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L
1
L.-HEJS/J(Y LECOMTE
Histoire
DBS
Théâtres de Paris
Théâtre de la Cité
1792-1807
PARIS
H. DARAGON, EDITEUR
96-98. J{ue Blanche (IX*)
1910
lE
Théâtre de ta Cité
TIBE A 200 BXBMPLAIKES
DONT l5o MIS DANS LE COMMERCE
N'
Droite réêervés pour iaus paypt y campriê la Suéde,
la Norvège et le Danemark.
6 T9BATBB OB LA fiïfé
qaelqB«f liear^f ; il 4«m«ade à TèMBM de Tenir à Thérèse,
et ThomaB exauce ce désir en exigeaDt qut le nouvel ^poiuc
cbaDte Thymne des Marseillais qui est, dii-il» la prière du sol*
dat. Au troisième couplet, le tonnerre retentit et les denx
lirénies apparaissent dans toute leur majesté. — « Bons Tilla-
gcois, dif^nes citoyens, déclare le plus brillant, reconnaissez
en moi le Génie tutélaire qui veille aa salut de la Républt*
que. Aucun peuple de Tuoivers ne nous a paru plas digne de
la liberté que celui qui sacHBe tout au bonheur de l'obtenir.
Français, remplissez vos hautes destinées ; union, force,
égalité, respect aux lois, voilà les âmes avec lesquelles
vous terrasserea le despotisme. »
Un ballet g-ènéral, composé par Beaupré, termi-
nait cet acte, g'iorifîant Tamour de la patrie qui était
alors le sentiment dominant en France. Ce fut d'ail-
leurs la constante vertu des révolutionnaires, elle a
suffi pour faire excuser leurs erreurs, leurs crimes
même.
Le début des nouvelles Variétés fat, en somme,
favorable. La salle, brillante et spacieuse, obtint
tous les suffrages. On ne délivrait point de sorties,
pour empêcher peut-être les spectateurs d'errer dans
les vieux bâtiments conservés, d'où s'exhalait une
odeur de clottre qui donna naissance à Timproraptu
suivant, recueilli par les Petiles-Affichet :
Gomme tout est changé depuis trois ou quatre ansi
J*ai remarqué surtout une chose plaisante :
D'un Temple Ton a fait une salle charmante
Où, presque au neis des morts, vont rire les vivants.
Quant aa personnel recruté par les directeurs,
TUATHB DB LA CITE 7
il oftraît des talents nombreux et dÎTera, car le
cbant, la danse et la pantomime devaient contri-
buer, avec la comédie, au plaisir de ce populeux
quartier. La XLII* partie des Spectacles de Paris,
ou Almanach Dachesnef ënumère comme il suit
les trois troupes et leurs chefs respectifs.
Adunistratioiv : Le Noir du Romain, Lenoir de
Saint-Edme.
Comité : Les mêmes, Achet, Rouhier-Deschamps,
Maurin de Pompignj, Dumaniant.
CoNSKiL : Drugeon, notaire ; Monniot et Gavet,
avoués ; Bruneau, caissier.
SKGRéTAmS> SOUFFLEUR-BIBLIOTHÉCAIRE : Huct.
Chef d'orchestre : Rodolphe.
Peintre-décorateur : Moenk.
Comédie : Achet, directeur ; CC. Dumaoiant,
Saint-Clair, Pélicier, Bcaulieu, Barotteau, Genest,
Roseval, Saint-Preux, Fleury, Frogères, Delaporte,
Duforèt, Vallienne, Juclier, Chevalier, Alexandre,
Saint-Hug'ues, Thiemet, Vareoiies, Duval;C"^*SaiDtr-
Clair, Pélicier, Germain, Roseval, Houdard, Lecou-
tre, Ghavil, Saint-Maurice, Julie Pariset, Saint-Phi-
lippe, Chénier aînée, Chénier cadette, Lacaille.
Opéra ; Rouhier-Deschamps, directeur ; CG. Raf-
file, Frédéric, Joachim Saucède, Hippolyte (Oesbuis-
sons), Lamarche, Planterre, Dubrcuil, Roseville,
Saint-Romain, Guyot,Arnould,Dumoulin;C"^ Julie
Pariset, Jenny Queneuil, Dubois, Belly, Mautouchct,
Belleville, Cléricourt, Bourj^feois Guy, Lacaille,
Roseval, Flacourt, Hippolyte.
8 THBATRB DE LA CITÉ
Pàntomimb : Maurin de Pompigny, directear ;
Lorine. répétiteur; GC. Charles Stocklej, Taatin,
Lafitte, Saint-Hugues, Va rennes, Fleury, Tierce-
lin, Renaud, Louis, Seguin, Bouilli; O^^ Simon-
net, Julie Rigaulot. Jenoy Queneuil, Roseval.
Danse : Beaupré-Riché, de rAcadémie de musi-
que, directeur; Salpetier, inspecteur; GG. Lecocq,
Titus, Déjazet, Etienne Renaud, Joseph-Hippoljte
(Desbuissons), Gigon, Lenfant, Leblanc, Templu,
Aubry, Vallier, Parmentier, Soudre, Belhot, Boissy,
Gougy, Camus, Rhénon, Philippe Fleupy, Ache ;
Qn^ Félicité Saint-Denier, Elise Mer let, Bantin, Ber-
lin, Déjazet, Flore^ Gigon, Julienne, Ghateau-
vieux, Auguste Brûlé, Fressinet, Bréard, Neselle,
Sude, Annette Gallet, Estelle, Hébert, Emilie.
Enfants : Petits Dumas et Saint-Clair, petite Fro-
géres.
Ces groupes — celui des comédiens surtout —
étaient assez brillants pour que les directeurs pus-
sent espérer acquérir et garder une nombreuse
clientèle. L'ouverture faite, ils s'employèrent natu-
rellement à composer un répertoire où les pièces
consacrées se mêlaient aux nouveautés, la plupart
politiques. Nous donnerons, comme dans nos mono-
graphies précédentes, la liste exacte des unes et le
compte-rendu des autres, d'après les brochures, les
manuscrits ou les journaux du temps (i).
(1) Pour pins de clarté, les titres des pièces créées sont en lettres capi-
tales.
THiATRB DE LA GITE 9
ai octobre : Le» IniriganiSf comédie en 3 actes, par
Dumaniant (des Variétés Amusantes).
ai octobre : Ricco, comédie en a actes, par Duma-
niant (du même théAtre).
a a octobre : V Amour ei la Raison, comédie en i acte,
par Maurin de Pompigny (du même théAtrej.
a3 octobre : UOrpheline, comédie en 3 actes, par
Pigault-Lebrun (du même théâtre).
a3 octobre : Contastimps sur gontubtemps, comédie en
3 actes, par Pigault-Lebrun .
Dupré ce. Gbibst.
Dercourt SAnrr-GLAïa.
Champagne .... Piucuii.
Dnfoar Biaulibu.
Un portier BARorriAu.
Un huissier .... Flbort.
M»« Verrai O^ LicouraB.
Rose Piuaia.
Dans la même maison habitent Mm* Verrai et le jeune
Dercoart. M»* Verval, qui est veuve, écouterait volontiers
les ipalanteries de son voisin, mais celui-ci ne l'aborde
qu'avec un embarras dentelle se formalise un peu. La timi-
dité de Dercourt s'explique par sa situation embarrassée.
Fils du riche néfpociant Dupré, il a commis tant de folies,
contracté tant de dettes, qu'il n'a trouvé, pour dépister ses
créanciers, rien de mieux que de changer de nom. Un valet
coquin, Champagne, entretient le jeune homme dans la voie
du mensonge et du vice. Par bonheur, Dupré père quitte sa
province pour retrouver le dis dont il ne reçoit plus de
nouvelles. Le nom de Dercourt contrarie les recherches que,
de guerre lasse, il finit par confier à un créancier dupé par
le couple. Bien qu'un portier consente à jouer à son profit le
rôle de Dercourt, Dupré fils est démasqué juste au moment
10
TMBATIIB DB LA CITE
oh Ghanipâi^ Tieiit d'«ztifysr à rusurier Dnfovr une
parure de trente mille frAD«s« Itê père fulmine, comme de
raison, mais Je fils s'excuse avec des larmes si sincères
qu'on lui pardonne ; il épousera M^ne Verval, assez jolie pour
convertir à jamais l'étourdi.
Nombre d'incidents bien amenés corsaient cette
donnée peu nouvelle et la firent applaudir.
24 octobre : La Mort db Bbaurspairb, oa les Héros
français, fait historique en i acte, par A.J. Duma-
niant.
Beaorepaire. . .
Un chasseur . .
Un canonnier . .
Un grenadier . .
Doocet fils . . .
L'EvAque. . . .
Le Duc de Brunswick
Un officier municipal
Un habitant . .
Un boulanger . .
Un aide-de-camp.
Le Père Ambroise
Mme Ooucet • .
ce. VARBIinM.
SAiirr-GLAïK.
JUGUSB.
DaLAPoaTB.
Bbadueu.
GWIBST.
SAiNT-Paaux.
Pblicieii.
dumahuvt.
Albiàhmib.
Fleurt.
RosavAL.
Cna Lagaillb.
Les Allemands viennent de tenter, à Verdun, un assaut
que Beaurepaire a repoussé. Des traîtres cependant parcou-
rent la ville en conseillant une reddition. Parmi eux est
l'évéque, désireux de reconquérir ses prérogatives, et le
moine Ambroise, qai s'est emparé de l'esprit de M">®I>oucet
au point de lui faire bannir et déshériter son fils au profit
d« l'Bglise. Un trompette do doc de Bransviriclc vient tout à
ooop sommer la ville de se rendre; un officier monioipal
inelioe vers ce parti» mais, sor lai protastaliona éé Beaore-
THBATBB »B I^ GITB M
p«ire. oD décide d« rteîsler jusqm'ao boat. As moment
même où celte résolution est priée, dee boargeois afTolée
oayrcDt les portes à l'ennemi. Reearepaire, désespérép se
tire un coup de pistolet. Un chasseur fnnçai s, pour venger son
chef, tue radjndant-générai de Brunswick ; on le condamne
an supplice, mais il s'échappe et se précipite dans la> Meuse.
Tant d'énergie frappe Brunswick, qui n'ose refuser aux
défenseurs de Verdun de sortir avec leurs armes ; ceux-ci
partent donc, emportant sur un brancard le corps do héros
qui a préféré la tombe au déshonneur.
Cette pièce présente des situatioas émonvantes ;
écrite avec chaleur et bien jouée, elle obtint d'una-
nimes applaudissements.
25 octobre : L'Amant femme-de-chambre^ comédie en
I acte, par DamaniaDt(de8 Variétés Amusantes).
27 octobre : Le PeêiimiHe^ comédie en t acte, par
Pigault-Lebrun (du même théétre).
27 octobre ; Lb Coutbusr db BAGPAOy opéra-bon IFe en
1 acte, par Latouloube {Non imprimé).
28 octobre : Lm Deav Fermierty comédie en t acte,
par Sylvestre (des Variétés Amusantes).
3i octobre : Monsibuk db Ckag a Paais, gasconnade
en I acte, en vers libres, par Armand Charlemagne.
M. deCrac.
GG. PÉLinian.
L'Hôte . .
Saiht-Pmux.
Desronais .
VAU4Bi|».
L'Hétesse .
Cm* Gbériia AiasB.
Sophie . .
Pille d'ua hôtelier parisien^ Sophie doit épouser Desro-
ii TSÂATtlB DB LA CttE
AttMtte, 81 1« dfrMeyér, ainie JaeqtMtf, ÛH âé l'i*y*tftfe
#vli«ii, mai* B0n père teut pour feadre lé bôttfgpuMtre da
pays, hoHHne iMtcuIe et méchant. Les ehùies en sont là
ifaaad Jacques, qui est drag^ft, arrive eh congé de aenrestre
aTéc quatre de aea camarâdea. Cédant aux inslailceade tous
les ▼illageohi, Méjer s'attendrit, et les amants vont être
unis quand le boor|^mestre. pou^ se venger, se déguise en
dragon et vent !a nuit surprendre Annette. Au lieu de la
jeune fille, c^est Jacques couvert d'une mante qui le reçoit.
Dispute, puis combat. Le bourgmestre tire un coup de pis-
V>let aup son rival et le manque. Au bruit, les villageois
accourent; on chasse le mauvais magistrat, et Jacques
devient Tépouz d'Annette.
Des groupes bien dessinés, des tableaux gracieux,
des airs eboisis avec goût et dos décorations fraîches
valurent à ce ballet un sort brillant.
i4 noTembve : Le Dragon de Thionville, oomédte en
I acte, par Dumaniant (des Variétés Anusantea).
i4 novembre : L'Enihouêiasie^ comédie en s actes,
en vers, par De la Montagne (de l'Ambiga).
i6 novembre : L'iNsonaAirr, comédie en i acte, en
vers, par Armand Charlemagne .
Mondor GC. Saint- Prbuz.
Célicour SAmr-GLAiR.
Pasqnin Pâugibr.
L'Abbé VALuantra.
Gnichard DaMAntANT.
Basile Létourdi .... Frooéabs.
Jérôme Scrupule. . . . BAROttfeAn.
Un traiteur Flbort.
Laclle CmSaimi^laia.
TBÀATRB BB Uk GITÏ IS
Géliconr, ètovéi ei incapable d'aucun seukUMBt délicat,
ne tU que poar loi. Accablé de dettes, il na a'cn inquiète
point. Un procès intenté sans justice le menace de la
ruine, il n'a poor triompher qu*à recharobar on titre
dans ses papiers ei il uég^lige de le faire. Mondor et sa fille
Locile, que Céiicour doit épouser, sont obligés de quitter
Toulon pour relancera Paris le futur oublieux. Il leur oifre
à dîner, quand des huissiers viennent saisir ses meubles;
Céiicour rît de llncident, Mondor paye ses dettes, mais
rinsouciant ne fait pas même une cour polie à la fille de
l'obligeant proyincial. Lucile renonce è lui, ses amis le quit-
tent, il perd son procès et devient l'objet du mépris public
sans que tons ces malheurs lui inspirent autre chose que
cette parole philosophique :
Je vivrai plus heureux sans épouse et sans bien,
J'eusse été captivé par ce double lien .
Sujet peu sympatbiqae, mais-Myle pleio d'esprit
et nombreux traits plaimuits : réossile incomplète.
i8 noTembre : Le$ Cent /oai«, comédie eo i acte^
par De Belleroche (des Variétés Amusantes). — Let
Cent louis prirent pins tard, par ordre de l'autorité, ce
titre démocratisé : Les Cent pièces d'or,
i8 novembre : L'Embarras qoiuqus» proverbe en i acte«
par Thiemet . — Non imprimé,
iQ novembre : La JouhnAi mrFiaLK, oa les Femmes
rasées, comédie en 3 actes, par A.-J. Dumaniant (avec
Pigault-Lebrun).
Frédéric GC. SAiirr-CLAin.
Prontin Faoainas.
Durand .......
W TRiATRB DE LA CITÉ
Gerrait GG.
Léonard BsAnLinr.
DoboÎB Dblapobti.
M>M Bernard Gbm GnuiAm.
Laore SAiifT>CL4ia .
