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Full text of "Histoire abrégée des insectes, dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique;"

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%,'t%fn^tit-:l  Catholique 


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HISTOIRE 


ABRÉGÉE 


DES     INSECTES. 


TOME     PREMIER. 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2010  with  funding  from 

University  of  Ottawa 


http://www.archive.org/details/histoireabrgeof01geof 


H  I  S  T  O  I  Ti  E 

ABRÉGÉE 

DES     INSECTES, 

Dans  laquelle  ces  Aniinaux  sont  rangés  suivapt  un 

ordre  méthodique. 

Kouvelle  Édition  >  revue,  corrigée  et  augmentée  d'un  supplément 

considérable. 

Tar  M.    GEOFFROY,    Docteur  en  Médecine. 

^dniiranda  tiil  Itviurn   spcctacula   rcrum.    Virg.  Grorg.    4« 

TOME    PREMIER. 


A       PARIS, 

Clicz  De  L  ALAIN,    Fils,  Libraire,  quai    des  Auguslias  ,  N^.    2y. 

An  9.  —  180U. 


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tAtâtUul  CathaUquc 


])xrâ.ni» 


4  et 

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^c. 


DISCOURS 

PRÉLIMINAIRE. 

jL)  E  P  U  I  s  quelques  années  ,  l'etucie  de 
l'Hilloirc  naturelle  ell  plus  cultivée  qu'elle 
ne  l'a  jamais  été.  De  grands  hommes  ont 
défriché  avec  foin  ce  valle  champ  ,  qui  oRre 
tous  les  jours  tant  de  merveilles  aux  veux  d'un 
exa^l  Obfervateur.  On  eil  parvenu  à  connoitre 
cette  immenfe  quantité  de  végétaux  ,  dont  la 
furface  de  la  terre  eft  couverte  ,  &:  l'étude  de 
la  Botanique  ,  fi  conhife  autrefois  ,  ell  deve- 
nue flicile  par  les  travaux  des  favans  qui  s'y 
font  appliqués  j  ils  ont  débrouillé  ce  chaos 
en  rangeant  les  végétaux  ^  les  dillribuant  par 
clafles  &c  par  genres.  Quoique  leurs  méthodes 
foient  différentes  ,  elles  tendent  toutes  plus  ou 
moins  diredement  au  même  but  ,  6c  les  plus  dé- 
fe^bueufes  ont  préparé  la  voie  à  d'autres  plus  par- 
faites. Quelques  Botanilles  ont  conlidéré  le  règne 
végétal  ,  fous  un  afped:  dirtérent  j  la  Phylique 
des  plantes  ,  leur  (Irudure  intérieure  ,  leur  ana- 
tomie  Ipur  ont  fourni   la    matière  d'une   infinité 

a 


ij      ^  DISCOURS 

de  découvertes  ,  toutes  également  curieufes  & 
fouvent  utiles. 

Quoique  la  compofition  des  minéraux  foit  plus 
grofliere  àc  moins  organifée  que  celle  des' végé- 
taux ,  l'étude  de  cette  partie  n'a  pas  paru  moins 
curieufe  ô^  moins  néceflaire.  L'utilité  que  nous 
retirons  des  métaux  &;  des  autres  minéraux  ,  étoit 
une  raifon  pour  engager  les  Naturaliftes  à  ne  pas 
négliger  ce  règne  :  leur  travail  n'a  pas  été  infruc- 
tueux 5  &:  fans  parler  des  Ouvrages  de  plufieurs 
excellens  Minéralogiftes  ,  il  fuffit  de  jetter  les 
yeux  fur  celui  de  Valérius  ,  dont  une  main  habile 
nous  a  enrichis  depuis  peu  d'années. 

Mais  parmi  les  différens  corps  naturels  ,  il  n*en 
eft  aucuns  qui  femblent  plus  mériter  notre  atten- 
tion que  les  animaux.  Les  mieux  organifés  de 
toute  la  nature  ^  ils  ont  droit  de  nous  intéreffer 
plus  particulièrement  ^  eux  qui  approchent  davan- 
tage de  l'homme ,  qui ,  malgré  la  fupériorité  que 
fon  ame  lui  donne ,  n'eft  que  le  chef  &  le  pre- 
mier des  animaux.  Aufli  le  re^ne  animal  a-t-il 
été  examiné  avec  le  plus  grand  foin  :  mais  com- 
me il  eft  plus  nombreux  ,  que  fon  étude  eft  plus 
difficile  par  la  quantité  des  efpéccs  qu'il  renfer- 
me ,  &  par  la  délicateffe  des  corps  qui  le  com- 
pofent ,  la  plupart  des  Naturaliftes  fe  font  atta- 
chés à  des  branches  &  des  divifions  de  cette 
immenfe  partie.  Les  poiflbns  _,  les  oifeaux  ,  les 
quadrupèdes  ont  fourni  autant  d'objets  différens 


PRÉLIMINAIRE.  H; 

de  travail  ,  capables  fciils  d'occuper  d'exccllcns 
Obfervatciirs  :  quelques-uns  même  fc  font  bor- 
nes à  quelques  animaux  particuliers  ,  &  fouvenc 
ils  n'ont  pas  encore  épuifé  la  matière  qu'ils  trai- 
toicnr. 

Les  infe6bes  ,  qui  font  une  partie  confidérable  , 
êc  la  plus  nombrcufe-  du  règne  animal  ,  ne  font 
pas  moins  dignes  de  nos  regards  ôc  de  notre  at- 
tention. Quelque  vils  que  paroillent  ces  petits 
animaux  aux  yeux  d'un  homme  peu  inftruit  ,  un 
Philolophe  ne  les  confidere  pas  avec  moins  d'ad- 
miration :  leur  pctitelle  même  ,  la  finefle  de  la 
délicatelle  des  organes  qui  les  compofent  ,  les 
rendent  encore  plus  merveilleux.  Julqu'ici  ce- 
pendant la  clafle  des  infecles  eft  celle  du  règne 
animal ,  6:  j'ofc  dire  de  tous  les  corps  naturels , 
qui  a  été  la  moins  travaillée.  Ce  n'eft  pas  que  l'on 
n'ait  examiné  les  infecbes,  &C  que  l'on  n'ait  écrit 
fur  ces  animaux  ;  mais  tout  ce  qu'on  nous  a  don- 
né fur  cet  article  ,  ou  manque  par  un  défaut  d'or- 
dre ôc  de  méthode  ,  ou  n'embralle  que  quelques 
efpéces  du  nombre  immenle  que  renferme  cette 
cl  a  (Te. 

Je  ne  dis  rien  de  ce  que  les  anciens  ont  écrit 
fur  cette  matière.  Le  déhxut  d'obfervations  luivies 
a  empêché  Ariftotc  (5c  Pline  de  donner  rien  de 
détaillé  fur  les  ialeclcs.  Ils  s'en  font  tenus  à  des 
trénéralités  fouvent  fautives  6c  fibuleulcs  ,  «Se 
quant  aux  remarques  qui  regardent  les  dirterentcs 

aij 


iv  DISCOURS 

efpéces  _,  nous  nous  trouvons  fouvent  hors  d'état 
d'en  profiter  ,  le  défaut  de  caraâeres  fpécificjues 
nous  empêchant  de  diftinguer  les  efpéces  dont  iU 
ont  voulu  parler. 

■Parmi  les  modernes  ,  Mouffet  eft  un  des  pre- 
miers qui  aient  écrit  fur  les  infe6tes  en  particulier. 
Son  ouvrage  ,    qui  d'ailleurs    contient    plufieurs 
bonnes  obfervations  &   defcriptions  ,   pêche  tel- 
lement par  le  défaut  de  méthode  &:  de  cara6teres  , 
que  fans  les  planches  qu'il  y  a  jointes ,  il  feroit  im- 
poffible  de  deviner  les  efpéces  différentes  dont  il 
traite ,  &  même  malgré  ces  planches ,  il  y  en  a 
plufieurs  qu'on  ne  peut  reconnoître  ,  d'après   fes 
figures  qui  font  groflieres  &  en  bois.  On  en  peut 
dire   autant  d'Aldrovande  ,  cet  infatigable  com- 
pilateur ,  &:  de  Jonfton  qui  a  fouvent  copié  Al- 
drovande  &  Mouffet.  Les  defcriptions  de  Raj  font 
plus  exadies  àc  plus  détaillées  &c  peuvent  fouvent 
caradtérifer  affez  bien  l'animal  dont  il  parle.  Mais 
comment  retrouver  un  infe6te  dans  un  Ouvrage 
où  ces  animaux   ne   font   rangés   fuivant  aucune 
méthode  ,  &  où   les   defcriptions  feules  peuvent 
en   donner   quelque  connoiffance  ?   Lifter ,  autre 
Auteur  Anglois ,  ainfi  que  Raj  &  Mouffet ,  a  don- 
né peu  de  chofes  fur  les  infe6bes ,  àc  fes  Ouvra- 
ges  peuvent  être  mis  dans  le  rang  de    ceux  de 
Raj. 

Je  ne  parle  point  ici  de  ceux  qui  fe  font  con- 
tentés de  donner  des  figures  d*infe£tes  ,  tels  que 


PRÉLIMINAIRE,  v 

Robert,  Gocdarc,  MadcmoifcUc  Mcrian  ,  Albi- 
nus  ,  &:c.  ces  collections  utiles  en  elles-mêmes , 
&  dont  on  doit  favoir  beaucoup  de  grc  à  ceux 
nui  les  ont  données  ,  ne  font  que  des  matériaux 
fournis  aux  Naturalises  par  de  bons  Peintres  , 
tels  qu'étoient  ces  Auteurs.  Ils  y  ont  joint  quel- 
ques obfervations  quelquefois  bonnes  ,  plus  fou- 
vent  fautives  5  telles  en  un  mot  qu'on  les  pou- 
voir attendre  de  pcrfonnes  peu  verfées  dans  IHif- 
toire  naturelle  ,  que  les  apparences  trompoient , 
&  qui  ne  pouvoient  s'aider  de  l'analogie  6c  des 
connoiflances  qui  leur  manquoicnt.  Si  Goedarc 
eut  connu  la  nature  ,  il  n'auroit  jamais  ima2;iné 
qu'une  mouche  pût  fortir  d'une  chenille  ou  de  fa 
coque  ,  ^  il  auroit  jugé  que  la  mouche  merc  de- 
voir avoir  confié  les  œuh  à  l'une  ou  à  l'autre.  Je 
ne  dis  rien  ici  de  Frifch  ,  dont  les  figures  paroif- 
fenr  rrès-bonnes  ,  mais  dont  l'Ouvraiie  conlidé- 
rable  ,  étant  écrit  en  Allemand  ,  fe  trouve  hors  de 
ma  portée.  Il  en  eft  de  même  de  Rofel  ,  qui  a 
furpallé  par  la  beauté  de  fes  figures  exacl:emcnc 
enluminées  ,  tout  ce  qui  avoit  été  fait  julqu'ici  fur 
les  infeCbcs.  Il  leroit  à  iouhaiter  que  quelqu'un 
voulut  mettre  les  Naturalilles  François  en  étar  de 
profiter  de  ce  que  ces  deux  Ouvrages  paroillcnt 
conrenir  de  bon. 

Un  aurrc  genre  d'Aureurs  qui  ont  écrir  fur  les 
infccles  ,  comprend  ceux  qui  fe  font  appliqués  à 
examiner  leur  intérieur  ,  leur  ilrudurc ,  leurs  nu- 


vj  DISCOURS 

nœuvres  &:  leurs  mœurs ,  parties  nécefTaires  tou- 
tes à  l'hiftoire  de  ces  petits  animaux  ,  &:  qui  méri- 
tent bien  d'être  confidérées.  Aufli  devons -nous 
beaucoup  aux  Naturaliftes  qui  fe  font  chargés 
de  ces  obfervations.  Riiedi  ,  un  des  plus  habiles 
qu'ait  produits  l'Italie^  parmi  beaucoup  de  remar- 
ques excellentes  ,  eft  le  premier  qui  ait  détruit 
Terreur  tranfmife  par  les  anciens  ,  qui  penfoient 
que  des  corps  aufli  parfaits  &  auffi  organifés  que 
les  infectes  ^  dévoient  leur  exiftence  à  la  pourritu- 
re :  erreur  groifiere  ,  qui  cependant  a  été  recrue 
unanimement ,  &  que  Bonani  ,  malgré  les  obfer- 
vations qu'il  avoit  faites,  a  encore  foutenue.  Rhe- 
di  5  après  un  examen  judicieux  &:  des  expériences 
très-exa6tes  ,  a  démontré  que  les  infères  naif- 
foient  3  ainfi  que  les  autres  animaux  ,  d'autres  in- 
fe6tes  fécondés  par  l'accouplement.  Après  Rhe- 
di  y  Swammerdam  ,  Malphighi  6l  Vallifnieri  ont 
enrichi  cette  partie  de  l'Hiftoire  naturelle ,  d'ob- 
fervations  curieufes  &  intéreflantes  :  nous  fommes 
redevables  à  Malphighi  d'une  excellente  diflerta- 
tion  fur  le  ver- à -foie  ,  dont  il  a  donné  l'anato- 
mie  la  plus  exadte ,  &  qui  peut  auffi  fervir  pour 
les  différentes  chenilles  ,  dont  le  ver- à-foie  n'eft 
qu'une  efpéce.  Swammerdam  a  examiné  avec  le 
plus  grand  foin  différens  infedles  ,  il  a  dévelop- 
pé avec  adrefle  leurs  organes  intérieurs  les  plus 
délicats  ,  &:  à  cette  defcription  anatomique  ,  fe 
trouvent    jointes    plufîeurs    remarques    très  -  bien 


PRELIMINAIRE.         xij 

faites  fur  les  diftcrentes  manœuvres  de  ces  ani- 
maux. C'ell  i  peu  près  la  même  mcrhodc  qu'a 
fuivie  Vallifnicii  à  l'égard  d'autres  infecles. 

Sur  les  traces  de  Swammerdam  ^  de  Vallif- 
nieri  ,  un  illullrc  Obfervateur  François  ,  dont  le 
nom  fera  toujours  cher  à  l'Hiltoire  naturelle  ,  a 
entrepris  des  Mémoires  pour  Jervir  a  Ihlfloirc  des 
infecles,  Malheureufement  cet  Auteur  n'a  donné 
cju'une  partie  de  ces  Mémoires  ,  où  l'on  trouve 
une  fuite  de  fiits  intéreffans  ,  oblérvés  par  un  Na 
turalifte  qui  favoit  très-bien  voir.  Il  a  fait  plus  ;  il 
a  établi  quelques  cara6leres  généraux  ,  quelques 
diftributions  fommaires  de  fed:ions  àc  de  genrei. 
Mais  ces  commcnccmens  de  méthode  font  trop 
fuperficiels  &:  trop  peu  fyllematiques  pour  erre 
mis  en  ufige  ,  ik.  on  a  beaucoup  de  peine  à  dillin- 
guer  dans  ce  grand  Ouvrage  de  M.  de  Reaumur  , 
l'animal  dont  il  traite  ,  faute  de  caradleres  fufHfms 
de  d'une  bonne  defcription  :  fouvcnt  il  faut  .par- 
courir  fix  gros  volumes ,  pour  trouver  ce  que  l'on 
cherche.  Malgré  ce  grand  défiut  ,  on  peut  regar- 
der ce  que  cet  habile  Naturalise  a  donné  ,  com- 
nic  les  meilleurs  matériaux  dont  puillent  fe  fervir 
ceux  qui  travaillent  à  Thilloire  des  infcdlcs  ,  &; 
rOuvragc  de  M.  de  Reaumur  remplit  au  moins 
le  titre  modelte  dont  il  sVil  Icrvi.  Je  crois  pou- 
voir mettre  à  côté  de  cet  excellent  infecloloiiille  , 
M.  de  Gecr  ,  le  Reaumur  de  Suéde  ,  qui  a  déjà 
enrichi  l'hiftoire  des   inlecles,  de  pluiieurs  dilVer- 


viij  DIS  C  O  U  R  S 

rations  particulières ,  toutes  frappées  au  bon  coîn  , 
&  qui  a  déjà  publié  le  premier  volume  d'un  grand 
Ouvrage  qu'il  commence  précifément  dans  le 
goût  de  celui  de  M.  de  Reaumur. 

Par  ce  détail  des  difterens  Auteurs  qui  ont  écrit 
jufqu'ici  fur  les  infedes  ,  on  voit  que  tous  peuvent 
fe  rapporter  à  trois  clafles  différentes.  Les  uns 
n'ont  envifagé  que  l'extérieur  des  infectes  ,  com- 
me feroit  un  Botanifte  qui  ne  donneroit  qu'une 
fimple  defcription  des  plantes ,  fans  parler  de  leurs 
ufages  ,  du  tems  de  les  femer ,  de  les  planter  ,  &c. 
Pour  que  l'Ouvrage  de  ces  premiers  eût  été  par- 
fait en  fon  genre  ,  il  eut  fallu  qu'outre  les  defcrip- 
tions  ,  ils  eulTent  établi  des  cara6teres  exads  pour 
reconnoître  les  infectes  ,  à  peu  près  comme  les 
Botaniftes  le  pratiquent  à  l'égard  des  plantes  ,  & 
c'efi:  à  quoi  tous  ont  manqué  ;,  ce  qui  rend  leurs 
Ouvrages  défe6bueux  &L  fouvent  inutiles.  Les  au- 
tres ont  confidéré  les  infectes  par  rapport  à  leurs 
mœurs  ,  à  leurs  manèges  t)u  à  leur  ftrudture  inté- 
rieure _,  mais  fans  donner  de  defcriptions  ni  de  ca- 
raderes  des  animaux  dont  ils  parlent  ^  ou  en  ne 
donnant  que  des  defcriptions  trop  infuffifantes 
pour  les  reconnoître.  Ils  reifemblent  aux  Botanif- 
tes qui  ont  détaillé  les  vertus  &  les  propriétés  de 
différentes  plantes  ,  fans  décrire  ces  fîmples  ,  en- 
forte  c]u'on  eft  fouvent  très-embarraflé  de  fiçavoir 
quelle  eft  la  plante  qu'ils  ont  traitée.  Au  refte  ,  ce 
quç  ces  Obfervateurs  ont  publié  ^  eft  fouvent  très- 

exacl 


P  R  É  L  l  MJ  N  A  I  R  F.  ix 

cxad  6c   peut  (icvcnir  utile  Inrlqu'on   parvient  à 
découvrir  l'infcdc  qui  fait  le  llijec  cic  \tuts  c>b(<rr*î 
varions.  Enfin  la  rroilicmc  d:  tîcrnierc  claflc  d'Au- 
teurs ,  la  moins  ncnibreufe  de  toutes ,  comprend 
ceux  c|ui  ont  réuni   les  deux   genres  de  travail  , 
c]ui  ont  examiné  l'extérieur  des  infectes ,  ainfi  que 
leurs  moeurs  6c   leurs  manoeuvres  ,   6c   dont  rhif- 
roire  fe  trouve  ,  par  ce  moyen  ,  plus  complettc^ 
Mais  ces   derniers  Auteurs    font   tombés   dans  le' 
défaut  des   premiers  :  leurs  defcriptions  font  im- 
parfaites ,  il  n'y  a  point  de  caractères  pour  diilin- 
guer  les  infed:es  ,  leurs  ouvrages  enfin  manquent 
de  méthode  ,  vice  cflenriel  fur-tout  en  fait  d'Hif- 
toirc  naturelle. 

Ce  défciut  paroit  venir  de  ce  que  l'on  n'imagi- 
noit  pas  pouvoir  ranger  méthodiquement  les  ani-' 
maux  bc  leur  aihijner  des  caractères  dillirdifs.  Il 
cil  étonnant  que  les  Zoologiltes  ne  crulfent  pas 
pouvoir  exécuter  ce  qu'avoient  fait  les  Botanilks  , 
qui  étoient  parvenus  à  diilribucr  avec  ordre  cette 
foule  de  plantes  ,  bien  plus  nombieufe  que  les 
corps  que  renferme  le  règne  animal  ;  6^:  qui  ont 
tiré  des  caraclieres  génériques  de  parties  beaucoup 
plus  petites  dans  les  végétaux  que  dans  les  ani- 
maux. L'exemple  de  la  Botanique,  cette  branche 
coniidérable  de  l'Hilloire  naturelle  ,  auroit  ccnen- 
dant  dii  iijllruire  les  Naturalilles  6c  les  Zoolo- 
gilles  en  particulier  :  ils  auroient  du  remarquer' 
combien  l'étude  des 'plantes,  confufe  ,   fans  ordre 

b 


X  DISCOURS 

ôc  très-difficile  jufqu  alors  ,  étoic  devenue  plus 
facile  y  plus  claire  ôc  plus  lumineufe  ,  depuis 
qu'on  y  avoir  joint  un  efprit  d'ordre   ôc  de  fyf- 


terne. 


Cependant  Thiftoire  des  animaux,  ôc  fur* tout 
celle  des  infectes  ,  eft  reliée  jufqu  à  nos  jours  dans 
cette  efpéce  de  confufion  ,  ôc  c'eft  à  M.  Linnacus , 
cet  infatigable  Naturalifte  Suédois ,  que  nous  de- 
vons le  premier  Ouvrage  méthodique  fur  cette 
matière.  Il  a  cherché  à  jetter  fur  cette  partie  de 
l'étude  de  la  nature  ,  le  même  efprit  d'ordre  ,  de 
clarté  de  de  méthode  qu'il  a  répandu  fur  les  au- 
tres branches  de  l'Hiftoire  naturelle  ,  Ôc  fi  fon 
Ouvrage  eft  encore  éloigné  de  la  perfe6lion ,  au 
moins  doit-on  lui  favoir  gré  d'avoir  montré  la  rou- 
te qu'il  faut  fuivre. 

Je  fais  que  quelques  favans  de  nos  jours  ne 
conviendront  pas  de  ce  que  j'avance  ici.  Ennemis 
des  fyftêmes  ôc  des  ordres  méthodiques ,  ils  fem- 
blent  vouloir  faire  retomber  les  fciences  dans 
cette  efpéce  de  confufion  dont  elles  ont  eu  tant 
de  peine  à  fortir  ^  ôc  ce  qui  paroit  encore  plus 
étonnant  ,  c'eft  que  dans  un  fiécle  auffi  éclairé  , 
de  pareils  paradoxes  trouvent  des  fedtateurs.  Il  ne 
faut  cependant  pas  de  grandes  connoiffances  ,  ni 
un  effort  de  génie  fupérieur  pour  juger  de  futili- 
té des  fyftêmes  ôc  des  méthodes.  Qu'on  parle  d'une 
plante  ,  qu'oui  la  décrive  aufli  exa6tement  qu'il 
fera  poffible  >    comment  veut-on   qu^entre    neuf 


P  RÉ  II  M  I  N  A  I  R  E.  x/ 

ou   dix  nulle  cfpeccs  de  végétaux  ,  je   puifTe  dil- 
cerner  celle  dont  il  s'agit  ,  fi  je  n'ai  aucun  carac- 
tère diltin6lif  qui  nie  la  fade  reconnokrc  ;  il  faut 
néceUairemcnt    que    )e    confronte    ces    dix    mille 
cfpéces  avec  la  defcription  que  )C  lis  ,  &:    ii  mal- 
heureufement   la    culture   ou   le    climat    a    altéré 
le  port  ou  la  figure  de  celle  que  je  cherche  ,  tout 
ce  long  travail  devient  inutile  :  que  fera-ce   fi  la 
defcription   fe  trouve   incomplette   de    mal -faite  , 
en  forte  qu'elle  puifle  convenir  à  pluiieurs  efpéces 
diftérentes  ?  Je  me  trouve  alors  dans  un  autre  em- 
barras plus  grand  que  le  premier.    Il   en  ell   des 
infccles  comme  des  plantes  :  fi  je  manque  de  ca- 
rad:eres  ,  je  ferai  obligé  d'examiner  deux  ou  trois 
mille    efpéces   d'infedles  ,   toutes    les    fois   que  'je 
voudrai  trouver  un   animal  dont  je  lis  la  defcrip- 
tion.  C'eft  l'inconvénient  où  nous  nous  trouvons 
tous  les  jours  ,  par  rapport  aux  Ouvrages  des  an- 
ciens  Naturaliik's.    Aulli    ne    fcavons-nous    point 
quelles   font  les  plantes  ,   quels   font  les   animaux 
qu'ils  ont  connus  &:  défignés  par  tels  6c  tels  noms. 
Les   méthodes  ,   même  les  moins    bonnes  ,  corri- 
gent   un    il    iirand    inconvénient.    Je   trouve  une 
plante  qui  m'eli:  inconnue  ,  il  n'eft  plus  necellaire 
pour  la  connoitre  de  la  confronter  avec  pluiieurs 
milliers  de  defcriptions  ,  il  fuffit  ,  (uivant  les  dif- 
férens   fyilCmes  ,  d'examiner   quelques  parties  ca- 
radlériiliques  qui  déterminent  la  clafl'e  ,  la   (ec\ion 
èc  le  t^enre  de  ce  végétal.   Prenons  pour  exemple 


xlj  DISCOURS 

la  méthode  de  M.  Linnxus ,  fondée  fur  le  nombre 
des  étamincs  ^  des  piftils.  Je  veux  trouver  le 
nom  &  le  genre  d'une  plante  :.  je  compte  le  nom- 
bre de  fes  étamines.  Il  s'en  trouve  cinq  :  voilà 
déjà  cette  plante  rapportée  a  celle  de  la  cinquiè- 
me clafle  dont  les  f#a2Scs  ont  cinq  étamines.  Pour 
lors  j'examine  le  nombre  des  piftils,  j'en  trouve 
deux  ;  je  range  cette  plante  dans  la  féconde  fec- 
tion  ;de  la  cinquième  clafle.  Il  ne  me  refte  plus 
qu'à  examiner  le  calyce  &  la  graine  pour  trouver 
le  genre  de  cette  memie  plante  parmii  celles  de  la 
féconde  fedbion  de  la  cinquième  clafle ,  &  je  par- 
viens par  degrés  à  connoitre  le  nom  d'une  fimple 
que  je  n'avois  jamais  vue. 

•  A  l'aide  d'un  ordre  méthodique  ,  nous  prati- 
querons la  même  chofe  fur  les  infe6les  _,  comme 
je  le  ferai  voir  dans  la  fuite  de  cet  Ouvrage  ,  &: 
l'on  pourra  trouver  le  nom  &  l'efpéce  d'un  in- 
fe6le  inconnu  auparavant. 

Cet  exemple  fuffit  pour  faire  voir  à  tout  hom- 
me ,  je  ne  dis  pas  verfé  dans  l'Hiftoire  naturelle , 
mais  feulement  un  peu  intelligent  ,  l'utilité  &  la 
néceffité  des  fyftêmes  méthodiques.  Je  f<^ais  qu'on 
peut  varier  ces  méthodes  à  l'infini ,  qu'on  peut 
tirer  fês  caraderes  de  telles  ou  telles  parties ,  que 
la  plupart  des  fyftêmes  pèchent  en  quelques 
points  5  &  que  ceux  qui  approchent  le  plus  de 
Tordre  qui  paroit  naturel  ,  s'en  éloignent  en  plu- 
fleurs  endroits.    Je   veux  même    que   toutes   ces 


PRÉLIMINAIRE.         xi'j 

difliixlK^ns  de  clalTcs  ,  de  genres  &  d'cfpcccs 
foiciu  arbitraires  ,  6c  nullement  établies  par  la 
nature  ,  cjue  tous  les  corps  naturels  ,  depuis 
1  homme  juftju'au  caillou  le  plus  brut  ,  ne  loicnt 
qu'une  fuite  d'un  feul  <^  unique  genre  ,  qui 
décroit  par  des  nuances  inlenliblcs  ,  il  n'en  fera 
pas  moins  vrai  que  ks  iyltemes  font  au  moins 
nc'cellaircs  pour  faciliter  l'étude  de  la  nature , 
qui  ians  cela  devient  impraticable.  Sans  cette 
elpéce  de  clef,  il  cil  aulli  inipollible  de  pénétrer 
dans  cette  fcience  ,  que  de  vouloir  étudier  les 
langues  (ans  fçavoir  l'alphabet  ,  l'aritlMnétiquc 
fans  connoitre  les  chirtres ,  ik,  les  mathématiques 
fans  géométrie.  Chaque  Icience  a  fes  élémens  ,  t\: 
ceux  qui  veulent  les  profcrire  ,  donnent  lieu 
de  foupconner  qu'ils  ne  les  connoiflent  pas. 

Nous  fommes  donc  infiniment  redevables  à 
M.  Linnxus  d'avoir  cherché  le  premier  à  ranimer 
méthodiquement  les  infccles  ,  <î?c  à  trouver  des 
caradlercs  guiériques  qui  les  fillent  plus  aifé- 
ment  connoicre.  Sa  méthode  ell:  la  feule  que  nous 
ayons  jufqu'ici  lur  cecte  clalle  des  animaux.  Son 
fylleuK^  à  la  vérité  eil  encore  déteclueux  ,  comir.e 
il  arrive  ordinairement  aux  ouvrages  de  ceux  qui 
les  premiers  ébauchent  une  matière  neuve.  Ses 
caracberes  ne  font  pas  allez  furs  ,  allez  clairs 
<^c  allez  diflindts  :  louvent  o\\  ne  peut  trouver  par 
1(  ur  nioyen  le  genre  ou  l'elpéce  d  un  inlecle  que 
l'on  cherche  ^   <!^  de  plus  les  genres  qui  ne  loue 


/ 


xlv  D  I  se  O  U  R  S 

pas  affezv  caradérifés  ,  réuniffent  fouvent  des  ani- 
maux de  genres  différens  ,  &  que  l'on  voit  au  pre- 
mier coup  d'œil  devoir  être  féparés  les  uns  des 
autres.  C'eft  ce  dont  s'apper<^oivent  tous  les  jours 
ceux  qui  étudient  cette  partie  de  l'Hiftoire  natu- 
relle ,  en  fe  fervant  de  cette  méthode  ,  la  feule 
que  nous  ayons.  Je  fentis  cet  inconvénient  en 
voulant  ranger  ces  animaux  d'après  ce  fyflême. 
Je  voyois  que  les  cara6teres  que  donne  M.  Lin- 
naeus  ne  quadroient  point  avec  ceux  que  font 
voir  les  infe6les.  Plufieurs  d'entr'eux  tout-à-fait 
femblables  _,  fe  trouvoient  fuivant  cet  ordre  éloi- 
gnés &  féparés  les  uns  des  autres.  Je  cherchai 
donc  de  nouveaux  cara6teres  que  tout  le  monde 
put  aifément  faifîr ,  &  qui  me  ferviflent  à  ranger 
cette  claffe  plus  clairement  &  avec  plus  de  mé- 
thode. Le  grand  nombre  des  infedles  que  j'avois 
amafles  me  facilita  cette  recherche  ,  &:  à  l'aide 
de  ces  cara6beres  ,  je  fuis  parvenu  à  mettre  en 
ordre  environ  deux  mille  efpéces ,  au  lieu  de  huit 
ou  neuf  cents  que  renferme  l'Ouvrage  de  M. 
Linnaeus. 

Le  fyftême  que  je  donne  n'eft  point  un  Jy fie  me 
naturel.  Pour  en  former  un ,  il  faudroit  connoître 
tous  les  individus  que  peut  renfermer  la  claiîe 
que  l'on  traite  ,  tant  ceux  du  pays ,  que  les  étran- 
gers 5  ce  qui  paroît  impoffible.  Il  eft  vrai  qu'avec 
cette  connoiffance  on  approcheroit  beaucoup  de 
l'ordre  naturel ,  fi  on  n'y  parvenoit  pas.  En  effet , 


PRÉLIMINAIRE.         xv 

la  nature  n'a  point  établi  parmi  les  corps  qu'elle 
renferme  cette  dillinclion  de  règnes  ,  de  genres  & 
d'efpéces  qu'ont  imaginée  les  Naturalises ,  elle 
femble  avoir  fuivi  des  dégradations  ,  des  nuances 
infendbles  ,  par  lefquelles  on  fe  trouve  naturelle- 
ment conduit  d'un  règne  à  un  autre  ,  &  d'un  gen- 
re au  genre  fuivant.  C'eft  ce  que  peuvent  apper- 
cevoir  ceux  qui  jettant  un  coup  d'œil  philolophe 
fur  la  nature  ,  examinent  en  grand  fes  différentes 
productions. 

Rien  ne  paroît  plus  différent  au  premier  afpecfl 
qu'un  animal  &:  une  plante.  Cependant  le  pallage 
d'un  de  ces  règnes  à  l'autre ,  n'ell  pas  fubit  éc  ne  fe 
fait  pas  tout-à-coup.  Nous  voyons  des  animaux  , 
les  derniers  de  ce  règne ,  qui  femblent  tenir  beau- 
coup de  la  plante  ,  tandis  que  certaines  plantes 
paroiffent  approcher  de  Tanimal.  Les  vers  ,  donc 
l'organifation  paroit  aufli  fimple  que  celle  de 
quelques  plantes  ,  croillcnt  &  pouÔcnt  prcfque 
comme  des  végétaux.  On  fqait  que  les  polvpes , 
ces  animaux  Imguliers  découverts  depuis  quel- 
ques années  ,  d<.  qui  font  privés  de  prefque  tous 
les  fens  ,  ont  la  faculté  de  végéter  comme  les 
plantes.  Si  on  les  coupe  en  plufieurs  morceaux  , 
chaque  partie  pouffe  ,  végète  ,  ik  femblable  à  une 
bouture  ,  forme  en  fui  te  l'animal  entier.  Au  con- 
traire ,  parmi  les  pl.\ntcs  ,  la  fenfitive  6c  quelv]ucs- 
autres  ,  femblent  douées  de  la  faculté  de  fentir , 
qui  paroit  reiuféc  à  plulieurs  animaux. 


xvj  D  I  s  C  O  U  R  S 

II  en  eft  de  même  du  paflage  du  règne  végétal 
au  repTie  minéral.  La  ftrudlure  des  minéraux  pa- 
roîc  bien  fîmpie  ,  fi  on  la  compare  à  rorganiiation 
d'une  plante.  Cependant  quelques  plantes^  telles 
que  les  champignons  &c  les  /zAf/zj"  différent  telle- 
ment des  autres  ,  qu'elles  approchent  de  l'orga- 
nifation  fimple  des  pierres.  Je  ne  parle  pas  ici  du 
corail  ôc  de  plufieurs  plantes  marines  qui  imitent 
la  dureté  &c  la  nature  de  la  pierre.  On  ferait  aujour- 
d'hui que  ces  prérendues  plantes  ne  font  que 
des  ouvrages  de  polypes.  Mais  il  y  a  encore  parmi 
les  corps  marins  de  véritables  végétaux  ,  comme 
les  corallines  &  quelques  coralloïdes  ,  qui  fem- 
bient  plus  tenir  de  la  pierre  que  de  la  plante.  Au 
contraire  ,  entre  les  pierres ,  nous  en  voyons  quel- 
ques-unes ,  comme  les  ftalacStites  ,  qui  tous  les 
jours  s'accroiil'ent  ôc  Tembient  végéter. 

Ce  qu'on  obferve  par  rapport  au  paflage  d'un 
règne  à  l'autre  ,  n'eit  pas  moins  vrai  à  l'égard  des 
genres  différens  de  chaque  règne.  Les  premières 
efpéces  approchent  beaucoup  des  dernières  d'im 
genre  précédent  ,  &c  les  dernières  de  ce  même 
genre  tiennent  des  premières  du  fuivant. 

La  nature  n'a  donc«rpoint  établi  cette  divifion 
que  l'on  fuppofe  de  règnes  dz  de  genres.  Tous  les 
corps   naturels   font  autant  d'efpéees  particulières, 
d'un  feul  &c  unique  genre  qui  peu  à  peu  change  y 
s'altère    ôc    conduit    des    animaux    aux    plantes , 
ôc  des  plantes    aux   minéraux.    Mais  pour   fuivre 


cette 


P  R  f:  L  I  M  I  X  A  I  R  F.  xvlj 
cette  niarchc  de  la  Nature  ,  il  faudroit  connoitre 
parfaitement  tous  les  corps  qu'elle  a  formés ,  voir 
<^'  étudier  leurs  diftcrens  rapports  enfcmble  ,  ëc  fi 
quelqu'un  de  ces  corps  nous  eft  inconnu  ,  il 
fe  trouvera  un  vuide  qui  femblera  produire  une 
divifion  !k,  un  changement  fubit  d'un  genre  en  un 
autre.  Comme  une  pareille  connoillance  eft  au- 
dellus  de  notre  portée  ,  on  peut  aflurer  qu'un 
ordre  véritablement  naturel  è<,  méthodique  ell 
une  de  ces  chimères  qu'on  cherchera  auHi  inutile- 
ment que  la  pierre  philofophalc  ,  ou  la  quadrature 
du  cercle.  Il  faut  donc  néceflairement  que  nous 
ayons  recours  à  des  ordres  «Se  à  des  fyilemes  artifi- 
ciels ;  feulement  nous  pouvons  approcher  plus  ou 
moins  de  l'ordre  naturel  ,  en  examinant  avec 
attention  les  dihtérens  rapports  des  corps  cn- 
tr'eux.  De -là  on  peut  conclure  que  plus  on  fera 
entrer  de  rapports  &:  de  caradleres  dans  une  mé- 
thode artificielle ,  moins  on  s'éloiixnera  de  l'ordre 
naturel. 

C'eft  le  plan  que  j*ai  taché  de  fuivre  dans  l'ar- 
rangement méthodique  des  infedes  que  je  donne 
aujourd'hui.  J'ai  cherché  à  rapprocher  ceux  que  la 
nature  femble  avoir  réunis.  Pour  cet  effet  ,  fai 
augmenté  le  nombre  des  rapports  caraclérilliques 
dont  je  me  fuis  fervi  ,  &:  je  n'ai  pas  cru  ne  devoir 
tirer  les  caractères  que  d'une  feule  partie.  C'eft 
aux  Naturaliftcs  à  juger  fi  j'ai  rempli  le  plan  que  je 
nie  fuis   propole  ,   <Sc  à   réformer  ce    qu'ils  trou- 

c 


xv'iij  DISCOURS 

trouveront  de  répréhenfîble  dans  cet  Ouvrage.  La 
découverte  de  nouvelles  efpéces  &:  même  de 
nouveaux  genres  pourra  conduire  à  perfe6bionner 
aufli  ce  travail.  J'efpére  au  moins  que  le  Public- 
Naturalifte  me  faura  gré  des  efforts  que  j'ai  faits 
pour  lui  applanir  l'étude  des  infedes  ,  quand 
jnême  je  n'aurois  pas  réuffi  dans  cette  entreprife  j 
^  j'invite  ceux  qui  trouveront  quelques  nou- 
velles efpéces  à  les  communiquer  pour  augmen- 
ter cette  Colle6tion. 

Quoique  les  figures  ne  foient  pas  du  goût 
de  tous  les  Naturaliftes  ,  nous  avons  cependant 
cru  devoir  les  ajouter  à  cet  Ouvrage  ,  6c  joindre 
aux  defcriptions  la  gravure  d'un  infe6be  de  chaque 
genre.  Chaque  figure  eft  accompagnée  des  parties 
qui  conftituent  le  cara6i:ere  ,  fouvent  beaucoup 
aggrandies  :  pour  l'infedie ,  il  eft  de  grandeur  natu- 
relle ;  ou  5  lorfqu'il  eft  grofli ,  comme  il  arrive 
fouvent  5  nous  avons  eu  foin  de  mettre  à  côté  une 
échelle  de  la  grandeur  de  l'animal.  Nous  efpé- 
rons  que  ces  planches  faciliteront  beaucoup  l'in- 
telligence de  l'Ouvrage  ,  &  nous  n'avons  pas 
penfé  devoir  négliger  un  pareil  fecours ,  à  l'aide 
duquel  on  voit  clairement ,  &  d'un  coup  d'œil  ,  ce 
qu'une  longue  defcription  n'explique  fouvent 
qu'imparfaitement.  On  trouvera  quelquefois  , 
quoique  rarement ,  deux  ou  trois  figures  pour  un 
feul  genre  ,  lorfque  nous  y  avons  été  engagés  par 
la  fingularité  de  certaines  efpéces.    Il  auroit  été 


PRELIMINAIRE.  xlx  ' 
\  fouhaiccr  cjiic  l'on  eût  pu  rendre  les  planches 
encore  plus  nombrcufcs  ,  bc  reprclenrer  routes  les 
efpeces  qui  ont  des  diRcrcnces  fpecificjues  bien 
ninrcjuées.  La  crainte  d'augmenter  la  cherté  de 
l'Ouvrage  nous  a  détournes  de  ce  projet  ,  6c  nous 
nous  lonimes  bornés  aux  figures  qui  ont  paru 
abfolument  néceflaires. 

Il  ne  nie  relie  plus  qu'à  répondre  à  quelques 
reproches  que  l'on  pourroit  me  faire.  Uji  pareil 
Ouvrage  ,  de  pur  annifemcnt ,  <k.  qui  paroit  avoir 
demandé  une  longue  fuite  d'obfervations  ,  fem- 
blera  peut-être  à  quelques  perfonnes  rouler  fur 
des  matières  trop  étrangères  à  ma  profeillon  , 
dont  le  travail  immenfe  (Se  Tex-ercice  épineux  es: 
dirticile  ,  ne  doivent  prefque  laillcr  aucun  inllant 
de  loilu'.  D'autres  mépriferont  un  Ouvrage  qui 
ne  traite  que  des  infcdtes  ,  cv  s'applaudiront  fe- 
crettement  dans  la  fphére  étroite  de  leur  petit 
génie  ,  lorfqu'ils  fe  feront  égayés  fur  l'Auteur  ,  en 
le  traitant  de  dijjcqueur  de  mouches  ,  nom  dont 
uwQ  efpéce  de  petits  philofophes  a  déjà  décoré  un 
des  Naturalilles  qui  a  fiiit  le  plus  d'honneur  à 
notre  Nation.  N'envions  point  aux  derniers  le 
plaiiir  de  s'applaudir  à  eux  -  niemes  ;  laillons-les 
méprifer  ce  qu'ils  ne  connoillent  pas  ,  (î\:  \\q\\ 
admirons  pas  moins  l'Auteur  de  la  Nature  ,  qui 
développant  les  plus  grands  reilorts  de  (.\  pui (Van- 
ce  dans  le  plus  vil  infecle  ,  s'ell  plu  à  confondre 
l'orgueil  &  la-vanité  de  l'homme^ 


t  / 


y 


XX  DISCOURS 

Quant  au  tems  que  j'ai  employé  à  cet  Ouvrage  , 
on  pourroit  me  faire  de  juftes  reproches  s'il  eût 
été  pris  aux  dépens  d'un  travail  plus  férieux  ôc 
néceflaire.  Mais  obligé  par  état  de  travailler  à 
l'étude  des  plantes ,  de  les  examiner ,  ôc  de  les  re- 
cueillir ,  il  ne  m'étoit  guères  poflible  de  ne  pas 
obferver  en  miême  -  tems  les  infectes  qui  en  font 
leur  domicile  &c  leur  nourriture.  J'ai  mis  peu 
à  peu  fur  le  papier  ce  que  j'obfervois  fur  ces 
petits  animaux  ,  ^  c'eft  cette  Colledtion  de  diffé- 
rens  mémoires  que  je  mets  aujourd'hui  en  ordre. 
On  n'eft  point  étonné  qu'une  perfonne  dont  la 
profeilion  demande  de  la  contention  d'efprit  &c 
de  la  fatigue  ,  prenne  quelques  inftans  à  la  dé- 
robée pour  fe  délalTer.  J'ai  cru  ne  devoir  donner 
ces  momens  qu'à  cet  agréable  amufement.  Le 
fpedlacie  admirable  que  nous  fournit  le  grand 
livre  de  la  Nature  ,  m'a  paru  un  délaffement  affor- 
ti  à  la  profeflîon  de  quelqu'un  ,  dont  l'état  eft  d'é- 
tudier la  Nature  &  la  phyfique  de  l'homme. 

Au  refte  ,  il  m'auroit  été  impoflible  de  finir 
cette  Hiftoire  ,  toute  abrégée  qu'elle  eft  ^  fans 
les  fecours  qui  m'ont  été  donnés  de  tous  côtés. 
Hors  d'état  de  pouvoir  recueillir  les  infedes  de- 
puis nombre  d'années  ,  j'en  ai  re(^û  de  la  plupart 
des  jeunes  gens  qui  fuivent  les  herborifations. 
M.  Bernard  de  Juflieu,  cet  oracle  en  fait  d'Hiftoi- 
re  naturelle  ,  que  l'on  ne  peut  trop  confulter ,  &c 
qui  fe  fait  un  plaifir  de  faire  part  de  fes  vaftes  con- 


P  R  É  L  I  M  I  \  A  I  R  E.        xxj 

noiflanccs  ,  a  daigne  nie  communiquer  plufieurs 
obfeivations  ,  <Sc  jeter  un  coup  d'ail  lur  cet  Ellai. 
Enfin  je  dois  infiniment  à  un  gentilhomme  de 
Cliamp.igne  ,  M.  du  Plellis  ,  qui  ^'appliquant  uni- 
quement depuis  quelques  années  à  l'Hiltoire  natu- 
relle 5  a  bien  voulu  m'aidcr  dans  la  plus  jurande 
partie  de  ce  travail.  Je  lui  fuis  redevable  d'un 
nombre  infini  d'obfcrvations  ,  toutes  curieufes , 
6c  faites  par  une  perfonne  accoutumée  à  bien  voir  : 
&:  parmi  les  infeCles  dont  je  parle  ,  il  y  en  a  beau- 
coup qui  ne  fe  voyent  que  dans  la  riche  S>i  nom- 
breufe  CoUediion  qu'il  pollede. 

C'ed  avec  ces  diftérens  fecours  que  je  fuis 
parvenu  ,  dans  mes  heures  de  loifir ,  à  donner  cette 
Hirtoire  des  infecles  e]ui  fe  trouvent  a  deux  ou 
trois  lieues  aux  environs  de  Paris  ,  &  que  l'on 
peut  rencontrer  dans  les  diftérentcj  promenades 
que  l'on  fait  autour  de  cette  grande  Ville.  Peut- 
être  cet  abrégé  pourra- c- il  donner  plus  de  £;oût 
pour  obferver  les  manèges  merveilleux  «Se  fin- 
guliers  de  ces  petits  animaux  ,  dont  la  perfecbion 
doit  nous  faire  admirer  la  grandeur  de  celui  qui 
les  a  crées. 

O  Jchova  j  quam  magna  funt  opéra  tua  ! 


XXL] 


TABLE  ALPHABETIQUE 

Des  Auteurs  cités  dans  cet  Ouvrage  ^  avec 
l'explication  de  leurs  noms  abrégés, 

Aft.  Acad.  Reg.  Scient.  JM  É  M  O I R  E  S  de  l'Académie  Royale  des 

Sciences.  Paris  ^  in-^°. 

Aft- na^-  cur.    1 Ephemerides  medico-phific;^  Académie  na- 

£f  act.    p.        )  j^^jj.^  curioforum,  leu  Germanise.  Franco^ 

furû  &c  LipJi(Z  ,  1684. 

Aft.  Stoch.    > AdaSocietatisRegiaeScientiarumUpralienfis. 

^^'  ^'P^-       ^  StockolmU  ,  1 7  5  (î. 

Albin,  inf. Eleazar  albinusHiftorianatiiralis  infeâiorum 

anglicanorum.  Lond.    lyioj  in-^'^.    tab. 

100. 
Aldrovand.  inf. Ulyfles  Aldrovandus.  Libri  7  j  de  animalibus 

infetflis.  Bonon'Uy  i  <Î5  8  ,  in-fol. 
Baker  micr Baker  employaient  for  the  microfcope.  Lan- 

don:,  1753  ,  i^-^^-fig- 
Barthol.  aâ: Thom^e  Bartholini  Acla  medica  &  philofo- 

phica  Hafnienfia ,  fîguris  azneis  illuftrata. 

HaffriU  ,   1  675. 
J.  Bauh.  hift JoannisBauhiniHifloriaplancarum.£'/^W:^/2i, 

1 660  ,  in  fol. 
C.  Bauh.  pin Cafpari  Bauhini  Pinax  theatri  botanici.  Bqfi- 

le£^  \6z^  &  I  ^71  ,  i/2-4'^. 
Biblioth,  regia Recueil  d'infedes  peints  en  miniature ,  par 

Robert,  Aubriet  &:  autres,  confervé  à  la 

Bibliothèque  du  Roi ,  à  Paris. 
Blanc,  belg Stephanus  Blancard.  Ichou-burgder  Rupfen , 

Wormen,  Maden,  Jmjierd.  1688,  Belgi- 

ce  ,  tab.  1 7. 
Bonan.  microgr Bonanni  Micrographia ,  feu  Animalia  viva  in 

vivis.  RomA  j  1  «jp  i  ,  in-^^. 
Bradl.  nat Richard  Bradley.  Philofophical  account  of 

\f'orks  of  natur.  London^  1711  j  in-^°. 


xxVj 
Brcyn.aa.phrf.med.N.C.  Joannis  Brcynii  Hiftoria  naturalis  cocci  radi- 

cum  tmctorii.  Nonmberg  ^  17  j  3  ,  in  appen- 
dice tphenieridum  naturz  curioforum. 

Camer.  epic. Joachinii  Camcrani ,  de  plantis  cpitonie  i:ti- 

lirtinia  Matthioli.  Francofurii ,   1588,   in- 

Charlet.  onom Gualteri  Cliarleton  ;  Onomafticon  Zooicum. 

Londini  y  i668j  in-^". 
Ch.nlet.  exercit Ejiildem extrtitationes  de  diflferen- 

tiis  de  nominibusAnimalium.  Oxo/ïii,  1677, 

Clus.  pann Caroli  Clufii  atrcbatis  variorum  aliquot  ftir- 

piumperpannoniam  ,aiiltriam&:c.  Obler- 
vatoriim  Hiltoria.  ÀntuerpU,  1585. 

Clut.  hemcrob Augcriiis  Cliitiiis ,  de  Menierobio  &:  \'erme 

niaiali.  AmjUlodami  ^  *^>4>  "ï-4''' 

Coium.  ecphr Fabii  coluninx  lincxi .  minus  cognitarum  llir- 

piiini  tcplualis   Koma.  ^  i6d6*,  i«;-4". 

Dale  pharmac Samuelis  iJalci  Pharmacologia.  LugduniData- 

vorum  1739. 

Derrham.phyf.  theol.. ..  Théologie  phyfique  ,  ou  démonflration  do 

l'exilî^ence  &:  des  attributs  de  Dieu  ,  tirée 
des  œuvres  de  la  création,  par  Dcrrham. 
Roterdum  ,  1716  ,  /az-8^. 

Fph.  nat.  cur \  ide  lupra  ,  acL  mie.  cur. 

Ilot,  lapp Caroli Linnxi flora  lapponica , exhibens plan- 
tas per  Lapponiam  crelcentes ,  fecundum 
(yllema  Tcxuale.  AwJîcUiJairi.,  17^7, //j-S". 

Frifch.  germ Joanh  Ltoa<irJ   Frilch.    J]e(chreibeng    von" 

inlèden  in    teutlthland.   Berlin  y    1710, 

n^  r T'  ZTs..ç     1  •  •  •  LV  Geer  mémoires  pour  fervir  à  l'hiftoire  ^^% 

mltdes ,  /Ai-4*.  /^^'l-z^fj. 

De  Cecr.  adl.  holm \'oye/.  ci  deflTus  Act  Upf. 

Goed.  inl. Joainis  Goedart,  Metamori^hofis  naturaHs 

lèu  lie  inlectis.  Latinitate  douùta  à  Paulo 
^'ec7,aerdr.  Mcdiobut^l  ^  i/i-ix,  \  vol. 

Coed  beig La    même   en    Hollaiulois.    Midj.cA\    \    vol. 

in-%'>. 

Goed.  gall Ililloire  des  inle^es  par  Goedart.  Amjl<idam  ^ 

1700  ,  /Vz-S^.  1^  vol, 

Goed.  lill Joannes  Goedartius deinfedis, in  mcttuxium 


xxlv 

redadus  ,  opéra  Martini  Lifteri.  Londini , 

Grew    muf. Mufxum  Regice  Socieratis  Londinenfis ,  def- 

'  criptum  à  iSehemia  Grew.  (anglicej  1,0/2- 

dini ,  1^95. 
Hoefn.  inf. Joannes  Hoefnagelj  icônes  infedorum  volati- 

Hum.  Francofurd  ^  i6c)i  ,  i/2-4'^. 
HofFm.  flor.  aldt Mauritii  Hoffmanni  flors  Altdorffinaî  delicice 

lylveftreSjfiveCatalogiisplantaruminagro 

Altdorffino  fponte  nalcentium.  Altdorffii , 

i677,i;2-4'\ 
Hoock  micograph Hoock  Micrographia  feu  Phyfiologicx  Del- 

criptiones  minutorum  corporum  fadlie  per 

vitra  majorativa.  (  anglice  )  Londini ,  1 66-j , 

in-fol. 
Jac.  Tamir.  inf. In fedes  gravés  en  manière  noire  ,  par  Jacob 

l'Amiral  le  jeune ,  avec  l'explication  d^s 

planches  en  HoUandois.  33  planch.  i^-/o/. 
Imperat Iftoria  naturale  di  ferrante  imperato  Neapoli- 

tano.  NeapoU^  i  599  >  i^  fa^- 
It.  oeland Itinerarium  Œlandicum, ou  voyage  deScanie. 

Par  M.  Linn^eus.  Stockolm  3  1750. 
Jonft.  hift.  nat Joannis  Jonftoni  M.  D.  Hiftoria  naturalis  de 

exanguibus  aquaticis ,  de  infedis,  de  fer- 

pentibus  &c.  Amjidodami ^  i<^57}  in-fol. 
Lèche  nov.  inf.  fpec Novce  infedorum  fpecies  ,  quas  diflertationis 

Academicîe  loco  j  prcefide  Joanne  Lèche  , 

proponit  Ifaacus  Uddman.  Abodi^  1753  , 

in-'A"'  fis- 
Lewenhoeck  arc.  nat. . .  Antonii  van  Lewenhoeck  arcana  Tiatur^e  de- 

teda   ope    microfcopiorum  \  ex   Belgico 

Larinè  verfa.  Delphls  ^  ï<^95  >  in-^°, 
Linn.  faun.  fuec Caroli  Linnœi  fauna  Suecica,  fillens  animalia 

Sueciie.  Stockolmi&  ,  \^\G  ,  i/2-8°. 
Linn.  fyil.  nat. edit.  10. .  Linnxi  fyftema  naturac,  editio  décima,  i/2-8^. 

2  \oU  /  \  ^:'-  r  ' 
Linn.  mat.  med Ejufdem  fpecimen  materix  medicae  in  regno 

animali.  Stockolmi&^  m-%'^. 
Linn.  amœnit.  aicad Caroli  Linna:i  amœnitates  Académies  ,  feu 

differtationes  varix    phyficse  j    medic^  , 

botanicx.  Holmi<&  &  LipJlA  ,   i74i>  ,  in- 

Lift. 


\xv 
Lift.  aran.  ï . . . .  ,^ . . .  Martini  Lilteri Milloriauiumalium  Angli.c,i'. 
LilL  ang!.     j  Je  Araneis.  i^  De  Cochlcis  tum  terrellri- 

Inis  ,   tum  Huviatilibus.  }°.  De  Cuchleis 

niarinis.  Londim^  1678  , //1-4''. 

Lift,  append Ejiifdcm  Hillorii  pars  polleriur. 

Lirt.gocd Nui.  Cocci.  lilt. 

lji\,  mut Tables  d'inflcks  fans  explications ,  du  même 

Liller,  à  la  Hn  de  (on  édition  latine  de 

Goedarc. 

Merian.  europ.     > MaflaiSibyllorMerian  ,Erucîyumortus&:  pa- 

Mcrian.  ml.         /  radoxa  metamorpliolis.  AmjlcL  in-^".  1730. 

Merian.  Jj.Ul HKloiredcsinfcdesderKiiropede  Mademoi- 

Iclle  Merlan  ,  traduite  du  HoUanuois  en 

i'rançois   par  Jean   M  arrêt.   Amjlcrdam  , 

1730  ,  in- fol. 
Merret.  pin Chnlt.Merrctl'inaxrerumnaturaliumBritait- 

nicarum.  Londini  ^  \667  ,  in-S'^. 
Mouftct  inf. Tiionix  Mouffeti  theatrum  inlcclorum.  Lon^ 

dini ,  I  <î  3  4 ,  in-fol. 
Olear.  muf. Adami  Olearii  Mufeum.  germanice.  S/eJw<g , 

1666  ,  in  4^\ 
Paull.  quadnp Simonis  Paulli  quadripartitum  Botanicum. 

Argcntoratï  y  i66j  ,  in-^^. 
Pciiv.  muf. Jacdbi  Pcti\  cr.  Centuria:  mufxi  petiveriani. 

Lond.  I  <j5?5  ,  i/2-4''. 
Petiv.  ga/ioph Ejufdem  j  i;;\zopliylacii  naturx  &:  artis  Déca- 
des. Lond.  1701 ,  iri-.^^. 
Raj.  cantabrig Joan.  Uaij  Catalo^us  plantariim  circa  Canra- 

brigiani  nAfccntium.   C^mahrioit  ^   1660, 

in-h. 
Raj.  inf. Ejulilem  Hiiloria  inleclorum.  Lond.  17 10, 

in-jf"", 
Rcaum.  inf. Mémoires  pour  fervir  à  l'hilloire  des  infecles, 

par  M.  de  Ileaumur.  Puris^  1734,  if^  4''. 
Rhed.  exper Francilci  Hliedi  Expérimenta  circa  gener.itio- 

nem  inlèdlorum.  Amfldodamï ^  \G-j\  ^in-ii. 
Rhcd.  anim Ejuldem  animalia  in  animaljbusvivis  Floren- 
tin, 1^84  ,  /V;-4^\ 
Rivin.  diftett Augulli  Quirini  Rivini  dilîertationes  medica*. 

Lil^U  ,  1710  ,  in-^*^ . 
Robert,  icon Nicolai  Robert  Ipecies  florum  vari.v  ,  tabulis 

xneis.  Parif.  in-foL 

d 


Rofel  inf. Collediondes  infedlèsde  tous  les  mois ,  gravés 

/  &c  enluminés  par  Augufte  -  Jean  Rofel , 

en  Allemand.   A   Nuremberg ,    1 7^6 ,  i«- 


4" 


Sachs  gammar Philippi  Jacobi  fachs  gammarologia.  Franco-^ 

furd  ,  i(Su  5  ,  i/2-8°» 
Scaliger  exercit.  ; Ariftocelis  HiÂoria  de  animalibus  gr^eco  lati- 

na ,  Julio  Ca^fare  Scaligere  interprète,  cum 

ejufdem  commentariis.  Tolofiz  ,  v6i^. 
Scheuz.  itin.  alp.  .^ . . . .  Joannis  Jacobi  Scheuchzeri  itineraper  Helve- 

tiœ  alpinas  regiones.  Lugduni-Batav.  1713, 

SchœfF.  dilTert SchœfFer  difîèrtat.  die   fattelfliege ,  in- 4^^  , 

Scrod.  phartn Joannis  Schroderi  Pharmacopxia.  Ulm^  fue- 

vorum  y  \6jifC). 

Sloan.  hift Joannis  Sloane  Hiftoria  naturalis  infularum 

Jamaicas,Maderîe,Barbadis&c.(anglice) 
Lond.  i  707. 

Swamm.  bibl.  nat Joannis  Swammerdam  Biblia  nature.  Lugâu- 

ni-Batavorum  ,  1738,  in-foL 

Swamm.  in-4°.    > Hiftoire  générale  des    iofèdes  >    par   Jean 

Sv/amm.  galj.      /  Swammerdam.  Utrecht ,   1682,  i/zV- 

Tranfail.  philofoph Tranfadions  philofophiques  de  la  Société 

Royale  de  Londres,  depuis  166^  &c  fuiv. 
(  en  Anglois  )  Londres ,  in-/\.°. 

Vallifn.  inf. Antonii  Vallifnieri  obfervationes  &"  expéri- 
menta circa  Hiftoriam  naturalem  &  medi- 
CdiXn.  Patavii ,   172.6,  in-^"^, 

Worm.  muf. Mufa;um\Vormianum,feuHiftoriarerum ra- 

riorum  tam  naturaliumquam  artificialium 
&rc.  qu2e  hafnia;  Danorum  in  asdibus  autho- 
ris  fervantur  j  adornata  ab  Olao  Wormio. 
Lugduni-Baravorum  y  i6'^<!^  ,  in-fol.  , 

Uddm.  differt Vide  fupra.  Lèche  nov.  inf.  fpec. 

Zinann.  obferv Oiîervazioni  fopra  le  cavallette  dal  Conte 

Giufeppe  Zinanni.  Fenet.  1757, //z- 4°. 

Fin  de  la  Table  des  Auteurs. 


x-uj 


EXPLICATION 

Des  termes  les  moins  familiers  ^  qià  fe  trouvent 


dans  cet   Ouvraoe. 


A 


N T E N N E S.  F.os  antennes  font  ces  cfnéces  de  petites  corne»;  mobiles, 
qui  fc  voient  à  la  tète  de  tous  les  infedes.  F.IIes  prennent  différentt.-s  dcnomi- 
nations,  fuivant  leurs  diverfes  formes.  F>es  unes  font  fimples ,  en  filet  oti 
filiformes.  D'autres  font  tn  ma/fue  ou  terminées  par  un  bouton  ,  les  autre?  font 
prifmatiques  ,  miclqut"s-uncs  en  peipric  OU  barbues  fur  les  côtés. 

j4nunnu.'es  ou  buoillons,  font  les  efpeces  de  petites  antennes  qui  accompagnent 
les  cotés  de  la  bouche  d'un  grand  nombre  d'ini'eétes. 

Aptères  :  fans  ailes.  C'ell  le  noin  qu'on  donne  aux  infectes  qui  n'ont  point  d'ailes, 
comme  le  clopoiie ,  la  puce ,  &:c. 

Baliincicrs.  On  donne  ce  nom  â  des  petits  filets  mobiles,  terminés  par  un  bo!i- 
ton  ,  qui  fe  trouvent  à  l'origine  des  ailts  des  mouches  &  de  tous  les  iufed^tes 
à  deux  ailes. 

Barhillons.  Voyez  ci-defTus  antcnnules. 

Chryfalide.  C'ell  le  fécond  état , par  lequel  partent  les  infedes  à  métamorphofes , 
avant  que  de  devenir  infectes  parfaits.  On  lui  donne  auJH  le  nom  de 
nymphe.  Celle  du  ver  -  à  -  foie  &  de  quelques  chenilles  s'appille  auili 
fève. 

Coléoptères.  Sont  les  infcdes  dont  les  ailes  font  recouvertes  d'étuis  durs  & 
écailleux  ,  tels  que  les  fcarabes ,  le  hanneton ,  &c. 

Corcelet.  Partie  du  corps  de  l'infe-ile  qui  répond  à  la  poitrine  des  grands 
animaux. 

Cuilleron.  On  appelle  de  ce  nom  une  petite  écaille  blanche  contourn'fe , 
rcpréfentant  une  efpéce  de  cuillier  qui  fe  trouve  fous  l'origine  des 
ailes  des  mouches  i!c  de  quelques  autres  infecles  à  deux  ailes. 

Dtpirres.  Sont  les  infedes  qui  n'ont  que  deux  aiUs. 

Ec.Jfon.  C'elt  une  petite  pièce  triangulaire  ,  qui  fe  trouve  au  haut  de 
la  réunion  des  étuis  des  infedes  coléoptères  ,  à  leur  naillance  du 
corcelet ,  ou  d'étuis  à  moitié  mois. 

Elyires  ,  ctuis  ,  fourreaux  ,  font  ces  plaques  dures  &  écailleufcs  ,  oui  re- 
couvrent les  ailes  des  coléoptères  ou  infedles  à  étuis ,  comme  on  le  voit 
dans  le  hanneton. 

Filiformes  ou  en  filet ,  c'ell  le  nom  qu'on  donne  à  toutes  les  antennes  fimples , 
qui  relTemb'.ent  à  un  fil  ou  filet. 

Hémiptères.  Infeâes  dont  les  ailes  ne  font  recouvertes  que  de  demi  étuis  durs  &: 
écailleux  ,  ou  d'étuis  .i  moitié  mois. 

Ilexjpodes.  /nfe<fles  qui  ont  fîx  nattes. 

Larve.  On  tléligne  par  ce  nom  les  iiif  kft^s  à  métamorphofes  ,  lorfqc'ils  font 
dans  leur  premier  état  au  fortir  de  lauf.  La  chciulle  cil  la  Ui\t  du 
papillon. 


xxvilj  EXPLIC.    DES   TERMES.  S 

Métamorphofe  OU  changement.  On  appelle  infeftes  à  métamorphofes  ceux  qui  -^^ 

changent  de  figure  avant  que  d'être  parfaits.  Le  papillon  a  d'abord  été  che- 
njjle,  puis  chryfalide;  c'ell  donc  un  infede  à  métamorphofes. 

Mulets.  Les  mulets  font  des  infedes  qui  n'ont  aucun  fexe.  On  en  trouve  dans 
quelques  genres.  Par  exemple  ,  les  abeilles  ouvrières  qui  font  le  plus 
grand  nombre  de  la  ruche ,  n'ont  point  de  fexe,  ce  font  des  mulets. 

Nymphe.  Voyez  plus  haut  Chryfalide. 

Stigmates .  Les  ftigmates  font  des  ouvertures  ordinairement  ovales  &:  reffem- 
blant  à  des  efpéces  de  boutonnières  j  qui  fe  Voyent  fur  les  côtés  des  infeéles  , 
&  par  lefquelles  ils  refpirent. 

Suture  des  étuis.  C'ell:  cette  efpéce  de  fiUon  que  forme  la  réunion  des  four- 
reaux des  coléoptères ,  tant  entr'eux ,  qu'avec  le  corcelet. 

Tarfe  ou  pied  j  ell  la  troifîéme  &  dernière  partie  de  la  patte  d'un  infede, 
qui  ordinairement  ell  compofée  de  plufieurs  articles  mobiles. 

Teft.  C'ett  cette  efpéce  d'écaillé  ou  croûte  dure  qui  recouvre  le  corps  ■tfô'tA  -^ 
plupart  des  infedes. 

Tetrapteres.  Inledtes  à  quatre  aîles. 

Zoologifies.  Auteurs  qui  ont  traité  l'hiftoire  des  animaux. 

Fin  de  l'explication  des  termes. 


HISTOIRE 


It   m  A  <â  «»  'À.^-À.f.  «  A  A  $    H 

Oa»     ««      •.*■.;      '-■*       «•«*•«       sMfc     sJ^     u«     uï^JÎ 

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4^  ^^^ift  >V        "^        "^        ^^  % 

HISTOIRE 

ABRÉGÉE 

DES  INSECTES. 


X  O  US  les  corps  de  la  nature  ont  ctc  rangés  par  les 
Phylîciens  fous  trois  chefs  de  divilions ,  auxquels  ils 
ont  donné  le  nom  de  Règnes  ;  lijMvoir  le  règne  miné- 
ral ,  le  règne  végétal ,  ^c  le  règne  animal.  C'ell  à  ces 
trois  règnes  que  le  rapportent  toutes  les  lubllanccs 
/impies  ôc  naturelles  ;  iîc  chacun  d'eux  a  été  divilc  en 
plulieurs  grandes  ieclions,  que  l'on  a  appellées  dalles. 
Le  règne  animal  ,  celui  auquel  appartieiment  les  in- 
fecles,  dont  nous  allons  traiter,  renferme  lix  grandes 
dalles  ;  les  quadrupèdes  ,  les  oileaux  ,  les  poillons,  les 
amphibies,  les  inlecles  ^  les  vers.  Les  infeeK^s  forment 
donc  une  clallb  particulière  du  règne  animal.  Ce  nom 
d'infecles,  inficU  ,  a  été  donné  à  ces  petits  animaux  à 
caule  de  la  [orme  de  leur  corps,  qui  ell  compolé  de 
plulieurs  lecl:ions  ,  ou  parties  jouîtes  enfemhie  par  des 
Tome  /.  *  A 


2  Histoireabrégée 

efpéces  d'ëtranglemens  ,  ou  interfedions  ;  Se  cette 
figure ,  qui  leur  eft  efTentielle,  a  lervi  à  les  dénommer. 
Parmi  ces  infectes  ,  les  uns  font  compofés  d'anneaux  , 
ou  de  lames  écailleufes ,  qui  rentrent  les  unes  fous  les 
autres ,  èc  ce  font  ceux  qu'on  peut  appeller  infecîes  pro- 
prement dits ,  puifque  leur  corps  eil  réellement  com- 
pofé  de  plufieurs  portions  :  les  autres  ,  qu'on  pourroit 
appeler  infectes  tejiacés^  n'ont  point  de  pareils  anneaux , 
mais  font  recouverts  d'une  efpéce  de  croûte  entière  , 
ferme,  fouvent  aflez  dure  ,  comme  on  le  voit  dans 
les  crabes,  les  araignées ,  ôcc.  On  remarque  néanmoins  , 
dans  ces  derniers  ,  quelques  interfections  ou  étrangle- 
mens  femblables  à  ceux  qui  fe  rencontrent  dans  les  au- 
tres  infectes. 

Un  caractère  des  animaux  de  cette  clafTe  ,  eft  donc 
d'avoir  leur  corps  divifé ,  &  comme  féparé  en  plufieurs 
parties ,  par  des  étranglemens  minces.  Mais  ce  caractère 
n'efl:  pas  unique ,  il  en  eft  un  autre  qui  n'eft  pas  moins 
elTentiel  dans  les  infectes  ,  6c  qui  eft  conftant'dans  tous  , 
c'eil  d'avoir  à  la  tête  ces  efpéces  de  cornes  mobiles  , 
compofées  de  plufieurs  pièces  articulées  enfemble,  plus 
ou  moins  nombreufes ,  que  les  Naturalises  ont  appel- 
lées  les  antennes.  Ces  antennes  varient  infiniment  pour 
la  grandeur  6c  pour  la  forme.  Leurs  figures  nous  fer- 
viront  beaucoup    à   déterminer   les   différens  genres. 
Mais  quelque  variée  que  foit  leur  conformation,  elles 
ne  manquent  dans  aucun  infecte ,  6c  les  infedtes  font  les 
feuls  animaux  ,  dans  lefquels  on  les  obferve.  C'eft  par 
ce  caractère  que  la  claife  des  vers  peut  aifément  fe  dif- 
tinguer  de  celle  des  infectes,  dont  elle  paroît  appro- 
cher. Quelqu'un  qui  n'a  aucune  idée  de  l'Hiftoire  natu- 
relle ,  peu t  facilement  parvenir  à  connoître  ces  antennes , 
en  examinant  quelque  papillon  ;  il  verra  que  la  tête  de 
cet  infecte  eft  ornée  de  deux  filets  mobiles ,  affez  longs , 
plus  gros  à  leur  extrémité  :  ce  font-là  les  antennes  du 
papillon. 


DES      InS£CTE5. 

CHAPITRE    PREMIER. 

Defcription  générale  des  Infeclcs. 

J_j  ES  infeclcs  ,  dont  nous  venons  de  donner  le  carac- 
tère enbntiel ,  ibnc  tous  compofcs  de  trois  parties  princi- 
pales ,  la  têce  ,  le  corcclet ,  thorax  ^  qui  répond  à  la  poitri- 
ne des  autres  aniniaux  ,  &  le  ventre. 

C'ed  à  la  icic  ,  comme  nous  l'avons  dit  ,  que  fe  trou- 
vent les  antennes  ,  ordinairement  au  nombre  de  deux, 
une  de  chaque  cote  ,  dans  quelques  uns  au  nombre  de 
quatre  ,  comme  on  le  voit  dans  Talelle  ,  qui  eil  une  el- 
pcce  d'inlec^e  aquatique  Icmblable  au  cloporte  :  nous 
ne  déterminerons  pas  ici  Tulage  de  cette  parcie,  qui  fc 
trouve  conllammcnt  dans  tous  les  inllcles.  D'autres  Na- 
t u rai i lies  ,  plus  habiles  que  nous ,  n'ont  pu  parvenir  à  le 
découvrir.  Peut-être  pourroit-on  loupVj'onner  que  les  in- 
feclcs s'en  fervent  comme  de  mains  pour  t.uer  (S:  exa- 
miner les  corps.  Lorique  ces  petits  animaux  marchent  , 
i!s  étendent  leurs  antennes  en  avant  ,  les  font  mouvoir 
prciquc  continuellement ,  is:  iemblent,  avec  cette  partie, 
Ibnder  le  terrein  «3c  toucher  \q,s  dilFérens  corps  qui  les 
environnent. 

Outre  les  antennes ,  on  remarque  à  la  tcte  àcs  infecles 
pluficurs  parties  conlidérables.  Celles  qui  frappent  le  plus, 
font  les  yeux.  Quelques  inlecles  ,  fcmblablcs  aux  cyclo- 
pes  de  la  Fable,  n'ont  qu'un  œil  ,  ou  s'ils  en  ont  réelle- 
ment deux  ,  ils  lont  tellement  proches  iJc  confondus  en- 
femble  ,  qu'ils  paroillent  n'en  former  qu'un  feul.  C'ell 
ce  que  l'on  verra  dans  le  genre  des  monocles.  L.\  plu- 
part des  inlecles  en  ont  deux  ,  un  de  chaque  côté  de  la 
tête  ;  d'autres  en  ont  davantage  :  on  compte  fur  les  arai- 
gnées julqu'à  huit  yeux  ,   qui  varient  pour  \\  polition. 

Aij 


4  Histoire    ABRÉGÉE 

Dans  prefque  tous  les  infedes,  ces  yeux  font  durs,  con- 
vexes ,  compofés  d'une  efpéce  de  cornée  qui  paroît  lifTe  : 
mais  il  on  les  regarde  de  près  avec  une  loupe,  on  voie 
que  cette  cornée  efl  divifée  en  une  infinité  de  petites 
facettes  ,  qui  forment  un  joli  réfeau  '^.  Cette  conforma- 
tion efl:  très-utile  ,  &c  même  nécefTaire  à  l'infecle.  Ses 
yeux  font  immobiles ,  il  ne  peut  les  tourner  6c  les  di- 
riger vers  les  objets.  S'ils  euflent  relTemblé  aux  yeux 
des  quadrupèdes  ^  beaucoup  d'objets  extérieurs  auroient 
échappé  à  la  vue  de  l'infecle.  Au  moyen  de  ce  nombre 
prodigieux  de  facettes  ,  qui  forment  le  réfeau  de  fa  cor- 
née ,  les  objets  font  réfléchis  de  tous  côtés  ,  il  les  peut 
voir  dans  tous  les  fens.  Bien  plus,  chaque  œil  vaut  piu- 
fieurs  centaines  d'yeux  ;  il  répète  &c  multiplie  les  objets 
une  infinité  de  fois  ,  de  même  que  ces  verres  taillés  à 
facettes ,  à  travers  lefquels  on  apperçoir  l'objet  que  l'on 
regarde  autant  de  fois  multiplié,  qu'il  y  a  de  facettes  dif- 
férentes dans  le  verre.  Peut-être  léra-t-on  porté  à  croire 
que  cette  multiplicité  doit  nuire  à  la  vue  de  l'animal; 
que  les  objets,  au  lieu  de  lui  paroître  fimples  ,  doivent 
être  centuplés  à  fes  yeux.  Mais  il  peut  fort  bien  fe  faire 
que  l'infecte  ,  malgré  cette  conformation  ,  voye  les  cho- 
fes  telles  qu'elles  font  dans  l'état  naturel.  Nous  avons 
deux  yeux,  deux  nerfs  optiques  qui  y  répondent;  cepen- 
dant les  diflérens  corps  ne  nous  paroilTent  pas  doubles. 
Il  en  eft  de  même  de  l'infedte  ;  il  a  des  centaines,  des 
milliers  d'yeux ,  de  ce  nouvel  argus  ne  peut  voir  qu'un 
feul  de  fimple  objet ,  feulement  il  le  verra  mieux  6c  plus 
didinâiement  ;  de  même ,  qu'en  général  ,  nous  voyons 
mieux  avec  nos  deux  yeux  ^  qu'avec  un  feul.  Il  paroît 
même  que  c'eft  à  ce  delfein  que  la  nature  a  donné  ces 
yeux  à  réfeau  aux  infe6les ,  puifqu'on  ne  les  obferve  que 

*  Le  nombre  de  ces  facettes  eft  fouvent  prodigieux.  Levenhoeck  en  a 
compté  fur  la  cornée  d'un  fcarabé  3181  ,  &  fur  celle  d'une  mouche  Sooo. 
M  Puget  a  été  plus  loin,  &  alTuie  en  avoir  diftingué  173^5  fur  l'œil  d'un 
papillon. 


desInsectes.  5 

dans  ceux  qui  ont  deux  yeux  ;  au  lieu  que  les  infccles  qui 
en  ont  davantage,  comme  les  araignées  ,  paroillcnt  les 
avoir  rout-à-hiic  lillcs  6l  lans  aucun  vcftige  de  rcleau 
lur  la  cornée  :  du  moins  n'en  ai-je  point  obfervë.  Ainfî 
ces  derniers  qui  lemblcnt  mieux  parcages  de  ce  cote ,  ne 
le  font  réellement  pas. 

Mais  il  y  a  plulicurs  infecles  auxquels  la  nature  paroît 
avoir  prodigué  l'organe  de  la  vue  :  de  ce  nombre  lont 
les  mouches  &  beaucoup  d'infccles  à  deux  ailes  ,  les 
guêpes  ,  les  abeilles  ôc  la  plupart  des  infectes  à  quatre 
ailes  nues  ,  les  cigales  &.  quelques  autres  de  cette  lec- 
tion.  Dans  ces  animaux,  on  voit  lur  la  partie  poilcrieure 
de  la  tête ,  entre  les  deux  grands  yeux  à  releau  ,  de  pe- 
tits points  élevés,  lilîes,  au  nombre  de  deux  dans  quel- 
ques-uns ,  £c  de  trois  dans  la  plupart  ,  qui  rellemblent 
tout-à-fait  à  à^s  yeux.  Aulli  plulicurs  Naturalilles  les 
regardent- ils  comme  de  véritables  yeux  ,  qui  ne  di tin- 
rent des  grands,  qu'en  ce  qu'ils  ne  iont  point  tailles  à 
facettes  ;  C5c  M.  de  la  Hire ,  qui  les  a  découverts  le  pre- 
mier ,  s'étoit  même  imaginé  qu'ils  étoient  les  ieuls  &:  les 
véritables  yeux  de  l'inlecle  :  ces  efpéces  d'yeux  ne  le 
trouvent  dans  aucun  in(ecte  à  étui,  6c  manquent  dans  un 
grand  nombre  d'autres.  Dans  l'impollibiiitc  ou  nous  lom- 
mes  de  décider  li  ce  font  de  véritables  yeux ,  &  s'ils  fer- 
vent réellement  à  la  vue,  nous  avons  luivi  la  conjecture 
de  plulîeurs  Auteurs  ,  qui  paroît  au  moins  probable  ,  «3c 
nous  leur  avons  conlervé  le  nom  de  petits  yeux  lijjcs. 

Après  les  yeux  vient  La  bouche  de  l'inlecle,  qui  efk 
encore  une  partie  conlidérable  de  la  tête.  Cette  bouche 
eft  conllruite  d'une  manière  très-diHcrente  ,  fuivant  les 
dillércns  inlecl:es;  aulli  nous  lert-elle  de  caracl^eie  dans 
pluiieurs.  Les  uns  ont  une  bouche  armée  de  fortes  mâ- 
choires qui  leur  icrvent  à  broyer  &:  déchirer  les  matières 
dont  ils  le  nourrillent  ;  d'autres  ont  une  trompe  tantôt 
mobile,  tantôt  immobile ,  .wcc  laquelle  ils  pompent  les 
fucs,  qui  leur  Icrvent  de  nourriture  :  entiu  quelques-uns 


6  HiSTOIREABRÉGÉE 

pai'Oiirent  ne  pouvoir  prendre  aucun  aliment;  ils  n'ont 
qu'une  trompe  fi  courte  ,  qu'elle  ne  peut  être  d'aucun 
uiage,  telle  eil  celle  de  quelques  phalènes,  ou  bien  ils 
n'en  ont  point  du  tout,  &  l'endroit  de  la  bouche  n'ell 
marqué  que  par  une  fente  légère  &c  fort  petite  ,  comme 
dans  les  oeftres.  Ces  animaux  ne  peuvent  avec  cet  or- 
gane prendre  de  nourriture,  6c  du  refte  ils  n'en  ont  pas 
befoin.  Lorfque  ces  infectes  font  devenus  animaux  par- 
faits ,  lorfqu'ils  ont  achevé  leurs  métamorphofes  _,  lorf- 
qu'un  papillon,  par  exemple,  après  avoir  vécu  fous  la 
forme  de  chenille,  &  après  avoir  palTé  par  l'crat  de 
chryfalide ,  eft  forti  de  fa  coque,  ôc  eft  devenu  animal 
parfait ,  il  ne  lui  relie  plus  que  de  travailler  à  la  propaga- 
tion de  fon  efpéce  ;  il  n'a  plus  à  croître  ni  à  groffîr ,  ôc 
l'acte  de  la  génération  ei\  fouvent  fini  en  fi  peu  de  tems  , 
que  rinfed:e  n'a  pas  befoin  fous  cette  dernière  forme  de 
prendre  d'alimens.  Bien  des  papillons  ,  après  être  fortis 
de  leurs  coques  ^  s'accouplent ,  pondent  leurs  œufs  ,  6c 
périfient  peu  après,  fans  avoir  fucé  une  feule  goutte  de 
liqueur.  11  n'ed  donc  pas  étonnant  que  plufieurs  infec- 
tes ,  fous  leur  dernière  forme,  n'ayent  point  de  bouche  , 
ou  du  moins  n'ayent  qu'une  bouche  inutile.  La  nature 
n'en  a  pourvu  que  ceux  qui  font  plus  long-tems  à  faire 
leur  ponte,  ou  qui  doivent  fubfifter  encore  quelque  tems 
après  l'avoir  faite. 

Outre  les  mâchoires  ôc  h  trompe,  la  bouche  des  in- 
feiStes  a  fouvent  une  autre  partie  facile  à  remarquer.  Cq 
font  des  appendices ,  comme  des  efpéces  de  petites  an- 
tennes,  au  nombre  de  deux  ou  de  quatre,  qui  accom- 
pagnent la  bouche  de  plufieurs  infectes.  Les  Naturaliftes 
leur  ont  donné  le  nom  ai  antennules ,  qui  leur  convient 
allez.  Ces  antennules  font  ordinairement  beaucoup  plus 
petites  que  les  antennes  ,  quoiqu'elles  fe  trouvent  plus 
cTandes  dans  le  eenre  des  coccinelles.  Elles  font  com- 
pofées  de  trois  ou  quatre  articulations  ou  anneaux  ,  au 
lieu  que  les  antennes  en  ont  ordinairement  davantage. 


desInsectes.  7 

Enfin  ,  elles  font  placées  au-dclîous  ÔC  aux  côtes  de  la 

bouche.  Leur  ulagc  paroîc  être  de  fervir  comme  d'ef- 

pcccs  de  mains,  pour  retenir  les  matières  que  mange 

l'inrccl:e  v5c  qu'il   tient  à  la  bouche. 

La  fcconclc  partie  du  corps  de  l'infccle,  celle  qui 
vient  après  la  tctc ,  elt  /c  corceltt.  Cette  partie  repond 
à  la  poicrinedes  «grands  animaux  ,  elle  tient  à  la  tcte  par 
devant,  <!s:  par  derrière  au  ventre,  par  le  moyen  d'un 
étranglement  fouvcnt  fort  étroit.  C'ell  au  corcelet  que 
font  attachées  les  pattes  ou  une  partie  des  pattes  de 
l'infecle.  C'crt  encore  au  corcelet  que  tiennent  les  ailes , 
^les  fourreaux  des  ailes  dans  les  inl'ecles  ailés.  'En^n  on 
voit  fur  ce  même  corcelet  quelques-uns  des  organes  qui 
fervent  à  la  relpiration  de  l'animal.  Examinons  mainte- 
nant ces  parties  plus  en  détail. 

On  peut  diviler  le  corcelet  en  partie  poftérieure  ou 
dos,  ëc  en  partie  antérieure.  Les  ailes  des  infectes  ,  qui 
en  font  pourvus ,  tiennent  au  dos ,  à  la  partie  poftérieure 
du  corcelet.  Parmi  ces  inlectes  ,  piulicurs  ont  quatre 
ailes  j  deux  de  chaque  coté ,  tantôt  égales  en  grandeur 
comme  dans  les  dcmoilelles,  tantôt  inégales  comme 
dans  \qs  abeilles,  \qs  guêpes  6c  beaucoup  d'autres,  qui 
ont  les  deux  ailes  fupérieurcs  plus  grandes,  6c  deux  au- 
tres plus  petites  pofees  en-dellbus.  h\  iorme  6c  \x  (buc- 
ture  de  ces  ailes  varient  aulli  inliniment.  Les  unes  ionc 
formées  d'une  elpéce  de  lame  tranl parente  ,  lilîè,  avec 
quelques  nervures  ,  comme  celles  des  abeilles  :  d'autres 
lont  chargées  d'une  inhnité  de  nervures ,  qui  en  forment 
une  efpccc  de  réleau ,  comme  celles  des  demoilelles, 
du  fourmilion  ,&c.  Quelques-unes  lontparfeméesde  ta- 
ches, d'autres  n'en  ont  point.  ALiis  toutes  ces  elpéces 
d'ailes  lont  nues  ec  tranlparentcs.  Il  y  a,  au  contraire, 
d'autres  inlectes,  tels  que  les  papillons  6c  les  phalènes, 
dont  les  ailes  lont  chargées  des  deux  cotés  d'une  ef- 
péce  de  pouflicre  colorée,  qui  le  détache  de  l'aile,  6c 
s'attache  aux  doigts  lorfqu'on  y  touche.  Cette  poulliere 


8  Histoire    abrégée 

vue  au  microfcope  n'eft  rien  moins  qu'une  efpéce  de 
farine ,  comme  elle  le  paroîc  à  la  vue.  Ce  font  des  écailles 
pointues  par  le  bout  où  elles  font  attachées  à  l'aîle  ,  plus 
larges  ,  &  dentelées  à  l'autre  extrémité.  Quelques  Natu- 
ralises les  ont  improprement  nommées  des  plumes.  Ces 
écailles  étant  enlevées  des  deux  côtés,  l'aîle  du  papillon 
refle  tranfparente/Sc  eft  feulement  entrecoupée  par  des 
nervures  alfez  fortes.  Mais  fi  on  regarde  à  la  loupe  cette 
aîle  ainfi  dépouillée ,  on  apperçoit  des  filions  rangés  régu- 
lièrement, dans  lesquels  écoient  implantées  les  écailles, 
pofées  par  bandes  les  unes  fur  les  autres,  à  peu  près  com- 
me les  rangées  de  tuiles  fur  un  toit  fe  recouvrent  mu- 
tuellement. Ce  font  ces  écailles  colorées  qui  enrichilîenc 
les  ailes  des  papillons  de  couleurs  fi  belles  &c  fi  éclatantes. 
D'autres  infectes  n'ont  que  deux  ailes  au  lieu  de  quatre  ; 
tels  font  les  mouclies ,  les  coufins,  les  tipules ,  6cc.  ces 
ailes  font  nues,  tranfparentes,  &  ont  feulement  quel- 
ques nervures.  On  voit  cependant  fur  les  ailes  des  cou- 
fins  quelques  écailles  femblables  à  celles  des  aîles  des 
papillons,  rangées  feulement  à  côté  des  nervures  ;  mais 
pour  les  appercevoir  ,  on  a  befoin  d'une  loupe  un  peu 
forte.  Ces  infectes,  qui  n'ont  que  deux  aîles,  femblenc 
en  avoir  été  dédommagés  par  une  petite  partie,  qui  leur 
efl  propre  &  eflentielle  ,  6c  qui  femble  tenir  lieu  des 
deux  autres  aîles  qui  leur  manquent.  C'efl:  une  efpéce 
de  petit  balancier ^  un  filet  mince  de  court,  terminé  par 
une  boule  ou  bouton  arrondi ,  qui  fe  trouve  de  chaque 
côté  du  corcelet  fous  l'attache  de  l'aîle.  Ce  balancier  fe 
peut  voir  dans  les  mouches,  où  cependant  il  e(l  un  peu 
caché  par  une  efpéce  d'appendice  ou  de  cueilleron  fem- 
blable  à  un  commencement  d'aîle  tronquée ,  qui  fe  trou- 
ve dans  ces  infectes  :  mais  on  voit  très-bien  6c  très-dif- 
tinétement  ces  balanciers  dans  les  grandes  efpéces  de 
tipules.  Leur  ufage  feroit-il  véritablement  deiervir  de 
contrepoids  à  ces  infectes  y  lorfqu'ils  volent ,  à  peu  près 
comme  nos  danfeursde  corde  fe  fervent  d'un  long  bâton 

avec 


desIn'sectes.  9 

avec  des  poids  aux  deux  bouts  ?  C'eft  ce  que  la  petirelTe 
de  ces  parties  nous  emncche  de  peiifer.  Ce  nu'il  y  a  de 
certaiîi,  c*c(l  que  ces  balanciers  font  très- mobiles,  ik.  que 
Ils  ij)(ccT:cs  les  tout  mouvoir  tort  agilemciic  ,  lorlqu'ils 
volent. 

C'ell  aulîî  au  corceler  que  tiennent  les  ailes  fortes  ôc 
nerveulcs  des  inlecles  à  étuis  ,  ainli  que  les  fourreaux 
ccailleux  ik:  durs  qui  recouvrent  ces  ailes,  &:  qui  font  arti- 
culés avec  le  corcelet  ferme  ôc  folide  de  ces  infecles.  Mais 
avant  que  de  quitter  les  ailes,  il  nous  refte  à  dire  un  mot 
de  leur  llruc^ure  ,  qui  eft  des  plus  admirables.  Ces  ailes  fî 
minces  dans  la  plupart  des  inlectes,<Sc  qui  lonr  auliltranlpa- 
rcntcs^que  l'eau ,  (ont  cependant  compolées  de  deux  lames 
fines,  entre  Icfquelles  rampent  les  nervures,  qui  por- 
tent la  nourriture  ,  l'acliion  ,  (5c  la  vie  .\  cette  partie.  Il 
ne  leroit  pas  polliblc  de  fcparer  ces  deux  lames  minces  , 
qui  font  h  fortement  ôc  il  intimement  appliquées  Tune 
contre  l'autre ,  quelque  dextérité  que  l'on  employât  ;  6c 
l'on  ne  pourroit  connoitre  cette  ftruc^ure  particulière  des 
ailes  ,  Il  le  hazard  ne  la  découvroic  quelquefois.  Lorfque 
les  infectes  lortent  de  leurs  coques  ,  toutes  leurs  parties 
iont  molles  &i  comme  abreuvées  de  liqueur,  elles  ont  be- 
ioin  de  s'étendre  peu  à  peu  èc  de  le  lécher  ;  c'clt  ce  qui  le 
fait  allez  vite.  Les  ailes  Iont  dans  le  même  cas  que  le^  au- 
tres parties; repliées  de  comme  chifonnées  dans  la  coque  , 
elles  le  déployent ,  s'étendent  6c  le  lèchent  par  degrés. 
Pendant  que  cette  action  le  palVe, quelquefois  il  s'épanche 
tic  l'air  dans  le  tillu  mmce  qui  ell  encre  les  deux  lames  des 
ailes.  Cet  air  les  tient  écartées  :  l'aile  refte  épaille,  grollè, 
dilïorme  &i  véritablement  emphyfematique.  Cet  état  de 
maladie  nous  hiit  apperccvoir  toute  la  ftructure  intérieure 
de  i'aile.  L'air  a  été  fourni  en  trop  grande  abondance  par 
les  vailleaux  aériens ,  qui  font  le  long  des  nervures,  &:  qui 
accompagnent  les  nerls  &:  les  vailleaux  nourriliiers. 

Nous  avons  dit  que  /es  par /es  ,  ou  du  moins  une  partie 
des  pactes  écoic  attachée  à  la  partie  antérieure  du  corcelet» 

Tome  I,  B 


lO  HiSTOIREABREGEE 

Pour  concevoir  cette  différence,  il  faut  faire  attention 
que  le  nombre  des  pattes  n'eft  pas  le  même  dans  tous  les 
infectes  :  beaucoup  en  ont  fîx  ,  d'autres  huit  comme  les 
araignées  ôc  les  tiques  ;  dans  quelques-uns  il  y  en  a  dix  , 
comme  on  le  voit  dans  les  crabes  ;  enfin  certains  infectes 
font  pourvus  d'un  beaucoup  plus  grand  nombre  de  pattes: 
on  en  compte  feize  dans  les  cloportes  ,  6c  certaines  efpé- 
ces  de  fcolopendres  &C  d'iules  en  ont  jufqu'à  loixante  èc 
dix  èc  cent  vingt  de  chaque  coté.  Parmi  ces  infectes,  tous 
ceux  qui  n'ont  que  fix ,  huit  ou  dix  pattes  ,  les  portent 
attachées  au  corcelet  ;  mais  dans  ceux  où  il  y  en  a  davan- 
tage, une  partie  de  ces  pattes  tire  fon  origine  du  corcelet, 
de  les  autres  naiilent  des  anneaux  du  ventre.  Dans  ces  der- 
niers j  les  pattes  qui  fe  trouvent  le  long  de  leur  corps  ,  ne 
pouvoient  pas  toutes  partir  du  corcelet. 

Ces  pattes  font  ordinairement  compofées  de  trois  par- 
ties ;  la  première  qui  naît  du  corcelet  ou  du  corps  ^  eO:  or- 
dinairement la  plus  groffejOn  peut  l'appeller  /a  cuiffe ;  la 
féconde  eft  jointe  à  celle-ci  ^  &,  eft  aflez  fouvent  plus 
grefle  ôc  plus  longue;  nous  l'appellerons  la  jambe  :  enfin 
après  cette  partie  ,  vient  la  troifiéme  ,  qui  termine  la 
patte,  6c  qui  elle-même  eft  compofée  de  pluiîeurs  petits 
anneaux  articulés  les  uns  avec  \qs  autres  ,  6c  que  l'on  peut 
appeller  le  tarfe  ou  le  pied.  Ces  anneaux  varient  pour 
le  nombre  ,  fuivant  les  differens  infectes  ;  on  en  trouve 
dont  les  tarfes  ont  depuis  deux  ,  juiqu'à  cinq  parties  , 
&:  quelquefois  davantage.  Ce  nombre  d'anneaux  fouvent 
confîdérable  ,  fert  à  multiplier  les  mouvemens  de  la  patte 
de  l'infecte ,  à  peu  près  comme  le  grand  nombre  d'os  ,  qui 
compofent  le  tarie  des  pieds  des  grands  animaux.  Enfin  le 
pied  de  l'infecte  eft  terminé  par  deux ,  quatre  ôc  quelque- 
fois fix  petites  griffes  crochues  6c  fort  aiguës ,  qui  fervent  à 
cramponer  l'animal,  6c  qui  tiennent  au  dernier  anneau  du 
tarfe.  Souvent ,  outre  ces  griffes  ou  ongles ,  le  deffous  des 
articulations  du  pied  de  l'infecte  eft  encore  garni  en  tout 
ou  en  partie  de  petites  broITes  ou  pelottes  fpongieufes  , 


desIn'sectes.  II 

qui  s'appliquant  intimement  contre  la  furfacc  des  corps 
les  plus  lilles  àc  les  plus  polis,  fervent  à  loutenir  l'infecte 
d.ins  des  politioiis ,  ou  il  paroicroit  devoir  tomber.  C'ell  ce 
t]ue  Ton  voit  tous  les  jours  dans  les  appartcmens  ou  les 
juouchcs  montent  aifcment  le  long  d'une  glace  bc  s'y  fou- 
tiennent.  Toutes  ces  parties  des  pattes  de  i'infecle  font 
articulces  enfcmhlc,  de  façon  qu'elles  fe  meuvent  ailé- 
ment  ;  mais  le  mouvement  qu'elles  cxtcutent  nci\  pas 
toujours  le  même.  lin  gcncFnl,  J.i  cuillè  dans  l'endroit  ou 
elle  efl  articulée  avec  le, corps,  fait  dans  la  plupart  de» 
inledes  le  mouvement  de  genou  ou  de  pivot,  le  remuant 
en  tout  lens.  Cette  aclion  efl  aidée  par  une  efpcce  de 
pièce  intermédiaire  louvent  arrondie ,  qui  fe  trouve  à 
l'origine  de  la  cuille,  èc  dont  la  tète  elt  reçue  dans  \x 
cavité  de  l'articulation.  Cependant  dans  quelques  in fecles, 
comme  les  dytiques  ,  la  cuille  ne  peut  exercer  que  le 
mouvement  de  charnière  ,  celui  de  Hexion  6c  d'cxtcnlion  , 
étant  retenue  par  des  efpéces  d'appendices  ou  de  lames 
dures  :  l'articulation  de  la  jambe  avec  la  cuiiFe  ne  peut 
taire  non  plus  que  le  mouvement  de  charnière  dans 
prefque  tous  les  mlecles. 

Les  jUgmates  ^  qui  nous  reftent  à  examiner  dans  le  cor- 
celct  j  font  des  ouvertures  oblongues  ,  ou  ovales  ,  en 
forme  d'tlpéccs  de  boutonnières ,  par  Iclquelles  i'mlecle 
refpire  l'air  extérieur.  Ces  iligmaces  ne  ionr  pas  propres  oc 
particuliers  au  corcelet  ;  au  contraire ,  il  y  en  a  moins  dans 
cette  partie,  que  fur  le  ventre,  dont  prefque  tous  les 
:^ineaux  en  portent  chacun  Acxw  ,  un  de  chaque  cuté 
latéralenicnt  ,  au  lieu  que  le  corceJct  n'a  que  deux  ou 
quauc  iligmates.  Un  en  yoit  diilijiclement  cpiatre,  deux 
de  chaque  côte  ,  un  plus  haut ,  l'autre  plus  bas  ,  dans 
les  jnfea:es  à  dcut  &:  à  quatre  aîle^  nues;  il  y  en  a  pareil 
no/nbrc  dans  les  papillons,  dont  les  poils  ne  les  laillent 
pks  appercevoir  aiiément;  dans  ksinfecics  à  étuis  ,  on  ne 
trouve  que  deux  -rtignrates  far  le  porcelet ,  lui  de  chaque 
coté.  NousfparlccotiS  tj^oiicùc  dc%  tbgmaces  qui  ("c  vovent 

B  ,j 


12  Histoire    abrogée 

fur  les  anneaux  du  ventre ,  en  examinant  cette  partie. 
Peut-être  iera-t-on  lurpris  que  le  corcelet  ait  beaucoup 
moins  de  ftigmates  que  le  ventre ,  d'autant  que  cette  partie 
répondant  à  la  poitrine  des  grands  animaux,  fembleroit 
devoir  contenir  feule  les  organes  de  la  refpiration  :  mais  on 
n'en  fera  plus  étonné,,  lorfqu'on  aura  examiné  la  ftruclure 
intérieure  de  l'infecte,  ôc  qu'on  aura  vu  que  fes  poumons 
diitérent  infiniment  de  ceux  des  autres  animaux.  Les 
poumons  des  infectes  ne  font*que  de  longs  tuyaux  blancs, 
des  efpéces  de  longues  trachées,  qui  à  droite  èc  à  gauche 
parcourent  prefque  toute  la  longueur  de  leurs  corps  :  de 
ces  trachées  partent  de  diftance  en  dillance  des  ramifica- 
tions ,  qui  vont  aboutir  aux  ftigmates  pour  y  pomper  l'air, 
que  d'autres  divifions  de  vailfeaux  très-fins  portent  &C 
diftribuent  par  tout  le  corps  de  l'infecte.  Il  n'ell:  pas  pofli- 
ble  de  fe  tromper  fur  l'ulage  de  ces  trachées  èc  de  ces 
ftigmates  ;  une  expérience  fort  ailée  démontre  leur  ufage. 
Qu'on  bouche  exactement  chacun  de  ces  ftigmates  avec 
une  goutte  d'huile ^  par  le  moyen  d'un  pinceau,  l'infecte 
qui  ne  peut  fe  pafler  d'air,  ainfi  que  les  plus  grands  ani- 
maux, entre  en  convulfion  6c  périt  bientôt  :  fi  l'on  ne  bou- 
che les  ftigmates  que  d'un  côté  du  corps,  ce  côté  devient 
paralytique.  Nous  n'entrerons  pas  dans  un  plus  grand 
détail  fur  les  trachées  èc  les  ftigmates  des  infectes ,  n'ayant 
pas  defleni  de  toucher  à  la  defcription  anatomique  de  ces 
petits  animaux,  qu'on  peut  voir  en  détail  dans  les  Ouvra- 
ges de  Swammerdam  ,  Malpighi  &c  Valifnieri.  Notre 
plan  n'eft  que  de  décrire  leurs  parties  extérieures  &  leiy: 
genre  de  vie,  ainfi  nous  paflons  à  l'examen  de  la  troi- 
sième ôc  dernière  partie  du  corps  de  l'infecte,  qui  eft  fon 
ventre. 

Le  ventre  dans  les  infe(fl:es  proprement  dits,  eftcompofé 
de  plufieurs  anneaux  ou  demi-anneaux,  enchafles  \qs  uns 
dans  les  autres ,  par  le  moyen  defquels  il  peut  s'étendre,  fe 
raccourcir ,  &  le  porter  en  difterens  fens.  Dans  les  infe£tes 
teftacés,  comme  les  tiques,  les  poux,  le«  araignées  5c 


desInsectes.  13 

d'autres  infcclcs  fans  ailes  ,  on  ne  voit  point  de  fcmblables 
anneaux  ,  leur  ventre  paroît  forme  d'une  (culc  pièce.  Les 
crabes  lonc  aulîi  dans  le  même  cas,  mais  au  moins  ils  ont 
une  queue  ccmpofée  d'anneaux.  Ce  ventre  tient  antérieu- 
rement au  corcelet  ;  (ouvent  il  n'y  eft  attache  cjuc  par 
un  Hlct  tort  mince.  En  général ,  il  cil  plus  gros  dans  les 
femelles,  que  dans  les  malcs,  ce  qui  n'elb  pas  étonnant, 
puilque  dans  celles-là  il  doit  contenir  une  quantité  con- 
fidérablc  d'œufs. 

C'ell  ordmairemcnt  à  l'extrémité  du  ventre  que  l'on 
trouve  Us  parues  de  Lu  génération  des  inlccles.  Quelques- 
uns  cependant,  comme  les  maies  des  demoileiles,  les 
ont  à  la  partie  iupérieure  du  ventre,  6c  les  maies  des  arai- 
gnées, encore  plus  (înguliers  ,  les  portent  à  la  técc.  Nous 
examinerons  ces  parties  plus  en  détail  dans  le  Chapitre 
fui  van  t. 

Le  ventre  a,  comme  nous  l'avons  dit,  plufieurs  ftig- 
mates.  On  en  oblerve  deux  fur  chaque  anneau  ,  un  de 
chaque  coté  ,  excepte  lur  les  derniers  anneaux. 

^nrin,  cell  aulli  à  la  partie  polK'rieure  du  ventre,  que 
plufieurs  inlecles  portent  les  aiguillons  dont  ils  font  armés. 
Ces  ai;^uillons,  qui  partent  de  dellous  le  dernier  anneau, 
font  de  diriéreiites  formes  ôc  d'un  ula^ic  dirierent  :  les  uns 
lont  aigus  în:  pointus,  les  autres  lont  taits  en  une  eipéce 
de  icie,  d'autres  en  tarière;  il  y  en  a  qui  ne  fervent  à  l'in- 
fecl:e  qu'à  fe  défendre  &:  à  bleller  les  ennemis,  d'autres  au 
contraire  ne  peuvent  nuire,  leur  ulage  ell  feulemenc 
de  percer  les  endroits  ou  les  inleclcs  depoieiu  leurs 
a-uts. 


14  Histoire    abrégée 


CHAPITRE    II. 

De  la  génération  des  Infecîes. 

ES  anciens  Philofophes  s'ëtoient  imaginés  que  les 
infectes  nailToient  de  la  pourriture ,  6c  que  des  corps 
or2;anilés ,  vivans  &:  aulîi  bien  compofës  ,  dévoient  leur 
exlileiice  à  une  efpéce  de  hazard.  Cette  erreur  tranfinife 
d'âge  en  âge  Sc  loutenue  par  de  grands  Naturalises,  a 
duré  iufques  dans  le  dernier  fiécle.  R.hedi ,  l'un  des  plus 
habiles  obfervateurs  qu'ait  produits  l'Italie,  fut  un  des  pre- 
miers qui  fit  voir  l'abfurdité  de  cette  opinion ,  ôc  le  dé- 
montra par  des  expériences  inconteltables  :  il  prouva  que 
tous  les  infecîes  naiffoient ,  comme  les  autres  animaux, 
d'autres  infectes  de  même  efpéce ,  fécondés  par  un  accou- 
plement qui  avoit  précédé. 

La  génération  des  infectes  eft  donc  femblable  à  celle 
des  autres  êtres  animés  :  ils  s'accouplent,  ils  font  diltin- 
gués  par  le  fexe ,  ôc  tous  \qs  individus  parmi  ces  petits 
animaux  font  ou  mâles  ou  femelles;  il  faut  cependant 
en  excepter  quelques  genres  d'infectes,  tels  que  les  abeil- 
les, les  fourmis  2cc.  dans  lefquels  outre  les  individus  mâles 
-$c  femelles ,  il  y  en  a  encore  d'autres  en  plus  grand  nom- 
bre qui  n'ont  aucun  fexe,  ôc  que  plufieurs  Naturaliltes  ont 
appelles  les  muUts  ^  parce  qu'ils  ne  font  pas  propres  à 
la  génération  :  mais  ces  efpéces  de  mulets  proviennent 
eux-mêmes  des  mâles  &  des  femelles  du  même  genre  qui 
fe  font  accouplés ,  ainfi  ils  rentrent  dans  la  régie  générale 
que  nous  avons  établie. 

On  peut  donc  atlurer  que  tous  les  infectes  font  ou  mâ- 
les ,  ou  femelles ,  ou  enfin  mulets  j  ce  qui  ne  fe  rencontre 
que  dans  quelques  genres  ;  6c  que  l'action  réciproque  du 
niâle  ôc  de  la  femelle ,  elt  néceifaire  pour  la  produ6tion 
de  nouveaux  individus. 


D  E  s      I  N  s  p.  r  T  E  s.  15 

Les  parties  oui  diikingucnt  les  mâles  d'avec  les  femelles , 
font  de  deux  iortes  :  les  unes  n'ont  point  de  rapport  .1  la 
génération  ,  2c  les  autres  font  ablolumcnt  ncceflaircs  pour 
la  produire.  Parmi  celles-ci,  les  unes  font  extérieures  tîc 
les  autres  lont  intérieures;  nous  ne  décrirons  que  les  pre- 
mières, ne  voulant  point  entrer  dans  le  détail  anaconuquc 
des  inicclcs. 

En  général ,  cjuelcju'un  qui  connoit  un  peu  les  infecles, 
dillinL;ue  louvcnt  a  la  piemicrc  vue  ,  un  malc  d'avec  une 
femelle,  par  plulicurs  marques  extérieures  qui  ne  dépen- 
dent point  des  parties  du  fexe  &  n'y  ont  aucun  rapport. 
Premièrement  la  groHèur  du  corps  èc  particulièrement 
celle  du  ventre  elt  dilîérente.  Dans  les  grands  animaux  les 
niales  font  allez  ordinairement  plus  gros  que  leurs  femel- 
les ;  dans  les  infectes  c'eit  tout  le  contraire  ,  les  mâles 
font  prelquc  toujours  plus  petits  :  il  y  a  même  certains 
maies  qui  lont  d'une  petitelle  énorme  par  rapport  à  leurs 
femelles.  J'ai  vu  des  fourmis  accouplées  ,  dont  le  mâle 
ëtoit  il  petit  qu'il  ne  failoit  pas  la  lixieme  partie  de  la  grof- 
leur  de  fa  femelle;  il  ell  de  même  des  cochenilles  Se 
des  kermès;  la  km^'llc  ell  allez  grollè,  tandis  que  Je  maie 
rellèmble  à  un  très-petit  moucheron,  qui  court  6c  le  pro- 
mené lur  Je  corps  immobile  de  la  femelle ,  comme  lur  un 
vallc  champ.  La  difproportion  n'ellpasà  beaucoup  près  II 
grande  dans  beaucoup  d'autres  iniectes,  mais  au  moins  les 
femelles  ont  le  ventre  beaucoup  plus  gros  que  leurs  ma- 
ies ,  ce  qui  ëtoit  nécellâire  ,  pui (qu'il  doit  être  capable  de 
contenirune  quanritéprodigieule  d'uLufs.  Une  autre  dillé- 
rence  louvent  allez  notable  dans  les  infectes  de  dilFcrens 
ie\es ,  conlille  dans  la  forme  «S:  la  grandeur  de  leurs  anten- 
nes; elles  lont  ordinairement  plus  grandes  dans  les  mâles: 
qu'on  examine  un  hanneton  maie,  éc  fa  femelle;  celle  ci  a 
les  feuillets  qui  terminent  les  antennes  ,  courts  ifc  petits  , 
tandis  que  le  malc  les  a  grands  ce  apparens  :  \.\  mcme 
choie  s'obferve  dans  prefque  tous  les  inlecles  à  étuis,  mais 
dans  beaucoup  d'autres  genres ,  il  y  a  une  autre  ditférence 


i6  Histoire    abrégée 

encore  plus  fenfible  dans  les  antennes  :  c'eft  particulière- 
ment dans  certaines  phalènes,  plulieurs  tipules  &.  quelques 
autres  inlecles  ,  dont  les  antennes  font  barbues  comme  les 
côtés  d'une  plume  ,  qu'on  peut  obferver  cette  difîerence  ; 
leurs  mâles  ont  leurs  antennes  à  plumes  ou  à  barbes  gran- 
des ,  larges  Rebelles  ,  imitant  une  efpéce  de  panache,  tan- 
dis que  celles  des  femelles  ont  des  barbes  H  étroites,  que 
fouvent  même  elles  ne  paroiflent  pas ,  6c  qu'on  les  croiroic 
compofées  d'un  feul  ôc  fimple  filer. 

Une  troifiéme  différence  de  certains  infectes  mâles  6c 
femelles  ,  dépend  des  cornes  ou  appendices  de  la  tête,  ou 
du  corcelet  ;  par  exemple  le  fcarabé ,  appelle  moine  ou  ca- 
pucin ,  le  boulier  qui  lui  reffemble,  6c  d'autres  infectes 
lemblables  ,  ont  des  cornes ,  ou  à  la  tête ,  ou  au  corcelet , 
qui  ne  fe  trouvent  que  dans  les  mâles ,  6c  qui  manquent 
abfolument  aux  femelles  :  c'eftà  peu  près  comme  les  cor- 
nes des  béliers  que  la  nature  a  refufées  aux  brebis»  On  voit 
dans  le  petit  comme  dans  le  grand  ,  que  les  mâles  des 
animaux  ont  reçu  plulieurs  parties  qui  leur  fervent ,  ou  de 
parure ,  ou  de  détenfe  ^  tandis  que  les  femelles  en  font 
privées. 

C'eft  ce  qu'on  obferve  encore  par  rapport  à  une  qua- 
trième différence,  qui  le  remarque  entre  certains  infedlies 
mâles  6c  femelles  :  cette  dernière  confifte  dans  les  ailes , 
qui  manquent  à  plulieurs  femelles ,  tandis  que  les  mâles 
en  font  pourvus.  Dans  la  plupart  des  lections  d'infecVeSjOn 
peut  obferver  quelques  efpéces  qui  font  dans  ce  cas. 
Parmi  les  infectes  à  étuis  ,  le  vers  luifant  femelle  n'a  ni 
aîles  ni  étuis  ,  les  uns  ni  les  autres  ne  manquent  point  à  fou 
mâle  :les  hémiptères  ou  infectes  à  demi-étuis,  nous  offrent 
un  pareil  exemple  dans  les  kermès  6c  les  cochenilles. 
11  en  elt  de  même  des  infe£tes  à  aîles  couvertes  d'écaillés  : 
quelques  phalènes  ont  des  femelles  qui  n'ont  point  d'ailes, 
ou  qui  n'en  ont  tout  au  plus  que  des  moignons  informes  , 
comme  la  phalène  de  la  chenille  à  broffe  6c  quelques 
autres  ;  quelques  ichneumons  dans  la  fection  des  infedtes  à 

quatre 


DES      I  N  S  E  C  T  r  S.  1  7 

<juatrc  ailes  iuies,onc  des  femelles  Taos  ailes,  qui  rcilcm- 
blcuc  à  tics  mnktyJe  tpurinis  à  I.i  première  vue  :  il  n'y 
a  gucrcs  cjiie  parmi  les  mlecUs  .i  deux  ailcS  ,  qu'on  ne 
rcmaïquc  aucune  efpcce  ou  cette  dilîérci>ce  ie  trouve. 

Majs  toutes  cesdiliéronces  ne  ibnt  point  cllcntieiles  à  la 
gcntration ,  elles  ne  Te  rencontrent  que  dans  un  certain 
nombre  d'clpcces  :  la  vcritabic  dillinclion  des  malcs  d'a- 
vec Ls  femelles  y  conlille  dans  les  parties  du  lexe.  Ces 
parties  font ,  comme  nous  lavons  dit ,  allez  ordinairemenc 
placées  à  i'extrcmirc  du  ventre:  dans  la  plupart  désinfec- 
tes maies ,  fi  l'on  prelle  le  ventre,  on  fait  lortir  par  l'ouver- 
ture qui  cil  à  fon  extrcmitc  deux  elpcces  de  crochets  lou- 
vent  bruns,  allez  durs,  &  en  prcllant  encore  plus  tort  par 
gradation,  ces  deux  crochets  s'enti'ouvrent ,  bc  on  voie 
paroicre  entr'eux  une  partie  oblonguc ,  qui  ell  la  véritable 


is 

Lt 

fon  oHice  :  dans  l'état  ordinaire  ces  parties  paroiilent  peu, 
il  faut  comprimer  le  ventre  pour  les  découvrir  ;  mais 
lorfque  le  maie  prelle  par  des  mouvcmens  amoureux  y 
veut  careller  ia  femelle,  il  poulie  lui-mcmc  au-dehors  ces 
parties,  qui  font  enflées  6c  tendues. 

l\  en  eltde  même  de  la  femelle  ,  dont  \qs  organes  font 
cachés  dans  l'intérieur  du  ventre  :  lorlqu'on  le  prelle,  on 
ne  voit  point  fortir  les  deux  crochets  qui  s'apperçoivent 
dans  le  mâle  ,  on  ne  fait  paroîtrc  tout  au  plus  qu'une 
cfpéce  de  canal  ou  coruiuit,  qui  lui  lert  comme  de  vagin  , 
dans  lequel  le  membre  du  mâle  s'introduit ,  <S:  par  lequel 
les  œufs  fortent,  lorfqu'ils  font  dépolés  dans  le  tcms  de 
la  ponte. 

Telles  font  les  parties  du  fexe  qui  le  voycnt  au-dehors 
^  par  lefquelles  on  peut  aifcment  reconnoître  les  infec- 
tes malcs  &:  les  femelles. 

Dés  que  l'on  voit ,  en  comprimant  le  ventre,  deux  cro- 
chets avec   une  elpéce  de  membre   au  milieu  ,  on  peut 

Tome  I.  ,  C 


i8  Histoire    abrégée 

aiïurer  que  cetinfede  eft  un  mâle  ;  fi  au  contraire  il  ne  fort 
rien  ,  ou  qu'il  n'y  ait  qu'un  fimple  conduit  ,  c  efl  une 
femelle.  Nous  n'entrons  point  dans  le  détail  des  parties 
intérieures  beaucoup  plus  nombreufes  èc  plus  admirables. 
On  peut  confulter  lur  cet  article  Swammerdam  ,  Mal  pi- 
o-hy  &  d'autres,  qui  ont  traité  à  fond  l'anatomie  des  infec- 
tes. Pour  nous  5nous  ne  décrivons  que  leur  figure  extérieu- 
re, leur  vie  ,  leurs  mœurs  :  nous  nous  bornons  à  écrire  leur 
hilloire,  &  un  Hiftorien  n'eft  pas  obligé  de  donner  une 
defcription  anatomique  des  peuples  dont  il  parle. 

Les  parties  que  nous  venons  de  décrire,  fe  trouvent 
dans  tous  les  infectes  ,  excepté  dans  les  mulets  de  certains 
genres,  qui  n'ont  point  de  fexe.  Ces  derniers  font  inutiles 
pour  la  propagation  de  Tefpéce.  Quant  aux  autres  ^  un 
de  leurs  premiers  foins  efl  de  la  multiplier ,  en  s'accou- 
piant  mutuellement  :  cet  accouplement  s'opère  au  moyen 
des  crochets  dont  le  mâle  efl:  pourvu  alTez  ordinairement  : 
le  mâle  comme  le  plus  lafcif  ^  monte  amoureufement  fur 
la  femelle  ,  l'agace  ,  va  ôc  vient  autour  d'elle  :  celle-ci 
commençant  a  participer  aux  mouvemens  qui  agitent  le 
mâle,  étend  fon  ventre,  entr'ouvre  la  fente  qui  ei\  à  l'ex- 
trémité ,  en  fait  fortir  le  canal  de  là  matrice  ,  que  le  mâle 
faifit  avec  fes  crochets  :  pour  lors  le  refte  de  l'accouple- 
ment efl:  aifé  ,  il  confifle  dans  l'introduction  de  la  partie 
mâle.  Dans  quelques  infectes  cet  accouplement  efl:  long» 
ils  reftent  quelquefois  des  journées  entières  unis  enfem- 
ble  ;  ils  marchent ,  ils  volent  même  dans  cette  attitude, 
fans  que  le  mâle  lâche  la  femelle  ,  comme  on  le  voit  tous 
les  jours  dans  les  papillons  blancs  des  jardins;  dans  d'au- 
tres, comme  les  mouches,  il  eit.plus  court;  fouvent  ces 
accouplemens  ne  font  pas  uniques;  un  mâle  a-t-il  quitté 
une  femelle ,  quelquefois  un  autre  la  reprend  &;  l'attaque 
de  nouveau.  Certains  infectés  même  qui  ne  font  pas  leur 
ponte  tout  de  fuite  ,  s'accouplent  dans  l'intervalle  de 
chaque  ponte. 

Outre  cette  manière  de  s'accoupler ,  -qui  ^eil  la  pte 


D  F  s      I  N  5  I  f    T  F  s.  I^ 

commune  parmi  Jes  infc-des  ;  il  y  en  a  encore  quelques 
autres,  que  pratiquent  certains  genres  d'infecles,  dont 
quelques-unes  paroillLnc  fort  finguliéres  6c  clcpendciit  de 
Ja  polition  ik.  de  la  (îruation  des  parties  du  fexe.  Nous  '/er- 
rons par  exemple  dans  la  iuite  en  parlant  des  dcmoifelles, 
que  leur  maie  a  les  crochets  Citués  à  l'extrémité  du  ventre 
comme  la  plupart  des  inlcdes,  mais  que  la  partie  la  plus 
nécellàirc  à  la  ^;éneration  elt  placée  à  l'origine  de  ce  mcme 
ventre  proche  le  corcelet,  tandis  que  (a  temelle  a  l'orifice 
du  vagin  vers  la  queue.  Cette  conllruclion  rend  l'accou- 
plement fort  différent:  le  mâle  ie  iert  à  la  vérité  de  ics 
crochets  pour  iailir  la  femelle,  mais  il  ne  la  prend  point  à 
Ja  queue,  jamais  il  ne  pourroic  faire  parvenir  à  cet  endroit 
le  haut  de  Ion  ventre  ou  ell  la  partie  de  fon  fexe  ;  il  accro- 
che la  ttte  de  la  femelle  ,  il  la  failit  nu  col  avec  l'extré- 
mité de  ia  queue,  mais  lorlqu'il  la  tient  ainfi,  il  n'en 
paroit  pas  plus  avancé  ;  il  lemble  que  l'accouplement 
ne  pourra  jamais  ie  faire,  ^  réellement  il  ne  ie  feroit 
point ,  i\  la  femelle  ne  failoit  le  refte  de  l'ouvrage:  celle-ci 
ainli  lerrée  6c  fatiguée  par  le  maie  qui  ne  Ja  quitte  point,  ôé 
peut-être  charmée  de  le  voir  ainli  prévenue,  condeicent  à 
les  défirs:  elle  recourbe  en  devant  fon  ventre  qui  ei\  fort 
long  ôc  en  fait  parvenir  l'extrémité  juiqu'aii  dellous  du 
corcelet  du  maie,  à  l'endroit  ou  le  trouvent  les  parties: 
pour  lors  l'accouplement  ci\  parfait.  La  femelle  relie  ac- 
crochée par  un  double  lien  :  fa  tête  ell  prife  par  l'extré- 
mité du  ventre  du  mâle  ,  tandis  que  la  queue  ell  unie 
à  l'origine  de  ce  même  ventre;  elle  terme  une  elpéce  de 
cercle.  JJ  en  elt  de  même  des  araignées  dont  l'accouple- 
ment a  f^ait  julqu'ici  un  point  d'hiltoire  naturelle  dirhcile 
à  connoître.  Ces  infeclcs  portent  leurs  parties  maies  à  la 
tête  &:  leurs  femelles  les  ont  fous  le  ventre  :  ce  font  donc, 
dans  leurs  accouplemens ,  ces  clpéces  de  bras  des  maies 
qui  vont  chercher  la  partie  des  femelles.  Nous  explique- 
rons cet  article  plus  en  détail ,  en  traitant  Jes  genres  des 
inlecles  en  particulier. 

C  li 


20  Histoire    abrégée 

Lorfque  l'^iccoiiplement  eft  accompli ,  fouvent  les  mâ- 
les des  infedles  périfîent  très-peu  de  tems  après  ;  ils  font 
ëpuifës  de  languiffans  :  la  nature  ne  les  avoit  deftinés  qu'à 
féconder  leurs  femelles  ;  dès  quelle  a  pourvu  à  la  propa- 
gation de  refpece,  ces  mâles  deviemient  inutiles;  il  n'en 
eft  pas  de  même  des  femelles ,  elles  vivent  aflez  ordinaire- 
ment un  peu  plus  que  leurs  mâles  ;  il  faut  qu'elles  faflent 
leur  ponte,  mais  lorfqu'elle  eft  faite,  elles  périirent  au(ïï 
bientôt. 

Cette  ponte  dans  la  plupart  des  infectes,  confîfte  à  dé- 
pofer  leurs  œufs.  Je  dis  dans  la  plupart  des  infectes ,  car  il 
y  en  a  quelques-uns  qui  ne  font  pas  des  œufs,  mais  des 
petits  tout  vivans  :  ces  infectes  font  vivipares.  Cette  diffé- 
rence paroît  d'abord  aflez  ftnguliere.  Toute  la  clafte  des 
animaux  quadrupèdes  eft  vivipare  ,  ces  animaux  font  tous 
des  petits  femblables  à  eux  ôc  vivans  :  les  oifeaux  au  con- 
traire font  tous  ovipares ,  tous  pondent  des  œufs  de  aucun 
ne  fait  des  petits  vivans.  Il  fembleroit  donc  que  la  nature 
devroit  être  uniforme  dans  les  autres  claffes  d'animaux  ; 
mais  c'eft  tout  le  contraire  :  parmi  les  poiflbns ,  le  grand 
nombre  fait  des  œufs  ,  mais  quelques-uns  font  des  petits, 
tels  que  tous  les  poiffons  qui  approchent  des  baleines.  Il 
eft  vrai  que  ce  genre  de  poiffons  tient  beaucoup  des  qua- 
drupèdes, qu'il  en  a  tous  les  caractères,  enforte  qu'il  n'eft 
pas  étonnant  qu'il  leur  reffemble  en  cet  article  comme 
dans  beaucoup  d'autres.  Mais  li  nous  fuivons  les  autres 
claftes ,  nous  verrons  que  dans  toutes  il  y  a  des  animaux 
:qui  mettent  leurs  petits  au  monde  de  Tune  &c  de  l'autre 
façon  ;  que  dans  toutes  il  y  a  des  animaux  ovipares  &c 
vivipares  ;  &c  pour  commencer  par  les  reptiles  ou  amphi- 
bies ,  la  plupart  font  des  œufs ,  mais  la  vipère  eft  vivipare , 
èc  c'eft  pour  cette  raifon  qu'on  lui  a  donné  le  nom  de 
vipcre.  Les  vers  font  une  claffe  compoiëe  d'animaux  pref- 
que  tous  ovipares,  quelques-uns  néanmoins  font  vivipa-^ 
res,  tels  que  la  came  des  rivières,  une  coquille  turbinée,^ 
qui  porte  le  nom  de  vivipare  ^  ôc  quelques  autres. 


DESInSECTES.  21 

Les  infocles  ne  font  donc  pas  les  feuls  animaux  qui  ren- 
ferment clans  leur  clalle  des  efpéces  ovipares  ce  d'autres 
vivipares.  Il  ell  vrai  cjue  les  dernières  font  en  petit  nombre; 
nous  n'avons  que  les  cloportes,  les  pucerons,  fie  quelques 
efpéces  de  mouches,  qui  fallènt  des  petits  vivans:  tous  les 
autres  infccbes  (ont  ovipares.  Les  œufs ,  que  pondent  ces  in- 
iecl:es ,  varient  beaucoup  pour  la  figure  ;  il  y  en  a  de  ronds, 
d'oblongi  6c  de  toutes  lortes  de  formes  ;  quelques-uns  font 
aigrettes  ,  ou  bien  ornes  d'une  elpcce  de  couronne  de 
poils  :  ils  varient  aulfi  pour  les  couleurs.  Nous  dirons  quel- 
que choie  de  tous  ces  œufs  dificrens,  dont  quelques-uns 
font  admirables,  en  traitant  les  inlecles  en  détail.  Nous 
remarquerons  feulement  ici  que  ces  œufs  font  fouvenc 
en  très-grand  nombre,  par  centaines,  par  milliers,  &C 
qu'en  général  les  inleclcs  font  très-féconds;  il  femblc  que 
plus  les  animaux  ioiit  petits,  plus  la  nature  les  a  multipliés. 
Les  grands  animaux  ne  font  qu'un  petit  à  la  fois,  ik.  le 
portent  iong-tems  :  une  vache  ne  fait  qu'un  veau  par  an  ; 
d'autres  quadrupèdes  plus  petits  multiplient  d'avantai;e.  La 
fécondité  des  lapins  paroit  linguliere,  mais  elle  n'approche 
pas  de  celle  de  la  plupart  des  infedes.  Suivant  les  calculs 
qu'en  ont  f;iitspluiîeurs  Auteurs,  une  feule  abeille  femelle 
celle  que  Ton  appelle  Lx  reine,  donnera  clic  feule  naillan- 
ce  à  deux ,  trois ,  ^  quatre  eilaims  dans  une  année,  &:  le 
moindre  de  ces  ellàims  e(l  fouvent  compofé  de  quinze  ou 
feize   mille   abeilles.  Les   papillons  5c   nombre  d'autres 
infectes  ne  multiplient  guères  moins.  L^ne  pareille  fécon- 
dité  étoit  nécellaire   pour   conferver   ces  efpcces  d'ani- 
maux ,  qui ,    fervant  de   nourriture  à   plulîeurs  autres  , 
font  continuellement  expofcs  à  devenir  la  proie  d'un  nom- 
bre infini  d'ennemis.  Nous  verrons,  en  parlant  de  la  nour- 
riture des  infeclcs,  que  ces  petits  animaux  f'e  tendent  de« 
pièges,  fe  dévorent  les  uns  ^:  les  autres,  tandis  qu  ils  font 
cxpofés  à  être  dévorés  par  les  oileaux  ,  les  reptiles,  les 
poiffons,  6c  nombre  d'autres  animaux. 

Lorfque  les  inlecles  dépoient  leurs  œufs,  la  plupart  le 


1%  HîSTOIKF     ABRÉGÉE 

font  avec  un  foin  qui  iembleroic  demander  la  plus  ^rando 
inreliigence,  ii  l'on  ne  fçavoit  qu'ils  font  conduits  à:  diri- 
gés par  une  intelligence  fupérieurej  qui  prend  autant  de 
foin  des  plus  petits  infedes  ,  que  de  l'animal  le  plus  grand 
6c  le  plus  parfait.  En  général ,  la  mère  a  la  précaution 
de  placer  les  œufs  dans  un  endroit  oii  les  petits  naiilans 
feront  fûrs  de  trouver  la  nourriture  qui  leur  conviendra. 
L'infecle  fe  nourrit-il  d'une  plante  particulière ,  c'effc  fur 
cette  plante  que  le  trouvent  les  œufs:  s'il  fe  nourrit  de  ra- 
cines ou  de  bois ,  \qs  œufs  font  dépolés  dans  la  terre  ou 
ibus  Iqs  écorces  des  arbres ,  quelquefois  même  dans  la 
lubftance  du  bois. 

Lqs  matières  les  plus  fales  &  les  plus  dégoûtantes  four- 
nirent la  nourriture  de  quelques  infectes,  lorfqu'ils  lonc 
jeunes  :  leur  mère  ,  qui  depuis  long-tems  a  quelquefois 
abandonné  ce  fale  domicile,  va  le  chercher  de  nouveau, 
lorfqu'elle  veut  faire  fa  ponte  ,  inftruite  que  fes  petits 
y  trouveront  un  aliment  convenable.  Beaucoup  d'infe£tes, 
qui  après  avoir  palTé  une  partie  de  leur  vie  dans  l'eau,  font 
devenus  enfuite  habitans  de  l'air,  vont  retrouver  les  bords 
ou  la  furface  de  l'eau,  pour  y  dépofer  leurs  œufs  :  enfin,  il 
y  a  des  infectes  dont  les  petits  fe  nourriflent  d'autres  in- 
le6tes  dans  leur  jeuneife  6c  fous  leur  première  forme  ;  la 
mère ,  qui  depuis  fa  transformation ,  ne  peut  nuire  à  ces 
mêmes  infectes ,  qui  ne  leur  touche  feulement  point,  fçaic 
aller  dépofer  fes  œufs  au  milieu  d'eux  ,  fouvenc  fur 
leur  corps  j  6c  même  quelquefois  dans  leur  intérieur ,  afin 
que  fes  petits  puiiïent  trouver  en  nailTant  l'aliment  que 
la  nature  leur  a  deftiné. 

Une  autre  prévoyance  que  femblent  avoir  les  infe£tes, 
c'eft  de  mettre  leurs  œufs ,  autant  qu'il  eft  pofiible,  à  l'abri 
du  froid  6c  des  ennemis  qui  pourroient  les  dévorer.  Nous 
avons  dit  que  quelques-uns  les  enfonçoient  en  terre, 
d'autres  les  dépofent  dans  le  parenchyme  des  feuilles  des 
arbres  àc  des  plantes ,  entre  les  deux  membranes  qui  com- 
pofent  ces  feuilles.  Quelques-uns  comme  les  araignées. 


desInsectes.  13 

les  enveloppent  d'un  tiflu  (oyeux  très-Hn  &  délicat,  que 
plulicurs  portent  avec  elles  :  d'autres  comme  certaines 
phalènes  les  recouvrent  de  poils  qu'ils  détachent  de  leur 
propre  corps,  &  qui  les  dérobant  à  la  vue,  les  défendent 
du  froid  extérieur  :  d'autres  enfin  les  cachent  entre  les 
poils  des  grands  animaux  ,  dont  la  chaleur  les  tait  eclore. 
Tant  d'indulhic  de  la  part  de  ces  petits  animaux  ,  doit 
nous  faire  admirer  de  plus  en  plus  la  grandeur  du  Créateur, 
dont  la  fagellc  infinie  ne  brille  pas  moins  dans  les  corps  de 
la  naturclcs  plus  petits  èc  les  plus  vils  à  nos  yeux,  que  dans 
ceux  qui  nous  paroillLnt  les  plus  lurprenans  ^  ks  plus 
dignes  de  notre  attention. 


CHAPITRE    III. 
Dds  métamorphofcs  ou  du  dcvcloppcmaa  des  Infcclcs, 

J-j  E  S  animaux  de  clafles  différentes  de  celle  des  infec- 
tes ,  naiilent  tous  ou  prefque  tous  avec  la  même  forme 
qu'ils  auront  toute  leur  vie. 

Un  quadrupède  au  (ortir  du  ventre  de  fa  mère,  eft  un 
vrai  quadrupède  ,  dont  tous  \q.s  membres  bien  développés 
conlervent  la  même  figure  julqu'à  la  plus  grande  vieil- 
Jefle  :  s'il  lui  arrive  quelques  changemens  ,  ils  ne  con- 
fident que  dans  la  grandeur  ^Jc  la  proportion  ,  ^  nullement 
dans  la  contormation  des  parties.  \\  en  eil  de  même  des  oi- 
Icaux  ,  qui  au  lortir  de  fucuf  paroillent  lous  la  même  for- 
me qu'ils  conferveront  julqu'à  la  mort.  Quelques  mfecles 
lent  dans  le  même  cas,  mais  ce  n'elt  pas  le  plus  grand 
nombre.  En  général ,  tous  les  iniecles  qui  n'ont  point 
d'ades  ,  à  l'exception  de  la  puce  leule  ,  naiilent  avec  lu 
même  figure  qu'ds  doivent  avoir  toute  leur  vie  :  le  clopor- 
te, par  exemple,  qui  eft  vivipare,  fort  du  ventre  de  la  mè- 
re avec  toutes  les  parties  qui  conltituent  un  véritable  clo- 
porte ji'araigntrequi  vient  d'un  a*ui,  lort  de  cet  aut  avec 


24  Histoire    abrégée 

le  corps ,  les  patres  6c  toutes  les  autres  parties  qui  fe  font 
voir  dans  les  grandes  araignées  :  il  en  eft  de  même  des 
tiques  ,  des  poux,  des  Icolopendres  ôc  des  autres  infecles 
dépourvus  d'ailes  que  nous  avons  défignés  au  commence- 
ment ^  par  le  nom  d'iniecles  cruitacés  :  tous  ne  diitérenc 
de  leur  mère  que  par  la  grandeur,  à  cela  près  ils  confer- 
vent  la  même  figure  dans  la  jeuneile  de  dans  leur  âge 
parfait. 

Mais  les  autres  infecte?,  ceux  qu'on  peut  appeller  infec- 
tes proprement  dits ,  ne  font  pas  dans  le  même  cas.  Sou- 
vent lorfqu'ils  paroilTent  au  jour  ,  lorfqu'ils  percent  Tœuf 
dans  lequel  ils  ecoient  renfermés ,  ils  ne  redemblent  nulle- 
ment a  ceux  qui  leur  ont  donné  le  jour.  Avant  même  que 
de  parvenir  à  cette  dernière  forme  ,ils  patient  par  plufieurs 
autres  :  ce  font  ces  difFérens  changemens  des  infectes 
auxquels  on  a  donné,  peut-être  fans  trop  de  fondement,  le 
nom  de  métamorphoies.  Nous  allons  d'abord  en  rapporter 
quelques  exemples. 

Que  l'on  prenne  les  œufs  que  dépofe  un  papillon  ;  au 
bout  de  quelque  tems  ,  les  œufs  éclofent,  il  en  fort  un 
animal  ;  mais  ce  neîi  pas  un  papillon  femblable  à  celui  qui 
a  donné  nailFance  à  l'œuf,  c'efk  une  chenille  qui  paroît  en 
différer  beaucoup.  Cette  chenille  eft  donc  la  première 
forme,  fous  laquelle  paroit  à  nos  yeux  le  papillon  au  fortir 
de  l'œuf;  c'ell:  lous  cette  forme  que  cet  infecte  croit  èc 
grolTit,  c'efl:  fous  cette  forme  qu'il  change  plufieurs  fois  de 
peau ,  avant  que  de  parvenir  à  fa  dernière  grolTeur  ;  lorf- 
qu'une  fois  il  v  eil:  parvenu  ,  pour  lors  il  fe  fait  un  fécond 
changement  ,  cet  iniecte  change  encore  de  peau ,  il  fe 
dépouille  ,  non  plus  comme  les  premières  fois  ,  pour  paroi- 
tre  fous  la  figure  de  chenille,  mais  fous  celle  de  nymphe  ou 
de  chry  falide.  C'eft  le  fécond  état  du  papillon ,  dans  lequel  il 
relie  pendant  quelque  tems  ,  ians  pouvoir  marcher,  pref- 
que  fans  mouvement ,  &  fans  prendre  de  nourriture ,  juf- 
qu'à  ce  que  de  cette  nymphe  il  forte  un  papillon-  Dans  ce 
troifiéme  6c  dernier  état ,  l'animal  reflemble  à  celui  qui  lui 

a 
I 


DI-siNSECTtS.  2j 

a  donne  nnilTancc;  il  n'a  plus  tic  cliangemens  à  fubir;  il  eit 
propre  à  la  gcnérarion  ;  en  un  mot ,  il  a  acquis  rourc  la. 
pertccbon  ,  c'clt  un  animal  parhiip,au  lieu  que  dans 
les  deux  premicps  itats  qui  avoiewt  prc céd t^ ,  Y)'  hé  fiHok 
c]uc  croître  ,  prendre  de  la  nourriture  6c  le  développer  fuc- 
cellivemcnr. 

Qu'on  obferve  les  mouches  ,  on  verra  lés  mêmes  chan- 
gemens,  ou  au  moins  des  mcraniorpholes  rrès-approchan- 
tes.  Une  mouche,  par  exemple,  dcpofe  fes  oJufs  fur  la 
viande  ,ce  qui  n'arrive  que  trop  louvent,  cc  la  Mit  corromr 
ppe  ;  ,ûbiervons  l\t<iiU|a«ll€i  a  déf*oÙ  ;  a«  b<^ti'r^délql^élql^es 
jours ,  rïoiTs  en  verrons  ibrtir  une  elpéce  de"  vert,  qtti  ré*- 
pond  a  la  cheniile  du  papillon*,  c'elt  le  premier' crat  de 
la  mouche.  Ce  vers  le  nourrie,  groliit,  ^  lor/qu'il  eft 
parvenu  à  la  dernière  grandeur  ,  il  palfe  à  l'état  de  nym- 
phe, au  iecond  état  des  infecles  à  métamorphofes.  11  efl 
vrai  que  cette  nymphe  diticre  de  celk^du  papillen  ,  Tin- 
lecte  ne  quitte  pofn^la  ■peau,-'hlia4s'cè«rte<^p6Aiv  le  diir'cit , 
forme  une  el'pécc  de  coque  ,  dans'lacj\i^ll«>ell  la  véritable 
nymphe ,  qu'il  j^lte  dans  cetttac  fa-hs  prendre  de  nourririfre 
ik.  lans  mouvcmens.  Inhn  à  ce  Iecond  ét.K  ,  fuccédé 
au  bout  de  quelques  jours  le  troilicmé;  de  cette  nymphe, 
de  cette  elpéce  de  coque  (ort  une  "mouche  parfaite  , 
icaiblable  à  la  hiouc'lîo  mère.  La'  moucha  fous  la  première 
forme  a  pi^is  tout  {on'à<?ct'<^ilicliîc^rtP-io[  fqiA>Wcrlort  dé  (vV 
coque  elle  n'a  plus  à' croître'^  'c'elt  un  infele  parfait.' 
Tels  lonc  les  chatigemens  ou  mt^tatTvorphofes  <u\e  tout  le 
monde  peur  ailément  obierver  dans  les  ^ifecl:cs. 

Ainli  ceux  d'entre  ces  animaux  ,  qui  font  fujets  à  ces 
changemens  ,  pallènt  par  trois  crats  dilfeKens. 

Le  premier  ell  celui  qu'ils  o/it  au  forcir  de  l'œuf:  l'in- 
fccle  pour  lors  relié  m  b  le  à  une  efpéce  de  vei^  ,  &  réelle-' 
ment  on  lui  donne  louvent  ce  nom.  On  appelle  vers  de 
mouches  ceux  qui  le  trouvent  dans  la  viande  ,  vers  de 
chair  pourrie,  ou  vers  de  bouze  de  vache  ,  plulieurs  qui 
donnent  des  infcCtes  à  étuis.  Mais  comme  le  nom  de  vers 
Tomcl.  D 


i^ê  Histoire    abrégée 

appjirtient  plus  particulièrement  à  une  claflTe  d'infectes , 
qui  reftenc  toute  leur  vie  fous  la  même  forme  ,  comme  Iqs 
vers  de  terre  &c.  nous  croyons  devoir  donner  un  autre 
nom  aux  infectes ,  pendant  ce  premier  état  de  leur  vie  : 
celui  de  chenille  a  déjà  été  donné  à  quelques-uns  ;  mais  il 
eft  confacré  principalement  aux  papillons  6c  aux  pha- 
lènes. Quelques  Auteurs  ont  appelle  ces  vers  d'infectes 
/arva  ,  comme  qui  diroit  ma/que  ,  parce  que  fous  cette 
figure  l'infecte  eft  comme  malqué.  Nous  traduirons  ce  mot 
par  un  mot  françois  ,  èc  nous  appellerons  les  infectes  dans 
ce  premier  état ,  larves.  On  eft  fouvent  obligé  d'employer 
des  expreffions  nouvelles ,  lorfqu'on  a  à  traiter  des  fujets 
neufs  &  fur  lefquels  on  a  peu  écrit.  Ces  infectes  dans 
ce  premier  état ,  ces  larves  varient  beaucoup  ,  fuivant  les 
différens  genres  d'infedtes  :  en  général  cependant  j  elles 
ont  toutes  le  corps  compofé  d'un  nombre  d'anneaux.  Quel- 
ques-unes ont  des  antennes,  beaucoup  d'autres  n'en  ont 
point;  beaucoup  ont  leur  tête  dure  &  écailleufe,  comme 
\qs  chenilles  &,  les  larves  d'infectes  à  étuis  ;  d'autres  , 
comme  celles  des  mouches  ont  des  têtes,  molles ,  dont 
la  forme  eft  changeante  &  variable  :  dans  plufieurs  ,  on 
diftingue  aifément  la  tête  ,  le  corceler  &:  le  ventre  ;  dans 
d'autres  y  il  n'eft  pas  aifé  d'aiîigner  la  diftinCtion  de  chacu- 
ne de  CQS  parties  ,  elles  femblent  continues  6c  confondues 
enfemble;  dans  certaines ,  on  ne  diftingue  pas  aifément  la 
féparation  du  corcelet  d'avec  le  ventre.  La  plus  grande 
partie  de  ces  larves  a  des  pattes  :  les  unes  n'en  ont  que  {îx  , 
placées  vers  leur  corcelet,  telles  que  les  larves  de  tous  les 
infeCtes  à  étuis  &:  plufieurs  autres  :  d'autres  en  ont  davan- 
tage, comme  les  chenilles ,  qui  ont  dix,  douze  &  plus  or- 
dinairement jufqu'à  feize  pattes ,  ôc  les  larves  des  mou- 
ches à  fcie  ,  que  M.  de  Reaumur  a  nommées  fauftes  che- 
nilles ,  à  caufe  de  leur  reftemblanee  avec  les  chenilles, 
qui  ont  toutes  plus  de  feize  pattes ,  fouvent  jufqu'à  vingt- 
deux.  Mais  parmi  ce  nombre  de  pattes ,  il  n'y  a  que  les  iîx 
premières  qui  foienc  dures  ôc  écailleufes.  Ce  font  ces  Iîx 


dïsInsectes.  17 

pattes  qui  repondent  à  celles  que  doit  avoir  par  la  fuite 
rinfectc  parfait,  les  autres  font  mollalles  de  rcllèmblcnt  à 
des  mamelons,  bordées  ordinairement  en  tout  ou  en  partie 
d'un  nombre  confidcrable   de  petits  crochets  ;   d'autres 
larves   au  contraire  ,  telles  que   celles  des   mouches  bc 
d'autres  animaux  approchans  ,  n'ont  point  de  pattes,  elles 
rampent  comme  les  vers,  ce  qui  leur  a  fait  donner  par  plu- 
lîeurs  Naturalises  le  nom  de  vers:  enfin  différentes  larves 
ont  des  aii^rettcs  ,  des  tuyaux  qui  leur  fervent  à  rcfpirer, 
&  qui  en  même  tems  fémblent  leur  Icrvir  d'ornemens. 
C'efc  ce  qu'on  obferve   principalement  dans    les  larves 
aquatiques.  Nous  entrerons  dans  tous  les  détails  de  ces 
dirî-erences,  en  parlant  des  larves  de  chaque  genre  d'in- 
fecte en  particulier. 

C'eil  fous  cette  première  forme  qtie  l'infeifle  prend  tout 

Ton  accroiflcment.  On  voit  tous  les  jours  la  larve  grolTir  ; 

aulli  l'iniecle  dans  cet  état  mange-t-il  beaucoup.  Qu'on 

examine   un  vers  à  loyc  ,  qui  nci\  que    la  larve  d'une 

efpéce  de  phalène  ,  qu'on  l'examine  ,  dis-je  ,  au  lortir  de 

l'œuf,  &:  qu'on  le  confidere  de  nouveau  huit  ou  dix  jours 

après ,  on  auroit  peine  à  croire  que  cci\  le  mcme  animal , 

tant  il  eilgrolli.  Mais  comme  la  peau  de  la  larve  ne  pour- 

roitpas  fe  prêter  à  un  accroillement  Ci  fubit ,  &:  le  diflen- 

drc  aflez  facilement  ,  la  nature  femble  avoir  enveloppé 

l'infecle  de  plufieurs  peaux  les  unes  fur  les  autres.  Lorfque 

l'iniecle  eft  un  peu  groiïi  ,  il  quitte  fa   première  peau  , 

fa  peau  extérieure ,  ôc  pour  lors ,  il  paroit  enveloppé  de 

celle  qui  étoit  defîbus.  Cette  féconde  étoit  probablement 

pliée   tic  refîerrée   fous   la  première  ;  il  la  garde  jufqu'.i 

ce  que  raccroitlement  de  f  on  corps  la  rende  trop  ctroite  ; 

pour  lors  elle  f  e  fend  comme  la  première ,  il  s'en  débarralFe 

Se  paroit  avec  la  troifléme  ,  qui  étoit  cachée  fous  cette 

féconde,  6c  qui  refîerrée  5c  plillee  fous  elle  ,  le  développe 

&   s'ctend  lorfqu'il  en  cfl  dcb-irraflc.  Ces  changemcns  de 

peau  s'obfervent  aifcmcnt  dans  les  vers  à  Ibye  :  la  plupart 

des  larves  l'exécutent  de  njcme  &  le  répètent  quatre  ou 

D.j 


2. 8  Histoire    ABRÉGÉE 

cinq  fo|s-&  même  davantage  dans  quelques  genres.  Lor{^ 
que  j'infecte  eit  pFêc'àlfubi'r  ce  changement ,  qu'il  va  quit- 
ter ia  peau,  il  relie  pendant  quelque  tems  fans  manger  ;  il 
ell:  prefqu'immobile  ;  il  paroît  malade  ,  6c  réellement 
il  doit  Têtre  ;  ce  n'eft  pas  une  petite  opération  pour  lui , 
fouvent  même  il  y  périt.  Quand  il  eft  refté  quelque 
tems  dans  cet  état,  fa  peau  commence  à  fe  fendre  fur 
Je  dos  ,  un  peu  au-deilous  de  fa  tête  ;  il  iemble  que  pour 
la  faire  fendre,  finfeCle  fe  gonîie  ëcfeuétrécif  alternati- 
vement à  cet  endroit  :  lorfqu'une  fois  la  fente  a  commencé 
à  le  faire,  il  ell:  plus  aifé  à  i'infecle  de  Taugmenrer  ,  ÔC 
enfin  il  parvient  à  retirer  fi  tête  ik.  eniuice  fon  ventre 
de  l'intérieur  de  l'ancienne  peau  ^  (2c  à  s'en  débarrafler  en- 
tièrement. On  concevra  aifément  combien  une  telle  opéra- 
tion doit  coûter  de  peine  &  de  travail  à  l'inlecle,  li  l'on 
conlidere  la  peau  qu'il  vient  de  quitter  èc  qu'on  l'étende. 
On  verra  que  non- feulement  Ion  corps  a  mué  ,  mais  que 
chaque  partie  ju (qu'aux  plus  petites ,  tout  en  un  mot  a 
changé  de  peau. 

Les  pattes  de  l'infecle  paroiiTent  dans  la  peau  qu'il  a 
quittée,  mais  creuies  &C  vuides  ;  il  en  ei\  de  même  des 
antennes,  des  difleren tes  appendices ^  tubercules  ôcc.  il  a 
fallu  que  i'inlecte  retirât  ëc  dégageât  toutes  ces  parties  de 
l'ancienne  peau,  à  peu  près  comme  nous  tirons  la  main  de 
dedans  Un  gant.  Tout,  julqu'au  poil  de  l'infecbe,  s'eft  tiré 
de  dedans  ion  fourreau  :  bien  plus  les  ftigmates  auxquels 
aboutiilent  les  canaux  aériens  qui  font  dans  l'intérieur  du 
corps  de  l'infecle  ,  ces  Itigmates  qui  fe  trouvent  dans 
les  larves  comme  dans  les  infectes  parfaits,  quoique  fou- 
vent  difléremment  placés  &  conftruits,paroiiîent  dans  la 
dépouille  que  quitte  l'animal ,  mais  ils  n'y  font  point  d'ou- 
verture; il  fe  détache  de  delllis  le  ftigmate  une  pellicule 
mince,  qui  tient  au  refte  de  la  peau  ;  enfin  les  yeux  même 
fe  font  dépouillés  avec  le  refte  ;  il  n'eft  aucune  partie 
du  corps  qui  en  foit  exempte.  11  y  a  cependant  des  chenil- 
les velues  doxic  les  poils  ne  muent  pas  avec  le  refte  du 


1 


D  E  s     I  N   s   F.  C   T   E  s.  29 

corps.  On  trouve  bien  tous  les  poils  attaches  à  In  dépouille 
de  i'iniccke  ,  ôc  Jorli]u'ii  a  mué ,  il  parcît  auiîi  velu  c]u'au- 
paravaiit  :  mais  ces  nouveaux  poils  n'étoient  pas  renternies 
ilans  ceux  que  l'inlcc^e  a  quittes  ,  comme  dans  des  gai- 
nes ,  ainli  que  les  autres  parties  ;  ils  etoient  exiltars  de 
couches  lous  la  première  peau,  lie  des  que  cette  peau  eft 
dc'polee  ,  ils  le  ledrellènt  6:  paroilll-nt  à  la  place  des  an- 
ciens :  proba[>lv.ment  ces  inlecles  doivent  avoir  un  peu 
)lus  de  hiciliieà  ch.niger  de  peau,  ces  poils  doivent  aider 
'ancienne  uepouiilc  à  s'enlever. 

Nous  avons  dit  que  cette  opération  fi  difficile  ^'  i]  labo- 
rieule  le  répetoit  plulieurs  tois ,  julqua  ce  que  ririfec}:e 
fut  parvenu  à  la  dernière  <;rolleur;  pour  lors  ,  il  nalle 
à  Ion  fécond  état  que  nous  allons  examiner. 

Pour  opérer  cette  métamor})hole  ,  h  larve  change  une 
dernière  fois  de  peau  ,  elle  le  dépouille  à  peu  pies  de 
la  même  manière  cju'elie  a  déjà  tait  ;  mais  au  lieu  de 
paroître  ious  la  même  forme,  elle  en  prend  une  qui  ne 
rcllemble  guères  à  celle  qu'elle  avoir.  Les  Naturalises  ont 
appelle  les  inlcctes,  lorlqu  ils  lont  lous  cette  féconde  ri^^u- 
re ,  nywpkcs  ^  peut  être  parce  c]ue  plulieurs  de  ces  nym- 
phes lemblentemmaillottees  6c  comme  chargées  de  bande- 
lettes. Parmi  ces  nymphes  ,  quelques-unes  font  dorées 
i^  brillantes,  ce  qui  les  a  fait  appeiier  cfiryfdlid::5  [chry- 
faits  ,  aurtUa  ).  Cies  nymphes  varient  beaucoup  p^uc 
la  forme,  la  couleur,  le  mouvement,  ou  le  detaut  d'ac- 
tion ,  <S:  mille  autres  circonllances.  Quelques  Auteurs 
même  ont  voulu  le  lervir  de  ces  dillercnces  de  nvmphes, 
pour  ranger  les  inleclesen  diliereiis  ordres.  De  ces  nym- 
phes ,  les  unes  n'ont  aucun  mouvement ,  les  autres  vont, 
viennent  &,  marchent  comme  les  larves  ;  \^s  unes  ne 
relîèmblent  prelqu'en  aucune  l"açon  à  un  infeéfe  ,  mais 
reprelentent  leulement  un  corps  oblong,  dans  lequel  on 
apperçoit  quelques  anneaux  ôc  ditK'rentes  éminences  ^ 
cavités  ,  ce  qui  leur  a  lait  donner  en  Frani^ois  par  quelques 
Auteurs  le  nom  de /ôv  .•  dans  d'autres  au  contraire,  on 


30  Histoire    abrégée 

diilingue  tous  les  membres  de  toutes  les  parties  de  Tlnfe^l:©. 
Noiis  ne  nous  arrêterons  point  aux  noms  difFérens  qu'ont 
reçus  ces  différentes  formes  de  nymphes ,  &  pour  éviter 
la  confufion ,  nous  appellerons  indiftindbement  tous  les  in- 
fectes qui  font  dans  ce  fécond  état,  nymphes  ou  cky- 
f ail  de  s. 

Nous  diftinguerons  en  général  quatre  différentes  formes 
de  ces  nymphes  ou  chryfalides. 

La  première  qui  s'obferve  dans  les  papillons ,  les  phalè- 
nes ôc  quelques  autres  infectes,  reffemble  peu  à  un  ani- 
mal :  on  ne  diftingue  prefqu'aucune  de  fes  parties ,  on 
n'apperçoit  que  quelques  anneaux  qui  forment  le  bas  de  la 
nymphe ,  &  dans  le  haut  ,  on  voit  fur  l'extérieur  de  cette 
chryfalide  ,  les  imprelEons  fouvent  peu  diftinctes  des  an- 
tennes ,  des  pattes  &:  des  ailes.  Cette  efpéce  de  nymphe 
n'a  de  mouvement  que  celui  que  peuvent  produire  les 
anneaux  de  fon  ventre ,  qui  eft  léger  &  ne  peut  guères 
Ja  faire  changer  de  place.  La  peau  de  cette  première  efpéce 
de  chryfalide  eft  ordinairement  dure ,  épaiffe  j  féche  ôc 
comme  cartîlagineufe. 

Dans  la  féconde  efpéce  de  nymphe,  il  n'en  eft  pas 
de  même  :  on  diftingue  aifëment  toutes  les  parties  de 
l'infecte  ;  elles  ne  font  point  recouvertes  d'une  peau  dure 
&  coriace  ,  mais  d'une  iimple  pellicule ,  qui  enveloppe 
\qs  parties  féparément  :  auffi  cette  chryfalide  eft  -  elle 
molle ,  ôc  ft  on  la  touche ,  on  la  bleffe  aifément.  Cette 
féconde  efpéce  n*a  guères  plus  de  mouvemens  que  la  pre- 
mière. On  en  voit  des  exemples  dans  les  infedes  à  étuis, 
dans  beaucoup  d'infedtes  à  quatre  aîles  niies ,  tels  que 
les  abeilles  ,  les  ichneumons  ,  \t%  guefpes ,  &  dans  lés 
infectes  à  deux  aîles  ,  comme  les  mouches ,  &c. 

.La  troifiéme  efpéce  de  nymphe  diffère  des  précéden- 
tes, en  ce  que  fes  parties  font  aftez  développées  &  paroif- 
fent  aux  yeux,  &  que  de  plus  la  nymphe  va  &  vient,  &  a 
même  fouvent  des  mouvemens  fort  vifs  :  telles  font  les 
nymphes  des  coufms  &  de  quelques  efpéces  de  tipule$ , 


desIn'sectes.  31 

qui  rerfemblent  beaucoup  aux  coulins.  Ces  fortes  de  nym- 
phes ne  le  voyent  guèresque  parmi  les  infectes  qui  pallenc 
le  premier  &.  le  leconJ  état  tic  leur  vie  dans  l'eau.  Lllcs 
rellcmblent  aux  deux  premières  efpcces ,  en  ce  que  les  in- 
Iccles  lous  cette  forme  ne  prennent  aucune  nourriture,  <3c 
elles  n'en  difl'érent  que  parce  que  ces  nymphes  ont  la 
faculté  de  fe  mouvoir. 

Iinfin  la  quatrième  de  dernière  efpéce  de  nymphe  efl 
celle  qui  s'éloigne  le  plus  des  précédentes.  Ces  efpcces  de 
nymphes,  outre  la  faculté  de  fe  mouvoir  ôc  de  marcher, 
ont  encore  celle  de  prendre  de  la  nourriture  ;  elles  refll-m- 
blent  plus  à  des  infecles  parfaits,  ou  à  des  larves,  qu'à  de 
véritables  nymphes;  elles  ont  des  antennes,  des  pattes, 
&:  beaucoup  d'autres  parties  femblables  ,  bien  dévelop- 
pées, dont  elles  font  ulage.  Telles  font  plulieurs  nymphes 
aquatiques,  telles  que  celles  des  demoifclles  ,  des  éphé- 
mères 6i  d'autres  inledles  ;  telles  font  parmi  les  nymphes 
cerreltres ,  celles  des  punaifes,  des  lauterelles,  des  gril- 
lons, &C  nombre  d'autres,  qui  ne  différent  prefque  de 
riniccl:e  parlait ,  que  par  le  détaut  d'ailes.  Leurs  ailes 
ne  lont  point  développées,  elles  (ont  entaflces  ,  plilîces, 
Se  forment  des  efpéces  de  boutons ,  ou  moignons  d'ailes 
attachés  au  corcelet  :  à  cela  près,  ces  nymphes  relîem- 
blent  tout-à-fait  à  l'infecle  parfait  :  mais  quoique  ces  der- 
nières nymphes  foicnt  beaucoup  plus  formées  que  les  pré- 
cédentes ,  ces  inlecles  ne  peuvent  cependant  fous  cette 
forme  s'accoupler  ,  ni  travailler  au  grand  ouvrage  de  la 
génération ,  pas  plus  que  les  larves  ^  les  autres  nymphes  ; 
il  faut  pour  cela  que  i'inlecie  loit  pallc  à  fon  ctat  de  pei- 
fecl:ion. 

On  voit  par  ce  que  nous  venons  de  dire  ,  combien  peu 
fe  rellcmblent  les  différentes  elpcces  de  nymphes.  Piufieurs 
d'entrelles  font  prelquc  fans  mouvcmens ,  tandis  que  les 
autres  en  ont  un  fort  vif:  ces  dernières  peuvent  fuir  Cïc 
éviter  les  dangers  ^  les  ennemis  auxquels  elles  leroienc 
expolées,  mais  il  n'en  ei\  pas  de  même  des  premières^  qui 


31  Histoire    abrégée 

font  immobiles.  Aulîi  la  plupart  des  nymphes  j  qui  {ont 
dans  ce  cas,  font-elles  pourvues  d'une  eipéce  de  rempart 
qui  les  met  à  l'abri.  Une  grande  partie  de  ces  nymphes  (e 
file  des  coques  d'un  tiiru  ioyeux  ÔL  ferré ,  qui  les  garantit 
du  froid  ^  des  périls  qui  les  environnent ,  &;  d'autres 
fe  logent  dans  la  terre ,  ou  après  avoir  pratiqué  un  efpace 
affez  l'pacieux  pour  y  être  à  l'aife ,  elles  le  tapilFent  d'un 
tillu  de  foye,  fouvent  fine  ôc  délicate,  qui  empêche  Tinté- 
rieur  de  leur  habitation  de  les  blefler  pendant  leur  méta- 
morphofe,  &C  en  même  tems  foutient  ces  mêmes  parois, 
qui  (ans  cette   précaution   pourroient  s'écrouler.    Nous 
voyons  des  exemples  de  ces  coques' dans  les  vers  à  foye, 
pludeurs  efpéces  de  phalènes,  les  ichneumons  &c  d'autres 
infectes,  &c  quant  aux  coques  que  les  iniecles  pratiquent 
dans  la  terre  ou  dans  le  lable,  nous  en  avons  une  infinité 
d'exemples,  que  nous'fourniirent  les  iofecles  à  étuis,  les 
mouches  à  Icie,  plufieurs  efpéces  de  phalènes,  le  four- 
milion &c  grand  nombre  d'iniecles  dillerens.  Les  larves  de 
tous  lesiniectes,  avant  que  de  ie  transformer  en  nymphes, 
filent  ces  coques  où  elles  doivent  enfuite  achever  leurs 
métamorphofes:  la  nature  lésa  pour  cet  eR-et  pourvues  d'un 
réfervoir  de  matière  femblable  à  un  verni  des  plus  fecs 
&  des  plus  beaux,  qui  fait  la  lubllance  de  leur  fil.  Pour 
ie  mettre  en  œuvre ,  elles  ont  à  la  lèvre  inférieure  de  leur 
bouche- une  petite  ouverture  ,  une  filière ,  par  où  fort  cette 
matière  qui  ie  iéche  ailément,  ëc  qu'elles  conduifent  de 
côté  &  d'autre,  pour  en  Former  un  tiifu  ferme  5c  ferré. 
Mais  il  y  a  d'autres  coques  beaucoup  plus  fingulieres  :  ces 
dernières  ne  font  point  filées ,  elles  ne  (ont  point  compo- 
fées  comme  les  autres,  d'un  tiilu  foyeux  ,  c'eil  la  peau 
même  de  l'infecte  qui  les  forme  en  fe  durciliant.  Lorfque 
les  autres  larves  veulent  fe  transformer  en  nymphes ,  elles 
quittent  leur  dernière  peau,  fous  laquelle  la  nymphe  ed 
cachée  :  celles-ci  ne  quittent  point  leur  peau  ,  elles  en 
débarrailent  leurs  diiierentes  parties  ^  mais  relient  dedans 
comme  dans  un  fac,  à  peu  près  comme  une  perfonne  qui 

retireroic 


n  n  s    I  N  s  E  c.  T  E  s.  3  3 

rctircroir  f^s  bras  de  ceux  J'uiic  lari^c  robe  de  chambre  ^ 
rclteroic  enveloppée  dell'ous.  Cecce  peau  ,  donc  tous  les 
membres  font  dégages,  le  durcie  6c  prend  (ouvenc  des 
formes  aflez  (îngulieres  ,  (uivanc  les  dillérens  infectes  ; 
mais  t]uelc]uc  Forme  i]u'elle  prenne  ,  elle  cil  dure  6c  a 
toute  la  conlillance  d'une  coque  Si  on  ouvre  cette  coque, 
on  t.ouve  en  dedans  une  nymphe  ou  chryfalide  de  la 
féconde  efpécc,  de  celles  oii  toutes  les  parties  de  l'infecle 
le  peuvent  reconnoitrc  ;  c'ell  de  cette  manière  que  la 
plupart  des  mouches  6c  quelques-autres  inlecles  à  deux 
ailes  le  métamorpholent.  On  oblerve  aufll  de  femblablcs 
coques  dans  quelques  infectes  à  étuis  :  diflérentes  elpéces 
de  charanlbns  i^  de  chrylomeles  en  fourniirent  des  exem- 
ples. Nous  ne  finirions  pas  ,  ii  nous  voulions  entrer  dans 
le  détail  de  toutes  les  particularités  qui  fe  rencontrent  dans 
les  nymphes  des  infectes.  Nous  rélervons  cet  examen  pour 
les  articles  particuliers  de  chaque  genre,  tsi  nous  n'ajoute- 
rons plus  ici  qu'un  (cul  mot  fur  les  iligmaces. 

En  parlant  des  larves ,  nous  avons  expliqué  ce  que  l'on 
entendoit  par  les  ftigmates  :  ces  parties  le  trouvent  fur  les 
nymphes  comme  fur  les  larves.  Ces  nymphes  louvenc 
immobiles,  qui  la  plupart  n'ont  pas  befoin  de  prendre  de 
nourriture,  ces  corps  qu'on  auroit  louvenc  peine  à  pren- 
dre pour  des  êtres  animes,  ne  peuvent  fe  palier  d'air: 
leurs  lligmates ,  par  lefqucls  elles  le  refpirent,  font  lou- 
vent  places  à  peu  près  comme  dans  la  larve,  le  lorig  des 
anneaux  du  ventre:  mais  quant  à  ceux  du  corcelet ,  ôC 
même  quant  aux  deux  derniers  lligmates  du  ventre,  il  y  a 
fouvent  des  lîngularicés  qui  rendent  la  figure  cn:  la  polition 
des  Itignîates  de  la  nymphe,  bien  différentes  de  ce  qu'elles 
lonc  dans  la  larve  iS:  dans  l'animal  parfait.  Souvent  les 
ftigmates  du  corcelet,  au  lieu  d'être  à  fleur  de  la  peau  ,  à 
laquelle  ils  aboutifVent,  fe  terminent  à  de  petites  éléva- 
tions, à  cie  petites  cornes  qui  lont  polces  au  haut  de 
la  nymphe,  ôc  lui  donnent  une  figure  linguliere.  Tantôt  au 
lieu  de  cornes,  ce  font  des  efpeces  de  petits  cornets,  ou 


34  Histoire    abrégée 

bien  leur  figure  reflemble  à  des  oreilles  :  il  eu  eft  de 
même  des  deux  derniers  ftigmates  du  ventre,  qui  dans 
pluiieurs  infectes  fe  terminent  à  des  efpéces  de  cylindres  , 
ou  tuyaux  allongés  6c  prominens.  Enfin  quelques  nymphes 
aquatiques,  qui  font  celles  qui  fournillent  les  variétés  les 
plus  fingulieres  ,  ont  au  lieu  de  ftigmates  ,  des  efpéces 
d'ouies  femblables  à  celles  des  poifFons  ,  des  panaches 
auxquelles  aboutilTent  les  vaiiTeaux  aériens  ,  &,  qu'elles 
font  jouer  prefque  continuellement  avec  une  légèreté 
furprenante. 

Telles  font  en  abrégé  les  principales  efpéces  de  nym- 
phes ,  que  l'on  obferve  en  examinant  les  infectes.  Ces  pe- 
tits animaux  reftent  fous  cette  féconde  forme,  les  uns  plus 
de  tems,  les  autres  moins,  jufqu'à  ce  qu'ils  la  quittent 
pour  prendre  celle  d'infectes  parfaits ,  ce  qui  eft  leur  troi- 
fiéme  Ôc  dernier  état ,  qui  nous  reite  à  examiner. 

Nous  avons  dit  que  les  larves ,  avant  que  de  devenir 
nymphes ,  avoient  acquis  toute  leur  grolTeur  :  il  femble 
qu'elles  devroient  prendre  tout  de  fuite  la  forme  d'infe<£tes 
parfaits ,  fans  pafler  par  l'état  de  nymphes.  Pourquoi  donc 
Ja  nature  les  a-t-elle  conduites  à  cet  état  moyen,  pendant 
lequel  le  plus  grand  nombre  des  infectes  relte  dans  l'inac- 
tion ,  ne  prend  point  de  nourriture,  6c  femble  comme 
endormi  ?  Pour  en  concevoir  la  raifon ,  il  faut  remonter 
plus  haut,  6c  examiner  de  nouveau  la  larve.  Cette  larve 
qui  paroît  fi  diiFérente  de  l'infecte  qu'elle  doit  produire, 
qui  fouvent  eft  fi  lourde  èc  fi  pefante,  tandis  qu'il  en  doit 
fortir  un  infe6te  agile  èc  pourvu  d'ailes  ,  cette  chenille 
rampante,  qui  doit  donner  naifiTance  à  un  papillon  léger, 
n'eft  que  le  même  animal ,  mais  caché  fous  plufieurs  enve- 
loppes, qu'il  doit  dépofer  fucceffivement. 

Cette  propofition  paroîtra  peut-être  d'abord  un  para- 
doxe aux  perfonnes  peu  verfées  dans  l'Hiiloire  Naturelle; 
cependant  rien  de  plus  vrai.  La  larve  a  plufieurs  peaux 
qu'elle  dépofe  l'une  après  l'autre ,  6c  fous  ces  peaux  eft 
l'infede  parfait ,  mol  à  la  vérité  èc  non  développé ,  mais 


D  E  s    I  N  s  r  C  T  F.  s.  3  5 

dont  on  peur  avec  un  peu  de  foin  diilinguer  les  dllTcrcntcs 
parties.  Qu'on  prenne  une  chenille  ,  qui  ne  foit  pas  même 
parvenue  encore  à  toute   i,x  grollLur  ,  qu'on  en  dillequc 
avec  foin  Hc  précaution  la  peau  ,  on  diliingucra  déjà  une 
partie  des  membres  du  papillon  ou  de  la  phalène,  qui  en 
doit  forrir  un  jour.  S\  la  chenille  eft  prête  à  fe  mettre  en 
chrylaliJe,  qu'elle  ioit  parvenue.!  (a  grolleur,  ces  mêmes 
parties  feront  beaucoup  plus  difkincles,  Se  avec  de  la  pa- 
tience ,  on  pourra  parvenir  à  tirer  de  l'intérieur  d'une  che- 
nille un  papillon  prelquetout  formé  ,  mais  dont  les  parties 
feront  molles  ^  prelque  gelatineules.  La  larve  n'ell  donc 
point  un  inlecle  différent  de  celui  qui  en  doit  un  jour  (ortir 
dans  toute  (a  perfeclion  ,c'eft  précilement  leméme  infecle 
jeune  ,  mol  ,  prelque  fluide  qui  (e  trouve  enveloppé  de 
pluiieurs  peaux,  qui  le  cachent  à  nos  yeux  ôc  lui  donnent 
une  figure  différente.  11  ell  dans  ce  premier  état  mafqué, 
c'ell  pour  cela  qu'on  lui  donne  le  nom  de  /arve   Lorfqu'il 
a  quitté  les  différentes  peaux  dont  il  étoit  couvert,  lorf- 
qu'il efl  parvenu  à  fa  giandeur  ,  i^  qu'il  ne  lui  rciïc  plus  que 
fa  dernière  enveloppe  ,  il  s'en  débarrafl'e  6c  paroît  fous  la 
forme  de  nymphe;  la  nymphe  n'ell  donc  autre  chofe  que 
l'infeele  parlait  parvenu  à  fa  grandeur  ,  mais  encore  trop 
mol ,  c^  dont  toutes  les  parties  ont  beluin  de  prendre  de  la 
confiftance  :  c'efl  ce  qui  leur  arrive  pendant  ce  fécond  état  : 
au  lieu  des  peaux  dont   l'infe^fbe  étoit  recouvert  fous  fa 
forme  de  larve  ,  il  ne   lui  refle  plus  qu'une  membrane  , 
qui  fouvent  prend  une  confiftance  aflèz  terme  ,  ts:  qui  s'in- 
troduifant  entre  les  différentes  parties  de  l'infecle  ,   les 
tient  emmaillottées  &  couchées  le  long  de  fon  ventre  : 
c'eft  fous  cette  membrane  que  tous  les  membres  de  l'infeclie 
fe  durciflent  6c  fe  fortifient.  Qu'on  prenne  une  nymphe 
nouvellement  formée  ,  il  n'elt  pas  difficile  de  diflinguer 
les  antennes ,  les  pattes  ,  les  ailes  ik.  prefquc  tout  le  corps 
de  l'infecle;  mais  fi  on  veut  le  développer,  il  efl  fi  mol 
qu'on  a  beaucoup  de  peine  à  y  parvenir.  Au  bout  de  quel- 
que tems,  fi  on  examine  une  iemblablc  chrvfalide  ,  oa 

'£ij 


3^  Histoire    ABRÉGÉE 

trouve  l'infecSbe  prefque  parvenu  à  ia.  perfection  :  l'état  de 
nymphe  eft  donc  nécefTaire  aux  infedles  pour  acquérir  la 
fermeté  &  la  confiftance  de  toutes  leurs  parties  ,  qui  fous 
les  enveloppes  de  la  larve  exiftoient  déjà,  mais  fous  une 
forme  prefque  fluide.  Lorfqu'une  fois  ces  mêmes  parties 
ont  acquis  toute  la  force  nécelFaire,  pour  lors  l'infeCle 
ne  demande  qu'à  fe  débarrafTer  de  la  membrane  extérieure 
qui  le  tenoit  enveloppé  fous  la  forme  de  nymphe,  ôc  il  le 
fait  à  peu  près  de  la  même  manière  dont  il  a  fubi  fa  pre- 
mière métamorphofe  :  il  enfle  ôc  défenfle  fucceflivemenc 
fon  corceiet  6c  la  tête ,  qui  font  encore  aflez  mois  pour  fe 
prêter  à  cette  adion ,  &:  parvient  à  faire  éclater  en  pièce  la 
membrane  extérieure  de  fa  nymphe  ,  que  l'air  a  rendue 
féche  6c  cafTante  ;  fouvent  même  cette  membrane  dans 
plufieurs  infectes ,  a  dans  fa  partie  fupcrieure  deux  efpéces 
de  rainures ,  une  de  chaque  coté  ,  ou  la  peau  eft  plus  ten- 
dre ôc  plus  mince ,  enlorte  que  la  membrane  de  la  nymphe 
fe  déchire  aifément  en  cet  endroit.  Ce  premier  ouvrage 
fait,  l'infeCte  s'aide  de  {qs  pattes  qui  font  libres  ôc  déga- 
gées ,  6c  tire  aifément  le  refte  de  fon  corps  de  fon  enve- 
loppe de  nymphe  ,  comme  d'un  fourreau.  Lorfque  l'infedlie 
vient  de  fortir  de  cette  prifon  j  fes  parties  font  encore  un 
peu  molafles  ,  fes  couleurs  peu  vives ,  6c  fouvent  fes  ailes 
font  comme  chiflx>nnées  :  il  paroît  même  plus  gros  qu'il 
ne  fera,  par  la  fuite,  mais  au  bout  de  quelque  tems,  l'air 
extérieur  fortifie  &L  durcit  tous  fes  membres^  fon  corps  en 
acquérant  plus  de  confiftanee  ,  diminue  de  volume,  6c  ies 
ailes  en  quelques  minutes  fe  déployent  6c  fe  développent  : 
bientôt  il  prend  fon  efTor  6c  devient  habitant  d'un  élé- 
ment ,  qui  jufqueslà  lui  étoit  inconnu. 

Ce  développement  fi  prompt  des  ailes  de  l'infecte ,  qui 
au  fortir  de  la  nymphe  étoient  épaiflès ,  humides  6c  comme 
chiffonnées  j  paroît  d'abord  étonnant  à  un  obfervateur  qui 
le  fuit  6c  l'examine.  Un  pareil  développement  n'eft  cepen- 
dant dû  qu'à  l'air.  Tandis  que  l'air  extérieur  féche  les  fur- 
faces  de  l'aîle  de  l'infede  ,  l'air  intérieur  pouiTé  par  les  tra.- 


r. 


desInsictes.  37 

chces  qui  rampent  dans  le  tiflu  de  cette  mcme  aile ,  l'étend 
conlîdcrablenient ,  ^  loilqu'unc  fois  elle  s'cft  tout-à-faic 
étendue,  les  pellicules  minces  dont  elle  eft  lormée,  fe 
trouvant  Icches ,  ne  fe  plillcnt  plus  6l  relient  dans  le  même 
crat.  Cette  aclion  de  l'air  intérieur  des  trachées  cil  prouvée 
par  l'accident  que  nous  avons  dit  arriver  quelquelois  a  des 
ailes  d*inlecles,  qui  relient  bourioufflces  &c  véritablement 
eniphyfematiques ,  lorfquc  l'air  intérieur  s'épanche  entre 
les  deux  iames  de  ces  ailes. 

Par  tout  ce  que  nous  venons  de  dire,  on  voit  que  l'in- 
fecle  parfait ,  avant  que  de  parvenir  à  ce  dernier  état  de 
erfcction  ,  doit  palier  par  plulîeurs  opérations  difficiles  ^ 
aborieulcs  ,  dans  leiquclles  il  lui  arrive  quelquefois  de 
périr  :  ce  lont  pour  lui  autant  d'états  de  (oullranccs  6c  de 
maladies  quoique  naturelles.  Quelques  infccles  ont  cepen- 
dant encore  un  travail  de  plus  à  loutcnir,  ce  font  ceux 
dont  les  chrylalidcs  iont  renfermées  dans  des  coques  ;  il 
faut  qu'ils  percent  ces  coques ,  lorfqu'ils  lontlortis,  ou 
lorlqu'ils  iortent  de  leurs  nymphes.  Ce  dernier  ouvrage  ne 
paroît  pas  difficile  pour  les  inlècles  qui  ont  des  mâchoires 
<lurcs  ^  aiguës.  Ces  mâchoires  qui  louvent  taillent ,  cou- 
pent Hc  déchirent  le  bois  ,  peuvent  ailément  percer  un 
lilfu  de  fil  Ibyeux  :  mais  il  y  a  quelques  infecl:es  qui  n'ont 
point  de  pareilles  mâchoires  Ôc  qui  font  renfermés  dans 
des  coques;  aulli  la  nature  leura-t-elle  facilité  leur  ouvra- 
ge. Un  des  bouts  de  leur  coque  efl  ioible,  fouvent  même 
ce  bout  ref^c  ouvert  &  feulement  clos  par  des  fils  placés  en 
longueur ,  dont  les  bouts  fe  touchant ,  enipéchent  bien 
l'entrée  de  la  coque  aux  autres  infecles,  mais  permettent 
à  celui  qui  y  efl  renfermé,  de  lortir  aifément:  en  forçant 
légèrement  avec  fa  tête ,  j1  t'ait  écarter  ces  Hls  les  uns  des 
autres ,  &i  fe  procure  une  illue  très-facile. 

Telles  font  en  général  les  principales  circonflances 
qu'on  obferve  dans  l<^s  changemens  des  infectes  ,  depuis 
leur  fortie  de  l'œuf,  jufqu'à  leur  état  de  perfeclion.  Ùii 
voit  par  ce  détail  abrégé,  que  ces  prétendues  métajwoi;- 


38  Histoire   ABRÉGÉE 

phofes  ne  font  qu'an  développement  fucceffif ,  qui  nous 
fait  voir  l'infecte  fous  des  formes  différentes.  Ce  dévelop- 
pement offre  fouvent  une  infinité  de  manœuvres  fingulie- 
res ,  différentes  fuivant  les  différentes  efpéces  de  ces  ani- 
maux. Nous  en  détaillerons  plufieurs,  en  traitant  chaque 
genre  en  particulier  ^  &C  nous  le  ferons  d'autant  plus  volon- 
tiers ,  que  ce  détail  amufant  fera  voir  la  grandeur  &:  la  fa- 
geffe  du  Créateur  dans  fes  plus  petits  ouvrages. 


CHAPITRE    IV. 

De  la  nourriture  des  Infeclcs. 

jJES  trois  règnes  fous  lefquels  font  renfermés  tous  les 
corps  naturels  ,  il  n'y  en  a  que  deux,  le  règne  végétal  &:  le 
règne  animal, qui  contiennent  une  matière  propre  à  fervir 
de  nourriture.  Quant  aux  minéraux ,  ces  corps  font  trop 
fecs ,  &  manquent  pr'efqu'entiérement  de  cette  partie  mu- 
cilagineule,  qui  feule  eft  capable,  après  une  préparation 
préliminaire  ,  de  s'identifier  ,  pour  ainfi  dire  ,  avec  les 
fibres  du  corps  :  les  infectes  par  rapport  à  cet  article,  font 
dans  le  même  cas  que  les  autres  animaux  :  ils  fe  nourriffenc 
ou  de  plantes  ,  ou  de  parties  d'animaux ,  foit  de  leur 
claffe,  (oit  de  claffes  différentes. 

"Parmi  ceux  qui  tirent  leur  nourriture  du  règne  végétal, 
les  uns  s'enfonçant  dans  la  terre,  rongent  &  mangent  les 
racines ,  ôc  font  fouvent  un  tort  confidérable  aux  jardins  : 
c'eft  ainfi  que  la  larve  des  hannetons ,  que  les  Jardiniers 
connoiffent  fous  le  nom  de  vers  blanc ,  parvient  fouvent  à 
détruire  en  peu  de  tems  un  potager  entier  ,  lorfque  ces  in- 
fectes font  nombreux  :  il  en  eft  de  même  du  taupe  grillon, 
ou  courtilliere,  qui  porte  un  préjudice  confidérable  aux 
couches,  6c  d'un  nombre  infini  d'autres  infectes.  La  nour- 
riture de  quelques  autres  eft  encore  plus  iéche  ôc  plus 


desInsectes.  39 

dure  ;  ils  percent  le  bois  ,  le  rcduilcnc  en  pou/îlcrc  &:  le 
nourrillenc  de  fcs  parcelles;  ccll  ce  que  Font  plullcurs 
l.irves  d'infecles  à  étuis,  &:  particulièrement  de  ces  vriU 
Itues  y  qui  rongent  jufqu'nux  tables  des  maifons,  6c  les 
ditfcrens  meubles  de  bois  qu'ils  convertilîent  en  poudre  : 
c'eft  encore  de  cette  manière  que  les  larves  des  capricor- 
nes ôc  la  chenille  d'une  certaine  phalcne ,  que  quelques 
Auteurs  nomment  le  cojfus  ,  dctruifent  ^  attaquent  les 
arbres  :  les  laules  fur-tout  lont  lujcrs  à  être  ainli  dcvorcs 
dans  leur  intérieur  par  un  nombre  prelqu'inHni  d'inrecles. 
D'autres  fe  nourriflbnt  de  parties  plus  délicates  :  les  feuilles 
des  plantes  &  des  arbres  font  leur  nourriture  ordinaire:  de 
ce  nombre  font  les  chenilles  &:  beaucoup  d'autres  infectes, 
mais  tous  n'attaquent  pas  les  feuilles  de  la  même  manière; 
les  uws  rongent  toute  leur  fubllance ,  d'autres  fe  conten- 
tent du  parenchyme  de  la  feuille  contenu  entre  fes  mem- 
branes ,  entre  lefquelles  ils  fe  logent,  formant  ainfi  dans 
l'intérieur  de  cette  feuille  des  fentiers  ^  des  galleries  ; 
fouvent  ces  mêmes  infecles  «e  fe  contentent  pas  des  feuil- 
les ,  les  fleurs  leur  oflTent  un  mets  encore  plus  délicat 
qu'ils  n'ont  garde  d'épargner.  On  ne  fçait  que  trop,  com- 
bien les  jardms  ont  fouvent  à  foulfrir  de  la  part  de  ces  pe- 
tits animaux  ;  mais  toutes  ces  différentes  fortes  de  nourri- 
tures paroiilent  encore  trop  grofîîeres  à  quelques-uns, 
il  leur  1-aut  une  matière  j^s  douce,  qui  fe  trouve  fur  les 
fleurs:  c'cil  cette  liqueur  miellcufe,  que  fournillent  les 
glandes  de  plufîeurs  fleurs,  &:  que  les  Botanilles  modernes 
ont  décorée  du  nom  de  nectar.  La  plupart  des  papillons  c\: 
des  phalènes,  plullcurs  efpéces  de  mouches  (S:  d'autres 
infeclcs  fe  nourriflcnt  de  ce  nec'har  ,  &:  quelques-uns  ^ 
comme  les  abeilles  &:  d'autres  genres  approchans  ,  en 
compofent  la  fublLance  du  miel ,  après  lui  avoir  fait  lubir 
une  dernière  préparation  dans  leur  corps.  Fntin  les  fruits, 
\qs  graines,  le  bled  même  ne  font  point  .i  l'abri  des  infec- 
tes ;  ils  partagent  avec  nous  ces  diflérens  alimens,  6\:  fou- 
vent nous  en  enlèvent  une  grande  partie.  On  trouve  tous 


40  Histoire    abrégée 

les  jours  des  larves  de  mouches  èc  d'autres  infedles  dans 
les  poires,  les  prunes ,  les  bigarreaux  ôc  d'autres  f-ruits  ;  les 
greniers  font  infectés  par  pluiieurs  efpéces  de  charanfons, 
qui  fe  logent  dans  l'intérieur  du  grain  6c  en  mangent 
la  farine ,  ôc  les  différentes  graines  renferment  fouvent  des 
infectes  qui  les  rongent. 

Il  n'y  a  donc  aucune  partie  des  plantes,  qui  ne  ferve  de 
nourriture  à  difFérens  infectes ,  èc  prefque  toutes  les  plan- 
tes font  attaquées  par  quelques  efpéces.  Cependant  tous 
les  infectes  ne  fe  nourrifTent  pas  indifféremment  de  toutes 
les  plantes.  Il  y  a  bien  quelques  infeclies  plus  voraces  que 
les  autres,  auxquels  toutes  fortes  de  plantes  font  prefqu'é- 
galement  bonnes.  Quelques  efpéces  de  chenilles  ,  t?v 
parmi  les  infectes  à  étuis,  quelques  fcarabés,  le  hanneton,, 
par  exemple,  défolent  prefque  tous  les  arbres  indifférem- 
ment: d'autres  efpéces,  fans  attaquer  toutes  les  plantes, 
s'accommodent  de  plusieurs;  mais  un  grand  nombre  d'in- 
fectes ne  fe  nourriflenc  que  d'une  efpéce  de  plante,,  ou  tout 
au  plus  de  quelques  autres  qui  en  approchent:  c'ell:  lur  ces 
mêmes  plantes  qu'on  trouve  toujours  ces  animaux,  Ôc  on 
a  beau  leur  en  préfcnter  d'autres,  quoique  preffés  de  la 
faim  ,  ils  n'y  toucheront  pas.  Souvent  la  même  plante  fert 
de  nourriture  à  pluiieurs  efpéces  :  les  chênes  &:  les  faules 
font  particulièrement  de  ce  nombre;  il  y  a  peu  d'arbres  fur 
lefquels  on  trouve  autant  d'infe6les  différens  &  en  aufll. 
grand  nombre.  C'eft  ce  que  l'on  pourra  remarquer ^  lorfque 
nous  traiterons  des  infectes  en  particulier ,  &  que  nous  aver- 
tirons des  plantes  ou  autres  endroits  où  l'on  peut  ordinai- 
rement trouver  chaque  eipéce. 

Le  règne  végétal ,  n'eft  pas  le  feul ,  comme  nous  l'avons 
déjà  dit ,  qui  fourniffe  aux  infectes  les  alimens  qui  leur 
font  convenables.  Un  grand  nombre  de  ces  petits  animaux 
rejette  une  pareille  nourriture  -,  ceux-ci  plus  carnaiîiers , 
recherchent  des  fubltances  tirées  du  règne  animal  :  plu- 
fieurs  n'attaquent  èc  ne  dévorent  que  les  animaux  morts  6c 
dont  les  chairs  commencent  déjà  à  fermenter.  Ces  fubftan- 

ces 


desInsfctes.  4t 

ces  Infcclcs  font  ordinairement  remplies  de  différentes 
larves  de  mouches  &c  d'infedcs  a  étuis ,  qui  par  leurs 
excrémens  6c  l'humidité  quelles  communiquent,  nccële- 
rent  encore  la  pourriture.  D'autres  inCedcs  plus  (aies  fe 
plaiibnt  dans  des  maticres  beaucoup  plus  dc-^outantes  :  les 
excrcmens  des  animaux  &:  même  de  l'homme  Font  leur 
domicile  ordinaire.  \Jne  nourriture  qui  (emble  li  rebutan- 
te, fait  J'aliment  de  plulkurs  belles  mouches,  d'un  très- 
grand  nombre  d'inl'edes  à  étuis,  comme  le  pillulaire,  les 
bouziers  6c  beaucoup  d'autres.  Il  ell  peu  de  matières  auiîi 
peuplces  de  ces  animaux,  que  les  bouzes  de  vaches;  elles 
en  fourmillent,  iSc  une  feule  de  ces  bouzes  devient  une 
clpéce  de  trélor  pour  un  Naturalille  curieux  eC  qui  n'cll 
pas  trop  dégoûté. 

Les  poils,  les  plumes,  les  peaux  de  difîerens  animaux, 
font  la  pâture  d'autres  elpéces  d'inlecl:es.  On  (çait  combien 
les  pelleteries  lont  endommai^écs  par  ces  petits  ennemis: 
dilîerentes  teignes  en  particulier  6c  quelques  dcrmeiles  les 
attaquent,  ainli  que  les  étofies  de  laine,  (ans  qu'on  puiile 
les  mettre  à  Tabri  de  leurs  dents. 

Alais  tous  ces  in(ecl;es  ,  quoique  nuil'ibles,  ne  fe  nour- 
rillènt que  de  parties  d'animaux,  qui  ne  lont  point  vivans; 
moins  cruels  ^  moins  voraces  que  certaines  elpéces,  qui 
tirent  leur  nourriture  des  lues  d'animaux  en  vie.  L'homme 
même  n'elt  pas  exempt  île  leur  atteinre.  On  connoit  allez 
les  ditlércntês  vermines  qui  s'attachent  ordinairement  à 
lui.  D'autres  elpéces  Fatiguent  également  les  ditlérens  ani- 
maux, tant  grands  que  petits:  les  infectes  ont  eux-mêmes 
Icuis  poux  c]ui  les  dévorent,  tandis  qu'ils  en  déchirent 
d'autres.  Quelques-uns  ,  comme  les  taons  ,  les  cL-lhes  , 
s'inlerent  lous  ï,i  peau  des  boeufs  &:  des  cerfs,  &.  y  Font  une 
elpcce  d'ulcère  Ou  ils  ie  logent  ;  d'autres  vont  pénétrer 
dan^  le  nez  des  moutons  (5c  dans  l'anus  des  chevaux ,  qu'ils 
mettent  louvcnt  en  fureur,  c'eli-là  que  ces  nilecles  pom- 
pent à  leur  aife  les  humeurs  du  grand  animal  dont  ils  ie 
nourriilcnt  :  d'autres  inlecles  plus  petits  font  le  même  ma- 

Tomc  L  F 


41  Histoire    abrégée 

iiege  fur  des  infectes  plus  grands.  Les  chenilles  font  fujet- 
tes  à  être  piquées  par  des  ichneumons  qui  dépofent  leurs 
œufs  fous  leur  peau  :  la  larve  naifTante  de  ces  ichneumons 
dévore  intérieurement  la  chenille,  qui  fouvent  ne  périt, 
que  lorfqu'une  multitude  étonnante  de  ces  larves  la  perce 
de  tous  côtés ,  pour  faire  enfuite  leurs  coques. 

Enfin ,  beaucoup  d'infecles  carnafîiers  ne  vivent  que 
d'autres  infe6tes  ;  ils  fe  dévorent  les  uns  les  autres ,  n'épar- 
gnant pas  même  ceux  de  leur  propre  efpéce  :  le  nombre  de 
ces  derniers  eft  très-confidérable,  comme  on  le  verra  dans 
le  détail'particulier.  C'efl  parmi  ces  infectes  qu'on  voit  le 
plus  de  rufes  &  d'induftrie,  foit  pour  attaquer,  foit  pour 
fe  défendre.  Quelques-uns  à  la  vérité  y  vont  de  vive  force, 
mais  pluiieurs  autres  employent  l'adrelFe  pour  f  uppléer  à  la 
force  qui  leur  manque.  Tout  le  monde  a  pu  obferver  avec 
admiration  les  filets  que  les  araignées  tendent  aux  mou- 
ches :  beaucoup  de  perfonnes  connoifTent  aujourd'hui  le 
fourmilion ,  &:  les  embufcades  qu'il  tend  aux  fourmis , 
caché  au  fond  d'un  cône  qu'il  a  pratiqué  avec  beaucoup 
de  travail  dans  le  fable  :  plufieurs  autres  infedtes  n'em- 
ployent  pas  moins  d'art  pour  faire  tomber  dans  leurs 
pièges  la  proie  que  la  nature  leur  a  deftinée.  Ces  différen- 
tes rufes  ne  font  pas  une  partie  des  moins  intéreflantes  de 
l'Hiiloire  des  Infecles. 

Nous  n'entrerons  pas  actuellement  dans  un  plus  grand 
détail ,  par  rapport  à  cet  article  ;  nous  nous  contenterons 
feulement  de  remarquer ,  avant  que  de  finir,  que  Ïqs  infec- 
tes ne  reffcent  pas  toujours  conftamment  attachés  à  la  même 
nourriture  pendant  toute  leur  vie.  Souvent  leurs  goûts 
changent  fuivant  les  dilîérens  états  par  lefquels  ils  palFent  : 
les  mouches,  qui  dans  leur  état  de  perfe£tion  ,  fe  nourrif- 
fent  la  plupart  de  fucre  &:  du  nedtar  des  plantes  ,  ont 
vécu  d'abord  de  chair  pourrie  &  corrompue,  lorfqu'elles 
ëtoient  fous  la  forme  de  larves.  Les  chenilles  rongent  les 
plantes  ,  &  les  papillons  qui  en  proviennent ,  fucent  feu- 
lement les  fleurs  :  il  en  ell  de  même  de  beaucoup  d'au- 


D£s    Insectes.  4^ 

très  Infeclcs  ,  qui  en  changeant  d'ccac ,  chanî^ent  aulii 
de  nourriture,  comme  quelques-uns  changent  d'clcment. 


CHAPITRE     V. 

Divifion  des  Infcclcs  en  fcclions. 

Après  avoir  examiné  les  infectes  &:  leurs  diflercntcs 
parties  ,  ^  les  avoir  luivis  depuis  leur  naid'ancc  julqu'à 
leur  état  de  pertcclion  ,  il  ne  nous  relie  p'us,  pour  terminer 
ce  que  nous  avons  à  donner  de  général  lur  ces  animaux, 
qu'à  les  ranger  par  leurs  caracl:eres,  (uivant  un  ordre  &:  un 
lyllcme  méthodique  :  c'ell  le  (eul  moyen  de  Faciliter  lu 
connoillance  de  cette  partie  de  l'Hilloire  Naturelle. 

Toute  cette  claile  des  inlecles  peut  erre  diviiôe  en  fix 
grandes  «is:  principales  ieclions  ,  dont  Vcs  caractères  font 
principalement  tires  des  ailes. 

La  première  renferme  tous  les  coléoptères  ou  infecles  à 
étuis.  Ce  (ont  ceux  dont  les  ailes  lont  recouvertes  d'efpé- 
ces  de  fourreaux,  ou  étuis  plus  ou  moins  durs  :  le  hanne- 
ton ,  par  exemple ,  les  fcarabés  lont  de  cette  première 
feclion.  Un  de  leurs  caracl:ercs ,  outre  les  étuis  de  leurs 
ailes,  eft  d'avoir  leur  bouche  armée  de  mâchoires  dures  6c 
aiguës. 

La  féconde  feclion  comprend  les  hémiptères  ou  infecles 
à  demi  ctuis.  Nous  avons  conicrvc  ce  nom  à  cette  feclion  , 
p.irce  que  ces  inlecles  n'ont  pas  tout  à  fait  des  ctuis  comme 
dans  la  leclion  précédente,  mais  quelque  chofe  qui  en 
approche.  Dans  les  uns,  comme  <^xns  les  procigales,  les 
aîlcs  lupérieurcs  (ont  plus  epaillés  iJc  fouvent  colorées 
comme  des  étuis;  dans  d'autres  comme  dans  les  punailes 
de  bois,  la  moitié  inférieure  àcs  ailes  de  dellus  ell  mem- 
braneule  6c  tranfparcnte  comme  une  véritable  aile,  tandis 
que  \\  moitié  lupéricure  ell  dure,  épailVc,  colorée,  fem- 

Fij 


44  Histoire    abrégée 

blable  à  un  véritable  étui  :  mais  le  caradlere  eiïèntiel  de 
cette  fecSlion  confifte  dans  la  trompe  longue  ôc  aiguë  de  la 
bouche ,  qui  eft  repliée  en  deiTous  ^  s'étend  entre  les  pat- 
tes, ôcfouvent  même  part  de  l'intervalle  qui  fe  trouve 
entre  ces  mêmes  pattes  ,  au  lieu  de  prendre  naillance 
de  l'extrémité  de  la  tête. 

Dans  la  troifiéme  fection,  font  tous  les  infeùes  t et rap^ 
urcs  a  ailes  farineufes  ^  ou  les  infectes  à  quatre  ailes  cou- 
vertes de  cette  pouiîiere  écailleufe  qu'on  apperçoit  fur  les 
ailes  des  papillons  :  cette  lectioneft  la  moins  nombreufe; 
les  infedes  qu'elle  renferme  ont  une  trompe  plus  ou  moins 
longue  5  fouvent  recourbée  en  fpirale. 

Nous  renfermons  dans  la  quatrième  fe^lion ,  tous  les 
tetrapteres  ou  infectes  a  quatre  ailes  nues.  Celle-ci  eft  une 
des  plus  nombreufes  :  la  plupart  des  infectes  qu'elle  con- 
tient ont  la  bouche  armée  de  mâchoires  ,  plus  grandes 
dans  les  uns ,  plus  petites  dans  les  autres  &  ordinairement 
accompagnées  dans  ces  derniers  d'appendices  femblables 
à  des  antennules  ;  \qs  demoifelles  ,  les  abeilles ,  les  guef- 
pes,  &:c.  font  de  cette  fection. 

La  cinquième  eft  compofée  des  diptères ,  ou  infectes 
qui  n'ont  que  deux  ailes,  tels  que  les  mouches,  les  taons  , 
les  tipules,  les  coufins,  ôcc.  Tous  ces  infectes  ont  à  la 
bouche  des  trompes  diverfement  figurées ,  fuivant  les 
difFérens  genres  :  tous  ont  auiîi  un  caractère  efîentiel  & 
particulier  à  cette  feule  fection  ;  c'eft  d'avoir  fous  l'origine 
de  leurs  ailes,  les  petits  balanciers  dont  nous  avons  parlé 
dans  le  premier  chapitre. 

Enfin  nous  avons  rangé  fous  la  fixiéme  ôi  dernière  fec- 
tion ,  tous  les  infectes  aptères^  on  fans  ailes  :  les  graignées^ 
les  fcolopendres ,  la  puce,  le  poux  ^  Ôcc.  y  trouvent  leur 
place. 

Telles  font  les  fîx  grandes  fecflions  qui  compofent  toute 
la  clafle  des  infectes  :  mais  comme  quelques-unes  de  ces 
fections  font  très-nombreufes,  pour  faciliter  la  recherche 
des  infedes  qu'elles  renferment ,  nous  les  avons  fous- 


desInsectes.  45 

divifees  en  plufîcurs  articles  fie  en  diflcrcns  ordres  fubor- 
donnés  à  ces  articles  :  c'cil  ce  que  Ton  verra  .i  la  tête 
de  ciiaque  feclion  ;  fous  ces  articles  6i  ces  ordres ,  leronc 
renfermés  les  genres. 

Actuellement,  avant  que  d'entrer  dans  le  détail  de 
chaque  feclion  ,  nous  allons  réunir  dans  une  leule  Table 
gc'ncrale  les  lix  grandes  leclions  qui  compolent  toute  la 
clallc  des  infccles. 


4^  Histoire    abrégée 

TABLE     GÉNÉRALE 

DES     SECTIONS 

dont  ejl  compofée  la  clajfe  des  Infecles, 

I®.    J-_iES    COLEOPTEKES    OU   iîlfcclcs  Cl  étu'lS. 

/  Caractère . , .  Ailes  couvertes  d'étuis  ou  de  fourreaux  ; 

/  bouche  armée  de  mâchoires  dures. 

2. '*.  Les  Hémiptères  ou  in ft clés  a  demi  étuis. 

Caractère  . . .  Aîles  ("upérieures  prefque  fembhibles  à 
des  étuis  ;  bouche  armée  d'une  trom- 
pe aiguë ,  rephée  en  delTous  le  long 
du  corps. 

3 **,  lues  Tetr APTERES  h  aîles  farineufes. 

Caractère . . .  Quatre  aîles  chargées  de  pouffiere 
écailleufë. 

4^.  Les  Tetrapteres  a  aîles  nues  ou  infecles 
il  quatre  aîles  nues» 

Caractère ...  Quatre  aîles  membraneufes  mies  & 
fans  pouffiere. 

5 ^.  Les  Diptères  ou  infecles  a  deux  aîles. 

Caractère . . .  Deux  aîles. 

Un  petit  balancier  fous  l'origine  de 
chaque  aile. 

6^.  Les  Aptères  ou  infecles  fans  aîles. 

Caractère . . .  Corps  fans  aîles. 


desInsectes.  47 

SECTIONES    GENERALES    SEX 

ex  quïhus  conjlat  Infcclorum  clajjls, 

Infcda.  Caraclcrcs. 

1^.  V-iOLEOPTERA.  AIx  coleoptris  feu  elytris  tec- 

tx  \  os  maxillolum. 

2^.  Hemi  PTERA.  Alx   f'uperiores    elytris    acce- 

dentes  \  os  iub  thorace  inHcxurn. 

3®.TETRArTERA  .ilis  fa-      AIx  quatuor  fquammulistectx. 
rinaccis. 

4°.  Tetra PTERA  ails  nu-      Alx  quatuor  nudx,  membra-r 
dis.  nacex. 

5°.  DiPTERA.  AIx  dux. 

Haltères  Iub  alarum  origine. 

6°.  Aptera.  AIx  nullx. 


Y 


SECTION    PREMIERE. 

Infecles  a  étuis  ^  ou  Coléoptères. 

ES  infectes  à  étuis,  ou  infectes  coléoptères,  coleopte- 
ra  infecla  ^  forment  notre  première  fec?tion.  Nous  donnons 
ce  nom  aux  infecles  qui  ont  leurs  ailes  recouvertes  d'efpé- 
ces  d'étuis  ou  de  fourreaux,  fouvent  durs,  colorés  6c 
opaques.  Tel  eft,  par  exemple,  le  hanneton  que  tout  le 
monde  connoit,  dont  les  aîies  font  cachées  fous  de  pareils 
fourreaux.  La  plupart  des  Auteurs  ont  donné  à  ces  infectes 
le  nom  de  fcarabés,  mais  comme  ce  nom  a  été  appliqué 
plus  particulièrement  à  un  des  genres  de  cette  leclion, 
nous  croyons  que  celui  d'infecles  à  étuis  efl  plus  naturel  ôc 
plus  convenable. 

Le  caraclere propre  de  cette  fe6lion ,  efl:  donc  d'avoir  Aqs 
étuis  ou  efpéces  d'écaillés  ,  qui  recouvrent  le  corps  de 
l'infecle  ,  &:  fous  lelquels  on  trouve  ordinairement  deux 
ailes  :  je  dis  ordinairement ,  car  il  y  a  quelques  genres 
&  même  quelques  efpéces  particulières  de  certains  i^enres 
qui  n  ont  point  d  aiJes  lous  ces  etuis.  C^u  on  prenne  un 
hanneton  ordinaire  ,  qu'on  enlevé  ces  deux  étuis  durs  qui 
recouvrent  fon  ventre,  on  trouvera  en  detïbus  deux  gran- 
des ailes  tranfparentes  plus  longues  que  les  étuis  &  que  le 
corps  de  l'infedle ,  mais  qui  fe  replient  en  deilous  au 
moven  des  nervures  fortes  quiles  font  agir.  L'infecle,  lorf- 
qu'il  veut  voler  ,  déployé  ces  ailes  ëc  relevé  les  étuis  , 
éc  lorfqu'ii  veut  fe  pofer  &  s'arrêter  quelque  part ,  il  les 
replie  û.  les  fait  rentrer  aifément  lous  leurs  fourreaux.  On 
peut  obferver  la  même  chofe  dans  un  très-grand  nombre 
d'infedles  de  cette  iection  :  mais  il  en  eil  d'autres ,  tels ,  par 
exemple,  que  ces  bupreiles  dorés  qu'on  voit  courir  dans 
les  champs  ,  qui  n'ont  point  d'ailes  lous  leurs  étuis  :  qu'on 

levé 


desInsectes.  49 

levé  CCS  ctiiis,  on  voit  les  anneaux  du  ventre  de  ces  infec- 
tes à  luid.  AufTi  ces  animaux  ne  p^uvcnt-ils  voler ,  mais  en 
rccompcnfe  ils  courent  fort  vjic.  il  e(l  d'autres  iijlcclcs 
dans  IcKjucls  non -feulement  les  ailes  manquent  enticre- 
menc  ,  mais  dont  les  deux  étuis  font  mcmc  réunis  enfem- 
ble  àc  n'en  forment  c]u'un  fcul.  Ces  infcclcs  femblent  à  la 
première  vue  avoir  deux  étuis  ,  parce  que  la  future  torméc 
ordinairement  par  la  réunion  des  deux  ,  le  trouve  marquée 
6i  exprimée  fur  le  milieu  de  ce  leul  étui  ;  mais  il  on  l'exa- 
mine de  près  ,  on  voit  qu'il  eft  d'une  feule  pièce.  Plullcurs 
même  d'entr'eux  ont  cet  étui  unique  tellement  conllruit  , 
qu'il  ell  tout- à-fait  immobile  ;  fes  côtés  font  recourbes 
lie  enveloppent  une  partie  du  dellbus  du  corps  :  c'eft  ce 
que  l'on  peut  voir  aifément  dans  certaines  efpéces  de  cha- 
ranfons  ,  dans  une  efpéce  de  chryfomele  ^  dans  quelques 
tv'ncbrions.  Ainli  il  n'ell  point  ellênciel  aux  infccles  à  étuis 
d'avoir  des  ailes ,  quoique  la  plupart  en  foient  pourvus ,  ni 
d'avoir  deux  étuis,  ou  un  feul  qui  paroillc  en  former  deux  , 
à  caufe  de  la  raie  qui  fe  trouve  au  milieu.  Leur  caracl:ere 
eft  d'avoir  des  étuis  c|ui  recouvrent  le  ventre  ^  qui  diffé- 
rent des  ailes  par  la  dureté  de  leur  conlîllance.  Tel  ell  la 
marque  caraclériitique  de  toute  la  feclion.  On  peut  ajou- 
ter à  ce  premier  caractère  un  deuxième  ,  qui  quoiqu'accel- 
foire,  n'ell  pas  moins  confiant.  Ce  font  les  mâchoires  laté- 
rales dures  iSl  d'une  conlillance  approchant  de  celle  de  la 
corne  ,  qui  garnilVent  à  droite  ik:  à  gauche  la  bouche  de 
ces  nilectes. 

