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Full text of "Histoire des théâtres de Paris. Le Théâtre de la cité, 1792-1807"

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L 

1 



L.-HEJS/J(Y LECOMTE 



Histoire 



DBS 



Théâtres de Paris 



Théâtre de la Cité 



1792-1807 



PARIS 



H. DARAGON, EDITEUR 

96-98. J{ue Blanche (IX*) 

1910 



lE 



Théâtre de ta Cité 



TIBE A 200 BXBMPLAIKES 
DONT l5o MIS DANS LE COMMERCE 



N' 




Droite réêervés pour iaus paypt y campriê la Suéde, 
la Norvège et le Danemark. 



6 T9BATBB OB LA fiïfé 

qaelqB«f liear^f ; il 4«m«ade à TèMBM de Tenir à Thérèse, 
et ThomaB exauce ce désir en exigeaDt qut le nouvel ^poiuc 
cbaDte Thymne des Marseillais qui est, dii-il» la prière du sol* 
dat. Au troisième couplet, le tonnerre retentit et les denx 
lirénies apparaissent dans toute leur majesté. — « Bons Tilla- 
gcois, dif^nes citoyens, déclare le plus brillant, reconnaissez 
en moi le Génie tutélaire qui veille aa salut de la Républt* 
que. Aucun peuple de Tuoivers ne nous a paru plas digne de 
la liberté que celui qui sacHBe tout au bonheur de l'obtenir. 
Français, remplissez vos hautes destinées ; union, force, 
égalité, respect aux lois, voilà les âmes avec lesquelles 
vous terrasserea le despotisme. » 

Un ballet g-ènéral, composé par Beaupré, termi- 
nait cet acte, g'iorifîant Tamour de la patrie qui était 
alors le sentiment dominant en France. Ce fut d'ail- 
leurs la constante vertu des révolutionnaires, elle a 
suffi pour faire excuser leurs erreurs, leurs crimes 
même. 

Le début des nouvelles Variétés fat, en somme, 
favorable. La salle, brillante et spacieuse, obtint 
tous les suffrages. On ne délivrait point de sorties, 
pour empêcher peut-être les spectateurs d'errer dans 
les vieux bâtiments conservés, d'où s'exhalait une 
odeur de clottre qui donna naissance à Timproraptu 
suivant, recueilli par les Petiles-Affichet : 

Gomme tout est changé depuis trois ou quatre ansi 
J*ai remarqué surtout une chose plaisante : 
D'un Temple Ton a fait une salle charmante 
Où, presque au neis des morts, vont rire les vivants. 

Quant aa personnel recruté par les directeurs, 



TUATHB DB LA CITE 7 

il oftraît des talents nombreux et dÎTera, car le 
cbant, la danse et la pantomime devaient contri- 
buer, avec la comédie, au plaisir de ce populeux 
quartier. La XLII* partie des Spectacles de Paris, 
ou Almanach Dachesnef ënumère comme il suit 
les trois troupes et leurs chefs respectifs. 

Adunistratioiv : Le Noir du Romain, Lenoir de 
Saint-Edme. 

Comité : Les mêmes, Achet, Rouhier-Deschamps, 
Maurin de Pompignj, Dumaniant. 

CoNSKiL : Drugeon, notaire ; Monniot et Gavet, 
avoués ; Bruneau, caissier. 

SKGRéTAmS> SOUFFLEUR-BIBLIOTHÉCAIRE : Huct. 

Chef d'orchestre : Rodolphe. 
Peintre-décorateur : Moenk. 

Comédie : Achet, directeur ; CC. Dumaoiant, 
Saint-Clair, Pélicier, Bcaulieu, Barotteau, Genest, 
Roseval, Saint-Preux, Fleury, Frogères, Delaporte, 
Duforèt, Vallienne, Juclier, Chevalier, Alexandre, 
Saint-Hug'ues, Thiemet, Vareoiies, Duval;C"^*SaiDtr- 
Clair, Pélicier, Germain, Roseval, Houdard, Lecou- 
tre, Ghavil, Saint-Maurice, Julie Pariset, Saint-Phi- 
lippe, Chénier aînée, Chénier cadette, Lacaille. 

Opéra ; Rouhier-Deschamps, directeur ; CG. Raf- 
file, Frédéric, Joachim Saucède, Hippolyte (Oesbuis- 
sons), Lamarche, Planterre, Dubrcuil, Roseville, 
Saint-Romain, Guyot,Arnould,Dumoulin;C"^ Julie 
Pariset, Jenny Queneuil, Dubois, Belly, Mautouchct, 
Belleville, Cléricourt, Bourj^feois Guy, Lacaille, 
Roseval, Flacourt, Hippolyte. 



8 THBATRB DE LA CITÉ 

Pàntomimb : Maurin de Pompigny, directear ; 
Lorine. répétiteur; GC. Charles Stocklej, Taatin, 
Lafitte, Saint-Hugues, Va rennes, Fleury, Tierce- 
lin, Renaud, Louis, Seguin, Bouilli; O^^ Simon- 
net, Julie Rigaulot. Jenoy Queneuil, Roseval. 

Danse : Beaupré-Riché, de rAcadémie de musi- 
que, directeur; Salpetier, inspecteur; GG. Lecocq, 
Titus, Déjazet, Etienne Renaud, Joseph-Hippoljte 
(Desbuissons), Gigon, Lenfant, Leblanc, Templu, 
Aubry, Vallier, Parmentier, Soudre, Belhot, Boissy, 
Gougy, Camus, Rhénon, Philippe Fleupy, Ache ; 
Qn^ Félicité Saint-Denier, Elise Mer let, Bantin, Ber- 
lin, Déjazet, Flore^ Gigon, Julienne, Ghateau- 
vieux, Auguste Brûlé, Fressinet, Bréard, Neselle, 
Sude, Annette Gallet, Estelle, Hébert, Emilie. 

Enfants : Petits Dumas et Saint-Clair, petite Fro- 
géres. 

Ces groupes — celui des comédiens surtout — 
étaient assez brillants pour que les directeurs pus- 
sent espérer acquérir et garder une nombreuse 
clientèle. L'ouverture faite, ils s'employèrent natu- 
rellement à composer un répertoire où les pièces 
consacrées se mêlaient aux nouveautés, la plupart 
politiques. Nous donnerons, comme dans nos mono- 
graphies précédentes, la liste exacte des unes et le 
compte-rendu des autres, d'après les brochures, les 
manuscrits ou les journaux du temps (i). 



(1) Pour pins de clarté, les titres des pièces créées sont en lettres capi- 
tales. 



THiATRB DE LA GITE 9 

ai octobre : Le» IniriganiSf comédie en 3 actes, par 
Dumaniant (des Variétés Amusantes). 

ai octobre : Ricco, comédie en a actes, par Duma- 
niant (du même théAtre). 

a a octobre : V Amour ei la Raison, comédie en i acte, 
par Maurin de Pompigny (du même théAtrej. 

a3 octobre : UOrpheline, comédie en 3 actes, par 
Pigault-Lebrun (du même théâtre). 

a3 octobre : Contastimps sur gontubtemps, comédie en 
3 actes, par Pigault-Lebrun . 

Dupré ce. Gbibst. 

Dercourt SAnrr-GLAïa. 

Champagne .... Piucuii. 

Dnfoar Biaulibu. 

Un portier BARorriAu. 

Un huissier .... Flbort. 

M»« Verrai O^ LicouraB. 

Rose Piuaia. 

Dans la même maison habitent Mm* Verrai et le jeune 
Dercoart. M»* Verval, qui est veuve, écouterait volontiers 
les ipalanteries de son voisin, mais celui-ci ne l'aborde 
qu'avec un embarras dentelle se formalise un peu. La timi- 
dité de Dercourt s'explique par sa situation embarrassée. 
Fils du riche néfpociant Dupré, il a commis tant de folies, 
contracté tant de dettes, qu'il n'a trouvé, pour dépister ses 
créanciers, rien de mieux que de changer de nom. Un valet 
coquin, Champagne, entretient le jeune homme dans la voie 
du mensonge et du vice. Par bonheur, Dupré père quitte sa 
province pour retrouver le dis dont il ne reçoit plus de 
nouvelles. Le nom de Dercourt contrarie les recherches que, 
de guerre lasse, il finit par confier à un créancier dupé par 
le couple. Bien qu'un portier consente à jouer à son profit le 
rôle de Dercourt, Dupré fils est démasqué juste au moment 



10 



TMBATIIB DB LA CITE 



oh Ghanipâi^ Tieiit d'«ztifysr à rusurier Dnfovr une 
parure de trente mille frAD«s« Itê père fulmine, comme de 
raison, mais Je fils s'excuse avec des larmes si sincères 
qu'on lui pardonne ; il épousera M^ne Verval, assez jolie pour 
convertir à jamais l'étourdi. 

Nombre d'incidents bien amenés corsaient cette 
donnée peu nouvelle et la firent applaudir. 



24 octobre : La Mort db Bbaurspairb, oa les Héros 
français, fait historique en i acte, par A.J. Duma- 
niant. 



Beaorepaire. . . 

Un chasseur . . 
Un canonnier . . 
Un grenadier . . 
Doocet fils . . . 
L'EvAque. . . . 
Le Duc de Brunswick 
Un officier municipal 
Un habitant . . 
Un boulanger . . 
Un aide-de-camp. 
Le Père Ambroise 
Mme Ooucet • . 



ce. VARBIinM. 

SAiirr-GLAïK. 

JUGUSB. 

DaLAPoaTB. 
Bbadueu. 

GWIBST. 

SAiNT-Paaux. 
Pblicieii. 
dumahuvt. 
Albiàhmib. 
Fleurt. 
RosavAL. 
Cna Lagaillb. 



Les Allemands viennent de tenter, à Verdun, un assaut 
que Beaurepaire a repoussé. Des traîtres cependant parcou- 
rent la ville en conseillant une reddition. Parmi eux est 
l'évéque, désireux de reconquérir ses prérogatives, et le 
moine Ambroise, qai s'est emparé de l'esprit de M">®I>oucet 
au point de lui faire bannir et déshériter son fils au profit 
d« l'Bglise. Un trompette do doc de Bransviriclc vient tout à 
ooop sommer la ville de se rendre; un officier monioipal 
inelioe vers ce parti» mais, sor lai protastaliona éé Beaore- 



THBATBB »B I^ GITB M 

p«ire. oD décide d« rteîsler jusqm'ao boat. As moment 
même où celte résolution est priée, dee boargeois afTolée 
oayrcDt les portes à l'ennemi. Reearepaire, désespérép se 
tire un coup de pistolet. Un chasseur fnnçai s, pour venger son 
chef, tue radjndant-générai de Brunswick ; on le condamne 
an supplice, mais il s'échappe et se précipite dans la> Meuse. 
Tant d'énergie frappe Brunswick, qui n'ose refuser aux 
défenseurs de Verdun de sortir avec leurs armes ; ceux-ci 
partent donc, emportant sur un brancard le corps do héros 
qui a préféré la tombe au déshonneur. 

Cette pièce présente des situatioas émonvantes ; 
écrite avec chaleur et bien jouée, elle obtint d'una- 
nimes applaudissements. 



25 octobre : L'Amant femme-de-chambre^ comédie en 
I acte, par DamaniaDt(de8 Variétés Amusantes). 

27 octobre : Le PeêiimiHe^ comédie en t acte, par 
Pigault-Lebrun (du même théétre). 

27 octobre ; Lb Coutbusr db BAGPAOy opéra-bon IFe en 
1 acte, par Latouloube {Non imprimé). 

28 octobre : Lm Deav Fermierty comédie en t acte, 
par Sylvestre (des Variétés Amusantes). 

3i octobre : Monsibuk db Ckag a Paais, gasconnade 
en I acte, en vers libres, par Armand Charlemagne. 



M. deCrac. 




GG. PÉLinian. 


L'Hôte . . 




Saiht-Pmux. 


Desronais . 




VAU4Bi|». 


L'Hétesse . 




Cm* Gbériia AiasB. 


Sophie . . 







Pille d'ua hôtelier parisien^ Sophie doit épouser Desro- 



ii TSÂATtlB DB LA CttE 

AttMtte, 81 1« dfrMeyér, ainie JaeqtMtf, ÛH âé l'i*y*tftfe 
#vli«ii, mai* B0n père teut pour feadre lé bôttfgpuMtre da 
pays, hoHHne iMtcuIe et méchant. Les ehùies en sont là 
ifaaad Jacques, qui est drag^ft, arrive eh congé de aenrestre 
aTéc quatre de aea camarâdea. Cédant aux inslailceade tous 
les ▼illageohi, Méjer s'attendrit, et les amants vont être 
unis quand le boor|^mestre. pou^ se venger, se déguise en 
dragon et vent !a nuit surprendre Annette. Au lieu de la 
jeune fille, c^est Jacques couvert d'une mante qui le reçoit. 
Dispute, puis combat. Le bourgmestre tire un coup de pis- 
V>let aup son rival et le manque. Au bruit, les villageois 
accourent; on chasse le mauvais magistrat, et Jacques 
devient Tépouz d'Annette. 

Des groupes bien dessinés, des tableaux gracieux, 
des airs eboisis avec goût et dos décorations fraîches 
valurent à ce ballet un sort brillant. 



i4 noTembve : Le Dragon de Thionville, oomédte en 
I acte, par Dumaniant (des Variétés Anusantea). 

i4 novembre : L'Enihouêiasie^ comédie en s actes, 
en vers, par De la Montagne (de l'Ambiga). 

i6 novembre : L'iNsonaAirr, comédie en i acte, en 
vers, par Armand Charlemagne . 

Mondor GC. Saint- Prbuz. 

Célicour SAmr-GLAiR. 

Pasqnin Pâugibr. 

L'Abbé VALuantra. 

Gnichard DaMAntANT. 

Basile Létourdi .... Frooéabs. 

Jérôme Scrupule. . . . BAROttfeAn. 

Un traiteur Flbort. 

Laclle CmSaimi^laia. 



TBÀATRB BB Uk GITÏ IS 



Géliconr, ètovéi ei incapable d'aucun seukUMBt délicat, 
ne tU que poar loi. Accablé de dettes, il na a'cn inquiète 
point. Un procès intenté sans justice le menace de la 
ruine, il n'a poor triompher qu*à recharobar on titre 
dans ses papiers ei il uég^lige de le faire. Mondor et sa fille 
Locile, que Céiicour doit épouser, sont obligés de quitter 
Toulon pour relancera Paris le futur oublieux. Il leur oifre 
à dîner, quand des huissiers viennent saisir ses meubles; 
Céiicour rît de llncident, Mondor paye ses dettes, mais 
rinsouciant ne fait pas même une cour polie à la fille de 
l'obligeant proyincial. Lucile renonce è lui, ses amis le quit- 
tent, il perd son procès et devient l'objet du mépris public 
sans que tons ces malheurs lui inspirent autre chose que 
cette parole philosophique : 

Je vivrai plus heureux sans épouse et sans bien, 
J'eusse été captivé par ce double lien . 

Sujet peu sympatbiqae, mais-Myle pleio d'esprit 
et nombreux traits plaimuits : réossile incomplète. 



i8 noTembre : Le$ Cent /oai«, comédie eo i acte^ 
par De Belleroche (des Variétés Amusantes). — Let 
Cent louis prirent pins tard, par ordre de l'autorité, ce 
titre démocratisé : Les Cent pièces d'or, 

i8 novembre : L'Embarras qoiuqus» proverbe en i acte« 
par Thiemet . — Non imprimé, 

iQ novembre : La JouhnAi mrFiaLK, oa les Femmes 
rasées, comédie en 3 actes, par A.-J. Dumaniant (avec 
Pigault-Lebrun). 

Frédéric GC. SAiirr-CLAin. 

Prontin Faoainas. 

Durand ....... 



W TRiATRB DE LA CITÉ 



Gerrait GG. 

Léonard BsAnLinr. 

DoboÎB Dblapobti. 

M>M Bernard Gbm GnuiAm. 

Laore SAiifT>CL4ia . 

M>B0 Bernard, veuve opulente, a pour secrétaire le jeune 
Frédéric dont elle s'est amourachée, mais Frédéric n'a 
d'attention que pour Laure, filleule de sa patronne, qui le 
paie de retour. Cette passion est assez secrète pour être igno- 
rée de Frontin, valet du jeune homme, mais ce dernier la 
doit avouer à M. Durand, soo ami, par suite d'un événement 
bizarre. M. de Morat, vieux garçon, est mort en léguant 
à M>M Bernard et à Durand une terre qui vaut deux cent 
mille écns, à la condition qu'un mariage unira ses deax 
héritiers. Durand, que la chose n'effraie pas, imagine de se 
présenter à la veuve sous le nom de Dumont, homme 
d'affaires. Il n'est pas mal reçu, mais juge bon, ponr ses 
intérêts, de conclure un traité d'alliance avec Frédéric. Ce 
traité vient à point, car Gervais, oncle de Laore, veut 
marier sa nièce au villageois Léonard Que faire, sinon 
enlever Ja belle? Durand prête les mains à celte équipée ; 
mais Frontin, vexé de n'être pas mis dans la confidence, 
espionne son maître, surprend le complot et le dénonce à 
M">^ Bernard. Celle-ci, très rusée, veut profiter des circons- 
tances ponr obliger Laureà épouser Léonard. C'est Léonard 
que la jeune fille trouvera au rendez-vous et à qui on la 
donnera par contrat tandis que Gervais, prévenu, retiendra 
Frédéric dans sa chambre. Durand sauve la situation en 
prenant la place de l'amoureux qui, par M>no Durand elle- 
même, est uni à Laure La veuve, qu'éclaire enfin la raison, 
épousera Durand qui dotera le jeune couple. 



Adroitement intri^^uée, cette pièce, bien que son 
dernier acte fût obscur et pour ainsi dire inutile* 
fut généralement applaudie. 



TRiATBB DB LA CITB I? 

ji5 noTembre : LHôtwj.bm«, comédie en a actes, par 
J.-6.-A. GuTelier. 

Imité d^une pièce anglaise ayaot pour titre 
Appartement à louer, cet ouvragt^ ne plut guère et 
resta manuscrit. 



a4 noTcmbre : Lbs Moinks gourmands, scènes comi- 
ques, par Thiemet. - Non imprimées. 

25 novembre : Les Deux Cousins, comédie en 3 actes, 
par Dumaniant (des Variétés Amusantes). 

a5 novembre : L'Enrôlement supposé, comédie en 
I acte, par Guillemain (du même théAtre). 

ay novembre : ÀLFaonsB et SftaAPHiifa, comédie en 
3 actes, par Paur. 

Episode du roman de Git Blas^ auquel un rôle de 
jardinier, plaisamment tenu par Beaulieu, valut une 
sorte de succès. — Non imprimé. 

3 décembre : La Rotaumb db Saturne^ ou le Modèle 
des pasteurs^ opéra-vaudeville en a actes, par Léger. — 
Non imprimé» 

i4 décembre : Alain bt Rosbttb, comédie en vaude- 
villes en I acte, par F. -P. -A. Léger (avec Roubier-Des- 
champs). 

Grégoire GG. Lamarobb. 

Basile DuporAt. 

Alain RATtiLB. 

La mère Thomas .... Gm> Maotougbbt. 

Matharine Lacaillb. 

Rosette GiJaiGOURT. 

a 



{8 noATAB M Là crri 

Bf«)MM»i jeuM «I «imablea, éàtàm éi RoMlto MM é^fU 
l'ttD de raatre, mais ils ont le malheor 4« plai^ AUîa à 
la vieille Mathorine, Rosette au très mûr paysan BaziJe. 
Les parenla des anonrenx, qui s'ialéreaseat sartont à la 
fortune, favorisent les prétendants âgés et, ponr parer ««x 
impmdences, ils enferment dans un greniar les objeie da 
leurs convoitises. Gela donne à Alain Tidée d'un bon toor: 
il invite Mathurine et Bazile à monter auprès d'eux an 
moyen d'un panier mA par une poulie; mais, taiidia que les 
vieux s'élèvent, les jeunes descendent à l'aide du panier 
formant contre-poids et jasent gaiement d'amour dans le 
jardin. La chose fait réfléchir les deux barbons, qui con- 
volent ensemble, tandis qu'Alain épouse Rosette. 

Une situation comique et d'agréables couplets 
fifeol applaudir cette paysannerie. 

i6 décembre : GaoaOBs, oa U Bmi /fir, comédie en 
3 actes, par Dvsaaniaat. 

Représentée aux Variétés Amusantes sous le titre 
du Soldat prussien^ cette pièce, à laquelle on avait 
fait quelques changements, fut rééditée avec son 
nouvel intitulé et une distribution identique A celi^ 
de la création. 



i6 décembre : Lbs Sabotrrs, ballet-pantomime en 
1 acte, par Beaupré. 

Exécuté par des enfants, ce ballet fit plaisir. — 
Non imprimé, 

SI déreuibrc : Marianne el Qurnont^ ciuaédie en 



TSéATlB »B LA CmS l9 

3 AolMi p»iloiilri«r*]>Mih«iop« (4«a Varîéléft Avmau* 

it décembre : /l était tèmpi, comédie eo i acte, paf 
Maurîn de Pompigny (du même théâlre). 

aa décembre : Lm Eooum», comédie en i acte, par 
Armand Gharlemagne. 

Un capiUiDe CC. Rosi val. 

Joliccavr ...... PaLiciia* 

Bonhomna Frooïuuis. 

Un écolier SaiiiT'Claia fils. 

Glairrille CMtSAurr-CLAïa. 

Manroi • Lscotma. 

Tr«i. «oolim .... \ Çrt«n«./ou^ 

r HOÛDAHD, 

Ud capitaine de houzards et tfon brigadier Jolicœur sont 
venus à Paris pour j faire hoûnétement six recrues. En 
face de lenr logis est oiie pension dans laquelle an certain 
Bonhomme édaqae de son mièox d«s garçons de divers 
âges. Un de ces écoliers, Manfoi, confie à son camarade 
Glairville fe chagrin qoi Taccable : faute de cent francs, sa 
mère malade va être saisie et vendue dans une demi-heure. 
Glairville n'a point la somme, mfais son cœur lui enseigne 
le moyen de se fa procurer ; il s'engage, et Jolicœur lui 
donne deux assignats de cinquante livres qu'il s'empresse 
de remettre à Mauroi. Quand celui-ci apprend d*oà viennent 
lea asaignats, tt déclare Toutatr prendre la place de aoa ami . 
Le eapttsine aasîsie uvec attendrissemenl à ce combat de 
générMÎté et veut rompre le coatrat* -* < Noa, non, s'écrie 
àfaaroi/ nui wëre est bonne citoyenne, elle aie saura gré de 
ma (Mtevitti nation. /*ai ^'ailleurs un pressentiment que la 
casapcgne ne sera pas longue ; les soldats des despotes ne 
tiendront pas longtempa contre les armées d'un peuple 
Hbve. » «*- Fendant qu'île dtacotent, lea autrea écoliers 



20 THiiATIIB DB LA Ciré 

rejoignent leurs camarades ; M. Bonhomme aoeonri pour les 
C^nder, mais il est robuste .et déjà Joliccftur cajole le matf- 
tre et les plus âgés des élèyes : finalement six recrues parti- 
ront pour la frontière. 

Tirée des Epreuoes da sentiment, TaDecdote, 
tour à tour gaie et touchante, eut un succès digpne 
des vertus qu'elle exaltait. 



ag décembre : L'EiiLàvBifBifT» oa la Caoerne dans les 
Pyrénéeif pantomime en 3 actes, par **' (J.-G.-A. Gove- 
lier). 

Don Pèdre. ... GG. Ghaules Stocklbt. 

Don Carlos . . . VinBnnss. 

Don Juan .... SAiirr-Hnouss. 
Chefs de la maison 

de Don Pèdre . . FtsunT, Aenould. 

Barbamo .... Lavtttb. 
!•' chef des Miqne- 

lets Tauthy. 



Autres chefs . 



ÎDELAPOnTB, BAnOTTIAU, 
JoAcmif. 

Un paysan . . . RosnviLLB, Tinomn, 

Un paysan . . . ALSZANnns. 

Rosine O^ SiMomncr. 

La scène se passe dans la Navarre espagnole. A la mort 
de réponse de Don Pèdre. Rosine, orpheline, est restée sous 
la tutelle de ce seigneur, mais celui-ci tombe amoureux 
d'elle. Malgré les précautions dont il l'entoure, Roaina a 
vu et aimé le jeune Don Carlos, qui la paie du plus tendre 
retour. Don Pèdre refusant d'écouter Carlos, celui-ci profite 
de ce que des Miquelets, commandés par Barbamo, atU- 
queot le château du tuteur pour enlever la pupille par une 



THBATRB DB LA CITB 21 

brèche, maît tons deux UMnbeDt ao pouToir des MiqaeleU. 
Barbamo, qoe la beauté de Rosîna aflèle, la meDace de 
nort ti elle réeiste à tes désirs; elle va périr quand Don 
Pèdre retroure ses traces et attaque les bandits. Au cours 
du combat. Don Pèdre court un danger très grare dont 
Carlos le présenre ; les deux rivaux s'embrassent et devien- 
nent frères d'armes. Mais Barbamo leur échappe et traîne 
Rosine au sommet d'une tour» pour la poignarder aux yeux 
de ses défenseurs. Un coup de carabine, tiré par Carlos, 
empêche ce crime ; la tour est prise, et Rosine délivrée 
épouse celui qu'elle aime. 

Situations intéressantes, tableaux neufs» belles 
décorations, tout se réunissait pour faire applaudir 
cette fable. 



3i décembre : Le Jour de tArtf ou let Etrennee, comé- 
die en I acte, en vers, par Planterre. 

Jouée d'abord au théâtre de Brest, l'œuvre du comé- 
dien-auteur réussit A Paris. 

i*' janTÎer 1793 : La PaisBirr, oa V Heureux quipro* 
qnùy comédie en i acte, par J. Patrat. 

Menral GG. SAiifT-CLAïa. 

Dolcy Vallibnicb. 

Delcar Genkst. 

André Bbauliku. 

Lncile G»* Saiiit-Glaih. 

Margot Lacailli. 

Désir^sc d'épouser Dolcy, jeune auteur dramatique, 



22 THBATRB DB LA CtTB 

Lueile D«lc«r met tout «d «ravre pour coD^oérir l'aMenti- 
meot de Merval, onde ëe Péerirain. Cette diplomatie ▼« 
ooDtre COQ bat, car, te tronpaat aux attentions de Lacile, 
Merral t'ëpreod d'elle, la demande et obtient promesse de 
sa main. Les choses en sont là quand éeldt une nonvelle 
année. Pour ramener à de bons sentiments Meryal qui a 
banni Dolcy de sa présence, Lacile imag^ine de mettre dans 
ane corbeille contenant les cadeaux de Delcar à son fntar 
Ipendre toute la correspondance échangée entre elle et son 
amant, dans l'espoir qu'édifté par cette lecture, Ponde fera 
retraite devant son neveu. Le hasard déjoue ce projet. 
Menral a pour valet le campagnard André que Margot, sa 
mère, ancienne nourrice de Dolcy» Tient voir à l'occasion 
dn jpur de l'an. La bonne femme lient dans ses bras ooe 
fillette de quatre mois qu'elle confie momentanément aux 
soins de son fils ; André, que l'enfant gêne, le cache dans la 
corbeille envoyée par Delcar. Sur l'avis de Lueile annon- 
çant qu'un paquet lui parviendra qui fera changer ses réso> 
lutions, Mefval ouvre la corbeille, troave l'enfant et l'attri- 
bue à la jeune fille ; il déclare aussitôt renoncer à sa main, 
Lueile en est enchantée, mais cette joie se change en colère 
quand elle apprend ce dont Merval la soupçonne. On 
s'explique et, grâce à Margot qui revient, Lueile est justifiée. 
Honteux de son erreur. Merval la répare en unissant Lneile 
à Dolcy, et tout finit par un vaudeville sur les étrennes. 



L'extrait d*une pièca ^traogère, publié dans les 
PetiteS'AfficheSj avait donné l*idée de cet acte habi- 
lement fait ; il réuasit de la façon la plus complète 
et fut mis par la suite au répertoire de oombreuses 
scènes. 



7 janvier : Midas au Pabivassb, opéra-folie en i acte, 
eo vaudevilles, par Plantema, musique de Dedieu. 



rmààimM db l4 citb tt 

Midâs GCfUiiÉua. 

Le Grand-Opérm .... Uiwrû^m, 

L'Opéra-Bouffo» .... IUifiui. 

LeVaodeTÎIle Plautbmui. 

ICereare Rosbtal. 

Udc dispnte pour \m préémineace s'est élevée au Parnasse 
entre le Grand-Opéra, l'Opéra-Dooffon et le VandeTille. Un 
descendant do roi Midas, Tenu pour supplier Apollon de 
le débarrasser des fâchenses oreilles qne lui a transmises 
son aTeol, est chargé par le dieu de trancher la question. 
Après ayoir quelque temps hésité, Midas s'exécute et entend 
successÎTement les riTSUz. Les trois lui plaisent à divers 
titres et il leur donne à tous la couronne. Cet arrêt sage lui 
fait honneur, et Apollon t'en récompense en le délivrant de 
sa difformité. 

Jolie pièce oitiée d*airs agpréables, et qai réassii 
à souhait. 



a6 janrier : La Foua sa Bmimwigk, ou le Beiottr de 
Ckampaffnet epéra-folie ea s actes, en raadevilles, par 
Plancher-Valcoar et Destival . 

Des couplets bien tournés firent applaudir cette 
bagatelle pendant quelques représentations. — Non 
imprimée. 



9 février : Lk MéniaN DUt>£, oa la Hache, pièce en 
I acte, par Mayeur de Saint-Paul, musique de Cha- 
pelle. 

FaibU ouTrag 6, non imprimé* 



24 THÉÂTRE DB Là GITi 

i3 février : Gàdit Roussbl, aa le Café de* AoeagUif 
pièce en 2 actes qui n'en font qu'un, en vers et en prose, 
par A, . . (Joseph Aude) et T . . (Charles-Louis-Tissot). 

Cadet Roussel, Blondinet. GG. Bbauliku. 

Roussel père Barottbbu. 

Le petit Roussel. . . • Jossph. 

Durillac, Vantelmor . . FROotass. 

Bontems Ddyal. 

Vig'agnolet, Pluminar. . PÉLiciEa. 

Bellepointe Hippolttb. 

Dubois JOACHIM. 

Firmin ....... Tibrcbuit. 

Matapan €rB!iEn. 

Un marchand de journal. Brutos (début). 
La mère Roussel . . . CbmLacaillb. 

Louison GaamBR jeune. 

Modeste, Gascarinette. . PiuaKa. 

MUe Dubois Mautouchbt. 

Pour attirer la foule au Café des Aveugles qu'il dirige, 
Bontemps fait tous les soirs chanter l'air de Cadet Roassel 
qui est en grande vogue. L'idée lui vient un jour d'enga- 
ger le héros même de cette chanson, pour jouer sur le petit 
théâtre que contient son café ; il lui offre à cet effet trente- 
cinq sous par jour et une bouteille de cidre, avec promesse 
en outre de la main de Louison, sa fille, si le public l'agrée. 
Cette dernière considération déplaft à Louison, promise à 
l'acteur Vigagnolet ; aussi s'entend-elle avec Bellepointe, ami 
dudit acteur, pour faire chuter le débutant. Escorté de son 
père et de sa mère. Cadet Roussel arrive sans défiance et la 
toile se lève sur la pièce aunoncée : Matapan, ou le» ilsaotti- 
noté de l'amour, tragédie. L'action, comme bien on pense, 
en est burlesque, mais l'intérêt comique est surtout dans 
la confusion du public avec les acteurs. Cadet Roussel, qui 
joue Blondinet, va boire dans un verre que lui tend Je 
tyran Vantelmor quand Roussel père, assis à l'orchestre, sf 



TBBATIIB DB LA CITB 25 

lère eo criant : « Cadet, Cadet, ne boit pas ça . . . c'est d'Ia 
poison ! i> — La tragédie s'interrompt et Cadet explique qae 
c'eat pour rire. — « Je ne tcox pas qae tu boÎTCS, répète le 
père téta, j'ai entendu les autres quand tu n'y étais pas... » 
— € Papa, c'est pour la fiole. » — Il boit, aux rires de rassem- 
blée, et tombe en conralsioas en appelant au secours. — 
<c Qu'est-ce que c'est que tout ça. Cadet f » demande le père 
Roassel, tandis que la mère pousse des cris d'épouTante. 
Cadet explique qu'il n'a aucun mal, mais ce hors-d'œurre 
indispose le public. Profitant du bruit, Bellepointe et ses 
amis jettent au tragédien des boulettes de pain et de 
papier. Ces projectiles irritent Cadet, qui abrège la der- 
nière scène et déclare à Bontems qu'il peut cbercber un 
antre acteur. Le cafetier, narré, déroile alors le complot 
oordi par Louison. — « Je me soucie de Totre fille comme 
de rien du tout », déclare Cadet. Sur quoi Vigagnolet 
s'excuse, sans que Cadet veuille pardonner aux cabaleurs. 
n ra se gourmer arec Bellepointe quand une patrouille de 
gardes nationsux pénètre dans le café et menace de sérir si 
la salle nVst aussitôt évacuée, car il est plus d'onze heures. 
On obtempère à Tordre des soldats, et la toile baisse après 
une chansonnette. 

« Oh ! qae c^est bête ! dit, en tète de la brochure 
de Cadet Roussel^ l'éditear Gément, résumant 
l'opinion générale, mais on j vient, l'affluence que 
cette pièce attire au théâtre du Palais nous déter- 
mine A l'imprimer. Si nous avons autant de débit 
qu'elle amène de spectateurs, nous dirons aux 
auteurs : Oh! que c'est superbe f — Les Journa- 
listeH qui en ont rendu compte ont exprimé le senti- 
ment universel des mélancoliques guéris aux repré- 
sentations de cette Polie, en appelant médecins 
Beaulieu, Péliciery Frogères, etc., qui en prolon- 
gent le succès. Les r^les les moins importants sont 



26 nà^TIIB OB UL GITB 

nndas avec «me intelligMoe et une vérité digues 
d'éloges. » 

On cite, à propos de Cadet Roussel^ une anec- 
dote qui donne du public de la Cité une idée peu flat- 
teuse. A la première représentation, un spectateur, 
plus exigeant qu'instruit, cria à Tacteur qui venait 
d'absorber son fatal breuvage : c Plus-as-haut ! » — 
€ Je n'peux pas, citoyen, j'suis-t-empoisonné », 
répondit Beaulieu avec le même système de pronon- 
ciation. — Ce dialogue jugé drôle fut, dès lors, soi- 
gneusement reproduit tous les soirs. 

Cadet Roussel devait avoir, au théAtre, une lignée 
nombreuse et longtemps prospère. 



32 février : La Fujjb ▲ luauK» comédie eu i acte» en 
vers, par Armand Gharlemagne. 

Fintaç GG. Rosetal. 

Forlis 

Un pelilpinattre . . v ««^ 

• r L J £ VàXXIBNNE. 

Uo bsTsrd • ' 



• • 



• • 



Un métromane . 

Champagne .... Dblaportb. 

Lucile ...... G"* GaàniBR cADarra. 

Porlia penie époaaer Lacile qnaod toat à eoap Fintae, père 
de oaUe qu'il aime, reprend an parole 11 rant ponr gaodra nn 
homme orifînal et met carrément sa concoara U main de aa 
fille- Renseigné par l«ucile et U valet Champagne. Forlis ne 
recnle paa derant l'éprenre impoaée. Sons l'apparence d*nn 
patit-m«ttre, d'nn bnyard et d'nn métromane, 21 ae préaente 
à trois raprîMo devant Ff nme qol M le raooaaatt peint et 



miATRB mn la etté È1 

qui, Unkivll M dièvoifo, Ml h^aranz ^'«•ir Lseite à nm 
hoame noiiis batt«I qa*on ne faTtit ««pposé. 

Oavrage sans inveDlioo, mais que soo sljle 
garaotit d'an échec. 



aa février : Le Paoïsr as foaiuaa, opéra*bûnffba ea 
I acte, par Domaniaat, masîqae é% Foigaei. 

Bonsens CG. Dobriuil. 

Fanfan FaÉDiaio. 

Ffoatin LàMAaon. 

Hosatta G»» GUaicouar. 

La Gomietae Lacaillb. 

Le jeaoe Faafan s'est oublié jusqu'à roler lo.ooo livres 
dans la caisse de Bonsens, soo oncle» et à venir les mang;er à 
Paria avec Rosette, filleule de l'épouse de ce négociant 
d'Amiens. La aomme eat bieatei dissipée. Fsaftta et Rosette, 
qui veulent retrouver daealoalas lasaoiioesda la rie laaaTaa - 
tarea qu'ils ont lues dans les romans, forment un projet de for- 
tune qui consistée épouser. Fanfan une très vieille comtesse 
legaaat dans leur aal>ergc« Ro^etta aa vieillard ricbe à 
décoarrir. Ces deux mariages faits, les amants sont cou- 
vaincue que la rieille femme et le vieux mari mourront 
pour leur faire plaisir et que, devenus libres et ricbes, ils 
se marieront pour jouir ensemble des biens acquis. La 
comtesse a'atleBd pour convoler avec Fanfan qaa la confirma- 
tion par le coarriar de la mort d'un mari méchant et avare 
qu'elle avait autrafbis, et voici que Bonsens, courant aprèa 
sea lo.ooo tl^rsa, arrive dana l'auberge où aoa fHpon est 
descends, ce qui donne àRoaette rezcellente idée de séduire 
le bonhomnw qu'elle n'a jamais vu. Gelui<*ci, attendri par 
quelques bouCaillas, prend fart bien aaa avances ai déclare 
qu'il vent l'éfeatev pcrnr sa vanger d'un iaééUoal neveu et 



28 THEATRE DE L4 CITE 

d'ane certaine Rotette qa^il dit haïr mutant qae la mort. A ces 

mots. Rosette effrayée s'éranoaii ; Bon sens crie ao secoars 

et bientôt l'hôte, la comtesse et Fanfan accoarent. L'Amien- 

nois reconnaît, dans la vieille titrée, sa femme dont depuis 
dix ans il n'arait pas eu de nouvelles, dans Fanfan son 

neveu et dans Rosette la filleule de sa femme. On se que- 
relle, on s'injurie, et Ton parle de séparation étemelle lors- 
que l'auberi^ste Frontin fait observer aux deux époux 
qu'étant riches ils peuvent, à leur âge, se passer d'amour. 
Se rendant à cette bonne raison, Bonsens embrasse la soi- 
disant comtesse; Rosette et Fanfan, pardonnes, finiront 
leur mauvais roman par un bon mariage. 

Des scèoes agréables, des détails heureux, un dia« 
logue adroit recommandaieDt cet opéra pour lequel 
Foignet avait écrit une jolie partition, et qui fut 
applaudi . — Non imprimé. 



a3 février : Guerre ouoerte, comédie en 3 actes, par 
Dnmaniant (des Variétés Amusantes)* 



25 février : BBauooup db bruit pour ribn, comédie en 
3 actes, imitée de l'espagnol, de Calderon, par 
A.-J. Damaniant. 

Bertrand CG. DuNAmAirr. 

Beralde Bxaulixu. 

Menriqne SAiirr<-€lLAiR. 

Frédéric VALLiamw. 

Fabio PBLiGiaa. 

Pedro FaoGiaM. 

Le capitaine dea sbires. Flbort. 

Un sbire RmiAun. 



THiATKS DS LA Cttlt M 

Lorensa O^Piucaan. 

lote ••••••• MAotovonv. 

Léonor . . . . SAntr-GLAni. 

iMbelle 



Deax bourgeois de Neplee lont les héros et les Tietimes 
de cette iotrigae très embroaillée et qae r«ii d'eax résaoae 
siosi «a baisser do ridesa : «Noas cherchons à marier nos 
enfants à notre fantaisie, ils cherchent à se marier à la 
lenr ; nous formons des projets et ils en forment de lenr 
côté ; ce sont les lenrs qni réussissent, et il se tronre an 
bont dtt compte qae nons sommes forcés de sonscrire à 
toat, après avoir fait beaucoup de bruit pour rien », 

Traduit platdt qu'adapté, l'ouyrafpe produisit un 
effet médiocre et fut joué peu de temps. 



i«r mars : Les Amoan de Montmartre, comédie en 
I acte, par Fonpré de Fracansalle (des Variétés Amu- 
santes). 

8 mars : La JooieoMty drame en 3 actes, en vers, 
par Pig'ault-Lebrun (du même théAtre;. 

1 1 mars : La Nogb photcnçalb, ballet-pantomime en 
I acte, par Beaupré — Non imprimé, 

23 mars : Lis Tbayshs du jotm, on l'Etourdie corrigée^ 
comédie en i acte, en vers, par Laus de Boissy. 

De Fierrille .... GG. SAiar-Paainc. 
Floriconrt. .... VAUJsmti. 

Un peintre .... Flbury. 

Mb» de Fier ?i Ile. . . Gbm LaooimiB. 
La Présidente de la 

Roche Ratmond {début*, 

Lisette. Piuaaa. 



32 tVBATRB Ois LA CiTR 

elle époneeni Gros-Pierre : les deux moalint n'en feront 
plne qa'an. 

De bons coaplets et une jolie décoration valurent 
à cette bluette un heureux destin. 



3i mars : Momos aux VAiuiMsy prologue d'ouverture 
en I acte, par "\ — Non imprimé. 

i3 arril : Lb LnuniTnf Ymfctamjx, drame en i acte, en 
▼ers, par Joseph Aude et Charles-Louis Tissot. 

Cet acte avait été imaginé pour remplacer, dans 
Cadet Boassel, la tragédie de Matapan ; mais le 
public n'accepta pas la substitution, et Matapan 
continua sa carrière au détriment du pauvre drame. 
— Non imprimé. 



i5 avril : Lis Dboz Nogbs, opéra en vaudevilles en 
a actes, par Verneuil. — Non imprimé, 

i8 avril : L*Hoiuia marin, oa le Poisson cTaoril, comé- 
die en I acte, par Dorvignj. — Non imprimée. 

i^ mai : Las Votagbs st Avsntuhbs db Cadbt Roussbl, 
comédie en a actes, par A.-J. Dumaniant. — Non 
intimée. 

2 mai (et non i4 avril) : La BonHbrmitb, comédie en 
1 acte mêlée de vaudevilles et d'airs nouveaux, par 
Prévost-Montfort, musique d'Arquier. 

Bmprieonné pour avoir dépla à la metlreeee d'on grand. 



TfiBATRB DE tA CITB 33 

Mérinrml a pa t'érader. Il m dégoiie dcpats Ion soot 
l'appareoce d'an hermite boiteux et jovial. Le hasard 
l'amène dans an rilJage où habitent le bûcheron Michaut 
et sa fille Raimonde. Un galant, du nom de Paulin, platt à 
cette dernière, bien qu'elle s'inquièle au sujet d'une belle 
dont il ne se sépare jamais. Sur ses questions, Paulin lui 
apprend que ladite boite contient le portrait d'un père qu'il 
a perdu ; il veat le lui montrer et s'aperçoit avec chagrin 
que la boite n'est plus en sa possession. Deux villageois, 
Golarf et Lucette^ ont trouvé l'objet et le remettent A l'ber^ 
mite qui, en l'ouvrant, reconnaît le portrait pour le sien. 
Gomme il cherche à pénétrer ce mystère, des brigands fon- 
dent sur lui et l'entraînent. Raimonde, témoin de l'événe- 
meol, crie an secours ; Paulin et Michaut^ accourant, met- 
tent en fuite les bandits, sauf un qui révèle que la tète de 
Thermite est mise à prix par ses anciens persécuteurs. On 
pardonne an drôle en favenr de son repentir et Mérinval, 
qui retrouve en Paulin son fils, l'unit à Raimonde. 

Invraisemblable bistoire, exposée sans talent ; 
réussite contestée. 



i6 mai : L'Oraob, on Qaei gaignonl pantomime en 
I acte, par J.-G.-A. Guvelier. 

Tiré en partie du roman de Faublas, cet ouvrage 
fit plaisir sans trouver d'éditeur. 



22 mai : La Gbassb, comédie-proverbe en i acte, 
par •*•. — Non imprimée* 

i3 mai : Las Trois HiaiTuas, comédie en 3 actes 
en vers, par H. Dorvo. 

3 



34 TRBATRB DB LA CtTB 

Damont GC. Dowal, 

Morin Qnravr. 

Henri VALuim. 

MoDtjoie . . . • PAucim. 

Plantin Fbooèbmb, 

Un noUire TisnciLiir. 

Mbm Dnpont Gms GnucAm. 

Justine Golbbrt (iMfrn/). 

Dans Tespoir de faire de bons coaps, Montjoie se rend à 
Orléans pour annoncer au bourgeois Morin que son ami 
Dumont est mort en le faisant son héritier, tandis que 
Plantin va à Paris pour donner à Dumont la nonrelle du 
décès de Morin, qui l'a nommé son légataire. Les deux 
bourgeois, assex déflants, refusent d'héberger les drôles dont 
la combinaison ainsi avorte et qui, l'oreille basse, regagnent 
Etampes où ils habitent l'auberge du Lion roaffê tenue par 
Mme DupoDt, mare beauté qu'en désespoir de cause Mont- 
joie projette d'épouser. Mais Dumont et» Morin, très intéres- 
sés, veulent acquérir la certitude des héritages dont on leur 
a parlé ; ils quittent leurs séjours et, naturellement, detcen. 
dent l'un et l'autre à l'auberge du Lion rouge, Montjoie 
et Plantin doivent alors manœuvrer pour éviter la rencontre 
des bourgeois, ce qui n'est point facile. Pour comble, le 
jeune Henri qui, lui, est cousin en même temps de Dumont 
et de Morin, apprend le décès présumé de ses deux parents 
et se pose en troisième héritier. Si adroits que soient les 
deux fripons, il vient une heure où leur intrigue est décou- 
verte ; on les chasse et Henri, doté par Dumont, èponse 
Justine, fille de l'hôtesse. 

Histoire compliquée et racontée eD vers médio- 
cres ; elle procédait d'tiDe anecdote dont Picard avait 
tiré la Moitié du chemin^ pièce représentée au 
Théâtre de la République avec un succès que Dorvo 
ne retrouva point à la Cité. 



m^TltÉ bÉ Là CiTK 3& 

80 mai : fibdoite n Eititttt, oit lé Triomphe de tamoar 
ei de ramilié, pantomime en 4 ftctes, paf Lapéf ièr«, 
musique et décora de Munique. 

Volfaz ce. TADTiif. 

Edouard Sauit^Hcoubs. 

IjC comte de Hainault Latittb. 

MoDilac HippoLTn. 

Oaéric • Tlwokt, 

Oaogeste. « . DuAfOsn. 

' Un ooacierfe . . « . BaaovtaAv. 

Emilie Om JiNifT QuEtnaiv, 

Dame. 4« ta saite . . J Ro..t*l. Flacoort. 

( MAUTOUCHST. 

TOlfax ayaat délMné Arthar, roi d*An^leterre. Edouard, 
fils d« dépossédé, a été recueilli et élevé secrètement par 
les amis de son père. H Tient d'avoir rïn^ snt qusnd la 
pièce commence, et est amoureux d'Emilie» jeune besutë 
que Tolfaz veut unir an comte de Hainault, son neveu. Une 
rencontre a lieu entre les psrtisans des deux princes. 
Edouard, d'abord cerné, s'échappe grâce à son ofBcier Dan- 
geste* qui répand le bruit de sa mort. Emilie est accablée de 
donlettr,quaBd celai qu'elle aime reparaît devant elle ; mais 
le traître Onéric dit la vérité à Yolfax, qui donne l'ordre de 
satair Edouard. Le prince s'enfuit encore et vs prendre la 
mer avec Emilie qoaud le comte de Hainault, à qui l'on fait 
croire qu'Edouard est le meurtrier de son père, attaque 
l'amoureux et le fait prisonoier. Bientôt détrompé, il rougit 
de sa barbarie et sollicite de son oncle la liberté d'Edouard. 
Ofl la lui refuse; se couvrent du manteau d'Edouard, il 
mafche alors en sa place au supplice. Edouard, délivré par 
les siens, intervient pour sauver le comte. Volfax, qui se 
sent perdu» se suicide, et Edouard remonte sur le trône 
d'Angleterre, où, bien entendu, s'assoiera la sensible Emilie. 

Inirigne embrouillée et fâcheasement conduite ; 
son succès fut des plus modérés. 



36 TH^TRB DB LA GIT^ 

5 juin : La Mort db DAiiPiBBRBy comédie ea 2 actes, 
par Dage de Menonval. 

Sujet intéressant, mais traité en mauvais style, 
et sur lequel rien ne rensei§^ne . — Non imprimé. 



i3 juin : La Pcm Orphéx^ opéra-comique en 4 actes 
et en vaudevilles, par J. Rouhier-Deschamps (avec 
Léger), musique de Deshayes, ballet de Beaupré. 



Platon GG. 

Orphée FiBDiaio. 

Paysans et Pâtres . . DonaainL, HirroLTra. 

Démons et Paries . • Joaghim, HosaviUiB. 

L'Amoar Gm> GLiaioouaT. 

Eurydice Bblly. 

Ombres heareuse.. . J L*o»ilia MAUTouonr, 

\ ROSIVAL. 

Ayant perdu sa femme Eurydice, Orphée la demande en 
pleurant à tous les échos, quand l'Amour apparaît pour dire 
que son épouse lui sera rendue s'il va la chercher en enfer et 
a le courage de ne la point regarder arant leur retour snr la 
terre. Descendu au Tartare, Orphée captive les démons en 
leur jouant du flageolet ; Pluton lui-même se laisse séduire 
et lui livre passage. Dans les Champs-Elysées, Eurydice pleure 
Orphée lorsque celui-ci arrive et Temmène. Eurydice déploie 
en route tant de coquetterie qu'oubliant le danger Orphée 
la regarde ; elle expire aussitôt, mais l'Amour la ressuscite 
et tous les personnages dansent un ballet. 

Donnée en 1786 au Havre, puis sur plusieurs 
autres scènes départementales^ cette pièce avait subi, 
pour être di^ne du public parisien, nombre de 



TBBATHB DB LA CIT^ 37 

thaogemeDls. C'était plutôt une imitation qu'une 
parodie èiOrphée et Earydice^ opéra de Moline et 
de Gluck. Le plan n*eo est pas très piquant, mais des 
g^ens expérimentés l'avaient tracé. On aurait tort 
pourtant d'y voir, comme le compositeur Hervé* le 
premier essai d'opérette^ car l'ouvrage était fait 
selon une formule innovée A la Comédie4talîenne, 
formule qui n'avait rien perdu de son mérite, si l'on 
en juge par le succès dont bénéficièrent les auteurs. 



2j juin : La Valet mal sbuvi, comédie en i acte, par 
J. Patrat. 

Retiré sans coonaitsance de la mer où il est tombé, an 
jenne homme est transporté dans un courent du Havre, 
dont l'abbesse est sa tiinte. Une pensionnaire de ce couvent 
voit le malade, s'éprend de son physique et lui inspire de 
même un tendre sentiment. Par malheur elle doit, sans délai, 
accompagner son père à Paris, où l'attend un fiancé qu'elle 
ne connaît point. Or un gascon, valet-de-chambre du jeune 
homme, croyant son mattre noyé, s'est emparé de la valise, 
du portefeuille et des habits du soi-disant défunt dans 
l'espoir de passer pour lui et d'épouser celle qu'on lui des- 
tine. Ce fripon loge dans le même hôtel garni que l'ez-pen- 
sionnaire ; le jeune homme, bien guéri, rejoint celle qu'il 
aime et se fait passer, aux yeux de son père, pour le gendre 
qu'il attend. Heureusement pour nos amoureux, le gascon 
a pris un valet niais au possible et qui contribue, par ses 
balourdises, à dévoiler l'intrigue. Il se trouve d'ailleurs que 
le jeune homme et la jenne fllle étaient destinés l'un à 
l'autre et, finalement, on les marie. 

Ouvrage obscur et d'un comique un peu bas, 
réussite douteuse. — Non imprimé. 



3ê THÉÂTRE DE LA CITB 

2 juillet : La Médecin mal§ré tùat le momUt comédie 
en 3 actes, par Dumanîaot (des Variétés AmusaDtes). 

i4 juillet : Mieux fait douceur que violence, comédie 
en a actes, par Maurinde Pompigny(du même théAtre). 

as juillet : Le Cousin de toctt le moroe^ comédie en 
I acte, par L.-B. Picard. 

Albert •. GC. Gbiost. 

Sinclair Valueuiib. 

Robin TiBacBLiM. 

Bernard DBLAPoaTB. 

Doustignac Faoo&iiis. 

M"n« Albert GnMLACAiLLB. 

Henriette Saint-Gulir . 

M>M de la Guiardière . . MAUTOucmT. 

A la porte de Robert, traiteur des Champs-Elysées, se 
rencontrent le (gascon Doiistignac et le jeune Sinclair* 
Anciens camarades de collège, ils échangent à ce titre leurs 
confidences. Uoustignac, sans argent, est à la chasse d*an 
déjeuner ; Sinclair, lui, se désole à Tidée d'assister au repas 
de fiançailles d'Henriette Albert, qu'il aime et qu'on donne 
à certain Robin qui a sur lui l'avantage de la richesse. 
Apprenant que les familles Albert et Robin ne se connais- 
sent nullement, Doustignac conçoit le projet de s'asseoir an 
festin et d'y servir l'amour de son ez-camarade. Yétu d'un 
habit jadis neuf que parent des fleurs, il se présente & 
Robin comme cousin d'Henriette, à Henriette comme cousin 
de Robin A table, grâce à son esprit, il fait la conquête 
d'Albert père et lui glisse adroitement que Robin compte 
sur la dot d'Henriette pour apaiser ses créanciers. Une con- 
fidence ultérieure informe Robin qu'Albert a dû emprunter 
à gros intérêts pour constituer la dot de sa fille. Les deux 
hommes déçus s'injurient puis rompent violemment. Sin* 
clair épousera Henriette, tandis que Robin, sa rabat sur la 



THiATKB OB hA CItA 39 

mûre W^ de la Gviarëière. Poar Tadroît gaseon, il reaUra 
cooaîdéré comme le coatin de toat le monde. 

Une anecdote arrivée A Collé avait fourni le sajet 
de cette comédie bien menée, amusante, et dont la 
fortune fut complète. 



a3 juillet : V Orage, ou Qu^ çaignon f o^ém'rmnât» 
ville en i acte, par Biiot, musique de Navoigille jeune. 

Version modifiée de la pantomine de Guvelier 
jouée le i6 mai précédent. — Non imprimée. 



i^ août : La Fm du iour, opéra-vaudeville en i acte, 
par J. Roahier-Deschamps, musique de Deshayes. 

An leyer da rideav» trois jeunes filles chantent devant la 
porte de leur maison ; une vieille paysanne survient, les 
gourmande et s'en va. Une quatrième fillette arrive alors ; 
celle-ci est aimée de Nicodème, galant niais qui ne tarde 
pas à paraître pour servir de jouet aux espiègles. On entend 
chanter Colin qu'on appelle et qui, sans façon, lutine les 
fillettes ; sa maltresse Lison le surprend et, pour le punir^ 
lai témoigne une très grande froideur. Mais il s'explique 
et on lui pardonne : Colin épousera Lison, et Nicodèmc celle 
qui a pris son cœur. 

Prétexte à musique indul|!|^mmeDt accueilli, 
grâce à Frédéric-Nicodème, aux citoyeunes Lacaille 
et Cléricourt qui faisaient, Tune la vieille paysanne* 
Tautrc la jeune Lison. — Non imprimé. 



40 THBATRB DE LA CITE 

8 août : La Baonaudière, on le Foa malgré lai, 
comédie en 3 actes, parLavallée. — Non imprimée, 

i5 août : La GcriuBUflx, comédie en 5 actes, par 
M>»« de Geniis. 

Empruntée au Théâtre de société de Tauteur, 
cette pièce oe fit que passer sur l'affiche. 



6 septembre : L'Ami du fbdplb. ou les Intrigants 
démasqués^ comédie en 3 actes, en vers, par Gam- 
maille Saint-Aubin. 

Doucemont GG. GHSTAUBa. 

Démophile. .... SAmT-CLAiii. 

Dûment. ..... Laportk. 

Forcerame Roseval. 

Cœsaret Varbicnes. 

Poumoain Duval. 

Phrazeite Froobbks. 

Lucile Cb« Saimt-Glair. 

Démophile, officier municipal au Comité des subsistan- 
ces, revient d'un voyage qu'il a fait pour ses fonctions dans 
les départements. Il trouve Doucemont, son associé, et 
Lucile, sa future, totalement chan^^s À son égard. Le père 
et la fille ont prêté Toreilleaux calomnies répandues par le 
dénonciateur Poumonin et lelibelHste Phrazette, agents tous 
deux du ministre d'Etat Forcerame. Démophile pourtant se 
disculpe, mais il veut, aux dépens de sa fortune, acquérir 
des grains pour les distribuer au peuple, et cela manque de 
causer sa perte. La lettre qu'il adresse à ce sujet À un fer* 
mier tombe entre les mains de Poumonin ; Forcerame et le 
;çénéral Coisaret, qui visent à la dictature, accusent Démo- 



TRiATIIB DB LA CIT< 41* 

phile d'accapareaneoL Le magittrat s'amcbe des bras de 
ses «mis poar aller se jastifier, mais on forienz se jette sur 
lai, poignard en main. Ecartant le bandit, Démophile en 
appelle aux lois, et ce mot calme la multitude qui apprend 
alors la belle action qn'il projetait et le ramène eo triomphe 
chez DoncemoDt, où le perfide ministre et son complice 
sont obligés d'ayoaer leurs forfaits. On les arrête, et Démo- 
phile époQse Lncile, après aroir formolé son loyalisme 
dans ce cri : 

Périssent tons les Aois, vive la République ! 

Composée longtemps avant la mort de Marat^l'œu- 
vre de Cammaille Saint-Aubin dut à cet événement 
d'arriver à la scène. Dans deux lettres écrites au 
Journal des Spectacles^ l'auteur, qui faisait partie 
de la troupe de TAmbig^u-Comique, déclara n'être 
d'aucun club, n'avoir jamais parlé à Marat, et affirma 
que son seul but avait été de fixer l'opinion sur les 
qualités constituant le Républicain prononcé. Il en 
voulait surtout aux intrigants acharnés à dévorer sa 
malheureuse Patrie : — « Quant à moi, disait-il, je 
les poursuivrai jusqu'à la mort : qu'ils m'assassi- 
nent ou qu'ils périssent, car ce n'est qu'en marchant 
sur mon corps qu'ils pourront recueillir les débris 
de la France déchirée par leurs manœuvres inferna- 
les » — Encombrée souvent de déclamations, la pièce 
fut néanmoins acclamée, et l'intérêt du public 
s'accrut quand on lui révéla que c'était le début 
d'un jeune homme atteint parla réquisition. On vou- 
lut le voir et^ entre deux exercices, Cammaille 
accourut pour godi^v les applaudissements dus à 
son civisme et à quelques beaux vers. 



4ft rnUTRB Ms iȈ citb 

II ••ptMibra : Ln Tmm» bomob, opém^bouffon en 
I acte, par Latooloube. 

Représentée le 7 octobre 1793 soos le titre du Cou- 
telier de Bagdad^ cette pièce, qai n'avait en alors 
aucun succès» ne fut pas plus heureuse sous soa 
deuxième intitulé. 



1 2 septembre : Lb P^rb ATBoeLB, comédie en 2 actes, 
par Armand Charlemagne. 

L'Héte GG. RossTAi.. 

Blaizot BàMOTWBAS. 

Maurice FBOoÉa». 

Verseuil SAiiiT-GuLia. 

Michelin GasyAUBa. 

Alexis BauTDs. 

Jalienne Gm« SAorr-GLâia. 

Georgette FROoknis. 

Justine Hainault {début). 

Un jour qu'il était sans ressources et désespéré, un 
homme a reçu d'un passant inconnu une bourse contenant 
cent écus qui lui ont profité au point qu'il est devenu maî- 
tre d'une auberge achalandée. En souvenir du bienfait reçu, 
il accueille tous les malheureux qui frappent à sa porte. 
Aussi s*empresse>t-il d'offrir un asile à Michelin, vieillard 
aveugle qui erre sur les chemins avec deux enfants en bas 
âge. En même temps que ces indigents, deux voyageurs 
entrent aussi dans l'auberge ; ce sont Verseuil, jeune homme 
de Moulins, et sa maîtresse Julienne. En causant avec 
rhôle, Michelin lui révèle qu'il est à la recherche d'une fille 
qu'un séducteur lui a enlevée ; c'est en pleurant la malheu- 
reuse qu'il a perdu la vue. Julienne, chacun le devine, est 
la coupable recherchée ; son frère et sa sœur la reconnais- 



TUATM PB LA GIT^ 41 



aeoi et i*aiBèiM»i mux pMs 4« MkbeUa qui p«f4«aii«. AUii 
U frip^o Maurice, qui « dérobé e»»i écas à r«abergifl« «i 
se sent sonpçooaé par loi« flUtt la boarte Tolé« dans U 
besace de TaTeagle. Oa suspecte riafirme, ea qui l'Iidit 
finit heureasement par reconnattre l'homme qui l'obligea 
jadis. Discnlpjè par l'aveu de Maurice, Michelin reçoit de 
i'bôte ta même somme qu'il lui doana généreusement. Bmu 
par les malheurs dont il fut cause, Verseull épousera 
Jnlianaa ; Miehalin ne pourra roir ses aafaata, mais rien na 
l'empêchera de les serrer dans ses bras. 

Pièce médiocre» mais attendrissante, qui fut 
accneillie sans ri^eur mais sans joie. 



i3 septembre : La Tambourin ds Protenci, ou VHeu" 
rease incertitude^ opéra en i acte, par Monnet, musique 
de Scio. 

Le Père Flâtet. . . . GG. PLAHnnaa. . 

Grégoire Lamarchb. 

Ignace Dubriuil. 

Justin KàmiM. 

Lucas GHAPsaon {début). 

Martine C^miMautoucmit. 

Manon Bellbyillb. 

Suzon GLBaicouRT. 

Ignace, homme aisé» qui remplit gratuitement les fonc- 
tions d'instituteur dans un village situé près d'Arles, est, 
malgré son âge, amoureux d'une des filles du vigneron 
Grégoire. Ges filles, Manon et Suzon, sont également char- 
mantes, et Ignace penche tantôt pour l'une tantôt pour 
l'autre. i#e père FJùtet, tambourin et troubadour, sert de 
confident aux jeunes filles. Manon aime Lucas, villageois, 
et Su4on JustÎQ. canarads de Lucai ; c'est à eux qu'indigné 



44 THBATIIB DE LA GItA 

des tergÎTenations do magister, Grè^ire donne ses deux 
fillettes. Reveoa à la raison, Ignace se félicite lai-méme de 
ce dénonement, et toot finit par une danse menée au son dn 
tamboorin payé par l'évincé. 

Tableau d'une §|^atté souvent factice, mais dans 
lequel le jeune Déjazet et la petite Bertin montrèrent 
une gTÊLce, une légèreté, une iinesse qui enlevèrent 
tous les suffrages. 



20 septembre ; L'Enrôlucknt ds Cadet Roussel, oa 
le Départ des bons enfant» pour l'armée^ comédie eo 
I acte par Dorvigny. 

Cadet Roussel, sa femme et quelques bons enfants assis 
chez un traiteur, écoutent les hymnes patriotiques d*un 
marchand de chansons, quand un bruit de tambours et de 
trompettes interrompt ce passe-temps. Un drapeau noir est 
arboré, et un canonnier, qui survient, apprend à Cadet que 
cela indique que la patrie est en danger. Presque aussi* 
tôt arrive un nombreux cortège ; un commissaire de section 
s'en détache^ fait battre un ban par des tambours et monte 
sur une chaise pour lire un papier invitant tous les 
citoyens à voler aux frontières. Pendant ce temps, on 
dresse une estrade pour recevoir les enrôlements civiques. 
Roussel, ses camarades et tons les jeunes gens qui se 
pressent autour du commissaire, ne peuvent résister aux 
élans dn patriotisme ; ils s'engagent et, après avoir signé, 
adressent au public un discours où se manifestent leur haine 
pour les tyrans et leur amour pour la République. Les 
volontaires de Gentilly qui, précédés du maire de cette 
commune, vont défiler devant la Convention Nationale, tra- 
versent la place ; les Parisiens suivent et leurs femmes, qui 
ont vainement demandé à partir avec leurs époux ou leurs 
fils, se joignent aussi aux patriotes qui vont jurer aux 



THéATIlB DB LA CIT^ 45 

TepréacnUBtft de U Nation de titm ou de monrir povr U 
Liberté. 

Suite de scènes détachées qu'on trouva un peu 
froides ; après la dernière, un acteur ayant déclaré 
que l'auteur entendait se dérober aux applaudisse- 
meots, une voix partie du parquet riposta : « Il fait 
très bien I » — Et le rideau tomba sur cette parole 
sévère. — Non imprimé. 



39 septembre : Li CoMiDiiN db soairé, proverbe en 
I acte, par Thiemet. — N(m imprimé, 

i«r octobre : La Prbmièrb n^Quisinoif, à- propos patrio- 
tique en I acte, par L.-B. Picard et Lépitre. 

FrenecDur GG. Sawt-Claoi. 

GnifigoBC ..... FRoaian. 

Germeoil HirroLm. 

Valcoort Vallibriii. 

Marraaz Tibrcbuh. 

Paochette G» GuttiiooiraT. 

Altérés par la marche, FraoccBur et Oraflgnac, soldats de 
la première réquisition, font halte dans une auberge de 
TÎIlage. Fancbetle, jolie servante, les y accueille avec 
g^âce. Les libations auxquelles ils se livrent sont troublées 
par la venue d'un invalide, d'un vieillard et d'une dame qui 
ne sont autres que trois réfractaires déguisés. En sa qua* 
lité de gascon, Graflgnac a bientôt découvert la ruse ; avec 
l'aide de Fanchette, il fait se trahir les fuyards qui. rache- 
tant leur faute, se joignent au bataillon qui vient chercher 
les bons patriotes. 



46 rmiàisnE ùb la oitb 

Celle plèee, ûfm imprimée m^id (font notm p09»^ 
dons le manascrit, contient des scènes plaisantes 
quoique d*un style assez négligé ; ses interprètes la 
sauvèrent d'un échec sans lui assurer longue car^ 
rière. 