M>B0 Bernard, veuve opulente, a pour secrétaire le jeune
Frédéric dont elle s'est amourachée, mais Frédéric n'a
d'attention que pour Laure, filleule de sa patronne, qui le
paie de retour. Cette passion est assez secrète pour être igno-
rée de Frontin, valet du jeune homme, mais ce dernier la
doit avouer à M. Durand, soo ami, par suite d'un événement
bizarre. M. de Morat, vieux garçon, est mort en léguant
à M>M Bernard et à Durand une terre qui vaut deux cent
mille écns, à la condition qu'un mariage unira ses deax
héritiers. Durand, que la chose n'effraie pas, imagine de se
présenter à la veuve sous le nom de Dumont, homme
d'affaires. Il n'est pas mal reçu, mais juge bon, ponr ses
intérêts, de conclure un traité d'alliance avec Frédéric. Ce
traité vient à point, car Gervais, oncle de Laore, veut
marier sa nièce au villageois Léonard Que faire, sinon
enlever Ja belle? Durand prête les mains à celte équipée ;
mais Frontin, vexé de n'être pas mis dans la confidence,
espionne son maître, surprend le complot et le dénonce à
M">^ Bernard. Celle-ci, très rusée, veut profiter des circons-
tances ponr obliger Laureà épouser Léonard. C'est Léonard
que la jeune fille trouvera au rendez-vous et à qui on la
donnera par contrat tandis que Gervais, prévenu, retiendra
Frédéric dans sa chambre. Durand sauve la situation en
prenant la place de l'amoureux qui, par M>no Durand elle-
même, est uni à Laure La veuve, qu'éclaire enfin la raison,
épousera Durand qui dotera le jeune couple.
Adroitement intri^^uée, cette pièce, bien que son
dernier acte fût obscur et pour ainsi dire inutile*
fut généralement applaudie.
TRiATBB DB LA CITB I?
ji5 noTembre : LHôtwj.bm«, comédie en a actes, par
J.-6.-A. GuTelier.
Imité d^une pièce anglaise ayaot pour titre
Appartement à louer, cet ouvragt^ ne plut guère et
resta manuscrit.
a4 noTcmbre : Lbs Moinks gourmands, scènes comi-
ques, par Thiemet. - Non imprimées.
25 novembre : Les Deux Cousins, comédie en 3 actes,
par Dumaniant (des Variétés Amusantes).
a5 novembre : L'Enrôlement supposé, comédie en
I acte, par Guillemain (du même théAtre).
ay novembre : ÀLFaonsB et SftaAPHiifa, comédie en
3 actes, par Paur.
Episode du roman de Git Blas^ auquel un rôle de
jardinier, plaisamment tenu par Beaulieu, valut une
sorte de succès. — Non imprimé.
3 décembre : La Rotaumb db Saturne^ ou le Modèle
des pasteurs^ opéra-vaudeville en a actes, par Léger. —
Non imprimé»
i4 décembre : Alain bt Rosbttb, comédie en vaude-
villes en I acte, par F. -P. -A. Léger (avec Roubier-Des-
champs).
Grégoire GG. Lamarobb.
Basile DuporAt.
Alain RATtiLB.
La mère Thomas .... Gm> Maotougbbt.
Matharine Lacaillb.
Rosette GiJaiGOURT.
a
{8 noATAB M Là crri
Bf«)MM»i jeuM «I «imablea, éàtàm éi RoMlto MM é^fU
l'ttD de raatre, mais ils ont le malheor 4« plai^ AUîa à
la vieille Mathorine, Rosette au très mûr paysan BaziJe.
Les parenla des anonrenx, qui s'ialéreaseat sartont à la
fortune, favorisent les prétendants âgés et, ponr parer ««x
impmdences, ils enferment dans un greniar les objeie da
leurs convoitises. Gela donne à Alain Tidée d'un bon toor:
il invite Mathurine et Bazile à monter auprès d'eux an
moyen d'un panier mA par une poulie; mais, taiidia que les
vieux s'élèvent, les jeunes descendent à l'aide du panier
formant contre-poids et jasent gaiement d'amour dans le
jardin. La chose fait réfléchir les deux barbons, qui con-
volent ensemble, tandis qu'Alain épouse Rosette.
Une situation comique et d'agréables couplets
fifeol applaudir cette paysannerie.
i6 décembre : GaoaOBs, oa U Bmi /fir, comédie en
3 actes, par Dvsaaniaat.
Représentée aux Variétés Amusantes sous le titre
du Soldat prussien^ cette pièce, à laquelle on avait
fait quelques changements, fut rééditée avec son
nouvel intitulé et une distribution identique A celi^
de la création.
i6 décembre : Lbs Sabotrrs, ballet-pantomime en
1 acte, par Beaupré.
Exécuté par des enfants, ce ballet fit plaisir. —
Non imprimé,
SI déreuibrc : Marianne el Qurnont^ ciuaédie en
TSéATlB »B LA CmS l9
3 AolMi p»iloiilri«r*]>Mih«iop« (4«a Varîéléft Avmau*
it décembre : /l était tèmpi, comédie eo i acte, paf
Maurîn de Pompigny (du même théâlre).
aa décembre : Lm Eooum», comédie en i acte, par
Armand Gharlemagne.
Un capiUiDe CC. Rosi val.
Joliccavr ...... PaLiciia*
Bonhomna Frooïuuis.
Un écolier SaiiiT'Claia fils.
Glairrille CMtSAurr-CLAïa.
Manroi • Lscotma.
Tr«i. «oolim .... \ Çrt«n«./ou^
r HOÛDAHD,
Ud capitaine de houzards et tfon brigadier Jolicœur sont
venus à Paris pour j faire hoûnétement six recrues. En
face de lenr logis est oiie pension dans laquelle an certain
Bonhomme édaqae de son mièox d«s garçons de divers
âges. Un de ces écoliers, Manfoi, confie à son camarade
Glairville fe chagrin qoi Taccable : faute de cent francs, sa
mère malade va être saisie et vendue dans une demi-heure.
Glairville n'a point la somme, mfais son cœur lui enseigne
le moyen de se fa procurer ; il s'engage, et Jolicœur lui
donne deux assignats de cinquante livres qu'il s'empresse
de remettre à Mauroi. Quand celui-ci apprend d*oà viennent
lea asaignats, tt déclare Toutatr prendre la place de aoa ami .
Le eapttsine aasîsie uvec attendrissemenl à ce combat de
générMÎté et veut rompre le coatrat* -* < Noa, non, s'écrie
àfaaroi/ nui wëre est bonne citoyenne, elle aie saura gré de
ma (Mtevitti nation. /*ai ^'ailleurs un pressentiment que la
casapcgne ne sera pas longue ; les soldats des despotes ne
tiendront pas longtempa contre les armées d'un peuple
Hbve. » «*- Fendant qu'île dtacotent, lea autrea écoliers
20 THiiATIIB DB LA Ciré
rejoignent leurs camarades ; M. Bonhomme aoeonri pour les
C^nder, mais il est robuste .et déjà Joliccftur cajole le matf-
tre et les plus âgés des élèyes : finalement six recrues parti-
ront pour la frontière.
Tirée des Epreuoes da sentiment, TaDecdote,
tour à tour gaie et touchante, eut un succès digpne
des vertus qu'elle exaltait.
ag décembre : L'EiiLàvBifBifT» oa la Caoerne dans les
Pyrénéeif pantomime en 3 actes, par **' (J.-G.-A. Gove-
lier).
Don Pèdre. ... GG. Ghaules Stocklbt.
Don Carlos . . . VinBnnss.
Don Juan .... SAiirr-Hnouss.
Chefs de la maison
de Don Pèdre . . FtsunT, Aenould.
Barbamo .... Lavtttb.
!•' chef des Miqne-
lets Tauthy.
Autres chefs .
ÎDELAPOnTB, BAnOTTIAU,
JoAcmif.
Un paysan . . . RosnviLLB, Tinomn,
Un paysan . . . ALSZANnns.
Rosine O^ SiMomncr.
La scène se passe dans la Navarre espagnole. A la mort
de réponse de Don Pèdre. Rosine, orpheline, est restée sous
la tutelle de ce seigneur, mais celui-ci tombe amoureux
d'elle. Malgré les précautions dont il l'entoure, Roaina a
vu et aimé le jeune Don Carlos, qui la paie du plus tendre
retour. Don Pèdre refusant d'écouter Carlos, celui-ci profite
de ce que des Miquelets, commandés par Barbamo, atU-
queot le château du tuteur pour enlever la pupille par une
THBATRB DB LA CITB 21
brèche, maît tons deux UMnbeDt ao pouToir des MiqaeleU.
Barbamo, qoe la beauté de Rosîna aflèle, la meDace de
nort ti elle réeiste à tes désirs; elle va périr quand Don
Pèdre retroure ses traces et attaque les bandits. Au cours
du combat. Don Pèdre court un danger très grare dont
Carlos le présenre ; les deux rivaux s'embrassent et devien-
nent frères d'armes. Mais Barbamo leur échappe et traîne
Rosine au sommet d'une tour» pour la poignarder aux yeux
de ses défenseurs. Un coup de carabine, tiré par Carlos,
empêche ce crime ; la tour est prise, et Rosine délivrée
épouse celui qu'elle aime.
Situations intéressantes, tableaux neufs» belles
décorations, tout se réunissait pour faire applaudir
cette fable.
3i décembre : Le Jour de tArtf ou let Etrennee, comé-
die en I acte, en vers, par Planterre.
Jouée d'abord au théâtre de Brest, l'œuvre du comé-
dien-auteur réussit A Paris.
i*' janTÎer 1793 : La PaisBirr, oa V Heureux quipro*
qnùy comédie en i acte, par J. Patrat.
Menral GG. SAiifT-CLAïa.
Dolcy Vallibnicb.
Delcar Genkst.
André Bbauliku.
Lncile G»* Saiiit-Glaih.
Margot Lacailli.
Désir^sc d'épouser Dolcy, jeune auteur dramatique,
22 THBATRB DB LA CtTB
Lueile D«lc«r met tout «d «ravre pour coD^oérir l'aMenti-
meot de Merval, onde ëe Péerirain. Cette diplomatie ▼«
ooDtre COQ bat, car, te tronpaat aux attentions de Lacile,
Merral t'ëpreod d'elle, la demande et obtient promesse de
sa main. Les choses en sont là quand éeldt une nonvelle
année. Pour ramener à de bons sentiments Meryal qui a
banni Dolcy de sa présence, Lacile imag^ine de mettre dans
ane corbeille contenant les cadeaux de Delcar à son fntar
Ipendre toute la correspondance échangée entre elle et son
amant, dans l'espoir qu'édifté par cette lecture, Ponde fera
retraite devant son neveu. Le hasard déjoue ce projet.
Menral a pour valet le campagnard André que Margot, sa
mère, ancienne nourrice de Dolcy» Tient voir à l'occasion
dn jpur de l'an. La bonne femme lient dans ses bras ooe
fillette de quatre mois qu'elle confie momentanément aux
soins de son fils ; André, que l'enfant gêne, le cache dans la
corbeille envoyée par Delcar. Sur l'avis de Lueile annon-
çant qu'un paquet lui parviendra qui fera changer ses réso>
lutions, Mefval ouvre la corbeille, troave l'enfant et l'attri-
bue à la jeune fille ; il déclare aussitôt renoncer à sa main,
Lueile en est enchantée, mais cette joie se change en colère
quand elle apprend ce dont Merval la soupçonne. On
s'explique et, grâce à Margot qui revient, Lueile est justifiée.
Honteux de son erreur. Merval la répare en unissant Lneile
à Dolcy, et tout finit par un vaudeville sur les étrennes.
L'extrait d*une pièca ^traogère, publié dans les
PetiteS'AfficheSj avait donné l*idée de cet acte habi-
lement fait ; il réuasit de la façon la plus complète
et fut mis par la suite au répertoire de oombreuses
scènes.
7 janvier : Midas au Pabivassb, opéra-folie en i acte,
eo vaudevilles, par Plantema, musique de Dedieu.
rmààimM db l4 citb tt
Midâs GCfUiiÉua.
Le Grand-Opérm .... Uiwrû^m,
L'Opéra-Bouffo» .... IUifiui.
LeVaodeTÎIle Plautbmui.
ICereare Rosbtal.
Udc dispnte pour \m préémineace s'est élevée au Parnasse
entre le Grand-Opéra, l'Opéra-Dooffon et le VandeTille. Un
descendant do roi Midas, Tenu pour supplier Apollon de
le débarrasser des fâchenses oreilles qne lui a transmises
son aTeol, est chargé par le dieu de trancher la question.
Après ayoir quelque temps hésité, Midas s'exécute et entend
successÎTement les riTSUz. Les trois lui plaisent à divers
titres et il leur donne à tous la couronne. Cet arrêt sage lui
fait honneur, et Apollon t'en récompense en le délivrant de
sa difformité.
Jolie pièce oitiée d*airs agpréables, et qai réassii
à souhait.
a6 janrier : La Foua sa Bmimwigk, ou le Beiottr de
Ckampaffnet epéra-folie ea s actes, en raadevilles, par
Plancher-Valcoar et Destival .
Des couplets bien tournés firent applaudir cette
bagatelle pendant quelques représentations. — Non
imprimée.
9 février : Lk MéniaN DUt>£, oa la Hache, pièce en
I acte, par Mayeur de Saint-Paul, musique de Cha-
pelle.
FaibU ouTrag 6, non imprimé*
24 THÉÂTRE DB Là GITi
i3 février : Gàdit Roussbl, aa le Café de* AoeagUif
pièce en 2 actes qui n'en font qu'un, en vers et en prose,
par A, . . (Joseph Aude) et T . . (Charles-Louis-Tissot).
Cadet Roussel, Blondinet. GG. Bbauliku.
Roussel père Barottbbu.
Le petit Roussel. . . • Jossph.
Durillac, Vantelmor . . FROotass.
Bontems Ddyal.
Vig'agnolet, Pluminar. . PÉLiciEa.
Bellepointe Hippolttb.
Dubois JOACHIM.
Firmin ....... Tibrcbuit.
Matapan €rB!iEn.
Un marchand de journal. Brutos (début).
La mère Roussel . . . CbmLacaillb.
Louison GaamBR jeune.
Modeste, Gascarinette. . PiuaKa.
MUe Dubois Mautouchbt.
Pour attirer la foule au Café des Aveugles qu'il dirige,
Bontemps fait tous les soirs chanter l'air de Cadet Roassel
qui est en grande vogue. L'idée lui vient un jour d'enga-
ger le héros même de cette chanson, pour jouer sur le petit
théâtre que contient son café ; il lui offre à cet effet trente-
cinq sous par jour et une bouteille de cidre, avec promesse
en outre de la main de Louison, sa fille, si le public l'agrée.