Mais  comme  les  étuis  varient  entr'eux  par  leur  grandeur 
&  par  leur  plus  ou  moins  càs.dureté,  nous  en  avons  tiré 
des  caraciercs  fccondaircs  pour  diviler  cette  Icclion  en 
trois  articles.  Le /?rd/72/c'r article  comprend  tous  les  inlec^es 
dont  les  étuis  lont  durs  ,  écaillcux  ^  couvrent  tout  le 
ventre.  Le  hanneton  fe  trouve  dans  cet  artiele  ;  les  four- 
reaux de  fes  ailes  s'étendent  depuis  Ion  corceict  julqu'à 
l'extrémité  de  fon  ventre  .S:  le  recouvrent  entièrement  , 
iSc  de  plus  ces  étuis  font  durs  ,  écailleux  ,  épais  t^'  d'ur.e 

Tome  /.  G 


50  Histoire    ABRÉGÉE 

matière  femblable  à  la  corne.  Les  infectes  contenus  dans 
le  y^'Ci?/?^/ article  ont  pareillement  des  étuis  durs  &  ëcail- 
leux;  mais  ces  étuis  ne  couvrent  qu'une  partie  de  la  lon- 
gueur du  ventre,  dans  les  uns  la  moitié  ,  dans  d'autres  en- 
core moins  ,  comme  on  le  voit  dans  le  ilaphylin ,  dont  les 
étuis  font  extrêmement  courts.  Enfin  nous  avons  rangé 
fous  le  troifiéme  article ,  les  infectes  dont  les  étuis  font  mois 
&  px^efque  membraneux,  tels  que  les  blattes,  les  faute- 
relles  ,  Ôcc.  mais  il  eil  bon  de  rembarquer ,  que  quoique  ces 
étuis  ne  foient  point  durs  ôc  écailleux  comme  ceux  des  in- 
fectes dont  nous  avons  parlé  ci  defîus,  ils  font  néanmoins 
plus  durs  ,  plus  épais  &  moins  tranfparens  que  les  aîies  ; 
ce  qui  iait  ranger  ces  infectes  dans  cette  (eclion  ,  &  non 
point  dans  celles  des  infectes  a  quatre  ailes  nues  ou  décou- 
vertes. Que  l'on  examine  une  iauterelle  ,  on  verra  deux 
lon-s  éiuis  étroits  ,  mois  ,  prefque  membraneux: ,  mais 
colores  ôc  plus  épais  que  les  ailes  qu'ils  recouvrent  :  de 
plus  ces  ailes  lent  grandes  ôc  repliées  en  tout  ou  en  partie 
fous  ces  étuis. 

Tel  eit  l'ordre  que  nous  avons  fuivi  pour  la  divilion 
principale  de  cette  première  (ection  :  mais  comme  les  in- 
fectes qu'elle  renferme  font  en  très-grand  nombre  ,  nous 
avons  cherché  des  caractères  qui  puilTent  former  une  fé- 
conde ious-divifion  de  ces  mêmes  infectes,  (5c  divifer  cha- 
que article  en  pluiieurs  ordres  avant  que  de  paflèr  aux 
genres.  Ces  caractères  demandoient  à  être  tirés  de  quelque 
partie  ien (ible  &  confiante,  qui  fût  aulîi  aifée  à  être  apper- 
çue ,  que  la  grandeur  6c  la  coniiitance  à^s  étuis  ;  c'eft  ce  que 
nous  ont  fourni  \ts  pattes  à^  ces  mêmes  inlecles.  Nous; 
avons  dit  plus  haut  que  les  pattes  étoient  compofées 
de  trois  parties;  la  première  qui  tient  au  corps  de  l'infecte 
bi  qui  eft  la  cuifle ,  la  féconde  que  nous  avons  appellée  la 
jambe  ,  6c  la  troifiéme  qui  eft  le  pied  ou  le  tarfe  &.  qui  eft 
elle-même  compoféede  plufieurs  petits  anneaux.  C'efl  du 
nombre  de  ces  anneaux  que  nous  avons  formé  les  carac- 
tères de  ces  ious-divifions ,  ou  de  ces  ordres  qui  font  fub- 


desInslctes.  51 

ordonnés  à  cliaque  article.  Ce  nombre  des  articulations 
du  pied  n'cll  pas  le  même  dans  tous  les  infectes  à  ccuis  : 
les  uns  en  ont  trois  ,  d'antres  e]uatre  ,  beaucoup  en  ont 
cint]  à  toutes  lus  pattes  ;  enrin  c]uc)ques-uns  n'en  ont  pas 
le  irieme  nombre  a  toutes  les  paires  de  pattes  :  de  leurs  lix 
pattes  ,  les  quatre  premières  ,  ou  les  deux  premières  paires 
,ont  cinq  divilions  aux  taries  ou  aux  pieds  ,  tandis  que 
les  de^ix  dernières  pattes  n'en  ont  que  quatre.  De  pareils 
caractères  font  aifcs  à  appercevoir  ;  il  ne  s'agit  que  de 
compter^  &:  il  cil:  pour  lors  ailé  de  ranger  les  inlecVes  que 
l'on  trouve,  dans  leur  ordre  naturel  ;  ilnerefte  plus  à  trou- 
ver dans  cet  ordre  que  le  genre  auquel  ils  appartiennent. 
C'cll  ce  que  l'on  tait ,  en  examinant  enfuite  le  caraclere  gc- 
ncrique  qui  ei\  toujours  tiré  ,  ou  des  antennes  feules  ,  ou 
des  antennes  ^  de- quelqu'autre  partie  caraclerillique,  telle 
qu'eft  1  ou  vent  le  corcelet  :  par  ce  moyen  on  vient  à  bout 
de  connuitrc  le  genre  de  Tinlecle  que  Ton  cherche,  6c  d 
ne  relie  plus  qu'à  examiner  les  dilKcrentes  efpéces  de 
ce  genre  ,  pour  trouver  à  laquelle  le  rapporte  rinrecl:e  que 
l'on  tient. 

Pour  lentir  toute  la  facilité  que  donne  cette  méthode, 
donnons- en  un  exemple.  Prenons  \\  l'on  veut  un  charan- 
lon.  Je  ne  connois  point  cet  infecte  :  je  commence  par 
examiner  s'il  a  des  allés  nues  ou  recouvertes  par  des  ctuis  ; 
cette  première  diflcrence  le  fait  ailément  appercevoir,  6c 
les  fourreaux  des  ailes  me  fontd'abord  rancrer  lecharanlon 
dans  la  première  lection  parmi  les  inlecle.s  a  étuis  :  pour 
lors  j'examine  ù  ces  étuis  lont  durs  ou  mois  ,  s'ils  recou- 
vrent tout  le  ventre  ,  ou  (eulement  une  pai  tic.  Je  vois 
qu'ils  lont  extrêmement  durs  &:  écailleux  ,  &:  qu'ils  cou- 
vrent entièrement  le  ventre.  Je  range  cet  infccle  parmi  les 
inlecles  à  étuis  qui  compolent  le  premier  article  de  cette 
leclion  &c  qui  ont  leurs  tourreaux  ttls  que  nous  venons  de 
les  dépeindre  ;  en(uite,pour  trouver  dans  quel  ordre  de 
cet  article  je  dois  ranger  le  charanion  ,  j'examine  de  com- 
bien d'articulations  ell  compolc  le  pied  de  cet  inlecle  ,  s'd 


52  Histoire    abrégée 

en  a  trois ,  ou  quatre ,  ou  cinq ,  ou  bien  fi  le  nombre  varie 
dans  les  différentes  paires  de  pattes.  Je  vois  que  cet  in- 
feûe  a  par-tout  quatre  diviiions  aux  tarfes  j  ce  qui  me  fait 
ranger  ce  petit  animal  dans  le  fécond  ordre  du  premier 
article  des  infectes  à  étuis.  Refte  à  trouver  à  quel  genre  de 
cet  ordre  il  appartient.  J'ai  à  chercher  parmi  une  vingtaine 
de  genres  le  caradlere  générique  :  j'examine  en  même- 
tems  les  antennes  de  Pinfecle  ;  ces  antennes  font  poiées 
fur  une  longue   trompe,  pkis  grolle  à  leur  extrémité  6c 
coudées  dans  leur  milieu.  Ce  caractère  que  je  trouve  attri- 
bué au  charanion    me  détermine  le  genre  de  l'infecle. 
Cette  gradation  par  laquelle  je  luis  parvenu  à  le  connoî- 
tre,  m'a  épargné  la  peine  de  chercher  parmi  tous  les  autres 
ordi  es  ôc  les  auti  es  genres  des  in  fectes  en  général  ôc  des  in- 
fectes à  étuis  en  particulier,  &  m'aconduit  à  examiner  feu- 
lement les  caractères  génériques  d'un  très-petit  nombrede 
genres  :  pour  lors  i'elpéce  fe  peut  trouver  aifément  en 
confrontant  Tinle^te  avec  les  phrafes  &.  les  defcriptions 
des  différentes  elpéccs  de  ce  genre.  Je  me  fuis  étendu  un 
peu  au  long  fur  cette  partie  de  notre  méthode  à  la  tête 
de  cette  première  fecîion  ,   tant  afin  de  n'avoir  pas  à  y 
revenir  en  parlant  des  fedtions  fuivantes  ,  que  parce  que 
celle-  ci  qui  comprend  les  infedtes  à  étuis  ,  eft  une  des 
plus  nombreufeSj  &  nous  a  obligé  de  former  plus  de  divi- 
sons ik  de  fous-divifions  pour  y  mettre  plus  d'ordre  èc 
de  méthode. 

Examinons  maintenant  en  général  les  infedles  à  étuis ,  ô£ 
voyons  en  peu  de  mots  ce  qui  eft  commun  .à  tous  les  infec- 
tes-de  cette  fe6tion.  D'abord  quant  à  leur  forme  ,  tous  ces 
infectes  ont  leur  corps  dur  de  couvert  d'une  efpcce  de  cui- 
raffe  femblable  à  de  la  corne  pour  la  conliltance.  Cette 
enveloppe  iî  ferme  des  infe£tes  à  étuis  femble  tenir  lieu 
des  os  qui  foutiennent  la  charpente  des  grands  animaux; 
mais  au  lieu  que  les  os  lont  dans  l'intérieur  ,  ici  c'eft  la 
peau  ,  l'écaillé  extérieure  de  l'infecte  qui  en  fait  l'office  : 
elle  fourient  tout  fon  corps,  c'ell  à  elle  que  vont  s'attacher 


D    r.   s      I  N   s    E    C  T   E    5.  53 

Jcs  principes  des  mulclcs  ,  par  l'aclion  dcTqucIs  il  exécute 
les  dilKcrens  moiivcmens,  Ôc  en  mcme-tems  cette  clpcce 
de  ptaii  ollciifc  le  met  à  l'abri  d'un  grand  nombre  d'acci- 
ilcns.  C'ell  une  cuirallc  qui  lui  lert  a  parer  les  coups  qu'il 
pourroit  recevoir  :  elle  recouvre  également  les  trois  parties 
dont  lont  compo(és  tous  les  inlecles  à  étuis  ,  içavoir  la 
tcte  ,  le  corcelet  ^  le  ventre. 

La  première  de  ces  parties  eft  ordinairement  la  plus 
petite.  On  y  remarque  piemi^Mement  les  antennes,  com- 
poléesdansla  plupart  des  infeclesà  étuis,  de  onze  anneaux, 
rarement  de  moins  ,  6c  dans  quelques-uris  d'un  plus  gr.uid. 
nombre:  le  premier  anneau  de  ces  antennes,  celu»  qui 
tient  à  la  teie,ell  ordinairement  plus  gros  i^  même  louvenc 
plus  lon^  que  les  autres,  6i  le  fécond  c|ui  luit  immédiate- 
ment ce  premier ,  e(l  le  plus  court  de  tous.  La  polition  de 
ces  antennes  n'eil  pas  ia  même  dans  tous  Ils  genres. 
Quelques  inlecles,  comme  les  Icarabés  ,  les  portent  en 
devant  iS:  un  peu  au-delîous  des  yeux  ;  d'autres  les  ont 
preique  lur  le  lommet  de  la  tête  entre  les  deux  yeux  ; 
quelques-uns  les  ont  potées  plus  lingulierement  ^  les  an- 
tennes de  ces  inlecles  lemblent  partir  du  milieu  de  l'œil; 
celui-ci,  au  lieu  d'être  ovale,  tormeune  efpécede  croillanr, 
qui  enveloppe  6l  entoure  l'origine  de  l'antenne.  Nous 
examinerons  dans  chaque  genre  en  particulier  ces  di lie- 
rentes  politions  des  antennes,  ainli  que  leur  figure. 

La  bouche  de  ces  infectes  ell  armée  de  deux  mâchoires 
dures,  une  à  droite,  l'autre  à  gauche  :  elles  fe  recourbtiit 
en  demi-cercle,  le  terminent  en  pointe  louvent  trcs-aigue, 
ik:  leur  coté  intérieurell  louvent  arme  de  quelques  dente- 
lures plus  ou  moins  fortes.  Entre  ces  mâchoires  ,  font 
quelques  mamelons  qui  entourent  l'ouverture  de  la  bou- 
che de  Tinlecle  ,  6c  fort  louvent  ,  il  y  a  au-delius  C?c  au- 
delîous  de  ces  mamelons  ,  des  elpeces  de  lèvres  dures  , 
placées  audî  entre  les  mâchoires  :  enfin  au-dellbus  de  tou- 
tes CCS  parties  de  la  bouche  ,  lont  polées  les  antennules , 
au  nombre  de  quatre  ,  deux  plus  grandes  ix:  deux  plus 


54  Histoire    abrégée 

petites,  comporées  ordinairement  de  trois  ou  quatre  arti- 
culations allez  dilliindles. 

Quant  aux  yeux  ,  ces  infectes  n'ont  la  plupart  que  les 
deux  grands  yeux  à  réleau  ,  dont  nous  avons  détaillé  la 
flru^lure  ,  en  parlant  des  parties  des  infectes  en  général  ;  il 
n'y  a  que  quelques-uns  des  derniers  genres  ,  dont  les  étuis 
font  plus  mois  ,  tels  que  les  fauterelles  ,  les  grillons  ,  ôcc. 
qui ,  outre  ces  yeux  à  réfeau  ,  ont  encore  les  trois  petits 
yeux  lilîes ,  dont  nous  avons  auiîi  parlé  ,  ôc  qui  font  com- 
muns dans  les  infecles  à  quatre  ailes  &  à  deux  ailes  nues. 
Ces  derniers  genres  femblent  faire  une  efpéce  de  nuance 
ou  palFage  de  la  feclion  des  infedtes  à  étuis ,  aux  fe6lions 
fui  vantes. 

Le  corcelet  des  infecStes  à  étuis,  eu.  de  toutes  leurs  par- 
ties celle  qui  femble  la  moins  à  remarquer  :  il  n'ell  com- 
pofé  que  d'une  efpéce  d'anneau  écailleux  ,  d'une  feule 
pièce  dure  &c  entière  ,  fur  laquelle  on  apperçoit  deux 
îligmates  ,  un  de  chaque  côté.  Mais  ce  même  corcelec 
varie  beaucoup  quant  à  la  forme  ;  dans  les  uns  il  eft  large , 
dans  d'autres  il  eft  plus  long  :  fouvent  toute  fa  partie  fupé- 
rieure  eft  bordée  par  une  elpéce  de  repli ,  il  a  un  rebord 
qui  forme  comme  une  gouttière ,  6c  d'autres  fois  il  eft  tout 
uni  ;  dans  quelques  infecles  il  eft  chargé  d'éminences 
mouifes  ,  dans  d'autres  il  eft  hérifle  de  pointes  aiguës.  Ces 
formes  diftérentes  entreront  fouvent  dans  les  cara£leres 
des  genres  :  de  plus  c'eft  à  la  partie' inférieure  du  corcelet, 
à  celle  qui  fe  préfente  lorfqu'on  renverfe  l'infecle  fur  le 
dos,  que  font  attachées  les  pattes.  Ces  pattes  font  tou- 
jours au  nombre  de  lix  dans  les  infedles  à  étuis  ,  excepté 
dans  un  feul  genre  ,  où  les  antennes  figurées  finguliére- 
ment ,  femblent  tenir  lieu  des  deux  pattes  qui  leur  man- 
quent ;  elles  n'ont  rien  de  particulier ,  hï  de  différent  de  ce 
que  nous  en  avons  dit  en  parlant  des  inie£les  en  général  :  la 
plupart  des  infectes  à  étuis  s'en  fervent  pour  marcher  ; 
quelques-  uns  cependant ,  comme  les  altifes ,  les  fauterel- 
les &  quelques  efpéces  de  charanfons  ,  fautent  aflez  vive- 


D   E  s      I   N  s   E   (    T   E   s.  5  5 

Jiîcnr ,  à  l'aide  de  la  dernière  paire  de  pactes  ,  qui  dans  ces 
infecles  cil  plus  longue  Ck:  plus  forte  :  la  tuille  (ur-touc 
de  ces  dernières  pattes  cil  Couvent  Fort  i;roire.  D'autres  in- 
fecles  de  cette  ledion  qui  vivent  dans  l'eau  CM  cjui  nai;enc 
très-bien,  ont  leurs  pattes  &:  fur-tout  le  pied  figuré  un  peu 
différemment  de  ce  tju'on  obferve  dans  les  autres.  Ce  pied 
cllapplati  i5c  bordé  vers  l'intérieur  d'une  rangée  cpaillede 
poils  courts,  qui  lui  donnent  la  figure  d'une  elpéce  de  na- 
geoire un  peu  allongée. 

Le  ventre  de  ces  in(ecl:es  eft  compofé  de  plufieurs  lames 
dures  ,  ibuvent  au  nombre  de  dix  ,  qui  forment  des  an- 
neaux ,  ou  des  demi-anneaux  ëcaillcux  en  dellous  ,  plus 
mois  en  dellus  :  mais  cette  partie  iupérieure  plus  molle, 
eft  défendue  par  les  ailes  &:  les  étuis,  qui  ordinairement  la 
recouvrent  ;  c'cft  le  long  du  ventre  qu'on  peut  oblerver  les 
ftiiimaics.  Ces  llitimates  lont  au  nombre  de  ieize  (ur  cette 
partie  ,  huit  de  chaque  côté  :  on  en  peut  appercevoir 
diftinclement  deux  fur  chaque  anneau,  à  l'exception  des 
deux  derniers  qui  n'en  ont  point.  Quant  aux  étuis  de  ces 
infecles,  nous  en  avons  déjà  parlé,  en  traitant  de  ladivilion 
de  cette  feclion.  Nous  ajouterons  feulement  ici  qu'entre 
les  étuis,  vers  leur  attache  au  corcelet,  au  haut  de  la  future 
que  forme  leur  réunion  ,  on  apper(^oit  dans  beaucoup  d'in- 
leclcs  à  tcuis  une  pièce  triangulaire,  plus  grande  dans  les 
uns  CS:  plus  petite  dans  d'autres.  Cette  elpéce  de  pièce  que 
les  Auteurs  ont  appellée  l'écuffon  {fcuitltum  )  ,  regarde 
par  la  baie  le  corcelet  ,  <S:  par  Ion  lommet  \x  future  des 
étuis.  Ce  nom  de  future  a  été  donne  .i  cette  ligne  produite 
par  la  réunion  des  deux  étuis,  parce  qu'elle  femble  for- 
mer une  elpéce  de  couture. 

Tous  ces  inlecles  font  du  nombre  de  ceux  qui  paflenc 
fuccellivenient  par  dillcrens  crats  ,  ou  différentes  /r?c'/j- 
morpkofcs.  D'abord  tous  naillcnt  d'un  œuf,  aucun  n'efl 
vivipare  :  de  cet  œuf  fort  la  larve  de  l'infecte  à  étuis.  En 
général  cette  larve  relîèmble  .\  une  elpéce  de  ver.  Sa  rcte 
cft  écailleufe,  dure  6c  un  peu  brune  \  on  y  remarque  deux 


5^  Histoire    abrégée 

grands  yeux ,  des  mâchoires  allez  forces  qui  lui  font  très- 
nécellaires  ,  puilqae  c'ell  fous  cette  forme  que  l'infeclie 
mange  le  plus  ,  &  fouvenc  deux  courtes  antennes  compo- 
fées  de  plulieurs  pièces,  mais  bien  différentes  de  celles 
que  l'infecte  doit  avoir  par  la  fuite.  Le  relie  du  corps  de  la 
larve  ell  mol ,  aflez  fouvent  blanchâtre  ,  quelquefois  rou- 
geâtre  èc  bleuâtre  6c  compofé  de  plufieurs  anneaux ,  fou- 
vent  au  nombre  de  treize.  Les  premiers  de  ces  anneaux 
renlerment  la  partie  qui  fera  par  la  fuite  le  corcelet  de 
rinle6le  parfait  :  auffi  eft-ce  à  ces  anneaux  que  font  atta- 
chées les  fix  pattes  dont  font  fournies  cesefpéces  de  larves. 

Leurs  iligmates  font  fort  apparens  ;  ils  font  au  nombre 
de  dix-huit ,  neuf  de  chaque  coté.  On  en  oblerve  ordinai- 
rement deux  iur  le  premier  anneau  qui  luit  immédia- 
tement la  tête  :  le  fécond  de  le  troilîéme  anneau  n'en  ont 
point  ,  mais  tous  les  autres  en  ont  deux,  à  l'exception  des 
deux  derniers  anneaux.  Ces  premiers  iHgmaces  du  premier 
anneau ,  répondent  à  ceux  qui  feront  dans  la  fuite  au  cor- 
celet de  rinfe£le  parfait  ,  6c  les  autres  plus  éloignés 
qui  font  Iur  les  huit-autres  anneaux  ,  formeront  un  jour 
les  ftigmates  du  ventre  de  l'infecle  à  étuis. 

Ces  larves  font  fouvent  lourdes  &c  parelTeufes ,  mais  en 
récompenfe  elles  mangent  &  dévorent  conlidérablement. 
Il  y  en  a  cependant  de  plus  actives  :  ce  font  celles  qui 
vivent  dans  l'eau  :  ces  dernières  courent  avec  agilité  ,  ce 
qui  leur  étoit  nécellaire  pour  attraper  leur  proie,  6c  fe  ùn- 
fir  des  autres  infectes  dont  elles  font  leur  nourriture  ;  au 
lieu  que  les  premières  qui  mangent  les  racines  6c  les  plan- 
tes ,  naiflent  ordinairement  au  miHeu  de  l'aliment  qui  leur' 
eft  convenable. 

Toutes  ces  larves  changent  plufieurs  fois  de  peau  6c 
relient  fous  cette  forme  plus  ou  moins  de  tems.  On  a 
obfervé  que  quelques-unes  ,  comme  celle  des  hannetons 
6c  de  quelqfues-aucres  fcarabés  ,  relient  dans  cet  état  pen- 
dant trois  ans  entiers  ,  6c  que  ce  n'eft  que  la  quatrième 
année  qu'elles  achèvent  leurs  métamorphofes. 

Lorfque 


D  E  s      I  N  s   E  C  T  E   s.  57 

Lorrc]uc  ce  tenas  elt  venu ,  elles  quittent  leur  derniero 
peau,  iS:  paroiilcnt  iaus  Ja  Forme  d'uiic  liymphej  Cette 
jiyniphc  eil  du  nombre  de  celles  daiis  lelquellcs  on  apper* 
çoit  dilHnctcmcnt  toutes  les  pairies  de;  riii(ede  qui  en 
doit  loi  tir  ;  f.i  réte  ,  Tes  antennes,  les  yeux  ,  les  pattes ,  Ion 
ventre,  toute(l  trcs-reconnoillable.  Sculemenc  les  ailes  6c 
leurs  ctuis  lont  courts,  cliitFonncs,  ^  au  lieu  d'être  éten- 
dus fur  le  dos  comme  ils  le  feront  par  la  lui  ce  ,  ils  font 
replies  vers  le  devant  v^  le  deilous  de  Tmleote.  Cette 
nymphe  dans  les  commCncemens  ell  cendré  ^  molle.  61 
blanche  ;  peu    à   peu  cIIq   acquiert  de   la  coniillancc  &. 
une  couleur  plus  brune,  ^  enlin  lorl.qçi'eJît:  elt  parvenue  à 
i'a  pcrfeclion  ,  elle  le  cire  d'une  enveloppe,  tranlparente  ^ 
dans  laquelle  toutes  Tes  parties  étoient  rentermées,  com- 
me la  main  &  les  doigts  le  font  dans  un  gant  ,  ^  elle 
paroîr  lous  la  figure  d'un  infeclc  parfait. 

Comme  ces  inledes  ne  font  point  de  coques,  ils  ont 
foin  de  mettre  leurs  nymphes  à  l'abri  ,  loic  en  terre  ,  loic 
dans  des  troncs  d'arbres,  loit  Tous  des  ccorces  :  leurs  lar- 
ves qui  font  tendres  dc  dclicarcs  ,  font  aullî  trcs-fouvenc 
cachées  dans  de  pareils  endroits;  c*ell  pour  cette  railon 
qu'on  ne  rencontre  pas  fréquemment  les  larves  ifc  les 
nymphes  desinfecles  à  étuis  qui  ibnt  cependant  très-com- 


muns. 


Quoique  nous  donnions  cette  liiéramorphofe  comme 
celle  des  infectes  à  étuis  en  général ,  il  en  faut  excepter 
quelques-uns  dont  les  étuis  font  mois  c5c  qui  iemblenc 
tenir  le  milieu  encre  les  infectes  de  cette  leclion  ^c  ceux 
de  la  fuivante.  Ce  lonc  les  grillons,  les  (auterelles,  ^  quel- 
ques infecles  qui  en  approchent  :  ceux-ci  reiremblent  aux 
punaifes  pour  la  forme  de  leurs  larves  ,  qui  ne  dilîérenc 
des  infectes  parfaits  qu'en  ce  qu'elles  n'ont  point  d'.iîles. 
Leurs  nymphes  tiennent  le  milieu  entre  ces  deux  états; 
elles  ont  des  boutons  dans  Iclquels  les  ailes  futures  font  en- 
veloppées ,  des  efpéces  de  moignons  d'ailes  qui  le  déve- 
loppent par  la  fuite  lorfque  l'aniinal  devient  inlectc  partait. 


jS  Histoire    ABREGEE 

Cette  gradation  par  laquelle  la  feclion  des  coléoptè- 
res fe  rapproche  de  la  fuivante,  eft  une  preuve  de  ce  que 
nous  avons  avancé  dans  le  Difcours  préliminaire  ,  &  fait 
voir  de  plus  en  plus  que  tous  les  corps  de  la  nature  ne 
forment  qu'un  feul  genre ,  qui  s'éloigne  peu  à  peu  par  des 
nuances  infenfîbles  ,  qui  confondent  &  joignent  enfemble 
les  règnes ,  les  clafïès  &  les  genres  dilFérens ,  ôc  les  rappro- 
chent les  uns  des  autres. 

Nous  allons  maintenant  expofer  dans  une  feule  Table, 
l'ordre  méthodique  fous  lequel  font  rangés  tous  les  genres 
des  infedtes  à  étuis  qui  forment  cette  première  feclion  ; 
après  quoi  nous  entrerons  dans  le  détail  de  chaque  genre 
en  particulier. 


bumb  snnDpJc  uinjojjtx 
i  cl  oa  UQ 


I  a  }i  o 
0IXD3S 


)out  :  point  d'ailes. 

,  Se  ridées  tranrverfalement. 
;  tarfes  garnis  de  vdfïcules. 

yeux  lifTes. 
s. 


'iiùDii^iy 


PREMIERE     SECTION     DE    LA  CLASSE    DES    INSECTES.        INSECTES    A    E'TUIS    OU    COLEOPTERES  P 

jDTtrTPS:  ORDRES.  (ENRES.  C  À  K  À  CTF  n  n  <:  '  ^ '^S'  5^- 


ARTICLES. 


Ordre    Premier, 
Où  j  articles  à  toutes ks  pattes,  tels  que 


LES  COLÉOPTÈRES, 
ou  Jnrcdtes à etuis,  ont. 


Article  Premier, 
Où  leurs  étuis  durs ,  qu 
couvrent  tout  le  ven 
&  leurs  tarfes ,  ont . . 


CENRES.  CARACTERES. 

Le  (etf-volant Antennes  en  peigne  à  l'extrëmité  d'un  feu!  côté. 

LaPnache Antennes  en  peigne  tout  du  long  d'un  feul  côté. 

LeSarabé Antennes  en  malîe  à  feuillets,  écuffon  entre  les  étuis. 

Le  ftufier Antennes  en  maffe  à  feuillets;  point  d'éculTon  entre  les  étuis. 

L'Efcrbot Antennes  en  malTe  folide ,  coudées  dans  leur  milieu  :  tête  renfoncée  dans  le  corcelet 

LeDemelle Antennes  en  malTepertoliée  (ou  compolée  de  lames  enfilées  dans  leur  milieu  )&  dont  le  dernier  artirlp  fr^rm»,     k  j        r 

La  Vrilette Antennes  prefqu'en  maire,  dont  les  trois  derniers  articles  font  plus  longs  que  leVautr"  s  "    '"'""•"  =  ^'""  ^""^  '<^^otii. 

L  Anth-êne Antennes  droites  en  maffe  folide,  un  peu  applatie. 

La  CilVle Antennes  plus  groffes ,  &  un  peu  perloliées  par  le  bout  :  corcelet  conique  &  fans  rebords 

Le  BouJier Antennes  plus  grolfes  ik  im  peu  pertoliées  par  le  bout  :  corcelet  &:  étuis  bordés. 

Le  Richrd Antennes  courtes  en  fcie  :  corcelet  uni  &  fimple  en  delfous  ;  greffe  tête  renfoncée  à  moitié  dans  le  corcelet 

''' ^"  une"'caWté 'du'  venTre.'"'^  '^"'  ''  '°^'"'  '''"'  ""'  "'""''  ^°™^'  '"  '^'""""^  ''"  '^  '''',  ^  '°''^'^^  '"™"^  ^"  ^effous  par  une  pointe  reçue  d.« 

Le  Bupreb Antennes  filiformes  :  appendice  confidérable  à  la  bafe  dès  cuiffes  poftérieures. 

La  Cruche Antennes  filiformes  :  corcelet  arrondi  en  boffe  :  corps  fphéroide ,  convexe  en  deffus. 

I    (-■  ^.'Tt"^ Antennes  filiformes  :  tête  cachée  par  un  large  rebord  du  corcelet  :  c6tés  du  ventre  phffés  en  papil'es 

i   J-Ji-K^indet Antennes  filiformes  :  corcelet  applati  &  bordé  :  tête  découverte  :  étuis  flexibles.  rr  ■    ■ 

,.u)i- Antennes  filiformes  :  corcelet  applati  à  quatre  angles  ,  dont  les  deux  poliérieurs  finiffent  en  pointes  aiguës 

1  Hydrophia Antennes  en  maffe  perfoliée,  plus  courtes  que  les  antennules  :  pattes  en  nageoires. 

Le  Dytique Antennes  filiformes,  plus  lonîjues  que  la  téie  :  pattes  en  nageoires. 

Le  Gyrin Antennes  roides  &  plus  courtes  que  la  tête  :  pattes  en  nageoires  :  quatie  yeux. 

La  Mélolonte,. ....  Antennes  en  fcie ,  pofées  devant  les  yeux. 
Le  Prione Antennes  en  fcie,  dont  l'œil  entoure  la  b.ife. 

fa  r^'^nfr»"" Antennes  qui  vont  en  diminuant  de  la  b,,fe  à  la  pointe ,  &  dont  l'œil  entoure  la  bafe  :  corcelet  armé  de  pointes 

La  Lepture Antennes  oui  vont  en  H. minninr  de  In  Info  î  la  n^in^    s,  J„„.  i'._.i i.  i..,-.     .         ,      •"";=_"=  pointes. 

Le  Stencore. 


Ordre    Second, 
Où  4  articles  à  toutes  les  pattes,  tels  que 


î''  - '^'''"'■^ Antennes  qui  vont  en  f  ™.'_""j'nt/e-|\hafe^à  lapointe ,'  &  dont  l'œil  en'tourê  jâ  ba'i;è  \  corceiet  n'iid  &"  fanTpointes. 


.  la  ba(e  a  la  pointe     pofees  devant  les  yeux  :  étuis  plus  étroits  par  le  bout 


Le  Lupere. Antennes  filiformes  à  long*  articles  :  corcelet  plat  &  bordé 

,f  Gnboun Antennes  filiformes  à  articles  longs  :  corcelet  hémifphérique  &  en  boffe. 

Le  Cnocere Antennes  cylindriques  à  articles  globuleux  :  corcelet  cylindrique 

La  Al^;,;;;,; antennes  d'égale  grolleur  tout'du  long  .■  cuiffes  poltérieures  gloffes  prefque  fphériques 

La  Galeruque Anrennes  d  égale  groffeur  par-tout .  à  articles  prefque  globuleux  :  corcelet  raboteux 

1  mZ      4  ",'"""  P  "'  étoffes  vers  le  bout ,  à  articles  globulelix  :  corcelet  uni  8c  bordé 

.eMilabre Antennes  plus  giofles vers lebout 

Le  Becmae Antennes 


&  bordé. 


^n;!r^s^^:^Vp<^:t;^:™t|;;^^;;i^ 


nofflpe. 


Ordre  Troisième, 


o::::t:!::::::'''"'''-'"~  ■■••^= 

Où  y  articles  aux  deux  pr.mieres  paires 
de  pattes,  &  4  feulement  à  la  dernière, 
tels  que 


Il  PaSv ^ntennes  en  forme  d'if,  à  articles  femblables  à  des  lentilles  enfilées  par  leur  centre  •  corcelet 

L,  rwh,    i' Antennes  en  peigne  d'un  côté  :  corcelet  raboteux  &  non  bordé.        ^  •         "  " 

,     ^^ntwride Antennes  filiformes  :  corcelet  raboteux  &:  non  bordé. 

1-e    1  etîebrion Antennes  filiformes  :  corcelet  uni  &:  bordé. 


convexe  &  bordé. 


L.T  Wordelle Antennes  un  peu  en  fcie  ,  à  aiticles 

culle  •  '''■■ 


IArticle  Second 
I  Où  leurs  étuis  durs 

:  couvrent  qu'une  iv 
f  tie  du  ventre 
tatfes,  ont... 


qui 


fiCi  rnlU  "a" ïl-tf""  ' "  '  -,  •""'•'^5  triangulaires:  corcelet  convexe,  plus  étroit  en  devanf 

oNn         ^      ('-i-^Phyl'n Antennes  filifotmes:  ailes  cachées  fous  les  étuis:  extrémité  du  ventre  n„.;^r,„..4.if:    -  "^'«"'^'"■.> 


Ordre   Premier, 

Où  5  articles  à  toutes  les 

Ordre   Second, 

tV^enrs   \  ^""^"""^'"^ '""'"'"pattes,  tels  que  /  la, \vvv^,l.  »  n-r 

£^   leurs    1        Ordre    Troisième  t-^^^cydale Antennes  filiformes  :  ailes  nues. 


î  etuis  :  extrémité  du  ventre  nue  &  fans  défenfe. 


Article  Troisième  ,  ' 
Où  leurs  étuis  mois ,  &.- 
comme  membraneux,  & 
leurs  tarfes,  ont 


Où;  aiticles  à  toutes  les  pattes,  teisque  r  fp  p,,,,^r,    -n 

Ordre    Quatrième.         ^        '''^tce-Oreille . .  .Antennes  fihformes  :  ailes  cachées  fous  les  étuis  :  extrémité  du  ventre  armée  de  pinces 
Où  (  articles  aux  i  premières  paires  depat. 
tes,8e:4feulementàladerniere,telsque,/  LeProfcanhé  i.  n-  ■<■ 

OrdrePremier  ^       i-'olcarabe Antennes  groffes  au  miheu  ,  qui  vont  en  diminuant  vers  la  bafe  &  le  bout  :  point  d'ailes. 

Où  y  articles  aux*pMi«ie„tp8i,^     ,. 

tes,  8»-4««leoien«  la  dernière,  tels  que  r  ,    „, 

Où.arr?^''  Second,  ^    '    ''«^' ^™"""  «"f°™"  = 'J^"'' '°"g"«  ^^«'"'es  pofées  aux  côtés  de  l'anus  .&  ridées  tranfvetfalement. 

uu  1  articles  a  toutes  les  p.ittes ,  tels  que  r  t    -.  . 

Ordre    Troisième,        ^  "^' Antennes  filiformes  :  bouche  formée  par  une  fimple  fente  longitudinale  ■  tarf«  <„rn;.  A.    ir    i 

Où  3  articles  à  routes  les  mrrpc  ,„i,        (  Le  Grillon  a  cir  ,  ""B""'->naie .  tatles  garnis  de  véfîcules. 

'  "tes  les  pattes,  tels  que  {  ,^  X,  ' ,    ; Antennes  filiformes  :  deux  filets  à  la  queue  •  trois  petits  venv  lf(r« 

Où^a^ticl^sLoi-L^IirtV  -■"— «''f--P'-ourtesde\IOltiéque^r^oV:-^^^^^^^^^ 

O  R  D  K  E  C  ,  N  /u  I  E  ME,'"'  ^  '^  '"'"^"^ ^"'-""  «"f°™«  P'^  '«"gues  que  le  corps  :  troi,  petits  yeux  Uffes 

0"5articlesatou,eslespattes.te.sque{  La  Mante Antennes  filiformes. 


SECTIO    PRIMA    CLASSIS    INSECTORUM.       COLEOPT  ERA    I  N  S  E  C  T  A. 


JRTICULI. 


O  R  D  I  N  E  S. 


O  R  D  O    P  R  I  M  U  S. 

Tatforum  aràculis  quiiique 


Articulus  Primus. 
Coleoptrisintegiisduris./ 


Ordo  Sicondus. 
Tarforum  articiilis  quatuor 


COLEOPTERA 
InfeOa  funt  vel. . 


Oreo  Tertiu! 
Tarforum  arciculis  tribus 


1  AtrcUbus .  . 
I  Dcrmclles . 


La  J 


■«./.»,. 


GENERA.  CARACTERES. 

\ Antennac  in  exttemo  uno  vetfu  peftiijta;. 

\ Antennr  fecundum  totam  longitudiipm  uno  vetfu  peftinatï. 

\ Antennr  clavatr,  chva  lamellata  :  f(Utellum  intet  elytiorum  origines. 

\ Antennar  clavati ,  cUva  lamellata  :  fiutellum  inter  elytrorum  origines  nuUum. 

j Antenna;  clavatac ,  clava  intégra ,  inmedio  ftaûjc  :  caput  intra  thoracem. 

I Antennac  clavatac ,  perfoliatae  ,  ultino  articulo  folido  ,  gibbofo  :  elytrj  non  marginata. . 

\ Antenna;  articulis  tribus  ultimis  loigiffimis  ,  femi-clavatï. 

} Antenni  clavatat  intégrât ,  clava  Olida  compteffa. 

l Antennat  extrorfum  crafliores ,  ninnihil  perfoliati  ;  thorax  conicus ,  non  marginatus. 

} Antennac  extrorfiim  crafliores,  nmnihil  perfoliatr  :  thorax  &  elytra  marginata. 

\ Antennac  ferratat  brèves  :  thorax  ubtus  nudus  ;  caput  dimidiuro  intra  thoracem  ,  craffum. 

\ Antenni  ferratx  (  vel  filiformes)  intra  capitis  cavitateni  fubtus  recepti  :  thorax  fubtus  aculeo  ,  intra  cavitatem  abdominis  tecepto  donitas. 

J Antennsc  filiformes  :  trochanter  magnus  ,  feu  appendix  ad  bafim  femotum  polleriorum. 

I Antenna;  filifoimes  :  thorax  fuirotundus  gibbus  :  caput  fpha;roidium  dorfo  convexo. 

\ Antennac  filiformes  :  caput  clyeo  thoracis  marginato  teftum  :  abdominis  lateta  plicato-papillofa. 

} Antenne  filiformes  :  thorax  panus  marginatus  :  caput  deteftum  :  elytra  flexilia. 

\ Antenna;  filiformes  :  thorax  panus  tetragonus ,  angulis  pollerioribus  in  fpinam  produâis. 

J Antenni  clavatac  perfoliatsc,  antennulis  breviores  :  pedes  natatorii. 

f Antenni  filiformes ,  capiie  bngiores  :  pedes  natatorii. 

\ Antenne  rigide  ,  capiteoreviores  :  pedes  natatorii  :  oculi  quatuor. 

}.....  Antenna:  ferrata;  ^  antf  oculos  pofitx. 

\ Antenna:  ferrât^  ^  in  «iculc  pcfira:. 

j Antennï  à  bafi  ad  apican  decrefcentes  in  oculo  pofitï  :  thorax  aculeatus. 

} Antenni  à  bafi  ad  apicen  decrefcentes  in  oculo  pofitac  :  thorax  inetmis. 

} Antenni  à  bafi  ad  apicem  decrefcentes  ante  oculos  pofitï  :  elytra  apice  anguftiora. 

} Anrennx  filiformes  articulis  loigis  :  thorax  planus  marginatus. 

j Antenna:  filiformes  articulis  lorp^is  :  thotax  gibbus ,  hxmifphxiicus. 

I Antennx  cylindracea:  articulis  glibofis  thorax  cylindraceus. 

\ Antennx  ubique  aequales  :  femoa  pofiica  craffa  fubglobofa. 

} Antennï  ubique  iquales,  articuls  fubglobofis  :  thorax  inacqualis ,  fcaber  ,  jnarginatus. 

] Antenna;  à  bafi  ad  apicem  crefcerres,  articulis  globofis  :  thorax  aequalis  marginatus. 

} Antenna;  fenfiiu   crefcentes  ,  artiiulis  ha:mifpha;ricis ,  roftco  brevi  piano  infidentes  :  antennula;  quatuor  in  exttemo  toflri. 

} Antennac  clavati  intégra: ,  roltro  ongo  infidentes. 

j Antenna;  clavatx  fraiix  ,  roftro  loi^o  corneo  infidentes. 

) Antenna;  clavatx ,  clava  ex  articulis  ttbus  comfiofita  ^  capiti  infidentes  :  roftrum  nuUum  :  thorax  cubicus  caput  intra  fe  recondens  :  tarfî  nudi  fpinofi. 

I Antennac  clavatx ,  clava  ex  articulis  trbus  compofita ,  capiti  infidentes  :  rollrum  nullum  :  thorax  fubcylindraceus  non  marginatus  :  tarfi  fpongioâ. 

\... ..  Antennac  clavati ,  clava  ex  articulis  tibus  compofita  ,  capiti  infidentes  :  tollrum  nullum  :  thorax  latus  marginatus  :  tarfi  fpongiolï. 


OmaWrus.  .  , 

Hydrophilus. 
tHyiryh,Ie. 


T"lÙpér/.   ,■ 
Cryptoccphalu! 


MyUbrii.  .  . 
L  Mylahrr 
Bhinomacer. 


L.-  ScoUi 
CalTida. 


CalTida.   .  . 
l    Anarpis,   . 

t     La   Ti:m 


Ordo  Qu  ar  tu  s. 
Tarforum  primi  &  fecundi  pedum  paris  articulis! 
quinque  :  pedum  veto  polleriorum  articulis  j   i^^  ca 

quatuor /  Tencbi 


L.1  Diapi, 
Caniharis.  . 


Ordo   Primus. 

A_T,„„,„  c  (Tarforum  articulis  qulnque f  ^"Ptïiin"'- 

C„leoptr,s  d,m,d,a,.s^Tarrorum  articulis  quatuor .,„,,,,,  . 

'  OrdoTertIUS.  li"  NA.Jal, 

Tarforum  articulis  tribus r  rotfitula.  . 

OrdoQuartus.  ^'■'  '■""■o 

Tarforum  primi  &:  fecundi  pedum  paris  articulis  y  ; 

pedum  vero  polleriorum  articulis  quatuor /  hu\<ic.  .  .  . 

O  R  DO  Pr  I  M  u  s. 
Tarforum>pdmi  &  fecundi  pedum pxis  articulis  y-, 
Articulus  Tertius.\     peAiravero  poftenoriim  aracslis  quatuai. . . .  /  Biatti. .  .  , 
Cojeoptris  mollibus    1                   Ordo    Slcundus.  \   i^  su,,,. 

membranaceis /Tarforum articulisduobus /  "/r,;  ;  ' 

r  Grylluï.  .' 


\  Ch'ryfomtla"  .'  .'  '. 
\    u  CMom,!,. . 


ITarforl 


Ordo   Tertiu  s. 

i  articulis  tribus 

Ordo   Quartus. 


Antennx  clavatac,  clava  folida  :  roftrim  nullum. 
. .  .Antenni  extrorfum  cralTiores  ,  nodofa::  thorax  &  elytra  marginata  :  caput  thorace  teftum. 
. . .  Antennac  filiformes  fenfim  crefcentes  :  cutellum  vix  apparens  :  thorax  planus  ,  lacvis ,  non  marginatus. 
. .  .Antennac  extrorfum  crafliores ,  nodofac  .ntennulis  bteviores  :  corpus  himifphiricum. 
. .  .Antennac  extrorfum  fenfim  crafliores  j  anennulis  longiores  :  corpus  oblongum. 
, .  .Antenna;  taxiformes  ,  articuhs  lentiformi)us  per  centrum  perfoliatis  :  thorax  convexus  matginatus. 
. .  .Antennac  uno  vetfu  peélinata;  :  thorax  inaqualis  ,  fcaber ,  non  marginatus. 
. . .  Antennx  filiformes  :  thorax  inxqualis ,  fcber,  non  marginatus. 
. .  .Antennx  filiformes  :  thorax  planus ,  marghatus. 

. .  .Antennx  fubferrati ,  articulis  triangularibis  :  thorax  antice  attenuatus  ,  convexus. 
..  .Antenna  filiformes  :  thorax  cucuUatus ,  deHe  acuto. 
...Antennac  ultimo  articulo clavato ,  mafculis  complicats ,  in  medio  peâinaiie. 


} Antennx  filiformes  :  alx  teftx  :  abdomen  inanie. 

\ Antennx  filiformes  :  alx  nudx. 

} Antennx  filiformes  :  alx  teftx  :  abdomen  forficibus  armatum. 

J Antennx  à  medio  ad  bafim  &  apicem  deciefcentes  :  alx  nulla;. 

} Antennx  filiformes  :  ad  ani  latera  appendices  veCculofi  ,  tranfvetfim  fulcati. 

\ Antennx  filiformes  :  os  timulâ  longitudinal!  :  tarfi  veficulofi. 

} Antennx  filiformes  :  cauda  bifeta  :  ocelli  très. 

} Antennx  filiformes,  corpore  dimidîo  breviores  ;  ocelli  très. 


I  Tarforum  articulis  quatuor /  i-™»«>-  ■  ■•'•'•'   \ Antennx  filiformes ,  corpote  longiores  :  ocelli  très. 

'                     OrdoQuintus.  ^   '■'  •''""""•■  ■  ■   ' 

^^Tarforum  articuhs  quinque {  ^^"'S,-  ;  •.  ;  } 


.Antennx  filiformes. 


DES    Insectes. 


ff 


ARTICLE     PREMIER 

DE     LA     PREMIERE     SECTION, 

Inftclcs  a  éiuis  durs  ,  qui  couvrent  tout   le    y/zntrc. 

Ordre    premier. 

InfccUs  qui  ont  cinq  articles   a  toutes  les  pattes. 


PLATYCERUS.   Scarabœi fpec.  linn, 

LE     C  E  R  F  -  r  O  L  A  N  T. 

Antennœ  in  extremo   uno        Antennes  en  peigne  à  l'ex- 
vcrfu  peciinatœ,  trëmicé ,  d'un  icul  coté. 

FamUia  i".  Antennis  fracîis.  i**.  Famille   jl   antennes    cou- 

dées. 


2°.  Antennis  inteorîs, 
o 


a  antennes  entiè- 


res. 


J-iE  nom  de  platycerus  a  été  donné  à  ce  genre ,  à  caufe 
de  ces  grandes  cornes  mobiles  &:  branchues ,  que  porte  à 
fatêteîii  première  elpéce  de  ces  iiaiccles.  On  l'a  appellée 
platycerus  ,  inicclc  à  larges  cornes  :  c'ell  par  la  même 
railon  qu'en  t^ran<^ais  on  a  nomme  ces  inlccbcs  cerfs-xo- 
laits  ,  à  cauic  de  la  reflemblance  que  ces  cornes  paroillcnc 
avoir  avec  les  bois  des  ccrFs. 

Le  caractère  ellèn ciel  de  ce  premier  genre  d'infecles 
à  étuis,  e(l  d'avoir  le  bout  des  antennes  formé  en  peigne, 
mais  (culcmcnt  d'un  coté.  Ces  antennes  font  compolces 
de  onze  articles,  donc  les  quatre  derniers  ont  fur  le  cote 

Hij 


(q  HlSTOIBiE.ABRÉoÉE 

un  prolongement ,  ce  qui  repréfente  aflez  bien  les  dents 
d'un  peigne.  Ces  quatre  derniers  articles  font  plus  gros 
que  les  autres  j  enforte  que  l'extrémité  de  l'antenne  qui  en 
efl  formée  ,  eftplus  grolTe  que  le  refte  de  Ion  corps  ^  &  que 
fa  figure  approche  de  celle  d'une  mafle  ou  maiîue,  dont 
le  bout  eft  plus  gros. 

Nous  avons  diilingué  &  divifé  ce  genre  en  deux  famil- 
les par  rapport  à  la  forme  des  antennes.  La  première  com- 
prend ceux  de  ces  infectes ,  dont  les  antennes  forment  un 
coude  6c  font  pliées  dans  leur  milieu.  Dans  ces  cerfs- 
volans  5  la  première  pièce  de  l'antenne  eft  fort  longue  , 
elle  en  forme  à  elle  feule  la  moitié.  Au  bout  de  ce  long  ar- 
ticle ,  l'antenne  fe  coude,  6c  les  autres  anneaux  beaucoup 
plus  courts  ,  forment  avec  le  premier  un  angle  obtus. 
La  féconde  famille  comprend  les  cerfs-volans ,  dont  les 
antennes  font  droites  6c  ne  forment  point  un  angle  dans 
leur  milieu  :  dans  ces  derniers ,  la  première  pièce  des  an- 
tennes n'eft  guères  plus  longue  que  les  autres.  Nous  n'a- 
vons autour  de  Paris  qu'un  leul  infe£le  de  cette  féconde 
famille  ,  c'eft  le  dernier  de  ce  genre  que  nous  avons 
kppeWé  la  chevrette  èrune. 

Tous  ces  infectes  viennent  d'une  grofTe  larve  hexa- 
pode, blanche ,  à  tête  brune,  écailleufe  ,  telle  que  celle 
que  nous  avons  décrite  ,  en  parlant  des  infe£tes  à  étuis  en 
général.  Cette  larve  fe  loge  dans  l'intérieur  des  vieux 
arbres  ,  les  ronge  j  les  réduit  en  une  efpéce  de  tan  ,  dans 
lequel  elle  fe  transforme ,  devient  chryfalide  ,  èc  enfin 
animal  parfait.  On  trouve  quelquefois  ces  larves  dans  les 
icreux  d'arbres  pourris  ôc  percés  de  tous  cotés,  &L  c'eft 
autour  de  ces  mêmes  arbres  qu'on  voit  roder  &  voler  , 
particulièrement  furie  foir  ,  i'inie£le  parfait,  qui  va  y  dë- 
pofer  fes  œufs.  ■  ':.   et?.'v  -  ■  ; 

'<■  Les  efpéces  de  ce  genre  font  les  fui  van  tes^ 


D  E  s      I   N  s   E  C  T  E  s.  6l 

Première     F  a  m  i  l  l  e. 

I.  PLATYCERUS  fufcus  ,  cornubus  duobus  mobili- 
bus  ,  apicc  bifurcis ,  intus  ramo  dcnticulifi^ue  injlruclis. 
PLinch.  I  ,  H:;.  I. 

Mouffet.   theatr.  pag.   148.  Cervus  volans. 

Aldio\.  inf.  pag.   4^1.   tig.    i. 

Jonft.  inf.   tab.  13.  Scarahx'us  ,    2.   f.    i.    z. 

CharUt.   onom.  46.  Cervus  volans  platyceros. 

Merrtt.  pin.  p.  zoi.  Cervus  volans. 

Oiear.  muj'.  pjg.  ly  ^  tab.  iG  ^  f.  5.  Taurus  volans. 

Ddl.  phurmacop.  pag.   398.  Scarabius  cornutus. 

Rdj,  inf.  pag.  74  ,  n.  2.  Scarabïub  niaximus  platycercks  ,  tauru»  nonnuUis  alits 

cervus  volans. 
Linn.  faun.  fucc.  n.  337.  Scarabaïus  comibus  duobus  mobi.ibus  acqualibus  aplce 

bifurcis  :  inTrorfutu  ramo  denticulifque  inilrui^tis. 
Linn.  fyj}.   nat.    Edic.    10  ,   n.     58.    Scarabxus    maxillofus  ,    maxillis    exfertis 

apicc  biturcatis. 
Ro/e/.  inf.  vol.  2  ,  tab.  4.  6"  tab.  5  ,  fig.  7  ,  9.  Scarab.  terreftr.  claflis.  i. 

Le  grand  ccrf-volanc. 

Longutur  21  lignes.     Largeur  7  lignes. 

Ccc  infecle  le  plus  grand  de  cous  ceux  de  ce  Pays-ci ,  «Se 
le  plus  llngulier  pour  la  forme  ,  e(l  très-reconiioillable  par 
deux  grandes  cornes  mobiles,  qu'il  porte  à  la  ccce,  &  qui 
lui  ont  haie  donner  fpécialemenc  le  nom  de  cerr-volanr. 
Ces  cornes  larges  i?c  applaties  qui  font  le  tiers  de  \ù.  lon- 
gueur de  l'infecte,  ont  au  milieu  ,  vers  leur  partie  inté- 
rieure ,  une  petite  branche ,  6c  à  leur  extrémité  elles  fe  bi- 
furquent i^  le  divilent  en  deux  :  elles  ont  outre  cela 
plulicujs  petites  dents  dans  toute  leur  longueur.  La  t^te 
qui  foutient  ces  cornes  ell  fort  irrésiuliere ,  très  larne  & 
courte  :  le  corcclet  elt  un  peu  moms  large  que  la  tcce  Cs:  le 
corps  ,  ^  il  cil  bordé  à  fa  circonférence  :  les  étuis  l'ont  fore 
unis  ,  lans  llries  ni  raies.  Tout  l'animal  ell  d'une  couleur 
brune  toncée  ;  on  le  trouve  communément  fur  le  cliéne  :  il 
c(l  alfez  rare  autour  de  Paris  ,  ^  quoique  ce  foie  le  plus 
grand  des  inledes  à  éruis  que  l'on  trouve  ici  ,  il  ell 
bien  plus  petit  que  ceux  de  la  même  elpcce  qui  le  rcncon- 


€z  Histoire    ABRÉGÉE 

trent  dans  les  Pays  où  il  y  a  beaucoup  de  bois  :  cet  animal 
efl:  fore  vigoureux  ,  &c  l'on  doic  éviter  l'es  cornes  avec 
ler^uelles  il  pince  tortemenr. 

2.  PLATYCERUS  fufcus  ,  elytris    lœvibus  ,  capitc 
lœvL. 

Raj.  inf.  pa^.  75  ,  «.  5.  Scarabaeus  platyceros  totus  nîger,  cornibus  brevibus , 
unicum  tantum  ramum  emiitentibus  ,  corpore  oblongo  6c  veiut  parallelo- 
grammo. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  338.  Scarabaeus  maxillis  lunulatis  prominentibus  denta* 
tis  ,  thorace  inermi. 

Rofel.  inf.  vol.  2^  tab.  5  ,jig.  8.  Scarab.  terreft.  claff.  i, 

La  grande  biche. 

Longueur  16  lignes.     Largeur  6  /ignés. 

Cet  animal  reiremble  beaucoup  au  précédent  ;  quel- 
ques perfonnes  même  ont  cru  qu'il  nen  différoit  que  par 
le  fexe  ,  prenant  celui-ci  pour  la  feuielie  ,  6c  le  cerf- 
volant  pour  le  mâle  :  mais  quoiqu'ils  fe  retiemblent  beau- 
coup pour  la  forme,  la  grandeur  6c  la  couleur,  il  efl  prou- 
vé que  ces  infectes  font  de  difl-erentes  efpéces  ,  6c  ne  dif- 
férent pas  feulement  par  le  fexe ,  ayant  rencontré  pluiieurs 
fois  des  biches  accouplées  enfemble,  èc  jamais  avec  des 
cerfs-volans.  D'ailleurs ,  outre  ces  grandes  cornes  qui  leur 
manquent ,  la  forme  du  corcelet  n'ell  pas  la  même  dans 
les  uns  Ôc  les  autres  ,  il  eft  plus  large  dans  les  biches  :  mais 
fur-tout  ces  dernières  différent  du  genre  précédent  par  la 
conformation  de  leur  tête.  La  larve  de  la  grande  biche  fe 
trouve  dans  les  troncs  des  vieux  frênes  à  demi  pourris  ^  ôc 
c'eil  aux  environs  de  ces  arbres  qu'on  rencontre  fouvent 
cet  infecte. 

3.  PLATYCERUS   niger  j  elytris  lœvibus  ,  capitis 
punclo  duplici  prominente. 

Linn.   fyft.   nat.  edit.  lo ,  «.  6z.  Scarab?eus  maxillofus   depreflus   niger,  Wài 
xiilis  dente  laterali  eievato. 

La  petite  biche. 

Longueur  g  lignes.    Largeur  4  /ignés. 


desInsectes.  6$ 

La  petite  biche  refï'embJe  bc.iucoup  à  la  grande  ,  êc  je 
l'ai  priic  pendant  Jong-tems  pour  une  variété  ;  elle  paroîc 
feulement  plus  petite  d'environ  moitié  :  mais  outre  la 
couleur  qui  eft  noire  ik.  matte  dans  celle-ci ,  tandis  qu'elle 
cil  brune  dans  la  précédente  ,  j'ai  enhn  oblervé  une  autre 
marque  fpécihque  de  cet  iniecle  :  ce  font  deux  pomts 
élevés,  lillbsjqui  fe  trouvent  à  cûté  l'un  de  l'autre  lur  le 
milieu  de  la  tcte  dans  les  maies  feulement ,  6c  qui  ne  font 

Î>oint  dans  la  grande  biche.  Cet  animal  le  trouve  comme 
es  précédens  dans  les  troncs  d'arbres  pourris  :  il  nci\  pas 
rare. 


4.  PLATYCERUS    vlolaceo-cœruleus  ^  elytris   Icevi- 
bus, 

Linn.  fyfl.    nat.   edh.    lo  ,  n.  63.   Scarabxus   maxlUofus  ,  maxillis  lunidatû , 

thorace  maiginato. 
Vadm.    Dtjferi.  n.    40.  carabus  cœrulefcens. 

La  chevrette  bleue. 

Longueur  5  lignes.     Largeur  a  lignes. 

Ce  joli  cerf-volant  ell  tout  bleu  ,  tirant  un  peu  fur 
le  violet  :  fes  antennes  font  les  mêmes  en  petit  que  celles 
des  efpéces  précédentes  :  fes  mâchoires  avancent  6c  dé- 
bordent la  tête,  ^  leur  côté  intérieur  cfb  dentelé  :  (on  cor- 
celet  a  un  rebord  bien  marqué  ;  les  étuis  font  alloni^cs  ^ 
de  la  même  forme  que  ceux  du  grand  cerf-volant  :  ils  font 
chagrinés  ,  oc  le  corcelec  vu  à  la  loupe ,  paroît  ponclué. 

N.  B.  Nous  avons  une  variété  de  cette  elpéce  qui  en 
diffère  par  quelques  endroits  ;  i  ^.elleeftun  peu  plus  large; 
1**.  la  couleur  c[\  verte  en  delîbs  ;  3^*.  le  dellbus  eft  d'un 
brun  fauve  ainfi  que  les  pattes.  Tout  le  relie  cft  lem- 
blable  :  on  pourroit  l'appcUcr  la  chevrette  verte» 


5^ 


^4  HiSTOIREABRÉGÉE 

Seconde    Famille. 

'5.  PLATYCERUS  fufcus  ,  elytris  ftnatis, 
La  chevrette  brune. 

Longueur  3  \  lignes.     Largeur  l  \  ligne. 

Cette  petite  efpéce  de  cerf-volant  eft  toute  brune  :  (qs 
mâchoires  font  fort  prominentes  ôc  divifées  à  leur  bout  en 
deux  petites  pointes  aiguës,  outre  une  dent  peu  faillante 
qu'elles  ont  dans  leur  milieu  ;  fon  corcelet  large  ,  peu 
bordé  ,  eft  terminé  quarrément  vers  la  tête  &  arrondi  du 
côté  des  étuis  ,  ce  qui  lui  donne  une  forme  afîez  fîn- 
guliere.  Vu  à  la  loupe ,  il  paroît  poncîiué ,  ainfi  que  la  tête , 
au  lieu  que  les  étuis  font  ponctués  &  flriés  ,  ce  qui  eft  par- 
ticulier à  cette  efpéce  :  elle  commence  à  s'éloigner  un 
peu  des  précédentes,  en  ce  que  fes  antennes  ne  font  point 
coudées  dans  leur  milieu  &:  n'ont  point  la  première  pièce 
allongée  comme  dans  les  autres  cerfs- volans  &;  que  de 
plus  les  feuillets  latéraux  du  bout  de  l'antenne  font  moins 
longs  &  moins  marqués.  Les  tarfes  paroilTent  à  ia  première 
vue  n'avoir  que  quatre  pièces  ,  la  première  qui  elt  fore 
courte  ,  étant  prefqu'entiérement  cachée  dans  l'articu- 
lation de  la  jambe. 

PTILINUS. 

LA     PANACHE, 

Antennœ  fecundum  totam        Antennes  en  peigne  tout 
longitudinem  uno  verjii  pçc-    du  long  d'un  ieul  côté. 
tinatcz. 

La  panache  a  été  ainfi  nommée  à  caufe  de  la  forme 
de  ^Qs  antennes  ,  qui  repréfentent  une  efpéce  de  panache  : 
c'eft  auffi  ce  que  iignilîe  le  mot  latin  ptilinus.  Ces  anten- 
nes font  compofées  de  onze  articles  dont  les  deux  pre- 
miers » 


DESlNSr.  CTES.  d^ 

mlcrs  ,  les  plus  proches  de  la  tête  (ont  lîmples,  tandis  que 
les  neuf  autres  ont  chacun  iur  le  coté  une  longue  appendi- 
ce ,  enlbrte  que  toute Tantennc  (enible  garnie  de  longues 
dcnrs  d'un  cote,  ^  imite  la  Korme  d'un  peigne  ,  ou  pour 
mieux  dire  d'une  panât  lie. 

Les  larves  de  ces  inlecles  fe  logent  dans  le  bois  ,  dans 
les  troncs  d'arbres  ,  ou  elles  forment  des  petits  trous 
ronds  Lie  [)rotonds.  C'elt  dans  ces  mêmes  trous  qu'elles 
lul»ilRnt  leurs  nitramorpholcs,  julqu'à  ce  que  devenues 
inledcs  parfaits,  elles  en  lort(_jic,  prennent  leur  edor  6c 
aillent  voler  Iur  les  tJeurs  ou  on  rencontre  quelquefois  la 
panache. 

Nous  ne  connoilTbns  autour  de  Paris  que  deux  efpéces 
de  ce  genre  ,  Içavoir  : 

I .   P  T I  L  I  N  U  S  aîro-fufcus  ^  thorace  convcxo  ,  pedibus 
anfcnmjque  palhdis. 

Unn.fyft.  nai.  ta.':,  lo,  n.  4.  Dermeftes ,  fufcus  j  antennis  luteis  pcnnatis. 
La  panache  brune. 

Longueur  2  liants.     Largeur   x    ligne. 

Cette  efpéce  a  beaucoup  de  rapport  avec  certains  der- 
melles  &  encore  plus  avec  les  vnllettcs  :  elle  ell  oblon- 
gue ,  noirâtre,  à  l'exception  des  pattes  &:  des  antennes 
qui  lont  pales  :  les  antennes  (ont  tort  jolies  ,  branchues 
éc  comme  en  peigne;  mais  d'un  leul  cote  :  (on  corcelet  eft 
en  boiîc,  6:  cet  animal  retire  ia  tête  lous  ion  corcelet,  iSc 
fes  pieds  (ous  Ion  ventre,  dès  qu'en  le  touche,  reliant  tel- 
lement immobile  qu'on  lecroiroit  mort.  Il  lait  la  demeure 
oïdinaire  dans  les  vieux  troncs  de  laule,  cju'il  perce  d'une 
quantité  de  petits  trous  ronds  :  c'ell  dans  ces  endroits 
qu'il  faut  le  chercher:  on  y  trouve ,  ou  l'animal  parlait 
rét  à  lortir,  ou  la  larve  qui  le  doit  produire,  luivant 
a  lailon. 


l 


orne 


I. 


é^(S:  Histoire     abrogée 

z    PTILINUS  niger ,  fubvillofus  ,  thoracc  piano  mar^ 
ginato ,  clytris  flavis  mollioribus.  planch.   i  ,  fig.  2. 

La  panache  jaune. 

Longueur  %  f  lignes.     Largeur  i  ligne. 

On  feroic  d'abord  tenté  de  prendre  cet  infedîie  pour  une 
cicindele,  (i  ce  n'ëtoit  la  forme  de  Tes  antennes.  Je  crois 
même  que  c'eft  lui  que  M.  LinncXus  a  voulu  déligner  , 
pag.  403  5  n.  2(3 ,  de  fa  dixième  édition  de  fon  Syflcma 
Naturœ ,  parmi  Tes  cantharides.  Tout  fon  corps  eft  noir,  à 
l'exception  des  étuis  qui  font  jaunes  :  fon  corcelet  n'eft 
guères  plus  long  que  large  ôC  eft  un  peu  marginé,  ce  qui^ 
joint  à  la  flexibilité  de  fes  étuis,  lui  donne  un  faux  air 
de  notre  cicindele  :  mais  outre  les  antennes  qui  font  très- 
dilFérentes,  il  n'a  point  un  autre  caradlere  de  cette  dernière, 
ce  font  les  efpéces  de  papilles  que  forment  les  côtés  du 
ventre  des  cicindeles  ,  ôc  qui  ne  fe  voyent  point  dans 
la  panache  jaune.  Tout  l'mfedte  eft  un  peu  velu  ,  on 
le  trouve  aftez  communément  fur  \qs  fleurs. 

SCARAB^US. 
LE    S  C  ARAB  É. 

Antennœ  clavatœ  y  clavâ  Antennes  à  mafte  en  feuil- 
lamellatâ  ;  fcutellum  inter  lets;  écuiïbn  entre  les  étuis. 
elytrorum  origines, 

Famïlïa  i**.  Antennarum  la-  i  **.  Famille  :  à  fept  feuillets  aux 
mellis  feptem.  antennes.   ^  '-  ■  -^^  • 

2",  Antennarum    la-         2.'^. à  trois  feuillets  aux 

mdlis  tribus,  antennes.  > 0-5- 7;^- 

Nous  avons  appliqué  ôc  réduit  à  ce  feul  genre  le  nom  de 
fcarabé  ,  que  pludeurs  Auteurs  ont  autrefois  donné  in^ 
diftindement  à  tous  les  infectes  à  étuis.  Le  caradere  efTen- 
tiel  de  ce  genre  eft  d'avoir  les  antennes  en  maffe ,  c'eft-à- 


D  E  s       I   N   s  F.   C  T  E  s.  ëj 

dire  terminées  par  un  bout  plus  gros  que  le  rede  de  l'an- 
tenne. Cette  mafle  ou  extrémité  ,  ci\  compolce  de  plu- 
fîeurs  lames  ou  f'euillers,  que  Tinlecle  peut  relVcrrer  ou 
ouvrir,  à  peu  prc-s  comme  lc5  teuillctsd'im  éventail.  Un 
autre  caracicre  cil  d'avoir  entre  leurs  étuis  ,  a  leiu'  origine , 
cette  petite  partie  triangulaire  que  nous  avons  appeilee 
l'écullbn  ;  6c  c'elt  par  ce  caraiflere  que  ce  gettre  diri-lre 
du  luivant,  qui  a  des  antennes  rcmblabics,  mars  dans 
lequel  l'ccuilon  manque;.  Nous  aurions  pu  réunir  ces  deux 
genres  qui  diiîéient  peu  ,  mais  convme  celui-ci  (t;  trouve 
déjà  chargé  d'un  grand  nombre  d'cfpéces ,  nous  avons 
mieux  aimé  les  féparer  pour  faciliter  l'ordre  Se  la  mcthoJe. 
Nous  avons  de  plus  divilc  le  genre  des  Icarabés  en  deux 
familles,  fuivant  le  nombre  des  feuillets  qui  compolèntla 
niaflb  des  antennes.  Dans  la  première  famille  font  les  fca- 
rabés  qui  ont  Icpt  feuillets  aux  antennes;  cette  famille 
eft  la  moins  nombieuie.  La  iccoiuie  renferme  tous  les 
autres  qui  ont  iculement  trois  feuillets  aux  antennes. 

Les  larves  de  ces  infectes  reflèmblent  toutes  à  ces  gros 
vers  blancs  dont  nous  avons  dvja  parlé  ,  qui  donnent  le 
moine  ^  le  hanneton  ,  deux  des  elpt^ces  de  ce  genre,  &c 
que  l'on  trouve  dans  le  tan  fc  dans  la  terre  :  mais  toutes 
ces  larves  n'habitent  pas  les  mêmes  endroits.  Les  unes, 
comme  nous  le  difons ,  viennent  dans  la  terre,  c'cll  le 
plus  grand  nombre  ;  d'autres  vivent  dans  les  bouzes  de 
vache  &:  les  autres  excrcmens  d'animaux;  quelques-unes 
font  aquatiques  &  le  trouvent  dans  les  eaux.  C'eltdans  ces 
dilFcrens  endroits  que  ces  larves  croilient^  fiibilîent  leurs 
métamorpholes.  Quelques-unes  des  plus  grolles  ,  telles 
que  celles  du  hanneton  ,  du  moine,  û^ic.  lont  deux  ans  en- 
tiers £c  même  trois  fous  cette  forme  de  larve,  avant  q\ic 
de  prendre  celle  de  chrylalide  6i  de  devenir  animal  par- 
fait, d'autres  plus  petites  achèvent  tous  leurs  changemens 
dans  le  cours  de  la  mcme  annce- 

Parmi  ces  infeties  .devenus  parfaits,  quelques-uns 
offrent  des  panicuhmés  dl^gircs  dt  remarque.  1  rors  eipé  - 


68  Histoire    abrégée 

ces  de  fcarabés  ,  fçavoir  le  foulon  ,  le  fcarabé  à  tarriere  ÔC 
l'ëcailleux  violet,  ont  le  corps  chargé  d'écaillés  farineufes 
femblables  à  la  pouffiere  qu'on  oblerve  iur  les  ailes  des 
papillons  Se  des  phalènes.  Ces  écailles  diverfement  colo- 
rées 5  forment  des  taches  de  différentes  couleurs  fur  l'in- 
fecle,  de  non-leulement  fur  fon  corps  ,  mais  fur  fes  étuis 
&c  toutes  fes  autres  différentes  parties.  Une  de  ces  trois 
efpéces  ,  le  fcarabé  à  tarriere  a  une  autre  particularité  ; 
c'eft  une  longue  tarriere  fine  pofée  à  l'extrémité  du  ventre , 
qui  ne  fe  trouve  que  dans  les  femelles  &c  qui  leur  ferc 
à  dépofer  leurs  oeufs  dans  les  vieux  bois. 

Une  autre  efpéce  appellée  le  moine  ,  a  au  con- 
traire une  corne  à  la  tête  qui  ne  fe  voit  que  dans  les 
mâles  ,  6c  dont  il  n'eft  pas  aifé  de  découvrir  l'ufage.  Enfin 
une  dernière  efpéce ,  connue  fous  le  nom  de  phalangiite , 
a  de  longues  pointes  au  corcelet,  qui  fe  trouvent  égale- 
ment dans  les  mâles  &  dans  les  temelles.  Toutes  ces  lin- 
gularités  rendent  ces  différentes  efpéces  remarquables  ôc 
intérelTântes  j  ôc  dédommagent  en  partie  un  curieux  du 
tort  que  plulieurs  fcarabés  font  aux  fleurs  ,  aux  feuilles 
ôc  aux  racines  des  arbres. 

Première    Famille. 

i.  SCARAB^US   capite  unicorni    recurvo  ,   thorace 
gibho  y  ab domine  hirfuto.  Linn.  faun.  fucc.  n.   34-0. 

Linn.  fyftema  nat,  edit.  lO,  n.  7.  Scarabaeus  thorace  tubercule  triplici  ,  capiiis 

cornu  recurvato. 
Olear.  muf.  27,  t.  16  , /.  4.  ScarabcEUS  naficornis. 
Jonft.  inf.  t.  14,  n.  12.  Scarabasus  buceros  naficornis. 
Imperat.  ait.  p.  694.  Scarabasus  rhinocéros,  f.  I,  2j  3. 
Barthol.  unie.  p.  54.  Scarabarus  monoceros. 
Frifc.  V.  3  ,  p.  6,  f.  3  ,y^  I.  Scarabseus  naficornis. 
Swamerd.  bibl.  nat.  r,  27  ,  y.   i  ,   2. 
Rofel.  inf.  vol.  2,  lab.  6  ô"  7.  Scarab.  terreftr.  daff,  l. 

Le  moine. 

Longueur  1 5  lignes.     Largeur  9  lignes. 

Cette  première  efpéce  de  fcarabé  fe  reconnoît  aifément 


D  E   s      I    N   s   r  C  T  E  s.  <>9 

pAr  la  corne  qu'elle  porte  iur  Ta  tcte ,  Ôc  qui  Ta  fait  nommer 
par  pkilicurs  Auteurs  rhinocéros.  Son  corcelet  n'elk  pas 
moins  lin^ulicr  i^  irrcgulier  :  il  s'cleve  iur  le  derrière 
5c  t'oinie  une  cminence  traniverie  à  trois  angles.  Cecce 
cminencc  eft  bien  moins  confidérablcdans  la  femelle,  qui 
n'a  point  non  plus  la  corne  de  la  tête.  Tout  le  corps 
de  l'animal  eil  d'un  brun  châtain  ,  les  étuis  font  lilFes  iîC 
ion  ventre  elt  un  peu  velu.  On  trouve  en  grande  quantité 
dans  les  couches  des  jardins  6i  potagers  ik.  dans  le  bois 
pourri  cet  inlecle  ,  ainli  que  (a  farve,  qui  reflèmble  tout-à- 
fait  à  celle  du  hanneton  connue  lous  le  nom  de  vers  blanc. 

1.  SCARAByEUS  ahtennarum  lamcUls  maximis  , 
corpore   nigro  ,  Jquamis  albis  ,   varie   maculaio. 

Charlit.  onom.  46.  fullo. 

Aloujfcc.  inf.  p.  160,/.  4.  fullo. 

AH.  n.  curiof.  dec.   i,  ann.  6,  ohfer.   259.   Scarabœus  pi(^u$. 

Frijch.  V.    II  ,  p.   22  ,  f.  I  ,  /.    I.  Scarab.-eus   julii  ,  albo  maculatus. 

Raj.  inf.  p.  93  ,  rt.  9.  Scar.ib.xus  fullo  plinii. 

Linn.  j\\un.  juec  n.  343.  Sc.irabxiis  antennariim  lamcllis  feptenis  œqualjbus  , 
corpore  xxx^xo  ,  elyttis  maculis  albis  fparlis. 

Unn.  fyft.  nat.  edit.  10  ,  n.  46.  Scarabsus  muticus ,  antcnnarum  lamellis  fepte- 
nis œcfualibus,  corpore  nij^ro  ,  albedir.e  irrorato. 

Rojtl.  inf.  tom.  4,  tah.  30. 

Le  foulon. 

Longueur  17  lignes.     Largeur  7  lignes. 

Ce  fcarabé  un  des  plus  <;ros  &:  des  plus  beaux  de  ce  een- 
re  ,  a  la  tcte  &:  le  corcelet  noirs ,  6c  les  etuis  un  peu  moins 
foncés  ifc  bruns  :  mais  ce  qui  le  rend  plus  agi  cable  à  la 
vue,  c'eil  la  couleur  blanche  qui  tranche  Iur  ce  fond  ifc 
forme  des  taches  irrégulieres.  Ces  taches  blanches  con- 
fidérées  à  la  "loupe,  repréfentent  un  l'pcc\acle  fort  joli: 
elles  font  compolces  iS:  formées  par  quantité  de  petites 
écailles  blanches  qui  s'implantent  dans  des  cavitcs  des 
éîuis  6c  du  corcelet,  &:  qui  rellèmblent  à  ces  écailles  qui 
fe  trouvent  (ur  les  ailes  des  papillons.  Au  refle  ce  fcarabé 
n'elt  pas  le  (eul  dont  le  corps  loit  ainli  parfemé  de  ces 
écailles  j  nous  en  verrons  plulieurs  autres  exemples.  Une 


j^o  Histoire    ABRÉGÉE 

autre  particularité  du  foulon,  ce  font  les  feuillets  de  fes 
antennes  qui  font  très-longs  &  qui  égalent  la  longueur  de 
la  tête  èc  du  corcelet  réunis  enfemble  j  du  moins  dans  les 
mâles  ,  car  ils  font  plus  courts  dans  les  femelles  :  le  refte 
de  l'antenne  eft  fort  court,  &c  compofé  feulement  de  trois 
articles  :  le  deiïbus  de  l'animal  ei\  velu. 

Quoique  je  n'aye  point  trouvé  ce  fcarabé  autour  de 
Paris  ,  j'ai  cru  devoir  le  rapporter  ici ,  tant  parce  qu'on  le 
trouve  communément  dans  des  Provinces  qui  n'en  font 
pas  éloignées ,  que  parce  qu'il  fe  voit  dans  prefque  tous  les 
cabinets  d'hiftoire  naturelle  :  ceux  que  j'ai ,  me  viennent 
du  Languedoc. 

3.  SCARABt^US  tejiaceus  _,  thorace  villofo ,  abdomi^ 
nis  incifuris  latcralibus  albis  ,  cauda  injiexa.  Linn, 
faun.fuec.   345. 

Linn.  fyjl.  nat.  edit.  lO,  n.  43. 

Aldrov.  inj.  p.  454,  t.  fuperior.  f.  4. 

■Moufet.  theatr.  p.  160 ,  /  a.  Scarabaeus  arboreus  vulgaris. 

Merlan,   lat.  v.  1  ,  p.  2  ,  /  4- 

<ioed.  btlg.  V.  i  ,  p,  178,  /.  78.   Gall.   tom.  a,  tab.  78. 

Goed.  l'fi.  p.  165,/.  3. 

Lifi.  loq.  p.  379,  n.  1.  Scaraba:us  maximus  rufus ,  urhopygk)  deorfum  inflexo. 

Lifi.  mut.  r.  18  ,  /  16. 

Albin,   inf.   t.  60. 

Lewenhoec.  arc.  natur.  1695,  v.  l ,  p.    14»/.  14.  Molltor. 

Peciv.  gaioph.  p.   29,  t.  19 /f.  2.  Scarabeeus  arboreus  major  caftaneus. 

Raj.  inj.  p.  104,   n.   1.  Scarabaeus  arboreus  vulgaris  major. 

Trifch.  germ.  4  ,  p.20  ,  t.   14  ,  fig.  mala.  Scarabaeus  julii  feu  vitis. 

Jonft.  mf.  70  ô"    Charleton,  onom,  46.  Scarabxus   arboreus. 

Ephemer.  nat.  cur.  decur.  i,  ann.    i  ^  p.    148.  Scarabaeus  majalis  foliaceus, 

Rofel.  inf.  vol.  2  ,  tab.  i  ,  Scarab.  terreft.  daff.  i. 

Le  hanneton. 

Longueur  1  pouce.     Largeur  6  Ugnes, 

Tout  le  monde  connoît  afTez  le  hanneton  ,  ainfi  nous  ne 
nous  étendrons  pas  beaucoup  fur  fa  defcription.  Sa  tête , 
fon  corcelet  &  tout  fon  corps  font  d'un  brun  noirâtre,  un 
peu  velus;  fes  étuis  font  d'un  brun  plus  clair,  avec  quatre 
ftries  élevées  Ôc  luifantes:  mais  ce  qui  caradbérifè  ce  fcara- 
bé ,  ce  font  ces  marques  blanches  triangulaires  qui  font 


D   E  s      I   N  s   E  C  TE  s.  7I 

^ux  côtés  Je  fon  ventre,  une  lur  chat]iie  anneau  ,  &.  iii 
queue  longue  Hc  recourbée.  Roelcl  ,  dans  Ion  ouvrage  inti- 
tule, AmuJtmcnL  phyjuiiic  fur  Us  Injcclcs  ^  prétend  établir 
deux  eipéees  de  hannetons  ,  Tune  a  corcelet  noir  ,  l'autre 
;i  corcelet  brun  ,  n^ais  ces  diHérences  de  couleurs  ne  lonc 
i]ue  de  limples  variétés.  L'inlede  parfait  (e  trouve  com- 
munément au  printems  ^  gare  les  feuilles  6:  les  Heurs  des 
arbres.  Souvent  on  rencontre  les  maies  6i  les  kniclles 
accouplés  eniemble.  Lorlcjuc  la  femelle  a  été  ainfi  fécon- 
dée ,  elle  creufe  un  trou  dans  la  terre  à  l'aide  de  les  jambes 
antérieures  qui  font  larges,  fortes  ^  armées  de  pointes  lur 
leur  bord  ,  elle  s'y  entoncc  à  la  protondeur  d'un  demi- 
pied  &:  y  dépofe  dos  œufs  oblongs  d'un  jaune  clair.  Oa 
rencontre  quelquefois  ces  œufs  en  terre  rangés  les  uns 
à  cote  des  autres.  Après  cette  ponte  la  femelle  fort  de 
terre  6c  le  nourrit  encore  quelque  tems  avant  que  de 
périr  :  des  œufs  qu'elle  a  dépolés ,  naillènt  des  larves  hexa* 
podes  ,  blanches,  connues  par  les  Jardiniers  ious  le  nom 
de  vers  blancs  ,  qui  rongent  les  racines  des  plantes  ik. 
même  des  arbres  ^  les  font  périr.  Ces  larves  ont  des 
antennes  compolces  de  cinq  pièces  oc  neuf  lligmates  de 
chaque  coté  ,  poiés  de  la  manière  que  nous  avons  expli- 
quée dans  le  Di (cours  qui  elt  à  la  t^re  de  cette  leclion. 
Elles  relient  Ious  cette  forme  pendant  près  de  quatre  ans, 
iSc  chaque  année  elles  changent  au  moins  une  fois  de  peau  : 
pendant  l'hiver  elles  s'enfoncent  en  terre  à  une  grande 
profondeur  pour  fe  mettre  à  l'abri  du  froid,  cs:  demeurent 
julqu'au  printems  lans  prendre  de  nouruture  :  mais  à 
l'approche  de  la  belle  lailon,  elles  remontent  vers  la  lurface 
de  la  terre.  Ce  n'ell  que  lur  la  fin  de  leur  quatrième  année 
que  ces  larves  le  metamorpholent  :  pour  lors  vers  l'au- 
tomne elles  s'enfoncent  en  terre  j  quelquefois  à  la  pro- 
tondeur d'une  bralîe ,  &  U  elles  fe  conllruilent  chacune 
une  loge  lille  &:  unie,  dans  laquelle,  après  avoir  quitté 
leur  dernière  peau,  elles  le  mettent  en  chryfalides.  La 
chrylalide  relie  Ious  cette  forme  tout  l'hiver,  julqu'au 


yi  Histoire    AÉRÉ  G  ÉE 

mois  de  février;  alors  elle  devient  un  hanneton  parfait  j 
mais  moi  &  blanchâtre-  Ce  n'ell  qu'au  mois  de  mai  que 
fes  parties  étant  affermies ,  elle  fort  de  terre  &c  paroît 
au  jour  :  aufiî  trouve-t-on  fouvent  en  terre  fur  la  fin  de 
l'hiver  des  hannetons  parfaits  ,  ce  qui  a  fait  croire  à 
quelques  perfonnes  que  ces  inlecles  vivoient  d'une  année 
à  l'autre  6c  palfoient  leur  hiver  en  terre  pour  fe  mettre  à 
l'abri  du  froid!  On  diftin^ue  aifément  les  mâles  d'avec  les 
femelles  par  les  feuillets  des  antennes,  qui  font  beaucoup 
plus  grands  dans  les  premiers  6c  par  la  pointe  pollérieure 
du  ventre,  qui  forme  une  efpéce  de  queue  plus  courte 
dans  les  femelles. 

Seconde   Famille. 

4.    SCARAB^US  nlger ,  elytris  ftriads ,  ikorace  an- 
trorfum  tricot  ni,  planch.    i  ,  fig.  3. 

'  Mouff".  theatr.  p.    152.    |C»>teç()î  vel   ruv^oy-i^aç.   fig.    2. 
Raj.  inf.  p.   103.  Scarabacus  ovinus  iecundus  WiUergby. 
Frifch,    germ.   4 ,  tao.    8. 
Petiv.  gaioph.  tab.  2}  ,  Jig-  3. 

Le  phalangijîe. 

Longueur  8  lignes.     Largeur  4  {  lignes. 

La  forme  de  cet  infecle  ^  qui  n'efl:  pas  commun  ici ,  eft 
tout-à-fait  finguliere.  Son  corps  ell  allez  large  &  court,  fes 
étuis  ont  des  ftries  longitudinales  qui  s'elîacent  peu  à  peu 
furies  côtés ,  fa  tête  avance  allez  &  fes  antennes  îont  très- 
apparentes.  Tout  le  corps  de  l'inlecte  eil  noir  ,  à  l'ex- 
ception de  quelques,  poils  bruns  qui  le  trouvent  au-def- 
fous  du  corps  :  mais  ce  qui  rend  cet  animal  fingulier , 
c'eft  la  forme  de  fon  corcelet,  dont  les  deux  pointes  laté- 
rales s'avancent  6c  débordent  la  tête  ,  ayant  une  petite 
éminence  fur  le  côté  ,  tandis  que  la  pointe  du  milieu 
eft  plus  courte  6c  s'élève  un  peu.  Ces  longues  cornes  avan- 
cées jfemblent  avoir  été  données  àcetinie6te  comme  une 
arme  ofFenlive  ,  quoiqu'elles  ne  puilTent  faire  aucun  mal  : 

leur 


desInstctes.  7^ 

leur  rcfrcmblance  avoc  les  longues  piques  des  foldnts  de  la 
phalange  macédonienne  ,  a  fait  appcller  cette  elpcce  ,  It 
phalangifie.  On  trouve  la  larve  dans  les  bouzcs  de  vaches  : 
j'y  ai  auili  rencontré  l'inlctle  partait  qui  probablenienc 
alioit  y  dépoler  les  auts. 

5.  SCARAB^US  yiridl'ccnccus  ,  ihoracis  paru  prona 
anLicc  promincnic. 

Bauh.  ballon,  f.  21 1  ,/  3.  Buprertis. 

U'orm.  muf.  p.  342.  ScaraLxus  chlorocluyfos. 

Merrtt.  pin.  p.  aoi.  Smaragdiilus  vel  viridulus. 

trijch  germ.v.  1 1  ,f .  ly ,  r.  3  ,/  i.  Scarabxus  arborcus  viridis  ,  feu  fcarabaeus 

auratus  dii^us. 
Rdj.  inf.   p.  76  ,    n.  7.  Scarabacus  mnjor  ,   corpore    brcviore  ,   alarum    clytris 

fie  thor.icis  tegmine  cruftaceo  ,  colore  viridi   lerici  inftar  Iplcndcntibus. 
Linn.  faun.  fuec.  n.  544.  Scarabx-us  corpore  viridi-meo. 
Linn.fyfl.  njt.  edit.   10,  n.  51.  Scarabxus  muticus  auratus  fcgmento  abdominis 

Acur.do  laterc  unidentato. 
Rflfel.  inf.  vol.  z  ,  lab.  z  ^  f.  G  ^  7.  Scarab.  terieftr.  clafl".  1. 

LUmeraudine. 

Lorgueur  9  lignes.     Largeur  5  lignes. 

La  larve  de  ce  fcarabé  attaque  les  racines  da  arbres  & 
des  plantes  ,  &  l'inlecle  partait  qu'elle  donne,  fc  trouve 
très-communément  dans  les  jardins  fur  les  Heurs,  6c  parti- 
culièrement fur  celles  de  la  rofe  6c  de  la  pivoine.  Tout 
Ton  corps  cil:  vert,  bronzé,  luilant,  mêlé  fur- tout  en 
dellous  d'une  teinte  de  rouge,  femblable  à  du  cuivre  bien 
poli.  On  voit  quelques  taches  blanches  tranlverlales  fur 
les  étuis.  Il  rcircmblc  allez  pour  la  forme  au  hanneton  : 
mais  ce  qui  le  dillingue  particulièrement  des  autres  Icara- 
bés ,  c'eft  une  avance  que  forme  le  corcelet  en-dellous  du 
coté  de  la  tête.  On  peut  regarder  cet  infecte  comme 
un  des  plus  beaux  des  environs  do  Paris. 

6.  SCARAB-^US  viridis  ,  ni  uns  j  t  ho  race  infra  cxqua- 
Il ,  non  prominenu. 

Linn.  jy fi.  mit.  edit.  lo,  n.   54.  Scarabxus  muticus  Izvis  opacus,  abdomine 

ponac  albo  piiniitato. 
Rcfel.  inf.  vol.  1,  tab.  3  ,/^  4  ,  5.Scarab.  tcrrellr.  claff.  i. 

Tome  /.  K 


74  Histoire    abrégée  WÊ 

Le  verdct. 

Longueur  7  lignes.     Largeur  4  Vignes. 

Cette  efpéce  refTemble  beaucoup  à  la  précédente  :  la 
feule  différence  qu'on  apperçoive  d'abord ,  eft  celle  de 
la  couleur,  qui  eft  verte  fans  mélange  de  rouge  cuivreux, 
ce  qui  ne  fuffiroit  pas  pour  conftituer  une  efpéce  diffé- 
rente :  du  refte  fa  forme  eft  la  même ,  fi  ce  n'eft  qu'il  eft^ 
un  peu  moins  grand ,  &  il  a ,  comme  l'émeraudine ,  quel- 
ques petites  taches  blanches  fur  les  étuis:  mais  ce  qui 
conftitue  la  différence  de  ces  deux  efpéces ,  c'eft  cette 
avance  à  la  partie  inférieure  du  corcelet  qui  fe  trouve  dans 
la  précédente  ôc  qui  manque  dans  celle-ci.  Le  verdet  fait 
donc  une  eipéce  très-diftincte  de  l'émeraudine  :  ce  fcarabé 
m'a  été  donné ,  6c  je  ne  connois  pas  la  plante  fur  laquelle 
il  fe  trouve. 

7.  SCARAB^US  teflaceus  ,  thorace  villofo ,  tlytris 
Imeo-pallidis  _,  lineis  tribus  elevatis  pallidionbus, 

Mouff.  inf.  p,  160,/.  3.  Scarabaeus  lanuginofus  arboreus  ,  alteri  affinis. 

Lifi.  tah.  mut.  t.  l8,  /.  17. 

Lift,  loq.p.  380,  n.  2.  Scarab^us  alter  ex  flavo  cinereus. 

Petiv.  ga[oph.  p.  36,  t.  22  ,/.  9.  Scarabasus  pedinatus  minor  villofus. 

Frijch.  germ,  9  ,  p.  30  ,  r.  15  ,  /.  3.  Scarabasus  junii  feu  folftitialis. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  346.  Scarabaeus  teftaceus,  thorace  villofo  ,  elytris  luteo- 

pallidis  lineis  tribus  albis  longitudinalibus. 
Linn.  fyfi.  nat.  edit.  10  ,  «.  44. 

Le  petit  hanneton  d* automne. 

Longueur  7  lignes.    Largeur  3  \  lignes. 

Le  petit  hanneton  reffemble  beaucoup  au  grand ,  mais 
il  eft  plus  petit  de  moitié  :  de  plus  fon  corcelet  &  tout  fon 
corps  font  d'un  brun  plus  clair ,  6c  fes  étuis  font  d'un  jaune 
ambré  6c  un  peu  tranfparent  :  il  eft  auffi  plus  velu  que  le 
grand  :  les  poils  qui  font  fur  les  côtés  du  ventre  font 
un  peu  blanchâtres ,  ce  qui  femble  au  premier  coup  d'œil 
former  des  marques  approchantes  de  ces  taches  trian- 
gulaires qui  fe  trouvent  fur  le  grand  hanneton  :  mais 
la  principale  différence  fpécifique  de  ces  infedes ,  confiftc 


DESiNSr.  CTES.  75" 

dans  Ia  forme  de  la  queue ,  qui  dans  cette  efpcce  n'a 
point  de  proloni^cment  comme  dans  l'autre.  Ce  petit 
nanncron  p.iroît  lur  l.i  (in  de  l'ccé  ,  on  le  voit  quelquefois 
voler  en  très-grande  quantité  lur  le  loir  autour  des  arbres. 

A^.  /?.  J'en  ai  une  variété  qui  efl  toute  d'un  beau  verc 
luilant. 

S.  SCARAByEUS  capùe  thoraccquc  cccruUo  pilofo , 
tlyiris  riifis. 

Lift,  append.   j8o.  n.  3.  Scarahaïus  ex  nigro  virefccns,  pennarum  thecis  rufis. 

Linn.  faun  furc.  n.  3^1.  Scarabaeus  capite  thoraceque  cœruleo  pilofo,  elytris 
grifeis  ,  p.-dibus  ni^iis. 

Linn.  acl.  upf.  1736.  p,  16,  n.  3.  Scarabaiiis  mcdlus ,  capite  coUarique  cœ- 
ruleo ,  pedibus  nigris  ,  elytris  pailidis  ,  ftriatis. 

Le.  petit  hanneton  à  corcelct  vert. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  1  \  lignes. 

On  trouve  allez  communément  cette  efpéce  dans  les 
bouzes  de  vaches.  Sa  tête  &:  Ion  corcclet  font  d'un  vert 
Juilant  ôc  un  peu  velus.  Le  corps  en  dcllbus  eft  noir,  mclé 
d'un  peu  de  vert  ;  Tes  étuis  l'ont  d'un  canelle  clair  ôc 
fes  pieds  font  noirs  :  il  eft  plus  petit  de  moitié  que  le  petit 
hanneton  d'automne. 

5?.  SCARABAEUS  ater ,  dorfi  glabro  ,  elytris  ful- 
cdtis  y  capitis  clypco  rhomboïde  ccniro  prominulo.  Jlinn. 
faun.  fuec.  n.   349. 

Ijnn.    fyjî.   nat.   edit.   lo,  n.  jo.  Scarabius    muticus  atcr  giaber  ,  elytris  ful- 

catis ,  capite  rhomh.xo  ,  vertice  prominu  o. 
Moufec.  inf.  p.    153.  Pilliiiarius ,  hg.  ultiiua.  jonft.   inf.  70.    Charlet  onom.    45. 

Aidruf.   179. 
Bauh.  bjllvn.  p.  ^\^^f^   ult. 
Lij}.  tdh.  mut.  t.  \fyf-  14. 
Lijl.  loq.  p.  380  ,    n.  4.   Scarabxus  magnus  ex  purpura   niger  ,  tibiis  omniam 

pedum  lerratis. 
Rjj.    inf.  z'.  74  ,    n.    i.  Scarabaeus    magnus   niger    vulgatilLmus  ,  antcnnis  ar- 

licutati}. 
Raj.  inf.  p.  go  ,  n.   7.  Scarabxus  major   niger  vulgatirtimus ,  antcnnis  globo- 

lis  ,  elytris  Iscvibus. 
Frifch.  gcm.  f.  4 ,  /'.  13  ,  i-  6.  Scarab.ïus  Ocrcorarius  niger  major. 
Merret.  pin.  p.  10 1.  Scarabxus  itercoturius  vcl  tinaarius. 

K  ij 


^C  Histoire    abrégée 

Le  grand  pillulaire. 

Longueur   lo  lignes.     Largeur  5  lignes. 

Le  grand  pillulaire  eft  noir  &  lifTe  en  deiïus ,  quelque- 
fois un  peu  verdâtre ,  en  defTous  il  y  a  quelques  poils 
clairfemés.  Sa  tête  reiTemble  à  un  chaperon  formé  en 
lozani^e,  dont  le  milieu  eft  élevé  &;  les  bords  font  faillans: 
Tes  mâchoires  débordent  fa  tête  :  fon  corcelet  eft  très  liiFe, 
arrondi ,  bordé  dans  fon  contour  ^  ayant  dans  fon  milieu 
une  légère  rainure.  Ses  étuis  font  rayés  d'un  grand  nombre 
de  ftries  longitudinales  :  en  deffous  tout  l'animal  eft  fort 
brillant,  tantôt  bleu  &:  tantôt  vert,  &.  ces  couleurs  péné- 
trent quelquefois  jufqu'aux  bords  du  corcelet,  6c  des  étuis 
en  deflus.  On  remarque  fur  les  cuifles  antérieures  une  tache 
formée  par  des  poils  roux,  qui  cependant  manque  quel- 
quefois :  les  tarfes  de  toutes  les  pattes  paroiflent  foibles  ôc 
bien  grêles  par  rapport  aux  cuilîes. 

Ce  fcarabé  fait  fa  demeure  ordinaire  dans  les  immon- 
dices &;  les  matières  les  plus  fales.  C'eft  cette  efpéce,  qui 
autrefois  a  été  fi  renommée,  particulièrement  parmi  les 
Egyptiens  chez  lefquels  on  la  revéroit,  ôc  on  la  regardoit 
comme  confacrée  au  foleil.  On  croyoit  que  cet  animal 
étoit  toujours  mâle ,  qu'il  produifoit  fes  petits  fans  accou- 
plement avec  aucune  femelle  ^  en  dépofant  fes  œufs  dans 
àes  boules  de  bouzes  ,  ou  d'autres  femblables  matières 
qu'il  roule  continuellement  avec  (qs  pieds  de  derrière. 
Aujourd'hui  on  fçait  qu'une  pareille  produclion  eft  impof- 
fible ,  &  que  ce  fcarabé  ne  fréquente  les  endroits  où  on  le 
trouve,  que  pour  y  dépofer,  après  l'accouplement  y  des 
œufs  ,  d'où  fortent  des  larves  quife  transforment  enfuite 
en  cet  animal. 

Un  inie6te  auiîi  célèbre  ne  pouvoit  manquer  d'avoir 
bien  des  propriétés,  fur -tout  en  médecine  :  aufîi  lui 
en  a-t-on  attribué  beaucoup.  Sans  compter  les  vertus  apo- 
criphes  qu'on  a  cru  lui  trouver,  en  le  tenant  fufpendu  au 
col ,  ou  porté  en  amulette  j  Pline ,  Avicenne ,  Lanfranc 


desInsectes.  77 

&:  pluficurs  autres,  l'ont  regardé  comme  un  très-bon  re- 
mède pour  la  gucrifon  des  hémorroïdes  ,  des  douleurs 
d'oreille,  de  celles  du  bas  ventre  &i  même  pour  la  pierre  : 
mais  la  plus  (ure  de  toutes  les  qualités  qui  lui  font 
attribuées  ,  cil  celle  de  pouller  les  urines  î5c  les  évacuations 
du  fexe.  Tous  les  inlecles  à  étuis  en  général  ont  plus 
ou  moins  cette  vertu  ,  que  l'on  remarque  en  un  def'ré 
fi  éniincnt  dans  les  canrharides. 

On  a  donné  à  cette  efpcce  le  nom  de  pillulaire^  à  caufc 
de  ces  boules  creufcs  de  Hente  qu'elle  Forme  pour  dépofcr 
les  œufs  dans  leur  intérieur  :  d'autres  Naturalises  l'ont 
appelléc  le  fouilIc-mcrde. 

10.  SCARAB^US  cœrulcfcens  ,  dorfo  elytrisque  gla- 
bris  Iccvijjimifque  ,  capitis  clypto  rhomboïde  ,  ceniro 
prominulo.  Linn.  faun.  fucc.  n.  350. 

Lînn.  fyft.  nat.   edlt.    lO  ,  n.    31.    Scarabaeus   muticus  ,    elytris  glabris   Ixvi/Ti- 
mis  ,  capitis  clypeo  rhombîeo  ,  vertice  prominulo. 

Le  petit  pillulaire. 

Longueur  7  lignes.     Largeur  5   /ignés. 

Le  petit  pillulaire  refTemblc  extrêmement  au  grand,  il 
n'en  paroit  dillérer  d'abord  que  par  i.i  grandeur,  (5c  ù  cou- 
leur qui  eft  partout  d'un  bleu  foncé  $i  brillant,  cane 
en  dclFus  qu'en  delfous  :  mais  iî  on  compare  ces  deux  in- 
fecles,  on  voit  que  celui  ci  a  les  étuis  lillès  fans  aucunes 
ftries,  ce  qui  le  dillingue  du  précèdent.  Tout  le  relie 
eft  de  même;  ils  ont  l'un  6c  l'autre  ce  chaperon  en  lozan- 
ge,  qui  forme  le  delîiis  de  la  tcce,  is:  cette  tache  de  poils 
bruns  fur  la  première  paire  de  cuillcs,  quoique  AI.  Lin- 
nx'us  prétende  qu'elle  ne  (e  rencontre  point  dans  le  petit 
pillulaire.  Cet  animal  le  trouve  dans  les  bouzes,  la  hente 
&  les  immondices  ,  comme  le  précèdent ,  mais  on  ne 
le  rencontre  gucrcs  qu'au  printems. 


jS  Histoire    ABRÉGÉE 

II.  SCARAB^US  ater ,  punclis  elevatis  j  pcr  firlas 
digeflis. 

Le  fc  arabe  perlé. 

Longueur  3  7  lignes.     Largeur  2  lignes. 

A  la  première  vue  ,  on  prendrok  ce  fcarabé  pour  le 
ténébrionaflrics  dentelées  y  /z°.  7.  Il  eft  tout  noir  tk  matte, 
{q:s  antennes  font  courtes  de  la  longueur  environ  de  là 
tête ,  &;  on  y  voit  très-bien  les  trois  lames  ou  feuillets  :  fa 
tête  bordée  à  fa  circonférence  ,  a  deux  éminences  en 
defllis  l'une  à  côté  de  l'autre.  Le  corcelet  a  pluiieurs 
bofles  5  longues,  irrégulieres,  &:  outre  cela  il  efl  pointillé  : 
les  étuis  ont  chacun  cinq  rangs  longitudinaux  de  gros 
points  élevés  Se  lifles ,  6c  entre  ces  rangs  cinq  autres  de 
points  femblables  j  mais  plus  petits  de  moitié.  Ces  points 
gros  &  lifles  fur  un  fond  matte ,  font  un  très-bel  efFet 
5c  reflembient  à  des  perles.  On  trouve  rarement  ici  ce  bel 
infe6te ,  mais  il  eft  alTez  commun  à  Fontainebleau. 

II.  SCARAB-^US  aier ,  deprejjus  &  fquamofus  maculis 
albis  variegaïus  ,  elytris  abdominc  brevioribus  ,  fiemina 
aculeo  uni. 

Linn.fyft.  nat.  edit.   lo  ,  n.  45.  Scafab3Eus  muticus  ,  thorace  tomentofo  rugis 
duabus  longitudinalibus  marginato  ,  elytris  abbreviatis. 

Le  fcarabé  h  tarrierre. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  Lignes, 

Ce  joli  fcarabé  fe  trouve  fouvent  dans  les  troncs  d'ar- 
bres pourris  ,  &.  fous  les  écorces  des  vieux  arbres  ;  il  efl: 
plat,  àc  lorfqu'on  le  prend,  il  retire  fes  pattes  fous  fon 
corps ,  &.  refte  fi  parfaitement  immobile,  qu'on  le  croiroic 
mort.  Tout  fon  corps  efl  d'un  fond  noir  ôc  couvert  de  pe- 
tites écailles  femblables  à  celles  que  nous  avons  remar- 
quées fur  le  foulon  ;  mais  dans  le  foulon  on  ne  voit  ces 
écailles  que  fur  les  taches  blanches  de  cet  infecte ,  au  lieu 
que  dans  celui-ci  tout  le  corps  généralement  en  efl:  cou- 


desInsectes.  79 

vert;  feulement  elles  font  noires  d^ns  beaucoup  d'en- 
droits, ik.  blanches  dans  d'autres,  ce  c]ui  produit  de  jolies 
taches.  La  tcte  de  l'animal  ell  petite  &i  allongée;  ion  cor- 
celct  IVII  aulli ,  &i  lemble  avoir  cinq  angles.  Les  étuis  lonc 
courts  &i  ne  couvrent  guères  plus  de  la  moitié  du  ventre. 
Tout  le  corps  de  l'animal  ell  applati.  On  voit  de  plus,  à 
l'extrémité  du  ventre  de  la  femelle  ,  une  pointe  ou  tarriere 
longue  d'une  ligne,  qui  ne  le  trouve  point  dans  les  maies. 
Il  paroît  que  l'ulage  de  cette  partie  elt  de  (ervir  à  loger  ÔC 
dépofer  les  œufs  de  cet  inlecle  dans  le  bois  pourri  ou  on  le 
trouve. 

13.  SCARAB^US  violaceus    &  fciuamofus  ,  fquamis 
fubius  argeriLcis. 

L* écailUux  violet. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  x   ^  ligne. 

Il  eft  tout  violet ,  fur-tout  en  defTus  ,  Ôc  Ion  corps  eft 
couvert  par-tout  d'écailles ,  comme  celui  du  précédent. 
Ces  écailles  font  en  dellus  de  la  même  couleur  que  le  fond 
du  corps  ,  c'eil-à-dire  violettes,  mais  en  dellbus  elles  (ont 
argentées,  plus  dans  quelques-uns  ,  moins  dans  d'autres. 
J'ai  trouvé  cet  infedle  dans  des  troncs  d'arbres  pourris. 
J'en  ai  reçu  d'Orléans,  il  y  a  quelques  années  ,  dont  les 
couleurs  étoicnt  extrêmement  vives  ;  le  dcillis  étoit  du  plus 
beau  violet,  ôki  le  deflbus  d'une  belle  couleur  argentée. 
Je  les  remis  à  M.  de  Reaumur.  Ceux  que  j'ai  trouvés  ici 
font  d'une  couleur  beaucoup  plus  terne. 

14.  SCARAB^US  nigro-ccenilefccns  ,   maculis  albis 
fpdrjïs  j  ordinc  macularum  abdominalium  longitudinali. 

Rjj,  inf.  p.  104  ,  n.   8. 

Le  drap  mortuaire. 

Longueur  5  lignes.     Largeur  3   lignes. 

La  forme  de  cet  infecte  eft  la  même  que  celle  du  h.in- 
neton  ;  il  eft  en  deiius  &:  en  deilous  d'une  couleur  noire 


8o  Histoire    abrégée 

un  peu  bleuâtre,  &c  varié  de  marques  ôc  de  raies  blanches. 
Ces  points  blancs  font  dilpofés  (ur  le  corcelet  en  deux 
bandes  longitudinales  de  trois  points  chacune ,  outre  quel- 
ques autres  plus  petits;  mais  ce  qui  caractérife  particuliè- 
rement cet  inieCte  ,  c'ell  une  raie  longitudinale  de  points 
blancs,  qui  fe  trouve  fous  le  ventre ,  chacun  de  ces  points 
étant  placé  au  milieu  d'un  des  anneaux  de  cette  partie. 
On  trouve  cet  animal  l'été  fur  les  fleurs,  particulièrement 
fur  celles  des  plantes  ombeUiferes. 

15.  SCARAB^US   niger  ^    clytris    croceis    margine 

o 
Lt  fcarabér'  a  bordure. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  1  7  ligne. 

La  tête ,  le  corcelet  oc  le  deiïbus  de  cet  infe£le  font 
noirs  ,  &;  de  plus  ^  le  corcelet ,  ainil  que  la  tête  ,  font  char- 
gés de  points.  Ses  étuis  font  jaunes  ,  bordés  de  noir ,  flriés 
&:  ponctués. 

16.  SCARAB-^US   niger  ,   hirfutie   flayus  ,   clytris 
luteis  j  fi/ciis  tribus  nigris  interruptis. 

Mou f et.  theatr.  p.   \6l  ^  f.  j. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  348.  Scarabseus  niger  hirfutie  flavus,  elytrls  fafciis  du»i 

bus  luteis  coadunatis. 
Linn.  fyft.  nat.  edit.  10,  n.  47.  Scarabaeus  muticus  niger,  tomentofo-flavus , 

elytris  fafciis  duabus  luteis  coadunatis. 

La  livrée  d* ancre. 

Longueur  4  \  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Cette  belle  efpéce  fe  trouve  communément  fur  les  fleurs. 
Tout  ion  corps  ,  fa  tête  ôc  fon  corcelet  font  noirs ,  mais 
couverts  de  poils  jaunes  en  grande  quantité  ;  fes  étuis  , 
qui  ne  font  point  velus  ,  font  d'un  jaune  plus  pale  ^  ayant 
chacun  trois  bandes  tranfverfales  noires ^  qui  commencent 
au  coté  extérieur ,  mais  qui  ne  vont  pas  jufqu'au  milieu. 
Ils  ont  auflî  un  rebord  noir  un  peu  relevé.  Le  bout  du  ven- 
tre de  rinfe£te  n'eft  pas  recouvert  par  les  étuis,  ce  qui  eil: 
commun  à  beaucoup  de  fcarabés. 

N.B. 


Dr.  sInsectis.  8i 

A^  B.  On  trouve  des  varictcs  de  cet  animal   un  \^\i 

diircreiues  pour  la  couleur.  J'en  ai  un  dont  les  poils  ,au  lieu 

d'être  jaunes  ^  font  rouges,  &;  dont  les  étuis  ont  aulli  une 

ceinte  de  rouge. 

17.  SCARAB^US  yiliofus  albo ,  nigro  ^flavoquc  irrc- 
guLanur  variegaïus. 

iJarlt'quin  velu. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  1  lignes. 

Tout  le  corps  de  cette  efpécc  eft  velu,  ^  même  cou- 
vert de  poils  allez  longs.  Ces  poils  (ont  un  peu  blanch.atres 
en  dellus,  6c  jaunes  en  dellous.  Le  corps,  fous  ces  poils, 
ell  noir ,  à  l'exception  des  étuis ,  qui  lont  bigarcs  de  jaune. 
On  peut  regarder  le  jaune  comme  faiiant  le  tond  de  la 
couleur  des  étuis,  dont  les  bords,  tant  extérieurs  qu'inté- 
rieurs ,  font  noirs ,  avec  une  tache  quarrée  noire  autour 
de  l'ccullon,  îik:  plus  bas  deux  bandes  noires  tranlverles  , 
mais  irréguliéres  C?v:  déchiquetées.  Les  antennes  lont  cour- 
tes, ik.  n'ont  gueres  que  la  longueur  de  la  tcte. 

18.  SCARAB-/EUS  cdpltc  thoraceque  nigro ,  anicnnis 
tlyinfquc  rubris.  Linn.  faun.  Jute.  n.  35.5. 

Linn.  fyfl.  nat.  edit.   lO,  n.  ix.  Scarabacus  thoracc  inernii,  caplte  tuberculato , 

elytris  rubris  ,   corpore  nigro. 
RofcL  inf.   tom.    1  ,  J'cjrj^.   tab,  A.  Jig.  }. 
frijlh.  germ.  v.  4 ,  /J.  3 "j ,  r.  i<? ,  Jig.  3.  Scarabieus  equinus  médius  ,  coleoptris 

rubris  ,  collari   nigro. 

Le  fcarabé  bedeau. 

Longueur  }   lignes.     Largeur  l   7  ligne, 

La  tête  de  cet  infecle  efl  noire  &:  formée  en  chaperon 
avancé  ,  fur  lequel  on  remarque  trois  points  ou  élévations 
rangés  tranlverlalemenr.  Les  antennes,  qui  lont  (ous  ce 
chaperon  ,  lont  rouges.  Le  corcelet,  qui  eft  arrondi ,  ell  d'un 
noir  iuilant  ;  il  a  leulement  fur  les  cotés,  vers  la  partie  an- 
térieure, une  marque  rouge.  EnHn  tout  le  relie  du  corps 
cil:  noir,  .i  l'exception  des  étuis,  qui  lont  d'un  beau  rou- 
Tome  I.  L 


Si  Histoire    abrégée 

ge.  Ces  étuis  ont  des  ftries  longitudinales;  on  en  peut 
compter  neuf  fur  chacun  :  vues  à  la  loupe,  elles  paroiflenc 
compofées  ôc  formées  de  points  rangés  fur  une  même 
ligne.  La  larve  de  ce  fcarabé  fe  trouve  dans  la  fiente  ôc 
les  bouzes  de  vaches  :  on  y  trouve  auffi  l'infedle  parfait , 
principalement  au  commencement  de  l'été. 

ip.  SCARAB^US   c  api  te  thoraceque  nigro  glabro  ^ 
çlytris  grifcis  ,  pedibus  pallidis,   Linn.  faun.  fucc.  n. 

553- 

KcLj,  inf.  p,  io6.  Scarabaeus  pillularis  decimusv 
Le  fcarabé  gris  des  bouges. 

IfOngu^ur  1,1,  3  ,  lignes.     Largeur  {  \.\  \  ligne. 

Ce  petit  fcarabé  fe  trouve  dans  les  bouzes  de  vaches , 
dont  fa  larve  fe  nourrit.  Sa  grandeur  varie  beaucoup ,  de- 
puis une  ligne  jufqu'à  trois  de  long.  Sa  tête  efl  noire  en 
forme  de  chaperon  avancé  ôc  bordé.  Son  corcelet  efl  aufîi 
d'un  noir  luifant,  mais  fes  bords  font  d'une  couleur  pâle 
&  tranfparente.  ^qs  étuis  rayés  chacun  de  neuf  flries  lon- 
gitudinales ,  font  d'une  couleur  grife,  jaunâtre,  chargés 
chacun  de  trois  ou  quatre  taches  noires ,  qui  forment  fur  lô 
corps  deux  ou  trois  raies  tranfverfales.  Tout  le  defTous  de 
l'infecte  paroît  noir,  à  l'exception  des  pattes ,  qui  font  de 
la  couleur  des  étuis.  Cet  animal  eft  très- commun  au  prin- 
tems. 

20.  SCARABt^US  totus  niger j fpinulis  tribus  capitis 
tranfverfim  pojins. 

Linn.  fyfl.  nat.  edit.  lo ,  n.  ii.  Scarabaeus  thorace  inermi  fubretufo ,  caplte  tu- 
bercule triplici  ,  medio  fubcornuto. 
Linn,  faun.  fuec.  n.  352.  Scarabœus  ovatus  ater  glaber. 

La  tête  armée. 

Longueur  1,3,4,  5  lignes.     Largeur  1,2,  2,  |  lignes. 

Cette  efpéce,  qui  refTemble  beaucoup  au  fcarabé  be- 
deau ,  à  la  couleur  près ,  ôc  qui  fe  trouve ,  ainfî  que  lui  > 


desInsectes.  83 

dans  les  bouzcs,  eft  coure  noire  &:  fort  luifantc.  Sa  tcre 
porte,  aiiîfi  que  la  ficnnc  ,  trois  petites  pointes  pofces 
tran(verialcment.  Ses  étuis  lont  noirs  &.  charges  de  neuf 
(tries  loniritudinales.  Cet  animal  varie  beaucoup  pour  la 
grandeur  :  on  en  trouve  cjui  ont  depuis  deux  lignes  julqu  a 
cinq  lignes  de  long. 

II.  SCARABy4iUS  cotus  nlger ,  capitc  incrmi. 
Le  fcarabê  jayet. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  î  lignes,  J   ry 

On  trouve  cette  efpéce  dans  les  bouzes,  avec  la  prccé-  ^ 
dente,  dont  elle  approche  beaucoup.  Elle  ne  paroit  d'a- 
bord en  dilFcrer  que  parce  que  fa  tcte  n'eil  point  chargée 
de  petites  pointes,  ce  qui  m'avoit  d'abord  fait  regarder 
cette  efpéce  comme  inie  iimple  variété  de  fcxe.  Alais  li 
on  l'examiiie  à  la  loupe,  on  voit  que  ces  étuis,  qui  tonc 
(triés  comme  ceux  du  précédent,  ont  une  diti-ércnce  bien 
fpéciHque.  C'eft  que  l'efpace  qui  fe  trouve  entre  ces  ftries 
n'eft  pas  lille,  mais  chargé  de  points,  ce  qui  eft  propre  au 
Ik'arabé  jayet. 

11.  SCARABitUS  fulvus  ,    oculis   ni  gris  j  thoracc 
glab'o. 

Le  fcarabc  fauve  aux  yeux  noirs. 

Longueur   3   {  lignes.     Largeur   i   \  ligne, 

La  forme  &  la  figure  de  ce  fcar.ibé  approchent  beau- 
coup de  celles  du  petit  hanneton;  il  en  dirtere,  i*^.  en  ce 
qu'il  eft  tout  entier  de  couleur  brune  rouereâtre ,  à  i'ex- 
ception  des  yeux,  qui  (ont  noirs;  i^.  en  ce  que  fon  cor- 
cclct  cft  lille  &  non  pas  velu;  3°.  par  les  feuillets  de  fes 
antennes ,  qui  font  allez  longs  proportionnément  à  fa  gran- 
deur; 4''.  entin  par  la  grandeur  de  fon  corps ,  qui  n'a  que 
trois  ou  quatre  lignes  de  long.  J'ai  trouvé  cet  infccle  fur 
les  arbuftes  *k  les  brouilailics. 


§4  HISTOIB.E     ABRÉGÉE 

23.  SCARAB^US  mger  hirfutus. 
Le  velours  noir. 

Longueur  2  lignes.     Largeur  1  j  ligne. 

Son  corps  ,  qui  eft  tout  noir,  efi:  arrondi ,  6c  le  corcelet 
êc  les  étuis  font  chargés  de  poils.  Ces  derniers  font  un 
peu  mois  5  ôc  on  compte  fur  chacun  de  ces  étuis  neuf 
ftries  longitudinales.  J'ai  trouvé  cette  efpéce  dans  le  Jar- 
din Royal. 

24.  SCARAB-^US  ateKy  thorace  fubvilLofo  ,  elytris 
fufcis  Jirians. 

Le  Jcarabé  couleur  de  fuie. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  5  ligne. 

Je  ne  me  rappelle  plus  en  quel  endroit  j'ai  trouvé  cette 
efpéce.  Sa  tête,  dont  le  chaperon  eft  bordée  6c  fon  cor- 
celet font  d'un  noir  matte.  On  voit  fur  le  corcelet  quel- 
ques poils  clairfemés.  Les  étuis  ont  chacun  neuf  ftries 
longitudinales  ;  ils  font  d'une  couleur  brune ,  obfcure  , 
approchant  de  celle  de  la  fuie ,  ainfi  que  les  pattes.  Le 
delTous  du  corps  eft  noirâtre. 

25.  SCARAB^US  atro-fufcus ,  fupra  veluti  cineraf- 
cens ,  antennis  pedîbusque  fufcis  ,  lamellis  antennarum 
longis  ^  elytris  ftriatis. 

Le  fcarabé  brun  chagrine. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  a  lignes, 

La  couleur  de  cette  efpéce  eft  brune ,  mais  cette  cou- 
leur, plus  noire  en  deflus,  paroit  comme  couverte  d'une 
légère  teinte  bleuâtre  ou  cendrée,  femblable  à  cette  fleur 
que  l'on  voit  fur  les  prunes.  La  tête  ,  le  corcelet  6c  les 
étuis  vus  à  la  loupe ,  paroiffènt  chagrinés  ^  couverts  d'une 
infinité  de  petits  points.  Outre  cela  ^  les  étuis  ont  chacun 
neuf  ftries  longitudinales.  Les  pieds  6c  le  deflous  du  corps 
font  d'un  brun  plus  luifant.  Les  feuillets  des  antennes.fonc 


D   E  s      I   N    s    l.   C  T  E  s.  8j 

(Jillincls  5c  farauds  proporcioniicmcncà  la  grandeur  de  l'a- 
nimal. Je  ne  nie  Ibuviens  point  de  l'cndroic  ou  je  l'ai 
trouvé. 

i6.  se  AR  AB  ALU  S  picius.  Linn,  faun,  fuec.  n.  357. 

Linn.  fyft.  nat.  td'tt.  io,n.  56.  Scarabjfus  muticus  piceus  ,  clyuis  ftriatis  ,  antcn- 
ns  rîavelccntibus  Hliformibui. 

Lt  fc arabe  noir  des  marais. 

Longueur    1    lignts.      Largeur  i  li^ne. 

Ce  petit  Icarabé  fe  trouve  dans  les  mares  5c  les  eaux 
dormantes  ;  il  elt  tout  noir  en  defTus.  Sa  tête  rellèmble 
touc-à-laic  à  celle  du  Icarabé  bedeau,  &:  elle  forme  un  cha- 
peron, (ur  lequel  on  appertj^oit  de  même  trois  éminenccs 
rangées  (ur  une  ligne  tranfverlale.  Le  corcelet  &  les  étuis 
(ont  luifans,  6c  lut  chacun  des  étuis  on  compte  dix  ftries 
longitudinales.  En  dedous  l'infecle  efld'un  noir  plus  clair, 
approchant  de  la  couleur  brune. 

zy.  SCARAB^US  totus  rufo-niger^  maculis  nigrio^ 
ri  bus. 

Le  fcarabd  nageur. 

Longueur  i  lignes.      Largeur  i   j  ^'gne. 

On  a  de  la  peine  d'abord  à  reconnoître  cette  efpéce. 
Elle  vit  dans  l'eau,  où  on  la  roit  nager  ,  ce  qui  ,  joint  à  (a 
forme  ,  porte  à  la  prendre  pour  un  ditique;  mais  lorlqu'on 
regarde  cet  in(ecl:e  de  près ,  on  apperçoit  que  ies  pattes  ne 
iont  pas  faites  en  nageoires,  comme  celles  des  ditiques  , 
mais  armées  de  deux  grilles.  Si  on  examine  enluite  fes  an- 
tennes, on  ne  voit  d'abord  que  les  ancennules  de  la  bou- 
che, qui  Iont  fort  longues  dans  cet  annnal,  propoitionne- 
nient  à  fa  grandeur  :  pour  les  antennes ,  elles  font  ii  pen- 
tes ,  qu'elles  échappent  à  Ja  vue.  Ce  n'cll  qu'avec  la  loupe 
qu'on  parvient  à  les  découvrir,  de  pour  lors,  on  voit  que 
cet  infecle  ell  du  genre  des  icarabcb.  Sa  tcte,  ibn  corcelet 
^  ks  écuis  font  d'un  biun  caiiellc,  varie  de  tacher  noires 


S^  Histoire    abrégée 

~  irrég;y.!iéres,  qui  cependant  forment  fur  les  étuis  des  (Irles 

longitudinales  plus  marquées.  Le  defTous  eft  de  la  même 
couleur ,  ôc  les  pattes  font  brunes. 

'v-ttfiC^-  iS.SCARAB^US  fubrotundus  lucldus ,  capiic  thoracc" 

-"  que  nigro  ^  elyins  pallidis  pcllucidis, 

La  perle  aquatique. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  ^  iigne. 

C'eft:  dans  l'eau  que  nage  cette  efpéce,  avec  la  précé^ 
dente;  elle  a,  comme  elle,  les  antennules  longues;  mais 
les  antennes  extraordinairement  petites,  ce  qui  rend  fon 
genre  difficile  à  déterminer.  Cet  in(e6te  eft  hémifphérique 
&  luifant,  ce  qui  le  fait  relTembler  à  une  petite  perle.  La 
tête,  le  corcelet  &  le  deflous  du  ventre  font  noirs.  Les 
étuis  qui,  vus  à  la  loupe,  paroiiTent  couverts  de  ftries  for- 
mées par  une  infinité  de  petits  points ,  font  d'une  couleur 
brune  pâle,  ainfl  que  les  pieds.  Les  bords  du  corcelet 
tiennent  auflî  alTez  fouvent  de  la  même  couleur. 

r\,h  '  25).  SCARABwi^US  niger ,  pedibus  rufis ,  elytrls  pro* 

"'^  *  fundc  Jiriatis, 

Le  petit  fcarabé  noir  firié. 

Longueur  \  lignes.     Largeur^  ligne. 

La  couleur  de  cette  petite  efpéce  efl:  toute  noire,  à 
l'exception  des  pattes  qui  font  brunes:  fon  corps  eft  adèz 
luifant,  &:  fes  étuis  ont  chacun  neuf  ftries  longitudinales 
èc  profondes.  J'ai  trouvé  cet  infedte  dans  des  tas  de  plan- 
tes pourries. 

30.  SCARAB^US    nigro  - cœrulefcens,    Linn.  faun, 
fuec.  n.  359. 

Le  petit  fcarabé  des  fleurs 

Longueur  7  ligne. 

Cette  efpéce  la  plus  petite  de  celles  que  je  connoijGTe,  eft 
en  deffus  d'un  noir  bleuâtre ,  quelquefois  un  peu  vert ,  en 


D  E  s      I  N  s   E   C  T  n   s.  87 

deiïbiis  clic  cfl  noire.  On  la  trouve  fouvcnc  en  quantité  fur 
les  rieurs  avec  un  autre  petit  infccle  donc  nous  parlerons 
dans  id  fuite. 

C  O  P  R  1  S.    Scardbcei  fp<^c.  linn. 

LE     n  O  U  S  l  I-   R. 

Antennœ  cUvdtœ  ,  clava  Antennes  en  maflc à  feuil- 
lamcllata.  Icts. 

Scutellum  intcr  elytrorum  origi-        Point  d  ccuiron  entre  les  étuis. 
nés   naltum. 

C'eft  dans  les  bouzes  de  vaches ,  les  fientes  d'animaux  &: 
les  immondices  les  plus  laies,  que  l'on  trouve  les  infecKs 
qui  compofent  ce  genre,  ainfi  que  le  portent  leurs  noms, 
tant  en  latin  qu'en  françois.  Ce  genre  n'cft  qu'un  démem- 
brement de  celui  des  icarabés  ,  auxquels  ces  infectes 
rellcmblent  tout-à-fait  pour  les  antennes,  2c  dont  ils  ne 
durèrent  que  par  le  défaut  d'écullon  entre  les  deux  étuis,  à 
l'endroit  de  leur  origine  ou  de  leur  attache  avec  le  cor- 
celet.  Cette  pièce  triangulaire  que  l'on  voit  dans  les  fcara- 
bés  ,  manque  abfolument  dans  les  bouliers.  Outre  ce 
taraclere  particulier,  tous  les  infectes  de  ce  î^enre  ont  un 
certain  port,  que  leur  donnent  leurs  longues  patres  :  celles 
fur-tout  de  la  dernière  paire  font  fort  longues  ,  enforte 
qu'il  femble  que  ces  petits  animaux  loient  montés  fur 
d:.s  échallLs. 

Parmi  les  dilTérentcs  cfpéces  de  ce  genre,  la  première 
eft  remarquable  par  une  corne  qu'elle  porte  fur  fa  tête ,  ^ 
qui  cil  toute  femblable  à  celle  \\\x  fc arabe  moine.  D'autres 
clpéces  ont  à  la  partie  pollérieure  de  la  téce  une  ou  deux 
cornes  allez  fingulicres,  qui  font  trcs-longues  dans  Iclpéce 
c]4.ie  nous  avons  appcllée  le  boufitr  a  cornes  reiroujjées. 
L'ulage  de  toutes  ces  cornes  n\[\  pas  aile  à  déterminer  : 
peut-être  (ervent-elles  .\  ces  inlecles,  pour  s'entonccr  plus 
ailémcnc  dans  les  bouzes  ou  on  les  trouve  ordin-ufcmcnt. 


S^  Histoire    abrégée 

C'efl:  4ans  ces  mêmes  bouzes,  qu'ils  dépofenc  leurs  œufs  , 
que  leurs  larves  éclofenc ,  croilTent  &.  fe  métamorphofenc, 
préciiémenc  de  la  même  façon  que  celles  des  fcarabés 
auxquelles  elles  reiremblent  couc-à  fait. 

I .  C  O  P  R I S  capitls  clypeo  lunulato  ^  margine  elevato  , 
corniculo  dcndcuLato. 

L'inn.  faun.  fuec.  n.  341.  Scarabaeus  capitis   clypeo  lunato  ,  margine  elevato, 

corniculo  emarginato. 
Linn.  fyfi.  nat.  edit.   10,  «.8.  Scarabaeas  thorace  tricorni  ,    intermedio    ob- 

tufo  bifido  ,  capitis  cornu  eredo. 
Raj.   inf.  pag.  IÛ3.  Scarabaeus  ovinus  tertlus  feu  capite  operto  Willugby. 
Frifch.    germ.  4  ,  tab.    7. 

Rofel.  inf.  vol.  ï^tab.  B.  fig.  2.  Scarab.  terreur,  prsefat.  clalT.  i. 
Peciver.   ga:^oph.  t.  8  ,  fg.  4. 

Le  bouficr  capucin. 

Longueur  8  lignes.     Largeur  4  7  lignes. 

Cet  infecte  qui  relTemble  aux  fcarabés  piîlulaires  , 
n°.  9  ,  10  ,  a  un  rebord  conlidérable  à  fa  ittQ  ,  fous  lequel 
font  cachées  fes  antennes  ôc  fa  bouche.  Sur  cette  efpéce 
de  chapeau  j  s'élève  une  corne  femblable  à  celle  àwfcara- 
bé  moine,  y  w^ .  i  ,  mais  plus  effilée,  à  la  bafe  de  laquelle 
on  voit  une  petite  dent ,  qui  femble  être  le  principe  d'une 
autre  corne.  Dans  la  femelle  le  chaperon  de  la  tête  ell 
plus  petit ,  ôc  la  corne  petite,  courte,  tronquée  &;  fouvenc 
comme  échancrée,  enforte  qu'il  femble  que  M.  Linnœus 
n'a  connu  que  la  femelle,  que  fa  phrafe  paroît  déligner  : 
le  corcelet  eft  large ,  irrégulier  en  devant  &  comme  tron- 
qué ,  formant  au  milieu  une  avance  conlidérable  ,  &  deux 
autres  moindres  fur  les  cotés.  Ces  éminences  paroiiTenc 
beaucoup  moins  dans  la  femelle.  On  voit  dans  ces  der- 
nières comme  dans  les  mâles ,  une  ligne  longitudinale , 
qui  diviie  le  corcelet  en  deux  :  les  étuis  font  larges ,  courts, 
luifans  &:  fiUonnés  chacun  de  huit  raies  longitudinales. 
Tout  l'infecle  eil:  d'un  brun  foncé  ôcduifant,  il  a  feule- 
ment en  defious  quelques  poils  d'un  brun  plus  clair.  Oa 
trouve  allez  rarement  ici  cette  efpéce  de  boufier, 

i. 


D  r  s    T  N  s  E  C  T  E  s.  ^9 

2.  C  O  P  R  IS   nigcr  ;  capiie  clypcato  ,  margine  ftrrato  , 
thordcc  Ldto  lœvi  ,    clyins   flridtis. 

Rjj.  inf.  pjg.   105  ,  n.   4.  Scarabxus   pilliiJaris. 

Le  hoLtentot. 

Longueur  7   lignes.      Largeur  ^   lignes. 

Le  hoccciîtot  crt  noir  <îfc  luii.mc  ;  il  a,  comme  le  bouder 
capucin  ,  Ja  tctc  couverte  par  une  elpéce  de  chapeau 
avance  ,  mais  dont  les  bords  font  dentelés  &:  forment 
iix  dentelures  graiides  iJc  marquées.  Son  corceletell  lart^e, 
bien  arrondi  6c  uiii  :  Tes  étuis  lont  allez  courts  vS:  ont  cha- 
cun lixcanelures  longitudinales  peu  profondes  :  il  femblc 
c|ue  cet  inlecle  (oit  prclque  aulli  large  c]ue  long  :  [\\  larve 
le  nourrit  dans  les  bouzes  de  vaches  ou  le  trouve  l'infecte 
parlait,  qui  eft  rare  dans  ce  Pays-ci. 

3.  C  O  PR  I  S  fufco-niger  ,  capitc  clypeato  angulato  , 
pont  cornuto  j  clyins  fcrniguico-ntbulofis  y  brcvibus  , 
flriatis. 

LInn,  fy(l.  n,it.  td'u.    lo  ,  «.    17.  Scarab.xus   thoracc   incrmi  ,  occlpite  fpina 

ereda  armato. 
Linn.  fuun.  fuec.  n.  ^^4.  Scarabacus  capite  thoraceque  atro  opaco ,  elytrUcine- 

reis  nij;ro  nîbulofis. 
Rofel.  in),  tom.  2,  tab.  A  ,  f.  4.  Scarab.  terreftr.  pra:fat.  dalT.   i. 
R^j.  inf.  p.  ic8  j  n.  \x. 

Le  petit  bonficr  noir  cornu. 

Longueur  3  r  î  7  l'gnes.     Largeur  2  ,   1  {  lignes. 

4.  COPRIS  fujco- nigcr  ,  capitc  clypeato  angulato  y 
non   cornuto ,  elytris  brcvibus  ,  Jlriatis, 

L.e  petit  bon  fier  noir  fans  cornes. 

Longueur  1  ,  i  t  lignes.     Largeur  1  ,   1   |  lignes. 

Je  foup(^onne  beaucoup  ces  deux  infeclcs  de  n'être 
qu'une  variété  l'un  de  l'autre,  ou  de  ne  dillerer  que  par  le 
lexe.  On  les  trouve  enlemble  dans  les  bouzes  de  vaches  , 
tantôt  plus,  tantôt  moins  grands  :  leur  tcte  forme   une 

Tome  /.  M 


t)o  Histoire    abrégée 

efpéce  de  chaperon  avancé ,  dont  la  partie  poftérieure  fe 
prolonge  dans  les  uns  d>c  forme  une  pointe  ou  corne  un 
peu  relevée.  Tous  ceux-là  m'ont  paru  être  des  mâles  : 
dans  les  autres  la  pointe  6c  le  prolongement  manquent 
totalement  :  ils  n'ont  point  de  corne.  Leur  corcelet  efl: 
large  ,  alTez  convexe  ,  uni  ,  Se  vu  à  la  loupe  il  paroît 
comme  chagriné  :  les  étuis  font  courts  ,  &  leur  longueur, 
ainfi  que  celle  du  ventre  qu'ils  recouvrent,  ne  fait  pas  la 
moitié  de  la  longueur  de  l'infecle.  On  apperçoit  lur  ces 
étuis  fept  ou  huit  ftries  longitudinales  peu  profondes  ,  dc 
en  fe  fervant  de  la  loupe ,  on  voit  que  ces  ftries  font 
formées  par  des  bandes  de  points  ,  èc  que  les  intervalles 
qui  font  entr'elles  en  font  auiîî  parfemés. 

5 .  C  O  P  R  I  S   obfcure  œnœus  ,  capite  pone  bicorni  ,  tho- 
race  antice  prominente  j  clytris   rufis   nïgro   maculaùs. 

Le  boufier  a  deux  cornes. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  2  {  lignes. 

La  tête  de  ce  boufier  eft  marginée ,  &  fe  termine  pofté- 
rieurement  en  deux  petites  pomtes  ou  cornes.  Son  cor- 
celet a  furie  devant  une  éminence  qui  s'avance  entre  les 
deux  cornes  poftérieures  de  la  têre  :  il  eft  divifé  au  milieu 
par  une  raie  longitudinale  ,  qui  le  fépare  ,  ainfi  que  fon 
éminence  antérieure  en  deux  parties.  La  tête  ôc  te  corcelet 
font  d'un  noir  bronzé ,  le  delTous  de  l'animal  eft  pareille- 
ment noir  &  un  peu  bronzé  ,  mais  fes  étuis  qui  font 
ftriés  longitudinalement,  font  bruns  &:  femés  de  taches 
noires.  On  trouve  cet  infecte  dans  les  bouzes  avec  les 
précédens. 

6.  COPRIS  fulvus  ^   capite    œnozo  ^  thoracis    utrinque 
cavitate  laterali  fufca. 

Le,  boufier  fauve. 

Longueur  1.  y  1.  \  lignes.     Largeur  l  |  1  lignes. 

Tout  le  corps  de  cette  efpéce  eft  roux ,  à  l'exception  de 


desImsectes.  91 

la  tctc  qui  cft  d'une  couleur  brune  bronzée  :  le  corcelec  cit 
aulli  un  peu  bronze  iur  les  bords;  mais  ce  qu'il  y  a  d« 
remarquable,  ce  lent  deux  cavités,  une  de  chaque  cote 
fur  l'a  bords  latéraux.  Ces  cavités  font  beaucoup  pluscon- 
lidérablcs  dans  cette  elpcce  que  dans  Ica  autres  ,  où 
cependant  on  en  apperi^oit  quelques  veiligcs  ,  Sc  elles 
fe  Font  principalement  remarquer  dans  ce  boufier  par  leur 
couleur  brime  ,  fembl.d-jle  à  celle  de  la  tcce.  On  trouve 
cet  iniecle  dans  les  bouzes. 

7.  C  O  P  R  I  S  ni^cr  nuidus ,  thoracc  aniicc  glhbo  duplicLy 
elytro  fingulo  niucuLi  dupUcL  rubra. 

Le  bon  fier  a  points  rouges. 

Longueur  3  lignes.      Largeur    1    -^  ligne. 

hx  tcte  &  le  corcelet  de  ce  boufier  font  d'un  noir  lui- 
fant.  Sa  tête  a  un  rebord  ,  &  Ion  corcelet  en  devant  ell 
irrégulier,  ayant  deux  émincnces  ,  une  de  chaque  coté  à 
i\\  partie  antérieure  :  les  étuis  qui  iont  noirs,  lont  flriés 
longitudinalemcnt  ,  &c  on  remarque  lut  chacun  deux 
taches  rouges  oblongues  ,  une  vers  l'origine  au  coté  exté- 
rieur, l'autre  vers  le  bout  :  les  pattes  font  auih  rougeatrcs. 
On  trouve  cette  elpéce  avec  les  précédentes. 

S .  C  O  P  R  I  S   nigcr  ,   cap'ue    clypcaio  j    elytris  marginc 
cxtcriore  finuatis. 

Le  boufier  a  couture. 

Longueur  6  lignes.     Ljrgeur  ^-lignes. 

Ce  boulier  eft  noir  :  la  tête  rcprcfente  une  efpéce  de 
chaperon  tormé  en  lozange ,  comme  celles  de  plulîeurs 
clpeces  de  ce  genre.  Son  corcelet  eil  large;  Ion  ventre  &i 
les  étuis  lont  plus  courts  que  la  tcce  is:  le  corcelet  pris  en- 
semble, qui  font  plus  de  la  moitié  de  la  loni;ueur  du  corps 
de  l'uilecie.  Ses  pattes  de  derrière  lont  plus  longues  que  les 
autres  :  mais  ce  qui  l'ait  le  caraclere  Ipécihque  de  cette 
efpéce,  c'ell  uneéchancrure  qui  fe  trouve  à  la  partie  Litc- 

Mij 


e^l  HiSTOIREABRÉgÉE 

raie  extérieure  des  étuis  ,  &  qui  eft  remplie  par  une  avan* 
ce  que  forme  le  ventre  ,  que  l'on  prendroit  d'abord  pour 
un  repli  ou  une  couture  des  étuis.  Tout  l'animal  eft  afTez 
lifTe  :  il  habite  les  mêmes  endroits  que  les  précédens. 

5).  COPRIS  nigcr  ^  pedibus  longis  ^  femorum  pojieno- 
rum  baji  dennculata  ,  clytris  pojiicc  gibbis. 

Le  boufier  araignée. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  1  f  lignes. 

La  couleur  de  ce  boufier  eft  noire.  Il  reiïemble  afîez 
aux  autres  pour  la  forme  de  fa  tête  &  de  fon  corcelet  :  ce 
qui  le  diftingue  ,  c'eft  la  longueur  extraordinaire  de  i^QS 
pattes j  fur-tout  de  celles  de  derrière,  &.  la  forme  de  (qs 
étuis  qui  vont  en  fe  retréciflant,  ôc  qui  ont  chacun  un  ren- 
flement qui  fait  une  éminence  vers  le  bout  de  l'étui  : 
de  plus  cet  inle6le  a  un  caractère  ipécitique  ^  qui  coniifte 
en  une  épine  ou  petite  dent,  qu^il  a  à  Torigne  des  cuiiTes 
poftérieures  ,  outre  une  autre  épine  plus  petite  6l  moins 
confidérable  encore  que  la  première ,  qui  fe  trouve  près  de 
l'articulation  de  la  cuiflè  avec  la  jambe. 

10.  COPRIS  niger  ,  capite  pone  bicorni  ,  corniculis 
tenuibus  arcuatis ,  longitudine,  thoracis  ,  thorace  utrin- 
que  finuato. 

Le  boufier  a  cornes  retroujfées. 

Longueur  4  \  lignes.  Largeur  2  f  lignes. 

Sa  couleur  eft  noirâtre ,  6c  fa  forme  femblable  à  celle 
des  précédens  ,  mais  il  eft  très-ailé  à  diftinguer  par  deux 
longues  cornes  qui  partent  de  chaque  côté  de  la  partie 
poftérieure  de  fa  têre.  Ces  cornes  font  minces ,  fe  coudent 
ik.  fe  contournent  pour  envelopper  le  corcelet ,  &.  fe  pro- 
longent jufqu'aux  étuis.  A  l'endroit  où  ces  cornes  lont  cou  • 
chées  fur  le  corcelet ,  celui-ci  a  de  chaque  côté  un  fillon 
aftez  profond ,  comme  pour  les  recevoir  ;  les  étuis  font 
ftriés  longitudinalement.  Cette  efpéce  fe  trouve  avec  les 
précédentes. 


desInsectis.  53 

V.  A  T  T  E  L  A  B  U  S.  Hijltr,  Imn.fyfc.  nac. 

V  E  S  C  A  R  n  O  T. 

AntauKX  clavatce  ,  clava        Antennes  en  marTcfoliJc, 
inu'gra  ,  in  rncdio  fruciœ.  coudccs  dans  leur  milieu. 

Caput  intra  chjruccm.  Tctc    reiifontce  dans    le   cor- 

cclet. 

II  eft  étonnant  ciu'Lin  genre  dont  le  caraclere  efl  Ci 
diftindif ,  ait  pu  échapper  juhiu'ici  aux  Naturalilles.  Ce 
caraclcre  conlillc  dans  la  furiuc  allez  iini^uliere  des  an- 
tennes :  ces  antennes  de  i'efcaibot  (ont  en  malVe,  c  cil  à- 
dire  terminées  par  un  bout  nlus  gros,  mais  ce  bouc  ou 
extrémité  de  l'antenne  ,  n'cll  point  divil'e  en  feuillets 
comme  dans  les  Icarabis  ,  ou  pcitolic,  comme  celui  des 
dermelles  ,  il  ell  iolide,  &:  paioît  compoié  d'une  feule 
pièce.  11  ell  vrai  que  li  (Jii  l'examine  avec  une  Forte  lou- 
pe, fa  llruclure  parcic  un  peu  diHéienre  de  ce  que  roii 
appercoit  à  la  vue  liir.ple.  (Je  bouton  Iolide  paroit  alors 
compoié  de  plulieurs  anneaux  Fortement  lerrés  \gs  uns 
contre  les  auties,  qui  ne  peuvent  le  ftparer,  &:  qui  ont  à 
leur  circonférence  des  petits  points  lillès  élevés  is:  briU 
Jans  :  mais  l'ailcnil  lage  ferré  de  ces  anneaux  forme  tou- 
jours un  bouton  folide  qui  termine  l'antenne.  De  plus  les 
antennes  de  l'elcarbot  font  coudées  &  forment  un  anL;ic 
dans  leur  milieu:  cnhn  un  autre  caraclcre  de  ce  i;enre^ 
Jiiais  qui  n'clt  qu'accclloire ,  c'clt  la  manière  dont  il  tient 
fouvent  (a  tctc  renfoncée  dans  fon  corcelet ,  de  façon 
qu'on  le  croiroit  décapité,  iSd  qu'on  n'apperi^oit  tout  au 
plus  que  fes  mâchoires  qui  font  grandes  c\:  faillantes.  On 
voit  combien  ce  genre  ditlcre  des  dcrmefles  ifc  encore 
plus  des  coccinelles  ,  auxquelles  quelques  auteurs  onc 
rapporté  ces  inlecles. 

Nous  avons  donné  à  ce  nouveau  genre  le  nom  ancien 


^4  Histoire    abrégé. e 

à'anelabus  ^  bc  en  François  le  nom  d'efcarbot,  qui  n'é- 
toic  attribué  à  aucun  infecte  en  particulier.  Quant  aux 
larves  des  infectes  de  ce  genre  5  je  ne  les  eonnois  pas  : 
peut-être  vivent-elles  dans  les  charognes  &;  \qs  cxcrémens 
à^s  chevaux  ôc  des  vaches  ^  où  l'on  trouve  aflez  fou- 
vent  l'infecle  parfait. 

I.  ATTELABUS   totus  niger  ,   elytrls   Icevibus   non^ 
nihil  Jinatis^  plancli.  1  ,  fig.  4. 

Linn.fdun.fuec.  n.  410.  Coccinella  atra  glabra  ,  elytrls  abdomine  brevioribus 

margine  inflexis. 
A51.  ui'f.  1736,  n.  10.  Dermeftes  fubrotundus  ater  nltidus  ,  elytris  brevibus. 
Linn.  fyft.  nat.  ed'u,  lO  ,  172,  n,  i.  Hifter  totus  ater,  elytris  flriatis. 

Uefcarbot  noir. 

Longueur  1,3,4  lignes.     Largeur  i ,  a  ,  3  lignes, 

M.  LinnîKus  avoir  fait  de  cet  infecte  une  coccinelle 
dans  fa  Fauna  fuecica  ,  néanmoins  il  en  eft  tout-à-fait 
différent  pour  le  caractère  ,  mais  la  delcripcion  qu'il  en 
donne  eft  très-bonne.  Le  corps  de  cet  animal  eft  noir, 
poli  6c  fort  luifant  :  il  a  une  forme  prefque  quarrée  :  fon 
corcelet  eft  grand  ,  très-poli ,  avec  un  petit  rebord  qui 
le  termine  à  l'entour.  Ce  corcelet  en  devant  eft  échancré, 
ôc  dans  cette  échancrure  eft  logée  la  tête  y  dont  on  n'ap- 
perçoit  fouvent  la  pofition  que  par  les  mâchoires  qui  avan- 
cent :  car  cette  tête  fe  retire  tellement  la  plupart  du  tems 
fous  le  corcelet,  qu'il  fembleque  l'eicarbot  n'en  ait  point. 
Les  étuis  font  larges ,  courts  ^  coupés  preique  quarrément 
vers  le  bout,  6c  ne  couvrent  pas  l'extrémité  du  ventre:  ils 
font  très-polis  &  n'ont  que  quelques  ftries  imperceptibles, 
pofées  principalement  vers  leur  côté  extérieur  :  enfin  la 
partie  poftérieure  du  ventre ,  qui  déborde  les  étuis ,  eft 
arrondie  ôc  moufle.  On  voit  par  les  dimensions  que  nous 
donnons  de  cet  infecte,  qu'il  varie  prodigieufement  pour 
la  grandeur.  On  le  trouve  quelquefois  dans  les  bouzes  ,  6c 
fouvent  fur  le  fable. 


desInsectes.  r>5 

z.   ATTELAB  us   nîgcr ,    elyuo  fingulo    macula  ru- 
hra. 

IJnn.  Çy(i.  rtJl.  edic.   10  ,  n.   3.  Hiftcr  atcr  ,  clytris  pofticc  ruSris. 

Uudm.   dijf.   10.  CocclncIIa  .itia  i^lahr.i  ,  clytris  aLcIominc  brcvioribui,  maculii 

Ju.ibus  rubris. 
Rjj.  inf.  p.   loiJ  ,  n.   14. 

UefcarboL  a  taches  rouges. 

Longueur  l  ,  I  î  ligne.      Largeur  l  ,  l  î  ligne. 

Cette  elpcce  eft  Fort  femblablc  .i  la  première  :  elle  en 
diffère  en  ce  que  (a  tcre  parnît  un  peu  moins  renfoncée 
fous  le  corcelct^  Cic  la  partie  polK-ricure  de  (on  ventre  un 
peu  plus  allongce:  de  plus  on  voit  lur  chacun  de  les  étuis, 
qui  lont  noirs  ik:  Fort  lillès  ,  une  tache  d'un  rouge  brun  :  du 
refte  tout  l'animal  cil  noir  iS:  luiiant,  6c  (es  étuis  ont  quel- 
ques légères  Ilrics  longitudinales.  On  le  trouve  avec  l'el- 
pécc  précédente. 

3.  ATTELABUS  mgro-cuprcus  ^  cap  i  te  nonnihil  pro- 
minulo. 

U efcaibot  bron\ê. 

Longueur  2  lignes.     Largeur  i  ligne. 

La  couleur  de  cet  inlecle  eft  brune  ,  obfcure,  noirâtre  , 
mais  en  même  tcms  il  ell  bronzé.  Fort  lillè  <S:  brillant. 
Sa  tcte  avance  un  peu  &  eft  moins  enfoncée  lous  le  corce- 
let  que  dans  les  elpéces  précédentes  :  aulli  Ion  corcelec 
n'eft  il  pas  li  échancré  en  devant,  6c  on  n'apperçoit  pas  de 
rebords  à  Ion  contour.  Les  étuis  lont  courts,  lemblablesÀ 
ceux  ^\cs  eipéces  ci-dellus,  mais  on  y  voit  encore  moins 
de  ftrics  ;  leulement  leur  bord  extérieur  cil  chargé  de 
beaucoup  de  petits  points  ,  tandis  que  leur  milieu  eft  trcs- 
liilè,  le  ventre  eft  plus  allongé  dans  les  maies  (3c  plus 
anondi  dans  les  Femelles  :  dans  les  uns  ^  les  autres  ^  il 
dcborde  beaucoup  les  étuis.  Cet  inlccle  Fe  trouve  dans  les 
mêmes  endroits  que  ceux  du  même  genre. 

N.B.  J'ai  une  variété  de  cette  cFpécc  toute  noire. 


^6  Histoire    abrégée 

qui  du  refle  lui  refTemble  tout-à-fait,  enforte  que  je  n'ai 

pas  cru  devoir  en  faire  un  article  féparé. 

DERMESTES. 
LE     DERMESTE. 

Antennce  clavatœperfolia-  Antennes  en  mafle  perfo- 
tœ  ,  ultimo  aniculo  foLido  liée  (  ou  compofée  de  lames 
gibbofo,  enfilées  dans  leur  milieu  )  ôc 

dont  le  dernier  article  forme 
un  bouton. 

Elytra  non  marginata.  Etuis  fans  rebords. 

Le  cara£l:ere  du  dermefte  fe  voit  aifément  dans  les  deux 
premières  efpéces  de  ce  genre  ,  qui  {ont  fort  grofles  ,  mais 
dans  les  autres  ,  qui  la  plupart  iont  allez  petites  , 
il  faut  fouvent  l'aide  de  la  loUj)e  pour  l'appercevoir.  Ce 
caractère  coniifte  dans  la  forme  des  antennes  qui  fonc 
en  maiîë,  ou  beaucoup  plus  grolTes  à  leur  extrémité  ^  àc 
dont  la  malle  ou  le  gros  bgut  eil  formé  par  plusieurs  lames, 
au  nombre  de  trois  ou  quatre  ^  polées  tranfverlalement,  Ôc 
eniilées  par  leur  milieu  ,  à  peu  près  comme  on  voit  encore 
des  ifs  taillés  dans  quelques  jardins  anciens.  Cette  malTe 
ainfi  compofée  de  ieuiilets  ou  lames  percées  dans  leur 
milieu,  efl:  terminée  au  bout  par  un  dernier  article  folide, 
qui  forme  un  bouton  irrégulier. 

Les  larves  de  ces  infecles  ont  fix  pattes  6c  une  tête  écail- 
l^wic  ^  comme  celles  des  autres  iniecles  à  étuis;  mais  plu- 
iieurs  d'entr'elles  font  un  peu  velues.  Quelques-unes 
même,  telles  que  celles  du  dermelle du  lard  &  du  dermefte 
à  deux  points  blancs ,  ont  à  leur  extrémité  ,  ou  à  leur 
queue,  une  quantité  alTez  confidérable  de  ces  poils,  plus 
longs  ^  plus  fournis  que  les  autres  ,  qui  forment  une 
efpecede  pinceau.  C'eft  ordinairement  dans  les  charognes 
^u'on   trouve   la  plupart  de  ces   larves:   quelques-unes 

néanmoins 


desInsectes.       "  97 

néanmoins  habitent  des  endroits  moins  infccls,  mais  eu 
rcncral  elles  Te  plail'ent  A  ron''cr  dos  parties  d'animaux  : 
c'cll  ce  qu  cproLivenc  tous  ks  jours  les  curieux  d  hiltoirc 
naturelle,  c]iii  ont  beaucoup  de  peine  à  détendre  contte 
les  dents  des  dermelles,  les  dilVcrentes  préparations  d'ani- 
maux dellcchcs  qu'ils  veulent  conferver.  Les  pelleteries 
(ont  aulli  deiolces  par  ces  petits  inlec^es,  qui  en  rongent 
les  poils  (S:  atiacjuent  enluite  la  peau  elle- même  :  enfin  le 
iard,  les  plumes  même  qu'on  lailîe  long-tems  dans  quel- 
que tiioir,  lont  dcchirés  par  ces  petits  animaux.  11  n'y  a 
que  deux  elpcccs  moins  carnalliercs  :  l'une  habite  le  lu- 
mier,  fur-tout  ancien  6c  à  moitié  pourri,  l'autre  le  trouve 
dans  l'eau.  Cette  dernière  ell  le  dermefte  à  oreille  dont 
nous  allons  parler  tout  à-l'heure.  C'ell  dans  ces  diiîcrentes 
matières  que  les  larves  des  dermelles  le  métamorpholent^ 
qu'elles  deviennent  chrylalidcs,  ik:  enfin  infcclcs  parfaits  : 

fîourlors  ces  animaux  tlevenus  habitans  de  l'air,  volent  lut 
es  rieurs,  qui  en  lont  quelquefois  couvertes,  «2c  entrent  dans 
nos  maifons  ,  (ans  cependant  abandonner  tout-à-fait  leur 
premier  domicile,  auquel  ils  retournent  de  tems  en  tcms, 
probablement  pour  y  dépofer  leurs  œufs.  Ces  infecles 
devenus  parfaits,  ont  une  particularité  qui  mérite  de  n'être 
pas  oubliée  :  c'ell  qu'ils  retirent  leurs  antennes  ^  leurs 
partes  des  qu'on  les  touche,  6c  qu'ils  relient  tellement  fans 
aucun  mouvement, (]u'on  lescroiroit  morts.  Souvent  mémo 
on  ne  peut  les  exciter  à  fortir  de  cet  état  d'inaclion  en 
ks  picjuant  c^i  les  déchirant  :  il  n'y  a  que  la  chaleur  un  peu 
forte  qui  les  obli^.;e  de  reprendre  leur  mouvement  pour 
s'enfuir. 

Parmi  les  diflércntes  efpéccs  de  ce  genre,  il  y  en  a  une 
qui  dillére  des  autres  par  une  (in^^ularité  allez  remarquable  : 
c'ell  le  dermelle  à  oreilles.  Cet  iniecle  a  au-devant  de 
la  tête  deux  petites  appendices  mobiles  ,  coudées  dans  leur 
milieu  ,  ix  dillérentes  des  antennes  auxquelles  elles  rellem- 
bient  <!5c  au-deilus  delquelles  elles  lont  placées.  Il  n'eil  pas 
ailé  de  déterminer  l'ulai^e  de  ces  deux  petites  cornes  ou 
Tome  I.  N 


t.f. 


c)8  Histoire    abrégée 

oreillettes  fingulieres ,  c^u'on  ne  voit  point  dans  les  autres 
dermeftes,  ni  même  dans  aucun  infecte  à  étui.  Comme 
cette  efpéce  vit  dans  l'eau,  peut-être  que  ces  petits  corps 
ont  le  même  ufage  que  les  ouies  dans  les  poilTons ,  Se 
qu'ils  lui  fervent  à  pomper  l'air.  Ce  que  j'avance  n'eft 
qu'une  conjecture,  qui  pourroit  paroîcre  plus  vraifembla- 
ble  j  fi  ces  appendices  ëtoient  placées  au  corcelet ,  ou 
font  deux  grands  ftigmates,  au  lieu  que  la  tête  en  efl 
dépourvue. 

Les  efpéces  de  ce  genre  font  les  fuivantes  : 

I.  DERMESTES  thoracc  marginato  ;  elytris  abfcif- 
fis ,  nigris  ^  fdfciis  duabus  tranfverfis  undulatis  luttis, 
Planch.  I .  fig.  ^. 

Llrtn.  fyft>  nat,  edit.  lo,  p.  359,  n.  2.  Silpha  oblonga ,  clypeo  orbiculato  inae- 
quaJi ,  elytris  fafcia  duplici  ferruginea. 

Aldrov.  inf.  p.  454,  tal?.   inferior ,Jig.  3. 

Moujf.  iTiJ'.  p.  T49,  /in,  7,  fig.  I.  Perpendicul.  6'  tab,  ult.  Cantharus  tertîus. 

L'rft.  tab.  mut.  tab.   "^J  ■,  fig.   5. 

Lift.  loq.  pag.  381  ,«.  2.  Scarabjeus  majufculus  niger  ,  duabus  luteis  fafciis  un- 
dulatis tranfverfim  dudis  fupra  alarum  thecas. 

Frlfch.  germ.  I2,p.  z8,r.  "^  ^  fig.   2    Scarabxus  mofchi  odore. 

Raj.  inf.  p.  106.  Scarabaîus  fœtidus  primus  aldrovandi. 

Linn.  faun.  juec.  n.  347.  Scarabxus  clypeo  marginato ,  elytris  nigris  ,  fafciis  dua- 
bus tranfverfis  rubris. 

"RofeU  inf.  tom,  4 ,  tab.  i ,  fig,  i ,  a. 

Le  dermefic  a  point  d Hongrie. 

Longueur  9  lignes.     Largeur  4  lignes. 

J'ai  toujours  trouvé  ce  dermefte  dans  la  fiente  Se  les  cha- 
rognes. Lifler  ,  qui  en  parle ,  l'a  trouvé  dans  les  mêmes  en- 
droits ,  &;  jamais  on  ne  le  rencontre  fur  les  fleurs,  que  M. 
Linnxus  lui  afligne  pour  domicile  ordinaire.  Sa  tête  n'a 
point  cette  efpéce  de  chapeau  que  Ton  voit  fur  celle  des  fca- 
rabés  ou  des  boufiers^  elle  reflemble  un  peu,  pour  fa  forme 
&  fes  mâchoires  avancées,  à  celle  d'une  guêpe.  Ses  an- 
tennes font  auiîi  fort  différentes  de  celles  des  fcarabés  : 
elles  ont  à  leur  extrémité  une  maffe  rougeâtre  formée  par 
quatre  petites  plaques  enfilées  l'une  fur  l'autre  par  leur 
milieu ,  Ôc  dont  la  dernière,  plus  épailTc,  forme  un  petit 


desInsectes.  99 

bouton  irrcgulier  &  pointu.  Ce  caraclerc  eft  celui  des  der- 
jnefles  ,  fie  m'a  fait  ranimer  cet  inlccle  dans  ce  genre,  quoi- 
cjiic  plufîeiirs  Naturaliltcs  lui  eullent  donne  le  nom  do  Ica- 
rabc.  I^c  plus,  la  tornie  allongée  de  lun  corps,  ëc  la  ma- 
nière dont  il  le  recourbe  en  baillant  Ion  corcclet  ôC  faifanc 
rentrer  fa  tête  en  dedans,  lui  donnent  encore  une  autre 
reficmblancc  avec  les  dcrmcllcs.  Sa  tête,  (on  corcclct  &c 
Ion  corps  font  noirs,  charges  de  quck]ucs  poils  jaunâtres. 
La  forme  de  (on  corcclet  mérite  attention;  il  cil  aflcz  rond, 
forme  quelques  éminences,  (ur-tout  une  au  milieu,  qui 
cil:  diviice  en  deux  par  une  rainure  longitudinale,  ^  tout 
Ion  contour  elt  terminé  par  un  bord  large  &:  plat.  Ses  ctuis 
font  courts,  comme  coupés  tran(ver(alemcnt  au  bout,  &. 
JaillcMU  un  tiers  du  corps  à  découvert;  ils  (ont  noirs,  avec 
deux  bandes  jaunes,  tran(ver(cs,  dont  les  bords  font  ter- 
minés irréguliérenjent,  à  peu  prés  comme  ceux  des  points 
d'Hongrie.  Je  ne  ((^'ais  pourquoi  M.  Linna'us  dit  que  ces 
bandes  (ont  rouges  :  je  ne  les  ai  jamais  vues  que  jau- 
nes. Enfin  un  dernier  caraClere  fpécifique  de  cet  inlecle, 
fe  tire  de  la  groflcurde  (es  dernières  cuilles,  qui  ont  à  leur 
origine  une  appendice  ou  épine  allez  conlidcrable.  Cet  in- 
fecte ed:  alFez  grand. 

2 .   D  E  U  M  E  S  T  E  S  ihorace  marginato ,  elycris  ahfàUls , 
/c^'i  niger. 

AUrov.  in/,  p.  454  ,  taè.  inftrior ,flg.  r. 
Lyji.  hq.  p.  381.  utj'upra.  Idem  ex  loto  niger. 

Le  grand  dermcjlc  noir. 

Longueur  14  /:gnts.  Largeur  6  lignes. 

Cette  efpéce  e(l  tout-à-f;iit  femblable  à  la  précédente, 
6c  Lider  ne  l'a  reg;irdée  que  comme  une  variété.  L\  forme 
du  corcclet,  des  ctuis  ifc  de  tout  le  corps  cil  la  même,  & 
cette  elpéce  a  aulïi  cette  éjine  aux  cuilîès  pollcrieures , 
que  Ton  voit  dans  la  précédente  ;elle  rj'en  ditlerequepar  li 
couleur,  qui  e(l  toute  noire,  f^ins  mélange  dJaucune  au- 
tre, ix:  par  (a  grandeur,  qui  (urpalle  d'un  tiers  celle  de  Tin- 


N 


'i 


îoo-  Histoire    abrégée 

fecte  précédent.  Cette  différence  confiante  m'a  déterminé 
à  réparer  ces  deux  inlecles ,  quoiqu'ils  approciient  beau- 
coup l'un  de  l'autre.  Ils  fe  trouvent  tous  les  deux  dans  les 
mêmes  endroits;  mais  celui-ci  eft  moins  commun. 

3.  DERMESTES  niger^ coleoptns punclis  rubris  binis, 
Lînn.  faun.  fuec.  n.  363. 

Linn.  fyft.  nat.  dit.  lo  ,  p.  359  ,  n.   3.  Si'pha  oblonga  nigra  ,  elytris  fingulls 
puncto  unico  rubro. 

Le  dcrmeflc  a  deux  points  rouges. 

Longueur  2  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Sq^  antennes  font  longues  &  minces ,  terminées  par  une 
mafTe  ronde  6i,  perfoliée.  Son  corcelet  ell  large  6c  bordé. 
Ses  étuis  font  aulîi  affez  larges.  Tout  le  corps  de  l'infecSte 
ell:  noir,  à  l'exception  de  deux  points  ronds,  de  couleur 
rouge;  fçavoir,  un  au  milieu  de  chaque  étui.  On  trouve 
ce  dermefle  dans  les  charognes. 

4.  DERMESTES  nlger ^  coleoptris punclis  albis  binis, 
Linn.faun.fuec.  n,  362. 

L'nn.  fyft.  nat.  edit.   i o  ,  n.  3  ,  /».  3 5 5  ,  Pellio. 
Frifch.  germ.  5  ,  pag.  22,  t.  8. 

Le  dermefle  h  deux  points  blancs. 

Longueur  2  ,  1  i  lignes.     Largeur  1  j  ligne. 

Cet  animal  varie  pour  la  grandeur.  Sa  larve,  qui  0*1  ve- 
lue, 6c  formée  d'anneaux  jaunâtres  6c  bruns  ,  fe  trouve 
dans  les  charognes  6c  les  pelleteries,  auxquelles  elle  fait 
beaucoup  de  tort.  L'infe6te  parfait  qui  en  vient,  fe  trouve 
fouvent  dans  les  maifons ,  6c  fe  rencontre  aufîî  dans  les  jar- 
dins ,  fur  les  fleurs.  Tout  l'animal  eu  brun  ,  noirâtre ,  lui— 
fant,  ayant  feulement  fur  chaque  étui  un  point  blanc  ^ 
formé  par  des  petits  poils  de  cette  couleur.  On  voit  aulîi  au 
milieu  du  corcelet,  près  de  l'écuffon,  6c  à  fes  deux  côtés  , 
près  de  l'origine  des  étuis,  trois  autres  petits  pomts  blancs 
moins  eonfidérables  6c  moins  marqués.  Cet  infecte,  com- 
me la  plupart  des  efpéces  de  ce  genre ^  retire  fa  tête ,  fes  pat- 


DES    Insectes.  toi 

tes&:  rcsantcnncs,i<c  conrrctait  LmortdL-squ'on  le  touche. 

5.  DERMESTES  nigcr^  clytns  anticc  cincrcis.  Linn. 
Jliun.  fucc.  II.  360. 

Linn.  fyfl  nat.  edit.  10,  n.  l.  Lardariuï. 

Meriun.    inf.  1  ,  r,   3  I . 

Coid.  Bd^.  2  ,  p.  i4|  ,  fié'  A-  Dcrmeftcs.  Cuil.  corn.  3,  uB.  41. 

Liji.  goid.  p.ïjG,fig   14. 

iîuy.  inf.  p.   107  ,  n.   4.  Scarabxus  antcnnis  clavaiis  ,  clavis    in  angulos  divifts 

quanus. 
Fnfch.  gtrm.  ^  ,  ;».  25  ,  f.  9.  Scarabxus  lardi  parvus ,  fafcia  tranfverfjli  clytro* 

rum  nigro-fufcorum  albida. 

Le  dcrmefle  du  lard. 

Longueur  3  lignes. 

Cette  clpéce  n'cfl: que  trop  commune  pour  ceux  qui  font 
des  eollcclions  d'.inimaux  ledits  <!n:  coiilcrvës.  Sa  larve, 
qui  cft  allongée,  un  peu  velue  &:  diviiée  en  anneaux  bruns 
éc  clairs  alternativement ,  ronge  &:  détruit  les  préparations 
d'animaux,  que  l'on  conlerve  dans  les  cabinets,  i^  fe 
nourrit  même  des  in(ecl:es  ;  elle  le  trouve  aulli  dans  le 
vieux  lard.  L'infecle  parFaitquien  vient,  cil  de  Forme  allon- 
gée ,  &  d'une  couleur  noire  oblcure  ,  &:  il  elt  très-recon- 
noilfable  par  une  bande  grile,  qui  occupe  traniverlalemcnt 
prelque  toute  la  moitic  antérieure  des  étuis.  Cetce  couleur 
dépend  de  petits  poils  gris,  qui  font  à  cet  endroit.  Cette 
bande  efl:  irréguliere  (ur  l'es  bords  i!c  coupée  dans  Ion  mi- 
lieu par  une  petite  raie  tranlvcrlale  de  points  noirs,  au 
nombre  de  tiois  lur  chaque  ctui,  dont  celui  du  milieu  ell 
un  peu  plus  bas  que  les  autres,  ce  qui  donne  à  cette  raie 
noire  une  forme  de  zigzag. 

6.  D  E  R  M  E  S  T  E  S    nigro-fufcus  ,  dyiris  anticc  palli- 
diorïbus  ncbulofis. 

Le  dcrmcfle  effacé. 

Longueur  i  \  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Il  rellemble  beaucoup  au  précédent  pour  la  forme,  mais 
il  en  diticre  beaucoup  pour  la  grandeur.  Sa  couleur  cil  brune 


Î02  Histoire    abrégée 

noire  :  feulement  les  bords  de  Ton  corcelec  font  plus  clairs, 
c-c  le  devant  des  étuis  j  a  une  bande  rraverfe  pâle,  un  peu 
jaunâtre,  picotée  de  noir  de  mal  terminée,  comme  fi  la 
couleur  étoit  effacée  en  cet  endroit.  Cette  bande  occupe 
la  moitié  de  la  longueur  des  étuis.  On  trouve  cette  efpéce 
avec  les  précédentes. 

*.//«.         y.  D E  R M  E  s T E  s    /œvis    niger  ,    c'merco  -  nchulofus  , 
Jcutello  luteo.  Lmn.  faun.  fuec.  n.  365. 

L'mn.  fyft.  nat.  edit.  lo  ,  n.  17.  Dermeftcs  murinus. 

Frifch.  germ.  4  ,  p.  34,  t.  18.  Scarabsus  eruta:  pinguis  nigraî  glabrx. 

Le  dermeftc  a  écujjon  jaune. 

Longueur  î ,  3  ligms.     Largeur  i  //l'/ze. 

On  trouve  ce  dermefle  dans  les  charognes  6c  les  bois 
pourris.  Le  fond  de  fa  couleur  en  delTus  ell  noir,  mais  il 
a  des  plaques  de  petits  poils  gris ,  qui  le  font  paroître  de 
couleur  cendrée.  Sur  l'écuflon,  ces  poils  lost  jaunes.  Il  y 
en  a  auffi  quelques-uns  de  même  couleur  fur  le  corcelet. 
En  deiïbus ,  l'infecle  paroît  tout  blanc.  Il  varie  quelquefois 
beaucoup  pour  la  grandeur. 

8.  DERMESTES  flavefcens  pilofus ,  oculis  nlgris» 

Le  velours  jaune. 

Longueur  2  lignes. 

Cette  petite  efpéce  a  le  corps  &:  le  corcelet  bruns  , 
mais  couverts  de  petits  poils  jaunes.  Ses  étuis  font  d'un 
jaune  châiainj  couverts  de  femblables  poils.  Ses  antennes 
font  compofées  de  onze  articles,  dont  les  trois  derniers 
font  plus  gros.  De  ces  trois ,  deux  font  en  feuillets  tranf- 
verfes ,  entilés  par  leur  milieu  &:  entourent  le  troifiéme  ou 
dernier,  qui  forme  un  petit  bouton.  Ces  articles  du  bouc 
de  l'antenne  font  un  peu  ferrés  les  uns  contre  les  autres, 
ce  qui ,  à  la  première  vue,  feroit  croire  qu'ils  ne  forment 
qu'une  feule  maiïe  folide.  11  faut  les  examiner  à  la  loupe, 
pour  voir  diftinclement  leur  ftruclure.  Les  yeux  de  l'in- 
kCtQ  font  noirs ,  ôc  fon  corcelet  ell  bordé.  1  out  le  corps 


desInsectes.  103 

de  ce  petit  animal  cfk  oblong  :  il  le  trouve  dans  les  bois 
vieux  6:  pourris. 

9.   DERMESTEvS  ohlongus  fufcus  ,  elytris  flrïaùs. 

Le  derme  fie  lévrier  a  fines. 

Longutur   I  iignt.     Largeur  \  ligm. 

Ce  petit  infecte  a  le  corps  long  6c  ëhlé.  Sa  couleur  efk 
brune  ch.itain.  Son  corcelec,  plus  long  que  lar^c  ,  cil  bordé 
fur  les  cotés,  &  fcs  étuis  lont  chargés  de  beaucoup  de 
Aries  longitudinales.  On  le  trouve  iouvent  dans  les  mai- 
Tons,  ou  il  roni:c  les  bois. 

I  o.    D  E  R  M  E  S  T  E  S    oblongus  ferrugineus  ^    elytris 
punclato  -flridtLS. 

Le  derme fte  lévrier  ponclué  ù  flric. 

Cette  efpéce  cil  un  peu  plus  petite  que  la  précédente  y 
bL  fes  antennes  forment  une  malle  plus  marquce  a  leur 
extrémité.  Sa  couleur  imite  celle  de  \a  rouille.  Son  corce- 
Jet  cil  allongé,  ôc  les  étuis  lont  chargés  de  Unes  formées 
par  des  rangées  de  petits  points.  On  trouve  cet  infecle 
avec  le  précédent. 

II.    DERMESTES   temacuUs  ante   oculos   antenni- 
formibus  mobilihus. 

Le  derme  [le  à  oreilles. 

Longueur  a  lignes.     Largeur  ^  iigne, 

La  couleur  de  cette  lingulicre  efpéce  eft  d'un  gris  brun , 
fans  llrics  ni  points  fur  les  étuis.  Ou  voit  feulement  quel- 
ques poils  courts  fur  Ion  corps. 

Le  dcllbus  de  cet  animal  elll d'une  couleur  un  peu  plus 
claire,  &:  les  yeux  font  noirs.  Mais  ce  qui  lait  ailtment 
rcconnoîtrecet  inleclejce  font  deux  appendiees  femblables 
à  deux  petites  cornes  ou  oreilles  coudées  dans  It- ur  milieu  , 
is:  ftmblabLs  a  des  antennes  qu'il  porte  au  devant  de  la 
tctc  6c  qu'il  rtmuij  ca  marchant.  Les  véritables  antennes 


104  Histoire    abrégée 

de  la  même  longueur  que  ces  appendices,  font  moins  grof- 
fes  ôc  fouvent  cachées  en  deiîous,  ce  qui  peut  tromper  à 
la  première  vue  :  outre  cette  iîngulariré ,  cet  infecte  en  a 
encore  une  autre.  Le  deiîous  de  fon  corcelet  a ,  en  de- 
vant, fur  les  côtés,  deux  pointes  noires aflez  remarquables, 
dirigées  vers  la  tête,  &C  encre  ces  deux  pointes,  deux  autres 
moins  fenfibles.  On  trouve  ce  joli  infeclie  dans  l'eau  dès  le 
commencement  du  printems.  il  iort  quelquefois  de  l'eau, 
mais  il  ne  s'en  éloigne  pas  beaucoup. 

12.  DERMESTES  oblongus  ,  glaber  y  lejîaceus  j  ocu^ 
lis  nigris.  Linn.  faun.  fuec.  n.  375. 

Llnn.  fyfi.  nat.  ed'it.  to,  n.  24    Dermeftes  ftercorarius. 

Le  dcrmefîe  du  fumier. 

Longueur  {  l'g^i» 

,  La  longueur  de  ce  petit  infecte  n'eil  que  d'une  demi- 
ligne,  comme  nous  le  marquons,  6c  quelquefois  encore 
moindre  Tout  fon  corps  efl;  d'un  brun  clair,  à  l'exception 
de  fes yeux,  qui  lont  noirs  Sa  couleur  efl  cependant  quel- 
quefois plus  ou  moins  foncée.  Son  corcelet  ell:  bordé,  ôc 
cet  infecte  a  tout  le  port  d'un  fcarabé,  mais  ^^s  antennes 
ont  le  caractère  de  celles  des  dermeftes.  On  trouve  ce  pe- 
tit animal  dans  le  fumier.  Il  entre  auiîî  affez  fouvent  dans 
les  maifons. 

13.  DERMESTES  nigro  fuf coque  nebulofus  ,  elytris 
vix  flriatis. 

Ra).  inf.  pag.  90,    n.   II. 

Le  derme  fie  panache. 

Longueur  2  lignes.     Lzrgeur  I  ligne. 

C'efl  fous  l'écorce  des  vieux  arbres  que  l'on  rencontre 
fouvent  cette  efpéce.  Son  corps  eft  un  peu  oblong,,  Çqs  an- 
tennes font  de  couleur  fauve  en  mafTe  ôc  perfoliées.  Sa 
tête  efl  afTez  faillante.  Le  corcelet  efl  bordé,  ôc  les  étuis 
mêmes  le  font  un  peu.  Leur  fond  efl  de  couleur  fauve, 

avec 


DES    Insectes.  105 

nvcc  des  taches  longituJiiiiiles  noires,  &  quelques-unes 
plus  pales  ,  ce  qui  rend  cec  infecle  finguliéremcnt  panaché. 
Le  cofcclct  c(ï  un  peu  raboteux ,  Se  les  étuis  vus  à  la  loupe 

parollFent  (b  ics  ,  mais  peu  protondcment. 

1 4.   D  F.  Il  M  E  vS  T  K  S  ni^ro  fufcoquc  ncbulofus  ,  thoracc 
elyirifqtie  profundc  jiriatis  ù  punclutis. 

Le  derme flc  a  côtes. 

Longueur  i   ;  '''i'"'*     Largeur  \  ligne.  * 

A  la  première  vue  ,  cet  infecte  paroît  femblable  au  pré- 
cédent; (x  couleur  cil:  à  peu  près  la  même,  feulement  il  a 
moins  de  taches  noires;  mais  fi  on  l'examine  de  près,  on 
voit  que  le  rebord  des  étuis  iîc  du  corccletelt  moins  conlî- 
dérable  ,  ce  qui  donne  à  tout  l'animal  une  forme  moins 
large  &:  plus  etiilce.  De  plus ,  un  caraclere  fingulier  de  cette 
efpéce,  ce  font  des  ftries  profondes  fur  le  corcelet  6c  \qs 
étuis,  qui  les  font  paroître  comme  divifés  par  cotes.  Il  y 
a  fcpt  de  ces  côtes  relevées  lur  le  corcelet,  ts:  quatre  fut 
chaque  étui.  Ces  cotes  font  bordées  Aqs  deux  cotes  de 
points,  qui  les  rendent  comme  dentelées.  Ce  joli  infecle 
le  trouve  avec  le  précédent ,  mais  plus  rarement. 

15.  DE  RM  ESTES  viridl-cenceus  ,  thorace  fdfciis  qua- 
tuor elevatis ,  elytris  punclato-ftriatis, 

Linn.  fy/l.  njt.  edit.  lo,  p.  'î6i ,  n.  ai.  Silpha  cinxrea  elytris  fubftrlatis ,  tho- 
racc marginato ,  longitudlnaliter  rugo(o  ,  virciccnte. 

Le  dermefle  bronfé. 

Longueur  \  z  t  l  {  lignes.     Largeur  -' ,  i  ^  ligne. 

Cette  efpéce  tient  beaucoup  des  deux  précédentes.  Elle 
varie  extrêmement  pour  la  grandeur,  depuis  une  ligne  S<, 
demie  jufqu  a  trois  lignes  ^  demie  de  long.  Sa  forme  ell 
plus  allongée.  Sa  couleur  cil  brune,  bronlce  6:  un  peu 
trillante.  Son  corcelet  ert  fort  peu  bordé  ,  &:  les  étuis  le 
font  encore  moins.  On  remarque  fur  le  corcelet  cinq  en- 
foncemens  finueux  ,  fuivant  la  longueur ,  entre  lelqucis 

Tome  /.  0 


loS  Histoire    abrégée 

s'élèvent  quatre  côtes.  11  y  a  fur  chacun  des  étuis  dix  (Inès 
longitudinales  ierrées ,  formées  par  des  raies  de  points.  En- 
fin les  antennes  font  en  mafTe,  6c  perfoliées  au  bout.  Cn 
trouve  cette  jolie  efpéce  de  dermefte  dans  l'eau  ,  parmi 
le  conferva. 

i6.  DERMESTES  niger ,  coleoptrh punclh rubris qua- 
ternis  ,  elytris  flriatis  ,  oblongus. 

J^inn.  faun.  fuec.  n.    354.  Dsrmeftes  niger  ,  coleoptris  pun£lis  rubris   quaternis. 
Frifch.  germ,  ^  ,  p.  36  ,  t.   19,  Scarabaïus  parvus  ,  luteo  maculatus  ^  erucos  lani- 

gcr^e. 
Linn.  /yft.  nat.  edit.   lO ,  p.  359  ,  n.  4.  Silpha  oblonga  nigra  ,  elytris  punûis 

cluobus  ferrugineis. 

Le  dermefle  a  quatre  points  rouges  ,  flrik. 

Longueur  2  f  lignes.     Largeur  1  ligne. 

Sa  couleur  eft  noire ,  &  Ton  corps  efl  afTez  étroit.  Ses 
étuis  font  flriés  longitudinalement ,  6c  fur  chacun  il  y  a 
deux  points  ,  ou  marques  rouges  prefque  quarrées ,  l'une 
en  haut ,  l'autre  vers  le  bas  :  lorfque  les  étuis  font  en  place 
fur  l'animal ,  ces  quatre  points  forment  par  leur  pofition 
une  efpéce  de  quadrille.  Cet  infecle  efl  alTez  rare;  on 
le  trouve  quelquefois  fur  les  arbres. 

17.    DERMESTES    niger  ^    coleoptris  punclis    rubris 
quaternis  ^  elytris  lœvibus ,  fubrotundus. 

Le  dermefle  a  quatre  points  rouges  j  fans  flries. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

On  voit  fur  cet  infe£te  quatre  points  ou  taches  rouges 
comme  fur  le  précédent  :  mais  il  en  diffère  par  ia  forme  , 
fa  grandeur  ôc  le  poli  de  fes  étuis  ;  il  eft  plus  grand  ,  fon 
corps  eft  ovale ,  un  peu  arrondi ,  &:  les  étuis  n'ont  point  du 
tout  de  ftries ,  mais  font  unis  oc  luifans.  Les  quatre  taches 
rouges  font  pofées  comme  dans  Tefpéce  précédente ,  deux 
fur  chaque  étui  ^  mais  elles  font  longues  6c  obliques  :  les 
antennes  de  cet  infe£le  font  affez  (ingulieres.  La  première 
pièce ,  qui  part  de  la  tête  ,  eft  longue  ôc  cambrée ,  les  trois 


desInsectes.  107 

dernières  font  en  lames  tranfvcrftrs  bien  marquées  &  ter- 
minées par  un  boucon  ,  &  celles  du  milieu  (ont  petites, 
courtes  6c  trcs-ramallécs.  Ce  petit  animal  e(l  aflez  rare^  on 
le  trouve  lur  les  arbres  dans  les  bois  &C  les  parcs. 

18.  DERMESTES    mger  fubroiundus  y    tlyiris   lotvi- 
bus. 

Le  dcrmcjle  jayet. 

Longueur  i  {  ^'S'^'-     Largeur  i  ligne, 

19.  DERMESTES    nigcr  fubrotundus  ^    clyiris  firla- 
tis. 

Linn.  fjiin.  fuec.  n.  372.  Dertncftes  atcr  ,  pcdibus  rufis. 

I.e  dcrmejic  en  deuil. 

Longueur  1  \  l'gne.     Largeur  \  lignt. 

2  0.    DERMESTES  niger  fubrotundus ,   clytris   Iccvi- 
bus  y  antcnnis  thorace  hngioribus. 

Le  dermejie  noir  a  longues  antennes. 

Longueur  1  ligne,     Ljrgiur  \  ligne. 

Ces  trois  efpcces  ont  beaucoup  de  rcflemblance  en- 
tr'elles  ,  ainlï  qu'avec  celle  qui  les  précède.  Toutes  les 
trois  (ont  noires  ,  luilantes  de  ont  le  corps  allez  arrondi  : 
mais  elles  ont  quelques  différences  qui  ne  permettent  pas 
de  les  confondre  enlemble.  Le  dermefle  en  deuil  a  quel- 
ques ftries  peu  protondes  fur  Tes  étuis,  au  nombre  de 
neufiur  chacun,  îk:  il  (e  rencontre  lur  les  plantes  aqua- 
tiques ,  ce  qui  prouve  que  c'eft  cette  cfpéce  que  M.  Lin- 
narus  a  voulu  dciigner  Quant  aux  deux  autres  efpéces , 
elles  n'ont  point  de  ftnes  Ik.  lont  très-liires  &.  trcs-polics  : 
mais  la  dernière  a  les  antennes  fort  longues  pour  un  der- 
mcile.  Ces  antennes  (ont  prclque  de  la  longueur  de  \.\ 
tête  iîc  du  corcelet  pris  enfemble.  On  trouve  ces  deux 
elptces  lur  les  plantes. 

0   il 


I-08  HlSTOlREABRÉGÉE 

il.    DERMESTES   niger  oblongus  ,  clytris  punclàds  , 
pedlbus  fulvis. 

Le  dermcftc  noir  a  pattes  fauves. 

Longueur  l  Ugni.     Largeur  \  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  toute  noire,  à  l'exception  de  Tes 
antennes  &:  de  Tes  pattes  qui  font  fauves  :  elle  paroît  lilTe  à 
la  vue  5  mais  en  la  regardant  avec  la  loupe  ,  on  voie 
que  fon  corcelet  ô:  fes  étuis  font  finement  pondtués  ^  fans 
que  les  points  forment  aucunes  ftries.  On  trouve  cet  in- 
fecte fur  les  fleurs  ,  mais  plus  rarement  que  les  précé- 
dens. 

22.  DERMESTES  elytris  corneis  pellucidis  ,  ihora- 
ce  obfcuriore. 

Le  dermefte  a  étuis   tranfparens. 

Longueur  i  Ligne.     Largeur  y  ligne. 

Ses  étuis  font  de  la  couleur  de  corne  blonde  ,  luifans  8c 
tranfparens  ,  fes  antennes  font  de  la  même  couleur  ,  ainfi 
que  i^s  pattes  :  le  corcelet  qui  eft  large ,  eft  de  couleur  un 
peu  plus  foncée ,  &  fes  yeux  font  prefque  noirs.  Tout  fon 
corps  eft  arrondi.  On  trouve  ce  petit  dermefte  fur  les 
plantes ,  &:  particulièrement  fur  les  fleurs  en  ombelle 
ou  parafol. 

y  I     B  Y  R  R  H  U  S.  Dermefiis  fpec,  linn. 

LA     r  R  I  L  L  E  T  T  E, 

Antennœ  articulis  tribus  Antennes  prefqu'enmalîe, 
ultimis  longijfimis  ,  femi  dont  les  trois  derniers  ar- 
elavatœ.  ticles   font    beaucoup    plus 

longs  que  \ts  autres. 

La  vrillette  n'a  point  été  connue  jufqu'ici,  ou  fî  l'on 
^  remarqué  quelques-unes  des  efpéces  de  ce  genre,  oMes 
cnt  été  coxuondues  avec  les  dermeftes  :  cependant  le 


DES    Insectes.  IC9 

caraclcrc  de  ces  deux  genres  tft  crc'i-ditKrcnc,  comme  011 
peut  s'en  convaincre,  en  jetranc  les  yeux  fur  leurs  anten- 
nes, ^  conildcraiit  leur  forme.  (Jcllcs  de  la  vrilleccc  un 
peu  plusgrollLs  par  le  bout,  forment  une  e(péce  de  malle, 
mais  beaucoup  moins  marquceque  dans  les  genres  précé- 
dent :  elles  lont  compolées  de  onze  anneaux  ,  dont  les 
huit  premiers  font  courts  &  grenus  ,  ^  les  trois  derniers 
plus  grands  tk.  plus  longs  ijue  les  autres  ,  forment  à  eux 
leuls  la  moitié  de  la  longueur  de  l'antenne. 

Nous  avons  donné  à  ce  nouveau  genre  le  nom  ancien 
de  byrrhus  ^  qui  n'étoit  appliqué  à  aucune  efpéce  particu- 
lière ,  à  laquelle  on  pût  le  rapporter,  ^  en  franc^ois  nous 
l'avons  appelle  vrilkut ,  parce  que  ces  iniecles  percent  le 
bois  j  &:  y  font  des  trous  ronds  ,  comme  teroit  une  vrille. 
On  voir  tous  les  jours  les  vieilles  tables  dans  les  mailons, 
les  vieux  meubles  de  bois  percés  d'une  inhnite  de  petits 
trous  ronds ^  is:  tout  vermoulus  par  ces  inlec^es.  Si  l'on 
apper(j-oit  à  l'ouverture  d'un  de  ces  petits  trous  un  amas  de 
poufîiere  de  bois  fine  ,  femblable  à  une  fciure  de  bois 
îVaiche  ,  on  peut  conjeclurer  que  la  larve  de  l'infcclie 
cil  dans  ce  trou  :  cette  poufîiere  n'ed  que  le  dcbris  du  bois 
qu'elle  perce  6c  déchire  acl:uellement  ,  <5v  qu'elle  jette 
à  melure  hors  de  Ion  trou.  Si  on  coupe  peu  à  peu  le 
bois  par  lames,  pour  découvrir  le  fond  de  ce  trou,  ou  de 
ce  canal  que  Tinleclie  a  percé,  on  trouvera  la  larve.  Cette 
larve  rellemble  à  un  petit  vers  blanc,  mol ,  qui  a  lix  pattes 
ccailleules  ,  la  tctc  brune  <n:  pareillement  écaiJleule , 
&:  deux  fortes  mâchoires  avec  lefqiiellcs  elle  déchire  le 
bois  dont  elle  le  nourrit ,  CS:  qu'elle  rend  enluite  par  petits 
grains  fort  fins  ,  qui  forment  cette  pouiliere  de  bois  ver- 
moulu dont  nous  avons  parlé.  Ainli  cette  larve  en  prenant 
fa  nourriture  fe  creuleen  même  tcms  un  logement  qui  lui 
cil  nécellaire  ,  pour  mettre  à  l'abri  Ion  corps  ,  qui  cil 
mol  &:  tendre.  Ce  n'ell  pas  feulement  dans  nos  mailons 
que  les  bois  (ont  percés  par  les  vrillcttes  :  d'autres  elpcces 
attaquent  les  arbres  vcrds  ^  lur  pied  dans  les  campagnes 


iio  Histoire    abrégée 

&  les  jardins ,  &:  elles  y  font  de  pareils  trous.  Enfin  il  y  eil 
a  une  efpéce  qui  travaille  fur  une  matière  moins  dure  : 
le  pain,  la  farine ,  la  colle  de  farine  lui  fervent  d'alimens. 
Qu'on  laille  traîner  long-tems  dans  un  tiroir  des  pains 
à  cacheter ,  on  les  trouvera  déchirés  ôc  mis  en  pièces  par  ce 
petit  infecle^  qui  y  forme  des  filions  èc  des  canaux,  com- 
me les  autres  elpéces  de  vrillettesen  font  dans  le  bois. 

Lorfque  ces  larves  ont  acquis  toute  leur  grandeur  ôc 
qu'elles  ont  changé  plufieurs  fois  de  peau ,  elles  fe  méta- 
morpholent  au  fond  du  canal  qu'elles  ont  creufé  :  mais  au- 
paravant quelques-unes  tapiflent  le  fond  de  ce  canal  de 
quelques  fils  de  foie  qu'elles  filent  avec  leur  bouche  :  pour 
lors  elles  prennent  la  forme  de  chrylalide,  &  enfuite  celle 
d'îm  infede  parfait,  qu'on  furprend  quelquefois  à  la  fortie 
du  trou  qu'il  abandonne  ,dès  qu'il  a  iubi  ia  dernière  méta- 
morphofe.  Ces  infecbes  ont  une  particularité  ,  qui  cepen- 
dant leur  eft  commune  avec  les  dermeftes  ,  c'eft  de  refter 
immobiles  &  comme  morts  dès  qu'on  les  touche. 

Parmi  les  efpéces  de  ce  genre,  la  première  mérite  notre 
attention,  moins  par  fes  couleurs  qui  font  ternes  ^  ôc  fa  fi- 
gure qui  n'a  rien  de  bien  remarquable ,  que  par  un  petit 
bruit  (ingulier  qu'elle  excite ,  èc  qui  fouvent  a  pu  inquiéter 
quelques  perfonnes.  Qu'on  refte  parfaitement  tranquille 
dans  un  appartement,  on  entend  quelquefois,  principale- 
ment du  côté  des  fenêtres  ,  un  petit  bruit  régulier  ôc 
fouvent  continué  allez  long-tems ,  lemblable  au  mouve- 
ment d'une  montre.  Les  uns  ont  attribué  ces  petites  pul- 
/  fations  aux  araignées ,  d'autres  à  une  efpéce  de  petit  poux 
qui  fe  trouve  dans  les  vieux  bois  &C  auquel  ils  ont  donné 
le  nom  de  pediculus  pulfatorius.  Quelques  -  uns  enfin  , 
fans  connoître  ou  défigner  l'infede  qui  fait  le  bruit ,  l'ont 
fimplement  qualifié  du  nom  lugubre  Ôl  horloge  de  la  mon  ; 
horologium  mords.  Mais  ni  les  araignées  ,  ni  les  poux 
de  bois  ne  peuvent  produire  ces  puifations  :  elles  font 
dues  à  ia  vrillette  qui  frappe  à  coups  redoublés  le  vieux 
bois  pour  le  percer  Se  s'y  loger  :  en  examinant  Tendroïc 


DEsInSECTES.  III 

d'oij  partie  bruic,  il  cil  rare  de  ne  point  trouver  un  petit 
trou  dans  lequel  travaille  un  de  ces  infccbes  :  il  eft  vr^i  que 
le  bruit  telle  louvent  dès  qu'on  s'approche,  probablement 
parce  que  le  mouvement  que  l'on  tait  intimide  le  petit 
animal  ,  mais  li  on  relie  immobile  ,  il  fe  jcmct  bientôt 
.1  l'ouvraj^e,  les  pullations  recommencé.. (!^,'^6c  on  peut 
parvenir   à  furprcndre  l'inlecle  dans   Ion   travail. 

I .     B  Y  R  R  n  U  S    uftacco  -  niger  ,     ihorace  fubhirfuto, 
planch.  I  ,  Hg.  G. 

Unit.  fjun.  fuec.  n.  368.  Dermefles  niger,  elytris  grlfeis  margine  nigris. 

La  vrillctte  des  tables. 

Longueur  I  j  i  lignes.     Largeur  {  Cligne. 

Cet  infecle  varie  beaucoup  de  grandeur  &  de  cou/eur. 
On  en  trouve  qui  font  d'un  brun  foncé,  &:  d'auties  d'une 
couleur  beaucoup  plus  claire  :  fa  forme  eil  oblongue  &: 
prelque  cylindrique;  fes  étuis  font  Ibiés,  Ton  corcelct  eft 
épais  î^  un  peu  en  boflb  :  lorfqu'on  touche  ce  petit  animal , 
il  retire  fa  tête  fous  fon  corcelet  bi  les  pieds  lous  ion  ven- 
tre, &  rcfte  tellement  immobile  ,  qu'on  le  croiroit.morr. 
C'ell  lui  qui  fait  aux  meubles  de  bois  ces  petits  trous 
ronds  qui  les  réduifenten  poudre  :  il  n'eft  que  trop  com- 
mun dans  les  maifons. 

1.  BYRRHUS    teflaceus  glaber  oculis  nigris, 

Linn.  fyj}.  nat.  edit.  lo ,  n."^  Dermeftes  ferrugineus,  oculis  rufis, 
La  vrillette   de   la  farine. 

Longueur  l  ligne.     Largeur  \  Hgie, 

La  forme  de  fon  corps  eft  la  même  que  celle  de  la  pre- 
mière cipéce,  mais  ceile-ci  cil  plus  petite,  &:  i\i  couleur 
ell  brune  ,  rougeatre  ,  luilante  ,  au  lieu  que  \à  première  cil 
terne.  On  trouve  cet  i nielle  dans  la  farine  qu'il  maiv^c  , 
fouvent  même  il  ronge  i?c  met  en  poulîierc  le  pain  à  cache- 
ter dans  \q^  tiroirs. 


112  Histoire    abrégée 

3.  BYRRHUS  fulvus  obfcurus  ,  oculis  nigris. 

Linn.  fyft.  nat.  edit.  10,  n.  7.  D^rmeftes  teftaceus,  oculis  fufcis ,  antennls  fiU- 
formibus. 

La  vrillettc  fauve. 

Longueur  2  f  lign-^^^}^argeur  i  ligne. 

Cette  efpéce  approche  infiniment  de  la  précédente  pour 
la  forme  ôc  pour  la  couleur ,  elle  efl  feulement  d'un  brun 
plus  foncé,  mais  elle  eft  beaucoup  plus  grande  :  (es  yeux 
iont  noirs  :  elle  vit  dans  l'intérieur  des  arbres  ,  que  fa  larve 
ronge  6c  déchire.  J'ai  trouvé  celle-ci  dans  un  pin  au  Jardin 
Royal. 

4.  BYRRHUS  totus  nlgro  fufeus. 

Linn  faun.  futc.  n.  384.  Caffida  nigra ,  antennis  fetacels ,  corpore  teretiufculo. 
Aci.  Upf.  1736  ip.ij  t  n.  5.  Dermeftes  corpore  oblongo  ,  elytris  ftriatis,  capite 

clypeato. 
Linn.  fyfl.  nat,  edit.  10  j  n.  6.  Dermeftes  fufeus  antennis  filiformibus. 

La  vrillettc  favoyarde. 

Longueur  î  f  lignes.     Largeur  1  ligne. 

Sa  forme  efl  précifément  la  même  que  celle  des  efpéces 
précédentes.  Son  corcelet  fait  une  bofle  fous  laquelle  l'ani- 
mal retire  fa  tête  lorfqu'il  contrefait  le  mort  :  fes  étuis  font 
longs  ôc  ferrés.  Tout  l'infede  efl:  d'une  couleur  brune  , 
matte ,  obfcure  &:  prefque  noire  ,  mais  en  deiïus  il  a 
des  taches  irrégulieres  d'un  jaune  fale  ,  qui  vues  à  la 
loupe  5  paroiffent  formées  par  des  petits  poils  courts.  On 
trouve  fouvent  cet  infecte  dans  les  maifons  :  fa  larve  habite 
dans  les  charognes  &  les  bois  pourris.  Je  lui  ai  donné 
le  nom  de  vriliette  favoyarde ,  parce  que  le  brun  6c  le 
jaune  obfcur  qui  fe  voyent  fur  fon  corps  ,  imitent  la 
couleur  de  la  fuie. 

5.    BYRRHUS  fufeus  j  fafeïis    elytrorum   iranfverfîs 
cinereis. 

La  vrillettc  brune  a  bandes  grifes. 

Longueur  i  \  ligne.    Largeur  { ligne, 

.     Elle 


D   E  s      I    N   s   r   C  T  E  s.  1  I  3 

Elle  cft  de  couleur  brune  >  lillc ,  avec  trois  handcs  trariC- 
verils  j;rilès  fur  Ces  étuis.  Ces  bandes  paroillcnc  velues 
^  Formées  par  des  petits  poils  gris.  La  forme  de  l'iiilectc 
rcllenible  à  celle  des  prcccdens.  Il  femblc  cependant 
commencera  en  dilFerer  un  peu  par  ies  antennes,  donc 
toutes  les  pièces  font  prellju'cgalcmcnt  allongées,  au  lieu 
que  LÏdus  les  autres  les  trois  dernières  pièces  (ont  fort  lon- 
gues ,  ^  les  autres  très-courtes. 

ANTHRENUS.  CoccïndU fpcc,  Imn, 

r  A  K  T  H  R  f:  N  E. 

Antennœ  clavatœ  intcgrœ  y      Antennes  droites  en  mafTe 
clavâ  folidd  comprcjjd,  folide  ,  un  peu  applatie. 

Nous  avons  donné  à  ce  nouveau  genre  le  nom  d^an- 
ihrenus  y  parce  qu'on  trouve  fouvent  cet  iniecle  par  mil- 
liers fur  les  rieurs  ,  (j/z/^ci  )  &:  particulièrement  fur  les 
rieurs  en  ombelle  ,  ik:  les  rieurs  compolècs  &  à  rieurons. 
Quelques  Auteurs  ont  conf-ondu  ces  in(ecl:es  avec  les  coc- 
cinelles ,  dont  ils  (emblent  approcher  par  la  forme  de  leur 
corps,  mais  dont  ils  diricrent,  tant  parle  nombre  des  arti- 
cles de  leurs  taries  ,  que  par  le  caractère  des  antennes.  Ces 
antennes  lonc  en  malle,  c'ell-à-dire  terminées  par  un  bouc 
ou  extrémité  plus  grolle  ,  &  ce  bout  n'ell  formé  que 
par  une  leule  pièce  lolide  un  peu  applatie.  Ce  caracl:ere 
paroît  approcher  de  celui  de  l'elcaibot,  mais  dans  l'efcar- 
bot  les  antennes  (ont  coudées  ôC  piices  dans  leur  milieu  , 
ou  elles  forment  un  angle ,  6i  dans  l'anthrène  elles  (ont 
toutes  tiroites ,  integrœ. 

Ces  inlecles  (ont  fort  jolis  &:  habitent,  comme  nous 
l'avons  dit,  (ur  les  rieurs.  Leurs  larves  qui  (ont  un  peu 
velues,  comme  celles  de  certams  dermeries,ont  pour 
demeure  des  endroits  moins  propres  ^  moins  (enfuels  : 
elles  fe  logent  dans  des  corps  ou  des  parties  d'animaux 

Tome  /.  P 


tl^V^\A 


114  Histoire    abrégée 

morts,  dans  des  plantes  à  moitié  pourries,  ôc  fouvent 
elles  dëtruifent  les  collections  d'infedtes  deflechés ,  s'in- 
troduifant  dans  les  corps  de  ces  petits  animaux  qu'elles 
font  tomber  en  pouffiere  :  c'eft-là  qu'elles  fe  nourriflTent , 
qu'elles  croiiïent  &.  qu'elles  fe  métamorphofent. 

I,  ANTHRENUS  fquamofus  niger  y  fafilci  puncllf- 
que  coleoptrorum  albis ,  futuns  fufcis.  Planch.  i ,  fîg.  7. 

Linn.  fyft.  nat.  edic.  lo  ,  n,  io.  Dermeftes  tomentofus  maculatus. 

Linn    faun.  fuec.   n,  412.  Coccinella  rillofa ,  coleoptrorum  margine  înflexo  , 

futuris  rubris. 
Raj  inf.  p.  85  j  n.  37.  Scarabœus  parvus ,  corpore  fubrotundo,  collo  oblongo  , 

alarum  elytris  nigrls  binis  pundis  albicantibus  notatis. 

