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%,'t%fn^tit-:l Catholique
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HISTOIRE
ABRÉGÉE
DES INSECTES.
TOME PREMIER.
Digitized by the Internet Archive
in 2010 with funding from
University of Ottawa
http://www.archive.org/details/histoireabrgeof01geof
H I S T O I Ti E
ABRÉGÉE
DES INSECTES,
Dans laquelle ces Aniinaux sont rangés suivapt un
ordre méthodique.
Kouvelle Édition > revue, corrigée et augmentée d'un supplément
considérable.
Tar M. GEOFFROY, Docteur en Médecine.
^dniiranda tiil Itviurn spcctacula rcrum. Virg. Grorg. 4«
TOME PREMIER.
A PARIS,
Clicz De L ALAIN, Fils, Libraire, quai des Auguslias , N^. 2y.
An 9. — 180U.
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tAtâtUul CathaUquc
])xrâ.ni»
4 et
.eu H
I ^00
a^c
/-i
^c.
DISCOURS
PRÉLIMINAIRE.
jL) E P U I s quelques années , l'etucie de
l'Hilloirc naturelle ell plus cultivée qu'elle
ne l'a jamais été. De grands hommes ont
défriché avec foin ce valle champ , qui oRre
tous les jours tant de merveilles aux veux d'un
exa^l Obfervateur. On eil parvenu à connoitre
cette immenfe quantité de végétaux , dont la
furface de la terre eft couverte , &: l'étude de
la Botanique , fi conhife autrefois , ell deve-
nue flicile par les travaux des favans qui s'y
font appliqués j ils ont débrouillé ce chaos
en rangeant les végétaux ^ les dillribuant par
clafles &c par genres. Quoique leurs méthodes
foient différentes , elles tendent toutes plus ou
moins diredement au même but , 6c les plus dé-
fe^bueufes ont préparé la voie à d'autres plus par-
faites. Quelques Botanilles ont conlidéré le règne
végétal , fous un afped: dirtérent j la Phylique
des plantes , leur (Irudure intérieure , leur ana-
tomie Ipur ont fourni la matière d'une infinité
a
ij ^ DISCOURS
de découvertes , toutes également curieufes &
fouvent utiles.
Quoique la compofition des minéraux foit plus
grofliere àc moins organifée que celle des' végé-
taux , l'étude de cette partie n'a pas paru moins
curieufe ô^ moins néceflaire. L'utilité que nous
retirons des métaux &; des autres minéraux , étoit
une raifon pour engager les Naturaliftes à ne pas
négliger ce règne : leur travail n'a pas été infruc-
tueux 5 &: fans parler des Ouvrages de plufieurs
excellens Minéralogiftes , il fuffit de jetter les
yeux fur celui de Valérius , dont une main habile
nous a enrichis depuis peu d'années.
Mais parmi les différens corps naturels , il n*en
eft aucuns qui femblent plus mériter notre atten-
tion que les animaux. Les mieux organifés de
toute la nature ^ ils ont droit de nous intéreffer
plus particulièrement ^ eux qui approchent davan-
tage de l'homme , qui , malgré la fupériorité que
fon ame lui donne , n'eft que le chef & le pre-
mier des animaux. Aufli le re^ne animal a-t-il
été examiné avec le plus grand foin : mais com-
me il eft plus nombreux , que fon étude eft plus
difficile par la quantité des efpéccs qu'il renfer-
me , & par la délicateffe des corps qui le com-
pofent , la plupart des Naturaliftes fe font atta-
chés à des branches & des divifions de cette
immenfe partie. Les poiflbns _, les oifeaux , les
quadrupèdes ont fourni autant d'objets différens
PRÉLIMINAIRE. H;
de travail , capables fciils d'occuper d'exccllcns
Obfervatciirs : quelques-uns même fc font bor-
nes à quelques animaux particuliers , & fouvenc
ils n'ont pas encore épuifé la matière qu'ils trai-
toicnr.
Les infe6bes , qui font une partie confidérable ,
êc la plus nombrcufe- du règne animal , ne font
pas moins dignes de nos regards ôc de notre at-
tention. Quelque vils que paroillent ces petits
animaux aux yeux d'un homme peu inftruit , un
Philolophe ne les confidere pas avec moins d'ad-
miration : leur pctitelle même , la finefle de la
délicatelle des organes qui les compofent , les
rendent encore plus merveilleux. Julqu'ici ce-
pendant la clafle des infecles eft celle du règne
animal , 6: j'ofc dire de tous les corps naturels ,
qui a été la moins travaillée. Ce n'eft pas que l'on
n'ait examiné les infecbes, &C que l'on n'ait écrit
fur ces animaux ; mais tout ce qu'on nous a don-
né fur cet article , ou manque par un défaut d'or-
dre ôc de méthode , ou n'embralle que quelques
efpéces du nombre immenle que renferme cette
cl a (Te.
Je ne dis rien de ce que les anciens ont écrit
fur cette matière. Le déhxut d'obfervations luivies
a empêché Ariftotc (5c Pline de donner rien de
détaillé fur les ialeclcs. Ils s'en font tenus à des
trénéralités fouvent fautives 6c fibuleulcs , «Se
quant aux remarques qui regardent les dirterentcs
aij
iv DISCOURS
efpéces _, nous nous trouvons fouvent hors d'état
d'en profiter , le défaut de caraâeres fpécificjues
nous empêchant de diftinguer les efpéces dont iU
ont voulu parler.
■Parmi les modernes , Mouffet eft un des pre-
miers qui aient écrit fur les infe6tes en particulier.
Son ouvrage , qui d'ailleurs contient plufieurs
bonnes obfervations & defcriptions , pêche tel-
lement par le défaut de méthode &: de cara6teres ,
que fans les planches qu'il y a jointes , il feroit im-
poffible de deviner les efpéces différentes dont il
traite , & même malgré ces planches , il y en a
plufieurs qu'on ne peut reconnoître , d'après fes
figures qui font groflieres & en bois. On en peut
dire autant d'Aldrovande , cet infatigable com-
pilateur , &: de Jonfton qui a fouvent copié Al-
drovande & Mouffet. Les defcriptions de Raj font
plus exadies àc plus détaillées &c peuvent fouvent
caradtérifer affez bien l'animal dont il parle. Mais
comment retrouver un infe6te dans un Ouvrage
où ces animaux ne font rangés fuivant aucune
méthode , & où les defcriptions feules peuvent
en donner quelque connoiffance ? Lifter , autre
Auteur Anglois , ainfi que Raj & Mouffet , a don-
né peu de chofes fur les infe6bes , àc fes Ouvra-
ges peuvent être mis dans le rang de ceux de
Raj.
Je ne parle point ici de ceux qui fe font con-
tentés de donner des figures d*infe£tes , tels que
PRÉLIMINAIRE, v
Robert, Gocdarc, MadcmoifcUc Mcrian , Albi-
nus , &:c. ces collections utiles en elles-mêmes ,
& dont on doit favoir beaucoup de grc à ceux
nui les ont données , ne font que des matériaux
fournis aux Naturalises par de bons Peintres ,
tels qu'étoient ces Auteurs. Ils y ont joint quel-
ques obfervations quelquefois bonnes , plus fou-
vent fautives 5 telles en un mot qu'on les pou-
voir attendre de pcrfonnes peu verfées dans IHif-
toire naturelle , que les apparences trompoient ,
& qui ne pouvoient s'aider de l'analogie 6c des
connoiflances qui leur manquoicnt. Si Goedarc
eut connu la nature , il n'auroit jamais ima2;iné
qu'une mouche pût fortir d'une chenille ou de fa
coque , ^ il auroit jugé que la mouche merc de-
voir avoir confié les œuh à l'une ou à l'autre. Je
ne dis rien ici de Frifch , dont les figures paroif-
fenr rrès-bonnes , mais dont l'Ouvraiie conlidé-
rable , étant écrit en Allemand , fe trouve hors de
ma portée. Il en eft de même de Rofel , qui a
furpallé par la beauté de fes figures exacl:emcnc
enluminées , tout ce qui avoit été fait julqu'ici fur
les infeCbcs. Il leroit à iouhaiter que quelqu'un
voulut mettre les Naturalilles François en étar de
profiter de ce que ces deux Ouvrages paroillcnt
conrenir de bon.
Un aurrc genre d'Aureurs qui ont écrir fur les
infccles , comprend ceux qui fe font appliqués à
examiner leur intérieur , leur ilrudurc , leurs nu-
vj DISCOURS
nœuvres &: leurs mœurs , parties nécefTaires tou-
tes à l'hiftoire de ces petits animaux , &: qui méri-
tent bien d'être confidérées. Aufli devons -nous
beaucoup aux Naturaliftes qui fe font chargés
de ces obfervations. Riiedi , un des plus habiles
qu'ait produits l'Italie^ parmi beaucoup de remar-
ques excellentes , eft le premier qui ait détruit
Terreur tranfmife par les anciens , qui penfoient
que des corps aufli parfaits & auffi organifés que
les infectes ^ dévoient leur exiftence à la pourritu-
re : erreur groifiere , qui cependant a été recrue
unanimement , & que Bonani , malgré les obfer-
vations qu'il avoit faites, a encore foutenue. Rhe-
di 5 après un examen judicieux &: des expériences
très-exa6tes , a démontré que les infères naif-
foient 3 ainfi que les autres animaux , d'autres in-
fe6tes fécondés par l'accouplement. Après Rhe-
di y Swammerdam , Malphighi 6l Vallifnieri ont
enrichi cette partie de l'Hiftoire naturelle , d'ob-
fervations curieufes & intéreflantes : nous fommes
redevables à Malphighi d'une excellente diflerta-
tion fur le ver- à -foie , dont il a donné l'anato-
mie la plus exadte , & qui peut auffi fervir pour
les différentes chenilles , dont le ver- à-foie n'eft
qu'une efpéce. Swammerdam a examiné avec le
plus grand foin différens infedles , il a dévelop-
pé avec adrefle leurs organes intérieurs les plus
délicats , &: à cette defcription anatomique , fe
trouvent jointes plufîeurs remarques très - bien
PRELIMINAIRE. xij
faites fur les diftcrentes manœuvres de ces ani-
maux. C'ell i peu près la même mcrhodc qu'a
fuivie Vallifnicii à l'égard d'autres infecles.
Sur les traces de Swammerdam ^ de Vallif-
nieri , un illullrc Obfervateur François , dont le
nom fera toujours cher à l'Hiltoire naturelle , a
entrepris des Mémoires pour Jervir a Ihlfloirc des
infecles, Malheureufement cet Auteur n'a donné
cju'une partie de ces Mémoires , où l'on trouve
une fuite de fiits intéreffans , oblérvés par un Na
turalifte qui favoit très-bien voir. Il a fait plus ; il
a établi quelques cara6leres généraux , quelques
diftributions fommaires de fed:ions àc de genrei.
Mais ces commcnccmens de méthode font trop
fuperficiels &: trop peu fyllematiques pour erre
mis en ufige , ik. on a beaucoup de peine à dillin-
guer dans ce grand Ouvrage de M. de Reaumur ,
l'animal dont il traite , faute de caradleres fufHfms
de d'une bonne defcription : fouvcnt il faut .par-
courir fix gros volumes , pour trouver ce que l'on
cherche. Malgré ce grand défiut , on peut regar-
der ce que cet habile Naturalise a donné , com-
nic les meilleurs matériaux dont puillent fe fervir
ceux qui travaillent à Thilloire des infcdlcs , &;
rOuvragc de M. de Reaumur remplit au moins
le titre modelte dont il sVil Icrvi. Je crois pou-
voir mettre à côté de cet excellent infecloloiiille ,
M. de Gecr , le Reaumur de Suéde , qui a déjà
enrichi l'hiftoire des inlecles, de pluiieurs dilVer-
viij DIS C O U R S
rations particulières , toutes frappées au bon coîn ,
& qui a déjà publié le premier volume d'un grand
Ouvrage qu'il commence précifément dans le
goût de celui de M. de Reaumur.
Par ce détail des difterens Auteurs qui ont écrit
jufqu'ici fur les infedes , on voit que tous peuvent
fe rapporter à trois clafles différentes. Les uns
n'ont envifagé que l'extérieur des infectes , com-
me feroit un Botanifte qui ne donneroit qu'une
fimple defcription des plantes , fans parler de leurs
ufages , du tems de les femer , de les planter , &c.
Pour que l'Ouvrage de ces premiers eût été par-
fait en fon genre , il eut fallu qu'outre les defcrip-
tions , ils eulTent établi des cara6teres exads pour
reconnoître les infectes , à peu près comme les
Botaniftes le pratiquent à l'égard des plantes , &
c'efi: à quoi tous ont manqué ;, ce qui rend leurs
Ouvrages défe6bueux &L fouvent inutiles. Les au-
tres ont confidéré les infectes par rapport à leurs
mœurs , à leurs manèges t)u à leur ftrudture inté-
rieure _, mais fans donner de defcriptions ni de ca-
raderes des animaux dont ils parlent ^ ou en ne
donnant que des defcriptions trop infuffifantes
pour les reconnoître. Ils reifemblent aux Botanif-
tes qui ont détaillé les vertus & les propriétés de
différentes plantes , fans décrire ces fîmples , en-
forte c]u'on eft fouvent très-embarraflé de fiçavoir
quelle eft la plante qu'ils ont traitée. Au refte , ce
quç ces Obfervateurs ont publié ^ eft fouvent très-
exacl
P R É L l MJ N A I R F. ix
cxad 6c peut (icvcnir utile Inrlqu'on parvient à
découvrir l'infcdc qui fait le llijec cic \tuts c>b(<rr*î
varions. Enfin la rroilicmc d: tîcrnierc claflc d'Au-
teurs , la moins ncnibreufe de toutes , comprend
ceux c|ui ont réuni les deux genres de travail ,
c]ui ont examiné l'extérieur des infectes , ainfi que
leurs moeurs 6c leurs manoeuvres , 6c dont rhif-
roire fe trouve , par ce moyen , plus complettc^
Mais ces derniers Auteurs font tombés dans le'
défaut des premiers : leurs defcriptions font im-
parfaites , il n'y a point de caractères pour diilin-
guer les infed:es , leurs ouvrages enfin manquent
de méthode , vice cflenriel fur-tout en fait d'Hif-
toirc naturelle.
Ce défciut paroit venir de ce que l'on n'imagi-
noit pas pouvoir ranger méthodiquement les ani-'
maux bc leur aihijner des caractères dillirdifs. Il
cil étonnant que les Zoologiltes ne crulfent pas
pouvoir exécuter ce qu'avoient fait les Botanilks ,
qui étoient parvenus à diilribucr avec ordre cette
foule de plantes , bien plus nombieufe que les
corps que renferme le règne animal ; 6^: qui ont
tiré des caraclieres génériques de parties beaucoup
plus petites dans les végétaux que dans les ani-
maux. L'exemple de la Botanique, cette branche
coniidérable de l'Hilloire naturelle , auroit ccnen-
dant dii iijllruire les Naturalilles 6c les Zoolo-
gilles en particulier : ils auroient du remarquer'
combien l'étude des 'plantes, confufe , fans ordre
b
X DISCOURS
ôc très-difficile jufqu alors , étoic devenue plus
facile y plus claire ôc plus lumineufe , depuis
qu'on y avoir joint un efprit d'ordre ôc de fyf-
terne.
Cependant Thiftoire des animaux, ôc fur* tout
celle des infectes , eft reliée jufqu à nos jours dans
cette efpéce de confufion , ôc c'eft à M. Linnacus ,
cet infatigable Naturalifte Suédois , que nous de-
vons le premier Ouvrage méthodique fur cette
matière. Il a cherché à jetter fur cette partie de
l'étude de la nature , le même efprit d'ordre , de
clarté de de méthode qu'il a répandu fur les au-
tres branches de l'Hiftoire naturelle , Ôc fi fon
Ouvrage eft encore éloigné de la perfe6lion , au
moins doit-on lui favoir gré d'avoir montré la rou-
te qu'il faut fuivre.
Je fais que quelques favans de nos jours ne
conviendront pas de ce que j'avance ici. Ennemis
des fyftêmes ôc des ordres méthodiques , ils fem-
blent vouloir faire retomber les fciences dans
cette efpéce de confufion dont elles ont eu tant
de peine à fortir ^ ôc ce qui paroit encore plus
étonnant , c'eft que dans un fiécle auffi éclairé ,
de pareils paradoxes trouvent des fedtateurs. Il ne
faut cependant pas de grandes connoiffances , ni
un effort de génie fupérieur pour juger de futili-
té des fyftêmes ôc des méthodes. Qu'on parle d'une
plante , qu'oui la décrive aufli exa6tement qu'il
fera poffible > comment veut-on qu^entre neuf
P RÉ II M I N A I R E. x/
ou dix nulle cfpeccs de végétaux , je puifTe dil-
cerner celle dont il s'agit , fi je n'ai aucun carac-
tère diltin6lif qui nie la fade reconnokrc ; il faut
néceUairemcnt que )e confronte ces dix mille
cfpéces avec la defcription que )C lis , &: ii mal-
heureufement la culture ou le climat a altéré
le port ou la figure de celle que je cherche , tout
ce long travail devient inutile : que fera-ce fi la
defcription fe trouve incomplette de mal -faite ,
en forte qu'elle puifle convenir à pluiieurs efpéces
diftérentes ? Je me trouve alors dans un autre em-
barras plus grand que le premier. Il en ell des
infccles comme des plantes : fi je manque de ca-
rad:eres , je ferai obligé d'examiner deux ou trois
mille efpéces d'infedles , toutes les fois que 'je
voudrai trouver un animal dont je lis la defcrip-
tion. C'eft l'inconvénient où nous nous trouvons
tous les jours , par rapport aux Ouvrages des an-
ciens Naturaliik's. Aulli ne fcavons-nous point
quelles font les plantes , quels font les animaux
qu'ils ont connus &: défignés par tels 6c tels noms.
Les méthodes , même les moins bonnes , corri-
gent un il iirand inconvénient. Je trouve une
plante qui m'eli: inconnue , il n'eft plus necellaire
pour la connoitre de la confronter avec pluiieurs
milliers de defcriptions , il fuffit , (uivant les dif-
férens fyilCmes , d'examiner quelques parties ca-
radlériiliques qui déterminent la clafl'e , la (ec\ion
èc le t^enre de ce végétal. Prenons pour exemple
xlj DISCOURS
la méthode de M. Linnxus , fondée fur le nombre
des étamincs ^ des piftils. Je veux trouver le
nom & le genre d'une plante :. je compte le nom-
bre de fes étamines. Il s'en trouve cinq : voilà
déjà cette plante rapportée a celle de la cinquiè-
me clafle dont les f#a2Scs ont cinq étamines. Pour
lors j'examine le nombre des piftils, j'en trouve
deux ; je range cette plante dans la féconde fec-
tion ;de la cinquième clafle. Il ne me refte plus
qu'à examiner le calyce & la graine pour trouver
le genre de cette memie plante parmii celles de la
féconde fedbion de la cinquième clafle , & je par-
viens par degrés à connoitre le nom d'une fimple
que je n'avois jamais vue.
• A l'aide d'un ordre méthodique , nous prati-
querons la même chofe fur les infe6les _, comme
je le ferai voir dans la fuite de cet Ouvrage , &:
l'on pourra trouver le nom & l'efpéce d'un in-
fe6le inconnu auparavant.
Cet exemple fuffit pour faire voir à tout hom-
me , je ne dis pas verfé dans l'Hiftoire naturelle ,
mais feulement un peu intelligent , l'utilité & la
néceffité des fyftêmes méthodiques. Je f<^ais qu'on
peut varier ces méthodes à l'infini , qu'on peut
tirer fês caraderes de telles ou telles parties , que
la plupart des fyftêmes pèchent en quelques
points 5 & que ceux qui approchent le plus de
Tordre qui paroit naturel , s'en éloignent en plu-
fleurs endroits. Je veux même que toutes ces
PRÉLIMINAIRE. xi'j
difliixlK^ns de clalTcs , de genres & d'cfpcccs
foiciu arbitraires , 6c nullement établies par la
nature , cjue tous les corps naturels , depuis
1 homme juftju'au caillou le plus brut , ne loicnt
qu'une fuite d'un feul <^ unique genre , qui
décroit par des nuances inlenliblcs , il n'en fera
pas moins vrai que ks iyltemes font au moins
nc'cellaircs pour faciliter l'étude de la nature ,
qui ians cela devient impraticable. Sans cette
elpéce de clef, il cil aulli inipollible de pénétrer
dans cette fcience , que de vouloir étudier les
langues (ans fçavoir l'alphabet , l'aritlMnétiquc
fans connoitre les chirtres , ik, les mathématiques
fans géométrie. Chaque Icience a fes élémens , t\:
ceux qui veulent les profcrire , donnent lieu
de foupconner qu'ils ne les connoiflent pas.
Nous fommes donc infiniment redevables à
M. Linnxus d'avoir cherché le premier à ranimer
méthodiquement les infccles , <î?c à trouver des
caradlercs guiériques qui les fillent plus aifé-
ment connoicre. Sa méthode ell: la feule que nous
ayons jufqu'ici lur cecte clalle des animaux. Son
fylleuK^ à la vérité eil encore déteclueux , comir.e
il arrive ordinairement aux ouvrages de ceux qui
les premiers ébauchent une matière neuve. Ses
caracberes ne font pas allez furs , allez clairs
<^c allez diflindts : louvent o\\ ne peut trouver par
1( ur nioyen le genre ou l'elpéce d un inlecle que
l'on cherche ^ <!^ de plus les genres qui ne loue
/
xlv D I se O U R S
pas affezv caradérifés , réuniffent fouvent des ani-
maux de genres différens , & que l'on voit au pre-
mier coup d'œil devoir être féparés les uns des
autres. C'eft ce dont s'apper<^oivent tous les jours
ceux qui étudient cette partie de l'Hiftoire natu-
relle , en fe fervant de cette méthode , la feule
que nous ayons. Je fentis cet inconvénient en
voulant ranger ces animaux d'après ce fyflême.
Je voyois que les cara6teres que donne M. Lin-
naeus ne quadroient point avec ceux que font
voir les infe6les. Plufieurs d'entr'eux tout-à-fait
femblables _, fe trouvoient fuivant cet ordre éloi-
gnés & féparés les uns des autres. Je cherchai
donc de nouveaux cara6teres que tout le monde
put aifément faifîr , & qui me ferviflent à ranger
cette claffe plus clairement & avec plus de mé-
thode. Le grand nombre des infedles que j'avois
amafles me facilita cette recherche , &: à l'aide
de ces cara6beres , je fuis parvenu à mettre en
ordre environ deux mille efpéces , au lieu de huit
ou neuf cents que renferme l'Ouvrage de M.
Linnaeus.
Le fyftême que je donne n'eft point un Jy fie me
naturel. Pour en former un , il faudroit connoître
tous les individus que peut renfermer la claiîe
que l'on traite , tant ceux du pays , que les étran-
gers 5 ce qui paroît impoffible. Il eft vrai qu'avec
cette connoiffance on approcheroit beaucoup de
l'ordre naturel , fi on n'y parvenoit pas. En effet ,
PRÉLIMINAIRE. xv
la nature n'a point établi parmi les corps qu'elle
renferme cette dillinclion de règnes , de genres &
d'efpéces qu'ont imaginée les Naturalises , elle
femble avoir fuivi des dégradations , des nuances
infendbles , par lefquelles on fe trouve naturelle-
ment conduit d'un règne à un autre , & d'un gen-
re au genre fuivant. C'eft ce que peuvent apper-
cevoir ceux qui jettant un coup d'œil philolophe
fur la nature , examinent en grand fes différentes
productions.
Rien ne paroît plus différent au premier afpecfl
qu'un animal &: une plante. Cependant le pallage
d'un de ces règnes à l'autre , n'ell pas fubit éc ne fe
fait pas tout-à-coup. Nous voyons des animaux ,
les derniers de ce règne , qui femblent tenir beau-
coup de la plante , tandis que certaines plantes
paroiffent approcher de Tanimal. Les vers , donc
l'organifation paroit aufli fimple que celle de
quelques plantes , croillcnt & pouÔcnt prcfque
comme des végétaux. On fqait que les polvpes ,
ces animaux Imguliers découverts depuis quel-
ques années , d<. qui font privés de prefque tous
les fens , ont la faculté de végéter comme les
plantes. Si on les coupe en plufieurs morceaux ,
chaque partie pouffe , végète , ik femblable à une
bouture , forme en fui te l'animal entier. Au con-
traire , parmi les pl.\ntcs , la fenfitive 6c quelv]ucs-
autres , femblent douées de la faculté de fentir ,
qui paroit reiuféc à plulieurs animaux.
xvj D I s C O U R S
II en eft de même du paflage du règne végétal
au repTie minéral. La ftrudlure des minéraux pa-
roîc bien fîmpie , fi on la compare à rorganiiation
d'une plante. Cependant quelques plantes^ telles
que les champignons &c les /zAf/zj" différent telle-
ment des autres , qu'elles approchent de l'orga-
nifation fimple des pierres. Je ne parle pas ici du
corail ôc de plufieurs plantes marines qui imitent
la dureté &c la nature de la pierre. On ferait aujour-
d'hui que ces prérendues plantes ne font que
des ouvrages de polypes. Mais il y a encore parmi
les corps marins de véritables végétaux , comme
les corallines & quelques coralloïdes , qui fem-
bient plus tenir de la pierre que de la plante. Au
contraire , entre les pierres , nous en voyons quel-
ques-unes , comme les ftalacStites , qui tous les
jours s'accroiil'ent ôc Tembient végéter.
Ce qu'on obferve par rapport au paflage d'un
règne à l'autre , n'eit pas moins vrai à l'égard des
genres différens de chaque règne. Les premières
efpéces approchent beaucoup des dernières d'im
genre précédent , &c les dernières de ce même
genre tiennent des premières du fuivant.
La nature n'a donc«rpoint établi cette divifion
que l'on fuppofe de règnes dz de genres. Tous les
corps naturels font autant d'efpéees particulières,
d'un feul &c unique genre qui peu à peu change y
s'altère ôc conduit des animaux aux plantes ,
ôc des plantes aux minéraux. Mais pour fuivre
cette
P R f: L I M I X A I R F. xvlj
cette niarchc de la Nature , il faudroit connoitre
parfaitement tous les corps qu'elle a formés , voir
<^' étudier leurs diftcrens rapports enfcmble , ëc fi
quelqu'un de ces corps nous eft inconnu , il
fe trouvera un vuide qui femblera produire une
divifion !k, un changement fubit d'un genre en un
autre. Comme une pareille connoillance eft au-
dellus de notre portée , on peut aflurer qu'un
ordre véritablement naturel è<, méthodique ell
une de ces chimères qu'on cherchera auHi inutile-
ment que la pierre philofophalc , ou la quadrature
du cercle. Il faut donc néceflairement que nous
ayons recours à des ordres «Se à des fyilemes artifi-
ciels ; feulement nous pouvons approcher plus ou
moins de l'ordre naturel , en examinant avec
attention les dihtérens rapports des corps cn-
tr'eux. De -là on peut conclure que plus on fera
entrer de rapports &: de caradleres dans une mé-
thode artificielle , moins on s'éloiixnera de l'ordre
naturel.
C'eft le plan que j*ai taché de fuivre dans l'ar-
rangement méthodique des infedes que je donne
aujourd'hui. J'ai cherché à rapprocher ceux que la
nature femble avoir réunis. Pour cet effet , fai
augmenté le nombre des rapports caraclérilliques
dont je me fuis fervi , &: je n'ai pas cru ne devoir
tirer les caractères que d'une feule partie. C'eft
aux Naturaliftcs à juger fi j'ai rempli le plan que je
nie fuis propole , <Sc à réformer ce qu'ils trou-
c
xv'iij DISCOURS
trouveront de répréhenfîble dans cet Ouvrage. La
découverte de nouvelles efpéces &: même de
nouveaux genres pourra conduire à perfe6bionner
aufli ce travail. J'efpére au moins que le Public-
Naturalifte me faura gré des efforts que j'ai faits
pour lui applanir l'étude des infedes , quand
jnême je n'aurois pas réuffi dans cette entreprife j
^ j'invite ceux qui trouveront quelques nou-
velles efpéces à les communiquer pour augmen-
ter cette Colle6tion.
Quoique les figures ne foient pas du goût
de tous les Naturaliftes , nous avons cependant
cru devoir les ajouter à cet Ouvrage , 6c joindre
aux defcriptions la gravure d'un infe6be de chaque
genre. Chaque figure eft accompagnée des parties
qui conftituent le cara6i:ere , fouvent beaucoup
aggrandies : pour l'infedie , il eft de grandeur natu-
relle ; ou 5 lorfqu'il eft grofli , comme il arrive
fouvent 5 nous avons eu foin de mettre à côté une
échelle de la grandeur de l'animal. Nous efpé-
rons que ces planches faciliteront beaucoup l'in-
telligence de l'Ouvrage , & nous n'avons pas
penfé devoir négliger un pareil fecours , à l'aide
duquel on voit clairement , & d'un coup d'œil , ce
qu'une longue defcription n'explique fouvent
qu'imparfaitement. On trouvera quelquefois ,
quoique rarement , deux ou trois figures pour un
feul genre , lorfque nous y avons été engagés par
la fingularité de certaines efpéces. Il auroit été
PRELIMINAIRE. xlx '
\ fouhaiccr cjiic l'on eût pu rendre les planches
encore plus nombrcufcs , bc reprclenrer routes les
efpeces qui ont des diRcrcnces fpecificjues bien
ninrcjuées. La crainte d'augmenter la cherté de
l'Ouvrage nous a détournes de ce projet , 6c nous
nous lonimes bornés aux figures qui ont paru
abfolument néceflaires.
Il ne nie relie plus qu'à répondre à quelques
reproches que l'on pourroit me faire. Uji pareil
Ouvrage , de pur annifemcnt , <k. qui paroit avoir
demandé une longue fuite d'obfervations , fem-
blera peut-être à quelques perfonnes rouler fur
des matières trop étrangères à ma profeillon ,
dont le travail immenfe (Se Tex-ercice épineux es:
dirticile , ne doivent prefque laillcr aucun inllant
de loilu'. D'autres mépriferont un Ouvrage qui
ne traite que des infcdtes , cv s'applaudiront fe-
crettement dans la fphére étroite de leur petit
génie , lorfqu'ils fe feront égayés fur l'Auteur , en
le traitant de dijjcqueur de mouches , nom dont
uwQ efpéce de petits philofophes a déjà décoré un
des Naturalilles qui a fiiit le plus d'honneur à
notre Nation. N'envions point aux derniers le
plaiiir de s'applaudir à eux - niemes ; laillons-les
méprifer ce qu'ils ne connoillent pas , (î\: \\q\\
admirons pas moins l'Auteur de la Nature , qui
développant les plus grands reilorts de (.\ pui (Van-
ce dans le plus vil infecle , s'ell plu à confondre
l'orgueil & la-vanité de l'homme^
t /
y
XX DISCOURS
Quant au tems que j'ai employé à cet Ouvrage ,
on pourroit me faire de juftes reproches s'il eût
été pris aux dépens d'un travail plus férieux ôc
néceflaire. Mais obligé par état de travailler à
l'étude des plantes , de les examiner , ôc de les re-
cueillir , il ne m'étoit guères poflible de ne pas
obferver en miême - tems les infectes qui en font
leur domicile &c leur nourriture. J'ai mis peu
à peu fur le papier ce que j'obfervois fur ces
petits animaux , ^ c'eft cette Colledtion de diffé-
rens mémoires que je mets aujourd'hui en ordre.
On n'eft point étonné qu'une perfonne dont la
profeilion demande de la contention d'efprit &c
de la fatigue , prenne quelques inftans à la dé-
robée pour fe délalTer. J'ai cru ne devoir donner
ces momens qu'à cet agréable amufement. Le
fpedlacie admirable que nous fournit le grand
livre de la Nature , m'a paru un délaffement affor-
ti à la profeflîon de quelqu'un , dont l'état eft d'é-
tudier la Nature & la phyfique de l'homme.
Au refte , il m'auroit été impoflible de finir
cette Hiftoire , toute abrégée qu'elle eft ^ fans
les fecours qui m'ont été donnés de tous côtés.
Hors d'état de pouvoir recueillir les infedes de-
puis nombre d'années , j'en ai re(^û de la plupart
des jeunes gens qui fuivent les herborifations.
M. Bernard de Juflieu, cet oracle en fait d'Hiftoi-
re naturelle , que l'on ne peut trop confulter , &c
qui fe fait un plaifir de faire part de fes vaftes con-
P R É L I M I \ A I R E. xxj
noiflanccs , a daigne nie communiquer plufieurs
obfeivations , <Sc jeter un coup d'ail lur cet Ellai.
Enfin je dois infiniment à un gentilhomme de
Cliamp.igne , M. du Plellis , qui ^'appliquant uni-
quement depuis quelques années à l'Hiltoire natu-
relle 5 a bien voulu m'aidcr dans la plus jurande
partie de ce travail. Je lui fuis redevable d'un
nombre infini d'obfcrvations , toutes curieufes ,
6c faites par une perfonne accoutumée à bien voir :
&: parmi les infeCles dont je parle , il y en a beau-
coup qui ne fe voyent que dans la riche S>i nom-
breufe CoUediion qu'il pollede.
C'ed avec ces diftérens fecours que je fuis
parvenu , dans mes heures de loifir , à donner cette
Hirtoire des infecles e]ui fe trouvent a deux ou
trois lieues aux environs de Paris , & que l'on
peut rencontrer dans les diftérentcj promenades
que l'on fait autour de cette grande Ville. Peut-
être cet abrégé pourra- c- il donner plus de £;oût
pour obferver les manèges merveilleux «Se fin-
guliers de ces petits animaux , dont la perfecbion
doit nous faire admirer la grandeur de celui qui
les a crées.
O Jchova j quam magna funt opéra tua !
XXL]
TABLE ALPHABETIQUE
Des Auteurs cités dans cet Ouvrage ^ avec
l'explication de leurs noms abrégés,
Aft. Acad. Reg. Scient. JM É M O I R E S de l'Académie Royale des
Sciences. Paris ^ in-^°.
Aft- na^- cur. 1 Ephemerides medico-phific;^ Académie na-
£f act. p. ) j^^jj.^ curioforum, leu Germanise. Franco^
furû &c LipJi(Z , 1684.
Aft. Stoch. > AdaSocietatisRegiaeScientiarumUpralienfis.
^^' ^'P^- ^ StockolmU , 1 7 5 (î.
Albin, inf. Eleazar albinusHiftorianatiiralis infeâiorum
anglicanorum. Lond. lyioj in-^'^. tab.
100.
Aldrovand. inf. Ulyfles Aldrovandus. Libri 7 j de animalibus
infetflis. Bonon'Uy i <Î5 8 , in-fol.
Baker micr Baker employaient for the microfcope. Lan-
don:, 1753 , i^-^^-fig-
Barthol. aâ: Thom^e Bartholini Acla medica & philofo-
phica Hafnienfia , fîguris azneis illuftrata.
HaffriU , 1 675.
J. Bauh. hift JoannisBauhiniHifloriaplancarum.£'/^W:^/2i,
1 660 , in fol.
C. Bauh. pin Cafpari Bauhini Pinax theatri botanici. Bqfi-
le£^ \6z^ & I ^71 , i/2-4'^.
Biblioth, regia Recueil d'infedes peints en miniature , par
Robert, Aubriet &: autres, confervé à la
Bibliothèque du Roi , à Paris.
Blanc, belg Stephanus Blancard. Ichou-burgder Rupfen ,
Wormen, Maden, Jmjierd. 1688, Belgi-
ce , tab. 1 7.
Bonan. microgr Bonanni Micrographia , feu Animalia viva in
vivis. RomA j 1 «jp i , in-^^.
Bradl. nat Richard Bradley. Philofophical account of
\f'orks of natur. London^ 1711 j in-^°.
xxVj
Brcyn.aa.phrf.med.N.C. Joannis Brcynii Hiftoria naturalis cocci radi-
cum tmctorii. Nonmberg ^ 17 j 3 , in appen-
dice tphenieridum naturz curioforum.
Camer. epic. Joachinii Camcrani , de plantis cpitonie i:ti-
lirtinia Matthioli. Francofurii , 1588, in-
Charlet. onom Gualteri Cliarleton ; Onomafticon Zooicum.
Londini y i668j in-^".
Ch.nlet. exercit Ejiildem extrtitationes de diflferen-
tiis de nominibusAnimalium. Oxo/ïii, 1677,
Clus. pann Caroli Clufii atrcbatis variorum aliquot ftir-
piumperpannoniam ,aiiltriam&:c. Obler-
vatoriim Hiltoria. ÀntuerpU, 1585.
Clut. hemcrob Augcriiis Cliitiiis , de Menierobio &: \'erme
niaiali. AmjUlodami ^ *^>4> "ï-4'''
Coium. ecphr Fabii coluninx lincxi . minus cognitarum llir-
piiini tcplualis Koma. ^ i6d6*, i«;-4".
Dale pharmac Samuelis iJalci Pharmacologia. LugduniData-
vorum 1739.
Derrham.phyf. theol.. .. Théologie phyfique , ou démonflration do
l'exilî^ence &: des attributs de Dieu , tirée
des œuvres de la création, par Dcrrham.
Roterdum , 1716 , /az-8^.
Fph. nat. cur \ ide lupra , acL mie. cur.
Ilot, lapp Caroli Linnxi flora lapponica , exhibens plan-
tas per Lapponiam crelcentes , fecundum
(yllema Tcxuale. AwJîcUiJairi., 17^7, //j-S".
Frifch. germ Joanh Ltoa<irJ Frilch. J]e(chreibeng von"
inlèden in teutlthland. Berlin y 1710,
n^ r T' ZTs..ç 1 • • • LV Geer mémoires pour fervir à l'hiftoire ^^%
mltdes , /Ai-4*. /^^'l-z^fj.
De Cecr. adl. holm \'oye/. ci deflTus Act Upf.
Goed. inl. Joainis Goedart, Metamori^hofis naturaHs
lèu lie inlectis. Latinitate douùta à Paulo
^'ec7,aerdr. Mcdiobut^l ^ i/i-ix, \ vol.
Coed beig La même en Hollaiulois. Midj.cA\ \ vol.
in-%'>.
Goed. gall Ililloire des inle^es par Goedart. Amjl<idam ^
1700 , /Vz-S^. 1^ vol,
Goed. lill Joannes Goedartius deinfedis, in mcttuxium
xxlv
redadus , opéra Martini Lifteri. Londini ,
Grew muf. Mufxum Regice Socieratis Londinenfis , def-
' criptum à iSehemia Grew. (anglicej 1,0/2-
dini , 1^95.
Hoefn. inf. Joannes Hoefnagelj icônes infedorum volati-
Hum. Francofurd ^ i6c)i , i/2-4'^.
HofFm. flor. aldt Mauritii Hoffmanni flors Altdorffinaî delicice
lylveftreSjfiveCatalogiisplantaruminagro
Altdorffino fponte nalcentium. Altdorffii ,
i677,i;2-4'\
Hoock micograph Hoock Micrographia feu Phyfiologicx Del-
criptiones minutorum corporum fadlie per
vitra majorativa. ( anglice ) Londini , 1 66-j ,
in-fol.
Jac. Tamir. inf. In fedes gravés en manière noire , par Jacob
l'Amiral le jeune , avec l'explication d^s
planches en HoUandois. 33 planch. i^-/o/.
Imperat Iftoria naturale di ferrante imperato Neapoli-
tano. NeapoU^ i 599 > i^ fa^-
It. oeland Itinerarium Œlandicum, ou voyage deScanie.
Par M. Linn^eus. Stockolm 3 1750.
Jonft. hift. nat Joannis Jonftoni M. D. Hiftoria naturalis de
exanguibus aquaticis , de infedis, de fer-
pentibus &c. Amjidodami ^ i<^57} in-fol.
Lèche nov. inf. fpec Novce infedorum fpecies , quas diflertationis
Academicîe loco j prcefide Joanne Lèche ,
proponit Ifaacus Uddman. Abodi^ 1753 ,
in-'A"' fis-
Lewenhoeck arc. nat. . . Antonii van Lewenhoeck arcana Tiatur^e de-
teda ope microfcopiorum \ ex Belgico
Larinè verfa. Delphls ^ ï<^95 > in-^°,
Linn. faun. fuec Caroli Linnœi fauna Suecica, fillens animalia
Sueciie. Stockolmi& , \^\G , i/2-8°.
Linn. fyil. nat. edit. 10. . Linnxi fyftema naturac, editio décima, i/2-8^.
2 \oU / \ ^:'- r '
Linn. mat. med Ejufdem fpecimen materix medicae in regno
animali. Stockolmi&^ m-%'^.
Linn. amœnit. aicad Caroli Linna:i amœnitates Académies , feu
differtationes varix phyficse j medic^ ,
botanicx. Holmi<& & LipJlA , i74i> , in-
Lift.
\xv
Lift. aran. ï . . . . ,^ . . . Martini Lilteri Milloriauiumalium Angli.c,i'.
LilL ang!. j Je Araneis. i^ De Cochlcis tum terrellri-
Inis , tum Huviatilibus. }°. De Cuchleis
niarinis. Londim^ 1678 , //1-4''.
Lift, append Ejiifdcm Hillorii pars polleriur.
Lirt.gocd Nui. Cocci. lilt.
lji\, mut Tables d'inflcks fans explications , du même
Liller, à la Hn de (on édition latine de
Goedarc.
Merian. europ. > MaflaiSibyllorMerian ,Erucîyumortus&: pa-
Mcrian. ml. / radoxa metamorpliolis. AmjlcL in-^". 1730.
Merian. Jj.Ul HKloiredcsinfcdesderKiiropede Mademoi-
Iclle Merlan , traduite du HoUanuois en
i'rançois par Jean M arrêt. Amjlcrdam ,
1730 , in- fol.
Merret. pin Chnlt.Merrctl'inaxrerumnaturaliumBritait-
nicarum. Londini ^ \667 , in-S'^.
Mouftct inf. Tiionix Mouffeti theatrum inlcclorum. Lon^
dini , I <î 3 4 , in-fol.
Olear. muf. Adami Olearii Mufeum. germanice. S/eJw<g ,
1666 , in 4^\
Paull. quadnp Simonis Paulli quadripartitum Botanicum.
Argcntoratï y i66j , in-^^.
Pciiv. muf. Jacdbi Pcti\ cr. Centuria: mufxi petiveriani.
Lond. I <j5?5 , i/2-4''.
Petiv. ga/ioph Ejufdem j i;;\zopliylacii naturx &: artis Déca-
des. Lond. 1701 , iri-.^^.
Raj. cantabrig Joan. Uaij Catalo^us plantariim circa Canra-
brigiani nAfccntium. C^mahrioit ^ 1660,
in-h.
Raj. inf. Ejulilem Hiiloria inleclorum. Lond. 17 10,
in-jf"",
Rcaum. inf. Mémoires pour fervir à l'hilloire des infecles,
par M. de Ileaumur. Puris^ 1734, if^ 4''.
Rhed. exper Francilci Hliedi Expérimenta circa gener.itio-
nem inlèdlorum. Amfldodamï ^ \G-j\ ^in-ii.
Rhcd. anim Ejuldem animalia in animaljbusvivis Floren-
tin, 1^84 , /V;-4^\
Rivin. diftett Augulli Quirini Rivini dilîertationes medica*.
Lil^U , 1710 , in-^*^ .
Robert, icon Nicolai Robert Ipecies florum vari.v , tabulis
xneis. Parif. in-foL
d
Rofel inf. Collediondes infedlèsde tous les mois , gravés
/ &c enluminés par Augufte - Jean Rofel ,
en Allemand. A Nuremberg , 1 7^6 , i«-
4"
Sachs gammar Philippi Jacobi fachs gammarologia. Franco-^
furd , i(Su 5 , i/2-8°»
Scaliger exercit. ; Ariftocelis HiÂoria de animalibus gr^eco lati-
na , Julio Ca^fare Scaligere interprète, cum
ejufdem commentariis. Tolofiz , v6i^.
Scheuz. itin. alp. .^ . . . . Joannis Jacobi Scheuchzeri itineraper Helve-
tiœ alpinas regiones. Lugduni-Batav. 1713,
SchœfF. dilTert SchœfFer difîèrtat. die fattelfliege , in- 4^^ ,
Scrod. phartn Joannis Schroderi Pharmacopxia. Ulm^ fue-
vorum y \6jifC).
Sloan. hift Joannis Sloane Hiftoria naturalis infularum
Jamaicas,Maderîe,Barbadis&c.(anglice)
Lond. i 707.
Swamm. bibl. nat Joannis Swammerdam Biblia nature. Lugâu-
ni-Batavorum , 1738, in-foL
Swamm. in-4°. > Hiftoire générale des iofèdes > par Jean
Sv/amm. galj. / Swammerdam. Utrecht , 1682, i/zV-
Tranfail. philofoph Tranfadions philofophiques de la Société
Royale de Londres, depuis 166^ &c fuiv.
( en Anglois ) Londres , in-/\.°.
Vallifn. inf. Antonii Vallifnieri obfervationes &" expéri-
menta circa Hiftoriam naturalem & medi-
CdiXn. Patavii , 172.6, in-^"^,
Worm. muf. Mufa;um\Vormianum,feuHiftoriarerum ra-
riorum tam naturaliumquam artificialium
&rc. qu2e hafnia; Danorum in asdibus autho-
ris fervantur j adornata ab Olao Wormio.
Lugduni-Baravorum y i6'^<!^ , in-fol. ,
Uddm. differt Vide fupra. Lèche nov. inf. fpec.
Zinann. obferv Oiîervazioni fopra le cavallette dal Conte
Giufeppe Zinanni. Fenet. 1757, //z- 4°.
Fin de la Table des Auteurs.
x-uj
EXPLICATION
Des termes les moins familiers ^ qià fe trouvent
dans cet Ouvraoe.
A
N T E N N E S. F.os antennes font ces cfnéces de petites corne»; mobiles,
qui fc voient à la tète de tous les infedes. F.IIes prennent différentt.-s dcnomi-
nations, fuivant leurs diverfes formes. F>es unes font fimples , en filet oti
filiformes. D'autres font tn ma/fue ou terminées par un bouton , les autre? font
prifmatiques , miclqut"s-uncs en peipric OU barbues fur les côtés.
j4nunnu.'es ou buoillons, font les efpeces de petites antennes qui accompagnent
les cotés de la bouche d'un grand nombre d'ini'eétes.
Aptères : fans ailes. C'ell le noin qu'on donne aux infectes qui n'ont point d'ailes,
comme le clopoiie , la puce , &:c.
Baliincicrs. On donne ce nom â des petits filets mobiles, terminés par un bo!i-
ton , qui fe trouvent à l'origine des ailts des mouches & de tous les iufed^tes
à deux ailes.
Barhillons. Voyez ci-defTus antcnnules.
Chryfalide. C'ell le fécond état , par lequel partent les infedes à métamorphofes ,
avant que de devenir infectes parfaits. On lui donne auJH le nom de
nymphe. Celle du ver - à - foie & de quelques chenilles s'appille auili
fève.
Coléoptères. Sont les infcdes dont les ailes font recouvertes d'étuis durs &
écailleux , tels que les fcarabes , le hanneton , &c.
Corcelet. Partie du corps de l'infe-ile qui répond à la poitrine des grands
animaux.
Cuilleron. On appelle de ce nom une petite écaille blanche contourn'fe ,
rcpréfentant une efpéce de cuillier qui fe trouve fous l'origine des
ailes des mouches i!c de quelques autres infecles à deux ailes.
Dtpirres. Sont les infedes qui n'ont que deux aiUs.
Ec.Jfon. C'elt une petite pièce triangulaire , qui fe trouve au haut de
la réunion des étuis des infedes coléoptères , à leur naillance du
corcelet , ou d'étuis à moitié mois.
Elyires , ctuis , fourreaux , font ces plaques dures & écailleufcs , oui re-
couvrent les ailes des coléoptères ou infedles à étuis , comme on le voit
dans le hanneton.
Filiformes ou en filet , c'ell le nom qu'on donne à toutes les antennes fimples ,
qui relTemb'.ent à un fil ou filet.
Hémiptères. Infeâes dont les ailes ne font recouvertes que de demi étuis durs &:
écailleux , ou d'étuis .i moitié mois.
Ilexjpodes. /nfe<fles qui ont fîx nattes.
Larve. On tléligne par ce nom les iiif kft^s à métamorphofes , lorfqc'ils font
dans leur premier état au fortir de lauf. La chciulle cil la Ui\t du
papillon.
xxvilj EXPLIC. DES TERMES. S
Métamorphofe OU changement. On appelle infeftes à métamorphofes ceux qui -^^
changent de figure avant que d'être parfaits. Le papillon a d'abord été che-
njjle, puis chryfalide; c'ell donc un infede à métamorphofes.
Mulets. Les mulets font des infedes qui n'ont aucun fexe. On en trouve dans
quelques genres. Par exemple , les abeilles ouvrières qui font le plus
grand nombre de la ruche , n'ont point de fexe, ce font des mulets.
Nymphe. Voyez plus haut Chryfalide.
Stigmates . Les ftigmates font des ouvertures ordinairement ovales &: reffem-
blant à des efpéces de boutonnières j qui fe Voyent fur les côtés des infeéles ,
& par lefquelles ils refpirent.
Suture des étuis. C'ell: cette efpéce de fiUon que forme la réunion des four-
reaux des coléoptères , tant entr'eux , qu'avec le corcelet.
Tarfe ou pied j ell la troifîéme & dernière partie de la patte d'un infede,
qui ordinairement ell compofée de plufieurs articles mobiles.
Teft. C'ett cette efpéce d'écaillé ou croûte dure qui recouvre le corps ■tfô'tA -^
plupart des infedes.
Tetrapteres. Inledtes à quatre aîles.
Zoologifies. Auteurs qui ont traité l'hiftoire des animaux.
Fin de l'explication des termes.
HISTOIRE
It m A <â «» 'À.^-À.f. « A A $ H
Oa» «« •.*■.; '-■* «•«*•« sMfc sJ^ u« uï^JÎ
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.- ^9^^4it^^ ^:^ ^^ -^f -V'^]
4^ ^^^ift >V "^ "^ ^^ %
HISTOIRE
ABRÉGÉE
DES INSECTES.
X O US les corps de la nature ont ctc rangés par les
Phylîciens fous trois chefs de divilions , auxquels ils
ont donné le nom de Règnes ; lijMvoir le règne miné-
ral , le règne végétal , ^c le règne animal. C'ell à ces
trois règnes que le rapportent toutes les lubllanccs
/impies ôc naturelles ; iîc chacun d'eux a été divilc en
plulieurs grandes ieclions, que l'on a appellées dalles.
Le règne animal , celui auquel appartieiment les in-
fecles, dont nous allons traiter, renferme lix grandes
dalles ; les quadrupèdes , les oileaux , les poillons, les
amphibies, les inlecles ^ les vers. Les infeeK^s forment
donc une clallb particulière du règne animal. Ce nom
d'infecles, inficU , a été donné à ces petits animaux à
caule de la [orme de leur corps, qui ell compolé de
plulieurs lecl:ions , ou parties jouîtes enfemhie par des
Tome /. * A
2 Histoireabrégée
efpéces d'ëtranglemens , ou interfedions ; Se cette
figure , qui leur eft efTentielle, a lervi à les dénommer.
Parmi ces infectes , les uns font compofés d'anneaux ,
ou de lames écailleufes , qui rentrent les unes fous les
autres , èc ce font ceux qu'on peut appeller infecîes pro-
prement dits , puifque leur corps eil réellement com-
pofé de plufieurs portions : les autres , qu'on pourroit
appeler infectes tejiacés^ n'ont point de pareils anneaux ,
mais font recouverts d'une efpéce de croûte entière ,
ferme, fouvent aflez dure , comme on le voit dans
les crabes, les araignées , ôcc. On remarque néanmoins ,
dans ces derniers , quelques interfections ou étrangle-
mens femblables à ceux qui fe rencontrent dans les au-
tres infectes.
Un caractère des animaux de cette clafTe , eft donc
d'avoir leur corps divifé , & comme féparé en plufieurs
parties , par des étranglemens minces. Mais ce caractère
n'efl: pas unique , il en eft un autre qui n'eft pas moins
elTentiel dans les infectes , 6c qui eft conftant'dans tous ,
c'eil d'avoir à la tête ces efpéces de cornes mobiles ,
compofées de plufieurs pièces articulées enfemble, plus
ou moins nombreufes , que les Naturalises ont appel-
lées les antennes. Ces antennes varient infiniment pour
la grandeur 6c pour la forme. Leurs figures nous fer-
viront beaucoup à déterminer les différens genres.
Mais quelque variée que foit leur conformation, elles
ne manquent dans aucun infecte , 6c les infedtes font les
feuls animaux , dans lefquels on les obferve. C'eft par
ce caractère que la claife des vers peut aifément fe dif-
tinguer de celle des infectes, dont elle paroît appro-
cher. Quelqu'un qui n'a aucune idée de l'Hiftoire natu-
relle , peu t facilement parvenir à connoître ces antennes ,
en examinant quelque papillon ; il verra que la tête de
cet infecte eft ornée de deux filets mobiles , affez longs ,
plus gros à leur extrémité : ce font-là les antennes du
papillon.
DES InS£CTE5.
CHAPITRE PREMIER.
Defcription générale des Infeclcs.
J_j ES infeclcs , dont nous venons de donner le carac-
tère enbntiel , ibnc tous compofcs de trois parties princi-
pales , la têce , le corcclet , thorax ^ qui répond à la poitri-
ne des autres aniniaux , & le ventre.
C'ed à la icic , comme nous l'avons dit , que fe trou-
vent les antennes , ordinairement au nombre de deux,
une de chaque cote , dans quelques uns au nombre de
quatre , comme on le voit dans Talelle , qui eil une el-
pcce d'inlec^e aquatique Icmblable au cloporte : nous
ne déterminerons pas ici Tulage de cette parcie, qui fc
trouve conllammcnt dans tous les inllcles. D'autres Na-
t u rai i lies , plus habiles que nous , n'ont pu parvenir à le
découvrir. Peut-être pourroit-on loupVj'onner que les in-
feclcs s'en fervent comme de mains pour t.uer (S: exa-
miner les corps. Lorique ces petits animaux marchent ,
i!s étendent leurs antennes en avant , les font mouvoir
prciquc continuellement , is: iemblent, avec cette partie,
Ibnder le terrein «3c toucher \q,s dilFérens corps qui les
environnent.
Outre les antennes , on remarque à la tcte àcs infecles
pluficurs parties conlidérables. Celles qui frappent le plus,
font les yeux. Quelques inlecles , fcmblablcs aux cyclo-
pes de la Fable, n'ont qu'un œil , ou s'ils en ont réelle-
ment deux , ils lont tellement proches iJc confondus en-
femble , qu'ils paroillent n'en former qu'un feul. C'ell
ce que l'on verra dans le genre des monocles. L.\ plu-
part des inlecles en ont deux , un de chaque côté de la
tête ; d'autres en ont davantage : on compte fur les arai-
gnées julqu'à huit yeux , qui varient pour \\ polition.
Aij
4 Histoire ABRÉGÉE
Dans prefque tous les infedes, ces yeux font durs, con-
vexes , compofés d'une efpéce de cornée qui paroît lifTe :
mais il on les regarde de près avec une loupe, on voie
que cette cornée efl divifée en une infinité de petites
facettes , qui forment un joli réfeau '^. Cette conforma-
tion efl: très-utile , &c même nécefTaire à l'infecle. Ses
yeux font immobiles , il ne peut les tourner 6c les di-
riger vers les objets. S'ils euflent relTemblé aux yeux
des quadrupèdes ^ beaucoup d'objets extérieurs auroient
échappé à la vue de l'infecle. Au moyen de ce nombre
prodigieux de facettes , qui forment le réfeau de fa cor-
née , les objets font réfléchis de tous côtés , il les peut
voir dans tous les fens. Bien plus, chaque œil vaut piu-
fieurs centaines d'yeux ; il répète &c multiplie les objets
une infinité de fois , de même que ces verres taillés à
facettes , à travers lefquels on apperçoir l'objet que l'on
regarde autant de fois multiplié, qu'il y a de facettes dif-
férentes dans le verre. Peut-être léra-t-on porté à croire
que cette multiplicité doit nuire à la vue de l'animal;
que les objets, au lieu de lui paroître fimples , doivent
être centuplés à fes yeux. Mais il peut fort bien fe faire
que l'infecte , malgré cette conformation , voye les cho-
fes telles qu'elles font dans l'état naturel. Nous avons
deux yeux, deux nerfs optiques qui y répondent; cepen-
dant les diflérens corps ne nous paroilTent pas doubles.
Il en eft de même de l'infedte ; il a des centaines, des
milliers d'yeux , de ce nouvel argus ne peut voir qu'un
feul de fimple objet , feulement il le verra mieux 6c plus
didinâiement ; de même , qu'en général , nous voyons
mieux avec nos deux yeux ^ qu'avec un feul. Il paroît
même que c'eft à ce delfein que la nature a donné ces
yeux à réfeau aux infe6les , puifqu'on ne les obferve que
* Le nombre de ces facettes eft fouvent prodigieux. Levenhoeck en a
compté fur la cornée d'un fcarabé 3181 , & fur celle d'une mouche Sooo.
M Puget a été plus loin, & alTuie en avoir diftingué 173^5 fur l'œil d'un
papillon.
desInsectes. 5
dans ceux qui ont deux yeux ; au lieu que les infccles qui
en ont davantage, comme les araignées , paroillcnt les
avoir rout-à-hiic lillcs 6l lans aucun vcftige de rcleau
lur la cornée : du moins n'en ai-je point obfervë. Ainfî
ces derniers qui lemblcnt mieux parcages de ce cote , ne
le font réellement pas.
Mais il y a plulicurs infecles auxquels la nature paroît
avoir prodigué l'organe de la vue : de ce nombre lont
les mouches & beaucoup d'infccles à deux ailes , les
guêpes , les abeilles ôc la plupart des infectes à quatre
ailes nues , les cigales &. quelques autres de cette lec-
tion. Dans ces animaux, on voit lur la partie poilcrieure
de la tête , entre les deux grands yeux à releau , de pe-
tits points élevés, lilîes, au nombre de deux dans quel-
ques-uns , £c de trois dans la plupart , qui rellemblent
tout-à-fait à à^s yeux. Aulli plulicurs Naturalilles les
regardent- ils comme de véritables yeux , qui ne di tin-
rent des grands, qu'en ce qu'ils ne iont point tailles à
facettes ; C5c M. de la Hire , qui les a découverts le pre-
mier , s'étoit même imaginé qu'ils étoient les ieuls &: les
véritables yeux de l'inlecle : ces efpéces d'yeux ne le
trouvent dans aucun in(ecte à étui, 6c manquent dans un
grand nombre d'autres. Dans l'impollibiiitc ou nous lom-
mes de décider li ce font de véritables yeux , & s'ils fer-
vent réellement à la vue, nous avons luivi la conjecture
de plulîeurs Auteurs , qui paroît au moins probable , «3c
nous leur avons conlervé le nom de petits yeux lijjcs.
Après les yeux vient La bouche de l'inlecle, qui efk
encore une partie conlidérable de la tête. Cette bouche
eft conllruite d'une manière très-diHcrente , fuivant les
dillércns inlecl:es; aulli nous lert-elle de caracl^eie dans
pluiieurs. Les uns ont une bouche armée de fortes mâ-
choires qui leur icrvent à broyer &: déchirer les matières
dont ils le nourrillent ; d'autres ont une trompe tantôt
mobile, tantôt immobile , .wcc laquelle ils pompent les
fucs, qui leur Icrvent de nourriture : entiu quelques-uns
6 HiSTOIREABRÉGÉE
pai'Oiirent ne pouvoir prendre aucun aliment; ils n'ont
qu'une trompe fi courte , qu'elle ne peut être d'aucun
uiage, telle eil celle de quelques phalènes, ou bien ils
n'en ont point du tout, & l'endroit de la bouche n'ell
marqué que par une fente légère &c fort petite , comme
dans les oeftres. Ces animaux ne peuvent avec cet or-
gane prendre de nourriture, 6c du refte ils n'en ont pas
befoin. Lorfque ces infectes font devenus animaux par-
faits , lorfqu'ils ont achevé leurs métamorphofes _, lorf-
qu'un papillon, par exemple, après avoir vécu fous la
forme de chenille, & après avoir palTé par l'crat de
chryfalide , eft forti de fa coque, ôc eft devenu animal
parfait , il ne lui relie plus que de travailler à la propaga-
tion de fon efpéce ; il n'a plus à croître ni à groffîr , ôc
l'acte de la génération ei\ fouvent fini en fi peu de tems ,
que rinfed:e n'a pas befoin fous cette dernière forme de
prendre d'alimens. Bien des papillons , après être fortis
de leurs coques ^ s'accouplent , pondent leurs œufs , 6c
périfient peu après, fans avoir fucé une feule goutte de
liqueur. 11 n'ed donc pas étonnant que plufieurs infec-
tes , fous leur dernière forme, n'ayent point de bouche ,
ou du moins n'ayent qu'une bouche inutile. La nature
n'en a pourvu que ceux qui font plus long-tems à faire
leur ponte, ou qui doivent fubfifter encore quelque tems
après l'avoir faite.
Outre les mâchoires ôc h trompe, la bouche des in-
feiStes a fouvent une autre partie facile à remarquer. Cq
font des appendices , comme des efpéces de petites an-
tennes, au nombre de deux ou de quatre, qui accom-
pagnent la bouche de plufieurs infectes. Les Naturaliftes
leur ont donné le nom ai antennules , qui leur convient
allez. Ces antennules font ordinairement beaucoup plus
petites que les antennes , quoiqu'elles fe trouvent plus
cTandes dans le eenre des coccinelles. Elles font com-
pofées de trois ou quatre articulations ou anneaux , au
lieu que les antennes en ont ordinairement davantage.
desInsectes. 7
Enfin , elles font placées au-dclîous ÔC aux côtes de la
bouche. Leur ulagc paroîc être de fervir comme d'ef-
pcccs de mains, pour retenir les matières que mange
l'inrccl:e v5c qu'il tient à la bouche.
La fcconclc partie du corps de l'infccle, celle qui
vient après la tctc , elt /c corceltt. Cette partie repond
à la poicrinedes «grands animaux , elle tient à la tcte par
devant, <!s: par derrière au ventre, par le moyen d'un
étranglement fouvcnt fort étroit. C'ell au corcelet que
font attachées les pattes ou une partie des pattes de
l'infecle. C'crt encore au corcelet que tiennent les ailes ,
^les fourreaux des ailes dans les inl'ecles ailés. 'En^n on
voit fur ce même corcelet quelques-uns des organes qui
fervent à la relpiration de l'animal. Examinons mainte-
nant ces parties plus en détail.
On peut diviler le corcelet en partie poftérieure ou
dos, ëc en partie antérieure. Les ailes des infectes , qui
en font pourvus , tiennent au dos , à la partie poftérieure
du corcelet. Parmi ces inlectes , piulicurs ont quatre
ailes j deux de chaque coté , tantôt égales en grandeur
comme dans les dcmoilelles, tantôt inégales comme
dans \qs abeilles, \qs guêpes 6c beaucoup d'autres, qui
ont les deux ailes fupérieurcs plus grandes, 6c deux au-
tres plus petites pofees en-dellbus. h\ iorme 6c \x (buc-
ture de ces ailes varient aulli inliniment. Les unes ionc
formées d'une elpéce de lame tranl parente , lilîè, avec
quelques nervures , comme celles des abeilles : d'autres
lont chargées d'une inhnité de nervures , qui en forment
une efpccc de réleau , comme celles des demoilelles,
du fourmilion ,&c. Quelques-unes lontparfeméesde ta-
ches, d'autres n'en ont point. ALiis toutes ces elpéces
d'ailes lont nues ec tranlparentcs. Il y a, au contraire,
d'autres inlectes, tels que les papillons 6c les phalènes,
dont les ailes lont chargées des deux cotés d'une ef-
péce de pouflicre colorée, qui le détache de l'aile, 6c
s'attache aux doigts lorfqu'on y touche. Cette poulliere
8 Histoire abrégée
vue au microfcope n'eft rien moins qu'une efpéce de
farine , comme elle le paroîc à la vue. Ce font des écailles
pointues par le bout où elles font attachées à l'aîle , plus
larges , & dentelées à l'autre extrémité. Quelques Natu-
ralises les ont improprement nommées des plumes. Ces
écailles étant enlevées des deux côtés, l'aîle du papillon
refle tranfparente/Sc eft feulement entrecoupée par des
nervures alfez fortes. Mais fi on regarde à la loupe cette
aîle ainfi dépouillée , on apperçoit des filions rangés régu-
lièrement, dans lesquels écoient implantées les écailles,
pofées par bandes les unes fur les autres, à peu près com-
me les rangées de tuiles fur un toit fe recouvrent mu-
tuellement. Ce font ces écailles colorées qui enrichilîenc
les ailes des papillons de couleurs fi belles &c fi éclatantes.
D'autres infectes n'ont que deux ailes au lieu de quatre ;
tels font les mouclies , les coufins, les tipules , 6cc. ces
ailes font nues, tranfparentes, & ont feulement quel-
ques nervures. On voit cependant fur les ailes des cou-
fins quelques écailles femblables à celles des aîles des
papillons, rangées feulement à côté des nervures ; mais
pour les appercevoir , on a befoin d'une loupe un peu
forte. Ces infectes, qui n'ont que deux aîles, femblenc
en avoir été dédommagés par une petite partie, qui leur
efl propre & eflentielle , 6c qui femble tenir lieu des
deux autres aîles qui leur manquent. C'efl: une efpéce
de petit balancier ^ un filet mince de court, terminé par
une boule ou bouton arrondi , qui fe trouve de chaque
côté du corcelet fous l'attache de l'aîle. Ce balancier fe
peut voir dans les mouches, où cependant il e(l un peu
caché par une efpéce d'appendice ou de cueilleron fem-
blable à un commencement d'aîle tronquée , qui fe trou-
ve dans ces infectes : mais on voit très-bien 6c très-dif-
tinétement ces balanciers dans les grandes efpéces de
tipules. Leur ufage feroit-il véritablement deiervir de
contrepoids à ces infectes y lorfqu'ils volent , à peu près
comme nos danfeursde corde fe fervent d'un long bâton
avec
desIn'sectes. 9
avec des poids aux deux bouts ? C'eft ce que la petirelTe
de ces parties nous emncche de peiifer. Ce nu'il y a de
certaiîi, c*c(l que ces balanciers font très- mobiles, ik. que
Ils ij)(ccT:cs les tout mouvoir tort agilemciic , lorlqu'ils
volent.
C'ell aulîî au corceler que tiennent les ailes fortes ôc
nerveulcs des inlecles à étuis , ainli que les fourreaux
ccailleux ik: durs qui recouvrent ces ailes, &: qui font arti-
culés avec le corcelet ferme ôc folide de ces infecles. Mais
avant que de quitter les ailes, il nous refte à dire un mot
de leur llruc^ure , qui eft des plus admirables. Ces ailes fî
minces dans la plupart des inlectes,<Sc qui lonr auliltranlpa-
rcntcs^que l'eau , (ont cependant compolées de deux lames
fines, entre Icfquelles rampent les nervures, qui por-
tent la nourriture , l'acliion , (5c la vie .\ cette partie. Il
ne leroit pas polliblc de fcparer ces deux lames minces ,
qui font h fortement ôc il intimement appliquées Tune
contre l'autre , quelque dextérité que l'on employât ; 6c
l'on ne pourroit connoitre cette ftruc^ure particulière des
ailes , Il le hazard ne la découvroic quelquefois. Lorfque
les infectes lortent de leurs coques , toutes leurs parties
iont molles &i comme abreuvées de liqueur, elles ont be-
ioin de s'étendre peu à peu èc de le lécher ; c'clt ce qui le
fait allez vite. Les ailes Iont dans le même cas que le^ au-
tres parties; repliées de comme chifonnées dans la coque ,
elles le déployent , s'étendent 6c le lèchent par degrés.
Pendant que cette action le palVe, quelquefois il s'épanche
tic l'air dans le tillu mmce qui ell encre les deux lames des
ailes. Cet air les tient écartées : l'aile refte épaille, grollè,
dilïorme &i véritablement emphyfematique. Cet état de
maladie nous hiit apperccvoir toute la ftructure intérieure
de i'aile. L'air a été fourni en trop grande abondance par
les vailleaux aériens , qui font le long des nervures, &: qui
accompagnent les nerls &: les vailleaux nourriliiers.
Nous avons dit que /es par /es , ou du moins une partie
des pactes écoic attachée à la partie antérieure du corcelet»
Tome I, B
lO HiSTOIREABREGEE
Pour concevoir cette différence, il faut faire attention
que le nombre des pattes n'eft pas le même dans tous les
infectes : beaucoup en ont fîx , d'autres huit comme les
araignées ôc les tiques ; dans quelques-uns il y en a dix ,
comme on le voit dans les crabes ; enfin certains infectes
font pourvus d'un beaucoup plus grand nombre de pattes:
on en compte feize dans les cloportes , 6c certaines efpé-
ces de fcolopendres &C d'iules en ont jufqu'à loixante èc
dix èc cent vingt de chaque coté. Parmi ces infectes, tous
ceux qui n'ont que fix , huit ou dix pattes , les portent
attachées au corcelet ; mais dans ceux où il y en a davan-
tage, une partie de ces pattes tire fon origine du corcelet,
de les autres naiilent des anneaux du ventre. Dans ces der-
niers j les pattes qui fe trouvent le long de leur corps , ne
pouvoient pas toutes partir du corcelet.
Ces pattes font ordinairement compofées de trois par-
ties ; la première qui naît du corcelet ou du corps ^ eO: or-
dinairement la plus groffejOn peut l'appeller /a cuiffe ; la
féconde eft jointe à celle-ci ^ &, eft aflez fouvent plus
grefle ôc plus longue; nous l'appellerons la jambe : enfin
après cette partie , vient la troifiéme , qui termine la
patte, 6c qui elle-même eft compofée de pluiîeurs petits
anneaux articulés les uns avec \qs autres , 6c que l'on peut
appeller le tarfe ou le pied. Ces anneaux varient pour
le nombre , fuivant les differens infectes ; on en trouve
dont les tarfes ont depuis deux , juiqu'à cinq parties ,
&: quelquefois davantage. Ce nombre d'anneaux fouvent
confîdérable , fert à multiplier les mouvemens de la patte
de l'infecte , à peu près comme le grand nombre d'os , qui
compofent le tarie des pieds des grands animaux. Enfin le
pied de l'infecte eft terminé par deux , quatre ôc quelque-
fois fix petites griffes crochues 6c fort aiguës , qui fervent à
cramponer l'animal, 6c qui tiennent au dernier anneau du
tarfe. Souvent , outre ces griffes ou ongles , le deffous des
articulations du pied de l'infecte eft encore garni en tout
ou en partie de petites broITes ou pelottes fpongieufes ,
desIn'sectes. II
qui s'appliquant intimement contre la furfacc des corps
les plus lilles àc les plus polis, fervent à loutenir l'infecte
d.ins des politioiis , ou il paroicroit devoir tomber. C'ell ce
t]ue Ton voit tous les jours dans les appartcmens ou les
juouchcs montent aifcment le long d'une glace bc s'y fou-
tiennent. Toutes ces parties des pattes de i'infecle font
articulces enfcmhlc, de façon qu'elles fe meuvent ailé-
ment ; mais le mouvement qu'elles cxtcutent nci\ pas
toujours le même. lin gcncFnl, J.i cuillè dans l'endroit ou
elle efl articulée avec le, corps, fait dans la plupart de»
inledes le mouvement de genou ou de pivot, le remuant
en tout lens. Cette aclion efl aidée par une efpcce de
pièce intermédiaire louvent arrondie , qui fe trouve à
l'origine de la cuille, èc dont la tète elt reçue dans \x
cavité de l'articulation. Cependant dans quelques in fecles,
comme les dytiques , la cuille ne peut exercer que le
mouvement de charnière , celui de Hexion 6c d'cxtcnlion ,
étant retenue par des efpéces d'appendices ou de lames
dures : l'articulation de la jambe avec la cuiiFe ne peut
taire non plus que le mouvement de charnière dans
prefque tous les mlecles.
Les jUgmates ^ qui nous reftent à examiner dans le cor-
celct j font des ouvertures oblongues , ou ovales , en
forme d'tlpéccs de boutonnières , par Iclquelles i'mlecle
refpire l'air extérieur. Ces iligmaces ne ionr pas propres oc
particuliers au corcelet ; au contraire , il y en a moins dans
cette partie, que fur le ventre, dont prefque tous les
:^ineaux en portent chacun Acxw , un de chaque cuté
latéralenicnt , au lieu que le corceJct n'a que deux ou
quauc iligmates. Un en yoit diilijiclement cpiatre, deux
de chaque côte , un plus haut , l'autre plus bas , dans
les jnfea:es à dcut &: à quatre aîle^ nues; il y en a pareil
no/nbrc dans les papillons, dont les poils ne les laillent
pks appercevoir aiiément; dans ksinfecics à étuis , on ne
trouve que deux -rtignrates far le porcelet , lui de chaque
coté. NousfparlccotiS tj^oiicùc dc% tbgmaces qui ("c vovent
B ,j
12 Histoire abrogée
fur les anneaux du ventre , en examinant cette partie.
Peut-être iera-t-on lurpris que le corcelet ait beaucoup
moins de ftigmates que le ventre , d'autant que cette partie
répondant à la poitrine des grands animaux, fembleroit
devoir contenir feule les organes de la refpiration : mais on
n'en fera plus étonné,, lorfqu'on aura examiné la ftruclure
intérieure de l'infecte, ôc qu'on aura vu que fes poumons
diitérent infiniment de ceux des autres animaux. Les
poumons des infectes ne font*que de longs tuyaux blancs,
des efpéces de longues trachées, qui à droite èc à gauche
parcourent prefque toute la longueur de leurs corps : de
ces trachées partent de diftance en dillance des ramifica-
tions , qui vont aboutir aux ftigmates pour y pomper l'air,
que d'autres divifions de vailfeaux très-fins portent &C
diftribuent par tout le corps de l'infecte. Il n'ell: pas pofli-
ble de fe tromper fur l'ulage de ces trachées èc de ces
ftigmates ; une expérience fort ailée démontre leur ufage.
Qu'on bouche exactement chacun de ces ftigmates avec
une goutte d'huile ^ par le moyen d'un pinceau, l'infecte
qui ne peut fe pafler d'air, ainfi que les plus grands ani-
maux, entre en convulfion 6c périt bientôt : fi l'on ne bou-
che les ftigmates que d'un côté du corps, ce côté devient
paralytique. Nous n'entrerons pas dans un plus grand
détail fur les trachées èc les ftigmates des infectes , n'ayant
pas defleni de toucher à la defcription anatomique de ces
petits animaux, qu'on peut voir en détail dans les Ouvra-
ges de Swammerdam , Malpighi &c Valifnieri. Notre
plan n'eft que de décrire leurs parties extérieures & leiy:
genre de vie, ainfi nous paflons à l'examen de la troi-
sième ôc dernière partie du corps de l'infecte, qui eft fon
ventre.
Le ventre dans les infe(fl:es proprement dits, eftcompofé
de plufieurs anneaux ou demi-anneaux, enchafles \qs uns
dans les autres , par le moyen defquels il peut s'étendre, fe
raccourcir , & le porter en difterens fens. Dans les infe£tes
teftacés, comme les tiques, les poux, le« araignées 5c
desInsectes. 13
d'autres infcclcs fans ailes , on ne voit point de fcmblables
anneaux , leur ventre paroît forme d'une (culc pièce. Les
crabes lonc aulîi dans le même cas, mais au moins ils ont
une queue ccmpofée d'anneaux. Ce ventre tient antérieu-
rement au corcelet ; (ouvent il n'y eft attache cjuc par
un Hlct tort mince. En général , il cil plus gros dans les
femelles, que dans les malcs, ce qui n'elb pas étonnant,
puilque dans celles-là il doit contenir une quantité con-
fidérablc d'œufs.
C'ell ordmairemcnt à l'extrémité du ventre que l'on
trouve Us parues de Lu génération des inlccles. Quelques-
uns cependant, comme les maies des demoileiles, les
ont à la partie iupérieure du ventre, 6c les maies des arai-
gnées, encore plus (înguliers , les portent à la técc. Nous
examinerons ces parties plus en détail dans le Chapitre
fui van t.
Le ventre a, comme nous l'avons dit, plufieurs ftig-
mates. On en oblerve deux fur chaque anneau , un de
chaque coté , excepte lur les derniers anneaux.
^nrin, cell aulli à la partie polK'rieure du ventre, que
plufieurs inlecles portent les aiguillons dont ils font armés.
Ces ai;^uillons, qui partent de dellous le dernier anneau,
font de diriéreiites formes ôc d'un ula^ic dirierent : les uns
lont aigus în: pointus, les autres lont taits en une eipéce
de icie, d'autres en tarière; il y en a qui ne fervent à l'in-
fecl:e qu'à fe défendre &: à bleller les ennemis, d'autres au
contraire ne peuvent nuire, leur ulage ell feulemenc
de percer les endroits ou les inleclcs depoieiu leurs
a-uts.
14 Histoire abrégée
CHAPITRE II.
De la génération des Infecîes.
ES anciens Philofophes s'ëtoient imaginés que les
infectes nailToient de la pourriture , 6c que des corps
or2;anilés , vivans &: aulîi bien compofës , dévoient leur
exlileiice à une efpéce de hazard. Cette erreur tranfinife
d'âge en âge Sc loutenue par de grands Naturalises, a
duré iufques dans le dernier fiécle. R.hedi , l'un des plus
habiles obfervateurs qu'ait produits l'Italie, fut un des pre-
miers qui fit voir l'abfurdité de cette opinion , ôc le dé-
montra par des expériences inconteltables : il prouva que
tous les infecîes naiffoient , comme les autres animaux,
d'autres infectes de même efpéce , fécondés par un accou-
plement qui avoit précédé.
La génération des infectes eft donc femblable à celle
des autres êtres animés : ils s'accouplent, ils font diltin-
gués par le fexe , ôc tous \qs individus parmi ces petits
animaux font ou mâles ou femelles; il faut cependant
en excepter quelques genres d'infectes, tels que les abeil-
les, les fourmis 2cc. dans lefquels outre les individus mâles
-$c femelles , il y en a encore d'autres en plus grand nom-
bre qui n'ont aucun fexe, ôc que plufieurs Naturaliltes ont
appelles les muUts ^ parce qu'ils ne font pas propres à
la génération : mais ces efpéces de mulets proviennent
eux-mêmes des mâles & des femelles du même genre qui
fe font accouplés , ainfi ils rentrent dans la régie générale
que nous avons établie.
On peut donc atlurer que tous les infectes font ou mâ-
les , ou femelles , ou enfin mulets j ce qui ne fe rencontre
que dans quelques genres ; 6c que l'action réciproque du
niâle ôc de la femelle , elt néceifaire pour la produ6tion
de nouveaux individus.
D E s I N s p. r T E s. 15
Les parties oui diikingucnt les mâles d'avec les femelles ,
font de deux iortes : les unes n'ont point de rapport .1 la
génération , 2c les autres font ablolumcnt ncceflaircs pour
la produire. Parmi celles-ci, les unes font extérieures tîc
les autres lont intérieures; nous ne décrirons que les pre-
mières, ne voulant point entrer dans le détail anaconuquc
des inicclcs.
En général , cjuelcju'un qui connoit un peu les infecles,
dillinL;ue louvcnt a la piemicrc vue , un malc d'avec une
femelle, par plulicurs marques extérieures qui ne dépen-
dent point des parties du fexe & n'y ont aucun rapport.
Premièrement la groHèur du corps èc particulièrement
celle du ventre elt dilîérente. Dans les grands animaux les
niales font allez ordinairement plus gros que leurs femel-
les ; dans les infectes c'eit tout le contraire , les mâles
font prelquc toujours plus petits : il y a même certains
maies qui lont d'une petitelle énorme par rapport à leurs
femelles. J'ai vu des fourmis accouplées , dont le mâle
ëtoit il petit qu'il ne failoit pas la lixieme partie de la grof-
leur de fa femelle; il ell de même des cochenilles Se
des kermès; la km^'llc ell allez grollè, tandis que Je maie
rellèmble à un très-petit moucheron, qui court 6c le pro-
mené lur Je corps immobile de la femelle , comme lur un
vallc champ. La difproportion n'ellpasà beaucoup près II
grande dans beaucoup d'autres iniectes, mais au moins les
femelles ont le ventre beaucoup plus gros que leurs ma-
ies , ce qui ëtoit nécellâire , pui (qu'il doit être capable de
contenirune quanritéprodigieule d'uLufs. Une autre dillé-
rence louvent allez notable dans les infectes de dilFcrens
ie\es , conlille dans la forme «S: la grandeur de leurs anten-
nes; elles lont ordinairement plus grandes dans les mâles:
qu'on examine un hanneton maie, éc fa femelle; celle ci a
les feuillets qui terminent les antennes , courts ifc petits ,
tandis que le malc les a grands ce apparens : \.\ mcme
choie s'obferve dans prefque tous les inlecles à étuis, mais
dans beaucoup d'autres genres , il y a une autre ditférence
i6 Histoire abrégée
encore plus fenfible dans les antennes : c'eft particulière-
ment dans certaines phalènes, plulieurs tipules &. quelques
autres inlecles , dont les antennes font barbues comme les
côtés d'une plume , qu'on peut obferver cette difîerence ;
leurs mâles ont leurs antennes à plumes ou à barbes gran-
des , larges Rebelles , imitant une efpéce de panache, tan-
dis que celles des femelles ont des barbes H étroites, que
fouvent même elles ne paroiflent pas , 6c qu'on les croiroic
compofées d'un feul ôc fimple filer.
Une troifiéme différence de certains infectes mâles 6c
femelles , dépend des cornes ou appendices de la tête, ou
du corcelet ; par exemple le fcarabé , appelle moine ou ca-
pucin , le boulier qui lui reffemble, 6c d'autres infectes
lemblables , ont des cornes , ou à la tête , ou au corcelet ,
qui ne fe trouvent que dans les mâles , 6c qui manquent
abfolument aux femelles : c'eftà peu près comme les cor-
nes des béliers que la nature a refufées aux brebis» On voit
dans le petit comme dans le grand , que les mâles des
animaux ont reçu plulieurs parties qui leur fervent , ou de
parure , ou de détenfe ^ tandis que les femelles en font
privées.
C'eft ce qu'on obferve encore par rapport à une qua-
trième différence, qui le remarque entre certains infedlies
mâles 6c femelles : cette dernière confifte dans les ailes ,
qui manquent à plulieurs femelles , tandis que les mâles
en font pourvus. Dans la plupart des lections d'infecVeSjOn
peut obferver quelques efpéces qui font dans ce cas.
Parmi les infectes à étuis , le vers luifant femelle n'a ni
aîles ni étuis , les uns ni les autres ne manquent point à fou
mâle :les hémiptères ou infectes à demi-étuis, nous offrent
un pareil exemple dans les kermès 6c les cochenilles.
11 en elt de même des infe£tes à aîles couvertes d'écaillés :
quelques phalènes ont des femelles qui n'ont point d'ailes,
ou qui n'en ont tout au plus que des moignons informes ,
comme la phalène de la chenille à broffe 6c quelques
autres ; quelques ichneumons dans la fection des infedtes à
quatre
DES I N S E C T r S. 1 7
<juatrc ailes iuies,onc des femelles Taos ailes, qui rcilcm-
blcuc à tics mnktyJe tpurinis à I.i première vue : il n'y
a gucrcs cjiie parmi les mlecUs .i deux ailcS , qu'on ne
rcmaïquc aucune efpcce ou cette dilîérci>ce ie trouve.
Majs toutes cesdiliéronces ne ibnt point cllcntieiles à la
gcntration , elles ne Te rencontrent que dans un certain
nombre d'clpcces : la vcritabic dillinclion des malcs d'a-
vec Ls femelles y conlille dans les parties du lexe. Ces
parties font , comme nous lavons dit , allez ordinairemenc
placées à i'extrcmirc du ventre: dans la plupart désinfec-
tes maies , fi l'on prelle le ventre, on fait lortir par l'ouver-
ture qui cil à fon extrcmitc deux elpcces de crochets lou-
vent bruns, allez durs, & en prcllant encore plus tort par
gradation, ces deux crochets s'enti'ouvrent , bc on voie
paroicre entr'eux une partie oblonguc , qui ell la véritable
is
Lt
fon oHice : dans l'état ordinaire ces parties paroiilent peu,
il faut comprimer le ventre pour les découvrir ; mais
lorfque le maie prelle par des mouvcmens amoureux y
veut careller ia femelle, il poulie lui-mcmc au-dehors ces
parties, qui font enflées 6c tendues.
l\ en eltde même de la femelle , dont \qs organes font
cachés dans l'intérieur du ventre : lorlqu'on le prelle, on
ne voit point fortir les deux crochets qui s'apperçoivent
dans le mâle , on ne fait paroîtrc tout au plus qu'une
cfpéce de canal ou coruiuit, qui lui lert comme de vagin ,
dans lequel le membre du mâle s'introduit , <S: par lequel
les œufs fortent, lorfqu'ils font dépolés dans le tcms de
la ponte.
Telles font les parties du fexe qui le voycnt au-dehors
^ par lefquelles on peut aifcment reconnoître les infec-
tes malcs &: les femelles.
Dés que l'on voit , en comprimant le ventre, deux cro-
chets avec une elpéce de membre au milieu , on peut
Tome I. , C
i8 Histoire abrégée
aiïurer que cetinfede eft un mâle ; fi au contraire il ne fort
rien , ou qu'il n'y ait qu'un fimple conduit , c efl une
femelle. Nous n'entrons point dans le détail des parties
intérieures beaucoup plus nombreufes èc plus admirables.
On peut confulter lur cet article Swammerdam , Mal pi-
o-hy & d'autres, qui ont traité à fond l'anatomie des infec-
tes. Pour nous 5nous ne décrivons que leur figure extérieu-
re, leur vie , leurs mœurs : nous nous bornons à écrire leur
hilloire, & un Hiftorien n'eft pas obligé de donner une
defcription anatomique des peuples dont il parle.
Les parties que nous venons de décrire, fe trouvent
dans tous les infectes , excepté dans les mulets de certains
genres, qui n'ont point de fexe. Ces derniers font inutiles
pour la propagation de Tefpéce. Quant aux autres ^ un
de leurs premiers foins efl de la multiplier , en s'accou-
piant mutuellement : cet accouplement s'opère au moyen
des crochets dont le mâle efl: pourvu alTez ordinairement :
le mâle comme le plus lafcif ^ monte amoureufement fur
la femelle , l'agace , va ôc vient autour d'elle : celle-ci
commençant a participer aux mouvemens qui agitent le
mâle, étend fon ventre, entr'ouvre la fente qui ei\ à l'ex-
trémité , en fait fortir le canal de là matrice , que le mâle
faifit avec fes crochets : pour lors le refte de l'accouple-
ment efl: aifé , il confifle dans l'introduction de la partie
mâle. Dans quelques infectes cet accouplement efl: long»
ils reftent quelquefois des journées entières unis enfem-
ble ; ils marchent , ils volent même dans cette attitude,
fans que le mâle lâche la femelle , comme on le voit tous
les jours dans les papillons blancs des jardins; dans d'au-
tres, comme les mouches, il eit.plus court; fouvent ces
accouplemens ne font pas uniques; un mâle a-t-il quitté
une femelle , quelquefois un autre la reprend &; l'attaque
de nouveau. Certains infectés même qui ne font pas leur
ponte tout de fuite , s'accouplent dans l'intervalle de
chaque ponte.
Outre cette manière de s'accoupler , -qui ^eil la pte
D F s I N 5 I f T F s. I^
commune parmi Jes infc-des ; il y en a encore quelques
autres, que pratiquent certains genres d'infecles, dont
quelques-unes paroillLnc fort finguliéres 6c clcpendciit de
Ja polition ik. de la (îruation des parties du fexe. Nous '/er-
rons par exemple dans la iuite en parlant des dcmoifelles,
que leur maie a les crochets Citués à l'extrémité du ventre
comme la plupart des inlcdes, mais que la partie la plus
nécellàirc à la ^;éneration elt placée à l'origine de ce mcme
ventre proche le corcelet, tandis que (a temelle a l'orifice
du vagin vers la queue. Cette conllruclion rend l'accou-
plement fort différent: le mâle ie iert à la vérité de ics
crochets pour iailir la femelle, mais il ne la prend point à
Ja queue, jamais il ne pourroic faire parvenir à cet endroit
le haut de Ion ventre ou ell la partie de fon fexe ; il accro-
che la ttte de la femelle , il la failit nu col avec l'extré-
mité de ia queue, mais lorlqu'il la tient ainfi, il n'en
paroit pas plus avancé ; il lemble que l'accouplement
ne pourra jamais ie faire, ^ réellement il ne ie feroit
point , i\ la femelle ne failoit le refte de l'ouvrage: celle-ci
ainli lerrée 6c fatiguée par le maie qui ne Ja quitte point, ôé
peut-être charmée de le voir ainli prévenue, condeicent à
les défirs: elle recourbe en devant fon ventre qui ei\ fort
long ôc en fait parvenir l'extrémité juiqu'aii dellous du
corcelet du maie, à l'endroit ou le trouvent les parties:
pour lors l'accouplement ci\ parfait. La femelle relie ac-
crochée par un double lien : fa tête ell prife par l'extré-
mité du ventre du mâle , tandis que la queue ell unie
à l'origine de ce même ventre; elle terme une elpéce de
cercle. JJ en elt de même des araignées dont l'accouple-
ment a f^ait julqu'ici un point d'hiltoire naturelle dirhcile
à connoître. Ces infeclcs portent leurs parties maies à la
tête &: leurs femelles les ont fous le ventre : ce font donc,
dans leurs accouplemens , ces clpéces de bras des maies
qui vont chercher la partie des femelles. Nous explique-
rons cet article plus en détail , en traitant Jes genres des
inlecles en particulier.
C li
20 Histoire abrégée
Lorfque l'^iccoiiplement eft accompli , fouvent les mâ-
les des infedles périfîent très-peu de tems après ; ils font
ëpuifës de languiffans : la nature ne les avoit deftinés qu'à
féconder leurs femelles ; dès quelle a pourvu à la propa-
gation de refpece, ces mâles deviemient inutiles; il n'en
eft pas de même des femelles , elles vivent aflez ordinaire-
ment un peu plus que leurs mâles ; il faut qu'elles faflent
leur ponte, mais lorfqu'elle eft faite, elles périirent au(ïï
bientôt.
Cette ponte dans la plupart des infectes, confîfte à dé-
pofer leurs œufs. Je dis dans la plupart des infectes , car il
y en a quelques-uns qui ne font pas des œufs, mais des
petits tout vivans : ces infectes font vivipares. Cette diffé-
rence paroît d'abord aflez ftnguliere. Toute la clafte des
animaux quadrupèdes eft vivipare , ces animaux font tous
des petits femblables à eux ôc vivans : les oifeaux au con-
traire font tous ovipares , tous pondent des œufs de aucun
ne fait des petits vivans. Il fembleroit donc que la nature
devroit être uniforme dans les autres claffes d'animaux ;
mais c'eft tout le contraire : parmi les poiflbns , le grand
nombre fait des œufs , mais quelques-uns font des petits,
tels que tous les poiffons qui approchent des baleines. Il
eft vrai que ce genre de poiffons tient beaucoup des qua-
drupèdes, qu'il en a tous les caractères, enforte qu'il n'eft
pas étonnant qu'il leur reffemble en cet article comme
dans beaucoup d'autres. Mais li nous fuivons les autres
claftes , nous verrons que dans toutes il y a des animaux
:qui mettent leurs petits au monde de Tune &c de l'autre
façon ; que dans toutes il y a des animaux ovipares &c
vivipares ; &c pour commencer par les reptiles ou amphi-
bies , la plupart font des œufs , mais la vipère eft vivipare ,
èc c'eft pour cette raifon qu'on lui a donné le nom de
vipcre. Les vers font une claffe compoiëe d'animaux pref-
que tous ovipares, quelques-uns néanmoins font vivipa-^
res, tels que la came des rivières, une coquille turbinée,^
qui porte le nom de vivipare ^ ôc quelques autres.
DESInSECTES. 21
Les infocles ne font donc pas les feuls animaux qui ren-
ferment clans leur clalle des efpéces ovipares ce d'autres
vivipares. Il ell vrai cjue les dernières font en petit nombre;
nous n'avons que les cloportes, les pucerons, fie quelques
efpéces de mouches, qui fallènt des petits vivans: tous les
autres infccbes (ont ovipares. Les œufs , que pondent ces in-
iecl:es , varient beaucoup pour la figure ; il y en a de ronds,
d'oblongi 6c de toutes lortes de formes ; quelques-uns font
aigrettes , ou bien ornes d'une elpcce de couronne de
poils : ils varient aulfi pour les couleurs. Nous dirons quel-
que choie de tous ces œufs dificrens, dont quelques-uns
font admirables, en traitant les inlecles en détail. Nous
remarquerons feulement ici que ces œufs font fouvenc
en très-grand nombre, par centaines, par milliers, &C
qu'en général les inleclcs font très-féconds; il femblc que
plus les animaux ioiit petits, plus la nature les a multipliés.
Les grands animaux ne font qu'un petit à la fois, ik. le
portent iong-tems : une vache ne fait qu'un veau par an ;
d'autres quadrupèdes plus petits multiplient d'avantai;e. La
fécondité des lapins paroit linguliere, mais elle n'approche
pas de celle de la plupart des infedes. Suivant les calculs
qu'en ont f;iitspluiîeurs Auteurs, une feule abeille femelle
celle que Ton appelle Lx reine, donnera clic feule naillan-
ce à deux , trois , ^ quatre eilaims dans une année, &: le
moindre de ces ellàims e(l fouvent compofé de quinze ou
feize mille abeilles. Les papillons 5c nombre d'autres
infectes ne multiplient guères moins. L^ne pareille fécon-
dité étoit nécellaire pour conferver ces efpcces d'ani-
maux , qui , fervant de nourriture à plulîeurs autres ,
font continuellement expofcs à devenir la proie d'un nom-
bre infini d'ennemis. Nous verrons, en parlant de la nour-
riture des infeclcs, que ces petits animaux f'e tendent de«
pièges, fe dévorent les uns ^: les autres, tandis qu ils font
cxpofés à être dévorés par les oileaux , les reptiles, les
poiffons, 6c nombre d'autres animaux.
Lorfque les inlecles dépoient leurs œufs, la plupart le
1% HîSTOIKF ABRÉGÉE
font avec un foin qui iembleroic demander la plus ^rando
inreliigence, ii l'on ne fçavoit qu'ils font conduits à: diri-
gés par une intelligence fupérieurej qui prend autant de
foin des plus petits infedes , que de l'animal le plus grand
6c le plus parfait. En général , la mère a la précaution
de placer les œufs dans un endroit oii les petits naiilans
feront fûrs de trouver la nourriture qui leur conviendra.
L'infecle fe nourrit-il d'une plante particulière , c'effc fur
cette plante que le trouvent les œufs: s'il fe nourrit de ra-
cines ou de bois , \qs œufs font dépolés dans la terre ou
ibus Iqs écorces des arbres , quelquefois même dans la
lubftance du bois.
Lqs matières les plus fales & les plus dégoûtantes four-
nirent la nourriture de quelques infectes, lorfqu'ils lonc
jeunes : leur mère , qui depuis long-tems a quelquefois
abandonné ce fale domicile, va le chercher de nouveau,
lorfqu'elle veut faire fa ponte , inftruite que fes petits
y trouveront un aliment convenable. Beaucoup d'infe£tes,
qui après avoir palTé une partie de leur vie dans l'eau, font
devenus enfuite habitans de l'air, vont retrouver les bords
ou la furface de l'eau, pour y dépofer leurs œufs : enfin, il
y a des infectes dont les petits fe nourriflent d'autres in-
le6tes dans leur jeuneife 6c fous leur première forme ; la
mère , qui depuis fa transformation , ne peut nuire à ces
mêmes infectes , qui ne leur touche feulement point, fçaic
aller dépofer fes œufs au milieu d'eux , fouvenc fur
leur corps j 6c même quelquefois dans leur intérieur , afin
que fes petits puiiïent trouver en nailTant l'aliment que
la nature leur a deftiné.
Une autre prévoyance que femblent avoir les infe£tes,
c'eft de mettre leurs œufs , autant qu'il eft pofiible, à l'abri
du froid 6c des ennemis qui pourroient les dévorer. Nous
avons dit que quelques-uns les enfonçoient en terre,
d'autres les dépofent dans le parenchyme des feuilles des
arbres àc des plantes , entre les deux membranes qui com-
pofent ces feuilles. Quelques-uns comme les araignées.
desInsectes. 13
les enveloppent d'un tiflu (oyeux très-Hn & délicat, que
plulicurs portent avec elles : d'autres comme certaines
phalènes les recouvrent de poils qu'ils détachent de leur
propre corps, & qui les dérobant à la vue, les défendent
du froid extérieur : d'autres enfin les cachent entre les
poils des grands animaux , dont la chaleur les tait eclore.
Tant d'indulhic de la part de ces petits animaux , doit
nous faire admirer de plus en plus la grandeur du Créateur,
dont la fagellc infinie ne brille pas moins dans les corps de
la naturclcs plus petits èc les plus vils à nos yeux, que dans
ceux qui nous paroillLnt les plus lurprenans ^ ks plus
dignes de notre attention.
CHAPITRE III.
Dds métamorphofcs ou du dcvcloppcmaa des Infcclcs,
J-j E S animaux de clafles différentes de celle des infec-
tes , naiilent tous ou prefque tous avec la même forme
qu'ils auront toute leur vie.
Un quadrupède au (ortir du ventre de fa mère, eft un
vrai quadrupède , dont tous \q.s membres bien développés
conlervent la même figure julqu'à la plus grande vieil-
Jefle : s'il lui arrive quelques changemens , ils ne con-
fident que dans la grandeur ^Jc la proportion , ^ nullement
dans la contormation des parties. \\ en eil de même des oi-
Icaux , qui au lortir de fucuf paroillent lous la même for-
me qu'ils conferveront julqu'à la mort. Quelques mfecles
lent dans le même cas, mais ce n'elt pas le plus grand
nombre. En général , tous les iniecles qui n'ont point
d'ades , à l'exception de la puce leule , naiilent avec lu
même figure qu'ds doivent avoir toute leur vie : le clopor-
te, par exemple, qui eft vivipare, fort du ventre de la mè-
re avec toutes les parties qui conltituent un véritable clo-
porte ji'araigntrequi vient d'un a*ui, lort de cet aut avec
24 Histoire abrégée
le corps , les patres 6c toutes les autres parties qui fe font
voir dans les grandes araignées : il en eft de même des
tiques , des poux, des Icolopendres ôc des autres infecles
dépourvus d'ailes que nous avons défignés au commence-
ment ^ par le nom d'iniecles cruitacés : tous ne diitérenc
de leur mère que par la grandeur, à cela près ils confer-
vent la même figure dans la jeuneile de dans leur âge
parfait.
Mais les autres infecte?, ceux qu'on peut appeller infec-
tes proprement dits , ne font pas dans le même cas. Sou-
vent lorfqu'ils paroilTent au jour , lorfqu'ils percent Tœuf
dans lequel ils ecoient renfermés , ils ne redemblent nulle-
ment a ceux qui leur ont donné le jour. Avant même que
de parvenir à cette dernière forme ,ils patient par plufieurs
autres : ce font ces difFérens changemens des infectes
auxquels on a donné, peut-être fans trop de fondement, le
nom de métamorphoies. Nous allons d'abord en rapporter
quelques exemples.
Que l'on prenne les œufs que dépofe un papillon ; au
bout de quelque tems , les œufs éclofent, il en fort un
animal ; mais ce neîi pas un papillon femblable à celui qui
a donné nailFance à l'œuf, c'efk une chenille qui paroît en
différer beaucoup. Cette chenille eft donc la première
forme, fous laquelle paroit à nos yeux le papillon au fortir
de l'œuf; c'ell: lous cette forme que cet infecte croit èc
grolTit, c'efl: fous cette forme qu'il change plufieurs fois de
peau , avant que de parvenir à fa dernière grolTeur ; lorf-
qu'une fois il v eil: parvenu , pour lors il fe fait un fécond
changement , cet iniecte change encore de peau , il fe
dépouille , non plus comme les premières fois , pour paroi-
tre fous la figure de chenille, mais fous celle de nymphe ou
de chry falide. C'eft le fécond état du papillon , dans lequel il
relie pendant quelque tems , ians pouvoir marcher, pref-
que fans mouvement , & fans prendre de nourriture , juf-
qu'à ce que de cette nymphe il forte un papillon- Dans ce
troifiéme 6c dernier état , l'animal reflemble à celui qui lui
a
I
DI-siNSECTtS. 2j
a donne nnilTancc; il n'a plus tic cliangemens à fubir; il eit
propre à la gcnérarion ; en un mot , il a acquis rourc la.
pertccbon , c'clt un animal parhiip,au lieu que dans
les deux premicps itats qui avoiewt prc céd t^ , Y)' hé fiHok
c]uc croître , prendre de la nourriture 6c le développer fuc-
cellivemcnr.
Qu'on obferve les mouches , on verra lés mêmes chan-
gemens, ou au moins des mcraniorpholes rrès-approchan-
tes. Une mouche, par exemple, dcpofe fes oJufs fur la
viande ,ce qui n'arrive que trop louvent, cc la Mit corromr
ppe ; ,ûbiervons l\t<iiU|a«ll€i a déf*oÙ ; a« b<^ti'r^délql^élql^es
jours , rïoiTs en verrons ibrtir une elpéce de" vert, qtti ré*-
pond a la cheniile du papillon*, c'elt le premier' crat de
la mouche. Ce vers le nourrie, groliit, ^ lor/qu'il eft
parvenu à la dernière grandeur , il palfe à l'état de nym-
phe, au iecond état des infecles à métamorphofes. 11 efl
vrai que cette nymphe diticre de celk^du papillen , Tin-
lecte ne quitte pofn^la ■peau,-'hlia4s'cè«rte<^p6Aiv le diir'cit ,
forme une el'pécc de coque , dans'lacj\i^ll«>ell la véritable
nymphe , qu'il j^lte dans cetttac fa-hs prendre de nourririfre
ik. lans mouvcmens. Inhn à ce Iecond ét.K , fuccédé
au bout de quelques jours le troilicmé; de cette nymphe,
de cette elpéce de coque (ort une "mouche parfaite ,
icaiblable à la hiouc'lîo mère. La' moucha fous la première
forme a pi^is tout {on'à<?ct'<^ilicliîc^rtP-io[ fqiA>Wcrlort dé (vV
coque elle n'a plus à' croître'^ 'c'elt un infele parfait.'
Tels lonc les chatigemens ou mt^tatTvorphofes <u\e tout le
monde peur ailément obierver dans les ^ifecl:cs.
Ainli ceux d'entre ces animaux , qui font fujets à ces
changemens , pallènt par trois crats dilfeKens.
Le premier ell celui qu'ils o/it au forcir de l'œuf: l'in-
fccle pour lors relié m b le à une efpéce de vei^ , & réelle-'
ment on lui donne louvent ce nom. On appelle vers de
mouches ceux qui le trouvent dans la viande , vers de
chair pourrie, ou vers de bouze de vache , plulieurs qui
donnent des infcCtes à étuis. Mais comme le nom de vers
Tomcl. D
i^ê Histoire abrégée
appjirtient plus particulièrement à une claflTe d'infectes ,
qui reftenc toute leur vie fous la même forme , comme Iqs
vers de terre &c. nous croyons devoir donner un autre
nom aux infectes , pendant ce premier état de leur vie :
celui de chenille a déjà été donné à quelques-uns ; mais il
eft confacré principalement aux papillons 6c aux pha-
lènes. Quelques Auteurs ont appelle ces vers d'infectes
/arva , comme qui diroit ma/que , parce que fous cette
figure l'infecte eft comme malqué. Nous traduirons ce mot
par un mot françois , èc nous appellerons les infectes dans
ce premier état , larves. On eft fouvent obligé d'employer
des expreffions nouvelles , lorfqu'on a à traiter des fujets
neufs & fur lefquels on a peu écrit. Ces infectes dans
ce premier état , ces larves varient beaucoup , fuivant les
différens genres d'infedtes : en général cependant j elles
ont toutes le corps compofé d'un nombre d'anneaux. Quel-
ques-unes ont des antennes, beaucoup d'autres n'en ont
point; beaucoup ont leur tête dure & écailleufe, comme
\qs chenilles &, les larves d'infectes à étuis ; d'autres ,
comme celles des mouches ont des têtes, molles , dont
la forme eft changeante & variable : dans plufieurs , on
diftingue aifément la tête , le corceler &: le ventre ; dans
d'autres y il n'eft pas aifé d'aiîigner la diftinCtion de chacu-
ne de CQS parties , elles femblent continues 6c confondues
enfemble; dans certaines , on ne diftingue pas aifément la
féparation du corcelet d'avec le ventre. La plus grande
partie de ces larves a des pattes : les unes n'en ont que {îx ,
placées vers leur corcelet, telles que les larves de tous les
infeCtes à étuis &: plufieurs autres : d'autres en ont davan-
tage, comme les chenilles , qui ont dix, douze & plus or-
dinairement jufqu'à feize pattes , ôc les larves des mou-
ches à fcie , que M. de Reaumur a nommées fauftes che-
nilles , à caufe de leur reftemblanee avec les chenilles,
qui ont toutes plus de feize pattes , fouvent jufqu'à vingt-
deux. Mais parmi ce nombre de pattes , il n'y a que les iîx
premières qui foienc dures ôc écailleufes. Ce font ces Iîx
dïsInsectes. 17
pattes qui repondent à celles que doit avoir par la fuite
rinfectc parfait, les autres font mollalles de rcllèmblcnt à
des mamelons, bordées ordinairement en tout ou en partie
d'un nombre confidcrable de petits crochets ; d'autres
larves au contraire , telles que celles des mouches bc
d'autres animaux approchans , n'ont point de pattes, elles
rampent comme les vers, ce qui leur a fait donner par plu-
lîeurs Naturalises le nom de vers: enfin différentes larves
ont des aii^rettcs , des tuyaux qui leur fervent à rcfpirer,
& qui en même tems fémblent leur Icrvir d'ornemens.
C'efc ce qu'on obferve principalement dans les larves
aquatiques. Nous entrerons dans tous les détails de ces
dirî-erences, en parlant des larves de chaque genre d'in-
fecte en particulier.
C'eil fous cette première forme qtie l'infeifle prend tout
Ton accroiflcment. On voit tous les jours la larve grolTir ;
aulli l'iniecle dans cet état mange-t-il beaucoup. Qu'on
examine un vers à loyc , qui nci\ que la larve d'une
efpéce de phalène , qu'on l'examine , dis-je , au lortir de
l'œuf, &: qu'on le confidere de nouveau huit ou dix jours
après , on auroit peine à croire que cci\ le mcme animal ,
tant il eilgrolli. Mais comme la peau de la larve ne pour-
roitpas fe prêter à un accroillement Ci fubit , &: le diflen-
drc aflez facilement , la nature femble avoir enveloppé
l'infecle de plufieurs peaux les unes fur les autres. Lorfque
l'iniecle eft un peu groiïi , il quitte fa première peau ,
fa peau extérieure , ôc pour lors , il paroit enveloppé de
celle qui étoit defîbus. Cette féconde étoit probablement
pliée tic refîerrée fous la première ; il la garde jufqu'.i
ce que raccroitlement de f on corps la rende trop ctroite ;
pour lors elle f e fend comme la première , il s'en débarralFe
Se paroit avec la troifléme , qui étoit cachée fous cette
féconde, 6c qui refîerrée 5c plillee fous elle , le développe
& s'ctend lorfqu'il en cfl dcb-irraflc. Ces changemcns de
peau s'obfervent aifcmcnt dans les vers à Ibye : la plupart
des larves l'exécutent de njcme & le répètent quatre ou
D.j
2. 8 Histoire ABRÉGÉE
cinq fo|s-& même davantage dans quelques genres. Lor{^
que j'infecte eit pFêc'àlfubi'r ce changement , qu'il va quit-
ter ia peau, il relie pendant quelque tems fans manger ; il
ell: prefqu'immobile ; il paroît malade , 6c réellement
il doit Têtre ; ce n'eft pas une petite opération pour lui ,
fouvent même il y périt. Quand il eft refté quelque
tems dans cet état, fa peau commence à fe fendre fur
Je dos , un peu au-deilous de fa tête ; il iemble que pour
la faire fendre, finfeCle fe gonîie ëcfeuétrécif alternati-
vement à cet endroit : lorfqu'une fois la fente a commencé
à le faire, il ell: plus aifé à i'infecle de Taugmenrer , ÔC
enfin il parvient à retirer fi tête ik. eniuice fon ventre
de l'intérieur de l'ancienne peau ^ (2c à s'en débarrafler en-
tièrement. On concevra aifément combien une telle opéra-
tion doit coûter de peine & de travail à l'inlecle, li l'on
conlidere la peau qu'il vient de quitter èc qu'on l'étende.
On verra que non- feulement Ion corps a mué , mais que
chaque partie ju (qu'aux plus petites , tout en un mot a
changé de peau.
Les pattes de l'infecle paroiiTent dans la peau qu'il a
quittée, mais creuies &C vuides ; il en ei\ de même des
antennes, des difleren tes appendices ^ tubercules ôcc. il a
fallu que i'inlecte retirât ëc dégageât toutes ces parties de
l'ancienne peau, à peu près comme nous tirons la main de
dedans Un gant. Tout, julqu'au poil de l'infecbe, s'eft tiré
de dedans ion fourreau : bien plus les ftigmates auxquels
aboutiilent les canaux aériens qui font dans l'intérieur du
corps de l'infecle , ces Itigmates qui fe trouvent dans
les larves comme dans les infectes parfaits, quoique fou-
vent difléremment placés & conftruits,paroiiîent dans la
dépouille que quitte l'animal , mais ils n'y font point d'ou-
verture; il fe détache de delllis le ftigmate une pellicule
mince, qui tient au refte de la peau ; enfin les yeux même
fe font dépouillés avec le refte ; il n'eft aucune partie
du corps qui en foit exempte. 11 y a cependant des chenil-
les velues doxic les poils ne muent pas avec le refte du
1
D E s I N s F. C T E s. 29
corps. On trouve bien tous les poils attaches à In dépouille
de i'iniccke , ôc Jorli]u'ii a mué , il parcît auiîi velu c]u'au-
paravaiit : mais ces nouveaux poils n'étoient pas renternies
ilans ceux que l'inlcc^e a quittes , comme dans des gai-
nes , ainli que les autres parties ; ils etoient exiltars de
couches lous la première peau, lie des que cette peau eft
dc'polee , ils le ledrellènt 6: paroilll-nt à la place des an-
ciens : proba[>lv.ment ces inlecles doivent avoir un peu
)lus de hiciliieà ch.niger de peau, ces poils doivent aider
'ancienne uepouiilc à s'enlever.
Nous avons dit que cette opération fi difficile ^' i] labo-
rieule le répetoit plulieurs tois , julqua ce que ririfec}:e
fut parvenu à la dernière <;rolleur; pour lors , il nalle
à Ion fécond état que nous allons examiner.
Pour opérer cette métamor})hole , h larve change une
dernière fois de peau , elle le dépouille à peu pies de
la même manière cju'elie a déjà tait ; mais au lieu de
paroître ious la même forme, elle en prend une qui ne
rcllemble guères à celle qu'elle avoir. Les Naturalises ont
appelle les inlcctes, lorlqu ils lont lous cette féconde ri^^u-
re , nywpkcs ^ peut être parce c]ue plulieurs de ces nym-
phes lemblentemmaillottees 6c comme chargées de bande-
lettes. Parmi ces nymphes , quelques-unes font dorées
i^ brillantes, ce qui les a fait appeiier cfiryfdlid::5 [chry-
faits , aurtUa ). Cies nymphes varient beaucoup p^uc
la forme, la couleur, le mouvement, ou le detaut d'ac-
tion , <S: mille autres circonllances. Quelques Auteurs
même ont voulu le lervir de ces dillercnces de nvmphes,
pour ranger les inleclesen diliereiis ordres. De ces nym-
phes , les unes n'ont aucun mouvement , les autres vont,
viennent &, marchent comme les larves ; \^s unes ne
relîèmblent prelqu'en aucune l"açon à un infeéfe , mais
reprelentent leulement un corps oblong, dans lequel on
apperçoit quelques anneaux ôc ditK'rentes éminences ^
cavités , ce qui leur a lait donner en Frani^ois par quelques
Auteurs le nom de /ôv .• dans d'autres au contraire, on
30 Histoire abrégée
diilingue tous les membres de toutes les parties de Tlnfe^l:©.
Noiis ne nous arrêterons point aux noms difFérens qu'ont
reçus ces différentes formes de nymphes , & pour éviter
la confufion , nous appellerons indiftindbement tous les in-
fectes qui font dans ce fécond état, nymphes ou cky-
f ail de s.
Nous diftinguerons en général quatre différentes formes
de ces nymphes ou chryfalides.
La première qui s'obferve dans les papillons , les phalè-
nes ôc quelques autres infectes, reffemble peu à un ani-
mal : on ne diftingue prefqu'aucune de fes parties , on
n'apperçoit que quelques anneaux qui forment le bas de la
nymphe , & dans le haut , on voit fur l'extérieur de cette
chryfalide , les imprelEons fouvent peu diftinctes des an-
tennes , des pattes &: des ailes. Cette efpéce de nymphe
n'a de mouvement que celui que peuvent produire les
anneaux de fon ventre , qui eft léger & ne peut guères
Ja faire changer de place. La peau de cette première efpéce
de chryfalide eft ordinairement dure , épaiffe j féche ôc
comme cartîlagineufe.
Dans la féconde efpéce de nymphe, il n'en eft pas
de même : on diftingue aifëment toutes les parties de
l'infecte ; elles ne font point recouvertes d'une peau dure
& coriace , mais d'une iimple pellicule , qui enveloppe
\qs parties féparément : auffi cette chryfalide eft - elle
molle , ôc ft on la touche , on la bleffe aifément. Cette
féconde efpéce n*a guères plus de mouvemens que la pre-
mière. On en voit des exemples dans les infedes à étuis,
dans beaucoup d'infedtes à quatre aîles niies , tels que
les abeilles , les ichneumons , \t% guefpes , & dans lés
infectes à deux aîles , comme les mouches , &c.
.La troifiéme efpéce de nymphe diffère des précéden-
tes, en ce que fes parties font aftez développées & paroif-
fent aux yeux, & que de plus la nymphe va & vient, & a
même fouvent des mouvemens fort vifs : telles font les
nymphes des coufms & de quelques efpéces de tipule$ ,
desIn'sectes. 31
qui rerfemblent beaucoup aux coulins. Ces fortes de nym-
phes ne le voyent guèresque parmi les infectes qui pallenc
le premier &. le leconJ état tic leur vie dans l'eau. Lllcs
rellcmblent aux deux premières efpcces , en ce que les in-
Iccles lous cette forme ne prennent aucune nourriture, <3c
elles n'en difl'érent que parce que ces nymphes ont la
faculté de fe mouvoir.
Iinfin la quatrième de dernière efpéce de nymphe efl
celle qui s'éloigne le plus des précédentes. Ces efpcces de
nymphes, outre la faculté de fe mouvoir ôc de marcher,
ont encore celle de prendre de la nourriture ; elles refll-m-
blent plus à des infecles parfaits, ou à des larves, qu'à de
véritables nymphes; elles ont des antennes, des pattes,
&: beaucoup d'autres parties femblables , bien dévelop-
pées, dont elles font ulage. Telles font plulieurs nymphes
aquatiques, telles que celles des demoifclles , des éphé-
mères 6i d'autres inledles ; telles font parmi les nymphes
cerreltres , celles des punaifes, des lauterelles, des gril-
lons, &C nombre d'autres, qui ne différent prefque de
riniccl:e parlait , que par le détaut d'ailes. Leurs ailes
ne lont point développées, elles (ont entaflces , plilîces,
Se forment des efpéces de boutons , ou moignons d'ailes
attachés au corcelet : à cela près, ces nymphes relîem-
blent tout-à-fait à l'infecle parfait : mais quoique ces der-
nières nymphes foicnt beaucoup plus formées que les pré-
cédentes , ces inlecles ne peuvent cependant fous cette
forme s'accoupler , ni travailler au grand ouvrage de la
génération , pas plus que les larves ^ les autres nymphes ;
il faut pour cela que i'inlecie loit pallc à fon ctat de pei-
fecl:ion.
On voit par ce que nous venons de dire , combien peu
fe rellcmblent les différentes elpcces de nymphes. Piufieurs
d'entrelles font prelquc fans mouvcmens , tandis que les
autres en ont un fort vif: ces dernières peuvent fuir Cïc
éviter les dangers ^ les ennemis auxquels elles leroienc
expolées, mais il n'en ei\ pas de même des premières^ qui
31 Histoire abrégée
font immobiles. Aulîi la plupart des nymphes j qui {ont
dans ce cas, font-elles pourvues d'une eipéce de rempart
qui les met à l'abri. Une grande partie de ces nymphes (e
file des coques d'un tiiru ioyeux ÔL ferré , qui les garantit
du froid ^ des périls qui les environnent , &; d'autres
fe logent dans la terre , ou après avoir pratiqué un efpace
affez l'pacieux pour y être à l'aife , elles le tapilFent d'un
tillu de foye, fouvent fine ôc délicate, qui empêche Tinté-
rieur de leur habitation de les blefler pendant leur méta-
morphofe, &C en même tems foutient ces mêmes parois,
qui (ans cette précaution pourroient s'écrouler. Nous
voyons des exemples de ces coques' dans les vers à foye,
pludeurs efpéces de phalènes, les ichneumons &c d'autres
infectes, &c quant aux coques que les iniecles pratiquent
dans la terre ou dans le lable, nous en avons une infinité
d'exemples, que nous'fourniirent les iofecles à étuis, les
mouches à Icie, plufieurs efpéces de phalènes, le four-
milion &c grand nombre d'iniecles dillerens. Les larves de
tous lesiniectes, avant que de ie transformer en nymphes,
filent ces coques où elles doivent enfuite achever leurs
métamorphofes: la nature lésa pour cet eR-et pourvues d'un
réfervoir de matière femblable à un verni des plus fecs
& des plus beaux, qui fait la lubllance de leur fil. Pour
ie mettre en œuvre , elles ont à la lèvre inférieure de leur
bouche- une petite ouverture , une filière , par où fort cette
matière qui ie iéche ailément, ëc qu'elles conduifent de
côté & d'autre, pour en Former un tiifu ferme 5c ferré.
Mais il y a d'autres coques beaucoup plus fingulieres : ces
dernières ne font point filées , elles ne (ont point compo-
fées comme les autres, d'un tiilu foyeux , c'eil la peau
même de l'infecte qui les forme en fe durciliant. Lorfque
les autres larves veulent fe transformer en nymphes , elles
quittent leur dernière peau, fous laquelle la nymphe ed
cachée : celles-ci ne quittent point leur peau , elles en
débarrailent leurs diiierentes parties ^ mais relient dedans
comme dans un fac, à peu près comme une perfonne qui
retireroic
n n s I N s E c. T E s. 3 3
rctircroir f^s bras de ceux J'uiic lari^c robe de chambre ^
rclteroic enveloppée dell'ous. Cecce peau , donc tous les
membres font dégages, le durcie 6c prend (ouvenc des
formes aflez (îngulieres , (uivanc les dillérens infectes ;
mais t]uelc]uc Forme i]u'elle prenne , elle cil dure 6c a
toute la conlillance d'une coque Si on ouvre cette coque,
on t.ouve en dedans une nymphe ou chryfalide de la
féconde efpécc, de celles oii toutes les parties de l'infecle
le peuvent reconnoitrc ; c'ell de cette manière que la
plupart des mouches 6c quelques-autres inlecles à deux
ailes le métamorpholent. On oblerve aufll de femblablcs
coques dans quelques infectes à étuis : diflérentes elpéces
de charanlbns i^ de chrylomeles en fourniirent des exem-
ples. Nous ne finirions pas , ii nous voulions entrer dans
le détail de toutes les particularités qui fe rencontrent dans
les nymphes des infectes. Nous rélervons cet examen pour
les articles particuliers de chaque genre, tsi nous n'ajoute-
rons plus ici qu'un (cul mot fur les iligmaces.
En parlant des larves , nous avons expliqué ce que l'on
entendoit par les ftigmates : ces parties le trouvent fur les
nymphes comme fur les larves. Ces nymphes louvenc
immobiles, qui la plupart n'ont pas befoin de prendre de
nourriture, ces corps qu'on auroit louvenc peine à pren-
dre pour des êtres animes, ne peuvent fe palier d'air:
leurs lligmates , par lefqucls elles le refpirent, font lou-
vent places à peu près comme dans la larve, le lorig des
anneaux du ventre: mais quant à ceux du corcelet , ôC
même quant aux deux derniers lligmates du ventre, il y a
fouvent des lîngularicés qui rendent la figure cn: la polition
des Itignîates de la nymphe, bien différentes de ce qu'elles
lonc dans la larve iS: dans l'animal parfait. Souvent les
ftigmates du corcelet, au lieu d'être à fleur de la peau , à
laquelle ils aboutifVent, fe terminent à de petites éléva-
tions, à cie petites cornes qui lont polces au haut de
la nymphe, ôc lui donnent une figure linguliere. Tantôt au
lieu de cornes, ce font des efpeces de petits cornets, ou
34 Histoire abrégée
bien leur figure reflemble à des oreilles : il eu eft de
même des deux derniers ftigmates du ventre, qui dans
pluiieurs infectes fe terminent à des efpéces de cylindres ,
ou tuyaux allongés 6c prominens. Enfin quelques nymphes
aquatiques, qui font celles qui fournillent les variétés les
plus fingulieres , ont au lieu de ftigmates , des efpéces
d'ouies femblables à celles des poifFons , des panaches
auxquelles aboutilTent les vaiiTeaux aériens , &, qu'elles
font jouer prefque continuellement avec une légèreté
furprenante.
Telles font en abrégé les principales efpéces de nym-
phes , que l'on obferve en examinant les infectes. Ces pe-
tits animaux reftent fous cette féconde forme, les uns plus
de tems, les autres moins, jufqu'à ce qu'ils la quittent
pour prendre celle d'infectes parfaits , ce qui eft leur troi-
fiéme Ôc dernier état , qui nous reite à examiner.
Nous avons dit que les larves , avant que de devenir
nymphes , avoient acquis toute leur grolTeur : il femble
qu'elles devroient prendre tout de fuite la forme d'infe<£tes
parfaits , fans pafler par l'état de nymphes. Pourquoi donc
Ja nature les a-t-elle conduites à cet état moyen, pendant
lequel le plus grand nombre des infectes relte dans l'inac-
tion , ne prend point de nourriture, 6c femble comme
endormi ? Pour en concevoir la raifon , il faut remonter
plus haut, 6c examiner de nouveau la larve. Cette larve
qui paroît fi diiFérente de l'infecte qu'elle doit produire,
qui fouvent eft fi lourde èc fi pefante, tandis qu'il en doit
fortir un infe6te agile èc pourvu d'ailes , cette chenille
rampante, qui doit donner naifiTance à un papillon léger,
n'eft que le même animal , mais caché fous plufieurs enve-
loppes, qu'il doit dépofer fucceffivement.
Cette propofition paroîtra peut-être d'abord un para-
doxe aux perfonnes peu verfées dans l'Hiiloire Naturelle;
cependant rien de plus vrai. La larve a plufieurs peaux
qu'elle dépofe l'une après l'autre , 6c fous ces peaux eft
l'infede parfait , mol à la vérité èc non développé , mais
D E s I N s r C T F. s. 3 5
dont on peur avec un peu de foin diilinguer les dllTcrcntcs
parties. Qu'on prenne une chenille , qui ne foit pas même
parvenue encore à toute i,x grollLur , qu'on en dillequc
avec foin Hc précaution la peau , on diliingucra déjà une
partie des membres du papillon ou de la phalène, qui en
doit forrir un jour. S\ la chenille eft prête à fe mettre en
chrylaliJe, qu'elle ioit parvenue.! (a grolleur, ces mêmes
parties feront beaucoup plus difkincles, Se avec de la pa-
tience , on pourra parvenir à tirer de l'intérieur d'une che-
nille un papillon prelquetout formé , mais dont les parties
feront molles ^ prelque gelatineules. La larve n'ell donc
point un inlecle différent de celui qui en doit un jour (ortir
dans toute (a perfeclion ,c'eft précilement leméme infecle
jeune , mol , prelque fluide qui (e trouve enveloppé de
pluiieurs peaux, qui le cachent à nos yeux ôc lui donnent
une figure différente. 11 ell dans ce premier état mafqué,
c'ell pour cela qu'on lui donne le nom de /arve Lorfqu'il
a quitté les différentes peaux dont il étoit couvert, lorf-
qu'il efl parvenu à fa giandeur , i^ qu'il ne lui rciïc plus que
fa dernière enveloppe , il s'en débarrafl'e 6c paroît fous la
forme de nymphe; la nymphe n'ell donc autre chofe que
l'infeele parlait parvenu à fa grandeur , mais encore trop
mol , c^ dont toutes les parties ont beluin de prendre de la
confiftance : c'efl ce qui leur arrive pendant ce fécond état :
au lieu des peaux dont l'infe^fbe étoit recouvert fous fa
forme de larve , il ne lui refle plus qu'une membrane ,
qui fouvent prend une confiftance aflèz terme , ts: qui s'in-
troduifant entre les différentes parties de l'infecle , les
tient emmaillottées & couchées le long de fon ventre :
c'eft fous cette membrane que tous les membres de l'infeclie
fe durciflent 6c fe fortifient. Qu'on prenne une nymphe
nouvellement formée , il n'elt pas difficile de diflinguer
les antennes , les pattes , les ailes ik. prefquc tout le corps
de l'infecle; mais fi on veut le développer, il efl fi mol
qu'on a beaucoup de peine à y parvenir. Au bout de quel-
que tems, fi on examine une iemblablc chrvfalide , oa
'£ij
3^ Histoire ABRÉGÉE
trouve l'infecSbe prefque parvenu à ia. perfection : l'état de
nymphe eft donc nécefTaire aux infedles pour acquérir la
fermeté & la confiftance de toutes leurs parties , qui fous
les enveloppes de la larve exiftoient déjà, mais fous une
forme prefque fluide. Lorfqu'une fois ces mêmes parties
ont acquis toute la force nécelFaire, pour lors l'infeCle
ne demande qu'à fe débarrafTer de la membrane extérieure
qui le tenoit enveloppé fous la forme de nymphe, ôc il le
fait à peu près de la même manière dont il a fubi fa pre-
mière métamorphofe : il enfle ôc défenfle fucceflivemenc
fon corceiet 6c la tête , qui font encore aflez mois pour fe
prêter à cette adion , &: parvient à faire éclater en pièce la
membrane extérieure de fa nymphe , que l'air a rendue
féche 6c cafTante ; fouvent même cette membrane dans
plufieurs infectes , a dans fa partie fupcrieure deux efpéces
de rainures , une de chaque coté , ou la peau eft plus ten-
dre ôc plus mince , enlorte que la membrane de la nymphe
fe déchire aifément en cet endroit. Ce premier ouvrage
fait, l'infeCte s'aide de {qs pattes qui font libres ôc déga-
gées , 6c tire aifément le refte de fon corps de fon enve-
loppe de nymphe , comme d'un fourreau. Lorfque l'infedlie
vient de fortir de cette prifon j fes parties font encore un
peu molafles , fes couleurs peu vives , 6c fouvent fes ailes
font comme chiflx>nnées : il paroît même plus gros qu'il
ne fera, par la fuite, mais au bout de quelque tems, l'air
extérieur fortifie &L durcit tous fes membres^ fon corps en
acquérant plus de confiftanee , diminue de volume, 6c ies
ailes en quelques minutes fe déployent 6c fe développent :
bientôt il prend fon efTor 6c devient habitant d'un élé-
ment , qui jufqueslà lui étoit inconnu.
Ce développement fi prompt des ailes de l'infecte , qui
au fortir de la nymphe étoient épaiflès , humides 6c comme
chiffonnées j paroît d'abord étonnant à un obfervateur qui
le fuit 6c l'examine. Un pareil développement n'eft cepen-
dant dû qu'à l'air. Tandis que l'air extérieur féche les fur-
faces de l'aîle de l'infede , l'air intérieur pouiTé par les tra.-
r.
desInsictes. 37
chces qui rampent dans le tiflu de cette mcme aile , l'étend
conlîdcrablenient , ^ loilqu'unc fois elle s'cft tout-à-faic
étendue, les pellicules minces dont elle eft lormée, fe
trouvant Icches , ne fe plillcnt plus 6l relient dans le même
crat. Cette aclion de l'air intérieur des trachées cil prouvée
par l'accident que nous avons dit arriver quelquelois a des
ailes d*inlecles, qui relient bourioufflces &c véritablement
eniphyfematiques , lorfquc l'air intérieur s'épanche entre
les deux iames de ces ailes.
Par tout ce que nous venons de dire, on voit que l'in-
fecle parfait , avant que de parvenir à ce dernier état de
erfcction , doit palier par plulîeurs opérations difficiles ^
aborieulcs , dans leiquclles il lui arrive quelquefois de
périr : ce lont pour lui autant d'états de (oullranccs 6c de
maladies quoique naturelles. Quelques infccles ont cepen-
dant encore un travail de plus à loutcnir, ce font ceux
dont les chrylalidcs iont renfermées dans des coques ; il
faut qu'ils percent ces coques , lorfqu'ils lontlortis, ou
lorlqu'ils iortent de leurs nymphes. Ce dernier ouvrage ne
paroît pas difficile pour les inlècles qui ont des mâchoires
<lurcs ^ aiguës. Ces mâchoires qui louvent taillent , cou-
pent Hc déchirent le bois , peuvent ailément percer un
lilfu de fil Ibyeux : mais il y a quelques infecl:es qui n'ont
point de pareilles mâchoires Ôc qui font renfermés dans
des coques; aulli la nature leura-t-elle facilité leur ouvra-
ge. Un des bouts de leur coque efl ioible, fouvent même
ce bout ref^c ouvert & feulement clos par des fils placés en
longueur , dont les bouts fe touchant , enipéchent bien
l'entrée de la coque aux autres infecles, mais permettent
à celui qui y efl renfermé, de lortir aifément: en forçant
légèrement avec fa tête , j1 t'ait écarter ces Hls les uns des
autres , &i fe procure une illue très-facile.
Telles font en général les principales circonflances
qu'on obferve dans l<^s changemens des infectes , depuis
leur fortie de l'œuf, jufqu'à leur état de perfeclion. Ùii
voit par ce détail abrégé, que ces prétendues métajwoi;-
38 Histoire ABRÉGÉE
phofes ne font qu'an développement fucceffif , qui nous
fait voir l'infecte fous des formes différentes. Ce dévelop-
pement offre fouvent une infinité de manœuvres fingulie-
res , différentes fuivant les différentes efpéces de ces ani-
maux. Nous en détaillerons plufieurs, en traitant chaque
genre en particulier ^ &C nous le ferons d'autant plus volon-
tiers , que ce détail amufant fera voir la grandeur &: la fa-
geffe du Créateur dans fes plus petits ouvrages.
CHAPITRE IV.
De la nourriture des Infeclcs.
jJES trois règnes fous lefquels font renfermés tous les
corps naturels , il n'y en a que deux, le règne végétal &: le
règne animal, qui contiennent une matière propre à fervir
de nourriture. Quant aux minéraux , ces corps font trop
fecs , & manquent pr'efqu'entiérement de cette partie mu-
cilagineule, qui feule eft capable, après une préparation
préliminaire , de s'identifier , pour ainfi dire , avec les
fibres du corps : les infectes par rapport à cet article, font
dans le même cas que les autres animaux : ils fe nourriffenc
ou de plantes , ou de parties d'animaux , foit de leur
claffe, (oit de claffes différentes.
"Parmi ceux qui tirent leur nourriture du règne végétal,
les uns s'enfonçant dans la terre, rongent & mangent les
racines , ôc font fouvent un tort confidérable aux jardins :
c'eft ainfi que la larve des hannetons , que les Jardiniers
connoiffent fous le nom de vers blanc , parvient fouvent à
détruire en peu de tems un potager entier , lorfque ces in-
fectes font nombreux : il en eft de même du taupe grillon,
ou courtilliere, qui porte un préjudice confidérable aux
couches, 6c d'un nombre infini d'autres infectes. La nour-
riture de quelques autres eft encore plus iéche ôc plus
desInsectes. 39
dure ; ils percent le bois , le rcduilcnc en pou/îlcrc &: le
nourrillenc de fcs parcelles; ccll ce que Font plullcurs
l.irves d'infecles à étuis, &: particulièrement de ces vriU
Itues y qui rongent jufqu'nux tables des maifons, 6c les
ditfcrens meubles de bois qu'ils convertilîent en poudre :
c'eft encore de cette manière que les larves des capricor-
nes ôc la chenille d'une certaine phalcne , que quelques
Auteurs nomment le cojfus , dctruifent ^ attaquent les
arbres : les laules fur-tout lont lujcrs à être ainli dcvorcs
dans leur intérieur par un nombre prelqu'inHni d'inrecles.
D'autres fe nourriflbnt de parties plus délicates : les feuilles
des plantes & des arbres font leur nourriture ordinaire: de
ce nombre font les chenilles &: beaucoup d'autres infectes,
mais tous n'attaquent pas les feuilles de la même manière;
les uws rongent toute leur fubllance , d'autres fe conten-
tent du parenchyme de la feuille contenu entre fes mem-
branes , entre lefquelles ils fe logent, formant ainfi dans
l'intérieur de cette feuille des fentiers ^ des galleries ;
fouvent ces mêmes infecles «e fe contentent pas des feuil-
les , les fleurs leur oflTent un mets encore plus délicat
qu'ils n'ont garde d'épargner. On ne fçait que trop, com-
bien les jardms ont fouvent à foulfrir de la part de ces pe-
tits animaux ; mais toutes ces différentes fortes de nourri-
tures paroiilent encore trop grofîîeres à quelques-uns,
il leur 1-aut une matière j^s douce, qui fe trouve fur les
fleurs: c'cil cette liqueur miellcufe, que fournillent les
glandes de plufîeurs fleurs, &: que les Botanilles modernes
ont décorée du nom de nectar. La plupart des papillons c\:
des phalènes, plullcurs efpéces de mouches (S: d'autres
infeclcs fe nourriflcnt de ce nec'har , &: quelques-uns ^
comme les abeilles &: d'autres genres approchans , en
compofent la fublLance du miel , après lui avoir fait lubir
une dernière préparation dans leur corps. Fntin les fruits,
\qs graines, le bled même ne font point .i l'abri des infec-
tes ; ils partagent avec nous ces diflérens alimens, 6\: fou-
vent nous en enlèvent une grande partie. On trouve tous
40 Histoire abrégée
les jours des larves de mouches èc d'autres infedles dans
les poires, les prunes , les bigarreaux ôc d'autres f-ruits ; les
greniers font infectés par pluiieurs efpéces de charanfons,
qui fe logent dans l'intérieur du grain 6c en mangent
la farine , ôc les différentes graines renferment fouvent des
infectes qui les rongent.
Il n'y a donc aucune partie des plantes, qui ne ferve de
nourriture à difFérens infectes , èc prefque toutes les plan-
tes font attaquées par quelques efpéces. Cependant tous
les infectes ne fe nourrifTent pas indifféremment de toutes
les plantes. Il y a bien quelques infeclies plus voraces que
les autres, auxquels toutes fortes de plantes font prefqu'é-
galement bonnes. Quelques efpéces de chenilles , t?v
parmi les infectes à étuis, quelques fcarabés, le hanneton,,
par exemple, défolent prefque tous les arbres indifférem-
ment: d'autres efpéces, fans attaquer toutes les plantes,
s'accommodent de plusieurs; mais un grand nombre d'in-
fectes ne fe nourriflenc que d'une efpéce de plante,, ou tout
au plus de quelques autres qui en approchent: c'ell: lur ces
mêmes plantes qu'on trouve toujours ces animaux, Ôc on
a beau leur en préfcnter d'autres, quoique preffés de la
faim , ils n'y toucheront pas. Souvent la même plante fert
de nourriture à pluiieurs efpéces : les chênes &: les faules
font particulièrement de ce nombre; il y a peu d'arbres fur
lefquels on trouve autant d'infe6les différens & en aufll.
grand nombre. C'eft ce que l'on pourra remarquer ^ lorfque
nous traiterons des infectes en particulier , & que nous aver-
tirons des plantes ou autres endroits où l'on peut ordinai-
rement trouver chaque eipéce.
Le règne végétal , n'eft pas le feul , comme nous l'avons
déjà dit , qui fourniffe aux infectes les alimens qui leur
font convenables. Un grand nombre de ces petits animaux
rejette une pareille nourriture -, ceux-ci plus carnaiîiers ,
recherchent des fubltances tirées du règne animal : plu-
fieurs n'attaquent èc ne dévorent que les animaux morts 6c
dont les chairs commencent déjà à fermenter. Ces fubftan-
ces
desInsfctes. 4t
ces Infcclcs font ordinairement remplies de différentes
larves de mouches &c d'infedcs a étuis , qui par leurs
excrémens 6c l'humidité quelles communiquent, nccële-
rent encore la pourriture. D'autres inCedcs plus (aies fe
plaiibnt dans des maticres beaucoup plus dc-^outantes : les
excrcmens des animaux &: même de l'homme Font leur
domicile ordinaire. \Jne nourriture qui (emble li rebutan-
te, fait J'aliment de plulkurs belles mouches, d'un très-
grand nombre d'inl'edes à étuis, comme le pillulaire, les
bouziers 6c beaucoup d'autres. Il ell peu de matières auiîi
peuplces de ces animaux, que les bouzes de vaches; elles
en fourmillent, iSc une feule de ces bouzes devient une
clpéce de trélor pour un Naturalille curieux eC qui n'cll
pas trop dégoûté.
Les poils, les plumes, les peaux de difîerens animaux,
font la pâture d'autres elpéces d'inlecl:es. On (çait combien
les pelleteries lont endommai^écs par ces petits ennemis:
dilîerentes teignes en particulier 6c quelques dcrmeiles les
attaquent, ainli que les étofies de laine, (ans qu'on puiile
les mettre à Tabri de leurs dents.
Alais tous ces in(ecl;es , quoique nuil'ibles, ne fe nour-
rillènt que de parties d'animaux, qui ne lont point vivans;
moins cruels ^ moins voraces que certaines elpéces, qui
tirent leur nourriture des lues d'animaux en vie. L'homme
même n'elt pas exempt île leur atteinre. On connoit allez
les ditlércntês vermines qui s'attachent ordinairement à
lui. D'autres elpéces Fatiguent également les ditlérens ani-
maux, tant grands que petits: les infectes ont eux-mêmes
Icuis poux c]ui les dévorent, tandis qu'ils en déchirent
d'autres. Quelques-uns , comme les taons , les cL-lhes ,
s'inlerent lous ï,i peau des boeufs &: des cerfs, &. y Font une
elpcce d'ulcère Ou ils ie logent ; d'autres vont pénétrer
dan^ le nez des moutons (5c dans l'anus des chevaux , qu'ils
mettent louvcnt en fureur, c'eli-là que ces nilecles pom-
pent à leur aife les humeurs du grand animal dont ils ie
nourriilcnt : d'autres inlecles plus petits font le même ma-
Tomc L F
41 Histoire abrégée
iiege fur des infectes plus grands. Les chenilles font fujet-
tes à être piquées par des ichneumons qui dépofent leurs
œufs fous leur peau : la larve naifTante de ces ichneumons
dévore intérieurement la chenille, qui fouvent ne périt,
que lorfqu'une multitude étonnante de ces larves la perce
de tous côtés , pour faire enfuite leurs coques.
Enfin , beaucoup d'infecles carnafîiers ne vivent que
d'autres infe6tes ; ils fe dévorent les uns les autres , n'épar-
gnant pas même ceux de leur propre efpéce : le nombre de
ces derniers eft très-confidérable, comme on le verra dans
le détail'particulier. C'efl parmi ces infectes qu'on voit le
plus de rufes & d'induftrie, foit pour attaquer, foit pour
fe défendre. Quelques-uns à la vérité y vont de vive force,
mais pluiieurs autres employent l'adrelFe pour f uppléer à la
force qui leur manque. Tout le monde a pu obferver avec
admiration les filets que les araignées tendent aux mou-
ches : beaucoup de perfonnes connoifTent aujourd'hui le
fourmilion , &: les embufcades qu'il tend aux fourmis ,
caché au fond d'un cône qu'il a pratiqué avec beaucoup
de travail dans le fable : plufieurs autres infedtes n'em-
ployent pas moins d'art pour faire tomber dans leurs
pièges la proie que la nature leur a deftinée. Ces différen-
tes rufes ne font pas une partie des moins intéreflantes de
l'Hiiloire des Infecles.
Nous n'entrerons pas actuellement dans un plus grand
détail , par rapport à cet article ; nous nous contenterons
feulement de remarquer , avant que de finir, que Ïqs infec-
tes ne reffcent pas toujours conftamment attachés à la même
nourriture pendant toute leur vie. Souvent leurs goûts
changent fuivant les dilîérens états par lefquels ils palFent :
les mouches, qui dans leur état de perfe£tion , fe nourrif-
fent la plupart de fucre &: du nedtar des plantes , ont
vécu d'abord de chair pourrie & corrompue, lorfqu'elles
ëtoient fous la forme de larves. Les chenilles rongent les
plantes , & les papillons qui en proviennent , fucent feu-
lement les fleurs : il en ell de même de beaucoup d'au-
D£s Insectes. 4^
très Infeclcs , qui en changeant d'ccac , chanî^ent aulii
de nourriture, comme quelques-uns changent d'clcment.
CHAPITRE V.
Divifion des Infcclcs en fcclions.
Après avoir examiné les infectes &: leurs diflercntcs
parties , ^ les avoir luivis depuis leur naid'ancc julqu'à
leur état de pertcclion , il ne nous relie p'us, pour terminer
ce que nous avons à donner de général lur ces animaux,
qu'à les ranger par leurs caracl:eres, (uivant un ordre &: un
lyllcme méthodique : c'ell le (eul moyen de Faciliter lu
connoillance de cette partie de l'Hilloire Naturelle.
Toute cette claile des inlecles peut erre diviiôe en fix
grandes «is: principales ieclions , dont Vcs caractères font
principalement tires des ailes.
La première renferme tous les coléoptères ou infecles à
étuis. Ce (ont ceux dont les ailes lont recouvertes d'efpé-
ces de fourreaux, ou étuis plus ou moins durs : le hanne-
ton , par exemple , les fcarabés lont de cette première
feclion. Un de leurs caracl:ercs , outre les étuis de leurs
ailes, eft d'avoir leur bouche armée de mâchoires dures 6c
aiguës.
La féconde feclion comprend les hémiptères ou infecles
à demi ctuis. Nous avons conicrvc ce nom à cette feclion ,
p.irce que ces inlecles n'ont pas tout à fait des ctuis comme
dans la leclion précédente, mais quelque chofe qui en
approche. Dans les uns, comme <^xns les procigales, les
aîlcs lupérieurcs (ont plus epaillés iJc fouvent colorées
comme des étuis; dans d'autres comme dans les punailes
de bois, la moitié inférieure àcs ailes de dellus ell mem-
braneule 6c tranfparcnte comme une véritable aile, tandis
que \\ moitié lupéricure ell dure, épailVc, colorée, fem-
Fij
44 Histoire abrégée
blable à un véritable étui : mais le caradlere eiïèntiel de
cette fecSlion confifte dans la trompe longue ôc aiguë de la
bouche , qui eft repliée en deiTous ^ s'étend entre les pat-
tes, ôcfouvent même part de l'intervalle qui fe trouve
entre ces mêmes pattes , au lieu de prendre naillance
de l'extrémité de la tête.
Dans la troifiéme fection, font tous les infeùes t et rap^
urcs a ailes farineufes ^ ou les infectes à quatre ailes cou-
vertes de cette pouiîiere écailleufe qu'on apperçoit fur les
ailes des papillons : cette lectioneft la moins nombreufe;
les infedes qu'elle renferme ont une trompe plus ou moins
longue 5 fouvent recourbée en fpirale.
Nous renfermons dans la quatrième fe^lion , tous les
tetrapteres ou infectes a quatre ailes nues. Celle-ci eft une
des plus nombreufes : la plupart des infectes qu'elle con-
tient ont la bouche armée de mâchoires , plus grandes
dans les uns , plus petites dans les autres & ordinairement
accompagnées dans ces derniers d'appendices femblables
à des antennules ; \qs demoifelles , les abeilles , les guef-
pes, &:c. font de cette fection.
La cinquième eft compofée des diptères , ou infectes
qui n'ont que deux ailes, tels que les mouches, les taons ,
les tipules, les coufins, ôcc. Tous ces infectes ont à la
bouche des trompes diverfement figurées , fuivant les
difFérens genres : tous ont auiîi un caractère efîentiel &
particulier à cette feule fection ; c'eft d'avoir fous l'origine
de leurs ailes, les petits balanciers dont nous avons parlé
dans le premier chapitre.
Enfin nous avons rangé fous la fixiéme ôi dernière fec-
tion , tous les infectes aptères^ on fans ailes : les graignées^
les fcolopendres , la puce, le poux ^ Ôcc. y trouvent leur
place.
Telles font les fîx grandes fecflions qui compofent toute
la clafle des infectes : mais comme quelques-unes de ces
fections font très-nombreufes, pour faciliter la recherche
des infedes qu'elles renferment , nous les avons fous-
desInsectes. 45
divifees en plufîcurs articles fie en diflcrcns ordres fubor-
donnés à ces articles : c'cil ce que Ton verra .i la tête
de ciiaque feclion ; fous ces articles 6i ces ordres , leronc
renfermés les genres.
Actuellement, avant que d'entrer dans le détail de
chaque feclion , nous allons réunir dans une leule Table
gc'ncrale les lix grandes leclions qui compolent toute la
clallc des infccles.
4^ Histoire abrégée
TABLE GÉNÉRALE
DES SECTIONS
dont ejl compofée la clajfe des Infecles,
I®. J-_iES COLEOPTEKES OU iîlfcclcs Cl étu'lS.
/ Caractère . , . Ailes couvertes d'étuis ou de fourreaux ;
/ bouche armée de mâchoires dures.
2. '*. Les Hémiptères ou in ft clés a demi étuis.
Caractère . . . Aîles ("upérieures prefque fembhibles à
des étuis ; bouche armée d'une trom-
pe aiguë , rephée en delTous le long
du corps.
3 **, lues Tetr APTERES h aîles farineufes.
Caractère . . . Quatre aîles chargées de pouffiere
écailleufë.
4^. Les Tetrapteres a aîles nues ou infecles
il quatre aîles nues»
Caractère ... Quatre aîles membraneufes mies &
fans pouffiere.
5 ^. Les Diptères ou infecles a deux aîles.
Caractère . . . Deux aîles.
Un petit balancier fous l'origine de
chaque aile.
6^. Les Aptères ou infecles fans aîles.
Caractère . . . Corps fans aîles.
desInsectes. 47
SECTIONES GENERALES SEX
ex quïhus conjlat Infcclorum clajjls,
Infcda. Caraclcrcs.
1^. V-iOLEOPTERA. AIx coleoptris feu elytris tec-
tx \ os maxillolum.
2^. Hemi PTERA. Alx f'uperiores elytris acce-
dentes \ os iub thorace inHcxurn.
3®.TETRArTERA .ilis fa- AIx quatuor fquammulistectx.
rinaccis.
4°. Tetra PTERA ails nu- Alx quatuor nudx, membra-r
dis. nacex.
5°. DiPTERA. AIx dux.
Haltères Iub alarum origine.
6°. Aptera. AIx nullx.
Y
SECTION PREMIERE.
Infecles a étuis ^ ou Coléoptères.
ES infectes à étuis, ou infectes coléoptères, coleopte-
ra infecla ^ forment notre première fec?tion. Nous donnons
ce nom aux infecles qui ont leurs ailes recouvertes d'efpé-
ces d'étuis ou de fourreaux, fouvent durs, colorés 6c
opaques. Tel eft, par exemple, le hanneton que tout le
monde connoit, dont les aîies font cachées fous de pareils
fourreaux. La plupart des Auteurs ont donné à ces infectes
le nom de fcarabés, mais comme ce nom a été appliqué
plus particulièrement à un des genres de cette leclion,
nous croyons que celui d'infecles à étuis efl plus naturel ôc
plus convenable.
Le caraclere propre de cette fe6lion , efl: donc d'avoir Aqs
étuis ou efpéces d'écaillés , qui recouvrent le corps de
l'infecle , &: fous lelquels on trouve ordinairement deux
ailes : je dis ordinairement , car il y a quelques genres
& même quelques efpéces particulières de certains i^enres
qui n ont point d aiJes lous ces etuis. C^u on prenne un
hanneton ordinaire , qu'on enlevé ces deux étuis durs qui
recouvrent fon ventre, on trouvera en detïbus deux gran-
des ailes tranfparentes plus longues que les étuis & que le
corps de l'infedle , mais qui fe replient en deilous au
moven des nervures fortes quiles font agir. L'infecle, lorf-
qu'il veut voler , déployé ces ailes ëc relevé les étuis ,
éc lorfqu'ii veut fe pofer & s'arrêter quelque part , il les
replie û. les fait rentrer aifément lous leurs fourreaux. On
peut obferver la même chofe dans un très-grand nombre
d'infedles de cette iection : mais il en eil d'autres , tels , par
exemple, que ces bupreiles dorés qu'on voit courir dans
les champs , qui n'ont point d'ailes lous leurs étuis : qu'on
levé
desInsectes. 49
levé CCS ctiiis, on voit les anneaux du ventre de ces infec-
tes à luid. AufTi ces animaux ne p^uvcnt-ils voler , mais en
rccompcnfe ils courent fort vjic. il e(l d'autres iijlcclcs
dans IcKjucls non -feulement les ailes manquent enticre-
menc , mais dont les deux étuis font mcmc réunis enfem-
ble àc n'en forment c]u'un fcul. Ces infcclcs femblent à la
première vue avoir deux étuis , parce que la future torméc
ordinairement par la réunion des deux , le trouve marquée
6i exprimée fur le milieu de ce leul étui ; mais il on l'exa-
mine de près , on voit qu'il eft d'une feule pièce. Plullcurs
même d'entr'eux ont cet étui unique tellement conllruit ,
qu'il ell tout- à-fait immobile ; fes côtés font recourbes
lie enveloppent une partie du dellbus du corps : c'eft ce
que l'on peut voir aifément dans certaines efpéces de cha-
ranfons , dans une efpéce de chryfomele ^ dans quelques
tv'ncbrions. Ainli il n'ell point ellênciel aux infccles à étuis
d'avoir des ailes , quoique la plupart en foient pourvus , ni
d'avoir deux étuis, ou un feul qui paroillc en former deux ,
à caufe de la raie qui fe trouve au milieu. Leur caracl:ere
eft d'avoir des étuis c|ui recouvrent le ventre ^ qui diffé-
rent des ailes par la dureté de leur conlîllance. Tel ell la
marque caraclériitique de toute la feclion. On peut ajou-
ter à ce premier caractère un deuxième , qui quoiqu'accel-
foire, n'ell pas moins confiant. Ce font les mâchoires laté-
rales dures iSl d'une conlillance approchant de celle de la
corne , qui garnilVent à droite ik: à gauche la bouche de
ces nilectes.