Cette dernière considération déplaft à Louison, promise à
l'acteur Vigagnolet ; aussi s'entend-elle avec Bellepointe, ami
dudit acteur, pour faire chuter le débutant. Escorté de son
père et de sa mère. Cadet Roussel arrive sans défiance et la
toile se lève sur la pièce aunoncée : Matapan, ou le» ilsaotti-
noté de l'amour, tragédie. L'action, comme bien on pense,
en est burlesque, mais l'intérêt comique est surtout dans
la confusion du public avec les acteurs. Cadet Roussel, qui
joue Blondinet, va boire dans un verre que lui tend Je
tyran Vantelmor quand Roussel père, assis à l'orchestre, sf
TBBATIIB DB LA CITB 25
lère eo criant : « Cadet, Cadet, ne boit pas ça . . . c'est d'Ia
poison ! i> — La tragédie s'interrompt et Cadet explique qae
c'eat pour rire. — « Je ne tcox pas qae tu boÎTCS, répète le
père téta, j'ai entendu les autres quand tu n'y étais pas... »
— € Papa, c'est pour la fiole. » — Il boit, aux rires de rassem-
blée, et tombe en conralsioas en appelant au secours. —
<c Qu'est-ce que c'est que tout ça. Cadet f » demande le père
Roassel, tandis que la mère pousse des cris d'épouTante.
Cadet explique qu'il n'a aucun mal, mais ce hors-d'œurre
indispose le public. Profitant du bruit, Bellepointe et ses
amis jettent au tragédien des boulettes de pain et de
papier. Ces projectiles irritent Cadet, qui abrège la der-
nière scène et déclare à Bontems qu'il peut cbercber un
antre acteur. Le cafetier, narré, déroile alors le complot
oordi par Louison. — « Je me soucie de Totre fille comme
de rien du tout », déclare Cadet. Sur quoi Vigagnolet
s'excuse, sans que Cadet veuille pardonner aux cabaleurs.
n ra se gourmer arec Bellepointe quand une patrouille de
gardes nationsux pénètre dans le café et menace de sérir si
la salle nVst aussitôt évacuée, car il est plus d'onze heures.
On obtempère à Tordre des soldats, et la toile baisse après
une chansonnette.
« Oh ! qae c^est bête ! dit, en tète de la brochure
de Cadet Roussel^ l'éditear Gément, résumant
l'opinion générale, mais on j vient, l'affluence que
cette pièce attire au théâtre du Palais nous déter-
mine A l'imprimer. Si nous avons autant de débit
qu'elle amène de spectateurs, nous dirons aux
auteurs : Oh! que c'est superbe f — Les Journa-
listeH qui en ont rendu compte ont exprimé le senti-
ment universel des mélancoliques guéris aux repré-
sentations de cette Polie, en appelant médecins
Beaulieu, Péliciery Frogères, etc., qui en prolon-
gent le succès. Les r^les les moins importants sont
26 nà^TIIB OB UL GITB
nndas avec «me intelligMoe et une vérité digues
d'éloges. »
On cite, à propos de Cadet Roussel^ une anec-
dote qui donne du public de la Cité une idée peu flat-
teuse. A la première représentation, un spectateur,
plus exigeant qu'instruit, cria à Tacteur qui venait
d'absorber son fatal breuvage : c Plus-as-haut ! » —
€ Je n'peux pas, citoyen, j'suis-t-empoisonné »,
répondit Beaulieu avec le même système de pronon-
ciation. — Ce dialogue jugé drôle fut, dès lors, soi-
gneusement reproduit tous les soirs.
Cadet Roussel devait avoir, au théAtre, une lignée
nombreuse et longtemps prospère.
32 février : La Fujjb ▲ luauK» comédie eu i acte» en
vers, par Armand Gharlemagne.
Fintaç GG. Rosetal.
Forlis
Un pelilpinattre . . v ««^
• r L J £ VàXXIBNNE.
Uo bsTsrd • '
• •
• •
Un métromane .
Champagne .... Dblaportb.
Lucile ...... G"* GaàniBR cADarra.
Porlia penie époaaer Lacile qnaod toat à eoap Fintae, père
de oaUe qu'il aime, reprend an parole 11 rant ponr gaodra nn
homme orifînal et met carrément sa concoara U main de aa
fille- Renseigné par l«ucile et U valet Champagne. Forlis ne
recnle paa derant l'éprenre impoaée. Sons l'apparence d*nn
patit-m«ttre, d'nn bnyard et d'nn métromane, 21 ae préaente
à trois raprîMo devant Ff nme qol M le raooaaatt peint et
miATRB mn la etté È1
qui, Unkivll M dièvoifo, Ml h^aranz ^'«•ir Lseite à nm
hoame noiiis batt«I qa*on ne faTtit ««pposé.
Oavrage sans inveDlioo, mais que soo sljle
garaotit d'an échec.
aa février : Le Paoïsr as foaiuaa, opéra*bûnffba ea
I acte, par Domaniaat, masîqae é% Foigaei.
Bonsens CG. Dobriuil.
Fanfan FaÉDiaio.
Ffoatin LàMAaon.
Hosatta G»» GUaicouar.
La Gomietae Lacaillb.
Le jeaoe Faafan s'est oublié jusqu'à roler lo.ooo livres
dans la caisse de Bonsens, soo oncle» et à venir les mang;er à
Paria avec Rosette, filleule de l'épouse de ce négociant
d'Amiens. La aomme eat bieatei dissipée. Fsaftta et Rosette,
qui veulent retrouver daealoalas lasaoiioesda la rie laaaTaa -
tarea qu'ils ont lues dans les romans, forment un projet de for-
tune qui consistée épouser. Fanfan une très vieille comtesse
legaaat dans leur aal>ergc« Ro^etta aa vieillard ricbe à
décoarrir. Ces deux mariages faits, les amants sont cou-
vaincue que la rieille femme et le vieux mari mourront
pour leur faire plaisir et que, devenus libres et ricbes, ils
se marieront pour jouir ensemble des biens acquis. La
comtesse a'atleBd pour convoler avec Fanfan qaa la confirma-
tion par le coarriar de la mort d'un mari méchant et avare
qu'elle avait autrafbis, et voici que Bonsens, courant aprèa
sea lo.ooo tl^rsa, arrive dana l'auberge où aoa fHpon est
descends, ce qui donne àRoaette rezcellente idée de séduire
le bonhomnw qu'elle n'a jamais vu. Gelui<*ci, attendri par
quelques bouCaillas, prend fart bien aaa avances ai déclare
qu'il vent l'éfeatev pcrnr sa vanger d'un iaééUoal neveu et
28 THEATRE DE L4 CITE
d'ane certaine Rotette qa^il dit haïr mutant qae la mort. A ces
mots. Rosette effrayée s'éranoaii ; Bon sens crie ao secoars
et bientôt l'hôte, la comtesse et Fanfan accoarent. L'Amien-
nois reconnaît, dans la vieille titrée, sa femme dont depuis
dix ans il n'arait pas eu de nouvelles, dans Fanfan son
neveu et dans Rosette la filleule de sa femme. On se que-
relle, on s'injurie, et Ton parle de séparation étemelle lors-
que l'auberi^ste Frontin fait observer aux deux époux
qu'étant riches ils peuvent, à leur âge, se passer d'amour.
Se rendant à cette bonne raison, Bonsens embrasse la soi-
disant comtesse; Rosette et Fanfan, pardonnes, finiront
leur mauvais roman par un bon mariage.
Des scèoes agréables, des détails heureux, un dia«
logue adroit recommandaieDt cet opéra pour lequel
Foignet avait écrit une jolie partition, et qui fut
applaudi . — Non imprimé.
a3 février : Guerre ouoerte, comédie en 3 actes, par
Dnmaniant (des Variétés Amusantes)*
25 février : BBauooup db bruit pour ribn, comédie en
3 actes, imitée de l'espagnol, de Calderon, par
A.-J. Damaniant.
Bertrand CG. DuNAmAirr.
Beralde Bxaulixu.
Menriqne SAiirr<-€lLAiR.
Frédéric VALLiamw.
Fabio PBLiGiaa.
Pedro FaoGiaM.
Le capitaine dea sbires. Flbort.
Un sbire RmiAun.
THiATKS DS LA Cttlt M
Lorensa O^Piucaan.
lote ••••••• MAotovonv.
Léonor . . . . SAntr-GLAni.
iMbelle
Deax bourgeois de Neplee lont les héros et les Tietimes
de cette iotrigae très embroaillée et qae r«ii d'eax résaoae
siosi «a baisser do ridesa : «Noas cherchons à marier nos
enfants à notre fantaisie, ils cherchent à se marier à la
lenr ; nous formons des projets et ils en forment de lenr
côté ; ce sont les lenrs qni réussissent, et il se tronre an
bont dtt compte qae nons sommes forcés de sonscrire à
toat, après avoir fait beaucoup de bruit pour rien »,
Traduit platdt qu'adapté, l'ouyrafpe produisit un
effet médiocre et fut joué peu de temps.
i«r mars : Les Amoan de Montmartre, comédie en
I acte, par Fonpré de Fracansalle (des Variétés Amu-
santes).
8 mars : La JooieoMty drame en 3 actes, en vers,
par Pig'ault-Lebrun (du même théAtre;.
1 1 mars : La Nogb photcnçalb, ballet-pantomime en
I acte, par Beaupré — Non imprimé,
23 mars : Lis Tbayshs du jotm, on l'Etourdie corrigée^
comédie en i acte, en vers, par Laus de Boissy.
De Fierrille .... GG. SAiar-Paainc.
Floriconrt. .... VAUJsmti.
Un peintre .... Flbury.
Mb» de Fier ?i Ile. . . Gbm LaooimiB.
La Présidente de la
Roche Ratmond {début*,
Lisette. Piuaaa.
32 tVBATRB Ois LA CiTR
elle époneeni Gros-Pierre : les deux moalint n'en feront
plne qa'an.
De bons coaplets et une jolie décoration valurent
à cette bluette un heureux destin.
3i mars : Momos aux VAiuiMsy prologue d'ouverture
en I acte, par "\ — Non imprimé.
i3 arril : Lb LnuniTnf Ymfctamjx, drame en i acte, en
▼ers, par Joseph Aude et Charles-Louis Tissot.
Cet acte avait été imaginé pour remplacer, dans
Cadet Boassel, la tragédie de Matapan ; mais le
public n'accepta pas la substitution, et Matapan
continua sa carrière au détriment du pauvre drame.
— Non imprimé.
i5 avril : Lis Dboz Nogbs, opéra en vaudevilles en
a actes, par Verneuil. — Non imprimé,
i8 avril : L*Hoiuia marin, oa le Poisson cTaoril, comé-
die en I acte, par Dorvignj. — Non imprimée.
i^ mai : Las Votagbs st Avsntuhbs db Cadbt Roussbl,
comédie en a actes, par A.-J. Dumaniant. — Non
intimée.
2 mai (et non i4 avril) : La BonHbrmitb, comédie en
1 acte mêlée de vaudevilles et d'airs nouveaux, par
Prévost-Montfort, musique d'Arquier.
Bmprieonné pour avoir dépla à la metlreeee d'on grand.
TfiBATRB DE tA CITB 33
Mérinrml a pa t'érader. Il m dégoiie dcpats Ion soot
l'appareoce d'an hermite boiteux et jovial. Le hasard
l'amène dans an rilJage où habitent le bûcheron Michaut
et sa fille Raimonde. Un galant, du nom de Paulin, platt à
cette dernière, bien qu'elle s'inquièle au sujet d'une belle
dont il ne se sépare jamais. Sur ses questions, Paulin lui
apprend que ladite boite contient le portrait d'un père qu'il
a perdu ; il veat le lui montrer et s'aperçoit avec chagrin
que la boite n'est plus en sa possession. Deux villageois,
Golarf et Lucette^ ont trouvé l'objet et le remettent A l'ber^
mite qui, en l'ouvrant, reconnaît le portrait pour le sien.
Gomme il cherche à pénétrer ce mystère, des brigands fon-
dent sur lui et l'entraînent. Raimonde, témoin de l'événe-
meol, crie an secours ; Paulin et Michaut^ accourant, met-
tent en fuite les bandits, sauf un qui révèle que la tète de
Thermite est mise à prix par ses anciens persécuteurs. On
pardonne an drôle en favenr de son repentir et Mérinval,
qui retrouve en Paulin son fils, l'unit à Raimonde.
Invraisemblable bistoire, exposée sans talent ;
réussite contestée.
i6 mai : L'Oraob, on Qaei gaignonl pantomime en
I acte, par J.-G.-A. Guvelier.
Tiré en partie du roman de Faublas, cet ouvrage
fit plaisir sans trouver d'éditeur.
22 mai : La Gbassb, comédie-proverbe en i acte,
par •*•. — Non imprimée*
i3 mai : Las Trois HiaiTuas, comédie en 3 actes
en vers, par H. Dorvo.
3
34 TRBATRB DB LA CtTB
Damont GC. Dowal,
Morin Qnravr.
Henri VALuim.
MoDtjoie . . . • PAucim.
Plantin Fbooèbmb,
Un noUire TisnciLiir.
Mbm Dnpont Gms GnucAm.
Justine Golbbrt (iMfrn/).
Dans Tespoir de faire de bons coaps, Montjoie se rend à
Orléans pour annoncer au bourgeois Morin que son ami
Dumont est mort en le faisant son héritier, tandis que
Plantin va à Paris pour donner à Dumont la nonrelle du
décès de Morin, qui l'a nommé son légataire. Les deux
bourgeois, assex déflants, refusent d'héberger les drôles dont
la combinaison ainsi avorte et qui, l'oreille basse, regagnent
Etampes où ils habitent l'auberge du Lion roaffê tenue par
Mme DupoDt, mare beauté qu'en désespoir de cause Mont-
joie projette d'épouser. Mais Dumont et» Morin, très intéres-
sés, veulent acquérir la certitude des héritages dont on leur
a parlé ; ils quittent leurs séjours et, naturellement, detcen.
dent l'un et l'autre à l'auberge du Lion rouge, Montjoie
et Plantin doivent alors manœuvrer pour éviter la rencontre
des bourgeois, ce qui n'est point facile. Pour comble, le
jeune Henri qui, lui, est cousin en même temps de Dumont
et de Morin, apprend le décès présumé de ses deux parents
et se pose en troisième héritier. Si adroits que soient les
deux fripons, il vient une heure où leur intrigue est décou-
verte ; on les chasse et Henri, doté par Dumont, èponse
Justine, fille de l'hôtesse.
Histoire compliquée et racontée eD vers médio-
cres ; elle procédait d'tiDe anecdote dont Picard avait
tiré la Moitié du chemin^ pièce représentée au
Théâtre de la République avec un succès que Dorvo
ne retrouva point à la Cité.
m^TltÉ bÉ Là CiTK 3&
80 mai : fibdoite n Eititttt, oit lé Triomphe de tamoar
ei de ramilié, pantomime en 4 ftctes, paf Lapéf ièr«,
musique et décora de Munique.
Volfaz ce. TADTiif.
Edouard Sauit^Hcoubs.
IjC comte de Hainault Latittb.
MoDilac HippoLTn.
Oaéric • Tlwokt,
Oaogeste. « . DuAfOsn.
' Un ooacierfe . . « . BaaovtaAv.
Emilie Om JiNifT QuEtnaiv,
Dame. 4« ta saite . . J Ro..t*l. Flacoort.
( MAUTOUCHST.
TOlfax ayaat délMné Arthar, roi d*An^leterre. Edouard,
fils d« dépossédé, a été recueilli et élevé secrètement par
les amis de son père. H Tient d'avoir rïn^ snt qusnd la
pièce commence, et est amoureux d'Emilie» jeune besutë
que Tolfaz veut unir an comte de Hainault, son neveu. Une
rencontre a lieu entre les psrtisans des deux princes.