U anthrtne  a  broderie. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Cet  infecte  qui  eft  très-commun  fur  les  fleurs ,  efl;  très- 
difficile  à  bien  décrire.  Son  corps  eft  prefqu'ovale  :  le  fond 
de  fa  couleur  eft  noir,  mais  le  deiïbus  du  ventre  paroîc 
refque  tout  blanc ,  à  caufe  d'une  infinité  de  petites  écail- 
es  de  cette  couleur  qui  le  couvrent.  Les  antennes  font 
courtes,  en  mafte,  terminées  par  une  palette  applatie  qui 
ne  fe  divife  point  en  feuillets  :  la  tête  eft  petite  à  fouvent 
renfoncée  fous  lecorcelct  :  cekii-ci  eft  large,  couvert  d'é- 
cailles  blanches  êc  rougeâtres,  qui  laiifent  paroître  par  en- 
droits le  fond  noir.  Les  étuis  font  recourbés  &  envelop- 
pent même  un  peu  les  côtés  6c  le  delFous  du  corps  :  ils 
lont  noirs  avec  des  écailles  blanches  &  rougeâtres  qui 
forment  une  efpéce  de  broderie.  On  voit  d'abord  une 
bande  tranfverfe  blanche  aftez  large  au  haut  des  étuis  :  au 
bas  des  mêmes  étuis  ,  il  y  a  deux  points  blancs  diftnncts 
près  la  future ,  un  fur  chaque  étui.  La  couleur  rougeâtre 
occupe  principalement  le  bas  de  la  future  des  étuis ,  &  le 
haut  de  cette  même  partie  près  de  leur  jonction  avec 
Je  corcelet.  Cette  efpéce  eft  très-commune  dans  les  jardins 
fur  les  fleurs  :  fi  on  la  frotte,  fes  petites  écailles  colorées 
s'enlévenc  -ôc  -elle  paroîc  prçfque  toute  noire. 


l 


D  E  s     I  N   s  E  C  T  E  s.  I  I  5 

1.   A  N  T  II  11  E  N  U  S  fiuamofus  niger^  elytrls  fufcis  , 
fdfciiX  iripliCL  wuiulata  dlha. 

L'amourette. 

Longueur  \  lignt.     L^rgtur   \  ^ignt. 

L'amourette  a  beaucoup  de  rapport  avec  l'infeclc  précé- 
dent, nuis  elle  ell  bien  plus  petite;  du  relie  la  figure  &  la 
forme  lonr  les  mêmes  :  elle  eli  pareillement  toute  couverte 
vd  écailles  ,  tîc  elle  le  trouve  communément  avec  lui  fur  les 
rieurs  :  leulement  les  écailles  qui  recouvrent  Tes  étuis,  font 
plus  nombreules  ôc  plus  lerrées ,  enlortc  que  la  couleur 
noire  qui  Fait  le  fond  des  étuis  ne  paroïc  pas.  Ces  écailles 
forment  trois  banJcs  blanches  tranlverlales  &  ondces, 
entre  lelquclles  il  y  a  des  bandes  rougeâtres  brunes  de 
même  forme.  Si  l'on  touche  cet  infecte  ou  qu'on  le  frotte  , 
on  emporte  les  petites  écailles  colorées  qui  le  recouvrent, 
ici  couleur  diiparoît,  enlorte  que  l'animal  relie  noir  &L  lui- 
fant.  On  en  trouve  quelquefois  qui  font  ainfi  dépouillés 
d'une  partie  de  leurs  écailles,  ce  qui  les  rend  prefque 
méconnoi niables.  Les  larves  de  cet  înfecle  ,  ainlî  que 
celles  de  l'elpéce  précédente,  font  trés-voraces,  6c  rclVem- 
blent  beaucoup  à  celles  des  dcrmclles.  Ceux  qui  font  des 
cabinets  d'hiftoire  naturelle,  en  (ont  très-incommodés^ôc 
ne  les  connoiffent  que  trop. 

C  I  S  T  E  L  A. 

LA     C  I  S  T  E  L  E. 

Antennct  extrorfum  crajjlo-      Antennes  plus  groflcs  ^  un 
rci  non  nihil perfuliatœ.  peu  pertobées  par  le  bout. 

Thorax  conicus  non  marginacus.         (Torcclet  conique   &c    fans   re- 

bordi. 

Nous  avons  donné  à  ce  nouveau  genre  le  nom  ancien 
de  cijlcU  ,  qui  n'étoit  attribué  à  aucun  inicclc  en  parti- 

p  .j 


11^  Histoire    abrégée 

culier.  Son  caractère  confifte  dans  la  forme  de  Tes  an- 
tennes, qui  vont  en  grofîiirant  de  la  bafe  à  rextrémité,  ôc 
dont  les  articles  ou  anneaux  en  approchant  de  cette  extré- 
mité, deviennent  de  plus  en  plus  perfoliés,  ou  compofés 
de  lames  applaties ,  tranfverfes  &  percées  ou  enfilées  par 
leur  milieu.  Une  autre  partie  de  Ton  caractère  eft  tirée  de 
la  forme  de  fon  corcelet  fans  rebords  &;  conique  ,  ou 
allant  un  peu  en  diminuant  vers  le  devant  :  c'efl  en  quoi  ce 
genre  diffère  du  fuivant  qui  lui  reffemble  pour  la  figure 
des  antennes ,  mais  dont  le  corcelet  eft  affez  plat  &  avec 
de  grands  rebords.  Nous  ne  dirons  rien  de  l'hifloire  de  ce 
genre,  dont  nous  ne  connoiffons  ni  la  larve,  ni  la  chry- 
lalide ,  èc  dont  nous  n'avons  trouvé  que  l'infecbe  parfait. 
Les  elpéces  qu'il  renferme  fe  réduifent  aux  fuivantes. 

1.  CISTELA  fubvillofa  virldefcens  j  fafciis  long'uu- 
dinalibus  fufcis  intcrruptis.  planch.  i  ,  fig.  8, 

La  ciflele  fannée.     ^^î^- -^-^f  »  *  ^auj^  J^  <-%.^ 

Longueur  4  lignes.     Largeur  %  f  lignes.  ^>^ 

Le  corps  de  cet  infedte  eft  ovale  :  fa  tête  fe  retire  afTez 
volontiers  fous  fon  corcelet ,  comme  celle  des  vrillettes. 
Le  corcelet  eft  conique ,  plus  étroit  du  côté  de  la  tête  , 
réfléchi  en  deffous  par  les  côtés  :  fes  étuis  enveloppeac 
aufîi  un  peu  le  corps  en  deffous.  Le  deffous  de  cet  inlè6te 
eft  noir  àc  liffe  ,  le  deffus  eft  foyeux ,  fatiné  6c  comme 
couvert  de  petits  poils  très-courts  :  la  couleur  eft  lingulie- 
re  :  elle  eft  brune,  claire ,  avec  une  nuance  verdâtre^  &  de 
plus  le  corcelet  6c  les  étuis  ont  des  bandes  longitudinales, 
au  nombre  de  cinq  ou  fix  de  chaque  côté  de  couleur 
brune ,  noire,  mais  interrompue  de  tems  en  tems  par  des 
taches  de  la  couleur  du  fond.  J'ai  trouvé  cet  infede  dans 
le  fable  le  long  des  chemins. 

2.  CISTELA  fubvillofa  atra  ,  fafcia  elytrorum  tranf- 
verfa  aurato-fufca» 


DES    Insectes,  h7 

La  c'ifldc  a  bandi. 

Longueur  2    [  lignes.     Largeur  X   \  ligne. 

Sa  forme  ne  dilllie  pas  de  celle  de  la  précédente  ,  elle 
cfl:  fculemcnc  un  peu  plus  ovale.  Sa  couleur  elt  noire  : 
le  dellbus  de  l'infccle  ell  d'un  noir  lillc  ,  &:  le  dellus  d'un 
noir  marte  Cn:  velouté  ,  à  caufe  des  petits  poils  courts  dont 
il  ell  couvert.  Sur  le  milieu  des  étuis  il  y  a  une  bande 
tranfverie  large,  un  peu  ondée  ,  de  petits  poils  d'un  jaune 
fauve  i?c  comme  doré  :  le  corcelct  6c  la  tête  orît  aulli 
de  femblables  poils  ,  qui  forment  des  delTeins  lui  le  fond 
noir  de  l'iniecle. 

3.  CISTE  LA  TiLgrd  nacns  ,  glabra. 
La  cijlclc  noire  lijjc. 

Longueur   I    I  ligne.     Largeur  )  l'gne. 

Elle  relVemble  aux  deux  précédentes  pour  la  forme  de 
fon  corps,  mais  elle  ell  beaucoup  plus  petite.  Sa  couleur 
e(t  noire  partout.  Son  coreelet  6c  les  étuis  font  trcs-lilles  Sc 
luifans,  6c  en  regardant  de  près,  on  voit  qu'ils  (ont  poin- 
tillés Hnemenc  6c  irrégulièrement. 

P  E  L  T  I  S.   CuJTidœ  fpec.  linn. 

LE     BOUCLIER. 

Antennct    cxtrorfum    craf-       Antennes  plusgrofles  6c  un 
flores  nonnihil  perfoliatœ,         peu  perfoliees  par  le  bout. 

Thorax  &  clytra  margïnata*  Corcelct  (Se  étais  bordes. 

Les  cfpéccs  de  ce  genre  avoient  été  jointes  par  quel- 
ques Auteurs  avec  celles  de  \:i  cadide,  genre  que  nous 
examinerons  par  la  fuite.  ALiis  quoique  ces  deux  genres  le 
relFemblent  un  peu  par  les  antennes  ,  ils  dillércnt  l'un  de 
l'autre  par  beaucoup  d'autres  endroits;  d'abord  le  nombre 
des  pièces  du  urfe  cil  diiRreiiC  j  ce  qui  les  éloigne  l'un  de 


ii8  Histoire    abrégée 

l'autre ,  Se  même  les  fait  ranger  dans  des  ordres  difFérens  : 
de  plus  la  caffide  ,  comme  nous  le  verrons  ,  a  fa  tête 
tout-à-fait  cachée  lous  le  corcelet,  au  lieu  que  celle  du 
bouclier  le  déborde  6c  paroît  au  dehors.  Nous  avons  donc 
dû  faire  un  genre  particulier  de  ces  infedies ,  6c  nous  leur 
avons  donné  le  nom  de  pelùs ,  en  françois  bouclier  y  à 
caufe  de  leur  forme  qui  imite  allez  celle  àe%  boucliers  des 
anciens. 

Le  caractère  de  ce  genre  eft  en  premier  lieu  d'avoir  les 
antennes  de  plus  en  plus  grolTes,  en  avançant  de  la  bafe 
vers  l'extrémité  ^  &  en  même  tems  perfoliées ,  ou  compo- 
fécs  de  lames  tranfverfes  enfilées  par  le  milieu  ,  en  quoi 
ce  (;enre  refîemble  à  celui  de  la  ciftele^  qui  vient  de  pré- 
céder ;  &  en  fécond  lieu  d'avoir  le  corcelet  allez  plat  ôc 
bien  bordé ,  ainii  que  les  étuis  ,  ce  qui  le  diftingue  du  genre 
précédent. 

Les  larves  des  boucliers  font  ordinairement  brunes  ^ 
dures,  prefqu'écailleufes ,  applaties ,  hc  plus  étroites  vers 
la  queue,  qu'à  la  têce  :  elles  font  alTez  vives  6c  courent 
à  l'aide  de  leurs  fix  pattes.  On  les  trouve  dans  les  corps 
d'animaux  morts  &  à  moitié  gâtés  :  c'eft-là  qu'elles  fe 
nourriiîent,  qu'elles  eroifTent  ôc  qu'elles  fe  métamorpho- 
fent.  C'eft  auffi  dans  les  mêmes  endroits  que  l'on  trouve 
fouvent  l'infedte  parfait ,  qui  fe  nourrie  de  ces  charo- 
gnes ôc  y  dépofe  fes  œufs. 

I .  P  E  L  T I  S  nigra  ,  elytris   lineis   tribus  eleyads  fpa- 
tio  interjeclo  punclato  ;  thorace  lœvi. 

Lînn.  faun,  fuec.  n.  385,   Caflida  nigra,  elytris  lineis  tribus  elevatis  laevibus , 

fpatio  interjeclo  punflato ,  clypeo  antice  integro. 
Linn.  fyfi.  nat.  edit.  \o  3  p,  360  ^  n.  la.  Silpha  aira  ,  elytris  fubpunûatis  ,  lineis 

elevatis  tribus  larvibus  ,  clypeo  antice  integro. 
Raj.  inf.  p.  84  ,  n.  33.  Scarabapus  minor ,  è  rufo  fordide    nigricans  ,  elytris 

ihiaiis. 

Le  bouclier  noir  a  trois  raies  ù  corcelet  lijfe, 

Itongueur  4,^,6  lignes.     Largeur  «.,5,4  lignes. 

'  Get'infede  eft  aflez  grand ,  le  mâle  a  quatre  ou  cinq 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E  s.  I  li; 

lignes  de  long,  te  fa  femelle  en  a  environ  fîx  :  l'un  &:  l'au- 
tre font  tout  noirs,  mais  ce  noir  eft  plus  matte  dans  la 
femelle  5c  plus  brillant  dans  le  mâle.  Leurs  antennes 
font  compolccs  de  onze  articles  qui  vont  en  grollîllant 
vers  rcxtrcmitc  de  l'antenne  ,  &:  dont  les  derniers  plus 
larges  que  les  autres,  font  perfolics  ^  cnhlcs  par  leur  mi- 
lieu. Le  corcclct  cil  lari;c,  applati  2c  borde  :  la  tête  avance 
&.  déborde  quand  l'infcclc  marche,  mais  quand  on  le  tou- 
che, il  \x  replie  en  dcllbus  ôc  la  cache.  Les  étuis  ont 
un  rebord  grand  6i  relevé  en  gouttière  ;  on  voit  fur  chacun 
i.Vcu\  trois  lignes  élevées  ,  longitudinales  &:  lilFcs  ,  te 
refpace  qui  eli  entre  ces  lignes ,  elt  chargé  d'une  inhnité  de 
petits  points,  cnlorte  qu'il  paroît  comme  chagriné.  C'eft 
dans  les  bois  qu'on  trouve  cette  efpéce,  parmi  les  ma* 
tieres  pourries  <k:  les  corps  d'animaux  morts  :  elle  varie 
beaucoup,  &c  parmi  le  ;xtand  nombre  de  variétés  qu'elle 
donne ,  voici  les  principales  que  nous  avons  obfervées. 

A.  Eadcm  fpaùo  inicrjccio  punclato  ,  ihorace  lœvi  , 
urnnque  Julco  arcuato.  Elle  a  deux  filions  longitudinaux  un 
peu  en  arc  lur  fon  corcelet,  un  de  chaque  coté  :  les  lignes 
élevées  de  fes  étuis  font  plus  luiiantes  que  le  relie  de  fon 
corps. 

B.  Eadem  fpano  interjeclo  punclato  ,  ihorace  lcc\i  ubiquc 
otqualL  Son  corcelet  n'a  point  de  filions,  mais  il  ell  tout 
uni  ,  les  lignes  élevées  de  les  étuis  ne  ionr  pas  luiiantes. 

C.  Eadem  fpano  interjtclo  punciaio  ,  ihorace  Lacvi^punc- 
ùs  duobus  imprejfis.  Son  corcelet  a  deux  points  entoncés 
proche  l'un  de  l'autre  dans  (on  milieu  :  les  étuis  (^  leurs 
lignes  élevées  (ont  allez  brillans. 

D.  Eadtm  fpatio  inurjtcio  punclis  laiis  ïncequalibus  , 
thorace  Iccvi.  Les  points  des  étuis  entre  les  lignes  élevées, 
font  larges  &:  inégaux,  au  lieu  que  ceux  des  précédcns 
font  petits,  lerré>  <S:  égaux. 

2 .  P  E  L T  ï  S  nigru  ,  dytr'is  lincis  tribus  elcvat'is  ,  f patio 
inttrjcclo  miniuijjlmt  punclato ,  thorace  fiahro. 


110  Histoire    x  b  k  é  g  t.  u 

Le  bouclier  noir  ci  corcelet  raboteux, 

Lorgueur  ç,  6  lignes.     Largeur  2,  3   ligms, 

La  couleur  de  cette  efpéce  efl  noire  partout.  Ses  anten- 
nes reffemblent  à  celles  de  la  précédente.  Sa  tête  déborde 
le  corcelet,  qui  eft  raboteux  ôc  inégal.  Les  étuis  ont  cha- 
cun trois  lignes  longitudinales  relevées ,  outre  la  gouttière 
de  leur  rebord  qui  efl:  bien  marquée.  Ces  étuis  font  plus 
longs  que  le  ventre  :  ils  ont  quelquefois  à  leur  extrémité 
une  efpéce  d'appendice ,  qui  louvent  manque  :  l'efpace 
qui  efh  entre  les  trois  lignes  des  étuis  paroît  liflTe  à  la  vue , 
mais  11  on  le  regarde  à  la  loupe ,  on  y  voit  une  infinité  de 
petits  points  menus.  Cet  infedle  Te  trouve  avec  le  précé- 
dent, mais  un  peu  plus  rarement. 

3 .  P  E  L  T I  S  nigra  y  elytris  lineis  tribus  elevatis  ^  prima 
ô  fecunda  gibbojitate  connexis  ^  thorace  lœvi. 

Le  bouclier  a  bojjes. 

Longueur  9  lignes.     Largeur  4  lignes. 

Il  eft  tout  noir;  Tes  antennes  font  plus  grofTes  par  le 
bout  5:  joliment  feuillées  :  leur  extrémité  eft  un  peu  fau- 
ve. Son  corcelet  efl:  lifTe ,  brillant ,  &  vu  à  la  loupe  paroît 
un  peu  pon£tué.  Ses  étuis  ont  trois  lignes  longitudinales  , 
lilTes  5  élevées ,  dont  la  première  ôc  la  féconde  en  com- 
mençant à  compter  par  le  côté  extérieur,  font  jointes  en- 
femble  par  une  bolîe,  qui  efl:  pofée  un  peu  plus  bas  que  le 
milieu  des  étuis  :  l'efpace  entre  ces  lignes  eft  finement 
ponctué.  Cette  efpéce  a  une  particularité ,  c'eft  que  foii 
ventre  déborde  d'un  bon  tiers  fes  étuis.  On  trouve  cet  in- 
fecte dans  les  charognes. 

4.  P  E  LT  I S  nigra  _,  elytris  lineis  tribus  elevatis  acutis  , 
fpatio  interjecîo  veluti  complicato  ^  thorace  Jcabro, 

Le  bouclier  noir  chiffonné  a  corcelet  raboteux. 

Longueur  ^   \  lignes.     Lcgeur  z  lignes. 

Cette  efpéce  refTemble  beaucoup  à  l'avant -dernière 

pour 


desInsectes.  IZI 

pour  1.1  grandeur  dk:  l.i  f'orMic.  Son  corcclct  cft  un  peu 
raboteux.  Les  étuis  ont  chacun  tror.  li'^nes  relevées  ,  donc 
rextéricurcellexcrcnicmenL  aiguë,  ce  paroît  comme  rom- 
pue vers  le  bas  :  i'efpace  qui  clk  entre  ces  lignes  ,  eft 
r»3ut  plillé  ^  comme  chitîonné.  Cet  inleckc  a  le  corcclec 
lari^e  es:  bordé,  6c  les  ctuis  termines  par  une  cipéce  de 
gouttière  comme  le  premier.  On  le  trouve  dans  les  mêmes 
endroits. 

5 .  P  E  L  T  I  S  nigra  ,  elytris  lineis  tribus  ekvaùs  acutis  , 
J pat  10  interjtclo  vcluii  compUcaio  ^  thoracc  lœvL 

Le  bouclier  noir  chiffonné  à  corcelet  Hj]e. 

Longueur ,  Largeur  idem. 

On  n'appertjoit  d'autre  difFérencc  entre  cette  cfpcce  &: 
la  précédente,  que  celle  de  Ion  corcelet  qin  elt  lille  ^ 
nullement  raboteux.  Sa  couleur  noire  eft  allez  macte  6c 
point  du  tout  brillance. 

6,  P  E  LTl  S  nigru  ,  lineis  tribus  elevdtis  acutis  ^  thorace 
ferrugineo. 

Unn.  fuun.  fucc,    ru    }86.    CalTida    nlgra  ,    clypco    fcrrtigineo  ,   elytris    linca 

elcvata. 
Linn.  fyjî.  nat.  edii.  lO  ,  p.  360,  n.  13.  Silpha  ni^^ra  elytris  obfcurU  ,  linca  cle- 

vata  unica  ,  clypeo  retulo  telhicto. 
Ra'j.  inf.  p.  90,  n.   10.  îscarabxus  primo  fimilis,  parum  canaliculatus  ,  fcapilis 

croteis. 

Le  bouclier  a  corcclct  jaune. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  z  j  lignes. 

Cette  belle  efpéce  rellcmble  beaucoup  aux  précédentes 
pour  la  forme.  Ses  antennes  (ont  noires  :  leur  dernier  arti- 
cle forme  un  bouton  allongé,  ^  les  trois  d'enl'uire  (ont 
allez  larges  iic  enhlés  par  leur  milieu.  Le  corcelet  clt  d'un 
jaune  couleur  de  rouille,  <!?c  avec  le  (ecours  de  la  loupe, 
cette  couleur  parole  due  à  beaucoup  de  petits  poils  jaun.i- 
trcs  fort  courts.  Ce  corcelet  ei't  large,  bordé,  raboteux  &: 
un  peu  ('cliancré  en  devant  pour  lailler  p.u-oicre  la  ctte. 
Les  étuis  lont  noirs ,  bordés  à  l'exccrieur  par  une  gouttie- 
Tomc  L  Q 


m  Histoire    abrégée 

re,  5c  ont  au  milieu  trois  lignes  longitudinales  élevées  , 
principalement  l'extérieure ,  qui  paroît  interrompue  vers  la 
fin.  Tout  l'animal  efl  ovale  ,  oblong  &c  applati.  On  le 
trouve  dans  les  charognes  ôc  les  endroits  les  plus  fales. 

7.  P  E  L  T I  S  nigra  ,  thorace  elytrifquc  tefiaceis  ,  tkora- 
cis  macula  coleopirorumque  punclis  quinque  nigris. 
Planch.  1,  fig.   I. 

Le  bouclier  jaune  a  taches  noires. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  3   lignes. 

Ce  bouclier  ett  une  des  plus  jolies  efpéces  de  ce  genre. 
Sa  tête ,  Tes  antennes.  Ton  corps  ôc  Tes  pattes  font  noirs.  Le 
corcelet  ell  large ,  bordé  ,  noir  au  milieu  ,  jaune  pâle 
fur  les  bords  ;  en  devant  il  a  une  échancrure  qui  laifTe 
la  tête  à  découvert.  Les  étuis  font  du  même  jaune ,  &  por- 
tent chacun  deux  points  ronds  noirs  ^  luifans,  ôc  tellement 
placés,  que  ces  quatre  points  forment  un  quatre  lorfque 
les  étuis  font  fermés  :  de  plus  l'éculTon  efl:  noir ,  ainfi  que 
les  bords  des  étuis  qui  lui  font  contigus  ,  ce  qui  forme  en 
tout  cinq  taches  noires.  Ces  étuis  font  bordés  d'une  gout- 
tière &  ont  chacun  dans  leur  milieu  trois  lignes  longitudi- 
nales peu  faillantes.  Cet  infecte  efl  afTez  rare  ;  on  le  trouve 
dans  les  bois  avec  les  précédens. 

8.  PELTIS.   nigra  tota^  tlytris  laevihus  ^  punciis  mini- 
mis  excavatis. 

Raj.  iaf.  p.  90  ,  n.  9.  èis.   Scarabarus    praecedenti  fimills  ,  fed  paulo  major  , 
nigrior,  elytris  Isevibus. 

La  gouttière. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Cet  infecle  efl  tout  noir  &  tout  uni,  fans  lignes  élevées , 
ni  ftries.  Ses  antennes  vont  en  groffifTant  vers  le  bout,  de 
leurs  derniers  anneaux  ne  font  que  légèrement  perfoliés. 
La  tête  déborde  le  corcelet,  qui  eft  large,  bordé,  mais 
fans  échancrure  en  devant.  Les  étuis  vus  de  près  paroifTent 


disInsectes.  113 

chagrines  d'une  infinité  de  petits  points:  du  relie  ils  font 
unis,  6c  ont  fculemenrpour  rebord  une  clpécc  de  gouttière 
bien  marquée,  ce  qui  a  fait  donner  le  nom  de  gouttière  à 
cette  elpéce.  On  la  trouve  dans  les  bois  humides  fie 
pourris. 

<?.  P  E  L  T  I  S  iota  U'flacca, 
Le  bouclier  fauve. 

Longueur  1  {  lignes.     Largeur  i  ~  ligne. 

Son  corps  eft  partout  de  couleur  teflacce  ou  fauve  , 
à  l'exception  du  haut  des  antennes  qui  eft  noir.  Son  corcc- 
Ict  ^  fes  étuis  (ont  pondues  Hnemcnc  ^  irrégulièrement. 

10.  PELTIS  nigro 'fufcd fubvillofa. 
Le  bouclier  brun  velouté. 

Longueur  l   \  ligne.     Largeur  {   ligne. 

L'air  cM  le  port  de  cette  efpccc  la  feroicnt  d'abord  pren- 
dre pour  une  mordclle,  mais  les  antennes  tic  les  taries, 
ainfi  que  la  forme  de  Ton  corcelet  l'éloignent  de  ce  genre , 
&  la  rapprochent  de  celui-ci.  La  couleur  de  cet  infecte  eft 
la  mcmc  partout,  brune,  un  peu  noire,  mais  elle  paroïc 
changeante  à  cauic  à<LS  petits  poils  courts  dont  Ion  corps 
eft  couvert.  Son  corcelet  eft  large,  &  prefque  point  bor- 
dé, en  quoi  il  diftcre  de  celui  des  autres  boucliers.  Ses 
étuis  ne  lont  ni  ftriés,  ni  pointillés.  Son  aliurc  rellemble  à 
celle  des  mordelles^  c'eft-à-dirc  qu'il  a  de  longues  pattes 
avec  Icfquelles  il  marche  comme  en  boitant.  Nous  l'avons 
trouvé  à  terre  dans  le  iable. 

C  U  C  U  J  U  S.   Buprejiis  Unn. 

LE     RICHARD. 

Anunnœ  firratœ  brèves.  Antennes  courtes  en  Icie. 

Thorax  pub  tus  nudus.  Corcelcc  uni  &  funpie  en  def- 

fous. 


124  Histoire    abrégée 

Caput  dimldium  intra  thora-  Grolfe  tète  renfoncée  à  moitié 
cem  j  crajjum.  dans  le  corcelec. 

Nous  avons  ôté  à  ce  genre  le  nom  de  buprefle ,  qui  lui 
avoir  été  donné  par  quelques  Naturalises  modernes,  ôc 
qui  a  toujours  défigné  parmi  les  anciens  un  autre  genre 
auquel  nous  l'avons  reiiitué.  A  la  place  de  ce  nom  nous  lui 
avons  donné  celui  de  cucujus  employé  par  les  anciens 
pour  défigner  un  infecte  d'un  vert  doré  ,  tel  que  fonc 
la  plupart  des  efpéces  de  ce  genre. 

Le  caradere  eirentiel  de  ce  genre  eft  d'avoir  des  anten- 
nes compofées  d'articles  triangulaires,  qui  reiTemblent  à 
des  dents  de  fcie ,  ce  qui  donne  à  l'antenne  qui  eft  alîèz 
courte ,  la  figure  d^une  icie  :  de  plus  le  corcelet  de  ces  in- 
fectes elt  uni  en  delPous,  5c  dénué  d'une  efpéce  de  pointe 
que  l'on  remarque  dans  le  genre  fuivant ,  qui  d'ailleurs 
reflemble  aflez  à  celui-ci  pour  la  forme  des  antennes. 
Un  autre  caractère  acceffoire  &  moins  eflentiel  ie  tire 
de  la  pofition  de  la  tête ,  qui  quoiqu'alTcz  grofle ,  eft  à 
moitié  renfoncée  dans  la  partie  antérieure  du  corce- 
let. 

Je  ne  connois  ni  la  larve ,  ni  la  chryfalide  de  ces  infec- 
tes, qui  font  tous  aflez  rares  dans  ce  Pays-ci.  Quant  aux^ 
infedtes  parfaits ,  à  l'exception  du  richard  triangulaire  j 
dont  la  partie  antérieure  plus  large  ,  donne  à  l'animal  une 
forme  approchant  de  celle  d'un  triangle,  tous  les  autres, 
tant  d'ici  que  des  Pays  étrangers ,  ont  un  corps  allongé  en 
forme  d'olive.  On  peut  dire  que  ce  genre  renferme  les 
J)lus  belles  efpéces  d'infectes.  Parmi  celles  que  nous  trou- 
vons autour  de  Paris,  il  y  en  a  trois  très-belles ,  à  qui  il  ne 
manque  que  la  grandeur  pour  les  faire  remarquer  davan- 
tage, mais  les  Pays  étrangers  en  fournilTent  de  très-gran- 
des &  très-brillantes  :  c'eft  ce  qui  nous  a  portés  à  donner  le 
nom  de  richard  à  cet  infecte ,  fur  lequel  on  voit  briller 
l'or  &;  la  couleur  de  rubis  la  plus  éclatante  ;  du  refte  ces 
infe£tes  font  rares,  &  d'autant  plus  difficiles  à  trouver, 
que  dès  qu'on  en  approche ,  ils  fe  laiflTent  tomber  à  terre 


D  E  s      1   N   s  E  C  T  E  s.  I  15 

&  rouler  le  long  des  feuilles  des  arbullcs  fur  IcTcjucls  ils 
croient. 

I .  C  U  C  U  J  U  S  aurcus  ^  clytrorum  fojjulis  quatuor  ini- 
prtjjis  nutniibus. 

Linn.  fyfl.  na:.  edit.  10  ,  p.  4^9  ,  n.  7.  Biiprefti»  clytris  fcrratls  longitudinaliter 

fukaus,  (naculis  dujbui  aareis  im^rcliis  ,  thorace  punt^atu. 
Una.  faun.  j'uec.  />.  ^56.  Bupreflis  luico-xnca ,  elycris  maculis  xoeis  itnprcllls. 

Le  richard  a  fo (Jettes. 

Longueur  5  lignes.     Ljrgeur  a  lignes. 

Cette  belle  efpccc  eft  d'une  couleur  dorce,  un  peu 
brune  6c  i-oncée.  5cs  antennes  (ont  un  peu  plus  courtes 
que  ion  corcelet.  Ses  yeux  (ont  gros  comme  ceux  de  routes 
Jcs  elpéces  de  ce  genre,  ôc  s'approchent  beaucoup  l'un  de 
l'autre  par  derrière.  La  tere  elt  lar^e,  courte  i!>i  à  moitié 
cachée  6l  entonccc  lous  le  corcelet.  Celui-ci  aulli  large 
que  les  étuis ,  a  moitié  moins  de  longueur  que  de  largeur, 
èc  paroît  bordé  fur  les  cotés.  Les  étuis  allongés  S:  un 
peu  boidés  le  terminent  en  pointe.  On  obferve  iur  chacun 
d'eux  trois  lignes  longitudmalcs  élevées,  dont  les  deux 
intérieures  plus  marquées  que  l'extérieure  le  joignent  vers 
le  bas  :  mais  de  plus  chaque  étui  a  deux  cnKoncemens 
ou  follettes,  une  plus  haut%'ers  le  tiers  de  l'ctui,  l'autre 
un  peu  plus  bas.  Ces  toilettes  repondent  à  celles  de  l'autre 
étui,  &.  les  quatre  enlemble  paroiilent  difpoiéesen  quatre; 
elles  (ont  encore  plus  brillantes  que  le  relte  du  corps,  6c 
femblent  d'une  couleur  d'or  vif.  Les  patres  tic  le  deil'ous  du 
corps  de  l'inlecte,  lont  d'un  or  plus  brun.  Ce  n'ell  que 
depuis  une  couple  d'années  que  l'on  a  trouvé  ce  bel 
animal  autour  de  Paris.  11  s'eft  rencontré  dans  les  Chantiers 
de  bois,  (ur-tout  dans  l'Ille  Louvier  ou  on  en  a  pris 
pluiieuis:  peut-ct!e  nous  vient  il  de  quelqu'endroit  plus 
éloigné  :  (a  larve  qui  probablement  vit  dans  les  troncs  d'ar- 
bres, aura  été  traniporcée  ici  avec  le  bois  dans  lequel  elle 
ctoit  renfermée ,  ce  qui  nous  aura  enrichis  de  cette  belle 
elpéce. 


i2(r  Histoire    abrégée 

2.  CUCUJUS  viridi-œncus  _,  puncîis  quatuor  imprejjls 
albis. 

Linn.  fyft.  nat.  ei'it,  lo,  p.  408,  n.  a.  Bupreftis  elytrls  faftigîatis  muticis  macu» 

lis  quatâpr  ^Ibis,  corpore  cœruko. 
Lèche  nov.  inf.  fpu^  p.  21  ,  n.  4a. 

Le  richard  a  points  blancs. 

Longueur  5  lignes.     Largeur  i  f  ligne. 

Cette  cfpéce  efb  une  des  plus  allongées.  Tout  Ton  corps 
eft  d'un  vert  doré  un  peu  bleuâtre  en  defTous  :  mais,  ce  qui 
la  diftingue  ce  font  quatre  foiTettes  blanches ,  ou  quatre 
points  blancs  enfoncés  qu'on  voit  fur  fes  étuis  ,  deux 
fur  chacun.  Un  de  ces  points  eft  fur  le  bord  extérieur 
de  l'étui ,  fur  le  milieu  de  ce  bord ,  proche  le  ventre,  c'eft 
le  plus  grand:  l'autre  fe  trouve  au  bord  intérieur,  atte- 
nant la  future  vers  \es  trois  quarts  de  cette  future  en 
defcendant,  &  tout  vis-à-vis  fon  pareil  fîtué  fur  l'autre 
étui  :  ce  dernier  eft  le  plus  petit.  Tout  le  deflus  de  l'infedte 
vu  à  la  loupe  paroît  finement  pointillé.  Cette  efpéce  a  été 
trouvée  dans  des  Chantiers  de  bois. 

3.  CUCUJUS  viridi-auratus ,  oblongus ,  tkorace punC"' 
tato  y  clytris  flriatis.  Planch.  2,  lig.  2. 

Lînn.  faun.  fuec.  n.  555.  Bupreftis  yindi-oînea  immaculata, 
Linn.  JyjK  nat.  edit.  lO  y  p.  409  ,  «.  8.  Bupreftii  ruftica. 

Le  richard  doré  h  Jlries. 

Longueur  7  lignes.     Largeur  1  lignes. 

Sa  couleur  eft  par  tout  fon  corps  d'un  vert  doré  &  très- 
brillant.  Sa  tête  èc  Ion  corcelet  font  ponctués.  Ses  yeux  font 
de  couleur  rouge,  un  peu  brune.  Sur  la  partie  inférieure 
de  fon  corcelet,  immédiatement  avant  l'écufton,,  il  y  a 
un  enfoncement  arrondi ,  bien  marqué.  Les  étuis  allon- 
gés, étroits,  2c  qui  n'ont  point  de  rebords,  font  chargés 
chacun  de  dix  ftries  longitudinales ,  formées  par  autant  de 
rangées  de  points.  Ce  bel  infecte  m'a  été  donné.  Jl  a  été 


desInsectes.  117 

trouve  II  Paris  mcme ,  dans  le  jardin  des  Apoticaiies , 
&c  autour  de  Paris  ,  fur  des  builîons. 

4.   CUCUJUS    conçus  ,    elyiris  fufcis  ,   thorace   rubro 
fdfcLis  juj'cis.  Planch  i,  fig.  3. 

Le  richard  rubis. 

Longutur  4  lignes.     Large itr  l  \  ligne. 

Le  dclfous  du  corps  de  cet  infecle,  &:  fcs  cuidcs  font 
d'un  beau  rouge  cuivreux,  brillant  &:  éclatant,  qui  imite 
la  couleur  du  rubis.  Ses  jambes  (ont  d'un  noir  verdàtre  , 
ainli  que  (es  antennes.  Sa  tcte  eil  d'un  beau  rouge  brillant, 
fes  yeux  leulement  font  nous.  Le  corcelet  elt  de  même 
couleur  que  la  tête,  mais  il  a  deux  bandes  brunes  longi- 
tudinales ,  une  de  chaque  cote,  (\u\  divilent  la  couleur 
rouge  en  trois  bandes.  Les  étuis  (ont  bruns  iic  un  peu  cui- 
vreux y  chargés  de  points  lerrés,  qui  les  Font  paroitre  com- 
me ridés.  Les  antennes  (ont  un  peu  plus  longues  que  la 
tête.  Ce  bel  inlecle  a  été  trouvé  lur  uîi  relier. 

5.   CUCUJUS  viridi-cuprcus ,  iœvis  oblongus. 
Le  richard  vert  allonaé. 

Longueur  i  f  lignes.     Largeur  {  l'gne. 

On  voit  par  les  dimenlions  que  nous  donnons  de  cette 
cfpéce  ,  qu'elle  cil  étroite  6i  allez  allongée.  Sa  largeur  elt 
à  peu  près  la  même  par-tout ,  feulement  l'extrémité  pol'té- 
rieure  vaun  peu  en  (e  rétrécillant.  Quanta  la  couleur,  cet 
inlecle  e(l  tout  vert,  un  peu  doré;  il  n'y  a  que  les  yeux 
qui  loient  d'un  brun  clair.  Les  antennes  (ont  courtes,  n'é- 
galant pas  la  longueur  du  corcelet.  Elles  lont  Hgurées  en 
'  icie.  La  tête  cft  large  ^  applatie.  Le  corcelet  cil  prelquc 
quarré  ,  aufli  long  que  large,  appl.iti  en  deifus ,  un  peu 
inégal  ,  avec  des  rebords  lur  les  cotés.  L'infecle  vu  à  la 
loupe,  paroît  tout  parfemé  endelîlis  dun  nombre  infini  de 
petits  points  rangés  fans  aucun  ordre,  qui  le  rendent  com- 
me chagriné.  On  trouve  allez  fouvent  ce  petit  animai  lur 


ii8  Histoire    abrégée 

les  feuilles  des  charmilles ,  mais  il  eft  difficile  à  attraper , 

fe  laiflant  glifler  à  terre  dès  qu'on  veut  le  prendre. 

6.  CUCUJUS  fufco-cupreus ,  triangularis , fafciis  un^ 
dulatis  villofo-albidis. 

Le  richard  triangulaire  onde. 

Longueur  i  7  ligne.     Largeur  i  ligne. 

La  plus  grande  largeur  de  cet  infecte  ^  eftà  la  jonction 
du  corcelet  avec  les  étuis,  qui  vont  en  fe  rétrécidant  ÔC 
finiflent  en  pointe  ;  enforte  que  cet  animal  étant  prefque 
auffi  large  que  long,  a  une  forme  triangulaire.  Sa  tête  eft 
très-applatie  :  fes  antennes  font  courtes,  égalant  à  peine 
la  longueur  du  corcelet.  Celui-ci  eft  aufli  fort-court  & 
comme  écrafé ,  mais  large,  avec  des  rebords  fur  les  côtés. 
Poftérieurement,  il  fe  termine  irrégulièrement.  Tout  l'in- 
fecle  eft  d'un  brun  noirâtre ,  cuivreux.  Sqs  étuis  font  parfe- 
més  de  quelques  points ,  d'où  partent  d-QS  poils  blancs.  Ces 
petits  poils  forment  fur  les  étuis  quatre  ou  cinq  bandes 
rranfverfes ,  mais  ondées ,  &:  comme  en  zigzag.  On  trou- 
ve cet  infeàe  fur  \qs  feuilles  d'orme  II  fe  lailTe  tomber, 
comme  le  précédent,  dès  qu'on  veut  le  prendre. 

N.  B.  Les  Pays  étrangers  fourniftent  beaucoup  d'efpé- 
ces  de  ce  genre,  dont  nous  ne  pouvons  faire  mention  ici, 
&;  que  Ton  voit  dans  les  cabinets  des  curieux.  La  France 
en  fournit  auffi  quelques-unes.  J'en  ai  reçu  une  entr'autres 
de  Languedoc,  que  m'a  envoyée  M.  l'Abbé  de  Sauvages, 
dont  je  ne  donnerai  ici  que  le  nom  &  les  dimeniions. 

CUCUJUS  ater  ^   thorace  fcabro  ,  pidvere  albicante 
confperfo  ,  elytris  obfoletc  firiatis.  * 

Longueur  9  lignes.    Largeur  3  {  lignes. 


ELATER. 


desInsectïs.  Tl^ 

E  L  A  T  E  R. 
LE     T  A  V  P  I  N. 

Anîcnncz  fcrratœ  vcl  fili-        Antennes  en  fcie  ou  à  fi- 

fotmcs   inini    capiiis    Cdvita-    lcts,c|ui  (c  logent  dans  une 
tcm  Jubius  rcctyiœ.  rainure  rornKc  en  dcilous  Je 

la  tccc. 

Thorjx  fuhtus  aculco  intra  cavi-  Corccict  termine  en  delTous  par 
tacem  abdornims  rcccpto,  une  pointe  reçue  dans  une  cavité 

liu  ventre. 

Le  caractère  eflentiel  de  ce  genre,  eft  d'abord  d'avoir  Jes 
antennes  ou  en  forme  de  fcie,  (emUables  à  celles  du  eenre 
prcccdenr,  ce  c]ui  ie  rcmarcjuc  dans  les  individus  maies  , 
ou  en  lîmplts  hicts  ,  ce  qui  cil  ordinaires  aux  femelles  :  de 
plus,  dans  les  uns  6:  \t^^  autres,  ces  aniennes  le  luL;cnc 
dans  une  longue  rainure,  qui  ell  creulee  en  dell'ous  de  la 
tête  M  même  du  corcelet.  Le  lecond  caractère  particulier 
aux  taupins  ie  tire  de  la  forme  du  corccict ,  qui  en  dell'ous  , 
fc  termine  par  une  longue  pointe,  qui  entre  comme  par 
reflbrt  dans  une  cavité  pratiquée  dans  la  partie  iupérieuic 
du  deilous  du  ventre. 

C'cfl  par  le  moyen  de  cette  cfpéce  de  reflort  ,  que  ces 
infcclies  ,  loriqu'ils  (ont  renverlcs  i'ur  le  dos ,  parviennent  à 
fauter  allez  vivement  en  l'air  ,  ce  qui  leur  a  fait  donner  le 
nom  à'élater  y  &:  par  d'autres  Naturaliiles  ,  celui  de  noto^ 
pcda^  d'où  l'on  a  tiré  le  nom  Fran^^ois  taup'in.  Pour  conce- 
voir ce  méchanilme,  qui  ell  allez  iinL;ulier,  il  faut  pren- 
dre un  de  ces  inlecles,  &:  le  poler  rcnverfé  fur  le  dos  Ce 
taupin  qui  ne  peut  aifcment  le  retourner  ,  redrellè  fa  tcte 
^  Ion  corccict ,  &  retire  par  ce  mouvcnxnt  la  pointe  in- 
férieure de  Ion  corcelet  de  la  cavité  du  bas  ventre,  ilans 
laquelle  elle  étoit  logée.  Cette  pointe  eil  dure  în:  très-lule. 
La  cavité  du  ventre  nVft  pas  moins  lillè,  &:  ion  entrée  a 

Tome  y.  R 


ijô  Histoire    ABRÉGÉE 

un  peu  d'élévcition.  Pour  lors ,  le  caupin  ,  qui  écoit  tres- 
redreiré  ,  le  replie  un  peu  ,  &:  la  pointe  de  Ton  corcelec 
rentrant  dans  la  cavité  du  ventre,  retombe  comme  un  ref- 
fort ,  dhs  qu'elle  a  pafle  rélévation  de  l'entrée  ,  ce  qui  faic 
faire  à  rinied:e  un  ibubrefaut  affez  confidérable.  La  partie 
du  milieu  de  ion  corps  ,  le  corcelec  èc  le  haut  des  étuis 
allant  frapper  vivement  le  plan  fur  lequel  l'infecle  eft  pofé, 
il  eft  élancé  ^l  pouiTé  en  Tair ,  &c  en  retombant ,  louvent  il 
fe  trouve  retourné  iur  fes  pieds. 

Outre  cette  pointe  iinguliere  du  taupin ,  on  doit  encore 
faire  attention  à  la  forme  particulière  de  cet  infecte.  Tout 
Ion  corps  eft  alTez  allongé  6i  fe  termine  pollérieurement  en 
pointe.  Son  corcelet  forme  une  efpéce  de  quarré  long  , 
dont  les  deux  angles  poflérieurs  fîniiîent  aulîi  en  pointes  , 
quelquefois  allez  aiguës. 

Quant  aux  larves  de  ces  infectes  ,  elles  fe  trouvent  dans 
les  troncs  d'arbres  pourris,  où  elles  vivent  de  femétamor- 
phofent.  C'ell  auffi  dans  les  mêmes  endroits ,  où  l'on  trou- 
ve fou  vent  une  partie  des  elpéces  de  ce  genre ,  tandis  que 
d'autres  le  rencontrent  fur  les  fleurs. 

I.    ELATER    thorace  elytrisque  ruhris.  Planch.   i, 

%•  4- 
Le  taupin  rouge. 

Longueur  8  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Le  corcelet  de  cette  efpéce  eft  rouge  &  finement  ponctué. 
Les  étuis  font  de  la  même  couleur  ôc  ftriés  ^  outre  beau- 
coup de  petits  points,  d'où  partent  quelques  poils  courts. 
Les  antennes  font  noires  &:  bien  formées  en  fcie.  Quant  au 
refte  de  la  couleur,  elle  varie.  Lorfque  l'animal  eft  jeune  &: 
nouvellement  mécamorphofé ,  le  delFous  de  fon  corps,  fa  tê- 
te &  fes  pattes  font  d'un  rouge  couleur  de  chair  ;  mais  quand 
il  eft  un  peu  plus  vieux ,  au  bout  de  quelques  jours,  tout 
le  deftbus  de  l'infedte  ôc  fa  tête  font  noirs ,  ainli  que  l'ccuf- 
fon ,  qui  eft  bien  marqué  dans  cette  efpéce.  Je  l'ai  trouvé 
dans  des  troncs  de  faules  pourris. 


desInsectes.  131 

2.  F- L  A  T  E  R   nicher  ^  elytris  rubris.   Linn,  faun.  face. 
57+- 

Unn.  fyft.  nat.  eau.  10,  p.  405  ,n.   i  z.  Elutcr  fanguincu!. 

Le  taupin  a  étuis  rouges. 

Longueur  j  /ignés.     Lwgeur   i  {  ligne. 

Il  varie  pour  la  grandeur;  on  en  trouve  qui  n'ont  pas  à 
beaucoup  près  Jes  dimcn(ions  que  nous  donnons.  Touc 
rinlecl:e  elt  noir,  à  l'exception  des  étuis,  qui  font  rouges. 
C>es  étuis  ont  quelquefois  \a  pointe  uji  peu  noire  ,  ^c  un 
point  noir  chacun  vers  le  haut,  ce  qui  cependant  n'eit  pas 
condant.  Les  antennes  lontcn  Icie,  l'ur-tout  dans  les  mâ- 
les. Le  corceletell  luiiant,poli ,  6c  vu  à  la  loupe,  il  paroîc 
chargé  de  quelques  poils  noirs.  Les  étuis  ont  chacun  dix 
ftries  ferrées  ,  formées  par  autant  de  ranL;ées  de  petits 
points.  On  trouve  cet  inlecle  dans  les  bois,  tous  les  écor- 
ces  des  arbres. 

3 .  E  L  A  T  E  R   niger ,  elytris  fluvis. 
Le  taupin  à  étuis  Jaunes  &  corcelct  UJfe, 

Longueur  5  lignes.     Largeur  1  7  ligne. 

Cette  cfpéce  donne  les  variétés  fuivantes. 

a.  ELater  niger  ,  elytris  omnino  flavis. 

b.  Elater  nigcr^  elytris  Jlavis  apice  ni  gris. 

c.  Elater  niger  ^  elytris  tejîuceo  fufcis. 

On  voit  que  ce  taupin  varie  infiniment,  ^  peut-être 
n*eft  il  lui-mcme  qu'une  variété  de  l'elpcce  précédente. 
11  lui  rellcmble  beaucoup  pour  la  forme  ,  la  grandeur  ,  les 
flries  des  étuis,  ^  même  les  couleurs.  \\  n'y  a  que  \a  cou- 
leur des  étuis  qui  (oit  diriérente.  Dans  tous,  elle  elt  jaune; 
mais  ce  jaune  eft  quelquefois  clair  ôc  couleur  de  paille; 
d'autres  fois  il  cil  brun  &  rougcatre  ,  ce  qui  l'approche  en- 
core davantage  de  l'elpéce  précédente.  De  plus,  une  au- 
tre rellemblanee  avec  le  taupin  a  ciuis  ronces  ,  c'ell  que 

H,, 


131  Histoire    abrégée 

celui-ci  a  quelquefois  fur  le  haut  des  étuis  les  deux  points 

noirs,  dont  nous  avons  parlé  ,  ainfi  que  l'extrémité  des 

étuis  noirs,  ce  qui  fouvent  auffi  ne  fe  rencontre  pas   On 

trouve  cette  efpéce  avec  la  précédente  ,  dans   les  bois 

pourris. 

4.    E  L  A  T  E  R  thorace  villofo  ,  elytris  tejiaceis  apice  /zz- 
gris.  Llnn.  faun.  fuec.  n.  573. 

L//Î.  loq.  p.  387  ,  n.  18.  Scarabaeus  ex  fufco  rufefcens  five  caftaneus. 

Ra].  inf.  p.  92  ,  n.  6.  Scarabaeus  antennis  articulaiis  quanto  &  quinto  aequalis. 

Le  taupin  a  corcelet  velouté. 

Longueur^  Largeur  idem. 

Il  donne  les  variétés  fuivantes. 

a.  Elater  tkoràce  villofo  ,  elytris  flavefcentibus  apicc 

nigris. 

b.  Elater  thorace  villofo ,  elytris  riibefcentibus  apicc 

nigris. 
o 

On  feroit  encore  porté  à  prendre  cette  efpéce  pour  une 
variété  des  deux  précédentes.  Elle  leur  relTemble  par- 
faitement ;  feulement  fon  corcelet ,  qui  eft  noir  ,  paroît 
jaune,  à  caufe  des  poils  jaunes  un  peu  bruns  ,  dont  il  eft 
chargé.  Ses  étuis  ftriés  comme  ceux  des  prccédens,  ont 
une  pointe  noire,  6c  varient  pour  la  couleur  ,  qui  eil  tan- 
tôt d'un  jaune  clair,  tantôt  d'un  brun  rougeâtre.  On  trou- 
ve cet  infe<^e  avec  les  précédens. 

5.  ELATER  Tiiger^  thorace  ruhro.  Linn.  faun,  fuec.  n. 
576. 

lÀnn.  fyft.  nat.  edit.  lo ,  p.  40^ ,  72.  8.  Elater  thorace  rubro  nitido  antice  nigro  , 
elytris  corporeque  nigris. 

Le  taupin  noir  à  corcelet  rouge. 

Longueur  3  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Cette  joUe  efpéce  eft  toute  noire,  à  l'exception  du  cor- 
celet, qui  eft  rouge.  Les  étuis  cependant  tirent  un  peu 
fur  le  bleu.  On  voit  fur  chacun  d'eux  huit  ftries ,  formées 


desInsectes.  135 

par  des  rangées  tic  poinrs.  Quant  au  torcelct,  M.  Lin- 
na-Lis  die  qu'il  a  les  bords  antérieurs  ôc  polléricuis  noirs, 
ce  qui  Formeroit  comme  une  bande  rouge  au  milieu  Le 
mien  a  bien  le  bord  pollérieur  un  peu  noir,  mais  tout  le 
relie  cil  rouge.  Pcut-ctic  cette  ililîcrence  vient-elle  du 
lexc,  ce  que  je  ne  puis  décider,  n'en  ayant  qu'un  (eul. 

6.  E  L  A  T  E  R  ihoracc  nigro  ,  circula  ruhro  ,  elycris  ful- 
vis  ,  cruct  nigra. 

Llnn.fyft.  nat.edit.  lO  ,  p.  404  ,  n.  6.  Elatcr  thoracc  nigro  lateribus  ferrugincij  , 
coleoptriii  ilavis  cruce  nh^td  ,  margineque  nigro. 

Le  taupin  porte-croix. 

Longueur  5   lignes.     Largeur  l    f  ligne. 

Sa  tête,  (es  antennes,  fes  pattes  &:  le  deflous  de  fon 
corps  (ont  d'un  brun  noir,  avec  un  peu  de  j.iune  cependant 
fur  les  bords  du  ventre  &:  du  corcelet  en  dellbus.  Par  def- 
fus,  le  corcelet  cil  noir  ,  avec  un  cercle  rouge  interrompu 
en  devant ,  ou  ,  li  Ion  aime  mieux  ,  le  corcelet  ell  rou'^e 
bordé  de  noir,  avec  une  grande  tache  noire  au  milieu, 
qui  le  confond  avec  le  bord  antérieur;  enforte  qu'il  ne 
relie  qu'une  bnntle  rouge  prelque  circulaire.  CJe  corcelet 
vii  de  près  parolt  rinemeiu  pointillé.  Les  étuis  ont  chacun 
dix  ftries  longitudinales  formées  par  des  points  ferres.  Le 
fond  de  leur  couleur  eft  d'un  jaune  fauve,  avec  une  elpé- 
ce  de  croix  noire.  Cette  croix  cil  formée  par  la  future 
longitudinale  des  etuis,  qui  clt  noue  ,  i^:  une  larce  bande 
tranlvcrlale  de  même  couleur  ,  qui  le  trouve  fur  le  milieu 
des  étuis.  Outre  cette  croix  ,  les  étuis  ont  encore  chacun 
en  haut,  vers  leur  angle  extérieur,  une  bande  noire  lon- 
gitudinale courre  ,  qui  ne  parcourt  guères  que  le  tiers  de 
leur  longueur.  Les  antennes  font  légèrement  en  fcie.  Ce 
bel  inlecte  m'a  été  donné. 

7.  EL  AT  ERfi/Jco-virii^i-aneus,  Linn.  faun.  fucc.  n.  575. 

Unn.  fyfl.  nat.  cdic.  lo  ,  />.  406,  n.  ai.  Elatw  peilinicomis. 
Lift,  tab.  mut,  i,  \-]  y  f,  14. 


134  Histoire    abrégée 

Lijl.  loq,  p.   387,  n.   19.  Scarabsus  è  nigro  virens  ,  corniculis  altero  tantum 

verfu  pe£linaiis.  (  Maf.  ) 
AB.  Uff.  1736,/?.  15,  n.  3.  Notopeda  nigro-senea,  antennis  fitnplicibus. 

Le  taup'm  brun  cuivreux. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  2  lignes. 

,Cet  infecte  efl:  d'une  couleur  brune,  tirant  fur  Je  vert  & 
un  peu  cuivreule.  Ses  étuis  ont  chacun  neuf  llries  &  font 
chargés  de  petits  points  ,  du  fond  defquels  partent  des  poils 
courts  5  que  l'on  découvre  avec  la  loupe.  Ces  étuis  font 
auffi  un.  peu  bordés  ,  lur-tout  vers  le  bas,  ce  qui  ne  fe 
rencontre  que  très-rarement  dans  \qs  efpéces  de  ce  genre. 
Les  antennes  formées  en  fcie  ,  {ont  plus  courtes  que  le 
corcelet  :  les  dents  delà  icie  font  beaucoup  plus  marquées 
dans  les  mâles.  Ceux-ci  font  plus  verdatres,  &  les  femelles 
plus  noires  ôc  plus  cuivreufes.  J'ai  trouvé  cet  infecte  cou- 
rant à  terre  ,  dans  les  broullailles. 

8.   ELATER  nigro-fufcus  cinereo-nebulofus . 

Lïnn.faun.  face.  n.   577.  Elater  totus  nigro-fufcus. 
Linn.  fyft,  nat.  edit.  10^  p.  406  ,  «.  23.  Elater  niger. 

RaJ.  Inf.  p.  78,  n.   14.  Scarabseus  minor  longo  &  anguflo  corpore,  totus  ni- 
ger ,  faltatrix. 
I.  Rdj.  inf. p.  92  ,  n.  I.  Scarabaeus  antennis  articulatis  primas,  maxime  vulgarîs, 
Acl,  Vpf.   1736,;).  15  ,  «.  4.  Notopeda  atra  ,  antennis  fimplicibus, 
1.  Rdj.  inf  p.  92  ,n.  3.  Scarabaeus  antennis  articulatis  tertius, 
Acl.  Upf.  1736  ,  p.  15  ,  «•  j.  Notopeda  fufca,  antennis  funplicibus. 
Lift.  :ab.   mut,  t.    17  ,/.  14. 

Le  taup'm  brun,  nébuleux. 

Longueur  5  lignes.     Largeur  2  lignes. 

Cette  efpéce ,  une  des  grandes  de  ce  genre  ,  efl  plus 
large  6c  moins  allongée  que  les  autres.  Elle  eft  toute  d'un 
brun  noir,  couverte  de  poils  gris  très-courts,  qui  la  ren- 
dent nébuleufe.  La  quantité  plus  ou  moins  conlidérable 
de  ces  poils  fait  varier  fa  couleur  ,  ce  qui  a  induit  Raj  ÔC 
l'Auteur  des  Actes  d'Uplal  en  erreur  ;  ils  ont  fait  pkifieurs 
efpéces  d'un  feul  &  même  infecte.  Sous  les  poils  j  les  étuis 
ont  des  ftries,  mais  difficiles  à  voir,  parce  qu'elles  font  ca- 
chées. Les  antennes  brunes  lont  plus  courtes  que  le  corce^ 


D  E  s    I  K  s  i:  c  T  n  s.  135 

1er  ,  fie  mûiiocremeiîc  Formées  en  Icie.  Cette  efpcce  a  une 
particuhiricc  très- remarquable  :  ce  lonc  deux  velicules  qui 
paroillcnc  aux  deux  cotes  de  l'anus,  pour  peu  qu'on  oixilo 
le  ventre.  On  trouve  très-communcmtnt  cet  animal  cou- 
rant dans  Ic'j  bleds. 

^.   EL  AT  E  II  ni^cr ,  villofo-undiiLitus. 
Le  taupin  à  plaques  velues. 

Longueur  j  lignes,     L/rgeur   l  y  l'grie. 

Le  fond  de  la  couleur  de  cet  infecte  eft  noir ,  mais  il  efl 
charge'  de  poils  fauves^  un  peu  verdatres,  &:  comme  do- 
rés ,  qui  forment  des  taches  <k:  des  ondes  lur  Ion  corps. 
Ses  étuis  lont  Ihics.  On  le  trouve  à  terre  ,  dans  les  champs. 

10.    E  L  A  T  E  R  niger^  clytris  villofo  murinis. 
Le  taupin  gtis-dc-fourls. 

Longueur  4  ,  5   x  lignes.     Ljrgeur  I  {  ligne. 

Il  varie,  comme  on  le  voit,  pour  fa  grandeur  :  il  en  eft 
de  même  de  ia  couleur.  En  général  elle  eft  noire  ;  mais  il 
elt  couvert  de  petits  poils  gris-de-louris  en  plus  ou  moins 
grande  quaritite,  t^  quelquefois  fi  épais,  qu'on  ne  peut 
dillinguer  Jes  Ihies  qui  lont  lur  les  étuis.  Les  mâles  lonc 
plus  petits  t5c  plus  velus  ;  les  femelles  lont  plus  lillcs  &:  par 
conlequent  plus  noires.  Elles  font  aulli  plus  grandes  que 
les  maies. 

I!.  ELATER  niger  y   elytris  fufiis  ,  fingulo  fafcid  Ion- 
giiudinaii  fulva. 

Riij.  inf.  p.  78  ,  /j.  13.  Scarabaïus  minor  longo  &  angiifto  corpore  ,  elyttis  bico- 
loribus  è  fulvo  &  ni(;ro,  faltatrix. 

Le  taupin  bedeau. 

Langueur  4  lignes.     Largeur   i  ligne. 

Il  varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Sa  tctc,loncorcelet 
&:  le  dellousde  Ion  corps  lont  noirs;  les  pattes  lont  de  cou- 
leur lauve,  ôc  les  étuis  ont  des  ihies  ponctuées.  Ils  lont  d'un 
beau  noir,  avec  une  bande  longitudinale  fauve,  allcilar- 


1^6  Histoire   abrégée 

ge  5  pofée  dans  leur  milieu.  Leur  bord  extérieur  eft  auflî  utt 

peu  fauve.  Cet  infedte  eft  très-commun  dans  les  champs. 

12.  ELATER   niger ,  efytris  fufcis. 
Le  taupin  noir  a  étuis  bruns. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i    ligne. 

Cette  efpéce  pourroit  bien  n'être  qu'une  variété  de  là 
précédente  ,  dont  elle  ne  paroît  abfolument  difFérer  que 
parce  que  Tes  étuis  font  d'un  brun  maron  ,  lans  bandes  fau- 
ves. On  les  trouve  fouvent  enfemble. 

13.  ELATER   totus  niger  nitidus. 
Le  taupin  en  deuil. 

^éJ."  é.t  Longueur  5   lignes.     Largeur  i  7  ligne. 

Il  eft  tout  noir  ,  à  l'exception  de  Tes  tarfes  ou  pieds  ^  qui 
font  bruns.  Ses  étuis  font  finement  ftriés  èc  fon  corcelet  eft 
luifant  àc  ponctué.  7  out  l'animal ,  vu  à  la  loupe  ,  paroîc 
parfemé  d'un  petit  duvet  de  poils. 

14.  ELATER  niger pedibus  rufis. 
Le  taupin  noir  a  pattes  fauves. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  7  ligne. 

Celui-ci  eft  tout  noir,  comme  le  précédent,  mais  Tes 
pattes  font  de  couleur  fauve  rougeâtre  :  fon  corcelet  eft 
liiîe  ôw  un  peu  ponctué ,  6c  fes  étuis  font  très-fînemenc 
ftriés.  On  trouve  ce  petit  infecte  fous  les  écorces  des  vieux 
arbres. 

15.  ELATER   niger  elytrorum  baji  maculis  rubris. 
Le  taupin  noir  a  taches  rouges. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i    ligne. 

Ileft  noir  comme  le  précédent,  auquel  il  reftemble  in- 
finiment, fes  pattes  font  pareillement  fauves;  fon  corce- 
let eft  lifl^ ,  &  fes  étuis  font  ftriés;  mais  on  voit  fur  cha- 
cun des  çuiis ,  à  leur  bafe  j  du  côté  extérieur  ,.  une  tache 

d'un 


desInsectes.  137 

d'un  roui;c  brun,  c]iii  ne  le  voie  pas  dans  l'efpccc  prccc- 
dcntc.  Celle-ci  fc  trouve  dans  les  mêmes  endroits  que 
les  autres  de  ce  genre. 

16,  E  L  A  T  E  II  fiifcus  ,  anicnnis  fcrrato-clavatis. 

Le  taupin  a  antennes  en  majfe. 

Longueur    \  ligne.      Largeur  \  l'^tt. 

C'ed  la  plus  petite  elpcce  de  celles  que  nous  connoifTons 
de  ce  genre.  Elle  ell  toute  brune.  Ses  étuis  font  ftrics  ^  un 
peu  velus.  Le  corps  cil  plus  large  ôc  moins  allongé  que  dans 
les  autres  elpëces  précédentes.  Ce  qui  paroitroit  Téloigner 
encore  davantage  des  autres  taupins,  ce  font  les  anten- 
nes, dont  les  trois  derniers  articles  plus  gros,  forment  une 
niallè,  comme  dans  les  dermelles.  Néanmoins  les  anten- 
nes en  Icie,  la  rainure  dudelîous  de  la  tête,  dans  laquelle 
elles  font  reçues,  la  pointe  du  delTous  du  corceler,  qui  lui 
fert  à  lauter,  prouvent  que  cet  inlccl:e  ne  peut  être  rap- 
porté qu'à  ce  genre.  Ce  petit  animal  ell  allez  rare  y  on  le 
trouve  dans  les  bois. 

BUPRESTIS.    Cdnihus  linn.  c'icindcld  iinn. 
LE     BUPRESTE. 

Anttnnx  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Trochanu-r  magnusfcu  ap-  Appendice  confidcrahle  a 

pendix    ad   bajim   ftnwrum  la    baie   des    cailles    pollé- 

pojlcnorum.  rieurcs. 

Familia.   \'.  Thorjce   cordato  j       l'Amille  i**.  A  corcclet  en  cœur  , 
cap'uc  iaùor<:  y  elytris  angujliore.         plus  large  cjiie  la  icce,  plus  étroit 

que  les  étuis. 

■'  i  '.  Thorace  dipue  elytris-     1  ".  A  corcelet  plus  étroit 

que  angujliore.                               que  la  tète  &  les  étuis.  ^-,   ITl-  . 
^\Thoracecapicctaiiorey 5".  A  corcelet  plus  large 


cytrorum  Utuudinc.  que  la  tcre  ,  »5c  de  la  i.irgcur  des 


truis. 


Les  anciens  ont  donné  ;i  ces  infedes  le  nom  du  buprellci 
(buj?rt-flis Jeu  huprejles)  formé  de  deux  mots  grecs,  qui 
fome  I.  S 


1^8  Histoire    abrégée 

figniûe  faire  crever  les  h  œufs  ^  s'ttant  imaginés  que  ces  pe- 
tits animaux  faifoient  périr  les  bœufs  qui  en  maugeoienc 
par  mégarde  dans  les  prés  ,  où  ils  fe  trouvent  fouvenr. 
Quoique  cette  propriété  de  ces  infectes ,  d'ailleurs  allez 
dangereux  ôc  malfaifans,  ne  foitpas  bien  avérée,  &  prou- 
vée, nous  leur  avons  reilitué  ce  nom  fous  lequel  ils  ont 
été  connus,  &C  que  Al.  Linnxus  avoit  attribué  à  un  autre 
genre  fort  difFérent,  donnant  à  celui-ci  le  nom  de  cura- 
htis  ^  qui  n'eft  que  le  mot  à^  fcarabaits  défiguré. 

Quant  au  caractère  ;  premièrement,  ces  infectes  ont 
leurs  antennes  filiformes,  c'eft-à-dire  prefque  d'égale  grof- 
Teur  par-tout,  diminuant  feulement  un  peu  versleur poin- 
te,  &:  compofées  d'anneaux  ou  articles  qui  ne  font  pas  fort 
gros  &  fort  faiilans.  Cette  forme  d'antennes  eft  commune 
à  plufieurs  genres  d'infectes,  comme  nous  le  verrons.  Se- 
condement ,  un  autre  caractère  particulier  &  eflentiel  à 
ce  genre  ,  eit  une  grande  appendice  y  qui  fe  trouve  à  la 
baie  des  cuiiTes  poftérieures ,  femblable  à  un  moignon 
d'autre  cuiffe. 

On  peut  ajouter  à  ces  caractères  quelques  autres  parti- 
cularités de  ce  genre,  communes  à  la  plupart  des  elpéces 
qu'il  renferme;  i°.  la  forme  des  mâchoires,  qui  font  plus 
grofles  &  débordent  davantage  la  tête  que  dans  la  plupart 
des  infectes  à  étuis.  Aufîî  quelques  efpéces  les  plus  grofTes 
pincent-elles  vivement;  i"^.  la  longueur  des  pattes  de  ces 
infectes  ,  &  la  légèreté  avec  laquelle  ils  courent  ;  3^.  leur 
odeur  puante  &  fétide  j  qui  eft  due  à  une  efpéce  de  li- 
queur brune  6c  cauftique ,  que  jettent  par  la  bouche  ôc 
l'anus  la  plupart  des  bupreltes,  lorfqu'on  veut  les  pren- 
dre. Cette  odeur  approche  de  celle  du  tabac  ,  mais  elle  eit 
fétide  5c  difgracieule  ;  4°.  le  manque  d'ailes  dans  le  plus 
grand  nombre  d'efpéces.  Ces  infectes  ont  à  la  vérité  deux 
étuis  féparés  Ôc.mobiles  ;  mais  fous  ces  étuis  on  ne  trouve 
point  d'ailes.  Ils  ne  peuvent  donc  voler,  mais  la  nature  les 
en  a  en  quelque  façon  dédommagés,  en  leur  accordant 
une  grande  légèreté  pour  courir. 


desInslctes.  139 

Comme  ce  genre  clt  aficz  nombreux,  nous  l'avcns  di- 
vilc  tn  trois  tamiJlcs,  d'aorcs  la  forme  &C  la  grandeur  du 
coicricr.  La  première  comprend  ceux  de  ces  inlcc\es, 
donc  le  corcelcc  cil  plus  large  que  Ji  réce,  &i  plus  écrolt 
t]tje  les  cruis.  Dans  cette  première  famille,  le  corcelet  ell 
ordinairement  figuré  en  cœur,  dont  la  pointe  ftroit  tron- 
quée. La  Icconde  renferme  les  hupreiks,  dont  le  corcelet 
ell  plus  étroit  c]ue  la  téce  ^  les  ecuis.  La  téce  de  ceux-ci 
ell  large  ^  leurs  yeux  font  fort  gros,  &  leur  corcelet  pref- 
c]ue  cylindrique  cft  inégal  ôc  raboteux.  De  plus ,  au  lieu 
que  la  plupart  des  autres  bupreftcs  n'ont  point  d'ailes  , 
ceux  de  cette  famille  en  ont  tous,  ik.  s'en  fervent  pour 
voler,  quoiqu'ils  courent  aulli  très-légérement.  M.  Lin- 
na:us  avoic  fait  de  ces  bupreiles  un  genre  particulier  ^  lous 
le  nom  de  ciàndeU  ;  mais  ils  ont  tous  les  caracl:ercs  des 
autres  buprelles,  les  antennes,  l'appendice  des  cuilles  6c 
même  la  légèreté.  Oc  la  grandeur  des  mâchoires:  ce  qui 
nous  a  portés.!  les  remettre^dans  leur  véritable  genre.  En- 
fin nous  rapportons  à  la  troifiéme  famille  les  buprefles 
dont  le  corcelet  eil  plus  large  que  la  tcte,  &:  de  la  même 
largeur  que  les  étuis.  Dans  ces  efpéces ,  le  corcelet  eft 
grand  6c  prefque  quarré. 

Les  larves  de  ces  iniccles  vivent  en  terre,  êc  c'eft  pro- 
bablement ce  qui  fait  qu'elles  font  difticiles  à  rencontrer. 
Au  moins  les  inlecl:es  parfaits  courent  dans  les  champs  lut 
teare,  cC  c'eft  aulîi  en  terre  que  j'ai  trouvé  les  larves  de  la 
féconde  famille  de  ce  genre,  dont  les  autres  doivent  ap- 
procher. Ces  larves  font  longues,  cylindriques,  molles, 
blanchâtres,  armées  de  fix  patres  brunes  écailLufes.  Leur 
icte  efl  de  même  de  couleur  brune,  tlle  a  en  delVus  une  ef- 
péce  de  plac]ue  ronde,  brune  ^  écailleule ,  au  devant  de 
laquelle  ell  la  bouche,  accompagnée  de  deux  fortes  mâ- 
choires. Cette  larve  le  creule  en  terre  des  trous  cylindri- 
ques profonds,  dans  Icfquels  elle  fe  loge.  L'ouverture  do 
ces  trous  efl  parfaitement  ronde.  Quelques  efpéces  les 
iont  dans  les  tcrreins  fecs  &:  arides,  d'autres  dans  des  ter- 


140  Histoire    abrégée 

res  plus  humides  au  bord  des  ruifleaux.  C'efb  au  fond  de 
ces  trous  qu'on  rencontre  fouvent  la  larve  du  buprefte. 
Pour  la  trouver,  ii  faut  creufer  peu  à  peu  le  terrein  dans 
lequel  ce  trou  efl  pratiqué.  Mais  comme  fouvent  ,  dans 
cette  opération ,  la  terre ,  en  s'écroulant ,  remplit  le  trou  ôc 
empêche  de  le  reconnoître  de  de  le  fuivre,  il  eil:  nécef- 
faire  d'ufer  d'une  première  précaution  ,  c'eO:  de  commen- 
cer par  enfoncer  dedans  une  paille  ou  un  petit  morceau 
de  bois,  qui ,  pénétrant  jufqu'au  fond ,  fert  à  conduire  &  à 
empêcher  de  perdre  la  fuite  de  ce  conduit.  Lorfqu'on  eil 
parvenu  au  fond  ,  on  trouve  la  larve  en  queftion  ,  qui  , 
tirée  hors  de  terre,  fe  replie  volontiers  en  zigzag.  Ces  ou- 
vertures que  pratique  dans  la  terre  cette  larve ^  ne  lui  fer- 
vent pas  feulement  à  feloger  èc  à  mettre  à  l'abri  fou 
corps  qui  eft  mol  èc  tendre ,  mais  encore  à  fe  cacher  pour 
dreifer  des  pièges  aux  infectes  dont  elle  fe  nourrit.  Cette 
larve  fe  tient  en  embufcade^  précifémentà  l'ouverture  ron- 
de de  ce  trou.  Sa  tête  eft  à  fleur  de  terre,  êc  l'ouverture  eft 
exactement  remplie  par  cette  plaque  ronde  ,  écailleufe  , 
que  la  larve  a  au-deiïus  de  fa  tête.  C'eft  dans  cet  état  que 
ie  tient  patiemment  cette  larve,  à  moins  que  quelqu'al- 
larme  ne  la  falTe  enfoncer  au  fond  de  fa  retraite.  Les  in- 
fectes qui  fe  promènent  fur  ce  terrein,  venant  à  pafîer 
iur  l'ouverture  du  trou  que  ferme  la  tête  de  la  larve ,  ou 
font  faiiis  par  fes  mâchoires,  qui  font  fortes,  ou  bien ,  s'ils 
ne  font  pas  arrêtés  fur  le  champ  par  ces  fortes  pinces ,  ils 
font  précipités  dans  le  trou  par  un  mouvement  que  fait  la 
tête  de  la  larve  ^  précifément  comme  celui  d'une  balTè^ 
cule  Pour  lors ,  la  larve  du  buprefte  les  dévore  à  loifir. 
Rien  n'eft  plus  amufant  que  d'obferver  le  manège  de  cet 
inledte,  qui,  fans  fortir  de  fà  retraite ,  trouve  moyen  de 
faire  tomber  dans  fes  pièges  les  autres  infectes,  dont  il  fe 
nourrit.  Quant  aux  larves  des  autres  familles  de  bupreftes, 
elles  ne  font  pas  probablement  moins  carnaffieres  ,  mais 
elles  ne  fe  fervent  pas  des  mêmes  manèges  pour  faiiir  leur 
proye.  Je  ne  connois  qu'un  petit  nombre  de  ces  larves  y 


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DES    Insectes.  141 

mais  I.i  plupart  failillcnt  de  vive  force  les  infeclcs  qu'elles 
dévorent.  On  trouve  Ibuvent  dans  les  nids  des  chenilles 
t]ui  vivent  en  fociccc  ,  &i  que  M.  de  Heauniur  a  appellces 
ihenilles procejfionnaircs  t  une  larve  grolle,  longue,  noire, 
un  peu  Hiolle  ,  à  i\\  pattes  ccailleufes.  Cette  larve,  qui 
donne  le  buprefie  quarrc  couleur  d'or ^  attaque  6c  dévore  ces 
chenilles  ,  qui  n'ont  aucunes  défenles. 

Ces  di^Férentes  larves,  après leur-métamorphofe,  lorf- 
qu'elles  (ont  devenues  inleckes  parfaits,  ne  font  pas  moins 
carnadiercs.  En  général  ,  les  bupreftes  font  des  infcv^^es 
trés-voraccs,  qui  mangent  ôc  dévorent  impitoyablement 
tous  les  autres,  6c  même  ceux  de  leur  genre  &:  de  leur 
elpéce.  On  rencontre  fréquemment  ces  infectes  à  terre, 
dans  les  jardins  &  les  campagnes.  Ils  courent  tous  fore 
vite.  Plulieurs  de  leurs  elpcces  lont  fort  belles  6i  trés-bril- 
Jantes ,  mais  la  plupart  font  fort  venimeufes  &:  très-caufti- 
ques;enforte  qu'on  pourroit  très  bien  fubllituer  cet  infecte 
aux  canthnrides  ,  dans  l'ufage  de  la  médecine.  Peut-être 
même  les  cantharides  ont  elles  moins  de  caullicité  que  lui. 
Ayant  un  jour  pris  une  des  grandes  efpéces  dorées  de  ce 
genre,  ôc  lui  ayant  prellé  le  ventre  un  peu  fortement,  pour 
faire  paroître  \cs  parties  de  la  génération  ^  il  en  fortit  un 
jet  d'une  liqueur  acre  ^  brûlante,  qui  réjaillit  fur  l'œil 
d'un  de  mes  amis ,  qui  obfervoit  cet  infecte  avec  moi.  11 
y  fentit  pendant  quelques  momens  une  douleur  très-vio- 
lente. Pour  moi ,  je  n'en  reclus  que  deux  gouttes  imper- 
ceptibles fur  les  lèvres,  în:  j'y  éprouvai  une  cuillbn  trcs- 
conlidérable.  Cette  obfervation  peut  faire  fuupconner, 
avec  tondement,  qu'un  inlecle  aulli  cauftique ,  pris  inté- 
rieuremenr,  ièroit  un  poiibn  trcs-vif  ^  très-dangereux. 

Première    Famille, 

I.  BUPRESTIS  atcr,  clyuh  rugofis. 

L'ti'M.  fyfl.   nat.   «lit.   lo  ,  ;•.  41 3  ,  «.  i.   CaraLus   .ipteois  ater  opacus  ,  dy- 
tns  pun.lis  intricatis  fubiugollt. 


142-  H  I  s  T  OIRE     ABRÉGÉE 

Le  bupreflc  noir  chagrine. 

Longueur  14  lignes.     Largeur  6  lignes. 

Cette  erpéce  eO:  !a  puis  grande  de  toutes  celles  que 
nous  connoiiîons  dans  ce  Pays-ci.  Sa  couleur  eft  toute 
noire,  lille  ôc  luiiaate  en  delFous ,  opaque  &;  terne  en 
deffus.  Sa  tête  &  fon  corcelet  font  pointillés  irréguliè- 
rement. Les  étuis  le  lent  auili ,  mais  les  points  font  plus 
gros  ^  fe  confondent  les  uns  dans  les  autres  ,  ce  qui  rend 
ces  étuis  comme  chagrinés.  Le  corcelet  eft  en  cœur ,  plus 
étroit  du  côté  des  étuis,  avec  des  bords  failLms  &  relevés 
&;  un  fillon  longitudinal  dans  Ion  milieu  ,  ce  qui  fe  remar- 
que dans  tous  les  buprefbes  de  cette  première  famille,  h^s 
étuis  ont  auffi  des  rebords,  mais  moins  faillans.  Les  quatre 
antennules  font  grandes,  les  mâchoires  avancées  &c  les 
Yeux  éminens ,  ce  qui  fe  voit  dans  tous  les  infecles  de 
ce  genre.  Cet  infecte ,  ainfi  que  plufieurs  autres  buprefles  , 
n'a  point  d'ailes  fous  les  étuis  :  en  récompenfe  il  court  fort 
vite.  On  le  trouve  dans  les  ordures  humides  des  jardins 
Oc  fous  les  pierres  à  la  campagne. 

2.  BUPRESTIS  viridis _,  efytris  obtufc  fulcatis  ,  non 
punciaiis  ,  pedibus  antennifque  ferrugineis.  Planch.  2  , 

%•  5- 

Llnn.  faun.  fuec.  n.  ^17.  Carabus  viridis  ,  ely  tris  obtufe  fulcatis  abfque  punftis  , 

pedibus  antennifque  terruglneis. 
Linn.  fyjl.  nat.  edit.    lo  ,  f.   414  ,  n.  4.   Carabus  apterus  ,  ely  tris  porcatis  , 

fulcis  Icabriulculis  inaiiratis. 
Ry.  inf.  95 ,  n.  6.  Cerambyx  dorfo  in   longas  régulas  divifo ,  omnium   pul- 

cheriuTius. 
AB.  V^'f.  ij}6  y  p.  19,72.3.  Carabus  viridis ,  elytris  fulcatis,  l«vibus. 

Le  buprefle  doré  ù  Jîllonné  a  larges  bandes. 

Longueur  1 1  lignes.     Largeur  4  lignes. 

Ce  buprefte  eft  très-commun  dans  nos  jardins,  ce  qui  Ta 
fait  nommer  par  quelques  perfonnes  le  jardinier.  Sa  tête  6c 
fon  corcelet  font  d'un  vert  doré  ainli  que  fes, étuis  :  ceux-ci 
ont  chacun  trois  larges  filions,  entre  lefquels  fe  trouvent 


D  B  s     I   N'   s   r.  C  T  E  s.  I43 

iJes  dcv.uious  ou  cotes  allez  grollcs.  Le  fond  des  filions  ell 
plus  dore  dé  même  que  le  rebord  des  cruis ,  èc  les  cotes  ou 
clc^'Ations  font  plus  vertes.  Le  corcdec  bien  forme  en 
cœur  avec  un  rebord  ,  a  dans  (on  milieu  un  lilion  lont;itudi-» 
nal  peu  enfonce.  Les  yeux  ioht  bruns,  les  antennes^ 
Jes  patres  font  d'une  couleur  fauve,  &:  le  dellous  du  corps 
c(ï  d'un  noir  verdatré  un  peu  dora.  Cet  infe£te  n'a  point 
d'aîles  fous  fes  étuis ,  mais  il  court  tort  vice.  On  le  rencon- 
tre très-communcment  dans  les  endroits  humides  des  jar- 
dins, fous  les  pierres  &1  les  tas  de  plantes  pourries. 

3.    BUPRhSTIS  fiigcr  ^  elyins  œncis  ^  convexe  pane-       '     ~ 
tdtis  Jinatifijue. 

Linn.faun.fucc.  n.  513.  Car.ijus  nigcr ,  ê'ytrîs  xheis ,  convexe  ponftatis  ftria- 

tifque.  [>     ■ 

LJnn.  lyfl.  njt.  «dit.   lo  ,  p.  ^i^^^r-i^  Car  abus  apterus  elytris  lonptudinaliter 

punctatis. 

Le  buprcfte  galonné. 

Longueur   il    /ig/its.      Largeur  5   l/gntj. 

Cette  cfpéce  ,  une  des  plus  bcîlles  &c  des-pllis  brillan* 
tes  de  ce  Pays-ci,  rellèmble  à  la  précédente  pour  la  forme 
bc  pour  la  grandeiw;  elle  eil  feulement  un  peu  plus  lar^^e, 
Sa  téce,  fon  corcclet  ce  fes  étuis  (ont  d'un  vert  cuivreux. 
Les  ctuis  ont  trois  rangées  longitudinales  de  points  oblon<^$ 
&c  élevés,  ik.  encre  ces  ranL;ées,  des  lignes  longitudinales 
élevées  ,  accompagnées  chacune  de  deux  autses  petite$ 
lienes  femblables  fur  les  cotés.  Tout  le  dciîous  de  i'jnlec^e 
eft  noir  :  il  n'a  point  d'aîlcs  Ibus  fes  étuis  ^  court  foit 
vite.  On  le  trouve  avec  le  précèdent,  mais  moins  commu- 
nément :  il  varie  quekjuefois  pour  la  couleur  Ok  donne  la 
vaiiété  lui  vante.  .  . 

Buprcjhs    totus    vtoluccus  ,    elyita    uyivts::    pufuLius      _^^^^-'^'^»- 
Jlnur/Jîjue.  '  '"  '' 

Cette  variété  efl  plus  rare  que  Tcfpéce  ci-delTus ,  ellç 
n'en  dilîérc  que  par  fa  couleur,  qui  ell  partout  d'un  beau 
violet. 


144  H  I  s.  T  O  I  R  E      A  B  a  É  G  É  E 

/"'Ih   ^.  BUPRF.STÎS    totûy  ffjgro-vîolaccus  ,  elytrk  dcnfe 
'-flrïath,  ,        '  ■ 

Le  buprefic  a:^m;é. 

Il  donne  les  variétés  fuivantes. 

fhr.^"'^"  a. — —  Elytro  fingulo  Jîriis  xvj y  oris  aurco  cupreis, 

•'-'-■'  "^^^  '  b. ■  Elyiro  Jingulo  finis  xvj ,  tribus  interruptis. 

c. Elytro  fingido  firiis  xxij ,  tribus  interruptis. 

Je  joins  enfemble,  comme  variétés,  ces  trois  infectes, 
attendu  qu'ils  fe  reiTemblent  extrêmement,  fur-tout  les 
deux  pr^^miers.  Quant  au  troifiéme,  peut-être  pourroit-il 
faire  une  efpéce ,  le  nombre  des  flries  de  fes  étuis  étant 
différent.  Lçur  grandeiir  n'ell;  pas  la  même;  le  premier 
a  plus  d'un  pouce  de  long  fur  quatre  lignes  de  large  , 
le  fécond  a  un  quart  de  moins  pour  fa  grandeur,  &.  le  troi- 
fîéme  n'a  guères  que  la  moitié  de  la  longueur  du  premier 
bc  les  trois  quarts  de  fa  largeur.  Tous  trois  font  partout 
d'un  noir  violet ,  avec  des  ftries  fines  lur  les  étuis ,  fur-tout 
fur  ceux  du  troiùéme.  Leur  principale  différence  confifte 
en  ce  que  les'  bords  du  corcelet  6c  des  étuis  dans  le  pre- 
mier font  d'un  rouge  cuivreux ,  6c  que  le  fécond  &:  le  troi-^ 
(léme  ont  chacun  trois  des  ftries  de  chaque  étui  interrom- 
pues par  dés  petits  points  éiofoncés.  On  trouve  ces  iniecles 
dans  \és  ordures  des  jardins  :  jls  n'ont  point  d'ailes  fous 
leurs  étuis,  mais  ils  courent  fort> vite. 

ti  ^^S  5-  BtJPRESTTS   nigro  -  violaceus  ,   elytris  latis  ceneis 

\^^    I  t  viridi  purpureis  ^  fingulo  firiis  fexdecim. 

"'^  Linn.  fyjl.  nit.  edit.  lO  ,  p.  414,  "•  9.  Carabus  aureo-niténs ,  thorace  cœruleo  , 

elytris  aureo-viridibus  ftriatis  abdomine   fubstro.     ' 
Lechs^  novœ  inf  fpec.  n.  37.   Carabus  parallelcpipedus  viridi-aeneus^  elytrorum 
.   firiis  moniiiformibus,  puntlilque  excavatis   trium  ordinum.    ;       \       ,■■.) 
J!Fi.  fuec.  ly^Oj/j.  ^<)^.  Carabus  alatus ,  viridi-îeneus  ,  elytris  conyexe  ^unftatis 

.ftrir.tirqije ,  pedibus  antenniique  nigris.  ,       .      '     '* 

'Recdm.  IriftB.  to>n.   2,  tah.    "^y  f  fi^*    l'-8. 

'Ile  buprefic' quarré  couleur  d* ai: 

Longueur  7  lignes,     J^argiur  3  lignes, 

La 


DES      InSECTIS.  145 

La  forme  de  cet  infccle  cft  plus  brge  &  plus  quarrcc 
que  celle  des  autres  elpcces.  Sa  grandeur  varie  hcaucoup. 
J'en  ai  de  beaucoup  plus  petits  que  celui  dont  j'ai  donne 
les  dimenlions  :  mais  tous  ont  également  leurs  étuis 
très-larges  proportionnément  à  leur  grandeur.  Sous  cei 
étuis  l'iniecte  a  des  ailes:  la  tête,  le  corcelet ,  les  an- 
tennes ,  les  pattes  ik:  le  dellous  du  corps  font  d'un  noir 
violet,  tirant  en  quelques  endroits  fur  le  vert.  Le  corcelet 
efl  court,  avec  lIls  rebords  (aillans  &.  bronzes,  6i  il  ell 
trcs-ctranglé  à  fa  partie  pollcrieure.  Les  étuis  font  d'une 
belle  couleur  dorce  ,  verre  du  coté  intérieur,  rougeatre  du 
côté  extérieur  :  ils  ont  chacun  feize  itries  fines,  c|ui  ionc 
formées  par  des  points  ferrés. 

Les  bandes  élcvccs  de  ces  ftries  font  lilTes  ,  à  l'ex- 
ception de  la  quatrième,  de  la  huitième  6c  de  la  douziè- 
me, qui  font  interrompues  par  des  points  pofés  fur  leur 
longueur  de  diltance  eit  diflance.  Je  ne  fi^'ais  pourquoi  M. 
Leclie,  dans  la  Dilîertation  citée,  11c  compte  que  douze 
ftries  au  lieu  de  feize  fur  chaque  étui  ,  à  moins  qu'il 
jie  compte  point  celles  qui  font  interrompues  par  des 
points.  AL  de  Keaumur  dit  avoir  trouvé  cet  infecte  fur 
le  chêne,  qui  manL;eoit  des  chenilles  :  fa  larve  qui  ell 
noire,  n'eil  pas  moins  carnalîiere  ^C  dévore  pareillenient 
les  chenilles  &;  autres  inlecles. 

6.  BUPRESTIS  rot  us  è  fufco-vlridi  cupnus ,  clytris 

lads ,  fingido  finis  ftxdccim.  ^    *^>1' 

Le  huprejic  quarré  couleur  de  brom^e  antique. 

Longueur  6  lignti.     Largeur  j  lignes. 

C'eft  précifément  la  mémo  forme  que  celle  de  l'efpéce 
précédente,  dont  celle-ci  approche  beaucoup:  elle  nci\ 
dillerequc  pour  la  grandeur  ic  la  couleur.  Cette  dernière 
ell  partout  d'un  brun  cuivreux,  femblable  à  la  couleur  des 
bronzes  antiques,  auxquels  le  tems  a  dunnc  une  efpjce  de 
vernis.  Le  delibùs  du  corps  a  cependant  un  peu  de  vert. 
Les  étuis  ont  chacun  leize  Ihie^i  un  peu  raboteules,  dont 

Tu  me  I.  L 


>\  <  ^--v»^ 


1^(5  Histoire    abrégée 

laquacriéme,  la  huitième  6c  la  douzième  font  entrecoupées 
de  points ,  commue  dans  l'erpéce  précédente.  On  croiroic 
que  cet  infecte  n'en  efl:  qu'une  variété,  s'il  n'étoit  conftam- 
ment  de  la  même  grandeur  oC  de  la  même  couleur. 

7.  BUPRESTIS  aiery  elytro  fingulo  finis  ocîo  lœvi^ 
.^tv.^iM,-,  ■              bus  3  pedibus  nlgris. 

Unn.  faun.  fuec.  n.  Ç15,  Carabus  ater  elytro  fingulo  flriis  o<^o. 

Linn.  fyfl.  nat.  edit.   10,^.  413  ,  n.  3.  Carabus  aptsrus  ,  elytris  laevibus  ,  ftriis 

obfoletis  oftonis, 
Lifi.  loq.  390.  Scarabaeus  ex  toto  niger  ,  alarum  thecis  cruflaceis  fulcatis. 

Le  buprefie  tout  noir. 

Longueur  8  Lignes,     Largeur  3  \  ligues. 

Sa  couleur  eft  noire  partout,  tant  en  defTus  qu'en  def- 
fous  :  chacun  de  fes  étuis  a  huit  ftries  bien  marquées. 
Sa  tête  eft  très-hfle  ainfi  que  fon  corcelet  ^  qui  a  un  fiUon 
longitudinal  &:  enfoncé  dans  le  milieu  :  en  examinant  de 
très-près  cet  infecte,  on  apperçoit  fur  la  troifiéme  ftrie,  en 
commençant  à  compter  de  la  future,  deux  petits  points 
enfoncés ,  ce  qui  fait  en  tout  quatre  points  fur  le  dos. 

8.  BUPRESTIS  niger  ^  elytro  fingulo  firiis  ocîo  punc- 
tatis  ^  pedibus  ferrugineis. 

Le  buprefie  noir  a  pattes  rougeâtres. 

Lorgueur  4  ,   5  lignes.     Largeur  2.  lignes. 

Cette  efpéce  relTemble  à  la  précédente  pour  la  couleur 
&  le  nombre  des  ftries  :  mais  elle  en  diffère  par  plufieurs 
endroits:  d'abord  par  fa  grandeur  qui  eft  moindre;  fecon- 
dement  par  la  forme  de  Ion  corcelet,  qui  eft  encore  plus 
en  cœur  ;  troiliémement  par  la  ftructure  des  ftries  des 
étuis ,  qui  font  formées  par  des  points  petits  6c  ferrés  ,  au 
lieu  que  dans  le  précédent  elles  font  lines  :  de  plus  on  ne 
voit  point  fur  la  troifiéme  ftrie  les  petits  points  enfoncés 
qui  ie  remarquent  dans  l'efpéce  précédente  ;  enfin  les 
pattes  de  celui-ci  font  rougeâtres,  au  lifeu  que  celles  du 
précédent  font  noires. 


DES    Infecte  ^.  147 

9.  B  U  P  R  E  S T  1  S    niger  ^  clytro  fingulo  flri'is  cclo  Ice- 
vibus  ,  pcdibus  lividis. 

Le  bupreflc  noir  a  panes  jaunes. 

Longueur  3  /ignés.     Largeur  1  ligne. 

Tout  fon  corps  eft  noir  &:  lilîe,  à  rcxccption  des  anren- 
niilcs  ,  des  antennes  ôc  des  partes  cjiii  font  enticremenc 
d'un  jaune  pâle  :  le  noir  des  étuis  eil  moins  foncé  ,  &:  leurs 
ftries  au  nombre  de  iuiit  lur  chacun,  (ont  lillcs  fans  ou'on 
y  découvre  de  points,  même  à  l'aide  de  la  loupe. 

10.  BUPRESTIS  nigro  -  viridis  ,  elytro  fingulo  flri'is 
oclo  ,  punchs  tribus  imprejjis. 

Linn.  fûun.  fuec.  n.  yzo.  Carabus  fupra  «neus  ,  colcoptris  puivftis  itx  excavatis , 

tibiis   rutîs. 
AS.  Urf.  1736,  p.  ao,  n.  8.  Bupredls  capite  nigro,  collari  elytrirqus  nigro- 

xntis. 

Le  bupreflc  à  fix  points  enfonces. 

Longueur  3  lignes.     Largeur   i    ^  t:gne. 

Sa  couleur  ell:  partout  d'un  noir  verdAtrc,  feulement  le 
dellous  de  (on  corps  e(l  d'un  noir  plus  foncé  &:  le  bout  des 
pattes  ell  plus  clair.  Chaque  étui  a  huit  llries  formées  par 
des  petits  points,  6c  de  plus  trois  entoncemens  rangés 
perpendiculairement  fur  ion  milieu,  ce  qui  fait  en  tout  lix 
endroits  creulés  pour  les  deux  étuis.  Le  corcelet  a  un  lillon 
longitudinal  dans  Ion  milieu ,  &  de  chaque  coté  un  enfon- 
cement confîdérablc  à  l'endroit  de  la  jonction  avec  les 
étuis.  On  voit  aulh  fur  la  tcte,  entre  les  antennes  ,  deux 
points  enfoncés.  Ce  buprclle  a  des  ailes  fous  Ils  étuis.  Ou 
remarque  aux  premiers  anneaux  qui  forment  la  bafe  de  Tes 
antennes ,  quelques  poils  alFez  longs  :  il  varie  pour  la 
grandeur,  ck:  les  Ihies  des  étuis  qui  font  plus  ou  moins 
marquées. 

II.   BUPRESTIS    viridis  pujiclatus  ,   elytro    fingulo 
finis  oclo  ,  pcdibus  p  ail i  dis. 

T.j 


V-^^'  V 


148  Histoire    abrégée 

Le  buprejle  vert  pointillé  à  huit  ftries  ù  pattes  fauves. 

Longueur  4  lignes.     Ljrgeur  i  {  ^îgne. 

11  efl  d'un  vert  doré  ,  pointillé  fur  tout  le  corps  ,  avec 
huit  ftries  fur  chaque  étui  ;  fes  antennes  ôc  Tes  pattes  font 
de  couleur  fauve  pâle ,  ainii  que  les  mâchoires  j  ôc  fouvenc 
les  bords  du  corcelet  6c  des  étuis. 

12.  BUPRESTIS  viridis  nitidus  ,  elytro  fîngulo  Jîrlis 

ocîo  y  pedibus  palLidis  j  punclis  tribus  imprejjis. 

Le  buprefle  vert  lijje ,  a  huit  Jiries  &  pattes  fauves. 

Ce  buprefte  cft  de  la  grandeur  du  précédent  à  peu  de 
choie  près ,  &.  il  eft  préciiément  de  même  couleur ,  li  ce 
n'eft  que  Tes  pattes  lont  un  peu  plus  foncées.  Toute  leur 
diflerence  confifte ,  premièrement  dans  les  petits  points 
qui  couvrent  le  précédent,  &  qui  manquent  dans  celui-ci 
qui  eft  tout-à-fait  liiFe  :  fecondement  dans  trois  points 
rangés  longitudinalement  près  la  future  des  étuis,  comme 
dans  le  buprefte  a  fix  points  enfoncés ,  mais  plus  petits  que 
dans  cette  elpéce. 

13.  BUPRESTIS  viridis ,  elytro  fîngulo  ftriis  ocîo  , 
pedibus  elytrorumque  antica  parte  ù  margine  fulvis. 

Le  buprefle  a  étuis  verts  &  bruns. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

La  tête  &  le  corcelet  de  cet  in re6te  font  verts  :  ce  der- 
nier eft  allongé  ôc  étroit.  Les  antennes ,  les  pattes  &.  les 
yeux  font  d'un  fauve  rougeâtre  :  les  étuis  font  à  huit  ftries 
lilTes ,  fans  points  :  ils  font  fauves  vers  leur  partie  an- 
térieure ou  leur  bafe,  &  verts  à  leur  partie  poftérieure,  de 
façon  cependant  que  tout  le  bord  de  l'étui  eft  fauve  y 
enforte  que  la  couleur  verte  femble  faire  une  grande  tache 
ifolée.  Cet  infette  pourroit  bien  n'être  qu'une  variété  de 
quelqu'une  des  efpéces  précédentes. 


desIksectes.  149 

14.  BUPRESTIS   n'ucns  ,   cdpuc  ihoraceque    viridi , 
elytris  cuprcis  punclulis  duodccim. 

Linn,  faun.  fuec.  n.  519.  Carabus  nitens,  capite    thoraceque  cyaneo  ,  elytris 

purpureis. 
Linn.  fyjl.  nat.  tdh.  10  ,  f.  416.  Carabus  fubxnciJS  ,  elytris  pun«î^i»  longitudlna- 

libu^  fcx  imprclFib. 
^(l.  Vff.  1736,/'.   10  , /7.  6.  Bjpreflis  capite  collariq'ie  cocruleo  ,  clytris  nibro- 

arnei». 
Biiuh  kaion.  p.  iil,/.  4.  Canthjris  auricolor. 
Gotii.  bel^.   com.   a,  />.   \^G  ,  t.  31. 

Le  bupreflc  a  étuis  cuivreux. 

Longueur  4  lignes.     Largeur   i   f  ligne. 

Sa  tête  ^  Ion  corcclet  (ont  d'un  beau  vert  brillant;  fcs 
étuis  (ont  d'un  rouge  éclatant  cuivreux  ^  charges  de  Unes 
peu  enl-oncées  &.  peu  apparentes  :  entre  la  leconde  6c 
la  troiliëme  llrie  en  comnient^ant  à  compter  de  la  future, 
on  voit  lur  chac]ue  étui  lix  points  ranges  longitudinale- 
ment  :  les  bords  extérieurs  des  étuis  (ont  verts  :  le  delîous 
de  Tiniecte  ôc  les  pattes  font  d\m  brun  cuivreux.  On 
Je  trouve  fur  le  fable  au  bord  des  ruilfeaux. 

15.  BUPRESTIS  nitens  ,  capite  elytrifquc  viridibus  , 
thorace  cupreo  ,  punclulis  duodecim. 

Le  buprejle  a  corcelet  cuivreux. 

Sa  grandeur  eft  prefcjue  la  même  que  celle  du  précé- 
dent ,  donc  je  crois  qu'il  eft  une  variété  :  il  ell  moins  bril- 
lant ifc  moins  beau  ,  Ôc  il  en  dilFére  en  ce  que  la  tête  &  les 
étuis  (ont  d'un  beau  vert,  ^  que  le  rouge  cuivreux  fe 
trouve  lur  le  corcelet. 

\G.   BUPRESTIS  capite  elytrifque  cœruleis  ,  thorace 
rubro. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  ji^.  Carabus  capite  elytrifque  cocruleis  ,  thorace  rubro, 
Linn.j'yJI.  nul.  eait.  lo,  p.  415  ,  n.  14.  Carabus  thorace  pedibufque  ferrogincis ,' 

elytiis  capircque  cyjneis. 
Rai.  inf.  pag.  89 ,  /:.  i.  Cantharis  feu  fcarabaeus  exiguuSj  elytrii  &  capite  caru- 

leis ,  fcapulis  croceij. 


150  Histoire    abrégée 

Le  buprtfle  bleu  a  corcelet  rouge. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  7  ligne. 

Sa  tête  eft  bleue,  ainfî  que  Tes  étuis,  qui  n'ont  que  à^s 
petites  ftries  très-fupertîcielles.  Le  corcelet  ôc  la  bafe  des 
antennes  font  rouges  :  les  pattes  (ont  variées  de  noir  ôc  de 
rouse.  Tout  l'animal  ell:  allez  brillant  6c  luifant. 

îy.  BUPRE.STIS  îiiger ,  tkorace  atro ,  clytris  rubris ^ 
~A,^jW.  crucenigrâ. 

Le  chevalier  noir. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  l  \  ligne. 

Cette  efpéce  eft  toute  noire,  à  l'exception  de  fes  étuis. 
Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  la  moitié  de  fon 
corps.  Son  corcelet  eft  noir^  chagriné  ,  taillé  en  cœur, 
fort  rétréci  en  haut  &:  en  bas  &:  prefque  rond.  Ce  corcelet 
a  à^s  points  irréguliers  profondément  gravés.  Les  étuis 
ont  chacun  neuf  Itries  formées  par  des  rangées  de  points 
très-diftincts  :  ils  font  d'un  rouge  de  brique ,  mais  fur  leur 
milieu  ils  ont  une  large  bande  tranfverfe  noire  y  qui  fe 
trouvant  coupée  par  la  future  des  étuis  pareillement  noire 
&  plus  large  en  haut  &:  en  bas ,  forme  une  efpéce  de  croix 
de  chevalier  fur  les  étuis.  Cet  infecte  eft  rare  ici  ,  on 
le  trouve  allez  communément  à  Fontainebleau. 

18.  BUPRESTIS  niger  ,  tkorace  pedibufque  rubris  ^ 
elytris  rubris  cruce  nigra. 

Unn.  fyfl.  nat.  edit.  10,  />.   416,  n.   i8.   Carabus   tliorace  capiteque    nlgro* 
rubeicente,  coleoptris  ferrugineis  cruce  nigra. 

Le  chevalier  rouge. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  l  {  ligne. 

Il  approche  beaucoup  clu  précédent  pour  la  taille  &  les 
couleurs  ;  il  porte  de  même  fur  fes  étuis  une  efpéce 
de  croix  formée  par  une  bande  tranfverfe  noire,  qui  coupe 
la  future  des  étuis,  qui  eftaulii  de  couleur  noire.  Mais  cet 
infecte  diffère  du  précédent,  premièrement,  en  ce  que  fon 


desInsectes.  151 

corcclct  i?c  fcs  paccc:>  font  d'un  Fauve  rougcdcre  ;  fccondc- 
nicnc ,  en  ce  qu'il  cft  plus  large  6i  plus  auarré  ,  6i  enfin 
par  la  forme  des  fti  ies  de  les  étuis ,  cjui  ne  lonc  pas  compo- 
il'cs  de  points  :  de  plus  Ton  corcelet  ell  large  &C  court. 
Tout  l'infcde  ell  lillè  ,  ÔC  ia  tcte  ,  ainfî  que  le  dellous 
de  ion  corps,  elt  noire.  Je  ne  connois  point  la  demeure  de 
<;e  buprelte  qui  m'a  ccc  donné. 

19.   BUPllESTIS  cijpite  ,  thorace  ^  pcdibuf^uc  rubris , 
clyirn  cccrulco-nigns. 

Linn.  fyft.  nat.  edh.  10,  p.   414,   n.    II.  Carabus  thorace  ,   capite  pedibufque 

forrupioeis ,  elytris  nigris. 
Acl.  Jluck.  17^0  ,  p.  19a  ,  r.  7  ,/.  a.  Clcindcla  capite  ,  thorace  pedibufque  rufis , 

elyiris  nigro-cœruleis. 

Le  huprtfle  a  tête ,  corcelet  &  pattes  rouges  &  étuis  bleus. 

Cet  infecte  ell:  de  la  grandeur  des  deux  ou  trois  précé- 
dens.  Sa  tête,  fes  antennes,  (on  corcelet  &.  fcs  pattes  font 
d'un  rouge  brun,  ies  yeux  lont  noirs,  Se  le  ventre  &. 
les  étuis  lont  d'un  bleu  noirâtre.  Ces  étuis  ont  des  llries 
larges  j  mais  peu  profondes.  On  trouve  cet  inlecle  lous  les 
pierres. 

10.   BUPRESTIS  nigcr  y  thorace  ovato  j  nigro  ,  elytris 
flriatis  y  maculis  quatuor  lividis. 

Linn.  fuiin.  fuec.   n.    ^28.    C.irabus  niger ,    colccpîris    pojie    fafcia   ferruginea , 

lateribus  macula  ferruginen. 
Linn.  fyP.  nat.  cdit.    lo  ,/>.  416  ,  n.  27.  Carabus  thorace  nlgricante ,  elytris  obf- 

curis  bifafciatis. 

Le  buprefle  quadrille  a  corcelet  rond  &  ctuis  firics. 

Longueur  1  f  ,  1  f  »  3  lignes.     Largeur  ,  {  1  ligne. 

La  grandeur  de  cet  inlecle  varie  confidérablemcnt.  Sa 
tête  éc  Ion  corcelet  font  noirs.  Ce  corcelet  eft  arrondi 
ôc  prcfqu'héniilphériquc.  Les  pieds  ^  la  bafe  des  antennes 
font  bruns.  Les  étuis  ont  huit  llries  tormées  par  des  petits 
points  :  ils  lont  noirâtres  avec  quatre  taches  hiuvcs,  une  à 
la  bafc  de  chaque  étui  alVcz  ronde ,  ^  une  oblongue  vers 


151  Histoire    abrégée 

le  bas.  Ces  deux  dernières  fe  touchent  6c  fe  joignent  quel- 
quefois ,  ce  qui  forme  une  efpéce  de  bande.  On  trouve 
cet  infecte  fur  les  bords  des  rivières  ôc  des  ruiiïeaux. 

21.  BUPRESTIS  niger  ,   thorace  piano  ferrugineo  , 
<J*^  '  eiytris  lœvibus  ,  maculis  quatuor  lividis. 

■  Linn.  faun.  fuec.  n.  552.  Carabus  niger,  thorace  ferrugineo  ,  elytrorum  macu- 
lis quatuor  lividis. 

Linn.fyfi.  nat.  edit.  10  ,  p.  416,  n,  30.  Carabus  thorace  flavo ,  eiytris  obtufif- 
Timis  fufcis,  maculis  duabus  albis. 

Le  buprejle  quadrille  à  corcelet plat  ù  étuis  lijfes. 

Longueur  ,     Largeur  idem. 

Il  y  a  beaucoup  de  reiTemblance  entre  cet  infecte  &  le 
précédent ,  il  paroît  feulement  un  peu  plus  petit.  Sa  tête  efl 
noire  :  fon  corcelet  efl:  fauve ,  applati ,  avec  des  rebords 
faillans  &  bien  marqués ,  en  quoi  il  diffère  de  l'efpéce 
précédente  :  de  plus  fes  étuis  font  liffes  &;  fans  aucunes 
ftries  :  le  refle  eft  aflèz  femblable  :  car  ces  étuis  font  noirs 
avec  quatre  taches  fauves  pâles ,  placées  comme  dans 
l'infecte  ci  deffus ,  &  fes  pattes  font  de  la  même  couleur 
que  les  taches  ,  ainfî  que  les  antennes.  "On  trouve  cet 
animal  avec  le  précédent. 

21.  BUPRESTIS   niger  ,  thorace  piano  ferrugineo  j 
eiytris  Jlriatis  ^  maculis  quatuor  lividis. 

Le  buprejle  quadrille  a  corcelet  plat  brun  Ù  étuis  Jiriés. 

Longueur ,     Lwgeur  idem. 

Cette  efpéce  ne  diffère  abfolament  de  la  précédente  , 
que  par  les  ftries  peu  enfoncées,  qui  fe  voyent  fur  fes 
étuis ,  au  nombre  de  huit  fur  chacun  :  elle  pourroit  bien 
n'être  qu'une  variété. 

23.  BUPRESTIS  niger  t  thorace  piano  nigro ,  eiytris 
(Iriatis  -  maculis  quatuor  lividis. 
fiii-  -^  .       ,  .         ,     .        . , 

'    Le  buprejle  quadrille  a  corcelet  plat  &  noir  &  étuis  Jiries. 

11  y  a  encore  très  peu  de  différence  entre  cet  infe<fte  & 

les 


desInsectes.  153 

les  prcccdcns,  feulement  Ton  corcelcc  eft  noir  Se  Tes  étuis 
ionc  lliics.  Tout  l'animal  paroîtaulli  un  peu  plus  brun  :  du 
rdlc  la  couleur,  la  tornic  cvi  fa  grandeur  font  les  niérneb. 

24    liUPRESTIS  n/ger  ,  clytris  jlnans  ,  mac  u  lis  oclo 
lividis. 

Le  huprcjlc  noir  li  huit  taches  fauves. 

Longueur  1  Ugnt.     Largeur   \  ligne. 

Cette  petite  efpécc  a  la  tetc ,  le  corcelec  &:  le  dcflous 
du  corps  noirs  îS:  les  pattes  fauves.  Le  corcelec  eflen  cœur 
ik.  prelqu'hcmilphaique.  Les  étuis  ont  des  llrics  formées 
par  des  rangées  de  petits  points  quelquefois  interrompues. 
Le  fond  de  leur  couleur  ell  noir  ,  mais  ils  ont  chacun  qua- 
tre taches  fauves  livides,  dont  les  deux  fupérieures  font 
comnie  partagées  chacune  en  deux  luivjnt  leur  longueur, 
&  les  deux  inférieures  font  plus  larges.  On  trouve  cet 
iniccle  courant  dans  le  fable. 

15.  BUPRESTIS    tejldceus  y  capitc  nigro. 
Le  buprcfle  fauve  a  tête  noire. 

Longueur  a  Itgnts.     Largeur  )  i'gne. 

Cet  infede  a  l.i  tête  noire;  le  refle  de  fon  corps  eft 
d'une  couleur  fiuve  pale,  à  l'exception  du  corcelec  qui  clt 
un  peu  plus  rougcatre  :  les  étuis  font  légèrement  tliics. 

16.  BUPRESTIS   tôt  us  niger  ^  lœvis. 
Le  buprefle  noir  fans  jlrics. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  \  Ugte. 

C'eilde  toutes  les  elpéces  de  ce  genre,  la  plus  petite  que 
je  connoille  :  elle  a  au  plus  une  ligne  de  long  :  elle  ell  toute 
noire  fans  Ibies,  ni  jioints  ^  fans  aucunes  caches. 

S  E  C  O  K  D  K     F  A  M  I  L  L  E. 

i-j.  BUPRESTIS   inauraïus  i  fupra  -viridis  ,  colcoptris 
punchs  duociecim  albis, 
TomeL  '  V 


154 


Histoire    abrégée 


Moufct.  tkeat.  p.  145  ,  /  mfim.  Cantharis  quarta. 

Jonft.  inf.  tab.  15,  Canthaiis  Moufteti  minor  quarta. 

Lift.  tab.  mut.  tab.  ^  3  f.    12. 

Liji.  loq.  p.  386  ,  n.    17.    Scarabîeus  vlridis  ,  cui  decem  macuîse  albae  fupra 

alarum  thecas  funt. 
Linn.  faun,  face.  n.    J48.    Ciclndela  fupra  vlridis,   coleoptris   pumSiis   decem 

albis, 
Lînn.fyft.nat.  edit.  10,  f.  407  ,  «.  i.  Cicindela  campeflris. 

Le  velours  vert  a  douT^e  points  blancs. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  2  \  lignes. 

Cet  infecte  ,  l'un  des  plus  beaux  de  ceux  que  nous 
ayons  ,  varie  un  peu  pour  fa  grandeur  :  le  defTus  de  fon 
corps  eO:  d'une  belle  couleur  verte  ,  matte,  un  peu  bleuâ- 
tre :  le  defïous  ,  ainfi  que  les  pattes  &  les  antennes,  font 
d'une  couleur  dorée  rouge  ,  un  peu  cuivreufe.  Les  yeux 
font  très-faillans  &:  font  paroîcre  la  tête  large.  Le  corcelet 
ell:  anguleux  &:  plus  étroit  que  la  tête  ,  ce  qui  fait  le  carac- 
tère des  buprelles  de  cette  feclion  ou  famille  :  il  eft 
chagriné  &  d'un  vert  un  peu  doré ,  ainii  que  la  tête  :  les 
étuis  font  tinement  &  irrégulièrement  pointillés  :  chacun 
d'eux  a  fix  taches  blanches  y  fçavoir  une  au  haut  de  l'étui  à 
fon  angle  extérieur  ;  trois  autres  le  long  du  bord  extérieur, 
dont  celle  du  milieu  forme  une  efpéce  de  lunule  ;  une  cin- 
quième fur  le  milieu  des  étuis  vis-à-vis  cette  lunule  i 
celle-là  eil  plus  large  ôc  aiTez  ronde  :  enfin  une  fixiéme  6c 
dernière  au  bout  des  étuis.  On  voit  auiîi  quelquefois  un 
point  noir  fur  le  milieu  de  chaque  étui  j  vis-à-vis  la  fécon- 
de tache  blanche.  La  lèvre  fupérieure  eft  pareillement 
blanche  ,  ainii  que  le  defTus  des  mâchoires,  qui  lont  très- 
faillantes  &  aiguës.  Cet  infe£le  court  fort  vite  &  vole  aifé- 
ment.  On  le  trouve  dans  les  endroits  fecs  &  fablonneux, 
fur-tout  au  commencement  du  printems.  C^eft  dans  les 
mêmes  endroits  qu'on  rencontre  fa  larve  ^qui  reflemble 
à  un  ver  long  ,  mol  y  blanchâtre ,  armé  de  fix  pattes  Ik. 
d'une  tête  brune  écailleufe  ,  qui  fait  un  trou  perpendi- 
culaire &  rond  dans  la  terre,  6c  tient  fa  tête  au  bord  de  ce 
trou  pour  attraper  les  infectes  qui  y  tombent.  Quelque- 


D  E  s      I  N   <;  E  C  T  E  s.  15^ 

fois  la  terre  eft  criblée  de  ces  trous  qui  Ibnt  trcs-ronJs.  J'ai 
fouvcnt  pris  cic  ces  larves  pour  les  voir  fc  iiictAinorpho- 
Icr  chez  moi  ,  mais  elles  lonr  toujours  pcries  laiis  fc  chan- 
ger, luit  c]ue  j'aie  trop  humeclc  ^  ou  laillc  trop  fcchcr 
là  terre  ou  je  les  avois  miles. 

28.  BUPKESTIS    inaura  tus  ,   fupra  fufco  -  viridis  ^ 
coUoptris  fajciis  fcx  undulans  albis. 

Le  huprcfie  à  broderie  blanche, 

Lungu<ur  6  li^^nes.      Largiur  l  {  iiyncs. 

Ce  beau  buprefle  eft  tour-à-fait  fcmblable  au  prcccacnt 
pour  la  grandeur  ,  la  lorn^c  ^>i  nicme  en  partie  pour 
les  couleurs  :  il  n'en  diflcre  que  par  deux  endroits.  Premiè- 
rement le  dellus  de  Ton  corps n'eltpas  d'un  beau  vcit  clair, 
mais  d'un  brun  verdatre  un  peu  cuivreux.  Secondement  il 
a  trois  bandes  blanches  6c  ondulées  lur  chaque  étui,  la 
première  en  haut  à  l'extérieur.  Formant  un  G,  dont  les 
pointes  regardent  la  future  des  étuis  :  li  féconde  tranlvcrfe 
^  trcs-ondulée  placée  au  milieu  ;  la  troiliéme  en  bas 
C^  oblique.  Toutes  ces  bandes  lont  allez  larges.  Maigre  ces 
difrérences,  je  fuis  très-porté  \  regarder  cet  infecte  com- 
me une  fîmple  variété  du  précédent.  La  couleur  du  fond 
des  étuis  ne  peut  conilitucr  une  efpéce,  puilqu'elle  varie 
aifément ,  ^  quant  aux  bandes, elles  paroiliènt  n'écre  que 
les  lix  points  des  étuis  du  buprelle  précédent ,  dilatés  ^n: 
joints  enfemble.  Le  point  de  Taugic  extérieur  de  l'étui 
avec  le  premier  du  même  bord  réunis  enfemble,  forment 
la  première  bande  perpendiculaire  :  le  point  du  bord  Hgu- 
ré  en  lunule,  avec  celui  du  milieu  de  l'étui  qui  eA  vis  à- 
vis ,  forment  la  féconde  bande  tranfverle ,  cnhn  le  dernier 
point  du  bord  avec  celui  du  buut  de  l'étui,  produilent 
par  leur  jonction  la  dernière  bande  oblique.  On  trouve  cet  ' 
infcclc  dans  les  mêmes  endroits  que  le  précédent. 

157.   BUPRESTIS    inauratus   ,  fif^^   /^{A^  "  v;V/^''/i  , 
culeoptris  punclis  fix  albis. 


15<j  HlSTOlREABRÉGÉE 

Linn.  fyft.  nat.  edît.  lo  ,p.  407  ,  n.  3.  Clcindeîa  viridis ,  elytris  pun£lls  duobus 
albis  cum  lineola  apicum. 

Le  buprefic  vert  a  jix  points  blancs. 

Longueur  4  lignes.      L.irgeur  I   lignt. 

Cette  efpéce  eft  encore  tout  à- fait  femblable  aux  deux 
précédentes,  feulement  elle  efl  conftamment  plus  petite 
&;  plus  étroite  :  elle  eft  ,  comme  les  deux  autres,  dorée  ôc 
cuivreufe  ,  mais  le  delliis  de  Ion  corps  eft  d'un  vert  doré 
brun,  encore  plus  foncé  que  dans  la  précédente.  Sur  cha- 
que étui  il  y  a  trois  points  blancs ,  un  en  haut  à  l'angle  ex- 
térieur de  l'étui,  un  vers  le  milieu  du  bord  extérieur, 
&:  un  dernier  plus  long  &  oblique  vers  la  pointe  des  étuis. 
C'eft  dans  les  terreins  fablonneux  ,  près  des  rivières  ôc  des 
ruiiîeaux  ,  qu'on  trouve  cet  infecte. 

30.  BUPRESTIS  viridi-œneus  ,  elytris  punclis  latis 
excavatis  mammillofis. 

L'fi.  loq.  p.  385  ,    n.   11.   Scardbaens  parvus  inauratus. 

Linn.  faun.  fuec  n.   «550.  Clcindeîa  viridi-aenea  ,  elytris  pun6lis  latis  excavatis. 

Linn.  Jyfi.  nat.  edu.    10,  p.  407,  n.  6.  Cicindela  riparia. 

Aci.  Upf.  1736,/?.  ip,  n.  3.  Cicindela  senea ,  pun6tis  excavatis. 

Le  buprefle  a  mammelons. 

Longueur  2  î  ,  3  lignes.     Largeur   i   ligne. 

Quoique  cette  efpéce  paroifle  moins  brillante  que  \q3 
précédentes,  vue  de  près  2c  lur-tout  à  la  loupe  ,  elle  n'eft 
pas  moins  belle.  Sa  tête  ,  fon  corcelet ,  fon  ventre ,  fes 
cuifTes  2c  fes  pieds  font  d'un  vert  doré  matte  &:  un  peu 
brun.  Les  jambes  feules  font  brunes.  Les  yeux  font  noirs 
&  faillans.  Le  corcelet  plus  étroit  que  la  tête  ,  eft  anguleux 
êc  inép^al.  Les  étuis  font  couverts  de  larges  points  ronds  ÔC 
enfoncés,  du  milieu  defqueis  s'élève  un  petit  mammelon: 
comme  fes  étuis  font  d'un  vert  matte  &:  pointillés,  &  que 
les  mammelons  font  d'un  rouge  cuivreux  ,  ce  mélange 
forme  une  couleur  finguliere.  Ces  larges  points  font  ran- 
gés longitudinalemenc ,  ^  joints  enfemble  par  une  raie 


D   E  s      I  N  s  É  C  T  E  s.  .       M7 

élevée  de  couleui-  plus  foncée.  On  trouve  ce  bel  infeclc 
dans  les  endroits  l.iblonncux  de  humides. 

31.   B  U  P  R  E  S  T  I S  fufco-œneus  ,  capue  profundc  Jlriuto  , 
clyirorum  jlria  prima  rcmoiijjima, 

Linn.  faun.  futc.  n.  558.  Buprcftls   fufco-xr.ca  ,  glabra  ,  nitida  ,  thoracc    fub- 

marji,in.iio. 
Linn.Jyji.  nat.  eàit.   10  , />.  408  n.  7.  Cicincicb  aquafica. 
Ad.   Ufl.    ijiôfp.  ly,  n.  20.  Cuiiid.la  numma  auica  Ixvis. 
Liji.  tdb.  mut.  ;.  31,/;  ij. 

Le  buprefle  a  tcic  cannelée. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  *  ligne. 

Les  caractères  Ipécificjues  de  cette  efpécc  font  trcs-dif- 
tinclifs,  6c  il  ieroit  à  louhairer  t]Lic  toutes  en  eullènt  de 
pareils.  Sa  couleur  elt  d'un  noir  bronze.  6cs  yeux  lont  lail- 
lans  comme  dans  l'elpéce  précédente,  &  entre  \qs  yeux 
on  voit  lur  la  tête  des  ftries  longitudinales ,  ou  caneîures 
profondes.  Les  antennes  lont  hnes  ,  ^c  les  mâchoires  avan- 
cent cS:  forment  une  elpéce  de  bec.  Lo  corcelet  eif  large  , 
marginé  ,  un  peu  taillé  en  cœur,  plus  étroit  cependant 
que  la  tête  :  il  cil  chargé  de  petits  points.  Les  étuis  ont  des 
ilrics  formées  par  des  rangées  de  points  tort  petits.  La  pre- 
mière de  ces  Ihies  cil  proche  la  future  des  étuis  ,  enluite 
le  trouve  un  grand  elpace  lille,  formant  près  de  la  moitié 
de  la  largeur  de  l'étui ,  puis  la  féconde  llrie  6c  \qs  autres 
qui  (ont  allez  fc-rrees;  fur  la  troiiiéme  le  trouve  un  point 
enfoncé  alVez  profondement.  M.  Linna:us  avoit  range  cet 
infecle  parmi  nos  nckards  {  cucujus  )  auxquels  il  avoit 
donné  le  nom  de  buprcflcs  :  mais  cet  inlecle  n'en  a  point  les 
caracleres  ;  il  doit  être  rapporté  à  ce  genre  comme  on 
le  voit  par  la  torme  de  fes  antennes  6c  l'appendice  de  les 
cuilles  poflérieures.  Ce  petit  animal  le  trouve  dans  le 
fable  humide. 

31.  BUPRESTIS    cuprt'o  V indique  variegatus  ,  punc- 
tis  quatuor  imprcjjis  ,  ptdibus  palUdis^ 


158  Histoire    abrégée 

Le  buprefîe  a  quatre  points  enfoncés. 

Longueur  l  î ,  3  lignes.     Largeur  f  ,  l  ligne. 

Sa  grandeur  varie  beaucoup.  Sa  couleur  eft  d'un  bronzé 
rougeâtre  ,  avec  des  taches  vertes  dorées  ;  le  delîous  de 
Ton  corps  eil  d'un  noir  bronzé,  les  pattes  ôc  les  antennes 
font  fauves.  On  voie  fur  chaque  étui  deux  points  enfoncés 
proche  la  future ,  un  plus  haut,  l'autre  plus  bas  ,  ce  qui 
tait  quatre  en  tout.  On  trouve  cet  inlecle  dans  le  lable 
près  de  l'eau. 

33.  BUPRESTIS  fifco- œneus ,  elytris  flr'iatis  ,  punc^ 

lis  duabiLS  imprejjls. 
Linn.  faun.  fuec.  n.  530.   Carabus  ater  ;  pedibus  antennlfque  nigris. 

Le  buprefte  broni^é  a  deux  points  enfoncés. 

Longueur  2  lignes.     Largeur  f  U^ne. 

Sa  couleur  eft  d'un  noir  bronzé  j  quelquefois  un  peu 
bleuâtre  ^  car  elle  varie.  Son  corcelet  eil  plus  étroit  que  la 
tête  avec  un  fdlon  dans  fon  milieu  ^  les  étuis  font  chargés 
chacun  de  huit  ftries  formées  pat  des  points  :  il  y  a  de 
plus  fur  chaque  étui  un  enfoncement  fur  la  troifiéme  ftrie 
en  commençant  à  compter  de  la  future.  Cet  enfoncement 
eft  placé  à  peu  près  au  tiers  de  l'étui  ,  ce  qui  fait  deux 
creux ,  un  fur  chaque  côté.  Le  corcelet  ell;  quelquefois 
liiïe  Se  quelquefois  pointillé.  Cette  feule  6c  petite  diffé- 
rence qu'on  rencontre  encre  les  individus  de  cette  efpéce, 
ne  m'a  pas  paru  allez  confidérabie  pour  iéparer  des  infecles 
tout-à-fait  femblabies  d'ailleurs ,  &  pour  conftituer  deux 
efpéces  différentes.  On  trouve  cette  infecte  avec  iesprécé- 
ào-iis  ,  mais  il  eft  un  peu  plus  rare  qu  eux*. 

Troisième   Famille. 

Tous  les  buprefles  de  cette  dernière  famille,  ont  certains 
caraûeres  communs  ,  qui  les  rendent  fort  femblabies  le^ 
uns  aux  autres,  i'*.  Leurk:orceiet  a  un  fîllon  longitudinal 


DES    Insectes.  159 

dans  Ton  milieu  ,  £c  Jeux  points  enfoncés  à  fa  partie  poftc- 
ncurc  ,  attenant  les  ctuib,  un  de  chaque  cote.  1".  lous 
ont  huit  Itrics  fur  leurs  ctuis  ,  &:  de  plus  ,  vers  la  baie 
des  étuis,  le  commencement  d'une  neuvième  flrie,  entre 
la  preniicre  ^  la  icconde  ,  en  commençant  à  compter  de 
la  luture. 

34.   BUPRESTIS  atcr ,  thorace  lato  ,  elytrorum  Jîriis 
puncidtis. 

Le  buprcjld  pan'JJcux. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  3   ligna. 

J'appelle  ce  buprclle  le  parefllnix ,  parce  qu'il  marche 
doucement ,  au  lieu  que  prefque  tous  ceux  de  ce  genre 
courent  fort  vite.  Il  elt  allez  large,  &C  Ion  port  extérieur 
Je  fait  prendre  d'adord  pour  un  tcncbrion  ,  cependant  il  a 
cous  les  caradercs  des  bupreiles.  Il  cil  tout  noir ,  à  l'ex- 
ception des  appendices  des  cuilles ,  q^ui  lont  brunes.  Son 
corcclet  cft  au  moins  aullî  large  que  les  étuis,  nullement 
taillé  en  cœur ,  garni  à  la  circonférence  d'un  large  rebord  , 
avec  deux  cnfonccmcns  à  la  partie  pollcrieure,  »m  de  cha- 
que coté.  Les  étuis  ont  huit  ilries  chacun  ,  ce  qui  le  ren- 
contre dans  tous  les  inlëcles  de  cette  famille.  En  regardant 
de  près  ces  ftrics  ,  on  voie  dans  leur  enfoncement  des 
points  ,  ce  qui  fait  le  caractère  diltinc^if  de  cette  clpjce. 
On  trouve  cet  infecle  dans  les  terres  lèches  ifc  arides  ;  il  a 
des  ailes  lous  fes  étuis. 

35.   BUPRESTIS   lon/s  vindis  ,  thorace  luto. 
Le  buprefle  vcrdcc. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  3   lignes. 

Il  rciromble  beaucoup  ,  pour  la  tormc  ,  au  préccdcnt  , 
feulement  Ion  corcclet  n'a  pas  des  rebords  tout-à- tait  li 
conlidérables,  &:  les  fhries  des  étuis,  qui  lont  au  nombre 
de  huit,  fonclilles  cC  fans  aucuns  points.  Toud'inlecle  ell 


.   i6o  Histoire    abrogée 

verc  &  luifanc,  à  l'exception  des  pattes  &  des  antennes, 
qui  font  brunes.  -  '  *^'^ 

7>  «  3(j.  B  UP  RESTIS  irîfra    niger  ^  fip^^    nigro -  œntus  y 

^  ,  .    .  thorace  lato. 

^j^>C^Ç  -  Linn.  fdun.  fuec.   n.  527.  Carabus  nigro-œneus  ,  antennis  pedibufque  nigris. 
C  s  ''^""^      .    J"  Linn.  fy fi.  nat.  edlt.   lO  ,  p.  415  j  n,  20.  Carabus  vulgaris. 

— ^:2— — '  '"       Le  buprefte  rofette. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i   f  ligne. 

Il  eft  moins  grand  que  les  précédens  ;  du  refte,  il  ref- 
femble  fi  fort  au  dernier,  que  je  croirois  qu'il  n'en  efb 
qu'une  variété  ;  il  n'en  diffère  que  par  fa  couleur  j  qui  efb 
noire  en  deffous ,  &  en  defTus  d'un  noir  bronzé  ,  un  peu 
rougeâtre,  comme  le  cuivre  rofette.  La  bafe  des  anten- 
nes eft  un  peu  fauve ,  &  la  ftrie  extérieure  des  étuis  eft  légè- 
rement ponctuée.  On  trpuve  cet  infecle  avec  les  précédens. 

).n.:/^^  3y.  BUPRESTIS   totus  niger  ^  thorace  lato  lœvi ^  ely- 

^7  L.y-  **. .  troriim  (irîis  lœvibus. 

Le  buprefle  en  deuil. 

Longueur  5   lignes.     Largeur  I  |  ligne. 

Cette  efpéce  eft  plus  allongée  que  les  précédentes  ;  elle 
eft  toute  noire.  Son  corcelet  eft  large,  moins  cependant 
que  dans  ceux  qui  précédent,  6c  il  n'excède  pas  la  lar- 
?-eur  des  étuis.  Ce  corcelet  eft  liffe,  fur-.tout  dans  fon 
milieu.  Les  étuis  ont  chacun  huit  ftries  liffes.  Dans  quel- 
ques individus  ,  les  jambes  &  les  antennes  font  brunes  : 
dans  d'autres  ,  elles  font  feulement  d'un  noir  moins  foncé. 
On  trouve  ces  animaux  fous  les  pierres. 

/    ,  38.BUPRESTIS  ater  fubvillofus  ^   antennis  pedibuf- 

que ferrugineis. 

2-*^  Le  buprefle  noir  velouté. 

Longueur   6  lignes.     Largeur  i  lignes. 

Son  corps  eft  aûez  allongé.  Sa  couleur  eft  noire;  feule- 
ment 


desIn'sectes.  l6\ 

ment  fcs  p.itrcs  &:  les  antennes,  fur-tout  à  leur  bafc,  lont 
d'un  brun  ruuiieatre.  Son  corcelet  cl\  lifl'e,  2C  Ces  étuis  Ibnc 
charges  d'un  petit  duvet  gris,  jaunâtre,  &i  (ont  trcs-hne- 
nient  pondues.  Du  Fond  tic  chaque  point ,  part  un  des 
petits  poils,  dont  les  étuis  lont  couverts.  On  trouve  cet 
iniecle  avec  les  précédens. 

39.  BUPRESTIS   d!dr ,  lœvis  ,  pcdibus  antcnnarum- 
que  bdfi  fcrrugincis. 

Le  buprejle  noir  à  pattes  brunes. 

Sa  grandeur  efl  la  même  que  celle  du  précédent.  Sa 
couleur  eil  aulli  femblable  à  la  lienne.  La  principale  dif- 
tér-ence  conlifle  dans  fcs  étuis,  qui  (ont  raies,  fans  aucun 
poil  ni  duvet.  Une  autre  différence  à  remarquer,  c'eft  que 
latroilienie^c  la  cinquième  llries,  en  commenCjMnt  .i  comp- 
ter de  la  luture  ,  ont  des  points  enfoncés ,  ainli  que  la  der- 
nière, tandis  que  les  autres  font  lille-s,  fi  ce  n'eft  le  bas  de 
la  féconde,  ou  l'on  voit  quelquefois  un  ou  deux  points. 

40.  BUPRESTIS  tûtus  vindi  cuprcus ,  antcnnis  ni  gris. 
Le  buprejle  perroquet. 

Longueur  5  ,  3  lignes.     Largeur  1,1  lignes. 

Il  y  a  peu  d'efpéces  qui  donnent  autant  de  variétés  pour 
la  grandeur  iic  la  nuance  des  couleurs.  On  peut  juger  des 
diriérentes  grandeurs  par  lesdimenlionsque  nous  donnons. 
Quant  .1  la  couleur,  elle  ell  verte  ,  tantôt  claire  ,  taiitot 
brune,  toujours  plus  ou  moins  cuivreufe.  Dans  tous,  le 
delîous  du  corps  cil  plus  noir.  Les  antennes  font  noires ,  à 
l'exception  de  leur  baie,  qui  eil  brune;  l'extrémité  des 
pattes  ou  les  taries  lont  bruns.  Le  corcelet  eft  à  peu  près 
de  la  largeur  des  étuis,  avec  un  lillon  longitudinal  dans 
fon  milieu,  &  deux  points  enfoncés  is:  oblongs  près  de  la 
joncl:ion  avec  les  étuis.  Ceux-ci  font  chargés  chacun  de 
luiit  llries  lillès  &  fans  aucuns  points  Cet  infecte  eil  com- 
mun dans  les  jardins  S>i  \qs  campagnes. 

Tome  /.  X 


i6i  Histoire   ABRÉGÉE 

41.  BUPRESTIS  viridis  ,  pedibus  dytrorumqut  mar- 
gine  extcrîore  pallide  teflaccis. 

Le  buprôjïc  vert  h  bordure. 

Longueur  4  ^  lignes.     Largeur  i  lignes, 

La  tête  &:  le  corcelec  de  cette  belle  efpéce  font  d'un 
vert  cuivreux.  Ce  dernier  eft  parfemé  de  petits  points. 
Les  étuis  font  d'un  vert  matte ,  chargés  de  huit  ftries  cha- 
cun, 6c  ornés  de  petits  points  ferrés,  du  fond  de  chacun 
defquels  part  un  petit  poil.  Le  deiîous  de  l'infecbe  eft  noir. 
Les  antennes  font  de  couleur  fauve  pâle ,  ainii  que  \qs 

f)attes  &c  le  bord  extérieur  des  étuis.  On  voit  fur  le  corce- 
et  le  llllon  longitudinal  du  milieu ,  6c  les  deux  points  ou 
enfoncemens  poftérieurs ,  qui  font  communs  à  toutes  les 
efpéces  de  cette  famille. 

,/«v  /Â'kz.  -         4 2 .  B  U  P  R  E  S  T I S  niger  y  thorace  ^  an  tennis  pedibujque 
^*t>h **i ' *." '"  '  ferrugineis, 

Linn.  faun.  fuec,  n.  514.  Carabus  rîger  ,  thorace,  antennis  pedibufquc  ferru- 

gineis, 
Unn.  fyft.  nat.  edit.  10  ,  p.  415  ,  /z.  15.  Carabus  melanocephalus. 

Le  buprefle  noir  a  corcelet  rouge. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  l  \  ligne. 

Le  deflous  de  fon  corps ,  fa  tête  6c  (es  étuis  font  noirs'; 
les  antennes  ,  les  pattes  ^  le  corcelet  font  d'un  rouge 
brun.  Sa  forme  eft  femblable  à  celle  6.qs  précéclens,  6c  fes 
étuis  iont  rafes  j  avec  huit  ftries  lilles  6c  unies  fur  chacun. 


v-|    C^ 


43.  BUPRESTIS  ferrugineo - lividus  ,  elytris   punc- 
tato-Jiriatis. 

Le  buprefte  fauve. 

Longueur  2  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  par-tout  de  la  même  couleur  , 
brune  j  rougeârre,  un  peu  livide  :  fes  yeux  feuls  font  d'un 
brun  plus  noir.  Les  huit  ftries  de  fes  étuis  font  ponctuées 


DES    Insecte  s.  1/^5 

dans  leur  fonJ  ,  ^  ne  font  point  unies.  Tout  le  rcric  de 
l'infccle  cil  lillc  ^'  pcjli. 

B  R  U  C  11  U  S. 


L  A 


Antennœ  filiformes. 


n  R  U  C  II  K, 

Antennes  hliformcs. 


Thorax  fuhro  tu  ndus  g:  h  h  us. 
Curpus  JphdtroïcUum ,  dorjo  con- 
vexo. 


Corcelct  arrondi  en  bolTc. 
Corps  fphéroïJe  ,  convexe  en 
delTus. 


Le  carnclcrc  de  ce  nouveau  genre,  confilK-  premicrc- 
nicnt,  dans  les  antennes  filiformes,  prelejue  par-tout  d'é- 
gale grolîcur;  iecondement,  dans  la  t^orme  de  Ton  corce- 
lct, qui  cil  prelquc  iphcriquc  oc  comme  boHu  en  dellus. 
Un  rroifiémc  caraclerc  moins  cflcntiel ,  cil  la  figure  de  ce 
petit  animal ,  dont  le  ventre  cil  allez  arrondi  tfc  Iphcrique, 
&  dont  le  dos  eft  très-convexe. 

C'eft:  dans  les  tas  de  feuilles  fcclies ,  dans  le  foin  ,  dans 
les  herbiers  qu'on  trouve  ces  iniccl:es.  Leur  larve  paroit 
fe  nourrir  de  ces  leuilLs,  qu'elle  déchire  6»:  détruit.  Ceux 
qui  ont  des  coIlecl:ions  de  plantes,  n'ont  que  trop  fouvenc 
occafion  de  \qs  connoîtrc.  Lorlque  cette  larve  veut  ie  mé- 
tamorpholer  en  chrylalide,c'lle  le  fait  une  enveloppe  d'un 
tillu  \m  y  loyeux  t5c  très -blanc.  C'ell  de  cette  clpéce  do 
coque  ou  enveloppe,  que  fort  rinfecle  parfait ,  qu'on  trou- 
ve louvcnt  dans  les  mailons. 

La  (econde  clpéce  de  ce  genre  cft  remarquable  par  Hi 
forme  prclque  ronde,  &:  par  les  étuis  qui  (ont  réunis  en- 
iemble  ,  qui  le  recourbent  alVcz  avant  en  dellous,  ëc  lous 
lelqucls  on  ne  trouve  point  d'dîles.  Cette  efpéce  cft  moins 
commune  que  la  première.  Nous  avons  donné  à  ce  nou- 
veau genre  le  nom  ancien  de  bruche  (  hruchiis  )  par  le- 
quel les  Naturalises  ont  autrefois  déligné  un  infecte  qui 
ëêvoroic  ôc  ro4ig<Joit  les  plantes,  ce  qui  convient  très-bien 
à<fcu^  tk  ce  gcnrO. 

X  li 


1^4  PIlSTOIREABRÉGEE 

Les  efpéces  que  nous  avons  trouvées  autour  de  Paris  , 
fe  réduifent  aux  deux  fuivantes. 

1.  BRUCHUS  teflaccus ,  clytrorum  fafcia  duplici  aU 
bida.  Planch.  i ,  fig.  6, 

Vnn.  faun.  fuec.  n,  487.  Cerambix  teftaceus ,  elytrorum  fafcia  duplici   albida» 

thorace  Ipinofo. 
Linn.  fyft.  nat.  edit.  lO}/».  393,  n.  33.  Cerambyx  fur. 

La  bruche  a  bandes. 

Longueur  \  \  ligne.     Largeur  j  ligne. 

Les  antennes  de  ce  petit  infe^Ve  font  plus  longues  que 
fon  corps.  Sa  tête  eft  large ,  un  peu  applatie ,  avec  les 
yeux  faiîlans.  Son  corceleteft  globuleux,  allez  petit,  plein 
de  tubërofités  irrégulieres ,  cependant  fans  pointes  fur  les 
côtés,  quoique  M.  Linnceus  lui  en  attribue.  Ce  qui  fem- 
bleroit  en  former,  ce  font  des  petites  touffes  de  poils, 
qui  font  fur  les  côtés  &;  un  peu  iur  le  delTus  du  corcelet. 
Ces  poils  font  blanchâtres  :  l'écuffon  eft:  pareillement  cou- 
vert de  poils  blancs.  Les  étuis  font  convexes ,  avec  des 
ftries  formées  par  des  points ,  êc  ils  font  chargés  de  deux 
bandes  tranfverfes  de  poils  blancs ,  Tune  proche  le  corce- 
let ,  Tautre  plus  bas  ,  toutes  deux  interrompues  dans  leur 
milieu.  Souvent  l'infedle  retire  fa  tête  ôc  fes  pattes  en  à^i" 
fous,  &  contrefait  le  mort  ^  principalement  quand  on  le 
touche.  La  couleur  de  cet  animal  eft:  brune ,  mais  elle  varie 
pour  la  nuance ,  qui  eft  tantôt  plus  ôc  tantôt  moins  claire. 
Cet  infecte  eft  vorace  &;  carnaffier  :  il  ronge  &  détruit  les 
animaux  &  les  plantes  que  l'on  conferve  dans  les  cabinets ^ 
&  les  réduit  en  poudre. 

2.  BRUCHUS  totus  tefîaceus ^  elytris  coadunans, 
La  bruche  fans  allés. 

Longueur  1  ligne.  Largeur  \  ligne. 

Rien  n'eft  plus  ftngulier ,  pour  la  forme ,  que  ce  petit 
infedte,  il  reflembleà  un  globe  brun  &,.liire ,  porté  furde$ 


DES    Insectes.  i6^ 

pattes.  Sa  tcte  fait  feulement  une  petite  pointe  d'un  coté. 
Cette  tcte  eft  très-petite ,  &:  il  en  fort  des  antennes  pref- 
qu'.ujdi  longues  que  le  corps  &  placées  au  devant  des 
yeux,  qui  (ont  très -petits.  Le  corcclct  eft  large  ^  fort 
court.  Les  étuis  (ont  convexes,  lillls,  polis  6i  d'une  cou- 
leur de  maron  ;  ils  font  joints  ^c  réunis  enlenible,  U  de 
plus,  ils  envclopcnt  une  grande  partie  du  dcllous  du  corps  , 
cnforte  que  rinleclc  eft  tout  cuiraftc.  Sous  ces  étuis  réu- 
nis 6c  immobiles,  il  n'a  point  d'ailes.  Ses  pattes  6c  fes  an- 
tennes font  un  peu  velues  &:  d'une  couleur  claire  ;  le  refte 
de  fon  corps  eft  brun  6c  lifte.  J'ai  trouvé  plufieurs  fois  chez 
moi  ce  petit  animal ,  dans  des  endroits  ou  l'on  n'avoit  pas 
touché  depuis  long-tems.  On  le  trouve  aulli  dans  le  vieux 
foin.  Je  ne  ferais  point  dans  quel  endroit  fe  rencontre  la 
iirve 

L  A  M  P  Y  R  I  S  Canthandlsfpec.  lirin, 

LE     FE  R-  L  VISANT, 

Antennœ  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Caput  clypco  thoracis  marginato  Tcte  cachée  par  un  large  rebord 

tecltim.  du  corceler. 

Ahdomïn'is  îaura plkato-papil-  Côtes   du  ventre  plies  en  pa- 

lofa.  pilles. 

Pendant  long-tems,  on  n\i  connu  que  la  femelle  de  la 
première  elnéce  de  ce  genre,  qui,  n'ayant  point  d'ailes  ni 
d'étuis,  reftemble  à  une  efpcce  de  ver,  ce  qui  a  fait  don- 
ner à  ce  genre  le  nom  de  \er-luifin: ^  \  cau(e  de  \a  lueur 
is:  de  la  clarté  que  cet  animal  jette  pendant  \.\  nuit.  Nous 
lui  avons  conlervé  le  nom  de  Lampyns  ^  qui  lui  avoit  été 
donné  anciennement. 

Ce  genre  a  plufieurs  caractères  très  diftintflis.  i  ° .  La  for- 
me de  les  antennes,  qui  font  limples,  éS:  qui  vont  en  di- 
minuant infenliblemcnt  de  la  baie  à  la  pointe,  ce  qui  lui 
eft  commun  avec  quelques-autres  genres.  i°.  La  figure  de 
fon  corcelct  qui  eft  grand ,  avec  de  larges  rebords ,  fous 


i66  Histoire    abrégée 

lequel' fa  tète  eft  cachée.  Cette  tête  rentre  dans  une  large 
ouverture  ,  pratiquée  dans  le  dellous  de  ce  corcelet.  3°. 
EnHn  la  forme  des  cotés  des  anneaux  du  ventre,  qui  font 
plilles  te  repréienrent  des  efpéces  de  papilles  molafl'es.  La 
réunion  de  ces  trois  caractères  fuffit  pour  reconnoître  cec 
infecte,  ôc  diftinguer  ce  genre  de  tous  les  autres. 

Nous  ne  connoillons  dans  ce  Pays  que  trois  efpéces  de 
vers-luifans;  encore  la  féconde  pourroit-elle  bien  n'être 
qu'une  variété  de  la  première;. mais  les  Pays  étrangers  en 
fournilFent  quelques-autres,  qui ,  comme  les  nôtres,  ont  la 
iinguliere  propriété  de  luire  pendant  la  nuit.  Les  femel- 
les, qui  lont  dépourvues  d'ailes  &c  qu-i  rampent  fur  terre, 
ont  cette  propriété  à  un  degré  beaucoup  plus  conlidérablo 
Gue  les  m.ales,  qui  n'ont  que  quelques  points  lumineux. 
11  paroît  que  cette  lueur  a  été  accordée  à  la  femelle,  qui 
ne  peut  voler,  pour  être  apperçue  des  mâles  ,  qui  la  cher- 
chent en  voltigeant.  En  effet,  li  l'on  prend  le  foir  dans  fa 
main  des  vers  lliifans  vers  la  fin  de  Juin,  qui  eu.  le  temps 
de  leur  accouplement,  on  voit  quelquefois  le  maie  qui 
vient  voltiger  autour  de  fa  l'emelle ,  &  par  ce  moyen  on 
parvient  à  le  prendre.  Cette  lumière  que  jettent  les- fe- 
melles ,  eO:  fouvent  (1  vive ,  qu'on  la  prendroit  pour  un 
charbon  ardent.  La  matière  qui  la  produit  paroît  être  un 
véritable  pholphore  ,  femblable  à  la  matière  lumineufe 
que  donnent  certains  poifFons  àc  les  vers  qui  habitent  quel- 
ques coquilles.  Plus  l'infecte  eft  en  mouvement  ^  plus  l'é- 
clat de  ce  pholphore  eit  vif  &c  brillant,  &  lorfqu'd  com- 
mence à  diminuer ,  on  n'a  qu'à  agiter ,  irriter  l'infecte  êc 
le  faire  marcher ,  aulîi-tôt  la  clarté  augmente  ^  reprend  fa 
première  vivacité. 

Je  ne  connois  point  la  larve  du  mâle  du  ver-luifant.  M. 
de  Geer,  dans  les  Mémoires  Etrangers  de  l'Académie  , 
donne  la  figure  de  celle  de  k  femelle.  Quant  aux  efpéces 
de  ce  genre,  elles  fe  réduifent  aux  trois  fuivantes. 

î .  L  A  M  P  Y  R  I  S  frminâ  apterâ.  Pknch.  2.,  fig.  7.  • 


desInsectes.  167 

lÀnn.  fitun.  fuce.  n.  584.   Camharis  faemina  aptfra. 

Linn.  fyji.  n.it.  tii'it.  jo,  p.  400  ,  n.  i.  Canthaiis  oblonga  nigra  ;  tliorace  tefta- 

ceo  ,  marnine  latsrali  nigro. 
4(drov.  inf.  p.  49^  >  f'K-  »  .  »• 
Colum.  ecphr.  i  ,  p.   }8  ,  f.  36.  Noftlluca  tcrreftris. 
Jonfl.  Inf.  r.  15  ,  fif,.  X.  CicinJela  Mouff. 
CharUton.  txtrm^  P-   47*  Gcindcla. 
Merret.  pin.  p.  lOl.  CKinclela. 
Moujfit.  /ut.  p.  109  ,  f.   i.  M.if.  1   fjîmipa. 
Brudl.  mu.  t.  i6 ,  fig.   3.  v4.   F.Tmina.  B.   Maf. 
iî.;/.    //;/!  p.  y2  ,  n.    15.   Scar.il).cu4   lampyris   fordide  nigricam  ,  coqiore  longO 

&  any;iillo  ,  feu  cicindjla  maf, 
i?f;/.  irij'.  p.  79.  Cicindcla  impcnnis  feu  faemina. 
L-jt.  tab.  mur.  tab.  t^  fis-   XI- 
Val.  plijrmac.p.  301.  Cicindeln. 
Lecftc  nov.  inj'ecl.  fptc.  p.   23  ,  n.  47.   Cantliaris  mas  coleoptcrus. 

Le  vcr-liùfant  a  femelle  fans  ailes. 

Le  mà/i-.  Longueur  3  )  /ignés.     Largeur  l  7  ''^''^. 
Lu  ferni//c.  Longueur  6  lignes.     Largeur  1  \  /ignés. 

On  connoîc  afl'cz  le  ver-Iuifant  femelle,  mais  peu  de 
perfonnes  connoiirent  le  mâle.  Nous  allons  commencer 
par  décrire  celle-là ,  &i  nous  donnerons  enfuice  la  dcfcrip- 
tion  de  ion  mâle. 

Le  ver-luilant  femelle  varie  beaucoup  pour  la  c;ran- 
deur.  Sa  couleur  eft  brune.  On  n'apper^j'oic  point  d\iborJ 
fa  tcte  :  la  plaque  du  corcelet  c]ui  e(i  large,  applatic ,  de- 
mi-circulaire, <?c  qui  dcborde  beaucoup,  li  couvre  entiè- 
rement, à  peu  près  comme  dans  les  cajfïdes  .^  que  nous 
examinerons  par  \à  fuite.  Alais  il  on  regarde  endellous,  on 
voit  une  efpcce  de  fourreau  évafé,  d.uîs  lequel  ie  retire 
cotte  tcte,  qui  e(l  fort  petite.  Les  antennes  qui  (ont  fili- 
formes, allez  unies,  (ont  à  peine  de  la  longueur  du  cor- 
celet, ^  lorfque  la  tcte  cfl  retirée,  elles  font  cachées  en 
partie.  Le  refle  du  corps  de  l'inlecle  eft  nù,  fins  ailes  ni 
étuis  j  ^  compofé  de  dix  anneaux,  unis  en  dellus,  mais 
qui  en  defl'ous  ont  (ur  leurs  bords  de  chaque  coté  un  repli 
noIaHe.  Lorfque  l'animal  cfl  en  vie,  les  trois  derniers  an- 
neaux (ont  jaunâtres  ,  ^c  dans  Toblcuricé  ,  ils  répandent 
une  fun^jere  allez  vive  pour  p(^uvoir  lire  ,  fur-rout  ii  Ton  a 
trois  ou  quatre  tie  ces  vers.  Cette  luniicic  s'.rpper*^oic  fou- 


1^8  HiSrOIREABRÉGÉE 

vent  le  foir,  pendant  l'été,  dans  les  jardins  6c  les  campagnes. 
Le  maie  eft  plus  perk  que  la  femelle.  Sa  tête  ell  figu- 
rée précilément  de  même,  &c  recouverte  pareillement  par 
la  plaque  du  corcelet  ;  feulement  elle  paroît  un  peu  plus 
groiîe  que  celle  de  la  femelle;  elle  eft  noire  ,  ainfi  que  les 
antennes.  Le  ventre  de  ce  mâle  ^  moins  gros  &  moins  long 
que  celui  des  femelles ,  a  les  plis  &  les  papilles  des  côtés 
bien  moins  marqués.  Mais  la  plus  grande  différence  qui 
fe  trouve  entre  les  deux  {excs ,  c'ed:  que  le  mâle  eft  cou- 
vert d'étuis  bruns,  chagrinés,  chargés  de  deux  lignes  lon- 
gitudinales relevées,  plus  longs  que  le  ventre,  &  fous 
lesquels  font  les  aîlcs.  Les  derniers  anneaux  du  ventre  ne 
font  pas  audi  lumineux  que  ceux  de  la  femelle  ;  on  voit 
feulement  quatre  points  de  lumière,  deux  fur  chacun  des 
deux  derniers  anneaux. 

2.  LAMPYRIS  hemiptera. 
Le  ver-lu'ifam  a  demi -fourreaux. 

Longueur  2  j  /ignés.     Largeur  j  ligne. 

Sa  couleur  eft  brune,  comme  celle  de  l'efpéce  précé- 
dente. Il  en  difî-ere  ;  premièrement,  par  fes  antennes ,  qui 
font  afTez  grofTes  ôc  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps  : 
fecondement ,  par  le  corcelet,  dont  la  plaque  eft  plus 
allongée  ,  avec  une  élévation  lono;itudinaie  dans  fon  mi- 
lieu:  troifiémement,  par  les  fourreaux  ou  etuis,  qui  font 
courts,  &C  ne  couvrent  que  la  moitié  de  fon  corps.  Celui 
que  j'ai ,  eft  un  mâle.  Je  croirois  volontiers  qu'il  n'eft 
qu'une  variété  de  l'efpéce  précédente,  ou  peut-être  le 
même  infedte  mal  développé.  Néanmoins  les  différences 
que  j'ai  rapportées ,  m'ont  engagé  à  mettre  ici  cet  in- 
fecle ,  jufqu'à  ce  que  l'on  foit  certain  qu'il  ne  diffère  pas 
du  précédent,  d'autant  que  les  deux  derniers  anneaux  d« 
fon  corps  étoient  lumineux. 

3.  LAMPYRIS    elytr'is  rubris ^  tkorace  rubro  y   nigra 
macula. 

L'inn. 


DES    Insectes.  169 

Vnn.  faun.  fuec.  n.  587.  Cantharis  elytris  rubrls  ,  ihoracc  nibro  nigra  maculi, 

Linn.  j'yjl.    nat.  tdit.   lO,  p.  401  ,  n.    1  j.  Canthjris  ùnguinea. 

Fnf^h.  gcm.  Il,  f.  41  ,  f.  3  ,  ic.  7,  yf^.  1.  Scaribarus  arborcus  parvus  rubcr  , 

elytris  longis  ,  clypco  pettorali  linca  nigra. 
Rjj     inf.  p.    101   ,    n.  4.   Canth  iris  prioribus  fimilii  quarta. 
yiii.  Upf.  1736,/».    l<^  ,  n.  j.  Cantliari;»  elytris  lubetriniij. 

Le  ver  -  luifant  rouge. 

Longueur  4  [  /ignés.     Largeur  i  \  ligne. 

Sqs  antennes ,  fcs  pattes  &:  tout  Ton  corps  font  noirs ,  à 
rcxcepcion  de  Ion  corcclct  ôc  de  fcs  étuis  ,  cjui  font  d'un 
beau  louge.  Sur  le  milieu  de  Ion  corcelet,  ell  une  rachc 
longitudinale  noire  ,  qui  en  occupe  plus  d'un  tiers  ,  &  cjui 
s'étend  jufqu'au  petit  écullbn  ,  qui  efl  pareillement  noir. 
Ses  étuis  ont  des  Ilries  Hnes  &:  légères.  La  tcte  cil  toute 
cachée  ious  le  corcelet ,  dont  les  rebords  lont  grands  (^'  lar- 
ges. Les  antennes  font  de  la  longueur  de  la  moitié  de  l'in- 
icù.c ,  &  ibs  étuis  débordent  (on  corps.  Cette  jolie  efpéce  a 
été  trouvée  par  AL  Mallet ,  mon  confrère,  qui  me  l'a  com- 
muniquée. 

CICINDELA.   Cantharis.  linn. 

LA     C  I  C  I  N  D  E  L  E. 

Antennœ  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Thorax planus  ,  marginatus,  Corcelet  appl.iti  3n:  bordé. 

Copia  dctcclum.  Tctc  découverte. 

Eiycraflcxiiia,  Ltuis  Hexibles. 

La  cicindele  a  été  confondue  avec  la  cantharide  par 
quelques  Auteurs  ;  mais  (on  carac^cere  l'éloigné  beaucoup 
de  la  vraie  cantharide  des  boutiques  ,  qui  fe  trouve  même 
placée  dans  un  ordre  tout-à-tait  diiVcrent ,  ayant  cinq  piè- 
ces aux  taries  des  deux  premières  paires  de  pattes  ,  ^  qua- 
tre Iculcmcnt  aux  tailcs  de  \.\  dernicre  paire,  au  lieu  que 
le  genre  que  nous  traitons ,  a  cinq  pièces  à  tous  \cs  taries, 
tant  des  jambes  poftéricures  ,  que  des  pattes  antérieures. 
Nous  trouvant  donc  obliges  de  Icparer  ce  genre  des  can- 

Tomc  /.  Y 


ijo  Histoire    abrégée 

tharides,  nous  lui  avons  donné  le  nom  ancien  do  cldndde  ^ 
qui  autrefois,  écoic celui  d'un  genre  approchant  du  ver-lui- 
lant j  &  peut-être  de  ce  même  genre  auquel  nous  le  refti- 
tuons  aujourd'hui. 

Le  cara£lere  des  cicindeles  confifle,  i  ^.  dans  leurs  an- 
tennes, qui  font  filiformes,  comme  celles  du  genre  pré- 
cédent ;  z^ .  dans  la  forme  de  leur  corcelet  ^  qui  eft  un 
peu  applati  ôc  bordé ,  mais  qui  ne  couvre  point  la  tête  de 
l'infeàe;  3^.  dans  la  flexibilité  de  leurs  étuis,  qui,  fans  être 
membraneux  ,  font  cependant  beaucoup  plus  mois  que 
ceux  de  la  plupart  des  autres  infectes  à  étuis. 

Les  eipéces  de  ce  genre  font  communes,  &  fe  trouvent 
ordinairement  fur  les  fleurs.  Je  ne  connois  point  leurs 
larves.  Quant  aux  inlecl:es  parfaits  ,  il  y  en  a  quelques-uns 
qui  ont  une  iingularité  qui  mérite  d'être  remarquée.  Ces 
cicindeles  ont  de  chaque  côté  deux  veflcules  rouges , 
charnues  ,  irréguliéres  j  &  à  plulieurs  pointes,  qui  partent 
des  côtés  du  corcelet  &  du  ventre,  un  peu  en-delTous ,  ôc 
que  l'inlecle  fait  enfler  5c  défenfler.  Ces  efpéces  d'appen- 
dices rouges  à  plufieurs  pointes  ,  ont  été  appellées  par 
quelques  amateurs  d'hiftoire  naturelle  des  cocardes  ,  6c  \qs 
cicindeles  qui  en  font  pourvues,  portent  le  nom  de  cicin^ 
deles  a  cocardes.  J'en  ai  remarqué  autour  de  Paris  trois  ef- 
péces ;  Içavoir ,  la  cicindele  bedeau ,  la  cicindele  verte  à 
points  rouges ,  ëc  la  cicindele  verte  à  points  jaunes ,  dont  il 
y  a  deux  variétés.  Quel  peut  être  l'ufage  de  cette  partie 
fînguliere  ,  qui  n'a  point  certainement  été  donnée  à  ces  in- 
feâbes  fans  quelques  raifons  ?  C'eil  ce  qu'il  eft  difficile  de 
décider.  J'ai  quelquefois  mutilé  ces  cicindeles  ;  je  les  ai 
privées  d'une  ou  de  toutes  ces  velîcules  ,  fans  qu'elles 
ayent  paru  moins  agiles  èc  moins  vives.  Peut-être  quel- 
que hazard  heureux ,  ou  quelqu'obfervation  fuivie  donne- 
ront-ils plus  de  lumière  fur  l'ufage  de  ces  parties. 

j.  CICENDELA  elytrls  mgrlcandbus  ,  thoracc  rubro , 
nigra  macula.  Planch.  2 ,  fig.  8. 


DES    Insectes.  171 

Linn.  Çyfl.  nat.  td'u.  lo  ,  p.  /^ol  ,  n.  lO.  Cantharis  fufca. 

Linn.  jjun.  jute.  n.  586  Canih..tii  clytris  nigricantibus  ,  thoracc  rul.ro,    riigr» 

macula. 
Ka],  inf.  p.  84  ,  n.   29.  Camhariis  fcpiarius  major,  dy trU  nigricantibus ,  dorfo 

feu  thorace  fupino  oblcure  ruto. 
Raj.  inf.  p.  ICI  ,  n.  z.  Cantharis  femiunciam  lonea. 
Ai).  Uyf.  1736,  p.  19,  n.  2.  Canthari»  elytris  futcis. 

La  cicindelc  noire  a  corceUi  maculé. 

Longueur  5   /ignés.     Largeur  i  ]  ligne. 

Cet  infecbc  a  I.1  tccc  noire  ,  mais  fcs  mâchoires  font  rou- 
ges. Ses  antennes ,  qui  (ont  un  peu  npplacies  ^  vont  en  di- 
minuant par  le  bout,  6c  ont  une  longueur  égale  à  celle  de 
la  moitié  du  corps.  Elles  lont  noires  U.  leur  bafe  efk  rou- 
rcatre.  Le  corcelet  élevé  dans  Ton  milieu  avec  des  rebords 
larges  6c  plats,  elt  d'un  rouge  fauve  ,  6c  a  lur  le  devant 
une  tache  noire  prefquc  ronde.  Les  étuis  font  aflez  larges  : 
leur  couleur  eil  noire ,  6c  ils  font  mois ,  Hexibles  ,  un  peu 
chagrinés  6c  comme  foyeux.  Les  cuillès  font  rouges  ,  mais 
leurs  extrémités  ,  ainfi  que  les  jambes  6c  \q^  tarfes  ,  font 
noires.  Le  deirous  de  l'animal  ell  tout  noir  ,  à  l'exception 
des  derniers  articles  du  ventre,  qui  lont  d'un  jaune  rou- 
geatre  :  les  cotés  lont  auili  de  la  même  couleur  jaune  ,  6c 
forment  i\QS  replis  papillaires.  On  trouve  cet  iniccle  trcs- 
communément  lur  les  fleurs. 

2,  CICINDELA  thorace  rubro  immaculato  ,  genuhus 
pofticis  ,  m  gris. 

Linn.  fyjl.  nut.  edit.  lO  ,  ;>.  401  ,  n.  11.  Cantharis  livida. 

Elle  donne  les  variétés  fuivantes. 

a  Cicindcla  elytris  tefiaceis  y  thorace  rubro  immacu- 
lato y  genubus  pojlicis  ni  gris. 

Raj.  inf.  p.  84,  n.  i8.  Cantharus  fepiarius  major,  h  rufo  flavicans  ,  elytrU 
non  maculaiis. 

Àc'l.    Vpf.   iy]6  t  P'  19,  n.  I.  Cantharis  clytris  teftaccis. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  585.  Cantharis  clytris  teftaceis  ,  thoracc  rubro  imma- 
culato. 


171  Histoire    abrégée 

-    ^  b.  Cicindcla  elytris  nigricantibus  ,  ihoracc  rubro  im^ 

^  "J"^  maculato  y  gcnubus  poJliCLS  nigris, 

Raj.  inf.  p.  loi  ,  n.  3.  Cantharis  prœcedenti  fimilis  &  œqualis. 

La  cicindele  a  corcclet  rouge. 

Longueur  5,6  lignes.     Largeur  I  {ligne. 

On  voit  que  cet  infecSbe  varie  pour  la  couleur  des  étuis, 
qui  font  tantôt  noirs  6c  tantôt  de  couleur  jaunâtre.  On  en 
trouve  des  noirs  qui  font  accouplés  avec  des  jaunes  ,  6c 
d'autres  fois  des  noirs  accouplés  enfemble  y  ce  qui  prouve 
très- certainement  que  ce  ne  font  que  des  variétés.  D'ail- 
leurs les  uns  &  les  autres  y  à  la  couleur  près  de  leurs  étuis  ^ 
fe  reiïemblent  parfaitement.  Ils  relîemblent  auiîi  beau- 
coup à  l'efpéce  précédente.  Leurs  antennes  noires  ,  ap- 
platies  &;  jaunâtres  à  leur  bafe  ,  font  de  la  longueur  de  la 
moitié  du  corps.  La  tête  eft  toute  d'un  jaune  rouge,  avec 
les  yeux  noirs.  Le  corcelet  figuré  comme  dans  la  précé- 
dente eipéce  ,  eft  entièrement  d'un  reuge  fauve  ,  fans 
tache  noire.  Les  étuis  flexibles  &  foyeux,  lont  ou  noirs  ou 
d'un  jaune  pâle.  Les  pattes  font  de  cette  dernière  cou- 
leur ,  à  l'exception  des  genoux  &:  des  jambes  des  pattes 
poftérieures  ,  &:  quelquefois  de  celles  du  milieu  ,  qui  font 
noirs.  Le  defious  de  l'animal  eft  noirâtre  ^  mais  les  côtés 
&  les, derniers  anneaux  du  ventre,  font  jaunes.  On  trouve 
cetinfe£te  fur  les  fleurs,  avec  le  précédent. 

3.  CICINDELA  elytris  nigricantibus ,  thorace  rubro 
immaculato  ,  genubus  omnibus  rubris. 

La  petite  cicindele  noire. 

Longueur  %  \  lignes.     Largeur  i   ligne. 

Les  antennes  de  cette  efpéce  font  de  la  longueur  de  la 
moitié  du  corps  ;  elles  font  fauves  y  plus  noires  vers  l'ex- 
trémité. La  tête  efl:  de  même  fauve  en  devant  ,  mais  fa 
partie  poftérieure  eft  noire  ,  ainfî  que  les  yeux ,  ce  qui  for- 
me une  longue  bande  tranfverfe.  Le  corcelet  eft  rouge  ^ 


D  E  s      I  N'  s  F  C  T  E  s.  1  -  5 

fans  aucune  tache.  Les  étuis  ioiu  d'un  noir  un  peu  cendre 
oc  matte ,  les  pattes  lont  rougeatres ,  &:  n'ont  point  du  tout 
de  noir,  li  ce  n'ell  un  peu  au  milieu  des  pattes  portcrieu- 
rcs,  dans  les  maies  leuienicnt.  Ctll  par-là  c]u'on  peut 
plus  lurement  dillinguer  cette  efpccc  des  précédentes  , 
dont  elle  diHérc  beaucoup  pour  la  grandeur.  Le  dellbus 
du  ventre  ell  noir,  avec  des  anneaux  rouges.  On  trouve 
cet  inlcwle  avec  les  précédens. 

4.  CICINDELA    clytris    tejîaceis  ,   thorace   rubro  im- 
maculaco  ,  gcnubus  omnibus  rubris. 

La  petite  cicindele  pâle. 

Longueur  3  lignes.     L.trgeur  ^  tigne. 

C'eft  préciiément  la  même  forme  que  celle  des  précé- 
dentes ,  peut-être  même  n'eft-ce  qu'une  variété  de  quel- 
qu'une de  ces  efpéces  :  elle  a  les  yeux  noirs,  la  tête  & 
Je  corcelet  rouges  ians  aucune  tache  ,  les  étuis  pales  , 
le  dellous  du  corps  cendré  ^  les  pattes  fauves  j  fans 
que  les  jambes  pollcrieures  loient  noires. 

5.  CICINDELA  rubra  ,   e /y tris    tcjlaceis  ,    apice   ni- 
gris. 

La  cicindele  à  étuis  tachés  de  noir. 

Longueur  4  lignes.      Largeur  1    ligne. 

Celle-ci  eft  toute  rouge ,  à  l'exception  des  antennes  &: 
des  pieds,  ou  bouts  des  pattes  qui  font  noirs.  Les  étuis 
qui  ibnt  de  couleur  fauve  ,  ont  aullî  un  peu  de  noir  à 
leur  extrémité  i  du  relie,  elle  reiremble  beaucoup  aux  pré- 
cédentes. 

6.  CICINDELA  nigra  ,  elytris  pcdibufque  pal  li  dis. 

Elle  varie  pour  la  couleur  du  corcelet. 

a.   Cicindela  nigra  ,  thorace  omnino   nigro  ,   elytris 
pedibujque  pallidis. 


174  Histoire   abrégée 

b.   Cicindela  nigra ,  thoracis    marginc  flavo  ,  elytris 
pcdibufqiie  pallidis. 

La  cicindelc  noire  a  étuis  jaunes. 

Longueur  î ,  2  î  lignes.     Largeur  j  ligne. 

Il  y  a  encore  beaucoup  de  refTemblance  entre  cette 
efpéce  ôc  les  précédentes  :  elle  varie  pour  la  couleur  du 
corcelet  :  dans  les  unes  ,  la  tête  j  le  corcelet  &:  le  ventre 
font  noirs ,  &:  \^s  pattes  ainii  que  les  étuis  y  (ont  d'une  cou- 
leur fauve  pâle  :  dans  les  autres  j  la  tête  &  le  ventre  font 
noirs  ;  le  corcelet  eft  anfii  noir ,  mais  bordé  de  jaune  ; 
enfin  les  cuifles  font  noires  j  6c  les  pattes  ainfî  que  les 
étuis ,  d'un  jaune  pâle  :  dans  les  unes  &;  les  autres  la  bafe 
des  antennes  eft  de  la  couleur  des  étuis ,  &  leur  extrémité  eft 
noire  :  le  corcelet  eft  un  peu  plus  applati  dans  celles  où 
il  eft  bordé  de  jaune.  Cet  infecte  fe  trouve  avec  les  précé- 
dens. 

7.  CICINDELA  viridi-œnea ^  elytris  extrorfum  rubris. 

Linn.  faun  fuec.  n,   588.  Cantharls  viridi-jenea ,  elytris  extrorfum  rubris. 

Linn.  Jyft'  nat.  eiit.   10  ,/>.  402  ,  n.  16.  Cantharis  œnea. 

Roj.  irij,  77 ,  n.  1 2.  Scarabaeus  minor  ,  corpore  longiufculo  ,  elytris  rubicundis. 

La  cicindele  bedeau. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

La  tête  de  cette  efpéce  eft  verte  3  &  (es  mâchoires  font 
d'un  jaune  citron  ,  ainfi  que  les  trois  ou  quatre  premiers 
anneaux  de  fes  antennes.  Ces  antennes  font  verdâtres  à 
leur  extrémité  ,  elles  font  prefqu'auffi  longues  que  la  moi- 
tié du  corps,  ôc  elles  ont  une  particularité  remarquable  ; 
ç'eft  que  leur  fécond  anneau  a  une  appendice  formée  en 
pointe  5  2c  le  troifiéme  une  autre  qui  fait  le  crochet. 
Le  corcelet  lifte  ôc  prefqu'applati  avec  des  rebords ,  eft 
vert  ;  il  a  feulement  un  peu  de  rouge  fur  les  côtés.  Le 
ventre  Se  les  pattes  font  verts;  Les  étuis  le  font  aufîi  à 
leur  bafe , (6c  le  long  du  côté  intérieur  q^ii- forme  là  future, 
fans  tepèndant  que  cette  couleur  aille  jufqu'au- bas  de  la 


i 


DES      Ii;   SECTES.  IT^ 

future.  Tout  le  relie  de  l'etui  qui  en  tait  plus  des  deux 
tiers ,  fcavoir  le  coté  extérieur  &:  le  bas  ,  font  rouges. 
Quand  l'inlecle  cil  en  vie,  on  voie  deux  velicules  rouges 
comme  charnues,  terminées  par  deux  pointes,  placées 
aux  deux  cotes  du  corcelct ,  t]ui  s'enHent  «S:  le  dclenrienc 
alternativement.  11  y  a  deux  lemblabics  velicules  aux  deux 
côtés  du  ventre  :  c'ell  à  caule  de  ces  velîcule»  à  pointes 
qui  rellemblent  .i  des  cocardes  ,  que  l'on  a  donné  à  cette 
cicindele  dk.  à  les  lemblables,  le  nom  dccicindclts  a  coLdr- 
c/es.  On  trouve  cet  inleclie  lur  les  Heurs. 

8.   CICINDELA    œneo-viridis  ^  tlytrls  apicc  rubris. 

Linn.  faun,  fucc.  n.  ^89.  Cantharis  a-neo-viridis  ,  clytris  aplce  rubris. 
Ad.  Upf.   1736,/'.  19,  n.   5.  Cantharis  elytrii  vindi-œneis  apicc  rubris. 
Linn.  fyft.   nat.   edit.   lO  y  p.  401 ,  n.  17.  Caniharis  bipullulata. 

La  cicindele  verte  a  points  rouges. 

Longueur  )  lignes.     Largeur  I  {  ligne. 

^<^s  antennes  font  un  peu  moins  longues  que  la  moitié 
de  (on  corps  :  elle  a  ,  comme  la  précédente ,  des  crochets 
aux  premiers  anneaux  de  les  antennes  ,  ce  qui  e(l  commun 
aux  cicindeles.i  cocardes  ;  aulîi  celle-ci  a-t-elle  des  velicules 
rauges  tricuipidales  aux  cotés  du  corcelet  &  du  ventre , 
comme  la  précédente;  quant  à  \x  couleur,  elle  ell  partout 
d'un  vert  bronzé,  ieulemcnt  le  bout  de  les  étuis  le  termine 
pai-  une  tache  ponceau.  Le  deilus  du  ventre  caché  par  les 
aîles  &  les  étuis,  eft  aufli  rouge.  Cet  infecte  Te  trouve  fur 
les  rieurs  avec  le  luivant. 

5>.  CICINDELA  œneo-viridis  clytris  apicc  Jîavis, 

Rjj,  inf.  p.  loi  ,   n.  7.  Cantharis  vix  trc$  oftava»  uncix  longa. 

Elle  donne  les  deux  variétés  fuivantes. 

a.  Cicindela  tota  ceneo-viridis  ,  clytris  apicc  Jîavis. 
h.   Cicindela  cœruleo-viridis  ,  thoracis  marginc  rubro , 
clytris  apicc  flavis. 

La  cicindele  yertc  à  points  jaunes. 


i-j6  Histoire    abrégée 

Sa  grandeur  efk  la  même  que  celle  de  la  précédente, 
dont  elle  pourroit  bien  n'être  qu'une  variété  ;  elle-même 
varie  pour  la  couleur.  Tantôt  elle  effc  toute  verte  avec  des 
points  jaunes  à  l'extrémité  de  Tes  étuis  ;  tantôt  on  trouve 
d'autres  individus  qui  font  bleuâtres  ,  &:  qui  outre  les 
taches  jaunes  du  bout  des  étuis  ,  ont  encore  le  rebord 
de  leur  corcelet  rou^e  :  les  unes  &:  les  autres  ont  les  cocar- 
des  ou  vefîcules  rouges  aux  côtés  du  corcelet  de  du  ventre. 

-»» 

10.  CICINDELA  fifia  elytris  apice  flavis  ,  thoracc 
rubro  nigra  macula. 

Linn.  fdun.  fuec.  n.  592.  Cantharis  fufca,  elytrîs  apice  flavis  ,  thorace  rufo. 
Linn.Jyft.  nat.  edit,  10  ,  p.  402  ,  n.   il.  Cantharis  minima. 

La  cicindcle  noire  a -points  jaunes  Ù  corcelet  rouge. 

Longueur  l  {  ligne.     Largeur  {  ligne. 

Cette  petite  efpéce  a  la  tête  ôc  les  antennes  noires.  Son 
corcelet  eft  rougeatre  avec  une  tache  noire  au  milieu.  Lqs 
étuis  font  d'un  brun  foncé ,  lilTes ,  avec  un  point  jaune  à 
l'extrémité  de  chacun.  Les  pattes  font  aflez  longues  6c  noi- 
râtres, ainfi  queledeilousde  Tanimal.  Je  n'ai  pu  m'alfurer 
fî  cette  cicindele  avoit  des  cocardes  ou  vefîcules.  On  la 
trouve  fur  les  Heurs  avec  la  fuivante. 

N.  B.  Une  chofe  qui  me  paroît  finguliere  ,  c'eft  que 
M.  Linnarus  dans  fa  dixième  édition  du  Syflema  Naturœ  ^ 
donne  pour  fynonime  à  cette  cicindele ,  &:  joigne  avec 
elle  la  deuxième  eipéce  de  necydale  qui  en  diffère  beau- 
coup ôc  qu'il  avoit  léparée  dans  fa  Fauna  Suecica  ;  il  faut 
qu'il  y  ait  au  moins  un  de  ces  deux  infe(^es  qu'il  n'ait 
pas  vu. 

11.  CICINDELA  fujca  elytris  apice  flavis  ,  thorace 
fufco, 

lÀnn.  faun.  fuec.  n.  591.  Cantharis  elytris  nigris,  apice  flavis  ^  thorace  atro, 
Linn.  fyft.  nac.  edit.  lo  y  p.  402  ,  n.  20.  Canthaiis  biguttata. 

La  cicindele  noire  a  points  jaunes  ù  corcelet  noir. 

Sa 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E  s.  I77 

S^  grandeur  ne  dilicre  pas  de  celle  de  refpccc  prtcc- 
dcnte!  Quanta  la  couleur,  clJcell  partout  d'un  brun  noirâ- 
tre un  peu  vert,  ians  aucune  couleur  rouge  fur  le  corce- 
Jet  :  i'culement  Tes  ctuis  font  termines  par  deux  points 
jaunes  un  peu  rouge.îtres,  de  Tes  jambes  (ont  jaunes. 

II.   C:  I  C  I  N  D  E  L  A  e /y  iris  nigns  ,  fifciis  duabus  ru- 
bru. 

Linn.  fjun.  fufc.  n.  590.  Cantharis  clytris  nigri$ ,  fafciis  duabus  ruLris. 

Lini.  jyji.  nat.  edit.   10,  /j.  401 ,  n.  19.  Cantharis  iafciata. 

R.ij.  i'tj  p.  102,  n.   11. 

j4ci.    V;J.   1736,  p.  19  ,  n.  6. 

La  cicindtlc  a  bandes  rouges. 

Cette  efpéce  cil  femblable  à  la  précédente  pour  la  gran 
deur.  Ses  antennes  ik.  Tes  pattes  (ont  noires ,  ^^%  pieds  leu- 
lement  (ont  un  peu  pâles.  Sa  tête  3c  (on  corcclet  (ont  d'ua 
vert  un  peu  bleuâtre,  iies  étuis  (ont  noirs,  charges  de  deux 
bandes  tran(verles  d'un  beau  rouge.  Tune  au  haut  ou  à 
1;^  baie  de  l'étui ,  quelquefois  interrompue  dans  (on  milieu , 
l'autre  placée  à  la  pointe,  ou  elle  termine  l'étui  fans  être 
interrompue:  la  largeur  de  ces  bandes  varie,  enlorte  que 
tantôt  le  noir  ik:  tantôt  le  rouge  domine  (ur  les  étuis  \ 
le  delFous  de  l'infecle  eft  noir.  ' 

13.  CICINDELA  viridis  ,  thoracc  rubro  immaculaio, 
La  cicindtle  venc  a  corcclet  rouge. 

Longueur   I  ^  ligne.     Largeur  \  l'grte. 

Cette  petite  efpéce  elt  toute  noire,  à  l'exception  du 
corcelet  qui  eft  rouge,  (ans  taches  noires.  Les  étuis  qui 
(ont  trcs-lillés,  (ont  entièrement  de  couleur  verte ,  Ians 
aucuns  points  à  leur  extrémité,  comme  dans  les  elpéces 

} précédentes.  Les  antennes  (ont  de  la  longueur  du  corce- 
et  ôc  les  pattes  (ont  jaunâtres.  On  trouve  cet  inlecle  lut 
les  Heurs. 

14.  CICINDELA  virîdi'Cccrulea. 

Tome  /.  Z 


lyS  Histoire    abrèges 

Elle  donne  les  variétés  fuivantes. 

a.  Cicindela  vlridls. 

b.  Cicindela  cœrulea. 

c.  Cicindela  viridi-cccrulea, 

La  cidndele  verdâtre. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  ligne.  ' 

Cette  cicindele  plus  allongée  que  les  précédentes,  ell 
partout  de  la  même  couleur,  mais  cette  couleur  varie  : 
dans  les  unes  elle  eft  verte,  dans  d'autres  bleue,  &:  dans 
quelques  autres  elle  tient  le  milieu  entre  le  vert  &  le  bleu. 
Les  antennes  ont  leurs  anneaux  moins  applatis  ,  moins 
allongés  6c  un  peu  plus  ronds:  elles  n'égalent  pas  la  lon- 
gueur du  corcelet.  Ce  corcelet  eft  convexe  avec  des  re- 
bords ,  moins  applati  que  dans  la  plupart  des  autres  efpé- 
ces  ;  il  eft  pointillé  ainli  que  les  étuis. 

15.  CICINDELA  plumbeo - nigra, 

La  cicindele  plombée. 

Longueur  2  lignes.     Largeur  {  ligne. 

C'eft  précifément  la  même  forme  que  dans  Tefpéce 
précédente,  enlorte  que  je  croirois  qu'on  pourroit  ne  la 
regarder  que  comme  une  variété,  fi  elle  n'étoit  conftam- 
ment  plus  petite.  Celle-ci  a  aulîî  une  particularité,  c'eil 
que  les  antennes  dans  les  maies  font  courtes  comme  dans 
l'efpéce  précédente  ,  égalant  à  peine  le  corcelet ,  àc 
qu'elles  font  compofées  d'anneaux  aiTez  arrondis  ,  au  lieu 
que  dans  les  femelles  les  antennes  font  formées  d'articles 
plus  longs  ,  plus  triangulaires  ,  qu'elles  approchent  de 
celles  des  autres  cicindeles  &  qu'elles  égalent  la  moitié  de 
la  longueur  du  corps.  Tout  l'infecte  ei];  de  couleur  noire 
luifante,  un  peu  plombée  ôc  fans  aucune  tache. 

ï^.  CICINDELA  villofo-cinerea, 

La  cicindele  cendrée. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  l  ligne» 


desInsectes.  179 

Celle-ci  dillcrc  un  peu  des  autres  par  fa  forme.  Ses  an- 
tennes loiic  courtes ,  d'un  tiers  moins  longues  que  loa 
corcelet,  &  vont  un  peu  en  groilillànc  vers  le  bout  ;  elles 
ionc  de  couleur  brune  tirant  lur  le  niaron  ,  ainli  que  les 
pattes.  Le  eorcelet  ell  plus  connexe  &  a  des  rebords  moins 
marqués  que  dans  les  autres  cicindeles.  Tout  l'animal  ci\ 
noiratie,  mais  paroît  cendré  à  caufe  des  petits  poils  ferrés 
&:  blanchâtres,  qui  le  recouvrent  partout  :  les  ye.ux  lonç 
noirs  6c  allez  laillans. 

17.    CICINDELA  plumbco-  cuprea  ,    iibiis  pallldis  j 
abdonunc  fubroiundo, 

La  ciandcU  broiiT^cc, 

Longueur  i   Ligne. 

Cette  petite  cicindele  cft  moins  allongée^  plus  arron- 
die que  les  précédentes  :  les  étuis  n'ont  ni  points,  ni  ibies. 
Tout  Ion  corps  eft  de  couleur  plombée,  à  l'exception  des 
jambes  feules,  qui  lont  d'un  jaune  ou  fauve  pâle. 

O  M  A  L  I  S  U  S. 

Antennœ plifirmcs.  Antennes  filiformes. 

Corceiec  applati  à  <]uatrc  an- 
cles  ,  dont  les  dtux  pollcrieurs 
nnilleot  un  pointes  aiguej. 


Thorax  flanus  tctraç^onus  ,  an- 
gijUs  pojîerionbus  in  Jpinam  pro- 
duclis. 


J'ai  donné  à  ce  genre  inconnu  julqu'ici  le  nom  d'cma- 
life,  qui  veut  dire  appLui  ,  .\  caule  de  la  forme  platte 
de  la  leule  efpéce  qu'il  renferme. 

Son  caraélcre  confrfte  premièrement  dans  la  hgure  de 
Tes  antennes  qui  (ont  tililormes,  Iccondement  ^  particu- 
liéren-ïcnt  dans  la  loime  lînguliere  de  Ion  corcclet  qui  ell 
applati  ik:  rcpréfcnre  un  quarré  long,  dont  les  angles  pol- 
térieurs  qui  regardent  les  étui*  le  prolons^ent  en  pointes 

^    Z  ij 


igo  Histoire    abrégée 

longues  6c  aiguës.  Cette  forme  a  quelque  léger  rapport 
avec  celle  du  corcelet  des  taupins,  dont  les  omalifes  diffé- 
rent par  les  antennes  di  par  le  deffous  de  leur  corcelet  qui 
eft  nud ,  fimple ,  6c  qui  n'a  point  cette  efpéce  de  pointe 
que  nous  avons  fait  remarquer  dans  \gs  taupins.  Nous  n'a- 
vons encore  trouvé  qu'une  feule  efpéce  de  ce  genre,  qui 
paroîc  mêrine  affez  rare  &  difficile  à  rencontrer,  6c  nous  ne 
eonnoiilons  point  fa  larve. 

I.  OMALISUS.  Planch.  2,%.  9. 

JJomalifc. 

Longueur  X  \  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Le  corps  de  cet  infecle  efl:  applati.  Ses  antennes  font 
noires  6c  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps  :  il  les  porte 
droites  en  avant  6c  parallèlement  l'une  à  l'autre.  Son  cor- 
celet eft  quarré  applati ,  avec  deux  échancrures  poftérieu- 
rement,  &:  fes  angles  poflérieurs  font  aigus  6c  fe  terminent 
en  pointe.  Les.  étuis  font  applatis  6c  fe  courbent  fur  le 
côté  5  en  formant  une  efpéce  d'angle  ou  d'équerre.  Ils  ont 
chacun  neuf ftries  longitudinales. formées  par  des  points, 
fçavoir  fix  depuis  la  future  jufqu'cà  l'angle  ou  courbure,  6c 
trois  depuis  cette  élévation  anguleufe  jufqu'au  bord  exté- 
rieur. Tout  l'infecle  efl:  noir,  à  l'exception  du  bord  exté- 
rieur, 6c  de  l'extrémité  des  étuis  ^  qui  font  d'un  rouge 
fafrané.  Ce  rare  infecle  s-efl  trouvé  à  Fontainebleau. 

HYDROPHILUS.  Dynfius  linn, 

L'  H  Y  DR  O  P  H  l  L  E^ 

Antennœ  clavatœ  perfolia-  A  ntennes  en  mafle  y  perfq- 
tœ  antefinulls  breviores^.  _  ^^^^.s  »  $^^^  courtes  que  les 

antennules. 

Pedes  natâtor'àJ''^  "^  Pattes  en  nageoires.       ' 

2->L'hydrophilp  appco.che  :beaucoup  d^s  deux  genres  fui- 


desInsectes.  iHi 

vans  pour  fli  forme  i^  le  iicu  ou  on  ic  trouve;  mais  il  elt 
aiié  de  l'en  diflinguer  par  (es  antennes.  Dans  cet  infecte 
elles  (ont  en  malle,  ou  terminccs  par  un  bout  plus  gros 
(]ue  le  relie  de  l'antenne,  &c  qui  cil  coinpolc  d'articles 
ap[)latis,  minces  ^n:  entilcs  parleur  milieu.  Une  elpcce  de 
bouton  allonge  teimine  cette  malle  &.  toute  l'antenne.  On 
voit  c]uc  cette  conlormation  des  antennes  rellemble  beau- 
coup .à  celle  des,  dermelKs  que  nous  avons  décrite  ,  6C 
l'hydrophile  pourroit  prelque  (e  rapporter  à  ce  Retire, 
fi  deux  autres  caractères  ne  l'en  eloignoient.  Le  preniier 
ell  la  loni^ueur  des  anteiuuiles  qui  furpalVe  celle  des  anten- 
nes qui  (ont  allez  courtes.  Le  lecond  (e  tire  de  la  forme 
des  tai  fcs  ,  qui  dans  les  hydrophiles  (ont  larges  ,  plats 
i\:  minces,  bordés  du  coté  intérieur  de  poils  ferrés  i^ 
(emblables  à  des  nageoires.  Ces  tar(es  ctoient  nëce(- 
(aircs  à  des  in(ectes  qui  tout  leur  Icjour  ordinaire  dans 
Teau, 

On  rencontre  fouvent  les  larves  des  hydrophiles  dans  les 
eaux  ;  elles  font  allongées  &i  ont  fix  pattes  écailleul'es. 
Leur  corps  cil  compole  de  onze  anneaux.  Leur  tcte  ell 
grolle,  avec  quatre  barbes  ou  antennes  en  tilets  <3c  de 
fortes  mâchoires.  Les  derniers  anneaux  de  leur  corps  ont 
des  rangées  de  poils  (ur  les  cotés ,  &:  le  ventre  le  termine 
par  deux  pointes  chargées  de  lemblablcs  poils,  qui  for- 
ment des  clpéces  de  panaches.  Ces  larves  font  (ouvcnc 
d'un  briHi  verdàtre  panache  :  elles  (ont  vives,  agiles  C?C 
très-voraces  :  elles  mangent  isL  dévorent  les  autres  inlecles 
aquatiques  ,  &i  (oiiv^nt  le  détruifent  (S:  (e  dcchirent  les 
unes  les  autres.  L  inlecle  parfait  n'ell  guères  moins 
voracc  ciuc  (a  larvt  ,  mais  il  ne  peut  attaquer  que  les 
larves,  les  infccles  parfaits  comme  lui,  le  trouvant  .i 
ral)ri  des  coups  par  le  moyen  de  cette  elpice  v'e  cuiralle 
cc.iilleule  dont  leur  corps  ell  revêtu.  Il  f.\ut  prendre  Cct  in- 
|ec>e  avec  précaution  :  outre  que  (es  mâchoires  peuvcnc 
pincer,  il  a  encore  fous  le  corcelet  une  autre  dcfenie  ; 
c'eli  une  longue  pointe  aiguë  tfv  crés-piquante  ,  qu'il  fcaîc 


l8l  HiSTOIREABRÉGÉE 

enfoncer  dans  les  doigts  en  faiianc  des  eHbrcs  pour  mar- 
cher en  reculanr. 

Les  œufs  des  hydrophiles  font  aiïez  gros;  ils  les  renfer- 
ment dans  une  efpéce  de  coque  foyeule  blanchâtre ,  un 
peu  grife ,  afl'ez  forte  6c  épailTe ,  de  forme  ronde,  &  qui  fe 
termine  par  une  longue  appendice ,  ou  queue  mince  de 
même  matière.  On  rencontre  aflez  fouvent  ces  coques 
dans  l'eau.  C'eil  dans  leur  intérieur  qu'écl oient  les  œufs 
èc  que  naiflentles  petites  larves  des  hydrophiles.  Ces  fortes 
coques  fervent  probablement  à  ces  infectes  à  dél^endre 
leurs  œufs  contre  la  voracité  de  plufieurs  autres  infedes 
aquatiques,  èc  même  contre  leurs  femblables  qui  ne  les 
épargneroient  pas. 

I.  HYDROPHILUS  niger ,  efytris  fulcatls  ,  amen- 
nls  fiifcis.  Planch.  3  ,  lig.  i . 

Linn.  faun.  fuec.  n.   561.  Dytifcus  antennis  perfoliatis  fufcis. 
Uni.  fyjl.  nat,  edic.   10  ,  p.  4II  ,  «.  I.  Dytifcus  piceus. 

Frifch.    germ.  tom.  1  ,  ta6.    6. 

Le  grdnd  hydrophile. 

Longueur  17  lignes.     Largeur  9  lignes. 

Ce  grand  infecle  efl  tout  noir  6c  aiïez  luifant.  Sa  tête  eft 
un  peu  applatie,  munie  de  grandes  mâchoires,  6c  les  yeux 
font  placés  fur  les  cotés  poftcrieurement.  hes  antennes 
pofées  en  deiïous  6c  immédiatement  devant  les  yeux ,  font 
brunes  6c  compofées  de  neuf  articles:  fçavoir  un  long, 
courbe  ^i  applati ,  qui  tient  à  la  tête ,  un  fécond  plus  coure 
6c  rond  ,  trois  autres  très-courts ,  enfuite  quatre  qui  for- 
ment la  malle  ou  le  gros  de  l'antenne,  comme  dans  \qs 
dermeiles.  Le  premier  de  ces  quatre  eft  évafé  en  enton- 
noir ,  les  deux  d'en  fuite  font  applatis  6c  enfilés  par  leur 
milieu  ,  ce  que  nous  appelions  perfoliés  ,  le  dernier  qui 
termine  l'antenne,  forme  une  efi^éce  de  cône,  qui  finit  en 
poipite.  Ces  antennes  font  de  la  longueur  de  la  tête.  Les 
quatre  antennules  font  de  la  même  couleur  que  les  anten- 
nes^ mais  deux  des  quatre  furpalient  les  antennes  en  ion- 


D  F.  s      I  N   s   E  C  T  E  s.  I  J^  5 

giicur.  Le  corcelct  cil  uni  ôc  poli  :  les  étuis  le  font  aui.'i  ; 
on  y  appcrçoit  (cuicmcnc  c]iicl']ucs  iillons  luperticicb  , 
dont  trois  (ont  plus  ap[nircns.  bous  le  corcelct  de  l'inlcctc 
cil  uneclév.irion  lonL;icudin.ile,  conlidérable,  qui  tormaiiC 
une  clpcce  de  llcrnuin  ,  p.illc  encre  (es  p.icccs  cc  le  terninic 
du  cutj  Ju  ventre  par  une  pointe  forte  &:  aiguë  allez  laiN 
lance.  Le  bout  des  jambes  a  deux  épines  aiguës,  fie  les 
taries  de  i'inleclc  lotie  applacis  avec  des  barbes  de  poils  du 
coté  incérieur,  ce  qui  les  fait  rcHembler  à  des  nageoires  : 
aulli  rinlccle  nage-t-il  très-bien.  Les  pièces  des  tarfes  qui 
lontau  nombre  de  cinq,  font  difficiles  à  dillinguer.  Lnhn  le 
pied  le  termine  par  des  onglets  courbes  ou  elpéces  de 
grilles  au  nombre  de  quacre,  comme  dans  la  plupart  des 
mlecles  à  ctuis,  quoique  quelques  Auteurs  prétendent  le 
contraire.  C'eft  à  l'aide  de  ces  crochets  que  l'animal  mar- 
che fur  terre  6i  hors  de  l'eau,  quoique  la  démarche  ioit 
irréguliere,  (es  pattes  n'ayant  pas  le  mouvement  de  roia- 
tion  ou  de  genou ,  comme  celles  de  la  plupart  des  infecles , 
mais  leulement  celui  de  charnière. 

1.   HYDROPHILUS   niger _,    elyirorum  punclis  pcr 
Jirias  dïgcjhs  ,  anutvui  nigris. 

Unn.  fuun.  futc.  n.   j5i.  Dyrifcus  antennis  perfoliatis  nigris  ,  elytris  Ixvibus. 
Lj'tn.  Jyfl.  nat.  tdit.    \o ,  p.  4I1  ,  n.   a.  DyiiUiis  carabyides. 

L'hydrophile  noir  picote. 

Longueur  j   /ignés.      Largeur  }  lignes, 

II  ell  d'un  noir  luifant,  moins  allonj^é  &:  plus  arrondi 
poftérieurement  que  le  précédent  ,  qui  le  hirpalle  beau- 
coup pour  la  grandeur.  Vn  de  les  principaux  caractères 
dillinclils  (e  tire  de  la  forme  des  étuis,  qui  au  lieu  d'être 
idlonnés  comme  dans  la  première  clpéce,  ont  feulement 
des  points  rangés  en  (Iries  fur  leur  milieu  vk  pofés  irré- 
gulièrement fur  leur  bord  extérieur.  La  poincedu  corcelet 
ou  du  flcrnum  en  dellous  ell  peu  1  aillante  :  enrin  les  anten- 
nes ^  ajuennules  lont  noires. 


184  Histoire    abrégée 

3.  HYDROPHILUS    niger ^   elytris    lœvibus   dcnfe 
punclatis. 

U hydrophile  liffc  a  points, 

Long'ieur  z  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Cette  efpéce  efl:  noire  j  aiTez  arrondie ,  lifle  ôc  fans 
ftries;  mais  en  la  regardant  à  la  loupe,  on  voit  que  Ton  cor- 
celet  2c  Tes  étuis  font  chargés  d'un  nombre  infini  de  petits 
points.  On  la  trouve  dans  l'eau  avec  les  précédentes. 

4.  HYDROPHILUS  niger ,   elytris  ftriatis ,  pedi- 
bus  fufcis. 

Linn  faun.  fuec.  n.  563.  Dytifcus  antennis  perfoliatîs  nigris  ;  pedibus  fufcis  j 

elytris  ftriatis. 
Linn.  jyjl.  nat.  dit.  10  y  p.  411  ,  n.  3.  Dytifcus  fufcipes. 

L'hydrophile  noir  flrie. 

Longueur  3  f  lignes.     Largeur  I  j  ligne. 

11  eft  noir  :  Tes  pattes  ôc  Tes  antennules  font  brunes  :  les 
antennes  font  noires  ;  le  corcelet  efl:  pontl:ué,  ôc  les  étuis 
ont  des  flries  formées  par  des  points  lerrés. 

'3/*.^  5.  HYDROPHIIUS/^/v^^j. 

L  *hydroph ik  fauve , 

Longueur  2  lignes.     Largeur  l  ligne. 

Le  délions  de  Ton  corps  eft  noir,  &  Tes  pattes  font 
de  couleur  fauve  ,  ainlî  que  la  tête ,  le  corcelet  &  les 
étuis.  Sur  ces  derniers  on  voit  un  peu  de  noir  difpofé  par 
bandes  longitudinales  ,  mais  peu  terminées  &;  peu  diilinc- 
tes.  Les  œurs  de  cet  inlecle  lont  de  couleur  blanche  :  il  \qs 
porte  à  l'extrémité  de  fon  corps,  oii  ils  font  difpofés  en 
paquets  de  forme  ovale. 

J 

4.U 


DYTICUS. 


desInsectes.  185 

D  Y  T  1  C  U  s.    Dytifius  Icnn. 

LE     D  I  T  I   Q   U  F. 

Antennœ  fili formes  y  capitt  Antennes  filiformes  plus 
longiorts.  longues  que  la  tcre. 

Pcdcs  natatoru.  Pattes  en  n.igeoires. 

Le  diritjuc,  comme  qui  diioic  le  plongeur,  que  quel- 
ques modernes  ont  appelé  dirilque,  rellemble  rour-a-faic 
pour  la  forme  extérieure  au  genre  précédent  :  il  eft  comme 
lui  déforme  ovale,  allongée  &:  terminé  pollérieurement 
en  pointe  moulle  ,  mais  il  en  ditKre  par  Ion  caractère. 

Ce  caractère  conlilte  ;  i°.dans  la  figure  de  les  antennes 
filiformes  ,  qui  vont  en  diminuant  mienliblement  de  la 
baie  à  la  pointe,  &:  qui  font  plus  longues  que  la  tête  de 
l'inleclie  6c  que  les  ancennules  ;  1^.  dans  la  figure  de  ics 
pieds  ,  qui  lont  en  forme  de  nageoires  ,  bordées  de  poils , 
comme  dans  le  genre  précédent. 

Quant  à  la  larve  de  ces  inlecl:es,  elle  approche  infini- 
ment de  celle  des  hydrophiles  :  elle  vit  comme  elle  dans 
l'eau,  &  c'ell  pareillement  dans  l'eau  qu'elle  le  metamor- 
phofe  ,  ayant  loin  néanmoins  de  s'enfoncer  dans  la  terre 
qui  ell  au  fond  de  l'eau  pour  y  faire  fii  coque  :  linfecle 
parfait  qu'elle  produit,  le  trouve  fréquemment  dans  les 
ruilleaux  <!n:  les  mares.  On  trouve  ces  animaux  en  grande 
quantité,  lorlqu'on  vuide  des  balfins,  ou  qu'on  pèche  des 
étangs  :  les  poi lions  en  dctruilent  &:  en  mangent  beau- 
coup. Les  elpcccs  de  ce  genre  font  ; 

I .  D  Y  T I C  U  S  fujcus  j  marguic  colcoptrorum  thoracifiuc 
fiavo. 

Frifc  grrm.  i  3  ,  f.    I  ,  /.  7. 

Roj<l.  tnf.  vol.  2.  Infcd.  aquat.  clafl".  i  ,  tab.  1. 

Le  dniijue  brun  a  bordure, 

Longutur  fe  lignes.     Largeur  4  /ignés. 

Tome  /.  A  a 


l8(j  HlSTOIREABRÉGÉE 

Le  deifous  du  corps  de  cet  infecle  eft  noir,  ainfî  que  fa 
tête  &  fon  corcelet ,  feulement  le  deflus  des  mâchoires  eft 
rougeâtre.  Sur  la  partie  fupérieure  de  la  tête  on  voit  deux 
enfoncemens  l'un  à  côté  de  l'autre.  Les  côtés  du  corcelet 
'  font  jaunes.  Les  étuis  font  très-liflTes  ,  chargés  feulement 
chacun  de  deux  flries  longitudinales  de  points  très-luper- 
iîciels  ,  èc  moins  apparens  fur  les  femelles  que  fur  les 
mâles.  Si  on  regarde  ces  étuis  à  la  loupe,  on  voit  qu'ils 
font  finement  ftriés  tranfverfalemenr,  en  quoi  cette  efpéce 
diffère  de  la  fuivante ,  ainfi  que  par  la  couleur.  Cette  cou- 
leur des  étuis  eft  d'un  gris  brun^  avec  une  bordure  jaune 
fur  les  côtés,  principalement  dans  le  haut  Se  un  peu  vers  le 
bas.  Le  fternum  en  deffous  fe  termine  par  une  eipéce  de 
fourche.  Les  pattes  n'ont  que  l'articulation  de  charnière. 
hes  antennes  (ont  de  la  longueur  du  corcelet  de  de  couleur 
fauve.  On  trouve  ces  infectes  dans  les  eaux  dormantes  6c 
tranquilles. 

r^       ,  a.  DYTICUS   niger  ^    margine   coleoptrorum  thoracif- 
que  flavo. 

Linn.  fyjf.  nat.  edit.  io,p.  411  ,  n.  5.  Dytlfcus  marglnalis. 

Linn.  fdun.  fuec.  n.   565.  Dytifcus  niger ,  margine    coleoptrorum   thoracifque 

flavo, 
Moufet,  lat.pag.  145  ,  fig.  i  ,  3. 
Moujf.  append.  tab.  i.  Hydrocantharus. 
Raj.   inf.  p.  ^■^  ,  n.   i.  Hydrocantharus  noftras. 
Lifi.  tab.  mut.   t.  5  ,  /.  2,. 
Roftl.  inf.  vol.   2.  Infeél.  aquatll.  claff.  i  ,  tab.  1  ,  fig-  <) ,  H- 

Le  ditique  noir  a  bordure. 

Longueur  1  pouce.     Largeur  6  lignes. 

Sa  couleur  en  deffus  efl:  très-noire  ,  à  l'exception  du 
bord  extérieur  du  corcelet  ôc  des  étuis  ,  &  d'une  raie  fauve 
tranfverfe  placée  lur  la  lèvre  lupéiieure  au-devant  de  la 
tête.  Le  delTous  du  corps  eft  mêle  de  jaune  ôc  de  brun.  Les 
étuis  fooiJ  très-li{res5&:  n'ont  que  quelques  points  enfon- 
cés ,  éloignés  les  uns  des  autres ,  formant  deux  bandes 
longitudinales  fur  chaque  étui.  Le  fternum  en  deffous  fe 


DESÎNSRCTES.  187 

termine  par  une  fourche  nioiillb.  Les  patres  n'ont  que 
r.irticLiLirion  de  chnrniere.  Les  quatre  antérieures  font 
Hgurécs  linguliërcmcnt  dans  les  mâles.  Les  quatre  pre- 
mières pièces  de  leurs  taries  font  très  courtes  ,  Iarj;cs  , 
avec  des  brolVes  en  delFous ,  ce  qui   forme   une  palette 
roncie  dont  ccc  indcle  le  fcrt  pour  accrocher  la  femelle. 
La  dernière  pièce  de  ces  mêmes  taries  ell  longue  &:  fou- 
tient  les  onglets.  Les  partes  pollcrieures  ont  leurs  tarfes 
applatis ,  barbus  ,  formas  en  nageoires,  &C  les  onglets  de 
ces  pactes  droits  ^  nullement  crochus.  Les  antennes  ce 
antennules  iont  de  couleur  fauve.  Cette  efpece  vit  dans 
l'eau  comme  la  précédente.  Je  n'ai  jamais  trouvé  que  des 
màlcs  de  cet  infecle,mais  jeloupvjOnne  beaucoup  relpécc 
luivante  d  être   la  lemelJe. 