Mais comme les étuis varient entr'eux par leur grandeur
& par leur plus ou moins càs.dureté, nous en avons tiré
des caraciercs fccondaircs pour diviler cette Icclion en
trois articles. Le /?rd/72/c'r article comprend tous les inlec^es
dont les étuis lont durs , écaillcux ^ couvrent tout le
ventre. Le hanneton fe trouve dans cet artiele ; les four-
reaux de fes ailes s'étendent depuis Ion corceict julqu'à
l'extrémité de fon ventre .S: le recouvrent entièrement ,
iSc de plus ces étuis font durs , écailleux , épais t^' d'ur.e
Tome /. G
50 Histoire ABRÉGÉE
matière femblable à la corne. Les infectes contenus dans
le y^'Ci?/?^/ article ont pareillement des étuis durs & ëcail-
leux; mais ces étuis ne couvrent qu'une partie de la lon-
gueur du ventre, dans les uns la moitié , dans d'autres en-
core moins , comme on le voit dans le ilaphylin , dont les
étuis font extrêmement courts. Enfin nous avons rangé
fous le troifiéme article , les infectes dont les étuis font mois
& px^efque membraneux, tels que les blattes, les faute-
relles , Ôcc. mais il eil bon de rembarquer , que quoique ces
étuis ne foient point durs ôc écailleux comme ceux des in-
fectes dont nous avons parlé ci defîus, ils font néanmoins
plus durs , plus épais & moins tranfparens que les aîies ;
ce qui iait ranger ces infectes dans cette (eclion , & non
point dans celles des infectes a quatre ailes nues ou décou-
vertes. Que l'on examine une iauterelle , on verra deux
lon-s éiuis étroits , mois , prefque membraneux: , mais
colores ôc plus épais que les ailes qu'ils recouvrent : de
plus ces ailes lent grandes ôc repliées en tout ou en partie
fous ces étuis.
Tel eit l'ordre que nous avons fuivi pour la divilion
principale de cette première (ection : mais comme les in-
fectes qu'elle renferme font en très-grand nombre , nous
avons cherché des caractères qui puilTent former une fé-
conde ious-divifion de ces mêmes infectes, (5c divifer cha-
que article en pluiieurs ordres avant que de paflèr aux
genres. Ces caractères demandoient à être tirés de quelque
partie ien (ible & confiante, qui fût aulîi aifée à être apper-
çue , que la grandeur 6c la coniiitance à^s étuis ; c'eft ce que
nous ont fourni \ts pattes à^ ces mêmes inlecles. Nous;
avons dit plus haut que les pattes étoient compofées
de trois parties; la première qui tient au corps de l'infecte
bi qui eft la cuifle , la féconde que nous avons appellée la
jambe , 6c la troifiéme qui eft le pied ou le tarfe &. qui eft
elle-même compoféede plufieurs petits anneaux. C'efl du
nombre de ces anneaux que nous avons formé les carac-
tères de ces ious-divifions , ou de ces ordres qui font fub-
desInslctes. 51
ordonnés à cliaque article. Ce nombre des articulations
du pied n'cll pas le même dans tous les infectes à ccuis :
les uns en ont trois , d'antres e]uatre , beaucoup en ont
cint] à toutes lus pattes ; enrin c]uc)ques-uns n'en ont pas
le irieme nombre a toutes les paires de pattes : de leurs lix
pattes , les quatre premières , ou les deux premières paires
,ont cinq divilions aux taries ou aux pieds , tandis que
les de^ix dernières pattes n'en ont que quatre. De pareils
caractères font aifcs à appercevoir ; il ne s'agit que de
compter^ &: il cil: pour lors ailé de ranger les inlecVes que
l'on trouve, dans leur ordre naturel ; ilnerefte plus à trou-
ver dans cet ordre que le genre auquel ils appartiennent.
C'cll ce que l'on tait , en examinant enfuite le caraclere gc-
ncrique qui ei\ toujours tiré , ou des antennes feules , ou
des antennes ^ de- quelqu'autre partie caraclerillique, telle
qu'eft 1 ou vent le corcelet : par ce moyen on vient à bout
de connuitrc le genre de Tinlecle que Ton cherche, 6c d
ne relie plus qu'à examiner les dilKcrentes efpéces de
ce genre , pour trouver à laquelle le rapporte rinrecl:e que
l'on tient.
Pour lentir toute la facilité que donne cette méthode,
donnons- en un exemple. Prenons \\ l'on veut un charan-
lon. Je ne connois point cet infecte : je commence par
examiner s'il a des allés nues ou recouvertes par des ctuis ;
cette première diflcrence le fait ailément appercevoir, 6c
les fourreaux des ailes me fontd'abord rancrer lecharanlon
dans la première lection parmi les inlecle.s a étuis : pour
lors j'examine ù ces étuis lont durs ou mois , s'ils recou-
vrent tout le ventre , ou (eulement une pai tic. Je vois
qu'ils lont extrêmement durs &: écailleux , &: qu'ils cou-
vrent entièrement le ventre. Je range cet infccle parmi les
inlecles à étuis qui compolent le premier article de cette
leclion &c qui ont leurs tourreaux ttls que nous venons de
les dépeindre ; en(uite,pour trouver dans quel ordre de
cet article je dois ranger le charanion , j'examine de com-
bien d'articulations ell compolc le pied de cet inlecle , s'd
52 Histoire abrégée
en a trois , ou quatre , ou cinq , ou bien fi le nombre varie
dans les différentes paires de pattes. Je vois que cet in-
feûe a par-tout quatre diviiions aux tarfes j ce qui me fait
ranger ce petit animal dans le fécond ordre du premier
article des infectes à étuis. Refte à trouver à quel genre de
cet ordre il appartient. J'ai à chercher parmi une vingtaine
de genres le caradlere générique : j'examine en même-
tems les antennes de Pinfecle ; ces antennes font poiées
fur une longue trompe, pkis grolle à leur extrémité 6c
coudées dans leur milieu. Ce caractère que je trouve attri-
bué au charanion me détermine le genre de l'infecle.
Cette gradation par laquelle je luis parvenu à le connoî-
tre, m'a épargné la peine de chercher parmi tous les autres
ordi es ôc les auti es genres des in fectes en général ôc des in-
fectes à étuis en particulier, & m'aconduit à examiner feu-
lement les caractères génériques d'un très-petit nombrede
genres : pour lors i'elpéce fe peut trouver aifément en
confrontant Tinle^te avec les phrafes &. les defcriptions
des différentes elpéccs de ce genre. Je me fuis étendu un
peu au long fur cette partie de notre méthode à la tête
de cette première fecîion , tant afin de n'avoir pas à y
revenir en parlant des fedtions fuivantes , que parce que
celle- ci qui comprend les infedtes à étuis , eft une des
plus nombreufeSj & nous a obligé de former plus de divi-
sons ik de fous-divifions pour y mettre plus d'ordre èc
de méthode.
Examinons maintenant en général les infedles à étuis , ô£
voyons en peu de mots ce qui eft commun .à tous les infec-
tes-de cette fe6tion. D'abord quant à leur forme , tous ces
infectes ont leur corps dur de couvert d'une efpcce de cui-
raffe femblable à de la corne pour la conliltance. Cette
enveloppe iî ferme des infe£tes à étuis femble tenir lieu
des os qui foutiennent la charpente des grands animaux;
mais au lieu que les os lont dans l'intérieur , ici c'eft la
peau , l'écaillé extérieure de l'infecte qui en fait l'office :
elle fourient tout fon corps, c'ell à elle que vont s'attacher
D r. s I N s E C T E 5. 53
Jcs principes des mulclcs , par l'aclion dcTqucIs il exécute
les dilKcrens moiivcmens, Ôc en mcme-tems cette clpcce
de ptaii ollciifc le met à l'abri d'un grand nombre d'acci-
ilcns. C'ell une cuirallc qui lui lert a parer les coups qu'il
pourroit recevoir : elle recouvre également les trois parties
dont lont compo(és tous les inlecles à étuis , içavoir la
tcte , le corcelet ^ le ventre.
La première de ces parties eft ordinairement la plus
petite. On y remarque piemi^Mement les antennes, com-
poléesdansla plupart des infeclesà étuis, de onze anneaux,
rarement de moins , 6c dans quelques-uris d'un plus gr.uid.
nombre: le premier anneau de ces antennes, celu» qui
tient à la teie,ell ordinairement plus gros i^ même louvenc
plus lon^ que les autres, 6i le fécond c|ui luit immédiate-
ment ce premier , e(l le plus court de tous. La polition de
ces antennes n'eil pas ia même dans tous Ils genres.
Quelques inlecles, comme les Icarabés , les portent en
devant iS: un peu au-delîous des yeux ; d'autres les ont
preique lur le lommet de la tête entre les deux yeux ;
quelques-uns les ont potées plus lingulierement ^ les an-
tennes de ces inlecles lemblent partir du milieu de l'œil;
celui-ci, au lieu d'être ovale, tormeune efpécede croillanr,
qui enveloppe 6l entoure l'origine de l'antenne. Nous
examinerons dans chaque genre en particulier ces di lie-
rentes politions des antennes, ainli que leur figure.
La bouche de ces infectes ell armée de deux mâchoires
dures, une à droite, l'autre à gauche : elles fe recourbtiit
en demi-cercle, le terminent en pointe louvent trcs-aigue,
ik: leur coté intérieurell louvent arme de quelques dente-
lures plus ou moins fortes. Entre ces mâchoires , font
quelques mamelons qui entourent l'ouverture de la bou-
che de Tinlecle , 6c fort louvent , il y a au-delius C?c au-
delîous de ces mamelons , des elpeces de lèvres dures ,
placées audî entre les mâchoires : enfin au-dellbus de tou-
tes CCS parties de la bouche , lont polées les antennules ,
au nombre de quatre , deux plus grandes ix: deux plus
54 Histoire abrégée
petites, comporées ordinairement de trois ou quatre arti-
culations allez dilliindles.
Quant aux yeux , ces infectes n'ont la plupart que les
deux grands yeux à réleau , dont nous avons détaillé la
flru^lure , en parlant des parties des infectes en général ; il
n'y a que quelques-uns des derniers genres , dont les étuis
font plus mois , tels que les fauterelles , les grillons , ôcc.
qui , outre ces yeux à réfeau , ont encore les trois petits
yeux lilîes , dont nous avons auiîi parlé , ôc qui font com-
muns dans les infecles à quatre ailes & à deux ailes nues.
Ces derniers genres femblent faire une efpéce de nuance
ou palFage de la feclion des infedtes à étuis , aux fe6lions
fui vantes.
Le corcelet des infecStes à étuis, eu. de toutes leurs par-
ties celle qui femble la moins à remarquer : il n'ell com-
pofé que d'une efpéce d'anneau écailleux , d'une feule
pièce dure &c entière , fur laquelle on apperçoit deux
îligmates , un de chaque côté. Mais ce même corcelec
varie beaucoup quant à la forme ; dans les uns il eft large ,
dans d'autres il eft plus long : fouvent toute fa partie fupé-
rieure eft bordée par une elpéce de repli , il a un rebord
qui forme comme une gouttière , 6c d'autres fois il eft tout
uni ; dans quelques infecles il eft chargé d'éminences
mouifes , dans d'autres il eft hérifle de pointes aiguës. Ces
formes diftérentes entreront fouvent dans les cara£leres
des genres : de plus c'eft à la partie' inférieure du corcelet,
à celle qui fe préfente lorfqu'on renverfe l'infecle fur le
dos, que font attachées les pattes. Ces pattes font tou-
jours au nombre de lix dans les infedles à étuis , excepté
dans un feul genre , où les antennes figurées finguliére-
ment , femblent tenir lieu des deux pattes qui leur man-
quent ; elles n'ont rien de particulier , hï de différent de ce
que nous en avons dit en parlant des inie£les en général : la
plupart des infectes à étuis s'en fervent pour marcher ;
quelques- uns cependant , comme les altifes , les fauterel-
les & quelques efpéces de charanfons , fautent aflez vive-
D E s I N s E ( T E s. 5 5
Jiîcnr , à l'aide de la dernière paire de pactes , qui dans ces
infecles cil plus longue Ck: plus forte : la tuille (ur-touc
de ces dernières pattes cil Couvent Fort i;roire. D'autres in-
fecles de cette ledion qui vivent dans l'eau CM cjui nai;enc
très-bien, ont leurs pattes &: fur-tout le pied figuré un peu
différemment de ce tju'on obferve dans les autres. Ce pied
cllapplati i5c bordé vers l'intérieur d'une rangée cpaillede
poils courts, qui lui donnent la figure d'une elpéce de na-
geoire un peu allongée.
Le ventre de ces in(ecl:es eft compofé de plufieurs lames
dures , ibuvent au nombre de dix , qui forment des an-
neaux , ou des demi-anneaux ëcaillcux en dellous , plus
mois en dellus : mais cette partie iupérieure plus molle,
eft défendue par les ailes &: les étuis, qui ordinairement la
recouvrent ; c'cft le long du ventre qu'on peut oblerver les
ftiiimaics. Ces llitimates lont au nombre de ieize (ur cette
partie , huit de chaque côté : on en peut appercevoir
diftinclement deux fur chaque anneau, à l'exception des
deux derniers qui n'en ont point. Quant aux étuis de ces
infecles, nous en avons déjà parlé, en traitant de ladivilion
de cette feclion. Nous ajouterons feulement ici qu'entre
les étuis, vers leur attache au corcelet, au haut de la future
que forme leur réunion , on apper(^oit dans beaucoup d'in-
leclcs à tcuis une pièce triangulaire, plus grande dans les
uns CS: plus petite dans d'autres. Cette elpéce de pièce que
les Auteurs ont appellée l'écuffon {fcuitltum ) , regarde
par la baie le corcelet , <S: par Ion lommet \x future des
étuis. Ce nom de future a été donne .i cette ligne produite
par la réunion des deux étuis, parce qu'elle femble for-
mer une elpéce de couture.
Tous ces inlecles font du nombre de ceux qui paflenc
fuccellivenient par dillcrens crats , ou différentes /r?c'/j-
morpkofcs. D'abord tous naillcnt d'un œuf, aucun n'efl
vivipare : de cet œuf fort la larve de l'infecte à étuis. En
général cette larve relîèmble .\ une elpéce de ver. Sa rcte
cft écailleufe, dure 6c un peu brune \ on y remarque deux
5^ Histoire abrégée
grands yeux , des mâchoires allez forces qui lui font très-
nécellaires , puilqae c'ell fous cette forme que l'infeclie
mange le plus , & fouvenc deux courtes antennes compo-
fées de plulieurs pièces, mais bien différentes de celles
que l'infecte doit avoir par la fuite. Le relie du corps de la
larve ell mol , aflez fouvent blanchâtre , quelquefois rou-
geâtre èc bleuâtre 6c compofé de plufieurs anneaux , fou-
vent au nombre de treize. Les premiers de ces anneaux
renlerment la partie qui fera par la fuite le corcelet de
rinle6le parfait : auffi eft-ce à ces anneaux que font atta-
chées les fix pattes dont font fournies cesefpéces de larves.
Leurs iligmates font fort apparens ; ils font au nombre
de dix-huit , neuf de chaque coté. On en oblerve ordinai-
rement deux iur le premier anneau qui luit immédia-
tement la tête : le fécond de le troilîéme anneau n'en ont
point , mais tous les autres en ont deux, à l'exception des
deux derniers anneaux. Ces premiers iHgmaces du premier
anneau , répondent à ceux qui feront dans la fuite au cor-
celet de rinfe£le parfait , 6c les autres plus éloignés
qui font Iur les huit-autres anneaux , formeront un jour
les ftigmates du ventre de l'infecle à étuis.
Ces larves font fouvent lourdes &c parelTeufes , mais en
récompenfe elles mangent & dévorent conlidérablement.
Il y en a cependant de plus actives : ce font celles qui
vivent dans l'eau : ces dernières courent avec agilité , ce
qui leur étoit nécellaire pour attraper leur proie, 6c fe ùn-
fir des autres infectes dont elles font leur nourriture ; au
lieu que les premières qui mangent les racines 6c les plan-
tes , naiflent ordinairement au miHeu de l'aliment qui leur'
eft convenable.
Toutes ces larves changent plufieurs fois de peau 6c
relient fous cette forme plus ou moins de tems. On a
obfervé que quelques-unes , comme celle des hannetons
6c de quelqfues-aucres fcarabés , relient dans cet état pen-
dant trois ans entiers , 6c que ce n'eft que la quatrième
année qu'elles achèvent leurs métamorphofes.
Lorfque
D E s I N s E C T E s. 57
Lorrc]uc ce tenas elt venu , elles quittent leur derniero
peau, iS: paroiilcnt iaus Ja Forme d'uiic liymphej Cette
jiyniphc eil du nombre de celles daiis lelquellcs on apper*
çoit dilHnctcmcnt toutes les pairies de; riii(ede qui en
doit loi tir ; f.i réte , Tes antennes, les yeux , les pattes , Ion
ventre, toute(l trcs-reconnoillable. Sculemenc les ailes 6c
leurs ctuis lont courts, cliitFonncs, ^ au lieu d'être éten-
dus fur le dos comme ils le feront par la lui ce , ils font
replies vers le devant v^ le deilous de Tmleote. Cette
nymphe dans les commCncemens ell cendré ^ molle. 61
blanche ; peu à peu cIIq acquiert de la coniillancc &.
une couleur plus brune, ^ enlin lorl.qçi'eJît: elt parvenue à
i'a pcrfeclion , elle le cire d'une enveloppe, tranlparente ^
dans laquelle toutes Tes parties étoient rentermées, com-
me la main & les doigts le font dans un gant , ^ elle
paroîr lous la figure d'un infeclc parfait.
Comme ces inledes ne font point de coques, ils ont
foin de mettre leurs nymphes à l'abri , loic en terre , loic
dans des troncs d'arbres, loit Tous des ccorces : leurs lar-
ves qui font tendres dc dclicarcs , font aullî trcs-fouvenc
cachées dans de pareils endroits; c*ell pour cette railon
qu'on ne rencontre pas fréquemment les larves ifc les
nymphes desinfecles à étuis qui ibnt cependant très-com-
muns.
Quoique nous donnions cette liiéramorphofe comme
celle des infectes à étuis en général , il en faut excepter
quelques-uns dont les étuis font mois c5c qui iemblenc
tenir le milieu encre les infectes de cette leclion ^c ceux
de la fuivante. Ce lonc les grillons, les (auterelles, ^ quel-
ques infecles qui en approchent : ceux-ci reiremblent aux
punaifes pour la forme de leurs larves , qui ne dilîérenc
des infectes parfaits qu'en ce qu'elles n'ont point d'.iîles.
Leurs nymphes tiennent le milieu entre ces deux états;
elles ont des boutons dans Iclquels les ailes futures font en-
veloppées , des efpéces de moignons d'ailes qui le déve-
loppent par la fuite lorfque l'aniinal devient inlectc partait.
jS Histoire ABREGEE
Cette gradation par laquelle la feclion des coléoptè-
res fe rapproche de la fuivante, eft une preuve de ce que
nous avons avancé dans le Difcours préliminaire , & fait
voir de plus en plus que tous les corps de la nature ne
forment qu'un feul genre , qui s'éloigne peu à peu par des
nuances infenfîbles , qui confondent & joignent enfemble
les règnes , les clafïès & les genres dilFérens , ôc les rappro-
chent les uns des autres.
Nous allons maintenant expofer dans une feule Table,
l'ordre méthodique fous lequel font rangés tous les genres
des infedtes à étuis qui forment cette première feclion ;
après quoi nous entrerons dans le détail de chaque genre
en particulier.
bumb snnDpJc uinjojjtx
i cl oa UQ
I a }i o
0IXD3S
)out : point d'ailes.
, Se ridées tranrverfalement.
; tarfes garnis de vdfïcules.
yeux lifTes.
s.
'iiùDii^iy
PREMIERE SECTION DE LA CLASSE DES INSECTES. INSECTES A E'TUIS OU COLEOPTERES P
jDTtrTPS: ORDRES. (ENRES. C À K À CTF n n <: ' ^ '^S' 5^-
ARTICLES.
Ordre Premier,
Où j articles à toutes ks pattes, tels que
LES COLÉOPTÈRES,
ou Jnrcdtes à etuis, ont.
Article Premier,
Où leurs étuis durs , qu
couvrent tout le ven
& leurs tarfes , ont . .
CENRES. CARACTERES.
Le (etf-volant Antennes en peigne à l'extrëmité d'un feu! côté.
LaPnache Antennes en peigne tout du long d'un feul côté.
LeSarabé Antennes en malîe à feuillets, écuffon entre les étuis.
Le ftufier Antennes en maffe à feuillets; point d'éculTon entre les étuis.
L'Efcrbot Antennes en malTe folide , coudées dans leur milieu : tête renfoncée dans le corcelet
LeDemelle Antennes en malTepertoliée (ou compolée de lames enfilées dans leur milieu )& dont le dernier artirlp fr^rm», k j r
La Vrilette Antennes prefqu'en maire, dont les trois derniers articles font plus longs que leVautr" s " '"'""•" = ^'"" ^""^ '<^^otii.
L Anth-êne Antennes droites en maffe folide, un peu applatie.
La CilVle Antennes plus groffes , & un peu perloliées par le bout : corcelet conique & fans rebords
Le BouJier Antennes plus grolfes ik im peu pertoliées par le bout : corcelet &: étuis bordés.
Le Richrd Antennes courtes en fcie : corcelet uni & fimple en delfous ; greffe tête renfoncée à moitié dans le corcelet
''' ^" une"'caWté 'du' venTre.'"'^ '^"' '' '°^'"' '''"' ""' "'""'' ^°™^' '" '^'""""^ ''" '^ '''', ^ '°''^'^^ '"™"^ ^" ^effous par une pointe reçue d.«
Le Bupreb Antennes filiformes : appendice confidérable à la bafe dès cuiffes poftérieures.
La Cruche Antennes filiformes : corcelet arrondi en boffe : corps fphéroide , convexe en deffus.
I (-■ ^.'Tt"^ Antennes filiformes : tête cachée par un large rebord du corcelet : c6tés du ventre phffés en papil'es
i J-Ji-K^indet Antennes filiformes : corcelet applati & bordé : tête découverte : étuis flexibles. rr ■ ■
,.u)i- Antennes filiformes : corcelet applati à quatre angles , dont les deux poliérieurs finiffent en pointes aiguës
1 Hydrophia Antennes en maffe perfoliée, plus courtes que les antennules : pattes en nageoires.
Le Dytique Antennes filiformes, plus lonîjues que la téie : pattes en nageoires.
Le Gyrin Antennes roides & plus courtes que la tête : pattes en nageoires : quatie yeux.
La Mélolonte,. .... Antennes en fcie , pofées devant les yeux.
Le Prione Antennes en fcie, dont l'œil entoure la b.ife.
fa r^'^nfr»"" Antennes qui vont en diminuant de la b,,fe à la pointe , & dont l'œil entoure la bafe : corcelet armé de pointes
La Lepture Antennes oui vont en H. minninr de In Info î la n^in^ s, J„„. i'._.i i. i..,-. . , •"";=_"= pointes.
Le Stencore.
Ordre Second,
Où 4 articles à toutes les pattes, tels que
î'' - '^'''"'■^ Antennes qui vont en f ™.'_""j'nt/e-|\hafe^à lapointe ,' & dont l'œil en'tourê jâ ba'i;è \ corceiet n'iid &" fanTpointes.
. la ba(e a la pointe pofees devant les yeux : étuis plus étroits par le bout
Le Lupere. Antennes filiformes à long* articles : corcelet plat & bordé
,f Gnboun Antennes filiformes à articles longs : corcelet hémifphérique & en boffe.
Le Cnocere Antennes cylindriques à articles globuleux : corcelet cylindrique
La Al^;,;;;,; antennes d'égale grolleur tout'du long .■ cuiffes poltérieures gloffes prefque fphériques
La Galeruque Anrennes d égale groffeur par-tout . à articles prefque globuleux : corcelet raboteux
1 mZ 4 ",'""" P "' étoffes vers le bout , à articles globulelix : corcelet uni 8c bordé
.eMilabre Antennes plus giofles vers lebout
Le Becmae Antennes
& bordé.
^n;!r^s^^:^Vp<^:t;^:™t|;;^^;;i^
nofflpe.
Ordre Troisième,
o::::t:!::::::'''"'''-'"~ ■■••^=
Où y articles aux deux pr.mieres paires
de pattes, & 4 feulement à la dernière,
tels que
Il PaSv ^ntennes en forme d'if, à articles femblables à des lentilles enfilées par leur centre • corcelet
L, rwh, i' Antennes en peigne d'un côté : corcelet raboteux & non bordé. ^ • " "
, ^^ntwride Antennes filiformes : corcelet raboteux &: non bordé.
1-e 1 etîebrion Antennes filiformes : corcelet uni &: bordé.
convexe & bordé.
L.T Wordelle Antennes un peu en fcie , à aiticles
culle • '''■■
IArticle Second
I Où leurs étuis durs
: couvrent qu'une iv
f tie du ventre
tatfes, ont...
qui
fiCi rnlU "a" ïl-tf"" ' " ' -, •""'•'^5 triangulaires: corcelet convexe, plus étroit en devanf
oNn ^ ('-i-^Phyl'n Antennes filifotmes: ailes cachées fous les étuis: extrémité du ventre n„.;^r,„..4.if: - "^'«"'^'"■.>
Ordre Premier,
Où 5 articles à toutes les
Ordre Second,
tV^enrs \ ^""^"""^'"^ '""'"'"pattes, tels que / la, \vvv^,l. » n-r
£^ leurs 1 Ordre Troisième t-^^^cydale Antennes filiformes : ailes nues.
î etuis : extrémité du ventre nue & fans défenfe.
Article Troisième , '
Où leurs étuis mois , &.-
comme membraneux, &
leurs tarfes, ont
Où; aiticles à toutes les pattes, teisque r fp p,,,,^r, -n
Ordre Quatrième. ^ '''^tce-Oreille . . .Antennes fihformes : ailes cachées fous les étuis : extrémité du ventre armée de pinces
Où ( articles aux i premières paires depat.
tes,8e:4feulementàladerniere,telsque,/ LeProfcanhé i. n- ■<■
OrdrePremier ^ i-'olcarabe Antennes groffes au miheu , qui vont en diminuant vers la bafe & le bout : point d'ailes.
Où y articles aux*pMi«ie„tp8i,^ ,.
tes, 8»-4««leoien« la dernière, tels que r , „,
Où.arr?^'' Second, ^ ' ''«^' ^™""" «"f°™" = 'J^"'' '°"g"« ^^«'"'es pofées aux côtés de l'anus .& ridées tranfvetfalement.
uu 1 articles a toutes les p.ittes , tels que r t -. .
Ordre Troisième, ^ "^' Antennes filiformes : bouche formée par une fimple fente longitudinale ■ tarf« <„rn;. A. ir i
Où 3 articles à routes les mrrpc ,„i, ( Le Grillon a cir , ""B""'->naie . tatles garnis de véfîcules.
' "tes les pattes, tels que { ,^ X, ' , ; Antennes filiformes : deux filets à la queue • trois petits venv lf(r«
Où^a^ticl^sLoi-L^IirtV -■"— «''f--P'-ourtesde\IOltiéque^r^oV:-^^^^^^^^^
O R D K E C , N /u I E ME,'"' ^ '^ '"'"^"^ ^"'-"" «"f°™« P'^ '«"gues que le corps : troi, petits yeux Uffes
0"5articlesatou,eslespattes.te.sque{ La Mante Antennes filiformes.
SECTIO PRIMA CLASSIS INSECTORUM. COLEOPT ERA I N S E C T A.
JRTICULI.
O R D I N E S.
O R D O P R I M U S.
Tatforum aràculis quiiique
Articulus Primus.
Coleoptrisintegiisduris./
Ordo Sicondus.
Tarforum articiilis quatuor
COLEOPTERA
InfeOa funt vel. .
Oreo Tertiu!
Tarforum arciculis tribus
1 AtrcUbus . .
I Dcrmclles .
La J
■«./.»,.
GENERA. CARACTERES.
\ Antennac in exttemo uno vetfu peftiijta;.
\ Antennr fecundum totam longitudiipm uno vetfu peftinatï.
\ Antennr clavatr, chva lamellata : f(Utellum intet elytiorum origines.
\ Antennar clavati , cUva lamellata : fiutellum inter elytrorum origines nuUum.
j Antenna; clavatac , clava intégra , inmedio ftaûjc : caput intra thoracem.
I Antennac clavatac , perfoliatae , ultino articulo folido , gibbofo : elytrj non marginata. .
\ Antenna; articulis tribus ultimis loigiffimis , femi-clavatï.
} Antenni clavatat intégrât , clava Olida compteffa.
l Antennat extrorfum crafliores , ninnihil perfoliati ; thorax conicus , non marginatus.
} Antennac extrorfiim crafliores, nmnihil perfoliatr : thorax & elytra marginata.
\ Antennac ferratat brèves : thorax ubtus nudus ; caput dimidiuro intra thoracem , craffum.
\ Antenni ferratx ( vel filiformes) intra capitis cavitateni fubtus recepti : thorax fubtus aculeo , intra cavitatem abdominis tecepto donitas.
J Antennsc filiformes : trochanter magnus , feu appendix ad bafim femotum polleriorum.
I Antenna; filifoimes : thorax fuirotundus gibbus : caput fpha;roidium dorfo convexo.
\ Antennac filiformes : caput clyeo thoracis marginato teftum : abdominis lateta plicato-papillofa.
} Antenne filiformes : thorax panus marginatus : caput deteftum : elytra flexilia.
\ Antenna; filiformes : thorax panus tetragonus , angulis pollerioribus in fpinam produâis.
J Antenni clavatac perfoliatsc, antennulis breviores : pedes natatorii.
f Antenni filiformes , capiie bngiores : pedes natatorii.
\ Antenne rigide , capiteoreviores : pedes natatorii : oculi quatuor.
}..... Antenna: ferrata; ^ antf oculos pofitx.
\ Antenna: ferrât^ ^ in «iculc pcfira:.
j Antennï à bafi ad apican decrefcentes in oculo pofitï : thorax aculeatus.
} Antenni à bafi ad apicen decrefcentes in oculo pofitac : thorax inetmis.
} Antenni à bafi ad apicem decrefcentes ante oculos pofitï : elytra apice anguftiora.
} Anrennx filiformes articulis loigis : thorax planus marginatus.
j Antenna: filiformes articulis lorp^is : thotax gibbus , hxmifphxiicus.
I Antennx cylindracea: articulis glibofis thorax cylindraceus.
\ Antennx ubique aequales : femoa pofiica craffa fubglobofa.
} Antennï ubique iquales, articuls fubglobofis : thorax inacqualis , fcaber , jnarginatus.
] Antenna; à bafi ad apicem crefcerres, articulis globofis : thorax aequalis marginatus.
} Antenna; fenfiiu crefcentes , artiiulis ha:mifpha;ricis , roftco brevi piano infidentes : antennula; quatuor in exttemo toflri.
} Antennac clavati intégra: , roltro ongo infidentes.
j Antenna; clavatx fraiix , roftro loi^o corneo infidentes.
) Antenna; clavatx , clava ex articulis ttbus comfiofita ^ capiti infidentes : roftrum nuUum : thorax cubicus caput intra fe recondens : tarfî nudi fpinofi.
I Antennac clavatx , clava ex articulis trbus compofita , capiti infidentes : rollrum nullum : thorax fubcylindraceus non marginatus : tarfi fpongioâ.
\... .. Antennac clavati , clava ex articulis tibus compofita , capiti infidentes : tollrum nullum : thorax latus marginatus : tarfi fpongiolï.
OmaWrus. . ,
Hydrophilus.
tHyiryh,Ie.
T"lÙpér/. ,■
Cryptoccphalu!
MyUbrii. . .
L Mylahrr
Bhinomacer.
L.- ScoUi
CalTida.
CalTida. . .
l Anarpis, .
t La Ti:m
Ordo Qu ar tu s.
Tarforum primi & fecundi pedum paris articulis!
quinque : pedum veto polleriorum articulis j i^^ ca
quatuor / Tencbi
L.1 Diapi,
Caniharis. .
Ordo Primus.
A_T,„„,„ c (Tarforum articulis qulnque f ^"Ptïiin"'-
C„leoptr,s d,m,d,a,.s^Tarrorum articulis quatuor .,„,,,,, .
' OrdoTertIUS. li" NA.Jal,
Tarforum articulis tribus r rotfitula. .
OrdoQuartus. ^'■' '■""■o
Tarforum primi &: fecundi pedum paris articulis y ;
pedum vero polleriorum articulis quatuor / hu\<ic. . . .
O R DO Pr I M u s.
Tarforum>pdmi & fecundi pedum pxis articulis y-,
Articulus Tertius.\ peAiravero poftenoriim aracslis quatuai. . . . / Biatti. . . ,
Cojeoptris mollibus 1 Ordo Slcundus. \ i^ su,,,.
membranaceis /Tarforum articulisduobus / "/r,; ; '
r Grylluï. .'
\ Ch'ryfomtla" .' .' '.
\ u CMom,!,. .
ITarforl
Ordo Tertiu s.
i articulis tribus
Ordo Quartus.
Antennx clavatac, clava folida : roftrim nullum.
. . .Antenni extrorfum cralTiores , nodofa:: thorax & elytra marginata : caput thorace teftum.
. . . Antennac filiformes fenfim crefcentes : cutellum vix apparens : thorax planus , lacvis , non marginatus.
. . .Antennac extrorfum crafliores , nodofac .ntennulis bteviores : corpus himifphiricum.
. . .Antennac extrorfum fenfim crafliores j anennulis longiores : corpus oblongum.
, . .Antenna; taxiformes , articuhs lentiformi)us per centrum perfoliatis : thorax convexus matginatus.
. . .Antennac uno vetfu peélinata; : thorax inaqualis , fcaber , non marginatus.
. . . Antennx filiformes : thorax inxqualis , fcber, non marginatus.
. . .Antennx filiformes : thorax planus , marghatus.
. . .Antennx fubferrati , articulis triangularibis : thorax antice attenuatus , convexus.
.. .Antenna filiformes : thorax cucuUatus , deHe acuto.
...Antennac ultimo articulo clavato , mafculis complicats , in medio peâinaiie.
} Antennx filiformes : alx teftx : abdomen inanie.
\ Antennx filiformes : alx nudx.
} Antennx filiformes : alx teftx : abdomen forficibus armatum.
J Antennx à medio ad bafim & apicem deciefcentes : alx nulla;.
} Antennx filiformes : ad ani latera appendices veCculofi , tranfvetfim fulcati.
\ Antennx filiformes : os timulâ longitudinal! : tarfi veficulofi.
} Antennx filiformes : cauda bifeta : ocelli très.
} Antennx filiformes, corpore dimidîo breviores ; ocelli très.
I Tarforum articulis quatuor / i-™»«>- ■ ■•'•'•' \ Antennx filiformes , corpote longiores : ocelli très.
' OrdoQuintus. ^ '■' •''""""•■ ■ ■ '
^^Tarforum articuhs quinque { ^^"'S,- ; •. ; }
.Antennx filiformes.
DES Insectes.
ff
ARTICLE PREMIER
DE LA PREMIERE SECTION,
Inftclcs a éiuis durs , qui couvrent tout le y/zntrc.
Ordre premier.
InfccUs qui ont cinq articles a toutes les pattes.
PLATYCERUS. Scarabœi fpec. linn,
LE C E R F - r O L A N T.
Antennœ in extremo uno Antennes en peigne à l'ex-
vcrfu peciinatœ, trëmicé , d'un icul coté.
FamUia i". Antennis fracîis. i**. Famille jl antennes cou-
dées.
2°. Antennis inteorîs,
o
a antennes entiè-
res.
J-iE nom de platycerus a été donné à ce genre , à caufe
de ces grandes cornes mobiles &: branchues , que porte à
fatêteîii première elpéce de ces iiaiccles. On l'a appellée
platycerus , inicclc à larges cornes : c'ell par la même
railon qu'en t^ran<^ais on a nomme ces inlccbcs cerfs-xo-
laits , à cauic de la reflemblance que ces cornes paroillcnc
avoir avec les bois des ccrFs.
Le caractère ellèn ciel de ce premier genre d'infecles
à étuis, e(l d'avoir le bout des antennes formé en peigne,
mais (culcmcnt d'un coté. Ces antennes font compolces
de onze articles, donc les quatre derniers ont fur le cote
Hij
(q HlSTOIBiE.ABRÉoÉE
un prolongement , ce qui repréfente aflez bien les dents
d'un peigne. Ces quatre derniers articles font plus gros
que les autres j enforte que l'extrémité de l'antenne qui en
efl formée , eftplus grolTe que le refte de Ion corps ^ & que
fa figure approche de celle d'une mafle ou maiîue, dont
le bout eft plus gros.
Nous avons diilingué & divifé ce genre en deux famil-
les par rapport à la forme des antennes. La première com-
prend ceux de ces infectes , dont les antennes forment un
coude 6c font pliées dans leur milieu. Dans ces cerfs-
volans 5 la première pièce de l'antenne eft fort longue ,
elle en forme à elle feule la moitié. Au bout de ce long ar-
ticle , l'antenne fe coude, 6c les autres anneaux beaucoup
plus courts , forment avec le premier un angle obtus.
La féconde famille comprend les cerfs-volans , dont les
antennes font droites 6c ne forment point un angle dans
leur milieu : dans ces derniers , la première pièce des an-
tennes n'eft guères plus longue que les autres. Nous n'a-
vons autour de Paris qu'un leul infe£le de cette féconde
famille , c'eft le dernier de ce genre que nous avons
kppeWé la chevrette èrune.
Tous ces infectes viennent d'une grofTe larve hexa-
pode, blanche , à tête brune, écailleufe , telle que celle
que nous avons décrite , en parlant des infe£tes à étuis en
général. Cette larve fe loge dans l'intérieur des vieux
arbres , les ronge j les réduit en une efpéce de tan , dans
lequel elle fe transforme , devient chryfalide , èc enfin
animal parfait. On trouve quelquefois ces larves dans les
icreux d'arbres pourris ôc percés de tous cotés, &L c'eft
autour de ces mêmes arbres qu'on voit roder & voler ,
particulièrement furie foir , i'inie£le parfait, qui va y dë-
pofer fes œufs. ■ ':. et?.'v - ■ ;
'<■ Les efpéces de ce genre font les fui van tes^
D E s I N s E C T E s. 6l
Première F a m i l l e.
I. PLATYCERUS fufcus , cornubus duobus mobili-
bus , apicc bifurcis , intus ramo dcnticulifi^ue injlruclis.
PLinch. I , H:;. I.
Mouffet. theatr. pag. 148. Cervus volans.
Aldio\. inf. pag. 4^1. tig. i.
Jonft. inf. tab. 13. Scarahx'us , 2. f. i. z.
CharUt. onom. 46. Cervus volans platyceros.
Merrtt. pin. p. zoi. Cervus volans.
Oiear. muj'. pjg. ly ^ tab. iG ^ f. 5. Taurus volans.
Ddl. phurmacop. pag. 398. Scarabius cornutus.
Rdj, inf. pag. 74 , n. 2. Scarabïub niaximus platycercks , tauru» nonnuUis alits
cervus volans.
Linn. faun. fucc. n. 337. Scarabaïus comibus duobus mobi.ibus acqualibus aplce
bifurcis : inTrorfutu ramo denticulifque inilrui^tis.
Linn. fyj}. nat. Edic. 10 , n. 58. Scarabxus maxillofus , maxillis exfertis
apicc biturcatis.
Ro/e/. inf. vol. 2 , tab. 4. 6" tab. 5 , fig. 7 , 9. Scarab. terreftr. claflis. i.
Le grand ccrf-volanc.
Longutur 21 lignes. Largeur 7 lignes.
Ccc infecle le plus grand de cous ceux de ce Pays-ci , «Se
le plus llngulier pour la forme , e(l très-reconiioillable par
deux grandes cornes mobiles, qu'il porte à la ccce, & qui
lui ont haie donner fpécialemenc le nom de cerr-volanr.
Ces cornes larges i?c applaties qui font le tiers de \ù. lon-
gueur de l'infecte, ont au milieu , vers leur partie inté-
rieure , une petite branche , 6c à leur extrémité elles fe bi-
furquent i^ le divilent en deux : elles ont outre cela
plulicujs petites dents dans toute leur longueur. La t^te
qui foutient ces cornes ell fort irrésiuliere , très larne &
courte : le corcclet elt un peu moms large que la tcce Cs: le
corps , ^ il cil bordé à fa circonférence : les étuis l'ont fore
unis , lans llries ni raies. Tout l'animal ell d'une couleur
brune toncée ; on le trouve communément fur le cliéne : il
c(l alfez rare autour de Paris , ^ quoique ce foie le plus
grand des inledes à éruis que l'on trouve ici , il ell
bien plus petit que ceux de la même elpcce qui le rcncon-
€z Histoire ABRÉGÉE
trent dans les Pays où il y a beaucoup de bois : cet animal
efl: fore vigoureux , &c l'on doic éviter l'es cornes avec
ler^uelles il pince tortemenr.
2. PLATYCERUS fufcus , elytris lœvibus , capitc
lœvL.
Raj. inf. pa^. 75 , «. 5. Scarabaeus platyceros totus nîger, cornibus brevibus ,
unicum tantum ramum emiitentibus , corpore oblongo 6c veiut parallelo-
grammo.
Linn. faun. fuec. n. 338. Scarabaeus maxillis lunulatis prominentibus denta*
tis , thorace inermi.
Rofel. inf. vol. 2^ tab. 5 ,jig. 8. Scarab. terreft. claff. i,
La grande biche.
Longueur 16 lignes. Largeur 6 /ignés.
Cet animal reiremble beaucoup au précédent ; quel-
ques perfonnes même ont cru qu'il nen différoit que par
le fexe , prenant celui-ci pour la feuielie , 6c le cerf-
volant pour le mâle : mais quoiqu'ils fe retiemblent beau-
coup pour la forme, la grandeur 6c la couleur, il efl prou-
vé que ces infectes font de difl-erentes efpéces , 6c ne dif-
férent pas feulement par le fexe , ayant rencontré pluiieurs
fois des biches accouplées enfemble, èc jamais avec des
cerfs-volans. D'ailleurs , outre ces grandes cornes qui leur
manquent , la forme du corcelet n'ell pas la même dans
les uns Ôc les autres , il eft plus large dans les biches : mais
fur-tout ces dernières différent du genre précédent par la
conformation de leur tête. La larve de la grande biche fe
trouve dans les troncs des vieux frênes à demi pourris ^ ôc
c'eil aux environs de ces arbres qu'on rencontre fouvent
cet infecte.
3. PLATYCERUS niger j elytris lœvibus , capitis
punclo duplici prominente.
Linn. fyft. nat. edit. lo , «. 6z. Scarab?eus maxillofus depreflus niger, Wài
xiilis dente laterali eievato.
La petite biche.
Longueur g lignes. Largeur 4 /ignés.
desInsectes. 6$
La petite biche refï'embJe bc.iucoup à la grande , êc je
l'ai priic pendant Jong-tems pour une variété ; elle paroîc
feulement plus petite d'environ moitié : mais outre la
couleur qui eft noire ik. matte dans celle-ci , tandis qu'elle
cil brune dans la précédente , j'ai enhn oblervé une autre
marque fpécihque de cet iniecle : ce font deux pomts
élevés, lillbsjqui fe trouvent à cûté l'un de l'autre lur le
milieu de la tcte dans les maies feulement , 6c qui ne font
Î>oint dans la grande biche. Cet animal le trouve comme
es précédens dans les troncs d'arbres pourris : il nci\ pas
rare.
4. PLATYCERUS vlolaceo-cœruleus ^ elytris Icevi-
bus,
Linn. fyfl. nat. edh. lo , n. 63. Scarabxus maxlUofus , maxillis lunidatû ,
thorace maiginato.
Vadm. Dtjferi. n. 40. carabus cœrulefcens.
La chevrette bleue.
Longueur 5 lignes. Largeur a lignes.
Ce joli cerf-volant ell tout bleu , tirant un peu fur
le violet : fes antennes font les mêmes en petit que celles
des efpéces précédentes : fes mâchoires avancent 6c dé-
bordent la tête, ^ leur côté intérieur cfb dentelé : (on cor-
celet a un rebord bien marqué ; les étuis font alloni^cs ^
de la même forme que ceux du grand cerf-volant : ils font
chagrinés , oc le corcelec vu à la loupe , paroît ponclué.
N. B. Nous avons une variété de cette elpéce qui en
diffère par quelques endroits ; i ^.elleeftun peu plus large;
1**. la couleur c[\ verte en delîbs ; 3^*. le dellbus eft d'un
brun fauve ainfi que les pattes. Tout le relie cft lem-
blable : on pourroit l'appcUcr la chevrette verte»
5^
^4 HiSTOIREABRÉGÉE
Seconde Famille.
'5. PLATYCERUS fufcus , elytris ftnatis,
La chevrette brune.
Longueur 3 \ lignes. Largeur l \ ligne.
Cette petite efpéce de cerf-volant eft toute brune : (qs
mâchoires font fort prominentes ôc divifées à leur bout en
deux petites pointes aiguës, outre une dent peu faillante
qu'elles ont dans leur milieu ; fon corcelet large , peu
bordé , eft terminé quarrément vers la tête & arrondi du
côté des étuis , ce qui lui donne une forme afîez fîn-
guliere. Vu à la loupe , il paroît poncîiué , ainfi que la tête ,
au lieu que les étuis font ponctués & flriés , ce qui eft par-
ticulier à cette efpéce : elle commence à s'éloigner un
peu des précédentes, en ce que fes antennes ne font point
coudées dans leur milieu &: n'ont point la première pièce
allongée comme dans les autres cerfs- volans &; que de
plus les feuillets latéraux du bout de l'antenne font moins
longs & moins marqués. Les tarfes paroilTent à ia première
vue n'avoir que quatre pièces , la première qui elt fore
courte , étant prefqu'entiérement cachée dans l'articu-
lation de la jambe.
PTILINUS.
LA PANACHE,
Antennœ fecundum totam Antennes en peigne tout
longitudinem uno verjii pçc- du long d'un ieul côté.
tinatcz.
La panache a été ainfi nommée à caufe de la forme
de ^Qs antennes , qui repréfentent une efpéce de panache :
c'eft auffi ce que iignilîe le mot latin ptilinus. Ces anten-
nes font compofées de onze articles dont les deux pre-
miers »
DESlNSr. CTES. d^
mlcrs , les plus proches de la tête (ont lîmples, tandis que
les neuf autres ont chacun iur le coté une longue appendi-
ce , enlbrte que toute Tantennc (enible garnie de longues
dcnrs d'un cote, ^ imite la Korme d'un peigne , ou pour
mieux dire d'une panât lie.
Les larves de ces inlecles fe logent dans le bois , dans
les troncs d'arbres , ou elles forment des petits trous
ronds Lie [)rotonds. C'elt dans ces mêmes trous qu'elles
lul»ilRnt leurs nitramorpholcs, julqu'à ce que devenues
inledcs parfaits, elles en lort(_jic, prennent leur edor 6c
aillent voler Iur les tJeurs ou on rencontre quelquefois la
panache.
Nous ne connoilTbns autour de Paris que deux efpéces
de ce genre , Içavoir :
I . P T I L I N U S aîro-fufcus ^ thorace convcxo , pedibus
anfcnmjque palhdis.
Unn.fyft. nai. ta.':, lo, n. 4. Dermeftes , fufcus j antennis luteis pcnnatis.
La panache brune.
Longueur 2 liants. Largeur x ligne.
Cette efpéce a beaucoup de rapport avec certains der-
melles & encore plus avec les vnllettcs : elle ell oblon-
gue , noirâtre, à l'exception des pattes &: des antennes
qui lont pales : les antennes (ont tort jolies , branchues
éc comme en peigne; mais d'un leul cote : (on corcelet eft
en boiîc, 6: cet animal retire ia tête lous ion corcelet, iSc
fes pieds (ous Ion ventre, dès qu'en le touche, reliant tel-
lement immobile qu'on lecroiroit mort. Il lait la demeure
oïdinaire dans les vieux troncs de laule, cju'il perce d'une
quantité de petits trous ronds : c'ell dans ces endroits
qu'il faut le chercher: on y trouve , ou l'animal parlait
rét à lortir, ou la larve qui le doit produire, luivant
a lailon.
l
orne
I.
é^(S: Histoire abrogée
z PTILINUS niger , fubvillofus , thoracc piano mar^
ginato , clytris flavis mollioribus. planch. i , fig. 2.
La panache jaune.
Longueur % f lignes. Largeur i ligne.
On feroic d'abord tenté de prendre cet infedîie pour une
cicindele, (i ce n'ëtoit la forme de Tes antennes. Je crois
même que c'eft lui que M. LinncXus a voulu déligner ,
pag. 403 5 n. 2(3 , de fa dixième édition de fon Syflcma
Naturœ , parmi Tes cantharides. Tout fon corps eft noir, à
l'exception des étuis qui font jaunes : fon corcelet n'eft
guères plus long que large ôC eft un peu marginé, ce qui^
joint à la flexibilité de fes étuis, lui donne un faux air
de notre cicindele : mais outre les antennes qui font très-
dilFérentes, il n'a point un autre caradlere de cette dernière,
ce font les efpéces de papilles que forment les côtés du
ventre des cicindeles , ôc qui ne fe voyent point dans
la panache jaune. Tout l'mfedte eft un peu velu , on
le trouve aftez communément fur \qs fleurs.
SCARAB^US.
LE S C ARAB É.
Antennœ clavatœ y clavâ Antennes à mafte en feuil-
lamellatâ ; fcutellum inter lets; écuiïbn entre les étuis.
elytrorum origines,
Famïlïa i**. Antennarum la- i **. Famille : à fept feuillets aux
mellis feptem. antennes. ^ '- ■ -^^ •
2", Antennarum la- 2.'^. à trois feuillets aux
mdlis tribus, antennes. > 0-5- 7;^-
Nous avons appliqué ôc réduit à ce feul genre le nom de
fcarabé , que pludeurs Auteurs ont autrefois donné in^
diftindement à tous les infectes à étuis. Le caradere efTen-
tiel de ce genre eft d'avoir les antennes en maffe , c'eft-à-
D E s I N s F. C T E s. ëj
dire terminées par un bout plus gros que le rede de l'an-
tenne. Cette mafle ou extrémité , ci\ compolce de plu-
fîeurs lames ou f'euillers, que Tinlecle peut relVcrrer ou
ouvrir, à peu prc-s comme lc5 teuillctsd'im éventail. Un
autre caracicre cil d'avoir entre leurs étuis , a leiu' origine ,
cette petite partie triangulaire que nous avons appeilee
l'écullbn ; 6c c'elt par ce caraiflere que ce gettre diri-lre
du luivant, qui a des antennes rcmblabics, mars dans
lequel l'ccuilon manque;. Nous aurions pu réunir ces deux
genres qui diiîéient peu , mais convme celui-ci (t; trouve
déjà chargé d'un grand nombre d'cfpéces , nous avons
mieux aimé les féparer pour faciliter l'ordre Se la mcthoJe.
Nous avons de plus divilc le genre des Icarabés en deux
familles, fuivant le nombre des feuillets qui compolèntla
niaflb des antennes. Dans la première famille font les fca-
rabés qui ont Icpt feuillets aux antennes; cette famille
eft la moins nombieuie. La iccoiuie renferme tous les
autres qui ont iculement trois feuillets aux antennes.
Les larves de ces infectes reflèmblent toutes à ces gros
vers blancs dont nous avons dvja parlé , qui donnent le
moine ^ le hanneton , deux des elpt^ces de ce genre, &c
que l'on trouve dans le tan fc dans la terre : mais toutes
ces larves n'habitent pas les mêmes endroits. Les unes,
comme nous le difons , viennent dans la terre, c'cll le
plus grand nombre ; d'autres vivent dans les bouzes de
vache &: les autres excrcmens d'animaux; quelques-unes
font aquatiques & le trouvent dans les eaux. C'eltdans ces
dilFcrens endroits que ces larves croilient^ fiibilîent leurs
métamorpholes. Quelques-unes des plus grolles , telles
que celles du hanneton , du moine, û^ic. lont deux ans en-
tiers £c même trois fous cette forme de larve, avant q\ic
de prendre celle de chrylalide 6i de devenir animal par-
fait, d'autres plus petites achèvent tous leurs changemens
dans le cours de la mcme annce-
Parmi ces infeties .devenus parfaits, quelques-uns
offrent des panicuhmés dl^gircs dt remarque. 1 rors eipé -
68 Histoire abrégée
ces de fcarabés , fçavoir le foulon , le fcarabé à tarriere ÔC
l'ëcailleux violet, ont le corps chargé d'écaillés farineufes
femblables à la pouffiere qu'on oblerve iur les ailes des
papillons Se des phalènes. Ces écailles diverfement colo-
rées 5 forment des taches de différentes couleurs fur l'in-
fecle, de non-leulement fur fon corps , mais fur fes étuis
&c toutes fes autres différentes parties. Une de ces trois
efpéces , le fcarabé à tarriere a une autre particularité ;
c'eft une longue tarriere fine pofée à l'extrémité du ventre ,
qui ne fe trouve que dans les femelles &c qui leur ferc
à dépofer leurs oeufs dans les vieux bois.
Une autre efpéce appellée le moine , a au con-
traire une corne à la tête qui ne fe voit que dans les
mâles , 6c dont il n'eft pas aifé de découvrir l'ufage. Enfin
une dernière efpéce , connue fous le nom de phalangiite ,
a de longues pointes au corcelet, qui fe trouvent égale-
ment dans les mâles & dans les temelles. Toutes ces lin-
gularités rendent ces différentes efpéces remarquables ôc
intérelTântes j ôc dédommagent en partie un curieux du
tort que plulieurs fcarabés font aux fleurs , aux feuilles
ôc aux racines des arbres.
Première Famille.
i. SCARAB^US capite unicorni recurvo , thorace
gibho y ab domine hirfuto. Linn. faun. fucc. n. 34-0.
Linn. fyftema nat, edit. lO, n. 7. Scarabaeus thorace tubercule triplici , capiiis
cornu recurvato.
Olear. muf. 27, t. 16 , /. 4. ScarabcEUS naficornis.
Jonft. inf. t. 14, n. 12. Scarabasus buceros naficornis.
Imperat. ait. p. 694. Scarabasus rhinocéros, f. I, 2j 3.
Barthol. unie. p. 54. Scarabarus monoceros.
Frifc. V. 3 , p. 6, f. 3 ,y^ I. Scarabseus naficornis.
Swamerd. bibl. nat. r, 27 , y. i , 2.
Rofel. inf. vol. 2, lab. 6 ô" 7. Scarab. terreftr. daff, l.
Le moine.
Longueur 1 5 lignes. Largeur 9 lignes.
Cette première efpéce de fcarabé fe reconnoît aifément
D E s I N s r C T E s. <>9
pAr la corne qu'elle porte iur Ta tcte , Ôc qui Ta fait nommer
par pkilicurs Auteurs rhinocéros. Son corcelet n'elk pas
moins lin^ulicr i^ irrcgulier : il s'cleve iur le derrière
5c t'oinie une cminence traniverie à trois angles. Cecce
cminencc eft bien moins confidérablcdans la femelle, qui
n'a point non plus la corne de la tête. Tout le corps
de l'animal eil d'un brun châtain , les étuis font lilFes iîC
ion ventre elt un peu velu. On trouve en grande quantité
dans les couches des jardins 6i potagers ik. dans le bois
pourri cet inlecle , ainli que (a farve, qui reflèmble tout-à-
fait à celle du hanneton connue lous le nom de vers blanc.
1. SCARAByEUS ahtennarum lamcUls maximis ,
corpore nigro , Jquamis albis , varie maculaio.
Charlit. onom. 46. fullo.
Aloujfcc. inf. p. 160,/. 4. fullo.
AH. n. curiof. dec. i, ann. 6, ohfer. 259. Scarabœus pi(^u$.
Frijch. V. II , p. 22 , f. I , /. I. Scarab.-eus julii , albo maculatus.
Raj. inf. p. 93 , rt. 9. Scar.ib.xus fullo plinii.
Linn. j\\un. juec n. 343. Sc.irabxiis antennariim lamcllis feptenis œqualjbus ,
corpore xxx^xo , elyttis maculis albis fparlis.
Unn. fyft. nat. edit. 10 , n. 46. Scarabsus muticus , antcnnarum lamellis fepte-
nis œcfualibus, corpore nij^ro , albedir.e irrorato.
Rojtl. inf. tom. 4, tah. 30.
Le foulon.
Longueur 17 lignes. Largeur 7 lignes.
Ce fcarabé un des plus <;ros &: des plus beaux de ce een-
re , a la tcte &: le corcelet noirs , 6c les etuis un peu moins
foncés ifc bruns : mais ce qui le rend plus agi cable à la
vue, c'eil la couleur blanche qui tranche Iur ce fond ifc
forme des taches irrégulieres. Ces taches blanches con-
fidérées à la "loupe, repréfentent un l'pcc\acle fort joli:
elles font compolces iS: formées par quantité de petites
écailles blanches qui s'implantent dans des cavitcs des
éîuis 6c du corcelet, &: qui rellèmblent à ces écailles qui
fe trouvent (ur les ailes des papillons. Au refle ce fcarabé
n'elt pas le (eul dont le corps loit ainli parfemé de ces
écailles j nous en verrons plulieurs autres exemples. Une
j^o Histoire ABRÉGÉE
autre particularité du foulon, ce font les feuillets de fes
antennes qui font très-longs & qui égalent la longueur de
la tête èc du corcelet réunis enfemble j du moins dans les
mâles , car ils font plus courts dans les femelles : le refte
de l'antenne eft fort court, &c compofé feulement de trois
articles : le deiïbus de l'animal ei\ velu.
Quoique je n'aye point trouvé ce fcarabé autour de
Paris , j'ai cru devoir le rapporter ici , tant parce qu'on le
trouve communément dans des Provinces qui n'en font
pas éloignées , que parce qu'il fe voit dans prefque tous les
cabinets d'hiftoire naturelle : ceux que j'ai , me viennent
du Languedoc.
3. SCARABt^US tejiaceus _, thorace villofo , abdomi^
nis incifuris latcralibus albis , cauda injiexa. Linn,
faun.fuec. 345.
Linn. fyjl. nat. edit. lO, n. 43.
Aldrov. inj. p. 454, t. fuperior. f. 4.
■Moufet. theatr. p. 160 , / a. Scarabaeus arboreus vulgaris.
Merlan, lat. v. 1 , p. 2 , / 4-
<ioed. btlg. V. i , p, 178, /. 78. Gall. tom. a, tab. 78.
Goed. l'fi. p. 165,/. 3.
Lifi. loq. p. 379, n. 1. Scaraba:us maximus rufus , urhopygk) deorfum inflexo.
Lifi. mut. r. 18 , / 16.
Albin, inf. t. 60.
Lewenhoec. arc. natur. 1695, v. l , p. 14»/. 14. Molltor.
Peciv. gaioph. p. 29, t. 19 /f. 2. Scarabeeus arboreus major caftaneus.
Raj. inj. p. 104, n. 1. Scarabaeus arboreus vulgaris major.
Trifch. germ. 4 , p.20 , t. 14 , fig. mala. Scarabaeus julii feu vitis.
Jonft. mf. 70 ô" Charleton, onom, 46. Scarabxus arboreus.
Ephemer. nat. cur. decur. i, ann. i ^ p. 148. Scarabaeus majalis foliaceus,
Rofel. inf. vol. 2 , tab. i , Scarab. terreft. daff. i.
Le hanneton.
Longueur 1 pouce. Largeur 6 Ugnes,
Tout le monde connoît afTez le hanneton , ainfi nous ne
nous étendrons pas beaucoup fur fa defcription. Sa tête ,
fon corcelet & tout fon corps font d'un brun noirâtre, un
peu velus; fes étuis font d'un brun plus clair, avec quatre
ftries élevées Ôc luifantes: mais ce qui caradbérifè ce fcara-
bé , ce font ces marques blanches triangulaires qui font
D E s I N s E C TE s. 7I
^ux côtés Je fon ventre, une lur chat]iie anneau , &. iii
queue longue Hc recourbée. Roelcl , dans Ion ouvrage inti-
tule, AmuJtmcnL phyjuiiic fur Us Injcclcs ^ prétend établir
deux eipéees de hannetons , Tune a corcelet noir , l'autre
;i corcelet brun , n^ais ces diHérences de couleurs ne lonc
i]ue de limples variétés. L'inlede parfait (e trouve com-
munément au printems ^ gare les feuilles 6: les Heurs des
arbres. Souvent on rencontre les maies 6i les kniclles
accouplés eniemble. Lorlcjuc la femelle a été ainfi fécon-
dée , elle creufe un trou dans la terre à l'aide de les jambes
antérieures qui font larges, fortes ^ armées de pointes lur
leur bord , elle s'y entoncc à la protondeur d'un demi-
pied &: y dépofe dos œufs oblongs d'un jaune clair. Oa
rencontre quelquefois ces œufs en terre rangés les uns
à cote des autres. Après cette ponte la femelle fort de
terre 6c le nourrit encore quelque tems avant que de
périr : des œufs qu'elle a dépolés , naillènt des larves hexa*
podes , blanches, connues par les Jardiniers ious le nom
de vers blancs , qui rongent les racines des plantes ik.
même des arbres ^ les font périr. Ces larves ont des
antennes compolces de cinq pièces oc neuf lligmates de
chaque coté , poiés de la manière que nous avons expli-
quée dans le Di (cours qui elt à la t^re de cette leclion.
Elles relient Ious cette forme pendant près de quatre ans,
iSc chaque année elles changent au moins une fois de peau :
pendant l'hiver elles s'enfoncent en terre à une grande
profondeur pour fe mettre à l'abri du froid, cs: demeurent
julqu'au printems lans prendre de nouruture : mais à
l'approche de la belle lailon, elles remontent vers la lurface
de la terre. Ce n'ell que lur la fin de leur quatrième année
que ces larves le metamorpholent : pour lors vers l'au-
tomne elles s'enfoncent en terre j quelquefois à la pro-
tondeur d'une bralîe , & U elles fe conllruilent chacune
une loge lille &: unie, dans laquelle, après avoir quitté
leur dernière peau, elles le mettent en chryfalides. La
chrylalide relie Ious cette forme tout l'hiver, julqu'au
yi Histoire AÉRÉ G ÉE
mois de février; alors elle devient un hanneton parfait j
mais moi & blanchâtre- Ce n'ell qu'au mois de mai que
fes parties étant affermies , elle fort de terre &c paroît
au jour : aufiî trouve-t-on fouvent en terre fur la fin de
l'hiver des hannetons parfaits , ce qui a fait croire à
quelques perfonnes que ces inlecles vivoient d'une année
à l'autre 6c palfoient leur hiver en terre pour fe mettre à
l'abri du froid! On diftin^ue aifément les mâles d'avec les
femelles par les feuillets des antennes, qui font beaucoup
plus grands dans les premiers 6c par la pointe pollérieure
du ventre, qui forme une efpéce de queue plus courte
dans les femelles.
Seconde Famille.
4. SCARAB^US nlger , elytris ftriads , ikorace an-
trorfum tricot ni, planch. i , fig. 3.
' Mouff". theatr. p. 152. |C»>teç()î vel ruv^oy-i^aç. fig. 2.
Raj. inf. p. 103. Scarabacus ovinus iecundus WiUergby.
Frifch, germ. 4 , tao. 8.
Petiv. gaioph. tab. 2} , Jig- 3.
Le phalangijîe.
Longueur 8 lignes. Largeur 4 { lignes.
La forme de cet infecle ^ qui n'efl: pas commun ici , eft
tout-à-fait finguliere. Son corps ell allez large & court, fes
étuis ont des ftries longitudinales qui s'elîacent peu à peu
furies côtés , fa tête avance allez & fes antennes îont très-
apparentes. Tout le corps de l'inlecte eil noir , à l'ex-
ception de quelques, poils bruns qui le trouvent au-def-
fous du corps : mais ce qui rend cet animal fingulier ,
c'eft la forme de fon corcelet, dont les deux pointes laté-
rales s'avancent 6c débordent la tête , ayant une petite
éminence fur le côté , tandis que la pointe du milieu
eft plus courte 6c s'élève un peu. Ces longues cornes avan-
cées jfemblent avoir été données àcetinie6te comme une
arme ofFenlive , quoiqu'elles ne puilTent faire aucun mal :
leur
desInstctes. 7^
leur rcfrcmblance avoc les longues piques des foldnts de la
phalange macédonienne , a fait appcller cette elpcce , It
phalangifie. On trouve la larve dans les bouzcs de vaches :
j'y ai auili rencontré l'inlctle partait qui probablenienc
alioit y dépoler les auts.
5. SCARAB^US yiridl'ccnccus , ihoracis paru prona
anLicc promincnic.
Bauh. ballon, f. 21 1 ,/ 3. Buprertis.
U'orm. muf. p. 342. ScaraLxus chlorocluyfos.
Merrtt. pin. p. aoi. Smaragdiilus vel viridulus.
trijch germ.v. 1 1 ,f . ly , r. 3 ,/ i. Scarabxus arborcus viridis , feu fcarabaeus
auratus dii^us.
Rdj. inf. p. 76 , n. 7. Scarabacus mnjor , corpore brcviore , alarum clytris
fie thor.icis tegmine cruftaceo , colore viridi lerici inftar Iplcndcntibus.
Linn. faun. fuec. n. 544. Scarabx-us corpore viridi-meo.
Linn.fyfl. njt. edit. 10, n. 51. Scarabxus muticus auratus fcgmento abdominis
Acur.do laterc unidentato.
Rflfel. inf. vol. z , lab. z ^ f. G ^ 7. Scarab. terieftr. clafl". 1.
LUmeraudine.
Lorgueur 9 lignes. Largeur 5 lignes.
La larve de ce fcarabé attaque les racines da arbres &
des plantes , & l'inlecle partait qu'elle donne, fc trouve
très-communément dans les jardins fur les Heurs, 6c parti-
culièrement fur celles de la rofe 6c de la pivoine. Tout
Ton corps cil: vert, bronzé, luilant, mêlé fur- tout en
dellous d'une teinte de rouge, femblable à du cuivre bien
poli. On voit quelques taches blanches tranlverlales fur
les étuis. Il rcircmblc allez pour la forme au hanneton :
mais ce qui le dillingue particulièrement des autres Icara-
bés , c'eft une avance que forme le corcelet en-dellous du
coté de la tête. On peut regarder cet infecte comme
un des plus beaux des environs do Paris.
6. SCARAB-^US viridis , ni uns j t ho race infra cxqua-
Il , non prominenu.
Linn. jy fi. mit. edit. lo, n. 54. Scarabxus muticus Izvis opacus, abdomine
ponac albo piiniitato.
Rcfel. inf. vol. 1, tab. 3 ,/^ 4 , 5.Scarab. tcrrellr. claff. i.
Tome /. K
74 Histoire abrégée WÊ
Le verdct.
Longueur 7 lignes. Largeur 4 Vignes.
Cette efpéce refTemble beaucoup à la précédente : la
feule différence qu'on apperçoive d'abord , eft celle de
la couleur, qui eft verte fans mélange de rouge cuivreux,
ce qui ne fuffiroit pas pour conftituer une efpéce diffé-
rente : du refte fa forme eft la même , fi ce n'eft qu'il eft^
un peu moins grand , & il a , comme l'émeraudine , quel-
ques petites taches blanches fur les étuis: mais ce qui
conftitue la différence de ces deux efpéces , c'eft cette
avance à la partie inférieure du corcelet qui fe trouve dans
la précédente ôc qui manque dans celle-ci. Le verdet fait
donc une eipéce très-diftincte de l'émeraudine : ce fcarabé
m'a été donné , 6c je ne connois pas la plante fur laquelle
il fe trouve.
7. SCARAB^US teflaceus , thorace villofo , tlytris
Imeo-pallidis _, lineis tribus elevatis pallidionbus,
Mouff. inf. p, 160,/. 3. Scarabaeus lanuginofus arboreus , alteri affinis.
Lifi. tah. mut. t. l8, /. 17.
Lift, loq.p. 380, n. 2. Scarab^us alter ex flavo cinereus.
Petiv. ga[oph. p. 36, t. 22 ,/. 9. Scarabasus pedinatus minor villofus.
Frijch. germ, 9 , p. 30 , r. 15 , /. 3. Scarabasus junii feu folftitialis.
Linn. faun. fuec. n. 346. Scarabaeus teftaceus, thorace villofo , elytris luteo-
pallidis lineis tribus albis longitudinalibus.
Linn. fyfi. nat. edit. 10 , «. 44.
Le petit hanneton d* automne.
Longueur 7 lignes. Largeur 3 \ lignes.
Le petit hanneton reffemble beaucoup au grand , mais
il eft plus petit de moitié : de plus fon corcelet & tout fon
corps font d'un brun plus clair , 6c fes étuis font d'un jaune
ambré 6c un peu tranfparent : il eft auffi plus velu que le
grand : les poils qui font fur les côtés du ventre font
un peu blanchâtres , ce qui femble au premier coup d'œil
former des marques approchantes de ces taches trian-
gulaires qui fe trouvent fur le grand hanneton : mais
la principale différence fpécifique de ces infedes , confiftc
DESiNSr. CTES. 75"
dans Ia forme de la queue , qui dans cette efpcce n'a
point de proloni^cment comme dans l'autre. Ce petit
nanncron p.iroît lur l.i (in de l'ccé , on le voit quelquefois
voler en très-grande quantité lur le loir autour des arbres.
A^. /?. J'en ai une variété qui efl toute d'un beau verc
luilant.
S. SCARAByEUS capùe thoraccquc cccruUo pilofo ,
tlyiris riifis.
Lift, append. j8o. n. 3. Scarahaïus ex nigro virefccns, pennarum thecis rufis.
Linn. faun furc. n. 3^1. Scarabaeus capite thoraceque cœruleo pilofo, elytris
grifeis , p.-dibus ni^iis.
Linn. acl. upf. 1736. p, 16, n. 3. Scarabaiiis mcdlus , capite coUarique cœ-
ruleo , pedibus nigris , elytris pailidis , ftriatis.
Le. petit hanneton à corcelct vert.
Longueur 4 lignes. Largeur 1 \ lignes.
On trouve allez communément cette efpéce dans les
bouzes de vaches. Sa tête &: Ion corcclet font d'un vert
Juilant ôc un peu velus. Le corps en dcllbus eft noir, mclé
d'un peu de vert ; Tes étuis l'ont d'un canelle clair ôc
fes pieds font noirs : il eft plus petit de moitié que le petit
hanneton d'automne.
5?. SCARABAEUS ater , dorfi glabro , elytris ful-
cdtis y capitis clypco rhomboïde ccniro prominulo. Jlinn.
faun. fuec. n. 349.
Ijnn. fyjî. nat. edit. lo, n. jo. Scarabius muticus atcr giaber , elytris ful-
catis , capite rhomh.xo , vertice prominu o.
Moufec. inf. p. 153. Pilliiiarius , hg. ultiiua. jonft. inf. 70. Charlet onom. 45.
Aidruf. 179.
Bauh. bjllvn. p. ^\^^f^ ult.
Lij}. tdh. mut. t. \fyf- 14.
Lijl. loq. p. 380 , n. 4. Scarabxus magnus ex purpura niger , tibiis omniam
pedum lerratis.
Rjj. inf. z'. 74 , n. i. Scarabaeus magnus niger vulgatilLmus , antcnnis ar-
licutati}.
Raj. inf. p. go , n. 7. Scarabxus major niger vulgatirtimus , antcnnis globo-
lis , elytris Iscvibus.
Frifch. gcm. f. 4 , /'. 13 , i- 6. Scarab.ïus Ocrcorarius niger major.
Merret. pin. p. 10 1. Scarabxus itercoturius vcl tinaarius.
K ij
^C Histoire abrégée
Le grand pillulaire.
Longueur lo lignes. Largeur 5 lignes.
Le grand pillulaire eft noir & lifTe en deiïus , quelque-
fois un peu verdâtre , en defTous il y a quelques poils
clairfemés. Sa tête reiTemble à un chaperon formé en
lozani^e, dont le milieu eft élevé &; les bords font faillans:
Tes mâchoires débordent fa tête : fon corcelet eft très liiFe,
arrondi , bordé dans fon contour ^ ayant dans fon milieu
une légère rainure. Ses étuis font rayés d'un grand nombre
de ftries longitudinales : en deffous tout l'animal eft fort
brillant, tantôt bleu &: tantôt vert, &. ces couleurs péné-
trent quelquefois jufqu'aux bords du corcelet, 6c des étuis
en deflus. On remarque fur les cuifles antérieures une tache
formée par des poils roux, qui cependant manque quel-
quefois : les tarfes de toutes les pattes paroiflent foibles ôc
bien grêles par rapport aux cuilîes.
Ce fcarabé fait fa demeure ordinaire dans les immon-
dices &; les matières les plus fales. C'eft cette efpéce, qui
autrefois a été fi renommée, particulièrement parmi les
Egyptiens chez lefquels on la revéroit, ôc on la regardoit
comme confacrée au foleil. On croyoit que cet animal
étoit toujours mâle , qu'il produifoit fes petits fans accou-
plement avec aucune femelle ^ en dépofant fes œufs dans
àes boules de bouzes , ou d'autres femblables matières
qu'il roule continuellement avec (qs pieds de derrière.
Aujourd'hui on fçait qu'une pareille produclion eft impof-
fible , & que ce fcarabé ne fréquente les endroits où on le
trouve, que pour y dépofer, après l'accouplement y des
œufs , d'où fortent des larves quife transforment enfuite
en cet animal.
Un inie6te auiîi célèbre ne pouvoit manquer d'avoir
bien des propriétés, fur -tout en médecine : aufîi lui
en a-t-on attribué beaucoup. Sans compter les vertus apo-
criphes qu'on a cru lui trouver, en le tenant fufpendu au
col , ou porté en amulette j Pline , Avicenne , Lanfranc
desInsectes. 77
&: pluficurs autres, l'ont regardé comme un très-bon re-
mède pour la gucrifon des hémorroïdes , des douleurs
d'oreille, de celles du bas ventre &i même pour la pierre :
mais la plus (ure de toutes les qualités qui lui font
attribuées , cil celle de pouller les urines î5c les évacuations
du fexe. Tous les inlecles à étuis en général ont plus
ou moins cette vertu , que l'on remarque en un def'ré
fi éniincnt dans les canrharides.
On a donné à cette efpcce le nom de pillulaire^ à caufc
de ces boules creufcs de Hente qu'elle Forme pour dépofcr
les œufs dans leur intérieur : d'autres Naturalises l'ont
appelléc le fouilIc-mcrde.
10. SCARAB^US cœrulcfcens , dorfo elytrisque gla-
bris Iccvijjimifque , capitis clypto rhomboïde , ceniro
prominulo. Linn. faun. fucc. n. 350.
Lînn. fyft. nat. edlt. lO , n. 31. Scarabaeus muticus , elytris glabris Ixvi/Ti-
mis , capitis clypeo rhombîeo , vertice prominulo.
Le petit pillulaire.
Longueur 7 lignes. Largeur 5 /ignés.
Le petit pillulaire refTemblc extrêmement au grand, il
n'en paroit dillérer d'abord que par i.i grandeur, (5c ù cou-
leur qui eft partout d'un bleu foncé $i brillant, cane
en dclFus qu'en delfous : mais iî on compare ces deux in-
fecles, on voit que celui ci a les étuis lillès fans aucunes
ftries, ce qui le dillingue du précèdent. Tout le relie
eft de même; ils ont l'un 6c l'autre ce chaperon en lozan-
ge, qui forme le delîiis de la tcce, is: cette tache de poils
bruns fur la première paire de cuillcs, quoique AI. Lin-
nx'us prétende qu'elle ne (e rencontre point dans le petit
pillulaire. Cet animal le trouve dans les bouzes, la hente
& les immondices , comme le précèdent , mais on ne
le rencontre gucrcs qu'au printems.
jS Histoire ABRÉGÉE
II. SCARAB^US ater , punclis elevatis j pcr firlas
digeflis.
Le fc arabe perlé.
Longueur 3 7 lignes. Largeur 2 lignes.
A la première vue , on prendrok ce fcarabé pour le
ténébrionaflrics dentelées y /z°. 7. Il eft tout noir tk matte,
{q:s antennes font courtes de la longueur environ de là
tête , &; on y voit très-bien les trois lames ou feuillets : fa
tête bordée à fa circonférence , a deux éminences en
defllis l'une à côté de l'autre. Le corcelet a pluiieurs
bofles 5 longues, irrégulieres, &: outre cela il efl pointillé :
les étuis ont chacun cinq rangs longitudinaux de gros
points élevés Se lifles , 6c entre ces rangs cinq autres de
points femblables j mais plus petits de moitié. Ces points
gros & lifles fur un fond matte , font un très-bel efFet
5c reflembient à des perles. On trouve rarement ici ce bel
infe6te , mais il eft alTez commun à Fontainebleau.
II. SCARAB-^US aier , deprejjus & fquamofus maculis
albis variegaïus , elytris abdominc brevioribus , fiemina
aculeo uni.
Linn.fyft. nat. edit. lo , n. 45. Scafab3Eus muticus , thorace tomentofo rugis
duabus longitudinalibus marginato , elytris abbreviatis.
Le fcarabé h tarrierre.
Longueur 4 lignes. Largeur i Lignes,
Ce joli fcarabé fe trouve fouvent dans les troncs d'ar-
bres pourris , &. fous les écorces des vieux arbres ; il efl:
plat, àc lorfqu'on le prend, il retire fes pattes fous fon
corps , &. refte fi parfaitement immobile, qu'on le croiroic
mort. Tout fon corps efl d'un fond noir ôc couvert de pe-
tites écailles femblables à celles que nous avons remar-
quées fur le foulon ; mais dans le foulon on ne voit ces
écailles que fur les taches blanches de cet infecte , au lieu
que dans celui-ci tout le corps généralement en efl: cou-
desInsectes. 79
vert; feulement elles font noires d^ns beaucoup d'en-
droits, ik. blanches dans d'autres, ce c]ui produit de jolies
taches. La tcte de l'animal ell petite &i allongée; ion cor-
celct IVII aulli , &i lemble avoir cinq angles. Les étuis lonc
courts &i ne couvrent guères plus de la moitié du ventre.
Tout le corps de l'animal ell applati. On voit de plus, à
l'extrémité du ventre de la femelle , une pointe ou tarriere
longue d'une ligne, qui ne le trouve point dans les maies.
Il paroît que l'ulage de cette partie elt de (ervir à loger ÔC
dépofer les œufs de cet inlecle dans le bois pourri ou on le
trouve.
13. SCARAB^US violaceus & fciuamofus , fquamis
fubius argeriLcis.
L* écailUux violet.
Longueur 4 lignes. Largeur x ^ ligne.
Il eft tout violet , fur-tout en defTus , Ôc Ion corps eft
couvert par-tout d'écailles , comme celui du précédent.
Ces écailles font en dellus de la même couleur que le fond
du corps , c'eil-à-dire violettes, mais en dellbus elles (ont
argentées, plus dans quelques-uns , moins dans d'autres.
J'ai trouvé cet infedle dans des troncs d'arbres pourris.
J'en ai reçu d'Orléans, il y a quelques années , dont les
couleurs étoicnt extrêmement vives ; le dcillis étoit du plus
beau violet, ôki le deflbus d'une belle couleur argentée.
Je les remis à M. de Reaumur. Ceux que j'ai trouvés ici
font d'une couleur beaucoup plus terne.
14. SCARAB^US nigro-ccenilefccns , maculis albis
fpdrjïs j ordinc macularum abdominalium longitudinali.
Rjj, inf. p. 104 , n. 8.
Le drap mortuaire.
Longueur 5 lignes. Largeur 3 lignes.
La forme de cet infecte eft la même que celle du h.in-
neton ; il eft en deiius &: en deilous d'une couleur noire
8o Histoire abrégée
un peu bleuâtre, &c varié de marques ôc de raies blanches.
Ces points blancs font dilpofés (ur le corcelet en deux
bandes longitudinales de trois points chacune , outre quel-
ques autres plus petits; mais ce qui caractérife particuliè-
rement cet inieCte , c'ell une raie longitudinale de points
blancs, qui fe trouve fous le ventre , chacun de ces points
étant placé au milieu d'un des anneaux de cette partie.
On trouve cet animal l'été fur les fleurs, particulièrement
fur celles des plantes ombeUiferes.
15. SCARAB^US niger ^ clytris croceis margine
o
Lt fcarabér' a bordure.
Longueur 3 lignes. Largeur 1 7 ligne.
La tête , le corcelet oc le deiïbus de cet infe£le font
noirs , &; de plus ^ le corcelet , ainil que la tête , font char-
gés de points. Ses étuis font jaunes , bordés de noir , flriés
&: ponctués.
16. SCARAB-^US niger , hirfutie flayus , clytris
luteis j fi/ciis tribus nigris interruptis.
Mou f et. theatr. p. \6l ^ f. j.
Linn. faun. fuec. n. 348. Scarabseus niger hirfutie flavus, elytrls fafciis du»i
bus luteis coadunatis.
Linn. fyft. nat. edit. 10, n. 47. Scarabaeus muticus niger, tomentofo-flavus ,
elytris fafciis duabus luteis coadunatis.
La livrée d* ancre.
Longueur 4 \ lignes. Largeur 3 lignes.
Cette belle efpéce fe trouve communément fur les fleurs.
Tout ion corps , fa tête ôc fon corcelet font noirs , mais
couverts de poils jaunes en grande quantité ; fes étuis ,
qui ne font point velus , font d'un jaune plus pale ^ ayant
chacun trois bandes tranfverfales noires ^ qui commencent
au coté extérieur , mais qui ne vont pas jufqu'au milieu.
Ils ont auflî un rebord noir un peu relevé. Le bout du ven-
tre de rinfe£te n'eft pas recouvert par les étuis, ce qui eil:
commun à beaucoup de fcarabés.
N.B.
Dr. sInsectis. 8i
A^ B. On trouve des varictcs de cet animal un \^\i
diircreiues pour la couleur. J'en ai un dont les poils ,au lieu
d'être jaunes ^ font rouges, &; dont les étuis ont aulli une
ceinte de rouge.
17. SCARAB^US yiliofus albo , nigro ^flavoquc irrc-
guLanur variegaïus.
iJarlt'quin velu.
Longueur 4 lignes. Largeur 1 lignes.
Tout le corps de cette efpécc eft velu, ^ même cou-
vert de poils allez longs. Ces poils (ont un peu blanch.atres
en dellus, 6c jaunes en dellous. Le corps, fous ces poils,
ell noir , à l'exception des étuis , qui lont bigarcs de jaune.
On peut regarder le jaune comme faiiant le tond de la
couleur des étuis, dont les bords, tant extérieurs qu'inté-
rieurs , font noirs , avec une tache quarrée noire autour
de l'ccullon, îik: plus bas deux bandes noires tranlverles ,
mais irréguliéres C?v: déchiquetées. Les antennes lont cour-
tes, ik. n'ont gueres que la longueur de la tcte.
18. SCARAB-/EUS cdpltc thoraceque nigro , anicnnis
tlyinfquc rubris. Linn. faun. Jute. n. 35.5.
Linn. fyfl. nat. edit. lO, n. ix. Scarabacus thoracc inernii, caplte tuberculato ,
elytris rubris , corpore nigro.
RofcL inf. tom. 1 , J'cjrj^. tab, A. Jig. }.
frijlh. germ. v. 4 , /J. 3 "j , r. i<? , Jig. 3. Scarabieus equinus médius , coleoptris
rubris , collari nigro.
Le fcarabé bedeau.
Longueur } lignes. Largeur l 7 ligne,
La tête de cet infecle efl noire &: formée en chaperon
avancé , fur lequel on remarque trois points ou élévations
rangés tranlverlalemenr. Les antennes, qui lont (ous ce
chaperon , lont rouges. Le corcelet, qui eft arrondi , ell d'un
noir iuilant ; il a leulement fur les cotés, vers la partie an-
térieure, une marque rouge. EnHn tout le relie du corps
cil: noir, .i l'exception des étuis, qui lont d'un beau rou-
Tome I. L
Si Histoire abrégée
ge. Ces étuis ont des ftries longitudinales; on en peut
compter neuf fur chacun : vues à la loupe, elles paroiflenc
compofées ôc formées de points rangés fur une même
ligne. La larve de ce fcarabé fe trouve dans la fiente ôc
les bouzes de vaches : on y trouve auffi l'infedle parfait ,
principalement au commencement de l'été.
ip. SCARAB^US c api te thoraceque nigro glabro ^
çlytris grifcis , pedibus pallidis, Linn. faun. fucc. n.
553-
KcLj, inf. p, io6. Scarabaeus pillularis decimusv
Le fcarabé gris des bouges.
IfOngu^ur 1,1, 3 , lignes. Largeur { \.\ \ ligne.
Ce petit fcarabé fe trouve dans les bouzes de vaches ,
dont fa larve fe nourrit. Sa grandeur varie beaucoup , de-
puis une ligne jufqu'à trois de long. Sa tête efl noire en
forme de chaperon avancé ôc bordé. Son corcelet efl aufîi
d'un noir luifant, mais fes bords font d'une couleur pâle
& tranfparente. ^qs étuis rayés chacun de neuf flries lon-
gitudinales , font d'une couleur grife, jaunâtre, chargés
chacun de trois ou quatre taches noires , qui forment fur lô
corps deux ou trois raies tranfverfales. Tout le defTous de
l'infecte paroît noir, à l'exception des pattes , qui font de
la couleur des étuis. Cet animal eft très- commun au prin-
tems.
20. SCARABt^US totus niger j fpinulis tribus capitis
tranfverfim pojins.
Linn. fyfl. nat. edit. lo , n. ii. Scarabaeus thorace inermi fubretufo , caplte tu-
bercule triplici , medio fubcornuto.
Linn, faun. fuec. n. 352. Scarabœus ovatus ater glaber.
La tête armée.
Longueur 1,3,4, 5 lignes. Largeur 1,2, 2, | lignes.
Cette efpéce, qui refTemble beaucoup au fcarabé be-
deau , à la couleur près , ôc qui fe trouve , ainfî que lui >
desInsectes. 83
dans les bouzcs, eft coure noire &: fort luifantc. Sa tcre
porte, aiiîfi que la ficnnc , trois petites pointes pofces
tran(verialcment. Ses étuis lont noirs &. charges de neuf
(tries loniritudinales. Cet animal varie beaucoup pour la
grandeur : on en trouve cjui ont depuis deux lignes julqu a
cinq lignes de long.
II. SCARABy4iUS cotus nlger , capitc incrmi.
Le fcarabê jayet.
Longueur 4 lignes. Largeur î lignes, J ry
On trouve cette efpéce dans les bouzes, avec la prccé- ^
dente, dont elle approche beaucoup. Elle ne paroit d'a-
bord en dilFcrer que parce que fa tcte n'eil point chargée
de petites pointes, ce qui m'avoit d'abord fait regarder
cette efpéce comme inie iimple variété de fcxe. Alais li
on l'examiiie à la loupe, on voit que ces étuis, qui tonc
(triés comme ceux du précédent, ont une diti-ércnce bien
fpéciHque. C'eft que l'efpace qui fe trouve entre ces ftries
n'eft pas lille, mais chargé de points, ce qui eft propre au
Ik'arabé jayet.
11. SCARABitUS fulvus , oculis ni gris j thoracc
glab'o.
Le fcarabc fauve aux yeux noirs.
Longueur 3 { lignes. Largeur i \ ligne,
La forme & la figure de ce fcar.ibé approchent beau-
coup de celles du petit hanneton; il en dirtere, i*^. en ce
qu'il eft tout entier de couleur brune rouereâtre , à i'ex-
ception des yeux, qui (ont noirs; i^. en ce que fon cor-
cclct cft lille & non pas velu; 3°. par les feuillets de fes
antennes , qui font allez longs proportionnément à fa gran-
deur; 4''. entin par la grandeur de fon corps , qui n'a que
trois ou quatre lignes de long. J'ai trouvé cet infccle fur
les arbuftes *k les brouilailics.
§4 HISTOIB.E ABRÉGÉE
23. SCARAB^US mger hirfutus.
Le velours noir.
Longueur 2 lignes. Largeur 1 j ligne.
Son corps , qui eft tout noir, efi: arrondi , 6c le corcelet
êc les étuis font chargés de poils. Ces derniers font un
peu mois 5 ôc on compte fur chacun de ces étuis neuf
ftries longitudinales. J'ai trouvé cette efpéce dans le Jar-
din Royal.
24. SCARAB-^US ateKy thorace fubvilLofo , elytris
fufcis Jirians.
Le Jcarabé couleur de fuie.
Longueur 4 lignes. Largeur i 5 ligne.
Je ne me rappelle plus en quel endroit j'ai trouvé cette
efpéce. Sa tête, dont le chaperon eft bordée 6c fon cor-
celet font d'un noir matte. On voit fur le corcelet quel-
ques poils clairfemés. Les étuis ont chacun neuf ftries
longitudinales ; ils font d'une couleur brune , obfcure ,
approchant de celle de la fuie , ainfi que les pattes. Le
delTous du corps eft noirâtre.
25. SCARAB^US atro-fufcus , fupra veluti cineraf-
cens , antennis pedîbusque fufcis , lamellis antennarum
longis ^ elytris ftriatis.
Le fcarabé brun chagrine.
Longueur 4 lignes. Largeur a lignes,
La couleur de cette efpéce eft brune , mais cette cou-
leur, plus noire en deflus, paroit comme couverte d'une
légère teinte bleuâtre ou cendrée, femblable à cette fleur
que l'on voit fur les prunes. La tête , le corcelet 6c les
étuis vus à la loupe , paroiffènt chagrinés ^ couverts d'une
infinité de petits points. Outre cela ^ les étuis ont chacun
neuf ftries longitudinales. Les pieds 6c le deflous du corps
font d'un brun plus luifant. Les feuillets des antennes.fonc
D E s I N s l. C T E s. 8j
(Jillincls 5c farauds proporcioniicmcncà la grandeur de l'a-
nimal. Je ne nie Ibuviens point de l'cndroic ou je l'ai
trouvé.
i6. se AR AB ALU S picius. Linn, faun, fuec. n. 357.
Linn. fyft. nat. td'tt. io,n. 56. Scarabjfus muticus piceus , clyuis ftriatis , antcn-
ns rîavelccntibus Hliformibui.
Lt fc arabe noir des marais.
Longueur 1 lignts. Largeur i li^ne.
Ce petit Icarabé fe trouve dans les mares 5c les eaux
dormantes ; il elt tout noir en defTus. Sa tête rellèmble
touc-à-laic à celle du Icarabé bedeau, &: elle forme un cha-
peron, (ur lequel on appertj^oit de même trois éminenccs
rangées (ur une ligne tranfverlale. Le corcelet & les étuis
(ont luifans, 6c lut chacun des étuis on compte dix ftries
longitudinales. En dedous l'infecle efld'un noir plus clair,
approchant de la couleur brune.
zy. SCARAB^US totus rufo-niger^ maculis nigrio^
ri bus.
Le fcarabd nageur.
Longueur i lignes. Largeur i j ^'gne.
On a de la peine d'abord à reconnoître cette efpéce.
Elle vit dans l'eau, où on la roit nager , ce qui , joint à (a
forme , porte à la prendre pour un ditique; mais lorlqu'on
regarde cet in(ecl:e de près , on apperçoit que ies pattes ne
iont pas faites en nageoires, comme celles des ditiques ,
mais armées de deux grilles. Si on examine enluite fes an-
tennes, on ne voit d'abord que les ancennules de la bou-
che, qui Iont fort longues dans cet annnal, propoitionne-
nient à fa grandeur : pour les antennes , elles font ii pen-
tes , qu'elles échappent à Ja vue. Ce n'cll qu'avec la loupe
qu'on parvient à les découvrir, de pour lors, on voit que
cet infecle ell du genre des icarabcb. Sa tcte, ibn corcelet
^ ks écuis font d'un biun caiiellc, varie de tacher noires
S^ Histoire abrégée
~ irrég;y.!iéres, qui cependant forment fur les étuis des (Irles
longitudinales plus marquées. Le defTous eft de la même
couleur , ôc les pattes font brunes.
'v-ttfiC^- iS.SCARAB^US fubrotundus lucldus , capiic thoracc"
-" que nigro ^ elyins pallidis pcllucidis,
La perle aquatique.
Longueur i ligne. Largeur ^ iigne.
C'eft: dans l'eau que nage cette efpéce, avec la précé^
dente; elle a, comme elle, les antennules longues; mais
les antennes extraordinairement petites, ce qui rend fon
genre difficile à déterminer. Cet in(e6te eft hémifphérique
& luifant, ce qui le fait relTembler à une petite perle. La
tête, le corcelet & le deflous du ventre font noirs. Les
étuis qui, vus à la loupe, paroiiTent couverts de ftries for-
mées par une infinité de petits points , font d'une couleur
brune pâle, ainfl que les pieds. Les bords du corcelet
tiennent auflî alTez fouvent de la même couleur.
r\,h ' 25). SCARABwi^US niger , pedibus rufis , elytrls pro*
"'^ * fundc Jiriatis,
Le petit fcarabé noir firié.
Longueur \ lignes. Largeur^ ligne.
La couleur de cette petite efpéce efl: toute noire, à
l'exception des pattes qui font brunes: fon corps eft adèz
luifant, &: fes étuis ont chacun neuf ftries longitudinales
èc profondes. J'ai trouvé cet infedte dans des tas de plan-
tes pourries.
30. SCARAB^US nigro - cœrulefcens, Linn. faun,
fuec. n. 359.
Le petit fcarabé des fleurs
Longueur 7 ligne.
Cette efpéce la plus petite de celles que je connoijGTe, eft
en deffus d'un noir bleuâtre , quelquefois un peu vert , en
D E s I N s E C T n s. 87
deiïbiis clic cfl noire. On la trouve fouvcnc en quantité fur
les rieurs avec un autre petit infccle donc nous parlerons
dans id fuite.
C O P R 1 S. Scardbcei fp<^c. linn.
LE n O U S l I- R.
Antennœ cUvdtœ , clava Antennes en maflc à feuil-
lamcllata. Icts.
Scutellum intcr elytrorum origi- Point d ccuiron entre les étuis.
nés naltum.
C'eft dans les bouzes de vaches , les fientes d'animaux &:
les immondices les plus laies, que l'on trouve les infecKs
qui compofent ce genre, ainfi que le portent leurs noms,
tant en latin qu'en françois. Ce genre n'cft qu'un démem-
brement de celui des icarabés , auxquels ces infectes
rellcmblent tout-à-fait pour les antennes, 2c dont ils ne
durèrent que par le défaut d'écullon entre les deux étuis, à
l'endroit de leur origine ou de leur attache avec le cor-
celet. Cette pièce triangulaire que l'on voit dans les fcara-
bés , manque abfolument dans les bouliers. Outre ce
taraclere particulier, tous les infectes de ce î^enre ont un
certain port, que leur donnent leurs longues patres : celles
fur-tout de la dernière paire font fort longues , enforte
qu'il femble que ces petits animaux loient montés fur
d:.s échallLs.
Parmi les dilTérentcs cfpéces de ce genre, la première
eft remarquable par une corne qu'elle porte fur fa tête , ^
qui cil toute femblable à celle \\\x fc arabe moine. D'autres
clpéces ont à la partie pollérieure de la téce une ou deux
cornes allez fingulicres, qui font trcs-longues dans Iclpéce
c]4.ie nous avons appcllée le boufitr a cornes reiroujjées.
L'ulage de toutes ces cornes n\[\ pas aile à déterminer :
peut-être (ervent-elles .\ ces inlecles, pour s'entonccr plus
ailémcnc dans les bouzes ou on les trouve ordin-ufcmcnt.
S^ Histoire abrégée
C'efl: 4ans ces mêmes bouzes, qu'ils dépofenc leurs œufs ,
que leurs larves éclofenc , croilTent &. fe métamorphofenc,
préciiémenc de la même façon que celles des fcarabés
auxquelles elles reiremblent couc-à fait.
I . C O P R I S capitls clypeo lunulato ^ margine elevato ,
corniculo dcndcuLato.
L'inn. faun. fuec. n. 341. Scarabaeus capitis clypeo lunato , margine elevato,
corniculo emarginato.
Linn. fyfi. nat. edit. 10, «.8. Scarabaeas thorace tricorni , intermedio ob-
tufo bifido , capitis cornu eredo.
Raj. inf. pag. IÛ3. Scarabaeus ovinus tertlus feu capite operto Willugby.
Frifch. germ. 4 , tab. 7.
Rofel. inf. vol. ï^tab. B. fig. 2. Scarab. terreur, prsefat. clalT. i.
Peciver. ga:^oph. t. 8 , fg. 4.
Le bouficr capucin.
Longueur 8 lignes. Largeur 4 7 lignes.
Cet infecte qui relTemble aux fcarabés piîlulaires ,
n°. 9 , 10 , a un rebord conlidérable à fa ittQ , fous lequel
font cachées fes antennes ôc fa bouche. Sur cette efpéce
de chapeau j s'élève une corne femblable à celle àwfcara-
bé moine, y w^ . i , mais plus effilée, à la bafe de laquelle
on voit une petite dent , qui femble être le principe d'une
autre corne. Dans la femelle le chaperon de la tête ell
plus petit , ôc la corne petite, courte, tronquée &; fouvenc
comme échancrée, enforte qu'il femble que M. Linnœus
n'a connu que la femelle, que fa phrafe paroît déligner :
le corcelet eft large , irrégulier en devant & comme tron-
qué , formant au milieu une avance conlidérable , & deux
autres moindres fur les cotés. Ces éminences paroiiTenc
beaucoup moins dans la femelle. On voit dans ces der-
nières comme dans les mâles , une ligne longitudinale ,
qui diviie le corcelet en deux : les étuis font larges , courts,
luifans &: fiUonnés chacun de huit raies longitudinales.
Tout l'infecle eil: d'un brun foncé ôcduifant, il a feule-
ment en defious quelques poils d'un brun plus clair. Oa
trouve allez rarement ici cette efpéce de boufier,
i.
D r s T N s E C T E s. ^9
2. C O P R IS nigcr ; capiie clypcato , margine ftrrato ,
thordcc Ldto lœvi , clyins flridtis.
Rjj. inf. pjg. 105 , n. 4. Scarabxus pilliiJaris.
Le hoLtentot.
Longueur 7 lignes. Largeur ^ lignes.
Le hoccciîtot crt noir <îfc luii.mc ; il a, comme le bouder
capucin , Ja tctc couverte par une elpéce de chapeau
avance , mais dont les bords font dentelés &: forment
iix dentelures graiides iJc marquées. Son corceletell lart^e,
bien arrondi 6c uiii : Tes étuis lont allez courts vS: ont cha-
cun lixcanelures longitudinales peu profondes : il femblc
c|ue cet inlecle (oit prclque aulli large c]ue long : [\\ larve
le nourrit dans les bouzes de vaches ou le trouve l'infecte
parlait, qui eft rare dans ce Pays-ci.
3. C O PR I S fufco-niger , capitc clypeato angulato ,
pont cornuto j clyins fcrniguico-ntbulofis y brcvibus ,
flriatis.
LInn, fy(l. n,it. td'u. lo , «. 17. Scarab.xus thoracc incrmi , occlpite fpina
ereda armato.
Linn. fuun. fuec. n. ^^4. Scarabacus capite thoraceque atro opaco , elytrUcine-
reis nij;ro nîbulofis.
Rofel. in), tom. 2, tab. A , f. 4. Scarab. terreftr. pra:fat. dalT. i.
R^j. inf. p. ic8 j n. \x.
Le petit bonficr noir cornu.
Longueur 3 r î 7 l'gnes. Largeur 2 , 1 { lignes.
4. COPRIS fujco- nigcr , capitc clypeato angulato y
non cornuto , elytris brcvibus , Jlriatis,
L.e petit bon fier noir fans cornes.
Longueur 1 , i t lignes. Largeur 1 , 1 | lignes.
Je foup(^onne beaucoup ces deux infeclcs de n'être
qu'une variété l'un de l'autre, ou de ne dillerer que par le
lexe. On les trouve enlemble dans les bouzes de vaches ,
tantôt plus, tantôt moins grands : leur tcte forme une
Tome /. M
t)o Histoire abrégée
efpéce de chaperon avancé , dont la partie poftérieure fe
prolonge dans les uns d>c forme une pointe ou corne un
peu relevée. Tous ceux-là m'ont paru être des mâles :
dans les autres la pointe 6c le prolongement manquent
totalement : ils n'ont point de corne. Leur corcelet efl:
large , alTez convexe , uni , Se vu à la loupe il paroît
comme chagriné : les étuis font courts , & leur longueur,
ainfi que celle du ventre qu'ils recouvrent, ne fait pas la
moitié de la longueur de l'infecle. On apperçoit lur ces
étuis fept ou huit ftries longitudinales peu profondes , dc
en fe fervant de la loupe , on voit que ces ftries font
formées par des bandes de points , èc que les intervalles
qui font entr'elles en font auiîî parfemés.
5 . C O P R I S obfcure œnœus , capite pone bicorni , tho-
race antice prominente j clytris rufis nïgro maculaùs.
Le boufier a deux cornes.
Longueur 4 lignes. Largeur 2 { lignes.
La tête de ce boufier eft marginée , & fe termine pofté-
rieurement en deux petites pomtes ou cornes. Son cor-
celet a furie devant une éminence qui s'avance entre les
deux cornes poftérieures de la têre : il eft divifé au milieu
par une raie longitudinale , qui le fépare , ainfi que fon
éminence antérieure en deux parties. La tête ôc te corcelet
font d'un noir bronzé , le delTous de l'animal eft pareille-
ment noir & un peu bronzé , mais fes étuis qui font
ftriés longitudinalement, font bruns &: femés de taches
noires. On trouve cet infecte dans les bouzes avec les
précédens.
6. COPRIS fulvus ^ capite œnozo ^ thoracis utrinque
cavitate laterali fufca.
Le, boufier fauve.
Longueur 1. y 1. \ lignes. Largeur l | 1 lignes.
Tout le corps de cette efpéce eft roux , à l'exception de
desImsectes. 91
la tctc qui cft d'une couleur brune bronzée : le corcelec cit
aulli un peu bronze iur les bords; mais ce qu'il y a d«
remarquable, ce lent deux cavités, une de chaque cote
fur l'a bords latéraux. Ces cavités font beaucoup pluscon-
lidérablcs dans cette elpcce que dans Ica autres , où
cependant on en apperi^oit quelques veiligcs , Sc elles
fe Font principalement remarquer dans ce boufier par leur
couleur brime , fembl.d-jle à celle de la tcce. On trouve
cet iniecle dans les bouzes.
7. C O P R I S ni^cr nuidus , thoracc aniicc glhbo duplicLy
elytro fingulo niucuLi dupUcL rubra.
Le bon fier a points rouges.
Longueur 3 lignes. Largeur 1 -^ ligne.
hx tcte & le corcelet de ce boufier font d'un noir lui-
fant. Sa tête a un rebord , & Ion corcelet en devant ell
irrégulier, ayant deux émincnces , une de chaque coté à
i\\ partie antérieure : les étuis qui iont noirs, lont flriés
longitudinalemcnt , &c on remarque lut chacun deux
taches rouges oblongues , une vers l'origine au coté exté-
rieur, l'autre vers le bout : les pattes font auih rougeatrcs.
On trouve cette elpéce avec les précédentes.
S . C O P R I S nigcr , cap'ue clypcaio j elytris marginc
cxtcriore finuatis.
Le boufier a couture.
Longueur 6 lignes. Ljrgeur ^-lignes.
Ce boulier eft noir : la tête rcprcfente une efpéce de
chaperon tormé en lozange , comme celles de plulîeurs
clpeces de ce genre. Son corcelet eil large; Ion ventre &i
les étuis lont plus courts que la tcce is: le corcelet pris en-
semble, qui font plus de la moitié de la loni;ueur du corps
de l'uilecie. Ses pattes de derrière lont plus longues que les
autres : mais ce qui l'ait le caraclere Ipécihque de cette
efpéce, c'ell uneéchancrure qui fe trouve à la partie Litc-
Mij
e^l HiSTOIREABRÉgÉE
raie extérieure des étuis , & qui eft remplie par une avan*
ce que forme le ventre , que l'on prendroit d'abord pour
un repli ou une couture des étuis. Tout l'animal eft afTez
lifTe : il habite les mêmes endroits que les précédens.
5). COPRIS nigcr ^ pedibus longis ^ femorum pojieno-
rum baji dennculata , clytris pojiicc gibbis.
Le boufier araignée.
Longueur 4 lignes. Largeur 1 f lignes.
La couleur de ce boufier eft noire. Il reiïemble afîez
aux autres pour la forme de fa tête & de fon corcelet : ce
qui le diftingue , c'eft la longueur extraordinaire de i^QS
pattes j fur-tout de celles de derrière, &. la forme de (qs
étuis qui vont en fe retréciflant, ôc qui ont chacun un ren-
flement qui fait une éminence vers le bout de l'étui :
de plus cet inle6le a un caractère ipécitique ^ qui coniifte
en une épine ou petite dent, qu^il a à Torigne des cuiiTes
poftérieures , outre une autre épine plus petite 6l moins
confidérable encore que la première , qui fe trouve près de
l'articulation de la cuiflè avec la jambe.
10. COPRIS niger , capite pone bicorni , corniculis
tenuibus arcuatis , longitudine, thoracis , thorace utrin-
que finuato.
Le boufier a cornes retroujfées.
Longueur 4 \ lignes. Largeur 2 f lignes.
Sa couleur eft noirâtre , 6c fa forme femblable à celle
des précédens , mais il eft très-ailé à diftinguer par deux
longues cornes qui partent de chaque côté de la partie
poftérieure de fa têre. Ces cornes font minces , fe coudent
ik. fe contournent pour envelopper le corcelet , &. fe pro-
longent jufqu'aux étuis. A l'endroit où ces cornes lont cou •
chées fur le corcelet , celui-ci a de chaque côté un fillon
aftez profond , comme pour les recevoir ; les étuis font
ftriés longitudinalement. Cette efpéce fe trouve avec les
précédentes.
desInsectis. 53
V. A T T E L A B U S. Hijltr, Imn.fyfc. nac.
V E S C A R n O T.
AntauKX clavatce , clava Antennes en marTcfoliJc,
inu'gra , in rncdio fruciœ. coudccs dans leur milieu.
Caput intra chjruccm. Tctc reiifontce dans le cor-
cclet.
II eft étonnant ciu'Lin genre dont le caraclere efl Ci
diftindif , ait pu échapper juhiu'ici aux Naturalilles. Ce
caraclcre conlillc dans la furiuc allez iini^uliere des an-
tennes : ces antennes de i'efcaibot (ont en malVe, c cil à-
dire terminées par un bout nlus gros, mais ce bouc ou
extrémité de l'antenne , n'cll point divil'e en feuillets
comme dans les Icarabis , ou pcitolic, comme celui des
dermelles , il ell iolide, &: paioît compoié d'une feule
pièce. 11 ell vrai que li (Jii l'examine avec une Forte lou-
pe, fa llruclure parcic un peu diHéienre de ce que roii
appercoit à la vue liir.ple. (Je bouton Iolide paroit alors
compoié de plulieurs anneaux Fortement lerrés \gs uns
contre les auties, qui ne peuvent le ftparer, &: qui ont à
leur circonférence des petits points lillès élevés is: briU
Jans : mais l'ailcnil lage ferré de ces anneaux forme tou-
jours un bouton folide qui termine l'antenne. De plus les
antennes de l'elcarbot font coudées & forment un anL;ic
dans leur milieu: cnhn un autre caraclcre de ce i;enre^
Jiiais qui n'clt qu'accclloire , c'clt la manière dont il tient
fouvent (a tctc renfoncée dans fon corcelet , de façon
qu'on le croiroit décapité, iSd qu'on n'apperi^oit tout au
plus que fes mâchoires qui font grandes c\: faillantes. On
voit combien ce genre ditlcre des dcrmefles ifc encore
plus des coccinelles , auxquelles quelques auteurs onc
rapporté ces inlecles.
Nous avons donné à ce nouveau genre le nom ancien
^4 Histoire abrégé. e
à'anelabus ^ bc en François le nom d'efcarbot, qui n'é-
toic attribué à aucun infecte en particulier. Quant aux
larves des infectes de ce genre 5 je ne les eonnois pas :
peut-être vivent-elles dans les charognes &; \qs cxcrémens
à^s chevaux ôc des vaches ^ où l'on trouve aflez fou-
vent l'infecle parfait.
I. ATTELABUS totus niger , elytrls Icevibus non^
nihil Jinatis^ plancli. 1 , fig. 4.
Linn.fdun.fuec. n. 410. Coccinella atra glabra , elytrls abdomine brevioribus
margine inflexis.
A51. ui'f. 1736, n. 10. Dermeftes fubrotundus ater nltidus , elytris brevibus.
Linn. fyft. nat. ed'u, lO , 172, n, i. Hifter totus ater, elytris flriatis.
Uefcarbot noir.
Longueur 1,3,4 lignes. Largeur i , a , 3 lignes,
M. LinnîKus avoir fait de cet infecte une coccinelle
dans fa Fauna fuecica , néanmoins il en eft tout-à-fait
différent pour le caractère , mais la delcripcion qu'il en
donne eft très-bonne. Le corps de cet animal eft noir,
poli 6c fort luifant : il a une forme prefque quarrée : fon
corcelet eft grand , très-poli , avec un petit rebord qui
le termine à l'entour. Ce corcelet en devant eft échancré,
ôc dans cette échancrure eft logée la tête y dont on n'ap-
perçoit fouvent la pofition que par les mâchoires qui avan-
cent : car cette tête fe retire tellement la plupart du tems
fous le corcelet, qu'il fembleque l'eicarbot n'en ait point.
Les étuis font larges , courts ^ coupés preique quarrément
vers le bout, 6c ne couvrent pas l'extrémité du ventre: ils
font très-polis & n'ont que quelques ftries imperceptibles,
pofées principalement vers leur côté extérieur : enfin la
partie poftérieure du ventre , qui déborde les étuis , eft
arrondie ôc moufle. On voit par les dimensions que nous
donnons de cet infecte, qu'il varie prodigieufement pour
la grandeur. On le trouve quelquefois dans les bouzes , 6c
fouvent fur le fable.
desInsectes. r>5
z. ATTELAB us nîgcr , elyuo fingulo macula ru-
hra.
IJnn. Çy(i. rtJl. edic. 10 , n. 3. Hiftcr atcr , clytris pofticc ruSris.
Uudm. dijf. 10. CocclncIIa .itia i^lahr.i , clytris aLcIominc brcvioribui, maculii
Ju.ibus rubris.
Rjj. inf. p. loiJ , n. 14.
UefcarboL a taches rouges.
Longueur l , I î ligne. Largeur l , l î ligne.
Cette elpcce eft Fort femblablc .i la première : elle en
diffère en ce que (a tcre parnît un peu moins renfoncée
fous le corcelct^ Cic la partie polK-ricure de (on ventre un
peu plus allongce: de plus on voit lur chacun de les étuis,
qui lont noirs ik: Fort lillès , une tache d'un rouge brun : du
refte tout l'animal cil noir iS: luiiant, 6c (es étuis ont quel-
ques légères Ilrics longitudinales. On le trouve avec l'el-
pécc précédente.
3. ATTELABUS mgro-cuprcus ^ cap i te nonnihil pro-
minulo.
U efcaibot bron\ê.
Longueur 2 lignes. Largeur i ligne.
La couleur de cet inlecle eft brune , obfcure, noirâtre ,
mais en même tcms il ell bronzé. Fort lillè <S: brillant.
Sa tcte avance un peu & eft moins enfoncée lous le corce-
let que dans les elpéces précédentes : aulli Ion corcelec
n'eft il pas li échancré en devant, 6c on n'apperçoit pas de
rebords à Ion contour. Les étuis lont courts, lemblablesÀ
ceux ^\cs eipéces ci-dellus, mais on y voit encore moins
de ftrics ; leulement leur bord extérieur cil chargé de
beaucoup de petits points , tandis que leur milieu eft trcs-
liilè, le ventre eft plus allongé dans les maies (3c plus
anondi dans les Femelles : dans les uns ^ les autres ^ il
dcborde beaucoup les étuis. Cet inlccle Fe trouve dans les
mêmes endroits que ceux du même genre.
N.B. J'ai une variété de cette cFpécc toute noire.
^6 Histoire abrégée
qui du refle lui refTemble tout-à-fait, enforte que je n'ai
pas cru devoir en faire un article féparé.
DERMESTES.
LE DERMESTE.
Antennce clavatœperfolia- Antennes en mafle perfo-
tœ , ultimo aniculo foLido liée ( ou compofée de lames
gibbofo, enfilées dans leur milieu ) ôc
dont le dernier article forme
un bouton.
Elytra non marginata. Etuis fans rebords.
Le cara£l:ere du dermefte fe voit aifément dans les deux
premières efpéces de ce genre , qui {ont fort grofles , mais
dans les autres , qui la plupart iont allez petites ,
il faut fouvent l'aide de la loUj)e pour l'appercevoir. Ce
caractère coniifte dans la forme des antennes qui fonc
en maiîë, ou beaucoup plus grolTes à leur extrémité ^ àc
dont la malle ou le gros bgut eil formé par plusieurs lames,
au nombre de trois ou quatre ^ polées tranfverlalement, Ôc
eniilées par leur milieu , à peu près comme on voit encore
des ifs taillés dans quelques jardins anciens. Cette malTe
ainfi compofée de ieuiilets ou lames percées dans leur
milieu, efl: terminée au bout par un dernier article folide,
qui forme un bouton irrégulier.
Les larves de ces infecles ont fix pattes 6c une tête écail-
l^wic ^ comme celles des autres iniecles à étuis; mais plu-
iieurs d'entr'elles font un peu velues. Quelques-unes
même, telles que celles du dermelle du lard & du dermefte
à deux points blancs , ont à leur extrémité , ou à leur
queue, une quantité alTez confidérable de ces poils, plus
longs ^ plus fournis que les autres , qui forment une
efpecede pinceau. C'eft ordinairement dans les charognes
^u'on trouve la plupart de ces larves: quelques-unes
néanmoins
desInsectes. " 97
néanmoins habitent des endroits moins infccls, mais eu
rcncral elles Te plail'ent A ron''cr dos parties d'animaux :
c'cll ce qu cproLivenc tous ks jours les curieux d hiltoirc
naturelle, c]iii ont beaucoup de peine à détendre contte
les dents des dermelles, les dilVcrentes préparations d'ani-
maux dellcchcs qu'ils veulent conferver. Les pelleteries
(ont aulli deiolces par ces petits inlec^es, qui en rongent
les poils (S: atiacjuent enluite la peau elle- même : enfin le
iard, les plumes même qu'on lailîe long-tems dans quel-
que tiioir, lont dcchirés par ces petits animaux. 11 n'y a
que deux elpcccs moins carnalliercs : l'une habite le lu-
mier, fur-tout ancien 6c à moitié pourri, l'autre le trouve
dans l'eau. Cette dernière ell le dermefte à oreille dont
nous allons parler tout à-l'heure. C'ell dans ces diiîcrentes
matières que les larves des dermelles le métamorpholent^
qu'elles deviennent chrylalidcs, ik: enfin infcclcs parfaits :
fîourlors ces animaux tlevenus habitans de l'air, volent lut
es rieurs, qui en lont quelquefois couvertes, «2c entrent dans
nos maifons , (ans cependant abandonner tout-à-fait leur
premier domicile, auquel ils retournent de tems en tcms,
probablement pour y dépofer leurs œufs. Ces infecles
devenus parfaits, ont une particularité qui mérite de n'être
pas oubliée : c'ell qu'ils retirent leurs antennes ^ leurs
partes des qu'on les touche, 6c qu'ils relient tellement fans
aucun mouvement, (]u'on lescroiroit morts. Souvent mémo
on ne peut les exciter à fortir de cet état d'inaclion en
ks picjuant c^i les déchirant : il n'y a que la chaleur un peu
forte qui les obli^.;e de reprendre leur mouvement pour
s'enfuir.
Parmi les diflércntes efpéccs de ce genre, il y en a une
qui dillére des autres par une (in^^ularité allez remarquable :
c'ell le dermelle à oreilles. Cet iniecle a au-devant de
la tête deux petites appendices mobiles , coudées dans leur
milieu , ix dillérentes des antennes auxquelles elles rellem-
bient <!5c au-deilus delquelles elles lont placées. Il n'eil pas
ailé de déterminer l'ulai^e de ces deux petites cornes ou
Tome I. N
t.f.
c)8 Histoire abrégée
oreillettes fingulieres , c^u'on ne voit point dans les autres
dermeftes, ni même dans aucun infecte à étui. Comme
cette efpéce vit dans l'eau, peut-être que ces petits corps
ont le même ufage que les ouies dans les poilTons , Se
qu'ils lui fervent à pomper l'air. Ce que j'avance n'eft
qu'une conjecture, qui pourroit paroîcre plus vraifembla-
ble j fi ces appendices ëtoient placées au corcelet , ou
font deux grands ftigmates, au lieu que la tête en efl
dépourvue.
Les efpéces de ce genre font les fuivantes :
I. DERMESTES thoracc marginato ; elytris abfcif-
fis , nigris ^ fdfciis duabus tranfverfis undulatis luttis,
Planch. I . fig. ^.
Llrtn. fyft> nat, edit. lo, p. 359, n. 2. Silpha oblonga , clypeo orbiculato inae-
quaJi , elytris fafcia duplici ferruginea.
Aldrov. inf. p. 454, tal?. inferior ,Jig. 3.
Moujf. iTiJ'. p. T49, /in, 7, fig. I. Perpendicul. 6' tab, ult. Cantharus tertîus.
L'rft. tab. mut. tab. "^J ■, fig. 5.
Lift. loq. pag. 381 ,«. 2. Scarabjeus majufculus niger , duabus luteis fafciis un-
dulatis tranfverfim dudis fupra alarum thecas.
Frlfch. germ. I2,p. z8,r. "^ ^ fig. 2 Scarabxus mofchi odore.
Raj. inf. p. 106. Scarabaîus fœtidus primus aldrovandi.
Linn. faun. juec. n. 347. Scarabxus clypeo marginato , elytris nigris , fafciis dua-
bus tranfverfis rubris.
"RofeU inf. tom, 4 , tab. i , fig, i , a.
Le dermefic a point d Hongrie.
Longueur 9 lignes. Largeur 4 lignes.
J'ai toujours trouvé ce dermefte dans la fiente Se les cha-
rognes. Lifler , qui en parle , l'a trouvé dans les mêmes en-
droits , &; jamais on ne le rencontre fur les fleurs, que M.
Linnxus lui afligne pour domicile ordinaire. Sa tête n'a
point cette efpéce de chapeau que Ton voit fur celle des fca-
rabés ou des boufiers^ elle reflemble un peu, pour fa forme
& fes mâchoires avancées, à celle d'une guêpe. Ses an-
tennes font auiîi fort différentes de celles des fcarabés :
elles ont à leur extrémité une maffe rougeâtre formée par
quatre petites plaques enfilées l'une fur l'autre par leur
milieu , Ôc dont la dernière, plus épailTc, forme un petit
desInsectes. 99
bouton irrcgulier & pointu. Ce caraclerc eft celui des der-
jnefles , fie m'a fait ranimer cet inlccle dans ce genre, quoi-
cjiic plufîeiirs Naturaliltcs lui eullent donne le nom do Ica-
rabc. I^c plus, la tornie allongée de lun corps, ëc la ma-
nière dont il le recourbe en baillant Ion corcclet ôC faifanc
rentrer fa tête en dedans, lui donnent encore une autre
reficmblancc avec les dcrmcllcs. Sa tête, (on corcclct &c
Ion corps font noirs, charges de quck]ucs poils jaunâtres.
La forme de (on corcclet mérite attention; il cil aflcz rond,
forme quelques éminences, (ur-tout une au milieu, qui
cil: diviice en deux par une rainure longitudinale, ^ tout
Ion contour elt terminé par un bord large &: plat. Ses ctuis
font courts, comme coupés tran(ver(alemcnt au bout, &.
JaillcMU un tiers du corps à découvert; ils (ont noirs, avec
deux bandes jaunes, tran(ver(cs, dont les bords font ter-
minés irréguliérenjent, à peu prés comme ceux des points
d'Hongrie. Je ne ((^'ais pourquoi M. Linna'us dit que ces
bandes (ont rouges : je ne les ai jamais vues que jau-
nes. Enfin un dernier caraClere fpécifique de cet inlecle,
fe tire de la groflcurde (es dernières cuilles, qui ont à leur
origine une appendice ou épine allez conlidcrable. Cet in-
fecte ed: alFez grand.
2 . D E U M E S T E S ihorace marginato , elycris ahfàUls ,
/c^'i niger.
AUrov. in/, p. 454 , taè. inftrior ,flg. r.
Lyji. hq. p. 381. utj'upra. Idem ex loto niger.
Le grand dermcjlc noir.
Longueur 14 /:gnts. Largeur 6 lignes.
Cette efpéce e(l tout-à-f;iit femblable à la précédente,
6c Lider ne l'a reg;irdée que comme une variété. L\ forme
du corcclet, des ctuis ifc de tout le corps cil la même, &
cette elpéce a aulïi cette éjine aux cuilîès pollcrieures ,
que Ton voit dans la précédente ;elle rj'en ditlerequepar li
couleur, qui e(l toute noire, f^ins mélange dJaucune au-
tre, ix: par (a grandeur, qui (urpalle d'un tiers celle de Tin-
N
'i
îoo- Histoire abrégée
fecte précédent. Cette différence confiante m'a déterminé
à réparer ces deux inlecles , quoiqu'ils approciient beau-
coup l'un de l'autre. Ils fe trouvent tous les deux dans les
mêmes endroits; mais celui-ci eft moins commun.
3. DERMESTES niger^ coleoptns punclis rubris binis,
Lînn. faun. fuec. n. 363.
Linn. fyft. nat. dit. lo , p. 359 , n. 3. Si'pha oblonga nigra , elytris fingulls
puncto unico rubro.
Le dcrmeflc a deux points rouges.
Longueur 2 lignes. Largeur i ligne.
Sq^ antennes font longues & minces , terminées par une
mafTe ronde 6i, perfoliée. Son corcelet ell large 6c bordé.
Ses étuis font aulîi affez larges. Tout le corps de l'infecSte
ell: noir, à l'exception de deux points ronds, de couleur
rouge; fçavoir, un au milieu de chaque étui. On trouve
ce dermefle dans les charognes.
4. DERMESTES nlger ^ coleoptris punclis albis binis,
Linn.faun.fuec. n, 362.
L'nn. fyft. nat. edit. i o , n. 3 , /». 3 5 5 , Pellio.
Frifch. germ. 5 , pag. 22, t. 8.
Le dermefle h deux points blancs.
Longueur 2 , 1 i lignes. Largeur 1 j ligne.
Cet animal varie pour la grandeur. Sa larve, qui 0*1 ve-
lue, 6c formée d'anneaux jaunâtres 6c bruns , fe trouve
dans les charognes 6c les pelleteries, auxquelles elle fait
beaucoup de tort. L'infe6te parfait qui en vient, fe trouve
fouvent dans les maifons , 6c fe rencontre aufîî dans les jar-
dins , fur les fleurs. Tout l'animal eu brun , noirâtre , lui—
fant, ayant feulement fur chaque étui un point blanc ^
formé par des petits poils de cette couleur. On voit aulîi au
milieu du corcelet, près de l'écuffon, 6c à fes deux côtés ,
près de l'origine des étuis, trois autres petits pomts blancs
moins eonfidérables 6c moins marqués. Cet infecte, com-
me la plupart des efpéces de ce genre ^ retire fa tête , fes pat-
DES Insectes. toi
tes&: rcsantcnncs,i<c conrrctait LmortdL-squ'on le touche.
5. DERMESTES nigcr^ clytns anticc cincrcis. Linn.
Jliun. fucc. II. 360.
Linn. fyfl nat. edit. 10, n. l. Lardariuï.
Meriun. inf. 1 , r, 3 I .
Coid. Bd^. 2 , p. i4| , fié' A- Dcrmeftcs. Cuil. corn. 3, uB. 41.
Liji. goid. p.ïjG,fig 14.
iîuy. inf. p. 107 , n. 4. Scarabxus antcnnis clavaiis , clavis in angulos divifts
quanus.
Fnfch. gtrm. ^ , ;». 25 , f. 9. Scarabxus lardi parvus , fafcia tranfverfjli clytro*
rum nigro-fufcorum albida.
Le dcrmefle du lard.
Longueur 3 lignes.
Cette clpéce n'cfl: que trop commune pour ceux qui font
des eollcclions d'.inimaux ledits <!n: coiilcrvës. Sa larve,
qui cft allongée, un peu velue &: diviiée en anneaux bruns
éc clairs alternativement , ronge &: détruit les préparations
d'animaux, que l'on conlerve dans les cabinets, i^ fe
nourrit même des in(ecl:es ; elle le trouve aulli dans le
vieux lard. L'infecle parFaitquien vient, cil de Forme allon-
gée , & d'une couleur noire oblcure , &: il elt très-recon-
noilfable par une bande grile, qui occupe traniverlalemcnt
prelque toute la moitic antérieure des étuis. Cetce couleur
dépend de petits poils gris, qui font à cet endroit. Cette
bande efl: irréguliere (ur l'es bords i!c coupée dans Ion mi-
lieu par une petite raie tranlvcrlale de points noirs, au
nombre de tiois lur chaque ctui, dont celui du milieu ell
un peu plus bas que les autres, ce qui donne à cette raie
noire une forme de zigzag.
6. D E R M E S T E S nigro-fufcus , dyiris anticc palli-
diorïbus ncbulofis.
Le dcrmcfle effacé.
Longueur i \ ligne. Largeur \ ligne.
Il rellemble beaucoup au précédent pour la forme, mais
il en diticre beaucoup pour la grandeur. Sa couleur cil brune
Î02 Histoire abrégée
noire : feulement les bords de Ton corcelec font plus clairs,
c-c le devant des étuis j a une bande rraverfe pâle, un peu
jaunâtre, picotée de noir de mal terminée, comme fi la
couleur étoit effacée en cet endroit. Cette bande occupe
la moitié de la longueur des étuis. On trouve cette efpéce
avec les précédentes.
*.//«. y. D E R M E s T E s /œvis niger , c'merco - nchulofus ,
Jcutello luteo. Lmn. faun. fuec. n. 365.
L'mn. fyft. nat. edit. lo , n. 17. Dermeftcs murinus.
Frifch. germ. 4 , p. 34, t. 18. Scarabsus eruta: pinguis nigraî glabrx.
Le dermeftc a écujjon jaune.
Longueur î , 3 ligms. Largeur i //l'/ze.
On trouve ce dermefle dans les charognes 6c les bois
pourris. Le fond de fa couleur en delTus ell noir, mais il
a des plaques de petits poils gris , qui le font paroître de
couleur cendrée. Sur l'écuflon, ces poils lost jaunes. Il y
en a auffi quelques-uns de même couleur fur le corcelet.
En deiïbus , l'infecle paroît tout blanc. Il varie quelquefois
beaucoup pour la grandeur.
8. DERMESTES flavefcens pilofus , oculis nlgris»
Le velours jaune.
Longueur 2 lignes.
Cette petite efpéce a le corps &: le corcelet bruns ,
mais couverts de petits poils jaunes. Ses étuis font d'un
jaune châiainj couverts de femblables poils. Ses antennes
font compofées de onze articles, dont les trois derniers
font plus gros. De ces trois , deux font en feuillets tranf-
verfes , entilés par leur milieu &: entourent le troifiéme ou
dernier, qui forme un petit bouton. Ces articles du bouc
de l'antenne font un peu ferrés les uns contre les autres,
ce qui , à la première vue, feroit croire qu'ils ne forment
qu'une feule maiïe folide. 11 faut les examiner à la loupe,
pour voir diftinclement leur ftruclure. Les yeux de l'in-
kCtQ font noirs , ôc fon corcelet ell bordé. 1 out le corps
desInsectes. 103
de ce petit animal cfk oblong : il le trouve dans les bois
vieux 6: pourris.
9. DERMESTEvS ohlongus fufcus , elytris flrïaùs.
Le derme fie lévrier a fines.
Longutur I iignt. Largeur \ ligm.
Ce petit infecte a le corps long 6c ëhlé. Sa couleur efk
brune ch.itain. Son corcelec, plus long que lar^c , cil bordé
fur les cotés, & fcs étuis lont chargés de beaucoup de
Aries longitudinales. On le trouve iouvent dans les mai-
Tons, ou il roni:c les bois.
I o. D E R M E S T E S oblongus ferrugineus ^ elytris
punclato -flridtLS.
Le derme fte lévrier ponclué ù flric.
Cette efpéce cil un peu plus petite que la précédente y
bL fes antennes forment une malle plus marquce a leur
extrémité. Sa couleur imite celle de \a rouille. Son corce-
Jet cil allongé, ôc les étuis lont chargés de Unes formées
par des rangées de petits points. On trouve cet infecle
avec le précédent.
II. DERMESTES temacuUs ante oculos antenni-
formibus mobilihus.
Le derme [le à oreilles.
Longueur a lignes. Largeur ^ iigne,
La couleur de cette lingulicre efpéce eft d'un gris brun ,
fans llrics ni points fur les étuis. Ou voit feulement quel-
ques poils courts fur Ion corps.
Le dcllbus de cet animal elll d'une couleur un peu plus
claire, &: les yeux font noirs. Mais ce qui lait ailtment
rcconnoîtrecet inleclejce font deux appendiees femblables
à deux petites cornes ou oreilles coudées dans It- ur milieu ,
is: ftmblabLs a des antennes qu'il porte au devant de la
tctc 6c qu'il rtmuij ca marchant. Les véritables antennes
104 Histoire abrégée
de la même longueur que ces appendices, font moins grof-
fes ôc fouvent cachées en deiîous, ce qui peut tromper à
la première vue : outre cette iîngulariré , cet infecte en a
encore une autre. Le deiîous de fon corcelet a , en de-
vant, fur les côtés, deux pointes noires aflez remarquables,
dirigées vers la tête, &C encre ces deux pointes, deux autres
moins fenfibles. On trouve ce joli infeclie dans l'eau dès le
commencement du printems. il iort quelquefois de l'eau,
mais il ne s'en éloigne pas beaucoup.
12. DERMESTES oblongus , glaber y lejîaceus j ocu^
lis nigris. Linn. faun. fuec. n. 375.
Llnn. fyfi. nat. ed'it. to, n. 24 Dermeftes ftercorarius.
Le dcrmefîe du fumier.
Longueur { l'g^i»
, La longueur de ce petit infecte n'eil que d'une demi-
ligne, comme nous le marquons, 6c quelquefois encore
moindre Tout fon corps efl; d'un brun clair, à l'exception
de fes yeux, qui lont noirs Sa couleur efl cependant quel-
quefois plus ou moins foncée. Son corcelet ell: bordé, ôc
cet infecte a tout le port d'un fcarabé, mais ^^s antennes
ont le caractère de celles des dermeftes. On trouve ce pe-
tit animal dans le fumier. Il entre auiîî affez fouvent dans
les maifons.
13. DERMESTES nigro fuf coque nebulofus , elytris
vix flriatis.
Ra). inf. pag. 90, n. II.
Le derme fie panache.
Longueur 2 lignes. Lzrgeur I ligne.
C'efl fous l'écorce des vieux arbres que l'on rencontre
fouvent cette efpéce. Son corps eft un peu oblong,, Çqs an-
tennes font de couleur fauve en mafTe ôc perfoliées. Sa
tête efl afTez faillante. Le corcelet efl bordé, ôc les étuis
mêmes le font un peu. Leur fond efl de couleur fauve,
avec
DES Insectes. 105
nvcc des taches longituJiiiiiles noires, & quelques-unes
plus pales , ce qui rend cec infecle finguliéremcnt panaché.
Le cofcclct c(ï un peu raboteux , Se les étuis vus à la loupe
parollFent (b ics , mais peu protondcment.
1 4. D F. Il M E vS T K S ni^ro fufcoquc ncbulofus , thoracc
elyirifqtie profundc jiriatis ù punclutis.
Le derme flc a côtes.
Longueur i ; '''i'"'* Largeur \ ligne. *
A la première vue , cet infecte paroît femblable au pré-
cédent; (x couleur cil: à peu près la même, feulement il a
moins de taches noires; mais fi on l'examine de près, on
voit que le rebord des étuis iîc du corccletelt moins conlî-
dérable , ce qui donne à tout l'animal une forme moins
large &: plus etiilce. De plus , un caraclere fingulier de cette
efpéce, ce font des ftries profondes fur le corcelet 6c \qs
étuis, qui les font paroître comme divifés par cotes. Il y
a fcpt de ces côtes relevées lur le corcelet, ts: quatre fut
chaque étui. Ces cotes font bordées Aqs deux cotes de
points, qui les rendent comme dentelées. Ce joli infecle
le trouve avec le précédent , mais plus rarement.
15. DE RM ESTES viridl-cenceus , thorace fdfciis qua-
tuor elevatis , elytris punclato-ftriatis,
Linn. fy/l. njt. edit. lo, p. 'î6i , n. ai. Silpha cinxrea elytris fubftrlatis , tho-
racc marginato , longitudlnaliter rugo(o , virciccnte.
Le dermefle bronfé.
Longueur \ z t l { lignes. Largeur -' , i ^ ligne.
Cette efpéce tient beaucoup des deux précédentes. Elle
varie extrêmement pour la grandeur, depuis une ligne S<,
demie jufqu a trois lignes ^ demie de long. Sa forme ell
plus allongée. Sa couleur cil brune, bronlce 6: un peu
trillante. Son corcelet ert fort peu bordé , &: les étuis le
font encore moins. On remarque fur le corcelet cinq en-
foncemens finueux , fuivant la longueur , entre lelqucis
Tome /. 0
loS Histoire abrégée
s'élèvent quatre côtes. 11 y a fur chacun des étuis dix (Inès
longitudinales ierrées , formées par des raies de points. En-
fin les antennes font en mafTe, 6c perfoliées au bout. Cn
trouve cette jolie efpéce de dermefte dans l'eau , parmi
le conferva.
i6. DERMESTES niger , coleoptrh punclh rubris qua-
ternis , elytris flriatis , oblongus.
J^inn. faun. fuec. n. 354. Dsrmeftes niger , coleoptris pun£lis rubris quaternis.
Frifch. germ, ^ , p. 36 , t. 19, Scarabaïus parvus , luteo maculatus ^ erucos lani-
gcr^e.
Linn. /yft. nat. edit. lO , p. 359 , n. 4. Silpha oblonga nigra , elytris punûis
cluobus ferrugineis.
Le dermefle a quatre points rouges , flrik.
Longueur 2 f lignes. Largeur 1 ligne.
Sa couleur eft noire , & Ton corps efl afTez étroit. Ses
étuis font flriés longitudinalement , 6c fur chacun il y a
deux points , ou marques rouges prefque quarrées , l'une
en haut , l'autre vers le bas : lorfque les étuis font en place
fur l'animal , ces quatre points forment par leur pofition
une efpéce de quadrille. Cet infecle efl alTez rare; on
le trouve quelquefois fur les arbres.
17. DERMESTES niger ^ coleoptris punclis rubris
quaternis ^ elytris lœvibus , fubrotundus.
Le dermefle a quatre points rouges j fans flries.
Longueur 3 lignes. Largeur i \ ligne.
On voit fur cet infe£te quatre points ou taches rouges
comme fur le précédent : mais il en diffère par ia forme ,
fa grandeur ôc le poli de fes étuis ; il eft plus grand , fon
corps eft ovale , un peu arrondi , &: les étuis n'ont point du
tout de ftries , mais font unis oc luifans. Les quatre taches
rouges font pofées comme dans Tefpéce précédente , deux
fur chaque étui ^ mais elles font longues 6c obliques : les
antennes de cet infe£le font affez (ingulieres. La première
pièce , qui part de la tête , eft longue ôc cambrée , les trois
desInsectes. 107
dernières font en lames tranfvcrftrs bien marquées & ter-
minées par un boucon , & celles du milieu (ont petites,
courtes 6c trcs-ramallécs. Ce petit animal e(l aflez rare^ on
le trouve lur les arbres dans les bois &C les parcs.
18. DERMESTES mger fubroiundus y tlyiris lotvi-
bus.
Le dcrmcjle jayet.
Longueur i { ^'S'^'- Largeur i ligne,
19. DERMESTES nigcr fubrotundus ^ clyiris firla-
tis.
Linn. fjiin. fuec. n. 372. Dertncftes atcr , pcdibus rufis.
I.e dcrmejic en deuil.
Longueur 1 \ l'gne. Largeur \ lignt.
2 0. DERMESTES niger fubrotundus , clytris Iccvi-
bus y antcnnis thorace hngioribus.
Le dermejie noir a longues antennes.
Longueur 1 ligne, Ljrgiur \ ligne.
Ces trois efpcces ont beaucoup de rcflemblance en-
tr'elles , ainlï qu'avec celle qui les précède. Toutes les
trois (ont noires , luilantes de ont le corps allez arrondi :
mais elles ont quelques différences qui ne permettent pas
de les confondre enlemble. Le dermefle en deuil a quel-
ques ftries peu protondes fur Tes étuis, au nombre de
neufiur chacun, îk: il (e rencontre lur les plantes aqua-
tiques , ce qui prouve que c'eft cette cfpéce que M. Lin-
narus a voulu dciigner Quant aux deux autres efpéces ,
elles n'ont point de ftnes Ik. lont très-liires &. trcs-polics :
mais la dernière a les antennes fort longues pour un der-
mcile. Ces antennes (ont prclque de la longueur de \.\
tête iîc du corcelet pris enfemble. On trouve ces deux
elptces lur les plantes.
0 il
I-08 HlSTOlREABRÉGÉE
il. DERMESTES niger oblongus , clytris punclàds ,
pedlbus fulvis.
Le dermcftc noir a pattes fauves.
Longueur l Ugni. Largeur \ ligne.
Cette petite efpéce eft toute noire, à l'exception de Tes
antennes &: de Tes pattes qui font fauves : elle paroît lilTe à
la vue 5 mais en la regardant avec la loupe , on voie
que fon corcelet ô: fes étuis font finement pondtués ^ fans
que les points forment aucunes ftries. On trouve cet in-
fecte fur les fleurs , mais plus rarement que les précé-
dens.
22. DERMESTES elytris corneis pellucidis , ihora-
ce obfcuriore.
Le dermefte a étuis tranfparens.
Longueur i Ligne. Largeur y ligne.
Ses étuis font de la couleur de corne blonde , luifans 8c
tranfparens , fes antennes font de la même couleur , ainfi
que i^s pattes : le corcelet qui eft large , eft de couleur un
peu plus foncée , & fes yeux font prefque noirs. Tout fon
corps eft arrondi. On trouve ce petit dermefte fur les
plantes , &: particulièrement fur les fleurs en ombelle
ou parafol.
y I B Y R R H U S. Dermefiis fpec, linn.
LA r R I L L E T T E,
Antennœ articulis tribus Antennes prefqu'enmalîe,
ultimis longijfimis , femi dont les trois derniers ar-
elavatœ. ticles font beaucoup plus
longs que \ts autres.
La vrillette n'a point été connue jufqu'ici, ou fî l'on
^ remarqué quelques-unes des efpéces de ce genre, oMes
cnt été coxuondues avec les dermeftes : cependant le
DES Insectes. IC9
caraclcrc de ces deux genres tft crc'i-ditKrcnc, comme 011
peut s'en convaincre, en jetranc les yeux fur leurs anten-
nes, ^ conildcraiit leur forme. (Jcllcs de la vrilleccc un
peu plusgrollLs par le bout, forment une e(péce de malle,
mais beaucoup moins marquceque dans les genres précé-
dent : elles lont compolées de onze anneaux , dont les
huit premiers font courts & grenus , ^ les trois derniers
plus grands tk. plus longs ijue les autres , forment à eux
leuls la moitié de la longueur de l'antenne.
Nous avons donné à ce nouveau genre le nom ancien
de byrrhus ^ qui n'étoit appliqué à aucune efpéce particu-
lière , à laquelle on pût le rapporter, ^ en franc^ois nous
l'avons appelle vrilkut , parce que ces iniecles percent le
bois j &: y font des trous ronds , comme teroit une vrille.
On voir tous les jours les vieilles tables dans les mailons,
les vieux meubles de bois percés d'une inhnite de petits
trous ronds ^ is: tout vermoulus par ces inlec^es. Si l'on
apper(j-oit à l'ouverture d'un de ces petits trous un amas de
poufîiere de bois fine , femblable à une fciure de bois
îVaiche , on peut conjeclurer que la larve de l'infcclie
cil dans ce trou : cette poufîiere n'ed que le dcbris du bois
qu'elle perce 6c déchire acl:uellement , <5v qu'elle jette
à melure hors de Ion trou. Si on coupe peu à peu le
bois par lames, pour découvrir le fond de ce trou, ou de
ce canal que Tinleclie a percé, on trouvera la larve. Cette
larve rellemble à un petit vers blanc, mol , qui a lix pattes
ccailleules , la tctc brune <n: pareillement écaiJleule ,
&: deux fortes mâchoires avec lefqiiellcs elle déchire le
bois dont elle le nourrit , CS: qu'elle rend enluite par petits
grains fort fins , qui forment cette pouiliere de bois ver-
moulu dont nous avons parlé. Ainli cette larve en prenant
fa nourriture fe creuleen même tcms un logement qui lui
cil nécellaire , pour mettre à l'abri Ion corps , qui cil
mol &: tendre. Ce n'ell pas feulement dans nos mailons
que les bois (ont percés par les vrillcttes : d'autres elpcces
attaquent les arbres vcrds ^ lur pied dans les campagnes
iio Histoire abrégée
& les jardins , &: elles y font de pareils trous. Enfin il y eil
a une efpéce qui travaille fur une matière moins dure :
le pain, la farine , la colle de farine lui fervent d'alimens.
Qu'on laille traîner long-tems dans un tiroir des pains
à cacheter , on les trouvera déchirés ôc mis en pièces par ce
petit infecle^ qui y forme des filions èc des canaux, com-
me les autres elpéces de vrillettesen font dans le bois.
Lorfque ces larves ont acquis toute leur grandeur ôc
qu'elles ont changé plufieurs fois de peau , elles fe méta-
morpholent au fond du canal qu'elles ont creufé : mais au-
paravant quelques-unes tapiflent le fond de ce canal de
quelques fils de foie qu'elles filent avec leur bouche : pour
lors elles prennent la forme de chrylalide, & enfuite celle
d'îm infede parfait, qu'on furprend quelquefois à la fortie
du trou qu'il abandonne ,dès qu'il a iubi ia dernière méta-
morphofe. Ces infecbes ont une particularité , qui cepen-
dant leur eft commune avec les dermeftes , c'eft de refter
immobiles & comme morts dès qu'on les touche.
Parmi les efpéces de ce genre, la première mérite notre
attention, moins par fes couleurs qui font ternes ^ ôc fa fi-
gure qui n'a rien de bien remarquable , que par un petit
bruit (ingulier qu'elle excite , èc qui fouvent a pu inquiéter
quelques perfonnes. Qu'on refte parfaitement tranquille
dans un appartement, on entend quelquefois, principale-
ment du côté des fenêtres , un petit bruit régulier ôc
fouvent continué allez long-tems , lemblable au mouve-
ment d'une montre. Les uns ont attribué ces petites pul-
/ fations aux araignées , d'autres à une efpéce de petit poux
qui fe trouve dans les vieux bois &C auquel ils ont donné
le nom de pediculus pulfatorius. Quelques - uns enfin ,
fans connoître ou défigner l'infede qui fait le bruit , l'ont
fimplement qualifié du nom lugubre Ôl horloge de la mon ;
horologium mords. Mais ni les araignées , ni les poux
de bois ne peuvent produire ces puifations : elles font
dues à ia vrillette qui frappe à coups redoublés le vieux
bois pour le percer Se s'y loger : en examinant Tendroïc
DEsInSECTES. III
d'oij partie bruic, il cil rare de ne point trouver un petit
trou dans lequel travaille un de ces infccbes : il eft vr^i que
le bruit telle louvent dès qu'on s'approche, probablement
parce que le mouvement que l'on tait intimide le petit
animal , mais li on relie immobile , il fe jcmct bientôt
.1 l'ouvraj^e, les pullations recommencé.. (!^,'^6c on peut
parvenir à furprcndre l'inlecle dans Ion travail.
I . B Y R R n U S uftacco - niger , ihorace fubhirfuto,
planch. I , Hg. G.
Unit. fjun. fuec. n. 368. Dermefles niger, elytris grlfeis margine nigris.
La vrillctte des tables.
Longueur I j i lignes. Largeur { Cligne.
Cet infecle varie beaucoup de grandeur & de cou/eur.
On en trouve qui font d'un brun foncé, &: d'auties d'une
couleur beaucoup plus claire : fa forme eil oblongue &:
prelque cylindrique; fes étuis font Ibiés, Ton corcelct eft
épais î^ un peu en boflb : lorfqu'on touche ce petit animal ,
il retire fa tête fous fon corcelet bi les pieds lous ion ven-
tre, & rcfte tellement immobile , qu'on le croiroit.morr.
C'ell lui qui fait aux meubles de bois ces petits trous
ronds qui les réduifenten poudre : il n'eft que trop com-
mun dans les maifons.
1. BYRRHUS teflaceus glaber oculis nigris,
Linn. fyj}. nat. edit. lo , n."^ Dermeftes ferrugineus, oculis rufis,
La vrillette de la farine.
Longueur l ligne. Largeur \ Hgie,
La forme de fon corps eft la même que celle de la pre-
mière cipéce, mais ceile-ci cil plus petite, &: i\i couleur
ell brune , rougeatre , luilante , au lieu que \à première cil
terne. On trouve cet i nielle dans la farine qu'il maiv^c ,
fouvent même il ronge i?c met en poulîierc le pain à cache-
ter dans \q^ tiroirs.
112 Histoire abrégée
3. BYRRHUS fulvus obfcurus , oculis nigris.
Linn. fyft. nat. edit. 10, n. 7. D^rmeftes teftaceus, oculis fufcis , antennls fiU-
formibus.
La vrillettc fauve.
Longueur 2 f lign-^^^}^argeur i ligne.
Cette efpéce approche infiniment de la précédente pour
la forme ôc pour la couleur , elle efl feulement d'un brun
plus foncé, mais elle eft beaucoup plus grande : (es yeux
iont noirs : elle vit dans l'intérieur des arbres , que fa larve
ronge 6c déchire. J'ai trouvé celle-ci dans un pin au Jardin
Royal.
4. BYRRHUS totus nlgro fufeus.
Linn faun. futc. n. 384. Caffida nigra , antennis fetacels , corpore teretiufculo.
Aci. Upf. 1736 ip.ij t n. 5. Dermeftes corpore oblongo , elytris ftriatis, capite
clypeato.
Linn. fyfl. nat, edit. 10 j n. 6. Dermeftes fufeus antennis filiformibus.
La vrillettc favoyarde.
Longueur î f lignes. Largeur 1 ligne.
Sa forme efl précifément la même que celle des efpéces
précédentes. Son corcelet fait une bofle fous laquelle l'ani-
mal retire fa tête lorfqu'il contrefait le mort : fes étuis font
longs ôc ferrés. Tout l'infede efl: d'une couleur brune ,
matte , obfcure &: prefque noire , mais en deiïus il a
des taches irrégulieres d'un jaune fale , qui vues à la
loupe 5 paroiffent formées par des petits poils courts. On
trouve fouvent cet infecte dans les maifons : fa larve habite
dans les charognes & les bois pourris. Je lui ai donné
le nom de vriliette favoyarde , parce que le brun 6c le
jaune obfcur qui fe voyent fur fon corps , imitent la
couleur de la fuie.
5. BYRRHUS fufeus j fafeïis elytrorum iranfverfîs
cinereis.
La vrillettc brune a bandes grifes.
Longueur i \ ligne. Largeur { ligne,
. Elle
D E s I N s r C T E s. 1 I 3
Elle cft de couleur brune > lillc , avec trois handcs trariC-
verils j;rilès fur Ces étuis. Ces bandes paroillcnc velues
^ Formées par des petits poils gris. La forme de l'iiilectc
rcllenible à celle des prcccdens. Il femblc cependant
commencera en dilFerer un peu par ies antennes, donc
toutes les pièces font prellju'cgalcmcnt allongées, au lieu
que LÏdus les autres les trois dernières pièces (ont fort lon-
gues , ^ les autres très-courtes.
ANTHRENUS. CoccïndU fpcc, Imn,
r A K T H R f: N E.
Antennœ clavatœ intcgrœ y Antennes droites en mafTe
clavâ folidd comprcjjd, folide , un peu applatie.
Nous avons donné à ce nouveau genre le nom d^an-
ihrenus y parce qu'on trouve fouvent cet iniecle par mil-
liers fur les rieurs , (j/z/^ci ) &: particulièrement fur les
rieurs en ombelle , ik: les rieurs compolècs & à rieurons.
Quelques Auteurs ont conf-ondu ces in(ecl:es avec les coc-
cinelles , dont ils (emblent approcher par la forme de leur
corps, mais dont ils diricrent, tant parle nombre des arti-
cles de leurs taries , que par le caractère des antennes. Ces
antennes lonc en malle, c'ell-à-dire terminées par un bouc
ou extrémité plus grolle , & ce bout n'ell formé que
par une leule pièce lolide un peu applatie. Ce caracl:ere
paroît approcher de celui de l'elcaibot, mais dans l'efcar-
bot les antennes (ont coudées ôC piices dans leur milieu ,
ou elles forment un angle , 6i dans l'anthrène elles (ont
toutes tiroites , integrœ.
Ces inlecles (ont fort jolis &: habitent, comme nous
l'avons dit, (ur les rieurs. Leurs larves qui (ont un peu
velues, comme celles de certams dermeries,ont pour
demeure des endroits moins propres ^ moins (enfuels :
elles fe logent dans des corps ou des parties d'animaux
Tome /. P
tl^V^\A
114 Histoire abrégée
morts, dans des plantes à moitié pourries, ôc fouvent
elles dëtruifent les collections d'infedtes deflechés , s'in-
troduifant dans les corps de ces petits animaux qu'elles
font tomber en pouffiere : c'eft-là qu'elles fe nourriflTent ,
qu'elles croiiïent &. qu'elles fe métamorphofent.
I, ANTHRENUS fquamofus niger y fafilci puncllf-
que coleoptrorum albis , futuns fufcis. Planch. i , fîg. 7.
Linn. fyft. nat. edic. lo , n, io. Dermeftes tomentofus maculatus.
Linn faun. fuec. n, 412. Coccinella rillofa , coleoptrorum margine înflexo ,
futuris rubris.
Raj inf. p. 85 j n. 37. Scarabœus parvus , corpore fubrotundo, collo oblongo ,
alarum elytris nigrls binis pundis albicantibus notatis.
U anthrtne a broderie.
Longueur i ligne. Largeur \ ligne.
Cet infecte qui eft très-commun fur les fleurs , efl; très-
difficile à bien décrire. Son corps eft prefqu'ovale : le fond
de fa couleur eft noir, mais le deiïbus du ventre paroîc
refque tout blanc , à caufe d'une infinité de petites écail-
es de cette couleur qui le couvrent. Les antennes font
courtes, en mafte, terminées par une palette applatie qui
ne fe divife point en feuillets : la tête eft petite à fouvent
renfoncée fous lecorcelct : cekii-ci eft large, couvert d'é-
cailles blanches êc rougeâtres, qui laiifent paroître par en-
droits le fond noir. Les étuis font recourbés & envelop-
pent même un peu les côtés 6c le delFous du corps : ils
lont noirs avec des écailles blanches & rougeâtres qui
forment une efpéce de broderie. On voit d'abord une
bande tranfverfe blanche aftez large au haut des étuis : au
bas des mêmes étuis , il y a deux points blancs diftnncts
près la future , un fur chaque étui. La couleur rougeâtre
occupe principalement le bas de la future des étuis , & le
haut de cette même partie près de leur jonction avec
Je corcelet. Cette efpéce eft très-commune dans les jardins
fur les fleurs : fi on la frotte, fes petites écailles colorées
s'enlévenc -ôc -elle paroîc prçfque toute noire.
l
D E s I N s E C T E s. I I 5
1. A N T II 11 E N U S fiuamofus niger^ elytrls fufcis ,
fdfciiX iripliCL wuiulata dlha.
L'amourette.
Longueur \ lignt. L^rgtur \ ^ignt.
L'amourette a beaucoup de rapport avec l'infeclc précé-
dent, nuis elle ell bien plus petite; du relie la figure & la
forme lonr les mêmes : elle eli pareillement toute couverte
vd écailles , tîc elle le trouve communément avec lui fur les
rieurs : leulement les écailles qui recouvrent Tes étuis, font
plus nombreules ôc plus lerrées , enlortc que la couleur
noire qui Fait le fond des étuis ne paroïc pas. Ces écailles
forment trois banJcs blanches tranlverlales & ondces,
entre lelquclles il y a des bandes rougeâtres brunes de
même forme. Si l'on touche cet infecte ou qu'on le frotte ,
on emporte les petites écailles colorées qui le recouvrent,
ici couleur diiparoît, enlorte que l'animal relie noir &L lui-
fant. On en trouve quelquefois qui font ainfi dépouillés
d'une partie de leurs écailles, ce qui les rend prefque
méconnoi niables. Les larves de cet înfecle , ainlî que
celles de l'elpéce précédente, font trés-voraces, 6c rclVem-
blent beaucoup à celles des dcrmclles. Ceux qui font des
cabinets d'hiftoire naturelle, en (ont très-incommodés^ôc
ne les connoiffent que trop.