Edouard, d'abord cerné, s'échappe grâce à son ofBcier Dan-
geste* qui répand le bruit de sa mort. Emilie est accablée de
donlettr,quaBd celai qu'elle aime reparaît devant elle ; mais
le traître Onéric dit la vérité à Yolfax, qui donne l'ordre de
satair Edouard. Le prince s'enfuit encore et vs prendre la
mer avec Emilie qoaud le comte de Hainault, à qui l'on fait
croire qu'Edouard est le meurtrier de son père, attaque
l'amoureux et le fait prisonoier. Bientôt détrompé, il rougit
de sa barbarie et sollicite de son oncle la liberté d'Edouard.
Ofl la lui refuse; se couvrent du manteau d'Edouard, il
mafche alors en sa place au supplice. Edouard, délivré par
les siens, intervient pour sauver le comte. Volfax, qui se
sent perdu» se suicide, et Edouard remonte sur le trône
d'Angleterre, où, bien entendu, s'assoiera la sensible Emilie.
Inirigne embrouillée et fâcheasement conduite ;
son succès fut des plus modérés.
36 TH^TRB DB LA GIT^
5 juin : La Mort db DAiiPiBBRBy comédie ea 2 actes,
par Dage de Menonval.
Sujet intéressant, mais traité en mauvais style,
et sur lequel rien ne rensei§^ne . — Non imprimé.
i3 juin : La Pcm Orphéx^ opéra-comique en 4 actes
et en vaudevilles, par J. Rouhier-Deschamps (avec
Léger), musique de Deshayes, ballet de Beaupré.
Platon GG.
Orphée FiBDiaio.
Paysans et Pâtres . . DonaainL, HirroLTra.
Démons et Paries . • Joaghim, HosaviUiB.
L'Amoar Gm> GLiaioouaT.
Eurydice Bblly.
Ombres heareuse.. . J L*o»ilia MAUTouonr,
\ ROSIVAL.
Ayant perdu sa femme Eurydice, Orphée la demande en
pleurant à tous les échos, quand l'Amour apparaît pour dire
que son épouse lui sera rendue s'il va la chercher en enfer et
a le courage de ne la point regarder arant leur retour snr la
terre. Descendu au Tartare, Orphée captive les démons en
leur jouant du flageolet ; Pluton lui-même se laisse séduire
et lui livre passage. Dans les Champs-Elysées, Eurydice pleure
Orphée lorsque celui-ci arrive et Temmène. Eurydice déploie
en route tant de coquetterie qu'oubliant le danger Orphée
la regarde ; elle expire aussitôt, mais l'Amour la ressuscite
et tous les personnages dansent un ballet.
Donnée en 1786 au Havre, puis sur plusieurs
autres scènes départementales^ cette pièce avait subi,
pour être di^ne du public parisien, nombre de
TBBATHB DB LA CIT^ 37
thaogemeDls. C'était plutôt une imitation qu'une
parodie èiOrphée et Earydice^ opéra de Moline et
de Gluck. Le plan n*eo est pas très piquant, mais des
g^ens expérimentés l'avaient tracé. On aurait tort
pourtant d'y voir, comme le compositeur Hervé* le
premier essai d'opérette^ car l'ouvrage était fait
selon une formule innovée A la Comédie4talîenne,
formule qui n'avait rien perdu de son mérite, si l'on
en juge par le succès dont bénéficièrent les auteurs.
2j juin : La Valet mal sbuvi, comédie en i acte, par
J. Patrat.
Retiré sans coonaitsance de la mer où il est tombé, an
jenne homme est transporté dans un courent du Havre,
dont l'abbesse est sa tiinte. Une pensionnaire de ce couvent
voit le malade, s'éprend de son physique et lui inspire de
même un tendre sentiment. Par malheur elle doit, sans délai,
accompagner son père à Paris, où l'attend un fiancé qu'elle
ne connaît point. Or un gascon, valet-de-chambre du jeune
homme, croyant son mattre noyé, s'est emparé de la valise,
du portefeuille et des habits du soi-disant défunt dans
l'espoir de passer pour lui et d'épouser celle qu'on lui des-
tine. Ce fripon loge dans le même hôtel garni que l'ez-pen-
sionnaire ; le jeune homme, bien guéri, rejoint celle qu'il
aime et se fait passer, aux yeux de son père, pour le gendre
qu'il attend. Heureusement pour nos amoureux, le gascon
a pris un valet niais au possible et qui contribue, par ses
balourdises, à dévoiler l'intrigue. Il se trouve d'ailleurs que
le jeune homme et la jenne fllle étaient destinés l'un à
l'autre et, finalement, on les marie.
Ouvrage obscur et d'un comique un peu bas,
réussite douteuse. — Non imprimé.
3ê THÉÂTRE DE LA CITB
2 juillet : La Médecin mal§ré tùat le momUt comédie
en 3 actes, par Dumanîaot (des Variétés AmusaDtes).
i4 juillet : Mieux fait douceur que violence, comédie
en a actes, par Maurinde Pompigny(du même théAtre).
as juillet : Le Cousin de toctt le moroe^ comédie en
I acte, par L.-B. Picard.
Albert •. GC. Gbiost.
Sinclair Valueuiib.
Robin TiBacBLiM.
Bernard DBLAPoaTB.
Doustignac Faoo&iiis.
M"n« Albert GnMLACAiLLB.
Henriette Saint-Gulir .
M>M de la Guiardière . . MAUTOucmT.
A la porte de Robert, traiteur des Champs-Elysées, se
rencontrent le (gascon Doiistignac et le jeune Sinclair*
Anciens camarades de collège, ils échangent à ce titre leurs
confidences. Uoustignac, sans argent, est à la chasse d*an
déjeuner ; Sinclair, lui, se désole à Tidée d'assister au repas
de fiançailles d'Henriette Albert, qu'il aime et qu'on donne
à certain Robin qui a sur lui l'avantage de la richesse.
Apprenant que les familles Albert et Robin ne se connais-
sent nullement, Doustignac conçoit le projet de s'asseoir an
festin et d'y servir l'amour de son ez-camarade. Yétu d'un
habit jadis neuf que parent des fleurs, il se présente &
Robin comme cousin d'Henriette, à Henriette comme cousin
de Robin A table, grâce à son esprit, il fait la conquête
d'Albert père et lui glisse adroitement que Robin compte
sur la dot d'Henriette pour apaiser ses créanciers. Une con-
fidence ultérieure informe Robin qu'Albert a dû emprunter
à gros intérêts pour constituer la dot de sa fille. Les deux
hommes déçus s'injurient puis rompent violemment. Sin*
clair épousera Henriette, tandis que Robin, sa rabat sur la
THiATKB OB hA CItA 39
mûre W^ de la Gviarëière. Poar Tadroît gaseon, il reaUra
cooaîdéré comme le coatin de toat le monde.
Une anecdote arrivée A Collé avait fourni le sajet
de cette comédie bien menée, amusante, et dont la
fortune fut complète.
a3 juillet : V Orage, ou Qu^ çaignon f o^ém'rmnât»
ville en i acte, par Biiot, musique de Navoigille jeune.
Version modifiée de la pantomine de Guvelier
jouée le i6 mai précédent. — Non imprimée.
i^ août : La Fm du iour, opéra-vaudeville en i acte,
par J. Roahier-Deschamps, musique de Deshayes.
An leyer da rideav» trois jeunes filles chantent devant la
porte de leur maison ; une vieille paysanne survient, les
gourmande et s'en va. Une quatrième fillette arrive alors ;
celle-ci est aimée de Nicodème, galant niais qui ne tarde
pas à paraître pour servir de jouet aux espiègles. On entend
chanter Colin qu'on appelle et qui, sans façon, lutine les
fillettes ; sa maltresse Lison le surprend et, pour le punir^
lai témoigne une très grande froideur. Mais il s'explique
et on lui pardonne : Colin épousera Lison, et Nicodèmc celle
qui a pris son cœur.
Prétexte à musique indul|!|^mmeDt accueilli,
grâce à Frédéric-Nicodème, aux citoyeunes Lacaille
et Cléricourt qui faisaient, Tune la vieille paysanne*
Tautrc la jeune Lison. — Non imprimé.
40 THBATRB DE LA CITE
8 août : La Baonaudière, on le Foa malgré lai,
comédie en 3 actes, parLavallée. — Non imprimée,
i5 août : La GcriuBUflx, comédie en 5 actes, par
M>»« de Geniis.
Empruntée au Théâtre de société de Tauteur,
cette pièce oe fit que passer sur l'affiche.
6 septembre : L'Ami du fbdplb. ou les Intrigants
démasqués^ comédie en 3 actes, en vers, par Gam-
maille Saint-Aubin.
Doucemont GG. GHSTAUBa.
Démophile. .... SAmT-CLAiii.
Dûment. ..... Laportk.
Forcerame Roseval.
Cœsaret Varbicnes.
Poumoain Duval.
Phrazeite Froobbks.
Lucile Cb« Saimt-Glair.
Démophile, officier municipal au Comité des subsistan-
ces, revient d'un voyage qu'il a fait pour ses fonctions dans
les départements. Il trouve Doucemont, son associé, et
Lucile, sa future, totalement chan^^s À son égard. Le père
et la fille ont prêté Toreilleaux calomnies répandues par le
dénonciateur Poumonin et lelibelHste Phrazette, agents tous
deux du ministre d'Etat Forcerame. Démophile pourtant se
disculpe, mais il veut, aux dépens de sa fortune, acquérir
des grains pour les distribuer au peuple, et cela manque de
causer sa perte. La lettre qu'il adresse à ce sujet À un fer*
mier tombe entre les mains de Poumonin ; Forcerame et le
;çénéral Coisaret, qui visent à la dictature, accusent Démo-
TRiATIIB DB LA CIT< 41*
phile d'accapareaneoL Le magittrat s'amcbe des bras de
ses «mis poar aller se jastifier, mais on forienz se jette sur
lai, poignard en main. Ecartant le bandit, Démophile en
appelle aux lois, et ce mot calme la multitude qui apprend
alors la belle action qn'il projetait et le ramène eo triomphe
chez DoncemoDt, où le perfide ministre et son complice
sont obligés d'ayoaer leurs forfaits. On les arrête, et Démo-
phile époQse Lncile, après aroir formolé son loyalisme
dans ce cri :
Périssent tons les Aois, vive la République !
Composée longtemps avant la mort de Marat^l'œu-
vre de Cammaille Saint-Aubin dut à cet événement
d'arriver à la scène. Dans deux lettres écrites au
Journal des Spectacles^ l'auteur, qui faisait partie
de la troupe de TAmbig^u-Comique, déclara n'être
d'aucun club, n'avoir jamais parlé à Marat, et affirma
que son seul but avait été de fixer l'opinion sur les
qualités constituant le Républicain prononcé. Il en
voulait surtout aux intrigants acharnés à dévorer sa
malheureuse Patrie : — « Quant à moi, disait-il, je
les poursuivrai jusqu'à la mort : qu'ils m'assassi-
nent ou qu'ils périssent, car ce n'est qu'en marchant
sur mon corps qu'ils pourront recueillir les débris
de la France déchirée par leurs manœuvres inferna-
les » — Encombrée souvent de déclamations, la pièce
fut néanmoins acclamée, et l'intérêt du public
s'accrut quand on lui révéla que c'était le début
d'un jeune homme atteint parla réquisition. On vou-
lut le voir et^ entre deux exercices, Cammaille
accourut pour godi^v les applaudissements dus à
son civisme et à quelques beaux vers.
4ft rnUTRB Ms iȈ citb
II ••ptMibra : Ln Tmm» bomob, opém^bouffon en
I acte, par Latooloube.
Représentée le 7 octobre 1793 soos le titre du Cou-
telier de Bagdad^ cette pièce, qai n'avait en alors
aucun succès» ne fut pas plus heureuse sous soa
deuxième intitulé.
1 2 septembre : Lb P^rb ATBoeLB, comédie en 2 actes,
par Armand Charlemagne.
L'Héte GG. RossTAi..
Blaizot BàMOTWBAS.
Maurice FBOoÉa».
Verseuil SAiiiT-GuLia.
Michelin GasyAUBa.
Alexis BauTDs.
Jalienne Gm« SAorr-GLâia.
Georgette FROoknis.
Justine Hainault {début).
Un jour qu'il était sans ressources et désespéré, un
homme a reçu d'un passant inconnu une bourse contenant
cent écus qui lui ont profité au point qu'il est devenu maî-
tre d'une auberge achalandée. En souvenir du bienfait reçu,
il accueille tous les malheureux qui frappent à sa porte.
Aussi s*empresse>t-il d'offrir un asile à Michelin, vieillard
aveugle qui erre sur les chemins avec deux enfants en bas
âge. En même temps que ces indigents, deux voyageurs
entrent aussi dans l'auberge ; ce sont Verseuil, jeune homme
de Moulins, et sa maîtresse Julienne. En causant avec
rhôle, Michelin lui révèle qu'il est à la recherche d'une fille
qu'un séducteur lui a enlevée ; c'est en pleurant la malheu-
reuse qu'il a perdu la vue. Julienne, chacun le devine, est
la coupable recherchée ; son frère et sa sœur la reconnais-
TUATM PB LA GIT^ 41
aeoi et i*aiBèiM»i mux pMs 4« MkbeUa qui p«f4«aii«. AUii
U frip^o Maurice, qui « dérobé e»»i écas à r«abergifl« «i
se sent sonpçooaé par loi« flUtt la boarte Tolé« dans U
besace de TaTeagle. Oa suspecte riafirme, ea qui l'Iidit
finit heureasement par reconnattre l'homme qui l'obligea
jadis. Discnlpjè par l'aveu de Maurice, Michelin reçoit de
i'bôte ta même somme qu'il lui doana généreusement. Bmu
par les malheurs dont il fut cause, Verseull épousera
Jnlianaa ; Miehalin ne pourra roir ses aafaata, mais rien na
l'empêchera de les serrer dans ses bras.
Pièce médiocre» mais attendrissante, qui fut
accneillie sans ri^eur mais sans joie.
i3 septembre : La Tambourin ds Protenci, ou VHeu"
rease incertitude^ opéra en i acte, par Monnet, musique
de Scio.
Le Père Flâtet. . . . GG. PLAHnnaa. .
Grégoire Lamarchb.
Ignace Dubriuil.
Justin KàmiM.
Lucas GHAPsaon {début).
Martine C^miMautoucmit.
Manon Bellbyillb.
Suzon GLBaicouRT.
Ignace, homme aisé» qui remplit gratuitement les fonc-
tions d'instituteur dans un village situé près d'Arles, est,
malgré son âge, amoureux d'une des filles du vigneron
Grégoire. Ges filles, Manon et Suzon, sont également char-
mantes, et Ignace penche tantôt pour l'une tantôt pour
l'autre. i#e père FJùtet, tambourin et troubadour, sert de
confident aux jeunes filles. Manon aime Lucas, villageois,
et Su4on JustÎQ. canarads de Lucai ; c'est à eux qu'indigné
44 THBATIIB DE LA GItA
des tergÎTenations do magister, Grè^ire donne ses deux
fillettes. Reveoa à la raison, Ignace se félicite lai-méme de
ce dénonement, et toot finit par une danse menée au son dn
tamboorin payé par l'évincé.