3.   DYTICUS  cfytrls  Jlriis  viginù  dimididiis.  Planch.  3, 

Llnn.  fjun..  futc.  n.  ^67.  Dytifcus  elytris  Hrils  viginti  dimidiatis. 

Linn.  lyfl.  nat.  (dit.   10,  p.  ^ii,n.  9.  Dytifcus  Ismiftriatus. 

frifch.  germ.  a.  tab.  7  y  fig.  4  ,  p.  35. 

BrjùLy  ,  nat.  tai>.    16  ,  /.   2.  A. 

Raj.  inf,  p    94  ,  /i.  2.  Hydrocintharus  elytris  ftrlntis  feu  canaliculatis. 

Rofet.  inf.  vol.  2.  Infeft.  aquatil.  dafl".  i ,  tui>.   1  ,  /.  5  ,  6 ,  7  ,  lO. 

Le  ditiifue  dem'L-fdloimc. 

h'mg.:cxr  14  lignes.     Ljrgeuf  7  /ignés. 

Ce  î;rand  ditique  cil  noir  en  delTus,  mais  la  tête  ,  les 
antennes  ,  le  tour  de  Ion  corcelet  CS:  les  bords  extérieurs 
des  étuis  Iont  jaunes,  en  quoi  il  reilemble  beaucoup  aux 
ditiques  à  bordure  ,  qui  font  plus  petits  que  lui.  Le 
dellous  de  Ion  corps  2>i  les  partes  iont  prelqu'entiérement 
jaunes.  Les  étuis  ont  chacun  dans  le  haiit  dix  llries  pro- 
iondes,  mais  qui  ne  defcendent  que  julqu'aux  deux  tiers; 
le  tiers  inférieur  de  rétui  e|l  liile.  On  trouve,  cfiç  infp,çte 
dans  l'eau  avec  les  autres  de  ce  genre  ;  ceux  que  j'ai 
trouvés  croient  tous  femelles. 


A; 


a  Ji 


i88  Histoire    abrégée 

4.   DYTICUS    cinereus  ,  margine  coleoptrorum  flavo , 
tkoracis  medictate  flava, 

Linn.  fyfi.  nat.   edit.   10, p.  4.11 ,  n.  8.  Dytifcus  cinereus. 

Lmn.  faun.  fuec.  n.  <^6€.  Dytifcus  cinereus,  margine  coleoptrorum  flavo  ,  iho- 

racis  medietate  flava. 
Lifl.    tah,  mut.  t.    '^  ,f.   l. 

Rofel.  inf.  vol.  2,,  tab.  3  ,/é^-  3  ,  4 ,  5  ,  6,  8.  Infed.  aquatili.  claff.  i. 
Peùv.  ga^oph.  tah,  70,  fig.  3. 

Le  di tique  a  corcelet  a  bandes. 

Longueur  j  lignes.     Largeur  4  lignes. 

Le  fond  de  la  couleur  de  fa  tête  eft  noir  ,  mais  la  partie 
'antérieure  eft:  jaune  ,  ôc  il  y  a  de  plus  cinq  taches  jaunes  , 
fçavoir  une  en  devant  en  équerre  ,  dont  l'angle  regarde  la 
partie  poft:érieure  ;  deux  autres  aux  cotés  de  celle-là  , 
oblongues ,  obliques,  6l  le  réunilTant  avec  le  jaune  du 
devant  de  la  tête,  &  enfin  deux  poft:érieures  à  coté  l'une  de 
l'autre,  figurées  en  lunules,  dont  les  pointes  regardent  le 
corcelet.  Celui-ci  eft  noir  ,  mais  tous  fes  bords  ,  tant 
en  devant  6c  en  arrière  que  fur  les  côtés,  (ont  jaunes.  Il 
a  de  plus  dans  fon  milieu  une  large  bande  tranfverfe  de  la 
même  couleur  ,  qui  ie  termine  à  chaque  bout  par  une 
tache  ronde  fans  fe  réunir  à  la  bordure  jaune.  Les  étuis 
font  d'une  couleur  cendrée ,  formée  par  le  mélange  de 
jaune  &c  de  noir  dont  ils  font  pointillés  :  leurs  bords 
font  jaunes.  Le  defîbus  de  l'infecle  eft  noir  ,  à  l'exception 
des  côtés  des  anneaux  du  ventre  qui  ont  des  taches  jaunes. 
Les  pattes  de  devant  font  variées  de  jaune  èc  de  noir, 
de  celles  de  derrière  font  noires  ,  à  l'exception  des  cuilTes 
qui  font  jaunes.  Les  antennes  font  pareillement  jaunes. 
Tous  ceux  que  j'ai  de  cette  efpéce ,  font  des  mâles  qui  ont 
aux  quatre  pattes  de  devant  les  brofles  dont  nous  avons 
parlé  ,  en  décrivant  la  féconde  efpéce  :  peut  -  être  leurs 
femelles  font-elles  différentes.  Je  foupçonnerois  l'efpéce 
fuivante  d'être  la  femelle  de  celle-ci  ,  n'en  ayant  trouvé 
que  des  femelles  ,  mais  jamais  je  ne  les  ai  rencontrés 
accouplés  j  ce  qui  fait  que  je  n'ofe  aiTurer  ce  fait. 


DFsInSF.  CTE^  189         ^ 

5.  DYTIC  US    clytrls  fulàs    dccem   longiiudlnalibus  , 
thoracis  mcditiatc  jldva. 

Linn.  fjun.  fuec.  n,   569.  D>  tilcus  clytris  fiiliis  tl-'ccm  longituclina'ibus. 

Linn.  lyji.  nui.  cdit.   \0  ,  p.  41  i,  n.  lO.   Dyliftus   lulcatuj. 

Rjj.   inf.  p.  94  ,  n.  3.  Hyilrocanth.iriis  minor  ,  corporc  rotundo  piano.  O 

iioj'e/.  inf.  vvl.   i,  iji>.  3  ,  Jig.  7.  Inùd.  aquaul.  clalF.  l.  -^ 

Le   duiquc  fi lionne. 

Longueur  6  lignes.      Largeur  4  liants. 

Ce  diciqiic  paroic  être  la  femelle  de  refpéce  précéden- 
te ;  queRjucs  perlonnes  mcme  m'ont  airuré  les  avoir  vus 
accouples  cnlcmble  ,  ôi  je  n'ai  jamais  trouvé  que  des 
femelles  parmi  ceux-ci  :  cependant  dans  l'incertitude  j'ai 
fcparé  cesinlecles  qui  paroillent  fort  dillérens.  La  tête  is: 
le  corctler  de  ceux  ci  font  bien  icmblables  à  ceux  de  l'ef- 
péce  prcccdente  ,  mais  leurs  ctuis  ne  le  lont  aucunement. 
Ces  étuis  dans  cette  clpéce  lont  noirs  avec  quatre  lîllons 
enfoncés  fur  chacun  6c  cinq  élévations  entre  ces  filions  : 
Je  creux  des  filions  ell  garni  de  poils  grifatres  un  peu 
fauves.  Le  dcllous  de  l'animal  elt  prccilcmcnt  de  mcme 
que  dans  le  précédent.  Toutes  ces  relîèmblances  femblenc 
prouver  que  ces  deux  infectes  nedillerent  que  par  le  fexe  : 
le  dernier  n'a  point  à  fes  pattes  de  devant  les  brolles  qui 
ne  fe  trouvent  que  dans  les  maies. 

C,  DYTICUS  totus  niger  lœvis. 
Le  ditique  en  deuil. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  2  lignes. 

Il  eft  tout  noir  ,  Iculement  (es  antennes  font  un  peu 
brunes,  oc  fes  pattes  moins  noires  que  le  reite  du  corps. 
Ses  étuis  n'ont  ni  rtrics ,  ni  points.  On  voit  feulement  vers 
le  haut  le  commencement  de  deux  lillons  (uperricicls  ,  qui 
difparoilîent  avant  que  de  parvenir  au  milieu  de  i'ctui. 

7.  DYTICUS  fulvus  ,  maculis  Jpdrfis  nïgris. 
Le  dm  que  fauve  à  taches  noires. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  l  î  ligne. 


^       190  Histoire    abrégée 

En  deiTous  cet  iiiledle  eftnoir,  à  l'exception  des  pattes 
&  des  antennes  ,  qui  font  de  couleur  fauve  ou  brune 
claire.  Sa  tête  eft  de  même  couleur  fauve ,  ainfi  que  fon 
corcelet  ^  fes  étuis  ;  il  n'y  a  que  les  yeux  qui  font  noirs.  Le 
corcelet  a  une  bande  tranlverfe  plus  brune  dans  fon  mi- 
lieu ;  ci.  les  étuis  qui  (ont  aflez  lifles  6c  feulement  chargés 
de  quelques  points  enfoncés  rangés  en  ftrieSj  ont  quantité 
de  petits  points  noirs  &c  ronds,  qui  fe  tiennent  la  plûparc 
les  uns  avec  les  autres. 

8.  DYTICUS  fufcus ,   elytns   andce  &  externe,  flavis, 
^  -^^^/ti  A^'-'    Le  ditique  a  bordure  panachée, 

■  Longueur  2  Lignes.     Largeur  i  ligne, 

La  tête  de  cet  infecte  eft  jaune  &  fes  yeux  font  noirs. 
Son  corcelet  eft  brun  avec  les  bords  jaunes.  Les  étuis  (ont 
pareillement  bruns  ^  chargés  de  quatre  taches  d'une  cou- 
leur jaune  pâle  ,  difpolées  vers  le  bord  des  étuis ,  ce 
qui  rend  ces  bords  comme  panachés.  Il  y  a  audi  iur  le 
milieu  des  étuis  deux  petites  taches  longues  ,  femblables 
aux  précédentes  ,  mais  moins  marquées.  Le  dell'oiis  de 
l'infecte  eft  d'un  jaune  un  peu  brun.  On  trouva  cet  animal 
dans  l'eau  comme  tous  ceux  de  ce  genre  ^  «5c  il  paroîc 
luifant  quoiqu'un  peu  velu.  Cet  infecte  a  une  particularité  : 
c'eil  que  les  quatre  pattes  antérieures  lemblent  n'avoir 
que  quatre  pièces  aux  taries ,  la  première  pièce  qui  s'arti- 
cule avec  la  jambe  ,  étant  fort  petite  ^  prelqu'impercepti- 
bie  6c  cachée  dans  l'articulation. 

' <)    DYTICUS  ater  ^  elytris  fufcls. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  568.  Dytifcus  fupra  fufcus,  fubtus  ater. 

Le  d'uique  noir  a  émis  bruns. 

Longueur  2  lignes.     Largeur  l  ligne. 

Sa  tête,  fon  corcelet  &:  le  deftous  de  fon  corps  font  noirs. 
On  voit  cependant  une  petite  raie  brune  qui  termine  la 


DES     Insectes.  191 

tête  poftérieurcmcnt.  Les  étuis  lont  bruns.  Tout  l'infeclc 
efl  liUe,  mais  peu  brillant. 

10.  D  Y  T  I  C  U  S  0  valus  fufcus  ,  capitc  t  ho  race  que  rubi- 
cundis. 

lÀnn.  fjun.  fuec.  n.   571.  Dytlfcus  ovatus  fufcus,  capite  thoracequc  rubris. 
AU.  Upf.    i'"i(>  f  p.  15,1.   5,   Dytifcus  ovatus,  colUri  vcmrique  rubro  ,  alis 
fufcis. 

Le  ditique  fphérique. 

Longueur  1  lignes.     Largeur  i  |  l'gie. 

La  grandeur  de  cette  eCpéce  varie  ,  les  dimenfions  que 
nous  donnons  font  celles  du  plus  grand  nombre  des  indi- 
vidus :  en  général  ces  inlcclics  iont  gros,  renlk's  ck:  prelque 
fphériques  :  leur  couleur  eft  partout  d'un  brun  rougeàtre, 
plus  brun  fur  les  étuis ,  plus  rouge  lur  la  tête,  le  corcelet 
^  le  ventre  :  leurs  yeux  iont  noirs.  Ces  inlecl:cs  lontlines, 
&:  ont  un  certain  air  loycux  ^C  comme  latine,  lans  cepen- 
dant être  velus. 

11.  D  Y  T  1  C  U  S   fidvo  -fufcus  ,    oculis  ni  gris  ,  elytris 
lœvibus. 

Le  ditique  aux  yeux  noirs. 

Longueur  i  5  ligne.     Largeur  ^  ligne. 

Le  deflous  du  corps  de  ce  petit  infecte  eft  jaunâtre.  Sa 
tête  5c  ion  corcelet  iont  de  la  même  couleur.  Ses  yeux  font 
noirs.  Ses  étuis  iont  lillcs,  ians  pomts  ni  ilries  _,  ifc  d'une 
couleur  brune  formée  par  le  mélange  du  jaune  ^  du  noir. 

li.   DYTICUS  cincreus  ,  capite  nigro  ,  t  ho  race  luteo  , 
elytris  nigro  -  maculatis  ^  punciato-firiatis. 

Le  ditique  flrié  a  corcelet  jaune. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  {  ligne. 

La  tête  de  ce  petit  ditique  eft  noire,  ainil  que  le  deiTous 
de  fon  corps.  Son  corcelet  elt  jaune  &:  les  pattes  iont 
de  couleur  fauve.  La  couleur  de  fcs  étuis  cil  cendrée ,  £c 


jcfi  "  Histoire  abrégée 
ils  font  chargés  de  ftries  formées  par  des  points  6c  de  quel- 
ques taches  noires.  Mais  un  caractère  particulier  de  cette 
efpéce  ,  c'eft  que  le  deflous  du  corcelet  où  le  fternum 
fe  termine  en  formant  deux  larges  plaques  qui  couvrent 
l'aiticulation  des  pattes  poftérieures  ôc  la  moitié  de  leurs 
cuiffes  5  ce  qui  \q^  empêche  de  fe  mouvoir  ,  fi  ce  n'ed 
horifontalement  :  aufîi  cetinfe6tenage-t-il  très-bien  parce 
mouvement ,  mais  il  ne  peut  marcher  fur  terre  ;  les  onglets 
de  fes  pattes  poftérieures  font  courts  ôc  droits. 

13.  DYTICUS  n'igcr ,  thorace  flavo  ^  elytrls  lœvibus  , 
f^     maculis  limboque  luteis. 

Le  duique  panaché  fans  fines. 

Longueur  2.  lignes.     Largeur  1  \  ligne. 

Sa  tête  eft  jaune  &:  fes  yeux  font  noirs.  Le  corcelet 
efl:  aufîi  jaune  j  fi  ce  n'eft  antérieurement  à  l'endroit  où  il 
touche  la  tête  où  il  eft  noir.  Les  étuis  font  noirs  ,  liiïes, 
fans  points  ni  ftries  ,  avec  quatre  taches  jaunes  le  long  du 
bord  extérieur  j  6c  deux  autres  qui  forment  chacune  un 
quarré  long  fur  le  milieu  des  étuis ,  l'une  phis  haut  ôc  l'au- 
tre plus  bas.  Ces  deux  taches  avec  les  deux  coriefpondan- 
tes  de  l'autre  étui ,  forment  enfemble  une  efpéce  de  quar- 
ré. Le  deiïbus  du  corps  eft  mêlé  de  noir  &  de  brun ,  &  les 
antennes  ainfi  que  les  pattes  font  jaunes.  On  trouve  cette 
efpéce  avec  les  autres. 

14.  DYTICUS  niger y  elytrls  maculis  ù  limbo  luteis^ 
Jltia  unie  a. 

Le  dltlque  a  une  feule  ftrle. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  j  ligne. 

Ce  petit  infecle  efl  tout  noir,  à  l'exception  des  côtés  du 
corcelet,  où  l'on  voit  un  peu  de  jaune  ,  &  des  étuis  qui 
ibnt  tachés  de  jaune  avec  leur  bord  de  même  couleur  : 
il  n'a  fur  chaque  étui  qu'une  feule  ftrie  proche  la  future  ; 
le  relie  eft  lillè  fins  ftries  ni  points. 

15 


DES    Insectes.  195 

15.   DYTIC  US  fufeus  ,   capite  thoraceque  fulvo  j  an- 
unnis  fubclavaiis  ,  feutcllo  nullo. 

Le  di tique  a  grojjes  antennes. 

Longueur  l  lignes.      Largeur  i  iigru. 

L:i  couleur  de  cet  infecle  eft:  brune.  Sa  tcre  &  Ion  cor- 
celcc  lonc  d'un  brun  plus  cl.iir  6i  rougc.ure;  fcs  yeux  (ont 
noirs,  &  (es  écuis  (ont  liflbs.  Une  lîngul.irité  allez  remar- 
quable de  cette  efpéce ,  cc^k.  cjue  les  (epc  dernières  pié  - 
ces  des  antennes  (ont  beaucoup  plus  grolTès  que  les 
quatre  premières,  ce  qui  donne  à  l'antenne  une  torme 
apparente  de  malFe  ou  mallue;  mais  ces  ahtennes  font 
plus  Ioniques  que  la  tcte  ,  ce  qui  rapproche  cet  in fecle  de 
ceux  de  ce  genre.  11  (ert  comme  de  pallage  pour  conduire 
au  genre  (uivant.  Une  autre  particularité  de  ce  même  ani- 
mal, c'ell  de  n'avoir  point  d'écullbn  entre  les  étuis. 

G  Y  R  I  N  U  S.   Dytifius.  Linn. 
LE     TOURNIQUET, 

Antennct  rigidœ  ,  cap'ue  Antennes  roides  ,  &:  plus 
breviores.  courtes  que  la  tête. 

Pedes  natatoriu  Patres  en  nageoires. 

Oculi  quatuor.  Quatre  yeux. 

Ce  genre,  auquel  nous  avons  donné  le  nom  de  Tourni- 
quet, .1  cau(e  de  la  manière  dont  il  tourne  dans  l'eau  &: 
des  cercles  qu'il  décrit ,  s'approche  beaucoup  des  deux 

f;enres  précédens.  Ses  pattes  (ont  en  nageoires,  comme  \cs 
eurs;  mais  il  en  diH-ére  1°.  par  la  figuie  de  Tes  antennes, 
qui  (ont  allez  grolîes,  courtes,  roides,  à  anneaux  (erres,, 
moins  longues  que  la  tête ,  i<c  qui  ont  à  Iei|r  baCe  une  ap-; 
pendice  latérale  ;  z^.  en  ce  que  cet  in(ed:e  a  quatre  grancis' 
yeux,  ce  qui  ne  (e  remarque  point  dans  les  autres  in(ec\es 
a  étuis,  qui  \\cï\  ont  que  deux.  Je  ne  connois  qu'une  cf- 
Tome  L  Bb 


t94  Histoire    abrégée 

péce  de  ce  genre  j  dont  je  n'ai  obfervé  ni  la  larve ,  ni  la 

chryl^alide. 

I.  GYRINUS.  Planch.  3 ,  fig.  3. 

Linn.  faun.  fuec.  n.    572.  Dytlfcus  ovatus  glaber ,  antennis  capite  brevioribus 

obtufis. 
Lirtn.  fyft.  nat.  ed'it.  lO  y  p.  41a,  «.  14.  Dytifcus  natator. 
Merr.  pin.  20  j.  Pulex  aquaticus. 
Peciv.  ga:j^.  p.  ai ,  f.  13  ,  fig.  9.  Scarabîeus  niger  nodras  fupra  aquam  velociter 

circum  natans. 
Raj:  inf.  p.  87,  n.  10.  Scarabîeus  aquaticus  fubrotundus  è  caeruleo-viridi  fplen- 

dente  colore  undique  tindus. 
RofeL  inf.  fuppiem.  a  ,  tom.  3 ,  tal>.  3 1  ,  fig.  1  &  1, 

Le  tourniquet. 

Longueur  2  {  lignes.     Largeur  i  f  ligne. 

Ce  petit  animal  eft  un  des  plus  finguliers  infectes  que 
nous  ayons.  Il  eft  d'un  noir  liîTe  ôc  brillant ,  comme  du 
jayet.  Tes  pattes  feules  font  jaunes.  Ses  étuis  ont  des 
ftries  fines  de  petits  points,  qu'on  n'apperçoit  guères  qu'avec 
la  loupe.  La  première  fingularité  de  cet  infedle ,  c'eft  qu'il 
a  quatre  yeux ,  deux  en  deîîus ,  à  la  place  ordinaire ,  ôc  deux 
en  defTous,  un  peu  plus  en  arrière.  Tous  quatre  font  gros 
&  apparens.  La  féconde^  c'eft  que  fur  la  partie  poflérieure 
des  bords  de  fes  éruis ,  on  voit  de  petites  éminences  portées 
fur  des  pédicules,  qui  s'enlèvent  aifément,  quand  l'animal 
ell  mort;, il  faut  les  voir  fur  l'infe^le  vivant.  La  troifiéme 
confifte  dans  la  forme  de  fes  pattes,  fur-tout  des  pattes 
poftérijsures  j  qui  font  courtes ,  ramaffees  j  applaties  &  fort 
larges.  L'infecte  nage  très-bien  avec  ces  pattes.  Souvent 
il  court  ^  la  furf^ce  de  l'eau ,  où  on  le  voit  briller ,  l'eau 
ne  s'attachant  pas  à  fes  étuis ,  qui  font  très-lillès.  11  décric 
des  cercles  en  courant  fur  la  (urface  de  l'eau  avec  une  très- 
grande  vîteffe,  enforte  qu'on  a  peine  à  l'attraper,  &:  lorf- 
qu'on  veut  le  prendre,  il  fe  plongée  au  fond  ,  pour  revenir 
bientôt  au  delîus.  ""l-*    '  '   ■'^'^ 


DES    Insectes.  195 

Ordre    second. 

Inftclcs  qui  ont  quatre  articles  a  toutes  Us  pattes. 

•^  I  I  ■  ■  ■ — ■ .  ■  .. — . — . ■  ■ 

M  E  L  O  L  O  N  T  H  A.  ChryfumeU,  Linn, 
LA     M  E  L  O  L  O  N  T  E, 

Atitennce  ferratix  ante  ocu-        Antennes  en  fcie  pofécs 
los  pofitcc,  au  devant  des  yeux. 

V-»E  genre  eft  le  premier  de  ceux  qui  renferment  les  infec- 
tes du  fécond  ordre,  qui  ont  quatre  pièces  ou  articulations 
aux  tnrfcs  de  toutes  les  patres.  La  forme  de  la  melolonte 
approche  de  celle  d'un  genre  nombreux  ,  que  nous  exa- 
minerons bientôt,  &  qui  eil  conhu  fous  le  nom  de  chr\'^ 
fomele  ;  elle  lui  reflèmble  encore  par  un  autre- endroit , 
c'eft  par  la  configuration  des  taries,  dont  toutes  les  pict 
ces  ont  en  dcllous  des  elpcccs  de  brolfcs  ou  éponges,  i\it 
Iclquclles  l'inleclie  pôle  6i  appuyé  en  marchant.  Ces  brol- 
fes  font  compofces'de  petits  poils  Fort  drus  i^fort  courts, 
fouvent  de  couleur  brune. 

Le  caraclere  générique  de  la  melolonte,  efl,  i  °.  d'avoir 
les  antennes  en  forme  de  fcie  ,  comme  dentelée^  d'un, 


partie  antérieure  ue  latere,  au  devant  des  yeux.  L  eit  par 
cette  Polîcion  que  la  melolonte  dilFére  du  genre  (uivant, 
do«r  les  antennes  fpnt  pareillement  en  fornie  de  iCiùL   .1 


I. 


M  L  L  O  L  O  N  T  H  A  colcoptris  ruhris  ^  macuiis  quatuor 
ni  pris  ,  ihoracc  nipro.  Planch.  x  ^  H<r:  4.        "^^  •  ^ 

Bb  il 


ip/j  Histoire    ab  ré  g  é  e 

Linn,  fyfl.  nat.  edit.  lo,  p.  374,  «.  50.  Chryfomela  cylindrica,  thorace  nlgro 
elytfi»  rabris ,  pimftis  duobus  nigris,  antennis  brevibus. 

La  melolonte  quadrille  a  corcelet  noir. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  1  lignes. 

En  defToiis ,  cette  melolonte  eft  noire  &  chargée  de 
quelques  petits  poils ,  qui  vus  dans  un  certain  jour  ,  pa- 
roifTent  foyeux  &;  un  peu  blancs.  Sqs  pattes,  iQS  ailes,  fa 
tête ,  fes  antennes  ,  Ton  corcelet  ôc  l'ëcufTon  font  noirs  ôc 
un  peu  luifans.  Les  étuis  feuls  font  d'un  rouge  un  peu  jau- 
ne, avec  deux  taches  noires  fur  chacun;  l'une  plus  pe- 
tite &  plus  ronde  vers  le  haut  de  l'étui ,  à  Ton  angle  exté- 
rieur ;  l'autre  plus  grande  &  comme  tranfverfale ,  prefque 
au  milieu  de  l'étui ,  tirant  un  peu  vers  le  bas.  Les  antennes 
formées  en  (cïq  font  alTez  courtes  ,  &  n'égalent  guères 
que  le  corcelet  en  longueur.  J'ai  trouvé  cet  infedte  fur 
le  prunellier  fauvage. 

2.  MELOLONTHA  coleoptris  rubris ^  maculis  qua- 
tuor nigris ,  thorace  rubro  nigra  macula. 

La  melolonte  quadrille  a  corcelet  rouge. 

Longueur  1  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Cet  infère  femblable  au  précédent,  eft  plus  petit.  II  eft 
tout  noir  en  deftous  :  fa  tête  eft  de  la  même  couleur.  Son 
corcelet  eft  rouge,  avec  un  point  noir  dans  le  milieu.  Ses 
étuis  font  pareillement  rouges  &L  chargés  de  quatre  points 
ou  marques  noires,  deux  fur  chaque  écui,  placées  comme 
dans  l'efpéce  précédente.  Ces  étuis  ont  des  petits  points 
aftez  peu  réguliers.  Cet  infecbe  eft  plus  rare  que  le  précé- 
dent. 

3.  MELOLONTHA    nigro - viridis  ,    elytris    luteo- 
pallidis. 

La  melolonte  lifctte. 

Longueur  1  lignes.     Largeur  l  ligne. 

La  couleur  de  cet  infecte  eft  partout  d'ua  vert  foncé  > 


desInsectes.  197 

à  Texception  des  antennes ,  qui  font  noires ,  6c  des  étuis  , 
qui  font  d'une  couleur  pâle  un  peu  jaune.  'loue  l'animal 
ell  aiîez  petit.  Ses  antennes  font  compolces  de  onze  piè- 
ces ,  qui  imitent  trcs-bicn  les  dcnis  d'une  Icie.  Lllcs  éga- 
lent la  moitié  du  corps  en  longueur.  Cette  efpéce  a  cté 
trouvée  à  Saint- Cloud,  dans  le  Parc. 

4.  MELOLONTHA   cœruUd  ,   ihoracô  pedibufiiuc 
ftrrugincLS. 

Linn.  fyft.  n^t.  tdic.  lo,  p.  374,  n.  53.  Chryfomcla  cylindrica  ,  thorace  cœru- 
Ico  nit;do  ,  flytris  cœruleis,  pediLui   iclûceis. 

La  mélolonte  hleuettc. 

Longueur  l   -f  li^ne.     Liirgeur  i  ^ignf. 

Le  deflbus  de  Ion  corps  6c  fa  tête  font  d'un  Meu  noir  : 
Tes  étuis  font  d'un  bleu  plus  clair.  Les  pieds  ôc  le  corcclec 
font  d'un  rouge  brun  ,  ik,  les  antennes  font  noires ,  un  peu 
brunes  à  leur  bafe.  Les  étuis  font  pariemcs  de  points  irré- 
guliers. 

5.  MELOLONTHA    viriJi  -  cœrulca  ,  thorace  rubro 
cczruied  macula  ^  LibiLS  farugincis. 

La  mélolonte  mouche.     ■ 

Longueur  i    ^  i'gne.      Largeur  I   ligne. 

La  forme  de  cet  infecle  a  quelque  chofe  de  fingulier.  II  a 
la  tcre  fort  grollè  ôc  le  corctlet  allez  large ,  enlorte  que 
ces  deux  parties  font  la  moitié  de  la  longueur  du  corps. 
Les  étuis  au  contraire  lont  courts.  Le  dclibus  du  corps, 
la  tcre  &i  les  ttuis  lont  bleus  :  les  cuilfes  ^  la  baie  des  an- 
tennes /ont  de  couleur  tauve  ,  tandis  que  l'extrémité  de 
ces  mêmes  antennes  «S:  les  taries  lont  noirs.  Enrtn  le  corce- 
let  cil  rouge  ,  un  peu  tauve  ^  avec  une  tache  bleue  au 
milieu.  Les  mâchoires  de  cette  mélolonte  lont  grandes  &; 
avancées;  les  antennes  lont  courtes,  &:  égalent  au  plus  le 
quart  de  la  longueur  du  corps ,  6kl  les  étuis  (ont  chargées  de 
points  irréguliets  ,  avec  des  rebords  allez  niarqucs. 


s  t  u  i 


\()%  Histoire    abrégée 

PRIONUS.  Cerambyx.Unn.  RaJ.ôc, 

LE     P  RI  ONE. 

Aniennœ  fcrratœ  in  oculo        Antennes  en  fcie  ,  donc 
pofitœ.  l'œil  entoure  la  bafe. 

Le  prione  a  été  ainfi  appelle,  à  caufe  de  la  forme  de  Tes 
antennes  ,  qui  repréfentent  une  fcie.  C'eft  ce  que  lignifie 
fon  nom  latin  ,  dérivé  du  mot  grec.  Le  caractère  de  ce 
genre  confifte  donc  d'abord  à  avoir  des  antennes  en  forme 
de  fcie  ,  comime  dans  le  genre  précédent  ;  mais  il  diffère 
des  mélolontes  par  un  fécond  caractère,  c'eftlapoiîtionde 
ces  antennes ,  dont  l'œil  entoure  tellement  la  baie  ,  qu'elles 
femblent  implantées  au  milieu  de  l'œil.  Je  ne  connois  en- 
core qu'une  feule  efpéce  de  ce  genre  autour  de  Paris  3  en*- 
core  eft-elle  rare  ;  &:  je  n'ai  rencontré  ni  fa  chryfalide  ni 
fa  larve.  Je  foupçonne  cependant  beaucoup  cette  dernière 
d'habiter  dans  les  troncs  d'arbres. 

I.  P  RIO  NUS.  Planch.  3,  fig.  5. 

lÀnn.  faun.  fuec,   n.  480.  Cerambyx    nlger  ,    thorace  planiufculo  j   margine 

utrinque  tridentato  ,  colecpt:is  piceis. 
Linn.  fyjl.  nat.  edit.  10,  p.  389,  n.  4.  Cerambyx  thorace  marginato-dentato  # 

corpore  piceo  ,  elytris  mucronatis  ,  antennis  corpore  brevioribus. 
Frlfch.  germ.  13,;'.  15,  i<tl'-  9-  Cerambyx  niger  antennls  ferratis. 
Rûj.  inf.  95.  Cerambyx  maxima ,  cornibus  magnis  articulatis  &  reflexis, 
Rofel.  inf.  tom.  i.  Scarab.  terreftr.  prxfat.  clafl".  2.  tab.  i.fig.  l  ,  a. 

L€  prione. 

Langueur  15    lignes.     Largeur  6  lignes. 

On  peut  regarder  cet  infecte  comme  un  des  plus  fingu- 
liers  pour  la  forme  ;  il  eft  fort  grand  ,  comme  on  le  voie 
parlesdimenfions  que  je  donne  ;  elles  ontî^Kkeme  été  prifes 
fur  un  mâle  que  j'ai  ,  &  fa  femelle  eftenfcorie  pkis-gran-* 
de.  Tout  fon  Cor|^s  eft  aflez  luifant  &  d'ui'rô^couleur  brufiô 
tirant  fur  le  noir.  Sa  tête  a  des  mâchoire^  fbt.tës^^^u  deflTous 
defquelies  <&h' Yt)it  quatre  antemiules  ydcixa  ^i%^  grandes  , 


desInsectes.  199 

compofces  de  quatre  pièces  ,  ^  deux  plus  petites ,  c]ui 
n'en  ont  cjuc  trois.  Les  antennes  iont  coinpolecs  de  o'izc 
articles  ,  dont  les  neuf  derniers  (ont  prt:k]ue  triani;ulaires, 
ayant  cependant  leur  angle  extérieur  plus  allonL;e  6c  plus 
pointu  y  ce  qui  donne  à  l'antenne  la  figure  d'une  Icie.  Ces 
antennes  égalent  prelque  la  moitié  de  la  longueur  du  corps. 
Leur  polition  a  quelque  choie  de  particulier,  c'ell  que  leur 
baie  ,  à  l'endroit  de  Ion  inlertion  avec  la  tête,  ell  envi- 
ronnée par  i'oL-il ,  au  moins  en  partie,  en  forte  que  i'œil  fe 
trouve  par-là  rétréci  dans  ion  milieu  6c  prend  \a  hgured'un 
rein,  comme  on  levoit  dans  la  planche  3,  iig.  5.  Cette  inicr- 
tion  de  l'antenne  tait  dilîèrer  cet  iniecte  des  mclolontes, 
qui  lui  rcUemblent  par  leurs  antennes  en  Icie ,  &:  le  rappro- 
cheroit  des  capricornes  &  des  lepturts  ;  mais  les  antennes 
de  ceux-ci  font  autrement  fissurées.  Le  corcelet  eft  lariie, 
allez  applati  ;  les  cotés  (ont  aigus  6i  garnis  chacun  de  trois 
pointes  aiguës.  Les  étuis  ont  des  rebords  bien  marqués  ; 
Us  iont  luiians  îS:  comme  chagrinés,  lans  aucunes  Itries. 
Je  n'ai  trouvé  qu'une  ieule  fois  cet  iniecle  par  terre  ,  au 
bois  de  Boulogne  ,  dans  le  mois  d'aour. 

G  E  R  A  M  B  Y  X. 

LE     CAPRICORNE. 

Antcnnœ  a  hafi  ad  apicem        Antennes  qui  vont  en  di- 
dccrcfctntes  ,  in  oculo  pofuœ.    minuanc  de  la  baie  à  \;i  poin- 
te, 6i  donc  l'œil  entoure  la 
baie. 

Thorax  aculeatus.  Corcelet  arme  de  pointes. 

Ce  genre  cfl:  un  de  ceux  qui  fournillent  les  plus  beaux 
inlccles  ;  il  a  trois  caraifleres  génériques,  qui  le  font  aiié- 
ment  reconnoître.  Le  premier  de  ces  caractères  conlille 
dans  la  forme  de  les  antennes ,  qui  iont  fort  longues,  donc 
les  articulations  iont  bien  marquées,  &:  qui  vont  en  dimi- 
nuant inicniîblcmcnc  d'articles  en  articles  ,  depuis  leur 


200  Histoire    abrégée 

bafe  jufqu'à  la  pointe.  Le  fécond  dépend  de  Ja  pofition 
fînguliere  de  ces  mêmes  antennes  ,  dont  l'œil  entoure  la. 
baie ,  de  même  que  dans  le  genre  précédent  ,  enforte  que 
l'antenne  femble  fortir  du  milieu  de  l'œil.  Enfin  le  corce- 
let  fournit  le  troiiiéme  caractère.  Dans  ces  infectes ,  il  eft 
armé  de  chaque  côté  d'une  pointe  latérale  ,  fouvent  aflez 
aiguë.  C'eîl  par  ce  dernier  caractère  que  ce  genre  de  ca- 
pricornes le  diftingue  du  genre  luivant ,  qui  lui  relfemble 
beaucoup.  Il  y  a  cependant  encore  une  autre  petite  diffé- 
rence entre  ces  deux  genres  ;  elle  dépend  de  la  manière 
dont  les  capricornes  portent  leurs  antennes  ;  ils  les  tien- 
nent recourbées  en  arrière  ,  de  façon  qu'elles  forment  un 
arc ,  à  peu  près  comme  les  cornes  du  bélier. 

La  larve  qui  produit  ces  infectes,  relîemble  àunvermol, 
allongé  ôc  allez  éfilé  ,  dont  la  tête  ell  écailleule  ,  èc  la  par- 
tie antérieure  armée  de  lîx  pattes  dures.  Ces  larves  iont 
fouvent  de  couleur  blanche  ;  elles  le  trouvent  dans  l'inté- 
rieur des  arbres  qu'elles  percent,  fe  nourriiïant  de  la  fub- 
ftance  du  bois  ,  qu'elles  réduifenten  poudre. 

C'eft  dans  ces  mêmes  trous  qu'elles  fe  métamorphofent 
en  chryfalydes  ,  dont  fort  l'infecte  parfait,  qu'on  Uirprend 
quelquetois  à  la  fortie  du  trou  ,  dans  lequel  il  s'eft  méta- 
morphofé.  L'infe£te  parfait  eft  de  forme  allongée  :  fes  pat- 
tes font  longues  &  leurs  tarfes  font  garnis  en  deiTous  d'ef- 
péces  de  brolTes  ou  pelottes  fouvent  jaunâtres.  Plufîeurs 
efpéces  répandent  une  odeur  forte  aifez  agréable ,  que  l'on 
fent  de  loin-  Quelques-  unes  ,  lorfqu'on  les  prend  dans  la 
main  ,  font  une  efpéce  de  cri ,  produit  par  le  frotement  du 
corcelet  fur  le  haut  du  ventre  ôc  des  étuis.  Du  refte,  ces 
infectes  ne  font  aucun  mal, 

I.  CERAMBYX  fufco- niger ,  elytris  rugojis ,  apicc  in^ 
tetiore  fpinojîs  ^  antennis  corpore  longiorlbus. 

Frifck.  germ,  13  ,  tab.  B. 

Le  grand  capricorne  noir. 

Longueur  1  f  pouce.     Largeur  6  lignes.  ^ 

2. 


DES      InSFCTES. 


ICI 


1.  CERAMBYX   a/er  ^  clytris  rugofis  intcgris  ,  an  ten- 
nis cor  pore  longtoribus. 

Le  petit  capricorne  noir. 

LongLtur  9  lignes.     Largeur  3  j  lignes. 

Ces  L\ci.\\  infectes  ionc  li  fcmbLible.s, qu'on  ferolt  porte 
d'abord  à  n'eii  faire  qu'une  (eule  clpéce.  Ils  feniblent  ne 
diliércr  que  par  U  couleur  ,  qui  cft  beaucoup  plus  foncée 
dans  le  fécond  ,  6c  par  la  grandeur;  mais  (i  on  les  examine 
avec  ioin,on  voit  que  ce  (ont  réellement  deux  efpéces 
dilîerentes.  Le  grand  capricorne  répand  une  oJcur  de 
rofe  allez  torte,  que  ne  donne  point  ie  petit.  De  plus,  on 
remarque  à  l'angle  intérieur  de  l'extréanté  des  étuis  du 
grand  capricorne  ,  des  petites  pointes  épineuies  ,  une  cf- 
péce  d'appendice  ,  qui  manque  aux  étuis  de  la  petite  ef  - 
péce.  A  cela  près,  ces  deux  infectes  fe  rellemblent  :  tous 
deux  (ont  nonatres.  Leur,  corcelet  a  des  ruiiolités  conli- 
dérables  ,  tc  une  épine  aiguë  de  chaque  cote  ;  leurs  étuis 
lont  chagrines  tfc  leurs  antennes  ont  une  fois  ôc  demie  la 
longueur  de  tout  le  corps.  Elles  lont  ,  comme  dans  tous 
les  iniecles  de  ce  genre,  compofées  de  onze  articles  ou 
anneaux,  dont  le  premier  ell  gros  &:  le  fécond  fort  court. 
On  trouve  ces  inlec^es  autour  des  arbres,  ou  ils  cherchent 
à  dépoier  leurs  œuts.  Leurs  larves  habitent  dans  les  troncs 
des  vieux  arbres  qu'elles  mangent  iic  détruifent. 

Nota.  Je  nel(^ais  (i  ce  ieroit  une  de  c^s  deux  efpéces  que 
M.  Linnxus  auroit  voulu  déligner  faun.  Jute.  n.  481  ;  il 
lui  donne  des  taches  jaunes  ,  qui  ne  le  trouvent  point 
dans  les  nôtres,  ce  qui  me  fait  croire  que  l'efpéce  qu'il  a 
dclignée  ell  diliérente  de  celle-ci. 

3.  CERAMBYX  atcr ,   elytris  puncîis  clevatis  ,  an- 
tennis  cor  pore  brevioribus. 

Le  capricorne  noir  chagriné. 

Longueur  i  pouce.     L'i'geur  5  lignes. 

Tome  I.  Ce 


içyi  Histoire    abrégée 

Cet  infe(fle  ei\  plus  raccourci  de  plus  gros  que  les  prëcé- 
dens.  Sa  couleur  eft  noire  partout.  Ses  antennes  font  aflez 
grolTes  &  plus  courtes  que  dans  la  plupart  des  autres  efpé- 
ces,  elles  n'égalent  guères  que  les  deux  tiers  de  la  lon- 
gueur du  corps.  Le  corcelet  a  deux  pointes  aiguës,  une  de 
chaque  côté  5c  eft  ridé  ;  mais  les  îillons  de  c^tte  partie 
font  aiïez  fins ,  ce  qui  rend  fa  couleur  matte.  Les  étuis 
font  ovales,  larges,  &c  comme  chagrinés  &  parfemés  de 
petits  points  ronds  élevés.  Les  pattes  font  grolfes.  Cet  in- 
fecte m'a  été  donné  ;  on  l'avoit  trouvé  fur  les  vieux  bois 
d'un  chantier. 

4.  CERAMBYX  cinereo- coçrulefcens  ,  elytrorum  ma- 
■     culis  ftx  fufcis.  Planch.    3  ,  fig.  6. 

Linn.fyfl.nat.  edh,  lo,/».  592,  n.  23.  Cerambyx  thorace  fpinofo ,  coleoptrl» 

obtulls  ,  fafcia  maculifque  quatuor  atris ,  antennis  longis. 
It.  fcan.  %6o.  Ceiaaibyx  fubcœrulefcens ,  fafcia   maculifque  quatuor  nigris. 
Robert,  ic.   8. 

Petiv    ga[oph.  tab.  65  ,  fig.  3. 
Scheu^er.  itin^  alpin,  it.  1  ,  taô.    I  ,,/.  Ç  ,  pa^.    87,  vol.   T.  Capjâcornus  feu 

K£g«^/3o|    primus    rnoufFeti  ,   coloris  fera   cinerei  ,  cujus   venter ,  crura ,    & 

corniia  dilute  ,  imo  eleganter  cœrulea^  articulis  nigris   inierfiinâa^  fcapulae , 

cauda  &  elytra  ,  nigris  quibufdam  maculis  variegata. 
jJoa[}..inf.  ta6,  I4y<^^^,  l  ,  /  9. 
Mouff.  inf.  pag.  150  ,  /.  Z. 

-JLa  rofalie. 

Longueur  1 5   lignes.     Largeur  4  lignes» 

Cet  infe6leell  un  àts  plus  beaux  de  ce  Pays  ci.  Sa  tête 
eft  d'un  bleu  cendré ,' avec  les  mâchoires  plus  noires.  Ses 
antennes  font  grandes  ,  elles  ont  une  fois  Se  demie  la  lon- 
gueur de  toiit  le  corps  ;  elles  font  du  même  bleu  ,  ayant  à 
l'extrémité  de  chaque  article  une  touffe  de  duvet  brun,  ce 
qui  entrecoupe  la  couleur  bleue  &  rend  ces  antennes  très- 
belles.  Le  corcelet  eft  bleu  ^  avec  une  tache  brune  de  cou- 
leur 4e  fuie  fur  le  devant,  hes  étuis  font  de  la  même  cou- 
leur cendrée  bleuâtre  ,  chargés  chacun  de  trois  taches  , 
une  en  bas  plus  petire,  une  au  milieu  fort  grande,  tenant 
toute  la  largeur  de  l'étui  ôc  une  moyenne  en  haut.  Ces 


D  r.  s    1  K  s  r  r  T  E  s.  103 

taches  font  brunes  de  couleur  marte  &:  comme  vcloutccs: 
elles  (oiu  entourées  aidfi  (]uc  celle  Jii  corcelct,  p.ir  une  raie 
de  couleur  plus  claire  que  le  relie  du  corps.  Tout  le 
dellous  de  l'animal  elt  d'un  beau  bleu,  les  jointures  des 
partes  font  feulement  plus  brunes.  Cet  infecte,  le  rrouvc 
dans  les  rroncs  d'arbre^  pourris  comme  le  prévédenr.  On  le 
rencontre  quelquefois  Jans  les  chantiers. 

5 .  C  R  R  A  M  B  Y  X  viridi  -  cœruUfc€ns. 

Unn.  fiiun.    fuec.    n.     478.    Cerambyx    viridi-cocniJercens  ,    antennis    corpui 

(ub.rqiid?t  bus. 
Ail.    Vf   \j\fi  ^  p.   TîO,   n.   I.  Cerimhyx  viridi-xncus. 
Li-in.  lyjl.  nu:,  tdi:.   10  ,  />.  391  ,  n.  il.  Gerainbyr  mof^hatus. 
Mouff".  p.   149    /.  utt.  Cci-jmbyx  lertius.  p.    150. 
Uft    t<-<q- p   384  ,  n.  II,  Sc.iraba-u$  magf^us  luavit  r  olen». 

Aj/".  inf.  pii^.  81  ,  n.  IT.  Scarub«!*s  tapricornos  didirt  major,  viridis  odorAtus, 
Fnjch,  gtrm.  i"^  ,  p.  ly  ,  taJ.   1 1.  Sc4r4b,rus  arbor«U4  cœruieoT^itidi*. 

Le  cipricornc  vtrt  a  odeur  de  rofe. 

Longueur    1  pouce.      Largeur   }   x   /ignés. 

Tout  le  corps  de  ce  beau  capricorne  cû  d'un  vert  tirant 
un  peu  fur  le  bleu,  luilant,  brillant  &  doré  ^  quelquefois 
il  eil  d'un  bleu  doré  èc  azuré.  La  defcription  que  Al.  Lin- 
nxus  en  donne,  ell  adez  exacte.  Le  ventre,  dit-il,  eft  bleu 
en  dcllus  ;  les  aîles  lont  noires,  les  jambes  bleues,  ainii 
que  les  taries  qui  (ont  velus  en  deiTbus.  Le  corcelet  a 
de  chaque  côté  une  pointe ,  &  entre  ces  pointes  lur  le  bas 
du  corctlc't  proche  les  étuis,  fe  trouvent  trois  tubercules  , 

6.  quelques  autres  plus  petits  (ur  le  devanr  du  corccler,  ce 
qui  le  fait  paroîcrc  raboteux.  Les  étuis  lont  longs,  un  peu 
mois  i\:  flexibles  ôc  finement  chagrinés  ;  ils  ont  chacun 
deux  raies  longitudinales  un  peu  élevées.  AL  Linnxusen 
marque  trois,  il  n'y  en  a  cependant  que  deux.  Je  ne  (çais 
pas  non  plus  pourquoi  il  trouve  les  antennes  autrement 
conformées  que  dans  les  autres  capricornes;  elles  lont  pré- 
cilcment  de  même,  li  ce  n'ell  que  l'extrémité  des  articles 
ou  anneaux  eil  un  peu  moins  renflée.  Ces  antennes  (ont  au 
DîQJUS  de  la  longueur  du  corps.  Ou  trouve  cet  uilecle 

C  c   ij 


2-04  Histoire    abrégée 

fur  le  faule  ,  où  il  répand  une  odeur  fort  femblable  à  celle 
de  la  rofe.  Cette  odeur  fe  fait  fentir  au  point  de  fe  répan- 
dre dans  des  prés  où  il  y  a  des  faules  chargés  de  quelques- 
uns  de  ces  infectes  :  ils  font  afTez  communs. 

6.  CERAMBYX  niger ^  clytris  thoracifquc   lauribus 
rubris. 

Le  capricorne  rouge. 

Longueur  8  lignes.     Largeur  i  j  lignes. 

11  eft  d'un  noir  matte  ôc  velouté  prefque  partout  j  il  n'y 
a  que  Ces  étuis  &  les  bords  de  fon  corcelet  qui  foient  d'un 
beau  rouge.  Ses  antennes  font  à  peu  près  de  la  longueur  de 
fon  corps.  Le  corcelet  a  deux  pointes  latérales  peu  faillan- 
t;es ,  mais  fenfiblès  &  aiguës.  Tout  le  corps  eft  un  peu 
velu,  à  l'exception  des  étuis  qui  font  lilles ,  mais  chargés 
de  points  pofés  irrégulièrement»  On  obferve  entre  les  mâ- 
les &  les  femelles ,  une  différence  affez  feniible  :  outre  que 
les  premiers  font  plus  petits ,  comme  il  eil  ordinaire  parmi 
les  infe£tes ,  leur  corcelet  de  plus  efl:  tout  noir ,  orné  feule- 
ment de  deux  taches  latérales,  rondes,  de  couleur  rouge, 
une  dé  chaque  côté  ôc  tout-à-fait  ifolées;  au  lieu  que  dans 
les  femelles,  ces  taches  rouges  ne  font  point  ifolées ,  mais 
communiquent  enfemble  par  une  bande  de  même  cou- 
leur ,  qui  borde  le  devant  du  corcelet.  On  trouve  cet 
infêcle  dans  les  vieux  bois  ,  où  fa  larve  fait  fon  domicile  :  il 
n'eft  pas  fort  commun  autour  de  Paris. 

7.  CERAMBYX  niger^  elytris  vellere  cinereo  marmo- 
rads\^  antennis  pedibufque  cinereo  interfeclis. 

Le  capricorne  noir  marbré  de  gris. 

Longueur  3  f  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Cette  efpéce  eft  beaucoup  plus  petite  que  les  précéden- 
tes. Ses  antennes  ont  environ  le  double  de  la  longueur  de 
fon  corps.  Leurs  anneaux  font  entrecoupés  de  noir  ôc  de 
gris.  Le  corps  de  l'infecle  efl  noir  :  les  étuis  ôc  fon  corcelet 


DES    Insectes.  105 

font  pointlllcs  par  llrics  longitudinales  ,  &  de  ces  peines 
fortcnt  des  petits  poils  gris  ,  qui  forment  lur  l'inlcctc  des 
taches  «'^riles.  Cette  couleur  grilc  forme  principalomenc 
fur  le  milieu  des  étuis  une  large  bande  traniverie  ,  bordée 
en  haut  &  en  bas  par  des  bandes  irréguliéres  plus  noires 
que  le  refte  des  étuis.  Les  cuillcs  de  l'iniecle  lont  larges, 
tourtes  iC  ovales:  les  jambes,  ainli  que  les  taries,  (ont 
grilts  vers  le  haut,  noires  vers  le  bas.  Ce  petit  inlccle  a 
été  trouvé  fur  des  iaules. 

8.   CERAMBYX   aur  ovatus  ^  an  tennis   corporc  dimi- 
dio  brtvionbus  ,  elytns  vrlUre  cinereo  albidis. 

N.  B.   Idem   elytns  fnfcis   vellere   cinereo  fafciatis.    Va- 
rietas. 

Fr'tfch.  germ.    13,   t.    19. 

Le  capricorne  ovale  cendré. 

Longueur  6  lignet.     Largeur  a  {  lignes. 

La  forme  de  ce  capricorne  diffère  de  celle  àQ%  précc- 
dens  :  il  eft  plus  ovale  &:  moins  allongé.  Ses  antennes  font 
courtes  ,  elles  n'égalent  que  la  moitié  de  \\  longueur  de 
tout  le  corps.  La  tcre  efl  poinrillce  ainfi  que  le  corcelet. 
Tout  l'animal  eft  non",  à  l'exception  des  ctuis.  Ces  étuis 
font  ovales,  arrondis  6c  couverts  de  petits  poils  drus ,  qui 
varient  pour  la  couleur.  Tantôt  ils  font  d'un  gris  cendré 
égal  ^  uniforme  partout,  ce  qui  fait  paroitre  les  étuis 
Manchàtres  &:  de  couleur  cendrée  :  tantc*t<^  grisell  moini 
clair,  mais  il  y  a  trois  bandes  longitudinales  plus  blanches 
fur  chaque  étui,  une  au  milieu  oC  une  de  chaque  cote,  de 
iatjOn  cependant  qu'il  ne  paroit  que  cinq  raies  far  l'infecle, 
parce  que  les  raies  blanches  qui  lont  fur  le  bord  intérieur 
lies  deux  écuis  proche  la  luture,  le  joignent  C?C  ne  forment 
qu'une  leule  bande  :  tantôt  enfin  le  duvet  des  étuis  eil 
brun  ,  6c  les  bandes  (eules  lont  de  couleur  cendrée  ;  ce 
qui  faitdcs  variétés  qui  le  multi[ilient  encore  par  les  dilfé- 
rcntes  nuances  de  couleur.  J'ai  trouvé  aifez  fréquemment 


io(^  Histoire    abrégée 

cet  infecfle  fur  les  haies  &  les  buillons  ,  particulièrement 

fur  l'aubépine. 

5?.  CERAMBYX  ovatus  fufcus ,   elytris  andce  cinc^ 
reis  j  apice  bidcntaùs. 

Linn  fyft.mt   edit.  lo,  p.    391  ,  n.  18.    Ceratr.byx  thorace  fpinofo  ,  elytrîs 

rubpiaeiioifis  ,  puntStlCjne  tribus  trifpidis,  antennis  hirtis  longioribus. 
Linn    faun.  fuec.  n.    484.  Cerambyx  cinereus  ,  elytris  pisemorfis  nigris ,  punftit 

faciaque  alba  ,  antennis  corpore  felqui-longioribus. 
Raj.  inf.  p.  97.  Scarab.xus  antennis  articulatis  longis  4"*. 

Le  capricorne  à  étuis  dentelés. 

Longueur  3  lignes,     Largiur  1  f  i.'^ne. 

On  peut  regarder  cette  efpéce  de  capricorne  comme  une 
des  plus  linguliéres  de  ce  Pays-ci.  Sa  couleur  efl  brune 
plus  ou  moins  foncée  en  difl'érens  endroits.  Ses  antennes 
furpaflent  d'un  bon  tiers  la  longueur  de  fon  corps  :  elles 
font  compofées  d'anneaux  moitié  bruns,  moitié  gris  ,  avec 
un  anneau  tout-à-fait  blanc  vers  leur  milieu.  Le  corcelec 
outre  les  épines  latérales,  a  deux  tubercules  confidéra- 
bles  en  deiîus  ,  un  de  chaque  côté.  Les  étuis  font  bruns , 
ornés  d'une  large  bande  grife  trantverfale  proche  de  leur 
bafe.  Cette  bande  eft  formée  par  des  petits  poils  cendrés  ; 
&c  elle  nGi\  pas  partout  du  même  blanc ,  mais  elle  paroîc 
comme  panachée  de  différentes  nuances.  On  voit  fur  les 
étuis  deux  ou  trois  (tries  longitudinales  élevées  ,  chargées 
de  quelques  poils  gris  &c  de  plufieurs  touffes  de  poils 
bruns.  L'extrémité  de  chacun  des  deux  étuis  a  deux  poin- 
tes aiguës  ,  une  extérieure  plus  longue  ôc  une  intérieure 
plus  courte.  On  trouve  cet  infecle  dans  les  prés. 

10.   CERAMBYX  ovatus  fufcus  ^  elytris  integris. 
Le  capricorne  brun  de  forme  ovale. 

Longueur  z  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Ce  capricorne  approche  beaucoup  du  précédent;  il  efl; 
un  peu  plus  petit.  Sa  couleur  eil  brune,  plus  foncée  en 
quelques  endroits  &  plus  claire  en  d'autres.  Ses  antennes 
iurpaffent  d'un  tiers  la  longueur  de  fon  carps,  ôc  leurs  anr 


DES    Insectes.  107 

neaux  font  d'une  couleur  un  peu  plus  claire  vers  leur  baie. 
Lo  corcelec  ell  garni  de  poincei  latérales  ,  ôC  Jes  étuis  ont 
deux  ftries  longitudinales  élevées  ,  qui  vers  le  bout  lonc 
chargées  de  petites  toulles  de  poils.  Ces  étuis  n'ont  point 
de  bande  grile  comme  dans  le  précédent. 

L  E  P  T  U  R  A. 

LA    L  E  P  T  U  R  E. 

Antcnncc  a  bafi  ad  apicem         Antennes  qui  vont  en  di- 
ddcrtfccnics  ,  in  oculo  pofuce.    minuant  de  la  baie  à  la  poin- 
te ,  ôc  dont  l'œil  entoure  la 
bafe. 
Thorax  Incrmis.  Corcelet  nud  &:  fans  poin- 

tes. 


Familia   i'.   Thoracc  cylindra- 
tco. 

z'.   Thorace  globofo. 

3".    Thorace     iniqualï 

Jlahro, 


Famille  i 
drique. 


leux. 


^.  A   corcelet   cylin- 
i®.  A  corcelet  globa- 


le raboteux.      j-^tS 


corcelet    inégal 


On  voit  par  le  cara£lere  que  nous  donnons,  que  ce 
oenrc  approche  infiniment  du  précédent,  ^  même  dans 
l'ordre  narurcl  on  pourroit  joindre  Its  leptures  aux  capri- 
con-'es,  dont  elles  ne  dilîérent  que  par  leur  corcelet,  qui 
n'eil  point  armé  de  pointes  comme  celui  des  inlecles  pré- 
cédens  :  aufli  n'avons -nous  (eparé  ces  deux  genres,  que 
pour  faciliter  la  méthode  ÔC  éviter  d'en  lurchart;er  un  leid 
d'un  trop  grand  nombre  d'elpéces.  Nous  avons  encoie  fait 
plus,  comme  les  cfpéces  de  leptures  font  nombrcules, 
nous  les  avons  dirtribuées  en  trois  familles  ,  d'après  les 
formes  dillérentes  de  leur  corcelet. 

Pour  tout  le  refte,  les  leptures  reiïemblcnt  tour  à  fait 
aux  capricornes,  tant  pour  la  forme  du  corps,  que  pour 
leurs  larves,  leurs  chryfalidcs  ^  l'endroit  ou  elles  le  cfou- 


2o8  Histoire    abrégée 

venc:  ainfl  il  ne  nous  refte  qu'à  décrire  les  efpéces  que 
renferme  ce  genre  Ôc  qui  font  prefqu'aulîi  belles  que 
celles  du  genre  précédent. 

PREMIERE    Famille, 

1 .  L  E  P  T  U  R  A   cincrca  ^  nigro  -punclata  ,  thoracc  cy- 
lindracto. 

Llnn.  fdun.  fuec.  n.  493.    Cerambyx   grifeus ,  nigro-punâatus ,  thorace  inermi^ 
Piciv.  gaiopk.  5  ,  r.  2,/.  1.  Capricornus   noivegicus  nigrelcens,  vaginis  punc» 
tatis  ,  maculilque  pallidis  afperns. 

La  lepture  chagrinée. 

Longueur  i  pouce.     Largeur  4  lignes. 

Cette  grande  lepture  eft  toute  couverte  de  petits  poils  ^ 
qui  la  font  paroître  d'un  gris  cendré  un  peu  jaunâtre.  A 
travers  cette  couleur  on  voit  des  points  noirs ,  HlPes ,  élevés. 
1.QS  antennes  (ont  de  la  longueur  du  corps,  compofées  de 
onze  articles ,  dont  la  bafe  eft  grife  &  le  fommet  noir ,  en 
.quoi  M.  Linnxus  s'eft  trompé,  marquant  précifément  le 
contraire.  Le  corcelet  eil  cylindrique  avec  un  petit  fillon 
élevé  dans  Ton  milieu. 

2.  LEPTURA  tota  cœrulco - atra  ^  capite  thoraccquc 
fubvillojo. 

La  lepture  ardoifée. 

Longueur  4  {  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

La  forme  de  cet  infecte  eft  la  même  que  celle  du  précé- 
dent ;  il  eft  leulement  beaucoup  plus  petit.  Il  eft  partout 
d'une  couleur  noire,  bleuâtre  ardoifée.  Sqs  antennes  font 
de  la  longueur  de  fon  corps.  Sa  tête  &  fon  corcelet  font  un 
peu  velus,  &  les  étuis  font  pointillés,  mais  irrégulière- 
ment. On  voit  fur  ces  étuis  deux  raies  longitudinales  plus 
élevées.  J'ai  trouvé  cet  infecte  fur  les  fleurs. 

3.  LEPTURA  nigra ,  thoracis  lineis  tribus ,  elytro- 
rumque  macuLis  villofo  -flavis ,  thorace  cylindraceo  ^ 
amentiis  corpus  œquaniibus. 

La 


DES    Insectes.  109 

La  It'pture  a  corcclct  cylindrique  &  taches  jaunes. 

Longueur  4,5,6  lignes,     L-irgeur  1,1^  ligne. 

Nous  avons  marque  dans  la  phrafcdc  cccre  cfptfcc,  que 
Ton  corcclct  cil  cylindrique^  pour  la  diltingucr  d'une  autre 
Jcpture  à  taches  jaunes ,  mais  donc  le  corcelec  cil  globu- 
leux ,  donc  nous  ferons  mencion  inccllammenc  en  exami- 
nanc  les  Icpturcs  de  la  Icxondc  famille.  C.'ellc  -  ci  varie 
beaucoup  pour  la  grandeur,  comme  on  en  peut  juger  par 
Jes  dimenlions  que  nous  donnons.  Sa  céce  e(i  noire,  ornée 
de  crois  lignes  de  poils  jaunes,  qui  partent  de  l'intervalle 
des  antennes  ,  &  dclcendent  vers  le  corcclct  en  s'cloi- 
gnant  les  unes  des  autres.  Le  corcclct  ell  noir  6c  pointillé , 
chargé  de  crois  bandes  longitudinales  ,  qui  (ont  la  luite  de 
celles  de  la  ccte,  içavoir  une  au  milieu  ik  une  fur  chaque 
coté.  Les  étuis  lont  noirs,  pointillés  ,  couverts  de  petits 
poils  jaunâtres,  qui  forment  dans  diiierens  endroits  des 
plaques  plus  jaunes  ,  donc  on  dillingue  quatre  ou  cinq 
paires  plus  marquées,  rangées  longitudinalemenc ,  oucre 
i  écuHon  qui  eft  jaune.  Les  pattes  lont  noires  ôc  un  peu 
velues.  Les  antennes  lont  de  la  longueur  du  corps  ,  6c 
la  baie  de  chacun  de  leurs  anneaux  eil  grile  ,  ce  qui 
rend  les  antennes  entrecoupées  de  gris  6i  de  noir.  Oa 
trouve  cet  in(ecl:e  au  commencement  de  l'été  lur  le 
bouleau.  >> 

4.    LEPTURA    nigra  ,    elytris  Jlayis  ,    api  ce   ni  gris, 
Linn.  faun.  fut'C.  n.  506. 

La  lepture  noire  a.étui s  jaunes. 

Longueur  a  lignes.     Largeur  {  lignes. 

Cette  efpéce  a  en  petit  la  même  forme  que  les  précé- 
dentes. Sa  couleur  eft  noire  ;  il  n'y  a  que  ies  étuis  qui 
font  jaunes  avec  l'extrémité  noire,  ic  les  pattes  de  devant 
qui  font  aulli  jaunes  Les  antennes  font  un  peu  plus  courtes 
que  le  corps.  Les  étuis  (ont  pointillés  irrégulièrement  ,  <S: 
plus  mois  que  ceux  des  autres  elpéces  de  ce  i;cnre.  Touc 

Tome  L  '  L)  d 


11  o  Histoire   abrégée 

ranimai  vu  à  la  loupe ,  paroîc  couvert  d'un  petit  duvet  de 

poils.  On  le  rencontre  afTez  communément. 

5.  LEPTURA  nigro  -  cinerea  ,  thorace  elytnfqu'e  ma~ 
culis  oculifcris  atris  ,  circulo  clnereo  ,  thorace  fubcy- 
lindraceo.   r  *.^  f 

La  lepture  aux  yeux  de  paon. 

Longueur  5  lignes.     Largeur  z  \  lignes. 

Elle  eft  de  couleur  noire  ,  cendrée ,  un  peu  bleuâtre.  Ses 
antennes  font  panachées  alternativement  de  gris  bc  de 
noir  ;  le  gris  occupe  la  bafe  de  chaque  article  .  &:  le  noir  ell 
à  l'extrémité.  Sur  le  corcelet  on  voit  quatre  taches  ,  deux 
de  chaque  côré,  dont  la  fupérieure  eft  plus  grande  que  l'in- 
férieure. Ces  taches  fontd  un  noirmatte,  velouté,  &  elles 
font  entourées  d'un  petit  cercle  gris.  Chaque  étui  a  deux 
taches  femblables  ,  une  plus  haut  bc  plus  petite ,  l'autre 
plus  bas.  Ces  taches  relfemblent  à  des  yeux  donc  l'iris 
feroit  gris  &  la  pupille  noire.  Il  y  a  outre  cela  fur  les  étuis 
quelques  taches  à  lignes  cendrées  peu  marquées.  Les 
étuis  6l  le  corcelet  vus  de  près  paroiflënt  ponâués.  Cette 
lepture  eft  rare.  Celle  que  j'ai ,  a  été  trouvée'au  Jardin  du 
Roi  &:  m'a  été  donnée  par  M.  Bernard  de  Juffieu. 

^.  LEPTURA  tota  nigro  -ferruginea  ,  thorace  fubcy- 
lindraceo, 

La  lepture  rouilUe, 

Longueur  17  lignes.      Largeur  §  lignes. 

Cette  efpéce  la  plus  grande  de  ce  genre  ,  approche 
beaucoup  pour  fa  forme  du  grand  capricorne  noir.  Sa 
couleur  eft  d'un  brun  noirâtre  vers  le  haut ,  f(^avoir  fur 
les  antennes,  la  tête  oc  le  corcelet  :  mais  les  étuis  font 
d'un  brun  clair  couleur  de  rouille.  Les  antennes  plus  lon- 
gues que  le  corps  ôc  compofées  de  onze  anneaux  ^  ont 
une  particularité  :  c'eft  que  les  premiers  anneaux  ,  fur-tout 
le  croiûéme  font  très  -  longs  ,  ôc  les  derniers  vont  en  dimi- 


desInsectes.  III 

nuanr  connjcrablcmcnt  de  longueur.  Les  mâchoires  font 
fort  proniincnces  6c  avancées  ,  6c  les  étuis  parciirent  cha- 
grines. Les  partes  lonc  longues.  On  trouve  cet  inlecke 
dans  les  bois. 

Seconde    Famille. 

7,  L  E.  P  T  U  II  A   n/'ora  ,  maculis  villofo  -flavis  ,  thoracc 
globojo ,  antcnnis  corporc  dimidio  brcvioribus. 

I^a  leptiirc  a  corctUt  rond  6  taches,  j  dune  s. 

Longueur  6  {  lignes.     Lur^eur  a  /ignés. 

Le  Fond  de  la  couleur  de  cet  iniecl:e  eft  noir ,  <Sc  Ion 
corps  cil  couvert  de  petits  points  ,  du  tond  delquels  par- 
tent quelques  poils  jaunâtres  qui  Forment  des  taches,  il  y 
en  a  deux  oblongucs  lur  la  tête  entre  les  antennes,  plu- 
iieurs  lur  le  corcclct  rangées  en  deux  lignes  tranlverlalcs  -j 
ik  nombre  d'autres  lur  les  étuis  grandes  (!n:  petites  ,  donc; 
les  plus  grandes  (ont  au  nombre  de  cinq  lur  chaque  étui 
&  de  formes  ditlérentes.  Les  antennes  font  courtes ,  éga- 
lant à  peine  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  &i  le  cor- 
cclct eîl  large  îk:  iphérique  :  les  pattes  lont  noires. 

N.  B.  J'ai  vlÏ  une  variété  de  cette  efpéce  ,  où  les  poils 
jaunâtres  du  corcelet  formoient  quatre  raies  longitudina- 
les ,  iv  les  taches  velues  des^  étuis  reprélentoient  des  Hgu- 
res  à'\]  en  dillérens  lens. 

8.  L  E  P  T  U  R  A  nigra  ,  villofo  -flava  ,  maculis  duabus 
in  t'iytro  fingulo  ^  glabns  nigrts. 

La  lepmrc  velours  jaune. 

Longuew  5  lignes.     Lfgeur  i  lignes- 

Son  corps  eft  noir ,  mais  il  paroît  jaune  ,  à  caufe  des  pe-- 
tits  poils  de  cette  couleur  qui  couvrent  la  tcte  ,  le  corcelet^ 
&  le^  éruis.  Ses  rtrrtenncs  Ibnt  noirâtres  ;  leur  longueur 
n'excède  pas  la  moitié  tie'  celle  du  corps.  Les  veux  foncî 
noirs.  11  y  a  iW  les  étuis  quatre  racht^s  noires  lillls,  deoxr 

Dd  ij 


212  Histoire    abrégée 

fur  chaque  étui  ,  formées  par  le  fond  de  la  couleur  de  l'a- 
nimal ,  qui  paroîc  en  ces  endroits  où  le  poil  jaune  manque. 
Le  deflous  de  l'infecte  &:  fes  pattes  font  noi'  s.  J'ai  trouvé 
ce  petit  animal  fur  les  fleurs  j  mais  il  n'eft  pas  fort 
commun. 

c).  LEPTURA  nigricans  j  capite  tkoraceque  rubro  , 
punclis  nigris. 

La  lepture  a  corcelet  rouge  poncîué. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i   ligne.  ' 

Ses  antennes  font  à  peu  près  de  la  longueur  de  fon 
corps.  Sa  tête  eil:  d'un  rouge  terne  ,  avec  un  point  noir 
entre  les  deux  antennes  ,  ôc  trois  autres  à  fa  jonction  avec 
le  corcelet.  Ceiui-ci  eil  noir  en  deflous  ,  ôc  en  defllis  de  la 
même  couleur  que  la  tête  ,  avec  fes  points  noirs,  fçavoir 
un  au  milieu  proche  les  étuis  àc  trois  de  chaque  côté,  hes 
étuis  font  noirâtres  j  un  peu  ardoifés  &  chargés  de  petits 
points.  Le  ventre  en  deiFous  efl:  de  la  même  couleur  ,  rou- 
geâtre  feulement  vers  le  bout.  Les  pieds  font  roux  avec 
les  jointures  noires. 

I  o.  L  E  P  T  U  R  A  nigra  _,  elytrorum  lineis  quatuor  ar^ 
cuatis  j  punclifque  flavis  j  pedibus  tejîaceis, 

Petiv.  ga^oph.  tab.  63  ,  fig.  7. 

Linn.  fyft.  nat.  edit.  10,  -p.  399,  n.  19.  Leptura  thorace  globofo  nigro  ,  elytris 
nigris  ,  fafciis  linearibus  flavis  ,  tribus  retrorfum  arcuatis  j  pedibus  ferru- 
gineis. 

Lèche  nov.  inf.  fpec.  dijf.  abo.  n.  30.  Cerambyx  niger  j  elytris  fafciis  quatuor  fla- 
vis arcuatis. 

Raj.  inf.  p.  83  ,  n.  23.  Scarabseus  major,  corpore  longo  angufto  niger,  cutn 
tribus  in  utravis  ala  lineis  tranfverfis  lutefcentibus. 

Frifch.  germ.  il  ,  p.  31  t  t.  i  ,  f.  4.  Scarabaeus  quartae  magnitudinis  niger , 
caradetibus  flavis. 

La  lepture  aux  croijjans  dorés. 

Longueur  5,6,8  lignes.     Largeur  l  {  ^  1  lignes. 

Cette  belle  efpéce  varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Le 
fond  de  fa  couleur  efl^d'un  brun  noirâtre,  matte  &  comme 
velouté.  Ses  pattes  ôc  fes  antennes  font  d'une  couleur 


desInsectes.  115 

fauve  claire  ,  ces  dernières  font  à  peu  près  de  la  longueur 
du  corps.  Sur  la  mâchoire  (upcrieurc,  il  y  a  une  raie  cianl- 
verlale  d'un  jaune  citron  ,  une  autre  pareille  fur  la  tctc 
entre  les  antennes  ,  6i  enrin  la  baie  de  \à  tcte  eft  entourée 
d'une  raie  ou  bande  de  même  couleur.  Le  corcelec  t]ui  ciï 
rond  CS:  large,  elt  de  même  termine  en  haut  &:  en  bas  par 
une  (Imblable  ligne  ,  qui  ne  ie  voit  qu'en  dclVus  «In:  non  en 
dellous,  «Ifc  de  plus  au  milieu  du  corceict ,  il  y  a  encore 
une  bande  jaune  tran(verle  ,  mais  (ouvcnt  interrompue 
dans  (on  milieu.  L'ccullon  qui  cil  entre  les  étuis  vers  leur 
baie  j  elt  jaune.  Sur  chaque  étui  aux  deux  cotes  de  l'ccul- 
ion  ,  il  y  a  une  tache  ou  point  jaune.  Sur  la  lucurc,  plus 
bas  que  l'écullon  ,  le  trouve  une  grande  tache  ronde  ,  jau- 
ne ,  commune  aux  deux  étuis  :  cnluitc  en  delcendant,  ou 
voit  (ur  chaque  étui  trois  bandes  tranlveriales  en  arc  ou 
croiilanr  ,  dont  les  pointes  regardent  le  bas  de  l'inlecle  La 
première  de  ces  bandes  ne  va  pas  tout-à-fait  julqu'à  la 
luture  ,  les  deux  autres  y  vont  <Sl  le  joignent  aux  correl- 
pondantcs  de  l'autre  étui  :  cnhn  l'étui  elt  terminé  par  une 
quatrième  «Se  dernière  bande  ou  tache  longue,  qui  partant 
dei  angle  extérieur,  remonte  vers  la  luture.  Toutes  ces  ca- 
ches 6c  raies  font  formées  par  des  petits  poils  d'un  beau 
jaune  doré  :  en  délions  l'animal  cil  noir  avec  quelques 
poils  jaunes,  &  quatre  raies  traniverles  jaunes  lur  les  an- 
neaux du  ventre.  On  trouve  ce  bel  infecte  dans  les  troncs 
d'arbres  pourris. 

A^.  B.  J'ai  vu  une  variété  allez  finguliere  de  cette  efpéce 
de  lepture.  La  diflerence  ne  conlilloit  que  dans  les  étuis. 
Ils  étoicnt  bruns  au  lieu  d'être  noirs.  Vers  leur  baie  il  n'y 
avoit  qu'une  (eule  bande  jaune  ,  tout  le  relie  de  l'étui  jul- 
ques  vers  le  milieu  de  la  longueur ,  n'avoit  point  de  jaune  : 
au  contraire  toute  la  moitié  intérieure  de  ces  mêmes  étuis 
étoit  jaune,  à  l'exception  de  deux  bandes  brunes  tranlver- 
fes  ,  placées  à  peu  près  .\  di (lances  égales.  Ces  étuis  étoient 
allez  hllèi  iJc  nullement  veloutés  comme  dans  l'elpcce  ci- 


214  Histoire    abrégée 

ciefTiis  :  du  refte  la  tête  ,  le  corceiet  6c  les  pattes  ii'avoient 

aucune  différence. 

Une  autre  variété  qui  n'étoit  pas  moins  finguliere ,  difFé- 
roit ,  &c  par  le  corceiet,  &  par  les  étuis.  Le  corceiet  étoit , 
comme  dans  l'efpéce  ci-delTus  ,  terminé  par  une  bande 
jaune  en  haut  ôc  en  bas;  mais  ces  deux  bandes  étoient 
larges ,  enforte  que  le  noir  du  milieu  du  corceiet  ne  faifoit 
qu'une  bande  tranfve.rfe  aflfez  étroite.  Les  bandes  jaunes 
étoient  pâles  ,  à  l'exception  de  l'endroit  oii  elles  bordoient 
la  bande  noire,  qui  étoit  plus  foncé.  Les  étuis  Hifes  t^  noirs 
avoient  cinq  bandes  jaunes  tranlverfes  ,  à  l'exception 
de  celle  du  milieu  qui  étoit  un  peu  oblique.  La  dernière 
de  ces  bandes  terminoitles  étuis  qui  n'avoientpas  d'autres 
taches  ou  points  ifplés. 

II.  LEPTURA    niera  y  elytrorum  lineis   tribus    tranf- 
verjîs  punclifque  flavis  j  pedibus  tejlaceis. 

Linn.faun.  fuec.  n.   507.  Leptura   nigra  ,  elytrorum   lineis   tranfverfis  flavis, 

pedibus  tcftaceis. 
Linn.  fyft.  nat.  edit.  10  y  p.  399  ,  «,  ao.  Leptura  thorace  globofo  nigro ,  elytris 

nigris,  fafciis  flivis,  lecunda  antrorfiim  arcuata  ,  pedibus  ferrugineis.       p, 
Rjj.  inf.  p.  82,  n.  22.  Scarabaeus  médius,  abdomine  longo ,   angufto ,  niger, 

lineolis  &  maculis  luteis  pulchre  variegatus. 
Frifck.  germ.  12,;?.  32,f.  3,/.    5. 
Lift.  tab.  mut.  t.  l  ,  f.    l. 
JJ/L   loq.  p.  385  ,   n.    14.  Scarabaeus  nigçr ,  lineolis  quibufdara  luteis  diftlnc- 

tus  ,  lubcroceis  pedibus. 
Petiv.  g^ioph.  tab.  63  ,  fig.  6. 
Afi.   Upf.  1736,  p.  20,  rt.  8.  Leptura  elytris  rigris,  lineis  flavis. 

La  lepture  à  trois  bandes  dorées. 

Longueur  3  Ugnes.     Largeur  i    l  gne. 

Cet  infeclie  approche  infiniment  du  précédent  pour  la 
forme  6c  les  couleurs.  11  en  difl-ére  pour  la  grandeur,  qui 
cependant  varie  beaucoup.  Sa  couleur  cft  d'un  noir  brun 
velouté  comme  celle  de  l'efpéce  précédente.  Sur  la  tête 
on  ne  voit  point  de  taches  jaunes.  Le  corceiet  eft  bordé  de 
jaune  en  haut  6c  en  bas,  mais  fans  raie  tranfverfe  au 
milieu.  L'éculTon  eft  jaune.  A  fes  côtés  font  deux  raies 
oblongues ,  une  fur  chaque  étui ,  qui  ne  vont  point  julqu'à 


DESÏN'SrCTES.  II5 

la  fLiture  :  cnfuicc  viennent  Jclik  autres  raies  fur  cl\^  ]jc 
étui  ;  la  première  en  arc,  dont  les  cxrrémités  re^aid^nC 
la  léte  de  l'animal,  la  féconde  tout  a-tait  tranfverle,  joi- 
gnant la  correlpondanrc.  L'ctui  eli:  terminé  par  une  der- 
nière tache  ou  raie  obionj^ue  en  arc  ,  cjui  luit  le  bord 
de  cetre  partie.  L'animal  en  dellous  eik  noir  avec  deux 
points  jaunes  de  chaque  coté  de  la  poitrine  ,  cs:  quatre 
bandes  lemblables  lur  les  anneaux  du  ventre.  Les  pattes 
&  \{:s  aiitenncs  (ont  fauves.  Celles-ci  égalent  la  moitié  de 
Ja  lon,;ueur  du  corps  ,  ^  lont  quelquel-ois  plus  brunes 
à  l'extiémicé.  On  trouve  cet  inlecle  communément  lur  les 
fleurs.  «. 


li.   LEPTURA    n/^ru   ,    elytrorum    lineis    tranfvcrfLs 
punclijquc  albis. 

Raj.  inf.  p.  83  ,  n.  25.  Scarabaeus  pjrvus  oblongus  nigcr  ,  elytrli  duibus  lineis 

albis  tranrvcrfis  diftmfèus. 
Petiv.  ^'ii^oph.   tah.  63  ,  f.g.  5. 

La  Upiure  à  rates  blanches. 

Longueur  2  ;  ,  4  lignes.     Largeur  1  >  i  v  ^'fftf- 

Cette  cipécc  encore  femblable  aux  précédentes  ,  varie 
auiii  pour  la  grandeur.  Llle  elt  noue,  les  cuilles  antérieu- 
res font  renHees  en  niallue,  ik:  les  antennes  égalent  la 
moitié  de  la  longueur  de  Ion  corps.  La  tête  elt  noire ,  ainli 
que  le  corcelct,  qui  a  feulement  en  basime  petite  bordure 
louvenc  prelqu'imperceptible  de  poils  blancs.  L'cculloii 
cil  blanc  :  du  bas  de  récullon  partent  deux  raies  blanches, 
qui  s'écartant  l'une  de  l'autre  ,  defcendent  obliquement 
chacune  lur  un  étui,  &  fe  terminent  bientôt  au  milieu  de 
la  largeur  de  cet  étui.  A  cet  endroit ,  ell  un  point  blanc 
rond,  ^  en  dehors  en  remontant  une  tache  longue  de 
même  couleur  :  plus  bas  ell  une  raie  blanche  tranlverle  lui 
peu  en  arc,  dont  la  pointe  intérieure  remonte  le  long  de 
la  lurure  :  enhn  Tctui  le  teinune  par  une  tache  blanche 
oblongue.  En  dellous  l'animal  ell  noir ,  avec  deux  taches 
blanches  fur  chaque  côté  de  la  poicrinc  j  i>i  crois  raies 


^^t4u^^<,_^^ 


i\6  Histoire    abrégée 

tranfverfales  femblables  fur  \es  anneaux  du  ventre.  J'ai 
trouvé  cet  infe^le  fur  les  fleurs  des  plantes  en  ombelle. 

13.  LEPTURA   nigra  ^    elytris  pallLdo-fufcis  ,  figna^ 
tu  ris  flayis. 

La  lepture  noire  a  étuis  gris  tachés  de  jaune. 

Longueur  4  \  lignes.     Largeur  i  7  ligne. 

Sa  tête  eft  noire ,  avec  deux  raies  jaunes  longues  entre 
les  antennes  ,  qui  defcendent  julqu'aux  mâchoires.  Se,s 
antennes  pareillement  noires ,  ne  font  guères  plus  longues 
que  le  corcelet.  Celui-ci  eft  aufli  noir  ,  avec  quatre  bandes 
jaunes  longitudinales,  étroites  &;  peu  marquées.  Les  étuis 
iont  d'une  couleur  brune j  pâle,  un  peu  grife  &:  aflez  lingu- 
liere.  Ils  ont  plulieurs  taches  jaunes ,  Içavoir  d'abord  à 
leur  bafe  deux  points ,  qui  fouvent  le  réuniirent  &  forment 
une  bande  :  enfuite  une  bande  étroite  en  arc  ,  dont  les 
pointes  regardent  l'extrémité  de  l'infedte  ;  plus  bas  deux 
points  ou  une  bande  interrompue  dans  fon  milieu  ,  qui 
defcend  du  bord  extérieur  vers  le  bord  intérieur  :  enfuite 
une  bande  tranfverfe  en  zigzag ,  qui  fe  prolongeant  le  long 
de  la  future  ,  va  gagner  le  bas  de  l'étui  2c  former  à  fon 
bord  une  dernière  bande.  Les  pattes  iont  brunes. 

14.  LEPTURA    villofo  -  flava  ^    elytris    lineis   tribus 
tranfverfis  nigris. 

La  lepture  jaune  a  bandes  noires. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Le  fond  de  la  couleur  de  cette  lepture  efl:  noir  ,  mais 
elle  paroit  jaune,  à  caule  des  petits  poils  de  cette  couleur 
dont  elle  ell  couverte  en  deiîus  &  en  deflous.  Les  anten- 
nes égalent  en  longueur  la  moitié  du  corps  :  elles  font  noi- 
râtres j  ainfi  que  les  pattes.  Les  étuis  ont  trois  bandes  noi- 
res tranfverfes  formées  par  le  défaut  des  poils  jaunes  ;  la 
première  de  ces  bandes  ne  va  pas  jufqu'à  la  luture ,  mais 
remonte  6c  fê  recourbe,  fàifant  un  double  coîide;  qui 

imite 


D  r  s     I   N'  s   E  C  T  E  s.  117 

imite  la  figure  d'un  G  :  les  Jeux  autres  (ont  droites  ,  bien 
traiifverles  ,  Hc  ic  joignent  aux  corrclpondantes  de  l'autre 
étui.  LVtui  efl  terminé  par  la  couleur  jaune.  Les  yeux 
de  l'indcte  font  noirs.  Cette  elpcce  efl  trcs-jolie. 

15.   L  E  P  T  U  11  A   nigra  ,  tlytris  maculis  icjldccis  ,  nl- 
gris ,  alb'idis ,  iincifiuc  nigris  &  albiLdntihus  vanegatis. 

Riij.inf.  p.   83  ,  n.  16.  Scarabacus  parvus  ,  corporc  angufto  longo  ,  clytri»  tri- 

plici  (.olore  rufo  ,  aibo  ,  nij^roqiic  pulchrc   d  (bn^tis. 
Lifl.  append.   j86.  n.    15.  Scirabarus  n  g'.T  ,  funur.is  alarum   thecis   flavefcenU- 

bus  y  iit'dcmque  imis  albuantibus  ,  pra:;er  alias  (^uafdam  iineolat  albidas. 

La  Icpturc  arlequine. 

Longueur   ^   lignes,      L  irgcur  \  {  ligne. 

Il  y  apeud'inf'ecles  dont  les  couleurs  foientaufli  difficiles 
à  décrire  que  celles  de  celui-ci.  Sa  tête  ëc  fon  corcelet  Ibnc 
noirs.  Ses  antennes  font  noires  à  la  baie,  blanchatiesau  mi- 
lieu, brunes  au  bout^^  prclquedela  longueur  du  corps.  L'é- 
cullonell  jaunâtre.  Les  étuis  (ont  d'abord  d'un  brun  rougca- 
tre  en  haut.  Cette  couleur  ell  terminée  par  une  raie  blan- 
châtre, qui,  partant  du  bord  extérieur,  remonte ,  en  ^A- 
(ànz  l'arc  ,  julques  vers  la  future  ,  fans  cependant  y  tou- 
cher,  enlortc  que  cette  raie  ne  fe  joint  point  à  la  corref- 
pondante.  Suit  une  raie  noire  de  même  forme,  qui  va  juf- 
qu'à  la  future,  puis  une  raie  blanche,  6c  une  autre  noire 
femblable  ,  m.iis  qui  l'une  6c  l'autre  n'occupent  que  le 
dclllis  de  l'étui  ,  dont  le  bord  extérieur  cil  brun.    LnHn 
vient  uwc  raie  blanchâtre  en  zigzag  ,  qui   termine  tout-à- 
fait  la  couleur  brune,  <5c  après  laquelle  cfl  une  grande  tache 
noire  arrondie.  Après  cette  tache  en  vient  une  blanchâtre, 
grande  6c  velue ,  qui  termine  l'étui.  Ln  dellbus ,  l'animal  ell 
Jioir,  avec  des  taches  jaunes  fur  les  cotés  de  la  poitrine, 
6c  des  bandes  tranfverfes  de  même  couleur  furies  .mneaux 
du  ventre.  Cet  infecte  efl  rare  :  je  ne  l'ai  trouve  qu'une 
feule  fois  au  Jardin  iioyal. 

i6.  L  E  P  T  U  il  i\  cœrulcd  ,   tihiis  ru  fis  ,  thorace  fuhglo- 
hojo. 

Tome  I.  E  C 


^ 


t^  ( 


SI 8  Histoire    ABRÉGÉE 

La  lepture  bleue. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  |  ligne. 

Elle  eft  en  deffous  noirâtre,  un  peu  dorée.  Sa  couleur  en 
delFus  eft  d'un  beau  bleu  foncé,  à  l'exception  des  antennes 
&  des  jambes.  La  bafe  des  antennes  eft  fauve ,  6c  l'extré- 
nilté  eft  noirâtre.  Quant  aux  pattes ,  les  cuiftes  (ont  grolTes 
èc  bleues,  comme  les  étuis ,  mais  les  jambes  font  fauves , 
ainfî  que  les  tarfes.  Le  corceiet ,  &;  fur-tout  les  étuis  ,  font 
ponctués  irrégulièrement  &  comme  chagrinés.  On  trouve 
cecin{e6te  dans  les  Chantiers. 

T  R  o  I  S  I  É  M  E    Fa  mille. 

ly.  LEPTURA  teflaceo-fufca  ,  thorace  rhomboïdali 
villofo  ,  elytrorum  maculïs  quatuor  albïdis  tranfverfim 
pojins. 

La  lepture  brune  a  corceiet  romboïdale. 

Longueur  5  f  lignes.     Largeur  2.  lignes. 

Les  antennes  de  cette  lepture  font  courtes  ,  &c  n'ont 
guères  que  le  tiers  de  la  longueur  du  corps.  Le  corceiet 
eft  comme  quatre  ,  raboteux ,  ayant  deux  tubercules  en 
deffiis,  un  de  chaque  côté;  il  eft  un  peu  velu ,  ainii  que  la 
tête.  Les  étuis  font  finement  chagrinés.  La  couleur  de 
l'infecte  eft  par-tout  d'un  brun  obfcur  ;  feulement  vers  le 
tiers  des  étuis ,  en  defcendant ,  on  voii  quatre  points  blan- 
châtres formés  par  des  petits  poils  6c  rangés  tranfverfale- 
ment  au  nombre  de  deux  fur  chaque  étui.  De  ces  deux 
points  ,  celui  qui  eft  proche  de  la  future  ,  eft  le  plus  large. 
Le  deflous  de  l'animal  eft  de  la  même  couleur  que  le  delliis. 

i8.  LEPTURA  teflacea  y  thorace  glabro. 

Linn.  fyft.  nat.  edit.  ïo  j  p.  396,».  47.  Cerambyx  teftaceus. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  491.  Cerambyx  teftaceus  ,  thorace  glabro. 

A61.  Upf.  1736  ,  p.  20,  n,  3.  Bupreftis  coUari  glabro  ,  elytris  teilaceis. 

La  lepture  livide  à  corceiet  lijje. 

Longueur  4  ^  lignes.     Largeur  i  t  ligne. 


desInsectes.  1!9 

Ses  antennes  font  Je  la  longueur  de  (on  corps,  a  peu  de 
rho(e  près.  Son  corcelec  ell  raboteux  &  inégd.  Ses  étuis 
font  pointillés  finement  ,  lans  raies  ni  ftrics.  Quûnt  a  la 
couleur,  les  antennes  ,  la  tctc  ,  le  corcelct  ôc  les  pattes 
font  d'une  elpéce  de  rouge  hulc  ,  ou  de  couleur  tauve 
brune.  Les  yeux  feulement  font  ncirs  ,  &:  dans  quelques- 
uns  les  jointures  des  cuilles  :  ces  derniers  font  les  mâles. 
Les  étuis  (ont  d'une  couleur  fauve  plus  claire.  Le  dctlous 
du  corps  ell  jaune  un  peu  livide  v^  niélcde  noir.  On  trouve 
cet  in(ecl:e  (ur  les  Heurs.  A  la  première  vue,  on  efl  rente  dé 
le  prendre  pour  la  cicindele  à  corceUt  rouge.  Cicindtla. 
n.  1.  a. 

19.  L  EPTURA    dtra  ,   thoract    tcjlacco  ,   fcmorïbus 
crajjis. 

La  Upiure  noire  a  corcelet  rongea tre. 

Cette  efpéce  ell  femblable  à  la  précédente  pour  la  for- 
me vS:  la  grandeur  ;  elle  n'en  diliére  que  par  \\  couleur 
noire  de  la  tête  &:  des  étuis  Le  corcelet,  par  ce  contrafte 
de  couleur ,  paroît  un  peu  plus  rouge.  Le  defTous  du  ven- 
tre ell  (en.blable  à  celui  de  l'efpcce  précédente  ,  ÔC  les 
pattes  (ont  de  même  couleur  fauve,  avec  leurs  articula- 
tions noires.  J'aurois  été  fort  tenté  de  regarder  ces  diffé- 
rences comme  de  (impies  variétés  de  (exe  ,  iî  je  n'eulfe 
trouvé  des  maies  &:  des  femelles  de  chacune  de  ces  deux 
efpéces.  On  les  trouve  toutes  deux  dans  les  mêmes  en- 
droits. 

20.  LEPTURA  atra  ,  fcmorîhus  crajfis  ru  fis, 
La  lepture  noire  a  grojj'es  cuijjes  brunes. 

Je  ne  vois  aucune  différence  entre  cette  lepture  &  la 
précédente  ;  elles  (e  rellemblent  pour  \\  forme  ,  la  gran- 
deur &  la  couleur;  feulement  le  corcelet  de  celle-ci  efl 
noir ,  comme  (es  étuis.  Elles  pourroient  bien  n'être  que 
de$  variétés  l'une  de  l'autre. 

E  e  ii 


tio  Histoire    abrégée 

21.  LEPTURA   nigra  ,  thoracc  cokoptnfquc  fcricco^ 
rubris. 

Lînn.  fyft.  nat.  edit.  lO  j  p.  396  ,  n.  ^i.  Cerambyx  thorace  mutico  fubrotundo  , 
elytrifque  fanguineis ,  corpora  nigro  ,  antennis  mediocribus. 

La  lepture  veloutée  couleur  de  feu. 

Longueur  j  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

Les  antennes  de  cette  belle  efpéce  font  de  la  longueur 
des  deux  tiers  du  corps;  elles  font  noires,  ainii  que  la  tête 
&  tout  l'animal  ,  à  l'exception  du  corcelet  èL  des  étuis, 
qui  font  d'un  beau  rouge  couleur  de  feu,  &  qui  paroilTenc 
ioyeux ,  à  caufe  des  petits  poils  dont  l'inledte  eft  couverc. 
On  voit  auOi  un  peu  de  rouge  au  dernier  anneau  du  ven- 
tre, en  delFous.  Le  corcelet  eil:  très-raboteux  ,  &  on  feroit 
tenté  de  le  croire  épineux  ,  6c  de  faire  de  cet  inieâ:e  un  ca- 
pricorne ;  mais  quand  on  regarde  de  près  ,  on  voit  que  ces 
efpéces  de  pointes,  qu'on  apperçoit  dans  quelques-uns, 
ne  font  que  des  touffes  du  petit  poil  qui  couvre  le  corce- 
let. Cet  infecte  vient  dans  les  vieux  bois.  On  le  trouve 
dans  les  Chantiers  ,  &  fouvent  dans  les  bûchers  des  mai- 
ions. 

21.  LEPTURA  nigra  ,  elytris ped'ibufque  rubefcentlbus 
Uvidis ,  coleoptns  attenuatis, 

La  lepture  a  étuis  étranglés. 

Longueur  4  lignes.     L.irgetir  i  ligne. 

Cette  efpéce  efi:  une  des  plus  fîngulieres  de  ce  genre.  Sa 
tête  eft  toute  noire  ,  aind  que  les  antennes  ,  qui  égalent 
les  deux  tiers  de  la  longueur  du  corps.  Le  corcelet  eft  ra- 
boteux ,  un  peu  velu,  chagriné  ,  avec  un  tubercule  liffe 
fur  chaque  côté  ,  &:  un  plus  petit  au  milieu.  Ce  corcelet, 
dans  quelques-uns ,  eft  tout  noir  ;  dans  d'autres ,  il  eft  bor- 
dé de  jaune  citron  en  haut  ôc  en  bas.  L'écuffon  eft  du  mê- 
me jaune.  Les  étuis  larges  par  en  haut ,  fe  trouvent  rétrécis 
&;  étranglés  vers  le  milieu ,  ôc  n'ont  vers  le  bas  que  moitié 
de  la  largeur  qu'ils  ont  en  haut  j  vers  cette  extrémité  ,  ainfî 


D   E  s      I   N   s   E  C  1  E  s.  1 1  l 

rctrécie ,  ils  s'cloigncnt  l'un  de  l'autre ,  ce  qui  leur  donne 
une  figure  cambrée.  Leur  couleur  ell  d'un  tauve  rougeâcre 
6c  livide,  avec  un  peu  de  noir  fculemciit  en  haut.  Les  patres 
lont  de  la  couleur  des  étuis  ;  il  n'y  a  cjue  les  cjuatie  cuilles 
de  devant  qui  font  arrondies  &.  formées  en  malVc  ,  dont  le 
cros  bout,  proche  l'articulation  ,  loit  teint  en  noir.  Tout 
Je  dclTous  de  rinlcclcell  noir  On  volt  iculementaux  cotes 
du  ventre  les  bords  des  anneaux  colores  de  jaune.  Cet  in- 
lecle  fe  trouve  communément  lur  les  Heurs. 

STENOCORUS.  Leptum  Lin.  Cemmbycisfp.  iinn. 

LE     S  T  E  N  C  O  R  F. 

Antennce  à  bafi  ad  apicem  Antennes  qui  vont  en  à\' 
dccrcfccnics  ,  anu  oculos  po-  minuant  de  la  bafe  à  la  poin- 
fuœ.  te  ,  polces  devant  les  yeux. 

Elytra  apicc  angujllora.  Etuis   plus  étroits  par  le 

bouc. 

Familial".  Thorax  armatus  fpi-       Famille  i  ^.  Corcelet  .irmc  d'une 
na  \el  cuherculo  laterali.  pointe  ou  d'un  tubercule  latéral* 

■  i".  Thorax  inermis.  ■  i'^.  Corcelcc  luid.  î  ;i'>- 

Les  antennes  du  llencore  rciremblent  tout  à-fait  à  celles 
des  deux  genres  précédens  ;  mais  il  en  dillere  par  deux 
caraéleres  particuliers  à  ce  genre,  &:  qui  nous  onteng.ii;és 
à  le  réparer  des  leptures  &:  ào^s  capricornes.  Le  premier 
confilic  dans  la  polition  des  antennes  ,  qui  lont  devant  les 
yeux  vS:  kparés  d'eux  ,  au  lieu  que  celles  des  capricornes 
iic  des  leptures  lont  comme  implantées  dans  l'œil  même. 
Le  lecond  le  tire  de  la  forme  des  étuis  ,  qui ,  dans  ces  in- 
fectes, vont  en  le  retrécillant  vers  le  bout  plus  ou  moins. 
Ce  dernier  caracliere  n'cll  pas  aulli  clfenticl  que  le  pre- 
mier. C'ell  cett-c  forme  d'étuis  rétrécis  par  le  bout,  qui  a 
fait  ilonncr  \  ce  nouveau  genre  le  nom  de  jUnocorus  , 
comme  qui  diroit  rétréci,  anguJLuus. 

Parmi  ces  (Icncores,  quelques-uns  ont  le  corcelcc  arme 


222  Histoire    abrégée 

de  pointes  latérales ,  comme  lès  capricornes ,  ou  de  tuber- 
cules moufles ,  &  non  pointus  ;  d'autres  ont  le  corcelet  uni , 
comme  les  leptures. 

Nous  aurions  pu  ,  d'après  cette  diverfité  de  corcelet , 
réparer  ce  genre  èc  le  divifer  en  deux,  puifque  ce  n'eft 
que  par  un  pareil  cara6lere  que  les  capricornes  &  les  lep- 
tures difl-erent  entr'eux;  mais  comme  ce  genre  n'eft  pas  à 
beaucoup  près  auffi  nombreux ,  nous  nous  fommes  con- 
tentés d'en  former  deux  familles  :  la  première  comprend  les 
ftencores,  qui  ont  au  corcelet  des  pointes  ou  des  tubercu- 
les fur  les  cotés  :  dans  la  féconde,  font  les  autres  infectes 
de  ce  genre,  qui  ont  un  corcelet  nud  de  uni. 

Les  larves  de  ces  infectes ,  ainfi  que  leurs  chryfalides  , 
reflemblent  à  celles  des  deux  genres  précédens.  Plufieurs 
dentr'elles  habitent  auffi  dans  f intérieur  des  arbres.  11  y  a 
cependant  un  ftencore  dont  la  larve  pourroit  bien  être 
aquatique;  c'eft  la  dernière  efpéce.  On  la  trouve  toujours 
aux  bords  des  ruilTeaux,  fur  les  Hambes  ou  iris  qui  y  croi(- 
fent.  Ces  plantes  font  couvertes  de  ces  infe^Sles  ,  dont  la 
larve,  que  je  ne  connois  pas,  doit  probablement  fe  nour- 
rir des  feuilles  ou  même  des  racines  d'iris,  qui  viennent 
dans  l'eau.  Cette  efpéce  eft  une  des  plus  belles. 

Première    Fa  mille. 

I.  STENOCORUS  glal^er  ,  è  fufio  niger ,  elytro  fin^ 
gulo  Lineis  tribus  elevaus  ^  maculis  duabus  luteis  ^  tho* 
race,  fpinofo. 

Linn.  faun.  fuec.    n.    486.    Cerambyx  cinereus ,  coleoptrorum    fafcils   duabus 
flavis  ,  antennis  ccrpore  dimidio  brevioribus  ,  thorace  fpinolo. 

Le  ftencore  lijfe  a  bandes  jaunes. 

Longueur  8  ,  9  lignes.     Largeur  2  \  lignes. 

La  tête  de  cet  irifêde,  airîfi  que  celle  dé  préfque  tous 
Ceux  de  ce  genre,  eft  allongée ,  avec  les  antennules  aftez 
grandes  &:  biea  marquées.  Lqs  antennes,  qui  n'égalent 
que  la  longueur  de  la  môicîé  du  coi^s,  font  pofées  devant 


desInsectes.  Zl) 

les  yeux,  en  quoi  ccc  infccle  diflcrc  des  capricornes.  Le 
corcelcc  cil  allonge  ,  étroit  ik:  cylindrioue ,  avec  une  épine 
bien  marquée  fur  chaque  coté.  La  couLur  de  la  tcce  cC  du 
corcelet  ell  noire  ,  avec  quelques  petits  poils  [^ris.   Les 
étuis  font  allez  Luges,  lilles,  luilans  ,  ^C  ils  ont  chacun 
trois  raies  longitudinales  plus  élevées;  ils  font  de  plus 
pointillés.   Leur  couleur  elt  d'un  noir  rougeàtrc,  fur-tout 
vers  le  bas,  entrecoupée  par  deux  taches  jaunes,  l'une 
vers  le  haut  de  l'etui ,  qui  delccnd  obliquement  en  s'appro- 
chant  de  la  future;  l'autre  plus  bas,  formée  en  croillant, 
dont  les  pointes  regardent  le  bout  de  l'étui.  L*écu(Ioii  elt 
jaune  :  les  pattes  font  noires  5c  les  cuillès  d'un  brun  rou- 
geâtre.  On  trouve  cet  inlecle  dans  les  bois. 

z.  STENOCORUS  niger,  vellcre   flavo  vartegatus  , 
elytns  lintis  duabus  tUvutis ,  ihoracc  J'pinojb. 

1,'inn.  fy/l.  nat.  edU.  lO  ,  ;'.  393  ,  n.   32.  Cerambyx  inq^ifitor. 

Linn.   faun.  fucc.    n,  485.    Ccran.})yx    cinereus  ,   nigro- nebulofus  ,    antcnnis 

cor|ioro  dimidio  brevioril)US  ,  thorace  Ipinolo. 
Acl.  Upf.   1736  ,  f.  20,  n.  I.  Necydalib  cinereo-macwLta  ,  fulcata. 

Le  Jlcncore  noir  velouté  de  jaune. 

Longueur  6  î   /ijirses.     Largeur  1  lignes. 

Ce  ftencoieapproche  beaucoup  du  précédent.  Il  e(l  tout 
noir,  chargé  de  pomts  6c  couvert  de  petits  poils  jaui.cs, 
qui  iouvent  forment  diilérentes  plaques  lur  les»  ttuis.  Sa 
tête  ell  allongée;  les  antennules  lont  bien  mar(]uccs,  6c 
les  antennes  placées  devant  les  yeux  <S:  courtes,  n'égalent 
que  le  tiers  de  la  longueur  du  corps.  Derrière  les  yeux,  il 
y  a  une  tache  noire  oblongue  ,  iJc  entr'eux  un  lillon  allez 
prolond  ,  ainii  qtie  dans  l'elpéce  précédente.  Le  corcelet 
ell  allez  cylindrique,  avec  une  poinre  aiguë  de  chaque 
coté.  Les  étuis  ont  chactm  deux  lignes  longitudinales  éle- 
vées ,  6c  en  regardant  de  près,  il  lemble  qu'on  apperçoive 
le  commencement  d'une  troiiiéme. 

3.  STENOCORUS  c  fufco  mger  y  femonbus  rufis , 
aruculii  nigris. 


214  Histoire    abrégée 

Le  Jiencore  a  genoux  noirs.. 

Longueur  J  ,S  ,  lO  /ignés.     Largeur  i  f",'a  ,  2  f  ,  lignes. 

Celui  ci  eft  long  6c  étroit.  Sa  grandeur  varie.  Sa  tête  efl: 
noire  ,  femblable  pour  la  forme  à  celle  des  efpëces  précé- 
dentes. Ses  antennes  font  environ  de  la  longueur  du  corps , 
noires  en  haut,  fauves  vers  leur  bafe.  Le  corcelet  eft  pa- 
reillement noir,  avec  une  pointe  moulTe  de  chaque  côté. 
Il  eft  couvert,  ainfi  que  la  tête  6c  le  defîous  de  la  poi- 
trine, de  petits  poiis,  qui,  vus  à  un  certain  jour,  paroif- 
ient  dorés  Les  étuis  vont  en  fe  retréciiTant  vers  leur  extré- 
mité. Ils  font  parfemés  de  petits  points,  <îc  font  d'un  brun 
fauve  à  leur  bafe  &  noirs  au  bout.  La  loupe  y  fait  décou- 
vrir quelques  poils.  Les  cuiftes  èc.  les  jauibes  font  de  la 
même  couleur  fauve,  niais  leurs  articulations,  ainli  que 
^  les  tarfes  j  font  noirs.  J'ai  trouvé  cet  inlecle  fur  les  fleurs. 

4.   STENOCORUS  ra6er,  ocuiis  nigris j  elytris  vio- 
lacels. 

Le  Jiencore  rouge  a  étuis  violets. 

Longueur  9  lignes.     Largeur  1  x  HgU^s, 

Cette  efpéce  eft  grande  &  belle.  Ses  antennes,  qui  éga- 
lent les  trois  quarts  de  la  longueur  de  fon  corps ,  font  rou- 
ges à  leur  baie ,  noires  à  leur  extrémité.  La  tête  &  le 
corcelet  ont  iur  le  milieu  un  lillon  profond,  ce  qui  faitpa- 
roître  ces  parties  comme  raboteufes,  lur-tout  le  corcelet, 
qui  femble  formé  de  deux  tubercules  hémifphériques.  Ce 
corcelet  a  de  chaque  coté  une  elpéce  de  tubercule  m.oufle, 
nullement  pointu.  Les  étuis  font  lilfes  6l  finement  poin- 
tillés.  Tout   l'animal   eft  d'un    rouge   un   peu    terne  ,   à 
l'exception  du  bout  des  antennes ,  des  yeux ,  des  étuis  ôc 
de  la  partie  fupérieure  du  ventre,  qui  font  d'un  bleu  vio- 
let 3  un  peu  noir.  Les  étuis  font  feulement  bordés  d'un  peu 
de  rouçe.  J'ai  trouvé  cet  infecte  fur  un  orme. 

.  .^.  STENOCORUS    niger  ^    elytris    tejiaceo-flavis  y 
/    punchs  duobus  ,  cruce  fafciifque  nigris. 

Linfit 


DES    Insectes.  115 

Linn.  fuun.  j'utc.  n.  508.  Leptura  nigra ,  dytrij  teftacei$  ,  puinflii  duobui,  cru- 
ce  ,  talciirquc  nigris. 

Le  jhncorc  jaune  a  ba.ndcs  noires. 

Longueur  6  lignts.     Largeur  l    \  ligne. 

Les  antennes,  qui  font  placées  devant  les  yeux,  éga- 
lent la  longueur  du  corps  de  cet  inlecle.  Il  les  porte  (ou- 
venc  couchées  fur  le  dos,  comme  plulieurs  eipcces  de  ce 
genre.  Leur  couleur  ell  noire,  mais  entrecoupée  de  brun 
fauve,  qui  (e  trouve  à  la  baie  de  chaque  articulation.  La 
tête  clt  noire,  mais  les  antennules  ,  qui  lont  aflez  appa- 
rentes ,  (ont  de  couleur  tauvc,  ainli  que  deux  touHes  de 
poils  ,  qui  (ont  proches  des  mâchoires.  Le  corcclct  ell 
noir  ,  allongé  ^1  figuré  en  cône,  dont  la  ba(c  pôle  lur  les 
étuis;  il  a  de  chaque  coté  un  tubercule  moullc.  Les  étuis 
font  jaunes  &  un  peu  pales ,  chacun  a  d'abord  en  haut  deux 
points  noirs  détachés,  un  en  dellus ,  l'autre  fur  le  coté, 
tenant  au  bord  extérieur.  Entre  ces  points  ,  un  peu  plus 
bas,  (b  trouve  une  tache  commune  aux  deux  étuis,  t\:  qui 
tient  à  la  l'ucurc,  qui  ell  noire.  Plus  bas,  vers  le  milieu  des 
étuis,  le  trouve  une  grande  tache  noire,  qui  part  du  bord 
extérieur  ,  6c  va  Ce  joindre  A  Li  lliture  en  diminuant  un  peu  , 
ce  qui  forme  la  croix.  En  defcendant,  vient  une  large  bande 
noire  tranlVerfe,  ^  enfin  les  étuis  l'ont  terminés  par  une 
cache  noire  conhderable.  Ces  étuis  vont  en  fe  retrécillanc 
vers  le  bas  ,  &:  leur  bout  paroit  comme  échancré  a  l'angle 
intérieur,  qui  ell  beaucoup  moins  allongé  que  l'extérieur. 
Le  deOous  de  l'animal  eft  noir:  les  deux  paires  de  pattes 
antérieures  font  jaunes,  fc  leurs  tarfes  noirs  :  les  cuilles 
&  les  jambes  polK-ricures  font  noires,  avec  un  peu  de  jau- 
ne (eulement  à  leur  baie.  On  voit  à  ces  dernières  cuillcs 
une  épine  ou  appendice  vers  leur  milieu,  mais  dans  les 
mâles  feulement.  Cet  infecle,  qui  ell  allez  beau,  (c  trouve 
trcqucmment  lur  la  ronce. 


Tome  L  Ft 


iz6  Histoire    abrégée 

Seconde    Famille, 

6.  STENOCORUS  niger ,  elytris  rubefcentibus  j  apice 
futurœque  medletate  nigris, 

Linn.  faun.  fuec.  ;?.  498.  Leptura  nigra ,  elytris  nis^ricante  lividoque  variis. 
Linn.  fyjî.    nat.   edit.    10  ,  p.   391  ,  «.   16.    Cerambyx  thorace  fpinoro    pjbef- 

cente  ,   elytris   fafligiatis  lividis  ,  fafcia  obfcura  longitudinali   flexuofa ,  an- 

tcnnis  brevioribus. 

Le  fiencore  bedeau. 

La  forme  de  cette  efpéce  &  des  trois  fuivantes,  efl  fem- 
blable  à  celle  de  la  précédente.  Quant  à  la  grandeur,  q\\^ 
varie  beaucoup.  Les  plus  grands  individus  ont  plus  de 
demi -pouce  de  long,  fur  deux  lignes  &:  demi  de  large  j 
d'autres  n'ont  guères  que  moitié  de  cette  grandeur.  X^ts  an- 
tennes {ont  de  la  longueur  du  corps,  prelqu'auffi  groffes  à 
leur  extrémité  qu'à  leur  bafe.  Le  corcelet  eft  en  cône  > 
comme  dans  le  précédent,  plus  arrondi  cependant,  ôc 
fans  pointes  ni  tubercules  latéraux.  Tout  le  corps  eft  noir, 
à  l'exception  des  étuis  y  qui  font  d'un  rouge  brun ,  fi  ce 
n'efl:  à  leur  extrémité,  où  ils  font  noirs,  &.  fur  la  moitié 
poflérieure  6c  un  peu  plus  de  la  future ,  qui  a  une  bande 
noire  alTez  large.  Cette  bande  eft  plus  large  en  haut  &:  va 
en  fe  retréciflant  à  mefure  qu'elle  defcend,  jufqu'à  ce 
qu'elle  fe  joigne  à  la  partie  noire ,  qui  termine  les  étuis. 

7.  STENOCORUS  niger ,  elytris.  rubefcentibus  livi- 
dis. Planch.  4,  fig.  I. 

Stenocorus  niger,  elytris  rubefcentibus  Stenocorus  n'ger^  elytris  rubefcentibus 
lividis  ,  apice  nigris.  M  A  S.  lividis  ,  apice  jim'ili.  F  œ  M  l  N  A. 

Linn.  faun.  fuec.  n.   499.  Leptura  nigra  ,  elytris  rubefcentibus  lividis. 

Linn.  fylî.  nat.  edit.  10 ,  p.  397,  n.  2.  Leptura  mclanura- 

u46i.  Upf.  1736  ,  />.  io  ,  n.  «J.  Leptura  elytris  teftaceis ,  apice  nigris.  (  quae  maf..) 

n.  4.  Leptura  elytris  rubris. 
Raj.    inf  p.   97  y  n.    6.   Cerambyx    capite  ,  fcapi.lis  ,  antennis  nigris  ;   elytris 

flavis  ,  ex'i  eniiratibus  nigris. 
Frifck.  gerrr..  11,  />.    38,  t,  6  ,  f.   ^.  Scarabaeus  aiboreus  niajor ,  violaceo- 

ïuber. 


DES    Insectes.  1:7 

Le  flcncorc  noir  a  ciuis  rougedtrcs. 

II  en  eft  de  cette  clpccc  comme  de  la  prcccdentc  , 
;\  laquelle  elle  rcill-mble  excrcnicment  :  elle  varie  intini- 
meiit  pour  la  grandeur  *  en  total  cependant,  elle  eft  plus 
petite  (.]ue  \c  Jlcncore  bedeau.  Tout  (on  corps  eft  noir, 
A  l'exception  des  étuis,  qui  (ont  tantôt  rouges,  ceux-là 
font  les  femelles;  tantôt  rougeâtrcs  avec  le  bout  noir,  6C 
quelquefois  les  bords  intérieurs  des  étuis,  cîc  ceux-là  font 
les  maies.  Les  étuis  (ont  rétrécis  vers  le  bout  j  &:  vus  à  la 
loupe  ils  paroiflènt  ponclués  &:  couverts  de  poils.  Il  y  a 
aulli  des  poils  (ur  le  corcelct  6c  le  ventre,  qui  a  un  certain 
jour  luilent  de  paroillent  blanchâtres  ou  un  peu  jaunes  On 
trouve  cet  in(eclc  (ur  les  broulî'ailles ,  principalement  fur 
les  ronces. 

S.  STENOCORUS  niger ,  elytris  luieis ,   apice  m- 

Le  Jlcncore  noir  a  étui^  jaunes. 

Cette  efpéce  reflemble  aux  deux  précédentes  pour  la 
forme,  la  grandeur  &:  les  couleurs,  feulement  les  étuis 
font  d'un  jaune  pale,  &.  noirs  .à  leur  extrémité  :  peut-être 
n'efl-ce  qu'une  variété  :  elle  fe  trouve  aulli  lur  la  ronce. 

9.  STENOCORUS  niger  nitidus  ,  ah  domine  fufco- 
rubentc. 

Le  Jlcncore  noir  a  ventre  rougedtre. 

Longueur   3   iignts.     Ljrgcur   l  ligne. 

On  retrouve  encore  dans  cette  efpéce  la  même  forme 
que  dans  les  précédentes,  elleefl  feulement  plus  petite.  Sa 
couleur  cil  par-tout  d'un  noir  luifant,  ion  ventre  feul  ell 
d'un  brun  rou^e.itre. 


10.  STENOCORUS   niger ,  femoribus    clavatis  ru- 

Ff  ij 


fis ,  apice  nigns. 


2i8  Histoire    abrégée 

Le  Jlencore  noir  à  cuijjes  rouges. 

Longueur  a  f  lignes.     Largeur  f  ligne. 

Les  antennes  de  ce  ftencore  font  de  la  longueur  de  Ton 
corps.  Sa  tête,  fon  corcelet  &;  Tes  étuis  font  noirs,  mais  la 
couleur  n'en  eft  pas  matte,  à  caufe  des  petits  poils  gris 
dont  ils  font  couverts,  5c  qu'on  voit  à  l'aide  de  la  loupe 
fortir  d'autant  de  petits  trous  ou  points.  Le  delîous  du 
corps  eft  pareillement  noir  ,  ainfi  que  les  tarfes  ôc  les  jam- 
bes poftërieures  :  mais  les  cuifles  &:  les  quatre  jambes  an- 
térieures font  d'un  rouge  brun  ,  6c  noires  feulement  à  leur 
extrémité  ;  de  plus  les  cuifles  vont  un  peu  en  grolliflant  6c 
forment  la  malfe. 

r^STENOCORUS  totus  niger. 

Longueur  5  ^  lignes.     Largeur  1  j  ligne. 

Cette  variété  efk  toute  noire  &  paroît  un  peu  veloutée, 
à  caufe  de  quelques  petits  poils  noirs  ;  du  refte  elle  eft  pré- 
cifément  femblable  à  la  précédente,  à  la  couleur  des  cuii- 
{es  ôc  à  la  grandeur  près. 

II.  STENOCORUS  niger ,  tkorace  rubro. 

Linn,  faun.  fuec.  n.  5*51.  Cicindela  atra,  thorace  rufo  ,  elytris  nigro-cœruleis. 

Le  flencore  noir  a  corcelet  rouge. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  i  \  ligne.  ** 

^QS  antennes  font  de  la  longueur  des  trois  quarts  de  fon 
corps  ;  elles  font  noires ,  ainli  que  la  tête  &  les  pattes.  Le 
corcelet  eft  d'un  rouge  foncé,  lilTe,  6c  parfemé  feulement 
de  quelques  points  éloignés  les  uns  des  autres.  Les  étuis 
font  d'un  noir  bleuâtre ,  fortement  ôc  irrégulièrement 
pointillés.  Ils  font  moins  rétrécis  vers  le  bas ,  que  dans 
la  plupart  des  efpéces  de  ce  genre.  Le  defl"ous  du  corps  eft 
noir,  à  l'exception  du  ventre  qui  eft  jaunâtre.  Cet  infedie 
fe  trouve  à  Fontainebleau. 


desInsectes.  119 

II.  STENO  CO  RUS    dcauratus  ,  fcmonbus  pojîicis 
dent  dus. 

Unix.  fjun.  fuic.  n.  ^09.  Lcptura  deaurata,  antennis  nigris  ,  femorlbuj  poftici» 

dcntatis. 
Frifch.  geim.   Il  ,  p.    }j»  '''^-  ^*  • /•    *•  ScarabïUi    arboreus ,   purpureo-aureu» 

mcdius. 
Linn.JyJl.  nat.  edii.  10,  j).  397  ,  rt.  i.  Lcptura  aquaticj. 

Il  donne  les  variétés  fuivantes. 

a.  Stcnocorus  rubro-œncus  y  fcmonbus  pofiicis  dcn- 
tans. 

A.l.  Upf.  1736  ,  p.  10,  n.  3.  Lcptura  nibro-xnea. 

/3.  Stcnocorus  viridt  -  atncus  ,  fcmonbus  pofiicis  dcn- 
tatts. 

Acl.  Upf.  1736 ,  n.  a.  Leptura  vîridi-acnea. 

y.  Stcnocorus  flavo  -  œncus  ,  fcmonbus  pofiicis  dén- 
iât is. 

<r.  Stcnocorus  violacco-acncus  ^  fcmoribus  pofiicis  dcn- 
latis. 

Linn,  faun.  fuec.  n.   510.  Leptura  fubxnco-violacea  ,    femoribus  podicis  den- 

tatis. 
Acl.   Upf.   1736  ,  n.  I.  Leptura  cœruleo-nigra. 

«.  Stcnocorus  nigro  -  œncus  ,  femoribus  poficis  dcn- 
tatis. 

Jx  Jiencorc  doré. 

Longutur  X  {  ,  3  ,  4  lignes.     Largeur   \  1  ligne. 

Les  deux  efpéces  que  donne  M.  Linnxus,  ne  font  c]iie 
des  vaiiétc'S,  ainlî  tjiic  routes  celles  que  j'ai  rapportées, 
qui  ne  différent  que  par  la  couleur  rouge,  verte,  jaune, 
violette  &.  noire,  mais  toujours  dorée.  Cet  iniccîe  varie 
aulli  beaucoup  pour  Ja  [grandeur,  comme  pour  la  couleur. 
C'ell  un  des  plus  beaux  que  nous  ayons,  lur-tout  quand  on 
le  regarde  de  près.  Ses  antennes  l'ont  de  la  lon5;ueur  des 
deux  tiers  du  corps,  £c  moins  dorées  que  le  relie.  Elles 
font  pofées  comme  tlans  les  autres  clpéccs  de  ce  genre.  Le 


130  Histoire    abrégée 

corcelet  eft  cylindrique  avec  un  tubercule  de  chaque  côté 
vers  le  haut  êc  un  iillon  dans  fon  milieu.  La  tête ,  le  corce- 
let &c  tout  le  corps  font  parfemés  de  petits  points,  qui 
font  plus  grands  fur  Iqs  étuis  àc  y  forment  des  efpéces 
de  ftries  au  nombre  de  dix ,  qui  néanmoins  dans  quelques- 
uns  ne  font  pas  bien  dillincles.  Ces  étuis  vont  en  fe  retré- 
cilTant,  moins  cependant  que  dans  les  efpéces  précéden- 
tes,  ce  qui  donne  à  l'infedte  un  air  un  peu  différent  de 
ceux  de  ce  genre  ,  quoique  la  polition  de  fes  antennes , 
ainli  que  la  grandeur  de  ies  antennules  l'en  rapprochent. 
Les  cuiiFes  pollérieures  font  plus  larges  èc  plus  longues 
que  les  autres ,  &  ont  une  épine  ou  pointe  aiguë  au  côté 
intérieur,  ce  qui  tait  la  note  fpccifîque  de  cet  infecte.  On 
le  trouve  au  bord  des  ruiffeaux  &C  dans  les  prés  fur  la  flam- 
be ou  iris  qui  en  eft  quelquefois  toute  couverte. 

L  U  P  E  R  U  S. 

LE     L  U  P  E  R  E. 

A nterinœ  filiformes  arùcu-  Antennes  filiformes  à  longs 
lis  longis,  articles. 

Thorax planus ,  marginatus,  Corcelet  plat  &  bordé. 

Les  infedtes  de  ce  genre  dont  la  figure  approche  aiïez 
de  celle  de  la  chryiomele,  ont  une  démarche  lourde,  pe- 
lante ôc  qui  femble  avoir  quelque  chofe  de  trijîe ,  ce  qui 
leur  a  fait  donner  le  nom  de  luperes ,  luperus ,  triflis. 

Leur  caractère  conliite ,  premièrement  dans  la  forme 
de  leurs  antennes  affez  longues ,  dont  les  articles  font  de 
même  allongés,  6c  qui  font  femblables  à  des  fils  d'égale 
grotVeur  à  leur  bafe  &  à  leur  extrémité  :  fecondemenc  dans 
la  forme  de  leur  corcelet  qui  eft  aftëz  applati ,  ou  du  moins 
très-peu  convexe,  6c  dont  le  contour  eft  garni  de  rebords. 
C'elt  par  ce  dernier  cara6tere  que  ce  genre  fe  diftingue  du 
iuivant,  qui  lui  relTembie  tout-à  f^iit  pour  la  forme  des 


desInsectes.  131 

antennes.  Les  larves  des  iuperes  lont  allez  groflcs ,  cour- 
tes, de  forme  ovale  :  elles  ont  llx  pattes  ^  une  petite  tctc 
tcaillcufe.  Le  relie  de  leur  corps  eil  mol  &  d'un  blanc 
Talc.  On  trouve  ces  larves  lur  l'orme  ,  dont  elles  mangent 
les  feuilles.  Je  ne  connois  que  deux  efpcces  de  ce  genre. 

I .   L  U   P  E   R  U  S     n^gcr  j     thoracc    pc  dibufquc    rufis. 
Planch.  4,  rig.  1. 

Le  lupere  noir  à  corctiet  &  pattes  rouges. 

1.    LUPERUS   niger  ,  pedibus  rufis. 

Le  lu  père  noir  a  pattes  rouges. 

Longueur  i  î  ,  a  lignes.     Largeur  Cligne. 

Ces  deux  infectes  (ont  de  même  crrandeur  &:  fe  rcllem- 
b'.ent  parfaitement.  Tous  les  deux  lont  noirs  avec  les  pat- 
tes fauves  &  leurs  antennes  fort  longues  :  feulement  les 
uns  ont  leur  corcelet  rouge  6c  les  autres  l'ont  noir.  Ces 
derniers  font  ordinairement  maies,  &:  leurs  antennes  font 
plus  longues  que  leur  corps  ;  pour  les  autres  leurs  antennes 
lont  plus  petites,  ils  font  plus  grands,  &:  tous  ceux  que  j'ai 
trouvés  écoient  femelles,  enlorte  que  ces  deux  inlecies 
pourroicnt  bien  n'être  qu'une  (impie  variété  de  lexe.  Leurs 
ctuis  lont  fort  brillans  ^  mois  comme  ceux  des  cicin- 
deles  ,  dont  ils  approchent  pour  la  forme  du  corcelet  6c 
des  antennes,  mais  dont  ils  dilFéreiit  par  leurs  taries  qui 
n'ont  que  quatre  pièces.  Ces  infecl:cs  le  trouvent  er.lenible 
lur  l'orme  Cn:  plulicurs  autres  arbres. 

C  R  Y  i^  T  O  C  E  P  H  A  L  U  S.  Chryfomelce  fpec.  iinn. 

LE     G  R  I  B  O  V  R  1. 

Antcnnœ  filiformes  articu-  Antennes  tîliformes .1  longs 
lis  lon^is.  articles. 

Thorax o'ibhus hcm'tfphxruus,  Corcelec  hcmirpiicrique  &  en 

bo  ffe. 

Le  gribouri ,  cet  infecte  (1  connu  ts:  li  redouté  des  culti- 


iji  Histoire    ABRÉGÉE 

vaceurs,  ou  n'ëcoit  point  décrit  par  les  Auteurs  méthodi- 
ques d'hiftoire  naturelle,  ou,  s'ils  en  connoifToient  quel- 
ques elpéces ,  ils  les  confondoient  avec  la  chryfomele  , 
dont  cependant  ce  genre  diflere  beaucoup ,  comme  on 
s'en  apperçoit  aifément  en  examinant  les  cara6teres  de 
l'un  &c  de  l'autre.  Celui  du  gribouri  confifte  premièrement 
dans  la  fieure  de  Tes  antennes  longues,  filiformes,  com- 
poiées  d'articles  allongés  &c  d'égale  grofleur  par-tout  : 
îecondement  dans  la  forme  de  Ton  corcelet  hémifphéri- 
que,  qui  imite  le  dos  rond  d'un  boiTu  ,  &  fous  lequel  eft 
cachée  en  partie  la  tête  de  ïmieù.e ,  ce  qui  lui  a  fait  don- 
ner le  nom  de  cryptoccphalus  ,  comme  qui  diroit  tcic 
cachée. 

Les  larves  de  ces  infectes  aiTez  femblables  à  celles  du 
genre  précédent,  rongent  ôc  défolent  les  diflerentes  plan- 
tes iur  lesquelles  elles  fe  trouvent  ;  mais  celle  qui  fait 
le  plus  de  tort  eft  la  larve  du  gribouri  de  la  vigne  ;  elle  dé- 
truit les  jeunes  poufl'es  de  vigne,  elle  en  fait  périr  les 
fleurs,  6c  lorfque  ces  infedles  iont  nombreux,  ils  caufent 
un  très-grand  dommage  dans  les  Pays  de  vignobles.  Les 
infectes  parfaits  que  produifent  ces  larves,  font  de  forme 
ovale  :  leurs  pattes  (ont  allez  longues  ,  êc  leur  tête  eft 
petite  &:  cachée  en  partie  par  la  rondeur  du  corcelet.  Plu- 
sieurs elpéces  de  ce  genre  font  allez  belles. 

1     CRYPTOCEPHALUS    violaceus  ,  punclis   inor- 
dinatis. 

L'nn.  faun.  fuec.  n.  416.  Chryfomela  nigro-purpurea  ^    puHvtis  excavatls   af- 

perfa. 
Lînn.  fyji.  nat.  edtr.  10 ,  p.  369,  n.  6.   Chryfomela  ovata  violacea  ,  elytris 

punttis  excavatis  fparfis. 
Frifch.  germ.  J ,  p.  13,^.  8.  Scarabarus  alni  cœruleus. 

Le  gribouri  bleu  de  Vaûne, 

Longueur  4  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Ce  gribouri  ,  le  plus  grand  de  tous  ceux  que  nous 
jivons  ,  eft  d'un  beau  violet,  tant  en  dellus  qu'en  deflous. 

Se^ 


DES    Insectes.  233 

Ses  ctuis ,  vus  ;i  la  loupe ,  paroiflLnr  parfemcs  de  très-  pe- 
tits points  irrcgulicrs.La  tornic  de  Ion  corcclet  fous  lequel 
rentre  la  icce  ,  le  range  parmi  les  inle«fles  de  ce  genre.  On 
le  trouve  ordinairement  liir  l'aune  ^c  quelquefois  fur  d'au- 
tres arbres  ,  mais  toujours  dans  des  endroits  humides. 
]I  vient  au  printems. 

1,  CRYPTOCLPHALUS  niccr  ^  clyin^  rubris. 

Le  griboun  de  La  vigne. 

Longueur  i  lignes.     Largtur  i  ligne^ 

Cet  infcde  n'eA  que  trop  connu  dans  les  Pays  oit  il  Fait 
du  ravage,  ^a  tetc  eit  noire  6c  rent'oncée  lous  (on  corceler, 
comme  dans  tous  ceux  de  ce  genre.  Ses  antennes  font  noi- 
res ,  longues  6c  HliFormes.  Son  corcelet  ell  noir,  luilantiJc 
comme  bollii ,  renfle  dans  ion  milieu.  Son  ventre  ert:  large 
&  quarré.  Lesttuis  qui  le  recouvrent  (ont  d'un  rouge  fm- 
guin  ëc  couverts  de  plulicurs  petits  poils ,  ainli  que  le  cor- 
celer. L'animal  en  dcllous  ell  noir  ix:  a  les  pattes  tore 
alloniices.  La  larve  de  ce  gribouri  fe  trouve  lur  la  viiine. 

3.  CR  Y  PTOCEPHAL  us  vindi-auratus  fericeus, 

Linn.  f.iun.  ft.cc.    n.  418.    Chryfomela  viridis  nitlda  ,  tliorace  xqiiali ,   clytris 

piinctis  excavktli  contig'-iis  ,  pone  dehifcentibiis. 
j4ct,  U/f.   î73<5,  p.  17,  n.  1.  Chryfomela  viridis  nitiJa. 

Le  Vf /ours  vert. 

Longueur  3,4  lignes.     Largeur  a  lignes. 

La  forme  de  (on  corps  eft  un  pou  allongée.  Il  efl  par-tout 
d'un  beau  vert  brillant  6c  ioyeux.  Son  corcelet  eli  un  peu 
bombé  6c  couvert  de  petits  points  Icparés  les  uns  des 
autres.  Lesantennes.&:, les  taries  font  noirâtres.  Les  étuis 
lontcouverts  de.points  qui  (c  touchent  les  uns  aux  autres, 
ce  qui  tend  l'anijnal  moins  lillb,  c^  hiit  paroitre  la  couleur 
plus  riche.  On  trouve  ce  gribouri  fur  le  iaulc;  ii  n'ell  pas 
absolument  bien  commun  ici. 

4..  C  il  Y  P  t  O  C  E  P  H  A  L  U  S    nigcr ,    clytro  fingulo 
dupLiCL  itnea  longitudinali  Jluvu, 

Tome  I.  G  SI 


TT 


D 

*X^ 


Ï34  riISTOinE     ABRHGEE 

Le  grihourïa  deux  bandes  jaunes. 

Longueur  i  \  ,^  lignes.     Largeur  ^  ligne. 

La  grandeur  de  cet  infecle  varie  ,  principalement  ful- 
vant  la  diverfité  de  fexe.  Sa  couleur  eft  noire  par-tout  ôc 
allez  brillante  ,  il  n'y  a  que  Tes  étuis  qui  foient  chargés  de 
deux  bandes  longitudinales  jaunes  ,  l'une  plus  étroite  fur 
le  bord  extérieur  de  l'étui ,  l'aiure  plus  large  fur  Ton  milieu. 
Le  bord  intérieur  efl  noir ,  en  forte  que  la  future  du  milieu 
des  étuis  forme  une  large  bande  noire.  La  bande  jaune  la 
plus  large  ,  ne  va  que  jufqu'aux  deux  tiers  de  l'étui , 
au  lieu  que  celle  du  bord  extérieur  s'étend  en  bas  ,  ^ 
embraiïe  tout  le  rebord  de  l'étui  jufqu'à  l'angle  ,  ians 
cependant  fe  joindre  tout-à-fait  à  celle  de  l'autie  côté. 
1.QS  étuis  font  ftriés;  tout  le  refte  de  l'animal  n'a  ni  points  > 
ni  flries.  Je  l'ai  trouvé  à  la  fin  de  juin  dans  les  prés  6c  aux^ 
environs  des  prés  fur  les  builTons. 

5.   CRYPTOCEPHALUS  niger  ,  capite  thoraceque 
antice  luteis  ,  elytro  Jingulo  externe  macula  duplici  flava. 

Le  gribouri  a  deux  taches  jaunes. 

Cet  infecte  reffemble  beaucoup  au  précédent  pour  la 
forme  j  la  grandeur  6c  les  couleurs  ,  ôc  fe  trouve  dans  les 
mêmes  endroits  Se  dans  le  même  tems.  Il  eft  tout  noir  en 
delTous  ,  à  l'exception  de  fes  pattes  de  devant  qui  ont 
un  peu  de  jaune  à  leur  partie  intérieure.  La  tête  eft  noire, 
avec  une  tache  jaune  fur  le  devant ,  qui  fe  divife  en  deux 
branches  6c  forme  l' Y-grec.  Le  corcelec  efl  pareillemenc 
noir,  bordé  de  jaune  fur  le  devant  6c  les  côtes.  Les  étuis 
qui  font  fhriés ,  font  aufli  noirs  ,  ayant  fur  leur  bord  ex- 
térieur ^  fur  l'inférieur  deux  taches  jaunes  affez  larges 
6c  féparées  l'une  de  l'autre. 

C.  CRYPTOCEPHALUS    niger  ^   elytris  rubrls 
flriaiis  ,  maculis  quatuor  limboquc  nigris.   Planch.  4, 


%•  3- 


desInsectes.  135 

Le  gnbouri  rouge  ftrié  a  points  noirs. 

Longueur  ^  ^  lignes.     Largeur  l    î  ligne. 

Le  dcflotts  de  (on  corps  ,  fc-s  pnrres ,  Tes  antennes ,  fa 
t'ete  ôc  (on  corcclct  (ont  noirs  ôc  luilans ,  f^ns  qu'on  appcr- 
çoivc  aucun  point  kir  le  corcclet.  Les  ttuis  (euk  (ont  rou- 
tes &:  (èric^  loniiitudinalement.  Leurs  bords  ,  tant  exte- 
rieurs  qu'intérieurs  (ont  noirs  ,  &  de  plus  chaque  étui  a 
deux  taches  noires  ,  l'une  ^^rande  6i  ronde  ,  pL-H.xe  in(c- 
rieurement  un  peu  plus  bas  que  le  milieu  de  l'ttui  ,  l'autre 
petite  bi  allongée  ,  p-lacée  vers  Ton  angle  (upérieur  ^  exté- 
rieur. Les  antennes  égaleiu  la  longueur  du  corps  de  l'ani- 
mal. J'ai  trouvé  ce  gnbouri  (ur  le  cirfium. 

7.  CRYPTOCEP  HA  LUS  nigcr  ,  ihorace  linas 
fiavis  j  elytris  rubris  punclatis  ^  macuLis  quatuor  lim- 
hoque  ni  gris. 

Le  gribouri  rcuge  fans  flries  a  points  noirs. 

On  feroit  porté  à  faire  de  cette  efpécc  une  variété  de  la 
précédente  ,  tant  elle  lui  reilèmble  pour  la  grandeur  &:  les 
couleurs  :  elle  en  dilîere  cependant  par  deux  endroits.  Pre- 
mièrement, (on  corceict  a  trois  bandes  longitudinales  jau- 
nes ,  une  de  chaque  côté  affez  large  ,  6i  une  au  milieu 
plus  étroite  ,  fouvent  interrompue  d.ins  le  bas  ,  au  lieu  que 
dans  l'elpéce  précédente  le  corcelet  ell:  tout  noir.  La  Se- 
conde diflérenec  beaucoup  plus  eireiirieJle ,  c'efl  que  dans 
cette  efpéce  les  étuis  (ont  ponctués  5c  chagrinés  fans  (îmé- 
trie,  au  lieu  que  dans  la  précédente  il  y  a  des  ftrics  loniii- 
tudinales  bien  marquées  :  du  rcfte  la  couleur  &:  les  taches 
(oKt  les  mêmes ,  (î  ce  n'e(l  que  dans  celle-ci  la  tache  noire 
inférieure  c'ft  moins  arrondie,  mais  allongée  trjn(VcrfaIe- 
mcnt,  &:  que  'le  bord  i>oirdes  étuis  efl  un  peu  moins  mar- 
que. Le  bout  inicrieur  des  cuil^cs  a  aulîî  un  peu  de  jaune. 

».  €  «R  y  PTO  C  £  P  «  A  L<;  -S  oarukoA  hlaceus ,  punc- 

lis  per  Jlrias  digcflis. 

^'g  'j 


13 <i  Histoire    abrégée 

Le  gribouri  bleu  ftiié. 

Longutur  1  lignes.     Largeur  l  ligne. 

Ce  petit  infecle  e9i  en  defToiis  d'an  noir  un  peu  bleuâ- 
tre 5  le  deiliis  efl  d'un  bleu  plus  brillant.  Sa  forme  eft  allez 
quarrée  ,  comme  celle  de  tous  ceux  de  ce  genre.  Ses 
antennes  minces  font  de  la  longueur  des  trois  quarts  du 
corps.  Le  corcelet  renflé  &  élevé  ,  cache  une  partie  de  la 
tête  :  il  eil:  poli  &:  luilanc.  Les  étuis  ont  des  Itrie^s  longitu- 
dinales au  nombre  de  onze  fur  chacun  ,  formées  par  des 
bandes  de  points.  Tout  l'animal  eft  liire.ôc  luifant. 

ç).  CRYPTOCEPHALUS  cœruleus  j  puncîîs  [par- 
fis ,  tibïis  anticLS  fcrrugineis. 

Le  gribouri  bleu  a  points. 

'Longueur  2,  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

Cette  elpéce  efl:  de  la  même  couleur  que  la  précédente; 
fon  corcelet  eft  aulli  fort  litîe  ,  &.  les  étuis  font  ponctués  , 
mais  les  points  des  étuis  font  femés  irrégulièrement  fans 
former  de  llries  :  de  plus  les  jambes  des  pattes  antérieures 
font  de  couleur  fauve ,  ce  qui  ne  le  voit  point  dans  le  pié- 
cédent.  On  remarque  de  plus  dans  cette  efpéce  une  petite 
tubérofîté  au  haut  des  étuis  attenant  le  corcelet. 

10.  CRIPTOCEPHALUS  niger  Jîriatus ,  pedibus 
rufis.      ^•'  >*  -:  7'  *"' A  '/s»  •  7  J)  ? 

Le  gribouri  noir  firié. 

Longueur  i  \  ligne.     Largeur  5  ligne. 

Il  eft  tout  noir  ,  à  l'exception  des  tarfes  &  de  la  bafe 
des  antennes  :  du  refte  fa  forme  reftemble  tout-à-fait  à 
celle  des  précédens.  Son  corcelet  eft  lifte  6c  fes  étuis  font 
couverts  de  ftries  formées  par  des  points  :  il  a ,  comme  le 
précédent,  une  petite  tubéroftté  vers  le  haut  des  étuis. 

1 1 .  C  R  Y  P  T  O  C  E  P  H  AL  U  S  mger  finatus ,  thoract 
pedibufque  rufa» 


desIksectes.  137 

Le  gribouri  noir  a  corccltt  rouge. 

Longueur  1  {  ligne.     Largeur  ~  ligne. 

S»i  couleur  cft  noire  ;  mais  fcs  pattes  font  fauves,  ainfî 
que  fon  corccict  qui  ell  mcnic  rougcacrc.  Ses  étuis  ont  des 
Itries  îonL;itudinales  de  points ,  ëc  au  haut  de  leur  bord  ex- 
tcriein, on  voit  une  petite  raie  longitudinale  jaune.  A  cette 
différence  prcSj  ainli  qu'à  la  couleur  du  corcelet  ,  cet  in- 
fedle  rciremble  beaucoup  au  précédent. 

11.  CRYPTOCEPHALUS  capuc  ihoraceque  ful- 
vo  ,  elytris  pdLLidis. 

Le  gribouri  fauve. 

Longueur  i  Ug'\t.     Lwgtur  \  ligne. 

En  dellous  ce  gribouri  eft  d'un  brun  noirâtre.  Sa  tête, 
fon  corcelet  Cs:  les  pattes  iont  d'une  couleur  hiuve  rougea- 
tre.  Ses  antennes  font  noires ,  &:  les  étuis  ,  dont  la  couleur 
cil  d'un  jaune  pale,  font  llriés.  Son  corcelet  cil  fans  ilrics, 
ni  points,  ôC  tort  luilanc. 

CIIIOCERIS.   Ckryfomelœ fpec.  linn. 
LE     C  R  I  O  C  E  R  E. 

Antennx  cylindracecz ani-  Antennes  cylindriques  \ 
culis  globofis.  articles  globuleux. 

Thorax  cylindraceus.  Corcelet  cylindrique. 

Deux  cara£leres  dillincruent  eirentiellement  ce  ccnrcdc 
tous  les  autres  «iîc  en  particulier  de  celui  à^s  chrylomeles 
avec  lelquelles  on  l'avoit  confondu.  Le  premier  conlllte 
dans  la  forme  des  antennes  qui  Iont  allez  grolles,  mais  d'é- 
gale grolleur  par  tout,  Cn:  dont  les  articles  courts  «S:  ronds 
les  font  rellembler  à  une  elpéce  de  cordonnet  ^  d'eu  a  été 
tiré  le  nom  de  ce  genre.  Le  Iccond  caractère  conlille  dans 
la  HL;ure  du  corcelet  qui  eft  cylindrique  6»:  allonge  ,  ainlî 
que  le  corps. 


138  Histoire    abrégée 

Les  larves  de  ces  infeôies  font  greffes,  courtes,  ramaf- 
fées  àc  lourdes.  Leur  corps  eft  mol  ôc  couvert  d'une  peau 
affez  fine.  Elles  ont  une  têteécailleufe  ôc  fix  pattes  pareil- 
lement ëcailleufes.  Ces  larves  vivent  fur  différentes  plan- 
tes, mais  c'efben  terre  qu'elles  fe  métamorphofent.  Elles 
s'y  forment  une  efpéce  de  coque  dont  les  parois  font  en- 
duits en  dedans  d'un  vernis  brillant  èc  argenté.  Ce  vernis 
n'eft  point  produit  par  des  fils  de  foie  ,  comme  il  arrive  à 
plufieurs  autres  coques  d'infe£tes  :  la  larve  du  criocere  ne 
file  point,  elle  jette  feulement  une  efpéce  de  bave  ,  qui  fe 
féche ,  fe  durcit,  ôc  enduit  tout  l'intérieur  de  la  coque  ou 
cavité  dans  laquelle  elle  efl  renfermée.  Ces  coques  ne  font 
pas  aifées  à  trouver  ,  de  fouvent  on  ne  -les  diftingue  pas, 
parce  qu'elles  reffemblent  à  de  petites  mottes  de  terre. 
Lorfqu'on  les  ouvre  ,  on  y  apperçoit  la  chryfalide  ^  dans 
laquelle  on  reconnoit  aiiément  toutes  les  parties  qui  doi- 
vent compofer  l'infecle  parfait. 

Quelques-uns  de  ces  infectes  ont  quelques  particularités 
qui  méritent  d'être  remarquées.  La  larve  de  la  première 
efpéce  qui  fe  trouve  lur  le  lys  ,  efl  une  des  plus  lourdes  : 
auffi  outre  les  fix  pattes  écailleules,  elle  a  à  la  queue  deux 
mammelons  membraneux  qui  l'aident  à  marcher.  On  voit 
fur  les  côtés  de  fon  coips  une  luite  de  points  noirs  ^  qui 
font  les  ffigmates  de  Tinle^te ,  au  nombre  de  deux  fur  cha- 
que anneau  j  un  de  chaque  côté  ,  excepté  fur  le  fécond 
anneau.  Mais  ce  que  cet  infecte  a  de  plus  (ingulier  ,  c'efl 
que  la  peau  qui  efl:  très-fine  de  délicate  ,  fe  trouve  mife  à 
l'abri  du  foleil  6c  des  injures  de  l'air  par  fes  excrémens 
dont  il  efl  toujours  couvert.  Pour  cet  effet,  l'anus  de  cet 
animal  n'efl  point  pofé  en  deffous,  comme  dans  la  plupart 
des  autres  inlecles  ,  mais  en  deffus  entre  le  dernier  Se 
l'avant-dernier  anneau,  il  fe  trouve  tellement  difpo'fé  ., 
que  les  excrémens  en  fortarrt  ^  ne  peuvent  prendre  d'autre 
direction  ,  que  celle  de  remonter  fur  le  corps  de  l'infecte. 
Arrives  en  cet  endroit ,  ils  font  pouffes  plus  haut  par  ceux 
qui  les  fuivent  de  que  rend  fuccefîivement  l'aiiimal  ;  ils 


D  E  s    I  :;  s  E  c  T  F  s.  239 

parviennent  ainfi  iull]u'à  la  cétc.  Ce  niouvcmciu  progreliif 
elt  encore  aidé  par  les  ondulations  t|iic  l'infecle  exccutc 
avec  ia  peau,  qui  poullcnt  ces  excrcniens  vers  le  haut  :  de 
cette  façon  l'animal  le  trouve  couvert  d'un  enduit  laie  6c 
mal  propre  ,  qui  met  la  peau  à  l'abri  de  la  trop  grande 
lécherellè.  Sa  tête  leule  pnroît  à  l'extérieur  3c  n'en  ell  pas 
couverte  ,  ainli  que  le  delîous  de  Ion  corps  ,  qui  eil  polé 
contre  la  feuille  lur  laquelle  ell  l'inlcclc.  Cette  couverture 
d'excrcmens  ,  lorlqu'ellecil  fraîche,  rellcmble  à  un  paquet 
de  feuilles  broyées,  par  la  luite  elle  devient  plus  brune, 
elle  le  durcit  &:  le  lèche  :  pour  lors  l'inleclc  s'en  débarraile 
aifémcnt  par  un  léger  frotcment  contre  quelque  feuille, 
6c  le  recouvre  d'un  nouvel  enduit  plus  frais.  Quand  ces 
infecles  font  parvenus  à  leur  grandeur,  ils  lont  moins 
couverts  de  cette  ordure,  ils  lont  auHi  moins  lourds,  ils 
ruarchent  plus  vire  ,  leur  corps  prend  une  teinte  un  peu 
rougeatre,  6c  ils  vont  le  retner  6c  s'enfoncer  en  terre,  oîi 
ils  le  métamorpholent,  comme  nous  l'avons  dit.  D'autres 
larves,  comme  celles  du  crioctre  porte-croix  de  l'alperge , 
font  plus  propres  :  elles  lont  aulli  plus  allongées  ,  mais 
prelquaulli  lourdes. 

Enfin  un  des  infetfles  de  ce  genre  des  plus  lînguliers,  ell 
celui  de  la  dernière  elpéce.  Je  ne  connois  point  la  larve  de 
cet  animal  qui  ell  rare  :  pour  ce  qui  ell  de  l'inleclie  parfait, 
je  l'ai  trouvé  pluiieurs  fois  ts:  toujours  lur  \q  g  rame  ri.  Tout 
le  corps  de  ce  petit  animal  ell  hérillé  de  pointes  ,  donc 
pluiieurs  même  font  fourchues  ,  enlorte  qu'il  relîèmblo 
à  une  coque  de  châtaigne  ,  aulli  l'avons-nous  nommé  la 
chàuLigne  noire  ^  à  caule  de  la  couleur. 

I .  C  R  I  O  C  E  R  I  S   rubra. 

Linn,  fuun,   futc,   n,  4^5.   Chryfomela  rubra  ,  thorace  cylindraceo  ,  utrinqu» 

impreiïb. 
Linn.  fyjl.  nat.  tdh.    10  ,  p-   37S  »  "•  ^^'   Chryfomela  tncrdigcra. 
Mfrijn.    cuTop.  l  f  tab.   il. 
Reaum.  inf.  vol.    3  ,  r.    17  ,  /.    I  ,  1. 

Le  criocere  rouge  du  lys, 

longueur  3  ii^net,     Largtur  1  {  lignt^ 


240  Histoire    abrégée 

Cet  infeclre  dont  la  couleur  eft  très  -  belle  ,  varie  pour  la 
grandeur.  Nous  avons  donné  les  dimenlîons  de  ceux  que 
l'on  trouve  le  plus  ordinairement  ;  mais  il  y  en  a  de  plus 
petits.  Le  defTous  du  corps  ,  les  pattes  ,  la  tête  ôc  les  anten- 
nes font  noirs  ;  le  corcelet  èc  les  étuis  font  d'un  beau 
rouge  vermillon  j  &  fur  ces  derniers  on  voit  des  ftries  for- 
mées par  des  rangées  longitudinales  de  petits  points.  La 
larve  ,  qui  donne  cet  inlecle  ,  e(r  molalle  ,  allez  groiTe ,  de 
couleur  de  chair  j  avec  fix  pattes  au-devant  de  Ion  corps. 
On  la  trouve  fur  les  plantes  liliacées  qu'elle  ronge  ôc 
détruit.  Elle  eft  toujours  couverte  de  les  ordures  qu'elle 
fait  remonter  fur  fon  dos  ,  &  lous  leiquelles  elle  efr  à  l'abri. 
Souvent  les  lys  font  tous  mangés  par  ces  elpéces  de  larves. 
L'infeéle  aulli  beau  &i  aulîi  propre  que  fa  larve  elt  laie  6c 
dégoûtante  ,  fe  trouve  pareillement  lur  le  lys.  Lorfqu'onle 
prend  ,  il  fait  une  elpéce  de  cri  produit  par  le  frotemenc 
des  jointures  du  corcelet  avec  la  tête  &  le  corps.  La  nym- 
phe tient,  pour  ainiî  dire,  le  milieu  entre  la  larve  &C  l'in- 
lecle  parfait  :  on  y  voit  très-diftinclement  toutes  les  parties 
de  l'animal  qui  en  doit  iorrir.  L'accouplement  de  ces  crio- 
ceres  eft  long,  il  dure  pluiîéurs  heures.  La  femelle  après 
avoir  été  fécondée  ,  dépofe  fes  œufs  irrégulièrement  les 
uns  auprès  des  autres  fur  la  partie  inférieure  de  quelque 
feuille  de  lys.  Ces  œufs  font  dilpofés  par  tas  de  huit 
ou  dix  ,  6c  font  enduics  d'une  liqueur  qui  les  colle  à  la 
feuille.  Ils  font  oblongs  ,  de  couleur  rougeâtre  lorfqu'ils 
font  nouvellement  dépofés  ,  mais  en  le  léchant  ils  de- 
viennent bruns.  Au  bout  de  quinze  jours  ,  on  en  voie 
fortir  les  petites  larves  qui  fe  répandent  fur  les  feuilles 
des  Us. 

2.  CRIOCERIS    rubra  ^  punclis    tredecim   ni  gris. 
Planch.  4,  fig.  5. 

Frifc.  germ.  1 3  ,  tal>.  28. 

Le  criocere  rouge  a  points  noirs. 

Longueur  i  -  lignes.     Largeur  i  \  it^ne, 

II 


D  L  s     I  N  s   r  C  T  X  s.  141 

II  y  a  beaucoup  de  rcircmhlance  entre  cet  infccle  ^  ic 
prcccdcnr  pour  la  tonne,  la  i;ranJcjr  &i  même  la  couleur. 
Sa  tcce  clt  rouge  avec  les  yeux  .iic  les  aiuennes  noirs.  Le 
corcelet  ei\  rouge  en  delliis,  noir  en  deflbus.  Ses  étuis> 
ibnt  rouires,  Ibiés  &C  chargés  chacun  de  fix  points  ou  mar- 
cjues  nones  qui  tormeiu  deux  elpcces  de  triangles,  J  un 
lijpciicur  donc  la  baie  regarde  l'intérieur,  l'autre  nitt  rieur, 
dont  la  baie  ell  tournée  vers  le  rebord  extérieur  de  Tétui  : 
outre  ces  douze  points  des  étuis  ,  il  y  en  a  un  treizième  en. 
haut  à  \.i  jonction  des  deux  étuis  ,  pofé  lur  l'écullbn.  Les 
pactes  de  l'animal  loiît  rouges  avec  les  jointures  6c  les- 
pieds  ou  caries  noirs  :  eiiHn  les  anneaux  du  ventre  lonc 
rayes  rranlverialement  de  rouge  èc  de  noir.  C'eft  lur  l'al- 
perge  que  l'on  trouve  ce  joli  inlccl:e  avec  le  fuivant ,  mais 
moins  iréquemmcnc  que  lui. 

3 .   C  R  I  O  C  E  RI  .S   thordce  ruhro  punctis   duobus  nigris  , 
coltoptns  fiavis  ,  crucc  cxrulco-nigra. 

Linn.  faun.  fuee.   n.  430.  Chryfomela  thoracc  rubro  cyllndraceo  pun6li$  duo- 
bus nigris,  colecptris  rlavis  cruce  nigra, 
F'ifth    germ.    \  ^  p.  zj  ,  t,  6.  S^arabaîjs  cruci.ltus  ,  eruci  afpa'a;;!. 
Linn.  Jyjl.  nat.  edit.    10  ,  p.  ]jG  ,  n.  70.  Cluyfome'.a   afpaiagi. 
Roj'iL  inj.  \ol.  ^.  Scarab.  terreur.  cUll.  3  ,  tab.  4. 

Le  crioccre  porte-croix  de  l*afpergc. 

Lorgtttur  1  *  lignts.     Largeur  l  /igné. 

Cefl:  encore  fur  rafperge  que  l'on   trouve  communé- 
ment cet  infecle,  un  des  plus  joliment  habillés  que  l'on 
puifle  voir.  Il  eft  allez  alloni^é.   Tout  le  delîous  de  l'on 
corps  ,  ainll  que  Tes  pattes  oc  latere,  font  d'un  noir  bleuâ- 
tre: les  antennes  font  noires.  Le  corcelet  eft  rouge,  avant 
lur  Ion  milieu  deux  points  noirs  ordinairement  allez  mar- 
qués ,  mais   11   petits  dans  quelques-uns,  qu'a  peine  le^- 
voit-on.  Les  étuis  lonc  longs  ,  ibiés,  d'une-e'*Oiileur  fauve 
vers  le  rebord  extérieur,  Se  variés  diverlement  pour  la  cou- 
leur. Le  jaune  paroîc  Faire  le  fond  ;  lur  ce  fond  ,  e(l  uneef- 
péce  de  croix  de  couleur  noire  bleuâtre,  dont  la  branche- 
du  milieu  allez  large,  cil  lur  le  bord  inccrieur  de  l'un  ^s?' 

To/ne  I.  Uh 


241  Histoire    abrégée 

de  l'autre  étui ,  ôc  commune  à  tous  les  deux.  Les  bras  de 
la  croix  font  au  milieu  :  ils  font  larges  &C  courts  ,  èc  ne  vont 
point  jufqu'au  bord  extérieur  des  étuis.  Au  haut  de  ce  bord 
extérieur  ,  eft  une  marque  ou  tache  bleue  ,  qui  ordinaire- 
ment eft  léparée  de  la  croix,  ôc  quelquefois  y  eft  jointe. 
Vers  le  bas  des  étuis,  font  deux  femblables  taches  rondes  , 
qui  tiennent  au  pied  de  la  croix.  Quelquefois  ces  taches 
&  ces  couleurs  varient,  6c  j'ai  quelques-uns  de  ces  infec- 
tes où  les  branches  de  la  croix  manquent  tout-à-fait,  6c 
font  fuppléées  par  les  taches  du  haut  6c  du  bas.  La  larve 
de  cet  infecbe ,  eft  d'un  brun  gris  de  de  forme  allongée. 
On  la  trouve  fréquemment  fur  l'afperge ,  ainlî  que  ïiix- 
fè£te  parfait. 

4.  CRIOCERIS   cœruleo-vlridis  ,  thorace  fimoribufj^uc 
rufis. 

Linn.  faun.  fuec.  n.   440.  Chryfomela   coeruîeo-viridîs ,  thorace   femorlbufque 

rufis. 
AB.    Upf.    1736  ,  p.    19.    Attelabus  fubrotundus  ,   cseruleo-nigricans  ,  coUari 

teftaceo.  _; 

Raj.  inf.p.  100.  Scar  bseus  antennls  clavatis  quartus. 
Reaum.  inf.  tOTi.   3  ,  /.    IJ  i  f'    15' 

Le  criocere  bleu  a  corcelet  rouge. 

Longueur  i  lignes.     Largeur  j  ligue. 

Le  defîbus  du  corps  de  ce  criocere,  ainfi  que  fa  tête 
6:  fes  étuis  5  eft  de  couleur  bleue.  Son  corcelet  t<  fes 
çuiilès  font  rouges  :  les  tarfes  2c  les  antennes  font  noirs. 
Ses  étuis  font  ftriés  ,  ce  qui  me  feroit  prelque' douter  que 
ce  fût  cet  infecle  que  M.  Linn^us  eût  voulu  déligner  par 
I-a  phrafe  que  je  cite  ,  parce  qu'il  ne  parle  point  des  ftries;., 
cependant  tout  le  refto'de  fa  defcription  quadre  très- bien 
ï^C'jiiiOtrfe  :e/péçQ.  La  la-rve  qpi  la  produit ,  eft  femblable 
à  celle  du  Ciriocere  rouge  du  lys,  mais  plus  petite.. Elle  eft 
tajicôt  couverte  ,. comme  elle ,  de  (qs  excrément ,.  6c  tan- 
tôt d'une  fimple  niajciere  gluante  ôc  traxifparente.  Elle  fait 
auiÇ  fa  métamorphofe  en  terre.  On  trouve  cette  larve  liir 
les  feuilles  de  l'orge  6c  de  l'avoine»  , 


D  E  s     I   N   s   F.  C  T  t  5.  I43 

5.  CRIOCEllIS  wta  cotmUovinJis, 

Linn.   fyfl.  rtjt.  cdit .   10,  T- 1"^^  n.  66.  fhiyfomela  ob!onga   caruka ,  tho- 
race  cylindrico  ,  laienbus  j^ibbis. 

Le  criocerc  tout  bleu. 

Longueur  a  iignes.     Largeur  \  ligne. 

Ccrtccfpccc  i-circmhle  rout-.i  lait  à  la  prcccticnrc,  H  ce 
n'ell  cjuVlle  cil  toute  bleue.  Ses  étuis  loiit  llrics  :  ii^s  an- 
tennes 6i  (es  pactes  tirent  lur  le  noir  pour  la  couleur. 

6.  CRIOCERIS  fa/Iic/d^  oculis  nigris. 

Le  criocere  aux  yeux  noirs.     -(Via-  J^o,,\. /v*u.' •  hy^- 

Longueur  i  ^  lignes.     Largeur  I  ligne. 

Sa  rcte,  (es  pattes  &:  fes  antennes  font  d'une  couleur 
fauve  p.ile  :  (es  cruis  font  d'un  jaune  encore  plus  pale,  <k. 
chatL^cs  de  points  irrci;uliers.  Ses  yeux  (ont  noirs  Les  an- 
tennes (ontaullî  lon:;uesquc  la  moiric*  du  corps.  Tout  le 
corps  de  l'animal  cil  allongé, comme  celui  des  jn(e«flesde 
ce  genre. 

7.  CRIOCERIS  tota  atra ,  fpuùs  korridcu 
La  châtaigne  noire. 

Longueur  1    |  iigne.     Largeur  j  ligne. 

Cette  jolie  &  (înguliere  elpécc  cft  toute  noire,  6:  (a 
couleur  cil  matte  6c  ioncée.  Tout  (on  corps  eil  couvert 
en  dcllus  de  longues  &L  fortes  épines  ,  ce  qui  la  rend  hé- 
riiîce ,  comme  une  coque  de  châtaigne.  11  y  a  même  une 
épine  .1  la  baie  des  antennes.  Le  corcelet  en  a  un  rang 
polc  tranlverialcment  :  ces  dernières  lonc  fourcluies.  ]Ln- 
Hn  fes  étuis  en  ont  une  très-grande  quantité ,  qui  (ont  (im- 
pies. Ces  pointes  (ont  dures  &:  roides.  J'ai  trouve  piuiîcurs 
icis,  quoiqu'allèz  rarement,  ce  petit  inlec^e  fur  le  haut 
des  tJgesdu  ^rtiz/zc/?.  11  eil  difHcile  .\  attraper,  iKl  il  (e  laillè 
tomber  ;\  terre  ,dans  le  gazon  ,  dès  qu'on  en  approche.  Il 
porte  (es  antenpes  droites  devant  lui.  Je  ne  connois  point 
la  larve.  -ï«.ui  ix.'] 

H  h  ii 


144  Histoire    abrégée 

A  L  T  I  C  A  Mordella,  Linn. 

L'  A  L  T  I  S  E. 

Antennœ  ubique  œquales.         Antennes  d'égale  groffeur 

tout  du  long. 

Femora  pojlica  çrajfdfubglobûfa.         Cuiiïes    poftcrieures    groffe?» 

prefque  fphériques. 

Une  particularité  des  infecles  de  ce  genre  ,  c'efl:  de  fau- 
ter vivement  en  l'air,  aufli  agilement  que  des  puces,  ce 
qui  leur  a  fait  donner  le  nom  latin  de  aluca ,  comme  qui 
diroit  en  fra.n(^ois /auteurs  ^  au  lieu  du  nom  de  morddUs  y 
fous  lequel  ils  étoient  décrits  par  quelques  Auteurs 
modernes.  Nous  avons  réfervé  ce  dernier  nom  à  quel- 
ques infectes ,  qui  font  un  genre  très-différent  de  celui- 
ci  ,  quoiqu'on  eût  confondu  les  uns  6c  les  autres  en- 
femble. 

Pour  exécuter  ce  faut  fi  vif  6c  fi  confidérable,  la  nature 
a  donné  aux  alrifes  les  pattes  de  derrière,  plus  grandes  6c 
plus  fortes  que  les  autres.  \.e%  cuiffes  de  ces  pattes  font 
fur-tout  remarquables.  Elles  lont  dans  prefque  tous  ces 
infetles  déméfurément  groffes  ,  ^  fouvent  prefque  fphéri- 
ques ,  ce  qui  fait  qu'ils  marchent  mal  6c  lentement,  mais 
aufli  ces  groffes  cuiffes  renferment  des  mufcles  allez  forts  , 
pour  exécuter  un  mouvement  auiii  violent  que  celui  que 
font  ces  animaux  pour  fauter.  Nous  avons  tiré  le  caractère 
de  ce  genre  de  ces  groffes  cuiffes^  6c  de  la  forme  des  an- 
tennes ,  qui  font  affez  longues  6c  de  la  même  groffeur  par- 
tout. Les  altiles  font  toutes  affez  petites.  On  les  trouve  en 
grande  quantité  fur  les  plantes  potagères,  fur-tout  au  prin- 
tems.  Elles  les  criblent  ôc  les  ron2;ent.  J'ai  trouvé  auâï  fur 
ces  mêmes  plantes  quantité  de  petites  larves,  qui  pour- 
r oient  bien  être  celles  de  ces  altifes ,  ce  que  je  n'ofe  ce- 
pendant  affurer  ^  n'ayant  pas  fuivi  leur  changement. 


,'  u 


DIS    Insectes.  i4y 

I .  A  L  T  1  C  A   viridi-cœrulea. 

Linn.  fyft.  nat.  cdic.   10  ,  p.   372  ,  n.  35.  ChryfomcU  faltatona ,  corpore  vircf- 

centi-cœrulco. 
Linn.  fdun.  fuec.  n.   539.  Mordclld  fubrotunda  atro-<i:nea. 

Valiifd  bleue. 

Longutur  X  l'i^nci.     Large w    l    ligne. 

Cette  altife  eft  bleue  en  dcnTus  te  en  de  (Tous ,  &:  quel- 
quefois un  peu  verd.itre.Sa  tcte  eft  allez  quarrcc  ;  fes  yeux 
font  iailLins,  &:  fes  antennes  de  la  moitié  de  la  longueur 
de  ion  corps.  Le  corcelet  eft  quatre*,  un  peu  large  ,  lilll* , 
avec  un  enfoncement  tranlverial  à  la  partie  pollérieure. 
Ses  étuis  font  lifles,  &:  vus  à  la  loupe  ,  ils  paroillent  parfe- 
més  de  petits  points  irréguliers.  C^et  inlecl:c  laure  très-bien, 
lie  a  les  cuilles  pollérieures  grolles  j  comme  tous  ceux  de 
ce  genre.  11  le  trouve  communément  dans  les  jardins. 

1.  ALTICA  nigra  ^  clytns   cœrultis  ^   thoracc  pedihuj- 
que  rubns. 

L*alufc  de  la  mauve. 

3.   ALTICA   nigra  ^  elytris    nigro-ccneis  flriatis  ,    ilio^ 
race  rubro  ,  pedihus  nigris.   Pianch.   4,  Hg.  4. 

L' altife  bedaude. 

Longueur   I   f  l'gne.     Largeur  i    ligne. 

Ces  deux  efpéces  le  rellemblent  beaucoup  pour  la  fi:;u- 
re  ,  l.i  grandeur  6i  les  couleurs.  Toutts  deux  lont  noi- 
res, ôc  ont  le  corcelet  te  la  tcte  rouges,  avec  les  yeux  noirs. 
Mais  la  première  a  les  étuis  bkuatres,  l'autre  les  a  d  un 
noir  bronzé.  De  plus,  les  pieds  de  la  féconde  font  noirs  , 
i^  ceux  de  L\  première  lont  rouges.  Enhn  cette  première  .1 
les  étuis  prefqu'unis,  6:  la  féconde  les  a  chargvs  de  poiius 
rangés  par  llries.  La  première  de  ces  deux  eipjces  le  trou- 
ve en  quantité  lur  la  mauve  tk  les  plantes  malv.iLves ,  S<. 
l'autre  habite  lur  les  choux. 


14^  HiStOIRE    ABRÉGÉE 

4.  A  L  T I C  A  nigro-œnea  ,  elytris  flnatisj^  pcdibus  firru- 
gincis. 

L'alnfc  noire  dorée. 

Longueur   i  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Cette  altife  eft  par-tout  d'un  noir  un  peu  doré,  à  l'ex- 
ception de  la  bafe  des  antennes  &  des  pattes  ,  qui  font 
d'une  couleur  rouire.  11  faut  cependant  remarquer  que  les 
grofles  cuiiles  de  derrière  font  de  la  même  couleur  que  le 
corps,  ôc  qu'il  n'y  a  que  leurs  jambes  qui  foient  de  cou- 
Jeur  tougeâtre.  Les  étuis  font  chargés  de  llries  formées 
par  des  points.  Cet  infedle  eft  très-commun  dans  les  jar- 
dins. 

5.  ALTICA  nigro-cenea  y  ovata,  pedlbus  ni  gris. 

V altife  noire  ovale. 

Longueur  i    \  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Elle  ed  par-tout  d'un  noir  verdatre  un  peu  bronzé,  ^qs 
étuis  font  chargés  de  points  irréguliers,  en  quoi  elle  diffère 
de  la  précédente  ,  ainfi  que  par  fes  pattes ,  qui  iont  de  la 
même  couleur  que  le  relie  de  fon  corps. 

G.  ALTICA  nigro-œnea  ,  oblonga ,  pedibus  nigris, 
L* altife  noire  allongée  des  crucifères. 

Long'ïeur  i  ligne.     Largeur  j  ligne. 

Elle  eft  de  la  même  couleur  que  la  précédente,  mais 
bien  plus  allongée  &  plus  petite.  Je  l'ai  trouvée  en  quan- 
tité fur  les  plantes  crucifères  ,  &:  (ur-tout  fur  le  crambe  ou 
chou-marin  à  feuilles  découpées. 

7.   ALTICA    nigra  ^  ovata  ,  pedibus  rufis  ,  elytris  non 
ftriatis. 

U altife  noire  a  pattes  fauves. 

Longueur  i  \iig''C.     Largeur  \  ligne. 

LUe  eft  ovale ,  toute  noire  ,  finement  chagrinée,  fans 


DES    Insectes.  247 

aucunes  flrles,  avec  les  pattes  un  peu  fauves.  Si  on  re- 
î^arde  les  étuis  à  la  loupe  ,  on  voir  cju'ils  font  parfcniés  de 
petits  points,  d'où  p.nrcnt  de  très  petits  poiK.  A  la  vue 
liniplc  ,  ces  étuis  paroillent  lilks. 

S.  A  L  T  I  C  A   nigra  ,  fubroiundj.  ^  tibiis  fcrrugincis. 
L*alufe  noire  a  jambes  jaunes. 

Longueur  \  ligne.     Lirgeur  {  ligne. 

Cet  infeclc  efl  très-petit.  11  el^  par-tout  d'un  noir  aLlez 
lilVe  ,  à  l'exception  des  jambes,  qui  lont  de  couleur  fauve, 
bes  antennes  (ont  noires  ,  &:  les  étuis  n'ont  point  de  llries. 
Sa  petitcllè  ôc  l'agileté  avec  laquelle  il  faute,  le  teroienc 
prendre  pour  une  puce.  Il  dillcre  principalement  du  pré- 
cédent, en  ce  que  (es  pattes  font  noires,  ifc  qu'il  n'y  a 
que  fes  jambes  qui  ioient  de  couleur  fauve.  De  plus,  il 
eil  beaucoup  plus  petit. 

^.  A  L  T  I  C  A    aira  ,   elytris  longitudinaliur  in  medio 
fiavefcentibus. 

L:nn.  faun.  furc.  n.  541.    Mordella    oblonga    atra  ,   elytris  longîtudînaliter   in 

medio  Havclcentibu». 
Linn.  fyfl.  nat.   tait.  lO  ,  p.  373  ,  n.  4I.  Chryfotncla  faltatoria ,  corpore  atro, 

elytris  linea  flav^a  ,  pec1ii>u:>  palLdi!). 
Lifl.  tait.   mut.  t.  2  , /".  ap. 
Ai,  Upf.    i7j5,/>.  18,  n.G.  Gyrinus  niger  ,  utrir.que  albus. 

L'aliife   a  bandes  jaunes. 

Lvngmut  {,  I   ligne.      Largeur  ^,  {  ^'t,'"'- 

Cet  jnfeéle  eft  un  des  plus  joiis  ^  des  plus  petits  de 
ce  çenre.  Sa  grandeur  vaiie  cependant  quelquefois  de 
moitié.  Tous  ont  tout  le  corps  noir  ,  à  l'exception  de  la 
baie  des  antennes,  qui  ell  un  pcu  tauve,  ainli  qu'une 
partie  di^s  pattes  polUrieures.  Sur  chaque  ecui  rei;ne  une 
Dande  longitudinale  jaune»  que  le  noir  borde  de  tous  co- 
tés. Ces  étuis  (ont  chargés  de  points  noiis,  mais  irrégu- 
liers ik  fans  fhics.  C-ette  altile  efl  commune  daiiS  les  j  ir- 
dins  ,   lur-touc  lur  les  plantes  odorantes. 


248  Histoire    ABaiicÉE 

10.   ALTICA  nigra  ;   thoracc    elytrlfque   fluvis  ,   oris 
m  gris, 

Ualtlfe  a  bordure,  noire. 

Longueur  i  \  ligat.     Largeur  j  ligne. 

On  trouve  à  la  première  vue  une  grande  reflemblance 
entre  cet  infeci^e  &:  l'altife  à  bandes  jaunes  ;  mais  outre 
que  celui-ci  ell  plus  grand  ,  la  forme  de  Ton  corps  eft  plus 
arrondie.  D'ailleurs  les  bandes  jaunes  font  plus  larges,  (Se 
couvrent  tout  l'étui,  à  l'exception  du  bord  j  qui  eit  noir  : 
elles  font  d'un  jaune  pâle ,  ôc  le  corcelet  eft  pareillement 
jaune  ,  au  lieu  que  dans  l'aitile  à  bandes  ,  il  eft  noir.  Celle- 
ci  a  donc  les  pattes ,  les  antennes ,  la  tête  &  tout  le  deftous 

1  du  corps  noirs.  Son  corcelet  eft  d'un  jaune  pâle,  avec  un 

peu  de  noir  aux  côtés.  Ses  étuis  font  jaunes  bordés  de  noir, 
tant  intérieurement,  qu'extérieurement,  de  façon  cepen- 
dant que  cette  bordure  fe  termine  un  peu  avant  la  baie  de 
Tétui ,  §c  ne  va  pas  jùfqu'au  corcelet ,  laifTant  le  haut  tout 
jaune. 

) 

^^.^/(/«■D^.  .  II.  ALTICA  cœrulea  ,  elytrïs  flriatis  ,  tibiis  ferru- 
gineis. 

Linn.  faun.  fuec,  n.  Ç40.  Mofdella  ovata ,  cœrulea  ,  nitida  ,  tibiis  ferrugineis, 
Linn.  fyjî.  nut.   edh.   10 ,  p.   372,   n.  37.  Chryfomela  faltatoiia  ^    corpore  vi- 

refcerticœruieo  ,  pedibus  teitaceis  ,  temoribus  pofticis  violaceis. 
Raj.  inf.  p.  98,   n.  9.   Scarabaeus  antennis  articulatis   longis,   feu   capricornus 

exiguus  laltatrix. 
AS.  Upf.   1736,  p.  \'è  ,  TU  5.   G/rinus  cœruleus  nitidus, 

L'altife  du  chou. 

Longueur  I  ligne.     Largeur  7  ligne. 

En  delîus  ce  petit  infecbe  eft  d'un  beau  bleu  brillant, 
avec  des  ftries  de  points  iur  fes  étuis.  Ses  pattes  font  de 
couleur  de  rouille  ,  à  l'excsption  des  cuifles  poftérieures. 
La  bafe  des  antennes  eft  de  la  même  couleur.  On  trouve 
cet  infecle  en  grande  quantité  fur  les  choux  ,  qu'il  ronge 
^  dévore. 

li. 


DES    Insectes. 


2  49 


II.   ALTICA  cxrultd  ^   clytns  puncîis  fpdrfu  ^    iihiis 
fcrrugincis. 

Valtïfc  bleue  fans  flrits. 

Longueur  i  {  ligne.     Largeur  *  ligrie. 

Cette  altife  c(l ,  comme  Li  prJcc Jcntc ,  d'un  beau  bleu , 
mais  les  étuis  (ont  charges  de  points  places  irregulierc- 
iiicnt,  cjLii  ne  forment  point  de  Itries  ,  en  quoi  elle  diiTcre 
de  l'altile  du  chou.  De  plus,  la  bafe  des  antennes  &:  les 
pattes  font  d'une  couleur  de  rouille,  mais  plus  foncée  que 
dans  reipéce  précédente.  A  ces  deux  circonllances  près, 
ces  efpéces  le  rellemblenc  beaucoup. 

13.  A  L  T  I  (>  A   mgro  -  auratd  ^  thoracc   aurco  fcmoribus 
fcrrugincLS. 

LJnn.fyJl.  nat.  edii.  lo  ,p.  373  ,  «.  41.  Chryfomela  faltatoria  ,  elytris  cocruleis, 
capite  thoraceque  aureo  ,  pcdibiu  t'errugineis. 

L* altife  rubis. 

Longueur  i  l:gnc.   Largeur  -J-  ligne. 

Ce  joli  infecleeil  d'une  belle  couleur  bronzée.  Son  cor- 
celet  elt  d'un  rouge  dore,  vit ,  éclatant  ^  in:  imitant  l.i  cou- 
Jeur  du  rubis.  11  cil  chargé  de  points  irréguliers ,  &.  fes 
étuis  ont  des  (tries  régulières.  Les  pattes  ^  la  bafe  des 
antennes  (ont  de  couleur  lauve.  On  trouve  communément 
cet  inlecle  lur  le  laule. 

14.  ALTICA  aurea ,  pcdibus  fiavis. 
Le  plu  tu  5. 

Longueur  l    j  ligne.     Largeur  -)  ligne. 

Tout  le  liefliis  de  cet  in(ecl:c  cil  d'une  belle  couleur 
d'or  ;  en  ikllous  il  ell  d'un  noir  bronzé.  Ses  antennes  ôc  les 
pattes,  à  l'exception  des  cuilles  pollérieures,  (ont  d'un 
jaune  un  peu  lauvc.  Ses  étuis  (ont  llriés.  11  le  trouve  dans 
les  jardins. 

Tu  me  I.  I  i 


<r 


250  Histoire    abrégée 

15.  ALTICA  n'igra^  coleoptris  punclis  quatuor  rubris, 

L*ahife  a  points  rouges. 

Longueur  i  ^  ligne.     Largeur  f  ligne. 

Il  eft  aifé  de  reconnoître  ce  petit  infeâ:e  par  les  quatre 
points  rouges  ou  plutôt  fauves ,  dont  il  eil  chargé.  En 
defTus,  il  eft  d'un  noir  luilant,  &  chacun  de  fes  étuis  a 
deux  points  rougeatres  ;  l'un  vers  l'extrémité  inférieure  , 
l'autre  en  haut ,  vers  la  partie  extérieure.  Les  patres ,  à 
l'exception  des  cuilTes  poftérieures  6c  la  bafe  des  anten- 
nes ,  font  de  la  même  couleur  que  les  points  des  étuis. 
Ceux-ci  vus  à  la  loupe,  paroiiïent  finement  c\:  irrégulière- 
ment piqués. 

16.  ALTICA   oblonga  ^  fcrruginca  y  elytris  flrlatis, 
L*altife  fauve  h  Jiries. 

Air..  17.  ALTICA  ovata  j  fcrruginea  ^  elytris  punclis  fparjïs. 

L'altife  fauve  fans  fines. 

Ces  deux  infectes  font  afTez  femblables.  Ils  varient  pour 
Ja  grandeur,  ôc  ils  ont  l'un  &  l'autre  depuis  une  ligne  juf- 
qu'à  deux  lignes  de  long.  Le  fécond  eft  ovale  &:  plus  large 
que  le  premier,  qui  eft  allongé.  Tous  deux  font  d'une  cou- 
leur fauve  ,  à  l'exception  de  leurs  yeux  ,  qui  font  noirs. 
Mais  ce  qui  conftitue  la  principale  différence  de  ces  deux 
efpéces ,  c'eft  que  les  étuis  de  la  première  font  ftriés  ré- 
gulièrement, au  lieu  que  ceux  de  la  féconde  n'ont  que  des 
petits  points  irréguliers. 

^^':i^.  ,     18.  klJYlQkfiava. 

Linn.  faun.  fuec.  n,   535".  Mordella  flava. 

Linn.  fyft.  nat.  edit.  10 ,  p.  373  ,  n.  40.  Chryfomela  faltatoria ,  corpore  flavef- 
cente ,  pedibus  teftaceis, 

Valtife  jaune. 

Longueur  i  ~  ligne.     Largeur  l  ligne. 

La  difFérence  de  grandeur  me  feroit  prefque  douter  que 


desInsectes.  251 

cet  itifcclc  flic  le  niciiic  que  celui  c]ue  AI.  Linnarus  a  voulu 
délîgncr ,  il  tout  le  refte  n'étoit  Icniblable.  Tout  le  corps 
de  notre  el-pccc  cil  jaune.  Cette  couleur  elt  plus  pale  iur 
le  corcclet ,  la  tctc  &:  les  étuis;  î<c  plus  fauve  aux  patres, 
aux  antennes  «iS:  Iur  le  dellous  du  corps  :  les  yeux  ieuls  lonc 
bruns.  Cet  inlecle  elt  allez  commun  dans  les  jardins. 

19.   A  LT  I  G  A  elytris  pdlliJo-fcdvii  ,  capltc  nigro. 
La  paillette. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Ce  petit  infeclie  eft  noir  en  deflous  :  fa  tête  ed  de  la 
même  couleur;  mais  les  étuis,  Ion  corcclet,  la  bafc  de 
les  antennes  ^  les  pattes,  à  l'exception  des  cuilîls  podé- 
rieures,  lont  d'une  couleur  j.iune  pale,  imitant  la  couleur 
de  la  paille.  Les  points,  dont  les  étuis  lont  chargés,  lont 
irrcguliers,  &:  ne  forment  aucunes  llrics.  On  trouve  fou- 
vent  cet  inlecle  dans  les  jardins. 

GALERUCA  Chryfomcla.  Linn. 

LA    GALERUQUE. 

Anicnn<z  ubiqiic  ccqualcs  ^  Antennes  d'égale  grofTeur 
arùculis  Juhglobofis,  par-tout ,  à  articles  prelijue 

globuleux. 

Thorax  intqualis ,  fcabcr ^  mar-         Corcelcc  raboteux  &:  bordé. 
o'inatus, 

a 

Les  deux  caractères  que  nous  donnons ,  &:  qui  cenfirtenc 
linns  la  forme  des  antennes  oïl  du  corcelet  de  ce  qenre, 
lulîilent  pour  le  dillinguer  de  tous  les  autres  genres  de 
cet  ordre,  ôc  en  particulier  de  celui  de  la  cluVlomele-,^ 
dont  il  approche  le  plus.  Y.^'i  antennes  de  cetre  dernière 
vont  en  groilillànt  vers  le  bout,  au  lieu  que  celles  de  la 
galeruque  font  par  tout  d'égale  grollèur  :  de  plus  ,  elle 
a  le  corps  plus  allongé  que  la  chrylomde,  qui  ell  tôu^;\- 
fait  hcmilphérique. 

U  ,j 


2  52  Histoire     abrégée 

Les  larves  de  ces  infectes  font  allongées  ^  dc  ont  fix  pat- 
tes 5  qui  font  écailîeufes ,  aind  que  leur  tête.  On  les  trouve 
fur  les  feuilles  de  plufieurs  arbres.  Mais  il  y  en  a  une  (in- 
guliere  ,  qui  vit  dans  l'eau  ,  c'eil  celle  de  la  galeruque 
aquatique.  Cette  larve ,  .qui  eft  noire ,  fe  trouve  fur  les 
feuilles  du  potamogaon ,  dans  le  fond  même  de  l'eau.  Sou- 
vent en  tirant  ces  feuilles  de  l'eau  dans  certain  tems  de 
l'année ,  on  les  trouve  toutes  chargées  de  ces  infectes , 
qui  les  dévorent.  Quoique  tirées  de  l'eau  ,  ces  larves  ne 
font  point  mouillées.  11  paroît  qu'il  tranfpire  de  leur  corps 
quelque  matière  grafTe,  qui  ne  permet  pas  à  l'eau  de  s'y 
attacher,  de  même  que  les  plumes  des  canards  &  autres 
oifeaux  aquatiques ,  (ont  enduites  d'une  efpéce  d'huile  y 
qui  les  empêche  d'être  mouillées  par  l'eau  dans  laquelle 
ces  oifeaux  vivent  ordinairement. 

1.  GALERUCA    atro  -fufca  ^    elytris    lineis    tribus 
elevatis  ^  punciis  numerojis.  Planch.  4,  fig.  6. 

Linn.  faun.fuec.  n.  413.  Chryfomela  atra ,  puntSils  excavatis  contiguis. 
Linn.  fyfi.  nat.  ed'u.  10,  p.  369  ,  n.  i.  Chrylomela  ovata  atra  pundata ,  anten- 
nis  pedibufque  nlgris. 

La  galeruque  brunette. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Cette  efpéce  efl:  par- tout  d'un  brun  noir,  tantôt  plus, 
tantôt  moins  foncé.  Sqs  antennes  compofées  de  onze  arti- 
cles ,  comme  celles  de  tous  les  infectes  de  ce  genre,  éga- 
lent environ  la  moitié  de  fon  corps.  Sa  tête  eft  prefque 
quarrée  ,  avec  les  yeux  faillans.  Son  corcelet  eft  auffi 
quarré,  avec  des  bords  faillans,  une  impreffion  ou  lînuo- 
fité  au  milieu  ,  6c  des  enfoncemens  fur  \qs  côtés,  ce  qui 
rend  ce  corcelet  inégal  &:  raboteux  ;  il  eft  de  plus  chargé 
cle  beaucoup  de  points.  Les  étuis  un  peu  allongés  en  font 
pareillement  chargés ,  &  ont  chacun  quatre  lignes  longi- 
tudinales élevées,  dont  les  deux  qui  font  les  plus  proches 
de  la  future,  font  plus  marquées  ôc  plus  apparentes.  Cet 
infedte  eft  afTez  commun  dans  les  prés. 


I 


DES    Insectes.  155 

N.  B.   Galcruca  fufcd  ,  clytns  Lincis  elevatis  interrupus. 

Celle-ci  ert  une  variété  de  la  précédente,  à  laquelle 
elle  reflemhle  tout  à-fait  pour  la  figure,  la  forme  i^c  la 
<j;ranJcur  ;  elle  n'en  Jifléie  que  par  fa  couleur,  qui  ell  d'un 
trun  moins  foncé  ,  cfc  par  les  lignes  élevées  des  étuis,  qui 
font  interrompues  en  plufieurs  endroits  ,  ce  qui  forme  plu- 
fleurs  points  longs. 

2.  GALERUCA  finguinco - rubra. 
La  galeruque  fanguhie. 

Longueur  a  {  lignes.     Largeur  I  { ligne. 

Tout  le  dedous  de  cette  galeruque  eft  noir,  &:  le  deOus 
cfl  d'un  rouire  couleur  de  (ani:.  Sa  tcte  (^  Ion  corcelet  ont 
des  filions  ou  enioncemens  longitudinaux.  Ses  yeux  lont 
noirs,  &  le  corcelet  ,  ainlî  que  les  étuis,  font  parfemés 
de  petits  points.  Cet  infecte  approche  beaucoup  pour  la 
forme  des  précédens. 

N.  B.  II  y  a  une  variété  de  cette  efpéce  plus  petite  d'un 
bon  tiers,  6i  d'uiie  couleur  rouge  plus  foncée,  du  refte 
tout-.i-f^iit  fomblable. 

3,  GALERUCA.  pallida  ,  thorace  nipro  varie gato  ydy- 
tris  fdjcus  dudbus  longitudinalibus  nigris. 

La  galeruque  a  bandes  de  L^orme. 

Longueur  ^  ,  3  lignis.      Lirgcur  1^,2  li^^nts. 

On  trouve  communément  (ur  l'orme  cet  infecle  ,  qui 
varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Sa  forme  ell  allLz  allon- 
gée, comme  celle  de  tous  ceux  de  ce  genre.  En  dellous 
j1  efl  noir  ,  avec  les  pattes  d'une  couleur  jaun.atre  pale. 
Le  dellus  eft  de  la  même  couleur  jaune.  Ses  veux  lont 
noirs  ,  (15v:  il  y  a  au  milieu  de  la  tête  une  petite  tachj  noire. 
Le  corcelet,  qui  elt  renfoncé  tranlverlalement  dans  Ion 
milieu  ,  a  trois  taches  noires ,  une  au  milieu  plus  allongée , 


i-t  /  IK.X  (V 


254  Histoire    abrégée 

&  deux  autres  rondes  ,  une  fur  chaque  côté.  Enfin  chaque 
étui  a  une  bande  noire  aflèz  large  vers  Ton  bord  extérieur, 
outre  une  autre  petite  èc  courte  que  l'on  rencontre  fou- 
vent  vers  le  haut  de  l'étui ,  plus  intérieurement.  Les  Veuil- 
les de  l'orme  font  quelquefois  toutes  rongées  ÔC  piquées 
par  les  larves  de  cet  iniecte.  O  y  rencontre  aufli  en  grande 
quantité  leurs  œufs  ,  qui  font  blancs,  oblongs,  pointus 
par  le' haut  2c  rangés  par  bandes  allez  ferrées,  qui  forment 
des  groupes  fur  ces  feuilles. 

4.  GALERUCA  pallida  j   thorace    nigro   varie gato  , 
elytris  unicoloribus  pallidis. 

La  galeruque  aquatique. 

Longueur  %  lignes.     Largeur  i  {  ligne. 

Il  y  a  très-peu  de  différence  entre  cette  efpéce  &  la  pré- 
cédente. La  feule  que  j'aie  oblervée ,  c'eft  que  fes  étuis 
font  d'une  feule  couleur  jaunâtre  &  pâle,  fans  avoir  de 
bandes  longitudinales  noires.  On  trouve  cette  galeruque 
au  bord  de  l'eau  ,  fur  \q potamogeton.  La  larve  qui  la  pro- 
duit vient  fur  les  feuilles  de  cette  plante ,  dans  l'eau  même  : 
elle  eft  toute  noire. 

^  ^  ^  .-.,^  ^.  5.  GALERUCA  nigra ,  thorace  elytrifque  luteo-lividis. 

La  galeruque  grifette. 

Longueur  z  {  lignes.     Largeur  l  {  ligne. 

Elle  reffemble  encore  beaucoup  aux  deux  précédentes. 
Sa  tête  ell:  noire,  ainiî  que  le  deilous  de  Ion  corps  &:  fes 
antennes ,  dont  cependant  la  bafe  eft  un  peu  jaunâtre.  Les 
pattes  ont  auffi  une  petite  teinte  de  jaune  à  leur  extrémi- 
té. Le  corcelet  ell  pâle  ,  varié  de  quelques  points  noirs 
rangés  tranfverfalement ,  comme  dans  la  galeruque  de 
l'orme.  Les  étuis  font  pâles  ,  d'une  feule  couleur,  6c  parfe- 
més  de  points ,  ainfi  que  le  corcelet.  On  trouve  cette  gale- 
ruque fur  le  bouleau. 

■  '  6.  GALERUCA  nigro -violacea. 


DES    Insectes. 


M5 


Ld  gaUruquc  violent. 

iMn^utur  3  l'u^nts.     Largeur  i  \  ligne. 

Ce  joli  .mimai  eft  d'un  violet  fonce,  plus  noir  en  del- 
i'ous  ik.  plus  cinir  en  dclVus.  II  reircniolc  par  la  couleur  à 
Ja  chryTomcle  du  laule,  mais  il  en  dilicrc  par  le  caraclcre 
&:  la  grandeur.  Sa  tcre  elt  cjuarrce,  &:  les  yeux  lonc  lail- 
Jans.  Ses  antennes  lonc  de  la  lonL;ueur  de  la  moirié  du 
corps.  Son  corcclec  ell  borde,  un  peu  quarré,  avec  un  lé- 
ger lillon  dans  Ion  milieu  :  Tes  étuis  ont  aulli  des  rebords. 
Ils  font  chargés  de  points,  ainil  que  le  corcelet.  Je  ne  con- 
nois  point  la  larve  de  cette  galeruque. 

CHRYSOMELA. 

LA    C  H  II  I  S  O  M  E  L  E. 

Antennœ  a  bafi  ad  apicem       Antennes  plus  grofles  vers 
crcfcancs  ^  ardculn  glohofis.    le  bout,  à  articles  globuleux. 

Thorax  Aquaiis  marginatus,  Corcelet  uni  i?c  borde. 

Les  couleurs  brillantes,  dont  (ont  parées  plufieurs  efpé- 
ces  de  chryfomeles,  lur  lelquelles  on  croit  voir  reluire 
l'or  &  l'airain  ,  ont  fait  donner  à  ce  genre  le  nom  qu'il  por- 
te; mais  (on  caractère  n'avoit  point  été  alFez  examinj  juf- 
qu'ici,  enlorte  que  l'on  rapportoit  à  ce  genre  plulieurs  in- 
fectesqui  en dificrent  beaucoup.  Dcuxcaraclerescependanc 
peuvent  faire  lùrement  dilliiiguer  les  chrvlomeles  des  au- 
tres inlcdes,  qui  en  approchent.  Le  premier  conlille  dans 
\à  forme  de  leurs  antennes,  qui  vont  en  augmentant  de 
grofleur  vers  le  bout,  ^  dont  les  articles  font  courts  &: 
prefque  ronds.  Le  fécond  le  tire  de  leur  corcelet,  qui  ell 
uni,  large  6c  bordé  lur  les  cotés.  On  peut  ajouter  à  ces 
caracleres  une  troifiémc  marque,  mais  qui  n'ell:  pas  à  beau- 
coup près  aulîi  ellentielle,  c'elt  la  forme  du  corps  de  ces 
infectes ,  qui  font  ordinairement  liéniilphériques.  11  y  a 


25<3  Histoire    abrégée 

cependant  une  erpéce,  c'eft  la  dernière  de  ce  genre ,  qui 

n'a  point  cette  forme ,  de  qui  efl:  de  figure  allongée. 

Les  larves  de  ces  infectes  ont  en  général  un  corps  ovale, 
un  peu  allongé,  mol,  à  la  partie  antérieure  duquel  ionc 
fix  pattes  écailleufes ,  ainlî  que  la  tête.  Une  de  ces  larves 
s'eft  changée  chez  moi  en  chryfalide ,  dans  laquelle  la 
chryfomele  efl:  reliée  informe  5c  a  péri  :  peut-être  cet  in- 
iecle  a-  t-il  beloin  de  faire  fa  transformation  dans  la  terre. 
Quant  à  l'infedte  parfait,  outre  fa  forme  arrondie  ôc  les 
autres  cara£leres  que  nous  avons  rapportés  ci-deilus,  fes 
pattes  méritent  encore  une  attention  particulière;  elles 
îont  toutes  terminées  par  des  pieds  ou  tarfes  compofés  de 
quatre  articles,  qui  tous  ont  en  deiîous  des  elpéces  de 
pelottes  brunes  ou  fauves,  beaucoup  plus  fenlibles  que 
dans  la  plupart  des  autres  infedles.  Aufiî  les  articles  des 
tarfes  font-ils  larges  ck:  applatis. 

Parm^i  les  efpéces  que  renferme  ce  genre  ,  pluneurs 
font  très-belles;  mais  on  doit  fur-tout  admirer  la  chryfo- 
mele a  galons  &  l* arlequin  doré  ^  qui'  font  ornées  des  plus 
riches  couleurs.  Ces  deux  efpéces,  ainii  que  plulieurs  au- 
tres, ont  encore  un  autre  ornement,  qui  ne  paroît  que 
lorfque  ces  infectes  volent:  c'eft  la  couleur  de  leu.-s  ailes  , 
qui  font  d'un  très- beau  rouge.  Une  autre  efpéce,  c'eft 
l'avant  dernière ,  eft  remarquable  par  une  autre  particula- 
rité ;~  elle  n'a  point  d'ailes  fous  fes  étuis,  &  de  plus  ,  les 
deux  étuis  font  réunis  &  n'en  forment  qu'un  feul.  On  lent 
qu'un  infecte  ainfi  conformé  n'avoit  pas  befoin  d'ailes ,  qui 
lui  feroient  devenues  inutiles. 

Les  efpéces  du  genre  des  chryfomeles  font  : 

I.  CHRYSOMELA   nigro  -  cœrulea  ^   dytris   rubris 
apice  nigris.  Linn.  faun.  fuec.  /z.  428. 

Linn.  fyfl.  nat.  edit.  io,p.  370,  n.  20.  Chryfomela  populi. 
Merlan,  inf.    I4  ,  ?.   17. 
Albin,  inf.  65  ,  /  C. 

La  grande  chryfomele  roùge  a  corcelet  bleu, 

Longueur  5  ,  6  lignes.     Lwgear  4  lignes. 

Cette 


DEsInSECTES.  IJ7 

Cette  efpccc  cftunc  des  plus  grarulcs.  La  Forme  de  ion 
corps  cit  ov.ilc  &:  arrondie. S.i  tctc  cc  ion  corccict  (onttl'un 
bleu  un  peu  verJâtrc.  Tout  le  tlclîous  du  corps  ell  de  la  mê- 
me couleur ,  ainlî  que  les  pattes.  Ses  antennes  font  noires, 
compofces  de  onze  articles  ,  qui  vont  fenfîblement  en 
groilillànt.  Il  y  a  fur  le  corcelet  deux  toilettes  ou  impref- 
lions  oblongues  poiecs  lur  Tes  côtés.  Les  étuis  font  rou- 

fes  ,  avec  un  peu  de  noir  à  leur  pointe  inFérieurc.  Leur 
ord  eft  élargi  <!S:  embralle  le  corps.  On  trouve  cet  inFeclc 
lur  le  peuplier,  donc  ia  larve  ronge  6c  mange  les  Feuilles. 
Souvent  ^on  voit  ces  Feuilles  toutes  rongées  Cic  diiî'equces, 
à  l'exception  des  nervures  ,  que  laille  cet  animal.  Cette 
larve  ert  trcs-puante,  iîc  lorlqu'on  la  touche,  il  tranFudede 
Ion  corps  une  eipcce  d'huile  jaunâtre. 

N.  B.  Eddcm  clytris  omnuio  rubris. 
La  pctuc  chryfomclc  rouge  à  corccict  bleu. 

Longueur  3  i:>^ncs.      Largeur  z  lignes. 

Cette  variété  eft  plus  petite  d'un  tiers  :  l'on  corcelet  ell 
d'un  bleu  un  peu  plus  vit  ,  6c  elle  n'a  point  de  taches  noi- 
res à  l'extrémité  de  Ces  étuis  ;  du  relie  elle  cîï  parFaite- 
ment  Femblable  à  la  précédente  ,  tant  pour  ia  Forme  ^ 
fes  couleurs  ,  que  pour  la  larve  6i  l'endroit  ou  on  la 
trouve. 

2.  C  H  R  Y  S  O  M  E  L  A   vrnc^i  -  œnca  j    elyins   rubicun- 
dis  j  punclis  Jparfis. 

Um.  faun.  fuec.  n.  417.  Chryfomela  viridî-aenea ,  elytrîs  rubicundis. 
Unn  Jyji.  rut.  eatt.   10 ,  p.  370,  n.   18.  ChrylorricL  ovata  ,  thorJce  aurato  , 
clytris  rutis. 

Ld  chryfomclc  rouge  h  corcelet  doré. 

Longueur  j  f  i gnes.     Largeur  i  j  lignes. 

Cette  chryiomele  en  dclTous  efl:  d'un  vert  bronze.  Sa 
tcte  ^  Ion  corcelet  (ont  d'une  couleur  brillante  cuivrouib 
iS:  dorée.  Ses  étuis  iont  d'un  rouge  terne  de  couleur  de 
brique',  parlemés  de  points  places  irrégulièrement.  Les 

Tome  /,  K  k 


25S  Histoire   ABRÉGÉE 

ailes  qui  font  fous  ces  étuis  font  rouges  ,  les  antennes  feu- 
les font  noires. 

3.  CHRYSOMELA   nigra  ^  elytris  rubris  ftriads  , 
flriis  punclatis. 

La  chryfomde  rouge  a  corcelet  noir. 

Longueur  2  \  lignes.     Largeur  l  5  ligne. 

Tout  fon  corps  eft  noir  ,  à  l'exception  de  Çqs  étuis  qui 
font  rouges.  Sur  ces  étuis  font  des  ftries  longitudinales  de 
points  très-  régulières.  Le  corcelet  eft  lilTe  ,  mais  peu  bril- 
lant. 

?/  c  v\  '  o^/  4.   CHRYSOMELA    rubra  ,   elytro  fmgulo  maculis 

^  ^^    '    r'    quinque  nigris.  Linn,  faun.  fuec.  n.  1354. 

.  Pî  .  La  ckryfomele  rouge  a  points  noirs. 

Longueur  3   lignes.     Largeur  2  lignes. 

Les  antennes  de  cette  belle  efpéce  font  rouges  à  leur 
bafe ,  noires  à  leur  extrémité  èc  de  la  longueur  du  corce- 
let. La  tête  eft  noire.  Le  corcelet  eft  rouge ,  mais  fi  partie 
poftérieure  qui  touche  les  étuis  eft  noire.  Cette  marque 
noire  n'eft  qu'au  milieu  de  n'eft  pas  égale  dans  toute  fa 
longueur ,  car  ics  extrémités  font  plus  larges.  L'écuflon  eft 
auffi  noir.  Les  étuis  aftez  liftes  èc  luifans  ,  ont  chacun  neuf 
ftries  longitudinales  compofées  de  points.  Ils  font  rouges 
avec  cinq  taches  noires  fur  chacun,  fçavoir  trois  taches 
rangées  longitudinalement  fur  le  bord  extérieur  de  l'étui , 
de  deux  proche  la  future.  Le  deftbus  du  ventre  eft  noir  6c 
les  pattes  font  rouges.  Cette  chryfomele  fe  trouve  fur 
le  faule. 

^.  CHRYSOMELA.  ma  violacea. 

L  V-,  Linn.fyfl.  nat.  edit.  10, p.  569,  n.  8.  Chryfomela  ovata  violacea  alis  rubris. 

La  chryfomele  violette. 

Longueur  3  {  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Cette  efpéce  eft  grande,  bien  ronde,  ôc  par-tout  d'un 


DES    Infectes.  159 

beau  violet  :  elle  cil  liflb  &:  polie  en   dcHus  :  fcs  ailes 
qui  font  cachées  lous  Tes  étuis,  (ont  rouges. 

6.  C  H  R  Y  S  O  M  E  L  A  cœru/cu  ,  tlioracc  violacco, 
La  chryfomclc  bleue  a  corcelei  violet. 

Longueur  4  /ignés.     Largeur  Z  {  lignei. 

Ellecft  toute  d'un  bleu  noirâtre,. i  l'exception  du  corcc- 
Ict  c]ui  ell  violet.  Ce  dernier  efl  trcs-lille  &:  brillant  :  les 
étuis  font  d'une  couleur  plus  matte  &:  ponclucs  irrcgulie- 
rement.  Les  ailes  ious  les  étuis  font  rouges  &:  les  an- 
tennes noires. 

N.  B.  Eadem  ihorace  nigro  -vlolaceo. 

Le  corcelet  de  cette  variété  eft  plus  noir  £c  plus  foncé. 

7.  CHRYSOMELA  wta  nigra. 
La  chryfomele  noire  a  ailes  rouges. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  a  lignes. 

Elle  eft  toute  noire ,  Ç^^^  ailes  feules  qui  font  cachées 
fous  fes  étuis  ,  font  rouges  :  les  étuis  font  ponclucs. 

8.  CHRYSOMELA   nigro  -  cœrulea  ,   elytris  atris  , 
punclatis  j  margine  exteriore  rubro.  Planch.  4 ,  fig.  7. 

Linn.  fyfl.   nat.  edit.  lO,  p.  371  yTt.  ii.  Cliryfomela  ovata  niftra ,  elytris  mar- 
gine ianguincis. 

La  chryfomele  noire  a  bordure  rouge. 

Longueur  5   lignes.     Largeur  4  lignes. 

Elle  eft  ovale  &:  afl'ez  large.  Sa  tcte  6c  fon  corcelet  font 
bleus  ,  ainlî  que  le  dellbus  de  Ion  corps  j  ce  qui  lenible  la 
rapprocher  de  la  preniiere  elpcce.  Elle  lui  rellemble  enco- 
re par  une  inipreliion  qu'on  remarque  lur  les  cuccs  du  cor- 
celet ,  qui  le  rend  comme  borde.  Mais  les  étuis  (ont  d'un 
noir  foncé  ,  chargés  de  points,  qui  les  tont  paroicre  cha- 
grinés,  ils  iont  bordes  fur  les  cotes  julqu'au   bas  d'une 

Kkij 


2(30  Histoire    abrogée 

bande  aiïez  large  d'un  rouge  clair.  Les  ailes  font  rouges. 

On  trouve  dans  les  bois  ce  joli  infedte. 