7 octobre : Ln Diirx Grcnadbi»^ oa leê Qaiprôçaof, 
comédie en 3 actes, par J. Patraft. 

Sans-Quartier «GG. Taotin. 

La Tulipe GuianiT {début). 

Sana-Regret pRoasiii». 

Robert ùuval. 

Le Juge du canton . . . Giubst. 

Jacquinot Bba-ulibu. 

Un brigadier de gendar^ 

merie Bonioli {début). 

Suzon G»«« Ddmas {début), 

Thérèse DsoRoia {tlébui). 

Margot GauMoifT {débui). 

Deux grenadiers du ao* régiment d'infanterie sont atten- 
dus dans un rillage. Le premier. Sans Quartier, est le fils du 
traiteur Robert ; le second, La Tulipe^ ne connaît point sa 
famille. Ce dernier est accompagné du dragon Sans-Regret, 
prêt à tout pour quelque ripaille. Peadant une halte qu'ils 
font dans une auberge. La Tulipe et Sans-Regret se pren- 
nent de qaerelle avec Jacquinot, nerau d'un juge, et le mal- 
traitent. Pour échapper aux suites de cette ayenture, ils 
fuient si précipitamment que La Tulipe prend, au lieu du 
sien, le sac de Sans-Quartier. Il ne s'aperçoit de l'erreur 
qu'à la porte de Robert» dont la servante Margot Taccaeille 
comme ie fils de la maison. Sans*Regret, qui flaire un boa 
repas, conseille à la Tulipe de profiter de la aitoation, et 
le grenadier s'y décide dans l'espérance de plaire à ftvzaa. 



THÉâTIlB DB LA CfTÉ 47 

fille de Robert, dont les beaoz jtnx Vont charmé. Tandis 
qu'on ftte le fanx Sene-Qnartierj le Trai w prétente ; on le 
prend ponr vn imposteur et, sor la plainte de Jacquinot, 
trompé comme les antres^ on l'enferme, faute de prison, 
dans un paTÎllon dépendant de la maison de Robert. Le 
juge, oncle de Jaequiaot, entre alors en scène. LVjcamen 
des sacs auquel il se livre lut rérèle que l'un des grena- 
diers est son fils naturel. Pressé de questions, La Tulipe 
confesse le subterfuge dont il s'est rendu coupable ; le juge, 
qui se déclare son père, ne peut lui tenir rigueur. On 
dédommage pécuniairement Jacquinot ; Sans- Quartier, 
reconnu, épousera Thérèse, fille du juge, tandis que 
La Tulipe deviendra l'époux de Suzon ; un billet de loterie, 
pris par La Tulipe et qui a gagné une grosse somme, four- 
nira la dot des deux jeunes ménages. 

C'était, sous ane nouvelle forme, les Méprises 
par ressemblance y jouées à la Comédie-Italienne le 
i6 novembre 1786, avec une musique de Grétry. 
Des situations amusantes et un dialo/j^ue spirituel 
firent réussir cette seconde version, qui passa plus 
tard au répertoire du Théâtre Montansier. 



8 octobre : La Prix db L^nospuAUTi, oa le Chevalier 
iTOaire-Rhin, opéra-vaudeville en 2 actes, par Adenet. 

Le chevalier de Longuépée, émigré blessé, a été recueilli par 
le laboureur Grégoire qui, aidé du paysan Lucas, lui pro- 
digue les soins les plus généreux. A peine remis sur pied, 
Longuépée tombe amoureux de Lise, fille de Grégoire, et 
demande sa main. Fier de l'honneur qu*on lui fait, Grégoire 
congédie Lucas qui jusque-là se considérait comme son 
futur gendre. Longuépée demande à Tabbé Souffrant de 
l'unir à Lise par un mariage secret ; Tabbé y consent, mais 



48 THÂATIIB DB LA ClTB 

• 
insinue au chevalier qu'il serait pins habile d'enlerer la 

fillette, en l'attirant dans une forêt voisine oh elle se trouve- 
rait au milieu d'émigrés que vient d'y convoquer le duc de 
la Parcheminière. Lucas surprend ce complot qu'il dévoile 
à Grégoire et à sa femme ; mais les villageois, séduits par 
l'abbé Souffrant, ne peuvent croire à sa perfidie et chassent 
honteusement l'amoureux. Sans se décourager, Lucas veille 
seul sur sa Lise. Dans la forêt où l'on entraîne celle-ci, les 
émigrés veulent l'insulter ainsi que ses compagnes ; toutes 
crient au secours et des gardes nationaux, apostés par 
Lucas, surviennent pour saisir les hobereaux. Grégoire 

s'excuse alors vis-à-vis de Lucas et lui donne celle qu'il a 
sauvée. 

Pièce confuse et saos intérêt; on la joaa peu et on 
ne l'édita pas. 



1 1 octobre : La Gasbrnb, ou le Dépari de la Première 
réqaiiiiion^ biuette patriotique en i acte, mêlée de 
yaadevilles, par Vallieniie et Bizet. 



Roger. GG. SAiirr-GLAïa. 

Jérôme Hippolttb. 

Saint-Didier .... Tibrcbun. 

Dupré Rawilb. 

Gadet Michau . . . FaàDBRic. 

Gervais Rosbvillb. 

Un soldat .... Bisson (début). 

Un adjudant- major . DaLAPonra. 

Le Père Jérôme. . . Frogéres. 

La O^ Michau . . . O^ BIautouchet. 



Dans la cour d'une caserne de Paris, les jeunes gens 
réquisitionnés s'exercent à la marche ou au maniement des 
armes. La citoyenne Michau vient encourager son fils 



TttiATU DB LA CtT^ 49 

Gadel, à qai I'ob fiût qael<pics faroet ; «n isTallde te pffé* 
sente pour eabratter iob fili qai est lieateacDt et qu'il 
regrette de ne pouToir aecompef ner. On pUnte an arbre de 
ta Liberté qn'on arroae d*Qn broe de rin, et tooa let non- 
▼eanx soldats sautent de joie qoand le capiteiae sarWent 
pour lear apprendre que le ministre de la guerre les envoie 
sans reterd à l'ennemi. Ils défilent alors en chantent nne 
ronde, et le rideau baisse au cri répété de Vive la Réfnt' 
Hiquef 

Bloette assez (ii^aie, que la circonstaDce fit applau- 
dir. 



37 Tendémiaire an n (i8 octobre) : Cbahlis bt 
ViCTOiiiB, oa les AmanU de Plailly, comédie en 3 actes, 
par Aristide Valcoar. 

Bouchard père . • . GG. GaiTALm. 
Charles Bouchard . . SAinr-CLAin. 

Le Juge de paix . . . VAnsHMn . 

Dorfort Gmnsr. 

Le Commandant de gen- 
darmerie Dut AL. 

G** Gardeil Cm* Lagaillb. 

Victoire SAurr^GLAm. 

Fanchon Ha»aolt. 

Amoureux de Victoire, fille de la citoyenne Gardeil, Char- 
les Bouchard n'en est pas moins parti pour défendre la 
patrie. Son absence se prolongeant» le spéculateur Dnrfort 
en profite pour aller sur ses brisées. 11 demande la main de 
Victoire, affirmant à celle-ci que son amant a perdu la vie. 
Repoussé par la jeune fille, Durfort a de plus le désagrément 
d'entendre le juge de paix annoncer le retour de celui qu'il 
piétendait mort. Charles Bouchard revient effectivement ; il 

4 ' 



SO TKl&ATM DK LA Ciré 



a e<mq«ît !• grmde 4e BeateiMAi et »e 4éfife, pMft prix 46 
M T«le«r, que U m«io de Victoire. Bouelianl père deiMuide 
4a temps pour consalter Dnrfort, et oeloi-ci ne craint paa 4e 
déclarer qu'à aon avîe Victoire est indigne de Charles» 
conime s'étant compromise arec d'antres galants. ▲dopISAt 
cette calomnie. Bouchard, engage son fils à regagner immé- 
diatement son poste ; Charles n'y consent qa'aprèa U célé- 
bration du mariage qu'il rêre. Le père alors formnlc an 
refus très net ; en vain le juge de paix s'inlerpose-t-il, 
Bouchard, qui croit l'honneur en jeu, persiste dans son 
opposition. Désespérés. Charles et VicU>ire cherchent dans 
le suicide l'oubli de leur chagrin et se tirent des coupa de 
pistolet. Les blessures qu'ils se font sont peu graves, mais 
Durfort dénonce sus magistrats leur tentative coupable. Un 
commandant de gendarmerie va les arrêter qaand le juge de 
paix, qui a obtenu leur pardon, intervient pour mettre 
entre les mains de la justice Durfort, afFameur et contre- 
révolutionnaire. Bouchard n'a pas attendu cette mesure 
pour se repentir de sa dureté ; il consent à unir Victoire è 
Charles, à qui un congé de trois mois est accordé, et l'aven- 
tare finit par des acclamations* 

■ 

Sujet iatèressant, jolis détails, tout se réunissait 

pour faire de cette anecdote un ouvmgo estimable. 

• • • 

10 brumaire (3i octobre) : Lis Cri pi la nature, ou U 
Fils repentant, comédie en 2 actes, en ven, mêlée 
d'ariettes, par Charles-Louis Tissot, musique de 
Navoigiile. 

Dolban père .... CC. DuBRsmL. 

Dolban fils HirroLTra. 

Bel fort ViLuyrEjLO (début). 

Victor Raffile. 

Lucas GHAPsaoïr. 

Perette Cm* Lacauj<i. 

Toi non Cazxl {début). 



tbAatbb db hk ciré 81 

Belfort est le lien 4% la Mène. Ayaot fait à ton fiU et 
à se belle-fllle ebendon de ses biens, Dolbsn s'est bientôt 
▼H chasser par eoz. Une fermière^ Perette, prend» ayec son 
fils Lacas, soin de l'abandonné qui se cache sons le 
noBB de Martin. Lucas aime Toinon, servante de sa mère, 
et, grâce à Martin, épousera cette fillette, bien qu'elle 
n*ait pour dot que ses seules yertos. Cependant Dolban 
fils, qui a agi surtout d'sprès les conseils de sa femme, est 
poursuivi par le remords. II se confesse à Belfort, son ami, 
et oeitti-ci, interrogeant Martin, lui fait bientôt avouer 
sa personnalité. Le fils slors se jette aux genoux de son 
père qui, d'abord inflexible, pardonne à la prière de celle 
qui Ta secouru. Remis en possession de ses biens, il donne 
une dol de lo.ooo francs à Toinon, qui épouse Lucas; il 
passera ses derniers jours au foyer du coupable repentant. 



Histoire peu originale et aggravée d'un style 
médiocre : demi-rèassite. 



1 1 brumaire (i«r noyembre) : Lis Dragons et lis Béni- 
Ncnms, comédie eo i acte, par Pigault-Lebrun. 



Un colonel de dragons 
Un capitaine. . . . 
Un maréchal«des-logîs 
Un lieutenant . . . 

L'Abbesse 

Saur Sainte-Glaire. . 
Sœur Saînte-Àgnès . . 
Sœur Sainte-Scholastique 
SœurGertrude . . . 



ce. DnvAL. 

SAiST-GLain. 
Fnootess. 
LsMAïai {débui), 
LAiniKirr {début). 

SAlRT-CLAin. 

Lacaillb. 

Mautoucbst. 

Piuaaa. 



Les religieuses du couvent de Fumes s'entretiennent du 
décret qui yîeut d'annuler leurs vœux ; les vieilles le blâ- 



%2 TttÉATiiB De la cite 

ment tandis que les jeanes Tapprouveot. Soudain un capi- 
taine et un maréchal-des-log^s de dragons franchissent le 
mur qui sépare le couvent de la rue. Ils font en gouaillant 
un doigt de cour aux sceurs Scbolastique et Agnès qai 
sont mares, mais leur ton change quand paraît à leurs 
yeux Bceur Sainte-Claire offrant un mélange de légèreté, 
de grAces et d'esprit. Charmé, le capitaine s'offre à 
l'épouser le soir même ; sœur Sainte^laire désire être libre, 
mais le délai lui paraît bref et elle déclare ne vouloir répon- 
dre à la proposition qu'en présence de Tabbesse. Pendant ce 
temps le maréchal -des-Iogis chapitre scour Gertrude, qu*il 
prétend faire vivandière. Tout-à-coup les dragons, con- 
duits par le colonel, font irruption dans le couvent. Pour 
échapper aux suites de leur escapade, le capitaine se sub- 
stitue, sur un piédestal, à une figure de Saint-Martin ter- 
rassant le diable, tandis que le maréchal se résont à faire 
le damné. La chose d'abord va sans encombre, mais, au 
milieu d'explications données par l'abbesse an colonel, le 
faux saint part d'un éclat de rire. Le colonel est un excel- 
lent homme; il pardonne à l'étourdi, qui est son neveu et 
déclare désormais vouloir être le plus sage des époux. C'est 
sœur Sainte-Claire qu'il désire pour femme ; la religieuse y 
consentant, le colonel les marie en leur donnant pour dot la 
moitié de ses biens, et le couvent est licencié. 



Des saillies vulgaires déparent cet acte gai, dont 
le succès fut néaDmoins énorme. 

Craignant peut-être que le mot de Palais sonnât 
mal aux oreilles des puissants du jour, Lenoir et 
son neveu transformèrent, à la date du a3 brumaire 
an 11 (i3 novembre 1798), le nom primitif de leur 
entreprise en celui de Théâtre de la Cité'- Variétés. 
A ce changement correspondit Taccentuation du 
répertoire dans le sens jacobin et anti-religieux, 
motivée comme lui par l'espoir d'échapper aux per- 



TBBATRE DE LA CITB 53 

séeutions qui n'épargnaient pas plus les artistes que 
les bourgeois. 

24 brumaire (i4 noTembre) : La Pétb m L'EsAuri, 
mélodrame pantomi-lyrique en i acte, en Ters, par 
Pianterre, musique de Desy ignés. 



Mathieu GG. 

Juitin RAViniS. 

Diogène RofiTAi.. 

Justine Gm" GLiuGOimT. 

L'Egalité Jsmcr Qvmuu.. 

Sur une place de Tillage, le maire Mathieu prêche Thé* 
roTsme aux Tolontaires parmi lesquels figure son Bis Justin. 
On chante, on danse, ce qni altère ; Mathieu se dispose à 
emplir un hroc que chacun prendra tour à tour, quand le 
fond du tonneau où il va puiser se brise, et Diogène en sort 
avec une lanterne allumée qu'il souffle en disant : 

O toi par qui l'on me renomme» 
Toi qui guidas mes pas chez tant de nations, 

Bteins à jamais tes rayons; 
Depuis longtemps je ne cherchais qu'un homme. 

J'en trouTe ici des millions! 

An bruit d'une symphonie, l'Égalité surgit alors d'une 
trappe. Debout sur un autel de quatre pieds et demi, elle 
s'appuie sur un faisceau d'armes et porte un niveau dans sa 
main droite. Deux renommées descendent sur sa tête, et un 
cortège s'organise, auquel prennent part les enfants, les 
jeunes gens, les vieillards costumés. La déesse, acceptant 
les présents qui lui sont offerts, chante pendant qu'on la 
porte en triomphe : 

Allons, marchons, suivez mes pas; 
Français, pour, vous quel jour de gloire I 



84 TBiATBB 9B hk CTlÈ 

Si TOUS me portes aaz combaU, 
Je vous condaisà la victoire... 

Pais les chapeaux volent en l'air, et la toile baisse. 

Ecrit en llionneiir des jeanes soldats partant poar 
la frontière, cet acte fut salué de chauds applaudis- 
sements. 



4 irîinaire (24 novemblre) : Lsef AôEkts de Pitt, oa le 
Dîner des ci-devaniSf comédie en i acte, en vers, par 
Desprez- Vaimont . 

Excellent patriote, Franville aime sa femme, mais celle-ci 
reçoit chez elle une foule de ci*devants, ennemis de la 
Liberté, et qui conspirent contre la France. Une lettre saisie 
par Franville ne lui laisse aucun doute sur le complot 
tramé par ces traflres. Armé de cette preuve, il montre à sa 
femme l'abîme où elle allait se précipiter et la détache des 
perfides qui Fentourent. Pour punir ces derniers, Franville 
s'entend avec le gascon Rondillac, bon citoyen comme lui. 
Les ci-devants doivent dtner chez sa femme; il les fait 
boire et, au dessert, Rondillac, se donnant comme aristo- 
crate, obtient de l'un d*eax communication d'on plan abo- 
minable pour affamer Paria. Un commissaire de police et 
des lardes apostés se montrent alors ; les ci-devants sont 
arrêtés, et Franville donne sa fille au fils de Rondillac. 

Des principes louables, exposés en bons vers, firent 
applaudir cette comédie dont Saint-Clair et Fro- 
gères interprétaient les principaux rôles. — Non 
imprimée. 



6 frimaire (26 novembre) : L'ARRiyit ds Là PasMiiaB 



TSiâTMl PB LA. Qfïïà 



MÉQomnoif AI» ■■ ow iiÉM i, oonééla aa i Act6| aélée dé 
▼andevilles, par ***. 

MagdelaÎDe, jeune rillageoite. a dispam de ehes Matho- 
rîn, aoD père ; toutes les recherches faites pour la retrouver 
ont été inutiles^ et le TÎeilIard, désespéré, ne se sent plut 
même le courage d'accompagner ses compatriotes qui Tont 
au-derant d'une compagnie de la première réquisition, pour 
laquelle on a préparé des logements dans le Wllage. La com- 
pagnie arrive, et la première personne qu'aperçoit BCathurin 
est cette Magdelaine qu'il a tant pleurée et qui, sortant des 
rangs, vient se précipiter dans ses bras. Elle raconte alors 
que le capitaine lui a sauvé l'honneur et la vie en l'arra- 
chant des bras d'un homme qui l'avait attirée chez lui, dans 
la ville voisine, sous prétexte de lui acheter des fruita. 
Matburin témoigne avec effusion la reconnaissance qu'il 
doit au libérateur de sa fille, blessé dans une rencontre ulté- 
rieure avec des brigands. On Invite la compagnie à on 
repas civique qu'alla accepta. Maia, avant de le cDAmeaoer» 
on va chercher la statue de la Liberté qu'on dresse sur le 
théâtre, et en l'honneur de laquelle on chante divers cou- 
plata. 

Ces scènes sans lien, presque sans intérêt, n'eu- 
rent qu'un faible succès; elles prouvaient le civisme 
mais non le talent de l'auteur, qui gSitdB, sagement 
Panonyme. — Non imprimé. 



9 frimaire (39 novembre) : Le Vous et le Toi, opéra- 
vaudeville eo I acte, par Aristide Valcour. 

Lm scèse se paase dana un village. De Paris arriva la nou- 
velle qu'il faudra désonsaîa dire toi à tout individu. Gela 
réjouit le jeane Joatio, qui tutoie auaaitôt laa gana qui le 
servent* Le laboureur Marcel» dont iuatin coartiae la fille 



M TUàTAA SB LA CITi 

Virgiaie. se plie également sase grimaoes an nooTel osage. 
Il n'eo eet pas de même de sa femme, qai sanaute à chaqae 
toi lancé par ses domestiques ; aussi vent-elle se revaacber 
en mariant Virginie à Glsçon, ancien procureur fiscal, qne 
la Révolution charme peu. Marcel s'entend ayec Justin pour 
percer à jour le rival soupçonné de tiédeur et d'égolsme. 
Glaçon, qui regrette les prêtres, les nobles et les parlements, 
est amené, par d*adroites questions, à confesser qu'il lui 
semble qu'on va beaucoup trop vite; pour comble, il refuse 
de porter secours à un pauvre diable qu'on dit tombé dans 
l'eau. L'épreuve est faite, Glaçon n*a ni patriotisme ni 
humanité; pourrait-il être bon mari? La mère Marcel, qui 
en doute, reprend sa parole : Virginie sera, le jour même, 
la femme de Justin qui chante, comme bien on pense, la 
supériorité du toi sur le vouê. 

Pièce où se donne carrière un rèpablicanisme 
excessif, mais bien faite, omèe de jolis couplets, et 
qu'an franc succès accueillit justement. 



i8 frimaire (8 décembre) : L'OmLSTn MmACULSOBB, 
comédie en i acte, par ***. 

L'esprit de philosophie a pénétré dans le village où 
Mathurin habite, et s'est emparé de cet homme ainsi qne 
de Babet, sa fille^ et du jeune Charles qu'elle doit épouser. 
L'arrivée du capucin Polycarpe fournit aux trois person- 
nages l'occasion de déblatérer contre le catholicisme, ce qui 
scandalise fort la femme de Mathurin. Tout ce que celui-ci 
concède, c'est d'accorder à Polycarpe un CDuf et un petit 
morceau de lard pour son repas et celui de frère Oignon 
qu'il attend. Ce dernier, qui bientôt arrive, a reçu par 
bonheur une douzaine d'mufs qne les religieux cassent, 
battent, et introdnisent secrètement dans un roseau creux. 
Mathurin, Charles et Babet apportent, pour se moquer des 
capucins, un fourneau et une grande poêla à frire Poly- 



TBiàTU »■ LA crri 97 

carpe alliuB« aTOc ealne le fen, met dans la poêle son ouf 
kwttn qu'il remue arec le roeeaa et, à la grande •topéfaetioa 
des payaaiis, l'omelette groeeit à Toe d'œil. On crie an mira- 
cle, et Polycarpe ee rengorfe. A son tour frère Oipion, 
renonvelant le prodige des nocee de Cana, change en rin 
l'eao contenue dani une bouteille. Du coup Matbnrin 
couTcrti se jette aux genoux des frocards et leur fait appor- 
ter une Tolaille que, sans sonci du carême, ils dérorent à 
belles dents. Bien repus, ils s'endorment. Charles examine 
alors la bouteille d'Oignon et décourre qu'elle a deux gou» 
lots, l'on fournissant de l'eau, l'autre du yin. Le roseau 
teint intérieurement par les jaunes d'œufs, et les coques de 
ces œufs trouvés dans la besace des moines, sont des preuves 
encore de leur charlatanisme. Furieux d'avoir été dupés, 
les paysans réveillent les jongleurs pour les rosser, mais 
Charles juge qu'ils sont trop vils pour le bâton, et on les 
chasse avec ignominie tandis que Mathurin, redevenu phi- 
losophe, proclame que les prêtres sont le fléau de l'huma- 
nité. 

Etait-ce là Yraiment une pièce républicaine? Le 
public, que nombre dUnconvenances avaient cho- 
qué, j vit surtout une manifestation de haine into- 
lérante, et la punit par ses sifflets. C'est d'une 
anecdote racontée dans La Feuille de Salut public 
que s'était inspiré l'auteur malhabile. — Non 
imprimé. 

39 frimaire (19 décembre) : La MAaiAGi rAnuoriQua, 
comédie en a actes, mêlée d'ariettes, par J. Roohier- 
Deschamps, musique de Deshayes. 

Paulin ce. RAvriLB. 

Durand Dobusuii., 

Michaud Plahtbbrx. 

Thomas FaâDàaic. 



TfliATMl DK LA Clllt 

J««tiae Omb Ddbou. 

Marcelle ïtAMntM. 

Cm Vineent BfAUTOvaiDr, 



Dnrand, Uboarear, reat marier sa fille Jastine à Paalin, 
fils do respectable Miehand. Cependant la patrie appelle 
les jeunes pens du yillage et ils sont sur le point de partir. 
Paulin, malg^ré ses rinf^-siz ans, pense qu'il ne saurait 
rester tandis que tous ses amis vont se mettre en route. 
Mais comment annoncer ce projet à Justine? Durand, tou- 
jours franc et honnête, prend le parti d'instruire sa fille et 
en même temps d'assurer, par un contrat. l'existence du 
▼ieux Michaud. Ce trait de bienfaisance touche Justine qui, 
priée de dire si elle aime mieux que l'ennemi soit battu par 
son amant ou par son époux, préfère que ce soit par le 
dernier. On dispose tout pour le maria^. La statue de la 
Liberté est élevée au milieu de la place où tout le rillage 
s'assemble, la municipalité entoure l'autel de la patrie, et 
Paulin épouse Justine k la satisfaction générale. 

Deux babillardes et un niais compliquaient cette 
intrigue légère mais touchante. Une musique agréa- 
ble et un joli ballet composé par Beaupré firent 
applaudir Touvrage qui, pourtant, resta manuscrit. 



3 niyAse (23 décembre) : Les Dévotes, oa la Triple 
vengeancej comédie en 3 actes, par Planterre. 

Le jeune Saint-Fond, bon patriote, monte sa garde en per- 
sonne, est assidu aux assemblées de sa section et y parie, 
tandis que la veuTe Dorothée et W^^ Félicite, vieilles 
dévotes et ses tantes, ne cessent de donner des regrets au 
temps passé qu'elles voudraient .voir revenir. Au second 
étage de Ja maison où elles demeurent, sont deux femmes 
bien différentes. L'une, Cécile, est la bien-aimée de Saint- 



TBiàTftx m LA oni 



Food ; l'autre, jesiie rturt nMBBiée Verseml, reçoit les soîm 
d'un' ct-deTant procarear, Oarcet, qu'elle croit reof. La 
fcmine de cet ez*chicaneiir, très jalouse, appreod TadreMe 
de celle qui lui a enleré le cœar de son mari et se reod 
chez elle dans rintention de la dérisafer. Elle ne rencontre 
que les denz yietllet qui, fdrienses de la scène qu'elles 
subissent et encore plus dé ce que leur neveu refuse, pour 
s'unir à la petite bourgeofse Cécile, d'époaser une demoi- 
selle de Forment, injurient SaiAt-Fond et le chassent de 
chez elles pour emporter leuri clefs, parce qu'elles ne doi- 
vent rentrer que le soir. Mais; pir l'entremise du sot valet 
Boniface, Saint-Fond se procure cei clefs et forme, avec 
Cécile et la veuve Yersedil, le projet de se venger des 
dévotes et de Durcet. Ce dernier jlisfèm en t revient gris d'un 
excellent dtoer ; Saint- Food et seli allié'es le reçoivent dans 
l'appartement des vieilles et se retirent quand on signale 
leur retour. Qu'on juge de rétoonement des dévotes lors- 
qu'elles trouvent attablé chez elle un homme ivre mort I 
Elles tempêtent et envoient chercher la garde qui ne peut 
rien tirer de l'ivrogne, mais un soldat le reconnaît et, ne 
voulant pas le faire sortir en robe de chambre, va quérir 
un habit chez l'ez-procnreur. M"m Durcet accourt, prend 
une seconde fois les dévotes pour ce qu'elles ne sont pas 
et se dispute avec elles. Un commissaire, qu'on mande, est 
assailli de plaintes ; il ne sait que résoudre, lorsque Saint- 
Fond revient pour démêler l'imbroglio et rétablir le calme 
en expliquant sa conduite. 

Sajet emprunté à Imbert et à Rétif de la Bretoone. 
Quelques situations comiques, mais un fond lan- 
guissant et des caractères faiblement dessinés ; 
ouvrage médiocre, au total et dont Tanteur ne se fit 
pas connaître, -*- Non imprimé. 



9 nivôse (29 décembre) : L'Esprit dbs prêtres, ou la 



M 



thbathb db la cité 



FerÊécation det Fronçait en Espagne, drame en 3 actes, 
en yersy par Prévost-Montfort. 



Rham père. , . 


. • ce 


. Chetalibb. 


Rham fils . . . 
Don GarloB . . . 
Dom Lace . . . 
Dom Gerle . • , 
Ponsîn . • • < 


> • • * 


SAUlT-GLAia 

VARXifins. 

ROSITAL. 
DUTAL. 

Dblaportb. 


Un geôlier . . 
Un sergent , • , 


a • • 


Ptucsan. 

BiSSON. 


Un Espagnol . . 
Un confessear . , 
Rotelle • • • . 


. . O» 


HiPPOLTn. 
LaiiAimB. 
■ Sauit-Glair 


Belis 




PéUGtBR. 



La scène est à Cadix. Dom Luce, grand inquisiteur, a 
éloigné de la maison de Rhum fils. Français d'origine, Don 
Carlos, ami sûr dont il redoute la vigilance, car il a sur 
Roselle, femme de Rhum, des projets coupables. RoseIle,à 
qui il se déclare^ le repousse avec indignation, et Don 
Carlos remet à Rhum une preuve écrite de l'infamie du 
moine. On chasse ce dernier qui, par vengeance, dénonce 
Rhum à l'Inquisition. Plongé dans un aflPrenz cachof,Rhum 
a la douloureuse surprise d'entendre d'une cellule voisine la 
voix de son père, venu de France pour l'embrasser, et que 
depuis dix mois les moines privent de la lumière du jouir. 
Rhum père parvient à déplacer une pierre du mur qui le 
sépare de son fils, et tous deux s'encouragent à résister jus- 
qu*à la mort. Cette mort atteindrait bientôt Rhum fils, si 
son père n'écartait le poignard que Dom Lnce lève sur lai. 
Leur perte n'est pas moins certaine, car l'Inquisition con- 
damne au bûcher les deux Français, convaincus d'avoir 
propagé en Bspagne les principes révolutionnaires. Ils mar- 
chent an supplice sous la surveillance de Dom Gerle, quand 
Don Carlos appelle le peuple à la révolte. Ses efforta sont 
vains, on le désarme et le cortège lugubre d'un autodafé se 



TH^ATIIB D« LA CI'Hi 61 

déroale. L'apparîtioa de RoMlle èch€veiè€ reurdc le sup- 
plice et émeot le emnr des Bspagools. Don Carlos alors les 
adjure à nonreau d'alh>anchir leur pays de la tyranoie des 
moines ; ils récontent enfla, brisent les fers des condamoés, 
et en chargent les inquisiteurs. •— « Aiiiis> leur dit Carlos, 

Vous étiea sous le jouf, tous Tenes d'en sortir; 
Plutôt que d'y rentrer jurons tous de mourir. 
Que le premier de nous qui parlera de maître, 
De oMVt an même instant soit puni comme un traître. 
Fïrappons d'un bras Teagenr ces moines inhumains 
m qu'eux et tous les rois périssent de nos mains 1 » 

Trame inhabile, e£FeU forcés et style médiocre : 
réussite malgré tout. 



18 nÎTÔse (7 janvier 1794) : Ln DRAeoifs bn canton- 
NSMRNT, oa la Saiie dê9 Bénédietineg, comédie en i acte, 
par PigpaoltpLebrun . 

Le Général CG. Dotal. 

Le Colonel ..... Sinn^CLAn. 

Le Maréchal* des-lo|;is . Fkoaàaas. 

1*' dragon TnaoBua. 

9« dragon BamiiKAv (débmi). 

La VeuTe ..... O» Gaaiuiii. 
Sainte-Claire .... SAuiT-CLAtA. 

Gertrude Péucua. 

Une petite aile. . . . PnooÉam. 

Après un brillant combat, les dragons déjà tus sont 
cantonoés dans un villa^, sur les derrières de l'armée 
du Nord. Gertrude, qui a épousé le maréchal-des-logis, est 
devenue vivandière, mais elle conserve de son ancien état 
des défauts dont son mari entreprend de la corriger. Pour 
la rendre moins avare, il lui fait perdre la moitié d'une 



62 TKiATRK m LA GITB 

pièce de rin ; pour corriger m praderie, il la contrmiDt à 
embrasser nombre de ses camarades; pour lai apprendre 
la fraternité, il la force à rester rivandière quand il est 
nommé capitaine. Une chose pourtant les empêche d*étre 
d'accord. Le colonei» époux de Sainte-Glaîrt^ fait une 
cour assidue à une tcutc chez laquelle on Ta logé. Le noQ- 
▼eau capitaine trouve la chose naturelle, maisGertrude s'en 
indigne et ne parle de rien moins que de prérenir son 
ancienne camarade. L*arriTée inattendue de Sainte-Glaire 
lui épargne cette pseudo-trahison. La ci*devant bénédictine 
est assez intelligente pour découvrir elle-même l'intrigue de 
son mari ; elle veut connaître sa riyale qu'elle persiffle 
d'abord^ mais dont bientêt la bonne foi la désarme. L'in- 
îdulgence tonlefois lai parait politique ; elle pardonne au 
colonel qui n'en devient que plus épris d'elle : la veuve 
désabusée sera l'amie des époux qu'elle a failli désu- 
nir. 

Ecrite dana la même note que TouTrage coatioué, 
cette pièce obtint, comme lui, la Caveur du par- 
terre. 



28 nivôse (17 janvier) : Les Petits MONTAaiiARDB» opéra- 
bouffon en 3 actes, mêlé d'ariette^, par Arialide Valcour, 
musique de Poignet. 

Le paysan Solanges jouit à Glermont d'une aisance 
modeste, quand il perd en. même temps sa femma Théodine, 
enlevée par un séducteur, et sa fortune, confiée à an fripon. 
Ges deux malheurs lui font quitter Glermont pour aller 
vivre, sous le nom de Gervais, dans une montagne volca- 
nique appelée le Puy de Monteynard. Il y réside depuis 
dix ans quand la pièce commence ; mais, malgré ses efforts, il 
ne peut oublier sa femme ni subvenir aux besoins croissants 
de sa fille Georgette et de son fils Petit-Jacques. Force lui 
est de se séparer d'eux ; il se confie au juge de paix deBau- 



xet, fille ▼oÎMoe, et oe magiitimi, qoî Mi an txMlleai 
homme, conseille aux enfants d'aller à la recherche de leur 
mère. Ils s'y décident avec peine et partent au milieu d'un 
orage, arec l'écu de six francs que lear donne le bon jufçe. 
On les retroaTe, an second acte, dans une antre chaîne de 
montagnes.. Harrassés par cinq lienes de ronte, ils deman- 
dent asile à un aubergiste qui \t^ repousse durement. Ils 
ne Teulent point entamer l'écu qui est leur seule fortune et 
se résignent il coucher en plein air. Lfoe pauvresse soudain 
se présente à leurs yeux ; elle est si pâle et paraît si triste 
que les enfants lui offrent leur petit avoir. Par bonheur des 
passants sarviennent, pour lesquels les enfants chantent ou 
dansent et qui leur donnent, en menue monnaie, juste 
l'équivalent de l'écu disparu. Enhardis par cette chance, les 
enfants frappent de nouveau à la porte de l'auberge et finis- 
sent par être accueillis, ils commencent à dormir dans la 
grange où on les a enfermés, quand on grand bruit les 
réveille ; les citoyens que leurs chants ont intéressés sont 
des voleurs qui, pour dévaliser l'auberge, y mettent le feu. 
Des geadannes sont près de là; ils accourent et, sur la 
plainte de l'aubergiste, arrêtent Qeorgette et Petit-Jacques 
comme complices des bandits. C'est dans la chaumière de 
Gervais que se joue le troisième acte. Un inconnu s'est pré- 
senté au juge de paix de Sauset et s'est fait çoauattre pour 
Rosambel,. ex-ravisseur de Théodine, restée vertueuse. Le 
magistrat, qu'il émeut, le met en présence de Gervais qui 
va pardonner lorsque la gendarmerie amène à Sanset deux 

voleurs, une femme et deux enfants enchaînés. La femme 
• • • • 

n'est autre que celle dont les petits montagnards avaient en 
pitié, et Gervais reconnaît en elle sa Théodine tant pleurée. 
Un des voleurs, heureusement, justifie la mère et les enfants 
en disant qu'il les a rencontrés par hasard. L'aubergiste 
s'excuse et la famille, enfin réunie, s'embrasse avec trsns- 
port. Rosambel, opulent, réparera ses torts en faisant le 
bonheur de ceux près de c^ui sa vie^ s'achèvera. 

Tiré d'un roman de Ducraj-Daminil intitulé 



M thAàthb i>b la cit^ 

Peiii Jacques et Creorgette^ cet oovniffe, bien qu'un 
peu confus, offre des situations émouvantes; une 
jolie musique et un ballet plaisant de Beaupré con- 
tribuèrent au succès des deux petits êtres que le 
▼audeville final associait en ces termes au parti 
dénommé comme eux : 

Berlin, Londres, Vienne et TEspAgne 
Prétendaient nous remettre aux fers, 
Mais du sommet de la Montagne 
Un Dieu planait sur l'univers I 
Par sa fermeté, sa prudence, 
Malgré leurs bataillons épars, 
La Montagne a sauvé la France : 
Gloire immortelle aux Montagnards I 



4 pluviése (aS janvier) : La Poux dx GtxoMn, on 
VOaoertare da parlement dCAngleterre^ comédie en 
3 actes, par Lebrun-Tossa. 

Le Roi ..... • GG. Bbavuio. 

Grey S^iar-GLAïa. 

Pitt VAxanos. 

Gaaalès PAuoibb. 

Wilit. ...«•• Gamorr. 

Barke DH.APoaTB. 

Le Prince de Galles . . Hippoltti. 

Sheridan Duval. 

Fox GHBTAUia. 

Galonné ••.... DtmiutoiL. 

Tolinson LAvnn. 

La Reine Cm GximBa atnée. 

Le Parlement angUie, coavoqné par le ministre Pitt, va 
tenir séance. Pitt redoate cet événement car la reprise de 



TUATRS OB LA ClT£ 65 

Toulon a renda fou Je roi Gtor^M. Gooimeat le |»rinoe 
dément poarra-t>il prononcer le diecoan qu'on lui n seriné 
•▼ec peine? Les émi^e Gelonne et Gaxalès sont, ninfi 
qne l'oratenr Bnrke, atterrés par la situation. Cependant» 
grâce aux soins du doeteor Wilis, Georges recouvre quel- 
que lucidité ; on en profite ponr le faire paraître en public, 
n débite aases bien le comçiencenient de sa harangue, mais 
le prince de Galles, impatient de régner, trouble son père 
par des phrases menaçantes, et le paurre roi tremble, 
ânonne, puis dcTient furieux, si bien qu'on l'emporte, criant 
et jurant. Au grand chagrin de Pitt, qui Toulait attirer 
dans le ministère les libéraux Fox et Grej, ces deux patrio- 
tes proposent que l'on remette au peuple l'exercice de la 
puissance. Appelé par eux, ce peuple eavahit le Parlemeot 
aux cris de : Guerre aux tyrans 1 Vive la liberté I Se rappe- 
lant les exploits des révolutionnaires français, la multitude 
anglaise s'empare de la Tour de Londres, massacre Pitt 
ayeo le prince de Galles, et met en cage son monarque pour 
le mener à Bedlam, hôpital des fous. A cet elFet, un char 
ignominieux, conduit par Galonné et traîné par les princi- 
paux partisans de la royauté, traverse Londres sous les 
huées d'hommes et de femmes en bonnets rouges. Le roi 
passé, Grey prêche aux Anglais l'établissement d'une répu- 
blique ; on la fonde par acclamations. ^ « Allons mainte- 
nant à la rencontre des Français, s'écrie alors Grey ; nous 
sommes dignes d'eux, nous avons su les imiter. Ils étaient 
nos ennemis quand des tyrans nous gouvernaient ; qu'une 
sainte amitié nous unisse à jamais, et puisse notre exemple 
hâter l'instant heureux où tons les peuples de la terre ne 
formeront qu'une seule famille ! » 

Pour avilir la rojaaté et la rendre odieuse, Le- 
bruUy comme ou voit, n'avait reculé devant aucune 
excentricité. Débauche plutôt que plaidoyer, cette 
pièce n*en eut pas moins le succès dû au patriotisme 
exaspéré de l'auteur. 

5 



M TH1&AT1UE »B LA CITB 



i4 plthriftse (s ttvritfr) : hsà HonfNvcncB t^trNtntfes, off 1^ 
Tombeaa dêi sani-calôttes, trait patriotique 6d i àcté, 
ihèlé de Vaadevilles, par Dacray-Daiùinil, maàîque de 
Navoigille. 

On Tient de célébrer, dans un petit village voisin d'un 
ae nos camps, une fête en l'honneur des martyrs de là 
Liberté. Un cénotaphe allé^^orique à été érigé à la mémoire 
dès sans-culottes morts en combattant. Soudain, au milice 
de la nuit, on sonne le tocsin, on bat la générale, et le canon 
jrrpnde : Fennemi a voulu surprendre le camp. Tou^ les 
habitants du village volent pour repousser l'attaqué ; ils j 
parviennent, mais en perdant un des leurs. On dépose le 
corps de ce jeune héros dans le tombeau des sans-culottes^ 
puis le théâtre change et représente la France républicaine 
arrosant de ses pleurs une urne funéraire. Elle est entourée 
de cyprès et, sur des transparents^ on lit : A Maratt à 
Lepelletier J a Ghalier ! à éayle I — Un hymne funèbre 
retentit, et le rideau tombe. 

Un rôle plaisamment joué par Beaulieu fit rèus- 
air cet à-propos, où la mise en scène le disputait au 
ientiment. -^ Non imprimé. 



22 pluviôse (lo février) : Le ^ari dk Vingt-quatre 
HBURBS, ou la Noavelle de ta prise de Toaïon, opéra- 
vaudeville en I acte, par Aristide Valcour. 

Un ez-noble, réactionnaire, prétend que le siège de Toulon 
durera plus de six mois ; un jeune patriote offre dé parier 
5'oo livres que vingtpquatre heures suffiront auk Fraàigais 
pour reprendre celte ville. L'événement lui donna raison, 
car on annonce bientôt l'heureuse issue du siège. Le jeune 
homme gagne les 5oo livres dont il fait don auzindigent^, 
et il épouse sa maîtresse. 



TH^ATRB DB 1,4 CIT9 97 

Acte sem^ d^ jpli# couplets qui fiwit (Invalider 
l'aateur. — NoH imprimé. 

La victoire de Toulon avait trop d'importance 
pour qu'on se contentAt de la célébrer par une 
binette; ainsi pensèrent Bizet et Faciolle qui, en 
vini^qoatre heures, brochèrent un à-propos sérieux 
que Saintr-Edme et son oncle reçurent avec promesse 
de le donner sous peu de Jours; mais des difficultés 
de mise en scène retardèrent rouvraye. Pendant ce 
temps les Italiens et le Théâtre Feydeau jouèrent 
sur le même sujet deux pièces très applaudies, et 
radmioistratioQ de la Cité, jug'eant qu'elle ne pou- 
vait mieux faire que ses rivaux, prit le parti de 
rabttteotioQ. Façiulle désappointé publia lauvre 
dédaignée (i) avec une dédicace Aux êant^culoiUi 
de Farmée de Toulon^ dans laquelle Saint-Edme, 
bien qn'aide-de-camp du (général Henriot, était 
accusé d'aristocratie. On guillotinait alors des gen9 
pour païaîi crime, mais la dénonciation, cette fois, 
n*ent point d'efiFet. 



26 (et non ao) pluviése (i4 février) : L'firoui airuBLi- 
CAUI9 drame patriotique en 2 actes, par Maurin de 
Pompigny. 

FWmJdin GC. Y^^ajBooM. 

Peryidor Saimt-Gxjur. 

Floréal VAixiBHifB. 

Oermiaal Làwmu, 



il) La PHae de Totdon, f»it héroïque en 1 acte, ea proee, aiMé de 
vaoderiUet, pv Bisat at FaeloUa, olias Maradan. 



68 THBATRB DB LA CIT^ 

Brumaire GG. Rootal. 

Romarin Duyâjl, 

Vendémiaire .... Lemairb. 

Méligge Gbm GiHMAiM. 

Rosalie SAiar-CLAïa. 

Hyacinthe Lacaillb. 

Leroi, ancien serrnrier, a. changé ion nom en ceini de 
Franklin. Sa femme Mélisse, ci-devant prieure d'un cou- 
vent, a conservé des sentiments qui lui rendent odieux le 
régime républicain ; aussi prépare-t-elle, avec l'ex-chanoiDe 
Brumaire, une fuite à l'étranger. Us croient avoir entraîné 
dans leur complot Floréal, second fils de Franklin, au 
moyen d'une autre ancienne religieuse, Rosalie, dont il est 
amoureux. Mais Romarin, homme de confiance de Franklin, 
veille sur l'honneur de son patron ; il saisit, avec l'aide de 
sa femme Hyacinthe, les fils de la conspiration qu'il révèle 
aussitôt à l'ex-serrurier. Mélisse, interrogée, confesse sa 
faute. Brumaire offre en vain au mari de partager les troii 
millions réunis pour la fuite projetée ; Franklin, impitoya- 
ble, mande Vendémiaire, commissaire de police, et lai 
dénonce sa femme ainsi que son fils. Par bonheur ce dernier 
peut démontrer son innocence ; Mélisse et Brumaire monte- 
ront seuls sur Téchafaud. 

Poussé à ce degré, le civisme apparaît sauvage; 
son excès n'efTaroucha point les spectateurs de la 
Cité qui demandèrent avec instance Pompigny. En 
carmagnole et bonnet roug'e, l'auteur se présenta 
pour dire d'une voix émue : — c Citoyens, je n'ai 
pas eu de mérite en traçant ce tableau patriotique ; 
quand le cœur conduit la plume, on fait toujours 
bien, et je suis sûr qu'il n'y a pas dans la salle un 
mari qui ne soit prêt à faire comme mon Epoax 
républicain / » — On ne dit pas ce que pensèrent, 
de la harangue, les femmes de l'assistance. 



THiATRB DE LA CITI 69 

9 Yenidae {%^ férrier) : Le SAMS-GuLOtra, oa le Dtner 
inierrompaj opéra-vaadaTilla an i acte, par ***. — Non 
imprimé. 



i4 ▼entdae (4 mars) : Lb DéjnmER osa TOLOirrAniia, 
acèna patriotique, par "', maaique de Jadin. 

Bien qu'un bibliographe la prétende imprimée, 
cette bluette ne figure dans aucune collection; 
comme elle ne fut nulle part racontée, force noua 
est de n'enregistrer que son titre. 



i5 TentAse (5 mars) : La PnukTt, pantomime en 3 actea, 
par Dumaniant, maaique de NaToigiile, ballet de 
Beaupré. — Non imprimé. 

a4 vcDtése (i4 mara) : L'Hommb yniTtmux, ou le Vrai 
républicain, comédie en i acte, par ***. — Non im- 
primée. 

24 yentése (i4 mars) : La Fétb ds la FiiATEaiiiTi, 
opéra-vaudevilie en 2 actes, par Planterre. — Non im- 
primé. 



a8 ventése (18 mars) : La Prélat d*aotrxpoi8, oa 
Sophie et Saint'Elme^ fait historique mis en set ion, 
comédie en 3 actes, par Maurin de Pompigny et Olympe 
de Gouges . 

La scène se passe à Epernay, eatre Reims et Châloos. Le 
cbeTalier de Saînt^EIme deyait épouser Sophie d'Ostède 
quand le père de celle-ci moamt. La yeave, qui o'a d'affec- 
tion que pour son fils, fait disparatlre Sophie en publiant 



Yk tM^îl et 8à taioit. Mmtk, lilessé gHèreibeiil kik âneU le 
.]%«i)e d'Osl^dle Véviffé è 6à^l-tt\(tt% qîÊt n^h ttilaftte Vft M Mt 
enfermie dans un conveot. C'est ao oioaasière ètm OsMês 
de Saiot^Benott qu'elle est prisonnière sons le nom de Cécile 
Dumont; Saint-Elme l'apprend par son ralet Champagne, 
qai none dans la place des relations avec Geraiain, ancien 
compagnon d'armes deyeno valet de réyéqae dn diocèse. Cet 
éyéque, tombé amoureux de Sophie, essaie de la déterminer 
à prononcer des yœux qui la mettront en son pouvoir ; -mais 
l'al>'be80e du couvent, ancienne maîtresse du prélat, lui reut 
i%Wr sa Victime. Vûtré par ruse dans ta sainte maison /Saint- 
fittme peut enCreleafr SopMe ; oelteK;! le repousse, car -on lui 
a dit que son frère avaitïllè frappé par sou asaaai. Saiat-Blaie 
la détrompe, et tous deux se disposent à fuir, en compagnie 
de l'abbesse, quand Tévèque survient et s'empare de Saint* 
BIme qu'il vouera à la mort si Sophie persiste dans son 
Irefos. Pbtir'sku ver celui qù'eUelitme, la pauvre fille va pro- 
*iiodder les vaux, lOf sqde "ChfeNMpflgtt^ et les dtagons que 
commande Saint-BIme enfonceort lès poftes du coorvMit et 
enchaînent l'évèque ainsi que ses complices. Aux bravos du 
peuple, les religieuses, Sophie en tête, sont alors rendues à 
la liberté et à l'amour. 

Sujet de mélodrame, traité avec tous les agréments 
du genre et chaleureusement accueilli. 

A la Cité- Variétés, comme dans la plupart des 
théâtres parisiens, les entr'actes souvent étaient 
occt^pés pmv des chansons républicaines. Voici, 
comme spécimen, les couplets qu** c un sans-colotte 
de la section du Nord » y fit dire le 3o ventôse, ou 
ao mars. 

Air : !06t Trembleutê. 

Jadis, sousTcncieti ré^hne. 
Tout paraissait léji^îtîme. 



TBÉknm DB hk ari 71 

Le dol, l'attuce et le crime 
fluient à Tofdre du jour ; 
Le fort exerçait M*nge, 
Le faible perdant courage 
Portait au col cette image : 
La Colombe et le Vautonr. 

Aajaord'hai, tyrans despotes^ 
Horreur dee bons patriotes, 
Malgré tontes vos marottes 
Votre règne est an cercueil ; 
Tous nos brsTes sans-culottes 
Sauront repousser vos bottes 
£t» dans Toppcobre et les crottes» 
Doit se perdre TOtre orgueil. 

Et! oui, ma ch^re ^^trie, 
Depuis si longtemps flétrie. 
Tu deviens TidoUtrie 
De tous les Républicains ; 
Peuple Brntus, que Ion sacl^e 
Que tu rempliras ta tâche 
Et ne quitteras la hache 
Qu'après le dernier Tarquin I 

Le peuple, ainsi flatté, ne pouvait qu'acclamer les 
occasionaels trouvères. 



9 germinal (;)9.fnar8) : Li Rbnouvsllbmknj ^\j jsail, 
ogi^^vif^^ill^ ,^ I acte, par J.;F. L'*' PV (I^We). 

Vecsal GC. OnsMinL. 

Vîoaant Villovait. 

Sloi iUwuB. 



^2 TRVATRK DE LA CITÉ 



Snsanne GMt 

Elite 

Mathnrin SAm-GLAïA. 

G^ile 



Le fermier Vincent et la meanière Suzanne ont* Tan et 
l'antre, fille et garçon. Lee quatre jennes gens s'aiment, 
mais Vincent ne rent marier les afnés qn'après le renouTel- 
lement dn bail de sa ferme. Ce renonrellement dépend, par 
bonheur, de Verrai, qni est homme juste et génèrenz ; écar- 
tant les surenchères des concurrents, il consent à Vincent, 
aux conditions anciennes, un bail de dix-huit années. Du 
coup Eloi et Elise se marient. Jaloux de leur bonheur, les 
jeunes Mathurin et Cécile réclament et Verrai, qu'ils émeu- 
vent, offre à Suzanne un bail à Tie de son moulin en 
échange de son consentement à une deuxième union. La 
meunière accepte avec joie, et les nouveaux couples témoi- 
gnent à Verval leur reconnaissance. 

Historiette contrastant agréablement avec les 
déclamations politiques et qui, pour cette raison, 
obtint un certain succès. 



a3 (B^erminal (12 ayril) : Las Peuples et les Rois» 00 le 
Tribunal de la Raison^ allégorie dramatique en 5 actes, 
par Cisos-Duplessis. 

Jacques GG. ViLLonim (cMtal). 

François, Un Anglais . . . Tmonur. 

Dumont Gmsr. 

Deux soldats anglais . . . LAMAncHB, BaumxAU. 

Un capitaine de vaisseau . . ViLunsAU. 

Un sans-calotte Bbauliiv. 

Un nègre niÉDÉaio. 

Le duc de Saini-Elie . . . SAmT-CSLAïa. 



TBÉATHB ra Là CItA ?• 



Le elMTalier 4e NantigBao . Aii 

Un areheTéqae Dumwuii- 

Un cardinml PiuciBi. 

Le Roi VAumiM. 

Un président HiproLm. 

Le merqaie de Fedam , . . Ghafhioii. 

Verdrik Taot». 

Un iecréteire Ravuu. 

Un Talet-de-chambre • . . LiMAnui. 

Un aide-de-eamp .... L4jmTa. 

Un cooreor Biesoic. 

Fanz-Patri Dotal. 

Un içarde-françaiee, Daclairon DaLAPoan. 

La Raison Gms GtaMAiH. 

Cm Jacques Laoailli. 

Une femme des marchés . . Piuain. 

Eléonore GounaT. 

Florine • . LaooinmB. 

Pour un motif fotile, le roi de France a déclaré la guerre 
à l'Angleterre. On se bat au lerer du rideau ; des soudards 
égorgent les femmes, les enfants, livrent aux flammes les 
maisons» les récoltes, et le philosophe Jacques» impuissant 
témoin de ces horreurs, dit aux paysans atterrés : f Peuples, 
aimes les rois, voilà leur ouvrage 1 » Cependant, à l'appro- 
che d'un vaisseau battu par la tempête» Jacques et ses amis 
reprennent asses de courage pour sauver un blanc et un 
n^re. Jacques présente ces deux hommes an duc de Saint» 
Blie, gouverneur de la contrée, qui les repousse avec dédain 
et, sur les protestations du philosophe, le fait mettre en 
prison. Libéré par le nègre qu'il a sauvé, Jacques arrive à 
temps sur une place publique pour y recevoir la Raison qui, 
reprenant ses droits et son énergie, vient réveiller le peu- 
ple de son trop long sommeil. On lui fait fête et l'on ren- 
verse l'image des rois pour lui substituer celle de la Liberté. 
Continuant son oeuvre, la Raison pénètre dans le palais oh 
le roi, tremblant aux rapports que lui font Saint-Blie et 
d'autres courtisans, signe fiévreusement des ordres de sup- 



74 IviAt'IlE i»B LA GITB 

plices. Vm |pm4m nationaoK, ^«lle appelle» eheMent It 
coar, cn ch e t neot le roi, le duc, on cardÎQ«l, et prodemeot 
les Droits de rHomme au son de La JifcLneHiaûe. C'est dans 
no désert ^«e Vailé^ri^ continue. .Là. s'élève le -Temple 
de la Nntane, eormonté des bastes de Marti, liepellelier» 
J.-J. Rooesean, Bmtus, etiiont la Raison ouwe les portes au 
peuple. Interrogés, le roi, le due et le cardinal essaient vai- 
nement d'eaouser les cnmes .dont ont >les cooTainc; on 
brûle sur l'autel de Thumanité . tous les emblèmes de l'or- 
gueil et de la politique ; puis, au son d'une marohe reli- 
gieuse, les trois coupables disparaissent dans les flammes, 
du milieu desquelles sort un faisceau surmonté de cette ins- 
cription : c République une et indivisible b. -^ Un ballet 
catalogue eldt alors la pièce. 

Dans une ardente préface, Tauteur, se plaidant 
que des honnêtes gens eussent dit que son allég-orie 
manquait de plan, de liaison et même d*intéréC, 
déclara que son unique but avait été d'offrir, en 
deux heures de temps, tous les événements de la 
Révolution, ainsi que les motifs qui la rendirent 
lég'itime, indispensable, et d'amuser ainsi réoolu- 
tionnairement les spectateurs. Il y.avait sans doute 
.réussi, car ses cinq actes, fatiguants à lire aujour- 
d'hoi, furent, en leur nouveauté, flatiteusement 
accueillis. 

Villeneuve, ex-premier acteur du Théâtre des 
Sans-Culottes (ci-devant Moliéve) débuta à la Cité 
dans le rôle énergique de Jacques, il s'y >fit «applau- 
dir pour sa diction soig'née et l'intelligence de son 
jeu. La citoyenne Germain ne fit pas preuve de 
moins de mérite, si Ton en croit ce madrigal qu^uo 
amateur lui dédia dans las PéiUes-^A/fichêi : 



TM<ATM »B lA fMTi TS 



ISt tu Itfur fais pMser des moneiiu ettdnniean. 

Le feu de ton génie a passé dans mon Ame, 

La Raison sous tes traits et m'anime et m*enflamme. 

Son flambeau dans ta main est celui de l'amour ; 

De son temple tu fais le plus brillant séjour. 

Mais je te trouyerais encore pins aimable 

Si je pouvais te rendre un peu moins raisonnable. 

4 Horéal (a3 avril) : Ptxn m ïATAimB in Franck, comé- 
die en 3 actes, par la (>• Villeneuve. 

Hétemia OC. GonsT. 

Ploriral Tautir. 

L'abbé de Saînt-Firaiîn . TinciLni. 

Germon Piuaxn. 

Blaisot pROoteBS. 

Un sans-calotte . . . Villbickuvi. 

Joseph Aucrt« TiLLaifauri (débai), 

Mathurin Auvray {début). 

Un juge de paîz . . . Dwal. 

Colas Cm* SAnnwGLAXB. 

Geneviève WonniT. 

Mathurine Mautoughbt. 

Rose GOLBKIIT. 

Colas est an enfant sans famille, qne le caltivatenr 
Mathurin a trou ré an soir à sa -porte et élevé comme son 
fils. Cdias sooifre d'être bAlard, parce que ceux-là même 
qui le secourent ne lui épargnent pas le mépris. Parmi ces 
fausses bonnes Ames est Déterois, vieux célibataire et mau- 
▼sis citoyen dont le ncTeu, Florivai, ae vaut guère mieux, 
car il cherche à séduire rinnocente Rose, fiUe de Mathurin. 
C*est le très louche abbé de Salnt-Firmin qui sert d'inter» 
médiaire pour cette intrigue. Cependant le hasard conduit 
chez Mathurin un sans-culotte qui/ bien accueilli, raconte 
qu'il est à la re é l lt rdh e 'd*un neveu, né de<aa soeur séduite 



76 TUATBB DB L4 CITB 



par un méchant homme qui lai avait aifiié une ptomene 
de mariage. Soo nerea te troaTe être Colas, et le sédaetsnr 
n'est antre que Déternis, qne le sans-culotte, escorté de 
Mathorin^ ra sommer de reconnaître son fils L'égoïste s'y 
refnse et Colas, qui rougit de ce triste auteur, renonce à la 
part de biens qne lui attribue une loi nouvelle. Il aura poar 
pères tons les patriotes, car, d'après cette même loi, il n'y 
a plus de bâtards en France. 

Née d'uD généreux sentiment, cette pièce n*est pas 
construite avec toute rhabiletè désirable. Quant au 
style nous citerons, pour le faire apprécier, la 
Prière du soir^ mise dans la bouche du petit 
Joseph, représenté par le fils même de Fauteur : 

Français, ton pays défendras 
Afin de vivre librement ; 
Tous les tyrans tu poursuivras 
Jusqu'au delà de Tlndostao ; 
Les lois, les vertus soutiendras 
Même s'il le faut de ton sang ; 
Les perfides dénonceras 
Sans le moindre ménagement ; 
Jamais foi tu n'ajouteras 
A la conversion d'un grand ; 
Gomme un frère soulageras 
Ton compatriote souffrant ; 
Lorsque vainqueur tu te verras 
Sois fier mais sois compatissant; 
Sur les emplois tu veilleras 
Pour en expulser l'intrigant; 
Le dix août sanctifieras 
Pour l'aimer éternellement; 
Le bien des fuyards verseras 
Sur le sans-culotte indigent. 



TfiÉATRfi Dfi LA CiTB 7t 

C'était avec des larmes d'attendrissement qae toas 
les personnages écoataient ce décalogue de l'ég'Iise 
jacobine. 

i3 floréal (a m«i) : La MATurisDBsPBnTs-PÉiiis» opéra* 
ysaderille en i acte, par ***. — Non intimé. 

ao floréal (9 mai) : Htmnb a LlNDftpiNDANci, par ***. — 
N<m imprimé, 

a3 floréal (12 mai) : Le Danger deê iiaisonê, comédie 
en I acte, par M^ de Beaanoir (des Variétés Amu- 
santes). 

aS floréal (17 mai) : L' ADornoN yillagioisb, oa VEcoa- 
iear aux porieêy comédie en i acte, mêlée de yaude* 
villes, par Armand Gharlemagne. 

Grégoire GG. Dobakuil. 

JustÎD Raftilb. 

Fnret Lamarcbi. 

Un officier public . . Hippolt». 

Julieone O» Gaial. 

La acène se passe daos un village près de Paris. Jolienoe, 
enfant naiarelie, était religieuse. Qoaod on a fermé les coa« 
vents, elle est entrée comme servante chez Fnret, ci-devant 
avocat, qui la traite assez durement. Julienne se console en 
écoutant les doux propos de Jostfn, garçon du riche jardi* 
nier Grégoire. Or, Grégoire, désolé de n'avoir pas d'enfant, 
décide de profiter de la loi qui facilite les adoptions en fai- 
sant de Julienne sa fille. II confie son projet à Justin, mais 
Furet, qui surprend cette conversation, s'empresse de 
demander Julienne afin d'avoir des droits à la fortune du 
jardinier. Grégoire, qui n'est point sot, devine ce calcul et 
feint de donner espoir à Furet ; mais, quand rofficler public 



t^ THBATRB Ml Uk CITB 



yÎMil f*îre ufMr l'âcU dHidopUon, il diclart i0m^tt 
JalieoDe à Justin : — « Bah I dit Furet, imitant le renard 
de la fable, cette petite fille n'était pat dî^e d'un homme 
tel que moi I » 

Touchante historiette bien agencée et écrite en 
style ag^réable. Détachons des couplets cette compa- 
raison bizarre de Tamour avec Tastre de la lumière : 

Quand dans sa sagesse infinie 
Le Créateur forma ia jour. 
Pour rendre agréable la rie. 
Il fit le Soleil et TAmour; 
Par Tun Thumanité prospère, 
L'autre féconde le vallon^ 
£t l'Amour est à la bergère 
Ce qu*est le Soleil au melon ! 

i«r prairial (ao mai) : L^OaraBLiK, comédie en 3 actes» 
par Pigault-Lebrun. 



Déricoart . . 

Blinrille . . 

Julien . . . 
Francisque 
La Cm Déricoart 

Adèle . . . 

Hélène • • . 



GG. ViiAmnnrs. 
VAinoRS. 



Fnookaaa. 
GoM GsniuiN. 
S^urr-GLÀin. 
Piucimi. 



Déricoart, négociant honnête et patriote, va donner sa 
fille Adèle à Blinrille, son ami, lorsqu'il apprend qu'Adèle 
aime Julien, jeune homme dont on ignore la naissance et 
que la citoyenne Déricoart a fait adopter par son mari 
quand il n'avait que deux ans. Dériconrt, au-dessus de tpos 
ûs préiu^, consent à l'union d'Adèle et de l'orphelin* 



TllâATMB 9E LA Ciré 79 



sais* «OBlft Ma Cltaate, m fMiaie wi*9^fom fe w d leMént 

ta boahaur des jeaaes fcns. A/ant vaineiBeal essayé de la 

raaaaaer par la dooeear^ il veai la eoBtratndre qaaad, 

repaoaeaat la plame qu'an lai met daas la meta» la paaTre 

femaBe s'écrie : « Je ne siyaerai poiat aa iseesie, taas dee> 

sent oies eafants I n Kt elle confesse, ères des ssaflots^ qae 

Jalien est le froit d'aoe fsnte commise psr elle pendant 

une longue absence de son mari. Un instsnl siterré, Déri- 

coart décide une séparation sans éclat, mais, à la prière de 

BHoTille et d'Adèle, il finit par pardonner. Julien voyagera 

poar retrouver le calme, et Blinville deviendra plus tard 

l'époux d'Adèle qui promet de vaincre son cœur. 

Inspirée de la Mère eoupabk, eette pîè^e morale, 
adroite et semée de jolies tirftdes, fat ajuste titre 
approuvée. 

II prairial (3o mai): La Nogk, coiiiédie tiù 2 actes, 
par ••♦. — Non irtiprimèè. 

i3 prairial (i^r juin) ; L'ënfamt RiruBucAiN, ou la 
J(mrnée du 3i mai ij^y opéra-vaudeyilU en i acte» 
par **■• — Non imprimé. 

20 prairial (8 jain) : La Pftrt ftt L'Etui somtMt, scè- 
nes patriotiques, mêlées de chants, pantomimes et 
danses, par J.-G.-A. Guyelier, mosique d*Olhon Van- 
denbrock. 

Le Maire GC DonnamL. 

Le Commandant . . Villotbau. 

Un soldat blessé. . . RArriLB. 

Un ssns*cnlotte . . . FaÊDéRic. 

Un paysan «... Hippolytb. 

Un vieillard .... Tibrcelin. 

(C»*» MACrrotrcHBT. 
Deux paysannes. . . \ ^^^ 



tO THBATRI bB LA Gltft 

Le théâtre reprèeeste «ne place de TÎUage. Det pajuas 
echèvent d'élever à le Dirinilé on autel snrmonté d*an 
transparent portant ces mots : f Le Peuple Français reoon- 
naft l'Etre suprême et Timmortalilé de l'Ame ». Sortant de 
la maison commune, le Maire couronne de chêne la statue 
de la Liberté. Le commandant de la garde nationale parstt 
et chante : 

Complice affreux du despotisme. 
Trop longtemps l'horrible athéisme 
Leva son front audacieux 

Contre les cieux I 
Des novateurs j'ai vu la troupe impie 
Ebranler d'un bras criminel 
Jusqu'au trône de l'Eternel, 
Dans l'espoir de saper l'Autel de la Patrie ; 
Mais bientôt les carreaux vengeurs 
De la foule patriotique 
Ont atteint la secte cynique. 
Elle est tombée avec las sectateurs. 

Le Maire chante à son tour des vers repris en choeur ; puis 
un vieillard reçoit des mains d'une citoyenne son enfant 
à la mamelle et le pose sur l'autel, comme un hommage à 
la Divinité. Un soldat blessé allume alors le feu sacré, 
duquel une colombe s'échappe pour planer dans las unes. 
Des enfants surviennent, dansent, un sans-culotte chante la 
romance des Epoux patriotes du vallon, et un roulement 
de tambour termine le tableau. 

Echo d'une manifestation publique provoquée le 
même jour par Robespierre, ces scènes eurent le 
succès qu'elles méritaient. 