Tableau d'une §|^atté souvent factice, mais dans
lequel le jeune Déjazet et la petite Bertin montrèrent
une gTÊLce, une légèreté, une iinesse qui enlevèrent
tous les suffrages.
20 septembre ; L'Enrôlucknt ds Cadet Roussel, oa
le Départ des bons enfant» pour l'armée^ comédie eo
I acte par Dorvigny.
Cadet Roussel, sa femme et quelques bons enfants assis
chez un traiteur, écoutent les hymnes patriotiques d*un
marchand de chansons, quand un bruit de tambours et de
trompettes interrompt ce passe-temps. Un drapeau noir est
arboré, et un canonnier, qui survient, apprend à Cadet que
cela indique que la patrie est en danger. Presque aussi*
tôt arrive un nombreux cortège ; un commissaire de section
s'en détache^ fait battre un ban par des tambours et monte
sur une chaise pour lire un papier invitant tous les
citoyens à voler aux frontières. Pendant ce temps, on
dresse une estrade pour recevoir les enrôlements civiques.
Roussel, ses camarades et tons les jeunes gens qui se
pressent autour du commissaire, ne peuvent résister aux
élans dn patriotisme ; ils s'engagent et, après avoir signé,
adressent au public un discours où se manifestent leur haine
pour les tyrans et leur amour pour la République. Les
volontaires de Gentilly qui, précédés du maire de cette
commune, vont défiler devant la Convention Nationale, tra-
versent la place ; les Parisiens suivent et leurs femmes, qui
ont vainement demandé à partir avec leurs époux ou leurs
fils, se joignent aussi aux patriotes qui vont jurer aux
THéATIlB DB LA CIT^ 45
TepréacnUBtft de U Nation de titm ou de monrir povr U
Liberté.
Suite de scènes détachées qu'on trouva un peu
froides ; après la dernière, un acteur ayant déclaré
que l'auteur entendait se dérober aux applaudisse-
meots, une voix partie du parquet riposta : « Il fait
très bien I » — Et le rideau tomba sur cette parole
sévère. — Non imprimé.
39 septembre : Li CoMiDiiN db soairé, proverbe en
I acte, par Thiemet. — N(m imprimé,
i«r octobre : La Prbmièrb n^Quisinoif, à- propos patrio-
tique en I acte, par L.-B. Picard et Lépitre.
FrenecDur GG. Sawt-Claoi.
GnifigoBC ..... FRoaian.
Germeoil HirroLm.
Valcoort Vallibriii.
Marraaz Tibrcbuh.
Paochette G» GuttiiooiraT.
Altérés par la marche, FraoccBur et Oraflgnac, soldats de
la première réquisition, font halte dans une auberge de
TÎIlage. Fancbetle, jolie servante, les y accueille avec
g^âce. Les libations auxquelles ils se livrent sont troublées
par la venue d'un invalide, d'un vieillard et d'une dame qui
ne sont autres que trois réfractaires déguisés. En sa qua*
lité de gascon, Graflgnac a bientôt découvert la ruse ; avec
l'aide de Fanchette, il fait se trahir les fuyards qui. rache-
tant leur faute, se joignent au bataillon qui vient chercher
les bons patriotes.
46 rmiàisnE ùb la oitb
Celle plèee, ûfm imprimée m^id (font notm p09»^
dons le manascrit, contient des scènes plaisantes
quoique d*un style assez négligé ; ses interprètes la
sauvèrent d'un échec sans lui assurer longue car^
rière.
7 octobre : Ln Diirx Grcnadbi»^ oa leê Qaiprôçaof,
comédie en 3 actes, par J. Patraft.
Sans-Quartier «GG. Taotin.
La Tulipe GuianiT {début).
Sana-Regret pRoasiii».
Robert ùuval.
Le Juge du canton . . . Giubst.
Jacquinot Bba-ulibu.
Un brigadier de gendar^
merie Bonioli {début).
Suzon G»«« Ddmas {début),
Thérèse DsoRoia {tlébui).
Margot GauMoifT {débui).
Deux grenadiers du ao* régiment d'infanterie sont atten-
dus dans un rillage. Le premier. Sans Quartier, est le fils du
traiteur Robert ; le second, La Tulipe^ ne connaît point sa
famille. Ce dernier est accompagné du dragon Sans-Regret,
prêt à tout pour quelque ripaille. Peadant une halte qu'ils
font dans une auberge. La Tulipe et Sans-Regret se pren-
nent de qaerelle avec Jacquinot, nerau d'un juge, et le mal-
traitent. Pour échapper aux suites de cette ayenture, ils
fuient si précipitamment que La Tulipe prend, au lieu du
sien, le sac de Sans-Quartier. Il ne s'aperçoit de l'erreur
qu'à la porte de Robert» dont la servante Margot Taccaeille
comme ie fils de la maison. Sans*Regret, qui flaire un boa
repas, conseille à la Tulipe de profiter de la aitoation, et
le grenadier s'y décide dans l'espérance de plaire à ftvzaa.
THÉâTIlB DB LA CfTÉ 47
fille de Robert, dont les beaoz jtnx Vont charmé. Tandis
qu'on ftte le fanx Sene-Qnartierj le Trai w prétente ; on le
prend ponr vn imposteur et, sor la plainte de Jacquinot,
trompé comme les antres^ on l'enferme, faute de prison,
dans un paTÎllon dépendant de la maison de Robert. Le
juge, oncle de Jaequiaot, entre alors en scène. LVjcamen
des sacs auquel il se livre lut rérèle que l'un des grena-
diers est son fils naturel. Pressé de questions, La Tulipe
confesse le subterfuge dont il s'est rendu coupable ; le juge,
qui se déclare son père, ne peut lui tenir rigueur. On
dédommage pécuniairement Jacquinot ; Sans- Quartier,
reconnu, épousera Thérèse, fille du juge, tandis que
La Tulipe deviendra l'époux de Suzon ; un billet de loterie,
pris par La Tulipe et qui a gagné une grosse somme, four-
nira la dot des deux jeunes ménages.
C'était, sous ane nouvelle forme, les Méprises
par ressemblance y jouées à la Comédie-Italienne le
i6 novembre 1786, avec une musique de Grétry.
Des situations amusantes et un dialo/j^ue spirituel
firent réussir cette seconde version, qui passa plus
tard au répertoire du Théâtre Montansier.
8 octobre : La Prix db L^nospuAUTi, oa le Chevalier
iTOaire-Rhin, opéra-vaudeville en 2 actes, par Adenet.
Le chevalier de Longuépée, émigré blessé, a été recueilli par
le laboureur Grégoire qui, aidé du paysan Lucas, lui pro-
digue les soins les plus généreux. A peine remis sur pied,
Longuépée tombe amoureux de Lise, fille de Grégoire, et
demande sa main. Fier de l'honneur qu*on lui fait, Grégoire
congédie Lucas qui jusque-là se considérait comme son
futur gendre. Longuépée demande à Tabbé Souffrant de
l'unir à Lise par un mariage secret ; Tabbé y consent, mais
48 THÂATIIB DB LA ClTB
•
insinue au chevalier qu'il serait pins habile d'enlerer la
fillette, en l'attirant dans une forêt voisine oh elle se trouve-
rait au milieu d'émigrés que vient d'y convoquer le duc de
la Parcheminière. Lucas surprend ce complot qu'il dévoile
à Grégoire et à sa femme ; mais les villageois, séduits par
l'abbé Souffrant, ne peuvent croire à sa perfidie et chassent
honteusement l'amoureux. Sans se décourager, Lucas veille
seul sur sa Lise. Dans la forêt où l'on entraîne celle-ci, les
émigrés veulent l'insulter ainsi que ses compagnes ; toutes
crient au secours et des gardes nationaux, apostés par
Lucas, surviennent pour saisir les hobereaux. Grégoire
s'excuse alors vis-à-vis de Lucas et lui donne celle qu'il a
sauvée.
Pièce confuse et saos intérêt; on la joaa peu et on
ne l'édita pas.
1 1 octobre : La Gasbrnb, ou le Dépari de la Première
réqaiiiiion^ biuette patriotique en i acte, mêlée de
yaadevilles, par Vallieniie et Bizet.
Roger. GG. SAiirr-GLAïa.
Jérôme Hippolttb.
Saint-Didier .... Tibrcbun.
Dupré Rawilb.
Gadet Michau . . . FaàDBRic.
Gervais Rosbvillb.
Un soldat .... Bisson (début).
Un adjudant- major . DaLAPonra.
Le Père Jérôme. . . Frogéres.
La O^ Michau . . . O^ BIautouchet.
Dans la cour d'une caserne de Paris, les jeunes gens
réquisitionnés s'exercent à la marche ou au maniement des
armes. La citoyenne Michau vient encourager son fils
TttiATU DB LA CtT^ 49
Gadel, à qai I'ob fiût qael<pics faroet ; «n isTallde te pffé*
sente pour eabratter iob fili qai est lieateacDt et qu'il
regrette de ne pouToir aecompef ner. On pUnte an arbre de
ta Liberté qn'on arroae d*Qn broe de rin, et tooa let non-
▼eanx soldats sautent de joie qoand le capiteiae sarWent
pour lear apprendre que le ministre de la guerre les envoie
sans reterd à l'ennemi. Ils défilent alors en chantent nne
ronde, et le rideau baisse au cri répété de Vive la Réfnt'
Hiquef
Bloette assez (ii^aie, que la circonstaDce fit applau-
dir.
37 Tendémiaire an n (i8 octobre) : Cbahlis bt
ViCTOiiiB, oa les AmanU de Plailly, comédie en 3 actes,
par Aristide Valcoar.
Bouchard père . • . GG. GaiTALm.
Charles Bouchard . . SAinr-CLAin.
Le Juge de paix . . . VAnsHMn .
Dorfort Gmnsr.
Le Commandant de gen-
darmerie Dut AL.
G** Gardeil Cm* Lagaillb.
Victoire SAurr^GLAm.
Fanchon Ha»aolt.
Amoureux de Victoire, fille de la citoyenne Gardeil, Char-
les Bouchard n'en est pas moins parti pour défendre la
patrie. Son absence se prolongeant» le spéculateur Dnrfort
en profite pour aller sur ses brisées. 11 demande la main de
Victoire, affirmant à celle-ci que son amant a perdu la vie.
Repoussé par la jeune fille, Durfort a de plus le désagrément
d'entendre le juge de paix annoncer le retour de celui qu'il
piétendait mort. Charles Bouchard revient effectivement ; il
4 '
SO TKl&ATM DK LA Ciré
a e<mq«ît !• grmde 4e BeateiMAi et »e 4éfife, pMft prix 46
M T«le«r, que U m«io de Victoire. Bouelianl père deiMuide
4a temps pour consalter Dnrfort, et oeloi-ci ne craint paa 4e
déclarer qu'à aon avîe Victoire est indigne de Charles»
conime s'étant compromise arec d'antres galants. ▲dopISAt
cette calomnie. Bouchard, engage son fils à regagner immé-
diatement son poste ; Charles n'y consent qa'aprèa U célé-
bration du mariage qu'il rêre. Le père alors formnlc an
refus très net ; en vain le juge de paix s'inlerpose-t-il,
Bouchard, qui croit l'honneur en jeu, persiste dans son
opposition. Désespérés. Charles et VicU>ire cherchent dans
le suicide l'oubli de leur chagrin et se tirent des coupa de
pistolet. Les blessures qu'ils se font sont peu graves, mais
Durfort dénonce sus magistrats leur tentative coupable. Un
commandant de gendarmerie va les arrêter qaand le juge de
paix, qui a obtenu leur pardon, intervient pour mettre
entre les mains de la justice Durfort, afFameur et contre-
révolutionnaire. Bouchard n'a pas attendu cette mesure
pour se repentir de sa dureté ; il consent à unir Victoire è
Charles, à qui un congé de trois mois est accordé, et l'aven-
tare finit par des acclamations*
■
Sujet iatèressant, jolis détails, tout se réunissait
pour faire de cette anecdote un ouvmgo estimable.
• • •
10 brumaire (3i octobre) : Lis Cri pi la nature, ou U
Fils repentant, comédie en 2 actes, en ven, mêlée
d'ariettes, par Charles-Louis Tissot, musique de
Navoigiile.
Dolban père .... CC. DuBRsmL.
Dolban fils HirroLTra.
Bel fort ViLuyrEjLO (début).
Victor Raffile.
Lucas GHAPsaoïr.
Perette Cm* Lacauj<i.
Toi non Cazxl {début).
tbAatbb db hk ciré 81
Belfort est le lien 4% la Mène. Ayaot fait à ton fiU et
à se belle-fllle ebendon de ses biens, Dolbsn s'est bientôt
▼H chasser par eoz. Une fermière^ Perette, prend» ayec son
fils Lacas, soin de l'abandonné qui se cache sons le
noBB de Martin. Lucas aime Toinon, servante de sa mère,
et, grâce à Martin, épousera cette fillette, bien qu'elle
n*ait pour dot que ses seules yertos. Cependant Dolban
fils, qui a agi surtout d'sprès les conseils de sa femme, est
poursuivi par le remords. II se confesse à Belfort, son ami,
et oeitti-ci, interrogeant Martin, lui fait bientôt avouer
sa personnalité. Le fils slors se jette aux genoux de son
père qui, d'abord inflexible, pardonne à la prière de celle
qui Ta secouru. Remis en possession de ses biens, il donne
une dol de lo.ooo francs à Toinon, qui épouse Lucas; il
passera ses derniers jours au foyer du coupable repentant.
Histoire peu originale et aggravée d'un style
médiocre : demi-rèassite.
1 1 brumaire (i«r noyembre) : Lis Dragons et lis Béni-
Ncnms, comédie eo i acte, par Pigault-Lebrun.
Un colonel de dragons
Un capitaine. . . .
Un maréchal«des-logîs
Un lieutenant . . .
L'Abbesse
Saur Sainte-Glaire. .
Sœur Saînte-Àgnès . .
Sœur Sainte-Scholastique
SœurGertrude . . .
ce. DnvAL.
SAiST-GLain.
Fnootess.
LsMAïai {débui),
LAiniKirr {début).
SAlRT-CLAin.
Lacaillb.
Mautoucbst.
Piuaaa.