C I S T E L A.
LA C I S T E L E.
Antennct extrorfum crajjlo- Antennes plus groflcs ^ un
rci non nihil perfuliatœ. peu pertobées par le bout.
Thorax conicus non marginacus. (Torcclet conique &c fans re-
bordi.
Nous avons donné à ce nouveau genre le nom ancien
de cijlcU , qui n'étoit attribué à aucun inicclc en parti-
p .j
11^ Histoire abrégée
culier. Son caractère confifte dans la forme de Tes an-
tennes, qui vont en grofîiirant de la bafe à rextrémité, ôc
dont les articles ou anneaux en approchant de cette extré-
mité, deviennent de plus en plus perfoliés, ou compofés
de lames applaties , tranfverfes & percées ou enfilées par
leur milieu. Une autre partie de Ton caractère eft tirée de
la forme de fon corcelet fans rebords &; conique , ou
allant un peu en diminuant vers le devant : c'efl en quoi ce
genre diffère du fuivant qui lui reffemble pour la figure
des antennes , mais dont le corcelet eft affez plat & avec
de grands rebords. Nous ne dirons rien de l'hifloire de ce
genre, dont nous ne connoiffons ni la larve, ni la chry-
lalide , èc dont nous n'avons trouvé que l'infecbe parfait.
Les elpéces qu'il renferme fe réduifent aux fuivantes.
1. CISTELA fubvillofa virldefcens j fafciis long'uu-
dinalibus fufcis intcrruptis. planch. i , fig. 8,
La ciflele fannée. ^^î^- -^-^f » * ^auj^ J^ <-%.^
Longueur 4 lignes. Largeur % f lignes. ^>^
Le corps de cet infedte eft ovale : fa tête fe retire afTez
volontiers fous fon corcelet , comme celle des vrillettes.
Le corcelet eft conique , plus étroit du côté de la tête ,
réfléchi en deffous par les côtés : fes étuis enveloppeac
aufîi un peu le corps en deffous. Le deffous de cet inlè6te
eft noir àc liffe , le deffus eft foyeux , fatiné 6c comme
couvert de petits poils très-courts : la couleur eft lingulie-
re : elle eft brune, claire , avec une nuance verdâtre^ & de
plus le corcelet 6c les étuis ont des bandes longitudinales,
au nombre de cinq ou fix de chaque côté de couleur
brune , noire, mais interrompue de tems en tems par des
taches de la couleur du fond. J'ai trouvé cet infede dans
le fable le long des chemins.
2. CISTELA fubvillofa atra , fafcia elytrorum tranf-
verfa aurato-fufca»
DES Insectes, h7
La c'ifldc a bandi.
Longueur 2 [ lignes. Largeur X \ ligne.
Sa forme ne dilllie pas de celle de la précédente , elle
cfl: fculemcnc un peu plus ovale. Sa couleur elt noire :
le dellbus de l'infccle ell d'un noir lillc , &: le dellus d'un
noir marte Cn: velouté , à caufe des petits poils courts dont
il ell couvert. Sur le milieu des étuis il y a une bande
tranfverie large, un peu ondée , de petits poils d'un jaune
fauve i?c comme doré : le corcelct 6c la tête orît aulli
de femblables poils , qui forment des delTeins lui le fond
noir de l'iniecle.
3. CISTE LA TiLgrd nacns , glabra.
La cijlclc noire lijjc.
Longueur I I ligne. Largeur ) l'gne.
Elle relVemble aux deux précédentes pour la forme de
fon corps, mais elle ell beaucoup plus petite. Sa couleur
e(t noire partout. Son coreelet 6c les étuis font trcs-lilles Sc
luifans, 6c en regardant de près, on voit qu'ils (ont poin-
tillés Hnemenc 6c irrégulièrement.
P E L T I S. CuJTidœ fpec. linn.
LE BOUCLIER.
Antennct cxtrorfum craf- Antennes plusgrofles 6c un
flores nonnihil perfoliatœ, peu perfoliees par le bout.
Thorax & clytra margïnata* Corcelct (Se étais bordes.
Les cfpéccs de ce genre avoient été jointes par quel-
ques Auteurs avec celles de \:i cadide, genre que nous
examinerons par la fuite. ALiis quoique ces deux genres le
relFemblent un peu par les antennes , ils dillércnt l'un de
l'autre par beaucoup d'autres endroits; d'abord le nombre
des pièces du urfe cil diiRreiiC j ce qui les éloigne l'un de
ii8 Histoire abrégée
l'autre , Se même les fait ranger dans des ordres difFérens :
de plus la caffide , comme nous le verrons , a fa tête
tout-à-fait cachée lous le corcelet, au lieu que celle du
bouclier le déborde 6c paroît au dehors. Nous avons donc
dû faire un genre particulier de ces infedies , 6c nous leur
avons donné le nom de pelùs , en françois bouclier y à
caufe de leur forme qui imite allez celle àe% boucliers des
anciens.
Le caractère de ce genre eft en premier lieu d'avoir les
antennes de plus en plus grolTes, en avançant de la bafe
vers l'extrémité ^ & en même tems perfoliées , ou compo-
fécs de lames tranfverfes enfilées par le milieu , en quoi
ce (;enre refîemble à celui de la ciftele^ qui vient de pré-
céder ; & en fécond lieu d'avoir le corcelet allez plat ôc
bien bordé , ainii que les étuis , ce qui le diftingue du genre
précédent.
Les larves des boucliers font ordinairement brunes ^
dures, prefqu'écailleufes , applaties , hc plus étroites vers
la queue, qu'à la têce : elles font alTez vives 6c courent
à l'aide de leurs fix pattes. On les trouve dans les corps
d'animaux morts & à moitié gâtés : c'eft-là qu'elles fe
nourriiîent, qu'elles eroifTent ôc qu'elles fe métamorpho-
fent. C'eft auffi dans les mêmes endroits que l'on trouve
fouvent l'infedte parfait , qui fe nourrie de ces charo-
gnes ôc y dépofe fes œufs.
I . P E L T I S nigra , elytris lineis tribus eleyads fpa-
tio interjeclo punclato ; thorace lœvi.
Lînn. faun, fuec. n. 385, Caflida nigra, elytris lineis tribus elevatis laevibus ,
fpatio interjeclo punflato , clypeo antice integro.
Linn. fyfi. nat. edit. \o 3 p, 360 ^ n. la. Silpha aira , elytris fubpunûatis , lineis
elevatis tribus larvibus , clypeo antice integro.
Raj. inf. p. 84 , n. 33. Scarabapus minor , è rufo fordide nigricans , elytris
ihiaiis.
Le bouclier noir a trois raies ù corcelet lijfe,
Itongueur 4,^,6 lignes. Largeur «.,5,4 lignes.
' Get'infede eft aflez grand , le mâle a quatre ou cinq
D E s I N s E C T E s. I li;
lignes de long, te fa femelle en a environ fîx : l'un &: l'au-
tre font tout noirs, mais ce noir eft plus matte dans la
femelle 5c plus brillant dans le mâle. Leurs antennes
font compolccs de onze articles qui vont en grollîllant
vers rcxtrcmitc de l'antenne , &: dont les derniers plus
larges que les autres, font perfolics ^ cnhlcs par leur mi-
lieu. Le corcclct cil lari;c, applati 2c borde : la tête avance
&. déborde quand l'infcclc marche, mais quand on le tou-
che, il \x replie en dcllbus ôc la cache. Les étuis ont
un rebord grand 6i relevé en gouttière ; on voit fur chacun
i.Vcu\ trois lignes élevées , longitudinales &: lilFcs , te
refpace qui eli entre ces lignes , elt chargé d'une inhnité de
petits points, cnlorte qu'il paroît comme chagriné. C'eft
dans les bois qu'on trouve cette efpéce, parmi les ma*
tieres pourries <k: les corps d'animaux morts : elle varie
beaucoup, &c parmi le ;xtand nombre de variétés qu'elle
donne , voici les principales que nous avons obfervées.
A. Eadcm fpaùo inicrjccio punclato , ihorace lœvi ,
urnnque Julco arcuato. Elle a deux filions longitudinaux un
peu en arc lur fon corcelet, un de chaque coté : les lignes
élevées de fes étuis font plus luiiantes que le relie de fon
corps.
B. Eadem fpano interjeclo punclato , ihorace lcc\i ubiquc
otqualL Son corcelet n'a point de filions, mais il ell tout
uni , les lignes élevées de les étuis ne ionr pas luiiantes.
C. Eadem fpano interjtclo punciaio , ihorace Lacvi^punc-
ùs duobus imprejfis. Son corcelet a deux points entoncés
proche l'un de l'autre dans (on milieu : les étuis (^ leurs
lignes élevées (ont allez brillans.
D. Eadtm fpatio inurjtcio punclis laiis ïncequalibus ,
thorace Iccvi. Les points des étuis entre les lignes élevées,
font larges &: inégaux, au lieu que ceux des précédcns
font petits, lerré> <S: égaux.
2 . P E L T ï S nigru , dytr'is lincis tribus elcvat'is , f patio
inttrjcclo miniuijjlmt punclato , thorace fiahro.
110 Histoire x b k é g t. u
Le bouclier noir ci corcelet raboteux,
Lorgueur ç, 6 lignes. Largeur 2, 3 ligms,
La couleur de cette efpéce efl noire partout. Ses anten-
nes reffemblent à celles de la précédente. Sa tête déborde
le corcelet, qui eft raboteux ôc inégal. Les étuis ont cha-
cun trois lignes longitudinales relevées , outre la gouttière
de leur rebord qui efl: bien marquée. Ces étuis font plus
longs que le ventre : ils ont quelquefois à leur extrémité
une efpéce d'appendice , qui louvent manque : l'efpace
qui efh entre les trois lignes des étuis paroît liflTe à la vue ,
mais 11 on le regarde à la loupe , on y voit une infinité de
petits points menus. Cet infedle Te trouve avec le précé-
dent, mais un peu plus rarement.
3 . P E L T I S nigra y elytris lineis tribus elevatis ^ prima
ô fecunda gibbojitate connexis ^ thorace lœvi.
Le bouclier a bojjes.
Longueur 9 lignes. Largeur 4 lignes.
Il eft tout noir; Tes antennes font plus grofTes par le
bout 5: joliment feuillées : leur extrémité eft un peu fau-
ve. Son corcelet efl: lifTe , brillant , & vu à la loupe paroît
un peu pon£tué. Ses étuis ont trois lignes longitudinales ,
lilTes 5 élevées , dont la première ôc la féconde en com-
mençant à compter par le côté extérieur, font jointes en-
femble par une bolîe, qui efl: pofée un peu plus bas que le
milieu des étuis : l'efpace entre ces lignes eft finement
ponctué. Cette efpéce a une particularité , c'eft que foii
ventre déborde d'un bon tiers fes étuis. On trouve cet in-
fecte dans les charognes.
4. P E LT I S nigra _, elytris lineis tribus elevatis acutis ,
fpatio interjecîo veluti complicato ^ thorace Jcabro,
Le bouclier noir chiffonné a corcelet raboteux.
Longueur ^ \ lignes. Lcgeur z lignes.
Cette efpéce refTemble beaucoup à l'avant -dernière
pour
desInsectes. IZI
pour 1.1 grandeur dk: l.i f'orMic. Son corcclct cft un peu
raboteux. Les étuis ont chacun tror. li'^nes relevées , donc
rextéricurcellexcrcnicmenL aiguë, ce paroît comme rom-
pue vers le bas : i'efpace qui clk entre ces lignes , eft
r»3ut plillé ^ comme chitîonné. Cet inleckc a le corcclec
lari^e es: bordé, 6c les ctuis termines par une cipéce de
gouttière comme le premier. On le trouve dans les mêmes
endroits.
5 . P E L T I S nigra , elytris lineis tribus ekvaùs acutis ,
J pat 10 interjtclo vcluii compUcaio ^ thoracc lœvL
Le bouclier noir chiffonné à corcelet Hj]e.
Longueur , Largeur idem.
On n'appertjoit d'autre difFérencc entre cette cfpcce &:
la précédente, que celle de Ion corcelet qin elt lille ^
nullement raboteux. Sa couleur noire eft allez macte 6c
point du tout brillance.
6, P E LTl S nigru , lineis tribus elevdtis acutis ^ thorace
ferrugineo.
Unn. fuun. fucc, ru }86. CalTida nlgra , clypco fcrrtigineo , elytris linca
elcvata.
Linn. fyjî. nat. edii. lO , p. 360, n. 13. Silpha ni^^ra elytris obfcurU , linca cle-
vata unica , clypeo retulo telhicto.
Ra'j. inf. p. 90, n. 10. îscarabxus primo fimilis, parum canaliculatus , fcapilis
croteis.
Le bouclier a corcclct jaune.
Longueur 6 lignes. Largeur z j lignes.
Cette belle efpéce rellcmble beaucoup aux précédentes
pour la forme. Ses antennes (ont noires : leur dernier arti-
cle forme un bouton allongé, ^ les trois d'enl'uire (ont
allez larges iic enhlés par leur milieu. Le corcelet clt d'un
jaune couleur de rouille, <!?c avec le (ecours de la loupe,
cette couleur parole due à beaucoup de petits poils jaun.i-
trcs fort courts. Ce corcelet ei't large, bordé, raboteux &:
un peu ('cliancré en devant pour lailler p.u-oicre la ctte.
Les étuis lont noirs , bordés à l'exccrieur par une gouttie-
Tomc L Q
m Histoire abrégée
re, 5c ont au milieu trois lignes longitudinales élevées ,
principalement l'extérieure , qui paroît interrompue vers la
fin. Tout l'animal efl ovale , oblong &c applati. On le
trouve dans les charognes ôc les endroits les plus fales.
7. P E L T I S nigra , thorace elytrifquc tefiaceis , tkora-
cis macula coleopirorumque punclis quinque nigris.
Planch. 1, fig. I.
Le bouclier jaune a taches noires.
Longueur 6 lignes. Largeur 3 lignes.
Ce bouclier ett une des plus jolies efpéces de ce genre.
Sa tête , Tes antennes. Ton corps ôc Tes pattes font noirs. Le
corcelet ell large , bordé , noir au milieu , jaune pâle
fur les bords ; en devant il a une échancrure qui laifTe
la tête à découvert. Les étuis font du même jaune , & por-
tent chacun deux points ronds noirs ^ luifans, ôc tellement
placés, que ces quatre points forment un quatre lorfque
les étuis font fermés : de plus l'éculTon efl: noir , ainfi que
les bords des étuis qui lui font contigus , ce qui forme en
tout cinq taches noires. Ces étuis font bordés d'une gout-
tière & ont chacun dans leur milieu trois lignes longitudi-
nales peu faillantes. Cet infecte efl afTez rare ; on le trouve
dans les bois avec les précédens.
8. PELTIS. nigra tota^ tlytris laevihus ^ punciis mini-
mis excavatis.
Raj. iaf. p. 90 , n. 9. èis. Scarabarus praecedenti fimills , fed paulo major ,
nigrior, elytris Isevibus.
La gouttière.
Longueur 6 lignes. Largeur 3 lignes.
Cet infecle efl tout noir & tout uni, fans lignes élevées ,
ni ftries. Ses antennes vont en groffifTant vers le bout, de
leurs derniers anneaux ne font que légèrement perfoliés.
La tête déborde le corcelet, qui eft large, bordé, mais
fans échancrure en devant. Les étuis vus de près paroifTent
disInsectes. 113
chagrines d'une infinité de petits points: du relie ils font
unis, 6c ont fculemenrpour rebord une clpécc de gouttière
bien marquée, ce qui a fait donner le nom de gouttière à
cette elpéce. On la trouve dans les bois humides fie
pourris.
<?. P E L T I S iota U'flacca,
Le bouclier fauve.
Longueur 1 { lignes. Largeur i ~ ligne.
Son corps eft partout de couleur teflacce ou fauve ,
à l'exception du haut des antennes qui eft noir. Son corcc-
Ict ^ fes étuis (ont pondues Hnemcnc ^ irrégulièrement.
10. PELTIS nigro 'fufcd fubvillofa.
Le bouclier brun velouté.
Longueur l \ ligne. Largeur { ligne.
L'air cM le port de cette efpccc la feroicnt d'abord pren-
dre pour une mordclle, mais les antennes tic les taries,
ainfi que la forme de Ton corcelet l'éloignent de ce genre ,
& la rapprochent de celui-ci. La couleur de cet infecte eft
la mcmc partout, brune, un peu noire, mais elle paroïc
changeante à cauic à<LS petits poils courts dont Ion corps
eft couvert. Son corcelet eft large, & prefque point bor-
dé, en quoi il diftcre de celui des autres boucliers. Ses
étuis ne lont ni ftriés, ni pointillés. Son aliurc rellemble à
celle des mordelles^ c'eft-à-dirc qu'il a de longues pattes
avec Icfquelles il marche comme en boitant. Nous l'avons
trouvé à terre dans le iable.
C U C U J U S. Buprejiis Unn.
LE RICHARD.
Anunnœ firratœ brèves. Antennes courtes en Icie.
Thorax pub tus nudus. Corcelcc uni & funpie en def-
fous.
124 Histoire abrégée
Caput dimldium intra thora- Grolfe tète renfoncée à moitié
cem j crajjum. dans le corcelec.
Nous avons ôté à ce genre le nom de buprefle , qui lui
avoir été donné par quelques Naturalises modernes, ôc
qui a toujours défigné parmi les anciens un autre genre
auquel nous l'avons reiiitué. A la place de ce nom nous lui
avons donné celui de cucujus employé par les anciens
pour défigner un infecte d'un vert doré , tel que fonc
la plupart des efpéces de ce genre.
Le caradere eirentiel de ce genre eft d'avoir des anten-
nes compofées d'articles triangulaires, qui reiTemblent à
des dents de fcie , ce qui donne à l'antenne qui eft alîèz
courte , la figure d^une icie : de plus le corcelet de ces in-
fectes elt uni en delPous, 5c dénué d'une efpéce de pointe
que l'on remarque dans le genre fuivant , qui d'ailleurs
reflemble aflez à celui-ci pour la forme des antennes.
Un autre caractère acceffoire & moins eflentiel ie tire
de la pofition de la tête , qui quoiqu'alTcz grofle , eft à
moitié renfoncée dans la partie antérieure du corce-
let.
Je ne connois ni la larve , ni la chryfalide de ces infec-
tes, qui font tous aflez rares dans ce Pays-ci. Quant aux^
infedtes parfaits , à l'exception du richard triangulaire j
dont la partie antérieure plus large , donne à l'animal une
forme approchant de celle d'un triangle, tous les autres,
tant d'ici que des Pays étrangers , ont un corps allongé en
forme d'olive. On peut dire que ce genre renferme les
J)lus belles efpéces d'infectes. Parmi celles que nous trou-
vons autour de Paris, il y en a trois très-belles , à qui il ne
manque que la grandeur pour les faire remarquer davan-
tage, mais les Pays étrangers en fournilTent de très-gran-
des & très-brillantes : c'eft ce qui nous a portés à donner le
nom de richard à cet infecte , fur lequel on voit briller
l'or &; la couleur de rubis la plus éclatante ; du refte ces
infe£tes font rares, & d'autant plus difficiles à trouver,
que dès qu'on en approche , ils fe laiflTent tomber à terre
D E s 1 N s E C T E s. I 15
& rouler le long des feuilles des arbullcs fur IcTcjucls ils
croient.
I . C U C U J U S aurcus ^ clytrorum fojjulis quatuor ini-
prtjjis nutniibus.
Linn. fyfl. na:. edit. 10 , p. 4^9 , n. 7. Biiprefti» clytris fcrratls longitudinaliter
fukaus, (naculis dujbui aareis im^rcliis , thorace punt^atu.
Una. faun. j'uec. />. ^56. Bupreflis luico-xnca , elycris maculis xoeis itnprcllls.
Le richard a fo (Jettes.
Longueur 5 lignes. Ljrgeur a lignes.
Cette belle efpccc eft d'une couleur dorce, un peu
brune 6c i-oncée. 5cs antennes (ont un peu plus courtes
que ion corcelet. Ses yeux (ont gros comme ceux de routes
Jcs elpéces de ce genre, ôc s'approchent beaucoup l'un de
l'autre par derrière. La tere elt lar^e, courte i!>i à moitié
cachée 6l entonccc lous le corcelet. Celui-ci aulli large
que les étuis , a moitié moins de longueur que de largeur,
èc paroît bordé fur les cotés. Les étuis allongés S: un
peu boidés le terminent en pointe. On obferve iur chacun
d'eux trois lignes longitudmalcs élevées, dont les deux
intérieures plus marquées que l'extérieure le joignent vers
le bas : mais de plus chaque étui a deux cnKoncemens
ou follettes, une plus haut%'ers le tiers de l'ctui, l'autre
un peu plus bas. Ces toilettes repondent à celles de l'autre
étui, &. les quatre enlemble paroiilent difpoiéesen quatre;
elles (ont encore plus brillantes que le relte du corps, 6c
femblent d'une couleur d'or vif. Les patres tic le deil'ous du
corps de l'inlecte, lont d'un or plus brun. Ce n'ell que
depuis une couple d'années que l'on a trouvé ce bel
animal autour de Paris. 11 s'eft rencontré dans les Chantiers
de bois, (ur-tout dans l'Ille Louvier ou on en a pris
pluiieuis: peut-ct!e nous vient il de quelqu'endroit plus
éloigné : (a larve qui probablement vit dans les troncs d'ar-
bres, aura été traniporcée ici avec le bois dans lequel elle
ctoit renfermée , ce qui nous aura enrichis de cette belle
elpéce.
i2(r Histoire abrégée
2. CUCUJUS viridi-œncus _, puncîis quatuor imprejjls
albis.
Linn. fyft. nat. ei'it, lo, p. 408, n. a. Bupreftis elytrls faftigîatis muticis macu»
lis quatâpr ^Ibis, corpore cœruko.
Lèche nov. inf. fpu^ p. 21 , n. 4a.
Le richard a points blancs.
Longueur 5 lignes. Largeur i f ligne.
Cette cfpéce efb une des plus allongées. Tout Ton corps
eft d'un vert doré un peu bleuâtre en defTous : mais, ce qui
la diftingue ce font quatre foiTettes blanches , ou quatre
points blancs enfoncés qu'on voit fur fes étuis , deux
fur chacun. Un de ces points eft fur le bord extérieur
de l'étui , fur le milieu de ce bord , proche le ventre, c'eft
le plus grand: l'autre fe trouve au bord intérieur, atte-
nant la future vers \es trois quarts de cette future en
defcendant, & tout vis-à-vis fon pareil fîtué fur l'autre
étui : ce dernier eft le plus petit. Tout le deflus de l'infedte
vu à la loupe paroît finement pointillé. Cette efpéce a été
trouvée dans des Chantiers de bois.
3. CUCUJUS viridi-auratus , oblongus , tkorace punC"'
tato y clytris flriatis. Planch. 2, lig. 2.
Lînn. faun. fuec. n. 555. Bupreftis yindi-oînea immaculata,
Linn. JyjK nat. edit. lO y p. 409 , «. 8. Bupreftii ruftica.
Le richard doré h Jlries.
Longueur 7 lignes. Largeur 1 lignes.
Sa couleur eft par tout fon corps d'un vert doré & très-
brillant. Sa tête èc Ion corcelet font ponctués. Ses yeux font
de couleur rouge, un peu brune. Sur la partie inférieure
de fon corcelet, immédiatement avant l'écufton,, il y a
un enfoncement arrondi , bien marqué. Les étuis allon-
gés, étroits, 2c qui n'ont point de rebords, font chargés
chacun de dix ftries longitudinales , formées par autant de
rangées de points. Ce bel infecte m'a été donné. Jl a été
desInsectes. 117
trouve II Paris mcme , dans le jardin des Apoticaiies ,
&c autour de Paris , fur des builîons.
4. CUCUJUS conçus , elyiris fufcis , thorace rubro
fdfcLis juj'cis. Planch i, fig. 3.
Le richard rubis.
Longutur 4 lignes. Large itr l \ ligne.
Le dclfous du corps de cet infecle, &: fcs cuidcs font
d'un beau rouge cuivreux, brillant &: éclatant, qui imite
la couleur du rubis. Ses jambes (ont d'un noir verdàtre ,
ainli que (es antennes. Sa tcte eil d'un beau rouge brillant,
fes yeux leulement font nous. Le corcelet elt de même
couleur que la tête, mais il a deux bandes brunes longi-
tudinales , une de chaque cote, (\u\ divilent la couleur
rouge en trois bandes. Les étuis (ont bruns iic un peu cui-
vreux y chargés de points lerrés, qui les Font paroitre com-
me ridés. Les antennes (ont un peu plus longues que la
tête. Ce bel inlecle a été trouvé lur uîi relier.
5. CUCUJUS viridi-cuprcus , iœvis oblongus.
Le richard vert allonaé.
Longueur i f lignes. Largeur { l'gne.
On voit par les dimenlions que nous donnons de cette
cfpéce , qu'elle cil étroite 6i allez allongée. Sa largeur elt
à peu près la même par-tout , feulement l'extrémité pol'té-
rieure vaun peu en (e rétrécillant. Quanta la couleur, cet
inlecle e(l tout vert, un peu doré; il n'y a que les yeux
qui loient d'un brun clair. Les antennes (ont courtes, n'é-
galant pas la longueur du corcelet. Elles lont Hgurées en
' icie. La tête cft large ^ applatie. Le corcelet cil prelquc
quarré , aufli long que large, appl.iti en deifus , un peu
inégal , avec des rebords lur les cotés. L'infecle vu à la
loupe, paroît tout parfemé endelîlis dun nombre infini de
petits points rangés fans aucun ordre, qui le rendent com-
me chagriné. On trouve allez fouvent ce petit animai lur
ii8 Histoire abrégée
les feuilles des charmilles , mais il eft difficile à attraper ,
fe laiflant glifler à terre dès qu'on veut le prendre.
6. CUCUJUS fufco-cupreus , triangularis , fafciis un^
dulatis villofo-albidis.
Le richard triangulaire onde.
Longueur i 7 ligne. Largeur i ligne.
La plus grande largeur de cet infecte ^ eftà la jonction
du corcelet avec les étuis, qui vont en fe rétrécidant ÔC
finiflent en pointe ; enforte que cet animal étant prefque
auffi large que long, a une forme triangulaire. Sa tête eft
très-applatie : fes antennes font courtes, égalant à peine
la longueur du corcelet. Celui-ci eft aufli fort-court &
comme écrafé , mais large, avec des rebords fur les côtés.
Poftérieurement, il fe termine irrégulièrement. Tout l'in-
fecle eft d'un brun noirâtre , cuivreux. Sqs étuis font parfe-
més de quelques points , d'où partent d-QS poils blancs. Ces
petits poils forment fur les étuis quatre ou cinq bandes
rranfverfes , mais ondées , &: comme en zigzag. On trou-
ve cet infeàe fur \qs feuilles d'orme II fe lailTe tomber,
comme le précédent, dès qu'on veut le prendre.
N. B. Les Pays étrangers fourniftent beaucoup d'efpé-
ces de ce genre, dont nous ne pouvons faire mention ici,
&; que Ton voit dans les cabinets des curieux. La France
en fournit auffi quelques-unes. J'en ai reçu une entr'autres
de Languedoc, que m'a envoyée M. l'Abbé de Sauvages,
dont je ne donnerai ici que le nom & les dimeniions.
CUCUJUS ater ^ thorace fcabro , pidvere albicante
confperfo , elytris obfoletc firiatis. *
Longueur 9 lignes. Largeur 3 { lignes.
ELATER.
desInsectïs. Tl^
E L A T E R.
LE T A V P I N.
Anîcnncz fcrratœ vcl fili- Antennes en fcie ou à fi-
fotmcs inini capiiis Cdvita- lcts,c|ui (c logent dans une
tcm Jubius rcctyiœ. rainure rornKc en dcilous Je
la tccc.
Thorjx fuhtus aculco intra cavi- Corccict termine en delTous par
tacem abdornims rcccpto, une pointe reçue dans une cavité
liu ventre.
Le caractère eflentiel de ce genre, eft d'abord d'avoir Jes
antennes ou en forme de fcie, (emUables à celles du eenre
prcccdenr, ce c]ui ie rcmarcjuc dans les individus maies ,
ou en lîmplts hicts , ce qui cil ordinaires aux femelles : de
plus, dans les uns 6: \t^^ autres, ces aniennes le luL;cnc
dans une longue rainure, qui ell creulee en dell'ous de la
tête M même du corcelet. Le lecond caractère particulier
aux taupins ie tire de la forme du corccict , qui en dell'ous ,
fc termine par une longue pointe, qui entre comme par
reflbrt dans une cavité pratiquée dans la partie iupérieuic
du deilous du ventre.
C'cfl par le moyen de cette cfpéce de reflort , que ces
infcclies , loriqu'ils (ont renverlcs i'ur le dos , parviennent à
fauter allez vivement en l'air , ce qui leur a fait donner le
nom à'élater y &: par d'autres Naturaliiles , celui de noto^
pcda^ d'où l'on a tiré le nom Fran^^ois taup'in. Pour conce-
voir ce méchanilme, qui ell allez iinL;ulier, il faut pren-
dre un de ces inlecles, &: le poler rcnverfé fur le dos Ce
taupin qui ne peut aifcment le retourner , redrellè fa tcte
^ Ion corccict , & retire par ce mouvcnxnt la pointe in-
férieure de Ion corcelet de la cavité du bas ventre, ilans
laquelle elle étoit logée. Cette pointe eil dure în: très-lule.
La cavité du ventre nVft pas moins lillè, &: ion entrée a
Tome y. R
ijô Histoire ABRÉGÉE
un peu d'élévcition. Pour lors , le caupin , qui écoit tres-
redreiré , le replie un peu , &: la pointe de Ton corcelec
rentrant dans la cavité du ventre, retombe comme un ref-
fort , dhs qu'elle a pafle rélévation de l'entrée , ce qui faic
faire à rinied:e un ibubrefaut affez confidérable. La partie
du milieu de ion corps , le corcelec èc le haut des étuis
allant frapper vivement le plan fur lequel l'infecle eft pofé,
il eft élancé ^l pouiTé en Tair , &c en retombant , louvent il
fe trouve retourné iur fes pieds.
Outre cette pointe iinguliere du taupin , on doit encore
faire attention à la forme particulière de cet infecte. Tout
Ion corps eft alTez allongé 6i fe termine pollérieurement en
pointe. Son corcelet forme une efpéce de quarré long ,
dont les deux angles poflérieurs fîniiîent aulîi en pointes ,
quelquefois allez aiguës.
Quant aux larves de ces infectes , elles fe trouvent dans
les troncs d'arbres pourris, où elles vivent de femétamor-
phofent. C'ell auffi dans les mêmes endroits , où l'on trou-
ve fou vent une partie des elpéces de ce genre , tandis que
d'autres le rencontrent fur les fleurs.
I. ELATER thorace elytrisque ruhris. Planch. i,
%• 4-
Le taupin rouge.
Longueur 8 lignes. Largeur 3 lignes.
Le corcelet de cette efpéce eft rouge & finement ponctué.
Les étuis font de la même couleur ôc ftriés ^ outre beau-
coup de petits points, d'où partent quelques poils courts.
Les antennes font noires &: bien formées en fcie. Quant au
refte de la couleur, elle varie. Lorfque l'animal eft jeune &:
nouvellement mécamorphofé , le delFous de fon corps, fa tê-
te & fes pattes font d'un rouge couleur de chair ; mais quand
il eft un peu plus vieux , au bout de quelques jours, tout
le deftbus de l'infedte ôc fa tête font noirs , ainli que l'ccuf-
fon , qui eft bien marqué dans cette efpéce. Je l'ai trouvé
dans des troncs de faules pourris.
desInsectes. 131
2. F- L A T E R nicher ^ elytris rubris. Linn, faun. face.
57+-
Unn. fyft. nat. eau. 10, p. 405 ,n. i z. Elutcr fanguincu!.
Le taupin a étuis rouges.
Longueur j /ignés. Lwgeur i { ligne.
Il varie pour la grandeur; on en trouve qui n'ont pas à
beaucoup près Jes dimcn(ions que nous donnons. Touc
rinlecl:e elt noir, à l'exception des étuis, qui font rouges.
C>es étuis ont quelquefois \a pointe uji peu noire , ^c un
point noir chacun vers le haut, ce qui cependant n'eit pas
condant. Les antennes lontcn Icie, l'ur-tout dans les mâ-
les. Le corceletell luiiant,poli , 6c vu à la loupe, il paroîc
chargé de quelques poils noirs. Les étuis ont chacun dix
ftries ferrées , formées par autant de ranL;ées de petits
points. On trouve cet inlecle dans les bois, tous les écor-
ces des arbres.
3 . E L A T E R niger , elytris fluvis.
Le taupin à étuis Jaunes & corcelct UJfe,
Longueur 5 lignes. Largeur 1 7 ligne.
Cette cfpéce donne les variétés fuivantes.
a. ELater niger , elytris omnino flavis.
b. Elater nigcr^ elytris Jlavis apice ni gris.
c. Elater niger ^ elytris tejîuceo fufcis.
On voit que ce taupin varie infiniment, ^ peut-être
n*eft il lui-mcme qu'une variété de l'elpcce précédente.
11 lui rellcmble beaucoup pour la forme , la grandeur , les
flries des étuis, ^ même les couleurs. \\ n'y a que \a cou-
leur des étuis qui (oit diriérente. Dans tous, elle elt jaune;
mais ce jaune eft quelquefois clair ôc couleur de paille;
d'autres fois il cil brun & rougcatre , ce qui l'approche en-
core davantage de l'elpéce précédente. De plus, une au-
tre rellemblanee avec le taupin a ciuis ronces , c'ell que
H,,
131 Histoire abrégée
celui-ci a quelquefois fur le haut des étuis les deux points
noirs, dont nous avons parlé , ainfi que l'extrémité des
étuis noirs, ce qui fouvent auffi ne fe rencontre pas On
trouve cette efpéce avec la précédente , dans les bois
pourris.
4. E L A T E R thorace villofo , elytris tejiaceis apice /zz-
gris. Llnn. faun. fuec. n. 573.
L//Î. loq. p. 387 , n. 18. Scarabaeus ex fufco rufefcens five caftaneus.
Ra]. inf. p. 92 , n. 6. Scarabaeus antennis articulaiis quanto & quinto aequalis.
Le taupin a corcelet velouté.
Longueur^ Largeur idem.
Il donne les variétés fuivantes.
a. Elater tkoràce villofo , elytris flavefcentibus apicc
nigris.
b. Elater thorace villofo , elytris riibefcentibus apicc
nigris.
o
On feroit encore porté à prendre cette efpéce pour une
variété des deux précédentes. Elle leur relTemble par-
faitement ; feulement fon corcelet , qui eft noir , paroît
jaune, à caufe des poils jaunes un peu bruns , dont il eft
chargé. Ses étuis ftriés comme ceux des prccédens, ont
une pointe noire, 6c varient pour la couleur , qui eil tan-
tôt d'un jaune clair, tantôt d'un brun rougeâtre. On trou-
ve cet infe<^e avec les précédens.
5. ELATER Tiiger^ thorace ruhro. Linn. faun, fuec. n.
576.
lÀnn. fyft. nat. edit. lo , p. 40^ , 72. 8. Elater thorace rubro nitido antice nigro ,
elytris corporeque nigris.
Le taupin noir à corcelet rouge.
Longueur 3 lignes. Largeur i ligne.
Cette joUe efpéce eft toute noire, à l'exception du cor-
celet, qui eft rouge. Les étuis cependant tirent un peu
fur le bleu. On voit fur chacun d'eux huit ftries , formées
desInsectes. 135
par des rangées tic poinrs. Quant au torcelct, M. Lin-
na-Lis die qu'il a les bords antérieurs ôc polléricuis noirs,
ce qui Formeroit comme une bande rouge au milieu Le
mien a bien le bord pollérieur un peu noir, mais tout le
relie cil rouge. Pcut-ctic cette ililîcrence vient-elle du
lexc, ce que je ne puis décider, n'en ayant qu'un (eul.
6. E L A T E R ihoracc nigro , circula ruhro , elycris ful-
vis , cruct nigra.
Llnn.fyft. nat.edit. lO , p. 404 , n. 6. Elatcr thoracc nigro lateribus ferrugincij ,
coleoptriii ilavis cruce nh^td , margineque nigro.
Le taupin porte-croix.
Longueur 5 lignes. Largeur l f ligne.
Sa tête, (es antennes, fes pattes &: le deflous de fon
corps (ont d'un brun noir, avec un peu de j.iune cependant
fur les bords du ventre &: du corcelet en dellbus. Par def-
fus, le corcelet cil noir , avec un cercle rouge interrompu
en devant , ou , li Ion aime mieux , le corcelet ell rou'^e
bordé de noir, avec une grande tache noire au milieu,
qui le confond avec le bord antérieur; enforte qu'il ne
relie qu'une bnntle rouge prelque circulaire. CJe corcelet
vii de près parolt rinemeiu pointillé. Les étuis ont chacun
dix ftries longitudinales formées par des points ferres. Le
fond de leur couleur eft d'un jaune fauve, avec une elpé-
ce de croix noire. Cette croix cil formée par la future
longitudinale des etuis, qui clt noue , i^: une larce bande
tranlvcrlale de même couleur , qui le trouve fur le milieu
des étuis. Outre cette croix , les étuis ont encore chacun
en haut, vers leur angle extérieur, une bande noire lon-
gitudinale courre , qui ne parcourt guères que le tiers de
leur longueur. Les antennes font légèrement en fcie. Ce
bel inlecte m'a été donné.
7. EL AT ERfi/Jco-virii^i-aneus, Linn. faun. fucc. n. 575.
Unn. fyfl. nat. cdic. lo , />. 406, n. ai. Elatw peilinicomis.
Lift, tab. mut, i, \-] y f, 14.
134 Histoire abrégée
Lijl. loq, p. 387, n. 19. Scarabsus è nigro virens , corniculis altero tantum
verfu pe£linaiis. ( Maf. )
AB. Uff. 1736,/?. 15, n. 3. Notopeda nigro-senea, antennis fitnplicibus.
Le taup'm brun cuivreux.
Longueur 6 lignes. Largeur 2 lignes.
,Cet infecte efl: d'une couleur brune, tirant fur Je vert &
un peu cuivreule. Ses étuis ont chacun neuf llries & font
chargés de petits points , du fond defquels partent des poils
courts 5 que l'on découvre avec la loupe. Ces étuis font
auffi un. peu bordés , lur-tout vers le bas, ce qui ne fe
rencontre que très-rarement dans \qs efpéces de ce genre.
Les antennes formées en fcie , {ont plus courtes que le
corcelet : les dents delà icie font beaucoup plus marquées
dans les mâles. Ceux-ci font plus verdatres, & les femelles
plus noires ôc plus cuivreufes. J'ai trouvé cet infecte cou-
rant à terre , dans les broullailles.
8. ELATER nigro-fufcus cinereo-nebulofus .
Lïnn.faun. face. n. 577. Elater totus nigro-fufcus.
Linn. fyft, nat. edit. 10^ p. 406 , «. 23. Elater niger.
RaJ. Inf. p. 78, n. 14. Scarabseus minor longo & anguflo corpore, totus ni-
ger , faltatrix.
I. Rdj. inf. p. 92 , n. I. Scarabaeus antennis articulatis primas, maxime vulgarîs,
Acl, Vpf. 1736,;). 15 , «. 4. Notopeda atra , antennis fimplicibus,
1. Rdj. inf p. 92 ,n. 3. Scarabaeus antennis articulatis tertius,
Acl. Upf. 1736 , p. 15 , «• j. Notopeda fufca, antennis funplicibus.
Lift. :ab. mut, t. 17 ,/. 14.
Le taup'm brun, nébuleux.
Longueur 5 lignes. Largeur 2 lignes.
Cette efpéce , une des grandes de ce genre , efl plus
large 6c moins allongée que les autres. Elle eft toute d'un
brun noir, couverte de poils gris très-courts, qui la ren-
dent nébuleufe. La quantité plus ou moins conlidérable
de ces poils fait varier fa couleur , ce qui a induit Raj ÔC
l'Auteur des Actes d'Uplal en erreur ; ils ont fait pkifieurs
efpéces d'un feul & même infecte. Sous les poils j les étuis
ont des ftries, mais difficiles à voir, parce qu'elles font ca-
chées. Les antennes brunes lont plus courtes que le corce^
D E s I K s i: c T n s. 135
1er , fie mûiiocremeiîc Formées en Icie. Cette efpcce a une
particuhiricc très- remarquable : ce lonc deux velicules qui
paroillcnc aux deux cotes de l'anus, pour peu qu'on oixilo
le ventre. On trouve très-communcmtnt cet animal cou-
rant dans Ic'j bleds.
^. EL AT E II ni^cr , villofo-undiiLitus.
Le taupin à plaques velues.
Longueur j lignes, L/rgeur l y l'grie.
Le fond de la couleur de cet infecte eft noir , mais il efl
charge' de poils fauves^ un peu verdatres, &: comme do-
rés , qui forment des taches <k: des ondes lur Ion corps.
Ses étuis lont Ihics. On le trouve à terre , dans les champs.
10. E L A T E R niger^ clytris villofo murinis.
Le taupin gtis-dc-fourls.
Longueur 4 , 5 x lignes. Ljrgeur I { ligne.
Il varie, comme on le voit, pour fa grandeur : il en eft
de même de ia couleur. En général elle eft noire ; mais il
elt couvert de petits poils gris-de-louris en plus ou moins
grande quaritite, t^ quelquefois fi épais, qu'on ne peut
dillinguer Jes Ihies qui lont lur les étuis. Les mâles lonc
plus petits t5c plus velus ; les femelles lont plus lillcs &: par
conlequent plus noires. Elles font aulli plus grandes que
les maies.
I!. ELATER niger y elytris fufiis , fingulo fafcid Ion-
giiudinaii fulva.
Riij. inf. p. 78 , /j. 13. Scarabaïus minor longo & angiifto corpore , elyttis bico-
loribus è fulvo & ni(;ro, faltatrix.
Le taupin bedeau.
Langueur 4 lignes. Largeur i ligne.
Il varie beaucoup pour la grandeur. Sa tctc,loncorcelet
&: le dellousde Ion corps lont noirs; les pattes lont de cou-
leur lauve, ôc les étuis ont des ihies ponctuées. Ils lont d'un
beau noir, avec une bande longitudinale fauve, allcilar-
1^6 Histoire abrégée
ge 5 pofée dans leur milieu. Leur bord extérieur eft auflî utt
peu fauve. Cet infedte eft très-commun dans les champs.
12. ELATER niger , efytris fufcis.
Le taupin noir a étuis bruns.
Longueur 4 lignes. Largeur i ligne.
Cette efpéce pourroit bien n'être qu'une variété de là
précédente , dont elle ne paroît abfolument difFérer que
parce que Tes étuis font d'un brun maron , lans bandes fau-
ves. On les trouve fouvent enfemble.
13. ELATER totus niger nitidus.
Le taupin en deuil.
^éJ." é.t Longueur 5 lignes. Largeur i 7 ligne.
Il eft tout noir , à l'exception de Tes tarfes ou pieds ^ qui
font bruns. Ses étuis font finement ftriés èc fon corcelet eft
luifant àc ponctué. 7 out l'animal , vu à la loupe , paroîc
parfemé d'un petit duvet de poils.
14. ELATER niger pedibus rufis.
Le taupin noir a pattes fauves.
Longueur 3 lignes. Largeur 7 ligne.
Celui-ci eft tout noir, comme le précédent, mais Tes
pattes font de couleur fauve rougeâtre : fon corcelet eft
liiîe ôw un peu ponctué , 6c fes étuis font très-fînemenc
ftriés. On trouve ce petit infecte fous les écorces des vieux
arbres.
15. ELATER niger elytrorum baji maculis rubris.
Le taupin noir a taches rouges.
Longueur 3 lignes. Largeur i ligne.
Ileft noir comme le précédent, auquel il reftemble in-
finiment, fes pattes font pareillement fauves; fon corce-
let eft lifl^ , & fes étuis font ftriés; mais on voit fur cha-
cun des çuiis , à leur bafe j du côté extérieur ,. une tache
d'un
desInsectes. 137
d'un roui;c brun, c]iii ne le voie pas dans l'efpccc prccc-
dcntc. Celle-ci fc trouve dans les mêmes endroits que
les autres de ce genre.
16, E L A T E II fiifcus , anicnnis fcrrato-clavatis.
Le taupin a antennes en majfe.
Longueur \ ligne. Largeur \ l'^tt.
C'ed la plus petite elpcce de celles que nous connoifTons
de ce genre. Elle ell toute brune. Ses étuis font ftrics ^ un
peu velus. Le corps cil plus large ôc moins allongé que dans
les autres elpëces précédentes. Ce qui paroitroit Téloigner
encore davantage des autres taupins, ce font les anten-
nes, dont les trois derniers articles plus gros, forment une
niallè, comme dans les dermelles. Néanmoins les anten-
nes en Icie, la rainure dudelîous de la tête, dans laquelle
elles font reçues, la pointe du delTous du corceler, qui lui
fert à lauter, prouvent que cet inlccl:e ne peut être rap-
porté qu'à ce genre. Ce petit animal ell allez rare y on le
trouve dans les bois.
BUPRESTIS. Cdnihus linn. c'icindcld iinn.
LE BUPRESTE.
Anttnnx filiformes. Antennes filiformes.
Trochanu-r magnusfcu ap- Appendice confidcrahle a
pendix ad bajim ftnwrum la baie des cailles pollé-
pojlcnorum. rieurcs.
Familia. \'. Thorjce cordato j l'Amille i**. A corcclet en cœur ,
cap'uc iaùor<: y elytris angujliore. plus large cjiie la icce, plus étroit
que les étuis.
■' i '. Thorace dipue elytris- 1 ". A corcelet plus étroit
que angujliore. que la tète & les étuis. ^-, ITl- .
^\Thoracecapicctaiiorey 5". A corcelet plus large
cytrorum Utuudinc. que la tcre , »5c de la i.irgcur des
truis.
Les anciens ont donné ;i ces infedes le nom du buprellci
(buj?rt-flis Jeu huprejles) formé de deux mots grecs, qui
fome I. S
1^8 Histoire abrégée
figniûe faire crever les h œufs ^ s'ttant imaginés que ces pe-
tits animaux faifoient périr les bœufs qui en maugeoienc
par mégarde dans les prés , où ils fe trouvent fouvenr.
Quoique cette propriété de ces infectes , d'ailleurs allez
dangereux ôc malfaifans, ne foitpas bien avérée, & prou-
vée, nous leur avons reilitué ce nom fous lequel ils ont
été connus, &C que Al. Linnxus avoit attribué à un autre
genre fort difFérent, donnant à celui-ci le nom de cura-
htis ^ qui n'eft que le mot à^ fcarabaits défiguré.
Quant au caractère ; premièrement, ces infectes ont
leurs antennes filiformes, c'eft-à-dire prefque d'égale grof-
Teur par-tout, diminuant feulement un peu versleur poin-
te, &: compofées d'anneaux ou articles qui ne font pas fort
gros & fort faiilans. Cette forme d'antennes eft commune
à plufieurs genres d'infectes, comme nous le verrons. Se-
condement , un autre caractère particulier & eflentiel à
ce genre , eit une grande appendice y qui fe trouve à la
baie des cuiiTes poftérieures , femblable à un moignon
d'autre cuiffe.
On peut ajouter à ces caractères quelques autres parti-
cularités de ce genre, communes à la plupart des elpéces
qu'il renferme; i°. la forme des mâchoires, qui font plus
grofles & débordent davantage la tête que dans la plupart
des infectes à étuis. Aufîî quelques efpéces les plus grofTes
pincent-elles vivement; i"^. la longueur des pattes de ces
infectes , & la légèreté avec laquelle ils courent ; 3^. leur
odeur puante & fétide j qui eft due à une efpéce de li-
queur brune 6c cauftique , que jettent par la bouche ôc
l'anus la plupart des bupreltes, lorfqu'on veut les pren-
dre. Cette odeur approche de celle du tabac , mais elle eit
fétide 5c difgracieule ; 4°. le manque d'ailes dans le plus
grand nombre d'efpéces. Ces infectes ont à la vérité deux
étuis féparés Ôc.mobiles ; mais fous ces étuis on ne trouve
point d'ailes. Ils ne peuvent donc voler, mais la nature les
en a en quelque façon dédommagés, en leur accordant
une grande légèreté pour courir.
desInslctes. 139
Comme ce genre clt aficz nombreux, nous l'avcns di-
vilc tn trois tamiJlcs, d'aorcs la forme &C la grandeur du
coicricr. La première comprend ceux de ces inlcc\es,
donc le corcelcc cil plus large que Ji réce, &i plus écrolt
t]tje les cruis. Dans cette première famille, le corcelet ell
ordinairement figuré en cœur, dont la pointe ftroit tron-
quée. La Icconde renferme les hupreiks, dont le corcelet
ell plus étroit c]ue la téce ^ les ecuis. La téce de ceux-ci
ell large ^ leurs yeux font fort gros, & leur corcelet pref-
c]ue cylindrique cft inégal ôc raboteux. De plus , au lieu
que la plupart des autres bupreftcs n'ont point d'ailes ,
ceux de cette famille en ont tous, ik. s'en fervent pour
voler, quoiqu'ils courent aulli très-légérement. M. Lin-
na:us avoic fait de ces bupreiles un genre particulier ^ lous
le nom de ciàndeU ; mais ils ont tous les caracl:ercs des
autres buprelles, les antennes, l'appendice des cuilles 6c
même la légèreté. Oc la grandeur des mâchoires: ce qui
nous a portés.! les remettre^dans leur véritable genre. En-
fin nous rapportons à la troifiéme famille les buprefles
dont le corcelet eil plus large que la tcte, &: de la même
largeur que les étuis. Dans ces efpéces , le corcelet eft
grand 6c prefque quarré.
Les larves de ces iniccles vivent en terre, êc c'eft pro-
bablement ce qui fait qu'elles font difticiles à rencontrer.
Au moins les inlecl:es parfaits courent dans les champs lut
teare, cC c'eft aulîi en terre que j'ai trouvé les larves de la
féconde famille de ce genre, dont les autres doivent ap-
procher. Ces larves font longues, cylindriques, molles,
blanchâtres, armées de fix patres brunes écailLufes. Leur
icte efl de même de couleur brune, tlle a en delVus une ef-
péce de plac]ue ronde, brune ^ écailleule , au devant de
laquelle ell la bouche, accompagnée de deux fortes mâ-
choires. Cette larve le creule en terre des trous cylindri-
ques profonds, dans Icfquels elle fe loge. L'ouverture do
ces trous efl parfaitement ronde. Quelques efpéces les
iont dans les tcrreins fecs &: arides, d'autres dans des ter-
140 Histoire abrégée
res plus humides au bord des ruifleaux. C'efb au fond de
ces trous qu'on rencontre fouvent la larve du buprefte.
Pour la trouver, ii faut creufer peu à peu le terrein dans
lequel ce trou efl pratiqué. Mais comme fouvent , dans
cette opération , la terre , en s'écroulant , remplit le trou ôc
empêche de le reconnoître de de le fuivre, il eil: nécef-
faire d'ufer d'une première précaution , c'eO: de commen-
cer par enfoncer dedans une paille ou un petit morceau
de bois, qui , pénétrant jufqu'au fond , fert à conduire & à
empêcher de perdre la fuite de ce conduit. Lorfqu'on eil
parvenu au fond , on trouve la larve en queftion , qui ,
tirée hors de terre, fe replie volontiers en zigzag. Ces ou-
vertures que pratique dans la terre cette larve ^ ne lui fer-
vent pas feulement à feloger èc à mettre à l'abri fou
corps qui eft mol èc tendre , mais encore à fe cacher pour
dreifer des pièges aux infectes dont elle fe nourrit. Cette
larve fe tient en embufcade^ précifémentà l'ouverture ron-
de de ce trou. Sa tête eft à fleur de terre, êc l'ouverture eft
exactement remplie par cette plaque ronde , écailleufe ,
que la larve a au-deiïus de fa tête. C'eft dans cet état que
ie tient patiemment cette larve, à moins que quelqu'al-
larme ne la falTe enfoncer au fond de fa retraite. Les in-
fectes qui fe promènent fur ce terrein, venant à pafîer
iur l'ouverture du trou que ferme la tête de la larve , ou
font faiiis par fes mâchoires, qui font fortes, ou bien , s'ils
ne font pas arrêtés fur le champ par ces fortes pinces , ils
font précipités dans le trou par un mouvement que fait la
tête de la larve ^ précifément comme celui d'une balTè^
cule Pour lors , la larve du buprefte les dévore à loifir.
Rien n'eft plus amufant que d'obferver le manège de cet
inledte, qui, fans fortir de fà retraite , trouve moyen de
faire tomber dans fes pièges les autres infectes, dont il fe
nourrit. Quant aux larves des autres familles de bupreftes,
elles ne font pas probablement moins carnaffieres , mais
elles ne fe fervent pas des mêmes manèges pour faiiir leur
proye. Je ne connois qu'un petit nombre de ces larves y
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DES Insectes. 141
mais I.i plupart failillcnt de vive force les infeclcs qu'elles
dévorent. On trouve Ibuvent dans les nids des chenilles
t]ui vivent en fociccc , &i que M. de Heauniur a appellces
ihenilles procejfionnaircs t une larve grolle, longue, noire,
un peu Hiolle , à i\\ pattes ccailleufes. Cette larve, qui
donne le buprefie quarrc couleur d'or ^ attaque 6c dévore ces
chenilles , qui n'ont aucunes défenles.
Ces di^Férentes larves, après leur-métamorphofe, lorf-
qu'elles (ont devenues inleckes parfaits, ne font pas moins
carnadiercs. En général , les bupreftes font des infcv^^es
trés-voraccs, qui mangent ôc dévorent impitoyablement
tous les autres, 6c même ceux de leur genre &: de leur
elpéce. On rencontre fréquemment ces infectes à terre,
dans les jardins & les campagnes. Ils courent tous fore
vite. Plulieurs de leurs elpcces lont fort belles 6i trés-bril-
Jantes , mais la plupart font fort venimeufes &: très-caufti-
ques;enforte qu'on pourroit très bien fubllituer cet infecte
aux canthnrides , dans l'ufage de la médecine. Peut-être
même les cantharides ont elles moins de caullicité que lui.
Ayant un jour pris une des grandes efpéces dorées de ce
genre, ôc lui ayant prellé le ventre un peu fortement, pour
faire paroître \cs parties de la génération ^ il en fortit un
jet d'une liqueur acre ^ brûlante, qui réjaillit fur l'œil
d'un de mes amis , qui obfervoit cet infecte avec moi. 11
y fentit pendant quelques momens une douleur très-vio-
lente. Pour moi , je n'en reclus que deux gouttes imper-
ceptibles fur les lèvres, în: j'y éprouvai une cuillbn trcs-
conlidérable. Cette obfervation peut faire fuupconner,
avec tondement, qu'un inlecle aulli cauftique , pris inté-
rieuremenr, ièroit un poiibn trcs-vif ^ très-dangereux.
Première Famille,
I. BUPRESTIS atcr, clyuh rugofis.
L'ti'M. fyfl. nat. «lit. lo , ;•. 41 3 , «. i. CaraLus .ipteois ater opacus , dy-
tns pun.lis intricatis fubiugollt.
142- H I s T OIRE ABRÉGÉE
Le bupreflc noir chagrine.
Longueur 14 lignes. Largeur 6 lignes.
Cette erpéce eO: !a puis grande de toutes celles que
nous connoiiîons dans ce Pays-ci. Sa couleur eft toute
noire, lille ôc luiiaate en delFous , opaque &; terne en
deffus. Sa tête & fon corcelet font pointillés irréguliè-
rement. Les étuis le lent auili , mais les points font plus
gros ^ fe confondent les uns dans les autres , ce qui rend
ces étuis comme chagrinés. Le corcelet eft en cœur , plus
étroit du côté des étuis, avec des bords failLms & relevés
&; un fillon longitudinal dans Ion milieu , ce qui fe remar-
que dans tous les buprefbes de cette première famille, h^s
étuis ont auffi des rebords, mais moins faillans. Les quatre
antennules font grandes, les mâchoires avancées &c les
Yeux éminens , ce qui fe voit dans tous les infecles de
ce genre. Cet infecte , ainfi que plufieurs autres buprefles ,
n'a point d'ailes fous les étuis : en récompenfe il court fort
vite. On le trouve dans les ordures humides des jardins
Oc fous les pierres à la campagne.
2. BUPRESTIS viridis _, efytris obtufc fulcatis , non
punciaiis , pedibus antennifque ferrugineis. Planch. 2 ,
%• 5-
Llnn. faun. fuec. n. ^17. Carabus viridis , ely tris obtufe fulcatis abfque punftis ,
pedibus antennifque terruglneis.
Linn. fyjl. nat. edit. lo , f. 414 , n. 4. Carabus apterus , ely tris porcatis ,
fulcis Icabriulculis inaiiratis.
Ry. inf. 95 , n. 6. Cerambyx dorfo in longas régulas divifo , omnium pul-
cheriuTius.
AB. V^'f. ij}6 y p. 19,72.3. Carabus viridis , elytris fulcatis, l«vibus.
Le buprefle doré ù Jîllonné a larges bandes.
Longueur 1 1 lignes. Largeur 4 lignes.
Ce buprefte eft très-commun dans nos jardins, ce qui Ta
fait nommer par quelques perfonnes le jardinier. Sa tête 6c
fon corcelet font d'un vert doré ainli que fes, étuis : ceux-ci
ont chacun trois larges filions, entre lefquels fe trouvent
D B s I N' s r. C T E s. I43
iJes dcv.uious ou cotes allez grollcs. Le fond des filions ell
plus dore dé même que le rebord des cruis , èc les cotes ou
clc^'Ations font plus vertes. Le corcdec bien forme en
cœur avec un rebord , a dans (on milieu un lilion lont;itudi-»
nal peu enfonce. Les yeux ioht bruns, les antennes^
Jes patres font d'une couleur fauve, &: le dellous du corps
c(ï d'un noir verdatré un peu dora. Cet infe£te n'a point
d'aîles fous fes étuis , mais il court tort vice. On le rencon-
tre très-communcment dans les endroits humides des jar-
dins, fous les pierres &1 les tas de plantes pourries.
3. BUPRhSTIS fiigcr ^ elyins œncis ^ convexe pane- ' ~
tdtis Jinatifijue.
Linn.faun.fucc. n. 513. Car.ijus nigcr , ê'ytrîs xheis , convexe ponftatis ftria-
tifque. [> ■
LJnn. lyfl. njt. «dit. lo , p. ^i^^^r-i^ Car abus apterus elytris lonptudinaliter
punctatis.
Le buprcfte galonné.
Longueur il /ig/its. Largeur 5 l/gntj.
Cette cfpéce , une des plus bcîlles &c des-pllis brillan*
tes de ce Pays-ci, rellèmble à la précédente pour la forme
bc pour la grandeiw; elle eil feulement un peu plus lar^^e,
Sa téce, fon corcclet ce fes étuis (ont d'un vert cuivreux.
Les ctuis ont trois rangées longitudinales de points oblon<^$
&c élevés, ik. encre ces ranL;ées, des lignes longitudinales
élevées , accompagnées chacune de deux autses petite$
lienes femblables fur les cotés. Tout le dciîous de i'jnlec^e
eft noir : il n'a point d'aîlcs Ibus fes étuis ^ court foit
vite. On le trouve avec le précèdent, mais moins commu-
nément : il varie quekjuefois pour la couleur Ok donne la
vaiiété lui vante. . .
Buprcjhs totus vtoluccus , elyita uyivts:: pufuLius _^^^^-'^'^»-
Jlnur/Jîjue. ' '" ''
Cette variété efl plus rare que Tcfpéce ci-delTus , ellç
n'en dilîérc que par fa couleur, qui ell partout d'un beau
violet.
144 H I s. T O I R E A B a É G É E
/"'Ih ^. BUPRF.STÎS totûy ffjgro-vîolaccus , elytrk dcnfe
'-flrïath, , ' ■
Le buprefic a:^m;é.
Il donne les variétés fuivantes.
fhr.^"'^" a. — — Elytro fingulo Jîriis xvj y oris aurco cupreis,
•'-'-■' "^^^ ' b. ■ Elyiro Jingulo finis xvj , tribus interruptis.
c. Elytro fingido firiis xxij , tribus interruptis.
Je joins enfemble, comme variétés, ces trois infectes,
attendu qu'ils fe reiTemblent extrêmement, fur-tout les
deux pr^^miers. Quant au troifiéme, peut-être pourroit-il
faire une efpéce , le nombre des flries de fes étuis étant
différent. Lçur grandeiir n'ell; pas la même; le premier
a plus d'un pouce de long fur quatre lignes de large ,
le fécond a un quart de moins pour fa grandeur, &. le troi-
fîéme n'a guères que la moitié de la longueur du premier
bc les trois quarts de fa largeur. Tous trois font partout
d'un noir violet , avec des ftries fines lur les étuis , fur-tout
fur ceux du troiùéme. Leur principale différence confifte
en ce que les' bords du corcelet 6c des étuis dans le pre-
mier font d'un rouge cuivreux , 6c que le fécond &: le troi-^
(léme ont chacun trois des ftries de chaque étui interrom-
pues par dés petits points éiofoncés. On trouve ces iniecles
dans \és ordures des jardins : jls n'ont point d'ailes fous
leurs étuis, mais ils courent fort> vite.
ti ^^S 5- BtJPRESTTS nigro - violaceus , elytris latis ceneis
\^^ I t viridi purpureis ^ fingulo firiis fexdecim.
"'^ Linn. fyjl. nit. edit. lO , p. 414, "• 9. Carabus aureo-niténs , thorace cœruleo ,
elytris aureo-viridibus ftriatis abdomine fubstro. '
Lechs^ novœ inf fpec. n. 37. Carabus parallelcpipedus viridi-aeneus^ elytrorum
. firiis moniiiformibus, puntlilque excavatis trium ordinum. ; \ ,■■.)
J!Fi. fuec. ly^Oj/j. ^<)^. Carabus alatus , viridi-îeneus , elytris conyexe ^unftatis
.ftrir.tirqije , pedibus antenniique nigris. , . ' '*
'Recdm. IriftB. to>n. 2, tah. "^y f fi^* l'-8.
'Ile buprefic' quarré couleur d* ai:
Longueur 7 lignes, J^argiur 3 lignes,
La
DES InSECTIS. 145
La forme de cet infccle cft plus brge & plus quarrcc
que celle des autres elpcces. Sa grandeur varie hcaucoup.
J'en ai de beaucoup plus petits que celui dont j'ai donne
les dimenlions : mais tous ont également leurs étuis
très-larges proportionnément à leur grandeur. Sous cei
étuis l'iniecte a des ailes: la tête, le corcelet , les an-
tennes , les pattes ik: le dellous du corps font d'un noir
violet, tirant en quelques endroits fur le vert. Le corcelet
efl court, avec lIls rebords (aillans &. bronzes, 6i il ell
trcs-ctranglé à fa partie pollcrieure. Les étuis font d'une
belle couleur dorce , verre du coté intérieur, rougeatre du
côté extérieur : ils ont chacun feize itries fines, c|ui ionc
formées par des points ferrés.
Les bandes élcvccs de ces ftries font lilTes , à l'ex-
ception de la quatrième, de la huitième 6c de la douziè-
me, qui font interrompues par des points pofés fur leur
longueur de diltance eit diflance. Je ne fi^'ais pourquoi M.
Leclie, dans la Dilîertation citée, 11c compte que douze
ftries au lieu de feize fur chaque étui , à moins qu'il
jie compte point celles qui font interrompues par des
points. AL de Keaumur dit avoir trouvé cet infecte fur
le chêne, qui manL;eoit des chenilles : fa larve qui ell
noire, n'eil pas moins carnalîiere ^C dévore pareillenient
les chenilles &; autres inlecles.
6. BUPRESTIS rot us è fufco-vlridi cupnus , clytris
lads , fingido finis ftxdccim. ^ *^>1'
Le huprejic quarré couleur de brom^e antique.
Longueur 6 lignti. Largeur j lignes.
C'eft précifément la mémo forme que celle de l'efpéce
précédente, dont celle-ci approche beaucoup: elle nci\
dillerequc pour la grandeur ic la couleur. Cette dernière
ell partout d'un brun cuivreux, femblable à la couleur des
bronzes antiques, auxquels le tems a dunnc une efpjce de
vernis. Le delibùs du corps a cependant un peu de vert.
Les étuis ont chacun leize Ihie^i un peu raboteules, dont
Tu me I. L
>\ < ^--v»^
1^(5 Histoire abrégée
laquacriéme, la huitième 6c la douzième font entrecoupées
de points , commue dans l'erpéce précédente. On croiroic
que cet infecte n'en efl: qu'une variété, s'il n'étoit conftam-
ment de la même grandeur oC de la même couleur.
7. BUPRESTIS aiery elytro fingulo finis ocîo lœvi^
.^tv.^iM,-, ■ bus 3 pedibus nlgris.
Unn. faun. fuec. n. Ç15, Carabus ater elytro fingulo flriis o<^o.
Linn. fyfl. nat. edit. 10,^. 413 , n. 3. Carabus aptsrus , elytris laevibus , ftriis
obfoletis oftonis,
Lifi. loq. 390. Scarabaeus ex toto niger , alarum thecis cruflaceis fulcatis.
Le buprefie tout noir.
Longueur 8 Lignes, Largeur 3 \ ligues.
Sa couleur eft noire partout, tant en defTus qu'en def-
fous : chacun de fes étuis a huit ftries bien marquées.
Sa tête eft très-hfle ainfi que fon corcelet ^ qui a un fiUon
longitudinal &: enfoncé dans le milieu : en examinant de
très-près cet infecte, on apperçoit fur la troifiéme ftrie, en
commençant à compter de la future, deux petits points
enfoncés , ce qui fait en tout quatre points fur le dos.
8. BUPRESTIS niger ^ elytro fingulo firiis ocîo punc-
tatis ^ pedibus ferrugineis.
Le buprefie noir a pattes rougeâtres.
Lorgueur 4 , 5 lignes. Largeur 2. lignes.
Cette efpéce relTemble à la précédente pour la couleur
& le nombre des ftries : mais elle en diffère par plufieurs
endroits: d'abord par fa grandeur qui eft moindre; fecon-
dement par la forme de Ion corcelet, qui eft encore plus
en cœur ; troiliémement par la ftructure des ftries des
étuis , qui font formées par des points petits 6c ferrés , au
lieu que dans le précédent elles font lines : de plus on ne
voit point fur la troifiéme ftrie les petits points enfoncés
qui ie remarquent dans l'efpéce précédente ; enfin les
pattes de celui-ci font rougeâtres, au lifeu que celles du
précédent font noires.
DES Infecte ^. 147
9. B U P R E S T 1 S niger ^ clytro fingulo flri'is cclo Ice-
vibus , pcdibus lividis.
Le bupreflc noir a panes jaunes.
Longueur 3 /ignés. Largeur 1 ligne.
Tout fon corps eft noir &: lilîe, à rcxccption des anren-
niilcs , des antennes ôc des partes cjiii font enticremenc
d'un jaune pâle : le noir des étuis eil moins foncé , &: leurs
ftries au nombre de iuiit lur chacun, (ont lillcs fans ou'on
y découvre de points, même à l'aide de la loupe.
10. BUPRESTIS nigro - viridis , elytro fingulo flri'is
oclo , punchs tribus imprejjis.
Linn. fûun. fuec. n. yzo. Carabus fupra «neus , colcoptris puivftis itx excavatis ,
tibiis rutîs.
AS. Urf. 1736, p. ao, n. 8. Bupredls capite nigro, collari elytrirqus nigro-
xntis.
Le bupreflc à fix points enfonces.
Longueur 3 lignes. Largeur i ^ t:gne.
Sa couleur ell: partout d'un noir verdAtrc, feulement le
dellous de (on corps e(l d'un noir plus foncé &: le bout des
pattes ell plus clair. Chaque étui a huit llries formées par
des petits points, 6c de plus trois entoncemens rangés
perpendiculairement fur ion milieu, ce qui fait en tout lix
endroits creulés pour les deux étuis. Le corcelet a un lillon
longitudinal dans Ion milieu , & de chaque coté un enfon-
cement confîdérablc à l'endroit de la jonction avec les
étuis. On voit aulh fur la tcte, entre les antennes , deux
points enfoncés. Ce buprclle a des ailes fous Ils étuis. Ou
remarque aux premiers anneaux qui forment la bafe de Tes
antennes , quelques poils alFez longs : il varie pour la
grandeur, ck: les Ihies des étuis qui font plus ou moins
marquées.
II. BUPRESTIS viridis pujiclatus , elytro fingulo
finis oclo , pcdibus p ail i dis.
T.j
V-^^' V
148 Histoire abrégée
Le buprejle vert pointillé à huit ftries ù pattes fauves.
Longueur 4 lignes. Ljrgeur i { ^îgne.
11 efl d'un vert doré , pointillé fur tout le corps , avec
huit ftries fur chaque étui ; fes antennes ôc Tes pattes font
de couleur fauve pâle , ainii que les mâchoires j ôc fouvenc
les bords du corcelet 6c des étuis.
12. BUPRESTIS viridis nitidus , elytro fîngulo Jîrlis
ocîo y pedibus palLidis j punclis tribus imprejjis.
Le buprefle vert lijje , a huit Jiries & pattes fauves.
Ce buprefte cft de la grandeur du précédent à peu de
choie près , &. il eft préciiément de même couleur , li ce
n'eft que Tes pattes lont un peu plus foncées. Toute leur
diflerence confifte , premièrement dans les petits points
qui couvrent le précédent, & qui manquent dans celui-ci
qui eft tout-à-fait liiFe : fecondement dans trois points
rangés longitudinalement près la future des étuis, comme
dans le buprefte a fix points enfoncés , mais plus petits que
dans cette elpéce.
13. BUPRESTIS viridis , elytro fîngulo ftriis ocîo ,
pedibus elytrorumque antica parte ù margine fulvis.
Le buprefle a étuis verts & bruns.
Longueur 3 lignes. Largeur i \ ligne.
La tête & le corcelet de cet in re6te font verts : ce der-
nier eft allongé ôc étroit. Les antennes , les pattes &. les
yeux font d'un fauve rougeâtre : les étuis font à huit ftries
lilTes , fans points : ils font fauves vers leur partie an-
térieure ou leur bafe, & verts à leur partie poftérieure, de
façon cependant que tout le bord de l'étui eft fauve y
enforte que la couleur verte femble faire une grande tache
ifolée. Cet infette pourroit bien n'être qu'une variété de
quelqu'une des efpéces précédentes.
desIksectes. 149
14. BUPRESTIS n'ucns , cdpuc ihoraceque viridi ,
elytris cuprcis punclulis duodccim.
Linn, faun. fuec. n. 519. Carabus nitens, capite thoraceque cyaneo , elytris
purpureis.
Linn. fyjl. nat. tdh. 10 , f. 416. Carabus fubxnciJS , elytris pun«î^i» longitudlna-
libu^ fcx imprclFib.
^(l. Vff. 1736,/'. 10 , /7. 6. Bjpreflis capite collariq'ie cocruleo , clytris nibro-
arnei».
Biiuh kaion. p. iil,/. 4. Canthjris auricolor.
Gotii. bel^. com. a, />. \^G , t. 31.
Le bupreflc a étuis cuivreux.
Longueur 4 lignes. Largeur i f ligne.
Sa tête ^ Ion corcclet (ont d'un beau vert brillant; fcs
étuis (ont d'un rouge éclatant cuivreux ^ charges de Unes
peu enl-oncées &. peu apparentes : entre la leconde 6c
la troiliëme llrie en comnient^ant à compter de la future,
on voit lur chac]ue étui lix points ranges longitudinale-
ment : les bords extérieurs des étuis (ont verts : le delîous
de Tiniecte ôc les pattes font d\m brun cuivreux. On
Je trouve fur le fable au bord des ruilfeaux.
15. BUPRESTIS nitens , capite elytrifquc viridibus ,
thorace cupreo , punclulis duodecim.
Le buprejle a corcelet cuivreux.
Sa grandeur eft prefcjue la même que celle du précé-
dent , donc je crois qu'il eft une variété : il ell moins bril-
lant ifc moins beau , Ôc il en dilFére en ce que la tête & les
étuis (ont d'un beau vert, ^ que le rouge cuivreux fe
trouve lur le corcelet.
\G. BUPRESTIS capite elytrifque cœruleis , thorace
rubro.
Linn. faun. fuec. n. ji^. Carabus capite elytrifque cocruleis , thorace rubro,
Linn.j'yJI. nul. eait. lo, p. 415 , n. 14. Carabus thorace pedibufque ferrogincis ,'
elytiis capircque cyjneis.
Rai. inf. pag. 89 , /:. i. Cantharis feu fcarabaeus exiguuSj elytrii & capite caru-
leis , fcapulis croceij.
150 Histoire abrégée
Le buprtfle bleu a corcelet rouge.
Longueur 3 lignes. Largeur i 7 ligne.
Sa tête eft bleue, ainfî que Tes étuis, qui n'ont que à^s
petites ftries très-fupertîcielles. Le corcelet ôc la bafe des
antennes font rouges : les pattes (ont variées de noir ôc de
rouse. Tout l'animal ell: allez brillant 6c luifant.
îy. BUPRE.STIS îiiger , tkorace atro , clytris rubris ^
~A,^jW. crucenigrâ.
Le chevalier noir.
Longueur 3 lignes. Largeur l \ ligne.
Cette efpéce eft toute noire, à l'exception de fes étuis.
Ses antennes font de la longueur de la moitié de fon
corps. Son corcelet eft noir^ chagriné , taillé en cœur,
fort rétréci en haut &: en bas &: prefque rond. Ce corcelet
a à^s points irréguliers profondément gravés. Les étuis
ont chacun neuf Itries formées par des rangées de points
très-diftincts : ils font d'un rouge de brique , mais fur leur
milieu ils ont une large bande tranfverfe noire y qui fe
trouvant coupée par la future des étuis pareillement noire
& plus large en haut &: en bas , forme une efpéce de croix
de chevalier fur les étuis. Cet infecte eft rare ici , on
le trouve allez communément à Fontainebleau.
18. BUPRESTIS niger , tkorace pedibufque rubris ^
elytris rubris cruce nigra.
Unn. fyfl. nat. edit. 10, />. 416, n. i8. Carabus tliorace capiteque nlgro*
rubeicente, coleoptris ferrugineis cruce nigra.
Le chevalier rouge.
Longueur 3 lignes. Largeur l { ligne.
Il approche beaucoup clu précédent pour la taille & les
couleurs ; il porte de même fur fes étuis une efpéce
de croix formée par une bande tranfverfe noire, qui coupe
la future des étuis, qui eftaulii de couleur noire. Mais cet
infecte diffère du précédent, premièrement, en ce que fon
desInsectes. 151
corcclct i?c fcs paccc:> font d'un Fauve rougcdcre ; fccondc-
nicnc , en ce qu'il cft plus large 6i plus auarré , 6i enfin
par la forme des fti ies de les étuis , cjui ne lonc pas compo-
il'cs de points : de plus Ton corcelet ell large &C court.
Tout l'infcde ell lillè , ÔC ia tcte , ainfî que le dellous
de ion corps, elt noire. Je ne connois point la demeure de
<;e buprelte qui m'a ccc donné.
19. BUPllESTIS cijpite , thorace ^ pcdibuf^uc rubris ,
clyirn cccrulco-nigns.
Linn. fyft. nat. edh. 10, p. 414, n. II. Carabus thorace , capite pedibufque
forrupioeis , elytris nigris.
Acl. Jluck. 17^0 , p. 19a , r. 7 ,/. a. Clcindcla capite , thorace pedibufque rufis ,
elyiris nigro-cœruleis.
Le huprtfle a tête , corcelet & pattes rouges & étuis bleus.
Cet infecte ell: de la grandeur des deux ou trois précé-
dens. Sa tête, fes antennes, (on corcelet &. fcs pattes font
d'un rouge brun, ies yeux lont noirs, Se le ventre &.
les étuis lont d'un bleu noirâtre. Ces étuis ont des llries
larges j mais peu profondes. On trouve cet inlecle lous les
pierres.
10. BUPRESTIS nigcr y thorace ovato j nigro , elytris
flriatis y maculis quatuor lividis.
Linn. fuiin. fuec. n. ^28. C.irabus niger , colccpîris pojie fafcia ferruginea ,
lateribus macula ferruginen.
Linn. fyP. nat. cdit. lo ,/>. 416 , n. 27. Carabus thorace nlgricante , elytris obf-
curis bifafciatis.
Le buprefle quadrille a corcelet rond & ctuis firics.
Longueur 1 f , 1 f » 3 lignes. Largeur , { 1 ligne.
La grandeur de cet inlecle varie confidérablemcnt. Sa
tête éc Ion corcelet font noirs. Ce corcelet eft arrondi
ôc prcfqu'héniilphériquc. Les pieds ^ la bafe des antennes
font bruns. Les étuis ont huit llries tormées par des petits
points : ils lont noirâtres avec quatre taches hiuvcs, une à
la bafc de chaque étui alVcz ronde , ^ une oblongue vers
151 Histoire abrégée
le bas. Ces deux dernières fe touchent 6c fe joignent quel-
quefois , ce qui forme une efpéce de bande. On trouve
cet infecte fur les bords des rivières ôc des ruiiïeaux.
21. BUPRESTIS niger , thorace piano ferrugineo ,
<J*^ ' eiytris lœvibus , maculis quatuor lividis.
■ Linn. faun. fuec. n. 552. Carabus niger, thorace ferrugineo , elytrorum macu-
lis quatuor lividis.
Linn.fyfi. nat. edit. 10 , p. 416, n, 30. Carabus thorace flavo , eiytris obtufif-
Timis fufcis, maculis duabus albis.
Le buprejle quadrille à corcelet plat ù étuis lijfes.
Longueur , Largeur idem.
Il y a beaucoup de reiTemblance entre cet infecte & le
précédent , il paroît feulement un peu plus petit. Sa tête efl
noire : fon corcelet efl: fauve , applati , avec des rebords
faillans & bien marqués , en quoi il diffère de l'efpéce
précédente : de plus fes étuis font liffes &; fans aucunes
ftries : le refle eft aflèz femblable : car ces étuis font noirs
avec quatre taches fauves pâles , placées comme dans
l'infecte ci deffus , & fes pattes font de la même couleur
que les taches , ainfî que les antennes. "On trouve cet
animal avec le précédent.
21. BUPRESTIS niger , thorace piano ferrugineo j
eiytris Jlriatis ^ maculis quatuor lividis.
Le buprejle quadrille a corcelet plat brun Ù étuis Jiriés.
Longueur , Lwgeur idem.
Cette efpéce ne diffère abfolament de la précédente ,
que par les ftries peu enfoncées, qui fe voyent fur fes
étuis , au nombre de huit fur chacun : elle pourroit bien
n'être qu'une variété.
23. BUPRESTIS niger t thorace piano nigro , eiytris
(Iriatis - maculis quatuor lividis.
fiii- -^ . , . , . . ,
' Le buprejle quadrille a corcelet plat & noir & étuis Jiries.
11 y a encore très peu de différence entre cet infe<fte &
les
desInsectes. 153
les prcccdcns, feulement Ton corcelcc eft noir Se Tes étuis
ionc lliics. Tout l'animal paroîtaulli un peu plus brun : du
rdlc la couleur, la tornic cvi fa grandeur font les niérneb.
24 liUPRESTIS n/ger , clytris jlnans , mac u lis oclo
lividis.
Le huprcjlc noir li huit taches fauves.
Longueur 1 Ugnt. Largeur \ ligne.
Cette petite efpécc a la tetc , le corcelec &: le dcflous
du corps noirs îS: les pattes fauves. Le corcelec eflen cœur
ik. prelqu'hcmilphaique. Les étuis ont des llrics formées
par des rangées de petits points quelquefois interrompues.
Le fond de leur couleur ell noir , mais ils ont chacun qua-
tre taches fauves livides, dont les deux fupérieures font
comnie partagées chacune en deux luivjnt leur longueur,
& les deux inférieures font plus larges. On trouve cet
iniccle courant dans le fable.
15. BUPRESTIS tejldceus y capitc nigro.
Le buprcfle fauve a tête noire.
Longueur a Itgnts. Largeur ) i'gne.
Cet infede a l.i tête noire; le refle de fon corps eft
d'une couleur fiuve pale, à l'exception du corcelec qui clt
un peu plus rougcatre : les étuis font légèrement tliics.
16. BUPRESTIS tôt us niger ^ lœvis.
Le buprefle noir fans jlrics.
Longueur i ligne. Largeur \ Ugte.
C'eilde toutes les elpéces de ce genre, la plus petite que
je connoille : elle a au plus une ligne de long : elle ell toute
noire fans Ibies, ni jioints ^ fans aucunes caches.
S E C O K D K F A M I L L E.
i-j. BUPRESTIS inauraïus i fupra -viridis , colcoptris
punchs duociecim albis,
TomeL ' V
154
Histoire abrégée
Moufct. tkeat. p. 145 , / mfim. Cantharis quarta.
Jonft. inf. tab. 15, Canthaiis Moufteti minor quarta.
Lift. tab. mut. tab. ^ 3 f. 12.
Liji. loq. p. 386 , n. 17. Scarabîeus vlridis , cui decem macuîse albae fupra
alarum thecas funt.
Linn. faun, face. n. J48. Ciclndela fupra vlridis, coleoptris pumSiis decem
albis,
Lînn.fyft.nat. edit. 10, f. 407 , «. i. Cicindela campeflris.
Le velours vert a douT^e points blancs.
Longueur 6 lignes. Largeur 2 \ lignes.
Cet infecte , l'un des plus beaux de ceux que nous
ayons , varie un peu pour fa grandeur : le defTus de fon
corps eO: d'une belle couleur verte , matte, un peu bleuâ-
tre : le defïous , ainfi que les pattes & les antennes, font
d'une couleur dorée rouge , un peu cuivreufe. Les yeux
font très-faillans &: font paroîcre la tête large. Le corcelet
ell: anguleux &: plus étroit que la tête , ce qui fait le carac-
tère des buprelles de cette feclion ou famille : il eft
chagriné & d'un vert un peu doré , ainii que la tête : les
étuis font tinement & irrégulièrement pointillés : chacun
d'eux a fix taches blanches y fçavoir une au haut de l'étui à
fon angle extérieur ; trois autres le long du bord extérieur,
dont celle du milieu forme une efpéce de lunule ; une cin-
quième fur le milieu des étuis vis-à-vis cette lunule i
celle-là eil plus large ôc aiTez ronde : enfin une fixiéme 6c
dernière au bout des étuis. On voit auiîi quelquefois un
point noir fur le milieu de chaque étui j vis-à-vis la fécon-
de tache blanche. La lèvre fupérieure eft pareillement
blanche , ainii que le defTus des mâchoires, qui lont très-
faillantes & aiguës. Cet infe£le court fort vite & vole aifé-
ment. On le trouve dans les endroits fecs & fablonneux,
fur-tout au commencement du printems. C^eft dans les
mêmes endroits qu'on rencontre fa larve ^qui reflemble
à un ver long , mol y blanchâtre , armé de fix pattes Ik.
d'une tête brune écailleufe , qui fait un trou perpendi-
culaire & rond dans la terre, 6c tient fa tête au bord de ce
trou pour attraper les infectes qui y tombent. Quelque-
D E s I N <; E C T E s. 15^
fois la terre eft criblée de ces trous qui Ibnt trcs-ronJs. J'ai
fouvcnt pris cic ces larves pour les voir fc iiictAinorpho-
Icr chez moi , mais elles lonr toujours pcries laiis fc chan-
ger, luit c]ue j'aie trop humeclc ^ ou laillc trop fcchcr
là terre ou je les avois miles.
28. BUPKESTIS inaura tus , fupra fufco - viridis ^
coUoptris fajciis fcx undulans albis.
Le huprcfie à broderie blanche,
Lungu<ur 6 li^^nes. Largiur l { iiyncs.
Ce beau buprefle eft tour-à-fait fcmblable au prcccacnt
pour la grandeur , la lorn^c ^>i nicme en partie pour
les couleurs : il n'en diflcre que par deux endroits. Premiè-
rement le dellus de Ton corps n'eltpas d'un beau vcit clair,
mais d'un brun verdatre un peu cuivreux. Secondement il
a trois bandes blanches 6c ondulées lur chaque étui, la
première en haut à l'extérieur. Formant un G, dont les
pointes regardent la future des étuis : li féconde tranlvcrfe
^ trcs-ondulée placée au milieu ; la troiliéme en bas
C^ oblique. Toutes ces bandes lont allez larges. Maigre ces
difrérences, je fuis très-porté \ regarder cet infecte com-
me une fîmple variété du précédent. La couleur du fond
des étuis ne peut conilitucr une efpéce, puilqu'elle varie
aifément , ^ quant aux bandes, elles paroiliènt n'écre que
les lix points des étuis du buprelle précédent , dilatés ^n:
joints enfemble. Le point de Taugic extérieur de l'étui
avec le premier du même bord réunis enfemble, forment
la première bande perpendiculaire : le point du bord Hgu-
ré en lunule, avec celui du milieu de l'étui qui eA vis à-
vis , forment la féconde bande tranfverle , cnhn le dernier
point du bord avec celui du buut de l'étui, produilent
par leur jonction la dernière bande oblique. On trouve cet '
infcclc dans les mêmes endroits que le précédent.
157. BUPRESTIS inauratus , fif^^ /^{A^ " v;V/^''/i ,
culeoptris punclis fix albis.
15<j HlSTOlREABRÉGÉE
Linn. fyft. nat. edît. lo ,p. 407 , n. 3. Clcindeîa viridis , elytris pun£lls duobus
albis cum lineola apicum.
Le buprefic vert a jix points blancs.
Longueur 4 lignes. L.irgeur I lignt.
Cette efpéce eft encore tout à- fait femblable aux deux
précédentes, feulement elle efl conftamment plus petite
&; plus étroite : elle eft , comme les deux autres, dorée ôc
cuivreufe , mais le delliis de Ion corps eft d'un vert doré
brun, encore plus foncé que dans la précédente. Sur cha-
que étui il y a trois points blancs , un en haut à l'angle ex-
térieur de l'étui, un vers le milieu du bord extérieur,
&: un dernier plus long & oblique vers la pointe des étuis.
C'eft dans les terreins fablonneux , près des rivières ôc des
ruiiîeaux , qu'on trouve cet infecte.
30. BUPRESTIS viridi-œneus , elytris punclis latis
excavatis mammillofis.
L'fi. loq. p. 385 , n. 11. Scardbaens parvus inauratus.
Linn. faun. fuec n. «550. Clcindeîa viridi-aenea , elytris pun6lis latis excavatis.
Linn. Jyfi. nat. edu. 10, p. 407, n. 6. Cicindela riparia.
Aci. Upf. 1736,/?. ip, n. 3. Cicindela senea , pun6tis excavatis.
Le buprefle a mammelons.
Longueur 2 î , 3 lignes. Largeur i ligne.
Quoique cette efpéce paroifle moins brillante que \q3
précédentes, vue de près 2c lur-tout à la loupe , elle n'eft
pas moins belle. Sa tête , fon corcelet , fon ventre , fes
cuifTes 2c fes pieds font d'un vert doré matte &: un peu
brun. Les jambes feules font brunes. Les yeux font noirs
& faillans. Le corcelet plus étroit que la tête , eft anguleux
êc inép^al. Les étuis font couverts de larges points ronds ÔC
enfoncés, du milieu defqueis s'élève un petit mammelon:
comme fes étuis font d'un vert matte &: pointillés, & que
les mammelons font d'un rouge cuivreux , ce mélange
forme une couleur finguliere. Ces larges points font ran-
gés longitudinalemenc , ^ joints enfemble par une raie
D E s I N s É C T E s. . M7
élevée de couleui- plus foncée. On trouve ce bel infeclc
dans les endroits l.iblonncux de humides.
31. B U P R E S T I S fufco-œneus , capue profundc Jlriuto ,
clyirorum jlria prima rcmoiijjima,
Linn. faun. futc. n. 558. Buprcftls fufco-xr.ca , glabra , nitida , thoracc fub-
marji,in.iio.
Linn.Jyji. nat. eàit. 10 , />. 408 n. 7. Cicincicb aquafica.
Ad. Ufl. ijiôfp. ly, n. 20. Cuiiid.la numma auica Ixvis.
Liji. tdb. mut. ;. 31,/; ij.
Le buprefle a tcic cannelée.
Longueur 3 lignes. Largeur * ligne.
Les caractères Ipécificjues de cette efpécc font trcs-dif-
tinclifs, 6c il ieroit à louhairer t]Lic toutes en eullènt de
pareils. Sa couleur elt d'un noir bronze. 6cs yeux lont lail-
lans comme dans l'elpéce précédente, & entre \qs yeux
on voit lur la tête des ftries longitudinales , ou caneîures
profondes. Les antennes lont hnes , ^c les mâchoires avan-
cent cS: forment une elpéce de bec. Lo corcelet eif large ,
marginé , un peu taillé en cœur, plus étroit cependant
que la tête : il cil chargé de petits points. Les étuis ont des
ilrics formées par des rangées de points tort petits. La pre-
mière de ces Ihies cil proche la future des étuis , enluite
le trouve un grand elpace lille, formant près de la moitié
de la largeur de l'étui , puis la féconde llrie 6c \qs autres
qui (ont allez fc-rrees; fur la troiiiéme le trouve un point
enfoncé alVez profondement. M. Linna:us avoit range cet
infecle parmi nos nckards { cucujus ) auxquels il avoit
donné le nom de buprcflcs : mais cet inlecle n'en a point les
caracleres ; il doit être rapporté à ce genre comme on
le voit par la torme de fes antennes 6c l'appendice de les
cuilles poflérieures. Ce petit animal le trouve dans le
fable humide.
31. BUPRESTIS cuprt'o V indique variegatus , punc-
tis quatuor imprcjjis , ptdibus palUdis^
158 Histoire abrégée
Le buprefîe a quatre points enfoncés.
Longueur l î , 3 lignes. Largeur f , l ligne.
Sa grandeur varie beaucoup. Sa couleur eft d'un bronzé
rougeâtre , avec des taches vertes dorées ; le delîous de
Ton corps eil d'un noir bronzé, les pattes ôc les antennes
font fauves. On voie fur chaque étui deux points enfoncés
proche la future , un plus haut, l'autre plus bas , ce qui
tait quatre en tout. On trouve cet inlecle dans le lable
près de l'eau.
33. BUPRESTIS fifco- œneus , elytris flr'iatis , punc^
lis duabiLS imprejjls.
Linn. faun. fuec. n. 530. Carabus ater ; pedibus antennlfque nigris.
Le buprefte broni^é a deux points enfoncés.
Longueur 2 lignes. Largeur f U^ne.
Sa couleur eft d'un noir bronzé j quelquefois un peu
bleuâtre ^ car elle varie. Son corcelet eil plus étroit que la
tête avec un fdlon dans fon milieu ^ les étuis font chargés
chacun de huit ftries formées pat des points : il y a de
plus fur chaque étui un enfoncement fur la troifiéme ftrie
en commençant à compter de la future. Cet enfoncement
eft placé à peu près au tiers de l'étui , ce qui fait deux
creux , un fur chaque côté. Le corcelet ell; quelquefois
liiïe Se quelquefois pointillé. Cette feule 6c petite diffé-
rence qu'on rencontre encre les individus de cette efpéce,
ne m'a pas paru allez confidérabie pour iéparer des infecles
tout-à-fait femblabies d'ailleurs , & pour conftituer deux
efpéces différentes. On trouve cette infecte avec iesprécé-
ào-iis , mais il eft un peu plus rare qu eux*.
Troisième Famille.
Tous les buprefles de cette dernière famille, ont certains
caraûeres communs , qui les rendent fort femblabies le^
uns aux autres, i'*. Leurk:orceiet a un fîllon longitudinal
DES Insectes. 159
dans Ton milieu , £c Jeux points enfoncés à fa partie poftc-
ncurc , attenant les ctuib, un de chaque cote. 1". lous
ont huit Itrics fur leurs ctuis , &: de plus , vers la baie
des étuis, le commencement d'une neuvième flrie, entre
la preniicre ^ la icconde , en commençant à compter de
la luture.
34. BUPRESTIS atcr , thorace lato , elytrorum Jîriis
puncidtis.
Le buprcjld pan'JJcux.
Longueur 6 lignes. Largeur 3 ligna.
J'appelle ce buprclle le parefllnix , parce qu'il marche
doucement , au lieu que prefque tous ceux de ce genre
courent fort vite. Il elt allez large, &C Ion port extérieur
Je fait prendre d'adord pour un tcncbrion , cependant il a
cous les caradercs des bupreiles. Il cil tout noir , à l'ex-
ception des appendices des cuilles , q^ui lont brunes. Son
corcclet cft au moins aullî large que les étuis, nullement
taillé en cœur , garni à la circonférence d'un large rebord ,
avec deux cnfonccmcns à la partie pollcrieure, »m de cha-
que coté. Les étuis ont huit ilries chacun , ce qui le ren-
contre dans tous les inlëcles de cette famille. En regardant
de près ces ftrics , on voie dans leur enfoncement des
points , ce qui fait le caractère diltinc^if de cette clpjce.
On trouve cet infecle dans les terres lèches ifc arides ; il a
des ailes lous fes étuis.
35. BUPRESTIS lon/s vindis , thorace luto.
Le buprefle vcrdcc.
Longueur 4 lignes. Largeur 3 lignes.
Il rciromble beaucoup , pour la tormc , au préccdcnt ,
feulement Ion corcclet n'a pas des rebords tout-à- tait li
conlidérables, &: les fhries des étuis, qui lont au nombre
de huit, fonclilles cC fans aucuns points. Toud'inlecle ell
. i6o Histoire abrogée
verc & luifanc, à l'exception des pattes & des antennes,
qui font brunes. - ' *^'^
7> « 3(j. B UP RESTIS irîfra niger ^ fip^^ nigro - œntus y
^ , . . thorace lato.
^j^>C^Ç - Linn. fdun. fuec. n. 527. Carabus nigro-œneus , antennis pedibufque nigris.
C s ''^""^ . J" Linn. fy fi. nat. edlt. lO , p. 415 j n, 20. Carabus vulgaris.
— ^:2— — ' '" Le buprefte rofette.
Longueur 3 lignes. Largeur i f ligne.
Il eft moins grand que les précédens ; du refte, il ref-
femble fi fort au dernier, que je croirois qu'il n'en efb
qu'une variété ; il n'en diffère que par fa couleur j qui efb
noire en deffous , & en defTus d'un noir bronzé , un peu
rougeâtre, comme le cuivre rofette. La bafe des anten-
nes eft un peu fauve , & la ftrie extérieure des étuis eft légè-
rement ponctuée. On trpuve cet infecle avec les précédens.
).n.:/^^ 3y. BUPRESTIS totus niger ^ thorace lato lœvi ^ ely-
^7 L.y- **. . troriim (irîis lœvibus.
Le buprefle en deuil.
Longueur 5 lignes. Largeur I | ligne.
Cette efpéce eft plus allongée que les précédentes ; elle
eft toute noire. Son corcelet eft large, moins cependant
que dans ceux qui précédent, 6c il n'excède pas la lar-
?-eur des étuis. Ce corcelet eft liffe, fur-.tout dans fon
milieu. Les étuis ont chacun huit ftries liffes. Dans quel-
ques individus , les jambes & les antennes font brunes :
dans d'autres , elles font feulement d'un noir moins foncé.
On trouve ces animaux fous les pierres.
/ , 38.BUPRESTIS ater fubvillofus ^ antennis pedibuf-
que ferrugineis.
2-*^ Le buprefle noir velouté.
Longueur 6 lignes. Largeur i lignes.
Son corps eft aûez allongé. Sa couleur eft noire; feule-
ment
desIn'sectes. l6\
ment fcs p.itrcs &: les antennes, fur-tout à leur bafc, lont
d'un brun ruuiieatre. Son corcelet cl\ lifl'e, 2C Ces étuis Ibnc
charges d'un petit duvet gris, jaunâtre, &i (ont trcs-hne-
nient pondues. Du Fond tic chaque point , part un des
petits poils, dont les étuis lont couverts. On trouve cet
iniecle avec les précédens.
39. BUPRESTIS d!dr , lœvis , pcdibus antcnnarum-
que bdfi fcrrugincis.
Le buprejle noir à pattes brunes.
Sa grandeur efl la même que celle du précédent. Sa
couleur eil aulli femblable à la lienne. La principale dif-
tér-ence conlifle dans fcs étuis, qui (ont raies, fans aucun
poil ni duvet. Une autre différence à remarquer, c'eft que
latroilienie^c la cinquième llries, en commenCjMnt .i comp-
ter de la luture , ont des points enfoncés , ainli que la der-
nière, tandis que les autres font lille-s, fi ce n'eft le bas de
la féconde, ou l'on voit quelquefois un ou deux points.
40. BUPRESTIS tûtus vindi cuprcus , antcnnis ni gris.
Le buprejle perroquet.
Longueur 5 , 3 lignes. Largeur 1,1 lignes.
Il y a peu d'efpéces qui donnent autant de variétés pour
la grandeur iic la nuance des couleurs. On peut juger des
diriérentes grandeurs par lesdimenlionsque nous donnons.
Quant .1 la couleur, elle ell verte , tantôt claire , taiitot
brune, toujours plus ou moins cuivreufe. Dans tous, le
delîous du corps cil plus noir. Les antennes font noires , à
l'exception de leur baie, qui eil brune; l'extrémité des
pattes ou les taries lont bruns. Le corcelet eft à peu près
de la largeur des étuis, avec un lillon longitudinal dans
fon milieu, & deux points enfoncés is: oblongs près de la
joncl:ion avec les étuis. Ceux-ci font chargés chacun de
luiit llries lillès & fans aucuns points Cet infecte eil com-
mun dans les jardins S>i \qs campagnes.
Tome /. X
i6i Histoire ABRÉGÉE
41. BUPRESTIS viridis , pedibus dytrorumqut mar-
gine extcrîore pallide teflaccis.
Le buprôjïc vert h bordure.
Longueur 4 ^ lignes. Largeur i lignes,
La tête &: le corcelec de cette belle efpéce font d'un
vert cuivreux. Ce dernier eft parfemé de petits points.
Les étuis font d'un vert matte , chargés de huit ftries cha-
cun, 6c ornés de petits points ferrés, du fond de chacun
defquels part un petit poil. Le deiîous de l'infecbe eft noir.
Les antennes font de couleur fauve pâle , ainii que \qs
f)attes &c le bord extérieur des étuis. On voit fur le corce-
et le llllon longitudinal du milieu , 6c les deux points ou
enfoncemens poftérieurs , qui font communs à toutes les
efpéces de cette famille.
,/«v /Â'kz. - 4 2 . B U P R E S T I S niger y thorace ^ an tennis pedibujque
^*t>h **i ' *." '" ' ferrugineis,
Linn. faun. fuec, n. 514. Carabus rîger , thorace, antennis pedibufquc ferru-
gineis,
Unn. fyft. nat. edit. 10 , p. 415 , /z. 15. Carabus melanocephalus.
Le buprefle noir a corcelet rouge.
Longueur 3 lignes. Largeur l \ ligne.
Le deflous de fon corps , fa tête 6c (es étuis font noirs';
les antennes , les pattes ^ le corcelet font d'un rouge
brun. Sa forme eft femblable à celle 6.qs précéclens, 6c fes
étuis iont rafes j avec huit ftries lilles 6c unies fur chacun.
v-| C^
43. BUPRESTIS ferrugineo - lividus , elytris punc-
tato-Jiriatis.
Le buprefte fauve.
Longueur 2 lignes. Largeur \ ligne.
Cette petite efpéce eft par-tout de la même couleur ,
brune j rougeârre, un peu livide : fes yeux feuls font d'un
brun plus noir. Les huit ftries de fes étuis font ponctuées
DES Insecte s. 1/^5
dans leur fonJ , ^ ne font point unies. Tout le rcric de
l'infccle cil lillc ^' pcjli.
B R U C 11 U S.
L A
Antennœ filiformes.
n R U C II K,
Antennes hliformcs.
Thorax fuhro tu ndus g: h h us.
Curpus JphdtroïcUum , dorjo con-
vexo.
Corcelct arrondi en bolTc.
Corps fphéroïJe , convexe en
delTus.
Le carnclcrc de ce nouveau genre, confilK- premicrc-
nicnt, dans les antennes filiformes, prelejue par-tout d'é-
gale grolîcur; iecondement, dans la t^orme de Ton corce-
lct, qui cil prelquc iphcriquc oc comme boHu en dellus.
Un rroifiémc caraclerc moins cflcntiel , cil la figure de ce
petit animal , dont le ventre cil allez arrondi tfc Iphcrique,
& dont le dos eft très-convexe.
C'eft: dans les tas de feuilles fcclies , dans le foin , dans
les herbiers qu'on trouve ces iniccl:es. Leur larve paroit
fe nourrir de ces leuilLs, qu'elle déchire 6»: détruit. Ceux
qui ont des coIlecl:ions de plantes, n'ont que trop fouvenc
occafion de \qs connoîtrc. Lorlque cette larve veut ie mé-
tamorpholer en chrylalide,c'lle le fait une enveloppe d'un
tillu \m y loyeux t5c très -blanc. C'ell de cette clpéce do
coque ou enveloppe, que fort rinfecle parfait , qu'on trou-
ve louvcnt dans les mailons.
La (econde clpéce de ce genre cft remarquable par Hi
forme prclque ronde, &: par les étuis qui (ont réunis en-
iemble , qui le recourbent alVcz avant en dellous, ëc lous
lelqucls on ne trouve point d'dîles. Cette efpéce cft moins
commune que la première. Nous avons donné à ce nou-
veau genre le nom ancien de bruche ( hruchiis ) par le-
quel les Naturalises ont autrefois déligné un infecte qui
ëêvoroic ôc ro4ig<Joit les plantes, ce qui convient très-bien
à<fcu^ tk ce gcnrO.
X li
1^4 PIlSTOIREABRÉGEE
Les efpéces que nous avons trouvées autour de Paris ,
fe réduifent aux deux fuivantes.
1. BRUCHUS teflaccus , clytrorum fafcia duplici aU
bida. Planch. i , fig. 6,
Vnn. faun. fuec. n, 487. Cerambix teftaceus , elytrorum fafcia duplici albida»
thorace Ipinofo.
Linn. fyft. nat. edit. lO}/». 393, n. 33. Cerambyx fur.
La bruche a bandes.
Longueur \ \ ligne. Largeur j ligne.
Les antennes de ce petit infe^Ve font plus longues que
fon corps. Sa tête eft large , un peu applatie , avec les
yeux faiîlans. Son corceleteft globuleux, allez petit, plein
de tubërofités irrégulieres , cependant fans pointes fur les
côtés, quoique M. Linnceus lui en attribue. Ce qui fem-
bleroit en former, ce font des petites touffes de poils,
qui font fur les côtés &; un peu iur le delTus du corcelet.
Ces poils font blanchâtres : l'écuffon eft: pareillement cou-
vert de poils blancs. Les étuis font convexes , avec des
ftries formées par des points , êc ils font chargés de deux
bandes tranfverfes de poils blancs , Tune proche le corce-
let , Tautre plus bas , toutes deux interrompues dans leur
milieu. Souvent l'infedle retire fa tête ôc fes pattes en à^i"
fous, & contrefait le mort ^ principalement quand on le
touche. La couleur de cet animal eft: brune , mais elle varie
pour la nuance , qui eft tantôt plus ôc tantôt moins claire.
Cet infecte eft vorace &; carnaffier : il ronge & détruit les
animaux & les plantes que l'on conferve dans les cabinets ^
& les réduit en poudre.
2. BRUCHUS totus tefîaceus ^ elytris coadunans,
La bruche fans allés.
Longueur 1 ligne. Largeur \ ligne.
Rien n'eft plus ftngulier , pour la forme , que ce petit
infedte, il reflembleà un globe brun &,.liire , porté furde$
DES Insectes. i6^
pattes. Sa tcte fait feulement une petite pointe d'un coté.
Cette tcte eft très-petite , &: il en fort des antennes pref-
qu'.ujdi longues que le corps & placées au devant des
yeux, qui (ont très -petits. Le corcclct eft large ^ fort
court. Les étuis (ont convexes, lillls, polis 6i d'une cou-
leur de maron ; ils font joints ^c réunis enlenible, U de
plus, ils envclopcnt une grande partie du dcllous du corps ,
cnforte que rinleclc eft tout cuiraftc. Sous ces étuis réu-
nis 6c immobiles, il n'a point d'ailes. Ses pattes 6c fes an-
tennes font un peu velues &: d'une couleur claire ; le refte
de fon corps eft brun 6c lifte. J'ai trouvé plufieurs fois chez
moi ce petit animal , dans des endroits ou l'on n'avoit pas
touché depuis long-tems. On le trouve aulli dans le vieux
foin. Je ne ferais point dans quel endroit fe rencontre la
iirve
L A M P Y R I S Canthandlsfpec. lirin,
LE FE R- L VISANT,
Antennœ filiformes. Antennes filiformes.
Caput clypco thoracis marginato Tcte cachée par un large rebord
tecltim. du corceler.
Ahdomïn'is îaura plkato-papil- Côtes du ventre plies en pa-
lofa. pilles.
Pendant long-tems, on n\i connu que la femelle de la
première elnéce de ce genre, qui, n'ayant point d'ailes ni
d'étuis, reftemble à une efpcce de ver, ce qui a fait don-
ner à ce genre le nom de \er-luifin: ^ \ cau(e de \a lueur
is: de la clarté que cet animal jette pendant \.\ nuit. Nous
lui avons conlervé le nom de Lampyns ^ qui lui avoit été
donné anciennement.
Ce genre a plufieurs caractères très diftintflis. i ° . La for-
me de les antennes, qui font limples, éS: qui vont en di-
minuant infenliblemcnt de la baie à la pointe, ce qui lui
eft commun avec quelques-autres genres. i°. La figure de
fon corcelct qui eft grand , avec de larges rebords , fous
i66 Histoire abrégée
lequel' fa tète eft cachée. Cette tête rentre dans une large
ouverture , pratiquée dans le dellous de ce corcelet. 3°.
EnHn la forme des cotés des anneaux du ventre, qui font
plilles te repréienrent des efpéces de papilles molafl'es. La
réunion de ces trois caractères fuffit pour reconnoître cec
infecte, ôc diftinguer ce genre de tous les autres.
Nous ne connoillons dans ce Pays que trois efpéces de
vers-luifans; encore la féconde pourroit-elle bien n'être
qu'une variété de la première;. mais les Pays étrangers en
fournilFent quelques-autres, qui , comme les nôtres, ont la
iinguliere propriété de luire pendant la nuit. Les femel-
les, qui lont dépourvues d'ailes &c qu-i rampent fur terre,
ont cette propriété à un degré beaucoup plus conlidérablo
Gue les m.ales, qui n'ont que quelques points lumineux.
11 paroît que cette lueur a été accordée à la femelle, qui
ne peut voler, pour être apperçue des mâles , qui la cher-
chent en voltigeant. En effet, li l'on prend le foir dans fa
main des vers lliifans vers la fin de Juin, qui eu. le temps
de leur accouplement, on voit quelquefois le maie qui
vient voltiger autour de fa l'emelle , & par ce moyen on
parvient à le prendre. Cette lumière que jettent les- fe-
melles , eO: fouvent (1 vive , qu'on la prendroit pour un
charbon ardent. La matière qui la produit paroît être un
véritable pholphore , femblable à la matière lumineufe
que donnent certains poifFons àc les vers qui habitent quel-
ques coquilles. Plus l'infecte eft en mouvement ^ plus l'é-
clat de ce pholphore eit vif &c brillant, & lorfqu'd com-
mence à diminuer , on n'a qu'à agiter , irriter l'infecte êc
le faire marcher , aulîi-tôt la clarté augmente ^ reprend fa
première vivacité.
Je ne connois point la larve du mâle du ver-luifant. M.
de Geer, dans les Mémoires Etrangers de l'Académie ,
donne la figure de celle de k femelle. Quant aux efpéces
de ce genre, elles fe réduifent aux trois fuivantes.
î . L A M P Y R I S frminâ apterâ. Pknch. 2., fig. 7. •
desInsectes. 167
lÀnn. fitun. fuce. n. 584. Camharis faemina aptfra.
Linn. fyji. n.it. tii'it. jo, p. 400 , n. i. Canthaiis oblonga nigra ; tliorace tefta-
ceo , marnine latsrali nigro.
4(drov. inf. p. 49^ > f'K- » . »•
Colum. ecphr. i , p. }8 , f. 36. Noftlluca tcrreftris.
Jonfl. Inf. r. 15 , fif,. X. CicinJela Mouff.
CharUton. txtrm^ P- 47* Gcindcla.
Merret. pin. p. lOl. CKinclela.
Moujfit. /ut. p. 109 , f. i. M.if. 1 fjîmipa.
Brudl. mu. t. i6 , fig. 3. v4. F.Tmina. B. Maf.
iî.;/. //;/! p. y2 , n. 15. Scar.il).cu4 lampyris fordide nigricam , coqiore longO
& any;iillo , feu cicindjla maf,
i?f;/. irij'. p. 79. Cicindcla impcnnis feu faemina.
L-jt. tab. mur. tab. t^ fis- XI-
Val. plijrmac.p. 301. Cicindeln.
Lecftc nov. inj'ecl. fptc. p. 23 , n. 47. Cantliaris mas coleoptcrus.
Le vcr-liùfant a femelle fans ailes.
Le mà/i-. Longueur 3 ) /ignés. Largeur l 7 ''^''^.
Lu ferni//c. Longueur 6 lignes. Largeur 1 \ /ignés.
On connoîc afl'cz le ver-Iuifant femelle, mais peu de
perfonnes connoiirent le mâle. Nous allons commencer
par décrire celle-là , &i nous donnerons enfuice la dcfcrip-
tion de ion mâle.
Le ver-luilant femelle varie beaucoup pour la c;ran-
deur. Sa couleur eft brune. On n'apper^j'oic point d\iborJ
fa tcte : la plaque du corcelet c]ui e(i large, applatic , de-
mi-circulaire, <?c qui dcborde beaucoup, li couvre entiè-
rement, à peu près comme dans les cajfïdes .^ que nous
examinerons par \à fuite. Alais il on regarde endellous, on
voit une efpcce de fourreau évafé, d.uîs lequel ie retire
cotte tcte, qui e(l fort petite. Les antennes qui (ont fili-
formes, allez unies, (ont à peine de la longueur du cor-
celet, ^ lorfque la tcte cfl retirée, elles font cachées en
partie. Le refle du corps de l'inlecle eft nù, fins ailes ni
étuis j ^ compofé de dix anneaux, unis en dellus, mais
qui en defl'ous ont (ur leurs bords de chaque coté un repli
noIaHe. Lorfque l'animal cfl en vie, les trois derniers an-
neaux (ont jaunâtres , ^c dans Toblcuricé , ils répandent
une fun^jere allez vive pour p(^uvoir lire , fur-rout ii Ton a
trois ou quatre tie ces vers. Cette luniicic s'.rpper*^oic fou-
1^8 HiSrOIREABRÉGÉE
vent le foir, pendant l'été, dans les jardins 6c les campagnes.
Le maie eft plus perk que la femelle. Sa tête ell figu-
rée précilément de même, &c recouverte pareillement par
la plaque du corcelet ; feulement elle paroît un peu plus
groiîe que celle de la femelle; elle eft noire , ainfi que les
antennes. Le ventre de ce mâle ^ moins gros & moins long
que celui des femelles , a les plis & les papilles des côtés
bien moins marqués. Mais la plus grande différence qui
fe trouve entre les deux {excs , c'ed: que le mâle eft cou-
vert d'étuis bruns, chagrinés, chargés de deux lignes lon-
gitudinales relevées, plus longs que le ventre, & fous
lesquels font les aîlcs. Les derniers anneaux du ventre ne
font pas audi lumineux que ceux de la femelle ; on voit
feulement quatre points de lumière, deux fur chacun des
deux derniers anneaux.
2. LAMPYRIS hemiptera.
Le ver-lu'ifam a demi -fourreaux.
Longueur 2 j /ignés. Largeur j ligne.
Sa couleur eft brune, comme celle de l'efpéce précé-
dente. Il en difî-ere ; premièrement, par fes antennes , qui
font afTez grofTes ôc de la longueur de la moitié du corps :
fecondement , par le corcelet, dont la plaque eft plus
allongée , avec une élévation lono;itudinaie dans fon mi-
lieu: troifiémement, par les fourreaux ou etuis, qui font
courts, &C ne couvrent que la moitié de fon corps. Celui
que j'ai , eft un mâle. Je croirois volontiers qu'il n'eft
qu'une variété de l'efpéce précédente, ou peut-être le
même infedte mal développé. Néanmoins les différences
que j'ai rapportées , m'ont engagé à mettre ici cet in-
fecle , jufqu'à ce que l'on foit certain qu'il ne diffère pas
du précédent, d'autant que les deux derniers anneaux d«
fon corps étoient lumineux.
3. LAMPYRIS elytr'is rubris ^ tkorace rubro y nigra
macula.
L'inn.
DES Insectes. 169
Vnn. faun. fuec. n. 587. Cantharis elytris rubrls , ihoracc nibro nigra maculi,
Linn. j'yjl. nat. tdit. lO, p. 401 , n. 1 j. Canthjris ùnguinea.
Fnf^h. gcm. Il, f. 41 , f. 3 , ic. 7, yf^. 1. Scaribarus arborcus parvus rubcr ,
elytris longis , clypco pettorali linca nigra.
Rjj inf. p. 101 , n. 4. Canth iris prioribus fimilii quarta.
yiii. Upf. 1736,/». l<^ , n. j. Cantliari;» elytris lubetriniij.
Le ver - luifant rouge.
Longueur 4 [ /ignés. Largeur i \ ligne.
Sqs antennes , fcs pattes &: tout Ton corps font noirs , à
rcxcepcion de Ion corcclct ôc de fcs étuis , cjui font d'un
beau louge. Sur le milieu de Ion corcelet, ell une rachc
longitudinale noire , qui en occupe plus d'un tiers , & cjui
s'étend jufqu'au petit écullbn , qui efl pareillement noir.
Ses étuis ont des Ilries Hnes &: légères. La tcte cil toute
cachée ious le corcelet , dont les rebords lont grands (^' lar-
ges. Les antennes font de la longueur de la moitié de l'in-
icù.c , & ibs étuis débordent (on corps. Cette jolie efpéce a
été trouvée par AL Mallet , mon confrère, qui me l'a com-
muniquée.
CICINDELA. Cantharis. linn.
LA C I C I N D E L E.
Antennœ filiformes. Antennes filiformes.
Thorax planus , marginatus, Corcelet appl.iti 3n: bordé.
Copia dctcclum. Tctc découverte.
Eiycraflcxiiia, Ltuis Hexibles.
La cicindele a été confondue avec la cantharide par
quelques Auteurs ; mais (on carac^cere l'éloigné beaucoup
de la vraie cantharide des boutiques , qui fe trouve même
placée dans un ordre tout-à-tait diiVcrent , ayant cinq piè-
ces aux taries des deux premières paires de pattes , ^ qua-
tre Iculcmcnt aux tailcs de \.\ dernicre paire, au lieu que
le genre que nous traitons , a cinq pièces à tous \cs taries,
tant des jambes poftéricures , que des pattes antérieures.
Nous trouvant donc obliges de Icparer ce genre des can-
Tomc /. Y
ijo Histoire abrégée
tharides, nous lui avons donné le nom ancien do cldndde ^
qui autrefois, écoic celui d'un genre approchant du ver-lui-
lant j & peut-être de ce même genre auquel nous le refti-
tuons aujourd'hui.
Le cara£lere des cicindeles confifle, i ^. dans leurs an-
tennes, qui font filiformes, comme celles du genre pré-
cédent ; z^ . dans la forme de leur corcelet ^ qui eft un
peu applati ôc bordé , mais qui ne couvre point la tête de
l'infeàe; 3^. dans la flexibilité de leurs étuis, qui, fans être
membraneux , font cependant beaucoup plus mois que
ceux de la plupart des autres infectes à étuis.
Les eipéces de ce genre font communes, & fe trouvent
ordinairement fur les fleurs. Je ne connois point leurs
larves. Quant aux inlecl:es parfaits , il y en a quelques-uns
qui ont une iingularité qui mérite d'être remarquée. Ces
cicindeles ont de chaque côté deux veflcules rouges ,
charnues , irréguliéres j & à plulieurs pointes, qui partent
des côtés du corcelet & du ventre, un peu en-delTous , ôc
que l'inlecle fait enfler 5c défenfler. Ces efpéces d'appen-
dices rouges à plufieurs pointes , ont été appellées par
quelques amateurs d'hiftoire naturelle des cocardes , 6c \qs
cicindeles qui en font pourvues, portent le nom de cicin^
deles a cocardes. J'en ai remarqué autour de Paris trois ef-
péces ; Içavoir , la cicindele bedeau , la cicindele verte à
points rouges , ëc la cicindele verte à points jaunes , dont il
y a deux variétés. Quel peut être l'ufage de cette partie
fînguliere , qui n'a point certainement été donnée à ces in-
feâbes fans quelques raifons ? C'eil ce qu'il eft difficile de
décider. J'ai quelquefois mutilé ces cicindeles ; je les ai
privées d'une ou de toutes ces velîcules , fans qu'elles
ayent paru moins agiles èc moins vives. Peut-être quel-
que hazard heureux , ou quelqu'obfervation fuivie donne-
ront-ils plus de lumière fur l'ufage de ces parties.
j. CICENDELA elytrls mgrlcandbus , thoracc rubro ,
nigra macula. Planch. 2 , fig. 8.
DES Insectes. 171
Linn. Çyfl. nat. td'u. lo , p. /^ol , n. lO. Cantharis fufca.
Linn. jjun. jute. n. 586 Canih..tii clytris nigricantibus , thoracc rul.ro, riigr»
macula.
Ka], inf. p. 84 , n. 29. Camhariis fcpiarius major, dy trU nigricantibus , dorfo
feu thorace fupino oblcure ruto.
Raj. inf. p. ICI , n. z. Cantharis femiunciam lonea.
Ai). Uyf. 1736, p. 19, n. 2. Canthari» elytris futcis.
La cicindelc noire a corceUi maculé.
Longueur 5 /ignés. Largeur i ] ligne.
Cet infecbc a I.1 tccc noire , mais fcs mâchoires font rou-
ges. Ses antennes , qui (ont un peu npplacies ^ vont en di-
minuant par le bout, 6c ont une longueur égale à celle de
la moitié du corps. Elles lont noires U. leur bafe efk rou-
rcatre. Le corcelet élevé dans Ton milieu avec des rebords
larges 6c plats, elt d'un rouge fauve , 6c a lur le devant
une tache noire prefquc ronde. Les étuis font aflez larges :
leur couleur eil noire , 6c ils font mois , Hexibles , un peu
chagrinés 6c comme foyeux. Les cuillès font rouges , mais
leurs extrémités , ainfi que les jambes 6c \q^ tarfes , font
noires. Le deirous de l'animal ell tout noir , à l'exception
des derniers articles du ventre, qui lont d'un jaune rou-
geatre : les cotés lont auili de la même couleur jaune , 6c
forment i\QS replis papillaires. On trouve cet iniccle trcs-
communément lur les fleurs.
2, CICINDELA thorace rubro immaculato , genuhus
pofticis , m gris.
Linn. fyjl. nut. edit. lO , ;>. 401 , n. 11. Cantharis livida.
Elle donne les variétés fuivantes.
a Cicindcla elytris tefiaceis y thorace rubro immacu-
lato y genubus pojlicis ni gris.
Raj. inf. p. 84, n. i8. Cantharus fepiarius major, h rufo flavicans , elytrU
non maculaiis.
Àc'l. Vpf. iy]6 t P' 19, n. I. Cantharis clytris teftaccis.
Linn. faun. fuec. n. 585. Cantharis clytris teftaceis , thoracc rubro imma-
culato.
171 Histoire abrégée
- ^ b. Cicindcla elytris nigricantibus , ihoracc rubro im^
^ "J"^ maculato y gcnubus poJliCLS nigris,
Raj. inf. p. loi , n. 3. Cantharis prœcedenti fimilis & œqualis.
La cicindele a corcclet rouge.
Longueur 5,6 lignes. Largeur I {ligne.
On voit que cet infecSbe varie pour la couleur des étuis,
qui font tantôt noirs 6c tantôt de couleur jaunâtre. On en
trouve des noirs qui font accouplés avec des jaunes , 6c
d'autres fois des noirs accouplés enfemble y ce qui prouve
très- certainement que ce ne font que des variétés. D'ail-
leurs les uns & les autres y à la couleur près de leurs étuis ^
fe reiïemblent parfaitement. Ils relîemblent auiîi beau-
coup à l'efpéce précédente. Leurs antennes noires , ap-
platies &; jaunâtres à leur bafe , font de la longueur de la
moitié du corps. La tête eft toute d'un jaune rouge, avec
les yeux noirs. Le corcelet figuré comme dans la précé-
dente eipéce , eft entièrement d'un reuge fauve , fans
tache noire. Les étuis flexibles & foyeux, lont ou noirs ou
d'un jaune pâle. Les pattes font de cette dernière cou-
leur , à l'exception des genoux &: des jambes des pattes
poftérieures , &: quelquefois de celles du milieu , qui font
noirs. Le defious de l'animal eft noirâtre ^ mais les côtés
& les, derniers anneaux du ventre, font jaunes. On trouve
cetinfe£te fur les fleurs, avec le précédent.
3. CICINDELA elytris nigricantibus , thorace rubro
immaculato , genubus omnibus rubris.
La petite cicindele noire.
Longueur % \ lignes. Largeur i ligne.
Les antennes de cette efpéce font de la longueur de la
moitié du corps ; elles font fauves y plus noires vers l'ex-
trémité. La tête efl: de même fauve en devant , mais fa
partie poftérieure eft noire , ainfî que les yeux , ce qui for-
me une longue bande tranfverfe. Le corcelet eft rouge ^
D E s I N' s F C T E s. 1 - 5
fans aucune tache. Les étuis ioiu d'un noir un peu cendre
oc matte , les pattes lont rougeatres , &: n'ont point du tout
de noir, li ce n'ell un peu au milieu des pattes portcrieu-
rcs, dans les maies leuienicnt. Ctll par-là c]u'on peut
plus lurement dillinguer cette efpccc des précédentes ,
dont elle diHérc beaucoup pour la grandeur. Le dellbus
du ventre ell noir, avec des anneaux rouges. On trouve
cet inlcwle avec les précédens.
4. CICINDELA clytris tejîaceis , thorace rubro im-
maculaco , gcnubus omnibus rubris.
La petite cicindele pâle.
Longueur 3 lignes. L.trgeur ^ tigne.
C'eft préciiément la même forme que celle des précé-
dentes , peut-être même n'eft-ce qu'une variété de quel-
qu'une de ces efpéces : elle a les yeux noirs, la tête &
Je corcelet rouges ians aucune tache , les étuis pales ,
le dellous du corps cendré ^ les pattes fauves j fans
que les jambes pollcrieures loient noires.
5. CICINDELA rubra , e /y tris tcjlaceis , apice ni-
gris.
La cicindele à étuis tachés de noir.
Longueur 4 lignes. Largeur 1 ligne.
Celle-ci eft toute rouge , à l'exception des antennes &:
des pieds, ou bouts des pattes qui font noirs. Les étuis
qui ibnt de couleur fauve , ont aullî un peu de noir à
leur extrémité i du relie, elle reiremble beaucoup aux pré-
cédentes.
6. CICINDELA nigra , elytris pcdibufque pal li dis.
Elle varie pour la couleur du corcelet.
a. Cicindela nigra , thorace omnino nigro , elytris
pedibujque pallidis.
174 Histoire abrégée
b. Cicindela nigra , thoracis marginc flavo , elytris
pcdibufqiie pallidis.
La cicindelc noire a étuis jaunes.
Longueur î , 2 î lignes. Largeur j ligne.
Il y a encore beaucoup de refTemblance entre cette
efpéce ôc les précédentes : elle varie pour la couleur du
corcelet : dans les unes , la tête j le corcelet &: le ventre
font noirs , &: \^s pattes ainii que les étuis y (ont d'une cou-
leur fauve pâle : dans les autres j la tête & le ventre font
noirs ; le corcelet eft anfii noir , mais bordé de jaune ;
enfin les cuifles font noires j 6c les pattes ainfî que les
étuis , d'un jaune pâle : dans les unes &; les autres la bafe
des antennes eft de la couleur des étuis , & leur extrémité eft
noire : le corcelet eft un peu plus applati dans celles où
il eft bordé de jaune. Cet infecte fe trouve avec les précé-
dens.
7. CICINDELA viridi-œnea ^ elytris extrorfum rubris.
Linn. faun fuec. n, 588. Cantharls viridi-jenea , elytris extrorfum rubris.
Linn. Jyft' nat. eiit. 10 ,/>. 402 , n. 16. Cantharis œnea.
Roj. irij, 77 , n. 1 2. Scarabaeus minor , corpore longiufculo , elytris rubicundis.
La cicindele bedeau.
Longueur 3 lignes. Largeur i \ ligne.
La tête de cette efpéce eft verte 3 & (es mâchoires font
d'un jaune citron , ainfi que les trois ou quatre premiers
anneaux de fes antennes. Ces antennes font verdâtres à
leur extrémité , elles font prefqu'auffi longues que la moi-
tié du corps, ôc elles ont une particularité remarquable ;
ç'eft que leur fécond anneau a une appendice formée en
pointe 5 2c le troifiéme une autre qui fait le crochet.
Le corcelet lifte ôc prefqu'applati avec des rebords , eft
vert ; il a feulement un peu de rouge fur les côtés. Le
ventre Se les pattes font verts; Les étuis le font aufîi à
leur bafe , (6c le long du côté intérieur q^ii- forme là future,
fans tepèndant que cette couleur aille jufqu'au- bas de la
i
DES Ii; SECTES. IT^
future. Tout le relie de l'etui qui en tait plus des deux
tiers , fcavoir le coté extérieur &: le bas , font rouges.
Quand l'inlecle cil en vie, on voie deux velicules rouges
comme charnues, terminées par deux pointes, placées
aux deux cotes du corcelct , t]ui s'enHent «S: le dclenrienc
alternativement. 11 y a deux lemblabics velicules aux deux
côtés du ventre : c'ell à caule de ces velîcule» à pointes
qui rellemblent .i des cocardes , que l'on a donné à cette
cicindele dk. à les lemblables, le nom dccicindclts a coLdr-
c/es. On trouve cet inleclie lur les Heurs.
8. CICINDELA œneo-viridis ^ tlytrls apicc rubris.
Linn. faun, fucc. n. ^89. Cantharis a-neo-viridis , clytris aplce rubris.
Ad. Upf. 1736,/'. 19, n. 5. Cantharis elytrii vindi-œneis apicc rubris.
Linn. fyft. nat. edit. lO y p. 401 , n. 17. Caniharis bipullulata.
La cicindele verte a points rouges.
Longueur ) lignes. Largeur I { ligne.
^<^s antennes font un peu moins longues que la moitié
de (on corps : elle a , comme la précédente , des crochets
aux premiers anneaux de les antennes , ce qui e(l commun
aux cicindeles.i cocardes ; aulîi celle-ci a-t-elle des velicules
rauges tricuipidales aux cotés du corcelet & du ventre ,
comme la précédente; quant à \x couleur, elle ell partout
d'un vert bronzé, ieulemcnt le bout de les étuis le termine
pai- une tache ponceau. Le deilus du ventre caché par les
aîles & les étuis, eft aufli rouge. Cet infecte Te trouve fur
les rieurs avec le luivant.
5>. CICINDELA œneo-viridis clytris apicc Jîavis,
Rjj, inf. p. loi , n. 7. Cantharis vix trc$ oftava» uncix longa.
Elle donne les deux variétés fuivantes.
a. Cicindela tota ceneo-viridis , clytris apicc Jîavis.
h. Cicindela cœruleo-viridis , thoracis marginc rubro ,
clytris apicc flavis.
La cicindele yertc à points jaunes.
i-j6 Histoire abrégée
Sa grandeur efk la même que celle de la précédente,
dont elle pourroit bien n'être qu'une variété ; elle-même
varie pour la couleur. Tantôt elle effc toute verte avec des
points jaunes à l'extrémité de Tes étuis ; tantôt on trouve
d'autres individus qui font bleuâtres , &: qui outre les
taches jaunes du bout des étuis , ont encore le rebord
de leur corcelet rou^e : les unes &: les autres ont les cocar-
des ou vefîcules rouges aux côtés du corcelet de du ventre.
-»»
10. CICINDELA fifia elytris apice flavis , thoracc
rubro nigra macula.
Linn. fdun. fuec. n. 592. Cantharis fufca, elytrîs apice flavis , thorace rufo.
Linn.Jyft. nat. edit, 10 , p. 402 , n. il. Cantharis minima.
La cicindcle noire a -points jaunes Ù corcelet rouge.
Longueur l { ligne. Largeur { ligne.
Cette petite efpéce a la tête ôc les antennes noires. Son
corcelet eft rougeatre avec une tache noire au milieu. Lqs
étuis font d'un brun foncé , lilTes , avec un point jaune à
l'extrémité de chacun. Les pattes font aflez longues 6c noi-
râtres, ainfi queledeilousde Tanimal. Je n'ai pu m'alfurer
fî cette cicindele avoit des cocardes ou vefîcules. On la
trouve fur les Heurs avec la fuivante.
N. B. Une chofe qui me paroît finguliere , c'eft que
M. Linnarus dans fa dixième édition du Syflema Naturœ ^
donne pour fynonime à cette cicindele , &: joigne avec
elle la deuxième eipéce de necydale qui en diffère beau-
coup ôc qu'il avoit léparée dans fa Fauna Suecica ; il faut
qu'il y ait au moins un de ces deux infe(^es qu'il n'ait
pas vu.
11. CICINDELA fujca elytris apice flavis , thorace
fufco,
lÀnn. faun. fuec. n. 591. Cantharis elytris nigris, apice flavis ^ thorace atro,
Linn. fyft. nac. edit. lo y p. 402 , n. 20. Canthaiis biguttata.
La cicindele noire a points jaunes ù corcelet noir.
Sa
D E s I N s E C T E s. I77
S^ grandeur ne dilicre pas de celle de refpccc prtcc-
dcnte! Quanta la couleur, clJcell partout d'un brun noirâ-
tre un peu vert, ians aucune couleur rouge fur le corce-
Jet : i'culement Tes ctuis font termines par deux points
jaunes un peu rouge.îtres, de Tes jambes (ont jaunes.
II. C: I C I N D E L A e /y iris nigns , fifciis duabus ru-
bru.
Linn. fjun. fufc. n. 590. Cantharis clytris nigri$ , fafciis duabus ruLris.
Lini. jyji. nat. edit. 10, /j. 401 , n. 19. Cantharis iafciata.
R.ij. i'tj p. 102, n. 11.
j4ci. V;J. 1736, p. 19 , n. 6.
La cicindtlc a bandes rouges.
Cette efpéce cil femblable à la précédente pour la gran
deur. Ses antennes ik. Tes pattes (ont noires , ^^% pieds leu-
lement (ont un peu pâles. Sa tête 3c (on corcclet (ont d'ua
vert un peu bleuâtre, iies étuis (ont noirs, charges de deux
bandes tran(verles d'un beau rouge. Tune au haut ou à
1;^ baie de l'étui , quelquefois interrompue dans (on milieu ,
l'autre placée à la pointe, ou elle termine l'étui fans être
interrompue: la largeur de ces bandes varie, enlorte que
tantôt le noir ik: tantôt le rouge domine (ur les étuis \
le delFous de l'infecle eft noir. '
13. CICINDELA viridis , thoracc rubro immaculaio,
La cicindtle venc a corcclet rouge.
Longueur I ^ ligne. Largeur \ l'grte.
Cette petite efpéce elt toute noire, à l'exception du
corcelet qui eft rouge, (ans taches noires. Les étuis qui
(ont trcs-lillés, (ont entièrement de couleur verte , Ians
aucuns points à leur extrémité, comme dans les elpéces
} précédentes. Les antennes (ont de la longueur du corce-
et ôc les pattes (ont jaunâtres. On trouve cet inlecle lut
les Heurs.
14. CICINDELA virîdi'Cccrulea.
Tome /. Z
lyS Histoire abrèges
Elle donne les variétés fuivantes.
a. Cicindela vlridls.
b. Cicindela cœrulea.
c. Cicindela viridi-cccrulea,
La cidndele verdâtre.
Longueur 3 lignes. Largeur i ligne. '
Cette cicindele plus allongée que les précédentes, ell
partout de la même couleur, mais cette couleur varie :
dans les unes elle eft verte, dans d'autres bleue, &: dans
quelques autres elle tient le milieu entre le vert & le bleu.
Les antennes ont leurs anneaux moins applatis , moins
allongés 6c un peu plus ronds: elles n'égalent pas la lon-
gueur du corcelet. Ce corcelet eft convexe avec des re-
bords , moins applati que dans la plupart des autres efpé-
ces ; il eft pointillé ainli que les étuis.
15. CICINDELA plumbeo - nigra,
La cicindele plombée.
Longueur 2 lignes. Largeur { ligne.
C'eft précifément la même forme que dans Tefpéce
précédente, enlorte que je croirois qu'on pourroit ne la
regarder que comme une variété, fi elle n'étoit conftam-
ment plus petite. Celle-ci a aulîî une particularité, c'eil
que les antennes dans les maies font courtes comme dans
l'efpéce précédente , égalant à peine le corcelet , àc
qu'elles font compofées d'anneaux aiTez arrondis , au lieu
que dans les femelles les antennes font formées d'articles
plus longs , plus triangulaires , qu'elles approchent de
celles des autres cicindeles & qu'elles égalent la moitié de
la longueur du corps. Tout l'infecte ei]; de couleur noire
luifante, un peu plombée ôc fans aucune tache.
ï^. CICINDELA villofo-cinerea,
La cicindele cendrée.
Longueur i ligne. Largeur l ligne»
desInsectes. 179
Celle-ci dillcrc un peu des autres par fa forme. Ses an-
tennes loiic courtes , d'un tiers moins longues que loa
corcelet, & vont un peu en groilillànc vers le bout ; elles
ionc de couleur brune tirant lur le niaron , ainli que les
pattes. Le eorcelet ell plus connexe & a des rebords moins
marqués que dans les autres cicindeles. Tout l'animal ci\
noiratie, mais paroît cendré à caufe des petits poils ferrés
&: blanchâtres, qui le recouvrent partout : les ye.ux lonç
noirs 6c allez laillans.
17. CICINDELA plumbco- cuprea , iibiis pallldis j
abdonunc fubroiundo,
La ciandcU broiiT^cc,
Longueur i Ligne.
Cette petite cicindele cft moins allongée^ plus arron-
die que les précédentes : les étuis n'ont ni points, ni ibies.
Tout Ion corps eft de couleur plombée, à l'exception des
jambes feules, qui lont d'un jaune ou fauve pâle.
O M A L I S U S.
Antennœ plifirmcs. Antennes filiformes.
Corceiec applati à <]uatrc an-
cles , dont les dtux pollcrieurs
nnilleot un pointes aiguej.
Thorax flanus tctraç^onus , an-
gijUs pojîerionbus in Jpinam pro-
duclis.
J'ai donné à ce genre inconnu julqu'ici le nom d'cma-
life, qui veut dire appLui , .\ caule de la forme platte
de la leule efpéce qu'il renferme.
Son caraélcre confrfte premièrement dans la hgure de
Tes antennes qui (ont tililormes, Iccondement ^ particu-
liéren-ïcnt dans la loime lînguliere de Ion corcclet qui ell
applati ik: rcpréfcnre un quarré long, dont les angles pol-
térieurs qui regardent les étui* le prolons^ent en pointes
^ Z ij
igo Histoire abrégée
longues 6c aiguës. Cette forme a quelque léger rapport
avec celle du corcelet des taupins, dont les omalifes diffé-
rent par les antennes di par le deffous de leur corcelet qui
eft nud , fimple , 6c qui n'a point cette efpéce de pointe
que nous avons fait remarquer dans \gs taupins. Nous n'a-
vons encore trouvé qu'une feule efpéce de ce genre, qui
paroîc mêrine affez rare & difficile à rencontrer, 6c nous ne
eonnoiilons point fa larve.
I. OMALISUS. Planch. 2,%. 9.
JJomalifc.
Longueur X \ lignes. Largeur i ligne.
Le corps de cet infecle efl: applati. Ses antennes font
noires 6c de la longueur de la moitié du corps : il les porte
droites en avant 6c parallèlement l'une à l'autre. Son cor-
celet eft quarré applati , avec deux échancrures poftérieu-
rement, &: fes angles poflérieurs font aigus 6c fe terminent
en pointe. Les. étuis font applatis 6c fe courbent fur le
côté 5 en formant une efpéce d'angle ou d'équerre. Ils ont
chacun neuf ftries longitudinales. formées par des points,
fçavoir fix depuis la future jufqu'cà l'angle ou courbure, 6c
trois depuis cette élévation anguleufe jufqu'au bord exté-
rieur. Tout l'infecle efl: noir, à l'exception du bord exté-
rieur, 6c de l'extrémité des étuis ^ qui font d'un rouge
fafrané. Ce rare infecle s-efl trouvé à Fontainebleau.
HYDROPHILUS. Dynfius linn,
L' H Y DR O P H l L E^
Antennœ clavatœ perfolia- A ntennes en mafle y perfq-
tœ antefinulls breviores^. _ ^^^^.s » $^^^ courtes que les
antennules.
Pedes natâtor'àJ''^ "^ Pattes en nageoires. '
2->L'hydrophilp appco.che :beaucoup d^s deux genres fui-
desInsectes. iHi
vans pour fli forme i^ le iicu ou on ic trouve; mais il elt
aiié de l'en diflinguer par (es antennes. Dans cet infecte
elles (ont en malle, ou terminccs par un bout plus gros
(]ue le relie de l'antenne, &c qui cil coinpolc d'articles
ap[)latis, minces ^n: entilcs parleur milieu. Une elpcce de
bouton allonge teimine cette malle &. toute l'antenne. On
voit c]uc cette conlormation des antennes rellemble beau-
coup .à celle des, dermelKs que nous avons décrite , 6C
l'hydrophile pourroit prelque (e rapporter à ce Retire,
fi deux autres caractères ne l'en eloignoient. Le preniier
ell la loni^ueur des anteiuuiles qui furpalVe celle des anten-
nes qui (ont allez courtes. Le lecond (e tire de la forme
des tai fcs , qui dans les hydrophiles (ont larges , plats
i\: minces, bordés du coté intérieur de poils ferrés i^
(emblables à des nageoires. Ces tar(es ctoient nëce(-
(aircs à des in(ectes qui tout leur Icjour ordinaire dans
Teau,
On rencontre fouvent les larves des hydrophiles dans les
eaux ; elles font allongées &i ont fix pattes écailleul'es.
Leur corps cil compole de onze anneaux. Leur tcte ell
grolle, avec quatre barbes ou antennes en tilets <3c de
fortes mâchoires. Les derniers anneaux de leur corps ont
des rangées de poils (ur les cotés , &: le ventre le termine
par deux pointes chargées de lemblablcs poils, qui for-
ment des clpéces de panaches. Ces larves font (ouvcnc
d'un briHi verdàtre panache : elles (ont vives, agiles C?C
très-voraces : elles mangent isL dévorent les autres inlecles
aquatiques , &i (oiiv^nt le détruifent (S: (e dcchirent les
unes les autres. L inlecle parfait n'ell guères moins
voracc ciuc (a larvt , mais il ne peut attaquer que les
larves, les infccles parfaits comme lui, le trouvant .i
ral)ri des coups par le moyen de cette elpice v'e cuiralle
cc.iilleule dont leur corps ell revêtu. Il f.\ut prendre Cct in-
|ec>e avec précaution : outre que (es mâchoires peuvcnc
pincer, il a encore fous le corcelet une autre dcfenie ;
c'eli une longue pointe aiguë tfv crés-piquante , qu'il fcaîc
l8l HiSTOIREABRÉGÉE
enfoncer dans les doigts en faiianc des eHbrcs pour mar-
cher en reculanr.
Les œufs des hydrophiles font aiïez gros; ils les renfer-
ment dans une efpéce de coque foyeule blanchâtre , un
peu grife , afl'ez forte 6c épailTe , de forme ronde, & qui fe
termine par une longue appendice , ou queue mince de
même matière. On rencontre aflez fouvent ces coques
dans l'eau. C'eil dans leur intérieur qu'écl oient les œufs
èc que naiflentles petites larves des hydrophiles. Ces fortes
coques fervent probablement à ces infectes à dél^endre
leurs œufs contre la voracité de plufieurs autres infedes
aquatiques, èc même contre leurs femblables qui ne les
épargneroient pas.
I. HYDROPHILUS niger , efytris fulcatls , amen-
nls fiifcis. Planch. 3 , lig. i .
Linn. faun. fuec. n. 561. Dytifcus antennis perfoliatis fufcis.
Uni. fyjl. nat, edic. 10 , p. 4II , «. I. Dytifcus piceus.
Frifch. germ. tom. 1 , ta6. 6.
Le grdnd hydrophile.
Longueur 17 lignes. Largeur 9 lignes.
Ce grand infecle efl tout noir 6c aiïez luifant. Sa tête eft
un peu applatie, munie de grandes mâchoires, 6c les yeux
font placés fur les cotés poftcrieurement. hes antennes
pofées en deiïous 6c immédiatement devant les yeux , font
brunes 6c compofées de neuf articles: fçavoir un long,
courbe ^i applati , qui tient à la tête , un fécond plus coure
6c rond , trois autres très-courts , enfuite quatre qui for-
ment la malle ou le gros de l'antenne, comme dans \qs
dermeiles. Le premier de ces quatre eft évafé en enton-
noir , les deux d'en fuite font applatis 6c enfilés par leur
milieu , ce que nous appelions perfoliés , le dernier qui
termine l'antenne, forme une efi^éce de cône, qui finit en
poipite. Ces antennes font de la longueur de la tête. Les
quatre antennules font de la même couleur que les anten-
nes^ mais deux des quatre furpalient les antennes en ion-
D F. s I N s E C T E s. I J^ 5
giicur. Le corcelct cil uni ôc poli : les étuis le font aui.'i ;
on y appcrçoit (cuicmcnc c]iicl']ucs iillons luperticicb ,
dont trois (ont plus ap[nircns. bous le corcelct de l'inlcctc
cil uneclév.irion lonL;icudin.ile, conlidérable, qui tormaiiC
une clpcce de llcrnuin , p.illc encre (es p.icccs cc le terninic
du cutj Ju ventre par une pointe forte &: aiguë allez laiN
lance. Le bout des jambes a deux épines aiguës, fie les
taries de i'inleclc lotie applacis avec des barbes de poils du
coté incérieur, ce qui les fait rcHembler à des nageoires :
aulli rinlccle nage-t-il très-bien. Les pièces des tarfes qui
lontau nombre de cinq, font difficiles à dillinguer. Lnhn le
pied le termine par des onglets courbes ou elpéces de
grilles au nombre de quacre, comme dans la plupart des
mlecles à ctuis, quoique quelques Auteurs prétendent le
contraire. C'eft à l'aide de ces crochets que l'animal mar-
che fur terre 6i hors de l'eau, quoique la démarche ioit
irréguliere, (es pattes n'ayant pas le mouvement de roia-
tion ou de genou , comme celles de la plupart des infecles ,
mais leulement celui de charnière.
1. HYDROPHILUS niger _, elyirorum punclis pcr
Jirias dïgcjhs , anutvui nigris.
Unn. fuun. futc. n. j5i. Dyrifcus antennis perfoliatis nigris , elytris Ixvibus.
Lj'tn. Jyfl. nat. tdit. \o , p. 4I1 , n. a. DyiiUiis carabyides.
L'hydrophile noir picote.
Longueur j /ignés. Largeur } lignes,
II ell d'un noir luifant, moins allonj^é &: plus arrondi
poftérieurement que le précédent , qui le hirpalle beau-
coup pour la grandeur. Vn de les principaux caractères
dillinclils (e tire de la forme des étuis, qui au lieu d'être
idlonnés comme dans la première clpéce, ont feulement
des points rangés en (Iries fur leur milieu vk pofés irré-
gulièrement fur leur bord extérieur. La poincedu corcelet
ou du flcrnum en dellous ell peu 1 aillante : enrin les anten-
nes ^ ajuennules lont noires.
184 Histoire abrégée
3. HYDROPHILUS niger ^ elytris lœvibus dcnfe
punclatis.
U hydrophile liffc a points,
Long'ieur z lignes. Largeur i ligne.
Cette efpéce efl: noire j aiTez arrondie , lifle ôc fans
ftries; mais en la regardant à la loupe, on voit que Ton cor-
celet 2c Tes étuis font chargés d'un nombre infini de petits
points. On la trouve dans l'eau avec les précédentes.
4. HYDROPHILUS niger , elytris ftriatis , pedi-
bus fufcis.
Linn faun. fuec. n. 563. Dytifcus antennis perfoliatîs nigris ; pedibus fufcis j
elytris ftriatis.
Linn. jyjl. nat. dit. 10 y p. 411 , n. 3. Dytifcus fufcipes.
L'hydrophile noir flrie.
Longueur 3 f lignes. Largeur I j ligne.
11 eft noir : Tes pattes ôc Tes antennules font brunes : les
antennes font noires ; le corcelet efl: pontl:ué, ôc les étuis
ont des flries formées par des points lerrés.
'3/*.^ 5. HYDROPHIIUS/^/v^^j.
L *hydroph ik fauve ,
Longueur 2 lignes. Largeur l ligne.
Le délions de Ton corps eft noir, & Tes pattes font
de couleur fauve , ainlî que la tête , le corcelet & les
étuis. Sur ces derniers on voit un peu de noir difpofé par
bandes longitudinales , mais peu terminées &; peu diilinc-
tes. Les œurs de cet inlecle lont de couleur blanche : il \qs
porte à l'extrémité de fon corps, oii ils font difpofés en
paquets de forme ovale.
J
4.U
DYTICUS.
desInsectes. 185
D Y T 1 C U s. Dytifius Icnn.
LE D I T I Q U F.
Antennœ fili formes y capitt Antennes filiformes plus
longiorts. longues que la tcre.
Pcdcs natatoru. Pattes en n.igeoires.
Le diritjuc, comme qui diioic le plongeur, que quel-
ques modernes ont appelé dirilque, rellemble rour-a-faic
pour la forme extérieure au genre précédent : il eft comme
lui déforme ovale, allongée &: terminé pollérieurement
en pointe moulle , mais il en ditKre par Ion caractère.
Ce caractère conlilte ; i°.dans la figure de les antennes
filiformes , qui vont en diminuant mienliblement de la
baie à la pointe, &: qui font plus longues que la tête de
l'inleclie 6c que les ancennules ; 1^. dans la figure de ics
pieds , qui lont en forme de nageoires , bordées de poils ,
comme dans le genre précédent.
Quant à la larve de ces inlecl:es, elle approche infini-
ment de celle des hydrophiles : elle vit comme elle dans
l'eau, & c'ell pareillement dans l'eau qu'elle le metamor-
phofe , ayant loin néanmoins de s'enfoncer dans la terre
qui ell au fond de l'eau pour y faire fii coque : linfecle
parfait qu'elle produit, le trouve fréquemment dans les
ruilleaux <!n: les mares. On trouve ces animaux en grande
quantité, lorlqu'on vuide des balfins, ou qu'on pèche des
étangs : les poi lions en dctruilent &: en mangent beau-
coup. Les elpcccs de ce genre font ;
I . D Y T I C U S fujcus j marguic colcoptrorum thoracifiuc
fiavo.
Frifc grrm. i 3 , f. I , /. 7.
Roj<l. tnf. vol. 2. Infcd. aquat. clafl". i , tab. 1.
Le dniijue brun a bordure,
Longutur fe lignes. Largeur 4 /ignés.
Tome /. A a
l8(j HlSTOIREABRÉGÉE
Le deifous du corps de cet infecle eft noir, ainfî que fa
tête & fon corcelet , feulement le deflus des mâchoires eft
rougeâtre. Sur la partie fupérieure de la tête on voit deux
enfoncemens l'un à côté de l'autre. Les côtés du corcelet
' font jaunes. Les étuis font très-liflTes , chargés feulement
chacun de deux flries longitudinales de points très-luper-
iîciels , èc moins apparens fur les femelles que fur les
mâles. Si on regarde ces étuis à la loupe, on voit qu'ils
font finement ftriés tranfverfalemenr, en quoi cette efpéce
diffère de la fuivante , ainfi que par la couleur. Cette cou-
leur des étuis eft d'un gris brun^ avec une bordure jaune
fur les côtés, principalement dans le haut Se un peu vers le
bas. Le fternum en deffous fe termine par une eipéce de
fourche. Les pattes n'ont que l'articulation de charnière.
hes antennes (ont de la longueur du corcelet de de couleur
fauve. On trouve ces infectes dans les eaux dormantes 6c
tranquilles.
r^ , a. DYTICUS niger ^ margine coleoptrorum thoracif-
que flavo.
Linn. fyjf. nat. edit. io,p. 411 , n. 5. Dytlfcus marglnalis.
Linn. fdun. fuec. n. 565. Dytifcus niger , margine coleoptrorum thoracifque
flavo,
Moufet, lat.pag. 145 , fig. i , 3.
Moujf. append. tab. i. Hydrocantharus.
Raj. inf. p. ^■^ , n. i. Hydrocantharus noftras.
Lifi. tab. mut. t. 5 , /. 2,.
Roftl. inf. vol. 2. Infeél. aquatll. claff. i , tab. 1 , fig- <) , H-
Le ditique noir a bordure.
Longueur 1 pouce. Largeur 6 lignes.
Sa couleur en deffus efl: très-noire , à l'exception du
bord extérieur du corcelet ôc des étuis , & d'une raie fauve
tranfverfe placée lur la lèvre lupéiieure au-devant de la
tête. Le delTous du corps eft mêle de jaune ôc de brun. Les
étuis fooiJ très-li{res5&: n'ont que quelques points enfon-
cés , éloignés les uns des autres , formant deux bandes
longitudinales fur chaque étui. Le fternum en deffous fe
DESÎNSRCTES. 187
termine par une fourche nioiillb. Les patres n'ont que
r.irticLiLirion de chnrniere. Les quatre antérieures font
Hgurécs linguliërcmcnt dans les mâles. Les quatre pre-
mières pièces de leurs taries font très courtes , Iarj;cs ,
avec des brolVes en delFous , ce qui forme une palette
roncie dont ccc indcle le fcrt pour accrocher la femelle.
La dernière pièce de ces mêmes taries ell longue &: fou-
tient les onglets. Les partes pollcrieures ont leurs tarfes
applatis , barbus , formas en nageoires, &C les onglets de
ces pactes droits ^ nullement crochus. Les antennes ce
antennules iont de couleur fauve. Cette efpece vit dans
l'eau comme la précédente. Je n'ai jamais trouvé que des
màlcs de cet infecle,mais jeloupvjOnne beaucoup relpécc
luivante d être la lemelJe.
3. DYTICUS cfytrls Jlriis viginù dimididiis. Planch. 3,
Llnn. fjun.. futc. n. ^67. Dytifcus elytris Hrils viginti dimidiatis.
Linn. lyfl. nat. (dit. 10, p. ^ii,n. 9. Dytifcus Ismiftriatus.
frifch. germ. a. tab. 7 y fig. 4 , p. 35.
BrjùLy , nat. tai>. 16 , /. 2. A.
Raj. inf, p 94 , /i. 2. Hydrocintharus elytris ftrlntis feu canaliculatis.
Rofet. inf. vol. 2. Infeft. aquatil. dafl". i , tui>. 1 , /. 5 , 6 , 7 , lO.
Le ditiifue dem'L-fdloimc.
h'mg.:cxr 14 lignes. Ljrgeuf 7 /ignés.