28 prairial (16 juin) : ÀRUBQimc imprimeur, oa Foor^ 
qaoi éeoatait'ilf comédie en i acte, mêlée de vau- 



thAaihr 0B la citA 81 

derilles^ par L... (Léfntro), aecompagnements de 
DeshajeB. 

CMMBdre ce DuvoRÉr. 

Arl«qatB FrédAmc. 

Oill«l DuMaoïL. 

GolombiiM .... GMt CSLÉBMxnmT. 

Marine MAoroocm. 

OaTrier ches Gastandre, mattre imprimear, Arleqain 
s'èpread de Colombine, fille de son patron» et se fait aimer 
d'elle. Ignorant cette intri|pie» Gaseandre promet sa fille au 
libraire Gilles, sons peine de mille écns comme dAdit. Les 
amants désolés n'ont qu'une idée, obliger Gilles A la retraite 
sans aucune indemnité. La serrante Marine leur prèle, A 
cet effet, un concours efficace. Gilles a Tbabitude d'écouter 
aux portes; le sachant aux aguets» Afarine engage arec 
Arlequin un colloque asses ambigu pour que l'écouteur en 
conclue que les amants ne s'en sont point tenus aux paro- 
les. Pan désireux de réparer les dégAts faits par son rival, 
Gilles renonce de lui-même A Colombine et Gassandre, qui 
estime fort son ouvrier, l'élère au rang de gendre. 

Donnée vieillotte, main détails drôles et très jolis 
eoaplets : réussite justifiée. 



8 messidor (26 juin) : Liss SALpftTRnas RépusLicAucsy 
comédie en i acte, mêlée de yauderilles et d'airs nou- 
TeaoXy par Charles-Louis Tissot. 

Thomas GG. Dovonir. 

Mathurin f«âifsamn. 

Paulin Raiviub. 

Gascaret PaAnéaio. 

Julien RosiTiUia. 

Justine • . . . . G** Gasal. 

6 



82 THBATRI DIS LA Ciri 

UtiiitfHii la rtMitt donné» par \H reprèseatonU ém 
pie, le laboarear Thomas et ses amis fabriquent du saipéU*. 
Parmi ces chimistes volontaires travaille d'asses maoTaîae 
grAce Gascaret, ea-a vocal, imbu d'idées féftotîOfinaires. 
Tandis qae ses oamarades vont boire. ensembU, Gascarel, 
resté seul soua prélatte de rattraper le temps pM^a» Toît 
venir Jastioe* flUe dé Thomas. Justine est Mànoéé A Paaltn, 
fils de Mathuria ; cela n'empêche pas Gascartt do lai faire 
sa cour. Repoussé honteusement, il se cache dans an cuvier 
ponr surprendra U conversation do la fillette atee oon 
amant. Paulin, blessé à l'ennemi, revient avec un co#gd do 
trois mois dont Mathnrin veut profiter pour lé ninriér a-ree 
Justine. Force est fc Cascaret d'en prendre son pani Oi dé 
contribuer aux chants et aux danaes qui célèbrent Phyaoïi 
de son rival. 

Chef du bureau deji poudres, TîsRsot était dans 
son rôle en préconisant la fabrication du salpêtre 
dont nos armées faisaient alors une consommation 
très grande. L'intrigue de sa pièee n'a aucuiia va- 
leur, mais des sentiments républicains s'j nanifan* 
tent avec énergie et de bons couplets rafprrémentent. 
Citons, comme échantillon, cette déRnïiiôn de la 
République par le volontaire Paulin : 

Amis, c'est T portrait véritable 
De c' qa*Oû appel!' ié firmament. 
L*hommé n'y voit que son semblable 
Comm' ça s'fait là-haut soi-disaot ; 
Car, daus c*te demeure angéliquo, 
Saint Crépin est autant qu' saint D*Éim, 
Orjeooncitts qu' la République 
Est l'embiéme du Paradis 1 

Demandé à fa chute du rideau, l'autel^ ne put se 



rail Ami! Bi LA crri SS 

prisenter parce qm*U t'Mnt blMié qwi<)liét joon 
auparavant « en ftiiiâllt du êalpêtl^ t. Gèllii-U, du 
moins, prêchait alieei d'«télbple. 

II messidor (39 juin) : Un acteur de la Qté 
chante les couplets suivants, inspirés au citoyen 
Gamas par la bataille de Fleurus, fsf née l'avant 
▼eille. 

Air : Ùêi Monta^nardi. 

Sonnoos la ttMipette gnHfiète, 
Brisons nos faibles chalumeaux, 
Il faut d'une rois mâle el fiére 
Célébrer nos digoes héros. 
Quand le laurier de la rictoire 
Orne partout nos étendards, 
Toot Français doit chanter la gloire 
De nos belliqueux Montagnards. 

Du Danube et de la tamise, 

Les habiUnts dégénérés 

VaîAèmenf servelit rentrepriae 

De tihgi des^teë eenjufés. 

■setaves tendus à la honte, 

Vejex Toe bataillons épars, 

A frapper la foudre est moins prompte 

Que le bras de nos Montagnards. 

Gharleroi, déjà tes murailles 
S'ébranlent, tombent sous nos coups ; 
Gobonrg croit, au sein des batailles. 
Mieux réussit en son seufrout ; 



* _ * 



S4 TRéATRB DB LA CITB 

A FlearuB ses Iroapas d*élile 
Se rassemblent de loutee parts» . 
La mort vole, oo se précipite, 
La victoire est aux Montagnards. 

Telle une vagué méprisante 
Contre le roc vient se briser, 
Telle votre rage impuissante, 
Tyrans, se borne à menacer . 
La Liberté nous sert de guide, 
Et, pour mieux fixer les hasards, 
Elle couvre de son égide 
Tous nos fidèles Montagnards. 

s thermidor (20 juillet) : L'Htpocritb bn RivoLimoH, 
comédie en i acte, par Dumaniant. 

D'après une feuille contemporaine, Fauteur avait 
fait, du héros de sa pièce, .un contre-révolutioanaire 
si repoussant qu'il était impossible de Tenteadre 
sans être révolté, a Ces caractères-ià, dit-elle, exi- 
gent de grands développements, ou ne présentent 
plus que la scélératesse qu'on aime mieux voir sur 
l'échafaud que sur un théâtre >• — JDonc* malgré 
son dialogue vif et serré, la comédie de Dumaniant 
n*eut qu'une demi-réussite et ne trouva point d'édi- 
teur. 

Ce devait être, à la Cite, la dernière manifestation 
ultra-républicaine, car les jours de Robespierre et 
de ses acolytes étaient fort heureusement comptés. 

5 thermidor (^3 juillet) : Lb Combat dbs Thbrmoptlbs, 



THÉÂTRE DK LA CITÉ 95 

OU t École det gaerritriy fait historiqoe en 3 âctet , par 
Loaisel-Tréog^ate. 

Léoaidaa GG. SAorr-GLAïa. 

Alphèe ViLLmuTi. 

Dienecès Tautiii. 

Hillas PiLicua. 

H/damès • V^aanns. 

Buricrates Dutal. 

Lèontiadès GaassT. 

Demophile ..... HippoLira. 

Généraax grecs . . . . DiLAPoaTi, LAvirra. 

Un vieillard Sairt-Prbux. 

L'armée des Perses, formidable. Ta se répandre dans TAt- 
tique. Lia république de Sparte a mis sous les ordres de 
Léonidas trois cents guerriers chargés d'arrêter les ennemis 
au défilé des Thermopyles. Léonidas est non seulement un 
chef valeureux, mais le plus ardent patriote. Son aide-de- 
camp Alphée, qu'il a envoyé pour étudier la marche des 
Perses, lui rapporte des faits qui troubleraient tout autre : 
la mer est couverte des vaisseaux de Xencès, et ses troupes 
de terre sont les plus formidables qu'on ait jamais vues II 
ne saurait donc être question de vaincre mais de mourir. 
Les Spartiates s'y disposent après avoir rendu hommage 
aux mânes de trois héros Locriens tués jadis à ce même 
endroit. Avant d'engager la lutte, Xerxès envoie à Léonidas 
Hydarnès, chef de sa garde particulière, pour lui offrir, en 
échange de sa soumission, les trésors et l'empire de la 
Grèce ; le républicain congédie avec des paroles indignées 
le suppôt du tyran qui court porter dans son camp la fureur 
dont il est animé. Par malheur un habitant du pays révèle 
aux Perses le sentier gardé par les Grecs, et Léontiadès, chef 
des Thébaitts, passe à l'ennemi avec quatre cents hommes. 
Léonidas conseille à ses alliés de retourner dans leurs rillet 
respectives : les Spartiates et lui suffiront à sauver toute la 
Grèce. Pour oe faire, ils pénètrent, à la faveur de la nuit, 



i»fqO U WDtc <|p ;CcnK*^ ; cel^ I-d prend U Ih»^» i* Mo^ 
nidas regagne les Thermepyles arec le traître {^nti^ft^ 
iroovè dans une des tentes persannes et qu'on honteux snp- 
plice punira. Revenus de leur surprise, les Grecs commen- 
cent l'altaqne décisire. Accablé par le nombre, Léonidas est 
an moment fait prisonnier ; il se dégage par nn elfort ter- 
rible, frappe mortellement le chefHydamès, et met en fuite 
tous les Persans ; mais le fer d'un jarelot entre dans sa 
poitrine, et II meart en saluant l'image de la Liberté sauTée 
par lui. 

Un sonfBe de vrai patriotisme anime cet oavradfe 
bien ordonné et qui fat reçu par d'unanimes applau- 
dissements. 



i8 fructidor (4 septembre) : La JouiuriB du 9 thbriiu)QS» 
00 la Chiffe da dernier tymn, drame en 2 actea,en Tcn» 
par Pumaniaut et Pigault-Lebrun. 

Le premier acte se passe ches Mazimilien Robeapierta. 
Seol avec son frère» le dictateur développe toute Tastaca 4e 
aa politique et témoigne sur son sort une inquiétude née de 
If manière dont i) fut^ la veille, improuvé par la CpaTea^ 
tiQi^. Lebas, Saint-Jnst, et Goutbon porté dana nn fantaoil 
entrant chas lui. Toua, comptant sur l'appui de la Gominapa 
et d'qn général flni leur est dévoué, prennent dea mafnrss 
pour que la journée du 9 thermidor éclaire leur auçcèa et 
i^M9€ triompher le Triumvirat; chacun en conaéqutnce se 
rend è son pof te» excepté Robespierre qui doit conférer avec 
Damas sur les listes de poursuites que celui-ci présente 
taua les matiaa. Des femmes de la Halle viennent le epnyal- 
ter ai|r la cberté des vivres et demander s'il est ie^pf 
4^V^ ag||a#nt.(;omme elUf accusant la Commune, 9pl)H- 
jfipnt 1§ ièti^à et conaeiUc aag( iff^gèraa 4f diff^tr VM^\ 
gu'allif i9Mi(f «i t i\ l^r pf ria 4a M* M H ««r^Vt 4aa 4e9r 
gara <in*il conirt» at lesengagf | parcourir tfiua laa qaartiars 



TaiAT«l »■ LA OITB tT 

4m VliHs aflA àm éiw fw r !• fMf l« m m Hrwmt l'il l«i 
arrÎTe de raceomber: il fort eofqte avvo Qtaviol ptmr 
prendre les dernières dUpoeitions. 

Le deuxième acte • pe«r cadre la Comamiie. On eonne le 
tocsin, on bat la féBérale. L'Afeat National est encore 
étoardi de la ehote de Robespierre^ qnaad Ooffnfaal rient 
Ini apprendre qve Tes-tyraD et eee amis sont en liberté. Le 
peuple renaplit les tribunes, il e'a^t de lui proposer de 
■ontenir la ftietfon ; c^est l'Afent National qui te charge 
de ce soin, mais 4 peine prend-il la parole que les cons* 
pirateurs entrent au bmît dea applaudi laeraen ta. Grand 
mouTenaent, Interrompu par un patriote qui ose éclairer le 
peuple sur les complots des coupables ; on Tarrète. Bntre 4 
ce moment un gendarme porteur do décret qui met tous les 
traîtres hors la loi. Le peuple court 4 la ConTeation, les 
munleipauz cherchent à fàir. les cinq conspirateurs restent 
seuls, déTorés dlaquiétade. Lebas se tire un coup de pis- 
tolet et meurt, Robespierre n'a pas le courage de soirre cet 
exempte. Un représentant du peuple paraît à la tète d'ane 
foule de citoyens ; c*est alors qu'on gendarme fait feu sur 
Robespierre qui s'abat ; tons ses complices sont arrêtés, et 
la toile tombe. 

Des caraetères bien tracés, du raonvement, un 
stjle méritoire recommandaient cet ouvrage, dont 
néanmoins la représentation sembla prématurée ; on 
l'accueillit donc froidement et il fut peu joué, peut- 
Hre parce que le public se souvenait trop des flagor- 
neries antérieurement adressées, sur le même théâ- 
tre» aux terroristes vainqueurs. Chose bizarre, les 
autaurs avaient fait l'un et lautra besogna bien par- 
seanelle,car le premier acte était de Pigault-Labmn 
et le secd^d de Dumaniant. — Non imprimé» 

•4 fraeti4or(ie septembre) : LniReTAUSTBSDBiJkVBN- 



88 



THBATBB PB lA CiTB 



vàMf oa le$ Eponx répablicain»^ pantomime en 3 «ctas, 
par J.*0,-A. GQTeiier. 



Léon.. .... 




Ud oapacîn . • 


LAnm. 


Romain. . . . 




Prirat . . . . . 


TmouAi. 


Rademont. . . . 


BABOXTIAir. 


Un représentant • . 




Un maire . . . , 


HOVOLTTB. 


Un aide de camp 


RoeBTlLLB. 


Un béoédictin . . 




Un ez-cnré . . . 


B188OK. 


Un ancien noble. . 


LBHAina. 


Rose 


G>M Sunmirar. 


Claire . . . . . 


JaiMT PaanoGâT (déM). 


Gkirgonie . . • . 


Haihadlt. 



Le capitaine répnblictin Léon, s'étant dîstin|^é dans ane 
rencontre ayec les brîgsnds Tendéens, reçoit, le même joar» 
le grade de colonel et la main de Rose, fille du vétéran Pri- 
vât. La cérémonie nnptisle est troublée par nne attaque 
soudaine des royalistes. On les repousse, mais un capucin 
tire un coup de pistolet sur Privât qu'il msnque. A son tour 
Privât s'en prend au frocard, le désarme et veut le con- 
duire à la Maison Commune, mais il est frappé par derrière 
d'un coup de poif^nard et tombe en sppelant à Taide. Rose 
accourt aussitôt ; le capucin l'sperçoit et l'enlève. Léon 
poursuit le ravisseur et va le terrasser, lorsque des Vendéens 
conduits par Rudement surviennent et le font prisonnier. 
Ami des jeunes époux, le lieutensnt-colonel Romain veut 
les ssuver; il endosse pour cela les babits d'un brigand 
captif et part, accompagné des vœux de tous les patrio- 
tes. Léon et Rose, enfermés dans un clottre qui sert de 
prison, sont invités par Rudemont à crier Fins U roi et à 
porter la cocarde blsncbe; ils s'y refusent et vont être 
passés par les armes, quand le capucin s'interpose et 
demande un entretien secret avec Rose qu'il prétend coa- 



TEBATai »■ LA cni 



Ytrûr. Dte 411II est m«I arec «Ile, il restrttiaBf Don 4« 
ciel maîa de set désira impara ; repoussé, il sort arec de 
TÎoIenies menaces en laissant Rose sons la garde de la 
TÎeille religieuse Gorgonie. Romain, placé en sentinelle près 
de l'endroit oli gémit Rose, se fait bientôt connaître d'elle, 
et lui donne nn pistolet à Taide daqnel la jenne femme ter- 
rifie sa gardienne qni la laisse fnirarec Romain. Mais Léon 
est resté an pooToir des rojralistes, et ceoz-ci se disposent à 
le brûler rif loraqn'ils sont snrpris par les patriotes. Léon, 
délirré par Rose, court arec elle an cbamp de llionnenr, 
mais sa femme, trop ardente, tombe de nonvean entre les 
mains do moine psillard. Romain la délirre encore, tue 
Rndemont, et les brigands, ponraniris de tons côtés, fuient 
en jetant leon armes. Seul demeuré, le capucin se cache 
dans un srbre penché sur un torrent : on l'y déconyre et une 
décharge le fait tomber dans l'eau oh il s'engloutit, tandis 
qu'on crie : PérÛMeni let tyrant. Vive la Ubêttét 

« J'ai vu et j'écris... — dit eo avant-propos 
l'auteur, adjudant-major du deuxième bataillon 
de Paris, dans la Vendée, -— puissent les tableaux 
affreux que ma faible main a essayé de tracer redou- 
bler dans tous les cœurs la haine de la tjrannie et 
du fanatisme! Puissent les nuages de sang qui 
s'agglomèrent encore sur nos tètes se dissiper 
bientôt aux rayons bienfaisants du Soleil de la 
Liberté I... » — Œuvre partiale, en somme, et qui 
n'obtint qu*un succès passager. 



29 fructidor (i5 septembre) : Les Charlatans, opéra 
eo I acte, par Planterre, musique de Foignet. — Non 
intimé. 

Ayant reçu, vers cette date, deux pièces traitant 



m -TVCATIIB DB LA CITÉ 

«n sujet {<l«Btiq«e et sipnéM d'autaors d*éf aie 
importance» les administrateurs de la Cité ména- 
ipàreot tous les iotéréts eu doaoaot, le même soir 
et avec les mêmes iaterprètest cas «snvres eancar-' 
rentes. 



4* ssBs-enlottide (se septembre) : Le Mari osupabi^, 
comédie en 3 actes, par la O* Villeneuve. 

Dorfeuil GG. Villoieutb. 

Damon SAUvr-GLAii^. 

LiDYâl Aubin {débat). 

François ...... FROGÊass. 

Joseph ...... TiBBCBLiir, 

Gn«DorfeaiI Gn«« Gbrmaik. 

Cécile Saimt-Glair. 

Jolie PÉuciB». 

Bien qa'aioitot sa femase et m Aile Géoiie» Dorffeuil a 
pèdoit rianooeota Adèle ea lai faiaaat croire qa*ii était 
libre. Le remords qu'il éprooTe de celte action mauvaise et 
les soupçons que ses absences fréquentes donnent à sa 
femme font le malheur du ménage . Adèle, qui a eu an 
eaAint de Dorfeuil. apprend teut-à-eoup que son amaet est 
marié» se livre au désespoir et vent iximpre avec le trom- 
peur. Mis au courant de la situation, Dvmqnl, ami des époux 
Dorfeuil, décide de rendre la paix à tous en épousant Adèle, 
mais celle-ci le refuse. Généreux jusqu'au bout, Dnmont 
se contentera d'être le père d'Adèle et de veiller, à ce titre, 
sur elle et son enfant ; il exi|^ en retour que Dorfeuil se 
confesse à sa femme. L'épouse, qui déjà savait tout, consent 
à pardonner, -et le ménage réconcilié marie Cécile au jeune 
Linval qu'elle aime. 

OuTrafe un peu pâle, déparé par- quelques fai- 



T9ÉATII9 pM 1^ mri M 

])l9sse« de fltjU» «aiff bifo c^odaii, d'an* mofalilé 
.»fi«llMt«« et qiif d«i brevot «fcvfilUr^ot. 

4* Mos-coloUide : Ln Moims, ou le DÎDorcêy comédie 
en I acte, par PigaoU-Lebraii . 

ThéTenîxi CSG. Viluhvutb. 

Dnnral 8Aiirr>€lLAm. 

Cm ThéTeoin .... G^f GnucAm. 

biilM ...... Sairt-Claih. 

Dorral yeat épouser Emilie, fille des époux Théyenia, 
mais la jeaoe personne n'y yeot consentir que si, dans la 
journée, le prétendant rétablit entre ses parents l'barmonie 
troublée par la mauyaiae conduite du mari.Thévenin, liber- 
tin décidé, n'est pas rentré chez lui depuis deux décades ; 
c'est par la jalousie que Duryal entreprend de l'amener à 
résipiscence. Il se déclare épris de M>m Théyenin et amène 
celle-ci à feindre de vouloir divorcer pour couronner sa 
flamme. Traître à ses serments, Thévenin n'entend pas que 
sa femme lui rende la pareille. Averti d'un této-à-téte obtenu 
par Purval, il trouve moyen d'y assister sans être vu. Dur- 
Tal est pressant, M>m Tbévenin se défend si mal qu'il lui 
prend un baiser en l'engageant 4 se rendre obes le juge de 
pmîx pour presser son divorce. ForitujE, Tbévenin sort de sa 
cachette et fait une scène au faux ami qui la prie d'atlendra, 
pour le juger, qu'il ait achevé ce qu'il a heureusement oora* 
mencé. Demeuré seul avec sa femme, Thévenin débute par 
loi faire des reproches et finit par se jater à sas pieds eu 
•vouant tous ses torts; un moment iaflaxible, l'épouse trom- 
p4a s'attaadfll enauita et lui ouvre sas bras. Rentre alors 
Oarval, qui révèle la rusa imaginée par lui ; loin da s'en 
i^rw^mr^ Tbéraaîn l'tn reiaarcie «t l'unit è oalle qv'il 
aime. 

Uaa plaiaanteriea ao pm fortes, des situations 



92 TirtATIlB DB LA GITB 

hasardées nuisirent à cet acte écrit avec esprit et 
gatté, c'est conséqaemment poar M"* ViUeneaye qae 
farent les honneurs de la soirée. 



a6 yendémiaire an III (17 octobre) : Le Fou rcuion- 
ruMblty comédie en i acte, par J. Patrat (des Variétés 
Amusantes). 

6 brumaire (27 octobre) : Lb.Plan d'opAsa, comédie en 
I acte, mêlée d'ariettes, par Gamas, musique de Poi- 
gnet. 

Duval ce. Frogèrbs. 

Beaupré Ratwïïle. 

Belmont Villotbau. 

Julien Frbdbric. 

Gn« Dupois Om Lacauj^. 

Rose Gazal. 

Pour composer à Taise un opéra, le poète Dnval et le 
musicien Beaupré se sont installés dans une auberge sise à 
l'entrée du bois de Vincennes et tenue par la citoyenne 
Dnpuis. Dans leurs moments de répit. Beaupré s'amuse à 
courtiser Rose, fille de l'aubergiste et fiancée du garçon 
Jioilien. Ce dernier, tourmenté par la jalousie, surveille 
son rirai ; il trouve des papiers à moi lié déchirés dans 
lesquels on parle de brûler une maison, d'enlever une jeune 
personne et de poignarder son amant. Plus de doute, c*est 
de Mn« Dupuis, de Rose, de lui-même qu'il s'agit, et les 
deux locataires ne sont que d'atroces brigands. Julien coorl 
chercher un commissaire qui, après examen des papiersque 
lui tendent les jeunes gens, part d'un éclat de rire : le pré- 
tendu complot n'est autre que le plan de l'opéra en cours 
d'exécution. 

Historiette amusante, bien présentée : réussite» 



THRATRR DB LA dlTB 93 

10 brumaire (3i octolire) : Gaimb« ou U Commiêêion- 
naire bienfaiêatUy trait historique en i aete, par Viller 
(Villiers) et Armand Gouffé. 

DepvU sis mois l'honnête citoyen Georges» dénoncé par 
Tex-noble basset, est enfermé dans la prison de Saint- 
Lszare. Sa femme, très misérable, troaye moyen poortsnt de 
lai eoToyer quelques maigres secours. C'est TAuTergnst 
Gange, commissionnaire de Ssint^LaiEare, qui sert d'inler- 
médiaire entre les époux. Il a très bon cœnr et, non content 
d'ajouter sa part aux insuffisants repas qu'il transporte, il 
dispose en faveur du couple Georges des cent francs qui 
constituent toute sa fortune. Au prisonnier il dit que sa 
femme lui envoie cinquante francs, à la citoyenne Georges 
que son mari a trouvé en prison prêteur pour la même 
somme. Cependant les événements marchent; Robespierre 
est renversé et les prisons s'ouvrent. Georges, rentré chex 
lui, s'enquiert de la lomme qu'il a reçue et est stupéfait 
d'spprendre que, sans le savoir, il a de sa prison pu secou- 
rir les siens. Le débat a lien en présence de Cange qui, 
prenant son parti, dit aux époux : c J'avsis cent francs, vous 
en aviez plus besoin que moi, je vous les a donnas, voilà 
tout I » — Sur ce, félicitations reconnaissantes des obligés, 
et résolution prise par enx de faire connaître 4 la Conven- 
tion Nationale le beau trait du pauvre Auvergnat. 

Hait ouvrages devaient acclamer au théâtre la 
générosité de Cange ; la louer» c'était flétrir les 
bourreaux dont la France venait de se délivrer et 
que maudissaient ceux-là mêmes qui les avaient le 
plus encensés. Composée d'une manière heureuse et 
bien écrite^ la pièce de Villiers et GouSë, employés 
à la Commission des armes, fut d'autant mieux 
reçue que Cange assistait à la première représenta* 
tien, et partageait avec les auteurs les applaudisse- 
ments du public. 



94 tff^ATRfi M LA Cîti, 

lO braONiire (0 âo¥é»k«) i hUMlt fet OmUMCk, m 
te HifUfiéê rêiighnMif^, eonlèdie «ft 3 ftetêi, pàt 
Domaniant. 

09ftbt0ûm oc. ▼AUflfftK. 

Menfl SAiirf-GLilii. 

CteftËâSé€ TiLLftflîffi* 

HItdd •••••• FiLidHA. 

Tâtéo !riA(fLli(r. 

Utt càpittlûe .... LkkAïAB 

Utt 4oMéiei4lié • • . Biiioit. 

lUntê CM FsâTOH {début), 

Isabelle SAiirr-(2li.4iâ. 

Bfttal PàLÊàtÉn. 

Une eaii|«faa pfèa ^liiaboaff eft le lléa éé la fMÀé. 
Qatlqaat prolaataaU da Fraoea, baaalf jadii pêt ééê hûà- 
tiqaae, formant dea rmnx pottr la iaeeèf déf af Éiéé et \tûf 
patrie. Garmond, dant le aie Heirrl a ftH da lêMeé dàùi 
Farmée aoflaiee, Teafage à démianioiiDar fout PaecôMpd' 
gaer en Fraaae, ok il Kaaira à aa ai*cè Isaare. Henri, iKril 
patriote, a'y décide, mais 11 aine leaMIe, sdHf^ ée 6er- 
manoai loa yèaéral. OanBanaa, Phiaçife aaett d'ori^ae, 
brûle d'uae tWa ardaar pottr kattta, aiait Qarttoad, i 4al 
il se confie, M la jafera dîy&a dé aoa alllatfce que lofs<;f«'II 
aura quitté le senrice du tyran soûlais. Henri, que presse 
Oiraiotfd, é'ottMie jaaqfn'à «6«aséi' dé trahiéoA Gentiâace 
qui, filriadJi, la fait arrêter. Biais Oerdload, ^rla*i i Gét* 
mance, loi reproche si éaerf iqaesMat Ses tarta eavara sa 
vraie patrie que le j^énéral, coaTsincu, foole aitt piads aa 
cocarde noire et promet d'embrasser la cause de la Liberté 
et des Droits de Tlfomnle. Qermond, enchanté, le presse 
daoa ses bras, et .toils les personnages s'eAbarqaent poar 
la France. o4 Qermaaee obtiendra Isavre an même temps 
qu'Henri épousera Isabelle : la République aara oonqnts 
ainsi de nouTeauz défenseurs. 

Des loogtteurs aloardisaent la mtfnsllè Ae ces scè* 



tBiATnR DR LA CitA 95 

nés fortemeût draniAtiqueê ; ifitéresftames néâfr- 
moiûs, elles earebt le succès dA au sentiment loua- 
ble qui les avait inspirées. 



3 frimaire (s3 B^emkre) : La Nh, «péra-Tavëerille 
en I acte, par Arsaand Gonffé et Viliiers. — ^or 
inqirimé. 

i3 frimaire (3 décembre) : La HABLcna, on le Cheva* 
lier iTindasirie, comédie en 3 actes avec un prologue, 
en yers, par Ducancel. 

Oronte CG. GanasT. 

CléoQ YAMEKmn. 

Glitandre SlAiirr-CLAM. 

Laflenr FROoiais. 

Froatia ^ÉLieiBa. 

Jolie Om FsaTQii^ 

Justine PÉLicin. 

Harcelé par Ua dopes qu'il a faites dans Paria, le gascon 
Glitandre se réfogie dans une campagne où IhaMt* le bour- 
geois Oronta, pars de Taimable Julie. Geile-d, ^ué courtise 
le jeune Glèon, ttt très sensible à sa recherelM, fliais Gli- 
tandre se jette à la trarerse de ces honnêtes aaaoars. Quoi- 
que sans nom, sans état et sans bien, il n'en prétend pas 
moins épouser Julie dont la dot le charme. Les éyénements 
d'abord le favorisent. OronM» moanntanéaieBt gêné, a 
besoin d'nne très forte somme pour éviter des poursuites ; 
de plus son fils, comproiais dans un duel, a dû s'expatrier. 
Gléon, de ^ai la situation est connue mais qui pèche par 
excès de délicaiesao, envoie sans se nommer eent mille francs 
à Oronte et fait, avec la même discrétion, les démarches 
aéeêsaaifea poar saavar le jevae éteardi. Gtltaadre, atitsi 
Mbiear que aaa rival est teserté, s'auribee le ttéHte da 



96 th^atrb Dit hk ciré 

prêt et des sollicitations faites ; Oronte, en conséquence, le 
choisit pour son gendre. Mais Justine, suirante de Jalie, 
remet les choses an point. Furieux d'avoir été dupe, Oronte 
chasse l'impudent cbeTalier d'industrie et donne sa fille 
an digne Cléon. 

Chargé de vices que Tanteur, dans an prologtiei 
imputait à la monarchie, le héros de cette pièce, 
d'ailleurs bien écrite, fit rire à ses dépens les spec- 
tateurs républicains» enchantés de s'entendre dire 
qu'ils valaient beaucoup mieux que leurs devan- 
ciers. 



a3 frimaire (i3 décembre) : L'Apologie des pkbedqois» 
comédie en i acte, par ***. - /ion impriinée, 

I*'' nivôse (ai décembre) ; LiBS.EifPOUQins, comédie 
en 3 actes, par Pig^ault-Lebrun. . . 

Le Gorrègidor dlJrgel . GG. Beaulibd. 

Alvar VALUSMiia. 

Michel VitxBNBws. 

Robert Pbooérbs. 

Dnbreail . . . Tautik. 

Daval GHAapiHTiaa. 

Lecourt Doucet(i<^6«/). 

Garlos PiLictBn. 

Un officier de la Ste-Her- 

raandad Rosbvilu. 

Une aubergiste . . . Gm> Hairault. 

Léonore Douta (<WbI). 

Marguerite PÉucua. 

Pour échapper à un hymen qui la désole, Léonore, fille 
du corrégidor d'Urgel, consent à se prêter à une ruse 



THEATRB Dit LA CITE 97 

qu'invente M lonbrette Mtripaerite. CeHe-ci fait coqrir le 
brnit du trépas de Léonore et enterre à la place une paire 
de pt>8see bottes. Pendant ce temps la jeune fille fuit dans 
les montagnes des Pyrénées, avec son amant Alvar qui la 
conduit cbes une sienne tante. Dans une caverne, oii ils 
pénétrant, les amoureux raneontrent cinq soldats français 
écbappés des prisons d'Espagne, at dont Alvar se fait des 
amii en leur donnant sa bourse et ses pistolets. Avec ces 
armas an des fuyards, Robert, effraie un homme qui aban- 
donne trois mules portant une malle bourrée de vêtements 
et de paqueta étranges : c'est le bagage de l'empirique 
Garlos. Il donne à Robert une idée triomphante pour échap- 
per aux sbires qui les poursuivent, celle de passer pour 
Garlos et d'aller, avec ses camarades transformés en valets, 
s'installer dans une auberge d'Urgel. On les y reçoit à 
merveille, mais la réapparition du vrai charlatan vient 
troubler leur joie. Conduits chez le corrégidor, Garlos et 
Robert s*y disputent propriété et titre, et le Français, pour 
écraser son rival, s'engage à opérer des prodiges, à ressus- 
citer même les défonts. 'Alvar, qui est revenu seul et qui 
entend ce propos, fournit à Robert l'occasion d'un facile 
miracle : c'est Léonore qu'avec l'aide de sa suivante le Fran- 
çais ressuscite, Léonore que le corrégidor donne à Alvar, à 
qui il cède en outre sa charge moyennant une rente via- 
gère. Robert et ses amis rejoindront, grâce au magistrat 
noàvean, les avant-postes français. 

Plaisant sujet, conduit avec adresse, et qui fut 
applaudi de tous. 



16 nivôse (i5 janvier 1796) : Let Bonne* genSy comé- 
die en I acte, par Guiliemain (des Variétés Amu- 
santes). 

II pluviôse (3o janvier) : La Damoissl st la Bsrgb- 

7 



98 trkàtrb db Là cité 

RtTTit, on la Femme uindicalive^ panlomime en 3 ftctes, 
par J.-G.-A. Gavelier. 

GaroHne» bergerette maf tresse da Damoisel de RaTCOStein, 
a de lai no fils qui porte le nom de Lowe. Le Damoisel, par 
malbear, a inspiré une passion vive à la princesse de Wir- 
temgK, scBor de réleclenr palatin. Celui-ci, qui prise la vail- 
lance du Damoisel, le fait chevalier et lui offre sa sosur en 
mariage. L*amoureuz décline cet honneur, ce qui rend la pria* 
cesse furieuse. Apprenant par son écuyer Roswn que sa rivale 
est une paysanne, elle la fait venir et lui défend, sous peine 
d'être enfermée dans un cachot, de lever désoraïaâs les 
yeux sur Ravenstein. Ce dernier rassure Caroline en lai 
jurant un amour éternel, mais il pari pour l'armée et, 
presque aussitôt, la prinoease s'empare du jeune Lowe. 
Caroline réclame son fils; sa rivale la dit folle et obtieat 
de son frère qu'on la conduise dans un couvent ob Tos 
reçoit des aliénés. Une étrangère voilée pénètre quelque temps 
après dans le mouUer oii elle annonce vouloir se fixer. 
Comme elle est muaie d'une lettre de recommandation, on 
Taccueille gracieusement, mais cette prétendue pensionnaire 
n'est autre que le Damoisel, instruit du sort de sa mat- 
tresse. La nuit même il parvient à la loge oii gémit Caro- 
line, scie les barreaux de la fenêtre, et remet la jeaae 
femme entre les mains de son écuyer Gildebark ; assis il 
ne peut la suivre et reste à sa place. La princesse de Wir- 
temgk, avertie du subterfuge employé par le Damoisel, l'y 
découvre et veut le punir en tuant Lowe dont elle s'est fait 
accompagner, mais le jeune homme la menace de lea piito- 
lets et peut, avec le concours de Qlldeberk revenu, fnir 
avec son enfant. Roswn, que la princesse envoie à leur 
poursuite, les rejoint dans une auberge et enlève de nouveau 
l'innocent Lowe. Ravenstein alors se présente au tournois 
organisé par le prince de Wirtemgk et, vainqueur de tous 
les chevaliers, défie l'électeur qui accepte le combat en 
déclarant que, si le Damoisel succombe^ son fils périra avec 
lut. Ravenstein désarme son adversaire; la princesse inter- 



TH<ATRl[ DB LA CITÉ 99 

▼ient alors pour frapper son eoDami, nais Caroline, qai 
aMîtte an toomoii, détourne le coup, attaque ta riTale et 
la tue. Pendant ce temps les partisans du Damoisel luttent 
arec ceux de Wirteray k ; ces derniers fuient, Télecteur sue- 
coBsba^ et les amants s'épousent à la (grande joie de tous. 

Cette pièce, agréable et bien accueillie, ne devait 
être imprimée que lors de la reprise faite, ao même 
théâtre, le i** février 1799. 



i5 pluviôse (3 février) : Arliquin rERHuguiER, opéru- 
vandeville en i acte, par Rolland et Ctairville. 

Arlequin GG. PRéniniG. 

Gaaaandre ...... Dovomst. 

Gilles GHAMnoM. 

Dobalair • . Lâmâmume, 

Un directeur de coasédie . Donasoiu 

BoBaafoi, •••••• lUiviLi^ 

Goloaibine ...... CP^CLÈBMsoma. 

m 

ViTsasoène •..••• Jous Famsit. 

Gs* Ledou .•••.. Màotoucrst. 

Gassandre vent marier sa il le Golombine avec le pâtissier 
Gilles, osais la belle, qui est marcbande de modes, déclare 
préférer le cotffenr Arlequin, et Gassandre, pour agir dans 
les fonses, décide de mettre sa fille au concours. Arlequin 
suTve le joar même une boutique de perruques ; s'il n'en 
vsmI pas pour buit cents livres au moins, il devra renoncer 
à celle qn*il aime. Par bonbenr le 9 tbermidor a donné l'es- 
sor au luxe proscrit par Robes^erre ; l'aetrice Vivenscéne, 
ton amant Dubelair, un directeur de ihéAtre, un. brave 
bessme que sa coiffure à la Brutus fait prendre pour un 
jaeobiB» et uns beaeté brune abandonnée pour une blonde 
viennent successivement demander à Arlequin les cheveux 



100 THEATRE BB LA CITE 

■ 

qui leur mtoquent. L'amoureiiz dépMie d'aide perrnqpe la 
recette exigée : cette foie encore un Arleqnio est le vain- 
queur d*an Gilles. 

Intrigue nulle, mais gais détails * et couplets 
agréables : succès justifié. 



ao pluTiôse (8 février) : Le Divorce , comédie eo 
2 actes, eu Ters, par Demoustier (du Théâtre de Mon- 
sieur). 

4 Tentée (aa février) : L'iNtaieANT maladroit, comé- 
die en 3 actes, par Dage-Menonval. 

Bertrand, tuteur de Julie, s'est retiré dans son village 
pour soustraire aux poursuites du jeune Dormenil sa pupille 
qu'il rêve d'épouser. Dormeuil découvre • la retraite de sa 
maîtresse; mais Julie est étroitement surveillée, comment 
lui parler et l'entendre ?. Pasqnin^ valet qui se croit du 
génie, prétend lever tous les obstaoles. La maison de Ber- 
trand- se compose, outre la servante Liaette déjà séduite, de 
deux jardiniers, Guillot et François. Pasquin, mal inspiré, 
offre à Guillot qui aime l'argent de l'estime, et à François 
jaloux de considération une bourse pleine d'or. Plus heu- 
reux, Dormenil gagne l'avare Guillot qui lui procure une 
entrevue avec Julie. Bertrand surprend les amoureux ; Dor* 
meuil se donne pour vénitien, mats Pasqain baragoaine de 
l'allemand, oe qui ouvre les yeux au tuteur. Congédiés, Dor- 
menil et son valet reviennent en femmes ehes Bertrand, 
qui les accueille et leur demande de plaider pour lui auprès 
de sa pupille. Bien entendu, Dormeuil met l'occasion à 
profit; Julie, renseignée sur les prétentions du tuteur, 
accepte d'accompagner l'amoureux ches sa mère ; une sot- 
tise de Pasquin instruit de ce complot Bertrand qui fait 
cerner sa maison. C'est lui que les fugitifs rencontrent 



THliATVB Dft LA CaTB lOt 

d'abonl. On s'expliqua ; Bertrand» rendn Mfe per U 
réiezioa, ooneeni à unir Dormeail aTee Jolie et Pjieqnin» 
poor prix de eee oonteeteblee floeeeet, épouse la suivanU. 

Plein de rAminiscencee et faiblement écrit, cet 
oavrag'e ne fut pas reçu sans protestations. — Non 
imprimé. 



8 Teattee (aô février) : Le Concert de la rae Feydeau^ 
vaudeville en i acte, par Ghanssier et Martainville (du 
Théâtre Moatansier). 

i3 ventôse (3 mars) : Li DériNssuR omasux, comédie 
en 3 actes, eu vers, par Alexandre Duval . 

Pendant nne partie de chasse, Merval» insulté par Saint* 
Fonda, lui dte la vie et prend aussitôt la fuite. Darmance, 
qni se promène à peu de distance, accourt aux cris de Saint- 
Fonds qu'il trouve baigné dsns son sanf , mais des {gardes 
surviennent et, le croyant coupable d'sssassinat^ l'arréteot. 
Darmance, rois en prison, parvient i s'échapper et cherche 
asile en Amérique. Dix ans ont psssé sur ces événements 
quand la pièce commence. Merval ne peut oublier qu'il fut 
Tauteur de la mort de Saint-Fonds ; ce dernier a un frère à 
qui, par expiation, Merval ^eut donner Angélique, sa fille. 
Angélique ne partage pas à cet égard les vues de son père ; 
elle aime Dorlis, établi hors de France mais dont elle attend 
le retour. Merval a un fils qui se destine à Is défense des 
opprimes, il voit dans sa sœur une ▼ictime et veut plaider 
sa cause, mais, dès les premiers mots, Merval détourne l'en- 
tretien, interrompu bientôt par l'arrivée du vieil André, 
secrétaire de SainUFonds. André a cherché partout le meur- 
trier de son maftre ; il presse de questions Merval qui se 
confesse à lui ; l'aven restera secret et Angélique sera la 
rançon du crime de son père. Le retour de Dorlis renverse 



i02 THBÂT1IB 9E LA CITÉ 

les projets de Merval. S«ia(*Foad0 jecse, qs'AngéliqiM eoa« 
gédie, recoBoalt dane UfarreaaAt ce Damasee qui, prévatto 
du meurtre de sod frère, ae cache eove uo aom auppoaé, el 
va le dénoncer. Darmance explique sa triste aTcntara à 
Menral. dont on confit les angoisaaa mais qai promet de le 
sauver. L'innocent est arrêté ; Menral fils doit le défendre 
et désespère du succès^ lorsque son père prend l'eni^agement 
de nommer devant le tribunal le rrai coupable qu*il con- 
naît. L'audience a lieu, Darmance va être condamné; Mer- 
val alors proteste contre la sentence et se déclare l'assaain 
de Saint-Fonds. Les preuves qu'il donne couvai quent les 
juges, Darmance est élargi. Merval prend sa place, mata le 
peuple, attendri par le récit des faits, demande aa grftee et 
l'obtient. 

Cette comédie, écrite avec facilité, parfois même 
avec verve, fut entendue avec plaisir, mais resta 
manuscrite. Sa première représentation, donnée avec 
le concours des C*»* Chevalier, Saint-Clair, Ville- 
neuve, Tantin, Lemaire, Laporte, et de la citoyenne 
Saint-Clair, avait été précédée de couplets contre le 
terrorisme, signés par le citoyen CoUin. 



17 ventôse (7 mars) : Las Bostbs, oa Arlequin aca(p- 
feiir, comédie en i acte, mêlée de vaudevilles, par 
Villiers et Armand Gouffé. 

Arlequin GG. Faaoinic. 

Gilles lUffiui. 

Gassandre .,•••' Dofoiiàr. 

Ua citoyen DimaioiL. 

Golombine . Gm Joua Pamiasr. 

Arlequin et Gilles, sculpteurs, aimeat tons deux Goion- 
bine, fille du journaliste Gassandre; mais Gilles, qui TeD4 



THCATm DB hk CITK !03 

dM huêi— dm M««t «4 éû ChalUr. lui plus é'êM^irm qm'kr- 
\mqmm ^ai, lai, s'm Utal a«x «figiM 4e RooMaaa, VolUire 
et n«^li». PQ«r ctiU raÎMD GMMsdre Ta choisir GilUa, 
quand aoodainemant l'opinion tooma : laa Jaoabina* q«a 
débitait Gillea, sont proteritt, et an eitojen rient enlerer 
leurs bustes de sa b««tîg«e poar les anéantir. Arleqnin pro> 
fite de la situation po«r ofrir à Gilles d'associer lears 
elforiSy à condition qu'il lui cède Golombine ; pressé par le 
besoin, Gilles accepte : les deux boutiques n'en feront pins 
qa\ine et Golombine sera l'épouse d'Arlequin. 

Spirituelle blaette, ou l'on applaudit des couplets 
saUriqîies comme celui-ci : 

Les Jacobins régnaient en France 

Par le roi et Tassassinat, 

Ils ont usé de leur puissance 

Pour immortaliser Marat. 

Je voudrais bien savoir d'avance 

Que dira la postérité 

De tous ceux que la ciroonsiance 

Conduit i rimmorialité ? 



i5 germinal (4 avril) : Les Jacosins du g thermidor bt 
LIS Brigands, oa les Synanymet^ opéra-vaudeville en 
I acte, par"*. 

Obligés de fuir au 9 thermidor, les Jacobins vont cher- 
cher asile dans la forêt de Fontainebleau. Ils j décourrent 
une caverne qui sert de repaire à une troupe de brigands, 
pour le moment occupés à attaquer la diligence de Dijon, 
et s'j installent. Le président ouvre la séance et un mem- 
bre, le citoyen Guenlebordet, propose de procéder à une 
épuration afin de chasser les faux frères. Chaque Jacobin 



104 THBATRB 0B LA CITB 

fait alors raloir ses titres ; l'aD fat assassin, l'autre baa- 
queroutier, celui-ci empoisonnear, celui-là massacreur as 
3 septembre. Après chacune de ces confessions rérolution- 
naires, la Société chante : 

Bon, bon, c'est un coquin. 
C'est on excellent Jacobin. . . 

Qnand les déiroussenrs reviendront, ils pourront être fiers 
de leurs nouveaux camarades. 

Ni plan, oi conduite, mais plusieurs situations 
gaies et de mordants couplets que d'unanimes bra- 
vos soulignèrent. — Non imprimé. 



i6 germinal (5 avril) : Gbarbttb RépUBLicAiii, oa la 
Paix de la Vendée^ pantomime en i acte, par Mayeur 
de Saint-Paul. 

Julien GG. Rosbvillb. 

Thomas. . . . . . LAKAncn. 

Gharette LAFimt. 

Représentants du peuple Ghapixtibr, Baillt (débul)' 

Municipaux .... Rous8BLKT,LsiioniB(4U6ii<f)> 

Officiers républicains . Limaibb, Camus. 

Officier, Tendten, . . \ Giooh. Dooorr. 

{ ACHB, HtPPOLTTB. 

Amis de Julien • • • J Lao.^ (rfrfM. 
Le fils de Julien . . . Pbtit Fabsb {débui^. 

Juliette Cm JuLU Pabisbt. 

Au lever du rideau, des Vendéens pillent une ferme. L'un 
d'eux, qui est ivre, veut égorger un enfant de quatre ans 
endormi dans son berceau, mais ses compagnons l'en empé- 



THEATRE DB LA CITÉ t05 

cbent. L'enfant Mi AU do fermier Jalien, qaî reTleat bientôt 
pour protéger sa famille. Les Vendéens, cendnits par Gha- 
relte, desceodeni d'une montagne ; on fait lire à lear clief 
une pancarte sur laquelle sont écrits ces mots : c Les 
hommes de sang sont anéantis ». Arrachant sa cocarde 
blanche, Gharette jure aussitôt de se ranger sous Tétendnrd 
démocratique. Ses officiers l'imitent, mais leurs hommes, 
non prérenus, lirrent aux patriotes une nourelle bataille. 
Julien y prend part ainsi que sa femme Juliette ; celle-ci et 
son Weuz père tombent au ponroir des Vendéens. Gharette 
les délivre et menace de mort ceux qui feront résistance ; 
il arbore ensuite la cocarde tricolore et, ouvrant son habit, 
laisse voir sur son gilet blanc cette inscription brodée : Vioê 
la République I Les deux partis déposent leurs armes, on 
s'embrasse ; un cortège s'organise, en tête duquel marchent 
Gharette et les représentants du peuple, et -la toile baisse 
au bruit d'une fanfare soutenue de salves d'artillerie. 

Croyant définitif le traité fait entre Hoche et Gha- 
rette, Majeur avait prêté à ce dernier des sentiments 
que sa conduite devait bientôt démentir. Aussi naïf 
que l'auteur, le public prit pour sincères les sima- 
grées du chef vendéen et les paya d'acclamations 
nourries. 



5 floréal (24 avril) : Lei StupecU^ comédie en i actet 
mêlée d*ariette8, par Picard et Alexandre Duval, musi- 
que de Lemierre (du Théâtre Louvois). 



8 floréal (27 avril) : L'Intémsur des Ck>MiT6s révolu- 
tionnaires, ou les Aristideê moderne$y comédie en 3 actes^ 
par Ducancel. 



108 THBATftB DE LA CITÉ 

Parade contenant des équivoques dont se blessè- 
rent les oreilles chastes et qu'on siffla avec ensemble. 
— Non imprimée. 



1 1 messidor (39 joio) : Jocriêêe changé de condition, 
comédie-folie en a actes, par Dorvîgny (du Théâtre 
Montansier). 

i4 messidor (2 juillet) : L'Hospice db vu^laoe, opéra- 
vaudeville en i acte, par Révérony de Saini-Cyr. — 
Non imprimé, 

10 thermidor (28 juillet) : Elue dans les bois, fait his- 
torique du i4 thermidor, comédie en i acte, par Ségur 
jeune. 

Dénoncé par Landri, son ancien domesUqoe, Dervil a été 
emprisonné, puis envoyé dans une ville où on Ta massacré 
avec beaucoup d'autres innocents. C'est du moins ce que 
croit sa femme Elize« que l'événement rend folle et qui 
s'enfuit avec leur jeune fils Alexis dans les bois. Là Picard, 
qai fut jadis nu service des époux dont il a reçu mille 
bienfaits, veille sur la pauvre femme dont l'occupation 
principale est de pleurer sur une pierre qu'on lui a dit 
couvrir les restes de Dervil. Cependant Landn, qui est 
devenu un personnage politique, reçoit de Paris des nou- 
velles annonçant un changement de régime. Il rencontre 
sur ces entrefaites Picard et soupçonne la présence d'Elize. 
C'est malheureusement k lui qu'un paysan maladroit remet 
une lettre écrite par certain Duval au garde-bois Ray- 
mond. Cette lettre révèle que, sous la pierre tombale de 
Dervil, est le trésor de celui-ci, sauvé par ledit Duval. 
Landri, bien entendu, décide de s'en emparer. Avec deux 
acolytes, Roger et Denis, il soulève la pierre et descend 
dans la caveau d*où tout-è-coup sort une espèce de spectre 



THEATRE DB I.A CITR 109 

qui n'est aotre qoe Derril, prégervé miracuIeaMment par 
Durai. A l'aspect de sa ▼ictime, Laodri, pris de raf^e, vent 
l'en traîner, mais Raymond» renseigné par Picard, apparaît 
soudain à la tête d'hommes armés. On s'empare des terro- 
ristes que la justice attend, et Derril presse arec bonheur 
dans ses bras le jeune Alexis et Elize à qui le bonheur rend 
la raison. 

Plus sentimeotale qa? les précédents A-propos, 
cette pièce, exceptionnellement créée au Théâtre 
Montaosîer par les artistes de la Cité, passa ensuite 
sur la scène ultrapontaînc, où sa carrière fut bril- 
lante. 



29 thermidor (16 août) : Lks Bspaonols dans la Flo- 
ride, pantomime en 3 actes, précédée des Les Akancat, 
prologue mélodramatique en i acte, par J.G.-A. Cuve- 
lier. 

Nous analyserons cet ouvrag'e à Toccasion de 
la reprise qu'en fit, deux ans plus tard, le même 
théâtre. 



4 brumaire eo IV (a6 octobre) : Lbs Deux Fripons, 
comédie en 3 actes, par VilHers et Roseval. — Non 
imprimée. 

6 brumaire (28 octobre) : Le Milicien^ comédie ça 
I acte, mêlée d'ariettes, par Anseaome, musique de 
Duni (de la Comédie«Italienne). 

10 brumaire (i«r novembre) : Le Dépit amoareax, 
comédie en 2 actes, en vers, par Molière (du Théâtre- 
Français). 



140 THEATRE DE LA CITÉ 

1 1 bramaire (2 noTembre) : Amouk vt JsuiiBSst, on le 
SooiMeaienantt opéra-yaadeytile en 2 actes, par 
J.-G.-A. Guyelier. — Non imprimé. 

II bronaire : Li Voi. pab amooii, oomédia an a «ciea, 
par J.-M. Loaiael-Tréogate. 

Pattlîaa a doaaé aa faî au Jeuaa PélUe, abaaat dapoia cinq 
annéea, mais Delnaont, lOD pire, préfère pour gendre l*ex- 
procurenr Bertrand qui dispose de &0.000 francs en or. 
Malgré les résistances de la jenne fille, le mariage ts se 
célébrer quand Félix rerient, toujours amoureux et posses- 
seur de loa.ooo francs gagnés par son industrie. Ce dernier 
détail touche Delmont, qui reprend sa parole k Bertrand et 
ouvre aea bras à Félix. Désolé, Bertrand imagine de se 
poster, ayec son yalet Julien, dans une forêt que doit tra- 
yaraer Félix, pour enleyer au jeune homme son portefeuille. 
La chose réussit, et voilà Félix redevenu pauvre. Hais, 
tandis qu'à la faveur d'un déguisement affreux, Bertrand 
effraie et dévalise son rival, un voleur de profession s'in- 
troduit chez Bertrand même et s'empare des 5o 000 ftancs 
qui constituent sa fortune. Ce voleur, talonné par lea gen- 
darmes, rencontre Félix et le force à prendre l'or qui le 
gêne. Cependant Bertrand, qui d'abord ne voulait garder 
que quelques jours le portefeuille de Félix, se décide à le 
conserver pour compenser la perte qu'il a subie ; mais 
Julien, que le remords torture, dénonce son mattre aux 
gendarmes. Les tribunaux apprécieront si l'amour, invoqué 
par l'ex-procureur, est une excuse suffisante pour l'infamie 
commise ; quant à Félix, rentré en possession de son bien, 
il épousera Pauline. 

Sajet orig'ioal et bien traité, légitime succès. 

i4 bmmaire (5 noyembre) : La Blanc bt La Nota, 
drame en 4 actes, par Piganlt-Lebrun. 



THCATRB DR LA CITR 114 



Be#oTal père QC. 

Bcauyal fila WALuanm. 

Télémaqne Vuxjmbvtb. 

Mathieu Piuam. 

Barihélcmy Rosital. 

Zamé GmX... 

Beauval père, riche colon de Saiot-Domiogue, agit envers 
seaeaclaTei avec nne grande téTérité. Conquit par les idées 
nourelles, soa fils a poar eux, au contraire, les plvs grands 
égards. Il traite en ami le nègre Tèlèmaqne, qai est homme 
de cceur et d'intelligence, et rêve de l'affranchir, ainsi que 
la négresse Zamé dont Télémaque est épris. L'économe de 
l'habitation, Mathieu, enchérit encore sur la rudesse du 
mattre ; pour une faute vénielle, il fait fouetter jusqu'au 
sang la pauvre Zamé, et Télémaque, que eette cruauté 
indigne, appelle à la révolte ses frères en esclavage. Las 
blancs sont vaincus, leurs propriétés détruites, et Mathieu 
massacré. Beauval père, qui n*a plus d'asile, tombe à son 
tour entre les mains des révoltés ; Zamé demande vsinc- 
ment sa grâce, Télémaque va frapper son ancien mattre 
quand Beauval flis intervient, rappelle ce qu'il a fait pour 
lea noirs, et demande en échange ta vie de son père. Télé- 
maque s'attendrit alors et met Beauval en liberté. Cette 
conduite généreuse change les sentiments du colon; il 
vivra désormais en confiance avec ses esclaves, et ceux-ci, 
déposant leurs srmes^ jurent de fertiliser A nouveau les 
champs qu'ils ont ravagés. Puisse cet exemple éclairer 
tout Userions sur leur yéritable intérêt et les déterminer k 
n'édifier leur fortune que par la justice et l'humanité 1 

Né des lectures de Raynal, ce (généreux ouvrage 
doot la représeutatioa durait neuf quarts d'heure fut 
entendu trois fois sans improbatioo» mais avec un 
sileoce si décourageant que Fauteur s'opposa 4 une 
quatrième épreuve. --- « Oh I mes oontemparaios, 



i12 THÉÂTRE DB LA CITÉ 

que nous sommes bètes en masse I i» déclare -t-il 
à la fin d'une préface constatant que le public 
l'avait souvent fêté quand il le méritait beaucoup 
moins. 



so brumaire (i i novembre) : L'Avocal Patelin, comé- 
die en 3 actes^ par Brueys (du Théâtre -Fraoçaîs). 

ler frimaire (22 novembre) : Les Fonds raaDus, opéra- 
vaudeville en I acte, par ***. — Non imprimé. 

3 frimaire (24 novembre) : Nicaiêe^ opéra-comique en 
I acte, parVadé (de l'Opéra-Gomique). 

i4 frimaire (5 décembre) : Le Barbier de Séaille, 
comédie en 4 actes, par Beaumarchais (du Théâtre- 
Français). 

i4 frimaire : Poleska et Nourinski, oa les Rasées en 
Pologne, pantomime en 3 actes, par Villeneuve. — Non 
imprimée, 

16 frimaire (7 décembre) : L'Ecole des MariSy comé- 
die en 3 actes, en vers, par Molière (du Théâtre-Fran- 
çais). 

23 frimaire (i4 décembre) : Les Folies amoureuses, 
comédie en 3 actes, en vers, par Regnard (du Théâtre- 
Français). 

29 frimaire (20 décembre) : La Femme juge et partie, 
comédie en 5 actes, en vers, par Montfleury (du Théâtre- 
Français). 

» 

4 nivôse (25 décembre) : Le Génie Asodf, oa les Deux 
Coffrets, féerie mélodramatique en 2 actes, mêlée de 
pantomime, chants et danses, par J.-G.-A. Cuvelîer, 
musique d'Othon Vander-Brock. 



THVàTIIB DE LA CITÉ 113 

Aiionf ce. TAirriif. 

Zoreido Lafitti. 

Un gnome Vuuit&ii [débui). 

Un vieux faquir Tibrckliiv. 

A^lore GMt Julu Parubt. 

Zuléma SiMoimn* 

i** péri CSoLMAT. 

»• péri HiFPOLTn. 

La scène le passe dans le Génistan, pays fabuleux. Le 

génie Asonf, qui jusque- U a soigneusement yeillé sur la 

blonde Aglore et sur la brune Zuléma, sœurs élevées par 

lui, se Yoil sur l'ordre du destin forcé d'abandonner pendant 

un jour ses protégées à elles-mêmes. Par précaution, il 

enferme les deux boutons de rose qui parent leurs seins 

dans deux coffrets confiés A un gnome ; elles devront prendre 

garde qa'aucune main téméraire ne cherche à les ouvrir. 

Un riche palais, oii des péris sont k leurs ordres, reçoit les 

deux jeunes filles. Là certain Zoreido, qui est mnet mais 

possède un raœ talent de mime, joue k Aglore une scène 

d'amour et ^e jalousie, après laquelle il séofuit avec son 

coifret. De son côté Zuléma, assoupie dans une bibliothèque, 

est réveillée par un vieux faquir qui lui baise la main et 

prétend se faire aimer d'elle ; éniouie par la vue de joyaux 

splendîdes, elle échange contre la baguette d'or qui lui 

assure ces richesses le second coffret dans lequel le faquir^ 

k sa grande colère, ne trouve qu'une épine. La rose d'Agloie 

s'est fort épanouie, grâce k Zoreido, quand un vieillard se 

présente aux deux sœurs pour implorer leur charité. Aglore 

n'a que des fruits qu'elle offre de bonne grâce, tandis que 

Zuléma repousse le quémandeur ; aussitôt sa baguette d'or 

se change en un serpent qui la poursuit et l'enferme dans 

un cachot infernal. Bile se repent alors et implore l'aide 

d'Aiouf, qui apparatt sous la forme du vieillard et demande 

à voir les boutons de rose sur lesquels on devait veiller 

avec tant de soin. La confusion des deux sœurs est grande, 

mais Asouf les rassure et les unit aux deux galants qui les 



114 THSATAB DB UL GITB 

ont troublées et auxqnelt il rend, à Tuo la jfevncMe, à 
l'autre l'asage de la parole. 

Une très belle mise en scène fit le succès de cette 
fantaisie qui devait passer, en Tan VIII, aa réper- 
toire de rÀBubigii-Gomique. 



10 nivôse (3i décembre) : Tartuffe, comédie en 
5 actes en vers, par Molière (du Théàtre-PraBçais). 

10 nivôse : Lb Rossiobol, opéra-vaudeville en i acte, 
parL.-H. Dancourt. — lifon imprimé. 

10 niv6se : VEpreaoe noaoelUf comédie en i acte» 
par Marivaux (de la Comédie-Italienne). 

10 nivôse : La SomÉBD'iré, opéra-vaudeville en i acte, 
par •^. — Non imprimée. 

Ne quittons pas 1796 sans dire qu*au cours de 
cette année le libraire Barba s'était essayé, sur les 
planches de la Cité, dans le rôle de Frootin» de 
Guerre oaverte. Accueilli froidement, il renon^ à 
Tart pour se consacrer au commerce spécial qui 
illustra son nom. 



IX nivôse (i«r janvier 1796) : Lb Jou coMCiUATBoa, 
comédie en 1 acte, par J. Patrat. ~ Non imprimée. 

i3 nivôse (3 janvier) : Lis Dbuz JoraissBS, ou U Com* 
iroa à l'eauj vaudeville en i acte, par Armattd 



Gk>uflé. 



TRATBC SB LA CITE ti5 

Jétteie ..:... OG. TiiMBuii. 

JocritM eftd«t. . . . iUfviLB. 

Jocrisse «tné . • . , PmcDonc 

Nanette C"* Julu Parjsit. 



Jocrisse afné, qui est on soi, s quitté sa coaditioa pour se 
Urrer à U manie da jour, le commerce. Cbacaa Je berne 
sans qa*il s'en sfergoiTS. Ayant troqaè son nom contre 
celoi de Paperron» capable d'inspirer pins de confiance, il 
craint de rencontrer on frère cadet donl il ignore la pro- 
feaaion^ ce qui nuirait à sa fortune. Mais le faux Duperron 
■'amourache de Nanette, fille du porteur d*eau Jérôme, et 
Ifanette est précisément promise à Jocrisse cadet, exerçant 
non loin d'elle le métier de commissionnaire. Jérdme, qui 
estima fort ce dernier, yeut s'amuser de Duperron auquel il 
promet Naneite si le commerçant tire bon parti d'un échan- 
tillon qu'il lui donne et qui est une petite bouteille d'eau 
claire. Voilà Duperron arpentant tout Paris pour placer en 
gros les eanx épurées de la Seine. Pendant ce temps Jocrisse 
cadet fait la cour à Nanette, et est agréé par Jérôme parce 
qu'il vient de recueillir la succession de son père, ce qui 
lui permettra de s'établir. Quand Duperron, vexé d'un échec 
complet, reyient chei Jérôme, c'est pour se quereller ayec 
son heureux rival ; mais on s'explique et, touché d'apprendre 
que son cadet lui avait réservé moitié de l'héritage de leur 
père, Doperron-Jocrisse déclare ne vouloir plus aller sur ses 
brisées. Jocrisse jeune épouse Nanette, et son afn<^, dégoûté 
du commerce, redevient domestique. 

Amusante satiiv d'un trayon qai coostituait pres- 
que un danger public ; on en fêta chaleureusement 
l'auteur. 



i3 nirdse : LeSoard, comédie en 3 actes, par Desfor- 
ges (du ThéAtre Moatansier). 



1!6 THBATRB DB LA CITÉ 

4 pluviôse (a4 jaQTÎer) : NigodAmb a Pajub, ou ia 
Décade ei le Dimanche^ vaudeville en i acte, par 
Armand Gouffë et Rouhier-Deschamps. 

Nicodème .... GG. FaiDiaic. 
Delanoë. . . . ' .' Rosival. 

Lèândre Rawilb. 

Barbe Cm* LiCiiLLi. ' 

leabelle MBomaa (cMtef ) . 

Désolé de ringratitade du peaple qu'il a révolutionné, 
Nicodème quitte la lune au moyen d'un ballon et descend 
dans ia plaine des Sablons. Cest dimanche, et le voyageur 
s'attend à trouver tout le monde en joie ; mais, si la moitié 
des bontiqnes est fermée, l'antre moitié reste ouverte. Partie 
des Parisiens, eifectivemeot, chôment le dimanche tandis 
que d'autres n'observent que le décadi ; de là des discus- 
sions, des querelles que Nicodème, grand ami de la paix, 
entreprend de calmer. Il écoute pour cela la conversation 
de deux victimes de ce discord, Léandre, fils de Delanne, 
marchand féru du décadi et Isabelle, fille de Barbe, dévote 
fidèle an dimanche. Les jeunes gens s'aiment et devaient 
s*épouser quand les vues différentes de leurs parents ont 
renversé ce projet. Ils s'en désolent et acceptent avec joie 
l'offre que fait Nicodème de s'entremettre en vue d'un rap- 
prochement. Pour arriver à son but, l'obligeant homme 
feint de vouloir entrer dans la boutique fermée de Barbe et 
donne aux deux ennemis le conseil d'une tolérance mutuelle ; 
puis, sous le déguisement d'un marchand ambulant, il 
revient déclarer qu'à son sens aucune loi ne peut empêcher 
l'homme actif de travailler, comme il mange, tous les 
jours. Ces paroles touchent les deux négociants qui, reve- 
nant à la raison, se raccommodent et s'embrassent. Pour 
concilier tous les goûts, ils fianceront leurs enfants un 
décadi et les marieront an dimanche. 

Leçon de courage et d'indulgence qu'on goûta 



thAatrb DI L4 CtTi 117 

fort. Les policiers d'alors eussent dill s'inspirer d'un 
esprit semblable plutôt que de chercher, dans les 
actes les plus simples, d'incessants prétextes d'ingé* 
rence. Le ao nivôse (lo janvier)» ils avaient, par 
exemple, enjoint aux directeurs parisiens de suppri- 
mer, dans toutes les pièces, les uniformes blancs. 
Ce à quoi l'administrateur de la Cité s'était, le même 
jour, empressé de répondre : 

Je ferai exécuter Tordre que j'ai reçu. Mon devoir et met 
prineipea m'y portent, et, par la fraochiae de mon réper- 
toire, j'ose me flatter, citoyen ministre, de pouvoir vous 
conyaincre qu'il ne sera pas donné au seul Théâtre des Arts 
de trarailler à la formation de l'esprit public. 