5?.   CHRYSOMELA  nigro  -  ccerulea  ,  elytris  lucidîs 
o  •     i      .       j^*.     punclads  ,  margine  exteriore  &  antenore  rubris. 

La  chryfomele  bleue  a  bordure  rouge. 

Longueur  3  {  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Il  y  a  beaucoup  de  reflemblance  entre  cette  efpéce 
&  la  précédente  :  elle  eft  allez  arrondie.  Tout  Ion  corps 
eft  d'une  couleur  bleue  foncée.  Sa  tête,  fon  corceJet  &:  Çqs 
étuis  font  chargés  de  petits  points.  Ces  derniers  font  lui- 
fans  ôc  ne  font  point  noirs  comme  dans  la  précédente 
efpéce  ,  mais  de  la  même  couleur  que  le  refte  du  corps ,  &: 
de  plus  ils  ont  une  large  bordure  rouge,  non  -  feulement 
fur  \qs  côtés  ,  mais  en  devant  à  leur  joncbion  avec  le  cor- 
celet.  J'ai  trouvé  cet  infecte  une  feule  fois  à  Bondy ,  dans 
une  prairie  près  de  la  forêt  ;  il  étoit  à  terre  dans  le  gazon. 
Je  ne  connois  point  fa  larve. 

/^^  ïo.CHRYSOMELA  viridi  -  cœrulea.   Linn.  faun. 

fuec.  ;?.  415?. 


iVifcyVvC  Yvv  5  •  ^' 


A^.  Upf.  1736,  p.  17,  n.  I.  Chryfotnela  vlridi-cœrulea  nitida. 
Linn.  fyjl.  nat.  edit.  io,p.  $69,  «.  4.  Chryfomela  ovata  vlridis  nltlda,  antennis 
pedibufque  concoloribus. 

Le  grand  vertubleu. 

Lçngueur  4  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Ce  bel  infe(Ste  efl  ovale  &  fort  convexe.  Sa  couleur  eft 
par-tout  d'un  beau  vert  glacé  d'un  peu  de  bleu  j  ce  qui  pro- 
duit de  très-beaux  reflets.  11  n'y  a  en  tout  que  fes  yeux  qui 
foient  jaunâtres.  Son  corcelet  eft  échàncré  en  devant  à 
l'endroit  de  la  tête.  l[  eft  parfemé  ,  ainfî  que  les  étuis  , 
de  petits  points  qui  ne  fe  touchent  pas  ôc  qui  font  quel- 
ques ftries ,  mais  peu  régulières.  On  trouve  cette  chryfo- 
mele fur  le  galeopjîs  ,  le  lamium  ,  la  menthe  ôc  les  autres 
plantes  labiées. 


DESInST.  CTES.  i6\ 

II.  C  H  R  Y  s  O  M  E  L  A   virîdis  nui  du  ,   thoracc  anitce 
ccquali  ,  tlyiris ponc  contiguii.  Linn.  fuun.J'ucc,  /z.  41 1 . 

Ld  chryJomeU  doré:. 

Lonf;ueur  1,3  lignu.     Largeur  I  7  ,  1  lignes. 

1  Z.   C  H  11  YS  O  M  K  L  A   nridis  nïtida  ,  thorace  aniicc 
excavato  ,  fdjciis  clytrorurn  ionguudinalibus  carulcis. 

Llnn.  fjun.  fuec,  n.  410.  Chryfomcla  viridis  nitida ,  l'Horace  'anucé  excavato. 
Linn.  fyfl.  nat.  edit.   lo,  p.  369  , /2.  5.  Chryfomcla  jcnca. 

Le  peut  veriublcu.  , ,  .fl 

Longueur  2  f  lignis.     Largeur  i  \  lignt. 

Je  joins  ces  deux  efpéces,  «qui  ont  beaucoup  de  rcfTem- 
bl.mce  entr'elles  ,  ainli  qu'avec  l'elpéce  lo  :  elles  loiu 
allez  ovales  ,  la  première  paroïc  leulemcnt  un  peu  plus 
allongée  :  toutes  deux  lont  par -tout  d'un  beau  vert 
dore  ,  ^  ont  le  corcelet  6(1  \qs  étuis  parlemcs  de  points. 
Quant  aux  diricrences  qui  ie  rencontrent  entr'elles  ,  \a 
dernière  a  le  corcelet  allez  échancré  en  devant  ,  au  lieu 
que  l'autre  l'a  plus  uni  :  les  points  de  celle-ci  lont  plus  Ter- 
res lans  former  aucunes  llries  ,  ceux  de  Va  dernière  lont  un 
peu  plus  éloignes  î^  forment  quelques  llries.  Entin  la 
différence  la  plus  remarquable  à  la  première  vue  ,  c\\\.  que 
la  première  elpéce  ell  toute  du  même  vert,  au  lieu  que 
dans  l'autre  le  vert  doré  ell  entrecoupé  par  une  bande  d'un 
beau  bleu  qui  le  trouve  le  long  de  chaque  étui  au  -milieu  , 
outre  la  lutuie  longitudinale  de  ces  é-tuis  qui  eft  de  la 
même  couleur,  ce  qui  divife  tout  le  dellus  des  ctuis 
en  lept  bandes  ou  raies  longitudinales  ,  dont  qu.itre  font 
d'un  vert  doré,  ^  crois  bleues,  aulli  un  peu  dorées.  On 
trouve  ces  deux  infectes  fur  les  plantes  labiées  avec  Ta 
diAiéme  efpéce  Les  ailes  de  ces  deux  chrylomeles  font 
rouges. 

13.  C  H  R  Y  S  O  M  E  L  A  viridis  nitida  ^  finis  deccm 

cuprcis ,  punciorum  duplici  feric  divifis. 


i6i  Histoire    abrégée 

La  chryfomelt  a  galons. 

Longueur  ^  lignes.     Largeur  '^lignes.  L^\^^\'t,  ^      iAV;:, 

Ce  magnifique  infecte  eft  ovale.  Son  corps  en  delTous 
eft  d'un  vert  doré,  ainfi  que  fa  tête  &:  fon  corcelet ,  qui 
n'ont  aucuns  points  6c  font  très-Iifles.  On  voit  fur  la  tête  &: 
aux  deux  côtés  du  corcelet ,  quelques  taches  d'un  rouge 
cuivreux  :  mais  ce  qu'il  y  a  de  plus  beau  dans  cet  infcéte  ^ 
ce  font  fes  étuis.  Le  fond  de  leur  couleur  efl  d'un  verc 
brillant.  Ce  vert  efl  entrecoupé  par  dix  bandes  longitu- 
dinales d'un  beau  rouge  cuivreux  très-éclatant  ;  il  y  en  a 
cinq  fur  chaque  étui.  Entre  chacune  de  ces  bandes  il  y 
a  deux  rangées  de  points  en  ftries  qui  font  fur  la  bande 
verte  &  forment  comme  un  galon  ,  tandis  que  la  bande 
cuivreufe  eft:  très-HlTe.  Pour  voir  encore  mieux  toute  la 
beauté  de  cet  animal ,  il  faut  le  regarder  avec  la  loupe.  On 
le  trouve ,  comme  les  précédens  ,  fur  les  plantes  labiées. 
Ses  ailes  font  rouges. 

14.  CHRYSOMELA  aurea  ^  fafciis  c(zrukïs  j  eu- 
preifque  altcrnis  j  punciis  inordinaus, 

L* arlequin  doré. 

Longueur  3,31  lignes.     Largeur  2,  a  |  lignes. 

Cette  chryfomele  approche  infiniment  de  la  chryfomele 
a  galons.  Chacun  de  fes  étuis  a  quatre  belles  bandes  longi- 
tudinales d'un  rouge  cuivreux  ,  entrecoupées  par  autant 
de  bandes  bleues ,  6c  fur  \qs  bords  des  unes  ôc  des  autres 
font  d'autres  bandes  d'un  vert  jaune  6c  brillant  fort  étroi- 
tes. Cet  allëmblage  produit  \q^  plus  belles  couleurs.  Le 
corcelet  eil  pareillement  couvert  de  trois  bandes  cuivreu- 
fes  5  entrecoupées  par  quatre  bandes  bleues  ,  bordées  auflî 
de  jaune  un  peu  vert.  La  tête  eft  ornée  des  mêmes  cou- 
leurs. Le  delîous  de  l'infedte  ,  fes  antennes  6c  ^qs  pattes 
font  de  couleur  violette  ,  en  quoi  il  diffère  de  l'efpéce 
précédente  :  mais  leur  principale  dilî-erence  confifle  en  ce 
que  dans  celle-ci  les  étuis  font  chargés  de  points  itré- 


D^s    Insectes.  1^3 

gulicrs  ,  au  lieu  que  dans  la  chrylomclc  à  galons ,  il  y  a  des 
îlrics  linguliercs  bien  marquées.  Les  ailes  de  cette  chrylo- 
jiîcle  font  routes.  On  Li  trouve  dans  les  endroits  arides  ik. 


vlcvés. 


15.  CHRYSOMELA   fuprd   ruhro  -cuprca  ,   infra 
nigni  nuens,       '..   .  ■ 

Lu  chryfomelc  briquetéc. 

Longueur  4  {  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Je  ne  fçais  fi  cette  chryfomele  feroit  celle  que  M.  Lin- 
nxus  a  voulu  dcfigner  ,  u^ .  41^,  du  Faun.  Succic.  (ous 
le  nom  de  ChryjomcLi  ccnei  colons.  La  notre  en  dellous 
cil  d'un  noir  verdatre  &  bronzé  :  la  tcte  ell  d'un  vert  doré, 
&:  Ton  corcelcc  cil  d'un  rouge  cuivreux  Fort  brillant.  Ses 
étuis  font  d'un  rouge  brun  un  peu  bronze  ,  que  je  ne  puis 
mieux  comparer  qu'à  ces  médailles  de  bronze  antique  ,  à 
qui  le  tems  a  fait  acquérir  une  elpéce  de  vernis.  Son  cor- 
celet,  ainfi  que  Tes  étuis  ,  lont  parlemés  de  petits  points  , 
qui  forment  quelques  llries  irrégulieres.  Les  ailes  que 
cachent  ces  étuis ,  lont  d'un  beau  rouge.  Cet  infecte  a  été 
trouvé  autour  de  Paris  ,  mais  comme  il  m'a  etc  donné  ,  je 
ne  puis  dire  lur  quelle  plante  il  le  trouve. 

N.  B.  Il  y  a  une  autre  variété  de  cette  efpéce  ,  qui  n'eu 
diffère  qu'en  ce  que  le  corcelet  eft  de  la  même  couleur 
que  les  étuis  :  du  relie  elles  (ont  toutes  deux  abfolument 
lemblables. 

16.  CHRYSOMELA  nigra ,  elytris  cœrulco-vindi^ 
bus  ,  ikorace  ^  pcdibus  antcnnarumquc  bajl  rufis. 

Rejum.  inf.  tom.  3  ,  f .  a  , /?    18. 

La  chryfomelc  verte  a  corcelet  rouge. 

Longueur   l    4,  i  [ligne.      Largeur  1  ligne. 

Le  corps  de  cette  chryfomele  eft  noir  :  fi  tête  eft  d'un 
noir  Ycrdacic  ,  aiiiii  que  fvs  aaccnncs  du;ic  Ia  bafe  eft 


2^4  Histoire    abrégée 

rougeâtre.  Son  corcelet  eft  làrp;e  &i  de  couleur  rouge.  Ses 
étuis  font  verdâcres  j  un  peu  bleus  ,  parfemés  ,  ainli  que 
le  corcelet,  de  petits  points  ferrés.  Les  pattes  font  rouges, 
à  l'exception  des  tarfes  qui  iont  noirs.  J'ai  trouvé  cette 
■  '  chrytomele  fur  la  mauve  ,  la  guimauve  ôc  les  autres  plan- 
tes malvacées. 

17.  CHRYSOMELA  nigro-purpurea  ,  punclls  exca- 
vatis  Jiriaia.  Linn.  fdun.Juec.  n,  ^ij. 

'  *-^  '  R(ij.  90 ,  «.  5. 

Aci.  Vpf.  i-/-^6  ,p.  19,  «•  3-  Attelabus  cœruleus  nitldus  oblongiufculus  ,  fubtus 

niger. 
Linn.  Jyji.  nat.  edit.  10  ,  p.   369  ,  n.   7.  Chryfomela  betulse. 
Rofel.  inf.  vol.    2.  Scarab.  teneur,  claff.  3  ,  tab.  i. 

La  chryfomele  bleue  dufaule. 

Longueur  I  7  2  lignes.     Largeur  i  j  l  7  ligne. 

/  La  larve  qui  produit  cet  infecle  ,  refTemble  beaucoup 

à  celle  des  coccinelles.  Sur  chacun  de  ies  anneaux  il  y  a 
une  bande  de  petites  pointes  qui  font  paroitre  cette  larve 
comme  hériiîee.  Lorlqa'on  examine  ces  pointes  à  la  loupe , 
on  voit  qu  elles  font  un  peu'  velues  à  leur  extrémité  ,  èc 
il  en  fuinte  un  peu  d'humeur.  On  trouve  iouvent  les  feuil- 
les du  faule  &  celles  du  bouleau  toutes  chargées  en  deflbus 
de  ces  petites  larves  qui  rongent  le  parenchyme  des  feuil- 
les,  fans  toucher  aux  nervures  &.  à  la  pellicule  fupérieure. 
Lorfqu'elles  veulent  le  mëtamorphofer,  elles  s'attachent 
fortement  à  la  feuille  par  l'extrémité  poflérieure  de  leur 
corps,  &  reftent  immobiles  &  comrne  arrondies  pendant 
une  quinzaine  de  jours.  Au  bout  de  ce  tems  ,  la  peau  de 
cette  efpéce  de  chryfalide  fe  fend  vers  le  corcelet ,  6c  on 
en  voit  fortir  l'infe^^le  parfait,  ou  la  chryfomele.  Celle-ci 
eft  allez  arrondie  _,  de  couleur  pourpre  imitant  la  couleur 
de  violette ,  quelquefois  bleue  ou  verdâtre ,  rarement  noi- 
re 5  car  fa  couleur  varie  beaucoup.  Sa  tête ,  fon  corcelet  ëc 
les  étuis  font  chargés  d'une  infinité  de  petits  points  ,  qui 
regardés  a  la  loupe  ,  paroiifenc  fohnerfjur  les  étuis  des 
Aiies  aff^%  rçgujieres.  Oa  trûuvependant^  une  partie  de 

l'été    y 


DES      I    N   S    F.  C  TES.  2(>f 

Vézc  beaucoup  de  ces  iiil'cdcs  i'ur  les  laules  6v  les  bou- 
leaux. 

i8.    CHRYSOMELA    m/y  ru  ,  ihordcc  punclis   duobus 
nigrisj,  colcopirorum  futura  nigra. 

La  chryJomcU  a  future  noire. 

Loagueur   I  ;  ligne.     Ltirgtur  *  /igné. 

Cette  petite  cfpéce  cft  noire  en  cicflous  avec  les  pattes 
fauves  ;  en  dclVus  elle  cil  rou'^e.  A  Ki  b.ifc  du  corcclct ,  il 
y  a  deux  points  noirs  qui  touchent  aux  étuis.  La  jonction 
des  deux  étuis  forme  aulH  une  luture  noire  ,  leur  bord 
intérieur  fe  trouvant  de  couleur  noire.  Sur  chaque  étui  il  y 
a  onze  rtrics  loiigitudin.ilcs  ,  formées  par  des  points  ranges 
régulièrement ,  à  l'exception  néanmoms  de  deux  llries  lur 
le  milieu  de  chaque  étui,  qui  ne  (ont  pas  régulières  6c  le 
confondent  enlemble.  Les  yeux  de  l'inlec^  font  noirs. 

15).   CHRYSOMELA    curo-purpurea  ,    elycns    coadu- 
natis  ,   alis  nullis. 

Linn.  faun.  futc.  n,    595.    Tenebilo   atra  ,    coleoptris    pono    rotundjtis ,  ma- 

xil'.is  pro:Tiin*:ntibus. 
Linn.  j'y j}.  nat.  edit.  lo  ,  p.  418  ,  n.  14.  Ten.biio  carabo'ides. 
Frijch.  gtrm.  13  ,  p.  17,  /.   21. 

Lii  chryfomele  a  un  feul  etuL       .. 

Quoique  M.  Lînnacus  falTe  de  cet  iiifeclè  un  ténébrjon  , 
c'eft  cependant  une  yraie  chryfomele  ,  qui  a  tous  les 
caractères  des  elpéces  de  ce  genre.  Ses  antennes  ,  fes  pat- 
tes avec  les  petites  éponges  bien  marquées  ,  enfin  jun.]u\i 
Ç\  forme  arrondie  ;  tout  lo  rapproche  des  chryiomeles.  Ce 
petit  animal  varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Les  plus  pe- 
tits (ont  ordinaircmentlesmaksj&i  les  plusgros  font  des  fe- 
melles. Les  uns  &:  les  autres  (ont  d'un  noir  foncé  .  (ouvent 
un  peu  violet,  plus  matte  dans  les  femelles,  Cfc  plus  lui- 
fant  dans  les  maies.  Le  corcelet  eft  large,  un  peu  plus 
étroit  vers  fa  ba(e.  Les  pattes  ont  leurs  petites  éponges 

1  unie  I.  L  l 


1.66  Histoire    abrégée 

jaunâtres  :  mais  ce  qui  caracbérife  cet  infecte ,  c'eft  que  Ces 
étuis  font  réunis  enfemble ,  &  ne  forment  qu*un  feul  four- 
reau ,  dont  le  rebord  extérieur  embralîe  le  corps  Se  fous 
lequel  il  n'y  a  point  d'ailes.  Cette  particularité  avoit  fait 
ranger  cet  infe£le  parmi  les  rénébrions  ;  mais  s'il  falloit  y 
avoir  égard ,  on  devroit  auiïi  ranger  dans  le  même  genre 
plufîeurs  charanfons ,  &c  des  bupreftes  dans  lefquels  elle  fe 
trouve.  Cette  chryfomele  fe  rencontre  communément 
dans  les  jardins  &C  les  bois.  Sa  larve  habite  fur  le  caille-lait 
dont  elle  fe  nourrit. 

^^.■h"^^/  20.  CHRYSOMELA   ohlonga  nigra  y  clytrorum  liticis 

duabus  longitudinahbus  luteis. 

Linit.  faun.  fuec.   n,   438.   Chryfomela  nigro-asnea ,  elytrorum  lineis  duabus 
luteis. 

La  chryfomele  a  bandes  jaunes. 

Longueur  2  {  /ignés.     Largeur  j  ligne. 

Cette  chryfomele  difFére  de  toutes  les  autres ,  en  ce 
qu'elle  eft  très-allongée:  en  deflous  elle  eft  noire ,  mais  Cqs 
cuifles  font  bariolées  de  jaune  un  peu  brun.  Sa  tête  efl: 
toute  noire.  Son  corcelet  eft  large  ,  quarré  ,  noir ,  avec  des 
rebords  jaunes  fur  les  côtés  ,  6c  parfemé  de  points  pofés 
irréguhérement.  Ses  étuis  font  longs  ,  avec  des  ftries  de 
points  bien  marquées.  Ils  font  liires ,  6c  fur  chacun  il  y 
a  deux  bandes  longitudinales  jaunes,  fçavoir  une  au  bord 
extérieur,  6c  une  approchant  du  bord  intérieur  :  eatre  ces- 
deux  dernières  bandes  ,  eft  la  future  noire  des  étuis.  Les 
deux  bandes  jaunes  communiquent  6c  fe  joignent  enfem- 
ble par  le  bas.  Les  antennes  vont  en  grolîillant  par  le  bout 
ôc  (ont  de  la  longueur  du  corcelet.  On  trouve  cet  iinfecte." 
dans  les  prés» 

M  YL  ABRIS. 

LE    M  Y  L  A  B  R  E, 
Antenncefenjîm  crefccntes ,      An tennes  plus  groftes  vers 


I 


DES    Insectes.  16-7 

arùculis  liemifphccncis  ,  rof-    le  bouc,  a  articles  hcmifphc- 
tro  brcvL piano  injldcnccs.  ric|Ucs,  pofces  (ur  une  trom- 

pe courte  ^  large. 

AntennuU  quatuor  in  exircmj  Quatre  anrennules  à  l'extrcmitc 
roflii.  de  la  trompe. 

•t 

Le  mylabre  femhle  tenir  le  milieu  entre  le  genre  précé- 
dent oc  les  deux  luivanî>;  Ion  caractère  approche  de  celui 
des  uns  i^  des  autres.  Ses  antennes  rcllemblent  à  celles  de 
\à  chryfomele,  étant  plus  grolles  vers  le  bout,  ck:  conipo- 
fées  d'articles  héniilphcriqucs  un  peu  triangulaires  ,  mais 
elles  font  poices  lur  uneeîpéce  de  trompe,  cjui  ne  dillére 
de  celle  des  genres  iuivans  ,  qu'en  ce  qu'elle  eft  large 
&:  courte.  Un  autre  caractère ,  c'cll  que  la  bouche  de  l'in- 
feclie  6i  les  quatre  antennules  qui  l'accompagnent,  lonc 
poices  à  l'extrémité  de  cette  trompe.  On  peut  encore  à 
ces  caractères  en  ajouter  un  moins  eilentiel ,  c'ell  la  Forme 
des  étuis  qui  font  prelque  ronds  ^  li  courts  ,  qu'ils  laif- 
fent  toute  la  partie  pofîérieure  de  l'infecte  à  découvert.  Je 
ne  connois  point  les  larves  de  ces  inlecles  qu'on  trouve 
allez  communément  fur  les  rieurs. 

I.   MYLABRIS  fufid  ,  clnerco - ncbulofa  ,    abdominis 
apicc  crucc  aLba.  Jb^kmch.  4,  fig.  5). 

Le  mylabre  a  croix  blanche. 

Longueur  i   lignes.     Largeur   i     ligne. 

Sqs  antennes  font  de  la  longueur  du  tiers  de  Ton  corps. 
Leurs  lept  derniers  anneaux  vont  en  grollilîant.  Elles  font 
placées  devant  les  yeux ,  fur  une  elpéce  de  petite  avan- 
ce,  ou  trompe platte  &:  courte,  au  bout  de  laquelle  font 
les  antennules.  Ses  yeux  (ont  allez  iaillans.  Le  corcelec  cil 
large  6c  uni  (ans  rebords.  Les  ctuis  ont  des  llries  longitu- 
dinales ailèz  ferrées.  Ils  font  courts  &:  laiflènt  au  moins  le 
quart  du  ventre  à  découvert.  Tout  l'infecie  eil  t|run,  mais 
changé  par  endroits  d'un  duvet  cendré  qui  forme  lur  le 
^  L  1  ij 


2  68  Histoire    abrégée 

corcelet  Se  les  cciiis  des  taches  nébuleufes.  L'écuffbn  &  le 
bout  du  corcelet  qui  y  touche  ,  iont  ordinairement  plus 
blancs.  Le  bout  du  ventre  qui  déborde  les  étuis,  efl  d'un 
gris  blanc  avec  deux  taches  noires  j  une  de  chaque  côté , 
ce  qui  partage  le  blanc  en  trois  raies  qui  le  c-oupent  tk. 
forment  une  efpéce  de  croix  d'autant  plus  remarquable , 
que  l'extrémité  des  étuis  eft  brune.  Les  cuilTes  de  l'infedle 
ont  chacune  une  petite  appendice  en  forme  de  dent  ou 
d'épine.  On  trouve  ce  petit  animai  fur  les  fleurs. 

1,  UYL  ABRI  S  tola  fafca. 
Le  my Labre  brun. 

Longueur  3   lignes.     Largeur  l   \  ligne. 

Cette  efpéce  approche  fî  fort  de  la  précédente  ,  que  je 
penferois  volontiers  qu'elle  n'en  eft  qu'une  variété  :  néan- 
moins outre  lagroOeur  ôc  la  couleur  qui  font  différentes, 
on  peut  encore  les  diftinguer  par  un  autre  endroit ,  ce  qui 
m'a  engagé  à  les  féparer  :  c'eft  que  dans  cette  efpéce 
les  étuis  couvrent  prelqu'entiérement  le  ventre,  ce  qui  ne 
fe  remarque  pas  dans  les  deux  autres  efpéces  de  ce  genre  ^ 
où  les  étuis  Iont  fort  courts  :  du  refte  elles  fe  reflemblenc 
pour  la  forme,  les  antennes,  la  tête  ,  le  corcelet,  les 
cuiiïes  qui  ont  une  petite  dent  ou  épine  latérale ,  6c  les 
ftries  des  étuis  ,  qui  dans  leurs  enfoncemens  font  ponc- 
tuées :  feulement  le  ventre  ne  déborde  point  les  étuis,  6c 
on  ne  voit  point  fur  le  corps  cette  efpéce  de  duvet  blan- 
châtre qu'on  apperçoit  dans  l'efpéce  précédente...  Cet  in- 
fe(Sle  m'ai  été  donné  &  je  ne  connois  point  fijarve. 


1 


3.  MYLABRIS  nigra  _,  abdomlne  albo  fericeo^    . 

Le  mylabre  faune.  .;jnne)in£  2dI 

Longueur  l  ligne.     Largeur  \  ligne.  j^'  ifflJ  30  ^i^tîlf'l 

Ce  petit  infedlé  eft  tout  noir  ôc  luifant.  Ses-  étuis  font? 
ftriés  ôc  fouvent  chargés  <f'urt -petit  duverfcryeu'i'èif'Dn 
peu  blanc,  L-e/ventre  déboi'de  ces  étuis  yôc  eft  béatic'atij[^ 


I)   E   s      I    N    s    F  C  T   E  s.  269 

plus  charge  du  nicmc  duvet,  qui  le  fait  parokrc  blanc. 
Cet  inlcctc  (e  trouve  fur  les  Heurs  très  communément. 

R  II  I  N  O  M  A  C  i:  R.    Curculio  ,  linn. 

LE     D  F  C  M  ,4  R  E. 

Antennce  clavatcz  inicgrce ,       Antennes  en  maflTe  toutes 
rojiro  longo  infidcntts.  droites,  polëcs  lur  une  lon- 

gue trompe. 

On  voit  par  le  caractère  que  nous  donnons  de  ce  genre , 
6c  celui  que  nous  donnerons  du  genre  luivant,  que  ces 
deux  genres,  lebccmare&:  lecharanlon  ,  approchent  beau- 
coup l'un  de  l'autre  :  aulîi  ne  les  aurions-nous  pas  lëparés. 
Il  le  genre  des  charaiilons  n'eut  pas  déjà  été  lurchargé  d'un 
grand  nombre  d'elpéces.  Tous  deux  ont  leurs  antennes 
avec  une  extrémité  tort  groil'e,  formant  une  elpéce  de 
malle ,  en  quoi  ils  dillérent  déjà  du  genre  précédenr  ;  tous 
deux  ont  leurs  antennes  pofées  fur  une  trompe  fou  vent 
fort  longue  ^  ôc  quelquefois  allez  Hne.  Mais  ces  antennes 
dans  le  becmare  (ont  toutes  droites  v^  leurs  articles  font 
refque  tous  au/Ii  longs  les  uns  que  les  autres,  au  lieu  que 
es  antennes  du  charanlon  font  coudées  (5c  plovécs  dans 
leur  milieu  ,  &:  que  leur  première  moitié  eli  preique  toute 
formée  d'une  Icule  pièce  beaucoup  plus  longue  que  ks 
autres.  Au  bout  de  la  trompe  lur  laquelle  les  antennes  (ont 
polées  ,  on  oblerve  les  mâchoires  de  l'inlecle  qui  font  fore 
petites ,  &:  qui  ne  (ont  point  accompagnées  de  quatre 
antennules  comme  dans  le  mylabre.  Qu.inc  aux  larves 
is:  aux  chryfalides  des  becmares,  elles  font  précilcmcnt  les 
nicmts  que  celles  des  charanlons,  que  nous  détaillerons 
dans  un  misant.  Les  elpéces  de  ce  genre  lont  : 

I .    R  H  I  N  O  M  A  C  E  R    corporc    anguflo    longo   niger  , 
thorjcc  fdfius  quatuor  albicantibus. 

Le  becmare  levrette. 

Longutur   3  liants.     Lai^tur  \  t'gnt. 


l 


270  HiSTOIRE-ABREGEE 

Ce  becmare  eft  très-allongé.  Sa  grandeur  varie  un  peu. 
Sa  trompe  efl  de  la  longueur  de  fon  corcelet.  Ses  étuis  ont 
des  ftries  longitudinales  formées  par  des  rangées  de  points. 
Tout  l'infecle  eft  noir  :  feulement  on  voit  fur  fon  corcelet 
quatre  raies  longitudinales  blanchâtres ,  formées  par  des 
petits  poils ,  fçavoir  deux  fur  le  dos  du  corcelet,  ôc  une  de 
chaque  côté.  J'ai  trouvé  cet  infecte  fur  les  chardons. 

2.  RHINOMACER  totus  vindlferlceus. 
e  becmare  vert.     — —  "^-^.^^  T^-,-^ 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  i'gnes. 

Ce  bel  infecte  eft  par-  tout  d'un  vert  doré.  Sa  trompe  efl: 
de  la  longueur  de  fon  corcelet  &  fort  dorée.  Sa  tête  ôc  fon 
corcelet  font  verts,  quelquefois  dorés ,  chargés  de  petits 
points.  Les  étuis  qui  font  de  la  même  couleur  6c  de  forme 
un  peu  quarrée,  îont  chargés  de  points  qui  forment  des 
ftries  aiïez  ferrées  ,  mais  peu  régulières. 

3.  RHINOMACER  vin'di  -  auratus  ^  fubtus    nigro- 
violaceus. 

Le  becmare  doré. 

Longueur  2  ligr.es.     Largeur  I  \  ligne. 

Cette  efpéce  refTemble  afTez  à  la  précédente.  Le  deiïbus 
de  fon  corps  eft  d'un  noir  violet  ;  fes  antennes  ôc  iQ,s  pattes 
font  aufli  noires.  Le  delPus,  fçavoir  la  trompe,  le  corcelet 
&  \ç,s  étuis  font  d'un  beau  vert  doré.  Ces  derniers  font 
chargés  de  ftries  formées  par  des  points  :  parmi  ces  infec- 
tes, il  y  en  a  quelques-uns,  qui  ont  de  chaque  côté  du 
corcelet  une  épine  latérale  dreftee  en  devant  &  fort  aiguë  : 
mais  cette  pointe  n'eft  pas  conftante  &  ne  fe  trouve  pas 
dans  tous. 

4.  RHINOMACER    niger ,    élytris    rubris  ,    capitc 
thoraceque  aureis  ,  probofcide  longitudine  fere  corporis. 

Le  becmare  doré  a  étuis  rouges. 

Itongueur  l  \iZ  lignes.     Largeur^  i  ligne. 


à 


D   E   s      I    N   s    £   C  T  r  s.  171 

La  grandeur  des  individus  de  cette  cfpécc  varie.  Les 
petits  T'ont'  les  malcs,  ^  les  gros  les  femelles.  Ces  der- 
nières portent  une  trompe  de  la  longueur  de  leur  corps,  les 
autres  l'ont  moins  longue  d'un  irrand  tiers.  Les  uns  te  les 
autres  ont  la  trompe,  les  pattes,  les  antennes  &:  le  dellous 
du  corps  noirs,  les  étuis  rouges  avec  des  llries,  ôc  la  tête 
ainfi  c]uc  le  corcelet  d'un  bronze  rouge.ure  &:  un  peu  obl- 
tur.  Souvent  les  ctuis  vus  à  la  loupe  paroilîcnt  un  peu 
velus. 

5    RHINOMACER  fubvillofus  caruUus. 

Le  becmarc  bleu  a  poil. 

Longueur  1,1   î  ,  i  î  lignes.     Largeur  {^  I  ,  i  ^  ligne. 

Ce  becmare  varie  finguliërement  pour  la  î^randeur  &: 
même  pour  les  couleurs,  eniorte  qu'on  feroit  tenté  d'en 
faire  plulieurs  e(péces.  La  plupart  font  par- tout  d'un  bleu 
fonce  noirâtre  uniforme,  tandis  que  quelques-uns  ont  le 
corcelet  d'un  vert  allbz  brillant  :  du  reite  ,  tous  vus  à 
la  loupe,  paroilVent  couverts  de  petits  poils  allez  drus  : 
tous  ont  une  trompe  allongée  de  la  longueur  du  quart 
de  leur  corps ,  lur  le  milieu  de  laquelle  ibnt  pofces  les 
antennes.  Tous  enfin  ont  les  étuis  quarrés  &i  allez  forte- 
jiient  flriés.  Cet  infecte  fc  trouve  fur  les  fleurs. 

6,  RHINOMACER  nigro-fufcus  ^  glabcr ,  punclato- 
Jlriatus. 

Le  becmare  noir  flrié. 

Il  y  a  peu  de  difTercnces  entre  cette  efpéce&:  la  précé- 
dente. Il  ell  vrai  qu'elle  clt  parfaitement  lilîe  &:  qu'on 
n'apperçoit  fur  Ion  corps  aucuns  petits  poils,  mais  fa 
forme  ell  la  même.  Les  étuis  ont  autli  des  llrics  formées 
par  des  points.  Quant  à  la  couleur,  elle  ell  par  tout  d'un 
brun  noir  &  allez  foncé  ;  quelquefois  le  noir  ell  un  peu 
bleuâtre  6c  luilant.  Cet  inlec^e  le  trouve  avec  le  précé- 
dent. 


272  Histoire   abrégée 

7.  RHINOMACER   nigro  -  virldefcens ,    oblongus  , 
Jlriatus. 

Le  becmare  allongé. 

Longueur  1  7  ligne.     Largeur  j  ligne* 

Cette  efpéce  diffère  beaucoup  de  la  plupart  des  précé- 
dentes ,  premièrement  elle  eft  petite,  allongée,  enforte 
<]ue  l'animal ,  loin  d'avoir  une  forme  quarrée ,  eft  fort 
étroit.  Sa  couleur  eft  uniforme,  noire,  bronzée  d'un  peu 
de  vert,  ou  plutôt  femblable  à  l'iris  de  l'acier  qui  a  palTé  au 
feu  :  de  plus  les  ftries  longitudinales  de  fes  étuis  font 
unies ,  Se  ne  font  point  formées  par  des  rangées  de  points , 
ce  qui  fait  une  diftinclion  fpécifique  très-marquée.  Cet 
infedle  fe  trouve  fur  les  fleurs  des  plantes  ombelliferes. 

8.  RHINOMACER  fubglobofus  ,   niger  ,  firlatus  , 
femonbus  rufis. 

Le  becmare  noir  a  pattes  fauves. 

Longueur  I  ligne.     Largeur  {  ligne. 

Ce  petit  infecte  eft  de  la  groffeur  d'une  puce.  Sa  trompe 
fine  &;  aiguë  eft  prefque  de  la  longueur  de  fon  corps.  Ses 
étuis  ont  des  ftries  éloignées  &:  dillind:es  ,  &  font  renflés, 
enforte  que  le  corps  a  une  figure  ronde  un  peu  ovale.  Tout 
l'animal  eft  d'un  noir  luifant,  à  l'exception  des  cuilîes  qui 
ibnt  rouireâtres.  On  le  trouve  fur  les  fleurs. 

c).  RHINOMACER  fubglobofus  y    villofus  ^   niger  ^ 
pedibus  elytrifque  rufis. 

Le  becmare -puce. 

Longueur  7  ligne,    'Largeur  7  ligne. 

Cet  infecte  eft  encore  plus  petit  que  le  précédent.  Il 
a ,  comme  lui ,  le  ventre  aflez  renflé ,  îk  le  devant  du  corps 
étilé.  Sa  trompe  aflez  fine,  eft  plus  longue  que  fon  cor- 
celet  ;  fa  tête  eft  noire ,  ainfi  que  fon  corcelet  :  fes  pattes  ôc 
fes  étuis  font  bruns.  Ces  étuis  font  ftries.  Tout  le  corps  eft 

couvert 


DES    Insectes.  273 

couvert  de  petits  poils.  Cet  animal  varie  pour  la  couleur, 
qui  e(l  plus  ou  moins  claire.  J'en  ai  aulli  une  variété,  ou 
les  rtries  des  ttuis(ont  moins  marquées  :  pcut-ctre  tait-elle 
une  eipécc  dilicrentc;  mais  cet  inlccle  cil  ii  petit ,  qu'on 
n'y   peut  découvrir  de  caractères  Ipccitiques. 

10.  K  I  II  N  O  M  A  C  E  R  nigcr  ,  thoracc  elytrifquc  rubris  , 
probofcidc  longiiudiTic  capuis. 

Le  bccmarc  Laque. 

Longueur  17,3  iignts.      Largeur  7  >  i   î  ^'gnt. 

Quant  à  la  forme,  cet  infecle  efl  arrondi  6c  comme 
bollu.  Jl  varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Sa  trompe  ell 
larLre  Cxi  courte,  éiialant  leulemcnt  la  loniiueur  de  la  tête. 
Tout  Tinlccte  ell  noir  ,  à  l'exception  du  corcelet  6c  des 
étuis  qui  lont  rouges.  On  voit  lur  ces  étuis  qui  iont  iiOes , 
quelques  llries ,  mais  peu  apparentes.  Il  y  a  une  certaine 
conformité  de  ri'j^ure  entre  cet  inlecle  6c  le  eribouri  de 
\:i  vigne  ,  quoiqu'ils  paroitlcnt  trcs-dilférens  j  en  les  regar- 
dant l'un  auprès  de  l'autre. 

11.  R  H  I  N  O  M  A  C  E  R     mgcr  ,     thoracc    elytrifqiie 
rubris  ,  cap i te  porte  elongato. 

Linn.  fdun.  fuec.  n.   47^.   Curculio  nigcr ,  elytris  rubris,    capite    ponc  elon- 
gato. 
Linn.  j'yft.  nnt.  edît.  10,  p.  587  ,  n.  i.  Attelabus  niger ,  elytris  rubris. 
Aci.    Uff.   1736,  p.  19  ,  n.  4.  Necydalis  rubra  ,  capite  minime  rubro. 

La  tête  écorckce. 

Longueur  5  lignes.     Lwsieur  i  \  ligne. 

Cette  efpéce  ell:  la  plus  finguliere  de  ce  genre  ,  fur-touc 

f>our  la  hgure  de  la  tête.  Elle  paroît  d'abord  approcéier  de 
a  précédente  pour  la  grandeur  tic  les  couleurs  ,  elle  cil 
ic'ulement  ordinairement  un  peu  plus  grande.  Sa  trompe 
qui  c(l  grolle  oi  courte  ,  n'égale  pas  la  moitié  de  la  lon- 
gueur de  la  tête,  hcs  antennes  polées  (ur  le  milieu  de 
cette  trompe,  lont  aulli  allez  courtes,  6c  ne  lurpallenc 
guères  la  longueur  de  la  tctc.  Celle-ci  ell  longue  ^c  prelquo 
Tome  /.  M  m 


174  Histoire    abrégée 

d'une  forme  triangulaire  allongée ,  donc  la  pointe  tien- 
droic  au  corcelec ,  èc  donc  la  baie  donneroic  naiiîance  à  la 
trompe ,  ayanc  à  Tes  deux  angles  les  deux  yeux.  Cette 
forme  de  tête,  donc  l'articulation  avec  le  corcelec  eft 
comme  étranglée  ,  de  qui  va  enfuite  en  s'élargilTanc  , 
la  faic  reiîembler  à  un  fquelette  j  ou  à  une  tête  écorchée. 
Le  defîous  du  corps  eft  noir,  ainfi  que  la  tête  ,  les  anten- 
nes,, le  devant  du  corcelet,  l'écufTon  &  les  jambes.  Les 
cuilîes ,  les  étuis  &  les  deux  tiers  poftérieurs  du  corcelec 
font  d'un  beau  rouge.  On  voit  fur  Iqs  étuis,  des  ftries  for- 
mées par  des  points.  Cet  infecle  fe  crouve  fur  les  charmes 
dans  les  bois. 

C  U  R  C  U  L  I  O. 

LE     CHARANSON, 

Antennœ  clavacce  fracîce  ,  Ancennes  en  maiïe  ,  cou- 
roftro  longo  corneo  infidcn-  dées  dans  leur  milieu,  6c  po- 
tcs.  fées  fur  une  longue  trompe. 

Familïa  \\  Femoribus  inermi-  Famille  i°»  A  cuilTes  iîmples. 
bus.  ^"-1  ' -  ■' '  ' 

— — — —  2".  Femoribus  denticu-  ■  2°.  A   cuiiTes   dente- 

latis.  \ées.  P'-f  ^^f  ' 

Le  caractère  du  genre  des  charanfons ,  eft  un  des  plus 
aifés  à  appercevoir  du  premier  coup  d'œil.  Il  approche 
beaucoup  de  celui  du  becmare.  Ses  antennes  font  termi- 
nées comme  celles  de  ce  genre  par  un  bout  plus  gros,  for- 
mant une  efpéce  de  maire,  t^  elles  font  pofées  fur  une 
trompé  longue ,  fouvenc  éfîlée  :  mais  il  y  a  une  différence 
crès-fenfible  encre  ces  deux  genres.  Les  ancennes  du  bec- 
mare  fonc  droices  ,  6c  compofées  d'anneaux  ou  arcicles 
prefqu'égaux  encr'eux  ,  au  lieu  que  celles  du  charanfon 
fonc  coudées  dans  leur  milieu ,  èc  comme  divifées  en  deux 
parcies ,  donc  la  première ,  fçavoir  celle  qui  cienc  à  la 
trompe,  eft  compofée  d'uii  feul  article  très-long,  qui  à  lui 


DES    Insectes.  175 

feul  cgale  prcfque  tous  les  autres.  Certe  différence  nous  a 
portes  à  (cparcr  le  genre  deb  l>ecmarcs  de  celui  dcscharan- 
ions,  dont  les  efpéces  font  en  grand  nombre.  Nous  avons 
fait  plus  :  pour  faciliter  encore  la  connoillance  du  genre 
nombreux  des  charanions  ,  nous  l'avons  divilé  en  deux 
familles.  La  preiTiiere  comprend  ceux  de  ces  inlecles  , 
dont  les  cuiiîes  font  limples  5c  unies,  comme  dans  la  plu- 
part tics  autres  in(ec):cs  :  dans  la  féconde,  font  renfermes  les 
charanfbns,  qui  ont  .\  leurs  cuillcs  une  efpécc  de  pointe  » 
ou  de  dent,  une  appendice  tfpineule.  Ce  caractère  ell  ailé 
à  appercevoir  de  nous  a  fervi  à  diltinguer  d'une  façon  natu- 
relle ces  infectes. 

Les  larves  des  charanfons  ne  différent  pas  de  celles  de 
la  plupart  des  inlec^es  à  étuis.  Elles  rellemblentà  des  vers 
allongés  dk;  mois  ;  elles  ont  en  devant  fix  pattes  écailleufes , 
àc  une  tête  pareillement  écailleufe.  Mais  les  endroits  où 
habitent  ces  larves  »3c  leurs  métamorpholes  ,  prélentenc 
quelques  particularités.  Certaines  efpéces  ,  que  l'on  re- 
doute par  les  défordres  qu'elles  font  dans  les  greniers, 
trouvent  moyen  de  s'introduire  dans  les  grains  de  bled, 
Jorfqu'elles  iont  encore  petites  :  c'eiî-li  leur  domicile. 
Cachées  dans  le  grain  ,il  eit  très  diHicilcde  les  y  découvrir  ; 
elles  y  croillent  à  leur  aife  ,  &  aggrandilfent  leur  demeure 
à  meiure  qu'elles  croilTent,  aux  dépens  de  la  tarine  inté- 
rieure du  grain  dont  elles  fenourrilfent.  Les  greniers  lonc 
iouvent  délblés  par  ces  infectes,  qui  quelqueiois  (ont  en 
Il  grand  nombre  ,  qu'ils  dévorent  ik:  détruilent  tous  les 
grains.  Lorfque  l'infecte  ,  après  avoir  mangé  route  la  fari- 
ne ,  eft  parvenu  .i  fa  grolfeur  ,  il  refte  dans  l'mtérieur  du 
grain  ,  caché  fous  l'ccorce  vuide,  qm  iublilte  leule,  il  s'y 
métamorphofe,  y  prend  l'état  de  chryfahde,  &  n'en  lorc 
que  fous  la  forme  d'infecl:e  parfait ,  en  perçant  la  p»eaii 
extérieure  de  ce  grain,  dont  tout  le  ded.ms  elt  vui.ic.  On 
ne  peut  guères  reconnoitre  à  la  vue  les  grains  de  bled  qui 
fontaiîili  attaqués  sv  vuidé*?  p.tr ces  infcs^t^s;  ils'paro^îflent 
cxtcricurcnienrgrors  Ck.  rcboiidiVj" nrai4lVt.it  oh  let'hat^n- 

Min  ij 


i-j6  Histoire    abrégée 

fon  les  a  mis ,  les  rend  beaucoup  plus  légers  ;  6c  fi  on  jette 
dans  l'eau  du  bled  attaqué  par  ces  infectes  ^  tous  les  grains, 
gâtés  nagent  au  deflus  de  l'eau,  tandis  que  les  autres 
tombent  au  fond.  D'autres  larves  de  charanfons  ne  font 
pas  aufîî  friandes  du  bled  ,  mais  elles  attaquent  plufieurs 
autres  graines  de  la  même  manière.  Les  fèves  ,  les  pois , 
les  lentilles  ,  que  l'on  conferve  après  les  avoir  fait  fécher , 
font  expofés  à  être  gâtés  par  ces  petits  animaux ,  qui  ron- 
gent l'intérieur  de  ces  graines  ,  dans  lefquelles  ils  fe  font 
loeés  ,  &C  n'en  fortent  qu'après  avoir  achevé  leur  tranf- 
formation ,  en  perçant  la  peau  extérieure  de  ces  mêmes 
graines.  C'eft  ce  que  Ton  peut  reconnoître  en  jettant  ces 
graines  dans  l'eau.  Celles  qui  furnagent ,  font  ordinaire- 
ment piquées  par  les  charanfons.  Quelques  autres  efpé- 
ces  fe  logent  dans  l'intérieur  des  plantes  :  les  têtes  des  ar- 
tichaux  j  des  chardons,  lont  fouvent  piquées  6i  rongées  in- 
térieurement par  des  larves  de  charanfons  allez  grands. 
Une  autre  efpéce  plus  petite  ,  mais  finguliere ,  perce  ôc 
mine  intérieurement  les  feuilles  d'ormes.  Souvent  pref- 
que  toutes  les  feuilles  d'un  orme  paroiOent  jaunes  ôc  com- 
me mortes  vers  un  de  leurs  bords  ;  tandis  que  tout  le  refte 
de  la  feuille  eft  verd.  Si  on  examine  ces  feuilles ,  on  voit  que 
cet  endroit  mort ,  forme  une  efpéce  de  fac  ou  veficule.  Les 
deux  lames  ou  pellicules  extérieures  de  la  feuille  ,  tant  en 
deiïiis  qu'en  deilous ,  font  entières  ,  mais  éloignées  &c  fé- 
parées  l'une  de  l'autre  ^  &c\e  parenchyme  qui  eft  entr'elles  , 
a  été  rongé  par  plufieurs  petites  larves  de  charanfons , 
qui  fe  font  formé  cette  demeure  ,  dans  laquelle  on  les 
rencontre.  Après  leur  transformation  ,  elles  en  fortent  en 
perçant  cette  efpéce  de  veficule ,  ôc  il  en  vient  un  charan- 
fon,  qui  eft  brun  ,  petit  ôc  difficile  à  attraper,  à  caufe  de 
l'agilité  avec  laquelle  il  faute.  Cette  propriété  de  fauter, 
qu'a  cette  feule  efpéce  ,  dépend  de  la  forme  ôc  de  la  lon- 
gueur de  fes  pattes  poftérieures.  Nous  lui  avons  donné 
le  nom  de  charanfon  fauteur. 

Il  feroit  trop  long  d'entrer  ici  dans  le  détail  des  diffé- 


Diis    Insectes.  177 

rentes  efpéccs  de  tharanlons  ,  qui  attaquent  prefque  tou- 
tes lit  parties  de  plufieurs  plantes  :  r.ous  ne  pouvons  ce- 
pendant nous  diipcnlcr  de  dire  encore  un  mot  des  clia- 
ranlons  de  la  Icrophulaire.  Ces  petits  animaux  ,  maigre 
leur  grandeur  médiocre  ,  font  au  nombre  des  plus  jolies 
efpéccs  de  ce  genre,  par  le  travail  iingulier  de  leurs  étuis. 
Mais  ce  n'ell  pas  encore  ce  qui  les  rend  le  plus  remarqua- 
bles. Lorsque  leurs  larves ,  après  avoir  rongé  les  feuilles 
de  la  icrophulaire  ,  lont  parvenues  à  leur  grolle-ur  t>:  lout 
prêtes  à  le  transformer  ,  elles  forment  au  haut  des  tiges 
une  efpéce  de  velhe  à  moitié  tranlparente  ,  dans  laquelle 
elles  s'enferment  cxi  le  mécamorpholent.  Cette  vellie  ron- 
de lie  allez  dure,  paroïc  produite  par  une  humeur  vilqueuic, 
dont  on  voit  la  larve  couverte.  Comment  l'inleéle  peut- 
il ,  avec  cette  elpéce  de  glu  ,  former  cette  velicule  ron- 
de ?  C'ert  ce  que  je  n'ai  pu  parvenir  à  appercevoir.  J\ai 
feulement  trouvé  les  larves  nouvellement  renfermées 
dans  cette  velicule  ;  je  les  y  ai  vues  fous  la  forme  de  nym- 
phes, 6i  enhn  l'inlecbe  parlait  en  ell  lorti  fous  mes  yeux. 
Ces  veiicules  lont  de  la  groiîeur  des  coques  qui  renfer- 
ment les  graines  de  la  Icrophulaire,  Cs:  lou vent  melccs  avec 
elles  ;  mais  on  lesdiltingue  ailement  par  leurtranlparence 
ik  leur  forme  ronde,  quidiBéredu  truit  de  la  Icrophulai- 
re ,  qui  le  termine  en  pointe. 

Parmi  les  inlecles  parfaits  que  renferme  ce  genre ,  nous 
pourrions  en  faire  remarquer  plulieurs  qui  ont  diliérentes 
particularités.  La  longue  trompe  du  c/iaru/ijon  trornpeiic  , 
les  écailles,  qui  recouvrent  les  ctuis  de  plufieurs  elpéces, 
^  lur-tout  du  beau  chardnfon  a  ccailics  vertes  ôC  dorces  , 
le  dclaut  d'ailes  du  charanjon  cartifannc  ,  &:  des  charan- 
lons  gris  ,  dont  les  étuis  lont  réunis  &:  comme  fondes  en- 
lemble,  enlorte  qu'ils  n^zw  forment  qu'un  leul  ;  qw'^w  les 
pointes  ou  épines  ,  qui  arment  le  corcelet  ou  même  les 
étuis  de  quelques-uns  ,  lont  autant  de  lingularités  qui  fe- 
ront détaillées  dans  l'examen  que  nous  allons  faire  des  ef- 
péccs de  ce  genre. 


lyS  Histoire    abrégée 

Première     Famille.    ^. 

i.-CURCULIO  a/ifo  nigroque  varius  ,  probofcide  pla^ 
^f/ij-^-     niufculâ    carinatâ  ^    thoracis    longitudine,    Linn.  faun, 
L. .    /        Juec.  n,  4.48.  Planch.  4,  fîg.  8. 

Frlfch,  germ.  il  t  p.  52  ,  t.  i-^  ^  fig.  5.  Curcullo  brevi-roflris. 

Le  ckaranfon  a  trompe  Jîllonnée, 

Longueur  6  lignes.     Largeur  2  lignes. 

La  trompe  de  ce  charanfon  eft  groiïe ,  de  la  longiieut 
du  corcelec  ,  portant  un  fiUon  creux  en  delTus  dans  toute 
fa  longueur.  Elle  eft  de  couleur  noire  ,  avec  des  bandes 
longitudinales  grifes.  Le  corcelet  eft  chagriné  6c  parfemé 
de  points  noirs  élevés.  Le  fond  de  fa  couleur  eft  noir, 
mais  il  eft  couvert  de  petits  poils  qui  le  font  paroître  gris  : 
de  plus  ,  on  voit  fur  ce  corcelet  cinq  bandes  grifes  longi- 
tudinales plus  claires  que  le  refte ,  une  au  milieu  ,  &  deux 
de  chaque  côté.  Les  étuis  font  pareillement  noirs  &  cha- 
grinés ,  mais  ils  paroilFent  gris  ôc  comme  nébuleux  j  à 
caufe  des  petits  poils  de  cette  couleur  qui  les  recouvrent. 
Les  patres  font  grifes  ,  ainfî  que  le  delTous  de  Tanimal.  On 
trouve  cet  infe£te  fur  les  arbres. 

2.  CURCULIO  totus  fufcus  rugofus. 
Le  charanfon  ridé. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  a  lignes. 

Ce  charanfon  eft  par- tout  de  couleur  brune.  Sa  trompe 
aftez  groffe ,  eft  de  la  longueur  du  corcelet.  Celui-ci  &  les 
étuis  font  ridés  irrégulièrement  ;  il  y  a  cependant  fur  le 
bord  extérieur  des  étuis ,  deux  ou  trois  ftries  longitudina- 
les élevées.  Cet  infedle  fe  trouve  dans  les  prés. 

3.  CURCULIO  fufco  -  nebulofus  ^   thorace  fulcato  ^ 
elytris  flriatis. 

Le  charanfon  a  corcelet  pilonné. 

Longueur  3  f  lignes.     Largeur  z  lignes. 


DES    Insectes.  179 

La  longueur  de  cet  inleclc  cil  la  même  \  peu  près  que 
celle  du  préccdeiu  ;  il  ell  (eulemciu  un  peu  moins  allongé. 
Sa  trompe  ci\  grolîe  ,  i]uarrce  ,  lillonnce  en  dcdus,  U.  de 
la  longueur  du  corcelet.  Ses  yeux  (ont  noirs  &:  (a  tcte  bru- 
ne ,  avec  quelc]ues  bandes  longitudinales  plus  foncées  en 
couleur.  Le  corcelet  elt  brun  ,  lillonnc  protondcment.  Les 
étuis  font  bruns  ,  chargés  de  taches  plus  claires  :  ils  ont  des 
ftries  larges  formées  par  des  points  enfoncés  allez  grands, 
ce  qui  fait  paroîtrc  ces  llries  comme  noueules.  Les  pattes 
Hc  le  dcllbus  du  corps  font  d'un  gris  plus  clair.  L'animal  n'a 
point  d'ailes  Tous  les  étuis.  Je  l'ai  trouvé  avec  l'elpécc 
précédente. 

4.  CURCULIO  oblonpis  j  clytrls  vdlofo-cincrcis  , 
futara  nigra. 

Linn.  fjun.  fuec.  n.  44  j.  Curculio  fufcus  oblongns ,  e!ytris  refais   acuminatis. 
A(3.  Ûpf.    1736,  p.  16,  n.   I.    Curculio  acuminatus  longus  fufcus. 

Le  charanfon  a  future  noue. 

Longueur  5    /ignés.      Largeur   1    {  H^ne, 

Cet  infe^Ve  ell  allongé  6c  de  couleur  noire.  Sa  trompe 
cd  groH'e  ,  de  la  longueur  du  corcelet,  un  peu  évalce  par 
le  bout  &  chargée  lur  Tes  cotés  d'un  peu  de  gris.  Le  der- 
nier article  des  antennes  eft  un  peu  moins  gros  que  dans 
la  plupart  des  elpéces  de  ce  genre.  On  voit  lur  Ion  corce- 
let quatre  bandes  longitudmales  griles  un  peu  ondces , 
deux  de  chaque  coté  ^  formées  par  des  petits  poils.  Les 
étuis  Ibnt  pareillement  d'un  gris  cendré,  excepté  le  long 
de  la  future  du  milieu  ,  qui  elt  noire  ;  de  plus,  il  y  a  fur  la 
partie  grile  des  étuis  de  chaque  coté  ,  deux  taches  plus  obl- 
cures ,  l'une  plus  haut ,  l'autre  plus  bas.  Ces  étuis  (e  ter- 
minent aflez  en  pointes  ,  &.  ils  ont  des  ftries  de  points  qui 
fc  réunillent  en  formant  des  anirles  aiiius. 

5.  CURCULIO  fufcus  ,  fulvo  maculatus  ,   clytris 
finaùs  ^ftriis  alicrnatim  nigro  maculatis. 


iSo  HiSTOl  RE     ABREGEE 

Le  charanfon  a  côtes  tachetées. 

Longueur  3  {  lignes.     Largeur  i   j  ligne. 

LedefTiis  de  cette  efpéce  eft  d'un  brun  noirâtre  ,  &  le 
delTbus  de  Ion  corps  eft  fauve.  Sa  trompe  afïez  grolîe  eft 
un  peu  moins  longue  que  le  corcelet.  Celui-ci  a  trois  ban- 
des longitudinales  fauves.  Les  étuis  font  un  peu  veloutés, 
èc  ont  chacun  neuf  (tries  pon6tuées.  Les  efpaces  entre  ces 
ftries  font  ponctués  &  iont  alternativement  noirâtres  6c 
d'un  brun  clair.  Sur  ces  derniers  endroits,  font  des  taches 
noires  formées  par  un  duvet  court  de  cette  couleur.  La 
femelle  efl  un  peu  plus  grofTe  que  le  mâle ,  &  fa  couleur 
eft  plus  claire.  On  trouve  communément  cette  efpéce  dans 
les  lieux  arides  au  printems.. 

6.  CURCULIO  oblongus  ,  fufcus  _,  ihoracis  lateribus 
albidis  5  elytns  flriatis  j  pu/icia  aibo. 

Le  charanfon  a  deux  points  blancs. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  I  {  ligne. 

La  forme  de  cet  infecte  eft  allongée.  Sa  couleur  eft  brune 
un  peu  noirâtre.  Sa  trompe  afTez  forte  &  plus  grolTe  à  fon 
extrémité  ,  elt  au  moins  de  la  longueur  du  corcelet.  Celui- 
ci  a  fur  chacun  de  fes  côtés  une  raie  longitudinale  d'un 
blanc  un  peu  fauve  ,  formée  par  des  petits  poils.  11  y  a  un 
femblable  point  blanc  au  milieu  de  chaque  étui ,  &  quel- 
ques poils  vers  le  bas,  furies  côtés.  Ces  étuis  ont  des  itries 
formées  par  dQS  points  qui  ne  font  pas  contigus. 

7.  CURCULIO  nigro -fufcus  ^  thorace  utrinque  fafcia 
Longitudinali  ,  elytns  duplicl  tranfverfa  cinerea. 

Le  charanfon  a  deux  bandes  tranfverfes. 

Longueur  9  lignes.     Largeur  4  lignes. 

En  delTous  ce  grand  charanfon  eft  de  couleur  cendrée  ; 
en  defllis  ,  fa  tête  eft  noire.  Sa  trompe  eil:  large  6c  courte. 
Son  corcelet  eft  chagriné  de  couleur  noire  ,  avec  les  côtés 
de  couleur  cendrée.  Ses  étuis  qui  font  noirâtres  ,  ont  pa- 
reillement 


DFS    Insectes.  i^i 

reillcmcnt  chacun  deux  bandes  grifcs  tranfverfcs;  la  pre- 
mière polce  un  peu  plus  hauc  que  le  milieu  de  l'étui,  pa- 
nachée dans  Ton  milieu  par  diftcrenres  taches  nuageules  &i 
noirâtres;  la  féconde  fur  la  partie  pollérieure  de  ces  mêmes 
étuis.  On  trouve  cet  inCecte  iur  les  chardons,  avec  le  fuivant. 

8.  CURCULIO    n/^dr  ,   Jlriatus  ,    macuiis    villofi- 
fufcis  ncbulofus. 

Le  charanfvn  tacheté, des  têtes  de  chardon. 

Longueur  l  î  ,  4  ligna.     Largeur   «    ^  *  î  lignes. 

On  voit  que  la  grandeur  de  cet  infecte  varie  beaucoup. 
Le  fond  de  la  couleur  eA  d'un  brun  noir.  En  deflbus  ,  il  ell: 
tout  couvert  de  petits  poils  gris ,  courts ,  qui  le  font  paroître 
gris  j  quand  on  le  regarde  à  un  certain  jour.  En  delfus,  il 
ell  parfemé  d'un  grand  nombre  de  taches  d'un  gris  roux, 
formées  pareillement  par  des  petits  poils.  Les  maies  en 
ont  plus  que  les  femelles,  qui  font  plus  grolles  6v  plus 
noires.  La  trompe  eft  grofl'e  ôc  de  la  longueur  de  la  tcre  ôc 
du  corcelet.  Ce  dernier  eft  chacrriné  ^c  les  étuis  font  llriés. 
La  larve  de  ce  charanlon  habite  dans  les  têtes  des  char- 
dons &:  dans  celles  du  cirfium  ,  qu'elle  ronge.  On  recon- 
noit  ces  tctes  lorfqu'elles  font  piquées  par  ces  infectes, 
parce  qu'elles  ont  un  endroit  noir  ik:  deiléché.  Lorlque  la 
larve  elt  parvenue  à  (a  groOeur,  elle  fait  la  coque  dans  cc^ 
mêmes  têtes,  d'oii  fort  l'animai  parfait. 

9.  CURCULIO    niger  ,    thorace    punclato  ,    elytr'is 
alternatim  Jlriatis  &  punclatis. 

Le  charanfon  brodé» 

Longueur  3  7  lignes.     Largeur  i  ^  ligne. 

Ce  charanfon  eft  noir ,  ôc  relTemblc  à  la  première  vue  à 
beaucoup  d'autres  efpéccs  de  ce  genre  ;  mais  Ion  caraélere 
fpécifique  conlifte  dans  les  ftrics  de  les  étuis.  II  y  en  a 
neuf  Iur  chacun  ,  fie  entre  chaque  ftrie  le  trouvcrtr  deux 
ranjiées  de  points  ,  qui   quelquefois  fe  confondent.    La 

Tome  /.  N  n 


i8i  Histoire    abrégée 

trompe  efl  à  peu  près  de  la  longueur  du  corcelet.  Celui- 
ci  e/t  loiig,  ponctué,  environ  de  la  longueur  des  trois 
quarts  des  étais. 

lo.  C  CJ  R  C  U  LI  O  cincrcu$  ,  Jquamofus  ^  alis  car  au  , 
elytris  ftriàt'ts. 

L'inn.  faun.  fuec.  n.  452.  Curculio  cinereus-,  oblongus  ,  elytris  obtufiufculïs. 
Lijf.  loq.  p.  394  j  n.  30.  Scarabseus  fufcus  y  lanugine  incanus. 

Le  charanfon  gris ,  Jirié  &  fans  ailes. 

Longueur  27,4  lignes.     Lkirgeur  1^,25  lignes. 

Cette  efpéce  eft  une  des  plus  communes,  on  ia  rencon- 
tre par-tout- dans  les  jardins  6c  dans  les  bois.  Elle  varie 
alTez  confidérablement  pour  la  grandeur.  Quant  à  fa  for- 
me, fa  trompe  efl  très -courte,  n'égalant  pas  la  longueur 
du  corcelet.  Son  corps  efl:  afTez  renflé  y  rond  &:  obtus  par  le 
bout.  Ses  étuis  font  larges  oc  fe  recourbent,  en  envelop- 
pant une  partie  du  ventre.  Cette  configuration  les  empê- 
che d'agir  6c  de  fe  lever  :  aufïï  n'en  eft-il  pas  befoin  ;  car  il 
n'y' a- point  ^'«lî^ss  fous  ces  étuis.  Le  corps  de  l'infe(Ste  eft 
brun ,  mais  il  eft  tout  couvert  d'écaillés  grifes  plus  ou  moins 
foncées,  qui  donnent  à  cet  animal  une  couleur  grife , 
comme  marbrée.  La  tête  6c  le  corcelet  font  chagrinés,  S<, 
les  étuis  ont  chacun  dix  ftries  formées  par  des  rangées  de 

^?.^"  ;  :  h  b  OiJ  ['O  'J  èi  'i  ÏA 1 

II.  CURCULIO    oblongus  ^  ■  totus    niger  ,    thorace 
puncîato  y  elytris  jiilcads. 

Le  charanfon  noir  a  filions, 

Longueur  z  lignes.     Largeur  j  ligne. 

La  couleur  de  cette  petite  efpéce  eft  noire  par-tout ,  a 
l'exception  des  pattes,  qui  font  un  peu  fauves.  Son  corçe- 
iét'ëft  ^bh^tté^j  6c  fes  étui-s  ont  des  fiUpns  profonds  formés, 
^p  dèip^oincs;^       f         ri 

12..  Cy  R; C; U'X^l o  fquamofo - viridis  > umflro   thorace 


D  r  s      I  N  s   E  C  T  F.  s/  1S5 

Linn  faun.  futc.  n.  449.   Ci;rculio  îcneo-furcus ,   roftro  thoracc  brevlore. 
Aâ.    Upf.    1736,   f.    x6  ,  n.  1.  Curculio   acuminatui ,  oblon^gfculus ,  anco 
fufcus. 

Le  charanfon  a  écailles  veries  ù  pattes  fauves. 

Longueur  2,3  lignes.     Largeur  7  ,  ï  7  Hgne. 

La  grancieiir  de  ce  chmanfon  varie;  en  général,  il  c[\ 
afïbz  alloni;c.  Sa  couleur  c(t  brune,  mais  tout  (on  corps  ell 
parfcnié  de  petites  écailles  d'un  vert  bronze,  ce  qui  le  fait 
paroître  d'une  couleur  très-brillante.  Ces  écailles  fe  déta- 
chent par  le  frotenicnt.  Les  pattes,  qui  quelquefois  font 
couvertes  des  menies  écailles  ,  font  d'une  couleur  plus 
claire  que  le  refle  du  corps.  Quant  à  la  forme,  la  trompe 
de  cet  infecle  eft  courte  ^  n'égale  guères  que  \qs  deux 
tiers  du  corcelet.  Celui-ci  effc  chagriné,  &.  les  étuis  ont 
chacun  environ  dix  ftries.  On  trouve  très-communément 
ce  charanlon  (ur  les  arbres  6c  (ur  les  plantes. 

13.  CURCULIO  roflro  thoracis  longitudine  ,  thorace 
tribus  flnis  palhâLonbus. 

Le  charanfon  a  corcelet  rayé. 

Longueur  1  7  lignes.      La-geur  l  7  ligne. 

Cette  efpéce  approche  infiniment  du  charanfon  qu'a 
décrit  M.  Linnxus,  n.  450  de  fa  Fauna  fuecica  ;  mais  la 
différence  de  grandeur,  jointe  à  celle  de  la  longueur  de  la 
trompe,  me  font  beaucoup  douter  que  ce  foit  \x  même 
efpéce.  Quoi  qu'il  en  foit ,  le  mien  ell  par-tout  de  la  mê- 
me couleur  grife  un  peu  fauve,  feulement  {qs  yeux  &  les 
cotés  de  fi  trompe  (ont  noirs.  Son  corcelet  a  aulîi  quatre 
bandes  longitudinales  brunes,  entrecoupées  par  trois  ban- 
des plus  claires.  Les  étuis  ont  chacun  neuf  (hies,  au  lieu 
que  celui  de  AL  Linnxus  n'en  a  que  quatre  fur  chaque 
étui ,  ce  qui  fait  encore  une  nouvelle  dilFcrence.  On  trouve 
cet  inlecte  (ur  les  arbres  cs:  les  builVons.  Vii  à  la  loupe,  il 
paroit  couvert  d'un  petit  duvet  de  poils. 

o 

Nn  ij 


l84  HiSTOIRB      ABRÉGÉE 

14.  CURCULIO   rofiro  thorace   breviore  j  fquamis 
nitentibus ,  thoracis  elytrorumquefafciis  longitudinalibus. 

Le  charanfon  écailleux  a  bandes. 

Longueur  a  lignes.     Largeur  j  l'gne. 

On  feroir  d'abord  tenté  de  prendre  cet  infeéle  pour  une 
/împle  variété  du  précédent,  mais  il  y  a  plufieurs  différen- 
ces fpécifiques  qui  l'en  diftinguent.^^remiérement,  il  eft 
plus  petit.  Secondement  j  fa  trompe  eft  grofTe  &  courte  , 
égalant  à  peine  la  moitié  de  la  longueur  du  corcelet.  Troi- 
iiémement,  tout  l'animal  eft  brun,  mais  couvert  d'écailles 
un  peu  cuivreufes.  Ces  écailles  forment  trois  bandes  lon- 
gitudinales fur  le  corcelet,  une  au  milieu  &  une  fur  cha- 
cun des  côtés.  Les  étuis  ont  dQs  ftries  de  points ,  ôc  font 
aufîî  couverts  d'écailles,  qui  forment  quatre  bandes  lon- 
gitudinales fur  chaque  étui ,  mais  moins  diftin(fles  que  fur 
Je  corcelet.  J'ai  trouvé  cet  infecle  fur  les  fleurs. 

15.  CURCULIO  rufus ,  fubvillofus  y  capite  nigncante^ 
rojiro  thorace  breviore. 

Le  charanfon  gr'ifette. 

Longueur  i  \  ligne.     Largeur  j  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  par-tout  d*un  roux  {)ale  j  à  lex- 
ception  de  fa  tête,  qui  eft  noirâtre.  Sa  trompe  eft  grofle 
&  courte,  environ  de  la  moitié  de  la  longueur  du  corce- 
let. Celui'ci  eft  pointillé  irrégulièrement,  ainfl  que  la  tête. 
Les  étuis  ont  chacun  dix  ftries  longitudinales  formées  par 
âiQS  points.  Tout  l'animal  vu  à  la  loupe,  paroît  couvert  de 
poils  clair-femés. 

i(j.  CURCULIO    cœruleo  -  viridis    nitens  ,    thorace 
punciato  j  elytris  Jiriatis,  ' 

Teùv.  ga[oph.  p,  77',  n.  6.  Curculio  parvus  fplendide  viridis. 

Le  charanfon  fatln- vert. 

Longueur  i  f  ligne.    Largeur  ^  ligne,  * 


desInsectes.  i8y 

La  couleur  de  cet  iiifcclc  varie:  t]uelc]uetois  il  tft  d  un 
beau  vert  brillant  ik.  bronze;  d'autres  fois  fa  couleur  ell 
plus  obicure  Hc  bleuâtre.  Quanta  fa  grandeur  èc  (a  forme 
allongée,  il  approche  beaucoup  du  cfiaranfon  brun  des 
bleds,  feulement  (on  corcelet  n'eft  pas  ii  allongé.  Ce  cor- 
celet  eit  chargé  de  points,  <S:  les  étuis  font  Itrics.  La  cou- 
leur des  pattes  &c  des  antennes,  ci\  un  peu  plus  obfcure 
que  celle  du  refte  du  corps.  J'ai  trouvé  aficz  communé- 
ment cet  infc(£le  fur  les  plantes  crucifères,  au  printems. 

17.  CURCULIO  oblongus ,  niger  y  abdomine  fquamofo , 
latcribus  albis. 

La  plcureufc 

Je  foupçonnerois  cet  infecte  de  n'erre  qu'une  variété  du 
précédent,  (ans  les  écailles  dont  (on  ventre  elt  chargé; 
il  a  la  même  forme  allongée  ,  \\  même  grandeur  ,  Ton 
corcelet  eft  de  même  poncl:ué,  Ôc  (es  étuis  chargés  de 
Aries ,  entrée  chacune  defquellcs  (e  trouve  une  rangée  de 
points.  Seulement  l'animal  efl  noir  &:  luifant:  fon  ventre 
e(t  couvert  d'écaillés  blanches,  qui  étant  en  plus  grande 
quantité  (ur  les  cotés,  les  rendent  trcs-blancs. 

18.  CURCULIO    rufo  -  teflaceiis   oblongus  ,    tkoracc 
elytrorum  fcrc  longiiudinc,  Linn.  faim.  fucc.  n.  461. 

ÎÀnn.  fyfl.  nat.  edit.  lO,  p.  Î78  ,  n.  II.  Curcu'io  longi-roftris  piceus  oblon- 
gus ,  thornce  pun^lato   longitudine  elytrorum. 

Ruj  inf.  p.  88.  Scarabxus  p;uvus  cor^jore  breviore  forditle  feu  obfcure  fulvus, 
probofcido  l^nga,  deorfum   arcuata. 

Le  charanjon  brun  du  bled. 

Longueur  i  {  Hg'te.     Largtur  {  iigne» 

Les  perfonnes  qui  ont  des  greniers  ne  connoidenr  que 
trop  ce  petit  animal ,  qui  fait  de  grands  ravages  dans  les 
bleds.  Tout  rin(ecl:e  e(î  allez  allongé;  la  trompe  ei\  mince 
&  longue.  Sa  couleur  e(l  par-tout  d'un  brun  noir.itre;  (a 
tête  fv  (on  corcelet  (ont  charges  de  points,  ik:  les  ctuis  ont 
des  ftries  longitudinales  ,  dans  lelquelles  la  loupe  fuie  dé- 


28^  Histoire    ABRÉGÉE 

couvrir  des  petits  points.  Ce  qui  fait  le  caractère  fpécifî- 
que  de  cet  infecte ,  c'eft  foa  corcelet ,  dont  la  longueur 
égale  prefque  celle  des  étuis.  Cette  efpéce  approche  beau- 
coup ,  à  la  grandeur  près ,  du  grand  charanfon ,  que  donne 
le  ver  palmille.  Il  dépofe  Tes  œufs  dans  les  grains  de  bled. 
C'eft-là  que  croît  fa  larve  ,  qui  ronge  la  farine  du  grain  & 
n'en  laiiTe  que  l'écorce,  que  l'animal  parfait  perce  pour  en 
fortir  après  fa  transformation. 

19.  CURCULIO   rufus ,  fcmoribus  pojlïcis  crajjion^ 
bus  y  elytrls  rufis. 

Le  charanfon  fauteur  brun, 

zo.  CURCULIO  rufus  ,  fcmoribus  pojlicis  craffiori^ 
bus  5  elytrls  maculis  quatuor  nigris, 

y    -  /  JÀnn.  faun  fuec.    n.    473.  Curculio  llvidus ,    coleoptris  maculis  quatuor  obf* 

i-  '  V  curis. 

Unn.fyjl.  nat.  edit.  lO ,  p.  î8i  ,  n.  34.  Curculio  alni. 

Le  charanfon  fauteur  a  taches  noires, 

longueur  I  {  ligne.     Largeur  j  ligne. 

Je  ferois  fort  porté  à  regarder  ces  deux  infedles  comme 
variétés  l'un  de  l'autre.  Ils  fe  reflemblent  parfaitement  ^  à 
l'exception  des  points  noirs ,  qui  font  fur  le  fécond ,  &  qui 
ne  fe  trouvent  pas  fur  le  premier.  Tous  deux  font  de  la 
même  grandeur.  Tous  deux  ont  leur  tête ,  leur  trompe  6c 
le  deflbus  de  leur  corps  noirs ,  èc  le  deiïus  de  couleur  fau- 
ve. Les  pattes  font  de  cette  dernière  couleur ,  à  l'excep- 
tion cependant  des  cuifTes  ,  qui  dans  la  féconde  efpéce 
font  noires,  ce  qui  n'efl  pas  fuffifanc  pour  conflituer  une 
efpéce  différente.  Leurs  étuis  à  tous  deux  font  ftriés.  Leurs 
cuifles  poftérieures  font  fort  groiTes  àc  leur  fervent  à  fau- 
ter. La  plus  grande  différence  qu'on  remarque  entre  ces 
deux  infe£les ,  c'eft  que  ceux  de  la  féconde  efpéce  ont  deuix; 
taches  noires  fur  chaque  étui.  Tune  plus  petite  à  la  bafe, 
l'autre  plus  large ,  un  peu  plus  bas  que  le  milieu  de  Técuin 
J'ai  dés  mâles  ôc  des  femelles  de  chacune  de  ces  deux  ef- 


DES    Insectes.  187 

pcccs ,  cnfortc  qu'on  ne  peut  pa^  les  regarder  coiv.me  des 
varicccî)  de  lexc. 

Ces  infecles  font  aflLz  communs  ,  principalement  fur 
les  bullVons.  Leurs  larves  viennent  fur  l'orme^  ou  cWqs 
forment  ces  cavités  OjUe  l'on  trouve  entre  les  membranes 
des  feuilles  de  cet  arbre,  qui  p.iroiilcnt  renrices  U  dellc- 
chces. 

11.  CURCULIO  cinereus  ,  elytrorum  punclo  quadru- 
piici  nigricante. ,  probofcide  thoracc  brcviore. 

Le  charanfon  quadrille  a  courte  trompe» 

Longueur  I  \  ligne.     Largeur  )  ligne. 

Ce  petit  infecte  eft  allez  allongé.  Il  eft  tout  gris;  mais  le 
milieu  de  (a  tcte  eft  plus  brun  ,  i\:  il  a  deux  bandes  loni;i- 
tudinalcs  plus  obicures  fur  le  defl'us  du  corcelet.  Ces  deux 
bandes,  à  leur  bafe,  fe  terminent  par  deux  taches  plus 
noires.  Les  étuis  lont  ftriés  &:  de  la  même  couleur  que  le 
refte  ,  à  l'exception  de  deux  points  noirs  lur  chaque  ctui , 
féparéspar  un  point  blanc,  l'un  plus  haut,  l'autre  plus  bas, 
placés  chacun  vis-à-vis  fon  correlnondant  de  l'autre  étur, 
en  forte  que  ces  quatre  points  forment  une  elpéce  de 
quatre. 

12.  CURCULIO  cincreus  ,  elytrorum  punclo  quadru- 
plicl  albo  y  probofcide  thoracc  lonc^iore. 

Linn.fyfl.  nat.  edit.   lO  ,  p.   ^^8o  ,  n.   15.  Curculio  longi-roftris  grifcus  ,  coleop- 
tris  maculis  quatuor  albidi^. 

Le  charanfon  quadrille  a  longue  trompe. 

Longueur  1   lignes.     Largeur   I  i'gne. 

Il  reO'emble  beaucoup  au  précédent,  dont  il  diffère, 
1°.  par  fa  trompe,  qui  eft  fine,  longue,  &:  dont  la  lon- 
gueur excède  d'un  bon  tiers  celle  du  corcelet;  i".  parce 
que  chaque  étui  eft  chargé  de  deux  points  blancs  pôles  au- 
dellus  l'un  de  l'autre,  iic  léparés  par  un  point  noir,  ce  qui 
eft  tout  le  contraire  de  l'efpéce  précédente.  Tout  le  refte  eft 
femblable,  à  \à  grandeur  près,  6c  fcs  étuis  font  aulii  fines. 


288  Histoire    abrégée 

23.  CURCULIO  niger ,  ovatus , firlatus ,  totus villofo- 
Y'''n      cinereus  y  tkorace  inermi. 

Le  char anfon  fatin- gris. 

Longueur  i  \  ligne.     Largeur  I   ligne. 

Cet  infede  paroîc  tout  gris  &  comme  foyeux ,  à  caufe 
des  petits  poils  dont  il  eft  couvert ,  quoique  le  fond  de  fa 
couleur  foit  noir.  Il  eft  aiïez  ovaJe  :  ies  étuis  ont  des  ftries 
qui  ne  font  point  formées  par  des  points  ,  mais  chaque 
petit  poil  part  du  fond  d'un  point  entre  ces  Ihies. 

»  i/\Aj  é^  24.  CURCULIO    ovatus  ,    nigro  -  clnereus  ,   thorace 

utrinquc  dendculato. 

Le  ckaranfon  à  corcelet  épineux. 

Ce  charanfon  eft  de  la  grofleur  d'un  grain  de  millet , 
aflez  ovale ,  &.  d'une  couleur  noire  cendrée.  Son  carac- 
tère fpéciiîque,  eft  d'avoir  aux  deux  côtés  du  corcelet  une 
épine  ou  pointe  médiocrement  faillante,  prefque  comme 
\qs  capricornes.  Ses  étuis  font  ftriés  avec  deux  rangs  de 
points  entre  les  ftries.  Le  fond  de  la  couleur  de  l'animal 
eft  noir,  6c  la  teinte  cendrée  vient  d'un  duvet  de  petits 
poils  blanchâtres. 

25.  CURCULIO  fubrotundus  ,  niger  ,  fquamofus  , 
elytris  flriatis  ;  thorace  utrinque  aculeato  ,  lateribus 
lineaque  média  albis. 

Le  charanfon  a  Bandes  blanches. 

On  peut  regarder  ce  charanfon  comme  un  des  plus  pe- 
tits. Il  égale  à  peine  la  grofteur  d'un  grain  de  millet.  Il  eft 
ovale ,  prefque  rond ,  &:  fon  corps  eft  tout  couvert  d'écail- 
lés. Sa  trompe  eft  allez  longue.  On  voit  fur  le  dos  de 
fon  corcelet  une  ligne  blanche  dans  le  milieu,  ôc  fur  les 
côtés  de  larges  bandes  de  la  même  couleur  ;  elles  font  for- 
mées par  \(^^  écailles ,  qui  dans  ces  endroits  font  blanches 

fur 


Di- s    Insectes.  2R9 

fur  un  fond  noir  Lcst^tiiis  lonc  llrics,  iJC  les  flrics  font  tor- 
mccs  par  des  points  (jin  le  touchent. 

16.  C  U  R  C  U  L  1  O  fiihglobofus  j  chicrco  ater ,  flruuus  ^ 
pfobojcidc  tJioracts  longitudine. 

Le  charanfon  noir  (Int. 

Lon^^ueur  i  ligne.     Lurgtur  {  H^ftc. 

Ce  petit  animal  eft  tout  noir  ,  feulement  en  dcllous 
il  paroit  cendré.  Cette  couleur  vient  de  c]uelc]ues  écailles 
dont  il  efl:  couvert  en  dellbus.  Sa  tctc  Ôc  ion  corcelet  iont 
pointillés  ,  6i  Çqs  étuis  font  chargés  de  llrics  ferrées.  Sa 
trompe  elt  longue  ,  éfilée  ,  U  (ouvent  il  la  recourbe  en 
defTous.  On  trouve  cet  infecte  fur  les  rieurs. 

27.  CUllCULIO  globojus  ru  fus  ,  elytris  fin  dû  s  ,  faf- 
cia  tranfvcrfd  alha. 

Le  charanfon  roux  a  bande  tranfvcrfalc  blanche. 

Longueur  l  ligne.     L.irgcur  \  ligne. 

Il  eft  par-tout  de  couleur  fauve ^  un  peu  roufle.  Ses  étuis 
font  ftriés  avec  une  bande  tranlverle  blanchâtre  au  milieu, 
c]ui  eft  fort  apparente,  ^  deux  autres  plus  lenfibles,  l'une 
plus  haut ,  l'autre  plus  bas  ,  qui.louvent  ne  paroiiîènt  point 
du  tout.  Ces  bandes  font  formées  par  des  petits  poils 
blancs. 

18.   CURCULIO  glohofus  niger ,  elytris  flriatis  ,  faf- 
cia  iranfvcrfa  alba. 

Le  charanfçn  noir  a  bande  tranfverfale  blanche. 

Celui-ci  pourroit  bien  n'être  qu'une  variété  du  pré- 
cédent. Il  lui  rellenible  pour  tout ,  la  grandeur  ,  la  forme  , 
Jes  taches,  à  l'exception  de  la  couleur  du  tond,  qui  eft 
roull'e  dans  le  précédent,  6c  noire  dans  celui-ci.  Il  l'em  • 
bicroit  cependant  que  le  corcelet  de  celui-ci  ieroit  plus 
étroit  ,  •?>:  la  loupe  y  fait  appcrcevoir  quelques  pet'ts  poils 
blanc5.  On  trouve  cette  elpcce  iur  le  fiule  dont  le  nourrie 
Gi  larve. 

Tome  /.  O  o 


290  Histoire    abrégée 

25>.  CURCULIO  fubvillofo-murinus ,  fcutdlo  albicante. 

Le  charanfon  fouris. 

Longueur  l   ligne.     Largeur  \  ligne. 

Le  fond  de  la  couleur  de  ce  charanfon  efl  noir  y  mais  il 
efl  tout  couvert  de  poils  de  couleur  de  gris-de-fouris.  Sa 
trompe  eft  aflez  fine ,  &:  de  la  longueur  de  fon  corceler. 
L'extrémité  de  ce  corcelet  près  de  l'écutron  ,  ainfî  que  l'é- 
cuflbn  ,  eft  blanchâtre  ,  ce  qui  fuffit  pour  reconnoître  cet 
infecle  ,  dont  la  couleur  varie  un  peu  ,  tantôt  plus  oc  tan- 
tôt moins  foncée. 

30.  CURCULIO  lotus  fufcus  Jpinofus  ^  elytris  finis 
eltvatis  villofo-fpinofis. 

Le  charanfon  a  côtes  épineufes. 

Longueur  l   \  ligne.     Largeur^  ligne. 

Il  efl:  tout  brun  ôc  obfcur.  Sa  trompe  efl:  groflle  ^  de  la 
longueur  du  corcelet.  Ses  étuis  ont  neuf  fl:ries  longitudi- 
nales ,  &:  fur  leur  élévation  font  des  petits  poils  courts  ôc 
roides  comme  des  épines.  Il  y  a  auiîide  femblables  épines 
fur  le  corcelet. 

31.  CURCULIO  niger ,  fcutello  albicante  ,  elytrorum 
flriis  utrinque  denticulatis , 

Le  charanfon  noir  a  côtes. 

Longueur  i    ligne.     Largeur  \  ligne. 

Cet  infecte  efl:  d'un  noir  de  jayet  ^  lifl"e  &  luifant.  Sa 
trompe  efl:  plus  longue  que  fon  corcelet.  Celui-ci  eft  cha- 
griné ,  &:  les  étuis  ont  des  ftries  bien  marquées.  Si  on  les 
examine  à  la  loupe  ,  on  apperçoit  que  ces  ftries  font  dente- 
lées j  à  caufe  des  points  élevés  qui  font  dans  le  creux  qui 
forme  un  intervalle  entr'elles  ,  éc  qui  fouvent  fe  joignent 
à  la  crête  élevée  de  la  ftrie. 

32.  CURCULIO  pyriformis  nigro - cœrulefcens  abdo^ 
mine,  oyato. 


desInsectes.  Ipf 

Linn.  fjun.  fuec.  n.  463.  Curculio-  piceus  ,  abdomine  ovato. 
Linn.  Jyji.  nat.edii.  lO,  p.  378  ,  n.  9.  Curculio  acndulu». 

Le  charanfon  pyn forme. 

Longueur   1    ;   ^'^i'.      Largeur  '-  ligne. 

La  forme  de  ce  charanfon  cft  afTcz  fingulierc.  Il  a  le 
venrre  gros  6c  ovale  ;  (on  corcelec  va  en  diininuanc  ,  &:  fa 
tête  fe  termine  en  devant  par  une  trompe  affez  fine  ,  ce 
oui  lui  donne  une  figure  de  poire  ou  de  cucurbite.  Tout 
Ion  corps  ell  d'un  noir  bleuâtre.  Sa  tcte  &  fon  corcelet 
font  pointillés.  Ses  étuis  font  fortement  ibiés  ifc  dans  le 
fond  des  flries  on  appercoitdes  points  enfoncés.  On  trou- 
ve communément  lur  les  fieurs  ce  charanfon  qui  varie 
beaucoup  pour  la  grandeur. 

}}.  CURCULIO  lividus  j  coleoptris  fdfcUs  plurimis 
ohfcuris. 

Le  charanfon  marbré  a  bandes. 

Longueur  j  ligne.     Largeur  j  l'gne. 

Cette  efpéce  eft  la  plus  petite  de  celles  de  ce  genre  que 
j'aye  ramallées.  Le  brun  paroit  dominer  dans  (a  couleur.  Sa 
réte,  fon  corcelet  6l  fes cuilies  Ibiit  noirs,  ics  antennes  &: 
les  pieds  font  roux.  L'écullon  eft  un  peu  blanchâtre.  Les 
étuis  font  llrics  ,  6c  d'une  couleur  rouge  brune  ^  mais  variés 
par  bandes  tranlverlcs  qui  dclcendent  un  peu  obliquement 
du  côté  extérieur  de  l'étui  vers  la  future  ,  où  elles  forment 
un  angle  avec  celles  de  l'autre  côté  :  de  plus  chaque  étui  a 
une  petite  raie  noire  longitudinale  proche  la  (uture.  La 
trompe  cft  hnQ  6i  de  la  longueur  du  corcelet.  J'ai  trouvé 
ce  petit  infe£le  fur  les  fleurs  ,  il  efl  fur-tout  en  très-grande 
quantité  lur  les  fleurs  de  la  lalicaire. 

Seconde    Famille. 

34.  CURCULIO  nigcr  apterus  ,  thorace  utrinqac  puncîo 
duplicifidvo  y  haf  piLis  fuhis  coronata. 

Oo  ij 


L^z  Histoire    a  b  r  ja  g  é  e 

Le  charanfon  à  corcelet  couronné. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  2  f  lignes. 

Ce  charanfon  eft  tout  noir  6c  luifant.  Sa  trompe  eftgroiïe 
&  de  la  longueur  du  corcelet.  Celui-ci  eft  lilTe  &  ponctué. 
II  a  fur  les  côtés  quatre  taches  fauves  ,  deux  de  chaque 
côté ,  formées  par  des  petits  poils  de  cette  couleur  ,  6c 
toute  la  bafe  du  corcelet  eft  ornée  d'une  rangée  de  fem- 
blables  poils ,  qui  forment  une  bande ,  dont  le  bas  du  cor- 
celet fe  trouve  comme  couronné.  Les  étuis  font  chagrinés, 
àffez  fortement  réunis  enfemble ,  ôc  leur  courbure  recou- 
vre une  partie  du  delTous  du  ventre.  Sous  ces  étuis  l'animal 
n'a  point  d'ailes. 

35.  CURCULIO  niger ,  maculis  villofo  -flavis  j  elytris 
fubrugofis. 

Le  charanfon  tigré.  ^ 

Longueur  6  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Il  eft  noir  ;  fa  trompe  eft  grofle  fur-tout  par  le  bout,  Sc 
auffi  longue  que  le  corcelet.  Celui-ci,  ainfi  que  les  étuis, 
eft  comme  ridé  finement  6c  chagriné.  Les  uns  ôc  les  autres 
font  parfemés  de  taches  fauves  formées  par  des  petits 
poils^  Cet  infecte  eft  très-rare  ici,  mais  on  le  trouve  com- 
munément plus  loin  de  Paris  du  côté  de  la  Normandie. 

3^.  CURCULIO  cinereus,  fquamofus  ,  ails  carens , 
elytris  rugofis. 

Le  charanfon  gris  a  étuis  réunis  &  chagrinés. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  a  {  lignes. 

A  peine  pourroit-on  diftinguer  cette  efpéce  du  charan- 
fon gris  ^firié  ù  fans  aîles  du  n''.  lo,  fans  les  petites  épi- 
nes des  cuifTes  de  celui-ci.  Il  paroît  feulement  beaucoup 
plus  grand  :  du  refte  il  eft  précifément  de  même  pour  la 
forme  ôc  la  couleur.  Sa  trompe  eft  grofïe  6l  courte  ,  6c 
n'égale  pas  la  longueur  du  corcelet.  Celui-ci  eft  chagriné 
ôc  afTez  rond.  Les  étuis  ne  font  point  ftriés ,  mais  feu- 


DES    Insectes. 


193 


Icmcnt  chagrines ,  en  quoi  ils  différent  Je  ceux  de  rcfpece 
du  n".  10.  Ces  étuis  font  larges,  i^C  le  recourbent  en 
enveloppant  une  partie  du  delîous  du  corps.  Ils  (ont  allez 
fortement  réunis  enfemblc  ,  &i  (ous  ces  étuis  rinleclc 
i)'a  point  d'ailes.  Tout  l'animal  cfl  brun  ,  mais  recouvert 
d'écaillés  griies. 

37.  C  U  II  C  U  L  I  O   /i/Jius  y   apte  rus  ,  clyiris  rugojb- 
firiaùs. 

Le  charanjun  cattifanne. 

Longueur  3  ,  4  î  lignes.      Largtur  i  |  ,  a  ^    lignes. 

La  grandeur  de  cet  infecte   varie  confidérablement  : 

f)Our  ia  forme  ,  il  rellemble  aux  iXcuv.  précédens.  Sa  cou- 
eur  cfl:  d'un  brun  oblcur  ,  plus  rougeatre  vers  les  pattes. 
Sa  trompe  cil  courte  ,  moitié  moins  longue  que  le  cor- 
celet ,  mais  large  ^  grolle.  Le  corcelet  elt  chagriné  6c  les 
étuis  ont  chacun  environ  onze  ftries  allez  marquées.  Ces 
ilries  (ont   larges  ôc  paroiiVent  raboteules  ,  à  caufe  des 

f)oints  ou  tubercules  ,  dont  elles  lont  chargées  ,  tant  dans 
eur  fond  ,  que  fur  leur  crétc  élevée.  Les  étuis  font  forte- 
ment réunis  enfemble ,  ils  fe  recourbent  lous  le  ventre ,  »i\: 
l'animal  n'a  point  d'ailes  deilous. 

38.  CURCULIO  fqudmofus  j  vlridi-auratus. 

Linn.  faun.  fut:,    n.   459.   Curculio  femoribiis  omnibus  denticulo  notatis ,  cor- 
pore  viridi  oblongo. 
Linn.  fyjl.  nut.  edit.   lo  ,  p.  384,  n.  59.  Curculio  argentatus. 

Le  charanfon  a  écailles  vertes. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

Ce  charanfon  relTèmble  beaucoup  au  charanfon  à  écailles 
dorées  ,  il  ell  (eulement  plus  grand  ;  du  relie  il  ell  de  mcmc 
d'une  couleur  brune  noirâtre,  mais  tout  couvert d'écaillcs 
qui  le  font  paroîtrc  d'une  couleur  verte  bronzée.  Sqs 
antennes  è^c  les  pattes  lont  plus  brunes.  Sa  trompe  eft 
à  peu  près  de  la  longueur  de  Ion  corcelet.  Ce  tlernicr 
eft  chagriné  j  ain/I  que  la  eue  ,  ^  les  ccuis  font  chacun 


294  Histoire    abrégée 

chargés  de  dix  flries  formées  par  des  rangées  de  points  : 
mais  ce  qui  conftitue  la  différence  fpécifîque  de  cet  infecte 
de  du  charanfon  à  écailles  dorées  ,  c'eit  que  toutes  les 
cuifles  de  celui-ci  ont  des  petites  dents  ou  épines  ,  qui  ne 
fe  trouvent  point  dans  l'autre.  On  rencontre  communé- 
ment cet  infecte  dans  les  jardins  lur  les  arbres. 

39.  CURCULIO  oblongus  ,  niger  y  elytris  pedibufque 
tejiacels. 

Le  charanfon  h  étuis  fauves. 

Longueur  a  î  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Il  eft  tout  noir  ^  à  l'exception  des  pattes  ,  des  antennes 
6c  des  étuis,  qui  font  de  couleur  fauve.  Sa  trompe  eft  plus 
courte  que  fon  corcelet.  Celui-ci  eft  étroit  ôc  chagriné , 
ainfi  que  la  tête.  Les  étuis  font  luilans,  chargés  chacun  de 
fept  ftiies  formées  par  des  pomts  enfoncés.  On  trouve 
ce  charanfon  fur  les  arbres. 

N.  5.  Il  y  a  une  variété  de  cette  efpéce ,  dont  le  corce- 
let eft  de  la  même  couleur  que  les  étuis. 

40.  CURCULIO  fubglobofus  3  nigro-fufcus  j  fquamo- 
fus  ,  lineolis  albis  variegatus. 

Le  charanfon  géographie. 

Longueur  2  lignes.     Largeur  i  7  ligne. 

La  forme  de  ce  charanfon  eft  aftez  ovale.  Je  mefure  fa 
longueur  fans  compter  fa  trompe  ,  qui  eft  ordinairement 
repliée  fous  fa  tête  ,  àc  dont  la  longueur  furpafte  celle 
de  la  tête  £c  du  corcelet  pris  enfemble.  Le  fond  de  la  cou- 
leur de  rinfe6te  eft  d'un  brun  noir ,  mais  il  eft  orné  de  pe- 
tites écailles  blanches,  femblables  à  celles  des  ailes  dQS 
papillons  ,  qui  couvrent  fon  corps  en  difFérens  endroits, 
tant  en  detTus  qu'en  deftbus.  Ces  écailles  en  deflus  for  • 
ment  plufiears  lignes  blanches  lur  le  fond  noirâtre  de  l'a- 
nimal. Sur  le  corcelet  on  apperçoit  en  deftus  trois  de  ces 
lienes  blanches  lon^itudiuales-,  une  au  milieu  &  deux  aux 


DES    Insectes.  195 

côtes.  Elles  font  coupccs  par  trois  autres  traiirvcrlalcs 
moins  marquées,  dont  la  dernière  plus  apparente  ,  occupe 
Je  bord  poftciieur  du  corcelct.  Les  étuis  ont  plufieurs  raies 
loni^itudinalcs  leniblal^lcs  ,  moins  tlillinclcs  ,  6c  quelques 
tranivcrfales:  de  rcculVon  principalement ,  partent  deux  li- 
gnes ,  une  de  chaque  coté  ,  qui  ddcendant  obliquement  &: 
extérieurement  vers  le  bas,  coupent  les  raies  longitudina- 
les à  angles  aigus.  Le  de  Ho  us  de  l'infccle  ell  encore  plus 
chargé  de  ces  mêmes  écailles  blanches,  qui  Forment  lur  le 
corps  de  l'animal  des  figures  irréguliéres  ,  comme  celles 
d'une  carte  de  géographie.  Les  pattes  font  aufli  variées  de 
femblables  taches  blarichcs.  Les  étuis  font  ftriés,  &:  toutes 
les  cuiiîcs  ont  chacune  une  dent  ou  épine  trcs-marquée. 
J'ai  trouvé  ce  charanfon  au  bois  de  Vincennes  fur  la  vipé- 
rine. 

41.   CURCULIO  fufcus  ,  elytris  flnatis  ,  macularum 
albarum  fdjcia  trïpLici  tranfverja. 

Le  charanfon  brun  a  bandtts  tranfvcrfes  de  taches  blanches. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  {  Hg'it- 

Ce  charanfon  eft  tout  brun;  ia  trompe  aflez  grolTe,  efl 
de  la  longueur  du  corcelet  environ.  Ce  corcelct  eit comme 
chagriné.  Les  étuis  (ont  chargés  chacun  de  dix  bandes 
longitudinales  de  points  aflez  marqués.  L'écuflon  ell  taché 
d'un  point  jaune  tormé  par  des  poils  de  cette  couleur, 
ainfi  que  l'angle  extérieur  de  la  baie  de  chaque  étui  : 
de  plus  les  étuis  ont  trois  bandes  tranlverfes  de  taches 
blanchâtres,  formées  par  des  petits  poils  blancs  un  peu 
jaun.ures.  La  fupérieiu'e  cft  prelqu'au  milieu  des  étuis  ,  ôc 
l'intcrieure  fort  proche  de  leur  pointe. 

41.  CURCULIO  rufo  -  marmoratus  ,  fcutello  cordaio 
alho  y  probojcide  Jubulatd  longijjima. 

Linn.  /),?.  nat.  edit.  10,  p.    ^83  ,  /i.   51.  Ciirculio  longiroftris  ,  femoribus    den- 

tatis  ,   corpore  grileo  longitiidine  rolVi. 
Uddm.  dijfert.   14.  Curculio  ovatus   grifeus ,  roAro  filiforœi  longitudine  cor- 

poris. 


1^6  Histoire    abrégée 

,    RofeL  inf.  tom.  3  ,  fuppL  385  ,  r.  67  ,  /  5  ,  ^. 

Le  charanfon  trompette. 

Longueur  2  ,   3  ,  3  t  lignes.     Largeur  1,1  7 ,   i  7  ligne. 

Il  eft  aifé  de  reconnoître  cet  infe£te  aux  deux  marques 
énoncées  dans  la  phrafe ,  fçavoir  Ton  écuflon  blanc ,  OC  fa 
trompe  allongée  en  alêne.  Cette  trompe  varie  pour  la 
grandeur.  Ordinairement  elle  égale  la  longueur  du  corps 
de  l'animal ,  fouvent  elle  la  furpaflë  d'un  bon  tiers.  Elle  eil 
fine ,  mince  6c  déliée.  Quant  à  la  grandeur  de  l'inlecte , 
elle  varie  beaucoup.  Sa  couleur  eft  d'un  roux  foncé.  Son 
corps  fe  termine  en  pointe.  Ses  étuis  font  légèrement 
ftriés  &  chargés  d'un  duvet  roux  fort  court,  mais  diftribué 
par  plaques,  ce  qui  rend  le  corps  bariolé  Se  comme  mar- 
bré. Les  pattes  font  grandes  6c  longues  pour  le  corps.  J'ai 
trouvé  cet  infecte  à  Meudon.  Il  attaque  les  noix. 

43.  CURCULIO  flavefcens  j  elytris  luteo   ù  rufo 
tejjelatis. 

Le  charanfon  damier. 

Longueur  2  lignes.     Largeur  I  ligne. 

Ce  petit  infecte  a  beaucoup  de  relîemblance  avec  le 
charanfon  trompette.  Sa  trompe  eft  alFez  longue  ,  égalant 
près  de  la  moitié  du  corps  :  elle  eft  noire  ôc  liile  ,  ainli  que 
les  yeux  ;  le  reite  du  corps  elVd'un  jaune  un  peu  roux.  Les 
étuis  font  d'un  jaune  plus  clair ,  ftriés ,  &  chargés  de  ta- 
ches plus  brunes  un  peu  quarrées  ,  ce  qui  les  fait  relTem- 
bler  à  un  damier  à  jouer. 

J'ai  vu  un  autre  individu  plus  brun  ,  qui  me  paroît 
cependant  de  la  même  eipéce  :  peut-être  n'eft-ce  qu'une 
dili-erence  de  fexe  :  mais  ce  charanfon  étant  fec ,  je  n'ai  pu 
m'en  allurer. 

44.  CURCULIO  fubglobofus  niger ,  puncîis  duobus 
\   ,f     IJ      <^ifi^  futurœ  lonpitudinaiis  coleoptrorum  ,  thorace  exal- 

Linn. 


DES    Insectes.  297 

Linn.  fiiun,  fuec.    n.  460.    Curciilio  fubRlobofiis  ,  punftU  duobus  nigris  futur* 

lonpitiiilinalis  coleoptroriim  ,    tlioracc  exalbido. 
Linn,  J'y jl.   nut.    edit.    10.   p.  380,   n.   l-j.  Curculio    longiroftris  fub^lobofu»  , 

colcoptfi»   maculis  diubii^  utris  clo[faiibu!>. 
Bejum.  inf.  v.   3  »  r-    ^i/-    il- 

j4d.  Upf.  1736,/?.    16,  n.  5.  Curculio  globofus ,  probofcidc  reflexa. 
Ltji.  appcnd.  395.  Scarabxus  cxiguus  cincreus ,  duabus  maculU  nigris  in  alarum 

theci^   infi^iutus. 

Le  clidranfon  a  lo\j.ngc  de  la  fcrofulaire. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  \   \  ligne. 

La  forme  du  corps  de  cet  infecte  eft  arrondie.  Sa  trompe 
eft  noire  ^  luiiante,  allez  tànc  ^  plus  longue  que  le  corce- 
let  :  lorfcju'il  lent  qu'on  veut  le  prendre  ,  il  la  retire  fous 
lui,  ainli  que  les  pattes,  iîc  il  contrefait  le  mort.  Son  corce- 
Jet  plus  étroit  que  les  étuis,  ell  couvert  de  petits  poils 
d'un  blanc  jaunâtre.  Les  étuis  font  d'un  brun  noirâtre , 
chargés  chacun  de  cinq  llries  ,  entre  lelquelles  (ont  des 
lignes  noires  élevées,  entrecoupées  de  points  blancs, 
formés  par  des  petits  poils ,  ce  qui  rend  l'animal  allez  joli. 
Mais  ce  qu'il  a  de  particulier,  6c  qui  conlHtue  (on  carac- 
tère fpécilique,  c'elt  une  tache  noire  allez  conlîdcrable  au 
milieu  du  dos,  iur  \x  (uture  même  des  étuis,  moitié 
lur  l'un  6v  moitié  lut  l'autre,  dont  la  figure  imite  un  lo- 
zange ,  &  qui  ell  formée  par  l'écartement  que  foulirent  en 
cet  endroit  les  llries  les  plus  proches  de  la  (urure.  Derrière 
cette  tache  noire  (e  trouve  une  tache  blanche  allez  mar- 
quée, iîc  une  autre  pareillement  blanche  à  quelque  dillan- 
ce,  plus  près  de  l'extrémité  des  étuis.  Les  pattes  (ont  noi- 
res &  les  taries  de  couleur  fauve. 

Cetaniinal  (e  trouve  en  quantité  fur  la  (crofulaire.  On  y 
rencontre  d'abord  (a  larve,  qui  ell  de  couleur  pale,  avec 
la  tête  noire,  ëc  dont  le  corps  ell  couvert  d'un  enduit 
ghiant.  Elle  ronge  les  feuilles  de  la  plante.  Cette  larve 
torme  à  l'extrémité  des  branches  proche  les  boutons  des 
fleurs,  une  coque  ronde  rellenïblant  à  une  veliie,  ou  elle 
fe  métamorphole ,  ifc  de  laquelle,  au  bout  de  quelques 
jours  ,  j'ai  vu  lortir  l'inlecle  parraic.  Je  n'ai  jamais  rencon- 
Tomc  J.  V  p 


'/■/ 


298  Histoire    abrégée 

tré  cet  infecte  fur  le  bouillon  blanc,  comme  le  difent 
Liller  de  M.  de  Reaumur,  ce  qui  me  feroit  prefque  dou- 
ter que  ce  fût  le  même  animal  qu'ils  eufTent  connu  ,  Ci 
leurs  defcriptions  ôc  leurs  figures  ne  démontroient  que 
c'eft  celui  de  la  fcrofulaire. 

45.  CURCULIO  fubglobofus  ,  cinereus  j  punclis 
duo  bus  nigrls  futures  longitudinaLis  coleoptrorum. 

Le  charanfon  gris  de  la  fcrofulaire. 

Longueur  l  7  ligne.     Largeur  1  ligne. 

Il  approche  infiniment  du  précédent,  dont  il  dilTére 
d'abord  par  fa  couleur  ,  qui  eil  grife.  Sur  le  haut  èc  fur 
le  bas  de  la  future  des  étuis,  font  deux  taches  noires, 
qui  ne  font  point  accompagnées  de  marques  blanches , 
comme  dans  l'efpéce  précédente.  Le  fond  de  la  couleur 
des  étuis  ell:  gris  avec  des  ftries  élevées,  qui  font  ornées  t-c 
variées  de  points  blancs  &  bruns.  Je  (oupçonnerois  cette 
efpéce  de  n'être  qu'une  variété  de  celle  qui  précède,  fi  la 
grandeur  n'étoit  pas  conftante.  Elles  fe  trouvent  toutes 
deux  fur  la  fcrofulaire. 

4(5.  CURCULIO  fubglobofus  ,  fufco  -  nebulofus  , 
macula  cordata  alba  in  medio  dorfo,  Linn.  faun.  fuec. 
n.  461. 

Linn.   fyfi.  nat.   edit.   10, p.   380  ,  n.    %(<.  Curculio  pericarpius. 
Acl.    Upf.   17^6.  p.    16,  n.    7.  Curculio  minimus  j   cinereus  ,   fubrotundus , 
obculus. 

Le  charanfon  porte-cœur  de  la  fcrofulaire. 

Longueur   I   ligne.     Largeur  {  ligne. 

La  forme  de  ce  charanfon  approche  de  celle  des 
deux  précédens ,  mais  il  eft  beaucoup  plus  petit.  Il  eft 
noirâtre  ,  âc  fa  trompe  eft  aflez  longue  û.  déliée.  Ses  étuis 
font  ftriés  avec  quelques  petits  poils  gris.  Au  haut  de  \:i 
future  des  étuis ,  proche  le  corcelet ,  on  voit  une  tache 
blanche  un  peu  formée  en  cœur.  Quelquefois  il  a  aufii  fur 
les  étuis  d'autres  petites  taches  de  même  couleur.  Cet  in- 


DES    Insectes.  299 

fcùe  fe  trouve  fur  la  fcrofulaire,  comme  les  pr^cédens. 
Lcb  cnincs  de  tes  cuillL's  iont  difficiles  à  voir  à  caule  de  fa 

pCtlLcllc 

47.  C  U  il  <^>  L.  L  I  O  fub^iobcfas  ,  fquaiuofus  ,    cincrco- 
fufcus  y  tlycrorum  maculis  iribus  &  apicc  albis. 

Le  cliManfon  brun  a  points  blancs. 

Ce  ch.iranfon  c(l  prckjnc  rond,  trc^  petit,  àc  la  grof- 
feur  d'un  grain  de  niillcr.  Sa  trompe  cil  chlce  ,  menue, 
une  Fois  6c  demie  auiîi  longue  que  le  corcelet.  Celui-ci  cil 
chagriné ,  allez  large,  brun  en  delVus,  &  gris  en  deflbus,  à 
caule  des  petites  écailles  de  cette  couleur,  dont  il  ell  cou- 
vert. Les  étuis  iont  larges,  allez  courts,  bruns,  chargés  de 
ftries  ferrées,  ayant  chacun  une  tache  blanche  dans  leur 
milieu  ,  6c  une  commune  à  la  bafe,  formée  par  la  réunion 
des  deux  étuis.  La  pointe  de  ces  mêmes  étuis  a  auiïi  allez 
fouvent  une  tache  blanche.  Toutes  ces  taches,  ainfi  que  la 
couleur  grile  qui  couvre  le  dellous  du  ventre  de  l'inlecte, 
viennent  des  petites  écailles  dont  il  eft  chargé.  Ce  charan- 
fon  rellemble  beaucoup  pour  fa  forme  à  celui  de  la  fcrofu- 
laire, il  eft  feulement  beaucoup  plus  petit.  On  le  trouve 
dans  \qs  prés. 

48.  CURCULIO  nigcr ,  thorJ.cc  utrinquc  dcntdto. 
Le  charanfon  noir  a  corcelet  armé. 

Longueur  i  lignes.     Largeur  i   ligne. 

Cet  infe6le  eft  tout  noir  :  ù  trompe  cffc  de  la  longueur  de 
fon  corcelet.  Celui-ci  eft  oblong,  formé  en  quarré  long, 
avec  une  pointe  ou  épine  allez  apparente  fur  chaque  coté. 
Les  étuis  ont  des  ftrics  bien  marqu'es  ,  formées  par  des 
points.  Les  ailes  font  variées  de  noir. 

49.  CURCULIO  fufco-niger  ^  thorace  inernu. 
Le  charanfon  noir  a  corcelet  fans  pointes. 

Longueur  l  Igne.     Largeur  \  ligne. 

P  p  ij 


}oa  Histoire    abrégée 

Il  efl  par-tout  d'une  couleur  brune  noirâtre.  Son  corps, 
eft  aflez  allongé  j  fa  trompe  égale  prefque  la  moitié  de 
la  longueur  de  tout  fon  corps ,  ôc  (çs  étuis  ont  des  ftries 
formées  par  des  points. 

50.  CURCULIO  fufcus  ^  feule  llo  punclo  albo  ^  elytris 
macula  rubefeente. 

Le  charanfon  brun  a  écujjon  blanc. 

Longueur  i  7  ligne.     Largeur  j  ligne. 

Celui-ci  approche  des  deux  précédens  ,  êc  n'a  pas  de 
pointes  au  corcelet.  Il  eft  tout  briin ,  feulement  il  a  un 
petit  point  blanc  fur  l'écuflbn,  à  la  commilTure  des  étuis, 
&  de  plus  on  voit  fur  ceux-ci  une  tache  d'un  brun  rougeâ- 
tre,  plus  claire,  placée  plus  bas  que  leur  milieu  ,  qui  for- 
me une  efpéce  de  bande  tranfverfale  fur  l'un  &.  l'autre 
étui.  La  trompe  eft  fine  6c  plus  longue  que  le  corcelet. 
Gelui-ci  eft  chagriné ,  6c  les  étuis  ont  des  ftries  formées  par 
des  bandes  de  points.  Les  épines  des  cuiffes  antérieures 
font  fort  viiibles  6c  très-aigues. 

51.  CURCULIO  ferrug'ineus ,  elytris  flrïatis  ,  oculis 
nigns. 

Le  charanfon  couleur  de  rouille. 

Longueur  l    5  Jigne.      Liirgeur  j  ligne. 

Il  eft  par-tout  d'une  couleur  rougeâtre  approchant  de 
celle  de  la  rouille ,  il  n'y  a  que  fes  yeux  qui  foient  noirs.  Sa 
trompe  plus  brune  ,  égale  la  moitié  de  la  longueur  du 
corps ,  6c  \qs  étuis  ont  des  ftries  formées  par  des  rangées 
de  points. 

52.  CURCULIO  obfeure  ru  fus  _,  villis  cinereis  ajperfus  _, 
roflro  thorace  breviore. 

Le  charanfon  velouté. 

Longueur  2  lignes.     Largeur  i  ligne. 

La  trompe  de  ce  charanfon  eft  grofte  6c  courte ,  n'égalant 


DES    Insectes.  301 

gucrcs  que  la  moitié  de  la  longueur  du  corccier.  Celui-ci 
eil  allez  long.  Les  étuis  ont  des  llries  formées  p.ii  des 
rangées  de  points.  Tout  l'animal  ell  d'un  brun  noir,  mais 
le  dclVus  de  Ion  corps  ell  couvert  de  petits  poils  gris ,  qui  le 
font  paroître  un  peu  cendré. 

53.   CUIICULIO    oblongus ,  villis  cinereis   afpcrfus  , 
rojlro  thoraci  atquali. 

Le  charanfon  vierge.  , 

Longueur  I  ligne.     Largeur  7  lignt. 

Le  fond  de  la  couleur  de  ce  petit  infccle  eft  d'un  brun 
foncé  ^  noirâtre,  mais  il  paroit  d'un  gris  blanc,  à  caule 
des  petits  poils  de  cette  couleur ,  dont  tout  Ion  corps 
cil:  chargé;  il  n'y  a  que  les  pattes  6c  la  trompe  qui  en  Ibient 
moins  couvertes,  6c  qui  paroillcnt  d'un  brun  plus  clair. 
La  trompe  ell  fine,  deliL-e,  6c  de  la  longueur  du  corce- 
let  pour  le  moins.  Les  yeux  (ont  noirs,  ^  les  étuis  lonc 
llriés.  On  trouve  ce  petit  charanlon  lur  les  rieurs. 

BOSTRICHUS. 

LE     D   O  S  T  R  I  C  H  E. 

Antennœ  clavatce  y  clava  Antennes  en  mniTc  com- 
ex  anicuUs.  tribus  compofita ,  pofée  de  trois  articles,,  pofces 
capiiL  infidcnus.  lur  la  tcre. 

Rojlrum  nullum.  Point  de  trompe. 

Thonix  cuhicus  caput  inira  fc         Corcelet  cubique  dans   lequel 

recondens.  eft  cachée  la  tête. 

Tarji  nudi  fpino/i»  T.irfes  nuds  &i  cpincux. 

Ce  genre  èc  les  deux  fuivans  le  rellemblent  tout-à-faic 
pour  les  antennes.  Dans  tous  les  trois  elles  lont  en  malle, 
a  peu  près  comme  celles  du  becmare ,  li  ce  n'ell  que 
le  gros  bout  de  l'antenne,  ou  la  malle,  ell  compolée  de 
trois  articles  trcs-dillincls ,  6c  que  ces  antennes  lont  polces 
fur  la  tête  immédiatement,  au  lieu  que  dans  le  becmare  6c 


301  Histoire    ABRÉGÉE 

le  charanfon  ,  elles  nainent  d'une  longue  trompe  qui 
manque  dans  ce  genre  èc  les  deux  fuivans.  Nous  aurions 
donc  réuni  enfemble  le  boftriche,  le  clairon  &  l'antribe, 
d'autant  que  ces  genres  renferment  peu  d'efpéces  ,  fi  la 
forme  différente  du  corcelet  èc  des  tarfes  ne  les  eût  trop 
éloignés  les  uns  des  autres.  Le  brofliche  a  un  corcelet 
gros ,  quarré,  de  forme  cubique,  en  devant  duquel  eft  un 
enfoncement,  où  la  l^êce  eft  reçue  comme  dans  un  capu- 
chon ou  un  camail ,  en  quoi.il  diffère  des  genres  fuivans. 
11  en  diffère  encore  par  la  forme  de  fes  taries  ,  qui  font 
fmiples,  nuds  &  épineux,  au  lieu  que  ceux  du  clairon  èc 
de  Tantribe  ont  en  deffous  des  petites  pelottes  ou  épon- 
ges :  peut-être  trouvera-t-on  dans  la  fuite  quelqu'efpéce  à 
réunir  à  la  feule  que  renferme  ce  genre.  J'en  ai  vu  quel- 
ques-unes ^  qui  venoient  du  Sénégal.  Quant  au  nôtre,  il  eft 
affez  rsre,  à  je  ne  connois  ni  fa  larve ,  ni  fa  chryfalide  ;  je 
foupçonne  cependant  fa  larve  de  vivre  dans  le  bois  , 
autour  duquel  on  trouve  l'infecle  parfait  :  d'ailleurs  la  for- 
me finguliere  de  cet  animal  le  rapproche  affez  des  vrillet- 
tes,  qui  vivent  pareillement  dans  le  bois.  Nous  lui  avons 
donné  le  nom  de  bofirlchus ,  à  caufe  de  fon  corcelet  qui  eft 
velu,  2c  chargé  de  petits  poils,  qui  à  la  loupe  paroiffent 
frifés. 

I.  BOSTRICHUS  nigery  elytris  r/^/^m.  Planch.  5, 

fig.  I. 

Le  boftrlche. 

Longueur  5  lignes.     Largeur  2  lignes. 

Sa  tête  eft  affez  petite  6c  noire  :  fes-antennes  font  petites 
6c  compofées  de  onze  articles  ,  dont  les  huit  premiers 
font  courts  ôc  ferrés,  6c  les  trois  derniers  beaucoup  plus 
gros ,  faifant  à  eux  feuls  près  des  deux  tiers  de  la  longueur 
de  l'antenne.  Le  corcelet  eft  gros,  rond,  cependant  un 
peu  anguleux  ^  quarré ,  chagriné  6c  finement  velu.  La 
tête  fouvent  s'enfonce  toute  entière  fous  ce  corcelet,  en- 
forte  que  l'animal  paroît  comme  décapité.  Lqs  étuis  fooc 


DEsInSE  CTES.  3O) 

lifTcs  &  irrigulicrcmcnr  pointillcsi  ils  font  rouges,  &.  tout 
le  refle  de  l'aninial  cil  noir. 

C  L  E  R  U  S.   Derme/lis  fpec.  iinn. 

LE     C  L  A  l  R  O  N. 

Antcnnoc  clavatx  ,  clava  Antennes  en  mafle  com- 
ex  arnculis  tribus  compofua  ,  pofce  de  trois  articles  ,  po- 
capiti  infidentes.  iccs  fur  la  tcte, 

Kojlrum  nullum.  Point  de  trompe. 

Thorax  fubcylindraceus  ,  non  Corceiet  prefijue  cylindrique, 
marginatus.  fans  rebords. 

Tarfi  fponglojî.  Tarfes  garnis  de  pelottes. 

Le  clairon,  auquel  nous  avons  donné  le  nom  de  de  rus , 
par  lequel  les  anciens  ont  déilgnc  une  elpëce  d'infecte 
inconnue  aujourd'iiui ,  a  prccilcmcnt  le  même  caraclere 
d'antennes  que  le  bollrichc.  Il  en  dillcre  par  Ja  forme 
de  ion  corcclct ,  qui  ell  preique  cylindrique,  ians  avoir 
des  rebords  fur  les  cotés,  îk.  par  ks  pelottes  ou  éponges 
dont  (es  tarfes  (ont  garnis. 

Les  larves  de  ces  infeclcs  n'ont  rien  de  remarquable, 
mais  les  lieux  diHcrens  qu'elles  habitent,  méritent  notre 
attention.  Celles  de  la  première  efpéce  font  d'une  belle  cou- 
leur roui^e^  font  très-carnaflieres.  Elles  s'introduifent dans 
les  nids  des  abeilles  maçonnes,  trouvent  moyen  de  percer 
leurs  cellules,  6c  fe  nourrillent  de  leurs  larves  vk.  de  leurs 
chryfalides ,  fans  craindre  l'éguillon  des  abeilles,  tandis 
qu'elles  font  à  l'abri  dans  ces  cellules.  C'efl  dans  ce  même 
endroit  qu'elles  fe  métamorphofent ,  &  elles  ncn  forrent 
que  fous  la  forme  d'un  infecie  parfait,  que  fes  étuis  6c  la 
dureté  de  fes  anneaux  détendent  alors  fufiilamment  contre 
les  piqûres  des  abeilles.  Cet  infecl:e  parfait,  dont  les  cou- 
leurs font  vives  6c  éclatantes,  n'habite  plus  ces  nids,  on  le 
trouve  lur  les  ticurs  iiv  les  plantes.  La  larve  de  la  féconde 


304  Histoire    abrégée 

efpéce ,  femblable  à  celle  de  la  première ,  mais  plus  petite, 
fe  trouve  dans  des  endroits  plus  fales.  Les  charognes,  les 
peaux  d'animaux  dellëchées  font  Ton  domicile  ordinaire. 
Enfin  la  quatrième  ôc  dernière,  qui  eft  fort  petite,  fe  trou- 
ve dans  les  fleurs  d'une  plante  qui  eft  très-commune  à  la 
campagne.  Le  refeda  fait  fa  demeure,  de  on  l'y  rencontre 
par  bandes  iouvent  fort  nombreufes. 

1 .  C  L  E  R  U  S  nigro  -  violaceus  ,  hïrfutus  ,  elytris  fcifcia 
triplici  coccinca.  Planch.  5  ,  fig,  4. 

Linn.  fyfl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  388,  n.  7.  Attelabus  cœrulefcens  ,  elytris   rubris 

fafciis  tribus  nigris. 
Swamerd.  bibl.  nat,  tom.  1 ,  tab.  z6  ,  fig.   3. 
Raj.  inf.p.  108,  n.   21. 
Reaum.  inf.  vol.  6  ,  tab.  8,  Jîg.  9,  10. 

Le  clairon  a  bandes  routes, 

ç> 

Longueur  6  lignes.     Largeur  i  lignes. 

Cet  infe£le  le  plus  beau  de  ceux  de  ce  genre  ,  efl: 
oblong.  Son  corcelet  eft  de  forme  un  peu  cylindrique. 
11  eft  d'un  beau  bleu  brillant  &:  chargé  de  poils.  Ses  étuis 
font  de  même  couleur ,  &:  chargés  chacun  de  trois  bandes 
d'un  beau  rouge  de  lacque  :  ou ,  pour  mieux  dire ,  on  en  peut 
compter  quatre;  Içavoir,  une  en  haut,  qui  defcend  un  peu 
obliquement,  en  partant  de  l'angle  fupérieur  6c  extérieur 
des  étuis  ;  une  plus  bas  j  plus  droite  &  plus  large;  enfin ,  une 
troifiéme  plus  étroite  ,  qui  fe  prolongeant  au  côté  exté- 
rieur ,  en  forme  une  quatrième.  La  larve  de  cet  infedte 
fe  loge  dans  les  nids  d'abeilles  maçonnes ,  fe  nourrit  de 
leurs  larves ,  &  y  croît  enfermée  dans  ce  nid  ,  qu'elle 
ouvre  enfuite  lorfqu'elle  a  fubi  fa  métamorphofe. 

2 .  C  L  E  R  U  S  nigro  -  cœruleus. 

Linn.  faun.  fuec.  n.   373.  Dermeftes  nigro  cœruleus. 
Raj.  inf.  100.  Scarabœus  antennis  clavatis  iz. 

Le  clairon  bleu. 

L  ongueur  i  | ,  2  ,  2  x  lignes.     Largeur  y  ,  1  >  l  5  ligne. 

Cçtte  efpéce  varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Elle  eft 

très- 


DES    Insectes.  30s 

tics-femblablc  pour  la  forme  à  la  prccc\icncc,  nuis  elle  cil 
coure  bleue  ôc  un  peu  velue.  L'une  ^  l'autre  ell  allongée 
ôc  (c  replie  en  renfonçant  (a  tcte  6c  cachant  Tes  pattes.  On 
tiouve  cet  infeclc  lur  les  fleurs  ^:  louventdans  les  mailons. 
i>a  larve  manizc  les  charoiznes. 

3.  c   L  E  R  U  s  fufcus  ,   villofus  ,  elytrïs  flavis  crucc 
fujca. 

Le  clairon  porte-croix. 

Longueur  4   lignes.     Lirgeur  1  ligne, 

La  forme  de  cet  infe£le  eft  4a  même  que  celle  du  clairoa 
à  bandes  rouges  ,  &:  il  a  tous  les  caracberes  des  autres  efpc- 
c -'S  de  ce  genre,  à  l'exception  néanmoins  d'une  petite 
dilicrence  ;  c'eil  que  leurs  antennes  ,  tigurées  en  malle  , 
ont  leurs  trois  derniers  articles  plus  gros,  au  lieu  que  dans 
celui-ci  cela  ell  moins  marqué,  iîc  il  n'y  a  prelque  que 
le  dernier  article  qui  forme  la  malle.  La  tête  de  ce  clairon 
ell  d'un  brun  clair  ,  ainfi  que  (es  antennes.  Ses  yeux  font 
noirs  :  ion  corcelet  ell  d'un  brun  plus  foncé  que  la  tcte. 
Ij^s  étuis  font  d'un  jaune  pale  avec  deux  bandes  brunes, 
l'une  plus  haut  &  étroite,  l'autre  plus  bas  &:  large.  La 
future  des  étuis  ell  de  même  couleur  ,  &:  joint  enlemble 
ces  bandes  ,  ce  qui  forme  (ur  le  dos  de  l'inlecle  la  figure 
d'une  croix.  Les  pattes  font  pales  avec  leurs  articulations 
plus  brunes.  Les  étuis  ont  des  llries  de  points  enfoncés ,  &: 
tout  l'animal  efl  velu. 

4.  C  L  E  R  U  S  nigcr ,  fubovatus  ,  villis  cincreis. 
Le  clairon  Jaune. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  -^  ligne. 

11  ell  fort  petit ,  plus  court  &:  plus  ovale  que  les  pré- 
ccdens,  avec  un  corcelet  un  peu  plus  large  ,  lur-tout  vers 
le  bas.  Sa  couleur  eft  noire,  mais  il  paroitgris,  .1  caule 
des  petits  poils  de  cette  couleur  ,  dont  il  ell  couvert  , 
&  qui  le  rendent  comme  latine.  Ses  pattes  font  brunes. 
On  le  trouve  en  quantité  fur  les  Heurs  du  refeda. 

Tome  /.  Q  q 


}c6  Histoire    abrégée 

ANTHRIBUS. Dermefils  fp.  llnn. 

L'  ANTRIB  F^. 

Antennœ  clavatœ  y  clava  Antennes  en  maffes  com- 
ex  aniculis  tribus  com^ofita ,  pofée  de  trois  articles  ,  po- 
capiti  infidentcs,  lées  fur  la  tête. 

Roflrum  nullum.  Point  de  trompe. 

Thorax  lams  marginatus.  Corcelet  large  &  bordé. 

Tatjifpongiojî.  Tarfes  garnis  de  pelottes. 

Ce  genre  a  le  même  caractère  d'antennes  que  les  deux 
précëdens.  Il  diffère  du  boftriche  ôc  reflemble  au  clairon 
par  les  pelottes  ,  dont  (es  tarfes  font  garnis  ;  6c  enfin  il 
diffère  de  ce  dernier  par  fon  corcelet  ,  qui  feft  large  ôc 
bordé  à  Tentour ,  au  lieu  que  celui  du  clairon  eft  prefque 
cylindrique  ôc  fans  aucuns  rebords.  On  trouve  ces  infectes 
fur  les  fleurs ,  qu'ils  rongent  Ôc  paroifTent  hacher  en  mor- 
ceaux y  c'efl  ce  qui  les  a  fait  appeller  antribe  ,  anthribus  , 
flores  comminuo.  Pour  ce  qui  regarde  Thillorique  de  ce 
genre  ,  la  forme  de  fes  larves  ,  leurs  métamorphofes  ,  je 
ne  puis  rien  avancer  à  ce  fujet ,  ne  les  connoifTant  pas  affez. 
Je  me  contenterai  de  décrire  les  efpéces. 

I.   ANTHRIBUS   ovams  ,  niger  _,    elytris  flriads  y 
rubro  nigroque  marmoratis.  Planch.  5  ,  fig.  3. 

Uantribe  marbré. 

Longueur  I  7  ligne.     Largeur  i  f  ligne. 

On  voit  par  les  dimenfions  de  cet  infecle  ,  qu'il  efl  afîez. 
quarré  ôc  peu  allongé.  Sa  tête  &  Ion  corcelet  font  noirs, 
avec  quelques  petits  poils  gris  ,  fans  points  ni  (Iries  ,  du 
moins  bien  marqués.  Les  étuis  ont  des  ftries  longitudi- 
nales formées  par  des  points.  Leur  fond  eft  d'un  rouge 
brun,  lur  lequel  on  voit  des  points  ôc  des  marques  noi- 
res, les  unes  plus  grandes  ,  les  autres  plus  petites  ,  ran- 
gées en  long ,  fuivanc  la  diredlion  des  ftries.  Le  long  de 


D   E  s     I  N  s  E   C  T  E   s.  3  07 

ces  bandes ,  font  i]ucli]ucs  taches  i^rilacres  entre  les  poincs 
noirs.  Au  milieu  de  ch.ujue  étui  ,  L  noir  domine  &c  lorme 
une  tache  (juarice  plus  :;randc.  La  future  des  étuis  cil  aulîi 
de  couleur  noire.  Les  pattes  font  noires  varices  d'un  peu 
de  gfis ,  6c  le  dellbus  du  ventre  el\  aulIi  noir ,  avec  un  peu 
de  rouge  brun  ,  fcmblable  à  celui  des  étuis.  Le  corcelec 
de  cet  animal  cil  alîèz  '^^n<^  >  rcnric  àc  bordé  ,  Sc  les  an- 
rennes ,  comme  celles  de  tous  ceux  de  ce  «'enre  ,  iont 
bien  formées  en  mallue  ,  ayant  les  trois  derniers  articles 
l  eaucoup  plus  gros  que  les  autres.  On  trouve  cet  infecte 
1  ur  la  jacée. 

1,  ANTHRTBUS   ovarus  fubvUlofus  ,  l  fufco  cinc- 
reoquc  varicgatus. 

L' dninbc  minime. 

Longueur  I  y  ligne.     Ltf^gcur  \  ligne. 

Cette  efpéce  eft  allez  t]uarrée.  Elle  eft  brune  ,  mais 
couverte  par  endroits  de  petits  poils  gris,  qui  la  rendent 
bigarrée  ,  principalement  lur  les  étuis  ,  où  Ton  voit  prel- 
qu'alternativcment  des  taches  brunes  ôC  grifes.  Ces  étuis 
Iont  ilrics.  J'ai  trouve  cet  inlecl;e  iur  les  Heurs. 

3.   ANTIÎRIBUS  aitr  j  tlytrb  apicc  CLni:rdfceniibus, 
Planch.  )  ,  fig.  i. 

L'antribt  noir flriê. 

Longitur  6,7  lignes.      Lwgeur  1  |    lignes. 

Il  n'y  a  aucune  des  parties  de  cet  infecte  qui  ne  foit 
noire,  à  l'exception  de  l'extrémité  de  Tes  étuis.  Sa  tête  ell 
longue  6c  platte  depuis  les  yeux  juiqu'à  Ton  extrémité,  ou 
elle  eft  armée  de  deux  fortes  mâchoires.  Les  yeux  Iont 
fort  faillans  &i  placés  lur  les  cotés.  Le  corcelet  ell  plus 
large  dans  le  milieu  qu'à  fes  extrémités.  Deux  ém.inences 
iur  les  cotés,  avec  quelques  inégalités  en  forme  de  rides 
lur  le  dos  ,  lui  donnent  la  figure  du  corcelet  *^\]n  capri- 
corne. Sa  partie  antérieure  ell  relevée  d'un  petit  bourrelei. 


3o8  Histoire    abrégée 

Les  étuis  ont  chacun  dix  ftries ,  formées  par  des  points 
creux  ,  réparés  les  uns  des  autres.  Entre  la  féconde  &.  la 
troifiéme  ilrie,  eft  une  côte  relevée,  principalement  dans 
une  petite  inflexion  ,  qu'elle  fait  proche  le  corcelet.  Les 
étuis ,  à  leur  extrémité  pofl:érieure  ,  font  un  peu  cendrés 
&  fe  recourbent  pour  couvrir  le  ventre.  Dans  les  dix  ftries 
des  étuis  ,  je  n'en  ai  point  compris  une  ,  qui  eft  proche  la 
future,  èc  qui  n'eft  compofée  que  de  huit  ou  dix  points. 

4.  ANTHRIBUS  niger ^  elytrls  ab domine  brcvioribus. 

Unn.  faun.  fuec.    n.    370.    Dermeftes  niger  oblongus ,  abdomine  acuto. 

Acl.  Upf.  1736,  p.  16,  rt.  7.  Scarabxus  minimus  ater  ,  florilegus. 

Raj.inf.  p,   108  j».  29.  Scarabaeus  antennis  davatis,  davis  in  annulos  divifis. 

L*antnbe  des  fleurs. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  f  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  noire  par -tout.  Sa  forme  eft 
ovale  ^  un  peu  quarrée.  Ce  qui  la  rend  très-aifée'à  recon- 
noître ,  c'eft  que  fes  étuis  font  plus  courts  que  fon  ventre, 
&  n'en  recouvrent  que  les  deux  tiers  ;  mais  le  bout  Je  fon 
ventre  n'eft  pas  en  pointe,  comme  le  dit  M.  LinnsEus,  ce 
qui  me  feroit  prefque  douter  que  ce  fût  cette  efpéce  qu'il 
eût  voulu  déligner.  On  trouve  ce  petit  animal  en  très- 
grande  quantité  fur  les  fleurs,  fur-  tout  fur  \qs  plantes  en 
ombelles. 

j.  ANTHRIBUS  nîger^  ovatus  ,  elytris  apîce  punclis 
duûbus  rubris, 

Vantribe  a  deux  points  rouges  au  bout  des  étuis. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  \  Igne. 

Cette  antribe  eft  ovale.  Ses  étuis  font  noirs ,  liftes ,. 
oblongs  ,  brillans  ,  avec  deux  points  rouges  afl^ez  grands 
vers  leur  extrémité  inférieure ,  un  fur  chaque  étui.  On 
trouve  fur  les  fleurs  ce  petit  animal ,  qui  reflemble  à  une 
coccinelle. 

6.  ANTHRIBUS  niger ,  oyatus  ,  elytris  abdomen 
tegenùbus. 


desInsuctes.  309 

L'dnirihc  noir  lijje. 

Longueur  J  iigne.     Lar^tur    \    ligne. 

Cette  cfpécc  ne  diftcrc  de  la  précédente  ,  que  parce 
cju'clle  n'.i  point  de  taches  rouj^cs  ,  &:  qu'elle  elV  encore 
plus  pente.  Du  refte  ,  elle  eO:  de  nicme  ovale  ,  &:  fes  étuis 
l'ont  lillbs.  Je  la  croirois  volontiers  llniple  variété  de  la 
cinquième. 

7.   ANTIIRIBUS  oblongus  ,  totus  rufus. 
L'antribe  fauve. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Sa  couleur  eft  par-tout  d'un  brun  fauve.  La  forme  de 
fon  corps  ell  afî'ez  étroite  &  allongée.  Ses  antennes  font 
auiTi  longues  que  la  têce  &.  fon  corcelet  pris  enfemble  ,  &: 
leurs  trois  derniers  articles  lont  plus  gros  ,  trcs-diftincls  , 
&:  forment  la  malFe.  Le  corcelet  6c  les  étuis  font  pointillés 
irrégulièrement.  On  trouve  fouvent  cette  petite  efpéce 
fur  le  vieux  bois. 

SCOLYTUS. 

LE     S   C  O  L  I  T  E. 

Atuenn<x  clavatce  ,  clava  Antennes  en  maiïe  folide 
fûlida.  d'une  feule  pièce. 

Rofirum  nullum.  Tcte  fans  trompe. 

Le  caractère  du  fcolite  ert:  ai(c  à  voir,  ^  le  diftingue 
très- bien  de  tous  les  autres  genres  de  cette  feclion.  Ses  an- 
tennes (ont  à  la  vérité  terminées  par  une  efpéce  de  malle , 
comme  celles  du  charan(on  ;  mais  outre  qu'elles  ne  font 
point  polées  fur  une  trompe  ,  elles  font  conhi;urées  de 
manière  à  ne  pas  s'y  méprendre.  On  peut  voir  dans  la 
figure  cette  llruclure  linguliere  ,  qui  s'apper^^oit  mieux 
qu'on  ne  peut  la  décrire.  On  verra  le  peu  d'articles  dont 
ces  antennes  font  compofées  ,  la  forme  bizarre  d'un  de 


\ 

310  H  I  5  T  (ff  I  R  E      A  B  I^  É  sG  É  E 

ces  articles  &.  la  grofle  malle  que  forme  feule  la  dernière 
pièce  des  antennes.  Nous  n'avons  qu'une  feule  efpéce  de 
ce  genre,  encore  elt-elle  ailez  rare.  Je  ne  connois  ni  fa 
larve  ni  fa  chryfalide.  Quant  à  l'infecle  parfait ,  on  le  trou- 
ve alFez  communément  dans  les  chantiers  ,  ce  qui  me  fait 
croire  que  fa  larve  doit  habiter  dans  les  vieux  bois. 

1.  SCOLYTUS.  Plane.  5,%  5. 
Lt  f colite. 

Longueur  i  \  Ligne.     Largeur  y  ligne. 

Ce  petit  infecte  approche  des  becmares  &  des  der- 
meftes.  Il  diffère  de  ceux-ci  par  fes  tarfes  ;  de  ceux-là, 
parce  qu'il  n'a  pas  de  trompe  ,  &:  des  uns  ôc  à^s  autres  , 
parce  que  la  maffe  de  fes  antennes  eft  folide,  compofce 
d'une  feule  pièce ,  fans  qu'on  y  puiiïe  appercevoir  la  moin- 
dre féparation.  La  forme  de  ion  corps  relTemble  à  celle 
des  fcarabés.  Il  eft  un  peu  allongé.  Sa  tête  6c  fon  corcelec 
font  d'un  noir  lifle 2c  brillant,  ÔC  vus  à  la  loupe  ,  ils  paroif- 
fent  ponctués.  S^s  étuis  font  bruns ,  courts ,  ftriés.  Si  on  les 
regarde  de  près,  on  voit  dans  le  creux  des  ftries,  des  points; 
&:  fur  leur  deftlis,  ou  entre  les  ftries ,  une  autre  rangée  de 
points  peu  enfoncée.  Les  étuis  ne  font  pas  la  moitié  de  la 
longueur  du  corps ,  &  la  tête  ôc  le  corcelec ,  qui  eft  fort 
long,  en  font  plus  de  moitié.  Les  pattes  &:  les  antennes 
font  brunes.  On  trouve  cet  infecte  fous  les  écorces. 

CAS  S  IDA.  . 

LA     C  A  S  S  I  D  E. 

Antennœ  extrorfum  Xraf-  Antennes  plus  grofles  vers 
flores  y  nodofœ.  le  bout ,  &  à  gros  articles. 

Thorax  &  elytra  margïnata.  Corcelec  &  étuis  bordés. 

Caput  thorace  teclum.  Tête  cachée  foUs  le  corcelet. 

Ce  genre  eft  un  des  plusaifés  à  reconûoîcrô.  Son  carac- 


D    E  s      I    N    s    h  r  T   £   s.  311 

tere  le  plus  eflcniiel  cil  la  forme  de  Ion  corcclet,qui  cU 
grand ,  à:  dont  les  rebords  allonges  ancërieurcmenc  ca-, 
client  Ja  téce  de  i'inlcclc  iX  la  iurpalîcnc.  Ce  taracbcrq 
géncriquc  ,  joint  à  la  h;j^ure  des  antennes  ,  diAin^^ue  la 
callide  de  tous  les  autres  inledes  à  étuis,  U  lui-tout  des 
houcUers  { pcltis  )  que  quelques  Auteurs  avaient  coatondui 
avec  la  cailide.  Ces  deux  geiites  font  W  éloignés  l'un  de  l'au- 
tre, qu'ils  lont  même  d'ordres  ditîércns,  la  cailide  navanc 
que  quatre  pièces  ou  articulations  aux  taries,  au  lieu  que 
le  bouclier  en  a  cinq.  La  forme  de  ces  infeclcs,  dont  la 
tête  eil  cachée  fous  les  larges  rebords  du  corceiet ,  Jeur 
a  fait  donner  le  nom  de  cailide,  comme  qui  diroit  cafquc. 
Les  larves  de  ces  julecles  lonx  encore  bien  plus  iiniL^u- 
lieres  que  l'animal  parfait.  Llles  ont  lix  pattes,  ^  [eut 
corps  elt  large,  court,  applati  ;  bordé  lur  les  côçés  d'ap- 
pendices épineufes  &  branchues.  Leur  queue  le  recourbe 
en  delVus  de  leur  corps ,  àc  le  termine  en  une  efpéce  de 
fourche,  entre  les  deuîf  fo.uxcbo;is  ,de  laqu<^ll.e  le  trouve 
l'anus.  Parce  moyen,. les  ^xcrémens  que  reud  l'ioljè^e  , 
en  fortant  de  Ion  corps  ,  reftenc  iouienus  fur  cette  efpéce 
de  fourche  ,  ou  ils  s'aniAtlënt  A:  forment  comme  ui;  para- 
fol  ,  qui  met  fon  corps  cà  l'abri  :  ainli  cette  larve  foutient; 
toujours  en  l'air,  au-delllis  de  Ion  corps ,  un  tas  d'excré- 
mcns.  Lorfqu'ils  font  trop  deiFéchés,  elle  son  dcbarralîc, 
bc  de  nouveaux  plus  frais  prennent  la  place  des  anciens. 
Cette  larve  le  défait  piulleurs  fois  de  la  peau,  dont  oa 
trouve  quelquefois  In  dépouille  fur  fon  paralol ,  avec  les 
excrémens.  On  rencontre  fbuvent  ces  infecl:es  fur  \cs  char- 
dons, les  plantes  verticillées  iJc  une  efpéce  d'aunée  d'au- 
tomne. C'eit  auui  lut  ces  mêmes  plantes  qu'on  trouve  la 
chryfalide  lingulicrc  de  ces  mêmes  infectes,  qui  ne  s'en- 
foncent point  en  terre  pour  le  métanu)rphofer.  Cette  chry- 
lilide,  (pli  luccéde  à  la  larve,  après  qu'elle  s'eil  dtpouiliée 
de  (a  dernière  peau  ,  ell  large,  platce  ,  prelque  ovale  , 
ornée  dans  (on  contour  d'appendices  à  pUilieurs  pointes, 
lemblables  ïi   des   cfpéccs  de  feuillages  ,  ^  en  devant  , 


3i£  Histoire    ab».égÉ£ 

d'une  efpéce  de  bandelette  ou  corcelet  terminé  en  arc  de 
cercle ,  &  chargé  de  pareilles  pointes.  Elle  relTemble  en 
quelque  façon  à  un  écuiron  d'armoirie  couronné,  &  on  la 
prendroit  à  peine  pour  un  animal.  En  deflous,  on  apper- 
çoir  prelque  toutes  les  parties  de  l'infedbe  parfait^  contenu 
ibus  les  enveloppes  de  la  chryralide^  fa  tête,  Tes  antennes, 
qui  font  brunes,  fie  Tes  pattes.  Cette  finguliere  nymphe 
eil  d'un  vert  pâle;  elle  a  quelques  taches  brunes  fur  Ton 
corcelet ,  èc  les  épines  ou  lames  latérales  font  blanches. 
Au  bout  de  quinze  jours  ,  on  voie  fortir  de  cette  chryfa- 
lide  l'infeclie  parfait,  par  la  rupture  qui  fe  fait  à  la  partie 
antérieure  de  la  peau  de  deflus.  Nous  avons  cru  devoir 
donner  la  figure  de  la  larve  &:  de  la  chryfalide,  dont  la 
forme  (inguhere  s'apperçoit  plus  ailément  ôc  mieux  qu'on 
ne  peut  la  décrire.  L'infecle  parfait  dépofe  fur  les  feuilles 
les  œufs  j  qui  font  rangés  les  uns  auprès  des  autres ,  ôc 
forment  des  plaques  fouvent  couvertes  d'excrémens. 

Quant  aux  efpéccs  de  caffides ,  nous  n'en  a:vons  pas  un 
^rand  nombre  dans  ce  pays-ci  ;  elles  fe  réduifent  à  cinq, 
îans  compter  quelques  variétés.  Lqs  pays  étrangers  en  four- 
niil'ent  plulieurs  autres  belles  efpéces.  Celles  des  environs 
de  Paris  ,  font  les  fuivantes. 

I .  C  A  S  S I  D  A  viridis  ,  corporc  nigro.  A  cl,  Upf.  ij}6  y 
p.  ïjy  n.   I. 

Linn.fyji.  nat.  edît.  lO  ,  p.  ■jôz,».  I.  Caflicla  viridis. 

Ltnu,  faun.  fuie.  n.  377.  Caffida  viridis ,    ovata ,  Ixvis  ;   clypeo  caput  tegente 

integro. 
Raj.  inf,  p.  107  ,  «.  ^.  Scarabaeus  antennis  clavatis  ,  clayis  in  annulos  divifu. 
Reaum.  inf,  vol.  3  ,  '•   i8  ,  fig.  omnes. 
Blank.  belg.  89  ,  tab.    1 1  ,  fig.  F.  Teftudo   viridis. 
Goed.  belg.  vol.   i ,  />.  94 ,  f.  43.   Teiludo  viridis. 
Lijl.  goed.  286  ,   t.  116. 
Merlan,   europ.  }  ,   tab.   14. 

Frifck.  germ.  ij  ,  p.    J '5  »  t.  ig.  Coccionella  clypeata  viridis, 
Rjfel.  inf.  vol.  2  ,  tab.  6.  Scarab.  terreftr.   clafl.  j. 

La  caJJIde  verte. 

Longueur  1,17  ligne.     Largeur  7,1  ligne. 

La  grandeur  de  cet  infede  varie.  Son  corcelet  efl  large  » 

un 


DES    Insectes.  31J 

un  peu  applati,  6c  a  des  rebords  plats,  fort  falilans ,  eus 
forte  que  la  tctc  de  l'animal  elt  touc-à-fait  cachée.  Le- 
ctuis  ont  des  (bies  de  points  ,  i\:  dtbordenc  pareillement 
de  beaucoup  le  corps.  Cette  conformation  donne  a  1  in- 


p  le  corp 

iccïc  l'air  d'une  petite  tortue.  Tout  le  dcllus  de  l'inlecle 
eft  uni  6::  de  couleur  verte.  En  deilous,  on  voit  le  corps 
de  l'anim.il  plus  petit  cC  plus  étroit  que  (es  étuis  ÔC  touc 
noir  ,  a  l'exception  des  pattes  ,  qui  font  d'une  couleur 
pale.  Cet  infecte  ie  trouve  lur  les  plantes  verticillécs  &:  fur 
les  chardons.  Sa  larve  rellèmble  à  celle  des  autres  infec- 
tes de  ce  genre.  On  peut  voir  la  figure  que  nous  en  avons 
donnée. 


2.  CASSIDA  nebulofa ,  palUda ,  corpore  nigro. 

Linn.  faun.  fj.cc,  n.    378.  CafTiJa  nebulofa  ,   p.illiJa  ,    ovalis  j    clypoo    caput 

ttg  me  intcpro. 
Linn.jyJÎ.  riiit.  edic.  lO,  p.  363  ,  «.  ï.  CafTida  nebulofa. 
Riij.  inf.  p.  88  ,  n.   13.  Sca;ab:Eus  minor  ,  fordide  fulvus  j  punftis  &  maculls 

aliquot  ni;^ris  îemorc  fparfis  notatus. 
Cocd.  belg.  I  ,  /».  <)G  ,  t.  44. 
Lij}.  goed.  287  ,   t.    117. 
Lijl.  itilf.  mut.  t.    17  ,/   10. 

L:i  cajjlde  brune, 

Lùti^utur  z  ,  3  lignes.     Largeur   l  \  ligne. 

Cette  caiïidc  relTèmble  rout-à-fait  à  la  précédente.  Son 
corcelet  6c  les  étuis  débordent  extrêmement  \a  tête  ^  touc 
le  corps,  qui  lonc  entièrement  cachés  delVous.  Le  corps 
eft  noir.  La  feule  dillërence  entre  ces  deux  efpéces  de 
calfides  ,  eft  celle  de  la  couleur  du  deflus  de  1  animal  , 
qui ,  au  lieu  d'être  vert,  comme  dans  l'elpéce  précédente, 
elt  dans  celui-ci  d'une  couleur  brune  claire,  parlemé  de 
quelques  petites  taches  noires.  Les  pattes  font  aulli  de  la 
même  couleur.  On  trouve  cet  inlecle  dans  les  bois  C5c  lur 
les  niêmes  plantes  que  le  précédent. 

3.  CASSIDA  pallidd ,    lincJL    duplici    lon^'uudindU  , 
viridi  -  dtaurata. 

Tome  /.  Il  r 


314  Histoire    abrégée 

Lirtn.fyH.  nat.  edit.  lO ,  p.  363  ,  n.    3.  CalTida   grifea ,  elytrls  Unea  caerulea 
nitidiirima. 

La  cajfide  à  bandes  d*or. 

Longueur  i  f  ligne.     Largeur  i  \  ligne, 

11  y  a  encore  peu  de  difFërence  entre  cette  efpéce  &  les 
deux  précédentes  :  elle  approche  fur-tout  infinirnent  de  la 
féconde  ;  mais  fa  couleur  ell  pâle  d'un  jaune  terne,  tirant 
un  peu  fur  le  fauve.  Ses  étuis  ont  des  ftries  longitudinales 
de  points,  mais  la  troiiiéme  ftrie ,  en  commençant  à  comp- 
ter de  la  future,  efl:  écartée  àQs  deux  premières,  &  le  long 
de  cet  endroit,  eft  une  belle  raie  longitudinale  d'un  verc 
doré  ,  mais  qui  ne  fe  voit  que  fur  l'infe^le  vivant  :  car  lorf- 
qu'il  eil  mort,  elle  difparoît  à  mefure  qu'il  fe  deŒeche. 

4.  CASSIDA  viridis  ^  thorace  fcrruginco. 
La  cajjîde  verte  a  corcelet  brun. 

Longueur  i  \  lignes.     Largeur  i  j  ligne. 

Ses  étuis  font  d'un  beau  vert  ôc  flriés  de  points.  Son 
corcelet  ell  d'un  brun  rougeâtre  ^  quelquefois  en  entier  ; 
d'autres  fois  dans  fa  partie  poftérieure  feulement.  L'écuf- 
fon  ^  le  bord  des  étuis  qui  le  touchent,  font  auffi  d'un 
rouge  brun  ,  ce  qui  forme  une  efpéce  de  triangle  brun  , 
tandis  que  le  refte  des  étuis  efl:  vert.  J'ai  trouvé  cette  ef- 
péce avec  la  luivante  fur  l'aunée  des  prés.  Afler  pratenjis 
autumnalis  cony^œ  folio,  inft.  R.  5. 

5.  CASSIDA    viridis    maculis    nigris    variegata» 
Planch.  5  ,  fîg.  6. 

Cajjida  rubra ,  maculis  nigris  variegata, 

La  cajjide  panachée. 

Longueur  j  f  lignes.     Largeur  a  lignes. 

Je  joins  enfemble  ces  deux  variétés,  qui  font  tout-à- 
fait  femblables ,  &c  qui  ne  différent  que  pour  le  fond  de 
la  couleur.  L'une  a  le  corcelet  &c  les  étuis  rouges  ;  l'autre 
les  a  d'un  beau  vert.  Toutes  deux  ont  les  pattes ,  les  an- 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E  s.  3  I  J 

rennes  &  le  defTous  du  corps  noirs.  Toutes  deux  ont  lur 
leurs  étuis  des  (tries  longitudinales  formées  par  des  points 
enfoncés.  Toutes  deux  enfin  ont  les  mcincs  taches  noires 
lur  les  étuis.  Ces  taches  (ont  tl'abord  au  nombre  de  cinq 
ou  fix  le  long  de  la  future  longitudinale  qu'elles  touchent , 
ie  joignant  louvent  avec  les  correfpondantes  de  l'autre 
étui ,  ce  c]ui  fait  pour  lors  une  bande  longue ,  noire,  den- 
telée iNi  fcltoniKc.  Kniuice  il  y  a  deux  grandes  ôc  longues 
taches  vers  l'angle  extérieur  du  haut  des  étuis;  &  enfin 
deux  ou  trois  petits  points  noirs  (ur  le  milieu  de  l'étui.  On 
trouve  ces  deux  inleclesenleniblc,  en  grande  quantité  au 
bord  des  étangs  ,  fur  l'aunéc  des  prés.  Leurs  larves  rel- 
femblent  à  celle  de  la  caliîde  verte  Elles  font  appiaties, 
cpineufes,  fur-tout  lur  les  côtés,  &  ont  une  queue  four- 
chue ,  avec  laquelle  elles  foutiennent  leurs  excrémens. 
Elles  rongent  les  feuilles  de  l'aunce.  J'en  ai  nourri  plu- 
iîeurs,  qui  m'ont  toujours  donné  des  callides  vertes  pana- 
chées ,  ce  qui  m'a  fait  loupçonner  que  les  rouges  Cn:  les 
vertes  ne  dirtéroienc  que  par  l'âge,  les  dernières  étant  les 
plus  jeunes^  6»:  les  autres  les  plus  vieilles.  Pour  m'en  aiiu- 
rer  encore,  j'ai  nourri  des  callides  de  couleur  verte.  Le 
vert  de  leurs  étuis  a  pris  peu  à  peu  une  teinte  d'abord 
jaune,  puis  de  plus  en  plus  rouge;  ce  qui  prouve  que  la 
différence  de  couleur  ne  vient  que  de  l'âge  plus  ou  moins 
avancé. 

A  N  A  S  P  I  S. 

V  A  N  A  S  P  E. 

Antcnnœ  filiformes ^fcnfun         Antennes  filiformes  ,  qui 
crefctntcs.  vont  en   grollillant   vers  le 

bout. 

Scutcllum  vix  apparens,  Ecuiron  imperceptible. 

Thorax  pianus  j  Uvis  non  mar-       .  Corcefet  plai ,  uni  »l?c  l.ms  rc- 
ginutus.  bords. 

Les  infecles  de  ce  geurc,  qui  (ont  afTcz  rares ,  rcfrcm» 

Kr  ij 


^ï6  Histoire    abrégée 

•blent  beaucoup  pour  la  forme  à  ceux  d'un  autre  genre, 
que  nous  examinerons  plus  bas  ,  qui  eft  celui  des  mor- 
celles. Ils  font  allongés  j  rétrécis  vers  le  bout,  &:  plus  larges 
en  devant;  mais  ce  qui  les  diftingue,  ce  font ,  i  ''.  leurs  an- 
tennes filiformes ,  qui  vont  en  augmentant  un  peu  &  pref- 
qu'infenliblement  vers  leur  extrémité  ;  i^.  ôc  fur-tout  leur 
écuflon,  qui  eft  fi  petit,  qu'il  eft  imperceptible,  ôc  qu'on 
ne  peut  guères  l'appercevoir  qu'à  l'aide  d'une  loupe,  en- 
core eft -il  fouvent  tout-à-fait  caché  fous  le  corcelet. 
Cette  particularité  a  fait  donner  à  ce  genre  le  nom  d'anaf- 
pe ,  anafpis  ,  comme  qui  diroit  fans  éculFon  ,  parce  qu'à 
la  première  infpeclion  ,  ces  infectes  paroiifent  en  man- 
quer. Je  ne  connois  ni  les  larves  ni  les  chryfalides  àes 
anafpes.  Les  infectes  parfaits  fe  trouvent  fur  les  Heurs  ÔC 
fouvent  dans  les  fleurs. 

1.  ANASPIS  tota  nigra.  Planch.  5 ,  fîg.  7. 

L*anafpe  noire. 

Longueur  l  ,  I  f  ligne.     Largeur  {  ligne. 

Ses  antennes,  qui  font  filiformes,  vont  un  peu  en  grof- 
lifTant  vers  l'extrémité ,  oc  font  placées  fur  le  delTus  de  la 
tête  devant  les  yeux.  Elles  font  un  peu  plus  longues  que  le 
tiers  du  corps.  La  tête  eft  applatie.  Toute  fa  bafë  pofe  fur 
le  corcelet,  qui  eft  large,  un  peu  convexe,  &:  qui  va  en 
s'élargiffant  du  côté  qui  regarde  les  étuis.  Ceux-ci  font 
allongés  &:  vont  en  fe  retréciiîant  vers  leur  extrémité ,  ce 
qui  donne  à  l'infecte  une  figure  un  peu  pointue.  Tout  l'a- 
nimal eft  noir ,  lifte,  fans  points  ni  ftries.  Ses  pattes  feu'- 
iement  font  un  peu  jaunâtres,  fur  tout  les  quatre  anté- 
rieures. Cet  infecte  fe  trouve  fur  les  fleurs. 

2.  ANASPIS  nigra ,  elycro  fingulo  antice  macula  flava. 

L'anafpe  h  taches  jaunes. 

Cette  efpéce  eft  tout-à-fait  femblable  à  la  précédente 
pour  la  forme  &:  pour  la  grandeur;  elle  n'en  diffère  que  par 


desInsectes.  317 

deux  grandes  taches  jaunes,  qui  font  à  la  partie  antérieure 
des  étuis,  &:  qui  en  occupent  près  d'un  tiers.  Ces  taches 
ne  vont  pas  tout-à  fait  julqu'à  la  (uturc  ,  qui ,  étant  noire, 
iéparc  ces  marques  jaunes  l'une  de  l'autre.  On  trouve  cet 
inleclc  avec  le  précédent. 

3.  ANASPIS  nigra ,  thorace  luieo. 
L*andfpe  à  corcclct  jaune. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  y  ligne. 

Cet  infecle  eft  encore  tout-à-fait  femblable  aux  deux 
précédens.  Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  la  moitié 
du  corps,  jaunes  à  la  ba(e,  noires  à  l'extrémité.  La  rére  eft 
noire,  ainli  que  le  ventre  ifc  les  étuis.  Le  coicelet  ell  jaune 
un  peu  fauve.  Les  cuifles  font  du  même  jaune ,  6c  le  refle 
des  pattes  ell  noir.  Cet  animal  (e  trouve  avec  les  précé- 
dens,  mais  moins  fréquemment. 

4.  ANASPIS  villofo -jldvefcens j  coUopirorum  maculis 
tribus  ohfcuris. 

I.*anafpe  fduvt. 

Longueur  ^  ligne.     Largeur  y  ligne. 

Sa  couleur  eft:  par-tout  fauve,  jaunâtre,  &:  rinfecle  pa- 
roît  un  peu  1  oyeux,  à  caufe  dus  petits  poils  dont  il  ell  cou- 
vert. Son  corcelct  eft  d'une  couleur  un  peu  plus  foncée 
que  les  étuis.  Sur  ceux-ci  on  voit  trois  taches  plus  bru- 
nes, une  fur  le  milieu  de  chaque  étui,  6c  une  troiliéme 
poiée  un  peu  plus  bas,  iur  la  luture,  6c  commune  aux 
deux  étuis.  Le  deftbus  de  l'infecle  efb  de  couleur  plombée 
6c  obfcure.  Dans  cette  efpéce,  on  appcrçoit  un  peu  l'é- 
cuiron,  qui  ne  paroit  point  dans  les  précédentes. 


t 


Ordre    Troisième. 
Infectes  qui  ont  trois  articles  a  toutes  les  pattes, 

COCCINELLA. 

LA     COCCINELLE, 

Antennœ  extrorfum  craf-  Antennes  à  gros  articles, 
flores  ,  nodof(K  ,  antennulis  plus  grofles  vers  le  bout ,  ôc 
breviores.  plus  courtes  que  \qs  anten- 

nules. 

Corpus  hcmïfph&rïcum.  Corps  hémifphérique. 

J_jA  coccinelle  eft  un  de  ces  infedes  communs,  que  tout 
le  monde  connoît,  &  que  les  enfans  même  recherchent 
fous  le  nom  de  bête-a-dieu  ou  vache-a-dieu.  Néanmoins 
fon  caraclere,  quoiqu  aifé  à  diftinguer^  n'a  pas  été  apperçu 
jufqu  ici  des  Naturaiifles.  Le  nombre  à^s  pièces  qui  comi- 
pofent  Tes  tarfes ,  eft  un  premier  caraclere  efTentiel  à  ce 
genre  6c  au  fuivant ,  ôc  qui  les  diflingue  tellement  de  tous 
les  autres  infectes  à  étuis ,  que  nous  en  avons  fait  un  ordre 
particulier.  Mais  de  plus,  les  antennes  de  la  coccinelle, 
compofées  de  gros  articles  noueux ,  qui  vont  en  groffiffanc 
vers  le  bout;  en  un  mot,  prefque  femblables  en  petit  à 
celles  de  la  chryfomele ,  6c  en  même  -  tems  plus  petites 
que  les  antennules  j  forment  un  caradlere  générique  bien 
remarquable.  Dans  la  plupart  des  autres  infecles  à  étuis, 
les  antennules  oubarbillons  j  qui  accompagnent  ia  bouche 
&:  les  mâchoires ,  font  beaucoup  plus  petites  que  les  an- 
tennes ,  que  l'on  voit  placées  fur  la  tête,  aux  environs  des 
yeux.  Ici  c'ell  précifément  le  contraire  :  les  antennules 
ibnt  beaucoup  plus  grandes  que  les  antennes  :  ce  font  elles 
que  l'on  apperçoit  d'abord  ^  ôc  il  faut  chercher  les  antennes 


D  E  s    I  N'  s  r  C  T  F.  s.  3  I  9 

pour  les  voir.  Aulli  quclcjucs  iVacuralillcs  modernes  onc- 
ils  pris  les  aiuennulcs  de  la  coccinelle  ,  pour  les  vcrirables 
aiicennes.  Cccce  H^ure  des  antennes  ,  la  forme  du  corps 
des  coccinelles  cjui  clt  arrondi ,  ôc  le  nombre  des  articles 
des  taries ,  font  ailémenc  6c  lùrement  reconnoirre  ce  genre. 

Leslarves  des  dillércntes  elpcces  de  coccinelles,  ne 
font  pas  moins  communes  que  les  infectes  parf^iirs.  Dans 
l'été  ,  on  voit  les  feuilles  de  plulicurs  arbres  couvertes 
d'un  nombre  infini  de  ces  larves  ,  qui  le  nourrillenc  de  pu- 
cerons; elles  (ont  allongées,  plus  larges  à  leur  partie  anté- 
rieure ,  ou  lont  leurs  lix  pattes,  6c  leur  partie  poilérieurc 
fe  termine  en  pointe.  Elles  marchent  lentement  6c  d\in 
pas  lourd.  La  plupart  font  noirâtres,  bariolées  de  quelques 
taches  jaunes  ,  fauves  ou  blanchâtres.  Lorlqu'elles  veu- 
lent (e  métamorphoier  ,  elles  s'appliquent  contre  une 
teuille  par  la  partie  pollérieure  de  leur  corps,  elles  le  re- 
courbent, ie  gonflent  6c  forment  une  eipéce  de  boule, 
dont  la  peau  s'étend  &:  fe  durcit.  Au  bout  d'une  (juinzaine 
de  jours,  la  peau  de  cette  chryfàlide  fe  fend  (ur  le  dos  , 
tic  on  en  voit  (ortir  l'inlecle  parlait ,  dont  les  couleurs  (ont 
d'abord  pâles  &  les  étuis  tort  mois  ;  mais  en  peu  de  tems 
ceux  ci  le  durcillent  6c  prennent  une  belle  couleur  vive  6c 
brillante.  Les  œufs  des  coccinelles  font  oblongs  6c  de 
couleur  d'ambre  jaune. 

Les  elpéces  de  ce  genre,  qui  ci\  nombreux  ,  ne  font 
pas  fort  grandes  ,  mais  elles  font  toutes  li(Iës&  brillantes. 
Parmi  ces  efpéces,  il  pourroit  y  avoir  beaucoup  de  varié- 
tés. J'en  ai  déjà  marqué  quelques-unes,  que  j'ai  appercues; 
mais  je  luis  pcrluadé  qu'un  obiervateur  exacl  en  pourroit 
encore  découvrir  plufieurs  autres.  J'ai  trouvé  plulicurs  de 
ces  efpéces  accouplées  avec  d'autres,  qui  paroillènt  trés- 
diftérentes.  Que  réiulte-t-il  de  cet  accouplement  }  En 
vient  il  une  variété  qui  tienne  de  l'un  6c  de  l'autre  indi- 
vidu ,  une  eipéce  de  mulet ,  ou  bien  ces  deux  individus 
accouplés,  quoique  dirt-erens,ne  lont-ils  que  des  varié- 
tés l'un  de  l'autre  ^  C'eil  ce  qu'il  faudroit  luivre  ^  cxa- 


310  Histoire    abrégée 

miner.  En  attendant,  nous  allons  détailler  les  efpéces  de 

ce  genre,  que  nous  connoifTons,  Ôc  qui  paroifTent  les  plus 

conilantes. 

T.  COCCINELLA  coleoptris  rubris  ,  punciis  duo  bus 
nigris.  Linn.  faun.  fuec.  ;z.  388. 

Linn.  fyfl.  nat.  edit.  lO  ,  p.  364,».  2.  Coccinella  bipunélata. 

Merian,  europ.  %  ,  p.   58  ,  tab.    55  j/.  infima. 

Lifi.  loq.  p.  383,   n.  8.   Scarabasus  alter  niger  exiguus,  psnnarum  cruftis  mi- 

niatulis  ,  in  quibus  medils  cluse  tantum  maculée  nigra:. 
Raj,  inf.  p.  86  ,  n.  2.  Scarabsiis  hemifphxricus  minor  ,  elytris  è  flavo  ruben- 

tibus,  fingulis  màculis  feu  punftis  nigris  média  parte  notatis. 
Petiv.  ga:^,  p.  34  ,  t.  21  ,  /.  4.   Coccinella    anglica    bimaculata  ^   feu  minor 

rubra. 
Reaum,  inf.  3  ,  tah.  51  ,  /.    16. 
Frifch.  germ.  9  ,  ;?.  33  ,  r.  16 ,/.  4.  Coccinella  fecundje  magnitudinis,  pun^lîs 

coleoptrorum  duobus. 
Bradl.  natur.  t.   27 ,  /.  4. 

La  coccinelle  rouge  a  deux  points  noirs. 

Longueur  2  7  lignes.     Largeur  2  lignes. 

Tout  le  deflous  de  cet  in/ecle  efl  noir.  Son  corcelet  eft 
de  la  mên^e  couleur ,  avec  deux  grandes  taches  blanches 
fur  les  cotés ,  &  une  petite  en  cœur  à  fa  partie  polliérieure, 
qui  touche  à  l'éculTon.  On  voit  auili  deux  petits  points 
blancs  fur  la  tête,  qui  eft  noire.  Les  étuis  font  rouges  6c 
ont  chacun  un  point  noir  confidérabie  dans  leur  milieu. 
Tout  l'infecte  eiî:  hémifphérique  :  fon  corcelet  6c  lès  étuis 
ont  à  leur  contour  un  rebord,  qui  fe  voit  en  deirous.  On 
trouve  cette  coccinelle  fur  les  plantes  ^  fur  plufieurs  ar- 
bres. La  larve  qui  la  produit ,  eft  allongée,  noire  àc  variée 
de  jaune.  Elle  fe  trouve  principalement  fur  l'aune  ^  oii  qWq 
vit  de  pucerons.  J'ai  quelquefois  trouvé  cette  eipéce  ac- 
couplée avec  d'autres,  qui  paroiilent  fort  différentes. 

2_.  COCCINELLA     coleoptris    rubris  ,    punciis 

quinque  nigris,  Linn.  faun.  fuec.  n.  35)2. 
Linji^.Jyft.  nat,  edit.  io,p.  365,  n.  "j.   Coccinella  quinque-pun<^ata. 

Là' coccinelle  rouge  a  cinq  points  noirs.' 

Cette 


D  E  s      r  N   s   E  C  T  E   s.  3  11 

Cette  coccinelle  relllmble  à  la  précédente  pour  fa  for- 
me iv  ù  grandeur.  Son  corj^s  ell  noir  :  (a  ccte  <S:  Ion  cor- 
cclct  le  lonc  audi ,  mais  il  y  a  lui  la  tctc  Jeux  points  blancs, 
6i  lur  les  cotés  du  corcelet ,  deux  taches  blanches.  Les 
étuis  ,  qui  (ont  rouges,  ont  chacun  vers  leur  milieu  un 
point  noir  conlidcrablc,  iîv  un  autre  plus  petit,  placé  plus 
nas  ^  plus  cxtéiieurcnicnc  De  plus,  il  y  a  un  autre  point 
à  rurigine  des  étuis,  commun  à  tous  les  deux,  ce  qui  faic 
en  tout  cinq  points  noirs.  L'infecle  eft  hc'mifphérique,  5c 
Tes  étuis  (ont  bordes,  comme  ceux  des  autres  elpcces  de 
ce  genre.  Celle-ci  le  trouve  dans  les  jardins,  mais  plus  ra- 
rement que  la  précédente.  Sa  larve  a  lix  pattes  ,  ôc  (e  mé- 
tamorphole  comme  les  autres  du  même  genre. 

3.  COCCINELLA  coUoptris  rubris  ,  punclis  fiptan 
nigris.  Linn,  faun.  fucc.  n.  391.  Planch.  6,  tig.    1. 

L'tnn.  fyft.    na'..   fdit.   10,  p.  365  ,  n.  8.   Ccccinella  feptem-punftata. 

Jlhin    inj'.  t.  Ci  f.   C. 

Gocd.  belg.  2  ,  />.  58  ,  r.  18  ,   Gall,  tom.  3  ,  tab.  18. 

Lijl.  g:cd.  p.    ^(\%  ,  f.    HZ. 

Lift.  U<q.  ;>.  382  ,  /;.  7. 

Lift.  mut.  c.  3,  /.  a. 

Reaum    inj',  3  ,  r.   31  ,/    18. 

Alerun.    turop.  %  y  p.  1^  ,  t.    ir. 

Paiv  gjioph.  p.  7,1  ,i.i\,f.  3.  Cochînclla  angUca  vulgatlflîma  S,  rubra ,  fcp- 

tem  nigris  maculis  p  mrtat.i. 
Ro]   inj'.  p.  86,  n.  I.  Scaribsus  fubrotundus  feu  hemifphaîricus  rubens  nrajor 

viiîgatinîinub. 
Fii^h.  gerrn.  4 ,  /'.    i  ,    r.  I   ,  /   4.  Coccionclla   major. 
Rofi/.  inj.  \<ol.  2  ,  tab,  2.  Scarab.  tcrreftr.  clall.  3. 

La  coccinelle  rouge  a  Jept  points  noirs. 

Longueur  3  ,  4  lignes.     Largeur  1^,3   lignes. 

Cette  coccinelle  eft  la  plus  commune  de  toutes  ^  une 
des  plus  grandes  de  ce  Pays-ci.  Sa  téce  ell  noire  avec  deux 
petits  points  blancs.  Son  corcelet  cil  pareillement  d'un 
noir  foncé  &:  brillant ,  avec  une  marque  d'un  blanc  jaunâ- 
tre fur  chaque  coté.  Chacun  de  les  étuis  a  irois  points 
noirs  difpofcs  en  triangle,  Cs:  de  plus  il  y  en  a  un  à  l'origine 
des  eruis  ,  commun  a  tous  les  deux,  ce  qui  lait  en  tout 

Tomcl.  Si 


311  Histoire    abrégée 

iepc  points  noirs.  La  larve  qui  produit  cet  infe£le,  eft  lon- 
gue j  a  fix  patres  en  devant  éc  eft  tout-à-fait  (emblablê 
à  celle  de  l'efpéce  précédente ,  fi  ce  n'eft  qu'elle  eft  plus 
grande.  Elle  eft  de  couleur  grife  avec  des  taches  noires  ôc 
blanches.  On  la  trouve  fur  tous  les  arbres,  mais  fur-tout 
fur  le  tilleul ,  où  elle  fe  nourrit  de  pucerons  :  pour  cet  effet 
fa  tête  eft  armée  de  mâchoires  aiguës.  Lorfqu'elle  veut  fe 
transformer ,  elle  s'attache  à  une  feuille  par  l'anus  ôc  fe 
gonfle  :  fa  peau  devient  roide  ôc  forme  une  efpéce  de 
coque ,  de  laquelle  fort  la  coccinelle  parfaite  ,  par  une 
ouverture  ou  fente  qui  fe  fait  fur  le  dos  de  cette  chry- 
falide. 

4.  COCCINELLA  coUoptris  rubris , punclis  novem 
nigris ,  thoracc  nigro  ,  lateribus  albis, 

Linn.  fyft.  nat.   edit,   10  t  p.   ^Cj  ^  n.  9.  Cccclnella   coleoptrls  nigris  pun6li$ 
rubris  fex. 

La  coccinelle  rouge  h  neuf  points  noirs  &  corcelet  noir. 

longueur  %  \  lignes.     Largeur  2  lignes. 

Il  y  tant  de  reflemblance  entre  cette  coccinelle  &  la 
précédente,  qu'on  la  prendroit  volontiers  pour  une  fimple 
variété;  fa  grandeur  eft  cependant  un  peu  moindre:  du 
refte  la  tête  &:  le  corcelet  font  la  même  chofe,  il  n'y  a 
de  diflérence  que  dans  les  points  noirs  des  étuis.  Ces 
points  dans  cette  efpéce,  font  au  nombre  de  neuf  &  pref- 
que  de  onze.  Il  y  a  fur  chaque  étui  trois  grands  points 
noirs ,  &:  un  quatrième  plus  petit  vers  le  bas,  ce  qui ,  avec 
le  point  commun ,  qui  le  trouve  à  l'origine  des  deux  étuis, 
fait  en  tout  neuf  points  :  de  plus  on  voit  au  bord  latéral  des 
étuis,  un  petit  endroit  noir  de  chaque  côté  ^  qui  reftemble 
encore  à  une  tache.  Cette  marque  paroît  particulière  à 
cette  efpéce.  On  rencontre  cet  infe6fce  fur  les  arbres  6c 
les  charmilles  :  il  n'eft  pas  bien  commun. 

5 .  C  O  C  C I  NE  L  L  A  coleoptris  rubris  j  punclis  novem 
nigris ,  thoracc  nigro  ^  anticc  albo. 


D  r  s   I  irf  s  I  c  1  E  s.  313 

La  coccinelle  rouge  a  neufpoinis  noirs  &  corcclei  varie. 

6.  C  O  C  C  ]  N  E  L  L  A  coUoptrh  rubns ,  punçln  iredectm 
ni  gris.  Linn.  faun.  fuec»  n.  395. 

Ad.  Upf.    i-'i6,p.  18,  n.  3.  Cocciiiclia  puntTtii   ilyodccim. 
H(jum.  inf.  3  ,  tab.  Ji  ,/  19. 

La  coccinelle  rouge  a  treize  points  noirs  &  corcelet  jaune 
varie. 

Longueur  a  lignes.     Largeur  I   \  ligt'» 

Je  joins  cnfcmblc  ces  dt;ux  coccinelles,  qui  pourroi^nc 
bien  n'écrc  cjue  varjctcs  j'unc  de  l'aurrc^  conime  on  le  va 
voir  par  J.i  defcripcion.  Toutes  deux  font  de  nicme  gran- 
deur. Leur  tC'Ce  eft  jaunâtre  en  devant,  &  iricgulicrement 
bordée  de  noir  en  arrière.  Leur  corcelet  ell  noir,  mais  !.i 
partie  antcrienre  ôc  les  cotés  font  tachés  de  blanc,  qui 
s'avanc^ant  dans  le  noir  ,  y  forme  un  delllin  fort  joli.  Ainiî 
p^r  rapport  à  h  tête  6c  au  corcelet,  ces  deux  infecles  font 
rout-à  fait  femblables.  La  feule  diflércncc  qui  fe  rencontre 
cntr'cux  ,  cil:  dans  le  nombre  des  points  noirs  des  étuis. 
Ces  étuis  dans  tous  les  deux  lont  rouges.  Dans  la  cocci- 
nelle à  treize  points ,  iJ  y  en  a  iîx  (ur  chaque  ctui ,  fcavoir 
trois  petits  en  haut  diipofés  en  triangle,  ik  trois  autres  en 
bas  aulli  en  triangle,  de  fat^^on  que  les  bafcs  des  trianc^'cs 
fe  regardent.  Les  deux  points  lupérieurs  du  triangle  d'en 
bas  font  les  plus  grands  &:  prelque  contii^us.  Outre  ces 
douze  points,  il  y  en  a  \m  treizième  à  l'origine  des  étuis, 
commun  à  tous  les  deux.  Dans  la  coccinelle  à  neuf  points , 
on  voit  le  même  arrangement,  à  l'exception  que  les  deux 
points  inlérieurs  du  triangle  d'en  haut  manquent  fur  cha- 
cun de  fes  étuis  ,  ce  qui  fait  en  tout  quatre  points  de 
moins.  On  voit  même  dans  quelques-unes  tous  les  trois 
points  du  triangle  fupérieur  manquer  abfolument ,  enl'orte 
qu'il  n'y  a  que  fept  points  en  tout ,  ce  qui  fait  encore  une 
variété  :  mais  le  caraclere  fpécifique  con lifte  dans  les  deux 
points  d'en  haut  du  triajigleinfcrieur,  qui  font  conllam- 

Sf  ij 

( 


3 14.  Histoire    abrégée 

ment  plus  grands ,  ôc  dans  la  couleur  du  corcelet.  On 

trouve  ces  infedes  fur  les  charmilles. 

•il  C  Ô  C  C  I  N  E  L  L  A  cokoptris  rubris  ^punclls  tredecim 
nigris  ;  thorace  rubro  ,  medio  nigro. 

La  coccinelle  rouge  a  trente  points  noirs  ,  (s  corcelet  rouge 
a  bande. 

Longueur  a  \  lignes.     Largeur  a  lignes. 

Cet  infedle  femble  d'abord  n'être  qu'une  variété  de  l'ef- 
péce  précédente ,  qui  a  le  même  nombre  de  points,  mais 
en  l'examinant,  on  voit  que  c'efl  une  efpéce  véritablement 
différente.  Sa  tête  efl:  toute  noire,  première  différence. 
En  fécond  lieu  fon  corcelet  eft  rouge,  avec  une  bande 
noire  longitudinale  au  milieu  ,  êc  deux  points  noirs ,  un  de 
chaque  côté,  ce  qui  le  diitingue  effentiellement  du  der- 
nier. Quant  aux  étuis^  ils  font  oblongs ,  rouges,  chargés 
chacun  de  fix  points  noirs,  formant  deux  triangles,  6c 
un  treizième  point  commun  à  la  jonction  des  étuis.  On 
trouve  cette  coccinelle  fur  les  plantes. 

8.  COCCINELLA  coleoptris  rubris  ^  punclis  undecim 
nigris  ;  thorace  luteo  ^  nigro  punclato. 

La  coccinelle  rouge  a  on-^e  points  &  corcelet  jaune. 

Longueur  i  t,  i  lignes.     Largeur  I  ,  i  î  ligne. 

La  grandeur  de  ce  petit  infecte  varie.  Ses  yeux  font 
noirs  ;  fa  tête  eft  jaune,  bordée  feulement  en  arrière  d'un 
peu  de  noir.  Son  corcelet  eft  pareillement  jaune  avec  cinq 
points  noirs  à  ia  partie  poftérieure  ,dont  quatre  font  rangés 
en  demi-cercle ,  &:  le  cinquième  eft  au  milieu  de  cet 
efpace.  Chacun  des  étuis  a  cinq  points  noirs,  un  en  haut, 
un  en  bas,  &  trois  au  niilieu  rangés  fur  une  ligne  tranf- 
verfale  :  de  plus  il  y  a  un  autre  point  noir  à  l'origine  des 
étuis,  commun  à  tous  les  deux,  ce  qui  fait  en  tout  onze 
points  noirs.  Cet  infeéte  fe  trouve  fur  l'orme. 

N.  B.  Cette  efpéce  varie  quelquefois  ,  &  au  lieu  de 


desInshctes.  315 

onze  points  j  elle  en  a  treize  ,  le  bas  de  chaque  ctui  fe  trou- 
vant chargé  de  deux  points  noirs,  au  lieu  d'un  leul. 

9.   COCCINELLA    rubra ,  puncîis   undecim  ni  gris  , 
thordce  rubro  immaculaio. 

La.  coccinelle  argus. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  a  j  lignes. 

On  peut  regarder  cette  coccinelle  comme  une  des  plus 
grantles  de  ce  Pays-ci.  Elle  ell  toute  roui;e,  tant  en  dcUus 
qu'en  deilous.  Ses  yeux  leulcment  lont  noirs:  du  rclte  la 
tête  6i  le  corcelet  n'ont  aucune  tache.  Sur  chacun  des 
deux  étuis,  on  voit  cinq  grands  points  noirs,  ronds  &C 
cî^aux  ,  ce  qui  tait  dix  points  ,  cîc  un  onzième  à  l'origine  y\QS 
étuis,  commun  a  tous  les  deux  :  mais  ce  qui  tait  recon- 
noître  au  premier  coup  d'œii  Cct  inlecle  ,  c'cil  que  ces 
points  noirs  &:  ronds  lont  entoures  d'un  cercle  jaunâtre, 
dillérent  de  la  couleur  rouge  des  étuis,  ce  qui  les  fait 
paroitre  comme  autant  d'yeux  lemcs  lur  le  corps  de  l'ani- 
mal :  c'ert  par  cette  railon  qu'on  lui  a  donné  le  nom  d'ar- 
gus. Cet  inlecle  lîngulier  ell  rare,  je  l'ai  trouvé  lur  des 
huilions  à  la  campagne. 

13.  COCCINELLA  cokoptris  rubris  ^  punclis  novem- 
dccim  m  gris. 

La  coccinelle  rouge  a  dix  neuf  points  noirs. 

Longueur  a  lignes.     Lwgcur  1   cligne. 

Sa  tête  cft  rouge,  excepté  vers  fa  partie  poflcrieure,  où 
elle  a  une  bordure  r.oire,  mais  déchiquetée  ^  irreguliere. 
Le  corcelet  efl  aulii  rouge,  chargé  de  iix  points  noirs, 
trois  de  chaque  coté,  rangés  en  triangle.  Les  étuis  lont  de 
la  mémo  couleur  rouge,  ayant  chacun  neuf  points  noirs, 
outre  un  point  commun  au  deux  écuis,  placé  au  haut  de 
la  luture  ,  ce  qui  fciit  en  tout  dix-neuF  points.  Les  neut' 
points  de  chaque  étui  lont  ranges  trois  à  trois,  îk:  lorment 
lur  chacun  des  étuis  trois  triangles;  un  lupérieur,  donc 


31(>  HlSTOIREABRÉGÉE 

la  pointe  eft  tournée  en  haut  ;  un  au  milieu  pareillement 
la  pointe  en  haut  j  &C  un  inférieur,  dont  la  pointe  regarde 
le  bas. 

11.  COCCINELLA.  cokoptris  rubrîs ,  puncîis  vigind- 
quatuor  nigris  ,  quibufdam  connexis.  Linn.  fj.un.  fucc, 
n.  402. 

lÀnn.  fyjî.  nat.  edit.  10  ,  p.  366  ,  n.  17.  Coccinella  viglnti-quatuor  pundata. 

La  coccinelle  rayée. 

Longueur  l  {  ligne.     Largeur  l  ligne. 

On  peut  regarder  cette  coccinelle  comme  une  des  plus 
petites  de  ce  Pays-ci ,  oii  elle  eft  alFez  rare.  Sa  couleur  eft 
rouge  ,  feulement  fes  maclioires  &:  i^es  yeux  font  noirs,  6c 
il  y  a  aulîi  une  petite  tache  de  même  couleur  fur  Ion  cor- 
celet.  Quant  à  (qs  étuis ,  la  defcription  qu'en  donne  M. 
Linna:us  eft  jufte.  Ils  font  rouges ,  &  on  voit  fur  chacun 
douze  points  noirs,  h^avoir  trois  en  haut  féparés  &:  dif- 
tincts,  enfuite  quatre  autres  ,  dont  les  deux  du  milieu 
tiennent  enfemble  ;  plus  bas  trois  autres  qui  font  joints  ôc 
forment  une  efpéce  de  raie  ;  2c  enfin  deux  au  bas  plus  pe- 
tits ^  féparés  l'un  de  l'autre.  On  trouve  ce  petit  infecte  fuL* 
les  fleurs. 

12.  COCCINELLA  coleoptrh  ruhr'is  ^  punclis 
plurim'is  nigris  j  quibufdam  connexis  futurâ  longitudi^ 
nali  nigra.  Linn.  fdun.  fuec.  n.  403. 

Linn,  fyjî.  nat.  edit.  io,/>.  366,  «.  19.  Coccinella  congloUata. 

Raj.  inf   87,  n.  5.  Scarabsus  hemifphaericus  flavus  ,  rraculis  nigris  varix  figurx 

depiitus. 
Lifï.  ioq.    383  ,  n.   9.    Scarabaaiis  luteus ,  nigris  maculis  diftintSus. 
Frifck.  germ.  9  ,  p.   34  ,  f.   i?  * /•  ^' 

La  coccinelle  a  bordure. 

Longueur  2,  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

Le  corps  de  cette  coccinelle  eft  noir  &  {qs  patres  font 
jaunes.  Sa  tête  eft  jaune  ^  bordée  d'un  peu  de  noir  à  fa 
partie  poftérieure.  Ses  yeux  font  noirs.  Le  corcelet,  qui  eft 


D   E  s      I  N   s   E  C  T  E  s.  5  17 

jaune,  eft  orne  de  Icpt  poincs  noirs  :  cpatre  de  ces  points 
ionc  plus  grands  &c  ranges  en  dcmi-ccrclc ,  autour  d'un 
cincjuicmc  qui  cil  plus  petit;  les  deux  autres  ponus  (ont 
lut  les  cotés  du  corcelet.  Les  étuis  lont  rouges ,  chargés 
chacun  de  huit  points,  fcavoir  deux  en  haut  tantôt  fcpa- 
rés,  ôc  tantôt  joints  enfcnible  ;  trois  au  milieu,  dont  l'in- 
térieur cil  uni  a  une  raie  noire  qui  borde  le  coté  intérieur 
des  étuis  ;  &:  trois  en  bas,  dont  les  deux  extérieurs  lont 
unis  enfemble.  Cette  raie  noire,  que  Ton  voit  au  bord  in- 
térieur de  chaque  étui ,  forme ,  lorlcju'ils  lont  reunis,  une 
elpécede  luture  ou  bande  noire.  Ce  petit  in(ecle  elt  com- 
mun dans  les  jardins  ^  à  la  campagne. 

13.  COCCINELLA    coUopins   rubris ,  punclis  qua- 
tuordccim  albis.  Linn,  faun.  Jhtc.  n.  3 1^7. 

Llnn.  fyfl.  nat.   tdu.  10  ,  p.  3^7,  «•  2.2.  Coccindla  quatuordfcim  guctata. 

Ad.  Upf.    1736,  p.  18,  n.   5.   Coccionella  punél:$  quatuordccim. 

Rjj.  inf.  p.  06,   n.   3.   Scaraba:us  hemilphiTicus  ,  elytris  tulvis,  maculis  albis 

piftis. 
Lift.  loq.  383  ,  n.   10.  Scarabacns  fiibrufus ,  cui  in  humeris  binac  macuîx  ,  inque 

fingulis   alarum  thocis  fcptcm  maculx  albx  funt. 

La  coccinelle  a  quatorze  points  blancs. 

Ljngueur  1,2  î  lignes.     Largeur   i   f»  ^  li^ria. 

Sa  tête  efl  blanche  &  les  yeux  font  noirs.  Son  corcelet  eft 
rouge,  avec  du  blanc  lur  les  cotes  Cn:  un  peu  au  milieu  qui 
n'ell  guères  dillinct.  Sur  chacun  des  étuis  qui  (ont  rouges, 
il  y  a  lept  points  blancs,  l(j\avoir  un  feu!  en  haut  près  de  ia 
jonclion  des  étuis  ,  cnluite  une  rangée  tranfverfale  de 
trois  ,  après  cela  une  autre  de  deux  ,  6c  enhn  un  leul  à  l'ex- 
trémité inférieure.  Quelquefois  ces  points  varient  un  peu 
pour  leur  arrangement.  Cetinfccle  le  trouve  dans  les  bois 
&i  \qs  jardins. 

14.  COCCINELLA  coleopiris  rubris  j  punclis  qua- 
tuordecim  limboquc  albis. 

La  coccinelle  a  points  (s  bordure  blanche. 

Longueur  2  [  lignes.     Largeur  2  lignes. 


3i8  Histoire    abrégée 

Cette  efpéce  a  beaucoup  de  reilemblance  avec  la  pré- 
cédente. Sa  têre  eft  de  même,  6c  ion  corceiet  ne  diftére, 
qu'en  ce  qu'on  peut  y  compter  cinq  taches  blanches  ,  fça- 
voir  trois  poftérieurement ,  dont  une  au  miHeu  &  deux 
aux  côtés,  èc  deux  autres  antérieurement,  une  de  chaque 
coté.  On  compte  fur  chaque  étui  fept  points  blancs  , 
fçavoir  trois  rangées  de  deux  6c  un  impair  à  l'extrémité  in- 
férieure :  outre  cela  les  étuis  font  bordés  extérieurement  èc 
même  intérieurement  de  blanc,  en  quoi  cet  iniecle  diffère 
eiîentiellement  du  précédent.  On  le  trouve  dans  les  mêmes 
endroits. 

f    15.  COCCINELLA   coleoftris  fiavis  ,  puncîis  qua- 
^  '       draiis  Jiîgns  _,  quibufdam  connaus. 

L'inn.  faun.  fuec.  n.    396.    Coccinella    colcoptiis   flavis  ,   punctis  qiiatuordecim 

nigris  ,  quibuldam  connatis. 
L'rnn.  fyft.  njt.   edit.  io,/j.  366,  n.  13.  Coccinella  quatuordecitn  pundata. 
Frifck.  germ.  9,  tub.   17  ,  /.   5  >  4* 

La  coccinelle  h  l'échiquier. 

Longueur  2  j  lignes.     Largeur  l  |  Ugne. 

La  coccinelle  à  l'échiquier  approche  beaucoup  de  la 
précédente  pour  la  grandeur  èc  les  couleurs.  Sa  tête  ell 
jaune  de  même  que  ion  corceiet,  qui  eft  noir  à  fa  partie 
pofhérieure.  Sur  les  étuis,  on  voit  quatorze  points  noirs 
6i  quarrés,  fept  fur  chacun ,  outre  la  iuture  du  milieu  des 
étuis  ,  qui  forme  une  bande  noire.  Cet  iniecte  varie  beau- 
coup. Quelquefois  les  points  noirs  iont  fort  grands  ,  6c 
tiennent  eniëmble,  ainii  qu'à  la  bande  du  milieu,  eniorte 
qu'il  ne  reile  que  très-peu  de  jaune  iur  les  étuis,  ôc  ce 
jaune  eft  diilribué  par  taches  quarrées  :  d'autres  fois  le  jaune 
domine,  ce  même  tellement  dans  quelques-uns,  que  les 
points  noirs  quarrés  font  très-petits,  iéparés  £c  diilans  les 
uns  des  autres-  11  etl  aiié,  malgré  ces  variétés,  de  recon- 
noitre  cet  infecle  par  la  forme  de  Tes  points  qui  font  quar- 
rés. On  le  trouve  très-çommunémenc  dans  la  campagne  Se 
les  jardins. 


D   E  s      I   N   s   r.  C  T  E  s.  3  19 

16.   COCCINELLA  colcoptm  fluvis  ,  punclis  fcxac- 
cim  nigris  ,  plurimis  conncxis  ,  fuiura  nigra. 

La  coccinelle  jaune  a  future, 

Lorgutur  I  ligne.     Largeur  5  l:gne. 

Cette  coccinelle  eft  petite  :  Ton  corps  e/l  noir  &:  fc^s 
p.ittcs  (ont  jaunes.  Sa  tête  cil  d'un  jaune  clair  avec  les 
yeux  noirs  ,  &  quelquefois  une  tache  noire  dans  le  milieu. 
Le  coicclct  cil  Je  nicnie  jaune  avec  lix  taches  noires  , 
/(j'avoir  quatre  au  milieu  en  demi-cercle  6c  deux  plus  peti- 
tes aux  cotes.  La  couleur  des  étuis  eft  aufli  jaune  ,  mais  les 
bords  par  lelqucis  ils  fe  touchent  (ont  noirs  ,  ce  qui  fait 
une  raje  loiiL^itudinale  (ur  le  corps  de  cet  inlecke.  On 
compte  fur  chacun  des  étuis  huit  points  noirs,  fçavoir 
quatre  dirtincls  &:  fcparés  les  uns  des  autres  près  de  la  raie 
du  milieu  ,  6c  quatre  autres  ,  dont  trois  (e  touchent  &:  font 
fouvent  unis  en(emble  près  du  bord  extérieur,  ce  qui  fait 
en  tout  feize  points.  Ce  petit  infecte  ell  fort  joli.  On  le 
trouve  fur  les  arbres  &  fur  les  plantes. 

17.   COCCINELLA  coleoptris  flavis  j  puncUs  viginù 

'''8''''  )•  2  0-  ?  " — t»^ 

Linn.  faun.  futc.  n.  40 1.   Coccinella    coleoptris  flavis  ,  punflis  viginti-duobus 

nigris. 
Linn.  fyft.  nat.  ed'tt.    lo  ,  p.  "^CG ,  n.   16.  Coccinella  viginti-duo  punt^ata. 

La  coccinelle  Jaune  fins  future. 

Longueur  I  {  ^'g''''      Largeur  i   ligne. 

A  la  première  vue  on  prcndroir  cette  coccinelle  pour  la 
précédente.  Elle  eft  à  peu  près  de  même  grandeur ,  6c  de 
plus  elle  eft  jaune  marquée  de  points  noirs  :  néanmoins 
elle  en  diffère  par  plulieurs  marques  bien  carac^ériftiques. 
Premièrement  fa  tête  c(l  prelque  noire,  ayant  feulement 
un  peu  de  jaune  à  fa  partie  poftérieure.  Son  corcelct  cft 
jaune  avec  fept  points  noirs,  fçivoir  trois  grands  pofté- 
rieurement,  deux  moindres  en  devant ,  6c  deux  très-petits 
proche  les  yeux.  Chaque  étui  a  dix  points  noirs  (ur  un  fond 

Tome  1.  T  t 


*  «%A  t 


330  Histoire    ABRÉGÉE 

d'un  jaune  citron  ,  fçavoir  trois  points  à  la  bafe  rangés 
prelque  traniverfalement ,  dont  quelquefois  deux  fe  tou- 
chent ;  plus  bas  6c  fort  près  une  autre  rangée  tranfverfale 
de  trois  :  enfuite  trois  autres  plus  éloignés  ,  formant  un 
triangle  ,  èc  eniin  un  à  l'extrémité  des  étuis.  Outre  ces 
points  ,  il  y  en  a  encore  un  de  chaque  coté  fur  le  milieu  du 
rebord  latéral  des  étuis  ,  qui  ne  fe  voit  qu'en  regardant 
l'infedleen  deflous;  apparemment  que  M.  Linnxus  compte 
ces  deux  points^  puifqu'il  parlede  vingt-deux  dans  fa  phra- 
fe.  Cette  note  diilingue  fur-tout  cette  efpéce  de  la  précé- 
dente ,  ainli  que  la  future  de  (es  étuis  qui  n'eft  pas  noire. 
On  trouve  cet  infecle  fur  les  buiffons. 

18.  COCCINELLA  coUoptris  ni  gris  ^  punclis  qua- 
tuordecim  flavefcentibus. 

Linn,  faun,  fuec.  n,  406.  Coccinella  coleoptrls  nigris  ,  punâ:ls  quatuordecim 

rubrls. 
Linn,  fy fi.  nat.  edît.  10  ,  p.  368,  n,  32, 

La  coccinelle  noire  h  quator-^e  points  jaunes. 

Longueur  i  |  ligne.     Largeur  i  f  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  noire ,  avec  les  pattes  jaunâtres. 
Sa  tête  eil  jaune  ,  ainfi  que  le  devant  6c  les  côtés  de  fon 
corcelet.  On  compte  fept  points  jaunes  fur  chacun  de  (es 
étuis  ,  rangés  deux  à  deux  ,  fçavoir  trois  paires  ,  &;  un 
impair  à  l'extrémité  inférieure.  Quelquefois  ces  points  jau- 
nes font  un  peu  rouges  ,  ce  qui  forme  une  variété  que 
M.  Linnxus  a  apparemment  voulu  déiigner  dans  fa  phrafe: 
mais  cette  variété  eft  moins  commune  que  celle  à  points 
jaunes.  Cette  coccinelle  eft  très- commune  ;  on  la  trouve 
fouvent  dans  les  jardins  furies  arbres. 

i^.   COCCINELLA  coleoptris  nigris  j  punclis  decem 
,       /•.      flavefcentibus  aut  rubris. 

La  coccinelle  noire  a  dix  points  jaunes. 

Cette  efpéce  eft  de  la  grandeur  de  la  précédente  ,  ou 
tr-èt)-peu  plus  grande.  Elle  varie  beaucoup  pour  les  cou- 


DES     Insectes.  3,1 

leurs.  Sa  tcte  cfl  jaune ,  ainli  que  Ion  corcclet ,  fur  lequel  il 
y  a  oUcUrc  points  noirs  rani;cs  en  clcn"ii-cerclc  a  la  partie 
poilcneure.  Les  étuis  font  noirs  ,  char^;ts  chacun  de  cinq 
points  jaunes  :  fi^avoir  deux  points  en  haut  à  côté  l'un  de 
1  autre  ,  qui  (ouvent  (ont  unis  enlenible  ,  deux  autres 
enfuire  (eparés  &C  diibncls  ,  6c  un  impair  a  l'angle  inférieur 
des  étuis.  CJes  points  quelquefois  (ont  routes  au  heu  d'être 
jaunes,  bc  d'autres  fois  font  blancs.  J'ai  aulli  trouvé  quel- 
ques-unes de  ces  mêmes  coccinelles  ,  dont  la  couleur  du 
fond  des  étuis  étoir  d'un  brun  rouge ,  au  lieu  d'être  noire  , 
&c  leurs  ponits  étoient  d'un  jaune  pale  :  mais  ces  points 
dans  toutes  ces  variétés  font  rangés  de  même.  Cet  inlecle 
fe  trouve  louvent  dans  \qs  jardins. 

10.  COCCINELLA  ovata ,  coleoptris  nlgris  ^puncUs  ^^J  ^^ 

ftx  ru  bris. 

L'nn.  fd-^K.  fuec.   n.  407.  Coccincl^a  co'eoptris  nigris  ,  pur.f^is    fex  rubris. 
Li'Ti.  jyjl.  nul.  edic.   10  ,  p.  y^7  ,  n.  30.   Coccinciia  colioptris  ni^ris  ,  punc^is 

robris  fex. 
Rjj.   inf.  p.  87  ,  n.  4.   Scarab.tus  hcmifphaerlcus   minor ,  elytris  nigris,  rubriî 

maculis  piiSls. 

N.  B.  a.  Eadcm  punclis  quatuor  rubris. 

b.  Eddcm  punciis  duobus  rubris. 

c.  Eadem punchs  duobus  lutins. 

La  coccinelle  noire  à  points  routes. 

Longueur  17,1  Hgnci.     Largeur   I   ligne. 

Ces  quatre  différentes  coccinelles  ne  font  que  des  varié- 
tés l'une  de  l'autre.  La  tête  dans  toutes  cil  noire  avec  deux 
points  jaunes.  Le  corcelet  eA  de  même  noir,  avec  un  peu 
de  jaune  lur  les  cotés.  Quant  aux  étuis,  ils  font  oblongs  ^ 
noirs  dans  toutes  ,  mais  leurs  taches  lont  ditlerentes.  Uà\\s 
Ja  première  il  y  a  iix  taches  rouges,  trois  lut  chaque  erui, 
iîj'avoir  une  en  haut  à  l'angle  extérieur  ,  une  moindre 
au  milieu  plus  proche  du  bord  intérieur ,  &:  une  en  b.is 
vers  la  pointe  de  l'étui.  Dans  celle  à  quatre  points ,  c'eft  la 
tache  (l'en  bas  qui  manque  j  dans  celle  à  deux  points  , 

Tt  il 


331  Histoire    abrégée 

il  n'y  a  que  la  tache  d'en  haut  qui  le  trouve  ,  les  deux  der- 
nières n*y  font  point.  Enfin  celle  à  deux  points  jaunes 
ne  diffère  que  par  la  couleur  des  taches  ,  de  celle  à  deux 
points  rouges.  Elles  fe  trouvent  toutes  affez  fouventdans 
les  jardins.  Cependant  la  première  èc  les  deux  dernières 
font  pkis  rares  que  celle  à  quatre  points  rouges  ,  qui  eft  la 
plus  commune. 

21.  COCCINELLA  fubvUlofa  nigra  ^  fafciis  duabus 
tranfverfis  rubris, 

La  coccinelle  velue  a  bandes. 

Longueur   i  ligne.     Largeur  {  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  oblongue ,  luifante  &  cependant 
un  peu  velue.  Le  fond  de  fa  couleur  eft  noir ,  Se  \es  ban- 
des rouges  qui  font  deffus ,  font  d'un  brun  obfcur ,  qui  ne 
fe  voit  qu'en  regardant  de  près.  La  tête  eft  rougeâtre  avec 
les  yeux  noirs.  Le  corcelet  eft  mêle  de  noir  &  de  rouge» 
Les  étuis  ont  deux  bandes  tranfverfales  rouges  affez  larges , 
qui  divifent  le  fond  noir  en  trois  autres  bandes  plus  étroi- 
tes. Ce  petit  infecte  fe  trouve  affez  fouvent  fur  les  fleurs. 

21.  COCCINELLA  fubvUlofa  nigra  ^  punclis  quatuor 
luteo  -  rubris. 

La  coccinelle  velue  a  points. 

Longueur  l  \  ligne.     Largeur  j  ligne. 

Celle-ci  feroit-elle  une  variété  de  la  précédente?  La 
grande  reffemblance  de  l'une  &:  de  l'autre  le  feroit  croire. 
On  apperçoit  cependant  entr^elies  plufieurs  différences, 
comme  on  va  le  voir  par  la  defcription  de  celle-ci.  Sa  tête 
eft  noire  :  fon  corcelet  eft  pareillement  noir  ,  avec  des 
points  rougeâtres  fur  les  côtés.  Ses  étuis  font  luifans  ,  un 
peu  velus  &  noirs ,  chargés  chacun  de  deux  points  rouges, 
l'un  plus  grand  placé  au  milieu  de  l'étui  6c  très-rond  , 
l'autre  plus  petit  vers  la  pointe  de  l'étui.  Cette  efpéee  eft 
moins  commune  que  la  précédente. 


D  r  s      I   N   s   F.  C  T  F.   5.  3^3 

13.  COCCINELLA  fubviilofa  nigra  ,  coleoptrorum 
bafifdfcui  tranfvcrfa  ruhra  inierrupta, 

Rtaum.  inf.  "^  ,  pL  3»  *  /•  10,  19. 