Les religieuses du couvent de Fumes s'entretiennent du
décret qui yîeut d'annuler leurs vœux ; les vieilles le blâ-
%2 TttÉATiiB De la cite
ment tandis que les jeanes Tapprouveot. Soudain un capi-
taine et un maréchal-des-log^s de dragons franchissent le
mur qui sépare le couvent de la rue. Ils font en gouaillant
un doigt de cour aux sceurs Scbolastique et Agnès qai
sont mares, mais leur ton change quand paraît à leurs
yeux Bceur Sainte-Claire offrant un mélange de légèreté,
de grAces et d'esprit. Charmé, le capitaine s'offre à
l'épouser le soir même ; sœur Sainte^laire désire être libre,
mais le délai lui paraît bref et elle déclare ne vouloir répon-
dre à la proposition qu'en présence de Tabbesse. Pendant ce
temps le maréchal -des-Iogis chapitre scour Gertrude, qu*il
prétend faire vivandière. Tout-à-coup les dragons, con-
duits par le colonel, font irruption dans le couvent. Pour
échapper aux suites de leur escapade, le capitaine se sub-
stitue, sur un piédestal, à une figure de Saint-Martin ter-
rassant le diable, tandis que le maréchal se résont à faire
le damné. La chose d'abord va sans encombre, mais, au
milieu d'explications données par l'abbesse an colonel, le
faux saint part d'un éclat de rire. Le colonel est un excel-
lent homme; il pardonne à l'étourdi, qui est son neveu et
déclare désormais vouloir être le plus sage des époux. C'est
sœur Sainte-Claire qu'il désire pour femme ; la religieuse y
consentant, le colonel les marie en leur donnant pour dot la
moitié de ses biens, et le couvent est licencié.
Des saillies vulgaires déparent cet acte gai, dont
le succès fut néaDmoins énorme.
Craignant peut-être que le mot de Palais sonnât
mal aux oreilles des puissants du jour, Lenoir et
son neveu transformèrent, à la date du a3 brumaire
an 11 (i3 novembre 1798), le nom primitif de leur
entreprise en celui de Théâtre de la Cité'- Variétés.
A ce changement correspondit Taccentuation du
répertoire dans le sens jacobin et anti-religieux,
motivée comme lui par l'espoir d'échapper aux per-
TBBATRE DE LA CITB 53
séeutions qui n'épargnaient pas plus les artistes que
les bourgeois.
24 brumaire (i4 noTembre) : La Pétb m L'EsAuri,
mélodrame pantomi-lyrique en i acte, en Ters, par
Pianterre, musique de Desy ignés.
Mathieu GG.
Juitin RAViniS.
Diogène RofiTAi..
Justine Gm" GLiuGOimT.
L'Egalité Jsmcr Qvmuu..
Sur une place de Tillage, le maire Mathieu prêche Thé*
roTsme aux Tolontaires parmi lesquels figure son Bis Justin.
On chante, on danse, ce qni altère ; Mathieu se dispose à
emplir un hroc que chacun prendra tour à tour, quand le
fond du tonneau où il va puiser se brise, et Diogène en sort
avec une lanterne allumée qu'il souffle en disant :
O toi par qui l'on me renomme»
Toi qui guidas mes pas chez tant de nations,
Bteins à jamais tes rayons;
Depuis longtemps je ne cherchais qu'un homme.
J'en trouTe ici des millions!
An bruit d'une symphonie, l'Égalité surgit alors d'une
trappe. Debout sur un autel de quatre pieds et demi, elle
s'appuie sur un faisceau d'armes et porte un niveau dans sa
main droite. Deux renommées descendent sur sa tête, et un
cortège s'organise, auquel prennent part les enfants, les
jeunes gens, les vieillards costumés. La déesse, acceptant
les présents qui lui sont offerts, chante pendant qu'on la
porte en triomphe :
Allons, marchons, suivez mes pas;
Français, pour, vous quel jour de gloire I
84 TBiATBB 9B hk CTlÈ
Si TOUS me portes aaz combaU,
Je vous condaisà la victoire...
Pais les chapeaux volent en l'air, et la toile baisse.
Ecrit en llionneiir des jeanes soldats partant poar
la frontière, cet acte fut salué de chauds applaudis-
sements.
4 irîinaire (24 novemblre) : Lsef AôEkts de Pitt, oa le
Dîner des ci-devaniSf comédie en i acte, en vers, par
Desprez- Vaimont .
Excellent patriote, Franville aime sa femme, mais celle-ci
reçoit chez elle une foule de ci*devants, ennemis de la
Liberté, et qui conspirent contre la France. Une lettre saisie
par Franville ne lui laisse aucun doute sur le complot
tramé par ces traflres. Armé de cette preuve, il montre à sa
femme l'abîme où elle allait se précipiter et la détache des
perfides qui Fentourent. Pour punir ces derniers, Franville
s'entend avec le gascon Rondillac, bon citoyen comme lui.
Les ci-devants doivent dtner chez sa femme; il les fait
boire et, au dessert, Rondillac, se donnant comme aristo-
crate, obtient de l'un d*eax communication d'on plan abo-
minable pour affamer Paria. Un commissaire de police et
des lardes apostés se montrent alors ; les ci-devants sont
arrêtés, et Franville donne sa fille au fils de Rondillac.
Des principes louables, exposés en bons vers, firent
applaudir cette comédie dont Saint-Clair et Fro-
gères interprétaient les principaux rôles. — Non
imprimée.
6 frimaire (26 novembre) : L'ARRiyit ds Là PasMiiaB
TSiâTMl PB LA. Qfïïà
MÉQomnoif AI» ■■ ow iiÉM i, oonééla aa i Act6| aélée dé
▼andevilles, par ***.
MagdelaÎDe, jeune rillageoite. a dispam de ehes Matho-
rîn, aoD père ; toutes les recherches faites pour la retrouver
ont été inutiles^ et le TÎeilIard, désespéré, ne se sent plut
même le courage d'accompagner ses compatriotes qui Tont
au-derant d'une compagnie de la première réquisition, pour
laquelle on a préparé des logements dans le Wllage. La com-
pagnie arrive, et la première personne qu'aperçoit BCathurin
est cette Magdelaine qu'il a tant pleurée et qui, sortant des
rangs, vient se précipiter dans ses bras. Elle raconte alors
que le capitaine lui a sauvé l'honneur et la vie en l'arra-
chant des bras d'un homme qui l'avait attirée chez lui, dans
la ville voisine, sous prétexte de lui acheter des fruita.
Matburin témoigne avec effusion la reconnaissance qu'il
doit au libérateur de sa fille, blessé dans une rencontre ulté-
rieure avec des brigands. On Invite la compagnie à on
repas civique qu'alla accepta. Maia, avant de le cDAmeaoer»
on va chercher la statue de la Liberté qu'on dresse sur le
théâtre, et en l'honneur de laquelle on chante divers cou-
plata.
Ces scènes sans lien, presque sans intérêt, n'eu-
rent qu'un faible succès; elles prouvaient le civisme
mais non le talent de l'auteur, qui gSitdB, sagement
Panonyme. — Non imprimé.
9 frimaire (39 novembre) : Le Vous et le Toi, opéra-
vaudeville eo I acte, par Aristide Valcour.
Lm scèse se paase dana un village. De Paris arriva la nou-
velle qu'il faudra désonsaîa dire toi à tout individu. Gela
réjouit le jeane Joatio, qui tutoie auaaitôt laa gana qui le
servent* Le laboureur Marcel» dont iuatin coartiae la fille
M TUàTAA SB LA CITi
Virgiaie. se plie également sase grimaoes an nooTel osage.
Il n'eo eet pas de même de sa femme, qai sanaute à chaqae
toi lancé par ses domestiques ; aussi vent-elle se revaacber
en mariant Virginie à Glsçon, ancien procureur fiscal, qne
la Révolution charme peu. Marcel s'entend ayec Justin pour
percer à jour le rival soupçonné de tiédeur et d'égolsme.
Glaçon, qui regrette les prêtres, les nobles et les parlements,
est amené, par d*adroites questions, à confesser qu'il lui
semble qu'on va beaucoup trop vite; pour comble, il refuse
de porter secours à un pauvre diable qu'on dit tombé dans
l'eau. L'épreuve est faite, Glaçon n*a ni patriotisme ni
humanité; pourrait-il être bon mari? La mère Marcel, qui
en doute, reprend sa parole : Virginie sera, le jour même,
la femme de Justin qui chante, comme bien on pense, la
supériorité du toi sur le vouê.
Pièce où se donne carrière un rèpablicanisme
excessif, mais bien faite, omèe de jolis couplets, et
qu'an franc succès accueillit justement.
i8 frimaire (8 décembre) : L'OmLSTn MmACULSOBB,
comédie en i acte, par ***.
L'esprit de philosophie a pénétré dans le village où
Mathurin habite, et s'est emparé de cet homme ainsi qne
de Babet, sa fille^ et du jeune Charles qu'elle doit épouser.
L'arrivée du capucin Polycarpe fournit aux trois person-
nages l'occasion de déblatérer contre le catholicisme, ce qui
scandalise fort la femme de Mathurin. Tout ce que celui-ci
concède, c'est d'accorder à Polycarpe un CDuf et un petit
morceau de lard pour son repas et celui de frère Oignon
qu'il attend. Ce dernier, qui bientôt arrive, a reçu par
bonheur une douzaine d'mufs qne les religieux cassent,
battent, et introdnisent secrètement dans un roseau creux.
Mathurin, Charles et Babet apportent, pour se moquer des
capucins, un fourneau et une grande poêla à frire Poly-
TBiàTU »■ LA crri 97
carpe alliuB« aTOc ealne le fen, met dans la poêle son ouf
kwttn qu'il remue arec le roeeaa et, à la grande •topéfaetioa
des payaaiis, l'omelette groeeit à Toe d'œil. On crie an mira-
cle, et Polycarpe ee rengorfe. A son tour frère Oipion,
renonvelant le prodige des nocee de Cana, change en rin
l'eao contenue dani une bouteille. Du coup Matbnrin
couTcrti se jette aux genoux des frocards et leur fait appor-
ter une Tolaille que, sans sonci du carême, ils dérorent à
belles dents. Bien repus, ils s'endorment. Charles examine
alors la bouteille d'Oignon et décourre qu'elle a deux gou»
lots, l'on fournissant de l'eau, l'autre du yin. Le roseau
teint intérieurement par les jaunes d'œufs, et les coques de
ces œufs trouvés dans la besace des moines, sont des preuves
encore de leur charlatanisme. Furieux d'avoir été dupés,
les paysans réveillent les jongleurs pour les rosser, mais
Charles juge qu'ils sont trop vils pour le bâton, et on les
chasse avec ignominie tandis que Mathurin, redevenu phi-
losophe, proclame que les prêtres sont le fléau de l'huma-
nité.
Etait-ce là Yraiment une pièce républicaine? Le
public, que nombre dUnconvenances avaient cho-
qué, j vit surtout une manifestation de haine into-
lérante, et la punit par ses sifflets. C'est d'une
anecdote racontée dans La Feuille de Salut public
que s'était inspiré l'auteur malhabile. — Non
imprimé.
39 frimaire (19 décembre) : La MAaiAGi rAnuoriQua,
comédie en a actes, mêlée d'ariettes, par J. Roohier-
Deschamps, musique de Deshayes.
Paulin ce. RAvriLB.
Durand Dobusuii.,
Michaud Plahtbbrx.
Thomas FaâDàaic.
TfliATMl DK LA Clllt
J««tiae Omb Ddbou.
Marcelle ïtAMntM.
Cm Vineent BfAUTOvaiDr,
Dnrand, Uboarear, reat marier sa fille Jastine à Paalin,
fils do respectable Miehand. Cependant la patrie appelle
les jeunes pens du yillage et ils sont sur le point de partir.
Paulin, malg^ré ses rinf^-siz ans, pense qu'il ne saurait
rester tandis que tous ses amis vont se mettre en route.
Mais comment annoncer ce projet à Justine? Durand, tou-
jours franc et honnête, prend le parti d'instruire sa fille et
en même temps d'assurer, par un contrat. l'existence du
▼ieux Michaud. Ce trait de bienfaisance touche Justine qui,
priée de dire si elle aime mieux que l'ennemi soit battu par
son amant ou par son époux, préfère que ce soit par le
dernier. On dispose tout pour le maria^. La statue de la
Liberté est élevée au milieu de la place où tout le rillage
s'assemble, la municipalité entoure l'autel de la patrie, et
Paulin épouse Justine k la satisfaction générale.
Deux babillardes et un niais compliquaient cette
intrigue légère mais touchante. Une musique agréa-
ble et un joli ballet composé par Beaupré firent
applaudir Touvrage qui, pourtant, resta manuscrit.
3 niyAse (23 décembre) : Les Dévotes, oa la Triple
vengeancej comédie en 3 actes, par Planterre.
Le jeune Saint-Fond, bon patriote, monte sa garde en per-
sonne, est assidu aux assemblées de sa section et y parie,
tandis que la veuTe Dorothée et W^^ Félicite, vieilles
dévotes et ses tantes, ne cessent de donner des regrets au
temps passé qu'elles voudraient .voir revenir. Au second
étage de Ja maison où elles demeurent, sont deux femmes
bien différentes. L'une, Cécile, est la bien-aimée de Saint-
TBiàTftx m LA oni
Food ; l'autre, jesiie rturt nMBBiée Verseml, reçoit les soîm
d'un' ct-deTant procarear, Oarcet, qu'elle croit reof. La
fcmine de cet ez*chicaneiir, très jalouse, appreod TadreMe
de celle qui lui a enleré le cœar de son mari et se reod
chez elle dans rintention de la dérisafer. Elle ne rencontre
que les denz yietllet qui, fdrienses de la scène qu'elles
subissent et encore plus dé ce que leur neveu refuse, pour
s'unir à la petite bourgeofse Cécile, d'époaser une demoi-
selle de Forment, injurient SaiAt-Fond et le chassent de
chez elles pour emporter leuri clefs, parce qu'elles ne doi-
vent rentrer que le soir. Mais; pir l'entremise du sot valet
Boniface, Saint-Fond se procure cei clefs et forme, avec
Cécile et la veuve Yersedil, le projet de se venger des
dévotes et de Durcet. Ce dernier jlisfèm en t revient gris d'un
excellent dtoer ; Saint- Food et seli allié'es le reçoivent dans
l'appartement des vieilles et se retirent quand on signale
leur retour. Qu'on juge de rétoonement des dévotes lors-
qu'elles trouvent attablé chez elle un homme ivre mort I
Elles tempêtent et envoient chercher la garde qui ne peut
rien tirer de l'ivrogne, mais un soldat le reconnaît et, ne
voulant pas le faire sortir en robe de chambre, va quérir
un habit chez l'ez-procnreur. M"m Durcet accourt, prend
une seconde fois les dévotes pour ce qu'elles ne sont pas
et se dispute avec elles. Un commissaire, qu'on mande, est
assailli de plaintes ; il ne sait que résoudre, lorsque Saint-
Fond revient pour démêler l'imbroglio et rétablir le calme
en expliquant sa conduite.
Sajet emprunté à Imbert et à Rétif de la Bretoone.
Quelques situations comiques, mais un fond lan-
guissant et des caractères faiblement dessinés ;
ouvrage médiocre, au total et dont Tanteur ne se fit
pas connaître, -*- Non imprimé.
9 nivôse (29 décembre) : L'Esprit dbs prêtres, ou la
M
thbathb db la cité
FerÊécation det Fronçait en Espagne, drame en 3 actes,
en yersy par Prévost-Montfort.
Rham père. , .
. • ce
. Chetalibb.
Rham fils . . .
Don GarloB . . .
Dom Lace . . .
Dom Gerle . • ,
Ponsîn . • • <
> • • *
SAUlT-GLAia
VARXifins.
ROSITAL.
DUTAL.
Dblaportb.
Un geôlier . .
Un sergent , • ,
a • •
Ptucsan.
BiSSON.