Agréez, citoyen ministre, l'assurance de mon entier 
déTouemeut à la chose publique. 

EoMS LsHOin. 



11 pluviôse (3i janvier) : La Feinte par amour, 
comédie eo 3 actes, en vers, par Dorât (du Théâtre- 
Français). 

12 pluviôse (ler février) : Les Réclamation» contre 
Cemprant forcée comédie en i acte, par Dorvigny (du 
Théâtre d'Emulation). 

23 pluviôse (i2 février) : La Fête de campagne, 
comédie en i acte, par Dorvigny (des Variétés Amu- 
santes). 

25 pluviôse (i4 février) : Le Tonnelier, opéra-comique 
en I acte, par Audinot (de r0péra-O>mique). 

26 pluviôse (i5 février) : Leg Amants sans amour , 
comédie en i acte, par Monnet (du Théâtre Montan- 
sier)* 



118 Tn^TAB n LA cm 



2 vwÊiàu (ti thrnt) : ta 69§mr^ impr4i»^ c#niMie 
911 I aele, par Sadi^iae (do Tbéàtr«-FraAçats). 

»Q ventôse (19 mars) : La Pulb RtratARD, pantonlme 
en 3 actes, par J.-Q.-A. Cuvelier. 

Fritz-Hébert, riens soldat ^i habite aae fduèl d'Alle- 
magne, vient de fiancer QathertBa sa fille avec le hussard 
Ghrîstiern, qoand des Tares pénètrent dans sa chaomière» la 
pillent, et enlèvent Catherine qne son fotur a vaiaemeDl 
tenté de déFendre. Le ▼ieillard se livre au désespoir» mais 
soudain vient à lui Lauréto, Suédois attaché au service de 
l'Allemagne et qu'un trait de valeur a fait nommer sergent. 
Instruit du rapt accompli, Lauréto promet de délivrer 
Catherine ; il y parvient avec l'aide des grenadiers qu'il 
commande et rapporte la jeune fille en triomphe. Le général 
comte de Ganbor, témoin de cet exploit, promet de l'avan- 
cement au Suédois dont sa fille Sophie admire la prestance. 
Sophie est promise au vieux et laid baron de Traufmandorf, 
et cette union s'accomplirait si, è leur tour, le général et 
son enfant ne tombaient au pouvoir des Turcs. Laurélo 
trouve moyen encore de battre les brigands et de briaer las 
liens dont ils ont chargé leurs victimes ; Sophie alors 
s'éprend de lui, ce que le comte et le baron voient avec 
peine. Une querelle entre les deux rivaux a bientôt lieu ; 
menacé par Traufmandorf, Lauréto lui arrache sa canne, la 
brise, et tire contre lui son épée. Le baron est major, il crie 
au secours et le sergent est arrêté, tandis qu'on enferme 
Sophie dans une vieille tour. Elle s'en échappe, avec le 
concours de Christiern et de Catherine récemment ssariés, 
prend un costume de hussard et retrouve, enohatoé à. un 
tronc d'arbre, son amant qu'un conseil de guerre condamne 
presque aussitôt k être battu de verges jusqu'à ce que mort 
s'ensuive. Caubor a donné le signal do supplice, lorsqu'un 
jeune hussard s'élance à travers (es rangs des soidâu et 
couvre Lauréto de son corps. C'est Sophie qui, tirant de. ta 



TSiATRB DB LA CITE H 9 

ceiiil»ff« «B piflolei» mesact de m tver a« prtmier ooQp 
qui frappera ton amant. Oeite interreatioB eoarafeote 
retarde reaèentioo qu'an éTénemeat iinprèm doit rendre 
imposetbie. Les Tares, efFectireneat, attaquent fet troupes 
d'All e t ag a e ; Laoréto, déltrré par Ghristiem, prend part à 
la défease qui s'organise et a le chance de reconquérir an 
d f pe aa qoeGaabor, prièTsment blessé, s'était m srrachcr. 
Gomme Traufmandorf est mort peodsnt ractîon, le générsl 
reTÎeat à de bons ssntîmeats, granie Laaréto et l'aoU à 
Tobjet de ses tobux. 

Fable mouvementée qui excita Tintérèt général, 
fut jouée un grand nombre de fois, et devait être 
repriae i diverses dates. 



a Ifermîaal (aa mars) : On fait ce qt^on peut, corné- 
die>ppeverbe ea i aete, par Dorrîg^y (des Variétés 
Amusantes). 

5 germinal (a5 mars) : Le GAri dis guurvotahts, 
comédie en i acte, par Joseph Aude. — Non imprimée. 

la germinal (if avril) : Lé SeulpUur, comédie ea 
2 actes, par M"* de Beaunoir (des Variétés Amassâ- 
tes). 

2o germinal (q arril) : Le Médecin malgré lai^ comé 
die en 3 actes, par Molière (du Théâtre Français). 

5 floréal (34 avril) : Criêpin rioal de eon mattre, 
comédie en i acte, par Lesage (do Théâtre-Français). 

4 prairial (38 mai) : Zabbt et Dobvillb, pantomime 
en 4 actes, par Majeur de Saint-Paul. — Non impri- 

8 prairial (37 mai) : TiLiMAQUB CAOsr, parodie en 
I acte et en vaudevilles, par Biset et Delaporte. 



J20 THBATRB DB LA CITB 

Télémaque GG. BftUHsr {débmi). 

Mentor Turgildi. 

Eole ROSBTILLB. 

Galypso Gom Lacailli. 

Eacbaris Julib Pariot. 

Minerve Gwkmêt. 

L'Amour PncnmoH (iWb<)- 



Bien qu'ayant donné plusieurs successeurs à Ulysse, 
Calypso, beauté mûre, pleure toujours cet amant perdu. 
L'Amour, qui s'intéresse à elle, lui annonce un jour qu'il 
va faire échouer près de son tle un barbon escorté d'un 
jeune homme sans barbe. Bientôt, en effet, une tempête jette 
sur la cdte un batelet contenant le moins TÎeuz des mortels 
signalés ; c'est Ulysse qui a perdu Mentor. La jeune nymphe 
Eucharis s'éprend de lui à première vue ; Calypso l'imite en 
apprenant qu*elle a devant elle le fils de celui que son cœur 
regrette. Chsrgée de faire connaître à Ulysse le tendre sen- 
timent de sa maîtresse, Eacharis s'acquitte en conscience 
de la commission, mais le jeune homme dédaigne la douai- 
rière pour faire à la nymphe une déclaration enflammée. 
Calypso, qai surprend la scène, se fAche contre les amou- 
reux. Mentor, échappé des flots, apparaît à ce moment 
même et veut entraîner Ulysse, rétif pour la première fois. 
Calypso brûle le bateau qui allait leur servir; elle croit 
ainsi triompher, mais Mentor pousse son élève dans l'eau 
et s'y jette à sa suite. Désolées. Galypso et sa nymphe s'em- 
brassent en confondant leurs larmes. 



Un opéra de Dercy et Lesueur, représenté sur le 
théAtre Feydeau, avait donné naissance à cette criti- 
que plaisante comme situations et dialogue, et à 
laquelle on fit bon accueil. Brunet, queRibié avait 
amené de Rouen, eut, en Télémaque, le premier de 
ses grands succès parisiens. 



THÉATKS DB LA CITS 121 

5 meMidor (s3 juin) : Médaro, fils oi Gro«-Jiàn, 
parodie en 2 actes, prose et vaudevilles, par 'Armand 
Gouffé et Roahier-Deschamps. 

Médard GC. BaimiT. 

Timide. LAnm. 

Pamphîle ..!... Turgilih. 

Paiil GoiBiaT. 

Un jouteur Hippotm. 

Fanfan Gmi PmcHiaoïi. 

Maliva Julib PaaiSr. 

Timide ayant disparu avec son fils Faafao, Médard, 
intime ami de Timide et de Maliva, sa femme, 8*est mis ea 
voyage pour retrouver les absents. Maliva pleure son mari, 
son amant et son fils, quand Médard revient en assez piteux 
étal. II n*a pas pu découvrir Timide et annonce l'intention 
de repartir bientôt à sa recherche. Comme c'est la Saiût- 
Jean, patron de son père défunt» on organise une fête à son 
intention, ce qui ne modifie point le projet inspiré par 
l'amour qu'il ressent pour Maliva. Il se déclare à la jeune 
femme, qui le prendrait volontiers pour successeur de 
Timide si celui-ci trépassait. Or on annonce tout à point 
que Timide vient de mourir par submersion ; du coup 
Médard promet de demeurer et Maliva de l'épouser. Mais 
la nouvelle est fausse ; Timide s'est tiré d'affaire, et il en 
avise par le nommé Pamphile sa femme qu'il attend, avec 
Panfan, dans un cimetière voisin. Médard d'abord l'y va 
voir, confesse son amour coupable et implore la mort de sa 
main. Timide juge préférable de pardonner. Très ennuyé, 
Médard entraîne son ami dans un bois et l'assomme ; mais 
Timide, qui a la vie dure, se remet, pardonne derechef, et 
promet à Médard de lui léguer par testament l'intéressante 
Maliva. 

Imitation burlesque d'Oscar, JiU d'Oman^ tragé- 
die d'Arnault père représentée avec éclat sur notre 



I2S mvATiiB mt la citA 

première scène, cet acie eut uo euccèe de rire justi- 
ilè par (les incidents drôles, des épigrammes spin- 
tuelles et une interprétation fantaisiste. 



9 messidor (27 juin) : Nicaub, opéri^-comiqae en 
1 acte, de V«d&, arrangé stsc des airs nouTeauz par 
Armand Grouffé. 

Nicaise CG. BaumiT. 

Jalien GmasaT. 

M. Giément Gncwr. 

Angélique O» BauHBT {débai). 

Mme Clément .... Lagaillb. 

Nicole pBtonaoïf. 

M; Clément désire qu'Angélique, sa nièce, épouse Nicaise, 
tandis que M"m Clément prétend la donner è Julien. Nicaise 
obtient de M. Clément la permission d'enlever sa matlresse, 
mais il craint que le serein Tincommode et veut aller 
chercher de quoi la couvrir. Bo vain Angélique lui repré- 
sente*t-elle que le temps presse et que la délicatesse est 
inopportune, Nicaise, trop poli pour ne pas faire une 
sottise, la laisse seule. Julien survient alors .et, profitant 
de l'occasion, se fait aimer d'Angélique que ses parents lui 
accordent. Nicaise, arrivant avec un tapis, se venge en le 
gardant, puis se console en songeant au plaisir qu'il aura de 
dansera la noce de son rival. 

Sujet tiré d'un conte de Lafontaine et représenté 
d*abord à la Foire Saint-Germain eu 1766. La ver- 
sion de Goiiffé fut applaudie et demeura au réper- 
toire. 

aS thermidor (10 août) : La Coupe enehanêée^ comédie 
•a I note, par Lafootaine (du Théâtre-Français). 



Ti»ATiiB ra LA orré tSS 

det Pyrénée$, comédie en i acte, par Pigaolt-Lebnm. 

GhrytoftAme CC, Bamar. 

Saii«-Gb4ffria .... DaiwiPoai«. 

Doooir Ganar. 

Lfaqaiate Tiaacan.ia. 

Père Jean Dotal. 

Dame Catherine . . . OfCAxmotn. 

SoBnr Thérèee .... Hairault. 

Ursnie Jean pAaitar. 

Dame Gatharina, Teave quinquagénaire, paèland couToler 
arec Gbfyualdme, garçon de son cabaret. Tout an l'entrete- 
nant dans œleapoir, Ghrysoatôme conrtiae an leorat Urtnle, 
fille de Catherine, et, pour obtenir celle qu'il aime, recourt 
à la ruM. Ancien artificier et serrurier^ il arrange des 
ressorts dans les tables, fabrique des pétards, et utilisa les 
produits de son industrie de façon à faire croire que la 
maison est hantée par un esprit folleL De plus il fsit parler 
cet esprit qui, la nuit, d'une voix sépulcrale, dit à la caba- 
retière : c Si tu ne marges pas ta fille à Chrysostème. je te 
tordre i le cou ». Halheureusesnent pour ringénieuz garçon 
arrivent chex sa patronne des voyageurs parmi lesqi^els est 
Sans-Chagrin, hussard chevronné, qui donne la preuve de 
son habileté en enrôlant le Père Jean« cepncio,et sa femme, 
ex religieuse. 11 est^ en outre, brave, de sorte qu'au lieu de 
trembler quand Ghrysostôme lui joue une scène de fan- 
lôme il fond sur lui, sabre en main, et le démasque. Le 
garçon demande grâce, promettant au hussard, en échange 
de son silence, de le loger et nourrir gratis toute sa vie. 
Mats Sans-Chagrin trouve une solution plus avantageuse 
encore. DasM Gatheriae est riche et tendre^' il lui persuade 
que le follet s'est engagé è ne plus reparaître ai Ghr^eoe* 
tome épouse Ursule. — « Mais, moi ? » objecte la mère. 
~~ < Qu'à cela ne tienne, réplique le soldat, devenea ma 
femme! s — l^ee deux ooçes se concluent : les aouveauz 
époux exploiteroq.t en commun l'auberge désensorcelée. 



424 thAatiib db la citb 

AmusaDi sujet, bien traité, et payé de justes 
bravos. 



4 fructidor (31 août) : Las Bauirs de paix, ou CHeu* 
rente eepérancey comédie en i acte, mêlée de Tsadevil- 
les, par Charles-Louis Tissot et Joseph Aude. 

Verseuil GG. Uohomt. 

Dorrille GonniT. 

Daroc Tibbcblin. 

BUisot Bnumi. 

Sophie Verseail. . . . Gm« Jean Parisbt. 

La mère Henri .... Lâcaillb. 

Verseuil, père prudent, a ordonné à Dorville. prétendu de 
sa fille Sophie, de s'éloigner jusqu'à la paix avec TAutriche, 
époque à laquelle il consentira à le prendre pour gendre. 
Sophie est aimée d*un cerlatn Duroc, agitateur et partisan 
de la guerre, mais elle le repousse et, quand Dorrille vient 
annoncer la signature des préliminaires de paix. Verseuil, 
malgré les protestations de Duroc, unit Sophie à son 
amant. 

Pièce sans mérite, applaudie en raison de Tévéne- 
ment qu'elle célébrait et qui ne devait pas avoir la 
suite désirée. 



19 fructidor (5 septembre) : Les BoItbs, oa la Conspi- 
ration de» moaehoir$i divertissement -vaudeville eo 
1 acte, par Biset. 

Doroj- ce. TAumr. 

Millefort hwm(débni). 

Biaise BiAULiair. 



THÉÂTRE J>f( LA CIT^ 125' 

^orqaatos GC. Timciliii. 

Galon GiNBST. 

SoéTola Dblaporti. 

Aristide Guibirt. 

SabtU Fbéobiiic. 

Désemparés depuis Thermidor, les Jscobios se ressaisis- 
sent pour organiser an complot qui les ramènera an pon- 
voir. Ils doirent, une nuit, après l'explosion de bottes 
d'artifice, placer dans différents endroits des monchoirs 
blancs dérobés aux passants et ornés de cette inscription : 
c Mort aux Républicains I » Gela compromettra les royalistes 
et amènera entre eux et les patriotes un conflit dont les 
terroristes sauront profiter. Par malheur pour eux Dorcy, 
honnête citoyen, a vent de ce projet et fait s'enrôler, comme 
Jacobin, son yalel Biaise. Il obtient sinsi tous les détails de 
la conspiration et, quand les bottes commencent à exploser, 
il fait chambrer les scélérats. Le peuple d'ailleurs lui vient 
en aide, et rosse avec vi|pienr les Jacobins partout où il 
les rencontre. Les instigateurs du complot, cernés par des 
patriotes armés de bAtons, doivent malgré eux danser la 
carmagnole ; on les livre ensuite aux gardes nationaux et 
l'on chante une ronde en réjouissance de leur déconvenue. 

Né des circoDstaDces, cet acte agrémeoté de bons 
couplets fit hoonir de nouveau le parti des mal- 
honnêtes gens. 



24 fructidor (lo septembre) : La Servante mattresse y 
opéra -comique en 2 actes, par Baurans, musique de 
Pergolése (de la Comédie-ItalienDe). 

3o fructidor (16 septembre) : Le Somnambule^ comédie 
en I acte, par Pont-de-Vesle (du Théâtre-Français). 

3* jour complémentaire (igseptembrej : Ça vaut mieux 



fSW 



THÉÂTRE »B LA CITÉ 



qu'un DivoRût, comédie en i acte, par Ooilleoiaiii. — 
Non imprimée, 

i«r vendémiaire an V (39 septembre) : Reprise, avec 
des changements, de Cadet Roatêel^ oa le Café de» 
iweaglee ; cette version noavelle, bien accueillie, fut 



i3 vendémiaire (4 octobre) : Le Dée^pùir de Jocriewe, 
comédie-Folie en 2 actes, par Dorvtgny. 



Daval .... 


. . GG. DovAL. 


JocrUse . . . 


BaumT. 


Colin .... 


. . DÛACR. 


Dupont père . . 


. . DoMOMT (d^mi). 


Dopent flU . . 




Sophie. . . . 


. . Gm« Sâimt-Lts (cMo/) 


Nicette. . . . 


. . Haouolt. 


Nieolle. . . . 


. . Lacaillb. 



Gréé sar le théâtre de Montansier, le 2a novembre 
1791, par Baptiste cadet, cet ouvrage fut repris pour 
Bruoet, qui rendit avec talent un rôle auquel son 
nom resta dès lors attaché. 



19 vendémiaire (10 octobre) : Bmcobb dis Nonmis, 
opéra-vaudeville en 2 actes, par Clément. — Non 
imprimé, 

ao vendémiaire (11 octobre) : Là Presb on roeaassioit, 
comédie en 1 acte, par ***.~ iVbn imprimée. 

ler bmmaire (22 octobre) : Le Seigneur eappoeé^ corné» 
die en % actes, par Paviéres (des Variétés Amnsao- 
tes). 



THEATRE DE LA CITE 127 

iB brvoMife {% noT«Bbre) : Lit IUmabadm àiÊo mm 
SBB, eonédie en a actes, par la €■* Villaaeave. — Nàn 
imprimée, 

i28 brumaire (iS Qovembre) : Lb MARCBi SAUtT-MAanic, 
comédie en i acte, par ***. - Non imprimée, 

37 frimaire (17 décembre) : Lh TniTAnoNS, ou Tous 
lee diableiy pantomime allégorique en 3 actes, piécédée 
du Conêeii de Laci/er, proiofl^ue en 1 acte, en vers, par 
J.-G.-A. Gurelier. 

Tristan GG. LAWWtn. 

Lucifer Tautwi. 

L'Amour Dàtàxn. 

Lm Paresie, Moine blanc. . . Rbnadd. 

L*Orfroeil Bbllaoub (</i6a/>. 

L*EnTie Gooot. 

La Colère, Un portefaix . . . Siiirr-BfAaTtii (début). 

La Luxure Dooccr. 

La Gourmandise. Moine blaoc. Addillb {débml). 

L'Ararice Ami {début}. 

Un portefaix Doumiovt {début). 

Agnès G»* JuLxt pARisar. 

La Vertu TiOLim {début), 

La Volupté Bami. 

Une jeune fllle Cootoa (déb^i). 

Furieux de ce que Tristan, hermite de la Thébafde, 
méprise sa puissance, Lucifer assemble son conseil et 
décide avec lui d'envoyer les sept péchés capitaux» ainsi 
que les passions, à l'attaque de l'homme vertueux ; un 
sceptre de fer sera la récompense du vainqueur. Instruite 
de ce noir projet, la Vertu pose snr la tête de l'hermite 
assoupi nue couronne de roses blanches qui le défendra 
ooatre ses eoucais. La paysanne Afnès osmmenot la série 



128 THBATIIB DB LA CITB 

des éprearcs ; elle aime Tristan qni, lai, n'estime qne la 
Vertn. La Gourmandise et l'iTrognerie tentent aussi l'her- 
miie par TappAt d'une table luxueuse ; tliermite les cbssse 
en se parant de sa couronne. Un instant séduit par la 
Volupté, Tristan laisse à temps cboir la coupe que Ini pré- 
sentaient des njmphes. Mais, son hermitage ayant été 
détruit par les démons, il se laisse aller à suivre deux moines 
qni l'invitent à se reposer dans un couYent proche. Ledit 
couvent est habité par des hommes gourmands et libertins ; 
l'un d'eux s'empare de la couronne que Tristan, par inad- 
vertance, laisse tomber et, quand Thermite veut sortir du 
monastère qui le scandalise, les moines, se changeant en 
diables, l'engloutissent avec eux sous des monts volca- 
niques. Arrivé en enfer, Tristan cherche à s'enfuir : on le 
torture et il va succomber lorsqu'un être inconnu s'avance 
vers lui : c'est la Vertu qui, sous un déguisement, vient 
au secours de son fidèle. Les démons, conduits par Lucifer 
lui-même, cherchent vainement à retenir l'hermite, la 
Vertu triomphante s'enlève avec lui en perçant la voûte 
infernale. Revenu dans sa Tbébalde, Tristan y retrouve 
Agnès, plus éprise que jamais, et vers qui Tentratue un 
sentiment auquel la Vertu l'engage à ne pas résister. L'her- 
mite comprend qu'il offenserait le Créateur en renonçant à 
la plus belle moitié de la création et met un baiser sur la 
main d'Agnès endormie, qui se réveille pour se jeter dans 
ses bras. Lucifer saisit l'occssioo pour tenter une dernière 
fois Tristan par l'Anibition. Il fait s'élever un palais magni- 
fique et offre aux amants sceptre et couronne ; Agnès 
accepterait volontiers, mais Tristan, soupçonnant un piège, 
brise les attributs royaux. Déçu, Lucifer veut se saisir du 
moine, mais une pluie de feu les sépare. Au son d'une 
musique très douce, la Vertu descend alors d'une gloire, 
félicite Tristsn d'être guéri de l'égoTsme, et unit les amants 
dans le temple de la Nature. 

Ce mélodrame pseado-philoaophique dut à sa très 
belle mise en scène un réel succès ; on ne Timprima 



THBATBB DB LA CITB 129 

cependant qn*à la reprise faite en juillet 1798 et que 
nous enregistrerons. 

11 nivôse (3 1 décembre) : Nicodème dant la lane, folie 
en 3 actes, par le Cousin Jacques (du Théâtre-Français 
comique et lyrique) : 

lor pluviôse (20 janvier 1797) : Monsieur Dasnièrbs a 
Paris, comédie en 3 actes, par Charles-Louis Tissot. — 
Non imprimée. 

19 pluviôse (7 février) : Pierre Bagnolety comédie en 
I acte, par De Ville (de la Gatté). 

9 ventôse (27 février) : Urbéliêt et Lanvai, féerie en 
3 actes, par DumaniaDt (des Variétés Amusantes). 



7 germinal (27 mars) : La SoRciiRB, parodie en i acte 
et en vaudevilles, par C.-A.-B. Sewrin. 

M. BridoD GG. Dumoitt. 

Piston FRÉDiaic. 

Alix BaumT. 

Thyrcée Cm* Désaehaud {débat). 

Faossette . . ^ . . . BaoHn. 

Bébée Julib PAaisar. 

Après avoir abandonné Bébée dont il eut deux enfants, 
Fiston est snr le point d'épouser Thyrcée, fille du bailli 
Bridon, à qui il a offert une toison conquise par lui. Bébée, 
vêtue en pèlerine, vient demander l'hospitalité à Bridon et 
se fait bientôt reconnaître de son volage époux. Fiston la 
repousse et lui refuse la permission d'emmener ses enfants 
avec elle ; il consent seulement à ce qu'elle les voie, et lui 
donne ponr cela nne journée entière. Sans plus s'occuper 
d'elle, on célèbre les noces de Piston et de Tbyrcée. Bébée, 

9 



130 TnKATRB »S LA CITB 

qui est méchante» profite dt réyénemest pour eovojr^ à w 
rivale une robe de siamoise destinée à lai occasionner de 
grandes démangeaisons. Alix, sa suivante, lui amène 
ensuite ses enfants qu'elle veut d'abord fouetter de verges, 
mais la nature parle k son cceur et elle commande à Aiiz 
de reconduire les innocents à leur père. La suivante vient 
d'exécuter cet ordre quand Bébée, reprise de colère, se pré- 
cipite dans le pavillon où les enfants sont enfermés. Fiston, 
qui vient déplorer l'indisposition de Thyroée, apprend 
d'Alix ce qui se passe: il veut s'interposer, mais Bébée 
reparaît en compagnie de trois démons qui brûlent le 
pavillon et les récoltes voisines. Tout le monde va fuir 
lorsque Bridon, trouvant ce dénouement trop brusque, 
demande que Bébée ne s'en aille qu'amicalement, ce qui se 
fait après que tons les personnages ont chanté le vaudeville 
de rigneor. 

Cette parodie de Médée^ opéra d*Ho£Finaon %t Chè- 
mbini représenté au théâtre Feydeau, contient des 
traits assez piquants, mais la satire y est quelquefois 
trop forcée ; cela ne pouvait nuire à son succès dans 
un milieu plus populaire que raffiné. 

Malgré les ^orts des Lenoir, le théâtre de la Cité 
ne prospérait guère ; ils rafiFermèrent vers cette date, 
et pour plusieurs années, à leurs artistes qui vou- 
laient en commun tenter la fortune et iqui, successi- 
vement, mirent au jour les pièces suivantes. 



27 germinal (16 avril) : Lb Débat bm ooviiMns, 
prologue en i acte, par Georges Daval et Araïaiid 

GoufFé. 

Les comédiens, qui viennent de se mettre en société, se 
disposent à faire un compliment au public. Mais sons qnett^ 



TBBATHB M Là GITi 131 

Forme ^iTentoilB l'offrir? Les aoltvrt Yevlooi le jouer, lei 
cbonlesre le chanter» lee daaeewrs l'esprinier ^r la danse 
et les BaiBes par le geata. Gala lear fait ceapreadre qa'il 
y a tooijoars 4e grande ria^oas à TOoUir chaofer de 

réfii 



Des loD|^Qeon et des épisodes maladroits firent 
accueillir froidement cet impromptu. — Non im^ 
primé. 

27 germinal : La Soitb dis PrAcibusis ridicules, ou 
les Précieux da Jour, comédie en a actes^ par Armand 
Gouffé. 

Caricature de la mise et du lan^ge des jeunes 
g>ens de Tépoque, dont on faisait des agioteurs, des 
libertins, des fripons, des roués enfin dans tous les 
geares. AïKNine eritîq«e utile et raisonnable ne 
résaltait de ces deux actes qui sombrèrent sous les 
sifflets. — Non imprimée. 



s6 germinal (17 atril) : L'AvivoLt bt lb Mubt, oa /et 
Nez cassés, opéra-vaudeville en i acte, par Desfouge- 
rais. 

Le sculpteur Gassandre a (ait, dans son jeune Age, des 
bustes que, devenu vieux et aveugle, il prend plaisir à 
visiter. Le tact remplace chez lui le sens de la vue, et lui 
procure des jouissances dans lesquelles Arlequin décide de 
le troubler parce qu'il lui refuse la main d'Isabelle sa fille, 
destinée à Gilles, fils de Brasquet, muet ami de Gassandre. 
Arlequin casse les nea de ions les bustes. Gassandre sur- 
prend le coupable et le chasse, mais Arlequin trouve moyen 



132 THiâATBB DE LA CITB 

de rester en imitaDt la voix de Gilles et cela lai peroaet de 
parler d'amour à Isabelle devant soo père qn'ii détermine à 
les unir. Brusquet, qui a vu la scène, Ta chercher un ren- 
tier nommé Pranon, pour demander par lettre les papiers 
de Gilles ; mais Bmsquet ne sait pas écrire, Gassandre est 
aveagle, et Franou est manchot. Arlequin senl pourrait les 
tirer d'embarras ; pour Vy déterminer, Gassandre s'engage A 
oublier ses torts et à le garder chez lui. Arlequin écrit, en 
effet, sous la dictée de Gilles, mais Gassandre, défiant, 
charge Franou d'examiner la lettre. Bn la lisant, le manchot 
découvre qu'Arlequin est un neveu auquel il destine sa for- 
tune. Gilles slors se retire et Arlequin épouse celle qu'il 
aime. 

Plusieurs scènes agréables et de jolis couplets 
valurent un petit succès à l'auteur. — Non imprimé. 



3 floréal (aa avril) : L'AssBUBLéséLKTOBALBA CrmiaB, 
intermède en i acte et en vaudevilles, par Berthevin et 
Ghateauvieuz. 

Un Français débarque à Gythère pour demsnder, au nom 
de ses concitoyens, qu'un habitant de l'tle heureuse soit 
envoyé sur terre afin d'y relever les autels de l'Amour, ren- 
versés par la richesse. Le peuple de Gythère décide d'élire 
ce député. Vénus préside, ayant pour assesseurs les Grâces 
et, pour secrétaire, l'adroit Mercure. Après avoir prêté le 
serment de fidélité qu'exige la Discorde, les électeurs votent 
librement, G'est Gupidon lui-même qu'ils nomment, ce dont 
l'ambassadeur se félicite car, dit-il : 

Les Français devenus amis 
Sauront seuls régler leurs affaires ; 
Les gens ci-devant désunis 
Bn s'aimant se retrouvent frères. 



THBATRK DS LA CITB 133 

Des traits malins et ane jolie décoration firent 
ipplaudir cette bagpatalle. 



6 floréal (25 avril) : La Chassk aux loups, opéra- 
comique en I acte et en vaudevilles, par G.-A-B. Se- 
"wrin. 

Jules ce. Raftilb. 

Silvestre PaBDiiiic. 

Morrin Dumoiit. 

Christophe .... TuncBLiM. 

Laarette C^^* Juui Paeisvt. 

Silvestre, nereu de Christophe, aime Laarette, fille du 
fermier Morrio, mais la jeune personne a da penchant pour 
certain M. Jules. A la demande qu'on lui fait, Morrin 
répond qa*il laisse sa fille absolument libre de son choix. 
Christophe, qui est huissier, envoie son neveu porter une 
sentence. Silvestre doit pour cela traverser une forêt où sont 
beaucoup d'animaux carnassiers ; on i*en voit bientôt revenir 
alFolé, il a été poursuivi par un loup qui l'allait dévorer 
quand quelqu'un lui sauva la vie en blessant l'animal. 
Morrin promet sa fille à celui qui sera vainqueur du loup 
dangereux ; chacun s'arme et part à sa rencontre : c'est 
Jules qui l'abat et Morrin tient parole en lui donnant 
Laurette. 

Bluette intéressante et bien conduite, réussite 
méritée. 



10 floréal (29 avril) : Mioco bt Filou, oa le Triomphe 
de r humanité, pantomime en 2 actes, par Gougibus 
aloé, musique de Leblanc. 



134 THSATRB DM LA CITÉ 

Mioca ce Gmobo» «toè (44M- 

Kerlo Babottiad. 

Batios DoicnnQUs* 

Un grand-prétre . . Batlac (début). 

Filoli GBM SiMonm. 

Mirza. . « . . . Julu Pamsit. 

Gorioli DAsariUud. 

La scène se passe à Kerbady, tle de I'Amériii«e. Mioco, 
chef d'une caste indienne, ëpoase avec pompe Filoli, fille 
da vieux Kerlo. Au milieu de la cérémonie, des Indiens con- 
duits par Butios et Mirza viennent annoncer que les Bspa- 
l^nols, qui ont déjà porté Thorreur et la consternation dans 
rtle, sont revenus pour y mettre tout à feu et è sang. Mioco 
décide aussitôt d'aller au secours de ses frères et, malgré 
les prières de Filoli, il part avec tous les Indiens valides 
en confiant sa femme à Butios. Don Pemand» officier espa- 
gnol, surprend la jeune femme avec son protecteur, les fait 
charger de fers et les entraîne à bord d'un bâtiment qui 
longe les cdtes. Les Indiens, survenant, fbndent sur les 
Espagnols qui fuient, et Don Pernand est à son tour fait 
prisonnier. Mioco se réserve la joie de flrapper otlui qui a 
fait soir malheur lorsqu'il aperçoit, dans le fbnd, Filoli 
qu'on précipite dans la mer ; il s'y jette aussitôt et la 
sauve. Don Pernand va être percé de flèches, quand un 
enfsnt indien demande sa grâce et l'obtient ; on détache 
l'Espagnol qui se jette aux genoux de ceux qu'ils a persé- 
cutés. Repentant, Don Fernand vivra désormais avec les 
habitants de l'tle qui célèbrent, par des danses, cet heureux 
dénouement. 

Recueil de scènes assez baroques et presque sans 
lien ; un demi-succès le récompensa largement. 



i5 floréal (4 mai) : La Nooyblue CACOrROim, (m Faites 



TBBATmB DE LA CITB 



135 



donc atuêi lapaix^ impronpttt pacifique en i âcle, mêlé 
de vaudevilles, par Armand Cvouffé. 



MathurÏD. . . 
Claadin . . 
Le Père Lajoie . 
Un rentier . 
Un fournisseur. 
Un jacobin . . 
Mathurine . . 
Une poîsssrde . 



ce. TisacEUN. 
PasDiaic. 

RArFILB. 

BaUNBT. 

DOHOHT. 

Ahm. 

Gaumont. 
Rabillom {dibtti). 



Mathurin, sssis dans une guinguette, y boit à la santé 
des traiuqueurs de l'AIfemagne avec un entrain que lui 
reproche sa femme. Lajoie, rîolon et chanteur des rues, 
survient pour célébrer en couplets les exploits de nos 
soldats et la paix signée par Bonaparte. A ses patriotiques 
flonflons répondent, de dirers points de la salle, des excla- 
mations poussées par un fournisseur, une poissarde, un 
rentier et un jacobin. Le garçon du cabaret, Claudin, 
s'interpose alors, conseillant aux Français d'oublier leurs 
discords et de signer entre eux la paix comme ils l'ont 
fait avec les étrangers. On écoute ses avis, et la pièce 
finît par une ronde invitant k la concorde tous les bons 
citoyens. 

A-propos intéressant surtout par les couplets 
visant Bonaparte, et dont voici le plus original : 

Il est bien pis que c*t* Annibal 

Si vanté dans l'histoire, 
C'est tout au plus si son cheval 

Pouvait suivre sa g'ioîre ; 
Vingt villes n*ont pu Tesquiver, 

Et s'il entra cheux elles. 
Faut qu'la victoir', pour arriver» 

L'ait porté sur ses ailes I 



136 THÉÂTRE DE LA CITE 

i8 floréal (7 mai) : La PoRtr piiuLLBcmB, oa le» Bri- 
gandê de la Calabre^ drame en 3 actes, par J.-M. Loai- 
sel-Tréogale. 

Golisan GG. Valgourt (début). 

Fresco Delaportb. 

Le Gapitaine des roleurs . TAuriif. 

Morg^aa Guibbrt. 

Brisemont Domont. 

L'Ardent SAiiCT^MAiiTfN. 

Gamille G»* Jolib Parisbt. 

« 

En cherchant sa fiancée Camille, disparue quatre jours 
plus tôt d'une mystérieuse façon, l'officier napolitain Golisan 
traverse, avec son valet Fresco» une antique forêt de Is 
Galabre. Ils y découvrent des bri|;and6 qui bientôt partent 
en expédition. Profitant de ce que l'un d'eux, Brisemont. 
laisse par mégarde ouverte la porte du souterrain qui sert 
à la fois de magasin et d'asile, Golisan et Fresco pénètrent 
dans ce repaire. Mais, quand ils en veulent sortir, ils 
constatent qu'un triple verrou s'oppose à leur retour à la 
lumière : Brisemont, s'apercevant de son oubli, est revenu 
fermer la porte. Par bonheur Golisan retrouve, dans ce 
triste lieu, Gamille enlevée par les bandits et à qui leur 
capitaine a donné quatre jours pour se soumettre à ses 
l^alants désirs. L'expédition manquée par un hasard fleurant 
la trahison, les bri^çands regagnent leur caverne. Golisao 
se cache ; Fresco, moins a^ile, est obligé de s'enrôler comme 
cuisinier dans la troupe. Le capitaine bientôt fait compa- 
ratire devant lui sa captive. Celle-ci a eu le temps de com- 
biner avec Golisan un plan pour l'exécution duquel elle 
feint d'être conquise par les façons du capitaine. Joyeux de 
ce succès, le ravisseur l'invite à un luxueux souper. Gamille 
en profite pour verser dans le gobelet du chef un poison 
que lui a donné son amant ; mais le capitaine, qui a sur- 
pris le geste, offre son verre à Brisemont que la boisson 
foudroie. Edifié par cette preuve, le capitaine lève son sabre 



THBATRB OB Ul CITB 137 

BUT Camille. GoIîmo sort de m cachette pour défendre la 
jeone fille. Ao bruit da combat qui e'enfage, an brigand 
nommé Morican accoart, saisit Golisan et reçoit Tordre de 
le passer par les armes. Après an brait de fusillade on 
rapporte, en effet, le jeune homme présentant tout l'aspect 
d'un cadavre. Le capitaine insulte à son ennemi et va saisir 
Camille quand Golisan, ressuscitant, s'empare des pistolets 
du brigand et lui brûle la carrelle. Morgan surrient et, à 
la grande surprise de l'officier» le félicite. Il s'était, avec 
l'aTea des magistrats, glissé parmi les brigands pour les 
perdre; c'est lui qui a fait avorter leur dernière expédition 
et sauvé Colisan. — « Comment nous acquitter d'un tel 
serrice? a demande Camille. — « Vous ne me devex rien, 
madame, réplique le faux bandit, j'ai fait mon devoir en 
vengeant la société ». 

En dépît de quelques obscurités ce drame bien 
conçu intéressa, fut applaudi du public et loué par 
la presse. 

29 floréal (18 mai) : Jb ghbrchb moh pteB, comédie en 
3 actes, en vers, par Hyacinthe Dorvo. 

Bridois CG. GimsT. 

Brida n Tibrgblin. 

Brivac PiLictsa. 

Gadei BauNirr. 

Denise O^ Sairt-Lts. 

Veuve Arcangèle . . . Caumomt. 

A Pontoiée, lien de la scène, vivent Bridois, ancien pro- 
cureur, Bridan, maître de poste, et Brivac, perruquier 
gascon, qui tous trois ont servi dans la cavalerie sous le 
nom de La Valeur et ont remporté maintea victoires 
calantes. Bridan, malgré son âge, veut épouser Denise, fille 



i3S TVBATIIB DB LA CITÉ 

et BriMs ; BriTao^ cooToke U limMurftère iltfwnifàle, 
▼«•Te dévote qn, elle» b'« d'jreox qae pour son gaeçoB 
Gadki ^'ellc Aomne mm neTmi, nurie qui est enta finaîMe 
et qu'elle a redaeîltî dane l'eepotr d'élre as jovr sa franoe. 
Par aiallMar panr elle, Cadet eal épris de Deaise, et ri 
l'avetue si ffaacàeiBeni qoe U veuTe» outrée» le aiet à la 
porte en lai dooaaat des papiers qui, dil^elle, oootieaDeat le 
seoret de sa MÎaaaace. Gaéet sait par Bt"» Areaa^àle qve 
sa mère est morte, mais soa pire vît saas doute, et, poar 
le ea»Dsttr«, le gort^a s'empresse d*ooTrir son doaeier. 
ChMe fAehenae» le nom de la mère est incoBipréheasible 
et celol da pare» Toilé psr •• pâle, ne laieoe voir qa'aae 
BjUsbe, Bri*«. Mais comme ces trois lettrée soat sorrtes 
d'one menlîoa iadiquant qœ ce Bri... a servi eous la aooi 
de La Valear dans an ré|;iment d'infanterie non désigoé» 
Brivac, que tout d'abord Cadet consulte, croit retrouver en 
lui an fils né dans quelque garnison et décide d'a^r en bon 
père ; mais M*^ Arcangèle, qui tient à son amour, affirme au 
jeune homme que Bridois lui donna le jour et qu'en consé- 
quence Denise est sa sœur. Cadet» désespéré, fait des 
excuses à Bridan qu'il voulait tuer ; dans les explications 
qu'il donne, un détail frappe le mettre de poste qui se 
déciaro non saao ésMî auteur des jours de son e<-rival . 
Voilà Cadet pourvu de trois pères 1 Lequel est autheatique ? 
Bridan, pour le savoir, tend un piège à la limonadière qui, 
sans le vouloir, révèle les noms de la mère de Cadet. 
Amélie Désormaux. Cest bien elle Qu'aima jadis Bridan et 
le maître de poste, bonne nature, sacrifie l'amour à son 
devoir : Cadet épousera Denise, au grand chagrin de la 
limonadière qui maudit tout le monde. 

U'aoe trame ingéoieuse, amusante, et d'un excel- 
lent style, cet ouvrage fit autant d'honneur au poète 
qu'à la scène qui Tavait accueilli. 

6 prairial (a5 mai) : Arlbquin fbipibr, ou les CoêtameSy 
vaudeville e» i acte, par Derthevîn . 



raJUTAB 0B LA CITB 190 

GaMMiër« rtmi matmt m Aile GoloMbine au A«limé 
Laziarone, jaoobia effréné. Golombine ne peoi souffrir ce 
prétendu parce quelle aime Arlequin, à qui Gaïaandre a 
défendu l'entrée de sa maison. Au moyen de travestisse- 
ments Arlequin parvient à faire reconnaître Lazsarone pour 
un brigand. Reprenant sa parole, Gassandre le chasse et 
marie Golombine atee Arlequin. 

Cette pièce, sans intérêt et mal écrite, tomba soas 
les sifflets. — Non imprimée. 



25 prairial (i3 joki) : Tnrou, ou le Jardin à la meée^ 
vaudeville en i acte, par Armand Gouffé. 

BttsUcbe GG. Péucusa. 

Fortuné fUrriLS. 

Dnfonr Ouibat. 

Nicolas PaiDéitic. 

Marf^erite G^t Gaumomt. 

Florise Lacaillb. 

Angélique Raullom. 

Fortuné, élégant gascon, et Florise, merveilleuse ridicule, 
pilotent à Tivoli la citoyenne Angélique venue, à l'insu de 
son mari Dnfour^ prendra une glace dans le jardkt en 
vogva ; mats Angélique a dit à ses «niants où elle allait, et 
Dnfonr vient la rejoindre. Tnus deux observent alers les 
originaux que refait Tivoéi ; ce sont d'abord MargnerHs, 
hamngi*»^ et Busiaelie, balelwr, qui a'iadignent qu'an lenr 
serve daa glaces sans Isa avoir fcil eàanffèrr puis des types 
divers pamû leaqvsis Fortuaé et Flariae rsnoontrant les 
matms qu'ils servaient jadis cooMia coelisr et soubrette. Le 
puUic, en somsM^ est fort méiangé; sur la plainte des 
vrais élégaats, «a expulse tes gens à Égares sas pee te s , et 
font lait par des couplets célébrant la pain promisa «nfln 
aux gens bonnétes. 



140 TBBATIIB DB LA GITB 

Tableau de mœurs bieo observé et gai, qui réas- 
sit. 



29 prairial (17 juin) : La Mort de Turbmnb, pièce his- 
torique et militaire en 3 actes, par J.-N. Douilly et 
J.-G.-A. Guvelier, musique de Navoigiile et Baneuz. 

Turenoe GG. TAtimi. 

Saiot-Hilaire Ddtal. 

Saint-Hilaire HIs . . . . Guibbrt. 

Vaubmn Gbitaubb. 

Delorge Domiriqùk. 

Prancœur DsLAPoaTE. 

Sans-Gha^in Rawilb. 

Ëagèae LArrm. 

Deux soldats BoicHBaBSSB(c{«6iU), Aik. 

Deux valets de pieds. . . Batlac, Audiu<b. 
Deoz magistrats .... Remaut, Gâtant {débat). 
Un officier de Tarmée impé- 
riale ^ SAorr-MAariM. 

La Mère Michel .... Gm* Lacaillb. 

Gabrielle Simohhbt. 

La scène se passe près du village de Saspach, sur les 
bords du Rhin, le samôdi 17 juillet 1746. Quoique manquant 
de Tivres, les soldats de Turenne n'en ont pas moins cod* 
fiance en celui qui les a si souvent conduits è la viotoire. 
Le général des armées françaises a décidé de contrarier U 
retraite de Montécuculli» et il confie aux grensdiers de sod 
régiment la gards d'une forêt où l'ennemi semble vouloir 
s'établir. Un jeune soldat^ nommé Bngène, y est posé en 
avant-garde ; il est dévoué, mais se laisse distraire par m 
fiancée Gabrielle qui lui apporte un pain et des fruits qu'il 
dévore. A peine la jeune fille est^elle repartie que des Impé- 
riaux, cernant Eugène, le menacent de mort s'il avertit ses 



THRATIIB DB LA CITÉ 141 

camarades. — « A moi, Torenoe, voilà l'eniBeaii I » crie le 
jeune brave. 11 est aussi tdl percé de coups, mais la 
graod'^rde Ta entendu et accoort. Un combat s'engage, à 
l'issue duquel Tnrenne soigne et emporte lui-même Eugène 
mourant. Ce trait excite l'enthousiasme des troupes, qui 
proclament lear chef père des soldats français et lui offrent 
une couronne que Turenne pose sur le front d'Eugène qu'il 
fait officier. Montécuculli cherchant à fuir, Turenne le 
poursuit pour le forcer à accepter une iencoiitre;mais« au 
moment où il prend ses dispositions d'attaque, un boulet 
de canon parti des rangs ennemis le frappe en pleine poi- 
trine. Il meurt et les Français, que farorise la yictoire, se 
prosternent en pleurant derant le corps du héros. 

L'histoire est suffisamment respectée dans cet 
ouvrage intéressant, bien fait, et qu'un très grand 
succès récompensa. 

i5 messidor (3 juillet) : TimunnrTU, mpCRBim db l'Ilb 
YBTTB, folie, bêtise, farce ou parade, comme on voudra, 
eo 3 actes, avec une ouverture, des entr'actes, des 
chœurs, des marches, des ballets, des cérémonies, du 
tapage, le diable, etc., etc., etc., paroles et musique du 
Cousin Jacques (Beffroy de Reigny). 

Turlututu GG. Baimar. 

Haaaél GuiasuT. 

Goulo Raitili. 

Kuliaf DuvAL. 

Miaim LA»onn. 

Le Grand-Prêtre ..... Ddmomt. 

Perlumel SAurr-MAaTiH. 

Falaour Abu. 

Pîpapo GnvAUia. 

Pharansor Glausu (<i^6ul). 



ii2 THEATRE •£ LA CIT6 

Gros^eao Tibacbum. 

LoQrdo BâRonsAO. 

L'AabaiMMitQr de MadAffascar. Gmmn. 

Gabo«8ka €>» Joua PAaisn. 

Amélina Bainnx. 

Zoé DÉBAAIUIIB. 

Mèrt Toto Lacailui. 

MafdeloD Gaumoiit. 

Oairogoloponpo IV» esaperaar de 111e Verte, Tient de 
mourir, et lea grands s'apprétcAt à lui donner pour snccet- 
sear ton nevea HaxaAl. qaand ce seigneur donne à tons 
.connaissance d*nn papier par Jeqael le monarque défunl 
révèle qu'indépendamment de sa fille Gaboaska, fiancée 
d'Haaaêl, il a eu un fils dont, pour plaire à sa femme, il a 
publié le décès tandis qu'il le confiait mystérieusement aux 
soins du meunier Lourde. Ce fils. Agé maintenant de Tingt- 
cinq ans et nommé Turlututu, est, suivant iu eonatitntioa, 
héritier légal de la couronne et Hazaêl, parfait honnête 
homme, s'empresse de renoncer aux droits que lui donnait 
la sympathÎA publique pour aller, en grande pompe, cher- 
cher aon oottsiA impréTo. TurlutnUi croit d'abord à une 
piAÎtAAtcrie ; force lui est de se rendre à l'évidence et de 
se laiaaer parfumer, vêtir de richea habits et traîner sor un 
char à l'impériale résidence. Turlututu ne sait ni lire ni 
écrire, mais il a du cœur et du bon sens. Le peuple applau- 
dit donc à sa résolution d'appeler près de lui le meunier 
qui l'a élevé, sa nourrice Toto, son camafade Gros- Jean et 
la paysanne M agdelon sa fiancée, ainsi qu'aux ehangements 
quil fait dans le personnel gouvernemental. Mais voici 
qu'un ambassadeur arrive de Madagascar pour oArir au 
nouvel empereur la fille même de son sultan. Turintutu, 
très ennuyé, interroge le Conseil d'Btat. Les avta qa'il 
recueille sont si contradictoires, il lui répugne teHeoieat de 
sacrifier Magdelon à une prineesse noire qu'il se résout A 
abdiquer. La loi le permet à l'empereur de l'Ile Verte, A 
condition qu'il n'ait point d^eofant et que le a«eeeaseur 
désigné par Tni agrée à la nation. C'est HaxaAl q«e Twlututa 



THBATIIB DE LA CITÉ 143 

coiffe pnbliqoeiiMQt de U eeuroaae en décUreni le désir 
qo'il « de reprendre •« TÎe obicare. Le peapk aime Hezaèl, 
il consent à la substitution proposée, et tont finit par nn 
ballet. 

En prêtant à Tarlntutu une aventure renouvelée 
de celle de Sancho Pança, l'auteur avait eu pour but 
de cacher, aoos un voile'de plaisanterie, das vérité» 
utiles et une saine morale. Ce dessein ne pouvait 
plaire aux représentants des partis extrêmes ; aussi 
organisèrent-ils une cabale qui empêcha d'entendre 
la majeure partie de la pièce. Les sociétaires de la 
Ciêédareot pourtapt le courage d'en doniier, le sur» 
lendemain, une seconde représentation. Soit que des 
chang-ements heureux eussent été faits, soit que l'on 
comprît mieux l'ouvrage, la chute honteuse du pre- 
mier soir se changea en succès, et l'auteur put impri* 
mer son ceavre en réelairant d'une ingénieuse pré- 
face. 



19 thermidor (3o juillet) : reprise de Lêê EêpagmmU 
dan» la Floride, pantomime eo 3 actes, précédée de lê$ 
Akanças, prologue mélodramatique en i acte, par 
J.-G.-A. Curelîer. 

Tacbamiog^o GG. Boigbirbssi. 

Tikoé Tautir. 

Tamasoas. ...*.. D^val. 

Fernando Ghbtaubi. 

Don Grusca-Fera .... LArrrra. 

ZilOâ CM« SlMONHBT. 

Une fille sauvage .... Dbsamiaud. 



144 THÉÂTRE DB LA CITB 

Tikoé, guerrier sauyage, va éponser Ziloa, fille de Tama- 
zoaa, seul sarrÎTant de la race des Incaa, qui loi a fait pro- 
mettre de venger ce peuple, décimé par les troupes espa- 
gnoles. Au début de la cérémonie, des sauvages s'empareot 
du jeune espagnol Fernando qu'ils veulent frappar de mort, 
mais Tikoé déclare n*étre pas un assassin et met lui même 
Fernando en sûreté. Le mariage s'accomplit quand un bruit 
terrible se fait entendre : les Espagnols attaquent les 
Akanças. Bientôt le temple est jonché de morts et de mon- 
rants. Tamasoas^ rencontrant le grand inquisiteur (>u8ca- 
Pera, le désarme et va le tuer quand le moine implore la 
vie. Tamazoas lui fait grâce; le perfide religieux tire alors 
un poignard de la croix qu'il porte et en frappe par der- 
rière le vieil locas. Ziloa, accourue au secours de son père, 
est enlevée par Grusca-Fera, et Tikoé, qui veut la reprendre, 
est fait prisoonier. Fernando, par reconnaissance, a com- 
battu avec les Akanças ; il jure d'arracher les nouveaux 
époux des mains de leurs persécuteurs. C'est dans un 
clottre qu'il les retrouve. L'inquisiteur offre à Ziloa un 
amour que la vertueuse femme repousse avec indignatioo. 
Tandis qu'il sort furieux, on relève la sentinelle placée eo 
dehors du cachot ; c'est Fernando qui la remplace et qui, 
se faisant reconnaître de Ziloa, lui passe un pistolet dont 
elle se sert pour mater une geôlière, ce qui lui permet de 
fuir avec son libérateur. Cachés dans upe caverne, ils 
assistent de là aux apprêts du supplice de Tikoé qu'on va 
brûler vif. Par bonheur, les Akanças surviennent à temps 
pour mettre en fuite les Espagnols. L'inquisiteur est tué, 
son corps jeté dans le feu préparé par lui-même ; les 
Akanças resteront libres sous un chef que protègent l'amour 
et l'amitié. 



Joué pour la première fois le i6 août 1795, Fon- 
vrage de Guvelier, intéressant et monté avec luxe, 
fut édité à l'occasion de cette heureuse remise. 



THBATRB DB LA CITB 145 

i4 thermidor (i*' août) : Arlbquim journaliste, comé- 
die-vaudeville en I acte, parR'" (Ravrio etDomillierde 
Thésigoy). 

Arlaqoîo GC. FaiDiaic. 

Gilles lUiFiLi. 

Gassandre . Dui^oiit. 

La vieille Ragon .... . Baimn'. 

M»* Pernelle Cm* Lagaillb. 

Isabelle Juui Pausst. 

Après aroir essayé de diTers états. Arlequin s'est fait 
journaliste. Il est épris d'Isabelle, fllle charmante qu'il 
rencontre tous les jours avec sa mère aux Tuileries ; cette 
jeune personne lui rient demander de l'aider, par une 
annonce, à trouver le mari qu'elle désire. Arlequin saisît 
l'occasion pour se déclarer ; Isabelle l'ag^rée.en le prévenant 
que H"^ Pernelle sa mère, qui est veuve, entend ne l'établir 
qu'après avoir trouvé elle-même un second époux. Par bon- 
heur pour les amoureux, Gilles, garçon d'Arlequin, a publié 
dans le journal de son patron deux demandes émanant 
d'une veuve et d'un homme mûr. La veuve n'est autre que 
Mn« Pernelle qui d*abord jette son dévolu sur Gilles, mais 
se rabat sagement sur Gassandre, son compagnon d'annonce. 
Pourvue, elle n'a aucune raison de repousser Arlequin, 
aimé et en passe d'être riche ; il devient donc son gendre, 
et tout le monde est content. 

Bluette sans orig'inalité ; des couplets épigramma- 
tiquea la firent néanmoins applaudir. 



26 fructidor (12 septembre) : Gonzalvk ksZvlAua, oa 
la Datruction des Maareê, pantomime héroïque en 
3 actes, poème et musique de Leblanc, combats et évo- 
lutions de Gougibus atné. 

10 



H% TSBATBB J>B LA CITB 

Gpazalve de Cffrdpoe . . CSG. G<xrai9U9 alaé. 

Âlamar Lactits. 

Almanzor» Un geôlier . . BâaomÂU. 

Ferdinand GnaTAUsa. 

Un écayer de Gonaalve. . Gouomus cadet |<UM)* 

OfBoier maure .... SAiiiT-llaBfiif. 

Znléma Goit Jitl» Paaii 

Inès .•••.... Smomaf. 

leabella DésAMiAirD. 



Zaléma, fille d'Almanzor, gouverneur maure de Grenade, 
«ime Gonsaive de Cordoue, général espagnol, mais elle a le 
malheur d'inapirer une vioLeuie pa8BÎ4>n à Tafricain Alamar 
et celui-ci, vaincu dai^a un tournoi par Gonaalve qa.e cou- 
ronne Zuléma» conçoit contre les deux amants ^œ baime 
implacable. Un envoyé d'Espagne vieni» sur ces entielaiies, 
sommer Almanzor de rendre Grenade, suivant le traité lait 
entre Ferdinand et Isabelle ; sur le refus des Aiavras, la 
guerre est déclarée, au désespoir de Zuléma. Désespoir 
justifié^ car Alumar appelle Gonzalve à un combat sin- 
gulier devant les deux armées. S'écbappanl du palais de 
son père, Zuléma vient elle même armer Gonaalve du cime- 
terre qui doit la délivrer d'un rival qu'elle abborre. An 
cours du duel Almanzor intervient contre Gonaalvc^ maie 
Ferdinand frappe d'un coup mortel l.e gouvernieur. Les daps 
armées fondent alors l'une sur l'autre» ^i Alamar fiait Gon- 
zalve prisonnier. Zuléma, à qui l'on affirme qu'AlmADZor 
est tombé sous les coups de son amant, pénètre dans le 
cachot de ce dernier pour lui proposer de vider ensemble 
une coupe empoisonnée ; Alamar les surprend et veut donner 
la mort à Gonzalve, mais Zuléma tire un poignard de son 
sein et menace de s'en percer si l'on attente aux jours de 
oelui qu'elle aime. Alamar ne sait que faire quand le brait 
de la charge retentit : les Espagnols attaquent les Alaures 
qu'ils défènt. Les rivaux, qu'un hasard met en présence* 
combattent de nouveau sous les yeux des deux partis. 



TfljÎATU DE LA CJTB 147 

Alamar ç^ite fois perd la vie, et Gonzalve, qui reconquiert 
Grenade, est récompensé par son mariage avec Zuléma. 

Sujet eonfas, médioGiement traité : demi-succès. 



3* jour complémentaire (19 septembre) : Pibarb, ou le 
CofipabU ûuiOMn^y drame en 6 actes, par C.-A-.B. Sew- 
rin. — Non împrimé. 

6 vendémiaire an VI (27 septembre) : Ls ViLLAeiois 
Qm CHBiicfn SON VBAU, opéra*comiqae en i acte, en vau- 
devilles, par G . -A . -£ . Sewrin . 

André GC. FaâDiaic. 

Lacas Raffilb. 

Sîlvie C^ JuuB PAaissr* 

André et Silvie« qaî s'aiment tendremènl, ne désirent que 
le mariage, mais Lacas, père de la jeune fille, a d'antres 
idées ; il a promis Silvie à son voisin Guillaume, vieillard 
gootteaz et riche, et va se rendre à la ville voisine pour y 
vendre an veaa dont le prix paiera ces tristes fiançailles. 
Informé de la circonstance, André ne trouve rien de mieux 
à faire qoe de cacher la béte de manière à ce qu'on ne 
puisse la trouver sans lui. Tandis que, du haut d'un arbre, 
Lucas essaie de découvrir son veau, André, au pied de 
l'arbre, presse SiWie qui échange avec lui des baisers. Ils 
conviennent ensuite de fuir le lendemain pour aller se 
marier dans on village éloigné du leur. Profitant d'une 
tirade oh Aadré énumère tout ce qu'il entrevoit de bonheur 
dans l'amonr, Lucas lui crie d'une voix forte : 

Homme de bien qui voyez tant de choses 
Auriez-vous vu mon veau, dites-le moi? 

Les amants confus n'ont qu'à implorer un pardon que 



148 



THSATRB OB LA CITB 



Lucat accorde en apprenant qu*André possède une dot de 
mille écas. 

Adaptation adroite da conte osé de Lafontaine; on 
l'applaudit généralement. 



ao vendémiaire (ii octobre) : Lis Troqdbdrs, oa /0s 
Deux Nioaiêes, opéra-comique en i acte, par Armand 
Qouffé. — Non imprimé. 

16 brumaire (6 novembre) : reprise de Le Phénix, on 
riie des Vieilles, comédie-féerie en 4 actes, mêlée de 
drames, pantomimes, combats et danses, par J.-G.-A. 
Guvelier, musique de J. Gauthier, ballet de Blondin. 

Zéphirin GG. Tautuc. 

Hector Dblaportb. 

Garambo Dittal. 

Sidone Damas. 

Mamolac GHxvAuaa. 

GnflST. 

F.nt«mes f Dwoinoc.. 

MAaTUI. 

BoKauaisaB. 

Ahh. 

PkiDAnic. 
Gheraliers ^ Fonm-uni. 

VoaauN (débtti). 

Flkuet. 

Un roi d'armes Rikaud. 

Un geôlier Bakottsau. 

Un bourreau Douoar. 

ÎRAmiii. 
Rabillor. 
GLiiaHT (débui). 
Un chevalier Bloiidir (début)» 



thbathe ob la citb 149 



Nicette \ C^SiHOwn. 

( JuL» Pamsbt. 

Gaoéfoode Gavmout. 

Roselinde DBSAJUfAin>. 

La Reine des Amazones. . . Gouloh. 



Le Théâtre des JeuDes-Ariistes avait, le 9 novem- 
bre 1 796, donné ponr la première fois cette œuvre 
originale et bien conduite ; le public de la Cité lui 
fit bon accueil et on la réédita à cette occasion. 



17 brumaire (7 novembre) : La Fftrm db la faix, opé- 
ra comique eu i acte, par 



«•• 



Dufonr, soldat, voudrait épouser Denise, fille de M"» Tho- 
mas, dont il est aimé, mais la mère refuse de consentir à 
cette union parce que Dufour n'a point de fortune. En vain 
la bonne-maman de Denise parle-t-elle pour sa petite-fille et 
son amant. M— Thomas ne vent rien entendre. Robert, 
municipal, de qui Dnfonr réclame les bons offices auprès 
d'elle, ne réussit d'abord pas mieux à la persuader; il offre 
enfin cinquante louis pour la dot du jeune homme ; ce 
dernier trait a raison de la résistance de M"m Thomas qui, 
sans accepter l'argent, consent à unir Dufour à Denise. 

A-propos modeste comme son succès. {Non 
imprimé,) 



3 frimaire (33 novembre) : Lb Mabugb db Jocrissb, 
comédie en i acte, ornée de spectacle et d'une scène 
d'ombres, précédée d'un prologue en vers, par Gui lie- 
main. 



452 TBBATRB DB LA CITE 

Londres que les phalanges républicaines se dirigent an pas 
redoublé. 

La donnée de cette pièce est naïve et son style 
affligeant, mais un souffle patriotique l'anime, qui 
explique le succès qu'elle obtint. 

Le lendemain 5 nivôse fut donnée, à la Cité, une 
représentation exceptionnelle. Beaulieu qu*on avait 
vu, à Torig'ine de ce théâtre, dans des rôles de niais, 
reparut ce jour-là dans Mahomet^ tragédie en 5 actes 
de Voltaire, et daLun l'Enrôlement supposé. L'acteur, 
qui s'était flatté de cueillir un laurier tragique, ne 
put jouer que les deux premiers actes de Mahomet ; 
des huées générales l'empêchèrent de poursuivre. On 
le redemanda, comme dédommagement, après la 
petite pièce, mais le coup était porté, et, de par son 
échec, Beaulieu dut pendant six années retourner en 
province. 

21 nivôse (lo janvier 1798) : Lbs Doubles noms, oa 
Méprises sar méprises, comédie en 3 actes, par Lesur. 

Fable incompréhensible, que le public ne laissa pas 
achever. — Non imprimée. 

24 nivôse (i3 janvier) : Le Coroonnier de Damas, oa 
la Lanterne magique^ pièce curieuse en 3 actes, par 
Pigault Lebrun. 

Nadir CG. Guibat. 

Hercide VAitConiiT. 

Morad Dumomt. 

Ali SAorr-MAaTiif. ' 



THBATIIB DB LA CITÉ 153 

Aoomal Raivili. 

Hastein ...*... Bon 

Atalide O* Tmuanr 

Pirrha 



Hercide, Ait do gooTernear de Tamar« ville circasfieooe, 
était amoureux d'une raTÎBMnie fille nommée Atalide, et 
allait devenir son épou quand une horde de Tartarea, 
pénétrant dans la ville, a enlevé la belle. N'ayant pa 
défendre sa maUresse, Harcide veut la reconquérir et suit 
à la trace les ravisseurs jusqu'à Damas, où la Gircassienne 
est enfermée dans le sérail du bâcha Nadir. Surpris par des 
eunuques au moment oh il franchit les murs des jardins, 
Hercide doit fuir et troquer ses habits contre des guenilles 
sons lesquelles il se présente au cordonnier Morad en lui 
offrant cinquante sequins pour apprendre son métier. Il 
espère, en restant à Damas, trouver le moyen de revoir et 
sauver Atalide. L'occasion bientôt se présente. Morad, qui 
est l'artisan le plus vaniteux et le plus bourru de l'empire, 
soutient un jour à sa femme Pirrha qu'il serait, comme 
Nadir, capable d'assurer la félicité publique. Nadir, qui se 
promène incognito avec AH, chef de ses eunuques, entend 
la profession de foi de Morad ; il pénètre dans sa boutique 
et lui offre un emploi susceptible de le mener aux gran- 
deurs. Morad s'empresse d'accepter: Pirrha, créature aca- 
riâtre, est engagée pour servir les femmes du sérail ; quant 
à Hercide, qui refuse le fonds de cordonnerie dont le vou- 
lait doter Nadir, il sera employé dans les jardins dndit 
sérail. Des trois personnages, ce n'est pas lui le moins heu- 
reux de l'intervention du seigneur. Tandis que Morad se 
fait, par ses façons outrecuidantes, reléguer dans les cui- 
sines du hacha, Hercide cherche et trouve le moyen de voir 
Atalide. Celle-ci a le malheur d'avoir inspiré à Nadir une 
passion si vive qu'il veut faire d'elle sa femme légitime ; elle 
accueille avec transport son jeune compatriote, mais Pirrha, 
qui a des vues sur Hercide, surprend les amants et les 
dénonce au hacha. Nadir, furieux, condamne à mort son 
rivai. En écoutant cette sentence, Aulide s'évanouit. Pour 



m 



TttiAtiiB 6b Là ctri 



la seeoarir, lé httéhM. déchire le haut de sa tfttil^rfe et Toit, 
an col ée l« jèttne fille, an médailloo teptêÈéhULUi an 
homme. Cèil le pèfé' d'Atalide, et ce père n'eat taire qae 
Nadir qui tfhtfnéotiDa jadis, par ambition, une féteme méri- 
tante. La décoayerte qa'il fait modifie, comme on pense, 
léi pi<ojet8 du bàeha, qui donné Atdlide à Hefdfde. Quàilt à 
Morird qtie N«é?r; en répal^tfti6<l dé l'atAnte ?Eii!i|^éé pai' dés 
anbifferneii, avait nottitné cadi âé tfàmâÉ, il se faeuHé à 
tant dé difficnltés qve, déclarant les hommes ladiffCies 
^éCre gOQyernéa par lui, il retourne philosopher dans son 
échoppe, en eofApagnie de Pîrrha, corrigée aussi par les 
étén'émènlt. 