La  coccinelle  velue  à  bande  interrompue. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  {  ^'V'"' 

Je  regarderois  encore  celle-ci  comme  variété  des  deux 
précédentes  :  elle  leur  relîcmble  pour  la  Forme  ôc  la  'gran- 
deur. Elle  eft  noire  ,  avec  une  bande  rouge  tran(ver(e  à  la 
baie  de  fcs  étuis  ,  mais  interrompue  dans  Ion  milieu.  Vue 
de  près  ,  on  voit  qu'elle  eft  couverte  d'un  peu  de  duvet , 
comme  les  deux  précédentes.  Ses  patres  (ont  jaunâtres. 
L'elpéce  de  larve  qui  la  produit  eft  (inguliere.  On  là  trou- 
ve alTez  communément  fous  les  vieilles  écorccs  &:  l'ur  les 
feuilles  de  prunier,  ou  elle  vit  de  pucerons.  Elle  eft  tou- 
jours couverte  d'un  long  duvet  blanc,  comme  le  poil  d'un 
chien  barbet ,  ce  qui  l'a  fait  appeller  le  barbet  blanc  des 
écorces  ;  ce  duvec  s'enlève  aifémenc  en  touchant  Tinfecle. 

14.  COCCINELLA  fubviilofa  mgra  ,  thoracc  utrin- 
que  macula  rubra, 

La  coccinelle  velue  a  taches  rouges  au  côrcelet. 

Longueur  ~  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Elle  eft  noire  ,  lilTe ,  un  peu  velue  ,  ce  qui  donne  .à  fes 
étuis  dans  une  certaine  polition  ,  «Se  vus  de  coté  ,  une  teinte 
blanchâtre.  Le  côrcelet  a  de  chaque  coté  une  tache  rou'^c , 
affez  grande  pour  la  petiteffe  de  cet  infecte.  On  le  trouve 
fur  les  fieurs  avec  les  précédens  auxquels  il  relTemble. 

15.  COCCINELLA   rotunda  nigra  ,  coleoptrorum 
margine  refïexo ,  punclis  quatuor  rubris. 

L'mn.  fdun.  fuec.  n.  408.  Coccinella  cojeoptris  nij^ris  ,    p-inflis  qmnior   rtibri*. 
Unn   fyjl.  nat.  tait.  10,   p,    367,  n.  19.  Coccinella  colcopiris  nigris  ,   punvtis 
rubris   quatuor,  inierioribus  longioribus. 

La  coccinelle  tortue  a  quatre  points  rouges. 

Longueur  t   \  ligne.     Largeur  \   \  ligne. 


3  34-  HiSTOIREABRÉGÉÈ 

16.   COCCINELLA  romnda  nigra  ,  coleopir}'\:n 
marginc  rcflexo  ^  j^^fiia  tranfverfa  rubra, 

Linn.  fjun.  fuec,    n.  409.    Coccinella  coleoptris  nigris  ,  pur6lis  duobiis  rubris. 

frifch.  g:rm.  9  ,  />•  34  ,  f.  16  ,  /.  6.  Coccinella  média  nigra,  pundis  duubus  ru- 
bris dorfsUbus. 

Linn.  fy fi.  nat.  ed'it.  10  ,  j).  367,  n.  28,  Coccinella  coleoptris  nigris  ,  pun£iis  ru- 
bris duobus ,  abdomine  fanguineo. 

Rofd.  inf.  vol.  a  ,  lab.  3.  Scarab.  terreftr.    claff.   3. 

La  coccinelle  tortue  a  bande  rouge. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  j  ligne. 

Je  ferois  fort  porté  à  ne  faire  qu'une  feule  efpéce  de  ces 
deux  coccinelles  ^tant  elles  fe  reliemblent.  Toutes  deux 
ont  un  caractère  diftincSbif ,  qui  e(l  d'être  plus  courtes,  plus 
élevées,  plus  arron<lies  que  les  autres  efpéces  ,  &  d'avoir  à 
leurs  étuis  un  rebord  faillant  &:  aigu  ,  ce  qui  leur  donne 
l'air  de  petites  tortues.  Dans  l'une  ic  l'autre ,  la  tête  bi  le 
corcelet  font  noirs  fans  aucune  tache.  Elles  ont  auffi  leurs 
étuis  noirs,  mais  elles  différent,  &  parles  taches  rouges  de 
ces  étuis ,  &  par  leur  grandeur.  Sur  les  étuis  de  la  première, 
il  y  a  quatre  points  rouges  ^  deux  fur  chacun  ;  fçavoir ,  un 
plus  grand  en  haut  vers  l'angle  extérieur,  &;  un  plus  petit 
6c  plus  bas  vers  le  bord  intérieur.  Sur  la  féconde  au  con- 
traire, on  ne  voit  qu'une  raie  rouge  tranfverfe  lut  le  milieu 
des  étuis  ,  qui  vue  de  près  ,  paroit  formée  par  deux  ou  trois 
points  allongés.  On  trouve  ces  deux  infectes  très-fouvenc 
inv  les  plantes ,  les  arbres  ôc  les  fleurs ,  &.  en  particulier  fur 
l'ortie.  Leurs  larves  ont  fix  pattes  ,  6c  différent  auffi  un  peu 
de  celles  des  autres  coccinelles ^  en  ce  qu'elles  ne  font  pas 
lifTes,  mais  hériQees. 

27.  COCCINELLA  romnda  nigra  ,  coleoptrorum 
margine  reflexo  ,  thorace  utrinque  maculam^*^,  /..  ';,vi__ 

La  coccinelle  noire  a  points  rouges  au  corcelet. 

Il  y  a  très-peu  de  différence  entre  cette  coccinelle  6c  les 
coccinelles  tortues.  Elles  fe  reffemblent  l'une  6c  l'autre 


D   E  s      I   X   s    E  C  T   E  s.  3^5 

pour  1.1  c;r.iiKicur  2c  pour  la  forme.  Les  étuis  de  celle  ci 
ont  pareillement  un  rebord  Taillant  ,  ôc  tout  Tinleclc  cil 
arrondi  ik.  élevé.  Elle  dillcre  feulement  en  ce  que  (es 
étuis  font  tous  noirs  fans  aucune  tache  ,  bc  que  le  corcelcc 
a  deux  taches  rouges  ^  rondes,  une  de  chaque  coté.  Cette 
efpéce  fe  trouve  avec  les  coccinelles  tortues  ,  mais  beau- 
coup plus  rarement. 

T  R  1  T  O  M  A. 

L  .-J       T  R   I   T  O  M  E. 

Antinnaz  extrorfum  ftnfim  Antennes  plus  «^rofTes  vers 
crajjïores  ,  antcnnuUs  Ion-  le  bout  ,  tsl  beaucoup  plus 
giores.  longues  que  les  antennules. 

Corpus  oblongum.  Corps  allonge. 

Il  cil  aifé  de  diiLngucr  ce  genre  du  précédent  ,  par  la 
forme  de  Ton  corps  qui  cft  allongé  ,  tk:  par  c^'lle  à<:s  anten- 
nules qui  (ont  plus  petites  ,  &  plus  courtes  de  beaucoup 
que  les  antennes ,  en  quoi  ce  genre  rellcmble  à  la  plu- 
part des  autres  inlectes  :  du  relte  il  cil  julqu'ici  le  ieul  , 
avec  la  coccinelle  ,  du  moins  parmi  les  inlectes  .1  ctuis 
entiers, qui  n'ait  que  trois  pièces  ou  articulations  aux  tar- 
ies. Cet  inlecle  elï  rare.  Je  n'en  ai  vu  qu'un  feul  qu'on  m'a 
confié  pour  en  taire  le  delîein  ôc  la  delcription  ,  enlorte 
que  je  ne  connois  ni  la  larve  ,  ni  Ion  genre  de  vie  ,  ni 
les  ditiérentes  métamorphofes. 

I.  TRITOMA.  Planch.  G,  fi-  2. 
La  truôme. 

Longueur  a  j  lignes.     Largeur  i  {  lignt. 

Cet  infecl:e  qui  eft  rare  ,  eft  en  defTous  de  couleur  fauve. 
Sa  tête  eft  de  la  même  couleur.  Ses  antennes  ,  qui  tonc 
à  peu  p.cs  de  la  longueur  de  Ton  corcelet,  vont  en  groliif- 
fant  infcnhblemcnt  par  le  bout.  Elles  font  compolces  de 


33(j  Histoire    abrégée 

onze  articularions  prefque  triangulaires  &  courtes.  La  cou- 
leur dQS  antennes  eft  noire  dans  leur  milieu  ,  ôc  fauve  à 
leurs  deux  extrémités.  Les  antennules  font  très  courtes  &c 
fauves  ,  àc  les  yeux  font  noirs.  Le  corcelet  effc  noir,  allez 
large,  ponctué  irrégulièrement  &:  légèrement,  ôc  un  peu 
bordé  îur  les  côtés.  Au  bas  on  apperçoit  deux  enfonce- 
mens ,  un  de  chaque  coté  ,  à  peu  près  comme  dans  certains 
bupreftes.  Les  étuis  font  noirs,  chargés  de  ftries  longitudi- 
nales, àc  ils  ont  chacun  deux  grandes  taches  fauves  ,  l'une 
aiTez  ronde  vers  la  partie  fupérieure  ôc  extérieure ,  l'au- 
tre plus  tranfverfe  &  moins  grande ,  un  peu  avant  le  bas 
de  l'étui  extérieurement.  Ces  quatre  taches  forment  en- 
femble  les  coins  d'un  quatre  un  peu  long.  Tout  l'animal 
eft  allongé  &  reflemble  aflez  pour  le  port  à  un  buprefte. 
Ses  pattes  font  de  couleur  fauve  ,  ôc  ont  aux  tarfes  trois 
articles ,  mais  nuds  6c  un  peu  épineux ,  en  quoi  la  tritôme 
diffère  encore  de  la  coccinelle.  Cet  infede  a  été  trouvé , 
au  commencement  du  printems  ,  fous  l'ècorce  d'un  vieux 
faule ,  du  côté  de  Vitry  près  Paris.  On  l'a  appelle  tritôme, 
à  caufe  des  trois  pièces  qui  compofent  fes  tarfes. 


Ordre 


DES    Insectes.  337 


Ordre     Quatrième. 

Infuics  qui  ont  cinij  articles  aux  Jeux  premières  paires  de. 
partes  ,  0  quatre  JeuUmcnt  a  ta  dernière. 


D  I  A  P  E  R  I^  S. 

L  A     D  I  A  P  E  R  11. 

Antennce  taxiformts-^  ar-  Antennes  en  forme  d'jf, 
ticulis  lent iformi bus  per  ccn-  k  articles  lemblables  à  des 
trurn  perfoliatis.  Jenrilies    enrilccs    par    leur 

centre. 

Thorax  convexus  j  marginaïus,         Corcclet  convexe  <5c  borde. 

l\  OUS  avons  donne  à  ce  nouveau  genre  le  nom  de  dia- 
pere,  comme  qui  diroic  enfilé  ^  .1  caule  de  la  forme  fingu- 
liere  de  les  antennes,  cjui  lonc  compolces  d'anneaux  len- 
ticulaires applatis  6c  enhlt's  les  uns  avec  les  autres  par  leur 
centre.  Ce  caradere  £iit  aiiément  reconnoitre  ce  crenre 
parmi  tous  ceux  de  cet  ordre.  Nous  n'en  connoillons 
qu'une  feule  efpéce ,  encore  l'avons  nous  unique,  ^  fa 
larve  nous  cil  inconnue. 

1.  D  I  A  P  E  R  1  S.    Planch.  6,  fig.   3. 

La  diapere. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  1  \  ligne» 

Cet  infecte  rellèmble  beaucoup  .i  une  chryfomele,  mais 
il  en  ditftie  par  le  nombre  des  pièces  de  les  taries  ^ 
par  les  antennes,  qui  font  tout-à-fait  lingulieres.  Elles 
ibnt  courtes,  de  la  longueur  du  corcclet  tout  au  plus ,  ôç 
compolces  d'anneaux  lenticulaires,  applatis  is:  enhlcî>,à 
peu  près  comme  on  voit  Icî  anciens  ifs  tailles  dans  quel- 

Tome  /.  V  V 


i  c^  jr<i< 


338  Histoire     abrégée 

ques  jardins.  Il  n'y  a  cependant  que  les  huit  dernières  piè- 
ces des  anrennes  qui  ont  cette  forme  ,  les  trois  premières 
font  courtes  &;  iphériques  ,  ce  qui  donne  à  l'antenne 
la  forme  d'une  mafTue  allongée.  Tout  l'infecle  eft  très- 
lifle ,  brillant,  noir ,  à  l'exception  des  étuis ,  qui  ont  cha- 
cun huit  ftries  longitudinales  formées  par  des  points,  6c 
trois  bandes  tranfverfales  jaunes.  La  première  de  ces  ban- 
des placée  au  haut  de  l'étui ,  eft  large  &  terminée  par  un 
bord  onde.  La  féconde  qui  eft  au  milieu  de  l'étui ,  eft  plus 
étroite ,  &;  fes  bords ,  tant  en  haut  qu'en  bas ,  font  pareille- 
ment ondulés.  Enfin  la  troifîéme  eft  à  l'extrémité  de  l'étui 
&  ne  forme  guères  qu'une  large  tache  à  l'extrémité  de 
chaque  étui.  Cet  infecSle  a  été  trouvé  à  Fontainebleau  , 
dans  le  cœur  pourri  d'un  chêne  :  il  paroît  très-rare. 

PYROCHROA. 

LA     CARDINALE. 

Antennœ  uno  verfu  p^cil-  Antennes  en  peignes  d*un 
nat(Z.  coté. 

Thorax  inttqualis  j  fcaber ,  non  Corcelec  raboteux  ,  &  non 
marpïnatus,  bordé. 

Rien  n'eft  plus  beau  que  la  couleur  de  cet  infecbe  ;  c'eft 
proprement  celle  que  l'on  appelle  couleur-de-feu ,  nom 
que  nous  avons  rendu  par  le  mot  latin  pyrochroa.  Ce  bel 
infecte  diftere  des  cicindeles  par  le  nombre  des  articles 
qui  compofent  (qs  tarfes  ,  ce  qui  l'a  fait  ranger  dans  cet 
ordre,  &  il  fe  fait  remarquer  par  Çqs  antennes  pe6tinées , 
ou  garnies  d'efpéces  de  barbes  d'un  feul  côté  ,  ce  qui 
lui  forme  des  efpéces  de  panaches  ,  qui  contribuent  encore 
à  fa  parure.  Nous  ne  connoiftbns  qu'une  feule  efpéce  de  ce 
genre ,  dont  nous  n'avons  jamais  trouvé  la  larve. 

I.  PYROCHROA.  Planch.  6,  %.  4. 
La  cardinale. 

Longueur  5  lignes.     Largeur  1  lignes. 


dïsInsectes.  33^ 

Les  antennes,  les  patres  &:  le  delVous  du  corps  de  ccc 
infeclc ,  lonc  noirs.  La  tcce  ,  le  corcelct  &  les  étuis  lont  d'ua 
beau  rouge  couleur  de  feu.  Les  antennes  ont  leurs  trois 
derniers  articles  peclincs  d'un  coté.  Cet  inlecle  fc  trouve 
en  automne  lur  les  haies. 

C  A  N  T  H  A  II  I  S. 

LA     C  A  N  T  H  A  R  I  D  E, 

Antennoz  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Thorax  inœqualis  ^Jl'ubcr y  Corcelet  raboteux ,  6c  non 
non  marcinaïus.  bordé. 

o 

Famïlïa  \\  Tarforum  articuUs        Famille  i° .  A  t.irfes  nuds. 
nudis. 

—  i\  Tcirforum  articuUs  ■  z",  A  tarfes  garnis  de 


eioiîes. 


fponoïofis.  pel 

La  cantharidc  eft  un  des  inlecles  les  plus  anciennement 
connus  ;  aulli  avons-nous  reilrainc  ce  nom  à  ce  qenrc  leul  , 
dans  lequel  lont  compris  les  iniecles  que  la  médecine  em- 
ploie depuis  long-tcms  lous  le  nom  de  cantharides.  Leur 
caractère  les  tait  ailément  dillingucr  de  tous  les  autres 
genres  de  cet  ordre.  Leurs  antennes  lont  HliFormes  ,  «5c 
vont  en  décroillant  inlenfiblement  vers  le  bout,  comme 
celles  de  quelques  genres  lui  vans;  mais  ils  en  différent  par 
leur  corcelet  qui  ell  raboteux  6c  n'a  point  de  rebords  , 
ôc  qui  ell  leniblable  à  celui  de  la  cardinale.  Ce  qu'il  y  a 
d'àlFez  iingulier,  c'ell  que  ces  iniecles  étant  allez  com- 
muns ici ,  je  n'ai  jamais  pu  parvenir  à  trouver  leurs  larves  , 
quelques  recherches  que  j'aie  faites;  du  relie  leurs  méta- 
morpholes  doivent  être  lemblables  à  celles  des  autres  in- 
lccl:es  à  étuis. 

On  voit  parmi  les  elpéces  qui  compofent  ce  genre,  une 
petite  différence ,  qui  m'a  engagé  .\  les  partai;er  en  deux 
himilles.  Dans  les  iniecles  delà  première  famille  ,  les  arti- 
culations des  tirles  lont  nues  ,  CS:  n'ont  point  ces  petites 

V  v  ij 


340  Histoire    abrégée 

brofTes  ou  pelottes  y  telles  que  nous  les  avons  remarquées 
dans  les  capricornes,  les  chryfomeles  6cc.  leurs  pieds  font 
comme  ceux  des  fcarabés ,  des  dermeftes  dcc.  c  eft-à-dire 
que  les  articulations  des  tarfes  font  nues  ,  figurées  toutes 
de  même,  &  vont  en  décroilTant  vers  le  bout.  Il  n'en  eft  pas 
de  même  dans  les  inre6tes  qui  compoient  la  féconde  fa- 
mille ;  ils  ont  aux  pièces  ou  articles  de  leurs  tarfes ,  ces 
efpéces  d'épongés  ou  de  pelottes  ,  èc  les  articles  font 
de  plus  en  plus  larges  èc  fendus  dans  leur  milieu  ,  jufqu'à 
l'avant-dernier  inclufîvement  :  de  plus  les  efpéces  de  la 
première  famille  ont  le  corcelet  plus  étranglé  vers  le  haut , 
èc  enfuite  élargi  fur  les  côtés. 

La  première  famille  ne  contient  que  deux   efpéces  , 
dont  l'une  eit  la  fameufe  cantharide   que  l'on  emploie 
en  médecine,  6c  l'autre  elt  remarquable  par  l'étrangle- 
ment de  (es  étuis,  qui  vont  en  fe  retrécilTant  vers  le  bas. 
Les  efpéces  delà  féconde  famille  font  plus  nombreufes.  Il 
y  en  a  deux  qui  (ont  remarquables  par  la  grolTeur  de  leurs 
cuiffes  poftérieures ,  qui  font   prefque  globuleufes.   Les. 
premières  fois  que  j'ai  vu  ces  infectes,  je  penfois  d'abord 
que  ces  grofles  cuifles  leur  avoient  été  données  pour  fau- 
ter. En  examinant  ces  inie£tes ,  je  me  fuis  détrompé.  Ils  ne 
lautent  point ,  ôc  marchent  même  aflez  bien  malgré  la 
grofleur  de  ces  cuifles.  Une  autre  chofe  qui  me  furprit , 
ce  fut  la  variété  de  la  cantharide  verte  à  grolîes  cuilFes  , 
dans  laquelle  cette  grofleur  ne  fe  trouve  point.    En  la 
voyant,  on  cherche  d'abord  ces  cuiflTes  enflées,  &.  on  efl 
étonné  de  les  trouver  à  l'ordinaire  ^  car  du  refl:e  ces  deux 
infectes  fe  refl^emblent  tout-à-fait ,  &  dans  l'un  &c  l'autre 
les  étuis  vont  en  fe   retréciflknt.  La  dernière  efpéce  de 
ce  genre  efl:  aufîi  remarquable  par  une  autre  raifon.  Son 
air  &  fon  port  la  font  reflembler  tout- à-fait  aune  fourmi. 
Je  n'ai  prefque  jamais  trouvé  cet  infe<5le,  que  je  ne  m'y 
fois  d'abord  trompé. 


'\i[^ 


DES   Insectes. 

P  R  L  M  I  L   R   E       F  A  M  l   L   L   E, 


341 


I.   CANTHARIS     viridi  -  auraia  ,     antennis     nigris. 
Planch.  6  ,  tig.  5. 

Linn.  mat.  medic.  Cantharis  cœrulco- vitidis,  thorace  terctiufculo. 

Linn.fyft.  nat.  edit.  lO  ,  p.  41^  ,  n.  j.   Meloc  alatus  viriOlfTimus. 

Uiij.  inf.  p.   lot  ,  n.    I.  Cantharides  vulgares  ofncin,»ium. 

Aldrov.  inf  p.  476. 

Jonfi.  76.  Cantharis  major. 

LharUt,   47.  Cantharis  diolcoridis. 

M  ouf.  thi.it.  144. 

DdU  pharm.   389. 

La  cantharidc  des  boutiques. 

Longueur  4,5,8,9  Ugnts.     Largeur  I  t  ,  2  ,    \  lignes. 

La  cantharidc  varie  prodigicufcmciK  pour  la  granticur. 
Tout  Ion  corps  cil  d'un  beau  vert  doré  ,  à  l'exception 
de  Tes  antennes  qui  font  noires.  Ces  antennes  (ont  placées 
devant  les  yeux,  un  peu  lur  le  delîus  de  la  tête.  Leur  pre- 
mier anneau  ilul  e(l  vert,  &:  Icsa^itres  font  noirs.  Les 
mâchoires  font  (aillantes  ,  &:  couvertes  par  une  petite 
lame,  comme  dans  les  fcarabés.  Le  corcelet  ell:  inégal, 
fort  étranglé  proche  la  tcte  ,  fe  dilatant  enluite,  &:  Formant 
une  pointe  moulie  de  chaque  coté.  Vu  .\  la  loupe,  il  pa- 
roit  un  peu  pointillé,  ainli  que  la  tétc.  Les  ctuis  (ont  d'un 
beau  vert  ,  un  peu  mois  y  Hcxibles  ,  comme  chagrinés  , 
à  caufe  des  petits  filions  irréguliers  qui  le  joignent  ^, le 
confondent.  On  dillinguelur  chacun  deux  raies  longitudi- 
nales allez  apparentes.  Les  ailes  (ont  brunes,  6:  le  dellous 
de  la  poitrine  a  quelques  poils.  On  trouve  ces  inlecles  lur 
les  Ircnes,  fur- tout  vers  le  mois  de  juin  ,  où  ils  (ont  accou- 
plés. Lorlqu'ils  font  en  allez  grande  quantité  ,  ils  répandent 
une  odeur  dclagréable,  qui  (e  lait  Icntir  quelquefois  fort 
au  loin.  Tout  le  monde  connoit  leur  ulaiie  en  médecine. 
Ilsontéminemmentla  propriété,  qui  le  trouve  encore  dans 
pluheurs  autres  in (ccl:es, d'exciter  des  veficules  i?c  de  ron- 
ger la  peau  lorlqu'on  les  applique  lur  le  corps  :  pris  in- 
térieurement ,  ili  lonc  diurétiques  ,  6:  agillent  même  ii 


342  Histoire    abrégée 

vivement  fur  les  organes  qui  féparenc  l'urine  ^  qu'ils  font 

rendre  par  cette  voie  jufqu'au  fang. 

a.  CANTHARIS    nigra  ,   elytris   attcnuatïs  ^    antict 
luteis. 

La  cantharide  a  bande,  jaune. 

Longueur  5   lignes.     Largeur  i  y  ligne. 

Elle  eft  toute  noire,  à  l'exception  du  haut  de  Tes  étuis 
qui  eft  jaune.  Cette  couleur  jaune  ie  termine  tranfverfale- 
ment.  Tout  le  corps  eft  finement ,  mais  irrégulièrement 
ponctué.  l.es  étuis  vont  en  fe  retréciiiant  vers  le  bout  , 
<3c  s'éloignant  l'un  de  l'autre,  ils  tournent  leur  pointe  vers 
l'extérieur.  Les  ailes  font  noirâtres.  Cet  infeâe  n'eft  pas 
fort  commun  ici.  Celui  que  j'ai ,  m'a  été  donné. 

Seconde    Famille. 

3.  CANTHARIS    viridi-cœrulea  y  elytris  aitenuatis  , 

femorihus  pofticis  globofis. 
"Rai,  inf.  p.  loo.  Cantharls  arundines  frequentans  tertia. 

La  cantharide  verte  a  grojfes  cuijfes. 

Longueur  3  \  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Cet  infecVe  aftez  fingulier,  eft  par-tout  de  la  même  cou- 
leur verte  ,  tirant  lur  le  bleu.  Il  eft  très-aifé  à  reconnoître 
par  la  forme  &:  la  groifeur  prodigieule  de  fes  cuilTes 
poftérieures.  Ses  antennes  font  delà  longueur  de  Ton  corps, 
tk:  compofées  d'articles  allongés.  Elles  font  plus  brunes 
que  le  refte  de  l'animal ,  ëc  poiées  fur  le  haut  de  la  tête , 
immédiatement  devant  les  yeux.  Le  corcelet  eft  raboteux , 
prefque  cylindrique  6c  comme  étranglé  dans  fon  milieu. 
11  eft  ponctué  y  ainii  que  la  tête.  Les  étuis  vont  en  fe  retré- 
ciiiant ,  bc  font  parfemés  de  petits  points,  qui  fe  confon- 
dent. Ils  ont  chacun  deux  raies  longitudinales  élevées  ^ 
mais  qui  ne  parviennent  pas  jufqu'au  bout  de  l'étui.  Les 
ailes  font  brunes.  On  trouve  cet  infecle  dans  les  prés.    - 


DES    Insectes.  343 

N.  B.   Canthiiris  vlridl-cœrulta  ,  clytrls  attenuaùs, 

RjJ.  inf.  p.   102,  n.    14. 

CcJlc-ci  n'cft  qu'une  fimplc  varicrc  de  la  précédente  ,  à 
laquelle  clic  rcircmblc  en  tout;  il  n'y  a  de  différence  que 
dans  les  cuillcs  polttrieures,  qui  ne  font  pas  plus  grolics 
que  les  autres.  La  couleur  cil  aulli  un  peu  moins  bleuâtre. 

4.  C  A  N  T  H  A  R  I  S    nigra  ,    elytris    acienuaiis   fulvïs  , 
femoribus  pofiicis  globofis. 

La  cantharide  fauve  a  grojjcs  cuijfts» 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  /igné. 

Cette  cfpéce  eft  toute  fcmblable  à  la  précédente  pour 
ia  forme  ;  elle  n'en  diliere  que  pour  Ta  couleur.  5a  tcte , 
ion  corcelet  &  le  delFous  de  ion  corps ,  lont  d'un  noir  un 
peu  verdarre  :  (es  pattes  6c  fcs  étuiî,  (ont  d'une  couleur 
tauve  ,  pale  &i  matte.  Les  cuillcs  polléricurcs  font  tore 
grolFes  :  leurs  genoux  font  noirs  &.  leurs  taries  bruns.  Cette 
cantharide  fe  trouve  dans  les  Heurs  ;  mais  elle  e(^  allez  rare. 

5.  C  A  N  T  H  A  R  1  S    (lavefccns  ,  fubyUlofa  ,    elytris 
attenuatis. 

La  cantharide  jaune  veloutée.  ^  0 

Longueur  4  lignes.    Largeur  1  ligne.  ' 

La  tcte  de  cette  efpéce  eft  noirâtre  ,  avec  un  peu  de 
jaune  en  deflus  :  (es  yeux  &c  les  antennes  lont  noirs.  Celles- 
ci  font  un  peu  moins  longues  que  le  corps,  iic  font  com- 
poiées  d'articles  allongés.  Le  corceletell  allez  cylindrique, 
un  peu  bordé  en  haut  &  en  bas  ,  mais  nullement  lur  les 
cotés  :  il  e(l  jaune,  couvert  de  poils  courts  ,  ainli  que  les 
étuis.  Ceux-ci ,  de  même  couleur  que  le  corcelet  ,  (ont 
allongés  ,  un  peu  rétrécis  vers  leur  extrémité  ,  bordés  (ur 
les  cotés ,  ^  chargés  de  deux  lignes  longitudinales  élevées , 
qui ,  partant  du  haut ,  ne  vont  pas  julqu'au  bout ,  mais  le 
terminent,  l'une  vers  le  tiers,  l'autre  vers  lu  milieu  de 


344  Histoire    abrégée 

l'étui.  On  voit  par-là  que  cet  infeéle  reffemble  beaucoup 
à  la  cantharide  verte  a  grojjes  cuijjes.  Je  l'ai  trouvé  une 
feule  fois  fur  les  fleurs. 

6.  CANTHx\RIS  fubv illofa  ^    nigra  ,   clytrls  flavis , 
■^  jt  ■       extremo   antennarum  anicuLo  reliquis  trlplo  majore» 

La  cantharide  noire  a  étuis  jaunes. 

Longueur  3  \  lignes.     Largeur  1  ligne. 

Elle  eft  toute  noire ,  à  l'exception  de  ^q^  étuis,  qui  font 
jaunes  6c  tranlparens.  Soncorcelet  i^  fes  étuis  lonc  un  peu 
velus ,  &:  le  deifous  de  fon  corps  eft  liiïe.  ^w  delFus ,  fe 
trouvent  de  petits  points  defquels  partent  les  poils.  Mnis^ 
ce  qui  fait  le  cara6lere  ipécifique  de  cette  cantharide ,  c'ell 
la  longueur  du  dernier  anneau  de  fes  antennes  ,  qui  eft  au 
moins  trois  fois  plus  long  que  les  autres.  On  trouve  fré- 
quemment cet  infedle  dans  les  bois. 

7.  CANTHARIS    tejiacea  ^   elytris  apice   nigrïs, 
La  cantharide  fauve  avec  la  pointe  des  étuis  noire. 

Longueur  $  lignes.     Largeur  i  f  ligne. 

Sa  tête ,  fon  corcelet,  fes  étuis,  fes  antennes  &  fes  jam- 
bes font  de  couleur  fauve  ,  matte  àc  nullement  brillante. 
hts  yeux ,  l'extrémité  des  étuis  ôc  le  deftbus  du  ventre  , 
font  noirs,  ainfi  que  la  plus  grande  partie  des  cuifTes.  Le 
corcelet  eft  aifez  cylindrique  6c  preique  uni.  Les  étuis  font 
mois,  flexibles,  &:  auiîi  larges  en  bas  qu'en  haut.  Les  an- 
tennes font  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps. 

■f/    •        /o 

— ,~_^ — :         8.  C  A  N^T  H  A  R  I  S  fufca ,  elytris  ami  ce  ,  tho  race  que 

fi^^'j^Av^'        elongato  rubns. 

La  cantharide  fourmi. 

Longueur  l  ^  ligne.     Largeur  \  ligne. 

La  couleur  Se  la  forme  de  cette  petite  efpéce  ,  lui  don- 
nent ,  à  la  première  vue,  l'air  d'une  fourmi.  Sa  tête  eft 
brune  ,  aflez  grofte.  Ses  antennes  font  aflfez  rouges ,  éga- 
lent 


DES    Insectes.  545 

lent  au  plus  la  longueur  de  la  moitié  de  fon  corps,  &  font 
compoiccs  d'anneaux  aflcz  courts.  Le  corceict  eft  cy- 
lindrique de  allonge.  Sa  couleur  ert  d'un  rouge  fonce  , 
un  peu  plus  brun  en  devant.  Les  étuis  (ont  lilles ,  finement 
pointillés,  de  eouleur  brune,  tirant  fur  le  rouge  dans  leur 
}>artie  antérieure.  Les  pattes  font  d'un  brun  médiocre- 
nient  foncé. 

T  E  N  E  B  R  I  O. 

LE    TÉ  NÉ  B  RI  O  N. 

Antennœ  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Thorax  planas  marginatus.         Corceict  uni  ^c  bordé. 

Famïi.a    \\    Ant.nnét   articuiis         Famille   i°.    Antennes  à  nrti- 
glohojis  j  excrorfum  crjjjiorcs.  clés  globuleux  ,  un  peu  plus  grof- 

fes  vers  le  bout.       j-  3/>^- 
1*.    Antcnnâ,   arùculis        i®.  Antennes   à   arti- 


hngis  ,  ublque  iqualcs.  cies  longs ,  égales  par-tout.  .     .-( 

Le  genre  des  ténébrions  n'efl:  pas  difficile  à  reconnoî- 
tre.  Parmi  tous  les  inlecles  de  cet  ordre,  qui  ont  cinq  ar- 
ticulations aux  tarfes  des  deux  premières  paires  de  pattes, 
6c  quatre  à  ceux  de  la  dernière ,  il  n'y  a  que  trois  genres 
dont  les  antennes  (oient  filiformes;  tous  les  autres  les  onc 
figurées  ou  en  peigne  ou  en  mallue ,  £cc.  Ces  trois  genres , 
dont  les  antennes  fe  reflcmblent,  fe  diftiniiuent  enfuite 
aifément  par  la  forme  de  leur  corcelet.  Le  ténébrion  ell 
le  leul  des  trois,  dont  le  corcelet  loit  uni  &:  garni  d'un  re- 
bord. Ainli  ce  dernier  caractère  ,  joint  à  la  figure  àcs 
antennes  ,  rend  le  ténébrion  très-reconnoiilable.  Nous  ne 
joignons  point  à  ces  marques  caraclérilliques ,  un  autre 
caractère  que  quelques  Auteurs  ont  admis  ,  quoiqu'il 
foit  fautif.  C'ell  d'avoir  les  deux  étuis  reunis  enlemble, 
fans  qu'il  y  ait  d'ailes  fous  ces  étuis.  On  remarque  .1  la 
vérité  cette  particularité  dans  <]uelques  ténébrions ,  mais 
non  pas  dans  tous ,  comme  on  le  verra  aifément  dans  le 
détail  des  efpéces.  De  plus,  d'autres  infectes,  quoique 

Tome  I.  X  X 


^^6  Histoire    abrégée 

fort  difîerens  des  ténébrions,  ont  ce  caractère.  Nous  Ta- 
vons  déjà  obfervé  dans  quelques  charanfons  &:  dans  d'au- 
tres. Ainfi,  en  n'employant  que  ce  feul  caractère,  il  fau- 
droit  réunir  tous  ces  infectes  avec  les  ténébrions.  Ceft 
auffi  ce  qui  a  induit  en  erreur  6c  a  fait  rappou'ter  à  ce  genre, 
par  diiFérens  NaturalifteSj  quelques  chryfomeles,  parce 
que  leurs  étuis  font  réunis  enfemble.  Cette  marque  peut 
donc  fervir  feulement  de  note  fpéciiique,  mais  nullement 
de  caractère  générique. 

Les  ténébrions ,  je  veux  dire  ceux  qui  ont  le  véritable 
caradlere  de  ce  genre,  volent  peu  la  plupart,  plufieurs 
même  manquent  d'ailes  6c  ne  volent  point  du  tout,  mais 
en  récompenfe ,  ils  courent  aflez  vite.  Les  larves  qui  les 
produifent  fe  trouvent  difficilement ,  étant  cachées  6c 
enfoncées  dans  la  terre,  où  elles  fe  métamorphofent. 

Nous  avons  été  obligés  de  partager  ce  genre  en  deux 
familles ,  à  caufe  d'un  ieul  infe6le  ,  qui  s'éloigne  un  peu 
des  autres.  Tous  les  ténébrions ,  à  l'exception  de  celui-là  , 
ont  leurs  antennes  un  peu  plus  grofTes  vers  le  bout ,  6c 
compofées  d'articles  ronds  6c  globuleux  :  nous  en  avons 
compofé  la  première  famille.  La  féconde  ne  renferme  que 
le  feul  ténébrion  jaune,  dont  les  antennes  égales  6c  de  mê- 
me grofleur  par-tout ,  font  compofées  d'articles  allongés. 

Première    Fa  mille. 

T±~~^ — ""  %  i.TENEBRIO  atra  ^  aptera  ,  coleoptris  lœvious  j  porte 

Lînn.  fyft.  nat.  edit.  lo  ,  p.  418,  n.  10.  Tenebrîo  apterus  coleoptris  mucro- 

natis. 
Linn.  faun.fuec.  n.  594.  Tenehrio  atra,  coleoptris  pone  aGuminatis, 
Aldrov.  inf.  p.   499. 
Mou_ffet.  p.  139.  Blatta  fœtida  tertia. 
Charlet.  exercit.  p.   48.  Blatta  fœtida. 
Merret.  pin.  p.  202.  Blatta  fœtida. 

Petiv.  ga^oph.  p.  38,  t.  24,/.  7-  Scarabaeus  impennis  tardtpes. 
Lifi.  loq.  p.  388  ,  n.  zi.  Scarabeeus  è  toto  niger  ,  mimme  nitens  ^  fœtidus. 
Raj»  inf.  p.  89  ,  n.  4.  Scarabaeus  niger  rotundus  laevis ,  antennis  globofis. 
Frifch. gertn.  il, p.  17,  t.  25.  Scarabaeus  terreftris  &  Aercorarius  niger,  És&- 


DES    Insectes.  347 

Dafe  ph.irm.  /•.  91.  Blatta  officinarum. 
lier,  oel,  62.  Tenebrio  primus. 

Le  ténébrion  lijfc  a  prolongement. 

Lortf^ueur  10  lignes.      Largeur  4   //gne.t. 

Cette  clpéce  de  ténébrion,  qui  cft  alTcz  gr.mde,  varie 
un  peu  pour  lagr.indeur.  Sa  couleur  ell  d'un  noir  toncé,  ^ 
peu  luifant.  Sa  tcte  eft  alTez  allongée.  Ses  antennes  (ont 
compo(ces  de  onze  articles,  dont  les  derniers  font  lenti- 
culaires. Elles  font  placées  devant  les  yeux,  qui  lont  fort 
petits  pour  un  infccle  de  cette  i^randeur.  Ces  antennes 
égalent  le  tiers  de  la  longueur  de  ranimai.  Le  corcelet  eft 
allez  lilTè ,  avec  des  rebords  fur  les  cotés ,  &C  Cà  partie  pofté- 
rieure  eft  un  peu  retrtcie ,  prelque  comme  dans  les  bu- 
preftes.  Les  étuis  lont  lillcs,  recourbés  en  deflous,  de  re- 
couvrent une  partie  du  ventre.  Ils  font  joints  enlemble, 
comme  s'ils  n'en  formoient  qu'un  leul.  On  voit  cependant 
la  marque  de  la  future,  qui,  vers  le  bout,  eft  enfoncée  6C 
forme  une  canelure.  Ces  étuis  fe  prolongent  ôc  torment, 
vers  leur  extrémité  ,  une  pointe  iemblable  à  une  queue. 
On  voit  par  leur  conformation ,  qu'ils  ne  peuvent  ni  s'ou- 
vrir ^  ni  le  lever,  aulîl  cela  n'eft-il  point  nécelLiire,  puif- 
que  l'infeclie  n'a  point  d'ailes.  L'articulation  des  pattes 
avec  le  corps,  a  quelque  choie  de  llngulier.  C'eft  une  ef- 
péce  de  globe  ,  qui  roule  dans  une  cavité,  ce  que  Ton  ap- 
pelle articulation  de  genou.  Ces  pattes  lont  allez  longues. 
On  trouve  coninuineinent  cet  inlecle  ,  qui  fent  mauvais  , 
dans  les  campagnes  èc  les  jardins,  parmi  les  ordures. 

1.  TENEBRIO    arra  ,   aptera  ,   coUoptris    nigofis  , 
ponc  acum'inans.  Planch.  6  ,  Hg.  6.  / 

Le  ténébrion  ridé. 

Longueur  5   lignes.     Largeur  ■}   lignes. 

Cette  efpéce  eft  moins  allongée  que  la  précédente.  Elle 
eft  par-tout  de  la  même  couleur  matte ,  noire  ôc  nulle- 
ment luilante.  Ses  étuis  ont  quelques  rides  élevées,  lon- 

X  X  ij 


^A^  Histoire    abrégée 

gitudinales  ,  tortueufes ,  6c  ils  fe  terminent  par  une  pointe 
ou  un  prolongement ,  mais  bien  moins  marqué  que  dans 
la  première  el'péce.  Sa  tête  6c  fon  corcelet  vus  à  la  loupe  , 
paroilTent  très-joliment  chagrinés.  J'ai  trouvé  cet  infede 
à  terre ,  dans  le  fable. 

3.  TENEBRIO  nîgra ,   aptera ,  dytrorum  ftriis  oclo 
punclans  per  paria  difpojîtis. 

Le  ténébrion  a  fines  jumelles. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  2  {  lignes. 

11  eft  par-tout  d'un  noir  luifant.  Son  corcelet  eft  grand  , 
laro-e ,  peu  bordé  6c  fort  lifle.  Ses  étuis  font  chargés  chacun 
de  huit  ftries ,  formées  par  des  points  peu  enfoncés.  Ces 
ftries  ont  un  arrangement  iîngulier.  Elles  font  difpofées 
par  paires,  ou  deux  à  deux,  l'une  à  côté  de  l'autre ^  ayant 
les  intervalles  qui  les  féparent ,  alternativement  plus  6c 
moins  laro-es.  Les  étuis  font  arrondis  par  derrière,  fans 
prolongement.  Ils  font  unis  &  fondés  enfemble ,  &  il  n'y 
il  point  d'ailes  deffous ,  ainfi  que  dans  les  deux  premières 
efpéces. 

4.  TENEBRIO    nigro -fufca   ovata  ,  elytro  Jîngulo 
finis  oclo  lœvibus. 

Le  ténébrion  a  huit  firies  lijjes. 

Longueur  5  {  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

Tout  fon  corps  eil  de  couleur  brune,  noirâtre,  un  peu 
plus  claire  cependant  en  deffous.  Ses  antennes,  d'un  quart 
plus  lono-ues  que  le  corcelet ,  font  compofées  de  onze 
articles  triancrulaires ,  affez  courts  ,  fur-tout  vers  le  bout. 
Les  antennules  font  faillantes  6l  terminées  en  mafle.  Le 
corcelet  convexe ,  uni  &  bordé,  paroît  à  la  loupe  finement 
pointillé.  Les  étuis  le  font  auffi,  6c  ont  chacun  huit  ftries 
fono-itudinales ,  peu  profondes  ,  .dans  le  fond  defquelles 
font  des  points.  Les  quatre  pattes  de  devant  ont  cinq  arti- 
culations aux  tarfes  \  fçavoir ,  les  trois  premières  larges ^  ea 


DES    Insectes.  349 

cœur  6c  ornées  Je  pelortcs  cndcllous  ;  la  quatrième,  petite, 
courte,  peu  apparente  &:  aulîi  en  cœur;  &:  la  cinquième, 
qui  loutient  les  onglets,  longue,  étroite  6i  liflc.  Les  tarfes 
des  partes  de  derrière,  n'ont  que  quatre  articles  longs  Ôc 
étroits,  à  l'exception  de  l'avant-dernier,  qui  cft  beaucoup 
plus  court.  Cet  infccle,  à  la  première  vue,  relTemblc  à  un 
buprcfte.  On  le  trouve  courant  à  terre  ,  dans  les  campa- 
gnes. 

5.  TENEBRIO    nigro  -  cuprea  ,    e/ytro  fingulo  finis 
ocio  ,  coltoptris  ponc  acuminatis. 

Le  ténébrion  bron^^é. 

Longueur  5   {  lignes.     Largeur  a  ligntJ. 

La  couleur  de  celui-ci  eft  noire;  mais  en  delTus  W  eft 
bronzé.  Les  articles  de  (es  antennes  font  un  peu  plus  allon- 
gés que  dans  les  précédens.  Son  corcelet  ell  pointillé  , 
convexe,  avec  des  rebords  bien  marqués.  Les  étuis  fonr 
aulIi  Hncment  pointillés,  6c  ont  chacun  huit  flries  ,  for- 
mées par  des  points  allongés.  Leur  bout  ou  extrémité  a  un 
prolongement  tormc  par  le  rebord. 

6.  TENEBRIO    atra  ^  oblonga  _,  elytris  finis  novcm 
lœvibus. 

Linn.fy^l    nat.  tdit.   iO  ,p.  41-' ,  n.   i.  Tcnebrio  nigcr  tofjs. 

Linrt.  fdun.  fuec.  n.  547.   Nlordcila  antennarum  srticulis  icntifomiibus,  ultiir.o 

globolo. 
j4:i.  Uff.   1736  f  p.  19,  n,  1.  Attelabus  atcr  ,  oblonpui  ,  depreflus. 
Muufj'ei.  lai.  p.  1^4.  Vcrmis  farinarius.    )     r 
Raj.   inf.  p.  4.  Vcrniis  tarinarius.  ^ 

Le  ténébrion  a  neuf  fi  ri  es  lijjes. 

Longueur  7  lignes.     Largeur  2  j  lignes. 

On  voit  par  les  dimcnfîons  que  nous  donnons ,  que  cet 
infcé^e  ell  tort  allongé.  Sa  largeur  cil  .\  peu  près  la  même 
par-tout.  Sa  tête  &:  Ion  corcelet  lont  lilles, 6c  relJemblenc 
pour  la  forme,  à  ceux  de  la  première  elpece.  Les  anten- 
nes (ont  aufîi  compolèes  d'articles  lenticulaires,  mais  elles 
font  allez  courtes^  6c  n'égalent  pas  la  lungueui-  ilu  corcc- 


350  Histoire    abrogée 

1er.  Les  étuis  font  longs,  chargés  chacun  de  neuf  ou  dix 
llries,  qui  paroifTent  lilTes^  quoique  la  loupe  faiîe  décou- 
vrir une  infinité  de  petits  points  fur  Iqs  étuis.  Les  cuil-- 
fes  font  articulées  avec  le  corps,  par  le  moyen  d'une  tête 
ronde,  qui  forme  le  genou,  comme  nous  l'avons  dit  de 
la  première  efpéce.  Tout  l'infecte  eft  noir  en  deflus ,  6c 
d'un  brun  fouvent  noirâtre  en  deffous.  On  le  trouve  dans 
les  ordures  des  maifons.  Sa  larve,  qui  eft  lifTe ,  longue, 
de  couleur  jaune,  avec  fix  pattes  à  fa  partie  antérieure  , 
fe  trouve  dans  la  farine  &:.dansla  pouiîîere  des  bois  pour- 
ris ôc  vermoulus.  L'infe£te  parfait  a  des  aîles  (ous  fes 
étuis. 

7.  TENEBRIO   aira  ,  elytris  flriis  quinque  utrinquc 
dcntatis, 

Linn.  faun.  fuec.  n.  382.  Caflîda  nigra ,  elytris  ftriis  quinque  utrinque  dentatis  , 

clypeo  emarginato. 
AU.   Upf.   1736  ,  p.    ij.  Caffida  nigra  ,   clypeo    emarginato  ,  elytris  punc- 

tatis. 
Linn.  fyji.  nat.  edit.  lo,  p.  361,  «.   16.  Silpha  fufca,  elytris  lineis  elevatis 

tribus  utrinque  dentatis  thorace  fuberaarginato. 

Le  ténébrion  a  fliies  dentelées. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  lignes. 

Cet  infe£te  eft  noir ,  ainfi  que  les  précédens.  Sa  tête 
eft  courte,  6c  bordée  :  il  la  retire  en  partie  fous  fon  corce- 
let.  Les  yeux  font  petits  6c  placés  poftérieurement.  Les 
antennes  font  compofées  d'articles  globuleux  ,  plus  gros 
vers  l'extrémité  ;  elles  font  courtes  6c  n'égalent  que  la 
moitié  de  la  longueur  du  corcelet.  Celui-ci  eft  large ,  uni 
6c  bordé,  hes  étuis,  qui  font  aflez  courts,  ont  cinq  ftries 
longitudinales  ,  élevées  ,  dont  il  n'y  en  a  que  trois  qui 
foient  bien  marquées.  Des  deux  côtés  de  ces  ftries ,  font 
des  points  élevés  ,  qui  fe  confondent  avec  elles ,  6c  \qs 
rendent  dentelées.  Sous  les  étuis ,  font  des  aîles  courtes , 
dont  il  ne  paroît  pas  que  l'infecte  fade  ufage.  On  trouve 
ordinairement  cet  animal  par  terre,  6c  quelquefois  dans 
les  charognes ,  qui  font  le  domicile  ordinaire  de  fa  larve. 


D    E   !i      I    N        I.   »..  T   E   S.  351 

8.  TK  N  E  B  R  I  O   nigra  j  uju  /ccvis  ,   colcoptris  ponc 
rotundatis. 

Le  ténébrïon  noir  lijje. 

Longueur  3  li^ntf.     Largeur   1   [  ligne. 

Celui-ci  eft  tout  noir  &:  li(Te,  au  moins  a  la  vue  fim- 
ple  ;  car  la  loupe  le  fait  paroicre  un  peu  poiiuillc  ,  avec 
quelques  conimencemens  de  flries.  Son  corcclet  cil  large 
éc  grand ,  ^  (es  étuis  font  arrondis  par  le  bout ,  fans  au- 
cun prolongement.  Il  le  trouve  avec  les  précëden$ ,  dans 
les  terres  labloneufes. 

9.  TENEBRIO   tota  fcrruginça  fubvïllofa. 
Le  ténébrïon  fauve  velu. 

Longueur   1   \  t'git.     Largeur  ^  ligne. 

hcs  antennes  de  cette  efpéce,  font  compofces  d'articles 
lenticulaires  ,  fort  courts  ,  i^  plus  gros  vers  l'extrémité. 
Elles  ne  (ont  que  de  la  longueur  du  corcelet.  Celui-ci  eft 
aflez  grand  ifc  convexe.  Tout  Tinlecle  eft  de  couleur  ma- 
ron-clair:  fa  tcce,  Ion  corcclet  6c  les  étuis,  font  légère- 
ment velus.  11  eft  arrondi  par  le  bout  poftericur. 

10.  TENEBRIO  tota  ferruginca  iccvis. 
Le  ténébrïon  fauve  iiffe. 

Lunguiur    I  {  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Cette  efpéce  ne  diftcre  de  la  précédente,  que  par  la 
grandeur,  6^  parce  qu'elle  cil  très-lillé,  lans  aucuns  poils. 
Du  refte ,  (a  couleur  eft  la  même,  leulement  un  peu  plus 
claire.  Ses  yeux  (euls  font  noirs.  Ses  antennes  font  com- 
polées  d'anneaux  courts  &:  lenticulaires  ;  elles  font  plus 
polies  vers  le  bout,  qui  eft  prelque  forme  en  mallue. 
Tout  l'infecle  eft  moins  allongé  que  le  précédent. 

Seconde   Famille. 

11.  TENEBRIO  /utea. 


35i  Histoire    abrégée 

Le  ténébrïon  jaune. 

Longueur  3  {  lignes.     Largeur  l  :;  ligne. 

Sa  couleur  eft  par-tout  d'un  jaune  clair.  Sa  tête  efl:  un 
peu  allongée,  avec  \qs  mâchoires  avancées  ôc  les  antennu- 
les  faillantes.  Les  yeux  font  noirs.  Lesr  antennes  font  com- 
pofées  d'articles  allongés  ,  en  quoi  cette  efpéce  diffère 
des  précédentes.  Elles  lont  plus  longues  que  la  moitié  du 
corps,  6c  un  peu  noires  vers  leur  extrémité.  Le  corcelet 
oblong  &  rétréci,  a  des  rebords  fur  les  cotés,  ^  reflem- 
Lie  à  celui  des  bupreftes.  hQS  étuis  ont  chacun  neuf  ftries 
longitudinales  peu  enfoncées.  On  trouve  cet  infecke  aflTez 
fouvent  fur  les  fleurs. 

La  différence  de  fes  antennes  &  de  celles  des  efpéces 
précédentes,  m'auroit  engagé  à  en  faire  un  genre  à  part, 
ii  leur  pofition,  la  forme  des  yeux,  celle  du  corcelet,  ôc 
l'articulation  des  pattes ,  ne  l'euffent  pas  rapporté  aux  té- 
nébrions.  D'ailleurs  ,  cette  efpéce  eft  la  feule  de  fa  fa- 
mille. Cefl:  la  raifon  pour  laquelle  je  l'ai  jointe  à  ce  gen- 
re j  me  contentant  d'en  faire  une  famille  à  part. 

N.  B.  On  peut  ajouter  aux  ténébrions  de  la  première 
famille,  une  belle  efpéce,  qui  approche  des  deux  pre- 
mières, 6c  que  je  n'ai  point  trouvée  aux  environs  de 
Paris,  mais  qui  m'a  été  envoyée  du  Languedoc,  par  M. 
l'Abbé  de  Sauvages. 

-^  TENEBRIO    atra ,   apura ,    rotundata  ,   clytris 
fulcis  tribus  eUvads. 

Le  ténébrïon  canelé. 

Longueur  7  lignes.     Largeur  4  \  lignes. 

Cette  efpéce  n'a  point  d'ailes ,  6c  (qs  étuis  font  foudés 
enfemble  ,  6c  n'en  forment  qu'un  feul.  Trois  canelures 
élevées  régnent  fur  chaque  étui ,  fans  compter  celles  des 
bords.  L'intervalle  qui  eft  entr'elles,  eft  parlemé  de  points 
élevés ,  6c  comme  chagriné. 

MORDELLA. 


D£S    Insectes.  3^5 

M  O  11  D  E  L  L  A. 

LA     MORD  E  L  L  E. 

Anrcnnœfuhfcrratœ^arù-        Antennes  irn  peu  en  fcie. 
cuiis  Lnangularibus.  à  arciclcs  triangulaires. 

Thorax  aniïce.  acccnuatus  ,  con-  Corcclcc  convexe  ,  plus  étroit 
vexus,  en  devant. 

Nous  avons  confervé  à  ce  genre  le  nom  de  niordcllo, 
nom  c]ui  lui  avoit  déjà  été  donné;  mais  en  y  faifant  entrer 
beaucoup  d'autres  inleclcs  d'un  genre  trèf-di tuèrent ,  que 
nous  avons  décrit  plus  haut  ,  fous  le  noni  d'alril'cs.  La 
mordcile  dont  il  s'agit  ici ,  le  diltingue  ailémcnt  des  au- 
tres genres  de  cet  ordre,  par  les  antennes  ,  dont  les  arti- 
cles triangulaires^  reprcfentent  les  dents  d'une  Icic.  Ce 
IluI  carnctcre  auroit  pu  lufHre.  Nous  y  avons  encore  ajou- 
té un  autre  caraclere  acceiloire  ,  c'elt  la  forme  de  Ion  cor- 
celet ,  qui  eit  convexe  6c  rétréci  fur  le  devant  j  ce  qui 
forme  encore  une  autre  dillinclion  particulière  à  ce  genre. 
hQs  efpcces  qui  lecompolcnc  ,  le  trouvent  ordinairement 
lur  les  tk'urs;  mais  je  ne  connois  point  leurs  larves. 

I,   MORDELLA    atra  ,    caudaia  ,    unicolor. 
Planch.  G  ,  %.  7. 

l.lnn.  fjun.  fuec.  n.   534.  Mordelta  ohlonj^a  atra,  cauJa  aculjo  termlnata. 
lÀnn,  fyjl.  nac.  cdit.   10  ,  /?.  420  ,  /j.  l.  \lordcl!a  aculeata. 
Ait.  Ûf'J'.  1736,/'.  15,'J.   i.   Mordclla   cauda  aculcata. 

La  mordellc  noire  a  pointe, 

Lor.outur  a  lignts.     Largeur  )  ligne. 

Cette  mordcile  ell  toute  noire.  Sa  rcte  efl:  lille.  Ses  an- 
tennes, placées  devant  les  yeux,  lont  compolces  de  onze 
articles, dont  les  quatre  premiers  lont  ronds  &:  globuleux, 
&  \cs  lept  derniers  lont  triangulaires  ^  lormeiit  un  peu 
la  icie.   Ces  antennes  lont   de  Li  longueur  du   corcelet. 

Tome  I.  V  y 


3 54  Histoire    abrégée 

Celui-ci  efb  convexe;  uni,  fans  que  fes  bords  foient  rele- 
vés. Les  étuis  font  auffi  très-lifles  ,  de  moins  longs  que  le 
ventre ,  qui  fe  termine  en  pointe  alTez  aiguë  6c  longue , 
mais  qui  ne  pique  point.  Les  pattes  font  longues  ,  ainfi. 
que  les  taries  ,  dont  les  articles  font  allongés ,  6c  vont  en 
décroilTant;  enforte  que  le  premier  eft  le  plus  gros ,  ôc  le 
dernier ,  qui  termine  la  patte ,  le  plus  petit.  Je  ne  fais  fi 
cet  infecle  faute  ,  je  l'ai  cependant  trouvé  fouvent  iur  les 
fieurs. 

iV!  B.  J'ai  auiïi  obfervé  une  variété  toute  femblable, 
mais  plus  petite  des  deux  tiers  ^  &:  dont  les  antennes  fonc 
moins  en  (cie.  Peut-être  ne  diffère- t-elle  que  par  le  fexe. 

2.  MORDELLA    aira^  caudata ,  fafciis  villofo- 
aureis. 

La  mordelle  veloutée  a  pointe. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  I  5  ligne. 

Sa  grandeur  vari^  ;  il  y  en  a  de  plus  grandes  (Se  de  pllis 
petites.  Du  relie  ,  elle  eit  tout  à-fait  femblable  à  la  pré- 
cédente pour  la  forme ,  mais  elle  en  diffère  par  les  poils , 
dont  elle  efï  joliment  ornée.  Ces  poils  couvrent  prefque 
tout  le  delTous  du  corps ,  qui  paroît  jaune  &  comme  doré , 
vu  à  un  certain  jour  Le  tour  du  corcelet  a  de  femblables 
poils.  Les  étuis  ont  deux  larges  bandes  tranfverles  de 
femblables  poils  ,  qui  paroitîenc  d'un  jaune  doré  ,  &  dont 
la  couleur  Forme  l'iris,  6c  change  fuivant  qu'on  tourne 
l'animal  en  différens  fens.  On  trouve  cet  infecle  avec  le 
précédent. 

3.  AÎORDELLA  nigra ,   elytris  fulv'is  firlmis. 
La  mordelle  a  étuis  jaunes  firiés. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  l  j  ligne. 

Cet  infecle  efl  beau  6c  aflez  fkigulier.  Ses  antennes , 
bien  formées  en  fcie  6c  compofées  d'articles  triangulaires 
allongés  ^  ont  au  moins  les  deux  tiers  de  k  longueur  dm 


D  E  s      I  N  s  E  (    T  E  s.  3  55 

corps.  Elles  font  placées  devanc  les  yeux.  Les  antei"i:iu!«s 
lonr  coinpolct;$  do  trois  pièces,  donc  la  dernxrc  tiï  ioè-*t 
grollc.  Les  yeux  font  alU-z  laillans.  Le  corcclec  convexp 
iiC  Ijllè  ,  va  eii  ic  retrceJilaiit  par-devant ,  enforce  que  Ion 
articulacioQ  avec  la  tcte,  paroU  touiuoe  ^cianglce.  PajT 
derrière  ,  il  eft  coupé  t  raid  ver  faleinciU  ,  de  façon  cepen- 
dant que  ics  cotcb  forment  des  angles  un  peu  pointus. 
7  ont  1  infecte  ell  noir,  à  rcxcepriou  de$  étuis,  qui  ionc 
d'un  jaune  fauve.  Ces  t'tuis  iont  allez  lifles  ôc  ont  chacufi 
huit  llries  longitudinales  ,  Foraiées  par  des  points.  On 
trouve  cet  inlecle  dans  les  bois  ,   IlU*  les  arbres. 

4.   i\î  O  R  D  E  L  L  A    nigm  ,  elytrls  fulvis  lœvibus. 
La  mordclle,  a  étuis  jaunes  fj.ns  fines. 

Longueur  3  lignes.      Largeur  1  j  lii;r.c. 

Elle  reilèmble  tout  à-faità  la  précédente  pour  la  iormc, 
mais  elle  a  pluiieurs  diliérences.  Ses  antennes  ,qui  e^^alenc 
les  deux  tiers  de  la  lonimeur  de  (on  corps ,  font  beaucoup 
moi[is  en  fcie;  à  peine  leurs  articles  paroillent-ils  trian- 
gulaires. Ces  antennes  ,  fur-tout  à  leur  baie  ,  iont  de  cou- 
leur nîaron  ,  aiiïli  que  \<^s  aiitennules,  les  mâchoires,  les 
pactes  C>:  les  étuis  :  le  retle  de  l'aninKil  ell  noir.  Le.s  yeux 
iont  liiillans  ,  moins  cependant  que  dans  Telpcce  précé- 
dente. La  tête  ik.  le  corcelet  font  d'un  noir  allez  niatte. 
Les  étuis  font  uin's  ,  fans  ilries ,  àc  vus  à  la  loupe,  ils  pa- 
roilîent  couverts  d'un  duvet  court.  On  trouve  cet  initclc 
avec  le  précèdent. 

5.   M  O  R  D  E*L  L  A  fufca ,  pedibus  fcrrugineis. 
La  morde  lie  brune  h  partes  fauves, 

Lon[iueur  3  ^  lignes.      Lurgeur    l   l  l'g '(■ 

On  remarque  encore  dans  cette  mordclle  ,  la  mcmc 
forme  que  dans  les  deux  elpéces  précédentes  ,  entre  lefr 
quelles  cclloci  lemble  tenir  le  milieu.  Ses  antennes  , 
prefque  aulli  longues  que  le  corps  ,  Iont  moins  lornu'cs  en 

Y  y  ij 


35^  Histoire    abrégée 

fcie  que  dans  la  troiliëme  efpéce  ,  &  plus  que  dans  la  fui- 
vance.  Leurs  bafeSjainfi  que  les  antennules  &  les  pattes, 
font  de  couleur  fauve  :  le  refte  de  l'infedie  eft  brun.  Les 
yeux  font  faillans.  Le  corcelet  &  "les  étuis  font  femés  de 
petits  points  prefqu'imperceptibles  à  la  vue,  avec  un  petit 
duvet  clair-femé  &  court.  Sur  les  étuis ,  on  voit  quel- 
ques ftries  peu  enfoncées  &  peu  apparentes  ^  principale- 
ment vers  les  bords.  Les  ailes,  qui  font  fous  lés  étuis, 
font  noirâtres.  Cet  infecte  varie  beaucoup  pour  la  gran- 
deur. On  le  trouve  avec  les  précédens. 

N  O  T  O  X  U  S. 
LACUCULLE. 

Aatennœ  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Thorax  cucullatus  3  dente  acuto.  Corcelet  armé  d'une  appendi- 
ce ,  qui  revient  en  devant  j  en 
forme  de  coqueluchon. 

Nous  avons  donné  le  nom  de  notoxus  à  cet  infecte ,  qui 
n'a  point  encore  été  décrit ,  à  caufe  d'une  pointe  qu'il  porte 
à  foncorceletjducôté  du  dos,  ce  qui  lui  rend  le  dos  pointu 
&:  aigu  j  ainfi  que  le  porte  le  nom  de  l'infecte.  Ce  caractère 
lin<?ulier  diitingue  aifément  ce  genre  ,  dont  Ïqs  antennes 
font  fi  m  pies  ce  filiformes.  Comme  cette  efpéce  de  pointe , 
qui  revient  en  devant,  forme  une  figure  approchante  de 
celle  d'un  coqueluchon  ,  nous  avons  tiré  de-l^  le  nom 
françois  de  l'infecte  ,  &  nous  l'avons  appelle  la  cuculle. 
Nous  n'avons  trouvé  qu'une  feule  efpéce  de  ce  genre ,  en- 
core eft  elle  rare ,  èc  nous  ne  connoiilons  point  la  larve 
qui  la  produit. 

I.  NOTOXUS.  Planch.  6  ,  fig.  8. 
La  cuculle. 

'Longueur  i  lignes.     Largeur  j  ligne, 

La  forme  finguliere  de  cet  infede  ,  le  rend  très-remar- 


desInsectes.  357 

quablc.  Sa  couleur  cil  jaunâtre  :  (es  yeux  loiu  noirs  Se  U>tz 
gros  :  les  ancennes  (ont  de  la  longueur  de  la  moitié  de  loii 
corps  ,  &c  hlitornies.   Le  corcelet  a  en  dellus  une  i;roire 
pointe, cjui  revient  en  devant ,  «S:  recouvre  la  tête  daiis  ion 
milieu  ,  s'avancant   jufqu'à   la    partie   antérieure.    Cette 
pointe  forme  une  elptce  de  cucuile  ou  coqueluthon  :  Ion 
extrémité  eil  un  peu  noire  :  le  relie  du  corcelet  ell  d'un 
jaune  fauve.   Les  ctuis   iont  de  la  mcmc  couleur  ,  jau- 
nes,  avec  quatre  taches  noires,  deux   lur  chaque  trtui , 
une  en  haut  ,  l'autre  en  bas  ,  un  peu  avant  l'exti  tmitc  de 
l'étui.  Outre  cela ,  la  future  des  étuis  clt  noire  ,  6c  forme 
une  bande,  qui  commcn^j'anc  à  J'écuilon  ,  par  une  rache 
artbz  large ,  devient  plus  étroite ,  6c  delcend  pour  fe  con- 
fondre avec  les  deux  taches  intérieures ,  qui  par  cette  jonc- 
tion, torment  une  large  bande  tranivcrlale  lur  les  ctuis,  au 
lieu  que  les  taches  fupérieures  Iont  ilolées.  Les  pattes  &: 
tout  le  dHîbus  de  l'inicifte  font  d'un  jaune  fauve.  Un  trou- 
ve cet  in(cc\e,  mats  très-rarement,  lur  les  fleurs  des  plan- 
tes ombelliteres. 

CEROCOMA. 

LA     C  É  R  O  C  O  M  E. 

Antcnnœ.  uhimo  arnculo  Antennes  dont  le  dernier 
clavdio  :  (  mafcuUs  compLica-  article  ,  plus  gros  ,  forme  la 
t(z  yinmtdio  pcclinatœ.)  malle:  (  pliécs  &:  peclinées 

dans  leur  milieu  ,   dans  les 

maies. 

Ce  genre  eft  encore  plus  Imgulier  que  le  précédent ,  &: 
j!  a  un  caraclcre  qui  le  dillingue  de  tous  les  autres  inlefles 
à  étuis.  Ses  antennes  (ont  compoices  de  onze  anneaux  , 
dont  les  dix  premiers  (ont  fort  courts,  &:  le  dernier  plus 
gros  que  les  autres,  forme  lui  feu!  le  tiers  de  la  longueur 
de  l'antenne  ,  ce  qui  donne  à  cette  antenne  la  figure  d'une 
mallue.  Les  antennes  des  maies  (ont  encore  plus  fini;u- 
liercs.  Outre  ce  dernier  anneau  fort  gros  j  elles  (ont  re- 


'3  58  Histoire    abrégée 

pliées  en  forme  de  S  ,  &  de  la  plupart  des  anneaux  ,  par- 
tent des  appendices  y  qui  ies  rendent  pectinées  dans  leur 
milieu.  Cette  {ingularité  ,  d'avoir  des  antennes  en.niême- 
tems«en  peigne  &  en  mailae ,  mérité  d'être  rémarquée. 
Aiilîi  l'infëcle  qui  les 'porte  ,  a-t-ii  quelque  chofe  qui  frap- 
pe. Il  femblequ^  fa  tête  foit  ornée  de  panaches  ,  &c  c'eft 
de-là  que  nous  vivons  tiré  ton  nom.  Je  ne  connois  point  la 
larve-cie  ce  l'hâte  ihfecle  ,  dont  nous  n'avons  encore  qu'une 
feule  efpéce. 

I.  CEROCOMA.  Planch.  (^,  %.  5). 

A  ,  Llnn.  'fy'ji.  nat.'  'eâit.:  lO  ^  y»/ 4^0  <n.  7.  Mfelee  alatus  viridis  ,  pedibus  -lutok  ,  sn- 

'"''''  tennis  abbreviatis  clavatis  brfevibus  irregulanbus. 

La  cerocoms. 

Longueur  4  Ug-nes.  '  Largeur   i    ligne. 

La  cerocome  reiremble  aiTez  à  la  cantharidejdes  bouti- 
ques pour  la  forfne  de  fbn  corps  ,  elle  eft  feulement  plus 
petite.  Sa  couleur  eft  d'un  vert  aflez  brillant ,  à  l'excep'tion 
des  antennes  &:  des  pattes  ,  qui  font  d'un  jaune  citron  , 
encore  les  cuifles  font -elles  vertes  en  tout  ou  en  partie 
dans  la  femelle.  Son  corcelet  eft  arrondi ,  n'a  aucun  re- 
bord, &c  eft  un  peu  raboteux,  fur- tout  celui  du  mâle.  Ce 
corcelet  eft  finement  pointillé,  ainli  que  les  étuis  ;  mais  ce 
qui  rend  cet  infecbe  iinguiier  &  très-aiié  à  reconnoître,  ce 
font  (es  antennes.  Nous  n'avons  qu'une  feule  eipéce  de 
ce  genre  (ingulier.  Je  la  dois  à  M.  Diiplelîis  ,  qui  l'a  trou- 
vée en  automne. 


desInsectes.  3  59 

A  R  T  I  C  L  I:      I  I 

DE     LA     ]'  R  t  M  I  t  li  E     S  E  C  T  I  O  N. 
Inficlcs  à  étuis  durs  qui  ne  couvrent  qu  une  partie  du  ventre. 

O  ^  D   R  E      PREMIER. 

Infectes  qui  ont  cinq  articles  cl  toutes  les  pattes. 
S  T  A  P  H  Y  L  I  N  U  S. 

LE     S  T  A  P  n  Y  L  I  N. 

Aniennœ  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Alt  tcclx..  Allés  cachées  fous  les  ctuis. 

Abdomen  incrme,  Excrcniitc    du    ventre    nue    & 

fans  détcnfe. 


E  iLiphylin  efl:  aifc  à  rcconnoîrrc  ,  ôc  de  plus  il  a  beau- 
coup de  caraclercs  qui  le  dilbn^uenc.  D'abord  parmi  tous 
les  genres  renfermés  dans  ce  (econd  article,  celui-ci  ell 
le  leul  qui  ait  cinq  pièces  aux  t;irles  de  toutes  \cs  pattes  , 
enforte  qu'il  conllituc  à  lui  (cul  un  ordre  particulier  :  de 
plus  les  antennes  fimples  6l  filitormes  le  di{tin!;uent  du 
proicarabé  ;  fes  ailes  cachées  tous  (es  étuis ,  empêchent  de 
le  confondre  avec  la  necidale  ;  6c:  l'extrémiré  de  Ion  ven- 
tre qui  c{\  nue,  diOcre  de  celle  du  perce-oreille,  qui 
cil  armée  de  pinces.  Le  corps  des  Aaphylins  efl  fort  allon- 
gé du  moins  dans  la  plupart  des  elpcces.  Leurs  étuis  (ont 
fort  courts,  ^  dans  quelques-uns  ils  (ont  (i  petits,  qu'en 
les  regardant  avec  peu  d'attention  ,  o;i  ne  les  apper»^oit  pas 


3^0  .Histoire    abrégée 

d'abord  ,  Ik.  qu'on  eft  tenté  de  les  prendre  pour  des  larves  : 
auflî  les  larves  de  ces  infectes  diî^ërent-elles  peu  de  rani- 
mai parfait  :  elles  n'ont  point  d'étuis,  &  leur  corcelet  n'eft 
point  écailleux  ;  à  cela  près  ,  la  figure  de  Tun  ce  de  l'autre 
eil:  très-reflemblante.  Ces  inlectes  ont  une  particularité  qui 
fe  rencontre  dans  prefque  toutes  les  efpéces  de  ce  genre  : 
c'eft  qu'ils  relèvent  fouvent  en  l'air  leur  queue  ou  l'extré- 
mité de  leur  ventre  ,  fur-tout  fi  on  vient  à  les  toucher ,  on 
voit  auflitôt  la  queue  fe  relever ,  comme  fi  l'infecle  vou- 
loit  fe  défendre  ôc  piquer.  Ce  n'eft  point  cependant  à  cet 
endroit,  que  font  les  armes  ofFenfives  de  cet  infecte.  Sa 
queue  ne  pique  point  ,  mais  en  récompenfe  il  mord  5c 
pince  fortement  avec  fes  mâchoires  ,  &  on  doit  y  prendre 
garde  ,  fur-tout  en  prenant  les  grofles  efpéces.  Leurs  mâ- 
choires font  fortes  ,  débordent  leur  tête,  6l  cet  anrnial  s'en 
fert  pour  prendre  &:  pour  dévorer  fa  proie.  11  fe  nourrit  des 
aunes  infectes  qu'il  peut  attraper  ;  ion  vent  même  deux 
ftaphylins  de  même  efpéce  fe  mordent  6c  fe  déchirent 
réciproquement.  Quoique  cet  infecte  ait  des  étuis  très -pe- 
tits ,  fes  ailes  cependant  font  grandes  ,  mais  elles  font 
artiltement  repliées  i!<,  cach  'es  fous  les  étuis.  L'infedte  les 
déployé  èc  les  étend  iorfqu'il  veut  voler,  ce  qu'il  fait  fore 
légèrement.  Parmi  les  petites  efpéces  de  ce  genre  ,  il  y  en 
a  plufieurs  dont  les  couleurs  font  vives  ôc  finguliérement 
entrecoupées  :  nous  allons  entrer  dans  le  détail  de  ces 
efpéces. 

I,  STAPHYLINUS    arer ,    extremo  amennarum 
,.;.  7  articula  lunulato.  Planch.  7  ,  fig.  i. 

«      f.       '{>    Llnn.  faun.  fuec.  n.  603.  Staphylinus   ater  glaber  ,  maxillis  longitudine  capitis, 
rf  <^i*'2  ^   '  ZTm/z.  /x/?.  nat.  edit.   10,  p.  4-1  j  «•  3-  Staphylinus  maxillofus. 

Jonji.  inf.  r.  16,  ord.  infim.  f.  i  ,  a,  3.  Staphylinus. 

Moujfa.  lat.p.  197.  Staphyliîius. 

Lyjî.  loq,  p.  391  j  n.  z.  Scaiabxus  majurculus  niger  ,  forcipibus  infeftis. 

liaj.  inf.  p,   109,  n.   i.  Staphylinus  major  ,  lotus  niger. 

Aci.  V}f.   I73(î,  P'  15  ,  «*  i  »  3*  Forficula  coUari  nigro ,  clytris  nebulofis; 

Le  grand  flaphy lin  noir  lijfc. 

l,ongueur  11  lignes,     Largiur  a  5  lignes. 


DES    Insectes.  ^^i 

Ce  ftaphylin ,  Je  plus  <;i  aiid  de  ceux  de  ce  Pays-ci ,  clt 
tout  noir,  tant  en  delfus  t]u'endellous.  S.i  tête,  (on  corcc- 
Ict  6c  ics  étuis  (ont  d'un  noir  matte.  Ses  mâchoires  font  ai- 
guës, dures  ik  de  la  loiiL;ueur  de  la  cétc  pour  le  moins.  Ses 
antennes  implantces  lur  le  delîus  de  \a  tcte,  ibnt  compo- 
(ées  de  onze  anneaux,  dont  le  premier  eft  long,  droic 
&  double  des  autres,  ce  t|ui  ell  commun  .\  tous  ceux  de  ce 
i^enre,  &:  hiir  paroitrc  leurs  antennes  comme  coudées. 
Dans  cette  elpéce,  elles  vont  en  diminuant,  fe  terminent 
en  pointe,  i\:  leur  dernier  article  eft  échancre  ôc  comme 
raillé  en  croilTant,  dont  un  des  cotés  eft  plus  long.  Ces  an- 
tennes font  d'un  tiers  plus  Ioniques  c]ue  la  tête.  Le  corcelet 
eft  uni,  convexe  ô:  un  peu  bordé.  Les  cttiis  couvrent  le 
tiers  du  ventre.  Celui-ci  e(l  un  peu  velu  lur  les  cotés ,  ^  cfl 
Ibuvent  terminé  par  deux  touffes  de  poils.  Les  pattes  (bnt 
allez  loni;ucs,  &i  leurs  pieds  ou  taries  font  composés  de 
cinq  articles  c]ui  vont  en  diminuant  éj^alement,  tous  en 
général  aliez  courts  &  chargés  de  brollès  ou  de  pelottes  en 
tlellbus.  On  trouve  cet  infecte  dans  les  bois  6c  les  jardins. 
Il  ell  fort  vorace,  &.  .mange  les  autres  infeclcs  &i  même 
les  IcmblabJes. 

z.  STAPHYLINUS     a!ro  -  cœndefccns  ,    extrcmo 
amtnnarum  aruculo  lunulaio. 

Le  Jlaphylin  bleu. 

Longueur -j  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

Cette  efpéce  reflemble  beaucoup  à  la  première  ,  à  la 
grandeur  &.  à  la  couleur  près.  Sa  tcte.  Ion  corcelet  &  les 
étuis  font  pointillés  &:  bleuâtres.  Ses  antennes  ,  Tes  pattes 
6c  Ton  ventre  lont  noirs. 

3.  STAPHILYNUS    atcr  ,    cx^remo    aniennarum 
aruculo  fuhglobofo  ,  elytris  ihorace  brcvionbus. 

Le  petit  jlaphylin  noir. 

Longueur  6  ligna.      Largeur  l   f  ligne. 

Celui-ci  eft  tout  noir.  Sa  tête,  fon  corcelet  &:  les  étuis 
Tome  L  Z  z 


^6i  Histoire   abrégée 

font  pointillés.  Ses  antennes  qui  font  prelque  de  la  lon- 
gueur de  la  tête  5c  du  corcelet ,  n'ont  point  le  dernier  arti- 
cle formé  en  lunule ,  comme  dans  les  deux  eipéces  précé- 
dentes j  mais  arrondi. 

4.  STAPHYLINUS   ater ,   elytris    thoracc    diiplo 
longioribus. 

Le  flaphylin  noir  a  longs  étuis, 

"Longueur  2  lignes.     Largeur  l  ligne. 

Il  eft  par-tout  de  couleur  noire ,  un  peu  brune.  Ses  an- 
tennes fort  déliées  ,  font  prelque  de  la  longueur  de  la  moi- 
tié de  Ion  corps.  Sa  tête  eft  applatie  :  fon  corcelet  arrondi 
ôc  un  peu  bordé.  Les  étuis- qui  font  alFez  longs,  couvrent 
les  deux  tiers  du  ventre.  Ces  étuis,  ainlî  que  le  corcelet, 
font  finement  pointillés. 

5.  STAPHYLINUS    niger  _,    elytris    abdomineque 
iji                       cinereo-nebulofis. 

Le  flaphylin  nébuleux. 

Longueur  8  lignes.     Largeur  2  lignes. 

Sa  tête  6c  fon  corcelet  font  noirs ,  lifTes ,  6c  un  peu  lui- 
fans.  Les  étuis  ont  ui:ie  bande  tranfverfale  velue  6c  comme 
nébuleufe ,  formée  par  des  poils  gris.  Sur  chaque  étui  , 
il  y  a  quelques  points  enfonces  rangés  longitudinale- 
meht.  Le  ventre  en  delTous  eft  prelque  tout  couvert  de 
poils  gris ,  6c  en  defTus  il  a  plulieurs  plaques  de  fembla- 
bles  poils,  fur-tout  fur  les  côtés.  Les  tarfes  iont  femblables 
à  ceux  de  la  première  efpéce,  mais  il  n'en  eft  pas  de  même 
des  antennes.  Elles  ont  à  la  vérité  de  même  une  première 
pièce  fort  longue,  qui  fait  Je  tiers  de  la  longueur  de  toute 
l'antenne ,  mais  les  autres  articles  font  très-courcs ,  &  vont 
en  groffiflant  vers  l'extrémité  de  l'antenne ,  qui  eft  plus 
^  grofle  que  fon  commencement.  On  trouve  cet  infedte  dans 

id  /'  les  bouzes  de  vache. 

(3.  STAPHYLINUS   villofus ,  è  fufl:o  cinereoque 
viridi'  tejfellatus . 


DES    Insectes.  3(^5 

Le  flaphylin  velouté. 

LoKgutur  5  \  lignes.     Largeur  \  f  ligne. 

Cette  cfpccc  ,  fans  ctre  fort  brillante,  eft  rrès-jolic 
ôc  bien  cravaillcc.  Sa  tcte  ,  Ton  corceict ,  fcs  étuis,  6c 
même  le  ilelllis  de  fon  ventre,  font  couverts  d'un  duvet  fin 
2c  ferre,  dont  le  tond  eft  d'un  gris  verdàtre,  avec  des  ta- 
ches &:  des  raies  brunes  qui  forment  plufieursquarrcs.  L'é- 
culFon  eft  enfonce  ,  &:  a  une  tache  noire  en  forme  de  cœur. 
Le  dellbus  de  l'infccbc  e(l  noir,  les  pattes  font  brunes, 
avec  leurs  genoux  ou  articulations  plus  claires.  La  bafc 
des  antennes  eft  de  couleur  fauve ,  &:  leur  extrémité  noire. 
Ces  antennes  vont  en  grodilFant  vers  le  bout  ,  un  peu 
moins  (^pendant  que  dans  Telpcce  précédente;  elles  lont 
d'un  bon  tiers  plus  longues  que  la  tête. 

7.  STAPHYLIN  US    niger  villofus  ,  cap  i  te  thorace 
anoque  pi  lis  fulvo-aureis. 

Le  flaphylin  bourdon. 

Longueur  lO  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Ce  beau  flaphylin  eft  velu  6c  rclTemble  au  premier  afpecl 
à  un  bourdon.  Sa  tête,  fon  corceict,  fc  les  trois  derniers 
anneaux  de  (on  ventre,  lont  couverts  de  poils  d'un  jaune 
doré  ,  le  refle  du  corps  en  delî'us  ell  chargé  de  poils  noirs. 
Ces  poils  colorés  j  joints  à  la  manière  dont  cet  infecle 
relevé  ^x  queue ,  comme  les  autres  de  ce  genre,  lui  don- 
nent tellement  l'air  d'un  bourdon,  qu'on  n'o(e  d'abord 
le  prendre  avec  la  main.  En  defl'ous  cet  animal  eft  d'un 
noir  bleuâtre  ,  ^  moins  velu  qu'en  dellus.  Ses  antennes 
iont  allez  courtes  6c  égalent  .î  peine  la  longueur  de  la 
tcte.  Il  a  été  trouvé  par  terre  du  coté  de  Bondy.  II  eft 
rare  aux  environs  de  Paris. 

8.  S  T  A  P  H  Y  LI  N  U  S  puheflens ,  capite  fluvo  ,  ihoracc 
elytriflpie  fufco  nigroquc  ntbuio fis  y  punchs  ïmprejjis. 

T^e  flaphylin  a  tête  jaune. 

Longueur  5    l  lignes.     Largeur  l  *  ligne. 

Zz   ij 


3 ^4  Histoire    abrégée 

La  tête  de  ce  ilaphylin  eft  jaune  avec  les  yeux  noirs.  Le 
bout  des  mâchoires  6c  l'extrcmité  des  antennes  font  aulîî 
noirâtres.  Ces  antennes  vont  en  grofliflant  vers  le  bout. 
Le  corcelet  &c  les  étuis  font  d'un  noir  matte ,  avec  quel- 
ques taches  de  poils  roux.  On  voit  fur  les  uns  èc  les  autres 
de  larges  points  enfoncés.  Le  ventre  a  auffi  quelques 
poils  roux  en  deflus,  àc  en  deflous  il  eft  tout  velouté 
ôc  chargé  de  poils  gris ,  comme  argentés.  L^écufTon  a  une 
tache  noire  en  forme  de  cœur.  J'ai  trouvé  plufîeurs  fois  cet 
infecte  à  terre  :  il  court  vite  ôc  vole  très-bien. 

5).  STAPHYLINUS    ater  non    nittns  ,   dytris 
pedlbufque  rufis. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  604.  Staphylinus  ater  elytris  pedibufque  rufis.   « 

Linn,  fyft.    nat.   edit.   10,  p.  412  ,  n.  4.  Staphylinus  erytropterus. 

Aii.   Vpf.   1736,  /?.  15,  n.  6.  Forficula   collari  nigro  ,  ventre  atro  ,  elytrît 

teftaceis. 
Frifch.  germ.  5  ,  ;>.  49  ,  r.  4j.  Scarabaeus  rapax  ,  elytris  brevibus. 

Le  (laphylin  a  étuis  couleur  de  rouille. 

Longueur  6  {  lignes.     Largeur  1  f  ligne. 

Sa  tête  6c  fon  corcelet  font  d'un  noir  matte.  Le  ventre 
eft  pareillement  noir,  &  a  fur  chaque  anneau  deux  taches 
triangulaires  ,  une  de  chaque  côté ,  formées  par  quelques 
poils  dorés.  On  voit  quelques  poils  femblables  fous  le  ven- 
tre. Les  étuis  font  d'une  couleur  roufle ,  matte,  ainfi  que 
les  pattes,  les  antennules,  i$c  les  antennes  fur-tout  à  leur 
bafe.  L'écuflbn  eft  tout  noir. 

V  /  o  JrU^  J.^j       10.  STAPHYLINUS  niger  nitens ,  pedibus  ^  elytrifquc 
Icevibus  tejiaceis. 

Le  Jiaphylin  noir  a  étuis  fauves  ù  lijjes. 

Longueur  a  ,  3  ,  3  i  lignes.     Largeur  {  ,  \  ligne. 

Il  y  a  plufieurs  difFérences  considérables  entre  cette 
efpéce  6c  la  précédente  ,  quoique  leurs  couleurs  appro- 
chent un  peu;  i^.  celle-ci  eft  beaucoup  plus  petite,  ôc 
n'approche  pas  de  l'autre ,  quoiqu'elle  varie  pour  la  gran- 
deur; 2*.  l'elpéce  précédente  eft  d'une  couleur  matte, 


D  n  .<;    I  N  s  E  c  T  E  s.  3^5 

celle  ci  eft  lilTe  &:  brillante.  S.\  tccc  6l  Ion  corcelet  lonc 
d'un  noir  de  jayet ,  Ton  ventre  eft  aulli  noir  &i  luilaïu.  Les 
étuis  ionc  lillcs,  d'une  couleur  fauve  brillante  &>i  comme 
dorée.  Les  pattes  font  brunes  ,  ain(ï  c]ue  les  antennes  : 
cnHn  on  ne  voit  point  (ur  celle  ci  les  poils  dorés  qui  lonc 
fur  le  ventre  de  l'eipece  précédente. 

N.  B.  Staphylinus  nigcr  ^  nitcs  ^  pcdthus  elytrifquc  lœvi^ 
bus  tcftjccis  ,  thoracis  punclis  ptr  ftnas  digcjéis. 

Le  flaphylin  noir  a  étuis  fauves  6  corcelet  firié. 

Cette  variété  eft  tout  à-fait  femblable  à  rcfj^éce  ci-def- 
fus,  elle  n'en  diflére  c|ue  parce  que  le  haut  de  (es  antennes 
ell  noir  ,  &:  que  le  corcelet  eil  chargé  de  points  ,  (.jui 
par  leur  arrangement  forment  quatre  llries  longitudinales. 
EWc  eft  plus  petite  que  l'eipece  ci-deilus  prelque  de 
moitié. 

II.  STAPHYLINUS     niger  ,    nitens  ,    pcdibus 
coUoptrifijue  tejiaceis  ,  elytns  punciatis. 

Le  flaphylin  a  étuis  marons  pointillés. 

Langueur  3   lignes.     Luigeur  j  ligac. 

Cette  efpéce  a  la  tête  &  le  corcelet  d'un  noir  très-Iifle. 
Ses  antennes  ,  (ts  pattes  &  Tes  étuis  iont  de  couleur 
maron.  Ses  étuis  iont  pointillés  ,  en  quoi  principalement 
cette  efpéce  difFére  de  la  précédente.  Le  ventre  eft  d'un 
noir  brun. 

II.  STAPHYLINUS    niger  ,     nitens  ,    pedibus 
elytrifque  fufcis  punciatis  ,  thorace  piano  marginaio. 

Le  flaphylin  a  étuis  très-courts. 

Longueur  3   lignes.     Largeur  1   'igné. 

Cette  efpéce  eft  moins  allongée  &  plus  large  que  la  plu- 
part des  autres  ilaphylins.  Ses  antennes  ionc  grolFcs  &c 
courtes  ,  ÔC  n'égaient  pas  la  longueur  du  corcelet.  tlles 
font  compoiées  d'anneaux  Lirgcs  6i  triangulaires.  Le  cor- 


^66  Histoire    abrégée 

celet  efl  large ,  un  peu  convexe ,  avec  des  rebords  aigus. 
Les  étuis  font  excrêmemenc  courts.  Vus  à  la  loupe  ,  ils 
paroiiîent  pointillés,  ainlî  que  le  corcelet.  Ces  étuis  èc  les 
pattes  font  de  couleur  brune ,  le  refte  du  corps  efl  noir. 

n.  STAPHYLINUS   nlger^  nitens ,  amennis  ,i 
pedibus  ,  elycris  j  anoque  teftacels  _,  tkorace  marginato. 

Le  flaphylin  applati  a  étuis  bruns. 

Longueur  i  ligne.     Largeur^  ligne. 

Ce  petit  infecte  eft  liiîe  &  luifant.  Sa  tête  eft  noire, 
mais  les  mâchoires  ôc  les  antennes  font  de  couleur  fauve  , 
un  peu  brune.  Le  corcelet  eft  aulîî  noir ,  avec  les  rebords 
fauves.  Les  étuis  font  d'une  couleur  hiuve  claire  ,  avec 
quelques  taches  longues  de  couleur  brune.  Le  ventre  eft 
noirâtre  ^  à  l'exception  des  deux  derniers  anneaux ,  qui  font 
d'un  jaune  fauve.  Cette  couleur  eft  aulîî  celle  des  pattes. 
Ce  qui  caraclérife  cette  efpéce ,  eft  fa.  forme  applatie  , 
&  les  rebords  affez  faillans  de  fon  corcelet. 

N.  B.  Idem  ;  antennis  clavads. 

Celui-ci  paroît  n'être  qu'une  variété  du  précédent.  11  lui 
reflemble  pour  la  forme  ôc  les  couleurs  ;  feulement  il  eft 
.moitié  plus  petit  ,  6c  les  fept  derniers  anneaux  de  fes 
antennes ,  qui  font  beaucoup  plus  gros  que  les  quatre  pre- 
miers, forment  une  maflue  très-ailée  à  appercevoir.  C'eft 
le  plus  petit  ftaphylin  que  je  connoifle  :  peut-être  que. 
s'il  étoit  plus  grand,  on  pourroit  découvrir  quelque ca^rac- 
tere  qui  en  conftitueroit  une  efpéce  particulière  &.  difté- 
rente  de  la  précéden-te. 

14.  STAPHYLINUS    nlger ,  punclatus  ,   anicmù^. 
pedlbufque  ferrugineis, 

L e  flaphylin  hoir  a  pattes  fauves  &  huis  pointillés, 

^tO!igueur.'^.\'lj'gfws>.     Làggèuc^' Itgtie."  ' 

Il  eft  noir-i'l'Texcèptiôndes  pattes  ôc  des  atitennes  qiTÎ^ 


D  E  s      I  N  s   E  C  T  E  s.  3/Î7 

font  de  couleur  fauve,  ^on  corcelcc  cil  allonge,  t-c  vu  à  la 
loupe,  il  paroit  rinemcnt  bi  irrégulièrement  pointillé,  ninii 
c]ue  la  tête  ic  les  éruis  :  en  re^.;ar<J.int  ces  étuis  de  près , 
011  y  découvre  quelques  taches  brunes  qui  (e  confondent 
avec  la  couleur  noire. 

15.  S  T  A  P  H  Y  L  I  N  U  S    nii^cr ,    tlioracc    marginaio 
Icevi  y  pedibus  rujis. 

Linn.  fyfl.  nat.  edit.  lO  ,  p,  415  ,  «.  i^.  Staphyltnus  atcr  glaker  ,  pcdibtn  rcftj. 
Llnn.  Jaun.  face.  n.  609. 

Le  flapkylin  noir  a  corcckt  lijjc  &  borde. 

Longueur  l  {  ligne.     Largeur  {  ligne. 

Cette  petite  efpcce  efl  noire  &:  liOè.  Ses  antennes  plus 
grolîes  vers  l'extrémité,  (ont  un  peu  brunes,  principale- 
ment vers  leur  bafe.  Les  partes  (ont  rougeàtres.  Lecorce- 
let  a  un  rebord  alFez  marqué.  Il  eft  un  peu  convexe,  ^:  vu 
à  la  loupe, il  parok  finement  pointillé  ,  ainli  que  les  ecuis. 

16.  STAPHYLINUS    niger  ,    thoracc    marginato 
fulcato  ,  pedibus  ru  fis. 

Le  ftdphylin  noir  a  corcelet  fillonné  Ù  bordé. 

Longueur  i  ^  ligne.     Largeur  {  ligne. 

Il  reilemble  beaucoup  au  précèdent  pour  la  forme  & 
la  grandeur.  Il  cil  tout  noir  _,  à  rcxccprioii  des  pattes  qui 
font  rougeàtres,  enlorcc  cependant  que  les  cuilîes  lont 
plus  foncées  6c  les  jambes  plus  pales  6c  plus  claires.  Les 
antennes  (emblables  à  celles  de  l'efpéce  précédente,  font 
toutes  noires.  Le  corcelet,  qui  ell  applati  avec  des  rebords 
allez  laillans  ,  a  de  plus  quatre  canelures  longitudinales 
élevées,  entre  lelquelles  (ont  des  lillons  profonds.  On 
trouve  cet  inlecle  danS  le  fable  avec  le  précédent. 

17.  STAP  FI  YLIN  US  mgtr ,  elytris  nigro-ixneis. 
Le  fiaphylin  a  étuis  bron-:^és. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Ce  llaphylin  cil  tout  noir  6c  luifant  :  fes  étuis  font  bron- 


^6S  Histoire    abrégée 

zés ,  &:  vus  à  Ja  loupe ,  ils  paroifTent  finement  chagrinés. 
On  découvre  aufli  à  l'aide  de  la  loupe ,  dix  points  enfoncés 
fur  le  corcelet;  ce  qui  fe  voit  auili  dans  pluiîeurs  autres 
efpéces,  &c  ne  conftitue  point  un  caractère  fpécifique  par- 
ticulier, comme  le  prétend  M.  Linnxus,  au  lujet  d'une 
efpéce,  n^.  605  ,  faun.  fuec, 

18.  STAPHYLINUS  niger  ^  tkorace^  elytris  ^ 
pcdibufque  fubiejiacûs.  Linn.  faun.  fuec.  n.  ^14. 

Linn.  fyft.  nat.  cdit.  io,/>.  423  ,  n,   15.  Staphylinus  chryfomelinus. 

Le  Jlaphylirt  couleur  de  paille. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  j  ligne. 

La  figure  5c  le  port  de  cet  infecle  font  différens  de  ceux 
des  autres  efpéces  de  ce  genre.  Il  eft  court  &  ovale. 
Sa  tête  eft  noire ,  êc  i^QS  antennes  ,  qui  vont  en  groiîifTant, 
font  de  couleur  brune  &  de  la  lon2;ueur  du  corcelet. 
Celui-ci  eft  large  ^  liiTe ,  brillant ,  de  couleur  jaune,  claire  , 
un  peu  fauve.  Les  étuis  font  de  la  même  couleur ,  il  y  a 
feulement  un  peu  de  noir  fur  le  devant.  Le  ventre  eft  lar- 
ge ^  court ,  de  couleur  noire,  &:  couvert  de  quelques  poils. 
Ce  qui  fait  le  caractère  diftinclif  de  cette  efpéce,  c'eft  la 
forme  de  fon  corcelet,  qui  eft  auffi  large  pour  le  moins 
que  les  étuis,  qui  eux-mêmes  ont  beaucoup  de  largeur,  ce 
qui  donne  à  l'infecte  une  forme  ovale  ^  au  lieu  que  les  au- 
tres font  allongés.  On  trouve  ce  ftaphylin  très-fouvenc 
dans  le  fable  &  le  long  des  murs. 

19.  STAPHYLINUS  niger^  elytris  fufcis  marginc 
flavo. 

Le  Jldphylin  a  étuis  bordés  de  jaune. 

Longueur  1  lignis.     L-irgeur  i    ligne. 

La  forme  de  cette  efpéce  approche  aflez  de  celle  de  la 
précédente.  Ses  antennes  ^  qui  vont  un  peu  en  grolîîftant 
vers  l'extrémité,  fovit  de  la  longueur  du  corcelet.  La  tête. 
Je  corcelet  6c  le  ventre  font  noirs.  Les  pattes  6c  les  étuis 

fonc 


DES    Insectes.  ^^9 

font  bruns,  mais  tous  les  bords  de  ceux-ci,  principalcmcnr 
à  la  partie  pofk'rieure ,  (ont  jaunes.  Je  ne  Hj'ais  li  ce  ierojc 
cette  efpcce  que  M.  Linna-us  au  roi  t  voulu  de  ligner  ,  Faun. 
futc.  n^.  6io  :  en  tout  cas,  la  fienne  feroit  beaucoup  plus 
petite  que  la  nôtre  ;  ce  qui  donne  lieu  de  douter  que 
ce  (bit  \\  luune.  Tout  l'inlecle  elt  allez  lille  ,  lans  points  ni 
ftries. 

20.  S  T  A  P  H  Y  L  I  N  US  niger;  thoracc  utnnquc  ^ 
Jinguloqut  elytro  y  macula  flav a. 

Le  flaphyim  noir  a  taches  jaunes. 

Longueur  i  lignes.     Largeur  l  ligne. 

Celle-ci  approche  encore  des  deux  précédentes  pour  l.i 
forme  large  de  ion  corcelet.  Elle  ell  pareillement  courte  , 
ramaflce  ,  <5c  Tes  étuis  font  longs  <^  couvrent  prelque 
Jes  deux  tiers  de  (on  ventre.  Sa  tête  ell  noire.  Son  corcelec 
eft  de  la  même  couleur ,  mais  ics  bords  de  chaque  coté 
font  jaunes.  Les  étuis  (ont  pareillement  noirs  2c  ont  cha- 
cun à  l'extérieur  une  longue  tache  jaune  de  la  largeur 
de  celle  du  corcelet  ,  dont  elle  paroîtroit  être  une  con- 
tinuation. Cette  tache  fe  prolonge  &:  defcend  julqu'aux 
deux  tiers  de  l'étui.  Le  ventre  elt  noir  &:  les  p.ittes  font 
brunes.  Tout  l'animal  cil  d'un  lilFe  aflbz  brillant  ,  fans 
points  ni  flries. 

II.  STAPHYLINUS  mfus  ,  dytris  cccr^Uis  , 
capitc  abdonnnifquc  api  ce  nigns.  Linn.  faun.  Jucc. 
n.    607. 

Linn.  fyjl.  nat.  edit.  lo,p.  421,  «.7.  Staphylinus  ripariiis. 

Le  Jlaphylin  rouge  a  tête  noire  &  étuis  bleus. 

Longueur  j  lignes.     Largeur  \  (igné. 

Le  fond  de  la  couleur  de  ce  joli  (laphylin  cfl  d'un  rouge 
tirant  (ur  le  brun.  Sa  tête  iic  les  deux  derniers  anneaux 
de  fon  ventre  lont  noirs,  (X  fes  étuis  iont  bleus.  Ces  étuis 
vus  à  la  loupe,  font  Hnement  pointillés.  Les  articulations 

Tome  /.  A  a  a 


370  Histoire    abrégée 

des  pattes,  àinli  que  les  antennes ,  font  noires.  Ces  anten- 
nes font  à  peu  près  d'égale  grofleur  par-tout ,  mais  les  an- 
tennules  fe  terminent  en  mafle.  Le  corcelet  a  quelques 
points  enfoncés ,  qui  par  leur  arrangement  forment  quatre 
ftries  longitudinales.  On  trouve  cet  infecte  dans  le  fable 
humide. 

2  2.  STAPHYLI  NU  S  flavus  y    capite  ,    elytrls 
abdomineque  pone  nigris. 

Linn.  faun.  fuec.   n.  6o6.  Staphilinus  rufus ,   capite  elytris  abdomineque  pone 

nigris. 
Lînn.fyfl.  nat.  ed'u.   lo  ,  p.  412,  «.  6.  Staphylinus  rufus. 
Acî.   Upf.   1736,   p.  15,  n.   8.  Forficula   coUari  teftaceo  ,    elytris  vemreque 

teflaceis  ,  apicibus  nigris. 

Le  fiaphylin  jaune  a  tête  ,  étuis  ù  anus  noirs. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Les  antennes  de  cette  efpéce  font  très-jolies,  elles  vont 
en  groffiirant  vers  le  bout  &  font  découpées  en  if.  Leur 
couleur  eil:  jaune.  La  tête  eft  noire  «Se  efl  munie  de  longues 
mâchoires.  Le  corcelet  eil:  jaune  j  ainfi  que  le  haut  des 
étuis ^  mais  leur  partie  poltérieure  eft  noire ,  ^^c  cette  couleur 
noire  en  couvre  les  deux  tiers.  Ces  étuis  ont  dans  leur  mi- 
lieu deux  bandes  longitudinales  pointillées  àc  enfoncées , 
qui  font  pofées  à  côté  l'une  de  l'autre.  Le  refte  eft  irrégu- 
lièrement pointillé.  Le  ventre  eft  jaune,  mais  l'anus  ou 
ion  extrémité  eft  noire  :  enfin  les  pattes  font  jaunes. 

23.  STAPHYLINUS    atro - ccerulefcens  ^    thorace 
rubro. 

Le  jiaphylin  noir  a  corcelet  rouge* 

Lorgueur  3  {  lignes.     Largeur  7  ligne. 

Ce  ftaphylin  eft  par-tout  d'un  noir  plus  ou  moins  bleuâ- 
tre ,  à  l'exception  du  corcelet  qui  eft  rouge.  Ce  corcelet  eft 
très-lifte  ôc  les  étuis  font  pointillés.  Les  antennes  ne  vont 
point  en  groffiffant,  mais  lont  égales  par-tout.  Elles  font 
de  la  longueur  de  la  tête  6c  du  corcelet  pris  enfemble. 


DES      I  N   S   F  C  T  E   ?.  37I 

•4.    S  T  A  P  H  Y  L  I  K  U  S    c:cr  ,    ocuVis   promincntihus 
crjiffu. 

X.  B.  Idem  elytro  fingtdo  riiic^o  fiavo. 

Lixm.  j'yi.  max.  tÀzt.  10,  /"•  4»i  ,  '>tîphyUnu$  r  ,  pcaci9 

Z^  fliphylin  junoi . 

Cette  efpéce  a  un  arr  on  peu  différent  des  autres.  Sa 
couleur  ell  par  tour  d'an  noir  matce.  Quelquetois  cepen- 
dant le  haut  de  Tes  eu î (Tes  &  de  (es  jambes  a  un  |>ea 
de  Fauve.  La  tête,  ie  corccler ,  ^:  les  étuis  vus  à  la  Joupe, 
paro-iîènt  chigrinés.  Mais  ce  Cjui  dillingue  cet  inlccle 
de  tous  ies  autres  liaphviins  ,  ce  lont  les  yeux  ,  qui  font 
gros,  laLilans  ,  &:  qui  occupant  les  deux  tiers  de  la  tète,  au 
lieu  que  les  autres  elpKrces  \es  ont  très-peu  apparens.  Cette 
conformation  des  yeux  rend  la  tète  Fort  large.  Le  corcelec 
ef:  jKîaucoup  plus  étroit  &  allonge.  Les  etuis  lont  larges  & 
courts.  On  trouve  fouvent  un  point  rond  de  couleur  citron 
lur  le  milieu  de  chaque  étui.  Ceux  qui  ont  ce  point,  ont 
ordinairement  deux  petites  cminences  un  peu  Iilles  lur  le 
corcelet.  Je  crois  que  ce  iont  les  maies.  Le  corps  de 
ces  ftaphvlins  eft  allongé  &  (e  termine  en  pointe.  Leurs 
antennes  lont  de  la  longueur  du  corcelet,  &:  ont  leurs  qua- 
tre derniers  anneaux  ;  s  6c  plus  courts  que  les  autres. 
On  trouve  ce  pcric  ir. . .:is  le  l.iblc  :  i!  vole  trcs-bicn. 

25.  STAPHYLINUS  amenn-s  juj>cisvj.t:j. 
Le  •?  à  antennes  en  demi  -  mcffucs. 

Ses  antennes  vont  en  groflifTant  vers  le  bout ,  ^:  leur 
dernier  ^rticle  cil  gros  ôc  globuleux,  enforte  qu'elles  for- 
ment p:eu;ae  la  malTue-La  couleur  oe  l'inleile  eft  noire, 
à  Fer  n  des  étui'      *  '  '     -  m.-.rre, 

renrtv^  .v  w.harj^és  de  ù^jx  iL.-vi  ^u  .iii^:\^  <^.;-    cudinauxî 

A  aa  ij 


Ordre    Second. 
Infectes  qui  ont  ^fmàt-e-  articles  a  toutes  les  pattes. 


NECYDALIS. 
LA      NECYDALE, 

Antennœ  filiformes.  Antennes  fitiformeSr 

AU  nudtz.  Allés  nue*» 

J_jA  necydale  efl  rare  autour  de  Paris,  &  jufqu'ici  nous 
n'en  avons  trouvé  qu'une  feule  erpéce ,  qui  fournit  deux 
variétés.  Ce  petit  infecte  reiremble  aifez  à  quelques-unes 
de  nos  cicindeles ,  ôc  je  l'aurois  rapporté  à  ce  genre  , 
s'il  n'en  difFéroit  par  le  nombre  des  articles  de  fes  tarfes ,  ôc 
t)ar  la  forme  de  fes^  étuis  qui  font  beaucoup  plus  courts 
que  fon  corps ,  ce  qui  l'a  fait  mettre  dans  ce  fécond  ar* 
ticle  des  infectes  à  étuis.  Ces  étuis  font  cependant  moins 
courts  &  moins  durs  que  ceux  du  ftaphylin  ,  &  les  ailes  de 
la  necydale  ne  font  point  cachées  deflbus ,  mais  \qs  débor- 
dent &  recouvrent  tout  fon  ventre.  Ses  antennes  font  fim- 
ples  ôc  filiformes. 

I.  NECYDALIS  elytris  apice  puncio  flavo.  Linn^ 
faun.fuec.  ;z.  598.  Planch.  7,  fig.  2. 

a.  NecydaUs  elytris  apice  puncio  flavo  ,  thorace  luteo, 

b.  NecydaUs  elytris  apice  puncio  fiavo  ,  thorace  nigro, 

La  necydale  a  points  jaunes. 

Longueur  a  lignes.     Largeur  {  ligne. 

Sa  tête  eft  noire,  fes  yeux  font  gros  &  faillans,  fes 
mâchoires  font  d'un  brun  noirâtre.  Ses  antennes  placées 


DES    Insectes.  373 

fur  le  haut  de  la  tcte  entre  les  yeux ,  ont  leur  première  arti- 
cularion  qui  ei\  longue ,  ôc  s'clcve  droit ,  enluice  leb  autres 
ie  courbent  &C  vont  de  cote.  Ces  antennes  varient  pour 
la  lofigueur  &c  la  couleur.  Dans  les  individus  à  corcelec 

I'aune ,  elles  (ont  brunes  ,  èc  n'ont  que  les  deux  tiers  de  la 
ongueur  du  corps.  Dans  ceux  au  contraire  qui  ont  le  cor- 
celet  noir  ,  elles  font  noires  aulli  ,  ^  un  peu  plus  lon- 
gues que  le  corps.  Le  corcclet  a  un  rebord  ,  il  ert  jaune 
dans  les  uns  &:  plus  long  j  noir  dans  les  autres ,  plus  coure 
&:  bordé  leulement  d'un  peu  de  jaune.  Les  ctuis  font 
noirâtres  ,  un  peu  plus  clairs  dans  leur  nnlieu  ,  ^  ternîmes 
par  un  point  de  couleur  jaune  citron.  Les  ailes  noirâtres, 
un  peu  plus  longues  que  le  corps,  débordent  les  étuis  d'un 
tiers  ôc  iont  croilécs  l'une  (ur  l'autre.  Dans  ceux  qui  ont  le 
corcelet  jaune ,  les  pattes  .3c  le  deilbus  du  ventre  le  (ont 
aufîî  ;  dans  les  individus  à  corcelet  noir,  les  pattes  (ont 
noires,  ainfi  que  le  ventre,  qui  a  feulement  un  peu  de 
jaune  fur  les  cotés.  Je  foupçonne  ces  derniers  d'ecre  les 
mâles ,  &  les  autres  les  femelles.  Je  n'en  ai  qu'un  feul 
de  chaque  façon  ,  cet  infecle  n'étant  pas  bien  commun 
ici.  Je  l'ai  trouvé  voltigeant  fur  le  chcne. 


Via     "tIv-,   at^ 


<^i^^l^ 
* 


374  Histoire   abrégée 

Ordre    Troisième. 
Infecles  qui  ont  trois  articles  a  toutes  les  pattes. 

FORFICULA. 
LE    PERCE-OREILLE. 

Antennœ filiformes.  Antennes  filiformes. 

AU  iecΣ.  Ailes  cachées  fous  les  étuis. 

j4bdomen  forficibus  armatum.  Extrémité  du  ventre  armée  de 

pinces. 


E  f^enre  d'infettes  efl:  un  des  plus  connus,  &  les  pin- 
ces qu'ils  portent  à  l'extrémité  de  leur  ventre ,  forment  un 
caractère  bien  diftinctif.  C'eft  cette  armure  qui  a  fait  don- 
ner à  ces  infecles  le  nom  defirficula^  de  en  françois  le 
nom  redoutable  de  perce-oreille  ^  parce  qu'on  s'eft  imaginé 
que  cet  infecte  s'introduifoit  dans  les  oreilles,  que  de-là 
il  pénétroit  dans  le  cerveau  &c  faifoit  périr.  Ceux  qui 
fcavent  l'anatomie ,  connoiiTent  l'impollibilité  d'une  pa- 
reille introduction  dans  l'intérieur  du  crâne,  attendu  qu'il 
n'y  a  point  d'ouverture  qui  y  communique  ;  mais  la 
frayeur  de  quelqu'un,  à  qui  un  de  ces  infecles  fera  par 
hafard  entré  dans  le  conduit  de  l'oreille,  aura  pu  donner 
lieu  à  cette  fable  :  du  refte  ces  pinces  que  le  perce-oreille 
porte  à  fa  queue  ,  6c  avec  lefqueiles  il  paroîr  vouloir 
fe  défendre  ,  ne  font  pas  auiTi  formidables  qu'elles  le 
paroiffent  d'abord  ;  elles  ne  font  pas  adèz  fortes  pour  pou- 
voir produire  la  moindre  imprefîion  fenfîble.  Je  ne  fçais  fi 
cet  animal  en  fait  ufage  pour  fe  défendre  contre  d'autres 
infectes  ;  mais  fouvent  j'ai  vu  des  perce-oreilles  au  milieu 
d'une  fourmilliere ,  chercher  à  s'enfuir  ,  fans  fe  fervir 


D   E  s      I  N   s  E  C  T  E  s.  37  5 

de  leurs  pinces  coiure  les  t'ourniis.   La  larve  du  |iercc- 
oreille  diffère  très  peu  de  Tinfeclc  parfait. 

I.  FORFICULA  antennarum  articuiis  quatuordccim. 
Planch.  7,  Hg.  3.  • 

Linn.  fuun.  fuec,  n.  ^99.  Forficula  ali$  apice  macula   alba. 

Linn.  fyfl.  n.u.  tJir.    10,  p.  413,    n.    i.  Forficula  auricularia. 

Moujfit,  lut.  p.  \-j  \ .  f.  iiirtina.  Forficula  S.  auricutaria  vuigaiior. 

Jonji.  inf.  t.   16,/   2.  Forficula, 

Mtridn.    europ.   \  y  t.    30. 

Lift.  mut.  t.  z  t  f.  4. 

Lyjl.  loq.p.  391  ,  n.  2^.  Scarahjrus  fubrufus  ,  cauda  forcipata. 

Ptciv.  ga[oph.  t.  74,/.  5.  Forficula  vulgans. 

tr'tfch.  gtrm.  8 ,  /».  3I  ,  f.   15  ,  /.  2.  mal./,  i.  fœmina.  Vermis  auricu'.aris. 

Le  grand  perce-oreille. 

Longueur  7  lignes.     Largeur  2  lignes.  » 

Tout  le  monde  connoît  aflbz  cette  efpcce  de  perce- 
oreille  ,  qui  elt  très-commune  ici.  Sa  grandeur  varie  beau- 
coup ,  tant  au-dcllus  qu'au-dellous  des  dimenlions   que 
nous  donnons  ,  qui  (ont  les  plus  ordinaires.  Sa  tcte  ell 
de  couleur  brune  ,  ainfi  que  les  antennes  ,  qui  égalent  la 
moitié  de  la  longueur  du  corps  ^  qui  font  compolces 
de  quatorze  anneaux.  Le  corcclet  ell  plat ,  noir,  avec  des 
rebords  élevés  de  couleur  pale.  Les  étuis  iont  d'un  gris  un 
peu  fauve  ,   ainiî  que  le  bout  des  ailes  qui   déborde  les 
étuis.   On  voit  fur  les  bouts  d'aîles  une   tache  blanche 
arrondie  ,  quelquefois  peu  marquée.  Le  ventre  eft  brun  ,  &: 
Ion  dernier  anneau  ell  large  avec  quatre  émiiîences,  une 
fur  chaque  coté,  îk:  deux  au  milieu.  Ce  dernier  anneau 
foutient  deux  longues  pinces  dures  ,  formées  en  arc,  donc 
les  pointes  (e  touchent,  &:  qui  (ont  de  couleur  jaunâtre, 
mais   plus  brunes  à  leur  extrémité.  Ces  pinces   (ont  ap- 
platies  à  leur  bafe ,  ^  ont  à  cet  endroit  dans  leur  coté  inté- 
rieur pludcurs  dents,  dont  deux  (ont  plus  inférieures  &: 
plus  (aillantes  que  les  autres.  Dans  quelques  individus,  ces 
dents  ne  (e  rencontrent  pas.  On  trouve  cet  inlecle  par-touc 
à  la  campagne  &  dans  les  jardins.  La  longueur  de  les  pin- 
ces varie  conlidérablement. 


37^  Histoire   abrégée 

2.  FORFICULA   antennarum  aniculis  undecim. 

Linn.  faun.  fuec.   n.   6co.  Forficula  alis  elytro  concoloribus. 

Linn.  fyft.  nat.  edit.  lo,  p,  423  ,  n.  1.  Forticula  elytris  teftaceis  immaculatis. 

Le  petit  perce^oreille. 

Longueur  3   lignes.     Largeur  j  ligne.  ^ 

Cette  efpéce  beaucoup  plus  petite  que  la  précédente , 
eft  par-touc  de  couleur  jaune  un  peu  fauve,  plus  claire  en 
deflbus  ,  plus  brune  en  deflus.  Ses  antennes  n'ont  que 
onze  articles,  dont  la  bafe  mince  eft  pâle,  ce  qui  rend  les 
antennes  joliment  entrecoupées  &c  panachées.  Les  ailes 
font  de  la  couleur  des  étuis,  ôc  n'ont  pas  la  tache  blanche 
que  Ton  voit  dans  l'elpéce  précédente.  Une  autre  diffé- 
rence Ce  tire  de  la  forme  des  pinces  qui  fontafTez  courtes, 
èc  formées  par  deux  crochets  réunis  ,  fans  aucune  appen- 
dice ni  dent  à  leur  coté  intérieur.  L'animal  relevé  fou- 
vent  ces  pinces  en  haut.  Quant  au  refte ,  cette  efpéce 
relTèmble  à  la  grande.  On  trouve  cet  infecbe  à  terre  dans 
le  fable  humide  proche  les  mares  ôc  les  ruiffeaux.  Il  fe  ren- 
contre plus  fréquemment  au  printems. 


Ordre 


D  r  s    î  N  s  t:  c  T  r  s.  3-7 


O  R   D  R   L     Quatrième. 

Infcchs  qui  ont  cinq  articles  aux  deux  premières  paires  de 
pattes  ,  ù  quatre  feulement  à  la  dernière. 


M  E  L  O   L. 

LE     PROSCARABÏi. 

Antennce  h  medio  ad bafim        Antennes  grofTcs  au  mi- 
&  apicem  decrefcentes.  lieu  qui  vont  en  diminuant 

vers  la  bafe  6c  vers  le  bout. 

AU  nulU.  Point  d'ailes. 

JL  E  S  antennes  du  profcarabé  font  fiizurécs  fîniiuliére- 
ment.  Elles  (ont  compofécs  d'anneaux  ronds ,  plus  «^ros 
vers  le  milieu  de  l'antenne,  plus  petits  vers  les  deux  extré- 
mités. Au  milieu,  oii  ils  font  plus  gros,  l'antenne  forme 
une  efpece  de  coude.   C'ell:  fur-tout  dans  les  maies  que 
l'on  voit  mieux  cette  figure  lingulicre,  qui  fait  paroicrc  les 
anneaux  du  milieu  applacis  en  ditierens  lens.  Ce  caractère 
ell  particulier  à  ce  genre.  On  peut  encore  y  ajouter  le  dé- 
faut d'ailes  qui  empêche  cet  inlec^e  de  voler  :  aulTi  mar- 
che-t  il  allez  lourdement  dans  les  terres  labourées  ,  ou  on 
le  rencontre  des  le  commencement  du  printems.  La  larve 
de  cet  infecl:e  rellèmble  beaucoup  .n  l'animal  parfait.  Elle 
c(l  de  même  couleur,  grollè  ,  lourde  ,  n'ayant  que  la  tête 
écailleule  iS:  tout  le  relie  du   corps  mol.    On  [\  trouve 
cn^oneée  dans  la  terre,  ou  elle  fait  la  métamorpliole. 

I.   MELOE.  Linn.  fuun.  fuec.  n.  y)6.  Plancli.  7  ,  Hg.  4. 

Unn.  fyjl.  nat.  tdit.   lo  ,  p.  419,  n.  i.  Meloc  apterus  corpore  viola>.co. 
Mojff'i..  in/.  iGi,  f.   medid.  Prul.araha'us. 
Jonj}.  inf.  p.  74,  r.  14.  Prolcarabxi  famina. 

Tome  L  B  b  b 


378  Histoire    abrégée 

Cha'rlei.  exerclt.  p.  46.  ProfcarabasuJ  S.  anti-cantharus. 

Hofn.  inf.  2  y  t.  g.  .         0 

Merret,  pin.  p.  20I.  Profcarabseus, 

Goed.  btlg.  2  3  P'  152,/  4».  &  Gall.  tom.  j  ,  tah.  4Î. 

Lift.  goed.  p.  292  3  f.   120. 

Lift.  loq.  392 ,  n.  27.  Scarabaeus  mollis  ex  nigro  viola  nitens, 

Trifc.  germ.  6  ,  p.  14  ,  t.  6  ,  f.  ;. 

Daie  pharmac.  p.  391.  Profcarabaeus. 

Schrod.  pharm,  5  ,  p.  345.  Cantharus  unftuofus. 

Le  profcarabé. 

Longueur  10,  II  lignes.     Largeur  <^  lignes» 

Cet  infede  efl:  tout  noir  ôc  molaiïe ,  &:  lorfqu'on  le  tou- 
che ,  il  fait  fortir  de  toutes  fes  articulations  une  humeur 
gjrafle  &  brune  ,  ce  qui  l'a  fait  appeller  par  quelques-uns 
fcarahé  onclueux.  Sa  couleur  noire  n'ell:  nullement  brillan- 
te, elle  eft  cependant  entremêlée  d'un  peu  de  violet ,  fur- 
tout  vers  le  defTous  du  corps.  'bQS  antennes  font  placées 
devant  les  yeux  ,  qui  font  aiïez  petits.  La  tête  qui  efl 
groile  5  eft  pointillée ,  ainlî  que  le  corcelet  qui  eil  plus 
étroit ,  arrondi  &  fans  rebords.  Les  étuis  font  mois  com- 
me un  cuir,  chagrinés,  6c  ils  ne  couvrent  qu'une  partie  du 
ventre.  Ils  font  comme  coupés  obliquement  du  dedans 
au-dehors ,  plus  courts  du  côté  de  la  future ,  plus  longs  fur 
les  côtés.  Sous  ces  étuis  il  n'y  a  point  d'ailes.  Le  ventre 
efb  gros  fur-tout  dans  la  femelle  ,  où  il  déborde  de  beau- 
coup les  étuis.  On  trouve  cet  infedte  au  printems  dans 
la  campagne  6c  les  jardins ^  par  terre,  dans  les  endroits 
expofés  au  foleil.  L'huile  que  répand  cet  infe£te ,  le  rend 
utile  pour  l'ufage  de  la  médecine.  \.^%  mâles  font  beau- 
coup plus  petits  que  les  femelles. 


4f> 


DES    Insectes.  375 

ARTICLE     l  i  l. 
InftcUs  à  etuis  mois  &  comme  membraneux. 


Ordre     Premier. 

Inftcles  qui  ont  cinq  articles  aux  deux  pnmi€>ret  pattts 
dt  panes ,  ^qummt  ftÈàkêmmH  a  Ut  iUcwtmte. 

B  L  A  T  T  A. 

LA      BLATTE. 

Antenncc  filiformes.  Antennes  HliFormcs. 

Ad  ani  htera  appendices  veficu'         Deux  longues  vedcules  pofccs 
lofi  tranfverjlm  fulcaù.  aux  cotes  de  l'anus  &:  ridées  tranf- 

verfalemcnt. 

JLA  blatte  cft  un  de  ces  infcclcs  clomcfliqiies,  qui  font 
bien  connus  dans  les  cuilines  ^  les  boulangeries.  Elle 
eft  large  ,  applatie  &:  lilîe.  Son  ciraclere  conhlle  dans 
Ja  Forme  (impie  de  les  antennes ,  qui  font  longues  &:  rtli- 
formes  ,  &.  iur-tout  dans  deux  appendices  en  forme  de 
longues  veliculcs,  placées  à  rextrtmité  de  Ion  corps  j  aux 
deux  côtés  de  l'anus  ,  îk;  qui  font  chargées  de  rides  &: 
de  ilries  tranfverfales.  Cet  inlecle  allez  hideux  à  la  vue, 
court  allez  vite  ;  quelques  elpéces  outre  cela  volent ,  mais 
je  n'ai  jamais  vu  voler  la  première  ,  au  moins  {.\  Femelle 
cll-elle  incap.ijble  de  voler  ,  puiFqu'elle  n'a  que  des  moi- 
gnons d'ailes  fort  courts ,  qui  ne  peuvent  lui  être  d'aucune 
utilité.  La  larve  des  blattes  ne  dillére  iiuères  de  l'iniccbe 
parfait  ,  que  par  le  défaut  total  d'ailes  ^  d'étuis  ;  à  celi 
près,  elle  lui  rellènibk  partaicement.  Cette  I.yve  le  nourrie 

B  b  b  ij 


38q  Histoire    abrégée 

de  farine  ,  donc  elle  efl  très-vorace.  A  Ton  défaut ,  elle 
ronge  à  la  campagne  les  racines  des  plantes.  Ceft  de  ce 
même  genre  qu'eft  le  fameux  kakkerlac  des  ides  d'Amé- 
rique ,  qui  dévore  fi  évidemment  les  provi fions  des  habi- 
tans.  Cet  infe£te ,  ainfi  que  nos  blattes  ,  fuit  le  jour  &C 
la  lumière,  6c  tous  ces  infedes  fe  tiennent  cachés  dans 
des  trous  ,  dont  ils  ne  fortenc  que  pendant  la  nuit. 

I .  B  L  A  T  T  A  ferrugineo  -  fufca  ,   dytr'is  fulco  ovato 
imprejjîs  j  abdomine  brevionbus.  Plancb.  7,  fig.  5. 

lÀnn,  faun.  fuec.  n.  «17.  Blatta  ferrugineo-fiifca  ,  elytris  fulco  ovato  impreffis, 

Linn.  fyft.  nat.  edit.  lO,  p.  414»  «•  7*  Blatta  orientalis. 

Mouffet.   inf.  p.    138  ,  fig.  2  ,  3.  Blatta  molendinaria  &  piftrina. 

Column.  ecphr,  i  ,  p.  40  ,  r.  36.  Scarabaeus  alter  tefludinatus  minor  atque  alatu», 

Jonft.  inf.  t.    13,/  A.  Grilly. 

JJfi.  tab.  mut.  t,  I  ,/.  2.  Foemina. 

Barthl.   aci.   1671,  p.   107 ,  t.  108.  Gryllus  alatus  (&  repens  )  vermis  m 

face  haro. 
Kaj.  inf.  p.   68.  Blatta  prima  fivc  mollis  mouffeti. 
Frifch.  germ.  5  ,  p.  il  ,  r.  3.  Blatta  lucifuga  five  molendinaria. 

La  blatte  des  cuijînes.  , 

Longueur  9  lignes.     Largeur  4  f  lignis. 

Cet  infecte  eft  par-tout  de  couleur  brune ,  comme  brû- 
lée. Ses  antennes  longues  ôc  unies,  furpaflent  d'un  tiers  la 
longueur  du  corps.  Elles  font  compofées  d'un  nombre  in- 
fini d'anneaux  courts.  J'en  ai  compté  dans  une  jufqu'à 
quatre-vingt-quatorze.  La  têceeft  petite  6c  prefqu'entiére- 
ment  cachée  fous  la  platine  du  corcelet  qui  eft  large 
6c  ovale,  hes  étuis  de  la  même  couleur  que  le  refte  du 
cor^ps  ,  font  tranfparens  ,  membraneux  ^  plus  courts 
d'un  tiers  que  le  ventre.  Du  haut  de  chacun  ,  partent  trois 
flries  principales  y  prefque  toutes  trois  du  même  poinr. 
Celle  du  milieu  eft  élevée  dans  une  partie  de  fa  longueur, 
6c  va  en  ferpentant  jufqu'au  bout  de  l'étui  vers  l'angle  ex- 
térieur. L'extérieure  eft  enfoncée ,  tire  fur  le  côté  ,  6c 
après  un  chemin  fort  court,  fe  termine  vers  le  milieu  du 
bord  extérieur  de  l'étui.  L'intérieure  pareillement  enfon- 
cée, forme  une  courbure,  6c  va  prendre  fin  au  bord  incé- 


DES    Insectes.  381 

rieur  de  l'étui  ,  un  peu  plus  bas  que  le  milieu  ,  vis-à-vis  la 
correlpondaïue  (ur  l'autre  étui.  Les  elpaces  que  renfer- 
ment cntr'ellcs  ces  deux  flries  fcmblablcs  lur  les  deux 
étuis  ,  Forment  une  e(pcce  d'ovale.  On  voit  outre  cela  lur 
Jes  étuis,  beaucoup  de  Itries  ferrées  oc  diverlemcnt  arran- 
gées, qui  fuivent  la  direction  de  ces  trois  principales.  La 
femelle  n'a  ni  étuis  ,  ni  ailes  ,  mais  feulement  deux  moi- 
gnons ou  commencemens  des  uns  &c  des  autres.  Aux  deux 
cotés  du  dernier  anneau  du  ventre  ,  font  des  appendices 
veficulaires  pointues ,  débordant  le  ventre  ,  longues  d'une 
ligne,  qui  paroill'ent  Ibiées  tranlverfalcment ,  à  caufe  des 
anneaux  dont  elles  lonc  compolées.  Les  jambes  font  très- 
épineufes.  On  trouve  communément  cet  inlèc^e  dans  les 
cuifines  autour  des  cheminées,  &:  dans  les  fours  des  bou- 
langers ,  dont  il  mange  la  farine  6c  la  pâte. 

2.  B  L  A  T  T  A    fofeo  -  flavefcens  ,    elytris  fiilco    ovdto 
imprejfis  ,  abdomine  longioribus. 

La  grande  blatte. 

Longueur  I  5   lignes.     Largeur  5  ti^nes. 

Sa  couleur  eft  brune  ,  mais  d'un  brun  plus  jaune  que 
dans  l'elpéce  précédente  ,  fur-tout  lur  les  pattes  txi  le  cor- 
celet.  L'animal  ell:  aulli  beaucoup  plus  grand  ,  comme  on 
voit  par  les  dimenfions  que  nous  donnons  ;  du  relte  ia  for- 
me eil  la  même.  Seulement  les  appendices  de  la  queue 
font  plus  lontiues  ôc  recourbées  en  dehors  y  de  les  ailes 
&:  les  étuis  débordent  le  corps  ,  au  lieu  que  dans  l'efpece 
précédente,  ils  ne  le  couvrent  pas  en  entier.  Cet  in(ec^e 
le  trouve  rarement  ici.  Ceux  que  j'ai ,  ont  été  trouvéb  .i 
Orléans. 

3.  B  L  A  T  T  A  Jlavefcens  ,  elytris  ad  angulum  aciitum 
jlnaiis. 

JJnn.  faun.  fuec.  n.  618.  Blatta  flavefcens  ,  elytris  nigro-maculatis. 
Linn.  lyft.  nat.  eiiit.   10,  f.  4lj  ,  ri.   8.  Blatta  Inpponica. 
Ad.    UpJ.  1736,  p.  3^  ,  n.  2.  Lampyrl*  ails  lupcrionbu*  ad  angulum  acutum 
Hriatu. 


382  Histoire    abrégée 

Raj.  Inf,  p.  (iÇ).  Blatta  parva  alata. 

La  blatte  jaune. 

Longueur  3  î  ,  4  î  lignes.     Largeur  2   lignes. 

\^QS  antennes  de  celle-ci  font  de  la  longueur  du  corps  au 
plus.  Ses  yeux  font  noiis.  Son  corcelec  elt  large  ,  membra- 
neux ôc  diaphane.  Ses  étuis  font  pareillement  tranfparens, 
d'une  couleur  jaune  pale  ,  avec  une  feule  ftrie  longitu- 
dinale élevée  dans  leur  milieu ,  de  laquelle  partent,  comme 
d'une  arrête,  nombre  de  ftries  obliques ^  qui  vont  en  def- 
cendant  fe  terminer  aux  deux  cotés  de  l'étui.  Ces  ftries 
obliques  qui  partent  de  la  llrie  du  milieu  ,  repréfentent 
à  peu  près  les  barbes  d'une  plume  ,  qui  naiflent  de  fou 
tuvau.  On  voit  quelquefois  différens  points  noirs  irréguliè- 
rement femés  fur  les  étuis  ;  fouvent  aufîi  il  n'y  en  a  pas. 
Quant  à  la  couleur  ,  les  femelles  ,  à  l'exception  des  yeux  , 
font  d'une  feule  couleur  jaunâtre  ;  les  maies  au  contraire 
ont  leur  corcelet  noir  bordé  de  jaune,  les  étuis  plus  bruns, 
les  pattes  ôc  le  ventre  noirs.  Une  autre  diftinckion  ,  c'eft 
que  les  étuis  débordent  le  ventre  d'un  bon  tiers  dans  les 
mâles  j  6c  ne  le  débordent  point  du  Bout  dans  les  femelles. 
Les  ailes  font  tranfparentes  6c  membraneufes  ;  les  jambes 
font  épineufes,  &;  cette  blatte  a ,  comme  les  précédentes, 
deux  appendices  aux  côtés  de  l'anus  y  qui  ne  débordent  que 
de  moitié  le  dernier  anneau.  On  trouve  cet  infecte  dans 
les  boulangeries.  Il  eil  vorace ,  ôc  mange  très  -  bien  la 
farine. 


I 


DES    Insectes, 


383 


Ordre    Second. 
Infcclcs  qui  ont  deux  ariiclcs  a  loutes  Us  panes. 


T  H  lU  P  S. 
LE      T  R  I  P  s. 


Antcnncc  filiformes. 

Os  rimula  lonoUudinali, 
o 

Tarji  \cjiculq/i. 


Antennes  filiformes. 

Bouche  formée  par  une  fimple 

fente  longitudinale. 

Tarfes  garnis  de  veficules. 


Les  infecies  de  ce  genre  font  les  plus  petits  tic  tous 
les  infectes  à  étuis  ;  qucKjucs-uns  feniblent  même  échap- 
per à  la  vue  :  aulli  cfl-il  difficile  de  bien  di(b'n<^uer  le  vrai 
caraclere  de  ces  infectes  ,  6c  j'ai  été  long-tcms  incertain 
pour  iij'avoir  à  quelle  feclion  je  les  rapportcrois.  Le  prin- 
cipal caraclerede  ces  infe<fbes  à  étuis  ,  elt  d'avoir  la  bouche 
garnie  de  mâchoires  pofées  traniVcrfalement  ,  caraclere 
c]ue  je  n'ai  pu  découvrir.  Au  lieu  de  bouche ,  on  ne  voit  en 
dcilous  de  la  tête  ,  qu'un  point  long,  une  petite  fcnce  lon- 
gitudinale ,  dans  laquelle  les  mâchoires  pourroient  biea 
être  renfermées.  Néanmoins,  quoiqu'on  ne  voye  point  de 
mâchoires  aux  infectes  de  ce  genre  ,  la  forme  de  leurs  an- 
tennes, leur  polition  ,  celle  des  pattes  ,  dont  les  deux  pre- 
mières tiennent  au  corcelet,  6i  les  quatre  autres  au -def- 
fous  de  la  poitrine,  &:  la  coniîllance  des  étuis  qui  font 
moins  flexibles  que  les  ailes  ,  m'ont  porté  à  les  ran^-'er 
parmi  les  inledes  à  étuis.  C'cll:  une  de  ces  nuances  ,  qui 
iont  le  pallage  d'une  fecl:ion  à  une  autre.  Les  trips  tien- 
nent une  elpéce  de  milieu  entre  les  infecles  à  étuis  ^ 
la  lection  luivante. 

Outre  le  caraderc  que  fournit  la  bouche  du  trips ,  (es 


iif^oj< 


384  Histoire    abrégée 

taries  qui  font  compofés  feulement  de  deux  pièces  ,  en 
fournilTent  encore  un  autre.  Le  fécond  article  de  ces  tarfes 
forme  une  veiicule  afTez  grofTe ,  que  Bonani  a  remarquée 
dans  fes  obfervations  fur  les  infeâes. 

Les  trips  vivent  dans  les  fleurs  6c  fur  les  écorces.  C'efl: 
dans  ces  endroits  que  l'on  rencontre  aulîi  les  larves  de  ces 
infectes  j  qui  n'en  diflerent  que  par  le  manque  d'ailes 
&.  d'étuis  :  du  refte  ,  il  n'eft  pas  aile  d'obferver  ces  diffé- 
rences dans  ces  petits  animaux  ,  qu'on  prendroit  plutôt 
pour  des  atomes  ,  que  pour  des  êtres  vivans  :  ainli ,  fans 
nous  arrêter  davantage  ,  nous  allons  examiner  les  diffé- 
rentes efpéces  de  trips. 

I .  T  H  R  I  P  S  ^elytris  albidis  _,  corpore  nigro ,  abdomi" 
nali  feta.  Planch.  7  ,  fig.  6, 

Linn.fyji.  nat.  edit.  lo  ,  p.  457,  n.  3.  Thrips  elytrîs  niveis  ,  corpore  fufco. 
Le  trips  a  pointe. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Cette  efpéce  ,  la  plus  grande  de  ce  genre,  eft  noire  & 
luifante.  Ses  antennes  font  jaunâtres ,  &  compofées  de 
fept  articles,  trois  plus  longs  ôc  d'une  couleur  plus  claire, 
6l  les  quatre  derniers  plus  courts  &  plus  foncés.  Sa  tête 
eft  allongée.  On  voit  en  delTous  une  petite  fente  longitu- 
dinale qui  forme  la  bouche.  Le  corcelet  eft  noir ,  ainfi  que 
le  ventre  qui  eft  allongé ,  &:  qui  fe  termine  par  une  pointe 
afîez  vifible.  Les  ailes  6c  étuis  font  blanchâtres  ,  étroits, 
un  peu  croifés  vers  le  bout ,  6c  chargés  vers  la  pointe  de 
quelques  petits  poils.  Le  ventre  des  deux  côtés  déborde 
ces  ailes  6c  ces  étuis.  Les  pattes  ont  leurs  cuifles  ^  leurs 
jambes  noires  ^  6c  leurs  tarfes  jaunâtres ,  comme  \qs  an- 
tennes. Ces  tarfes  ont  deux  articles  ,  un  long  ,  l'autre 
gros  ,  formant  une  veiicule.  Ce  trips  ne  vole  guères ,  mais 
il  court  aifez  vite.  On  le  trouve  fous  les  écorces  des  vieux 
arbres. 

2. 


D  P,  s      I  K   S   E  C  T  E   S.  3  jj  j 

1.   T  H  R  I  P  S  elytris  oLiucis  ,  corpore  atro.   Linn.  faun. 
fucc,  n.  716. 

Linn.  fy(f.  nat.  ed'tt.  10  ,  p.   4^7  ,  n.  \.  Thrips  phyfap-js. 

Bommi  m'tcrog.  cur.  fig.   }8. 

De  Getr.  ad.  Stockh.   1744  ,  /».  3  ,  t.  4.  /.  4.  Phyfapus  ater,  ails  albls. 

Le  trips  noir  des  fleurs. 

Longueur  ^  ligne.      Largeur  -^   ligne. 

La  forme  de  ce  petit  infeclc  reflcmblc  aflez  .1  celle  du 
prcccdcnt  il  ell  noir  :  fcs  ctuis  loiu  bleuâtres,  ou  couleur 
de  gorge  de  pigeon  ,  6i  il  n*a  point ,  à  rextrémité  du  ven- 
tre ,  cette  pointe  qu'on  remarc]ue  dans  celui  c]uc  nous 
avons  décrit.  On  trouve  très  communément  cette  petite 
efpéce  (ur  les  Heurs  ,  principalement  lur  les  ileurs  compo- 
iées  ôc  à  Heurons. 

3.  T  H  R  I  P  S    elytris    albis   ni  griffue  f^fcus  ,    corpore 
atro.   Luin.  faun.  fuec.  n.  "j^"]. 

Linn.  fy(l.  nat.  edit.  10,  p.  4^7  ,  n.  4.  Thrips  fafciata. 

Le.   trips  a  bandes. 

Cette  efpéce  reflemble  à  la  précédente  pour  la  gran- 
deur :  elle  n'en  diflére  que  par  la  couleur  des  étuis  ,  qui 
ont  trois  bandes  blanches  tranlvcrfes,  lur  un  fond  noir, 
fçavoir ,  une  en  haut ,  une  au  miUcu  ëc  une  au  bas  de  l'ctui. 
On  trouve  ce  trips  lur  les  Heurs,  avec  le  précédent. 


Y 


Tome  I. 


ce 


38^  HlSTOI».E     ABRÉGÉE 

Ordre    Troisième. 

Infecles  qui  ont  trois  articles  à  toutes  les  pattes. 

t.     —  ■ 

.   GRYLLUS. 

LE     GRILLON. 

Antenna^  filiformes*  Antennes  filiformes. 

Cauda  bifeta.  Deux  filets  à  la  queue. 

OcclU  très.  Trois  petits  yeux  iiHes. 


E  grillon  eft  appelle  dans  quelques  endroits  cri-cri ,  à 
caufe  du  bruit  ou  efpéce  de  cri  que  fait  cet  infecte.  On  le 
dillingue  aifément  par  un  caradlere  efTentieJ;  ce  font  les 
deux  filets  qui  font  à  fa  queue.  On  peut  joindre  à  ce  ca- 
ractère la  forme  de  Tes  antennes  ,  qui  font  fimples,  fili- 
formes &:  afTez  longues  ,  ôc  ces  trois  petits  yeux  lifles , 
dont  nous  avons  parlé  dans  la  defcription  générale  des  in- 
fectes ,  qui  ne  fe  trouvent  que  dans  très-peu  d'infectes  à 
étuis  5  au  lieu  qu'ils  font  fort  communs  dans  les  infectes 
à  deux  &  à  quatre  ailes  nues.  Le  grillon  dont  il  s'agit  ici, 
a  ces  yeux  liiFes  placés  entre  les  grands  yeux  à  réieau.  Ces 
trois  petits  yeux  font  pofés  traniverfalement ,  &:  forment 
une  efpéce  de  bande,  dont  l'œil  du  milieu  eft  plus  allongé 
de  gauche  à  droite,  que  les  autres.  Nous  donnerons  un 
détail  des  efpéces  que  renferme  ce  genre,  dans  les  àeÇ~ 
criptions  particulières  que  nous  en  ferons,  il  nous  fuffit  de 
dire  ici ,  que  ces  infectes  vivent  ordinairement  fous  terre , 
dans  des  trous  qu'ils  fe  forment.  C'eft-là  qu'ils  fubiflent 
leur  métamorphofe ,  qui  eft  aflez  fimple.  La  larve  ne  diffère 
de  rinfe6te  parfait,  que  par  le  défaut  d'ailes  &  d'étuis  ;  du 
f/efte,elle  faute  ôc  coure  aufïi  aifément.  Ainfi  ,  quand  cette 


DES    Insectes.  jf?; 

larve  qui  ifl  J'.iborJ  Fort  pcritc  ,  a  acquis  toute  fa  gr.in- 
deur  ,  il  ne  lui  relie,  pour  parvenir  au  dernier  dcgic  de 
perfection  ,  qu'à  acquorir  ces  aîlcs  6c  ces  cfiiis.  C'cit  ce 
qui  lui  arrive  Jans  le  Jcvcloppcnicnt  que  produit  la  mica- 
mo;  j'>hol(/  Pour  lors,  le  grillon  ell  en  état  de  s'accoiiplcr 
&:  de  pondre  Tes  œufs.  II  les  dépoTc  dans  la  t<?rre  ,  dans  les 
trous  qu'jl  a  pratiqués,  &  qui  doivent  lervir  de  retraite  aux 
petits  qui  naîtront.  Ces  jeunes  grillons  fe  trouvent  dans  cet 
endroit ,  à  portée  des  racines  ,  dont  ils  doivent  fe  nourrir  ; 
ils  les  déchirent  &  les  dévorent,  ôc  fouvent  ils  cauienc 
beaucoup  de  dégât.  La  première  efpcce  fur-tout  ,  qu'on 
nomme  taupe  grillon  ou  couriillitrc  ^  eft  redoutée  dans  les 
potagers. 

Vers  le  coucher  du  foleil  les  grillons  fortent  plus  vo- 
lontiers de  leurs  habitations  (bucerraines  ,  ^.  c'eft-là  le 
rems  où  les  prairies  retentilVent  le  plus  de  leur  cri ,  fur- tour 
dans  les  beaux  jours  de  l'été.  Quant  aux  grillons  tlomclU- 
ques  ,  qui  fe  lont  adonnés  à  nos  mailons,  ils  choifilIei'C 
ordinairement  pour  leurs  demeures,  les  fours  &  les  envi- 
rons des  cheminées  des  cuilines,  où  la  chaleur  les  attire , 
&:  (ouvcnt  ils  lont  fort  incommodes,  par  leur  cri  continuel 
&  ennuyeux.  Malgré  cette  incommodité,  un  préjugé  po- 

Eulaire  empêche  louvent  de  les  chalfer  &:  de  les  détruire, 
e  peuple  s'imagine  que  leur  prélence  porte  un  certain 
bonheur  à  la  mailon  dans  laquelle  ils  le  trouvent,  &  penle 
qu'il  y  auroit  du  rilque  à  les  faire  périr  ;  tant  il  ell  vrai  que 
les  chimères  les  plus  ablurdes  trouvent  des  leclateurs  par- 
mi les  efprits  foibles  ou  ignorans. 

1.  GRYLLUS  pedibus   antlcis  palmatis.    Linn.  faun. 
fucc.  n,  6\c).  Planch.   8  ,  fig.  i. 

Linn.  fyfl.  nai.  tdic.  lO  ,  p.  418  ,  n.  19.  (iryllo-talpa  ,  Teu  pryllus-acSfti ,  tSo- 
race  rocundaio  ,  alis  caudatis  clytro  longionbu»  ,  peUibus  aniicu  paiuuti» 
tomcniofii. 

l'nptr.  ait.  p.  691.  Tn'pa  infc^um. 

A'dr.  tuT.  p.  571.  Taipi  ferrant»»  impcrati. 

Mouff.  inf.  p.  164.  Gryllo  talpa. 

Jonjl,  inf.  t.   lij  /■  utiim.  Gryllo-talpa, 

Ceci) 


388  Histoire    ABRÉGÉE 

Goed.  belg.  I  ,  ;?.  168,  f.  76.   Gryllo-talpa.  Et  Gall.  tom,  a  ,  tab.  76, 

Lift.  goed.  p.   0,88,/.  119.  Gryllo-talpa. 

Barth.  aâ.  4,  p.  9,/-  i-  Gryllo-talpa. 

Char/et.  exercit.  p.   44.  Gryllo-talpa. 

Rai.  inf.  p.  64  ,  67.  Gryllo-talpa  mouffeti. 

Fnfch.  germ.   il  ,  p.  18  ,   t,  5.  Gryllus  campeftris ,  pedibus  talpr, 

Rofe/.  inf,  vol.  2 ,  tab.  14 ,  15.  Locufta  germanica, 

La  courtillicrc  ,  ou  le  taupe-grillon. 

Longueur  18  lignes.     Largeur  4  lignes. 

On  peut  regarder  cet  infecte  comme  un  des  plus  hideux 
ôc  des  plus  finguliers.  Sa  tête,  proportionnément  à  la  gran- 
deur de  (on  coips^  eft  petite  ,  allongée  ,  avec  quatre  an- 
çe/inules  grandes  ôc  grolFes  ,  ôc  deux  longues  antennes 
minces  comme  des  fils.  Derrière  ces  antennes ,  font  les 
yeux  ;  &  entre  ces  deux  yeux  ,  on  en  voit  trois  autres 
liiFes  ôc  plus  petits ,  ce  qui  fait  cinq  en  tout,  rangés  fur  une 
même  ligne  traniverfale.  Le  corcelet  forme  une  efpéce  de 
cuirajïe  allongée,  prelque cylindrique,  qui  paroît comme 
veloutée.  Les  étuis,  qui  font  courts  ,  ne  vont  que  juf- 
qu'au  milieu  du  ventre;  ils  font  croiiés  l'un  fur  l'autre, 
éc  ont  de  groiïbs  nervures  noires  ou  brunes.  Les  ailes  re- 
pliées fe  terminent  en  pointes  ,  qui  débordent  non-feule- 
ment les  étuis,  mais  même  le  ventre.  Celui-ci  eft  mol, 
&:fe  termine  p^r  deux  pointes  ou  appendices afTez  longues. 
Mais  ce  qui  fait  la  principale  fmgularité  de  cet  infecte,  ce 
font  fes  pattes  de  devant ,  qui  (ont  très-groiïes ,  applaties , 
6l  dont  les  jambes  très-larges,  fe  terminent  en  dehors  par 
quatre  grofles  griffes  en  (cie,  Se  en  dedans,  par  deux  feu- 
lement :  entre  ces  griffes,  eft  fitué ,  6l  louvent  caché,  le 
tarfe  ou  le  pied.  Tout  l'animal  eft  d'une  couleur  brune  & 
obfcure.  11  vit  fous  terre,  principalement  dans  les  couches, 
où  il  fait  fouvent  beaucoup  de  ravage,  en  coupant  &  ron- 
geant les  racines.  Ses  pattes  de  devant ,  qui  font  dente- 
lées  en  fcie ,  lui  fervent  à  cet  ufage.  Les  Jardiniers  le 
connoiffent  fous  le  nom  de  cournlliere ,  de  plulieurs  au- 
teurs l'on  nommé  taupe-gryllon  ^  {grilLo-talpa)  parce  qu'il 
reffemble  aux  autres  grillons ,  6c  qu'il  fouit  la  terre  avec 


DES    Insectes.  389 

Tes  pattes,  comme  les  taupes.  Tout  fon  corps  eft  un  peu 
velu. 

1.   GRYLLUS  pedihus  an  t  ici  s  fimpliàbus. 

Unn.fdun.fuec.   h.  6^o.  Gryllus  cauda  bifcta  ,   ails  inferioribu»  acuminatU, 

longioribui  ,  pedibiii  fiir.p'.icihiis. 
Linn.fyfl.  nat,  edii.   lO  ,p.  418  ,  n.  lo  6*  11. 
Mou^tt.   inf.  p.    135.  Gryllus  doincflicus. 
Jonjl.  inf.  t.   II.   Cirylli  inouffeti. 
Frifch.  germ.  tom.   i  ,  tab.    i. 
Charlet.   excrcit.  p.  44.  Gryllus  domefticus. 
Hofn.  inf.  p.   1 1  ,  /.  4. 
Raj.  iij.p.    63.  Gryllus  domefticiis. 
Rofcl,  inf.  vol.  X  f  tab.  12.  Domefticus,  &  13  Sylveftris.  Locuûa  germanica. 

Le  grillon. 

Longueur  i  pouce.     Largeur  4  lignes. 

Le  grillon  domcftique  6c  celui  des  champs,  ne  font  que 
la  même  elpéce,  quoique  le  premier  ioit  plus  pale  &  plus 
faune,  6c  le  fécond  plus  brun.  Ses  antennes  ,  minces  com- 
me un  fil  ,  font  prelque  de  la  longueur  de  Ion  corps.  Sa 
tête  eft  grofle  ,  ronde  ,  avec  deux  gros  yeux  6c  trois  autres 
plus  petits ,  jaunes  &:  clairs  ,  placés  plus  haut ,  fur  le  bord 
de  l'enfoncement ,  du  tond  duquel  partent  les  antennes. 
Le  corceiet  elt  large  ôc  court.  Dans  les  maies,  les  étuis 
(ont  plus  longs  que  le  corps  ,  veines  ,  comme  chiHonnés 
en  dellus,  croilés  l'un  fur  l'autre,  enveloppant  une  partie 
du  ventre,  avec  un  angle  (aillant  (ur  les  cotés;  ils  ont 
aufîi  à  leur  ba(e,  une  bande  pâle.  Dans  la  femelle  au  con- 
traire ,  les  étuis  laillent  un  tiers  du  ventre  à  découvert,  ne 
croileut  prelque  point  l'un  fur  l'autre;  ils  font  par-tout  de 
la  même  couleur,  veinés,  (ans  être  chillonnés,  &.  ils  en- 
veloppent moins  le  deirous  du  ventre.  De  plus,  la  femelle 
porte,  à  l'extrémité  de  ion  corps,  wi.o  pointe  durc,pre(- 
qu'aulli   longue  que  le   ventre  ,  plus  giolle  par  le  bout, 
compofée  de  deux  gaines,  qui  enveloppent  deux  lames. 
Cet  inftrument  lui  lert.i  enfoncer  ^  dépoier  (ts  œufs  dans 
la  terre.  Le  mâle  6c  la  femelle  ont  tous  les  deux,  à  l'extré- 
mité  du  ventre  ,  deux  appendices   pointues  &:  molles. 


39Q  Histoire    abrégée 

Leurs  pattes  pollérieures  font  beaucoup  plus  groflTes  Sc 
plus  longues  que  les  autres,  6c  elles  leur  fervent  à  fauter. 
Ces  infectes  vivent,  ou  dans  les  trous  des  mailons,  prin- 
cipalement dans  les  murs,  proche  des  cheminées,  ou  iFs 
habitent  la  campagne  ,  s'enfonçant  dans  des  trous  lous 
terre.  Ils  font  un  cri  fort  incommode ,  qui  eft  produit  par 
le  frottement  de  leur  corcelet. 

ACRYDIUM  Gryllus.Linn.faun.fuec.  Locufij^aliorum, 

LE     CRIQUET. 

Antennœ  filiformes  corpo-  Antennes  filiformes ,  plus 
rc  dimidio  brcviorcs,  courtes   de   moitié    que    le 

corps. 

Ocdlï  très..  Trois  petits  yeux  lifTes. 

Le  criquet  approche  infiniment  de  la  fauterelle ,  qui 
forme  le  genre  iuivant,  &  jufqu'ici  ces  infe£tes  avoienc 
été  confondus  enfemble  ;  mais  malgré  leur  grande  refTem- 
blance  ,  nous  avons  cru  devoir  les  féparer,  à  caufe  de  deux 
caractères  dilFérens  &  très-fenfibles.  Le  premier  confiite 
dans  la  quantité  des  pièces  qui  compofent  les  tarfes.  Ces 
pièces  font  au  nombre  de  trois  dans  le  criquet,  6c  de  qua- 
tre dans  la  fauterelle.  Le  fécond  fe  tire  de  la  forme  des 
antennes  ,  qui,  dans  le  criquet,  font  grolFes  fie  courtes  , 
n'égalant  pas  en  longueur  la  moitié  du  corps  ,  au  lieu  que 
les  antennes  de  la  fauterelle  font  minces  ôc  beaucoup  plus 
longues  que  fon  corps.  Du  refte,  la  forme  6c  les  méramor- 
phofes  de  ces  infectes ,  font  les  mêmes  ;  enforte  que  ce  que 
nous  dirons  de  l'un  ,'peut  s'entendre  de  l'autre  ,  à  très-peu 
déchoies  près.  Le  criquet  a  encore  un  caractère  qui  luieft 
commun  avec  la  fauterelle  ;  c'eft  d'avoir ,  outre  les  deux 
grands  yeux  à  réfeau  ,  trois  petits  yeux  lifles ,  dont  deux 
(ont  placés  entre  les  grands  yeux  6c  les  antennes,  &  le  troi- 
fiéme ,  plus  fur  le  devant. 


l 


DES    Insectes.  391 

Cet  infcclc  faute  très  bien.  Ce  mouvement  s'cxccutc  nu 
moyen  île  les  partes  de  derrière  ,  i]ui  l'ont  beaucoup  plus 
grandes  t]uc  celles  de  devant.  La  cuifle  &  la  jambe,  qui 
lont  riéchies  à  rarticulation  qui  les  joint  cnfemblc,  s'éten- 
dent vivement ,  &:  ce  mouvement  ciï  li   vif,  que  tout  le 
corps  polant  dans  cet  mllant  lut  les  pieds  ou  taries  des 
pattes  de  derrière,  ie  trouve  élance*  très-haut  en  l'air.  On 
icnc  qu'il  faut  une  prodigieulc  force  pour  exécuter  un 
pareil   mouvement   d'cxtcnlion   :   auHi   les   pattes  de  ces 
mledles  lont-cllcs  garnies  de  nuifcles  torts  ,  que  rcnter- 
ment  les  cuilVes  qui  lont  très-grolFcs.  Outre  cette  elpéce 
de  laut ,  que  font  ces  infecles,  &:  qui  leur  eft  commun 
avec  les  grillons,  ils  marchent  fur  terre,  quoique  m^l  cC 
lourdement,  à  caule  de  la  longueur  de  leuis  pattes  polU'- 
lieures  qui  paroilltnt  les  embarraGer  ;  mais  plulieurs  el- 
)écts  en  rccompenle  ,  volent  aflez  bien.   Les  aîles  qui 
eur  fervent  .1  ce  dernier   ufage  ,  (ont  repliées  fous  leurs 
cruis,  qui   font  fort  étroits.  Lorlque  l'inleclc  d^rploie  ces 
ailes ,  on  eft  étonne  de  leur  grandeur.  Quelques-unes  (ont 
en  outre  ornées  de  couleurs  vives  &c  brillantes  ,  qu'on 
n'npperc^oit  point  lorhju'elles  font  repliées,  îs:  qui  teroient 
prendre  volontiers  ccsinlecles,  lorlqu'ils  volent,  pour  de 
beaux  papillons. 

L.i  larve  du  criquet  eft  dans  le  même  cas  que  celle  du 
^^nllon  ;  elle  ne  dillcre  de  l'inlede  parfait  ,  que  p.ir  le  lie- 
laut  d'ailes  &  d'étuis.  A  leur  place,  on  voit  deux  elpcccs 
de  bourons  ,  fous  Icfqucls  lont  rei>fermces  ,  comme  dar.s' 
un  étui  ,  ces  parties  qui  doivent  un  jour  le  développe  1. 
Cc(\  d.iiM  le  ttn^s  de  la  métamorphofe  ,  lotfquc  la  larve  a 
acquis  tout  (on  accroillement  ,  que  le  tait  ce  développe- 
ment. Pour  lors  ,  l'inleclie  devient  un  animal  pana. t.  Aupa- 
ravant il  marchoit  &C  (autoit;  actuellement  il  tait  plus,  il 
vole,  &  eniin  il  ell  tn  état  de  travaillera  multipliei  lonel- 
péce.  Pour  cetcti'et,  ilJépole  les  œuis  en  terre,  ou  la  cha- 
leur les  fait  cclore.  Ces  petites  larves,  amli  que  l*inltc*bc 
parfait ,  (enourrilîent  des  herbes  ik  dei,  Icuilles ,  dont  elles 


39i  Histoire    abrégée 

font  très-voraces ,  de  fouvent  ces  infeclies  font  beaucoup 

de  dégât  dans  les  campagnes. 

i.ACRYDIUM  elytris  fufcis  ,  alis  fubcoeruleis. 

Rofel.  inf.  vol.  2  ,  tab,  il ,  fig.  3.  Locufta  germanica. 

Le  criquet  à  ailes  bleues. 

Longueur  1  pouce.     Largeur  2  f  lignes. 

Les  antennes  de  cette  grande  efpéce  font  égales  par- 
tout ,  ^  ont  environ  quatre  lignes  de  long.  Elles  font  pla- 
cées devant  les  yeux ,  qui  font  allez  gros.  La  couleur  de 
tout  l'animal  eil  d'un  brun  rougeatre,  couleur  de  rouille. 
Les  étuis,  outre  cela,  ont  fouvent  trois  ou  quatre  bandes 
tranfverlales  irrégulieres  plus  brunes.  On  voit  aulli  deux 
ou  trois  bandes  lemblables  fur  les  cuifles  poflérieures.  Les 
ailes  font  grandes ,  veinées,  tranfparentes  ,  prefque  fans 
couleur  du  côté  extérieur ,  &  lavées  d'un  bleu  clair  du  côté 
intérieur  qui  regarde  le  corps.  Les  jambes  poftérieures 
ont  aulFi  un  peu  de  bleu.  Les  tarfes  font  compofés  de 
trois  articles  ,  dont  le  premier  &.  le  dernier  font  fort  longs, 
tandis  que  celui  du  milieu  eft  très-court.  On  trouve  cet 
infedle  dans  les  endroits  fecs,  arides  &:  fablonneux. 

t/  (  />t>^i  2.  ACRYDIUM    elytris    nebulojîs  ,   alis    cœruleis 

extimo  nigro. 

Raj.   inf.  p.  60.  Locufta  vulgari  fimilis  ,  fed  paulo  major. 

Frifch.  germ.  9,  tai.  3. 

Roftl.  inf,  vol.  2,  tab.  21  ,  fig.  4.  Locufta  germanica. 

Le  criquet  a  ailes  bleues  &  noires 

Longueur  i  pouce.     Largeur  3  lignes. 

Ses  antennes  font  à  peine  auffi  longues  que  la  moitié 
de  fon  corps,  un  peu  renflées  dans  leur  milieu  ,  noirâtres 
à  l'extrémité,  ôc  dans  tout  le  refte,  de  couleur  de  rouille 
^  matte ,  ainfi  que  le  corcelet  èc  le  corps  de  l'infecte.  Ce  cpr- 

celet  eft  raboteux,  avec  une  élévation  aiguë,  longitudi- 
nale dans  le  milieu  ,  &  deux  autres  fur  les  côtés ,  qui  pofté- 
rieurement  s'éloignent  l'une  de  l'autre.  Les  étuis  Ibnt  aufïï 

de 


DES    In  se  c  r  é  s,  3c^3 

de  couleur  de  rouille  ,  avec  trois  l.irgcs  bandes  tranfvcirts 
irrcguliercs  plus  oblcurts.  Ils  loue  plui>  longs  cjuc  !c  corps 
&  tore  étroits.  Lesaîlcs  ployces  lous  les  étuis  ,  loiit  bleues 
du  côté  intérieur  ,  noires  du  coté  extérieur  ,  avec  la  pointe 
prelque  lans  couleur.  Les  patres  po^^éric^res  (ont  lonj^ues  , 
cn:  l'aiiinial  s'en  lert  pour  lauccr.  Leurs  cuilles  font  larges  , 
fauves,  avec  queK]ues  taches  noires  du  coté  ir^térieur;  6c 
leurs  jambes  garnies  d'un  double  rang  de  pointes  ,  comme 
une  double  fcie,  font  un  peu  bleues.  Les  pactes  Je  devant 
lonr  plus  noires.  On  trouve  Cet  iniecle  dans  les  prés  ^  les 
bois. 


.   A  C  R.  Y  D I U  x\i   eiytrzs  nehulofis  ,  alis  rubrï 


s  exLimo 


nions. 

o 


Lhtn.  fjun.  fuec.  n.   6if.  Gryllus  elytris  nebulons  ,  ails  rubris  extimo    nigris. 

Linn.  />/(}.  nat.  edit.  lo  ,  p.   437,   n.    ^o.  (jrylKis-îocuftA  ftridulus. 

Aci.   U;'f.   1736,  f/.  34,  n.  4.  Gryllus  alis  l'upcrioribus  umbrolis  ,  infcrioribus 

rubris,  .piLibusiii-ï-is, 
FriJ:h.  gi-rm.  9  ,  ;>.  4  .  r.  2.  Locu^œ   focuiida  fpecics. 
Lcchi  nov.  inf.  fpec.  Gryllus  elytris   colore  cinnamomeo  ,  ails  coccincls  apicc 

nig'is.  (  Focniina  \ 
Ziinanui  obfcrv.  r.   1  ,  î  ,  6. 
Aldrov.  inj.  lib,  4,  r.  7  ,  ord.  1   ,  /!    II. 
Rofel.  inf.  vol.z  ,  ui.  21  ^Jig.  z.  Locuft.  german. 

Le  criqutL  a  alks  rougts. 

Je  ne  vois  aucune  autre  différence  entre  cette  elpé- 
ce  &  la  précédente  ,  que  la  couleur  des  ailes  ,  lur  lef- 
quelles  tout  ce  qui  eft  bleu  dans  la  précédente  elpece,eil 
d'un  beau  rouge  dans  celle-ci.  On  trouve  volontiers  cette 
dernière  dans  les  viijnes. 

o 

4.   ACRYDIUM  fcmoribus  fanguincls  ,  alis  fuhfufcis 
reùculaiLS.   Planch.  tS  ,   fig.    i. 

lÀnn.  fuun.  fucc.  n.    617.  Gryllus  inv.arna(us  ,   fomoribus  languineis  ,   elytris 

virclcnti  lubfufcis  ,  .ini:nr:ls  cylindricis. 
Linn.  fyjt.  njt.edic,  lO ,  p.  4}8  ,  n.  ^8.  Gryllus-locufU  grolTus. 
frif.h.  germ.  9  ,  />.   f  ,  r.   4. 

R.IJ.   inJ.  p.  60.   LocutU  aii.;I'ca  mlnor  vulgatirTima. 
Riîfd.   inf.  va!,  i  ,  tab.  10  ,  j\£.  6  ,  7.  LoculL   german. 

Tome  /.  D  d  d 


vty  j  ^■/  - 


394  Histoire    abrégée 

Le  criquet  enfanglanté. 

Longueur  5  ,  lo,  ii  lignes.     Largeur  l  t»  3  Hgnes. 

Il  y  a  peu  d'erpéces  qui  varient  autant  pour  la  grandeur 
&Ies  couleurs.  Quelques-uns  de  ces  infectes  font  le  double 
des  autres  pour  la  longueur.  Dans  tous,  les  antennes  fonc 
cylindriques,  compofées  d'environ  vingt-quatre  articles  , 
êc  elles  ne  font  pas  plus  longues  que  le  quart  du  corps.  Pour 
Ja  couleur  ,  les  petits  individus  font  prefque  tous  rouges  , 
tachés  de  noir,  avec  le  deiPous  du  corps  feulement ,  d'un 
jaune  verdâtre.  \.<ts  grands  ont  tout  le  corps  verdâtre ,  ôC 
le  defTous  plus  jaune  ,  feulement  le  dedans  des  cuifles 
poftérieures  eft  rouge.  Mais  ce  qui  caractérife  cette  efpé- 
ce,  c'effc  la  forme  du  corcelèt ,  qui  a  en  deiïus  une  éléva- 
tion longitudinale  ,  &:  deux  autres ,  une  de  chaque  coté  , 
dont  le  milieu  s'approchant  de  la  première  ,  forme  une 
efpéce  d'X.  De  plus ,  entre  les  griffes  qui  terminent  les 
pattes  j  il  y  a  de  petites  éponges ,  beaucoup  plus  grofles 
dans  cette  efpéce  que  dans  les  autres.  On  trouve  cet  in- 
fedte  dans  toutes  les  campagnes. 

5.  ACRYDIUM   elytris   nulUs  _,  thorace  produclo 
abdomini  cequali. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  623.  Gryllus  elytris  nullis ,  thorace  in  elytron  longitudi- 
nale extenfo  j  macula  utrinque  rhombea  nigra. 

Linn.  fyfi.  nat.  p.  427  ,  n.  17.  Gryllus-bulla  ,  thoracis  fcutello  abdominis  lon- 
gitudins. 

Raj.  inf.  p.  60.  Locufla  miner  fufcèfcens ,  cucullo  longe   rhembeide. 

Aâ.  Upf.  1736,  p.  54,  n.  9.  Gryllus  alis  fuperioribus  nullis  j  coUari  produfto 
ad  longitudincm  abdominis. 

Le  criquet  a  capuchon. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  l  {  ligne. 

Sqs  antennes  font  courtes  &  n'égalent  pas  le  quart  de  la 
longueur  de  fon  corps.  Sa  couleur  eft  brune  &  obfcure , 
femblable  à  la  couleur  de  capucin;  quelquefois  cependant 
l'infecte  eft  parfemé  de  taches  plus  claires.  Mais  ce  qui  rend 
cette  efpéce  très-aifée  à  diftinguer,  c'eft  la  forme  de  fon 
corcelèt ,  qui  fe  prolonge  ,  couvre  tout  le  corps,  &  va  en 


DES    Insectes,  395 

diminuant  jiiilurau  bouc  du  ventre.  Ce  prolongement  du 
corcelet  tient  lieu  des  étuis,  (.]ui  manquent  à  cet  animal  ; 
il  a  feulement  des  aîlcs  (ous  cette  avance  du  corceîec.  La 
tache  du  corcelet,  dont  parle  M.  Linnxus ,  dans  (a  phrale, 
11  ell  pas  confiante,  lis:  manque  louvent.  Cet  inlecke,  ainfi 
ciue  le  (uivant,  le  trouve  partout  ,  dans  les  champs  6c 
les  bois. 

6.  A  C  R  Y  D  l  IJ  M  f /y iris  nullis  ,  thorace  producîo 
abdomine  longiorc. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  624.  Gryllus  elytris  nullis  ,  thorace  produflo  ,  abdomine 
lon<;iore. 

Linn.  fyjî.  nat.  edit.  10  ,  p.  42S  ,  n.  18.  Gryllus- bulla  thoracu  fcutello  abdo- 
mine longiore. 

Le  criquet  a  corcelet  allongé. 

Longueur  f  /ignés.     Largeur  1   '-  ligne. 

Ses  antennes  font  à  peu  prcs  de  la  longueur  du  quart  de 
fon  corps.  Elles  font  compoices  de  douze  ou  treize  arti- 
cles. Sa  couleur  ell  noirâtre  6c  oblcure  :  quelquefois  il  y  a 
un  peu  de  clair  fur  le  delVus  du  corps ,  avec  des  taches 
rhomboïdales  fur  les  côtés ,  mais  ces  taches  ne  font  pas 
confiantes.  Ce  qui  caraclérife  principalement  cet  inlecle  , 
c'ell  Ion  corcelet ,  qui  ,  de  même  que  dans  l'elpéce  précé- 
dente, le  prolonge  ,  ôc  tenant  lieu  d'ctuis ,  dont  cet  ani- 
mal manque,  couvre  les  aïlcs  qui  fontdellous.  Ce  prolon- 
gement du  corcelet ,  ell  plus  long  que  le  corps  de  rmleclc 
de  près  d'un  quart,  en  quoi  cette  ejpéce  le  dillingue  de  la 
précédente  ,  outre  que  cet  allongement  du  corcelet  en 
forme  d'étui ,  efl  plus  étroit  que  dans  le  criquet  à  capu- 
chon. 


Ddd  ij 


39(?  Histoire    abrégée 


Ordre    Quatrième. 

Infectes  qui  ont  quatre  articles  a  toutes  les  pattes. 

LOCUSTA.    Grylli  fpec.  linn. 

LA    SAUTERELLE. 

Antennce  filiformes    cor-        Antennes  filiformes ,  plus 
pore  longiores.  longues  que  le  corps. 

OcelU  très.  Trois  petics  yeux  liffes. 

v-/  N  a  VU  dans  la  defcription  du  genre  précédent ,  en 
quoi  la  fauterelle  difl-ere  du  criquet  y  auquel  elle  refTemble 
beaucoup.  Son  principal  caractère  conlifte  dans  la  forme 
de  Tes  antennes,  qui  font  (impies  j  filiformes  ôc  beaucoup 
plus  longues  que  Ion  corps.  On  pourroit  ajouter  à  ce  ca- 
ractère ,  une  note  accelToire ,  ce  font  les  appendices  qui  fe 
trouvent  à  la  queue  des  femelles.  Du  refte  ,  la  fauterelle 
a  les  trois  petits  yeuxliffes  ^dont  nous  avons  fait  mention 
dans  les  genres  prëcédens. 

Ces  infectes  fautent ,  comme  le  criquet  ,  à  l'aide  de 
leurs  pattes  poftérieures ,  qui  font  fortes  &:  beaucoup  plus 
longues  que  les  antérieures  ;  ils  marchent  lourdement  ôc 
volent  alFez  bien.  Leurs  femelles  dépofent  leurs  œufs 
dans  la  terre ,  par  le  moyen  des  appendices  qu'elles  por- 
tent à  leur  queue  ,  qui  font  compofées  de  deux  lames. 
L'œuf,  au  fortir  de  l'ovaire  ,  glilTe  entre  ces  deux  lames , 
&  s'enfonce  en  terre.  Les  fauterelles  pondent  un  allez 
^rand  nombre  d'œufs  à  la  fois  ,  &:  ces  œufs  réunis  dans 
une  membrane  mince  ,  forment  une  efpéce  de  groupe. 
Les  petites  larves  qui  en  naiiTent ,  font  tout- à- fait  fembla- 
bles,  à  la  grandeur  près  ,  à  l'infedle  parfait,  ii  ce  n'eft 


D   E  s     I  N   s    E  C  T  E  s.  397 

qu'elles  n'ont  ni  ailes  ni  étuis  ,  mais  feulement  des  elpc- 
ces  de  boutons  ,  au  nombre  de  quatre  ,  oii  font  contenus 
Jcs  uns  Hc  les  autres ,  non  développes.  Ce  développement 
n'arrive  que  dans  le  tems  de  la  métamorphole  ,  lorlque 
l'infecle  a  pris  tout  ion  accroillement.  L'infecle  partait  le 
trouve  fréquemment  dans  les  prairies ,  ainli  que  la  larve. 
L'un  &.  r.iutre  ell  voracc  cs:  maniie  les  herbes.  Les  faute- 
relies  ont  pluiîeurs  eitomacs,  ce  qui  a  fait  penfcr  à  plu- 
iieurs  auteurs  ,  qu'elles  ruminoient  comme  plulieurs grands 
animaux. 

I.  LOCUSTA  cauda  tnfifcra  curvd. 

Linn.  faun.  futc.  n.  6ii.  Gryllus  cauda  enfifera  recurvata. 

Linn.  fyft.    nat.    edit.    10  ,  p.    430  ,  n.    37. 

Coed.  belg.   2  ,  p.  \6^  ,  t.  4.   Spririikhanen. 

Lijl.  gocd.  p.  301  ,  r.  121.  Acrigoneus. 

Frijck.   gcrm.   la,   Ctib,    I  ,    n.    2  ,  fi^.   4. 

Aidrov.  inf.   lib.   4  ,  t.  7,  ord.  2,  «.   7. 

Zi^jnni  obferv.  t.  J  ,  f.    7. 

Kofil.  inf.  vol.  2  ,  tab,  8.  Locud.  german. 

Ld  fdiucrdlc  a  fabrt. 

Longueur  \  1  lignes.     Largeur  2   '  lignes. 

La  couleur  de  cette  eipéce  eft  par-tout  d'un  vert  un  peu 
pale.  Ses  antennes  qui  (ont  filiformes,  vont  en  diminuant 
vers  l'extrémité  ,  ^  lont  plus  longues  que  le  corps.  Le 
corcelet  a  en  dellus  une  iurlace  applatie  ,  qui  va  en  sVlar- 
gill'ant  du  coté  des  étuis.  Ceux-ci  iont  un  peu  nébuleux  ; 
é<,  les  ailes  lont  réticulées.  Les  ailes  oc  les  étuis  débordent 
]c corps  d'un  bon  tiers.  La  femelle  porte,  à  l'extrémité  du 
ventre,  une  elpéce de  pointe  applatie  ^  large,  recourbée 
en  haut,  6c  composée  de  deux  lames  ,  qui  reprcfentent 
par  leur  Hgure  la  lame  d'un  fabre.  Ces  lames  lui  fervent 
à  enfoncer  (es  aiils  profondément  dans  la  terre.  Le  maie 
n'a  point  de  pareille  appendice  à  la  queue.  Les  cuilfes 
pollérieures  de  cet  infedle  lont  fort  grandes,  &:  aulli  lon- 
gues que  les  étuis  ,  en  quoi  on  peut  dillinguer  cette  elpéce 
de  la  luivante. 


35)8  Histoire    abrégée 

2.  LOCUSTA  càuda  enfiftra  recla.  Planch.  8,  fig.  3. 

Linn.  faun.fuec,  n.  621.  Gryllus  cauda  enfifera  re£la  ,   corpore  fubviridi. 

Linn.  fyfl.  nat.  edit.   10,  p.  431,  n.  38. 

Aldrov.  inf.  p.  404.  Loculla  offic. 

Mou f et.  inf.  p.    1 17  ,  /.  5 . 

Jonjl.  inf.  p.  6z  ,  t.   II  ,  /   I  ,  2  ,  3.  Locufta. 

Rob.  icon.   t.    17. 

Merian.  europ.  t.   176. 

Eph,  nat.  cur.  dec.  2  ,  ann.   2,  oif.    t^  ,  /?.   40. 

/?ty.  zn/^  p.  61.  Locuila  viridis  major. 

Fnfch.  germ.  12  ,  />.   3  ,  r^^.    i  _,  ic.  2  ,  fig.  I.  Locufla   major  viridis, 

char/et.    exercit.  p.  44. 

jRo/tf/.  inf.  vol.  2,  ra^  10  &  ii.  Locufl.  german. 

Zû  fauterelLe  a  coutelas. 

Longueur  22  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Cette  grande  efpéce  eft  d'un  beau  vert.  Ses  antennes^ 
font  déliées ,  très- longues  y  furpaffant  la  longueur  du  corps , 
ôc  compolées  d'un  nombre  infini  d'anneaux.  Le  corcelec 
applati  par  deiïus  ,  fe  courbe  par  un  angle  aigu ,  vers  les 
côtés ,  &  s'avance  au  milieu ,  un  peu  plus  bas  (ur  les  étuis. 
Ceux  ci  font  d'un  beau  vert,  ôc  d'un  tiers  plus  longs  que 
le  corps.  La  femelle  porte  à  l'extrémité  du  ventre  ,  une 
efpéce  de  coutelas  applati ,  droit ,  long  ,  formé  de  deux 
lames  plattes  ,  qui  lui  fert  à  dépofer  fes  œufs.  Cette  appen- 
dice va  jufqu'au  bout  des  étuis.  Le  mâle  n'a  point  cette 
queue;  mais  on  voit  à  la  bafe  de  ^0,^  étuis  ,  en  deflous, 
une  large  ouverture  ,  fermée  par  une  pellicule  mince  , 
femblable  à  la  peau  d'un  tambour,  &;  qui  produit  le  bruit 
que  fait  entendre  cet  infecte  dans  les  campagnes.  \.qs 
cuiiïes  poftérieures  ,  quoique  longues ,  ne  vont  qu'aux  deux 
tiers  des  étuis,  au  lieu  que  dans  l'efpéce  précédente  ,  elles 
font  auffi  longues. 


"fci' 


*v^ 


D   E  s     I  N  s  t  C  T  E  s.  399 

Ordre    C  i  n  q  u  i  l  m  e. 

Infccles  qui  ont  cinq  articles  cl  toutes  les  pattes» 
M  A  N  TES. 
LA     MANTE. 
Antennœ  filiformes.  Antennes  filiformes. 

J_j  E  caracbere  de  la  mante  eft  trcs-(impie  &:  facile.  C  cfl 
le  leul  de  tous  les  inlecles  de  cet  article,  qui  ait  cinq  piè- 
ces à  tous  les  taries  de  fes  pattes.  De  plus  ,  la  mante  a  des 
antennes  fimples  c5c  filiformes.  Je  ne  m'étendrai  pas  beau- 
coup lur  cet  infecle,  ne  l'ayant  jamais  trouvé  autour  de 
Paris  ,  &:  ayant  reçu  ceux  que  j'ai,  de  i'Orléannois.  M.  de 
Jullieu  m'aarTurë  qu'on  en  avoir  trouvé  des  œufs  dans  ce 
pays-ci,  ^  quelques  autres  perionnes  m'ont  dit  avoir  trou- 
vé quelquefois  l'animal  allez  prés  de  Paris  :  c'ell  ce  qui 
m'a  déterminé  à  en  parler.  On  verra  dans  la  delcription 
de  cette  feule  e(péce,  les  particularités  qui  la  concernent. 
On  l'a  appellce  mantes  ou  mantis ,  comme  qui  diroit  devin, 
parce  qu'on  s'efl:  imaginé  que  cet  inlecle  ,  en  étendant  les 
pattes  de  devant  ,  devinoit  6c  indiquoit  les  choies  qu'on 
lui  demandoit. 

I.  MANTES.  Planch.  S  ,  Hg.  4. 

AUrov.  inf.   Itb.  4  ,  ;.  3  ,  /.   10  ,  (dit.  bonon.   &  edic.  Francofr.  t.  7,/.  I  j  2. 

Mou  fit.   inf.  p.   118,/.   3. 

Rojel.  inf.  vol.   1  ,  tai>.  2  ,  fg.  6.   Locuft.  indic.    pra>fat. 

Linn.  fyfl.  nac.  edit.  10  ,  p.  426,  n.  4.  Gryllus  mantis,  thorace  ciliato  ,  femori- 

bus  an'i.is  Ipina  teriT)inati!>  ,  reliquis  lobo- 
Llnn.  iimAnit.  acad,    1  ,  p.   ^04.  Giyllus  thorace   lineari  alarum    longitudine  , 

margine  dcnticulis  ciliaco. 

La  mante. 

Longueur  1  poutes.     Largeur  J  ,  6  lignes. 


400  Histoire    abrégée 

La  figure  de  cet  infecte  eft  {înguliere  ;  il  eft  étroit  Sc 
allongé.  Sa  tête  ell  petite,  applatie,  avec  deux  antennes 
filiformes  afTez  courtes.  Aux  deux  cotés  de  la  tête,  font 
deux  gros  yeux  à  réfeau,  ôc  en  deflus  ,  deux  petits  yeux  , 
lifTes  ;  ce  qui  fait  quatre  en  total.  Le  corcelet  eft  long, 
étroit,  bordé ,  avec  une  élévation  longitudinale  dans  fou 
milieu ,  ôc  une  imprellion  tranfverle  au  tiers  de  fa  lon- 
gueur. Les  étuis  qui  couvrent  les  deux  tiers  de  l'infecte , 
font  veinés  ,  réticulés  ,  croifés  l'un  fur  l'autre  ,  6c  cou- 
vrentdes  ailes  traniparentes  èc  veinées.  Les  pattes  de  der- 
rière font  très-longues  :  celles  du  milieu  le  font  un  peu 
moins  j  &  celles  de  devant  font  fort  larges  &L  plus  courtes. 
L'infedl:e  s'appuie  afTez  fouvent  fur  ies  quatre  pattes  de 
derrière  feulement,  ôc  tenant  les  deux  de  devant  élevées  , 
il  les  joint  l'une  contre  l'autre ,  ce  qui  l'a  fait  appellcr  par 
hs  habitans  du  Languedoc,  oii  il  ell  très-commun  ^  prega- 
d'iou^  comme  s'il  prioit  Dieu.  Les  payfans  prétendent  de 
plus,  que  cet  animal  montre  les  chemins  qu'on  lui  deman- 
de, parce  qu'il  étend  cqs  mêmes  pattes  de  devant,  tantôt 
adroite,  tantôt  à  gauche.  Aufli  le  regarde-t-on  comme 
un  infe£te  prefque  facré ,  auquel  il  ne  faut  faire  aucun  mal. 
Sa  couleur  efl  par-tout  d'un  vert  un  peu  brun.  Les  jeunes 
font  plus  verts,  ôc  \ç,s  vieux  plus  bruns.  11  dépofe  fes  œufs 
ramalFés  en  paquet  hémifphérique  ,  plat  d'un  côté.  Il  y  a 
dans  ce  paquet  deux  rangs  d'œufs  oblongs,  pofés  tranfver- 
falement,  avec  une  rangée  longitudinale  d'écaillés, pofées 
en  toit  les  unes  fur  les  autres ,  qui  couvrent  la  jonction  des 
deux  rangs  d'œufs.  Tout  ce  paquet  eft  léger  ôc  comme 
compofé  de  parchemin  très-mince. 


%f 


SECTION 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E  s.  4OI 

SECTION     S  L  C  O  N  D  E. 

lftjti.ic.s  u  aniii   ciuis  y  ou  kcmipLcrcs. 

X^ES  iiifecles  coléoptères  ou  infcclcsà  ctuis,  ont  formé 
la  première  feclion  tic  cette  Hiiloire.  La  lecoiitie  renter- 
me  tic  petits  animaux  ,  qui  cii  approchent  par  quelques- 
uns  tle  leurs  caracleres.  Nous  appelions  ces  inlectes  hé- 
miptères ,  à  caule  de  la  forme  tics  étuis  ou  fourreaux  vie 
leurs  ailes.  Ces  elpéccs  tie  fourreaux  ,  dans  la  plupart  des 
genres  de  cette  Icclion  ,  rciremblent  beaucoup  a  des  ailes; 
ieulement  ils  (ont  un  peu  moins  mois  bi  plus  colores  ;  il 
feml:)le  que  l'inieclie  ait  quatre  ailes  ,  dont  les  lupcrieures 
ont  plus  de  conlîllance  iJc  moins  de  tranfparence.  La  for- 
jiie  de  ces  fourreaux  ,  qui  ont  prelque  \\  conlilhince  des 
ailes,  qui  lont,  pourainli  dire,  moitié  ailes  îS:  moitic  four- 
reaux ,  ik.  qui  tiennent  le  milieu  en^re  \^s  uns  &:  les  autres, 
a  fait  donner  aux  iniecfces  qui  les  portent,  le  nom  à' kc- 
TTupccrcs  ,  comme  qui  diroit  dcnu-alUs.  W  y  a  néanmoins 
dans  cette  leclion  quelques  genres  ,  qui  (emblent  s'ccarter 
de  cette  forme  d'ailes.  Le  kermès  tk.  la  cochenille  n'ont  que 
deux  ailes  ,  encore  a^^  ailes  ne  ie  trouveiit-eUes  que  dans 
les  maies  ,  tk:  les  femelles  n'en  ont  point.  Le  puceron  t>: 
la  plylle  lont  diliérens  ;  ils  ont  l'un  Cn:  l'autre  quatre  ailes, 
mais  ces  quatre  ailes  paroilîent  lemblables;  on  ne  voit  point 
de  tiilférences  entre  les  lupcrieures  &.  les  inférieures  j  ces 
tlernieres  ne  lont  pas  plus  traniparentes  que  les  premières. 
Au  contraire,  lapunaile,  qui  ell  un  des  picniiers  i;enres 
de  cette  feclion  ,  porte  dans  {^s  fourreaux  ,  le  caractère 
d'hémiptere,  très-marqué  ^is:  trcs-diilind.  Ses  fourreaux 
font  plus  durs  6:  plus  écailieux  que  dans  \\  plupart  des  au- 
tres genres  ,  mais  il  n'y  a  que  leur  moiuc  fupccieure  qui 
foit  ainli  opaque  :  toute  leur  moitié  inférieure  eil  mem7 
brancuie  &:  tranfparence  ,  tx:  a  la  conlilLince  d'une  diie; 
Tome  /.  £  e  e 


402  Histoire    a  b  k  à  g  i  e 

eiilorte  que  ces  étuis,  moitié  écailleux  <2c  moitié  membra- 
neux, font  véritablement  des  demi-aîles.  [Hemiptra.) 

Ces  variétés  dans  la  forme  des  ailes  èc  des  étuis  ,  font 
voir  que  ce  n'eft  point  dans  ces  parties  que  l'on  doit  cher- 
cher le  caractère  diftinctif  des  infectes  de  cette  feclion  , 
quoique  nous  en  ayons  tiré  le  nom  ,  que  nous  avons  cru  le 
plus  convenable  pour  les  diftinguer.  Un  caractère  doit  être 
uniforme  &  confiant  dans  tous  les  ^enfes. 

On  peut  tirer  un  caractère  de  cette  nature  de  la  bouche 
de  ces  infectes.  Nous  avons  déjà  remarqué  dans  la  pre- 
mière fe£tion  ,  qui  renferme  les  coléoptères  ,  qu'outre 
Je  cara(ftere  tiré  de  la  forme  de  leurs  étuis  ,  ils  en  ont  un 
autre  qui  n'eft  guères  moins  eflentiel ,  &  qui  dépend  de  la 
ftrudlure  de  leurs  bouches.  La  bouche  des  coléoptères  ell: 
armée  de  mâchoires  dures  ,  ccailleufes ,  pofées  latérale- 
ment, hes  hémiptères  ont  auiîi  une  forme  de  bouche,  qui 
Jeurefl: particulière,  &  qui  eft  ellentielle  à  leur fecStion.  Cet- 
te bouche  ert  une  efpéce  de  trompe  ,  qui  nre  fa  naijjance 
du  dejfous  du  corcelet  ^  ou  qui  efl prolongée  le  long  de  La  par- 
tie inférieure  du  même  corcelet.  C'eft  dans  cette  forme  de 
Trompe,  que  conlifle  le  caractère  diltindtif  des  hémiptères. 

On  voit  par  ce  caractère  ,  que  les  infectes  de  cette  fec- 
tion  ont  deux  formes  de  bouche  un  peu  différentes,  quoi- 
que fort  approchantes  l'une  de  l'autre  Dans  les  uns  ,  la 
trompe  prend  fa  naillancedela  tête,  comme  dans  la  plupart 
des  infectes;  ces  petits  animaux  ont,  comme  les  grands, 
la  bouche  placée  à  la  tête  ,  ôc  cette  bouche  eft  formée  par 
une  trompe fouvent  alTez  lon;^ue,  quelquefois  plus  courte, 
mais  toujours  courbée  en  dellous.  Telle  eft  la  forme  de  la 
bouche  de  la  plûpartdes  infectes  de  cette  fection,  mais  non 
pas  de  tous.  Celle  de  quelques-autres ,  eft  bien  plus  fingu- 
liere.  C'eft  uneefpéce  de  trompe  courte,  qui  ne  prend  point 
■fon  origine  de  la  tête,  mais  du  corcelet,  entre  la  première 
6c  la  féconde  paire  de  pattes.  Qu'on  fe  figure  un  quadrupè- 
de, dont  la  bouche  feroit  placée  dans  la  partie  antérieure 
de  la  poitrine ,  entre  \q^  pieds  de  devant.  Telle  eft  à  pea 


DES    Insectes.  403 

rrès  la  pollrion  de  1a  bouche  de  \.\  pi  y  Ile  ,  du  kermès  &i  de 
la  cochenille,  animaux  linguliers,  par  plus  d  un  endroit. 

Cette  dillérenrecontormation  de  bouche  parmi  les  inlec- 
resdecetrelcclion  ,  nous auroic  engagea  la  parca^^eren  ileux 
ordres,  fi  elle  eut  été  plus  nombreulc  6l  plus  chargée  de 
l^enres;  mais  nous  avons  cru  cju'une  pareille  divilion  devc- 
noir  inutile,  vu  le  petit  nombre  de  genres  qu'elle  renferme. 
Les  diliérentes  parties  c]ui  compolcnt  le  corps  des  in- 
fectes hémiptères  ,  approchent  allez  de  celles  que  nous 
avons  remarquées  en  décrivant  les  inlecles  à  étuis.  Tous 
ont  des  antennes  ,  qui ,  en  général  ,  ne  manquent  dans  au- 
cun genre  d'infedes  ;  mais  dans  quelques-uns  de  ceux  de 
cette  leclion  ,  elles  font  très-petites,  de  quelquef-ois  un  peu 
difficiles  à  appercevoir.  La.  punaife  ,  la  plylle  6c  quelques- 
autres  ,  en  ont  qui  font  allez  grandes  &c  très-vifîbles;  mais 
celles  de  la  cigale  font  très  pecites ,  ce  ne  font  que  de  fim- 
ples  Hlets  très  courts.  Celles  de  la  naucore  ,  de  la  punaile  à 
avirons,  de  la  corife,  lonr  encore  moins  ailées  à  trouver. 
Outre  leur  petitelî'e  ,  elles  font  fituées  en  dellous  &.  plus 
bas  que  les  yeux  ,  en  forte  qu'on  a  de  la  peine  à  les  apper- 
cevoir ,  à  nioms  que  de  renverfer  l'animal.  Le  Icorpion 
aquatique  au  contraire  a  de  très-grandes  antennes ,  rigurées 
en  Forme  de  pinces  de  crabe  ou  d'écreville  ,  ôc  qui  lui 
tiennent  lieu  en  meme-tems  de  pattes  6c  d'antennes  :  aulii 
la  nature  n'a-telle  donné  à  cet  inlec\e  que  quatre  pactes, 
au  lieu  de  lix  ,  qui  fe  voyent  dans  tous  les  autres  de  cette 
lecilion.  Outre  les  yeux  à  réieau  ,  qui  lonr  au  nombre  de 
deux  dans  tous  les  inlecles  hémiptères  ,  quelques-uns  ont 
encore  les  petits  yeux  lilles  ,  dont  nous  avons  parlé  en  trai» 
tant  le  général  des  inleclies  ;  mais  le  nombre  de  ces  petits 
yeux  n'eft  pas  uniforme  ;  la  c  igale  ou  procigale  en  a  deux  , 
ainfi  que  plulîeurs  clpéccs  de  punailes  :  la  plyllc  au  con- 
traire en  a  trois  :  tous  les  autres  genres  en  manquent  ablo- 
lumenc,  au  moins,  je  nai  pas  pu  leur  en  découvrir.  Quant 
à  la  bouche  de  ces  inf"edl:es ,  elle  ell  ordinairement  hgurce 
U  terminée  en  pointe  ,  de  laquelle  fort  une  trompe  pluj 

E  e  e  1) 


4Q4  Histoire    abrégée 

ou  moins  longue.  Cette  trompe  ,  dans  quelques  infectes, 
dcborJe  de  beaucoup  la  partie  poftérieure  de  leur  corps, 
fous  laquelle  elle  ell:  repioyée  ;  ils  la  traînent  après  eux.  Les 
aucres  infectes  au  contraire  ,  dont  la  trompe  part  &  prend 
naiilance  du  delious  du  corceiet  ,  n'ont  à  la  partie  anté- 
rieure de  la  tête",  que  quelques  tubercules  placés  à  l'en- 
droit où  la  bouche  lembleroit  devoir  fe  trouver. 

Le  corceiet,  cette  leconde  partie  du  corpsde  ces  infectes , 
eft  dans  plulieurs,  tout  d'une  venue  à  la  tête,  ëc  aufîi  lar- 
ge qu'elle.  C'eft  iur-tout  dans  les  premiers  genres  de  cette 
léction  ,  dans  la  cigal-e  ,  la  naucore  ,  la  corile  de  la  punaife 
à  avirons  ,  que  l'on  peut  remarquer  cette  forme  de  corce- 
iet. Mais  dans  la  pfylle  ,  le  puceron  &  les  mâles  des  coche- 
nilles  Ôc  des  kermès,  le  corceiet  eft  plus  diltinct,  &  fépa- 
rë  de  la  têtie  par  un  étranglement  fenfible.  C'eft  delà  par- 
tie iupérieure  &C  poftérieure  de  ce  corceiet ,  que  prennent 
nailTance  les  ailes ,  qui  varient  beaucoup  dans  cette  fection. 
Pluiieurs  genres  en  ont. quatre,  ou  du  moins  ils  ont  deux 
ailes  ,  6c  par-defTus  deux  étuis  plus  ou  moiiTS  mois.  Dans 
les  punaiies ,  la  partie  fupérieure  de  ces  étuis  eft  affez  du- 
re, prefque  écailleuie  :  la  punaife  à  avirons  a  des  étuis 
femblables.  D'autres  genres  ont  les  étuis  Ci  mois  ,  qu'ils  ne 
paroiiTent  pas  ditîérens  des  véritables  ailes.  Parmi  ces  der- 
niers, les  uns  ont  ces  quatre  ailes  couchées  ôc  croilées  fur 
leur  corps  ;  d'autres  ,  comme  la  pfylle  ,  les  portent  pofées 
latéralement  &c  en  forme  de  toit.  Quelques-uns  ,  comme 
le  puceron  ,  'les  portent  droites  &  élevées.  D'autres  infec- 
tes ,  au  lieu  de  quatre  ailes,  n'en  ont  que  deux.  La  coche- 
nille &.  le  kermès  font  ieuls  de  ce  nombre  ;  mais  ces  deux 
genres  ont  encore  une  autre  fîngularité  ,  c'eft  que  leurs  fe- 
melles n'ont  point  d'ailes  ,  &c  fembient  même  n'avoir 
guères  de  rapport  à  des  infeclies  cC  à  des  animaux ,  com- 
me nous  le  verrons  en  parlant  de  ces  genres.  A  la.  fuite  du 
corceiet ,  fe  trouve  1- écullon ,  ou  cetoe  efpéce  d'appendice , 
qui  fe. trouve  dans  la  plupairt  des  infectes  j  eiirre  l'origine 
de  leurs  ailes.  Cet  éçuiTon  manque  dans  quelques  genres. 


DES    Insectes.  45 

comme  dans  h  corilc  :  dans  d'autres  il  cil  très-petit.  Quel- 
ques elj)cccs  au  contraire  ont  un  cculîon  monlhueux  ,  qui 
couvre  ,  ou  la  plus  grande  partie  du  ventre  ,  ou  nicnie  le 
ventre  en  entier,  ainli  que  les  aiIcs  &:  Igs  étuis.  C'cll  ce 
qu'on  rcmaïqucra  dans  quelques  elpcces  de  punaifes. 

Le  ventre  des  hémiptères  n'a  rien  de  remarquable,  que 
la  manière  dont  Ion  extrémité  poftéricure  efk  contormce 
dans  quelques-uns.  La  cigale  porte  au  bout  du  ventre  ,  une 
eipéce  de  pointe  cachée  entre  des  écailles  ,  qui  lui  lert  .1 
dcpoler  les  cuuls.  Le  puceron  a  lur  le  bout  pollérieur  du 
ventre,  tantôt  deux  pointes  ou  cornes,  tantôt  deux  tuber- 
cules ,  que  nous  examinerons  par  la  luite;  enfin  la  coche- 
nille (^  le  kermès  ont  cette  partie  ornée  de  filets  plus  ou 
moins  longs.  Quant  aux  pattes,  le  Icorpion  aquatique  ell 
le  (eul  iniecW  de  cette  leclion,  qui  n'ait  que  quatre  pactes, 
tous  les  autres  en  ont  fix.  Alais  ces  dillerens  animaux  va- 
rient beaucoup  entr'eux  pour  le  nombre  des  articles ,  dont 
elt  compolé  le  tarie  ou  le  pied  ,  qui  termine  la  patte.  Dans 
Jes  uns  ,ce  tarie  con fille  en  une  leule  pièce  ;  le  puceron  ,  la 
corile  ,  le  Icorpion  aquatique  ,  lont  de  ce  nombre  :  d'au- 
tres,  comme  la  plylle  ,  la  naucore  «ik:  la  punaile  à  avirons 
ont  deux  pièces  aux  tarfes  ,  tandis  que  la  cigale  6c  Ja  pu- 
naile ont  julqu'à  trois  articles  à  cette  même  partie. 

Toutes  ces  diilcrences  nous  ont  lervi  à  fornier  des  ca- 
raeceres  de  ces  inleclcs,  plus  étendus  ,  ce  en  n.éir.e-tems 
plus  lûrs  6c  plus  dillinclits.  Llles  nous  avoient  portés  à 
diviier  la  (eclion  prccédente  en  ordres  5c  en  articles  dille- 
rens ,  afin  de  dillribuer  avec  plus  de  méthode  la  quantité 
nombreuie  d'inlecles  qui  la  compolent.  Nous  aurions  pu 
faire  dans  celle-ci  les  mêmes  divilions  èc  fous-divilions; 
mais  une  pareille  méthode  n'etoit  pas  néceflaire  pour  ran- 
ger cS:  caraclérifer  dix  genres  ,  qui  leuls  compolent  la  {ac- 
tion des  liLinipteres  ;  mais  le  nombre  des  articles  des  tar- 
ies ,  qui  entrent  dans  leuis  caractères  ,  fera  dillinguer  avec 
plus  de  certitude  ,  ces  difiérens  gemes  ,  louvent  confon- 
dus enfemble  par  les  auteurs,  oc  dont  Li  plupart  ont  un 


40(>  Histoire   abrégée 

certain  air  de  famille  ,  qui  les  rapproche  les  uns  des  autres. 
Ces  infectes  fe  métamorpholenr  tous  ,  c'eft  à-dire  paP 
fent  fuccelîivement  par  les  différens  états  de  larves  ,  de 
nymphes  6c  d'infedles  parfaits ,  dont  nous  avons  parlé  plus 
haut,  en  traitant  des  inledles  en  général  ;  mais  la  manière 
dont  s'accomplit  6c  s'exécute  ce  changement  ^  eft  diffé- 
rente de  celle  que  nous  avons  remarquée  dans  les  coléop- 
tères ,  à  l'exception  cependant  des  derniers  infectes  de  la 
première  fe^tion  ,  qui  approchent  beaucoup  des  hémiptè- 
res ,  &:  dont  la  métamorphofe  eft  à  peu  près  la  même.  Ces 
infedles  fortis  de  l'œuf  ^  paroiOent  d'abord  fous  la  forme 
de  larves  ;  mais  ces  larves  ne  (ont  point  des  efpéces  de 
vers  fouvent  lourds  &  pefans  ,  comme  celles  des  infe£tes 
à  étuis.  Les  larves  des  hémiptères  font  (emblables  à  l'in- 
fe6le  parfait,  qui  leur  a  donné  naillance  ;  elles  paroiffenc 
d'abord  n'en  dilierer  que  par  la  grandeur.  Qu'on  examine 
de  petites  punaifes  ,  ou  de  petites  cigales  au  fortir  de 
l'œuf^  ce  font  de  véritables  punaifes  ou  de  vraies  ciga- 
les, feulement  elles  font  très-petites  :  (i  on  les  examine  à 
la  loupe ,  on  y  voit  toutes  les  parties  qui  compofent  le 
corps  de  ces  infectes  devenus  parfaits.  Ces  larves  ont  ce- 
pendant une  différence  effentielle  ,  qui  les  diilingue  des 
infectes  parfaits  ;  elles  n'ont  ni  ailes ,  ni  étuis  ,  leur  corps 
eft  nud  ,  6c  elles  reftent  dans  cet  état  jufqu'à  ce  qu'elles 
ayent  acquis  toute  leur  grandeur.  Sous  cette  forme  de  lar- 
ves ,  ces  infectes  vont  6c  viennent ,  courent ,  quelques-uns 
même  fautent.  Ainfi  la  feule  différence  confilte  dans  le 
défaut  d'ailes  &c  d'étuis.  A  ce  premier  état ,  fuccéde  celui 
de  nymphe.  Ces  larves  y  parviennent  par  un  dépouille- 
ment de  leur  peau  ;  elles  en  changent  ;  elles  muent.  Pour 
lors  elles  reparoilFent  encore  tous  la  même  forme  qu'elles 
avoient,  à  une  petite  différence  près  ;  elles  ont  fur  le  dos, 
au  bas  du  corcelet ,  à  l'endroit  précifément  où  les  étuis  6c 
les  ailes  doivent  prendre  leur  origine  ,  deux  efpéces  de 
tubercules  ou  boutons.  Ces  tubercules  étoient  cachés  fous 
la  peau  de  la  larve  ,  ils  ne  paroiffoient  point  alors.  C'elt 


DES    Insectes.  407 

dans  CCS  mcmcs  tubercules ,  c]uc  lont  caches  les  aîlcs  cc  les 
étuis  ,  t]ui  paroîtront  développes  fur  le  corps  de  l'inlee^e 
parKiit.  Acluellenienc  ces  parties  lont  repliées  (^  comme 
chillonnccs  dans  les  tubercules  de  la  nymphe.  LorKjuc 
celle-ci  quittera  la  peau  ,  pour  devenir  inlecie  parfait,  les 
ailes  le  développeront  cv  paroîtront  dans  toute  leur  éten- 
due. C\iï  dans  te  changement  ,  cjue  conlllte  la  dernière 
métamorphofe  de  ces  inlecles.  On  doit  cependant  en  ex- 
ccprer  c]uek]ucs  uns  ,  ce  (ont  ceux  qui  n'ont  point  d'aîles  , 
comme  les  Femelles  des  cochenilles  ,  des  kermès  &C  U 
punailedes  lits,  ainli  c]ue  plulieurs  pucerons.  Tout  le  chan- 
gement que  fubillent  ces  derniers  infectes,  ne  coiîlille  que 
dansdillerentes  mues  ,  daiîs  plulieurs  changemens  de  peau. 

Au  relie,  raccroillement  de  tous  ces  inlecl;es  le  fait 
tout  entier  lous  leur  prennere  forme ,  de  même  que  dans 
les  infecles  coléoptères.  Avant  que  les  larves  le  transfor- 
ment en  nymphes ,  elles  ont  acquis  toute  leur  grandeur: 
depuis  ce  premier  changement,  elles  ne  grandillènt  plus; 
mais  leurs  nymphes  ont  une  particularité  que  n'ont  pas 
celles  des  coléoptères,  c'elt  qu'elles  marchent  6i  qu'elles 
ne  font  point  immobiles  ;  aulli  prennent-elies  de  la  nour- 
riture, au  lieu  que  les  premières  ncn  prennent  point  pen- 
dant tout  le  tems  qu'elles  font  dans  cet  état. 

Telles  (ont  les  métamorphofes  que  lubilient  les  infeclcs 
lu'mipteres.  Nous  verrons  dans  le  détail  particulier  de 
chaque  genre  ,  les  fingularités  que  fournliîent  ces  petits 
animaux ,  dont  les  uns  habitent  i'eau  ,  d'autres  volent  dans 
l'eau  ,  tandis  que  quelques-uns  ,  qui  femblent  plus  m.d 
partagés,  ou  rampent  ck:  marchent  lentement  fur  la  terre, 
eu  ne  s'en  élèvent  que  par  des  lauts  réitères.  Nous  auioijs 
l.eu  d'admirer  aufli  Tucilité  de  quelques  uns  de  ces  in- 
fectes, qui  fournilîent  des  remèdes  pour  la  médecine,  ou 
des  couleurs  brillantes  pourks  teintures. 

Alais  avant  que  d'entrer  dans  ce  détail  ,  nous  allons 
mettre  fous  un  leul  point  de  vue  ,  dans  une  table  ,  tous 
les  genres  dont  efl  compoice  cette  feetion  ,  avec  les  carac' 
teres  qui  les  diflinguent. 


4o8  Histoire    abrégée 


SECONDE      SECTI  ON 

De   la   clajje   des  Infecles. 

INSECTES    HEMIPTERES 

o  u 
A    DEMl-ÉTUlS. 

GENRES.  CARACTERES. 

(Trois  articles  aux  tarfes. 
Antennes  plus  courtes  que  la  tête. 
Deux  petits  yeux  lilles. 
Trompe  courbée  en  defîbus. 
Quatre  ailes ,  celles  de  deffous  croifées. 

Trois  articles  aux  tarfes. 

Antennes  plus  longues  que  la  tête,  compofëes  de 
La  Punaise./      quatre  ou  cinq  articles. 

Trompe  courbée  en  defTous. 

Quatre  aîles ,  celles  de  deffus  partie  écailleufes  j  par- 
tie membraneufes. 

Deux  articles  aux  tarfes. 

Antennes  très-courtes,  fîtuées  au-deflbus  des  yeux. 
y        -vT  I  Trompe  courbée  en  deflbus. 

i^A  -N  A  U  C  O  RE.^  Quatre  aîles  croifées. 