Un Espagnol . .
Un confessear . ,
Rotelle • • • .
. . O»
HiPPOLTn.
LaiiAimB.
■ Sauit-Glair
Belis
PéUGtBR.
La scène est à Cadix. Dom Luce, grand inquisiteur, a
éloigné de la maison de Rhum fils. Français d'origine, Don
Carlos, ami sûr dont il redoute la vigilance, car il a sur
Roselle, femme de Rhum, des projets coupables. RoseIle,à
qui il se déclare^ le repousse avec indignation, et Don
Carlos remet à Rhum une preuve écrite de l'infamie du
moine. On chasse ce dernier qui, par vengeance, dénonce
Rhum à l'Inquisition. Plongé dans un aflPrenz cachof,Rhum
a la douloureuse surprise d'entendre d'une cellule voisine la
voix de son père, venu de France pour l'embrasser, et que
depuis dix mois les moines privent de la lumière du jouir.
Rhum père parvient à déplacer une pierre du mur qui le
sépare de son fils, et tous deux s'encouragent à résister jus-
qu*à la mort. Cette mort atteindrait bientôt Rhum fils, si
son père n'écartait le poignard que Dom Lnce lève sur lai.
Leur perte n'est pas moins certaine, car l'Inquisition con-
damne au bûcher les deux Français, convaincus d'avoir
propagé en Bspagne les principes révolutionnaires. Ils mar-
chent an supplice sous la surveillance de Dom Gerle, quand
Don Carlos appelle le peuple à la révolte. Ses efforta sont
vains, on le désarme et le cortège lugubre d'un autodafé se
TH^ATIIB D« LA CI'Hi 61
déroale. L'apparîtioa de RoMlle èch€veiè€ reurdc le sup-
plice et émeot le emnr des Bspagools. Don Carlos alors les
adjure à nonreau d'alh>anchir leur pays de la tyranoie des
moines ; ils récontent enfla, brisent les fers des condamoés,
et en chargent les inquisiteurs. •— « Aiiiis> leur dit Carlos,
Vous étiea sous le jouf, tous Tenes d'en sortir;
Plutôt que d'y rentrer jurons tous de mourir.
Que le premier de nous qui parlera de maître,
De oMVt an même instant soit puni comme un traître.
Fïrappons d'un bras Teagenr ces moines inhumains
m qu'eux et tous les rois périssent de nos mains 1 »
Trame inhabile, e£FeU forcés et style médiocre :
réussite malgré tout.
18 nÎTÔse (7 janvier 1794) : Ln DRAeoifs bn canton-
NSMRNT, oa la Saiie dê9 Bénédietineg, comédie en i acte,
par PigpaoltpLebrun .
Le Général CG. Dotal.
Le Colonel ..... Sinn^CLAn.
Le Maréchal* des-lo|;is . Fkoaàaas.
1*' dragon TnaoBua.
9« dragon BamiiKAv (débmi).
La VeuTe ..... O» Gaaiuiii.
Sainte-Claire .... SAuiT-CLAtA.
Gertrude Péucua.
Une petite aile. . . . PnooÉam.
Après un brillant combat, les dragons déjà tus sont
cantonoés dans un villa^, sur les derrières de l'armée
du Nord. Gertrude, qui a épousé le maréchal-des-logis, est
devenue vivandière, mais elle conserve de son ancien état
des défauts dont son mari entreprend de la corriger. Pour
la rendre moins avare, il lui fait perdre la moitié d'une
62 TKiATRK m LA GITB
pièce de rin ; pour corriger m praderie, il la contrmiDt à
embrasser nombre de ses camarades; pour lai apprendre
la fraternité, il la force à rester rivandière quand il est
nommé capitaine. Une chose pourtant les empêche d*étre
d'accord. Le colonei» époux de Sainte-Glaîrt^ fait une
cour assidue à une tcutc chez laquelle on Ta logé. Le noQ-
▼eau capitaine trouve la chose naturelle, maisGertrude s'en
indigne et ne parle de rien moins que de prérenir son
ancienne camarade. L*arriTée inattendue de Sainte-Glaire
lui épargne cette pseudo-trahison. La ci*devant bénédictine
est assez intelligente pour découvrir elle-même l'intrigue de
son mari ; elle veut connaître sa riyale qu'elle persiffle
d'abord^ mais dont bientêt la bonne foi la désarme. L'in-
îdulgence tonlefois lai parait politique ; elle pardonne au
colonel qui n'en devient que plus épris d'elle : la veuve
désabusée sera l'amie des époux qu'elle a failli désu-
nir.
Ecrite dana la même note que TouTrage coatioué,
cette pièce obtint, comme lui, la Caveur du par-
terre.
28 nivôse (17 janvier) : Les Petits MONTAaiiARDB» opéra-
bouffon en 3 actes, mêlé d'ariette^, par Arialide Valcour,
musique de Poignet.
Le paysan Solanges jouit à Glermont d'une aisance
modeste, quand il perd en. même temps sa femma Théodine,
enlevée par un séducteur, et sa fortune, confiée à an fripon.
Ges deux malheurs lui font quitter Glermont pour aller
vivre, sous le nom de Gervais, dans une montagne volca-
nique appelée le Puy de Monteynard. Il y réside depuis
dix ans quand la pièce commence ; mais, malgré ses efforts, il
ne peut oublier sa femme ni subvenir aux besoins croissants
de sa fille Georgette et de son fils Petit-Jacques. Force lui
est de se séparer d'eux ; il se confie au juge de paix deBau-
xet, fille ▼oÎMoe, et oe magiitimi, qoî Mi an txMlleai
homme, conseille aux enfants d'aller à la recherche de leur
mère. Ils s'y décident avec peine et partent au milieu d'un
orage, arec l'écu de six francs que lear donne le bon jufçe.
On les retroaTe, an second acte, dans une antre chaîne de
montagnes.. Harrassés par cinq lienes de ronte, ils deman-
dent asile à un aubergiste qui \t^ repousse durement. Ils
ne Teulent point entamer l'écu qui est leur seule fortune et
se résignent il coucher en plein air. Lfoe pauvresse soudain
se présente à leurs yeux ; elle est si pâle et paraît si triste
que les enfants lui offrent leur petit avoir. Par bonheur des
passants sarviennent, pour lesquels les enfants chantent ou
dansent et qui leur donnent, en menue monnaie, juste
l'équivalent de l'écu disparu. Enhardis par cette chance, les
enfants frappent de nouveau à la porte de l'auberge et finis-
sent par être accueillis, ils commencent à dormir dans la
grange où on les a enfermés, quand on grand bruit les
réveille ; les citoyens que leurs chants ont intéressés sont
des voleurs qui, pour dévaliser l'auberge, y mettent le feu.
Des geadannes sont près de là; ils accourent et, sur la
plainte de l'aubergiste, arrêtent Qeorgette et Petit-Jacques
comme complices des bandits. C'est dans la chaumière de
Gervais que se joue le troisième acte. Un inconnu s'est pré-
senté au juge de paix de Sauset et s'est fait çoauattre pour
Rosambel,. ex-ravisseur de Théodine, restée vertueuse. Le
magistrat, qu'il émeut, le met en présence de Gervais qui
va pardonner lorsque la gendarmerie amène à Sanset deux
voleurs, une femme et deux enfants enchaînés. La femme
• • • •
n'est autre que celle dont les petits montagnards avaient en
pitié, et Gervais reconnaît en elle sa Théodine tant pleurée.
Un des voleurs, heureusement, justifie la mère et les enfants
en disant qu'il les a rencontrés par hasard. L'aubergiste
s'excuse et la famille, enfin réunie, s'embrasse avec trsns-
port. Rosambel, opulent, réparera ses torts en faisant le
bonheur de ceux près de c^ui sa vie^ s'achèvera.
Tiré d'un roman de Ducraj-Daminil intitulé
M thAàthb i>b la cit^
Peiii Jacques et Creorgette^ cet oovniffe, bien qu'un
peu confus, offre des situations émouvantes; une
jolie musique et un ballet plaisant de Beaupré con-
tribuèrent au succès des deux petits êtres que le
▼audeville final associait en ces termes au parti
dénommé comme eux :
Berlin, Londres, Vienne et TEspAgne
Prétendaient nous remettre aux fers,
Mais du sommet de la Montagne
Un Dieu planait sur l'univers I
Par sa fermeté, sa prudence,
Malgré leurs bataillons épars,
La Montagne a sauvé la France :
Gloire immortelle aux Montagnards I
4 pluviése (aS janvier) : La Poux dx GtxoMn, on
VOaoertare da parlement dCAngleterre^ comédie en
3 actes, par Lebrun-Tossa.
Le Roi ..... • GG. Bbavuio.
Grey S^iar-GLAïa.
Pitt VAxanos.
Gaaalès PAuoibb.
Wilit. ...«•• Gamorr.
Barke DH.APoaTB.
Le Prince de Galles . . Hippoltti.
Sheridan Duval.
Fox GHBTAUia.
Galonné ••.... DtmiutoiL.
Tolinson LAvnn.
La Reine Cm GximBa atnée.
Le Parlement angUie, coavoqné par le ministre Pitt, va
tenir séance. Pitt redoate cet événement car la reprise de
TUATRS OB LA ClT£ 65
Toulon a renda fou Je roi Gtor^M. Gooimeat le |»rinoe
dément poarra-t>il prononcer le diecoan qu'on lui n seriné
•▼ec peine? Les émi^e Gelonne et Gaxalès sont, ninfi
qne l'oratenr Bnrke, atterrés par la situation. Cependant»
grâce aux soins du doeteor Wilis, Georges recouvre quel-
que lucidité ; on en profite ponr le faire paraître en public,
n débite aases bien le comçiencenient de sa harangue, mais
le prince de Galles, impatient de régner, trouble son père
par des phrases menaçantes, et le paurre roi tremble,
ânonne, puis dcTient furieux, si bien qu'on l'emporte, criant
et jurant. Au grand chagrin de Pitt, qui Toulait attirer
dans le ministère les libéraux Fox et Grej, ces deux patrio-
tes proposent que l'on remette au peuple l'exercice de la
puissance. Appelé par eux, ce peuple eavahit le Parlemeot
aux cris de : Guerre aux tyrans 1 Vive la liberté I Se rappe-
lant les exploits des révolutionnaires français, la multitude
anglaise s'empare de la Tour de Londres, massacre Pitt
ayeo le prince de Galles, et met en cage son monarque pour
le mener à Bedlam, hôpital des fous. A cet elFet, un char
ignominieux, conduit par Galonné et traîné par les princi-
paux partisans de la royauté, traverse Londres sous les
huées d'hommes et de femmes en bonnets rouges. Le roi
passé, Grey prêche aux Anglais l'établissement d'une répu-
blique ; on la fonde par acclamations. ^ « Allons mainte-
nant à la rencontre des Français, s'écrie alors Grey ; nous
sommes dignes d'eux, nous avons su les imiter. Ils étaient
nos ennemis quand des tyrans nous gouvernaient ; qu'une
sainte amitié nous unisse à jamais, et puisse notre exemple
hâter l'instant heureux où tons les peuples de la terre ne
formeront qu'une seule famille ! »
Pour avilir la rojaaté et la rendre odieuse, Le-
bruUy comme ou voit, n'avait reculé devant aucune
excentricité. Débauche plutôt que plaidoyer, cette
pièce n*en eut pas moins le succès dû au patriotisme
exaspéré de l'auteur.
5
M TH1&AT1UE »B LA CITB
i4 plthriftse (s ttvritfr) : hsà HonfNvcncB t^trNtntfes, off 1^
Tombeaa dêi sani-calôttes, trait patriotique 6d i àcté,
ihèlé de Vaadevilles, par Dacray-Daiùinil, maàîque de
Navoigille.
On Tient de célébrer, dans un petit village voisin d'un
ae nos camps, une fête en l'honneur des martyrs de là
Liberté. Un cénotaphe allé^^orique à été érigé à la mémoire
dès sans-culottes morts en combattant. Soudain, au milice
de la nuit, on sonne le tocsin, on bat la générale, et le canon
jrrpnde : Fennemi a voulu surprendre le camp. Tou^ les
habitants du village volent pour repousser l'attaqué ; ils j
parviennent, mais en perdant un des leurs. On dépose le
corps de ce jeune héros dans le tombeau des sans-culottes^
puis le théâtre change et représente la France républicaine
arrosant de ses pleurs une urne funéraire. Elle est entourée
de cyprès et, sur des transparents^ on lit : A Maratt à
Lepelletier J a Ghalier ! à éayle I — Un hymne funèbre
retentit, et le rideau tombe.
Un rôle plaisamment joué par Beaulieu fit rèus-
air cet à-propos, où la mise en scène le disputait au
ientiment. -^ Non imprimé.
22 pluviôse (lo février) : Le ^ari dk Vingt-quatre
HBURBS, ou la Noavelle de ta prise de Toaïon, opéra-
vaudeville en I acte, par Aristide Valcour.
Un ez-noble, réactionnaire, prétend que le siège de Toulon
durera plus de six mois ; un jeune patriote offre dé parier
5'oo livres que vingtpquatre heures suffiront auk Fraàigais
pour reprendre celte ville. L'événement lui donna raison,
car on annonce bientôt l'heureuse issue du siège. Le jeune
homme gagne les 5oo livres dont il fait don auzindigent^,
et il épouse sa maîtresse.
TH^ATRB DB 1,4 CIT9 97
Acte sem^ d^ jpli# couplets qui fiwit (Invalider
l'aateur. — NoH imprimé.
La victoire de Toulon avait trop d'importance
pour qu'on se contentAt de la célébrer par une
binette; ainsi pensèrent Bizet et Faciolle qui, en
vini^qoatre heures, brochèrent un à-propos sérieux
que Saintr-Edme et son oncle reçurent avec promesse
de le donner sous peu de Jours; mais des difficultés
de mise en scène retardèrent rouvraye. Pendant ce
temps les Italiens et le Théâtre Feydeau jouèrent
sur le même sujet deux pièces très applaudies, et
radmioistratioQ de la Cité, jug'eant qu'elle ne pou-
vait mieux faire que ses rivaux, prit le parti de
rabttteotioQ. Façiulle désappointé publia lauvre
dédaignée (i) avec une dédicace Aux êant^culoiUi
de Farmée de Toulon^ dans laquelle Saint-Edme,
bien qn'aide-de-camp du (général Henriot, était
accusé d'aristocratie. On guillotinait alors des gen9
pour païaîi crime, mais la dénonciation, cette fois,
n*ent point d'efiFet.
26 (et non ao) pluviése (i4 février) : L'firoui airuBLi-
CAUI9 drame patriotique en 2 actes, par Maurin de
Pompigny.
FWmJdin GC. Y^^ajBooM.
Peryidor Saimt-Gxjur.
Floréal VAixiBHifB.
Oermiaal Làwmu,
il) La PHae de Totdon, f»it héroïque en 1 acte, ea proee, aiMé de
vaoderiUet, pv Bisat at FaeloUa, olias Maradan.
68 THBATRB DB LA CIT^
Brumaire GG. Rootal.
Romarin Duyâjl,
Vendémiaire .... Lemairb.
Méligge Gbm GiHMAiM.
Rosalie SAiar-CLAïa.