Des loDg'ueurs et des expressions communes dépa- 
raieoi ce sujet intéressant en lui-même ; il excita 
coiMéqnemineBtdes bravos enlr^mélés de cris irapro- 
batenrs. 



5 pluvidse ^^4 janvier) : Le DIner d'uh hIros, trait 
historique eu i acte, à spectacle, musique, chants 
et danses, par Rouhier-Deschamps et Armand Gouffé. 



Le Général en chef . 
Le Chef d'étatmajor. 

StiietU 

Francesco .... 
Un soldat français 
Un général autrichien 
Un officier italien. . 
Un domestique. « . 

Sophie 

Camille .... « 
Une Italienne . . . 



GG. Tautih. 
GuraanT. 

DlLAFOmiS. 

Lavittb. 
Aaii. 
lUwAii». 
CM* TavoST. 

JvLU Pahmr. 

lUaiLLOH. 



Le cfénéral en chef de l'armée dltalie a aigoé, le matin, 



TUBATIIB tE LA CITÉ 155 

U pmi± avec rAatriche. Boû é^dié Sôplkle rient le r^^iù- 
dre. Bile tremble poar lai, qae meaàcèttt le KaMrd dei 
combats et U fureor des partis. L'italien Prancesoo, homme 
de oODÉsnice do paierai, est jostemént surpris en coorètsa- 
tion secrète avec un moine défuitfé en militaire* et qui lai 
offre une somme considérable poar mettre du poison dans 
le Terre de son mettre. Francesco refase d'abord, pois 
l'intérêt d'une part, la peor des châtiments éternels dont on 
le nnenace de l'antre, le font se résoudre au crime. Sophie 
cependant a prérenu son époux ; 4tf*nd Francesco lui pré- 
sente à boire, Bonaparte le ref^rde fixement et le prie de se 
justifier du sonp^n qui pèse sur lui. Francesco éperdu 
demande grâce ; le général lui fait compter une année de 
ses gages et le congédie ; puis, comme chacun s'empresse 
d'admirer le sang-froid et la générosité do héros» ce dernier 
boit à la Répobliqoe, à la paix, et offre à ses hôtes un 
ballet militaire entremêlé de couplets où l'Angleterre n'est 
point épargoée. 

Sujet bien choisi, bien traité, justement applaudi. 



i8 pluviôse (6 février) : Le DiLuos untvirsbl, ou 
Grand relâche au petit théâtre de Cadet Roatêel, vau- 
deville en I acte, par Joseph Aude et Leroi de Neufvil- 
lette. 

Leroux, maftre d'école réputé dans le café-spectacle de 
Boniemps comme on grand astronome, désire extraire de la 
bourse dès habitués dé cet établi sèenlént une somme assez 
ronde. Dans ce but, et de concert avec Bontemps, il anoouoe 
qu'une comète va choir eu provoquant sur la terre en neu- 
veau déloge. Désolation des sots, et relâche au théâtre en 
raison de la catastrophe annoncée. Leroux possède une 
srche oh il content à recevoir tous ceux qui pourront bien 
pajer. Un vieil avare d'abttrd y retient place ; l'argent qu'il 



156 THBATRB DE LA CITÉ 

▼erte à Leronx est consacré à la patrie et Ton divalfae 
alors la rase employée. 

Amas de scènes triviales qu'on accueillit sans 
plaisir. — Non imprimé. 



%^ pluviôse (il février) : Lbs Deux gbnts fiuiics, 
opérm*folie poissard en i acte, par Guillemain. 

Reprise, sous un nouveau titre, des Cent écas^ 
joués d'origine aux Variétés Amusantes le 20 novem» 
bre 1783. 



4 ventôse (la février) : La LAintes polonaisb, oa le 
Coupable par amoar^ pantomime en 3 actes, parCurmer, 
musique de Rochefort. 

PevaskI GG. GumaaT. 

Rogaatzi TAunn. 

Pierre Lafrtb. 

Praneos ... . . Goooiaos. 

Un yieillard B^aoRBAir. 

Laurette O»» Joua PAaisar. 

Pevaski, seigneur polonais, a rame fénérense et haute ; 
son ftls Rofsntzi» an contraire, est l'esclave des pins Tiles 
passions. Pevaski secourt la jeune laitière Laurette ; celle-ci 
étant jolie. Rogantai» qui accompagne son père, tombe 
aussitôt amoureux d'elle. Laurette doit épouser le psyseo 
Pierre; sans s'arrêter à ce détail, Rogantai envoie à la 
fillette, par son valet Francox, une lettre et des bijooz 
qu'elle rejette ârec Indignation. Rogantai, furieux, fait 
livrer aux flammes la chaumière de celle qui ini résiste. 



TUBATBK DR LA CITÉ 457 

Pierre, poar la venger, demaode l'aide des villageois tes 
amis, et font promettent de le seconder. Pevaski, dont ils 
implorent la justice, blâme éoergiqaement son fils et lui 
enjoint de mieux agir; mais, à peine s'est^il retiré, que 
Rogantci conronne son œuvre en faisant enlever Laurette. 
Prancos n'a qn'à regret servi les projets de son maître» 
il donne à la laitière le moyen de s'enfnir. Pierre, qui la 
croit encore captive, vient avec ses amis assiéger le 
chAtean do ravisseur ; il voit des brigands attaquer son 
rival et lai porte généreusement secours, mais, loin d*étre 
attendri par ce trait, Rogantzi attire par ruse le paysan 
dans la forteresse et l'y retient prisonnier. Pevaski, sur- 
venant, se voit lui-même refuser l'entrée du château par 
son fils qui déclare que, si dans une heure Laurette ne lui 
est rendue, Pierre mourra. Ces mots excitent la colère des 
villageois, que Pevaski autorise à châtier le coupable. Ils 
pénètrent dans le château par une porte qu'ouvre Prancox 
et culbutent la garnison. Dans un duel avec Pierre, Rogantzi 
reçoit an coup mortel ; il se repent alors, prie son père de 
réparer le mal fait par lui, et expire sous les yeux des 
amants qu'un mariage nnira bientôt. 

Donnée intéressante, conduite avec adresse, et qui 
fut payée de bravos. 



2 germinal (33 mars) : Les Amanis réfmis, ballet- 
pantomime en I acte, par Blondin (du Théâtre des 
Jeu nés- Artistes. 

6 germinal (26 mars) : Arlequin bon pére^ comédie 
en I acte, par Plorian (du Théâtre Montansier). 

Au milieu du même mois, les artistes sociétaires 
de la Cité firent relâche pour préparer des modifica- 
tions que Saint-Edme annonça ainsi « aux Citoyens 



WS TBÉATRB OB LA CITB 

Oiembres composaal le Directoire exécutif de la 
République Française ». 

T^ÉAJB^ D$ LA CITÉ ET DE jLA PANTOMIME 

NATIONALE ' 

^Liberté» Egalité, i6 germinal an VI (5 avril 1798). 

Une administration nouvelle est à la tête do théâtre de la 
Cité. Varier les plaisirs du public en multipliant ses jouis- 
sances, faire succéder à de grands ouvrages d'autres 
ouvrages montés avec soin, orner ces pièces de tout l'éclat 
dont elles sont susceptibles, enfin nationaliser la pantomime, 
tel e^t le but que se sont imposé les nouveaux administra- 
teurs et vers lequel ils s'efforceront constamment de mar- 
cher en déployant tous les moyens qui sont entre leurs 
mains. Quoi qu'en disent quelques Aristarques modernes, 
qui peut retracer plus fortement les hauts faits de nos 
Braves que ce genre de spectacle dont les peuples libres 
ont été idolâtres dans tous les temps et qui a l'avantage 
d'instruire sans fatiguer en parlant aux yeux de tous le 
langage du cœur; qui peut plus aisément que la Pantomime 
peindre avec énergie et rapidité les plus beaux traits de 
rhistoire en rappelant en quelque sorte à la vie les héros 
qui ne sont plus pour les présenter de nouveau à l'admira- 
tion des siècles?... C'est vers ce genre, qui a toujours reçu 
des encoiyagements au ^léâtre de la Cité, que les nouveaux 
administrateurs veulent plus particulièrement diriger leurs 
efforts ; ils seront assez payés de leurs peines si le public 
daigne sourire à leurs essais. 

Le citoyen Guvelier, intéressé dans l'antrepriae, eat chargé 
de la direcdoB de ce genre. 

La nouvelle administration ayant besoin de quelques 
jours de relâche pour accélérer les travaux d'une grande 
pantomime qui sera joaèe dans le courant du mois de 
fU>rèal eti^parer un nouveau répertoire, le théâtre n'ou- 
vrira que le premier floréal» eauf les jours de décadi. 



Ud double 4e l'avis parvioi «« Mimatre de l'Inté- 
rieur, avec cette lettre spéciale : 

Citoyen Iflnitlre, 

La nouvelle administration da Théâtre d$ la Cité êi d$ ta 
Pantomime Nationale a i'honnenr de mettre ions ?ot yenz 
lea motilii qui rèfleront tes travau. L'administration ose 
Yoos prier. Citoyen Ministre» de recevoir l'assurance de son 
entier dévonement et de son zèle infati^uable (tic) pour 
servir l'esprit public et le conduire aux vrais principes de 
républicanisme. 

Salut et respect. 

Sautt-Ediib. 



Et le haut foDctionnaire crut devoir répondre : 

J'ai re^n avec plaisir. Citoyen, la communication que 
vous m'avez faite le i8 de ce mois, de l'intention où vous 
êtes de consacrer votre spectacle à la pantomime .nationale 
et de n'y re|>cé8caiter que des ouvrafes rèfMiblieains. 

J'applaudis bien sincèrement à cette louable et civique 
détermination. 

Salut et Fraternité. 

Fraicçois (de NauvoiUTBAu). 

29 germinal an VI (18 avril). 



C'est le 2 floréal (ai avril) que le Théâtre de la 
Cité et de la Pantomime neUionale ouvrit avec 
f Orpheline^ comédie de Pigault-Lebrun (des Varié- 
tés Amusantes), précédée de l'obligatoire prolo- 



160 THBATRE DE LÀ CITÉ 

2 floréal : La Naissangb db la pamtomuib, scèDe mélo- 
dramatique et allégorique mêlée de danses, par 
J.-G.-A. Guvelier et J.-B. Hapdé, musique de Navoigille 
et Baueux. 

Jupiter GG. Tautih. 

Hercale Csbtaubr. 

Mare Glozbl {eUbtU), 

Morphée SAiMT-MAaTUi. 

Apollon BoiGHaansB. 

Le Silence BAaomAU. 

Blio Glaiu Kdébui). 

Un compagnon d'Hercule . Buutoii. 

Minerve G^m Trught. 

L'Amour Adbui {débat), 

i Favr {débat). 

Les Grâces } Saiht-Lts. 

f Juus Parisbt. 

Vénas Potbtoi {début). 

Janon DÈBéBXAVD. 

Melpomène ^ Haikault. 

Thalie Toossairt {début). 

Terpsichore MotncAssizi ^iMa/). 

Eaterpe Goui/>h. 

Minerre, qui voit avec regret son culte négligé pour 
celui des plaisirs, demande au sommeil l'oubli de sa dou- 
leur. L* Amour, qu'accompagnent les GrAces^ surprend la 
déesse et imagine de l'enchaîner avec des guirlandes de 
fleurs. Les Grâces l'y aident, et dérobent par surcroît la 
lance, l'égide et le casque de Minerve. A son réveil, celle-ci 
s'indigne qu'on ait osé la braver; elle ne peut châtier 
l'Amour, que Vénus protège, mais rien ne défend les 
Grâces qu'elle rend muettes jusqu'à ce qu'un rosier, désigné 
par elle, ait produit une fleur sans épine. L'Amour console 
ses soeurs en disant que leurs larmes, tombant au pied du 
rosier, vont donner le jour à une divinité nouvelle qui 



THBATIIB DR LA CITB 161 

cura le doD de peindre la peosée et de trtdaire les seotî- 
mente sanc le teeoart de la parole. A ao signal qu'il fait, le 
rosier disparaît, laissant Toir, dans un berceau suspendu 
à des branches de myrlhe, une fillette bercée par le Silence : 
c*e8l la Pantomime. L'oracle est accompli et les GrAces 
recouyrent la ^oix. Invoqués par l'Amour, les dieux des- 
cendent alors du ciel pour doter la nouyelle venue. 
Minenre, apaisée, lui donne la sagesse, Vénus sa ceinture, 
Juaon sa noblesse. Hercule sa force. Mars sa fierté, Jupiter 
lui-même l'arme de sa foudre. On la confie ensuite aux 
filles de Mémoire ; Terpsichore et Buterpe dirigeront ses 
pas en attendant qu'il lui soit permis d'exprimer alternati 
rement, par les gestes et par la parole, ses sensations et 
ses désirs. 

Uo ballet général termiDait cette allégorie dont 
ridée ingénieuse était développée avec talent. Cinq 
artistes y débutèrent pour combler les vides faits par 
le fâcheux départ de Lafitte, de Gougibus et de la 
citoyenne Simonnet. Ces recrues et l'appât d'une 
très belle mise en scène disposèrent le public à 
attendre sans impatience l'effet des patriotiques 
promesses faites par les administrateurs et que ne 
rappelait en rien leur affiche première. 



19 floréal (8 mai) : Les Défaai» sappoiés, comédie 
en I acte, en vers, par Sedaine de Sarcy (des Variétés 
Amusantes) . 

24 floréal (i3 mai) : Verseail, oa VHearease extra»^ 
oagancey comédie en 3 acies, par Bérard (du même 
théâtre) . 

2 prairial (21 mai; : Adèle et Paulin 9 comédie en 
3 actes, par D^irieu (du Théâtre Montausier). 

11 



Deax musicient . . . . j 



162 TH^TRB DB LA CITifi 

7 prairial (96 mai) : L'HteoIm somB, 00 Amour 
et Coarage^ pantomime militaire en S actes, par 
J.-G.-A. GoTelier et J.-B. Hapdéy masiquè de NaToifplle 
et Baneax, ballets de Richard, décoratioDS de Moeach 
père et fils. 

Franker CC, Dumort. 

Armand Glozel. 

Fri bourg. Psllbtibr (déimt). 

Le Grand-Bailli .... Taut». 

Un ^ôlier Gkbvaubr. 

Deax gardes I _ 

^ l BoicnaosB. 

Un factionnaire .... Buinoir. 

Gatamt. 

DAcAoi (dOmiy. 
Le Général français . . . Jcrma {d^mij. 

Un généra] de brigade . . BànansAu. 

Un adjadant^général . . . Taocar (iMtel). 

Un aide-de-camp .... BCinu (<U6b/). 

Esther G^ Julib PAaisn. 

An pied des montagnes qni séparent THelTétie de la 
France yivent paisiblement Franker, ancien officier suisse, 
et sa fille Esther qni lui prodigue tous ses soins. Le Giaod- 
Bailli du lieu trouble leur sécurité en tombant amoureux 
d'Esther qu'il poursuit de ses galanteries. Dans le même 
temps les Français, ayant déclaré la guerre à quelques 
cantons helvétiques, s'avancent vers les frontières. Dans 
leurs rangs est Armand, colonel de chasseurs que le hasard 
met en présence d'Esther ; il s'éprend d'elle et est payé de 
retour Gela décide Franker à repousser les offres du Grand- 
Bailli ; ce dernier, furieux, fait enlever Esther, mais Armand 
la délivre et la rend à son père qui le prend pour gendre. 
Le mariage va se célébrer quand l'armée française se met 
en marche. Profitant du départ d'Armand, le Bailli fait 
arrêter F^snker qn'Esther refuse de quitter, de sorte qu'on 



THÉÂTRE DB LA CITÉ 1f(3 

les met loas deux dans ane prison à peine éclcirée. Le 
Bailli Ta les y insniter, mais un ^e^lier compatissant intro- 
duit Armand rers sa maîtresse. Le Bailli surprend l'entre- 
vue et place ses prisonniers sous la surrcillance de deux 
gardes armés de pistolets ; ces gardes s'enivrent et Esther, 
«'emparant de leurs armes, fait avec son père. Pendant ce 
temps Armand, enfermé dans une haute tourelle, lime les 
barreaux dé sa prison et s'évade pour tomber dans les bras 
de la belle qui Tattend. Des soldats surviennent et repren- 
nent le jeune homme, qu'ils vont fusiller avec Franker et le 
geôlier sensible lorsqu'Bsther, costumée en soldat suisse, se 
jette entre les captifs et leurs bourreaux. Les paysans, que 
son courage émeut, se révoltent et délivrent les trois 
hommes. Le Grand-Bailli a fui dans une forteresse, on l'y 
attaque et Armand force son rival à se battre. Malgré sa 
valeur l'amoureux succomberait si Esther ne paraît un coup 
qui le menace et ne tuait ensuite le bailli. Le général 
français, qui survient, est instruit de ce double exploit, et 
présente à Esther une couronne qu'elle accepte pour la 
mettre sur la tête d'Armand. L'amour et le courage ayant 
triomphé de tous les obstacles, les jeunes gens sont unis à 
la grande joie de leurs concitoyens. 

Du mouyementy de l'intérêt et de brillants décors 
assurèrent le succès de cette histoire érotico-g'uer- 
rière. 



i5 prairial (3 juin) : Le Déjeuner anglais, ou le Bom- 
bardement cTOsiende, folie eu i acte, mêlée de vaudevil- 
les, par M.-J. Boullault. 

Le Commandant français . . GG. Tautik. 
Un officier anglais .... Saiht-Martin. 

Un général anglais .... Gbbvalibr. 

Sir William Glosbu 



164 THBATRB DB LÀ CITÉ 

Sir Lowis Valcoort. 

Vandergille Faur {débat), 

Julien BoicMBW. 

M«» YtAdervieaz O»» Haikault. 

Louiton JcTUB Parubt. 

4.000 Angolais viennent de débarquer à Blakemberf;, avec 
missiou de s'emparer de la ville d'Ostende. Ils sont reçus à 
merveille par l'antique baronne Vandervieux qui s'évanouit 
au seul mot de Révolution, et par son neveu Vander^ille 
que les événements ont privé d'an canonicat. En revanche 
Lonison, {gouvernante de la baronne, n'a que de U haine 
pour les insulaires et une admiration sincère pour les 
soldats français. Ces deux sentiments sont partais par 
Julien, amoureux de Louison, qu'ils incitent à aller secrè- 
tement prévenir la garnison de Brug^es du débarquement 
effectué. Cependant, sur les ordres de M»< Vandervieux, 
Louison a préparé pour les Anglais an déjeuner où flgore 
une excellente omelette au lard. Ils vont se mettre à table 
quand on entend battre la générale, et ils se rendent à cet 
appel, laissant leur hôtesse déconfite. Sommé de rendre 
Ostende, le commandant français déclare qu'il s'ensevelira 
plutôt sous les ruines de la ville; on se bat et les insulaires 
sont vaincus. -> « Je ne me plaindrais point de ma défaite 
si elle pouvait servir à cimenter la paix entre nos deoz 
nations », dit un des officiers anglais. Julien, félicité de 
son heureuse initiative, épousera Loaison dotée par le 
commandant vainqueur; l'amour triomphe avec la Répa- 
blique, et l'on constate, dans ce couplet, la déconvenae des 
ennemis de la France : 

Voos qui voulez de ma patrie 
Troubler sans cesse le repos, 
Votre haine, votre fiirie 
Vous y préparent des tombeaux. 
Vous paraissez devant Ostende, 
Mais c'est pour vous en retourner, 
Qu*avez-voas fait, je le demande ? 
Pas même un pauvre déjeuner. 



THÉATBB DB LA CITB 165 

Cette pièce, que répétaient les Variétés Amusan- 
tes de Lazzari quand le feu détruisît ce théAtre^ 
avait, en raison de son sujet, été recueillie et montée 
sans délai par la Cité. Elle a fort peu de consistance ; 
des détails gais lui valurent toutefois une demi- 
réussite. 



17 prairial (5 juin) : EiAmoRB de Rosalba, oa le Con* 
/esMÎonnal des Pénitents noirs^ drame en 4 actes, par 
Pujos et J. Dabajtua (i). 



Schedoni GC. Gloi 

ViTaldi Valgoort. 

Marinella Pouràm {début). 

Spalalro Domout. 

Paolo FAua. 

Genaro SAnrr-AfAaTOi. 

Le Portier du coareol .... BoicasaBaBa. 

Un homme masqué .... Buisson. 

M"M de Vivaldi C^m Trucht-Daiias . 

Eléonore de Rosalba Faur. 

Après des dérèglements qui Tout fait mépriser et haTr de 
tous» le comte italien de Bruno exerce sa foreur contre 
Marinella» son frère. Il tente d'abord de séduire sa femme 
n'y pouvant réussir, il assassine les deux époux et s'em- 
pare de leurs biens. Marinella, rappelé à la vie par son 
valet Genaro, en est réduit pour vivre à se faire pécheur. 
II a vainement parcouru l'Italie pour retrouver sa Hlle, dis- 
parue au moment de l'assassinat, ou le frère, auteur de 
tous ses maux. Le comte de Bruno est entré au couvent du 



(1) Ed tète du 1" acte, est ce titre, plas justiflé : Eléonore de 
Hoaaiba, ou leê Ruinée de Péluzzi. 



466 THÉÂTRE DE LA CITÉ 

Saint-Esprit en cachant son passé, et est dcTeno, sons le 
nom de Schedoni, confesseur de la marquise de Virsldî, 
quand la pièce commence. Le fils de la marquise a conçu 
pour Eléonore de Rosalba, jeune beauté dont l'ori^ne est 
inconnue, un amour dont sa mère se désole. Pour y mettra 
obstacle, elle s'adresse à Schedoni et celui-ci trouve to«t 
simple de faire enlever, par son confident Spalatro, Eléonore 
qu'il enferme dans les ruines de l'antique palais de Paluzsi. 
Le jeune Vivaldi n'est pas homme à se contenter de pleurer 
son amante ; il la cherche et finit par rencontrer, près 
desdites ruines, Marinella. Les confidences qa'échan^nt les 
deux hommes les amènent à comprendre que l'ennemi de l'un 
est également celui de l'autre; ils unissent désormais leurs 
efforts. Sur le conseil de Vivaldi, Marinella se rend à 
Naples pour édifier la marquise et obtenir son concours. 
Pendant ce temps, le jeune homme aperçoit au sommet 
des ruines Eléonore échappée à ses persécuteurs ; il veut 
aller à elle, mais Spalatro la ressaisit et l'entratne dans un 
cachot creusé dans les rochers. Pour éviter que la jeune 
fille s'évade encore, Schedoni commande à Spalatro de 
VégoTger, Le valet, jusque-là docile, se refusant à ce nouveau 
crime, le moine va lui-même immoler la pauvrette lorsque 
Vivaldi pénètre dans le cachot et frappe le misérable avec 
son propre poignard. Un grand bonheur attend Eléonore 
sauvée; Marinella reconnaît en elle sa fille depuis dix ans 
perdue. Mdb* de Vivaldi, revenue à de bons sentiments, 
ouvre ses bras à la jeune éprouvée qu'elle donne à son fils, 
et Schedoni expire en maudissant ceux qui l'ont vaincu. 

Sujet traité en mauvais style ; il intéressa néan- 
moiDS et tint assez lon^^mps laffiche. 



4 messidor (22 juin) : Le Mensonge exca^able, corné- 
dieen i acte, par Gui llemai a (des Variétés- Amusantes). 

4 messidor : Mauvaise tête et bon cœar^ comédie en 
3 actes, par Favîères (du même théâtre). 



TSiATKB 0B LA CIT6 167 

21 messidor (9 juillet) : Ix Détâst dv QÉnéiAi. viiah- 
çAis DB L*iLB DB Maltb» fait historiqoe en i acte, par 
Joseph Aude. 

Bonaparte, après ayoir rendu la liberté à Malte, se dis- 
pose à partir. Le vieillard Hémj, ami des Français, brûle 
de revoir son fils qai sert dans la flotte. Le général lui 
cache pendant deux jonrs l'arrÎTée de ce fils, dans la 
crainte qn'il ne snccombe à Texcès de sa joie, pais il le 
rend à ses embrassements, et, donnant le signal dn départ, 
les emmène tons deax, aax acclamations des habitants qui, 
groupés sur les rochers, font des rœux pour le succès de 
son entreprise. 

L'éloge de Bonaparte^ le rôle intéressant du vieil- 
lard Rémj et la beauté des décorations obtinrent 
tous les suffrages, mais l'auteur ne fut pas demandé 
et sa pièce resta manuscrite. 

26 messidor (i4 juillet) : AiiiuA, ou let Deax 
Jumeaux espagnols, drame en 5 actesi mêlé de pan- 
tomimes, danses, combats et musique, par E.-J.-B. 
Delrien. 

^"^"•N CC.CL0OL. 

Alonzo S 

Don Pèdre VALCOuaT. 

Pizarre GasvAUsa. 

Pascal Tautim. 

Antonio Fadbs. 

Marcel SAurr-MAana. 

Amélia Cm* Taucar-DAïus. 

Xléonore tAVMm, 

La scène se passe aux environs'de Cadix. Poussé par la 



168 TntjLTBB DB LA CSTÉ 

cupidité, Pisarre « ftit enfermer dans an elottie l'atoée de 
ses sœors et se dispose à infliger le mène sort à la pins 
jeune, Amélie, lorsque Don Pèdre, seigneur mexicain, la 
demande en mariage. L'humanité, plus que Tamour, a 
dicté cette démarche. Pizarre meta son consentement deaz 
conditions. La première est que Don Pèdre reconnaîtra 
avoir reçu de lui 600.000 livres pour la dot d*Amélia ; la 
seconde que les nouveaux époux s'embarqueront immédiate- 
ment pour le Mexique, et que Don Pèdre consignera 
aoo 000 autres francs qui deviendront la propriété de son 
beau-frère si lui ou Amélie reparaît jamais en Espagne. Ces 
conventions acceptées, le mariage se célèbre et les époox 
s^embarquent. Une tempête brise leur navire ; Don Pèdre 
met Amélie dans une chaloupe ; Pizarre, qui surveille tout, 
la rejette dans les flots, tandis que son mari sombre avec 
le bâtiment. De retour à Cadix, le traître fait constater la 
mort de sa sœur et touche les 600.000 francs de sa dot. 
Mais bientôt il apprend que Don Pèdre et sa femme, sauvée 
à l'insu de l'un de l'autre, vivent, le premier sous le noua 
de Gourvallo ches certaine Eléonore qu'il a épousée secrè- 
tement, la seconde sous le nom de Christine ches Don Juan, 
frère d*Eléonore. Il fait enlever Amélie par son valet 
Antonio, chargé de lui ôter la vie, et accuse Don Pèdre de 
l'avoir fait assassiner afin de contracter une seconde nnion. 
Psr bonheur le valet, qui a maintes fois servi les passions 
de son maître, est pris de remords et sauve l'intéressante 
jeune femme. Recueillie par Pascal, curé de campagne, 
Amélie rencontre chez lui Alonzo, frère cadet de Don Juan, 
et devient amoureuse de ce seigneur. Alonzo partage 
bientôt ses sentiments et veut la prendre pour femme. 
Conduite par Pascal chez Eléonore, Amélie 7 est mise en 
présence de Don Pèdre, qui confesse son inconsciente 
bigamie. Elle projette alors de s'ensevelir dans un cloître, 
mais Pizarre, qui entend se débarrasser à jamais d'elle, 
assiège pour la prendre le château d'Eléonore ; on le reçoit 
vigoureusement et Alonzo lui ôte la vie. Antonio, par une 
révélation imprévue, rend alors le bonheur à tous les sur- 



mlâTiiB mm la citA . IW 

▼■▼•nui : Pixarre était iK»n propre frère» substitué jadis à 
celui d'Amélia qaî n'est entre qae Don Pèdre. Le premier 
meriaire du Mexicain, qaî heureusement n*a pas été oon- 
sonamé» se trouve donc nnJ. Don Pèdre et BIèonore publie- 
ront lear union secrète, et Amélie deriendra la femme 
d'AloDso. 

Tiré d'an roman de Louvet ajaot pour titre 
Emilie de Varmont, oa le Divorce néceuctire^ ce 
drame intéressant fournit nne très honorable car- 
rière. 



a8 messidor (lÔjaillet) : reprise, stsc chao^ments, 
de LeM Tentationê^ oa Toa» les diablet^ panlomîme en 
3 actes, par Cavelier, créée au même théAtre le 17 décem- 
bre lygô. et qui fut, A cette occasion, éditée. 

I*' thermidor (19 juillet) : Le$ Deax Figaro, comé- 
die en 5 actes, par Richaud-Martelly. 

Almaviva CG. Pompbb. 

Chérubin Tautin. 

Figaro pAunn. 

Terrîbio CnTAuen. 

Pianos SAurr-MAnTDi. 

Pedro GmBST. 

Un notaire Dunoht. 

Un domestique. BoicHaansa. 

La Comtesse C>m Trucht* Damas. 

Inès Saint^Lts. 

Suzanne TovssAiirr. 

Joué au Théâtre du Palais-Royal le a5 octobre 
1790» et repris en Tan III sur celui de la Républi- 



170 TABATIIB ÙB LA CITE 

que, cet ouvrage retroava à la Cité le sacoès q«i 
l'avait aocaeilli rae de Richelieu, et fut alors réim- 
primé avec les distributions successives. 

i5 thermidor (a août) : La Pabc db Moubseàux, oa le 
Voyage aérien^ vaudeville en i acte, par J.-B. Hapdé. 

Prêt à s'eolever dans ud ballon, Oarnerin est sollicité 
d'y prendre, pour compagne de voyage, Adrienne oo Gèles* 
tine. Ne sachant à laquelle des deux donner la préférence» 
il s'entend ayec le régisseur du parc de Mousseauz pour 
connaître le motif qui porte ces dames à désirer Paccom* 
pagner. Adrienne, passionnée pour la gloire, ne cherche 
dans le voyage aérien qu'une satisfaction de vanité ; Gèles- 
tine, au contraire, veut avant tout veiller sur Garnerin 
qu'elle aime. L'aéronaute tranche la difficulté en annon- 
çant que, selon de sérieuses prévisions, un fort orage est 
proche qui mettra en péril la vie des voyageurs. Du coup 
Adrienne renonce à sa fantaisie^ tandis que Gélestine ne se 
montre que plus résolue au départ. Gette dernière remporte 
et le ballon s'enlève avec Garnerin et son amante. Des 
contredanses sont alors exécutées, qui durent jusqu'à ce 
qu'on annonce le retour de l'audacieux couple. 

Vaudeville rappelant une aventure à laquelle 
s'était intéressée la population parisienne. Il ne fut 
point du goût de tout le monde. — « On regarde 
comme une espèce de scandale une pièce donnée an 
Théâtre de la Cité sous le titre du Parc de Mous- 
seauXt dit une note policière écrite à Tissue de la 
représentation. C'est un tissu continuel des plus 
fortes flagorneries du citoyen Garnerin qui s*y 
trouve qualifié de grand homme. Ce physicien et sa 
compagne y figurent sous leurs noms propres et les 



thAatib db la cité 1T1 

dénominations de Mofiêieur et Madame sont indé- 
cemment prodig'uées ». — Six joars plus tard, Toti- 
vrage était défendu. — Non imprimé . 



aa thermidor (9 août) : Las Ritauz d^bux-icéiibs, comé- 
die en I acte, par Pigault-Lebrun. 

Dupont ce. Fau». 

Derral Glocbl. 

PlorvîHe CaiTALin. 

Garçon d'aaberfe Buissoa* 

M»« Dcryal C»* Faub. 

Lise ToostAiirr. 

En reconnaissance de ce qu'on lui a sauyé la vie dans 
uo combat, D'Hejnel a accordé la main de sa fille» âgée de 
dix années, à Derval, qui n*a lui-même que quatorze ans. 
Dès le lendemain de son mariage, Derval a quitté sa jeune 
femme pour suivre la carrière des armes. Il reyient, dix 
ans plus tard, couvert de lauriers, pour connattre l'épouse 
dont les tendres épttres lui ont toomé la tête. Non moins 
empressée. M"» Derral part à sa rencontre et s'arrête dans 
un village, à six lieues de Paris. Gomme elle est devenae 
méconnaissable, elle compte se présenter sous le nom de la 
générale d'Alleville, afin d'éprouver d'abord le pouvoir de 
ses charmes et de son esprit. Derval arrive sous le nom 
d'Ericourt^ qui est celui d'une terre que lui a donnée le 
maréchal de Saxe, avec le titre de lieutenant-colonel. 11 a 
le bras en écharpe, ce qui le rend intéressant. Une entrevue 
avec la prétendue générale loi fait trouver adorable la 
dame qui, de son côté le déclare charmant. Mais, en plai- 
santant avec la suivante Lise, Derval aperçoit une broderie 
sur le patron de laquelle sont des vers écrits par sa femme. 
Elle a voulu l'éprouver; pour le lui rendre il présente 
comme lui-même Florville, son ami. M™« Derval, un moment 



172 THEATRE DE Là CITÉ 

affligée de Terrear qu'elle croît aroir commise^ décoane à 
son Cour la supercherie et se venge en feignant d'accueillir 
FlorvîIIe. Elle force ainsi Derval à se faire connaître ; poor 
ne pas retarder leur bonheur, ils célèbrent alors la noce 
dans Tauberge même. 

Doonée sans ▼faisemblance, mais agréablement 
traitée : succès. 



1 1 fructidor (a8 août) : Montoni, ou le Châieaa dtUdol' 
phêf drame en 5 actes, par Alex D. . . . (Alescandre 
Ehival). 

L'action a pour cadre le château d'Udolphe, situé dans 
les Apennins. Le duc Montoni appartient aux premières 
familles d'Italie, mais ses passions déréglées, ses projets 
ambitieux l'ont ruiné en le faisant uniTersellement mépriser. 
Banni par le Sénat, il s'est retiré dans le château apparte- 
nant à Lanrentina, comtesse d'Udolphe, qu'il parrient à 
épouser. 11 la supprime ensuite pour jouir de tous les biens 
qu'elle lui a assurés par une donation ; puis il fait du 
château une forteresse inexpugnable et» prenant parti 
tantôt pour les Guelfes tantôt pour les Gibelins qui se dis- 
putent le pays, il les rançonne à tour de râle. Quand la 
pièce commence il a, depuis six mois, enlevé sur une 
grande route Eléonore et sa servante Anna.EpHs de la pre- 
mière, il l'accable de déclarations et finit par lui dire 
qu'elle doit se disposer à devenir sa femme. Mais Vivaldi, 
frère d'Eléonore. retrouve les traces de sa sœur. Aidé de 
son valet Ludovico qui lui, aime Anna, il décide d'enlever 
les deux captives. Par malheur, au moment où tous vont 
fuir, une sentinelle donne l'alarme, et Montoni reprend 
Bléonore dont Vivaldi partagera désormais le sort : il 
mourra si sa soeur ne couronne la flamme du condottiere. 
Cependant Orsino, lieutenant de Montoni, a vendu par 
jalousie son chef au Sénat. Un seigneur, que cette trahison 



THÉATRB DB LÀ CITK 173 

îndigae, la révèle à Montooi qai o'en fait rien parmttre. 
Elèonore et sa servaale sont enfermées dans un apparte* 
aient vacant depuis la mort de la première duchesse et que 
hante un fantôme dont s'effraient tous les hôtes du château. 
Orsino, qui poursuit son dessein, délivre Vivaldi et pousse 
à la révolte ses camarades qu'il finit par entraîner. Mon- 
toni, pendant ce temps, s'acharne à la poursuite d'Eléonore 
entraînée par un inconnu dans un souterrain du château ; 
il rejoint sa proie quand le pseudo- fan tome, qui n'est autre 
que Laurentina bien vi?ante, intervient et maudit le cri- 
minel, que les révoltés vont saisir lorsqu'il échappe au 
châtiment en se frappant lui-même d'un poif nard. 

Tiré des My$ière9 dUdolphe^ roman en vog'ue 
alorst ce scénario très noir reçut du public un 
accueil qui détermina l'auteur à n'écrire plus aucun 
drame. 



i8 fructidor (4 septembre) : Madame AneoT dams son 
BALLON, oa le Voyage <iérien, opéra-comique en i acte, 
par Mme Belfort et Joseph Aude. 

Voulant augmenter encore la réputation dont elle jouit, 
lime An^t a formé le projet de monter dans un ballon 
qu'elle fait construire exprès par le physicien Tnflammare. 
Arlequin doit accompagner M'ne Angot, mais, an moment 
de partir, elle apprend que son compagnon de voyage a 
reçu un coup d'épée qui met ses jours en danger. Elle veut 
choisir un autre voyageur ; tout le monde refusant, elle 
s'adresse à Nicolas, son valet, qui accepte pour conserver 
sa place. M<d« Angot, Nicolas et Bijou, petit chien aimé de 
sa maîtresse, montent ensemble dans les airs. Des danses 
célèbrent cette fête qui est bientôt troublée par la chute du 
ballon^ provoquée par Inflammare, sur la demande d'un 
chevalier à qui M»* Aogot a refusé sa fille. La pairenne a 



174 THEATRE DS LA ÇITK 

\% hn» démis, NîcoIm le nec éenté, el l'aTentare finit par 
des couplets raillears. 

A MPI gaie par ioataoU, cette pièce fut applaudie 
sans obtenir rhunneur d'être éditée. 



3e jour complémentaire (19 septembre) : Les Ven- 
danges de SaresneSy comédie en i acte, par Daocoart 
(da Tbéàtre-Prançais). 

ao yendémiaire an VII (11 octobre) : La Mort de Caobt 
Roo— L, folie on non en i acte, mêlée de TandeTilles, 
précédée de la Tabagiey prolo^pie en prose et vaaderil- 
les, par M.-J . Boullaolt. 

Bontems , . .... GG. BAAOTTBJLn. 

Cadet Roussel Beauubo. 

Grispio BIatkdu. 

Arleqaîo Faur. 

Pasquin SAiiiT-MiBmr. 

Grignac Domoiit. 

Triyelin BoicBaaBssB. 

Un médecin Pomtéb. 

Beuglant Gaanr. 

DorFÎUe GaavAUBa. 

Manon Bontems .... Cm* DAsÀUfAm». 

La mère Roussel .... HAmAVLT. 

Manon Gloutier .... Juuh Pauiset. 

Cadet Roussel est malade ; sas élèves s'en désolent dans 
la tabagie de Bontems qu'ils ont adoptée comme lieu de 
réunion, quand le cafetier leur annonce» pour le soir même, 
une pièce nouvelle ayant pour titre La Mort de (kuM 
Romiêêl. Tous la veulent voir et assistent avec le public 
aux scènes saivaatea. — Le chagria de son divoroe avec 



THBATRlt DB LA CITli 175 

Ifanon Clootîer et les falifues de Fécole de déclamation 
qu'il a fimdée ont miné U aaoté de Cadet* Ronseel. Un 
médecin consulté par Ini ordonee nne tisane de Molière 
infasée dans nn brin de talent, peu facile remHe. Manon 
rinfidèle vient implorer le pardon du malade, mais la mère 
Roussel refuse de l'introduire. Excité par la fièyre. Cadet 
parait pour débiter des vers incohérents et rédiger un testa- 
ment qui recommande son nom à la postérité, puis il 
rentre dans la coulisse pour y rendre aussitôt le dernier 
soupir. Sa mère se désespère ; Beuglant, auteur tragique, 
fait chorus, mais le clerc de notaire Dorville déclare que 
ce dénouement l'égaie fort parce qu'il lui donne l'espoir 
que le goût va renattre en France. 

Parade vulgaire, que Ton joua peu. 



36 vendémiaire (17 octobre) : Le Colporteur» comédie 
en I acte, en vers, par Beaufort d'Auberval. 

Rosalie est déeidé à ne marier son fils à sa nièce que 
lorsqu'il sera assuré de la rentfée de ses fonds, placés tons 
sur des vaisseaux. II se félicite de cette prudence en appre- 
nant que lesdits vaisseaux ont fait naufrage. Par bonheur 
survient un colporteur à qui jadis Roselle fit présent d'un 
louis. Cette faible somme a si bien fructifié entre les mains 
du colporteur qu'il possède actuellement des sommes 
immenses. Apprenant l'infortune de Roselle, il se fait 
recoonattre et supplie son ancien bienfaiteur d'accepter 
cent mille francs. Sur le refus de Roselle, il ajoute cent 
mille francs encore et le menace de la justice pour le forcer 
à recevoir ce magnifique présent. Après bien des hésita- 
tions, Roselle accepte et les deux amants sont unis. 

MéDie fond que celui de l'opéra de Jean'Bapiiêtê^ 
donné quelques moifl auparavant au ThéAtre Fey- 



176 THEATRE OB LA CITE 

deatt, mais habileté moins grande dans l'agencemeot 
et versification souvent vicieuse : au total donc pièce 
négpiig'eable. -^ Non imprimée. 

i3 brumaire (3 novembre) : FaéDiaiLDBy on le Démom, 
familier^ drame en 4 actes, mélè de pantomime, chanta, 
danses et évolutions militaires, par J.-G.-A. Cuvelier ei 
J.-B. Hapdé, musique de L. Morange. 

Olivier GC. Taotim. 

Arthar Gumeil. 

Blondinet PAua. 

Thomu DmoiiT. 

Deux écayers .... Boioonisn, Bmson. 

Hector Ghbtalibr. 

Prieur des moines . . . SAurr-MAAToi. 

Gélestin Cp^ Joub PAnisnr. 

Gélisne Faue. 

AmsFsnthe Ponvor. 

Frèdégilde Tavonr-OAMAS. 

Deux paysannes, Deoxreli- ( Haoiaolt. 






içieases \ DasAuiAim. 

Frédégilde, princesse soareraine de Saxe, s'est emparée 
par sortilège du coBur d'OJivier, chevalier français. Elle le 
retient dans son château par l'attrait des plaisirs et des 
fêtes ; malgré tout, Olivier regrette la jeune Céliane, beauté 
touchante et pure dont il était précédemment épris. Un 
page, nommé Gélestin, se fait un deroir de rappeler aa 
Français cette exquise créature ; ses paroles raniment dans 
le cœur de son mattre un feu qui n'était qu'assoupi et, 
quand il apprend que Géiiane lui a gardé sa foi, il se 
décide à fuir Frédégilde pour épouser sa rivale. Gélestin 
a tout préparé pour la cérémonie qui doit se célébrer 
nuitamment dans la chapelle d'un clottre ; mais Frédégilde 



THftATRB hm LA CITÉ 177 

dèconrre le projet formé par les denz homimes et décide de 
troubler la cérémonie. Aa moment où le prieur va dire les 
paroles sacrées, le tonnerre gronde. Ta a tel s*abfme et une 
yoix forte déclare qoe les amants ne peuvent être unis 
parce qu'ils sont tous deux parjures. Le doute ainsi se 
glisse dans l'esprit d'Olivier à qui Frédégilde, toujours 
trompeuse, montre bientôt Géliane recevant avec ten- 
dresse un chevalier inconnu. Fou de jalousie, il frappe 
Géliane de son épée et apprend alors que l'homme bien 
accueilli était son frère Arthur, momentanément proscrit 
par Gharlemagne. Ce frère, Frédégilde le met sur le chemin 
d'Olivier ; un duel s'ensuit, au cours duquel le Français 
désarme Arthur. Frédégilde donne à ce dernier l'apparence 
d'un cadavre et fait accuser Olivier d'avoir assassiné son 
adversaire. On arrête le Français, que Célestin vient con- 
soler dans sa prison en lui apprenant que Géliane n'est pas 
morte et l'aime toujours ; il le fait ensuite évader et prend 
sa place pour recevoir Frédégilde qui, le croyant victime 
d'Olivier, lui propose comme vengeance de faire boire à 
son ancien maître un philtre amoureux composé par elle. 
G'est à la princesse elle-même que Célestin administre le 
breuvage qui est un poison terrible. Mortellement atteinte, 
Frédégilde a de plus le chagrin de voir son château assiégé 
par les troupes de Charlemagne, que dirige Olivier. Arthur, 
qui défend la princesse, abandonne son parti quand Olivier 
lui apprend que Charlemagne l'a reçu en grâce. Frédégilde 
pourtant ne veut point disparaître sans avoir perdu sa 
rivale. Sous les yeux d'Olivier, paralysé par une dernière 
conjuration, elle lève un poignard sur Céliane lorsqu'un 
génie ailé descend du ciel pour la désarmer. Ce génie n'est 
autre que l'ex-page Célestin qui, sur l'ordre de Dieu, a con- 
duit dans le sentier de la vertu son maître dont les jours 
désormais couleront paisiblement entre l'amour, la gloire 
et l'amitié. 



Cette féerie moyenâgpeuse était montée avec assez 

12 



178 THEATRE DK LA CITÉ 

de lujte pour qu'on passât sur la pauvreté de son 
style ; uu succès réel la récompensa. 



24 l>rumaire (i4 novembre) : Les Roses fnÈiouta, 
comédie en 3 actes, par A.-J. Dumaniant. 

SùovilU GC. Clmbl. 

Darmincourt .... Taoi». 

Gervais FoifPBB. 

P«iil FAm. 

Dubois IfATBcm. 

CM de LongueTal . . O^ TaDcar-OuLHAa. 

Lisette Touisauct. 

Daraiinc^mrt, fripoa raÎDé, s'est intfodait ches le baur- 
geoîs Saioville poor i'eaploiter. Sainvtlle, homne baoaête» 
généreox et seasible, est épris de la citoyenne de Loii|^eTal 
sans oser le loi dire. Dsrmineoiirt entreprend de supplanter 
son naïf ami auprès de la veave qo*il croit riche al d'en- 
lever à ce dernier nne part de sa fortane. Il est parvena à 
se faire prêter 5o.ooo francs par SaînTiile et à plâtre à la 
dame quand deaz valets adroits entreprennent de con- 
trarier ses projets. L'an, Paul, est an service de Sainville, 
l'autre, Gervais, a vu naître la citoyenne de Longueval ; 
tous deux jugent Darmincourt à sa râleur yéri table et 
essaient de le faire connaître, mais Sainville erie à la 
calomnie, et la veure congédie Gervais dont les eonseils 
l'obsèdent. C'est la rnse que les serriteurs décident alors 
d'employer. Paul connaît la suivante Lisette, fine mouche 
qui tout à point vient le roir ; elle est sans place, et Pael, 
qu'elle espère épouser, la décide aisément à figurer dans 
le complot. SainWlIe attend de Pondichéry certaine cousine 
veuve et très fortunée ; Lisette fera ce personnage avec 
l'ialantion de séduire Darmincourt. Elle y réunit, car le 
fripon, qui yise surtout à la fortune, abandonne M"« de 



tmAatib db la cffib f79 

LongvevaU ^a'en lui dit élr« gênée, poar l'Indieftoe riehit- 
sime. S«iiiTille, qui s'est enfin dèderé, est par suite agréé 
de celle qu'il aime. Quant à Danninconrt, que l'iogénieux 
Paul a amené à restituer les So.ooo francs empruntés, il 
apprend trop tard que la prétendue veure exotique est une 
soubrette française, et il disparaît, l'oreille basse. — « Le 
métier d'intrigant, dit comme conclusion Paul félicité, ne 
paraît si difficile qoe parce que les hommes probes ne 
▼entent pas se donner la peine de descendre à la ruse ». 

Oa reconnaît, dans le$ Ruse^déJouéeSf l'ordinaire 
luibileté de Dumaniant pour les pièces d'intrigue. 
Celle-ci, que le Théâtre-Français avait eru devoir 
refuser, obtint à la Cité un accueil qui dédommag'ea 
l'auteur de l'injustice commise par ses anciens 
amis. 



1 1 frimaire (i«r décembre) : La RisuRRSCTiON deCadct 
Roussel, parade en i acte» par Joseph Aude. 

La nouvelle du décès de Cadet a'étaat répandue, Blanchet 
•naouraax de Manon, femna do défunt, forme le projet de 
séduire la nouvelle Tenve. Cadet, préTenu, se cacbe dans 
une armoire, et, à certain nsaaeat, apparaît à Blamcbet, 
enveloppé d'un drap. Le séducteur pétrifié tombe à demi- 
mort dana les bras de oeux que ses cris ont attirés et qui 
remportent. 

Tel était, avec le rôle d'un poète à qui Cadet indi- 
quait un sujet de tragédie, le fond de cette bluette 
sans aucun couplet et qui grâce aux C^ Faur, 
Majeur, Glosel, Tautin, Pompée, ainsi qu'auK 
€?■" Toussaint «t Trtnïhy-Damas fit pendant qaelques 



180 THiATRE DR LA CITÉ 

soirs rire aux éclats la partie peu etig^oie du 
public. — Non imprimée. 



24 frimaire (i4 décembre) : Le Père supposé, oa les 
Epoax dès le berceaUy comédie en 3 actes^.eo vers, par 
E.-J.-B. Delrieu. 

La pièce se joue aoz ecvirons de Boston. PeDdsnt la gaerre 
d'Amérique, deux compapioos d'armes, l'un Français, l'aatre 
Américain, ont fiancé leurs enfants, Julio Agé de six ans, 
et Julie qui n'a que deux années. Cette dernière disparaît 
d'une façon myslériense et Julio fait serment de la retroa^er, 
de n'avoir en tout cas jamais d'antre épouse. Julie a été 
recueillie par l'officier Beaofort qui l'a élevée sous le nom 
de Lucîle, en la faisant passer pour sa propre fille. Ifaim il 
n'a que trente-six ans tandis que Lucile en a dix-huit» et 
il devient amoureux d'elle. Cest à Julio qu'il fait confidence 
du dessein qu'il a de l'épouser, à Julio qui, épris de Lucile, 
s'est introduit chez Beaufort comme secrétaire et dit s'ap. 
peler Harley. Lucile, qui partage l'amour de Julio, est 
désolée du projet de Beaufort ; par bonheur, A divers 
indices, le jeune homme soupçonne dans Lucile la Jalîe 
qu'il cherche ; un médaillon conservé par elle et qui jK^rte 
leurs noms unis confirme cet espoir. Beaufort, édifié, s'in- 
cline devant les droits de Jnlio et l'unit à Lucile, en priant 
les deux époux de ne le point quitter. 

Sujet peu vraisemblable, traité en vers simple^ 
ment corrects. L'ouvragée, repris au TbéAtre Louvois 
le 4 ventâse an X, ne fut imprimé qu'à cette date. 



29 frimaire (19 décembre) : reprise de La Fiile Aos- 
s€u%l, pantomime en 3 actes, par J -G.-A. Cavalier, créée 
le 19 mars 1796, et remise à la scène avec des change* 



THÉATRB DB LA CITi i8l 

ments motivés par la présence de la troape équestre 
du citoyen Pranconi, engagée poar un temps an Théâ- 
tre de la Cité. 

19 nivôse (8 janvier 1799) : LbTombbai; db Tuiibiiiib, 
<m V Armée du Bhin à Stupach^ fait historique en 
I acte (par J.-N. Bouillj et J.-G.-A. Cavelier). 

Fnncœur GG. Fauk. 

Albert Biaulibit. 

Hermann Glool. 

Général français . . . PoMpéx. 

Aide-de<amp .... BoiCHEasMi. 

Emma Gm* Juus Parisr. 

Stenny Faur. 

Après avoir fçardé longtemps le tombeau de Turenne, 
Francœar» vieux inililaire, a eu le chagrin de voir délruire 
ce monument par des mains sacrilèges. Deux filles, Bmma 
et Stenny, le consolent ; mais la première a pour fiancé 
Hermann, jeane homme parti pour Tarmée et dont depuis 
six mois on n'a point de nouvelles, et la seconde, aimée du 
meunier Albert, apprend de celni-^'i que les Autrichiens 
ont détruit le moulin qui constituait toute sa fortune. Plus 
de mariage possible l Francour déplore cette succession de 
malheurs lorsqn'Hermann reparaît tout à coup; il a été 
blessé dans un combat sans que sa bonne humeur en ait 
souffert et il se fait fort d'arranger les choses. Tandis qu'il 
s'y emploie, un général de l'armée du Rhin frappe à la 
porte de la cabane qu'habite Francceur. Il lui annonce 
deux excellentes nouvelles : les compagnons d'armes d'Her* 
manu ont abandonné trois jours de leur paye pour consti- 
tuer une dot an blessé^ et les Français triomphants ont 
réédifié la glorieuse tombe détruite par Tignorance. Fran- 
cœur, mis à même d'établir ses deux filles, veillera jusqu'à 
son dernier jour sur le monument dans lequel il dépose le 



IS2 TBÉATBB PB LA CITÉ 

bovlti teini du wn^ dt ToreDB«, et que l'année franfaiu 
ioangare au brait da canon. 

Acte émouvant en sa simplicité ; les patriotes lui 
firent avec raison un succès. 

Sous le nom de KeiYMas, l'administration de la 
Cité institua vers ce temps des soirées amusantes 
qu'on inaugura, le 3o nivdse ou 19 janvier, par un 
prolog'ue en vers que nul ne raconta. Elles avaient 
lieu sous le vestibule du théâtre et comprenaient des 
jeux variés qui n'attirèrent, $iu vrai, qu'un public 
peu recommandable. 



4 pluviôse (a3 janvier) : Les laLAMDAis-Ums, drame 
historique en a actes, par J.-N. Bouilly. 

Williams et Edouard ont été arrêtés comme premiers 
partisans de l'affranchissement de l'Irlande et enfermés 
dans les prisons de Kildare aTSc des gens de leur opinion. 
James, fils de Williams, rassemble un grand nombre 
d'opprimés et se met à lenr tête pour délivrer son père. 
La jeune Glarice, qui aime Edouard, suit Jamea pour 
sauver son amant ou partager son sort. Ils attaquent Kildare, 
en chassent les Anglais, et pénètrent dans la prison au 
moment oh le commandant allait se délhire de ses prison- 
niers. #n le tue lui-même ; James reirouve son père, 
Glarioe un amant, et les Irlandais-Unis leur indépen* 
danca. 

Du charme dans les détails, de la conduite dans 

les scènes, de l'énergie dans le style caractérisaient 
cet ouvrage qui fut bien accueilli mais ne trouva 
point d'éditeur. 



L0 7 plavièM (a6 jaavMr), Im a«toritte Snai fer- 
mer I« thMtr», eospable de n^aiFoir point affectHé lei 
travaux ordonnés par elles. Rappelés ainsi à Tordre, 
les administrateurs s'exécutèrent et les spectacles 
reprirent leur cours. 



i3 pluviôse (ler février) : remise de Le DamoUttl et 
la Bergerette, pantomime en 3 actes, par J.-G.-A. Gare- 
lier, jouée d'origine à la Cité le 3o janyier 1795. Des 
modifications avaient été apportées à cet ouvrage, 
que terminait un ballet auquel prirent part les chevaua 
de Franconi, dressés à. danser menuets et gavottes. 

i*' ventôse (ig février) : Gilles tout seul, vaudeville 
en I acte, par Bizet et Simonot. 

Gillas Cen Faur. 

Sa même temps qu'Arlequin, Gilles est épris de Blanche, 
ftUe de M. Cassaadrt. Biea que son rival ait une réputa- 
iioa d'esprit, il eatrepread de le duper en pariaot cloquante 
écus qu'il oe restera pas vingt-quatre heures saos sortir de 
«kee lui. Pour oublier la chagrin de ne pas voir sa mal- 
ireaee, Arlequia ee boupre de pAlisseriss que Gilles, d'un 
salon ▼oUio, lui passe par calcul. Les pétisaeries sortent de 
eJMS Cassandre, à qui Gilles peut ainsi faire coooaltre son 
•aiear. Eeureua d« cetle démarche, il escompte le succès 
da sa gafeure et répète, depais la demande jusqu'au repas 
4e aoees* les épisodes de sou futur mariage. Dans la cha- 
laur de aeUe imitation, il déchire les 5.<oo francs eu billets 
de eaisse qui eempoaaient sa Ibrinne. Poar comble, ajaat 
anbaiitué une échelle de corde au macaroni contenu dans 
tto graad pâté qu'il passe à Arlequin, il a le chagrin de 
voir celui-'ci escalader un mur pour tomber au pied de 



184 TOiATBB DB LA CITi 

Blanche qai raecoeille très clialenrettMmeBt.RQiBé,Taitte«, 
Gilles alors songe an saicide et rédige Ini-nésDe son billet 
d'enterrement ; mais sa porte s'ouvre et, se rarisani, il 
chante an public des couplets qai le prient d'aider à sa 
résurrection. 

Des saillies gaies et le jea de l'acteur firent rëas- 
sir ce monologue imité de divers autres. 



10 germinal (3o mars) : La Castbl du lac, oa let 
AmtxnU piémantaiêy pantomime en 3 actes, par 
J.-G.-A. Cttvelier et Curmer, musique de Rochefort. 

Carlo et Javotta, montagnards du Piémont, parcourent 
les campagnes en dansant ou chantant pour gagner leur 
vie. Le hasard les met en présence de Roberlo, seigneur 
ennemi d'Aurellî, autre seigneur dont il rient de mettre les 
vassaux à contribution. Roberto s'éprend de Javotta, qui, le 
fuyant, rencontre Aurelli qu'elle tente au point qu'il la fait 
enlever et conduire dans son château. Roberto bientôt Vj 
attaque. Pendant le combat qui s'engage, Carlo pénètre 
près de Jarotta ; tous deux vont fuir lorsqu'Aurelli, vain- 
queur, reparaît et enferme les amants dans deux cachots 
distincts. Javotta, qui vient de refuser encore les richesses 
offertes par Anrelli, voit soudain Carlo descendre près 
d'elle par la cheminée. Ils bernent leurs gardiens et 
s'évadent, pour tomber cette fois entre les mains de 
Roberto, vainqueur à son tour d'Aurelli. Carlo peut s'échap- 
per et s'enrôle dans la troupe de Roberto pour trouver 
l'occasion de sauver son amie. Anrelli, condamné par son 
rival, va subir un cruel supplice, mais un convoi passant 
au haut de la montagne voisine excite la cupidité de 
Roberto qui suspend l'exécution pour marcher au butin. 
Profitant de l'incident, Carlo, qui a rallié les partisans 
d'Aurelli, délivre ce dernier. Roberto, revenant avec sa 
prise, tombe sous les coups de son ennemi. Javotta est 



THÉATIIB DB LA CITi 185 

rcDdne à Carlo par Anrelli, foéri de aoD caprice, et les 
amants devienoeot éponz. 

Situations accumulées, dont quelques-unes inté- 
ressantes et neuves, décorations d^un |prand effet, 
musique soignée : demi-réussite. — Non imprimé. 



19 germinal (8 avril) : L'BifSBiemi, oa U Jeane mili- 
taire, comédie en 3 actes, librement traduite de la pièce 
allemande de Kotzebue, par L. Bursay. 

La scène se passe dans les Etats d'un prince d'Allemagne. 
A la Teille d'épouser la jeane Caroline, le baron de Harwitz 
Ta sédnite pnis abandonnée, et est parti pour la France en 
donnant à son frère l'ordre de vendre tous ses biens. Le 
frère obéit, mais f^arde pour lui le produit de la vente. 
Ruiné, le baron prend du service et est parvenu au grade 
de capitaine quand son général, à qui il a trois fois sauvé 
la vie, meurt en lui léguant une fortune. Redevenu riche, 
Harwitz est ezploilé par de fauz indigents, ce qui le porte 
à affecter Tinsensibilité et à ne satisfaire qu'en secret son 
penchant charitable. Tous ses soins tendent à préserver sa 
fille Sophie du sort subi jadis par la malheureuse Caroline. 
Il pense pour elle à Bierville, enseigne qui est son loca* 
taire, mais ce jeune homme a des façons de vivre qui 
l'inquiètent d'autant plus qu'on le sait endetté pour une 
femme. Toutefois, le baron passant outre, offre Sophie à 
Merville ; mais, après l'avoir acceptée, renseigne se ravise, 
car il veut consacrer son ezistence à sa mère. Cette mère, 
Harwitz veut la connaître et il retrouve en elle la Caroline 
dont il pleure la perte depuis vtngt-deuz années. Mais, s'il 
est le père de Merville, celui-ci ne saurait épouser Sophie ? 
Si, parce que la jeune fllle est une enfant adoptée par 
charité. Ainsi tous les personnages pourront ensemble être 
heureuz. 



t86 TUATRE OB LA CRS 

RoBMliaaque aTéotaro, biao eonduite, qui obtîftt 
UD saccès de larmes. 

Le3o yerminal (19 aTril), Lenoir, qaelaa aitisteS' 
associés payaient sans doute irrégulièrement, voulut 
leur interdire l'entrée de son théâtre. Ses locataires, 
invoquant le bail fait pour sept années, en appelè- 
rent aux tribunaux qui les maintinrent par arrêt. 



i3 prairial (i*' juta) ' GàDST La Gmqbollb, oa Im 
Deux Fréreê de lait, comédie-parade en 2 actes, par 
DoiBset. 

Cadet La Giofi^oIIe aime Jacquinette, ouvrière chez la 
citoyenne Ourlet, lingère. Le fiU de celle-ci est le rival de 
Cadet et lui propose un rendez-vous. Cadet y consent, mais 
Jacquinette méfiante le retient et bientôt elle lui apprend 
qu'Ourlet vient d'être arrêté pour ses fredaines. 

Si Ton ajoute à cette maigre donnée un amoureux 
à qui sa mattresse rend tout ce qu'il a perdu au jeu, 
et les contes faits par La Gingeolle sur ses sottises 
passées, on aura toute la pièce que le public écoata 
par égard pour Mairet, qui débutait dans le rôle 
principal, mais non sans faire eotendre plus d'un 
murmure. — Non imprimée. 



18 prairal (6 juin) : L'Empire de la pous, ou la Mort 
et r Apothéose de Don Qaicholle, pantomime bouffonne 
en 3 acles, par J.-G.-A. Cuvelier, musique de Navoi- 
^ille et Baneux, ballets de Gaston. 



THBATRB 9B Va GITB 187 

Après anc partie d'éoliecs jouée ayeo le caré de eoo 
yîlUge, Don Quichotte prend dane sa bibliothèque un livre 
d*âyentareB. Cette lecture enflamme son imagination; il ae 
bat avec une statue de chevalier nichée derrière son lit et, 
brisé de fatigue, s'endort. La Folie, descendant du ciel, 
l'environne de songes qui achèvent de troubler ses esprits. 
Quand il rouvre les yeux, c'est pour exprimer à Sancho, 
aon valet, le désir de se faire chevalier errant. Il s'arme 
avec un trophée qui sort k point de terre et, malgré les 
supplications de ses proches, part pour chercher la gloire, 
ea codipagaie de flancha» élevé bon gré mal gré an rang 
d'écayer. Alors se déroaleat les épisodes principaux da 
nonaa de Cervantes : U rencontre d'aae fille d'aoberge que 
Doo Qtticliotta traaaforase en Dnlciaée» l'assaut daoaé par 
]«i à an noolin à vent, le vol de l'Anon de Saaclio par des 
brigands, la rencontre dn Dac et de la Duchesse aveo nos 
aventariers. les mystifications que par suite ces derniers 
subissent» un duel enfin entre le chevalier et le perséca- 
teur d'une soi-disant princesse, duel à l'issue duquel Don 
Quichotte vainca doit, par arrêt du destin, renoncer à la 
carrière des armes. Navré, le chevalier reprend sa route et 
tombe bientôt mourant, au pied d'une fontaine rustique. 
Aux cris que pousse Sancho, la Folie apparaît de nouveau, 
ranime le chevalier et le transporte dans un char jusqu'au 
village où tous le revoient avec plaisir. 

Brillant spectacle, accueilli longtemps par des 
rires et de sincères bravos. 

Le a3 prairial (i i juin) la troupe de TOdéon brûlé 
le i8 mars précédent» et qui avait trouvé asile dans 
la salle Louvois, puis au Théâtre du Marais et à 
rOpéra-Comique de ta rue Favart prit, après arran- 
gement avec les administrateurs, possession du 
Théâtre de la Cité pour y représenter les jours 
impairs. Les autres jours restaient aux comédiens- 



188 THÉÂTRE DB LA CITÉ 

sociétaires» dont cette circonstance servit les inté- 
rêts en même temps qu'elle aiguillonnait leur 
zèle. 



3o prairial (i8 juin) : Atmar et Asalais» oa le 
Château de SertUtc, drame en 3 actes, par Mellinet. 

Aymar, jeane et yaillaot cheralier, aime Asalala, fille dm 
sire Oodros. Egaré le soir dans uoe forêt, il rencontre nn 
pèlerin qui lui propose rhospitalité pour la nuit. Ce 
pèlerin est an ëenyer déguisé qai conduit Aymar au 
château du sire de Serdac, son plus cruel ennemi. On Vj 
re^it avec une feinte bonté. La chambre rouge, destinée 
au meurtre, est celle où il doit reposer. Une femme qui 
parait s'intéresser A lui, et A qui les hêtes du chAtean ont 
coupé la langue pour préserver leurs secrets, rinstroit, par 
des signes, du sort qui le menace, et l'arme d'un poignard 
dont il perce le cceur de l'écuyer venu pour Tassassiner. 
Les cris d'une jeune femme frappent au même instant son 
oreille ; il yole A sa défense, rencontre le sire de Serdac 
qu'il punit, et sauve l'infortunée qui n'est autre qu'Azalals. 
Oudros qui, A la tête de ses troupes, accoarait venger sa 
fille, lui témoigne sa reconnaissance; la main d'Axalafs 
récompensera le courage et l'amour du chevalier. 

Pièce intéressante et rapidement menée, elle 
n'obtint pourtant qu'un succès contesté. — Non 
imprimée . 



8 messidor (a6 jain) : Le Grime de Rastadt, fait histo- 
rique en I acte, en vers, par Etienne Gosse. — Non 
imprimé et sans compte-rendu . 



THBATRE DR LA CITÉ 189 

20 meMÎdor (8 j aillai) : Feroinaxo XV, ou le$ Baron» 
allemandti opéra-vaudeville en i acte, par Georges 
Duval et J. Dabaytua. 