Six  pattcs  3  les  premières  en  forme  de  pinces  d'écre- 
vifles. 

Ecuflbn. 

TOeux  articles  aux  tarfes. 
J^^    Punaise)  '^"^^""ss  très-courtes ,  fîtuées  au-deflbus  des  yeux, 
y  Trompe  courbée  en  deffous, 
à  avirons.         \  Quatre  aîles  croifées 

I  Six  pattes  en  forme  de  nageoires. 
\  Ecuffon. 

Un 


DES    Insectes. 


4of 


La    C  o  r  I  s  e. 


Un  feul  article  aux  tarfe». 

Antennes  très-courtes,  fituées  au-dtfToas  d«  ycur. 

I  rompe  courbée  en  dellous. 

Quatre  ailes  croifées. 

Six  pattts,  les  lieux  premières  en  forme  de  pinces> 

les  dernières  en  nageoires. 
Point  d'écufl'on. 

Un  feul  article  aux  tarfcs. 
Antennes  en  forme  de  pinces  de  crabei. 
Trompe  courbée  en  deflous. 
Quatre  ailes  croifccs. 
Quatre  pattes. 

Deux  articles  aux  tarfes. 

1  rompe  naiffant  du  corcelet  entre  la  première  &:  la 

féconde  paire  de  pattts. 
Quatre  ailcs  polees  latéralement  &  formant  le  toit. 

(Pattes  propres  à  fauter. 
Ventre  terminé  en  pointe. 
Trois  petits  yeux  lilFes. 

L(  Un  feul  article  aux  tarfes. 
1  Trompe  courbée  en  deiVuus. 
T-,  1  Quatre  ailes  droites  élevées  ,  ou  manquant  tout-à- 

ePuCERON./      fait. 

I  Pattes  propres  à  marcher. 

I  Extrémité  du  ventre  garnie  de  deux  pointes  ou  tu- 

f      bercules. 


jLe    Scorpion 

aquatique. 


L  A.  P  s  Y  L  L  E. 


Le  Kermès. 


Trompe  fortant  du  corcelet  entre  la  première  &  la 

féconde  paire  de  patres. 
Deux  ailes  droites  élevées,  dans  les  maies  feulement. 
Kxtrémité  du  ventre  garnie  de  filets. 
Femelle  qui  prend  la  figure  d'une  graine  ou  goufle 


Trompe  fortant  du  corcelet  entre  la  première  &:  la 
_      ^  .      féconde  paire  de  putes. 

LaCoCHENILLE,/  Deux  ailes  droites  élevées ,  dans  les  mâles  feulement, 

I  xrrémité  du  ventre  garnie  de  filets. 

Femelle  qui  confene  la  figure  d'infe^e. 


r^ 


Tome  I. 


Y^t 


4IO 


Histoire    a  b  k  à  g  i  i 


SECTIO     SECUNDA 

^.  Claffis  Infeclorum. 

INSECTA     HEMIPTERA. 


GENERA. 
C  I  C  A  D  A. 

La  cigale. 

C    I    M    E    X. 

La  punaife. 


N  AU  c  O  R  I  s. 

La  naucore. 


N  OTO  N  ECTA. 

La  punaife  a 
avirons. 


C  o  R  I  X  A. 

La  corife. 


CARA  CTERES. 

Articuli  tarforum  très. 

Antennae  capite  breviores. 

Ocelli  duo. 

Rolhum  inflexum. 

Alac  quatuor ,  inferiores  cruciataî. 

Articuli  tarforum  très. 

Antenna:   capite  longiores  ,  articulis   quatuor  vel 

quinque. 
Rolhum  inflexum. 
Alae  quatuor ,  fuperiores  femi-elytra. 

Articuli  tarforum  duo. 

Antennae  brevifiTimae  infra  oculos  pofîtae. 

Rortrum  inflexum. 

Alx  quatuor  cruciataî. 

Pedes  fex ,  primi  cheliformes. 

Scutellum  prasfens. 

Articuli  tarforum  duo. 

Antennas  breviffimae  infra  oculos  pofîtae. 

Roftrum  inflexum. 

Alae  quatuor  cruciatae. 

Pedes  fex  natatorii. 

Scutellum  praefens. 

Articulus  tarforum  unicus. 

Antennae  breviflimae  infra  oculos  pofîtar. 

Roftrum  inflexum. 

Alae  quatuor  cruciatae. 

Pedes  fex ,  primi  cheliformes ,  poftici  natatorii. 

Scutellum  nullum. 


H   E  P  A. 

Le  fcorpion 
aqudiLqui:. 

P  s   Y   L  L  A. 

La  pfylU. 


A  p  H  I  s. 
Le  puceron. 

C  H  E  R  M  E  s. 

Le  kermès. 


C  o  c  c  u  s. 
La  cochenille. 


desInsectes.  411 

Articulas  tarforum  unicut. 
AiUL-nnx  chelitormes. 
F^oUrum  inflcxum. 
Alx  qiuciior  cruciatz. 
Pcdes  quatuor. 

Articuli  tarforum  duo. 

Rollrum  pcdorale  iir.er  ptimum   &  focundum   pir 

ftmorum. 
A!x-  quatuor  latérales. 
Pc.ics  faltatorii. 
Al>df)men  acuminatum. 
Ocelli  très. 

Articulus  tarforum  unicus. 
Roilium  inflexum. 
Alx  quatuor  eredtz  vel  nuUx. 
Pedcs  ambulatorii. 
Abdomen  bicorne. 

Roflrum  pcdorale  intcr  prlmum  &:  fecundum  par 

tcmorum. 
Ali  dux  mafculis  ,  ere<^T. 
Ab  lomtn  appendicibiis  fttaceis. 
Foemina  tolliculi  formam  inducns. 

Rcftrum  peflorale  inter  prinmm  &  fccuiidum  par 

tcmorum. 
Alx  dux  m.ifcnlis ,  eredx. 
Abdomen  appendicibus  fetaceis. 
l'ocmina  inlecti  tormani  krvans. 


Fff 


411  Histoire    abrégée 

C  ï  C  A  D  A. 

LA     CIGALE. 

Ardculi  tarforum  très.  Trois  articles  aux  tarfes. 

Antenne  capite  breviores.  Antennes  plus  courtes  que  la 

tête. 
Ocellï  duo.  Deux  petits  yeux  HlFes. 

Rojîrum  inflexum.  Trompe  courbée  en  deiTous. 

AU  quatuor  j  inferiores  cruciau.        Quatre  aîles  j  celles  de  deflfous 

croifées. 

Les  cigales  de  ce  pays-ci  ont  été  appellces  par  quelques 
auteurs  procigales  y  pour  les  diftinguer  des  véritables  ci- 
gales dont  elles  approchent  infiniment ,  mais  dont  elles 
difiérent  cependant  par  quelques  endroits,  comme  nous 
le  ferons  oblerver  dans  les  remarques  ajoutées  à  la  fin  de 
ce  genre. 

Le  caractère  de  nos  cigales  fe  tire  de  la  réunion  de  cinq 
parties  ;  i°.  elles  ont  trois  pièces  aux  tarfes ,  ce  qui  ne  leur 
eft  commim  qu'avec  les  punaifes  feules ,  parmi  tous  les 
genres ,  dont  eft  compofée  cette  fection  ;  i^.  leurs  anten- 
nes fort  courtes  ne  font  compofées  que  de  deux  parties; 
la  première  eft  grofle ,  courte ,  6l  forme  comme  un  gros 
bouton  qui  part  de  la  tête;  la  féconde  eft  mince  &  reiTèm- 
ble  à  un  petit  poil ,  qui  part  du  milieu  du  bouton  ;  j"^.  ces 
infedes  ont  les  petits  yeux  liffes  qu'on  remarque  dans  les 
mouches  te  dans  les  infecles  à  deux  &  à  quatre  aîles  : 
mais  au  lieu  que  ces  petits  yeux  font  au  nombre  de  trois 
dans  les  mouches  &  dans  les  grandes  cigales  de  Provence, 
on  n'en  apperçoit  que  deux  dans  nos  petites  cigales  des 
environs  de  Paris  ;  4°.  un  quatriémie  caractère  qui  leur  eft 
commun  avec  beaucoup  de  genres  de  cette  fed:ion  ,  eft 
d'avoir  à  la  bouche  une  trompe  recourbée  en  deiïbus  ;  5  ^. 
enfin  ces  infe£tes  ont  quatre  ailes  ,  dont  les  fupérieures 
font  plus  ou  moins  colorées ,  tandis  que  les  inférieures , 


desInsectes.  4Î3 

prcr^uc  fans  couleur  6c  diaphanes  ,  lont  croifécs  l'une 
lui"  l'autre.  C'cit  de  la  réunion  de  ces  cinq  caraclercs  , 
que  fe  tire  le  caraclerc  gcncriquc  de  notre  cigale ,  ce 
î^enre  étant  le  (cul  dans  lequel  ils  le  trouvent  tous 
réunis. 

La  larve  qui  produit  ces  in(ec?ccs,  relTemble  à  un  ver  à 
(]\  pattes.  On  la  rencontre  quelquefois  fur  les  plantes. 
Quelques-unes  de  ces  larves  ont  une  lingularité  ,  c'elt  de 
rendre  par  l'anus  6c  les  pores  de  leur  corps,  des  petites 
bulles ,  qui ,  réunies,  forment  une  écume.  Un  feroit  tenté 
de  prendre  cette  écume  pour  de  la  lalive  que  quelqu'un 
en  palVant  nuroit  jettée  lur  les  plantes.  On  ell  feulement 
étonné  d'en  trouver  une  li  grande  quantité.  C'elt  Ibus 
cette  écume  qu'eft:  cachée  la  larve  de  la  cigale  ,  probable- 
ment pour  être  à  l'abri  de  la  recherche  d'autres  animaux 
dont  elle  deviendroit  la  proie.  La  nature  a  accordé  cette 
efpéce  de  détenle  à  cet  inlecle,  dont  le  corps  nud  de  mol 
pourroit  être  très  facilement  blelîe  :  peut-être  auiii  cette 
écume  humide  lui  lert-elle  à  le  défendre  de  la  chaleur  ôc  di^s 
rayons  du  loleil.  Si  on  écarte  cette  écume,  on  découvre 
la  larve  qui  ell  cachc'c  deflbus,  mais  elle  ne  relie  pas  lono-- 
temps  à  nud  ,  elle  rend  bientôt  de  nouvelle  écume  qui 
la  cache  aux  yeux  de  l'Oblervateur.  C'ell  au  milieu  de 
la  même  matière  écumeule,  que  cette  larve  le  mctamor- 
phole  en  nymphe  ik,  en  inlecîe  parfait.  D'autres  larves, 
dont  le  corps  ell  moins  mol,  courent  fur  les  plantes  lans 
aucune  détenle,  ik,  n'échappent  aux  infectes  qui  pour- 
roient  leur  nuire ,  que  par  l'agilité  de  leur  courl'e  (:5c  fur- 
tout  de  leurs  lauts. 

Les  nymphes  qui  proviennent  de  toutes  ces  larves 
n'en  dilicrent  pas  beaucoup  ;  feulement  elles  ont  des  com- 
mencemens  d'ades,  des  elpcces  de  bourons  à  l'endroit  oii 
ieront  les  ailes  dans  l'infeclc  parfait  :  du  relie,  ces  nvm- 
phes  marchent,  lautent  <!n:  courent  lur  les  plantes  6v  les 
arbres,  comme  \.i  larve  «S:  la  cigale  qu'elles  doivent  pro- 
duire. Lnfin  elles  quittent  leur  enveloppe  de  nymphes  , 


414  Histoire    abrégée 

elles  changent  d'une  dernière  peau,  &  pour  lors  rinre£te 

eft  dans  fon  dernier  état  de  perfection. 

Ces  cigales  ont  ordinairement  une  tête  prefque  trian- 
gulaire, un  corps  allongé,  les  ailes  pofées  en  toit ,  6c  iix 
pattes  avec  lesquelles  elles  marchent  &  fautent  allez  vive- 
ment. A  l'extrémité  du  ventre  de  leurs  femelles,  on  voit 
deux  grolTes  lames  ,  entre  iefquelles  eil  renfermée,  com- 
me dans  un  étui ,  une  pointe  ou  lame  un  peu  en  fcie ,  qui 
leur  fert  à  dépofer  leurs  œufs,  &c  probablement  à  les 
enfoncer  dans  la  fubftance  des  plantes ,  dont  les  petites 
larves  doivent  fe  nourrir. 

Les  efpéces  que  renferme  ce  genre ,  font  alTez  nom- 
breufes  ,  &:  plufieurs  d'entr'elles  méritent  d'être  remar- 
quées ,  les  unes  pour  leur  couleur  ,  d'autres  pour  leur 
forme.  La  ciga/e  a  ailes  tranfparentes  relFemble  en  petit 
aux  grandes  cigales  de  Provence  :  la  cigale  a  taches  rouges 
eft  un  des  plus  beaux  infectes  de  ce  pays-ci ,  oc  fi  elle  étoit 
plus  grande,  elle  pourroit  le  difputer  aux  infectes  les  plus 
brillans  que  nous  fourniflent  les  pays  étrangers.  La  cigale 
flamboyante  ^  quoiqu'elle  foit  des  plus  petites  ,  n'eft  pas 
moins  remarquable  par  cette  belle  bande  en  ferpentant  de 
couleur  de  cerife  ^  dont  fes  étuis  font  ornés.  La  cigale  des 
charmilles  ^  k  cigale  -  moucheron  ^  &  quelques  autres  peti- 
tes qui  volent  légèrement  &  plus  aifémentque  les  grandes 
efpéces ,  reiFemblent  d'abord  à  des  petites  mouches ,  ou  à 
des  petites  teignes  volantes  ;  il  faut  regarder  de  près 
ces  petits  animaux  ,  pour  reconnoîcre  que  ce  font  de 
vraies  cigales. 

Quant  à  la  forme  extérieure,  il  y  a  fur-tout  trois  efpéces 
de  cigales  tout-à-fait  remarquables  par  leur  fingularité.  Le 
grand  diable  porte  fur  fon  corcelet  deux  efpéces  d'ailes , 
ou  larges  cornes  arrondies  y  qui  lui  donnent  une  figure 
hideufe.  Le  petit  diable  eft  encore  plus  lingulier  :  outre 
deux  cornes  pointues  dont  les  côtés  de  fon  corcelet  font 
armés ,  il  y  en  a  une  troifiéme  au  milieu ,  qui  va ,  en  ferpen- 
4:aQC,  gagner  l'extrémité  de  fon  corps.  Cette  dernière  cor- 


desInsectes.  415 

ne  fe  trouve,  mais  toute  droite  dans  le  dcml-diahk  ,  cjui 
n'a  point  de  cornes  latérales  lur  (on  corcclet. 

Toutes  ces  diverfitcs  de  formes  ^  de  couleurs ,  rendent 
cei^enre  un  des  plus  iiULTellaiis.  Nous  allons  entrer  dans  le 
détail  des  eipéces  qu'il  contient. 

1 .  C  1  C  A  D  A  fufciiy  alis  aqucis  fufco  maculât i s  ,  nervis 
puncîiitis.  Linn.  faun.  fuec.  n.  631. 

Linn.  fyjl.  nat,  edlc.   lO  ,  n.  2 «5.  Cicada   nervofa. 

La  cigale  à  ailes  tranfparentes. 

Longueur  3   lignes.     Largeur  i  ^  ligne. 

La  couleur  de  cette  cigale  eft  brune.  Sa  tctc  cfl  jau- 
nâtre, avec  deux  points  noirs  fur  le  haut  :  elle  e(l  large  &: 
fort  courte,  un  peu  (aillante  en  devant  vers  (on  milieu.  Le 
corcelet  au(Ii  jaunâtre  ell  fî  court ,  qu'il  (emble  n'être 
qu'une  petite  écaille  tran(ver(ale  pofée  derrière  la  tête; 
mais  l'écuilon  ell  large  &:  tient  la  place  du  corcelet.  11  ell 
d'un  brun  noirâtre,  avec  une  raie  ou  ligne  longitudinale 
élevée,  formant  une  crête  aiguë  (ur  le  milieu  de  cet  écul- 
fon.  Aux  deux  cotés  de  cette  crcte  ,  on   en  voit  deux 
autres  un  peu  obliques  y  qui  s'éloignent  en  delcendant,  ce 
qui  tait  trois  en  tout.  Les  étuis  (ont  blanca  ,  tranfparens, 
avec  des  points  (ur  toutes  \es  nervures,  ôc  de  plus  quel- 
ques taches  brunes  qui  1-orment  deux  bandes  tranlVer(es, 
une  à  la  ba(e  ,   l'autre   vers   le   milieu  de   l'érui  ;   mais 
ces  bandes  ne  (ont  pas  conlVantcs,  car  j'ai  quelques-unes 
de  ces  cigales  ou  elles  manquent.  Dans  celles-là  les  pattes 
(ont  blanchâtres,  dans  les  autres  elles  (ont  brunes.  Dans 
toutes  le  ventre  ell  brun  ,  &  les  ailes  font  tranfparentes  ôC 
veinées.  Ces  ailes  (ont  plus  courtes  que  les  étuis,  ce  qui 
n'eft  pas  ordinaire  dans  les  autres  efpéces  ^  &  qui  rappro- 
che celle-ci  des  vraies  cigales  de  Provence  auxquelles  elle 
relîemble  un  peu. 

1.  ClCADAfuJcaj  elytris  fafcia   duplici   intcrrupia 
tranfverfa  albida. 


4i<>  Histoire    abrégée 

Linn.  faiin.  fuec.  n.  636.    Cicada   fufcâ  ,  elytris  maculis  binis  albis  lateralî- 

bus  ,  fafcia  diiplici  interrupta  tranfverfa  albida. 
Linn.  Jyji.  nut.  edit.   lO,  p.  437 ,  ra.   24.  Cicada  fpumaria. 
Raj.  inf.  p.  67.  Locufta-Pulex  fwammerdamio  ,  nobis  cicadula. 
Raj.  camabrig.  112. 
Swamm.  quart,  p.  85.  Locufta-piilex. 
SiKuimmerd.  gilL  p,  86. 
Swumm.  bib.  nat.   l  ,  p-   21  "5. 
Poupart.   aci.   acai,  R.  S.  I705  ,  p.  162. 

Petiv.  ga^oph.  t.  61  ,  fig.  9.  Ranatra  bicolor^  capite  nigricantc. 
Fnjch.  germ.  8  ,  />.   26  ,  /.    12.   Veimis  fpumans. 
De  geer.  aci.  ftockh.  174I  ,/>.  221  ,  t.  7.  Cicada  fui'ca  ,  ails  fuperioribus  maculis 

aibis  ,  in  fpuîîiâ  quadam  v^vens, 
Rofel.  inf.  vol.  2  ,  tab.  23.  Locufta  germanica. 

La  cigale  bedeaude. 

Longueur  clignes.     Largeur   \\  ligne. 

Parmi  les  efpëces  de  ce  pays-ci  ,  celle-ci  efl  une  des' 
plus  grandes.  Elle  eft  d'une  couleur  brune ,  louvenc  un  peu 
verdâcre.  Sa  tête^  Ton  corcelet  &  fes  étuis  font  finement 
pointillés  Sui^'  ces  derniers  en  voit  deax  taches  blanches, 
oblongues  &  tranfverfes,  qui  partent  du  bord  extérieur 
des  étuis  ,  l'une  plus  haut  ,  l'autre  plus  bas  ,  mais  qni 
ne  vont  pas  tout- à-fait  jurqu'au  bord  intérieur,  eniorte 
que  les  bandes  qu'elles  forment  fur  les  étuis,  font  inter- 
rompues dans  leur  milieu.  Le  deffous  de  l'infecle  eft  d'ua 
brun  clair. 

Avant  que  l'infe^le  ait  fubi  fa  métamorphofe  ,  la  larve 
qui  le  doit  produire,  habite  fur  les  plantes,  mais  on  ne  la 
voit  point,  à  moins  qu'on  ne  fâche  où  elle  eft.  Elle  rend 
par  l'anus  &:  par  tout  fon  corps ,  des  bulles  écumeufes  ^  qui 
produifent  une  écume  femblable  à  la  iaHve,  que  l'on  voie 
îbuvent  dans  les  prés  fur  les  plantes,  &  qu'on  n'imagine - 
roit  jamais  être  le  fcjour  d'un  infedle.  Si  l'on  écarte  cette 
écume,  on  voit  au  milieu  la  larve  de  couleur  verte,  qui 
bientôt  fe  recouvre  d'une  nouvelle  écume. 

3.  CICADA   nigra ,  elytrorum   lateribus   albis.  Linn, 
faun.  fuec.  n.  (^39. 

lirvi.fy/i.  nat.  edit.  10,  p.  437,  «.  19.  Cicada  lateralis, 

Acl^ 


Dr.  siNsrcTES.  417 

A!l.   Upf.  173'}  ,  /'.  3$  ,  n.   ij.  Gryllus  fufcui  ,  alarum  margin,-  al'jo, 
Rjj.  inj.  p.  68 ,  n.  i.  Locufta-pulex  fufca. 

La  cigale  à  bordure. 

Longiitur  j   lignes.     Largeur  i   f  ligne. 

Celle-ci  c([  toute  noire  en  dcfllis ,  à  l'cxccprion  du  bord 
extérieur  des  étuis,  qui  a  une  bordure  blanche  allez  l-irge. 
Les  yeux  Ibnt  aulli  un  peu  blanchâtres  :  prcfque  tout  le 
deflbus  du  corps  eft  blanc  ,  il  n'y  a  que  le  milieu  du 
ventre  qui  (oit  noir. 

4.  C  I  C  A  D  A   fi^fio  -  pallida  y    clytris    membranaceis 
vcnofis  ^fcuiello  macula  dupiici  tnangulari. 

La  cigale  a  ailes  membraneufes. 

Longueur   1  \  lignes.      Largeur  1  ligne. 

Sa  tcte  eft  large  ,  applatie  ,  avec  les  yeux  à  refeau  gros 
&:  faillans  fur  les  curés.  Le  delFus  de  la  tête  ell  pale  ,  6c  on 
y  remarque  les  deux  petits  yeux  lillcs  de  couleur  noire. 
Le  corcelet  e(l  large  ,  allez  court ,  de  couleur  Fauve  pale, 
avec  deux  points  noirs  à  fa  partie  antérieure.  L'écullon 
aiïez  apparent,  eft  de  la  même  couleur,  &  a  aulFi  an- 
térieurement deux  taches  triangulaires  noires.  Les  étuis 
l'ont  membraneux  ,  tranfparens,  peu  colorés  ,  avec  quel- 
ques  veines  un  peu  fauves  vers  le  bas.  Sous  ces  étuis  font 
les  ailes  aulli  tranfparentes.  Le  delFous  du  corps  oc  les  pat- 
tes (ont  un  peu  fauves. 

j.   C  I  C  A  D  A    elytris    viridibus  _,    capite  flavo  punclis 
ni  gris.  Linn.  faun.  fuec.  n,  630. 

Linn.fyfl.  nat.  edit.  10  ,  p.   438  ,   n.    38.  Cicacl.i  viridis. 

Aci.  Vpf.  \j]6^p.  34,".  II.  Gryllus  aiis  fuperioribus  viridibus,  iofcriorlbu» 

fulcis  capite  flavo. 
Periv.  ga[orh.  73  ,  f.  47  ,  /  6.  Ranatra  viridefcens. 
Rdj.   inf.  ;».  68  ,  n.    3.   Locutla-pulex  ter  lia. 

La  cigale  verte  a  tête  panachée. 

Longueur  1  )  lignes.     Largeur  I  ligne. 

Ses  étuis  font  d'un  vert  foncé,  mais  leur  extrémité  eft 
fouvent  tranfparente.  Le  corcelet  6c  récuflbn  iont  verts. 
Tome  I,  ^  S  S 


.  a' 


418  .Histoire    ABRÉGÉE         • 

La  tête  eft  jaune  ,  avec  deux  points  noirs  bien  marqués 
fur  le  defTus  &  quelques  petits  fur  les  côtés.  On  voit  auflî 
deux  points  noirs  fur  TéculTon.  Les  ailes  font  de  couleur 
obfcure  plombée  ,  ainfi  que  le  defllis  du  ventre.  Les  pattes 
font  jaunâtres  àc  le  defTous  du  ventre  a  des  bandes  jaunes. 

6.  C  l  C  A  D  A    nigra  ,    elytris    maculis  fex   rubris. 
Planch.  ^,'àg.^, 

La  cigale  a  taches  rouges. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  2  Lignes. 

Cette  efpéce  ,  la  plus  belle  de  toutes  celles  que  nous 
avons,  eft  d'un  noir  luifant,  tant  en  defliis  qu'en  defî'ous. 
Ses  étuis  feuls  ont  chacun  trois  grandes  taches  d'un  beau 
ronge  ponceau;  fçavoir,  une  à  la  bafe  ,  attenant  1  ecufTon, 
qui  eft  demi-circulaire  ;  une  autre  ronde ,  placée  plus  bas, 
près  du  bord  extérieur  ;  &:  une  troifiéme  fîtuée  un  peu 
avant  la  fin  des  étuis  ,  &:  formant  une  efpéce  de  croiflant 
dont  les  pointes  regardent  le  haut.  Cette  dernière  s'unit 
avec  fa  correfpondante  fur  l'autre  étui.  Le  bout  des  étuis 
eft  noir ,  tk  les  ailes  font  noirâtres  ,  lavées  d'un  peu  de 
rouge  à  leur  bafc.  Cet  infedte  faute  peu  &  fe  prend  aifé- 
ment ,  mais  il  eft  rare  autour  de  Paris.  Il  varie  un  peu 
pour  la  grandeur  de  fes  taches  rouges. 

7.  C  I  C  A  D  A  fufco  -  vïridis  reticulata  ,  alarum  baji 
dilatât  a. 

La  cigale  bojjue. 

Longueur  3  \  lignes.     Largeur  i  |  ligne. 

Sa  couleur  eft  la  même  par-tout  fon  corps:  elle  eft  bru- 
ne y  avec  une  légère  teinte  de  vert.  Sa  tête  eft  aftez  grofle, 
avec  les  yeux  faillans.  Ses  ailes  ont  beaucoup  de  nervures, 
tant  longitudinales  que  tranfverfes ,  ce  qui  fait  une  efpéce 
de  refeau  à  mailles  ferrées.  Ces  ailes  à  leur  partie  anté- 
rieure proche  leur  bafe,  font  une  efpéce  de  bofle  ou 
de  dilatation  vers  le  bord  extérieur,  6c  vont  enfuite  en  fe 
retréciflant  des  côtés  vers  le  bout ,  mais  en  s'élevant  dans 


D   r.  s      I  N  s   F.  C  T  E  s.  41  f> 

leur  milieu  ,  ce  qui  rend  i'cxtrcniirc  du  corps  arrondie. 
Cette  cigale  eil  ai  fée  à  reconnoîtrc  par  cette  rorme  fingu- 
liere.  Elle  n'eft  pas  commune  ici. 

<S.  C  I  C  A  D  A    (Idvo  -  pallida  ,    ihoracc  puncîis  fex 
imprejjis. 

Elle  donne  \qs  variétés  fui  vantes. 

a.    Cicada  Jîavo-pallida  y  oculis  nigricantibus. 

h.   Cicada  flavo  -  pallida  ,    dorfi   Imca   longitudlnali 

nigra. 
c.   Cicada  flavo  -  pallida  ^  thoracis  poflica  ,  fcutcUi 

antica  parte  j  fufcis, 

La  cigale  pale. 

Longueur  y  lignes.     Largeur   i    |  ligne. 

Cette  cigale  e(l  par -tout  de  la  même  couleur  jaunâtre 
pâle.  11  y  a  des  variétés  qui  ont  des  yeux  noirâtres  ;  d'autres 
ont  une  raie  brune  longitudinale,  qui  partant  de  la  tête, 
traverle  le  milieu  du  corcelet  ,  6c  delcend  le  long  du 
milieu  du  corps  de  l'iniecle  :  dans  ceux-là  récuflbn  6c 
le  côté  intérieur  des  étuis  qui  le  trouvent  dans  le  chemin 
de  cette  ligne  ,  (ont  bruns  :  enfin  d'autres  variétés  ont  une 
tache  brune  iur  la  partie  poftérieure  du  corcelet  6c  le 
devant  de  l'écuflbn.  Dans  toutes  ,  la  tête  ,  le  corcelet 
&  les  étuis  font  très-finement  pointillés.  Le  devant  du 
corcelet  eft  chargé  de  fix  points  enfoncés ,  pofés  tranlver- 
falement  6c  rangés  par  paires;  fçavoir  ,  deux  au  milieu  6c 
deux  à  chaque  coté.  Les  ailes  Ibnt  membrancules  ,  lans 
couleur,  fi  ce  n'ell  à  la  baie  qui  eft  un  peu  noirâtre.  Les 
pieds  ou  taries  lont  aufli  noirs. 

5.   C  I  C  A  D  A   tlytris  flavis  ,    linea   abrupta  duplui 
longitudlnali  nigra.  Linn.faun.fuec.  n.  631. 

Linn.  fyfl.  nac.  edit.  iO,/>.  4^8,  n.  31.  Cicada  interrupta. 

Peiiv.  g^^ioph.  61  , /'   lo.  Ranatra  bicolor  ex  fuko  &  pallido  Ariata. 

La  cigale  jaune  a  raies  noires  obliques. 

Longueur  2  l'g'''(i'     Largeur  1  ligne, 

Gggij 


420  Histoire    abrégée 

Sa  tête  efl  noire  avec  quelques  caches  jaunes  ,  &.  !e  bord 
poftérieur  de  la  même  couleur.  Le  corcelet  eft  auffi  noir, 
terminé  poftérieuremenc  par  une  raie  jaune  ,  dont  le 
milieu  un  peu  plus  large  forme  une  tache.  L'écuiron  jaune 
au  milieu  eft  noir  fur  les  côtés.  Les  étuis  font  jaunes.  Du 
haut  de  chacun  ,  part  une  raie  noire ,  qui  en  defcendant 
obliquement  ,  s'ëtrécit  ôc  finit  en  pointe  vers  les  deux 
tiers  de  l'étui  près  la  future.  Du  bas  de  l'étui ,  part  une 
autre  raie  noire  qui  fe  rétrécit  en  montant ,  &  s'appro- 
chant  du  bord  extérieur  ,  fe  termine  en  pointe  vers  la 
moitié  de  l'étui ,  enforte  qu'entre  ces  deux  raies  noires ,  le 
fond  forme  une  raie  jaune  oblique.  Le  deiïbus  de  l'in- 
feete  eft  jaune  ,  feulement  le  ventre  a  un  peu  de  noir  au 
milieu. 

10.  CICADA  fufca  y    capitis    thoracifquc  fafcia 
tranfverfa  flava. 

La  cigale  a  diadème. 

Longueur  2  {  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

Cet  infecle  eft  d'un  jaune  brun.  Sa  tête  &:  fon  corce- 
let ont  chacun  une  bande  tranfverfe  jaune  un  peu  fînuée, 
&  terminées  l'une  &:  l'autre  à  leurs  bords  par  des  lignes 
un  peu  plus  brunes  que  le  refte  du  corps. 

1 1 .  C  I  C  A  D  A  fufco  -  nebulofa  ,  fcutelli  cavitate 
rotimda  ,  thorace  punclis  luteis  imprejjïs  tranjverjim 
pefuis. 

La  cigale  a  collier  jaune. 

Longueur  2  \  lignes.     Largeur  I  f  ligne. 

Tout  le  corps  de  cette  efpéce  eft  finement  varié  de 
brun  6c  de  jaune  ,  ce  qui  forme  une  efpéce  de  couleur 
brune  y  quand  on  ne  voit  pas  l'inlecte  de  près.  Le  corcelet 
a  cependant  quelques  taches  jaunes  enfoncées  plus  mar- 
quées ,  fur-tout  on  en  diftingue  cinq  ou  fix  pofées  tranfver- 
lalement  à  fa  partie  antérieure.  Les  étuis  à  leur  bord  infé- 


desInsectes.  411 

rieur  ,  ont  aufTi  trois  taches  paies  un  peu  marquces.  Les 
pactes  lont  de  couleur  pale.  On  voit  lur  recull'on  un 
cuFoncenieiit  ou  une  cavité  ronde  allez  grande  ,  qui  peut 
lervir  à  dillingucr  cette  clpccc  de  la  iuivantc. 

I  z .  C  1  C  A  D  A  fufco  -  nebulofa  ,  fcutdlo  tranfverfim 
JuUaio  ,  tibiis  pojlicis  ,  clytrorumque  Umbo  t  flavo 
fufco  -lue  V  a  riega  tis . 

La  cigale  a  pattes  bigarées. 

Longueur  3  7  lignes.      Largeur  l    {-  ligne, 

La  couleur  de  celle-ci  reflcmble  beaucoup  à  celle  de  la 
précédente  ;  mais  cette  efpéce  en  difFére  par  fa  tête  qui  eft 
jnoins  aiguë  ,  par  l'écullon  qui  a  un  liUon  tranlverlal 
enfoncé ,  mais  dont  les  cotés  vont  un  peu  obliquement  en 
defcendant ,  par  fon  corcelet  qui  n'a  point  les  taches  jau- 
nes de  l'efpéce  précédente ,  &:  par  le  bord  extérieur  du  bas 
des  étuis,  qui,  de  même  que  les  jambes  poftérieures  ,  cil 
varié  de  jaune  &  de  brun.  On  voit  aullî  lur  les  étuis  ,  deux 
taches  un  peu  blanchâtres  ,  l'une  vers  le  milieu ,  l'autre  un 
peu  plus  haut. 

13.  C  1  C  A  D  A  fufco -nebulofa  ;  cap'itc  ,  thoracts  antica 
pane  ,  elytrorumquc  limbo  jiavis. 

La  cigale  a  tête  &  bordure  jaunes. 

Longueur  2   î  lignes.      Largeur  l   ligne. 

On  trouve  encore  dans  celle-ci  la  même  couleur  que 
dans  les  précédentes.  Sa  têteeft  d'un  jaune  laie,  ainfi  que 
le  devant  de  Ion  corcelet.  La  partie  pollérieurede  ce  même 
corcelet  iic  l'éculT'on  lont  d'un  brun  Hncmcnt  panaché 
de  jaune.  Les  étuis  lont  de  cette  même  couleur  brune  , 
mais  leurs  bords  ont  une  allez  large  bordure  jaune.  Le 
dellous  Je  l'inle^le  eft  jaunâtre. 

14.  (]   l  C  A  D  A    fufco  -  nebulofa   punclata  ,    nervis 
elytrorum  albidis, 

La  cigale  a  veines  blanches 

Longueur  I  7  ,  X  lignes.      Largeur  )  Ugttt, 


42  2  Histoire    ABRÉGÉE 

La  couleur  de  celle-ci  eft  brune  par- tout  j  ôc  formée  par 
un  amas  de  points  noirs  fur  un  fond  jaunâtre.  Ce  qui  la 
diftingue,  ce  font  les  nervures  des  étuis  qui  font  blanches. 
Elle  varie  un  peu  pour  la  grandeur  èc  encore  plus  pour 
Ja  nuance  des  couleurs.  Quelquefois  elle  efl  fort  brune , 
d'autres  fois  fort  pâle ,  6c  pour  lors  les  nervures  font  plus 
blanches ,  plus  grandes ,  plus  apparentes ,  Ôc  ce  qui  eft  en- 
tre CQS  nervures  forme  des  efpéces  de  petits  defleins , 
dont  le  contour  eft  brun  ôc  le  milieu  plus  pâle.  L'animal  eft 
brun  en  defTous ,  varié  cependant  d'un  peu  de  jaune  ,  fur- 
tout  aux  pattes. 

15.  CICADA  wta  nigra. 
La  cigale  noire. 

Longueur  2  /ignés.     Largeur  i  j  ligne. 

Je  ne  fais  fî  ce  feroit  cette  efpéce  que  M.  Linnxus 
auroit  voulu  défîgner ,  n°.  638  du  Fauna  fuecica.  La 
mienne  eft  toute  d'un  brun  noir  &:  luifant ,  &  i^QS  yeux 
qui  ne  font  point  faiilans  ,  font  d'un  brun  noirâtre.  En 
la  regardant  de  près  ,  on  voit  fur  l'écuflon  quelques  points 
enfoncés.  Je  l'ai  trouvée  aftèz  communément  dans  les 
bois  fur  le  châtaignier.  Elle  eft  très-difficile  à  attraper. 

\6.  CICADA  nigra  j  thorace  elytrifque  fafcia  crocea. 

La  cigale  noire  a  bandes  jaunes  fur  le  corceleu 

Longueur  %  lignes.     Largeur  l  ligne. 

La  couleur  Ôc  la  figure  de  cette  efpéce  reflemblent  à 
celles  de  la  précédente.  Celle-ci  a  furie  corcelet  une  large 
bande  tranlverfe  d'un  jaune  fauve  j  &.  fur  les  étuis  une  au- 
tre bande  plus  pâle  6c  moins  marquée  pareillement  tranf- 
verfe  ,  àc  placée  vers  le  milieu  de  l'étui.  Tout  le  refte 
de  rinfe£l:e  eft  noir. 

17.  C  I  C  A  D  A  thorace  obtufe  bicorni.  Planch.  9 ,  fig.  i. 

JJnn,  fyfl.    nat.   edit.  lo  ,   />.  43";  ,  n.  II.  Cicada  thorace  biaurito,  capitîs 
clypeo  antrorfum  dilatato  rotundato. 


DES    Insectes.  413 

Le  grand  diable. 

Longueur  7  lignes.     Largeur  a  lignes. 

Cctrc  cfpccc  ^  les  deux  fuivantcs  ont  des  figures 
rout-à-tait  lingulieres  cC  hidcufes.  Cellc-ci  eft  d'une  cou- 
Jcur  brune  vcrdatre  ,  pointillée  de  noir  &  lavée  d'un  peu 
de  rouge  :  \cs  nervures  àcs  étuis  fur-tout  font  pointillées 
d'un  peu  de  rouge  brun.  Sa  tcte  eft  npplatic  ,  (aillante  en 
devant ,  en  pointe  moufle  ,  avec  trois  élévations  ,  une  au 
milieu  ,  2c  deux  fur  les  cotés.  Son  corcelec,qui  eft  iingulié- 
remcnt  conformé,  a  deux  efpéccs  de  cornes  ou  ailes  larges, 
qui  s'élevant  de  chaque  côté  ,  fc  portent  un  peu  oblique- 
ment en  dehors  ,  &i  ie  terminent  par  une  cretc  arrondie. 
Les  pattes  font  verdatres  6c  les  yeux  (ont  noirs.  Cet  in- 
fecte eft  très-rare. 

i8.  CICADA  thoracc  acute  bïcorni  ^  pone  produclo, 
Planch.  9j  fig.  2. 

Linn.  faun.   fucc.  n.  641.  Clcada  thoracc  bicornl  ,  pone  produ«^o ,  ails  nudis. 
Linn.  j'yjl.  nai.  edit.   10,  ;>.  4}^  ,  n.   10.  Cicada  cornuta. 
Petiv.  gdipph.  t.  ^j  ^  f.  1,3.  Ranatra  cornuta. 

Le  petit  diable. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  1  |  ligne. 

Le  petit  diable  eft  d'une  couleur  brune  ,  noirâtre  &: 
obfcure.  Sa  tête  efl  écrafée  ,  peu  faillante  ,  &:  comme 
recourbée  en  defl^bus.  Son  corcclcr  ,  qui  elt  aflez  large  ,  a 
deux  cornes  aiguës,  qui  fc  terminent  en  pointes  aflcz  lon- 
gues fur  les  cotés.  Sur  le  milieu  du  corcelet ,  eft  une  crête ^ 
qui  fc  prolongeant  en  une  efpéce  de  corne  fmuce  &:  tor- 
tue ,  va  (e  terminer  en  pointe  forte  aiguë  ,  un  quart  avant 
l'extrémité  des  étuis.  Sous  cette  corne  ,  eft  réciillon.  Les 
étuis  font  obfcurs  ,  veinés  de  brun  ,  &  les  ailes  plus  cour- 
tes qucles  étuis,  font  aflèz  traniparentes.  On  trouve  cet 
infecte  dans  les  bois  ,  arrêté  fur  les  hautes  tiges  de  fou.;e- 
re  ,  de  cufmm  ôc  d^afclepias.  11  laute  très-bien  ,  iJc  il  n  eft 
pas  ailé  de  le  prendre. 


414  Histoire   abrégée 

15).   CICADA  tkorace  inermi ponc producîo. 
Le  demi -diable. 

Longueur  2  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Cette  efpéce  reflemble  beaucoup  à  la  précédente  ,  par- 
ticulièrement pour  la  couleur.  Elle  eft ,  comme  elle,  bru- 
ne &  obfcure.  Elle  en  diffère  d'abord  par  fa  grandeur  qui 
efl:  un  peu  moindre  ,  ôC  fur-tout  par  la  forme  de  fon  cor- 
celet.  Ce  corcelet  allez  large  ,  eil  iiffe ,  n'a  point  de  cornes 
latérales  ,  &:  la  pointe  aiguë  affez  longue  qui  le  termine 
pollèrieurement ,  eft  droite  ,  6c  non  pas  fniuée  &:  ondée , 
comme  celle  du  petit  diable.  Cet  infecte  eft  très-rare 
autour  de  Paris.  On  le  trouve  alfez  communément  en 
Champagne. 

20.  CICADA    elytris   alhîdo  nigroque  firiatis  ad 
angulum   acutum  futurœ   dorfalis-   Linn.  faun.  fuec.  n. 
642. 

Linn.  fyft.  Ttat.  edit.  10,  p.  437»  «•  30-   Cicada  ftrlata. 
Raj.  inf.  pag.  6Bj  n.  i.  Locuita-pulex  prima. 

La  cigale  rayée. 

Longueur  i  x  ligne.     Largeur  j  ligne. 

La  tête  de  cette  cigale  eft  d'un  vert  pâle ,  avec  deux 
points  noirs  tout  à  là  pointe  ,  fur  le  devant ,  ôc  quatre  au- 
tres plus  en  arrière.  Le  corcelet  eft  de  la  même  couleur 
que  la  tête ,  avec  quelques  points  noirs  fouvent  peu  mar- 
qués 5  mais  fur  l'écuffon  ,  on  en  voit  deux  très  diftincls  , 
enfoncés^  entourés  d'un  cercle  pâle  ,  ce  qui  forme  comme 
deux  yeux  féparés  l'un  de  l'autre  par  une  ligne  noire  longi- 
tudinale qui  fe  dilate  aux  deux  bouts.  Sur  les  étuis  , 
on  apperçoit  des  raies  alternativement  noirâtres  &  blan- 
châtres ,  qui  defcendent  obliquement  de  dehors  en  de- 
dans ,  ôc  vont  fe  terminer  au  bord  intérieur  des  étuis.  Le 
deffous  de  l'infecte  eft  brun ,  ôc  fes  pattes  font  tantôt  noi- 
res U  tantôt  pâles. 

II. 


DES       InSTCTES.  41^ 

2  1.   C  I  C  A  D  A  fiif^d  ,  elyins  alhidis  ,  fafcus   tnhus 
tranjvcrfn  fufcLS. 

La  cigale  a  trois  banda  brunes. 

Lorgutur  1  \  ligne.     Largeur  j-  ligne. 

Sa  tête  ,  fon  corccict  &  Ton  tciifTon  font  d'un  brun  jau- 
nâtre. Sur  le  derrière  de  la  tcte ,  on  voit  les  deux  petits 
yeux  lilîcs  noirs.  Au  devant  du  corcelec ,  ie  trouve  une 
bande  tr.uif  vcrfe  de  points  noirs  interrompue  dans  l'on  mi- 
lieu. Sur  récuiron  ,  lent  deux  points  noirs,  ^  derrière  ces 
points  deux  taches  blanches.  Les  ctuis  font  blancs,  trani- 
paiens  ,  avec  deux  bandes  tranfverlcs  brunes  ,  &  une  troi- 
ïîcme  qui  termine  Tctui ,  de  plus  les  nervures  des  étuis 
lont  un  peu  brunes. 

N.  B.  Eadtm   elytris  iinicoloribiis  ,  t  ho  race  antice  punc- 
torum  niojorum  fajcia  cranjverja. 

Cette  variété  de  l'elpéce  précédente^  paroît  approcher 
beaucoup  de  la  cigale  à  ailes  membraneujcs. 

12.  CICADA    fiava  ,   elytrorum    fafciis    duabus 
iranfverfis  fujcis. 

La  cioale  a  deux  bandes  brunes. 

o 

Longueur  1  7  l'gnr.     Largeur  ~  ligne. 

Ses  yeux  font  noirs ,  tout  le  reflc  de  fon  corps  c([  jaune  ; 
feulement  fes  étuis  lent  d'un  jaune  verddtre.  Ils  font  char- 
gés de  deux  bandes  brunes  tranfverfes  alFez  larges.  Tune 
vers  le  milieu  de  l'étui  ,  l'autre  tout  au  haut  à  la  baie.  Le 
bord  inférieur  du  corcclet  ell  aulh  un  peu  brun  ,  &:  fa  cou- 
leur brune  fe  confond  avec  la  bande  (upéricure  des  étuis. 
Je  l'ai  trouvée  en  automne  fur  les  charmilles. 

13.  C  l  C  A  D  A  Jlavd  ^  comprt'JJ'a  ,  oculis  ni  gris, 
La  cigale-jaune  aux  yeux  noirs. 

Longueur  i    \  Itgnts,     Largeur  ^  Ugn/, 

Tome  /.  J  lli  II 


4i(3  Histoire     abrégée 

Cette  cigale  eft  d'un  jaune  pâle  :  les  yeux  feuls  font  noi- 
râtres ,  ain/î  que  le  deflus  du  ventre. 

a4.  C  I  C  A  D  A  flava ,  fafcia  duplici  longitadinali  rubra 
undulata. 

La  cigale  flamboyante. 

Longueur  i  {  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Ce  petit  infecte  eft  charmant.  II  eft  par-tout  d'une  cou- 
leur foufrée  ou  jaune  pâle ,  à  l'exception  de  l'éculTon  qui 
eftunpeu  brun.  Au  milieu  de  fa  tête&defon  corcelet,eft: 
une  raie  longitudinale  d'un  rouge  couleur  de  cerife.  Le 
long  de  chaque  étui  dans  le  milieu ,  eft  une  bande  de 
la  même  couleur  qui  va  en  ferpentant.  Les  axles  font  blan- 
châtres 5  faifant  l'iris  ou  la  gorge  de  pigeon.  Je  n'ai  trouvé 
qu'une  feule  fois  dans  ma  chambre  ce  joli  animal. 

25.  CICADA   virldi- flava  \    elytris  punclïs    tribus 
nigris ,  apice  fufcis. 

La  cigale  verte  a  points  noirs. 

Pour  la  grandeur,  elle  efl  femblable  à  la  précédente  & 
à  la  fuivante.  Sa  tête  ,  fon  corcelet  ,  fon  éculfon  ôc  fes 
étuis  font  d'un  vert  jaunâtre  ;  fur  la  tête ,  on  voit  deux  ta- 
ches noires  à  côté  l'une  de  l'autre  entre  les  yeux,  il  y  en  a 
deux  femblables  aux  côtés  du  corcelet  vers  le  haut.  L'é- 
cuflon  a  pareillement  vers  fa  partie  antérieure  deux  points 
noirs  quarrés.  Enfin  chaque  étui  a  trois  petites  taches  de 
même  couleur  pofées  en  triangle;  fçavoir,  deux  fur  le 
bord  extérieur,  &;  une  vers  le  bord  intérieur.  Le  bout  des 
étuis  ell:  brun.  Le  ventre  de  l'infedle  eft  noir,  ôc  Çqs  pattes 
font  jaunes. 

N,  B.  J'en  ai  une  variété  où  la  tête  &  le  corcelet  font 
tout  noirs ,  5c  l'écuffbn  eft  jaune  vers,  la  pointe.  Cet  in- 
fedle  voltige  fur  les  feuilles.  Oa  y  rencontra  auifi  fa 
larve. 


DES    Insectes.  417 

i6.  CICADA   viridis  ,  clyiris  maculis  plurlmis  fufch 
ovaiis. 

JLd  cigale  gcographu. 

Cccrc  petite  cfptfcc  crt:  de  la  grandeur  des  prcccdcntcs 
&:  le  trouvent  ue  niénic  lur  les  Icuilles.  Sa  tcte  eil  jaune, 
avec  deux  points  noirs  l'un  à  coté  de  l'autre  furie  devant, 
&  un  troifiéme  plus  en  arrière   6c  plus  gros  ,  qui  quel- 
que|-ois  clt  à  moitié  divilé  en  deux.  Le  corcclct  a  quatre 
taches  pareilles,  rangtes  de  Iront  à  (a  partie  antérieure, 
mais  celles-ci  ië  prolongent  ,  &:  vont  ie  perdre  dans  uno 
tache  brune  allez  grande  qui  eft  à  la  partie  pollcrieure 
du  corcclet.  L'ccuilbn  a  aulli  fur  le  devant  deux  taches 
noires.  Les  étuis  ont  lur  le  milieu  du  bord  extérieur  deux 
petits  points  noirs  placés  à  coté  l'un  de  l'autre  ,  6c  de  plus 
nombre  de  taches  brunes  ovales  ,  pofées  dans  les  interval- 
Jûs  qui  font  entre  les  nervures.  Ces  taches  ont  les  bords 
plus  bruns,  6c  le  milieu  plus  pale.  Il  y  a  quelques  endroits 
des  étuis  qui  en  font  peu  chargés.  Ces  elpéces  de  taches  ^ 
de  figures  reiremblent   un   peu  aux   delîëins  irréguliers 
d'une  carte  de  géographie.  Le  ventre  ell  brun ,  &.  Ls  partes 
lont  d'un  vert  pale.  Les  étuis  ^  les  ailes  font  prelque 
de  moitié  plus  longs  que  le  ventre. 

27.   CICADA  alis  vindi-lutcis ,  ap'uibus  nigricanùbus 
dcauratis.  Linn.  faun,  fucc.  n.  644. 

Linn.fyji.  nat.  cdit.  lo,  p.  4)9,  n.  4l.Cicada  ulmi. 

La  cigale-moucheron  verte. 

Elle  relîëmble  aux  précédentes  pour  la  grandeur.  Sx 
tête  ,  Ion  corcelet  ^  Îqs  étuis  (ont  d'un  vert  pale  un 
peu  jaunâtre.  Le  bout  des  étuis  ell  un  peu  brun  ,  iS:  a  un 
certain  jour  paroi t  doré.  Les  pattes  cn:  les  étuis  lont  jaun.i- 
tres.  On  trouve  louvent  cette  clpcce  voltigeant  lur  les 
feuilles  des  arbies. 

H  h  h  ij 


41 8  Histoire   abrégée 

28.  ClCADAJiava^  alis  albis  apicibus  membranaccis. 
Linn.  faun.  fuec.  n.   645. 

Linn.  fyfi.  nat.  edit.  lO  ,  p.  439  ,  n.    41.  Clcada  rofs. 
Frifch.  germ.  il  ,  p.  13  ,  f.  îO.  Pulex  foliorum. 
Reaum.  inf.  5,  t.  20,/  lO,  II,  13,  14.  Procigale. 

La  cigale  des  charmilles. 

Longueur  1  \  ligne»     Largeur  \  ligne. 

Cette  efpéce,  la  plus  petite  de  toutes  nos  cigales  ^eft 
fort  femblable  aux  trois  ou  quatre  précédentes.  Elle  eft 
toute  jaune ,  quelquefois  un  peu  verdâtre ,  d'autres  fois 
prefque  blanche ,  mais  toujours  d'une  feule  couleur  fans 
aucune  tache.  Sa  forme  eft  allongée  ôc  prelque  cylin- 
drique ,  parce  que  Çqs  étuis  qui  font  croifés  enveloppent  le 
corps.  On  la  trouve  prefque  par-tout ,  fur-tout  fur  les 
charmilles  qu'on  ne  peut  toucher,  fans  voir  une  quantité 
de  ces  petites  cigales  fauter  ou  voltiger.  Elle  dépofe  fes 
œufs  fur  les  roiiers ,  oii  on  la  trouve  auffi  aiTez  fréquem- 
ment. 

Remarque.  Nous  n'avons  point  parlé  ,  parmi  les 
cigales  que  nous  avons  décrites  ,  de  la  grande  cigale  lî 
commune  en  Provence ,  en  Languedoc,  6c  dans  le  midi 
de  la  France  ,  parce  que  nous  ne  l'avons  jamais  trouvée 
autour  de  Paris.  Quelques  perfonnes  aiTurent  cependant 
qu'on  l'y  a  rencontrée.  Dans  ce  cas,  on  pourroit  la  rappor- 
ter à  ce  genre.  Elle  en  dilî-iére  cependant  par  deux  en- 
droits :  le  premier ,  c'eft  que  fes  antennes  font  compofées 
de  cinq  articles ,  qui  vont  en  diminuant  proportionnément, 
au  lieu  que  les  antennes  de  nos  petites  cigales  ne  font 
compofées  que  de  deux,  le  premier  gros  èc  fort  court, 
femblable  à  un  bouton  ,  bc  le  fécond  mince ,  repréfentanc 
un  poil  qui  fortiroit  de  ce  bouton.  La  féconde  différence, 
c'eit  que  les  grandes  cigales  ont  fur  le  derrière  de  la 
tête  les  trois  petits  yeux  liffes  qui  fe  trouvent  dans  les 
infectes  à  quatre  ailes  &  à  deux  ailes ,  tandis  qu'on  n'en 
trouve  que  deux  dans  nos  petites  cigales.  Si  ces  différen- 


ï)ES     Insectes.  ^i^ 

ces  paroifTcnt  aflcz  confidcrablcs,  pour  fcparcr  ces  infec- 
tes ôc  en  former  deux  i^cnrcs  ,  on  pourra  conferver  aux 
grandes  cii^ales  le  nom  de  cicadd  ^  6i  appeller  les  petites 
ictigonia  ,  nom  que  leur  ont  donné  quelques  auteurs  ,  & 
en  fran(^ois  procigaUs  ,  comme  les  a  appellées  M.  de 
Reaumur  :  pour  lors  on  aura  ces  deux  genres  avec  les 
caracl:eres  luivans. 

CICADA.  TETIGONIA. 

LA    CIGALE.  LA  PROCIGALE, 

Antennœ  capite  breviores ,  Anttnnœ  capitc  breviores  , 
fctactix  ,  arncuiis  qumque.        aniculis    duobus   glohoju    ô 

fciacco. 

Ocdlï  très.  Ocelli  duo. 

Rojîrum  ïnflcxum.  Rojlrum  inflexum. 

AU  quatuor  latérales*  AU-quatuor^  inferiores  cruciatt. 

Articuli  tarfarum  très,  Articuli  tarforum  très. 

Les  deux  efpcces  les  plus  communes  en  France  du 
genre  des  cigales  ,  feront  les  deux  iuivanres  ,  qu'on  trouve 
louvent  en  Provence. 

I.   CICADA  fitfid  ,  ihoracLS  ù  fcutcUi  margine  flavo  , 
aiis  ne.rvofis. 

Li*  cigale  a  bordure  jaune. 

1.   CICADA  fitfia  _,  t/wrace  fcutelloquc  flavo  varicgaiis 
alis  ncrvofo-punclatis.     »  ^  _    <- .    /   ;     .j 

La  cigale  panachée. 

Quant  aux  procigales  ,  il  y  en  a  beaucoup  d'ctran^cres 
qui  ont  des  Formes  tout-à-fait  lingulieres.  Parmi  celles  de 
notre  pays ,  nous  n  avons  que  le  grand  diable ,  le  petit ,  ôc 
Je  demi-diable  ,  dont  la  tigure  Ibit extraordinaire;  mais  \qs 
pays  étrangers  ,  fournillent  la  mouche  porte-Linternc  le 
Lucifer  de  la  Chine,  vk:  nombre  d'autres.  En  gcncral  ,  ce 


430  Histoire    abrégée 

genre  efl  un  de  ceux  dont  les  efpéces  ont  les  formes  les 

plus  bizarres  6c  les  plus  fmgulieres. 

C  I  M  E  X. 

LA    PUNAISE. 

Anjcuii  tarforum  très.  Trois  articles  aux  tarfes. 

Antennœ  capite  longiores  ^  Antennes    plus     longues 

aniculis  quatuor  vel  quin-  que  la  tête ,  compo fées  de 
que 


Rojîrum  inflexum. 

Alce  quatuor  ,  fuperiores 
femi-elytra. 


Famïlia  i". 
cuUs  Tquatuor. 

çulis  quinque. 


Antcnnarum  artï- 
Antennarum  arti- 


quatre  ou  cinq  articles. 

Trompe  courbée  en  def- 
fous. 

Quatre  ailes ,  celles  de 
defTus  partie  écailleufes  , 
partie  membraneuies. 

Famille  i  *?.  Quatre  articles  aux 

antennes. />  *7 '»<'.?  ^  " 

"    z*.  Cinq  articles  aux 


antennes. 


Le  feul  nom  de  punaife  prévient  contre  les  infecles  qui 
le  portent.  On  ne  regarde  qu'avec  une  forte  de  répugnan- 
ce ces  petits  animaux,  6c  on  ne  peut  concevoir  comment 
un  Naturalifte  peut  s'en  occuper.  La  raifon  de  cette  répu- 
gnance vient  principalement  de  la  mauvaife  odeur  que 
répandent  ces  inlecles  ;  on  n'eft  frappé  que  des  efpéces 
qui  font  les  plus  incommodes  par  leur  puanteur  ;  la  pu- 
naife des  lits  j  quelques  punaifes  des  bois  nous  indifpo- 
ient  contre  le  genre  nombreux  des  punaifes  ,  dont  le  plus 
grand  nombre  ne  pue  point ,  &  dont  plufieurs  méritent 
notre  attention  par  leurs  lingularités.  ElTayons  donc  de 
réconcilier  les  lecteurs  avec  ces  infe£l:eSj  après  que  nous, 
aurons  détaillé  le  caractère  de  ce  genre. 

Ce  caractère  des  punaifes  fe  tire;  i^.  du  nombre  des 
pièces  des  tarfes  qui  eft  le  même  que  dans  les  cigales.  Ces 
deux  genres  font  \qs  feuls  de  toute  cette  fedlion ,  qui 


DES    Insectes.  431 

aycnt  trois  pièces  à  cette  partie  tlu  pied;  1*^.  de  la  foniic 
des  antennes  des  punailes  ,  par  laquelle  on  les  dillingue 
ailcment  des  cigales,  &  de  la  plupart  des  autres  genres 
<]iii  en  approchent.  Ces  antennes  Ibnt  ordinairement  allez 
minces,  beaucoup  plus  longues  que  la  téce  ,  «S:  compolces 
ou  de  quatre  ou  de  cinq  pièces  ,  qui  louvent  tornienc 
entr'elles  des  coudes  &:  des  angles.  (Jette  diliérence,  par 
rapport  au  nombre  de  pièces  qui  compo(ent  les  antennes, 
nous  a  tourni  un  caraclcre  bien  naturel  ,  pour  divikr  ce 
genre  déjà  très-nombreux  en  deux  Familles  ,  dont  l'une 
renferme  les  punaifesdont  les  antennes  font  compolèesde 
quatre  pièces,  tandis  que  celles  qui  ont  cinq  pièces  aux 
antennes,  iont  rcntermèes  dans  la  lecondc  {•amiile;  5**.  le 
troiliémc  caracl:erc  des  punailes  condlle  dans  leur  trompe 
qui  eft  recourbée  en  dellbus,  comme  celle  de  beaucoup 
d* mfeèlcsde  cettereclion;4''.  entin  la  1  orme  de  leurs  ailes 
nous  a  tourni  le  dernier  caractère.  (As  aîles  (ont  au  nom- 
bre de  quatre.  Les  inférieures  lont  ordinairement  membra- 
neuies  6c  peu  colorées  ;  mais  celles  de  deiFus  dans  la 
plupart  font  compolces  de  deux  parties  différentes.  La 
partie  kipérieure  ell  dure,  colorée,  lemblable  aux  étuis 
des  inlecles  coléoptères  ,  tandis  que  le  bas  de  I  aile  elt 
membraneux  6c  peu  coloré.  Dans  quelques  efpéces  néan- 
moins, comme  dans  \ A  punaife  mouche  ^  on  n'appcrcoic 
pas  cette  dernière  ditlérencc  auHi  bien  marquée.  Quelques- 
autres  ,  comme  la  punaiic  des  lits  n'ont  point  d'ailes  : 
mais  ces  différences  ne  nous  empêchent  pas  de  réunir  ces 
efpéces  à  ce  genre.  Le  principal  caraclere  conlîfle  dans  la 
réunion  des  trois  premiers  ;  (çavoir,  les  pièces  des  taries  au 
nombre  de  trois;  la  hjrme  des  antennes,  iic  celle  de  la 
trompe.  Ce  lont  ces  caracleres  que  l'on  trouve  conllam- 
mcnt  dans  toutes  les  punailes.  Le  dernier  qui  conliile 
dans  les  aîles  ^  dans  leur  conformation  ,  n'eil  pas  aulli 
confiant  ,  ifc  peut  erre  regardé  comme  furabondant. 

Les  larves  des  punailes  font  comme  celles  des  autres 
inleè-^cs  de  cette  lecbon ,  c'efl-à-dire ,  que  ces  larves  ne 


43  i  HiSTOIREABRÉGÉE 

difFérent  de  l'infede  parfait ,  que  par  le  défaut  d'aîles.  On 
voit  tous  les  jours  les  plantes  couvertes  de  ces  petites 
punaifes  naifTantes  èc  fans  ailes  ,  qui  d'ailleurs  ont  la 
forme, les  couleurs  de  même  tous  les  cara6teres  des  punai- 
fes parfaites.  Ces  petites  larves  courent  fur  les  plantes,  y 
croilîent  6c  pafTënt  à  l'état  de  nymphes  fans  paroître  chan- 
ger beaucoup.  On  voit  feulement  le  commencement  de 
leurs  ailes  paroître.  Enfin  un  dernier  changement  déve- 
loppe ces  ailes, ^  l'infecte  devient  animal  parfait  :  du  refte 
la  larve  &c  la  nymphe  courent  6c  fe  nourriflent ,  comme 
la  punaife  parvenue  à  fon  dernier  état  de  perfection  ;  feu  - 
lement  dans  ces  deux  premiers  tems  de  leur  vie,  elles  ne 
peuvent  s'accoupler  6c  travailler  à  la  propagation  de  leur 
efpéce  :  mais  lorlqu'elles  lont  devenues  punaifes  parfaites , 
elles  s'accouplent  6c  pondent.  Cet  accouplement  du  mâle 
6c  de  la  femelle  fe  fait  de  deux  manières  différentes  :  tan- 
tôt le  mâle  eft  monté  fur  fa  femelle  y  6c   d'autres  fois 
ils  font  pofés  fur  le  même  plan ,  ayant  leurs  têtes  oppofées, 
6c  ne  fe  touchant  que  par  leurs  parties  poftérieures  qui 
font  accouplées  enfemble.  Les  femelles  ainii  fécondées  , 
pondent  une  très-grande  quantité  d'œufs  ,  que  l'on  trouve 
louvent  fur  les  plantes  pofés  les  uns  à  côté  des  autres  ^  6c 
dont  plusieurs  ,  vus  à  la  loupe,  offrent  des  variétés  de 
figures  fmgulieres.  Les  uns  lont  couronnés  en  haut  par 
un   rang  de  petits  poils  ,  d'autres  ont  une  bordure  en 
cercle  ;  prefque  tous  ont  une  partie  qui  forme  une  efpéce 
de  calotte  ,  6c  que  la  petite  punaife  naiffante  fait  fauter 
pour  fortir  de  l'œuf  ;  c'eft  une  efpéce  de  couvercle  qui 
lëmble  légèrement  foudé  au  refte  de  l'œuf.  A  .peine  ces 
petites  punaifes   font-elles   nées  ,  que   toutes  ces  larves 
fe  répandent  fur  la  plante  dont  elles  doivent  fe  nourrir ,  de 
en  tirent  le  fuc  qui  leur  convient  ,  par  le  fecours  de  la 
trompe  aiguë  dont  leur  bouche  efl  armée.  Toutes  cepen- 
dant ne  font  pas  aufîi  pailibles.  Pluiieurs  efpéces  font  car- 
naffieres  ôc  voraces  ;  6c  elles  fe  nourrifTent  du  fang  èc  des 
ihcs  d'autres  animaux.  Nous  ne  connoilTons  que  tfop  l'hu- 
meur 


I 


desInsectes.  453 

meur  faiiguinaire  de  la  punaile  commune  ,  donc  la  piquic 
nous  importune  ,  ainfi  que  fa  mauvaifc  odeur.  Plulicurs 
punailes  des  bois  ne  (ont  pas  moins  avides  de  Tang.  Elles 
tuent  i^  (uccnt  avec  leur  trompe  des  chenilles  ,  des  mou- 
ches &c  d'autres  infecles.  J'ai  même  vu  des  punailes  qui 
étoient  parvenues  à  percer  avec  leur  trompe  les  étuis 
durs  (ijc  ccailleux  de  queK]ucs  inleclcs  coléoptères ,  qu'elles 
avoient  Fait  périr  ^  qu'elles  (ucoient.  On  n'en  fera  pas 
étonné  ,  fi  on  conlîdere  la  dureté  de  cette  trompe  Hc  la 
finelle  de  Ton  extrémité  ,  que  ces  punaifes  font  quelquefois 
rellentir  aux  Naturaliiles  (jui  ne  les  prennent  pas  avec  allez 
de  précaution. 

Les  efpéces  que  renferme  ce  genre,  font  très  nombreu- 
fes  :  nous  ne  nous  arrêterons  ici  qu'aux  plus  iingulieres.  La 
punaifi  des  lits  dilléie  de  la  plupart  des  autres,  par  le  man- 
que d'.uks.  Quelques  perlonnes  ont  prétendu  que  cette 
punaile  devenoit  ailée,  &  qu'il  n'y  avoic  que  \q^  larves 
qui  n'eulîent  point  d'aîles.  Ce  fait demanderoic  une  exacle 
oblervation  pour  être  confirmé.  D'ailleurs  fi  ces  punailes 
n'étoient  que  des  larves,  avant  que  de  devenir  inieclies 
parfaits ,  elles  paireroient  par  l'état  de  nymphes  ,  6c  nous 
trouverions  iouvent  quelques-unes  de  ces  nymphes  qui 
auroient  des  commencemens  d'aîles  &  d'étuis  ,  lans  ce- 
pendant pouvoir  encore  voler  ;  c'ell  ce  que  perlunne 
n'a  oblervé  :  peut  être  aulli  le  pourroit-il  faire  qu'elles 
ne  devinllènt  que  rarement  ailées  ,  à  peu  près  comme 
la  punaile  rouge  des  jardins,  qu'on  trouve  Iouvent  fans  ai- 
les lie  leulement  avec  des  elpcces  de  d^mi-étuis,  ou  des 
étuis  qui  manquent  ablolument  de  la  partie  inférieure 
membraneule  ,  &  qui  cependant  lont  parfaites  6c  s'accou- 
plent fous  cette  forme,  qui  cil  celle  qu'elles  oHVent  le  plus 
ordinairement.  D'autics  punailes  prclentent  une  autre 
fingularité.  Elles  ont  des  ailes  &:  des  étuis  mois  6c  mem- 
braneux qui  pourroient  bien  leur  être  inutiles.  Les  uns 
&  les  autres  font  recouverts  par  l'écuilon  qui  couvre  tout  le 
dellus  du  ventre  de  l'inlce^e  ,  6c  qui  paroit  devoir  empc- 

Tome  I.  1  1  1 


434  Histoire    abrégée 

cher  les  ailes  d'agir  àc  de  fe  déployer.  On  voit  cette 
conformation  dans  la  punaife  cuirajje  ,  &:  dans  la  punaije 
tortue.  Dans  d'autres  ,  cet  ëcuflon  qui  tient  lieu  d'étui,  ell 
un  peu  plus  étroit  ;  il  s'étend  bien  jufqu'à  l'extrémité  du 
ventre ,  mais  des  deux  côtés  il  laiiTe  appercevoir  une  por- 
tion des  ailes  ôc  des  étuis  ,  comme  on  le  voit  dans  les 
punaifes  porte- chappes  Sc  dans  \2i  jïamoife.  Au  contraire  , 
Jes  punaifes  mouches  ont  leurs  étuis  prefqu'aufli  délicats 
&  tranfparens  que  leurs  ailes  ;  auffi  volent -elles  avec 
agilité.  Ces  dernières  piquent  aufîi  très-fort.  Nous  avons 
une  efpéce  de  punaife  qui  faute  légèrement  :  c'eft  la  feule 
de  ce  pays  qui  m'ait  paru  avoir  cette  propriété.  Je  l'ai 
appellée  par  cette  raifon  la  punaife  fauteufe.  Quelques- 
autres  ont  des  formes  fîngulieres.  Une  des  plus  remar- 
quables ,  eft  la  punaife  leviathan  ^  dont  la  tête  eft  armée 
de  pointes  6c  le  corcelet  garni  d'efpéces  d'aîlerons.  On  * 
verra  auffi  dans  le  détail  des  efpéces  ,  la  punaife  a  bec  , 
Xîi  punaife  a  pattes  de  crabe  y  Xsl  punaife  a  fraife  antique  ,  la 
punaife  culiciforme  ^  &  plufieurs  autres  qu'il  feroit  trop 
long  de  décrire  ici.  Nous  finirons  par  faire  remarquer  que 
ce  genre  fournit  quelques  infeâes  d'eau.  La  punaife 
nayade  èc  la  punaife  aiguille  ,  font  l'une  6c  l'autre  aqua- 
tiques ,  fans  cependant  vivre  dans  l'eau  ,  mais  fur  fa 
furface.  Ces  infectes  courent  légèrement  fur  \cs  eaux  dor- 
mantes ,  comme  fur  un  corps  folide  ,  fans  s'enfoncer 
dans  l'eau  ,  &  fouvent  on  les  voit  accouplés  lur  cette 
même  fuperficie. 

Première    Famille, 
i.  CIMEX  apterus.  Linn.  faun.  fuec.  n.  6^6, 

.  Mouffet.  inf.  th.  p.  269.  F.  fuperiores.  Cimex  domefticus. 

^  Match,  diof.  p.  257 ,  t.  257.  Cimices. 

Merret.  pin.  p.  202.  Cimex  leétularius. 

Bonan.  micro,  t.  6^. 

Raj.  inf.  p.   7.  Cimex. 

Charlet.  exerc.  p.  49.  Cimex. 

Aldrov.  inf.  p.  211.   Cimex. 

Jonft.  inf.  p,  89.  Cimex. 


dhsInsectes.  43  5 

La  punaife  des  lits. 

Nous  ne  nous  arrctcrons  pas  à  dccrirc  cette  punaife, 
qui  n'ci'l  que  trop  coninuinc  dans  les  niailons  ifc  que  l'on 
connoit  fufHlammcnt.  On  peut  cependant  regarder  cette 
elpéce  comme  fort  lînguliere  ,  pui(que  c'eft  la  feule  de 
tout  ce  genre  ,  qui  n'ait  ni  ailes  ni  étuis.  Quelques  perlon- 
nes  ont  ioup(j"onnc  que  peut-être  clic  pouvoit  dans  certains 
tems  de  l'année  devenir  allée  ,  6l  que  celle  que  nous 
trouvions  (ans  ailes  ,  ëtoit  encore  imparfaite.  L'analogie 
porteroit  à  le  croire  ,  mais  l'oblcrvation  fi  necellliire  dans 
J'hiiloire  naturelle  n'a  point  encore  prouve  ce  tait. 

2.  CI  M  E  X  hemifphœricus  nigro  -  ceneus  ,  fcutcllo  totum 
abdomen  tegenic  ,  anipiijjlmo, 

Li  punaife  cuirajfe. 

Longueur  i  {  ligne.     Largeur  I  {  ligne. 

Cette  finguliere  punaife  eft  hémifphérique ,  elle  paroît 
même  im  peu  plus  large  que  longue,  fur-tout  vers  le  ven- 
tre. Sa  couleur  eft:  par-tout  d'un  noir  bronzé.  Ce  qui  la 
caraclérile  j  c'eft  Ion  écullbn  qui  eft  iî  grand,  qu'il  couvre 
tout  le  corps,  faifant  en  même-tems  l'office  des  étuis. 
Ceux-ci  font  cacliis  dcflbus  l'écuflbn  &:  font  tout- à-fait 
membraneux  ^  veinés.  Plus  en  delîous  encore  font  les 
ailes  blanches  6c  courtes.  Ses  antennes  ont  réellement 
cinq  pièces  ,  ainfi  cette  cfpéce  devroit  être  mife  dans 
la  féconde  famille ,  mais  le  fécond  article  eft  ù.  court  ^c  li 
petit,  qu'il  eft  prelqu'impollible  de  l'appercevoir  ,  &:  que 
f  ouvent  on  ncn  compte  que  quatre.  C'eil  a  Fontainebleau  , 
fur  la  vece  (vicia  muUiflora)  ^  que  s'eft  trouvé  ce  iingulier 
infecte. 

3 .  C  I  M  E  X  fufcus  ^  fcutcllo   totum   abdomen  tegcnte , 
amplifjhno. 

La  punaife  tortue  brune. 

Longuxur  j  lignes.     Largeur  x  7  lignes. 

I  i  i  ij 


wv  I  «^ 


43^  Histoire    abrégée 

£lle  redenible  beaucoup  à  la  précédente  ,  dont  elle 
diffère  d'abord  par  fa  couleur  qui  ell  toute  brune  ôc  livide, 
lecondement  par  fa  forme  qui  eft  ovale  ,  plus  allongée 
de  moins  large  que  celle  de  la  punaifi  cuirajjc  :  du  refte 
fon  écuiTon  couvre  de  même  tout  le  ventre  ,  &  fi  on 
tire  les  étuis  qui  font  deflous ,  on  voit  qu'ils  font  membra- 
neux comme  les  ailes.  Cet  infecte  a  été  trouvé  dans  le 
parc  de  S.  Maur. 

4.  C  I  M  E  X  oblongus  n'iger ,  roftro  arcuato  ,  antennis 
apice  capillaceis  j  clytris  membranaccis.  Planch.  9  ,  fig.  3 . 

lÀnn,  faun.  fuec.  n.  647.  Cimex  roftro    arcuato ,    antennis  apice  capillaceis  , 

corpore  oblongo  nigro. 
Linn.  fyji.  nat.  edit.  10,  p.  446  ,  n.  48.  Cimex  perfonatus. 
Frifch.  germ.  10 ,  ;>.  aa  ,  r.  10.  Cimex  ftercorarius  major  oblongus, 
Raj.  inf.  p.  56,  n.  3.  Mufca  cimiciformis  tertia  graviter  olens. 
L'/i.  loq.  p.  397,  n.  38.  Cimex  maximus  puUus  feu  atratus,alis  nudis  ex  toto 

mernbranaceis. 

La  punaife  mouche. 

Longueur  7  ,  8  lignes.     Largeur  a  lignes. 

La  tête  de  cette  efpéce  eft  petite,  occupée  pour  la  plus 
grande  partie  par  deux  yeux  gros  ôc  ronds.  Sur  le  devant,  fe 
voit  une  trompe  grofle ,  courbée  en  arc  ôc  réfléchie  en 
deffbus  avec  laquelle  cet  animal  pique  très-fort.  Devant 
les  yeux  font  les  antennes  compofées  de  quatre  articles  , 
tous  les  quatre  aflez  longs.  Le  premier  eft  le  plus  gros,  le 
fécond  eft  plus  mince,  ai.  les  deux  derniers  lont  comme 
des  filets  très-déliés  ,  dont  on  a  même  peine  à  reconnoître 
l'articularion.  Sur  le  derrière  de  la  tête  ,  un  peu  après 
les  gros  yeux  réticulés,  font  deux  yeux  HiPes  très-appa- 
rens.  Il  y  a  très-peu  d'efpéces  de  ce  genre  où  ces  petits 
yeux  liftes  fe  trouvent.  Le  corcelet  inégal  &:  prefque 
triangulaire,  a  fur  le  devant  deux  gros  tubercules ,  ôc  vaen 
s'élargiftant  poftérieurement.  Les  étuis  tout-à-fait  mem- 
braneux font  fort  croifés  l'un  fur  l'autre  &  recouvrent 
les  ailes.  Le  ventre  déborde  un  peu  fur  \qs  côtés  comme 
dans  la  plupart  des  j)unaifes.  Les  pattes  font  longues  ^ 


DES     Insectes.  4^7 

les  premières  font  plus  courccs  que  les  autres.  Tout  l'in- 
fecle  ell  lillc  &.  noir  par-touc  ;  il  vole  très-bien  te  un  le 
trouve  iouvent  dans  les  mailons.  Il  a  de  l'odeur  6c  pujue 
viveinenr.  Lor(l]u'on  le  tient  dans  les  doigts  ,  il  tait  un 
bruit  qui  rcllcniblc  à  une  clpcce  de  cri  ;  ce  bruit  s'cxc- 
cute  par  le  frottement  de  fon  corcelet  lur  fon  corps. 

C'ell  aulli  dans  les  maifons  ,  que  l'on  rencontre  la  larve 
qui  produit  cet  infecle.  On  ne  fait  d'abord  ce  que  c'cll. 
Couverte  de  pouiîlcrc  &  d'ordures,  elle  rcilcmblc  à  u'.ic 
araignée  mal-propre  ,  ou  à  une  petite  motte  de  terre 
qui  marcheroit.  Cependant  Tes  antennes  àc  la  trompe  ^ 
iemblablcs  à  celles  ue  l'infedle  parfait,  aident  à  la  recon- 
noirre.  Si  cnluite  on  la  touche  avec  une  plume  ,  la  poul- 
fiere  &:  les  ordures  tombent  aifcment ,  &  on  reconnoic 
toute  la  forme  6c  les  parties  de  notre  punaile,  aux  ailes 
&:  aux  étuis  près.  Les  pattes  font  auiïi  un  peu  plus  grolTes 
que  dans  l'inle^le  parfait.  Cet  animal  eft  voracc ,  il  mange 
les  autres  infedes  qu'il  rencontre ,  fie  même  les  punailes 
des  lits. 

5.  C  I  M  E  X  oblonpus  niger  ,  rojlro  arcuato  ,  elytris 
membranaceis  j  peaibus  abdominequc  rubro  nigroque 
vanegdùs. 

L'inn.  fyf}.   nat.  edit.   X0,p.  447,  rt.  49.  Cimox  roftro  arcu-.to  ,  antenn's  apice 
capillaribus ,  corporc  oblongo  ,  fiibtus  fanguir.oo  niaculato. 

La  punaifi-mouche  à  partes  rouges. 

Longutur  ^  {  lignes.     Ljrgeur   l  {  iigne. 

Il  n'y  a  de  différence  entre  cette  cfpéccC^  la  précédente, 
que  dans  la  couleur  ^  les  antennes.  Ces  antennes  ont  les 
deux  derniers  articles  moins  Hns  ^  moins  délies.  Quant  a 
la  couleur,  cette  elpcce  e(l  noire  comme  la  précédente  , 
mais  fon  ventre  eft  varié  de  rouge  (iic  de  noir  ,  (ur-tout  aux 
cotés  qui  débordent  les  étuis.  11  en  eft  de  même  des  pattes 
où  le  rouge  &:  le  noir  lont  dillribués  alternativement  par 
anneaux  ,  fur-tout  lur  les  cuifles  ,  car  les  jambes  lont  tou- 
tes rouges  j  à  l'exception  de  leurs  extrémités  :  les  pieds  ou 


438  Histoire    abrégée 

tarfes  font  noirs.  Cette  efpéce  fe  trouve  dans  les  bois. 
Elle  eft  belle  &:  afîez  rare  ;  elle  vole  très-bien  èc  pique 
très-fort  ,  d'autant  que  fa  trompe  pointue  eft  encore  plus 
forte  de  un  peu  plus  longue  que  dans  refpéce  précédente. 

6.  C  I  M  E  X  longus  j  fufcus  ^  rojiro  arcuato  j   thorace 
fubtus  antict  bidtntato, 

La  punaife  porte- épine. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Cette  efpéce  eft  allongée ,  étroite  ,  brune  &c  de  cou- 
leur obfcure.  Sa  trompe  ell  recourbée  comme  celle  des 
deux  efpéces  précédentes  :  mais  il  y.  a  bien  des  fîngularités 
dans  cette  efpéce  qui  la  font  facilement  reconnoître  ;  i°. 
le  corcelet  en  defTous  a  deux  pointes  aiguës  dreflees  en 
devant  ,  une  de  chaque  côté  ;  2°.  le  delFous  de  la  tête 
a  des  appendices  ramifiées  6c  branchues  fort  finguiieres. 
On  trouve  cette  punaife  fur  les  plantes  ;  mais  tiÏQ  ell 
rare. 

7.  C  I  M  E  X  oblongus  y  fufco  -  niger  ^^pedibus  pallïdis  , 
elytris  pellucidis  apice  fufco. 

La  punaife  brune  a  étuis  tranfparens. 

Longueur  2   lignes.     Largeur  {   ligne. 

Sa  tête  eft:  noire,  ronde ,  avec  deux  gros  yeux  rougeâ- 
tres.  Le  corcelet  a  deux  bofles  fur  le  devant  ,  ôc  eft  relevé 
en  arrière  ,  comme  celui  de  la  punaife-mouche.  Ses  étuis 
font  tranfparens  ^  prefque  membraneux  ,  avec  une  petite 
tache  noire  au  bout  de  la  partie,  qui  doit  être  écailleufe. 
Le  deftbus  de  l'infede  eft  noir ,  ainlî  que  fes  antennes  :  (qs 
pattes  font  jaunâtres. 

8 .  C  I  M  E  X  oblongus  ^  luteo  nigroque  marmoratus ,  oculis 
craffiffimis. 

La  punaife  marbrée  aux  gros  yeux. 

Longueur  i,  \  ligne.     Largeur  \  ligne. 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E.S.  439 

Les  yeux  Je  cette  petite  efpcce  font  lln^uliers  ;  ilb  lonc 
Cl  gros ,  qu'ils  rendent  fa  tcte  beaucoup  plus  large  cjue  (on 
corcelet,  6c  comme  anguleule.  Ses  antennes  font  li  fines , 
cju'à  peine  les  voit-on  ,  quoiqu'elles  ayenc  près  d'une  ligne 
de  long.  Le  corcelet,  la  tcte  vC  les  étuis  lont  marbrés  de 
jaune  dk  de  brun  noir  ;  mais  le  brun  domine  beaucoup  fur 
le  corcelet ,  au  lieu  que  les  étuis  (ont  plus  clairs.  Ce  cor- 
celet ell  fort  rétréci  en  avant ,  ôc  dilaté  en  arrière  ,  pref- 
que  comme  celui  de  \a  punaife  -  mouclit.  Les  pattes  font 
pales  ,  tachetées  d'un  peu  de  brun.  Pour  \à  figure  ,  cette  pu- 
iiaife  rcprcfente  un  ovoïde  pointu  par  un  bout ,  qui  ell 
l'extrémité  poftérieure  ,  tandis  que  l'autre  pointe,  feroic 
enfoncée  dans  une  bando  tranfverfe,  que  forme  la  tcte. 

9.  C  I  M  E  X  planus  ,  fifius  ,  thorace  elytrifque  alatis  , 
cap  ne  antice  cornuio  j  antcnnis  brtvibus  crajjis. 

La  punaifi  Itviathan. 

Longueur  i  lignes.     Largeur  i  ligne, 

C'ed  dommage  que  cet  infeéle  foit  li  petit  ;  car  il  eft 
un  des  plus  lingulicrs  dans  ce  pays- ci.  Ses  antennes  noires 
font  compofées  de  quatre  gros  articles  courts.  Sa  tête  ,  qui 
eft  brune,  large  &  quarréc ,  a  fur  les  cotés, des  yeux  fail- 
lans  qui  (emblent  en  forrir  ;  en  devant ,  elle  a  une  trompe 
grolle  ôc  allez  courte  placée  entre  les  deux  antennes,  de 
fur  les  deux  côtés,  des  pointes  aiguës.  Le  corcelet  brun 
6:  ap[ilati  ,  a  fur  les  cotés  des  angles  redreffés  ik.  obtus  , 
(]ui  forment  des  ailerons  ,  prelque  comme- dans  l'elpcce 
iie  ciiîale  ,  que  nous  avons  appellce  le  grand  diable.  Ce 
corcelet  a  outre  cela  cinq  cannelures  profondes  dans  f.i 
longueur.  Les  étuis  nébuleux  &:  parfemés  de  taches  bru- 
nes ,  fur  un  fond  moins  obicur  ,  ont  fur  le  coté  ^  vers  le 
haut ,  une  appendice  en  forme  d'aîle,  qui  déborde  le  corps. 
Les  pattes  font  d'un  brun  plus  clair ,  que  le  rtfle  de  l'aninul. 

10.  C  I  M  E  X   oblongus  n'ocr ,  ihorace  elytrifque  rubris  , 
elytrorum  extremo  macula  trian£ulari  nigra. 


44^  .        HiS-TOIRE      ABRÉGÉE 

La  punaifc  rouge  a  taches  triangulaires. 

Longueur  3  f  lignes .     Largeur  i   ^  ligne. 

Cette  efpéce  a  le  defTous  du  corps  ,  la  tête ,  rëcufTon  , 
les  antennes  ôcles  pattes  noirs ,  à  l'exception  des  jambes, 
dont  le  milieu  tire  lur  le  brun ,  &  eft  moins  noir.  Le  corce- 
let  efl  rouge  ,  avec  une  bande  noire  tranfverfe  &  comme 
feftonnée  iur  le  devant.  Les  étuis  ,  qui  font  auifi  rouges  , 
ont  un  peu  avant  leur  extrémité  ,  une  efpéce  d'étrangle- 
ment, où  l'on  voit  une  tache  noire  triangulaire ,  dont  une 
des  pointes  regarde  la  tête.  Les  ailes  font  noires,  fans  au- 
cune tache.  J'ai  trouvé  cette  efpéce  fréquemment  fur  le 
chardon-roland. 

j  I .  CI  M  E  X  oblongus  j  rubro   nigroque   variegatus , 
elytris  macula  rotunda  ,  punciuloque  nigris,  Planch.  y  , 

%•  4- 

Linn.  fy/i.  nat.  edic,  lo  ,  p.  447 ,  n.  ^ç.  Cimex  oblongus  rubro  nigroque  yarius , 

elytris  rubris  punâis  duobus  nigris. 
Ihid.  Cimex  apterus. 
Raj.  inf.  p.  55,  n.  3. 

La  punaijè  rouge  des  jardins. 

Longueur  3  7  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

On  trouve  cette  punaife  en  quantité  &;  par  tas  dans  fe$ 
jardins,  aux  pieds  dts  arbres.  Ce  qu'il  y  a  de  fîngulier, 
c'eft  que  parmi  ce  grand  nombre  j  il  eft  rare  d'en  trouver 
qui  ayent  des  ailes.  Cette  partie  manque  à  prefque  toutes  , 
ainfi  que  la  portion  membraneufe  des  étuis  ;  elles  ont  feu* 
lement  la  partie  écailleufe.  Malgré  cette  défeéluofîté  , 
elles  font  parfaites  pour  la  forme  &  la  grandeur  ,  puif- 
qu'elles  s'accouplent.  C'eft:  ce  qui  m'a  fait  croire  pendant 
long-tems  que  cette  efpéce  manquoit  toujours  d'ailes, 
jufqu'à  ce  que  j'en  aye  trouvé  quelques-unes  ailées.  11 
paroît  donc  que  c'eft  une  variété ,  mais  des  plus  fingulie- 
res.  La  tête  de  cet  infe6te  eft  noire ,  ainlî  que  les  anten- 
nes, les  pattes  S>c  l'écuITon.  Le  corcelet  eft  rouge  dans 
tout  fon  contour,  &  noir  au  milieu  ,  par  le  moyen  d'une 

grande 


D  E   s      I  N   s    E  C  T  E  s.  44 1 

grande  tache  Je  cette  couleur,  qui ,  dans  (a  partie  inté- 
rieure ,  cil  à  moitié  divifce  en  deux  ,  par  un  trait  rout;c. 
Les  étuis  font  rouges  ,  avec  une  tache  noire,  grande  6i 
très-ronde  dans  leur  niiheu,  &i  un  point  noir  vers  le  haut. 
Les  ailes,  quand  elles  le  rencontrent,  (ont  noires.  Le 
dellbus  de  l'infede  ell  noir ,  bordé  de  rouge,  outre  un  peu 
de  rouge  qui  fe  trouve  à  l'origine  des  pattes  ôc  à  l'anus. 
Cette  punail'e  ne  lent  point  mauvais. 

12.  C  I  M  E  X    oblongus  ,    rubro    nigroquc    variegatus  , 
feu  te  m  nigrl  api  ce  rubro. 

Linn  fattn.  Çu<c.   n.    6^5.    Ci.nox  oblongns  ,  rubro   nigroque  variegatus,  al:5 

tutcis  immaculatis. 
Linrt./yfl.  nac.  cdic.    lO  ,  p.  447  .  n.   53.  Cimcx   hyofciami. 
lia'ih.  btllon.  p.  212  y  f.  4.  Sc.irjbx'js  parvus. 

Piiiv.  gJioph,  t.  62,/.  2.  CJincx  hyofcyamoides  ruber ,  maculis  nigris. 
/,///.  t.ib.  mui.  t.  2,/.  21. 
Z./,'.  loq.  p.   30-7  ,   n.    39.  Cimex   minlaf.is  nigris   maculis   notatjs   hyofcbmo 

tere  gaïuicns. 
llaj.  inj.  p.    55.  Cimcx  Sylvoftris  minor  ,    corpore  oblongo    anguno  ,   colore 

dcfiipcr  rubro  nigris  maculis  pit^o. 

La  punaije  rouge  a  croix  de  Chevalier. 

Longueur  4  lignes»     Largeur  i  j  ligne. 

Celle-ci  a  la  tête  rouge,  avec  les  yeux  noirs  &:  deux  ca- 
ches noires  derrière  les  yeux,  fur  lelquelles  lont  placés  les 
petits  yeux  lillcs.  Ses  antennes  (3c  les  pattes  lont  noires. 
Son  corcelet  ell  rouge,  avec  une  bande  tranlverie  noire 
fur  le  devant ,  vk:  deux  taches  noires  allez  grandes  5c  quar^ 
rées  lur  le  derrière,  une  de  chaque  cuté.  L'éculFon  anté- 
rieurement, ell  noir;  mais  la  pomte  pollérieure  elt  rouge. 
Les  étuis  font  rouges,  avec  une  grande  tache  ovale,  quel- 
quefois un  peu  angulaire,  (ur  leur  milieu,  &:  deux  petits 
points  noirs  en  haut,  proche  l'écuiron.  Les  ailes  font  tou- 
tes brunes.  Les  taches  des  deux  étuis  réunis,  lemblent 
former  une  croix  de  Chevalier.  Le  dellous  de  l'mlecle  ell 
rouge ,  avec  un  peu  de  noir  vers  l'origine  des  pattes ,  iîc 
trois  points  noirs  lur  chaque  anneau  du  ventre  On  trouve 

Tome  I.  K  k  k 


441  Histoire    abrégée 

cette  punaife  fur  les  feuilles  des  plantes ,  ôc  en  particulier 

fur  celles  de  la  jufquiame. 

13.  C  I  MEX    oblongus  j    rubro   nigroquc  varlegatus  , 
centra  crucis  albo. 

Raj.  inf.  p.  55,«.  1.  y 

La  punaife  rouge  a  bafe  des  aîles  blanches, 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  7  ligne. 

Sa  têfifeft  toute  noire,  ainfi  que  récufTon ,  \qs  antennes 
&  les  pattes.  L'écuflon  eft  noir ,  mais  fon  bord  en  devant  ôc 
fes  côtés  font  rouges^  ôc  il  y  a  fur  fon  milieu,  une  raie 
longitudinale  de  même  couleur.  Les  étuis  font  rouges  Sc 
n'ont  qu'une  grande  tache  noire  dans  leur  milieu,  qui  par- 
tant du  bord  extérieur,  s'avance  prefque  jufqu'à  l'inté- 
rieur. Les  aîles  font  noires.  A  la  jondlion  de  la  partie  mem- 
braneufe  &  de  la  partie  écailleufe  des  étuis,  dans  l'endroit 
qui  fait  le  centre  de  la  croix  fur  l'infedte  ^  on  voit  une  ta- 
che blanche  triani^ulaire.  Le  delTous  de  l'animal  eft  rou^e, 
avec  quelques  taches  noires  ;  u  y  a  trois  de  ces  taches  lur 
chaque  anneau  du  ventre.  On  trouve  cet  infede  dans  \qs 
-jardins. 

14.  C  I  M  E  X    oblongus  ,    rubro    nigroque    varlegatus  , 
elytris  fafcia  nïgra  ,  alis  fufcis  maculis  albls, 

Linn.  faun.  fuec.   n.    664.  Cimex  oblongus  ^  rubro  nigroque  variegatus  ,   alis 

fufcis  maculis  albis. 
Linn.fyft.  nat.  edit.  lo  ,  p.  447,  n.  54.  Cimex  equeftris. 
It.  oeland.  15-5.  Cimex  oblongus  &c.  Idem. 

La  punaife  rouge  a  bandes  noires  Ù  taches  blanches. 

Longueur  5  lignes.     Largeur   l  ^  ligne. 

La  tête  de  celle-ci  eft  rouge  ;  les  yeux  feulement  font 
noirs,  avec  quelque  peu  de  noir  derrière  ces  yeux,  hes  an- 
tennes &;  les  pattes  font  aullî  noires.  Le  corcelet  eft  rouge , 
fi  ce  n'eft  fur  le  devant,  où  il  a  une  aftez  large  bande  noire 
tranfverfe ,  terminée  poftérieurement  par  deux  appendices 
de  même  couleur.  hQS  écuis  font  rouges,  avec  une  bande 


DES    I  ::  S  E  c  T  E  S.  441 

noire  tranfverfc  6c  finuce  d.ins  leur  milieu.  Cette  bande  cft 
d'un  noir  plus  fonce  vers  le  bord  exccricur  de  iVtui,  6i  fe 
prolonge  vers  le  bord  intérieur,  ju(<ju'.i  une  tache  noire, 
qui  cil  un  peu  plus  haut  vers  l'cculion.  La  partie  mecibra- 
neufe  des  étuis  elt  chargée  de  plulieurs  taches  blanches  ; 
ii^rivoir,  une  ronde  vers  le  milieu,  de  pluiieurs  oblongues 
vers  l<J\[iaut,  qui  partent  de  la  jonction  de  cette  membra- 
ne, avec  la  partie  écailleule.  En  dell'ous,  l'inlec^e  ell  noir 
vers  le  haut.  Son  ventre  ieul  ell  rouge,  avec  quatre  points 
noirs  (ur  chaque  anneau. 

15.  C  ï  M  E  X    oblongus  ,   rubro    n'igroquc    variegaïus  , 
tlytns  punclulo  nigro  ^  aiis  fufcis  maculis  albis. 

RaJ.  inf.p.  55  ,  /».  4. 

La  punaife  rouge  a  point  noir  &  taches  blanches. 

LongULur  3   lignes.     Largeur  i  ~  l'gni. 

Sa  tête  eft  toute  noire,  les  petits  yeux  lilVes  paroilFenc 
feulement  un  peu  rougeâtres.  Les  antennes  fie  les  pattes 
font  noires,  ainfi  que  l'écuiFon.  Le  corcelet  efk  rOuge , 
avec  deux  larges  taches  noires  en  demi-cercle,  qui  par- 
tent du  bord  pollcrieur,  ôd  s'avançant  vers  le  devant  ÔC 
l'intérieur,  ne  Ibnt  léparécs  Tune  de  l'autre  que  par  une 
petite  raie  rouge.  Les  étuis  font  tous  rouges,  avec  un  petit 
point  noir  (eulement  vers  leur  milieu.  Les  ailes  font  noi- 
res. La  partie  mcmbraneule  des  étuis  clt  chargée  de  quel- 
ques taches  blanches ,  une  ronde  fur  le  milieu ,  vk:  une 
longue  fur  le  coté,  qui  part  de  la  partie  écailleule.  Le 
dellous  de  l'infecle  cft  noir,  feulement  le  milieu  de  fon 
ventre  cil  rouge. 

1  ^.  C  I  AI  E  X    oblongus  ,    thorace    nigro    lincis    tribus 
rubris  ,  clytris   rubro  nigroque  tejjdaiis ,  iimbis  nigns. 

La  punaife  rouge  a  damier. 

Longueur  4   lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

Sa  tête  ell  noire,  avec  une  bande  rouge  dans  fon  milieu, 

Kkk  ij 


444  Histoire    abrégée 

Ses  antennes  ôc  Ces  pattes  font  noires.  Le  corceletefl  noir, 
avec  trois  raies  rouges  longitudinales,  une  au  milieu  &  une 
fur  chaque  côté.  L'écufTon  eft  noir.  Les  étuis  font  variés  de 
taches  noires  ôc  rouées.  En  haut,  aux  deux  côtés  de  Té- 
cuflon  j  font  deux  longues  taches  rouges ,  de  à  côté  ,  vers 
le  bord  extérieur  de  chaque  étui ,  eft  une  tache  triangu- 
laire noire.  A  la  pointe  de  l'éculTon,  eft  une  grande  tache 
noire,  pareillement  triangulaire^  moitié  fur  chaque  étui, 
èc  aux  côtés  de  celle-là  ,  vers  l'extérieur ,  eft  une  tache 
quarrée  rouge.  Plus  bas,  au-dellous  de  celle-là  ,  vers  le 
bord  extérieur ,  il  y  a  une  tache  quarrée  noire,  &c  vers  l'in- 
térieur, une  rouge.  Enfin  les  étuis  fe  terminent  par  une 
tache  rouge,  à  l'intérieur  de  laquelle  il  y  en  a  une  autre 
noire.  Tout  le  bord  des  étuis  eft  noir.  Les  ailes  font  bru- 
nes ,  fans  aucune  tache  blanche.  Le  delîous  de  l'infecte 
eft  pareillement  varié  de  noir  àc  de  rouge,  fur-tout  vers 
le  ventre ,  qui  eft  rouge  j  avec  une  bande  &  trois  points 
noirs  fur  chaque  anneau.  Cette  belle  punaife  eft  fort  rare 
ici ,  mais  elle  eft  très-commune  en  Champagne. 

17.  C  I  M  E  X  croceus ,  elytrorum  apice  rubro  ^  alis  nlgris^ 
antennarum  articulo  fccundo  çlayato. 

Elle  donne  les  variétés  fuivantes. 

a.  Cimex  niger  ,  pedibus  rufis  ,  antennarum  articulo 
fecundo  clavato. 

b.  Cimex  niger ^  capite  thorace  pedibufque  rufis  ^  anten- 
narum articulo  fecundo  clavato.    . 

La  punaife  fafranée. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  f  ligne. 

Cette  punaife  eft  par-tout  d'une  couleur  affez  uniforme 
jaune  ôc  fafranée.  Les  anneaux  de  fes  antennes  font  mi- 
partie  de  cette  couleur  &  de  noir.  Le  fécond  de  ces  an- 
neaux eft  fort  long  &  fe  termine  en  mafle,  &:  les  deux  der- 
nières oieces  font  fort  fines.  Les  bords  de  récuiTon  font  un 


DES    Insectes.  445 

peu  noirricrcs,  fie  les  cxtrcmitcs  des  étuis  onr  une  tache 
plus  lougc  que  le  rcfte  ,  prcccdce  6i  fuivie  d'un  peu  de 
noir.  La  partie  nienibraneule  des  ctuis  cft  noire,  auili  {]uc 
les  yeux.  Le  deflbus  du  corps  a  aulll  du  noir  en  quelques 
endroits:  tout  le  relie  eft  d'une  couleur  de  latran. 

18.  C  I  M  E  X  oblongus  ,  fufco-rubcr  y  clytris  apïce  fan- 
guincis  ,  antennarum  aruculo  fuunuo  iongijfimo  incar- 
nato. 

Linn.  fy(}.  nat.  cd'-t.  lo  ,  p.  447  ,  n.  51.  Cimex  antennis  apice  capillaribus,  cor- 
porc  oblongo  nigro  ,  Icutello  ,  clytrorumc[ue  apicibus  coccineis. 

La  punaife  rougeâtre  a  antennes  incarnat. 

Longueur  }   {  lignes.      Largeur  î  ^  ligne. 

En  dc-rTus,  cette  punaife  eft  d'un  rouge  brun ,  feulement 
le  bout  de  les  étuis  a  une  tache  d'un  rouge  languin.  Le 
delîous  de  i'iniec^e  ôC  les  pattes  lont  d'un  jaune  un  peu 
verdatre  ;  mais  ce  qui  la  caraclérile,  ce  Ibnt  les  anten- 
nes, dent  la  première  pièce  plus  groflb  ,  elt  d'un  rou^'-e 
brun  ,  &:  \a  féconde  fort  longue  ,  qui  à  elle  feule  fait  les 
deux  tiers  de  l'antenne,  ell  d'un  rouge  incarnat,  excepté 
vers  le  bout,  oii  elle  eft:  noire.  La  troilîéme  &  la  quatriè- 
me, plus  courte  de  beaucoup,  lont  jaunes  vers  leur  ori- 
gine, Se  noires  vers  le  bout. 

15?.  CIMEX  oblongus  nigcr ythoracïs  lateribus fciuelloque 
fiavis  j  elytns  antennis  pedibufque  jlavo  variegatis. 

La  punaife  a  brocard  jaune. 

Longueur  4  \  lignes.     La-geur  i  lignes. 

Sa  tcte  cd:  petite ,  avec  les  yeux  faillans  ;  elle  efl  noire, 
à  l'exception  de  la  baie  de  la  trompe.  Cette  trompe  elt 
aulîl  longue  que  la  tcte,  le  corcelet  &:  l'écullbn  pris  en- 
iemble.  Le  corcelet  cft  noir ,  bordé  de  jaune  des  deux 
cotes.  L'écullbn  cil  petit  ôc  tout  jaune.  Les  étuis  font 
variés  de  noir  6v  de  jaune.  D'abord,  le  bord  extérieur  des 
étuis,  vers  la  bafc,  cil  jaune,  ^  cette  bordure ,  vers  le 


44^  Histoire    Abrégée 

milieu  de  l'étui ,  communique  à  une  bande  tranfverfe  jaune 
irréguliere ,  qui  s'étend  vers  le  bord  intérieur.  Enfuite , 
après  une  large  de  grande  bande  noire ,  fuit  une  grande  ta- 
che jaune ,  prefque  triangulaire  ;  puis  vient  une  autre  tache 
noire,  qui  termine  l'étui.  Le  premier  anneau  des  anten- 
nes eft  court  ôc  de  couleur  jaune  ;  le  fécond  ell  fort  long  , 
jaune  à  fa  bafe ,  noir  vers  l'autre  extrémité  ,  qui  ei\  un  peu 
renflée.  Les  deux  derniers  anneaux  font  noirs  ëc  fort  courts. 
Les  cuifles  font  noires  ,  ôc  les  jambes  ont  des  anneaux 
noirs  èc  jaunes  alternativement.  Tout  le  deflus  de  l'in* 
fe£le  eft  finement  5c  irrégulièrement  pointillé. 

20.  C  I  Al  E  X  oblongih  y  fafeus  ,  immaculams ,  thoracè 
utrinque  obtufc  angulaio ,  capitc  prope  anunnas  externe  , 
dtnnculato . 

Linn.  fyft.  nat.  edit.  iO,p.  443,  «.  10.  Cîmex  oblongo-ovatus  grifeus,  tho- 
racè obtufe  fpinofo ,  antennis  medio  rubris. 

Linn.  faiin.  fuec,  n,  662.  Ciinex  oblongus  rufus  immaculatus ,  thorace  utrin- 
que angulato. 

Aâ.  Upf.   iJ^diP'  35  j  n.  I.  Cimex  alis  teftaceiSj  abdomine  rubro* 

La  punaifc  a  ailerons. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  a  {  lignes. 

La  couleur  de  cette  punaife  eft  par-tout  d'un  brun  rou- 
geâtre,  matte,  plus  foncé  en  defTus ,  un  peu  plus  clair  en 
delFous.  Ses  antennes  font  compofées  de  quatre  articles, 
dont  le  dernier  eft  plus  gros ,  ainfi  que  le  premier  ;  il  y  a 
des  efpéces  de  pointes  ou  épines  placées  au-devant  de  la 
tête,  près  la  baîb  des  antennes,  du  côté  extérieur.  Le  cor- 
celet  eft  large ,  avec  des  rebords  relevés ,  formant  des  an- 
gles faillans ,  mais  arrondis  ,  qui  imitent  des  moignons 
d'ailes.  L'éculTon  n'eft  pas  grand  Le  ventre  eft  aflez  large 
&  déborde  fur  les  côtés  ,  les  étuis. 

21.  CIMEX  oblongus  ,  fufcus  immaculatus  j  thorace 
utrinque  obtufe  angulato  j  capite  inter  antennas  bidentato, 

La  punaife  a  bec. 

Longueur  \  {  lignes.     Largeur  2  {  lignes. 


DES    Insectes.  44-7 

Je  ne  vols  d'autre  ditlérence  entre  cette  punaife  6x1  la 

f)rccédentc,  que  la  forme  du  devant  de  la  tctc.  Celle-ti  a 
a  tête  terminée  en  devant  par  deux  petites  dents  placées 
entre  l'origine  des  antennes,  qui  le  touchent  par  le  bout , 
au  lieu  que  la  précédente  a  deux  dents  iemblables,  mais 
pofées  au  coté  extérieur  des  antennes.  Celle-ci  eft  aufîl 
un  peu  plus  large,  &i  les  angles  de  Ton  corcelet  font  moins 
f;iillans. 

21.   C  I  M  E  X    oblongus    ru  fus    ïmmaculatus  ,    thoracc 
utnnquc  acutc  anguLaio  ,  rnarginc  lœvi. 

La  punaife  brune  a  corcelet  pointu  &  Hfl^' 

Longueur  6  lignes.     Largeur  i  lignes, 

La  couleur  de  celle-ci  eft  un  peu  plus  rougeâtre  que 
celle  de  \a  précédente.  Du  relte ,  elle  lui  rellemble  beau- 
coup ,  mais  les  angles  de  Ion  corcelet  ne  font  pas  il  rele- 
vés, de  font  beaucoup  plus  pointus. 

23.  C  I  M  E  X  oblongus  rufus  immaculaïus ^  thorace  utrin- 
quc  acutt  angulato  ,  marguie  fpinofo, 

La  punaife  brune  a  corcelet  pointu  &  épineux. 

Longueur  j  {  lignes.     Largeur  1  \  ligne. 

Je  rcgardcrois  celle-ci  comme  la  même  que  la  précé- 
dente, à  laquelle  elle  reflemble  en  tout,  fi  ion  corcelet 
n'étoit  pas  raboteux,  avec  les  bords  très-épineux  6c  comme 
frangés.  Les  pattes,  principalement  les  cuiiles,  Ibnt  aulîî 
épineufes,  ôc  les  antennes  font  un  peu  plus  grolVes  &:  plus 
courtes  que  dans  l'eipéce  précédente.  Celle-ci  eft  aullî 
plus  pctrte. 

14.  C  I  M  E  X    oblongus  fufcus  ,  pedibus  primi  paris 
chciiformibus. 

La  punaife  ci  pattes  de  crabe. 

Longueur  j  lignes.     Largeur  1  \  ligne. 

On  ne  peut  rien  voir  de  plus  lîngulier  que  cette  efpéce. 


44^  Histoire    abrégée 

Sa  couleur  eft  brune,  femblable  à  ceJle  des  dernières.  Sa 
tète  efl  petite,  avec  des  antennes  compoféés  de  quatre 
articles  ;  le  premier  très-court,  èc  le  dernier  gros  ,  ce  qui 
fait  paroître  les  antennes  comme  figurées  en  mafie.  Le 
corcelet  eft  large  ^  avec  des  rebords  élevés  ;  il  va  pofté- 
rieurement  en  s'évafant.  On  y  voit  des  cannelures  au 
nombre  de  cinq,  élevées  àc  enfoncées  alternativement , 
&c  le  bord  où  elles  aboutiirent ,  eft  godronné  ;  enforte  que 
ce  corcelet,  vu  de  près ,  reftemble  à  ces  coquilles  des  pèle- 
rins de  S.  Jacques.  Le  ventre  enfoncé  ÔC  courbé  en  na- 
celle, avec  des  rebords  élevés  ,  eft  beaucoup  plus  large 
que  les  étuis  ;  mais  la  plus  grande  fmgulancé  de  cet  in- 
jecte, coniifte  dans  fes  pattes  de  devant',  qui  font  courtes, 
larges,  avec  un  crochet  ou  une  pince  au  bout,  fans  on- 
glets ,  femblables  aux  pattes  de  crabe.  Ce  leui  caradlere 
lufiit  pour  reconnoître  cette  punaiie  ,  qu'on  trouve  dans 
les  bois. 

25.  CIMEX  oblongus ;  vlridi-fujcus ^  clytrorum  nervis 
punctatLS  j  anttwiLS  rufis. 

La  punaifc  a  nervures  pointilUes. 

Longueur  3   lignes.     Largeur  I    'igné. 

Cette  efpéce  varie  beaucoup  pour  la  grandeur  &  pour 
la  couleur.  Cette  couleur  eft  oblcure,  brune,  un  peu  ver- 
dâtre,  tantôt  plus,  tantôt  moins  claire.  La  tête  &  le  cor- 
celet ont  ordinairement  quelques  raies  longitudinales  peu 
diftincles  &  un  peu  plus  claires.  Ce  qu'il  y  a  de  plus 
conftant,  c'eft  que  les  antennes  font  de  couleur  fauve, 
avec  le  dernier  article  en  fufeau,  plus  gros  que  les  autres. 
Tout  le  deftifcus  de  l'infecle  eft  finement  pointillé  ,  êc  les 
nervures  des  étuis  font  tachetées  de  noir,  ce  que  l'on  voir, 
en  les  regardant  de  près.  La  partie  membraneufe  des 
étuis,  eft  tout-à-fait  tranfparente  bc  fans  couleur.  Le  def- 
fous  de  l'infecte  &  fes  pattes,  font  de  la  même  couleur 
<]ue  le  defTus ,  mais  un  peu  plus  clairs. 

i6. 


DES    Insectes. 


449 


i6.  C  I  M  F,  X    oblongus  ,  fufcus  ;    antcnnis  ,   pcdibus  , 
abdomtnijque  murginibus  n/gro  Lutto-^uc  varieguits^ 

La  punaife  brune  à  antennes  ù  pattes  panachées. 

Longueur  ç    lignes.      Largeur  I  \  ligne. 

Elle  cfl:  par-tout  de  couleur  brune  ,  tant  en  dcîTus 
qu'en  dcllous;  il  y  a  (culemenc  un  très-petit  point  jaune  à 
l'extréniicc  de  la  pointe  de  Tccuiron  ,  C^  deux  au  bout  de 
chaque  étui,  à  la  jonction  de  la  partie  écailleufe  avec  la 
iTicmbraneu(e  ;  mais  les  antennes  ,  les  pattes  ik.  le  bord 
du  ventre,  font  alternativement  tachés  de  noir  &  de  jaunc^ 
Lecorcelet  cil  de  forme  triangulaire  allongée,  fans  poin- 
tes ni  avances  lur  les  cotc^.  Cette  eipéce  varie  un  peu  pour 
\x  grandeur. 

27.  C  f  M  E  X   oblongus  .^    cinereo    nigroque    variegatus  , 
ail  s  glaucis. 

La  punaife  grife  panachée  de  noir. 

Longueur  j  lignes.     Largeur'  i    ligne.. 

Satcteeri:  toute  noire  :  Ton  corcelet  eft  noir  antérieure- 
ment ;  ^  pollcrieurement,  il  elt  d'un  gris  verdatre.  Lé- 
culîon  efl  noir  ,  avec  la  petite  pointe  grife.  Les  étuis  font 
gris  j  avec  une  petite  tache  noire  vers  l'extrémité.  Lesaîles 
bc  la  partie  membraneule  des  étuis  ,  (ont  de  couleur  d'c.ui 
un  peu  bleuâtre.  Le  dellous  de  l'inlecte  elt  noir,  mais  (es 
antennes ,  Tes  pattes  &:  les  bords  de  (on  ventre  (ont  taches 
alternativement  de  noir  &:  de  gris.  Cette  couleur  grife  e(l 
un  peu  verte  ,  &:  le  delUis  du  corps,  vu  à  la  loupe  ,  paroit 
finement  ponctué.  On  trouve  cet  inlecl;e  lur  plulleurs  plan- 
tes à  fleurs  labiées  ,  es:  lur-tout  lur  \i.  grande  eipcce 
d'herbe  à  chat.  (  Cataria  major.  ) 

ai>.  CIMEX  oblongus   mger  ^  thorace  pojlice  cinereo, 
j,  .e/ytn^  cinprçi^  y  macula  ni gra  ^  aiifquc  m  gris. 

La  minai fe  grift  porte-croix. 

Tome  L  LU 


450  Histoire    abrégée 

Sa  grandeur  efl:  la  même  que  celle  de  refpéce  précé- 
dente ,  donc  elle  approche  beaucoup  ;  elle  a  ,  comme  elle  , 
la  tête  6c  le  devant  du  corcelet  noirs  :  la  partie  poftërieure 
de  ce  corcelet  efl  grife.  L'ëcuffbn  eft  noir,  avec  la  pointe 
griie.  Les  étuis  font  gris,  avec  une  tache  noire  ovale  fur 
leur  miheu.  Ces  deux  taches  des  étuis  ,  avec  le  noir  de 
l'écuffon ,  &  les  ailes ,  qui  font  noirâtres  ,  forment  une  ef- 
péce  de  croix  noire,  derrière  laquelle  le  bout  de  Tétui  eft 
quelquefois  blanc  ou  gris.  Le  deffbus  dé  l'infecte,  fes  an- 
tennes èc  fes  pattes  (ont  noirs ,  feulement  les  jambes  an- 
térieures font  brunes.  J'ai  toujours  trouvé  cette  efpéce 
dans  les  endroits  fecs  de  arides. 

29.  C  I  M  E  X   oblongus  niger  ^  tkorace  pojlice    cinereo  , 
elytris  fufcis  apice  albo, 

La  punaife  brune  a  pointe  des  étuis  blanche. 

Longueur  z  lignes.     Largeur  j  l'gne. 

Il  y  a  beaucoup  de  reflemblance  entre  cette  efpéce  ^ 
les  deux  précédentes.  Sa  tête  &  le  devant  de  fon  corcelet 
font  d'un  noir  lifle  ,  la  partie  poftérieure  de  ce  corcelet, 
eft  grife.  L'écuflon  eft  tout  noir.  Les  étuis  font  d'un  brun 
fauve  ,  avec  une  petite  tache  blanche  triangulaire  à  la 
pointe  de  leur  partie  écailleufe.  Les  aîles  font  brunes,  ôc 
le  deffous  de  l'infecte  eft  noir.  Ses  pattes  font  [aunâtres  , 
avec  les  eenoux  noirs.  Entin  fes  antennes  font  fauves  ôc 
noires  vers  leur  extrémité. 

30.  C  ï  M  E  X    oblongus  "  pallide-viridefcens  ,   femoribus 
nigropunclatis , 

La  punaife  verdâtre  a  cuiffes  pointi liées. 

Longueur  l  f  ligne.     Largeur  j  ligne. 

Sa  tête,  fon  corcelet,  fon  écuflon  ,  fes  étuis  &  fes  pat- 
tes font  d'une  couleur  pale  ,  tirant  fur  le  vert.  Ses  aiks 
font  tranfparentes  Ôc  claires.  Le  delTous  de  fon  corps  eft 
plus  brun.  Les  cuifles  feules  font  pointiliées  devoir. 


desInsectes.  4î! 

ji.  CI  M  EX  oblongus  ,  nigcr  ,  clytris  anùce  rufis  ,  alu 
albo  maculatis. 

La  pundifc  noire  a  taches  fauves  &  ailes  panachées. 

Longueur  i  {  Hgne.      Largeur  y  ligne. 

Cetre  cfpcce  ell  fort  petite;  elle  eft  noire  &  luifinte. 
La  partie  antérieure  de  Icî)  étuis  cil  fauve,  de  nicmc  que 
les  genoux  ou  articulations  des  cuifles  avec  les  jambes. 
La  partie  membraneule  des  étuis  eft  brune  ,  avec  trois 
taches  blanchâtres  ;  une  en  haut,  vers  l'angle,  &  deux  un 
peu  plus  bas,  lur  les  cotés.  On  trouve  allez  louvent  cette 
petite  punailc  iur  les  troncs  d'arbres  ,  courant  fur  l'é- 
corce. 

31.  C  I  MEX    oblongus  y    atro  -fufcus  puncîatus  ,  alis 
venofis. 

La  punaife  brune  poncluée. 

Longueur  i   ligne.     Largeur  ~  ligne. 

La  couleur  de  cette  petite  efpcce ,  eft:  d'un  brun  foncé  , 
matre  &:  obfcurc;  elle  ell  parfemce  de  petits  points  ferres. 
S^s  ailes  ont  des  nervures  un  peu  blanchâtres. 

33.   C  I  M  E  X  grijeus  ,  fcutello   macula  cordata  flava  , 
elytr'is  apice  puncio  fufco.  Linn.  fdun.  fucc.  n.  666. 

L'nn.  (yft.  nat.  edit.    lO,  p.  448,    n.    59.  Cime»  pratenûs. 

La  punaife  gris-fauve  porte-caur. 

Longueur  3  Lignes.     Largeur  i  ligne. 

Sa  tête  6c  fon  corcelet  font  gris,  entremêlés  de  couleur 
fauve  &  verdàtrc.  Sur  le  derrière  de  la  tête ,  on  voit  une  pe* 
tite  raie  tranlverle  noire.  L'écullbnaune  tache  d'un  jaune 
citron  ,  bien  lormée  en  ceiur ,  &:  entourée  de  noir.  Les 
étuis  lont  de  la  même  couit-ur  que  le  corcelet;  mais  ils 
ont  un  peu  plus  bas  que  leur  milieu ,  en  tirant  vers  le  bout , 
une  tache  fauve,  plus  ou  moins  grande  &  plus  ou  moins 
marquée  ,  après  laquelle  eft  une  tache  jaun.itre  ,  &  eniuite 

^  L  1 1    ij 


45 i  Histoire    abrégée 

la  pointe  de  réciii ,  qui  eu.  brune.  Les  ailes  font  .au/Ti  un 
peu  brunes.  Le  ^effbus  de  l'iaieé^eeil  jaunâtre  i  avec  un 
peu  de  fauve.  Ses  pattes  2c  les  antennes  ,  font  de  la  même 
couleur.  .lÀ:)!-?.!^^]^  iL-'iîi  o  ^t-'4;ii-\  ■i.^'^::»iA  ^  î:rù 

34.  CIMEX  oblongus ^  viridhi  fiutétld'  macula  cordata 
viridi  ^  elytris  macula  'ferruginea,  Linn.  faun,  fuec. 
n.   66"].         t    ''  -  '        ' 

Liiin'.'fyfi.nat.edit'^  ic5  ,,V'  44^» '*•  ^O*  Cimâx  campeftris. 
Longueur  i  7  Ligne.    'Largeur  j  Ligne.      ^-.       •  . 

Le  vert  jaunâtre  domine  aans  cette  efpéce.  Sa  tête  6c 
fon  corcelet  font  de  cette  couleur  ,  avec  un  peu  de  brun  , 
fur-tout  vers  la  partie  poftérieure  du  corcelet.  L'écufTon 
a  une,tache  d'un  jaune  vert  ^  figurée  en  cœur,  Ôc  bien  ter- 
minée par  un  peu  de  brun ,  qui  eft  fur  les  bords  des  étuis  , 
qui  touchent  cet  écuflon  Ces  étuis  font  verdâtres,  avec 
une  tache  brune  bien  marquée,  un  peu  plus  bas  que  leur 
milieu,  rirajat.. vers  la  pointe.  \^qs  antennes  font  un  peu 
brunes.  Les  p^ittes  &*  le  deflbus  de  l'inlecte  font  jaunes. 

Cette  efpéce,  qui  eft  très-commune  fur  les  fleurs,  donne 
la  variété  fuivante. 

XT  n    ^..^^^\^\}^:^^'^  kSpvx^    .  v^ù:^-^yi  'A  I.  •   . 

ISJ .  t5.  Limcx  oblongus^y  jujco-luteus .,  fcutèilo  macula  cordata 

viridi ,  elytris  fafcia  dupiici  fufca^ 

Sa  tête  ôc  fon  corcelet  ont  peu  de  jaune  vert  ,  mais 
font  plus  ou  moins  bruns.  Il  y  a  fur  les  étuis  >  deux  larges 
bandes  traniverfes  brunes;  l'une  aux  cotés  de  l'éculTon  , 
qui  tient  lieu  de  çepeu  de  brun,  qui  dans  l'efpéce  précé- 
dente, accompagne  l'écuflon;  l'autre  plus  bas,  à  la  place 
de  la  tache  brune,  des  étuis.  Outre  cela  ,  il  y  à  encore 
fouvent  un  petit  point  brun ,  tout  à  la  pointé  des  étuis* 
Le  deflbus  de  celle-ci  a  un  peu  de  brun  ,  fur-tout  au» 
ventre  ,  ik.  fa  couleur  jaune  ne  tire  poiiîC  fur  le  verf^^niais 
fur  le  fafran. 


DES     Insectes. 


453 


35.  C  I  M  E  X  ohlongus  ,  fufio-rubcr  ,  fcuttllo  macula, 
cordaui  lutca  ,  clyiris  apict  luteis. 

La  punaife  porte-cœur  à  taches  jaunes  au  bout  des  étuis. 

Longueur  2  {  lignes.      Lar^tur  {ligne. 

On  voie  p.ir  les  dimenlions  de  celle-ci,  qu'elle  cft  fort 
érroirc  &:  allongcc.  vSes  antennes  (ont  aulîi  fort  Ioniques  , 
(urpailànt  un  peu  la  longueur  de  Ion  corps;  elle  les  porte 
en  devant  :  leur  couleur  eft  noire,  à  l'exception  du  pre- 
mier anneau,  t]ui  elt  de  couleur  fauve.  La  tére  elt  noire 
avec  un  petit  point  jaune  (ur  le  derrière  ,  au  milieu.  Le 
corcelet  a  une  bande  jaune  ,  étroite  fur  le  devant  ;  (on 
milieu  e(l  noir ,  &:  fa  partie  pollérieure  eft  fauve.  L'écufTon 
noir  en  devant,  a  une  tache  jaune  en  cœur  bien  marquée 
fur  fa  pointe.  Les  étuis  font  d'un  fauve  rougeâtre.  Leur 
origine  eft  un  peu  noire,  avec  un  petit  point  jaune  peu 
fenlible,  fur  le  bord  extérieur;  mais  à  leur  extrémité,  il 
y  a  une  tache  jaune  triangulaire  bien  marquée.  Le  delîbus 
de  l'infecbe  elt  noir,  6i  les  pattes  font  fauves,  lî  ce  n'eft 
vers  leur  naillance ,  ou  elles  font  jaunes. 

36.  C  I  M  E  X  ohlongus ^flavefcens ,  thorace  fafc'ùs  duabus 
n'igris  ,  fcucello  macuLis  jiùvis  ,  antennis  aniice  por- 
reciis. 

La  punaife  jaune  a  antennes  droites. 

Longueur  3  î  lignes.      L.irgtur  1  ligne. 

La  forme  de  celle-ci  approche  de  celle  de  la  précé- 
dente; elle  eft  pareillement  fort  allongée.  Ses  antennes 
font  noires  i^  aulli  longues  que  Ion  corps;  elle  les  porte 
droites  en  devant  l'une  confie  l'autre.  Sa  tête  ell  noire 
avec  cinq  caches  jaunes;  une  en  devant,  une  à  coté  de 
chaque  ail  ,  &c  deux  derrière  ces  dernières.  Les  yeux  (ont 
bruns  :  le  corcelet  cil  jaune,  ^  a  deux  larges  bandes  noires 
longitudin.des  ,  qui  prennent  naillance  derrière  les  yeux 
&  vont  jufqu'à  i'ccullbn.  Celui-ci  eft  noir  fur  les  cotés , 


454  Histoire    abrégée 

ôc  cette  couleur  femble  être  la  fuite  des  bandes  noires  du 
corcelet.  Le  milieu  de  cet  éculFon  a  une  petite  raie  jaune , 
qui  ie  termine  à  la  pointe  par  une  tache  afïez  large.  Quel- 
quefois il  y  a  aufli ,  lur  les  côtés  de  l'écufTon ,  deux  pe- 
tits points  jaunes,  qui  ne  font  pas  conftans.  Les  étuis ^ 
plus  longs  de  beaucoup  que  le  corps ,  font  d'un  jaune  un 
peu  fauve  ,  avec  une  bande  longitudinale  afTez  large , 
pofée  dans  leur  milieu,  &  plus  ou  moins  brune.  Quelque- 
fois cette  bande  ne  paroît  prefque  pas.  Les  ailes  font  obf- 
cures.  Le  deflous  de  l'infecte  eftentre-mêléde  jaune  6c  de 
noir ,  6c  fes  pieds  font  noirâtres. 

37.  C  IM  E  X    oblongus    nigcr  y   thoracc  fafciis    tribus 
jlavLS  yfcutcllo  elytrorumquc  apicc  maculis  Lutcis. 

La  punaife  a  trois  taches. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  f  /igné. 

Cette  efpéce  ,  qui  reiïemble  beaucoup  à  la  fuivante,  a 
la  tête  noire ,  avec  deux  petites  raies  jaunes  proche  les 
yeux.  Son  corcelet^  qui  eflnoir,  a  le  bord  antérieur  jau- 
ne ,  6c  trois  bandes  jaunes  longitudinales  ;  une  fur  le  mi- 
lieu 5  les  autres  fur  les  côtés.  L'écufTon  eft  de  même  noir, 
avec  une  tache  en  lofange ,  mi-partie  de  jaune  ôc  de  cou- 
leur fafranée.  Les  étuis  noirs  ont  leur  bord  extérieur  jau- 
ne, &C  fur  leur  pointe,  une  tache  jaune  triangulaire,  quel- 
quefois en  partie  fafranée.  Les  antennes  ,  les  pattes ,  les 
ailes  ôc  le  deflous  de  Tinfe^le  font  noirs/ 

38.  C  I  M  E  X   oblongus   niger  j    thoracc  fafciis    tribus 
flavis  ,  fcuLcllo  nigro  y  elytris  lincis  flavis  ,  apice  fulvo. 

Linn.  faun.  fuec,  n.  68o.  Cimex  oblongus  riger ,  elytris  luteo  fufcoque  varii» , 

pedibus  rubris. 
Linn.  fyfl.  nat.  edit.   10  ,  p.  449  ,  n.  70.  Cimex  ftriatus. 

La  punaife  rayée  de  jaune  ù  de  noir. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  I  ligne. 

Sa  tête  6c  fes  antennes  font  noires ,  ôc  fes  yeux  bruns.  Son: 
corcelet  efl  noir,  avec  trois  bandes  jaunes  longitudinales.^ 


D  E  s      I  N  s    F  c:  T  L  s.  4^5 

une  au  milieu  ,  &c  deux  Tur  les  cotes.  Outre  cela ,  le  bord 
poltcrieur  du  corcclet  ,  ôc  (ouvcnt  Ton  bord  antcrieur  , 
font  un  peu  jaunes.  L'eculloii  cil  noir.  Les  étuis  ont  des 
bandes  longitudinales  ,  un  peu  obliques,  jaunes  6c  noires  , 
&:  fur  leur  pointe,  cft  une  tache  jaune  friair.;ulaire.  Ledei- 
fous  du  corps  cil  noir ,  ^  les  pattes  font  d'un  brun  rougeatre. 

39.  CI  M  EX    oblongus   viridi-fîavus  ^  cap  ne  thoraceque 
nigro   maculatis ,  elytris  vindibus. 

La.  punaift  jaune  à  corcclet  tacheté  ù  étuis  verts, 

Lorg  leur   3    l:gncs       Largeur  l  ligne. 

^QS  antennes  font  noires.  Sa  tête  cft  jaune,  avec  une 
tache  noire  oblongue  dans  Ton  milieu  ,  bL  quelques  petits 
points  noirs,  d'où  partent  des  poils.  Le  corcclet  a  lur  le 
devant ,  deux  taches  noires  iin  peu  en  croilVant ,  placées  à 
coté  l'une  de  l'autre,  dont  les  pointes  regardent  la  tcte  , 
&  quatre  poftérieurement  poiées  fur  la  même  ligne,  donc 
les  deux  du  milieu  forment  auilî  un  peu  le  croillànt,  mais 
dont  les  pointes  regardent  la  partie  poilérieure  du  corps. 
L'ccullbneft  aulli  jaune,  avec  deux  petits  points  noirs  lur 
le  devant,  <ijc  deux  taches  oblongues  fur  les  cotés.  Les 
étuis  font  verts,  fans  aucune  cache.  Les  pattes  oc  le  dellous 
de  l'inlccle  ,  (ont  d'un  jaune  verdatre. 

40.  C  I  M  E  X  oblongus  VI  ri  dis  ,  elytrorum  macula  fufc  a. 
La  punaije  verdatre  à  tache  brune. 

Longueur  2  {  lignes.     Largeur   1    [   l  gne. 

Sa  couleur  eft  partout  d'un  vert  p.ile.  Ses  veux  font 
bruns,  &  les  écuis  ont ,  vers  leur  milieu  tirant  vers  le  bas, 
une  cache  brune.  Leur  pointe  eft  aulîî  un  peu  brune  ,  de 
même  que  le  bord  qui  touche  l'ecuiron. 

41.  C  I  M  E  X  oblongus  viridis  ,  elytrorum  apice  albido  , 
fcuitUo  lineola  fujca. 

La  ptinaife  verdatre  a  tache  blanche. 

Longueur  3  Hgn<s.     Largiur  1  lignt. 


45^  Histoire   abrégée 

Elle  eft ,  comme  la  précédente ,  d'un  vert  pâle.  Ses  yeux 
font  bruns.  Son  corcelet  a  un  peu  de  brun  6c  de  fauve  au 
bord  poilérieur.  Sur  le  milieu  de  récufTonjil  y  a  une  petite 
ligne  longitudinale  brune ,  qui  paroît  compofée  de  deux 
petites  raies  lituées  Tune  à  côté  de  l'autre.  Les  étuis  font 
verts,  avec  leur  extrémité  blanche,  qui  forme  comme  une 
efpéce  d'appendice.  Quelquefois  il  y  a  fur  les  étuis ,  une 
petite  nuance  en  longueur  plus  brune.  Le  deiïbus  du  corps , 
les  pattes  6c  les  antennes  font  verdâtres.  Les  pattes  fone 
fort  longues. 

41.  C  ï  M  E  X  oblongus  viridis  y  tho race  fcutello que  lineis 
quatuor  nigtis  y  elytris  interne  fufci s. 

La  punaife  verdâire  a  bande  brune. 

Longueur  3  f  lignes.     Largeur  I  ligne, 

La^figurede  cette  efpéce  efl:  alTez  allongée.  Sa  tête  anté- 
rieurement, eft  noire  ;  poftérieurement,  elle  eft  verte, 
avec  trois  bandes  noires  longitudinales.  Le  corcelet  eft  un 
peu  anguleux  fur  les  côtés  :  fa  couleur  eft  verte  :  il  a  furie 
milieu,  quatre  raies  longitudinales  noires,  fansen  compter 
une,  qui  fe  trouve  de  chaque  côté.  L'écuflon  a  pareille- 
ment quatre  bandes  noires  y  qui  font  la  fuite  de  celles  du 
corcelet.  Les  étuis  font  verts,  mais  leurs  bords,  proche  la 
future  ,  font  bruns  ,  ce  qui  forme  une  bande  brune  fur  le 
dos  de  l'infecte.  Les  antennes,  les  pattes  6c  le  delTous  du 
corps ,  font  d'un  vert  pâle.  Les  antennes  cependant  font  un 
peu  brunes  a  leur  bafe  6:  à  leur  extrémité.  Les  pattes  font 
tort  longues. 

43.  C  I  M  E  X  oblongus  ,  totus  v'iridïs ,  oculis  fufcis. 
La  punaife  verte  aux  yeux  bruns. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  1  5  ligne. 

La  grandeur  &  la  couleur  de  celle-ci  varient.  Elle, eft 
quelquefois  d'un  beau  vert  ;  d'autres  fois,  d'un  yert  plus 
fale.  Ses  yeux  font  bruns  plus  ou  moins  foncés.  Sa  tête 

6c 


D  r  "?     I  >:  s  E  c  T  E  s.  4f^ 

&  les  bords  ,  tant  antérieurs  que  pollérieurs  de  Ton  corcc- 
Jcc  fonr  ou  paies  ou  jaunes.  Tout  le  reftc  cft  vert. 

44.  C!  I  M  E  X    oblongus  viridis  ,  elytrorum  lincis  fan- 
gui  neis. 

La  punaift  verte  enfanglantec. 

Lon^utur  3   ^  lignes.     Lurgcur   i    [  ligne. 

Elle  eft  verte,  &:  Tes  yeux  font  de  la  nicme  couleur.  Le 
corcelet,  qui  cft  allez  large  ,  a  deux  bandes  longitudinales 
rougeâtres  ,  qui  partent  des  yeux  6c  delccndent  julqu'aux 
étuis.  L'écudbn  cft  tout  vert.  Il  y  a  fur  chaque  étui  atte- 
nant Técullon  ,  une  raie  rouge  couleur  de  lang  ,  &  plus 
bas,  deux  autres  petites  raies  longitudinales  de  même  cou- 
leur ,  aflëz  courtes  ,  placées  Tune  à  coté  de  l'autre.  Les 
pattes  font  vertes ,  mais  le  bout  des  cuilFes  cil  rougeatre. 
Pbur  la  forme,  celle-ci  reflemble  beaucoup  à  la  précé- 
dente. 

45.  C  I  M  EX  oblongus ,  pallïdo  viridis ^  antennis  fetaccis 
ru  fi  s. 

La  punaife  verte  a  antennes  fauves. 

Longueur  2  7  lignes.     Largeur  {  ligne. 

Celle-ci  eft  longue ,  pâle  ,  verdatre  ,  ians  mélange  d'au- 
cune autre  couleur  :  fes  yeux  font  aufli  verdatres.  Ses  an- 
tennes feules  (ont  de  couleur  plus  ou  moins  tauve.  Elles 
font  trés-dcliées  iS:  aulîi  longues  que  le  corps. 

4^.  CIMEX   longus  albidus  ,  oc  u  lis  nigris. 

Linn.    fdun.  fuec.   n.  679.  Cimex  oblonpus  exaibidus ,  latciibus  aibis. 
Ail.    Upf.  1735  .  p.    3S  »  «•    9-  Cimcx  oblongus  albus. 

La  punaife  blanchâtre  aux  yeux  noirs. 

Longueur  j  \  lignes.     Largeur  7  ligne. 

Cette  punaife  efk  très -al  longée  ;  elle  efl  par- tout  de  \x 
même  couleur  ,  pale  ,  blanchâtre,  tirant  un  peu  lur  le 
vert.  Ses  yeux  font  noirs.  Son  corcelet  a  louvent  deux  ban- 

Tome  /.  M  m  m 


458  Histoire    abrégée 

des  longitudinales  brunes  fur  les  côtés ,  qui  prennent  naif- 

fance  derrière  les  yeux. 

4;7*  C  I  M  E  X  longus  ,  totus  viridls  ^  anunnis  antice 
porreclis. 

La  punaife  verte  a  antennes  droites. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  j  ligne. 

Celle-ci  eft  très-allongée  Se  par-tout  de  la  même  cou- 
leur verte ,  en  deïTus  ,  en  defTous ,  aux  yeux ,  aux  antennes 
ôc  aux  pattes.  Ce  vert  eft  pâle.  Ses  antennes ,  qu'elle  porte 
droites  en  avant ,  l'une  à  côté  de  l'autre  ,  font  au  moi-ns  de 
la  longueur  de  fon  corps.  Ses  pattes  font  auiîi  fort  longues. 

48.  C  I  M  E  X  longus  5  albidus  y  oculis  fufcis  ^  fcutello 
macula  nigra. 

La  punaife  pâle  a  taches  noires  fur  l* écujfon,  » 

Longueur  3  \  lignes.     Largeur  j  ligne. 

Sa  couleur  eft  pale  &  blanchâtre  :  Tes  antennes  font"  très- 
déliées  ,  6c  Tes  yeux  font  bruns.  Sur  le  milieu  de  fa  tête , 
eft  une  bande  longitudinale  noire  ,  au  bout  de  laquelle 
font  les  deux  petits  yeuxlifFes  rougeâtres.  Le  corcelet  a 
fur  le  devant  trois  raies  longitudinales  noires  ;  mais  de  ces 
trois,  il  n'y  a  que  celle  du  milieu  qui  aille  jufqu'au  bout 
du  corcelet  ;  \qs  deux  des  côtés  Hniftent  à  une  efpéce  de 
fillon  finué  6c  crénelé  ^  qui  traverfe  le  corcelet  d'un  côté  à 
l'autre.  L'écuflon  a  dans  fa  longueur  une  bande  noire  , 
qui  eft  la  fuite  de  la  raie  du  milieu  du  corcelet,  qui,  dans 
cet  endroit ,  eft  plus  large  oc  forme  une  tache.  Les  pattes, 
le  delTous  du  ventre  6c  les  étuis  font  d'une  couleur  pâle , 
égale  par- tout ,  6c  fans  aucune  tache. 

49.  C  I  M  E  X  oblongus  coniciLS  _,  fufco  -  cinereus  ^  oculis 
prominentibus  ,  elytns  nervojis. 

La  punaife  grife  conique. 

Longueur   }  lignes.     Largeur  l  ligne. 

Cette  efpéce ,  fort  commune  ,  eft  d'un  brun  pâle,  tirant 


/ 


t^ir^ 


DÈS   Insectes.  459 

fur  le  [;ris.  Sa  tcte  cil  longuette ,  avec  deux  yeux  bruns 
très-(-iillans.  Le  corcclec  c[\  long,  ctroic  antérieurement , 
plus  large  poftcricurcmcnt.  Ses  étuis  ont  des  nervures  t-or- 
tcs.  ,bes  pattes  lont  un  peu  jauiî.itics ,  «!s:  fcs  antennes  (ont 
très-Hncs. 

50.  C  I  M  E  X  oblongus  nigcr  j  capiu  ,  elyirorum  apicc 
gaïuhujque  fcrruginco-rubris . 

La  punaife  noire  a  pointa  des  étuis  rouge. 

Longueur   3  lignes .     Largeur  i   J    ligne. 

'  Sa^t^d^^eft  d'un  jaune  rouge  ,  avec  les  yeux  bruns ,  &: 
une  tache  noire  longue  lur  le  milieu.  Ses  antennes  ionc 
noires.  Le  corcelet  c[\  tout  noir  6c  lifle.  L'écullon  a  un 
petit  point  rougeatrc  à  fa  pointe.  Les  étuis  ont  une  grande 
tache  rouge  à  leur  extrémité  ,  6c  un  peu  de  rouge  en 
haut  ,  lur  le  bord  extérieur.  Le  dellous  de  l'iniecte  ell 
noir,  ainll  que  içs  pattes  ,  tiont  les  articulations  iont  rou- 
gcatres.  Le  dellus  de  l'animal  ,  vu  à  la  loupe  ,  paroit  Hne- 
ment  ponctué. 

51.  C  I  M  E  X  oblongus  dtro-fufcus  ,  aLiruni  macula  fiavJ. 
La  punaife  couleur  de  fuie  a  ailes  jaunes. 

Longueur  }  lignes.      Largeur   l  ligne. 

Elle  eft  toute  noire,  mais  d'un  noir  matte,  brunjobfcur, 
&:  nullement  luilant.  Son  corcelet  elt  allez  large  6c  quatre. 
La  portion  mcmbrancule  de  les  étuis  a  d.ins  la  partie  iu- 
périeure  ,  une  grande  tache  jaune.  CXtte  efpéce  ell  très- 
aifée  à  reconnoitre. 

51.  C  I  M  E  X  oblongus  n'iger ,  pedibus  viridi  nigroque 
variegatis. 

La  punaife  noire  à  pattes  panachées. 

Longueur  i   7  ligne.     Largeur  7  ligne. 

Cette  petite  efpéce  cft  en  deflus  d'un  noir  luilant.  Ses 
aîlcs  lont  aullî  noires.  Ses  partes  lont  panachées  is:  entre- 
coupées de  noir  ^  de  vert  pale. 

M  m  m  ij 


4<^d  HiSTOIREABREGÉE 

53.  CIMEX  oblongus  totus  ater ^  ails  atris. 
La  punaïfe  toute  noire. 

Longueur  3   lignes.     Laigeur  i  \  ligne. 

Sa  couleur  efl:  par-tout  d'un  noir  matte  ,  même  fur  les 
ailes.  Son  corcelet  eil:  large  ^  plat  ,  prefque  quarré  Ôc 
échancré  fur  le  devant. 

54.  CIMEX  oblongus  ater  y  antennïs  fêta  terminaùs, 
Linn.  faun.  fuec.  n.  677. 

Linn.   fyfi.  nat.   edit.  io,p.  447,  n.   50.  Cimex  antennis   apice   caplllaribus 
corpore  oblongo  nigro. 

La  punaife  a  groffes  antennes  terminées  par  un  fil. 

Longueur  2  f  lignes.     Largeur  y  ligne. 

Sa  forme  eft  allongée.  Tout  fon  corps  eft  noirâtre ,  à 
l'exception  des  pattes^,  c|ui  font  d'un  jaune  pâle.  Mais  ce 
qui  fait  le  caractère  dirtinclif  de  cette  efpéce  ,  ce  font  fcs 
antennes,  dont  les  deux  premiers  articles  font  fort  gros, 
fur-tout  le  fécond,  qui  eîl  conlidérable  &C  allongé  en  fu- 
feau  5  tandis  que  les  deux  derniers  articles  font  plus  fins 
que  des  cheveux  oc  de  couleur  jaunâtre.  On  trouve  cette 
efpéce  allez  fréquemment  dans  les  bois. 

55.  CIMEX  oblongus ,  znfra  n'iger ,  fupra  albo-lacleus  , 
antennis  crajjis  antice  porreclis  j  capite  ,  pedibus  anten- 
nifque  ni  gris. 

La  punaife  chanreufc. 

Longueur  a  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  noirâtre  en  deflous.  Tout  le 
deffus  de  fon  corps  eft  finement  6c  irrégulièrement  poin^ 
tillé  ,  6c  il  efl:  d'un  blanc  de  lait ,  à  l'exception  de  fa  tête  , 
qui  efl:  noire.  Sur  le  corcelet ,  on  apperçoit  trois  filions 
longitudinaux  élevés.  De  plus  ,  on  ne  voit  aucune  dif- 
tinâion  entre  le  corcelet  de  l'écuATon  ,  qui  font  tout-à- 
fait  joints  enfemble.  Les  pattes  font  noires-:  les  anten- 


D    E   s      I   K   s   F  C  T  E  s.  4^1 

nés  pareillemcnc  noires ,  ont  près  de  la  moitié  de  la  Ion- 
gncur  du  corps,  tllcs  font  i;ro (les  ,  compofées  de  quatre 

ai  ticlcs  ;  les  deux  premiers  courts ,  i^  le  troilicme  Fort  lont;. 
On  trouve  cette  punaile  c]uek|uctois  en  grande  c]uantitc 
lur  le  chardon-roland. 

^6.  CI  M  E  X   ex    alho  fufcoqut  cinercus  ,    ely  forum  , 
tlioracijljiue  margine  punclaio  ^  aniennis  fubclavatis. 

hinn,  fuun.  fuec.  n.  687.  Cimex  antcnnis  clavatis  ,  elytris  thoracifque  margine 

rccicul.uo-pundatis. 
Linn.  fyft.  nu:,   edit.  10,  p.  441 1  n.  i2.  Cimex  eljtiis  abdomen  occuîtantibys 

reticulato-pundtatis  antcnnis  clavatis. 
Rtaum.  inf  3  ,  cab.  34  ,  /i'-  1,2,   3  >  4- 

La  punaifc  tigre. 

Longueur  i   \  lignes.     Largeur  7  ligne. 

La  forme  de  celle-ci  approche  de  celle  de  la  prcccdcnte, 
mais  fes  antennes  (ont  tresdilfcrentes.  Sa  tête  c\:  le  ded'ous 
de  (on  corps  lont  noirs,  bc  fes  pattes  font  brunes.  Le  cor- 
celet  eil  noir  au  milieu ,  îS:  blanc  fur  les  cotés.  Outre  cela , 
on  voit  lur  la  longueur  de  ce  corcclet,  trois  illlons  élevés, 
comme  dans  l'elpéce  précédente  ;  mais  les  deux  des  cotés 
ne  vont  pas  julqu'à  la  tête.  Les  étuis  (ont  blancs,  diapha- 
nes, imitant  le  réleau,  avec  leurs  bords  ponclués  de  noir. 
1.CS  antennes  ont  leurs  deux  premiers  articles  courts  ;  le 
troiliéme  très-long,  6c:  le  quatrième  court  6c  Fort  gros, 
ce  qui  donne  à  l'antenne  la  figure  d'une  mall'ue.  La  larve 
de  cette  punaile  habite  l'intérieur  des  Heurs  du  chamœ- 
drys  ,  qui  avant  de  s'ouvrir,  paroiilent  plus  groll'es  lîk:  plus 
gonHécs  qu\i  l'ordinaire,  lorlque  cette  larve  y  cil  rcnFer- 


mee. 


57.  CIMEX  antcnnis  clavatis  ,  ihorace  elytrifaue  corpore 
piulto  latioribus  ,  diaphanis  ,  rciiculatis  ,  fajcia  duplici 
tranjverfa. 

La  punaifc  a  fraifc  antique. 

Longueur  i  j  ligne.      Lxrgeur  l  ligne. 

Rien  n'cll  plus  iingulier  que  cette  clpéce,  qui  approche 


4<Î2  Histoire    abrégée 

un  peu  des  précédentes.  Sa  tête  eft  brune  ëc  petite.  Son 
corcelet ,  femblable  à  celui  de  la  précédente ,  a  des  rebords 
larges,  diaphanes,  membraneux,  réticulés,  qui  forment 
des  ailerons  fur  les  cotés,  èc  vont  même  recouvrir  la  tête. 
Les  étuis  pareillement  larges,  débordent  aufli  le  corps, 
de  font  de  même  membraneux ,  réticulés  ,  &  de  plus  char- 
ités de  deux  bandes  brunes  tranfverfes.  Les  antennes  ref- 
lémblent  à  celles  de  l'efpéce  précédente,  iî  ce  n'eft  qu'elles 
lont  plus  fines  ëc  plus  longues  ,  égalant  au  moins  les  deux 
tiers  du  corps.  Les  appendices  des  étuis  de  cet  infeclie,  &: 
fur-tout  ceux  de  fon  corcelet,  forment  une  elpéce  de 
fraife  autour  du  col  de  l'animal ,  telles  que  nous  en  voyons 
dans  les  anciens  tableaux  de  femmes. 

r 

p€  ï  ^  r^  cv  58.  C  I  M  E  X  luieans  pedibus  ant'icis  brevijjimis  ,  cœtc^ 

ris   anunn'ifquc  filiformibus   longijjlmis  ^  albo  fufcoque 
vnriis. 

IStnn.  faun.  fuec.   n.    683.   Cimex  linearîs ,  pedibus  quatuor,  antennifque  lon- 

giflimis  ,   albo  fufcoque  variis. 
Linn.  lyji.  r,at.  edit.  lO  ^  p.  450  ,  n.  83.  Cimex  linearis  ,  pedibus  antlcis  bre- 

viiîimis  craflîs  inflexis. 
Frifch.  germ.  y ,  p.  il  ,  i.  6.  Cimex  arborum  oblcngus  ,  alarum  fignatura  alba. 

La  punaife  culiclfôrme. 

Longueur  %  Lignes.     Largeur  y  ligne. 

Cette  punaife  a  l'air  d'un  coufin  ou  d'une  petite  tipule. 
Son  corps  eft  long  &  très-étroit.  Sa  tête  eft  alFez  grande, 
avec  une  trompe  un  peu  en  arc  recourbée  en  delîous.  Son 
corcelet  eft  allongé  ôc  cylindrique.  Les  étuis ,  qui  font  fort 
longs,  ont  leur  partie  écailleufe  fort  petite,  &;  la  partie 
membraneufe  très  -  grande.  Les  pattes  de  devant  font 
courtes  &  plus  grofles  que  les  autres.  Les  quatre  de  der- 
rière &  les  antennes  ^  font  plus  fines  qu'un  fil  de  foie ,  'ôc 
très-longues,  ayant  deux  fois  la  longueur  du  corps.  Tout 
l'infecle  eft  entrecoupé  &:  panaché  de  blanc  6c  de  brun. 
Cette  efpéce  fe  trouve  fur  les  arbres,  où  elle  vacille  &  fe 
balance  perpétuellement,  comme  les  tipules,  à  caufe  de 


DES    Insectes.  465 

la  fincffe  de  (es  pacrcs ,  tjui  fcmblcnc  pouvoir  l\  peine 
porter  Ion  corps. 

59.  C  I  M  E  X  linearis  fupra  nigcr  ,  pcdibus  anucis  brc- 
vijjlmis.  Linn.  fdun.  fucc.  n.  684. 

l.inn.  fyjl.  nui.  tdlt.  lO  ,  />.  450  ,  n.  81.   Cimcx   lacuflris. 

Frifch.    ^eim.  7 ,  f .    ao. 

Btitdt.    natur.  c.  i6  ,  /.   l.  D. 

Bûuh.  ballon,  p.  ii^,/.  I.  Infci^lum  tipula  diftum. 

Lift.  ub.  mut.  t.  ^  y  f.   ^. 

Riij.  inf.p.  ^7j  n.   I.  Cimex  aquaiicus  figuVx  longloris. 

La  punarfe  nayade. 

longueur  4  lignes.     Largeur  j  ligne. 

Ses  antennes  noires  font  prefquc  Je  la  longueur  de  la 
moitié  de  ion  corps.  Ses  yeux  font  gros  &:  laiiians.  Son 
corcelct  eil  allongé ,  avec  trois  lîllons  un  peu  élevés  en 
deilus.  W  ell  d'un  uoir  mactc,  ainli  que  les  ctuis.  En  re- 
gardant l'infecle  à  Ja  loupe,  on  voit  un  peu  de  pouilîere 
jaune  fur  ces  étuis.  Le  delîbus  de  l'infecte  ,  vu  à  un  certain 
jour,  paroît  blanchâtre.  Les  pattes  de  devant  font  cour- 
tes, &.  les  quatre  autres  fort  longues.  On  voit  cet  inlcc^c 
courir  fort  vite  fur  la  (urface  àes  eaux  tranquilles  des  ma- 
res &  des  ba/îins.  Ce  qu'il  y  a  de  iingulier,  c'elt  qu'il  s'ac- 
couple fouvcnt  avant  que  d'être  parfait ,  n'ayant  encore  ni 
ailes  ni  étuis. 

60.  CIMEX  l'incar'is  nigricans  comprejfus ,  capiic  cylin- 
draceo ,  pedibus  anucis  hrt'vijfimis. 

Linn.  faun  fucc.    n.  685.    Ciinex   linearis  nigritans  ,  comprefTus  ,   pedibus  an- 

ticis  breviflimis. 
Linn.  lyft.  nat.  cdii.  10  ^  p.   4S0  ,  n.,82.  Cimcx  ftagnorum. 
Ptti\.  ga[.  1^  ,  r.  9,  /.  12.  Tipula  londinenfii  anguAillima. 

La  punaife  aiguille. 

Longueur  5    lignes.     Largeur  ^  ligne. 

On  voit  par  les  dimcnfions  de  cette  pun.iife,  qu'elle 
eft  longue  ^  très-étroitc  ;  elle  rcllemble  .i  une  ai-^uiile 
un  peu  grolle.  Sa  te  ce  ,  qui  hiit  piciquc  le  tiers  de  fa  ion- 


4^4  Histoire    abrégée 

gueur ,  efl  étroite,  cylindrique,  un  peu  plus  groiïe  feule- 
ment vers  les  deux  bouts ,  avec  des  yeux  aflez  petits ,  fail- 
lans  fur  Jes  côtés,  &c  pofés  vers  le  milieu  de  fa  longueur. 
Les  antennes,  auffi  longues  que  la  tête,  font  très-fines. 
Il  en  eft  de  même  des  pattes  toutes  affez  longues  ,  à  l'ex- 
ception des  premières ,  qui  font  courtes ,  moins  cependant 
que  dans  l'efpéce  précédente.  Le  ventre  long,  ôc  un  peu 
plus  large  que  le  refte  du  corps ,  eft  applati.  Tout  l'infecte 
ci\  d'un  brun  noirâtre  ;  on  voit  feulement  des  petits  points 
blanchâtres  de  diftance  en  diftance  fur  les  cotés  du  ventre. 
Cette  punaife  marche  fur  l'eau  comme  la  précédente ,  mais 
elle  coure  moins  vite. 

Seconde    Fa  mille. 
.--  /r  Kv'  6i.   C  I  M  E  X  fubromndus  viridis. 

L'inn  faun.  fuec.  n.  648.  Cimex  fubrotundus  viridis ,   margine  undlque  flavQ. 
Linn.  fyft.  r.at.  edit.  10,/?.  445,0.   37.  Cimex  juniperinus. 
Rtij.  inf.  />.  «j},/!.    I.  Cimex  fylvertris  viridis. 

La  punaife  verte. 

Longueur  5  7  lignes.     Largeur  3  \  lignes. 

La  forme  de  cette  punaife  eft  ovale.  Quant  à  fa  couleur, 
elle  eft  toute  verte ,  mais  le  deflus  de  fon  corps  eft  d'un 
beau  vert,  &  le  deffous  d'un  vert  jaunâtre,  ^qs  antennes 
font  compofées  de  cinq  articles,  dont  le  premier  eft  très- 
court,  &:  les  quatre  autres  font  aiTez  longs.  Le  dernier 
article  eit  d'une  couleur  un  peu  fauve  ,  les  autres  font 
d'un  vert  pâle.  La  trompe  éfilée  ôc  pointue ,  eit  couchée 
fous  le  ventre  ,  entre  les  pattes ,  &  va  jufqu'à  la  der- 
nière paire.  Elle  efh  formée  de  deux  filets  ,  compofés 
chacun  de  quatre  pièces ,  6c  entre  ces  deux  filets  ,  vers 
le  haut,  fe  trouve  la  langue  de  l'animal,  plus  courte  des 
deux  tiers  que  la  trompe.  La  tête  eft  platte,  plus  longue 
que  large,  avec  les  deux  yeux  à  réfeau  fur  les  côtés,  & 
poftérieurement,  deux  petits  yeux  lifles.  Ce  corcelet  eft 
large,  avec  des  angles  obtus,  qui  avancent  furies  côtés. 
L'éculTon  eft  grand,  6c  fa  pointe  déborde  le  côté  intérieur 

de 


DES    Insectes.  4^^ 

de  la  partie  écaillcurc  des  étuis.  La  tcte,  le  corccicr,  i  c- 
ciilloii  «!:^  Icii  cruis  lotit  iîncmcnt  »S:  irrcgulicTcmctu  pojii- 
tlllcs ,  ik.  le  foiul  de  CCS  points  clk  noirâtre.  La  partie 
niembraneufe  des  étuis  ell  tranfparente  6c  fans  couleur.  Lls 
aîies  iont  plus  brunes,  fur- tout  au  coté  extérieur.  Le  dell'us 
du  ventre,  fous  les  ailes  ,  cù.  brun.  Tout  le  dclî'ous,  ainli 
c]ue  les  pattes,  ell  d'un  vert  jaunâtre.  On  apper(joit  auHi 
un  peu  de  cette  même  couleur  (ur  les  bords  du  corcclec 
ik.  à  \.i  pointe  de  l'écuilbn.  Cet  infecle  pue  très-fort.  On  le 
trouve  à  la  campagne  <î^  dans  les  jardins ,  fur-tout  fur  les 
;;roieiIliers. 

61.    C  1  M  L  X  oviitus  ,  thoracc  obtufc  angidato  ^  h  virldi 
ruh  roque  ne  h  u  lofas. 

L.i  punaijt  vcnc  lavée  de  rouge. 

Lon^uiur  6  lignes.     Lirgtur  3  ^  in^nes. 

^cs  antennes  font  toutes  noires.  Sa  tête  efl  allongée  ,  6c 
fon  corceleteft  large,  avec  des  angles  faillans ,  moull'es  à 
leur  extrémité.  L'éculFon  efl:  aullî  long  que  les  étuis.  Ceux- 
ci  ,  ainfi  que  le  corcelet ,  l'écullon  ôc  \\  tcte  lonc  verrs  , 
lavés  plus  ou  moins  de  rouge.  Le  dellous  de  l'infecle  eit 
d'un  vert  p.ile  ,  i\:  les  pattes  (ont  rougeâtres. 

63.   CI  M  EX  fubovatus  vlridis  j  angulis  thoracis  acuiis 
rubns  aptce  nigris  ,  abdonâne  fubtus  acuto.  '\ 

Rjj.  inf.  p.  54,   n.   3.   Cimcx  fylvcftris  leucophxus ,  corpore  paulo  longiore  & 
angulhore  ,  fcapulls  acuti'^ribiis,  macula  in  centro  crucis  pa'.lidiore. 

La  punaife  verte  a  pointes  du  corcelet  rouges. 

Longueur  6  lignes.     Large  ir  3   lignes. 

Elle  approche  de  la  précédente  ;  elle  eft  cependant  plus 
allongée  ,  &  fa  couleur  ell  d'un  vert  plus  pale.  De  plus ,  (a 
tête  ,  fon  corcelet ,  (on  éculfon  2c  (es  étuis  ,  (ont  pondues 
plus  fortement.  Le  corcelet  de  celle-ci  cil  large  ,  avec  des 
angles  aigus  ,  (aillans  2c  très-pointus  lur  les  cotés.  Ces 
pointes  (ont  d'un  beau  rouge,  is:  leur  extrémité  cft  noire. 

Tome  J,  N  n  n 


^66  Histoire    abrégée 

L'écuiîon  eft  grand  ;  il  ne  va  cependant  que  jufqu'au  com- 
mencement de  la  partie  membraneufe  des  étuis.  Le  def- 
fous  de  l'infecle  eil:  jaunâtre,  lavé  en  quelques  endroits 
d'un  peu  de  rouge  ;  mais  le  defTus  du  ventre  eft  aflez  char- 
gé de  cette  dernière  couleur,  qui  paroît  à  travers  les  aîles 
de  h  membrane  des  étuis.  Sur  la  tête  ,  on  apperçoit  très- 
diftintStement  deux  petits  yeux  iiiîès,  outre  les  yeux  à  ré- 
feau. 

64.  CÏMEX  fufcus  y    amennis    abdominifque    margine 
nigro  croceoque  variegatis. 

Linn.  faun.  fuec.  n.    650.    Cimex  grifeus  ,  abdoininis  margine  nigro  maculato. 

Linn.  fyft.  nat,   fdh.  10  ,  p.  445  ,  n.  34.  Cimex  baccaruin. 

Raj.    inf.  p.   54  ,  n.    2.  Cimex  fylveflris,    corpore  brevicri  ,  fufcus,  fcapulls 

magis  extantibus  ,  macula  è  flavo  rubente  in  centro  crucis  dorfalis. 
Jùnjï.   inf.   t.    IJ  i  f.   9. 
LilL  tab.  mut.  t.   %  ,f.   I9. 
Lijl.  loq.p.  3P^  j  «.36.  Cimex  è  luteo  virefcente  infufcatus  ,    cornicuUs  macu- 

Jaiis  fimiliter  ad  alvi   margines  nigris  maculis  eleganter  interftin^lus. 

La  pjinaife  brune  a  antennes   &  bords  panachés. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  3  lignes. 

La  couleur  de  la  grandeur  de  cette  efpéce  varient  ;  elle 
eft  fouvent  un  peu  plus  petite  que  nous  ne  l'avons  mar- 
quée. Quant  à  la  couleur,  le  brun  y  domine.  Quelquefois 
ce  brun  eft  un  peu  jaunâtre  &  uniforme  :  d'autres  fois  l'in- 
fecte paroît  d'un  brun  nébuleux  ^  par  un  mélange  de  taches 
jaunes  &  brunes.  Les  aîles  6c  la  partie  membraneufe  des 
étuis  varient  auffi;  tantôt  elles  font  tranfparentes  èc  nulle- 
ment colorées,  tantôt  elles  font  parfemées  de  taches  noi- 
res; mais  ce  qui  eft  conftant  dans  toutes,  c'eft  que  les  an- 
rennes,  ainfi  que  les  bords  du  ventre  ,qui  paflent  les  étuis, 
font  variés  èc  panachés  alternativement  de  deux  couleurs , 
noire  &:  jaune  fauve.  Le  bout  du  corcelet ,  qui  eft  alTez 
long,  eft  auffi  ordinairement  un  peu  jaunâtre.  Le  deffous 
de  l'infecte  eft  pâle,  fouvent  tacheté  de  noir.  Le  corcelet 
eft  large ,  quelquefois  un  peu  bronzé,  &  fe  termine  fur  ks 
côtés,  par  des  angles  mouftes.  Cette  punaife  pue  très-fort. 


DES    Insectes.  4(^-7 

Elle  vient  fur  les  arbres  &:  fbuvcnt  (ur  les  grofeillicrs.  Llle 
mange  les  autres  infectes,  même  les  coléoptères, dont  elle 
perce  les  étuis  avec  la  trompe,  les  lucant  enluite.  Ses  ]>aç- 
tes  font  brunes,  Ik  on  voit  fur  la  tête  deux  petits  yeux  liliLs. 

65.  CA^Yî.\  fufcus  j  pcdihus  abdominifquc  limbo  liueo 
fujcotjue  varu'gatis. 

La  punaife  hrunt  a  pattes  panachées. 

Longueur  3  liants.     Lcrgcur  i   -j  ligne'. 

La  couleur  de  cetinfecle  ell  la  même  que  celle  du  prc- 
cc'dent ,  li  ce  n'ell:  qu'il  clt  plus  brun  ;  il  n'y  a  que  le 
milieu  de  Ion  corcelct  qui  ait  un  peu  de  jaune.  Ce  corce- 
lec  eft  c^rand,  ainfi  que  l'écullbn.  Les  antennes  lont  noi- 
res, 6c  Je  delîousde  l'inlecte  eft  un  peu  moins  brun  que  le 
dellus  :  mais  ce  qui  caraclérile  cette  elpccc ,  c'ell  la  cou- 
leur du  bord  de  Ion  ventre  «!?\:  de  les  pattes.  Le  ventre  a  le 
petit  bord  panaché  de  jaune  &:  de  brun  ,  ôc  les  pattes 
parailFent  aulli  panachées,  quoique  le  noir  y  domine.  Le 
commencement  ou  le  haut  des  cuilles  ell  jaune  ,  ainlî  que 
le  milieu  des  janU:)es  ,  qui  a  un  anneau  de  cette  couleur. 

66.  CIMEX   nigro  ferrugincus  ^  fiutello  ad  anum  ufquc 
produclo. 

La  punaife  porte-chappe  brune. 

Longueur  5  ^  lignes.     Largeur   }  ;   lignes. 

Cette  punailc  eft  par-tout  d'un  brun  couleur  de  fuie, 
Tes  pattes  leules  (ont  jaunâtres.  Ce  qu'elle  a  de  particu- 
lier, c'eft  que  Ton  écullon  eft  fort  long,  &  va  jufqu'au 
bout  de  Ion  corps,  qu'il  déborde  même  un  peu  par  le  bas. 
Sur  les  cotés j  il  eft  étroit  6c  laille  voir  une  portion  des 
étuis  qui  eft  de  couleur  pâle  ,  6i  le  bord  du  ventre  qui  eft 
noir.  On  trouve  cette  efpéce  lur  les  leigles  ,  vers  le  mois 
de  juillet. 

N.  B.  Il  y  en  a  une  plus  petite  que  je  crois  limple 
variété  de  celle-ci  ,  6i  qui  i\ci\  dillcre  qu'en  ce  que  ;  i". 

N  n  n  ij 


J^      O-nAy 


4^8  Histoire   abrégée 

elle  efb  un  peu  plus  petite  ;  i".  fa  couleur  eft  plus  claii'e  ; 
3°,  les  bords  du  corps  ,  au  lieu  d'être  noirs  ,  font  entrecou- 
pés de  brun  èc  de  couleur  pâle  :  du  relie  elle  reilemble 
parfaitement  à  l'eipéce  ci  delTus. 

^7.  C  I  M  E  X   àter  punciatus  ^  fcutcllo    ad   anum  ufque 
produclo. 

La    punaife  ponc-ckappe   noire. 

Longueur  5  7  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Sa  couleur  efl  noire  par-tout  ôc  paroît  matte,  à  caufe 
des  petits  points  qui  iont  en  delTus  ,  &  qui  la  rendent 
comme  chagrinée  ;  du  refte  cette  efpéce  reflemble  tout-à- 
fait  à  la  précédente  pour  la  grandeur ,  la  forme ,  &  en  par- 
ticulier pour  le  volume  de  (on  écuffon  qui  eft  auffi  long 
que  fon  corps ,  mais  plus  étroit.  Celle-ci  a  été  trouvée  au 
milieu  de  la  ville. 

.y.  68.  CIME  X   rotundatus  ruber  ^  fupra  fafciis  longitudî- 

^;^  di-i'_^,        nalibus  y  infra  punclis  nigris  ^  Jcutello  amplo  totum  ftrs 
/  •"     f-     :       abdomen  tegenie.    ,      •      . 

La  punaife  fiamoife. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  3  lignes. 

C'eft  une  des  plus  belles  &  des  plus  fingulieres  efpéces 
de  ce  genre.  Sa  têce,  fon  corcelet  ôc  Ion  écuflon  ,  font 
rayés  dans  leur  longueur  ,  par  des  bandes  alternativement 
rouges  &  noires,  comme  Tétoffe  que  l'on  appelle  fiamoi- 
fe. Le  corcelet  eft  large  êc  un  peu  bofTu.  L'écutTon  eil 
très-erand  ;  il  va  jufqu  au  bout  du  ventre  ,  ôc  couvre 
les  étuis  dont  il  ne  paroit  que  le  bord.  Les  étuis  font  rou- 
ges ^  avec  leur  partie  membraneufe  brune.  Le  deflous  de 
l'infecle  efl  rouge ^  pondtué  de  taches  noires,  &:  les  bords 
du  ventre  Iont  panachés  de  taches  alternativement  noires 
&  rouges.  Les  antennes  font  noires.  La  même  couleur 
domine  fur  les  pattes  qui  ont  un  peu  de  rouge  ,  principa- 
lement aux  jambes. 


desInsectes.  ^^9 

6^.  C  I  M  E  X  rotunJdto  -  ovaius  ,  nigro  rubroLj^ue 
vdnegdtus  ,  capiic  atijque  nigris.  lAnn.  faun.  Jute, 
n.    66  I. 

L'inn.  fyji.  nat.   edit.   lo,  p,  44^)  ,   n.  43.  Cimex  ornatus. 

La  pundift   rouge   du   choux. 

Longutur  4  7  /Ignés.      Largeur  3    lig-its. 

Ses  aiuennes  font  noires  ,  ainll  que  l.i  têcc,  qui  .1  quel- 
quefois un  peu  de  rouge  devant  les  yeux.  Le  corcclet  efl: 
rouL;e ,  avec  quatre  taches  noires  prelque  quarrées ,  polées 
l'une  à  cote  de  l'autre  vers  le  milieu  de  la  longueur.  Ces 
quatre  taches  s'avan(j'ant  vers  le  devant,  le  rcunilîent  lou- 
venten  deux  proche  la  tête.  L'écuiron  ell  noir,  avec  une 
tache  rouge,  longue ,  fourchue  du  coté  du  corcelet,  iS:  il 
eit  termine  par  une  tache  plus  large  du  coté  de  la  pointe. 
Les  écuis  lont  rouges  j  avec  trois  taches  ou  plaques  noires 
lur  chacun  ;  içavoir  ,  une  petite  Ik.  ronde  vers  la  pointe 
des  étuis,  une  plus  grande  &:  ovale  fur  le  bord  extérieur , 
&  une  troilîéme  quarrce  ,  plus  grande  que  les  deux  au- 
tres ,  placée  lur  le  bord  intérieur  de  l'étui ,  s'avançant  en- 
tre les  deux  autres  taches ,  &.  reprélentant  avec  celle 
de  l'autre  étui  une  large  bande  tranfverle  placée  fur  le 
milieu  de  l'infecle.  Outre  cela,  les  bords  de  l'étui  qui 
touchent  l'écuLlbn  lont  noirs.  La  partie  membraneufe  des 
écuis  eit  noire  ,  de  même  que  le  dcllous  de  l'inlecte  tJc  les 
pactes.  Les  bords  du  ventre  lont  panachés  alternarivemenc 
de  noir  (Se  de  rouge.  Cette  punaile  le  trouve  tr^s  commu- 
nément lur  le  choux  cvl  la  plupart  des  plantes  crucileres. 
Ses  œuls  lont  en  quantité  conlidérable  lur  les  Feuilles  de 
CCS  plantes.  Ils  y  lont  rangés  par  bandes  lerrées,  CJc  en  les 
examinant  de  près,  ils  paioilleiu  très  jolis.  Ils  imitent 
pour  la  forme  un  petit  baril ,  dont  le  haut  ^  le  bas  leroieuc 
entourés  de  bandes  brunes,  tandis  que  le  milieu  de  l'u-'ut 
ell  gris  ,  avec  des  points  bruns  très  ronds.  La  lace  in- 
férieure ,  ou  le  fond  de  l'œuf  cil  colle  lur  la  feuille,  C?C  la 
face    lupérieurc  elt  brune  ,  avec  un   cercle  gris  écroit  , 


470  Histoire    abrégée 

ic  un  point  gris  dans  Ton  centre.  Cette  partie  rupérieure  fe 
levé,  comme  un  couvercle,  quand  la  petite  punaife  fore 
de  ion  œuf. 

70.  C  I  M  E  X  ovatus ,  totus  niger ,  alis  pallidis. 
La  punaife  noire. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  I  7  ligne. 

Cette  punaife  eft  par-tout  d'un  noir  foncé  ;  fes  ailes 
feules  font  pâles  ,  &  les  extrémités  membraneufes  de  fes 
étuis  ,  blanches  ôc  tranfparentes.  Ses  jambes  font  très-épi- 
neu  fes. 

71.  C I M  E  X  ovatus  ,  fufco-niger  alis  pallidis. 
^'                           La  punaife  brune   luifante. 

,-  f'fù/v^.  Longueur  l  \  ligne.     Largeur  i   ligne. 

Je  ne  vois  d'autres  différences  entre  celle-ci  ôc  la  pré- 
cédente ,  que  la  grandeur  qui  eft  beaucoup  moindre ,  &  la 
couleur  qui  n'eft  pas  abfolument  noire ,  mais  d'un  brun 
foncé  &  luifant ,  au  lieu  que  l'efpéce  ci-defTus  eft  d'un  noy: 
plus  matte.  L'écuiTon  eft  auiîi  proportionnément  plus 
'  grand  dans  celle-ci  :  du  refte  les  autres  parties  font  fem- 
blables. 

72.  C  I  M  E  X  ovatus  niger  _,  elytrorum  limbo  exteriorc 
La  punaife  noire  a  bordure  blanche. 

/  Longueur  2  lignes.     Largeur  i   ligne. 

Celle-ci  encore  femblable  aux  précédentes ,  eft  toute 
noire  &:  luifante;  il  n'y  a  que  les  étuis  qui  font  bordés 
extérieurement  d'un  peu  de  blanc.  Leur  partie  mem- 
braneufe  eft  pâle  ôc  blanchâtre  ,  &;  l'écuflbn  eft  aflez 
grand. 

73.  CI  M  EX  ovatus   niger  .^  thoracis  lateribus  ^  elytro- 
rumque  maculis  quatuor  albis. 


DEsInSF.  CTES.  4-71 

Linn.  /.lurt.  fuec.  n.  655.  Cimex  ovatus  niger ,  elytrli  nigro  alboque  varirgatis. 


ans  aii>is. 


L'tnn.  ly/l.    nat.    (dit.    10  ,  p.   t^.\f>  ,  n.  41.    Cimex  bicolor. 
Pctiv.  ^a-^oph.  p.  ai  ,  t.  I4, /".  7.  CJinicx  nigcr  noHras  alho  rracul.itui. 
Lift.  loq.   p.  -396  y   n.    37.    Oiincx    ni^cr   miculis   candidis  notatu». 
Raj.  irtf.  p.  <!i4  ,  n.  5.  Cimex  fylvertris  parvus  ,  corporc  ronindiorc  ,  colore  ni;;ro 
Iplendcntc  ,   nucu!ii   albis   piciu. 

/.a  punaijc  noue  à  quatre  lachts  blanches. 

Longueur  3    lignes.     Largeur  1  lignes. 

L.i  couleur  de  celle-ci  ell  d'un  noir  bleuâtre.  Les  bords 
de  (on  corcelec  font  terminés  iur  les  cotés  par  une  b.mde 
blanche.  Lqs  étuis  ont  chacun  deux  taches  de  même  cou- 
leur ,  l'une  oblongue  6c  irréi^ulicre  placée  en  haut ,  l'autre 
plus  bas  à  la  pointe  de  la  partie  écailleu(e,  moins  longue, 
mais  auilî  peu  régulière  que  l'autre.  La  partie  mcmnra- 
neule  des  étuis  ell  brune.  Le  dellbus  du  corps  ell  tout 
noir.  Les  pattes  le  (ont  aulli  avec  un  peu  de  blanc  aux 
articulations. 

74.  C  I  M  E  X  ovatus  ,  Cfzrulefcenti  -  œneus  ,  thorace 
iuieola  y  fcutelU  apice ,  elycrijque  puncio  alho  rubrove. 
Linn.  faun.  fuec.  n.   654. 

Linn.  fy(}.  nat.  edic.    lo,  ;>.  446,  n.  40.  Cimex  oleraceus. 

Rjj.  in]',  p.  54  ,  n.  6.  Cimex  lylveflris  Ruj.  i-if.  p.  ^4,  n.  7,  Cimet  fylvefiris 

carulelcens  ,   paulo  reliquis  minor  ,  cœrulekens  paulo  reliquis  miner  & 

&   rrauis  doprciTus.  "^  n'^    depreffos  ,    are*    icapultirom 

Sloitn.  hift.  1 ,  p.  103  ,  r.  237  ,  /.  36  ,  rubra. 

37.    Cimex    minor    cncruleus  ,   lineis 

albis  varius  ,  teftudinis  forma. 

La  punaife  verte  a  raies  &  taches  rouges  ou  blanches. 

Longueur  J  lignes.      Largeur  alignes. 

Tout  le  defTus  de  cette  eCpécc  efl:  il'un  noir  bleuâtre  ou 
verdatrCjUn  peu  cuivreux,  avec  diHérentes  taches  ou 
raies,  tantôt  blanches,  tantôt  rouges.  11  y  a  d'abord  une 
raie  longitudinale  (ur  le  milieu  du  corcelet ,  wwq  tache  fur 
la  pointe  de  l'éculVon  ,  ^  une  Iur  chaque  étui  à  cote  de  la 
précédente  ;  entin  une  petite  bande  (ur  les  bords  extérieurs 
du  corcelec  6c  des  étuis.  Le  corps  en  deilous  cil  noir  , 


47 i  Histoire    abrégée. 

ainfl  que  les  patres  de  les  antennes.  M.  Linn^eus  prérend 
que  la  différence  de  la  couleur  des  taches  vient  du  (exe  , 
que  les  mâles  portent  ces  taches  blanches,  tandis  qu'elles 
iont  rouges  dans  les  femelles.  Il  eil  vrai  qu'on  trouve 
quelquefois  des  mâles  tachés  de  blanc ,  ôc  des  femelles 
avec  les  points  rouges  ;  mais  j'ai  aulîî  trouvé  précifément 
le  contraire.  J'ai  vu  aulîi  des  mâles  de  des  femelles  accou- 
plés enfemble  ,  les  uns  èc  les  autres  avec  des  taches 
rouges  :  aind  c'cft  une  fimple  variété  de  couleur,  qui  ne 
dépend  point  de  la  diflérence  du  fexe. 

'  :,  T)  vv/Ux>«        75.  C  I  M  E  X   ovatus  y  vindi-cœruleus  œneus. 

Linn.  fyft.  nat,  edit.  lO ,  p.  445  ,  n.  38.  Cimcx  ovatus  cœruleus  immacul.atus. 

La  punaifi  verte  bleuâtre. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  f  ligne. 

Ses  antennes  &  fes  pattes  font  noires  ,  tout  le  relie 
de  fon  corps  elld'un  bleu  verdatre,  bronzé  êc  brillant.  Ses 
étuis,  fon  corcelec  &  fon  ëcuilbn  Iont  ponctués  ,  &:  les 
ailes  font  brunes. 

•^6.  C  I  M  E  X  rotundato-ovdtus  niger  ^  capite  genubufque 
ferrugineis ,  pedibus  faltatoriis. 

La  punaife  fauteufe. 

Longueur  1  {ligne.     Largeur  l   l'gne. 

Sa  tête  eft  ovale ,  d'une  couleur  jaune  rougeâtre  en 
deiTus  ,  avec  les  yeux  &:  les  mâchoires  brunes;  fes  anten- 
nes font  longues  ,  fines  ôc  jaunâtres.  Ses  pattes  de  devant 
fon,t  de  la  même  couleur.  Le  corcelet  alTez  cylindrique  &: 
noir.  Le  refte  du  corps  eft  rond  de  tout  noir;  feulement  les 
genoux  des  pattes  poftérieures  font  d'un  rouge  brun.  Les 
dernières  pattes  6c  fur-tout  leurs  cuilTes  font  plus  grofTes 
que  les  autres,  &.  fervent  à  l'infecle  à  fauter. 

77.  CIMEX   ovatus ,   antice  atténuât  us  ^  fafciis  longi- 
tudinalibus    cinereo-exalbidis  ,  antennis   extremo    rufis, 

Linn. 


DES      I   N'   S   E  C  T  n  S.  473 

Linn.   faut.  fuec.   n.  6<^f>.    Cimcx  ovat.s,  anti.e  attenuatus,  cin  reo-cxa!bi- 

dus  ,  antennis  incarn.iii:>. 
Ll/l,  tiib.  mut.  t.  !>/.  10. 
Raj.  inf.  p.   56  ,  «.    6.  Mufca  cimiformis  fexta  willugSby. 

La  pundift  h  tête  allongée.  _ 

Longueur  3  -^  t-.^nes.     Largeur  i  )  ligne. 

Cette  e(pcce  n'a  rien  de  bien  fingtilicr  pour  fa  couleur, 
qui  elt  d'un  jaune  pale  ôc  blanchâtre  ,  mais  ia  forme 
eil  extraordinaire.  Sa  tcte  eil  allongée,  &c  finit  en  pointe 
comme  un  coin  ,  ou  comme  la  trompe  d'une  dc-s  giolles 
e(péccs  lie  charanlons.  Le  corcelct  ell  large  ,  Cfc  fait 
une  fuite  continue  avec  la  tête,  allant  en  s^élargillant  vers 
fa  partie  poflérieure.  Le  relie  du  corps  ell  ovale.  L'ëcuiron 
eft  alFcz  grand.  La  tcte,  le  corcelct  &:  les  étuis,  font  cou- 
verts de  petits  points  noirs.  Du  fommctde  la  tcte,  partent 
deux  raies  brunes,  c|ui  parcourent  le  corcelct  dans  (on  mi- 
lieu ,  Se  qui  ne  font  féparées  l'une  de  l'autre  que  par 
une  petite  raie  jaunâtre.  Ces  mêmes  raies  vont  jufquos  lut 
l'écuilbn  ,  vers  le  milieu  duquel  elles  dif  paroillcnt.  Les  an- 
tennes fontcompoféesde  cinq  articles,  dont  les  deux  pre- 
miers font  fort  courts.  Les  deux  derniers  font  les  plus 
longs ,  &.  leur  couleur  cfl  d'un  rouge  brun. 

N  A  U  C  O  R  I  S.   Nepœfpec.  Unn. 
LA     N  A  U  C  O  R  E. 

Art'iculi  tarforam  duo.  Deux  articles  aux  tarfes. 

Antenne,  hrevijjimx  infra  oculos  Antennes  très- courtes  ,  fîtuces 

pofitéL.  au-delfous  des  yeux. 

Roflrum  inflcxum.  Trompe  courbée  en  dcHous. 

AU  quatuor  cruciacd.  Quatre  aîles  croifces. 

Pedes fcx j primi  cheliformes.  Six   putes,   les   premières    en 

forme  de  pinces  d'ccrcvilîcs. 

Scutellum  prtfcns.  Ecullon. 

La  naucore  a  bien  de  la  reffemblance  avec  les  punailes , 
dont  cependant  elle  dillérc  par  beaucoup  d'endroits,  corn- 
Tome  I.  O  o  o 


474  Histoire    abrégée 

me  le  fait  voir  ia  différence  de  Tes  caractères.  Ils  con- 
fiftent  j  I  °.  dans  la  forme  de  fes  tarfes ,  qui  n'ont  que  deux 
pièces  ,  ce  qui  ne  fe  rencontre  que  dans  la  punaife  à 
avirons  &c  dans  la  pfylle,  parmi  tous  les  infectes  de  cette 
fedion  ;  2.^.  dans  la  forme  de  fes  antennes  qui  font  très- 
courtes,  6c  tellement  cachées  fous  les  yeux  ^  qu'elles  font 
difficiles  à  appercevoir  ,  en  quoi  elle  difïére  de  la  punaife; 
3°.  dans  fes  pattes ,  au  nombre  de  fix  ,  dont  les  premières 
ont  la  figure  iinguîiere  de  pinces  ,  caractère  qui  lui  efl: 
commun  avec  la  corife  feule;  4°.  dans  fon  écu{îbn,qui  la 
diilingue  de  la  corife  qui  n'en  a  point;  5°.  &C  6^.  enfin 
dans  la  forme  de  fes  quatre  ailes  croifées  &c  de  fa  trompe 
recourbée  en  deilous.  La  réunion  de  ces  fix  caractères 
empêche  de  confondre  la  naucore  avec  tous  les  autres 
genres  de  cette  fe6tion. 

Les  difl-érentes  métamorphofes  de  cet  infedte  appro- 
chent beaucoup  de  celles  des  punaifes.  On  voit  courir  dans 
l'eau  fa  larve  de  fa  nymphe.  C'eft  aufii  dans  l'eau  que 
la  naucore  devient  infedle  parfait.  Ce  petit  animal  eft 
vorace  ;  il  fe  nourrit  d'autres  infectes  aquatiques  ,  qu'il 
perce  avec  fa  trompe  ,  dont  l'extrémité  eft  très-aio;uë. 
Nous  ne  connoifîons  qu'une  feule  efpéce  de  ce  genre. 

I.  NAUCORIS.  Planch.  9,  fig.   5. 

L'nn.  faun.  fuec.  n.  692..  Nepa.  abdoininis  margine  ferrato. 
Linn.  Jyft.  nat.  edit.  10,  /'•  440  ,  n.  6.  Nepa   ciniicoides, 
Fn'j'ck.  germ.  d  ■>  p.   "^l  ^  t,   14.  Cimex  aquat.cus  latior. 
Rojel.  inf.  vol.  3  ,  fuppUm.  tab.  i8.  Cimex  aquaticus. 

La  naucore. 

Longueur  4 ,  •)   lignes.     Largeur  5  lignes. 

Cet  infecte  eft  ovale  ,  &  fon  dos  eft  arrondi.  Sa  couleur 
eft  verte  5  panachée  de  brun.  Sa  tête  eft  large,  applatie, 
avec  une  efpéce  de  bec  pointu  recourbé  en  defTous.  Aux 
deux  côtés  de  cette  pointe,  font  les  antennes,  placées  en 
deffous  proche  les  yeux.  Elles  font  très  courtes  ,  difficiles 
à  voir ,  ôc  elles  paroillent  compofées  de  trois  pièces»  Le 
corcelet  eft  large.  Son  fond  elt:  verdâtre  ,   avec  quatr© 


D  E  s     I  N  s  r.  r  T  E  s.  4-^ 

ou  cinq  baniles  brunes  longitudinales.  L'ccuilon  cfl  alKz 
grand.  Les  ccuis  lonc  larges  ,  flexibles  «Sc  croilcs  l'un  lur 
l'autre.  Le  ventre  ell  appl.iti  îS:  iornie  prclcjuc  le  rond. 
Ses  bords  ,  qui  débordent  les  étuis,  comme  dans  les  piin.^i- 
(es  ,  lont  entrecoupes  de  vert  &L  de  brun,  ik.  paroillent 
figures  en  icie,  parce  que  les  anneaux  débordent  ik.  avan- 
cent les  uns  lur  les  auties.  Les  pactes  lont  au  nombre  de 
fix.  Les  premières  nailîèntdu  corcelec  en  dellbus,  &  font 
finizulicrcmcnt  Hiiurécs.  11  y  a  d'abord  un  irros  moic^non 
court  qin  tient  lieu  de  cuille  ;  cnluice  une  picce  lar<>c  , 
applatie  6c  allez  courte,  qui  tient  la  place  de  la  jambe;  6c 
enrin  une  troilîcmc ,  compolce  de  deux  articles  minces, 
crochue  &:  pointue  ,  lemblable  aux  pinces  des  crabes  , 
qui  ell  le  tarie.  Les  quatre  autres  pattes  font  plus  minces , 
plus  longues  j  de  couleur  verte,  £c  elles  n'ont  rien  de 
lingulier.  Cet  inlecl:e  vit  dans  l'eau.  Il  pique  très-fort  avec 
la  trompe  aiguë. 

NOTONECTA. 


LÀ    PUNAISE 

Arùculi  carforum  duo. 

AntcnnA  breviffimt  infra  oculos 
pojîts. 

Rojlrum  ïnflexum. 
AU  quatuor  crunatt, 
Pedes  fex  natatorù. 


A    A  ri  RONS. 

Deux  articles  aux  rarfes. 

Antennes  trcs-courtes  ,  firuccs 
au-delFous  des  yawx. 

Trompe  courbce  en  délions. 

Quatre  ailes  croifccs. 

Six  pattes  en  forme  de  nageoi- 
res. 

Hculfon. 


Scutdlum  prifcns, 

La  punaife  à  avirons  n  été  ainlî  nommée  ,  pnrce  qu'elle 
rellèmble  beaucoup  aux  punail'es,  &  qu'en  nageant  dans 
l'eau,  elle  fe  lert  de  Tes  pattes,  principalement  de  celles 
de  derrière  ,  comme  d'avirons  pour  Te  conduire.  La  ma- 
nière dont  n.age  cet  iiifede  ell  allez  linguliere  ;  il  ell  fur 
le  dos  6c  prcl'ente  en  haut  le  dellbus  delon  ventre.  C'eft 
par  cette  raifon  qu'on  lui  a  donné  le  nom  latin  de  fioiorucia, 

O  o  o  ij 


47^  Histoire    abrégée 

Les  fix  articles  qui  compofent  le  caractère  de  ce  gen- 
re,  le  font  aifément  reconnoître  &c  diftinguer  de  tous  les 
autres  infecles  de  cette  ieclion.  Celui  dont  il  approche 
le  plus ,  eft  le  genre  précédent ,  dont  il  ne  diffère  que  par  la 
forme  de  fes  pattes  ,  qui  font  toutes  figurées  en  nageoi- 
res ,  applaties  de  bordées  de  petits  poils  fur  un  de  leurs 
côtés. 

I.  NOTONECTA  cipùe  luteo  ,  dytris fufco  croceoque 
variegatis  jfcuiello  airo.  Planch.  9  ,  fig.   6. 

Lmn.  faun.   fuec.    n.   688.    NotoneJla  grifea  ,  elytris  gtifeb  ,  margine  fufco 

pur.6tatis. 
Br.idl.   natur.   t.    ^6  ^  f.   r.   E. 

Linn.  fyji.  n.it.    edit,   iO,p.  439,   «.    I.    Notoneâa  glauca. 
Mouffei   inf.  p.  311  ,fig.   orl.  5. 
Hofn.  inj.  r.   12  ,  /.'   ly- 

Peciv.  ga^cph.  t.  72  ,  /.   6.  Notonefta  vulgaris  nigro  pallidoque  mixta. 
Frifch.  germ.  6,  p.   2^  ,    t.  13.  Cimex  aquaiicus  anguftior. 
Rofel.  inf.  \ol.  3  ,  fuppltm.   lab,  27.  Cimex  aquaticus. 

La  grande  punaife  a  avirons. 

Long'ueur  6   lignes.     Largeur  2  lignes. 

Cet  infecle  a  une  tête  alTez  arrondie,  dont  fes  yeirx 
paroliFent  former  la  plus  grande  partie.  Ces  yeux  font 
bruns  ôc  fort  gros ,  &  le  relte  de  fa  tête  eft  jaune.  Au-de- 
vant ,  elle  a  une  trompe  pointue  ,  qui  defcend  &;  fe 
recourbe  entre  les  premières  jambes.  Sur  \qs  côtés,  on 
apperçoit  Ics  antennes ,  qui  lont  fort  petites  ,  jaunâtres ,  Se 
qui  partent  du  dellous  de  la  tête.  Le  corcelet  qui  eft 
large  ,  allez  court  &c  lilTe,  eft  jaune  antérieurement  &L 
noir  à  fa  partie  poilérieure.  L'éculfon  eft  grand,  d'un  noir 
matteSc  comme  velouté.  Les  étuis  alTez  grands  &  croifés, 
font  mêlés  de  couleur  brune  &  jaune  ,  femblable  à  la 
rouille,  ce  qui  les  rend  nébuleux.  Le  deflbus  du  corps  eft 
brun  ,  &  au  bout  du  ventre,  on  voit  quelques  poils.  Les 
pattes  au  nombre  de  fix,  font  d'un  brun  clair.  Les  deux 
poftérieures  ont  à  la  jambe  ^  au  tai  fe  ,  des  poils  qui  leur 
donnent  la  forme  de  nageoires,  6c  elles  n'ont  point  d'on- 
glets au  bouc.  Les  quatre  antérieures  font  un  peu  appla- 


DES    Insectes.  4-7 

ties ,  t>i  fervent  à  l'animal  pour  nager,  mais  elles  ont 
au  bout  lies  onglets  ôc  n'ont  point  de  poils.  On  voit  cet 
inlecle  dans  les  eaux  tranquilles,  ou  il  nage  fur  le  dos.  Ses 
deux  pattes  de  derrière,  plus  longues  que  les  autres  ,  lui 
fervent  d'avirons.  11  eft  très  viF  &i  s'enfonce  quand  on 
veut  le  prendre  ,  après  quoi  il  remonte  à  la  furface  de 
l'eau.  Il  faut  le  prendre  avec  précaution  pour  n'en  être  pas 
piqué,  car  la  pointe  aiguë  de  fa  trompe  pique  très-forc. 

2.   NOTONECTA    cinerea   anelytra. 

JJnn.  faun.  fuec.  n.    690.  NotoneiSà  arenulne  maf'^nitudinc. 

Linn.  fyft.  nat.  (dit.  10,  p.  439,  n.   j.  Notoneéta  elytris  cincreis  ,  maculis  fuf- 

cis    longru  Im.ilibus. 
Ad.  Upf.   1736  ,  />.  37  >  n.   3.   Notoneda  cinerea   vix  confpicua. 

La  petite  punaife  à  avirons. 

Longueur  1  ligie.     Largeur  {  ligne. 

A  peine  apperçoit-on  dans  l'eau  ce  petit  infcvile,  qui 
paroît  comme  un  point  gris.  Ses  yeux  font  bruns ,  le  deflus 
de  Ton  corps  Tell  aufli  un  peu  ;  tout  le  relie  eft  d'un 
gris  cendré.  Ce  qu'il  y  a  de  lingulier,  c'eft  qu'on  trouve 
toujours  cet  inlecle  fans  étuis  t)C  fans  ailes,  enlorte  qu'il 
rcflcmble  plutôt  à  une  nymphe  qu'à  un  infecte  parfait  :  du 
refte  fa  formeeft,  en  petit,  precilément  la  même  que  celle 
de  l'efpéce  précédente,  es:  il  nage  pareillement  fur  le  dos. 

C  O  11  I  X  A.  Noconeclœ  fpec,  iinn. 

LA     C  O  R  I  S  E. 

Articulas  tarforum  unicus.         Un  fei>l  article  aux  tarfes. 

Anunn±  brcyijfims,  infra  oculos         Antennes  trcs-courtes  ,  fîtuces 

PofitA.  au-dcdoiis  des  yeux. 

Roflrum  inficxum.  Trompe  courbée  en  delTous. 

AU  quatuor  crucïaïA.  Quatre  .nîles  croifces, 

Pcdcs  f(x  ,  primi  c/icliformes  y         Six  |>atces  ,  les  deux  premières 

fojlui  natotorii.  en  fc'rmc  de  pinces  ,  les  dernières 

CM  nageoires. 

y* 

Scuiellum  nullum.  Point  d'ccufTon. 

La  corife  a  été  confondue  par  quelques  auteurs  avec  la 


478  Histoire    abrégée 

punaife  à  avirons.  Jl  eft  vrai  qu'elle  vit  dans  Tean  comme 
elle,  &  qu'elle  lui  reflemble  allez  pour  la  forme  &  le  porc 
extérieur  :  mais  les  diflérens  caractères  font  voir  qu'elle  eu 
difl^ére  beaucoup,  &c  que  ces  genres  ne  doivent  pas  être 
confondus.  Les  antennes  ,  la  bouche  ,  les  ailes  font  à 
la  vérité  les  mêmes  que  dans  la  plupart  des  genres  précé- 
dens  ,  mais  outre  que  la  corile  n'a  qu'une  feule  pièce 
aux  taries  ,  en  quoi  elle  diffère  de  la  punaile  à  avirons,  ou- 
tre qu'elle  n'a  point  d'écuffon,  ce  qui  la  dillingue  encore 
de  ce  genre  6c  du  fuivant ,  (gs  pattes  fournilîent  de  plus  un 
caractère  effentiel.  Elles  font  au  nombre  de  (ix  ,  donc 
les  deux  premières  font  ligurées  comme  les  pinces  des 
écreviffes,  à  peu  près  comme  celles  de  la  naucore  ,  <k  les 
quatre  dernières  reprèfententdes  nageoires,  comme  celles 
de  la  punaife  à  avirons.  Toutes  ces  différences  obligent  de 
faire  un  genre  particulier  de  la  corife. 

Nous  ne  connoillons  qu'une  feule efpéce  de  ce  genre, 
qui  vit  dans  l'eau  comme  les  inlettes  précédens  ,  ôc  fe 
métamorphofe  comme  eux. 

I.  CORIXA.  Planch.  9,  fig.  7. 

Linn.  fyft.    nat.   edit.    lO  ^  p.   43g  ^  «.    ^.  Notonefla  ftriata. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  689.  Notoneétd  elytris  pallidis  ,  lineolis  tranfverfis  uniulatis 

itriata. 
Petiv.  ga^oph.  t.  7a,/  7.  Notone£ta  vulgaris  comprefla  fufca, 
Rofel.   in/,  vol.  3  ,  fupplcm.  tab.  iç. 

La  corife. 

Longueur  S  i  lignes.     Largeur  ^  lignes. 

Le  corps  de  cet  infedte  eft  affez  applati.  Sa  têre  eft  large 
&:  courte ,  &.  elle  eft  de  couleur  jaune  ^  à  l'exception 
des  yeux  qui  font  bruns.  Sa  trompe  eft  aiguë  6l  recourbée 
en  deffous.  Son  corcelet  eft  noir  àc  luifanc  ,  chargé  de 
beaucoup  de  raies  tranfverlales  d'un  jaune  pâle.  Ses  étuis 
font  flexibles  ,  liffes  ,  &:  finement  travaillés  pour  la  cou- 
leur. Quand  on  les  regarde  de  près ,  on  voit  des  raies  noires 
êc  jaunes  un  peu  pâles,  ondulées,  Ôc  la  plus  grande  partie 
cranfverfales  qui  les  recouvrent.  Les  pattes  font  jaunes,  àc 


D   E  s      I  N   s    n  C  T  E  s.  4-9 

je  dcirous  lia  ventre  cil  d'un  brun  jaunâtre.  Ces  pattes 
font  trcs-lin;^uliercs.  Les  premières  (ont  très-courtes  cM 
comporécs  Je  trois  parties  ,  une  platte  qui  (ert  de  cuillc, 
une  Itconde  grollc  Ôsl  longuette  _,  (]in  elt  la  jambe,  ifc  une 
troilîcme  courte  i>c  globuleuie  cjui  reprclente  le  tarfe. 
Cette  dernière  l'ourient  deux  onglets  longs,  po(és  l'un  (ur 
l'autre  ,  dentelés  ilu  cote  par  lequel  ils  le  regardent  , 
^  pointus  par  le  bout  ,  comme  les  pinces  des  crabes. 
Les  fécondes  pattes  plus  longues  n'ont  rien  de  (îngulicr, 
fi  ce  n'eft  que  leurs  onglets  font  déliés  ,  longs  (S:  parallèles  : 
mais  les  dernières  pattes  (ont  larges  CJc  plus  longues  que 
les  autres.  Leur  dernière  pièce  ou  tarfe  ,  &;  l'onglet  lui- 
même ,  font  barbus  des  deux  cotés,  <S:  roprclentent  une 
naiieoire  larder  aulli  cet  in(ecle  na-^e-t-il  très  bien  dans 
l'eau  ,  mais  (ouvent  fur  le  ventre  ,  ce  que  ne  fait  pas 
Ja  punai(c  à  avirons  ,  qui  nage  toujours  fur  le  dos.  On 
trouve  la  corife  dans  les  ruilîeaux  &:  les  mares  :  elle  lenc 
mauvais  ^   pique  très  fore 

H  E  P  A. 

LE    SCORPION    jiQUATl  QUE, 

Articulas  tarforum  unicus.         Un  (cul  article  aux  tarfes. 

AnicnnA  thciiformcs.  Antennes  en  forme  de   pinces 

de  crabes. 
Rojlrum  inficxum.  Tro'iipe  courbée  en  dcîfoas. 

Ai.  qiuiiuor  c'ucïdit.  Quatre  aîles  croiices. 

Pcdes  quatuor.  Qu.itre  pactes. 

Le  (corpion  aquatique  a  été  ainlî  appelle  ,  .\  caufe  de  l.i 
forme  fmguliere  de  fts  antennes  ,  qui  relîcmble  .1  des  pin- 
ces de  crabe  ou  de  (corpion.  Parmi  les  caractères  de  ce 
genre  qui  le  diftinguent  des  autres  de  cette  (edion  ,  certo 
forme  d'antennes  ,  ainfî  que  le  nombre  de  fcs  pattes,  1er- 
vent  principalement  à  le  reconnoitre.  La  plupart  des  in- 
iedles  ont  fix  pattes,  ôé  ce  nombre  eft  confiant  dans  tous 


4So  Histoire    abrégée 

les  autres  genres  de  ia  feôi'ion  que  nous  traitons.  Le 
icorpion  aquatique  eft  le  ieul  qui  n'ait  que  quatre  pattes. 
Il  elt  vrai  que  (es  antennes  en  forme  de  pinces ,  lui  lërvent 
en  quelque  façon  de  pattes  ,  &L  lui  tiennent  lieu  de  celles 
qui  lui  manquent  ;  il  s'en  aide  pour  marcher  :  aulii  quel- 
ques Naturalises  les  ont  ils  pris  pour  de  véritables  pat- 
tes. Mais  ce  qui  prouve  qu'ils  fe  font  trompés,  c'elf  que 
ces  prétendues  pattes  ne  partent  point  du  corcelet ,  comme 
les  véritables  ,  mais  naiflent  de  la  tête,  comme  les  anten' 
nés.  D'ailleurs  ,  li  on  les  regardoit  comme  des  pattes , 
où  feroient  les  antennes  de  cet  infecte  ?  Le  icorpion  aquati- 
que feroit  le  feul ,  qui  manqueroit  de  cette  partie  ii  eiren- 
tielle  à  tous  les  infeéles. 

Nous  n'avons  que  deux  efpéces  de  ce  genre ,  qui  toutes 
deux  fe  trouvent  dans  l'eau ,  où  elles  vivent ,  ainfi  que 
leurs  larves  èc  leurs  nymphes  ,  qui  font  femblables  en 
tout  à  celles  des  genres  précédens.  C'efl  auffi  dans  l'eau 
que  fe  trouvent  les  œufs  des  fcorpions  aquatiques.  Ces 
œufs  qui  font  allongés  ^  ont  à  une  de  leurs  extrémités  deux 
ou  plufieurs  fils  ou  poils.  L'infe£te  enfonce  fon  œuf  dans 
la  tige  d'un  fclrpus  ^  ou  de  quelqu'autre  plante  aquatique  , 
de  façon  que  Tœuf  y  eft  caché  ,  &  qu'il  n'y  a  que  ces  poils 
ou  fils  qui  fortent  &  qu'on  apperçoive.  On  peut  aifément 
conferver  dans  l'eau  ces  tiges  chargées  d'œufs  ,  ôc  l'on 
voit  éclore  chez  loi  les  petits  fcorpions  aquatiques  ,  ou  du 
moins  leurs  larves.  Ces  infe£tes  font  voraces  ,  ôc  fe  nour- 
rlifent  d'autres  animaux  aquatiques  ,  qu'ils  percent  &: 
déchirent  avec  leur  trompe  aiguë ,  tandis  qu'ils  les  retien- 
nent avec  les  pinces  de  leurs  antennes.  Ils  volent  très- 
bien,  principalement  le  foir  &  la  nuit,  ôc  ils  vont  d'une 
mare  à  une  autre,  lur-tout  quand  celle  oii  ils  font  com- 
mence à  fe  fécher. 

I.  HEP  A  corpore  lineari.  Planch.  lo,  fig.   i. 

Linn.  fyfi.  nat.  edit.  lo  j  p.  441,  n.  7.  Nepa  linearis ,  manibus  fpina  laterali 

pollicatis. 
Moujfa.  inf.  p.  321  ,  /.  Super lor. 

Raj, 


DES      INSECTES.  4?! 

Rjj.   inf.  p.  ^9.  LocuOa  aquatica  mouffcti. 

Frifi.h.  germ.  7  ,  tab.    16. 

Sw.irntirU.   bib.  nat.  l  ,  t.   3  ,  /•    9. 

Jort/}.  inf.  t.  15.  Lotiina  moufT.-t.  &  cantharis  aquatica  aldrovand. 

Rojil.  inf.  Vol.    "^^fuppltm.  tab.  23.  Cimcx  aquiticus. 

Le  fcorpton  aquatique  a  corps  allongé. 

Longueur    Ij  lignes.      Lwgeur    1    /ii'nr. 

On  voit  par  les  dimcnlions  de  cet  infccle ,  qu'il  ell  fort 
allonge  i5c  crès-étroic.  Il  le  parole  encore  davantage,  ayant  à 
rextrcmicé  de  Ion  corps  ,  deux  appendices  longues  de  neuf 
lignes,  ce  qui  fait  prcs  de  deux  pouces  de  longueur  en  tour, 
iuv  uiie  ieule  ligne  de  largeur.  Sa  couleur  ell  brune ,  un  peu 
verdatre.  Sa  téce  eft  fort  petite ,  uniquement  compolée  de 
deux  yeux  ronds,  fort  faillans,  ai  d  une  trompe  pointue  6c 
fort  aiguë ,  qui  n'ell  pas  longue  ,  6:  que  Tinlccle  recourl^e 
Souvent  en  deiîous.  Le  corcclet  eft  tort  long  ,  cylindrique, 
cependant  un  peu  plus  rétréci  vers  (on  milieu  ,  &  plus 
renrié  proche  les  étuis.  De  la  jonctlioadu  corcclet  avec  la 
tcre  ,  partent  deux  clpéces  d'anrenncs ,  qui  Font  en  même 
tems  l'ofhce  de  pattes,  compolées  de  trois  pièces,  dont  la 
dernière  eft  courte,  crochue,  ^  le  replie  comme  les 
pinces  des  crabes.  Les  étuis  longs  &  étroits,  font  croifés  îîc 
couvrent  les  deux  tiers  du  ventre  ;  lous  ces  étuis  l'ont  les  ai- 
les. Le  ventre  en  dellus  eft  rouge.  Les  pattes  au  noniore  de 
quatre,  partent  de  delTous  le  corcclet,  proche  les  unes  des 
autres.  Elles  font  fort  longues,  minces,  comme  celles  des 
faucheurs,  très-unies,  ce  compolées  de  trois  pièces,  la 
cuille,  la  j:imbe  ^c  le  tarie  ou  pied  ,  (]ui  elt  termine  par  deux 
petites  grilles.  On  trouve  cet  inlccbe  dans  les  mares. 