Ce î;rand ditique cil noir en delTus, mais la tête , les
antennes , le tour de Ion corcelet CS: les bords extérieurs
des étuis Iont jaunes, en quoi il reilemble beaucoup aux
ditiques à bordure , qui font plus petits que lui. Le
dellous de Ion corps 2>i les partes iont prelqu'entiérement
jaunes. Les étuis ont chacun dans le haiit dix llries pro-
iondes, mais qui ne defcendent que julqu'aux deux tiers;
le tiers inférieur de rétui e|l liile. On trouve, cfiç infp,çte
dans l'eau avec les autres de ce genre ; ceux que j'ai
trouvés croient tous femelles.
A;
a Ji
i88 Histoire abrégée
4. DYTICUS cinereus , margine coleoptrorum flavo ,
tkoracis medictate flava,
Linn. fyfi. nat. edit. 10, p. 4.11 , n. 8. Dytifcus cinereus.
Lmn. faun. fuec. n. <^6€. Dytifcus cinereus, margine coleoptrorum flavo , iho-
racis medietate flava.
Lifl. tah, mut. t. '^ ,f. l.
Rofel. inf. vol. 2,, tab. 3 ,/é^- 3 , 4 , 5 , 6, 8. Infed. aquatili. claff. i.
Peùv. ga^oph. tah, 70, fig. 3.
Le di tique a corcelet a bandes.
Longueur j lignes. Largeur 4 lignes.
Le fond de la couleur de fa tête eft noir , mais la partie
'antérieure eft: jaune , ôc il y a de plus cinq taches jaunes ,
fçavoir une en devant en équerre , dont l'angle regarde la
partie poft:érieure ; deux autres aux cotés de celle-là ,
oblongues , obliques, 6l le réunilTant avec le jaune du
devant de la tête, & enfin deux poft:érieures à coté l'une de
l'autre, figurées en lunules, dont les pointes regardent le
corcelet. Celui-ci eft noir , mais tous fes bords , tant
en devant 6c en arrière que fur les côtés, (ont jaunes. Il
a de plus dans fon milieu une large bande tranfverfe de la
même couleur , qui ie termine à chaque bout par une
tache ronde fans fe réunir à la bordure jaune. Les étuis
font d'une couleur cendrée , formée par le mélange de
jaune &c de noir dont ils font pointillés : leurs bords
font jaunes. Le defîbus de l'infecle eft noir , à l'exception
des côtés des anneaux du ventre qui ont des taches jaunes.
Les pattes de devant font variées de jaune èc de noir,
de celles de derrière font noires , à l'exception des cuilTes
qui font jaunes. Les antennes font pareillement jaunes.
Tous ceux que j'ai de cette efpéce , font des mâles qui ont
aux quatre pattes de devant les brofles dont nous avons
parlé , en décrivant la féconde efpéce : peut - être leurs
femelles font-elles différentes. Je foupçonnerois l'efpéce
fuivante d'être la femelle de celle-ci , n'en ayant trouvé
que des femelles , mais jamais je ne les ai rencontrés
accouplés j ce qui fait que je n'ofe aiTurer ce fait.
DFsInSF. CTE^ 189 ^
5. DYTIC US clytrls fulàs dccem longiiudlnalibus ,
thoracis mcditiatc jldva.
Linn. fjun. fuec. n, 569. D> tilcus clytris fiiliis tl-'ccm longituclina'ibus.
Linn. lyji. nui. cdit. \0 , p. 41 i, n. lO. Dyliftus lulcatuj.
Rjj. inf. p. 94 , n. 3. Hyilrocanth.iriis minor , corporc rotundo piano. O
iioj'e/. inf. vvl. i, iji>. 3 , Jig. 7. Inùd. aquaul. clalF. l. -^
Le duiquc fi lionne.
Longueur 6 lignes. Largeur 4 liants.
Ce diciqiic paroic être la femelle de refpéce précéden-
te ; queRjucs perlonnes mcme m'ont airuré les avoir vus
accouples cnlcmble , ôi je n'ai jamais trouvé que des
femelles parmi ceux-ci : cependant dans l'incertitude j'ai
fcparé cesinlecles qui paroillent fort dillérens. La tête is:
le corctler de ceux ci font bien icmblables à ceux de l'ef-
péce prcccdente , mais leurs ctuis ne le lont aucunement.
Ces étuis dans cette clpéce lont noirs avec quatre lîllons
enfoncés fur chacun 6c cinq élévations entre ces filions :
Je creux des filions ell garni de poils grifatres un peu
fauves. Le dcllous de l'animal elt prccilcmcnt de mcme
que dans le précédent. Toutes ces relîèmblances femblenc
prouver que ces deux infectes nedillerent que par le fexe :
le dernier n'a point à fes pattes de devant les brolles qui
ne fe trouvent que dans les maies.
C, DYTICUS totus niger lœvis.
Le ditique en deuil.
Longueur 4 lignes. Largeur 2 lignes.
Il eft tout noir , Iculement (es antennes font un peu
brunes, oc fes pattes moins noires que le reite du corps.
Ses étuis n'ont ni rtrics , ni points. On voit feulement vers
le haut le commencement de deux lillons (uperricicls , qui
difparoilîent avant que de parvenir au milieu de i'ctui.
7. DYTICUS fulvus , maculis Jpdrfis nïgris.
Le dm que fauve à taches noires.
Longueur 3 lignes. Largeur l î ligne.
^ 190 Histoire abrégée
En deiTous cet iiiledle eftnoir, à l'exception des pattes
& des antennes , qui font de couleur fauve ou brune
claire. Sa tête eft de même couleur fauve , ainfi que fon
corcelet ^ fes étuis ; il n'y a que les yeux qui font noirs. Le
corcelet a une bande tranlverfe plus brune dans fon mi-
lieu ; ci. les étuis qui (ont aflez lifles 6c feulement chargés
de quelques points enfoncés rangés en ftrieSj ont quantité
de petits points noirs &c ronds, qui fe tiennent la plûparc
les uns avec les autres.
8. DYTICUS fufcus , elytns andce & externe, flavis,
^ -^^^/ti A^'-' Le ditique a bordure panachée,
■ Longueur 2 Lignes. Largeur i ligne,
La tête de cet infecte eft jaune & fes yeux font noirs.
Son corcelet eft brun avec les bords jaunes. Les étuis (ont
pareillement bruns ^ chargés de quatre taches d'une cou-
leur jaune pâle , difpolées vers le bord des étuis , ce
qui rend ces bords comme panachés. Il y a audi iur le
milieu des étuis deux petites taches longues , femblables
aux précédentes , mais moins marquées. Le dell'oiis de
l'infecte eft d'un jaune un peu brun. On trouva cet animal
dans l'eau comme tous ceux de ce genre ^ «5c il paroîc
luifant quoiqu'un peu velu. Cet infecte a une particularité :
c'eil que les quatre pattes antérieures lemblent n'avoir
que quatre pièces aux taries , la première pièce qui s'arti-
cule avec la jambe , étant fort petite ^ prelqu'impercepti-
bie 6c cachée dans l'articulation.
' <) DYTICUS ater ^ elytris fufcls.
Linn. faun. fuec. n. 568. Dytifcus fupra fufcus, fubtus ater.
Le d'uique noir a émis bruns.
Longueur 2 lignes. Largeur l ligne.
Sa tête, fon corcelet &: le deftous de fon corps font noirs.
On voit cependant une petite raie brune qui termine la
DES Insectes. 191
tête poftérieurcmcnt. Les étuis lont bruns. Tout l'infeclc
efl liUe, mais peu brillant.
10. D Y T I C U S 0 valus fufcus , capitc t ho race que rubi-
cundis.
lÀnn. fjun. fuec. n. 571. Dytlfcus ovatus fufcus, capite thoracequc rubris.
AU. Upf. i'"i(> f p. 15,1. 5, Dytifcus ovatus, colUri vcmrique rubro , alis
fufcis.
Le ditique fphérique.
Longueur 1 lignes. Largeur i | l'gie.
La grandeur de cette eCpéce varie , les dimenfions que
nous donnons font celles du plus grand nombre des indi-
vidus : en général ces inlcclics iont gros, renlk's ck: prelque
fphériques : leur couleur eft partout d'un brun rougeàtre,
plus brun fur les étuis , plus rouge lur la tête, le corcelet
^ le ventre : leurs yeux iont noirs. Ces inlecl:cs lontlines,
&: ont un certain air loycux ^C comme latine, lans cepen-
dant être velus.
11. D Y T 1 C U S fidvo -fufcus , oculis ni gris , elytris
lœvibus.
Le ditique aux yeux noirs.
Longueur i 5 ligne. Largeur ^ ligne.
Le deflous du corps de ce petit infecte eft jaunâtre. Sa
tête 5c ion corcelet iont de la même couleur. Ses yeux font
noirs. Ses étuis iont lillcs, ians pomts ni ilries _, ifc d'une
couleur brune formée par le mélange du jaune ^ du noir.
li. DYTICUS cincreus , capite nigro , t ho race luteo ,
elytris nigro - maculatis ^ punciato-firiatis.
Le ditique flrié a corcelet jaune.
Longueur i ligne. Largeur { ligne.
La tête de ce petit ditique eft noire, ainil que le deiTous
de fon corps. Son corcelet elt jaune &: les pattes iont
de couleur fauve. La couleur de fcs étuis cil cendrée , £c
jcfi " Histoire abrégée
ils font chargés de ftries formées par des points 6c de quel-
ques taches noires. Mais un caractère particulier de cette
efpéce , c'eft que le deflous du corcelet où le fternum
fe termine en formant deux larges plaques qui couvrent
l'aiticulation des pattes poftérieures ôc la moitié de leurs
cuiffes 5 ce qui \q^ empêche de fe mouvoir , fi ce n'ed
horifontalement : aufîi cetinfe6tenage-t-il très-bien parce
mouvement , mais il ne peut marcher fur terre ; les onglets
de fes pattes poftérieures font courts ôc droits.
13. DYTICUS n'igcr , thorace flavo ^ elytrls lœvibus ,
f^ maculis limboque luteis.
Le duique panaché fans fines.
Longueur 2. lignes. Largeur 1 \ ligne.
Sa tête eft jaune &: fes yeux font noirs. Le corcelet
efl: aufîi jaune j fi ce n'eft antérieurement à l'endroit où il
touche la tête où il eft noir. Les étuis font noirs , liiïes,
fans points ni ftries , avec quatre taches jaunes le long du
bord extérieur j 6c deux autres qui forment chacune un
quarré long fur le milieu des étuis , l'une phis haut ôc l'au-
tre plus bas. Ces deux taches avec les deux coriefpondan-
tes de l'autre étui , forment enfemble une efpéce de quar-
ré. Le deiïbus du corps eft mêlé de noir & de brun , & les
antennes ainfi que les pattes font jaunes. On trouve cette
efpéce avec les autres.
14. DYTICUS niger y elytrls maculis ù limbo luteis^
Jltia unie a.
Le dltlque a une feule ftrle.
Longueur i ligne. Largeur j ligne.
Ce petit infecle efl tout noir, à l'exception des côtés du
corcelet, où l'on voit un peu de jaune , & des étuis qui
ibnt tachés de jaune avec leur bord de même couleur :
il n'a fur chaque étui qu'une feule ftrie proche la future ;
le relie eft lillè fins ftries ni points.
15
DES Insectes. 195
15. DYTIC US fufeus , capite thoraceque fulvo j an-
unnis fubclavaiis , feutcllo nullo.
Le di tique a grojjes antennes.
Longueur l lignes. Largeur i iigru.
L:i couleur de cet infecle eft: brune. Sa tcre & Ion cor-
celcc lonc d'un brun plus cl.iir 6i rougc.ure; fcs yeux (ont
noirs, & (es écuis (ont liflbs. Une lîngul.irité allez remar-
quable de cette efpéce , cc^k. cjue les (epc dernières pié -
ces des antennes (ont beaucoup plus grolTès que les
quatre premières, ce qui donne à l'antenne une torme
apparente de malFe ou mallue; mais ces ahtennes font
plus Ioniques que la tcte , ce qui rapproche cet in fecle de
ceux de ce genre. 11 (ert comme de pallage pour conduire
au genre (uivant. Une autre particularité de ce même ani-
mal, c'ell de n'avoir point d'écullbn entre les étuis.
G Y R I N U S. Dytifius. Linn.
LE TOURNIQUET,
Antennct rigidœ , cap'ue Antennes roides , &: plus
breviores. courtes que la tête.
Pedes natatoriu Patres en nageoires.
Oculi quatuor. Quatre yeux.
Ce genre, auquel nous avons donné le nom de Tourni-
quet, .1 cau(e de la manière dont il tourne dans l'eau &:
des cercles qu'il décrit , s'approche beaucoup des deux
f;enres précédens. Ses pattes (ont en nageoires, comme \cs
eurs; mais il en diH-ére 1°. par la figuie de Tes antennes,
qui (ont allez grolîes, courtes, roides, à anneaux (erres,,
moins longues que la tête , i<c qui ont à Iei|r baCe une ap-;
pendice latérale ; z^. en ce que cet in(ed:e a quatre grancis'
yeux, ce qui ne (e remarque point dans les autres in(ec\es
a étuis, qui \\cï\ ont que deux. Je ne connois qu'une cf-
Tome L Bb
t94 Histoire abrégée
péce de ce genre j dont je n'ai obfervé ni la larve , ni la
chryl^alide.
I. GYRINUS. Planch. 3 , fig. 3.
Linn. faun. fuec. n. 572. Dytlfcus ovatus glaber , antennis capite brevioribus
obtufis.
Lirtn. fyft. nat. ed'it. lO y p. 41a, «. 14. Dytifcus natator.
Merr. pin. 20 j. Pulex aquaticus.
Peciv. ga:j^. p. ai , f. 13 , fig. 9. Scarabîeus niger nodras fupra aquam velociter
circum natans.
Raj: inf. p. 87, n. 10. Scarabîeus aquaticus fubrotundus è caeruleo-viridi fplen-
dente colore undique tindus.
RofeL inf. fuppiem. a , tom. 3 , tal>. 3 1 , fig. 1 & 1,
Le tourniquet.
Longueur 2 { lignes. Largeur i f ligne.
Ce petit animal eft un des plus finguliers infectes que
nous ayons. Il eft d'un noir liîTe ôc brillant , comme du
jayet. Tes pattes feules font jaunes. Ses étuis ont des
ftries fines de petits points, qu'on n'apperçoit guères qu'avec
la loupe. La première fingularité de cet infedle , c'eft qu'il
a quatre yeux , deux en deîîus , à la place ordinaire , ôc deux
en defTous, un peu plus en arrière. Tous quatre font gros
& apparens. La féconde^ c'eft que fur la partie poflérieure
des bords de fes éruis , on voit de petites éminences portées
fur des pédicules, qui s'enlèvent aifément, quand l'animal
ell mort;, il faut les voir fur l'infe^le vivant. La troifiéme
confifte dans la forme de fes pattes, fur-tout des pattes
poftérijsures j qui font courtes , ramaffees j applaties & fort
larges. L'infecte nage très-bien avec ces pattes. Souvent
il court ^ la furf^ce de l'eau , où on le voit briller , l'eau
ne s'attachant pas à fes étuis , qui font très-lillès. 11 décric
des cercles en courant fur la (urface de l'eau avec une très-
grande vîteffe, enforte qu'on a peine à l'attraper, &: lorf-
qu'on veut le prendre, il fe plongée au fond , pour revenir
bientôt au delîus. ""l-* ' ' ■'^'^
DES Insectes. 195
Ordre second.
Inftclcs qui ont quatre articles a toutes Us pattes.
•^ I I ■ ■ ■ — ■ . ■ .. — . — . ■ ■
M E L O L O N T H A. ChryfumeU, Linn,
LA M E L O L O N T E,
Atitennce ferratix ante ocu- Antennes en fcie pofécs
los pofitcc, au devant des yeux.
V-»E genre eft le premier de ceux qui renferment les infec-
tes du fécond ordre, qui ont quatre pièces ou articulations
aux tnrfcs de toutes les patres. La forme de la melolonte
approche de celle d'un genre nombreux , que nous exa-
minerons bientôt, & qui eil conhu fous le nom de chr\'^
fomele ; elle lui reflèmble encore par un autre- endroit ,
c'eft par la configuration des taries, dont toutes les pict
ces ont en dcllous des elpcccs de brolfcs ou éponges, i\it
Iclquclles l'inleclie pôle 6i appuyé en marchant. Ces brol-
fes font compofces'de petits poils Fort drus i^fort courts,
fouvent de couleur brune.
Le caraclere générique de la melolonte, efl, i °. d'avoir
les antennes en forme de fcie , comme dentelée^ d'un,
partie antérieure ue latere, au devant des yeux. L eit par
cette Polîcion que la melolonte dilFére du genre (uivant,
do«r les antennes fpnt pareillement en fornie de iCiùL .1
I.
M L L O L O N T H A colcoptris ruhris ^ macuiis quatuor
ni pris , ihoracc nipro. Planch. x ^ H<r: 4. "^^ • ^
Bb il
ip/j Histoire ab ré g é e
Linn, fyfl. nat. edit. lo, p. 374, «. 50. Chryfomela cylindrica, thorace nlgro
elytfi» rabris , pimftis duobus nigris, antennis brevibus.
La melolonte quadrille a corcelet noir.
Longueur 4 lignes. Largeur 1 lignes.
En defToiis , cette melolonte eft noire & chargée de
quelques petits poils , qui vus dans un certain jour , pa-
roifTent foyeux &; un peu blancs. Sqs pattes, iQS ailes, fa
tête , fes antennes , Ton corcelet ôc l'ëcufTon font noirs ôc
un peu luifans. Les étuis feuls font d'un rouge un peu jau-
ne, avec deux taches noires fur chacun; l'une plus pe-
tite & plus ronde vers le haut de l'étui , à Ton angle exté-
rieur ; l'autre plus grande & comme tranfverfale , prefque
au milieu de l'étui , tirant un peu vers le bas. Les antennes
formées en (cïq font alTez courtes , & n'égalent guères
que le corcelet en longueur. J'ai trouvé cet infedte fur
le prunellier fauvage.
2. MELOLONTHA coleoptris rubris ^ maculis qua-
tuor nigris , thorace rubro nigra macula.
La melolonte quadrille a corcelet rouge.
Longueur 1 lignes. Largeur i ligne.
Cet infère femblable au précédent, eft plus petit. II eft
tout noir en deftous : fa tête eft de la même couleur. Son
corcelet eft rouge, avec un point noir dans le milieu. Ses
étuis font pareillement rouges &L chargés de quatre points
ou marques noires, deux fur chaque écui, placées comme
dans l'efpéce précédente. Ces étuis ont des petits points
aftez peu réguliers. Cet infecbe eft plus rare que le précé-
dent.
3. MELOLONTHA nigro - viridis , elytris luteo-
pallidis.
La melolonte lifctte.
Longueur 1 lignes. Largeur l ligne.
La couleur de cet infecte eft partout d'ua vert foncé >
desInsectes. 197
à Texception des antennes , qui font noires , 6c des étuis ,
qui font d'une couleur pâle un peu jaune. 'loue l'animal
ell aiîez petit. Ses antennes font compolces de onze piè-
ces , qui imitent trcs-bicn les dcnis d'une Icie. Lllcs éga-
lent la moitié du corps en longueur. Cette efpéce a cté
trouvée à Saint- Cloud, dans le Parc.
4. MELOLONTHA cœruUd , ihoracô pedibufiiuc
ftrrugincLS.
Linn. fyft. n^t. tdic. lo, p. 374, n. 53. Chryfomcla cylindrica , thorace cœru-
Ico nit;do , flytris cœruleis, pediLui iclûceis.
La mélolonte hleuettc.
Longueur l -f li^ne. Liirgeur i ^ignf.
Le deflbus de Ion corps 6c fa tête font d'un Meu noir :
Tes étuis font d'un bleu plus clair. Les pieds ôc le corcclec
font d'un rouge brun , ik, les antennes font noires , un peu
brunes à leur bafe. Les étuis font pariemcs de points irré-
guliers.
5. MELOLONTHA viriJi - cœrulca , thorace rubro
cczruied macula ^ LibiLS farugincis.
La mélolonte mouche. ■
Longueur i ^ i'gne. Largeur I ligne.
La forme de cet infecle a quelque chofe de fingulier. II a
la tcre fort grollè ôc le corctlet allez large , enlorte que
ces deux parties font la moitié de la longueur du corps.
Les étuis au contraire lont courts. Le dclibus du corps,
la tcre &i les ttuis lont bleus : les cuilfes ^ la baie des an-
tennes /ont de couleur tauve , tandis que l'extrémité de
ces mêmes antennes «S: les taries lont noirs. Enrtn le corce-
let cil rouge , un peu tauve ^ avec une tache bleue au
milieu. Les mâchoires de cette mélolonte lont grandes &;
avancées; les antennes lont courtes, &: égalent au plus le
quart de la longueur du corps , 6kl les étuis (ont chargées de
points irréguliets , avec des rebords allez niarqucs.
s t u i
\()% Histoire abrégée
PRIONUS. Cerambyx.Unn. RaJ.ôc,
LE P RI ONE.
Aniennœ fcrratœ in oculo Antennes en fcie , donc
pofitœ. l'œil entoure la bafe.
Le prione a été ainfi appelle, à caufe de la forme de Tes
antennes , qui repréfentent une fcie. C'eft ce que lignifie
fon nom latin , dérivé du mot grec. Le caractère de ce
genre confifte donc d'abord à avoir des antennes en forme
de fcie , comime dans le genre précédent ; mais il diffère
des mélolontes par un fécond caractère, c'eftlapoiîtionde
ces antennes , dont l'œil entoure tellement la baie , qu'elles
femblent implantées au milieu de l'œil. Je ne connois en-
core qu'une feule efpéce de ce genre autour de Paris 3 en*-
core eft-elle rare ; &: je n'ai rencontré ni fa chryfalide ni
fa larve. Je foupçonne cependant beaucoup cette dernière
d'habiter dans les troncs d'arbres.
I. P RIO NUS. Planch. 3, fig. 5.
lÀnn. faun. fuec, n. 480. Cerambyx nlger , thorace planiufculo j margine
utrinque tridentato , colecpt:is piceis.
Linn. fyjl. nat. edit. 10, p. 389, n. 4. Cerambyx thorace marginato-dentato #
corpore piceo , elytris mucronatis , antennis corpore brevioribus.
Frlfch. germ. 13,;'. 15, i<tl'- 9- Cerambyx niger antennls ferratis.
Rûj. inf. 95. Cerambyx maxima , cornibus magnis articulatis & reflexis,
Rofel. inf. tom. i. Scarab. terreftr. prxfat. clafl". 2. tab. i.fig. l , a.
L€ prione.
Langueur 15 lignes. Largeur 6 lignes.
On peut regarder cet infecte comme un des plus fingu-
liers pour la forme ; il eft fort grand , comme on le voie
parlesdimenfions que je donne ; elles ontî^Kkeme été prifes
fur un mâle que j'ai , & fa femelle eftenfcorie pkis-gran-*
de. Tout fon Cor|^s eft aflez luifant & d'ui'rô^couleur brufiô
tirant fur le noir. Sa tête a des mâchoire^ fbt.tës^^^u deflTous
defquelies <&h' Yt)it quatre antemiules ydcixa ^i%^ grandes ,
desInsectes. 199
compofces de quatre pièces , ^ deux plus petites , c]ui
n'en ont cjuc trois. Les antennes iont coinpolecs de o'izc
articles , dont les neuf derniers (ont prt:k]ue triani;ulaires,
ayant cependant leur angle extérieur plus allonL;e 6c plus
pointu y ce qui donne à l'antenne la figure d'une Icie. Ces
antennes égalent prelque la moitié de la longueur du corps.
Leur polition a quelque choie de particulier, c'ell que leur
baie , à l'endroit de Ion inlertion avec la tête, ell envi-
ronnée par i'oL-il , au moins en partie, en forte que i'œil fe
trouve par-là rétréci dans ion milieu 6c prend \a hgured'un
rein, comme on levoit dans la planche 3, iig. 5. Cette inicr-
tion de l'antenne tait dilîèrer cet iniecte des mclolontes,
qui lui rcUemblent par leurs antennes en Icie , &: le rappro-
cheroit des capricornes & des lepturts ; mais les antennes
de ceux-ci font autrement fissurées. Le corcelet eft lariie,
allez applati ; les cotés (ont aigus 6i garnis chacun de trois
pointes aiguës. Les étuis ont des rebords bien marqués ;
Us iont luiians îS: comme chagrinés, lans aucunes Itries.
Je n'ai trouvé qu'une ieule fois cet iniecle par terre , au
bois de Boulogne , dans le mois d'aour.
G E R A M B Y X.
LE CAPRICORNE.
Antcnnœ a hafi ad apicem Antennes qui vont en di-
dccrcfctntes , in oculo pofuœ. minuanc de la baie à \;i poin-
te, 6i donc l'œil entoure la
baie.
Thorax aculeatus. Corcelet arme de pointes.
Ce genre cfl: un de ceux qui fournillent les plus beaux
inlccles ; il a trois caraifleres génériques, qui le font aiié-
ment reconnoître. Le premier de ces caractères conlille
dans la forme de les antennes , qui iont fort longues, donc
les articulations iont bien marquées, &: qui vont en dimi-
nuant inicniîblcmcnc d'articles en articles , depuis leur
200 Histoire abrégée
bafe jufqu'à la pointe. Le fécond dépend de Ja pofition
fînguliere de ces mêmes antennes , dont l'œil entoure la.
baie , de même que dans le genre précédent , enforte que
l'antenne femble fortir du milieu de l'œil. Enfin le corce-
let fournit le troiiiéme caractère. Dans ces infectes , il eft
armé de chaque côté d'une pointe latérale , fouvent aflez
aiguë. C'eîl par ce dernier caractère que ce genre de ca-
pricornes le diftingue du genre luivant , qui lui relfemble
beaucoup. Il y a cependant encore une autre petite diffé-
rence entre ces deux genres ; elle dépend de la manière
dont les capricornes portent leurs antennes ; ils les tien-
nent recourbées en arrière , de façon qu'elles forment un
arc , à peu près comme les cornes du bélier.
La larve qui produit ces infectes, relîemble àunvermol,
allongé ôc allez éfilé , dont la tête ell écailleule , èc la par-
tie antérieure armée de lîx pattes dures. Ces larves iont
fouvent de couleur blanche ; elles le trouvent dans l'inté-
rieur des arbres qu'elles percent, fe nourriiïant de la fub-
ftance du bois , qu'elles réduifenten poudre.
C'eft dans ces mêmes trous qu'elles fe métamorphofent
en chryfalydes , dont fort l'infecte parfait, qu'on Uirprend
quelquetois à la fortie du trou , dans lequel il s'eft méta-
morphofé. L'infe£te parfait eft de forme allongée : fes pat-
tes font longues & leurs tarfes font garnis en deiTous d'ef-
péces de brolTes ou pelottes fouvent jaunâtres. Plufîeurs
efpéces répandent une odeur forte aifez agréable , que l'on
fent de loin- Quelques- unes , lorfqu'on les prend dans la
main , font une efpéce de cri , produit par le frotement du
corcelet fur le haut du ventre ôc des étuis. Du refte, ces
infectes ne font aucun mal,
I. CERAMBYX fufco- niger , elytris rugojis , apicc in^
tetiore fpinojîs ^ antennis corpore longiorlbus.
Frifck. germ, 13 , tab. B.
Le grand capricorne noir.
Longueur 1 f pouce. Largeur 6 lignes. ^
2.
DES InSFCTES.
ICI
1. CERAMBYX a/er ^ clytris rugofis intcgris , an ten-
nis cor pore longtoribus.
Le petit capricorne noir.
LongLtur 9 lignes. Largeur 3 j lignes.
Ces L\ci.\\ infectes ionc li fcmbLible.s, qu'on ferolt porte
d'abord à n'eii faire qu'une (eule clpéce. Ils feniblent ne
diliércr que par U couleur , qui cft beaucoup plus foncée
dans le fécond , 6c par la grandeur; mais (i on les examine
avec ioin,on voit que ce (ont réellement deux efpéces
dilîerentes. Le grand capricorne répand une oJcur de
rofe allez torte, que ne donne point ie petit. De plus, on
remarque à l'angle intérieur de l'extréanté des étuis du
grand capricorne , des petites pointes épineuies , une cf-
péce d'appendice , qui manque aux étuis de la petite ef -
péce. A cela près, ces deux infectes fe rellemblent : tous
deux (ont nonatres. Leur, corcelet a des ruiiolités conli-
dérables , tc une épine aiguë de chaque cote ; leurs étuis
lont chagrines tfc leurs antennes ont une fois ôc demie la
longueur de tout le corps. Elles lont , comme dans tous
les iniecles de ce genre, compofées de onze articles ou
anneaux, dont le premier ell gros &: le fécond fort court.
On trouve ces inlec^es autour des arbres, ou ils cherchent
à dépoier leurs œuts. Leurs larves habitent dans les troncs
des vieux arbres qu'elles mangent iic détruifent.
Nota. Je nel(^ais (i ce ieroit une de c^s deux efpéces que
M. Linnxus auroit voulu déligner faun. Jute. n. 481 ; il
lui donne des taches jaunes , qui ne le trouvent point
dans les nôtres, ce qui me fait croire que l'efpéce qu'il a
dclignée ell diliérente de celle-ci.
3. CERAMBYX atcr , elytris puncîis clevatis , an-
tennis cor pore brevioribus.
Le capricorne noir chagriné.
Longueur i pouce. L'i'geur 5 lignes.
Tome I. Ce
içyi Histoire abrégée
Cet infe(fle ei\ plus raccourci de plus gros que les prëcé-
dens. Sa couleur eft noire partout. Ses antennes font aflez
grolTes & plus courtes que dans la plupart des autres efpé-
ces, elles n'égalent guères que les deux tiers de la lon-
gueur du corps. Le corcelet a deux pointes aiguës, une de
chaque côté 5c eft ridé ; mais les îillons de c^tte partie
font aiïez fins , ce qui rend fa couleur matte. Les étuis
font ovales, larges, &c comme chagrinés & parfemés de
petits points ronds élevés. Les pattes font grolfes. Cet in-
fecte m'a été donné ; on l'avoit trouvé fur les vieux bois
d'un chantier.
4. CERAMBYX cinereo- coçrulefcens , elytrorum ma-
■ culis ftx fufcis. Planch. 3 , fig. 6.
Linn.fyfl.nat. edh, lo,/». 592, n. 23. Cerambyx thorace fpinofo , coleoptrl»
obtulls , fafcia maculifque quatuor atris , antennis longis.
It. fcan. %6o. Ceiaaibyx fubcœrulefcens , fafcia maculifque quatuor nigris.
Robert, ic. 8.
Petiv ga[oph. tab. 65 , fig. 3.
Scheu^er. itin^ alpin, it. 1 , taô. I ,,/. Ç , pa^. 87, vol. T. Capjâcornus feu
K£g«^/3o| primus rnoufFeti , coloris fera cinerei , cujus venter , crura , &
corniia dilute , imo eleganter cœrulea^ articulis nigris inierfiinâa^ fcapulae ,
cauda & elytra , nigris quibufdam maculis variegata.
jJoa[}..inf. ta6, I4y<^^^, l , / 9.
Mouff. inf. pag. 150 , /. Z.
-JLa rofalie.
Longueur 1 5 lignes. Largeur 4 lignes»
Cet infe6leell un àts plus beaux de ce Pays ci. Sa tête
eft d'un bleu cendré ,' avec les mâchoires plus noires. Ses
antennes font grandes , elles ont une fois Se demie la lon-
gueur de toiit le corps ; elles font du même bleu , ayant à
l'extrémité de chaque article une touffe de duvet brun, ce
qui entrecoupe la couleur bleue & rend ces antennes très-
belles. Le corcelet eft bleu ^ avec une tache brune de cou-
leur 4e fuie fur le devant, hes étuis font de la même cou-
leur cendrée bleuâtre , chargés chacun de trois taches ,
une en bas plus petire, une au milieu fort grande, tenant
toute la largeur de l'étui ôc une moyenne en haut. Ces
D r. s 1 K s r r T E s. 103
taches font brunes de couleur marte &: comme vcloutccs:
elles (oiu entourées aidfi (]uc celle Jii corcelct, p.ir une raie
de couleur plus claire que le relie du corps. Tout le
dellous de l'animal elt d'un beau bleu, les jointures des
partes font feulement plus brunes. Cet infecte, le rrouvc
dans les rroncs d'arbre^ pourris comme le prévédenr. On le
rencontre quelquefois Jans les chantiers.
5 . C R R A M B Y X viridi - cœruUfc€ns.
Unn. fiiun. fuec. n. 478. Cerambyx viridi-cocniJercens , antennis corpui
(ub.rqiid?t bus.
Ail. Vf \j\fi ^ p. TîO, n. I. Cerimhyx viridi-xncus.
Li-in. lyjl. nu:, tdi:. 10 , />. 391 , n. il. Gerainbyr mof^hatus.
Mouff". p. 149 /. utt. Cci-jmbyx lertius. p. 150.
Uft t<-<q- p 384 , n. II, Sc.iraba-u$ magf^us luavit r olen».
Aj/". inf. pii^. 81 , n. IT. Scarub«!*s tapricornos didirt major, viridis odorAtus,
Fnjch, gtrm. i"^ , p. ly , taJ. 1 1. Sc4r4b,rus arbor«U4 cœruieoT^itidi*.
Le cipricornc vtrt a odeur de rofe.
Longueur 1 pouce. Largeur } x /ignés.
Tout le corps de ce beau capricorne cû d'un vert tirant
un peu fur le bleu, luilant, brillant & doré ^ quelquefois
il eil d'un bleu doré èc azuré. La defcription que Al. Lin-
nxus en donne, ell adez exacte. Le ventre, dit-il, eft bleu
en dcllus ; les aîles lont noires, les jambes bleues, ainii
que les taries qui (ont velus en deiTbus. Le corcelet a
de chaque côté une pointe , & entre ces pointes lur le bas
du corctlc't proche les étuis, fe trouvent trois tubercules ,
6. quelques autres plus petits (ur le devanr du corccler, ce
qui le fait paroîcrc raboteux. Les étuis lont longs, un peu
mois i\: flexibles ôc finement chagrinés ; ils ont chacun
deux raies longitudinales un peu élevées. AL Linnxusen
marque trois, il n'y en a cependant que deux. Je ne (çais
pas non plus pourquoi il trouve les antennes autrement
conformées que dans les autres capricornes; elles lont pré-
cilcment de même, li ce n'ell que l'extrémité des articles
ou anneaux eil un peu moins renflée. Ces antennes (ont au
DîQJUS de la longueur du corps. Ou trouve cet uilecle
C c ij
2-04 Histoire abrégée
fur le faule , où il répand une odeur fort femblable à celle
de la rofe. Cette odeur fe fait fentir au point de fe répan-
dre dans des prés où il y a des faules chargés de quelques-
uns de ces infectes : ils font afTez communs.
6. CERAMBYX niger ^ clytris thoracifquc lauribus
rubris.
Le capricorne rouge.
Longueur 8 lignes. Largeur i j lignes.
11 eft d'un noir matte ôc velouté prefque partout j il n'y
a que Ces étuis & les bords de fon corcelet qui foient d'un
beau rouge. Ses antennes font à peu près de la longueur de
fon corps. Le corcelet a deux pointes latérales peu faillan-
t;es , mais fenfiblès & aiguës. Tout le corps eft un peu
velu, à l'exception des étuis qui font lilles , mais chargés
de points pofés irrégulièrement» On obferve entre les mâ-
les & les femelles , une différence affez feniible : outre que
les premiers font plus petits , comme il eil ordinaire parmi
les infe£tes , leur corcelet de plus efl: tout noir , orné feule-
ment de deux taches latérales, rondes, de couleur rouge,
une dé chaque côté ôc tout-à-fait ifolées; au lieu que dans
les femelles, ces taches rouges ne font point ifolées , mais
communiquent enfemble par une bande de même cou-
leur , qui borde le devant du corcelet. On trouve cet
infêcle dans les vieux bois , où fa larve fait fon domicile : il
n'eft pas fort commun autour de Paris.
7. CERAMBYX niger^ elytris vellere cinereo marmo-
rads\^ antennis pedibufque cinereo interfeclis.
Le capricorne noir marbré de gris.
Longueur 3 f lignes. Largeur i ligne.
Cette efpéce eft beaucoup plus petite que les précéden-
tes. Ses antennes ont environ le double de la longueur de
fon corps. Leurs anneaux font entrecoupés de noir ôc de
gris. Le corps de l'infecle efl noir : les étuis ôc fon corcelet
DES Insectes. 105
font pointlllcs par llrics longitudinales , & de ces peines
fortcnt des petits poils gris , qui forment lur l'inlcctc des
taches «'^riles. Cette couleur grilc forme principalomenc
fur le milieu des étuis une large bande traniverie , bordée
en haut & en bas par des bandes irréguliéres plus noires
que le refte des étuis. Les cuillcs de l'iniecle lont larges,
tourtes iC ovales: les jambes, ainli que les taries, (ont
grilts vers le haut, noires vers le bas. Ce petit inlccle a
été trouvé fur des iaules.
8. CERAMBYX aur ovatus ^ an tennis corporc dimi-
dio brtvionbus , elytns vrlUre cinereo albidis.
N. B. Idem elytns fnfcis vellere cinereo fafciatis. Va-
rietas.
Fr'tfch. germ. 13, t. 19.
Le capricorne ovale cendré.
Longueur 6 lignet. Largeur a { lignes.
La forme de ce capricorne diffère de celle àQ% précc-
dens : il eft plus ovale &: moins allongé. Ses antennes font
courtes , elles n'égalent que la moitié de \\ longueur de
tout le corps. La tcre efl poinrillce ainfi que le corcelet.
Tout l'animal eft non", à l'exception des ctuis. Ces étuis
font ovales, arrondis 6c couverts de petits poils drus , qui
varient pour la couleur. Tantôt ils font d'un gris cendré
égal ^ uniforme partout, ce qui fait paroitre les étuis
Manchàtres &: de couleur cendrée : tantc*t<^ grisell moini
clair, mais il y a trois bandes longitudinales plus blanches
fur chaque étui, une au milieu oC une de chaque cote, de
iatjOn cependant qu'il ne paroit que cinq raies far l'infecle,
parce que les raies blanches qui lont fur le bord intérieur
lies deux écuis proche la luture, le joignent C?C ne forment
qu'une leule bande : tantôt enfin le duvet des étuis eil
brun , 6c les bandes (eules lont de couleur cendrée ; ce
qui faitdcs variétés qui le multi[ilient encore par les dilfé-
rcntes nuances de couleur. J'ai trouvé aifez fréquemment
io(^ Histoire abrégée
cet infecfle fur les haies & les buillons , particulièrement
fur l'aubépine.
5?. CERAMBYX ovatus fufcus , elytris andce cinc^
reis j apice bidcntaùs.
Linn fyft.mt edit. lo, p. 391 , n. 18. Ceratr.byx thorace fpinofo , elytrîs
rubpiaeiioifis , puntStlCjne tribus trifpidis, antennis hirtis longioribus.
Linn faun. fuec. n. 484. Cerambyx cinereus , elytris pisemorfis nigris , punftit
faciaque alba , antennis corpore felqui-longioribus.
Raj. inf. p. 97. Scarab.xus antennis articulatis longis 4"*.
Le capricorne à étuis dentelés.
Longueur 3 lignes, Largiur 1 f i.'^ne.
On peut regarder cette efpéce de capricorne comme une
des plus linguliéres de ce Pays-ci. Sa couleur efl brune
plus ou moins foncée en difl'érens endroits. Ses antennes
furpaflent d'un bon tiers la longueur de fon corps : elles
font compofées d'anneaux moitié bruns, moitié gris , avec
un anneau tout-à-fait blanc vers leur milieu. Le corcelec
outre les épines latérales, a deux tubercules confidéra-
bles en deiîus , un de chaque côté. Les étuis font bruns ,
ornés d'une large bande grife trantverfale proche de leur
bafe. Cette bande eft formée par des petits poils cendrés ;
&c elle nGi\ pas partout du même blanc , mais elle paroîc
comme panachée de différentes nuances. On voit fur les
étuis deux ou trois (tries longitudinales élevées , chargées
de quelques poils gris &c de plufieurs touffes de poils
bruns. L'extrémité de chacun des deux étuis a deux poin-
tes aiguës , une extérieure plus longue ôc une intérieure
plus courte. On trouve cet infecle dans les prés.
10. CERAMBYX ovatus fufcus ^ elytris integris.
Le capricorne brun de forme ovale.
Longueur z lignes. Largeur \ ligne.
Ce capricorne approche beaucoup du précédent; il efl;
un peu plus petit. Sa couleur eil brune, plus foncée en
quelques endroits & plus claire en d'autres. Ses antennes
iurpaffent d'un tiers la longueur de fon carps, ôc leurs anr
DES Insectes. 107
neaux font d'une couleur un peu plus claire vers leur baie.
Lo corcelec ell garni de poincei latérales , ôC Jes étuis ont
deux ftries longitudinales élevées , qui vers le bout lonc
chargées de petites toulles de poils. Ces étuis n'ont point
de bande grile comme dans le précédent.
L E P T U R A.
LA L E P T U R E.
Antcnncc a bafi ad apicem Antennes qui vont en di-
ddcrtfccnics , in oculo pofuce. minuant de la baie à la poin-
te , ôc dont l'œil entoure la
bafe.
Thorax Incrmis. Corcelet nud &: fans poin-
tes.
Familia i'. Thoracc cylindra-
tco.
z'. Thorace globofo.
3". Thorace iniqualï
Jlahro,
Famille i
drique.
leux.
^. A corcelet cylin-
i®. A corcelet globa-
le raboteux. j-^tS
corcelet inégal
On voit par le cara£lere que nous donnons, que ce
oenrc approche infiniment du précédent, ^ même dans
l'ordre narurcl on pourroit joindre Its leptures aux capri-
con-'es, dont elles ne dilîérent que par leur corcelet, qui
n'eil point armé de pointes comme celui des inlecles pré-
cédens : aufli n'avons -nous (eparé ces deux genres, que
pour faciliter la méthode ÔC éviter d'en lurchart;er un leid
d'un trop grand nombre d'elpéces. Nous avons encoie fait
plus, comme les cfpéces de leptures font nombrcules,
nous les avons dirtribuées en trois familles , d'après les
formes dillérentes de leur corcelet.
Pour tout le refte, les leptures reiïemblcnt tour à fait
aux capricornes, tant pour la forme du corps, que pour
leurs larves, leurs chryfalidcs ^ l'endroit ou elles le cfou-
2o8 Histoire abrégée
venc: ainfl il ne nous refte qu'à décrire les efpéces que
renferme ce genre Ôc qui font prefqu'aulîi belles que
celles du genre précédent.
PREMIERE Famille,
1 . L E P T U R A cincrca ^ nigro -punclata , thoracc cy-
lindracto.
Llnn. fdun. fuec. n. 493. Cerambyx grifeus , nigro-punâatus , thorace inermi^
Piciv. gaiopk. 5 , r. 2,/. 1. Capricornus noivegicus nigrelcens, vaginis punc»
tatis , maculilque pallidis afperns.
La lepture chagrinée.
Longueur i pouce. Largeur 4 lignes.
Cette grande lepture eft toute couverte de petits poils ^
qui la font paroître d'un gris cendré un peu jaunâtre. A
travers cette couleur on voit des points noirs , HlPes , élevés.
1.QS antennes (ont de la longueur du corps, compofées de
onze articles , dont la bafe eft grife & le fommet noir , en
.quoi M. Linnxus s'eft trompé, marquant précifément le
contraire. Le corcelet eil cylindrique avec un petit fillon
élevé dans Ton milieu.
2. LEPTURA tota cœrulco - atra ^ capite thoraccquc
fubvillojo.
La lepture ardoifée.
Longueur 4 { lignes. Largeur i \ ligne.
La forme de cet infecte eft la même que celle du précé-
dent ; il eft leulement beaucoup plus petit. Il eft partout
d'une couleur noire, bleuâtre ardoifée. Sqs antennes font
de la longueur de fon corps. Sa tête & fon corcelet font un
peu velus, & les étuis font pointillés, mais irrégulière-
ment. On voit fur ces étuis deux raies longitudinales plus
élevées. J'ai trouvé cet infecte fur les fleurs.
3. LEPTURA nigra , thoracis lineis tribus , elytro-
rumque macuLis villofo -flavis , thorace cylindraceo ^
amentiis corpus œquaniibus.
La
DES Insectes. 109
La It'pture a corcclct cylindrique & taches jaunes.
Longueur 4,5,6 lignes, L-irgeur 1,1^ ligne.
Nous avons marque dans la phrafcdc cccre cfptfcc, que
Ton corcclct cil cylindrique^ pour la diltingucr d'une autre
Jcpture à taches jaunes , mais donc le corcelec cil globu-
leux , donc nous ferons mencion inccllammenc en exami-
nanc les Icpturcs de la Icxondc famille. C.'ellc - ci varie
beaucoup pour la grandeur, comme on en peut juger par
Jes dimenlions que nous donnons. Sa céce e(i noire, ornée
de crois lignes de poils jaunes, qui partent de l'intervalle
des antennes , & dclcendent vers le corcclct en s'cloi-
gnant les unes des autres. Le corcclct ell noir 6c pointillé ,
chargé de crois bandes longitudinales , qui (ont la luite de
celles de la ccte, içavoir une au milieu ik une fur chaque
coté. Les étuis lont noirs, pointillés , couverts de petits
poils jaunâtres, qui forment dans diiierens endroits des
plaques plus jaunes , donc on dillingue quatre ou cinq
paires plus marquées, rangées longitudinalemenc , oucre
i écuHon qui eft jaune. Les pattes lont noires ôc un peu
velues. Les antennes lont de la longueur du corps , 6c
la baie de chacun de leurs anneaux eil grile , ce qui
rend les antennes entrecoupées de gris 6i de noir. Oa
trouve cet in(ecl:e au commencement de l'été lur le
bouleau. >>
4. LEPTURA nigra , elytris Jlayis , api ce ni gris,
Linn. faun. fut'C. n. 506.
La lepture noire a.étui s jaunes.
Longueur a lignes. Largeur { lignes.
Cette efpéce a en petit la même forme que les précé-
dentes. Sa couleur eft noire ; il n'y a que ies étuis qui
font jaunes avec l'extrémité noire, ic les pattes de devant
qui font aulli jaunes Les antennes font un peu plus courtes
que le corps. Les étuis (ont pointillés irrégulièrement , <S:
plus mois que ceux des autres elpéces de ce i;cnre. Touc
Tome L ' L) d
11 o Histoire abrégée
ranimai vu à la loupe , paroîc couvert d'un petit duvet de
poils. On le rencontre afTez communément.
5. LEPTURA nigro - cinerea , thorace elytnfqu'e ma~
culis oculifcris atris , circulo clnereo , thorace fubcy-
lindraceo. r *.^ f
La lepture aux yeux de paon.
Longueur 5 lignes. Largeur z \ lignes.
Elle eft de couleur noire , cendrée , un peu bleuâtre. Ses
antennes font panachées alternativement de gris bc de
noir ; le gris occupe la bafe de chaque article . &: le noir ell
à l'extrémité. Sur le corcelet on voit quatre taches , deux
de chaque côré, dont la fupérieure eft plus grande que l'in-
férieure. Ces taches fontd un noirmatte, velouté, & elles
font entourées d'un petit cercle gris. Chaque étui a deux
taches femblables , une plus haut bc plus petite , l'autre
plus bas. Ces taches relfemblent à des yeux donc l'iris
feroit gris & la pupille noire. Il y a outre cela fur les étuis
quelques taches à lignes cendrées peu marquées. Les
étuis 6l le corcelet vus de près paroiflënt ponâués. Cette
lepture eft rare. Celle que j'ai , a été trouvée'au Jardin du
Roi &: m'a été donnée par M. Bernard de Juffieu.
^. LEPTURA tota nigro -ferruginea , thorace fubcy-
lindraceo,
La lepture rouilUe,
Longueur 17 lignes. Largeur § lignes.
Cette efpéce la plus grande de ce genre , approche
beaucoup pour fa forme du grand capricorne noir. Sa
couleur eft d'un brun noirâtre vers le haut , f(^avoir fur
les antennes, la tête oc le corcelet : mais les étuis font
d'un brun clair couleur de rouille. Les antennes plus lon-
gues que le corps ôc compofées de onze anneaux ^ ont
une particularité : c'eft que les premiers anneaux , fur-tout
le croiûéme font très - longs , ôc les derniers vont en dimi-
desInsectes. III
nuanr connjcrablcmcnt de longueur. Les mâchoires font
fort proniincnces 6c avancées , 6c les étuis parciirent cha-
grines. Les partes lonc longues. On trouve cet inlecke
dans les bois.
Seconde Famille.
7, L E. P T U II A n/'ora , maculis villofo -flavis , thoracc
globojo , antcnnis corporc dimidio brcvioribus.
I^a leptiirc a corctUt rond 6 taches, j dune s.
Longueur 6 { lignes. Lur^eur a /ignés.
Le Fond de la couleur de cet iniecl:e eft noir , <Sc Ion
corps cil couvert de petits points , du tond delquels par-
tent quelques poils jaunâtres qui Forment des taches, il y
en a deux oblongucs lur la tête entre les antennes, plu-
iieurs lur le corcclct rangées en deux lignes tranlverlalcs -j
ik nombre d'autres lur les étuis grandes (!n: petites , donc;
les plus grandes (ont au nombre de cinq lur chaque étui
& de formes ditlérentes. Les antennes font courtes , éga-
lant à peine la moitié de la longueur du corps, &i le cor-
cclct eîl large îk: iphérique : les pattes lont noires.
N. B. J'ai vlÏ une variété de cette efpéce , où les poils
jaunâtres du corcelet formoient quatre raies longitudina-
les , iv les taches velues des^ étuis reprélentoient des Hgu-
res à'\] en dillérens lens.
8. L E P T U R A nigra , villofo -flava , maculis duabus
in t'iytro fingulo ^ glabns nigrts.
La lepmrc velours jaune.
Longuew 5 lignes. Lfgeur i lignes-
Son corps eft noir , mais il paroît jaune , à caufe des pe--
tits poils de cette couleur qui couvrent la tcte , le corcelet^
& le^ éruis. Ses rtrrtenncs Ibnt noirâtres ; leur longueur
n'excède pas la moitié tie' celle du corps. Les veux foncî
noirs. 11 y a iW les étuis quatre racht^s noires lillls, deoxr
Dd ij
212 Histoire abrégée
fur chaque étui , formées par le fond de la couleur de l'a-
nimal , qui paroîc en ces endroits où le poil jaune manque.
Le deflous de l'infecte &: fes pattes font noi' s. J'ai trouvé
ce petit animal fur les fleurs j mais il n'eft pas fort
commun.
c). LEPTURA nigricans j capite tkoraceque rubro ,
punclis nigris.
La lepture a corcelet rouge poncîué.
Longueur 4 lignes. Largeur i ligne. '
Ses antennes font à peu près de la longueur de fon
corps. Sa tête eil: d'un rouge terne , avec un point noir
entre les deux antennes , ôc trois autres à fa jonction avec
le corcelet. Ceiui-ci eil noir en deflous , ôc en defllis de la
même couleur que la tête , avec fes points noirs, fçavoir
un au milieu proche les étuis àc trois de chaque côté, hes
étuis font noirâtres j un peu ardoifés & chargés de petits
points. Le ventre en deiFous efl: de la même couleur , rou-
geâtre feulement vers le bout. Les pieds font roux avec
les jointures noires.
I o. L E P T U R A nigra _, elytrorum lineis quatuor ar^
cuatis j punclifque flavis j pedibus tejîaceis,
Petiv. ga^oph. tab. 63 , fig. 7.
Linn. fyft. nat. edit. 10, -p. 399, n. 19. Leptura thorace globofo nigro , elytris
nigris , fafciis linearibus flavis , tribus retrorfum arcuatis j pedibus ferru-
gineis.
Lèche nov. inf. fpec. dijf. abo. n. 30. Cerambyx niger j elytris fafciis quatuor fla-
vis arcuatis.
Raj. inf. p. 83 , n. 23. Scarabseus major, corpore longo angufto niger, cutn
tribus in utravis ala lineis tranfverfis lutefcentibus.
Frifch. germ. il , p. 31 t t. i , f. 4. Scarabaeus quartae magnitudinis niger ,
caradetibus flavis.
La lepture aux croijjans dorés.
Longueur 5,6,8 lignes. Largeur l { ^ 1 lignes.
Cette belle efpéce varie beaucoup pour la grandeur. Le
fond de fa couleur efl^d'un brun noirâtre, matte & comme
velouté. Ses pattes ôc fes antennes font d'une couleur
desInsectes. 115
fauve claire , ces dernières font à peu près de la longueur
du corps. Sur la mâchoire (upcrieurc, il y a une raie cianl-
verlale d'un jaune citron , une autre pareille fur la tctc
entre les antennes , 6i enrin la baie de \à tcte eft entourée
d'une raie ou bande de même couleur. Le corcelec t]ui ciï
rond CS: large, elt de même termine en haut &: en bas par
une (Imblable ligne , qui ne ie voit qu'en dclVus «In: non en
dellous, «Ifc de plus au milieu du corceict , il y a encore
une bande jaune tran(verle , mais (ouvcnt interrompue
dans (on milieu. L'ccullon qui cil entre les étuis vers leur
baie j elt jaune. Sur chaque étui aux deux cotes de l'ccul-
ion , il y a une tache ou point jaune. Sur la lucurc, plus
bas que l'écullon , le trouve une grande tache ronde , jau-
ne , commune aux deux étuis : cnluitc en delcendant, ou
voit (ur chaque étui trois bandes tranlveriales en arc ou
croiilanr , dont les pointes regardent le bas de l'inlecle La
première de ces bandes ne va pas tout-à-fait julqu'à la
luture , les deux autres y vont <Sl le joignent aux correl-
pondantcs de l'autre étui : cnhn l'étui elt terminé par une
quatrième «Se dernière bande ou tache longue, qui partant
dei angle extérieur, remonte vers la luture. Toutes ces ca-
ches 6c raies font formées par des petits poils d'un beau
jaune doré : en délions l'animal cil noir avec quelques
poils jaunes, & quatre raies traniverles jaunes lur les an-
neaux du ventre. On trouve ce bel infecte dans les troncs
d'arbres pourris.
A^. B. J'ai vu une variété allez finguliere de cette efpéce
de lepture. La diflerence ne conlilloit que dans les étuis.
Ils étoicnt bruns au lieu d'être noirs. Vers leur baie il n'y
avoit qu'une (eule bande jaune , tout le relie de l'étui jul-
ques vers le milieu de la longueur , n'avoit point de jaune :
au contraire toute la moitié intérieure de ces mêmes étuis
étoit jaune, à l'exception de deux bandes brunes tranlver-
fes , placées à peu près .\ di (lances égales. Ces étuis étoient
allez hllèi iJc nullement veloutés comme dans l'elpcce ci-
214 Histoire abrégée
ciefTiis : du refte la tête , le corceiet 6c les pattes ii'avoient
aucune différence.
Une autre variété qui n'étoit pas moins finguliere , difFé-
roit , &c par le corceiet, & par les étuis. Le corceiet étoit ,
comme dans l'efpéce ci-delTus , terminé par une bande
jaune en haut ôc en bas; mais ces deux bandes étoient
larges , enforte que le noir du milieu du corceiet ne faifoit
qu'une bande tranfve.rfe aflfez étroite. Les bandes jaunes
étoient pâles , à l'exception de l'endroit oii elles bordoient
la bande noire, qui étoit plus foncé. Les étuis Hifes t^ noirs
avoient cinq bandes jaunes tranlverfes , à l'exception
de celle du milieu qui étoit un peu oblique. La dernière
de ces bandes terminoitles étuis qui n'avoientpas d'autres
taches ou points ifplés.
II. LEPTURA niera y elytrorum lineis tribus tranf-
verjîs punclifque flavis j pedibus tejlaceis.
Linn.faun. fuec. n. 507. Leptura nigra , elytrorum lineis tranfverfis flavis,
pedibus tcftaceis.
Linn. fyft. nat. edit. 10 y p. 399 , «, ao. Leptura thorace globofo nigro , elytris
nigris, fafciis flivis, lecunda antrorfiim arcuata , pedibus ferrugineis. p,
Rjj. inf. p. 82, n. 22. Scarabaeus médius, abdomine longo , angufto , niger,
lineolis & maculis luteis pulchre variegatus.
Frifck. germ. 12,;?. 32,f. 3,/. 5.
Lift. tab. mut. t. l , f. l.
JJ/L loq. p. 385 , n. 14. Scarabaeus nigçr , lineolis quibufdara luteis diftlnc-
tus , lubcroceis pedibus.
Petiv. g^ioph. tab. 63 , fig. 6.
Afi. Upf. 1736, p. 20, rt. 8. Leptura elytris rigris, lineis flavis.
La lepture à trois bandes dorées.
Longueur 3 Ugnes. Largeur i l gne.
Cet infeclie approche infiniment du précédent pour la
forme 6c les couleurs. 11 en difl-ére pour la grandeur, qui
cependant varie beaucoup. Sa couleur cft d'un noir brun
velouté comme celle de l'efpéce précédente. Sur la tête
on ne voit point de taches jaunes. Le corceiet eft bordé de
jaune en haut 6c en bas, mais fans raie tranfverfe au
milieu. L'éculTon eft jaune. A fes côtés font deux raies
oblongues , une fur chaque étui , qui ne vont point julqu'à
DESÏN'SrCTES. II5
la fLiture : cnfuicc viennent Jclik autres raies fur cl\^ ]jc
étui ; la première en arc, dont les cxrrémités re^aid^nC
la léte de l'animal, la féconde tout a-tait tranfverle, joi-
gnant la correlpondanrc. L'ctui eli: terminé par une der-
nière tache ou raie obionj^ue en arc , cjui luit le bord
de cetre partie. L'animal en dellous eik noir avec deux
points jaunes de chaque coté de la poitrine , cs: quatre
bandes lemblables lur les anneaux du ventre. Les pattes
& \{:s aiitenncs (ont fauves. Celles-ci égalent la moitié de
Ja lon,;ueur du corps , ^ lont quelquel-ois plus brunes
à l'extiémicé. On trouve cet inlecle communément lur les
fleurs. «.
li. LEPTURA n/^ru , elytrorum lineis tranfvcrfLs
punclijquc albis.
Raj. inf. p. 83 , n. 25. Scarabaeus pjrvus oblongus nigcr , elytrli duibus lineis
albis tranrvcrfis diftmfèus.
Petiv. ^'ii^oph. tah. 63 , f.g. 5.
La Upiure à rates blanches.
Longueur 2 ; , 4 lignes. Largeur 1 > i v ^'fftf-
Cette cipécc encore femblable aux précédentes , varie
auiii pour la grandeur. Llle elt noue, les cuilles antérieu-
res font renHees en niallue, ik: les antennes égalent la
moitié de la longueur de Ion corps. La tête elt noire , ainli
que le corcelct, qui a feulement en basime petite bordure
louvenc prelqu'imperceptible de poils blancs. L'cculloii
cil blanc : du bas de récullon partent deux raies blanches,
qui s'écartant l'une de l'autre , defcendent obliquement
chacune lur un étui, & fe terminent bientôt au milieu de
la largeur de cet étui. A cet endroit , ell un point blanc
rond, ^ en dehors en remontant une tache longue de
même couleur : plus bas ell une raie blanche tranlverle lui
peu en arc, dont la pointe intérieure remonte le long de
la lurure : enhn Tctui le teinune par une tache blanche
oblongue. En dellous l'animal ell noir , avec deux taches
blanches fur chaque côté de la poicrinc j i>i crois raies
^^t4u^^<,_^^
i\6 Histoire abrégée
tranfverfales femblables fur \es anneaux du ventre. J'ai
trouvé cet infe^le fur les fleurs des plantes en ombelle.
13. LEPTURA nigra ^ elytris pallLdo-fufcis , figna^
tu ris flayis.
La lepture noire a étuis gris tachés de jaune.
Longueur 4 \ lignes. Largeur i 7 ligne.
Sa tête eft noire , avec deux raies jaunes longues entre
les antennes , qui defcendent julqu'aux mâchoires. Se,s
antennes pareillement noires , ne font guères plus longues
que le corcelet. Celui-ci eft aufli noir , avec quatre bandes
jaunes longitudinales, étroites &; peu marquées. Les étuis
iont d'une couleur brune j pâle, un peu grife &: aflez lingu-
liere. Ils ont plulieurs taches jaunes , Içavoir d'abord à
leur bafe deux points , qui fouvent le réuniirent & forment
une bande : enfuite une bande étroite en arc , dont les
pointes regardent l'extrémité de l'infedte ; plus bas deux
points ou une bande interrompue dans fon milieu , qui
defcend du bord extérieur vers le bord intérieur : enfuite
une bande tranfverfe en zigzag , qui fe prolongeant le long
de la future , va gagner le bas de l'étui 2c former à fon
bord une dernière bande. Les pattes iont brunes.
14. LEPTURA villofo - flava ^ elytris lineis tribus
tranfverfis nigris.
La lepture jaune a bandes noires.
Longueur 4 lignes. Largeur i ligne.
Le fond de la couleur de cette lepture efl: noir , mais
elle paroit jaune, à caule des petits poils de cette couleur
dont elle ell couverte en deiîus & en deflous. Les anten-
nes égalent en longueur la moitié du corps : elles font noi-
râtres j ainfi que les pattes. Les étuis ont trois bandes noi-
res tranfverfes formées par le défaut des poils jaunes ; la
première de ces bandes ne va pas jufqu'à la luture , mais
remonte 6c fê recourbe, fàifant un double coîide; qui
imite
D r s I N' s E C T E s. 117
imite la figure d'un G : les Jeux autres (ont droites , bien
traiifverles , Hc ic joignent aux corrclpondantes de l'autre
étui. LVtui efl terminé par la couleur jaune. Les yeux
de l'indcte font noirs. Cette elpcce efl trcs-jolie.
15. L E P T U 11 A nigra , tlytris maculis icjldccis , nl-
gris , alb'idis , iincifiuc nigris & albiLdntihus vanegatis.
Riij.inf. p. 83 , n. 16. Scarabacus parvus , corporc angufto longo , clytri» tri-
plici (.olore rufo , aibo , nij^roqiic pulchrc d (bn^tis.
Lifl. append. j86. n. 15. Scirabarus n g'.T , funur.is alarum thecis flavefcenU-
bus y iit'dcmque imis albuantibus , pra:;er alias (^uafdam iineolat albidas.
La Icpturc arlequine.
Longueur ^ lignes, L irgcur \ { ligne.
Il y apeud'inf'ecles dont les couleurs foientaufli difficiles
à décrire que celles de celui-ci. Sa tête ëc fon corcelet Ibnc
noirs. Ses antennes font noires à la baie, blanchatiesau mi-
lieu, brunes au bout^^ prclquedela longueur du corps. L'é-
cullonell jaunâtre. Les étuis (ont d'abord d'un brun rougca-
tre en haut. Cette couleur ell terminée par une raie blan-
châtre, qui, partant du bord extérieur, remonte , en ^A-
(ànz l'arc , julques vers la future , fans cependant y tou-
cher, enlortc que cette raie ne fe joint point à la corref-
pondante. Suit une raie noire de même forme, qui va juf-
qu'à la future, puis une raie blanche, 6c une autre noire
femblable , m.iis qui l'une 6c l'autre n'occupent que le
dclllis de l'étui , dont le bord extérieur cil brun. LnHn
vient uwc raie blanchâtre en zigzag , qui termine tout-à-
fait la couleur brune, <5c après laquelle cfl une grande tache
noire arrondie. Après cette tache en vient une blanchâtre,
grande 6c velue , qui termine l'étui. Ln dellbus , l'animal ell
Jioir, avec des taches jaunes fur les cotés de la poitrine,
6c des bandes tranfverfes de même couleur furies .mneaux
du ventre. Cet infecte efl rare : je ne l'ai trouve qu'une
feule fois au Jardin iioyal.
i6. L E P T U il i\ cœrulcd , tihiis ru fis , thorace fuhglo-
hojo.
Tome I. E C
^
t^ (
SI 8 Histoire ABRÉGÉE
La lepture bleue.
Longueur 3 lignes. Largeur | ligne.
Elle eft en deffous noirâtre, un peu dorée. Sa couleur en
delFus eft d'un beau bleu foncé, à l'exception des antennes
& des jambes. La bafe des antennes eft fauve , 6c l'extré-
nilté eft noirâtre. Quant aux pattes , les cuiftes (ont grolTes
èc bleues, comme les étuis , mais les jambes font fauves ,
ainfî que les tarfes. Le corceiet , &; fur-tout les étuis , font
ponctués irrégulièrement & comme chagrinés. On trouve
cecin{e6te dans les Chantiers.
T R o I S I É M E Fa mille.
ly. LEPTURA teflaceo-fufca , thorace rhomboïdali
villofo , elytrorum maculïs quatuor albïdis tranfverfim
pojins.
La lepture brune a corceiet romboïdale.
Longueur 5 f lignes. Largeur 2. lignes.
Les antennes de cette lepture font courtes , &c n'ont
guères que le tiers de la longueur du corps. Le corceiet
eft comme quatre , raboteux , ayant deux tubercules en
deffiis, un de chaque côté; il eft un peu velu , ainii que la
tête. Les étuis font finement chagrinés. La couleur de
l'infecte eft par-tout d'un brun obfcur ; feulement vers le
tiers des étuis , en defcendant , on voii quatre points blan-
châtres formés par des petits poils 6c rangés tranfverfale-
ment au nombre de deux fur chaque étui. De ces deux
points , celui qui eft proche de la future , eft le plus large.
Le deflous de l'animal eft de la même couleur que le delliis.
i8. LEPTURA teflacea y thorace glabro.
Linn. fyft. nat. edit. ïo j p. 396,». 47. Cerambyx teftaceus.
Linn. faun. fuec. n. 491. Cerambyx teftaceus , thorace glabro.
A61. Upf. 1736 , p. 20, n, 3. Bupreftis coUari glabro , elytris teilaceis.
La lepture livide à corceiet lijje.
Longueur 4 ^ lignes. Largeur i t ligne.
desInsectes. 1!9
Ses antennes font Je la longueur de (on corps, a peu de
rho(e près. Son corcelec ell raboteux & inégd. Ses étuis
font pointillés finement , lans raies ni ftrics. Quûnt a la
couleur, les antennes , la tctc , le corcelct ôc les pattes
font d'une elpéce de rouge hulc , ou de couleur tauve
brune. Les yeux feulement font ncirs , &: dans quelques-
uns les jointures des cuilles : ces derniers font les mâles.
Les étuis (ont d'une couleur fauve plus claire. Le dctlous
du corps ell jaune un peu livide v^ niélcde noir. On trouve
cet in(ecl:e (ur les Heurs. A la première vue, on efl rente dé
le prendre pour la cicindele à corceUt rouge. Cicindtla.
n. 1. a.
19. L EPTURA dtra , thoract tcjlacco , fcmorïbus
crajjis.
La Upiure noire a corcelet rongea tre.
Cette efpéce ell femblable à la précédente pour la for-
me vS: la grandeur ; elle n'en diliére que par \\ couleur
noire de la tête &: des étuis Le corcelet, par ce contrafte
de couleur , paroît un peu plus rouge. Le defTous du ven-
tre ell (en.blable à celui de l'efpcce précédente , ÔC les
pattes (ont de même couleur fauve, avec leurs articula-
tions noires. J'aurois été fort tenté de regarder ces diffé-
rences comme de (impies variétés de (exe , iî je n'eulfe
trouvé des maies &: des femelles de chacune de ces deux
efpéces. On les trouve toutes deux dans les mêmes en-
droits.
20. LEPTURA atra , fcmorîhus crajfis ru fis,
La lepture noire a grojj'es cuijjes brunes.
Je ne vois aucune différence entre cette lepture & la
précédente ; elles (e rellemblent pour \\ forme , la gran-
deur & la couleur; feulement le corcelet de celle-ci efl
noir , comme (es étuis. Elles pourroient bien n'être que
de$ variétés l'une de l'autre.
E e ii
tio Histoire abrégée
21. LEPTURA nigra , thoracc cokoptnfquc fcricco^
rubris.
Lînn. fyft. nat. edit. lO j p. 396 , n. ^i. Cerambyx thorace mutico fubrotundo ,
elytrifque fanguineis , corpora nigro , antennis mediocribus.
La lepture veloutée couleur de feu.
Longueur j lignes. Largeur i \ ligne.
Les antennes de cette belle efpéce font de la longueur
des deux tiers du corps; elles font noires, ainii que la tête
& tout l'animal , à l'exception du corcelet èL des étuis,
qui font d'un beau rouge couleur de feu, & qui paroilTenc
ioyeux , à caufe des petits poils dont l'inledte eft couverc.
On voit auOi un peu de rouge au dernier anneau du ven-
tre, en delFous. Le corcelet eil: très-raboteux , & on feroit
tenté de le croire épineux , 6c de faire de cet inieâ:e un ca-
pricorne ; mais quand on regarde de près , on voit que ces
efpéces de pointes, qu'on apperçoit dans quelques-uns,
ne font que des touffes du petit poil qui couvre le corce-
let. Cet infecte vient dans les vieux bois. On le trouve
dans les Chantiers , & fouvent dans les bûchers des mai-
ions.
21. LEPTURA nigra , elytris ped'ibufque rubefcentlbus
Uvidis , coleoptns attenuatis,
La lepture a étuis étranglés.
Longueur 4 lignes. L.irgetir i ligne.
Cette efpéce efi: une des plus fîngulieres de ce genre. Sa
tête eft toute noire , aind que les antennes , qui égalent
les deux tiers de la longueur du corps. Le corcelet eft ra-
boteux , un peu velu, chagriné , avec un tubercule liffe
fur chaque côté , &: un plus petit au milieu. Ce corcelet,
dans quelques-uns , eft tout noir ; dans d'autres , il eft bor-
dé de jaune citron en haut ôc en bas. L'écuffon eft du mê-
me jaune. Les étuis larges par en haut , fe trouvent rétrécis
&; étranglés vers le milieu , ôc n'ont vers le bas que moitié
de la largeur qu'ils ont en haut j vers cette extrémité , ainfî
D E s I N s E C 1 E s. 1 1 l
rctrécie , ils s'cloigncnt l'un de l'autre , ce qui leur donne
une figure cambrée. Leur couleur ell d'un tauve rougeâcre
6c livide, avec un peu de noir fculemciit en haut. Les patres
lont de la couleur des étuis ; il n'y a cjue les cjuatie cuilles
de devant qui font arrondies &. formées en malVc , dont le
cros bout, proche l'articulation , loit teint en noir. Tout
Je dclTous de rinlcclcell noir On volt iculementaux cotes
du ventre les bords des anneaux colores de jaune. Cet in-
lecle fe trouve communément lur les Heurs.
STENOCORUS. Leptum Lin. Cemmbycisfp. iinn.
LE S T E N C O R F.
Antennce à bafi ad apicem Antennes qui vont en à\'
dccrcfccnics , anu oculos po- minuant de la bafe à la poin-
fuœ. te , polces devant les yeux.
Elytra apicc angujllora. Etuis plus étroits par le
bouc.
Familial". Thorax armatus fpi- Famille i ^. Corcelet .irmc d'une
na \el cuherculo laterali. pointe ou d'un tubercule latéral*
■ i". Thorax inermis. ■ i'^. Corcelcc luid. î ;i'>-
Les antennes du llencore rciremblent tout à-fait à celles
des deux genres précédens ; mais il en dillere par deux
caraéleres particuliers à ce genre, &: qui nous onteng.ii;és
à le réparer des leptures &: ào^s capricornes. Le premier
confilic dans la polition des antennes , qui lont devant les
yeux vS: kparés d'eux , au lieu que celles des capricornes
iic des leptures lont comme implantées dans l'œil même.
Le lecond le tire de la forme des étuis , qui , dans ces in-
fectes, vont en le retrécillant vers le bout plus ou moins.
Ce dernier caracliere n'cll pas aulli clfenticl que le pre-
mier. C'ell cett-c forme d'étuis rétrécis par le bout, qui a
fait ilonncr \ ce nouveau genre le nom de jUnocorus ,
comme qui diroit rétréci, anguJLuus.
Parmi ces (Icncores, quelques-uns ont le corcelcc arme
222 Histoire abrégée
de pointes latérales , comme lès capricornes , ou de tuber-
cules moufles , & non pointus ; d'autres ont le corcelet uni ,
comme les leptures.
Nous aurions pu , d'après cette diverfité de corcelet ,
réparer ce genre èc le divifer en deux, puifque ce n'eft
que par un pareil cara6lere que les capricornes & les lep-
tures difl-erent entr'eux; mais comme ce genre n'eft pas à
beaucoup près auffi nombreux , nous nous fommes con-
tentés d'en former deux familles : la première comprend les
ftencores, qui ont au corcelet des pointes ou des tubercu-
les fur les cotés : dans la féconde, font les autres infectes
de ce genre, qui ont un corcelet nud de uni.
Les larves de ces infectes , ainfi que leurs chryfalides ,
reflemblent à celles des deux genres précédens. Plufieurs
dentr'elles habitent auffi dans f intérieur des arbres. 11 y a
cependant un ftencore dont la larve pourroit bien être
aquatique; c'eft la dernière efpéce. On la trouve toujours
aux bords des ruilTeaux, fur les Hambes ou iris qui y croi(-
fent. Ces plantes font couvertes de ces infe^Sles , dont la
larve, que je ne connois pas, doit probablement fe nour-
rir des feuilles ou même des racines d'iris, qui viennent
dans l'eau. Cette efpéce eft une des plus belles.
Première Fa mille.
I. STENOCORUS glal^er , è fufio niger , elytro fin^
gulo Lineis tribus elevaus ^ maculis duabus luteis ^ tho*
race, fpinofo.
Linn. faun. fuec. n. 486. Cerambyx cinereus , coleoptrorum fafcils duabus
flavis , antennis ccrpore dimidio brevioribus , thorace fpinolo.
Le ftencore lijfe a bandes jaunes.
Longueur 8 , 9 lignes. Largeur 2 \ lignes.
La tête de cet irifêde, airîfi que celle dé préfque tous
Ceux de ce genre, eft allongée , avec les antennules aftez
grandes &: biea marquées. Lqs antennes, qui n'égalent
que la longueur de la môicîé du coi^s, font pofées devant
desInsectes. Zl)
les yeux, en quoi ccc infccle diflcrc des capricornes. Le
corcelcc cil allonge , étroit ik: cylindrioue , avec une épine
bien marquée fur chaque coté. La couLur de la tcce cC du
corcelet ell noire , avec quelques petits poils [^ris. Les
étuis font allez Luges, lilles, luilans , ^C ils ont chacun
trois raies longitudinales plus élevées; ils font de plus
pointillés. Leur couleur elt d'un noir rougeàtrc, fur-tout
vers le bas, entrecoupée par deux taches jaunes, l'une
vers le haut de l'etui , qui delccnd obliquement en s'appro-
chant de la future; l'autre plus bas, formée en croillant,
dont les pointes regardent le bout de l'étui. L*écu(Ioii elt
jaune : les pattes font noires 5c les cuillès d'un brun rou-
geâtre. On trouve cet inlecle dans les bois.
z. STENOCORUS niger, vellcre flavo vartegatus ,
elytns lintis duabus tUvutis , ihoracc J'pinojb.
1,'inn. fy/l. nat. edU. lO , ;'. 393 , n. 32. Cerambyx inq^ifitor.
Linn. faun. fucc. n, 485. Ccran.})yx cinereus , nigro- nebulofus , antcnnis
cor|ioro dimidio brevioril)US , thorace Ipinolo.
Acl. Upf. 1736 , f. 20, n. I. Necydalib cinereo-macwLta , fulcata.
Le Jlcncore noir velouté de jaune.
Longueur 6 î /ijirses. Largeur 1 lignes.
Ce ftencoieapproche beaucoup du précédent. Il e(l tout
noir, chargé de pomts 6c couvert de petits poils jaui.cs,
qui iouvent forment diilérentes plaques lur les» ttuis. Sa
tête ell allongée; les antennules lont bien mar(]uccs, 6c
les antennes placées devant les yeux <S: courtes, n'égalent
que le tiers de la longueur du corps. Derrière les yeux, il
y a une tache noire oblongue , iJc entr'eux un lillon allez
prolond , ainii qtie dans l'elpéce précédente. Le corcelet
ell allez cylindrique, avec une poinre aiguë de chaque
coté. Les étuis ont chactm deux lignes longitudinales éle-
vées , 6c en regardant de près, il lemble qu'on apperçoive
le commencement d'une troiiiéme.
3. STENOCORUS c fufco mger y femonbus rufis ,
aruculii nigris.
214 Histoire abrégée
Le Jiencore a genoux noirs..
Longueur J ,S , lO /ignés. Largeur i f",'a , 2 f , lignes.
Celui ci eft long 6c étroit. Sa grandeur varie. Sa tête efl:
noire , femblable pour la forme à celle des efpëces précé-
dentes. Ses antennes font environ de la longueur du corps ,
noires en haut, fauves vers leur bafe. Le corcelet eft pa-
reillement noir, avec une pointe moulTe de chaque côté.
Il eft couvert, ainfi que la tête 6c le defîous de la poi-
trine, de petits poiis, qui, vus à un certain jour, paroif-
ient dorés Les étuis vont en fe retréciiTant vers leur extré-
mité. Ils font parfemés de petits points, <îc font d'un brun
fauve à leur bafe & noirs au bout. La loupe y fait décou-
vrir quelques poils. Les cuiftes èc. les jauibes font de la
même couleur fauve, niais leurs articulations, ainli que
^ les tarfes j font noirs. J'ai trouvé cet inlecle fur les fleurs.
4. STENOCORUS ra6er, ocuiis nigris j elytris vio-
lacels.
Le Jiencore rouge a étuis violets.
Longueur 9 lignes. Largeur 1 x HgU^s,
Cette efpéce eft grande & belle. Ses antennes, qui éga-
lent les trois quarts de la longueur de fon corps , font rou-
ges à leur baie , noires à leur extrémité. La tête & le
corcelet ont iur le milieu un lillon profond, ce qui faitpa-
roître ces parties comme raboteufes, lur-tout le corcelet,
qui femble formé de deux tubercules hémifphériques. Ce
corcelet a de chaque coté une elpéce de tubercule m.oufle,
nullement pointu. Les étuis font lilfes 6l finement poin-
tillés. Tout l'animal eft d'un rouge un peu terne , à
l'exception du bout des antennes , des yeux , des étuis ôc
de la partie fupérieure du ventre, qui font d'un bleu vio-
let 3 un peu noir. Les étuis font feulement bordés d'un peu
de rouçe. J'ai trouvé cet infecte fur un orme.
. .^. STENOCORUS niger ^ elytris tejiaceo-flavis y
/ punchs duobus , cruce fafciifque nigris.
Linfit
DES Insectes. 115
Linn. fuun. j'utc. n. 508. Leptura nigra , dytrij teftacei$ , puinflii duobui, cru-
ce , talciirquc nigris.
Le jhncorc jaune a ba.ndcs noires.
Longueur 6 lignts. Largeur l \ ligne.
Les antennes, qui font placées devant les yeux, éga-
lent la longueur du corps de cet inlecle. Il les porte (ou-
venc couchées fur le dos, comme plulieurs eipcces de ce
genre. Leur couleur ell noire, mais entrecoupée de brun
fauve, qui (e trouve à la baie de chaque articulation. La
tête clt noire, mais les antennules , qui lont aflez appa-
rentes , (ont de couleur tauvc, ainli que deux touHes de
poils , qui (ont proches des mâchoires. Le corcclct ell
noir , allongé ^1 figuré en cône, dont la ba(c pôle lur les
étuis; il a de chaque coté un tubercule moullc. Les étuis
font jaunes & un peu pales , chacun a d'abord en haut deux
points noirs détachés, un en dellus , l'autre fur le coté,
tenant au bord extérieur. Entre ces points , un peu plus
bas, (b trouve une tache commune aux deux étuis, t\: qui
tient à la l'ucurc, qui ell noire. Plus bas, vers le milieu des
étuis, le trouve une grande tache noire, qui part du bord
extérieur , 6c va Ce joindre A Li lliture en diminuant un peu ,
ce qui forme la croix. En defcendant, vient une large bande
noire tranlVerfe, ^ enfin les étuis l'ont terminés par une
cache noire conhderable. Ces étuis vont en fe retrécillanc
vers le bas , &: leur bout paroit comme échancré a l'angle
intérieur, qui ell beaucoup moins allongé que l'extérieur.
Le deOous de l'animal eft noir: les deux paires de pattes
antérieures font jaunes, fc leurs tarfes noirs : les cuilles
& les jambes polK-ricures font noires, avec un peu de jau-
ne (eulement à leur baie. On voit à ces dernières cuillcs
une épine ou appendice vers leur milieu, mais dans les
mâles feulement. Cet infecle, qui ell allez beau, (c trouve
trcqucmment lur la ronce.
Tome L Ft
iz6 Histoire abrégée
Seconde Famille,
6. STENOCORUS niger , elytris rubefcentibus j apice
futurœque medletate nigris,
Linn. faun. fuec. ;?. 498. Leptura nigra , elytris nis^ricante lividoque variis.
Linn. fyjî. nat. edit. 10 , p. 391 , «. 16. Cerambyx thorace fpinoro pjbef-
cente , elytris fafligiatis lividis , fafcia obfcura longitudinali flexuofa , an-
tcnnis brevioribus.
Le fiencore bedeau.
La forme de cette efpéce & des trois fuivantes, efl fem-
blable à celle de la précédente. Quant à la grandeur, q\\^
varie beaucoup. Les plus grands individus ont plus de
demi -pouce de long, fur deux lignes &: demi de large j
d'autres n'ont guères que moitié de cette grandeur. X^ts an-
tennes {ont de la longueur du corps, prelqu'auffi groffes à
leur extrémité qu'à leur bafe. Le corcelet eft en cône >
comme dans le précédent, plus arrondi cependant, ôc
fans pointes ni tubercules latéraux. Tout le corps eft noir,
à l'exception des étuis y qui font d'un rouge brun , fi ce
n'efl: à leur extrémité, où ils font noirs, &. fur la moitié
poflérieure 6c un peu plus de la future , qui a une bande
noire alTez large. Cette bande eft plus large en haut &: va
en fe retréciflant à mefure qu'elle defcend, jufqu'à ce
qu'elle fe joigne à la partie noire , qui termine les étuis.
7. STENOCORUS niger , elytris. rubefcentibus livi-
dis. Planch. 4, fig. I.
Stenocorus niger, elytris rubefcentibus Stenocorus n'ger^ elytris rubefcentibus
lividis , apice nigris. M A S. lividis , apice jim'ili. F œ M l N A.
Linn. faun. fuec. n. 499. Leptura nigra , elytris rubefcentibus lividis.
Linn. fylî. nat. edit. 10 , p. 397, n. 2. Leptura mclanura-
u46i. Upf. 1736 , />. io , n. «J. Leptura elytris teftaceis , apice nigris. ( quae maf..)
n. 4. Leptura elytris rubris.
Raj. inf p. 97 y n. 6. Cerambyx capite , fcapi.lis , antennis nigris ; elytris
flavis , ex'i eniiratibus nigris.
Frifck. gerrr.. 11, />. 38, t, 6 , f. ^. Scarabaeus aiboreus niajor , violaceo-
ïuber.
DES Insectes. 1:7
Le flcncorc noir a ciuis rougedtrcs.
II en eft de cette clpccc comme de la prcccdentc ,
;\ laquelle elle rcill-mble excrcnicment : elle varie intini-
meiit pour la grandeur * en total cependant, elle eft plus
petite (.]ue \c Jlcncore bedeau. Tout (on corps eft noir,
A l'exception des étuis, qui (ont tantôt rouges, ceux-là
font les femelles; tantôt rougeâtrcs avec le bout noir, 6C
quelquefois les bords intérieurs des étuis, cîc ceux-là font
les maies. Les étuis (ont rétrécis vers le bout j &: vus à la
loupe ils paroiflènt ponclués &: couverts de poils. Il y a
aulli des poils (ur le corcelct 6c le ventre, qui a un certain
jour luilent de paroillent blanchâtres ou un peu jaunes On
trouve cet in(eclc (ur les broulî'ailles , principalement fur
les ronces.
S. STENOCORUS niger , elytris luieis , apice m-
Le Jlcncore noir a étui^ jaunes.
Cette efpéce reflemble aux deux précédentes pour la
forme, la grandeur &: les couleurs, feulement les étuis
font d'un jaune pale, &. noirs .à leur extrémité : peut-être
n'efl-ce qu'une variété : elle fe trouve aulli lur la ronce.
9. STENOCORUS niger nitidus , ah domine fufco-
rubentc.
Le Jlcncore noir a ventre rougedtre.
Longueur 3 iignts. Ljrgcur l ligne.
On retrouve encore dans cette efpéce la même forme
que dans les précédentes, elleefl feulement plus petite. Sa
couleur cil par-tout d'un noir luifant, ion ventre feul ell
d'un brun rou^e.itre.
10. STENOCORUS niger , femoribus clavatis ru-
Ff ij
fis , apice nigns.
2i8 Histoire abrégée
Le Jlencore noir à cuijjes rouges.
Longueur a f lignes. Largeur f ligne.
Les antennes de ce ftencore font de la longueur de Ton
corps. Sa tête, fon corcelet &; Tes étuis font noirs, mais la
couleur n'en eft pas matte, à caufe des petits poils gris
dont ils font couverts, 5c qu'on voit à l'aide de la loupe
fortir d'autant de petits trous ou points. Le delîous du
corps eft pareillement noir , ainfi que les tarfes ôc les jam-
bes poftërieures : mais les cuifles &: les quatre jambes an-
térieures font d'un rouge brun , 6c noires feulement à leur
extrémité ; de plus les cuifles vont un peu en grolliflant 6c
forment la malfe.
r^STENOCORUS totus niger.
Longueur 5 ^ lignes. Largeur 1 j ligne.
Cette variété efk toute noire & paroît un peu veloutée,
à caufe de quelques petits poils noirs ; du refte elle eft pré-
cifément femblable à la précédente, à la couleur des cuii-
{es ôc à la grandeur près.
II. STENOCORUS niger , tkorace rubro.
Linn, faun. fuec. n. 5*51. Cicindela atra, thorace rufo , elytris nigro-cœruleis.
Le flencore noir a corcelet rouge.
Longueur 4 lignes. Largeur i \ ligne. **
^QS antennes font de la longueur des trois quarts de fon
corps ; elles font noires , ainli que la tête & les pattes. Le
corcelet eft d'un rouge foncé, lilTe, 6c parfemé feulement
de quelques points éloignés les uns des autres. Les étuis
font d'un noir bleuâtre , fortement ôc irrégulièrement
pointillés. Ils font moins rétrécis vers le bas , que dans
la plupart des efpéces de ce genre. Le defl"ous du corps eft
noir, à l'exception du ventre qui eft jaunâtre. Cet infedie
fe trouve à Fontainebleau.
desInsectes. 119
II. STENO CO RUS dcauratus , fcmonbus pojîicis
dent dus.
Unix. fjun. fuic. n. ^09. Lcptura deaurata, antennis nigris , femorlbuj poftici»
dcntatis.
Frifch. geim. Il , p. }j» '''^- ^* • /• *• ScarabïUi arboreus , purpureo-aureu»
mcdius.
Linn.JyJl. nat. edii. 10, j). 397 , rt. i. Lcptura aquaticj.
Il donne les variétés fuivantes.
a. Stcnocorus rubro-œncus y fcmonbus pofiicis dcn-
tans.
A.l. Upf. 1736 , p. 10, n. 3. Lcptura nibro-xnea.
/3. Stcnocorus viridt - atncus , fcmonbus pofiicis dcn-
tatts.
Acl. Upf. 1736 , n. a. Leptura vîridi-acnea.
y. Stcnocorus flavo - œncus , fcmonbus pofiicis dén-
iât is.
<r. Stcnocorus violacco-acncus ^ fcmoribus pofiicis dcn-
latis.
Linn, faun. fuec. n. 510. Leptura fubxnco-violacea , femoribus podicis den-
tatis.
Acl. Upf. 1736 , n. I. Leptura cœruleo-nigra.
«. Stcnocorus nigro - œncus , femoribus poficis dcn-
tatis.
Jx Jiencorc doré.
Longutur X { , 3 , 4 lignes. Largeur \ 1 ligne.
Les deux efpéces que donne M. Linnxus, ne font c]iie
des vaiiétc'S, ainlî tjiic routes celles que j'ai rapportées,
qui ne différent que par la couleur rouge, verte, jaune,
violette &. noire, mais toujours dorée. Cet iniccîe varie
aulli beaucoup pour Ja [grandeur, comme pour la couleur.
C'ell un des plus beaux que nous ayons, lur-tout quand on
le regarde de près. Ses antennes l'ont de la lon5;ueur des
deux tiers du corps, £c moins dorées que le relie. Elles
font pofées comme tlans les autres clpéccs de ce genre. Le
130 Histoire abrégée
corcelet eft cylindrique avec un tubercule de chaque côté
vers le haut êc un iillon dans fon milieu. La tête , le corce-
let &c tout le corps font parfemés de petits points, qui
font plus grands fur Iqs étuis àc y forment des efpéces
de ftries au nombre de dix , qui néanmoins dans quelques-
uns ne font pas bien dillincles. Ces étuis vont en fe retré-
cilTant, moins cependant que dans les efpéces précéden-
tes, ce qui donne à l'infedte un air un peu différent de
ceux de ce genre , quoique la polition de fes antennes ,
ainli que la grandeur de ies antennules l'en rapprochent.
Les cuiiFes pollérieures font plus larges èc plus longues
que les autres , & ont une épine ou pointe aiguë au côté
intérieur, ce qui tait la note fpccifîque de cet infecte. On
le trouve au bord des ruiffeaux &C dans les prés fur la flam-
be ou iris qui en eft quelquefois toute couverte.
L U P E R U S.
LE L U P E R E.
A nterinœ filiformes arùcu- Antennes filiformes à longs
lis longis, articles.
Thorax planus , marginatus, Corcelet plat & bordé.
Les infedtes de ce genre dont la figure approche aiïez
de celle de la chryiomele, ont une démarche lourde, pe-
lante ôc qui femble avoir quelque chofe de trijîe , ce qui
leur a fait donner le nom de luperes , luperus , triflis.
Leur caractère conliite , premièrement dans la forme
de leurs antennes affez longues , dont les articles font de
même allongés, 6c qui font femblables à des fils d'égale
grotVeur à leur bafe & à leur extrémité : fecondemenc dans
la forme de leur corcelet qui eft aftëz applati , ou du moins
très-peu convexe, 6c dont le contour eft garni de rebords.
C'elt par ce dernier cara6tere que ce genre fe diftingue du
iuivant, qui lui relTembie tout-à f^iit pour la forme des
desInsectes. 131
antennes. Les larves des iuperes lont allez groflcs , cour-
tes, de forme ovale : elles ont llx pattes ^ une petite tctc
tcaillcufe. Le relie de leur corps eil mol & d'un blanc
Talc. On trouve ces larves lur l'orme , dont elles mangent
les feuilles. Je ne connois que deux efpcces de ce genre.
I . L U P E R U S n^gcr j thoracc pc dibufquc rufis.
Planch. 4, rig. 1.
Le lupere noir à corctiet & pattes rouges.
1. LUPERUS niger , pedibus rufis.
Le lu père noir a pattes rouges.
Longueur i î , a lignes. Largeur Cligne.
Ces deux infectes (ont de même crrandeur &: fe rcllem-
b'.ent parfaitement. Tous les deux lont noirs avec les pat-
tes fauves & leurs antennes fort longues : feulement les
uns ont leur corcelet rouge 6c les autres l'ont noir. Ces
derniers font ordinairement maies, &: leurs antennes font
plus longues que leur corps ; pour les autres leurs antennes
lont plus petites, ils font plus grands, &: tous ceux que j'ai
trouvés écoient femelles, enlorte que ces deux inlecies
pourroicnt bien n'être qu'une (impie variété de lexe. Leurs
ctuis lont fort brillans ^ mois comme ceux des cicin-
deles , dont ils approchent pour la forme du corcelet 6c
des antennes, mais dont ils dilFéreiit par leurs taries qui
n'ont que quatre pièces. Ces infecl:cs le trouvent er.lenible
lur l'orme Cn: plulicurs autres arbres.
C R Y i^ T O C E P H A L U S. Chryfomelce fpec. iinn.
LE G R I B O V R 1.
Antcnnœ filiformes articu- Antennes tîliformes .1 longs
lis lon^is. articles.
Thorax o'ibhus hcm'tfphxruus, Corcelec hcmirpiicrique & en
bo ffe.
Le gribouri , cet infecte (1 connu ts: li redouté des culti-
iji Histoire ABRÉGÉE
vaceurs, ou n'ëcoit point décrit par les Auteurs méthodi-
ques d'hiftoire naturelle, ou, s'ils en connoifToient quel-
ques elpéces , ils les confondoient avec la chryfomele ,
dont cependant ce genre diflere beaucoup , comme on
s'en apperçoit aifément en examinant les cara6teres de
l'un &c de l'autre. Celui du gribouri confifte premièrement
dans la fieure de Tes antennes longues, filiformes, com-
poiées d'articles allongés &c d'égale grofleur par-tout :
îecondement dans la forme de Ton corcelet hémifphéri-
que, qui imite le dos rond d'un boiTu , & fous lequel eft
cachée en partie la tête de ïmieù.e , ce qui lui a fait don-
ner le nom de cryptoccphalus , comme qui diroit tcic
cachée.
Les larves de ces infectes aiTez femblables à celles du
genre précédent, rongent ôc défolent les diflerentes plan-
tes iur lesquelles elles fe trouvent ; mais celle qui fait
le plus de tort eft la larve du gribouri de la vigne ; elle dé-
truit les jeunes poufl'es de vigne, elle en fait périr les
fleurs, 6c lorfque ces infedles iont nombreux, ils caufent
un très-grand dommage dans les Pays de vignobles. Les
infectes parfaits que produifent ces larves, font de forme
ovale : leurs pattes (ont allez longues , êc leur tête eft
petite &: cachée en partie par la rondeur du corcelet. Plu-
sieurs elpéces de ce genre font allez belles.
1 CRYPTOCEPHALUS violaceus , punclis inor-
dinatis.
L'nn. faun. fuec. n. 416. Chryfomela nigro-purpurea ^ puHvtis excavatls af-
perfa.
Lînn. fyji. nat. edtr. 10 , p. 369, n. 6. Chryfomela ovata violacea , elytris
punttis excavatis fparfis.
Frifch. germ. J , p. 13,^. 8. Scarabarus alni cœruleus.
Le gribouri bleu de Vaûne,
Longueur 4 lignes. Largeur 3 lignes.
Ce gribouri , le plus grand de tous ceux que nous
jivons , eft d'un beau violet, tant en dellus qu'en deflous.
Se^
DES Insectes. 233
Ses ctuis , vus ;i la loupe , paroiflLnr parfemcs de très- pe-
tits points irrcgulicrs.La tornic de Ion corcclet fous lequel
rentre la icce , le range parmi les inle«fles de ce genre. On
le trouve ordinairement liir l'aune ^c quelquefois fur d'au-
tres arbres , mais toujours dans des endroits humides.
]I vient au printems.
1, CRYPTOCLPHALUS niccr ^ clyin^ rubris.
Le griboun de La vigne.
Longueur i lignes. Largtur i ligne^
Cet infcde n'eA que trop connu dans les Pays oit il Fait
du ravage, ^a tetc eit noire 6c rent'oncée lous (on corceler,
comme dans tous ceux de ce genre. Ses antennes font noi-
res , longues 6c HliFormes. Son corcelet ell noir, luilantiJc
comme bollii , renfle dans ion milieu. Son ventre ert: large
& quarré. Lesttuis qui le recouvrent (ont d'un rouge fm-
guin ëc couverts de plulicurs petits poils , ainli que le cor-
celer. L'animal en dcllous ell noir ix: a les pattes tore
alloniices. La larve de ce gribouri fe trouve lur la viiine.
3. CR Y PTOCEPHAL us vindi-auratus fericeus,
Linn. f.iun. ft.cc. n. 418. Chryfomela viridis nitlda , tliorace xqiiali , clytris
piinctis excavktli contig'-iis , pone dehifcentibiis.
j4ct, U/f. î73<5, p. 17, n. 1. Chryfomela viridis nitiJa.
Le Vf /ours vert.
Longueur 3,4 lignes. Largeur a lignes.
La forme de (on corps eft un pou allongée. Il efl par-tout
d'un beau vert brillant 6c ioyeux. Son corcelet eli un peu
bombé 6c couvert de petits points Icparés les uns des
autres. Lesantennes.&:, les taries font noirâtres. Les étuis
lontcouverts de.points qui (c touchent les uns aux autres,
ce qui tend l'anijnal moins lillb, c^ hiit paroitre la couleur
plus riche. On trouve ce gribouri fur le iaulc; ii n'ell pas
absolument bien commun ici.
4.. C il Y P t O C E P H A L U S nigcr , clytro fingulo
dupLiCL itnea longitudinali Jluvu,
Tome I. G SI
TT
D
*X^
Ï34 riISTOinE ABRHGEE
Le grihourïa deux bandes jaunes.
Longueur i \ ,^ lignes. Largeur ^ ligne.
La grandeur de cet infecle varie , principalement ful-
vant la diverfité de fexe. Sa couleur eft noire par-tout ôc
allez brillante , il n'y a que Tes étuis qui foient chargés de
deux bandes longitudinales jaunes , l'une plus étroite fur
le bord extérieur de l'étui , l'aiure plus large fur Ton milieu.
Le bord intérieur efl noir , en forte que la future du milieu
des étuis forme une large bande noire. La bande jaune la
plus large , ne va que jufqu'aux deux tiers de l'étui ,
au lieu que celle du bord extérieur s'étend en bas , ^
embraiïe tout le rebord de l'étui jufqu'à l'angle , ians
cependant fe joindre tout-à-fait à celle de l'autie côté.
1.QS étuis font ftriés; tout le refte de l'animal n'a ni points >
ni flries. Je l'ai trouvé à la fin de juin dans les prés 6c aux^
environs des prés fur les builTons.
5. CRYPTOCEPHALUS niger , capite thoraceque
antice luteis , elytro Jingulo externe macula duplici flava.
Le gribouri a deux taches jaunes.
Cet infecte reffemble beaucoup au précédent pour la
forme j la grandeur 6c les couleurs , ôc fe trouve dans les
mêmes endroits Se dans le même tems. Il eft tout noir en
delTous , à l'exception de fes pattes de devant qui ont
un peu de jaune à leur partie intérieure. La tête eft noire,
avec une tache jaune fur le devant , qui fe divife en deux
branches 6c forme l' Y-grec. Le corcelec efl pareillemenc
noir, bordé de jaune fur le devant 6c les côtes. Les étuis
qui font fhriés , font aufli noirs , ayant fur leur bord ex-
térieur ^ fur l'inférieur deux taches jaunes affez larges
6c féparées l'une de l'autre.
C. CRYPTOCEPHALUS niger ^ elytris rubrls
flriaiis , maculis quatuor limboquc nigris. Planch. 4,
%• 3-
desInsectes. 135
Le gnbouri rouge ftrié a points noirs.
Longueur ^ ^ lignes. Largeur l î ligne.
Le dcflotts de (on corps , fc-s pnrres , Tes antennes , fa
t'ete ôc (on corcclct (ont noirs ôc luilans , f^ns qu'on appcr-
çoivc aucun point kir le corcclet. Les ttuis (euk (ont rou-
tes &: (èric^ loniiitudinalement. Leurs bords , tant exte-
rieurs qu'intérieurs (ont noirs , & de plus chaque étui a
deux taches noires , l'une ^^rande 6i ronde , pL-H.xe in(c-
rieurement un peu plus bas que le milieu de l'ttui , l'autre
petite bi allongée , p-lacée vers Ton angle (upérieur ^ exté-
rieur. Les antennes égaleiu la longueur du corps de l'ani-
mal. J'ai trouvé ce gnbouri (ur le cirfium.
7. CRYPTOCEP HA LUS nigcr , ihorace linas
fiavis j elytris rubris punclatis ^ macuLis quatuor lim-
hoque ni gris.
Le gribouri rcuge fans flries a points noirs.
On feroit porté à faire de cette efpécc une variété de la
précédente , tant elle lui reilèmble pour la grandeur &: les
couleurs : elle en dilîere cependant par deux endroits. Pre-
mièrement, (on corceict a trois bandes longitudinales jau-
nes , une de chaque côté affez large , 6i une au milieu
plus étroite , fouvent interrompue d.ins le bas , au lieu que
dans l'elpéce précédente le corcelet ell: tout noir. La Se-
conde diflérenec beaucoup plus eireiirieJle , c'efl que dans
cette efpéce les étuis (ont ponctués 5c chagrinés fans (îmé-
trie, au lieu que dans la précédente il y a des ftrics loniii-
tudinales bien marquées : du rcfte la couleur &: les taches
(oKt les mêmes , (î ce n'e(l que dans celle-ci la tache noire
inférieure c'ft moins arrondie, mais allongée trjn(VcrfaIe-
mcnt, &: que 'le bord i>oirdes étuis efl un peu moins mar-
que. Le bout inicrieur des cuil^cs a aulîî un peu de jaune.
». € «R y PTO C £ P « A L<; -S oarukoA hlaceus , punc-
lis per Jlrias digcflis.
^'g 'j
13 <i Histoire abrégée
Le gribouri bleu ftiié.
Longutur 1 lignes. Largeur l ligne.
Ce petit infecle e9i en defToiis d'an noir un peu bleuâ-
tre 5 le deiliis efl d'un bleu plus brillant. Sa forme eft allez
quarrée , comme celle de tous ceux de ce genre. Ses
antennes minces font de la longueur des trois quarts du
corps. Le corcelet renflé & élevé , cache une partie de la
tête : il eil: poli &: luilanc. Les étuis ont des Itrie^s longitu-
dinales au nombre de onze fur chacun , formées par des
bandes de points. Tout l'animal eft liire.ôc luifant.
ç). CRYPTOCEPHALUS cœruleus j puncîîs [par-
fis , tibïis anticLS fcrrugineis.
Le gribouri bleu a points.
'Longueur 2, lignes. Largeur i \ ligne.
Cette elpéce efl: de la même couleur que la précédente;
fon corcelet eft aulli fort litîe , &. les étuis font ponctués ,
mais les points des étuis font femés irrégulièrement fans
former de llries : de plus les jambes des pattes antérieures
font de couleur fauve , ce qui ne le voit point dans le pié-
cédent. On remarque de plus dans cette efpéce une petite
tubérofîté au haut des étuis attenant le corcelet.
10. CRIPTOCEPHALUS niger Jîriatus , pedibus
rufis. ^•' >* -: 7' *"' A '/s» • 7 J) ?
Le gribouri noir firié.
Longueur i \ ligne. Largeur 5 ligne.
Il eft tout noir , à l'exception des tarfes & de la bafe
des antennes : du refte fa forme reftemble tout-à-fait à
celle des précédens. Son corcelet eft lifte 6c fes étuis font
couverts de ftries formées par des points : il a , comme le
précédent, une petite tubéroftté vers le haut des étuis.
1 1 . C R Y P T O C E P H AL U S mger finatus , thoract
pedibufque rufa»
desIksectes. 137
Le gribouri noir a corccltt rouge.
Longueur 1 { ligne. Largeur ~ ligne.
S»i couleur cft noire ; mais fcs pattes font fauves, ainfî
que fon corccict qui ell mcnic rougcacrc. Ses étuis ont des
Itries îonL;itudinales de points , ëc au haut de leur bord ex-
tcriein, on voit une petite raie longitudinale jaune. A cette
différence prcSj ainli qu'à la couleur du corcelet , cet in-
fedle rciremble beaucoup au précédent.
11. CRYPTOCEPHALUS capuc ihoraceque ful-
vo , elytris pdLLidis.
Le gribouri fauve.
Longueur i Ug'\t. Lwgtur \ ligne.
En dellous ce gribouri eft d'un brun noirâtre. Sa tête,
fon corcelet Cs: les pattes iont d'une couleur hiuve rougea-
tre. Ses antennes font noires , &: les étuis , dont la couleur
cil d'un jaune pale, font llriés. Son corcelet cil fans ilrics,
ni points, ôC tort luilanc.
CIIIOCERIS. Ckryfomelœ fpec. linn.
LE C R I O C E R E.
Antennx cylindracecz ani- Antennes cylindriques \
culis globofis. articles globuleux.
Thorax cylindraceus. Corcelet cylindrique.
Deux cara£leres dillincruent eirentiellement ce ccnrcdc
tous les autres «iîc en particulier de celui à^s chrylomeles
avec lelquelles on l'avoit confondu. Le premier conlllte
dans la forme des antennes qui Iont allez grolles, mais d'é-
gale grolleur par tout, Cn: dont les articles courts «S: ronds
les font rellembler à une elpéce de cordonnet ^ d'eu a été
tiré le nom de ce genre. Le Iccond caractère conlille dans
la HL;ure du corcelet qui eft cylindrique 6»: allonge , ainlî
que le corps.
138 Histoire abrégée
Les larves de ces infeôies font greffes, courtes, ramaf-
fées àc lourdes. Leur corps eft mol ôc couvert d'une peau
affez fine. Elles ont une têteécailleufe ôc fix pattes pareil-
lement ëcailleufes. Ces larves vivent fur différentes plan-
tes, mais c'efben terre qu'elles fe métamorphofent. Elles
s'y forment une efpéce de coque dont les parois font en-
duits en dedans d'un vernis brillant èc argenté. Ce vernis
n'eft point produit par des fils de foie , comme il arrive à
plufieurs autres coques d'infe£tes : la larve du criocere ne
file point, elle jette feulement une efpéce de bave , qui fe
féche , fe durcit, ôc enduit tout l'intérieur de la coque ou
cavité dans laquelle elle efl renfermée. Ces coques ne font
pas aifées à trouver , de fouvent on ne -les diftingue pas,
parce qu'elles reffemblent à de petites mottes de terre.
Lorfqu'on les ouvre , on y apperçoit la chryfalide ^ dans
laquelle on reconnoit aiiément toutes les parties qui doi-
vent compofer l'infecle parfait.
Quelques-uns de ces infectes ont quelques particularités
qui méritent d'être remarquées. La larve de la première
efpéce qui fe trouve lur le lys , efl une des plus lourdes :
auffi outre les fix pattes écailleules, elle a à la queue deux
mammelons membraneux qui l'aident à marcher. On voit
fur les côtés de fon coips une luite de points noirs ^ qui
font les ffigmates de Tinle^te , au nombre de deux fur cha-
que anneau j un de chaque côté , excepté fur le fécond
anneau. Mais ce que cet infecte a de plus (ingulier , c'efl
que la peau qui efl: très-fine de délicate , fe trouve mife à
l'abri du foleil 6c des injures de l'air par fes excrémens
dont il efl toujours couvert. Pour cet effet, l'anus de cet
animal n'efl point pofé en deffous, comme dans la plupart
des autres inlecles , mais en deffus entre le dernier Se
l'avant-dernier anneau, il fe trouve tellement difpo'fé .,
que les excrémens en fortarrt ^ ne peuvent prendre d'autre
direction , que celle de remonter fur le corps de l'infecte.
Arrives en cet endroit , ils font pouffes plus haut par ceux
qui les fuivent de que rend fuccefîivement l'aiiimal ; ils
D E s I :; s E c T F s. 239
parviennent ainfi iull]u'à la cétc. Ce niouvcmciu progreliif
elt encore aidé par les ondulations t|iic l'infecle exccutc
avec ia peau, qui poullcnt ces excrcniens vers le haut : de
cette façon l'animal le trouve couvert d'un enduit laie 6c
mal propre , qui met la peau à l'abri de la trop grande
lécherellè. Sa tête leule pnroît à l'extérieur 3c n'en ell pas
couverte , ainli que le delîous de Ion corps , qui eil polé
contre la feuille lur laquelle ell l'inlcclc. Cette couverture
d'excrcmens , lorlqu'ellecil fraîche, rellcmble à un paquet
de feuilles broyées, par la luite elle devient plus brune,
elle le durcit &: le lèche : pour lors l'inleclc s'en débarraile
aifémcnt par un léger frotcment contre quelque feuille,
6c le recouvre d'un nouvel enduit plus frais. Quand ces
infecles font parvenus à leur grandeur, ils lont moins
couverts de cette ordure, ils lont auHi moins lourds, ils
ruarchent plus vire , leur corps prend une teinte un peu
rougeatre, 6c ils vont le retner 6c s'enfoncer en terre, oîi
ils le métamorpholent, comme nous l'avons dit. D'autres
larves, comme celles du crioctre porte-croix de l'alperge ,
font plus propres : elles lont aulli plus allongées , mais
prelquaulli lourdes.
Enfin un des infetfles de ce genre des plus lînguliers, ell
celui de la dernière elpéce. Je ne connois point la larve de
cet animal qui ell rare : pour ce qui ell de l'inleclie parfait,
je l'ai trouvé pluiieurs fois ts: toujours lur \q g rame ri. Tout
le corps de ce petit animal ell hérillé de pointes , donc
pluiieurs même font fourchues , enlorte qu'il relîèmblo
à une coque de châtaigne , aulli l'avons-nous nommé la
chàuLigne noire ^ à caule de la couleur.
I . C R I O C E R I S rubra.
Linn, fuun, futc, n, 4^5. Chryfomela rubra , thorace cylindraceo , utrinqu»
impreiïb.
Linn. fyjl. nat. tdh. 10 , p- 37S » "• ^^' Chryfomela tncrdigcra.
Mfrijn. cuTop. l f tab. il.
Reaum. inf. vol. 3 , r. 17 , /. I , 1.
Le criocere rouge du lys,
longueur 3 ii^net, Largtur 1 { lignt^
240 Histoire abrégée
Cet infeclre dont la couleur eft très - belle , varie pour la
grandeur. Nous avons donné les dimenlîons de ceux que
l'on trouve le plus ordinairement ; mais il y en a de plus
petits. Le defTous du corps , les pattes , la tête ôc les anten-
nes font noirs ; le corcelet èc les étuis font d'un beau
rouge vermillon j & fur ces derniers on voit des ftries for-
mées par des rangées longitudinales de petits points. La
larve , qui donne cet inlecle , e(r molalle , allez groiTe , de
couleur de chair j avec fix pattes au-devant de Ion corps.
On la trouve fur les plantes liliacées qu'elle ronge ôc
détruit. Elle eft toujours couverte de les ordures qu'elle
fait remonter fur fon dos , & lous leiquelles elle efr à l'abri.
Souvent les lys font tous mangés par ces elpéces de larves.
L'infeéle aulli beau &i aulîi propre que fa larve elt laie 6c
dégoûtante , fe trouve pareillement lur le lys. Lorfqu'onle
prend , il fait une elpéce de cri produit par le frotemenc
des jointures du corcelet avec la tête & le corps. La nym-
phe tient, pour ainiî dire, le milieu entre la larve &C l'in-
lecle parfait : on y voit très-diftinclement toutes les parties
de l'animal qui en doit iorrir. L'accouplement de ces crio-
ceres eft long, il dure pluiîéurs heures. La femelle après
avoir été fécondée , dépofe fes œufs irrégulièrement les
uns auprès des autres fur la partie inférieure de quelque
feuille de lys. Ces œufs font dilpofés par tas de huit
ou dix , 6c font enduics d'une liqueur qui les colle à la
feuille. Ils font oblongs , de couleur rougeâtre lorfqu'ils
font nouvellement dépofés , mais en le léchant ils de-
viennent bruns. Au bout de quinze jours , on en voie
fortir les petites larves qui fe répandent fur les feuilles
des Us.
2. CRIOCERIS rubra ^ punclis tredecim ni gris.
Planch. 4, fig. 5.
Frifc. germ. 1 3 , tal>. 28.
Le criocere rouge a points noirs.
Longueur i - lignes. Largeur i \ it^ne,
II
D L s I N s r C T X s. 141
II y a beaucoup de rcircmhlance entre cet infccle ^ ic
prcccdcnr pour la tonne, la i;ranJcjr &i même la couleur.
Sa tcce clt rouge avec les yeux .iic les aiuennes noirs. Le
corcelet ei\ rouge en delliis, noir en deflbus. Ses étuis>
ibnt rouires, Ibiés &C chargés chacun de fix points ou mar-
cjues nones qui tormeiu deux elpcces de triangles, J un
lijpciicur donc la baie regarde l'intérieur, l'autre nitt rieur,
dont la baie ell tournée vers le rebord extérieur de Tétui :
outre ces douze points des étuis , il y en a un treizième en.
haut à \.i jonction des deux étuis , pofé lur l'écullbn. Les
pactes de l'animal loiît rouges avec les jointures 6c les-
pieds ou caries noirs : eiiHn les anneaux du ventre lonc
rayes rranlverialement de rouge èc de noir. C'eft lur l'al-
perge que l'on trouve ce joli inlccl:e avec le fuivant , mais
moins iréquemmcnc que lui.
3 . C R I O C E RI .S thordce ruhro punctis duobus nigris ,
coltoptns fiavis , crucc cxrulco-nigra.
Linn. faun. fuee. n. 430. Chryfomela thoracc rubro cyllndraceo pun6li$ duo-
bus nigris, colecptris rlavis cruce nigra,
F'ifth germ. \ ^ p. zj , t, 6. S^arabaîjs cruci.ltus , eruci afpa'a;;!.
Linn. Jyjl. nat. edit. 10 , p. ]jG , n. 70. Cluyfome'.a afpaiagi.
Roj'iL inj. \ol. ^. Scarab. terreur. cUll. 3 , tab. 4.
Le crioccre porte-croix de l*afpergc.
Lorgtttur 1 * lignts. Largeur l /igné.
Cefl: encore fur rafperge que l'on trouve communé-
ment cet infecle, un des plus joliment habillés que l'on
puifle voir. Il eft allez alloni^é. Tout le delîous de l'on
corps , ainll que Tes pattes oc latere, font d'un noir bleuâ-
tre: les antennes font noires. Le corcelet eft rouge, avant
lur Ion milieu deux points noirs ordinairement allez mar-
qués , mais 11 petits dans quelques-uns, qu'a peine le^-
voit-on. Les étuis lonc longs , ibiés, d'une-e'*Oiileur fauve
vers le rebord extérieur, Se variés diverlement pour la cou-
leur. Le jaune paroîc Faire le fond ; lur ce fond , e(l uneef-
péce de croix de couleur noire bleuâtre, dont la branche-
du milieu allez large, cil lur le bord inccrieur de l'un ^s?'
To/ne I. Uh
241 Histoire abrégée
de l'autre étui , ôc commune à tous les deux. Les bras de
la croix font au milieu : ils font larges &C courts , èc ne vont
point jufqu'au bord extérieur des étuis. Au haut de ce bord
extérieur , eft une marque ou tache bleue , qui ordinaire-
ment eft léparée de la croix, ôc quelquefois y eft jointe.
Vers le bas des étuis, font deux femblables taches rondes ,
qui tiennent au pied de la croix. Quelquefois ces taches
& ces couleurs varient, 6c j'ai quelques-uns de ces infec-
tes où les branches de la croix manquent tout-à-fait, 6c
font fuppléées par les taches du haut 6c du bas. La larve
de cet infecbe , eft d'un brun gris de de forme allongée.
On la trouve fréquemment fur l'afperge , ainlî que ïiix-
fè£te parfait.
4. CRIOCERIS cœruleo-vlridis , thorace fimoribufj^uc
rufis.
Linn. faun. fuec. n. 440. Chryfomela coeruîeo-viridîs , thorace femorlbufque
rufis.
AB. Upf. 1736 , p. 19. Attelabus fubrotundus , cseruleo-nigricans , coUari
teftaceo. _;
Raj. inf.p. 100. Scar bseus antennls clavatis quartus.
Reaum. inf. tOTi. 3 , /. IJ i f' 15'
Le criocere bleu a corcelet rouge.
Longueur i lignes. Largeur j ligue.
Le defîbus du corps de ce criocere, ainfi que fa tête
6: fes étuis 5 eft de couleur bleue. Son corcelet t< fes
çuiilès font rouges : les tarfes 2c les antennes font noirs.
Ses étuis font ftriés , ce qui me feroit prelque' douter que
ce fût cet infecle que M. Linn^us eût voulu déligner par
I-a phrafe que je cite , parce qu'il ne parle point des ftries;.,
cependant tout le refto'de fa defcription quadre très- bien
ï^C'jiiiOtrfe :e/péçQ. La la-rve qpi la produit , eft femblable
à celle du Ciriocere rouge du lys, mais plus petite.. Elle eft
tajicôt couverte ,. comme elle , de (qs excrément ,. 6c tan-
tôt d'une fimple niajciere gluante ôc traxifparente. Elle fait
auiÇ fa métamorphofe en terre. On trouve cette larve liir
les feuilles de l'orge 6c de l'avoine» ,
D E s I N s F. C T t 5. I43
5. CRIOCEllIS wta cotmUovinJis,
Linn. fyfl. rtjt. cdit . 10, T- 1"^^ n. 66. fhiyfomela ob!onga caruka , tho-
race cylindrico , laienbus j^ibbis.
Le criocerc tout bleu.
Longueur a iignes. Largeur \ ligne.
Ccrtccfpccc i-circmhle rout-.i lait à la prcccticnrc, H ce
n'ell cjuVlle cil toute bleue. Ses étuis loiit llrics : ii^s an-
tennes 6i (es pactes tirent lur le noir pour la couleur.
6. CRIOCERIS fa/Iic/d^ oculis nigris.
Le criocere aux yeux noirs. -(Via- J^o,,\. /v*u.' • hy^-
Longueur i ^ lignes. Largeur I ligne.
Sa rcte, (es pattes &: fes antennes font d'une couleur
fauve p.ile : (es cruis font d'un jaune encore plus pale, <k.
chatL^cs de points irrci;uliers. Ses yeux (ont noirs Les an-
tennes (ontaullî lon:;uesquc la moiric* du corps. Tout le
corps de l'animal cil allongé, comme celui des jn(e«flesde
ce genre.
7. CRIOCERIS tota atra , fpuùs korridcu
La châtaigne noire.
Longueur 1 | iigne. Largeur j ligne.
Cette jolie & (înguliere elpécc cft toute noire, 6: (a
couleur cil matte 6c ioncée. Tout (on corps eil couvert
en dcllus de longues &L fortes épines , ce qui la rend hé-
riiîce , comme une coque de châtaigne. 11 y a même une
épine .1 la baie des antennes. Le corcelet en a un rang
polc tranlverialcment : ces dernières lonc fourcluies. ]Ln-
Hn fes étuis en ont une très-grande quantité , qui (ont (im-
pies. Ces pointes (ont dures &: roides. J'ai trouve piuiîcurs
icis, quoiqu'allèz rarement, ce petit inlec^e fur le haut
des tJgesdu ^rtiz/zc/?. 11 eil difHcile .\ attraper, iKl il (e laillè
tomber ;\ terre ,dans le gazon , dès qu'on en approche. Il
porte (es antenpes droites devant lui. Je ne connois point
la larve. -ï«.ui ix.']
H h ii
144 Histoire abrégée
A L T I C A Mordella, Linn.
L' A L T I S E.
Antennœ ubique œquales. Antennes d'égale groffeur
tout du long.
Femora pojlica çrajfdfubglobûfa. Cuiiïes poftcrieures groffe?»
prefque fphériques.
Une particularité des infecles de ce genre , c'efl: de fau-
ter vivement en l'air, aufli agilement que des puces, ce
qui leur a fait donner le nom latin de aluca , comme qui
diroit en fra.n(^ois /auteurs ^ au lieu du nom de morddUs y
fous lequel ils étoient décrits par quelques Auteurs
modernes. Nous avons réfervé ce dernier nom à quel-
ques infectes , qui font un genre très-différent de celui-
ci , quoiqu'on eût confondu les uns 6c les autres en-
femble.
Pour exécuter ce faut fi vif 6c fi confidérable, la nature
a donné aux alrifes les pattes de derrière, plus grandes 6c
plus fortes que les autres. \.e% cuiffes de ces pattes font
fur-tout remarquables. Elles lont dans prefque tous ces
infetles déméfurément groffes , ^ fouvent prefque fphéri-
ques , ce qui fait qu'ils marchent mal 6c lentement, mais
aufli ces groffes cuiffes renferment des mufcles allez forts ,
pour exécuter un mouvement auiii violent que celui que
font ces animaux pour fauter. Nous avons tiré le caractère
de ce genre de ces groffes cuiffes^ 6c de la forme des an-
tennes , qui font affez longues 6c de la même groffeur par-
tout. Les altiles font toutes affez petites. On les trouve en
grande quantité fur les plantes potagères, fur-tout au prin-
tems. Elles les criblent ôc les ron2;ent. J'ai trouvé auâï fur
ces mêmes plantes quantité de petites larves, qui pour-
r oient bien être celles de ces altifes , ce que je n'ofe ce-
pendant affurer ^ n'ayant pas fuivi leur changement.
,' u
DIS Insectes. i4y
I . A L T 1 C A viridi-cœrulea.
Linn. fyft. nat. cdic. 10 , p. 372 , n. 35. ChryfomcU faltatona , corpore vircf-
centi-cœrulco.
Linn. fdun. fuec. n. 539. Mordclld fubrotunda atro-<i:nea.
Valiifd bleue.
Longutur X l'i^nci. Large w l ligne.
Cette altife eft bleue en dcnTus te en de (Tous , &: quel-
quefois un peu verd.itre.Sa tcte eft allez quarrcc ; fes yeux
font iailLins, &: fes antennes de la moitié de la longueur
de ion corps. Le corcelet eft quatre*, un peu large , lilll* ,
avec un enfoncement tranlverial à la partie pollérieure.
Ses étuis font lifles, &: vus à la loupe , ils paroillent parfe-
més de petits points irréguliers. C^et inlecl:c laure très-bien,
lie a les cuilles pollérieures grolles j comme tous ceux de
ce genre. 11 le trouve communément dans les jardins.
1. ALTICA nigra ^ clytns cœrultis ^ thoracc pedihuj-
que rubns.
L*alufc de la mauve.
3. ALTICA nigra ^ elytris nigro-ccneis flriatis , ilio^
race rubro , pedihus nigris. Pianch. 4, Hg. 4.
L' altife bedaude.
Longueur I f l'gne. Largeur i ligne.
Ces deux efpéces le rellemblent beaucoup pour la fi:;u-
re , l.i grandeur 6i les couleurs. Toutts deux lont noi-
res, ôc ont le corcelet te la tcte rouges, avec les yeux noirs.
Mais la première a les étuis bkuatres, l'autre les a d un
noir bronzé. De plus, les pieds de la féconde font noirs ,
i^ ceux de L\ première lont rouges. Enhn cette première .1
les étuis prefqu'unis, 6: la féconde les a chargvs de poiius
rangés par llries. La première de ces deux eipjces le trou-
ve en quantité lur la mauve tk les plantes malv.iLves , S<.
l'autre habite lur les choux.
14^ HiStOIRE ABRÉGÉE
4. A L T I C A nigro-œnea , elytris flnatisj^ pcdibus firru-
gincis.
L'alnfc noire dorée.
Longueur i ligne. Largeur \ ligne.
Cette altife eft par-tout d'un noir un peu doré, à l'ex-
ception de la bafe des antennes & des pattes , qui font
d'une couleur rouire. 11 faut cependant remarquer que les
grofles cuiiles de derrière font de la même couleur que le
corps, ôc qu'il n'y a que leurs jambes qui foient de cou-
Jeur tougeâtre. Les étuis font chargés de llries formées
par des points. Cet infedle eft très-commun dans les jar-
dins.
5. ALTICA nigro-cenea y ovata, pedlbus ni gris.
V altife noire ovale.
Longueur i \ ligne. Largeur \ ligne.
Elle ed par-tout d'un noir verdatre un peu bronzé, ^qs
étuis font chargés de points irréguliers, en quoi elle diffère
de la précédente , ainfi que par fes pattes , qui iont de la
même couleur que le relie de fon corps.
G. ALTICA nigro-œnea , oblonga , pedibus nigris,
L* altife noire allongée des crucifères.
Long'ïeur i ligne. Largeur j ligne.
Elle eft de la même couleur que la précédente, mais
bien plus allongée & plus petite. Je l'ai trouvée en quan-
tité fur les plantes crucifères , &: (ur-tout fur le crambe ou
chou-marin à feuilles découpées.
7. ALTICA nigra ^ ovata , pedibus rufis , elytris non
ftriatis.
U altife noire a pattes fauves.
Longueur i \iig''C. Largeur \ ligne.
LUe eft ovale , toute noire , finement chagrinée, fans
DES Insectes. 247
aucunes flrles, avec les pattes un peu fauves. Si on re-
î^arde les étuis à la loupe , on voir cju'ils font parfcniés de
petits points, d'où p.nrcnt de très petits poiK. A la vue
liniplc , ces étuis paroillent lilks.
S. A L T I C A nigra , fubroiundj. ^ tibiis fcrrugincis.
L*alufe noire a jambes jaunes.
Longueur \ ligne. Lirgeur { ligne.
Cet infeclc efl très-petit. 11 el^ par-tout d'un noir aLlez
lilVe , à l'exception des jambes, qui lont de couleur fauve,
bes antennes (ont noires , &: les étuis n'ont point de llries.
Sa petitcllè ôc l'agileté avec laquelle il faute, le teroienc
prendre pour une puce. Il dillcre principalement du pré-
cédent, en ce que (es pattes font noires, ifc qu'il n'y a
que fes jambes qui ioient de couleur fauve. De plus, il
eil beaucoup plus petit.
^. A L T I C A aira , elytris longitudinaliur in medio
fiavefcentibus.
L:nn. faun. furc. n. 541. Mordella oblonga atra , elytris longîtudînaliter in
medio Havclcentibu».
Linn. fyfl. nat. tait. lO , p. 373 , n. 4I. Chryfotncla faltatoria , corpore atro,
elytris linea flav^a , pec1ii>u:> palLdi!).
Lifl. tait. mut. t. 2 , /". ap.
Ai, Upf. i7j5,/>. 18, n.G. Gyrinus niger , utrir.que albus.
L'aliife a bandes jaunes.
Lvngmut {, I ligne. Largeur ^, { ^'t,'"'-
Cet jnfeéle eft un des plus joiis ^ des plus petits de
ce çenre. Sa grandeur vaiie cependant quelquefois de
moitié. Tous ont tout le corps noir , à l'exception de la
baie des antennes, qui ell un pcu tauve, ainli qu'une
partie di^s pattes polUrieures. Sur chaque ecui rei;ne une
Dande longitudinale jaune» que le noir borde de tous co-
tés. Ces étuis (ont chargés de points noiis, mais irrégu-
liers ik fans fhics. C-ette altile efl commune daiiS les j ir-
dins , lur-touc lur les plantes odorantes.
248 Histoire ABaiicÉE
10. ALTICA nigra ; thoracc elytrlfque fluvis , oris
m gris,
Ualtlfe a bordure, noire.
Longueur i \ ligat. Largeur j ligne.
On trouve à la première vue une grande reflemblance
entre cet infeci^e &: l'altife à bandes jaunes ; mais outre
que celui-ci ell plus grand , la forme de Ton corps eft plus
arrondie. D'ailleurs les bandes jaunes font plus larges, (Se
couvrent tout l'étui, à l'exception du bord j qui eit noir :
elles font d'un jaune pâle , ôc le corcelet eft pareillement
jaune , au lieu que dans l'aitile à bandes , il eft noir. Celle-
ci a donc les pattes , les antennes , la tête & tout le deftous
1 du corps noirs. Son corcelet eft d'un jaune pâle, avec un
peu de noir aux côtés. Ses étuis font jaunes bordés de noir,
tant intérieurement, qu'extérieurement, de façon cepen-
dant que cette bordure fe termine un peu avant la baie de
Tétui , §c ne va pas jùfqu'au corcelet , laifTant le haut tout
jaune.
)
^^.^/(/«■D^. . II. ALTICA cœrulea , elytrïs flriatis , tibiis ferru-
gineis.
Linn. faun. fuec, n. Ç40. Mofdella ovata , cœrulea , nitida , tibiis ferrugineis,
Linn. fyjî. nut. edh. 10 , p. 372, n. 37. Chryfomela faltatoiia ^ corpore vi-
refcerticœruieo , pedibus teitaceis , temoribus pofticis violaceis.
Raj. inf. p. 98, n. 9. Scarabaeus antennis articulatis longis, feu capricornus
exiguus laltatrix.
AS. Upf. 1736, p. \'è , TU 5. G/rinus cœruleus nitidus,
L'altife du chou.
Longueur I ligne. Largeur 7 ligne.
En delîus ce petit infecbe eft d'un beau bleu brillant,
avec des ftries de points iur fes étuis. Ses pattes font de
couleur de rouille , à l'excsption des cuifles poftérieures.
La bafe des antennes eft de la même couleur. On trouve
cet infecle en grande quantité fur les choux , qu'il ronge
^ dévore.
li.
DES Insectes.
2 49
II. ALTICA cxrultd ^ clytns puncîis fpdrfu ^ iihiis
fcrrugincis.
Valtïfc bleue fans flrits.
Longueur i { ligne. Largeur * ligrie.
Cette altife c(l , comme Li prJcc Jcntc , d'un beau bleu ,
mais les étuis (ont charges de points places irregulierc-
iiicnt, cjLii ne forment point de Itries , en quoi elle diiTcre
de l'altile du chou. De plus, la bafe des antennes &: les
pattes font d'une couleur de rouille, mais plus foncée que
dans reipéce précédente. A ces deux circonllances près,
ces efpéces le rellemblenc beaucoup.
13. A L T I (> A mgro - auratd ^ thoracc aurco fcmoribus
fcrrugincLS.
LJnn.fyJl. nat. edii. lo ,p. 373 , «. 41. Chryfomela faltatoria , elytris cocruleis,
capite thoraceque aureo , pcdibiu t'errugineis.
L* altife rubis.
Longueur i l:gnc. Largeur -J- ligne.
Ce joli infecleeil d'une belle couleur bronzée. Son cor-
celet elt d'un rouge dore, vit , éclatant ^ in: imitant l.i cou-
Jeur du rubis. 11 cil chargé de points irréguliers , &. fes
étuis ont des (tries régulières. Les pattes ^ la bafe des
antennes (ont de couleur lauve. On trouve communément
cet inlecle lur le laule.
14. ALTICA aurea , pcdibus fiavis.
Le plu tu 5.
Longueur l j ligne. Largeur -) ligne.
Tout le liefliis de cet in(ecl:c cil d'une belle couleur
d'or ; en ikllous il ell d'un noir bronzé. Ses antennes ôc les
pattes, à l'exception des cuilles pollérieures, (ont d'un
jaune un peu lauvc. Ses étuis (ont llriés. 11 le trouve dans
les jardins.
Tu me I. I i
<r
250 Histoire abrégée
15. ALTICA n'igra^ coleoptris punclis quatuor rubris,
L*ahife a points rouges.
Longueur i ^ ligne. Largeur f ligne.
Il eft aifé de reconnoître ce petit infeâ:e par les quatre
points rouges ou plutôt fauves , dont il eil chargé. En
defTus, il eft d'un noir luilant, & chacun de fes étuis a
deux points rougeatres ; l'un vers l'extrémité inférieure ,
l'autre en haut , vers la partie extérieure. Les patres , à
l'exception des cuilTes poftérieures 6c la bafe des anten-
nes , font de la même couleur que les points des étuis.
Ceux-ci vus à la loupe, paroiiïent finement c\: irrégulière-
ment piqués.
16. ALTICA oblonga ^ fcrruginca y elytris flrlatis,
L*altife fauve h Jiries.
Air.. 17. ALTICA ovata j fcrruginea ^ elytris punclis fparjïs.
L'altife fauve fans fines.
Ces deux infectes font afTez femblables. Ils varient pour
Ja grandeur, ôc ils ont l'un & l'autre depuis une ligne juf-
qu'à deux lignes de long. Le fécond eft ovale &: plus large
que le premier, qui eft allongé. Tous deux font d'une cou-
leur fauve , à l'exception de leurs yeux , qui font noirs.
Mais ce qui conftitue la principale différence de ces deux
efpéces , c'eft que les étuis de la première font ftriés ré-
gulièrement, au lieu que ceux de la féconde n'ont que des
petits points irréguliers.
^^':i^. , 18. klJYlQkfiava.
Linn. faun. fuec. n, 535". Mordella flava.
Linn. fyft. nat. edit. 10 , p. 373 , n. 40. Chryfomela faltatoria , corpore flavef-
cente , pedibus teftaceis,
Valtife jaune.
Longueur i ~ ligne. Largeur l ligne.
La difFérence de grandeur me feroit prefque douter que
desInsectes. 251
cet itifcclc flic le niciiic que celui c]ue AI. Linnarus a voulu
délîgncr , il tout le refte n'étoit Icniblable. Tout le corps
de notre el-pccc cil jaune. Cette couleur elt plus pale iur
le corcclet , la tctc &: les étuis; î<c plus fauve aux patres,
aux antennes «iS: Iur le dellous du corps : les yeux ieuls lonc
bruns. Cet inlecle elt allez commun dans les jardins.
19. A LT I G A elytris pdlliJo-fcdvii , capltc nigro.
La paillette.
Longueur i ligne. Largeur \ ligne.
Ce petit infeclie eft noir en deflous : fa tête ed de la
même couleur; mais les étuis, Ion corcclet, la bafc de
les antennes ^ les pattes, à l'exception des cuilîls podé-
rieures, lont d'une couleur j.iune pale, imitant la couleur
de la paille. Les points, dont les étuis lont chargés, lont
irrcguliers, &: ne forment aucunes llrics. On trouve fou-
vent cet inlecle dans les jardins.
GALERUCA Chryfomcla. Linn.
LA GALERUQUE.
Anicnn<z ubiqiic ccqualcs ^ Antennes d'égale grofTeur
arùculis Juhglobofis, par-tout , à articles prelijue
globuleux.
Thorax intqualis , fcabcr ^ mar- Corcelcc raboteux &: bordé.
o'inatus,
a
Les deux caractères que nous donnons , &: qui cenfirtenc
linns la forme des antennes oïl du corcelet de ce qenre,
lulîilent pour le dillinguer de tous les autres genres de
cet ordre, ôc en particulier de celui de la cluVlomele-,^
dont il approche le plus. Y.^'i antennes de cetre dernière
vont en groilillànt vers le bout, au lieu que celles de la
galeruque font par tout d'égale grollèur : de plus , elle
a le corps plus allongé que la chrylomde, qui ell tôu^;\-
fait hcmilphérique.
U ,j
2 52 Histoire abrégée
Les larves de ces infectes font allongées ^ dc ont fix pat-
tes 5 qui font écailîeufes , aind que leur tête. On les trouve
fur les feuilles de plufieurs arbres. Mais il y en a une (in-
guliere , qui vit dans l'eau , c'eil celle de la galeruque
aquatique. Cette larve , .qui eft noire , fe trouve fur les
feuilles du potamogaon , dans le fond même de l'eau. Sou-
vent en tirant ces feuilles de l'eau dans certain tems de
l'année , on les trouve toutes chargées de ces infectes ,
qui les dévorent. Quoique tirées de l'eau , ces larves ne
font point mouillées. 11 paroît qu'il tranfpire de leur corps
quelque matière grafTe, qui ne permet pas à l'eau de s'y
attacher, de même que les plumes des canards & autres
oifeaux aquatiques , (ont enduites d'une efpéce d'huile y
qui les empêche d'être mouillées par l'eau dans laquelle
ces oifeaux vivent ordinairement.
1. GALERUCA atro -fufca ^ elytris lineis tribus
elevatis ^ punciis numerojis. Planch. 4, fig. 6.
Linn. faun.fuec. n. 413. Chryfomela atra , puntSils excavatis contiguis.
Linn. fyfi. nat. ed'u. 10, p. 369 , n. i. Chrylomela ovata atra pundata , anten-
nis pedibufque nlgris.
La galeruque brunette.
Longueur 4 lignes. Largeur 3 lignes.
Cette efpéce efl: par- tout d'un brun noir, tantôt plus,
tantôt moins foncé. Sqs antennes compofées de onze arti-
cles , comme celles de tous les infectes de ce genre, éga-
lent environ la moitié de fon corps. Sa tête eft prefque
quarrée , avec les yeux faillans. Son corcelet eft auffi
quarré, avec des bords faillans, une impreffion ou lînuo-
fité au milieu , 6c des enfoncemens fur \qs côtés, ce qui
rend ce corcelet inégal &: raboteux ; il eft de plus chargé
cle beaucoup de points. Les étuis un peu allongés en font
pareillement chargés , & ont chacun quatre lignes longi-
tudinales élevées, dont les deux qui font les plus proches
de la future, font plus marquées ôc plus apparentes. Cet
infedte eft afTez commun dans les prés.
I
DES Insectes. 155
N. B. Galcruca fufcd , clytns Lincis elevatis interrupus.
Celle-ci ert une variété de la précédente, à laquelle
elle reflemhle tout à-fait pour la figure, la forme i^c la
<j;ranJcur ; elle n'en Jifléie que par fa couleur, qui ell d'un
trun moins foncé , cfc par les lignes élevées des étuis, qui
font interrompues en plufieurs endroits , ce qui forme plu-
fleurs points longs.
2. GALERUCA finguinco - rubra.
La galeruque fanguhie.
Longueur a { lignes. Largeur I { ligne.
Tout le dedous de cette galeruque eft noir, &: le deOus
cfl d'un rouire couleur de (ani:. Sa tcte (^ Ion corcelet ont
des filions ou enioncemens longitudinaux. Ses yeux lont
noirs, & le corcelet , ainlî que les étuis, font parfemés
de petits points. Cet infecte approche beaucoup pour la
forme des précédens.
N. B. II y a une variété de cette efpéce plus petite d'un
bon tiers, 6i d'uiie couleur rouge plus foncée, du refte
tout-.i-f^iit fomblable.
3, GALERUCA. pallida , thorace nipro varie gato ydy-
tris fdjcus dudbus longitudinalibus nigris.
La galeruque a bandes de L^orme.
Longueur ^ , 3 lignis. Lirgcur 1^,2 li^^nts.
On trouve communément (ur l'orme cet infecle , qui
varie beaucoup pour la grandeur. Sa forme ell allLz allon-
gée, comme celle de tous ceux de ce genre. En dellous
j1 efl noir , avec les pattes d'une couleur jaun.atre pale.
Le dellus eft de la même couleur jaune. Ses veux lont
noirs , (15v: il y a au milieu de la tête une petite tachj noire.
Le corcelet, qui elt renfoncé tranlverlalement dans Ion
milieu , a trois taches noires , une au milieu plus allongée ,
i-t / IK.X (V
254 Histoire abrégée
& deux autres rondes , une fur chaque côté. Enfin chaque
étui a une bande noire aflèz large vers Ton bord extérieur,
outre une autre petite èc courte que l'on rencontre fou-
vent vers le haut de l'étui , plus intérieurement. Les Veuil-
les de l'orme font quelquefois toutes rongées ÔC piquées
par les larves de cet iniecte. O y rencontre aufli en grande
quantité leurs œufs , qui font blancs, oblongs, pointus
par le' haut 2c rangés par bandes allez ferrées, qui forment
des groupes fur ces feuilles.
4. GALERUCA pallida j thorace nigro varie gato ,
elytris unicoloribus pallidis.
La galeruque aquatique.
Longueur % lignes. Largeur i { ligne.
Il y a très-peu de différence entre cette efpéce & la pré-
cédente. La feule que j'aie oblervée , c'eft que fes étuis
font d'une feule couleur jaunâtre & pâle, fans avoir de
bandes longitudinales noires. On trouve cette galeruque
au bord de l'eau , fur \q potamogeton. La larve qui la pro-
duit vient fur les feuilles de cette plante , dans l'eau même :
elle eft toute noire.
^ ^ ^ .-.,^ ^. 5. GALERUCA nigra , thorace elytrifque luteo-lividis.
La galeruque grifette.
Longueur z { lignes. Largeur l { ligne.
Elle reffemble encore beaucoup aux deux précédentes.
Sa tête ell: noire, ainiî que le deilous de Ion corps &: fes
antennes , dont cependant la bafe eft un peu jaunâtre. Les
pattes ont auffi une petite teinte de jaune à leur extrémi-
té. Le corcelet ell pâle , varié de quelques points noirs
rangés tranfverfalement , comme dans la galeruque de
l'orme. Les étuis font pâles , d'une feule couleur, 6c parfe-
més de points , ainfi que le corcelet. On trouve cette gale-
ruque fur le bouleau.
■ ' 6. GALERUCA nigro -violacea.
DES Insectes.
M5
Ld gaUruquc violent.
iMn^utur 3 l'u^nts. Largeur i \ ligne.
Ce joli .mimai eft d'un violet fonce, plus noir en del-
i'ous ik. plus cinir en dclVus. II reircniolc par la couleur à
Ja chryTomcle du laule, mais il en dilicrc par le caraclcre
&: la grandeur. Sa tcre elt cjuarrce, &: les yeux lonc lail-
Jans. Ses antennes lonc de la lonL;ueur de la moirié du
corps. Son corcclec ell borde, un peu quarré, avec un lé-
ger lillon dans Ion milieu : Tes étuis ont aulli des rebords.
Ils font chargés de points, ainil que le corcelet. Je ne con-
nois point la larve de cette galeruque.
CHRYSOMELA.
LA C H II I S O M E L E.
Antennœ a bafi ad apicem Antennes plus grofles vers
crcfcancs ^ ardculn glohofis. le bout, à articles globuleux.
Thorax Aquaiis marginatus, Corcelet uni i?c borde.
Les couleurs brillantes, dont (ont parées plufieurs efpé-
ces de chryfomeles, lur lelquelles on croit voir reluire
l'or & l'airain , ont fait donner à ce genre le nom qu'il por-
te; mais (on caractère n'avoit point été alFez examinj juf-
qu'ici, enlorte que l'on rapportoit à ce genre plulieurs in-
fectesqui en dificrent beaucoup. Dcuxcaraclerescependanc
peuvent faire lùrement dilliiiguer les chrvlomeles des au-
tres inlcdes, qui en approchent. Le premier conlille dans
\à forme de leurs antennes, qui vont en augmentant de
grofleur vers le bout, ^ dont les articles font courts &:
prefque ronds. Le fécond le tire de leur corcelet, qui ell
uni, large 6c bordé lur les cotés. On peut ajouter à ces
caracleres une troifiémc marque, mais qui n'ell: pas à beau-
coup près aulîi ellentielle, c'elt la forme du corps de ces
infectes , qui font ordinairement liéniilphériques. 11 y a
25<3 Histoire abrégée
cependant une erpéce, c'eft la dernière de ce genre , qui
n'a point cette forme , de qui efl: de figure allongée.
Les larves de ces infectes ont en général un corps ovale,
un peu allongé, mol, à la partie antérieure duquel ionc
fix pattes écailleufes , ainlî que la tête. Une de ces larves
s'eft changée chez moi en chryfalide , dans laquelle la
chryfomele efl: reliée informe 5c a péri : peut-être cet in-
iecle a- t-il beloin de faire fa transformation dans la terre.
Quant à l'infedte parfait, outre fa forme arrondie ôc les
autres cara£leres que nous avons rapportés ci-deilus, fes
pattes méritent encore une attention particulière; elles
îont toutes terminées par des pieds ou tarfes compofés de
quatre articles, qui tous ont en deiîous des elpéces de
pelottes brunes ou fauves, beaucoup plus fenlibles que
dans la plupart des autres infedles. Aufiî les articles des
tarfes font-ils larges ck: applatis.
Parm^i les efpéces que renferme ce genre , pluneurs
font très-belles; mais on doit fur-tout admirer la chryfo-
mele a galons & l* arlequin doré ^ qui' font ornées des plus
riches couleurs. Ces deux efpéces, ainii que plulieurs au-
tres, ont encore un autre ornement, qui ne paroît que
lorfque ces infectes volent: c'eft la couleur de leu.-s ailes ,
qui font d'un très- beau rouge. Une autre efpéce, c'eft
l'avant dernière , eft remarquable par une autre particula-
rité ;~ elle n'a point d'ailes fous fes étuis, & de plus , les
deux étuis font réunis & n'en forment qu'un feul. On lent
qu'un infecte ainfi conformé n'avoit pas befoin d'ailes , qui
lui feroient devenues inutiles.
Les efpéces du genre des chryfomeles font :
I. CHRYSOMELA nigro - cœrulea ^ dytris rubris
apice nigris. Linn. faun. fuec. /z. 428.
Linn. fyfl. nat. edit. io,p. 370, n. 20. Chryfomela populi.
Merlan, inf. I4 , ?. 17.
Albin, inf. 65 , / C.
La grande chryfomele roùge a corcelet bleu,
Longueur 5 , 6 lignes. Lwgear 4 lignes.
Cette
DEsInSECTES. IJ7
Cette efpccc cftunc des plus grarulcs. La Forme de ion
corps cit ov.ilc &: arrondie. S.i tctc cc ion corccict (onttl'un
bleu un peu verJâtrc. Tout le tlclîous du corps ell de la mê-
me couleur , ainlî que les pattes. Ses antennes font noires,
compofces de onze articles , qui vont fenfîblement en
groilillànt. Il y a fur le corcelet deux toilettes ou impref-
lions oblongues poiecs lur Tes côtés. Les étuis font rou-
fes , avec un peu de noir à leur pointe inFérieurc. Leur
ord eft élargi <!S: embralle le corps. On trouve cet inFeclc
lur le peuplier, donc ia larve ronge 6c mange les Feuilles.
Souvent ^on voit ces Feuilles toutes rongées Cic diiî'equces,
à l'exception des nervures , que laille cet animal. Cette
larve ert trcs-puante, iîc lorlqu'on la touche, il tranFudede
Ion corps une eipcce d'huile jaunâtre.
N. B. Eddcm clytris omnuio rubris.
La pctuc chryfomclc rouge à corccict bleu.
Longueur 3 i:>^ncs. Largeur z lignes.
Cette variété eft plus petite d'un tiers : l'on corcelet ell
d'un bleu un peu plus vit , 6c elle n'a point de taches noi-
res à l'extrémité de Ces étuis ; du relie elle cîï parFaite-
ment Femblable à la précédente , tant pour ia Forme ^
fes couleurs , que pour la larve 6i l'endroit ou on la
trouve.
2. C H R Y S O M E L A vrnc^i - œnca j elyins rubicun-
dis j punclis Jparfis.
Um. faun. fuec. n. 417. Chryfomela viridî-aenea , elytrîs rubicundis.
Unn Jyji. rut. eatt. 10 , p. 370, n. 18. ChrylorricL ovata , thorJce aurato ,
clytris rutis.
Ld chryfomclc rouge h corcelet doré.
Longueur j f i gnes. Largeur i j lignes.
Cette chryiomele en dclTous efl: d'un vert bronze. Sa
tcte ^ Ion corcelet (ont d'une couleur brillante cuivrouib
iS: dorée. Ses étuis iont d'un rouge terne de couleur de
brique', parlemés de points places irrégulièrement. Les
Tome /, K k
25S Histoire ABRÉGÉE
ailes qui font fous ces étuis font rouges , les antennes feu-
les font noires.
3. CHRYSOMELA nigra ^ elytris rubris ftriads ,
flriis punclatis.
La chryfomde rouge a corcelet noir.
Longueur 2 \ lignes. Largeur l 5 ligne.
Tout fon corps eft noir , à l'exception de Çqs étuis qui
font rouges. Sur ces étuis font des ftries longitudinales de
points très- régulières. Le corcelet eft lilTe , mais peu bril-
lant.
?/ c v\ ' o^/ 4. CHRYSOMELA rubra , elytro fmgulo maculis
^ ^^ ' r' quinque nigris. Linn, faun. fuec. n. 1354.
. Pî . La ckryfomele rouge a points noirs.
Longueur 3 lignes. Largeur 2 lignes.
Les antennes de cette belle efpéce font rouges à leur
bafe , noires à leur extrémité èc de la longueur du corce-
let. La tête eft noire. Le corcelet eft rouge , mais fi partie
poftérieure qui touche les étuis eft noire. Cette marque
noire n'eft qu'au milieu de n'eft pas égale dans toute fa
longueur , car ics extrémités font plus larges. L'écuflon eft
auffi noir. Les étuis aftez liftes èc luifans , ont chacun neuf
ftries longitudinales compofées de points. Ils font rouges
avec cinq taches noires fur chacun, fçavoir trois taches
rangées longitudinalement fur le bord extérieur de l'étui ,
de deux proche la future. Le deftbus du ventre eft noir 6c
les pattes font rouges. Cette chryfomele fe trouve fur
le faule.
^. CHRYSOMELA. ma violacea.
L V-, Linn.fyfl. nat. edit. 10, p. 569, n. 8. Chryfomela ovata violacea alis rubris.
La chryfomele violette.
Longueur 3 { lignes. Largeur 3 lignes.
Cette efpéce eft grande, bien ronde, ôc par-tout d'un
DES Infectes. 159
beau violet : elle cil liflb &: polie en dcHus : fcs ailes
qui font cachées lous Tes étuis, (ont rouges.
6. C H R Y S O M E L A cœru/cu , tlioracc violacco,
La chryfomclc bleue a corcelei violet.
Longueur 4 /ignés. Largeur Z { lignei.
Ellecft toute d'un bleu noirâtre,. i l'exception du corcc-
Ict c]ui ell violet. Ce dernier efl trcs-lille &: brillant : les
étuis font d'une couleur plus matte &: ponclucs irrcgulie-
rement. Les ailes ious les étuis font rouges &: les an-
tennes noires.
N. B. Eadem ihorace nigro -vlolaceo.
Le corcelet de cette variété eft plus noir £c plus foncé.
7. CHRYSOMELA wta nigra.
La chryfomele noire a ailes rouges.
Longueur 3 lignes. Largeur a lignes.
Elle eft toute noire , Ç^^^ ailes feules qui font cachées
fous fes étuis , font rouges : les étuis font ponclucs.
8. CHRYSOMELA nigro - cœrulea , elytris atris ,
punclatis j margine exteriore rubro. Planch. 4 , fig. 7.
Linn. fyfl. nat. edit. lO, p. 371 yTt. ii. Cliryfomela ovata niftra , elytris mar-
gine ianguincis.
La chryfomele noire a bordure rouge.
Longueur 5 lignes. Largeur 4 lignes.
Elle eft ovale &: afl'ez large. Sa tcte 6c fon corcelet font
bleus , ainlî que le dellbus de Ion corps j ce qui lenible la
rapprocher de la preniiere elpcce. Elle lui rellemble enco-
re par une inipreliion qu'on remarque lur les cuccs du cor-
celet , qui le rend comme borde. Mais les étuis (ont d'un
noir foncé , chargés de points, qui les tont paroicre cha-
grinés, ils iont bordes fur les cotes julqu'au bas d'une
Kkij
2(30 Histoire abrogée
bande aiïez large d'un rouge clair. Les ailes font rouges.
On trouve dans les bois ce joli infedte.
5?. CHRYSOMELA nigro - ccerulea , elytris lucidîs
o • i . j^*. punclads , margine exteriore & antenore rubris.
La chryfomele bleue a bordure rouge.
Longueur 3 { lignes. Largeur 3 lignes.
Il y a beaucoup de reflemblance entre cette efpéce
& la précédente : elle eft allez arrondie. Tout Ion corps
eft d'une couleur bleue foncée. Sa tête, fon corceJet &: Çqs
étuis font chargés de petits points. Ces derniers font lui-
fans ôc ne font point noirs comme dans la précédente
efpéce , mais de la même couleur que le refte du corps , &:
de plus ils ont une large bordure rouge, non - feulement
fur \qs côtés , mais en devant à leur joncbion avec le cor-
celet. J'ai trouvé cet infecte une feule fois à Bondy , dans
une prairie près de la forêt ; il étoit à terre dans le gazon.
Je ne connois point fa larve.
/^^ ïo.CHRYSOMELA viridi - cœrulea. Linn. faun.
fuec. ;?. 415?.
iVifcyVvC Yvv 5 • ^'
A^. Upf. 1736, p. 17, n. I. Chryfotnela vlridi-cœrulea nitida.
Linn. fyjl. nat. edit. io,p. $69, «. 4. Chryfomela ovata vlridis nltlda, antennis
pedibufque concoloribus.
Le grand vertubleu.
Lçngueur 4 lignes. Largeur 3 lignes.
Ce bel infe(Ste efl ovale & fort convexe. Sa couleur eft
par-tout d'un beau vert glacé d'un peu de bleu j ce qui pro-
duit de très-beaux reflets. 11 n'y a en tout que fes yeux qui
foient jaunâtres. Son corcelet eft échàncré en devant à
l'endroit de la tête. l[ eft parfemé , ainfî que les étuis ,
de petits points qui ne fe touchent pas ôc qui font quel-
ques ftries , mais peu régulières. On trouve cette chryfo-
mele fur le galeopjîs , le lamium , la menthe ôc les autres
plantes labiées.