Plus que septuagéoaire, Ferdinand XV, baron de Fels- 
heîm, songe au mariage. Brandu, son confident, lai propose 
pour compagne Caroline, jeune personne de seize ans que 
■on père, le seigneur Edelberg, fiance malgré elle. Alais 
CreiU, servante de Caroline, parvient à plaire à Brandis 
qu'elle incite à rompre l'union projetée. Irrité de l'aifront 
qu'on lui fait, Edelberg veut venger en champ*c]o8 sa race 
oniragée. Ferdinand XV accepte Je défi, combat à la lance 
et vaine son adversaire. A la prière de Caroline, il lui par* 
donne et Brandis, pour tout accommoder, révèle qu'une 
inclination secrète a porté la jeune fille à refuser Ferdi- 
nand. Comme ce nouveau gendre est d'une antique noblesse, 
Edelberg l'accepte, tandis que Ferdinand épouse une vieille 
amie et que Brandis lai-même prend Greita pour femme. 

De la gatié et des couplets heureux distinguaient 
cet ouvrage bien joué par Dûment, Genest, Mairet et 
Julie Parîset. On convint toutefois que les auteurs 
eussent pu tirer meilleur parti du Baron de Fels^ 
heinif roman de Pigault-Lebrun, qui avait fourni 
leur sujet. — IVon imprimé. 



6 thermidor (a4 juillet) : Deux piais pour dm, ou le 

Mariage aax fnoalideê, comédie en i acte, mêlée de 
vaudevilles, par J.-B. Hapdé. 

Volsanges • • CG. TAunif. 

La Bombe Gbiost. 

Dorival Vausouat. 

Michaad • Dumout. 



192 THEATRE DE LA CITE 

ne se liyrer désormais qu'aux joies d'un amour par et 
durable. 

Tableau mouvant des mœurs parisienoes» cette 
pièce, sifflée par quelques spectateurs, plut au plus 
grand nombre par d'amusants détails. — Non 
imprimée. 



8 Tendémîaire (3o septembre) : Lis Deux Votaobubs, 
pa A beau mentir qui vient de loin^ comédie en 3 actes, 
en vers, par Armand Charlemagne. 

Mb« Doucet, propriétaire d'nn domaine à Gharenton» Tient 
renouveler le bail de ses terres dont son propre frère est le 
fermier. Ce frère a recueilli chez lui la jeune Cécile, sa 
nièce, orpheline de père et de mère. M»* Doucet. qui est 
veuve et fort riche, est sur le point de convoler avec un 
enrichi nommé Dufour, qui n'aime que ses biens. Sur ces 
entrefaites, le fermier fait part à sa sœur de l'arrivée pro- 
chaine d'Auguste, son fils, revenu d'un long voyage. 
M>** Doucet, prévenue contre ce jeune homme, lance à son 
adresse les sarcasmes les plus injurieux lorsqu'on annonce 
qu'un èarrosse très élégant vient d'arrêter à la porte de la 
ferme et qu'il en est descendu deux jeunes gens. A cette 
nouvelle, M"m Doucet se hAte d'aller faire toilette pour 
recevoir dignement les nouveaux venus. Ce sont Auguste et 
Beau val, son ami, qui ont rencontré un carrosse vide sur 
leur route et ont décidé le cocher à les conduire moyen- 
nant récompense. Beauval conçoit le projet de se donner 
pour le maître de la voiture, et conséquemment pour un 
homme plus qu'aisé. M"m Doucet, dupe de ce stratagème, 
accable d'amitié les deux jeunes gens. Beauval reconnatt 
dans Dufour un oncle qui l'a mis à la porte de ches lui ; il 
veut se venger en rompant le mariage que ce mauvais 
parent est sur le point de contracter. Dans ce but il fait 



THEATRE D£ LA CITB 193 

accroire à son oncle que U fortune de M^^ Doucet vient 
de lui être enlevée par une banqueroote, et à la veuve que 
les vaisseaux contenant tont ce qne possédait Dufour ont 
été incendiés. Au récit de ces désastres, les futurs époux 
rompent en feignant de se plaindre mutuellement. M"m Dou- 
cet, qui a déjà calculé la fortune de Beauval, dont chaque 
parole est un menson^, consent ensuite à accorder sa 
main au jeune homme qui s'est emparé de son esprit au 
point de lui faire donner sa ferme à Cécile, que va épouser 
Auguste, son neveu. Mais Beauval est enfin reconnu ; il 
avoue sa ruse, et M^e Doucet part furieuse d'avoir été 
jouée. 

De charmaDts détails^ une versification élégante, 
un dialogue gai, des situations comiques, valurent 
à cette comédie un succès flatteur. Elle ne fut pour- 
tant publiée que lors de son admission au répertoire 
de rOdéon sous ce titre : Les Voyageurs (7 janvier 
i8oo). 

Le lendemain de cette création (i^' octobre), la 
troupe de l'Odéon réintégra le Théâtre du Marais, 
laissant Tentière disposition de la salle de la Cité à 
l'association artistique dont désormais les jours 
étaient comptés. 

18 vendémiaire (10 octobre) : Les Mascarades, oa le 
Carnaval de Vamoar, comédie en i acte, par"*. — 
Non imprimée. 

21 vendémiaire (i3 octobre) : Le Noatyeau parvenu , 
comédie en i acte, par Guillemain (des Variétés Amu- 
santes). 

i«r brumaire (a3 octobre) : Lb Sérail, on la Fête du 

i3 



IM TBBATRB DE LA CITB 

Mo§ol^ pièce 6B 3 actes^ mêlée de pantomime^ chaats et 
danses» par J.-B. Hapdé et J. Dabaytua, musique de 
Leblanc, ballets de Laurent, décors de C. Mœnck. 

Si^skan GG. Tautot. 

Olimar BoicraERMfls. 

Paol Glossl. 

Adolphe Valooobt. 

Kaleb Domout. 

Chef d1néi«ns . . . Saint-Maatiic. 

Zolmire C*m Dbckoix. 

Zora Adblb Dumoughbl {déimt). 

Asem Julie Parisr. 

Visitant A^a, capitale da Mof^U deaz yojagem fran- 
çais, Paul et Adolphe, B*y éprennent de Zulmire et de Zora, 
saltanes enfermées dans le sérail de Sigiskan, souyerain dn 
pays. Ils renient délivrer, pour les condnire en France, les 
deux belles <{ne ce dessein enchante. Avec Taide d'Asem, 
jeune eunuque ga^né par leurs généreuses façons, les Fran- 
çais pénétrent déguisés dans le sérail pour combiner avec 
celles qu'ils aiment un projet de fuite qui doit s'exécuter 
au cours d*une grande fêle que Sigiskan veut donner pour 
célébrer la victoire remportée par fui sur Olimar, roi de 
Golconde. Mandés par le prince désireux de connaître tous 
les arts et tontes les industries, les Français exécutent sous 
ses yeux un divertissement, puis une pantomime, qu'ils 
terminent en s'enlevant dans deux ballons avec Zulmire et 
Zora. Fntieux de la mystification, Sigiskan jure d'en tirer 
vengeance, et s'attache à la poursuite des astucieux étran- 
gers. Asem, qui doit rejoindre k un endroit fixé ses amis, 
fuit en même temps qu'eux le sérail. Une tempête, par 
malheur, oblige les amants k descendre beaucoup plus tôt 
qu'ils ne le pensaient et à se réfugier dans une caverne 
affreuse. Ils n'en sortent que pour retomber au pouvoir de 
Sigiskan, qui les condamne tous à être précipités dans un 
torrent voisin. Ils périraient si Asem qui, en fuyant, a ren- 



THÉÂTRE DE LA CITB t9S 

coDlré Olimar^ enDemi mortel de Si|^t»kaii, ne lançait la roi 
de Golcoade eontre le Grand-Mogol. Les deaz monarqaea 
se battent ; Sigiskan, yaincu. Ta être taé par Olimar qaand 
Zalmire, Zora et Asem demaBdent et obtienaeat sa grâce. 
Peu touché de cette générosité Sigiskan s'évade et, Asem le 
suivant» yeut égorger Tenouque ; celui-ci le prévient, le 
frappe d*uo coup mortel, puis se jette dans le torrent d'où 
Paul bientôt le retire* Les troupes de Golconde prennent 
leur reyanche sur celles du Mogol ; Qlimar triomphant veut 
reconnaître rhérolsme d'Atem par de riches présents» mais 
l'eanuque les refuse : le bonheur des amis qu'il va suivre 
en Europe sera pour lui la meilleure récompense. 

Ce sujet sympathique, développé avec adreaae el 
brillamment mis en scène, méritait un succès qui ne 
lui fut point marchandé. 



26 brumaire (17 novembre) : La Froc aux ORTits, 
comédie en 1 acte, par Guillemain. 

Nulle intri^^ue^ aucune scène, pas une idée mar* 
quaote dans cet ouvrage qu'on ne siffla ni n'ap- 
plaudit. — Non imprimé. 

Avant qu'on donnât une nouvelle oeuvre, l'asso- 
ciation qui, depuis le printemps de 1797, exploitait 
le théâtre de la Cité fit place à une société constituée 
encore entre Lenoir, Saint-Edme et certains artistes. 
L'acte qui suit, et dont la Bibliothèque de la Ville 
de Paris possède une expédition, contient à cet égard 
des renseignements bons à transcrire. 

Entre aom somsipaés, Louis Perville, demeurant rue ikS 



196 THBATRE DB LA CITB 

l'Egalité, n* 6, au nom et comme fondé de pouvoirs aux 
eifeU do sieur Saint-Edme, ainsi qu'il le déclare, et les 
citoyens Guillaume-François Genest, Jean-Baptiste Tautin, 
Julio Pariset, Anne-Marie 8aint-Lys, Glaude-Nicolas-Etienne 
Delaporte, Louise- Constance Décrois, Adrien-Jacquea-lfarîe 
Valconrt, Jacques-Antoine Mussart dit Dumont, François* 
Ilartin Botcfaeresse, Joseph Saint-Martin, Pierre Barotiean, 
Attgustine Dupont yenve Pëlicier, Jean -Baptiste Mairet, Jean- 
Toussaint Gougibus, Hainault, tous artistes du théâtre de 
la Cité, d'autre part, est convenu ce qui suit : 

Articlb PMMiBa. ^~ Les artistes auront la jouissance de la 
salle, du théâtre, des décorations et des magasins seize 
mois, à commencer du vingt du courant, de la manière dont 
en jouit le citoyen Saint-Edme suivant le bail qu'il en a. Il 
sera fait état des magasins. 

AnT. s. — Les artistes acquitteront, k raison de cinq 
francÊ par représentation, les fournisseurs dont état sera 
fait et réduit pour cadrer au temps de la jouissance. 

AnT. 3. — Les ouvriers machinistes seront acquittés d'un 
mois par portions. 

Aat. 4* — U sara payé une somme de dixfrana par jour 
an citoyen Perville. 

Art. 5. — Il sera payé par jour trente^nq franc» au 
citoyen Boursault. 

Aht. 6. — Il sera payé au citoyen Lenoir le huitième des 
recettes, défalcation faite de rimp6t des indigents. 

Art. 7. — Ce qui est dû aux pompiers et à la garde sera 
acquitté le plus promptement possible. 

AnT. 8. — Les engagements de tonte classe, de la part de 
toutes personnes qui s'intéressent au présent traité, seront 
remis ou annulés au moment de la signature du présent. 

AuT. 9. -^ Dans le cas où, sans un motif légalement 
constaté, il y aurait suspension de spectacle pendant six 
jours, le citoyen Saint-Edme rentrera dans son entreprise de 
propriété sans indemnité, et le présent traité sera nul. Il 
sera cependant permis aux artistes preneurs de faire 



THBATRB DE LA CITE 197 

relâche pendant une décade, à l'époque de la fin de Tannée 
théâtrale. 

Les parties s'entendront sur le tableau des entrées sans 
cependant rien innover aux entrées de droit ni aux loges 
réseryées au citoyen Lenoir, Tune pour lui, une pour le 
citoyen BoursauU^ une pour le citoyen Hachet, et l'autre 
pour !e citoyen Delahaye^ telles qu'elles ont lieu à présent. 

Dans le cas où il y aurait retard de quinze jours de paie- 
ment des dix francs stipulés pour le citoyen Perrîlle, le 
présent sera résilié. 

Si, d'ici au dernier jour du présent traité, le citoyen 
Sainl-Edme reprenait en payant ce qui restera dû aux 
artistes d'arriéré actuel au i*** frimaire présent mois, il ne 
pourra le faire qu'en prenant la troupe entière comme elle 
se trouyera alors jusqu'à la clôture de l'année. 

Les artistes ne se chargent, sous aucun prétexte ni motif 
particulier, d'aucune dette ni paiement étran|^er aux condi- 
tions ci-dessus. 

Les décorations, habits, musique et autres objets existant 
par l'acquisition des artistes pendant leur jouissance leur 
seront remboursés sur mémoire, s'ils sont dépossédés par 
le citoyen Saint-Edme avant l'expiration de seize mois. 

A ce faire est intervenu le citoyen Samson-Nicolas Leooir, 
propriétaire du Théâtre, lequel, sans déroger à aucun de 
ses droits, consent l'exécution des présentes. 

Fait triple entre les parties A Paris, le 17 frimaire an VIII 
(8 décembre 1799). 

Approuvé l'écriture ci- dessus : 

Lemoir, L. Fervillb, Julie, Saint-Lts, SAiNr-MiRTi.N, Du- 
MOKT, Drlaportb, Decroix, Tautin, GsnssT, Barottbau, Dupomt 
yrt Pbliobr, Gougtbus (sic), Mairbt, Boichrrbsse, Valcourt. 

La nouvelle administration collective entra en 
exercice au jour dit. 



198 TBBATBB DB LA CITÉ 

20 frimaire (ii décembre) : Abicaicd db Joihvillb, 
pantomime en 3 actes, par J.-B. Hapdé. 

Armand de Joinville s'est emparé du trône après avoir 
fait massacrer les souverains, père et mère d'Eugénie. 
Gelle-ci, pour se soustraire au projet qu'il forme de 
l'épouser, cherche asile dans une forêt avec Adèle, sa fille, 
unique fruit de son mariage avec le chevalier Renaud. 
Armand, qui les fait activement chercher, les surprend 
tandis que Renaud est allé à la découverte et les emmène 
prisonnières dans son château. Ni les promesses les plus 
flatteuses ni les menaces les plus violentes ne peuvent 
émouvoir Euf^énie qu'on sépare de sa fille. L'amant d'Adèle 
et Renaud, qui successivement provoquent Joinville, sont 
vaincus par lui et chargés de fers. Mais un autre guerrier, 
frère d'Eugénie, fait escalader par ses troupes les remparts 
du château royal. Renaud, délivré^ cherche Armand de 
Joinville, l'attaque et le tue. Son épouse lui est rendue et 
Adèle s'unit avec celui qu'elle aime. 

Les situations principales de ce mimodrame 
avaient figuré déjà dans de précédents ouvrages ; 
on Tapplaudit donc faiblement et il ne fut pas 
publié. 



4 nivôse (26 décembre) : Le Petit Poacet, oa f Orphe- 
lin de la forêt y drame en 5 actes, par J.-G.-A. Cuvelier 
et J.-B. Hapdé (du Théâtre des Jeu nés -Artistes). 

Le jour de cette reprise, on raya de Taffiche les 
mots de Pantomime Nationale que vraiment rien 
ne justifiait, car, des instructives épopées promises 
en l'an VI^ aucune n'avait vu le jour, et, des héros 



THÉATRB BB LA CITÉ IW 

de Dotre histoire, un seul, Turenne, avait eu Thoo- 
neur d'une évocation. C'est donc le Théâtre de la 
C it é' Variéiéê qni représenta les pièces suivantes. 

i3 nivdse (3 janvier 1800) : Tristram Shandt, ou 
Bizarrerie et Bonhomie, comédie en 4 actes, par **'. 

Shaody esl sur le point d'avoir an fils. Cet éycnemcni 
amène chez lui son frère Tobie, capitaine d'artillerie» et le 
doctear Slopp, chirurgien-accoucheur. Sur les conseils de 
Shandy, Slopp adresse ses vœux à une jeune veuTe du 
voisinage, M** Wattmann, mais celle*ci a déjà donné son 
coeur et c'est Tobie dont les procédés généreux Tout fixée. 
Tout*à-coup on annonce le retour, de l'armée de Hongrie, 
du fils d'un intime ami de Tobie nommé Lefèvre. Il est 
jeune, beau, et a été élevé dans le même Tillage que 
M"« Wattmann. Que de titres pour l'aimer et être aimé 
d'elle 1 Un ancien sentiment se réveille en vain dans le 
cœur de la veuve, elle demeure fidèle à la promesse faite au 
capitaine. Shandy, qui est fâché que son frère aime une 
jeune femme, suppose un ordre de la cour qui le rappelle 
h l'armée. Tobie va partir lorsque Lefèvre lui vient con- 
fesser l'amour quMl ressent pour M*m Wattmann. Tobie 
pousse la générosité jusqu'à s'en rapporter au choix même 
de la veuve, mais un entretien qu'il surprend entre la belle 
et son jeune ami le détermine à céder la place. 

Malg^ré le talent déployé par la C^ Toussaint dans 
le rôle de M<°« Wattmann, l'histoire intéressa si peu 
que l'auteur crut devoir gcarder Tanonyme. — Non 
imprimée. 

i4 ventôse (5 mars) : Lrs Chevaux savants, oa les 
Arabes à Marseille^ pièce en 2 actes, à g'rand specta- 
cle, par J.-G.-A. Cavelier et J.-B. Hapdé. 



200 THBATRB DE LA CITÉ 

Le Gêoéral français. . GG. Gbicest 

Armand Gammaille St-Aubi5 (début). 

Saint-Léger .... Glozbl. 

Fermond Saiiit-Martiii. 

Un officier .... Martt {débai). 

Un renégat .... Dblaportk. 

Moabdin Franoomi pbr£. 

f Framconi fils. 

Arabes ) Bassin. 

( FORTUMB. 

Azéma Gom A. Dumouchbl. 

Une femme arabe . . LomsB Picard [débat), 

I>es Arabes experts en l'art de dresser les cheyaaz doivent 
donner aux Marseillais un échantillon de leur sayoir-faire. 
Au milieu de la troupe orientale qui les environne est 
Azéma, fille du chef Moabdin, dont la taille et les grâces 
captivent tous les regards. Sa figure est couverte d*un voile 
épais qu'elle a fait serment de n'ôter que pour un officier 
français à qui elle s*est fiancée en Egypte. Gela n'empêche 
pas Saint-Léger, fils cadet du général commandant de Mar- 
seille, de lui faire sa cour. Repoussé, il s'entend avec un 
renégat turc qui, pour deux cents louis, se charge de 
conduire la belle à bord du brigantin dont il est capitaine. 
Il l'enlève, en eifet, mais pour le compte du sultan qui fera 
d'elle une odalisque. Saint-Léger voit avec rage le fripon 
s'éloigner à tontes voiles ; par bonheur, un vaisseau fran- 
çais barre la route au brigantin et s'en empare à l'abor- 
dage. Un officier ramène alors Azéma à Moabdin et se jette 
dans les bras du général commandant ; c'est Armand, frère 
aîné de Saint Léger, qui pst de plus le fiancé d'Azéma. Le 
général ne peut rien refuser au fils qui s'est couvert de 
gloire auprès de Bonaparte, il le marie donc avec la jeune 
Arabe, et les compatriotes de cette dernière célèbrent son 
union par d'étonnants exercices. 

Comme on l'a vu dans la distribution, les Fran- 



TnÉATRB BB LA CITÉ 204 

coni prêtaient à ces tableaux romaoesques un con- 
cours exceptionnel ; les talents de leur cavalerie 
furent surtout appréciés et valurent aux doux arran- 
geurs un certain nombre de bonnes recettes. 



27 ventôse (18 mars) : Les Pâchburs, ou le Mariage 
par rasef vaudeville en i acte, par '**. — Non im- 
primé. 

i3 germinal (3 avril) : L'Enkant du mtstérb, oa les 
Amants da XV^ siècle, pantomime en 3 actes, par 
J.-B. Hapdé^ musique de Guèbanr, ballets de Blondîn, 
décors de Mœnk. 

Myrthit CG. Tautin. 

Léon G0U01BU8. 

Mongoldi Gammajllb. 

i«' écnyer Dominique. 

Le Bailli Saimt-Martih. 

Un geôlier Barotthau. 

Zilia 0>M A. Dumodghbl. 

Georgine Haimault. 

Emma BAAAé (début). 

Un fils est né des amours secrètes du troubadour Myrthil 
avec la pastourelle Zilia, fils qui a reçu le nom bizarre 
d'Emma. Zilia est une beauté dont Mongoldi, seigneur des 
environs d'Aiz, s'éprend violemment. Il la demande à sa 
mère Georgine, qui consent avec joie k l'avoir pour gendre ; 
mais, fidèle à son amant, la pastourelle refuse l'honneur 
qu'on vent lui faire en révélant à tous la naissance 
d'Emma. Furieux, Mongoldi sépare l'enfant de la mère et 
entraîne celle*ci dans son castel où il lui donne une fête 
brillante. Profitant de ta circonstance, Myrthil et son servi- 



202 THÉÂTRE DE LA CITE 

leur Léon péoètreot chez le sei§^aeur. Mongoldi reconud 
soD rival et lui fait offrir uoe coupe empoisoonèe ; Zilia 
sauve soD amant et s'enfuit avec lai. On la rattrape pour ia 
jeter dans une prison où elle devra finir ses jours; Myrtbil 
parvient auprès d'elle avec Emma, et tous deux liment ses 
fers dont ils chargent ensuite Mongotdi venu pour insulter 
sa victime. Nouvelle fuite des amants, qu'on reprend encore 
et qu'on enferme dans ane tourelle. Les partisaDs da trou- 
badour et ceux du seigneur es viennent aux mains. Mon* 
goldi, qui peut s'emparer d'Emma, le jette dans un fosse, 
met le feu k son château et se brûle la cervelle. Le château 
s'écrouJant laisse apercevoir Zilia enchaînée ; Myrthil la 
délivre et met entre ses bras Emna que Léon a sauvé. 
Tout le monde s'embrasse et bénil alors une journée déplo- 
rable pour le crime, fortunée pour l'amour. 

On retrouve daus cette pantomime les combinai- 
sons essentielles du g-enrc ; ayant maintes fois 
réussi, rien ne les empêchait d'obtenir encore un 
accueil favorable. 

L* Enfant du mystère devait être le dernier 
ouvrage donné par l'association fondée en décem- 
bre 1799 et qui n'utilisa que cinq des seize mois 
qu'on lui avait concédés. Elle fut remplacée par un 
acteur-auteur récemment entré au Théâtre de la 
Cité et qui, dés le lO floréal (6 mai), publia dans les 
feuilles parisiennes cet alléchant avis : 

Le citoyen Cammaille Saint*Aubin, directeur de ce théâtre, 
offrira au public, dans la première décade de prairial, des 
artistes dont la grande jeunesse invite à Tindulgence. Il 
rétablira tes Variétés, ta Pantomime, la Danse, et y joindra 
des Concerts et des Fêtes artistiques e-xécutés par les pre- 
miers artistes de la France. 



TUBATnE DK LA CITÉ 208 

Le 21 du même mois, une repréflentation de la 
Bergère de Salaces^ drame du Théâtre des Jeunes* 
Artistes, et de CEnfant du mystère était donnée 
dans des conditions si fâcheuses que l'imprésario 
protestait en ces termes, à la date du a3 : 

Le ciloyen Cammailte Saint Aubin prévient le public que 
la représentation d*avant-bier lui est absolument étrangère, 
qu'il n'a pris ni pu prendre aucune part aux événements 
désagréables qui ont eu lieu, et qu'il a pris tous les moyens 
qui sont en son pouvoir pour en garantir sa nouvelle 
entreprise. 

Le 3 prairial (28 mai), 00 jouait encore, à la Cité, 
Sétuos a Memphis, ou l'Initiation égyptienne dans 
les Pyramides^ drame muet avec apparitions, évo- 
cations et prestiges. On y voyait Sétlios, fasciné par 
les prêtres, jurant d'immoler sa maîtresse, puis 
violant ce serment et plongé par suite dans le 
Lieu de souffrances^ c'est-à-dire dans l'enfer. Aux 
tourments qu'il y endurait, succédaient les joies du 
Paradis et Çéthos, au son des harpes, épousait son 
amante. Etant l'auteur de cette fantomagie, Cam- 
maille ne pouvait prétendre qu'on l'eôt donnée à son 
insu ; mais, l'effet en aviint été piteux, il atténua ce 
désastre en prétendant qu'on ne devait qu'à la noir- 
ceur la plus atroce le désordre qui s'était produit. 
Des cordages coupés, des contrepoids arrêtés, des 
ouvriers intelligents remplacés par des gens ineptes, 
tout s'était coalisé contre une pièce dont 12 scènes 
sur 22 avaient seules été vues. 

Le 19 prairial (8 juin), la direction Cam maille 



204 THÉATRB DE LA GITB 

Saint-Aubin fut inaug^urée enfin par un spectacle 
composé d*un Discours douverlure^ prononcé par 
le citoyen Daubig'ny, de Diogène fabuliste^ comédie 
en I acte, en vers, par Dancourt (de TAmbiga- 
Comique), et d^une grande pièce pompeusement 
annoncée, sur laquelle on fondait les plus belles 
espérances. 



Les Chinois^ ou Amour et Nature^ pantomime dialo- 
guée en 3 actes, avec chants, danses, combats, etc., 
parCammaille Saint-Aubin (avec Ribié), musique de 
Baneux, ballets d'Aumer, décors d'Auguste. 

Zan^ti ce. Valcourt. 

Lucidor Bossirr {début). 

Anfrescar .... Gaxmaillb. 

Osman Daubiort. 

Balmack Gouoibus. 

Jénor HuRPT (début) . 

Liza Cn«sBARRB. 

Zoaida Tabraizb ainbb {début), 

Laosaè Laportb (ditnU), 

Sauvé d*uD graod péril par le Persan Lucidor, Zan^ti, 
empereur chinois, l'élève au rang^ de mandarin. Zan^ti a 
près de lui un Tartare nommé Aufrescar, en qui il mel 
toute sa confiance, mais celui-ci ambitionne le trône et la 
possession de l'esclave Zoaida qui, jusqnc'lè, a repoussé 
l'amour de l'empereur Aufrescar compte trouver un com- 
plice dans Lucidor ; il lui enjoint de disposer Zoaida à 
combler ses vœux, sous peine de voir périr ses deux enfants. 
Lucidor, qui consent à parler k Zoaida, retrouve en elle 
une épouse très chère qui lui fut enlevée; mais, à peine 
ont-ils pu s'embrasser, que les Tartares, conduits par 



THEATRE DB LA CITÉ 205 

Aufrescar, attaquent tes Chinois. Ils sont yaincus et Aufrescar 
est emprisonné jusqu'à l'heure d'un atroce supplice. D'autres 
Tartares, survenant, délivrent leur chef au pouvoir duquel 
retombent Lucidor et les siens. Le Persan va périr lorsque 
Zoaida s'arme d'un poignard et frappe elle-même l'exécu- 
teur. Finalement Zangti, qui a pu rallier ses troupes, taille 
en pièces les Tartares; Aufrescar meurt sur un bûcher, et 
l'empereur s'acquitte avec Lucidor en lui rendant son 
épouse. 

Fable attachante, brillamment montée, et qui Ht 
sensation. Tenant la promesse de l'affiche^ un Chi- 
nois arrivé depuis peu assistait, avec les premières 
autorités etl'état-major de Paris, à cette soirée d'ou- 
verture, au total heureuse. Nombre d'ouvra|(|fes^ 
repris ou créés, la suivirent. 

20 prairial (9 juin) : La Fausse correspondance, 
comédie en i acte, par Legros (de l'Ambigu). 

23 prairial (12 juin) : Les Sappléanis, comédie en 
I acte, par Legros (de TAmbigu). 

3o prairial (ig juin) : reprise, avec changements, du 
Moine, comédie en 5 actes, par Cammaille Saint-Aubin 
et Ribié (du Théâtre d'Emulation). 

8 messidor (27 juin) : La Bataille db Marknoo, ou la 
Conquête de l'Italie, fait historique en 1 acte, avec 
chants, combats et évolutions militaires, par *'*. 

Cette pièce, qui n'eut qu'une représentation, 
n'est racontée dans aucune feuille. — Non im" 
primée. 



306 THRATRB DE LA CITE 

9 messidor (aS join) : C'eii le diable^ om la Bohé- 
mienne^ drams en 5 actes, par J.-G.-A. Careiier (de 
rAmbigu}. 



i4 messidor (3 juillet) : Bientôt la paix, oit la Voiiore 
eaêsée, impromptu-vaudeville en i acte, par Hector 
Chaussier, Cammaille Saint-Aubin, Décour et Saint- 
Victor. 

L'accidcQt arrivé au Premier Consul, sur le pont 
de Montereau, fournit le fond de cette bluelte, écrite 
dans une nuit, et dont les couplets à la louang'e de 
Bonaparte faisaient à peu près tout le mérite. — 
Non imprimée. 



24 messidor (r3 juillet) : Lk Pmmibr ORENADim dk 
Franck, on Une joarnée de La Tour d^ Auvergne ^ fait 
historique en i acte, par Décour, Millingen et Mou- 
cheron. 

Revenaiil de l'armée, La Toar d'Auvergne descend chez 
un ami dont le fils, son unique soutien, est appelé aux 
fronlièrcs par la loi de ta conscription. Le jeune homme 
va s'arracher à son père, à son amaole, lorsq^ie le grena- 
dier, dans un mouvement généreux, s'offre à le remplacer 
cl part, béni par tous. 

On applaudit Bosset, intelligent et cbale«reux 
dans le rôle de La Tour d'Auvergne, mais la pièce 
resta manuscrite. 



THBATRK DE LA CITE 207 

3o messidor (19 juillet) : Le MARiAeE bn bnper, psn* 
tomime en 3 actes, par Hector Chaossier. 

Des marmures Dniversels firent tomber le rideau 
avant la fin de cette chose machinée à laquelle les 
critiques confessèrent n'avoir rien compris. — Non 
imprimée. 

Dans son numéro du 8 thermidor (27 juillet), le 
Courrier des Spectacles publia, contre le directeur 
de la Cité, une lettre signée Bosset, Steinbach, 
Clausse^ Jacquinet, Petit, et dans laquelle Cam- 
maille était nettement accusé de manquer à ses 
eng'ag'cments envers ses fournisseurs et ses artistes. 
Il répondit, le lendemain même, en ces termes inté- 
ressants : 

Voilà 49 joura qoe j'ai ouvert moo théâtre dans la saison 
la plus défavorable, j*ai joué 36 fois. L'enfagenient de 
chaque artiste porte qu*il sera payé chaque décadi, eu 
égard au nosabre des représentations, et qu'au bout de 
l'année seulement il recevra le complément de ses appoin-- 
tements fixes. Ceux qui ont des parts dans les bénéfices 
doivent se les distribuer chaque mois. J'ai rempli au-delà 
de la clause de l'engagement, soit écrit soit verbal. J'ai fait 
plus» j'ai payé une somme pour répétitions avant l'ouver- 
ture, chose qui ne se pratique jamais ; j'ai avancé à plu- 
sieurs ; enfin» dans une entreprise à Tivoli, j'ai employé 
le plus de monde possible et je les ai payés six fois plus 
que je m'y étais obligé par leur engagement qui, moyen- 
nant le quart en sus de leurs appointements, m'autorise à 
les conduire partout où je le jugerai nécessaire. Bas, pan- 
talons, bottes, souliers, chapeaux de ville, je leur ai tout 
donné ; ils les ont emportés et quelques-uns les ont vendus. 
La nourriture de la plupart, celle de leurs femmes, de leurs 



StO THBAnB DB L4 CITÉ 

i3 fnietidor {U aoàt) : Lt MiUnibr •énéiul, fûèce 
•oeddotiqué mêlée de Tà«dev111es es i acte, par ***. 

Le général Lecourbe fait une reconnaissance arec quel- 
ques of&ôiers. Un aleHBieroktrt qui il arrire l'iaWle à par- 
tager le repas de sa famille et, bientdt éckaaffé pa^ las 
fumées du vin, s'endort. Lecourbe profite de Tabsence des 
partnta du aaaaaiar pour le dèshabillef et lai Ailre fevétir 
ses Têtements. Des ofBciers toat dépoter le paysan endormi 
dans un Uillîs épais» Lécoarbé, etpldrant l< pajrs, est 
iaterrogé par aae patroaille enttaaile qal l'eaqalert du 
général français qu'an a m rôder daas lés énritiHis; il 
envoie vers le maanisr les soldats qni croient avoif fait 
ane rialia captare, mais qae Laooarbe tire bientôt d'erreur 
ca aaaooçaat la coaclasiaa d'aa araiistioe. 

Agpréablô pièce bioii interprétée par Bosset, Dau- 
yïgny (débiitant), Lejeune, Genest et la citoyeaae 
Hippôlyte ; demandé k la chute du rideau, Tauteor 
pourtant ne se fit pas connaftre. — Non imprimée, 

20 fructidor (7 septembre) : La Uén aaitecaBuz, comé- 
die en I acte, par Saini»Féiix (Mme Desveauz). 

Auguste est l'ami de Gérmenil, et ce dernier lui accorde 
toute sft confiance ; cependant» pour l'éprouver, il engage 
Cépbîse, son épouse^ à lui laisser entrevoir de l'amour ; 
elle y consent, quoique regardant cela comme une épreuve 
dangereuse. Germeuil, k l'approche de son ami, se cache 
dans un cabinet. L'entrevue d'Auguste avec Géphise a lieu ; 
mais Auguste, loin de répondre aux avances qu'on lui fait 
s'indigne et proteste que Germeuil sera instruit de la faute 
de sa femnte. 11 tient parole qoaad sOd ami sort de sa 
cachatts, mais, aux éolats de rife dés deat époaa, il voit 
avec plaisir que ce n'était qa'an jeo« 



raftATm DB LA CITB 2f 1 



PÀibld sujet, trftité m style mèdioere. -^ Non 
imprimé. 

ai fructidor (8 septembre) : Im Polie épreave, comé- 
die en i acte, par Mo£Fman (de TAmbigu). 

6 veodémiaire aa IX (a8 septembre) : La Most db 
Kl&bbr, on Ut Mœurs arienialei, pantomime en i acte, 
par —. 

Soliman aime Zoralda, fille de Mohammed. Ce deruîer ett 
rennemi jaré de Kléber et, malgré les aerrioes reçaa da 
général» il ne promet à Soliman la main de son amante 
qu'à la condition qtl4l immolé le goUferaenr de IVgf^te. 
Soliman rejette cet ordre, maia le féroce MohsnIBied rea- 
verse sa fille et menace de la poignarder si le jeune homme 
persiste dans son reftts. Bffrayé, Soliman prête sor l'Alooran 
le fatal serment qni bientôt s'ejcécnté. 

Montée avec précipitation et joQée sans ensemble, 
celte piéoe reçut un accueil peu flatteur. — Non 
imprimée. 



7 rendémîaire (29 septembre) : LUbvrbiisb aéoou- 
YBRtB, vaudeville en t acte, par Saint-Père. 

Bastien et Jacques possédaient un oncle qui, en mourant, 
fit deux lots de ses biens : d*un côté ses terres, de l'autre 
une chaumière avec l'obligation de prendre soin de La Va- 
leur, ancien compagnon d'armes du défunt. Jacques, guidé 
par le seul intérêt, choisit les terres, tandis que Bastien, 
dèsifedjc surtout de iâtisftiift aux dernières volontés de son 



212 * THBATRB DB LA GITE 

oocle, prend possessioa de la chaumière. Les deaz covsîiis 
aiment Lucette, fille de Malhnrine, mais la pauvreté de 
Bastien fait que Mathurine lui préfère son rival . Cepen- 
dant, dans le testament de l'oncle, existait une claose 
secrète qui ne devait être publiée qu'un an après le par- 
tage. Ce terme arrivé, le bailli assemble la famille et lit le 
codicile qui révèle que le défunt a caché so.ooo livres dans 
la cheminée de la chaumière, pour récompenser la généro- 
sité de celui qui s'est chargé de Lavaleur. Par suite Bastien 
épouse Lucette et Jacques, furieux, reçoit son congé. 

Dd au régisseur du théâtre, cet acte fut eu divers 
endroits applaudi, sans que personne l'éditât. 



II vendémiaire (3 octobre) : Cadighon, on U Riche 
aax cent écas, comédie en i acte, par *". 

Cadichon, commissionnaire, est sur le point d'épouser 
Jeannette, nièce du père Dupuis, lorsqu'il gagne à la loterie 
un lot de cent écus. Enflé d'orgueil, il dédaigne sa fiancée 
qui, les larmes aux yeux, s'en plaint à son oncle. Dupuis, 
pour punir Cadichon, imagine de le mystifier. Le pseudo- 
riche vient de toucher son argent et se demande où il pour- 
rait bien le cacher lorsque Jeannette, déguisée en homme, 
lui apprend que, derrière un peuplier qu'elle désigne, est 
un trou où l'argent qu'on dépose se double en peu de 
temps. Pour vérifier le fait, Cadichon cache une pièce de 
douze sols à laquelle Dupuis ajoute secrètement une pièce 
pareille. Enchanté, Cadichon enfouit dans la cachette ses 
cent écus que upuis enlève aussitôt. Désespoir du mau- 
vais riche à la découverte de ce vol, puis regrets des torts 
qu'il a eus envers ses amis On lui pardonne, et Dupuis le 
marie à Jeannette en lui rendant sa petite fortune. 

Sujet déjà traité au théâtre des Jeunes-Artistes ; 



TBÉATBB DB.LA CITB 213 

on irouyait, dans cette version nouvelle des scènes 
froides et des trivialités qui soulevèrent quelque 
opposition. — Non imprimée. 



20 vendémiaire (12 octobre) : Las Ionagbs, oa le* 
Savetiers, parodîe-vaudeviile de l'opéra des Horacee en 
I acte, par **'. 

La acèQe se passe à Issy. Les cordonniers ne vealent pas 
que les savetiers travaillent dans le neuf; une dispute 
s*élève à ce propos et, pour éviter l'eifusion du sang, chaque 
corporation choisit trois défenseurs. Les Ignaces défendront 
len cordonniers, les Coriaces les savetiers ; Babille, fille du 
vieille Ignace et amante d'un Coriace, jouera le rôle de 
Camille. Le combat a lieu ; le jeune Ignace, vainqueur, reste 
mettre du champ lorsque Babille arrive et, apprenant que 
son amant est immolé, veut se tuer d'un coup de tirepied ; 
mais Coriace lui-même arrête le coup fatal. Etonnement de 
Babille qui apprend avec plaisir que, de même qu'à TOpéra, 
un remplaçant s'est fait tuer pour Coriace qui devient alors 
son époux. 

Faite en huit heures par quatre auteurs qui gar- 
dèrent l'anonyme, cette parodie offrait de la g^tté, 
des intentions comiques et des couplets assez jolis. 
Elle était, selon Taffiche, ornée d'un « combat à six 
dans les formes ». — Non imprimée. 



28 vendémiaire (20 octobre) : Canârduc. ou les Amours 
du quai de la Volaille^ comédie du g^ros genre en 
2 actes, mêlée de chants et de danses (par Joseph 
Aude). 



»4 



TViATBIi BB LÀ QlTi 



Dtibtia 

EusUohe Ç^nwr4in . 
Cadet Ganardin . . 
Mite Peniinet . . . 
Godard . « ^ . . 

Goapart 

Un maittbaBd dt poulcti 
Ua »vsi«i^n . . . 
Un marchand de vin 
Melyal« Un charretier 
Mbm Ganardin. . . 
Nanette Dubois . . 
Maifdelon Groslaid . 
Ghfirlotte .... 



o n. GAlBIAlLIii» 
QsifVST, 

Luauxci {dUnU) . 
SAiRT-Pkiii {débtti). 
BioMon {début), 
RoLAMD {débui). 
Agvs. 

B4nQTT«AV. 

NiBPSi {débuf}. 
Sairt-Féux. 
G«» AiMxa {débui). 

MoirrcAssiif {eUbul). 
Ha»ault. 

HlPPOL^TB. 



Un court prologue en vers montre, discutant^ Dalbain, 
directenr do théâtre, et son associé MeWai. Celui-ci s'in- 
digne qi|*on ose mettre en sc^ne des personnages aussi 
YuIg^ir^S que Ganardin, mais son interlocuteur riposte 
qoe, pour pBj^r sei acteurs, il doit donner du nouveau. 
Réjouir sans blesser les mœurs est faire œuvre utile... 

La France, qui voit l'ordre établir son empire. 
Après un deuil si long a tant besoin de rire 1. . . 

Bt la pièaa oomnen^. «* Cadet, filg da Ten-reçors Ganur- 
din, doit épouser Charlotte» fille de Magdelon GrpsUid, 
marchande de volailles. C'est Magdelon, amie depuis trente 
ans de Canardio, qui a décidé cette union dont se chagrine 
Charlotte, éprise de Godard, charretier de Melon. Le motif 
déterminant de sa préférence est que Cadet vient d*étra fait 
inspecteur de ouit du quai de la Volaille. Les deux rivaux» 
que le hasard met en présence chez un marchand de vins, se 
gourment. Cadet a le dessous et va se plaindre à Magdelon 
qui, pour le venger, fixe la noce au lendemain même. Mais 
Ifanette, collègue de la maman Groslaid, lui communique 
une lettre de laquelle il résulte que Ganardin fils n'a sa 
place qoe poor one décade. Cela change les choses. A 



TMATAS BB L4 CITÉ 315 

rommsian àê la fli« 4« Gb«rlotU, «n Mujpar ré«ait tout !«• 
peffonsaif^t et Go4«r4 iftit à eelU qu'il ai«e U sorprite 
d'vii* mutiqua. Au 4«Merl, MagAcloo, furianM du omo- 
8<uige dont elle a été dopa» déclara prendre povr gendre 
la galant charretier. La commia dé«alé d'abard, aa reaaaiiit 
biant^t et prend philotopbiqnament part au faatin et aox 
dnoaea qui célèbrent la triompbe de aon rival, aar, dit^il : 

PoqrTu qu'on bpire et que l'on mange. 
Le reite m'est inférieur. 

Dea iaeidaoU comiques, des csrsctèras bien 
observés recommaDdaisBi ce Uibleaa qui, comme 
Tavait désiré l'imprésario du prologue, fit s'épa- 
nouir maintes fois les spectateurs. 



3o vendémiaire (aa octobre) : Ls Troubadour, o« 
r Enfant de rameur, pantomime en 3 actes, par J.-B. 
Hapdé, musique de Guéhaur, décors de Mœnk. 

C'était, à peu de chose prés, T Enfant du mystère^ 
représenté le 3 avril précédent. Sauf Lalitte succé- 
dant à Tautin et la citoyenne Julie remplaçant 
Adèle Dumouchel, l'interprétation avait été con- 
servée ; le succès ne se renouvela pas moins. 



4 brumaire (36 octobre) : La Romancb, opéra-vaude- 
ville ea i acte, par p. de Rouyemont. 

Bprie de Raaaiie, Dorval, jeune littérateur, imagine, pour 
lai découvrir son amour, d'ineérer daae un journal une 
romance où, ious le nom de Nathalie, il chante Rosalie 
alle-méme. €kile*ci lit le journal, trouva la pièce cbar- 



216 



THBATRB DB LÀ CITÉ 



mante, et ton père lai-méme l'en enthousiume au point 
qu'il déclare Tooloir de l'aateur poar ^ndre. Donral, avec 
l'aide d'Arlequin son ami, s'introduit auprèe de sa mat- 
tresse, mais il est bientôt contrarié par un rival, Roger, 
présomptueux ignorant, qui se donne pour l'aoleur des 
couplets dans l'espoir d'arancer son mariage. Dorral, 
d'abord embarrassé, déclare à son tour avoir fait la romance 
et, à l'appui de cette assertion, présente le reçu du journa- 
liste. Roger déconcerté prend la fuite, et le poète devient 
époi 



LejetiDe faisait Roger et Thibouville (débutaot) 
Arlequin dans cette bluette, applaudie mais non 
publiée. 



4 brumaire ; LoaUe^ comédie en i acte, par Cam- 
maille Saint Aubin (de l^Ambigu). 



i3 brumaire (4 novembre) : Les Fous hollandais, ou 
r Amour aax Petitea-MaisonM^ comédie en a actes, par 
Bi§^on et Claparède. 

Manzop GG. Liibuiib. 

Duramberg • Gbiobt. 

Gersan Saiht-Pbuz. 

Sottelof MausouuT. 

I*' fou Gammaillb. 

Un poète . . . \ f Bioiroif. 

Un marin . . . r . \ Saint-Martin. 

Un chevalier . • i * * / Tmnouvn.LB. 

Un musicien . . ) \ Bauottbau. 

Camille €■•• Movrciasor. 

Une plaideuse folle . . . . YAimai {début). 



11 est d'usage à Amsterdam que, pendant la fête du pays. 



TBBATBB DB LA etfà 217 

les Petites>Maifoni soient ourertei aax curieaz et que les 
foas joDÎiieni d'ane entière liberté. Attendri par Tor du 
français Gersan, le gardien Bftansop autorise eelui«cl à 
venir tous les soirs soupirer dans le jardin sur lequel 
donnent les croisées de certaine Camille dont il est amou- 
reux. Camille, fille de Duramberg, est promise par son père 
an riche mais ridicule Sottelof. Duramberg et Sottelof sont 
parmi les badauds qui accourent visiter les fous. Profitant 
de leur absence, Camille se rend dans le jardin pour ren- 
contrer Gersan. Manzop, par complaisance, les habille 
comme ses pensionnaires. Déguisés ainsi, ils intriguent le 
père et le prétendu qu'à leur exemple les aliénés accablent 
de lazcis. Leur succès néanmoins resterait douteux si un 
poète fou ne prêchait Duramberg avec tant de raison qu'il 
l'attendrit et le décide à consentir à l'union des amants. 
Snr quoi, ftiisant fortune contre bon cœur, Sottelof renonce 
aa dédit qu'il pourrait exiger. 

Pièce originale et gaie. Le premier soir, les 
auteurs ajant été demandés, Bignon, qui avait joué 
avec talent le rôle du rimeur insensé, parut pour 
improviser ce couplet senti : 

Citoyens, à si bon marché 

Ma muse a pu vous plaire, 
Pour un luth discord mal touché 

Quel précieux salaire t 
Moins honoré de mes succès 

Que de votre indulgence, 
Daignez mesurer vos bienfaits 

A ma reconnaissance ! 



26 brumaire (17 novembre) : L'Elève db la maturk, 
ou le Noaoeaa peaple, pantomime en 3 actes, par Cam- 
maille Saint*Aubin, ballets de Blondin. 



211 Tsi^nB •■ Là eiTi 



A«a»s GO. 

Bvogare LAVftn. 

Zftmore Googibor ao». 

Oimaa SAnr^-llAitTnv. 

Patriarche persan . . . BAaorraAV. 

Aaaka Aeaa. 

LotUora ai combattaots . Ninva» Rolavd, Aoik. 

Oséima G^m MomcAaaia. 

Ina Joua PABiavr. 

Dély Paiite HiLAms (dékmi). 



Daos «n paya ooo d^9ii^4» 104» babiU par des Arabea 
et 4ei Pe^aiif, U trdne viu)«iit 4oit «pp^rteair au pUs 
dif n». Les AnU^et pnt pour <uiii4i<i»t 9TOV«rf« qai rapii- 
aante U Gaerre, la Victoire el rimmortulité ; les Persan» 
Amazis, passionné pour la Paîjç, las Artf et l'Abondance. 
Evoffare, dévoré d*ambition, estime qae le sceptre doit loi 
appartenir et propose d'avance à la jeune Arabe Irze de 
partag^er sa puissance. Irza, qui aime le Persan Zamore, est 
plus elFrayée qu'attendrie par l'oiRre qu'on lui fait et qu'elle 
repousse. Les patriarches bientét s'assemblent pour peser 
les droits des candidats; c'est Amasîs qu'ils ckoisisaapt 
au grand dépit d'Evof^are qui, rassemblant une armée for- 
midable, attaque lea partisans du nouveau roi, et lea met 
en déroute. Ama^a va être iué quand Irsa lui sauve la vie 
en promettant d'Aire è Bvofara. Gelni'Ksi oondoHau patriar- 
che Osman Amazis et a^ fen^qie Qaéime» dont le moine 
s'éprend. II avoue cet ^moi^r et, rc^pouM^ p«r Oiéime, veut 
se ven^r sur son mari. Ir^e ^nuve encore ^muzïs en récla- 
mant le droit de le faire périr elle-même. Evog^are cepen- 
dant est forcé de partir en guerre contre des rebelles; Irza, 
que la présence d'Osman gène, l'oblige à marcher à la tête 
de l'armée qu'il se contentait de bénir. Restée seule avec la 
famille d'Amazis, elle ae dispose à lui rendre la liberté. Le 
nègre Aaaka, surprenant aon dessein, vent y mettre obsta- 
cle, mais sea effèrts sont vaina et les ffarsans a*enfnieni. Ils 
rencontrent, par bonhenr, un détacbaaMnt ami qui nMt 



TUATKB BB LA CIT* 219 

Ai|iMi9 à •• tétt t ntUqiie lu àrêkm 00Q4aiU par Vro- 
g»re rercno. Ao plat fort 4a combat OsmaB, ezpçrt en Tart 
magique, fait exploser on Yolcan qui engloutit toas les 
personntget. Mais bientôt les naages courrant le théâtre se 
dissipent, laissant Toir an palais délidenz an fond duqael 
s'élère le tenpla dn bonheur. Amazis, Oséime, leur ftlle 
Dély» Irsa et Zamore sont réunis an milieu des deaz peuples 
qui les acclament — et la toile tombe. 

Rien, dans ces événements quelconques, ne justi- 
fildt le titre ambitieux de l'ouvrage ; sans garder 
rancune à Tauteur-directeur, le public paja de bra- 
vos les efforts faits pour lui plaire. 



10 frimaire (i«r décembre) : Mouftas mloux, comédie 
en I acte, par Dumersan. — yon imprimée et sans 
analyse. 

i4 nivôse (4 janvier i9oi) : La Pptit oaATomo, ou Une 
Création pour rire^ vaudeville en i ^cte, par Georges 
Duval et Bizet. «- Non imprimé. 

On exécute un petit oratorio français en société. Un jeune 
homme j remplit le réle d'Adam, son amante celui d*BTe 
et son rirai celui de l'Etemel. Ce dernier crée, unit et bénit 
les deux nonveaa^ étrep qui ont eu l'adresse de lui faire 
signer leur contrat de mariage. 

Demi-réussite. — Non imprimé. 



lê aivèse (6 jaavief) : Moneieur de Peareeau^eie^ 
comédie en 3 ae^aa, par Mallèra^du Théâtre-Français). 



220 TBBATftB DE LA GITB 

Peu satisfait d'une campagne au cours de laquelle 
il sVtait sig'Dalé surtout par des auuoaces fastueuses 
et meosoDgères, Cam maille Saînt-Aubia se retira, 
le mois suivant, pour faire place à une direction 
composée de Ribié etFerville. Ce dernier, comme 
nous l'avons vu dans un précédent document, était 
fondé de pouvoirs de Saint-Edme; quant à Ribié, 
tjpe complet de Tancien bohème dramatique, il 
allait depuis vingt-cin<[ ans de théâtre en théâtre, 
jouant, écrivant, dirigeant tour à tour, et d'ordi- 
naire avec un médiocre succès. 

L'administration nouvelle, qui avait adopté le 
nom de Théâtre de la Citéy débuta, le i4 pluviôse 
an UC (3 février 1801), par trois ouvrages : 

La Lbvkr du iudbau, prologue-vaudeville en i acte, 
par*'* ; Europe y pantomime héroïque en 3 actes, par *** 
(de la Galté) ; et La Comédie seuu comédie, i acte, par 
Ribié (du Théâtre Louvoîs). 

Quelques idées originales plurent dans la pre- 
mière de ces pièces où, par une innovation peu 
goûtée, les directeurs figuraient sous leurs propres 
noms. L'Enlèvement dt Europe, jadis farce bouf- 
fonne, avait été remonté dans le genre noble ; il dut 
sa réussite au jeu des machines, à la fraîcheur de 
danses exécutées par des enfants, et à la beauté des 
décorations. Quant à la Comédie sans comédie ou 
Ribié jouait cinq rôles, elle offrait à cet acteur le 
plus joli cadre pour exercer ses talents. 



THBATRB DE LA CITE 22t 

Plusieurs reprises suivirent encore qui mon- 
trèrent ce mâme Ribié dans des rôles qui lui avaient, 
sur d'autres scènes, valu des bravos plus ou moins 
flatteurs. 



i6 pluviôse (5 février) : Boni/ace Pointu et sa/amilley 
comédie en i acte, par Guillemaio (des Variétés Amu- 
santes). 

i6 pluviôse : Le Mariage du capucin, comédie en 
3 actes, par Pell«tier-VolmeraD|Bfes (du Théâtre Lou- 
vois). 

i6 pluviôse : La Résolution inutile^ comédie en 
I acte, par Patrat (de la Ck>médie-Ita tienne). 

22 pluviôse (il février) : Geneviève de Bradant, mélo- 
drame en 3 actes, par Ribié (de la Gatté). 

24 pluviôse (i3 février) : Le Franc marin, comédie en 
I acte, par Dorvîg>ny (de la Gatté). 

34 pluviôse : Le Sabotier, comédie en i acte, par 
Landrin (de la Gatté). 



Puis des nouveautés alternèrent avec les redites. 

2Ô pluviôse (i5 février) : Le Jeune Russe, on la Paix y 
comédie en i acte, par ***. 

Bazile, père de Colette, a reçu chez lui un jeune Russe 
qui se prend à aimer sa fille et en est payé de retour. 
Baztle, mis au courant de la situation, promet d'unir les 
amoureux dès que la paix sera faite entre la France et la 
Russie. Le canon ne tarde pas à proclamer cette bonne 
nouvelle, et le mariage projeté se célèbre. 



222 TWkàTBM DB Uk CITB 

Parmi let coupleU ea l'honneur du Premier 
Contai, chanlés à la fin de cette comèdiei il faut en 
signaler un exprimant le déair que iee descendants 
du héros se multipliassent jusqu'à ce qu'on pAt 
prendre la lune avec les dents. — Non imprimé. 

27 plavidse (lO février} : La Pftta ghéolb, direnisse- 
ment en i acte, par *". — Non imprimé. 

28 pluTiôse (17 février) : La Boiteuse, comédie en 
t acte, par Landrin (de la QàMé). 

3 ventôse (2a février) ! VsKOKANcft rouR Vknoieanck, oa 
le Cadi de Sniffrnt, comédie en S actes, par Serviéres et 
Goupart. 

Le cadi de Smyrne, vieaz et laid» aime une belie fille 
qui lui préfère un jeune amant. Celui-ci, sous les habits 
d'un simple négociant, est un prince qui cache son nom 
même à sa maîtresse. Poar se veoger du refoa qu'elle lai a 
fait, le cadi persuade à la jeune persoDue de donner sa 
main au négociant dont il ne soupçonne pas la haute nais- 
sance. Gela fait, la nouvelle épousée se déguise et yient 
trouver le cadi, aux yeux de qui elle se fait passer pour la 
sœur de son tailleur, chassée par lui sous prétexte qu'elle 
n*a ni beauté ni esprit. Le barbon s'enthousiasme et la 
veut pour femme» mais la véritable scaur du tailleur prend 
sa place et profite ainsi de la yengeance de l'épouse du 
prince. 

Agréable historiette assez bien accueillie mais 
non éditée. 



8 ventôse (27 février) : Le Réveil du cAoréonaicr, 



TVÉATBB DB LA CITB SI23 

comédie ea 3 actes, par Bouseemard de SovbrvriUe (de 
U Galté). 

10 ventdse (i«r mars) : V Amour et la Forianê, pttik'- 
tomime dialog^ée en i acte, par *** (de la Gatté). 

11 tentôie (a fluara) : Le Soldai par amoar, ou le 
Bàeherùn allemand, pantomime en 3 tableau», paf 
Garnie!* (réédition de r Enrôlement deè bûcherons, repré- 
senté à la Galté le 3 mai 1781). 

Il ventôse : Zing^ZinÇf oa le Ménage du savetier, 
parade en 1 acte* par De Beaunoir (de la Gatté). 

1 1 ventôse : La Réooncilution, ou C Aimable enfant, 
comédie-vaudeville en i acte, par '". ~ Non imprimée. 



18 ventôse (9 mars) : L'Ile nu bonhbob, suite de Misan- 
thropie et Repentir^ comédie an 1 acte, par Patrat. 

Meinsn et Balalie vivent an sein de la félicité tandis qae 
sotts leurs yeuK grandissent leurs enfants. Le major Horsk 
est veau rejoindre son ami. Le joar de la fêté de Meibau, 
celnî-ei croit s'spéreevoir i{ue son époaie est encore Irodblée 
par le souvenir de fentes qa'elle a pourtant bien expiées. 
Il voudrait trouver un moyen de ee pâs paraître avoir sur 
elle la supériorité de la vertu, et il profite de la découverte 
qu'il fkit des relations intimes de Rosette, sa suivante, avec 
son domestique Frederick. Il ne pardonnera k la jeune fille 
qui se confesse à lui que si, en allant faire le même aven 
& sa maîtresse, elle le nomme, lui, comme son séducteur. 
Eulalie, à ce réeit, se désole : son époux ne peut résister à 
ses larmes et va s'acenser de mensonge lorsque Frederick 
et Rosette viennent tout découvrir. 

Traduit de Kotzebue, cet acte D*eut qu*aa succès 
modeste et resta manuscrit. 



224 THBATMB DB LA GÎTÉ 

20 ventôse (ii mars) : Korolt, extravagance en 
3 actes, par Plancher- Valcour et D*** (Destival, avec 
Ribié). 

Après avoir fait cent métiers et de nombreux voyages, 
Kokoly ft'esi établi savetier dans la capitale de la Chine. Il 
est pauvre, car, ayant très bon cœor, il donne volontiers 
aux malheureux Tarji^nt qu'il pourrait épargner. On publie 
un jour, à son de trompe, que le chien favori de Timpéra- 
trice est à toute extrémité et que mille sequins sont offerts 
à qui le guérira. Kokoly a servi chez un médecin et en a 
rapporté le secret de divers remèdes; décidé à tenter 
l'aventure, il endosse un habit propre et se rend au palais 
impérial dont un officier lui facilite l'entrée. La poudre 
qu'il met dans des confitures guérit par miracle le précieux 
épagneul. L'impératrice, enchantée, trouve que mille sequins 
sont insuffisants pour récompenser un tel service et, malgré 
les protestations du savetier, elle le nomme général en chef 
de son armée Cette armée assiège Gapra ; fort embarrassé 
pour donner les ordres qu'on sollicite de lui, Kokoly laisse 
aller les choses au hasard et ses soldats prennent d'assant 
la ville. On lui amène les vaincus pour qu'il les fasse 
passer au fil de l'épée, mais le brave homme s'indigne et 
commande qu'on embrasse tous ces hommes désarmés. 
L'impératrice, de plus en plus charmée, félicite publique- 
ment Kokoly. qui rejette sur d'autres le mérite de la victoire 
avec uoe pudeur qu'on prend pour de la modestie. Soudain 
une dame d'honneur accourt annoncer que l'angora de la 
princesse expire dans des douleurs affreuses. — « SeC'Ourez 
mon chat », dit l'impératrice au vainqueur de Capra ; 
celui-ci se dérobe, alléguant qu'il ne peut ravaler sa 
dignité de général, sur quoi la souveraine le chasse, ordon- 
nant qu'il rentre dans le néant d'oii elle l'a fait sortir. Par 
bonheur, les habitants de Capra viennent remercier celui 
qui leur a donné la vie ; l'impératrice, qui les reçoit, se 
repent d'avoir puni l'auteur d'un aussi beau trait et fait 
courir après Kokoly pour le réintégrer dans son emploi. Le 



THÉATIIB DB LA CnÉ 225 

■ATetier, philotoplie, dAelare alon Touloir retourner à m 
boutique» car, ai ton oaur Ta bien f aidé, il ne poaeède 
aucune dea vertue qui caractériaent iea réri tablée béroe ; il 
part donc, au regret dea Caprariena qui le Tondraient com- 
bler dliooneura et de ricbeaaea. 

Ribié jouait le principal rôle de cette pièce pr6« 
Haut rhumanité comme la première des vertus, et 
qui contient d'ailleurs des scènes originales semées 
de mots amusants. Malgré le succès qu'elle obtint, 
on ne Fimprima qu'un an plus tard, lors d'une 
reprise qui sera signalée. 



3o ventôse (ai mars) : Arlequin protégé par lafor^ 
tmnef comédie en i acte, par Armand Croizette (de la 
Gatté). 



i4 germinal (4 avril) : L'Hommb vbrt, ou leg Epreuves 
de rAmoar^ pantomime en 3 actes, par Ribié, précédée 
d*un prologue en vers, par René Périn. 

L'Homme vert .... CG. Latitti. 

Dillion TniHAED {début), 

Irza O» RiBiB. 

Le prologue se joue dans le foyer public. L'auteur de la 
pièce nouTelle se déaole en pensant aux défauts qu'il n'a 
pu éviter lorsqu'un spectateur, entré par basard, fait ayec 
amertume la critique du genre spécial au théAtre de la 
Cité, auquel il dit préférer de beaucoup le vieux répertoire. 
— « Quand on plait^ on a toujours raison ». riposte l'écri- 
vain, qui fait l'éloge de la pantomime, fille de l'entbou- 
aiaame, souvent du génie, et finit par réclamer l'indul- 

46 



226 TBBATRB DB LA CITÉ 

gence de son interloculevr po«r roiiTrafe qui convence 
alors. — On célèbre, daos an jardin délioieax, le mariage 
de Dillion, prince égyptien, arec la belle Iraa. Trois fées 
bienfaisantes viennent par leurs dons d'ajonter à la féliâlè 
des époux quand un coup de tonnerre retentit et raoaune 
vert, génie cruel autant que puissant, apparatt sur un char 
de feu. Il examine toutes les beautés présentes et arrête soa 
choix sur Irza que, malgré les efforts de Dillion, il entraîne 
avec lui dans la terre entr'ouverte. Impuissantes à lutter 
contre l'Homme vert, les fées brisent arec dépit leurs 
baguettes ; mais, d'un arbre voisin, sort TAmonr qvi se 
déclare le protecteur de Dillion et Tenlève dans les airs. 
Déguisé par les soins de l'Amour en musicien aveugle, 
Dillion se présente en sa compagnie à l'Homme vert qui, 
pour distraire Irza, autorise l'infirme à pénétrer dans la 
tour où gémit la belle ; Dillion en profite pour conduire 
Irza à l'Amour, qui prend dans son char les amants et les 
entraîne loin du séjour de leur persécuteur. L'Homme vert 
se met à la recherche des fugitifs qui retombent bientôt en 
son pouvoir ; il les charge de chatnes que l'Amour vient 
encore briser. Mais le mauvais génie prend sa revanche en 
précipitant dans les enfers Dillion et celle qn*il aime. Il va 
les faire périr dans les tourments lorsque l'Amoor, content 
des épreuves qu'il a fait subir aux jeunes gens, détruit la 
puissance de l'Homme vert, puis, accompagné des fées bien- 
faisantes, unit ses protégés, assurés désormais d'un inalté- 
rable bonheur. 

U Homme vert n'accomplissait là que les exploits 
attribués déjà à des génies de couleurs variées. 
L'absence d'originalité ne nuisit point à Touvrage, 
monté avec un luxe intelligent, et qui resta loag^ 
temps sur Taffichc. 

19 germinal (9 avril) : Le Pbintrb bn mifiATimBy 
vaudeville en i acte, par Bixet et Devaux. 



THÉATIIB DB LA CITE 227 

Un eomééietk et aa peistre disculeni sur leur» arU, et 
le comédien, pour prooTcr U prééminence du sien, peraft 
succeMÎTement, sane être reconnu, en valet, en père, en 
fortde la halle, en poète, en musicien, en niais, en ivrogne, 
et enfin tons sea propres habits. 

Cadre peu piquant ; on en demanda les auteurs, 
mais des sifflets saluèrent leup apparition et leur 
pièce ne fut pas imprimée. 



a7 germinal (17 ayril) : Foaioso a BouaoBS, oa P Amant 
Jancunbaief comédie-vaudeville en i acte, par P.-J.-A. 
Bonel et P. Villiers. 

Robert GG. Bossar. 

Sainville Thbkaiid. 

Germain DamasiiB ((^^teQ. 

Plorelle G"« Rnii. 

Enchanté d'avoir décidé Porioso, célèbre acrobate pari- 
sien, à Tenir donner quelques représentations au théâtre de 
Bourges et erojant par là sa fortune assurée, Robert, direc- 
teur de spectacle, décide de marier sa fill^ Plorelle à 
Sublimé, flls d'nn apothicaire. Plorelle est aimée de Sain- 
ville, brillant militaire, qui a pour valet un spirituel garçon 
nommé Germain. Ce dernier imagine de faire passer Sain- 
ville pour Porioao et de se donner, lui, pour Mustapha, 
ami du funambule. Il vent, par ce moyen, marier les 
amants avant Tarritée de Sublimé qu'on n'attend que dix 
jours plus tard. La chose prend, et Robert presse les deux 
artistes de débuter sur son théâtre. Sainville et Germain 
cherchent vainement le moyen d'éviter cette épreuve, lors- 
qu'en parcourant les gazettes Robert y trouve ia nouvelle 
d'une indisposition de Porioso, qui lui-même l'avise que ce 
malaise retardera d'une qninxaine son voyage à Bourges. 
Un moment vexé d'avoir fait un rôle de Cassandrç, Robert 



228 THBATRB DE LA CITÉ 

se calme en «pprenaot qae Germain est l'autear de la mse : 
les amoureax seront unis quand le vrai Porioso tiendra st 
promesse. 

Âmusaote donnée et jolis couplets ; le toat fut 
avec raison applaudi. 

22 floréal (i2 mai) : La Vagcinb, folie-vaudcTtUe en 
1 acte, par Moreau, Ponet et T*** (DumersaD), 

Verrtlle OC. QmjMOBm {débmi). 

Sans-<}Qartier . . • . DmuMHa. 

Anicet Bbyilu (<<dte/). 

MM Denrieuz .... Cm* Baod {dé^). 

Clémence Moutcassiu. 