1.  IIEPA  corporc  ovato. 

L'tnn.  faun.  fuec.  n.  691.  Nepa  abdominls  marginc  inrcgro. 

Unn.  fyjl.  nat.  eJit.  \o ,  p.  440  ,  n.  5.  Ncpa  cinerca  ,  thorace  inacquali ,  corpore 

ovato. 
Bduh.  ballon,  p.  ii^yf.i.  Araneus  aqiiaticus. 
Moujftt    inf.  p.   311.   Scorpio  aquaticus.  yf^.  ord.  1. 
Hofn    inf  l.  li  ,  f  z  ,  cUit.  ait.  ■)  ,  t.   4. 

Jonjï.  inf.  t.  1^ ,  f.  I  ,  1.  Storpiones  aquailci  mouffcti.  &  tub.  16. 
BfoJl.  natur.  t.  1,6,/".   1.  C. 

Tome  I.  P  p  p 


481  Histoire    abrégée 

Petiv.  ga^oph.  t.  74./.  4-  Scorpio  vulgaris  aquaticus. 

Frlfck.  germ.  7  ,  f .  15. 

Raj.  inf.  58.  Scorpio  paluftris  ad  cimices  referendus. 

Swamerd.  bib.  i,  r.  3  ,  /.  4.  Ova.  fig.  7,  8. 

Rofel,  inf.  vol.  3  ,  fupplem,  tab.  22.  Cimex  aquaticus. 

Le  fcorpion  aquatique  a  corps  ovale. 

Longueur  8  ,  9  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Sa  couleur  eft  brune,  noirâtre,  quelquefois  un  peu  jau- 
nâtre. Sa  tête  ell  petite,  femblable  en  tout  à  celle  de  i'ef- 
péce  précédente ,  mais  comme  enfoncée  dans  les  épaules, 
étant  placée  dans  une  échancrure  du  corcelet.  Celui-ci  eil 
large  ,  prefque  quarré ,  un  peu  plus  étroit  cependant 
antérieurement.  A  cette  partie  antérieure ,  font  comme 
deux  gros  moignons  ,  qui  s'avancent,  débordent  la  tête  , 
&  foutiennent  des  antennes  applaties  larges ,  qui  fe  termi- 
nent par  un  crochet  replié  comme  dans  les  pattes  d© 
crabes.  L'ccuflbn  eft  grand  &:  brun.  Les  étuis  larges 
fecroifent  &:  couvrent  prefque  tout  le  ventre,  a  l'exception 
d'une  petite  partie.  Dans  les  femelles  feulement,  le  ventre 
eft  terminé  par  deux  appendices  ,  qui  égalent  les  trois 
quarts  de  fa  longueur.  hQS  pattes  au  noaibre  de  quatre , 
font  plus  groffes  &  moins  longues  que  dans  l'efpéce  pré- 
cédente. Cet  infecte  eft  commun  dans  l'eau. 

P  S  Y  L  L  A.  Ckermes  linn. 
LAPSYLLE. 

Aniculi  tarforuni  duo.  Deux  articles  aux  tarfes. 

Rojlrum  peclorale  inter primum  Trompe  naiffant  du  corcelec 
&  fecundum  par femorum,  entre  la  première  &  la  féconde 

paire  de  pattes. 

AU  quatuor  latérales»  Quatre    aîles    pofées  latérale- 

ment &  formant  le  toît. 

Pedesfaltatorii.  Pattes  propres  à  fauter. 

Abdomen  acuminatum.  Ventre  terminé  en  pointe. 

Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  lifles. 

La  pfylle  a  été  ainfi  appellée,  à  caufe  de  la  propriété  de 


DES     Insecte  s.  483 

finrcr  qu'ont  Ki  plupart  des  clpcccî»  cjui  compofent  ce 
genre,  tllc  (q  tliltinguc  .lilcmcnt  tics  inlcclcs  prcccJens 
par  Ja  forme  de  la  bouche,  dont  la  trompe  ne  part  point 
de  la  tête,  mais  lort  du  corcclct  ,  entre  la  première  &: 
Ja  féconde  paire  de  pattes.  De  tous  les  genres  c]ui  conipo- 
lent  cette  lec^ion  ,  il  n'y  a  que  le  kermès  6c  la  coche- 
nille qui  aycnt  ce  caracl:ere  commun  avec  la  plylle  :  mais 
celle-ci  le  fait  allez  rcconnoître  par  les  ailes  qui  lont  au 
nombre  de  quatre ,  au  lieu  que  le  kermès  bc  la  coche- 
Jiille  n'en  ont  que  deux.  De  plus  ,  la  plylle  a  encore  un 
autre  caracl:ercqui  lui  ell  particulier;  ce  lont  les  trois  petits 
yeux  liiîbs  qu'on  remarque  lur  le  derrière  de  (a  tétc.  La 
cigale  ÔC  quelques  efpéces  de  punaile,  lont  les  leuls  in- 
lecles  de  cette  (eclion  où  l'on  trouve  les  mêmes  petits 
yeux,  encore  ces  punailes  ^  les  cigales  de  notre  Pays 
ncn  ont-elles  que  deux,  au  lieu  que  la  plylle  en  a  trois. 
Tous  ces  diflérens  caractères  donnent  la  tacilitc  de  recon- 
noître  furemenc  ôc  fans  le  tromper  les  dilFérentes  efpéces 
de  pi  y  lies. 

La  larve  de  cet  infecle  a  fix  pattes.  Elle  relTemble  à 
rinfecT:e  ailé  ,  elle  ell  allongée  de  marche  alfez  lentement. 
Sa  nymphe  en  dillére  par  deux  boutons  applatis,  qui  par- 
tent du  corcelct ,  ôc  qui  renferment  les  ailes  qu'on  voit  par 
la  luite  lur  rinlecl:e  partait.  On  rencontre  iouvent  lur  les 
plantes  ces  nymphes ,  auxquelles  les  deux  plaques  de  leur 
corcelct  donnent  une  figure  large  ,  linguliere  ôc  un  air 
lourd.  Lorlque  ces  petites  nymphes  veulent  le  métamor- 
phofcr  ,  elles  relient  immobiles  tous  quelques  feuilles, 
auxquelles  elles  s'attachent  :  pour  lors  leur  peau  le  fend  fur 
la  tcte  &  le  corcelct ,  6c  l'inlecle  parfait  lort  avec  fes  ailes , 
laillant  fur  la  feuille  la  dépouille  de  i.i  nymphe  ouverte  Cn: 
déchirée  dans  la  partie  antciieurc.  On  trouve  louvenc 
de  femblables  dépouilles  ious  les  feuilles  du  figuier. 

L'inle£le  parfait  a  quatre  ailes ,  grandes  pour  Ion  corps, 
veinées  &  polées  en  toîc,  avec  Iclquclles  il  vole.  De  plus  , 
il  a  la  propricte  de  lautci:  allbz  vivement,  par  le  moyen  de 

P  p  p  ij 


4^4  Histoire    abrégée 

les  pattes  poftérieures ,  qui  jouent  comme  une  efpéce  de 
relFort.  Lorfqu'on  veut  prendre  la  pfylle,  elle  s'échappe 
plus  volontiers  en  fautant  qu'en  volant. 

Quelques-uns  de  ces  infectes  ont  des  manœuvres  dignes 
de  remarque.  Pfuileurs  efpéces  font  pourvues  à  l'extrémité 
de  leur  corps,  d'un  petit  inftrument  pointu j  mais  caché, 
qu'elles  tirent  pour  dépofer  leurs  œufs  ,  en  piquant  la 
plante  qui  leur  convient.  C'eft  par  ce  moyen ,  que  la  piylle 
du  fapin  produit  cette  tubérolîté  monllrueuîe  6c  écail- 
leufe ,  qu'on  trouve  aux  fommités  des  branches  de  cec 
arbre,  èc  qui  eft  formée  par  l'extravafation  des  lues  que 
caufent  les  piqûres.  Les  petites  larves  fe  trouvent  à  l'abri 
dans  les  cellules  que  contient  cette  tubérofité.  11  paroîc 
que  c'efl:  à  peu  près  de  la  même  manière  qu'efh  produit 
le  duvet  blanc ,  (ous  lequel  on  trouve  ordinairement  les 
larves  de  la  pfylle  du  pin.  Celle  du  buis  ne  produit  point 
de  pareils  tubercules  ,  mais  fes  piqûres  font  courber  èc 
creufer  en  calotte  les  feuilles  de  cet  arbre  ;  ce  qui ,  par- 
la réunion  de  ces  feuilles  recourbées  ,  produit  à  l'extré- 
mité des  branches  des  efpéces  de  boutons  dans  lefquels 
les  larves  de  cet  infette  fe  trouvent  à  l'abri.  Cette  pfylle  du 
buis  j  ainli  que  quelques-autres ,  a  encore  une  autre  lîngula- 
rité  ;  c'eil  que  fa  larve  &  fa  nymphe  rejettent  par  l'anus 
une  matière  blanche  fucrée,  qui  s'amollit  fous  les  doigts 
de  qui  rellemble  en  quelque  forte  à  la  manne.  On  trouve 
cette  matière  en  petits  grains  blancs  dans  ces  boules  que 
forment  les  feuilles  de  buis,  de  fouvent  on  voit  un  filet  de 
cette  même  matière  au  derrière  de  l'infecte. 

I .  P  S  Y  L  L  A   fufea  ,   antennis  crajjîs  pilojis  y   alarum 
nervis  fufcis,  Pïanch.  lo^  fig.  ^. 

Reaum.  inf.  3  ,  r.  29  ,/   17  ,  —  24.  fa  ^Ç{r?^^ - 

La  pfylle  du  figuier. 

Longueur  %  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Cette  efpéce,  une  des  plus  grandes  de  ce  genre,  eft 
brune  en  deiTus ,  verdâtre  en  delTous,  Ses  antennes  pareil- 


DIS    Insectes.  485 

lemcnt  brunes,  iont  groilcs  ,  velues,  ÔC  furpancnt  d'un 
tiers  la  longueur  du  corcclec.  bes  pattes  loiu  jaunâtres.  Ses 
ailes  (ont  i;randes  ,  deux  fois  aulli  lun;j;ues  que  Ion  ven- 
tre. Elles  ionc  plaeces  verticalement  fur  les  cotés,  un  peu 
inclinées,  &1  forment  enicmble  un  toit  aic;u.  Leur  mem- 
brane ell  claire  &:  Fort  tranlparente  ,  mais  elles  ont  des 
veines  brunes  bien  marquées,  fur-touc  vers  le  bout.  La 
trompe  de  cette  piylle  elt  noire  ifc  prend  naillance  de  la 
partie  inférieure  du  corcelet  entre  la  première  fie  la  (econ- 
de  paire  de  pattes. 

On  trouve  cet  infeclc  en  grande  quantité  fur  le  figuier. 

11  laute  très-bien.  On  voit  auili  lur  les  feuilles  du  même 

arbre  la  larve  qui  le  produit.  Llle  elt  large,  lur-tout  vers  le 

ventre  qui  eft  ovale.  Son  corps  qui  elt  applati ,  a  lix  pattes, 

&i  i\i  couleur  cil  verte.  Sur  les  cotés  de  la  poitrine,  on  voie 

deux  appendices  rondes,  dans  leiquelles  Iont  rentermces  les 

ailes  de  l'infecte  qui  doit  en  fortir.  Sa  tète  a  deux  petites 

antennes,  qui  fouvent  Iont  cachées  fous  les   fourreaux 

des  ailes.  Cette  tête  paroit  peu  ,  étant  recourbée  ious  le 

corcelet,  &:  en  devant  elle  le  termine  par  une  pointe  rine, 

d'où  part  la  trompe  ,  qui  s'étend  plus  loin  que  les  jambes 

de  la  première  paire.  De  cette  trompe ,  fort  un  filet  que 

l'infecte  dirige  oii  il  veut,  ik.  dont  il  le  (ert  pour  piquer  & 

fucer  les   feuilles.   Cette   larve   change  plulicuis  lois  de 

peau.  Lorfqu'elle  eft  devenue  nymphe  6c  qu'elle  veut  (e 

métamorphofèr  pour  la  dernière  fois,  elle  s'attache  à  une 

feuille,  ou  elle  relie  immobile,  &c  au  bouc  de  quelques 

jours,  la  piylle  tort  de  cette  elptice  de  chrylalide,  comme 

d'un  fourreau.  C'ell  dans  les  mois  de  nvai^^  de' juin  , 

que  le  tait  cette  dernière  transformation. 

i.  P  S  Y  L  L  A    viridis  ,  iirucnnis  fttaccis  ,    alis  fufco- 
jlavtfcentibus, 

Rtaum.  inf.  3  ,  r.  29  ,  /  i  ,  —    13. 

La  pfyiit  du  buis. 

Longutur  X  lignes.     Largtur  {  ligm. 


48<j  Histoire    abrégée 

Sa  couleur  eft  verte,  mais  Ces  yeux  font  bruns,  Se  les 
petits  yeux  lifTes  font  faillans  &C  rougeatres ,  comme  dans 
l'efpéce  précédente.  Sur  le  corcelet,  il  y  a  auiîi  quelques 
taches  rouges.  Ses  ailes,  d'un  grand  tiers  plus  longues  que 
le  ventre ,  forment  un  toit  aigu ,  6c  font  d'une  feule  cou- 
leur roulTe  claire.  Elles  lailTent  la  partie  antérieure  du  ven- 
tre à  découvert,  ne  fe  rencontrant  de  ne  fe  touchant  que 
vers  leur  milieu.  Les  femelles  ont  à  la  queue  une  pointe 
grolle  ôc  alTez  longue. 

Cette  pfylle  qui  laure  très-bien ,  fe  trouve  fur  le  buis ,  le 
iilaria  èc  les  arbres  toujours  verds.  La  larve  qui  la  produit, 
habite  ces  feuilles  concaves  de  creufes  qui  forment  des 
efpéces  de  boutons  au  bout  des  branches  du  buis.  Quand 
on  fépare  ces  feuilles ,  il  eft  aifé  de  trouver  ces  larves 
au  nombre  d'environ  une  vingtaine  à  la  fois ,  dans  un 
duvet  blanc.  Les  plus  petites  font  rougeatres  avec  la  tête 
&  les  jambes  noires,  tlles  deviennent  enfuite  ambrées , 
avec  la  tête,' les  antennes  ,  les  jambes,  Se  deux  rangs  de 
points  noirs  fur  le  corps.  Enfin  _,  quand  elles  ont  pris  la  for- 
me de  nymphe ,  elles  font  vertes  avec  les  fourreaux  des 
ailes  rougeatres. 

3.  PSYLLA  viridis  y  antennis  fctacds ,  alis  aqueis. 
La  pfylle  de  Vaûnc. 

Je  regarderois  volontiers  celle-ci  comme  une  (impie 
variété  de  la  précédente  ,  tant  elle  lui  reflemble.  Ses  ailes 
font  plus  claires!  Les  taches  du  corcelet  ne  paroilTenc 
prefque.  point  :  du  refte  ,  elle  eft  tout-à-fait  femblable  à  la 
pfylle  du  buis.  Les  femelles  ont  la  pointe  de  la  queue 
un  peu  plus  brune.  C'çfl  fur  raûne  que  j'ai  trouvé  cette 
efpéce.     '   '- 

4.  PSYLLA  nigro  j  luteoque  variegata  ;  alarum  oris 
in  apice  fiifcLS. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  703.   Chermes  fraxinU 


DES    Insectes.  487 

La  pfyllc  du  fraie. 

Longueur   i  j  ligne.     Largeur  '-  ligne. 

Sa  tccc  cft  brune  6c  ics  antennes  font  fines  &  fccacces. 
Le  corcelcc  ell  brun  ,  un  peu  noirâtre  ,  avec  une  bande 
tranfverfe  jaune  antérieurement  ,  &  dans  le  milieu  une 
raie  jaune  longitudinale,  coupée  par  plulieurs  petites  raies 
ou  points  tranlvcrlcs  ,  aullî  de  couleur  jaune.  Le  ventre  eft 
noirâtre.  Les  pattes  lont  entrcmclccs  de  brun  &  de  jaune. 
l^QS  aîles  ont  leur  bord  fupéricur  un  peu  brun  ,  mais  vers  le 
bout,  tout  le  bord  eft  de  cette  couleur,  de  même  cjuc 
quelques  taches  qui  viennent  s'y  joindre.  Ces  aîles  font  au 
moins  de  la  moitié  plus  longues  que  le  ventre.  On  trouve 
cet  infe^le  communément  lut  le  fruic. 

5.   PSYLLA   pallidc    flavefcens  ^    ocidis  fufcis  ,    alis 
aqueis. 

Linn.  faun.  fuec.  n-  700.  Chcrmes  abietîj. 

Frifch.  germ.  12  ,  ;>.  lo,  r.  a  ,  /  3.  Infei^um  tuberculi  muricati  arboris  taxi. 

Flor.  lapp.  p.  218  ,   n.  347.   E. 

illuf.  pannon.  p.  20,    21.  Picea  pumlla. 

Hoffman.  fl.  aUd.    i.    Picea  pumila. 

La  pfylU  du  fipin. 

Longueur  i  j  l'gne.     Largeur  {  ligne. 

Sa  couleur  eft  jaunâtre  ,  fes  yeux  font  bruns  ,  ôc  entre 
les  deux  yeux,  on  voit  un  petit  point  noir.  Ses  antennes 
lont  longues  i^  létacées.  Ses  ailes  ,  vues  à  un  certain  jour, 
paroillent  de  couleur  bleuâtre  plombée. 

On  trouve  cet  infccle  lur  le  lapin.  Il  produit  au  bouc 
des  branches  de  cet  arbre  une  monlbruolîtc  particulière.  Le 
bout  de  \.\  branche  piqué  par  rinleele  mère  qui  y  a  dcpolé 
Tes  œuts  ,  s'étend  6c  forme  une  tubérofité  écaillcule , 
comme  une  petite  pomme  de  pin.  Sous  les  écailles  de 
cette  pomme,  font  des  cellules,  dans  lelquelles  Te  trou- 
vent les  petits  inlecl:es  qui  doivent  produire  l'animal  par- 
fiiit  &  aué.  Ils  lont  enveloppés  d'un  duvet  blanc  qui  Tort 
de  leur  anus.  On  trouve  louvent  ces  tubcroùtés  lur  les 


4S8  Histoire   ABRJÊ  G  ÉE 

fa  pins  5  mais  il  n'eft  pas  aiiffi  aifé  d'avoir  l'infede  parfaic , 

qui  fauce  Ôc  vole  très-bien. 

6,  P  S  Y  L  L  A   lanata  pini. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  699.  Chermes  pini. 

La  pfyllc  du  pin. 

Je  n'ai  point  trouvé  l'infecte  ailé  ;  mais  fouvent  j'ai 
rencontré  les  feuilles  du  pin  couvertes  de  toufles  d'un 
duvet  blanc,  ôc  fous  ce  duvet  la  larve  de  cette  plylle.  Elle 
a  fix  pieds,  en  deflbus  elle  ell:  lifle ,  fa  couleur  eft  brune, 
&  de  fon  dos  fort  ce  duvet  blanc.  Quoique  j'aye  confer- 
vé  plufieurs  branches  chargées  de  ces  larves,  je  n'ai  jamais 
pu  avoir  l'animal  parfait  6c  ailé. 

7*  P  S  Y  L  L  A  fufca  ,  nigro  punclata  ,    antennis    corporc 
longioribus  ^  aL'is  nervojîs  fufco  maculdtis. 

La  pfyllt  des  pierres. 

longueur  i  \  ligne.     Largeur  ^  ligne. 

Elle  efl  par-tout  d'une  couleur  brune  claire,  avec  quel- 
ques points  noirs  en  deiFus.  Ses  pattes  font  longues,  éc  fes 
antennes  qui  font  tines  &  déliées ,  le  font  encore  davanta- 
ge. Elles  furpaflènt  la  longueur  de  fon  corps ,  ^  égalent 
prefque  celles  des  ailes  ,  qui  ,  elles-mêmes ,  font  d'un 
tiers  environ  plus  longues  que  le  corps.  Ces  ailes  font 
claires  ,  tranfparentes  ,  chargées  de  nervures  noires  àc 
de  plufieurs  taches  brunes,  11  y  a  fur-tout  trois  de  ces 
taches  plus  grandes  £c  plus  remarquables;  fçavoir  ,  deux 
pûfées  le  long  du  bord  intérieur  &  lupérieur  de  l'aîle,  une 
en  haut,  l'autre  en  bas,  ôc  une  autre  lîtuée  au  bord  exté- 
rieur vers  le  bas  ,  vis-à-vis  la  dernière  des  deux  précé- 
dentes. Ces  taches  font  oblongues. 

On  trouve  cet  infecbe  en  très-grande  quantité  ,  pendant 
l'automne  ^  fur  les  vieilles  pierres  des  maifons.  Il  paroît 
qu'il  fe  nourrit  d'un  petit  lichen  qui  couvre  cqs  pierres 
^  \qs  rend  vertes.  Souvent  elles  font  couvertes  de  ces 

infecles 


DES    Insectes.  41^9 

infe«flcs  &c  de  leurs  larves ,  qui  ne  ditî'érent  de  l'infccle 
partiic,  que  par  le  dctauc  d'ailes. 

8.  P  S  Y  L  L  A   fufcu  j  antcnnis  fctaceis  Lavibus  ,  alis 
nervofis. 

La  pfyllc  brune  a  antennes  fitacées  &  ailes  nerveufes. 

Longueur  l  [  ligne.     Largeur  y  ligne. 

Cette  e(péce  ell  toute  d'un  brun  châtain.  Ses  antennes 
fines  &:  déliées,  ont  \qs  deux  tiers  de  la  longueur  de  fon 
corps.  Ses  ailes  (ont  jaunâtres,  avec  quelques  nervures  un 
peu  brunes;  elles  (ont  polées  en  toit  aigu  ,  Ôc  elles  ont 
trois  fois  la  longueur  du  ventre.  Je  ne  l(çais  quel  arbre 
ou  quelle  plante  habite  cet  infecte  ^  l'ayant  trouvé  errant 
en  plulieurs  endroits. 

9.  P  S  Y  L  L  A  rubra  ,  alis  nervofis. 
La  pfyllc  rouge. 

Longueur  l  \  ligne.     Largeur  j  ligne. 

Cette  jolie  efpéce  a  tout  le  corps  rouge  ,  ainll  que 
les  pattes.  Si  on  la  regarde  à  la  loupe,  on  voit  que  ia  tête, 
(on  corcelet  ôc  (on  écuilon  ont  des  bandes  longitudinales 
encore  plus  rouges.  Les  ailes  font  très-diaphanes,  avec 
des  nervures  bien  marquées.  Je  ne  fçais  fur  quelle  plante 
vient  cette  elpéce. 

A  P  H  I  S. 
LE     PUCERON. 

Arnculus  tarforum  unicus.        Un  (eul  article  aux  tarfes. 

Rqflrum  ïnflcxum.  Trompe  courbée  en  délions. 

AU  quatuor  crcclt  \cl  nulU,  Qiucre  aîles  droiccs  élevées  ou 

maiiqiKiiu  tout-i-fiic. 
Pcdcs  amhulatorii.  Pattes  propres  à  m.ircher. 

Abdomen  bicorne.  lixcrcmicc  du  ventre  j;arnic  de 

deux  pointes  ou  tubercules. 

Parmi  les  difFcrens  cara(flercs  qui  font  reconnoître  le 
Tome  /.  Q  q  q 


490  Histoire    ABRÉGÉE 

genre  des  pucerons,  il  y  en  a  un  qui  ne  lui  eft  commun 
qu'avec  la  corife  &  le  fcorpion  aquatique;  c'eft  de  n'avoir 
qu'un  feu]  article  aux  taries.  Un  autre  cara6lere  eflentiel  à 
ce  genre  6c  qui  eft  propre  à  lui  feul ,  eft  d'avoir  fur  l'extrë- 
mité  du  ventre  deux  efpéces  de  pointes  ou  cornes  plus  ou 
moins  longues.  Dans  quelques  efpéces,  ces  cornes  font 
longues ,  droites ,  dures  ;  dans  d'autres ,  elles  font  grofTes , 
courtes  6c  femblables  à  des  tubercules  :  mais  elles  ie  trou- 
vent dans  toutes  les  efpéces. 

Il  y  a  peu  d'inlecles  aufîî  communs  que  ces  animaux. 
On  les  trouve  fur  un  grand  nombre  de  plantes,  prefque 
toujours  en  fociété,  &  fouvent  en  nombre  très-confidéra- 
ble.  Ces  petits  infe£les  ont  tous  (ix  pattes  grefles  6c  me- 
nues. Leur  corps  eft  gros,  malîif  &  lourd ,  6l  ils  ne  mar- 
chent qu'avec  peine.  Beaucoup  reftent  très  long-tems  im- 
'  mobiles  fur  les  tiges  &  les  feuilles  des  plantes,  èc  quelque- 
fois cachés  fous  ces  mêmes  Feuilles  recourbées  &  comme 
figurées  en  calotte.  Les  ailes  de  ceux  qui  en  ont,  font  gran- 
des &  plus  longues  que  leur  corps.  Leur  trompe  fouvent 
très-longue, prend  fon  origine  du  corcelet  entre  les  patres 
de  la  première  paire,  mais  il  y  a  fouvent  un  ftilet  qui  part 
de  la  tête,  &  qui  eft  couché  lur  la  bafe  de  cette  trompe , 
enforte  qu'elle  paroît  naître  de  la  tête  ;  peut-être  ce  ftilet 
conduit-il  à  la  tête  une  partie  de  la  nourriture  que  prend 
cet  infedle. 

Le  puceron,  quoique  très-commun  ,  eft  cependant  un 
des  infeiftes  qui  ofirenc  le  plus  de  fingul.irités  furprenahtes 
poiîr  un  Naturalifte.  On  en  trouve  qui  ionr  ailes ,  &L  d'au- 
tres qui  n'ont  point  d'ailes.  On  eft  tenté  d'abord  de  pren- 
dre ceux  qui  font  ailés  pour  les  mâles,  ik.  les  .lutres  pour  les 
femelles  ,  comme  nous  l'avons  déjà  vii  dans  plufieurs 
autres  infecles.  11  eft  vrai  que  les  mâles  en  ie  métamor- 
phofant ,  deviennent  ailés,  mais  ils  ne  font  pas  feuls  ; 
on  trouve  auiîî  des  femelles  ailées  ,  tandis  que  d'autres 
femelles  reftent  toujours  fans  ailes  bc  font  cependant  par- 
faites ,  puifqu'elies  s'accouplent  6c  font  des  petits.  D'ail- 


D   E   s     I   N   s   E   C  T   F    s.  49  I 

leurs,  î!  efl  aire  de  diilingutrlcs  larves  6c  les  nymj  lies  (J«s 
pucerons  (]iji  doivent  devenir  aîirs  ,  d'avec  les  pucerons 
uns  ailcb.  Ces  larves  oiu  de  clia^)ue  côté ,  a  la  parrie  poi^i- 
rieure  du  corcelet,  un  bouton  ou  pac^uet  qui  renternie  les 
ailes  c]ui  doivent  1^  développer  par  la  fuite.  Ces  individus 
font  mipartaics ,  on  ne  les  voit  point  en-^endrer  :  mais  pour 
Jcs  autres  ils  s'accouplent  ^:  tont  des  petits  ,   loit  «ju'iis 
ioienc  ailés  ou  non.  Voilà  donc  une  première  lingularicë 
dans  ce  genre  d'avoir  des  femelles  ailées  ôc  fans  ades, 
éj^alement  parfaites  les  unes  i^i  les  autres.  {Jn2  féconde 
iin^ularirc,  c'ei^queces  inlecles  iont  ovipares  &c  vivipares 
tout  à-la-fois  :  tantôt  ils  rendent  des  œufs  oblongs  ,  gros 
pour  leur  corps  ,  d'où  lortent  par  L\  fuite  des  petits ,  tan- 
tôt 5c  plus  (ouvenr,  on  les  voit  faire  des  petits  vivans.  Il 
paroît  que  ces  animaux  font  vivipares  pendant  tout  l'été  , 
6i  qu'ils  ne  pondent  des  œufs  que  dans  l'automne,  teins 
où  fe  fait  l'accouplement.  Ces  animaux  périilànt  l'hiver,  il 
étoit  nécelîàire  qu'il  reliât  des  œuts  fécondés  pour  perpé- 
tuer leur  elpéce.  Les  petits  qui  naiiîetit  vivans  ,  (ortent  du 
ventre  de  la  mère  le  derrière  le  premier,  àc  quelquefois  la 
même  mcre  en  fait  quinze  &C  vingt  en  un  jour  (ans  paroî- 
tre  moins  groOe  qu'auparavant.  Si  on  prend  une  de  ces 
mères  Se  qu'on  la  prclle  doucement ,  on  fait  fortir  de  fon 
ventre  encore  un  plus  granil  nombre  de  pucerons  de  plus 
en  plus  petits,  qui  filent  comme  des  grains  de  chapelet. 
Fnhn  ,  une  dernière  particularité  6c  la  plus  (inguliere  de 
toutes,  c'ell  qu'il  lemble  qu'un  leul  accouplement  fécon- 
de les  femelles  pour  plulieurs  gtncrations.  Qu'on  prenne 
un  petit   puceron  dans  l'inllant  qu'il  lort  du  ventre  de 
fa  mère,  qu'on  l'enferme  en  particulier,  ayant  loin  feule- 
ment de  lui  fournir  la  nourriture  qui  lui  convient ,  ce  pu- 
ceron ,  s'il  ei\  femelle  ,  fera  bientôt  des  petits.  On  peut  de 
même  prendre  un  de  ces  petits  venus  de  ce  puceron  non 
accouplé,  de  ce  puceron  vierge,  s'il  el\  permis  de  le  fervir 
de  ce  terme,  <5c  en  répétant  la  même  expérience,  on  voit 
ce  petit  en  faire  encore  d'aucies.  Quelques  Nacuralilles 

Q44  'i 


49 1  Histoire    abrégée 

ont  répété  la  même  obrervation  jufqu'à  la  troifiéme  Se 
quatrième  génération  de  ces  infectes  ;  &  Bonnet  en  a 
obfervé  jufqu'à  neuf  confécutiveSj  toutes  de  cette  nature, 
dans  l'elpace  de  trois  mois.  Un  pareil  fait  paroîtroit  in- 
croyable ,  s'il  n'étoit  attefté  par  les  meilleurs  obfervateurs 
&  par  des  perfonnes  les  plus  dignes  de  foi.  Comment  ex- 
pliquer un  fait  auffi  fingulier?  Nous  avons  vu  jufqu'ici  que 
les  infectes ,  ainfî  que  les  grands  animaux,  ne  peuvent  pro- 
duire qu'après  un  accouplement  du  mâle  ôc  de  la  femelle. 
Cette  loi  paroît  confiante  dans  la  nature  pour  tous  les  ani- 
maux parfaits.  Le  puceron  feroit-il  excepté  de  cette  loi  ? 
Engendreroit-il  fans  s'être  accouplé?  Ou  feroit-il  fécondé 
fans  accouplement  ?  Tout  ce  que  l'on  peut  dire  de  plus 
probable  fur  cet  article ,  c'eft  que  la  fécondation  que  pro- 
duit l'accouplement  fe  tranfmet  à  plufieurs  générations  de 
fuite,  qui  produifent  jufqu'à  ce  que  cette  vertu  prolifique 
s'épuife  peu  à  peu  dans  les  générations  fuivantes. 

Tous  les  pucerons,  tant  ailés  que  fans  aîles,  changent 
plufieurs  fois  de  peau.  C'eft  à  la  iuite  de  ces  changemens, 
que  les  aîles  fe  développent  dans  les  premiers.  Sous  leur 
forme  de  larve,  à  peine  diftinguoit-on  les  endroits  où  les 
aîles  dévoient  paroître,  tandis  que  dans  leur  état  de  nym- 
phes ,  on  voit  de  chaque  côté  une  efpéce  de  bouton  qui 
renferme  les  aîles  futures.  Il  n'en  eft  pas  de  même  des  pu- 
cerons, qui  refbent  toujours  fans  aîles  :  toutes  leurs  méta- 
niorphofes  fe  terminent  auxchangemens  difFérens  de  peau: 
du  refi;e  ,  la  forme  de  la  larve  ,  de  la  nymphe  èc  de  l'in- 
fecte  parfait  j  eft  précifément  la  même ,  ôc  il  eft  impofiible 
de  les  diftinguer. 

Plufieurs  de  ces  infedbes  font  couverts  d'une  poudre 
blanche,  &  quelques-uns  même  d'une  efpéce  de  duvet 
cotoneux  &  blanc.  L'un  &  l'autre  eft  plus  abondant,  lorf^ 
que  l'infe^le  eft  prêt  à  changer  de  peau.  Cette  poudre  &  ce 
duvet  ne  tiennent  que  légèrement  à  l'infecbe  ôc  paroiftent 
tranfpirer  de  fon  corps.  Outre  ce  duvet,  fouvent  on  voit 
des  petites  gouttes  d'eau  à  l'extrémité  des  deux  cornes^ 


DES    Insectes.  4.;  3 

que  le  puceron  porte  fur  Ton  derrière.  Cette  eau  fuiiite  Hc 
fort  de  CCS  cornes,  qui  font  creufcs  en  dedans.  LlJc  eft 
douce  &:  iucrce.  Les  pucerons  en  rendent  aufîi  une  allez 
grande  quantité  par  rextrcmité  de  leur  corps.  C'ell  cette 
eau  mieileufe  qui  attire  un  Ci  grand  nombre  de  fourmis  fur 
les  arbres  charges  de  pucerons,  ce  que  quelques  anciens 
Naturalises  avoicnt  attribue  à  une  certaine  amitié  &  fym- 
pathie ,  que  la  fourmi  avoir  pour  le  puceron.  Ils  crovoienc 
qu'elle  le  recherchoit  &.  qu'elle  lui  faifoit  des  carelle-s  , 
n'ayant  pas  approfondi  la  caule  phyfique  de  cette  efpéce 
de  lympathie,  qui  cil  toute  limple. 

Nous  avons  dcja  dit  qu'on  trouvoitcesinfecles  en  grand 
•  nombre  fur  les  tiges,  les  feuilles  &:  même  fur  les  racines 
de  plufieurs  arbres  cfc  plantes.  Les  arbres  les  plus  ch.ugés 
de  ces  inlecles ,  en  loulî'rcnt  beaucoup.  Les  pucerons  en- 
foncent leur  trompe  aiguë  dans  la  fubllince  de  la  feuille, 
pour  en  tirer  leur  nourriture ,  ce  qui  fait  contourner  les 
tiges  èc  les  feuilles  ,  &  caufe  dans  ces  dernières  des  cavi- 
tés en  delîous  ,  des  tubérolltés  en  dellus,  6c  mcme  dans 
quelques-unes,  des  elpcccs  de  galles  creules,  remplies  de 
ces  infecles  ,  comme  on  le  voit  Ibuvent  fur  les  feuilles 
d'orme  ,  ainll  que  nous  le  ferons  remarquer  dans  le  dét.iil 
des  efpéces.  Il  parcit  étonnant  que  la  piqûre  légère  d'un 
(i  f)etit  animal,  puille  autant  deligurer  une  plante.  Mais 
il  faut  fe  fouvenir  que  les  pucerons  font  toujours  en  «gran- 
de compagnie  ,  qui  croît  même  à  vue  d'ail ,  par  la  fécon- 
dité prodigieule  de  ces  inîecl:es.  Ainfi,  quoique  chaque 
piqûre  ioit  légère  ,  le  nombre  en  eft  fi  grand  ,  lî  i  Jpété  , 
qu'il  n'ell  plus  étonnant  que  les  feuilles  en  (oient  défigu- 
rées. Audi  les  amateurs  du  jardinage  Ck:  des  plantes,  cher- 
chent-ils à  délivrer  de  à  netoyer  les  arbres  de  cette  ver- 
mine ;  mais  louvent  leurs  loins  font  inutiles,  cet  inlcc^e 
eft  li  fécond,  qu'il  reproduit  bientôt  une  autre  peuplade. 
Le  meilleur  bc  le  plus  (ûr  moyen  de  l'exterminer,  c'cft  de 
mettre  lur  les  arbres  qui  en  iont  attaques,  quelques  larves 
du  /wn  des  pucerons  ,  ou  des  mouihes  apkidivores  ,  dont 


494  Histoire    a  b  k  i  g  i  e 

nous  parlerons  plus  bas.  Ces  larves  voraces  dérruifent  tous 
les  jours  une  grande  quantité  de  ces  infecles  ,  d'autant  plus 
lacilementj  que  ceux-ci  relient  tranquilles  à:  immobiles 
auprès  de  ces  dangereux  ennemis,  qui  fe  promènent  fur 
les  tas  de  pucerons,  qu'ils  diminuent  peu  à  peu. 

I.  APHIS  u/mL  Linn.  faun.  fucc.  /z.' 705.  Planch.  10, 

^eaum.  inf.  '^  ^  t.  i^  ,  f.  4  ^  ^  ,  6  ,  y. 

Le  puceron  de  L'orme, 

Ce  puceron  de  la  groiTeur  d'un  grain  de  millet,  eft  brun 
H.  couvert  d'un  petit  duvet  blanc.  Son  corps  efl  allongé. 
Ses  antennes  (ont  grolFes  pour  la  grandeur ,  Se  les  deux 
pointes  de  fa  queue  font  fort  courtes.  Entre  ces  deux 
pointes,  on  voit  (ouvent  une  petite  velicule,  qui  ibrt  de 
l'anus.  Ses  ailes  ont  le  triple  de  la  longueur  de  tout  le  corps. 
Elles  font  claires,  tranlparentes,  avec  une  petite  tache 
brune  au  milieu  de  leur  bord  extérieur. 

On  trouve  ce  puceron  en  grande  quantité  fur  l'orme  ;  il 
pique  la  fubftance  des  feuilles,  pour  y  dépofer  fes  œufs, 
&L  le  (uc  venant  à  s'extravafer,  forme  des  veficules  fouvent 
très-groll'es ,  creufes  en  dedans,  qui  tiennent  à  la  feuille 
par  un  pédicule  quelquefois  allez  étroit.  Au  bout  de  quel- 
que tems ,  les  petits  pucerons  éclofent  dans  l'intérieur  de 
cette  elpéce  de  nid ,  ôc  après  être  grolîis ,  ils  font  une  ou- 
verture à  la  veiicule ,  dont  ils  fortent.  Si  on  ouvre  ces 
veficules  avant  qu'elles  foient  percées,  on  les  trouve  rem- 
plies de  jeunes  pucerons  enveloppés  dans  un  duvet  blan- 
châtre. Ces  petits  font  verts,  mais  en  groiîiHant,  ils  chan- 
gent de  couleur  6c  deviennent  bruns. 

z .  APHIS  fraxini  y  nigro  viridique  variegata. 

Le  puceron  du  frêne. 

Le  mdle  a  la  tête  ôc  le  corcelet  noir.  Le  ventre  eft  vert , 
avec  des  anneaux  noirs.  Les  antennes  6c  les  pattes  font 


DES   Insectes.  495 

pannchifes  de  vert  pale  6c  de  noir.  Les  aîles  font  grandes, 
diaphanes,  fans  aucune  autre  couleur.  Ce  puceron  a  les 
deux  appendices  du  bout  du  ventre  bien  marc^uces.  Sa  fe- 
melle eil  toute  noire. 

3.  A  P  H  I  S  fambuci  tota  cœruUo-atra. 

L/nn.  faun.  futc.   n.   7C7.    Aphii  fambuci. 
Frifch    germ,   l  l  ,  p.   14,/.    18. 
Httium.  inf.  3  ,  r.  II  ,  y.  s  ,   I  î. 

Liji.  loq.  p.  397 ,  n.  40.  Cimex  exiguui  coeûus  ,  cui  An  ex  toto  mcmkrinaces 
prrgrandes. 

Le  puceron  du  fureau. 

Cette  efpéce  eft  toute  d'un  noir  marte  bleuâtre.  Sou- 
vent les  tiiies  du  lureau  en  font  couvertes. 

4.  A  P  n  I  S  qucrcus  atro-fufca. 

Le  puceron  du  chine. 

Celui-ci  eft  aiïez  j^ros.  Sa  couleur  eft  d'an  brun  noirâtre 
&  marte.  Les  appendices  de  ion  ventre  font  courtes  (?c  ne 
paroillent  prelque  point.  Ses  pactes  lont  fort  longues,  & 
celles  de  devant  lont  d'un  brun  un  peu  plus  clair  que  le 
relie  du  corps.  Je  n'en  ai  point  trouvé  d'ailés.  - 

5.  A  P  H  I  S  ace  ris  ,  viridis ,  maculis  ni  gris. 

hnn.   fjun.  fuec.  n.  709.    Aphis  aceris. 
Rtaum.  inj.    3  ,  f .   Il  ,  /•   y. 

Le  puceron  de  l*érable. 

Ce  puceron  eft  grand  5c  large.  Sa  couleur  efl  verte  , 
mais  le  milieu  de  fii  tcte  &  de  (on  corcelet  lont  noirs.  Le 
dciliis  du  ventre  a  quelques  rubérofités,  ^  fur  ia  partie 
poftcrieure ,  on  voit  une  tache  brune  torniéc  en  ccrur,  di  • 
viléeen  deux  antérieurement.  Les  .ippendices  de  (on  ven- 
tre (ont  fort  courts  ,  ce  ne  lont  que  deux  boutons.  Les  an- 
tennes (ont  délices.  On  trouve  cet  in(c«i^e  (ous  les  teuillcs 
d'érable. 

6.  APHIS    tdiœ  ,    alis  ,    antennis  ,   pedibufjue    nigro 
pu/icldùs. 


49^  Histoire    abrégée 

Linn.fdun.fuec.  n.  j\%.  Aphis  tiliaî. 

Frijch.  germ.  il  ,  p-  13  ,  ^.  17-  Pediculus  arboreus  in  tilia. 

Reaum.  inf.  3  ,  r.  23  ,  /".  7 ,  8. 

Le  puceron'  du  tilleuL 

Le  corps  de  cette  efpéce  efl  allongé.  Sa  couleur  eft  ver- 
datre;  mais  des  deux  côtés  de  Ton  corcelet,  on  voit  des 
raies  noires.  Le  deiïlis  du  ventre  a  aulîî  quatre  raies  lon- 
gitudinales de  points  noirs.  Les  antennes  ôc  les  pattes  (ont 
entrecoupées  de  blanc  &  de  noir,  ôc  les  ailes  bordées  de 
noir  ont  outre  cela ,  vers  le  bord  extérieur ,  fept  ou  huit 
taches  ou  points  noirs. 

7.  APHIS    betulœ  ^   marginibus  incifurarum  abdominis 
punciis  nigris. 

Linn.  faun.  face.  n.  717.  Aphis  betulae. 
Beaum.  inf.   3  ,  f.   Xl^f.  2. 

Le  puceron  du  bouleau. 

Ce  puceron  eft  un  des  plus  petits.  Sa  couleur  eft  verdâ- 
tre.  On  voit  fur  les  bords  des  anneaux  de  Ton  ventre,  des 
points  noirs.  La  loupe  peut  à  peine  faire  découvrir  les  ap- 
pendices de  fa  queue.  J'ai  toujours  trouvé  cette  efpéce 
lans  ailes. 

8.  APHIS    tanaced  fufca  j    abdomine    nigro  -  cœruleo 
antice  viridi.  ^\-   A  ,.     _/-> 

Le  puceron  de  la  tanaijle. 

La  couleur  de  la  plus  grande  partie  de  fon  corps,  eft 
brune,  fon  ventre  eft  d'un  noir  bleuâtre,  mais  en  devant,  il 
eft  vert.  Les  deux  pointes  de  fa  queue  font  aflez  marquées. 

ç).  APHIS  acetof(Z  y  atra^  fifi^^  tranfverfa  viridi, 

Reaum.  inf  3  ,  p.  a86. 

Le  puceron  de  Vofeille. 

Il  eft  tout  noir ,  à  l'exception  d'une  large  bande  verte 

tranfverlale , 


DES    Insectes.  ^^y 

tranfveiTalc  ,  qui   cil  lur  le  milieu  de  Ton  corps. 

1  o.   A  P  H  I  S  pruni. 

Reaum.   inf.  3  ,  p.   a<^6. 

Le  puceron  du  prunier. 

II.   A  P  H  I S  populi  nigrœ  lanata. 

Reaum.  inf.    3  ,  r.  z6  ,/.  8  ,  «;  ,  r.    27  ,  /.  9  ,   10  ,   il,   r.    18  ,  /   3,4. 

Le  puceron  du  peuplier  noir. 

Ce  puceron  eft  couvert  d'un  duvet  cotonneux  blanc, 
fort  long,  dont  il  ell  comme  hérilîë.  Lorsqu'on  l'a  dé- 
pouillé de  ce  duvet  ,  Ion  corps  paroît  vert.  W  dcpofe  Tes 
œufs  (ur  les  tiges,  les  pédicules  des  feuilles,  ik:  même 
dans  la  (ubftance  des  Feuilles  du  peuplier  noir.  Le  i'uc  s'ex- 
travalant  autour  de  ces  œufs  ,  produit  des  excroilfances 
allongées,  pointues  comme  des  petits  cornets  roulés, 
c]ui  ont  (ur  le  coté  ,  une  fente  cju'on  ne  voit  qu'en  les 
prellant. 

I  i.  A  P  H  I  S  fdgi  lanata, 

Kcjum.   inf.    3  ,   t.  lG  ^  f.   I . 

Le  puceron  du  hêtre. 

Celui  ci  reflemble  beaucoup  au  précédent  ;  il  efl:  pareil- 
lement couvert  d'un  duvet  cotonneux  fort  long  ,  dont  on 
peut  le  dépouiller,  ôc  pour  lors,  il  paroit  vert.  Quoiqu'il 
le  trouve  fur  un  arbre  ditlérent ,  il  pourroit  bien  être  le 
mcme  que  celui  du  peuplier  noir. 

13.    A  P  H  I  S  fonchi  caudata. 

Reaum.  inf   3  ,   t.    ai  .  /.    3,4.   5- 

Le  puceron  du  laitcron. 

La  couleur  des  pucerons  de  <:qx.x.q.  efpéce  varie  ;  il  y  en  .1 
de  noirs  &:  d'autres  bronzés.  Ces  derniers  le  trouvent  moins 
fréquemment  que  les  autres  j  &:  il  pourroit  le  faire  que  leur 

Tome  I,  K  r  r 


498  Histoire    abrégée 

couleur  différente  ne  vînt  que  de  maladie.  En  effet  ,  j'ai 
fouvent  obfervé  que  ces  pucerons  bronzés  périffoient ,  6C 
que  de  leurs  corps  fortoientdes  petites  mouches  à  tarières, 
qui  y  avoient  dépofé  leurs  œufs.  Nous  parlerons  dans  la 
fuite  de  ces  mouches.  Ce  que  cette  efpéce  a  de  particuc 
lier  j  c'ell  qu'entre  les  deux  appendices  du  ventre  ,  qui  fon- 
grandes  ,  elle  porte  une  petite  queue  recourbée  vers  le 
haut. 

14.  A  P  H  I  S  fiifca  ,  probofcide  corporc  tripla  longlore,   - 

Reaum.  inf.  3  ,  r.  28  ,  /.   5  --  10.        ,,  //\/^^^^<^^tf^\  p  i^Vj  '//^^O 

Le  puceron  des  écorces  a  longue  trompe, 

C'eft  fous  les  écorces  des  arbres  que  l'on  trouve  ce  pu- 
ceron. Sa  couleur  brune  approche  de  celle  du  café.  On 
n'apperçoit  point  les  appendices  de  Ion  ventre.  Mais  ce 
qu'il  y  a  de  fingulier  ,  c'eft  la  longueur  de  fa  trompe  ,  qui 
eft  trois  fois  au  moins  plus  longue  que  fon  corps.  L'infecte 
la  fait  paffer  entre  fes  jambes  ,  &:  elle  déborde  de  beau- 
coup par  derrière.  11  peut  cependant  la  raccourcir  &  la  re- 
tirer quand  il  veut. 

C  H  E  R  M  E  S.  Coccus,  linn. 

L  E    KERMÈ  S. 

Roflrum  pectorale  intcr  pri-  Tfompe  fortant  du  corce- 
mum  ù  fecundum  par  femo-  let ,  entre  la  première  ôc  la 
rum.  féconde  paire  de  pattes. 

AU  dus.  j  mdcuîis  erecid.  Deux  aîles  droites  élevées  j  mais  • 

dans  les  mâles  feulemenr. 

Abdomen  appendicibus  fetaceïs.       Extrémité  du  ventre  garnie  de 

filets. 

Fœmina  foUiculi  formant    in-        Femelle  qui    prend  la  iigure 
duens»  d'une  graine  ou  goufTe. 

Nous  avons  rendu  à  cet  infecSte  le  nom  de  ckermès  ^  fous 
lequel  il  eft  connu  ,  le  i^ermès ,  qui  fert  à  la  teinture  ,  & 


z 


D  E  s      I  N    s   E  C  T   E  s.  49 <7 

ue  1*0:1  nomme  aiilli  graine  tl'cearlate  ,  étant  de  ce  genre. 

a  ne  lais  pourquoi  quelques  auteurs  avoient  voulu  rranl- 
fcrer  ce  nom  à  la  pi  y  lie  t]uo  nous  avons  dccrire  plus  haur. 
Divers  auteurs  français  ont  aulli  appelle  les  inleclcs  de  ce 
genre  gal/e-^njeclds  ,  parce  que  ces  petits  animaux  ,  iorl- 
qu'ils  lont  immobiles  6c  attaches  aux  arbres,  ainli  que 
nous  le  dirons  ,  rcllcmblent  à  ces  excroillances  connues 
fous  le  nom  de  galles  ou  noix  de  galles.  Le  caractère  de  ce 
genre  eft  ailé  à  reconnoître.  La  polition  lingulierc  de  ù 
trompe  ne  lui  eft  commune  qu'avec  la  cochenille  &:  la 
pfylle  ,  Se  le  kermcs  le  diltingue  aifemcnt  de  la  dernière 
par  tous  les  autres  caractères  ,  iJc  principalement  par  les 
tilets  qui  lont  à  l'extrémité  de  Ton  ventre.  11  n'y  auroitdonc 
que  la  cochenille,  avec  laquelle  on  pourroit  confondre  le 
kermès.  Tous  les  caracl:eres  de  ces  deux  genres  lont  les 
nicmes  ,  à  l'excepcion  d'un  leul.  Aulli  quelques  Natura- 
lises ont-ils  joint  enlemble  ces  infecles  Nous  avons  ce- 
pendant cru  devoir  les  diftinguer  ,  moins  à  caufe  des  mâ- 
les ,  qui  font  difficiles  à  trouver  Cn:  encore  plus  à  exami- 
ner, qu'à  caule  des  femelles.  Ces  dernières  lont  lortdilFé- 
rentes  dans  ces  deux  genres.  Cette  difiérence  Te  tire  de  la 
forme  que  prennent  ces  femelles.  Lorlqu'elles  lont  jeu- 
nes, elles  font  femblables  dans  les  deux  genres  ,  elles  cou- 
rent fur  les  feuilles  ik:  les  tiges  ,  ^  elles  rclle-mblent ,  pour 
la  rigure,  à  de  petits  cloportes  blancs  ,  qui  auroient  lix 
pattes;  mais  au  bout  de  quelque  tems  ,  la  femelle  du  ker- 
nù-s  fe  Hxe  à  un  endroit  de  l'arbre  ou  de  la  plante,  lur  lel- 
quels  elle  vit  ;  elle  relie  dans  ce  même  endroit,  y  devient 
parfaitement  immobile  ;  enfin  Ion  corps  parvient  à  le  gon- 
rier,  fa  peau  fe  tend  ,  devient  lilVe  ;  elle  fe  féche  ,  les  an- 
neaux s'eft-acent  csidilbaroilîeMit;  en  un  mot,  elle  perd  tout- 
à-fait  la  forme  2c  la  figure  d'un  inlecl:e  ,  ^  elle  rellemble 
aux  galles  ou  excroillàncés  ,  qu'on  trouve  fur  les  arbres. 
C'eli  de-là  qu'on  lui  a  donné  le  nom  de  galle-infecle.  La 
peau  du  kermès,  ainfi  féchée  ,  ne  lert  plus  que  de  coque 
ou  couverture  ,  fous  laquelle  font  renfermes  les  œuh  de 

il  r  r  ij 


joo  Histoire     abrégée 

ce  petit  animal ,  comme  nous  l'expliquerons  plus  bas.  Il 
n'en  eft  pas  de  même  de  la  cochenille.  Outre  que  les  fe- 
melles des  infectes  de  ce  genre  Ce  fixent  beaucoup  plus 
tard  fur  les  plantes  ,  lorfqu'elles  fe  font  fixées  &  arrêtées, 
elles  ne  changent  point  de  forme  ;  on  reconnoît  toujours 
la  figure  de  l'infe^le;  fes  anneaux  ôc  fes  différentes  parties 
font  encore  reconnoiffables  ,  lors  même  qu'il  n'eft  plus 
vivant ,  ÔC  qu'il  a  péri  dans  l'endroit  où  il  s'étoit  fixé. 

Examinons  maintenant  les  kermès  ^  &  voyons  en  détail 
les  parties  dont  font  compofés  les  mâles  àc  les  femelles.  Ces 
dernières  ,  les  plus  aifées  à  trouver,  £c  fouvent  très-com- 
munes fur  certaines  plantes ,  reffemblent  dans  leur  jeunefle 
à  des  petits  cloportes,  comme  nous  l'avons  déjà  dit.  Elles 
ont  deux  antennes  ,  fix  pattes  ,  6c  leur  corps  qui  eft  blan- 
châtre &:  comme  poudreux  ,  eft  compofé  de  cinq  anneaux. 
Leur  bouche  part  du  corcelet  en  deftous  ,  entre  la  pre- 
mière paire  de  pattes.  Elle  eft  compofée  d'un  mamelon  ou 
tuyau  charnu  fort  court ,  duquel  naît  un  filet  blanc  &  dé- 
lié,  plus  long  fouvent  que  la  moitié  du  corps  de  l'infedte. 
C'eft  par  ce  tuyau  ou  filet ,  que  le  petit  animal  pompe  fa 
nourriture  ,  en  l'enfonçant  profondément  dans  l'écorce. 
A  l'extrémité  du  ventre  ,  font  des  filets  blancs  au  nombre 
de  quatre  ou  de  fix  ,  (uivant  les  diflérentes  efpéces  ;  mais 
ces  filets  ne  s'apperçoivent  aifément ,  qu'en  preflant  un 
peu  le  corps  de  l'infecbe  pour  les  faire  (ortir.  Pendant  les 
premiers  tems  ,  ces  petites  femelles  nouvellement  éclofes, 
courent  avec  agilité  iur  les  plantes  ,  où  on  les  trouve  fou- 
vent en  très  grand  nom.bre  ;  mais  bientôt  après,,  elles  fe 
fixent  èc  s'arrêtent  Iur  un  endroit  de  la  plante.  Alors  elles 
reftenfimmobiles ,  &  ne  quittent  plus  cette  place ,  où  elles 
doivent  pondre  &  terminer  enluire  leur  vie.  Ce  n'eft  pas 
que  dans  le  commencement  ces  infectes  foient  hors  d'état 
de  marcher  ;  ils  pourroient  encore  le  faire  pendant  plu- 
fieurs  mois  après  s'être  fixés ,  comme  on  peut  s'en  alîùrer  ^ 
en  les  détachant  légèrement  ;  mais  ces  infe£les  ne  le  peu- 
vent plus  au  bout  d'un  certain  tems.  Si  on  détache  ,  vers 


DES    Insectes.  5ci 

la  fin  de  l'hiver  ,  ceux  cjii'on  a  vus  le  fixer  pendant  l'au- 
tomne ,  on  ne  les  voit  plus  marcher  ni  faire  de  mouve- 
ment, 6v  ils  périlllnt  ians  donner  aucun  li'^nedevie.  Lorf- 
que  ces  femelles  lont  ainli  hxces ,  elles  tirent  leur  nourri- 
ture de  l'endroit  de  la  plante  ,  ou  elles  font  attachées  ,  par 
le  moyen  du  rilet  de  leur  trompe,  qu'elles  y  ont  introduit. 
Pour  lors,  elles  changent  de  peau  ;  elles  la  quittent  par 
morceaux  ,  Ians  pourtant  paroitre  faire  aucun  mouve- 
ment. C'ed  aullî ,  dans  ce  même  tems  ,  après  que  ces  in- 
fectes (ont  devenus  immobiles,  qu'ils  croilîent  beaucoup. 
Ils  ctoient  auparavant  très -petits,  en  peu  de  tems  ils  ac- 
quièrent la  gi  olleur  d'un  grain  de  poivre  ik.  davantage  ,  àc 
même  dans  quelques  elpèces  ,  celle  d'un  pois.  Leur  peau 
s'étend ,  devient  lillè  iS:  brune,  de  blanche  qu'elle  ctoic 
auparavant,  ^  ils  rellemblent  à  des  tubercules  de  l'ccorce 
de  l'arbre.  Aulli  quelques  Naturaliltes  les  oiu  ils  pris  pour 
de  véritables  tubercules  ,  ne  penfant  pas  qu'un  corps  im- 
mobile ,  qui  paroît  inleniible  ,  ik.  qui  relîbmble  fi  peu  à  un 
animal  ,  put  ccie  un  inlecle.  La  figure  de  ces  efiuces  de 
tubercules  ou  galles  ,  que  reprèfcnre  l'infecte  ,  varie  lui- 
vant  les  ditlèrentes  clpcccs.  Les  unes  lont  plus  arrondies 
de  fiizurces  en  demi-boules  ;  d'autres  font  oblon^ues  -Se  rel- 
femblent  à  une  nacelle  renverlée.  Lorfque  les  femelles 
ont  pris  cette  terme,  au  bout  de  quelque  tems  ,  elles  pon- 
dent. Leurs  œuts  iortent  de  la  partie  polK^rieure  de  leur 
corps  par  une  ouverture  placée  de  façon  que  ces  œufs,  en 
forrant  du  derrière  ,  repallènt  ious  le  ventre  de  la  mère 
qui  les  couve.  Avant  la  ponte  ,  le  ventre  du  kermès  ctoit 
immédiatement  aj-pliqué  contre  l'ccorce.  A  mclure  que 
ces  œufs  Iortent ,  le  ventre  eft  moins  tendu  ;  les  œufs  pouf 
fés  entre  l'inlecte  ^  l'ccorce  de  l'arbre  ,  repouflent  la  peau 
inférieure  du  ventie  contre  celle  de  dellus  ,  enlorte  que 
lorlque  toute  la  ponte  ell  faite  ,  &:  que  le  ventre  eil  tout- 
à-lait  vuide,  les  deux  membranes  de  cette  partie  fe  tou- 
chent ;  la  mère  en  mourant  ne  forme  plus  qu'une  efpéce 
de  coque  folide  ,  Ious  laquelle  les  œufs  font  renfermés. 


502  Histoire    abrégée 

On  trouve  fouvent  en  ëcé  les  arbres  chargés  de  ces  coques. 
Si  on  les  levé  ,  on  trouve  defîous  une  grande  quantité 
d'œufs.  D'autres  coques  font  creafes  6c  vuides  ,  ce  font 
celles  dont  les  petits  font  éclos.  Ces  coques,  foit  (éehes. 
Toit  fraîches  ,  ne  reffemblent  nullement  à  des  infectes. 
Dans  Ces  kermès  j  qui  ion t  fixés  &  qui  vivent  encore  ,  on 
n'apperçoitni  antentleSjni  jambes,  ni  anneaux;  mais  lorf- 
qu'on  les  prefTe  légèrement,  on  fait  encore  très-bien fortit 
les  filets  de  l'extrémité  du  ventre. 

Lorfque  les  petits  font  fortis  de  leurs  œufs,  ils  reftent 
d'abord  Quelque  tems  après  être  éclos  ,  fous  la  coque  for- 
mée par  le  cadavre  de  leur  mère  ,  de  enfuite  ils  en  lortent 
par  une  fente  qui  eft  à  la  partie  pol-térieure  de  cette  co- 
que. C'eft  ordinairement  dans  le  commencement  de  l'été.- 
îls  fe  fixent  fur  la  fin  de  cette  faifon  ,  refte-nt  immobiles 
pendant  l'hiver ,  ôc  pondent  &:  meurent  dans  le  printems  , 
enforte  que  ces  infectes  vivent  encore  pendant  un  an. 

Le  mâle  de  cette  finguliere  femelle  ne  lui  relTemble  guè- 
res  que  dans  les  commencemens  ,  lorfqu'il  eft  encore  ious 
ia  première  forme.  Pour  lors,onnepeutdiil:inguer  ce  maie 
d'avec  fa  femelle.  Bientôt  après  il  le  fixe  comme  elle  ;  il 
devient  immobile  ,  mais  (ans  grandir  èc  prendre  d'accroif- 
fement.  La  peau  de  cette  petite  larve ,  ainfi  fixée ,  fe  durcit 
ôc  forme  une  efpéce  de  coque  ,  fous  laquelle  vient  la  nym- 
phe. Lorfque  cette  nymphe  eft  métamorphofée  ,  &  qu'elle 
eft  devenue  infecte  parfait ,  l'animal  fort  de  fa  coque  ,  le 
derrière  le  premier  ^  en  ioulevant  fa  partie  ou  peau  fu- 
périeure.  Cet  animal  parfait  eft  très-di fixèrent  de  fa  femelle. 
C'eft  un  animal  ailé  ,  fort  petit ,  dont  le  corps  &  les  fix  pat- 
tes font  rougeâtres  ,  ôc  couverts  fouvent  d'une  tarine  ou 
poudre  blanche.  Il  a  deux  ailes  fort  grandes  pour  fa  taille, 
de  couleur  blanche ,  &  bordées  d'un  rouge  vif  femblable 
à  du  carmin  ,  du  moins  dans  plufieurs  efpéces.  A  fa  queue, 
on  voit  deux  filets  blancs ,  quelquefois  du  double  de  la  lon- 
gueur des  ailes  ;  &c  entre  ces  filets ,  une  efpéce  d'aiguillon 
un  peu  coutbe ,  moins  long  qu'eux  au  moins  des  deux 


DES      I   N'   S  £  C  T  F   S.  ^05 

tiers.  Les  larves  de  ces  nialcs  avoicnt  des  trompes  (cm- 
blablcsà  celles  que  nous  avons  décrites  dans  les  femelles; 
-mais  les  inleclcs  ailes  6c  part.iics,  qui  (orcenc  de  leurs  co- 
ques ôc  de  leurs  nymphes,  n'en  ont  point  ;  on  voit  leule- 
ment  à  la  place  de  la  trompe  ,  deux  grains  ou  mamelons 
hémilplicriques,  qui  IcmMeiit  en  tenir  lieu.  Peut-être  l'in- 
fecle  prend  il  la  nourriture  par  le  moyen  de  ces  mame- 
lons :  peut-être  aulli  n'a-t  il  pas  beloin  de  bouche  ni  de 
xrompe,  femblable  en  cela  à  pluiieurs  autres  infectes,  qui , 
Jorfqu'ils  lont  devenus  parfaits,  ne  prennent  aucune  nour- 
j-icure,  is:  ne  vivent  ious  cette  dernière  tonne,  que  le  tems 
qui  e(t  nécellaire  pour  féconder  leurs  femelles.  Cette  fé- 
condation paroît  être  le  principal  but  de  la  nature  dans  Tes 
ouvrages  ;  elle  prend  toutes  les  voies  propres  à  la  facili- 
ter. C'eil  pour  cette  raiion  ,  qu'elle  a  accordé  aux  maies  des 
kermès  ,  des  ailes,  pour  qu'ils  pullènt  chercher  Ôc  trouver 
Jeurs  femelles  immobiles  ,  qui  les  attendent  patiemment 
■dans  l'endroit  ou  elles  (e  font  fixées. 

A  peine  le  malc  s'cft  il  métamorphofé  ,  qu'il  fe  fert  de 
•fes  ailes  pour  voler  vers  les  femelles.  Ces  dernières  (ont 
beaucoup  plus  grandes  que  lui  :  il  le  promené  pluiieurs 
fois  fur  quelqu'une  d'elles  ,  va  de  la  tête  à  la  queue  ,  peut' 
être  pour  l'exciter  à  entr'ouvrir  la  fente  deltinée  .\  rece- 
voir la  partie  du  maie.  Cette  femelle  j  qui  paroît  immo- 
bile ôc  lans  vie  ,  n'eft  pas  cependant  inlenlible  à  ces  ca- 
relTes  ;  elle  paroît  y  répondre  ,  ôc  pour  lors  le  mâle  intro- 
duit dans  la  fente  ,  qui  eft  à  la  partie  pollérieure  de  la  fe- 
melle ,  cet  aiguillon  courbe ,  que  nous  avons  dit  le  trouver 
entre  les  filets  de  l'extrémité  du  ventre. 

Peu  de  tems  après  cet  accouplement  ,  la  femelle  pond 
des  milliers  d'œufs,  qui  patient  Ious  Ion  ventre  à  melure 
qu'ils  lortent  de  Ion  corps.  Ces  œufs  lont  durs  ,  luiians, 
rougeâtres  ,  fouvent  enveloppés  Ious  le  corps  de  la  mère 
dans  une  elpéce  de  duvet  cotonneux,  qui  luinte  à  travers 
la  peau  de  l'inledc  ,  Ious  la  forme  d'une  poudre  blanche 


&  gluante. 


504  Histoire    abrégée 

On  verra  dans  le  détail  des  efpéces  que  nous  allons 
donner,  que  plufieurs  plantes  de  ce  pays  font  habitées  par 
des  kermès.  Peut-être  en  aurions -nous  trouvé  un  plus 
grand  nombre  ,  li  nous  eullions  pu  rencontrer  aifément  les 
mâles ,  dans  lefquels  nous  aurions  remarqué  plus  de  diffé- 
rences Ipécifiques  que  dans  les  femelles  ,  qui  toutes  fe 
relîemblent  beaucoup.  Les  pays  étrangers  donnent  auflî 
plulieurs  kermès  ;  mais  celui  qui  mérite  le  plus  d'atten- 
tion ,  ell  le  kermès  ou  la  graine  d'écarlate  ,  qui  ferc  à  la 
teinture ,  &  dont  on  tire  une  belle  couleur  rouge  ,  la  plus 
eftimée  autrefois  ^  avant  qu'on  fe  fervît  de  la  cochenille. 
Ce  kermès  vient  fur  le  chêne  verd  ,  oii  on  le  ramafle  avec 
foin.  Outre  fon  ufage  pour  la  teinture  ,  on  s'en  fert  auflî 
dans  la  médecine,  te  il  entre  dans  la  compohrion  d'un 
iîrop  cordial  ,  connu  ious  le  nom  d'alkerme.  Les  Folo- 
nois  ont  aulfi  une  elpéce  de  kermès  ,  commun  dans  leur 
pays,  mais  rare  autour  de  Paris,  qui  fert  pareillement  dans 
la  teinture  ;  on  l'appelle  coccus  polonicus  _,  coccus  infeclo- 
nus.  Nous  en  parlerons  dans  un  inftant.  L'utilité  de  ces 
infectes  &  de  quelques -autres,  fait  voir  qu'on  peut  fou- 
vent  retirer  des  avantages  de  la  connoiffance  de  ces  petits 
animaux,  ôc  que  cette  étude  ,  qui  ne  paroît  d'abord  qu'un 
fîmple  amufement,  n'eil  pas  cependant  à  négliger. 


:  j  i.CHERMES  radicum  purpureus. 


Linn.  faun.  fuec.  n.  710.  Coccus  radicum   pnrpureus. 
Cornar.  diojsor  L  4,  c.  39.   Granum  zlchinbitz. 
Scaliger.  exercit.   325  ,   n.    13- 
Carrier    cpit.  69I.   Polyfc;onum  cocciferum. 
C.  B.iuhin.  pin.  i8i.  P  lygonum  cocciferum, 
J.  Buuhin.  hift.  3  ,  ;^.  378.  Polygonum  polonicum  cocciferum. 
Paulin,  quadrip.  II?.  Ova  infeâi  incogniti. 
Raj.  hift.  pi.   186.  Polvgonum  polonicum  cocciferum. 
Ruppi.  jen    86.  Knawel   folio  &  flore  albicante. 

Breyn.  a£t.  phyjico  medic.  N.  C.  vol.  3  ,  app.  5  ,  f.  I.  Coccus  tin6lorius  radicum, 
Frif.h.  germ.    «5  ,  ;?.  6  ,  r.   a.  Cochinella  germanica. 

Reaum.  inf.  4  ,  mtm.  2  ,/>.  1 ,  n,  145.  Progall-infe6te  de  la  graine  d'écarlatte  de 
Pologne. 

Le  kermès  des  racines. 

Je 


DES     Insectes.  505 

Je  n'ai  jamais  trouve  cet  inlecle  autour  de  Paris,  ou  il 
clt  iort  rare  ,  mais  j'en  ai  vu  (]ueK]ucs  uns  cju'oii  y  av(/ic 
rencontrés  îk.  ramallcs.  Il  fe  trouve  a  la  racii^e  d'une  elp.cc 
de  polygonum ,  appelle  knawcl  ^  où  il  forme  un  grain 
rond  de  couleur  brune  rouiicâtre.  On  le  trouve  auiii  à 
la  racme  de  c]ueK]ucs-autres  plantes. 

1.   CHER  M  ES   hcfpcridum.  W- 

Linn.  faun.  fuie.  n.   jri.   ('occus  hcrpericlum. 

Li  llire.  acl.  ac.  R.  fc.  l6;2,   p.    14,  f.  14. 

Frijlfr.  germ.   17  ,  p.  il. 

Itaum.  inf.  4  »  f.    i  »/•  omnes. 

Ad.  UpJ.  1736, /J.   57  ,  n.  9.  PcJiculus  clypcatus. 

Le  kermès  des  orangers. 

On  trouve  fouvent  les  oranircrs  tout  couverts  de  cet  in- 
[q'^c  ,  que  quelques-uns  ont  appelle  \à  punaife  des  oran- 
ircrs. 11  cil  ovale ,  oblong  ,  de  couleur  brune  ,  is:  couvert 
d'une  elpéce  de  vernis  qui  le  rend  luilant  ;  il  a  fix  pattes 
en-delVous  ,  6c  une  cchancrure  à  fa  partie  polKrieure. 
Ccft  un  peu  avant  cette  échancrure  que  font  les  filets  au 
nombre  de  quatre  ,  qui  (ortent  pour  peu  que  l'on  prefie 
l'inlecte  ,  ces  hlets  iont  blancs.  Celui  que  nous  venons  de 
décrire  clt  la  femelle.  Son  maie  doit  être  ailé  ,  mais  je 
ne  l'ai  jamais  trouvé.  Lorlque  la  lemelle  ell  jeune,  elle 
court  fur  l'oranger,  mais  bientôt  elle  le  fixe  à  une  place  où 
elle  s'attache  ,  6:  elle  groflit  en  fucant  le  lue  de  la  feuille  , 
par  le  moyen  de  la  trompe  qui  eft  en-dciVous.  Enfin  , 
a  melure  que  fon  corps  augmente  ,  elle  perd  tout  mouve- 
ment Cn:  même  la  forme  d'mlec\e  ,  les  anneaux  s'elîacent , 
ce  n'ell  plus  qu'une  elpéce  de  pellicule  ieche  formée 
en  calotte  ,  attachée  fur  la  feuille,  lous  laquelle  eit  renfer- 
mé un  nombre  infini  d'auts.  Le  corps  de  la  mère  leur 
fait  une  enveloppe  ,  de  dellous  laquelle  iorient  les  petits 
lorfqu'ils  éclofent.  Les  orangers  ,  les  citroniers  ,  les  li- 
mons <S:  les  autres  arbres  de  cette  famille,  Iont  ég  IcmenC 
attaques  par  ces  infectes  ,  dont  le  nombre  confidérab!^  î  s 
fait  quelquefois  languir. 

Tome  /.  S  (( 


^o6  Histoire    abrégée 

3.  CHERMES  clematitis  oblongus. 

Le  kermès  de  la  clématite, 

II  eft  plus  grand  que  le  précédent ,  auquel  il  reflemble 
pour  fa  forme  allongée  &  la  couleur  brune.  Je  foupçonne- 
rois  beaucoup  qu'il  ne  diiléie  pas  de  celui  des  orangers, 
d'autant  qu'il  porte  iulli  quatre  filets  à  fa  queue  :  mais 
pour  en  être  allure  ,  il  faudroit  connoîcre  les  mâles  de 
l'une  6:  de  l'autre  efpéce. 

4.  CHERMES  perficœ  oblongus.  Planch.  10  ,  fig.  4. 

Reaum.  if.  4  ,  r.   I  j/.  i  ,  2. 

Le  ktrmès  oblong  du  pêcher. 

Le  mâle  a  deux  ailes.  Son  corps  efl  d'un  rouge  couleur 
de  rofe ,  ou  même  couleur  de  chair.  Ses  ailes  iont  d'un 
blanc  gris  ,  bordées  d'un  peu  de  rouge.  Il  porte  à  Textré- 
mité  du  ventre  quatre  filets  longs.  La  femelle  eft  oblongue 
&:  brune  ,  6c  elle  approche  des  précédentes. 

N.  B.  Cette  efpéce  6c  les  deux  précédentes  fe  reflem- 
blent  infiniment,  àc  pourroient  bien  n'être  que  des  va- 
riétés ,  quoiqu'elles  fe  trouvent  fur  des  plantes  diffé- 
rentes. 

5 .  CHERMES  perficce  rotundus, 

Reaum.  inf,  4  ,  t.  1  .,  f.  4,5*. 

Le  kermès  rond  du  pêcher. 

Celui-ci  eft  arrondi  &  brun.  Il  porte  quatre  filets  à  fa 
queue. 

6.  CHERMES  vins  oblongus, 

Reaum.  inf.  4  ,  pag.  ^o, 

Le  kermès  de  la  vigne. 

C'eft  fur  le  tronc  &  les  branches  de  la  vigne  tjue  fe 
trouve  cette  efpéce  ,  ôc  jamais  fur  les  feuilles.  Elle  eft 


D   T.   s      InSHCTES.  507 

oblonc^iie  ,  ovale  ,  de  couleur  cannelle  brune  ,  avec  un  jk-u 
de  duvet  blanc  en  tiellous  OC  (ur  Ici  côtes.  Llle  porte  à 
(a  qucuG /ix  Hlcts  blancs,  (]ui  (ortent  iouvent  d'eux-mc- 
mes ,  rwais  encore  plus  quand  on  prelîe  un  peu  l'animal.  Ce 
kermès  s'attache  de  bonne  heure  à  la  vigne  ,  grollît  & 
périt,  renfermant  une  grande  cjuantitc  d'auts  (ous  fou 
corps.  Les  petits  qui  en  (ortent  lont  d'abord  d'un  brun 
clair  &c  tort  pâle.  Je  n'ai  jamais  trouve  le  mâle. 

7.  CHER  M  E  S   abicùs  rotundus. 

Le  kcrmts  du  f^pin. 

Il  cft  touc-à-fait  rond  &  Tphcrique.  Sa  couleur  eft  ma- 
ron  fonce.  On  le  trouve  lur  les  branches  de  lapin  ,  prin- 
cipalement vers  les  bifurcations  de  ces  branches. 

8.  CHERMES   ulmi  rotundus. 

Le  ktrmcs  de  l'orme. 

Il  eft  rond,  iphérique  ,  brun,  de  la  groffeur  &  de  la 
couleur  des  bayes  de  genièvre.  11  s'attache  aux  petites 
branches  de  l'orme,  qui  quelquefois  en  (ont  (1  chargées, 
qu'elles  reilemblent  ?.  des  grappes. 

9.  CHERMES    nlix  hcmifphccricus. 

Reaum.   inf.  4  ,  />.   43.  _  ^  . 

Le^ kermès  du  tilleul. 

Il  reflemble  à  celui  de  l'orme  :  il  eft  feulement  un  peu 
moins  gonflé  ôc  moins  rond. 

10.  CHERMES  coryli  hemijphœricus^ 

Le  kermès  du  coudrier. 

Il  eft  tout- à- fait  femblablc  au  précédent. 

11.  CHERMES  quercâs  rotundus  fufcus, 

Reaum.   inf.  4  ,  t.   ^  ,  f.   1. 

SÇC  II 


5o8  Histoire    abr  é  g  é  e 

Le  kermès  rond  &  brun  du  chêne. 

Il  ne  paroîc  pas  difl-eier  de  celui  de  l'orme. 

12.  CHERMES   quercâs  rotundus ,  ex  albo  flavefcente 
nigroque  vanegatus. 

Reaum.  inj.  4  j  f.   5  ,y^  3  j  4. 

Le  kermès  du  chêne ,  rond  ù  de  couleur  panachée. 

La  coufeur  de  celui-ci  efl:  iinguliere.  Le  fond  ell  d'un 
blanc  jaunâtre,  fur  lequel  font  trois  raies  noires  traniver- 
fes.  Entre  ces  raies,  dans  les  intervalles ,  il  y  a  des  points 
ynji£S  datnbués  auflî   tranfverfalement. 

13.  C  H  E  R  Ivl  E  S  quercâs  reniformis. 

Reaum.  inf.  4  ,  t.  6  ,f.  i. 

Le  kermès  reniforme  du  chêne. 

Sa  forme  diffère  de  celle  de  tous  les  autres  ,  elle  ap- 
proche de  la  figure  d'un  rein.  Quant  à  fa  couleur ,  elle 
eft  brune. 

14.  CHERMES   quercâs  ohlongus  ferlco   albo. 

Le  kermès  ovale  &  cotonneux  du  chêne. 

Il  efl:  de  couleur  brune,  foncée  èc  piquée  d'un  brun 
plus  clair. 

15.  CHERMES  carpini  ftrico  albo. 

Reaum.  inf.  4  ^  />.  62  ,  r.  6  ,  fig.   5,9,  1 1 . 

Le  kermès  cotonneux  du  charme. 

Sa  couleur  efl:  d'un  rouge  brun.  En-deffous  &  fur  les 
côtés  ,  il  a  un  duvet  cotonneux  blanc  affez  confidérable» 

\G.  CHERMES  mefpili  ferlco  albo. 

Le  kermès  cotonneux  du  néflier. 

\\  ne  paroît  pas  différer  du  précédent. 


DES    Insectes.  5^9 

17.  C  1 1 E  R  M  E  S    arborum  llncarls. 

Rcaum.  inf.  4  ,  r.  5  ,  _/.   5  »  ^^  >  7- 

Le  kermès  en  écaille  de  moule. 

Celui-ci  vient  fur  les  arbres.  Il  cfl:  long,  dtroic  ^  for- 
mé prefquc  comme  une  écaille  de  moule. 

18.  C  II  E  II  M  E  S   ace  ri  s  ovatus. 

Le  kermès  ovale  de  V érable. 

Cette  petite  efpéce  c(l  afTcz  applatic  fie  ovale.^  Elle  eft 
d'un  brun  clair,  ôc  a  dans  Ton  milieu  une  bande  longitu- 
dinale brune  f-oncée  ,  aux  deux  certes  de  laquelle  lont  des 
bandes  de  couleur  blanche  cendrée  \i\\<d  (e  trouve  lur  les 
feuilles  de  l'érable  du  coté  du  revers  de  la  feuille. 

JV.  B.  On  peut  ajouter  à  ces  efpéces  le  kermès  du  chêne 
verd  ;  chermes  ilicis  ^  appelle  aullî  graine  de  kermès  ou 
graine  d'ccarlatte  &:  qui  s'employe  dans  la  teinture.  xMais 
cette  belle  6c  utile  elpéce  ne  (e  trouve  pas  aux  environs 
de  Paris. 

C  O  C  C  U  S. 

LA   c  o  c  H  E  N  I  L  L  /  . 

Roflrum peclorale inter pri-  Trompe  fortant  du  corcc- 
wum  &  fccundum  par  ftmo-  let  ,  entre  la  première  &:  la 
rum.  (Qco\\<.\e  paire  de  pattes. 

AU  dut  mafLulis  j  ereclét.  Deux    .iî!es     droites    clevc'cs  , 

dans  les   mâles  ieulcineiit. 

Abdomen  appendmhus  fctacc'is.         hxtrânicc  du  ventre  g-irnie  de 

filers. 

Famina  infecli  formam  fervans.         lemeile  qui  conferve  la  figure 

d'infecte. 

Nous  avons  vu,  en  parlant  du  kermès,  que  la  coche- 
nille en  approche  intininient,  (]ue  (es  caracleres  lont  fem- 
blables  ,  ^  qu'elle  paroit  n'en  dilVcrer  que  par  la  forme 
de  la  femelle.  Celle  du  kermès  prend  la  Hgure  d'une  cf- 


5IO  Histoire    abrégée 

péce  de  tubercule  ,  au  lieu  que  la  cochenille  conferve 
toujours  celle  d'un  véritable  infecte ,  dans  lequel  on  dil- 
tingue  les  anneaux  ôc  les  autres  parties  de  l'animal.  Cette 
reiièmblance  de  la  cochenille  avec  le  kermès  ,  auquel 
quelques  perfonnes  ont  donné  le  nom  de  galle-infecte ,  Ta 
f^it  appeller  par  ces  mêmes  auteurs  ,  pro-galle-infecie. 
Nous  avons  mieux  aimé  lui  conierver  le  nom  de  coche- 
nille lous  lequel  elle  eft  connue. 

La  forme  àc  la  manière  de  vivre  de  la  cochenille , 
refiemblent  aufîi  beaucoup  à  celles  du  kermès  ,  enforte 
que  nous  nous  étendrons  peu  (ur  cet  article  ,  pour  ne  pas 
tomber  dans  des  redites  inutiles. 

Les  femelles  des  cochenilles  (ont  oblongues,  elles  ont 
deux  antennes  &  iix  pattes.  Leur  corps  eil  blanchâtre  à 
caufe  d'une  efpéce  de  farine  blanche  dont  il  eft  couvert. 
Leur  trompe  eft  pofée  fous  le  corcelet,  entre  la  première 
paire  de  pattes  ,  comme  celle  du  kermès.  Leur  corps  eft 
compofé  de  plulieurs  anneaux  ;  j'en  ai  compté  jufqu'à 
quatorze  fur  quelques  eipéces.  A  la  queue  font  quatre 
filets  blancs  ,  qu'on  ne  voit  guères  ,  qu'en  preftant  un  peu 
le  corps  de  l'infecte.  Cette  femelle  ,  après  avoir  d'abord 
couru  fur  les  plantes,  le  fixe  ôc  devient  immobile,  com- 
me celle  du  kermès  y  mais  fans  changer  de  forme  ;  feule- 
ment elle  groffit  beaucoup,  6c  de  f on  corps  fort  un  duvet 
cotonneux  blanchâtre  ,  qui  lui  fert  comme  de  nid  ,  pour 
faire  fa  ponte. 

Le  mâle  de  cette  femelle  eft  beaucoup  plus  petit.  Dans 
lés  commencemens  il  lui  reilemble,  mais  par  la  fuite  il 
devient  ailé  en  fe  métamorphofant.  Il  a  deux  antenne's 
allez  longues  ;  Ion  corps  6c  (es  pattes  font  rougeârres ,  6c 
couverts  d'une  farine  blanche.  A  fa  queue  font  quatre 
filets  ,  6c  il  a  deux  ailes  fort  grandes  pour  Ion  corps. 

Ces  infectes  m'ont  tous  paru  ovipares  ,  quoique  quel- 
ques auteurs  ayent  afturé  qu'ils  étoient  vivipares.  Je  n'en 
ai  trouvé  que  peu  d'efpéces  dans  ce  pays-ci  ;  encore  la 
première  que  je  décris ,  quoique  commune  dans  nos  fer- 


desInsectes.  511 

res  ,  cfli-clle  originairement  étrangeie.  Les  autres  pays  ca 
fournillcnt  aulli  ,  mais  l'Amcriquc  kir-tout,  nous  donne 
l'elpccc  de  coclieniilec]iu  vient  iur  \ Opuntia  ou  \à  raquet- 
te, avec  laquelle  on  tait  la  belle  teinture  d  ecarlatte  inti- 
niment  fuperieure  pour  l'éclat  à  celle  des  anciens.  Peut- 
être  pourrions-nous  tirer  nulii  quelque  belle  couleur  de 
la  cochenille  de  l'orme  ,  qui  elk  très  commune  dans  ce 
pays-ci  J&:  qui  relîemble  inhniment  à  celle  d'Amérique. 
C'elt  ce  que  les  curieux  pourroient  ellayer. 

I .  C  O  C  C  U  S  adonidum  corporc  rofeo  ,  farinacco  y  alis 
faiji^ae  niveis. 

L'mn.  f.iun.  fuec.  n.  1 169.  Pediculiis  adonidum. 

A.l.  Ûpf.    1736,  p.  ij ,  n.  8.   PeJLuius  hypernacu'orum  arboreus  villofjs. 

Ld  coclicnilU  des  ferres. 

Cette  cochenille,  étrangère  à  ce  pays-ci ,  ne  fe  trouve 
point  à  la  campagne;  mais  ayant  été  apportée  des  pays 
chauds  avec  les  plantes  de  ces  climats  ,  elle  s'ell:  n.-.rura- 
lilée  dans  nos  (erres  chaudes  ,  ou  elle  couvre  quelquefois 
tous  les  arbullcs  ,  lans  qu'on  puiflb  la  détruire  ,  quelque 
loin  que  l'on  prenne. 

Le  maie  ell  petit,  les  antennes  (ont  longues  pour  (a 
grandeur  ;  (es  pattes  iS:  (on  corps  (ont  rougeatres ,  prelque 
de  couleur  de  rofe  ,  ^  couverts  d'un  peu  de  fajrme  blan- 
che. Ses  deux  ailes  &  les  quatre  Hlets  de  fa  queue  (ont 
d'un  blanc  de  neige.  De  ces  quatre  hlers,deux  (ont  plus 
longs  ,  CS:  les  deux  autres  un  peu  plus  coures.  Sa  femelle 
n'a  point  d'ailes,  i^:  reiremble  pour  la  forme  à  un  petit  clo- 
porte. C'eft  ce  qui  l'a  fait  ranger  au  nombre  des  poux  par 
M.  Linna:us  ,  qui  ne  connoilloit  point  le  mâle.  Cette  fe- 
melle ovale  oblontrue  ,  e(l  toute  couverte  d'une  farine 
blanche  ;  elle  a  A*^s  antennes  un  peu  moins  grandes  que 
celles  du  mâle.  Ln-delVous  elle  a  (ix  pieds.  Son  corps  ell 
compo(é  de  quatorze  anneaux  ,  qui  ont  (ur  les  ci  tes-  des 
appendices, dont  les  deux  dernières  qui  terminent  la  queue, 
font  plus  longues  que  les  autres ,  eulortc  que  cette  queue 


512  Histoire    abrégée 

paroîc  comme  bihirquée.  C'eil  encre  ces  deux  dernières 
appendices  plus  longues  ,  que  font  les  quatre  filées  de  la 
femelle,  plus  courts  que  ceux  du  mâle,  peu  apparens  6c 
que  l'on  ne  voit  guères  fans  prelîer  un  peu  le  corps  de  ra- 
nimai. Cette  femelle  court  iiu  les  plantes,  julqu'à  ce  que 
étant  prête  de  dépofer  fes  œut^  ,  elle  s'arrête  6c  forme  un 
nid  qui  reflëmble  à  un  petit  rioccon  de  coton  blanc,  dans 
lequel  elle  s'enveloppe  pour  faire  fa  ponte.  Très  peu  de 
tems  après ,  on  voit  les  petits  fortir  de  cette  eipéce  de 
nid  5  dans  lequel  la  mère  a  péri.  Pour  lors  tous  (ont  fans 
ailes  j  mais  peu  après  les  mâles  deviennent  ailés.  Les 
ferres  du  Jardin  du  Roi  font  pleines  de  ces  infetîles ,  qui 
font  très  communs  dans  nos  Ifles  &  au  Sénégal. 

2.  C  O  C  C  U  S  graminis  corpore  rofco.  Planch.  lo  ,  fig.  5. 

-.Linn.  fuun.  fuec.  n.  72I.  Coccus  phalaridis. 

La  cochenille  du  chiendent. 

Je  ne  connois  que  la  femelle  de  cette  efpéoe,  qui  relTemble 
beaucoup  à  celle  des  ferres.  Elle  eft  de  même  blanchâtre  , 
un  peu  couleur  de  chair.;  couverte  d'une  pouifiere  fari- 
neuîe  ^  avec  deux  antennes  courtes  &  iix  pattes  en-dellous. 
On  la  trouve  fur  l'efpéce  de  gramen  que  M.  Linnxus  ap- 
pelle ^/^^/am.  Elle  forme  le  long  des  tuyaux  de  ce  chien- 
dent, des  petits  nids  de  matière  cotonneufc  blanche, 
dans  lefquels  elle  dépofe  fes  œufs.  Les  petits  filets  de  la 
queue  ne  paroillent  prefque  point.  Son  mâle  doit  beau- 
coup reflembler  à  celui  de  l'efpéce  précédente. 

3 .  COCCUS    ulmi ,   corpore  fufco  ,  ferico  albo. 

Riatim.   //i/.   4 ,   r.  7  ,  /    I  ,  2  ,  6  ,  9. 

La  cochenille  de  l'orme. 

C'effc  fur  les  branches  de  l'orme  ,  que  l'on  trouve  com- 
munément cette  cochenille,  qui  ell  fort  femblable  à  la 
belle  cochenille  de  l'opuntia,  dont  on  tire  la  précieufe  cou- 
leur du  carmin.  Celle-ci  elf:  brune,  ovale  5c  fe  termine 

eu 


desInsectes.  513 

en  pointe  par  Icsdcux  bouts.  Elle  le  tixc  de  bonne  heure  (ur 
l'arbre,  ik  forme  en  dclVous  &.  lur  les  cotes,  un  duvet 
blanc  (is:  coconncux  daii.s  lequel  elle  paruic  enfoncc-e.  Lllc 
confervc  jufqu'à  la  fin  la  forme  d'infecte,  &.  l'on  dirtinguc 
toujours  les  anneaux  de  fon  corps,  quoiqu'elle  meure  fur 
Ja  place.  M.  de  lleaumur  prétend  qu'elle  ell  vivipare,  6C 
qu'on  trouve  des  petits  lous  Ion  corps,  mais  en  petit 
nombre,  parce  qu'ils  s'échappent  à  melurc  qu'ils  éclolent. 
11  établit  même  cette  diiférence  entre  la  cochenille  ou 
pro-gallc-iniecle,  &i  le  kermès  ou  galle  inleclc,  regardant 
comme  un  caraclere  de  la  première,  d'être  vivipare,  6c 
du  fécond,  d'être  ovipare.  Pour  moi  j'avoue  que  je  n'ai 
jamais  trouvé  de  petits,  mais  des  œufs  fous  le  corps  de 
cette  cochenille,  enforte  qu'elle  efl  ovipare,  comme  les 
deux  premières  cipéccs  de  ce  genre  que  M.  de  Reaumur 
n'a  point  connues,  ou  du  moins,  dont  il  ne  parle  pas. 
Quant  au  maie  de  cette  efpéce,  je  ne  l'ai  point  trouvé. 


Fin  du  Tome  premier. 


Tome  1.  Tcc 


514  Histoire    AB^iciE 


HISTOIRE 

ABRÉGÉE 

DES  INSECTES, 

SUPPLÉMENT. 

Page  64. 

Plgmœus  6.  PLATYCERUS  nigro-fufcus  ,  elytrls 
flriads ,  pedibus  fufcls  j  capite  brevl  ^  antennis  vix 
apparenùbus.  Entomolog.  pj.r.   tom.    i.  pag.  3  _,     6. 

Le   Platycere  mignonette. 

Longueur   i  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  noire,  à  l'exception  de  fes 
pattes ,  qui  font  brunes  ;  fes  étuis  font  finement  ftriés  , 
6c  les  ftries  vues  à  la  loupe,  iont  compofées  de  petits 
points.  Le  corcelet  eft  irrégulièrement  pointillé  ,  ôc  fa 
tête  eft  très-petite. 

Page  84,  N^.    25,    ajoutez  en  citation: 

Melolontha  yariabilis,  Fabric,  fpcc.  inf.  tom.  i.pdg.  4^. 

Page  87,  avant  Copris,  ajoutez: 

Sukatus  51.  SCARABiEUS    ater  ,    fupra     cojils 
elcvatïs  ftriatïs.  Ent.  par,  tom,  i .  pag.   13,   31. 

Le   Scarabé  a  côtes. 

Longueur  a  \  lignes.    Largeur  1  f  ligne. 


DES    Insectes.  pj 

La  couleur  de   ccccc  pccicc   cfpcce  cft   toute  noire  : 

elle    n'cfl    rcinart]uablc    (]iie    par   les  coces    rclevjcs    6c 

Jonf;icu(JinaIcs  de  fcs  étuis.  Ou  la  trouve  voltigeant  fur 

les  rieurs. 

Page  108,  après  le  12 ,  Dcrmeflcs  ,  ajoutez  : 

Suturatus  23.  D  E  il  M  E  S  T  E  S  toius  niger^fubrotunJus , 
thoracc  elytrijque  profundè  Jlriatis  &  punclaiis.  Ent, 
par.    I.  pag.    23. 

Le  Dcrmeflc  à  couture. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  ^   i'gie» 

La  forme  de  cet  inlecle  cfl  prefque  toute  ronde, 
fa  icte  ell  très-petite:  fa  couleur  efî  noire  ,  &:  Ion  corcclet 
ainli  c]ue  les  étuis  font  profondément  (Iriés  ôc  canelcs, 
avec  des   points  dans  le  fond   des  fkries. 

Idem. 

Tr'ifulcus  14.  D  E  R  M  E  S  T  E  S  oblongus  fufcus  ,  capjte 
nfgro  y  thoracc  cojlis  tribus  cUvaiis  ^  elytris  Jlriatis.  Ent. 
par.  I.  pag.   23,   14. 

Le  Dermtfle  a  tête  noire. 

Longueur  i   ^  lignes.     Largeur  ^  ligne. 

Cet  inTecle  de  forme  allongée,  eft  brun,  (x  tctc 
feule  elt  noire.  On  le  reconnoit  ailcment  par  les  trois 
cotes  laillaïues  <.\m  font  fur  fon  corcelet.  Ses  étuis  font 
ftncs. 

Idem. 

Fafciatus  25.  DERMESTES  oblongus  nigcr ,  peJibus 
coleoptrisque  fulvis  ,  elytrorum  fajcid  tranjverja  nigrd. 
Ent.  par.  i- p^g.  13,    25. 

Le  Dermefle  à  bande  noire. 

Longueur  l   )   ligne.     Largeur  '  ligne. 

Ce  Dcrmefte    noir  a   les    pattes   6c  les  étuis  fauves, 
jivec  une  bande  noire  tranfverlalc  fur  les  étuis.  iJon  corcclet 
Supp.    Tom.  I.  T  t  t    ij 


5i<3  Histoire    abrégée 

eft  pointillé  6c  l'es  étuis   ont  des  ftries  formées  par  des 

rangées  de  points. 

Idem. 

Scapularis    i6.   DE  RMESTES  capite  ihoraceque  rul^ris ; 
elytris  nigris ,  macuLis  anticè  exiusque  rubns.  Ent.  par. 

Le  Dermefie  a  épaulettes. 

Longueur  l  ligne.      Largeur  \  ligne. 

Cette  petite  efpéce  a  la  tête  ôc  le  corcelet  rougeatres, 
mais  les  étuis  font  noirs,  &  n'ont  qu'une  tache  chacun 
de  couleur  rouge  ,  placée  fur  la  partie  antérieure  6c 
extérieure  de  l'étui.  Je  n'ai  trouvé  qu'une  leuie  fois  à 
terre  ce  petit  infecle  ,  qui  probablement  vit  fur  les  fleurs 
ainfi  que  beaucoup  de  petites  efpéces   de  Dermeftes. 

Idem. 

e  r  r  Pygmœus  27.  DERMESTES  ovams  teftaceiis  ,  fub- 

pilofus  oculis  nigns.  Ent.  par.  i.pag.  24,  27. 

Le  Derme fte-puce. 

Longueur  f  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Sa  forme  efl  moins  allongée  que  celle  àes  efpéces 
précédentes.  Celle-ci  eft  de  couleur  puce  claire ,  î^s  yeux 
leuls  font  noirs.  Vue  à  la  loupe,  elle  paroît  velue  5c 
parfemée  de  très-petits  poils. 

Idem. 

tiS^:::-^  Thorackus  28.  DERMESTES  ovams;  capite  , 
thorace  pedibusque  rubicundis ,  elytris  nigris.  Ent.  par. 
I.  pag.  24,  28. 

Le  Dermejîe-puce  a  corcelet  rouge. 

Longueur  f  ligne.     Largeur  f  ligne. 

Cette  efpéce  relTemble  à  la  précédente  pour  la  forme, 
elle  eft  feulement  un  peu  plus  étroite.  Sa  tête  ,  fon 
corcelet  6c  fes  pattes  font  rougeâtres  j  fes  étuis  feuls 
font  noirs. 


D   E   s      I  N   s   F,   C  T  E   s.  517 

Idem. 

TtJliuUnarius  29.  DERMESTES  nîger  nitcns  ovaius  ; 
elytris pofiicè  iiv'idis.  Ent.  p.ir.    i.  pjg.   24  ,  i^). 

Le  Dcrmcjle- tortue  noir. 

Longueur  a    ;   lignes.     Largeur  z   /ignés. 

Tricolor    30.    DERMESTES    niger    nitens    cvùtus  ; 
clytris  pojlicè,  lividïs  ,  anticè  macula  rubrâ.  Ent.  par.   i . 
pag.    24,  30. 

Le  Dermefie- tortue  noir  a   tache  rouge. 

Longueur  2  J  lignes.     Largeur  i  lignes. 

Je  joins  ces  deux  efpcces  c]ui  fe  rclîemblent  parfairc- 
mcnc  au  point  que  je  les  crois  variétés  l'une  de  l'autre, 
ou  peut-être  ne  diflérant  que  par  le  fexe.  Toutes  deux 
font  ovales  ,  noires  ,  lilles  ,  avec  la  partie  pollérieure 
de  leurs  étuis  jaunâtre  c?c  comme  décolorée.  La  feule 
diflcrence  qu'on  remarque  entr'elles,  c'ellquela  dernière 
a  vers  la  partie  antérieure  cs:  latérale  de  chaque  étui, 
une  tache  larsie  ik.  allez  loniiue  de  couleur  rouiieâtre  , 
qui  partant  de  ranL;le  extérieur  ,  delccnd  obliquement 
vers  la  lucure.  Cette-  tache  ne  le  trouve  pas  lut  l'autre 
cfpéce. 

Idem. 

TcJJellatus  31.  DERMESTES  niger ,  maculîs  fufcîs , 
piurimis  connexis  ,  elytris  punciatis.  Ent.  par.    \.  pag. 

M^  31- 

Le  Dermejle  a  l* échiquier. 

Longueur  i  |  ligne.     Largeur  |  ligne. 

CeDermefte  eft  noir,  mais  fcs  étuis  qui  font  pointillés 
font  ornés  de  petites  taches  brunes,  donc  plulieurs  le 
réunillcnt  ,  ik:  qui  forment  une  cfpéce   d'échiquier. 

Idem. 

Semicoleopterus  32.  DERMESTES  ater  ,  elytris 
marginatis  brevibus ,  pedibus  fufcis.  Ent.  par.  1 .  pag. 
15  >  3i. 


5i8  Histoire    abrégée 

Le  Dermefle  noir  a  étuis  courts. 

Longueur  i  \  ligne.     Largeur  \  l'gne. 

Il  eft  tout  noir,  à  l'exception  6.qs  pattes  qui  font  brunes. 
Ses  étuis  ont  un  rebord  ,  ôc  ne  couvrent  pas  le  ventre 
en  entier. 

Idem. 

Dimidiatus  33.   DERMESTES  niger y  elytris   dimidiatis 
ponc  flavis,  Ent.  par.   i .  pag.  2  5  ^  31. 

Le  Dermefte  a   demi-étuis. 

Longueur  i   f  ligne.     Largeur  y  ligne. 

Cette  efpéce  toute  noire  fe  diftingue  par  fes  étuis , 
qui  font  ii  courts  qu'ils  couvrent  à  peine  la  moitié  du 
ventre,  6c  qui  d'ailleurs  ont  leur  extrémité  poftérieure 
marquée  de  jaune. 

Pag.   128,  ajoutez   les  deux  efpéces  fuivantes: 

Ater  7.  CUCUJUS   niger^  oblongus ^  puncîatus  ^  elytris 
flriatis.  Ent.  par.    i.  p^g-  34^  7- 

Le  Richard  noir  allongé. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Cette  efpéce  eft  allez  iînguliere,  elle  a  la  forme  d'un 
quarré  long  6c  trés-allongé.  Sa  couleur  eft  toute  noire  : 
les  antennes  bien  feuiliées  font  courtes  6c  n'égalent  en 
longueur  que  la  moitié  du  corcelet.  Sa  tête  eft  petite 
&  renfoncée  dans  le  corcelet,  comme  celle  de  la  plupart 
des  ôfpéccs  de  ce  genre.  Le  corcelet  à  peu- près  quarré  , 
eft  pointillé ,  6:  fes  deux  côtés  à  la  partie  antérieure 
avancent  un  peu.  Les  étuis  font  finement  ftriés.  Ce 
joli  infecte  m'a  été  donné  vivant ,  je  ne  fais  fur  quelle 
plante  il  avoit  été  trouvé. 

Idem. 

Dentatus    8.    CUCUJUS  niger ,   thorace  punclato  ^ 
pojiice  dentaïQy  elytris  fuie atis.  Ent.  par,  i.  pag  34.,  8. 


DES    Insectes.  51J 

Le  Richard  noir  chagriné. 

Longueur    4   lifjnes.     Largeur  I  tifjne. 

La  forme  de  cette  elpéce  clifîcre  un  peu  de  celle  de 
la  plupart  dcsclpéces  de  ce  genre  ;ellc  elt  prelcjuc  d'égale 
largeur  tout  du  long  ,  au  lieu  que  les  autres  iont  plus 
étroites  vers  le  bas.  Quant  à  la  couleur  ce  Richarcf  ell 
noir,  il  n'y  a  que  les  taries  de  les  pattes  qui  loient 
bruns.  Ses  antennes  larges  v*c  Hgurces  en  Icie  ,  ne  vont 
que  jufqu'à  la  moitié  de  (on  corcelet.  Sa  léte  eft  ap- 
platie  ,  large  ^  enfoncée  dans  le  corcelet  ,  dont  le 
devant  paroît  un  peu  échancré  pour  \\  recevoir.  Ce 
corcelet  ert  prelque  quarrc,  pointillé  (^1  comn^e  chagriné  , 
ifc  l'es  deux  angles  pollérieurs  (ont  aigus,  &:  (e  terminent 
en  forme  de  dents  pointues.  Les  étuis  pareillement  cha- 
grinés v^vi  chargés  de  petits  points  élevés,  ont  en  outre 
neuf  à  dix  ilries  lonizirudinales  (ur  chacun.  Cet  in(ecl;e 
a  été  trouvé  au  printemps  dans  les  petites  lOes  que 
forme  la  Seine  au-dclîous  de  Paris  ,  mais  je  ne  lais  ou 
il  habite. 

Page  137,  après  la  feizieme  ^  dernière  cfpéce  d'Llater  , 
ajoutez   les  luivantes  : 

Radiifcr   17.   ELATER  nigcr  y  clyiris  fufcis  ^  rachi  nigra. 
Ent.  par.    i.  pag.    39,    17, 

Le   Taupin  a   bande. 

Longueur  I  \   iig'^t-     Largeur  {  ligne. 

Ce  Taupin  e(l  noir  &.  (es  étuis  font  dcL  couleur  fauve 
avec  leur  iuture  de  couleur  noire.  Ses  étuis  Iont  Ihiés 
iic  le  corcelet  ell  liile. 

Idem. 

Melanophtalmos   18.  ELATER  fufcus  ^   oculis   nigris. 
Ent.  par.    1.  pag.    39,    18. 

Le   Taupin  fauve   aux  yeux  noirs. 

Longueur  3    J   lignes.     Largeur  i   ligne, 

La  couleur  de  cette  elpéce  ell  brune  ,  les  yeux  feuls 


u 


J20  Histoire    abrégée 

ibnc  noirs.   Son  corcelec  eft   pointillé  ëc  les  étuis  font 

ftriés. 

Idem. 

Fufciis  19.  ELATER.   toms  fufcus  ^  tkorace  puncîaw ^ 
elytrls  flriatis.  E ni.  par.  i.  pag.  35)  j    15». 

Le  Taitpin  brunet. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

Celui-ci  eft  brun  par-tout,  Ton  corceîet  ed:  pointillé 
2c  Tes  étuis  font  ftries.  Il  y  en  a  une  variété  dont  les 
ftries  font  alternativement   plus  àc  moins  marquées. 

Idem. 

Villofus  20.  ELATER  fulvus  _,   velltre  levi  fafciadm 
confperfus.  Ent.  par.   i.  pag.  40,    20. 

Le    Taupin   brun  velouté. 

Longueur  9  lignes.     Largeur  z  lignes. 

Sa  couleur  eft  fauve  ,  mais  il  paroît  couvert  de  petites 
bandes  de  poils  courts  de  légers. 

Page  14(3,  avant  le  N°.  8,  placez  l'efpéce  fuivante: 

Longicornis  -j  bis.  BUPRESTIS  ater  ^  elytro  fingulo 
(iriis  ocio  lœvibus  vix  imprejjïs ^ pedibus n'igns  ;  antennis 
fufcis  ,  thorace  duplo  longionbus.  Ent.  par.  i .  />.  42  ,  8. 

Le  Buprefie  luifant. 

Longueur  lo   lignes.     Largeur  "^  \  lignes. 

Cette  efpéce  a  plufieurs  rapports  avec  la  précédente, 
dont  elle  diffère,  \^ .  par  la  grandeur  ,  2°.  par  le  peu 
de  profondeur  des  flries  des  étuis;  3°.  par  la  couleur 
brune  de  fes  antennes  qui  d'ailleurs  font  plus  longues 
&  furpaflent  deux  fois  la  longueur  du  corcelec. 

Page  153,  après  le  N^.  2^,  &;  avant  Xtl  féconde  famille 
des   Bupreftes  ^  placez  les  efpéces  iuivantes  : 

Epifcopalis  27"^.  BUPRESTIS  totus  violaceus^  pedibus 
antennifquc  fufcis.  Ent.  par.  i.  pag.  48,   2^. 

Le 


desInséctes.  jil 

Le  Buprefle  épifcopaL 

Longueur  ^  lignes.     Ljrgeur  i    {   ligne. 

Ce  brillant  Buprcftc  ell  par-tout  d'une  belle  couleur 
violette  ;  il  n'y  a  c]ue  les  pattes  ôc  les  antennes  t^ui 
fuient  de  couleur  brune. 

Suturât  us  i8^.  BUPRESTIS  niger^  clytris  Jîriatis , 
colcoptrorum  antica  parte  fuiurdi^uc  lividis.  Ent.  par,  i. 
P^g'   49,    31- 

Le  Buprcjlc   a  bandes. 

Longueur  i     '-    ligne.     Largeur    \   ligne. 

Cette  elpéce  pourroit  bien  n'être  qu'une  variété  de  celle 
n®.  14.  Elle  cil  un  peu  plus  grande,  éc  la  partie  antérieure 
de  Tes  étuis  ell  d'une  couleur  livide  ,  peut  être  à  caufe 
de  la  contulion   des   taches. 

Marginatus  19"^.  BUPRESTIS  fuhus ,  ocul'is  ni  gris  ; 
elyiiis  nigris  pojhtè  fulvis.  Ent.  par.    i.  pag.  49  ,  33. 

Le  Buj  refle   bordé. 

Longufut   2,  liji:es.     Lorgiur   i    ligne. 

Ce  Biipreile  eit  de  couleur  fauve,  à  l'exception  des 
yeux  cun  lont  noirs,  6c  de  les  étuis  pareillement  noirs  , 
mais  dont  la  partie  podérieure  eit  bordée  de  couleur 
fauve. 

Scapularis  30'*^.  BUPRESTIS  tcflaccus ,  cap i te  nigro : 
clytris  flnatis  nigris ,  utrinquc  macula  anticè.  fulvd. 
Ent.  par.  \.  pag.   50 ^   35. 

Le  Buprcfle  tacheté  a  corcelet  rouge. 

Longueur   z   lignes.     Largeur  l  ligne. 

Son  corcelet  eft  de  couleur  rou<ieatre,  fa  tête  cfl  noire 
ainli  que  les  etuis,  qui  ont  de  chaque  coté  iur  le  devant 
une  tache  rouizeâtre.  Ces  étuis  font  ftriés. 

Contracius   31*.   BUPRESTIS  niger  ^  elytns  fulvis  flnatis  , 
jcmoribus    latts  ^  pedibus    valaè  J'pinojis.    Ent.  par.    i. 

F<^g'  50»   37- 

^upp.   Tome  /.  Vvv 


J12  Histoire    ABRÉGÉE 

Le  Buprefle  Lévrier. 

Longueur  z  f  lignes»     Largeur  j  ligne. 

Cette  efpéce  eft  noire ,  à  l'exception  de  fes  étuis  qui 
font  de  couleur  fauve  ôc  (iriés,  fes  cuiiTes  font  plus  larges 
que  dans  les  autres  efpéces,  &  fes  tarfes  garnis  de  longues 
pointes  ou  épines. 

Idem. 

Lunulams  31^.  BUPRESTIS  nïger ;  elytris  flriato- 
punclatis  i  pofiicè  maculisdudbus  &  apice  flayis.  Erit . 
par,   I.  pag.  51  ^   39. 

Le  Buprefie  a  lunules. 

Longueur  l  |  ligne.     Largeur  ^  ligne. 

En  général  la  couleur  de  ce  Buprefle  eft  noire.  Ses 
étuis  ont  des  ftries  formées  par  des  petits  points.  Leur 
partie  poftérieure  eft  chargée  de  deux  taches  jaunes  ,  un 
peu  en  lunules,  5c  leur  pointe  eft  de  la  même  couleur 
iaune. 
^.v.jtvvi-  .  Pq^^^j.^^  2^^^  BUPRESTIS  totus  niger^  elytris  flriatis  ^ 
punclis  quatuor  imprcjjis.  Ent.  par.  i.  pag.  52  _,  41. 
Le  Buprefle  flrié  a  quatre  points  enfoncés. 

Longueur  l  \  ligne.     Largeur  {   ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  toute  noire  6c  fes  étuis  font 
ftriés.  Mais  ce  qui  la  diftingue  ,  font  quatre  points 
enfoncés  ,  deux  fur  chaque  étui. 

Capitatus  34"^.  BUPRESTIS  totus  fufcus ,  capite  nigro. 
*  Ent.  par,  \.  pcig.  52,  43. 

Le  Buprefle  brun  a  tête  noire. 

Longueur  l   f  ligne.    Largeur  f  ligne. 

Celui  ci  eft  entièrement  brun ,  à  l'exception  de  fa 
tête  qui  eft  noire. 

Maxillofus  35^.  BUPRESTIS  niger^  maxillis  thoraceque 
ferrugineis  :  elytris  flriatis  maculis  quatuor  luteis.  Ent. 
par.   I.  pag.   53,  45. 


DIS    Insectes.  jij 

Le  Quadrille  a  mâchoires  brunes. 

Longueur  a  j  lignes»     Largeur  I  ligne. 

Le  général  de  fa  couleur  cfl  noir,  mais  Ton  corccict 
&  fes  mâchoires  font  de  couleur  de  rouille.  Sqs  étui% 
c]ui  font  noirs  &  ftriés  font  chargés  de  quatre  taches 
jaunes  ,  qui  forment  une  eipécc  de  quarré. 

Plateofus  36*.  B  U  P  R  E  ST  I  S  capue  cœruleo  nitido  , 
thorace  fulvo  ;  elytris  lutcis  JlriatLs  ,  maculis  fex  airis. 
Ent.  par.    u  pag.  5  3  .   47- 

Le   Buprejîe  à  plaques. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  ligne. 

La  tcte  de  cette  jolie  efpéce  efl  d'un  bleu  brillant  , 
&  Ion  corcelet  de  couleur  fauve.  Ses  étuis  lont  jaunes, 
ilriés  ôc  chargés  de  hx  taches  noires. 

Idem. 

Fumofus  37*".  BUPRESTIS  totus  niger y  elytris  Jlridùs  ^ 
pcdibus  fufcis.    Ent.  par.    i.  pag.   54,  41;. 

Le  Buprefîc  noir  a  pattes  brunes. 

Longueur   I  ligne.     La-gcur  7  ligne. 

Cette  petite  efpéce  cft  par-tout  d'un  noir  terne,  Çq$ 
étuis   Ibnt  llriés,    les   pattes   leules  (ont  brunes. 

^rugineus   38*.  BUPRESTIS    totus    n'gro-auratus , 
elytris  Jlriaiis  ,  pedibus  fufcis.  Ent.  par.   i .  pag.  54 ,  51. 
Le  Buprejie  cuivreux  à  pattes  brunes. 

Longueur  1   i  ligne.     Largeur  ^  ligne. 

Sa  couleur  ed:  par-tout  d'un  noir  métallique  ^  cuivreux, 
il  n'y  a  que  (es  pattes  qui  loient  brunes.  Ses  ctuis  lonc 
ftriés. 

Connexus  39*.  BUPRESTIS  niger,  pedibus  fulvis  ; 
elytris  fulvis  futura  marguiecpue pojÏLcâ  nigris.  Ent. par.  i . 

p^g-  SU  53. 

Le  Buprefte  à  future. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  l  ligne, 

V  V  V   ij 


(■VX'' 


3 
524  HiSTOiRX     ABRÉGÉE 

Sa  tête,  fon  corcelet  ôc  (on  corps  font  noirs,  mais 
fes  pattes  font  de  couleur  fauve.  Ses  étuis  font  pareil- 
lement fauves ,  mais  leur  future  ÔL  leur  bord  poftérieur 
font  noirs. 

Page  1^3,  avant  la  Bruche,   Bruchus  ^  on  inférera  les 
efpéces  fuivantes  : 

jRofaceus  44.  BUPRESTIS  niger  /cevis  ;  tkorace^  amennis 
pedibusquc  rubns.  Ent.  par.  i.  pag.   56,  58. 

Le  Buprejie  rouget. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  l  ligne. 

Cet  infe6Ve  eft  d'une  couleur  noire  &  luifante  ,  à 
l'exception  dQs  antennes,  des  pattes  6c  du  corcelet  qui 
font  roucres. 

Idem. 

Ruflicus  45.  BUPRESTIS  niger punclams ;  tJwrace^  capitCy 
antennis  pedibusquc  fufcis.  Ent»  par,  \. pag.   56 _,   59. 

Le  Buprejie   brune  t. 

Son  corps  ôc  fes  étuis  font  noirs  &  ces  derniers  font 
j>ointillés;  mais  {qs  antennes,  fa  tête  ,  fon  corcelet  5c 
i^s  pattes  font  brunes. 

Idem. 

Humeralis  4^.  BUPRESTIS  n'iger  flriatus  ,  pedibus 
pallidis  j  elytrorum  bajî  macula  flavâ.  Ent.  par,  i.  pag. 
57,  ^o. 

Le  Buprejie  a  nœud  d'épaules. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i    ligne. 

Ce  Buprefte  eft  noir,  fes  étuis  font  ftriés  Se  Çqs  pattes 
font  d'un  jaune  très-pâle.  Sur  la  bafe  de  chacun  de  fes 
étuis  eft  une  tache  jaune. 

Page  i(j5  5  avant  Lampyris ^  inférez  l'efpéce  fuivante. 

Crudatus  3 .  B  R  U  C  H  U  S  fufcus  jubvillojus ,  fcutello 
albo^  elytris  çruce divaricatâ  (ilbida,  Ent, par.  i .^..5  8,3. 


desInsectes.  515 

La  Bruche  a  Croix  de  Si- André. 

Longueur  i  lignes.     Largeur  l  ligne. 

Cette  cfpccc  de  Bruche  cft  un  peu  velue  &:  brune, 
ce  qui  fait  (ortir  davanta-^c  la  couleur  de  lun  tculibii 
qui  elt  blanc.  Sur  ces  ctu's  le  trouve  une  clpécc  de 
croix  ou  d'X  d'un  blanc  un  peu  laie. 

Page  193,  avant  Gyrinus  ^  ajoutez  les  cfpcccs  fuivantcs: 

Hcbrdicus  \G,  DYTICUS  nigcr  ,  capite  tkordceque 
aniicè  fldvis  ;  elytris  lœvibus  y  macuiis  aliquot  Lutcis  y 
nonnuUis  connexis.  Ent.  par.  i.  pag.  70,  \G. 

Le  Ditiquc  Hébraïque. 

Longueur  3  v  lignes.     Largeur  a  lignes. 

Ce  ditique  eft  lifle  &c  luifant,  le  devant  de  Hi  tcte 
&c  de  Ion  corcelet  eft  jaune.  Sur  fes  étuis  noirs  font 
quelques  taches  jaunes  ,  dont  plufieurs  fe  touchant  &C 
le  réuniiîant  paroillent  former  des  caraclcres  hébreux. 

Punclatus  17.  DYTICUS  thorace  flavo  macula 
nigrâ  y  elytris  fufcls  punclïs  nigris  confenis.  Ent.  par. 

Le  Ditique  picoté. 

Longueur  ^  lignes.     Largeur  2  \  lignes. 

Le  corcelet  de  cette  efpéce  eft  jaune  avec  une  tache 
noire  ,  Tes  étuis  font  bruns  parfemés  de  beaucoup  de 
points  noirs. 

Marmoratus  i8.  DYTICUS  fufco-pallidus  ,  elytris 
externe  maculis  obliquis  ,  lineisque  albis,  Ent.  par.  i. 
pag.']o,   18. 

Le  Ditique  marbré. 

Longueur  z  lignes.     Largeur  i    ligne. 

Celui-ci  eft  d'un  brun  pale,  feulement  la  partie  exté- 
rieure de  fcs  étuis  c{\  chargée  de  raies  6c  de  taches  blan- 
ches obliques  qui  imitent  une  eipéce  de  m.ubrurc. 


^i6  Histoire    abrégée 

Page  207,  avant  Leptura^  ajoutez  lesefpéces  fuivantes: 

Comprejjus  11.  CERAMBYX  niger ,  comprcjfus  , 
fcaber  ^  thorace  utrinquè  fcrrato  ,  pedibus  fulvis.  Ent, 
par.  i.  pag,  76^    11. 

Le  capricorne  applati. 

Longueur  i  lignes.     Largeur  j  ligne. 

Ce  Capricorne  eft  allongé  &  fort  applati ,  il  eftde  plus 
raboteux,  Ton  corcelet  qui  eft  plat ,  a  Tes  bords  aigus 
ôc  dentelles  en  façon  de  fcie.  Tout  l'infecte  eft  noir, 
à  l'exception  des    pattes  qui  font  fauves. 

Dentatus   12.    CERAMBYX   fufco-nebulofus  ^    elytris 
anticc  cintreis ,  apict  unidentaas.  Ent.  par.  1 .  Z*^^.  7<j.  1 2. 

Le  Capricorne  a  pointe. 

Longueur  z  }  lignes.     Largeur  j   ligne. 

La  couleur  de  ce  petit  infe£te  eft  d'un  brun  obfcur 
&  nébuleux  ,  feulement  la  partie  antérieure  de  fes  étuis 
eft  d'une  couleur  cendrée.  Mais  ce  qui  le  fait  aifémenc 
reconnoître  font  deux  pointes  alfez  aigus,  une  à  l'ex- 
trémité poftérieure   de  chaque  étui. 

Nebulofus    13.    CERAMBYX    fufco-nebulofus  ,    elytris 
integris  j  antlcc  ttioracisque  medco   clnerels.  Ent,  par. 

Le  Capricorne  nébuleux. 

Longueur  i  y  ligne.     Largeur  y  ligne. 

Cette  efpéce,  quoique  plus  petite,  refiemble  à  la  pré- 
cédente pour  les  couleurs ,  mais  outre  que  le  milieu  de 
fon  corcelet  eft  de  couleur  cendrée ,  fes  étuis  n'ont  point 
à  leur  extrémité  la  pointe  qui  fe  voit  dans  la  précédente. 

Page    211,    avant  féconde  famille.^  ajoutez    les  deux 
efpéces  fuivantes  : 

Nebulofa   5*.  LEPTURA fufca ,  fubv illofa ,   maculis 
clnerels  marmorata,  Ent,  par,  i.  pag.  78  ,  6. 


desInsectis.  517 

La  Lepture  nébulcufc. 

hon^utur  6  lignes.     Largeur  x   '-  lignes. 

Cette  cfpéce  eft  légèrement  velue  ,  fa  couleur  cfl 
brune,  mais  les  taches  donc  elle  ell  irrcguliéremcnc 
chargée,  la  font  paroitrc  comnic  marbrée  Je  gris. 

Idem. 

Fulvipcs   6^.    LEPTURA    atra  ,    puncldta  ^  pcdibus 
fuLvis  ,  thoracc  cylindracco.  Ent.  par,    i.  pjg,  7^;  ,  8. 

La  Lepture  a  pattes  fauves. 

Longueur  6   lignes.     Largeur   i   j  Hg^if' 

La  forme  de  cette  efpéce  eft  étroite  &:  cylindrique. 
Elle  eft  toute  noire  6c  pariemte  de  petits  points  noirs  , 
qui  forment  fur  les  étuis  des  bandes  longitudinales  ;  its 
patres  feules  font  de  couleur  f^iuve.  Elle  rcllemble  A  la 
Lepture  maroquinée^  dont  elle  diflére  par  les  pattes  6c 
la  torme  de  ion  corcelet.  On  la  trouve  communément 
à  Fontainebleau. 

PagQ  ii8,   avant   troifieme  famille ^  :i]Q\xicz  les   efpéces 

luivantes ; 

Vidua   i-"^.   LEPTURA  tota    atra,    dense  punclata, 
Ent.  par.  i.  pag.  Si  ,    lO. 

La  Lepture  veuve. 

Longueur  7   lig.ies.     Lwgeur   2  lignes. 

Sa  couleur  eft  route  noire,  nullement  brillante  ,  ^:  elle 
eft  parfemée  d'une  intinité  de  petits  points.  On  la  trouve 
fur  les  arbres,  &  (x  larve  habite  leurs  troncs  pourris. 

Puncluofi   iS*.   LEPTURA    a:ra  ,    dense  punclutd  , 
fcmoribus  rufis.  Ent.  par.    i.  pag.  83,    11. 

La  Lepture  maroquinée. 

Longueur  6   lignes.     Largeur  i    j  Hgnt. 

Elle  reflemble  à  la  précédente,  dont  elle  diiférc  par 
la  grandeur,  6c  par  fes  cailles  rougeatres. 


5i8  Histoire    abrégée 

TurcLca  \^^.  LEPTURA  nigra ,  elytris  antice  rufis ^ 
pofticc lineis quatuor albis  arcuaûs.  Eut. par.  i.p.  83  ,  24. 

La  Lepture  aux  croijjans  d'argent. 

Longueur!  f  lignes.     Largeur  |  ligne. 

Cette  efpéce  refTemble  en  petit  à  la  Lepture  arlequine. 
Sa  tête  &:  fbn  corcelet  font  noirs  ,  ôc  vus  à  la  loupe  ils 
paroillent  finement  pointillés.  Ses  antennes  ,  qui  égalent 
les  deux  tiers  de  Ja  longueur  du  corps  ,  font  brunes. 
Les  pattes  font  de  la  même  couleur  ,  6c  leurs  cuifles 
font  fort  grofles.  Les  étuis  à  leur  origine,  &:  jufqu'aux 
deux  tiers  de  leur  longueur  font  d'une  couleur  brune  un 
-  peu  claire.  Cette  couleur  efl:  terminée  par  deux  raies 
blanches  obliques ,  qui ,  partant  du  bord  extérieur  de 
l'étui ,  defcendent  vers  la  future  fans  y  parvenir  ;  le 
refle  des  étuis  ell:  noir,  &;  vers  les  deux  tiers  de  leur 
longueur  fe  trouve  une  féconde  raie  blanche  en  arc  , 
formée  par  la  réunion  de  deux  lignes  de  cette  couleur , 
qui  font  furies  deux  étuis  &  qui  fe  touchent;  la  convexité 
de  cet  arc  ou  croiifant  regarde  la  tête  :  en-deiïbus, 
l'infecte  eft  d'un  brun  noirâtre.  Il  a  été  trouvé  à  St- 
/  Cloud  vers  le  printemps. 

J7  r^  .  -        jp^j'^^  10"^ .  L  E  P  T  U  R  A  tota  fufca  pundata.  Ent,  par, 

1.  pag.    84,   2(^. 
La  Lepture  brune. 

Longueur   2  f  lignes.     Largeur  f   ligne. 

Sa  couleur  efl  également  brune  par-tout  ;  en-defTus  , 
elle  eft  toute  parfemée  de  petits  points. 

Page  230  j   avant   Luperus  :  ajoutez  les   fuivantes. 
«  Ruber   13"^.    STENOCORUS    totus    ruber ,   oculis 

nigris.  Ent.par  i.pdg-   85» ,  13. 

Le  Stencore  rouge. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  2  lignes. 

Cette  belle  efpéce  fe  diftingue  par  fa  couleur  rouge; 
die  n'a  que  fes  yeux  qui  foient  noirs. 

Ignitus 


DES    Insectes.  51^ 

Ign'uus   14"^.  STENOCORUS  riigcr ,    elytris  rubcrrunis 
dcrish  punclaiis.  Ent.  par.    i.    vag.   89  ,   14. 

Le  Stcncore  rn^ir  à    ciuis  rouges.  • 

Langueur  4  {   lignes.     Largeur   i    J  ligne. 

Celui-ci  eft  tout  noir,  à  rexccpcion  de  Tes  étuis  qui 
font  d'un  rouge  vif  couleur  de  feu  ,  &:  parfemés  d'une 
niukicude  de  petits  points. 

Funereus   15*.  STENOCORUS    totus    nigcr   puncîatus. 
Ent.  par,    i .  pag.   8  y  j   15. 

Le  Sttncore  en  dtuil. 

Longueur  9  lignes.     Largeur  3    lignes. 

Cette  grande  eipéce  eft  totalement  noire.  Ses  étuis  font 
chagrines ,  ainli  c]ue  ceux  des  deux  efpéces  précédentes. 

Page  2.37,  il  la  fuite  des  Gribouris,  &:  avant  Crioccns , 
ajoutez   les    clpéces   Suivantes  : 

fO'Mdculams  13.  CRYPTOCEPHAL  US  nlger, 
clyiris  rubris  punclatis  ^  mac  u  lis  dtccm  m  gris,  Eni. 
par.    I.  pag.  5)3,    13. 

Lt   Grihouri  rouge  a   10  taches  noires. 

Longueur  3    lignes.     Largeur  I  \  ligne. 

Cette  jolie  efpéce  de  Gribouri  a  tout  le  corps  noir  , 
à  l'exception  de  les  étuis  qui  (ont  rouges  &:  pointillés, 
ôC  en  outre  chargés  de   dix  taches  noires. 

Limbofus  14.  CRYPTOCEPHALUS  thorace  flavo 
maculis  nigns  ;  elytris  rubris  punclatis  _,  macuiis  fex 
limboqud  nigris.  Ent.  par.   i.  pag.  4^4,    14. 

Le  Gribouri  rouge  à  corcelet  jaune. 

Longueur  a    i   lignes.     Largeur   I    f  ligne. 

Le  Corcelet  de  cette  efpéce  cft  jaune  ,  chargé  de 
quelques  taches  noires.  Sur  ils  étuis  qui  font  rou.;cs 
&  pointillés,  on  compte  lix  autres  taches  noires,  outre 
leur  rebord  qui  eil  pareillement  noir.  Cette  elptce  m'a 
été  donnée. 

Supp.  Tom.  L  Xxx 


53©  Histoire   abrégée 

Chermefinus  15.  CRYPTOCEPHALUS    niger,    tkoracc 
elytrisque  rubris  punclans.  Ent.  par.    i- f^g'  9^*   M* 

jLe    Grihourl  couleur  de  feu. 

Longueur   3   lignes.      Largeur  I   {  ligne. 

Sa  tête  &  tout  le  deiTous  de  fou  corps  font  noirs. 
En  dellus  le  corcelet  àc  les  étuis  font  d'un  rouge  couleur 
de  feu ,  &:  de  plus  pointillés  &  chagrinés. 

Fufiipes   16.  CRYPTOCEPHALUS    cœruleus  ,  punclis 
inordinaûs ^pedibus  villofo-fufcis.  Ent. par.  i.p.  54 ,  i <>. 

Le    Gribouri  a  pattes  brunes. 

Longueur  r  lignes.     Largeur  1    {    ligne. 

Ce  gribouri,  de  forme  prefque  ronde,  eft  de  couleur 
bleue,  tk:  chagriné  de  points  enfoncés  rangés  fans  ordre. 
Sqs  pattes  un  peu  velues  font  de  couleur  brune. 

Page     143  ,     à    la    fin    de    cette    page^    ajoutez    les 
elpéces   fuivantes  : 

Thoracica  8.  CRIOCERIS  atro  -cœrulea^  thorace 
femonbusque  fufcis  ,  elytris  punclis  [parfis.  Ent.  par.  i. 
pag.  96,    8. 

Le  Criocere  noir  a  corcelet  rouge. 

Longueur  a  lignes.     Largeur  \  ligne, 

La  couleur  de  ce  criocere  eft  d'un  noir  bleuâtre,  à 
l'exception  du  corcelet  &:  des  cuifTes  qui  font  de  couleur 
roufle.  Ses  étuis  font  parfemés  de  points  fans  ordre. 

Atrata  9.  CRIOCERIS    tota  atro-cœrulea  firiata,  Ent, 

par.  i>  pag'  9<^*  5>* 
Le  Criocere  noir  fi:rié. 

Longueur   i  j   ligne.     Largeur  \  ligne. 

La  couleur  de  cette  petite  efpéce  eft  d*un  noir  d'acier 
ôc  bleuâtre,  ôc  fes  étuis  font  ftriés. 

Paleata  10.  CRIOCERIS  nigra y  elytris  pedibusquc 
pallidis,   Ent.  par,  \' p^g'  ^7>   10. 


DTsInSF.  CTES.  5^1 

Le  Criocerc  pallict. 

Longutur  1   {   lignts.     Largeur  I    ligne. 

Cette  cfpécc  cft  toute  noire,  à  l'exception  des  patres 
Ôl  des  étuis  qui  font  pAlcs,  un  peu  jaunâtres,  ^  Je 
couleur  de    paille. 

Page    i5  5,  après   les  Gaicruques,    avant    Chryfomcla  , 

ajoutez    Jcs   deux   elpétes   luivantcs  : 
Viridis  7.  GALERUCA    thoracc  pallzaè-flavcfctnte  , 
elyiris  virldibus   nitcniibus.  Ent.  par.    1.  pug,   104,  7. 

La  Calcruquc  verte. 

Longueur  a  {  lignes.     Largeur  i    {   i'gne. 

La  tête  de  cette  galeruque  eft  jaune  antérieurement 
&  verte  à  fa  partie  poltcrieure  ,  ies  antennes  font  noires. 
Tes  pattes  bi  Ion  corcelet  d'un  jaune  pale,  &:  les  étuis 
d'un  vert  brillant,  tous  charités  de  points. 

Quddrimaculatd    8.    GALERUCA    rubro-lutea ,  macuUs 
quatuor  nigr'is.  Ent.  par.   i .  p^g.   1 04 ,    8 . 

La   Galeruque  quadrille. 

Longueur  a  -J   lignes.     Largeur  I  ligne. 

La  couleur  de  celle-ci  eft  toute  d'un  rou:;c  jaunâtre, 
feulement  fcs  étuis  (ont  chargés  de  quatre  taches  noires, 
difpofées  en  quadrille. 

Page  iCCy  à  la  fin   des  Chryfomclcs,  avant  Mylahrls , 
ajoutez  les  efpcces  luivantes  : 

Ferruginea  11.   C H  R YSOM  E  L  A  nigro-purpurea ,  punclis 
clytrorum  pcr  flnas  difpojuis.  Lnt.par.  i.  p^g.  110,  11. 

La   Chryfomele  brunie. 

Longueur  2  lignes.     Largeur   I  ligne. 

Sa  couleur  ell  toute  d'un  noir  cuivreux  &:  brillant, 
femblable  à  l'acier  bruni,  les  étuis  font  chargés  de  (Iries 
formées  par  des  rangées  de  petits  points. 

Gemellata  11.  C  H  R  YSO  ME  L  A  viridis  punclis  clytrorum 
pcr  flrias  gcmcllas  digejlis.  Ent,  par,  1.  pag.   110,  11. 

X  X  X  ij 


53^  Histoire    abrégée 

La  Chryfomele  a  (iries  jumelles. 

Longueur  Z  f   lignes.     Largeur   i   f  ligne. 

Cette  chryfomele  d'un  vert  brillant  fe  diftingue  àes 
autres  efpéces  de  la  même  couleur  ,  par  la  dirpofition  de 
(qs  ftries  5  qui  font  toujours  deux  à  deux,  avec  un  inter- 
valle plus  grand  entre  chaque  paire. 

S  cabra  1 3 .  CH  R  Y  SOME  L  A  viridi-aurata ,  elytris  fcabris 
nitentibus,  Ent,  par.  i.  pag,   1 1 1 ,  23. 

La   Chryfomele  gréjlllee. 

Longueur  2   7  lignes.     Largeur  I  {  ligne, 

La  couleur  de  cet  infecte  eft  d'un  vert  doré  brillant, 
fes  étuis,  loin  d'être  liiies  comme  dans  pi  ufieurs  efpéces, 
font  raboteux  èc  comme  gréfdlés ,  ce  qui  produit  des 
reflets  encore  plus  brillans. 

-  Andqua  24.  CHRYSOMELA   totj.   fulvo-cuprea^ 
punclata.  Ent,  par.   i .  pag.    1 1 1  ^    24. 

La  Chryfomele  antique. 

Longueur  3   {  lignes.     Largeur  2  lignes. 

Cette  efpéce  eft  d'une  couleur  finguliere,  d'un  rou- 
geâtre  cuivreux,  imitant  les  bronfes  antiques.  Elle  eft 
toute  parfemée  de  petits  points. 

^{irw^^i'^       Suturata  25.  Q}i{KYSOM.¥.Lk.rubefcens ,  elytrorum  Jîriis 
punclatis ,  futurâ  nigrâ.  Ent,  par,    i .  pag.    1 1 1  ,    25. 

La   Chryfomele  couturée. 

Longueur  i   f  ligne.     Largeur  I  ligne. 

Celle-ci  eft  par-tout  d'un  rougeâtre  fale ,  fes  étuis  ont 
des  ftries  formées  par  des  points.  Ce  qui  la  rend  remar- 
quable eft  la  luture  des  étuis  qui  eft  de  couleur  noire. 

Tulipa  i6.  CHRYSOMELA  thorace  pedtbusque  fulvis  ^ 
elytris  anttcè  luteis  macula  fufcâ  ^  pofiicc  fufcis  maculis 
luteis,  Ent.  par,    i.  pag.   m,  26. 

La  Chryfomele  tulipe. 

Longueur  i  {  ligne.    Largeur  I  ligne. 


DES     Insectes.  533 

Si  cette  chrylomele  croit  plus  grande,  ce  fcroic  un 
charmant  inlccic  à  caulc  de  la  bigarrure  de  les  couleurs. 
Son  corcclec  &:  Tes  pattes  font  d'une  couleur  fauve.  Ld 
partie  antérieure  de  (es  étuis  cil  jaune,  avec  une  tache 
brune  fur  chacun  ,  tandis  c]uc  la  partie  pollcrieure  cil 
brune,  avec  des  taches  jaunes  lur  ce  tond  brun. 

Page   iCZ  y  ligne    9,  après  n  on    trouve  ce   petit  animal 
lur  les  Heurs  it.    Ajoutez  : 

"  Sa  larve  fe  rencontre  fréquemment  dans  les  pois,  le? 
fèves  &  les  lentilles  qu'elle  attaque  6c  qu'elle  dcvorc  in- 
térieurement ians  qu'il  paroille  de  trou  à  l'extérieur.  On 
voit  feulement  une  tache  légère  à  la  pellicule  du  pois  ou 
desautresgraines,  tonnée  par  le  vuidequiett  dcllous.Sion 
enlevé  cette  pellicule  à  cet  endroit,  on  découvre  un  crou 
ordinairement  rond,  dans  lequel  j'ai  louvent  trouvé  la 
chrylalidc  de  cet  infecte,  ck:  d'autres  fois  l'animal  parfait 
prct  à  en  lortir  a. 

Page  174,  à  la  fin  des  Becmares,  avant  Curculio ^  ajoutez 
les  elpéces  luivantes: 

Stridtus  II.  RHINOMACER  oblongus  ,  nlgro-cuprcus^ 
pedibus  ù  probofcidc  fulvis  ,  punclis  elytrorum  pcr  flrias 
digtftis.  Ent.  par.    i.  pag.    115,    12. 

Le  becmare  noir  a  trompe  fauve. 

Longueur  I    7   ligne.      Lanceur  {   ligne. 

Ce  becmare  de  forme  allongée  eft  d'un  noir  cuivreux, 
à  l'exception  de  la  trompe  vk.  de  les  pattes  qui  font  de 
couleur  fauve.  Ses  étuis  ont  des  ilrics  formées  par  des 
rangées  de  points. 

Fulgidus  13.  RHINOMACER  ovatus ,  flriatim  vunclatus ^ 
Jupra  ruber  ,  infra  cuprtus  ;  antennis  ,  probofcidc 
pcdibusque  nigns.  Ent.  par,  \.  pag.    \\G  ,    13. 

Lt  becmare   rouge. 

Longueur  I   {  ligne.     Largeur  i  lign$. 


534  Histoire     abrégée 

Celui-ci  de  forme  ovale,  eft  rouge  en  defTus  &  cuivreux 
en  delTous  ;  Tes  étuis  ont  des  rangées  de  points  en  forme 
de  flries.  Ses  antennes ,  fa  trompe  6c  fes  pattes  font  noires. 

Page  291,  2.s2.x\x.  fcconde  famille  y  ajoutez    ce   qui  fuit: 

Scabrofus  34"'^.  CURCULIO  toius  n'igcr ^  nitidus ^ 
elytris  flnatis  fubrugofis.  Enc.  par.    1 .  pag.  116  ^  35. 

Le  Charanfon  noir  chagriné. 

Longueur  y  lignes.     Largeur  %  lignts. 

Ce  charanfon  eft  tout  d'un  noir  lifle  5c  brillant,  mais 
fes  étuis  ,  qui  font  ftriés  ,  font  comme  ciiiigrinés  6c  rides. 

Contraclus  35^.  CURCULIO  oblongus  ,  totus  niger ; 
thorace punclato y  elytris  Jiriatis.  Ent.par.  i. p.  1 16 ,  37. 

Le  Charanfon  lévrier. 

Longueur  2  lignes.     Largeur  j  ligne^ 

Cette  efpéce  a  le  corps  long  &  effilé  ,  elle  eft  d'un  noir 
moins  brillant  que  la  précédente,  tk:  en  outre  fon  cor^- 
celet  eft  pointillé,  6c  fes  étuis,  quoique  ftriés,  ne  font 
point  ridés  ni  chagrinés. 

Fufcipes  36^.  CURCULIO  niger  flriatus ,  pedibus 
fufcis.  Ent.  par.    i.  pag.    127,   39. 

Le  Charanfon  noir  a  pattes  brunes. 

Longueur  i   ligne.     Largeur  {  ligne. 

Sa  couleur  eft  encore  la  même  que  celle  des  efpéces 
précédentes;  mais  outre  la  grandeur,  ce  charanion  en 
diffère  encore  par  la  couleur  de  (es  pattes,  qui  font 
brunes. 

Page  301 ,  avant  Boflrichus  6C  à  la  fuite  des  Charanfons , 
ajoutez  les  efpéces  fuivantes  qui  appartiennent  à  la 
deuxième  famille  de  ce  genre. 

Punclulatus  54.  CURCULIO  totus  niger  oblongus, 
thorace  punclato  ,  elytris  punclato- jiriatis  ,  femonbus 
dtnticulaùs.  Ent.  par.   i»  pog.   132 ^   57. 


l 


desInsectes.  J3J 

Le  Charanfon  noir  picoté. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  I    ligne. 

La  forme  de  cet  infecte  cft  allongée,  on  apperçoit  fur 
Ton  corcclec  des  petits  poincb,  mais  qui  ne  iont  point 
rangés  par  ordre  ,  tandis  que  les  points  des  étuis  forment 
des  Ihies  régulières.  Par  la  couleur  noire  il  rellemble  à 
luilcurs  charanlons  de  la  première  famille,  mais  outre 
es  marques  que  nous  venons  de  décrire,  il  en  dillére  par 
la  dent  épineulè  de  (qs  cuillbs,  caraclere  propre  à  la 
deuxième  famille  de  ce  genre. 

Cordiftr  55.  CURCULIO  cinereus ,  fcatcllo  albo , 
fajcidquc  clytrorum  inicrrupia  albd  ,  probofcidc  ion- 
gijjima.  Ent.  par.    i .  pag.    1  3  1  ^   5  ô'. 

Le  Charanfon  porte-cœur. 

Longueur   i   f  l-^g'^'-     Largeur  \  ligne. 

Cette  petite  e(péce  eft  de  couleur  grife  6c  comme 
cendrée.  Son  éculibn  ell  d'un  beau  blanc,  6c  forme  (ur 
fa  couleur  grife  une  tache  blanche  approchant  de  la  terme 
d'un  caur.  On  voit  aulli  iur  les  ctuis  une  raie  ou  bande 
blanche,  mais  interrompue  6c  coupée  dans  Ion  milieu. 
Un  caraclere  remarquable  de  cette  eipéce  ell  la  longueur 
de  la  trompe. 

Fafciaius  56.  CURCULIO  fufco-cinereus  villofus , 
elytroriim  futiud macuhsque  albis.  Ent. par  \. p.  133,  y)» 

Le  charanfon  fafiié. 

Longueur  X  lignes.     Largeur^  l-'gtf» 

Celui-ci  ei\  un  peu  velu,  &  Ca.  couleur  eft  d'un  cendré 
obfcur  tirant  iur  le  brun.  Ses  étuis  (ont  chargés  de  taches 
blanches,  6c  leur  future  ell  pareillement  blanche,  6c 
forme  une  bande  loniritudinale. 

Page  303  ,  aptes  la  deuxième  ligne,  avant  C/erus,  ajoutez  ; 

Fufcus  1.  BOSTRICUS  fufcus y  ihordce  cojîis ,  clycns 
Jiriis  punclaus  clcyacis.  En:,  par.   i .  pag.  133,  1. 


^3^  Histoire    abrégée 

Le  Boftrîche  brun. 

Longueur  I  {  ligne.     Largeur  ~  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  toute  brune,  elle  n'efl  remar- 
quable que  par  les  cotes  faillantes  qu'on  voit  lur  ion 
corcelet,  6c  par  les  ilries  de  points  élevés  qu'on  apperçoit 
llir  Tes  étuis. 

Page   305  ,   après    cette   page  finie  ,   avant  Anthribus  ,. 
ajoutez  les  eipéces   fuivantes  : 

Fafciatus    5.    CLERUS    niger  villofus  ^   elytromm  fafciâ 
anticâ  rufâ  .,  pofiicâ  albd.    Ent.  par.    i.  pag.    155,    5. 

Linn.fyft.  nat.  edit.  lo.  Attelabus  formicarlus. 

Le  Clairon  porte-livrée. 

Longueur  5  lignes.     Largeur   1   7  ligne. 

Cette  belle  efpéce  eft  velue,  &  paroît  d'un  noir  matte 
à  caufe  des  petits  poils  dont  elle  efl  couverte.  Ses  antennes 
font  de  la  longueur  de  fon  corcelet,  6c  leurs  quatre  ou 
cino  derniers  anneaux  font  plus  gros  que  les  autres.  Ses 
mâchoires  èL  fes  yeux  font  laillans.  Sur  le  devant  de  la 
tête  on  voit  une  plaque  blanche  formée  par  des  poils  de 
cette  couleur.  Son  corcelet  efl  tout  noir  &L  un  peu  renflé 
dans  fon  milieu  ,  &;  a  un  fillon  tranfverfal  légèrement 
marqué.  Sur  le  devant  de  fes  étuis  il  y  a  une  bande  tranf- 
verfe  d'un  rouge  fauve,  qui  paroît  prefque  divifée  en 
quatre  taches  par  les  avances  du  fond  noir  fur  cette 
bande.  Immédiatement  après  eft  une  tache  blanchâtre 
ronde  placée  fur  la  future  des  étuis,  6c  aux  deux  côtés 
quelques  veftiges  de  blanc.  Enfin  un  peu  avant  le  bas  des 
étuis  eft  une  large  bande  blanche  &  tranfverfe  non  inter- 
rompue, èc  formée,  ainfi  que  les  taches  ci-defTus,  par 
des  poils  blancs.  Les  étuis  font  chargés  de  flries  de  points 
profonds,  mais  qu'on  n'apperçoit  gueres  que  dans  leur 
partie  fupérieure  fur  la  bande  rouge ,  ces  flcies  fe  trou- 
vant cachées  par  les  poils  dans  le  refle  des  étuis.  Ce  bel 
infecbe  a  été  trouvé  dans  des  chantiers,  &  probablement 

fa 


desTnsectes.  J37 

fa  larve  Ce  nourrie  des  vieux  bois  où  elle  habite.  Il  parole 
dès  le  mois  d'avril. 

Idem.    T/iorace   ru  fi. 

Longueur  5   j  lignes^     Largeur  l    ligne. 

Cette  variété  dilicre  de  la  précédente:  i".  par  fa  gran- 
deur; z".  parce  qu'elle  n'a  point  de  tache  blanche  fur  le 
devant  de  la  tête  qui  elt  toute  noire;  3°.  par  la  couleur 
de  Ion  corcelec  qui  ell  rougeatre  ;  4°.  par  la  bande  rouge 
du  devant  des  étuis  qui  n'ell  point  interrompue,  Ôc  qui 
pollcrieurement  cft:  luivie  d'une  bande  blanche  étroite 
formée  en  zigzag;  entin  par  le  dclîous  du  corps  qui  cil 
rouge  par-tout.  Le  refte  cil  entièrement  lemblablc. 

Idem.  Niger  fubvillofus ,  t/ycrorum  fifeid  anticâ  rufu  , 
média  flavdy  pojlicd  albd. 

Longueur  i  {  lignes.     Largeur  ^  ligne. 

Cette  autre  variété  diffère  encore  des  précédentes  par 
fa  grandeur  &.  par  une  bande  jaune  des  étuis,  qui  Te 
trouve  entre  la  bande  rouge  &:  la  bande  blanche  :  de  plus 
elle  ell  moins  velue  que  les  précédentes. 

hîaculdtus    6.   CLERUS    fufeo-rJger  fubvillofus  ,    elytro 
Jlngulo  maculis  duabusfiavis.  Ent.par.   i-f^g.   136,  6. 

Le  Clairon   a  taches  jaunes, 

Loftgucur  4  lignes.     Largeur  i    ligne. 

Cette  efpéce  eft  légèrement  velue  ,  fa  couleur  cft  d'un 
brun  fonce  prclque  noir,  ^n:  fur  chacun  de  ics  étuis  il  y  a 
deux  taches  jaunes. 

Page  309,  après  la  dernière  Antribc  ^  avant  Scolytus , 
on  ajoutera   les  clpèces  d'Antribes   luivantcs  ; 

Connexus  8.  ANTHRIBUS  oblongus  niger  ^  fubvillofus , 
elytris  maculis  conncxis  lutcis.  Ent.par.  x.pag.  138,  S. 
Supp.    Tom.  I,  Y  y  y 


53?  Histoire    abrégée 

UAntrihe  panachée. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  f  ligne. 

La  forme  du  corps  de  ce  petit  infecte  efl:  allongée,  &:« 
il  efl:  légèrement  velu.  Sa  couleur  efl:  noire,  mais  il  porte 
fur  Tes  étuis  plufieurs  taches  jaunes,  dont  quelques-unes 
fe  touchent  èc  fe  réuniflent. 

JNiddus  9.  ANTHRIBUS  ovatus  totus  fufcus.  Ent.  par. 
I.  pag,  138  y  5. 

U Antribe  perle. 

Longueur  I  //^/z^.     Largeur  f  //'^ne. 

Cette  petite  antribe  efl  brune,  mais  d'un  brun  lifle  ôC 
brillant,  qui  la  fait  reiTembler  à  une  petite  perle  ronde. 

Vittatus   10.  ANTHRIBUS  ovatus  fufcus  ^  futurâ  longi- 
tudinali  nigrâ.  Ent.  par.  i.  pag.  138  _,   10. 

U  Antribe  a  bande. 

Lsngueur  j  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Cette  efpéce  encore  plus  petite  que  la  précédente,  lui 
reflemble  par  ia  forme  arrondie  6c  fa  couleur  brune.  Elle 
en  diffère  par  la  couleur  noire  de  la  future  de  fes  étuis, 
qui  forme  une  bande  noire  longitudinale. 

Tallïdus   II.  ANTHRIBUS    ovatus  ^   fubtus   pallidus  , 
fupra  fufcus  fubvillofus.  Ent.  par.  i .  pag.  1 3  cj  ^  1 1 . 

L* Antribe  paillette. 

Longueur   l   ligne.     Largeur  7  ligne. 

La  forme  de  cette  efpéce  efl  encore  ovale,  &:  elle  efl 
aufîi  de  couleur  brune ,  du  moins  en  deffus  :  mais  le  def- 
fous  de  fon  corps  efl  de  couleur  pâle ,  ôc  d'ailleurs  elle  efl: 
un  peu  velue. 

Interfeclus  12.  ANTHRIBUS  oblongus  ater ,  elytris  fgna- 
turis  albis  j  pedibus  annulis  albis  interfeclis.  Ent.  par» 
I.  pag.  139*  i^- 


DES    Insectes. 


533 


Z *Antr'ibc  bigarrée . 

Longueur  1  lignes.     Largeur  I    ligne, 

La  forme  de  celle-ci  cft  allonqce  Se  fa  couleur  eft  noire 
mactc,  (S:  nullemciic  brillance  Ses  ccuis  ont  tics  petites 
m.irtjucs  blanches  :  mais  ce  qui  la  rend  remarquable,  ce 
font  (es  pactes  qui  font  entrecoupées  d'anneaux  blancs. 

Page  33  5,  avant  Triioma  ,  ajoucez  les  efpcccs  fuivantes  : 

/(^.-C^/zj/j     iS.     COCCINELLA    colcopiris    ru  bris  , 
punchs  fcxdtCLm  albis.   Ent.  par.    i.  pag-    151  ,  iS. 

La  Coccinelle   a  fei\e  points  blancs. 

Longueur  2   {  lignes.     Largeur  i  lignes. 

S\  forme  eft  arrondie,  ainfi  que  celle  de  la  plupart 
des  coccinelles ,  &.  les  écuis  lonc  routes  bc  charités  de  leize 
points  blancs. 

l'X-'Çutiata    29.    COCCINELLA    col  cap  tris    rubris  , 
punchs  duo decim   albis.  Ent.  par.  i.  pag.  151  ^  z^. 

La  Coccinelle  a  douT^e  points  blancs. 

Longueur   I    |  ligne.     Largeur  i   l  gne. 

Cette  efpéce  dillcre  de  la  prccédenre  par  Ci  grandeur 
qui  e(l  moindre,  CJC  par  le  nombre  de  points  blancs,  donc 
iQS  étuis  font  chargés. 

Page  345  ,  avant  Tenebrio  ^  ajoutez  l'efpcce  fuivante  : 

Variegdta  9.  CANTHARIS  nigra  ,  elytris  fulvis  ^ 
maculis  quinque  ni  gris  connexis  j  ihorace  elongaio.  Ent. 
par.  I.  pag.    156  ,  9. 

La  Canthari de- fourmi  panachée. 

Longueur   i    5  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Cette  efpcce  a  beaucoup  de  rapport  &  de  refTemblance 
avec  celle  du  n°.  8  ,  la  forme  allongée  de  fon  cou-'elet  lui 
Jonuc  auili  au  premier  afpccl:,  l'air  d'une  fourmi;  mais 

Y  y  y   ij 


54Ô  Histoire  abrégée 

elle  en  diffère  :  i  °.  par  fa  couleur  quieft  noire  au  lieu  d'être 
brune;  i^.  par  la  couleur  de  {es  étuis  qui  ne  font  pas 
rouges ,  mais  de  couleur  fauve;  3°.  par  des  taches  noires 
au  nombre  de  cinq  qui  fe  trouvent  fur  fes  étuis ,  6c  qui  fe 
touchent  &.  fe  réunilfent;  4°.  Enfin  par  la  couleur  noire 
de  fon  corcelet.  J'ai  trouvé  cette  cantharide  courant  fur 
les  fleurs  ombelliferes. 

Page  351,  au  bas ,  avant  féconde  famille ,  ajoutez  : 

Arenana  11*.  TENEBRIO /zi^r^  ^  elytris  flnatis  ftrru- 
gineis.  Ent.  par.  1.  pag.  160  ,  12. 

Le  Ténèbrion  a  étuis  fauves. 

Longueur  tf  -j;   6.  5  i    iignes.     Largeur  1  lignes. 

Ce  ténébrion  varie  pour  la  grandeur,  mais  foit  quMl 
foit  plus  ou  moins  grand,  il  eft  toujours  noir,  £c  {es 
étuis  de  couleur  rouillée  font  chargés  de  fhries. 

Cœrulea  ii"^.  TENEBRIO  cœrulea ,  punclata ,  elytrls 
flriatis  ,  tarfis  fulvis,  Ent.  par.  i.  pag,  i60j  15. 

Le  Ténébrion  bleu. 

Longueur  4  î  lignes.    Largeur  i   \  ligne. 

Sa  tête  ôc  fon  corcelet  font  d'un  noir  un  peu  bleuâtre 
6c  pointillés,  fes  étuis  font  d'un  beau  bleu  foncé,  par- 
femés  de  points  ôc  chargés  chacun  de  huit  à  neuf  ftries. 
Ses  pattes  font  noires  6c  leurs  tarfes  de  couleur  fauve.  Le 
corcelet  efl:  rétréci  en  devant  6c  couvert  pollérieurement 
d'éminences  6c  de  cavités. 

Rotundata  13'^.  TENEBRIO  nigro-cuprœa  ^  elytro  fingulo 
flriis  oclo  punciatis  j  coleoptris  pone  rotundatis.  Ent. 
par  I .  pag.  \Go ,  13. 

Le    Ténébrion  arrondi. 

Longueur   5  \  lignes.     Largeur  2  lignes. 

Cet  infede  eft  par-tout  d'un  noir  cuivreux ,  fur  chacun 


DES    Insectes.  j^i 

de  fcs  étuis  il  y  a  huit  ftrics  foi  mecs  par  des  points.  Ce  qui 
le  rend  reiiiarquablc  ell  la  forme  de  les  tcuis  qui  (ont  ar- 
rondis poftérieurcment ,  au  lieu  que  dans  beaucoup  d'ef- 
péces  de  ce  genro,  la  partie  ou  extrémité  pollcriture  de 
leurs  étuis  le  prolonge  en  pointe. 

Glohulofa  14.*.  TE^EBRIO  arra/cai>raj  ihoracc g/ol^ofi, 
EriL.  par.   i  i  p.    1  <j  0 ,   14. 

Le   Ténébrion   à  corceltt  arrondi. 

Longueur  6  /ignés.     Largeur  i  lignes. 

Ce  ténébrion  eft  entièrement  d'un  noir  foncé,  terne  ôc 
comme  raboteux.  On  le  reconnoît  aifément  à  la  forme 
de  fon  corcclec  court  ^  arrondi  comme  un  petit  globe. 

Page    371,   au  bas  de  \x   page,  &   avant    la   fuivantc , 
ajoutez  les  elpéces  fuivantcs  de  Staphylins. 

Mdanophtalmos  iG.  STAPHYLIN'US  pallïdus  ,  oculis 
anoque  nigris  j  aniainis  fubclavaiis.  Ent.  p^ir.  i.  pacr. 
171  ,  16. 

Le  Staphylin  fauve  aux  yeux  noirs. 

Longueur  l   ^  ligne.     Largtur  j  ligne. 

Ce  petit  ftaphylin  eft  d'une  couleur  fauve,  pale  Se 
claire.  Ses  yeux  de  l'extrémiré  de  fon  ventre  font  noirs. 
Il  porte  un  caraclcre  particulier  dans  la  forme  de  fcs  an- 
tennes, dont  l'extrémité  eft  renflée,  &c  forme  prelqu'uiic 
ef péce  de  mafTue.  Je  l'ai  trouvé  à  terre. 

'gaïus   27.   STAPHYLINUS    nigcr    nitens   ,    elytris 
'nchitis  y  thorace  elongato  lœvi  ,ftriis  quatuor pundati s. 
Ent.  par.   i.  p^g.   171  j   17. 

Le  Staphylin  noir  a  bandes  de  points. 

Longueur    \    lignes,     Lti^'geur    '    ligne, 

La  forme  de  ce  ftaphylin  eft  beaucoup  plus  alloni^ée 
c^uc  dans  h  plupart  des  clpéccs  de  ce  genre ,  ce  qui  vient 


Elon^ 
punc 


54î  Histoire   abrégée 

principalement  de  Ja  longueur  de  Ton  corcelet.  Cette 
dernière  partie  eil  chargée  de  quatre  flries  de  points  ;  les 
étuis  font  pareillement  pointillés,  mais  irrégulièrement. 
Tout  l'infe^teeft  d'un  noir  lifTe  ôc  brillant. 

Anguflatus  28.   ST kVHYLWVS  niger ^  tkorace  angujlato 
fulvo  y  pcdibus  fufcis.  Ent.  par,  i.  pag.  172,  28. 

Le  Staphyliîi  a  corcelet  étranglé. 

Longueur   i  \  lignes.     Largeur  f  ligne. 

Cette  efpéce  a  quelque  rapport  avec  la  précédente  pour 
fa  forme  allongée  &  la  longueur  de  fon  corcelet,  qui  de 
plus  a  une  efpéce  d'étranglement  dans  fon  milieu.  Elle  en 
diffère  par  la  couleur  de  ce  même  corcelet  qui  efl  fauve, 
bc  celle  de  fes  pattes  qui  font  brunes. 

Kariegatus  29.  SX k^¥Ci\XH\}^niger  comprejfus ^elytris 
pojiicè  ^  pedibusque  fiifcls.  Ent.  par.    i- pag.  172  ^  25;. 

Le  Staphylin  applati  a  étuis  bigarrés. 

Longueur  3   Lignes.     Laigcur  f   ligne. 

Le  corps  de  ce  ftaphylin  eft  plus  applati  que  dans  la  plu- 
part des  autres.  Sa  couleur  en  général  effc  noire,  il  n'y  a 
que  le  bord  poftérieur  de  fes  étuis  6c  fes  pattes  qui  foienc 
brunes. 

Arenariiis  30.  STAPHYLIN  US    ater  ^    clytris    in  medio 
flavefccntibus.  Ent.  par.    i .  pag.  1 7  2  ^  30. 

Le  Staphylin  a  étuis  jaunes  au  milieu. 

Longueur  l  \   ligne.     Largeur  \  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  noire,  nullement  brillante,  & 
ne  fe  diftingue  que  par  un  peu  de  jaune  qui  fe  voit  au 
milieu  de  fes  étuis.  On  le  trouve  dans  le  lable. 

Melanjocephalus  3 1 .  STAPHYLINUS  fulvus  ,  capite. 
■    anoquô  nigris.  Ent,  par.    i .  pag.    172,  31. 


DES    Insectes.  543 

Le  Staphylin   a  tête  noire. 

Longueur  i   ligne.     Largeur  -]  t^gnt. 

Ce  petit  infecle  ell  par- tout  fauve  :  il  n'y  a  que  fa  térc 
fc  rcxtrémité  poft6icurc  de  (on  ventre  qui  loicnt  noires. 

Nigro-fulvus  31.  STAPHYLIN  US  niger;  thorace  ^ 

pcdibus  ,    elytrorum ,    abdominisque    b.ifc  JulviS ,   apice 
nïgris  y  rmisillis  Longitudine   capitis.  Ent.  par.    i .  pag. 

Le  Staphylin  arlequin  à  longues  mâchoires. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  f  ligne. 

Le  fond  de  la  couleur  de  cet  infecle  eft  noir,  mais  Ton 
corcelet  Se  fcs  pattes  (ont  de  couleur  Fauve.  La  ba(c  de 
fes  étuis  £c  celle  de  (on  ventre  (ont  pareillement  de  cou- 
leur fauve,  tandis  que  leur  excrcmice  cil  noire;  mais  un 
caractère  particulier  de  cette  e(péce  conrdle  dans  fes  mâ- 
choires prominentes  ,  dont  \\  longueur  égale  celle  de 
la  te te. 

Page  373,  .1  la  fin  de   la   page,  ajoutez: 

AIdjor  1.  NECYDALfS   elytris  ferrugineis  immacuLuis , 
antennis  corpore  ùrevioribus.  Ent.  par.  i.  pag.   174,   2. 

L'inn.  fy/i.  nat.  edit.    lO  ,   i.  p.  41. 

Ejufdun.  Edit.    12.  p.ig.   641.   tom.  I.   part.  II.   Necydalis   (major)  elyuis 

abbrcviàt'is  ferni^'jincib  immaculatis,  antennis  1-revioribus. 
Sikoeff.  moncgr.   1753,  fg-   i.  2.  Mufca-Cerambix  major. 

La  grande  Necydale. 

Longueur  9    lignes.     Largeur  I   y  ligne. 

Cette  grande  6c  belle  efpéce  de  Necydale  a  la  tcte 
noire  6c  les  antennes  un  peu  tauves  ,  plus  courtes  que  (on 
corps.  Son  corcelet  noirâtre  a  un  rebord  de  couleur  pale. 
Ses  ailes  légèrement  teintes  de  rougeatre,  n'ont  point  de 
taches  comme  celle  du  ii".  i.  Son  ventre  elt  noir,  «3c  (es 
pattes  (ont  d'une  couleur  brune  claire.  Cet  in(ec\c  cil  rare. 


544  Histoire    abrégée 

Page  428,  ligne  18,  avant  l'alinéa  Remarque  ajoutez:- 
Neuroptera   29.  CiQPi.Y>K  fufia  ^  thoracis  margine  flavo  ; 
alis  aqueis  y  nervis  fufcis.  Ent.  par.  i.  pag.  ic?i.  2.^. 

La  Cigale  a  nervures. 

Longueur   i  lignes.     Largeur  I   lignes 

Cette  petite  cigale  eft  toute  brune,  à  l'exception  des 
bords  de  Ton  corcelet  qui  font  jaunes.  Ses  ailes  vitrées  6c 
tranfparentes  ont  leurs  nervures  brunes. 

Acephala  30.  CICADA  tota  viridis  ,  c  api  te  brcvi  lato, 
Ent.  par.  i.  pag.  192.  30. 

La  Cigale  verte  a  tête  renfoncée. 

Longueur  2.  5  lignes.     Largeur  7   i  ligne. 

Cette  efpéce  aflez  commune  varie  pour  la  grandeur. 
Elle  eft  de  couleur  verte  claire,  ëc  elle  a  pour  caractère 
diftin£lif  la  forme  de  fa  tête  qui  eft  large,  très-courte  ôc 
renfoncée  dans  fon  corcelet ,  en  forte  qu'elle  femble  n'en 
point  avoir. 

Triftis  31.  CICADA  nigro  -fufia  ,  fafciis  quatuor 
tranfverfis  albidis  ,  média  interruptd.  Ent.  par.  i .  pag, 
15)2,   31. 

La  Cigale  a  bandes  blanches. 

Longueur  i    \  ligne.     Largeur  7  ligne. 

La  couleur  de  celle-ci  eft  obfcure ,  elle  eft  d'un  brun 
noirâtre  j  mais  en  deflus  on  voit  quatre  bandes  tranfver- 
fales  blanches ,  dont  une  du  milieu  eft  interrompue  dans 
fa  partie  moyenne. 

Porrecîa  32.  CICADA  pallida  ,  oculis  ni  gris  ^  capite 
antich  producio  acuto  j  thorace  duplo  longiore.  Ent.  par, 
I  ,  pag.  191,  31. 

La  Cigale  h  tête   allongée. 

Longueur  2  f  lignes.     Largeur  \   ligne. 

Cette  efpéce  eft  pâle  &  prefque  fans  couleur,  ce  qui 
fait   reftorcir    davantage   fes   yeux    noirs.    Sa    tête    eft 

allongée  ^ 


DES    Insectes.  54^ 

allongée,  pointue,  te  deux  fois  plus  longue  que  Ton  cor- 
celcc,  ce  qui  conlUtuc  un  caracicrc  bien  Ipécihquc. 

DiLuata  33.  CICADA  fujca  maculis  irregulanhus 
albis ,  tiytrorum  laicribus  dilutatis.  Eni  par.  \.p.  i  ^3  j  33. 

La   Cigale  rcnftcc. 

Longueur  )  li^ntt.      Largeur    I    ;;  i'gi*t 

Cette  cigale  cd  brune,  avec  des  taches  blanches  irté- 
gulicrcs  &. (ans  ordre;  mais  elle  ell  tcmarquablc  par  les 
prolongcmens  de  fes  clytres  lut  les  cotés,  ce  qui  la  faic 
paroure  comme  rcnriée. 

Page   4^4  >  à   la  fin   du   premiet  alinéa  ,  avant  fccondc 
famiLlt  ,  ajoutez  : 

Tridentatus  ^i*.  CIMEX  planus ^  dcprejjus ,  airo-fufcus  , 
cap'ne  antich  trïdcntato  ,  ihoracis  margine  fcrraco  ,  clyiru 
parvis.  Ent.  par.   i.  pag.  114,  61. 

La  panai ft  a  trois  cornes. 

Longueur  )    lignes.     Largeur  I   f  ligii. 

Cette  efpéce  cfl  très  -  plate  ,  fa  couleur  efl  brune 
foncée  in:  même  noirâtre.  Le-  bords  latéraux  de  Ion  cor- 
cclctlont  dentés  en  (cie,  fes  élytrcs  t'ont  courts  &:  petits. 
Alais  ce  qu'elle  a  de  plus  lingulier  lont  trois  prolongc- 
mens aigus  au-devant  de  la  tcte  qui  forment  ttois  eipéces 
de  dents  pointues. 
Biclavams   62*.    CIMEX    oblongus    lividus    anunnarum 

articulis  primo  à  extremo  clavatis.  Ent.  par.  \.  p.  114,  <>4* 
La  Punaifc  a  double    majje. 

Longueur  x   \  lignes.     Largeur  {  ligne. 

Son  corps  eft  étroit  &:  allongé ,  fa  couleur  pale  &: 
livide;  ce  qui  conlticue  ion  caraclere  Ipécihque  ell  U 
forme  de  fes  antennes ,  dont  le  premier  anneau  qui  tient 
à  la  tête  eft  beaucoup  plus  gros,  aind  que  le  dernier, 
tandis  que  les  intermédiaires  lont  minces ,  ce  qui  fcmble 
former  deux  efpéces  de  mallues. 

Fin  du  Supplément  du  Tome  premier. 

Supp.   Tome  /,  Zzz 


54« 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 

Des  noms  françois  des  Insectes^  contenus 
dans  le  premier  Volume, 


Les  noms  en  carafteres  romains  font 

font  en 

L'  A  L  T  I  S  E ,  p.   244  —  250. 
JJ amourette  ^  p.   115. 
L'anafpe  ^  p,  315  —  317' 
L'anthrêne  ^  p.  115  —  1 1 5  • 
L'antribej  p.   ^06 —  305?.  Sup. 

P-   537—  539. 
L* arlequin,  p.    161. 
Le  becmare,  p.  16^  —  iy^,Sup. 

P-    533  —  554. 
La  biche ,  p.  61. 
La  blatte  ,  p.  375)  —  382. 
Le  boftriche,/>.  301  —  ^01.  Sup. 

P'  535  —53^. 
Le  bouclier,  p.   117 — 113. 
Le  boiifier ,  p.  87  —  91. 
La  bruche  ,  p.  16^  —  1^4.  Sup, 

p.  514—515. 
Le  buprefte ,  jP.  137  —  \ 61.  Sup. 

p,  520  —  524. 
La  cantharidej  p.  3^9 — 344. 

Sup. p.  539—  540. 
Le  capricorne,  p.    199  —  106. 

Sup.  p.  52,^. 
La  cardinale,  p.  338. 
La  caffide , /7.  310—314. 
La  cérocome  ,  />.  357  —  358. 
Le  cerf-volant j/.  59  —  64.  Sup, 

p.  514. 
Le  charanfon  ,  p.  274  —  301. 

Sup.  p.  534—535. 
i«  çhatai^nçi  p,  24 3. 


ceux  des  genres ,  &  ceux  des  efpéces 
italiques. 


50 


Z^  chevrette  ,  p.  <^3 
La  chryfomele ,  p 

Sup.  p.  531  —  553. 

La  cicindele,/?.  i(î9- 
La  cigale,  p.  412  — 

;'.    544  —  545- 
La  ciftele  ^  p.  115  — 
Le  Clairon,/?.  303  — 

P-  T3^— 537- 
La  coccinelle  j  p. 

Sup.  p.    539. 
La  cochenille ,  p. 
La  cori/e  ,  /?.  477  — 
La  couniUiere ,  p.  388. 
Le  criocere ,  /?.  2  3  7  — 

?•  530—531- 
Le  criquet,  /?.  390  — 
La  eu  cale  ,  /;.  3  5(1. 
Le  dermelle ,  /?.  95  — 

/..  515  —  518. 
ie   diable  ,  p.    423. 
La  diapere,  /?.  337 
Le  dytique,/?.  185 

P;   5^5-. 
L'éméraudine  i  P*  73» 
L'efcarbot,  /?.  93  — 
Le  foulon,  p.  6^. 
La  galeruque  ,  p.  1 

Sup.  p.    531. 
La  gouttière ,  p.  112, 

Legribouri,/.  131 


64,. 

55  —  i66* 

-179. 

429.    5;//T. 
117. 

305.  Sup, 


318     —    334. 


9—512. 
-478. 

-  14f^,Sup, 

395- 
108.  Sup. 


—  193.  Sup, 


95- 

51  —255. 


—  x^j.Sup, 


T  A  B 

p.  529  —  530. 

Le  grillon,/?.  5 8(j  —  389. 
Le  hanncLon ,   p.   70. 
Le  hottcntot  ^  p.  89. 
L'hydrophile,  p.   iSo —  184. 
Le  kermès,/?.  498 — 509. 
La  Icpture,/?.  107  —  zio.  Sup. 

p,   <)i6 —  518. 
Le  lupcre,/>.  1^0 — Z51. 
La  mante,  p.   39.;. 
La  melolonte,/'.   195 — 197. 
Le  r/ii  i/u- ,  p.    68. 
La  mordelle,/?.  353  —  355. 
Le  mylabre,/?.  166  —  z6S. 
La  naucore ,  /?.  47  3  —  474. 
La  necydalc,  p.  ^yi.  Sup. p.  543. 
L'onulifë,/?.  179 —  180. 
La pa-llcttj  ^  p.  251. 
La  panache ,  /?.  ^4  —  C6. 
Le  perce-oreille,  p.  374  —  ^-jG. 
Le  phalangifce^  ip.-ji. 
LepUlulaire  ,  p.  76  —  77. 
La plcurcufe  ,  p.  28  5. 
Z<;  plut  us  y  p.  249. 
Le  prione,/'.  198. 
La  prociga/e ,  p.  429. 
Le  prolcarabéj/7.  377  —  378. 
La  plylle ,  p  482.  — 489. 


Le  puceron,/?.  489  —  498. 

La  piinaile,  p.  430  —  47  3.  Sup. 

/'•545-. 
La  piinail'c-à-avirons,  r.  47  S  — 

477. 
Le  richard  , /?.  113  —  128.  S:^p. 

p.  51S  — 519. 
La  rojaliey  p.  202. 
La  (aiitcrclle,/?.  396 —  398. 
Le  fcarabé  ,  /?.  CG  —  85.  Sup,  p% 

S14  — 5M- 
Le  (colyteif».  309  —  310. 
Le  Icorpion-aqiiatiqiie  ,  p.  4-9 

—  481. 
Le  ftapiiylin  ,p.  3  5  j^  —  371.  Sup, 

/'•  54'  —  545- 
Leilencore,/?.  III  — ii<).  Sup» 

p.  528  —  519. 

Le  tau  pin,/?  129  —  i^j.Sun.p. 

5|9— 5io- 
Leténébrion,/?.  345  —  3  <)i.Skp. 

p.  540  —  541. 
Le  tourniquet,/?.  195  —  194. 
Le  tripl',/?.  383  —  585. 
La  tritome,  /?.  335. 
Le  ver-luifant, /\  165  — iG^, 
Le  venubUu^  p.  iGo  —  iG\. 
La  vrillcite, /?.  icS  —  112. 


Fin  de   la  Table  des  noms  fruncols. 


TABLE    ALPHABÉTIQUE 

D  V.  S   noms    latins    des  INSECTES  y  contenus 
dans  le  premier  Volume. 

Les  noms  en  cara«Sleres  italiques  font  ceux  îles  citations. 
^crigosjEus j  pag.  397.         Acrydium, /P.  ^90 —  395. 


i 


Z  Z      J) 


545 

Ahic^iP.  244  —  151. 
Anafpis,/'.  315  —  317. 
Anthrenus,/7<  113  —  115. 
Anthribus ,  /?.  ^06  —  309.  Sup. 

P-  537—  559- 
Aphis,/7.  489 — 498. 
jt^raneus,  p.  481. 
AttelabuSj/7.  93  —  95. 
Attdabus  ^  p.  2(j4j   2-73  j   3^4  j 

349- 
Blatta  ,  /7.   379  —  382. 
Blatta  ,    p.    34(î —  347. 
Boftrichus ,  /?.  301  —  302.  Sup, 

Z'-  5  35  —5  3^ 


TABLE. 

/'.531  — 53Î- 
Chryfomela,  P»  1 9  5  —  1 97  >  2.3  2  J 

^33  ,  ^39»  ^41  — ^45  j  i47> 


251  j    252J  256,  2(ji  ,  264^ 

2(J(Î. 

Cicada,/?.  412  —  429.  Sup»  p,. 

.544  —  545- 
Cicindela, />.  1^9  —  179. 

Cicindela  ,p.    137^    151^    ^54^ 

.15*^-»  M7-»  i-^Tj  ^2-8. 
Cimex,  /?.  430  —  473» 
CimeXj  p.  474  ,  47<j  ,  481 ,  482^ 

495.  Sup. p.  545. 
Cirtela,  p.  115  —  117. 


BnichuSj  p.  16}  — 16'). Sup. p.    Clerus,  p,  303  —  305.   Sup.  p. 


\i6 , 


Sup. 
342. 


524—  525. 
Bupreftisj  p.  137 —  \6^. 

p.  520  —  524. 
Buprejiis  ,  p.   7^^    123  — 

147^  149,   218. 
Byrrhiis,  p.  108 — m. 
Cantharis ,  p.  539  —  344. 

^P'  $}9  —  54«- 
Cantharis  y  p.   149,    154^ 
i6ç)^  171  —  i77j  341  . 
Cantharus  y  p.  378. 
Capricornus  ^  p.  202,   208. 
Carabus,/?.  137,  141  —  i52.> 

I  58  j     I<jO  j    1<j2. 

Caffida,  /?.  310,  314. 

CaJJida  ,p.    112,    117    —    12.1, 

312,  313,  350. 
Cerambyx  ,/?.  199  —  io6. 
Cerambyx  y  1^.   142J  1^4,  198, 

202  j  203  ,  106 ^  2q8  ,  212  , 

218,  220  ,  222  ,  223 , 

Sup.  p.   52(3, 

Cerocoma, /7.  357  ,   358. 
Cervus-volans ,  p.  61, 
Chermes,  p.  498  —  509. 
Chermes  j  p.  48(3  —  488. 


,  53<?—  537. 
Sup,    Coccinella,/?.  5 18  —  334.  Sup, 

Coccïndla  ^p.  94,  95JI14J  320 

—  334- 
Coccionella ,  p.  3i2j  321,   327, 

CoccuSjp.   509  —  512. 
Copris,/7.  87  —  92. 
Corixaj  p.  ^-ji ,  478. 
Crioceris  ,/>.  257  —  243.  Sup.p, 

530  —  531. 
Cryptocephalus,;?.  231  —  237. 

Sup.  p.  529—530. 
CucujuSj/7.  123  —  128.  Sup. p. 

518  —  519. 
Curculio , /7.  274 — 301. 
Curculio  y^.  i6c)^ij^^  278,  279, 
282  — ^87  j  293  j  295j  297j 

XC)%.Sup.p.^^^~   535. 

Dermeftes,  p.  96  —  108. 
2z(j.    Der/w^dj , p.  (^5,  94,  loi  j  102 3 
104,  \o6  y  107,  III  —  ii4j 
304,  ^o^.Sup.p.  515  —  518. 

Diaperis,/».  337. 

Dyticus,  ;?.  185  —  193.  Sup. p. 
525. 


Chryfomelaj/».  255  —  zC6.Sup,    Dytijcus  ^  ip.  i2o ,  191^194. 


T  A  B 

Elater^f.   iip  — I57.  Sup.  p. 
519  —  510. 

E/aler  ,    p.    131  —  134. 
Forficula,  p.  574  —  37^'l 
Forficu/.ij  Tp.  ^6^j    370  j    375, 

Galeruca,/'.  2.51  — i^  y  Sup. p. 

Cnllo-talpa  j  p.  387  —  588. 
Grylkis  ,/>.  386  —  3S9. 
Oryllus^    p.    380,    393— 3:; 5  > 

397  —  399.  4^7- 
Gyrinus  j  y.   19  j  ,   194. 
Cyrinus  ,   p.    147. 
Hepa,  /?.  479  —  48 i. 
//i//c'r,   p.  93—95- 
Hydrocaniharus y    p.    i8<>,    187, 

189. 
Hydrophilusj/7.  180 — 184. 
Lan^.pyris  ,  p.  1^5  —  i<îS. 

Lcmp^ris ,  p.  381. 

Leptura,/'.  207  —  110.  Sup. p. 

5i6  —  518. 
Leptura  j   p.    HZ,    114,    2,^)? 

116  ,    Zip. 

Locurta,  /?.  39<j —  398. 
Locujta  y  p.  391 — ^94,   481. 
LocuJliX-pukx _,  p.  4i(>,  417^414. 
Luperus,  p.  130 ,   231. 
Mantes ,  p,  399. 
]\1eloe,/>.  377,  378. 

Melolontha ,  /7.  1 9  5  —  19-. 

Molïtor  ^  p.  70. 

Mordella,/>.  355  —  3^5- 

Mordellay   p.    144,    i4S  >    ^47 
148,   150,  349,   353. 

iVlyl.ibris,  p,  166 —  z^8. 

Naucoris,  p.  47 3  ^  474. 

Kecydalis,;».  ^ji.Sup.p.  543. 

NccydaiiSj  p.  123  ,   173. 

iW'/^i/j  p.  474,  481. 

l^^ocli-luca^  p.  167. 


L  E.  549 

Noconcda,f.  475—477. 
Notonccld  j  p.  478. 
Notopcda,  p.  1 34. 
Noroxus,/'.  3  5^. 
Omalifus,/'.  179 ,  180. 
Pcdiculus  J    p.   49<î. 
Pcltis,/'.  117  —  izj. 
Phyfapus^  p.  385. 
PiUularius y  p.   75. 
riatyccrus  ^  /j.  59  —  (^4.  <S"w/?.  /». 

5 14. 
Prioniis^/'.  198. 
Profcarahdus 3  p.  377»  3  7^- 
Plylla,  p.  481  — 4S9. 
Ptiliiiusj /'■.  64  —  GC, 
Pu/fx  J  p.  418. 
Pyrochroa,  p.   338. 
Rcinurra  ,  p.  416  j  419  ,  4^  3« 
Rhinoinacer,/-.  1(^9  —  273.  Sup. 

P'  533  — 534- 
Scarabœus  ,p.  66  —  ?>6.  Sup.  p. 

5H—  5'5- 
Scctrabdus  ,  p.    6\  —  ^; ,  <îS.  — 

89  ,    98  ,     loi  ,     101 ,     114, 


118,111,  111,  i3î-> 
135  ,  194,  203,  206 
—  115  ,  117  ,  231 , 
141  J  304  ,  30S  , 
513  ,   320  J  311  , 
327,  351  ,  346,  5^0, 
575  »  378  ,  380  ,  441 


,    111 
141, 

5'2.    , 

?<54, 


Scolytus  j/7.   309  ,  ^lo. 

Scorpio  J  p.  481  ,  482. 

Silpha  ^  P  98,   100,    105  ,  118, 

111  ,    350. 
Staphylinus, /?.  359 —  57 1« 
Staphylinus  j  p.  5  60  ,  5  <J4 ,    3  <^  7  , 

—  371.  Sup.p,  541  —  543. 
Sterocorus  ^  />.  121  —  219.  Sup, 

p.  528  —  519. 
Talpa  J  p.   387. 
TauruS'Volans  y  p.  cîi. 


Î59  TABLE. 

Tenebrio,  p.  345  — 351.  Sup.    Thrips,/?.  383  —  385. 

P-  540  —  54^-  Xi^'  '^-  4<^3- 

Jaiôbrio ^  ^.    1(^5,   34(î,   349,    Tmoma, /?.  335. 

Tejîudo  i  p.  311. 

Fi/2  i/d  /cz  Ttî^/e  <f^j  720/;2j  latins. 


Errata     du    Tome  premier. 

Pag.  III.  lig.  24.  jLi/2.  fyjl.  nat.  edh.  lO.  «.  7.  Mi^z'.  Lin.  fyft.  nat.   edit.  10. 

«.  22. 
Pag.   210,  après  la  ligne  5,  ajoutez  en    c\\.:\ûon '.  Linn.  fyft,  nat.  edit.  10.    l. 

p.  394.   n.   38.   Cerambix    thorace  mutico  cylindraceo  lutso ,  pundtis  duobus 

nigris  ;    elytris   faftigiatis ,  Jinearibus    nigris.   Uddm.    diiTert.     31.    Cerambix 

fufco-rufus  ,  elytris  nigro-cinereis,  pundtis  excavatis  nigris. 
Pag.  242.  lig.  16.  effacez  les  deux  citations  de  Linnée.  Linn.  faun.  fuec.  &  ASl, 

upf.   ^c.  L'infe6le  décrit  par  Linnée  eft  ovaîe  &  le  nôtre  ell  oblorg. 
Pag.  334.   lig.  31.  utrinque  macula  nigra ,  ///t:j;  ;  utrinqiie  macula  rubrâ. 
Pag.  448.   lig.   29.  Tout  le  deffous ,  7if/ê{  ;  tout  le   delTus. 
Pag.  468,  au  n.  68.  ajoutez  en  citation.  AlliorA  manipl.inf.   Taurin,  p.  190. 

Cimex  fanguineus,  fcutello  longitudine   abdominis ,   lubtus  maculis,   fupra 

fafciis  longitudinalibus  rigris, 
Pag.  484,   au  n.  l.  ajoutez  en  citation.  Lin.  fyji.   nat.  edit.  10.  I.  pag.  455. 

«.14. 
Pag.  485".  au  n.   2.  ajoutez  en  citation  :  Lm.  fyfi.  nat.  edit.  10.  i.  p.  45'4,  «.  5. 
Pag.  495.  lig.  20.  effacez  ces  mots  -.je  n'en  ai  point  trouvé  d'ailés  :  &  mettez  : 

Ses  ailes  font  noires  é^  ornées  de  deu^c  bandes  blanzhes  iranfverfales  ,   l'une 

à  la  bafe  de  l'aile  ,,  l'autre  vers  fon  milieu. 
Pag.  496.  au  n.  8.  ajoutez  en  citation.  Lin.  fyfi.  nat.  edit.   10.  i.j?.  452.  n.  ij. 
Pag.  498.  n.    14.  ajoutez  en  citation.  Lin.  fyfi.  nat.  edit.   lo.  i.  p.  4153.  n.  20. 
Pag.  507.  n.  9.  ajoutez  en  citation.    Linn.  fyfi.    nat.  edit.  10.    i.  p.  456.  n. 

9.   Coccus  tiliae. 
Même  pag.  n.  10.  ajoutez  en  citation.  Lin.  fyfi.  nat,  edit.  10.  i.p.  4^6  n,  8. 

Coccus  coryli. 


%BJ\aJKtJ%lU'^RJ\ÈJ\BJABJ\BJ\ÙJ\hJ'\nj  'M/  >£/  Mi^  SM/ Mi,*  \X' \Sé>  ^6ê>  ^Ji/f  *^  ^H/ M^  ^b/ \i^ 

gSp  II'  Cp  "îjr  Cp  op  op  "CP  jjp  op  Cp  Bp  3jp  Cp  'O  'D>  Jj   Dp  13'  jjp  jjp  Jji  U>  Bp  O"  O» 

EXPLICATION 

Des    Planches    contenues    dans    le    premier 

Volume, 


PLANCHE    P  R  E  M  I  r.  H  E. 


F/^.  I-    T   ECerf-volakt, 

I  i  de  grandeur  iiaturt;lle. 
On  en  trouve  quelque- 
fois   qui     font    encore 


beaucoup  plus  grands. 

!  du 
fdparée. 


a.  Antenne  du  cert-volanc 


Fîg.  m 


/. 


•r^s.  ir. 


II.        La  panache. 

b.  La  panache  de  grandeur 
naturelle. 

c.  Laméme,  vûeaumicrof- 
cope. 

d.  Sa    patte    fëparée   pour 
taire  voir  le  nombre  des 
articles  des  taries. 
Le  fcarabé   ph.i!jnai/le. 
L'animal  de  grandeur  na- 
turelle. 

Son  antenne  réparée  , 
dont  la  malle  eil  compo- 
fëe  de  trxiis  feuillets. 
Antenne  (éparée  du  fca- 
xibàfou/vn,  doiula  nul- 
fe  cil  cornpolee  de  l'ept 
feuillets  tr<ès-Iongs. 
AnteiVneTéparée  du  /i.in- 
ncton  ,  dont  la  man'e  eil 
pareillement  corhpofée 
de  fept  feuillets  ,  mais 
plus  courts.       >  t        '. 

L'cr<îarbot.   ' 
L'animal  de  grandeur  na- 
turelle vil  en  cTcllus. 
Le  même  vil  en  dcffous. 
L'efcarbot  vilendeirousS<: 
plus  grand  que  le  naturel. 


k.   Patte  de  l'inre(flcre'parée. 

/.  Sa  tetef^par^e,  pour  faire 
voir  Tes  mâchoires  &:  la 
polition  de  fcs  antennes. 

m.  Antenne  de  l'efcarbot, 
grolVie  à  la  loupe. 

Fig.    y.        Le  dermefte  h  point  dt 
H'.Kgne.     • 
p.   L'animal  de  grandeur  na- 

turclle. 
ç.r.Son  antenne  Céparëe  8£ 
plus  grofle  que  le  natu- 
rel. 

F/V.    rr.        t^A  vrillette. 

s.    L  a;ifrrial  de  grandeur  na- 

tûrelle. 
t.    Le    même    grofli    à   la 

loupe. 

Son  Antenne  açgrandie. 

Sa  p.itte  féparee. 

Fig.   VU.    L'anthréne. 

y,.  L'animal ^ans  fagrofleuf 

naturelle. 
j.  te  mèMre  groOl  au  mi- 

crofcope. 
6".  Le  même,  grolVi  &:  vii 

en  dellous. 
<;j.Son  antenne  fcparee. 
6i>.  Sa  patte  féparée  &:  Trof- 
■    iie. 

tig.Vifl.ct.l-^  cirtele  de   grandeur 
%  naturelle. 

^<i'.  Son  antenne  réparée. 
te.  Sa  patte  léparée  &  vil« 
au  microfcope. 


u, 

X. 


ssr 


Explication 


PLANCHE     IL 


Fig.  ./. 


E  Bouclier. 


a.    L'animal  de    gran- 


Fig.  II.  e. 
/. 
g- 
Fig.  111.  h. 


Fig.  IF. 


F!g.  r. 


L 

deur  naturelle, 

b.  Sa  patte  groflîeà  la  loupe. 

c.  Son  antenne. 

d.  La  patteencoreplus  grof- 
fîe  que  dans  la  Figure  b. 

Le  richaïdfiofé,  à^j<?r/w. -y 

Sa   patte.    '■ 

Son  antenne. 

Le  nchdixà  rubis  j  vu  à  la 

loupe. 

Le  même  j  de  grandeur 

naturelle. 

Son  antenne. 

Le  taupin. 

Tinfeéle  gtofll  &.  vu  en 

delfous 
m.  Le  même,  en  deiïus. 
n.  Son  antenne. 
o.   Une  de  les  pattes. 

A  coté  de  la  figure ,  efl: 

réchclle  de  la  grandeur 

naturelle  de  rinledte. 

Lebupreft^. 
p.  L'animal  de  grandeur  na- 
,   tutelle  j  vu  eu  deflus. 


A'. 


/. 


Fig. 
■7 


q.  Le  même  groflî,  &  vu 
en  deffous  j  on  apper- 
çoit  dans  cette  figure , 
l'appendice  qui  eil  l'ori- 
gine de  fes  pattes  j  fur- 
tout  d'.s  dernières. 
VI,       La  bruche. 

L'animal  de  grandeur  nar 
turelle.       ' 

Le  njème  ,  vii  à  la  loupCt 
Sa  patte  lëparee. 

F/>.    VII.       Le  ver-luilant. 

LafemellejV  jeen  deflus,' 
La  même,  vue  endeflbus. 
Le  mâle. 

L'antenne  du  ver-luifant 
fépavée  &  gi'oifie. 
ô".  Sa  patte. 

Fig.  VIII.  ■   La  cicindele.  ,  .   ' 

./4.  L'animalgiofTi, l'échelle 
de  la  grandeur  naturelle 
elt  à  côté. 

B.  Sa  patte  féparée, 
Fig.    IX.      L'o:^-.  life 

C.  L'infecte  de  grandeur  na- 
turelle. 

D  Le  nême  ,  groffi  .ai»< 
miciolcope.    ' 


r. 

/. 
t. 

u. 

X. 

y- 


PLANCHE     1  I  L 

Fig.  h     y  ^filt-'oRdirHiLE.  yîg^IV.       La  melolonte. 

"'a.   L'infeâe  groflî. 

Son  antenne  féparée. 


F'ig.  11- 

Fig.  m. 


d. 

e. 
f- 
S- 


deur    naturelle  j  vu   en 

defl'us. 

Le  même ,  vfl  en  defl^ous. 

Son  antenne  féparée. 

Le  dytique.  i\ 

Le  tourniquet. 

L'an'mal  groflî  &  vu  eiv 

deflus,        ■  -  '■ 

Le  même,  en  deflfous. 

Son  anteiino  féparée. 

Sa  patte  féparée. 


{Fig. 
Fig. 


V. 


VI. 


k.   Sa  patte. 

Le  prione  de  grandeur 
naturelle. 

Le  capricorne  rof.iUe, 
l.    L'animal  de  grandeur  na» 
turelle,  '        ' 

jt:.  Sa  tête  &  fon  corcelet 
réparés  ,  pour  faire  voir 
fes  mâchoires  &  la  po- 
rtion de  fes  antennes. 


DES  Planches   du   Tomjî   I. 


fn 


r  L  A  N  C  II  1-      1  V. 


Fis-   I' 


LE  SteN' 
a.  L'anin 


//. 


COR  E. 

mal  Vil  de  côté, 
le  méine  en  dcflus. 
Sa  tetc  fie  les  antennes  ré- 
parées. 
Sa  patte  groHle. 

LeLiipere. 
e.    L'animal  de  grandeurna- 

lurelle. 
/.   I.e  même ,  groflï. 

Fi  g.   m.      Le  gribouri. 

g.   L'animal  de  grandeur  na- 
turelle, &  vu  en  dcflus. 
h.  Le  mémo,  groili  &  vil 

de  côté. 
j.   Sa  patte  fépnrée. 
k.  Son  antenne  féparée. 

Fig.  ir.      L'altife. 

/.   L'infedte  grolTi;  l'échelle 

de  fa  grandeur  naturelle 

ei\  à  côté, 
m.  Son  antenne. 
n.   Sapattepollérieure^dont* 

la  cuifle  ell  fort  grofle  & 

ronde. 

Fig,  V.       Le  crioccre. 

0.  L'infedle  de  grandeur  na- 
turelle. 
p.  Sa  tête  &  Ton  antenne  ré- 
parées. 


q.  L'antenncfeule&rgrolTic. 

r.   S*  patte  fcparée. 

/.    La  n^éme  patte  groflie. 

Fig.     VI.  La  gnieruque. 

t.  I/mlldtc  un  peu  grodi. 

V.  Son  antenne. 

X,  Sa  patte. 

Fig.  VIL      La  chryfomele, 

y.  L'animal  de  grandeur  na- 
turelle. 
j.  Sa  patte. 
t/.  Son  antenne  &:  Ta  tête. 

Fig.    VIII.  Le  charanfon. 

A.  Le    charanfon    un    peu 
grofll. 

B.  Son  antenne  fcparée. 

C.  La  tète  &:  les  antennes 
du  becmare. 

Nous  n'avons  fait  graver 
que  ces  parties  de  cet  in- 
fecte ,  qui  reffemble  au 
charanfon,  &  n'en ditfére 
que  par  la  forme  de  fes 
antennes  ,  comme  on  le 
voit  par  cette  figure. 

D.  La  patte  du  charanfon. 

Fig,   IX.      Le  mvlabre. 

E.  L'infcCte  groffi. 

F.  Son  antenne. 

G.  Sa  patte. 


PLANCHE    V. 


Fig.   I.        TE  BOSTRICHE. 

A^a.  L'infedle  de  gran- 
deur naturelle ,  vu  en 
deflus. 

6.  Le  même,  grofli  &  vil 
en  delfoiK. 

c.  Son  antenne, 

d.  Sa  patte. 

Fig.     II.         L'ùlitàhc  noir  JJrié. 

e.  L'animal  grolli, 
/.   Son  antenne. 


Tome.    I. 


g.  Sa  patte. 
Fig,  III.       L'antribe  mjrl>ri, 

h.    L'animal  grolfi. 

y.    Son  anteime. 

k.   Sa  patte. 

/.    Le  tarie  féparé. 
Fig.  IV.        Le  clairon. 

m.  L'infedle  de  grandeur  na- 
turelle. 

n.  Son  antenne. 

o.  Sa  patte. 

A  a  n  a 


514 


E  X  P  t  I  C  A  T  I 


V.      Le  fcolîre. 
p,  L'infede  grofli, 
j»  Son  antenne. 
r.    Sa  patte  groflîe. 
f.   Le  tarfe  féparé. 
Fig.  VI.      LacafTide. 

t.   L'infedtedegrandeurna- 

turelle. 
u.  Le  même^  groffi. 
X.  Son  antenne. 


O  N 

y.  Sa  patte; 

ç.  Sa  larve  de  grandeur  na- 
turelle. 

A.  Sa  nymphe  de  grandeur 
naturelle,  vue  en  deffus, 

B.  La  même  nymphe,  grof- 
fie  &  vue  en  deffous. 

Fig,    VU.    L'anafpe. 

C.  L'infeâe  groffi. 

D.  Si  patte  réparée. 


PLANCHE      VI. 


c. 

d. 


F/g.  I.    "F    A  Coccinelle. 

X_i  a.  L'infede  de  gran- 
deur naturelle. 

b.   Sa  tête  groflie ,  pour  faire 
voir  les  antennes  &  les 
antennules. 
Son  antenne  féparée. 
Sa  patte. 

Fig,    II.       La  tritôme. 

e.  L'infedle  groffi. 
/.    Sa  patte. 

Fig»  III.      La  diapere. 

g.  L'animal  de  grofTeur  na- 
turelle. 

h.  Le  même^  aggrandi. 

i.  Son  antenne  féparée  Se 
groffie. 

Fig.  IV.        La  cardinale. 

k.  L'animal  groffi  ,  on  voit 
à  côté  l'échelle  de  fa 
grandeur  naturelle. 

/.    Son  antenne  féparée. 

m.  Une  de  fes  pattes  anté- 
rieures, dont  le  tarfe  eil 
compofé  de  cinq  arti- 
cles. 

n.  Une  des  pattes  poftérieu- 
res ,  qui  n'a  que  quatre 
articles  au  tarfe. 
Fig.  V.         La  cantharide. 

0,  L'animal  de  grandeur 
naturelle. 

p.  Sa  tête  féparée,  pour  faire 
voir  les  antennes. 


q.   Une  des  pattes  poftérieu- 
res. 

r.   Une  des  pattes  antérieu- 
res. 
Fig.  VI.       Le  ténébrion. 

/.   L'animal  très-peu  groffià 

t.   Son  Antenne. 

u.  Une  des  pattes  poUérieu- 
res. 

X.  Une  des  pattes  antérieu- 
res. 
Fig.  VII.      La  mordelle. 

y.  L'infeéle  groffi,  l'échelle 
de  ia  grandeur  eil  à  côté. 

l.  Son  antenne,  vile  au  mi- 
crofcope. 

A.  Une  de  fes  pattes  anté- 
rieures. 

B.  Une  des  pattes  poftérieu- 
res. 

Fig.  VIII.    Lacuculle. 

C.  L'animal  groffi  &  vu  par 
le  dos. 

D.  Le  même,  vu  de  côté. 
Fig.    IX,      La  cérocome. 

E.  L'animal  mâle ,  de  gran- 
deur naturelle. 

F.  Son  antenne  groffie. 

G.  Tête  de  la  femelle,  dont 
les  antennes  différent  de 
celles  du  mâle. 

H.  Une  des  pattes  antérieu- 
res. 

J.  Une  des  pattes  poftérieur 
res. 


CES  Planches  du   Tome    J, 


nf 


P  L  A  N  C  H  E     \'  I  J. 


peu 


^'E-   ^'       TESTAT  H  ILIN 

JL/  n.    L'infedte     un 

groHi. 
h.  Son  antenne. 

c.  Sa  patte  ("oparée. 
Flg.   Il,        La  necydale. 

d.  L'animal  grofll. 

e.  Son  antenne. 
/    Sa  patte. 

Fig,    m.        Le  perce-oreille. 

g.  1/inl'edlc  trcs-grofîl. 
k.  Son  antenne  vue  au  mi- 

crofcope. 
/.    Sa  patte. 


F'ig.   ly.        Le  profcarabc. 

Â.  L'infedte  vil  à  la  loupe. 
/.    Son  antenne. 
Fig.    V.         Ls  blatte. 

m.  f/infedtc  mile. 
c.  L'infeitc  fcnicllc  ,   tous 
deux  aggranJis. 
Fig.   VI.       Le  trips. 

L'inledtt  de  grandeur  na- 
turelle. 

Le  même,  aggrandi. 
Sa  tète  11' parée  &  groflie. 
Sa  patte  f  eparéc  &  vue  au 
niicrofcopc. 


c 

P- 

5- 

r. 


PLANCHE     VIII. 


"Fig.   1.     T    F.  G  R  I  L  L  O  N  ,     ap- 
I   i  pelle  /.J  couriilit'e. 
m.   L'.inimal  de  grandeur  na- 
turelle. 
h.   Sa  tête  réparée, pourfaire 
voir  les  antennes  &:  les 
petits  yeux  lilîes. 
F/g.  II.    c.  Le  criquet  de  grandeur 
naturelle 
d.   Sa  patte  fépavée. 
eee.    Le  larfe  fép.iré. 


/.  La  dernière  pièce  du  tar- 
ie ,  celle  qui  foutieni  les 
onglets. 
F/fT,  ///.  g.  LaVaiiterelle. 
Fig.  ly.  h.  La  mante. 
Fig.    V.        La  cit»ale  ou  procigale. 
/.    L'iniçite  de  grandeur  na- 
turelle. 
k.   Le  même,  grofll  &:  vl 

en  dellus. 
/.    Le  même  vu  en  deflbus. 


P  L  A  N  c  w  i:     1  X. 


Fil 


Fig.  IL 


T  A  Cigale,  appellée 


le  grand  niable, 

a.  L'infede  de  grandeur  na- 
turelle ,  vil  en  deffus. 

i.    Le  même,  vil  de  coté. 
F  .c  même  ,  vil  en  deflous. 


La   cig  l'e , 
petit  d-dhlt. 


appellec    le 


d.  L'animal  de  grandeur  na- 
turelle J  Vil  par  dcHus. 


Fig.  m. 


Fig.  ly. 


c.  Le  même,  vil  de  côté, 
pofe  fur  une  branche  de 
ii'-jium. 

L.1  punuifcmouche. 
L'inlede  vil  en  defllis. 
Sa  tête  &  fon  corcelet  ré- 
parés. 

La  larve  de  cet  infeifle. 
La    punaiTc    rouge    de* 
Jardins. 


iS^ 


Fig.  V. 


EXPLIC  A  T  ION     DES 

i.    L'animal  de  grandeur  na- 
turelle, vu  par  deflus. 
Le  même ,  vu  en  delîous. 
La  naucore. 

L'infe(5i:e  de  grandeur  na- 
turelle j  vu  en  delTus. 
Le  même,  vu    en  def- 
ibus. 

La  tête  grofîîe  &  féparée, 
pour  faire  voir  les  anten- 
nes qui  font  en  deffous. 


h. 


L 


Planches   du   Tome  L 
Fïg.   VI.      La  punaife  à  avirons. 

o.  L"'inre(5le  de  grandeur  nar 

turelle ,  vu  en  defTus. 
j>.  Lemême,  vûendelfous. 
q.  Sa  têre  féparée  &  vue 
par  deffous. 

¥ig.    Vil.      La  corife, 

r.   L'infede  de  grandeur  na- 
turelle j  vu  en  defifus. 
/.    Le  même ,  vu  en  deffous, 
t.    Sa  tête  féparée. 


11. 


h. 


/. 


PLANCHE     X. 


Tïg.  111. 


E  Scorpion  aqua- 
I  tique. 

L'infede  de  giandeur  na- 
turelle. 

Morceau  de  jonc  dans  le- 
quel l'infede  place  &  dé- 
pofe  fes  œufs ,  dont  on 
voit  les  aigrettes  paroî- 
tre. 

f.  Le  même  morceau  de 
jonc  ouvert  en  deux  j 
pour  faire  voir  dans  la 
coupe ,  la  pofîtion  des 
œufs. 

d»  L'infedle  petit ,  nouvelle- 
ment éclos  &  forti  de 
Tœuf. 

La  pfylle. 
e.    L'infedte  de  grandeur  na- 
turelle j  &  vil  de  côté. 
Le  même,  groffî  &  viî 
en  deffus. 

Le  même ,  vii  en  deffous. 
La  patte  féparée. 
Le  puceron. 


/.    L'inre(5le    de    grandeur 

naturelle. 
k.  Le  même ,  groffi  &  non 

ailé. 
/.   Le  même,  ailé  &  vu  en 

deffus. 
m.  Le  même ,  vu  de  côté. 
n.  La  tête  féparée  &:groflîe, 

pour  faire  voir  la  trompe 

qui  eft  pofée  en  deffous. 

Tïg.  IV.      Le  kermès. 

o.  L'animal  petit 6rnaiffant. 
■p.   Lemêmelorfqu'il  eft  par- 
venu à  fa  grandeur  &s'eû 
fixé  ,  vil  en  deffus. 

ç.  Le  même  vu  en  deffous. 

r,  La  figure  du  mâle  qui  eft 
aîlé  j  de  grandeur  natu- 
relle. 

Le  même  mâle ,  groffi  & 
vu  en  deffous. 

Tig.    V.         La  cochenille. 

t.   Le  petit  animal  fur  le 
gramtn  où  on  le  trouve. 
u.  L'animal  féparé. 


/ 


FiïJ  de  V Explication,  des  Planches  du  Tome  L 


p/  I 


FI.  I. 


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Il II 


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Echéance 


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Date  due 


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