DESInST. CTES. i6\
II. C H R Y s O M E L A virîdis nui du , thoracc anitce
ccquali , tlyiris ponc contiguii. Linn. fuun.J'ucc, /z. 41 1 .
Ld chryJomeU doré:.
Lonf;ueur 1,3 lignu. Largeur I 7 , 1 lignes.
1 Z. C H 11 YS O M K L A nridis nïtida , thorace aniicc
excavato , fdjciis clytrorurn ionguudinalibus carulcis.
Llnn. fjun. fuec, n. 410. Chryfomcla viridis nitida , l'Horace 'anucé excavato.
Linn. fyfl. nat. edit. lo, p. 369 , /2. 5. Chryfomcla jcnca.
Le peut veriublcu. , , .fl
Longueur 2 f lignis. Largeur i \ lignt.
Je joins ces deux efpéces, «qui ont beaucoup de rcfTem-
bl.mce entr'elles , ainli qu'avec l'elpéce lo : elles loiu
allez ovales , la première paroïc leulemcnt un peu plus
allongée : toutes deux lont par -tout d'un beau vert
dore , ^ ont le corcelet 6(1 \qs étuis parlemcs de points.
Quant aux diricrences qui ie rencontrent entr'elles , \a
dernière a le corcelet allez échancré en devant , au lieu
que l'autre l'a plus uni : les points de celle-ci lont plus Ter-
res lans former aucunes llries , ceux de Va dernière lont un
peu plus éloignes î^ forment quelques llries. Entin la
différence la plus remarquable à la première vue , c\\\. que
la première elpéce ell toute du même vert, au lieu que
dans l'autre le vert doré ell entrecoupé par une bande d'un
beau bleu qui le trouve le long de chaque étui au -milieu ,
outre la lutuie longitudinale de ces é-tuis qui eft de la
même couleur, ce qui divife tout le dellus des ctuis
en lept bandes ou raies longitudinales , dont qu.itre font
d'un vert doré, ^ crois bleues, aulli un peu dorées. On
trouve ces deux infectes fur les plantes labiées avec Ta
diAiéme efpéce Les ailes de ces deux chrylomeles font
rouges.
13. C H R Y S O M E L A viridis nitida ^ finis deccm
cuprcis , punciorum duplici feric divifis.
i6i Histoire abrégée
La chryfomelt a galons.
Longueur ^ lignes. Largeur '^lignes. L^\^^\'t, ^ iAV;:,
Ce magnifique infecte eft ovale. Son corps en delTous
eft d'un vert doré, ainfi que fa tête &: fon corcelet , qui
n'ont aucuns points 6c font très-Iifles. On voit fur la tête &:
aux deux côtés du corcelet , quelques taches d'un rouge
cuivreux : mais ce qu'il y a de plus beau dans cet infcéte ^
ce font fes étuis. Le fond de leur couleur efl d'un verc
brillant. Ce vert efl entrecoupé par dix bandes longitu-
dinales d'un beau rouge cuivreux très-éclatant ; il y en a
cinq fur chaque étui. Entre chacune de ces bandes il y
a deux rangées de points en ftries qui font fur la bande
verte & forment comme un galon , tandis que la bande
cuivreufe eft: très-HlTe. Pour voir encore mieux toute la
beauté de cet animal , il faut le regarder avec la loupe. On
le trouve , comme les précédens , fur les plantes labiées.
Ses ailes font rouges.
14. CHRYSOMELA aurea ^ fafciis c(zrukïs j eu-
preifque altcrnis j punciis inordinaus,
L* arlequin doré.
Longueur 3,31 lignes. Largeur 2, a | lignes.
Cette chryfomele approche infiniment de la chryfomele
a galons. Chacun de fes étuis a quatre belles bandes longi-
tudinales d'un rouge cuivreux , entrecoupées par autant
de bandes bleues , 6c fur \qs bords des unes ôc des autres
font d'autres bandes d'un vert jaune 6c brillant fort étroi-
tes. Cet allëmblage produit \q^ plus belles couleurs. Le
corcelet eil pareillement couvert de trois bandes cuivreu-
fes 5 entrecoupées par quatre bandes bleues , bordées auflî
de jaune un peu vert. La tête eft ornée des mêmes cou-
leurs. Le delîous de l'infedte , fes antennes 6c ^qs pattes
font de couleur violette , en quoi il diffère de l'efpéce
précédente : mais leur principale dilî-erence confifle en ce
que dans celle-ci les étuis font chargés de points itré-
D^s Insectes. 1^3
gulicrs , au lieu que dans la chrylomclc à galons , il y a des
îlrics linguliercs bien marquées. Les ailes de cette chrylo-
jiîcle font routes. On Li trouve dans les endroits arides ik.
vlcvés.
15. CHRYSOMELA fuprd ruhro -cuprca , infra
nigni nuens, '.. . ■
Lu chryfomelc briquetéc.
Longueur 4 { lignes. Largeur 3 lignes.
Je ne fçais fi cette chryfomele feroit celle que M. Lin-
nxus a voulu dcfigner , u^ . 41^, du Faun. Succic. (ous
le nom de ChryjomcLi ccnei colons. La notre en dellous
cil d'un noir verdatre & bronzé : la tcte ell d'un vert doré,
&: Ton corcelcc cil d'un rouge cuivreux Fort brillant. Ses
étuis font d'un rouge brun un peu bronze , que je ne puis
mieux comparer qu'à ces médailles de bronze antique , à
qui le tems a fait acquérir une elpéce de vernis. Son cor-
celet, ainfi que Tes étuis , lont parlemés de petits points ,
qui forment quelques llries irrégulieres. Les ailes que
cachent ces étuis , lont d'un beau rouge. Cet infecte a été
trouvé autour de Paris , mais comme il m'a etc donné , je
ne puis dire lur quelle plante il le trouve.
N. B. Il y a une autre variété de cette efpéce , qui n'eu
diffère qu'en ce que le corcelet eft de la même couleur
que les étuis : du relie elles (ont toutes deux abfolument
lemblables.
16. CHRYSOMELA nigra , elytris cœrulco-vindi^
bus , ikorace ^ pcdibus antcnnarumquc bajl rufis.
Rejum. inf. tom. 3 , f . a , /? 18.
La chryfomelc verte a corcelet rouge.
Longueur l 4, i [ligne. Largeur 1 ligne.
Le corps de cette chryfomele eft noir : fi tête eft d'un
noir Ycrdacic , aiiiii que fvs aaccnncs du;ic Ia bafe eft
2^4 Histoire abrégée
rougeâtre. Son corcelet eft làrp;e &i de couleur rouge. Ses
étuis font verdâcres j un peu bleus , parfemés , ainli que
le corcelet, de petits points ferrés. Les pattes font rouges,
à l'exception des tarfes qui iont noirs. J'ai trouvé cette
■ ' chrytomele fur la mauve , la guimauve ôc les autres plan-
tes malvacées.
17. CHRYSOMELA nigro-purpurea , punclls exca-
vatis Jiriaia. Linn. fdun.Juec. n, ^ij.
' *-^ ' R(ij. 90 , «. 5.
Aci. Vpf. i-/-^6 ,p. 19, «• 3- Attelabus cœruleus nitldus oblongiufculus , fubtus
niger.
Linn. Jyji. nat. edit. 10 , p. 369 , n. 7. Chryfomela betulse.
Rofel. inf. vol. 2. Scarab. teneur, claff. 3 , tab. i.
La chryfomele bleue dufaule.
Longueur I 7 2 lignes. Largeur i j l 7 ligne.
/ La larve qui produit cet infecle , refTemble beaucoup
à celle des coccinelles. Sur chacun de ies anneaux il y a
une bande de petites pointes qui font paroitre cette larve
comme hériiîee. Lorlqa'on examine ces pointes à la loupe ,
on voit qu elles font un peu' velues à leur extrémité , èc
il en fuinte un peu d'humeur. On trouve iouvent les feuil-
les du faule & celles du bouleau toutes chargées en deflbus
de ces petites larves qui rongent le parenchyme des feuil-
les, fans toucher aux nervures &. à la pellicule fupérieure.
Lorfqu'elles veulent le mëtamorphofer, elles s'attachent
fortement à la feuille par l'extrémité poflérieure de leur
corps, & reftent immobiles & comrne arrondies pendant
une quinzaine de jours. Au bout de ce tems , la peau de
cette efpéce de chryfalide fe fend vers le corcelet , 6c on
en voit fortir l'infe^^le parfait, ou la chryfomele. Celle-ci
eft allez arrondie _, de couleur pourpre imitant la couleur
de violette , quelquefois bleue ou verdâtre , rarement noi-
re 5 car fa couleur varie beaucoup. Sa tête , fon corcelet ëc
les étuis font chargés d'une infinité de petits points , qui
regardés a la loupe , paroiifenc fohnerfjur les étuis des
Aiies aff^% rçgujieres. Oa trûuvependant^ une partie de
l'été y
DES I N S F. C TES. 2(>f
Vézc beaucoup de ces iiil'cdcs i'ur les laules 6v les bou-
leaux.
i8. CHRYSOMELA m/y ru , ihordcc punclis duobus
nigrisj, colcopirorum futura nigra.
La chryJomcU a future noire.
Loagueur I ; ligne. Ltirgtur * /igné.
Cette petite cfpéce cft noire en cicflous avec les pattes
fauves ; en dclVus elle cil rou'^e. A Ki b.ifc du corcclct , il
y a deux points noirs qui touchent aux étuis. La jonction
des deux étuis forme aulH une luture noire , leur bord
intérieur fe trouvant de couleur noire. Sur chaque étui il y
a onze rtrics loiigitudin.ilcs , formées par des points ranges
régulièrement , à l'exception néanmoms de deux llries lur
le milieu de chaque étui, qui ne (ont pas régulières 6c le
confondent enlemble. Les yeux de l'inlec^ font noirs.
15). CHRYSOMELA curo-purpurea , elycns coadu-
natis , alis nullis.
Linn. faun. futc. n, 595. Tenebilo atra , coleoptris pono rotundjtis , ma-
xil'.is pro:Tiin*:ntibus.
Linn. j'y j}. nat. edit. lo , p. 418 , n. 14. Ten.biio carabo'ides.
Frijch. gtrm. 13 , p. 17, /. 21.
Lii chryfomele a un feul etuL ..
Quoique M. Lînnacus falTe de cet iiifeclè un ténébrjon ,
c'eft cependant une yraie chryfomele , qui a tous les
caractères des elpéces de ce genre. Ses antennes , fes pat-
tes avec les petites éponges bien marquées , enfin jun.]u\i
Ç\ forme arrondie ; tout lo rapproche des chryiomeles. Ce
petit animal varie beaucoup pour la grandeur. Les plus pe-
tits (ont ordinaircmentlesmaksj&i les plusgros font des fe-
melles. Les uns &: les autres (ont d'un noir foncé . (ouvent
un peu violet, plus matte dans les femelles, Cfc plus lui-
fant dans les maies. Le corcelet eft large, un peu plus
étroit vers fa ba(e. Les pattes ont leurs petites éponges
1 unie I. L l
1.66 Histoire abrégée
jaunâtres : mais ce qui caracbérife cet infecte , c'eft que Ces
étuis font réunis enfemble , & ne forment qu*un feul four-
reau , dont le rebord extérieur embralîe le corps Se fous
lequel il n'y a point d'ailes. Cette particularité avoit fait
ranger cet infe£le parmi les rénébrions ; mais s'il falloit y
avoir égard , on devroit auiïi ranger dans le même genre
plufîeurs charanfons , &c des bupreftes dans lefquels elle fe
trouve. Cette chryfomele fe rencontre communément
dans les jardins &C les bois. Sa larve habite fur le caille-lait
dont elle fe nourrit.
^^.■h"^^/ 20. CHRYSOMELA ohlonga nigra y clytrorum liticis
duabus longitudinahbus luteis.
Linit. faun. fuec. n, 438. Chryfomela nigro-asnea , elytrorum lineis duabus
luteis.
La chryfomele a bandes jaunes.
Longueur 2 { /ignés. Largeur j ligne.
Cette chryfomele difFére de toutes les autres , en ce
qu'elle eft très-allongée: en deflous elle eft noire , mais Cqs
cuifles font bariolées de jaune un peu brun. Sa tête efl:
toute noire. Son corcelet eft large , quarré , noir , avec des
rebords jaunes fur les côtés , 6c parfemé de points pofés
irréguhérement. Ses étuis font longs , avec des ftries de
points bien marquées. Ils font liires , 6c fur chacun il y
a deux bandes longitudinales jaunes, fçavoir une au bord
extérieur, 6c une approchant du bord intérieur : eatre ces-
deux dernières bandes , eft la future noire des étuis. Les
deux bandes jaunes communiquent 6c fe joignent enfem-
ble par le bas. Les antennes vont en grolîillant par le bout
ôc (ont de la longueur du corcelet. On trouve cet iinfecte."
dans les prés»
M YL ABRIS.
LE M Y L A B R E,
Antenncefenjîm crefccntes , An tennes plus groftes vers
I
DES Insectes. 16-7
arùculis liemifphccncis , rof- le bouc, a articles hcmifphc-
tro brcvL piano injldcnccs. ric|Ucs, pofces (ur une trom-
pe courte ^ large.
AntennuU quatuor in exircmj Quatre anrennules à l'extrcmitc
roflii. de la trompe.
•t
Le mylabre femhle tenir le milieu entre le genre précé-
dent oc les deux luivanî>; Ion caractère approche de celui
des uns i^ des autres. Ses antennes rcllemblent à celles de
\à chryfomele, étant plus grolles vers le bout, ck: conipo-
fées d'articles héniilphcriqucs un peu triangulaires , mais
elles font poices lur uneeîpéce de trompe, cjui ne dillére
de celle des genres iuivans , qu'en ce qu'elle eft large
&: courte. Un autre caractère , c'cll que la bouche de l'in-
feclie 6i les quatre antennules qui l'accompagnent, lonc
poices à l'extrémité de cette trompe. On peut encore à
ces caractères en ajouter un moins eilentiel , c'ell la Forme
des étuis qui font prelque ronds ^ li courts , qu'ils laif-
fent toute la partie pofîérieure de l'infecte à découvert. Je
ne connois point les larves de ces inlecles qu'on trouve
allez communément fur les rieurs.
I. MYLABRIS fufid , clnerco - ncbulofa , abdominis
apicc crucc aLba. Jb^kmch. 4, fig. 5).
Le mylabre a croix blanche.
Longueur i lignes. Largeur i ligne.
Sqs antennes font de la longueur du tiers de Ton corps.
Leurs lept derniers anneaux vont en grollilîant. Elles font
placées devant les yeux , fur une elpéce de petite avan-
ce, ou trompe platte &: courte, au bout de laquelle font
les antennules. Ses yeux (ont allez iaillans. Le corcelec cil
large 6c uni (ans rebords. Les ctuis ont des llries longitu-
dinales ailèz ferrées. Ils font courts &: laiflènt au moins le
quart du ventre à découvert. Tout l'infecie eil t|run, mais
changé par endroits d'un duvet cendré qui forme lur le
^ L 1 ij
2 68 Histoire abrégée
corcelet Se les cciiis des taches nébuleufes. L'écuffbn & le
bout du corcelet qui y touche , iont ordinairement plus
blancs. Le bout du ventre qui déborde les étuis, efl d'un
gris blanc avec deux taches noires j une de chaque côté ,
ce qui partage le blanc en trois raies qui le c-oupent tk.
forment une efpéce de croix d'autant plus remarquable ,
que l'extrémité des étuis eft brune. Les cuilTes de l'infedle
ont chacune une petite appendice en forme de dent ou
d'épine. On trouve ce petit animai fur les fleurs.
1, UYL ABRI S tola fafca.
Le my Labre brun.
Longueur 3 lignes. Largeur l \ ligne.
Cette efpéce approche fî fort de la précédente , que je
penferois volontiers qu'elle n'en eft qu'une variété : néan-
moins outre lagroOeur ôc la couleur qui font différentes,
on peut encore les diftinguer par un autre endroit , ce qui
m'a engagé à les féparer : c'eft que dans cette efpéce
les étuis couvrent prelqu'entiérement le ventre, ce qui ne
fe remarque pas dans les deux autres efpéces de ce genre ^
où les étuis Iont fort courts : du refte elles fe reflemblenc
pour la forme, les antennes, la tête , le corcelet, les
cuiiïes qui ont une petite dent ou épine latérale , 6c les
ftries des étuis , qui dans leurs enfoncemens font ponc-
tuées : feulement le ventre ne déborde point les étuis, 6c
on ne voit point fur le corps cette efpéce de duvet blan-
châtre qu'on apperçoit dans l'efpéce précédente... Cet in-
fe(Sle m'ai été donné & je ne connois point fijarve.
1
3. MYLABRIS nigra _, abdomlne albo fericeo^ .
Le mylabre faune. .;jnne)in£ 2dI
Longueur l ligne. Largeur \ ligne. j^' ifflJ 30 ^i^tîlf'l
Ce petit infedlé eft tout noir ôc luifant. Ses- étuis font?
ftriés ôc fouvent chargés <f'urt -petit duverfcryeu'i'èif'Dn
peu blanc, L-e/ventre déboi'de ces étuis yôc eft béatic'atij[^
I) E s I N s F C T E s. 269
plus charge du nicmc duvet, qui le fait parokrc blanc.
Cet inlcctc (e trouve fur les Heurs très communément.
R II I N O M A C i: R. Curculio , linn.
LE D F C M ,4 R E.
Antennce clavatcz inicgrce , Antennes en maflTe toutes
rojiro longo infidcntts. droites, polëcs lur une lon-
gue trompe.
On voit par le caractère que nous donnons de ce genre ,
6c celui que nous donnerons du genre luivant, que ces
deux genres, lebccmare&: lecharanlon , approchent beau-
coup l'un de l'autre : aulîi ne les aurions-nous pas lëparés.
Il le genre des charaiilons n'eut pas déjà été lurchargé d'un
grand nombre d'elpéces. Tous deux ont leurs antennes
avec une extrémité tort groil'e, formant une elpéce de
malle , en quoi ils dillérent déjà du genre précédenr ; tous
deux ont leurs antennes pofées fur une trompe fou vent
fort longue ^ ôc quelquefois allez Hne. Mais ces antennes
dans le becmare (ont toutes droites v^ leurs articles font
refque tous au/Ii longs les uns que les autres, au lieu que
es antennes du charanlon font coudées (5c plovécs dans
leur milieu , &: que leur première moitié eli preique toute
formée d'une Icule pièce beaucoup plus longue que ks
autres. Au bout de la trompe lur laquelle les antennes (ont
polées , on oblerve les mâchoires de l'inlecle qui font fore
petites , &: qui ne (ont point accompagnées de quatre
antennules comme dans le mylabre. Qu.inc aux larves
is: aux chryfalides des becmares, elles font précilcmcnt les
nicmts que celles des charanlons, que nous détaillerons
dans un misant. Les elpéces de ce genre lont :
I . R H I N O M A C E R corporc anguflo longo niger ,
thorjcc fdfius quatuor albicantibus.
Le becmare levrette.
Longutur 3 liants. Lai^tur \ t'gnt.
l
270 HiSTOIRE-ABREGEE
Ce becmare eft très-allongé. Sa grandeur varie un peu.
Sa trompe efl de la longueur de fon corcelet. Ses étuis ont
des ftries longitudinales formées par des rangées de points.
Tout l'infecle eft noir : feulement on voit fur fon corcelet
quatre raies longitudinales blanchâtres , formées par des
petits poils , fçavoir deux fur le dos du corcelet, ôc une de
chaque côté. J'ai trouvé cet infecte fur les chardons.
2. RHINOMACER totus vindlferlceus.
e becmare vert. — — "^-^.^^ T^-,-^
Longueur 3 lignes. Largeur i i'gnes.
Ce bel infecte eft par- tout d'un vert doré. Sa trompe efl:
de la longueur de fon corcelet & fort dorée. Sa tête ôc fon
corcelet font verts, quelquefois dorés , chargés de petits
points. Les étuis qui font de la même couleur 6c de forme
un peu quarrée, îont chargés de points qui forment des
ftries aiïez ferrées , mais peu régulières.
3. RHINOMACER vin'di - auratus ^ fubtus nigro-
violaceus.
Le becmare doré.
Longueur 2 ligr.es. Largeur I \ ligne.
Cette efpéce refTemble afTez à la précédente. Le deiïbus
de fon corps eft d'un noir violet ; fes antennes ôc iQ,s pattes
font aufli noires. Le delPus, fçavoir la trompe, le corcelet
& \ç,s étuis font d'un beau vert doré. Ces derniers font
chargés de ftries formées par des points : parmi ces infec-
tes, il y en a quelques-uns, qui ont de chaque côté du
corcelet une épine latérale dreftee en devant & fort aiguë :
mais cette pointe n'eft pas conftante & ne fe trouve pas
dans tous.
4. RHINOMACER niger , élytris rubris , capitc
thoraceque aureis , probofcide longitudine fere corporis.
Le becmare doré a étuis rouges.
Itongueur l \iZ lignes. Largeur^ i ligne.
à
D E s I N s £ C T r s. 171
La grandeur des individus de cette cfpécc varie. Les
petits T'ont' les malcs, ^ les gros les femelles. Ces der-
nières portent une trompe de la longueur de leur corps, les
autres l'ont moins longue d'un irrand tiers. Les uns te les
autres ont la trompe, les pattes, les antennes &: le dellous
du corps noirs, les étuis rouges avec des llries, ôc la tête
ainfi c]uc le corcelet d'un bronze rouge.ure &: un peu obl-
tur. Souvent les ctuis vus à la loupe paroilîcnt un peu
velus.
5 RHINOMACER fubvillofus caruUus.
Le becmarc bleu a poil.
Longueur 1,1 î , i î lignes. Largeur {^ I , i ^ ligne.
Ce becmare varie finguliërement pour la î^randeur &:
même pour les couleurs, eniorte qu'on feroit tenté d'en
faire plulieurs e(péces. La plupart font par- tout d'un bleu
fonce noirâtre uniforme, tandis que quelques-uns ont le
corcelet d'un vert allbz brillant : du reite , tous vus à
la loupe, paroilVent couverts de petits poils allez drus :
tous ont une trompe allongée de la longueur du quart
de leur corps , lur le milieu de laquelle ibnt pofces les
antennes. Tous enfin ont les étuis quarrés &i allez forte-
jiient flriés. Cet infecte fc trouve fur les fleurs.
6, RHINOMACER nigro-fufcus ^ glabcr , punclato-
Jlriatus.
Le becmare noir flrié.
Il y a peu de difTercnces entre cette efpéce&: la précé-
dente. Il ell vrai qu'elle clt parfaitement lilîe &: qu'on
n'apperçoit fur Ion corps aucuns petits poils, mais fa
forme ell la même. Les étuis ont autli des llrics formées
par des points. Quant à la couleur, elle ell par tout d'un
brun noir & allez foncé ; quelquefois le noir ell un peu
bleuâtre 6c luilant. Cet inlec^e le trouve avec le précé-
dent.
272 Histoire abrégée
7. RHINOMACER nigro - virldefcens , oblongus ,
Jlriatus.
Le becmare allongé.
Longueur 1 7 ligne. Largeur j ligne*
Cette efpéce diffère beaucoup de la plupart des précé-
dentes , premièrement elle eft petite, allongée, enforte
<]ue l'animal , loin d'avoir une forme quarrée , eft fort
étroit. Sa couleur eft uniforme, noire, bronzée d'un peu
de vert, ou plutôt femblable à l'iris de l'acier qui a palTé au
feu : de plus les ftries longitudinales de fes étuis font
unies , Se ne font point formées par des rangées de points ,
ce qui fait une diftinclion fpécifique très-marquée. Cet
infedle fe trouve fur les fleurs des plantes ombelliferes.
8. RHINOMACER fubglobofus , niger , firlatus ,
femonbus rufis.
Le becmare noir a pattes fauves.
Longueur I ligne. Largeur { ligne.
Ce petit infecte eft de la groffeur d'une puce. Sa trompe
fine &; aiguë eft prefque de la longueur de fon corps. Ses
étuis ont des ftries éloignées &: dillind:es , & font renflés,
enforte que le corps a une figure ronde un peu ovale. Tout
l'animal eft d'un noir luifant, à l'exception des cuilîes qui
ibnt rouireâtres. On le trouve fur les fleurs.
c). RHINOMACER fubglobofus y villofus ^ niger ^
pedibus elytrifque rufis.
Le becmare -puce.
Longueur 7 ligne, 'Largeur 7 ligne.
Cet infecte eft encore plus petit que le précédent. Il
a , comme lui , le ventre aflez renflé , îk le devant du corps
étilé. Sa trompe aflez fine, eft plus longue que fon cor-
celet ; fa tête eft noire , ainfi que fon corcelet : fes pattes ôc
fes étuis font bruns. Ces étuis font ftries. Tout le corps eft
couvert
DES Insectes. 273
couvert de petits poils. Cet animal varie pour la couleur,
qui e(l plus ou moins claire. J'en ai aulli une variété, ou
les rtries des ttuis(ont moins marquées : pcut-ctre tait-elle
une eipécc dilicrentc; mais cet inlccle cil ii petit , qu'on
n'y peut découvrir de caractères Ipccitiques.
10. K I II N O M A C E R nigcr , thoracc elytrifquc rubris ,
probofcidc longiiudiTic capuis.
Le bccmarc Laque.
Longueur 17,3 iignts. Largeur 7 > i î ^'gnt.
Quant à la forme, cet infecle efl arrondi 6c comme
bollu. Jl varie beaucoup pour la grandeur. Sa trompe ell
larLre Cxi courte, éiialant leulemcnt la loniiueur de la tête.
Tout Tinlccte ell noir , à l'exception du corcelet 6c des
étuis qui lont rouges. On voit lur ces étuis qui iont iiOes ,
quelques llries , mais peu apparentes. Il y a une certaine
conformité de ri'j^ure entre cet inlecle 6c le eribouri de
\:i vigne , quoiqu'ils paroitlcnt trcs-dilférens j en les regar-
dant l'un auprès de l'autre.
11. R H I N O M A C E R mgcr , thoracc elytrifqiie
rubris , cap i te porte elongato.
Linn. fdun. fuec. n. 47^. Curculio nigcr , elytris rubris, capite ponc elon-
gato.
Linn. j'yft. nnt. edît. 10, p. 587 , n. i. Attelabus niger , elytris rubris.
Aci. Uff. 1736, p. 19 , n. 4. Necydalis rubra , capite minime rubro.
La tête écorckce.
Longueur 5 lignes. Lwsieur i \ ligne.
Cette efpéce ell: la plus finguliere de ce genre , fur-touc
f>our la hgure de la tête. Elle paroît d'abord approcéier de
a précédente pour la grandeur tic les couleurs , elle cil
ic'ulement ordinairement un peu plus grande. Sa trompe
qui c(l grolle oi courte , n'égale pas la moitié de la lon-
gueur de la tête, hcs antennes polées (ur le milieu de
cette trompe, lont aulli allez courtes, 6c ne lurpallenc
guères la longueur de la tctc. Celle-ci ell longue ^c prelquo
Tome /. M m
174 Histoire abrégée
d'une forme triangulaire allongée , donc la pointe tien-
droic au corcelec , èc donc la baie donneroic naiiîance à la
trompe , ayanc à Tes deux angles les deux yeux. Cette
forme de tête, donc l'articulation avec le corcelec eft
comme étranglée , de qui va enfuite en s'élargilTanc ,
la faic reiîembler à un fquelette j ou à une tête écorchée.
Le defîous du corps eft noir, ainfi que la tête , les anten-
nes,, le devant du corcelet, l'écufTon & les jambes. Les
cuilîes , les étuis & les deux tiers poftérieurs du corcelec
font d'un beau rouge. On voit fur Iqs étuis, des ftries for-
mées par des points. Cet infecle fe crouve fur les charmes
dans les bois.
C U R C U L I O.
LE CHARANSON,
Antennœ clavacce fracîce , Ancennes en maiïe , cou-
roftro longo corneo infidcn- dées dans leur milieu, 6c po-
tcs. fées fur une longue trompe.
Familïa \\ Femoribus inermi- Famille i°» A cuilTes iîmples.
bus. ^"-1 ' - ■' ' '
— — — — 2". Femoribus denticu- ■ 2°. A cuiiTes dente-
latis. \ées. P'-f ^^f '
Le caractère du genre des charanfons , eft un des plus
aifés à appercevoir du premier coup d'œil. Il approche
beaucoup de celui du becmare. Ses antennes font termi-
nées comme celles de ce genre par un bout plus gros, for-
mant une efpéce de maire, t^ elles font pofées fur une
trompé longue , fouvenc éfîlée : mais il y a une différence
crès-fenfible encre ces deux genres. Les ancennes du bec-
mare fonc droices , 6c compofées d'anneaux ou arcicles
prefqu'égaux encr'eux , au lieu que celles du charanfon
fonc coudées dans leur milieu , èc comme divifées en deux
parcies , donc la première , fçavoir celle qui cienc à la
trompe, eft compofée d'uii feul article très-long, qui à lui
DES Insectes. 175
feul cgale prcfque tous les autres. Certe différence nous a
portes à (cparcr le genre deb l>ecmarcs de celui dcscharan-
ions, dont les efpéces font en grand nombre. Nous avons
fait plus : pour faciliter encore la connoillance du genre
nombreux des charanions , nous l'avons divilé en deux
familles. La preiTiiere comprend ceux de ces inlecles ,
dont les cuiiîes font limples 5c unies, comme dans la plu-
part tics autres in(ec):cs : dans la féconde, font renfermes les
charanfbns, qui ont .\ leurs cuillcs une efpécc de pointe »
ou de dent, une appendice tfpineule. Ce caractère ell ailé
à appercevoir de nous a fervi à diltinguer d'une façon natu-
relle ces infectes.
Les larves des charanfons ne différent pas de celles de
la plupart des inlec^es à étuis. Elles rellemblentà des vers
allongés dk; mois ; elles ont en devant fix pattes écailleufes ,
àc une tête pareillement écailleufe. Mais les endroits où
habitent ces larves »3c leurs métamorpholes , prélentenc
quelques particularités. Certaines efpéces , que l'on re-
doute par les défordres qu'elles font dans les greniers,
trouvent moyen de s'introduire dans les grains de bled,
Jorfqu'elles iont encore petites : c'eiî-li leur domicile.
Cachées dans le grain ,il eit très diHicilcde les y découvrir ;
elles y croillent à leur aife , & aggrandilfent leur demeure
à meiure qu'elles croilTent, aux dépens de la tarine inté-
rieure du grain dont elles fenourrilfent. Les greniers lonc
iouvent délblés par ces infectes, qui quelqueiois (ont en
Il grand nombre , qu'ils dévorent ik: détruilent tous les
grains. Lorfque l'infecte , après avoir mangé route la fari-
ne , eft parvenu .i fa grolfeur , il refte dans l'mtérieur du
grain , caché fous l'ccorce vuide, qm iublilte leule, il s'y
métamorphofe, y prend l'état de chryfahde, & n'en lorc
que fous la forme d'infecl:e parfait , en perçant la p»eaii
extérieure de ce grain, dont tout le ded.ms elt vui.ic. On
ne peut guères reconnoitre à la vue les grains de bled qui
fontaiîili attaqués sv vuidé*? p.tr ces infcs^t^s; ils'paro^îflent
cxtcricurcnienrgrors Ck. rcboiidiVj" nrai4lVt.it oh let'hat^n-
Min ij
i-j6 Histoire abrégée
fon les a mis , les rend beaucoup plus légers ; 6c fi on jette
dans l'eau du bled attaqué par ces infectes ^ tous les grains,
gâtés nagent au deflus de l'eau, tandis que les autres
tombent au fond. D'autres larves de charanfons ne font
pas aufîî friandes du bled , mais elles attaquent plufieurs
autres graines de la même manière. Les fèves , les pois ,
les lentilles , que l'on conferve après les avoir fait fécher ,
font expofés à être gâtés par ces petits animaux , qui ron-
gent l'intérieur de ces graines , dans lefquelles ils fe font
loeés , &C n'en fortent qu'après avoir achevé leur tranf-
formation , en perçant la peau extérieure de ces mêmes
graines. C'eft ce que Ton peut reconnoître en jettant ces
graines dans l'eau. Celles qui furnagent , font ordinaire-
ment piquées par les charanfons. Quelques autres efpé-
ces fe logent dans l'intérieur des plantes : les têtes des ar-
tichaux j des chardons, lont fouvent piquées 6i rongées in-
térieurement par des larves de charanfons allez grands.
Une autre efpéce plus petite , mais finguliere , perce ôc
mine intérieurement les feuilles d'ormes. Souvent pref-
que toutes les feuilles d'un orme paroiOent jaunes ôc com-
me mortes vers un de leurs bords ; tandis que tout le refte
de la feuille eft verd. Si on examine ces feuilles , on voit que
cet endroit mort , forme une efpéce de fac ou veficule. Les
deux lames ou pellicules extérieures de la feuille , tant en
deiïiis qu'en deilous , font entières , mais éloignées &c fé-
parées l'une de l'autre ^ &c\e parenchyme qui eft entr'elles ,
a été rongé par plufieurs petites larves de charanfons ,
qui fe font formé cette demeure , dans laquelle on les
rencontre. Après leur transformation , elles en fortent en
perçant cette efpéce de veficule , ôc il en vient un charan-
fon, qui eft brun , petit ôc difficile à attraper, à caufe de
l'agilité avec laquelle il faute. Cette propriété de fauter,
qu'a cette feule efpéce , dépend de la forme ôc de la lon-
gueur de fes pattes poftérieures. Nous lui avons donné
le nom de charanfon fauteur.
Il feroit trop long d'entrer ici dans le détail des diffé-
Diis Insectes. 177
rentes efpéccs de tharanlons , qui attaquent prefque tou-
tes lit parties de plufieurs plantes : r.ous ne pouvons ce-
pendant nous diipcnlcr de dire encore un mot des clia-
ranlons de la Icrophulaire. Ces petits animaux , maigre
leur grandeur médiocre , font au nombre des plus jolies
efpéccs de ce genre, par le travail iingulier de leurs étuis.
Mais ce n'ell pas encore ce qui les rend le plus remarqua-
bles. Lorsque leurs larves , après avoir rongé les feuilles
de la icrophulaire , lont parvenues à leur grolle-ur t>: lout
prêtes à le transformer , elles forment au haut des tiges
une efpéce de velhe à moitié tranlparente , dans laquelle
elles s'enferment cxi le mécamorpholent. Cette vellie ron-
de lie allez dure, paroïc produite par une humeur vilqueuic,
dont on voit la larve couverte. Comment l'inleéle peut-
il , avec cette elpéce de glu , former cette velicule ron-
de ? C'ert ce que je n'ai pu parvenir à appercevoir. J\ai
feulement trouvé les larves nouvellement renfermées
dans cette velicule ; je les y ai vues fous la forme de nym-
phes, 6i enhn l'inlecbe parlait en ell lorti fous mes yeux.
Ces veiicules lont de la groiîeur des coques qui renfer-
ment les graines de la Icrophulaire, Cs: lou vent melccs avec
elles ; mais on lesdiltingue ailement par leurtranlparence
ik leur forme ronde, quidiBéredu truit de la Icrophulai-
re , qui le termine en pointe.
Parmi les inlecles parfaits que renferme ce genre , nous
pourrions en faire remarquer plulieurs qui ont diliérentes
particularités. La longue trompe du c/iaru/ijon trornpeiic ,
les écailles, qui recouvrent les ctuis de plufieurs elpéces,
^ lur-tout du beau chardnfon a ccailics vertes ôC dorces ,
le dclaut d'ailes du charanjon cartifannc , &: des charan-
lons gris , dont les étuis lont réunis &: comme fondes en-
lemble, enlorte qu'ils n^zw forment qu'un leul ; qw'^w les
pointes ou épines , qui arment le corcelet ou même les
étuis de quelques-uns , lont autant de lingularités qui fe-
ront détaillées dans l'examen que nous allons faire des ef-
péccs de ce genre.
lyS Histoire abrégée
Première Famille. ^.
i.-CURCULIO a/ifo nigroque varius , probofcide pla^
^f/ij-^- niufculâ carinatâ ^ thoracis longitudine, Linn. faun,
L. . / Juec. n, 4.48. Planch. 4, fîg. 8.
Frlfch, germ. il t p. 52 , t. i-^ ^ fig. 5. Curcullo brevi-roflris.
Le ckaranfon a trompe Jîllonnée,
Longueur 6 lignes. Largeur 2 lignes.
La trompe de ce charanfon eft groiïe , de la longiieut
du corcelec , portant un fiUon creux en delTus dans toute
fa longueur. Elle eft de couleur noire , avec des bandes
longitudinales grifes. Le corcelet eft chagriné 6c parfemé
de points noirs élevés. Le fond de fa couleur eft noir,
mais il eft couvert de petits poils qui le font paroître gris :
de plus , on voit fur ce corcelet cinq bandes grifes longi-
tudinales plus claires que le refte , une au milieu , & deux
de chaque côté. Les étuis font pareillement noirs & cha-
grinés , mais ils paroilFent gris ôc comme nébuleux j à
caufe des petits poils de cette couleur qui les recouvrent.
Les patres font grifes , ainfî que le delTous de Tanimal. On
trouve cet infe£te fur les arbres.
2. CURCULIO totus fufcus rugofus.
Le charanfon ridé.
Longueur 4 lignes. Largeur a lignes.
Ce charanfon eft par- tout de couleur brune. Sa trompe
aftez groffe , eft de la longueur du corcelet. Celui-ci & les
étuis font ridés irrégulièrement ; il y a cependant fur le
bord extérieur des étuis , deux ou trois ftries longitudina-
les élevées. Cet infedle fe trouve dans les prés.
3. CURCULIO fufco - nebulofus ^ thorace fulcato ^
elytris flriatis.
Le charanfon a corcelet pilonné.
Longueur 3 f lignes. Largeur z lignes.
DES Insectes. 179
La longueur de cet inleclc cil la même \ peu près que
celle du préccdeiu ; il ell (eulemciu un peu moins allongé.
Sa trompe ci\ grolîe , i]uarrce , lillonnce en dcdus, U. de
la longueur du corcelet. Ses yeux (ont noirs &: (a tcte bru-
ne , avec quelc]ues bandes longitudinales plus foncées en
couleur. Le corcelet elt brun , lillonnc protondcment. Les
étuis font bruns , chargés de taches plus claires : ils ont des
ftries larges formées par des points enfoncés allez grands,
ce qui fait paroîtrc ces llries comme noueules. Les pattes
Hc le dcllbus du corps font d'un gris plus clair. L'animal n'a
point d'ailes Tous les étuis. Je l'ai trouvé avec l'elpécc
précédente.
4. CURCULIO oblonpis j clytrls vdlofo-cincrcis ,
futara nigra.
Linn. fjun. fuec. n. 44 j. Curculio fufcus oblongns , e!ytris refais acuminatis.
A(3. Ûpf. 1736, p. 16, n. I. Curculio acuminatus longus fufcus.
Le charanfon a future noue.
Longueur 5 /ignés. Largeur 1 { H^ne,
Cet infe^Ve ell allongé 6c de couleur noire. Sa trompe
cd groH'e , de la longueur du corcelet, un peu évalce par
le bout & chargée lur Tes cotés d'un peu de gris. Le der-
nier article des antennes eft un peu moins gros que dans
la plupart des elpéces de ce genre. On voit lur Ion corce-
let quatre bandes longitudmales griles un peu ondces ,
deux de chaque coté ^ formées par des petits poils. Les
étuis Ibnt pareillement d'un gris cendré, excepté le long
de la future du milieu , qui elt noire ; de plus, il y a fur la
partie grile des étuis de chaque coté , deux taches plus obl-
cures , l'une plus haut , l'autre plus bas. Ces étuis (e ter-
minent aflez en pointes , &. ils ont des ftries de points qui
fc réunillent en formant des anirles aiiius.
5. CURCULIO fufcus , fulvo maculatus , clytris
finaùs ^ftriis alicrnatim nigro maculatis.
iSo HiSTOl RE ABREGEE
Le charanfon a côtes tachetées.
Longueur 3 { lignes. Largeur i j ligne.
LedefTiis de cette efpéce eft d'un brun noirâtre , & le
delTbus de Ion corps eft fauve. Sa trompe afïez grolîe eft
un peu moins longue que le corcelet. Celui-ci a trois ban-
des longitudinales fauves. Les étuis font un peu veloutés,
èc ont chacun neuf (tries pon6tuées. Les efpaces entre ces
ftries font ponctués & iont alternativement noirâtres 6c
d'un brun clair. Sur ces derniers endroits, font des taches
noires formées par un duvet court de cette couleur. La
femelle efl un peu plus grofTe que le mâle , & fa couleur
eft plus claire. On trouve communément cette efpéce dans
les lieux arides au printems..
6. CURCULIO oblongus , fufcus _, ihoracis lateribus
albidis 5 elytns flriatis j pu/icia aibo.
Le charanfon a deux points blancs.
Longueur 4 lignes. Largeur I { ligne.
La forme de cet infecte eft allongée. Sa couleur eft brune
un peu noirâtre. Sa trompe afTez forte & plus grolTe à fon
extrémité , elt au moins de la longueur du corcelet. Celui-
ci a fur chacun de fes côtés une raie longitudinale d'un
blanc un peu fauve , formée par des petits poils. 11 y a un
femblable point blanc au milieu de chaque étui , & quel-
ques poils vers le bas, furies côtés. Ces étuis ont des itries
formées par dQS points qui ne font pas contigus.
7. CURCULIO nigro -fufcus ^ thorace utrinque fafcia
Longitudinali , elytns duplicl tranfverfa cinerea.
Le charanfon a deux bandes tranfverfes.
Longueur 9 lignes. Largeur 4 lignes.
En delTous ce grand charanfon eft de couleur cendrée ;
en defllis , fa tête eft noire. Sa trompe eil: large 6c courte.
Son corcelet eft chagriné de couleur noire , avec les côtés
de couleur cendrée. Ses étuis qui font noirâtres , ont pa-
reillement
DFS Insectes. i^i
reillcmcnt chacun deux bandes grifcs tranfverfcs; la pre-
mière polce un peu plus hauc que le milieu de l'étui, pa-
nachée dans Ton milieu par diftcrenres taches nuageules &i
noirâtres; la féconde fur la partie pollérieure de ces mêmes
étuis. On trouve cet inCecte iur les chardons, avec le fuivant.
8. CURCULIO n/^dr , Jlriatus , macuiis villofi-
fufcis ncbulofus.
Le charanfvn tacheté, des têtes de chardon.
Longueur l î , 4 ligna. Largeur « ^ * î lignes.
On voit que la grandeur de cet infecte varie beaucoup.
Le fond de la couleur eA d'un brun noir. En deflbus , il ell:
tout couvert de petits poils gris , courts , qui le font paroître
gris j quand on le regarde à un certain jour. En delfus, il
ell parfemé d'un grand nombre de taches d'un gris roux,
formées pareillement par des petits poils. Les maies en
ont plus que les femelles, qui font plus grolles 6v plus
noires. La trompe eft grofl'e ôc de la longueur de la tcre ôc
du corcelet. Ce dernier eft chacrriné ^c les étuis font llriés.
La larve de ce charanlon habite dans les têtes des char-
dons &: dans celles du cirfium , qu'elle ronge. On recon-
noit ces tctes lorfqu'elles font piquées par ces infectes,
parce qu'elles ont un endroit noir ik: deiléché. Lorlque la
larve elt parvenue à (a groOeur, elle fait la coque dans cc^
mêmes têtes, d'oii fort l'animai parfait.
9. CURCULIO niger , thorace punclato , elytr'is
alternatim Jlriatis & punclatis.
Le charanfon brodé»
Longueur 3 7 lignes. Largeur i ^ ligne.
Ce charanfon eft noir , ôc relTemblc à la première vue à
beaucoup d'autres efpéccs de ce genre ; mais Ion caraélere
fpécifique conlifte dans les ftrics de les étuis. II y en a
neuf Iur chacun , fie entre chaque ftrie le trouvcrtr deux
ranjiées de points , qui quelquefois fe confondent. La
Tome /. N n
i8i Histoire abrégée
trompe efl à peu près de la longueur du corcelet. Celui-
ci e/t loiig, ponctué, environ de la longueur des trois
quarts des étais.
lo. C CJ R C U LI O cincrcu$ , Jquamofus ^ alis car au ,
elytris ftriàt'ts.
L'inn. faun. fuec. n. 452. Curculio cinereus-, oblongus , elytris obtufiufculïs.
Lijf. loq. p. 394 j n. 30. Scarabseus fufcus y lanugine incanus.
Le charanfon gris , Jirié & fans ailes.
Longueur 27,4 lignes. Lkirgeur 1^,25 lignes.
Cette efpéce eft une des plus communes, on ia rencon-
tre par-tout- dans les jardins 6c dans les bois. Elle varie
alTez confidérablement pour la grandeur. Quant à fa for-
me, fa trompe efl très -courte, n'égalant pas la longueur
du corcelet. Son corps efl: afTez renflé y rond &: obtus par le
bout. Ses étuis font larges oc fe recourbent, en envelop-
pant une partie du ventre. Cette configuration les empê-
che d'agir 6c de fe lever : aufïï n'en eft-il pas befoin ; car il
n'y' a- point ^'«lî^ss fous ces étuis. Le corps de l'infe(Ste eft
brun , mais il eft tout couvert d'écaillés grifes plus ou moins
foncées, qui donnent à cet animal une couleur grife ,
comme marbrée. La tête 6c le corcelet font chagrinés, S<,
les étuis ont chacun dix ftries formées par des rangées de
^?.^" ; : h b OiJ ['O 'J èi 'i ÏA 1
II. CURCULIO oblongus ^ ■ totus niger , thorace
puncîato y elytris jiilcads.
Le charanfon noir a filions,
Longueur z lignes. Largeur j ligne.
La couleur de cette petite efpéce eft noire par-tout , a
l'exception des pattes, qui font un peu fauves. Son corçe-
iét'ëft ^bh^tté^j 6c fes étui-s ont des fiUpns profonds formés,
^p dèip^oincs;^ f ri
12.. Cy R; C; U'X^l o fquamofo - viridis > umflro thorace
D r s I N s E C T F. s/ 1S5
Linn faun. futc. n. 449. Ci;rculio îcneo-furcus , roftro thoracc brevlore.
Aâ. Upf. 1736, f. x6 , n. 1. Curculio acuminatui , oblon^gfculus , anco
fufcus.
Le charanfon a écailles veries ù pattes fauves.
Longueur 2,3 lignes. Largeur 7 , ï 7 Hgne.
La grancieiir de ce chmanfon varie; en général, il c[\
afïbz alloni;c. Sa couleur c(t brune, mais tout (on corps ell
parfcnié de petites écailles d'un vert bronze, ce qui le fait
paroître d'une couleur très-brillante. Ces écailles fe déta-
chent par le frotenicnt. Les pattes, qui quelquefois font
couvertes des menies écailles , font d'une couleur plus
claire que le refle du corps. Quant à la forme, la trompe
de cet infecle eft courte ^ n'égale guères que \qs deux
tiers du corcelet. Celui-ci effc chagriné, &. les étuis ont
chacun environ dix ftries. On trouve très-communément
ce charanlon (ur les arbres 6c (ur les plantes.
13. CURCULIO roflro thoracis longitudine , thorace
tribus flnis palhâLonbus.
Le charanfon a corcelet rayé.
Longueur 1 7 lignes. La-geur l 7 ligne.
Cette efpéce approche infiniment du charanfon qu'a
décrit M. Linnxus, n. 450 de fa Fauna fuecica ; mais la
différence de grandeur, jointe à celle de la longueur de la
trompe, me font beaucoup douter que ce foit \x même
efpéce. Quoi qu'il en foit , le mien ell par-tout de la mê-
me couleur grife un peu fauve, feulement {qs yeux & les
cotés de fi trompe (ont noirs. Son corcelet a aulîi quatre
bandes longitudinales brunes, entrecoupées par trois ban-
des plus claires. Les étuis ont chacun neuf (hies, au lieu
que celui de AL Linnxus n'en a que quatre fur chaque
étui , ce qui fait encore une nouvelle dilFcrence. On trouve
cet inlecte (ur les arbres cs: les builVons. Vii à la loupe, il
paroit couvert d'un petit duvet de poils.
o
Nn ij
l84 HiSTOIRB ABRÉGÉE
14. CURCULIO rofiro thorace breviore j fquamis
nitentibus , thoracis elytrorumquefafciis longitudinalibus.
Le charanfon écailleux a bandes.
Longueur a lignes. Largeur j l'gne.
On feroir d'abord tenté de prendre cet infeéle pour une
/împle variété du précédent, mais il y a plufieurs différen-
ces fpécifiques qui l'en diftinguent.^^remiérement, il eft
plus petit. Secondement j fa trompe eft grofTe & courte ,
égalant à peine la moitié de la longueur du corcelet. Troi-
iiémement, tout l'animal eft brun, mais couvert d'écailles
un peu cuivreufes. Ces écailles forment trois bandes lon-
gitudinales fur le corcelet, une au milieu & une fur cha-
cun des côtés. Les étuis ont dQs ftries de points , ôc font
aufîî couverts d'écailles, qui forment quatre bandes lon-
gitudinales fur chaque étui , mais moins diftin(fles que fur
Je corcelet. J'ai trouvé cet infecle fur les fleurs.
15. CURCULIO rufus , fubvillofus y capite nigncante^
rojiro thorace breviore.
Le charanfon gr'ifette.
Longueur i \ ligne. Largeur j ligne.
Cette petite efpéce eft par-tout d*un roux {)ale j à lex-
ception de fa tête, qui eft noirâtre. Sa trompe eft grofle
& courte, environ de la moitié de la longueur du corce-
let. Celui'ci eft pointillé irrégulièrement, ainfl que la tête.
Les étuis ont chacun dix ftries longitudinales formées par
âiQS points. Tout l'animal vu à la loupe, paroît couvert de
poils clair-femés.
i(j. CURCULIO cœruleo - viridis nitens , thorace
punciato j elytris Jiriatis, '
Teùv. ga[oph. p, 77', n. 6. Curculio parvus fplendide viridis.
Le charanfon fatln- vert.
Longueur i f ligne. Largeur ^ ligne, *
desInsectes. i8y
La couleur de cet iiifcclc varie: t]uelc]uetois il tft d un
beau vert brillant ik. bronze; d'autres fois fa couleur ell
plus obicure Hc bleuâtre. Quanta fa grandeur èc (a forme
allongée, il approche beaucoup du cfiaranfon brun des
bleds, feulement (on corcelet n'eft pas ii allongé. Ce cor-
celet eit chargé de points, <S: les étuis font Itrics. La cou-
leur des pattes &c des antennes, ci\ un peu plus obfcure
que celle du refte du corps. J'ai trouvé aficz communé-
ment cet infc(£le fur les plantes crucifères, au printems.
17. CURCULIO oblongus , niger y abdomine fquamofo ,
latcribus albis.
La plcureufc
Je foupçonnerois cet infecte de n'erre qu'une variété du
précédent, (ans les écailles dont (on ventre elt chargé;
il a la même forme allongée , \\ même grandeur , Ton
corcelet eft de même poncl:ué, Ôc (es étuis chargés de
Aries , entrée chacune defquellcs (e trouve une rangée de
points. Seulement l'animal efl noir &: luifant: fon ventre
e(t couvert d'écaillés blanches, qui étant en plus grande
quantité (ur les cotés, les rendent trcs-blancs.
18. CURCULIO rufo - teflaceiis oblongus , tkoracc
elytrorum fcrc longiiudinc, Linn. faim. fucc. n. 461.
ÎÀnn. fyfl. nat. edit. lO, p. Î78 , n. II. Curcu'io longi-roftris piceus oblon-
gus , thornce pun^lato longitudine elytrorum.
Ruj inf. p. 88. Scarabxus p;uvus cor^jore breviore forditle feu obfcure fulvus,
probofcido l^nga, deorfum arcuata.
Le charanjon brun du bled.
Longueur i { Hg'te. Largtur { iigne»
Les perfonnes qui ont des greniers ne connoidenr que
trop ce petit animal , qui fait de grands ravages dans les
bleds. Tout rin(ecl:e e(î allez allongé; la trompe ei\ mince
& longue. Sa couleur e(l par-tout d'un brun noir.itre; (a
tête fv (on corcelet (ont charges de points, ik: les ctuis ont
des ftries longitudinales , dans lelquelles la loupe fuie dé-
28^ Histoire ABRÉGÉE
couvrir des petits points. Ce qui fait le caractère fpécifî-
que de cet infecte , c'eft foa corcelet , dont la longueur
égale prefque celle des étuis. Cette efpéce approche beau-
coup , à la grandeur près , du grand charanfon , que donne
le ver palmille. Il dépofe Tes œufs dans les grains de bled.
C'eft-là que croît fa larve , qui ronge la farine du grain &
n'en laiiTe que l'écorce, que l'animal parfait perce pour en
fortir après fa transformation.
19. CURCULIO rufus , fcmoribus pojlïcis crajjion^
bus y elytrls rufis.
Le charanfon fauteur brun,
zo. CURCULIO rufus , fcmoribus pojlicis craffiori^
bus 5 elytrls maculis quatuor nigris,
y - / JÀnn. faun fuec. n. 473. Curculio llvidus , coleoptris maculis quatuor obf*
i- ' V curis.
Unn.fyjl. nat. edit. lO , p. î8i , n. 34. Curculio alni.
Le charanfon fauteur a taches noires,
longueur I { ligne. Largeur j ligne.
Je ferois fort porté à regarder ces deux infedles comme
variétés l'un de l'autre. Ils fe reflemblent parfaitement ^ à
l'exception des points noirs , qui font fur le fécond , & qui
ne fe trouvent pas fur le premier. Tous deux font de la
même grandeur. Tous deux ont leur tête , leur trompe 6c
le deflbus de leur corps noirs , èc le deiïus de couleur fau-
ve. Les pattes font de cette dernière couleur , à l'excep-
tion cependant des cuifTes , qui dans la féconde efpéce
font noires, ce qui n'efl pas fuffifanc pour conflituer une
efpéce différente. Leurs étuis à tous deux font ftriés. Leurs
cuifles poftérieures font fort groiTes àc leur fervent à fau-
ter. La plus grande différence qu'on remarque entre ces
deux infe£les , c'eft que ceux de la féconde efpéce ont deuix;
taches noires fur chaque étui. Tune plus petite à la bafe,
l'autre plus large , un peu plus bas que le milieu de Técuin
J'ai dés mâles ôc des femelles de chacune de ces deux ef-
DES Insectes. 187
pcccs , cnfortc qu'on ne peut pa^ les regarder coiv.me des
varicccî) de lexc.
Ces infecles font aflLz communs , principalement fur
les bullVons. Leurs larves viennent fur l'orme^ ou cWqs
forment ces cavités OjUe l'on trouve entre les membranes
des feuilles de cet arbre, qui p.iroiilcnt renrices U dellc-
chces.
11. CURCULIO cinereus , elytrorum punclo quadru-
piici nigricante. , probofcide thoracc brcviore.
Le charanfon quadrille a courte trompe»
Longueur I \ ligne. Largeur ) ligne.
Ce petit infecte eft allez allongé. Il eft tout gris; mais le
milieu de (a tcte eft plus brun , i\: il a deux bandes loni;i-
tudinalcs plus obicures fur le defl'us du corcelet. Ces deux
bandes, à leur bafe, fe terminent par deux taches plus
noires. Les étuis lont ftriés &: de la même couleur que le
refte , à l'exception de deux points noirs lur chaque ctui ,
féparéspar un point blanc, l'un plus haut, l'autre plus bas,
placés chacun vis-à-vis fon correlnondant de l'autre étur,
en forte que ces quatre points forment une elpéce de
quatre.
12. CURCULIO cincreus , elytrorum punclo quadru-
plicl albo y probofcide thoracc lonc^iore.
Linn.fyfl. nat. edit. lO , p. ^^8o , n. 15. Curculio longi-roftris grifcus , coleop-
tris maculis quatuor albidi^.
Le charanfon quadrille a longue trompe.
Longueur 1 lignes. Largeur I i'gne.
Il reO'emble beaucoup au précédent, dont il diffère,
1°. par fa trompe, qui eft fine, longue, &: dont la lon-
gueur excède d'un bon tiers celle du corcelet; i". parce
que chaque étui eft chargé de deux points blancs pôles au-
dellus l'un de l'autre, iic léparés par un point noir, ce qui
eft tout le contraire de l'efpéce précédente. Tout le refte eft
femblable, à \à grandeur près, 6c fcs étuis font aulii fines.
288 Histoire abrégée
23. CURCULIO niger , ovatus , firlatus , totus villofo-
Y'''n cinereus y tkorace inermi.
Le char anfon fatin- gris.
Longueur i \ ligne. Largeur I ligne.
Cet infede paroîc tout gris & comme foyeux , à caufe
des petits poils dont il eft couvert , quoique le fond de fa
couleur foit noir. Il eft aiïez ovaJe : ies étuis ont des ftries
qui ne font point formées par des points , mais chaque
petit poil part du fond d'un point entre ces Ihies.
» i/\Aj é^ 24. CURCULIO ovatus , nigro - clnereus , thorace
utrinquc dendculato.
Le ckaranfon à corcelet épineux.
Ce charanfon eft de la grofleur d'un grain de millet ,
aflez ovale , &. d'une couleur noire cendrée. Son carac-
tère fpéciiîque, eft d'avoir aux deux côtés du corcelet une
épine ou pointe médiocrement faillante, prefque comme
\qs capricornes. Ses étuis font ftriés avec deux rangs de
points entre les ftries. Le fond de la couleur de l'animal
eft noir, 6c la teinte cendrée vient d'un duvet de petits
poils blanchâtres.
25. CURCULIO fubrotundus , niger , fquamofus ,
elytris flriatis ; thorace utrinque aculeato , lateribus
lineaque média albis.
Le charanfon a Bandes blanches.
On peut regarder ce charanfon comme un des plus pe-
tits. Il égale à peine la grofteur d'un grain de millet. Il eft
ovale , prefque rond , &: fon corps eft tout couvert d'écail-
lés. Sa trompe eft allez longue. On voit fur le dos de
fon corcelet une ligne blanche dans le milieu, ôc fur les
côtés de larges bandes de la même couleur ; elles font for-
mées par \(^^ écailles , qui dans ces endroits font blanches
fur
Di- s Insectes. 2R9
fur un fond noir Lcst^tiiis lonc llrics, iJC les flrics font tor-
mccs par des points (jin le touchent.
16. C U R C U L 1 O fiihglobofus j chicrco ater , flruuus ^
pfobojcidc tJioracts longitudine.
Le charanfon noir (Int.
Lon^^ueur i ligne. Lurgtur { H^ftc.
Ce petit animal eft tout noir , feulement en dcllous
il paroit cendré. Cette couleur vient de c]uelc]ues écailles
dont il efl: couvert en dellbus. Sa tctc Ôc ion corcelet iont
pointillés , 6i Çqs étuis font chargés de llrics ferrées. Sa
trompe elt longue , éfilée , U (ouvent il la recourbe en
defTous. On trouve cet infecte fur les rieurs.
27. CUllCULIO globojus ru fus , elytris fin dû s , faf-
cia tranfvcrfd alha.
Le charanfon roux a bande tranfvcrfalc blanche.
Longueur l ligne. L.irgcur \ ligne.
Il eft par-tout de couleur fauve ^ un peu roufle. Ses étuis
font ftriés avec une bande tranlverle blanchâtre au milieu,
c]ui eft fort apparente, ^ deux autres plus lenfibles, l'une
plus haut , l'autre plus bas , qui.louvent ne paroiiîènt point
du tout. Ces bandes font formées par des petits poils
blancs.
18. CURCULIO glohofus niger , elytris flriatis , faf-
cia iranfvcrfa alba.
Le charanfçn noir a bande tranfverfale blanche.
Celui-ci pourroit bien n'être qu'une variété du pré-
cédent. Il lui rellenible pour tout , la grandeur , la forme ,
Jes taches, à l'exception de la couleur du tond, qui eft
roull'e dans le précédent, 6c noire dans celui-ci. Il l'em •
bicroit cependant que le corcelet de celui-ci ieroit plus
étroit , •?>: la loupe y fait appcrcevoir quelques pet'ts poils
blanc5. On trouve cette elpcce iur le fiule dont le nourrie
Gi larve.
Tome /. O o
290 Histoire abrégée
25>. CURCULIO fubvillofo-murinus , fcutdlo albicante.
Le charanfon fouris.
Longueur l ligne. Largeur \ ligne.
Le fond de la couleur de ce charanfon efl noir y mais il
efl tout couvert de poils de couleur de gris-de-fouris. Sa
trompe eft aflez fine , &: de la longueur de fon corceler.
L'extrémité de ce corcelet près de l'écutron , ainfî que l'é-
cuflbn , eft blanchâtre , ce qui fuffit pour reconnoître cet
infecle , dont la couleur varie un peu , tantôt plus oc tan-
tôt moins foncée.
30. CURCULIO lotus fufcus Jpinofus ^ elytris finis
eltvatis villofo-fpinofis.
Le charanfon a côtes épineufes.
Longueur l \ ligne. Largeur^ ligne.
Il efl: tout brun ôc obfcur. Sa trompe efl: groflle ^ de la
longueur du corcelet. Ses étuis ont neuf fl:ries longitudi-
nales , &: fur leur élévation font des petits poils courts ôc
roides comme des épines. Il y a auiîide femblables épines
fur le corcelet.
31. CURCULIO niger , fcutello albicante , elytrorum
flriis utrinque denticulatis ,
Le charanfon noir a côtes.
Longueur i ligne. Largeur \ ligne.
Cet infecte efl: d'un noir de jayet ^ lifl"e & luifant. Sa
trompe efl: plus longue que fon corcelet. Celui-ci eft cha-
griné , &: les étuis ont des ftries bien marquées. Si on les
examine à la loupe , on apperçoit que ces ftries font dente-
lées j à caufe des points élevés qui font dans le creux qui
forme un intervalle entr'elles , éc qui fouvent fe joignent
à la crête élevée de la ftrie.
32. CURCULIO pyriformis nigro - cœrulefcens abdo^
mine, oyato.
desInsectes. Ipf
Linn. fjun. fuec. n. 463. Curculio- piceus , abdomine ovato.
Linn. Jyji. nat.edii. lO, p. 378 , n. 9. Curculio acndulu».
Le charanfon pyn forme.
Longueur 1 ; ^'^i'. Largeur '- ligne.
La forme de ce charanfon cft afTcz fingulierc. Il a le
venrre gros 6c ovale ; (on corcelec va en diininuanc , &: fa
tête fe termine en devant par une trompe affez fine , ce
oui lui donne une figure de poire ou de cucurbite. Tout
Ion corps ell d'un noir bleuâtre. Sa tcte & fon corcelet
font pointillés. Ses étuis font fortement ibiés ifc dans le
fond des flries on appercoitdes points enfoncés. On trou-
ve communément lur les fieurs ce charanfon qui varie
beaucoup pour la grandeur.
}}. CURCULIO lividus j coleoptris fdfcUs plurimis
ohfcuris.
Le charanfon marbré a bandes.
Longueur j ligne. Largeur j l'gne.
Cette efpéce eft la plus petite de celles de ce genre que
j'aye ramallées. Le brun paroit dominer dans (a couleur. Sa
réte, fon corcelet 6l fes cuilies Ibiit noirs, ics antennes &:
les pieds font roux. L'écullon eft un peu blanchâtre. Les
étuis font llrics , 6c d'une couleur rouge brune ^ mais variés
par bandes tranlverlcs qui dclcendent un peu obliquement
du côté extérieur de l'étui vers la future , où elles forment
un angle avec celles de l'autre côté : de plus chaque étui a
une petite raie noire longitudinale proche la (uture. La
trompe cft hnQ 6i de la longueur du corcelet. J'ai trouvé
ce petit infe£le fur les fleurs , il efl fur-tout en très-grande
quantité lur les fleurs de la lalicaire.
Seconde Famille.
34. CURCULIO nigcr apterus , thorace utrinqac puncîo
duplicifidvo y haf piLis fuhis coronata.
Oo ij
L^z Histoire a b r ja g é e
Le charanfon à corcelet couronné.
Longueur 6 lignes. Largeur 2 f lignes.
Ce charanfon eft tout noir 6c luifant. Sa trompe eftgroiïe
& de la longueur du corcelet. Celui-ci eft lilTe & ponctué.
II a fur les côtés quatre taches fauves , deux de chaque
côté , formées par des petits poils de cette couleur , 6c
toute la bafe du corcelet eft ornée d'une rangée de fem-
blables poils , qui forment une bande , dont le bas du cor-
celet fe trouve comme couronné. Les étuis font chagrinés,
àffez fortement réunis enfemble , ôc leur courbure recou-
vre une partie du delTous du ventre. Sous ces étuis l'animal
n'a point d'ailes.
35. CURCULIO niger , maculis villofo -flavis j elytris
fubrugofis.
Le charanfon tigré. ^
Longueur 6 lignes. Largeur 3 lignes.
Il eft noir ; fa trompe eft grofle fur-tout par le bout, Sc
auffi longue que le corcelet. Celui-ci, ainfi que les étuis,
eft comme ridé finement 6c chagriné. Les uns ôc les autres
font parfemés de taches fauves formées par des petits
poils^ Cet infecte eft très-rare ici, mais on le trouve com-
munément plus loin de Paris du côté de la Normandie.
3^. CURCULIO cinereus, fquamofus , ails carens ,
elytris rugofis.
Le charanfon gris a étuis réunis & chagrinés.
Longueur 6 lignes. Largeur a { lignes.
A peine pourroit-on diftinguer cette efpéce du charan-
fon gris ^firié ù fans aîles du n''. lo, fans les petites épi-
nes des cuifTes de celui-ci. Il paroît feulement beaucoup
plus grand : du refte il eft précifément de même pour la
forme ôc la couleur. Sa trompe eft grofïe 6l courte , 6c
n'égale pas la longueur du corcelet. Celui-ci eft chagriné
ôc afTez rond. Les étuis ne font point ftriés , mais feu-
DES Insectes.
193
Icmcnt chagrines , en quoi ils différent Je ceux de rcfpece
du n". 10. Ces étuis font larges, i^C le recourbent en
enveloppant une partie du delîous du corps. Ils (ont allez
fortement réunis enfemblc , &i (ous ces étuis rinleclc
i)'a point d'ailes. Tout l'animal cfl brun , mais recouvert
d'écaillés griies.
37. C U II C U L I O /i/Jius y apte rus , clyiris rugojb-
firiaùs.
Le charanjun cattifanne.
Longueur 3 , 4 î lignes. Largtur i | , a ^ lignes.
La grandeur de cet infecte varie confidérablement :
f)Our ia forme , il rellemble aux iXcuv. précédens. Sa cou-
eur cfl: d'un brun oblcur , plus rougeatre vers les pattes.
Sa trompe cil courte , moitié moins longue que le cor-
celet , mais large ^ grolle. Le corcelet elt chagriné 6c les
étuis ont chacun environ onze ftries allez marquées. Ces
ilries (ont larges ôc paroiiVent raboteules , à caufe des
f)oints ou tubercules , dont elles lont chargées , tant dans
eur fond , que fur leur crétc élevée. Les étuis font forte-
ment réunis enfemble , ils fe recourbent lous le ventre , »i\:
l'animal n'a point d'ailes deilous.
38. CURCULIO fqudmofus j vlridi-auratus.
Linn. faun. fut:, n. 459. Curculio femoribiis omnibus denticulo notatis , cor-
pore viridi oblongo.
Linn. fyjl. nut. edit. lo , p. 384, n. 59. Curculio argentatus.
Le charanfon a écailles vertes.
Longueur 4 lignes. Largeur i \ ligne.
Ce charanfon relTèmble beaucoup au charanfon à écailles
dorées , il ell (eulement plus grand ; du relie il ell de mcmc
d'une couleur brune noirâtre, mais tout couvert d'écaillcs
qui le font paroîtrc d'une couleur verte bronzée. Sqs
antennes è^c les pattes lont plus brunes. Sa trompe eft
à peu près de la longueur de Ion corcelet. Ce tlernicr
eft chagriné j ain/I que la eue , ^ les ccuis font chacun
294 Histoire abrégée
chargés de dix flries formées par des rangées de points :
mais ce qui conftitue la différence fpécifîque de cet infecte
de du charanfon à écailles dorées , c'eit que toutes les
cuifles de celui-ci ont des petites dents ou épines , qui ne
fe trouvent point dans l'autre. On rencontre communé-
ment cet infecte dans les jardins lur les arbres.
39. CURCULIO oblongus , niger y elytris pedibufque
tejiacels.
Le charanfon h étuis fauves.
Longueur a î lignes. Largeur i ligne.
Il eft tout noir ^ à l'exception des pattes , des antennes
6c des étuis, qui font de couleur fauve. Sa trompe eft plus
courte que fon corcelet. Celui-ci eft étroit ôc chagriné ,
ainfi que la tête. Les étuis font luilans, chargés chacun de
fept ftiies formées par des pomts enfoncés. On trouve
ce charanfon fur les arbres.
N. 5. Il y a une variété de cette efpéce , dont le corce-
let eft de la même couleur que les étuis.
40. CURCULIO fubglobofus 3 nigro-fufcus j fquamo-
fus , lineolis albis variegatus.
Le charanfon géographie.
Longueur 2 lignes. Largeur i 7 ligne.
La forme de ce charanfon eft aftez ovale. Je mefure fa
longueur fans compter fa trompe , qui eft ordinairement
repliée fous fa tête , àc dont la longueur furpafte celle
de la tête £c du corcelet pris enfemble. Le fond de la cou-
leur de rinfe6te eft d'un brun noir , mais il eft orné de pe-
tites écailles blanches, femblables à celles des ailes dQS
papillons , qui couvrent fon corps en difFérens endroits,
tant en detTus qu'en deftbus. Ces écailles en deflus for •
ment plufiears lignes blanches lur le fond noirâtre de l'a-
nimal. Sur le corcelet on apperçoit en deftus trois de ces
lienes blanches lon^itudiuales-, une au milieu & deux aux
DES Insectes. 195
côtes. Elles font coupccs par trois autres traiirvcrlalcs
moins marquées, dont la dernière plus apparente , occupe
Je bord poftciieur du corcelct. Les étuis ont plufieurs raies
loni^itudinalcs leniblal^lcs , moins tlillinclcs , 6c quelques
tranivcrfales: de rcculVon principalement , partent deux li-
gnes , une de chaque coté , qui ddcendant obliquement &:
extérieurement vers le bas, coupent les raies longitudina-
les à angles aigus. Le de Ho us de l'infccle ell encore plus
chargé de ces mêmes écailles blanches, qui Forment lur le
corps de l'animal des figures irréguliéres , comme celles
d'une carte de géographie. Les pattes font aufli variées de
femblables taches blarichcs. Les étuis font ftriés, &: toutes
les cuiiîcs ont chacune une dent ou épine trcs-marquée.
J'ai trouvé ce charanfon au bois de Vincennes fur la vipé-
rine.
41. CURCULIO fufcus , elytris flnatis , macularum
albarum fdjcia trïpLici tranfverja.
Le charanfon brun a bandtts tranfvcrfes de taches blanches.
Longueur 4 lignes. Largeur i { Hg'it-
Ce charanfon eft tout brun; ia trompe aflez grolTe, efl
de la longueur du corcelet environ. Ce corcelct eit comme
chagriné. Les étuis (ont chargés chacun de dix bandes
longitudinales de points aflez marqués. L'écuflon ell taché
d'un point jaune tormé par des poils de cette couleur,
ainfi que l'angle extérieur de la baie de chaque étui :
de plus les étuis ont trois bandes tranlverfes de taches
blanchâtres, formées par des petits poils blancs un peu
jaun.ures. La fupérieiu'e cft prelqu'au milieu des étuis , ôc
l'intcrieure fort proche de leur pointe.
41. CURCULIO rufo - marmoratus , fcutello cordaio
alho y probojcide Jubulatd longijjima.
Linn. /),?. nat. edit. 10, p. ^83 , /i. 51. Ciirculio longiroftris , femoribus den-
tatis , corpore grileo longitiidine rolVi.
Uddm. dijfert. 14. Curculio ovatus grifeus , roAro filiforœi longitudine cor-
poris.
1^6 Histoire abrégée
, RofeL inf. tom. 3 , fuppL 385 , r. 67 , / 5 , ^.
Le charanfon trompette.
Longueur 2 , 3 , 3 t lignes. Largeur 1,1 7 , i 7 ligne.
Il eft aifé de reconnoître cet infe£te aux deux marques
énoncées dans la phrafe , fçavoir Ton écuflon blanc , OC fa
trompe allongée en alêne. Cette trompe varie pour la
grandeur. Ordinairement elle égale la longueur du corps
de l'animal , fouvent elle la furpaflë d'un bon tiers. Elle eil
fine , mince 6c déliée. Quant à la grandeur de l'inlecte ,
elle varie beaucoup. Sa couleur eft d'un roux foncé. Son
corps fe termine en pointe. Ses étuis font légèrement
ftriés & chargés d'un duvet roux fort court, mais diftribué
par plaques, ce qui rend le corps bariolé Se comme mar-
bré. Les pattes font grandes 6c longues pour le corps. J'ai
trouvé cet infecte à Meudon. Il attaque les noix.
43. CURCULIO flavefcens j elytris luteo ù rufo
tejjelatis.
Le charanfon damier.
Longueur 2 lignes. Largeur I ligne.
Ce petit infecte a beaucoup de relîemblance avec le
charanfon trompette. Sa trompe eft alFez longue , égalant
près de la moitié du corps : elle eft noire ôc liile , ainli que
les yeux ; le reite du corps elVd'un jaune un peu roux. Les
étuis font d'un jaune plus clair , ftriés , & chargés de ta-
ches plus brunes un peu quarrées , ce qui les fait relTem-
bler à un damier à jouer.
J'ai vu un autre individu plus brun , qui me paroît
cependant de la même eipéce : peut-être n'eft-ce qu'une
dili-erence de fexe : mais ce charanfon étant fec , je n'ai pu
m'en allurer.
44. CURCULIO fubglobofus niger , puncîis duobus
\ ,f IJ <^ifi^ futurœ lonpitudinaiis coleoptrorum , thorace exal-
Linn.
DES Insectes. 297
Linn. fiiun, fuec. n. 460. Curciilio fubRlobofiis , punftU duobus nigris futur*
lonpitiiilinalis coleoptroriim , tlioracc exalbido.
Linn, J'y jl. nut. edit. 10. p. 380, n. l-j. Curculio longiroftris fub^lobofu» ,
colcoptfi» maculis diubii^ utris clo[faiibu!>.
Bejum. inf. v. 3 » r- ^i/- il-
j4d. Upf. 1736,/?. 16, n. 5. Curculio globofus , probofcidc reflexa.
Ltji. appcnd. 395. Scarabxus cxiguus cincreus , duabus maculU nigris in alarum
theci^ infi^iutus.
Le clidranfon a lo\j.ngc de la fcrofulaire.
Longueur 3 lignes. Largeur \ \ ligne.
La forme du corps de cet infecte eft arrondie. Sa trompe
eft noire ^ luiiante, allez tànc ^ plus longue que le corce-
let : lorfcju'il lent qu'on veut le prendre , il la retire fous
lui, ainli que les pattes, iîc il contrefait le mort. Son corce-
Jet plus étroit que les étuis, ell couvert de petits poils
d'un blanc jaunâtre. Les étuis font d'un brun noirâtre ,
chargés chacun de cinq llries , entre lelquelles (ont des
lignes noires élevées, entrecoupées de points blancs,
formés par des petits poils , ce qui rend l'animal allez joli.
Mais ce qu'il a de particulier, 6c qui conlHtue (on carac-
tère fpécilique, c'elt une tache noire allez conlîdcrable au
milieu du dos, iur \x (uture même des étuis, moitié
lur l'un 6v moitié lut l'autre, dont la figure imite un lo-
zange , & qui ell formée par l'écartement que foulirent en
cet endroit les llries les plus proches de la (urure. Derrière
cette tache noire (e trouve une tache blanche allez mar-
quée, iîc une autre pareillement blanche à quelque dillan-
ce, plus près de l'extrémité des étuis. Les pattes (ont noi-
res & les taries de couleur fauve.
Cetaniinal (e trouve en quantité fur la (crofulaire. On y
rencontre d'abord (a larve, qui ell de couleur pale, avec
la tête noire, ëc dont le corps ell couvert d'un enduit
ghiant. Elle ronge les feuilles de la plante. Cette larve
torme à l'extrémité des branches proche les boutons des
fleurs, une coque ronde rellenïblant à une veliie, ou elle
fe métamorphole , ifc de laquelle, au bout de quelques
jours , j'ai vu lortir l'inlecle parraic. Je n'ai jamais rencon-
Tomc J. V p
'/■/
298 Histoire abrégée
tré cet infecte fur le bouillon blanc, comme le difent
Liller de M. de Reaumur, ce qui me feroit prefque dou-
ter que ce fût le même animal qu'ils eufTent connu , Ci
leurs defcriptions ôc leurs figures ne démontroient que
c'eft celui de la fcrofulaire.
45. CURCULIO fubglobofus , cinereus j punclis
duo bus nigrls futures longitudinaLis coleoptrorum.
Le charanfon gris de la fcrofulaire.
Longueur l 7 ligne. Largeur 1 ligne.
Il approche infiniment du précédent, dont il dilTére
d'abord par fa couleur , qui eil grife. Sur le haut èc fur
le bas de la future des étuis, font deux taches noires,
qui ne font point accompagnées de marques blanches ,
comme dans l'efpéce précédente. Le fond de la couleur
des étuis ell: gris avec des ftries élevées, qui font ornées t-c
variées de points blancs & bruns. Je (oupçonnerois cette
efpéce de n'être qu'une variété de celle qui précède, fi la
grandeur n'étoit pas conftante. Elles fe trouvent toutes
deux fur la fcrofulaire.
4(5. CURCULIO fubglobofus , fufco - nebulofus ,
macula cordata alba in medio dorfo, Linn. faun. fuec.
n. 461.
Linn. fyfi. nat. edit. 10, p. 380 , n. %(<. Curculio pericarpius.
Acl. Upf. 17^6. p. 16, n. 7. Curculio minimus j cinereus , fubrotundus ,
obculus.
Le charanfon porte-cœur de la fcrofulaire.
Longueur I ligne. Largeur { ligne.
La forme de ce charanfon approche de celle des
deux précédens , mais il eft beaucoup plus petit. Il eft
noirâtre , âc fa trompe eft aflez longue û. déliée. Ses étuis
font ftriés avec quelques petits poils gris. Au haut de \:i
future des étuis , proche le corcelet , on voit une tache
blanche un peu formée en cœur. Quelquefois il a aufii fur
les étuis d'autres petites taches de même couleur. Cet in-
DES Insectes. 299
fcùe fe trouve fur la fcrofulaire, comme les pr^cédens.
Lcb cnincs de tes cuillL's iont difficiles à voir à caule de fa
pCtlLcllc
47. C U il <^> L. L I O fub^iobcfas , fquaiuofus , cincrco-
fufcus y tlycrorum maculis iribus & apicc albis.
Le cliManfon brun a points blancs.
Ce ch.iranfon c(l prckjnc rond, trc^ petit, àc la grof-
feur d'un grain de niillcr. Sa trompe cil chlce , menue,
une Fois 6c demie auiîi longue que le corcelet. Celui-ci cil
chagriné , allez large, brun en delVus, & gris en deflbus, à
caule des petites écailles de cette couleur, dont il ell cou-
vert. Les étuis iont larges, allez courts, bruns, chargés de
ftries ferrées, ayant chacun une tache blanche dans leur
milieu , 6c une commune à la bafe, formée par la réunion
des deux étuis. La pointe de ces mêmes étuis a auiïi allez
fouvent une tache blanche. Toutes ces taches, ainfi que la
couleur grile qui couvre le dellous du ventre de l'inlecte,
viennent des petites écailles dont il eft chargé. Ce charan-
fon rellemble beaucoup pour fa forme à celui de la fcrofu-
laire, il eft feulement beaucoup plus petit. On le trouve
dans \qs prés.
48. CURCULIO nigcr , thorJ.cc utrinquc dcntdto.
Le charanfon noir a corcelet armé.
Longueur i lignes. Largeur i ligne.
Cet infe6le eft tout noir : ù trompe cffc de la longueur de
fon corcelet. Celui-ci eft oblong, formé en quarré long,
avec une pointe ou épine allez apparente fur chaque coté.
Les étuis ont des ftrics bien marqu'es , formées par des
points. Les ailes font variées de noir.
49. CURCULIO fufco-niger ^ thorace inernu.
Le charanfon noir a corcelet fans pointes.
Longueur l Igne. Largeur \ ligne.
P p ij
}oa Histoire abrégée
Il efl par-tout d'une couleur brune noirâtre. Son corps,
eft aflez allongé j fa trompe égale prefque la moitié de
la longueur de tout fon corps , ôc (çs étuis ont des ftries
formées par des points.
50. CURCULIO fufcus ^ feule llo punclo albo ^ elytris
macula rubefeente.
Le charanfon brun a écujjon blanc.
Longueur i 7 ligne. Largeur j ligne.
Celui-ci approche des deux précédens , êc n'a pas de
pointes au corcelet. Il eft tout briin , feulement il a un
petit point blanc fur l'écuflbn, à la commilTure des étuis,
& de plus on voit fur ceux-ci une tache d'un brun rougeâ-
tre, plus claire, placée plus bas que leur milieu , qui for-
me une efpéce de bande tranfverfale fur l'un &. l'autre
étui. La trompe eft fine 6c plus longue que le corcelet.
Gelui-ci eft chagriné , 6c les étuis ont des ftries formées par
des bandes de points. Les épines des cuiffes antérieures
font fort viiibles 6c très-aigues.
51. CURCULIO ferrug'ineus , elytris flrïatis , oculis
nigns.
Le charanfon couleur de rouille.
Longueur l 5 Jigne. Liirgeur j ligne.
Il eft par-tout d'une couleur rougeâtre approchant de
celle de la rouille , il n'y a que fes yeux qui foient noirs. Sa
trompe plus brune , égale la moitié de la longueur du
corps , 6c \qs étuis ont des ftries formées par des rangées
de points.
52. CURCULIO obfeure ru fus _, villis cinereis ajperfus _,
roflro thorace breviore.
Le charanfon velouté.
Longueur 2 lignes. Largeur i ligne.
La trompe de ce charanfon eft grofte 6c courte , n'égalant
DES Insectes. 301
gucrcs que la moitié de la longueur du corccier. Celui-ci
eil allez long. Les étuis ont des llries formées p.ii des
rangées de points. Tout l'animal ell d'un brun noir, mais
le dclVus de Ion corps ell couvert de petits poils gris , qui le
font paroître un peu cendré.
53. CUIICULIO oblongus , villis cinereis afpcrfus ,
rojlro thoraci atquali.
Le charanfon vierge. ,
Longueur I ligne. Largeur 7 lignt.
Le fond de la couleur de ce petit infccle eft d'un brun
foncé ^ noirâtre, mais il paroit d'un gris blanc, à caule
des petits poils de cette couleur , dont tout Ion corps
cil: chargé; il n'y a que les pattes 6c la trompe qui en Ibient
moins couvertes, 6c qui paroillcnt d'un brun plus clair.
La trompe ell fine, deliL-e, 6c de la longueur du corce-
let pour le moins. Les yeux (ont noirs, ^ les étuis lonc
llriés. On trouve ce petit charanlon lur les rieurs.
BOSTRICHUS.
LE D O S T R I C H E.
Antennœ clavatce y clava Antennes en mniTc com-
ex anicuUs. tribus compofita , pofée de trois articles,, pofces
capiiL infidcnus. lur la tcre.
Rojlrum nullum. Point de trompe.
Thonix cuhicus caput inira fc Corcelet cubique dans lequel
recondens. eft cachée la tête.
Tarji nudi fpino/i» T.irfes nuds &i cpincux.
Ce genre èc les deux fuivans le rellemblent tout-à-faic
pour les antennes. Dans tous les trois elles lont en malle,
a peu près comme celles du becmare , li ce n'ell que
le gros bout de l'antenne, ou la malle, ell compolée de
trois articles trcs-dillincls , 6c que ces antennes lont polces
fur la tête immédiatement, au lieu que dans le becmare 6c
301 Histoire ABRÉGÉE
le charanfon , elles nainent d'une longue trompe qui
manque dans ce genre èc les deux fuivans. Nous aurions
donc réuni enfemble le boftriche, le clairon & l'antribe,
d'autant que ces genres renferment peu d'efpéces , fi la
forme différente du corcelet èc des tarfes ne les eût trop
éloignés les uns des autres. Le brofliche a un corcelet
gros , quarré, de forme cubique, en devant duquel eft un
enfoncement, où la l^êce eft reçue comme dans un capu-
chon ou un camail , en quoi.il diffère des genres fuivans.
11 en diffère encore par la forme de fes taries , qui font
fmiples, nuds & épineux, au lieu que ceux du clairon èc
de Tantribe ont en deffous des petites pelottes ou épon-
ges : peut-être trouvera-t-on dans la fuite quelqu'efpéce à
réunir à la feule que renferme ce genre. J'en ai vu quel-
ques-unes ^ qui venoient du Sénégal. Quant au nôtre, il eft
affez rsre, à je ne connois ni fa larve , ni fa chryfalide ; je
foupçonne cependant fa larve de vivre dans le bois ,
autour duquel on trouve l'infecle parfait : d'ailleurs la for-
me finguliere de cet animal le rapproche affez des vrillet-
tes, qui vivent pareillement dans le bois. Nous lui avons
donné le nom de bofirlchus , à caufe de fon corcelet qui eft
velu, 2c chargé de petits poils, qui à la loupe paroiffent
frifés.
I. BOSTRICHUS nigery elytris r/^/^m. Planch. 5,
fig. I.
Le boftrlche.
Longueur 5 lignes. Largeur 2 lignes.
Sa tête eft affez petite 6c noire : fes-antennes font petites
6c compofées de onze articles , dont les huit premiers
font courts ôc ferrés, 6c les trois derniers beaucoup plus
gros , faifant à eux feuls près des deux tiers de la longueur
de l'antenne. Le corcelet eft gros, rond, cependant un
peu anguleux ^ quarré , chagriné 6c finement velu. La
tête fouvent s'enfonce toute entière fous ce corcelet, en-
forte que l'animal paroît comme décapité. Lqs étuis fooc
DEsInSE CTES. 3O)
lifTcs & irrigulicrcmcnr pointillcsi ils font rouges, &. tout
le refle de l'aninial cil noir.
C L E R U S. Derme/lis fpec. iinn.
LE C L A l R O N.
Antcnnoc clavatx , clava Antennes en mafle com-
ex arnculis tribus compofua , pofce de trois articles , po-
capiti infidentes. iccs fur la tcte,
Kojlrum nullum. Point de trompe.
Thorax fubcylindraceus , non Corceiet prefijue cylindrique,
marginatus. fans rebords.
Tarfi fponglojî. Tarfes garnis de pelottes.
Le clairon, auquel nous avons donné le nom de de rus ,
par lequel les anciens ont déilgnc une elpëce d'infecte
inconnue aujourd'iiui , a prccilcmcnt le même caraclere
d'antennes que le bollrichc. Il en dillcre par Ja forme
de ion corcclct , qui ell preique cylindrique, ians avoir
des rebords fur les cotés, îk. par ks pelottes ou éponges
dont (es tarfes (ont garnis.
Les larves de ces infeclcs n'ont rien de remarquable,
mais les lieux diHcrens qu'elles habitent, méritent notre
attention. Celles de la première efpéce font d'une belle cou-
leur roui^e^ font très-carnaflieres. Elles s'introduifent dans
les nids des abeilles maçonnes, trouvent moyen de percer
leurs cellules, 6c fe nourrillent de leurs larves vk. de leurs
chryfalides , fans craindre l'éguillon des abeilles, tandis
qu'elles font à l'abri dans ces cellules. C'efl dans ce même
endroit qu'elles fe métamorphofent , & elles ncn forrent
que fous la forme d'un infecie parfait, que fes étuis 6c la
dureté de fes anneaux détendent alors fufiilamment contre
les piqûres des abeilles. Cet infecl:e parfait, dont les cou-
leurs font vives 6c éclatantes, n'habite plus ces nids, on le
trouve lur les ticurs iiv les plantes. La larve de la féconde
304 Histoire abrégée
efpéce , femblable à celle de la première , mais plus petite,
fe trouve dans des endroits plus fales. Les charognes, les
peaux d'animaux dellëchées font Ton domicile ordinaire.
Enfin la quatrième ôc dernière, qui eft fort petite, fe trou-
ve dans les fleurs d'une plante qui eft très-commune à la
campagne. Le refeda fait fa demeure, de on l'y rencontre
par bandes iouvent fort nombreufes.
1 . C L E R U S nigro - violaceus , hïrfutus , elytris fcifcia
triplici coccinca. Planch. 5 , fig, 4.
Linn. fyfl. nat. edit. lo , p. 388, n. 7. Attelabus cœrulefcens , elytris rubris
fafciis tribus nigris.
Swamerd. bibl. nat, tom. 1 , tab. z6 , fig. 3.
Raj. inf.p. 108, n. 21.
Reaum. inf. vol. 6 , tab. 8, Jîg. 9, 10.
Le clairon a bandes routes,
ç>
Longueur 6 lignes. Largeur i lignes.
Cet infe£le le plus beau de ceux de ce genre , efl:
oblong. Son corcelet eft de forme un peu cylindrique.
11 eft d'un beau bleu brillant &: chargé de poils. Ses étuis
font de même couleur , &: chargés chacun de trois bandes
d'un beau rouge de lacque : ou , pour mieux dire , on en peut
compter quatre; Içavoir, une en haut, qui defcend un peu
obliquement, en partant de l'angle fupérieur 6c extérieur
des étuis ; une plus bas j plus droite & plus large; enfin , une
troifiéme plus étroite , qui fe prolongeant au côté exté-
rieur , en forme une quatrième. La larve de cet infedte
fe loge dans les nids d'abeilles maçonnes , fe nourrit de
leurs larves , & y croît enfermée dans ce nid , qu'elle
ouvre enfuite lorfqu'elle a fubi fa métamorphofe.
2 . C L E R U S nigro - cœruleus.
Linn. faun. fuec. n. 373. Dermeftes nigro cœruleus.
Raj. inf. 100. Scarabœus antennis clavatis iz.
Le clairon bleu.
L ongueur i | , 2 , 2 x lignes. Largeur y , 1 > l 5 ligne.
Cçtte efpéce varie beaucoup pour la grandeur. Elle eft
très-
DES Insectes. 30s
tics-femblablc pour la forme à la prccc\icncc, nuis elle cil
coure bleue ôc un peu velue. L'une ^ l'autre ell allongée
ôc (c replie en renfonçant (a tcte 6c cachant Tes pattes. On
tiouve cet infeclc lur les fleurs ^: louventdans les mailons.
i>a larve manizc les charoiznes.
3. c L E R U s fufcus , villofus , elytrïs flavis crucc
fujca.
Le clairon porte-croix.
Longueur 4 lignes. Lirgeur 1 ligne,
La forme de cet infe£le eft 4a même que celle du clairoa
à bandes rouges , &: il a tous les caracberes des autres efpc-
c -'S de ce genre, à l'exception néanmoins d'une petite
dilicrence ; c'eil que leurs antennes , tigurées en malle ,
ont leurs trois derniers articles plus gros, au lieu que dans
celui-ci cela ell moins marqué, iîc il n'y a prelque que
le dernier article qui forme la malle. La tête de ce clairon
ell d'un brun clair , ainfi que (es antennes. Ses yeux font
noirs : ion corcelet ell d'un brun plus foncé que la tcte.
Ij^s étuis font d'un jaune pale avec deux bandes brunes,
l'une plus haut & étroite, l'autre plus bas &: large. La
future des étuis ell de même couleur , &: joint enlemble
ces bandes , ce qui forme (ur le dos de l'inlecle la figure
d'une croix. Les pattes font pales avec leurs articulations
plus brunes. Les étuis ont des llries de points enfoncés , &:
tout l'animal efl velu.
4. C L E R U S nigcr , fubovatus , villis cincreis.
Le clairon Jaune.
Longueur i ligne. Largeur -^ ligne.
11 ell fort petit , plus court &: plus ovale que les pré-
ccdens, avec un corcelet un peu plus large , lur-tout vers
le bas. Sa couleur eft noire, mais il paroitgris, .1 caule
des petits poils de cette couleur , dont il ell couvert ,
& qui le rendent comme latine. Ses pattes font brunes.
On le trouve en quantité fur les Heurs du refeda.
Tome /. Q q
}c6 Histoire abrégée
ANTHRIBUS. Dermefils fp. llnn.
L' ANTRIB F^.
Antennœ clavatœ y clava Antennes en maffes com-
ex aniculis tribus com^ofita , pofée de trois articles , po-
capiti infidentcs, lées fur la tête.
Roflrum nullum. Point de trompe.
Thorax lams marginatus. Corcelet large & bordé.
Tatjifpongiojî. Tarfes garnis de pelottes.
Ce genre a le même caractère d'antennes que les deux
précëdens. Il diffère du boftriche ôc reflemble au clairon
par les pelottes , dont (es tarfes font garnis ; 6c enfin il
diffère de ce dernier par fon corcelet , qui feft large ôc
bordé à Tentour , au lieu que celui du clairon eft prefque
cylindrique ôc fans aucuns rebords. On trouve ces infectes
fur les fleurs , qu'ils rongent Ôc paroifTent hacher en mor-
ceaux y c'efl ce qui les a fait appeller antribe , anthribus ,
flores comminuo. Pour ce qui regarde Thillorique de ce
genre , la forme de fes larves , leurs métamorphofes , je
ne puis rien avancer à ce fujet , ne les connoifTant pas affez.
Je me contenterai de décrire les efpéces.
I. ANTHRIBUS ovams , niger _, elytris flriads y
rubro nigroque marmoratis. Planch. 5 , fig. 3.
Uantribe marbré.
Longueur I 7 ligne. Largeur i f ligne.
On voit par les dimenfions de cet infecle , qu'il efl afîez.
quarré ôc peu allongé. Sa tête & Ion corcelet font noirs,
avec quelques petits poils gris , fans points ni (Iries , du
moins bien marqués. Les étuis ont des ftries longitudi-
nales formées par des points. Leur fond eft d'un rouge
brun, lur lequel on voit des points ôc des marques noi-
res, les unes plus grandes , les autres plus petites , ran-
gées en long , fuivanc la diredlion des ftries. Le long de
D E s I N s E C T E s. 3 07
ces bandes , font i]ucli]ucs taches i^rilacres entre les poincs
noirs. Au milieu de ch.ujue étui , L noir domine &c lorme
une tache (juarice plus :;randc. La future des étuis cil aulîi
de couleur noire. Les pattes font noires varices d'un peu
de gfis , 6c le dellbus du ventre el\ aulIi noir , avec un peu
de rouge brun , fcmblable à celui des étuis. Le corcelec
de cet animal cil alîèz '^^n<^ > rcnric àc bordé , Sc les an-
rennes , comme celles de tous ceux de ce «'enre , iont
bien formées en mallue , ayant les trois derniers articles
l eaucoup plus gros que les autres. On trouve cet infecte
1 ur la jacée.
1, ANTHRTBUS ovarus fubvUlofus , l fufco cinc-
reoquc varicgatus.
L' dninbc minime.
Longueur I y ligne. Ltf^gcur \ ligne.
Cette efpéce eft allez t]uarrée. Elle eft brune , mais
couverte par endroits de petits poils gris, qui la rendent
bigarrée , principalement lur les étuis , où Ton voit prel-
qu'alternativcment des taches brunes ôC grifes. Ces étuis
Iont ilrics. J'ai trouve cet inlecl;e iur les Heurs.
3. ANTIÎRIBUS aitr j tlytrb apicc CLni:rdfceniibus,
Planch. ) , fig. i.
L'antribt noir flriê.
Longitur 6,7 lignes. Lwgeur 1 | lignes.
Il n'y a aucune des parties de cet infecte qui ne foit
noire, à l'exception de l'extrémité de Tes étuis. Sa tête ell
longue 6c platte depuis les yeux juiqu'à Ton extrémité, ou
elle eft armée de deux fortes mâchoires. Les yeux Iont
fort faillans &i placés lur les cotés. Le corcelet ell plus
large dans le milieu qu'à fes extrémités. Deux ém.inences
iur les cotés, avec quelques inégalités en forme de rides
lur le dos , lui donnent la figure du corcelet *^\]n capri-
corne. Sa partie antérieure ell relevée d'un petit bourrelei.
3o8 Histoire abrégée
Les étuis ont chacun dix ftries , formées par des points
creux , réparés les uns des autres. Entre la féconde &. la
troifiéme ilrie, eft une côte relevée, principalement dans
une petite inflexion , qu'elle fait proche le corcelet. Les
étuis , à leur extrémité pofl:érieure , font un peu cendrés
& fe recourbent pour couvrir le ventre. Dans les dix ftries
des étuis , je n'en ai point compris une , qui eft proche la
future, èc qui n'eft compofée que de huit ou dix points.
4. ANTHRIBUS niger ^ elytrls ab domine brcvioribus.
Unn. faun. fuec. n. 370. Dermeftes niger oblongus , abdomine acuto.
Acl. Upf. 1736, p. 16, rt. 7. Scarabxus minimus ater , florilegus.
Raj.inf. p, 108 j». 29. Scarabaeus antennis davatis, davis in annulos divifis.
L*antnbe des fleurs.
Longueur i ligne. Largeur f ligne.
Cette petite efpéce eft noire par -tout. Sa forme eft
ovale ^ un peu quarrée. Ce qui la rend très-aifée'à recon-
noître , c'eft que fes étuis font plus courts que fon ventre,
& n'en recouvrent que les deux tiers ; mais le bout Je fon
ventre n'eft pas en pointe, comme le dit M. LinnsEus, ce
qui me feroit prefque douter que ce fût cette efpéce qu'il
eût voulu déligner. On trouve ce petit animal en très-
grande quantité fur les fleurs, fur- tout fur \qs plantes en
ombelles.
j. ANTHRIBUS nîger^ ovatus , elytris apîce punclis
duûbus rubris,
Vantribe a deux points rouges au bout des étuis.
Longueur i ligne. Largeur \ Igne.
Cette antribe eft ovale. Ses étuis font noirs , liftes ,.
oblongs , brillans , avec deux points rouges afl^ez grands
vers leur extrémité inférieure , un fur chaque étui. On
trouve fur les fleurs ce petit animal , qui reflemble à une
coccinelle.
6. ANTHRIBUS niger , oyatus , elytris abdomen
tegenùbus.
desInsuctes. 309
L'dnirihc noir lijje.
Longueur J iigne. Lar^tur \ ligne.
Cette cfpécc ne diftcrc de la précédente , que parce
cju'clle n'.i point de taches rouj^cs , &: qu'elle elV encore
plus pente. Du refte , elle eO: de nicme ovale , &: fes étuis
l'ont lillbs. Je la croirois volontiers llniple variété de la
cinquième.
7. ANTIIRIBUS oblongus , totus rufus.
L'antribe fauve.
Longueur i ligne. Largeur \ ligne.
Sa couleur eft par-tout d'un brun fauve. La forme de
fon corps ell afî'ez étroite & allongée. Ses antennes font
auiTi longues que la têce &. fon corcelet pris enfemble , &:
leurs trois derniers articles lont plus gros , trcs-diftincls ,
&: forment la malFe. Le corcelet 6c les étuis font pointillés
irrégulièrement. On trouve fouvent cette petite efpéce
fur le vieux bois.
SCOLYTUS.
LE S C O L I T E.
Atuenn<x clavatce , clava Antennes en maiïe folide
fûlida. d'une feule pièce.
Rofirum nullum. Tcte fans trompe.
Le caractère du fcolite ert: ai(c à voir, ^ le diftingue
très- bien de tous les autres genres de cette feclion. Ses an-
tennes (ont à la vérité terminées par une efpéce de malle ,
comme celles du charan(on ; mais outre qu'elles ne font
point polées fur une trompe , elles font conhi;urées de
manière à ne pas s'y méprendre. On peut voir dans la
figure cette llruclure linguliere , qui s'apper^^oit mieux
qu'on ne peut la décrire. On verra le peu d'articles dont
ces antennes font compofées , la forme bizarre d'un de
\
310 H I 5 T (ff I R E A B I^ É sG É E
ces articles &. la grofle malle que forme feule la dernière
pièce des antennes. Nous n'avons qu'une feule efpéce de
ce genre, encore elt-elle ailez rare. Je ne connois ni fa
larve ni fa chryfalide. Quant à l'infecle parfait , on le trou-
ve alFez communément dans les chantiers , ce qui me fait
croire que fa larve doit habiter dans les vieux bois.
1. SCOLYTUS. Plane. 5,% 5.
Lt f colite.
Longueur i \ Ligne. Largeur y ligne.
Ce petit infecte approche des becmares & des der-
meftes. Il diffère de ceux-ci par fes tarfes ; de ceux-là,
parce qu'il n'a pas de trompe , &: des uns ôc à^s autres ,
parce que la maffe de fes antennes eft folide, compofce
d'une feule pièce , fans qu'on y puiiïe appercevoir la moin-
dre féparation. La forme de ion corps relTemble à celle
des fcarabés. Il eft un peu allongé. Sa tête 6c fon corcelec
font d'un noir lifle 2c brillant, ÔC vus à la loupe , ils paroif-
fent ponctués. S^s étuis font bruns , courts , ftriés. Si on les
regarde de près, on voit dans le creux des ftries, des points;
&: fur leur deftlis, ou entre les ftries , une autre rangée de
points peu enfoncée. Les étuis ne font pas la moitié de la
longueur du corps , & la tête ôc le corcelec , qui eft fort
long, en font plus de moitié. Les pattes &: les antennes
font brunes. On trouve cet infecte fous les écorces.
CAS S IDA. .
LA C A S S I D E.
Antennœ extrorfum Xraf- Antennes plus grofles vers
flores y nodofœ. le bout , & à gros articles.
Thorax & elytra margïnata. Corcelec & étuis bordés.
Caput thorace teclum. Tête cachée foUs le corcelet.
Ce genre eft un des plusaifés à reconûoîcrô. Son carac-
D E s I N s h r T £ s. 311
tere le plus eflcniiel cil la forme de Ion corcclet,qui cU
grand , à: dont les rebords allonges ancërieurcmenc ca-,
client Ja téce de i'inlcclc iX la iurpalîcnc. Ce taracbcrq
géncriquc , joint à la h;j^ure des antennes , diAin^^ue la
callide de tous les autres inledes à étuis, U lui-tout des
houcUers { pcltis ) que quelques Auteurs avaient coatondui
avec la cailide. Ces deux geiites font W éloignés l'un de l'au-
tre, qu'ils lont même d'ordres ditîércns, la cailide navanc
que quatre pièces ou articulations aux taries, au lieu que
le bouclier en a cinq. La forme de ces infeclcs, dont la
tête eil cachée fous les larges rebords du corceiet , Jeur
a fait donner le nom de cailide, comme qui diroit cafquc.
Les larves de ces julecles lonx encore bien plus iiniL^u-
lieres que l'animal parfait. Llles ont lix pattes, ^ [eut
corps elt large, court, applati ; bordé lur les côçés d'ap-
pendices épineufes & branchues. Leur queue le recourbe
en delVus de leur corps , àc le termine en une efpéce de
fourche, entre les deuîf fo.uxcbo;is ,de laqu<^ll.e le trouve
l'anus. Parce moyen,. les ^xcrémens que reud l'ioljè^e ,
en fortant de Ion corps , reftenc iouienus fur cette efpéce
de fourche , ou ils s'aniAtlënt A: forment comme ui; para-
fol , qui met fon corps cà l'abri : ainli cette larve foutient;
toujours en l'air, au-delllis de Ion corps , un tas d'excré-
mcns. Lorfqu'ils font trop deiFéchés, elle son dcbarralîc,
bc de nouveaux plus frais prennent la place des anciens.
Cette larve le défait piulleurs fois de la peau, dont oa
trouve quelquefois In dépouille fur fon paralol , avec les
excrémens. On rencontre fbuvent ces infecl:es fur \cs char-
dons, les plantes verticillées iJc une efpéce d'aunée d'au-
tomne. C'eit auui lut ces mêmes plantes qu'on trouve la
chryfalide lingulicrc de ces mêmes infectes, qui ne s'en-
foncent point en terre pour le métanu)rphofer. Cette chry-
lilide, (pli luccéde à la larve, après qu'elle s'eil dtpouiliée
de (a dernière peau , ell large, platce , prelque ovale ,
ornée dans (on contour d'appendices à pUilieurs pointes,
lemblables ïi des cfpéccs de feuillages , ^ en devant ,
3i£ Histoire ab».égÉ£
d'une efpéce de bandelette ou corcelet terminé en arc de
cercle , & chargé de pareilles pointes. Elle relTemble en
quelque façon à un écuiron d'armoirie couronné, & on la
prendroit à peine pour un animal. En deflous, on apper-
çoir prelque toutes les parties de l'infedbe parfait^ contenu
ibus les enveloppes de la chryralide^ fa tête, Tes antennes,
qui font brunes, fie Tes pattes. Cette finguliere nymphe
eil d'un vert pâle; elle a quelques taches brunes fur Ton
corcelet , èc les épines ou lames latérales font blanches.
Au bout de quinze jours , on voie fortir de cette chryfa-
lide l'infeclie parfait, par la rupture qui fe fait à la partie
antérieure de la peau de deflus. Nous avons cru devoir
donner la figure de la larve &: de la chryfalide, dont la
forme (inguhere s'apperçoit plus ailément ôc mieux qu'on
ne peut la décrire. L'infecle parfait dépofe fur les feuilles
les œufs j qui font rangés les uns auprès des autres , ôc
forment des plaques fouvent couvertes d'excrémens.
Quant aux efpéccs de caffides , nous n'en a:vons pas un
^rand nombre dans ce pays-ci ; elles fe réduifent à cinq,
îans compter quelques variétés. Lqs pays étrangers en four-
niil'ent plulieurs autres belles efpéces. Celles des environs
de Paris , font les fuivantes.
I . C A S S I D A viridis , corporc nigro. A cl, Upf. ij}6 y
p. ïjy n. I.
Linn.fyji. nat. edît. lO , p. ■jôz,». I. Caflicla viridis.
Ltnu, faun. fuie. n. 377. Caffida viridis , ovata , Ixvis ; clypeo caput tegente
integro.
Raj. inf, p. 107 , «. ^. Scarabaeus antennis clavatis , clayis in annulos divifu.
Reaum. inf, vol. 3 , '• i8 , fig. omnes.
Blank. belg. 89 , tab. 1 1 , fig. F. Teftudo viridis.
Goed. belg. vol. i , />. 94 , f. 43. Teiludo viridis.
Lijl. goed. 286 , t. 116.
Merlan, europ. } , tab. 14.
Frifck. germ. ij , p. J '5 » t. ig. Coccionella clypeata viridis,
Rjfel. inf. vol. 2 , tab. 6. Scarab. terreftr. clafl. j.
La caJJIde verte.
Longueur 1,17 ligne. Largeur 7,1 ligne.
La grandeur de cet infede varie. Son corcelet efl large »
un
DES Insectes. 31J
un peu applati, 6c a des rebords plats, fort falilans , eus
forte que la tctc de l'animal elt touc-à-fait cachée. Le-
ctuis ont des (bies de points , i\: dtbordenc pareillement
de beaucoup le corps. Cette conformation donne a 1 in-
p le corp
iccïc l'air d'une petite tortue. Tout le dcllus de l'inlecle
eft uni 6:: de couleur verte. En deilous, on voit le corps
de l'anim.il plus petit cC plus étroit que (es étuis ÔC touc
noir , a l'exception des pattes , qui font d'une couleur
pale. Cet infecte ie trouve lur les plantes verticillécs &: fur
les chardons. Sa larve rellèmble à celle des autres infec-
tes de ce genre. On peut voir la figure que nous en avons
donnée.
2. CASSIDA nebulofa , palUda , corpore nigro.
Linn. faun. fj.cc, n. 378. CafTiJa nebulofa , p.illiJa , ovalis j clypoo caput
ttg me intcpro.
Linn.jyJÎ. riiit. edic. lO, p. 363 , «. ï. CafTida nebulofa.
Riij. inf. p. 88 , n. 13. Sca;ab:Eus minor , fordide fulvus j punftis & maculls
aliquot ni;^ris îemorc fparfis notatus.
Cocd. belg. I , /». <)G , t. 44.
Lij}. goed. 287 , t. 117.
Lijl. itilf. mut. t. 17 ,/ 10.
L:i cajjlde brune,
Lùti^utur z , 3 lignes. Largeur l \ ligne.
Cette caiïidc relTèmble rout-à-fait à la précédente. Son
corcelet 6c les étuis débordent extrêmement \a tête ^ touc
le corps, qui lonc entièrement cachés delVous. Le corps
eft noir. La feule dillërence entre ces deux efpéces de
calfides , eft celle de la couleur du deflus de 1 animal ,
qui , au lieu d'être vert, comme dans l'elpéce précédente,
elt dans celui-ci d'une couleur brune claire, parlemé de
quelques petites taches noires. Les pattes font aulli de la
même couleur. On trouve cet inlecle dans les bois C5c lur
les niêmes plantes que le précédent.
3. CASSIDA pallidd , lincJL duplici lon^'uudindU ,
viridi - dtaurata.
Tome /. Il r
314 Histoire abrégée
Lirtn.fyH. nat. edit. lO , p. 363 , n. 3. CalTida grifea , elytrls Unea caerulea
nitidiirima.
La cajfide à bandes d*or.
Longueur i f ligne. Largeur i \ ligne,
11 y a encore peu de difFërence entre cette efpéce & les
deux précédentes : elle approche fur-tout infinirnent de la
féconde ; mais fa couleur ell pâle d'un jaune terne, tirant
un peu fur le fauve. Ses étuis ont des ftries longitudinales
de points, mais la troiiiéme ftrie , en commençant à comp-
ter de la future, efl: écartée àQs deux premières, & le long
de cet endroit, eft une belle raie longitudinale d'un verc
doré , mais qui ne fe voit que fur l'infe^le vivant : car lorf-
qu'il eil mort, elle difparoît à mefure qu'il fe deŒeche.
4. CASSIDA viridis ^ thorace fcrruginco.
La cajjîde verte a corcelet brun.
Longueur i \ lignes. Largeur i j ligne.
Ses étuis font d'un beau vert ôc flriés de points. Son
corcelet ell d'un brun rougeâtre ^ quelquefois en entier ;
d'autres fois dans fa partie poftérieure feulement. L'écuf-
fon ^ le bord des étuis qui le touchent, font auffi d'un
rouge brun , ce qui forme une efpéce de triangle brun ,
tandis que le refte des étuis efl: vert. J'ai trouvé cette ef-
péce avec la luivante fur l'aunée des prés. Afler pratenjis
autumnalis cony^œ folio, inft. R. 5.
5. CASSIDA viridis maculis nigris variegata»
Planch. 5 , fîg. 6.
Cajjida rubra , maculis nigris variegata,
La cajjide panachée.
Longueur j f lignes. Largeur a lignes.
Je joins enfemble ces deux variétés, qui font tout-à-
fait femblables , &c qui ne différent que pour le fond de
la couleur. L'une a le corcelet &c les étuis rouges ; l'autre
les a d'un beau vert. Toutes deux ont les pattes , les an-
D E s I N s E C T E s. 3 I J
rennes & le defTous du corps noirs. Toutes deux ont lur
leurs étuis des (tries longitudinales formées par des points
enfoncés. Toutes deux enfin ont les mcincs taches noires
lur les étuis. Ces taches (ont tl'abord au nombre de cinq
ou fix le long de la future longitudinale qu'elles touchent ,
ie joignant louvent avec les correfpondantes de l'autre
étui , ce c]ui fait pour lors une bande longue , noire, den-
telée iNi fcltoniKc. Kniuice il y a deux grandes ôc longues
taches vers l'angle extérieur du haut des étuis; & enfin
deux ou trois petits points noirs (ur le milieu de l'étui. On
trouve ces deux inleclesenleniblc, en grande quantité au
bord des étangs , fur l'aunéc des prés. Leurs larves rel-
femblent à celle de la caliîde verte Elles font appiaties,
cpineufes, fur-tout lur les côtés, & ont une queue four-
chue , avec laquelle elles foutiennent leurs excrémens.
Elles rongent les feuilles de l'aunce. J'en ai nourri plu-
iîeurs, qui m'ont toujours donné des callides vertes pana-
chées , ce qui m'a fait loupçonner que les rouges Cn: les
vertes ne dirtéroienc que par l'âge, les dernières étant les
plus jeunes^ 6»: les autres les plus vieilles. Pour m'en aiiu-
rer encore, j'ai nourri des callides de couleur verte. Le
vert de leurs étuis a pris peu à peu une teinte d'abord
jaune, puis de plus en plus rouge; ce qui prouve que la
différence de couleur ne vient que de l'âge plus ou moins
avancé.
A N A S P I S.
V A N A S P E.
Antcnnœ filiformes ^fcnfun Antennes filiformes , qui
crefctntcs. vont en grollillant vers le
bout.
Scutcllum vix apparens, Ecuiron imperceptible.
Thorax pianus j Uvis non mar- . Corcefet plai , uni »l?c l.ms rc-
ginutus. bords.
Les infecles de ce geurc, qui (ont afTcz rares , rcfrcm»
Kr ij
^ï6 Histoire abrégée
•blent beaucoup pour la forme à ceux d'un autre genre,
que nous examinerons plus bas , qui eft celui des mor-
celles. Ils font allongés j rétrécis vers le bout, &: plus larges
en devant; mais ce qui les diftingue, ce font , i ''. leurs an-
tennes filiformes , qui vont en augmentant un peu & pref-
qu'infenliblement vers leur extrémité ; i^. ôc fur-tout leur
écuflon, qui eft fi petit, qu'il eft imperceptible, ôc qu'on
ne peut guères l'appercevoir qu'à l'aide d'une loupe, en-
core eft -il fouvent tout-à-fait caché fous le corcelet.
Cette particularité a fait donner à ce genre le nom d'anaf-
pe , anafpis , comme qui diroit fans éculFon , parce qu'à
la première infpeclion , ces infectes paroiifent en man-
quer. Je ne connois ni les larves ni les chryfalides àes
anafpes. Les infectes parfaits fe trouvent fur les Heurs ÔC
fouvent dans les fleurs.
1. ANASPIS tota nigra. Planch. 5 , fîg. 7.
L*anafpe noire.
Longueur l , I f ligne. Largeur { ligne.
Ses antennes, qui font filiformes, vont un peu en grof-
lifTant vers l'extrémité , oc font placées fur le delTus de la
tête devant les yeux. Elles font un peu plus longues que le
tiers du corps. La tête eft applatie. Toute fa bafë pofe fur
le corcelet, qui eft large, un peu convexe, &: qui va en
s'élargiffant du côté qui regarde les étuis. Ceux-ci font
allongés &: vont en fe retréciiîant vers leur extrémité , ce
qui donne à l'infecte une figure un peu pointue. Tout l'a-
nimal eft noir , lifte, fans points ni ftries. Ses pattes feu'-
iement font un peu jaunâtres, fur tout les quatre anté-
rieures. Cet infecte fe trouve fur les fleurs.
2. ANASPIS nigra , elycro fingulo antice macula flava.
L'anafpe h taches jaunes.
Cette efpéce eft tout-à-fait femblable à la précédente
pour la forme &: pour la grandeur; elle n'en diffère que par
desInsectes. 317
deux grandes taches jaunes, qui font à la partie antérieure
des étuis, &: qui en occupent près d'un tiers. Ces taches
ne vont pas tout-à fait julqu'à la (uturc , qui , étant noire,
iéparc ces marques jaunes l'une de l'autre. On trouve cet
inleclc avec le précédent.
3. ANASPIS nigra , thorace luieo.
L*andfpe à corcclct jaune.
Longueur i ligne. Largeur y ligne.
Cet infecle eft encore tout-à-fait femblable aux deux
précédens. Ses antennes font de la longueur de la moitié
du corps, jaunes à la ba(e, noires à l'extrémité. La rére eft
noire, ainli que le ventre ifc les étuis. Le coicelet ell jaune
un peu fauve. Les cuifles font du même jaune , 6c le refle
des pattes ell noir. Cet animal (e trouve avec les précé-
dens, mais moins fréquemment.
4. ANASPIS villofo -jldvefcens j coUopirorum maculis
tribus ohfcuris.
I.*anafpe fduvt.
Longueur ^ ligne. Largeur y ligne.
Sa couleur eft: par-tout fauve, jaunâtre, &: rinfecle pa-
roît un peu 1 oyeux, à caufe dus petits poils dont il ell cou-
vert. Son corcelct eft d'une couleur un peu plus foncée
que les étuis. Sur ceux-ci on voit trois taches plus bru-
nes, une fur le milieu de chaque étui, 6c une troiliéme
poiée un peu plus bas, iur la luture, 6c commune aux
deux étuis. Le deftbus de l'infecle efb de couleur plombée
6c obfcure. Dans cette efpéce, on appcrçoit un peu l'é-
cuiron, qui ne paroit point dans les précédentes.
t
Ordre Troisième.
Infectes qui ont trois articles a toutes les pattes,
COCCINELLA.
LA COCCINELLE,
Antennœ extrorfum craf- Antennes à gros articles,
flores , nodof(K , antennulis plus grofles vers le bout , ôc
breviores. plus courtes que \qs anten-
nules.
Corpus hcmïfph&rïcum. Corps hémifphérique.
J_jA coccinelle eft un de ces infedes communs, que tout
le monde connoît, & que les enfans même recherchent
fous le nom de bête-a-dieu ou vache-a-dieu. Néanmoins
fon caraclere, quoiqu aifé à diftinguer^ n'a pas été apperçu
jufqu ici des Naturaiifles. Le nombre à^s pièces qui comi-
pofent Tes tarfes , eft un premier caraclere efTentiel à ce
genre 6c au fuivant , ôc qui les diflingue tellement de tous
les autres infectes à étuis , que nous en avons fait un ordre
particulier. Mais de plus, les antennes de la coccinelle,
compofées de gros articles noueux , qui vont en groffiffanc
vers le bout; en un mot, prefque femblables en petit à
celles de la chryfomele , 6c en même - tems plus petites
que les antennules j forment un caradlere générique bien
remarquable. Dans la plupart des autres infecles à étuis,
les antennules oubarbillons j qui accompagnent ia bouche
&: les mâchoires , font beaucoup plus petites que les an-
tennes , que l'on voit placées fur la tête, aux environs des
yeux. Ici c'ell précifément le contraire : les antennules
ibnt beaucoup plus grandes que les antennes : ce font elles
que l'on apperçoit d'abord ^ ôc il faut chercher les antennes
D E s I N' s r C T F. s. 3 I 9
pour les voir. Aulli quclcjucs iVacuralillcs modernes onc-
ils pris les aiuennulcs de la coccinelle , pour les vcrirables
aiicennes. Cccce H^ure des antennes , la forme du corps
des coccinelles cjui clt arrondi , ôc le nombre des articles
des taries , font ailémenc 6c lùrement reconnoirre ce genre.
Leslarves des dillércntes elpcces de coccinelles, ne
font pas moins communes que les infectes parf^iirs. Dans
l'été , on voit les feuilles de plulicurs arbres couvertes
d'un nombre infini de ces larves , qui le nourrillenc de pu-
cerons; elles (ont allongées, plus larges à leur partie anté-
rieure , ou lont leurs lix pattes, 6c leur partie poilérieurc
fe termine en pointe. Elles marchent lentement 6c d\in
pas lourd. La plupart font noirâtres, bariolées de quelques
taches jaunes , fauves ou blanchâtres. Lorlqu'elles veu-
lent (e métamorphoier , elles s'appliquent contre une
teuille par la partie pollérieure de leur corps, elles le re-
courbent, ie gonflent 6c forment une eipéce de boule,
dont la peau s'étend &: fe durcit. Au bout d'une (juinzaine
de jours, la peau de cette chryfàlide fe fend (ur le dos ,
tic on en voit (ortir l'inlecle parlait , dont les couleurs (ont
d'abord pâles & les étuis tort mois ; mais en peu de tems
ceux ci le durcillent 6c prennent une belle couleur vive 6c
brillante. Les œufs des coccinelles font oblongs 6c de
couleur d'ambre jaune.
Les elpéces de ce genre, qui ci\ nombreux , ne font
pas fort grandes , mais elles font toutes li(Iës& brillantes.
Parmi ces efpéces, il pourroit y avoir beaucoup de varié-
tés. J'en ai déjà marqué quelques-unes, que j'ai appercues;
mais je luis pcrluadé qu'un obiervateur exacl en pourroit
encore découvrir plufieurs autres. J'ai trouvé plulicurs de
ces efpéces accouplées avec d'autres, qui paroillènt trés-
diftérentes. Que réiulte-t-il de cet accouplement } En
vient il une variété qui tienne de l'un 6c de l'autre indi-
vidu , une eipéce de mulet , ou bien ces deux individus
accouplés, quoique dirt-erens,ne lont-ils que des varié-
tés l'un de l'autre ^ C'eil ce qu'il faudroit luivre ^ cxa-
310 Histoire abrégée
miner. En attendant, nous allons détailler les efpéces de
ce genre, que nous connoifTons, Ôc qui paroifTent les plus
conilantes.
T. COCCINELLA coleoptris rubris , punciis duo bus
nigris. Linn. faun. fuec. ;z. 388.
Linn. fyfl. nat. edit. lO , p. 364,». 2. Coccinella bipunélata.
Merian, europ. % , p. 58 , tab. 55 j/. infima.
Lifi. loq. p. 383, n. 8. Scarabasus alter niger exiguus, psnnarum cruftis mi-
niatulis , in quibus medils cluse tantum maculée nigra:.
Raj, inf. p. 86 , n. 2. Scarabsiis hemifphxricus minor , elytris è flavo ruben-
tibus, fingulis màculis feu punftis nigris média parte notatis.
Petiv. ga:^, p. 34 , t. 21 , /. 4. Coccinella anglica bimaculata ^ feu minor
rubra.
Reaum, inf. 3 , tah. 51 , /. 16.
Frifch. germ. 9 , ;?. 33 , r. 16 ,/. 4. Coccinella fecundje magnitudinis, pun^lîs
coleoptrorum duobus.
Bradl. natur. t. 27 , /. 4.
La coccinelle rouge a deux points noirs.
Longueur 2 7 lignes. Largeur 2 lignes.
Tout le deflous de cet in/ecle efl noir. Son corcelet eft
de la mên^e couleur , avec deux grandes taches blanches
fur les cotés , & une petite en cœur à fa partie polliérieure,
qui touche à l'éculTon. On voit auili deux petits points
blancs fur la tête, qui eft noire. Les étuis font rouges 6c
ont chacun un point noir confidérabie dans leur milieu.
Tout l'infecte eiî: hémifphérique : fon corcelet 6c lès étuis
ont à leur contour un rebord, qui fe voit en deirous. On
trouve cette coccinelle fur les plantes ^ fur plufieurs ar-
bres. La larve qui la produit , eft allongée, noire àc variée
de jaune. Elle fe trouve principalement fur l'aune ^ oii qWq
vit de pucerons. J'ai quelquefois trouvé cette eipéce ac-
couplée avec d'autres, qui paroiilent fort différentes.
2_. COCCINELLA coleoptris rubris , punciis
quinque nigris, Linn. faun. fuec. n. 35)2.
Linji^.Jyft. nat, edit. io,p. 365, n. "j. Coccinella quinque-pun<^ata.
Là' coccinelle rouge a cinq points noirs.'
Cette
D E s r N s E C T E s. 3 11
Cette coccinelle relllmble à la précédente pour fa for-
me iv ù grandeur. Son corj^s ell noir : (a ccte <S: Ion cor-
cclct le lonc audi , mais il y a lui la tctc Jeux points blancs,
6i lur les cotés du corcelet , deux taches blanches. Les
étuis , qui (ont rouges, ont chacun vers leur milieu un
point noir conlidcrablc, iîv un autre plus petit, placé plus
nas ^ plus cxtéiieurcnicnc De plus, il y a un autre point
à rurigine des étuis, commun à tous les deux, ce qui faic
en tout cinq points noirs. L'infecle eft hc'mifphérique, 5c
Tes étuis (ont bordes, comme ceux des autres elpcces de
ce genre. Celle-ci le trouve dans les jardins, mais plus ra-
rement que la précédente. Sa larve a lix pattes , ôc (e mé-
tamorphole comme les autres du même genre.
3. COCCINELLA coUoptris rubris , punclis fiptan
nigris. Linn, faun. fucc. n. 391. Planch. 6, tig. 1.
L'tnn. fyft. na'.. fdit. 10, p. 365 , n. 8. Ccccinella feptem-punftata.
Jlhin inj'. t. Ci f. C.
Gocd. belg. 2 , />. 58 , r. 18 , Gall, tom. 3 , tab. 18.
Lijl. g:cd. p. ^(\% , f. HZ.
Lift. U<q. ;>. 382 , /;. 7.
Lift. mut. c. 3, /. a.
Reaum inj', 3 , r. 31 ,/ 18.
Alerun. turop. % y p. 1^ , t. ir.
Paiv gjioph. p. 7,1 ,i.i\,f. 3. Cochînclla angUca vulgatlflîma S, rubra , fcp-
tem nigris maculis p mrtat.i.
Ro] inj'. p. 86, n. I. Scaribsus fubrotundus feu hemifphaîricus rubens nrajor
viiîgatinîinub.
Fii^h. gerrn. 4 , /'. i , r. I , / 4. Coccionclla major.
Rofi/. inj. \<ol. 2 , tab, 2. Scarab. tcrreftr. clall. 3.
La coccinelle rouge a Jept points noirs.
Longueur 3 , 4 lignes. Largeur 1^,3 lignes.
Cette coccinelle eft la plus commune de toutes ^ une
des plus grandes de ce Pays-ci. Sa téce ell noire avec deux
petits points blancs. Son corcelet cil pareillement d'un
noir foncé &: brillant , avec une marque d'un blanc jaunâ-
tre fur chaque coté. Chacun de les étuis a irois points
noirs difpofcs en triangle, Cs: de plus il y en a un à l'origine
des eruis , commun a tous les deux, ce qui lait en tout
Tomcl. Si
311 Histoire abrégée
iepc points noirs. La larve qui produit cet infe£le, eft lon-
gue j a fix patres en devant éc eft tout-à-fait (emblablê
à celle de l'efpéce précédente , fi ce n'eft qu'elle eft plus
grande. Elle eft de couleur grife avec des taches noires ôc
blanches. On la trouve fur tous les arbres, mais fur-tout
fur le tilleul , où elle fe nourrit de pucerons : pour cet effet
fa tête eft armée de mâchoires aiguës. Lorfqu'elle veut fe
transformer , elle s'attache à une feuille par l'anus ôc fe
gonfle : fa peau devient roide ôc forme une efpéce de
coque , de laquelle fort la coccinelle parfaite , par une
ouverture ou fente qui fe fait fur le dos de cette chry-
falide.
4. COCCINELLA coUoptris rubris , punclis novem
nigris , thoracc nigro , lateribus albis,
Linn. fyft. nat. edit, 10 t p. ^Cj ^ n. 9. Cccclnella coleoptrls nigris pun6li$
rubris fex.
La coccinelle rouge h neuf points noirs & corcelet noir.
longueur % \ lignes. Largeur 2 lignes.
Il y tant de reflemblance entre cette coccinelle & la
précédente, qu'on la prendroit volontiers pour une fimple
variété; fa grandeur eft cependant un peu moindre: du
refte la tête &: le corcelet font la même chofe, il n'y a
de diflérence que dans les points noirs des étuis. Ces
points dans cette efpéce, font au nombre de neuf & pref-
que de onze. Il y a fur chaque étui trois grands points
noirs , &: un quatrième plus petit vers le bas, ce qui , avec
le point commun , qui le trouve à l'origine des deux étuis,
fait en tout neuf points : de plus on voit au bord latéral des
étuis, un petit endroit noir de chaque côté ^ qui reftemble
encore à une tache. Cette marque paroît particulière à
cette efpéce. On rencontre cet infe6fce fur les arbres 6c
les charmilles : il n'eft pas bien commun.
5 . C O C C I NE L L A coleoptris rubris j punclis novem
nigris , thoracc nigro ^ anticc albo.
D r s I irf s I c 1 E s. 313
La coccinelle rouge a neufpoinis noirs & corcclei varie.
6. C O C C ] N E L L A coUoptrh rubns , punçln iredectm
ni gris. Linn. faun. fuec» n. 395.
Ad. Upf. i-'i6,p. 18, n. 3. Cocciiiclia puntTtii ilyodccim.
H(jum. inf. 3 , tab. Ji ,/ 19.
La coccinelle rouge a treize points noirs & corcelet jaune
varie.
Longueur a lignes. Largeur I \ ligt'»
Je joins cnfcmblc ces dt;ux coccinelles, qui pourroi^nc
bien n'écrc cjue varjctcs j'unc de l'aurrc^ conime on le va
voir par J.i defcripcion. Toutes deux font de nicme gran-
deur. Leur tC'Ce eft jaunâtre en devant, & iricgulicrement
bordée de noir en arrière. Leur corcelet ell noir, mais !.i
partie antcrienre ôc les cotés font tachés de blanc, qui
s'avanc^ant dans le noir , y forme un delllin fort joli. Ainiî
p^r rapport à h tête 6c au corcelet, ces deux infecles font
rout-à fait femblables. La feule diflércncc qui fe rencontre
cntr'cux , cil: dans le nombre des points noirs des étuis.
Ces étuis dans tous les deux lont rouges. Dans la cocci-
nelle à treize points , iJ y en a iîx (ur chaque ctui , fcavoir
trois petits en haut diipofés en triangle, ik trois autres en
bas aulli en triangle, de fat^^on que les bafcs des trianc^'cs
fe regardent. Les deux points lupérieurs du triangle d'en
bas font les plus grands &: prelque contii^us. Outre ces
douze points, il y en a \m treizième à l'origine des étuis,
commun à tous les deux. Dans la coccinelle à neuf points ,
on voit le même arrangement, à l'exception que les deux
points inlérieurs du triangle d'en haut manquent fur cha-
cun de fes étuis , ce qui fait en tout quatre points de
moins. On voit même dans quelques-unes tous les trois
points du triangle fupérieur manquer abfolument , enl'orte
qu'il n'y a que fept points en tout , ce qui fait encore une
variété : mais le caraclere fpécifique con lifte dans les deux
points d'en haut du triajigleinfcrieur, qui font conllam-
Sf ij
(
3 14. Histoire abrégée
ment plus grands , ôc dans la couleur du corcelet. On
trouve ces infedes fur les charmilles.
•il C Ô C C I N E L L A cokoptris rubris ^punclls tredecim
nigris ; thorace rubro , medio nigro.
La coccinelle rouge a trente points noirs , (s corcelet rouge
a bande.
Longueur a \ lignes. Largeur a lignes.
Cet infedle femble d'abord n'être qu'une variété de l'ef-
péce précédente , qui a le même nombre de points, mais
en l'examinant, on voit que c'efl une efpéce véritablement
différente. Sa tête efl: toute noire, première différence.
En fécond lieu fon corcelet eft rouge, avec une bande
noire longitudinale au milieu , êc deux points noirs , un de
chaque côté, ce qui le diitingue effentiellement du der-
nier. Quant aux étuis^ ils font oblongs , rouges, chargés
chacun de fix points noirs, formant deux triangles, 6c
un treizième point commun à la jonction des étuis. On
trouve cette coccinelle fur les plantes.
8. COCCINELLA coleoptris rubris ^ punclis undecim
nigris ; thorace luteo ^ nigro punclato.
La coccinelle rouge a on-^e points & corcelet jaune.
Longueur i t, i lignes. Largeur I , i î ligne.
La grandeur de ce petit infecte varie. Ses yeux font
noirs ; fa tête eft jaune, bordée feulement en arrière d'un
peu de noir. Son corcelet eft pareillement jaune avec cinq
points noirs à ia partie poftérieure ,dont quatre font rangés
en demi-cercle , &: le cinquième eft au milieu de cet
efpace. Chacun des étuis a cinq points noirs, un en haut,
un en bas, & trois au niilieu rangés fur une ligne tranf-
verfale : de plus il y a un autre point noir à l'origine des
étuis, commun à tous les deux, ce qui fait en tout onze
points noirs. Cet infeéte fe trouve fur l'orme.
N. B. Cette efpéce varie quelquefois , & au lieu de
desInshctes. 315
onze points j elle en a treize , le bas de chaque ctui fe trou-
vant chargé de deux points noirs, au lieu d'un leul.
9. COCCINELLA rubra , puncîis undecim ni gris ,
thordce rubro immaculaio.
La. coccinelle argus.
Longueur 3 lignes. Largeur a j lignes.
On peut regarder cette coccinelle comme une des plus
grantles de ce Pays-ci. Elle ell toute roui;e, tant en dcUus
qu'en deilous. Ses yeux leulcment lont noirs: du rclte la
tête 6i le corcelet n'ont aucune tache. Sur chacun des
deux étuis, on voit cinq grands points noirs, ronds &C
cî^aux , ce qui tait dix points , cîc un onzième à l'origine y\QS
étuis, commun a tous les deux : mais ce qui tait recon-
noître au premier coup d'œii Cct inlecle , c'cil que ces
points noirs &: ronds lont entoures d'un cercle jaunâtre,
dillérent de la couleur rouge des étuis, ce qui les fait
paroitre comme autant d'yeux lemcs lur le corps de l'ani-
mal : c'ert par cette railon qu'on lui a donné le nom d'ar-
gus. Cet inlecle lîngulier ell rare, je l'ai trouvé lur des
huilions à la campagne.
13. COCCINELLA cokoptris rubris ^ punclis novem-
dccim m gris.
La coccinelle rouge a dix neuf points noirs.
Longueur a lignes. Lwgcur 1 cligne.
Sa tête cft rouge, excepté vers fa partie poflcrieure, où
elle a une bordure r.oire, mais déchiquetée ^ irreguliere.
Le corcelet efl aulii rouge, chargé de iix points noirs,
trois de chaque coté, rangés en triangle. Les étuis lont de
la mémo couleur rouge, ayant chacun neuf points noirs,
outre un point commun au deux écuis, placé au haut de
la luture , ce qui fciit en tout dix-neuF points. Les neut'
points de chaque étui lont ranges trois à trois, îk: lorment
lur chacun des étuis trois triangles; un lupérieur, donc
31(> HlSTOIREABRÉGÉE
la pointe eft tournée en haut ; un au milieu pareillement
la pointe en haut j &C un inférieur, dont la pointe regarde
le bas.
11. COCCINELLA. cokoptris rubrîs , puncîis vigind-
quatuor nigris , quibufdam connexis. Linn. fj.un. fucc,
n. 402.
lÀnn. fyjî. nat. edit. 10 , p. 366 , n. 17. Coccinella viglnti-quatuor pundata.
La coccinelle rayée.
Longueur l { ligne. Largeur l ligne.
On peut regarder cette coccinelle comme une des plus
petites de ce Pays-ci , oii elle eft alFez rare. Sa couleur eft
rouge , feulement fes maclioires &: i^es yeux font noirs, 6c
il y a aulîi une petite tache de même couleur fur Ion cor-
celet. Quant à (qs étuis , la defcription qu'en donne M.
Linna:us eft jufte. Ils font rouges , & on voit fur chacun
douze points noirs, h^avoir trois en haut féparés &: dif-
tincts, enfuite quatre autres , dont les deux du milieu
tiennent enfemble ; plus bas trois autres qui font joints ôc
forment une efpéce de raie ; 2c enfin deux au bas plus pe-
tits ^ féparés l'un de l'autre. On trouve ce petit infecte fuL*
les fleurs.
12. COCCINELLA coleoptrh ruhr'is ^ punclis
plurim'is nigris j quibufdam connexis futurâ longitudi^
nali nigra. Linn. fdun. fuec. n. 403.
Linn, fyjî. nat. edit. io,/>. 366, «. 19. Coccinella congloUata.
Raj. inf 87, n. 5. Scarabsus hemifphaericus flavus , rraculis nigris varix figurx
depiitus.
Lifï. ioq. 383 , n. 9. Scarabaaiis luteus , nigris maculis diftintSus.
Frifck. germ. 9 , p. 34 , f. i? * /• ^'
La coccinelle a bordure.
Longueur 2, lignes. Largeur i \ ligne.
Le corps de cette coccinelle eft noir & {qs patres font
jaunes. Sa tête eft jaune ^ bordée d'un peu de noir à fa
partie poftérieure. Ses yeux font noirs. Le corcelet, qui eft
D E s I N s E C T E s. 5 17
jaune, eft orne de Icpt poincs noirs : cpatre de ces points
ionc plus grands &c ranges en dcmi-ccrclc , autour d'un
cincjuicmc qui cil plus petit; les deux autres ponus (ont
lut les cotés du corcelet. Les étuis lont rouges , chargés
chacun de huit points, fcavoir deux en haut tantôt fcpa-
rés, ôc tantôt joints enfcnible ; trois au milieu, dont l'in-
térieur cil uni a une raie noire qui borde le coté intérieur
des étuis ; &: trois en bas, dont les deux extérieurs lont
unis enfemble. Cette raie noire, que Ton voit au bord in-
térieur de chaque étui , forme , lorlcju'ils lont reunis, une
elpécede luture ou bande noire. Ce petit in(ecle elt com-
mun dans les jardins ^ à la campagne.
13. COCCINELLA coUopins rubris , punclis qua-
tuordccim albis. Linn, faun. Jhtc. n. 3 1^7.
Llnn. fyfl. nat. tdu. 10 , p. 3^7, «• 2.2. Coccindla quatuordfcim guctata.
Ad. Upf. 1736, p. 18, n. 5. Coccionella punél:$ quatuordccim.
Rjj. inf. p. 06, n. 3. Scaraba:us hemilphiTicus , elytris tulvis, maculis albis
piftis.
Lift. loq. 383 , n. 10. Scarabacns fiibrufus , cui in humeris binac macuîx , inque
fingulis alarum thocis fcptcm maculx albx funt.
La coccinelle a quatorze points blancs.
Ljngueur 1,2 î lignes. Largeur i f» ^ li^ria.
Sa tête efl blanche & les yeux font noirs. Son corcelet eft
rouge, avec du blanc lur les cotes Cn: un peu au milieu qui
n'ell guères dillinct. Sur chacun des étuis qui (ont rouges,
il y a lept points blancs, l(j\avoir un feu! en haut près de ia
jonclion des étuis , cnluite une rangée tranfverfale de
trois , après cela une autre de deux , 6c enhn un leul à l'ex-
trémité inférieure. Quelquefois ces points varient un peu
pour leur arrangement. Cetinfccle le trouve dans les bois
&i \qs jardins.
14. COCCINELLA coleopiris rubris j punclis qua-
tuordecim limboquc albis.
La coccinelle a points (s bordure blanche.
Longueur 2 [ lignes. Largeur 2 lignes.
3i8 Histoire abrégée
Cette efpéce a beaucoup de reilemblance avec la pré-
cédente. Sa têre eft de même, 6c ion corceiet ne diftére,
qu'en ce qu'on peut y compter cinq taches blanches , fça-
voir trois poftérieurement , dont une au miHeu & deux
aux côtés, èc deux autres antérieurement, une de chaque
coté. On compte fur chaque étui fept points blancs ,
fçavoir trois rangées de deux 6c un impair à l'extrémité in-
férieure : outre cela les étuis font bordés extérieurement èc
même intérieurement de blanc, en quoi cet iniecle diffère
eiîentiellement du précédent. On le trouve dans les mêmes
endroits.
f 15. COCCINELLA coleoftris fiavis , puncîis qua-
^ ' draiis Jiîgns _, quibufdam connaus.
L'inn. faun. fuec. n. 396. Coccinella colcoptiis flavis , punctis qiiatuordecim
nigris , quibuldam connatis.
L'rnn. fyft. njt. edit. io,/j. 366, n. 13. Coccinella quatuordecitn pundata.
Frifck. germ. 9, tub. 17 , /. 5 > 4*
La coccinelle h l'échiquier.
Longueur 2 j lignes. Largeur l | Ugne.
La coccinelle à l'échiquier approche beaucoup de la
précédente pour la grandeur èc les couleurs. Sa tête ell
jaune de même que ion corceiet, qui eft noir à fa partie
pofhérieure. Sur les étuis, on voit quatorze points noirs
6i quarrés, fept fur chacun , outre la iuture du milieu des
étuis , qui forme une bande noire. Cet iniecte varie beau-
coup. Quelquefois les points noirs iont fort grands , 6c
tiennent eniëmble, ainii qu'à la bande du milieu, eniorte
qu'il ne reile que très-peu de jaune iur les étuis, ôc ce
jaune eft diilribué par taches quarrées : d'autres fois le jaune
domine, ce même tellement dans quelques-uns, que les
points noirs quarrés font très-petits, iéparés £c diilans les
uns des autres- 11 etl aiié, malgré ces variétés, de recon-
noitre cet infecle par la forme de Tes points qui font quar-
rés. On le trouve très-çommunémenc dans la campagne Se
les jardins.
D E s I N s r. C T E s. 3 19
16. COCCINELLA colcoptm fluvis , punclis fcxac-
cim nigris , plurimis conncxis , fuiura nigra.
La coccinelle jaune a future,
Lorgutur I ligne. Largeur 5 l:gne.
Cette coccinelle eft petite : Ton corps e/l noir &: fc^s
p.ittcs (ont jaunes. Sa tête cil d'un jaune clair avec les
yeux noirs , & quelquefois une tache noire dans le milieu.
Le coicclct cil Je nicnie jaune avec lix taches noires ,
/(j'avoir quatre au milieu en demi-cercle 6c deux plus peti-
tes aux cotes. La couleur des étuis eft aufli jaune , mais les
bords par lelqucis ils fe touchent (ont noirs , ce qui fait
une raje loiiL^itudinale (ur le corps de cet inlecke. On
compte fur chacun des étuis huit points noirs, fçavoir
quatre dirtincls &: fcparés les uns des autres près de la raie
du milieu , 6c quatre autres , dont trois (e touchent &: font
fouvent unis en(emble près du bord extérieur, ce qui fait
en tout feize points. Ce petit infecte ell fort joli. On le
trouve fur les arbres & fur les plantes.
17. COCCINELLA coleoptris flavis j puncUs viginù
'''8'''' )• 2 0- ? " — t»^
Linn. faun. futc. n. 40 1. Coccinella coleoptris flavis , punflis viginti-duobus
nigris.
Linn. fyft. nat. ed'tt. lo , p. "^CG , n. 16. Coccinella viginti-duo punt^ata.
La coccinelle Jaune fins future.
Longueur I { ^'g'''' Largeur i ligne.
A la première vue on prcndroir cette coccinelle pour la
précédente. Elle eft à peu près de même grandeur , 6c de
plus elle eft jaune marquée de points noirs : néanmoins
elle en diffère par plulieurs marques bien carac^ériftiques.
Premièrement fa tête c(l prelque noire, ayant feulement
un peu de jaune à fa partie poftérieure. Son corcelct cft
jaune avec fept points noirs, fçivoir trois grands pofté-
rieurement, deux moindres en devant , 6c deux très-petits
proche les yeux. Chaque étui a dix points noirs (ur un fond
Tome 1. T t
* «%A t
330 Histoire ABRÉGÉE
d'un jaune citron , fçavoir trois points à la bafe rangés
prelque traniverfalement , dont quelquefois deux fe tou-
chent ; plus bas 6c fort près une autre rangée tranfverfale
de trois : enfuite trois autres plus éloignés , formant un
triangle , èc eniin un à l'extrémité des étuis. Outre ces
points , il y en a encore un de chaque coté fur le milieu du
rebord latéral des étuis , qui ne fe voit qu'en regardant
l'infedleen deflous; apparemment que M. Linnxus compte
ces deux points^ puifqu'il parlede vingt-deux dans fa phra-
fe. Cette note diilingue fur-tout cette efpéce de la précé-
dente , ainli que la future de (es étuis qui n'eft pas noire.
On trouve cet infecle fur les buiffons.
18. COCCINELLA coUoptris ni gris ^ punclis qua-
tuordecim flavefcentibus.
Linn, faun, fuec. n, 406. Coccinella coleoptrls nigris , punâ:ls quatuordecim
rubrls.
Linn, fy fi. nat. edît. 10 , p. 368, n, 32,
La coccinelle noire h quator-^e points jaunes.
Longueur i | ligne. Largeur i f ligne.
Cette petite efpéce eft noire , avec les pattes jaunâtres.
Sa tête eil jaune , ainfi que le devant 6c les côtés de fon
corcelet. On compte fept points jaunes fur chacun de (es
étuis , rangés deux à deux , fçavoir trois paires , &; un
impair à l'extrémité inférieure. Quelquefois ces points jau-
nes font un peu rouges , ce qui forme une variété que
M. Linnxus a apparemment voulu déiigner dans fa phrafe:
mais cette variété eft moins commune que celle à points
jaunes. Cette coccinelle eft très- commune ; on la trouve
fouvent dans les jardins furies arbres.
i^. COCCINELLA coleoptris nigris j punclis decem
, /•. flavefcentibus aut rubris.
La coccinelle noire a dix points jaunes.
Cette efpéce eft de la grandeur de la précédente , ou
tr-èt)-peu plus grande. Elle varie beaucoup pour les cou-
DES Insectes. 3,1
leurs. Sa tcte cfl jaune , ainli que Ion corcclet , fur lequel il
y a oUcUrc points noirs rani;cs en clcn"ii-cerclc a la partie
poilcneure. Les étuis font noirs , char^;ts chacun de cinq
points jaunes : fi^avoir deux points en haut à côté l'un de
1 autre , qui (ouvent (ont unis enlenible , deux autres
enfuire (eparés &C diibncls , 6c un impair a l'angle inférieur
des étuis. CJes points quelquefois (ont routes au heu d'être
jaunes, bc d'autres fois font blancs. J'ai aulli trouvé quel-
ques-unes de ces mêmes coccinelles , dont la couleur du
fond des étuis étoir d'un brun rouge , au lieu d'être noire ,
&c leurs ponits étoient d'un jaune pale : mais ces points
dans toutes ces variétés font rangés de même. Cet inlecle
fe trouve louvent dans \qs jardins.
10. COCCINELLA ovata , coleoptris nlgris ^puncUs ^^J ^^
ftx ru bris.
L'nn. fd-^K. fuec. n. 407. Coccincl^a co'eoptris nigris , pur.f^is fex rubris.
Li'Ti. jyjl. nul. edic. 10 , p. y^7 , n. 30. Coccinciia colioptris ni^ris , punc^is
robris fex.
Rjj. inf. p. 87 , n. 4. Scarab.tus hcmifphaerlcus minor , elytris nigris, rubriî
maculis piiSls.
N. B. a. Eadcm punclis quatuor rubris.
b. Eddcm punciis duobus rubris.
c. Eadem punchs duobus lutins.
La coccinelle noire à points routes.
Longueur 17,1 Hgnci. Largeur I ligne.
Ces quatre différentes coccinelles ne font que des varié-
tés l'une de l'autre. La tête dans toutes cil noire avec deux
points jaunes. Le corcelet eA de même noir, avec un peu
de jaune lur les cotés. Quant aux étuis, ils font oblongs ^
noirs dans toutes , mais leurs taches lont ditlerentes. Uà\\s
Ja première il y a iix taches rouges, trois lut chaque erui,
iîj'avoir une en haut à l'angle extérieur , une moindre
au milieu plus proche du bord intérieur , &: une en b.is
vers la pointe de l'étui. Dans celle à quatre points , c'eft la
tache (l'en bas qui manque j dans celle à deux points ,
Tt il
331 Histoire abrégée
il n'y a que la tache d'en haut qui le trouve , les deux der-
nières n*y font point. Enfin celle à deux points jaunes
ne diffère que par la couleur des taches , de celle à deux
points rouges. Elles fe trouvent toutes affez fouventdans
les jardins. Cependant la première èc les deux dernières
font pkis rares que celle à quatre points rouges , qui eft la
plus commune.
21. COCCINELLA fubvUlofa nigra ^ fafciis duabus
tranfverfis rubris,
La coccinelle velue a bandes.
Longueur i ligne. Largeur { ligne.
Cette petite efpéce eft oblongue , luifante & cependant
un peu velue. Le fond de fa couleur eft noir , Se \es ban-
des rouges qui font deffus , font d'un brun obfcur , qui ne
fe voit qu'en regardant de près. La tête eft rougeâtre avec
les yeux noirs. Le corcelet eft mêle de noir & de rouge»
Les étuis ont deux bandes tranfverfales rouges affez larges ,
qui divifent le fond noir en trois autres bandes plus étroi-
tes. Ce petit infecte fe trouve affez fouvent fur les fleurs.
21. COCCINELLA fubvUlofa nigra ^ punclis quatuor
luteo - rubris.
La coccinelle velue a points.
Longueur l \ ligne. Largeur j ligne.
Celle-ci feroit-elle une variété de la précédente? La
grande reffemblance de l'une &: de l'autre le feroit croire.
On apperçoit cependant entr^elies plufieurs différences,
comme on va le voir par la defcription de celle-ci. Sa tête
eft noire : fon corcelet eft pareillement noir , avec des
points rougeâtres fur les côtés. Ses étuis font luifans , un
peu velus & noirs , chargés chacun de deux points rouges,
l'un plus grand placé au milieu de l'étui 6c très-rond ,
l'autre plus petit vers la pointe de l'étui. Cette efpéee eft
moins commune que la précédente.
D r s I N s F. C T F. 5. 3^3
13. COCCINELLA fubviilofa nigra , coleoptrorum
bafifdfcui tranfvcrfa ruhra inierrupta,
Rtaum. inf. "^ , pL 3» * /• 10, 19.
La coccinelle velue à bande interrompue.
Longueur i ligne. Largeur { ^'V'"'
Je regarderois encore celle-ci comme variété des deux
précédentes : elle leur relîcmble pour la Forme ôc la 'gran-
deur. Elle eft noire , avec une bande rouge tran(ver(e à la
baie de fcs étuis , mais interrompue dans Ion milieu. Vue
de près , on voit qu'elle eft couverte d'un peu de duvet ,
comme les deux précédentes. Ses patres (ont jaunâtres.
L'elpéce de larve qui la produit eft (inguliere. On là trou-
ve alTez communément fous les vieilles écorccs &: l'ur les
feuilles de prunier, ou elle vit de pucerons. Elle eft tou-
jours couverte d'un long duvet blanc, comme le poil d'un
chien barbet , ce qui l'a fait appeller le barbet blanc des
écorces ; ce duvec s'enlève aifémenc en touchant Tinfecle.
14. COCCINELLA fubviilofa mgra , thoracc utrin-
que macula rubra,
La coccinelle velue a taches rouges au côrcelet.
Longueur ~ ligne. Largeur \ ligne.
Elle eft noire , lilTe , un peu velue , ce qui donne .à fes
étuis dans une certaine polition , «Se vus de coté , une teinte
blanchâtre. Le côrcelet a de chaque coté une tache rou'^c ,
affez grande pour la petiteffe de cet infecte. On le trouve
fur les fieurs avec les précédens auxquels il relTemble.
15. COCCINELLA rotunda nigra , coleoptrorum
margine refïexo , punclis quatuor rubris.
L'mn. fdun. fuec. n. 408. Coccinella cojeoptris nij^ris , p-inflis qmnior rtibri*.
Unn fyjl. nat. tait. 10, p, 367, n. 19. Coccinella colcopiris nigris , punvtis
rubris quatuor, inierioribus longioribus.
La coccinelle tortue a quatre points rouges.
Longueur t \ ligne. Largeur \ \ ligne.
3 34- HiSTOIREABRÉGÉÈ
16. COCCINELLA romnda nigra , coleopir}'\:n
marginc rcflexo ^ j^^fiia tranfverfa rubra,
Linn. fjun. fuec, n. 409. Coccinella coleoptris nigris , pur6lis duobiis rubris.
frifch. g:rm. 9 , />• 34 , f. 16 , /. 6. Coccinella média nigra, pundis duubus ru-
bris dorfsUbus.
Linn. fy fi. nat. ed'it. 10 , j). 367, n. 28, Coccinella coleoptris nigris , pun£iis ru-
bris duobus , abdomine fanguineo.
Rofd. inf. vol. a , lab. 3. Scarab. terreftr. claff. 3.