M«« Denrieiuc joiyt à mille qualités la manie d'adopter 
tontes les inrenUons nouvelles. Pour suivre la mode, die 
prétend donc que sa nièce Clémence soit vaccinée. Clé- 
mence, qui craint Topera tion, demande secoura à l'officier 
Verville qu'elle aime. Sans-Quartier, musicien dans le 
rég^iment de Verville, offre aussitôt aux amants ses services 
qu'on agrée. Vêtu cd petit-mattre, il se présente à M"» Der- 
vieux sous le nom du docteur Vaccini et lui affirme que, 
lorsqu'il s'agit d'un sujet féminin, le germe nécessaire doit 
être fourni par un jeune homme. C'est Verville qu'il pré- 
sente à cet effet. Sous un prétexte, le faux docteur entraîne 
ensuite Clémence au jardin et un valet gagné vient annoncer 
qu'il a enlevé la jeune fille. Verville promet de ratroaver 
la belle, ce qu'il fait aisément, et sollicite sa main. 
M«« Dervienx l'agrée, en reprochant aux amonraux de 
n'avoir pas eu plus de confiance en elle. Quant à la vaccine, 
elle attendra quelque temps encore pour apprécier cette 
découverte. 

Sujet assez drôle, traité habilement : demi- 
succès. 



TBÉÀTIŒ DE LA CITÉ 229 

a4 floréal U^ mai) : Ln CabaIsis, pièce en 3 acleBj 
par Gammaille Saint- Aubin. 

Veli. jeane anglais léparé de sa femme que des pirates 
lui ont enleTée« est accoeilli avec amitié par Korota, chef 
des Caraïbes. Gelai-ci» Tainqoear des Espagnols, a fait la 
paix arec leur général, Uon Zaphar, et les deux peuples 
virent dans la plas complète union. Dans le palais de 
Koruta est une étrangère nommée Werther dont la beauté 
l'a frappé, mais, tendre et respectueux amant, il attend que 
Werther consente à couronner sa flamme. Brûlant du même 
amour, I>on Zaphar surprend le secret de son rival et 
médite aussitôt de loi ravir sa conquête. Après une fête 
en rhonaenr de Thospitalité donnée par Korutz à Veli et à 
deux jeunes enfants qu'il a sauvés sans les connaître, le 
chef des Caraïbes le charge de voir l'étrangère, qui pleure 
la perte d'un époux comme lui pleure celle de sa femme, 
car il se flatte qu'en obtenant la conflance de l'inconnue 
par la conformité de leurs malheurs Veli pourra la déter- 
miner à épouser celui qui Taime. Suivi des deux enfants, 
l'Anglais se rend au palais où Don Zaphar Ta précédé avec 
une troupe armée. Là cet homme cruel lui déclare que, 
loin de favoriser l'amour de Korutz il doit, sous peine de 
la vie, ne parler à Werther que de lui, Don Zaphar. Fidèle 
à l'honneur, Veli s'y refuse, mais il entend soudain la voix 
de l'inconnue que les enfants appellent leur mère et, recon- 
naissant ainsi son épouse, il consent à faire ce qu'on exige 
de lut. Don Zaphar écoute leur conversation; furieux, il 
fait enlever les deux enfants et garder à vue leurs parents. 
Un vieil officier espagnol procure à ces derniers des habits 
au moyen desquels ils s'échappent, pour aller se jeter aux 
pieds de Korutz en demandant vengeance. Le Caraïbe et ses 
soldats marchent sur les Espagnols, mais Don Zaphar se 
réfugie sur une tour do haut de laquelle il va précipiter les 
enfants lorsque, d'un coup de carabine, Veli lui donne la 
mort. 

Lafitte, Defresoe, Périn (débutant) et la citoyenne 



230 THBA.TBB DB LA G1T< 

Ribié jouaient avec talent cet ouvrage, dMnvention 
contestable et qu'on n'imprima point. 



12 prairial (i^ juin) : Lis Dupes, oa les Aoeniura 
de Neailitfy comédie-folie en a actes, par ***. 

Un jeune officier, se voyant sur le point de perdre 8«n 
annante que le père reat marier à nne espèce d'imbécile 
enrichi, parvient, en se déf^nisant ainsi que aoa ralei, à 
prèrenir ce père contre le prétendu qu'il représente comme 
accablé de dettes et engagé avec une autre femme. Le bon- 
homme crédule rompt les pourparlers, mais il y a un dédit 
de I 000 francs qu'il s'agit de' ne point perdre. Dans ce but, 
le valet s'habille en capitaine et, sous prétexte de venger 
une sœur compromise, propose un duel au rival qui recule 
et préfère restituer l'écrit. L'offtcier alors se présente et 
obtient celle qu'il aime. 

Interprétées par Beville, Richouelle (débutant), 
Dufresne, Genest, les citoyennes Ferville et Mont- 
cassin, ces aventures peu originales plurent à 
moitié. L'auteur, non proclamé, garda naturelle- 
ment son œuvre en portefeuille; 



17 prairial (6 juin) : LeChbvauer noir, oa leDéooae» 
ment de Vamiliéy drame en 3 actes, mêlé de panto* 
mimes, chants et combats, parJ.-G.-A. Guvelier. 

Alamar GC. Pâain. 

Don Salvador .... LArim. 

Picaronné Rinii. 

Pedro PoMPii. 

Un paysan Duiaud (dUnU), 



TMÉAVAB Wm LA, CVïïi 231 

Ud chef des gardas . . Sàimt-Maatuc. 

Hoanies d'araiM . . . DuMouono^, Martt. 

AlmaDiiiM ..... O» Ribib. 
Dosa Hemoaa .... HàimAwt, 

Roaa AoATu {débtii), 

Slép)iana MoirroAinir. 

La acène se passe dans le royaama de Grenade, rers le 
milieu du seizième siècle. Après avoir frappé traîtreusement 
Don Salrador, cheralier espagnol, le prince maure Alamar, 
somommé i§ Chevalier noir, a enlevé Almansine, épouse 
de Salvador, et leur jeune fille, Rosa. Ces deux dernières, 
emprisonnées dans un chAteau, sont sous la garde de 
l'espagnol Picaronné en qui Alamar a pleine confiance. Mais 
Picaronné, ancien écuyer de Don Salvador, n'est entré au 
service du Maure que pour veiller sur les victimes de sa 
férocité et, dès qu'il le pourra, les rendre à la liberté. Il 
confie ses desseins à Stéphana, jeune villageoise qu'il aime, 
et dont le père, Pedro, lui promet au besoin un actif con- 
cours. Alamar ayant donné l'ordre de saisir tout étranger 
qui approcherait de son chAteau, ses gardes s'emparent d'un 
homme en qui Picaronné reconnaît avec joie Don Salvador. 
II l'introduit près du Maure comme un messager chargé 
d'annoncer le décès de l'époux d'Almansine. Alamar, épris 
de cette dernière, s'empresse de lui communiquer la fatale 
nouvelle. Picaronné détrompe la femme désolée et entre- 
prend, le soir même, de la réunir à son mari. Feignant un 
grand amour pour la duègne Hermosa, chargée de la garde 
d'Almansine, il la trompe d'autant mieux que cette surveil- 
lante est sourde. Salvador, conduit par son serviteur hors 
du chAteau, trouve sous ses murs les deux êtres qu'il 
chérit, mais leur fuite est dénoncée et tous retombent au 
pouvoir d'Alamar qui, pour punir les époux de la manière 
la plus sensible, décide que la petite Rosa sera poignardée. 
Picaronné, qui a su détourner les soupçons de son mettre, 
est chargé de commettre ce crime ; au lieu de frapper Rosa, 
il la remet à Stéphana, et fait évader Salvador avec le 
concours de paysans réunis par Pedro. Il songe à sauver 



232: Tn&jkTBi db la cité 

Almansine qaand HermoM, furieaie, le dénonce eonane 
trattre. Alamar fait ausaitôt préparer an bûcher ponr le 
pauvre homme. Salrador, par bonhear, rient provoquer en 
combat singulier le Gheralier noir, mais il est Taincn et ra 
sabir le même sort que Picaronné quand une troape 
d'hommes armés, guidée par Stéphane, se précipite sur les 
soldats d' Alamar. On se bat et cette fois la justice triomphe, 
car Salvador, détaché par Stéphane, frappe Alamar d'on 
coup mortel et précipite son corps dans le bûcher qai le 
consume. Délivrés du monstre qui désolait leur pays, les 
villageois expriment leur bonheur perdes danses, et Pedro 
récompense Picaronné en l'unissant à son amante. 

Apologie de rAmitié dont Cuvelier déclare, dans 
une préface, avoir lui-même éprouvé les bienfaits. 
Sa pièce, attachante et bien conduite, reçut raccaeii 
flatteur qu'elle méritait. 



28 prairial (17 juin) : Ls Jardw pubuc, oa la Diœ^ 
êepiiême représentation cPeucenMion da célèbre Garnerin^ 
folie-vaudeville en i acte, par Théophile (DumersaD) et 
Moras. 

Un laquais et une cuisinière se sont donné rendes-vous 
dans an jardin public. Réciproquement trompés par les vêle* 
ments empruntéft à la garde-robe de leurs matfres, ils 
débitent maintes sottises entreméléees de couplets fins ou 
gros. 

Bluette sans conséquence, jouée quelques soirs et 
non imprimée. 



10 messidor (29 juin) : Kosmouk, oa les Indiens à 



TH^lilft PB L4 CItA 233 

Marweille^ eomédie en 5 actes, traduite de Kotsebne et 
arrangée pour la scène française par René Périn et 
Ribié. 

Durand ...... CG. Virmuil début). 

Armand Pînnr. 

Robert Daramm. 

Koamouk Pomfbb. 

Zadi PaariLLa (débaf). 

Zaffri Gnnr. 

André Riaïa. 

Joseph HlPFOLYTB. 

Lelent Bitillb. 

M^e Darand G"** Hainault. 

Jenny Riaié. 

Betsî BfoHiQAsani. 

Darand, négociant ruiné, rit modestement à Marseille 
arec sa femme très fière, son fils Armand, égoïste et cupide, 
et une charmante fille nommée Jenny. Dans la même 
maison logent nn très riche indien nommé Kosmouk, et sa 
fille Betsi. Armand, que l'argent surtout intéresse, demande 
la main de la jeune indienne, et celle-ci l'agrée pour rester 
auprès de Jenny qu'elle aime beaucoup. Ge n'est pas seule- 
inent à Betsî que Jenny apparatt charmante; Kosmouk, 
touché par ses vertus et sa position malheureuse, décide de 
l'épouser. Durand, qu'émenreille tant de générosité, cornent 
à prendre l'étranger pour gendre et Jenny, désireuse d'épar- 
gner la misère aux siens, se promet à Kosmouk, bien qu'elle 
aime eertain Zadi qui Toyage arec Robert, son second 
fMre. Les deux noces touI se célébrer, quand Robert rerient 
à l'improviste* Il est beaucoup mieux qu'Armand et Betsi, 
très intelligente, déclare le préférer à son prétendu. Malgré 
le dépit qu'il éprouye, ce dernier doit battre en retraite et 
laisser à Robert les cent mille firanes qui constituent la dot 
de l'Indienne. Les projets de Kosmouk sont à la même 
heure boulerersés, car dans Zadi, reyenu ayeo Robert, le 



3M fUàTM w hk enà 



ambil». r«ooiMiati ioa fils, diiyani à U taiit d'éréneaiMils 
qai l'ont contrmiot à fnîr Tlnde. Zadi adore Jeany, et 
ecUe-ci« mite en demeure de choisir, laisse parler ses yeux 
aascs clairement poor qne le père se sacriâe au bonheur de 
son fils. U lui restera, comme consolations, Tamitié, la 
reeonnaissâlice et la nature. 

Les auteurs ajant insuffisamment vaincu les diffi- 
cultés de l'adaptation, l'ouvrage de Kotzebne sembla 
long, peu clair, et n'obtint qu'une réussite con* 
testée. 



30 messidor (9 juillet) : L'Homme de feu, oa Jdai*e et 
Zulmé^ pantomime dialoguée en 3 actes, par Ribié, 
musique de Froment. 

Idare CG. PiniM. 

L'Homme de feu. . , . Sawt-Marti?!. 

OthaCl DmiasiiB. 

Dridan Gbiiist. 

Almasonte. . . . r . Cm« Aucbi. 

Zulmé ....... RiaiB. 

Arzame. ...... Fsayu^LB. 

L'Amour Petite Hilauus^ 

•Ayant cUHvré la belle Zulmé d'un serpent qui Tavait 
attaquée, Idare, prince dlcarie, tombe amoureux de celle 
qu'il a satiTée et la demande k Almaxoate,sa mère. Gelle^i, 
qui est veuve du rot Soltma, se réjouit du bonheur réservé 
à- sa fille, mais la mère dldare, détestant son prejet, con- 
sulte le .Génie du feu^ protecteur de ses pères, qui 4ni 
promet vengeance. Au cours d'une fête diKinée par Idare à 
ïttlmé, l'Hoaiine de feu apparaît et s'empare de la jeune 
fille qu'il enferme dans une caverne ardente. Le prince 
implore avec des larmes tes Cyolopes qui gardent Zulmé ; 



TSiàTBB »B LÀ crri SX 

ilf rMient ioMatiblec* HeuramemeDt VAménr éêêOBué d'un 
nvage poar protéger let jcasM g«at. Dm guerriers «Mem- 
blés par U boone fée Arsame, que Zalmé a jadis secourue 
sâup la coBoatire, sonrieunent alors* cbassent les Cyclopes, 
et l'Homme de feu, yaincu^ s'iaclioe dayant les amants 
dont les nooes se célèbrent ayec le plus joyeux éclat. 

Scénario banal ; une inteilig^ente et riche mise en 
scène lui valut des applaudissements. 



9 thermidor (a8 juillet) : Lis Vuaov du solul, pan- 
tomime héroïque en 3 actes» par Ribié. 

ÂUliba GG. Dstheshb. 



Alonzo 




Pbrik. 


Huasc-ard 




POMPiB. 


Le Grand-Prétre .... 




Gbmbst. 


Le Père de Cora .... 




Vbrsbuil. 


Un officier d'Huascard . . 




Mahtt. 


Cora 


G*» 


RiBii. 



L'empire des Incas a été partagé en deux royaumes. 
Ataliba règne sur Quito et Huascard. son frère utérin, sur 
Cusco. Ge dernier veut qu'Ataliba se soumette à lui 
l'autre, qui n'y peut consentir» enyoîe à son frère, comme 
ambassadeur, l'espagnol Alonso. L'enyoyé s'éprend, à Gosco, 
de Gora, prétresse do Soleil, qui ne reste pas insensible à 
ses soins galants. L'éroption d!un yolcan permet à Alonso 
de sauyer les jours de la prétresse, mais il l'a pour cela 
emportée bors du temple où elU devait vivra caebée et Cora 
est par suite vouée à la mort, ainsi que ses parents gardés 
eo otage comme garants de son éternelle fidélité. Par bon- 
bear l'ambaasade d'Aloaso a un pUin suooès, ai les deux 
frères qo*il réconcilie s'interposent, à sa demande, entre 
Gora et le Orand-Prètre. La loi cruelle est abolie; Gora, 



236 iviATU M LA orré 

relevée de eee aenienU, conclure etec AIoiuh> « ane union 
enetî pare qae l'ettre bienfeîeant qui donne le lumière ». 

Fable attachante, bien conduite et luxueusement 
présentée : succès. 

i6 thermidor (4 août) : Il sb trompe db portb^ oii le 
Limoaginà Porif» comédie-vaudeville en i acte, par *". 
— Non imprimée, 

22 thermidor (lo août) : L'Eoolb db l'uioigbhgb^ comé- 
die en a actes, par Deetival. — Nùn itttprimée. 

5 vendémiaire an X (27 septembre) : L'Habit de 
VBLOURS, vaudeville en i acte, par Sewrinl 

Uo pauvre clerc, chassé par son patroo. achète un hebit 
de velours pour se présenter chez celle qn*il eime el trouve, 
dens la doublure, un billet per lequel !e défunt qui l'avait 
portée et qui était son perraiu, le constitue son héritier, 
plus une reconnaissance de mille écus signée du procureur 
qui l'a renvoyé. Avec ces documents, il a bientôt réduit au 
silence l'oncle qui est son rival et le mauvais patron. 

Sujet quelconque, indifféremment accueilli. — 
Non imprimé. 



5 vendémiaire : SaIba» oa CHérUiére de M^êore^ mélo- 
drame-pantomime en 3 actes, par ***• 

Tippolo, visir du sultan Hyder, a chargé on de ses 
esclaves d'enlever Jamalka, fils de son mahre* et de lai 
percer on couper la langue. Ot esclave a réuni Delby, fils 
de Tippolo lui-même, à l'autre infortuné et 11 les élève dans 



THBATBI DB LÀ ClTé 237 

no désert comme eee cofanU. Hyder, oMidiiit par le bâtard 
d'une chaNe rera lear habitatioa, ra périr ■oai lea coopt 
de l'efclave de Tippolo qaaad les enfants le saorent. 
Hecon naissant, il les emmène dans son palais oà Tippolo 
cherche à les faire périr ; mais il apprend qn'nn des deux 
jeunes |^ns est son fils, s'empare de Tautre, appelle Tarmée 
à la réyolta et détrône le sultan qu'il reut faire précipiter 
dans la mer. Jamalka et Delby, qui connaissant leur nais- 
sance, rassemblent les amis du sultan, et bientôt Tippolo est 
abandonné psr ceux qui avaient serri sa cause. 

Que faisait dans cet îmbro|^lio SaTba, l'héritière 
de Mjsore? Lies journaux ne le disent pas plus 
qo*ils ne nomment Tautear du mélodrame qne sa 
médiocrité sauva de l'impression. 



11 TeDdémiaire (4 octobre) : Li Masuos mawqoA, 
comédie-vaudeville en i acte, par ***.*- Non imprimée^ 

Les trois pièces qui précédent avaient été montées 
par une € administration nouvelle n qui, après ce 
labeur modeste, disparut pour faire place à une 
tentative lyrique sur laquelle, par malheur, les ren- 
seignements sont vagues. Tout ce qu'on sait, effec- 
tivement, c'est que la troupe, allemande, comptait, 
parmi les virtuoses, Bllemenreich, Waller, Hoff- 
mann, Reiner, Kindier, M»^ Laofft étoile de Stutt- 
gart, Reiner, Veiner, Luders, et que les musiciens 
avaient à leur tête Blasius, ci-devant chef d'orchestre 
du Théâtre Favart. 

La salle de la Cité, réparée et repeinte dans un 
goût agréable, ouvrit conséquemment le a6 bru- 



238 twUtrb 0b la citb 

maire (16 novembre), sous ie aom de Théâtre 
Mogart, avec L'Enlèoemeni au sérail, opéra en 
3 actes de ce maître. L'afflaence, très grande, et 
parmi laquelle figuraient des ambassadeurs ètran> 
gers, fit au chef*d*œavre et à ses inlerprètes un 
succès qui ne se renouvela que trois soirs. Appa- 
rurent alors sur Taffiche Le Mari jaloux, opéra en 
2 actes, musique de Dittersdorff (3o brumaire» 
21 novembre). Le Visionnaire^ ou l'Enfant du 
dimanche, opéra en 3 actes, musique de Miller 
(4 frimaire-25 novembre), Le Miroir dArcadie^ 
opéra héroT-comique en 4 actes, musique de Sj»- 
meier (8 frimaire-ag novembre). 

Un abrégé de cet ouvrage, publié k l'époque, 
nous permet de le dire peu intéressant. C'est une 
succession d'incidents sans liens, une poursuite 
continuelle de personnages ballotés entre Jupiter et 
Tarkéléon, esprit du mal. Ce dernier offre à Métalléo, 
preneur de vipères, un miroir qui, attaché à son col, 
lui donne successivement la figure des époux ou 
amants de toutes les femmes. Des scènes de jalousie 
en résultent, auxquelles Jupiter met fin en précipi- 
tant Tarkéléon dans Tenfer. Une partition admi- 
rable ne put qu'imparfaitement voiler les imperfec- 
tions de ce livret germain» que suivirent Le Paysan 
.tyrolien, opéra-comique en 3 actes, musique de 
Steibelt (9 frimaire-3o novembre), et La Fête des 
brahnUnSf opéra-comique en 4 actes, musique de 
Miller (i5 frimaire-6 décembre). 

Le Théâtre Mozart, peu fréquenté, clôtura le len- 
demain 16 frimaire, ou 7 décembre. (jU salle reprit 



THBATBB DB LÀ CITÉ 2!I9 

cinq mois plus tard, ie nom de Théâtre de la Cité, 
sons une administration qui, d'après la note envoyée 
aux journaux» ne devait rien épargner pour rendre 
l« spectacle digne de to«t Tencouragement que le 
publie avait bien voulu donner à plusieurs des 
artistes le composant et qui faisaient partie de celui 
ci-devant au ThéAtre Molière (i). Le directeur nou- 
veau n*élait autre qu'un sieur Rémond* matchand 
de bois; il ouvrit le 3o floréal an X (ao mai i8oa) 
avec la Femme jalouêey comédie en 5 actes, en vers, 
par Desforges (de la Comédie-Italienne) et le Mari 
reirouuéf comédie en i acte, par Dancourt (du 
ThéAtre- Français). 

Quantité de pièces, empruntées aux mêmes réper- 
toires, défilèrent alors sur les planches de la Cité. 
Cinq nouveautés émergèrent seules de ce flot que le 
public et la presse laissaient couler avec la même 
indifférence. 



36 messidor (i5 juillet) : Là Hainb db rAuiLLS, on lei 
Ùeujc Priiei de corps, comédie en 5 actes, en vers, par 
Hyacinthe Dorvo. 

Amas d'absurdités auquel personne ne comprit 
rien. — Non imprimée. 



l^ fructidor (i^^ septembre) : L'HârBUBa db Touuwsb, 
comédie en 3 actes, par A.-J. Dumaniant. 

(1) On y remarquait les dtoyens Maaaon, Beaupré, Gabriel, les 
dtorasMa Peltetier et Liédei-Claltee. 



2M THiATRB DU hJi CITÉ 

Carlin tieot aae hôtellerie à Toulouse. Cet bomine enlend 
fort bien les affaires et est rompa à l'iotrigue ; il aime, en 
conséquence, à loger des gens qui ont intérêt â garder 
l'incognito. Deux se présentent à la fois. Henry, fils de 
Bérald, • dû aller à Bordeaux chercher Clara sa cousine, 
qui lui est destinée pour femme; mais, sans sortir de Tou- 
louse, son choix s'est fixé sur Eléonore, fille de Bemadille. 
dont il est également aimé. Le hasard a voulu qu'il rtl 
entrer un homme ches sa maîtresse et qu'il se crût trahi. 
Eléonore Ta suivi pour le détromper ; par cette imprudence 
elle s'est fermée la maison de son père qui la croit enleyée. 
Henry, qu'elle a pu rassurer sur son compte, la conduit 
chez l'officieux Carlin, qui compte déjà parmi ses hûtes 
Fabrice, frère d'Eléonore et celui qui a tenté de pénétrer 
chez elle et qu'Henry a pris pour un rival. La visite de 
Fabrice avait l'amour pour cause. Epris à Bordeaux de la 
belle Clara, il s'est introduit chez elle sous le nom de Henry, 
son cousin, et, après la mort du père de sa maîtresse, il 
Ta emmenée à Toulouse, Il venait prier sa sœur de lai 
donner asile lorsque l'arrivée de Henry l'a obligé de s'éloi- 
gner. Voilà donc dans la même maison deux Henry, onc 
Clara cousine du véritable, et une Eléonore soeur du faux. 
Jacquinet, valet de Carlin, est aussi nigaud que son maître 
est fin et détruit tous ses plans par des propos inconsidérés. 
Grâce à lui les deux cavaliers vont se battre lorsque Carlin. 
profitant de la ressemblance des noms, les sépare en 
annonçant à Henry l'arrivée de son père* Bérald, surpris 
de voir son fils à Toulouse, est bientôt la dupe de Carlin 
qui, voulant faire passer Eléonore pour Clara, annonce 
la venue de cette dernière ; mais la vraie Clara qu'a amenée 
Fabrice, s'entendant nommer par Bérald qui l'appelle sa 
nièce, le suit dans sa maison. Fabrice mène également 
Eléonore chez Bernadille leur père, en sorte que les amants 
se trouvent privés de leurs maîtresses, ce dont ils se 
prennent à Carlin qui est assez heureux pour conjurer 
l'orage et changer en amis les deux hommes. Mais comment 
leur faire épouser celles qu'ils aiment ? Ihrofitant de ce que 
les deux pères sont d'anciens rivaux en talents. Carlin les 



TBiATBB PB LA GITE 241 

eo^age à m charger des cantea des amoarenz, de façon que 
chacao plaide contre ses intérêts et s'en remet» pour tranclier 
le diflérend, à l'IiôteHer qni arrange tout au mieux. 

Ouvrage intéressant, bien conduit, qu'on joua 
néanmoins pen et qui ne fut pas publié. 



16 vendémiaire (8 octobre) : Lb Salon db l*an X, 
exposltion-yaudeville en i acte, par 



•♦• 



Adolphe, jeune peintre, aime Jenny, que Bf^" du Coloris, 
sa mère, a promise an gascon De la Palette. Celui-ci n'est 
pas des plus brares, mais il promet de faire la psiz svec 
son rirai en lui cédant le champ s'il montre on peu de 
courage. De concert ayec Lisette, suivante de Jenny, Adolphe, 
tandis que M"» du Coloris est su Salon, substitue un por- 
trait en vieille de la dame à la toile flattée que vient d'en- 
voyer le gascon. A la vue du tableau, M<m du Coloris se 
fâche et, dans un moment d'enthousiasme favorsble à 
Adolphe qui a remporté le prix de peinture, elle change 
d'idée et lui donne Jeony en marisge. 

On ne nomma point les auteurs de cet à-propos, 
modérément applaudi. — Non imprimé. 



11 vendémiaire (i3 octobre) : L'ËRRBun matbrmblle, 
ou le$ Egarementê de Pamoar, comédie en 3 actes, en 
vers, par Perrault. 

M"M de Bellement est «prise de Milcourt, amant d'Hen- 
riette, sa fille. Pour rompre leur union, elle fsit croire à 
Henriette que Milcourt aime une autre femme et peint sa 
fille à ce dernier sous des couleurs bien cspables de l'éloi- 
gner si l'smour n'svait pas dans son cour de profondes 

16 



242 TUBATBB DB LA CITE 

ra«î neg. Val Uni, homme g«laAl« est piopoM à BeorîaUe ca 
rem|iUcemeol de Miloonrt» maie grâce à LiaeUe qui. sons 
nn nom sopposé, écrit a« prètandaat ai ea reçoit unm 
réponse amoureose, Valtant est écondoit et la mère, coa- 
fnse, anit Henriette à son amant. 

Faible ouvraf^, mal reçu et non édité. 



i4 brumaire (5 novembre) : La Double maruob^ oa 
l'Epoux MtdiJugtUy comédie en i acte, en vers, par 
Masson. 

Marié à qoalorse ans avec Emilie, enfant comme lai« 
Valère s'est éloigné d'elle poar voyager pais prendre du 
service. Le lien qu'on lui a fait contracter lui parait alors 
trop pesant ; pour s'en aifraochir, il répand le brait de sa 
mort. De son côté» Emilie a pris le nom de W^ Dalinooor 
et se fait passer pour veuve. Elle est« un joar* courtisée par 
Demis, dont Valère est l'ami. Valère, qui accompagne ao«* 
vent Damis dans ses visites, s'éprend de la fausse DaJin> 
cour qui, elle-même, le voit avec plaisir. On s'explique à ua 
moment donné et Valère, subjugué par celle qu'il a délaissée, 
devient pour la seconde fois son époux. 

Fable invraisemblable, écrite en vers laborieux, 
et qui ne valut A Tacteur- auteur qu'un succès 
contesté. 

Quelques jours plus tard (a3 brumaire), la troupe 
qui depuis six mois occupait la salle de la Cité alla 
s'installer au ThéAtre du Marais, devenu ThéAtre 
des Etrangers, tandis qu'une « administration nou- 
velle > prenait la suite de son bail. Cette neuvième 
direction, à laquelle présidait Lenoir Saint-Edme, 
proclama par affiches et communiqués son désir de 



THÉATaS DS LA CITÉ 24S 

reodre au Théâtre de la Cité Tétat de splendeur 
qu'il avait eu à Torigiiie» en exploitant d'abord le 
g^enre Variétés. — « Sévère dans le choix des 
ouvrages, recherchée dans leur exécution et leur 
miseaa théâtre, elle ne négligera ancun des moyens 
qui pourront lui mériter les suffrages du public > . 
— Les premiers spectacles qu'elle donna remplirent 
assez bien les conditions de son programme. 

a3 brumaire (i4 novembre) : Drelindindin, o/j le Caril' 
ionnear de la Samaritaine, parade en i acle, mêlée de 
vaudevilles, par Henrîoo et Serviére. 

Dreliadiadio .... CC. Cratrauicbi;» ^^i^^a/). 

USélelU AtmàM^ {débttl}. 

Mm» Portugal .... C*^ Dèsarnàud. 

Nanetto Armand (débui). 

M">* Portogal, marcbande d'oranges, yeut marier Nanette, 
sa fille» avec La Séleftte qui exerce la profession de décroUeur 
SOT le PonuNeuf. Nanette est recherchée par Drelindiadia, 
cariUooneur de la Samaritaine, qu'elle préférerait de beau- 
coap. Les deux rivaux sa disputent sans rien changer à la 
ailuation. Gomme M^m Portugal désire surtout un gendre 
aimant véritableaaeat sa fil Je, elle consent à ce que Nanette 
éproave le cœur des prétendants. La rusée jette son bonnet 
dans U Saine et se cache. M^o Portugal, qui croit à un 
•aicide, appelle au secours. A ses cris les deux hommes 
accourent, maif, tandis que La Sélette va quérir un batelier 
au rabais, Drelindindtn plonge sans hésiter dans le fleuve. 
Il n'en retire qu'un bonoet, et maudit le sort quand Naoetle 
reparaît. L'épreuve a été décisive, et la mère ne peut qu'ap- 
prouver sa fille de récompenser celui qui l'aime au point 
d'avoir risqué ses jours pour elle. 



iU THEATRE DB LÀ CITÉ 

Tableau populaire bien tracé et ag^menté de 
jolis couplets ; il eut une entière réussite. 



23 brumaire : Le Siège de La Rochelle, drame héroï- 
que eo 3 actes, par Béraud, musique de Leblanc. 

Gttiton GG. ViLLEHavTB. 

DaaboDoeaa Gaumabd (débmi), 

Gastare Dabgourt (débul), 

Gérard Moaizn {dtimt). 

Richelieu Lâsglad^ (débat). 

Schomberg Chbyalibii. 

Bassompierre .... Pàgcabd {début). 

M»* Gaiton Om Normand {début), 

Céiet tine Ritbt {débui). 

Une Rocheloiie. . . . DARcouaT {débui\, 

Aa cours d'ane visite faîte ea 1616 dans toas les ports de 
France, Richeliev s'est épris, à La Rochelle, de M*« Gaiton, 
femme du maire de cette ville M>m CKiiton, qui est ver- 
tueuse, repousse cet homma^ coupable, et Richeliett en 
conçoit une rancune qu'il s'empresse de satisfaire en aasié- 
géant deux ans plus tard La Rochelle, sous prétexte de 
réduire à l'obéissance les protestants révoltés. Décimés par 
le fer et la faim, les Rochelois, électrisés par Gutton, font 
néanmoins bonne contenance. Quelques femmes seulement 
parlent d'éviter, par une reddition, la ruine totale de la 
cité. Parmi elles est Mm Gui ton, que son mari rappelle 
énergiquement au devoir. L'atné de leurs fils a été taé: 
pour sauver le deuxième» la mère imagine de franchir avec 
lui les lignes assiégeantes, te les saisit et on les mène à 
Richelieu, qui renouvelle avec le même insuccès ses prières 
amoureuses. Furieux, il ordonne qu'on sépare l'enfant de 
sa mère, mais le général Bassompierre, généreux autant 
que vaillant, les fait rentrer tous deux dans La Rochelle. 



THÉATHI 0B LÀ CITB 245 

L'assaut final est bientôt donné, la rille est prise ei les 
habitants s'apprêtent à mourir quand nn message de 
Louis Xlll les soustrait au supplice dont ils sont menacés. 
Leurs fortifications seront détruites, leurs pririlèges abolis, 
mais on leur accorde la liberté de leur culte et, reconnais» 
aants de cette fayeur, ils jurent d'être aussi bons soldats 
contre les ennemis de la France qu'ils l'ont été sur leurs 
remparts. 

Natif de La Rochelle, Béraud eût pu exalter son 
berceau sans prêter à Richelieu d'aussi vulgaires 
sentiments. Ce défaut grave ne nuisit toutefois point 
au succès fait par les spectateurs et que la presse 
confirma avec unanimité. 



27 brumaire (18 novembre) : Hommbur bt Imdigbnce, 
oa le Divorce par amoar, drame en 3 actes, par Weiss 
et Patrat. 

Charles Durai . . . GG. ViujDmryB. 

Saint- Ys . . . Laholadb. 

Courville père . . A ^^maxd VmmjiL {début). 

( GALIMAaO. 

Durand Ghatiaunsuv. 

Mb« Du val Gorbaiio fils {délmt), 

Henry G^t Ponaa {début). 

Arabelle Noriumd. 

Françoise LAroMTAiVB. 

Arabelle aimait Saint-Ys, mais son père l'a forcée 
d'épouser le négociant Gharles Du val, beaucoup plus riche. 
Au bout de six années, la fortune qui avait fait préférer 
Du val disparaît par suite de mauvaises spéculations con- 
seillées par le jeune Gourville, et Arabelle doit nourrir du 
travail de ses mains son époux, son flis Henry et sa belle- 



246 TBiATME »B hà, CITÉ 

mère aveugle. Saint- Ys, qo'un hasard ioctrait de cette 
situation, offre par lettre an large secours à DoTal, que la 
jalousie empêche d'accepter. Toutefois la démarche du 
jeune homme prouvant qu'il adore toujours Arabelle, Duval 
projette de libérer celle-ci par un divorce qui loi per- 
mettra d*épouser Saint- Ys, devenu riche à son tour. Ara* 
belle refuse d'accepter ce sacrifice et l'on ne sait comment 
la chose finirait si Courville père, qui est l'ami de Saint-Ys» 
ne secondait ses généreux desseins en réparant la faute de 
son fils défunt : la famille Derval, adoptée par lui, coulera 
désormais d'heureux jours. 

Imité de Kotzebue, cet CMivrage prônait les plus 
nobles vertus hamaines; il provoqua des larmes 

abondantes. 

3 frimaire (24 novembre) : Ramponneau a la Couh» 
TILLE, folie-vaudeville en i acte, par Armand Gouffé et 
Georges Du val. 

Taconet a décidé Ramponneau à embrasser la carrière 
théâtrale. 11 lui a même enseigné que pour être apfUaudi 
il suffisait de bien arrondir ses bras, de faire de grands 
gestes^ de crier à lue-tète^ enfin de savoir s'arrêter à propos 
pour donner le temps au publie de céder à l'enlhousiasnae. 
Le professeur fait prudemment signer à son élève on dédit 
de i.aoo livres. Tandis que Ramponneau répète, s^s voisîus 
de la Courtille le tournent tellement en ridicule qu*îl 
renonce au théâtre. Sommé par Taconet de régler son 
dédit, il présente à l'auteur un mémoire de i 5oo francs 
pour vins bus dans son cabaret. Obligé de reconnatire 
celle dette, Taconet est trop heureux d'en accepter la 
remise et de goûter une dernière fois aux crus de son 
adversaire. 

Anecdote qui n'obtiiil qu'un succès discuté. — 
.Von imprimée. 



THÉÂTRE »E LA CfTB 247 

4 frinam (aS novembre) : Rodolphe, on le Chàteaa 
d€» Toarelle$^ drame hérolqae en 3 actes» par Pillon et 
Lambert. 

Ricbemont GC. yiujwBWB. 

Rodolphe Laholadb. 

Anselme ^ . A. Vbrtbuil. 

Un officier de Rodolphe . . . Moeibt. 

Un officier de Bel fort .... Paocako. 

Clamée €m« NoaMAim. 

Bertbe Potna. 

Après avoir gémi vinfct ans dans les prisons d'Ozfort, 
Richemont, eomta d*Aumale, troaye moyen de s'èrader et 
cherche asile ao chàteaa normand des Tourelles, apparte- 
nant an sire Baudoin. Ge!ni-ci est mort, mais son fils 
Rodolphe se déclare prêt à accueillir l'hôte qne le ciel lui 
envoie, à le protéger même contre le duc de Bel fort son 
ennemi, à condition toutefois qu'il ne cherchera point à 
voir sa scsnr Clareace que la politiqne loi fait tenir sons 
les verrons, oar elle est amie de la France, tandis que 
Rodolphe, afin de se venger d'ane injastiee oommise par 
Charles VII, a pris parti pour l'Angleterre. Or, Richement 
a jadis secrètement époesé Clarence ; il ne tient, pour cette 
raison, ancnn compte de la défense de Rodolphe, et, grâce 
à d'ancieas servi tevrs, Anselme et Berthe, il est mis en 
présence de la prisonnière. Celle-ci loi révèle alors que 
Rodolphe, qu'on croit né de Baodoln, est lear propre fllt. 
A peine a^t-elle dit ce seoret qae Rodolphe, svrvenant, 
reproche k Richemont sa conduite, le provoque et, sur son 
ntuê de se battre, le fait enfSirmer. Belfert» q«i a découvert 
la retraite de Richemont, somme bientôt Rodolphe de lui 
livrer le comte. Le jeune homme vient de le faire quand 
il apprend, par Clarence, quel lien sacré l'unit k Riche- 
mont ; il demande à Belfort de rendre sa proie, mais le duc 
s'y refuse. Par bonheur Dunois, dont le château est proche, 
vole au secours de Richemont. Effrayés au seul nom du 



248 THBATAB BB LA CITB 

vaillant bAUrd, les soldats anfflais prennent la fvite et 
Rodolphe jure aux pieds de son père délivré de servir 
désormais la France, car, dit-il : « Malheur à qui porte les 
armes contre sa patrie ! » 

Fable ÎDtéressaDte et donnant avec art une leçon 
de civisme ; elle obtint les bravos mérités. 



9 frimaire (3o novembre) : Gmffbmiiiàud, oa le Sub- 
déiégaé de Faiaisey comédie en i acte, par Georges 
Duval et Dorvigny. 

Un intendant de la province de Normandie arrive à 
Falaise où circule on pamphlet dirigé contre Grippeminaad. 
sabdélégné de la ville. Celui ci demande vengeance et 
ordre est donné d'intercepter le libelle. Ceux qu*on eo 
charge saisissent, au lieu de Tédit» Grippeminaud lui- 
même qu'ils enferment dans sa bibliothèque. Tandis que le 
subdélégué gémit là, à Tinsu de rintendant qui ignore la 
méprise, M>m Rebec vient réclamer sa fille qu'un officier a, 
dit-elle, enlevée et qui a été effectivement conduite par son 
ravisseur chez l'intendant qui l'a cachée dans la biblio- 
thèque du sttbdélégné. M*« Rebec y trouve sa fille en com- 
pagnie de Grippeminaud, accuse celui-ci de rapt et déclare 
qu'elle s'est vengée d'avance par un mémoire injurietaz. 
A cet aveu Grippeminaud la menace d'un procès, mais 
l'intendant arrange la chose en amenant M"m Rebec à con- 
sentir au m^lage de sa fille avec l'officier. 

Honorée d'un demi-succès, cette pièce ne séduisit, 
par contre, aucnn libraire. 



Il frimaire (2 décembre) : L'Ivroonb bt sa 
comédie-parade en i acte, mêlée de vaudevilles, par 



TUATAB ra LA CITÉ 24(^ 

J. Braest (de Glonard) et ArmaDd (Croisette, avec 
Henrion). 

Martin GG. Ghatsaonbot. 

Perrin DAaooomT. 

Nicolas ÀMUUKD, 

Martinette G«m DéiABNAun. 

JaroUe Amiiaiid. 

Mm Bavardin . . . Poim. 

Martin, iyrofoe fieflé, veal marier sa flUe Jayotte à 
Nicolas, compsf non de débavche, tandis que Martinette, sa 
femme, désire ponr ipendre Perrin qui aime et est simè. 
Poar atteindre son bot, Msrti nette recourt à la rose. Son 
mari, rentrsnt iyre comme de contome, s'endort dans on 
coin. Vite elle éteint les Inmières, se démise avec ses 
amis, et l'ivrofae réTcillé Toit apparaître arec terreur Perrin 
qui se donne ponr LncifSer, Jayotte qni fait une furie, et 
Martinette en mégère. On lui arrache ainsi le serment de 
boire moins, d'expier par des regrets sincères ses torts 
enrers sa femme, et d'unir Jarotte à Perrin. Gela fait, les 
masques reprennent leurs costumes ordinaires et racontent 
à Bfartin le tour qu'ils lui ont joué. L'iyrogne les croit avec 
peine et persiste en tout cas dans ses résolutions, ce qui 
est la chose importante : au lieu de Jayotte, Nicolas épou* 
sera M^ Bayardin, yoisine acariâtre et majeure. 

Une fable de Lafontaine avait fournit le sujet de 
cet acte amusant, qui eut une entière réussite. 



i4 frimaire (5 décembre) : reprise de Kokoly^ extrava- 
gance, par Plancher- Valcour (avec Destival et Ribié), 
réduite à a actes, et qu'on imprima sous cette seconde 
forme. 

17 frimaire (8 décembre) : Lxs Noces de Gascarbt, 
pièce en 2 actes, par *'*. 



250 TiréATMi »B LA erré 

Des bâillements, des sifflets châtièrent l'auteur 
de cette farce mauquée, défendue vainement par 
Armand Verteoil, excellent dans un rôle caricatural. 
— Non imprimée. 

28 (et nan a4) frimaire (19 décembre* : Phomtin tout 
8BUL, ou le Valet dcuw la malle, scéae-fbHe en vaude- 
villes, par J. Ernest (de Glonard). 

Prontin €•« MAMtAxmruxM, 

Un inlrif^Dt champenois s'est fait passer, aux yeux 
d'OroDte» pour Léandre qa'il attend et qui doit daveair son 
gendre. Léandre embarrassé Hii appel aux talents ëe 
Prontin, son valet, et celui-ci a Tittgéniense idée de s'en- 
fermer dans une malle que le champenois fait porter cImz 
Oronte. Là, en prose 00 en couplets, le malin drôle raooitte 
Taventure qu'il ya dénouer seul. La chambre oè il eat 
enfermé ayoisioe un salon dans lequel un Titrafs lai 
permet d« roir. Au moment ou le faux Léandre ra signer 
le contrat lui donnant la fille d'Oronle, Frontin tire un 
coup de pistolet qui jette le trouble dans rassîstaoce. Un 
billet qu'il glisse sous la porte instruit ensuite Oronte eu 
mensonge dont il est la dupe. Prévenu par la fenêtre, 
Léandre secourt alors, et démasque le champenois. Celui-ci, 
congédié, exprime I Intention de se venger sur Prontin ; 
mais, prudent autsnt que rusé, le valet sortira de chez 
Oronte comme il y est entré. 

Ce monolog-ue, bien inventé, était là pi^miére 
création d*un personnag'e qui avait débuté le 8 -fri- 
maire par le rôle de L'Olive dans Guerre ouverle^ et 
qu'on n*avait jusque-là connu que comme auteur. 
Manquant d*aplomb et de mémoire, il réussit 



TSBAVBB Ml LA GIVÉ 251 

médiocrement et nn troisième esni, non moins 
fâcheux que les premiers, lui fit bientôt quitter les 
planches. La littérature dramatique et le journa- 
lisme devaient le dédommager d*échecs dont il ne 
se souvînt que pour parler toujours indolgemment 
des comédiens qui n'étaient pas bons c< car — 
disait-il — je dois avouer que j'étais bien mau- 
vais ». 



ler nivôse (22 décembre) : Allons bn Russik, vaude- 
ville épisodique en 1 acte, par M*** (Moreau) et 
Heorioo. 

Fribourg CC. Ghatbauneuf. 

Frac Moluzn. 

Benrille DABCouar. 

Bel fort Langlade. 

Pirouette Paul. 

Tressant Cbitalisr. 

Pillardia Martaihyillb. 

Florentin Oaumamd. 

DusoufOe AaMAaD. 

Ducoloris pACAao. 

Cloris C"e DoBSOK {début). 

Berville aime ractrice Cloris, fllle du tailleur Frac, qui 
vient de si^er un engagemeat pour la Roaaie, comae font 
la plupart des écrivains et des artistes français. U voodrait 
l'épouser et partir avec elle, mais Frac ne veut point de lui 
pour gendre, et il est obligé de recourir à aon ami Belfort 
qui promet de servir ses projets. Fribourg, correspondant 
du théâtre de Saint-Pétersbourg, donne» dans le salon de 
Frac, audience à ceux qui veulent s'expatrier. Tressant, 
perruquier, Pillardin, auteur, Ducoloris, peintre, Florentin, 



2S2 THB4TRB DB LA CITÉ 

confident trafique, DnaonfAe, soufAenr, et le danseor 
Pirouette défilent succestiyement sons les yenx de Fribourg 
qui les engage ou les refuse. Frac vient ensuite signer comme 
costumier; il est, ainsi que sa fille, prêt à partir quand Bel fort 
se présente, armé d'un traité qu'il a dii-il fait avec Gloris 
et en yeria duquel elle doit se rendre à Londres sous peine 
d'un dédit de mille écus. Pour emmener sa fille en Russie, 
Frac paie la somme, que Belfort présente à Berrîlle en 
disant : « Voilà ta dot ». — Frac s'indigne du piège qu'on 
Ini a tendu, mais Berville restitue noblement l'argent 
gagné par ruse. Ce trait touche le tailleur qui unit les 
amants : ils partiront ensemble pour le pays des roubles. 

Cadre heureuxi rempli d'épisodes plaisants et de 
couplets malins. Citons celui-ci sur Tivoli, lieu de 
plaisir adopté par la mode : 

Cette promenade publique 
Nous préBcnte pendant le jour 
Le théâtre de la critique, 
Et la nuit celui de l'amour ; 
Dans ces jardins on ne rencontre 
Ni verdure ni bois ni fleurs, 
Tel le jour y règle sa montre, 
Le soir y dérègle ses mœurs. 



11 nivôse (i<^' janvier i8o3) : Albert db Wbimar, 
pièce en 3 actes, par Hector Chaussier, musique de 
Navoig^lle. 

Albert de Weimar, fils du duc de Saxe, est à la cour 
d*Amélie, duchesse de Westphalie, sous le nom du chevalier 
de Rosberg. Voulant venger la mort de son père, qu'elle 
attribue au due de Saxe, Amélie se prépare à marcher 
contre ce dernier; mais on lui représente que le sang de 



TBiATIB DB LA GITE 



253 



se» SQJeU est à méaai^r et elle ordonne qae le sort nodime 
celui de ses terrien qni sppellera Albert de Weimsr en 
oombat singnlier. Rosberg lai •même est désigné. Le duc 
de Wetersbonrg, rÎTsl puissant qni le hait, aposte des 
gens pour l'assassiner. Rosberg, ignorant ce complot, 
revêt son écnyer de son armure et les bandits, trompés par 
ce déguisement, toent le valet au lieu du maître. Amélie, 
persuadée que Rosberg qu'elle aime a péri, se présente dans 
la lice sous le costume de Técnjer et combat contre Albert 
qui la désarme et se fait reconnaître. Trompé dans ses 
espérances, Wetersbourg attaque son rival et meurt de sa 
main. Albert réyèle alors à Amélie que le perfide qu'il 
vient d'immoler fit jadis périr le duc de Westphalie, son 
père, et la princesse reconnaît en lui son vengeur et son 
époux. 

Favorable donnée, mais traitée de façon à ne pro- 
duire qu'an insuffisant effet. ^ Non imprimé. 



19 nivôse (9 janvier) : Bianco, oa V Homme invisible^ 
mélodrame en 3 actes, par Plancher- Valcour, musique 
de Tobie. 



Le comte de Vilmont 
Solange . 
Bianco . 
Un notaire 
Constance 
Rosa. . 
Vilmont fils 
Gertrude . 



ce. ViLLSMEUVB. 

Galimard. 

Vbrtbuil. 

Pagabo. 

COM DaSAUfAUD. 
NoiUfAMD. 
RiVBT. 
POTIBR. 



La scène se passe près de Venise. Ayant, contre la 
volonté de son père, épousé le comte de Vilmont, Constance 
a regretté bientôt cette imprudence, car son époux, vicieux 
dans l'âme, se livre en outre à la passion du jeu qui tue en 



2S4 TUJLTKB BB Lk CITÉ 

loi \o«i fieatimeat. Po«r comble d« malWor, U coaleaic, 
d«Te&«e mèK, m perdo «ob fils Augutte, eolevé nuiUa- 
ment par le eomte de Soleafe qtti, meaeeé par ViloMal» 
•'est aeearé âiasi «o otage ooatre le daager. Qaalona «as 
ae ioai écoaiéa depuis ce rapt ; Cooalaaoe passe aea jows 
à plearer et o'a poar eonaolaCiaa ^ue la pr^ooe de Roaa. 
nièce et papille de Vilmoat, qaî l'héberge par iatérèt. Deax 
eenriiears, l'italica Biaaeo et Ja daègne CSerimde, seasMeat 
n'aTmr pour bat qae de complaire aa comte et aoat* par 
cela Blême, odieax à loa éponse. Qaelqaes joara plaa tôt, 
Bianco a fait recaetllir par Vilmont le jenae Robert» ealaat 
qu'on croit dénué de raiaon et è qai la comtease a'est 
d'autant plas inlèreaaée qu'il a rage de son fiis Angaate. 
te jeu oc^teadaat a englouti non seulement la fortune de 
Vilmont mais encore la dot de Rosa, dont son inieur avait 
la garde. Pour remédier k ce désastre, Vilmont ne Toit 
qu'une chose à faire : empoisooaar Goostanee poar épouser 
Rosa qui n'aura ainsi aucun compte à lui demander. Cest 
Gertrude qui verse le fatal breurage à la comtesse, dont 
elle annonce bientôt la fin. Vilmont déclare alors à sa 
pupille qu'elle doit devenir sa femme. Rosa aime Robert, 
qu'un hasard Ta fait reconnaître pour Auguste et dont la 
tète n'est nullement égarée; elle résiste donc au désir da 
comte. Bianco change sa résolution en la faisant prier, par 
Robert lui-même, de suivre Yilmonl à l'autel. La cérémonie 
terminée, la nouvelle comtesse lève son voile et Vilmont 
reconnaît avec terreur Constance qu'il croyait morte. On 
apprend alors que Bianco et Gertrude, loin d*étre les com- 
plices de Vilmont, servaient les projets de Solange qui, 
repentant de sa faute, veut rendre le bonheur à Constance 
qu'il a toujours aimée. Solange, jusque*IA invisible, oe 
tarde pas à paraître devant le comte vaincu ; au lieu 
d'humilier celui-ci, il promet de lui restituer ses richesses 
perdues, mais Vilmont, écrasé par cette générosité, sy 
dérobe en se tuant d'un coup de poignard. Devenu comte, 
Robert-Auguste épousera Rosa, et Constance coulera des 
jours heureux avec ses enfants. 



THBÀTKE DB LA CITÉ 2S6 

Des aitoatiiMis oeuvet ttreot le sucoèt de ce dra- 
me, conduit avec art mais écrit en trës mauvais 
style. 

s3 nivôse (i3 janvier) : L'IifM06ije« vaudeville en 
3 «ctes, par Planelier>Valoour. — Non imprimé, 

17 pluviôse (6 février) : Lis Taoïs inninnmo de Vcnisc, 
pièce en 4 actes, par ***. 

Oo ne connaît rien de cette pièce dont une clôture 
imprévue abrégea, le 36 pluviôse, la carrière. Après 
trois mois pendant lesquels défilèrent, outre-pont, 
les chefs-d'œuvre nés au Théâtre-Français, des entre- 
preneurs nouveux prirent possession de la Cité pour 
joner, le ii5 floréal (i5 mai), Laare et Fernando, 
fkit historique ei^ 4 actes, par Dumaniant (du 
Théâtre Molière) et Les Bergers du beau rivage, 
ou Estelle et Némorinj opéra-comique en â actes, 
recueil de scènes décousues agg'ravées d*nne musi- 
que pleine de réminiscences, dont on refusa de 
connaître les auteurs. 

La création de cette bluette sembla sans doute 
aux arrivants un suffisant effort, car ils s'en tinrent, 
par la suite, à des reprises dramatiques ou lyriques 
dont le public et la presse ne paraissent point avoir 
compris l'utilité. Mentionnons pourtant, le premier 
jour complémentaire de Tan XI (18 septembre), un 
bénéfice comprenant, outre deux choses empruntées, 
cet ouvrage inédit : 



25C niATBB OB LA CITB 

Lb8 PBiiias GiiiàBRBS, OU le Loveiace de» Haikê^ vau- 
deyille en i acte, par Maillot. 

• 

Nicolas, Loveiace dea Hallea, est chéri par M»* Aofot, 
chez laquelle il demeure ; mais il aime les (âteaox de Nan- 
terre et M"* Gamua qai est riche ; il o'y a guère que la 
marchande d'amadou dont les hras noirs lui déplaiaent. 
Une lettre que lui a écrite M*« Camus, les portraits de 
deux autres conquêtes sont trouvés par M"* Anf^t qui, 
folle de jalousie, jure de tirer veaf;eance de ses ri rates et 
tient parole en les rossant. 

Corsse, actcar-directear de TAmbigu qui, par 
camaraderie, tenait le rôle de M°^ Angot, fit un 
succès de ce tableau poissard. — Non imprimé. 

Quelques jours plus tard s'opéra un changement 
encore d'administrateurs. Répudiant le programme 
de ceux qu'ils remplaçaient, les survenants annon- 
cèrent ne vouloir donner que des nouveautés. Cest 
effectivement par deux pièces inédites que leur 
direction fut inaugurée, le 3o vendémiaire an XII 
(a3 octobre). 



Lbs Dbux Bossus, comédie en un acte, avec un pro- 
logue, par Dorvigpny. 

Un jeune Persan aspire à la main de Zulmé, que les 
parents lui refusent parce qu'il est pauvre et boasu. Us 
attendent d'ailleurs un autre prétendant, contrefait aussi 
mais riche. Leur maison est livrée à des lutins qui 
déclarent qu'ils ne la quitteront que lorsqu'un bossu péné- 
trera jusqu'à eux. Le riche prétendant n'ose se hasarder, 
mais son rival marche sans hésiter jusqu'à la galerie des 



THBATBB DE LA GITE 257 

latins ; md aodace est couronnfe de svccès, e«r il revient 
sans difformité. L'autre alors imite cet exploit et n'y 
gmgne qu'une double bosse ; il ne peut donc plus obtenir la 
main de Zulmé, qui épouse son amant enrichi par les bien- 
faits des génies. 

Sajet original, suffisamment traité, demi-succès. 
— Non imprimé. 

Barbbrovbsc, mélodrame en 3 actes, par Alexandre 
Guesdon . 

Rodolphe, baron d'Ornheim, parti jadis pour les croi- 
sades, a laissé l'administration de ses domaines à Barbe- 
rousse. Il est à son retour attendu par des assassios qui 
le blessent et l'emportent dans un souterrain du château 
d'Ornheim, où il doit finir ses jours. Le yieillard est sauvé 
par Philippe, serviteur fidèle, qui depuis trois mois pour- 
Toit secrètement à sa subsistance quand débute le drame. 
Barberousse est sur le point d'épouser Constance dont le 
cœur appartient à Albert, seigneur k qui Frederick, neveu 
de Barberousse, doit la vie. Voyageant en Allemagne, 
Albert vient à Ornheim pour embrasser son ami Frederick. 
Celui-ci, dévoré de jalousie, se propose d'enlever Constance 
à son oncle ; il est secondé dans son dessein par une sui- 
rante qui feint aussi de favoriser les amours d'Albert. 
Barberousse s'est aperçu qu'il n'était pas aimé ; il recoanatt 
avec foreur, dans son nouvel hôte, l'amant de Constance qui 
est en outre le fils, l'héritier de Rodolphe. 11 charge Philippe 
de l'égorger dans le souterrain où il le conduit lui-même 
par rose. Albert y retrouve son père qu'avec l'aide de Phi- 
lippe il rend à la liberté. Secondés par quelques servi- 
teurs, ils surprennent alors Barberousse et lui font expier 
ses crimes par une mort ignominieuse. 

On n'accueillit qu'avec réserve ce drame bien fait 
mais dépourvu d'Invention. — Non imprimé, 

17 



258 THBATRB DB LÀ CITÉ 

La pea brillante fortune de ce premier spectacle 
fit revenir les locataires de la Cité sur leur pro* 
messe tambourinée : on les vit donc, dés la fin du 
même mois, encadrer d'emprunts les ouvrages 
nouveaux dont l'inventaire seul importe aujour- 
d'hui. 



7 brumaire (3o octobre) : Lb vmla parti, ou Celai-^à 
n'e$t pas sorcier^ comédie en i acte, par Chevalier. 

M. Dumont, ancien procureur, a épousé une femme très 
jeune dont le cœur était engagé à Fenrille. Pour adoucir 
ses regrets et dire un dernier adieu à l'aimé, M^m Dament 
invite Perville k souper pendant l'absence de son mari. Un 
officier porteur d'un billet de logement se présente à ce 
moment-là, est fort mal reçu, et doit se retirer dans sa 
chambre plus tôt qu*il n'aurait touIu. Mais la faim le tient 
éreillé et, sachant qu'il est ches son oncle, il ne se fait 
point scrupule d'observer par le trou de la serrure le tête- 
à-téte galant que dérange bientôt Tarrivée de M. Dumont. 
Son neveu quitte sa retraite pour l'embrasser et, apprenant 
qu'il n'a pas plus soupe que lui, il dit à Marton d'apporter 
le poulet. La maîtresse et la suivante sont dans la plus 
vive inquiétude; l'officier s'en amuse et prépare l'évasion 
de Ferville en racontant à son oncle une prétendue histoire 
de régiment, qui n'est autre que celle où ils sont acteurs. 
M"M Dumont. quitte pour la peur, s'estime heureuse quand 
elle peut dire de Perville : c Le voilà parti t » 

^ Interprétée médiocrement, Tanecdote ne produisit 
point TefiFet révé et resta manuscrite. 



frimaire (28 novembre) : Fanchon toute skdlb, oir Lm 



TBIÉÀTIIB OB LA GItA 259 

moment d^hmmear, vaudeville en i acte, par Louis 
Ponet. 

Panchon €•• Bras. 

m 

Pour «Toir ri en écoutant un galantin, l'ex-Tielleuse 
Panchon, deyenoe fprande dame, a mécontenté Prancanrille 
son époux. Aux reproches adressés par lui. elle a cru 
deroir répondre en abandonnant ses invités pour se réfu- 
gier dans un salon où elle attendra les excuses de l'ingrat. 
Prancarville non seulement reste avec ses amis, mais encore 
défend à Marton, la suivante, d*entrer ches sa femme. Voilà 
Panchon isolée pour un temps indéfini. Elle trompe K>n 
ennui en lisant VArt de tirtr let catte$, en faisant par la 
fienétre une abondante aumône à un aveugle, en passant la 
rerue de divers personnages. Prancarville à ce moment la 
Ailt prier de descendre au Jardin ; elle s'y refuse, alléguant 
une migraine, mais, craignant bientôt d'avoir affligé celui 
qu'elle aime, elle imagine, pour le consoler et l'attendrir, 
de remettre son vêtement d'autrefois et de chanter, avec 
l'aide de sa vielle, la chanson favorite de Prancarville. 
L'effet est prompt, car, levant les yeux vers Panchon, 
l'époux sourit et loi envoie par Marton une lettre tendre 
implorant un pardon que la vielleuse s'empresse d'ac- 
corder. 

Bagatelle aimable, qui foufDÎt à Tactrice roccft'> 
sion d*un petit tour de force. Elle devait, quelques 
années plus tard, commencer, au Théâtre des 
Jeunes-Artistes, la réputation de Virg^inie Déjazet. 



2b frimaire (17 décembre) : Le Doc d'Alençon, mélo- 
drame ea 3 actes, en vers, par J.-S. Quiocy. 

Vaetiea se pesae au deasièaae siècle, daas on chAtean 



26Ô THBATRB DR LA CITA 

normcnd. Après «roir assassiDé le prince Aldénur pour 
s'emparer de ses bieas, Bellesme, duc d'Alençon, a Hïl 
élever comme orphelias Phismon, fils da prince, et Alzine, 
sa fille. Il se propose d'époaser cette dernière, mais, ipio- 
rante de son état civil, Alzine s'éprend de Phismon, ce qni 
l'engage à fuir le duc. Bellesme la retrouye et la jette dans 
un cachot où la mort l'atteindra si elle persiste à refuser 
son alliance. Ce cachot, doublement aifrenz, contient les 
ossements de quantité de malheureux sacrifiés par la 
cruauté du duc ; mais la multiplicité de ses attentats finit 
par révolter ceuz-Ià mêmes qui lui ont servi de complices. 
Delfonte, Rijiante et Rodmir, officiers qu'il croyait sûrs* 
soulèvent contre lui les habitants des campagnes et mettent 
ses soldats dans l'impossibilité de le défendre. Vaincu par 
Phismon, le duc confesse ses crimes et se jette dans un 
antre rempli de serpents. Phismon» reconnu pour le fils 
d'Aldémar, entre en possession des biens paternels ; Alaine 
vaincra, avec le temps, sa passion condamnable. 

Pièce à la trame obscure, ag^jj^ravée d'un style 
iudifpeste : réussite contestée. 



i4 nivôse (5 janvier i8o4) : La Ruptubb du traité d'Aix- 
la-Ghapsllb, mélodrame historique en 3 actes, par 
MU« Leriche. 

JLa scène se passe au Canada. Un traité signé en 1748 a 
Aix-la-Chapelle en avait assuré la possession aux Français, 
mais quinze ans plus tard les Anglais, sans aucune décla- 
ration de guerre, recommencent les hostilités en bAtis- 
sant sur les terres françaises un fort qu'ils appellent Fort 
de la Nécessité. Jumonville, officier français, envoyé vers 
le général ennemi pour le sommer d'abandonner ce pro- 
jet, est assassiné avant d'avoir accompli sa mission. La 
femme de cet officier a été enlevée et conduite dans le fort 



THÉATBB DB LA GtTB Ml 

oh le commandant anglais cherche yainement à la tMiiire 
et d'od elle est délifrée par les Français qai s'emparent dn 
fort. JnmonWlle, qu'on a pa saarer, est ainsi réani à celle 
qa'il croyait aroir perdue sans retoar. 

L'intention qai avait fait composer ce mélodrame 
et le sexe de Tautenr purent seuls justifier l'espèce 
de succès qu'on lui fit et qui ne sauva point la 
direction, emportée quelques jours plus tard par 
une banqueroute. 

Le i**' pluviôse an XII (aa janvier i8o4)> divers 
artistes du Théâtre Olympique» quittant la rue de 
la Victoire, s'installèrent à la Cité où, pendant une 
année, ils exploitèrent leur répertoire, augmenté 
des créations suivantes. 



25 germinal (i5 avril) : Unb JouaiiiB db FRéDÉBic II, 
ROI DB pRussB, comédie-aoecdote en i acte, par Varez 
et Bernard. 

Frédéric II GG. Florbstan. 

Dhirleim Dsrval. 

Le colonel Fridberg . . . Frîdbric. 

Ferseim ÀLBZAiniam. 

Hantz ....... FoxniiÀT. 

Plomper Edouard. 

Jules PauDorr. 

Batbilde Gm* tiàDn-GLARici. 

Bertbe DacBARD. 

La scène est près de Molwia. Poar qne l'ennemi ignore 
la présence des troupes prussiennesi le roi Frédéric H a 
défendu, sous peine de morl, d'allumer des lumières. Mais, 



MS THBATRB DB LA CITB 

▼oalaat envoyer dof noBTeUes à m ftmaM Batliilde «t à 
Mn fils Jules, le capUainede grenadiers Ferseim leur écrit 
à le laenr d'one lampe qui trahit la présence de l'amiée. 
Quoique Ferseim se soit maintes fois coayert de gloire, le 
roi ne peut absoudre sa désobéissance ; il le fait colonel 
pour sa belle conduite et le condamne à mort pour sa faute. 
Ferseim demande la grAce de mourir en combettantet Fré- 
déric la lui accorde. Bathilde et Jules, qui se présentent ao 
camp, sont bientôt informés de la séyère sentence. Ils im- 
plorent Frédéric, qui d'abord les repousse mais que de nou- 
vesux exploits accomplis par Ferseim attendrissent. Le capi- 
taine, grscié, est fait gonyerneur de la citadelle deGlascow, 
et tons les soldats bénissent le monarque à la fois juste 
et bon. 

Favorable sujet, traité avec adresse ; od le reçat 
sjmpathiquemeDt. 



3o fructidor (17 septembre) : L'Amant au aienix, opéra 
en I acte, par Dupoy» musique de Lebrun. 

Aucun journal ne raconta ce petit acte, que la 
musique seule fit écouter jusqu'au bout. — Non 
imprimé. 



10 brumaire (i^r novembre) : AiiuB wi Laubbiicb, 
comédie en S actes, par J. Patrat. 

Ouvrage posthume où Ton remarqua avec sur- 
prise trois scènes pillées dans des pièces très con- 
nues, la Femme jalouse entre autres. Il n'ajouta 
rien au renom de Fauteur et ne fournil qu'une 
courte carrière. — Non imprimé. 



Tfl^ATBB DB LA CfT^. 263 

i«r frtfliâire (m uot émbr») : Uns MATotéB bb la plagb 
Mavbbbt, vandarille grifoiê en i acte, par Ar^ttd- 
Debarges. 



Ripopin GG. Siimt-Maba. 

Reqoiqai . . . . LBCLtàc. 

Madrigal Biaiios. 

Latidlette Faiûimc. 

Goillaame Gbapsal. 

Fanehette Cm* GoairiL. 

BfB0 Bonbec Bbeobr. 