La coccinelle tortue a bande rouge.
Longueur i ligne. Largeur j ligne.
Je ferois fort porté à ne faire qu'une feule efpéce de ces
deux coccinelles ^tant elles fe reliemblent. Toutes deux
ont un caractère diftincSbif , qui e(l d'être plus courtes, plus
élevées, plus arron<lies que les autres efpéces , & d'avoir à
leurs étuis un rebord faillant &: aigu , ce qui leur donne
l'air de petites tortues. Dans l'une ic l'autre , la tête bi le
corcelet font noirs fans aucune tache. Elles ont auffi leurs
étuis noirs, mais elles différent, & parles taches rouges de
ces étuis , & par leur grandeur. Sur les étuis de la première,
il y a quatre points rouges ^ deux fur chacun ; fçavoir , un
plus grand en haut vers l'angle extérieur, &; un plus petit
6c plus bas vers le bord intérieur. Sur la féconde au con-
traire, on ne voit qu'une raie rouge tranfverfe lut le milieu
des étuis , qui vue de près , paroit formée par deux ou trois
points allongés. On trouve ces deux infectes très-fouvenc
inv les plantes , les arbres ôc les fleurs , &. en particulier fur
l'ortie. Leurs larves ont fix pattes , 6c différent auffi un peu
de celles des autres coccinelles ^ en ce qu'elles ne font pas
lifTes, mais hériQees.
27. COCCINELLA romnda nigra , coleoptrorum
margine reflexo , thorace utrinque maculam^*^, /.. ';,vi__
La coccinelle noire a points rouges au corcelet.
Il y a très-peu de différence entre cette coccinelle 6c les
coccinelles tortues. Elles fe reffemblent l'une 6c l'autre
D E s I X s E C T E s. 3^5
pour 1.1 c;r.iiKicur 2c pour la forme. Les étuis de celle ci
ont pareillement un rebord Taillant , ôc tout Tinleclc cil
arrondi ik. élevé. Elle dillcre feulement en ce que (es
étuis font tous noirs fans aucune tache , bc que le corcelcc
a deux taches rouges ^ rondes, une de chaque coté. Cette
efpéce fe trouve avec les coccinelles tortues , mais beau-
coup plus rarement.
T R 1 T O M A.
L .-J T R I T O M E.
Antinnaz extrorfum ftnfim Antennes plus «^rofTes vers
crajjïores , antcnnuUs Ion- le bout , tsl beaucoup plus
giores. longues que les antennules.
Corpus oblongum. Corps allonge.
Il cil aifé de diiLngucr ce genre du précédent , par la
forme de Ton corps qui cft allongé , tk: par c^'lle à<:s anten-
nules qui (ont plus petites , & plus courtes de beaucoup
que les antennes , en quoi ce genre rellcmble à la plu-
part des autres inlectes : du relte il cil julqu'ici le ieul ,
avec la coccinelle , du moins parmi les inlectes .1 ctuis
entiers, qui n'ait que trois pièces ou articulations aux tar-
ies. Cet inlecle elï rare. Je n'en ai vu qu'un feul qu'on m'a
confié pour en taire le delîein ôc la delcription , enlorte
que je ne connois ni la larve , ni Ion genre de vie , ni
les ditiérentes métamorphofes.
I. TRITOMA. Planch. G, fi- 2.
La truôme.
Longueur a j lignes. Largeur i { lignt.
Cet infecl:e qui eft rare , eft en defTous de couleur fauve.
Sa tête eft de la même couleur. Ses antennes , qui tonc
à peu p.cs de la longueur de Ton corcelet, vont en groliif-
fant infcnhblemcnt par le bout. Elles font compolces de
33(j Histoire abrégée
onze articularions prefque triangulaires & courtes. La cou-
leur dQS antennes eft noire dans leur milieu , ôc fauve à
leurs deux extrémités. Les antennules font très courtes &c
fauves , àc les yeux font noirs. Le corcelet effc noir, allez
large, ponctué irrégulièrement &: légèrement, ôc un peu
bordé îur les côtés. Au bas on apperçoit deux enfonce-
mens , un de chaque coté , à peu près comme dans certains
bupreftes. Les étuis font noirs, chargés de ftries longitudi-
nales, àc ils ont chacun deux grandes taches fauves , l'une
aiTez ronde vers la partie fupérieure ôc extérieure , l'au-
tre plus tranfverfe & moins grande , un peu avant le bas
de l'étui extérieurement. Ces quatre taches forment en-
femble les coins d'un quatre un peu long. Tout l'animal
eft allongé & reflemble aflez pour le port à un buprefte.
Ses pattes font de couleur fauve , ôc ont aux tarfes trois
articles , mais nuds 6c un peu épineux , en quoi la tritôme
diffère encore de la coccinelle. Cet infede a été trouvé ,
au commencement du printems , fous l'ècorce d'un vieux
faule , du côté de Vitry près Paris. On l'a appelle tritôme,
à caufe des trois pièces qui compofent fes tarfes.
Ordre
DES Insectes. 337
Ordre Quatrième.
Infuics qui ont cinij articles aux Jeux premières paires de.
partes , 0 quatre JeuUmcnt a ta dernière.
D I A P E R I^ S.
L A D I A P E R 11.
Antennce taxiformts-^ ar- Antennes en forme d'jf,
ticulis lent iformi bus per ccn- k articles lemblables à des
trurn perfoliatis. Jenrilies enrilccs par leur
centre.
Thorax convexus j marginaïus, Corcclet convexe <5c borde.
l\ OUS avons donne à ce nouveau genre le nom de dia-
pere, comme qui diroic enfilé ^ .1 caule de la forme fingu-
liere de les antennes, cjui lonc compolces d'anneaux len-
ticulaires applatis 6c enhlt's les uns avec les autres par leur
centre. Ce caradere £iit aiiément reconnoitre ce crenre
parmi tous ceux de cet ordre. Nous n'en connoillons
qu'une feule efpéce , encore l'avons nous unique, ^ fa
larve nous cil inconnue.
1. D I A P E R 1 S. Planch. 6, fig. 3.
La diapere.
Longueur 3 lignes. Largeur 1 \ ligne»
Cet infecte rellèmble beaucoup .i une chryfomele, mais
il en ditftie par le nombre des pièces de les taries ^
par les antennes, qui font tout-à-fait lingulieres. Elles
ibnt courtes, de la longueur du corcclet tout au plus , ôç
compolces d'anneaux lenticulaires, applatis is: enhlcî>,à
peu près comme on voit Icî anciens ifs tailles dans quel-
Tome /. V V
i c^ jr<i<
338 Histoire abrégée
ques jardins. Il n'y a cependant que les huit dernières piè-
ces des anrennes qui ont cette forme , les trois premières
font courtes &; iphériques , ce qui donne à l'antenne
la forme d'une mafTue allongée. Tout l'infecle eft très-
lifle , brillant, noir , à l'exception des étuis , qui ont cha-
cun huit ftries longitudinales formées par des points, 6c
trois bandes tranfverfales jaunes. La première de ces ban-
des placée au haut de l'étui , eft large & terminée par un
bord onde. La féconde qui eft au milieu de l'étui , eft plus
étroite , &; fes bords , tant en haut qu'en bas , font pareille-
ment ondulés. Enfin la troifîéme eft à l'extrémité de l'étui
& ne forme guères qu'une large tache à l'extrémité de
chaque étui. Cet infecSle a été trouvé à Fontainebleau ,
dans le cœur pourri d'un chêne : il paroît très-rare.
PYROCHROA.
LA CARDINALE.
Antennœ uno verfu p^cil- Antennes en peignes d*un
nat(Z. coté.
Thorax inttqualis j fcaber , non Corcelec raboteux , & non
marpïnatus, bordé.
Rien n'eft plus beau que la couleur de cet infecbe ; c'eft
proprement celle que l'on appelle couleur-de-feu , nom
que nous avons rendu par le mot latin pyrochroa. Ce bel
infecte diftere des cicindeles par le nombre des articles
qui compofent (qs tarfes , ce qui l'a fait ranger dans cet
ordre, & il fe fait remarquer par Çqs antennes pe6tinées ,
ou garnies d'efpéces de barbes d'un feul côté , ce qui
lui forme des efpéces de panaches , qui contribuent encore
à fa parure. Nous ne connoiftbns qu'une feule efpéce de ce
genre , dont nous n'avons jamais trouvé la larve.
I. PYROCHROA. Planch. 6, %. 4.
La cardinale.
Longueur 5 lignes. Largeur 1 lignes.
dïsInsectes. 33^
Les antennes, les patres &: le delVous du corps de ccc
infeclc , lonc noirs. La tcce , le corcelct & les étuis lont d'ua
beau rouge couleur de feu. Les antennes ont leurs trois
derniers articles peclincs d'un coté. Cet inlecle fc trouve
en automne lur les haies.
C A N T H A II I S.
LA C A N T H A R I D E,
Antennoz filiformes. Antennes filiformes.
Thorax inœqualis ^Jl'ubcr y Corcelet raboteux , 6c non
non marcinaïus. bordé.
o
Famïlïa \\ Tarforum articuUs Famille i° . A t.irfes nuds.
nudis.
— i\ Tcirforum articuUs ■ z", A tarfes garnis de
eioiîes.
fponoïofis. pel
La cantharidc eft un des inlecles les plus anciennement
connus ; aulli avons-nous reilrainc ce nom à ce qenrc leul ,
dans lequel lont compris les iniecles que la médecine em-
ploie depuis long-tcms lous le nom de cantharides. Leur
caractère les tait ailément dillingucr de tous les autres
genres de cet ordre. Leurs antennes lont HliFormes , «5c
vont en décroillant inlenfiblement vers le bout, comme
celles de quelques genres lui vans; mais ils en différent par
leur corcelet qui ell raboteux 6c n'a point de rebords ,
ôc qui ell leniblable à celui de la cardinale. Ce qu'il y a
d'àlFez iingulier, c'ell que ces iniecles étant allez com-
muns ici , je n'ai jamais pu parvenir à trouver leurs larves ,
quelques recherches que j'aie faites; du relie leurs méta-
morpholes doivent être lemblables à celles des autres in-
lccl:es à étuis.
On voit parmi les elpéces qui compofent ce genre, une
petite différence , qui m'a engagé .\ les partai;er en deux
himilles. Dans les iniecles delà première famille , les arti-
culations des tirles lont nues , CS: n'ont point ces petites
V v ij
340 Histoire abrégée
brofTes ou pelottes y telles que nous les avons remarquées
dans les capricornes, les chryfomeles 6cc. leurs pieds font
comme ceux des fcarabés , des dermeftes dcc. c eft-à-dire
que les articulations des tarfes font nues , figurées toutes
de même, & vont en décroilTant vers le bout. Il n'en eft pas
de même dans les inre6tes qui compoient la féconde fa-
mille ; ils ont aux pièces ou articles de leurs tarfes , ces
efpéces d'épongés ou de pelottes , èc les articles font
de plus en plus larges èc fendus dans leur milieu , jufqu'à
l'avant-dernier inclufîvement : de plus les efpéces de la
première famille ont le corcelet plus étranglé vers le haut ,
èc enfuite élargi fur les côtés.
La première famille ne contient que deux efpéces ,
dont l'une eit la fameufe cantharide que l'on emploie
en médecine, 6c l'autre elt remarquable par l'étrangle-
ment de (es étuis, qui vont en fe retrécilTant vers le bas.
Les efpéces delà féconde famille font plus nombreufes. Il
y en a deux qui (ont remarquables par la grolTeur de leurs
cuiffes poftérieures , qui font prefque globuleufes. Les.
premières fois que j'ai vu ces infectes, je penfois d'abord
que ces grofles cuifles leur avoient été données pour fau-
ter. En examinant ces inie£tes , je me fuis détrompé. Ils ne
lautent point , ôc marchent même aflez bien malgré la
grofleur de ces cuifles. Une autre chofe qui me furprit ,
ce fut la variété de la cantharide verte à grolîes cuilFes ,
dans laquelle cette grofleur ne fe trouve point. En la
voyant, on cherche d'abord ces cuiflTes enflées, &. on efl
étonné de les trouver à l'ordinaire ^ car du refl:e ces deux
infectes fe refl^emblent tout-à-fait , & dans l'un &c l'autre
les étuis vont en fe retréciflknt. La dernière efpéce de
ce genre efl: aufîi remarquable par une autre raifon. Son
air & fon port la font reflembler tout- à-fait aune fourmi.
Je n'ai prefque jamais trouvé cet infe<5le, que je ne m'y
fois d'abord trompé.
'\i[^
DES Insectes.
P R L M I L R E F A M l L L E,
341
I. CANTHARIS viridi - auraia , antennis nigris.
Planch. 6 , tig. 5.
Linn. mat. medic. Cantharis cœrulco- vitidis, thorace terctiufculo.
Linn.fyft. nat. edit. lO , p. 41^ , n. j. Meloc alatus viriOlfTimus.
Uiij. inf. p. lot , n. I. Cantharides vulgares ofncin,»ium.
Aldrov. inf p. 476.
Jonfi. 76. Cantharis major.
LharUt, 47. Cantharis diolcoridis.
M ouf. thi.it. 144.
DdU pharm. 389.
La cantharidc des boutiques.
Longueur 4,5,8,9 Ugnts. Largeur I t , 2 , \ lignes.
La cantharidc varie prodigicufcmciK pour la granticur.
Tout Ion corps cil d'un beau vert doré , à l'exception
de Tes antennes qui font noires. Ces antennes (ont placées
devant les yeux, un peu lur le delîus de la tête. Leur pre-
mier anneau ilul e(l vert, &: Icsa^itres font noirs. Les
mâchoires font (aillantes , &: couvertes par une petite
lame, comme dans les fcarabés. Le corcelet ell: inégal,
fort étranglé proche la tcte , fe dilatant enluite, &: Formant
une pointe moulie de chaque coté. Vu .\ la loupe, il pa-
roit un peu pointillé, ainli que la tétc. Les ctuis (ont d'un
beau vert , un peu mois y Hcxibles , comme chagrinés ,
à caufe des petits filions irréguliers qui le joignent ^, le
confondent. On dillinguelur chacun deux raies longitudi-
nales allez apparentes. Les ailes (ont brunes, 6: le dellous
de la poitrine a quelques poils. On trouve ces inlecles lur
les Ircnes, fur- tout vers le mois de juin , où ils (ont accou-
plés. Lorlqu'ils font en allez grande quantité , ils répandent
une odeur dclagréable, qui (e lait Icntir quelquefois fort
au loin. Tout le monde connoit leur ulaiie en médecine.
Ilsontéminemmentla propriété, qui le trouve encore dans
pluheurs autres in (ccl:es, d'exciter des veficules i?c de ron-
ger la peau lorlqu'on les applique lur le corps : pris in-
térieurement , ili lonc diurétiques , 6: agillent même ii
342 Histoire abrégée
vivement fur les organes qui féparenc l'urine ^ qu'ils font
rendre par cette voie jufqu'au fang.
a. CANTHARIS nigra , elytris attcnuatïs ^ antict
luteis.
La cantharide a bande, jaune.
Longueur 5 lignes. Largeur i y ligne.
Elle eft toute noire, à l'exception du haut de Tes étuis
qui eft jaune. Cette couleur jaune ie termine tranfverfale-
ment. Tout le corps eft finement , mais irrégulièrement
ponctué. l.es étuis vont en fe retréciiiant vers le bout ,
<3c s'éloignant l'un de l'autre, ils tournent leur pointe vers
l'extérieur. Les ailes font noirâtres. Cet infeâe n'eft pas
fort commun ici. Celui que j'ai , m'a été donné.
Seconde Famille.
3. CANTHARIS viridi-cœrulea y elytris aitenuatis ,
femorihus pofticis globofis.
"Rai, inf. p. loo. Cantharls arundines frequentans tertia.
La cantharide verte a grojfes cuijfes.
Longueur 3 \ lignes. Largeur \ ligne.
Cet infecVe aftez fingulier, eft par-tout de la même cou-
leur verte , tirant lur le bleu. Il eft très-aifé à reconnoître
par la forme &: la groifeur prodigieule de fes cuilTes
poftérieures. Ses antennes font delà longueur de Ton corps,
tk: compofées d'articles allongés. Elles font plus brunes
que le refte de l'animal , ëc poiées fur le haut de la tête ,
immédiatement devant les yeux. Le corcelet eft raboteux ,
prefque cylindrique 6c comme étranglé dans fon milieu.
11 eft ponctué y ainii que la tête. Les étuis vont en fe retré-
ciiiant , bc font parfemés de petits points, qui fe confon-
dent. Ils ont chacun deux raies longitudinales élevées ^
mais qui ne parviennent pas jufqu'au bout de l'étui. Les
ailes font brunes. On trouve cet infecle dans les prés. -
DES Insectes. 343
N. B. Canthiiris vlridl-cœrulta , clytrls attenuaùs,
RjJ. inf. p. 102, n. 14.
CcJlc-ci n'cft qu'une fimplc varicrc de la précédente , à
laquelle clic rcircmblc en tout; il n'y a de différence que
dans les cuillcs polttrieures, qui ne font pas plus grolics
que les autres. La couleur cil aulli un peu moins bleuâtre.
4. C A N T H A R I S nigra , elytris acienuaiis fulvïs ,
femoribus pofiicis globofis.
La cantharide fauve a grojjcs cuijfts»
Longueur 4 lignes. Largeur i /igné.
Cette cfpéce eft toute fcmblable à la précédente pour
ia forme ; elle n'en diliere que pour Ta couleur. 5a tcte ,
ion corcelet & le delFous de ion corps , lont d'un noir un
peu verdarre : (es pattes 6c fcs étuiî, (ont d'une couleur
tauve , pale &i matte. Les cuillcs polléricurcs font tore
grolFes : leurs genoux font noirs &. leurs taries bruns. Cette
cantharide fe trouve dans les Heurs ; mais elle e(^ allez rare.
5. C A N T H A R 1 S (lavefccns , fubyUlofa , elytris
attenuatis.
La cantharide jaune veloutée. ^ 0
Longueur 4 lignes. Largeur 1 ligne. '
La tcte de cette efpéce eft noirâtre , avec un peu de
jaune en deflus : (es yeux &c les antennes lont noirs. Celles-
ci font un peu moins longues que le corps, iic font com-
poiées d'articles allongés. Le corceletell allez cylindrique,
un peu bordé en haut & en bas , mais nullement lur les
cotés : il e(l jaune, couvert de poils courts , ainli que les
étuis. Ceux-ci , de même couleur que le corcelet , (ont
allongés , un peu rétrécis vers leur extrémité , bordés (ur
les cotés , ^ chargés de deux lignes longitudinales élevées ,
qui , partant du haut , ne vont pas julqu'au bout , mais le
terminent, l'une vers le tiers, l'autre vers lu milieu de
344 Histoire abrégée
l'étui. On voit par-là que cet infeéle reffemble beaucoup
à la cantharide verte a grojjes cuijjes. Je l'ai trouvé une
feule fois fur les fleurs.
6. CANTHx\RIS fubv illofa ^ nigra , clytrls flavis ,
■^ jt ■ extremo antennarum anicuLo reliquis trlplo majore»
La cantharide noire a étuis jaunes.
Longueur 3 \ lignes. Largeur 1 ligne.
Elle eft toute noire , à l'exception de ^q^ étuis, qui font
jaunes 6c tranlparens. Soncorcelet i^ fes étuis lonc un peu
velus , &: le deifous de fon corps eft liiïe. ^w delFus , fe
trouvent de petits points defquels partent les poils. Mnis^
ce qui fait le cara6lere ipécifique de cette cantharide , c'ell
la longueur du dernier anneau de fes antennes , qui eft au
moins trois fois plus long que les autres. On trouve fré-
quemment cet infedle dans les bois.
7. CANTHARIS tejiacea ^ elytris apice nigrïs,
La cantharide fauve avec la pointe des étuis noire.
Longueur $ lignes. Largeur i f ligne.
Sa tête , fon corcelet, fes étuis, fes antennes & fes jam-
bes font de couleur fauve , matte àc nullement brillante.
hts yeux , l'extrémité des étuis ôc le deftbus du ventre ,
font noirs, ainfi que la plus grande partie des cuifTes. Le
corcelet eft aifez cylindrique 6c preique uni. Les étuis font
mois, flexibles, &: auiîi larges en bas qu'en haut. Les an-
tennes font de la longueur de la moitié du corps.
■f/ • /o
— ,~_^ — : 8. C A N^T H A R I S fufca , elytris ami ce , tho race que
fi^^'j^Av^' elongato rubns.
La cantharide fourmi.
Longueur l ^ ligne. Largeur \ ligne.
La couleur Se la forme de cette petite efpéce , lui don-
nent , à la première vue, l'air d'une fourmi. Sa tête eft
brune , aflez grofte. Ses antennes font aflfez rouges , éga-
lent
DES Insectes. 545
lent au plus la longueur de la moitié de fon corps, & font
compoiccs d'anneaux aflcz courts. Le corceict eft cy-
lindrique de allonge. Sa couleur ert d'un rouge fonce ,
un peu plus brun en devant. Les étuis (ont lilles , finement
pointillés, de eouleur brune, tirant fur le rouge dans leur
}>artie antérieure. Les pattes font d'un brun médiocre-
nient foncé.
T E N E B R I O.
LE TÉ NÉ B RI O N.
Antennœ filiformes. Antennes filiformes.
Thorax planas marginatus. Corceict uni ^c bordé.
Famïi.a \\ Ant.nnét articuiis Famille i°. Antennes à nrti-
glohojis j excrorfum crjjjiorcs. clés globuleux , un peu plus grof-
fes vers le bout. j- 3/>^-
1*. Antcnnâ, arùculis i®. Antennes à arti-
hngis , ublque iqualcs. cies longs , égales par-tout. . .-(
Le genre des ténébrions n'efl: pas difficile à reconnoî-
tre. Parmi tous les inlecles de cet ordre, qui ont cinq ar-
ticulations aux tarfes des deux premières paires de pattes,
6c quatre à ceux de la dernière , il n'y a que trois genres
dont les antennes (oient filiformes; tous les autres les onc
figurées ou en peigne ou en mallue , £cc. Ces trois genres ,
dont les antennes fe reflcmblent, fe diftiniiuent enfuite
aifément par la forme de leur corcelet. Le ténébrion ell
le leul des trois, dont le corcelet loit uni &: garni d'un re-
bord. Ainli ce dernier caractère , joint à la figure àcs
antennes , rend le ténébrion très-reconnoiilable. Nous ne
joignons point à ces marques caraclérilliques , un autre
caractère que quelques Auteurs ont admis , quoiqu'il
foit fautif. C'ell d'avoir les deux étuis reunis enlemble,
fans qu'il y ait d'ailes fous ces étuis. On remarque .1 la
vérité cette particularité dans <]uelques ténébrions , mais
non pas dans tous , comme on le verra aifément dans le
détail des efpéces. De plus, d'autres infectes, quoique
Tome I. X X
^^6 Histoire abrégée
fort difîerens des ténébrions, ont ce caractère. Nous Ta-
vons déjà obfervé dans quelques charanfons &: dans d'au-
tres. Ainfi, en n'employant que ce feul caractère, il fau-
droit réunir tous ces infectes avec les ténébrions. Ceft
auffi ce qui a induit en erreur 6c a fait rappou'ter à ce genre,
par diiFérens NaturalifteSj quelques chryfomeles, parce
que leurs étuis font réunis enfemble. Cette marque peut
donc fervir feulement de note fpéciiique, mais nullement
de caractère générique.
Les ténébrions , je veux dire ceux qui ont le véritable
caradlere de ce genre, volent peu la plupart, plufieurs
même manquent d'ailes 6c ne volent point du tout, mais
en récompenfe , ils courent aflez vite. Les larves qui les
produifent fe trouvent difficilement , étant cachées 6c
enfoncées dans la terre, où elles fe métamorphofent.
Nous avons été obligés de partager ce genre en deux
familles , à caufe d'un ieul infe6le , qui s'éloigne un peu
des autres. Tous les ténébrions , à l'exception de celui-là ,
ont leurs antennes un peu plus grofTes vers le bout , 6c
compofées d'articles ronds 6c globuleux : nous en avons
compofé la première famille. La féconde ne renferme que
le feul ténébrion jaune, dont les antennes égales 6c de mê-
me grofleur par-tout , font compofées d'articles allongés.
Première Fa mille.
T±~~^ — "" % i.TENEBRIO atra ^ aptera , coleoptris lœvious j porte
Lînn. fyft. nat. edit. lo , p. 418, n. 10. Tenebrîo apterus coleoptris mucro-
natis.
Linn. faun.fuec. n. 594. Tenehrio atra, coleoptris pone aGuminatis,
Aldrov. inf. p. 499.
Mou_ffet. p. 139. Blatta fœtida tertia.
Charlet. exercit. p. 48. Blatta fœtida.
Merret. pin. p. 202. Blatta fœtida.
Petiv. ga^oph. p. 38, t. 24,/. 7- Scarabaeus impennis tardtpes.
Lifi. loq. p. 388 , n. zi. Scarabeeus è toto niger , mimme nitens ^ fœtidus.
Raj» inf. p. 89 , n. 4. Scarabaeus niger rotundus laevis , antennis globofis.
Frifch. gertn. il, p. 17, t. 25. Scarabaeus terreftris & Aercorarius niger, És&-
DES Insectes. 347
Dafe ph.irm. /•. 91. Blatta officinarum.
lier, oel, 62. Tenebrio primus.
Le ténébrion lijfc a prolongement.
Lortf^ueur 10 lignes. Largeur 4 //gne.t.
Cette clpéce de ténébrion, qui cft alTcz gr.mde, varie
un peu pour lagr.indeur. Sa couleur ell d'un noir toncé, ^
peu luifant. Sa tcte eft alTez allongée. Ses antennes (ont
compo(ces de onze articles, dont les derniers font lenti-
culaires. Elles font placées devant les yeux, qui lont fort
petits pour un infccle de cette i^randeur. Ces antennes
égalent le tiers de la longueur de ranimai. Le corcelet eft
allez lilTè , avec des rebords fur les cotés , &C Cà partie pofté-
rieure eft un peu retrtcie , prelque comme dans les bu-
preftes. Les étuis lont lillcs, recourbés en deflous, de re-
couvrent une partie du ventre. Ils font joints enlemble,
comme s'ils n'en formoient qu'un leul. On voit cependant
la marque de la future, qui, vers le bout, eft enfoncée 6C
forme une canelure. Ces étuis fe prolongent ôc torment,
vers leur extrémité , une pointe iemblable à une queue.
On voit par leur conformation , qu'ils ne peuvent ni s'ou-
vrir ^ ni le lever, aulîl cela n'eft-il point nécelLiire, puif-
que l'infeclie n'a point d'ailes. L'articulation des pattes
avec le corps, a quelque choie de llngulier. C'eft une ef-
péce de globe , qui roule dans une cavité, ce que Ton ap-
pelle articulation de genou. Ces pattes lont allez longues.
On trouve coninuineinent cet inlecle , qui fent mauvais ,
dans les campagnes èc les jardins, parmi les ordures.
1. TENEBRIO arra , aptera , coUoptris nigofis ,
ponc acum'inans. Planch. 6 , Hg. 6. /
Le ténébrion ridé.
Longueur 5 lignes. Largeur ■} lignes.
Cette efpéce eft moins allongée que la précédente. Elle
eft par-tout de la même couleur matte , noire ôc nulle-
ment luilante. Ses étuis ont quelques rides élevées, lon-
X X ij
^A^ Histoire abrégée
gitudinales , tortueufes , 6c ils fe terminent par une pointe
ou un prolongement , mais bien moins marqué que dans
la première el'péce. Sa tête 6c fon corcelet vus à la loupe ,
paroilTent très-joliment chagrinés. J'ai trouvé cet infede
à terre , dans le fable.
3. TENEBRIO nîgra , aptera , dytrorum ftriis oclo
punclans per paria difpojîtis.
Le ténébrion a fines jumelles.
Longueur 4 lignes. Largeur 2 { lignes.
11 eft par-tout d'un noir luifant. Son corcelet eft grand ,
laro-e , peu bordé 6c fort lifle. Ses étuis font chargés chacun
de huit ftries , formées par des points peu enfoncés. Ces
ftries ont un arrangement iîngulier. Elles font difpofées
par paires, ou deux à deux, l'une à côté de l'autre ^ ayant
les intervalles qui les féparent , alternativement plus 6c
moins laro-es. Les étuis font arrondis par derrière, fans
prolongement. Ils font unis & fondés enfemble , & il n'y
il point d'ailes deffous , ainfi que dans les deux premières
efpéces.
4. TENEBRIO nigro -fufca ovata , elytro Jîngulo
finis oclo lœvibus.
Le ténébrion a huit firies lijjes.
Longueur 5 { lignes. Largeur i \ ligne.
Tout fon corps eil de couleur brune, noirâtre, un peu
plus claire cependant en deffous. Ses antennes, d'un quart
plus lono-ues que le corcelet , font compofées de onze
articles triancrulaires , affez courts , fur-tout vers le bout.
Les antennules font faillantes 6l terminées en mafle. Le
corcelet convexe , uni & bordé, paroît à la loupe finement
pointillé. Les étuis le font auffi, 6c ont chacun huit ftries
fono-itudinales , peu profondes , .dans le fond defquelles
font des points. Les quatre pattes de devant ont cinq arti-
culations aux tarfes \ fçavoir , les trois premières larges ^ ea
DES Insectes. 349
cœur 6c ornées Je pelortcs cndcllous ; la quatrième, petite,
courte, peu apparente &: aulîi en cœur; &: la cinquième,
qui loutient les onglets, longue, étroite 6i liflc. Les tarfes
des partes de derrière, n'ont que quatre articles longs Ôc
étroits, à l'exception de l'avant-dernier, qui cft beaucoup
plus court. Cet infccle, à la première vue, relTemblc à un
buprcfte. On le trouve courant à terre , dans les campa-
gnes.
5. TENEBRIO nigro - cuprea , e/ytro fingulo finis
ocio , coltoptris ponc acuminatis.
Le ténébrion bron^^é.
Longueur 5 { lignes. Largeur a ligntJ.
La couleur de celui-ci eft noire; mais en delTus W eft
bronzé. Les articles de (es antennes font un peu plus allon-
gés que dans les précédens. Son corcelet ell pointillé ,
convexe, avec des rebords bien marqués. Les étuis fonr
aulIi Hncment pointillés, 6c ont chacun huit flries , for-
mées par des points allongés. Leur bout ou extrémité a un
prolongement tormc par le rebord.
6. TENEBRIO atra ^ oblonga _, elytris finis novcm
lœvibus.
Linn.fy^l nat. tdit. iO ,p. 41-' , n. i. Tcnebrio nigcr tofjs.
Linrt. fdun. fuec. n. 547. Nlordcila antennarum srticulis icntifomiibus, ultiir.o
globolo.
j4:i. Uff. 1736 f p. 19, n, 1. Attelabus atcr , oblonpui , depreflus.
Muufj'ei. lai. p. 1^4. Vcrmis farinarius. ) r
Raj. inf. p. 4. Vcrniis tarinarius. ^
Le ténébrion a neuf fi ri es lijjes.
Longueur 7 lignes. Largeur 2 j lignes.
On voit par les dimcnfîons que nous donnons , que cet
infcé^e ell tort allongé. Sa largeur cil .\ peu près la même
par-tout. Sa tête &: Ion corcelet lont lilles, 6c relJemblenc
pour la forme, à ceux de la première elpece. Les anten-
nes (ont aufîi compolèes d'articles lenticulaires, mais elles
font allez courtes^ 6c n'égalent pas la lungueui- ilu corcc-
350 Histoire abrogée
1er. Les étuis font longs, chargés chacun de neuf ou dix
llries, qui paroifTent lilTes^ quoique la loupe faiîe décou-
vrir une infinité de petits points fur Iqs étuis. Les cuil--
fes font articulées avec le corps, par le moyen d'une tête
ronde, qui forme le genou, comme nous l'avons dit de
la première efpéce. Tout l'infecte eft noir en deflus , 6c
d'un brun fouvent noirâtre en deffous. On le trouve dans
les ordures des maifons. Sa larve, qui eft lifTe , longue,
de couleur jaune, avec fix pattes à fa partie antérieure ,
fe trouve dans la farine &:.dansla pouiîîere des bois pour-
ris ôc vermoulus. L'infe£te parfait a des aîles (ous fes
étuis.
7. TENEBRIO aira , elytris flriis quinque utrinquc
dcntatis,
Linn. faun. fuec. n. 382. Caflîda nigra , elytris ftriis quinque utrinque dentatis ,
clypeo emarginato.
AU. Upf. 1736 , p. ij. Caffida nigra , clypeo emarginato , elytris punc-
tatis.
Linn. fyji. nat. edit. lo, p. 361, «. 16. Silpha fufca, elytris lineis elevatis
tribus utrinque dentatis thorace fuberaarginato.
Le ténébrion a fliies dentelées.
Longueur 3 lignes. Largeur i lignes.
Cet infe£te eft noir , ainfi que les précédens. Sa tête
eft courte, 6c bordée : il la retire en partie fous fon corce-
let. Les yeux font petits 6c placés poftérieurement. Les
antennes font compofées d'articles globuleux , plus gros
vers l'extrémité ; elles font courtes 6c n'égalent que la
moitié de la longueur du corcelet. Celui-ci eft large , uni
6c bordé, hes étuis, qui font aflez courts, ont cinq ftries
longitudinales , élevées , dont il n'y en a que trois qui
foient bien marquées. Des deux côtés de ces ftries , font
des points élevés , qui fe confondent avec elles , 6c \qs
rendent dentelées. Sous les étuis , font des aîles courtes ,
dont il ne paroît pas que l'infecte fade ufage. On trouve
ordinairement cet animal par terre, 6c quelquefois dans
les charognes , qui font le domicile ordinaire de fa larve.
D E !i I N I. ».. T E S. 351
8. TK N E B R I O nigra j uju /ccvis , colcoptris ponc
rotundatis.
Le ténébrïon noir lijje.
Longueur 3 li^ntf. Largeur 1 [ ligne.
Celui-ci eft tout noir &: li(Te, au moins a la vue fim-
ple ; car la loupe le fait paroicre un peu poiiuillc , avec
quelques conimencemens de flries. Son corcclet cil large
éc grand , ^ (es étuis font arrondis par le bout , fans au-
cun prolongement. Il le trouve avec les précëden$ , dans
les terres labloneufes.
9. TENEBRIO tota fcrruginça fubvïllofa.
Le ténébrïon fauve velu.
Longueur 1 \ t'git. Largeur ^ ligne.
hcs antennes de cette efpéce, font compofces d'articles
lenticulaires , fort courts , i^ plus gros vers l'extrémité.
Elles ne (ont que de la longueur du corcelet. Celui-ci eft
aflez grand ifc convexe. Tout Tinlecle eft de couleur ma-
ron-clair: fa tcce, Ion corcclet 6c les étuis, font légère-
ment velus. 11 eft arrondi par le bout poftericur.
10. TENEBRIO tota ferruginca iccvis.
Le ténébrïon fauve iiffe.
Lunguiur I { ligne. Largeur \ ligne.
Cette efpéce ne diftcre de la précédente, que par la
grandeur, 6^ parce qu'elle cil très-lillé, lans aucuns poils.
Du refte , (a couleur eft la même, leulement un peu plus
claire. Ses yeux (euls font noirs. Ses antennes font com-
polées d'anneaux courts &: lenticulaires ; elles font plus
polies vers le bout, qui eft prelque forme en mallue.
Tout l'infecle eft moins allongé que le précédent.
Seconde Famille.
11. TENEBRIO /utea.
35i Histoire abrégée
Le ténébrïon jaune.
Longueur 3 { lignes. Largeur l :; ligne.
Sa couleur eft par-tout d'un jaune clair. Sa tête efl: un
peu allongée, avec \qs mâchoires avancées ôc les antennu-
les faillantes. Les yeux font noirs. Lesr antennes font com-
pofées d'articles allongés , en quoi cette efpéce diffère
des précédentes. Elles lont plus longues que la moitié du
corps, 6c un peu noires vers leur extrémité. Le corcelet
oblong & rétréci, a des rebords fur les cotés, ^ reflem-
Lie à celui des bupreftes. hQS étuis ont chacun neuf ftries
longitudinales peu enfoncées. On trouve cet infecke aflTez
fouvent fur les fleurs.
La différence de fes antennes & de celles des efpéces
précédentes, m'auroit engagé à en faire un genre à part,
ii leur pofition, la forme des yeux, celle du corcelet, ôc
l'articulation des pattes , ne l'euffent pas rapporté aux té-
nébrions. D'ailleurs , cette efpéce eft la feule de fa fa-
mille. Cefl: la raifon pour laquelle je l'ai jointe à ce gen-
re j me contentant d'en faire une famille à part.
N. B. On peut ajouter aux ténébrions de la première
famille, une belle efpéce, qui approche des deux pre-
mières, 6c que je n'ai point trouvée aux environs de
Paris, mais qui m'a été envoyée du Languedoc, par M.
l'Abbé de Sauvages.
-^ TENEBRIO atra , apura , rotundata , clytris
fulcis tribus eUvads.
Le ténébrïon canelé.
Longueur 7 lignes. Largeur 4 \ lignes.
Cette efpéce n'a point d'ailes , 6c (qs étuis font foudés
enfemble , 6c n'en forment qu'un feul. Trois canelures
élevées régnent fur chaque étui , fans compter celles des
bords. L'intervalle qui eft entr'elles, eft parlemé de points
élevés , 6c comme chagriné.
MORDELLA.
D£S Insectes. 3^5
M O 11 D E L L A.
LA MORD E L L E.
Anrcnnœfuhfcrratœ^arù- Antennes irn peu en fcie.
cuiis Lnangularibus. à arciclcs triangulaires.
Thorax aniïce. acccnuatus , con- Corcclcc convexe , plus étroit
vexus, en devant.
Nous avons confervé à ce genre le nom de niordcllo,
nom c]ui lui avoit déjà été donné; mais en y faifant entrer
beaucoup d'autres inleclcs d'un genre trèf-di tuèrent , que
nous avons décrit plus haut , fous le noni d'alril'cs. La
mordcile dont il s'agit ici , le diltingue ailémcnt des au-
tres genres de cet ordre, par les antennes , dont les arti-
cles triangulaires^ reprcfentent les dents d'une Icic. Ce
IluI carnctcre auroit pu lufHre. Nous y avons encore ajou-
té un autre caraclere acceiloire , c'elt la forme de Ion cor-
celet , qui eit convexe 6c rétréci fur le devant j ce qui
forme encore une autre dillinclion particulière à ce genre.
hQs efpcces qui lecompolcnc , le trouvent ordinairement
lur les tk'urs; mais je ne connois point leurs larves.
I, MORDELLA atra , caudaia , unicolor.
Planch. G , %. 7.
l.lnn. fjun. fuec. n. 534. Mordelta ohlonj^a atra, cauJa aculjo termlnata.
lÀnn, fyjl. nac. cdit. 10 , /?. 420 , /j. l. \lordcl!a aculeata.
Ait. Ûf'J'. 1736,/'. 15,'J. i. Mordclla cauda aculcata.
La mordellc noire a pointe,
Lor.outur a lignts. Largeur ) ligne.
Cette mordcile ell toute noire. Sa rcte efl: lille. Ses an-
tennes, placées devant les yeux, lont compolces de onze
articles, dont les quatre premiers lont ronds &: globuleux,
& \cs lept derniers lont triangulaires ^ lormeiit un peu
la icie. Ces antennes lont de Li longueur du corcelet.
Tome I. V y
3 54 Histoire abrégée
Celui-ci efb convexe; uni, fans que fes bords foient rele-
vés. Les étuis font auffi très-lifles , de moins longs que le
ventre , qui fe termine en pointe alTez aiguë 6c longue ,
mais qui ne pique point. Les pattes font longues , ainfi.
que les taries , dont les articles font allongés , 6c vont en
décroilTant; enforte que le premier eft le plus gros , ôc le
dernier , qui termine la patte , le plus petit. Je ne fais fi
cet infecle faute , je l'ai cependant trouvé fouvent iur les
fieurs.
iV! B. J'ai auiïi obfervé une variété toute femblable,
mais plus petite des deux tiers ^ &: dont les antennes fonc
moins en (cie. Peut-être ne diffère- t-elle que par le fexe.
2. MORDELLA aira^ caudata , fafciis villofo-
aureis.
La mordelle veloutée a pointe.
Longueur 3 lignes. Largeur I 5 ligne.
Sa grandeur vari^ ; il y en a de plus grandes (Se de pllis
petites. Du relie , elle eit tout à-fait femblable à la pré-
cédente pour la forme , mais elle en diffère par les poils ,
dont elle efï joliment ornée. Ces poils couvrent prefque
tout le delTous du corps , qui paroît jaune & comme doré ,
vu à un certain jour Le tour du corcelet a de femblables
poils. Les étuis ont deux larges bandes tranfverles de
femblables poils , qui paroitîenc d'un jaune doré , & dont
la couleur Forme l'iris, 6c change fuivant qu'on tourne
l'animal en différens fens. On trouve cet infecle avec le
précédent.
3. AÎORDELLA nigra , elytris fulv'is firlmis.
La mordelle a étuis jaunes firiés.
Longueur 4 lignes. Largeur l j ligne.
Cet infecle efl beau 6c aflez fkigulier. Ses antennes ,
bien formées en fcie 6c compofées d'articles triangulaires
allongés ^ ont au moins les deux tiers de k longueur dm
D E s I N s E ( T E s. 3 55
corps. Elles font placées devanc les yeux. Les antei"i:iu!«s
lonr coinpolct;$ do trois pièces, donc la dernxrc tiï ioè-*t
grollc. Les yeux font alU-z laillans. Le corcclec convexp
iiC Ijllè , va eii ic retrceJilaiit par-devant , enforce que Ion
articulacioQ avec la tcte, paroU touiuoe ^cianglce. PajT
derrière , il eft coupé t raid ver faleinciU , de façon cepen-
dant que ics cotcb forment des angles un peu pointus.
7 ont 1 infecte ell noir, à rcxcepriou de$ étuis, qui ionc
d'un jaune fauve. Ces t'tuis iont allez lifles ôc ont chacufi
huit llries longitudinales , Foraiées par des points. On
trouve cet inlecle dans les bois , IlU* les arbres.
4. i\î O R D E L L A nigm , elytrls fulvis lœvibus.
La mordclle, a étuis jaunes fj.ns fines.
Longueur 3 lignes. Largeur 1 j lii;r.c.
Elle reilèmble tout à-faità la précédente pour la iormc,
mais elle a pluiieurs diliérences. Ses antennes ,qui e^^alenc
les deux tiers de la lonimeur de (on corps , font beaucoup
moi[is en fcie; à peine leurs articles paroillent-ils trian-
gulaires. Ces antennes , fur-tout à leur baie , iont de cou-
leur nîaron , aiiïli que \<^s aiitennules, les mâchoires, les
pactes C>: les étuis : le retle de l'aninKil ell noir. Le.s yeux
iont liiillans , moins cependant que dans Telpcce précé-
dente. La tête ik. le corcelet font d'un noir allez niatte.
Les étuis font uin's , fans ilries , àc vus à la loupe, ils pa-
roilîent couverts d'un duvet court. On trouve cet initclc
avec le précèdent.
5. M O R D E*L L A fufca , pedibus fcrrugineis.
La morde lie brune h partes fauves,
Lon[iueur 3 ^ lignes. Lurgeur l l l'g '(■
On remarque encore dans cette mordclle , la mcmc
forme que dans les deux elpéces précédentes , entre lefr
quelles cclloci lemble tenir le milieu. Ses antennes ,
prefque aulli longues que le corps , Iont moins lornu'cs en
Y y ij
35^ Histoire abrégée
fcie que dans la troiliëme efpéce , & plus que dans la fui-
vance. Leurs bafeSjainfi que les antennules & les pattes,
font de couleur fauve : le refte de l'infedie eft brun. Les
yeux font faillans. Le corcelet & "les étuis font femés de
petits points prefqu'imperceptibles à la vue, avec un petit
duvet clair-femé & court. Sur les étuis , on voit quel-
ques ftries peu enfoncées & peu apparentes ^ principale-
ment vers les bords. Les ailes, qui font fous lés étuis,
font noirâtres. Cet infecte varie beaucoup pour la gran-
deur. On le trouve avec les précédens.
N O T O X U S.
LACUCULLE.
Aatennœ filiformes. Antennes filiformes.
Thorax cucullatus 3 dente acuto. Corcelet armé d'une appendi-
ce , qui revient en devant j en
forme de coqueluchon.
Nous avons donné le nom de notoxus à cet infecte , qui
n'a point encore été décrit , à caufe d'une pointe qu'il porte
à foncorceletjducôté du dos, ce qui lui rend le dos pointu
&: aigu j ainfi que le porte le nom de l'infecte. Ce caractère
lin<?ulier diitingue aifément ce genre , dont Ïqs antennes
font fi m pies ce filiformes. Comme cette efpéce de pointe ,
qui revient en devant, forme une figure approchante de
celle d'un coqueluchon , nous avons tiré de-l^ le nom
françois de l'infecte , & nous l'avons appelle la cuculle.
Nous n'avons trouvé qu'une feule efpéce de ce genre , en-
core eft elle rare , èc nous ne connoiilons point la larve
qui la produit.
I. NOTOXUS. Planch. 6 , fig. 8.
La cuculle.
'Longueur i lignes. Largeur j ligne,
La forme finguliere de cet infede , le rend très-remar-
desInsectes. 357
quablc. Sa couleur cil jaunâtre : (es yeux loiu noirs Se U>tz
gros : les ancennes (ont de la longueur de la moitié de loii
corps , &c hlitornies. Le corcelet a en dellus une i;roire
pointe, cjui revient en devant , «S: recouvre la tête daiis ion
milieu , s'avancant jufqu'à la partie antérieure. Cette
pointe forme une elptce de cucuile ou coqueluthon : Ion
extrémité eil un peu noire : le relie du corcelet ell d'un
jaune fauve. Les ctuis iont de la mcmc couleur , jau-
nes, avec quatre taches noires, deux lur chaque trtui ,
une en haut , l'autre en bas , un peu avant l'exti tmitc de
l'étui. Outre cela , la future des étuis clt noire , 6c forme
une bande, qui commcn^j'anc à J'écuilon , par une rache
artbz large , devient plus étroite , 6c delcend pour fe con-
fondre avec les deux taches intérieures , qui par cette jonc-
tion, torment une large bande tranivcrlale lur les ctuis, au
lieu que les taches fupérieures Iont ilolées. Les pattes &:
tout le dHîbus de l'inicifte font d'un jaune fauve. Un trou-
ve cet in(cc\e, mats très-rarement, lur les fleurs des plan-
tes ombelliteres.
CEROCOMA.
LA C É R O C O M E.
Antcnnœ. uhimo arnculo Antennes dont le dernier
clavdio : ( mafcuUs compLica- article , plus gros , forme la
t(z yinmtdio pcclinatœ.) malle: ( pliécs &: peclinées
dans leur milieu , dans les
maies.
Ce genre eft encore plus Imgulier que le précédent , &:
j! a un caraclcre qui le dillingue de tous les autres inlefles
à étuis. Ses antennes (ont compoices de onze anneaux ,
dont les dix premiers (ont fort courts, &: le dernier plus
gros que les autres, forme lui feu! le tiers de la longueur
de l'antenne , ce qui donne à cette antenne la figure d'une
mallue. Les antennes des maies (ont encore plus fini;u-
liercs. Outre ce dernier anneau fort gros j elles (ont re-
'3 58 Histoire abrégée
pliées en forme de S , & de la plupart des anneaux , par-
tent des appendices y qui ies rendent pectinées dans leur
milieu. Cette {ingularité , d'avoir des antennes en.niême-
tems«en peigne & en mailae , mérité d'être rémarquée.
Aiilîi l'infëcle qui les 'porte , a-t-ii quelque chofe qui frap-
pe. Il femblequ^ fa tête foit ornée de panaches , &c c'eft
de-là que nous vivons tiré ton nom. Je ne connois point la
larve-cie ce l'hâte ihfecle , dont nous n'avons encore qu'une
feule efpéce.
I. CEROCOMA. Planch. (^, %. 5).
A , Llnn. 'fy'ji. nat.' 'eâit.: lO ^ y»/ 4^0 <n. 7. Mfelee alatus viridis , pedibus -lutok , sn-
'"'''' tennis abbreviatis clavatis brfevibus irregulanbus.
La cerocoms.
Longueur 4 Ug-nes. ' Largeur i ligne.
La cerocome reiremble aiTez à la cantharidejdes bouti-
ques pour la forfne de fbn corps , elle eft feulement plus
petite. Sa couleur eft d'un vert aflez brillant , à l'excep'tion
des antennes &: des pattes , qui font d'un jaune citron ,
encore les cuifles font -elles vertes en tout ou en partie
dans la femelle. Son corcelet eft arrondi , n'a aucun re-
bord, &c eft un peu raboteux, fur- tout celui du mâle. Ce
corcelet eft finement pointillé, ainli que les étuis ; mais ce
qui rend cet infecbe iinguiier & très-aiié à reconnoître, ce
font (es antennes. Nous n'avons qu'une feule eipéce de
ce genre (ingulier. Je la dois à M. Diiplelîis , qui l'a trou-
vée en automne.
desInsectes. 3 59
A R T I C L I: I I
DE LA ]' R t M I t li E S E C T I O N.
Inficlcs à étuis durs qui ne couvrent qu une partie du ventre.
O ^ D R E PREMIER.
Infectes qui ont cinq articles cl toutes les pattes.
S T A P H Y L I N U S.
LE S T A P n Y L I N.
Aniennœ filiformes. Antennes filiformes.
Alt tcclx.. Allés cachées fous les ctuis.
Abdomen incrme, Excrcniitc du ventre nue &
fans détcnfe.
E iLiphylin efl: aifc à rcconnoîrrc , ôc de plus il a beau-
coup de caraclercs qui le dilbn^uenc. D'abord parmi tous
les genres renfermés dans ce (econd article, celui-ci ell
le leul qui ait cinq pièces aux t;irles de toutes \cs pattes ,
enforte qu'il conllituc à lui (cul un ordre particulier : de
plus les antennes fimples 6l filitormes le di{tin!;uent du
proicarabé ; fes ailes cachées tous (es étuis , empêchent de
le confondre avec la necidale ; 6c: l'extrémiré de Ion ven-
tre qui c{\ nue, diOcre de celle du perce-oreille, qui
cil armée de pinces. Le corps des Aaphylins efl fort allon-
gé du moins dans la plupart des elpcces. Leurs étuis (ont
fort courts, ^ dans quelques-uns ils (ont (i petits, qu'en
les regardant avec peu d'attention , o;i ne les apper»^oit pas
3^0 .Histoire abrégée
d'abord , Ik. qu'on eft tenté de les prendre pour des larves :
auflî les larves de ces infectes diî^ërent-elles peu de rani-
mai parfait : elles n'ont point d'étuis, & leur corcelet n'eft
point écailleux ; à cela près , la figure de Tun ce de l'autre
eil: très-reflemblante. Ces inlectes ont une particularité qui
fe rencontre dans prefque toutes les efpéces de ce genre :
c'eft qu'ils relèvent fouvent en l'air leur queue ou l'extré-
mité de leur ventre , fur-tout fi on vient à les toucher , on
voit auflitôt la queue fe relever , comme fi l'infecle vou-
loit fe défendre ôc piquer. Ce n'eft point cependant à cet
endroit, que font les armes ofFenfives de cet infecte. Sa
queue ne pique point , mais en récompenfe il mord 5c
pince fortement avec fes mâchoires , & on doit y prendre
garde , fur-tout en prenant les grofles efpéces. Leurs mâ-
choires font fortes , débordent leur tête, 6l cet anrnial s'en
fert pour prendre &: pour dévorer fa proie. 11 fe nourrit des
aunes infectes qu'il peut attraper ; ion vent même deux
ftaphylins de même efpéce fe mordent 6c fe déchirent
réciproquement. Quoique cet infecte ait des étuis très -pe-
tits , fes ailes cependant font grandes , mais elles font
artiltement repliées i!<, cach 'es fous les étuis. L'infedte les
déployé èc les étend iorfqu'il veut voler, ce qu'il fait fore
légèrement. Parmi les petites efpéces de ce genre , il y en
a plufieurs dont les couleurs font vives ôc finguliérement
entrecoupées : nous allons entrer dans le détail de ces
efpéces.
I, STAPHYLINUS arer , extremo amennarum
,.;. 7 articula lunulato. Planch. 7 , fig. i.
« f. '{> Llnn. faun. fuec. n. 603. Staphylinus ater glaber , maxillis longitudine capitis,
rf <^i*'2 ^ ' ZTm/z. /x/?. nat. edit. 10, p. 4-1 j «• 3- Staphylinus maxillofus.
Jonji. inf. r. 16, ord. infim. f. i , a, 3. Staphylinus.
Moujfa. lat.p. 197. Staphyliîius.
Lyjî. loq, p. 391 j n. z. Scaiabxus majurculus niger , forcipibus infeftis.
liaj. inf. p, 109, n. i. Staphylinus major , lotus niger.
Aci. V}f. I73(î, P' 15 , «* i » 3* Forficula coUari nigro , clytris nebulofis;
Le grand flaphy lin noir lijfc.
l,ongueur 11 lignes, Largiur a 5 lignes.
DES Insectes. ^^i
Ce ftaphylin , Je plus <;i aiid de ceux de ce Pays-ci , clt
tout noir, tant en delfus t]u'endellous. S.i tête, (on corcc-
Ict 6c ics étuis (ont d'un noir matte. Ses mâchoires font ai-
guës, dures ik de la loiiL;ueur de la cétc pour le moins. Ses
antennes implantces lur le delîus de \a tcte, ibnt compo-
(ées de onze anneaux, dont le premier eft long, droic
& double des autres, ce t|ui ell commun .\ tous ceux de ce
i^enre, &: hiir paroitrc leurs antennes comme coudées.
Dans cette elpéce, elles vont en diminuant, fe terminent
en pointe, i\: leur dernier article eft échancre ôc comme
raillé en croilTant, dont un des cotés eft plus long. Ces an-
tennes font d'un tiers plus Ioniques c]ue la tête. Le corcelet
eft uni, convexe ô: un peu bordé. Les cttiis couvrent le
tiers du ventre. Celui-ci e(l un peu velu lur les cotés , ^ cfl
Ibuvent terminé par deux touffes de poils. Les pattes (bnt
allez loni;ucs, &i leurs pieds ou taries font composés de
cinq articles c]ui vont en diminuant éj^alement, tous en
général aliez courts & chargés de brollès ou de pelottes en
tlellbus. On trouve cet infecte dans les bois 6c les jardins.
Il ell fort vorace, &. .mange les autres infeclcs &i même
les IcmblabJes.
z. STAPHYLINUS a!ro - cœndefccns , extrcmo
amtnnarum aruculo lunulaio.
Le Jlaphylin bleu.
Longueur -j lignes. Largeur i \ ligne.
Cette efpéce reflemble beaucoup à la première , à la
grandeur &. à la couleur près. Sa tcte. Ion corcelet & les
étuis font pointillés &: bleuâtres. Ses antennes , Tes pattes
6c Ton ventre lont noirs.
3. STAPHILYNUS atcr , cx^remo aniennarum
aruculo fuhglobofo , elytris ihorace brcvionbus.
Le petit jlaphylin noir.
Longueur 6 ligna. Largeur l f ligne.
Celui-ci eft tout noir. Sa tête, fon corcelet &: les étuis
Tome L Z z
^6i Histoire abrégée
font pointillés. Ses antennes qui font prelque de la lon-
gueur de la tête 5c du corcelet , n'ont point le dernier arti-
cle formé en lunule , comme dans les deux eipéces précé-
dentes j mais arrondi.
4. STAPHYLINUS ater , elytris thoracc diiplo
longioribus.
Le flaphylin noir a longs étuis,
"Longueur 2 lignes. Largeur l ligne.
Il eft par-tout de couleur noire , un peu brune. Ses an-
tennes fort déliées , font prelque de la longueur de la moi-
tié de Ion corps. Sa tête eft applatie : fon corcelet arrondi
ôc un peu bordé. Les étuis- qui font alFez longs, couvrent
les deux tiers du ventre. Ces étuis, ainlî que le corcelet,
font finement pointillés.
5. STAPHYLINUS niger _, elytris abdomineque
iji cinereo-nebulofis.
Le flaphylin nébuleux.
Longueur 8 lignes. Largeur 2 lignes.
Sa tête 6c fon corcelet font noirs , lifTes , 6c un peu lui-
fans. Les étuis ont ui:ie bande tranfverfale velue 6c comme
nébuleufe , formée par des poils gris. Sur chaque étui ,
il y a quelques points enfonces rangés longitudinale-
meht. Le ventre en delTous eft prelque tout couvert de
poils gris , 6c en defTus il a plulieurs plaques de fembla-
bles poils, fur-tout fur les côtés. Les tarfes iont femblables
à ceux de la première efpéce, mais il n'en eft pas de même
des antennes. Elles ont à la vérité de même une première
pièce fort longue, qui fait Je tiers de la longueur de toute
l'antenne , mais les autres articles font très-courcs , & vont
en groffiflant vers l'extrémité de l'antenne , qui eft plus
^ grofle que fon commencement. On trouve cet infedte dans
id /' les bouzes de vache.
(3. STAPHYLINUS villofus , è fufl:o cinereoque
viridi' tejfellatus .
DES Insectes. 3(^5
Le flaphylin velouté.
LoKgutur 5 \ lignes. Largeur \ f ligne.
Cette cfpccc , fans ctre fort brillante, eft rrès-jolic
ôc bien cravaillcc. Sa tcte , Ton corceict , fcs étuis, 6c
même le ilelllis de fon ventre, font couverts d'un duvet fin
2c ferre, dont le tond eft d'un gris verdàtre, avec des ta-
ches &: des raies brunes qui forment plufieursquarrcs. L'é-
culFon eft enfonce , &: a une tache noire en forme de cœur.
Le dellbus de l'infccbc e(l noir, les pattes font brunes,
avec leurs genoux ou articulations plus claires. La bafc
des antennes eft de couleur fauve , &: leur extrémité noire.
Ces antennes vont en grodilFant vers le bout , un peu
moins (^pendant que dans Telpcce précédente; elles lont
d'un bon tiers plus longues que la tête.
7. STAPHYLIN US niger villofus , cap i te thorace
anoque pi lis fulvo-aureis.
Le flaphylin bourdon.
Longueur lO lignes. Largeur 3 lignes.
Ce beau flaphylin eft velu 6c rclTemble au premier afpecl
à un bourdon. Sa tête, fon corceict, fc les trois derniers
anneaux de (on ventre, lont couverts de poils d'un jaune
doré , le refle du corps en delî'us ell chargé de poils noirs.
Ces poils colorés j joints à la manière dont cet infecle
relevé ^x queue , comme les autres de ce genre, lui don-
nent tellement l'air d'un bourdon, qu'on n'o(e d'abord
le prendre avec la main. En defl'ous cet animal eft d'un
noir bleuâtre , ^ moins velu qu'en dellus. Ses antennes
iont allez courtes 6c égalent .î peine la longueur de la
tcte. Il a été trouvé par terre du coté de Bondy. II eft
rare aux environs de Paris.
8. S T A P H Y LI N U S puheflens , capite fluvo , ihoracc
elytriflpie fufco nigroquc ntbuio fis y punchs ïmprejjis.
T^e flaphylin a tête jaune.
Longueur 5 l lignes. Largeur l * ligne.
Zz ij
3 ^4 Histoire abrégée
La tête de ce ilaphylin eft jaune avec les yeux noirs. Le
bout des mâchoires 6c l'extrcmité des antennes font aulîî
noirâtres. Ces antennes vont en grofliflant vers le bout.
Le corcelet &c les étuis font d'un noir matte , avec quel-
ques taches de poils roux. On voit fur les uns èc les autres
de larges points enfoncés. Le ventre a auffi quelques
poils roux en deflus, àc en deflous il eft tout velouté
ôc chargé de poils gris , comme argentés. L^écufTon a une
tache noire en forme de cœur. J'ai trouvé plufîeurs fois cet
infecte à terre : il court vite ôc vole très-bien.
5). STAPHYLINUS ater non nittns , dytris
pedlbufque rufis.
Linn. faun. fuec. n. 604. Staphylinus ater elytris pedibufque rufis. «
Linn, fyft. nat. edit. 10, p. 412 , n. 4. Staphylinus erytropterus.
Aii. Vpf. 1736, /?. 15, n. 6. Forficula collari nigro , ventre atro , elytrît
teftaceis.
Frifch. germ. 5 , ;>. 49 , r. 4j. Scarabaeus rapax , elytris brevibus.
Le (laphylin a étuis couleur de rouille.
Longueur 6 { lignes. Largeur 1 f ligne.
Sa tête 6c fon corcelet font d'un noir matte. Le ventre
eft pareillement noir, & a fur chaque anneau deux taches
triangulaires , une de chaque côté , formées par quelques
poils dorés. On voit quelques poils femblables fous le ven-
tre. Les étuis font d'une couleur roufle , matte, ainfi que
les pattes, les antennules, i$c les antennes fur-tout à leur
bafe. L'écuflbn eft tout noir.
V / o JrU^ J.^j 10. STAPHYLINUS niger nitens , pedibus ^ elytrifquc
Icevibus tejiaceis.
Le Jiaphylin noir a étuis fauves ù lijjes.
Longueur a , 3 , 3 i lignes. Largeur { , \ ligne.
Il y a plufieurs difFérences considérables entre cette
efpéce 6c la précédente , quoique leurs couleurs appro-
chent un peu; i^. celle-ci eft beaucoup plus petite, ôc
n'approche pas de l'autre , quoiqu'elle varie pour la gran-
deur; 2*. l'elpéce précédente eft d'une couleur matte,
D n .<; I N s E c T E s. 3^5
celle ci eft lilTe &: brillante. S.\ tccc 6l Ion corcelet lonc
d'un noir de jayet , Ton ventre eft aulli noir &i luilaïu. Les
étuis ionc lillcs, d'une couleur fauve brillante &>i comme
dorée. Les pattes font brunes , ain(ï c]ue les antennes :
cnHn on ne voit point (ur celle ci les poils dorés qui lonc
fur le ventre de l'eipece précédente.
N. B. Staphylinus nigcr ^ nitcs ^ pcdthus elytrifquc lœvi^
bus tcftjccis , thoracis punclis ptr ftnas digcjéis.
Le flaphylin noir a étuis fauves 6 corcelet firié.
Cette variété eft tout à-fait femblable à rcfj^éce ci-def-
fus, elle n'en diflére c|ue parce que le haut de (es antennes
ell noir , &: que le corcelet eil chargé de points , (.jui
par leur arrangement forment quatre llries longitudinales.
EWc eft plus petite que l'eipece ci-deilus prelque de
moitié.
II. STAPHYLINUS niger , nitens , pcdibus
coUoptrifijue tejiaceis , elytns punciatis.
Le flaphylin a étuis marons pointillés.
Langueur 3 lignes. Luigeur j ligac.
Cette efpéce a la tête & le corcelet d'un noir très-Iifle.
Ses antennes , (ts pattes & Tes étuis iont de couleur
maron. Ses étuis iont pointillés , en quoi principalement
cette efpéce difFére de la précédente. Le ventre eft d'un
noir brun.
II. STAPHYLINUS niger , nitens , pedibus
elytrifque fufcis punciatis , thorace piano marginaio.
Le flaphylin a étuis très-courts.
Longueur 3 lignes. Largeur 1 'igné.
Cette efpéce eft moins allongée & plus large que la plu-
part des autres ilaphylins. Ses antennes ionc grolFcs &c
courtes , ÔC n'égaient pas la longueur du corcelet. tlles
font compoiées d'anneaux Lirgcs 6i triangulaires. Le cor-
^66 Histoire abrégée
celet efl large , un peu convexe , avec des rebords aigus.
Les étuis font excrêmemenc courts. Vus à la loupe , ils
paroiiîent pointillés, ainlî que le corcelet. Ces étuis èc les
pattes font de couleur brune , le refte du corps efl noir.
n. STAPHYLINUS nlger^ nitens , amennis ,i
pedibus , elycris j anoque teftacels _, tkorace marginato.
Le flaphylin applati a étuis bruns.
Longueur i ligne. Largeur^ ligne.
Ce petit infecte eft liiîe & luifant. Sa tête eft noire,
mais les mâchoires ôc les antennes font de couleur fauve ,
un peu brune. Le corcelet eft aulîî noir , avec les rebords
fauves. Les étuis font d'une couleur hiuve claire , avec
quelques taches longues de couleur brune. Le ventre eft
noirâtre ^ à l'exception des deux derniers anneaux , qui font
d'un jaune fauve. Cette couleur eft aulîî celle des pattes.
Ce qui caraclérife cette efpéce , eft fa. forme applatie ,
& les rebords affez faillans de fon corcelet.
N. B. Idem ; antennis clavads.
Celui-ci paroît n'être qu'une variété du précédent. 11 lui
reflemble pour la forme ôc les couleurs ; feulement il eft
.moitié plus petit , 6c les fept derniers anneaux de fes
antennes , qui font beaucoup plus gros que les quatre pre-
miers, forment une maflue très-ailée à appercevoir. C'eft
le plus petit ftaphylin que je connoifle : peut-être que.
s'il étoit plus grand, on pourroit découvrir quelque ca^rac-
tere qui en conftitueroit une efpéce particulière &. difté-
rente de la précéden-te.
14. STAPHYLINUS nlger , punclatus , anicmù^.
pedlbufque ferrugineis,
L e flaphylin hoir a pattes fauves & huis pointillés,
^tO!igueur.'^.\'lj'gfws>. Làggèuc^' Itgtie." '
Il eft noir-i'l'Texcèptiôndes pattes ôc des atitennes qiTÎ^
D E s I N s E C T E s. 3/Î7
font de couleur fauve, ^on corcelcc cil allonge, t-c vu à la
loupe, il paroit rinemcnt bi irrégulièrement pointillé, ninii
c]ue la tête ic les éruis : en re^.;ar<J.int ces étuis de près ,
011 y découvre quelques taches brunes qui (e confondent
avec la couleur noire.
15. S T A P H Y L I N U S nii^cr , tlioracc marginaio
Icevi y pedibus rujis.
Linn. fyfl. nat. edit. lO , p, 415 , «. i^. Staphyltnus atcr glaker , pcdibtn rcftj.
Llnn. Jaun. face. n. 609.
Le flapkylin noir a corcckt lijjc & borde.
Longueur l { ligne. Largeur { ligne.
Cette petite efpcce efl noire &: liOè. Ses antennes plus
grolîes vers l'extrémité, (ont un peu brunes, principale-
ment vers leur bafe. Les partes (ont rougeàtres. Lecorce-
let a un rebord alFez marqué. Il eft un peu convexe, ^: vu
à la loupe, il parok finement pointillé , ainli que les ecuis.
16. STAPHYLINUS niger , thoracc marginato
fulcato , pedibus ru fis.
Le ftdphylin noir a corcelet fillonné Ù bordé.
Longueur i ^ ligne. Largeur { ligne.
Il reilemble beaucoup au précèdent pour la forme &
la grandeur. Il cil tout noir _, à rcxccprioii des pattes qui
font rougeàtres, enlorcc cependant que les cuilîes lont
plus foncées 6c les jambes plus pales 6c plus claires. Les
antennes (emblables à celles de l'efpéce précédente, font
toutes noires. Le corcelet, qui ell applati avec des rebords
allez laillans , a de plus quatre canelures longitudinales
élevées, entre lelquelles (ont des lillons profonds. On
trouve cet inlecle danS le fable avec le précédent.
17. STAP FI YLIN US mgtr , elytris nigro-ixneis.
Le fiaphylin a étuis bron-:^és.
Longueur 4 lignes. Largeur \ ligne.
Ce llaphylin cil tout noir 6c luifant : fes étuis font bron-
^6S Histoire abrégée
zés , &: vus à Ja loupe , ils paroifTent finement chagrinés.
On découvre aufli à l'aide de la loupe , dix points enfoncés
fur le corcelet; ce qui fe voit auili dans pluiîeurs autres
efpéces, &c ne conftitue point un caractère fpécifique par-
ticulier, comme le prétend M. Linnxus, au lujet d'une
efpéce, n^. 605 , faun. fuec,
18. STAPHYLINUS niger ^ tkorace^ elytris ^
pcdibufque fubiejiacûs. Linn. faun. fuec. n. ^14.
Linn. fyft. nat. cdit. io,/>. 423 , n, 15. Staphylinus chryfomelinus.
Le Jlaphylirt couleur de paille.
Longueur i ligne. Largeur j ligne.
La figure 5c le port de cet infecle font différens de ceux
des autres efpéces de ce genre. Il eft court & ovale.
Sa tête eft noire , êc i^QS antennes , qui vont en groiîifTant,
font de couleur brune & de la lon2;ueur du corcelet.
Celui-ci eft large ^ liiTe , brillant , de couleur jaune, claire ,
un peu fauve. Les étuis font de la même couleur , il y a
feulement un peu de noir fur le devant. Le ventre eft lar-
ge ^ court , de couleur noire, &: couvert de quelques poils.
Ce qui fait le caractère diftinclif de cette efpéce, c'eft la
forme de fon corcelet, qui eft auffi large pour le moins
que les étuis, qui eux-mêmes ont beaucoup de largeur, ce
qui donne à l'infecte une forme ovale ^ au lieu que les au-
tres font allongés. On trouve ce ftaphylin très-fouvenc
dans le fable & le long des murs.
19. STAPHYLINUS niger^ elytris fufcis marginc
flavo.
Le Jldphylin a étuis bordés de jaune.
Longueur 1 lignis. L-irgeur i ligne.
La forme de cette efpéce approche aflez de celle de la
précédente. Ses antennes ^ qui vont un peu en grolîîftant
vers l'extrémité, fovit de la longueur du corcelet. La tête.
Je corcelet 6c le ventre font noirs. Les pattes 6c les étuis
fonc
DES Insectes. ^^9
font bruns, mais tous les bords de ceux-ci, principalcmcnr
à la partie pofk'rieure , (ont jaunes. Je ne Hj'ais li ce ierojc
cette efpcce que M. Linna-us au roi t voulu de ligner , Faun.
futc. n^. 6io : en tout cas, la fienne feroit beaucoup plus
petite que la nôtre ; ce qui donne lieu de douter que
ce (bit \\ luune. Tout l'inlecle elt allez lille , lans points ni
ftries.
20. S T A P H Y L I N US niger; thoracc utnnquc ^
Jinguloqut elytro y macula flav a.
Le flaphyim noir a taches jaunes.
Longueur i lignes. Largeur l ligne.
Celle-ci approche encore des deux précédentes pour l.i
forme large de ion corcelet. Elle ell pareillement courte ,
ramaflce , <5c Tes étuis font longs <^ couvrent prelque
Jes deux tiers de (on ventre. Sa tête ell noire. Son corcelec
eft de la même couleur , mais ics bords de chaque coté
font jaunes. Les étuis (ont pareillement noirs 2c ont cha-
cun à l'extérieur une longue tache jaune de la largeur
de celle du corcelet , dont elle paroîtroit être une con-
tinuation. Cette tache fe prolonge &: defcend julqu'aux
deux tiers de l'étui. Le ventre elt noir &: les p.ittes font
brunes. Tout l'animal cil d'un lilFe aflbz brillant , fans
points ni flries.
II. STAPHYLINUS mfus , dytris cccr^Uis ,
capitc abdonnnifquc api ce nigns. Linn. faun. Jucc.
n. 607.
Linn. fyjl. nat. edit. lo,p. 421, «.7. Staphylinus ripariiis.
Le Jlaphylin rouge a tête noire & étuis bleus.
Longueur j lignes. Largeur \ (igné.
Le fond de la couleur de ce joli (laphylin cfl d'un rouge
tirant (ur le brun. Sa tête iic les deux derniers anneaux
de fon ventre lont noirs, (X fes étuis iont bleus. Ces étuis
vus à la loupe, font Hnement pointillés. Les articulations
Tome /. A a a
370 Histoire abrégée
des pattes, àinli que les antennes , font noires. Ces anten-
nes font à peu près d'égale grofleur par-tout , mais les an-
tennules fe terminent en mafle. Le corcelet a quelques
points enfoncés , qui par leur arrangement forment quatre
ftries longitudinales. On trouve cet infecte dans le fable
humide.
2 2. STAPHYLI NU S flavus y capite , elytrls
abdomineque pone nigris.
Linn. faun. fuec. n. 6o6. Staphilinus rufus , capite elytris abdomineque pone
nigris.
Lînn.fyfl. nat. ed'u. lo , p. 412, «. 6. Staphylinus rufus.
Acî. Upf. 1736, p. 15, n. 8. Forficula coUari teftaceo , elytris vemreque
teflaceis , apicibus nigris.
Le fiaphylin jaune a tête , étuis ù anus noirs.
Longueur 3 lignes. Largeur i ligne.
Les antennes de cette efpéce font très-jolies, elles vont
en groffiirant vers le bout & font découpées en if. Leur
couleur eil: jaune. La tête eft noire «Se efl munie de longues
mâchoires. Le corcelet eil: jaune j ainfi que le haut des
étuis ^ mais leur partie poltérieure eft noire , ^^c cette couleur
noire en couvre les deux tiers. Ces étuis ont dans leur mi-
lieu deux bandes longitudinales pointillées àc enfoncées ,
qui font pofées à côté l'une de l'autre. Le refte eft irrégu-
lièrement pointillé. Le ventre eft jaune, mais l'anus ou
ion extrémité eft noire : enfin les pattes font jaunes.
23. STAPHYLINUS atro - ccerulefcens ^ thorace
rubro.
Le jiaphylin noir a corcelet rouge*
Lorgueur 3 { lignes. Largeur 7 ligne.
Ce ftaphylin eft par-tout d'un noir plus ou moins bleuâ-
tre , à l'exception du corcelet qui eft rouge. Ce corcelet eft
très-lifte ôc les étuis font pointillés. Les antennes ne vont
point en groffiffant, mais lont égales par-tout. Elles font
de la longueur de la tête 6c du corcelet pris enfemble.
DES I N S F C T E ?. 37I
•4. S T A P H Y L I K U S c:cr , ocuVis promincntihus
crjiffu.
X. B. Idem elytro fingtdo riiic^o fiavo.
Lixm. j'yi. max. tÀzt. 10, /"• 4»i , '>tîphyUnu$ r , pcaci9
Z^ fliphylin junoi .
Cette efpéce a un arr on peu différent des autres. Sa
couleur ell par tour d'an noir matce. Quelquetois cepen-
dant le haut de Tes eu î (Tes & de (es jambes a un |>ea
de Fauve. La tête, ie corccler , ^: les étuis vus à la Joupe,
paro-iîènt chigrinés. Mais ce Cjui dillingue cet inlccle
de tous ies autres liaphviins , ce lont les yeux , qui font
gros, laLilans , &: qui occupant les deux tiers de la tète, au
lieu que les autres elpKrces \es ont très-peu apparens. Cette
conformation des yeux rend la tète Fort large. Le corcelec
ef: jKîaucoup plus étroit & allonge. Les etuis lont larges &
courts. On trouve fouvent un point rond de couleur citron
lur le milieu de chaque étui. Ceux qui ont ce point, ont
ordinairement deux petites cminences un peu Iilles lur le
corcelet. Je crois que ce iont les maies. Le corps de
ces ftaphvlins eft allongé & (e termine en pointe. Leurs
antennes lont de la longueur du corcelet, &: ont leurs qua-
tre derniers anneaux ; s 6c plus courts que les autres.
On trouve ce pcric ir. . .:is le l.iblc : i! vole trcs-bicn.
25. STAPHYLINUS amenn-s juj>cisvj.t:j.
Le •? à antennes en demi - mcffucs.
Ses antennes vont en groflifTant vers le bout , ^: leur
dernier ^rticle cil gros ôc globuleux, enforte qu'elles for-
ment p:eu;ae la malTue-La couleur oe l'inleile eft noire,
à Fer n des étui' * ' ' - m.-.rre,
renrtv^ .v w.harj^és de ù^jx iL.-vi ^u .iii^:\^ <^.;- cudinauxî
A aa ij
Ordre Second.
Infectes qui ont ^fmàt-e- articles a toutes les pattes.
NECYDALIS.
LA NECYDALE,
Antennœ filiformes. Antennes fitiformeSr
AU nudtz. Allés nue*»
J_jA necydale efl rare autour de Paris, & jufqu'ici nous
n'en avons trouvé qu'une feule erpéce , qui fournit deux
variétés. Ce petit infecte reiremble aifez à quelques-unes
de nos cicindeles , ôc je l'aurois rapporté à ce genre ,
s'il n'en difFéroit par le nombre des articles de fes tarfes , ôc
t)ar la forme de fes^ étuis qui font beaucoup plus courts
que fon corps , ce qui l'a fait mettre dans ce fécond ar*
ticle des infectes à étuis. Ces étuis font cependant moins
courts & moins durs que ceux du ftaphylin , & les ailes de
la necydale ne font point cachées deflbus , mais \qs débor-
dent & recouvrent tout fon ventre. Ses antennes font fim-
ples ôc filiformes.
I. NECYDALIS elytris apice puncio flavo. Linn^
faun.fuec. ;z. 598. Planch. 7, fig. 2.
a. NecydaUs elytris apice puncio flavo , thorace luteo,
b. NecydaUs elytris apice puncio fiavo , thorace nigro,
La necydale a points jaunes.
Longueur a lignes. Largeur { ligne.
Sa tête eft noire, fes yeux font gros & faillans, fes
mâchoires font d'un brun noirâtre. Ses antennes placées
DES Insectes. 373
fur le haut de la tcte entre les yeux , ont leur première arti-
cularion qui ei\ longue , ôc s'clcve droit , enluice leb autres
ie courbent &C vont de cote. Ces antennes varient pour
la lofigueur &c la couleur. Dans les individus à corcelec
I'aune , elles (ont brunes , èc n'ont que les deux tiers de la
ongueur du corps. Dans ceux au contraire qui ont le cor-
celet noir , elles font noires aulli , ^ un peu plus lon-
gues que le corps. Le corcclet a un rebord , il ert jaune
dans les uns &: plus long j noir dans les autres , plus coure
&: bordé leulement d'un peu de jaune. Les ctuis font
noirâtres , un peu plus clairs dans leur nnlieu , ^ ternîmes
par un point de couleur jaune citron. Les ailes noirâtres,
un peu plus longues que le corps, débordent les étuis d'un
tiers ôc iont croilécs l'une (ur l'autre. Dans ceux qui ont le
corcelet jaune , les pattes .3c le deilbus du ventre le (ont
aufîî ; dans les individus à corcelet noir, les pattes (ont
noires, ainfi que le ventre, qui a feulement un peu de
jaune fur les cotés. Je foupçonne ces derniers d'ecre les
mâles , & les autres les femelles. Je n'en ai qu'un feul
de chaque façon , cet infecle n'étant pas bien commun
ici. Je l'ai trouvé voltigeant fur le chcne.
Via "tIv-, at^
<^i^^l^
*
374 Histoire abrégée
Ordre Troisième.
Infecles qui ont trois articles a toutes les pattes.
FORFICULA.
LE PERCE-OREILLE.
Antennœ filiformes. Antennes filiformes.
AU iecΣ. Ailes cachées fous les étuis.
j4bdomen forficibus armatum. Extrémité du ventre armée de
pinces.
E f^enre d'infettes efl: un des plus connus, & les pin-
ces qu'ils portent à l'extrémité de leur ventre , forment un
caractère bien diftinctif. C'eft cette armure qui a fait don-
ner à ces infecles le nom defirficula^ de en françois le
nom redoutable de perce-oreille ^ parce qu'on s'eft imaginé
que cet infecte s'introduifoit dans les oreilles, que de-là
il pénétroit dans le cerveau &c faifoit périr. Ceux qui
fcavent l'anatomie , connoiiTent l'impollibilité d'une pa-
reille introduction dans l'intérieur du crâne, attendu qu'il
n'y a point d'ouverture qui y communique ; mais la
frayeur de quelqu'un, à qui un de ces infecles fera par
hafard entré dans le conduit de l'oreille, aura pu donner
lieu à cette fable : du refte ces pinces que le perce-oreille
porte à fa queue , 6c avec lefqueiles il paroîr vouloir
fe défendre , ne font pas auiTi formidables qu'elles le
paroiffent d'abord ; elles ne font pas adèz fortes pour pou-
voir produire la moindre imprefîion fenfîble. Je ne fçais fi
cet animal en fait ufage pour fe défendre contre d'autres
infectes ; mais fouvent j'ai vu des perce-oreilles au milieu
d'une fourmilliere , chercher à s'enfuir , fans fe fervir
D E s I N s E C T E s. 37 5
de leurs pinces coiure les t'ourniis. La larve du |iercc-
oreille diffère très peu de Tinfeclc parfait.
I. FORFICULA antennarum articuiis quatuordccim.
Planch. 7, Hg. 3. •
Linn. fuun. fuec, n. ^99. Forficula ali$ apice macula alba.
Linn. fyfl. n.u. tJir. 10, p. 413, n. i. Forficula auricularia.
Moujfit, lut. p. \-j \ . f. iiirtina. Forficula S. auricutaria vuigaiior.
Jonji. inf. t. 16,/ 2. Forficula,
Mtridn. europ. \ y t. 30.
Lift. mut. t. z t f. 4.
Lyjl. loq.p. 391 , n. 2^. Scarahjrus fubrufus , cauda forcipata.
Ptciv. ga[oph. t. 74,/. 5. Forficula vulgans.
tr'tfch. gtrm. 8 , /». 3I , f. 15 , /. 2. mal./, i. fœmina. Vermis auricu'.aris.
Le grand perce-oreille.
Longueur 7 lignes. Largeur 2 lignes. »
Tout le monde connoît aflbz cette efpcce de perce-
oreille , qui elt très-commune ici. Sa grandeur varie beau-
coup , tant au-dcllus qu'au-dellous des dimenlions que
nous donnons , qui (ont les plus ordinaires. Sa tcte ell
de couleur brune , ainfi que les antennes , qui égalent la
moitié de la longueur du corps ^ qui font compolces
de quatorze anneaux. Le corcclet ell plat , noir, avec des
rebords élevés de couleur pale. Les étuis iont d'un gris un
peu fauve , ainiî que le bout des ailes qui déborde les
étuis. On voit fur les bouts d'aîles une tache blanche
arrondie , quelquefois peu marquée. Le ventre eft brun , &:
Ion dernier anneau ell large avec quatre émiiîences, une
fur chaque coté, îk: deux au milieu. Ce dernier anneau
foutient deux longues pinces dures , formées en arc, donc
les pointes (e touchent, &: qui (ont de couleur jaunâtre,
mais plus brunes à leur extrémité. Ces pinces (ont ap-
platies à leur bafe , ^ ont à cet endroit dans leur coté inté-
rieur pludcurs dents, dont deux (ont plus inférieures &:
plus (aillantes que les autres. Dans quelques individus, ces
dents ne (e rencontrent pas. On trouve cet inlecle par-touc
à la campagne & dans les jardins. La longueur de les pin-
ces varie conlidérablement.
37^ Histoire abrégée
2. FORFICULA antennarum aniculis undecim.
Linn. faun. fuec. n. 6co. Forficula alis elytro concoloribus.
Linn. fyft. nat. edit. lo, p, 423 , n. 1. Forticula elytris teftaceis immaculatis.
Le petit perce^oreille.
Longueur 3 lignes. Largeur j ligne. ^
Cette efpéce beaucoup plus petite que la précédente ,
eft par-touc de couleur jaune un peu fauve, plus claire en
deflbus , plus brune en deflus. Ses antennes n'ont que
onze articles, dont la bafe mince eft pâle, ce qui rend les
antennes joliment entrecoupées &c panachées. Les ailes
font de la couleur des étuis, ôc n'ont pas la tache blanche
que Ton voit dans l'elpéce précédente. Une autre diffé-
rence Ce tire de la forme des pinces qui fontafTez courtes,
èc formées par deux crochets réunis , fans aucune appen-
dice ni dent à leur coté intérieur. L'animal relevé fou-
vent ces pinces en haut. Quant au refte , cette efpéce
relTèmble à la grande. On trouve cet infecbe à terre dans
le fable humide proche les mares ôc les ruiffeaux. Il fe ren-
contre plus fréquemment au printems.
Ordre
D r s î N s t: c T r s. 3-7
O R D R L Quatrième.
Infcchs qui ont cinq articles aux deux premières paires de
pattes , ù quatre feulement à la dernière.
M E L O L.
LE PROSCARABÏi.
Antennce h medio ad bafim Antennes grofTcs au mi-
& apicem decrefcentes. lieu qui vont en diminuant
vers la bafe 6c vers le bout.
AU nulU. Point d'ailes.
JL E S antennes du profcarabé font fiizurécs fîniiuliére-
ment. Elles (ont compofécs d'anneaux ronds , plus «^ros
vers le milieu de l'antenne, plus petits vers les deux extré-
mités. Au milieu, oii ils font plus gros, l'antenne forme
une efpece de coude. C'ell: fur-tout dans les maies que
l'on voit mieux cette figure lingulicre, qui fait paroicrc les
anneaux du milieu applacis en ditierens lens. Ce caractère
ell particulier à ce genre. On peut encore y ajouter le dé-
faut d'ailes qui empêche cet inlec^e de voler : aulTi mar-
che-t il allez lourdement dans les terres labourées , ou on
le rencontre des le commencement du printems. La larve
de cet infecl:e rellèmble beaucoup .n l'animal parfait. Elle
c(l de même couleur, grollè , lourde , n'ayant que la tête
écailleule iS: tout le relie du corps mol. On [\ trouve
cn^oneée dans la terre, ou elle fait la métamorpliole.
I. MELOE. Linn. fuun. fuec. n. y)6. Plancli. 7 , Hg. 4.
Unn. fyjl. nat. tdit. lo , p. 419, n. i. Meloc apterus corpore viola>.co.
Mojff'i.. in/. iGi, f. medid. Prul.araha'us.
Jonj}. inf. p. 74, r. 14. Prolcarabxi famina.
Tome L B b b
378 Histoire abrégée
Cha'rlei. exerclt. p. 46. ProfcarabasuJ S. anti-cantharus.
Hofn. inf. 2 y t. g. . 0
Merret, pin. p. 20I. Profcarabseus,
Goed. btlg. 2 3 P' 152,/ 4». & Gall. tom. j , tah. 4Î.
Lift. goed. p. 292 3 f. 120.
Lift. loq. 392 , n. 27. Scarabaeus mollis ex nigro viola nitens,
Trifc. germ. 6 , p. 14 , t. 6 , f. ;.
Daie pharmac. p. 391. Profcarabaeus.
Schrod. pharm, 5 , p. 345. Cantharus unftuofus.
Le profcarabé.
Longueur 10, II lignes. Largeur <^ lignes»
Cet infede efl: tout noir ôc molaiïe , &: lorfqu'on le tou-
che , il fait fortir de toutes fes articulations une humeur
gjrafle & brune , ce qui l'a fait appeller par quelques-uns
fcarahé onclueux. Sa couleur noire n'ell: nullement brillan-
te, elle eft cependant entremêlée d'un peu de violet , fur-
tout vers le defTous du corps. 'bQS antennes font placées
devant les yeux , qui font aiïez petits. La tête qui efl
groile 5 eft pointillée , ainlî que le corcelet qui eil plus
étroit , arrondi & fans rebords. Les étuis font mois com-
me un cuir, chagrinés, 6c ils ne couvrent qu'une partie du
ventre. Ils font comme coupés obliquement du dedans
au-dehors , plus courts du côté de la future , plus longs fur
les côtés. Sous ces étuis il n'y a point d'ailes. Le ventre
efb gros fur-tout dans la femelle , où il déborde de beau-
coup les étuis. On trouve cet infedte au printems dans
la campagne 6c les jardins ^ par terre, dans les endroits
expofés au foleil. L'huile que répand cet infe£te , le rend
utile pour l'ufage de la médecine. \.^% mâles font beau-
coup plus petits que les femelles.
4f>
DES Insectes. 375
ARTICLE l i l.
InftcUs à etuis mois & comme membraneux.
Ordre Premier.
Inftcles qui ont cinq articles aux deux pnmi€>ret pattts
dt panes , ^qummt ftÈàkêmmH a Ut iUcwtmte.
B L A T T A.
LA BLATTE.
Antenncc filiformes. Antennes HliFormcs.
Ad ani htera appendices veficu' Deux longues vedcules pofccs
lofi tranfverjlm fulcaù. aux cotes de l'anus &: ridées tranf-
verfalemcnt.
JLA blatte cft un de ces infcclcs clomcfliqiies, qui font
bien connus dans les cuilines ^ les boulangeries. Elle
eft large , applatie &: lilîe. Son ciraclere conhlle dans
Ja Forme (impie de les antennes , qui font longues &: rtli-
formes , &. iur-tout dans deux appendices en forme de
longues veliculcs, placées à rextrtmité de Ion corps j aux
deux côtés de l'anus , îk; qui font chargées de rides &:
de ilries tranfverfales. Cet inlecle allez hideux à la vue,
court allez vite ; quelques elpéces outre cela volent , mais
je n'ai jamais vu voler la première , au moins {.\ Femelle
cll-elle incap.ijble de voler , puiFqu'elle n'a que des moi-
gnons d'ailes fort courts , qui ne peuvent lui être d'aucune
utilité. La larve des blattes ne dillére iiuères de l'iniccbe
parfait , que par le défaut total d'ailes ^ d'étuis ; à celi
près, elle lui rellènibk partaicement. Cette I.yve le nourrie
B b b ij
38q Histoire abrégée
de farine , donc elle efl très-vorace. A Ton défaut , elle
ronge à la campagne les racines des plantes. Ceft de ce
même genre qu'eft le fameux kakkerlac des ides d'Amé-
rique , qui dévore fi évidemment les provi fions des habi-
tans. Cet infe£te , ainfi que nos blattes , fuit le jour &C
la lumière, 6c tous ces infedes fe tiennent cachés dans
des trous , dont ils ne fortenc que pendant la nuit.
I . B L A T T A ferrugineo - fufca , dytr'is fulco ovato
imprejjîs j abdomine brevionbus. Plancb. 7, fig. 5.
lÀnn, faun. fuec. n. «17. Blatta ferrugineo-fiifca , elytris fulco ovato impreffis,
Linn. fyft. nat. edit. lO, p. 414» «• 7* Blatta orientalis.
Mouffet. inf. p. 138 , fig. 2 , 3. Blatta molendinaria & piftrina.
Column. ecphr, i , p. 40 , r. 36. Scarabaeus alter tefludinatus minor atque alatu»,
Jonft. inf. t. 13,/ A. Grilly.
JJfi. tab. mut. t, I ,/. 2. Foemina.
Barthl. aci. 1671, p. 107 , t. 108. Gryllus alatus (& repens ) vermis m
face haro.
Kaj. inf. p. 68. Blatta prima fivc mollis mouffeti.
Frifch. germ. 5 , p. il , r. 3. Blatta lucifuga five molendinaria.
La blatte des cuijînes. ,
Longueur 9 lignes. Largeur 4 f lignis.
Cet infecte eft par-tout de couleur brune , comme brû-
lée. Ses antennes longues ôc unies, furpaflent d'un tiers la
longueur du corps. Elles font compofées d'un nombre in-
fini d'anneaux courts. J'en ai compté dans une jufqu'à
quatre-vingt-quatorze. La têceeft petite 6c prefqu'entiére-
ment cachée fous la platine du corcelet qui eft large
6c ovale, hes étuis de la même couleur que le refte du
cor^ps , font tranfparens , membraneux ^ plus courts
d'un tiers que le ventre. Du haut de chacun , partent trois
flries principales y prefque toutes trois du même poinr.
Celle du milieu eft élevée dans une partie de fa longueur,
6c va en ferpentant jufqu'au bout de l'étui vers l'angle ex-
térieur. L'extérieure eft enfoncée , tire fur le côté , 6c
après un chemin fort court, fe termine vers le milieu du
bord extérieur de l'étui. L'intérieure pareillement enfon-
cée, forme une courbure, 6c va prendre fin au bord incé-
DES Insectes. 381
rieur de l'étui , un peu plus bas que le milieu , vis-à-vis la
correlpondaïue (ur l'autre étui. Les elpaces que renfer-
ment cntr'ellcs ces deux flries fcmblablcs lur les deux
étuis , Forment une e(pcce d'ovale. On voit outre cela lur
Jes étuis, beaucoup de Itries ferrées oc diverlemcnt arran-
gées, qui fuivent la direction de ces trois principales. La
femelle n'a ni étuis , ni ailes , mais feulement deux moi-
gnons ou commencemens des uns &c des autres. Aux deux
cotés du dernier anneau du ventre , font des appendices
veficulaires pointues , débordant le ventre , longues d'une
ligne, qui paroill'ent Ibiées tranlverfalcment , à caufe des
anneaux dont elles lonc compolées. Les jambes font très-
épineufes. On trouve communément cet inlèc^e dans les
cuifines autour des cheminées, &: dans les fours des bou-
langers , dont il mange la farine 6c la pâte.
2. B L A T T A fofeo - flavefcens , elytris fiilco ovdto
imprejfis , abdomine longioribus.
La grande blatte.
Longueur I 5 lignes. Largeur 5 ti^nes.
Sa couleur eft brune , mais d'un brun plus jaune que
dans l'elpéce précédente , fur-tout lur les pattes txi le cor-
celet. L'animal ell: aulli beaucoup plus grand , comme on
voit par les dimenfions que nous donnons ; du relte ia for-
me eil la même. Seulement les appendices de la queue
font plus lontiues ôc recourbées en dehors y de les ailes
&: les étuis débordent le corps , au lieu que dans l'efpece
précédente, ils ne le couvrent pas en entier. Cet in(ec^e
le trouve rarement ici. Ceux que j'ai , ont été trouvéb .i
Orléans.
3. B L A T T A Jlavefcens , elytris ad angulum aciitum
jlnaiis.
JJnn. faun. fuec. n. 618. Blatta flavefcens , elytris nigro-maculatis.
Linn. lyft. nat. eiiit. 10, f. 4lj , ri. 8. Blatta Inpponica.
Ad. UpJ. 1736, p. 3^ , n. 2. Lampyrl* ails lupcrionbu* ad angulum acutum
Hriatu.
382 Histoire abrégée
Raj. Inf, p. (iÇ). Blatta parva alata.
La blatte jaune.
Longueur 3 î , 4 î lignes. Largeur 2 lignes.
\^QS antennes de celle-ci font de la longueur du corps au
plus. Ses yeux font noiis. Son corcelec elt large , membra-
neux ôc diaphane. Ses étuis font pareillement tranfparens,
d'une couleur jaune pale , avec une feule ftrie longitu-
dinale élevée dans leur milieu , de laquelle partent, comme
d'une arrête, nombre de ftries obliques ^ qui vont en def-
cendant fe terminer aux deux cotés de l'étui. Ces ftries
obliques qui partent de la llrie du milieu , repréfentent
à peu près les barbes d'une plume , qui naiflent de fou
tuvau. On voit quelquefois différens points noirs irréguliè-
rement femés fur les étuis ; fouvent aufîi il n'y en a pas.
Quant à la couleur , les femelles , à l'exception des yeux ,
font d'une feule couleur jaunâtre ; les maies au contraire
ont leur corcelet noir bordé de jaune, les étuis plus bruns,
les pattes ôc le ventre noirs. Une autre diftinckion , c'eft
que les étuis débordent le ventre d'un bon tiers dans les
mâles j 6c ne le débordent point du Bout dans les femelles.
Les ailes font tranfparentes 6c membraneufes ; les jambes
font épineufes, &; cette blatte a , comme les précédentes,
deux appendices aux côtés de l'anus y qui ne débordent que
de moitié le dernier anneau. On trouve cet infecte dans
les boulangeries. Il eil vorace , ôc mange très - bien la
farine.
I
DES Insectes,
383
Ordre Second.
Infcclcs qui ont deux ariiclcs a loutes Us panes.
T H lU P S.
LE T R I P s.
Antcnncc filiformes.
Os rimula lonoUudinali,
o
Tarji \cjiculq/i.
Antennes filiformes.
Bouche formée par une fimple
fente longitudinale.
Tarfes garnis de veficules.
Les infecies de ce genre font les plus petits tic tous
les infectes à étuis ; qucKjucs-uns feniblent même échap-
per à la vue : aulli cfl-il difficile de bien di(b'n<^uer le vrai
caraclere de ces infectes , 6c j'ai été long-tcms incertain
pour iij'avoir à quelle feclion je les rapportcrois. Le prin-
cipal caraclerede ces infe<fbes à étuis , elt d'avoir la bouche
garnie de mâchoires pofées traniVcrfalement , caraclere
c]ue je n'ai pu découvrir. Au lieu de bouche , on ne voit en
dcilous de la tête , qu'un point long, une petite fcnce lon-
gitudinale , dans laquelle les mâchoires pourroient biea
être renfermées. Néanmoins, quoiqu'on ne voye point de
mâchoires aux infectes de ce genre , la forme de leurs an-
tennes, leur polition , celle des pattes , dont les deux pre-
mières tiennent au corcelet, 6i les quatre autres au -def-
fous de la poitrine, &: la coniîllance des étuis qui font
moins flexibles que les ailes , m'ont porté à les ran^-'er
parmi les inledes à étuis. C'cll: une de ces nuances , qui
iont le pallage d'une fecl:ion à une autre. Les trips tien-
nent une elpéce de milieu entre les infecles à étuis ^
la lection luivante.
Outre le caraderc que fournit la bouche du trips , (es
iif^oj<
384 Histoire abrégée
taries qui font compofés feulement de deux pièces , en
fournilTent encore un autre. Le fécond article de ces tarfes
forme une veiicule afTez grofTe , que Bonani a remarquée
dans fes obfervations fur les infeâes.
Les trips vivent dans les fleurs 6c fur les écorces. C'efl:
dans ces endroits que l'on rencontre aulîi les larves de ces
infectes j qui n'en diflerent que par le manque d'ailes
&. d'étuis : du refte , il n'eft pas aile d'obferver ces diffé-
rences dans ces petits animaux , qu'on prendroit plutôt
pour des atomes , que pour des êtres vivans : ainli , fans
nous arrêter davantage , nous allons examiner les diffé-
rentes efpéces de trips.
I . T H R I P S ^elytris albidis _, corpore nigro , abdomi"
nali feta. Planch. 7 , fig. 6,
Linn.fyji. nat. edit. lo , p. 457, n. 3. Thrips elytrîs niveis , corpore fufco.
Le trips a pointe.
Longueur i ligne. Largeur \ ligne.
Cette efpéce , la plus grande de ce genre, eft noire &
luifante. Ses antennes font jaunâtres , & compofées de
fept articles, trois plus longs ôc d'une couleur plus claire,
6l les quatre derniers plus courts & plus foncés. Sa tête
eft allongée. On voit en delTous une petite fente longitu-
dinale qui forme la bouche. Le corcelet eft noir , ainfi que
le ventre qui eft allongé , &: qui fe termine par une pointe
afîez vifible. Les ailes 6c étuis font blanchâtres , étroits,
un peu croifés vers le bout , 6c chargés vers la pointe de
quelques petits poils. Le ventre des deux côtés déborde
ces ailes 6c ces étuis. Les pattes ont leurs cuifles ^ leurs
jambes noires ^ 6c leurs tarfes jaunâtres , comme \qs an-
tennes. Ces tarfes ont deux articles , un long , l'autre
gros , formant une veiicule. Ce trips ne vole guères , mais
il court aifez vite. On le trouve fous les écorces des vieux
arbres.
2.
D P, s I K S E C T E S. 3 jj j
1. T H R I P S elytris oLiucis , corpore atro. Linn. faun.
fucc, n. 716.
Linn. fy(f. nat. ed'tt. 10 , p. 4^7 , n. \. Thrips phyfap-js.
Bommi m'tcrog. cur. fig. }8.
De Getr. ad. Stockh. 1744 , /». 3 , t. 4. /. 4. Phyfapus ater, ails albls.
Le trips noir des fleurs.
Longueur ^ ligne. Largeur -^ ligne.
La forme de ce petit infeclc reflcmblc aflez .1 celle du
prcccdcnt il ell noir : fcs ctuis loiu bleuâtres, ou couleur
de gorge de pigeon , 6i il n*a point , à rextrémité du ven-
tre , cette pointe qu'on remarc]ue dans celui c]uc nous
avons décrit. On trouve très communément cette petite
efpéce (ur les Heurs , principalement lur les ileurs compo-
iées ôc à Heurons.
3. T H R I P S elytris albis ni griffue f^fcus , corpore
atro. Luin. faun. fuec. n. "j^"].
Linn. fy(l. nat. edit. 10, p. 4^7 , n. 4. Thrips fafciata.
Le. trips a bandes.
Cette efpéce reflemble à la précédente pour la gran-
deur : elle n'en diflére que par la couleur des étuis , qui
ont trois bandes blanches tranlvcrfes, lur un fond noir,
fçavoir , une en haut , une au miUcu ëc une au bas de l'ctui.
On trouve ce trips lur les Heurs, avec le précédent.
Y
Tome I.
ce
38^ HlSTOI».E ABRÉGÉE
Ordre Troisième.
Infecles qui ont trois articles à toutes les pattes.
t. — ■
. GRYLLUS.
LE GRILLON.
Antenna^ filiformes* Antennes filiformes.
Cauda bifeta. Deux filets à la queue.
OcclU très. Trois petits yeux iiHes.
E grillon eft appelle dans quelques endroits cri-cri , à
caufe du bruit ou efpéce de cri que fait cet infecte. On le
dillingue aifément par un caradlere efTentieJ; ce font les
deux filets qui font à fa queue. On peut joindre à ce ca-
ractère la forme de Tes antennes , qui font fimples, fili-
formes &: afTez longues , ôc ces trois petits yeux lifles ,
dont nous avons parlé dans la defcription générale des in-
fectes , qui ne fe trouvent que dans très-peu d'infectes à
étuis 5 au lieu qu'ils font fort communs dans les infectes
à deux & à quatre ailes nues. Le grillon dont il s'agit ici,
a ces yeux liiFes placés entre les grands yeux à réieau. Ces
trois petits yeux font pofés traniverfalement , &: forment
une efpéce de bande, dont l'œil du milieu eft plus allongé
de gauche à droite, que les autres. Nous donnerons un
détail des efpéces que renferme ce genre, dans les àeÇ~
criptions particulières que nous en ferons, il nous fuffit de
dire ici , que ces infectes vivent ordinairement fous terre ,
dans des trous qu'ils fe forment. C'eft-là qu'ils fubiflent
leur métamorphofe , qui eft aflez fimple. La larve ne diffère
de rinfe6te parfait, que par le défaut d'ailes & d'étuis ; du
f/efte,elle faute ôc coure aufïi aifément. Ainfi , quand cette
DES Insectes. jf?;
larve qui ifl J'.iborJ Fort pcritc , a acquis toute fa gr.in-
deur , il ne lui relie, pour parvenir au dernier dcgic de
perfection , qu'à acquorir ces aîlcs 6c ces cfiiis. C'cit ce
qui lui arrive Jans le Jcvcloppcnicnt que produit la mica-
mo; j'>hol(/ Pour lors, le grillon ell en état de s'accoiiplcr
&: de pondre Tes œufs. II les dépoTc dans la t<?rre , dans les
trous qu'jl a pratiqués, & qui doivent lervir de retraite aux
petits qui naîtront. Ces jeunes grillons fe trouvent dans cet
endroit , à portée des racines , dont ils doivent fe nourrir ;
ils les déchirent & les dévorent, ôc fouvent ils cauienc
beaucoup de dégât. La première efpcce fur-tout , qu'on
nomme taupe grillon ou couriillitrc ^ eft redoutée dans les
potagers.
Vers le coucher du foleil les grillons fortent plus vo-
lontiers de leurs habitations (bucerraines , ^. c'eft-là le
rems où les prairies retentilVent le plus de leur cri , fur- tour
dans les beaux jours de l'été. Quant aux grillons tlomclU-
ques , qui fe lont adonnés à nos mailons, ils choifilIei'C
ordinairement pour leurs demeures, les fours & les envi-
rons des cheminées des cuilines, où la chaleur les attire ,
&: (ouvcnt ils lont fort incommodes, par leur cri continuel
& ennuyeux. Malgré cette incommodité, un préjugé po-
Eulaire empêche louvent de les chalfer &: de les détruire,
e peuple s'imagine que leur prélence porte un certain
bonheur à la mailon dans laquelle ils le trouvent, & penle
qu'il y auroit du rilque à les faire périr ; tant il ell vrai que
les chimères les plus ablurdes trouvent des leclateurs par-
mi les efprits foibles ou ignorans.
1. GRYLLUS pedibus antlcis palmatis. Linn. faun.
fucc. n, 6\c). Planch. 8 , fig. i.
Linn. fyfl. nai. tdic. lO , p. 418 , n. 19. (iryllo-talpa , Teu pryllus-acSfti , tSo-
race rocundaio , alis caudatis clytro longionbu» , peUibus aniicu paiuuti»
tomcniofii.
l'nptr. ait. p. 691. Tn'pa infc^um.
A'dr. tuT. p. 571. Taipi ferrant»» impcrati.
Mouff. inf. p. 164. Gryllo talpa.
Jonjl, inf. t. lij /■ utiim. Gryllo-talpa,
Ceci)
388 Histoire ABRÉGÉE
Goed. belg. I , ;?. 168, f. 76. Gryllo-talpa. Et Gall. tom, a , tab. 76,
Lift. goed. p. 0,88,/. 119. Gryllo-talpa.
Barth. aâ. 4, p. 9,/- i- Gryllo-talpa.
Char/et. exercit. p. 44. Gryllo-talpa.
Rai. inf. p. 64 , 67. Gryllo-talpa mouffeti.
Fnfch. germ. il , p. 18 , t, 5. Gryllus campeftris , pedibus talpr,
Rofe/. inf, vol. 2 , tab. 14 , 15. Locufta germanica,
La courtillicrc , ou le taupe-grillon.
Longueur 18 lignes. Largeur 4 lignes.
On peut regarder cet infecte comme un des plus hideux
ôc des plus finguliers. Sa tête, proportionnément à la gran-
deur de (on coips^ eft petite , allongée , avec quatre an-
çe/inules grandes ôc grolFes , ôc deux longues antennes
minces comme des fils. Derrière ces antennes , font les
yeux ; & entre ces deux yeux , on en voit trois autres
liiFes ôc plus petits , ce qui fait cinq en tout, rangés fur une
même ligne traniverfale. Le corcelet forme une efpéce de
cuirajïe allongée, prelque cylindrique, qui paroît comme
veloutée. Les étuis, qui font courts , ne vont que juf-
qu'au milieu du ventre; ils font croiiés l'un fur l'autre,
éc ont de groiïbs nervures noires ou brunes. Les ailes re-
pliées fe terminent en pointes , qui débordent non-feule-
ment les étuis, mais même le ventre. Celui-ci eft mol,
&:fe termine p^r deux pointes ou appendices afTez longues.
Mais ce qui fait la principale fmgularité de cet infecte, ce
font fes pattes de devant , qui (ont très-groiïes , applaties ,
6l dont les jambes très-larges, fe terminent en dehors par
quatre grofles griffes en (cie, Se en dedans, par deux feu-
lement : entre ces griffes, eft fitué , 6l louvent caché, le
tarfe ou le pied. Tout l'animal eft d'une couleur brune &
obfcure. 11 vit fous terre, principalement dans les couches,
où il fait fouvent beaucoup de ravage, en coupant & ron-
geant les racines. Ses pattes de devant , qui font dente-
lées en fcie , lui fervent à cet ufage. Les Jardiniers le
connoiffent fous le nom de cournlliere , de plulieurs au-
teurs l'on nommé taupe-gryllon ^ {grilLo-talpa) parce qu'il
reffemble aux autres grillons , 6c qu'il fouit la terre avec
DES Insectes. 389
Tes pattes, comme les taupes. Tout fon corps eft un peu
velu.
1. GRYLLUS pedihus an t ici s fimpliàbus.
Unn.fdun.fuec. h. 6^o. Gryllus cauda bifcta , ails inferioribu» acuminatU,
longioribui , pedibiii fiir.p'.icihiis.
Linn.fyfl. nat, edii. lO ,p. 418 , n. lo 6* 11.
Mou^tt. inf. p. 135. Gryllus doincflicus.
Jonjl. inf. t. II. Cirylli inouffeti.
Frifch. germ. tom. i , tab. i.
Charlet. excrcit. p. 44. Gryllus domefticus.
Hofn. inf. p. 1 1 , /. 4.
Raj. iij.p. 63. Gryllus domefticiis.
Rofcl, inf. vol. X f tab. 12. Domefticus, & 13 Sylveftris. Locuûa germanica.
Le grillon.
Longueur i pouce. Largeur 4 lignes.
Le grillon domcftique 6c celui des champs, ne font que
la même elpéce, quoique le premier ioit plus pale & plus
faune, 6c le fécond plus brun. Ses antennes , minces com-
me un fil , font prelque de la longueur de Ion corps. Sa
tête eft grofle , ronde , avec deux gros yeux 6c trois autres
plus petits , jaunes &: clairs , placés plus haut , fur le bord
de l'enfoncement , du tond duquel partent les antennes.
Le corceiet elt large ôc court. Dans les maies, les étuis
(ont plus longs que le corps , veines , comme chiHonnés
en dellus, croilés l'un fur l'autre, enveloppant une partie
du ventre, avec un angle (aillant (ur les cotés; ils ont
aufîi à leur ba(e, une bande pâle. Dans la femelle au con-
traire , les étuis laillent un tiers du ventre à découvert, ne
croileut prelque point l'un fur l'autre; ils font par-tout de
la même couleur, veinés, (ans être chillonnés, &. ils en-
veloppent moins le deirous du ventre. De plus, la femelle
porte, à l'extrémité de ion corps, wi.o pointe durc,pre(-
qu'aulli longue que le ventre , plus giolle par le bout,
compofée de deux gaines, qui enveloppent deux lames.
Cet inftrument lui lert.i enfoncer ^ dépoier (ts œufs dans
la terre. Le mâle 6c la femelle ont tous les deux, à l'extré-
mité du ventre , deux appendices pointues &: molles.
39Q Histoire abrégée
Leurs pattes pollérieures font beaucoup plus groflTes Sc
plus longues que les autres, 6c elles leur fervent à fauter.
Ces infectes vivent, ou dans les trous des mailons, prin-
cipalement dans les murs, proche des cheminées, ou iFs
habitent la campagne , s'enfonçant dans des trous lous
terre. Ils font un cri fort incommode , qui eft produit par
le frottement de leur corcelet.
ACRYDIUM Gryllus.Linn.faun.fuec. Locufij^aliorum,
LE CRIQUET.
Antennœ filiformes corpo- Antennes filiformes , plus
rc dimidio brcviorcs, courtes de moitié que le
corps.
Ocdlï très.. Trois petits yeux lifTes.
Le criquet approche infiniment de la fauterelle , qui
forme le genre iuivant, & jufqu'ici ces infe£tes avoienc
été confondus enfemble ; mais malgré leur grande refTem-
blance , nous avons cru devoir les féparer, à caufe de deux
caractères dilFérens & très-fenfibles. Le premier confiite
dans la quantité des pièces qui compofent les tarfes. Ces
pièces font au nombre de trois dans le criquet, 6c de qua-
tre dans la fauterelle. Le fécond fe tire de la forme des
antennes , qui, dans le criquet, font grolFes fie courtes ,
n'égalant pas en longueur la moitié du corps , au lieu que
les antennes de la fauterelle font minces ôc beaucoup plus
longues que fon corps. Du refte, la forme 6c les méramor-
phofes de ces infectes , font les mêmes ; enforte que ce que
nous dirons de l'un ,'peut s'entendre de l'autre , à très-peu
déchoies près. Le criquet a encore un caractère qui luieft
commun avec la fauterelle ; c'eft d'avoir , outre les deux
grands yeux à réfeau , trois petits yeux lifles , dont deux
(ont placés entre les grands yeux 6c les antennes, & le troi-
fiéme , plus fur le devant.
l
DES Insectes. 391
Cet infcclc faute très bien. Ce mouvement s'cxccutc nu
moyen île les partes de derrière , i]ui l'ont beaucoup plus
grandes t]uc celles de devant. La cuifle & la jambe, qui
lont riéchies à rarticulation qui les joint cnfemblc, s'éten-
dent vivement , &: ce mouvement ciï li vif, que tout le
corps polant dans cet mllant lut les pieds ou taries des
pattes de derrière, ie trouve élance* très-haut en l'air. On
icnc qu'il faut une prodigieulc force pour exécuter un
pareil mouvement d'cxtcnlion : auHi les pattes de ces
mledles lont-cllcs garnies de nuifcles torts , que rcnter-
ment les cuilVes qui lont très-grolFcs. Outre cette elpéce
de laut , que font ces infecles, &: qui leur eft commun
avec les grillons, ils marchent fur terre, quoique m^l cC
lourdement, à caule de la longueur de leuis pattes polU'-
lieures qui paroilltnt les embarraGer ; mais plulieurs el-
)écts en rccompenle , volent aflez bien. Les aîles qui
eur fervent .1 ce dernier ufage , (ont repliées fous leurs
cruis, qui font fort étroits. Lorlque l'inleclc d^rploie ces
ailes , on eft étonne de leur grandeur. Quelques-unes (ont
en outre ornées de couleurs vives &c brillantes , qu'on
n'npperc^oit point lorhju'elles font repliées, îs: qui teroient
prendre volontiers ccsinlecles, lorlqu'ils volent, pour de
beaux papillons.
L.i larve du criquet eft dans le même cas que celle du
^^nllon ; elle ne dillcre de l'inlede parfait , que p.ir le lie-
laut d'ailes & d'étuis. A leur place, on voit deux elpcccs
de bourons , fous Icfqucls lont rei>fermces , comme dar.s'
un étui , ces parties qui doivent un jour le développe 1.
Cc(\ d.iiM le ttn^s de la métamorphofe , lotfquc la larve a
acquis tout (on accroillement , que le tait ce développe-
ment. Pour lors , l'inleclie devient un animal pana. t. Aupa-
ravant il marchoit &C (autoit; actuellement il tait plus, il
vole, & eniin il ell tn état de travaillera multipliei lonel-
péce. Pour cetcti'et, ilJépole les œuis en terre, ou la cha-
leur les fait cclore. Ces petites larves, amli que l*inltc*bc
parfait , (enourrilîent des herbes ik dei, Icuilles , dont elles
39i Histoire abrégée
font très-voraces , de fouvent ces infeclies font beaucoup
de dégât dans les campagnes.
i.ACRYDIUM elytris fufcis , alis fubcoeruleis.
Rofel. inf. vol. 2 , tab, il , fig. 3. Locufta germanica.
Le criquet à ailes bleues.
Longueur 1 pouce. Largeur 2 f lignes.
Les antennes de cette grande efpéce font égales par-
tout , ^ ont environ quatre lignes de long. Elles font pla-
cées devant les yeux , qui font allez gros. La couleur de
tout l'animal eil d'un brun rougeatre, couleur de rouille.
Les étuis, outre cela, ont fouvent trois ou quatre bandes
tranfverlales irrégulieres plus brunes. On voit aulli deux
ou trois bandes lemblables fur les cuifles poflérieures. Les
ailes font grandes , veinées, tranfparentes , prefque fans
couleur du côté extérieur , & lavées d'un bleu clair du côté
intérieur qui regarde le corps. Les jambes poftérieures
ont aulFi un peu de bleu. Les tarfes font compofés de
trois articles , dont le premier &. le dernier font fort longs,
tandis que celui du milieu eft très-court. On trouve cet
infedle dans les endroits fecs, arides &: fablonneux.
t/ ( />t>^i 2. ACRYDIUM elytris nebulojîs , alis cœruleis
extimo nigro.
Raj. inf. p. 60. Locufta vulgari fimilis , fed paulo major.
Frifch. germ. 9, tai. 3.
Roftl. inf, vol. 2, tab. 21 , fig. 4. Locufta germanica.
Le criquet a ailes bleues & noires
Longueur i pouce. Largeur 3 lignes.
Ses antennes font à peine auffi longues que la moitié
de fon corps, un peu renflées dans leur milieu , noirâtres
à l'extrémité, ôc dans tout le refte, de couleur de rouille
^ matte , ainfi que le corcelet èc le corps de l'infecte. Ce cpr-
celet eft raboteux, avec une élévation aiguë, longitudi-
nale dans le milieu , & deux autres fur les côtés , qui pofté-
rieurement s'éloignent l'une de l'autre. Les étuis Ibnt aufïï
de
DES In se c r é s, 3c^3
de couleur de rouille , avec trois l.irgcs bandes tranfvcirts
irrcguliercs plus oblcurts. Ils loue plui> longs cjuc !c corps
& tore étroits. Lesaîlcs ployces lous les étuis , loiit bleues
du côté intérieur , noires du coté extérieur , avec la pointe
prelque lans couleur. Les patres po^^éric^res (ont lonj^ues ,
cn: l'aiiinial s'en lert pour lauccr. Leurs cuilles font larges ,
fauves, avec queK]ues taches noires du coté ir^térieur; 6c
leurs jambes garnies d'un double rang de pointes , comme
une double fcie, font un peu bleues. Les pactes Je devant
lonr plus noires. On trouve Cet iniecle dans les prés ^ les
bois.
. A C R. Y D I U x\i eiytrzs nehulofis , alis rubrï
s exLimo
nions.
o
Lhtn. fjun. fuec. n. 6if. Gryllus elytris nebulons , ails rubris extimo nigris.
Linn. />/(}. nat. edit. lo , p. 437, n. ^o. (jrylKis-îocuftA ftridulus.
Aci. U;'f. 1736, f/. 34, n. 4. Gryllus alis l'upcrioribus umbrolis , infcrioribus
rubris, .piLibusiii-ï-is,
FriJ:h. gi-rm. 9 , ;>. 4 . r. 2. Locu^œ focuiida fpecics.
Lcchi nov. inf. fpec. Gryllus elytris colore cinnamomeo , ails coccincls apicc
nig'is. ( Focniina \
Ziinanui obfcrv. r. 1 , î , 6.
Aldrov. inj. lib, 4, r. 7 , ord. 1 , /! II.
Rofel. inf. vol.z , ui. 21 ^Jig. z. Locuft. german.
Le criqutL a alks rougts.
Je ne vois aucune autre différence entre cette elpé-
ce & la précédente , que la couleur des ailes , lur lef-
quelles tout ce qui eft bleu dans la précédente elpece,eil
d'un beau rouge dans celle-ci. On trouve volontiers cette
dernière dans les viijnes.
o
4. ACRYDIUM fcmoribus fanguincls , alis fuhfufcis
reùculaiLS. Planch. tS , fig. i.
lÀnn. fuun. fucc. n. 617. Gryllus inv.arna(us , fomoribus languineis , elytris
virclcnti lubfufcis , .ini:nr:ls cylindricis.
Linn. fyjt. njt.edic, lO , p. 4}8 , n. ^8. Gryllus-locufU grolTus.
frif.h. germ. 9 , />. f , r. 4.
R.IJ. inJ. p. 60. LocutU aii.;I'ca mlnor vulgatirTima.
Riîfd. inf. va!, i , tab. 10 , j\£. 6 , 7. LoculL german.
Tome /. D d d
vty j ^■/ -
394 Histoire abrégée
Le criquet enfanglanté.
Longueur 5 , lo, ii lignes. Largeur l t» 3 Hgnes.
Il y a peu d'erpéces qui varient autant pour la grandeur
&Ies couleurs. Quelques-uns de ces infectes font le double
des autres pour la longueur. Dans tous, les antennes fonc
cylindriques, compofées d'environ vingt-quatre articles ,
êc elles ne font pas plus longues que le quart du corps. Pour
Ja couleur , les petits individus font prefque tous rouges ,
tachés de noir, avec le deiPous du corps feulement , d'un
jaune verdâtre. \.<ts grands ont tout le corps verdâtre , ôC
le defTous plus jaune , feulement le dedans des cuifles
poftérieures eft rouge. Mais ce qui caractérife cette efpé-
ce, c'effc la forme du corcelèt , qui a en deiïus une éléva-
tion longitudinale , &: deux autres , une de chaque coté ,
dont le milieu s'approchant de la première , forme une
efpéce d'X. De plus , entre les griffes qui terminent les
pattes j il y a de petites éponges , beaucoup plus grofles
dans cette efpéce que dans les autres. On trouve cet in-
fedte dans toutes les campagnes.
5. ACRYDIUM elytris nulUs _, thorace produclo
abdomini cequali.
Linn. faun. fuec. n. 623. Gryllus elytris nullis , thorace in elytron longitudi-
nale extenfo j macula utrinque rhombea nigra.
Linn. fyfi. nat. p. 427 , n. 17. Gryllus-bulla , thoracis fcutello abdominis lon-
gitudins.
Raj. inf. p. 60. Locufla miner fufcèfcens , cucullo longe rhembeide.
Aâ. Upf. 1736, p. 54, n. 9. Gryllus alis fuperioribus nullis j coUari produfto
ad longitudincm abdominis.
Le criquet a capuchon.
Longueur 4 lignes. Largeur l { ligne.
Sqs antennes font courtes & n'égalent pas le quart de la
longueur de fon corps. Sa couleur eft brune & obfcure ,
femblable à la couleur de capucin; quelquefois cependant
l'infecte eft parfemé de taches plus claires. Mais ce qui rend
cette efpéce très-aifée à diftinguer, c'eft la forme de fon
corcelèt , qui fe prolonge , couvre tout le corps, & va en
DES Insectes, 395
diminuant jiiilurau bouc du ventre. Ce prolongement du
corcelet tient lieu des étuis, (.]ui manquent à cet animal ;
il a feulement des aîlcs (ous cette avance du corceîec. La
tache du corcelet, dont parle M. Linnxus , dans (a phrale,
11 ell pas confiante, lis: manque louvent. Cet inlecke, ainfi
ciue le (uivant, le trouve partout , dans les champs 6c
les bois.
6. A C R Y D l IJ M f /y iris nullis , thorace producîo
abdomine longiorc.
Linn. faun. fuec. n. 624. Gryllus elytris nullis , thorace produflo , abdomine
lon<;iore.
Linn. fyjî. nat. edit. 10 , p. 42S , n. 18. Gryllus- bulla thoracu fcutello abdo-
mine longiore.
Le criquet a corcelet allongé.
Longueur f /ignés. Largeur 1 '- ligne.
Ses antennes font à peu prcs de la longueur du quart de
fon corps. Elles font compoices de douze ou treize arti-
cles. Sa couleur ell noirâtre 6c oblcure : quelquefois il y a
un peu de clair fur le delVus du corps , avec des taches
rhomboïdales fur les côtés , mais ces taches ne font pas
confiantes. Ce qui caraclérife principalement cet inlecle ,
c'ell Ion corcelet , qui , de même que dans l'elpéce précé-
dente, le prolonge , ôc tenant lieu d'ctuis , dont cet ani-
mal manque, couvre les aïlcs qui fontdellous. Ce prolon-
gement du corcelet , ell plus long que le corps de rmleclc
de près d'un quart, en quoi cette ejpéce le dillingue de la
précédente , outre que cet allongement du corcelet en
forme d'étui , efl plus étroit que dans le criquet à capu-
chon.
Ddd ij
39(? Histoire abrégée
Ordre Quatrième.
Infectes qui ont quatre articles a toutes les pattes.
LOCUSTA. Grylli fpec. linn.
LA SAUTERELLE.
Antennce filiformes cor- Antennes filiformes , plus
pore longiores. longues que le corps.
OcelU très. Trois petics yeux liffes.
v-/ N a VU dans la defcription du genre précédent , en
quoi la fauterelle difl-ere du criquet y auquel elle refTemble
beaucoup. Son principal caractère conlifte dans la forme
de Tes antennes, qui font (impies j filiformes ôc beaucoup
plus longues que Ion corps. On pourroit ajouter à ce ca-
ractère , une note accelToire , ce font les appendices qui fe
trouvent à la queue des femelles. Du refte , la fauterelle
a les trois petits yeuxliffes ^dont nous avons fait mention
dans les genres prëcédens.
Ces infectes fautent , comme le criquet , à l'aide de
leurs pattes poftérieures , qui font fortes &: beaucoup plus
longues que les antérieures ; ils marchent lourdement ôc
volent alFez bien. Leurs femelles dépofent leurs œufs
dans la terre , par le moyen des appendices qu'elles por-
tent à leur queue , qui font compofées de deux lames.
L'œuf, au fortir de l'ovaire , glilTe entre ces deux lames ,
& s'enfonce en terre. Les fauterelles pondent un allez
^rand nombre d'œufs à la fois , &: ces œufs réunis dans
une membrane mince , forment une efpéce de groupe.
Les petites larves qui en naiiTent , font tout- à- fait fembla-
bles, à la grandeur près , à l'infedle parfait, ii ce n'eft
D E s I N s E C T E s. 397
qu'elles n'ont ni ailes ni étuis , mais feulement des elpc-
ces de boutons , au nombre de quatre , oii font contenus
Jcs uns Hc les autres , non développes. Ce développement
n'arrive que dans le tems de la métamorphole , lorlque
l'infecle a pris tout ion accroillement. L'infecle partait le
trouve fréquemment dans les prairies , ainli que la larve.
L'un &. r.iutre ell voracc cs: maniie les herbes. Les faute-
relies ont pluiîeurs eitomacs, ce qui a fait penfcr à plu-
iieurs auteurs , qu'elles ruminoient comme plulieurs grands
animaux.
I. LOCUSTA cauda tnfifcra curvd.
Linn. faun. futc. n. 6ii. Gryllus cauda enfifera recurvata.
Linn. fyft. nat. edit. 10 , p. 430 , n. 37.
Coed. belg. 2 , p. \6^ , t. 4. Spririikhanen.
Lijl. gocd. p. 301 , r. 121. Acrigoneus.
Frijck. gcrm. la, Ctib, I , n. 2 , fi^. 4.
Aidrov. inf. lib. 4 , t. 7, ord. 2, «. 7.
Zi^jnni obferv. t. J , f. 7.
Kofil. inf. vol. 2 , tab, 8. Locud. german.
Ld fdiucrdlc a fabrt.
Longueur \ 1 lignes. Largeur 2 ' lignes.
La couleur de cette eipéce eft par-tout d'un vert un peu
pale. Ses antennes qui (ont filiformes, vont en diminuant
vers l'extrémité , ^ lont plus longues que le corps. Le
corcelet a en dellus une iurlace applatie , qui va en sVlar-
gill'ant du coté des étuis. Ceux-ci iont un peu nébuleux ;
é<, les ailes lont réticulées. Les ailes oc les étuis débordent
]c corps d'un bon tiers. La femelle porte, à l'extrémité du
ventre, une elpéce de pointe applatie ^ large, recourbée
en haut, 6c composée de deux lames , qui reprcfentent
par leur Hgure la lame d'un fabre. Ces lames lui fervent
à enfoncer (es aiils profondément dans la terre. Le maie
n'a point de pareille appendice à la queue. Les cuilfes
pollérieures de cet infedle lont fort grandes, &: aulli lon-
gues que les étuis , en quoi on peut dillinguer cette elpéce
de la luivante.
35)8 Histoire abrégée
2. LOCUSTA càuda enfiftra recla. Planch. 8, fig. 3.
Linn. faun.fuec, n. 621. Gryllus cauda enfifera re£la , corpore fubviridi.
Linn. fyfl. nat. edit. 10, p. 431, n. 38.
Aldrov. inf. p. 404. Loculla offic.
Mou f et. inf. p. 1 17 , /. 5 .
Jonjl. inf. p. 6z , t. II , / I , 2 , 3. Locufta.
Rob. icon. t. 17.
Merian. europ. t. 176.
Eph, nat. cur. dec. 2 , ann. 2, oif. t^ , /?. 40.
/?ty. zn/^ p. 61. Locuila viridis major.
Fnfch. germ. 12 , />. 3 , r^^. i _, ic. 2 , fig. I. Locufla major viridis,
char/et. exercit. p. 44.
jRo/tf/. inf. vol. 2, ra^ 10 & ii. Locufl. german.
Zû fauterelLe a coutelas.
Longueur 22 lignes. Largeur 3 lignes.
Cette grande efpéce eft d'un beau vert. Ses antennes^
font déliées , très- longues y furpaffant la longueur du corps ,
ôc compolées d'un nombre infini d'anneaux. Le corcelec
applati par deiïus , fe courbe par un angle aigu , vers les
côtés , & s'avance au milieu , un peu plus bas (ur les étuis.
Ceux ci font d'un beau vert, ôc d'un tiers plus longs que
le corps. La femelle porte à l'extrémité du ventre , une
efpéce de coutelas applati , droit , long , formé de deux
lames plattes , qui lui fert à dépofer fes œufs. Cette appen-
dice va jufqu'au bout des étuis. Le mâle n'a point cette
queue; mais on voit à la bafe de ^0,^ étuis , en deflous,
une large ouverture , fermée par une pellicule mince ,
femblable à la peau d'un tambour, &; qui produit le bruit
que fait entendre cet infecte dans les campagnes. \.qs
cuiiïes poftérieures , quoique longues , ne vont qu'aux deux
tiers des étuis, au lieu que dans l'efpéce précédente , elles
font auffi longues.
"fci'
*v^
D E s I N s t C T E s. 399
Ordre C i n q u i l m e.
Infccles qui ont cinq articles cl toutes les pattes»
M A N TES.
LA MANTE.
Antennœ filiformes. Antennes filiformes.
J_j E caracbere de la mante eft trcs-(impie &: facile. C cfl
le leul de tous les inlecles de cet article, qui ait cinq piè-
ces à tous les taries de fes pattes. De plus , la mante a des
antennes fimples c5c filiformes. Je ne m'étendrai pas beau-
coup lur cet infecle, ne l'ayant jamais trouvé autour de
Paris , &: ayant reçu ceux que j'ai, de i'Orléannois. M. de
Jullieu m'aarTurë qu'on en avoir trouvé des œufs dans ce
pays-ci, ^ quelques autres perionnes m'ont dit avoir trou-
vé quelquefois l'animal allez prés de Paris : c'ell ce qui
m'a déterminé à en parler. On verra dans la delcription
de cette feule e(péce, les particularités qui la concernent.
On l'a appellce mantes ou mantis , comme qui diroit devin,
parce qu'on s'efl: imaginé que cet inlecle , en étendant les
pattes de devant , devinoit 6c indiquoit les choies qu'on
lui demandoit.
I. MANTES. Planch. S , Hg. 4.
AUrov. inf. Itb. 4 , ;. 3 , /. 10 , (dit. bonon. & edic. Francofr. t. 7,/. I j 2.
Mou fit. inf. p. 118,/. 3.
Rojel. inf. vol. 1 , tai>. 2 , fg. 6. Locuft. indic. pra>fat.
Linn. fyfl. nac. edit. 10 , p. 426, n. 4. Gryllus mantis, thorace ciliato , femori-
bus an'i.is Ipina teriT)inati!> , reliquis lobo-
Llnn. iimAnit. acad, 1 , p. ^04. Giyllus thorace lineari alarum longitudine ,
margine dcnticulis ciliaco.
La mante.
Longueur 1 poutes. Largeur J , 6 lignes.
400 Histoire abrégée
La figure de cet infecte eft {înguliere ; il eft étroit Sc
allongé. Sa tête ell petite, applatie, avec deux antennes
filiformes afTez courtes. Aux deux cotés de la tête, font
deux gros yeux à réfeau, ôc en deflus , deux petits yeux ,
lifTes ; ce qui fait quatre en total. Le corcelet eft long,
étroit, bordé , avec une élévation longitudinale dans fou
milieu , ôc une imprellion tranfverle au tiers de fa lon-
gueur. Les étuis qui couvrent les deux tiers de l'infecte ,
font veinés , réticulés , croifés l'un fur l'autre , 6c cou-
vrentdes ailes traniparentes èc veinées. Les pattes de der-
rière font très-longues : celles du milieu le font un peu
moins j & celles de devant font fort larges &L plus courtes.
L'infedl:e s'appuie afTez fouvent fur ies quatre pattes de
derrière feulement, ôc tenant les deux de devant élevées ,
il les joint l'une contre l'autre , ce qui l'a fait appellcr par
hs habitans du Languedoc, oii il ell très-commun ^ prega-
d'iou^ comme s'il prioit Dieu. Les payfans prétendent de
plus, que cet animal montre les chemins qu'on lui deman-
de, parce qu'il étend cqs mêmes pattes de devant, tantôt
adroite, tantôt à gauche. Aufli le regarde-t-on comme
un infe£te prefque facré , auquel il ne faut faire aucun mal.
Sa couleur efl par-tout d'un vert un peu brun. Les jeunes
font plus verts, ôc \ç,s vieux plus bruns. 11 dépofe fes œufs
ramalFés en paquet hémifphérique , plat d'un côté. Il y a
dans ce paquet deux rangs d'œufs oblongs, pofés tranfver-
falement, avec une rangée longitudinale d'écaillés, pofées
en toit les unes fur les autres , qui couvrent la jonction des
deux rangs d'œufs. Tout ce paquet eft léger ôc comme
compofé de parchemin très-mince.
%f
SECTION
D E s I N s E C T E s. 4OI
SECTION S L C O N D E.
lftjti.ic.s u aniii ciuis y ou kcmipLcrcs.
X^ES iiifecles coléoptères ou infcclcsà ctuis, ont formé
la première feclion tic cette Hiiloire. La lecoiitie renter-
me tic petits animaux , qui cii approchent par quelques-
uns tle leurs caracleres. Nous appelions ces inlectes hé-
miptères , à caule de la forme tics étuis ou fourreaux vie
leurs ailes. Ces elpéccs tie fourreaux , dans la plupart des
genres de cette Icclion , rciremblent beaucoup a des ailes;
ieulement ils (ont un peu moins mois bi plus colores ; il
feml:)le que l'inieclie ait quatre ailes , dont les lupcrieures
ont plus de conlîllance iJc moins de tranfparence. La for-
jiie de ces fourreaux , qui ont prelque \\ conlilhince des
ailes, qui lont, pourainli dire, moitié ailes îS: moitic four-
reaux , ik. qui tiennent le milieu en^re \^s uns &: les autres,
a fait donner aux iniecfces qui les portent, le nom à' kc-
TTupccrcs , comme qui diroit dcnu-alUs. W y a néanmoins
dans cette leclion quelques genres , qui (emblent s'ccarter
de cette forme d'ailes. Le kermès tk. la cochenille n'ont que
deux ailes , encore a^^ ailes ne ie trouveiit-eUes que dans
les maies , tk: les femelles n'en ont point. Le puceron t>:
la plylle lont diliérens ; ils ont l'un Cn: l'autre quatre ailes,
mais ces quatre ailes paroilîent lemblables; on ne voit point
de tiilférences entre les lupcrieures &. les inférieures j ces
tlernieres ne lont pas plus traniparentes que les premières.
Au contraire, lapunaile, qui ell un des picniiers i;enres
de cette feclion , porte dans {^s fourreaux , le caractère
d'hémiptere, très-marqué ^is: trcs-diilind. Ses fourreaux
font plus durs 6: plus écailieux que dans \\ plupart des au-
tres genres , mais il n'y a que leur moiuc fupccieure qui
foit ainli opaque : toute leur moitié inférieure eil mem7
brancuie &: tranfparence , tx: a la conlilLince d'une diie;
Tome /. £ e e
402 Histoire a b k à g i e
eiilorte que ces étuis, moitié écailleux <2c moitié membra-
neux, font véritablement des demi-aîles. [Hemiptra.)
Ces variétés dans la forme des ailes èc des étuis , font
voir que ce n'eft point dans ces parties que l'on doit cher-
cher le caractère diftinctif des infectes de cette feclion ,
quoique nous en ayons tiré le nom , que nous avons cru le
plus convenable pour les diftinguer. Un caractère doit être
uniforme & confiant dans tous les ^enfes.
On peut tirer un caractère de cette nature de la bouche
de ces infectes. Nous avons déjà remarqué dans la pre-
mière fe£tion , qui renferme les coléoptères , qu'outre
Je cara(ftere tiré de la forme de leurs étuis , ils en ont un
autre qui n'eft guères moins eflentiel , & qui dépend de la
ftrudlure de leurs bouches. La bouche des coléoptères ell:
armée de mâchoires dures , ccailleufes , pofées latérale-
ment, hes hémiptères ont auiîi une forme de bouche, qui
Jeurefl: particulière, & qui eft ellentielle à leur fecStion. Cet-
te bouche ert une efpéce de trompe , qui nre fa naijjance
du dejfous du corcelet ^ ou qui efl prolongée le long de La par-
tie inférieure du même corcelet. C'eft dans cette forme de
Trompe, que conlifle le caractère diltindtif des hémiptères.
On voit par ce caractère , que les infectes de cette fec-
tion ont deux formes de bouche un peu différentes, quoi-
que fort approchantes l'une de l'autre Dans les uns , la
trompe prend fa naillancedela tête, comme dans la plupart
des infectes; ces petits animaux ont, comme les grands,
la bouche placée à la tête , ôc cette bouche eft formée par
une trompe fouvent alTez lon;^ue, quelquefois plus courte,
mais toujours courbée en dellous. Telle eft la forme de la
bouche de la plûpartdes infectes de cette fection, mais non
pas de tous. Celle de quelques-autres , eft bien plus fingu-
liere. C'eft uneefpéce de trompe courte, qui ne prend point
■fon origine de la tête, mais du corcelet, entre la première
6c la féconde paire de pattes. Qu'on fe figure un quadrupè-
de, dont la bouche feroit placée dans la partie antérieure
de la poitrine , entre \q^ pieds de devant. Telle eft à pea
DES Insectes. 403
rrès la pollrion de 1a bouche de \.\ pi y Ile , du kermès &i de
la cochenille, animaux linguliers, par plus d un endroit.
Cette dillérenrecontormation de bouche parmi les inlec-
resdecetrelcclion , nous auroic engagea la parca^^eren ileux
ordres, fi elle eut été plus nombreulc 6l plus chargée de
l^enres; mais nous avons cru cju'une pareille divilion devc-
noir inutile, vu le petit nombre de genres qu'elle renferme.
Les diliérentes parties c]ui compolcnt le corps des in-
fectes hémiptères , approchent allez de celles que nous
avons remarquées en décrivant les inlecles à étuis. Tous
ont des antennes , qui , en général , ne manquent dans au-
cun genre d'infedes ; mais dans quelques-uns de ceux de
cette leclion , elles font très-petites, de quelquef-ois un peu
difficiles à appercevoir. La. punaife , la plylle 6c quelques-
autres , en ont qui font allez grandes &c très-vifîbles; mais
celles de la cigale font très pecites , ce ne font que de fim-
ples Hlets très courts. Celles de la naucore , de la punaile à
avirons, de la corife, lonr encore moins ailées à trouver.
Outre leur petitelî'e , elles font fituées en dellous &. plus
bas que les yeux , en forte qu'on a de la peine à les apper-
cevoir , à nioms que de renverfer l'animal. Le Icorpion
aquatique au contraire a de très-grandes antennes , rigurées
en Forme de pinces de crabe ou d'écreville , ôc qui lui
tiennent lieu en meme-tems de pattes 6c d'antennes : aulii
la nature n'a-telle donné à cet inlec\e que quatre pactes,
au lieu de lix , qui fe voyent dans tous les autres de cette
lecilion. Outre les yeux à réieau , qui lonr au nombre de
deux dans tous les inlecles hémiptères , quelques-uns ont
encore les petits yeux lilles , dont nous avons parlé en trai»
tant le général des inleclies ; mais le nombre de ces petits
yeux n'eft pas uniforme ; la c igale ou procigale en a deux ,
ainfi que plulîeurs clpéccs de punailes : la plyllc au con-
traire en a trois : tous les autres genres en manquent ablo-
lumenc, au moins, je nai pas pu leur en découvrir. Quant
à la bouche de ces inf"edl:es , elle ell ordinairement hgurce
U terminée en pointe , de laquelle fort une trompe pluj
E e e 1)
4Q4 Histoire abrégée
ou moins longue. Cette trompe , dans quelques infectes,
dcborJe de beaucoup la partie poftérieure de leur corps,
fous laquelle elle ell: repioyée ; ils la traînent après eux. Les
aucres infectes au contraire , dont la trompe part & prend
naiilance du delious du corceiet , n'ont à la partie anté-
rieure de la tête", que quelques tubercules placés à l'en-
droit où la bouche lembleroit devoir fe trouver.
Le corceiet, cette leconde partie du corpsde ces infectes ,
eft dans plulieurs, tout d'une venue à la tête, ëc aufîi lar-
ge qu'elle. C'eft iur-tout dans les premiers genres de cette
léction , dans la cigal-e , la naucore , la corile de la punaife
à avirons , que l'on peut remarquer cette forme de corce-
iet. Mais dans la pfylle , le puceron & les mâles des coche-
nilles Ôc des kermès, le corceiet eft plus diltinct, & fépa-
rë de la têtie par un étranglement fenfible. C'eft delà par-
tie iupérieure &C poftérieure de ce corceiet , que prennent
nailTance les ailes , qui varient beaucoup dans cette fection.
Pluiieurs genres en ont. quatre, ou du moins ils ont deux
ailes , 6c par-defTus deux étuis plus ou moiiTS mois. Dans
les punaiies , la partie fupérieure de ces étuis eft affez du-
re, prefque écailleuie : la punaife à avirons a des étuis
femblables. D'autres genres ont les étuis Ci mois , qu'ils ne
paroiiTent pas ditîérens des véritables ailes. Parmi ces der-
niers, les uns ont ces quatre ailes couchées ôc croilées fur
leur corps ; d'autres , comme la pfylle , les portent pofées
latéralement &c en forme de toit. Quelques-uns , comme
le puceron , 'les portent droites & élevées. D'autres infec-
tes , au lieu de quatre ailes, n'en ont que deux. La coche-
nille &. le kermès font ieuls de ce nombre ; mais ces deux
genres ont encore une autre fîngularité , c'eft que leurs fe-
melles n'ont point d'ailes , &c fembient même n'avoir
guères de rapport à des infeclies cC à des animaux , com-
me nous le verrons en parlant de ces genres. A la. fuite du
corceiet , fe trouve 1- écullon , ou cetoe efpéce d'appendice ,
qui fe. trouve dans la plupairt des infectes j eiirre l'origine
de leurs ailes. Cet éçuiTon manque dans quelques genres.
DES Insectes. 45
comme dans h corilc : dans d'autres il cil très-petit. Quel-
ques elj)cccs au contraire ont un cculîon monlhueux , qui
couvre , ou la plus grande partie du ventre , ou nicnie le
ventre en entier, ainli que les aiIcs &: Igs étuis. C'cll ce
qu'on rcmaïqucra dans quelques elpcces de punaifes.
Le ventre des hémiptères n'a rien de remarquable, que
la manière dont Ion extrémité poftéricure efk contormce
dans quelques-uns. La cigale porte au bout du ventre , une
eipéce de pointe cachée entre des écailles , qui lui lert .1
dcpoler les cuuls. Le puceron a lur le bout pollérieur du
ventre, tantôt deux pointes ou cornes, tantôt deux tuber-
cules , que nous examinerons par la luite; enfin la coche-
nille (^ le kermès ont cette partie ornée de filets plus ou
moins longs. Quant aux pattes, le Icorpion aquatique ell
le (eul iniecW de cette leclion, qui n'ait que quatre pactes,
tous les autres en ont fix. Alais ces dillerens animaux va-
rient beaucoup entr'eux pour le nombre des articles , dont
elt compolé le tarie ou le pied , qui termine la patte. Dans
Jes uns ,ce tarie con fille en une leule pièce ; le puceron , la
corile , le Icorpion aquatique , lont de ce nombre : d'au-
tres, comme la plylle , la naucore «ik: la punaile à avirons
ont deux pièces aux tarfes , tandis que la cigale 6c Ja pu-
naile ont julqu'à trois articles à cette même partie.
Toutes ces diilcrences nous ont lervi à fornier des ca-
raeceres de ces inleclcs, plus étendus , ce en n.éir.e-tems
plus lûrs 6c plus dillinclits. Llles nous avoient portés à
diviier la (eclion prccédente en ordres 5c en articles dille-
rens , afin de dillribuer avec plus de méthode la quantité
nombreuie d'inlecles qui la compolent. Nous aurions pu
faire dans celle-ci les mêmes divilions èc fous-divilions;
mais une pareille méthode n'etoit pas néceflaire pour ran-
ger cS: caraclérifer dix genres , qui leuls compolent la {ac-
tion des liLinipteres ; mais le nombre des articles des tar-
ies , qui entrent dans leuis caractères , fera dillinguer avec
plus de certitude , ces difiérens gemes , louvent confon-
dus enfemble par les auteurs, oc dont Li plupart ont un
40(> Histoire abrégée
certain air de famille , qui les rapproche les uns des autres.
Ces infectes fe métamorpholenr tous , c'eft à-dire paP
fent fuccelîivement par les différens états de larves , de
nymphes 6c d'infedles parfaits , dont nous avons parlé plus
haut, en traitant des inledles en général ; mais la manière
dont s'accomplit 6c s'exécute ce changement ^ eft diffé-
rente de celle que nous avons remarquée dans les coléop-
tères , à l'exception cependant des derniers infectes de la
première fe^tion , qui approchent beaucoup des hémiptè-
res , &: dont la métamorphofe eft à peu près la même. Ces
infedles fortis de l'œuf ^ paroiOent d'abord fous la forme
de larves ; mais ces larves ne (ont point des efpéces de
vers fouvent lourds & pefans , comme celles des infe£tes
à étuis. Les larves des hémiptères font (emblables à l'in-
fe6le parfait, qui leur a donné naillance ; elles paroiffenc
d'abord n'en dilierer que par la grandeur. Qu'on examine
de petites punaifes , ou de petites cigales au fortir de
l'œuf^ ce font de véritables punaifes ou de vraies ciga-
les, feulement elles font très-petites : (i on les examine à
la loupe , on y voit toutes les parties qui compofent le
corps de ces infectes devenus parfaits. Ces larves ont ce-
pendant une différence effentielle , qui les diilingue des
infectes parfaits ; elles n'ont ni ailes , ni étuis , leur corps
eft nud , 6c elles reftent dans cet état jufqu'à ce qu'elles
ayent acquis toute leur grandeur. Sous cette forme de lar-
ves , ces infectes vont 6c viennent , courent , quelques-uns
même fautent. Ainfi la feule différence confilte dans le
défaut d'ailes &c d'étuis. A ce premier état , fuccéde celui
de nymphe. Ces larves y parviennent par un dépouille-
ment de leur peau ; elles en changent ; elles muent. Pour
lors elles reparoilFent encore tous la même forme qu'elles
avoient, à une petite différence près ; elles ont fur le dos,
au bas du corcelet , à l'endroit précifément où les étuis 6c
les ailes doivent prendre leur origine , deux efpéces de
tubercules ou boutons. Ces tubercules étoient cachés fous
la peau de la larve , ils ne paroiffoient point alors. C'elt
DES Insectes. 407
dans CCS mcmcs tubercules , c]uc lont caches les aîlcs cc les
étuis , t]ui paroîtront développes fur le corps de l'inlee^e
parKiit. Acluellenienc ces parties lont repliées (^ comme
chillonnccs dans les tubercules de la nymphe. LorKjuc
celle-ci quittera la peau , pour devenir inlecie parfait, les
ailes le développeront cv paroîtront dans toute leur éten-
due. C\iï dans te changement , cjue conlllte la dernière
métamorphofe de ces inlecles. On doit cependant en ex-
ccprer c]uek]ucs uns , ce (ont ceux qui n'ont point d'aîles ,
comme les Femelles des cochenilles , des kermès &C U
punailedes lits, ainli c]ue plulieurs pucerons. Tout le chan-
gement que fubillent ces derniers infectes, ne coiîlille que
dansdillerentes mues , daiîs plulieurs changemens de peau.
Au relie, raccroillement de tous ces inlecl;es le fait
tout entier lous leur prennere forme , de même que dans
les infecles coléoptères. Avant que les larves le transfor-
ment en nymphes , elles ont acquis toute leur grandeur:
depuis ce premier changement, elles ne grandillènt plus;
mais leurs nymphes ont une particularité que n'ont pas
celles des coléoptères, c'elt qu'elles marchent 6i qu'elles
ne font point immobiles ; aulli prennent-elies de la nour-
riture, au lieu que les premières ncn prennent point pen-
dant tout le tems qu'elles font dans cet état.
Telles (ont les métamorphofes que lubilient les infeclcs
lu'mipteres. Nous verrons dans le détail particulier de
chaque genre , les fingularités que fournliîent ces petits
animaux , dont les uns habitent i'eau , d'autres volent dans
l'eau , tandis que quelques-uns , qui femblent plus m.d
partagés, ou rampent ck: marchent lentement fur la terre,
eu ne s'en élèvent que par des lauts réitères. Nous auioijs
l.eu d'admirer aufli Tucilité de quelques uns de ces in-
fectes, qui fournilîent des remèdes pour la médecine, ou
des couleurs brillantes pourks teintures.
Alais avant que d'entrer dans ce détail , nous allons
mettre fous un leul point de vue , dans une table , tous
les genres dont efl compoice cette feetion , avec les carac'
teres qui les diflinguent.
4o8 Histoire abrégée
SECONDE SECTI ON
De la clajje des Infecles.
INSECTES HEMIPTERES
o u
A DEMl-ÉTUlS.
GENRES. CARACTERES.
(Trois articles aux tarfes.
Antennes plus courtes que la tête.
Deux petits yeux lilles.
Trompe courbée en defîbus.
Quatre ailes , celles de deffous croifées.
Trois articles aux tarfes.
Antennes plus longues que la tête, compofëes de
La Punaise./ quatre ou cinq articles.
Trompe courbée en defTous.
Quatre aîles , celles de deffus partie écailleufes j par-
tie membraneufes.
Deux articles aux tarfes.
Antennes très-courtes, fîtuées au-deflbus des yeux.
y -vT I Trompe courbée en deflbus.
i^A -N A U C O RE.^ Quatre aîles croifées.
Six pattcs 3 les premières en forme de pinces d'écre-
vifles.
Ecuflbn.
TOeux articles aux tarfes.
J^^ Punaise) '^"^^""ss très-courtes , fîtuées au-deflbus des yeux,
y Trompe courbée en deffous,
à avirons. \ Quatre aîles croifées
I Six pattes en forme de nageoires.
\ Ecuffon.
Un
DES Insectes.
4of
La C o r I s e.
Un feul article aux tarfe».
Antennes très-courtes, fituées au-dtfToas d« ycur.
I rompe courbée en dellous.
Quatre ailes croifées.
Six pattts, les lieux premières en forme de pinces>
les dernières en nageoires.
Point d'écufl'on.
Un feul article aux tarfcs.
Antennes en forme de pinces de crabei.
Trompe courbée en deflous.
Quatre ailes croifccs.
Quatre pattes.
Deux articles aux tarfes.
1 rompe naiffant du corcelet entre la première &: la
féconde paire de pattts.
Quatre ailcs polees latéralement & formant le toit.
(Pattes propres à fauter.
Ventre terminé en pointe.
Trois petits yeux lilFes.
L( Un feul article aux tarfes.
1 Trompe courbée en deiVuus.
T-, 1 Quatre ailes droites élevées , ou manquant tout-à-
ePuCERON./ fait.
I Pattes propres à marcher.
I Extrémité du ventre garnie de deux pointes ou tu-
f bercules.
jLe Scorpion
aquatique.
L A. P s Y L L E.
Le Kermès.
Trompe fortant du corcelet entre la première & la
féconde paire de patres.
Deux ailes droites élevées, dans les maies feulement.
Kxtrémité du ventre garnie de filets.
Femelle qui prend la figure d'une graine ou goufle
Trompe fortant du corcelet entre la première &: la
_ ^ . féconde paire de putes.
LaCoCHENILLE,/ Deux ailes droites élevées , dans les mâles feulement,
I xrrémité du ventre garnie de filets.
Femelle qui confene la figure d'infe^e.
r^
Tome I.
Y^t
4IO
Histoire a b k à g i i
SECTIO SECUNDA
^. Claffis Infeclorum.
INSECTA HEMIPTERA.
GENERA.
C I C A D A.
La cigale.
C I M E X.
La punaife.
N AU c O R I s.
La naucore.
N OTO N ECTA.
La punaife a
avirons.
C o R I X A.
La corife.
CARA CTERES.
Articuli tarforum très.
Antennae capite breviores.
Ocelli duo.
Rolhum inflexum.
Alac quatuor , inferiores cruciataî.
Articuli tarforum très.
Antenna: capite longiores , articulis quatuor vel
quinque.
Rolhum inflexum.
Alae quatuor , fuperiores femi-elytra.
Articuli tarforum duo.
Antennae brevifiTimae infra oculos pofîtae.
Rortrum inflexum.
Alx quatuor cruciataî.
Pedes fex , primi cheliformes.
Scutellum prasfens.
Articuli tarforum duo.
Antennas breviffimae infra oculos pofîtae.
Roftrum inflexum.
Alae quatuor cruciatae.
Pedes fex natatorii.
Scutellum praefens.
Articulus tarforum unicus.
Antennae breviflimae infra oculos pofîtar.
Roftrum inflexum.
Alae quatuor cruciatae.
Pedes fex , primi cheliformes , poftici natatorii.
Scutellum nullum.
H E P A.
Le fcorpion
aqudiLqui:.
P s Y L L A.
La pfylU.
A p H I s.
Le puceron.
C H E R M E s.
Le kermès.
C o c c u s.
La cochenille.
desInsectes. 411
Articulas tarforum unicut.
AiUL-nnx chelitormes.
F^oUrum inflcxum.
Alx qiuciior cruciatz.
Pcdes quatuor.
Articuli tarforum duo.
Rollrum pcdorale iir.er ptimum & focundum pir
ftmorum.
A!x- quatuor latérales.
Pc.ics faltatorii.
Al>df)men acuminatum.
Ocelli très.
Articulus tarforum unicus.
Roilium inflexum.
Alx quatuor eredtz vel nuUx.
Pedcs ambulatorii.
Abdomen bicorne.
Roflrum pcdorale intcr prlmum &: fecundum par
tcmorum.
Ali dux mafculis , ere<^T.
Ab lomtn appendicibiis fttaceis.
Foemina tolliculi formam inducns.
Rcftrum peflorale inter prinmm & fccuiidum par
tcmorum.
Alx dux m.ifcnlis , eredx.
Abdomen appendicibus fetaceis.
l'ocmina inlecti tormani krvans.
Fff
411 Histoire abrégée
C ï C A D A.
LA CIGALE.
Ardculi tarforum très. Trois articles aux tarfes.
Antenne capite breviores. Antennes plus courtes que la
tête.
Ocellï duo. Deux petits yeux HlFes.
Rojîrum inflexum. Trompe courbée en deiTous.
AU quatuor j inferiores cruciau. Quatre aîles j celles de deflfous
croifées.
Les cigales de ce pays-ci ont été appellces par quelques
auteurs procigales y pour les diftinguer des véritables ci-
gales dont elles approchent infiniment , mais dont elles
difiérent cependant par quelques endroits, comme nous
le ferons oblerver dans les remarques ajoutées à la fin de
ce genre.
Le caractère de nos cigales fe tire de la réunion de cinq
parties ; i°. elles ont trois pièces aux tarfes , ce qui ne leur
eft commim qu'avec les punaifes feules , parmi tous les
genres , dont eft compofée cette fection ; i^. leurs anten-
nes fort courtes ne font compofées que de deux parties;
la première eft grofle , courte , 6l forme comme un gros
bouton qui part de la tête; la féconde eft mince & reiTèm-
ble à un petit poil , qui part du milieu du bouton ; j"^. ces
infedes ont les petits yeux liffes qu'on remarque dans les
mouches te dans les infecles à deux & à quatre aîles :
mais au lieu que ces petits yeux font au nombre de trois
dans les mouches & dans les grandes cigales de Provence,
on n'en apperçoit que deux dans nos petites cigales des
environs de Paris ; 4°. un quatriémie caractère qui leur eft
commun avec beaucoup de genres de cette fed:ion , eft
d'avoir à la bouche une trompe recourbée en deiïbus ; 5 ^.
enfin ces infe£tes ont quatre ailes , dont les fupérieures
font plus ou moins colorées , tandis que les inférieures ,
desInsectes. 4Î3
prcr^uc fans couleur 6c diaphanes , lont croifécs l'une
lui" l'autre. C'cit de la réunion de ces cinq caraclercs ,
que fe tire le caraclerc gcncriquc de notre cigale , ce
î^enre étant le (cul dans lequel ils le trouvent tous
réunis.
La larve qui produit ces in(ec?ccs, relTemble à un ver à
(]\ pattes. On la rencontre quelquefois fur les plantes.
Quelques-unes de ces larves ont une lingularité , c'elt de
rendre par l'anus 6c les pores de leur corps, des petites
bulles , qui , réunies, forment une écume. Un feroit tenté
de prendre cette écume pour de la lalive que quelqu'un
en palVant nuroit jettée lur les plantes. On ell feulement
étonné d'en trouver une li grande quantité. C'elt Ibus
cette écume qu'eft: cachée la larve de la cigale , probable-
ment pour être à l'abri de la recherche d'autres animaux
dont elle deviendroit la proie. La nature a accordé cette
efpéce de détenle à cet inlecle, dont le corps nud de mol
pourroit être très facilement blelîe : peut-être auiii cette
écume humide lui lert-elle à le défendre de la chaleur ôc di^s
rayons du loleil. Si on écarte cette écume, on découvre
la larve qui ell cachc'c deflbus, mais elle ne relie pas lono--
temps à nud , elle rend bientôt de nouvelle écume qui
la cache aux yeux de l'Oblervateur. C'ell au milieu de
la même matière écumeule, que cette larve le mctamor-
phole en nymphe ik, en inlecîe parfait. D'autres larves,
dont le corps ell moins mol, courent fur les plantes lans
aucune détenle, ik, n'échappent aux infectes qui pour-
roient leur nuire , que par l'agilité de leur courl'e (:5c fur-
tout de leurs lauts.
Les nymphes qui proviennent de toutes ces larves
n'en dilicrent pas beaucoup ; feulement elles ont des com-
mencemens d'ades, des elpcces de bourons à l'endroit oii
ieront les ailes dans l'infeclc parfait : du relie, ces nvm-
phes marchent, lautent <!n: courent lur les plantes 6v les
arbres, comme \.i larve «S: la cigale qu'elles doivent pro-
duire. Lnfin elles quittent leur enveloppe de nymphes ,
414 Histoire abrégée
elles changent d'une dernière peau, & pour lors rinre£te
eft dans fon dernier état de perfection.
Ces cigales ont ordinairement une tête prefque trian-
gulaire, un corps allongé, les ailes pofées en toit , 6c iix
pattes avec lesquelles elles marchent & fautent allez vive-
ment. A l'extrémité du ventre de leurs femelles, on voit
deux grolTes lames , entre iefquelles eil renfermée, com-
me dans un étui , une pointe ou lame un peu en fcie , qui
leur fert à dépofer leurs œufs, &c probablement à les
enfoncer dans la fubftance des plantes , dont les petites
larves doivent fe nourrir.
Les efpéces que renferme ce genre , font alTez nom-
breufes , &: plufieurs d'entr'elles méritent d'être remar-
quées , les unes pour leur couleur , d'autres pour leur
forme. La ciga/e a ailes tranfparentes relFemble en petit
aux grandes cigales de Provence : la cigale a taches rouges
eft un des plus beaux infectes de ce pays-ci , oc fi elle étoit
plus grande, elle pourroit le difputer aux infectes les plus
brillans que nous fourniflent les pays étrangers. La cigale
flamboyante ^ quoiqu'elle foit des plus petites , n'eft pas
moins remarquable par cette belle bande en ferpentant de
couleur de cerife ^ dont fes étuis font ornés. La cigale des
charmilles ^ k cigale - moucheron ^ & quelques autres peti-
tes qui volent légèrement & plus aifémentque les grandes
efpéces , reiFemblent d'abord à des petites mouches , ou à
des petites teignes volantes ; il faut regarder de près
ces petits animaux , pour reconnoîcre que ce font de
vraies cigales.
Quant à la forme extérieure, il y a fur-tout trois efpéces
de cigales tout-à-fait remarquables par leur fingularité. Le
grand diable porte fur fon corcelet deux efpéces d'ailes ,
ou larges cornes arrondies y qui lui donnent une figure
hideufe. Le petit diable eft encore plus lingulier : outre
deux cornes pointues dont les côtés de fon corcelet font
armés , il y en a une troifiéme au milieu , qui va , en ferpen-
4:aQC, gagner l'extrémité de fon corps. Cette dernière cor-
desInsectes. 415
ne fe trouve, mais toute droite dans le dcml-diahk , cjui
n'a point de cornes latérales lur (on corcclet.
Toutes ces diverfitcs de formes ^ de couleurs , rendent
cei^enre un des plus iiULTellaiis. Nous allons entrer dans le
détail des eipéces qu'il contient.
1 . C 1 C A D A fufciiy alis aqucis fufco maculât i s , nervis
puncîiitis. Linn. faun. fuec. n. 631.
Linn. fyjl. nat, edlc. lO , n. 2 «5. Cicada nervofa.
La cigale à ailes tranfparentes.
Longueur 3 lignes. Largeur i ^ ligne.
La couleur de cette cigale eft brune. Sa tctc cfl jau-
nâtre, avec deux points noirs fur le haut : elle e(l large &:
fort courte, un peu (aillante en devant vers (on milieu. Le
corcelet au(Ii jaunâtre ell fî court , qu'il (emble n'être
qu'une petite écaille tran(ver(ale pofée derrière la tête;
mais l'écuilon ell large &: tient la place du corcelet. 11 ell
d'un brun noirâtre, avec une raie ou ligne longitudinale
élevée, formant une crête aiguë (ur le milieu de cet écul-
fon. Aux deux cotés de cette crcte , on en voit deux
autres un peu obliques y qui s'éloignent en delcendant, ce
qui tait trois en tout. Les étuis (ont blanca , tranfparens,
avec des points (ur toutes \es nervures, ôc de plus quel-
ques taches brunes qui 1-orment deux bandes tranlVer(es,
une à la ba(e , l'autre vers le milieu de l'érui ; mais
ces bandes ne (ont pas conlVantcs, car j'ai quelques-unes
de ces cigales ou elles manquent. Dans celles-là les pattes
(ont blanchâtres, dans les autres elles (ont brunes. Dans
toutes le ventre ell brun , & les ailes font tranfparentes ôC
veinées. Ces ailes (ont plus courtes que les étuis, ce qui
n'eft pas ordinaire dans les autres efpéces ^ & qui rappro-
che celle-ci des vraies cigales de Provence auxquelles elle
relîemble un peu.
1. ClCADAfuJcaj elytris fafcia duplici intcrrupia
tranfverfa albida.
4i<> Histoire abrégée
Linn. faiin. fuec. n. 636. Cicada fufcâ , elytris maculis binis albis lateralî-
bus , fafcia diiplici interrupta tranfverfa albida.
Linn. Jyji. nut. edit. lO, p. 437 , ra. 24. Cicada fpumaria.
Raj. inf. p. 67. Locufta-Pulex fwammerdamio , nobis cicadula.
Raj. camabrig. 112.
Swamm. quart, p. 85. Locufta-piilex.
SiKuimmerd. gilL p, 86.
Swumm. bib. nat. l , p- 21 "5.
Poupart. aci. acai, R. S. I705 , p. 162.
Petiv. ga^oph. t. 61 , fig. 9. Ranatra bicolor^ capite nigricantc.
Fnjch. germ. 8 , />. 26 , /. 12. Veimis fpumans.
De geer. aci. ftockh. 174I ,/>. 221 , t. 7. Cicada fui'ca , ails fuperioribus maculis
aibis , in fpuîîiâ quadam v^vens,
Rofel. inf. vol. 2 , tab. 23. Locufta germanica.
La cigale bedeaude.
Longueur clignes. Largeur \\ ligne.
Parmi les efpëces de ce pays-ci , celle-ci efl une des'
plus grandes. Elle eft d'une couleur brune , louvenc un peu
verdâcre. Sa tête^ Ton corcelet & fes étuis font finement
pointillés Sui^' ces derniers en voit deax taches blanches,
oblongues & tranfverfes, qui partent du bord extérieur
des étuis , l'une plus haut , l'autre plus bas , mais qni
ne vont pas tout- à-fait jurqu'au bord intérieur, eniorte
que les bandes qu'elles forment fur les étuis, font inter-
rompues dans leur milieu. Le deffous de l'infecle eft d'ua
brun clair.
Avant que l'infe^le ait fubi fa métamorphofe , la larve
qui le doit produire, habite fur les plantes, mais on ne la
voit point, à moins qu'on ne fâche où elle eft. Elle rend
par l'anus &: par tout fon corps , des bulles écumeufes ^ qui
produifent une écume femblable à la iaHve, que l'on voie
îbuvent dans les prés fur les plantes, & qu'on n'imagine -
roit jamais être le fcjour d'un infedle. Si l'on écarte cette
écume, on voit au milieu la larve de couleur verte, qui
bientôt fe recouvre d'une nouvelle écume.
3. CICADA nigra , elytrorum lateribus albis. Linn,
faun. fuec. n. (^39.
lirvi.fy/i. nat. edit. 10, p. 437, «. 19. Cicada lateralis,
Acl^
Dr. siNsrcTES. 417
A!l. Upf. 173'} , /'. 3$ , n. ij. Gryllus fufcui , alarum margin,- al'jo,
Rjj. inj. p. 68 , n. i. Locufta-pulex fufca.
La cigale à bordure.
Longiitur j lignes. Largeur i f ligne.
Celle-ci c([ toute noire en dcfllis , à l'cxccprion du bord
extérieur des étuis, qui a une bordure blanche allez l-irge.
Les yeux Ibnt aulli un peu blanchâtres : prcfque tout le
deflbus du corps eft blanc , il n'y a que le milieu du
ventre qui (oit noir.
4. C I C A D A fi^fio - pallida y clytris membranaceis
vcnofis ^fcuiello macula dupiici tnangulari.
La cigale a ailes membraneufes.
Longueur 1 \ lignes. Largeur 1 ligne.
Sa tcte eft large , applatie , avec les yeux à refeau gros
&: faillans fur les curés. Le delFus de la tête ell pale , 6c on
y remarque les deux petits yeux lillcs de couleur noire.
Le corcelet e(l large , allez court , de couleur Fauve pale,
avec deux points noirs à fa partie antérieure. L'écullon
aiïez apparent, eft de la même couleur, & a aulFi an-
térieurement deux taches triangulaires noires. Les étuis
l'ont membraneux , tranfparens, peu colorés , avec quel-
ques veines un peu fauves vers le bas. Sous ces étuis font
les ailes aulli tranfparentes. Le delFous du corps oc les pat-
tes (ont un peu fauves.
j. C I C A D A elytris viridibus _, capite flavo punclis
ni gris. Linn. faun. fuec. n, 630.
Linn.fyfl. nat. edit. 10 , p. 438 , n. 38. Cicacl.i viridis.
Aci. Vpf. \j]6^p. 34,". II. Gryllus aiis fuperioribus viridibus, iofcriorlbu»
fulcis capite flavo.
Periv. ga[orh. 73 , f. 47 , / 6. Ranatra viridefcens.
Rdj. inf. ;». 68 , n. 3. Locutla-pulex ter lia.
La cigale verte a tête panachée.
Longueur 1 ) lignes. Largeur I ligne.
Ses étuis font d'un vert foncé, mais leur extrémité eft
fouvent tranfparente. Le corcelet 6c récuflbn iont verts.
Tome I, ^ S S
. a'
418 .Histoire ABRÉGÉE •
La tête eft jaune , avec deux points noirs bien marqués
fur le defTus & quelques petits fur les côtés. On voit auflî
deux points noirs fur TéculTon. Les ailes font de couleur
obfcure plombée , ainfi que le defllis du ventre. Les pattes
font jaunâtres àc le defTous du ventre a des bandes jaunes.
6. C l C A D A nigra , elytris maculis fex rubris.
Planch. ^,'àg.^,
La cigale a taches rouges.
Longueur 4 lignes. Largeur 2 Lignes.
Cette efpéce , la plus belle de toutes celles que nous
avons, eft d'un noir luifant, tant en defliis qu'en defî'ous.
Ses étuis feuls ont chacun trois grandes taches d'un beau
ronge ponceau; fçavoir, une à la bafe , attenant 1 ecufTon,
qui eft demi-circulaire ; une autre ronde , placée plus bas,
près du bord extérieur ; &: une troifiéme fîtuée un peu
avant la fin des étuis , &: formant une efpéce de croiflant
dont les pointes regardent le haut. Cette dernière s'unit
avec fa correfpondante fur l'autre étui. Le bout des étuis
eft noir , tk les ailes font noirâtres , lavées d'un peu de
rouge à leur bafc. Cet infedte faute peu & fe prend aifé-
ment , mais il eft rare autour de Paris. Il varie un peu
pour la grandeur de fes taches rouges.
7. C I C A D A fufco - vïridis reticulata , alarum baji
dilatât a.
La cigale bojjue.
Longueur 3 \ lignes. Largeur i | ligne.
Sa couleur eft la même par-tout fon corps: elle eft bru-
ne y avec une légère teinte de vert. Sa tête eft aftez grofle,
avec les yeux faillans. Ses ailes ont beaucoup de nervures,
tant longitudinales que tranfverfes , ce qui fait une efpéce
de refeau à mailles ferrées. Ces ailes à leur partie anté-
rieure proche leur bafe, font une efpéce de bofle ou
de dilatation vers le bord extérieur, 6c vont enfuite en fe
retréciflant des côtés vers le bout , mais en s'élevant dans
D r. s I N s F. C T E s. 41 f>
leur milieu , ce qui rend i'cxtrcniirc du corps arrondie.
Cette cigale eil ai fée à reconnoîtrc par cette rorme fingu-
liere. Elle n'eft pas commune ici.
<S. C I C A D A (Idvo - pallida , ihoracc puncîis fex
imprejjis.
Elle donne \qs variétés fui vantes.
a. Cicada Jîavo-pallida y oculis nigricantibus.
h. Cicada flavo - pallida , dorfi Imca longitudlnali
nigra.
c. Cicada flavo - pallida ^ thoracis poflica , fcutcUi
antica parte j fufcis,
La cigale pale.
Longueur y lignes. Largeur i | ligne.
Cette cigale e(l par -tout de la même couleur jaunâtre
pâle. 11 y a des variétés qui ont des yeux noirâtres ; d'autres
ont une raie brune longitudinale, qui partant de la tête,
traverle le milieu du corcelet , 6c delcend le long du
milieu du corps de l'iniecle : dans ceux-là récuflbn 6c
le côté intérieur des étuis qui le trouvent dans le chemin
de cette ligne , (ont bruns : enfin d'autres variétés ont une
tache brune iur la partie poftérieure du corcelet 6c le
devant de l'écuflbn. Dans toutes , la tête , le corcelet
& les étuis font très-finement pointillés. Le devant du
corcelet eft chargé de fix points enfoncés , pofés tranlver-
falement 6c rangés par paires; fçavoir , deux au milieu 6c
deux à chaque coté. Les ailes Ibnt membrancules , lans
couleur, fi ce n'ell à la baie qui eft un peu noirâtre. Les
pieds ou taries lont aufli noirs.
5. C I C A D A tlytris flavis , linea abrupta duplui
longitudlnali nigra. Linn.faun.fuec. n. 631.
Linn. fyfl. nac. edit. iO,/>. 4^8, n. 31. Cicada interrupta.
Peiiv. g^^ioph. 61 , /' lo. Ranatra bicolor ex fuko & pallido Ariata.
La cigale jaune a raies noires obliques.
Longueur 2 l'g'''(i' Largeur 1 ligne,
Gggij
420 Histoire abrégée
Sa tête efl noire avec quelques caches jaunes , &. !e bord
poftérieur de la même couleur. Le corcelet eft auffi noir,
terminé poftérieuremenc par une raie jaune , dont le
milieu un peu plus large forme une tache. L'écuiron jaune
au milieu eft noir fur les côtés. Les étuis font jaunes. Du
haut de chacun , part une raie noire , qui en defcendant
obliquement , s'ëtrécit ôc finit en pointe vers les deux
tiers de l'étui près la future. Du bas de l'étui , part une
autre raie noire qui fe rétrécit en montant , & s'appro-
chant du bord extérieur , fe termine en pointe vers la
moitié de l'étui , enforte qu'entre ces deux raies noires , le
fond forme une raie jaune oblique. Le deiïbus de l'in-
feete eft jaune , feulement le ventre a un peu de noir au
milieu.
10. CICADA fufca y capitis thoracifquc fafcia
tranfverfa flava.
La cigale a diadème.
Longueur 2 { lignes. Largeur i \ ligne.
Cet infecle eft d'un jaune brun. Sa tête &: fon corce-
let ont chacun une bande tranfverfe jaune un peu fînuée,
& terminées l'une &: l'autre à leurs bords par des lignes
un peu plus brunes que le refte du corps.
1 1 . C I C A D A fufco - nebulofa , fcutelli cavitate
rotimda , thorace punclis luteis imprejjïs tranjverjim
pefuis.
La cigale a collier jaune.
Longueur 2 \ lignes. Largeur I f ligne.
Tout le corps de cette efpéce eft finement varié de
brun 6c de jaune , ce qui forme une efpéce de couleur
brune y quand on ne voit pas l'inlecte de près. Le corcelet
a cependant quelques taches jaunes enfoncées plus mar-
quées , fur-tout on en diftingue cinq ou fix pofées tranfver-
lalement à fa partie antérieure. Les étuis à leur bord infé-
desInsectes. 411
rieur , ont aufTi trois taches paies un peu marquces. Les
pactes lont de couleur pale. On voit lur recull'on un
cuFoncenieiit ou une cavité ronde allez grande , qui peut
lervir à dillingucr cette clpccc de la iuivantc.
I z . C 1 C A D A fufco - nebulofa , fcutdlo tranfverfim
JuUaio , tibiis pojlicis , clytrorumque Umbo t flavo
fufco -lue V a riega tis .
La cigale a pattes bigarées.
Longueur 3 7 lignes. Largeur l {- ligne,
La couleur de celle-ci reflcmble beaucoup à celle de la
précédente ; mais cette efpéce en difFére par fa tête qui eft
jnoins aiguë , par l'écullon qui a un liUon tranlverlal
enfoncé , mais dont les cotés vont un peu obliquement en
defcendant , par fon corcelet qui n'a point les taches jau-
nes de l'efpéce précédente , &: par le bord extérieur du bas
des étuis, qui, de même que les jambes poftérieures , cil
varié de jaune & de brun. On voit aullî lur les étuis , deux
taches un peu blanchâtres , l'une vers le milieu , l'autre un
peu plus haut.
13. C 1 C A D A fufco -nebulofa ; cap'itc , thoracts antica
pane , elytrorumquc limbo jiavis.
La cigale a tête & bordure jaunes.
Longueur 2 î lignes. Largeur l ligne.
On trouve encore dans celle-ci la même couleur que
dans les précédentes. Sa têteeft d'un jaune laie, ainfi que
le devant de Ion corcelet. La partie pollérieurede ce même
corcelet iic l'éculT'on lont d'un brun Hncmcnt panaché
de jaune. Les étuis lont de cette même couleur brune ,
mais leurs bords ont une allez large bordure jaune. Le
dellous Je l'inle^le eft jaunâtre.
14. (] l C A D A fufco - nebulofa punclata , nervis
elytrorum albidis,
La cigale a veines blanches
Longueur I 7 , X lignes. Largeur ) Ugttt,
42 2 Histoire ABRÉGÉE
La couleur de celle-ci eft brune par- tout j ôc formée par
un amas de points noirs fur un fond jaunâtre. Ce qui la
diftingue, ce font les nervures des étuis qui font blanches.
Elle varie un peu pour la grandeur èc encore plus pour
Ja nuance des couleurs. Quelquefois elle efl fort brune ,
d'autres fois fort pâle , 6c pour lors les nervures font plus
blanches , plus grandes , plus apparentes , Ôc ce qui eft en-
tre CQS nervures forme des efpéces de petits defleins ,
dont le contour eft brun ôc le milieu plus pâle. L'animal eft
brun en defTous , varié cependant d'un peu de jaune , fur-
tout aux pattes.
15. CICADA wta nigra.
La cigale noire.
Longueur 2 /ignés. Largeur i j ligne.
Je ne fais fî ce feroit cette efpéce que M. Linnxus
auroit voulu défîgner , n°. 638 du Fauna fuecica. La
mienne eft toute d'un brun noir &: luifant , & i^QS yeux
qui ne font point faiilans , font d'un brun noirâtre. En
la regardant de près , on voit fur l'écuflon quelques points
enfoncés. Je l'ai trouvée aftèz communément dans les
bois fur le châtaignier. Elle eft très-difficile à attraper.
\6. CICADA nigra j thorace elytrifque fafcia crocea.
La cigale noire a bandes jaunes fur le corceleu
Longueur % lignes. Largeur l ligne.
La couleur Ôc la figure de cette efpéce reflemblent à
celles de la précédente. Celle-ci a furie corcelet une large
bande tranlverfe d'un jaune fauve j &. fur les étuis une au-
tre bande plus pâle 6c moins marquée pareillement tranf-
verfe , àc placée vers le milieu de l'étui. Tout le refte
de rinfe£l:e eft noir.
17. C I C A D A thorace obtufe bicorni. Planch. 9 , fig. i.
JJnn, fyfl. nat. edit. lo , />. 43"; , n. II. Cicada thorace biaurito, capitîs
clypeo antrorfum dilatato rotundato.
DES Insectes. 413
Le grand diable.
Longueur 7 lignes. Largeur a lignes.
Cctrc cfpccc ^ les deux fuivantcs ont des figures
rout-à-tait lingulieres cC hidcufes. Cellc-ci eft d'une cou-
Jcur brune vcrdatre , pointillée de noir & lavée d'un peu
de rouge : \cs nervures àcs étuis fur-tout font pointillées
d'un peu de rouge brun. Sa tcte eft npplatic , (aillante en
devant , en pointe moufle , avec trois élévations , une au
milieu , 2c deux fur les cotés. Son corcelec,qui eft iingulié-
remcnt conformé, a deux efpéccs de cornes ou ailes larges,
qui s'élevant de chaque côté , fc portent un peu oblique-
ment en dehors , &i ie terminent par une cretc arrondie.
Les pattes font verdatres 6c les yeux (ont noirs. Cet in-
fecte eft très-rare.
i8. CICADA thoracc acute bïcorni ^ pone produclo,
Planch. 9j fig. 2.
Linn. faun. fucc. n. 641. Clcada thoracc bicornl , pone produ«^o , ails nudis.
Linn. j'yjl. nai. edit. 10, ;>. 4}^ , n. 10. Cicada cornuta.
Petiv. gdipph. t. ^j ^ f. 1,3. Ranatra cornuta.
Le petit diable.
Longueur 4 lignes. Largeur 1 | ligne.
Le petit diable eft d'une couleur brune , noirâtre &:
obfcure. Sa tête efl écrafée , peu faillante , &: comme
recourbée en defl^bus. Son corcclcr , qui elt aflez large , a
deux cornes aiguës, qui fc terminent en pointes aflcz lon-
gues fur les cotés. Sur le milieu du corcelet , eft une crête ^
qui fc prolongeant en une efpéce de corne fmuce &: tor-
tue , va (e terminer en pointe forte aiguë , un quart avant
l'extrémité des étuis. Sous cette corne , eft réciillon. Les
étuis font obfcurs , veinés de brun , & les ailes plus cour-
tes qucles étuis, font aflèz traniparentes. On trouve cet
infecte dans les bois , arrêté fur les hautes tiges de fou.;e-
re , de cufmm ôc d^afclepias. 11 laute très-bien , iJc il n eft
pas ailé de le prendre.
414 Histoire abrégée
15). CICADA tkorace inermi ponc producîo.
Le demi -diable.
Longueur 2 lignes. Largeur \ ligne.
Cette efpéce reflemble beaucoup à la précédente , par-
ticulièrement pour la couleur. Elle eft , comme elle, bru-
ne & obfcure. Elle en diffère d'abord par fa grandeur qui
efl: un peu moindre , ôC fur-tout par la forme de fon cor-
celet. Ce corcelet allez large , eil iiffe , n'a point de cornes
latérales , &: la pointe aiguë affez longue qui le termine
pollèrieurement , eft droite , 6c non pas fniuée &: ondée ,
comme celle du petit diable. Cet infecte eft très-rare
autour de Paris. On le trouve alfez communément en
Champagne.
20. CICADA elytris alhîdo nigroque firiatis ad
angulum acutum futurœ dorfalis- Linn. faun. fuec. n.
642.
Linn. fyft. Ttat. edit. 10, p. 437» «• 30- Cicada ftrlata.
Raj. inf. pag. 6Bj n. i. Locuita-pulex prima.
La cigale rayée.
Longueur i x ligne. Largeur j ligne.
La tête de cette cigale eft d'un vert pâle , avec deux
points noirs tout à là pointe , fur le devant , ôc quatre au-
tres plus en arrière. Le corcelet eft de la même couleur
que la tête , avec quelques points noirs fouvent peu mar-
qués 5 mais fur l'écuffon , on en voit deux très diftincls ,
enfoncés^ entourés d'un cercle pâle , ce qui forme comme
deux yeux féparés l'un de l'autre par une ligne noire longi-
tudinale qui fe dilate aux deux bouts. Sur les étuis ,
on apperçoit des raies alternativement noirâtres & blan-
châtres , qui defcendent obliquement de dehors en de-
dans , ôc vont fe terminer au bord intérieur des étuis. Le
deffous de l'infecte eft brun , ôc fes pattes font tantôt noi-
res U tantôt pâles.
II.
DES InSTCTES. 41^
2 1. C I C A D A fiif^d , elyins alhidis , fafcus tnhus
tranjvcrfn fufcLS.
La cigale a trois banda brunes.
Lorgutur 1 \ ligne. Largeur j- ligne.
Sa tête , fon corccict & Ton tciifTon font d'un brun jau-
nâtre. Sur le derrière de la tcte , on voit les deux petits
yeux lilîcs noirs. Au devant du corcelec , ie trouve une
bande tr.uif vcrfe de points noirs interrompue dans l'on mi-
lieu. Sur récuiron , lent deux points noirs, ^ derrière ces
points deux taches blanches. Les ctuis font blancs, trani-
paiens , avec deux bandes tranfverlcs brunes , & une troi-
ïîcme qui termine Tctui , de plus les nervures des étuis
lont un peu brunes.
N. B. Eadtm elytris iinicoloribiis , t ho race antice punc-
torum niojorum fajcia cranjverja.
Cette variété de l'elpéce précédente^ paroît approcher
beaucoup de la cigale à ailes membraneujcs.
12. CICADA fiava , elytrorum fafciis duabus
iranfverfis fujcis.
La cioale a deux bandes brunes.
o
Longueur 1 7 l'gnr. Largeur ~ ligne.
Ses yeux font noirs , tout le reflc de fon corps c([ jaune ;
feulement fes étuis lent d'un jaune verddtre. Ils font char-
gés de deux bandes brunes tranfverfes alFez larges. Tune
vers le milieu de l'étui , l'autre tout au haut à la baie. Le
bord inférieur du corcclet ell aulh un peu brun , &: fa cou-
leur brune fe confond avec la bande (upéricure des étuis.
Je l'ai trouvée en automne fur les charmilles.
13. C l C A D A Jlavd ^ comprt'JJ'a , oculis ni gris,
La cigale-jaune aux yeux noirs.
Longueur i \ Itgnts, Largeur ^ Ugn/,
Tome /. J lli II
4i(3 Histoire abrégée
Cette cigale eft d'un jaune pâle : les yeux feuls font noi-
râtres , ain/î que le deflus du ventre.
a4. C I C A D A flava , fafcia duplici longitadinali rubra
undulata.
La cigale flamboyante.
Longueur i { ligne. Largeur \ ligne.
Ce petit infecte eft charmant. II eft par-tout d'une cou-
leur foufrée ou jaune pâle , à l'exception de l'éculTon qui
eftunpeu brun. Au milieu de fa tête&defon corcelet,eft:
une raie longitudinale d'un rouge couleur de cerife. Le
long de chaque étui dans le milieu , eft une bande de
la même couleur qui va en ferpentant. Les axles font blan-
châtres 5 faifant l'iris ou la gorge de pigeon. Je n'ai trouvé
qu'une feule fois dans ma chambre ce joli animal.
25. CICADA virldi- flava \ elytris punclïs tribus
nigris , apice fufcis.
La cigale verte a points noirs.
Pour la grandeur, elle efl femblable à la précédente &
à la fuivante. Sa tête , fon corcelet , fon éculfon ôc fes
étuis font d'un vert jaunâtre ; fur la tête , on voit deux ta-
ches noires à côté l'une de l'autre entre les yeux, il y en a
deux femblables aux côtés du corcelet vers le haut. L'é-
cuflon a pareillement vers fa partie antérieure deux points
noirs quarrés. Enfin chaque étui a trois petites taches de
même couleur pofées en triangle; fçavoir, deux fur le
bord extérieur, &; une vers le bord intérieur. Le bout des
étuis ell: brun. Le ventre de l'infedle eft noir, ôc Çqs pattes
font jaunes.
N, B. J'en ai une variété où la tête & le corcelet font
tout noirs , 5c l'écuffbn eft jaune vers, la pointe. Cet in-
fedle voltige fur les feuilles. Oa y rencontra auifi fa
larve.
DES Insectes. 417
i6. CICADA viridis , clyiris maculis plurlmis fufch
ovaiis.
JLd cigale gcographu.
Cccrc petite cfptfcc crt: de la grandeur des prcccdcntcs
&: le trouvent ue niénic lur les Icuilles. Sa tcte eil jaune,
avec deux points noirs l'un à coté de l'autre furie devant,
& un troifiéme plus en arrière 6c plus gros , qui quel-
que|-ois clt à moitié divilé en deux. Le corcclct a quatre
taches pareilles, rangtes de Iront à (a partie antérieure,
mais celles-ci ië prolongent , &: vont ie perdre dans uno
tache brune allez grande qui eft à la partie pollcrieure
du corcclet. L'ccuilbn a aulli fur le devant deux taches
noires. Les étuis ont lur le milieu du bord extérieur deux
petits points noirs placés à coté l'un de l'autre , 6c de plus
nombre de taches brunes ovales , pofées dans les interval-
Jûs qui font entre les nervures. Ces taches ont les bords
plus bruns, 6c le milieu plus pale. Il y a quelques endroits
des étuis qui en font peu chargés. Ces elpéces de taches ^
de figures reiremblent un peu aux delîëins irréguliers
d'une carte de géographie. Le ventre ell brun , &. Ls partes
lont d'un vert pale. Les étuis ^ les ailes font prelque
de moitié plus longs que le ventre.
27. CICADA alis vindi-lutcis , ap'uibus nigricanùbus
dcauratis. Linn. faun, fucc. n. 644.
Linn.fyji. nat. cdit. lo, p. 4)9, n. 4l.Cicada ulmi.
La cigale-moucheron verte.
Elle relîëmble aux précédentes pour la grandeur. Sx
tête , Ion corcelet ^ Îqs étuis (ont d'un vert pale un
peu jaunâtre. Le bout des étuis ell un peu brun , iS: a un
certain jour paroi t doré. Les pattes cn: les étuis lont jaun.i-
tres. On trouve louvent cette clpcce voltigeant lur les
feuilles des arbies.
H h h ij
41 8 Histoire abrégée
28. ClCADAJiava^ alis albis apicibus membranaccis.
Linn. faun. fuec. n. 645.
Linn. fyfi. nat. edit. lO , p. 439 , n. 41. Clcada rofs.
Frifch. germ. il , p. 13 , f. îO. Pulex foliorum.
Reaum. inf. 5, t. 20,/ lO, II, 13, 14. Procigale.
La cigale des charmilles.
Longueur 1 \ ligne» Largeur \ ligne.
Cette efpéce, la plus petite de toutes nos cigales ^eft
fort femblable aux trois ou quatre précédentes. Elle eft
toute jaune , quelquefois un peu verdâtre , d'autres fois
prefque blanche , mais toujours d'une feule couleur fans
aucune tache. Sa forme eft allongée ôc prelque cylin-
drique , parce que Çqs étuis qui font croifés enveloppent le
corps. On la trouve prefque par-tout , fur-tout fur les
charmilles qu'on ne peut toucher, fans voir une quantité
de ces petites cigales fauter ou voltiger. Elle dépofe fes
œufs fur les roiiers , oii on la trouve auffi aiTez fréquem-
ment.
Remarque. Nous n'avons point parlé , parmi les
cigales que nous avons décrites , de la grande cigale lî
commune en Provence , en Languedoc, 6c dans le midi
de la France , parce que nous ne l'avons jamais trouvée
autour de Paris. Quelques perfonnes aiTurent cependant
qu'on l'y a rencontrée. Dans ce cas, on pourroit la rappor-
ter à ce genre. Elle en dilî-iére cependant par deux en-
droits : le premier , c'eft que fes antennes font compofées
de cinq articles , qui vont en diminuant proportionnément,
au lieu que les antennes de nos petites cigales ne font
compofées que de deux, le premier gros èc fort court,
femblable à un bouton , bc le fécond mince , repréfentanc
un poil qui fortiroit de ce bouton. La féconde différence,
c'eit que les grandes cigales ont fur le derrière de la
tête les trois petits yeux liffes qui fe trouvent dans les
infectes à quatre ailes & à deux ailes , tandis qu'on n'en
trouve que deux dans nos petites cigales. Si ces différen-
ï)ES Insectes. ^i^
ces paroifTcnt aflcz confidcrablcs, pour fcparcr ces infec-
tes ôc en former deux i^cnrcs , on pourra conferver aux
grandes cii^ales le nom de cicadd ^ 6i appeller les petites
ictigonia , nom que leur ont donné quelques auteurs , &
en fran(^ois procigaUs , comme les a appellées M. de
Reaumur : pour lors on aura ces deux genres avec les
caracl:eres luivans.
CICADA. TETIGONIA.
LA CIGALE. LA PROCIGALE,
Antennœ capite breviores , Anttnnœ capitc breviores ,
fctactix , arncuiis qumque. aniculis duobus glohoju ô
fciacco.
Ocdlï très. Ocelli duo.
Rojîrum ïnflcxum. Rojlrum inflexum.
AU quatuor latérales* AU-quatuor^ inferiores cruciatt.
Articuli tarfarum très, Articuli tarforum très.
Les deux efpcces les plus communes en France du
genre des cigales , feront les deux iuivanres , qu'on trouve
louvent en Provence.
I. CICADA fitfid , ihoracLS ù fcutcUi margine flavo ,
aiis ne.rvofis.
Li* cigale a bordure jaune.
1. CICADA fitfia _, t/wrace fcutelloquc flavo varicgaiis
alis ncrvofo-punclatis. » ^ _ <- . / ; .j
La cigale panachée.
Quant aux procigales , il y en a beaucoup d'ctran^cres
qui ont des Formes tout-à-fait lingulieres. Parmi celles de
notre pays , nous n avons que le grand diable , le petit , ôc
Je demi-diable , dont la tigure Ibit extraordinaire; mais \qs
pays étrangers , fournillent la mouche porte-Linternc le
Lucifer de la Chine, vk: nombre d'autres. En gcncral , ce
430 Histoire abrégée
genre efl un de ceux dont les efpéces ont les formes les
plus bizarres 6c les plus fmgulieres.
C I M E X.
LA PUNAISE.
Anjcuii tarforum très. Trois articles aux tarfes.
Antennœ capite longiores ^ Antennes plus longues
aniculis quatuor vel quin- que la tête , compo fées de
que
Rojîrum inflexum.
Alce quatuor , fuperiores
femi-elytra.
Famïlia i".
cuUs Tquatuor.
çulis quinque.
Antcnnarum artï-
Antennarum arti-
quatre ou cinq articles.
Trompe courbée en def-
fous.
Quatre ailes , celles de
defTus partie écailleufes ,
partie membraneuies.
Famille i *?. Quatre articles aux
antennes. /> *7 '»<'.? ^ "
" z*. Cinq articles aux
antennes.
Le feul nom de punaife prévient contre les infecles qui
le portent. On ne regarde qu'avec une forte de répugnan-
ce ces petits animaux, 6c on ne peut concevoir comment
un Naturalifte peut s'en occuper. La raifon de cette répu-
gnance vient principalement de la mauvaife odeur que
répandent ces inlecles ; on n'eft frappé que des efpéces
qui font les plus incommodes par leur puanteur ; la pu-
naife des lits j quelques punaifes des bois nous indifpo-
ient contre le genre nombreux des punaifes , dont le plus
grand nombre ne pue point , & dont plufieurs méritent
notre attention par leurs lingularités. ElTayons donc de
réconcilier les lecteurs avec ces infe£l:eSj après que nous,
aurons détaillé le caractère de ce genre.
Ce caractère des punaifes fe tire; i^. du nombre des
pièces des tarfes qui eft le même que dans les cigales. Ces
deux genres font \qs feuls de toute cette fedlion , qui
DES Insectes. 431
aycnt trois pièces à cette partie tlu pied; 1*^. de la foniic
des antennes des punailes , par laquelle on les dillingue
ailcment des cigales, & de la plupart des autres genres
<]iii en approchent. Ces antennes Ibnt ordinairement allez
minces, beaucoup plus longues que la téce , «S: compolces
ou de quatre ou de cinq pièces , qui louvent tornienc
entr'elles des coudes &: des angles. (Jette diliérence, par
rapport au nombre de pièces qui compo(ent les antennes,
nous a tourni un caraclcre bien naturel , pour divikr ce
genre déjà très-nombreux en deux Familles , dont l'une
renferme les punaifesdont les antennes font compolèesde
quatre pièces, tandis que celles qui ont cinq pièces aux
antennes, iont rcntermèes dans la lecondc {•amiile; 5**. le
troiliémc caracl:erc des punailes condlle dans leur trompe
qui eft recourbée en dellbus, comme celle de beaucoup
d* mfeèlcsde cettereclion;4''. entin la 1 orme de leurs ailes
nous a tourni le dernier caractère. (As aîles (ont au nom-
bre de quatre. Les inférieures lont ordinairement membra-
neuies 6c peu colorées ; mais celles de deiFus dans la
plupart font compolces de deux parties différentes. La
partie kipérieure ell dure, colorée, lemblable aux étuis
des inlecles coléoptères , tandis que le bas de I aile elt
membraneux 6c peu coloré. Dans quelques efpéces néan-
moins, comme dans \ A punaife mouche ^ on n'appcrcoic
pas cette dernière ditlérencc auHi bien marquée. Quelques-
autres , comme la punaiic des lits n'ont point d'ailes :
mais ces différences ne nous empêchent pas de réunir ces
efpéces à ce genre. Le principal caraclere conlîfle dans la
réunion des trois premiers ; (çavoir, les pièces des taries au
nombre de trois; la hjrme des antennes, iic celle de la
trompe. Ce lont ces caracleres que l'on trouve conllam-
mcnt dans toutes les punailes. Le dernier qui conliile
dans les aîles ^ dans leur conformation , n'eil pas aulli
confiant , ifc peut erre regardé comme furabondant.
Les larves des punailes font comme celles des autres
inleè-^cs de cette lecbon , c'efl-à-dire , que ces larves ne
43 i HiSTOIREABRÉGÉE
difFérent de l'infede parfait , que par le défaut d'aîles. On
voit tous les jours les plantes couvertes de ces petites
punaifes naifTantes èc fans ailes , qui d'ailleurs ont la
forme, les couleurs de même tous les cara6teres des punai-
fes parfaites. Ces petites larves courent fur les plantes, y
croilîent 6c pafTënt à l'état de nymphes fans paroître chan-
ger beaucoup. On voit feulement le commencement de
leurs ailes paroître. Enfin un dernier changement déve-
loppe ces ailes, ^ l'infecte devient animal parfait : du refte
la larve &c la nymphe courent 6c fe nourriflent , comme
la punaife parvenue à fon dernier état de perfection ; feu -
lement dans ces deux premiers tems de leur vie, elles ne
peuvent s'accoupler 6c travailler à la propagation de leur
efpéce : mais lorlqu'elles lont devenues punaifes parfaites ,
elles s'accouplent 6c pondent. Cet accouplement du mâle
6c de la femelle fe fait de deux manières différentes : tan-
tôt le mâle eft monté fur fa femelle y 6c d'autres fois
ils font pofés fur le même plan , ayant leurs têtes oppofées,
6c ne fe touchant que par leurs parties poftérieures qui
font accouplées enfemble. Les femelles ainii fécondées ,
pondent une très-grande quantité d'œufs , que l'on trouve
louvent fur les plantes pofés les uns à côté des autres ^ 6c
dont plusieurs , vus à la loupe, offrent des variétés de
figures fmgulieres. Les uns lont couronnés en haut par
un rang de petits poils , d'autres ont une bordure en
cercle ; prefque tous ont une partie qui forme une efpéce
de calotte , 6c que la petite punaife naiffante fait fauter
pour fortir de l'œuf ; c'eft une efpéce de couvercle qui
lëmble légèrement foudé au refte de l'œuf. A .peine ces
petites punaifes font-elles nées , que toutes ces larves
fe répandent fur la plante dont elles doivent fe nourrir , de
en tirent le fuc qui leur convient , par le fecours de la
trompe aiguë dont leur bouche efl armée. Toutes cepen-
dant ne font pas aufîi pailibles. Pluiieurs efpéces font car-
naffieres ôc voraces ; 6c elles fe nourrifTent du fang èc des
ihcs d'autres animaux. Nous ne connoilTons que tfop l'hu-
meur
I
desInsectes. 453
meur faiiguinaire de la punaile commune , donc la piquic
nous importune , ainfi que fa mauvaifc odeur. Plulicurs
punailes des bois ne (ont pas moins avides de Tang. Elles
tuent i^ (uccnt avec leur trompe des chenilles , des mou-
ches &c d'autres infecles. J'ai même vu des punailes qui
étoient parvenues à percer avec leur trompe les étuis
durs (ijc ccailleux de queK]ucs inleclcs coléoptères , qu'elles
avoient Fait périr ^ qu'elles (ucoient. On n'en fera pas
étonné , fi on conlîdere la dureté de cette trompe Hc la
finelle de Ton extrémité , que ces punaifes font quelquefois
rellentir aux Naturaliiles (jui ne les prennent pas avec allez
de précaution.
Les efpéces que renferme ce genre, font très nombreu-
fes : nous ne nous arrêterons ici qu'aux plus iingulieres. La
punaifi des lits dilléie de la plupart des autres, par le man-
que d'.uks. Quelques perlonnes ont prétendu que cette
punaile devenoit ailée, & qu'il n'y avoic que \q^ larves
qui n'eulîent point d'aîles. Ce fait demanderoic une exacle
oblervation pour être confirmé. D'ailleurs fi ces punailes
n'étoient que des larves, avant que de devenir inieclies
parfaits , elles paireroient par l'état de nymphes , 6c nous
trouverions iouvent quelques-unes de ces nymphes qui
auroient des commencemens d'aîles & d'étuis , lans ce-
pendant pouvoir encore voler ; c'ell ce que perlunne
n'a oblervé : peut être aulli le pourroit-il faire qu'elles
ne devinllènt que rarement ailées , à peu près comme
la punaile rouge des jardins, qu'on trouve Iouvent fans ai-
les lie leulement avec des elpcces de d^mi-étuis, ou des
étuis qui manquent ablolument de la partie inférieure
membraneule , & qui cependant lont parfaites 6c s'accou-
plent fous cette forme, qui cil celle qu'elles oHVent le plus
ordinairement. D'autics punailes prclentent une autre
fingularité. Elles ont des ailes &: des étuis mois 6c mem-
braneux qui pourroient bien leur être inutiles. Les uns
& les autres font recouverts par l'écuilon qui couvre tout le
dellus du ventre de l'inlce^e , 6c qui paroit devoir empc-
Tome I. 1 1 1
434 Histoire abrégée
cher les ailes d'agir àc de fe déployer. On voit cette
conformation dans la punaife cuirajje , &: dans la punaije
tortue. Dans d'autres , cet ëcuflon qui tient lieu d'étui, ell
un peu plus étroit ; il s'étend bien jufqu'à l'extrémité du
ventre , mais des deux côtés il laiiTe appercevoir une por-
tion des ailes ôc des étuis , comme on le voit dans les
punaifes porte- chappes Sc dans \2i jïamoife. Au contraire ,
Jes punaifes mouches ont leurs étuis prefqu'aufli délicats
& tranfparens que leurs ailes ; auffi volent -elles avec
agilité. Ces dernières piquent aufîi très-fort. Nous avons
une efpéce de punaife qui faute légèrement : c'eft la feule
de ce pays qui m'ait paru avoir cette propriété. Je l'ai
appellée par cette raifon la punaife fauteufe. Quelques-
autres ont des formes fîngulieres. Une des plus remar-
quables , eft la punaife leviathan ^ dont la tête eft armée
de pointes 6c le corcelet garni d'efpéces d'aîlerons. On *
verra auffi dans le détail des efpéces , la punaife a bec ,
Xîi punaife a pattes de crabe y Xsl punaife a fraife antique , la
punaife culiciforme ^ & plufieurs autres qu'il feroit trop
long de décrire ici. Nous finirons par faire remarquer que
ce genre fournit quelques infeâes d'eau. La punaife
nayade èc la punaife aiguille , font l'une 6c l'autre aqua-
tiques , fans cependant vivre dans l'eau , mais fur fa
furface. Ces infectes courent légèrement fur \cs eaux dor-
mantes , comme fur un corps folide , fans s'enfoncer
dans l'eau , & fouvent on les voit accouplés lur cette
même fuperficie.
Première Famille,
i. CIMEX apterus. Linn. faun. fuec. n. 6^6,
. Mouffet. inf. th. p. 269. F. fuperiores. Cimex domefticus.
^ Match, diof. p. 257 , t. 257. Cimices.
Merret. pin. p. 202. Cimex leétularius.
Bonan. micro, t. 6^.
Raj. inf. p. 7. Cimex.
Charlet. exerc. p. 49. Cimex.
Aldrov. inf. p. 211. Cimex.
Jonft. inf. p, 89. Cimex.
dhsInsectes. 43 5
La punaife des lits.
Nous ne nous arrctcrons pas à dccrirc cette punaife,
qui n'ci'l que trop coninuinc dans les niailons ifc que l'on
connoit fufHlammcnt. On peut cependant regarder cette
elpéce comme fort lînguliere , pui(que c'eft la feule de
tout ce genre , qui n'ait ni ailes ni étuis. Quelques perlon-
nes ont ioup(j"onnc que peut-être clic pouvoit dans certains
tems de l'année devenir allée , 6l que celle que nous
trouvions (ans ailes , ëtoit encore imparfaite. L'analogie
porteroit à le croire , mais l'oblcrvation fi necellliire dans
J'hiiloire naturelle n'a point encore prouve ce tait.
2. CI M E X hemifphœricus nigro - ceneus , fcutcllo totum
abdomen tegenic , anipiijjlmo,
Li punaife cuirajfe.
Longueur i { ligne. Largeur I { ligne.
Cette finguliere punaife eft hémifphérique , elle paroît
même im peu plus large que longue, fur-tout vers le ven-
tre. Sa couleur eft: par-tout d'un noir bronzé. Ce qui la
caraclérile j c'eft Ion écullbn qui eft iî grand, qu'il couvre
tout le corps, faifant en même-tems l'office des étuis.
Ceux-ci font cacliis dcflbus l'écuflbn &: font tout- à-fait
membraneux ^ veinés. Plus en delîous encore font les
ailes blanches 6c courtes. Ses antennes ont réellement
cinq pièces , ainfi cette cfpéce devroit être mife dans
la féconde famille , mais le fécond article eft ù. court ^c li
petit, qu'il eft prelqu'impollible de l'appercevoir , &: que
f ouvent on ncn compte que quatre. C'eil a Fontainebleau ,
fur la vece (vicia muUiflora) ^ que s'eft trouvé ce iingulier
infecte.
3 . C I M E X fufcus ^ fcutcllo totum abdomen tegcnte ,
amplifjhno.
La punaife tortue brune.
Longuxur j lignes. Largeur x 7 lignes.
I i i ij
wv I «^
43^ Histoire abrégée
£lle redenible beaucoup à la précédente , dont elle
diffère d'abord par fa couleur qui ell toute brune ôc livide,
lecondement par fa forme qui eft ovale , plus allongée
de moins large que celle de la punaifi cuirajjc : du refte
fon écuiTon couvre de même tout le ventre , & fi on
tire les étuis qui font deflous , on voit qu'ils font membra-
neux comme les ailes. Cet infecte a été trouvé dans le
parc de S. Maur.
4. C I M E X oblongus n'iger , roftro arcuato , antennis
apice capillaceis j clytris membranaccis. Planch. 9 , fig. 3 .
lÀnn, faun. fuec. n. 647. Cimex roftro arcuato , antennis apice capillaceis ,
corpore oblongo nigro.
Linn. fyji. nat. edit. 10, p. 446 , n. 48. Cimex perfonatus.
Frifch. germ. 10 , ;>. aa , r. 10. Cimex ftercorarius major oblongus,
Raj. inf. p. 56, n. 3. Mufca cimiciformis tertia graviter olens.
L'/i. loq. p. 397, n. 38. Cimex maximus puUus feu atratus,alis nudis ex toto
mernbranaceis.
La punaife mouche.
Longueur 7 , 8 lignes. Largeur a lignes.
La tête de cette efpéce eft petite, occupée pour la plus
grande partie par deux yeux gros ôc ronds. Sur le devant, fe
voit une trompe grofle , courbée en arc ôc réfléchie en
deffbus avec laquelle cet animal pique très-fort. Devant
les yeux font les antennes compofées de quatre articles ,
tous les quatre aflez longs. Le premier eft le plus gros, le
fécond eft plus mince, ai. les deux derniers lont comme
des filets très-déliés , dont on a même peine à reconnoître
l'articularion. Sur le derrière de la tête , un peu après
les gros yeux réticulés, font deux yeux HiPes très-appa-
rens. Il y a très-peu d'efpéces de ce genre où ces petits
yeux liftes fe trouvent. Le corcelet inégal &: prefque
triangulaire, a fur le devant deux gros tubercules , ôc vaen
s'élargiftant poftérieurement. Les étuis tout-à-fait mem-
braneux font fort croifés l'un fur l'autre & recouvrent
les ailes. Le ventre déborde un peu fur \qs côtés comme
dans la plupart des j)unaifes. Les pattes font longues ^
DES Insectes. 4^7
les premières font plus courccs que les autres. Tout l'in-
fecle ell lillc &. noir par-touc ; il vole très-bien te un le
trouve iouvent dans les mailons. Il a de l'odeur 6c pujue
viveinenr. Lor(l]u'on le tient dans les doigts , il tait un
bruit qui rcllcniblc à une clpcce de cri ; ce bruit s'cxc-
cute par le frottement de fon corcelet lur fon corps.
C'ell aulli dans les maifons , que l'on rencontre la larve
qui produit cet infecle. On ne fait d'abord ce que c'cll.
Couverte de pouiîlcrc & d'ordures, elle rcilcmblc à u'.ic
araignée mal-propre , ou à une petite motte de terre
qui marcheroit. Cependant Tes antennes àc la trompe ^
iemblablcs à celles ue l'infedle parfait, aident à la recon-
noirre. Si cnluite on la touche avec une plume , la poul-
fiere &: les ordures tombent aifcment , & on reconnoic
toute la forme 6c les parties de notre punaile, aux ailes
&: aux étuis près. Les pattes font auiïi un peu plus grolTes
que dans l'inle^le parfait. Cet animal eft voracc , il mange
les autres infedes qu'il rencontre , fie même les punailes
des lits.
5. C I M E X oblonpus niger , rojlro arcuato , elytris
membranaceis j peaibus abdominequc rubro nigroque
vanegdùs.
L'inn. fyf}. nat. edit. X0,p. 447, rt. 49. Cimox roftro arcu-.to , antenn's apice
capillaribus , corporc oblongo , fiibtus fanguir.oo niaculato.
La punaifi-mouche à partes rouges.
Longutur ^ { lignes. Ljrgeur l { iigne.
Il n'y a de différence entre cette cfpéccC^ la précédente,
que dans la couleur ^ les antennes. Ces antennes ont les
deux derniers articles moins Hns ^ moins délies. Quant a
la couleur, cette elpcce e(l noire comme la précédente ,
mais fon ventre eft varié de rouge (iic de noir , (ur-tout aux
cotés qui débordent les étuis. 11 en eft de même des pattes
où le rouge &: le noir lont dillribués alternativement par
anneaux , fur-tout lur les cuifles , car les jambes lont tou-
tes rouges j à l'exception de leurs extrémités : les pieds ou
438 Histoire abrégée
tarfes font noirs. Cette efpéce fe trouve dans les bois.
Elle eft belle &: afîez rare ; elle vole très-bien èc pique
très-fort , d'autant que fa trompe pointue eft encore plus
forte de un peu plus longue que dans refpéce précédente.
6. C I M E X longus j fufcus ^ rojiro arcuato j thorace
fubtus antict bidtntato,
La punaife porte- épine.
Longueur 6 lignes. Largeur i ligne.
Cette efpéce eft allongée , étroite , brune &c de cou-
leur obfcure. Sa trompe ell recourbée comme celle des
deux efpéces précédentes : mais il y. a bien des fîngularités
dans cette efpéce qui la font facilement reconnoître ; i°.
le corcelet en defTous a deux pointes aiguës dreflees en
devant , une de chaque côté ; 2°. le delFous de la tête
a des appendices ramifiées 6c branchues fort finguiieres.
On trouve cette punaife fur les plantes ; mais tiÏQ ell
rare.
7. C I M E X oblongus y fufco - niger ^^pedibus pallïdis ,
elytris pellucidis apice fufco.
La punaife brune a étuis tranfparens.
Longueur 2 lignes. Largeur { ligne.
Sa tête eft: noire, ronde , avec deux gros yeux rougeâ-
tres. Le corcelet a deux bofles fur le devant , ôc eft relevé
en arrière , comme celui de la punaife-mouche. Ses étuis
font tranfparens ^ prefque membraneux , avec une petite
tache noire au bout de la partie, qui doit être écailleufe.
Le deftbus de l'infede eft noir , ainlî que fes antennes : (qs
pattes font jaunâtres.
8 . C I M E X oblongus ^ luteo nigroque marmoratus , oculis
craffiffimis.
La punaife marbrée aux gros yeux.
Longueur i, \ ligne. Largeur \ ligne.
D E s I N s E C T E.S. 439
Les yeux Je cette petite efpcce font lln^uliers ; ilb lonc
Cl gros , qu'ils rendent fa tcte beaucoup plus large cjue (on
corcelet, 6c comme anguleule. Ses antennes font li fines ,
cju'à peine les voit-on , quoiqu'elles ayenc près d'une ligne
de long. Le corcelet, la tcte vC les étuis lont marbrés de
jaune dk de brun noir ; mais le brun domine beaucoup fur
le corcelet , au lieu que les étuis (ont plus clairs. Ce cor-
celet ell fort rétréci en avant , ôc dilaté en arrière , pref-
que comme celui de \a punaife - mouclit. Les pattes font
pales , tachetées d'un peu de brun. Pour \à figure , cette pu-
iiaife rcprcfente un ovoïde pointu par un bout , qui ell
l'extrémité poftérieure , tandis que l'autre pointe, feroic
enfoncée dans une bando tranfverfe, que forme la tcte.
9. C I M E X planus , fifius , thorace elytrifque alatis ,
cap ne antice cornuio j antcnnis brtvibus crajjis.
La punaifi Itviathan.
Longueur i lignes. Largeur i ligne,
C'ed dommage que cet infeéle foit li petit ; car il eft
un des plus lingulicrs dans ce pays- ci. Ses antennes noires
font compofées de quatre gros articles courts. Sa tête , qui
eft brune, large & quarréc , a fur les cotés, des yeux fail-
lans qui (emblent en forrir ; en devant , elle a une trompe
grolle ôc allez courte placée entre les deux antennes, de
fur les deux côtés, des pointes aiguës. Le corcelet brun
6: ap[ilati , a fur les cotés des angles redreffés ik. obtus ,
(]ui forment des ailerons , prelque comme- dans l'elpcce
iie ciiîale , que nous avons appellce le grand diable. Ce
corcelet a outre cela cinq cannelures profondes dans f.i
longueur. Les étuis nébuleux &: parfemés de taches bru-
nes , fur un fond moins obicur , ont fur le coté ^ vers le
haut , une appendice en forme d'aîle, qui déborde le corps.
Les pattes font d'un brun plus clair , que le rtfle de l'aninul.
10. C I M E X oblongus n'ocr , ihorace elytrifque rubris ,
elytrorum extremo macula trian£ulari nigra.
44^ . HiS-TOIRE ABRÉGÉE
La punaifc rouge a taches triangulaires.
Longueur 3 f lignes . Largeur i ^ ligne.
Cette efpéce a le defTous du corps , la tête , rëcufTon ,
les antennes ôcles pattes noirs , à l'exception des jambes,
dont le milieu tire lur le brun , & eft moins noir. Le corce-
let efl rouge , avec une bande noire tranfverfe & comme
feftonnée iur le devant. Les étuis , qui font auifi rouges ,
ont un peu avant leur extrémité , une efpéce d'étrangle-
ment, où l'on voit une tache noire triangulaire , dont une
des pointes regarde la tête. Les ailes font noires, fans au-
cune tache. J'ai trouvé cette efpéce fréquemment fur le
chardon-roland.
j I . CI M E X oblongus j rubro nigroque variegatus ,
elytris macula rotunda , punciuloque nigris, Planch. y ,
%• 4-
Linn. fy/i. nat. edic, lo , p. 447 , n. ^ç. Cimex oblongus rubro nigroque yarius ,
elytris rubris punâis duobus nigris.
Ihid. Cimex apterus.
Raj. inf. p. 55, n. 3.
La punaijè rouge des jardins.
Longueur 3 7 lignes. Largeur i \ ligne.
On trouve cette punaife en quantité &; par tas dans fe$
jardins, aux pieds dts arbres. Ce qu'il y a de fîngulier,
c'eft que parmi ce grand nombre j il eft rare d'en trouver
qui ayent des ailes. Cette partie manque à prefque toutes ,
ainfi que la portion membraneufe des étuis ; elles ont feu*
lement la partie écailleufe. Malgré cette défeéluofîté ,
elles font parfaites pour la forme & la grandeur , puif-
qu'elles s'accouplent. C'eft: ce qui m'a fait croire pendant
long-tems que cette efpéce manquoit toujours d'ailes,
jufqu'à ce que j'en aye trouvé quelques-unes ailées. 11
paroît donc que c'eft une variété , mais des plus fingulie-
res. La tête de cet infe6te eft noire , ainlî que les anten-
nes, les pattes S>c l'écuITon. Le corcelet eft rouge dans
tout fon contour, & noir au milieu , par le moyen d'une
grande
D E s I N s E C T E s. 44 1
grande tache Je cette couleur, qui , dans (a partie inté-
rieure , cil à moitié divifce en deux , par un trait rout;c.
Les étuis font rouges , avec une tache noire, grande 6i
très-ronde dans leur niiheu, &i un point noir vers le haut.
Les ailes, quand elles le rencontrent, (ont noires. Le
dellbus de l'infede ell noir , bordé de rouge, outre un peu
de rouge qui fe trouve à l'origine des pattes ôc à l'anus.
Cette punail'e ne lent point mauvais.
12. C I M E X oblongus , rubro nigroquc variegatus ,
feu te m nigrl api ce rubro.
Linn fattn. Çu<c. n. 6^5. Ci.nox oblongns , rubro nigroque variegatus, al:5
tutcis immaculatis.
Linrt./yfl. nac. cdic. lO , p. 447 . n. 53. Cimcx hyofciami.
lia'ih. btllon. p. 212 y f. 4. Sc.irjbx'js parvus.
Piiiv. gJioph, t. 62,/. 2. CJincx hyofcyamoides ruber , maculis nigris.
/,///. t.ib. mui. t. 2,/. 21.
Z./,'. loq. p. 30-7 , n. 39. Cimex minlaf.is nigris maculis notatjs hyofcbmo
tere gaïuicns.
llaj. inj. p. 55. Cimcx Sylvoftris minor , corpore oblongo anguno , colore
dcfiipcr rubro nigris maculis pit^o.
La punaije rouge a croix de Chevalier.
Longueur 4 lignes» Largeur i j ligne.
Celle-ci a la tête rouge, avec les yeux noirs &: deux ca-
ches noires derrière les yeux, fur lelquelles lont placés les
petits yeux lillcs. Ses antennes (3c les pattes lont noires.
Son corcelet ell rouge, avec une bande tranlverie noire
fur le devant , vk: deux taches noires allez grandes 5c quar^
rées lur le derrière, une de chaque cuté. L'éculFon anté-
rieurement, ell noir; mais la pomte pollérieure elt rouge.
Les étuis font rouges, avec une grande tache ovale, quel-
quefois un peu angulaire, (ur leur milieu, &: deux petits
points noirs en haut, proche l'écuiron. Les ailes font tou-
tes brunes. Les taches des deux étuis réunis, lemblent
former une croix de Chevalier. Le dellous de l'mlecle ell
rouge , avec un peu de noir vers l'origine des pattes , iîc
trois points noirs lur chaque anneau du ventre On trouve
Tome I. K k k
441 Histoire abrégée
cette punaife fur les feuilles des plantes , ôc en particulier
fur celles de la jufquiame.
13. C I MEX oblongus j rubro nigroquc varlegatus ,
centra crucis albo.
Raj. inf. p. 55,«. 1. y
La punaife rouge a bafe des aîles blanches,
Longueur 4 lignes. Largeur i 7 ligne.
Sa têfifeft toute noire, ainfi que récufTon , \qs antennes
& les pattes. L'écuflon eft noir , mais fon bord en devant ôc
fes côtés font rouges^ ôc il y a fur fon milieu, une raie
longitudinale de même couleur. Les étuis font rouges Sc
n'ont qu'une grande tache noire dans leur milieu, qui par-
tant du bord extérieur, s'avance prefque jufqu'à l'inté-
rieur. Les aîles font noires. A la jondlion de la partie mem-
braneufe & de la partie écailleufe des étuis, dans l'endroit
qui fait le centre de la croix fur l'infedte ^ on voit une ta-
che blanche triani^ulaire. Le delTous de l'animal eft rou^e,
avec quelques taches noires ; u y a trois de ces taches lur
chaque anneau du ventre. On trouve cet infede dans \qs
-jardins.
14. C I M E X oblongus , rubro nigroque varlegatus ,
elytris fafcia nïgra , alis fufcis maculis albls,
Linn. faun. fuec. n. 664. Cimex oblongus ^ rubro nigroque variegatus , alis
fufcis maculis albis.
Linn.fyft. nat. edit. lo , p. 447, n. 54. Cimex equeftris.
It. oeland. 15-5. Cimex oblongus &c. Idem.
La punaife rouge a bandes noires Ù taches blanches.
Longueur 5 lignes. Largeur l ^ ligne.
La tête de celle-ci eft rouge ; les yeux feulement font
noirs, avec quelque peu de noir derrière ces yeux, hes an-
tennes &; les pattes font aullî noires. Le corcelet eft rouge ,
fi ce n'eft fur le devant, où il a une aftez large bande noire
tranfverfe , terminée poftérieurement par deux appendices
de même couleur. hQS écuis font rouges, avec une bande
DES I :: S E c T E S. 441
noire tranfverfc 6c finuce d.ins leur milieu. Cette bande cft
d'un noir plus fonce vers le bord exccricur de iVtui, 6i fe
prolonge vers le bord intérieur, ju(<ju'.i une tache noire,
qui cil un peu plus haut vers l'cculion. La partie mecibra-
neufe des étuis elt chargée de plulieurs taches blanches ;
ii^rivoir, une ronde vers le milieu, de pluiieurs oblongues
vers l<J\[iaut, qui partent de la jonction de cette membra-
ne, avec la partie écailleule. En dell'ous, l'inlec^e ell noir
vers le haut. Son ventre ieul ell rouge, avec quatre points
noirs (ur chaque anneau.
15. C ï M E X oblongus , rubro n'igroquc variegaïus ,
tlytns punclulo nigro ^ aiis fufcis maculis albis.
RaJ. inf.p. 55 , /». 4.
La punaife rouge a point noir & taches blanches.
LongULur 3 lignes. Largeur i ~ l'gni.
Sa tête eft toute noire, les petits yeux lilVes paroilFenc
feulement un peu rougeâtres. Les antennes fie les pattes
font noires, ainfi que l'écuiFon. Le corcelet efk rOuge ,
avec deux larges taches noires en demi-cercle, qui par-
tent du bord pollcrieur, ôd s'avançant vers le devant ÔC
l'intérieur, ne Ibnt léparécs Tune de l'autre que par une
petite raie rouge. Les étuis font tous rouges, avec un petit
point noir (eulement vers leur milieu. Les ailes font noi-
res. La partie mcmbraneule des étuis clt chargée de quel-
ques taches blanches , une ronde fur le milieu , vk: une
longue fur le coté, qui part de la partie écailleule. Le
dellous de l'infecle cft noir, feulement le milieu de fon
ventre cil rouge.
1 ^. C I AI E X oblongus , thorace nigro lincis tribus
rubris , clytris rubro nigroque tejjdaiis , iimbis nigns.
La punaife rouge a damier.
Longueur 4 lignes. Largeur i \ ligne.
Sa tête ell noire, avec une bande rouge dans fon milieu,
Kkk ij
444 Histoire abrégée
Ses antennes ôc Ces pattes font noires. Le corceletefl noir,
avec trois raies rouges longitudinales, une au milieu & une
fur chaque côté. L'écufTon eft noir. Les étuis font variés de
taches noires ôc rouées. En haut, aux deux côtés de Té-
cuflon j font deux longues taches rouges , de à côté , vers
le bord extérieur de chaque étui , eft une tache triangu-
laire noire. A la pointe de l'éculTon, eft une grande tache
noire, pareillement triangulaire^ moitié fur chaque étui,
èc aux côtés de celle-là , vers l'extérieur , eft une tache
quarrée rouge. Plus bas, au-dellous de celle-là , vers le
bord extérieur , il y a une tache quarrée noire, &c vers l'in-
térieur, une rouge. Enfin les étuis fe terminent par une
tache rouge, à l'intérieur de laquelle il y en a une autre
noire. Tout le bord des étuis eft noir. Les ailes font bru-
nes , fans aucune tache blanche. Le delîous de l'infecte
eft pareillement varié de noir àc de rouge, fur-tout vers
le ventre , qui eft rouge j avec une bande & trois points
noirs fur chaque anneau. Cette belle punaife eft fort rare
ici , mais elle eft très-commune en Champagne.
17. C I M E X croceus , elytrorum apice rubro ^ alis nlgris^
antennarum articulo fccundo çlayato.
Elle donne les variétés fuivantes.
a. Cimex niger , pedibus rufis , antennarum articulo
fecundo clavato.
b. Cimex niger ^ capite thorace pedibufque rufis ^ anten-
narum articulo fecundo clavato. .
La punaife fafranée.
Longueur 3 lignes. Largeur i f ligne.
Cette punaife eft par-tout d'une couleur affez uniforme
jaune ôc fafranée. Les anneaux de fes antennes font mi-
partie de cette couleur & de noir. Le fécond de ces an-
neaux eft fort long & fe termine en mafle, &: les deux der-
nières oieces font fort fines. Les bords de récuiTon font un
DES Insectes. 445
peu noirricrcs, fie les cxtrcmitcs des étuis onr une tache
plus lougc que le rcfte , prcccdce 6i fuivie d'un peu de
noir. La partie nienibraneule des ctuis cft noire, auili {]uc
les yeux. Le deflbus du corps a aulll du noir en quelques
endroits: tout le relie eft d'une couleur de latran.
18. C I M E X oblongus , fufco-rubcr y clytris apïce fan-
guincis , antennarum aruculo fuunuo iongijfimo incar-
nato.
Linn. fy(}. nat. cd'-t. lo , p. 447 , n. 51. Cimex antennis apice capillaribus, cor-
porc oblongo nigro , Icutello , clytrorumc[ue apicibus coccineis.
La punaife rougeâtre a antennes incarnat.
Longueur } { lignes. Largeur î ^ ligne.
En dc-rTus, cette punaife eft d'un rouge brun , feulement
le bout de les étuis a une tache d'un rouge languin. Le
delîous de i'iniec^e ôC les pattes lont d'un jaune un peu
verdatre ; mais ce qui la caraclérile, ce Ibnt les anten-
nes, dent la première pièce plus groflb , elt d'un rou^'-e
brun , &: \a féconde fort longue , qui à elle feule fait les
deux tiers de l'antenne, ell d'un rouge incarnat, excepté
vers le bout, oii elle eft: noire. La troilîéme & la quatriè-
me, plus courte de beaucoup, lont jaunes vers leur ori-
gine, Se noires vers le bout.
15?. CIMEX oblongus nigcr ythoracïs lateribus fciuelloque
fiavis j elytns antennis pedibufque jlavo variegatis.
La punaife a brocard jaune.
Longueur 4 \ lignes. La-geur i lignes.
Sa tcte cd: petite , avec les yeux faillans ; elle efl noire,
à l'exception de la baie de la trompe. Cette trompe elt
aulîl longue que la tcte, le corcelet &: l'écullbn pris en-
iemble. Le corcelet cft noir , bordé de jaune des deux
cotes. L'écullbn cil petit ôc tout jaune. Les étuis font
variés de noir 6v de jaune. D'abord, le bord extérieur des
étuis, vers la bafc, cil jaune, ^ cette bordure , vers le
44^ Histoire Abrégée
milieu de l'étui , communique à une bande tranfverfe jaune
irréguliere , qui s'étend vers le bord intérieur. Enfuite ,
après une large de grande bande noire , fuit une grande ta-
che jaune , prefque triangulaire ; puis vient une autre tache
noire, qui termine l'étui. Le premier anneau des anten-
nes eft court ôc de couleur jaune ; le fécond ell fort long ,
jaune à fa bafe , noir vers l'autre extrémité , qui ei\ un peu
renflée. Les deux derniers anneaux font noirs ëc fort courts.
Les cuifles font noires , ôc les jambes ont des anneaux
noirs èc jaunes alternativement. Tout le deflus de l'in*
fe£le eft finement 5c irrégulièrement pointillé.
20. C I Al E X oblongih y fafeus , immaculams , thoracè
utrinque obtufc angulaio , capitc prope anunnas externe ,
dtnnculato .
Linn. fyft. nat. edit. iO,p. 443, «. 10. Cîmex oblongo-ovatus grifeus, tho-
racè obtufe fpinofo , antennis medio rubris.
Linn. faiin. fuec, n, 662. Ciinex oblongus rufus immaculatus , thorace utrin-
que angulato.
Aâ. Upf. iJ^diP' 35 j n. I. Cimex alis teftaceiSj abdomine rubro*
La punaifc a ailerons.
Longueur 6 lignes. Largeur a { lignes.
La couleur de cette punaife eft par-tout d'un brun rou-
geâtre, matte, plus foncé en defTus , un peu plus clair en
delFous. Ses antennes font compofées de quatre articles,
dont le dernier eft plus gros , ainfi que le premier ; il y a
des efpéces de pointes ou épines placées au-devant de la
tête, près la baîb des antennes, du côté extérieur. Le cor-
celet eft large , avec des rebords relevés , formant des an-
gles faillans , mais arrondis , qui imitent des moignons
d'ailes. L'éculTon n'eft pas grand Le ventre eft aflez large
& déborde fur les côtés , les étuis.
21. CIMEX oblongus , fufcus immaculatus j thorace
utrinque obtufe angulato j capite inter antennas bidentato,
La punaife a bec.
Longueur \ { lignes. Largeur 2 { lignes.
DES Insectes. 44-7
Je ne vols d'autre ditlérence entre cette punaife 6x1 la
f)rccédentc, que la forme du devant de la tctc. Celle-ti a
a tête terminée en devant par deux petites dents placées
entre l'origine des antennes, qui le touchent par le bout ,
au lieu que la précédente a deux dents iemblables, mais
pofées au coté extérieur des antennes. Celle-ci eft aufîl
un peu plus large, &i les angles de Ton corcelet font moins
f;iillans.
21. C I M E X oblongus ru fus ïmmaculatus , thoracc
utnnquc acutc anguLaio , rnarginc lœvi.
La punaife brune a corcelet pointu & Hfl^'
Longueur 6 lignes. Largeur i lignes,
La couleur de celle-ci eft un peu plus rougeâtre que
celle de \a précédente. Du relte , elle lui rellemble beau-
coup , mais les angles de Ion corcelet ne font pas il rele-
vés, de font beaucoup plus pointus.
23. C I M E X oblongus rufus immaculaïus ^ thorace utrin-
quc acutt angulato , marguie fpinofo,
La punaife brune a corcelet pointu & épineux.
Longueur j { lignes. Largeur 1 \ ligne.
Je rcgardcrois celle-ci comme la même que la précé-
dente, à laquelle elle reflemble en tout, fi ion corcelet
n'étoit pas raboteux, avec les bords très-épineux 6c comme
frangés. Les pattes, principalement les cuiiles, Ibnt aulîî
épineufes, ôc les antennes font un peu plus grolVes &: plus
courtes que dans l'eipéce précédente. Celle-ci eft aullî
plus pctrte.
14. C I M E X oblongus fufcus , pedibus primi paris
chciiformibus.
La punaife ci pattes de crabe.
Longueur j lignes. Largeur 1 \ ligne.
On ne peut rien voir de plus lîngulier que cette efpéce.
44^ Histoire abrégée
Sa couleur eft brune, femblable à ceJle des dernières. Sa
tète efl petite, avec des antennes compoféés de quatre
articles ; le premier très-court, èc le dernier gros , ce qui
fait paroître les antennes comme figurées en mafie. Le
corcelet eft large ^ avec des rebords élevés ; il va pofté-
rieurement en s'évafant. On y voit des cannelures au
nombre de cinq, élevées àc enfoncées alternativement ,
&c le bord où elles aboutiirent , eft godronné ; enforte que
ce corcelet, vu de près , reftemble à ces coquilles des pèle-
rins de S. Jacques. Le ventre enfoncé ÔC courbé en na-
celle, avec des rebords élevés , eft beaucoup plus large
que les étuis ; mais la plus grande fmgulancé de cet in-
jecte, coniifte dans fes pattes de devant', qui font courtes,
larges, avec un crochet ou une pince au bout, fans on-
glets , femblables aux pattes de crabe. Ce leui caradlere
lufiit pour reconnoître cette punaiie , qu'on trouve dans
les bois.
25. CIMEX oblongus ; vlridi-fujcus ^ clytrorum nervis
punctatLS j anttwiLS rufis.
La punaifc a nervures pointilUes.
Longueur 3 lignes. Largeur I 'igné.
Cette efpéce varie beaucoup pour la grandeur & pour
la couleur. Cette couleur eft oblcure, brune, un peu ver-
dâtre, tantôt plus, tantôt moins claire. La tête & le cor-
celet ont ordinairement quelques raies longitudinales peu
diftincles & un peu plus claires. Ce qu'il y a de plus
conftant, c'eft que les antennes font de couleur fauve,
avec le dernier article en fufeau, plus gros que les autres.
Tout le deftifcus de l'infecle eft finement pointillé , êc les
nervures des étuis font tachetées de noir, ce que l'on voir,
en les regardant de près. La partie membraneufe des
étuis, eft tout-à-fait tranfparente bc fans couleur. Le def-
fous de l'infecte & fes pattes, font de la même couleur
<]ue le defTus , mais un peu plus clairs.
i6.
DES Insectes.
449
i6. C I M F, X oblongus , fufcus ; antcnnis , pcdibus ,
abdomtnijque murginibus n/gro Lutto-^uc varieguits^
La punaife brune à antennes ù pattes panachées.
Longueur ç lignes. Largeur I \ ligne.
Elle cfl: par-tout de couleur brune , tant en dcîTus
qu'en dcllous; il y a (culemenc un très-petit point jaune à
l'extréniicc de la pointe de Tccuiron , C^ deux au bout de
chaque étui, à la jonction de la partie écailleufe avec la
iTicmbraneu(e ; mais les antennes , les pattes ik. le bord
du ventre, font alternativement tachés de noir & de jaunc^
Lecorcelet cil de forme triangulaire allongée, fans poin-
tes ni avances lur les cotc^. Cette eipéce varie un peu pour
\x grandeur.
27. C f M E X oblongus .^ cinereo nigroque variegatus ,
ail s glaucis.
La punaife grife panachée de noir.
Longueur j lignes. Largeur' i ligne..
Satcteeri: toute noire : Ton corcelet eft noir antérieure-
ment ; ^ pollcrieurement, il elt d'un gris verdatre. Lé-
culîon efl noir , avec la petite pointe grife. Les étuis font
gris j avec une petite tache noire vers l'extrémité. Lesaîles
bc la partie membraneule des étuis , (ont de couleur d'c.ui
un peu bleuâtre. Le dellous de l'inlecte elt noir, mais (es
antennes , Tes pattes &: les bords de (on ventre (ont taches
alternativement de noir &: de gris. Cette couleur grife e(l
un peu verte , &: le delUis du corps, vu à la loupe , paroit
finement ponctué. On trouve cet inlecl;e lur plulleurs plan-
tes à fleurs labiées , es: lur-tout lur \i. grande eipcce
d'herbe à chat. ( Cataria major. )
ai>. CIMEX oblongus mger ^ thorace pojlice cinereo,
j, .e/ytn^ cinprçi^ y macula ni gra ^ aiifquc m gris.
La minai fe grift porte-croix.
Tome L LU
450 Histoire abrégée
Sa grandeur efl: la même que celle de refpéce précé-
dente , donc elle approche beaucoup ; elle a , comme elle ,
la tête 6c le devant du corcelet noirs : la partie poftërieure
de ce corcelet efl grife. L'ëcuffbn eft noir, avec la pointe
griie. Les étuis font gris, avec une tache noire ovale fur
leur miheu. Ces deux taches des étuis , avec le noir de
l'écuffon , & les ailes , qui font noirâtres , forment une ef-
péce de croix noire, derrière laquelle le bout de Tétui eft
quelquefois blanc ou gris. Le deffbus dé l'infecte, fes an-
tennes èc fes pattes (ont noirs , feulement les jambes an-
térieures font brunes. J'ai toujours trouvé cette efpéce
dans les endroits fecs de arides.
29. C I M E X oblongus niger ^ tkorace pojlice cinereo ,
elytris fufcis apice albo,
La punaife brune a pointe des étuis blanche.
Longueur z lignes. Largeur j l'gne.
Il y a beaucoup de reflemblance entre cette efpéce ^
les deux précédentes. Sa tête & le devant de fon corcelet
font d'un noir lifle , la partie poftérieure de ce corcelet,
eft grife. L'écuflon eft tout noir. Les étuis font d'un brun
fauve , avec une petite tache blanche triangulaire à la
pointe de leur partie écailleufe. Les aîles font brunes, ôc
le deffous de l'infecte eft noir. Ses pattes font [aunâtres ,
avec les eenoux noirs. Entin fes antennes font fauves ôc
noires vers leur extrémité.
30. C ï M E X oblongus " pallide-viridefcens , femoribus
nigropunclatis ,
La punaife verdâtre a cuiffes pointi liées.
Longueur l f ligne. Largeur j ligne.
Sa tête, fon corcelet, fon écuflon , fes étuis & fes pat-
tes font d'une couleur pale , tirant fur le vert. Ses aiks
font tranfparentes Ôc claires. Le delTous de fon corps eft
plus brun. Les cuifles feules font pointiliées devoir.
desInsectes. 4î!
ji. CI M EX oblongus , nigcr , clytris anùce rufis , alu
albo maculatis.
La pundifc noire a taches fauves & ailes panachées.
Longueur i { Hgne. Largeur y ligne.
Cetre cfpcce ell fort petite; elle eft noire & luifinte.
La partie antérieure de Icî) étuis cil fauve, de nicmc que
les genoux ou articulations des cuifles avec les jambes.
La partie membraneule des étuis eft brune , avec trois
taches blanchâtres ; une en haut, vers l'angle, & deux un
peu plus bas, lur les cotés. On trouve allez louvent cette
petite punailc iur les troncs d'arbres , courant fur l'é-
corce.
31. C I MEX oblongus y atro -fufcus puncîatus , alis
venofis.
La punaife brune poncluée.
Longueur i ligne. Largeur ~ ligne.
La couleur de cette petite efpcce , eft: d'un brun foncé ,
matre &: obfcurc; elle ell parfemce de petits points ferres.
S^s ailes ont des nervures un peu blanchâtres.
33. C I M E X grijeus , fcutello macula cordata flava ,
elytr'is apice puncio fufco. Linn. fdun. fucc. n. 666.
L'nn. (yft. nat. edit. lO, p. 448, n. 59. Cime» pratenûs.
La punaife gris-fauve porte-caur.
Longueur 3 Lignes. Largeur i ligne.
Sa tête 6c fon corcelet font gris, entremêlés de couleur
fauve & verdàtrc. Sur le derrière de la tête , on voit une pe*
tite raie tranlverle noire. L'écullbnaune tache d'un jaune
citron , bien lormée en ceiur , &: entourée de noir. Les
étuis lont de la même couit-ur que le corcelet; mais ils
ont un peu plus bas que leur milieu , en tirant vers le bout ,
une tache fauve, plus ou moins grande & plus ou moins
marquée , après laquelle eft une tache jaun.itre , & eniuite
^ L 1 1 ij
45 i Histoire abrégée
la pointe de réciii , qui eu. brune. Les ailes font .au/Ti un
peu brunes. Le ^effbus de l'iaieé^eeil jaunâtre i avec un
peu de fauve. Ses pattes 2c les antennes , font de la même
couleur. .lÀ:)!-?.!^^]^ iL-'iîi o ^t-'4;ii-\ ■i.^'^::»iA ^ î:rù
34. CIMEX oblongus ^ viridhi fiutétld' macula cordata
viridi ^ elytris macula 'ferruginea, Linn. faun, fuec.
n. 66"]. t '' - ' '
Liiin'.'fyfi.nat.edit'^ ic5 ,,V' 44^» '*• ^O* Cimâx campeftris.
Longueur i 7 Ligne. 'Largeur j Ligne. ^-. • .
Le vert jaunâtre domine aans cette efpéce. Sa tête 6c
fon corcelet font de cette couleur , avec un peu de brun ,
fur-tout vers la partie poftérieure du corcelet. L'écufTon
a une,tache d'un jaune vert ^ figurée en cœur, Ôc bien ter-
minée par un peu de brun , qui eft fur les bords des étuis ,
qui touchent cet écuflon Ces étuis font verdâtres, avec
une tache brune bien marquée, un peu plus bas que leur
milieu, rirajat.. vers la pointe. \^qs antennes font un peu
brunes. Les p^ittes &* le deflbus de l'inlecte font jaunes.
Cette efpéce, qui eft très-commune fur les fleurs, donne
la variété fuivante.
XT n ^..^^^\^\}^:^^'^ kSpvx^ . v^ù:^-^yi 'A I. • .
ISJ . t5. Limcx oblongus^y jujco-luteus ., fcutèilo macula cordata
viridi , elytris fafcia dupiici fufca^
Sa tête ôc fon corcelet ont peu de jaune vert , mais
font plus ou moins bruns. Il y a fur les étuis > deux larges
bandes traniverfes brunes; l'une aux cotés de l'éculTon ,
qui tient lieu de çepeu de brun, qui dans l'efpéce précé-
dente, accompagne l'écuflon; l'autre plus bas, à la place
de la tache brune, des étuis. Outre cela , il y à encore
fouvent un petit point brun , tout à la pointé des étuis*
Le deflbus de celle-ci a un peu de brun , fur-tout au»
ventre , ik. fa couleur jaune ne tire poiiîC fur le verf^^niais
fur le fafran.
DES Insectes.
453
35. C I M E X ohlongus , fufio-rubcr , fcuttllo macula,
cordaui lutca , clyiris apict luteis.
La punaife porte-cœur à taches jaunes au bout des étuis.
Longueur 2 { lignes. Lar^tur {ligne.
On voie p.ir les dimenlions de celle-ci, qu'elle cft fort
érroirc &: allongcc. vSes antennes (ont aulîi fort Ioniques ,
(urpailànt un peu la longueur de Ion corps; elle les porte
en devant : leur couleur eft noire, à l'exception du pre-
mier anneau, t]ui elt de couleur fauve. La tére elt noire
avec un petit point jaune (ur le derrière , au milieu. Le
corcelet a une bande jaune , étroite fur le devant ; (on
milieu e(l noir , &: fa partie pollérieure eft fauve. L'écufTon
noir en devant, a une tache jaune en cœur bien marquée
fur fa pointe. Les étuis font d'un fauve rougeâtre. Leur
origine eft un peu noire, avec un petit point jaune peu
fenlible, fur le bord extérieur; mais à leur extrémité, il
y a une tache jaune triangulaire bien marquée. Le delîbus
de l'infecbe elt noir, 6i les pattes font fauves, lî ce n'eft
vers leur naillance , ou elles font jaunes.
36. C I M E X ohlongus ^flavefcens , thorace fafc'ùs duabus
n'igris , fcucello macuLis jiùvis , antennis aniice por-
reciis.
La punaife jaune a antennes droites.
Longueur 3 î lignes. L.irgtur 1 ligne.
La forme de celle-ci approche de celle de la précé-
dente; elle eft pareillement fort allongée. Ses antennes
font noires i^ aulli longues que Ion corps; elle les porte
droites en devant l'une confie l'autre. Sa tête ell noire
avec cinq caches jaunes; une en devant, une à coté de
chaque ail , &c deux derrière ces dernières. Les yeux (ont
bruns : le corcelet cil jaune, ^ a deux larges bandes noires
longitudin.des , qui prennent naillance derrière les yeux
& vont jufqu'à i'ccullbn. Celui-ci eft noir fur les cotés ,
454 Histoire abrégée
ôc cette couleur femble être la fuite des bandes noires du
corcelet. Le milieu de cet éculFon a une petite raie jaune ,
qui ie termine à la pointe par une tache afïez large. Quel-
quefois il y a aufli , lur les côtés de l'écufTon , deux pe-
tits points jaunes, qui ne font pas conftans. Les étuis ^
plus longs de beaucoup que le corps , font d'un jaune un
peu fauve , avec une bande longitudinale afTez large ,
pofée dans leur milieu, & plus ou moins brune. Quelque-
fois cette bande ne paroît prefque pas. Les ailes font obf-
cures. Le deflous de l'infecte eftentre-mêléde jaune 6c de
noir , 6c fes pieds font noirâtres.
37. C IM E X oblongus nigcr y thoracc fafciis tribus
jlavLS yfcutcllo elytrorumquc apicc maculis Lutcis.
La punaife a trois taches.
Longueur 3 lignes. Largeur i f /igné.
Cette efpéce , qui reiïemble beaucoup à la fuivante, a
la tête noire , avec deux petites raies jaunes proche les
yeux. Son corcelet^ qui eflnoir, a le bord antérieur jau-
ne , 6c trois bandes jaunes longitudinales ; une fur le mi-
lieu 5 les autres fur les côtés. L'écufTon eft de même noir,
avec une tache en lofange , mi-partie de jaune ôc de cou-
leur fafranée. Les étuis noirs ont leur bord extérieur jau-
ne, &C fur leur pointe, une tache jaune triangulaire, quel-
quefois en partie fafranée. Les antennes , les pattes , les
ailes ôc le deflous de Tinfe^le font noirs/
38. C I M E X oblongus niger j thoracc fafciis tribus
flavis , fcuLcllo nigro y elytris lincis flavis , apice fulvo.
Linn. faun. fuec, n. 68o. Cimex oblongus riger , elytris luteo fufcoque varii» ,
pedibus rubris.
Linn. fyfl. nat. edit. 10 , p. 449 , n. 70. Cimex ftriatus.
La punaife rayée de jaune ù de noir.
Longueur 3 lignes. Largeur I ligne.
Sa tête 6c fes antennes font noires , ôc fes yeux bruns. Son:
corcelet efl noir, avec trois bandes jaunes longitudinales.^
D E s I N s F c: T L s. 4^5
une au milieu , &c deux Tur les cotes. Outre cela , le bord
poltcrieur du corcclet , ôc (ouvcnt Ton bord antcrieur ,
font un peu jaunes. L'eculloii cil noir. Les étuis ont des
bandes longitudinales , un peu obliques, jaunes 6c noires ,
&: fur leur pointe, cft une tache jaune friair.;ulaire. Ledei-
fous du corps cil noir , ^ les pattes font d'un brun rougeatre.
39. CI M EX oblongus viridi-fîavus ^ cap ne thoraceque
nigro maculatis , elytris vindibus.
La. punaift jaune à corcclet tacheté ù étuis verts,
Lorg leur 3 l:gncs Largeur l ligne.
^QS antennes font noires. Sa tête cft jaune, avec une
tache noire oblongue dans Ton milieu , bL quelques petits
points noirs, d'où partent des poils. Le corcclet a lur le
devant , deux taches noires iin peu en croilVant , placées à
coté l'une de l'autre, dont les pointes regardent la tcte ,
& quatre poftérieurement poiées fur la même ligne, donc
les deux du milieu forment auilî un peu le croillànt, mais
dont les pointes regardent la partie poilérieure du corps.
L'ccullbneft aulli jaune, avec deux petits points noirs lur
le devant, <ijc deux taches oblongues fur les cotés. Les
étuis font verts, fans aucune cache. Les pattes oc le dellous
de l'inlccle , (ont d'un jaune verdatre.
40. C I M E X oblongus VI ri dis , elytrorum macula fufc a.
La punaije verdatre à tache brune.
Longueur 2 { lignes. Largeur 1 [ l gne.
Sa couleur eft partout d'un vert p.ile. Ses veux font
bruns, & les écuis ont , vers leur milieu tirant vers le bas,
une cache brune. Leur pointe eft aulîî un peu brune , de
même que le bord qui touche l'ecuiron.
41. C I M E X oblongus viridis , elytrorum apice albido ,
fcuitUo lineola fujca.
La ptinaife verdatre a tache blanche.
Longueur 3 Hgn<s. Largiur 1 lignt.
45^ Histoire abrégée
Elle eft , comme la précédente , d'un vert pâle. Ses yeux
font bruns. Son corcelet a un peu de brun 6c de fauve au
bord poilérieur. Sur le milieu de récufTonjil y a une petite
ligne longitudinale brune , qui paroît compofée de deux
petites raies lituées Tune à côté de l'autre. Les étuis font
verts, avec leur extrémité blanche, qui forme comme une
efpéce d'appendice. Quelquefois il y a fur les étuis , une
petite nuance en longueur plus brune. Le deiïbus du corps ,
les pattes 6c les antennes font verdâtres. Les pattes fone
fort longues.
41. C ï M E X oblongus viridis y tho race fcutello que lineis
quatuor nigtis y elytris interne fufci s.
La punaife verdâire a bande brune.
Longueur 3 f lignes. Largeur I ligne,
La^figurede cette efpéce efl: alTez allongée. Sa tête anté-
rieurement, eft noire ; poftérieurement, elle eft verte,
avec trois bandes noires longitudinales. Le corcelet eft un
peu anguleux fur les côtés : fa couleur eft verte : il a furie
milieu, quatre raies longitudinales noires, fansen compter
une, qui fe trouve de chaque côté. L'écuflon a pareille-
ment quatre bandes noires y qui font la fuite de celles du
corcelet. Les étuis font verts, mais leurs bords, proche la
future , font bruns , ce qui forme une bande brune fur le
dos de l'infecte. Les antennes, les pattes 6c le delTous du
corps , font d'un vert pâle. Les antennes cependant font un
peu brunes a leur bafe 6: à leur extrémité. Les pattes font
tort longues.
43. C I M E X oblongus , totus v'iridïs , oculis fufcis.
La punaife verte aux yeux bruns.
Longueur 3 lignes. Largeur 1 5 ligne.
La grandeur & la couleur de celle-ci varient. Elle, eft
quelquefois d'un beau vert ; d'autres fois, d'un yert plus
fale. Ses yeux font bruns plus ou moins foncés. Sa tête
6c
D r "? I >: s E c T E s. 4f^
& les bords , tant antérieurs que pollérieurs de Ton corcc-
Jcc fonr ou paies ou jaunes. Tout le reftc cft vert.
44. C! I M E X oblongus viridis , elytrorum lincis fan-
gui neis.
La punaift verte enfanglantec.
Lon^utur 3 ^ lignes. Lurgcur i [ ligne.
Elle eft verte, &: Tes yeux font de la nicme couleur. Le
corcelet, qui cft allez large , a deux bandes longitudinales
rougeâtres , qui partent des yeux 6c delccndent julqu'aux
étuis. L'écudbn cft tout vert. Il y a fur chaque étui atte-
nant Técullon , une raie rouge couleur de lang , & plus
bas, deux autres petites raies longitudinales de même cou-
leur , aflëz courtes , placées Tune à coté de l'autre. Les
pattes font vertes , mais le bout des cuilFes cil rougeatre.
Pbur la forme, celle-ci reflemble beaucoup à la précé-
dente.
45. C I M EX oblongus , pallïdo viridis ^ antennis fetaccis
ru fi s.
La punaife verte a antennes fauves.
Longueur 2 7 lignes. Largeur { ligne.
Celle-ci eft longue , pâle , verdatre , ians mélange d'au-
cune autre couleur : fes yeux font aufli verdatres. Ses an-
tennes feules (ont de couleur plus ou moins tauve. Elles
font trés-dcliées iS: aulîi longues que le corps.
4^. CIMEX longus albidus , oc u lis nigris.
Linn. fdun. fuec. n. 679. Cimex oblonpus exaibidus , latciibus aibis.
Ail. Upf. 1735 . p. 3S » «• 9- Cimcx oblongus albus.
La punaife blanchâtre aux yeux noirs.
Longueur j \ lignes. Largeur 7 ligne.
Cette punaife efk très -al longée ; elle efl par- tout de \x
même couleur , pale , blanchâtre, tirant un peu lur le
vert. Ses yeux font noirs. Son corcelet a louvent deux ban-
Tome /. M m m
458 Histoire abrégée
des longitudinales brunes fur les côtés , qui prennent naif-
fance derrière les yeux.
4;7* C I M E X longus , totus viridls ^ anunnis antice
porreclis.
La punaife verte a antennes droites.
Longueur 4 lignes. Largeur j ligne.
Celle-ci eft très-allongée Se par-tout de la même cou-
leur verte , en deïTus , en defTous , aux yeux , aux antennes
ôc aux pattes. Ce vert eft pâle. Ses antennes , qu'elle porte
droites en avant , l'une à côté de l'autre , font au moi-ns de
la longueur de fon corps. Ses pattes font auiîi fort longues.
48. C I M E X longus 5 albidus y oculis fufcis ^ fcutello
macula nigra.
La punaife pâle a taches noires fur l* écujfon, »
Longueur 3 \ lignes. Largeur j ligne.
Sa couleur eft pale & blanchâtre : Tes antennes font" très-
déliées , 6c Tes yeux font bruns. Sur le milieu de fa tête ,
eft une bande longitudinale noire , au bout de laquelle
font les deux petits yeuxlifFes rougeâtres. Le corcelet a
fur le devant trois raies longitudinales noires ; mais de ces
trois, il n'y a que celle du milieu qui aille jufqu'au bout
du corcelet ; \qs deux des côtés Hniftent à une efpéce de
fillon finué 6c crénelé ^ qui traverfe le corcelet d'un côté à
l'autre. L'écuflon a dans fa longueur une bande noire ,
qui eft la fuite de la raie du milieu du corcelet, qui, dans
cet endroit , eft plus large oc forme une tache. Les pattes,
le delTous du ventre 6c les étuis font d'une couleur pâle ,
égale par- tout , 6c fans aucune tache.
49. C I M E X oblongus coniciLS _, fufco - cinereus ^ oculis
prominentibus , elytns nervojis.
La punaife grife conique.
Longueur } lignes. Largeur l ligne.
Cette efpéce , fort commune , eft d'un brun pâle, tirant
/
t^ir^
DÈS Insectes. 459
fur le [;ris. Sa tcte cil longuette , avec deux yeux bruns
très-(-iillans. Le corcclec c[\ long, ctroic antérieurement ,
plus large poftcricurcmcnt. Ses étuis ont des nervures t-or-
tcs. ,bes pattes lont un peu jauiî.itics , «!s: fcs antennes (ont
très-Hncs.
50. C I M E X oblongus nigcr j capiu , elyirorum apicc
gaïuhujque fcrruginco-rubris .
La punaife noire a pointa des étuis rouge.
Longueur 3 lignes . Largeur i J ligne.
' Sa^t^d^^eft d'un jaune rouge , avec les yeux bruns , &:
une tache noire longue lur le milieu. Ses antennes ionc
noires. Le corcelet c[\ tout noir 6c lifle. L'écullon a un
petit point rougeatrc à fa pointe. Les étuis ont une grande
tache rouge à leur extrémité , 6c un peu de rouge en
haut , lur le bord extérieur. Le dellous de l'iniecte ell
noir, ainll que içs pattes , tiont les articulations iont rou-
gcatres. Le dellus de l'animal , vu à la loupe , paroit Hne-
ment ponctué.
51. C I M E X oblongus dtro-fufcus , aLiruni macula fiavJ.
La punaife couleur de fuie a ailes jaunes.
Longueur } lignes. Largeur l ligne.
Elle eft toute noire, mais d'un noir matte, brunjobfcur,
&: nullement luilant. Son corcelet elt allez large 6c quatre.
La portion mcmbrancule de les étuis a d.ins la partie iu-
périeure , une grande tache jaune. CXtte efpéce ell très-
aifée à reconnoitre.
51. C I M E X oblongus n'iger , pedibus viridi nigroque
variegatis.
La punaife noire à pattes panachées.
Longueur i 7 ligne. Largeur 7 ligne.
Cette petite efpéce cft en deflus d'un noir luilant. Ses
aîlcs lont aullî noires. Ses partes lont panachées is: entre-
coupées de noir ^ de vert pale.
M m m ij
4<^d HiSTOIREABREGÉE
53. CIMEX oblongus totus ater ^ ails atris.
La punaïfe toute noire.
Longueur 3 lignes. Laigeur i \ ligne.
Sa couleur efl: par-tout d'un noir matte , même fur les
ailes. Son corcelet eil: large ^ plat , prefque quarré Ôc
échancré fur le devant.
54. CIMEX oblongus ater y antennïs fêta terminaùs,
Linn. faun. fuec. n. 677.
Linn. fyfi. nat. edit. io,p. 447, n. 50. Cimex antennis apice caplllaribus
corpore oblongo nigro.
La punaife a groffes antennes terminées par un fil.
Longueur 2 f lignes. Largeur y ligne.
Sa forme eft allongée. Tout fon corps eft noirâtre , à
l'exception des pattes^, c|ui font d'un jaune pâle. Mais ce
qui fait le caractère dirtinclif de cette efpéce , ce font fcs
antennes, dont les deux premiers articles font fort gros,
fur-tout le fécond, qui eîl conlidérable &C allongé en fu-
feau 5 tandis que les deux derniers articles font plus fins
que des cheveux oc de couleur jaunâtre. On trouve cette
efpéce allez fréquemment dans les bois.
55. CIMEX oblongus , znfra n'iger , fupra albo-lacleus ,
antennis crajjis antice porreclis j capite , pedibus anten-
nifque ni gris.
La punaife chanreufc.
Longueur a lignes. Largeur \ ligne.
Cette petite efpéce eft noirâtre en deflous. Tout le
deffus de fon corps eft finement 6c irrégulièrement poin^
tillé , 6c il efl: d'un blanc de lait , à l'exception de fa tête ,
qui efl: noire. Sur le corcelet , on apperçoit trois filions
longitudinaux élevés. De plus , on ne voit aucune dif-
tinâion entre le corcelet de l'écuATon , qui font tout-à-
fait joints enfemble. Les pattes font noires-: les anten-
D E s I K s F C T E s. 4^1
nés pareillemcnc noires , ont près de la moitié de la Ion-
gncur du corps, tllcs font i;ro (les , compofées de quatre
ai ticlcs ; les deux premiers courts , i^ le troilicme Fort lont;.
On trouve cette punaile c]uek|uctois en grande c]uantitc
lur le chardon-roland.
^6. CI M E X ex alho fufcoqut cinercus , ely forum ,
tlioracijljiue margine punclaio ^ aniennis fubclavatis.
hinn, fuun. fuec. n. 687. Cimex antcnnis clavatis , elytris thoracifque margine
rccicul.uo-pundatis.
Linn. fyft. nu:, edit. 10, p. 441 1 n. i2. Cimex eljtiis abdomen occuîtantibys
reticulato-pundtatis antcnnis clavatis.
Rtaum. inf 3 , cab. 34 , /i'- 1,2, 3 > 4-
La punaifc tigre.
Longueur i \ lignes. Largeur 7 ligne.
La forme de celle-ci approche de celle de la prcccdcnte,
mais fes antennes (ont tresdilfcrentes. Sa tête c\: le ded'ous
de (on corps lont noirs, bc fes pattes font brunes. Le cor-
celet eil noir au milieu , îS: blanc fur les cotés. Outre cela ,
on voit lur la longueur de ce corcclet, trois illlons élevés,
comme dans l'elpéce précédente ; mais les deux des cotés
ne vont pas julqu'à la tête. Les étuis (ont blancs, diapha-
nes, imitant le réleau, avec leurs bords ponclués de noir.
1.CS antennes ont leurs deux premiers articles courts ; le
troiliéme très-long, 6c: le quatrième court 6c Fort gros,
ce qui donne à l'antenne la figure d'une mall'ue. La larve
de cette punaile habite l'intérieur des Heurs du chamœ-
drys , qui avant de s'ouvrir, paroiilent plus groll'es lîk: plus
gonHécs qu\i l'ordinaire, lorlque cette larve y cil rcnFer-
mee.
57. CIMEX antcnnis clavatis , ihorace elytrifaue corpore
piulto latioribus , diaphanis , rciiculatis , fajcia duplici
tranjverfa.
La punaifc a fraifc antique.
Longueur i j ligne. Lxrgeur l ligne.
Rien n'cll plus iingulier que cette clpéce, qui approche
4<Î2 Histoire abrégée
un peu des précédentes. Sa tête eft brune ëc petite. Son
corcelet , femblable à celui de la précédente , a des rebords
larges, diaphanes, membraneux, réticulés, qui forment
des ailerons fur les cotés, èc vont même recouvrir la tête.
Les étuis pareillement larges, débordent aufli le corps,
de font de même membraneux , réticulés , & de plus char-
ités de deux bandes brunes tranfverfes. Les antennes ref-
lémblent à celles de l'efpéce précédente, iî ce n'eft qu'elles
lont plus fines ëc plus longues , égalant au moins les deux
tiers du corps. Les appendices des étuis de cet infeclie, &:
fur-tout ceux de fon corcelet, forment une elpéce de
fraife autour du col de l'animal , telles que nous en voyons
dans les anciens tableaux de femmes.
r
p€ ï ^ r^ cv 58. C I M E X luieans pedibus ant'icis brevijjimis , cœtc^
ris anunn'ifquc filiformibus longijjlmis ^ albo fufcoque
vnriis.
IStnn. faun. fuec. n. 683. Cimex linearîs , pedibus quatuor, antennifque lon-
giflimis , albo fufcoque variis.
Linn. lyji. r,at. edit. lO ^ p. 450 , n. 83. Cimex linearis , pedibus antlcis bre-
viiîimis craflîs inflexis.
Frifch. germ. y , p. il , i. 6. Cimex arborum oblcngus , alarum fignatura alba.
La punaife culiclfôrme.
Longueur % Lignes. Largeur y ligne.
Cette punaife a l'air d'un coufin ou d'une petite tipule.
Son corps eft long & très-étroit. Sa tête eft alFez grande,
avec une trompe un peu en arc recourbée en delîous. Son
corcelet eft allongé ôc cylindrique. Les étuis , qui font fort
longs, ont leur partie écailleufe fort petite, &; la partie
membraneufe très - grande. Les pattes de devant font
courtes & plus grofles que les autres. Les quatre de der-
rière & les antennes ^ font plus fines qu'un fil de foie , 'ôc
très-longues, ayant deux fois la longueur du corps. Tout
l'infecle eft entrecoupé &: panaché de blanc 6c de brun.
Cette efpéce fe trouve fur les arbres, où elle vacille & fe
balance perpétuellement, comme les tipules, à caufe de
DES Insectes. 465
la fincffe de (es pacrcs , tjui fcmblcnc pouvoir l\ peine
porter Ion corps.
59. C I M E X linearis fupra nigcr , pcdibus anucis brc-
vijjlmis. Linn. fdun. fucc. n. 684.
l.inn. fyjl. nui. tdlt. lO , />. 450 , n. 81. Cimcx lacuflris.
Frifch. ^eim. 7 , f . ao.
Btitdt. natur. c. i6 , /. l. D.
Bûuh. ballon, p. ii^,/. I. Infci^lum tipula diftum.
Lift. ub. mut. t. ^ y f. ^.
Riij. inf.p. ^7j n. I. Cimex aquaiicus figuVx longloris.
La punarfe nayade.
longueur 4 lignes. Largeur j ligne.
Ses antennes noires font prefquc Je la longueur de la
moitié de ion corps. Ses yeux font gros &: laiiians. Son
corcelct eil allongé , avec trois lîllons un peu élevés en
deilus. W ell d'un uoir mactc, ainli que les ctuis. En re-
gardant l'infecle à Ja loupe, on voit un peu de pouilîere
jaune fur ces étuis. Le delîbus de l'infecte , vu à un certain
jour, paroît blanchâtre. Les pattes de devant font cour-
tes, &. les quatre autres fort longues. On voit cet inlcc^c
courir fort vite fur la (urface àes eaux tranquilles des ma-
res & des ba/îins. Ce qu'il y a de iingulier, c'elt qu'il s'ac-
couple fouvcnt avant que d'être parfait , n'ayant encore ni
ailes ni étuis.
60. CIMEX l'incar'is nigricans comprejfus , capiic cylin-
draceo , pedibus anucis hrt'vijfimis.
Linn. faun fucc. n. 685. Ciinex linearis nigritans , comprefTus , pedibus an-
ticis breviflimis.
Linn. lyft. nat. cdii. 10 ^ p. 4S0 , n.,82. Cimcx ftagnorum.
Ptti\. ga[. 1^ , r. 9, /. 12. Tipula londinenfii anguAillima.
La punaife aiguille.
Longueur 5 lignes. Largeur ^ ligne.
On voit par les dimcnfions de cette pun.iife, qu'elle
eft longue ^ très-étroitc ; elle rcllemble .i une ai-^uiile
un peu grolle. Sa te ce , qui hiit piciquc le tiers de fa ion-
4^4 Histoire abrégée
gueur , efl étroite, cylindrique, un peu plus groiïe feule-
ment vers les deux bouts , avec des yeux aflez petits , fail-
lans fur Jes côtés, &c pofés vers le milieu de fa longueur.
Les antennes, auffi longues que la tête, font très-fines.
Il en eft de même des pattes toutes affez longues , à l'ex-
ception des premières , qui font courtes , moins cependant
que dans l'efpéce précédente. Le ventre long, ôc un peu
plus large que le refte du corps , eft applati. Tout l'infecte
ci\ d'un brun noirâtre ; on voit feulement des petits points
blanchâtres de diftance en diftance fur les cotés du ventre.
Cette punaife marche fur l'eau comme la précédente , mais
elle coure moins vite.
Seconde Fa mille.
.-- /r Kv' 6i. C I M E X fubromndus viridis.
L'inn faun. fuec. n. 648. Cimex fubrotundus viridis , margine undlque flavQ.
Linn. fyft. r.at. edit. 10,/?. 445,0. 37. Cimex juniperinus.
Rtij. inf. />. «j},/!. I. Cimex fylvertris viridis.
La punaife verte.
Longueur 5 7 lignes. Largeur 3 \ lignes.
La forme de cette punaife eft ovale. Quant à fa couleur,
elle eft toute verte , mais le deflus de fon corps eft d'un
beau vert, & le deffous d'un vert jaunâtre, ^qs antennes
font compofées de cinq articles, dont le premier eft très-
court, &: les quatre autres font aiTez longs. Le dernier
article eit d'une couleur un peu fauve , les autres font
d'un vert pâle. La trompe éfilée ôc pointue , eit couchée
fous le ventre , entre les pattes , & va jufqu'à la der-
nière paire. Elle efh formée de deux filets , compofés
chacun de quatre pièces , 6c entre ces deux filets , vers
le haut, fe trouve la langue de l'animal, plus courte des
deux tiers que la trompe. La tête eft platte, plus longue
que large, avec les deux yeux à réfeau fur les côtés, &
poftérieurement, deux petits yeux lifles. Ce corcelet eft
large, avec des angles obtus, qui avancent furies côtés.
L'éculTon eft grand, 6c fa pointe déborde le côté intérieur
de
DES Insectes. 4^^
de la partie écaillcurc des étuis. La tcte, le corccicr, i c-
ciilloii «!:^ Icii cruis lotit iîncmcnt »S: irrcgulicTcmctu pojii-
tlllcs , ik. le foiul de CCS points clk noirâtre. La partie
niembraneufe des étuis ell tranfparente 6c fans couleur. Lls
aîies iont plus brunes, fur- tout au coté extérieur. Le dell'us
du ventre, fous les ailes , cù. brun. Tout le dclî'ous, ainli
c]ue les pattes, ell d'un vert jaunâtre. On apper(joit auHi
un peu de cette même couleur (ur les bords du corcclec
ik. à \.i pointe de l'écuilbn. Cet infecle pue très-fort. On le
trouve à la campagne <î^ dans les jardins , fur-tout fur les
;;roieiIliers.
61. C 1 M L X oviitus , thoracc obtufc angidato ^ h virldi
ruh roque ne h u lofas.
L.i punaijt vcnc lavée de rouge.
Lon^uiur 6 lignes. Lirgtur 3 ^ in^nes.
^cs antennes font toutes noires. Sa tête efl allongée , 6c
fon corceleteft large, avec des angles faillans , moull'es à
leur extrémité. L'éculFon efl: aullî long que les étuis. Ceux-
ci , ainfi que le corcelet , l'écullon ôc \\ tcte lonc verrs ,
lavés plus ou moins de rouge. Le dellous de l'infecle eit
d'un vert p.ile , i\: les pattes (ont rougeâtres.
63. CI M EX fubovatus vlridis j angulis thoracis acuiis
rubns aptce nigris , abdonâne fubtus acuto. '\
Rjj. inf. p. 54, n. 3. Cimcx fylvcftris leucophxus , corpore paulo longiore &
angulhore , fcapulls acuti'^ribiis, macula in centro crucis pa'.lidiore.
La punaife verte a pointes du corcelet rouges.
Longueur 6 lignes. Large ir 3 lignes.
Elle approche de la précédente ; elle eft cependant plus
allongée , & fa couleur ell d'un vert plus pale. De plus , (a
tête , fon corcelet , (on éculfon 2c (es étuis , (ont pondues
plus fortement. Le corcelet de celle-ci cil large , avec des
angles aigus , (aillans 2c très-pointus lur les cotés. Ces
pointes (ont d'un beau rouge, is: leur extrémité cft noire.
Tome J, N n n
^66 Histoire abrégée
L'écuiîon eft grand ; il ne va cependant que jufqu'au com-
mencement de la partie membraneufe des étuis. Le def-
fous de l'infecle eil: jaunâtre, lavé en quelques endroits
d'un peu de rouge ; mais le defTus du ventre eft aflez char-
gé de cette dernière couleur, qui paroît à travers les aîles
de h membrane des étuis. Sur la tête , on apperçoit très-
diftintStement deux petits yeux iiiîès, outre les yeux à ré-
feau.
64. CÏMEX fufcus y amennis abdominifque margine
nigro croceoque variegatis.
Linn. faun. fuec. n. 650. Cimex grifeus , abdoininis margine nigro maculato.
Linn. fyft. nat, fdh. 10 , p. 445 , n. 34. Cimex baccaruin.
Raj. inf. p. 54 , n. 2. Cimex fylveflris, corpore brevicri , fufcus, fcapulls
magis extantibus , macula è flavo rubente in centro crucis dorfalis.
Jùnjï. inf. t. IJ i f. 9.
LilL tab. mut. t. % ,f. I9.
Lijl. loq.p. 3P^ j «.36. Cimex è luteo virefcente infufcatus , cornicuUs macu-
Jaiis fimiliter ad alvi margines nigris maculis eleganter interftin^lus.
La pjinaife brune a antennes & bords panachés.
Longueur 6 lignes. Largeur 3 lignes.
La couleur de la grandeur de cette efpéce varient ; elle
eft fouvent un peu plus petite que nous ne l'avons mar-
quée. Quant à la couleur, le brun y domine. Quelquefois
ce brun eft un peu jaunâtre & uniforme : d'autres fois l'in-
fecte paroît d'un brun nébuleux ^ par un mélange de taches
jaunes & brunes. Les aîles 6c la partie membraneufe des
étuis varient auffi; tantôt elles font tranfparentes èc nulle-
ment colorées, tantôt elles font parfemées de taches noi-
res; mais ce qui eft conftant dans toutes, c'eft que les an-
rennes, ainfi que les bords du ventre ,qui paflent les étuis,
font variés èc panachés alternativement de deux couleurs ,
noire &: jaune fauve. Le bout du corcelet , qui eft alTez
long, eft auffi ordinairement un peu jaunâtre. Le deffous
de l'infecte eft pâle, fouvent tacheté de noir. Le corcelet
eft large , quelquefois un peu bronzé, & fe termine fur ks
côtés, par des angles mouftes. Cette punaife pue très-fort.
DES Insectes. 4(^-7
Elle vient fur les arbres &: fbuvcnt (ur les grofeillicrs. Llle
mange les autres infectes, même les coléoptères, dont elle
perce les étuis avec la trompe, les lucant enluite. Ses ]>aç-
tes font brunes, Ik on voit fur la tête deux petits yeux liliLs.
65. CA^Yî.\ fufcus j pcdihus abdominifquc limbo liueo
fujcotjue varu'gatis.
La punaife hrunt a pattes panachées.
Longueur 3 liants. Lcrgcur i -j ligne'.
La couleur de cetinfecle ell la même que celle du prc-
cc'dent , li ce n'ell: qu'il clt plus brun ; il n'y a que le
milieu de Ion corcelct qui ait un peu de jaune. Ce corce-
lec eft c^rand, ainfi que l'écullbn. Les antennes lont noi-
res, 6c Je delîousde l'inlecte eft un peu moins brun que le
dellus : mais ce qui caraclérile cette elpccc , c'ell la cou-
leur du bord de Ion ventre «!?\: de les pattes. Le ventre a le
petit bord panaché de jaune &: de brun , ôc les pattes
parailFent aulli panachées, quoique le noir y domine. Le
commencement ou le haut des cuilles ell jaune , ainlî que
le milieu des janU:)es , qui a un anneau de cette couleur.
66. CIMEX nigro ferrugincus ^ fiutello ad anum ufquc
produclo.
La punaife porte-chappe brune.
Longueur 5 ^ lignes. Largeur } ; lignes.
Cette punailc eft par-tout d'un brun couleur de fuie,
Tes pattes leules (ont jaunâtres. Ce qu'elle a de particu-
lier, c'eft que Ton écullon eft fort long, & va jufqu'au
bout de Ion corps, qu'il déborde même un peu par le bas.
Sur les cotés j il eft étroit 6c laille voir une portion des
étuis qui eft de couleur pâle , 6i le bord du ventre qui eft
noir. On trouve cette efpéce lur les leigles , vers le mois
de juillet.
N. B. Il y en a une plus petite que je crois limple
variété de celle-ci , 6i qui i\ci\ dillcre qu'en ce que ; i".
N n n ij
J^ O-nAy
4^8 Histoire abrégée
elle efb un peu plus petite ; i". fa couleur eft plus claii'e ;
3°, les bords du corps , au lieu d'être noirs , font entrecou-
pés de brun èc de couleur pâle : du relie elle reilemble
parfaitement à l'eipéce ci delTus.
^7. C I M E X àter punciatus ^ fcutcllo ad anum ufque
produclo.
La punaife ponc-ckappe noire.
Longueur 5 7 lignes. Largeur 3 lignes.
Sa couleur efl noire par-tout ôc paroît matte, à caufe
des petits points qui iont en delTus , & qui la rendent
comme chagrinée ; du refte cette efpéce reflemble tout-à-
fait à la précédente pour la grandeur , la forme , & en par-
ticulier pour le volume de (on écuffon qui eft auffi long
que fon corps , mais plus étroit. Celle-ci a été trouvée au
milieu de la ville.
.y. 68. CIME X rotundatus ruber ^ fupra fafciis longitudî-
^;^ di-i'_^, nalibus y infra punclis nigris ^ Jcutello amplo totum ftrs
/ •" f- : abdomen tegenie. , • .
La punaife fiamoife.
Longueur 4 lignes. Largeur 3 lignes.
C'eft une des plus belles & des plus fingulieres efpéces
de ce genre. Sa têce, fon corcelet ôc Ion écuflon , font
rayés dans leur longueur , par des bandes alternativement
rouges & noires, comme Tétoffe que l'on appelle fiamoi-
fe. Le corcelet eft large êc un peu bofTu. L'écutTon eil
très-erand ; il va jufqu au bout du ventre , ôc couvre
les étuis dont il ne paroit que le bord. Les étuis font rou-
ges ^ avec leur partie membraneufe brune. Le deflous de
l'infecle efl rouge ^ pondtué de taches noires, &: les bords
du ventre Iont panachés de taches alternativement noires
& rouges. Les antennes font noires. La même couleur
domine fur les pattes qui ont un peu de rouge , principa-
lement aux jambes.
desInsectes. ^^9
6^. C I M E X rotunJdto - ovaius , nigro rubroLj^ue
vdnegdtus , capiic atijque nigris. lAnn. faun. Jute,
n. 66 I.
L'inn. fyji. nat. edit. lo, p, 44^) , n. 43. Cimex ornatus.
La pundift rouge du choux.
Longutur 4 7 /Ignés. Largeur 3 lig-its.
Ses aiuennes font noires , ainll que l.i têcc, qui .1 quel-
quefois un peu de rouge devant les yeux. Le corcclet efl:
rouL;e , avec quatre taches noires prelque quarrées , polées
l'une à cote de l'autre vers le milieu de la longueur. Ces
quatre taches s'avan(j'ant vers le devant, le rcunilîent lou-
venten deux proche la tête. L'écuiron ell noir, avec une
tache rouge, longue , fourchue du coté du corcelet, iS: il
eit termine par une tache plus large du coté de la pointe.
Les écuis lont rouges j avec trois taches ou plaques noires
lur chacun ; içavoir , une petite Ik. ronde vers la pointe
des étuis, une plus grande &: ovale fur le bord extérieur ,
& une troilîéme quarrce , plus grande que les deux au-
tres , placée lur le bord intérieur de l'étui , s'avançant en-
tre les deux autres taches , &. reprélentant avec celle
de l'autre étui une large bande tranfverle placée fur le
milieu de l'infecle. Outre cela, les bords de l'étui qui
touchent l'écuLlbn lont noirs. La partie membraneufe des
écuis eit noire , de même que le dcllous de l'inlecte tJc les
pactes. Les bords du ventre lont panachés alternarivemenc
de noir (Se de rouge. Cette punaile le trouve tr^s commu-
nément lur le choux cvl la plupart des plantes crucileres.
Ses œuls lont en quantité conlidérable lur les Feuilles de
CCS plantes. Ils y lont rangés par bandes lerrées, CJc en les
examinant de près, ils paioilleiu très jolis. Ils imitent
pour la forme un petit baril , dont le haut ^ le bas leroieuc
entourés de bandes brunes, tandis que le milieu de l'u-'ut
ell gris , avec des points bruns très ronds. La lace in-
férieure , ou le fond de l'œuf cil colle lur la feuille, C?C la
face lupérieurc elt brune , avec un cercle gris écroit ,
470 Histoire abrégée
ic un point gris dans Ton centre. Cette partie rupérieure fe
levé, comme un couvercle, quand la petite punaife fore
de ion œuf.
70. C I M E X ovatus , totus niger , alis pallidis.
La punaife noire.
Longueur 4 lignes. Largeur I 7 ligne.
Cette punaife eft par-tout d'un noir foncé ; fes ailes
feules font pâles , & les extrémités membraneufes de fes
étuis , blanches ôc tranfparentes. Ses jambes font très-épi-
neu fes.
71. C I M E X ovatus , fufco-niger alis pallidis.
^' La punaife brune luifante.
,- f'fù/v^. Longueur l \ ligne. Largeur i ligne.
Je ne vois d'autres différences entre celle-ci ôc la pré-
cédente , que la grandeur qui eft beaucoup moindre , & la
couleur qui n'eft pas abfolument noire , mais d'un brun
foncé & luifant , au lieu que l'efpéce ci-defTus eft d'un noy:
plus matte. L'écuiTon eft auiîi proportionnément plus
' grand dans celle-ci : du refte les autres parties font fem-
blables.
72. C I M E X ovatus niger _, elytrorum limbo exteriorc
La punaife noire a bordure blanche.
/ Longueur 2 lignes. Largeur i ligne.
Celle-ci encore femblable aux précédentes , eft toute
noire &: luifante; il n'y a que les étuis qui font bordés
extérieurement d'un peu de blanc. Leur partie mem-
braneufe eft pâle ôc blanchâtre , &; l'écuflbn eft aflez
grand.
73. CI M EX ovatus niger .^ thoracis lateribus ^ elytro-
rumque maculis quatuor albis.
DEsInSF. CTES. 4-71
Linn. /.lurt. fuec. n. 655. Cimex ovatus niger , elytrli nigro alboque varirgatis.
ans aii>is.
L'tnn. ly/l. nat. (dit. 10 , p. t^.\f> , n. 41. Cimex bicolor.
Pctiv. ^a-^oph. p. ai , t. I4, /". 7. CJinicx nigcr noHras alho rracul.itui.
Lift. loq. p. -396 y n. 37. Oiincx ni^cr miculis candidis notatu».
Raj. irtf. p. <!i4 , n. 5. Cimex fylvertris parvus , corporc ronindiorc , colore ni;;ro
Iplendcntc , nucu!ii albis piciu.
/.a punaijc noue à quatre lachts blanches.
Longueur 3 lignes. Largeur 1 lignes.
L.i couleur de celle-ci ell d'un noir bleuâtre. Les bords
de (on corcelec font terminés iur les cotés par une b.mde
blanche. Lqs étuis ont chacun deux taches de même cou-
leur , l'une oblongue 6c irréi^ulicre placée en haut , l'autre
plus bas à la pointe de la partie écailleu(e, moins longue,
mais auilî peu régulière que l'autre. La partie mcmnra-
neule des étuis ell brune. Le dellbus du corps ell tout
noir. Les pattes le (ont aulli avec un peu de blanc aux
articulations.
74. C I M E X ovatus , Cfzrulefcenti - œneus , thorace
iuieola y fcutelU apice , elycrijque puncio alho rubrove.
Linn. faun. fuec. n. 654.
Linn. fy(}. nat. edic. lo, ;>. 446, n. 40. Cimex oleraceus.
Rjj. in]', p. 54 , n. 6. Cimex lylveflris Ruj. i-if. p. ^4, n. 7, Cimet fylvefiris
carulelcens , paulo reliquis minor , cœrulekens paulo reliquis miner &
& rrauis doprciTus. "^ n'^ depreffos , are* icapultirom
Sloitn. hift. 1 , p. 103 , r. 237 , /. 36 , rubra.
37. Cimex minor cncruleus , lineis
albis varius , teftudinis forma.
La punaife verte a raies & taches rouges ou blanches.
Longueur J lignes. Largeur alignes.
Tout le defTus de cette eCpécc efl: il'un noir bleuâtre ou
verdatrCjUn peu cuivreux, avec diHérentes taches ou
raies, tantôt blanches, tantôt rouges. 11 y a d'abord une
raie longitudinale (ur le milieu du corcelet , wwq tache fur
la pointe de l'éculVon , ^ une Iur chaque étui à cote de la
précédente ; entin une petite bande (ur les bords extérieurs
du corcelec 6c des étuis. Le corps en deilous cil noir ,
47 i Histoire abrégée.
ainfl que les patres de les antennes. M. Linn^eus prérend
que la différence de la couleur des taches vient du (exe ,
que les mâles portent ces taches blanches, tandis qu'elles
iont rouges dans les femelles. Il eil vrai qu'on trouve
quelquefois des mâles tachés de blanc , ôc des femelles
avec les points rouges ; mais j'ai aulîî trouvé précifément
le contraire. J'ai vu aulîi des mâles de des femelles accou-
plés enfemble , les uns èc les autres avec des taches
rouges : aind c'cft une fimple variété de couleur, qui ne
dépend point de la diflérence du fexe.
' :, T) vv/Ux>« 75. C I M E X ovatus y vindi-cœruleus œneus.
Linn. fyft. nat, edit. lO , p. 445 , n. 38. Cimcx ovatus cœruleus immacul.atus.
La punaifi verte bleuâtre.
Longueur 3 lignes. Largeur i f ligne.
Ses antennes & fes pattes font noires , tout le relie
de fon corps elld'un bleu verdatre, bronzé êc brillant. Ses
étuis, fon corcelec & fon ëcuilbn Iont ponctués , &: les
ailes font brunes.
•^6. C I M E X rotundato-ovdtus niger ^ capite genubufque
ferrugineis , pedibus faltatoriis.
La punaife fauteufe.
Longueur 1 {ligne. Largeur l l'gne.
Sa tête eft ovale , d'une couleur jaune rougeâtre en
deiTus , avec les yeux &: les mâchoires brunes; fes anten-
nes font longues , fines ôc jaunâtres. Ses pattes de devant
fon,t de la même couleur. Le corcelet alTez cylindrique &:
noir. Le refte du corps eft rond de tout noir; feulement les
genoux des pattes poftérieures font d'un rouge brun. Les
dernières pattes 6c fur-tout leurs cuilTes font plus grofTes
que les autres, &. fervent à l'infecle à fauter.
77. CIMEX ovatus , antice atténuât us ^ fafciis longi-
tudinalibus cinereo-exalbidis , antennis extremo rufis,
Linn.
DES I N' S E C T n S. 473
Linn. faut. fuec. n. 6<^f>. Cimcx ovat.s, anti.e attenuatus, cin reo-cxa!bi-
dus , antennis incarn.iii:>.
Ll/l, tiib. mut. t. !>/. 10.
Raj. inf. p. 56 , «. 6. Mufca cimiformis fexta willugSby.
La pundift h tête allongée. _
Longueur 3 -^ t-.^nes. Largeur i ) ligne.
Cette e(pcce n'a rien de bien fingtilicr pour fa couleur,
qui elt d'un jaune pale ôc blanchâtre , mais ia forme
eil extraordinaire. Sa tcte eil allongée, &c finit en pointe
comme un coin , ou comme la trompe d'une dc-s giolles
e(péccs lie charanlons. Le corcelct ell large , Cfc fait
une fuite continue avec la tête, allant en s^élargillant vers
fa partie poflérieure. Le relie du corps ell ovale. L'ëcuiron
eft alFcz grand. La tcte, le corcelct &: les étuis, font cou-
verts de petits points noirs. Du fommctde la tcte, partent
deux raies brunes, c|ui parcourent le corcelct dans (on mi-
lieu , Se qui ne font féparées l'une de l'autre que par
une petite raie jaunâtre. Ces mêmes raies vont jufquos lut
l'écuilbn , vers le milieu duquel elles dif paroillcnt. Les an-
tennes fontcompoféesde cinq articles, dont les deux pre-
miers font fort courts. Les deux derniers font les plus
longs , &. leur couleur cfl d'un rouge brun.
N A U C O R I S. Nepœfpec. Unn.
LA N A U C O R E.
Art'iculi tarforam duo. Deux articles aux tarfes.
Antenne, hrevijjimx infra oculos Antennes très- courtes , fîtuces
pofitéL. au-delfous des yeux.
Roflrum inflcxum. Trompe courbée en dcHous.
AU quatuor cruciacd. Quatre aîles croifces.
Pedes fcx j primi cheliformes. Six putes, les premières en
forme de pinces d'ccrcvilîcs.
Scutellum prtfcns. Ecullon.
La naucore a bien de la reffemblance avec les punailes ,
dont cependant elle dillérc par beaucoup d'endroits, corn-
Tome I. O o o
474 Histoire abrégée
me le fait voir ia différence de Tes caractères. Ils con-
fiftent j I °. dans la forme de fes tarfes , qui n'ont que deux
pièces , ce qui ne fe rencontre que dans la punaife à
avirons &c dans la pfylle, parmi tous les infectes de cette
fedion ; 2.^. dans la forme de fes antennes qui font très-
courtes, 6c tellement cachées fous les yeux ^ qu'elles font
difficiles à appercevoir , en quoi elle difïére de la punaife;
3°. dans fes pattes , au nombre de fix , dont les premières
ont la figure iinguîiere de pinces , caractère qui lui efl:
commun avec la corife feule; 4°. dans fon écu{îbn,qui la
diilingue de la corife qui n'en a point; 5°. &C 6^. enfin
dans la forme de fes quatre ailes croifées &c de fa trompe
recourbée en deilous. La réunion de ces fix caractères
empêche de confondre la naucore avec tous les autres
genres de cette fe6tion.
Les difl-érentes métamorphofes de cet infedte appro-
chent beaucoup de celles des punaifes. On voit courir dans
l'eau fa larve de fa nymphe. C'eft aufii dans l'eau que
la naucore devient infedle parfait. Ce petit animal eft
vorace ; il fe nourrit d'autres infectes aquatiques , qu'il
perce avec fa trompe , dont l'extrémité eft très-aio;uë.
Nous ne connoifîons qu'une feule efpéce de ce genre.
I. NAUCORIS. Planch. 9, fig. 5.
L'nn. faun. fuec. n. 692.. Nepa. abdoininis margine ferrato.
Linn. Jyft. nat. edit. 10, /'• 440 , n. 6. Nepa ciniicoides,
Fn'j'ck. germ. d ■> p. "^l ^ t, 14. Cimex aquat.cus latior.
Rojel. inf. vol. 3 , fuppUm. tab. i8. Cimex aquaticus.
La naucore.
Longueur 4 , •) lignes. Largeur 5 lignes.
Cet infecte eft ovale , & fon dos eft arrondi. Sa couleur
eft verte 5 panachée de brun. Sa tête eft large, applatie,
avec une efpéce de bec pointu recourbé en defTous. Aux
deux côtés de cette pointe, font les antennes, placées en
deffous proche les yeux. Elles font très courtes , difficiles
à voir , ôc elles paroillent compofées de trois pièces» Le
corcelet eft large. Son fond elt: verdâtre , avec quatr©
D E s I N s r. r T E s. 4-^
ou cinq baniles brunes longitudinales. L'ccuilon cfl alKz
grand. Les ccuis lonc larges , flexibles «Sc croilcs l'un lur
l'autre. Le ventre ell appl.iti îS: iornie prclcjuc le rond.
Ses bords , qui débordent les étuis, comme dans les piin.^i-
(es , lont entrecoupes de vert &L de brun, ik. paroillent
figures en icie, parce que les anneaux débordent ik. avan-
cent les uns lur les auties. Les pactes lont au nombre de
fix. Les premières nailîèntdu corcelec en dellbus, & font
finizulicrcmcnt Hiiurécs. 11 y a d'abord un irros moic^non
court qin tient lieu de cuille ; cnluice une picce lar<>c ,
applatie 6c allez courte, qui tient la place de la jambe; 6c
enrin une troilîcmc , compolce de deux articles minces,
crochue &: pointue , lemblable aux pinces des crabes ,
qui ell le tarie. Les quatre autres pattes font plus minces ,
plus longues j de couleur verte, £c elles n'ont rien de
lingulier. Cet inlecl:e vit dans l'eau. Il pique très-fort avec
la trompe aiguë.
NOTONECTA.
LÀ PUNAISE
Arùculi carforum duo.
AntcnnA breviffimt infra oculos
pojîts.
Rojlrum ïnflexum.
AU quatuor crunatt,
Pedes fex natatorù.
A A ri RONS.
Deux articles aux rarfes.
Antennes trcs-courtes , firuccs
au-delFous des yawx.
Trompe courbce en délions.
Quatre ailes croifccs.
Six pattes en forme de nageoi-
res.
Hculfon.
Scutdlum prifcns,
La punaife à avirons n été ainlî nommée , pnrce qu'elle
rellèmble beaucoup aux punail'es, & qu'en nageant dans
l'eau, elle fe lert de Tes pattes, principalement de celles
de derrière , comme d'avirons pour Te conduire. La ma-
nière dont n.age cet iiifede ell allez linguliere ; il ell fur
le dos 6c prcl'ente en haut le dellbus delon ventre. C'eft
par cette raifon qu'on lui a donné le nom latin de fioiorucia,
O o o ij
47^ Histoire abrégée
Les fix articles qui compofent le caractère de ce gen-
re, le font aifément reconnoître &c diftinguer de tous les
autres infecles de cette ieclion. Celui dont il approche
le plus , eft le genre précédent , dont il ne diffère que par la
forme de fes pattes , qui font toutes figurées en nageoi-
res , applaties de bordées de petits poils fur un de leurs
côtés.
I. NOTONECTA cipùe luteo , dytris fufco croceoque
variegatis jfcuiello airo. Planch. 9 , fig. 6.
Lmn. faun. fuec. n. 688. NotoneJla grifea , elytris gtifeb , margine fufco
pur.6tatis.
Br.idl. natur. t. ^6 ^ f. r. E.
Linn. fyji. n.it. edit, iO,p. 439, «. I. Notoneâa glauca.
Mouffei inf. p. 311 ,fig. orl. 5.
Hofn. inj. r. 12 , /.' ly-
Peciv. ga^cph. t. 72 , /. 6. Notonefta vulgaris nigro pallidoque mixta.
Frifch. germ. 6, p. 2^ , t. 13. Cimex aquaiicus anguftior.
Rofel. inf. \ol. 3 , fuppltm. lab, 27. Cimex aquaticus.
La grande punaife a avirons.
Long'ueur 6 lignes. Largeur 2 lignes.
Cet infecle a une tête alTez arrondie, dont fes yeirx
paroliFent former la plus grande partie. Ces yeux font
bruns ôc fort gros , & le relte de fa tête eft jaune. Au-de-
vant , elle a une trompe pointue , qui defcend &; fe
recourbe entre les premières jambes. Sur \qs côtés, on
apperçoit Ics antennes , qui lont fort petites , jaunâtres , Se
qui partent du dellous de la tête. Le corcelet qui eft
large , allez court &c lilTe, eft jaune antérieurement &L
noir à fa partie poilérieure. L'éculfon eft grand, d'un noir
matteSc comme velouté. Les étuis alTez grands & croifés,
font mêlés de couleur brune & jaune , femblable à la
rouille, ce qui les rend nébuleux. Le deflbus du corps eft
brun , & au bout du ventre, on voit quelques poils. Les
pattes au nombre de fix, font d'un brun clair. Les deux
poftérieures ont à la jambe ^ au tai fe , des poils qui leur
donnent la forme de nageoires, 6c elles n'ont point d'on-
glets au bouc. Les quatre antérieures font un peu appla-
DES Insectes. 4-7
ties , t>i fervent à l'animal pour nager, mais elles ont
au bout lies onglets ôc n'ont point de poils. On voit cet
inlecle dans les eaux tranquilles, ou il nage fur le dos. Ses
deux pattes de derrière, plus longues que les autres , lui
fervent d'avirons. 11 eft très viF &i s'enfonce quand on
veut le prendre , après quoi il remonte à la furface de
l'eau. Il faut le prendre avec précaution pour n'en être pas
piqué, car la pointe aiguë de fa trompe pique très-forc.
2. NOTONECTA cinerea anelytra.
JJnn. faun. fuec. n. 690. NotoneiSà arenulne maf'^nitudinc.
Linn. fyft. nat. (dit. 10, p. 439, n. j. Notoneéta elytris cincreis , maculis fuf-
cis longru Im.ilibus.
Ad. Upf. 1736 , />. 37 > n. 3. Notoneda cinerea vix confpicua.
La petite punaife à avirons.
Longueur 1 ligie. Largeur { ligne.
A peine apperçoit-on dans l'eau ce petit infcvile, qui
paroît comme un point gris. Ses yeux font bruns , le deflus
de Ton corps Tell aufli un peu ; tout le relie eft d'un
gris cendré. Ce qu'il y a de lingulier, c'eft qu'on trouve
toujours cet inlecle fans étuis t)C fans ailes, enlorte qu'il
rcflcmble plutôt à une nymphe qu'à un infecte parfait : du
refte fa formeeft, en petit, precilément la même que celle
de l'efpéce précédente, es: il nage pareillement fur le dos.
C O 11 I X A. Noconeclœ fpec, iinn.
LA C O R I S E.
Articulas tarforum unicus. Un fei>l article aux tarfes.
Anunn± brcyijfims, infra oculos Antennes trcs-courtes , fîtuces
PofitA. au-dcdoiis des yeux.
Roflrum inficxum. Trompe courbée en delTous.
AU quatuor crucïaïA. Quatre .nîles croifces,
Pcdcs f(x , primi c/icliformes y Six |>atces , les deux premières
fojlui natotorii. en fc'rmc de pinces , les dernières
CM nageoires.
y*
Scuiellum nullum. Point d'ccufTon.
La corife a été confondue par quelques auteurs avec la
478 Histoire abrégée
punaife à avirons. Jl eft vrai qu'elle vit dans Tean comme
elle, & qu'elle lui reflemble allez pour la forme & le porc
extérieur : mais les diflérens caractères font voir qu'elle eu
difl^ére beaucoup, &c que ces genres ne doivent pas être
confondus. Les antennes , la bouche , les ailes font à
la vérité les mêmes que dans la plupart des genres précé-
dens , mais outre que la corile n'a qu'une feule pièce
aux taries , en quoi elle diffère de la punaile à avirons, ou-
tre qu'elle n'a point d'écuffon, ce qui la dillingue encore
de ce genre 6c du fuivant , (gs pattes fournilîent de plus un
caractère effentiel. Elles font au nombre de (ix , donc
les deux premières font ligurées comme les pinces des
écreviffes, à peu près comme celles de la naucore , <k les
quatre dernières reprèfententdes nageoires, comme celles
de la punaife à avirons. Toutes ces différences obligent de
faire un genre particulier de la corife.
Nous ne connoillons qu'une feule efpéce de ce genre,
qui vit dans l'eau comme les inlettes précédens , ôc fe
métamorphofe comme eux.
I. CORIXA. Planch. 9, fig. 7.
Linn. fyft. nat. edit. lO ^ p. 43g ^ «. ^. Notonefla ftriata.
Linn. faun. fuec. n. 689. Notoneétd elytris pallidis , lineolis tranfverfis uniulatis
itriata.
Petiv. ga^oph. t. 7a,/ 7. Notone£ta vulgaris comprefla fufca,
Rofel. in/, vol. 3 , fupplcm. tab. iç.
La corife.
Longueur S i lignes. Largeur ^ lignes.
Le corps de cet infedte eft affez applati. Sa têre eft large
&: courte , &. elle eft de couleur jaune ^ à l'exception
des yeux qui font bruns. Sa trompe eft aiguë 6l recourbée
en deffous. Son corcelet eft noir àc luifanc , chargé de
beaucoup de raies tranfverlales d'un jaune pâle. Ses étuis
font flexibles , liffes , &: finement travaillés pour la cou-
leur. Quand on les regarde de près , on voit des raies noires
êc jaunes un peu pâles, ondulées, Ôc la plus grande partie
cranfverfales qui les recouvrent. Les pattes font jaunes, àc
D E s I N s n C T E s. 4-9
je dcirous lia ventre cil d'un brun jaunâtre. Ces pattes
font trcs-lin;^uliercs. Les premières (ont très-courtes cM
comporécs Je trois parties , une platte qui (ert de cuillc,
une Itconde grollc Ôsl longuette _, (]in elt la jambe, ifc une
troilîcme courte i>c globuleuie cjui reprclente le tarfe.
Cette dernière l'ourient deux onglets longs, po(és l'un (ur
l'autre , dentelés ilu cote par lequel ils le regardent ,
^ pointus par le bout , comme les pinces des crabes.
Les fécondes pattes plus longues n'ont rien de (îngulicr,
fi ce n'eft que leurs onglets font déliés , longs (S: parallèles :
mais les dernières pattes (ont larges CJc plus longues que
les autres. Leur dernière pièce ou tarfe , &; l'onglet lui-
même , font barbus des deux cotés, <S: roprclentent une
naiieoire larder aulli cet in(ecle na-^e-t-il très bien dans
l'eau , mais (ouvent fur le ventre , ce que ne fait pas
Ja punai(c à avirons , qui nage toujours fur le dos. On
trouve la corife dans les ruilîeaux &: les mares : elle lenc
mauvais ^ pique très fore
H E P A.
LE SCORPION jiQUATl QUE,
Articulas tarforum unicus. Un (cul article aux tarfes.
AnicnnA thciiformcs. Antennes en forme de pinces
de crabes.
Rojlrum inficxum. Tro'iipe courbée en dcîfoas.
Ai. qiuiiuor c'ucïdit. Quatre aîles croiices.
Pcdes quatuor. Qu.itre pactes.
Le (corpion aquatique a été ainlî appelle , .\ caufe de l.i
forme fmguliere de fts antennes , qui relîcmble .1 des pin-
ces de crabe ou de (corpion. Parmi les caractères de ce
genre qui le diftinguent des autres de cette (edion , certo
forme d'antennes , ainfî que le nombre de fcs pattes, 1er-
vent principalement à le reconnoitre. La plupart des in-
iedles ont fix pattes, ôé ce nombre eft confiant dans tous
4So Histoire abrégée
les autres genres de ia feôi'ion que nous traitons. Le
icorpion aquatique eft le ieul qui n'ait que quatre pattes.
Il elt vrai que (es antennes en forme de pinces , lui lërvent
en quelque façon de pattes , &L lui tiennent lieu de celles
qui lui manquent ; il s'en aide pour marcher : aulii quel-
ques Naturalises les ont ils pris pour de véritables pat-
tes. Mais ce qui prouve qu'ils fe font trompés, c'elf que
ces prétendues pattes ne partent point du corcelet , comme
les véritables , mais naiflent de la tête, comme les anten'
nés. D'ailleurs , li on les regardoit comme des pattes ,
où feroient les antennes de cet infecte ? Le icorpion aquati-
que feroit le feul , qui manqueroit de cette partie ii eiren-
tielle à tous les infeéles.
Nous n'avons que deux efpéces de ce genre , qui toutes
deux fe trouvent dans l'eau , où elles vivent , ainfi que
leurs larves èc leurs nymphes , qui font femblables en
tout à celles des genres précédens. C'efl auffi dans l'eau
que fe trouvent les œufs des fcorpions aquatiques. Ces
œufs qui font allongés ^ ont à une de leurs extrémités deux
ou plufieurs fils ou poils. L'infe£te enfonce fon œuf dans
la tige d'un fclrpus ^ ou de quelqu'autre plante aquatique ,
de façon que Tœuf y eft caché , & qu'il n'y a que ces poils
ou fils qui fortent & qu'on apperçoive. On peut aifément
conferver dans l'eau ces tiges chargées d'œufs , ôc l'on
voit éclore chez loi les petits fcorpions aquatiques , ou du
moins leurs larves. Ces infe£tes font voraces , ôc fe nour-
rlifent d'autres animaux aquatiques , qu'ils percent &:
déchirent avec leur trompe aiguë , tandis qu'ils les retien-
nent avec les pinces de leurs antennes. Ils volent très-
bien, principalement le foir & la nuit, ôc ils vont d'une
mare à une autre, lur-tout quand celle oii ils font com-
mence à fe fécher.
I. HEP A corpore lineari. Planch. lo, fig. i.
Linn. fyfi. nat. edit. lo j p. 441, n. 7. Nepa linearis , manibus fpina laterali
pollicatis.
Moujfa. inf. p. 321 , /. Super lor.
Raj,
DES INSECTES. 4?!
Rjj. inf. p. ^9. LocuOa aquatica mouffcti.
Frifi.h. germ. 7 , tab. 16.
Sw.irntirU. bib. nat. l , t. 3 , /• 9.
Jort/}. inf. t. 15. Lotiina moufT.-t. & cantharis aquatica aldrovand.
Rojil. inf. Vol. "^^fuppltm. tab. 23. Cimcx aquiticus.
Le fcorpton aquatique a corps allongé.
Longueur Ij lignes. Lwgeur 1 /ii'nr.
On voit par les dimcnlions de cet infccle , qu'il ell fort
allonge i5c crès-étroic. Il le parole encore davantage, ayant à
rextrcmicé de Ion corps , deux appendices longues de neuf
lignes, ce qui fait prcs de deux pouces de longueur en tour,
iuv uiie ieule ligne de largeur. Sa couleur ell brune , un peu
verdatre. Sa téce eft fort petite , uniquement compolée de
deux yeux ronds, fort faillans, ai d une trompe pointue 6c
fort aiguë , qui n'ell pas longue , 6: que Tinlccle recourl^e
Souvent en deiîous. Le corcclet eft tort long , cylindrique,
cependant un peu plus rétréci vers (on milieu , & plus
renrié proche les étuis. De la jonctlioadu corcclet avec la
tcre , partent deux clpéces d'anrenncs , qui Font en même
tems l'ofhce de pattes, compolées de trois pièces, dont la
dernière eft courte, crochue, ^ le replie comme les
pinces des crabes. Les étuis longs & étroits, font croifés îîc
couvrent les deux tiers du ventre ; lous ces étuis l'ont les ai-
les. Le ventre en dellus eft rouge. Les pattes au noniore de
quatre, partent de delTous le corcclet, proche les unes des
autres. Elles font fort longues, minces, comme celles des
faucheurs, très-unies, ce compolées de trois pièces, la
cuille, la j:imbe ^c le tarie ou pied , (]ui elt termine par deux
petites grilles. On trouve cet inlccbe dans les mares.
1. IIEPA corporc ovato.
L'tnn. faun. fuec. n. 691. Nepa abdominls marginc inrcgro.
Unn. fyjl. nat. eJit. \o , p. 440 , n. 5. Ncpa cinerca , thorace inacquali , corpore
ovato.
Bduh. ballon, p. ii^yf.i. Araneus aqiiaticus.
Moujftt inf. p. 311. Scorpio aquaticus. yf^. ord. 1.
Hofn inf l. li , f z , cUit. ait. ■) , t. 4.
Jonjï. inf. t. 1^ , f. I , 1. Storpiones aquailci mouffcti. & tub. 16.
BfoJl. natur. t. 1,6,/". 1. C.
Tome I. P p p
481 Histoire abrégée
Petiv. ga^oph. t. 74./. 4- Scorpio vulgaris aquaticus.
Frlfck. germ. 7 , f . 15.
Raj. inf. 58. Scorpio paluftris ad cimices referendus.
Swamerd. bib. i, r. 3 , /. 4. Ova. fig. 7, 8.
Rofel, inf. vol. 3 , fupplem, tab. 22. Cimex aquaticus.
Le fcorpion aquatique a corps ovale.
Longueur 8 , 9 lignes. Largeur 3 lignes.
Sa couleur eft brune, noirâtre, quelquefois un peu jau-
nâtre. Sa tête ell petite, femblable en tout à celle de i'ef-
péce précédente , mais comme enfoncée dans les épaules,
étant placée dans une échancrure du corcelet. Celui-ci eil
large , prefque quarré , un peu plus étroit cependant
antérieurement. A cette partie antérieure , font comme
deux gros moignons , qui s'avancent, débordent la tête ,
& foutiennent des antennes applaties larges , qui fe termi-
nent par un crochet replié comme dans les pattes d©
crabes. L'ccuflbn eft grand &: brun. Les étuis larges
fecroifent &: couvrent prefque tout le ventre, a l'exception
d'une petite partie. Dans les femelles feulement, le ventre
eft terminé par deux appendices , qui égalent les trois
quarts de fa longueur. hQS pattes au noaibre de quatre ,
font plus groffes & moins longues que dans l'efpéce pré-
cédente. Cet infecte eft commun dans l'eau.
P S Y L L A. Ckermes linn.
LAPSYLLE.
Aniculi tarforuni duo. Deux articles aux tarfes.
Rojlrum peclorale inter primum Trompe naiffant du corcelec
& fecundum par femorum, entre la première & la féconde
paire de pattes.
AU quatuor latérales» Quatre aîles pofées latérale-
ment & formant le toît.
Pedesfaltatorii. Pattes propres à fauter.
Abdomen acuminatum. Ventre terminé en pointe.
Ocelli très. Trois petits yeux lifles.