Ripopin est établi marchand de Tïn sur la place Maabert. 
Il Tient de promettre au fort de la Halle Gaillaame la main 
de aa flile Fancbette, qnand celle-ci lai rèyèle qne son conr 
a parlé poar Lariolette, sergent de la garde sédentaire. 
Ripopin Tondrait que sa fille fût heurense, mais, esclaye 
de Thonnenr, il ne peut que rautoriser i tout faire pour 
que Guillaume renonce à elle. Justement le fort, novice en 
galanterie, s'adresse i Madrigal, écriyain public voisin de 
Ripopin, pour aToir une lettre capable de toucher le cœur 
de celle qu'il sent rétiTC. Cette lettre, confiée au garçon 
Requiqui, tombe entre les mains du père ainsi qu'un billet 
de LsTiolette conçu dans le même esprit. Gela ne naît ni 
ne seK à Taifaire. Les prétendants, par bonheur, hâtent le 
dénouement : ils se battent à l'épée. Désarmé par LaTiolette, 
Guillaume s'entend iuTiter à reprendre son arme. Ge trait 
généreux Tattendrit et il déclare céder la place au sergent. 
Ripopin, dégagé, unit les amanta, et Ton oélèbre par des 
coapleta cette heareuse matinée. 



Tablêttu |k>pttlAiîB à U façon d« cens dottt Ouiile- 
ttMÎo avait fMfSt le ododète ; il plut f>ar des traita 
plaisants et des caractères observés. 



294 TBBATIIR DE LA CITÉ 

a6 frimaire (17 décembre) : Lis Deux Epooth, comé- 
die en 5 actes, par F.-X. DelœoTre, artiste dramatique. 

M. d'Aabercoart CX^. Dsvuuns. 

Florimond Dilhbcob. 

Mercoart Poktiil. 

Forlîs Dmchamps. 

Ariste Uamb. 

Laflear Mien. 

Un laquais allemaDd . . . TaàoDoai. 
M»« d'Aabercoart .... G*» Marsahoi. 

Elise SATiGin. 

Sophie Yauski. 

JLa baronne d'Olshen . . . Dbsaus. 
Clémentine Orsini .... Boissr. 

Marton Bbaoik. 

Sous des dehors attrayants, Florimond, fils de M. d'Aa- 
bercoart, est le plus léger, le moins délicat des hommes. 
Il a époasé à Venise Clémentine Orsini, bientôt abandonnée 
par lui ; en Allemagne la baronne d'Olshen a de même 
porté son nom, ce qui ne Tempéche pas de vouloir être 
l'époux de Sophie, fille de Forlis, ancien ami de son pèrr . 
Mais, la veille du joar où doit se signer le contrst, l'Alle- 
mande et l'Italienne se présentent l'ane et l'autre chez 
Forlis. La première, qai n'aime plus Florimond, abandonne 
ses droits, mais M"m d'Aabercoart exige qae son fils légi- 
time sans retard l'enfant qa'il a eu de Clémentine Orsini, 
ce qui s'ezécate : Sophie épousera Mercoart, moins sédui- 
sant mais plus honnête qoe Florimond, son frère. 

Fable assez iogénieuse» mais traitée d*aiie façon 
pénible : demi<succès. 

Son année faite, le ThéAtre Olympique évacua la 
Cité qu'après trois mois de clôture Saint-Edme 
rouvrit, sous le nom de Palaiê'Variéiés^ au |(crand 
plaisir des habitants du quartier. 



TBBATBB DB LA CITB M5 

23 ioréal an XIII (i3 mat i8o5) ; Salle a tbndbb, pro- 
logae-va ad avilie en i acte, par 



««« 



A-propos si peu intéressant et si mal joué qu'il 
sombra sous des sifflets presque unanimes. — Non 
imprimé. 



28 floréal : Holkar bt Palamts, ou les Anglais dans 
r/ndousian, pantomime en 2 actes, par Leblanc. 

Holkar GC. Lavittb. 

Scindia Braban (début). 

Gowa G0U01BU8. 

Un général, Chapuia . . Domuiiqub. 

Un chef dea Marattea . . Achb. 

Palamya C^ Juub Diaugouat. 

Les Anglais commandés par le général Gkiwa ont battu 
les Indiens et emprisonné Holkar, leur chef. Palamya, 
épouse de celui-ci, vient demander sa liberté, maia le 
général, que ses attraits charment, ne la lui offre qu'au 
prix du déshonneur. Palamys repousse avec mépria cette 
condition ; Gowa, pour la punir, l'accuse d'avoir attenté à 
ses jours et la fait aussi jeter en prison. Holkar cependant 
parvient à s*évader et reprend les hostilités, mais il est 
battu et pris de nouveau. Par bonheur une frégate française 
apparaît sur la côte ; ses soldata, sous les ordres de Gha- 
puis, débarquent, brisent les portes de la prison et délivrent 
le couple indien. Ils se battent ensuite contre les Anglais 
qu'ils défont : Holkar lue Gowa d'un coup de pistolet, est 
rétabli dans son pouvoir, et ses Etats sont placés sous le 
protectorat de la France. 

On trouva que, sous un autre titre, Holkar réédi- 
tait Zcibby et Dorville^ représenté en i7g4i ^^ cette 



296 TBÂATIIB DB LÀ CITÉ 

supercherie irrita le public au poiot que la repré- 
sentation ne fut qu'une suite de cris et de mouve- 
ments désordonnés. II fallut, à l'aide de reprises, 
parer à cet échec peu encourageant. 



5 prairial (25 mai) : Maître ÀNDai, oa le Perraqaier 
aatear tragiçae, vaudeville eu i acte, par L. Leconte et 
Travault atné. 

Mattre André .... CC. Pascal {débtU). 

Gérondif Fàrik (iU6af). 

Félix Paillmt {débat). 

Mm* André Cm* Laimsz {début). 

Justine AUrtin {début). 

Depuis que Mattre André» perruquier, s'est mis à com- 
poser des tragédies, il veut que sa fîlle Justine devienne 
savante et il lui fait donner des leçons de grammaire par 
Tacadémicien Gérondif. Ce dernier, bien qu'âgé, tombe 
amoureux de son élève et l'obtient aisément d'André, qui le 
prend pour un grand génie. Mais Félix, amant de Jaatine, 
informé que Gérondif doit lire à André un poème épiqae, 
conçoit le projet de brouiller les deux écrivains. Dé|çuisc 
en seigneur, il prie Gérondif de lui communiquer ses vers 
et feint, à leur audition, un enthousiasme qui se traduit 
par l'offre d'épousar sa sœur, baronne jeune «t riche. 
Enchanté de l'aubaine, le grammairien rend sa parole à 
André, qui l'apostrophe violemment. A l'issue de leur 
querelle, Félix se fait reconnaître, et le perruquier lui 
donne Justine, à la condition que les jeunes éponz oe 
gêneront point ses goûts littéraires. 

La vanité des écrivailleurs était apiritaeilement 
raillée dans cette bluette bien accueillie. 



THÉATRB DB LA CITE 267 

9 prairial (29 mai) : GAitANDU malam, comédie en 
I acte, mêlée de vaudevilles» par Henrion. 

Pour courtiser Golombine qu'il aime. Arlequin s'est pré- 
senté à Cassandre malade comme étant le docteur Galini. Sa 
méthode ne manque pas d'originalité, car c'est à Gilles, 
valet de Cassandre et son rivale qu'il fait prendre tons les 
remèdes destinés au vieillard. Chose singulière, Cassandre 
se trouve fort bien du régime ; par contre Gilles, qu'Arle- 
quin fait tour à tour maigrir, enfler, et couvre d'emplâtres 
divers, n'endure ces épreuves que dans Tespérance d'épouser 
Golombine Mais celle-ci l'encourage si peu qu'à un certain 
moment le valet refuse de se laisser enlever une molaire 
correspondant à celle dont son mettre dit souffrir. Cassandre 
alors crie à l'ingratitude et déclare ne plus vouloir de lui 
pour gendre. C'est là ce qu'attendait Arlequin qui, étant sa 
robe^ déclare qu'il a passé trois mois à l'Ecole de Médecine 
pour se mettre en état de guérir le père de son amante. Un 
pareil dévouement ne peut rester sans récompense : Colom- 
bine deviendra Mn« Arlequin, ce qui ne déplaira qu'à 
Gilles. 

Agréable historiette, jasiement applaudie. 



12 prairial (i«' juin) : DDOUAT-Taouiir, mélodrame 
en 3 actes, par René Périn. 

Duguay-Trouin est prisonnier à Plymouth. Une jeune 
Française lui présente un de ses compstrîotes qui sert 
parmi les Anglais et qui commande un poste important, 
Dngoay lui fbit abandonner le service de l'Angleterre et 
n'échappe avec lut de la tour où il est enfermé. 

Telle était la matière unique de trois actes qui 
semblèreot comme de juste un peu vides et furent 
accueillis avec réserve. — Non imprimé. 



268 THBATRB DB LA CITE 

17 prairial (6 juin) : Les Pompikrs db Bbboaiib parodie 
des Templierêtn i acte, par Bon nafond. 

Le goayernear de Bergame est un homme avare et 
capide. JLa fortune des pompiers de cette ville, tonte 
médiocre qu'elle soit, lui paraît bonne à prendre ; il ordonne 
donc leur arrestation. Sa femme prend parti pour les oppri- 
més, mais les abondantes larmes qu'elle verse n'amollissent 
pas le cœur de l'oppresseur. Il veut que les pompiers se 
soumettent et consentent eux-mêmes à leur destruction ; 
sur leur refus formel, il ordonne qu'on les fasse périr sur 
des bûchers. Mais il n'a point songé à brûler les pompes. 
celles-ci jouent au milieu de l'incendie et les pompiers se 
sauvent à la nage. Cet événement arrive d'autant plus à 
propos que le gouverneur s'est repenti de son extrême 
sévérité et a ordonné on sursis. 

Bagatelle semée de traits d'esprit, à laquelle on fit 
un succès de gaîté . 

23 prairial (12 juio) : ZiusKA, mélo tragédie en 
3 actes, par Gougibus et Gérardin . 

La scène se passe dans Tlndoustan, près des mur» 
d'Osborne. Le conspirateur Gui skar a eolevé, dix ans aupa- 
ravant, la jeune Zéliska que son père destinait au nabab 
Thénals et tient sa victime enfermée dans une caverne dans 
l'espoir d'obtenir un jour sa main. Il s'unit avec les 
Marates et. secondé par Orosbeck, leur chef, il se flatte de 
s'emparer bientét de la ville d'Osborne où règne Thénals, 
son rival. Plein de cet espoir, il se rend à la caverne et 
propose pour dilemme è Zéliska de l'épouser ou de périr. 
La belle ne se laissant pas toucher, Guiskar va la frapper 
d'un coup mortel lorsqu'un enfant arrête son bras. Cet 
enfant est né des amours de la princesse avec le nabab, ce 
qui n'est pas pour avancer les affaires de Guiska. Cependant 



THEATRE DR LA CITK 269 

celoî-ci, accaaé par la voix publique, est aiaudé à la cour 
poor se justifier. Il corrompt les juges et ya sortir indemne 
de l'ayenture quand Tenfant se présente pour dénoncer le 
bourreau de sa mère. La princesse, sauvée par Orosbeck 
qui. devait l'assassiner, survient à son tour. Les crimes de 
Gaiskar sont alors évidents et on l'en punit par le dernier 
supplice. 

Ouvrage de mérite, dont pourtant Taateur ne fut 
pas demandé et qu'on n'imprima point. 

Le public, somme toute, s'intéressait si peu à 
l'entreprise que, le i*'' messidor (ao juin), elle som- 
bra comme les précédentes. 

Le Théâtre du Palais- Variétés fut, le mois sui- 
vant, pris à bail par des comédiens associés sous la 
direction de Jean-François de Brémond de la Roche- 
nard, dit Beaulieu. 

Cet acteur avait, de 1778 à 179a, fait partie de la 
troupe des Variétés Amusantes ; il était ensuite 
entré à la Cité d'où l'avait chassé la première 
défaite des Lenoir, et où il n'était revenu que le 
a5 décembre 1797 pour se compromettre dans un 
rôle au-dessus de ses moyens. Il venait d'échouer 
dans une entreprise d'agence dramatique quand le 
démon des planches lui souffla l'idée de prendre, 
lai quatorzième, la charge d'un théâtre dans lequel 
aucun genre n'avait pu prospérer. Sa loyauté, son 
intelligence et son activité étaient incontestables, 
mais il disposait de peu de ressources et, dans ces 
conditions, l'essai qu'il tentait constituait une 
grande imprudence. Il s'en rendait compte lui- 
même, car il disait à quelques-uns de ses amis : 



270 thAathb db la cni 

€ Je brûle mes vaisseaux et, si je ne réussis pas, je 
me brûlerai la cervelle I » — Ne voyant là qu'une 
phrase, ses interlocuteurs le rassuraient en lui don- 
nant des espérances qu'après tout ses efforts pou- 
vaient réaliser. 

Le début de Tadministration Beanlieu s'effectua, 
le 16 thermidor an XIII (4 août i8o5), par trois 
pièces : 

Aurons-nous un prologue ? prologue-vaudeville 
en I acte, par Brazier ; Charles et Caroline^ comé- 
die en 5 actes, par Pig^ault-Lebrun (du Palais-Rojal) 
et la Gageare inutile, comédie- vaudeville en 1 acte, 
par Léffev (du Vaudeville). 

L'acte de Brazier, inédit, n'est raconté nulle part, 
et les journaux constatent que les spectateurs étaient, 
ce soir-là, peu nombreux et sans enthousiasme. 
Parmi les artistes» outre Beaulieu, ils sig^nalent 
toutefois un Labussière, qu'il ne faut pas confondre 
avec celui que sa belle conduite pendant la Terreur 
a rendu célèbre, M^^ d'Herbouville et M'i® Martin. 

Son premier pas fait, le directeur nouveau joua, 
comme tous ses prédécesseurs, des créations entre- 
mêlées de pièces connues. 



20 thermidor (8 août) : J*ai oaqné mon procès, comédie 
on I acte, par Brasier. 

Duyal, officier de hussards, a demaadé la fille de soo 
colonel qui lai a été refusée parce qu'elle est promise à an 
ancien capitaine attendu des tles. Le capitaine étant ami 
du colonel, ce dernier, retenu chex lui par la goutte, enroie 



tbAàtbb de là citr 27f 

à l'auberge de ton futur gendre le portrait de m fille, m 
fille elle-même, et ta sœur chargée de terminer le mariage. 
Par bonheur l'amoureux arrive à l'auberge avant son rival ; 
il s'empare du. portrait et, de concert avec sa mattresse* 
décide la tante à signer leur contrat le jour même. Quand 
le capitaine descend à la même auberge, il reçoit la visite 
d'une jeune dame qu'il prend pour la fille du colonel et qui 
est la partie adverse contre laquelle l'officier de hussards 
a un procès. De ces qoiproquos résultent le gain du procès 
en faveur du jeune Duval. son anion avec celle qu'il aime 
et le mariage impromptu du vieux capitaine dont la devise 
est de rire de tout. 

Piécette amusante, qui fut bien reçue mais qu*on 
n'édita pas. 



a3 thermidor (ii août) : Le Déêertenr, drame en 
5 actes, par Mercier (de la Comédie-Italienne). 

2^ thermidor (la août) ; Monsibur François, oa les 
Pastionê cTan cœar êenêible, parodie du Père de famille 
eo 1 acte, par Joseph Aude. 

C'est un tailleur qui fait là le père de famille ; un orieur 
de vieux chapeaux est son beau-père, son fils François 
remplace Saint-Albin« le premier garçon représente Ger- 
meuil et Sophie est reproduite par Julie, revendeuse dont 
le boudoir est établi en tonneau rue des Martyrs. François 
en est devenu amoureux, mais le père n'entend pas rail- 
lerie, ce qui n'empêche pas son fils de courir après celle 
qu'on lui veut enlever. L'oncle Nakarat, toujours en colère, 
ordonne l'arrestation de Julie par des archers, mais alors 
la belle, pâle, échevelée, s'écrie : O mon oncle I — « Son 
oncle 1 1 répètent le père, le fils et tes archers. Ce mot pro- 
fond et mystérieux s'éclaircit ; Julie n'est plus une aven* 



272 THBATRB BB LA CITÉ 

tarière mais une blaoebe colombe digne de l'amoor de 
François qai derieni soq époaz. 

Critique Kjcaie, bien conduite, bien jouée par 
BeaulieUf et conséquemment applaudie. — Non im- 
primée, 

3o thermidor (i8 août) : Sigismond^ oa la Vie eet an 
songe, comédie en 3 actes, en vers, par De Boissy (de 
la Comédie-Italienne). 

a fructidor (ao août) : Angéliqae et Melooar, comédie- 
vaudeville en I acte, par Léger (du Vaudeville). 

1 1 fructidor (29 août) : Um peu db MÊCHANCBri, comé- 
die en I acte, en vers, par Grétrj neveu et Décour. 

Damifl MM. Lbon {début). 

Frontin Bbabak. 

Florise M^e* D'Hirbouvilu. 

Elvire Martut. 

Lisette Dèuhèk {délmt). 

Damis aime Elvire, aièec de Florise, veove jenoe encore 
et à laquelle il a de grandes obligations ; mais son valet 
Frontin, voyant plus d'avantage dans une union avec 
Florise, fait croire à celle-ci que Damis est épris d'elle. 
La veuve, qui sait à quoi s'en tenir, feint de croire à 
l'amour du jeune homme et fait préparer leur contrai. 
Damis n'ose par reconnaissance la détromper, et c'est avec 
des yeux baignés de larmes qu'il lit l'acte que lui tend sis 
bienfaitrice. O surprise, c'est à Elvire que l'unit Florise, 
désireuse de ne partager ni sa fortune ni son cœur. 

Pièce à la marche assez pénible, mais contenant 
de jolis vers qu'on paya de justes brayos. 



THÉATRB DB LÀ GIT^ 273 

2 1 frnctidor (8 septembre) : BcUardin^ vaudeville en 
I acte, par H. Pessey (de la Gatté). 

25 fractidor (la septembre) : Odoh de Saint-Amans, 
ORAND-HAiTMc DBS TiuPLiSRS mélodrame historique en 
3 actes, par Michel B. D. R. (Balisson de Rougemont), 
musique de Lemoine. 

Odon de Saint-AmaDS. . . MM. LABussiàaa. 

Thèodoric de Trémeley . . Sàun^jsm [débat) , 

Walterde MoDtbary . . . LioK. 

Blondel Brabin. 

Alfrédy LAFAaooa {débtU), 

Ferdinand Dâsiai (<^6bI). 

Albert Bbaihjiu. 

Bfathilde M>m* D'UaaaouriLLi. 

Clara DÉmnÉs. 

Bn l'absence d'Odoa de Saint-Amans, prisonnier du sultan 
Saladin, Thèodoric de Trémeley remplit les fonctions de 
grand-mattre des Templiers. Dans le palais qu'il habite vit 
une jeune fllle nommée Mathilde dont, en dépit de ses 
vœaz Thèodoric s'éprend. Mathide devine sans joie les 
sentiments qu'elle inspire, car son cour a parlé pour 
l'écuyer Walter de Montbary» rencontré dans Ttle de Chypre 
et que son frère Alfrédy l'a empêchée de revoir. Or, voici 
qu'après une glorieuse campagne contre les inûdèles, 
Walter, obéissant à la dernière volonté du roi Richard II, 
son père, vient solliciter de Thèodoric l'honneur d'être 
admis parmi les chevaliers du Temple. Ses droits étant 
incontestables, on ne peut l'évincer, mais Alfrédy, qui jadis 
a fui devant une provocation de Walter, supporte avec 
peine une présence qu'il pressent dangereuse ; Walter effec- 
tivement lui reproche sa lAcheté en termes qui rendent un 
doel inévitable. Désireux de servir le coupable amour de 
son maître, Ferdinand, confident de Thèodoric, profite de 

18 



274 thAatrb db là cité 

la circoQtUnee pour se rendre au lien du combat et 
frapper par derrière le séaani écayer, mais il se trompe et 
c'est à Alfrédy qu'il donne le eonp mortel. Bn raison de 
l'inimitié connne, Walter est accusé du meurtre commis 
par Ferdinand et cité, à la demande de Mathilde elle-même, 
devant le tribunal des Templiers. Odon de Saint^Amnns. 
que Saladin rient de remettre en liberté, arrive à temps 
pour présider les juges. Malgré ses protestations d'inno- 
cence, Walter va être condamné lorsque Blondel, son ami, 
vient déclarer qu'Alfrédy, ranimé, a fsit connaître le cou- 
pable dont répée est encore teinte de sang; un mouvement 
de Ferdinand pour cacher la sienne le dénonce, et sei 
aveux bientôt justifient l'innocent. Relevé de son serment 
par le grand- maître, Walter épousera Mathide avec l'appro- 
bation de Théodoric, rentré dans le chemin de la verto. 

Tous les bons sentîments sont magnifiés dans cet 
ouvrage bien conduit et qui tint honorablement 
l'affiche. On le devait reprendre dix-sept ans plus 
tard, au Panorama Dramatique, sous ce titre mo- 
difié : Walter de Montbarey. 



4 vendémiaire an X(V (a6 septembre) : PygmcUion^ 
scène lyrique, par Jean-Jacques Rousseau (du Théâtre- 
Français). 

7 (et non 6) vendémiaire (29 septembre^ : Robinson 
CADKT, vaudeville en i acte, parSimonnin et Alexandre 
Guesdon. 

Slaber MM. Lafaagus. 

Frédéric Pailliet. 

Robinson Pascal. 

Vernow Lrbsl (cMfro/) . 

Zoé MUeMARTUf. 



THBATRB DB LA CITB 275 

EmerTeillë des aveatures de son père, Robinson fils s'est 
mis en tête de courir aussi le monde. Il part un jour 
incognito, alFubU du costume singulier qui servit au vrai 
Robinson dans Tfle où lui-même se rend. Vernow, oncle 
maternel du jeune homme, se met à sa recherche, en com- 
pagnie de l'officier Frédéric. N'ayant au bout d'un mois rien 
troQvé, Vernow veut quitter l'tle. Gela ne fait pas l'affaire 
de Frédéric, devenu amoureux de Zoé, fille de Slaber, colon 
du pays. Bien que n'ayant pas été découvert, Robinson 
habite l'tle depuis quelque temps ; il rencontre Zoé, s'éprend 
d'elle et la demande à son père. Celui-ci consent ayec joie, 
mais Frédéric fait connaître son amour qui paratt à Slaber 
offrir plus de garantie; il unit donc les amants. Pour 
le jeune Robinson, qu'on déniche d'un arbre où il a cherché 
refuge, il reprendra, avec son oncle, le chemin de la maison 
paternelle. 

Bouffonnerie née du succès obtenu à la Porte- 
Saint-Martin par un drame de Pixérécourt, tiré du 
roman de Daniel de Foé; elle parut assez drôle et 
valut un succès aux deux parodiâtes. 

1 1 f endémiaire (3 octobre) : Hbrmam bt Soprib, ou le 
Carmwal bavarois^ mélodrame en 3 actes, par J.-G.-A. 
Guvelier, musique de L. de Morange. 

Félix Herman MM. Lion, 

Herman père Bbaulibu. 

Franck BaABAxi. 

Arberg Labussiîrb. 

Duremain Pascal. 

Gtobel Ldbl. 

Fritz Lajarque. 

Sophie M"M D'HsKBOuyiLLK. 

Malgré l'opposition de ses parents, Sophie a épousé le 
capitaine Félix Herman. Celui-ci, après avoir dissipé au 



276 THiATKB DB LA ClTi 

jeu la fortune de sa femme, l'abandonne ayec une fille en 
bas âge. Sophie suit secrètement à Munich son ocmfftable 
époux ; elle trayait le pour rirre et n'arrÎTe à ce résultat 
que grâce au dévouement de sa domestique Sara et de 
l'artisan Gobel, amant de celle ci. Ses ressources sont si 
maigres qu'on la doit mettre en prison pour n'avoir pss 
payé le loyer de la maison qu'elle habite. Un vieux mon- 
sieur lui rend à certain jour visite et, après l'avoir 
éprouvée, se fait connaître pour le père de Félix. Absent 
depuis dix années, il n'a appris qu'à son retour le mariage 
du capitaine qu'il veut tenter de rappeler au bien. Pour 
savoir si son fils conserve quelque bon sentiment, il se 
déguise en juif et va annoncer à Félix la mort de son père. 
Le jeuDe homme éprouvé un chagrin qui fait croire au 
vieillard que son fils rst peut-être moins coupable qu'on ne 
le suppose. Bn effet, Félix n*a abandonné Sophie qu'après 
la lecture d'un billet prouvant son infidélité et d'un acte de 
divorce obtenu par elle. Ces deux pièces sont l'œuvre de 
Frsnck, valet de chambre associé au laquais Fritz pour 
voler à leur mettre la dot d'une personne qu'ils veulent lui 
faire épouser en secondes noces. Profitant du carnaval, 
Herman père, Sophie et sa suivante s'habillent en bohé- 
miens pour assister à la fête que donoe Herman à sa 
fiancée. Franck, qu'ils inquiètent, donne à Félix l'idée de 
les faire arrêter ; mais, à sa grande stupéfaction, c'est le 
capitaine qu'on saisit sur l'ordre de son père, qui est 
général. On enferme Herman fils dans un pavillon ; il 
entend de là Franck et Frits raconter leurs exploits et com- 
ploter la mort de Sophie ; par suite, au moment où les deux 
drôles allument l'incendie qui doit servir leur projet, Félix 
et Gobel se précipitent sur eux et les enchaînent. Le feu 
n'éclate pas moins, menaçant les jours d'Herman père dont 
la propriété atteint au pavillon ; Félix lui sauve la vie et 
reçoit en échange son pardon. Les coquins démasqués sont 
livrés à la justice; Herman corrigé et Sophie justifiée 
redeviendront heureux. 

'Intéressant sujet, traité avec adresse, succès. 



THÉATBI DB LA ClTi 277 

33 ▼andémiaire (i4 octobre) : Arliquiii a Monihodob, 
▼aadarilla an i acta, par P. Prévost-Montfort. 

GasMDdre, médecin arnoorenz et radotear, a poor gou- 
Ternante une Tieille fille du nom d'Emestine, mais il pof- 
■ède chez ini un trésor bien plus précieux, c'est la jeune 
Ck>]ombine. Le bonhomme reut l'épouser et, de son côté, 
Brnestine couToite la main d'Arlequin. Golombine propose 
un rendex*TOus é son tuteur et Brnestine en org^anise un à 
la même heure et au même lieu arec Arlequin ; mais les 
choses s'arrauf^ent de telle façon que Gassandre ne trouve 
qn'Ernestine. Golombine et Arlequin surprennent ce téte-à- 
téte et le Tieillard bafoué est contraint d'épouser sa gou- 
Ternante, tandis qu'Arlequin obtient la jeune beauté. 

Représentée quelques années auparavant à rAm- 
bïgn sous le titre des Sœurê^da-Pot, cette pièce» 
sans originalité, ne causa qu'un plaisir médiocre . 
— Non imprimée 



a brumaire (24 octobre) : La Nature sur li paît, 
vaudeville en i acte, par **'• ~ Non imprimé. 

6 brumaire (38 octobre) : Alphonsb, hoi ob Gastillb, 
mélodrame en 3 actes, par Milceot d'Herbouville et 
Dulimont, musique de Morange. 



Alphonse. . 
Don Pèdre 
Don Alvar 
Don Rodrigue 
Don Gasman. 
Un officier . 
Emélina . . 
Isabelle . . 



MM. SAiirr^uLBS. 
LAPAaaua. 

LiOR. 

Bbaban. 

LiBIL. 

Faillskt. 
Mn« D'HaanouviLLi. 



278 THEATRE HB LA CITE 

Pendant od« partie de chasse, la belle Eoièlina a w 
tomber à ses pieds un jeune homme blessé qu'elle a recosn- 
mandé au roi Alphonse de Castille *Ge blessé» recueilli au 
palais royal, se fait bientôt connaître à Don Pèdre. frère 
d'Bmélina, comme étant Alrar, fils de Don Sanche de 
Lastoriès, mort yictime des persécutions de la mattressc 
du précédent roi. Il achève à peine cette confidence lors- 
qu'un officier rient le sommer de comparaître deyant 
Alphonse, et arrête en même temps Don Pèdre pour crime 
de trahi son Le coup rient de Don Rodrigue qui, jaloux de 
la faveur dont Pèdre jouit auprès du roi, veut perdre le 
favori, dans l'espoir d'occuper sa place. Bien accueilli par 
Alphonse, Alvar prend avec chaleur la défense de Don 
Pèdre. Gela fait soupçonner au monarque qu'Emélioa n'est 
pas indifférente à Alvar ; or, le roi n'a pu voir sans trouble 
les charmes de la belle, et Rodrigue, qui connaît ce détail 
et surprend les jeunes gens en galant entretien, imagine 
d'impliquer Alvar dans le complot attribué par lui à Don 
Pèdre. Obéissant à un sentiment de jalousie indigne de son 
caractère, Alphonse accueille trop volontiers les accusations 
que Rodrigue appuie d'un écrit trouvé dans la forêt. Mais 
ce papier, soumis à Alvar, est celui-là même dont on s'était 
servi jadis pour perdre son père ; il aide è démasquer 
Rodrigue qu'Alphonse indigné livre au supplice. Don Pèdre 
justifié reconquiert sa place et, sur la demande du roi, onit 
Alvar à Bmélina. — c Aimez-moi s'il se peut, dit le géné- 
reux monarque aux trois personnages ; mais dussiez-rous 
être ingrats, le bonheur d'en faire surpasse la peine d'en 
rencontrer. » 

Cette phrase peu limpide donne l'idée du style qui 
dépare un sujet choisi avec adresse et auquel le 
public^ non puriste, fit quand même chaud accueil. 



a6 brumaire (17 novembre) : Les Vacance dt» proca- 
rears, comédie en i acte, par Daocourt (de la Gatté). 



THiATBB DB LA CTTà 279 . 

a6 brumaire : Momiear /aanoif comédie-Taadaville 
en I acte, par Henrion et Dumersan (des Jeanea- 
Artiatea) . 

3 frimaire (a4 novembre) : Lb AfARSOum, folie-raude- 
vîlle en i acte, par **•. — yon imprimée. 

lo frimaire (i«r décembre) : La Reoanche forcée, 
comédie-vaaderille en i acte, par Deschampa (du Vau- 
deville). 



i4 frimaire (5 décembre) : La Prisb ob VismiB, vau- 
deville en i acte, par B. deRougemont. 

Un TÎeuz caporal «utrichieiii faisant des recroet sar la 
place de Vienne, enrôle an jeune soldat, amonrenz de sa 
fille. Mais la belle Allemande a déjà donné son cœur au 
hussard français Victor» et c'est du triomphe de la Grande- 
Armée qu'elle attend le bonheur. Son espérance n'est pas 
trompée; Victor entre un des premiers dans Vienne, et le 
vieil Autrichien, qu'éblouit la valeur française, donne au 
hussard la main de sa fille. 

Peu d*idées, mais des traits d'esprit et de bons 
couplets qu'on applaudit chaleureusement. — Non 
imprimé. 



a4 frimaire (i5 décembre) : Les Deux Fréree, comé- 
die en 4 actes, par Weisa, Jauffret et Patrat (du 
Théâtre-Français) . 

24 frimaire : Abélino, drame en 4 actes, par Ghazel 
père (du Théâtre du Marais). 

28 frimaire (19 décembre) : La Veaoe da Jlialaàar, 
tragédie en 5 actes, par Lemierre (du Théâtre-Français). 



280 THBATKE DB UL CITÉ 

i«r oîyÔM (as décembre) : Ln FuwomwBMj ou la Priée 
de Païuuna^ mélodrame en a actes, par Louis Ponel. 

Chef des flibastiera, Grammont fait uoe descente dans 
l'isthme de Panama et s'empare de la rille défendue par 
nne trop faible garnison. Grammont retronve à Panaoïn 
une ancienne maîtresse qoi est dsTenne la femme dn goo- 
remeur espagnol. Ce goaTernenr, quoique Taiacn, ne perd 
pas conrage, il rassemble ses hommes, talonne les flibus- 
tiers et les bloque dans une position difficile. Une partie 
des ayenturiers se révolte contre Grammont qui est tué ; 
une tour saule avec fracas, le gouyernenr saore son épouse 
et l'incendie achève le tableau. 

Du mouvement, de beaux décors et une inter- 
prétation méritoire firent applaudir quelque temps 
cette aventure franco^américaine. — Afon imprimé. 



7 DÎvdse (a8 décembre) : La Bataille on trois Bmpk- 
REURS, mélodrame en a actes, par P.-D. Léon. 



Le baron de Ludolff . . 


MM. Lebel. 


Hammer 


Pascal. 


Le Major du fort . . . 


Paillirt. 


Mîck 


FuLCBADD idébui) 


Le Général français . . 


ÀoaiBR (débat). 


Ud aide-de-camp de Napo- 




léon 


LAoH. 


Charles Dupré .... 


Saoit-Julbs. 


Un sous-lieutenant de dra- 




gons 


Louis. 


Sans-Regret 


BaABAa. 


La Treille 


Bbauliku. 


Va-de-bon cœur . . . 


Leorahd (iMévQ. 


Belle Pointe ..... 


Charles. 



THiàTMl DM Là. CITÉ 2tl 

Coart^bemiD .... MM* Saut-Mabg. 
Un chef de patroaille Lux (début). 

Sophie de LndolfF . . . M»m Dutrbyal (débai), 

Charlotte Laihu. 

Henrj Adèle Let allé [début). 



Le baroo de Ladolff, major aulricbien, ayant été fait pri- 
sonnier et condait en France, sa fille Sophie, â^ée de quinze 
ans, 1*7 a rejoint pour essayer d'abréger sa captivité. Elle y 
parvient arec l'side d'an jeune officier français, Charles 
Duprè, qu'elle épouse en secret le jour même oii son père 
recouvre la liberté. Mais Ludolff, à qui Sophie se confesse 
bientôt, maudit les jeunes époux et exige, pour leur par- 
donner, qu'ils ne se revoient qu'après sa mort. Charles et 
Sophie tiennent cet engaf^ement pendant huit années, mais* 
Sophie, dont le père est devenu général commandent le 
fort de Porlitz, apprend un jour que les drsgons français 
se sont battus près du lieu qu'elle habite et qu'un colonel 
y a perdu la vie ; or, Charles Dupré est colonel dans ce 
corps. Affolée d'inquiétude, Sophie prend les habits d'un 
paysan et se rend sur le champ de bataille, où elle a le 
bonheur de trouver Charles abandonné, mais Tivant encore ; 
elle le panse et le ramène chez son père, en attendant la 
possibilité de lui faire rejoindre les Français. Si prudente 
qae soit Sophie, Ladolff s'aperçuit bientôt que quelque 
chose d'anormal se passe dans la citadelle, il découvre la 
présence de Charles et maudit de nouveau sa fille, mais le 
colonel a eo le temps de s'évader pour regagner le camp 
français où tous le fêtent. Sophie, qne Ludolff fait sortir de 
Porlitz qui doit être attaqué, rejoint son époux. La bataille 
générale s'engage. Le fort, bien que vaillamment défendu, 
est pris, et Lodolff s'attend à subir le sort des vaincus 
lorsque Napoléon, par égard pour les bons services de 
Charles Dupré, consent à traiter son beau-père en Français. 
Touché de cette magnanimité, Ludolff pardonne à ses 
enfants qui l'embrassent, tandis que l'armée française 
célèbre, avec l'anniversaire du couronnement de Napoléon, 



282 THiATKB DS LA CITÎS 

la rietoire qui porte dans nos annales le nom d'AasterliU, 
ou Bataille des trois Bmperenrs. 

Il y a da sentiment, de Tintérèt, dans cet ouvrage 
qui, en dépit d'invraisemblances, valut un succès à 
l'auteur, modestement chargé d'un rôle secondaire. 

Malgré l'intelligente activité de Beaulieu, le 
Théâtre du Palais- Variétés ne prospérait guère ; les 
relâches s'y multipliaient^ des nouveautés promises 
n'étaient point données; à partir du 7 janvier 1806» 
enfin, il n'ouvrit plus que les dimanches pour des 
représentations extraordinaires ou à bénéfice, parmi 
lesquelles se glissèrent deux dernières créations. 



10 mars : Le Mont-César, oa le Faux père, mélo- 
drame en 3 actes (par Et -F* Girard aloé, musique de 
Tobie). 

Frederick MM. Frbdbbig. 

Winston Sa»t-Mabc. 

Heneberg Rétalard ^débui). 

Delwinck Brabait. 

Volmar Paillout. 

Gerbaok KLBm abxè (début). 

Htttin. . . . . Gabubl. 

Laurence M"m* CAaoun (débai). 

Bndozie Gallais (débuO- 

Gertrude Biauliku (début). 

Avant d*étre officier^ l'ail emand Winston a aimé Marie 
de Gonzalve, fille d'un nèg^ociant de Bonn. Un sienr Hene- 
berg^, fonrnisseiir des vivres, la lui dispute, et, n'ayant pu 
la conquérir, la fait mellrc en prison. Bile s'en échappe. 



THKATIIE DB LA CITB 283 

nuit Uni d'épreayes ont ruiné m santé et elU meart en 
donnant le jour à sa fille Laurence. Winston, retraité, Lau- 
rence et la nourrice Gertrude habitent, an pied du Mont- 
César, une maison modeste où, à l'occasion d'une chasse, 
un jeune officier les découvre. Il se nomme Frederick et a 
pour père Heneberg, qui a pris le nom de D'Amécourt. Fre- 
derick et Laurence s'éprennent l'un de l'autre, mais D'Amé- 
court informe son fils qu'il l'unira le lendemain même à 
Eudoxie, fille du baron Delwiock. Celle-ci aime un nommé 
Volmar, ce qui l'incite à s'entendre avec Frederick pour 
retarder l'hymen qui les menace. Par malheur D'Amécourt 
reconnaît Winston ; fidèle à la haine qu'il ressentit jadis 
pour lui, il le dénonce au baron comme faisant partie des 
bandits qui désolent le Mont César et le pauvre homme est 
arrêté. Frederick et Eudozie prennent sa défense, et Ger- 
trude révèle alors que le premier, loin de devoir la vie à 
D'Amécourt, est le fils de Delwinck qu'on a cru mort mais 
qui avait été enlevé par Heneberg. Tous les obstacles s'ap- 
planissent à la suite de celte confidence : Eudoxie épousera 
Volmar, Frederick Laurence. Quant à D'Amécourt qui a 
voulu, par un nouveau crime, supprimer Winston et sa 
fille, il est livré à la justice. 

Fable attachante et présentée avec an certain 
talent ; elle fut justement applaudie. 



8 mai : Monsiiini Bottb toitt seul, ou le Savetier bel 
esprit, vaudeville en i acte, par Louis Pooet. 

Revenant d'une soirée où il a satisfait son goût pour la 
littérature, le savetier Botte trouve sa maison vide. Sans 
s'en émouvoir, il travaille un instant, lit le journal, puis 
s'aperçoit que la porte de son armoire a été forcée. Là 
étaient huit cents écus, à la place desquels il trouve un 
mol de sa femme l'informant que, depuis quelque temps. 



284 THBATRI DE LA CITB 

lear fille a fait oonnaiMance d'an jeone pharmacien qa'elle 
▼a épouser arec l'aide du ma^t enlevé. A la même heure 
leur fils est parti pour l'armée. Navré de l'abandon dont sa 
manie est cause. Botte songe d'abord au suicide et fait son 
testament, mais il se ravise pour trouver que le départ des 
siens le débarrasse. Qnant à son argent, le travail le lui 
rendra. 

iDgcénieux monologue, qu'accaeillirent des bravos. 

Les représentations dominicales dorèrent au 
Palais-Variétés jusqu'au 8 juin 1806, date à laquelle 
le nom de ce théâtre fifjpura pour la dernière fois 
dans les feuilles parisiennes. 

Pendant trois mois Beaulieu, ruiné, s'ingénia pour 
trouver un moyen de payer ses dettes et de vivre 
tant bien que mal ; n'en pouvant découvrir, il prit 
une résolution désespérée. Le vendredi 26 septembre, 
dans l'après-midi, l'auteur Brazier, se rendant au 
théâtre, aperçut Beaulieu à la fenêtre de son appar- 
tement, situé au deuxième étag^e de la maison fai- 
sant l'angle de la place du Palais et de la rue de la 
Barillerie. Il salua de la main le directeur, qui répon- 
dit et quitta la croisée. Presque aussitôt une détona- 
tion retentit : Beaulieu, comme il l'avait promis 
deux ans auparavant, venait de se brûler la cer- 
velle. 

Le matin même de son suicide, l'infortuné avait, 
par lettres, prié les journalistes et les directeurs de 
s'intéresser à la femme et aux enfants qu'il laissait 
dans la pluis profonde misère. Deux feuilles, le 
Courrier des Spectacles et le Journal de Paris^ 
publièrent sa requête; un seul théâtre, celui de 



THÉÂTRE DB LA CITÉ 28S 

l'Impératrice, joua sept mois plus tard au bénéfice 
des recommandés : le sacrifice de Beaulieu n'eut 
donc, pour sa famille, qu'un insuffisant résultat. 

A la fin de 1806, les Variétés-Montansier, dont la 
prospérité portait ombra|{|pe à la Comédie-Française, 
reçurent de Napoléon, circonvenu, Tordre d'évacuer 
le Palais-Royal qu'elles occupaient depuis 1790. 
Décidés à construire une salle sur le boulevard 
Montmartre, les directeurs louèrent, pour attendre, 
le théâtre toujours clos du Palais-Variétés. C'est le 
i*r janvier 1807 que la troupe Montansier fit son 
début dans la Cité. 11 lui fallut de ^ands efforts 
pour décider les amateurs à traverser la Seine ; elle 
j parvint pourtant, et un simple vaudeville, la 
Famille des Innocents, lui valut des recettes éton- 
nantes. Cet ouvragée composait, avec Pataquès, les 
Chevilles de Maître Adam et le Diable couleur de 
rose le spectacle ultime qu'elle donna, le 4 juin 1807, 
dans son local d'emprunt. 

l^hs le i4 du même mois, des acteurs inconnus 
recommencèrent à j donner, chaque dimanche, des 
représentations composées de pièces ayant passé sur 
toutes les affiches parisiennes. La salle portait, dans 
ces circonstances, le nom de Théâtre de la Cité. 
Elle eût ainsi perdu progressivement tout titre à 
l'attention si une mesure gouvernementale ne l'eût 
sauvée de cette honte. Le ag juillet, effectivement, 
un décret (1) condamna à disparattre, avant le 



(1) Ce décret ptrot an Moniltur dn 9 aoât 1807, avec la date du 8 août , 
mais il figure ao Bulletin dea (ot«, n* 157, comme rendu le S9 juillet « 
seule date offideUe. 



286 THÉATRB DE LA CITB 

i5 août, toutes les scènes autres que TOpéra, la 
Comédie-Française, Feydeau, POdéoD, la Gafté, 
rAmbigu-Gomîque, les Variétés et le Vaudeville. 
Avec dix entreprises plus ou moins sérieuses, la 
Cité donc dut clôturer une dernière fois, ce qu'elle 
fit le lo août, après une représentation comprenant 
la Paix^ comédie en a actes, par Joseph Aude (du 
Théâtre-Français), Axélie et fjourence^ comédie en 
3 actes, par J. Patrat (de son répertoire), et la 
Bonne mère^ comédie en i acte, par Florian (de la 
Comédie-Italienne). 

Bourguignon, directeur de la Gatlé, acquit à bas 
prix. Tannée suivante, les machines du ihéAtre 
auquel tout espoir de résurrection était défendu. 
Une partie de l'immeuble fut alors changée en 
appartements. Le foyer public et plusieurs autres 
pièces devinrent le siège du Grand-Orient de France. 
On ménagea, à Tentresol, une petite scène où les 
amateurs s'exercèrent jusqu'à ce que les théâtres de 
société fussent, à leur tour, supprimés. Quant à la 
salle même, Lenoir y installa, le s5 janvier 1809, un 
bal, des jeux, une promenade, etc. Le bal seul 
persista, sous le nom de Prado^ après la mort du 
propriétaire-architecte, survenue le 19 juin 1810. 
Des poètes ont chanté cette Gythère que, pendant 
plus de quarante ans, fréquenta surtout la jeunesse 
des Ecoles. On y accédait par une galerie qui, bien 
que baptisée Passage de Flore, était sombre et mal- 
odorante. Le Prado disparut, en 1859, pour faire 
place à Factuel Tribunal de Commerce. 



TABLE ALPHABÉTIQUE 

DES 438 PIÈCES (i) COMPOSANT LE RÉPERTOIRE 



DU 



THÉÂTRE DE LA CITÉ 



PagCB 

Abélino 379 

Abraham et les An^es 107 

Accordées de TÎHage (les) i5o 

Adèle et Paalio 161 

Adoption yillageoise {V), ou rScooteur aoz portes. . 77 

Ageotf de Pitt(les), 00 le Dtner des ci-devants . . 54 

Alain et Rosette 17 

Albert de Weimar aSa 

Allons en Russie a5i 

Alphonse et Sëraphine 17 

Alphonse, roi de Castille 377 

Amant au régime (1*) 269 

Amant femme-de-chambre (K) 11 

Amants réanis (les) 167 

Amants sans amour (les) 117 

Amëlia» on les Deux Jumeaux espaf^ols 1A7 

Ami du peuple (!'), ou les Intrigants démasqués . . 4o 



(1) 31t nouveaotés, dont 156 imprimées, et UM reprises, dont i éditées 
à cette occasion. 



288 THÉATIIB DS LA CITIÎ 

Amoor et Jeunesse, ou le Sons-lîeu tenant .... no 

Amour et la Fortune (1*) aaS 

Amour et la Raison {V) 9 

Amours de Montmartre (les) 99 

Angélique et Melcour 373 

Annetle et Jacques, ou les Semestriers alsaciens . . il 

Apologie des perruques (F) 96 

Arlequin à Montrouge 977 

Arlequin bon père 157 

Arlequin fripier, ou les Costumes i38 

Arlequin imprimeur, ou Pourquoi écoutait-il?. . . 80 

Arlequin journaliste i45 

Arlequin perruquier 99 

Arlequin protégé par la' fortune aiS 

Armand de Joinville 198 

Arrivée de la première réauisition aux frontières (!'). 5^ 

Assemblée électorale à Gytbère (1') i3a 

Aurons- nous un prologue? 970 

Aveugle et le Muet (1*), ou les Nea cassés i3i 

Avocat Patelin (1*) iia 

Aymar et Azalals, ou le Château de Serdac .... 188 

Azélie et Laurence 969 986 

Barberousse 957 

Barbier de Séville (le) 119 

Bataille deMarengo (la), ou la Conquête de l'Italie. . 9o5 

Bataille des trois Empereurs (la) 980 

Batardin 973 

Beaucoup de bruit pour rien 98 

Bergère de Saluées (la) 9o3 

Bergers du beau rivage (les), ou Estelle et Nëmorin 955 

Bianco, ou THomme invisible a53 

Bientôt la paix, ou la Voiture cassée 906 

Blanc et le Noir (le) 110 

Boîtes (les), ou la Conspiration des mouchoirs. . . 194 



THiATRI DB LA CIHB 289 

BoiteUM (U) aaa 

Bon hermite (le) 3» 

Boniface Poiato el sa famille i»i 

Bonne mère (la) .... a86 

Bonnes gens (les) 97 

Bruits de paix (les)« on lUenreose espérance ... i»4 

Bustes Iles), on Arlequin scuIpAeur 10» 

Cadet La GingeoIIe, on les Deux Frères de lait ... 186 

Cadet Roussel, ou le Café des. aveugles »4 

Cadichon, ou le Riche aux cent écus 91» 

Café des clainroyants (le) 4 * t . 119 

Ganardin, on les Amours du quai de la Volaille . . stS 

Gange, 00 le Commissionnaire i>ieBfaisant .... 93 

Caraïbes (les). i»9 

Caserne (la)» ou le Départ de la Première réquisition . 48 

Cassa ndre malade 367 

Castel du lac (le), ou les Amants piémontais ... 184 

Ça Tant mieux qu'un divorce is6 

Cent louis (les) 16 

C'est le diable, ou. la Bohémienne so6 

Charette républicain, ou la Paix de la Vendée ... io4 

Charlatans (les) 89 

Charles et Caroline. 170 

Charles et Victoire, ou les Amants de PlaiUy ... 49 

Chasse (la) 33 

Chasse aux loups (la) ..... i33 

Chevalier noir (lei, ou le. Dévouement de l'amitié . . 93o 

Chevaux savants (les)^ ou les Arabes.à Marseille . . 199 

Chinois (les), 00 Amour. et Nature. . 904 

Colporteur (le) . 176 

Combat des Thermopy les (le), ou l'Ecole des guerriers. 84 

Comédie sans comédie (la) ......... . . . . sso 

Comédien de société de) ....... 4& 

Concert de la rue Feydeau (le) 101 

'9 



290 TSiATBB »B LA CITÉ 

GoBtMtoBps mut oontretempi 9 

Gordonnier de Dammt (le), on la Lanteroe magique . i59 

.Ck>«pe eDchantée (la) las 

Gonain de tout le monde (le) 38 

Coutelier de Bagdad (le) ii 

Cri de la nature (le), on le Fiia repentent .... 5o 

Grime de Raatadt (le) i88 

Griapin rirai de son maître 1 19 

Gnriense (la) ko 

Damoîsel et la Bergerette (le), on la Femme vindiea- 

tÎTe. ^ 97 lêZ 

Danger dee Uaieone (le) 77 

Débat des comèdiena (le) i3o 

Dèfaate auppoeéa (lee) 161 

Défensenr officienz (le) loi 

Défi dangereux (le) aïo 

Déjeuner anglais (le), ou le Bombardement d'Osteode. i63 

Déjeuner des volonteires (le) 69 

Déluge universel (le), ou Grand relâche au petit théâtre 

de Gadet Roussel . i&5 

Départ du Général français de l'tle de Malte (le) . . 167 

Dépit amoureux (le) 109 

Descente en Angleterre i5o 

Déserteur (le) 971 

Désespoir de Jocrisse (le) i»6 

Deux Bossus (les) a5d 

Deux cents francs (les) i56 

Deux Gousins (les) 17 

Deux Epouses (les) a64 

Deux Fermiers (les) 11 

Deux Figaro (les) 169 

Deux Frères (les) 979 

Deux Fripons (les) 109 

Deux Grenadiers (les), on les Quiproquos .... 4^ 



TH^^ATHR DR LA CITK 2tt1 

Oenz Jocrisses (les^, o-u le Commerce A l'eau . . . ii4 

Deux Noees (les) Sa 

Deux pèns pour un, ou leMariAf^e aux InValides . . 189 
Deux Voyageurs {les), ou A beau mentir qui vie al de 

loÎD 199 

DéTOtes {\^), ou la Triple Tenfeanee 58 

IHntT d'oD héros (le) i&4 

Diof^ue fabuliste so4 

Discours d'ouverture »o4 

Divorce (le) 100 

Double mariage (le), ou l'Epoux subjugé s^t 

Doubles noms (les), ou Méprises sur méprises ... i5s 

Dragon de ThioDville (le) i4 

Dragons en cantonnement (les), ou la Suite des Béné- 
dictines 61 

Dragons et les Bénédictinea (lea) 5i 

Drelindindin, ou le Garillonneur de la Samaritaine . 943 

Duc d'Alençon (le) 969 

Doguay-Tronin 967 

Dupes (les)» on les Aventnrea de Neuilly 9S0 

Beole de l'indigence (1') 936 

Ecole des Maris (!'). 119 

Ecoliers (les) 19 

Edouard et Emilie, ou le Triomphe de l'amonr et de 

l'amitié 35 

Bléonore de Roealba, on le Gonfeseionnal des Péni- 
tents nojrs 180 

Elève de la nature (1*)» ou le Nouveau peuple ... ai 

Elise dans les bois 108 

Embarras comique (l') i5 

Emilie et chéri i5o 

Empire de la folie (1';» ou la Mort et l'Apotliéoee de Don 

Quichotte 186 

Bnpiriques (les). . 96 



292 THRATRB DE LA CITE 

Encore det Nonnes ti6 

£nfant dn mystère {V), on les Amants dn XV* siècle, soi 

Enfant républicain (1'}, ou la Journée du 3i mai 1793. 79 

Enlèrement (1'), ou la GaTerne des Pyrénées. ... so 

Enlèyement an sérail (1*) 938 

Enrôlement de Cadet Roussel (r), ou le Départ des bons 

enfants pour l'armée. 44 

Enrôlement supposé (1*) 17 

Enseigne (1*), ou le Jeune militaire i85 

Enthousiaste (1*) i4 

Epoux républicain (1') 67 

Epreuve excusable (1') to8 

EpreuTC nouTelle {V) fi4 

Erreur maternelle (1*), ou les Egarements de l'amour . 341 

Espagnols dans la Floride (les) 109 i43 

Esprit des prêtres (1')» ou la Persécution des Français 

en Espagne 69 

Esprit follet (1*), ou le Cabaret des Pyrénées. ... i93 

Europe 390 

Fancbon tonte seule» ou Un moment d'humeur . . 358 

Fausse correspondance (la) 9o5 

Faute de l'amour (Une) 909 

Feinte par amour (la) 117 

Femme jalouse (la) 939 

Femme juge et partie (la) 119 

Femmes célèbres (les), ou le Lovelace des Halles . . 956 

Ferdinand XV, ou les Barons allemands 189 

Fête créole (la) 999 

Fête de campagne (la) 117 

FéU de la Fraternité (la) 69 

Fête de la Paix (la) 149 

Fête de lIEgalité (la) 53 

Fête de l'Etre suprême (la) 79 

Fête des Brahmins (la). . .938 



TUATIIB DE LÀ CITB 293 

FSUe à marier (U) 16 

Pille hussard (la) 118 180 

Fin da joor (la) 89 

Flibustiers (les), oa la Prise de Panama 180 

Folie de Bninswick (la), oa le Retour de Champagne. «3 
Folie de Georges (la), ou TOarertare do parlement 

d'Angleterre A4 

Folies amoncenses (les) iia 

Folle éprenre (la) an 

Fonds perd os (les) iia 

Forêt périllense (la), 00 les Brigands de la Galabre. . i36 

Forioso à Bourges, ou l'Amant funambule .... 997 

Fou raisonnable (le) gs 

Fous hollandais (les), ou TAmour aux Petites-Maisons. 216 

Franc marin (le) asi 

Frédégilde, ou le Démon familier 176 

Froc aux orties (le) * . 196 

Fïontin tout seul, ou le Valet dans la malle. . . . a&o 

Gageure imprérue (la) it8 

Gageure inutile (la) 970 

GeneTière de Brabant aai 

Génie Asouf (le), ou les Deux coffrets iia 

Georges, ou le Bon fils 18 

(tilles tout seal i83 

Gonzalve et Zuléma, 00 la Destruction des Maures . i45 

Grippeminaud, ou le Subdélégué de Falaise. . . . 948 

Guerre ouverte a8 

Habit de ▼elonrs (1*) a36 

Hâbleur (le), ou le Chevalier d'industrie g5 

Haine de famille (la), ou les Deux Prises de corps. . 189 

Herman et Sophie, ou le Carnaval bavarois. . . . 376 

Héroïne suisse (l'j, ou Amour et Courage 169 

Heureuse tlécooverte(r) an 

Hiver (!'), ou les Deux .Moulins 3i 



294 TBBATRB DE LÀ GITE 

Holkar et Palamyt, oa lef Anglais dans lladonstaui . A& 

Homme de fen (l*)» on Idare et Znlmé sS4 

Homme marin {V), on le Poisson d'aTril Sa 

Homme Tert (1% on les BpreuTes de Tamoor. . . . ai6 
Homme TertnenaE d'), on le Vrai républicain. ... 6q 
Honnenr et Indifpenee, on le IMTorœ par amour. . . a45 
Honneurs fnnèbres (les), ou le Tombeau des sans- 
culottes. 66 

Hospice de village (1*) to8 

Hôtelier de Toulouse (P) %Z^ 

Hôtellerie <]*) 17 

Hymne à Tlndépendanoe 77 

Hypocrite en RéTolntion (1*) 84 

Ignaces (les), on les Saretiers >i3 

Ile du bonheur (F) sn3 

Il était temps. .' 19 

Il se trompe de porte, ou le. Limousin à 

Imbroglio (1*) 

Insouciant (1') i4 

intérieur des Comités réTolutionnaires (1*), on les 

Aristides modernes io5 

Intrigant maladroit (1*) 100 

Intrigants (les) 9 

intrigue secrète {V), ou la Veuve 3o 

Irlandais-Unis (les) i8n 

Isaure et Germance, ou les Réfugiés rdigionnaires 04 

Ivrogne et sa femme (1') »48 

Jacobins du q tbermidor et les Brigands (les), on les 

Synonymes io3 

J'ni gagné mon procès 970 

Jardin public (le), ou la 17* représentation d'ascension 

do célèbre Garnerin n3a 

Je cherche mon père 1)7 

Jenny, ou les Ecossais 309 



THBATIIE DB LA CITE 295 

Jeaoe RosM (le), oa U Paix mi 

Joconde ta 

Jocrisse ohan^ de condition io6 

Joli conciliatear (le) ii4 

Joaease (la) ag 

Jour de l'an (le), ou les Etrennes ai 

Joornée de Frédéric II, roi de Prasse (Une) .... a6i 

Joornée difficile (la), oa les Femmes rusées. ... i5 
Journée do 9 thermidor (la) ou la Chute du dernier 

tyran 86 

KofcoIjT sa4 3^0 

Kosmonk, ou les Indiens à Marseille aSs 

La Bagnandière, ou le Fou malgré lui ko 

Laitière polonaise (la), ou le 0>upable par amour . i56 

Laure et Fernando ^55 

Lever du rideau (le) ^ao 

Le voilà parti, ou Celui-là u^est pas sorcier. . aSS 

Libertin Tertueuz(le) 3s 

Louise 916 

Madame Angotdans son ballon, ou le Voyage aérien. 178 

Mahomet i5a 

Maître André, ou le Perruquier auteur tragique • . a66 

Marché Saint*Martin (le) la? 

Marguerite, ou les Voleurs sog 

Mari coupable (le) 90 

Mari jaloux (le) >3S 

Mari retrouvé (le) »39 

Mariage de Jocrisse (le) i49 

Mariage du capucin (le) sai 

Mariage en enfer (le) »07 

Mariage manqué (le) *^1 

Mariage patriotique (le) ^7 

Marianne et Dnmont 18 

Marsouin (le) 379 



296 THBATBB DE LÀ CITB 

Maic«rad«f (les), on le GarnaTal de l'amour. . . • igS 

Mascaradee amoareases (les) is7 

Matinée de la place Bfaubert (Une) a63 

Matinée des Petits Pères (la) 77 

MaoTaise tête et bon cœar 186 

Médard, fils de Gros-Jean 13 1 

Médecin dopé (le), ou la Hache a3 

Médecin mal^rré loi (le) 119 

Médecin malgré tout le monde (le) 38 

Mensonge excusable (le) 186 

Mère rirale (la) 4 

Meunier général (le) sio 

Midas ao Parnasse ss 

Mieoz fait dooceor qoe riolence 38 

Milicien (le) 109 

Mioco et Filoli, ou le Triomphe de l'humanité ... i33 

Miroir d'Arcadie (le) a38 

Mours (les)» ou le Divorce 91 

Moine (le) ao5 

Moines gourmands (les) 17 

Molière jaloux 919 

Momos aux Variétés 39 

Monsieur Botte toot seol, oo le Savetier bel esprit. . a83 

Monsieur Dasnières à Paris 199 

Monsieur de Crac à Paris 11 

Monsieur de Pourceaugnac 919 

Monsieur François, ou les Passions d'un cœur sensible. 971 

Monsieur Jaunas ^79 

Mont-César (les ou le Faux père 989 

Montoni, ou le Château d'Udolphe 173 

Mort de Beaurepaire (la), 00 les Héros français. , . 10 

Mort de Cadet Roussel (la^ 174 

Mort de Dampierre (la) 36 

Mort de Kléber (la), ou les Moeurs orientales . . an 



THiATBB DB LA CITi 297 

Mort de Tnrenne (la) ... i4o 

NaitMDce de U pantomime (la) i6o 

Nature anr le fait (la) 977 

N«« (le) 95 

Nicaiae» par Vadé iia 

Nicaise, par Armand GonlFé lai 

Nîcodème à Paris, ou la Décade et le Dimanche 116 

Nicodème dans la lune 119 

Noce (la) 79 

Noce provençale (la) 99 

Noces de Gascaret (les) 249 

NonTean panrenn (le) 193 

Nouvelle cacophonie (la), ou Faites donc aussi la paix. i34 

Nuit aux aventures (la) 5 

Odon de Saint-Amans, prand-mattre des Templiers 278 

Omelette miraculeuse (I') 56 

On fait ce qu'on peut 119 

Orage (V), ou Quel gùignon 1 33 89 

Orphelin (1*) 78 

Orpheline {V) 9 169 

Paix (la) a86 

Parc de Mousseaux (le), ou le Voyage aérien ... 170 
Pari de 34 heures (le), ou la Nouvelle de la prise de 

Toulon 06 

Paris en miniature igi 

Paysan tyrolien (le) 938 

Pécheurs (les), ou le Mariage par ruse 901 

Peintre en miniature (le) 996 

Père aveugle (le) i% 

Père supposé (le), ou 1«8 Epoux dès le berceau ... 180 

Pessimiste (le) 11 

Petit oratorio (le), ou Une création pour rire. • . . 919 

Petit Orphée (le) 36 

Petit Poucet (le), ou l'Orphelin de la forêt .... 198 



298 THRATRK DR LA CITE 

Petits montagnards (les) 6a 

Peuples et les Rois (les), ou le Tribunal de la Raison. 7a 

Phénix (le), ou l'Ile des yieilles i48 

Pierre, ou le Coupable innocent i47 

Pierre Bagnolet laç 

Pirate (le) 69 

Plan d'opéra (le) 99 

Plus de bâtards en France 76 

Poleska et Nourinski, ou les Russes en Pologne . . iia 

Pompiers de Bergame (les) a68 

Prélat d'autrefois (le), ou Sophie et Saint-Blme. . 69 
Premier grenadier de France (le), ou Une journée de 

La Tour d'Auvergne ao6 

Première réquisition (la) 4^ 

Présent (le), ou l'Heureux quiproquo ai 

Prise de possession (la) 196 

Prise de Vienne ila) 979 

Prix de l'hospitalité (le),ou le GheTalier d'Outre-Rhin. 4? 

Projet de fortune (le) 97 

Pygmalion 974 

Ramponneau à la Courtille 946 

Réclamations contre l'emprunt forcé (les) .... 1x7 

Réconciliation (la), ou l'Aimable enfant aaS 

Renouvellement du bail (le), 71 

Résolution inutile (la) 991 

Résurrection de Cadet Roussel (la). 179 

Revanche forcée (la) 979 

Réveil du charbonnier (le) 999 

Revenant (le) r3 

Ricco 9 

Rivaux d'eux-mêmes (les) 171 

Robinson cadet 974 

Rodolphe, ou le Château des Tourelles 947 

Romance (la) . 9r5 



THRATRE DB LA GITB 299 

Rose (la) i3 

AoMÎgDol (le) ii4 

Royaliftes de la Vendée (les)» on les Epoux répobli- 

caina 87 

Royaume de Saturne (le), ou le Modèle des pasteurs. 17 

Rupture du traité d'Aiz-la-Ghapelle (la) s6o 

Ruse innocente (la) i3 

Ruses déjouées (les) 178 

Ruses du mari (les) 190 

Sabotier (le) ssi 

Sabotiers (les) 18 

Salba, on l'Héritière de Mysore 936 

Salle à Tendre a65 

Salon de Pan X (le) 941 

Salpétriers républicains (les). . 81 

Sans -Culotte (le), ou le Dtner interrompu 69 

Sculpteur (le) 119 

Seigneur supposé (le) 116 

Sérail (le), ou la Fête du Mogol 193 

Serrante maîtresse (la) is& 

Séthos à Memphis, ou l'Initiation égyptienne dans \tn 

Pyramides ao3 

Siège de La Rochelle (le) 944 

Sigismond, ou la Vie est un songe 979 

Soirée d'été (la) 114 

Soldat par amour (le), ou le Bûcheron allemand . . 9*3 

Somnambule (le) i95 

Sorcière (la) 199 

Sourd (le) ii5 

Suite des Précieuses ridicules (la), on les Précieux du 

jour iSi 

Suppléants (les) 9o5 

Suspects (les) io5 

Tambourin de Provence (le), ou l'Heureuse incertitude. 43 



300 THÉÂTRE DE LA CITÉ 

TartaiFe !i4 

Télémaqoe cadet 119 

Teotations (les), ou Tons les diables 117 

Tivoli, ou le Jardin à la mode iSg 

Tombeau de TareQDe(le)«ou l'Armée du Rhin à Saspach 181 

Tonnelier (le) 117 

Tont pour la liberté . 5 

Trarers du joar (les), ou l'Etourdie corrigée ... ag 

Tristram Shandy, ou Bisarrerie et Bonhomie ... 199 

Trois bossns (les) 4s 

Trois héritiers (les) 33 

Trois Jeannetto de Venise (les) a55 

Troqueors (les), ou les Deux Nicaises i48 

Troubadour (le), ou l'Enfant de l'amour aib 

Turlututu empereur de l'Ile rerte i4i 

Un peu de méchanceté S79 

Urbélise et Lanval 199 

Vacances des procureors (les) 978 

Vaccine (la) »a8 

Valet mal servi (le) 87 

Vendanf^ de Suresnes (les) 174 

Venf^ance pour venf^ance, ou le Gadi de Smyme sas 

Verseuil, ou THeureuse extravagance 161 

Veuve du Malabar (la) 979 

Vierges du soleil (les) 935 

Villageois qui cherche son veau (le) 147 

Visionnaire (le), ou l'Enfant du dimanche . . . . ' 938 

Vol par amonr (le) ifo 

Vous et le Toi (le) 55 

Voyages et aventures de Cadet Roussel 39 

Zabby el Dorville 119 

Zéliska 968 

Zing-Zing, on le Ménage du Savetier 993 

LAVAL. — UIPRDiERIE L. BAKMÉOUD ET C^. 



HISTOIRE 

THÉATHES DE l'A Kl S 



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NAPOLÉON ET LE THEATRE 

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