La pfylle a été ainfi appellée, à caufe de la propriété de
DES Insecte s. 483
finrcr qu'ont Ki plupart des clpcccî» cjui compofent ce
genre, tllc (q tliltinguc .lilcmcnt tics inlcclcs prcccJens
par Ja forme de la bouche, dont la trompe ne part point
de la tête, mais lort du corcclct , entre la première &:
Ja féconde paire de pattes. De tous les genres c]ui conipo-
lent cette lec^ion , il n'y a que le kermès 6c la coche-
nille qui aycnt ce caracl:ere commun avec la plylle : mais
celle-ci le fait allez rcconnoître par les ailes qui lont au
nombre de quatre , au lieu que le kermès bc la coche-
Jiille n'en ont que deux. De plus , la plylle a encore un
autre caracl:ercqui lui ell particulier; ce lont les trois petits
yeux liiîbs qu'on remarque lur le derrière de (a tétc. La
cigale ÔC quelques efpéces de punaile, lont les leuls in-
lecles de cette (eclion où l'on trouve les mêmes petits
yeux, encore ces punailes ^ les cigales de notre Pays
ncn ont-elles que deux, au lieu que la plylle en a trois.
Tous ces diflérens caractères donnent la tacilitc de recon-
noître furemenc ôc fans le tromper les dilFérentes efpéces
de pi y lies.
La larve de cet infecle a fix pattes. Elle relTemble à
rinfecT:e ailé , elle ell allongée de marche alfez lentement.
Sa nymphe en dillére par deux boutons applatis, qui par-
tent du corcelct , ôc qui renferment les ailes qu'on voit par
la luite lur rinlecl:e partait. On rencontre iouvent lur les
plantes ces nymphes , auxquelles les deux plaques de leur
corcelct donnent une figure large , linguliere ôc un air
lourd. Lorlque ces petites nymphes veulent le métamor-
phofcr , elles relient immobiles tous quelques feuilles,
auxquelles elles s'attachent : pour lors leur peau le fend fur
la tcte & le corcelct , 6c l'inlecle parfait lort avec fes ailes ,
laillant fur la feuille la dépouille de i.i nymphe ouverte Cn:
déchirée dans la partie antciieurc. On trouve louvenc
de femblables dépouilles ious les feuilles du figuier.
L'inle£le parfait a quatre ailes , grandes pour Ion corps,
veinées & polées en toîc, avec Iclquclles il vole. De plus ,
il a la propricte de lautci: allbz vivement, par le moyen de
P p p ij
4^4 Histoire abrégée
les pattes poftérieures , qui jouent comme une efpéce de
relFort. Lorfqu'on veut prendre la pfylle, elle s'échappe
plus volontiers en fautant qu'en volant.
Quelques-uns de ces infectes ont des manœuvres dignes
de remarque. Pfuileurs efpéces font pourvues à l'extrémité
de leur corps, d'un petit inftrument pointu j mais caché,
qu'elles tirent pour dépofer leurs œufs , en piquant la
plante qui leur convient. C'eft par ce moyen , que la piylle
du fapin produit cette tubérolîté monllrueuîe 6c écail-
leufe , qu'on trouve aux fommités des branches de cec
arbre, èc qui eft formée par l'extravafation des lues que
caufent les piqûres. Les petites larves fe trouvent à l'abri
dans les cellules que contient cette tubérofité. 11 paroîc
que c'efl: à peu près de la même manière qu'efh produit
le duvet blanc , (ous lequel on trouve ordinairement les
larves de la pfylle du pin. Celle du buis ne produit point
de pareils tubercules , mais fes piqûres font courber èc
creufer en calotte les feuilles de cet arbre ; ce qui , par-
la réunion de ces feuilles recourbées , produit à l'extré-
mité des branches des efpéces de boutons dans lefquels
les larves de cet infette fe trouvent à l'abri. Cette pfylle du
buis j ainli que quelques-autres , a encore une autre lîngula-
rité ; c'eil que fa larve & fa nymphe rejettent par l'anus
une matière blanche fucrée, qui s'amollit fous les doigts
de qui rellemble en quelque forte à la manne. On trouve
cette matière en petits grains blancs dans ces boules que
forment les feuilles de buis, de fouvent on voit un filet de
cette même matière au derrière de l'infecte.
I . P S Y L L A fufea , antennis crajjîs pilojis y alarum
nervis fufcis, Pïanch. lo^ fig. ^.
Reaum. inf. 3 , r. 29 ,/ 17 , — 24. fa ^Ç{r?^^ -
La pfylle du figuier.
Longueur % lignes. Largeur \ ligne.
Cette efpéce, une des plus grandes de ce genre, eft
brune en deiTus , verdâtre en delTous, Ses antennes pareil-
DIS Insectes. 485
lemcnt brunes, iont groilcs , velues, ÔC furpancnt d'un
tiers la longueur du corcclec. bes pattes loiu jaunâtres. Ses
ailes (ont i;randes , deux fois aulli lun;j;ues que Ion ven-
tre. Elles ionc plaeces verticalement fur les cotés, un peu
inclinées, &1 forment enicmble un toit aic;u. Leur mem-
brane ell claire &: Fort tranlparente , mais elles ont des
veines brunes bien marquées, fur-touc vers le bout. La
trompe de cette piylle elt noire ifc prend naillance de la
partie inférieure du corcelet entre la première fie la (econ-
de paire de pattes.
On trouve cet infeclc en grande quantité fur le figuier.
11 laute très-bien. On voit auili lur les feuilles du même
arbre la larve qui le produit. Llle elt large, lur-tout vers le
ventre qui eft ovale. Son corps qui elt applati , a lix pattes,
&i i\i couleur cil verte. Sur les cotés de la poitrine, on voie
deux appendices rondes, dans leiquelles Iont rentermces les
ailes de l'infecte qui doit en fortir. Sa tète a deux petites
antennes, qui fouvent Iont cachées fous les fourreaux
des ailes. Cette tête paroit peu , étant recourbée ious le
corcelet, &: en devant elle le termine par une pointe rine,
d'où part la trompe , qui s'étend plus loin que les jambes
de la première paire. De cette trompe , fort un filet que
l'infecte dirige oii il veut, ik. dont il le (ert pour piquer &
fucer les feuilles. Cette larve change plulicuis lois de
peau. Lorfqu'elle eft devenue nymphe 6c qu'elle veut (e
métamorphofèr pour la dernière fois, elle s'attache à une
feuille, ou elle relie immobile, &c au bouc de quelques
jours, la piylle tort de cette elptice de chrylalide, comme
d'un fourreau. C'ell dans les mois de nvai^^ de' juin ,
que le tait cette dernière transformation.
i. P S Y L L A viridis , iirucnnis fttaccis , alis fufco-
jlavtfcentibus,
Rtaum. inf. 3 , r. 29 , / i , — 13.
La pfyiit du buis.
Longutur X lignes. Largtur { ligm.
48<j Histoire abrégée
Sa couleur eft verte, mais Ces yeux font bruns, Se les
petits yeux lifTes font faillans &C rougeatres , comme dans
l'efpéce précédente. Sur le corcelet, il y a auiîi quelques
taches rouges. Ses ailes, d'un grand tiers plus longues que
le ventre , forment un toit aigu , 6c font d'une feule cou-
leur roulTe claire. Elles lailTent la partie antérieure du ven-
tre à découvert, ne fe rencontrant de ne fe touchant que
vers leur milieu. Les femelles ont à la queue une pointe
grolle ôc alTez longue.
Cette pfylle qui laure très-bien , fe trouve fur le buis , le
iilaria èc les arbres toujours verds. La larve qui la produit,
habite ces feuilles concaves de creufes qui forment des
efpéces de boutons au bout des branches du buis. Quand
on fépare ces feuilles , il eft aifé de trouver ces larves
au nombre d'environ une vingtaine à la fois , dans un
duvet blanc. Les plus petites font rougeatres avec la tête
& les jambes noires, tlles deviennent enfuite ambrées ,
avec la tête,' les antennes , les jambes, Se deux rangs de
points noirs fur le corps. Enfin _, quand elles ont pris la for-
me de nymphe , elles font vertes avec les fourreaux des
ailes rougeatres.
3. PSYLLA viridis y antennis fctacds , alis aqueis.
La pfylle de Vaûnc.
Je regarderois volontiers celle-ci comme une (impie
variété de la précédente , tant elle lui reflemble. Ses ailes
font plus claires! Les taches du corcelet ne paroilTenc
prefque. point : du refte , elle eft tout-à-fait femblable à la
pfylle du buis. Les femelles ont la pointe de la queue
un peu plus brune. C'çfl fur raûne que j'ai trouvé cette
efpéce. ' '-
4. PSYLLA nigro j luteoque variegata ; alarum oris
in apice fiifcLS.
Linn. faun. fuec. n. 703. Chermes fraxinU
DES Insectes. 487
La pfyllc du fraie.
Longueur i j ligne. Largeur '- ligne.
Sa tccc cft brune 6c ics antennes font fines & fccacces.
Le corcelcc ell brun , un peu noirâtre , avec une bande
tranfverfe jaune antérieurement , & dans le milieu une
raie jaune longitudinale, coupée par plulieurs petites raies
ou points tranlvcrlcs , aullî de couleur jaune. Le ventre eft
noirâtre. Les pattes lont entrcmclccs de brun & de jaune.
l^QS aîles ont leur bord fupéricur un peu brun , mais vers le
bout, tout le bord eft de cette couleur, de même cjuc
quelques taches qui viennent s'y joindre. Ces aîles font au
moins de la moitié plus longues que le ventre. On trouve
cet infe^le communément lut le fruic.
5. PSYLLA pallidc flavefcens ^ ocidis fufcis , alis
aqueis.
Linn. faun. fuec. n- 700. Chcrmes abietîj.
Frifch. germ. 12 , ;>. lo, r. a , / 3. Infei^um tuberculi muricati arboris taxi.
Flor. lapp. p. 218 , n. 347. E.
illuf. pannon. p. 20, 21. Picea pumlla.
Hoffman. fl. aUd. i. Picea pumila.
La pfylU du fipin.
Longueur i j l'gne. Largeur { ligne.
Sa couleur eft jaunâtre , fes yeux font bruns , ôc entre
les deux yeux, on voit un petit point noir. Ses antennes
lont longues i^ létacées. Ses ailes , vues à un certain jour,
paroillent de couleur bleuâtre plombée.
On trouve cet infccle lur le lapin. Il produit au bouc
des branches de cet arbre une monlbruolîtc particulière. Le
bout de \.\ branche piqué par rinleele mère qui y a dcpolé
Tes œuts , s'étend 6c forme une tubérofité écaillcule ,
comme une petite pomme de pin. Sous les écailles de
cette pomme, font des cellules, dans lelquelles Te trou-
vent les petits inlecl:es qui doivent produire l'animal par-
fiiit & aué. Ils lont enveloppés d'un duvet blanc qui Tort
de leur anus. On trouve louvent ces tubcroùtés lur les
4S8 Histoire ABRJÊ G ÉE
fa pins 5 mais il n'eft pas aiiffi aifé d'avoir l'infede parfaic ,
qui fauce Ôc vole très-bien.
6, P S Y L L A lanata pini.
Linn. faun. fuec. n. 699. Chermes pini.
La pfyllc du pin.
Je n'ai point trouvé l'infecte ailé ; mais fouvent j'ai
rencontré les feuilles du pin couvertes de toufles d'un
duvet blanc, ôc fous ce duvet la larve de cette plylle. Elle
a fix pieds, en deflbus elle ell: lifle , fa couleur eft brune,
& de fon dos fort ce duvet blanc. Quoique j'aye confer-
vé plufieurs branches chargées de ces larves, je n'ai jamais
pu avoir l'animal parfait 6c ailé.
7* P S Y L L A fufca , nigro punclata , antennis corporc
longioribus ^ aL'is nervojîs fufco maculdtis.
La pfyllt des pierres.
longueur i \ ligne. Largeur ^ ligne.
Elle efl par-tout d'une couleur brune claire, avec quel-
ques points noirs en deiFus. Ses pattes font longues, éc fes
antennes qui font tines & déliées , le font encore davanta-
ge. Elles furpaflènt la longueur de fon corps , ^ égalent
prefque celles des ailes , qui , elles-mêmes , font d'un
tiers environ plus longues que le corps. Ces ailes font
claires , tranfparentes , chargées de nervures noires àc
de plufieurs taches brunes, 11 y a fur-tout trois de ces
taches plus grandes £c plus remarquables; fçavoir , deux
pûfées le long du bord intérieur & lupérieur de l'aîle, une
en haut, l'autre en bas, ôc une autre lîtuée au bord exté-
rieur vers le bas , vis-à-vis la dernière des deux précé-
dentes. Ces taches font oblongues.
On trouve cet infecbe en très-grande quantité , pendant
l'automne ^ fur les vieilles pierres des maifons. Il paroît
qu'il fe nourrit d'un petit lichen qui couvre cqs pierres
^ \qs rend vertes. Souvent elles font couvertes de ces
infecles
DES Insectes. 41^9
infe«flcs &c de leurs larves , qui ne ditî'érent de l'infccle
partiic, que par le dctauc d'ailes.
8. P S Y L L A fufcu j antcnnis fctaceis Lavibus , alis
nervofis.
La pfyllc brune a antennes fitacées & ailes nerveufes.
Longueur l [ ligne. Largeur y ligne.
Cette e(péce ell toute d'un brun châtain. Ses antennes
fines &: déliées, ont \qs deux tiers de la longueur de fon
corps. Ses ailes (ont jaunâtres, avec quelques nervures un
peu brunes; elles (ont polées en toit aigu , Ôc elles ont
trois fois la longueur du ventre. Je ne l(çais quel arbre
ou quelle plante habite cet infecte ^ l'ayant trouvé errant
en plulieurs endroits.
9. P S Y L L A rubra , alis nervofis.
La pfyllc rouge.
Longueur l \ ligne. Largeur j ligne.
Cette jolie efpéce a tout le corps rouge , ainll que
les pattes. Si on la regarde à la loupe, on voit que ia tête,
(on corcelet ôc (on écuilon ont des bandes longitudinales
encore plus rouges. Les ailes font très-diaphanes, avec
des nervures bien marquées. Je ne fçais fur quelle plante
vient cette elpéce.
A P H I S.
LE PUCERON.
Arnculus tarforum unicus. Un (eul article aux tarfes.
Rqflrum ïnflcxum. Trompe courbée en délions.
AU quatuor crcclt \cl nulU, Qiucre aîles droiccs élevées ou
maiiqiKiiu tout-i-fiic.
Pcdcs amhulatorii. Pattes propres à m.ircher.
Abdomen bicorne. lixcrcmicc du ventre j;arnic de
deux pointes ou tubercules.
Parmi les difFcrens cara(flercs qui font reconnoître le
Tome /. Q q q
490 Histoire ABRÉGÉE
genre des pucerons, il y en a un qui ne lui eft commun
qu'avec la corife & le fcorpion aquatique; c'eft de n'avoir
qu'un feu] article aux taries. Un autre cara6lere eflentiel à
ce genre 6c qui eft propre à lui feul , eft d'avoir fur l'extrë-
mité du ventre deux efpéces de pointes ou cornes plus ou
moins longues. Dans quelques efpéces, ces cornes font
longues , droites , dures ; dans d'autres , elles font grofTes ,
courtes 6c femblables à des tubercules : mais elles ie trou-
vent dans toutes les efpéces.
Il y a peu d'inlecles aufîî communs que ces animaux.
On les trouve fur un grand nombre de plantes, prefque
toujours en fociété, & fouvent en nombre très-confidéra-
ble. Ces petits infe£les ont tous (ix pattes grefles 6c me-
nues. Leur corps eft gros, malîif & lourd , 6l ils ne mar-
chent qu'avec peine. Beaucoup reftent très long-tems im-
' mobiles fur les tiges & les feuilles des plantes, èc quelque-
fois cachés fous ces mêmes Feuilles recourbées & comme
figurées en calotte. Les ailes de ceux qui en ont, font gran-
des & plus longues que leur corps. Leur trompe fouvent
très-longue, prend fon origine du corcelet entre les patres
de la première paire, mais il y a fouvent un ftilet qui part
de la tête, & qui eft couché lur la bafe de cette trompe ,
enforte qu'elle paroît naître de la tête ; peut-être ce ftilet
conduit-il à la tête une partie de la nourriture que prend
cet infedle.
Le puceron, quoique très-commun , eft cependant un
des infeiftes qui ofirenc le plus de fingul.irités furprenahtes
poiîr un Naturalifte. On en trouve qui ionr ailes , &L d'au-
tres qui n'ont point d'ailes. On eft tenté d'abord de pren-
dre ceux qui font ailés pour les mâles, ik. les .lutres pour les
femelles , comme nous l'avons déjà vii dans plufieurs
autres infecles. 11 eft vrai que les mâles en ie métamor-
phofant , deviennent ailés, mais ils ne font pas feuls ;
on trouve auiîî des femelles ailées , tandis que d'autres
femelles reftent toujours fans ailes bc font cependant par-
faites , puifqu'elies s'accouplent 6c font des petits. D'ail-
D E s I N s E C T F s. 49 I
leurs, î! efl aire de diilingutrlcs larves 6c les nymj lies (J«s
pucerons (]iji doivent devenir aîirs , d'avec les pucerons
uns ailcb. Ces larves oiu de clia^)ue côté , a la parrie poi^i-
rieure du corcelet, un bouton ou pac^uet qui renternie les
ailes c]ui doivent 1^ développer par la fuite. Ces individus
font mipartaics , on ne les voit point en-^endrer : mais pour
Jcs autres ils s'accouplent ^: tont des petits , loit «ju'iis
ioienc ailés ou non. Voilà donc une première lingularicë
dans ce genre d'avoir des femelles ailées ôc fans ades,
éj^alement parfaites les unes i^i les autres. {Jn2 féconde
iin^ularirc, c'ei^queces inlecles iont ovipares &c vivipares
tout à-la-fois : tantôt ils rendent des œufs oblongs , gros
pour leur corps , d'où lortent par L\ fuite des petits , tan-
tôt 5c plus (ouvenr, on les voit faire des petits vivans. Il
paroît que ces animaux font vivipares pendant tout l'été ,
6i qu'ils ne pondent des œufs que dans l'automne, teins
où fe fait l'accouplement. Ces animaux périilànt l'hiver, il
étoit nécelîàire qu'il reliât des œuts fécondés pour perpé-
tuer leur elpéce. Les petits qui naiiîetit vivans , (ortent du
ventre de la mère le derrière le premier, àc quelquefois la
même mcre en fait quinze &C vingt en un jour (ans paroî-
tre moins groOe qu'auparavant. Si on prend une de ces
mères Se qu'on la prclle doucement , on fait fortir de fon
ventre encore un plus granil nombre de pucerons de plus
en plus petits, qui filent comme des grains de chapelet.
Fnhn , une dernière particularité 6c la plus (inguliere de
toutes, c'ell qu'il lemble qu'un leul accouplement fécon-
de les femelles pour plulieurs gtncrations. Qu'on prenne
un petit puceron dans l'inllant qu'il lort du ventre de
fa mère, qu'on l'enferme en particulier, ayant loin feule-
ment de lui fournir la nourriture qui lui convient , ce pu-
ceron , s'il ei\ femelle , fera bientôt des petits. On peut de
même prendre un de ces petits venus de ce puceron non
accouplé, de ce puceron vierge, s'il el\ permis de le fervir
de ce terme, <5c en répétant la même expérience, on voit
ce petit en faire encore d'aucies. Quelques Nacuralilles
Q44 'i
49 1 Histoire abrégée
ont répété la même obrervation jufqu'à la troifiéme Se
quatrième génération de ces infectes ; & Bonnet en a
obfervé jufqu'à neuf confécutiveSj toutes de cette nature,
dans l'elpace de trois mois. Un pareil fait paroîtroit in-
croyable , s'il n'étoit attefté par les meilleurs obfervateurs
& par des perfonnes les plus dignes de foi. Comment ex-
pliquer un fait auffi fingulier? Nous avons vu jufqu'ici que
les infectes , ainfî que les grands animaux, ne peuvent pro-
duire qu'après un accouplement du mâle ôc de la femelle.
Cette loi paroît confiante dans la nature pour tous les ani-
maux parfaits. Le puceron feroit-il excepté de cette loi ?
Engendreroit-il fans s'être accouplé? Ou feroit-il fécondé
fans accouplement ? Tout ce que l'on peut dire de plus
probable fur cet article , c'eft que la fécondation que pro-
duit l'accouplement fe tranfmet à plufieurs générations de
fuite, qui produifent jufqu'à ce que cette vertu prolifique
s'épuife peu à peu dans les générations fuivantes.
Tous les pucerons, tant ailés que fans aîles, changent
plufieurs fois de peau. C'eft à la iuite de ces changemens,
que les aîles fe développent dans les premiers. Sous leur
forme de larve, à peine diftinguoit-on les endroits où les
aîles dévoient paroître, tandis que dans leur état de nym-
phes , on voit de chaque côté une efpéce de bouton qui
renferme les aîles futures. Il n'en eft pas de même des pu-
cerons, qui refbent toujours fans aîles : toutes leurs méta-
niorphofes fe terminent auxchangemens difFérens de peau:
du refi;e , la forme de la larve , de la nymphe èc de l'in-
fecte parfait j eft précifément la même , ôc il eft impofiible
de les diftinguer.
Plufieurs de ces infedbes font couverts d'une poudre
blanche, & quelques-uns même d'une efpéce de duvet
cotoneux & blanc. L'un & l'autre eft plus abondant, lorf^
que l'infe^le eft prêt à changer de peau. Cette poudre & ce
duvet ne tiennent que légèrement à l'infecbe ôc paroiftent
tranfpirer de fon corps. Outre ce duvet, fouvent on voit
des petites gouttes d'eau à l'extrémité des deux cornes^
DES Insectes. 4.; 3
que le puceron porte fur Ton derrière. Cette eau fuiiite Hc
fort de CCS cornes, qui font creufcs en dedans. LlJc eft
douce &: iucrce. Les pucerons en rendent aufîi une allez
grande quantité par rextrcmité de leur corps. C'ell cette
eau mieileufe qui attire un Ci grand nombre de fourmis fur
les arbres charges de pucerons, ce que quelques anciens
Naturalises avoicnt attribue à une certaine amitié & fym-
pathie , que la fourmi avoir pour le puceron. Ils crovoienc
qu'elle le recherchoit &. qu'elle lui faifoit des carelle-s ,
n'ayant pas approfondi la caule phyfique de cette efpéce
de lympathie, qui cil toute limple.
Nous avons dcja dit qu'on trouvoitcesinfecles en grand
• nombre fur les tiges, les feuilles &: même fur les racines
de plufieurs arbres cfc plantes. Les arbres les plus ch.ugés
de ces inlecles , en loulî'rcnt beaucoup. Les pucerons en-
foncent leur trompe aiguë dans la fubllince de la feuille,
pour en tirer leur nourriture , ce qui fait contourner les
tiges èc les feuilles , & caufe dans ces dernières des cavi-
tés en delîous , des tubérolltés en dellus, 6c mcme dans
quelques-unes, des elpcccs de galles creules, remplies de
ces infecles , comme on le voit Ibuvent fur les feuilles
d'orme , ainll que nous le ferons remarquer dans le dét.iil
des efpéces. Il parcit étonnant que la piqûre légère d'un
(i f)etit animal, puille autant deligurer une plante. Mais
il faut fe fouvenir que les pucerons font toujours en «gran-
de compagnie , qui croît même à vue d'ail , par la fécon-
dité prodigieule de ces inîecl:es. Ainfi, quoique chaque
piqûre ioit légère , le nombre en eft fi grand , lî i Jpété ,
qu'il n'ell plus étonnant que les feuilles en (oient défigu-
rées. Audi les amateurs du jardinage Ck: des plantes, cher-
chent-ils à délivrer de à netoyer les arbres de cette ver-
mine ; mais louvent leurs loins font inutiles, cet inlcc^e
eft li fécond, qu'il reproduit bientôt une autre peuplade.
Le meilleur bc le plus (ûr moyen de l'exterminer, c'cft de
mettre lur les arbres qui en iont attaques, quelques larves
du /wn des pucerons , ou des mouihes apkidivores , dont
494 Histoire a b k i g i e
nous parlerons plus bas. Ces larves voraces dérruifent tous
les jours une grande quantité de ces infecles , d'autant plus
lacilementj que ceux-ci relient tranquilles à: immobiles
auprès de ces dangereux ennemis, qui fe promènent fur
les tas de pucerons, qu'ils diminuent peu à peu.
I. APHIS u/mL Linn. faun. fucc. /z.' 705. Planch. 10,
^eaum. inf. '^ ^ t. i^ , f. 4 ^ ^ , 6 , y.
Le puceron de L'orme,
Ce puceron de la groiTeur d'un grain de millet, eft brun
H. couvert d'un petit duvet blanc. Son corps efl allongé.
Ses antennes (ont grolFes pour la grandeur , Se les deux
pointes de fa queue font fort courtes. Entre ces deux
pointes, on voit (ouvent une petite velicule, qui ibrt de
l'anus. Ses ailes ont le triple de la longueur de tout le corps.
Elles font claires, tranlparentes, avec une petite tache
brune au milieu de leur bord extérieur.
On trouve ce puceron en grande quantité fur l'orme ; il
pique la fubftance des feuilles, pour y dépofer fes œufs,
&L le (uc venant à s'extravafer, forme des veficules fouvent
très-groll'es , creufes en dedans, qui tiennent à la feuille
par un pédicule quelquefois allez étroit. Au bout de quel-
que tems , les petits pucerons éclofent dans l'intérieur de
cette elpéce de nid , ôc après être grolîis , ils font une ou-
verture à la veiicule , dont ils fortent. Si on ouvre ces
veficules avant qu'elles foient percées, on les trouve rem-
plies de jeunes pucerons enveloppés dans un duvet blan-
châtre. Ces petits font verts, mais en groiîiHant, ils chan-
gent de couleur 6c deviennent bruns.
z . APHIS fraxini y nigro viridique variegata.
Le puceron du frêne.
Le mdle a la tête ôc le corcelet noir. Le ventre eft vert ,
avec des anneaux noirs. Les antennes 6c les pattes font
DES Insectes. 495
pannchifes de vert pale 6c de noir. Les aîles font grandes,
diaphanes, fans aucune autre couleur. Ce puceron a les
deux appendices du bout du ventre bien marc^uces. Sa fe-
melle eil toute noire.
3. A P H I S fambuci tota cœruUo-atra.
L/nn. faun. futc. n. 7C7. Aphii fambuci.
Frifch germ, l l , p. 14,/. 18.
Httium. inf. 3 , r. II , y. s , I î.
Liji. loq. p. 397 , n. 40. Cimex exiguui coeûus , cui An ex toto mcmkrinaces
prrgrandes.
Le puceron du fureau.
Cette efpéce eft toute d'un noir marte bleuâtre. Sou-
vent les tiiies du lureau en font couvertes.
4. A P n I S qucrcus atro-fufca.
Le puceron du chine.
Celui-ci eft aiïez j^ros. Sa couleur eft d'an brun noirâtre
& marte. Les appendices de ion ventre font courtes (?c ne
paroillent prelque point. Ses pactes lont fort longues, &
celles de devant lont d'un brun un peu plus clair que le
relie du corps. Je n'en ai point trouvé d'ailés. -
5. A P H I S ace ris , viridis , maculis ni gris.
hnn. fjun. fuec. n. 709. Aphis aceris.
Rtaum. inj. 3 , f . Il , /• y.
Le puceron de l*érable.
Ce puceron eft grand 5c large. Sa couleur efl verte ,
mais le milieu de fii tcte & de (on corcelet lont noirs. Le
dciliis du ventre a quelques rubérofités, ^ fur ia partie
poftcrieure , on voit une tache brune torniéc en ccrur, di •
viléeen deux antérieurement. Les .ippendices de (on ven-
tre (ont fort courts , ce ne lont que deux boutons. Les an-
tennes (ont délices. On trouve cet in(c«i^e (ous les teuillcs
d'érable.
6. APHIS tdiœ , alis , antennis , pedibufjue nigro
pu/icldùs.
49^ Histoire abrégée
Linn.fdun.fuec. n. j\%. Aphis tiliaî.
Frijch. germ. il , p- 13 , ^. 17- Pediculus arboreus in tilia.
Reaum. inf. 3 , r. 23 , /". 7 , 8.
Le puceron' du tilleuL
Le corps de cette efpéce efl allongé. Sa couleur eft ver-
datre; mais des deux côtés de Ton corcelet, on voit des
raies noires. Le deiïlis du ventre a aulîî quatre raies lon-
gitudinales de points noirs. Les antennes ôc les pattes (ont
entrecoupées de blanc & de noir, ôc les ailes bordées de
noir ont outre cela , vers le bord extérieur , fept ou huit
taches ou points noirs.
7. APHIS betulœ ^ marginibus incifurarum abdominis
punciis nigris.
Linn. faun. face. n. 717. Aphis betulae.
Beaum. inf. 3 , f. Xl^f. 2.
Le puceron du bouleau.
Ce puceron eft un des plus petits. Sa couleur eft verdâ-
tre. On voit fur les bords des anneaux de Ton ventre, des
points noirs. La loupe peut à peine faire découvrir les ap-
pendices de fa queue. J'ai toujours trouvé cette efpéce
lans ailes.
8. APHIS tanaced fufca j abdomine nigro - cœruleo
antice viridi. ^\- A ,. _/->
Le puceron de la tanaijle.
La couleur de la plus grande partie de fon corps, eft
brune, fon ventre eft d'un noir bleuâtre, mais en devant, il
eft vert. Les deux pointes de fa queue font aflez marquées.
ç). APHIS acetof(Z y atra^ fifi^^ tranfverfa viridi,
Reaum. inf 3 , p. a86.
Le puceron de Vofeille.
Il eft tout noir , à l'exception d'une large bande verte
tranfverlale ,
DES Insectes. ^^y
tranfveiTalc , qui cil lur le milieu de Ton corps.
1 o. A P H I S pruni.
Reaum. inf. 3 , p. a<^6.
Le puceron du prunier.
II. A P H I S populi nigrœ lanata.
Reaum. inf. 3 , r. z6 ,/. 8 , «; , r. 27 , /. 9 , 10 , il, r. 18 , / 3,4.
Le puceron du peuplier noir.
Ce puceron eft couvert d'un duvet cotonneux blanc,
fort long, dont il ell comme hérilîë. Lorsqu'on l'a dé-
pouillé de ce duvet , Ion corps paroît vert. W dcpofe Tes
œufs (ur les tiges, les pédicules des feuilles, ik: même
dans la (ubftance des Feuilles du peuplier noir. Le i'uc s'ex-
travalant autour de ces œufs , produit des excroilfances
allongées, pointues comme des petits cornets roulés,
c]ui ont (ur le coté , une fente cju'on ne voit qu'en les
prellant.
I i. A P H I S fdgi lanata,
Kcjum. inf. 3 , t. lG ^ f. I .
Le puceron du hêtre.
Celui ci reflemble beaucoup au précédent ; il efl: pareil-
lement couvert d'un duvet cotonneux fort long , dont on
peut le dépouiller, ôc pour lors, il paroit vert. Quoiqu'il
le trouve fur un arbre ditlérent , il pourroit bien être le
mcme que celui du peuplier noir.
13. A P H I S fonchi caudata.
Reaum. inf 3 , t. ai . /. 3,4. 5-
Le puceron du laitcron.
La couleur des pucerons de <:qx.x.q. efpéce varie ; il y en .1
de noirs &: d'autres bronzés. Ces derniers le trouvent moins
fréquemment que les autres j &: il pourroit le faire que leur
Tome I, K r r
498 Histoire abrégée
couleur différente ne vînt que de maladie. En effet , j'ai
fouvent obfervé que ces pucerons bronzés périffoient , 6C
que de leurs corps fortoientdes petites mouches à tarières,
qui y avoient dépofé leurs œufs. Nous parlerons dans la
fuite de ces mouches. Ce que cette efpéce a de particuc
lier j c'ell qu'entre les deux appendices du ventre , qui fon-
grandes , elle porte une petite queue recourbée vers le
haut.
14. A P H I S fiifca , probofcide corporc tripla longlore, -
Reaum. inf. 3 , r. 28 , /. 5 -- 10. ,, //\/^^^^<^^tf^\ p i^Vj '//^^O
Le puceron des écorces a longue trompe,
C'eft fous les écorces des arbres que l'on trouve ce pu-
ceron. Sa couleur brune approche de celle du café. On
n'apperçoit point les appendices de Ion ventre. Mais ce
qu'il y a de fingulier , c'eft la longueur de fa trompe , qui
eft trois fois au moins plus longue que fon corps. L'infecte
la fait paffer entre fes jambes , &: elle déborde de beau-
coup par derrière. 11 peut cependant la raccourcir & la re-
tirer quand il veut.
C H E R M E S. Coccus, linn.
L E KERMÈ S.
Roflrum pectorale intcr pri- Tfompe fortant du corce-
mum ù fecundum par femo- let , entre la première ôc la
rum. féconde paire de pattes.
AU dus. j mdcuîis erecid. Deux aîles droites élevées j mais •
dans les mâles feulemenr.
Abdomen appendicibus fetaceïs. Extrémité du ventre garnie de
filets.
Fœmina foUiculi formant in- Femelle qui prend la iigure
duens» d'une graine ou goufTe.
Nous avons rendu à cet infecSte le nom de ckermès ^ fous
lequel il eft connu , le i^ermès , qui fert à la teinture , &
z
D E s I N s E C T E s. 49 <7
ue 1*0:1 nomme aiilli graine tl'cearlate , étant de ce genre.
a ne lais pourquoi quelques auteurs avoient voulu rranl-
fcrer ce nom à la pi y lie t]uo nous avons dccrire plus haur.
Divers auteurs français ont aulli appelle les inleclcs de ce
genre gal/e-^njeclds , parce que ces petits animaux , iorl-
qu'ils lont immobiles 6c attaches aux arbres, ainli que
nous le dirons , rcllcmblent à ces excroillances connues
fous le nom de galles ou noix de galles. Le caractère de ce
genre eft ailé à reconnoître. La polition lingulierc de ù
trompe ne lui eft commune qu'avec la cochenille &: la
pfylle , Se le kermcs le diltingue aifemcnt de la dernière
par tous les autres caractères , iJc principalement par les
tilets qui lont à l'extrémité de Ton ventre. 11 n'y auroitdonc
que la cochenille, avec laquelle on pourroit confondre le
kermès. Tous les caracl:eres de ces deux genres lont les
nicmes , à l'excepcion d'un leul. Aulli quelques Natura-
lises ont-ils joint enlemble ces infecles Nous avons ce-
pendant cru devoir les diftinguer , moins à caufe des mâ-
les , qui font difficiles à trouver Cn: encore plus à exami-
ner, qu'à caule des femelles. Ces dernières lont lortdilFé-
rentes dans ces deux genres. Cette difiérence Te tire de la
forme que prennent ces femelles. Lorlqu'elles lont jeu-
nes, elles font femblables dans les deux genres , elles cou-
rent fur les feuilles ik: les tiges , ^ elles rclle-mblent , pour
la rigure, à de petits cloportes blancs , qui auroient lix
pattes; mais au bout de quelque tems , la femelle du ker-
nù-s fe Hxe à un endroit de l'arbre ou de la plante, lur lel-
quels elle vit ; elle relie dans ce même endroit, y devient
parfaitement immobile ; enfin Ion corps parvient à le gon-
rier, fa peau fe tend , devient lilVe ; elle fe féche , les an-
neaux s'eft-acent csidilbaroilîeMit; en un mot, elle perd tout-
à-fait la forme 2c la figure d'un inlecl:e , ^ elle rellemble
aux galles ou excroillàncés , qu'on trouve fur les arbres.
C'eli de-là qu'on lui a donné le nom de galle-infecle. La
peau du kermès, ainfi féchée , ne lert plus que de coque
ou couverture , fous laquelle font renfermes les œuh de
il r r ij
joo Histoire abrégée
ce petit animal , comme nous l'expliquerons plus bas. Il
n'en eft pas de même de la cochenille. Outre que les fe-
melles des infectes de ce genre Ce fixent beaucoup plus
tard fur les plantes , lorfqu'elles fe font fixées & arrêtées,
elles ne changent point de forme ; on reconnoît toujours
la figure de l'infe^le; fes anneaux ôc fes différentes parties
font encore reconnoiffables , lors même qu'il n'eft plus
vivant , ÔC qu'il a péri dans l'endroit où il s'étoit fixé.
Examinons maintenant les kermès ^ & voyons en détail
les parties dont font compofés les mâles àc les femelles. Ces
dernières , les plus aifées à trouver, £c fouvent très-com-
munes fur certaines plantes , reffemblent dans leur jeunefle
à des petits cloportes, comme nous l'avons déjà dit. Elles
ont deux antennes , fix pattes , 6c leur corps qui eft blan-
châtre &: comme poudreux , eft compofé de cinq anneaux.
Leur bouche part du corcelet en deftous , entre la pre-
mière paire de pattes. Elle eft compofée d'un mamelon ou
tuyau charnu fort court , duquel naît un filet blanc & dé-
lié, plus long fouvent que la moitié du corps de l'infedte.
C'eft par ce tuyau ou filet , que le petit animal pompe fa
nourriture , en l'enfonçant profondément dans l'écorce.
A l'extrémité du ventre , font des filets blancs au nombre
de quatre ou de fix , (uivant les diflérentes efpéces ; mais
ces filets ne s'apperçoivent aifément , qu'en preflant un
peu le corps de l'infecbe pour les faire (ortir. Pendant les
premiers tems , ces petites femelles nouvellement éclofes,
courent avec agilité iur les plantes , où on les trouve fou-
vent en très grand nom.bre ; mais bientôt après,, elles fe
fixent èc s'arrêtent Iur un endroit de la plante. Alors elles
reftenfimmobiles , & ne quittent plus cette place , où elles
doivent pondre & terminer enluire leur vie. Ce n'eft pas
que dans le commencement ces infectes foient hors d'état
de marcher ; ils pourroient encore le faire pendant plu-
fieurs mois après s'être fixés , comme on peut s'en alîùrer ^
en les détachant légèrement ; mais ces infe£les ne le peu-
vent plus au bout d'un certain tems. Si on détache , vers
DES Insectes. 5ci
la fin de l'hiver , ceux cjii'on a vus le fixer pendant l'au-
tomne , on ne les voit plus marcher ni faire de mouve-
ment, 6v ils périlllnt ians donner aucun li'^nedevie. Lorf-
que ces femelles lont ainli hxces , elles tirent leur nourri-
ture de l'endroit de la plante , ou elles font attachées , par
le moyen du rilet de leur trompe, qu'elles y ont introduit.
Pour lors, elles changent de peau ; elles la quittent par
morceaux , Ians pourtant paroitre faire aucun mouve-
ment. C'ed aullî , dans ce même tems , après que ces in-
fectes (ont devenus immobiles, qu'ils croilîent beaucoup.
Ils ctoient auparavant très -petits, en peu de tems ils ac-
quièrent la gi olleur d'un grain de poivre ik. davantage , àc
même dans quelques elpèces , celle d'un pois. Leur peau
s'étend , devient lillè iS: brune, de blanche qu'elle ctoic
auparavant, ^ ils rellemblent à des tubercules de l'ccorce
de l'arbre. Aulli quelques Naturaliltes les oiu ils pris pour
de véritables tubercules , ne penfant pas qu'un corps im-
mobile , qui paroît inleniible , ik. qui relîbmble fi peu à un
animal , put ccie un inlecle. La figure de ces efiuces de
tubercules ou galles , que reprèfcnre l'infecte , varie lui-
vant les ditlèrentes clpcccs. Les unes lont plus arrondies
de fiizurces en demi-boules ; d'autres font oblon^ues -Se rel-
femblent à une nacelle renverlée. Lorfque les femelles
ont pris cette terme, au bout de quelque tems , elles pon-
dent. Leurs œuts iortent de la partie polK^rieure de leur
corps par une ouverture placée de façon que ces œufs, en
forrant du derrière , repallènt ious le ventre de la mère
qui les couve. Avant la ponte , le ventre du kermès ctoit
immédiatement aj-pliqué contre l'ccorce. A mclure que
ces œufs Iortent , le ventre eft moins tendu ; les œufs pouf
fés entre l'inlecte ^ l'ccorce de l'arbre , repouflent la peau
inférieure du ventie contre celle de dellus , enlorte que
lorlque toute la ponte ell faite , &: que le ventre eil tout-
à-lait vuide, les deux membranes de cette partie fe tou-
chent ; la mère en mourant ne forme plus qu'une efpéce
de coque folide , Ious laquelle les œufs font renfermés.
502 Histoire abrégée
On trouve fouvent en ëcé les arbres chargés de ces coques.
Si on les levé , on trouve defîous une grande quantité
d'œufs. D'autres coques font creafes 6c vuides , ce font
celles dont les petits font éclos. Ces coques, foit (éehes.
Toit fraîches , ne reffemblent nullement à des infectes.
Dans Ces kermès j qui ion t fixés & qui vivent encore , on
n'apperçoitni antentleSjni jambes, ni anneaux; mais lorf-
qu'on les prefTe légèrement, on fait encore très-bien fortit
les filets de l'extrémité du ventre.
Lorfque les petits font fortis de leurs œufs, ils reftent
d'abord Quelque tems après être éclos , fous la coque for-
mée par le cadavre de leur mère , de enfuite ils en lortent
par une fente qui eft à la partie pol-térieure de cette co-
que. C'eft ordinairement dans le commencement de l'été.-
îls fe fixent fur la fin de cette faifon , refte-nt immobiles
pendant l'hiver , ôc pondent &: meurent dans le printems ,
enforte que ces infectes vivent encore pendant un an.
Le mâle de cette finguliere femelle ne lui relTemble guè-
res que dans les commencemens , lorfqu'il eft encore ious
ia première forme. Pour lors,onnepeutdiil:inguer ce maie
d'avec fa femelle. Bientôt après il le fixe comme elle ; il
devient immobile , mais (ans grandir èc prendre d'accroif-
fement. La peau de cette petite larve , ainfi fixée , fe durcit
ôc forme une efpéce de coque , fous laquelle vient la nym-
phe. Lorfque cette nymphe eft métamorphofée , & qu'elle
eft devenue infecte parfait , l'animal fort de fa coque , le
derrière le premier ^ en ioulevant fa partie ou peau fu-
périeure. Cet animal parfait eft très-di fixèrent de fa femelle.
C'eft un animal ailé , fort petit , dont le corps & les fix pat-
tes font rougeâtres , ôc couverts fouvent d'une tarine ou
poudre blanche. Il a deux ailes fort grandes pour fa taille,
de couleur blanche , & bordées d'un rouge vif femblable
à du carmin , du moins dans plufieurs efpéces. A fa queue,
on voit deux filets blancs , quelquefois du double de la lon-
gueur des ailes ; &c entre ces filets , une efpéce d'aiguillon
un peu coutbe , moins long qu'eux au moins des deux
DES I N' S £ C T F S. ^05
tiers. Les larves de ces nialcs avoicnt des trompes (cm-
blablcsà celles que nous avons décrites dans les femelles;
-mais les inleclcs ailes 6c part.iics, qui (orcenc de leurs co-
ques ôc de leurs nymphes, n'en ont point ; on voit leule-
ment à la place de la trompe , deux grains ou mamelons
hémilplicriques, qui IcmMeiit en tenir lieu. Peut-être l'in-
fecle prend il la nourriture par le moyen de ces mame-
lons : peut-être aulli n'a-t il pas beloin de bouche ni de
xrompe, femblable en cela à pluiieurs autres infectes, qui ,
Jorfqu'ils lont devenus parfaits, ne prennent aucune nour-
j-icure, is: ne vivent ious cette dernière tonne, que le tems
qui e(t nécellaire pour féconder leurs femelles. Cette fé-
condation paroît être le principal but de la nature dans Tes
ouvrages ; elle prend toutes les voies propres à la facili-
ter. C'eil pour cette raiion , qu'elle a accordé aux maies des
kermès , des ailes, pour qu'ils pullènt chercher Ôc trouver
Jeurs femelles immobiles , qui les attendent patiemment
■dans l'endroit ou elles (e font fixées.
A peine le malc s'cft il métamorphofé , qu'il fe fert de
•fes ailes pour voler vers les femelles. Ces dernières (ont
beaucoup plus grandes que lui : il le promené pluiieurs
fois fur quelqu'une d'elles , va de la tête à la queue , peut'
être pour l'exciter à entr'ouvrir la fente deltinée .\ rece-
voir la partie du maie. Cette femelle j qui paroît immo-
bile ôc lans vie , n'eft pas cependant inlenlible à ces ca-
relTes ; elle paroît y répondre , ôc pour lors le mâle intro-
duit dans la fente , qui eft à la partie pollérieure de la fe-
melle , cet aiguillon courbe , que nous avons dit le trouver
entre les filets de l'extrémité du ventre.
Peu de tems après cet accouplement , la femelle pond
des milliers d'œufs, qui patient Ious Ion ventre à melure
qu'ils lortent de Ion corps. Ces œufs lont durs , luiians,
rougeâtres , fouvent enveloppés Ious le corps de la mère
dans une elpéce de duvet cotonneux, qui luinte à travers
la peau de l'inledc , Ious la forme d'une poudre blanche
& gluante.
504 Histoire abrégée
On verra dans le détail des efpéces que nous allons
donner, que plufieurs plantes de ce pays font habitées par
des kermès. Peut-être en aurions -nous trouvé un plus
grand nombre , li nous eullions pu rencontrer aifément les
mâles , dans lefquels nous aurions remarqué plus de diffé-
rences Ipécifiques que dans les femelles , qui toutes fe
relîemblent beaucoup. Les pays étrangers donnent auflî
plulieurs kermès ; mais celui qui mérite le plus d'atten-
tion , ell le kermès ou la graine d'écarlate , qui ferc à la
teinture , & dont on tire une belle couleur rouge , la plus
eftimée autrefois ^ avant qu'on fe fervît de la cochenille.
Ce kermès vient fur le chêne verd , oii on le ramafle avec
foin. Outre fon ufage pour la teinture , on s'en fert auflî
dans la médecine, te il entre dans la compohrion d'un
iîrop cordial , connu ious le nom d'alkerme. Les Folo-
nois ont aulfi une elpéce de kermès , commun dans leur
pays, mais rare autour de Paris, qui fert pareillement dans
la teinture ; on l'appelle coccus polonicus _, coccus infeclo-
nus. Nous en parlerons dans un inftant. L'utilité de ces
infectes & de quelques -autres, fait voir qu'on peut fou-
vent retirer des avantages de la connoiffance de ces petits
animaux, ôc que cette étude , qui ne paroît d'abord qu'un
fîmple amufement, n'eil pas cependant à négliger.
: j i.CHERMES radicum purpureus.
Linn. faun. fuec. n. 710. Coccus radicum pnrpureus.
Cornar. diojsor L 4, c. 39. Granum zlchinbitz.
Scaliger. exercit. 325 , n. 13-
Carrier cpit. 69I. Polyfc;onum cocciferum.
C. B.iuhin. pin. i8i. P lygonum cocciferum,
J. Buuhin. hift. 3 , ;^. 378. Polygonum polonicum cocciferum.
Paulin, quadrip. II?. Ova infeâi incogniti.
Raj. hift. pi. 186. Polvgonum polonicum cocciferum.
Ruppi. jen 86. Knawel folio & flore albicante.
Breyn. a£t. phyjico medic. N. C. vol. 3 , app. 5 , f. I. Coccus tin6lorius radicum,
Frif.h. germ. «5 , ;?. 6 , r. a. Cochinella germanica.
Reaum. inf. 4 , mtm. 2 ,/>. 1 , n, 145. Progall-infe6te de la graine d'écarlatte de
Pologne.
Le kermès des racines.
Je
DES Insectes. 505
Je n'ai jamais trouve cet inlecle autour de Paris, ou il
clt iort rare , mais j'en ai vu (]ueK]ucs uns cju'oii y av(/ic
rencontrés îk. ramallcs. Il fe trouve a la racii^e d'une elp.cc
de polygonum , appelle knawcl ^ où il forme un grain
rond de couleur brune rouiicâtre. On le trouve auiii à
la racme de c]ueK]ucs-autres plantes.
1. CHER M ES hcfpcridum. W-
Linn. faun. fuie. n. jri. ('occus hcrpericlum.
Li llire. acl. ac. R. fc. l6;2, p. 14, f. 14.
Frijlfr. germ. 17 , p. il.
Itaum. inf. 4 » f. i »/• omnes.
Ad. UpJ. 1736, /J. 57 , n. 9. PcJiculus clypcatus.
Le kermès des orangers.
On trouve fouvent les oranircrs tout couverts de cet in-
[q'^c , que quelques-uns ont appelle \à punaife des oran-
ircrs. 11 cil ovale , oblong , de couleur brune , is: couvert
d'une elpéce de vernis qui le rend luilant ; il a fix pattes
en-delVous , 6c une cchancrure à fa partie polKrieure.
Ccft un peu avant cette échancrure que font les filets au
nombre de quatre , qui (ortent pour peu que l'on prefie
l'inlecte , ces hlets iont blancs. Celui que nous venons de
décrire clt la femelle. Son maie doit être ailé , mais je
ne l'ai jamais trouvé. Lorlque la lemelle ell jeune, elle
court fur l'oranger, mais bientôt elle le fixe à une place où
elle s'attache , 6: elle groflit en fucant le lue de la feuille ,
par le moyen de la trompe qui eft en-dciVous. Enfin ,
a melure que fon corps augmente , elle perd tout mouve-
ment Cn: même la forme d'mlec\e , les anneaux s'elîacent ,
ce n'ell plus qu'une elpéce de pellicule ieche formée
en calotte , attachée fur la feuille, lous laquelle eit renfer-
mé un nombre infini d'auts. Le corps de la mère leur
fait une enveloppe , de dellous laquelle iorient les petits
lorfqu'ils éclofent. Les orangers , les citroniers , les li-
mons <S: les autres arbres de cette famille, Iont ég IcmenC
attaques par ces infectes , dont le nombre confidérab!^ î s
fait quelquefois languir.
Tome /. S ((
^o6 Histoire abrégée
3. CHERMES clematitis oblongus.
Le kermès de la clématite,
II eft plus grand que le précédent , auquel il reflemble
pour fa forme allongée & la couleur brune. Je foupçonne-
rois beaucoup qu'il ne diiléie pas de celui des orangers,
d'autant qu'il porte iulli quatre filets à fa queue : mais
pour en être allure , il faudroit connoîcre les mâles de
l'une 6: de l'autre efpéce.
4. CHERMES perficœ oblongus. Planch. 10 , fig. 4.
Reaum. if. 4 , r. I j/. i , 2.
Le ktrmès oblong du pêcher.
Le mâle a deux ailes. Son corps efl d'un rouge couleur
de rofe , ou même couleur de chair. Ses ailes iont d'un
blanc gris , bordées d'un peu de rouge. Il porte à Textré-
mité du ventre quatre filets longs. La femelle eft oblongue
&: brune , 6c elle approche des précédentes.
N. B. Cette efpéce 6c les deux précédentes fe reflem-
blent infiniment, àc pourroient bien n'être que des va-
riétés , quoiqu'elles fe trouvent fur des plantes diffé-
rentes.
5 . CHERMES perficce rotundus,
Reaum. inf, 4 , t. 1 ., f. 4,5*.
Le kermès rond du pêcher.
Celui-ci eft arrondi & brun. Il porte quatre filets à fa
queue.
6. CHERMES vins oblongus,
Reaum. inf. 4 , pag. ^o,
Le kermès de la vigne.
C'eft fur le tronc & les branches de la vigne tjue fe
trouve cette efpéce , ôc jamais fur les feuilles. Elle eft
D T. s InSHCTES. 507
oblonc^iie , ovale , de couleur cannelle brune , avec un jk-u
de duvet blanc en tiellous OC (ur Ici côtes. Llle porte à
(a qucuG /ix Hlcts blancs, (]ui (ortent iouvent d'eux-mc-
mes , rwais encore plus quand on prelîe un peu l'animal. Ce
kermès s'attache de bonne heure à la vigne , grollît &
périt, renfermant une grande cjuantitc d'auts (ous fou
corps. Les petits qui en (ortent lont d'abord d'un brun
clair &c tort pâle. Je n'ai jamais trouve le mâle.
7. CHER M E S abicùs rotundus.
Le kcrmts du f^pin.
Il cft touc-à-fait rond & Tphcrique. Sa couleur eft ma-
ron fonce. On le trouve lur les branches de lapin , prin-
cipalement vers les bifurcations de ces branches.
8. CHERMES ulmi rotundus.
Le ktrmcs de l'orme.
Il eft rond, iphérique , brun, de la groffeur & de la
couleur des bayes de genièvre. 11 s'attache aux petites
branches de l'orme, qui quelquefois en (ont (1 chargées,
qu'elles reilemblent ?. des grappes.
9. CHERMES nlix hcmifphccricus.
Reaum. inf. 4 , />. 43. _ ^ .
Le^ kermès du tilleul.
Il reflemble à celui de l'orme : il eft feulement un peu
moins gonflé ôc moins rond.
10. CHERMES coryli hemijphœricus^
Le kermès du coudrier.
Il eft tout- à- fait femblablc au précédent.
11. CHERMES quercâs rotundus fufcus,
Reaum. inf. 4 , t. ^ , f. 1.
SÇC II
5o8 Histoire abr é g é e
Le kermès rond & brun du chêne.
Il ne paroîc pas difl-eier de celui de l'orme.
12. CHERMES quercâs rotundus , ex albo flavefcente
nigroque vanegatus.
Reaum. inj. 4 j f. 5 ,y^ 3 j 4.
Le kermès du chêne , rond ù de couleur panachée.
La coufeur de celui-ci efl: iinguliere. Le fond ell d'un
blanc jaunâtre, fur lequel font trois raies noires traniver-
fes. Entre ces raies, dans les intervalles , il y a des points
ynji£S datnbués auflî tranfverfalement.
13. C H E R Ivl E S quercâs reniformis.
Reaum. inf. 4 , t. 6 ,f. i.
Le kermès reniforme du chêne.
Sa forme diffère de celle de tous les autres , elle ap-
proche de la figure d'un rein. Quant à fa couleur , elle
eft brune.
14. CHERMES quercâs ohlongus ferlco albo.
Le kermès ovale & cotonneux du chêne.
Il efl: de couleur brune, foncée èc piquée d'un brun
plus clair.
15. CHERMES carpini ftrico albo.
Reaum. inf. 4 ^ />. 62 , r. 6 , fig. 5,9, 1 1 .
Le kermès cotonneux du charme.
Sa couleur efl: d'un rouge brun. En-deffous & fur les
côtés , il a un duvet cotonneux blanc affez confidérable»
\G. CHERMES mefpili ferlco albo.
Le kermès cotonneux du néflier.
\\ ne paroît pas différer du précédent.
DES Insectes. 5^9
17. C 1 1 E R M E S arborum llncarls.
Rcaum. inf. 4 , r. 5 , _/. 5 » ^^ > 7-
Le kermès en écaille de moule.
Celui-ci vient fur les arbres. Il cfl: long, dtroic ^ for-
mé prefquc comme une écaille de moule.
18. C II E II M E S ace ri s ovatus.
Le kermès ovale de V érable.
Cette petite efpéce c(l afTcz applatic fie ovale.^ Elle eft
d'un brun clair, ôc a dans Ton milieu une bande longitu-
dinale brune f-oncée , aux deux certes de laquelle lont des
bandes de couleur blanche cendrée \i\\<d (e trouve lur les
feuilles de l'érable du coté du revers de la feuille.
JV. B. On peut ajouter à ces efpéces le kermès du chêne
verd ; chermes ilicis ^ appelle aullî graine de kermès ou
graine d'ccarlatte &: qui s'employe dans la teinture. xMais
cette belle 6c utile elpéce ne (e trouve pas aux environs
de Paris.
C O C C U S.
LA c o c H E N I L L / .
Roflrum peclorale inter pri- Trompe fortant du corcc-
wum & fccundum par ftmo- let , entre la première &: la
rum. (Qco\\<.\e paire de pattes.
AU dut mafLulis j ereclét. Deux .iî!es droites clevc'cs ,
dans les mâles ieulcineiit.
Abdomen appendmhus fctacc'is. hxtrânicc du ventre g-irnie de
filers.
Famina infecli formam fervans. lemeile qui conferve la figure
d'infecte.
Nous avons vu, en parlant du kermès, que la coche-
nille en approche intininient, (]ue (es caracleres lont fem-
blables , ^ qu'elle paroit n'en dilVcrer que par la forme
de la femelle. Celle du kermès prend la Hgure d'une cf-
5IO Histoire abrégée
péce de tubercule , au lieu que la cochenille conferve
toujours celle d'un véritable infecte , dans lequel on dil-
tingue les anneaux ôc les autres parties de l'animal. Cette
reiièmblance de la cochenille avec le kermès , auquel
quelques perfonnes ont donné le nom de galle-infecte , Ta
f^it appeller par ces mêmes auteurs , pro-galle-infecie.
Nous avons mieux aimé lui conierver le nom de coche-
nille lous lequel elle eft connue.
La forme àc la manière de vivre de la cochenille ,
refiemblent aufîi beaucoup à celles du kermès , enforte
que nous nous étendrons peu (ur cet article , pour ne pas
tomber dans des redites inutiles.
Les femelles des cochenilles (ont oblongues, elles ont
deux antennes & iix pattes. Leur corps eil blanchâtre à
caufe d'une efpéce de farine blanche dont il eft couvert.
Leur trompe eft pofée fous le corcelet, entre la première
paire de pattes , comme celle du kermès. Leur corps eft
compofé de plulieurs anneaux ; j'en ai compté jufqu'à
quatorze fur quelques eipéces. A la queue font quatre
filets blancs , qu'on ne voit guères , qu'en preftant un peu
le corps de l'infecte. Cette femelle , après avoir d'abord
couru fur les plantes, le fixe ôc devient immobile, com-
me celle du kermès y mais fans changer de forme ; feule-
ment elle groffit beaucoup, 6c de f on corps fort un duvet
cotonneux blanchâtre , qui lui fert comme de nid , pour
faire fa ponte.
Le mâle de cette femelle eft beaucoup plus petit. Dans
lés commencemens il lui reilemble, mais par la fuite il
devient ailé en fe métamorphofant. Il a deux antenne's
allez longues ; Ion corps 6c (es pattes font rougeârres , 6c
couverts d'une farine blanche. A fa queue font quatre
filets , 6c il a deux ailes fort grandes pour Ion corps.
Ces infectes m'ont tous paru ovipares , quoique quel-
ques auteurs ayent afturé qu'ils étoient vivipares. Je n'en
ai trouvé que peu d'efpéces dans ce pays-ci ; encore la
première que je décris , quoique commune dans nos fer-
desInsectes. 511
res , cfli-clle originairement étrangeie. Les autres pays ca
fournillcnt aulli , mais l'Amcriquc kir-tout, nous donne
l'elpccc de coclieniilec]iu vient iur \ Opuntia ou \à raquet-
te, avec laquelle on tait la belle teinture d ecarlatte inti-
niment fuperieure pour l'éclat à celle des anciens. Peut-
être pourrions-nous tirer nulii quelque belle couleur de
la cochenille de l'orme , qui elk très commune dans ce
pays-ci J&: qui relîemble inhniment à celle d'Amérique.
C'elt ce que les curieux pourroient ellayer.
I . C O C C U S adonidum corporc rofeo , farinacco y alis
faiji^ae niveis.
L'mn. f.iun. fuec. n. 1 169. Pediculiis adonidum.
A.l. Ûpf. 1736, p. ij , n. 8. PeJLuius hypernacu'orum arboreus villofjs.
Ld coclicnilU des ferres.
Cette cochenille, étrangère à ce pays-ci , ne fe trouve
point à la campagne; mais ayant été apportée des pays
chauds avec les plantes de ces climats , elle s'ell: n.-.rura-
lilée dans nos (erres chaudes , ou elle couvre quelquefois
tous les arbullcs , lans qu'on puiflb la détruire , quelque
loin que l'on prenne.
Le maie ell petit, les antennes (ont longues pour (a
grandeur ; (es pattes iS: (on corps (ont rougeatres , prelque
de couleur de rofe , ^ couverts d'un peu de fajrme blan-
che. Ses deux ailes & les quatre Hlets de fa queue (ont
d'un blanc de neige. De ces quatre hlers,deux (ont plus
longs , CS: les deux autres un peu plus coures. Sa femelle
n'a point d'ailes, i^: reiremble pour la forme à un petit clo-
porte. C'eft ce qui l'a fait ranger au nombre des poux par
M. Linna:us , qui ne connoilloit point le mâle. Cette fe-
melle ovale oblontrue , e(l toute couverte d'une farine
blanche ; elle a A*^s antennes un peu moins grandes que
celles du mâle. Ln-delVous elle a (ix pieds. Son corps ell
compo(é de quatorze anneaux , qui ont (ur les ci tes- des
appendices, dont les deux dernières qui terminent la queue,
font plus longues que les autres , eulortc que cette queue
512 Histoire abrégée
paroîc comme bihirquée. C'eil encre ces deux dernières
appendices plus longues , que font les quatre filées de la
femelle, plus courts que ceux du mâle, peu apparens 6c
que l'on ne voit guères fans prelîer un peu le corps de ra-
nimai. Cette femelle court iiu les plantes, julqu'à ce que
étant prête de dépofer fes œut^ , elle s'arrête 6c forme un
nid qui reflëmble à un petit rioccon de coton blanc, dans
lequel elle s'enveloppe pour faire fa ponte. Très peu de
tems après , on voit les petits fortir de cette eipéce de
nid 5 dans lequel la mère a péri. Pour lors tous (ont fans
ailes j mais peu après les mâles deviennent ailés. Les
ferres du Jardin du Roi font pleines de ces infetîles , qui
font très communs dans nos Ifles & au Sénégal.
2. C O C C U S graminis corpore rofco. Planch. lo , fig. 5.
-.Linn. fuun. fuec. n. 72I. Coccus phalaridis.
La cochenille du chiendent.
Je ne connois que la femelle de cette efpéoe, qui relTemble
beaucoup à celle des ferres. Elle eft de même blanchâtre ,
un peu couleur de chair.; couverte d'une pouifiere fari-
neuîe ^ avec deux antennes courtes & iix pattes en-dellous.
On la trouve fur l'efpéce de gramen que M. Linnxus ap-
pelle ^/^^/am. Elle forme le long des tuyaux de ce chien-
dent, des petits nids de matière cotonneufc blanche,
dans lefquels elle dépofe fes œufs. Les petits filets de la
queue ne paroillent prefque point. Son mâle doit beau-
coup reflembler à celui de l'efpéce précédente.
3 . COCCUS ulmi , corpore fufco , ferico albo.
Riatim. //i/. 4 , r. 7 , / I , 2 , 6 , 9.
La cochenille de l'orme.
C'effc fur les branches de l'orme , que l'on trouve com-
munément cette cochenille, qui ell fort femblable à la
belle cochenille de l'opuntia, dont on tire la précieufe cou-
leur du carmin. Celle-ci elf: brune, ovale 5c fe termine
eu
desInsectes. 513
en pointe par Icsdcux bouts. Elle le tixc de bonne heure (ur
l'arbre, ik forme en dclVous &. lur les cotes, un duvet
blanc (is: coconncux daii.s lequel elle paruic enfoncc-e. Lllc
confervc jufqu'à la fin la forme d'infecte, &. l'on dirtinguc
toujours les anneaux de fon corps, quoiqu'elle meure fur
Ja place. M. de lleaumur prétend qu'elle ell vivipare, 6C
qu'on trouve des petits lous Ion corps, mais en petit
nombre, parce qu'ils s'échappent à melurc qu'ils éclolent.
11 établit même cette diiférence entre la cochenille ou
pro-gallc-iniecle, &i le kermès ou galle inleclc, regardant
comme un caraclere de la première, d'être vivipare, 6c
du fécond, d'être ovipare. Pour moi j'avoue que je n'ai
jamais trouvé de petits, mais des œufs fous le corps de
cette cochenille, enforte qu'elle efl ovipare, comme les
deux premières cipéccs de ce genre que M. de Reaumur
n'a point connues, ou du moins, dont il ne parle pas.
Quant au maie de cette efpéce, je ne l'ai point trouvé.
Fin du Tome premier.
Tome 1. Tcc
514 Histoire AB^iciE
HISTOIRE
ABRÉGÉE
DES INSECTES,
SUPPLÉMENT.
Page 64.
Plgmœus 6. PLATYCERUS nigro-fufcus , elytrls
flriads , pedibus fufcls j capite brevl ^ antennis vix
apparenùbus. Entomolog. pj.r. tom. i. pag. 3 _, 6.
Le Platycere mignonette.
Longueur i ligne. Largeur \ ligne.
Cette petite efpéce eft noire, à l'exception de fes
pattes , qui font brunes ; fes étuis font finement ftriés ,
6c les ftries vues à la loupe, iont compofées de petits
points. Le corcelet eft irrégulièrement pointillé , ôc fa
tête eft très-petite.
Page 84, N^. 25, ajoutez en citation:
Melolontha yariabilis, Fabric, fpcc. inf. tom. i.pdg. 4^.
Page 87, avant Copris, ajoutez:
Sukatus 51. SCARABiEUS ater , fupra cojils
elcvatïs ftriatïs. Ent. par, tom, i . pag. 13, 31.
Le Scarabé a côtes.
Longueur a \ lignes. Largeur 1 f ligne.
DES Insectes. pj
La couleur de ccccc pccicc cfpcce cft toute noire :
elle n'cfl rcinart]uablc (]iie par les coces rclevjcs 6c
Jonf;icu(JinaIcs de fcs étuis. Ou la trouve voltigeant fur
les rieurs.
Page 108, après le 12 , Dcrmeflcs , ajoutez :
Suturatus 23. D E il M E S T E S toius niger^fubrotunJus ,
thoracc elytrijque profundè Jlriatis & punclaiis. Ent,
par. I. pag. 23.
Le Dcrmeflc à couture.
Longueur i ligne. Largeur ^ i'gie»
La forme de cet inlecle cfl prefque toute ronde,
fa icte ell très-petite: fa couleur efî noire , &: Ion corcclet
ainli c]ue les étuis font profondément (Iriés ôc canelcs,
avec des points dans le fond des fkries.
Idem.
Tr'ifulcus 14. D E R M E S T E S oblongus fufcus , capjte
nfgro y thoracc cojlis tribus cUvaiis ^ elytris Jlriatis. Ent.
par. I. pag. 23, 14.
Le Dermtfle a tête noire.
Longueur i ^ lignes. Largeur ^ ligne.
Cet inTecle de forme allongée, eft brun, (x tctc
feule elt noire. On le reconnoit ailcment par les trois
cotes laillaïues <.\m font fur fon corcelet. Ses étuis font
ftncs.
Idem.
Fafciatus 25. DERMESTES oblongus nigcr , peJibus
coleoptrisque fulvis , elytrorum fajcid tranjverja nigrd.
Ent. par. i- p^g. 13, 25.
Le Dermefle à bande noire.
Longueur l ) ligne. Largeur ' ligne.
Ce Dcrmefte noir a les pattes 6c les étuis fauves,
jivec une bande noire tranfverlalc fur les étuis. iJon corcclet
Supp. Tom. I. T t t ij
5i<3 Histoire abrégée
eft pointillé 6c l'es étuis ont des ftries formées par des
rangées de points.
Idem.
Scapularis i6. DE RMESTES capite ihoraceque rul^ris ;
elytris nigris , macuLis anticè exiusque rubns. Ent. par.
Le Dermefie a épaulettes.
Longueur l ligne. Largeur \ ligne.
Cette petite efpéce a la tête ôc le corcelet rougeatres,
mais les étuis font noirs, & n'ont qu'une tache chacun
de couleur rouge , placée fur la partie antérieure 6c
extérieure de l'étui. Je n'ai trouvé qu'une leuie fois à
terre ce petit infecle , qui probablement vit fur les fleurs
ainfi que beaucoup de petites efpéces de Dermeftes.
Idem.
e r r Pygmœus 27. DERMESTES ovams teftaceiis , fub-
pilofus oculis nigns. Ent. par. i.pag. 24, 27.
Le Derme fte-puce.
Longueur f ligne. Largeur \ ligne.
Sa forme efl moins allongée que celle àes efpéces
précédentes. Celle-ci eft de couleur puce claire , î^s yeux
leuls font noirs. Vue à la loupe, elle paroît velue 5c
parfemée de très-petits poils.
Idem.
tiS^:::-^ Thorackus 28. DERMESTES ovams; capite ,
thorace pedibusque rubicundis , elytris nigris. Ent. par.
I. pag. 24, 28.
Le Dermejîe-puce a corcelet rouge.
Longueur f ligne. Largeur f ligne.
Cette efpéce relTemble à la précédente pour la forme,
elle eft feulement un peu plus étroite. Sa tête , fon
corcelet 6c fes pattes font rougeâtres j fes étuis feuls
font noirs.
D E s I N s F, C T E s. 517
Idem.
TtJliuUnarius 29. DERMESTES nîger nitcns ovaius ;
elytris pofiicè iiv'idis. Ent. p.ir. i. pjg. 24 , i^).
Le Dcrmcjle- tortue noir.
Longueur a ; lignes. Largeur z /ignés.
Tricolor 30. DERMESTES niger nitens cvùtus ;
clytris pojlicè, lividïs , anticè macula rubrâ. Ent. par. i .
pag. 24, 30.
Le Dermefie- tortue noir a tache rouge.
Longueur 2 J lignes. Largeur i lignes.
Je joins ces deux efpcces c]ui fe rclîemblent parfairc-
mcnc au point que je les crois variétés l'une de l'autre,
ou peut-être ne diflérant que par le fexe. Toutes deux
font ovales , noires , lilles , avec la partie pollérieure
de leurs étuis jaunâtre c?c comme décolorée. La feule
diflcrence qu'on remarque entr'elles, c'ellquela dernière
a vers la partie antérieure cs: latérale de chaque étui,
une tache larsie ik. allez loniiue de couleur rouiieâtre ,
qui partant de ranL;le extérieur , delccnd obliquement
vers la lucure. Cette- tache ne le trouve pas lut l'autre
cfpéce.
Idem.
TcJJellatus 31. DERMESTES niger , maculîs fufcîs ,
piurimis connexis , elytris punciatis. Ent. par. \. pag.
M^ 31-
Le Dermejle a l* échiquier.
Longueur i | ligne. Largeur | ligne.
CeDermefte eft noir, mais fcs étuis qui font pointillés
font ornés de petites taches brunes, donc plulieurs le
réunillcnt , ik: qui forment une cfpéce d'échiquier.
Idem.
Semicoleopterus 32. DERMESTES ater , elytris
marginatis brevibus , pedibus fufcis. Ent. par. 1 . pag.
15 > 3i.
5i8 Histoire abrégée
Le Dermefle noir a étuis courts.
Longueur i \ ligne. Largeur \ l'gne.
Il eft tout noir, à l'exception 6.qs pattes qui font brunes.
Ses étuis ont un rebord , ôc ne couvrent pas le ventre
en entier.
Idem.
Dimidiatus 33. DERMESTES niger y elytris dimidiatis
ponc flavis, Ent. par. i . pag. 2 5 ^ 31.
Le Dermefte a demi-étuis.
Longueur i f ligne. Largeur y ligne.
Cette efpéce toute noire fe diftingue par fes étuis ,
qui font ii courts qu'ils couvrent à peine la moitié du
ventre, 6c qui d'ailleurs ont leur extrémité poftérieure
marquée de jaune.
Pag. 128, ajoutez les deux efpéces fuivantes:
Ater 7. CUCUJUS niger^ oblongus ^ puncîatus ^ elytris
flriatis. Ent. par. i. p^g- 34^ 7-
Le Richard noir allongé.
Longueur 4 lignes. Largeur i ligne.
Cette efpéce eft allez iînguliere, elle a la forme d'un
quarré long 6c trés-allongé. Sa couleur eft toute noire :
les antennes bien feuiliées font courtes 6c n'égalent en
longueur que la moitié du corcelet. Sa tête eft petite
& renfoncée dans le corcelet, comme celle de la plupart
des ôfpéccs de ce genre. Le corcelet à peu- près quarré ,
eft pointillé , 6: fes deux côtés à la partie antérieure
avancent un peu. Les étuis font finement ftriés. Ce
joli infecte m'a été donné vivant , je ne fais fur quelle
plante il avoit été trouvé.
Idem.
Dentatus 8. CUCUJUS niger , thorace punclato ^
pojiice dentaïQy elytris fuie atis. Ent. par, i. pag 34., 8.
DES Insectes. 51J
Le Richard noir chagriné.
Longueur 4 lifjnes. Largeur I tifjne.
La forme de cette elpéce clifîcre un peu de celle de
la plupart dcsclpéces de ce genre ;ellc elt prelcjuc d'égale
largeur tout du long , au lieu que les autres iont plus
étroites vers le bas. Quant à la couleur ce Richarcf ell
noir, il n'y a que les taries de les pattes qui loient
bruns. Ses antennes larges v*c Hgurces en Icie , ne vont
que jufqu'à la moitié de (on corcelet. Sa léte eft ap-
platie , large ^ enfoncée dans le corcelet , dont le
devant paroît un peu échancré pour \\ recevoir. Ce
corcelet ert prelque quarrc, pointillé (^1 comn^e chagriné ,
ifc l'es deux angles pollérieurs (ont aigus, &: (e terminent
en forme de dents pointues. Les étuis pareillement cha-
grinés v^vi chargés de petits points élevés, ont en outre
neuf à dix ilries lonizirudinales (ur chacun. Cet in(ecl;e
a été trouvé au printemps dans les petites lOes que
forme la Seine au-dclîous de Paris , mais je ne lais ou
il habite.
Page 137, après la feizieme ^ dernière cfpéce d'Llater ,
ajoutez les luivantes :
Radiifcr 17. ELATER nigcr y clyiris fufcis ^ rachi nigra.
Ent. par. i. pag. 39, 17,
Le Taupin a bande.
Longueur I \ iig'^t- Largeur { ligne.
Ce Taupin e(l noir &. (es étuis font dcL couleur fauve
avec leur iuture de couleur noire. Ses étuis Iont Ihiés
iic le corcelet ell liile.
Idem.
Melanophtalmos 18. ELATER fufcus ^ oculis nigris.
Ent. par. 1. pag. 39, 18.
Le Taupin fauve aux yeux noirs.
Longueur 3 J lignes. Largeur i ligne,
La couleur de cette elpéce ell brune , les yeux feuls
u
J20 Histoire abrégée
ibnc noirs. Son corcelec eft pointillé ëc les étuis font
ftriés.
Idem.
Fufciis 19. ELATER. toms fufcus ^ tkorace puncîaw ^
elytrls flriatis. E ni. par. i. pag. 35) j 15».
Le Taitpin brunet.
Longueur 4 lignes. Largeur i \ ligne.
Celui-ci eft brun par-tout, Ton corceîet ed: pointillé
2c Tes étuis font ftries. Il y en a une variété dont les
ftries font alternativement plus àc moins marquées.
Idem.
Villofus 20. ELATER fulvus _, velltre levi fafciadm
confperfus. Ent. par. i. pag. 40, 20.
Le Taupin brun velouté.
Longueur 9 lignes. Largeur z lignes.
Sa couleur eft fauve , mais il paroît couvert de petites
bandes de poils courts de légers.
Page 14(3, avant le N°. 8, placez l'efpéce fuivante:
Longicornis -j bis. BUPRESTIS ater ^ elytro fingulo
(iriis ocio lœvibus vix imprejjïs ^ pedibus n'igns ; antennis
fufcis , thorace duplo longionbus. Ent. par. i . />. 42 , 8.
Le Buprefie luifant.
Longueur lo lignes. Largeur "^ \ lignes.
Cette efpéce a plufieurs rapports avec la précédente,
dont elle diffère, \^ . par la grandeur , 2°. par le peu
de profondeur des flries des étuis; 3°. par la couleur
brune de fes antennes qui d'ailleurs font plus longues
& furpaflent deux fois la longueur du corcelec.
Page 153, après le N^. 2^, &; avant Xtl féconde famille
des Bupreftes ^ placez les efpéces iuivantes :
Epifcopalis 27"^. BUPRESTIS totus violaceus^ pedibus
antennifquc fufcis. Ent. par. i. pag. 48, 2^.
Le
desInséctes. jil
Le Buprefle épifcopaL
Longueur ^ lignes. Ljrgeur i { ligne.
Ce brillant Buprcftc ell par-tout d'une belle couleur
violette ; il n'y a c]ue les pattes ôc les antennes t^ui
fuient de couleur brune.
Suturât us i8^. BUPRESTIS niger^ clytris Jîriatis ,
colcoptrorum antica parte fuiurdi^uc lividis. Ent. par, i.
P^g' 49, 31-
Le Buprcjlc a bandes.
Longueur i '- ligne. Largeur \ ligne.
Cette elpéce pourroit bien n'être qu'une variété de celle
n®. 14. Elle cil un peu plus grande, éc la partie antérieure
de Tes étuis ell d'une couleur livide , peut être à caufe
de la contulion des taches.
Marginatus 19"^. BUPRESTIS fuhus , ocul'is ni gris ;
elyiiis nigris pojhtè fulvis. Ent. par. i. pag. 49 , 33.
Le Buj refle bordé.
Longufut 2, liji:es. Lorgiur i ligne.
Ce Biipreile eit de couleur fauve, à l'exception des
yeux cun lont noirs, 6c de les étuis pareillement noirs ,
mais dont la partie podérieure eit bordée de couleur
fauve.
Scapularis 30'*^. BUPRESTIS tcflaccus , cap i te nigro :
clytris flnatis nigris , utrinquc macula anticè. fulvd.
Ent. par. \. pag. 50 ^ 35.
Le Buprcfle tacheté a corcelet rouge.
Longueur z lignes. Largeur l ligne.
Son corcelet eft de couleur rou<ieatre, fa tête cfl noire
ainli que les etuis, qui ont de chaque coté iur le devant
une tache rouizeâtre. Ces étuis font ftriés.
Contracius 31*. BUPRESTIS niger ^ elytns fulvis flnatis ,
jcmoribus latts ^ pedibus valaè J'pinojis. Ent. par. i.
F<^g' 50» 37-
^upp. Tome /. Vvv
J12 Histoire ABRÉGÉE
Le Buprefle Lévrier.
Longueur z f lignes» Largeur j ligne.
Cette efpéce eft noire , à l'exception de fes étuis qui
font de couleur fauve ôc (iriés, fes cuiiTes font plus larges
que dans les autres efpéces, & fes tarfes garnis de longues
pointes ou épines.
Idem.
Lunulams 31^. BUPRESTIS nïger ; elytris flriato-
punclatis i pofiicè maculisdudbus & apice flayis. Erit .
par, I. pag. 51 ^ 39.
Le Buprefie a lunules.
Longueur l | ligne. Largeur ^ ligne.
En général la couleur de ce Buprefle eft noire. Ses
étuis ont des ftries formées par des petits points. Leur
partie poftérieure eft chargée de deux taches jaunes , un
peu en lunules, 5c leur pointe eft de la même couleur
iaune.
^.v.jtvvi- . Pq^^^j.^^ 2^^^ BUPRESTIS totus niger^ elytris flriatis ^
punclis quatuor imprcjjis. Ent. par. i. pag. 52 _, 41.
Le Buprefle flrié a quatre points enfoncés.
Longueur l \ ligne. Largeur { ligne.
Cette petite efpéce eft toute noire 6c fes étuis font
ftriés. Mais ce qui la diftingue , font quatre points
enfoncés , deux fur chaque étui.
Capitatus 34"^. BUPRESTIS totus fufcus , capite nigro.
* Ent. par, \. pcig. 52, 43.
Le Buprefle brun a tête noire.
Longueur l f ligne. Largeur f ligne.
Celui ci eft entièrement brun , à l'exception de fa
tête qui eft noire.
Maxillofus 35^. BUPRESTIS niger^ maxillis thoraceque
ferrugineis : elytris flriatis maculis quatuor luteis. Ent.
par. I. pag. 53, 45.
DIS Insectes. jij
Le Quadrille a mâchoires brunes.
Longueur a j lignes» Largeur I ligne.
Le général de fa couleur cfl noir, mais Ton corccict
& fes mâchoires font de couleur de rouille. Sqs étui%
c]ui font noirs & ftriés font chargés de quatre taches
jaunes , qui forment une eipécc de quarré.
Plateofus 36*. B U P R E ST I S capue cœruleo nitido ,
thorace fulvo ; elytris lutcis JlriatLs , maculis fex airis.
Ent. par. u pag. 5 3 . 47-
Le Buprejîe à plaques.
Longueur 3 lignes. Largeur i ligne.
La tcte de cette jolie efpéce efl d'un bleu brillant ,
& Ion corcelet de couleur fauve. Ses étuis lont jaunes,
ilriés ôc chargés de hx taches noires.
Idem.
Fumofus 37*". BUPRESTIS totus niger y elytris Jlridùs ^
pcdibus fufcis. Ent. par. i. pag. 54, 41;.
Le Buprefîc noir a pattes brunes.
Longueur I ligne. La-gcur 7 ligne.
Cette petite efpéce cft par-tout d'un noir terne, Çq$
étuis Ibnt llriés, les pattes leules (ont brunes.
^rugineus 38*. BUPRESTIS totus n'gro-auratus ,
elytris Jlriaiis , pedibus fufcis. Ent. par. i . pag. 54 , 51.
Le Buprejie cuivreux à pattes brunes.
Longueur 1 i ligne. Largeur ^ ligne.
Sa couleur ed: par-tout d'un noir métallique ^ cuivreux,
il n'y a que (es pattes qui loient brunes. Ses ctuis lonc
ftriés.
Connexus 39*. BUPRESTIS niger, pedibus fulvis ;
elytris fulvis futura marguiecpue pojÏLcâ nigris. Ent. par. i .
p^g- SU 53.
Le Buprefte à future.
Longueur 4 lignes. Largeur l ligne,
V V V ij
(■VX''
3
524 HiSTOiRX ABRÉGÉE
Sa tête, fon corcelet ôc (on corps font noirs, mais
fes pattes font de couleur fauve. Ses étuis font pareil-
lement fauves , mais leur future ÔL leur bord poftérieur
font noirs.
Page 1^3, avant la Bruche, Bruchus ^ on inférera les
efpéces fuivantes :
jRofaceus 44. BUPRESTIS niger /cevis ; tkorace^ amennis
pedibusquc rubns. Ent. par. i. pag. 56, 58.
Le Buprejie rouget.
Longueur 3 lignes. Largeur l ligne.
Cet infe6Ve eft d'une couleur noire & luifante , à
l'exception dQs antennes, des pattes 6c du corcelet qui
font roucres.
Idem.
Ruflicus 45. BUPRESTIS niger punclams ; tJwrace^ capitCy
antennis pedibusquc fufcis. Ent» par, \. pag. 56 _, 59.
Le Buprejie brune t.
Son corps ôc fes étuis font noirs & ces derniers font
j>ointillés; mais {qs antennes, fa tête , fon corcelet 5c
i^s pattes font brunes.
Idem.
Humeralis 4^. BUPRESTIS n'iger flriatus , pedibus
pallidis j elytrorum bajî macula flavâ. Ent. par, i. pag.
57, ^o.
Le Buprejie a nœud d'épaules.
Longueur 3 lignes. Largeur i ligne.
Ce Buprefte eft noir, fes étuis font ftriés Se Çqs pattes
font d'un jaune très-pâle. Sur la bafe de chacun de fes
étuis eft une tache jaune.
Page i(j5 5 avant Lampyris ^ inférez l'efpéce fuivante.
Crudatus 3 . B R U C H U S fufcus jubvillojus , fcutello
albo^ elytris çruce divaricatâ (ilbida, Ent, par. i .^..5 8,3.
desInsectes. 515
La Bruche a Croix de Si- André.
Longueur i lignes. Largeur l ligne.
Cette cfpccc de Bruche cft un peu velue &: brune,
ce qui fait (ortir davanta-^c la couleur de lun tculibii
qui elt blanc. Sur ces ctu's le trouve une clpécc de
croix ou d'X d'un blanc un peu laie.
Page 193, avant Gyrinus ^ ajoutez les cfpcccs fuivantcs:
Hcbrdicus \G, DYTICUS nigcr , capite tkordceque
aniicè fldvis ; elytris lœvibus y macuiis aliquot Lutcis y
nonnuUis connexis. Ent. par. i. pag. 70, \G.
Le Ditiquc Hébraïque.
Longueur 3 v lignes. Largeur a lignes.
Ce ditique eft lifle &c luifant, le devant de Hi tcte
&c de Ion corcelet eft jaune. Sur fes étuis noirs font
quelques taches jaunes , dont plufieurs fe touchant &C
le réuniiîant paroillent former des caraclcres hébreux.
Punclatus 17. DYTICUS thorace flavo macula
nigrâ y elytris fufcls punclïs nigris confenis. Ent. par.
Le Ditique picoté.
Longueur ^ lignes. Largeur 2 \ lignes.
Le corcelet de cette efpéce eft jaune avec une tache
noire , Tes étuis font bruns parfemés de beaucoup de
points noirs.
Marmoratus i8. DYTICUS fufco-pallidus , elytris
externe maculis obliquis , lineisque albis, Ent. par. i.
pag.']o, 18.
Le Ditique marbré.
Longueur z lignes. Largeur i ligne.
Celui-ci eft d'un brun pale, feulement la partie exté-
rieure de fcs étuis c{\ chargée de raies 6c de taches blan-
ches obliques qui imitent une eipéce de m.ubrurc.
^i6 Histoire abrégée
Page 207, avant Leptura^ ajoutez lesefpéces fuivantes:
Comprejjus 11. CERAMBYX niger , comprcjfus ,
fcaber ^ thorace utrinquè fcrrato , pedibus fulvis. Ent,
par. i. pag, 76^ 11.
Le capricorne applati.
Longueur i lignes. Largeur j ligne.
Ce Capricorne eft allongé & fort applati , il eftde plus
raboteux, Ton corcelet qui eft plat , a Tes bords aigus
ôc dentelles en façon de fcie. Tout l'infecte eft noir,
à l'exception des pattes qui font fauves.
Dentatus 12. CERAMBYX fufco-nebulofus ^ elytris
anticc cintreis , apict unidentaas. Ent. par. 1 . Z*^^. 7<j. 1 2.
Le Capricorne a pointe.
Longueur z } lignes. Largeur j ligne.
La couleur de ce petit infe£te eft d'un brun obfcur
& nébuleux , feulement la partie antérieure de fes étuis
eft d'une couleur cendrée. Mais ce qui le fait aifémenc
reconnoître font deux pointes alfez aigus, une à l'ex-
trémité poftérieure de chaque étui.
Nebulofus 13. CERAMBYX fufco-nebulofus , elytris
integris j antlcc ttioracisque medco clnerels. Ent, par.
Le Capricorne nébuleux.
Longueur i y ligne. Largeur y ligne.
Cette efpéce, quoique plus petite, refiemble à la pré-
cédente pour les couleurs , mais outre que le milieu de
fon corcelet eft de couleur cendrée , fes étuis n'ont point
à leur extrémité la pointe qui fe voit dans la précédente.
Page 211, avant féconde famille.^ ajoutez les deux
efpéces fuivantes :
Nebulofa 5*. LEPTURA fufca , fubv illofa , maculis
clnerels marmorata, Ent, par, i. pag. 78 , 6.
desInsectis. 517
La Lepture nébulcufc.
hon^utur 6 lignes. Largeur x '- lignes.
Cette cfpéce eft légèrement velue , fa couleur cfl
brune, mais les taches donc elle ell irrcguliéremcnc
chargée, la font paroitrc comnic marbrée Je gris.
Idem.
Fulvipcs 6^. LEPTURA atra , puncldta ^ pcdibus
fuLvis , thoracc cylindracco. Ent. par, i. pjg, 7^; , 8.
La Lepture a pattes fauves.
Longueur 6 lignes. Largeur i j Hg^if'
La forme de cette efpéce eft étroite &: cylindrique.
Elle eft toute noire 6c pariemte de petits points noirs ,
qui forment fur les étuis des bandes longitudinales ; its
patres feules font de couleur f^iuve. Elle rcllemble A la
Lepture maroquinée^ dont elle diflére par les pattes 6c
la torme de ion corcelet. On la trouve communément
à Fontainebleau.
PagQ ii8, avant troifieme famille ^ :i]Q\xicz les efpéces
luivantes ;
Vidua i-"^. LEPTURA tota atra, dense punclata,
Ent. par. i. pag. Si , lO.
La Lepture veuve.
Longueur 7 lig.ies. Lwgeur 2 lignes.
Sa couleur eft route noire, nullement brillante , ^: elle
eft parfemée d'une intinité de petits points. On la trouve
fur les arbres, & (x larve habite leurs troncs pourris.
Puncluofi iS*. LEPTURA a:ra , dense punclutd ,
fcmoribus rufis. Ent. par. i. pag. 83, 11.
La Lepture maroquinée.
Longueur 6 lignes. Largeur i j Hgnt.
Elle reflemble à la précédente, dont elle diiférc par
la grandeur, 6c par fes cailles rougeatres.
5i8 Histoire abrégée
TurcLca \^^. LEPTURA nigra , elytris antice rufis ^
pofticc lineis quatuor albis arcuaûs. Eut. par. i.p. 83 , 24.
La Lepture aux croijjans d'argent.
Longueur! f lignes. Largeur | ligne.
Cette efpéce refTemble en petit à la Lepture arlequine.
Sa tête &: fbn corcelet font noirs , ôc vus à la loupe ils
paroillent finement pointillés. Ses antennes , qui égalent
les deux tiers de Ja longueur du corps , font brunes.
Les pattes font de la même couleur , 6c leurs cuifles
font fort grofles. Les étuis à leur origine, &: jufqu'aux
deux tiers de leur longueur font d'une couleur brune un
- peu claire. Cette couleur efl: terminée par deux raies
blanches obliques , qui , partant du bord extérieur de
l'étui , defcendent vers la future fans y parvenir ; le
refle des étuis ell: noir, &; vers les deux tiers de leur
longueur fe trouve une féconde raie blanche en arc ,
formée par la réunion de deux lignes de cette couleur ,
qui font furies deux étuis & qui fe touchent; la convexité
de cet arc ou croiifant regarde la tête : en-deiïbus,
l'infecte eft d'un brun noirâtre. Il a été trouvé à St-
/ Cloud vers le printemps.
J7 r^ . - jp^j'^^ 10"^ . L E P T U R A tota fufca pundata. Ent, par,
1. pag. 84, 2(^.
La Lepture brune.
Longueur 2 f lignes. Largeur f ligne.
Sa couleur efl également brune par-tout ; en-defTus ,
elle eft toute parfemée de petits points.
Page 230 j avant Luperus : ajoutez les fuivantes.
« Ruber 13"^. STENOCORUS totus ruber , oculis
nigris. Ent.par i.pdg- 85» , 13.
Le Stencore rouge.
Longueur 6 lignes. Largeur 2 lignes.
Cette belle efpéce fe diftingue par fa couleur rouge;
die n'a que fes yeux qui foient noirs.
Ignitus
DES Insectes. 51^
Ign'uus 14"^. STENOCORUS riigcr , elytris rubcrrunis
dcrish punclaiis. Ent. par. i. vag. 89 , 14.
Le Stcncore rn^ir à ciuis rouges. •
Langueur 4 { lignes. Largeur i J ligne.
Celui-ci eft tout noir, à rexccpcion de Tes étuis qui
font d'un rouge vif couleur de feu , &: parfemés d'une
niukicude de petits points.
Funereus 15*. STENOCORUS totus nigcr puncîatus.
Ent. par, i . pag. 8 y j 15.
Le Sttncore en dtuil.
Longueur 9 lignes. Largeur 3 lignes.
Cette grande eipéce eft totalement noire. Ses étuis font
chagrines , ainli c]ue ceux des deux efpéces précédentes.
Page 2.37, il la fuite des Gribouris, &: avant Crioccns ,
ajoutez les clpéces Suivantes :
fO'Mdculams 13. CRYPTOCEPHAL US nlger,
clyiris rubris punclatis ^ mac u lis dtccm m gris, Eni.
par. I. pag. 5)3, 13.
Lt Grihouri rouge a 10 taches noires.
Longueur 3 lignes. Largeur I \ ligne.
Cette jolie efpéce de Gribouri a tout le corps noir ,
à l'exception de les étuis qui (ont rouges &: pointillés,
ôC en outre chargés de dix taches noires.
Limbofus 14. CRYPTOCEPHALUS thorace flavo
maculis nigns ; elytris rubris punclatis _, macuiis fex
limboqud nigris. Ent. par. i. pag. 4^4, 14.
Le Gribouri rouge à corcelet jaune.
Longueur a i lignes. Largeur I f ligne.
Le Corcelet de cette efpéce cft jaune , chargé de
quelques taches noires. Sur ils étuis qui font rou.;cs
& pointillés, on compte lix autres taches noires, outre
leur rebord qui eil pareillement noir. Cette elptce m'a
été donnée.
Supp. Tom. L Xxx
53© Histoire abrégée
Chermefinus 15. CRYPTOCEPHALUS niger, tkoracc
elytrisque rubris punclans. Ent. par. i- f^g' 9^* M*
jLe Grihourl couleur de feu.
Longueur 3 lignes. Largeur I { ligne.
Sa tête & tout le deiTous de fou corps font noirs.
En dellus le corcelet àc les étuis font d'un rouge couleur
de feu , &: de plus pointillés & chagrinés.
Fufiipes 16. CRYPTOCEPHALUS cœruleus , punclis
inordinaûs ^pedibus villofo-fufcis. Ent. par. i.p. 54 , i <>.
Le Gribouri a pattes brunes.
Longueur r lignes. Largeur 1 { ligne.
Ce gribouri, de forme prefque ronde, eft de couleur
bleue, tk: chagriné de points enfoncés rangés fans ordre.
Sqs pattes un peu velues font de couleur brune.
Page 143 , à la fin de cette page^ ajoutez les
elpéces fuivantes :
Thoracica 8. CRIOCERIS atro -cœrulea^ thorace
femonbusque fufcis , elytris punclis [parfis. Ent. par. i.
pag. 96, 8.
Le Criocere noir a corcelet rouge.
Longueur a lignes. Largeur \ ligne,
La couleur de ce criocere eft d'un noir bleuâtre, à
l'exception du corcelet &: des cuifTes qui font de couleur
roufle. Ses étuis font parfemés de points fans ordre.
Atrata 9. CRIOCERIS tota atro-cœrulea firiata, Ent,
par. i> pag' 9<^* 5>*
Le Criocere noir fi:rié.
Longueur i j ligne. Largeur \ ligne.
La couleur de cette petite efpéce eft d*un noir d'acier
ôc bleuâtre, ôc fes étuis font ftriés.
Paleata 10. CRIOCERIS nigra y elytris pedibusquc
pallidis, Ent. par, \' p^g' ^7> 10.
DTsInSF. CTES. 5^1
Le Criocerc pallict.
Longutur 1 { lignts. Largeur I ligne.
Cette cfpécc cft toute noire, à l'exception des patres
Ôl des étuis qui font pAlcs, un peu jaunâtres, ^ Je
couleur de paille.
Page i5 5, après les Gaicruques, avant Chryfomcla ,
ajoutez Jcs deux elpétes luivantcs :
Viridis 7. GALERUCA thoracc pallzaè-flavcfctnte ,
elyiris virldibus nitcniibus. Ent. par. 1. pug, 104, 7.
La Calcruquc verte.
Longueur a { lignes. Largeur i { i'gne.
La tête de cette galeruque eft jaune antérieurement
& verte à fa partie poltcrieure , ies antennes font noires.
Tes pattes bi Ion corcelet d'un jaune pale, &: les étuis
d'un vert brillant, tous charités de points.
Quddrimaculatd 8. GALERUCA rubro-lutea , macuUs
quatuor nigr'is. Ent. par. i . p^g. 1 04 , 8 .
La Galeruque quadrille.
Longueur a -J lignes. Largeur I ligne.
La couleur de celle-ci eft toute d'un rou:;c jaunâtre,
feulement fcs étuis (ont chargés de quatre taches noires,
difpofées en quadrille.
Page iCCy à la fin des Chryfomclcs, avant Mylahrls ,
ajoutez les efpcces luivantes :
Ferruginea 11. C H R YSOM E L A nigro-purpurea , punclis
clytrorum pcr flnas difpojuis. Lnt.par. i. p^g. 110, 11.
La Chryfomele brunie.
Longueur 2 lignes. Largeur I ligne.
Sa couleur ell toute d'un noir cuivreux &: brillant,
femblable à l'acier bruni, les étuis font chargés de (Iries
formées par des rangées de petits points.
Gemellata 11. C H R YSO ME L A viridis punclis clytrorum
pcr flrias gcmcllas digejlis. Ent, par, 1. pag. 110, 11.
X X X ij
53^ Histoire abrégée
La Chryfomele a (iries jumelles.
Longueur Z f lignes. Largeur i f ligne.
Cette chryfomele d'un vert brillant fe diftingue àes
autres efpéces de la même couleur , par la dirpofition de
(qs ftries 5 qui font toujours deux à deux, avec un inter-
valle plus grand entre chaque paire.
S cabra 1 3 . CH R Y SOME L A viridi-aurata , elytris fcabris
nitentibus, Ent, par. i. pag, 1 1 1 , 23.
La Chryfomele gréjlllee.
Longueur 2 7 lignes. Largeur I { ligne,
La couleur de cet infecte eft d'un vert doré brillant,
fes étuis, loin d'être liiies comme dans pi ufieurs efpéces,
font raboteux èc comme gréfdlés , ce qui produit des
reflets encore plus brillans.
- Andqua 24. CHRYSOMELA totj. fulvo-cuprea^
punclata. Ent, par. i . pag. 1 1 1 ^ 24.
La Chryfomele antique.
Longueur 3 { lignes. Largeur 2 lignes.
Cette efpéce eft d'une couleur finguliere, d'un rou-
geâtre cuivreux, imitant les bronfes antiques. Elle eft
toute parfemée de petits points.
^{irw^^i'^ Suturata 25. Q}i{KYSOM.¥.Lk.rubefcens , elytrorum Jîriis
punclatis , futurâ nigrâ. Ent, par, i . pag. 1 1 1 , 25.
La Chryfomele couturée.
Longueur i f ligne. Largeur I ligne.
Celle-ci eft par-tout d'un rougeâtre fale , fes étuis ont
des ftries formées par des points. Ce qui la rend remar-
quable eft la luture des étuis qui eft de couleur noire.
Tulipa i6. CHRYSOMELA thorace pedtbusque fulvis ^
elytris anttcè luteis macula fufcâ ^ pofiicc fufcis maculis
luteis, Ent. par, i. pag. m, 26.
La Chryfomele tulipe.
Longueur i { ligne. Largeur I ligne.
DES Insectes. 533
Si cette chrylomele croit plus grande, ce fcroic un
charmant inlccic à caulc de la bigarrure de les couleurs.
Son corcclec &: Tes pattes font d'une couleur fauve. Ld
partie antérieure de (es étuis cil jaune, avec une tache
brune fur chacun , tandis c]uc la partie pollcrieure cil
brune, avec des taches jaunes lur ce tond brun.
Page iCZ y ligne 9, après n on trouve ce petit animal
lur les Heurs it. Ajoutez :
" Sa larve fe rencontre fréquemment dans les pois, le?
fèves & les lentilles qu'elle attaque 6c qu'elle dcvorc in-
térieurement ians qu'il paroille de trou à l'extérieur. On
voit feulement une tache légère à la pellicule du pois ou
desautresgraines, tonnée par le vuidequiett dcllous.Sion
enlevé cette pellicule à cet endroit, on découvre un crou
ordinairement rond, dans lequel j'ai louvent trouvé la
chrylalidc de cet infecte, ck: d'autres fois l'animal parfait
prct à en lortir a.
Page 174, à la fin des Becmares, avant Curculio ^ ajoutez
les elpéces luivantes:
Stridtus II. RHINOMACER oblongus , nlgro-cuprcus^
pedibus ù probofcidc fulvis , punclis elytrorum pcr flrias
digtftis. Ent. par. i. pag. 115, 12.
Le becmare noir a trompe fauve.
Longueur I 7 ligne. Lanceur { ligne.
Ce becmare de forme allongée eft d'un noir cuivreux,
à l'exception de la trompe vk. de les pattes qui font de
couleur fauve. Ses étuis ont des ilrics formées par des
rangées de points.
Fulgidus 13. RHINOMACER ovatus , flriatim vunclatus ^
Jupra ruber , infra cuprtus ; antennis , probofcidc
pcdibusque nigns. Ent. par, \. pag. \\G , 13.
Lt becmare rouge.
Longueur I { ligne. Largeur i lign$.
534 Histoire abrégée
Celui-ci de forme ovale, eft rouge en defTus & cuivreux
en delTous ; Tes étuis ont des rangées de points en forme
de flries. Ses antennes , fa trompe 6c fes pattes font noires.
Page 291, 2.s2.x\x. fcconde famille y ajoutez ce qui fuit:
Scabrofus 34"'^. CURCULIO toius n'igcr ^ nitidus ^
elytris flnatis fubrugofis. Enc. par. 1 . pag. 116 ^ 35.
Le Charanfon noir chagriné.
Longueur y lignes. Largeur % lignts.
Ce charanfon eft tout d'un noir lifle 5c brillant, mais
fes étuis , qui font ftriés , font comme ciiiigrinés 6c rides.
Contraclus 35^. CURCULIO oblongus , totus niger ;
thorace punclato y elytris Jiriatis. Ent.par. i. p. 1 16 , 37.
Le Charanfon lévrier.
Longueur 2 lignes. Largeur j ligne^
Cette efpéce a le corps long & effilé , elle eft d'un noir
moins brillant que la précédente, tk: en outre fon cor^-
celet eft pointillé, 6c fes étuis, quoique ftriés, ne font
point ridés ni chagrinés.
Fufcipes 36^. CURCULIO niger flriatus , pedibus
fufcis. Ent. par. i. pag. 127, 39.
Le Charanfon noir a pattes brunes.
Longueur i ligne. Largeur { ligne.
Sa couleur eft encore la même que celle des efpéces
précédentes; mais outre la grandeur, ce charanion en
diffère encore par la couleur de (es pattes, qui font
brunes.
Page 301 , avant Boflrichus 6C à la fuite des Charanfons ,
ajoutez les efpéces fuivantes qui appartiennent à la
deuxième famille de ce genre.
Punclulatus 54. CURCULIO totus niger oblongus,
thorace punclato , elytris punclato- jiriatis , femonbus
dtnticulaùs. Ent. par. i» pog. 132 ^ 57.
l
desInsectes. J3J
Le Charanfon noir picoté.
Longueur 4 lignes. Largeur I ligne.
La forme de cet infecte cft allongée, on apperçoit fur
Ton corcclec des petits poincb, mais qui ne iont point
rangés par ordre , tandis que les points des étuis forment
des Ihies régulières. Par la couleur noire il rellemble à
luilcurs charanlons de la première famille, mais outre
es marques que nous venons de décrire, il en dillére par
la dent épineulè de (qs cuillbs, caraclere propre à la
deuxième famille de ce genre.
Cordiftr 55. CURCULIO cinereus , fcatcllo albo ,
fajcidquc clytrorum inicrrupia albd , probofcidc ion-
gijjima. Ent. par. i . pag. 1 3 1 ^ 5 ô'.
Le Charanfon porte-cœur.
Longueur i f l-^g'^'- Largeur \ ligne.
Cette petite e(péce eft de couleur grife 6c comme
cendrée. Son éculibn ell d'un beau blanc, 6c forme (ur
fa couleur grife une tache blanche approchant de la terme
d'un caur. On voit aulli iur les ctuis une raie ou bande
blanche, mais interrompue 6c coupée dans Ion milieu.
Un caraclere remarquable de cette eipéce ell la longueur
de la trompe.
Fafciaius 56. CURCULIO fufco-cinereus villofus ,
elytroriim futiud macuhsque albis. Ent. par \. p. 133, y)»
Le charanfon fafiié.
Longueur X lignes. Largeur^ l-'gtf»
Celui-ci ei\ un peu velu, & Ca. couleur eft d'un cendré
obfcur tirant iur le brun. Ses étuis (ont chargés de taches
blanches, 6c leur future ell pareillement blanche, 6c
forme une bande loniritudinale.
Page 303 , aptes la deuxième ligne, avant C/erus, ajoutez ;
Fufcus 1. BOSTRICUS fufcus y ihordce cojîis , clycns
Jiriis punclaus clcyacis. En:, par. i . pag. 133, 1.
^3^ Histoire abrégée
Le Boftrîche brun.
Longueur I { ligne. Largeur ~ ligne.
Cette petite efpéce eft toute brune, elle n'efl remar-
quable que par les cotes faillantes qu'on voit lur ion
corcelet, 6c par les ilries de points élevés qu'on apperçoit
llir Tes étuis.
Page 305 , après cette page finie , avant Anthribus ,.
ajoutez les eipéces fuivantes :
Fafciatus 5. CLERUS niger villofus ^ elytromm fafciâ
anticâ rufâ ., pofiicâ albd. Ent. par. i. pag. 155, 5.
Linn.fyft. nat. edit. lo. Attelabus formicarlus.
Le Clairon porte-livrée.
Longueur 5 lignes. Largeur 1 7 ligne.
Cette belle efpéce eft velue, & paroît d'un noir matte
à caufe des petits poils dont elle efl couverte. Ses antennes
font de la longueur de fon corcelet, 6c leurs quatre ou
cino derniers anneaux font plus gros que les autres. Ses
mâchoires èL fes yeux font laillans. Sur le devant de la
tête on voit une plaque blanche formée par des poils de
cette couleur. Son corcelet efl tout noir &L un peu renflé
dans fon milieu , &; a un fillon tranfverfal légèrement
marqué. Sur le devant de fes étuis il y a une bande tranf-
verfe d'un rouge fauve, qui paroît prefque divifée en
quatre taches par les avances du fond noir fur cette
bande. Immédiatement après eft une tache blanchâtre
ronde placée fur la future des étuis, 6c aux deux côtés
quelques veftiges de blanc. Enfin un peu avant le bas des
étuis eft une large bande blanche & tranfverfe non inter-
rompue, èc formée, ainfi que les taches ci-defTus, par
des poils blancs. Les étuis font chargés de flries de points
profonds, mais qu'on n'apperçoit gueres que dans leur
partie fupérieure fur la bande rouge , ces flcies fe trou-
vant cachées par les poils dans le refle des étuis. Ce bel
infecbe a été trouvé dans des chantiers, & probablement
fa
desTnsectes. J37
fa larve Ce nourrie des vieux bois où elle habite. Il parole
dès le mois d'avril.
Idem. T/iorace ru fi.
Longueur 5 j lignes^ Largeur l ligne.
Cette variété dilicre de la précédente: i". par fa gran-
deur; z". parce qu'elle n'a point de tache blanche fur le
devant de la tête qui elt toute noire; 3°. par la couleur
de Ion corcelec qui ell rougeatre ; 4°. par la bande rouge
du devant des étuis qui n'ell point interrompue, Ôc qui
pollcrieurement cft: luivie d'une bande blanche étroite
formée en zigzag; entin par le dclîous du corps qui cil
rouge par-tout. Le refte cil entièrement lemblablc.
Idem. Niger fubvillofus , t/ycrorum fifeid anticâ rufu ,
média flavdy pojlicd albd.
Longueur i { lignes. Largeur ^ ligne.
Cette autre variété diffère encore des précédentes par
fa grandeur &. par une bande jaune des étuis, qui Te
trouve entre la bande rouge &: la bande blanche : de plus
elle ell moins velue que les précédentes.
hîaculdtus 6. CLERUS fufeo-rJger fubvillofus , elytro
Jlngulo maculis duabusfiavis. Ent.par. i-f^g. 136, 6.
Le Clairon a taches jaunes,
Loftgucur 4 lignes. Largeur i ligne.
Cette efpéce eft légèrement velue , fa couleur cft d'un
brun fonce prclque noir, ^n: fur chacun de ics étuis il y a
deux taches jaunes.
Page 309, après la dernière Antribc ^ avant Scolytus ,
on ajoutera les clpèces d'Antribes luivantcs ;
Connexus 8. ANTHRIBUS oblongus niger ^ fubvillofus ,
elytris maculis conncxis lutcis. Ent.par. x.pag. 138, S.
Supp. Tom. I, Y y y
53? Histoire abrégée
UAntrihe panachée.
Longueur i ligne. Largeur f ligne.
La forme du corps de ce petit infecte efl: allongée, &:«
il efl: légèrement velu. Sa couleur efl: noire, mais il porte
fur Tes étuis plufieurs taches jaunes, dont quelques-unes
fe touchent èc fe réuniflent.
JNiddus 9. ANTHRIBUS ovatus totus fufcus. Ent. par.
I. pag, 138 y 5.
U Antribe perle.
Longueur I //^/z^. Largeur f //'^ne.
Cette petite antribe efl brune, mais d'un brun lifle ôC
brillant, qui la fait reiTembler à une petite perle ronde.
Vittatus 10. ANTHRIBUS ovatus fufcus ^ futurâ longi-
tudinali nigrâ. Ent. par. i. pag. 138 _, 10.
U Antribe a bande.
Lsngueur j ligne. Largeur \ ligne.
Cette efpéce encore plus petite que la précédente, lui
reflemble par ia forme arrondie 6c fa couleur brune. Elle
en diffère par la couleur noire de la future de fes étuis,
qui forme une bande noire longitudinale.
Tallïdus II. ANTHRIBUS ovatus ^ fubtus pallidus ,
fupra fufcus fubvillofus. Ent. par. i . pag. 1 3 cj ^ 1 1 .
L* Antribe paillette.
Longueur l ligne. Largeur 7 ligne.
La forme de cette efpéce efl encore ovale, &: elle efl
aufîi de couleur brune , du moins en deffus : mais le def-
fous de fon corps efl de couleur pâle , ôc d'ailleurs elle efl:
un peu velue.
Interfeclus 12. ANTHRIBUS oblongus ater , elytris fgna-
turis albis j pedibus annulis albis interfeclis. Ent. par»
I. pag. 139* i^-
DES Insectes.
533
Z *Antr'ibc bigarrée .
Longueur 1 lignes. Largeur I ligne,
La forme de celle-ci cft allonqce Se fa couleur eft noire
mactc, (S: nullemciic brillance Ses ccuis ont tics petites
m.irtjucs blanches : mais ce qui la rend remarquable, ce
font (es pactes qui font entrecoupées d'anneaux blancs.
Page 33 5, avant Triioma , ajoucez les efpcccs fuivantes :
/(^.-C^/zj/j iS. COCCINELLA colcopiris ru bris ,
punchs fcxdtCLm albis. Ent. par. i. pag- 151 , iS.
La Coccinelle a fei\e points blancs.
Longueur 2 { lignes. Largeur i lignes.
S\ forme eft arrondie, ainfi que celle de la plupart
des coccinelles , &. les écuis lonc routes bc charités de leize
points blancs.
l'X-'Çutiata 29. COCCINELLA col cap tris rubris ,
punchs duo decim albis. Ent. par. i. pag. 151 ^ z^.
La Coccinelle a douT^e points blancs.
Longueur I | ligne. Largeur i l gne.
Cette efpéce dillcre de la prccédenre par Ci grandeur
qui e(l moindre, CJC par le nombre de points blancs, donc
iQS étuis font chargés.
Page 345 , avant Tenebrio ^ ajoutez l'efpcce fuivante :
Variegdta 9. CANTHARIS nigra , elytris fulvis ^
maculis quinque ni gris connexis j ihorace elongaio. Ent.
par. I. pag. 156 , 9.
La Canthari de- fourmi panachée.
Longueur i 5 ligne. Largeur \ ligne.
Cette efpcce a beaucoup de rapport & de refTemblance
avec celle du n°. 8 , la forme allongée de fon cou-'elet lui
Jonuc auili au premier afpccl:, l'air d'une fourmi; mais
Y y y ij
54Ô Histoire abrégée
elle en diffère : i °. par fa couleur quieft noire au lieu d'être
brune; i^. par la couleur de {es étuis qui ne font pas
rouges , mais de couleur fauve; 3°. par des taches noires
au nombre de cinq qui fe trouvent fur fes étuis , 6c qui fe
touchent &. fe réunilfent; 4°. Enfin par la couleur noire
de fon corcelet. J'ai trouvé cette cantharide courant fur
les fleurs ombelliferes.
Page 351, au bas , avant féconde famille , ajoutez :
Arenana 11*. TENEBRIO /zi^r^ ^ elytris flnatis ftrru-
gineis. Ent. par. 1. pag. 160 , 12.
Le Ténèbrion a étuis fauves.
Longueur tf -j; 6. 5 i iignes. Largeur 1 lignes.
Ce ténébrion varie pour la grandeur, mais foit quMl
foit plus ou moins grand, il eft toujours noir, £c {es
étuis de couleur rouillée font chargés de fhries.
Cœrulea ii"^. TENEBRIO cœrulea , punclata , elytrls
flriatis , tarfis fulvis, Ent. par. i. pag, i60j 15.
Le Ténébrion bleu.
Longueur 4 î lignes. Largeur i \ ligne.
Sa tête ôc fon corcelet font d'un noir un peu bleuâtre
6c pointillés, fes étuis font d'un beau bleu foncé, par-
femés de points ôc chargés chacun de huit à neuf ftries.
Ses pattes font noires 6c leurs tarfes de couleur fauve. Le
corcelet efl: rétréci en devant 6c couvert pollérieurement
d'éminences 6c de cavités.
Rotundata 13'^. TENEBRIO nigro-cuprœa ^ elytro fingulo
flriis oclo punciatis j coleoptris pone rotundatis. Ent.
par I . pag. \Go , 13.
Le Ténébrion arrondi.
Longueur 5 \ lignes. Largeur 2 lignes.
Cet infede eft par-tout d'un noir cuivreux , fur chacun
DES Insectes. j^i
de fcs étuis il y a huit ftrics foi mecs par des points. Ce qui
le rend reiiiarquablc ell la forme de les tcuis qui (ont ar-
rondis poftérieurcment , au lieu que dans beaucoup d'ef-
péces de ce genro, la partie ou extrémité pollcriture de
leurs étuis le prolonge en pointe.
Glohulofa 14.*. TE^EBRIO arra/cai>raj ihoracc g/ol^ofi,
EriL. par. i i p. 1 <j 0 , 14.
Le Ténébrion à corceltt arrondi.
Longueur 6 /ignés. Largeur i lignes.
Ce ténébrion eft entièrement d'un noir foncé, terne ôc
comme raboteux. On le reconnoît aifément à la forme
de fon corcclec court ^ arrondi comme un petit globe.
Page 371, au bas de \x page, & avant la fuivantc ,
ajoutez les elpéces fuivantcs de Staphylins.
Mdanophtalmos iG. STAPHYLIN'US pallïdus , oculis
anoque nigris j aniainis fubclavaiis. Ent. p^ir. i. pacr.
171 , 16.
Le Staphylin fauve aux yeux noirs.
Longueur l ^ ligne. Largtur j ligne.
Ce petit ftaphylin eft d'une couleur fauve, pale Se
claire. Ses yeux de l'extrémiré de fon ventre font noirs.
Il porte un caraclcre particulier dans la forme de fcs an-
tennes, dont l'extrémité eft renflée, &c forme prelqu'uiic
ef péce de mafTue. Je l'ai trouvé à terre.
'gaïus 27. STAPHYLINUS nigcr nitens , elytris
'nchitis y thorace elongato lœvi ,ftriis quatuor pundati s.
Ent. par. i. p^g. 171 j 17.
Le Staphylin noir a bandes de points.
Longueur \ lignes, Lti^'geur ' ligne,
La forme de ce ftaphylin eft beaucoup plus alloni^ée
c^uc dans h plupart des clpéccs de ce genre , ce qui vient
Elon^
punc
54î Histoire abrégée
principalement de Ja longueur de Ton corcelet. Cette
dernière partie eil chargée de quatre flries de points ; les
étuis font pareillement pointillés, mais irrégulièrement.
Tout l'infe^teeft d'un noir lifTe ôc brillant.
Anguflatus 28. ST kVHYLWVS niger ^ tkorace angujlato
fulvo y pcdibus fufcis. Ent. par, i. pag. 172, 28.
Le Staphyliîi a corcelet étranglé.
Longueur i \ lignes. Largeur f ligne.
Cette efpéce a quelque rapport avec la précédente pour
fa forme allongée & la longueur de fon corcelet, qui de
plus a une efpéce d'étranglement dans fon milieu. Elle en
diffère par la couleur de ce même corcelet qui efl fauve,
bc celle de fes pattes qui font brunes.
Kariegatus 29. SX k^¥Ci\XH\}^niger comprejfus ^elytris
pojiicè ^ pedibusque fiifcls. Ent. par. i- pag. 172 ^ 25;.
Le Staphylin applati a étuis bigarrés.
Longueur 3 Lignes. Laigcur f ligne.
Le corps de ce ftaphylin eft plus applati que dans la plu-
part des autres. Sa couleur en général effc noire, il n'y a
que le bord poftérieur de fes étuis 6c fes pattes qui foienc
brunes.
Arenariiis 30. STAPHYLIN US ater ^ clytris in medio
flavefccntibus. Ent. par. i . pag. 1 7 2 ^ 30.
Le Staphylin a étuis jaunes au milieu.
Longueur l \ ligne. Largeur \ ligne.
Cette petite efpéce eft noire, nullement brillante, &
ne fe diftingue que par un peu de jaune qui fe voit au
milieu de fes étuis. On le trouve dans le lable.
Melanjocephalus 3 1 . STAPHYLINUS fulvus , capite.
■ anoquô nigris. Ent, par. i . pag. 172, 31.
DES Insectes. 543
Le Staphylin a tête noire.
Longueur i ligne. Largeur -] t^gnt.
Ce petit infecle ell par- tout fauve : il n'y a que fa térc
fc rcxtrémité poft6icurc de (on ventre qui loicnt noires.
Nigro-fulvus 31. STAPHYLIN US niger; thorace ^
pcdibus , elytrorum , abdominisque b.ifc JulviS , apice
nïgris y rmisillis Longitudine capitis. Ent. par. i . pag.
Le Staphylin arlequin à longues mâchoires.
Longueur 4 lignes. Largeur f ligne.
Le fond de la couleur de cet infecle eft noir, mais Ton
corcelet Se fcs pattes (ont de couleur Fauve. La ba(c de
fes étuis £c celle de (on ventre (ont pareillement de cou-
leur fauve, tandis que leur excrcmice cil noire; mais un
caractère particulier de cette e(péce conrdle dans fes mâ-
choires prominentes , dont \\ longueur égale celle de
la te te.
Page 373, .1 la fin de la page, ajoutez:
AIdjor 1. NECYDALfS elytris ferrugineis immacuLuis ,
antennis corpore ùrevioribus. Ent. par. i. pag. 174, 2.
L'inn. fy/i. nat. edit. lO , i. p. 41.
Ejufdun. Edit. 12. p.ig. 641. tom. I. part. II. Necydalis (major) elyuis
abbrcviàt'is ferni^'jincib immaculatis, antennis 1-revioribus.
Sikoeff. moncgr. 1753, fg- i. 2. Mufca-Cerambix major.
La grande Necydale.
Longueur 9 lignes. Largeur I y ligne.
Cette grande 6c belle efpéce de Necydale a la tcte
noire 6c les antennes un peu tauves , plus courtes que (on
corps. Son corcelet noirâtre a un rebord de couleur pale.
Ses ailes légèrement teintes de rougeatre, n'ont point de
taches comme celle du ii". i. Son ventre elt noir, «3c (es
pattes (ont d'une couleur brune claire. Cet in(ec\c cil rare.
544 Histoire abrégée
Page 428, ligne 18, avant l'alinéa Remarque ajoutez:-
Neuroptera 29. CiQPi.Y>K fufia ^ thoracis margine flavo ;
alis aqueis y nervis fufcis. Ent. par. i. pag. ic?i. 2.^.
La Cigale a nervures.
Longueur i lignes. Largeur I lignes
Cette petite cigale eft toute brune, à l'exception des
bords de Ton corcelet qui font jaunes. Ses ailes vitrées 6c
tranfparentes ont leurs nervures brunes.
Acephala 30. CICADA tota viridis , c api te brcvi lato,
Ent. par. i. pag. 192. 30.
La Cigale verte a tête renfoncée.
Longueur 2. 5 lignes. Largeur 7 i ligne.
Cette efpéce aflez commune varie pour la grandeur.
Elle eft de couleur verte claire, ëc elle a pour caractère
diftin£lif la forme de fa tête qui eft large, très-courte ôc
renfoncée dans fon corcelet , en forte qu'elle femble n'en
point avoir.
Triftis 31. CICADA nigro -fufia , fafciis quatuor
tranfverfis albidis , média interruptd. Ent. par. i . pag,
15)2, 31.
La Cigale a bandes blanches.
Longueur i \ ligne. Largeur 7 ligne.
La couleur de celle-ci eft obfcure , elle eft d'un brun
noirâtre j mais en deflus on voit quatre bandes tranfver-
fales blanches , dont une du milieu eft interrompue dans
fa partie moyenne.
Porrecîa 32. CICADA pallida , oculis ni gris ^ capite
antich producio acuto j thorace duplo longiore. Ent. par,
I , pag. 191, 31.
La Cigale h tête allongée.
Longueur 2 f lignes. Largeur \ ligne.
Cette efpéce eft pâle & prefque fans couleur, ce qui
fait reftorcir davantage fes yeux noirs. Sa tête eft
allongée ^
DES Insectes. 54^
allongée, pointue, te deux fois plus longue que Ton cor-
celcc, ce qui conlUtuc un caracicrc bien Ipécihquc.
DiLuata 33. CICADA fujca maculis irregulanhus
albis , tiytrorum laicribus dilutatis. Eni par. \.p. i ^3 j 33.
La Cigale rcnftcc.
Longueur ) li^ntt. Largeur I ;; i'gi*t
Cette cigale cd brune, avec des taches blanches irté-
gulicrcs &. (ans ordre; mais elle ell tcmarquablc par les
prolongcmens de fes clytres lut les cotés, ce qui la faic
paroure comme rcnriée.
Page 4^4 > à la fin du premiet alinéa , avant fccondc
famiLlt , ajoutez :
Tridentatus ^i*. CIMEX planus ^ dcprejjus , airo-fufcus ,
cap'ne antich trïdcntato , ihoracis margine fcrraco , clyiru
parvis. Ent. par. i. pag. 114, 61.
La panai ft a trois cornes.
Longueur ) lignes. Largeur I f ligii.
Cette efpéce cfl très - plate , fa couleur efl brune
foncée in: même noirâtre. Le- bords latéraux de Ion cor-
cclctlont dentés en (cie, fes élytrcs t'ont courts &: petits.
Alais ce qu'elle a de plus lingulier lont trois prolongc-
mens aigus au-devant de la tcte qui forment ttois eipéces
de dents pointues.
Biclavams 62*. CIMEX oblongus lividus anunnarum
articulis primo à extremo clavatis. Ent. par. \. p. 114, <>4*
La Punaifc a double majje.
Longueur x \ lignes. Largeur { ligne.
Son corps eft étroit &: allongé , fa couleur pale &:
livide; ce qui conlticue ion caraclere Ipécihque ell U
forme de fes antennes , dont le premier anneau qui tient
à la tête eft beaucoup plus gros, aind que le dernier,
tandis que les intermédiaires lont minces , ce qui fcmble
former deux efpéces de mallues.
Fin du Supplément du Tome premier.
Supp. Tome /, Zzz
54«
TABLE ALPHABÉTIQUE
Des noms françois des Insectes^ contenus
dans le premier Volume,
Les noms en carafteres romains font
font en
L' A L T I S E , p. 244 — 250.
JJ amourette ^ p. 115.
L'anafpe ^ p, 315 — 317'
L'anthrêne ^ p. 115 — 1 1 5 •
L'antribej p. ^06 — 305?. Sup.
P- 537— 539.
L* arlequin, p. 161.
Le becmare, p. 16^ — iy^,Sup.
P- 533 — 554.
La biche , p. 61.
La blatte , p. 375) — 382.
Le boftriche,/>. 301 — ^01. Sup.
P' 535 —53^.
Le bouclier, p. 117 — 113.
Le boiifier , p. 87 — 91.
La bruche , p. 16^ — 1^4. Sup,
p. 514—515.
Le buprefte , jP. 137 — \ 61. Sup.
p, 520 — 524.
La cantharidej p. 3^9 — 344.
Sup. p. 539— 540.
Le capricorne, p. 199 — 106.
Sup. p. 52,^.
La cardinale, p. 338.
La caffide , /7. 310—314.
La cérocome , />. 357 — 358.
Le cerf-volant j/. 59 — 64. Sup,
p. 514.
Le charanfon , p. 274 — 301.
Sup. p. 534—535.
i« çhatai^nçi p, 24 3.
ceux des genres , & ceux des efpéces
italiques.
50
Z^ chevrette , p. <^3
La chryfomele , p
Sup. p. 531 — 553.
La cicindele,/?. i(î9-
La cigale, p. 412 —
;'. 544 — 545-
La ciftele ^ p. 115 —
Le Clairon,/?. 303 —
P- T3^— 537-
La coccinelle j p.
Sup. p. 539.
La cochenille , p.
La cori/e , /?. 477 —
La couniUiere , p. 388.
Le criocere , /?. 2 3 7 —
?• 530—531-
Le criquet, /?. 390 —
La eu cale , /;. 3 5(1.
Le dermelle , /?. 95 —
/.. 515 — 518.
ie diable , p. 423.
La diapere, /?. 337
Le dytique,/?. 185
P; 5^5-.
L'éméraudine i P* 73»
L'efcarbot, /?. 93 —
Le foulon, p. 6^.
La galeruque , p. 1
Sup. p. 531.
La gouttière , p. 112,
Legribouri,/. 131
64,.
55 — i66*
-179.
429. 5;//T.
117.
305. Sup,
318 — 334.
9—512.
-478.
- 14f^,Sup,
395-
108. Sup.
— 193. Sup,
95-
51 —255.
— x^j.Sup,
T A B
p. 529 — 530.
Le grillon,/?. 5 8(j — 389.
Le hanncLon , p. 70.
Le hottcntot ^ p. 89.
L'hydrophile, p. iSo — 184.
Le kermès,/?. 498 — 509.
La Icpture,/?. 107 — zio. Sup.
p, <)i6 — 518.
Le lupcre,/>. 1^0 — Z51.
La mante, p. 39.;.
La melolonte,/'. 195 — 197.
Le r/ii i/u- , p. 68.
La mordelle,/?. 353 — 355.
Le mylabre,/?. 166 — z6S.
La naucore , /?. 47 3 — 474.
La necydalc, p. ^yi. Sup. p. 543.
L'onulifë,/?. 179 — 180.
La pa-llcttj ^ p. 251.
La panache , /?. ^4 — C6.
Le perce-oreille, p. 374 — ^-jG.
Le phalangifce^ ip.-ji.
LepUlulaire , p. 76 — 77.
La plcurcufe , p. 28 5.
Z<; plut us y p. 249.
Le prione,/'. 198.
La prociga/e , p. 429.
Le prolcarabéj/7. 377 — 378.
La plylle , p 482. — 489.
Le puceron,/?. 489 — 498.
La piinaile, p. 430 — 47 3. Sup.
/'•545-.
La piinail'c-à-avirons, r. 47 S —
477.
Le richard , /?. 113 — 128. S:^p.
p. 51S — 519.
La rojaliey p. 202.
La (aiitcrclle,/?. 396 — 398.
Le fcarabé , /?. CG — 85. Sup, p%
S14 — 5M-
Le (colyteif». 309 — 310.
Le Icorpion-aqiiatiqiie , p. 4-9
— 481.
Le ftapiiylin ,p. 3 5 j^ — 371. Sup,
/'• 54' — 545-
Leilencore,/?. III — ii<). Sup»
p. 528 — 519.
Le tau pin,/? 129 — i^j.Sun.p.
5|9— 5io-
Leténébrion,/?. 345 — 3 <)i.Skp.
p. 540 — 541.
Le tourniquet,/?. 195 — 194.
Le tripl',/?. 383 — 585.
La tritome, /?. 335.
Le ver-luifant, /\ 165 — iG^,
Le venubUu^ p. iGo — iG\.
La vrillcite, /?. icS — 112.
Fin de la Table des noms fruncols.
TABLE ALPHABÉTIQUE
D V. S noms latins des INSECTES y contenus
dans le premier Volume.
Les noms en cara«Sleres italiques font ceux îles citations.
^crigosjEus j pag. 397. Acrydium, /P. ^90 — 395.
i
Z Z J)
545
Ahic^iP. 244 — 151.
Anafpis,/'. 315 — 317.
Anthrenus,/7< 113 — 115.
Anthribus , /?. ^06 — 309. Sup.
P- 537— 559-
Aphis,/7. 489 — 498.
jt^raneus, p. 481.
AttelabuSj/7. 93 — 95.
Attdabus ^ p. 2(j4j 2-73 j 3^4 j
349-
Blatta , /7. 379 — 382.
Blatta , p. 34(î — 347.
Boftrichus , /?. 301 — 302. Sup,
Z'- 5 35 —5 3^
TABLE.
/'.531 — 53Î-
Chryfomela, P» 1 9 5 — 1 97 > 2.3 2 J
^33 , ^39» ^41 — ^45 j i47>
251 j 252J 256, 2(ji , 264^
2(J(Î.
Cicada,/?. 412 — 429. Sup» p,.
.544 — 545-
Cicindela, />. 1^9 — 179.
Cicindela ,p. 137^ 151^ ^54^
.15*^-» M7-» i-^Tj ^2-8.
Cimex, /?. 430 — 473»
CimeXj p. 474 , 47<j , 481 , 482^
495. Sup. p. 545.
Cirtela, p. 115 — 117.
BnichuSj p. 16} — 16'). Sup. p. Clerus, p, 303 — 305. Sup. p.
\i6 ,
Sup.
342.
524— 525.
Bupreftisj p. 137 — \6^.
p. 520 — 524.
Buprejiis , p. 7^^ 123 —
147^ 149, 218.
Byrrhiis, p. 108 — m.
Cantharis , p. 539 — 344.
^P' $}9 — 54«-
Cantharis y p. 149, 154^
i6ç)^ 171 — i77j 341 .
Cantharus y p. 378.
Capricornus ^ p. 202, 208.
Carabus,/?. 137, 141 — i52.>
I 58 j I<jO j 1<j2.
Caffida, /?. 310, 314.
CaJJida ,p. 112, 117 — 12.1,
312, 313, 350.
Cerambyx ,/?. 199 — io6.
Cerambyx y 1^. 142J 1^4, 198,
202 j 203 , 106 ^ 2q8 , 212 ,
218, 220 , 222 , 223 ,
Sup. p. 52(3,
Cerocoma, /7. 357 , 358.
Cervus-volans , p. 61,
Chermes, p. 498 — 509.
Chermes j p. 48(3 — 488.
, 53<?— 537.
Sup, Coccinella,/?. 5 18 — 334. Sup,
Coccïndla ^p. 94, 95JI14J 320
— 334-
Coccionella , p. 3i2j 321, 327,
CoccuSjp. 509 — 512.
Copris,/7. 87 — 92.
Corixaj p. ^-ji , 478.
Crioceris ,/>. 257 — 243. Sup.p,
530 — 531.
Cryptocephalus,;?. 231 — 237.
Sup. p. 529—530.
CucujuSj/7. 123 — 128. Sup. p.
518 — 519.
Curculio , /7. 274 — 301.
Curculio y^. i6c)^ij^^ 278, 279,
282 — ^87 j 293 j 295j 297j
XC)%.Sup.p.^^^~ 535.
Dermeftes, p. 96 — 108.
2z(j. Der/w^dj , p. (^5, 94, loi j 102 3
104, \o6 y 107, III — ii4j
304, ^o^.Sup.p. 515 — 518.
Diaperis,/». 337.
Dyticus, ;?. 185 — 193. Sup. p.
525.
Chryfomelaj/». 255 — zC6.Sup, Dytijcus ^ ip. i2o , 191^194.
T A B
Elater^f. iip — I57. Sup. p.
519 — 510.
E/aler , p. 131 — 134.
Forficula, p. 574 — 37^'l
Forficu/.ij Tp. ^6^j 370 j 375,
Galeruca,/'. 2.51 — i^ y Sup. p.
Cnllo-talpa j p. 387 — 588.
Grylkis ,/>. 386 — 3S9.
Oryllus^ p. 380, 393— 3:; 5 >
397 — 399. 4^7-
Gyrinus j y. 19 j , 194.
Cyrinus , p. 147.
Hepa, /?. 479 — 48 i.
//i//c'r, p. 93—95-
Hydrocaniharus y p. i8<>, 187,
189.
Hydrophilusj/7. 180 — 184.
Lan^.pyris , p. 1^5 — i<îS.
Lcmp^ris , p. 381.
Leptura,/'. 207 — 110. Sup. p.
5i6 — 518.
Leptura j p. HZ, 114, 2,^)?
116 , Zip.
Locurta, /?. 39<j — 398.
Locujta y p. 391 — ^94, 481.
LocuJliX-pukx _, p. 4i(>, 417^414.
Luperus, p. 130 , 231.
Mantes , p, 399.
]\1eloe,/>. 377, 378.
Melolontha , /7. 1 9 5 — 19-.
Molïtor ^ p. 70.
Mordella,/>. 355 — 3^5-
Mordellay p. 144, i4S > ^47
148, 150, 349, 353.
iVlyl.ibris, p, 166 — z^8.
Naucoris, p. 47 3 ^ 474.
Kecydalis,;». ^ji.Sup.p. 543.
NccydaiiSj p. 123 , 173.
iW'/^i/j p. 474, 481.
l^^ocli-luca^ p. 167.
L E. 549
Noconcda,f. 475—477.
Notonccld j p. 478.
Notopcda, p. 1 34.
Noroxus,/'. 3 5^.
Omalifus,/'. 179 , 180.
Pcdiculus J p. 49<î.
Pcltis,/'. 117 — izj.
Phyfapus^ p. 385.
PiUularius y p. 75.
riatyccrus ^ /j. 59 — (^4. <S"w/?. /».
5 14.
Prioniis^/'. 198.
Profcarahdus 3 p. 377» 3 7^-
Plylla, p. 481 — 4S9.
Ptiliiiusj /'■. 64 — GC,
Pu/fx J p. 418.
Pyrochroa, p. 338.
Rcinurra , p. 416 j 419 , 4^ 3«
Rhinoinacer,/-. 1(^9 — 273. Sup.
P' 533 — 534-
Scarabœus ,p. 66 — ?>6. Sup. p.
5H— 5'5-
Scctrabdus , p. 6\ — ^; , <îS. —
89 , 98 , loi , 101 , 114,
118,111, 111, i3î->
135 , 194, 203, 206
— 115 , 117 , 231 ,
141 J 304 , 30S ,
513 , 320 J 311 ,
327, 351 , 346, 5^0,
575 » 378 , 380 , 441
, 111
141,
5'2. ,
?<54,
Scolytus j/7. 309 , ^lo.
Scorpio J p. 481 , 482.
Silpha ^ P 98, 100, 105 , 118,
111 , 350.
Staphylinus, /?. 359 — 57 1«
Staphylinus j p. 5 60 , 5 <J4 , 3 <^ 7 ,
— 371. Sup.p, 541 — 543.
Sterocorus ^ />. 121 — 219. Sup,
p. 528 — 519.
Talpa J p. 387.
TauruS'Volans y p. cîi.
Î59 TABLE.
Tenebrio, p. 345 — 351. Sup. Thrips,/?. 383 — 385.
P- 540 — 54^- Xi^' '^- 4<^3-
Jaiôbrio ^ ^. 1(^5, 34(î, 349, Tmoma, /?. 335.
Tejîudo i p. 311.
Fi/2 i/d /cz Ttî^/e <f^j 720/;2j latins.
Errata du Tome premier.
Pag. III. lig. 24. jLi/2. fyjl. nat. edh. lO. «. 7. Mi^z'. Lin. fyft. nat. edit. 10.
«. 22.
Pag. 210, après la ligne 5, ajoutez en c\\.:\ûon '. Linn. fyft, nat. edit. 10. l.
p. 394. n. 38. Cerambix thorace mutico cylindraceo lutso , pundtis duobus
nigris ; elytris faftigiatis , Jinearibus nigris. Uddm. diiTert. 31. Cerambix
fufco-rufus , elytris nigro-cinereis, pundtis excavatis nigris.
Pag. 242. lig. 16. effacez les deux citations de Linnée. Linn. faun. fuec. & ASl,
upf. ^c. L'infe6le décrit par Linnée eft ovaîe & le nôtre ell oblorg.
Pag. 334. lig. 31. utrinque macula nigra , ///t:j; ; utrinqiie macula rubrâ.
Pag. 448. lig. 29. Tout le deffous , 7if/ê{ ; tout le delTus.
Pag. 468, au n. 68. ajoutez en citation. AlliorA manipl.inf. Taurin, p. 190.
Cimex fanguineus, fcutello longitudine abdominis , lubtus maculis, fupra
fafciis longitudinalibus rigris,
Pag. 484, au n. l. ajoutez en citation. Lin. fyji. nat. edit. 10. I. pag. 455.
«.14.
Pag. 485". au n. 2. ajoutez en citation : Lm. fyfi. nat. edit. 10. i. p. 45'4, «. 5.
Pag. 495. lig. 20. effacez ces mots -.je n'en ai point trouvé d'ailés : & mettez :
Ses ailes font noires é^ ornées de deu^c bandes blanzhes iranfverfales , l'une
à la bafe de l'aile ,, l'autre vers fon milieu.
Pag. 496. au n. 8. ajoutez en citation. Lin. fyfi. nat. edit. 10. i.j?. 452. n. ij.
Pag. 498. n. 14. ajoutez en citation. Lin. fyfi. nat. edit. lo. i. p. 4153. n. 20.
Pag. 507. n. 9. ajoutez en citation. Linn. fyfi. nat. edit. 10. i. p. 456. n.
9. Coccus tiliae.
Même pag. n. 10. ajoutez en citation. Lin. fyfi. nat, edit. 10. i.p. 4^6 n, 8.
Coccus coryli.
%BJ\aJKtJ%lU'^RJ\ÈJ\BJABJ\BJ\ÙJ\hJ'\nj 'M/ >£/ Mi^ SM/ Mi,* \X' \Sé> ^6ê> ^Ji/f *^ ^H/ M^ ^b/ \i^
gSp II' Cp "îjr Cp op op "CP jjp op Cp Bp 3jp Cp 'O 'D> Jj Dp 13' jjp jjp Jji U> Bp O" O»
EXPLICATION
Des Planches contenues dans le premier
Volume,
PLANCHE P R E M I r. H E.
F/^. I- T ECerf-volakt,
I i de grandeur iiaturt;lle.
On en trouve quelque-
fois qui font encore
beaucoup plus grands.
! du
fdparée.
a. Antenne du cert-volanc
Fîg. m
/.
•r^s. ir.
II. La panache.
b. La panache de grandeur
naturelle.
c. Laméme, vûeaumicrof-
cope.
d. Sa patte fëparée pour
taire voir le nombre des
articles des taries.
Le fcarabé ph.i!jnai/le.
L'animal de grandeur na-
turelle.
Son antenne réparée ,
dont la malle eil compo-
fëe de trxiis feuillets.
Antenne (éparée du fca-
xibàfou/vn, doiula nul-
fe cil cornpolee de l'ept
feuillets tr<ès-Iongs.
AnteiVneTéparée du /i.in-
ncton , dont la man'e eil
pareillement corhpofée
de fept feuillets , mais
plus courts. > t '.
L'cr<îarbot. '
L'animal de grandeur na-
turelle vil en cTcllus.
Le même vil en dcffous.
L'efcarbot vilendeirousS<:
plus grand que le naturel.
k. Patte de l'inre(flcre'parée.
/. Sa tetef^par^e, pour faire
voir Tes mâchoires &: la
polition de fcs antennes.
m. Antenne de l'efcarbot,
grolVie à la loupe.
Fig. y. Le dermefte h point dt
H'.Kgne. •
p. L'animal de grandeur na-
turclle.
ç.r.Son antenne Céparëe 8£
plus grofle que le natu-
rel.
F/V. rr. t^A vrillette.
s. L a;ifrrial de grandeur na-
tûrelle.
t. Le même grofli à la
loupe.
Son Antenne açgrandie.
Sa p.itte féparee.
Fig. VU. L'anthréne.
y,. L'animal ^ans fagrofleuf
naturelle.
j. te mèMre groOl au mi-
crofcope.
6". Le même, grolVi &: vii
en dellous.
<;j.Son antenne fcparee.
6i>. Sa patte féparée &: Trof-
■ iie.
tig.Vifl.ct.l-^ cirtele de grandeur
% naturelle.
^<i'. Son antenne réparée.
te. Sa patte léparée & vil«
au microfcope.
u,
X.
ssr
Explication
PLANCHE IL
Fig. ./.
E Bouclier.
a. L'animal de gran-
Fig. II. e.
/.
g-
Fig. 111. h.
Fig. IF.
F!g. r.
L
deur naturelle,
b. Sa patte groflîeà la loupe.
c. Son antenne.
d. La patteencoreplus grof-
fîe que dans la Figure b.
Le richaïdfiofé, à^j<?r/w. -y
Sa patte. '■
Son antenne.
Le nchdixà rubis j vu à la
loupe.
Le même j de grandeur
naturelle.
Son antenne.
Le taupin.
Tinfeéle gtofll &. vu en
delfous
m. Le même, en deiïus.
n. Son antenne.
o. Une de les pattes.
A coté de la figure , efl:
réchclle de la grandeur
naturelle de rinledte.
Lebupreft^.
p. L'animal de grandeur na-
, tutelle j vu eu deflus.
A'.
/.
Fig.
■7
q. Le même groflî, & vu
en deffous j on apper-
çoit dans cette figure ,
l'appendice qui eil l'ori-
gine de fes pattes j fur-
tout d'.s dernières.
VI, La bruche.
L'animal de grandeur nar
turelle. '
Le njème , vii à la loupCt
Sa patte lëparee.
F/>. VII. Le ver-luilant.
LafemellejV jeen deflus,'
La même, vue endeflbus.
Le mâle.
L'antenne du ver-luifant
fépavée & gi'oifie.
ô". Sa patte.
Fig. VIII. ■ La cicindele. , . '
./4. L'animalgiofTi, l'échelle
de la grandeur naturelle
elt à côté.
B. Sa patte féparée,
Fig. IX. L'o:^-. life
C. L'infecte de grandeur na-
turelle.
D Le nême , groffi .ai»<
miciolcope. '
r.
/.
t.
u.
X.
y-
PLANCHE 1 I L
Fig. h y ^filt-'oRdirHiLE. yîg^IV. La melolonte.
"'a. L'infeâe groflî.
Son antenne féparée.
F'ig. 11-
Fig. m.
d.
e.
f-
S-
deur naturelle j vu en
defl'us.
Le même , vfl en defl^ous.
Son antenne féparée.
Le dytique. i\
Le tourniquet.
L'an'mal groflî & vu eiv
deflus, ■ - '■
Le même, en deflfous.
Son anteiino féparée.
Sa patte féparée.
{Fig.
Fig.
V.
VI.
k. Sa patte.
Le prione de grandeur
naturelle.
Le capricorne rof.iUe,
l. L'animal de grandeur na»
turelle, ' '
jt:. Sa tête & fon corcelet
réparés , pour faire voir
fes mâchoires & la po-
rtion de fes antennes.
DES Planches du Tomjî I.
fn
r L A N C II 1- 1 V.
Fis- I'
LE SteN'
a. L'anin
//.
COR E.
mal Vil de côté,
le méine en dcflus.
Sa tetc fie les antennes ré-
parées.
Sa patte groHle.
LeLiipere.
e. L'animal de grandeurna-
lurelle.
/. I.e même , groflï.
Fi g. m. Le gribouri.
g. L'animal de grandeur na-
turelle, & vu en dcflus.
h. Le mémo, groili & vil
de côté.
j. Sa patte fépnrée.
k. Son antenne féparée.
Fig. ir. L'altife.
/. L'infedte grolTi; l'échelle
de fa grandeur naturelle
ei\ à côté,
m. Son antenne.
n. Sapattepollérieure^dont*
la cuifle ell fort grofle &
ronde.
Fig, V. Le crioccre.
0. L'infedle de grandeur na-
turelle.
p. Sa tête & Ton antenne ré-
parées.
q. L'antenncfeule&rgrolTic.
r. S* patte fcparée.
/. La n^éme patte groflie.
Fig. VI. La gnieruque.
t. I/mlldtc un peu grodi.
V. Son antenne.
X, Sa patte.
Fig. VIL La chryfomele,
y. L'animal de grandeur na-
turelle.
j. Sa patte.
t/. Son antenne &: Ta tête.
Fig. VIII. Le charanfon.
A. Le charanfon un peu
grofll.
B. Son antenne fcparée.
C. La tète &: les antennes
du becmare.
Nous n'avons fait graver
que ces parties de cet in-
fecte , qui reffemble au
charanfon, & n'en ditfére
que par la forme de fes
antennes , comme on le
voit par cette figure.
D. La patte du charanfon.
Fig, IX. Le mvlabre.
E. L'infcCte groffi.
F. Son antenne.
G. Sa patte.
PLANCHE V.
Fig. I. TE BOSTRICHE.
A^a. L'infedle de gran-
deur naturelle , vu en
deflus.
6. Le même, grofli & vil
en delfoiK.
c. Son antenne,
d. Sa patte.
Fig. II. L'ùlitàhc noir JJrié.
e. L'animal grolli,
/. Son antenne.
Tome. I.
g. Sa patte.
Fig, III. L'antribe mjrl>ri,
h. L'animal grolfi.
y. Son anteime.
k. Sa patte.
/. Le tarie féparé.
Fig. IV. Le clairon.
m. L'infedle de grandeur na-
turelle.
n. Son antenne.
o. Sa patte.
A a n a
514
E X P t I C A T I
V. Le fcolîre.
p, L'infede grofli,
j» Son antenne.
r. Sa patte groflîe.
f. Le tarfe féparé.
Fig. VI. LacafTide.
t. L'infedtedegrandeurna-
turelle.
u. Le même^ groffi.
X. Son antenne.
O N
y. Sa patte;
ç. Sa larve de grandeur na-
turelle.
A. Sa nymphe de grandeur
naturelle, vue en deffus,
B. La même nymphe, grof-
fie & vue en deffous.
Fig, VU. L'anafpe.
C. L'infeâe groffi.
D. Si patte réparée.
PLANCHE VI.
c.
d.
F/g. I. "F A Coccinelle.
X_i a. L'infede de gran-
deur naturelle.
b. Sa tête groflie , pour faire
voir les antennes & les
antennules.
Son antenne féparée.
Sa patte.
Fig, II. La tritôme.
e. L'infedle groffi.
/. Sa patte.
Fig» III. La diapere.
g. L'animal de grofTeur na-
turelle.
h. Le même^ aggrandi.
i. Son antenne féparée Se
groffie.
Fig. IV. La cardinale.
k. L'animal groffi , on voit
à côté l'échelle de fa
grandeur naturelle.
/. Son antenne féparée.
m. Une de fes pattes anté-
rieures, dont le tarfe eil
compofé de cinq arti-
cles.
n. Une des pattes poftérieu-
res , qui n'a que quatre
articles au tarfe.
Fig. V. La cantharide.
0, L'animal de grandeur
naturelle.
p. Sa tête féparée, pour faire
voir les antennes.
q. Une des pattes poftérieu-
res.
r. Une des pattes antérieu-
res.
Fig. VI. Le ténébrion.
/. L'animal très-peu groffià
t. Son Antenne.
u. Une des pattes poUérieu-
res.
X. Une des pattes antérieu-
res.
Fig. VII. La mordelle.
y. L'infeéle groffi, l'échelle
de ia grandeur eil à côté.
l. Son antenne, vile au mi-
crofcope.
A. Une de fes pattes anté-
rieures.
B. Une des pattes poftérieu-
res.
Fig. VIII. Lacuculle.
C. L'animal groffi & vu par
le dos.
D. Le même, vu de côté.
Fig. IX, La cérocome.
E. L'animal mâle , de gran-
deur naturelle.
F. Son antenne groffie.
G. Tête de la femelle, dont
les antennes différent de
celles du mâle.
H. Une des pattes antérieu-
res.
J. Une des pattes poftérieur
res.
CES Planches du Tome J,
nf
P L A N C H E \' I J.
peu
^'E- ^' TESTAT H ILIN
JL/ n. L'infedte un
groHi.
h. Son antenne.
c. Sa patte ("oparée.
Flg. Il, La necydale.
d. L'animal grofll.
e. Son antenne.
/ Sa patte.
Fig, m. Le perce-oreille.
g. 1/inl'edlc trcs-grofîl.
k. Son antenne vue au mi-
crofcope.
/. Sa patte.
F'ig. ly. Le profcarabc.
Â. L'infedte vil à la loupe.
/. Son antenne.
Fig. V. Ls blatte.
m. f/infedtc mile.
c. L'infeitc fcnicllc , tous
deux aggranJis.
Fig. VI. Le trips.
L'inledtt de grandeur na-
turelle.
Le même, aggrandi.
Sa tète 11' parée & groflie.
Sa patte f eparéc & vue au
niicrofcopc.
c
P-
5-
r.
PLANCHE VIII.
"Fig. 1. T F. G R I L L O N , ap-
I i pelle /.J couriilit'e.
m. L'.inimal de grandeur na-
turelle.
h. Sa tête réparée, pourfaire
voir les antennes &: les
petits yeux lilîes.
F/g. II. c. Le criquet de grandeur
naturelle
d. Sa patte fépavée.
eee. Le larfe fép.iré.
/. La dernière pièce du tar-
ie , celle qui foutieni les
onglets.
F/fT, ///. g. LaVaiiterelle.
Fig. ly. h. La mante.
Fig. V. La cit»ale ou procigale.
/. L'iniçite de grandeur na-
turelle.
k. Le même, grofll &: vl
en dellus.
/. Le même vu en deflbus.
P L A N c w i: 1 X.
Fil
Fig. IL
T A Cigale, appellée
le grand niable,
a. L'infede de grandeur na-
turelle , vil en deffus.
i. Le même, vil de coté.
F .c même , vil en deflous.
La cig l'e ,
petit d-dhlt.
appellec le
d. L'animal de grandeur na-
turelle J Vil par dcHus.
Fig. m.
Fig. ly.
c. Le même, vil de côté,
pofe fur une branche de
ii'-jium.
L.1 punuifcmouche.
L'inlede vil en defllis.
Sa tête & fon corcelet ré-
parés.
La larve de cet infeifle.
La punaiTc rouge de*
Jardins.
iS^
Fig. V.
EXPLIC A T ION DES
i. L'animal de grandeur na-
turelle, vu par deflus.
Le même , vu en delîous.
La naucore.
L'infe(5i:e de grandeur na-
turelle j vu en delTus.
Le même, vu en def-
ibus.
La tête grofîîe & féparée,
pour faire voir les anten-
nes qui font en deffous.
h.
L
Planches du Tome L
Fïg. VI. La punaife à avirons.
o. L"'inre(5le de grandeur nar
turelle , vu en defTus.
j>. Lemême, vûendelfous.
q. Sa têre féparée & vue
par deffous.
¥ig. Vil. La corife,
r. L'infede de grandeur na-
turelle j vu en defifus.
/. Le même , vu en deffous,
t. Sa tête féparée.
11.
h.
/.
PLANCHE X.
Tïg. 111.
E Scorpion aqua-
I tique.
L'infede de giandeur na-
turelle.
Morceau de jonc dans le-
quel l'infede place & dé-
pofe fes œufs , dont on
voit les aigrettes paroî-
tre.
f. Le même morceau de
jonc ouvert en deux j
pour faire voir dans la
coupe , la pofîtion des
œufs.
d» L'infedle petit , nouvelle-
ment éclos & forti de
Tœuf.
La pfylle.
e. L'infedte de grandeur na-
turelle j & vil de côté.
Le même, groffî & viî
en deffus.
Le même , vii en deffous.
La patte féparée.
Le puceron.
/. L'inre(5le de grandeur
naturelle.
k. Le même , groffi & non
ailé.
/. Le même, ailé & vu en
deffus.
m. Le même , vu de côté.
n. La tête féparée &:groflîe,
pour faire voir la trompe
qui eft pofée en deffous.
Tïg. IV. Le kermès.
o. L'animal petit 6rnaiffant.
■p. Lemêmelorfqu'il eft par-
venu à fa grandeur &s'eû
fixé , vil en deffus.
ç. Le même vu en deffous.
r, La figure du mâle qui eft
aîlé j de grandeur natu-
relle.
Le même mâle , groffi &
vu en deffous.
Tig. V. La cochenille.
t. Le petit animal fur le
gramtn où on le trouve.
u. L'animal féparé.
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FiïJ de V Explication, des Planches du Tome L
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