Hyacinthe Lacaillb.
Leroi, ancien serrnrier, a. changé ion nom en ceini de
Franklin. Sa femme Mélisse, ci-devant prieure d'un cou-
vent, a conservé des sentiments qui lui rendent odieux le
régime républicain ; aussi prépare-t-elle, avec l'ex-chanoiDe
Brumaire, une fuite à l'étranger. Us croient avoir entraîné
dans leur complot Floréal, second fils de Franklin, au
moyen d'une autre ancienne religieuse, Rosalie, dont il est
amoureux. Mais Romarin, homme de confiance de Franklin,
veille sur l'honneur de son patron ; il saisit, avec l'aide de
sa femme Hyacinthe, les fils de la conspiration qu'il révèle
aussitôt à l'ex-serrurier. Mélisse, interrogée, confesse sa
faute. Brumaire offre en vain au mari de partager les troii
millions réunis pour la fuite projetée ; Franklin, impitoya-
ble, mande Vendémiaire, commissaire de police, et lai
dénonce sa femme ainsi que son fils. Par bonheur ce dernier
peut démontrer son innocence ; Mélisse et Brumaire monte-
ront seuls sur Téchafaud.
Poussé à ce degré, le civisme apparaît sauvage;
son excès n'efTaroucha point les spectateurs de la
Cité qui demandèrent avec instance Pompigny. En
carmagnole et bonnet roug'e, l'auteur se présenta
pour dire d'une voix émue : — c Citoyens, je n'ai
pas eu de mérite en traçant ce tableau patriotique ;
quand le cœur conduit la plume, on fait toujours
bien, et je suis sûr qu'il n'y a pas dans la salle un
mari qui ne soit prêt à faire comme mon Epoax
républicain / » — On ne dit pas ce que pensèrent,
de la harangue, les femmes de l'assistance.
THiATRB DE LA CITI 69
9 Yenidae {%^ férrier) : Le SAMS-GuLOtra, oa le Dtner
inierrompaj opéra-vaadaTilla an i acte, par ***. — Non
imprimé.
i4 ▼entdae (4 mars) : Lb DéjnmER osa TOLOirrAniia,
acèna patriotique, par "', maaique de Jadin.
Bien qu'un bibliographe la prétende imprimée,
cette bluette ne figure dans aucune collection;
comme elle ne fut nulle part racontée, force noua
est de n'enregistrer que son titre.
i5 TentAse (5 mars) : La PnukTt, pantomime en 3 actea,
par Dumaniant, maaique de NaToigiile, ballet de
Beaupré. — Non imprimé.
a4 vcDtése (i4 mara) : L'Hommb yniTtmux, ou le Vrai
républicain, comédie en i acte, par ***. — Non im-
primée.
24 yentése (i4 mars) : La Fétb ds la FiiATEaiiiTi,
opéra-vaudevilie en 2 actes, par Planterre. — Non im-
primé.
a8 ventése (18 mars) : La Prélat d*aotrxpoi8, oa
Sophie et Saint'Elme^ fait historique mis en set ion,
comédie en 3 actes, par Maurin de Pompigny et Olympe
de Gouges .
La scène se passe à Epernay, eatre Reims et Châloos. Le
cbeTalier de Saînt^EIme deyait épouser Sophie d'Ostède
quand le père de celle-ci moamt. La yeave, qui o'a d'affec-
tion que pour son fils, fait disparatlre Sophie en publiant
Yk tM^îl et 8à taioit. Mmtk, lilessé gHèreibeiil kik âneU le
.]%«i)e d'Osl^dle Véviffé è 6à^l-tt\(tt% qîÊt n^h ttilaftte Vft M Mt
enfermie dans un conveot. C'est ao oioaasière ètm OsMês
de Saiot^Benott qu'elle est prisonnière sons le nom de Cécile
Dumont; Saint-Elme l'apprend par son ralet Champagne,
qai none dans la place des relations avec Geraiain, ancien
compagnon d'armes deyeno valet de réyéqae dn diocèse. Cet
éyéque, tombé amoureux de Sophie, essaie de la déterminer
à prononcer des yœux qui la mettront en son pouvoir ; -mais
l'al>'be80e du couvent, ancienne maîtresse du prélat, lui reut
i%Wr sa Victime. Vûtré par ruse dans ta sainte maison /Saint-
fittme peut enCreleafr SopMe ; oelteK;! le repousse, car -on lui
a dit que son frère avaitïllè frappé par sou asaaai. Saiat-Blaie
la détrompe, et tous deux se disposent à fuir, en compagnie
de l'abbesse, quand Tévèque survient et s'empare de Saint*
BIme qu'il vouera à la mort si Sophie persiste dans son
Irefos. Pbtir'sku ver celui qù'eUelitme, la pauvre fille va pro-
*iiodder les vaux, lOf sqde "ChfeNMpflgtt^ et les dtagons que
commande Saint-BIme enfonceort lès poftes du coorvMit et
enchaînent l'évèque ainsi que ses complices. Aux bravos du
peuple, les religieuses, Sophie en tête, sont alors rendues à
la liberté et à l'amour.
Sujet de mélodrame, traité avec tous les agréments
du genre et chaleureusement accueilli.
A la Cité- Variétés, comme dans la plupart des
théâtres parisiens, les entr'actes souvent étaient
occt^pés pmv des chansons républicaines. Voici,
comme spécimen, les couplets qu** c un sans-colotte
de la section du Nord » y fit dire le 3o ventôse, ou
ao mars.
Air : !06t Trembleutê.
Jadis, sousTcncieti ré^hne.
Tout paraissait léji^îtîme.
TBÉknm DB hk ari 71
Le dol, l'attuce et le crime
fluient à Tofdre du jour ;
Le fort exerçait M*nge,
Le faible perdant courage
Portait au col cette image :
La Colombe et le Vautonr.
Aajaord'hai, tyrans despotes^
Horreur dee bons patriotes,
Malgré tontes vos marottes
Votre règne est an cercueil ;
Tous nos brsTes sans-culottes
Sauront repousser vos bottes
£t» dans Toppcobre et les crottes»
Doit se perdre TOtre orgueil.
Et! oui, ma ch^re ^^trie,
Depuis si longtemps flétrie.
Tu deviens TidoUtrie
De tous les Républicains ;
Peuple Brntus, que Ion sacl^e
Que tu rempliras ta tâche
Et ne quitteras la hache
Qu'après le dernier Tarquin I
Le peuple, ainsi flatté, ne pouvait qu'acclamer les
occasionaels trouvères.
9 germinal (;)9.fnar8) : Li Rbnouvsllbmknj ^\j jsail,
ogi^^vif^^ill^ ,^ I acte, par J.;F. L'*' PV (I^We).
Vecsal GC. OnsMinL.
Vîoaant Villovait.
Sloi iUwuB.
^2 TRVATRK DE LA CITÉ
Snsanne GMt
Elite
Mathnrin SAm-GLAïA.
G^ile
Le fermier Vincent et la meanière Suzanne ont* Tan et
l'antre, fille et garçon. Lee quatre jennes gens s'aiment,
mais Vincent ne rent marier les afnés qn'après le renouTel-
lement dn bail de sa ferme. Ce renonrellement dépend, par
bonheur, de Verrai, qni est homme juste et génèrenz ; écar-
tant les surenchères des concurrents, il consent à Vincent,
aux conditions anciennes, un bail de dix-huit années. Du
coup Eloi et Elise se marient. Jaloux de leur bonheur, les
jeunes Mathurin et Cécile réclament et Verrai, qu'ils émeu-
vent, offre à Suzanne un bail à Tie de son moulin en
échange de son consentement à une deuxième union. La
meunière accepte avec joie, et les nouveaux couples témoi-
gnent à Verval leur reconnaissance.
Historiette contrastant agréablement avec les
déclamations politiques et qui, pour cette raison,
obtint un certain succès.
a3 (B^erminal (12 ayril) : Las Peuples et les Rois» 00 le
Tribunal de la Raison^ allégorie dramatique en 5 actes,
par Cisos-Duplessis.
Jacques GG. ViLLonim (cMtal).
François, Un Anglais . . . Tmonur.
Dumont Gmsr.
Deux soldats anglais . . . LAMAncHB, BaumxAU.
Un capitaine de vaisseau . . ViLunsAU.
Un sans-calotte Bbauliiv.
Un nègre niÉDÉaio.
Le duc de Saini-Elie . . . SAmT-CSLAïa.
TBÉATHB ra Là CItA ?•
Le elMTalier 4e NantigBao . Aii
Un areheTéqae Dumwuii-
Un cardinml PiuciBi.
Le Roi VAumiM.
Un président HiproLm.
Le merqaie de Fedam , . . Ghafhioii.
Verdrik Taot».
Un iecréteire Ravuu.
Un Talet-de-chambre • . . LiMAnui.
Un aide-de-eamp .... L4jmTa.
Un cooreor Biesoic.
Fanz-Patri Dotal.
Un içarde-françaiee, Daclairon DaLAPoan.
La Raison Gms GtaMAiH.
Cm Jacques Laoailli.
Une femme des marchés . . Piuain.
Eléonore GounaT.
Florine • . LaooinmB.
Pour un motif fotile, le roi de France a déclaré la guerre
à l'Angleterre. On se bat au lerer du rideau ; des soudards
égorgent les femmes, les enfants, livrent aux flammes les
maisons» les récoltes, et le philosophe Jacques» impuissant
témoin de ces horreurs, dit aux paysans atterrés : f Peuples,
aimes les rois, voilà leur ouvrage 1 » Cependant, à l'appro-
che d'un vaisseau battu par la tempête» Jacques et ses amis
reprennent asses de courage pour sauver un blanc et un
n^re. Jacques présente ces deux hommes an duc de Saint»
Blie, gouverneur de la contrée, qui les repousse avec dédain
et, sur les protestations du philosophe, le fait mettre en
prison. Libéré par le nègre qu'il a sauvé, Jacques arrive à
temps sur une place publique pour y recevoir la Raison qui,
reprenant ses droits et son énergie, vient réveiller le peu-
ple de son trop long sommeil. On lui fait fête et l'on ren-
verse l'image des rois pour lui substituer celle de la Liberté.
Continuant son oeuvre, la Raison pénètre dans le palais oh
le roi, tremblant aux rapports que lui font Saint-Blie et
d'autres courtisans, signe fiévreusement des ordres de sup-
74 IviAt'IlE i»B LA GITB
plices. Vm |pm4m nationaoK, ^«lle appelle» eheMent It
coar, cn ch e t neot le roi, le duc, on cardÎQ«l, et prodemeot
les Droits de rHomme au son de La JifcLneHiaûe. C'est dans
no désert ^«e Vailé^ri^ continue. .Là. s'élève le -Temple
de la Nntane, eormonté des bastes de Marti, liepellelier»
J.-J. Rooesean, Bmtus, etiiont la Raison ouwe les portes au
peuple. Interrogés, le roi, le due et le cardinal essaient vai-
nement d'eaouser les cnmes .dont ont >les cooTainc; on
brûle sur l'autel de Thumanité . tous les emblèmes de l'or-
gueil et de la politique ; puis, au son d'une marohe reli-
gieuse, les trois coupables disparaissent dans les flammes,
du milieu desquelles sort un faisceau surmonté de cette ins-
cription : c République une et indivisible b. -^ Un ballet
catalogue eldt alors la pièce.
Dans une ardente préface, Tauteur, se plaidant
que des honnêtes gens eussent dit que son allég-orie
manquait de plan, de liaison et même d*intéréC,
déclara que son unique but avait été d'offrir, en
deux heures de temps, tous les événements de la
Révolution, ainsi que les motifs qui la rendirent
lég'itime, indispensable, et d'amuser ainsi réoolu-
tionnairement les spectateurs. Il y.avait sans doute
.réussi, car ses cinq actes, fatiguants à lire aujour-
d'hoi, furent, en leur nouveauté, flatiteusement
accueillis.
Villeneuve, ex-premier acteur du Théâtre des
Sans-Culottes (ci-devant Moliéve) débuta à la Cité
dans le rôle énergique de Jacques, il s'y >fit «applau-
dir pour sa diction soig'née et l'intelligence de son
jeu. La citoyenne Germain ne fit pas preuve de
moins de mérite, si Ton en croit ce madrigal qu^uo
amateur lui dédia dans las PéiUes-^A/fichêi :
TM<ATM »B lA fMTi TS
ISt tu Itfur fais pMser des moneiiu ettdnniean.
Le feu de ton génie a passé dans mon Ame,
La Raison sous tes traits et m'anime et m*enflamme.
Son flambeau dans ta main est celui de l'amour ;
De son temple tu fais le plus brillant séjour.
Mais je te trouyerais encore pins aimable
Si je pouvais te rendre un peu moins raisonnable.
4 Horéal (a3 avril) : Ptxn m ïATAimB in Franck, comé-
die en 3 actes, par la (>• Villeneuve.
Hétemia OC. GonsT.
Ploriral Tautir.
L'abbé de Saînt-Firaiîn . TinciLni.
Germon Piuaxn.
Blaisot pROoteBS.
Un sans-calotte . . . Villbickuvi.
Joseph Aucrt« TiLLaifauri (débai),
Mathurin Auvray {début).
Un juge de paîz . . . Dwal.
Colas Cm* SAnnwGLAXB.
Geneviève WonniT.
Mathurine Mautoughbt.
Rose GOLBKIIT.
Colas est an enfant sans famille, qne le caltivatenr
Mathurin a trou ré an soir à sa -porte et élevé comme son
fils. Cdias sooifre d'être bAlard, parce que ceux-là même
qui le secourent ne lui épargnent pas le mépris. Parmi ces
fausses bonnes Ames est Déterois, vieux célibataire et mau-
▼sis citoyen dont le ncTeu, Florivai, ae vaut guère mieux,
car il cherche à séduire rinnocente Rose, fiUe de Mathurin.
C*est le très louche abbé de Salnt-Firmin qui sert d'inter»
médiaire pour cette intrigue. Cependant le hasard conduit
chez Mathurin un sans-culotte qui/ bien accueilli, raconte
qu'il est à la re é l lt rdh e 'd*un neveu, né de<aa soeur séduite
76 TUATBB DB L4 CITB
par un méchant homme qui lai avait aifiié une ptomene
de mariage. Soo nerea te troaTe être Colas, et le sédaetsnr
n'est antre que Déternis, qne le sans-culotte, escorté de
Mathorin^ ra sommer de reconnaître son fils L'égoïste s'y
refnse et Colas, qui rougit de ce triste auteur, renonce à la
part de biens qne lui attribue une loi nouvelle. Il aura poar
pères tons les patriotes, car, d'après cette même loi, il n'y
a plus de bâtards en France.
Née d'uD généreux sentiment, cette pièce n*est pas
construite avec toute rhabiletè désirable. Quant au
style nous citerons, pour le faire apprécier, la
Prière du soir^ mise dans la bouche du petit
Joseph, représenté par le fils même de Fauteur :
Français, ton pays défendras
Afin de vivre librement ;
Tous les tyrans tu poursuivras
Jusqu'au delà de Tlndostao ;
Les lois, les vertus soutiendras
Même s'il le faut de ton sang ;
Les perfides dénonceras
Sans le moindre ménagement ;
Jamais foi tu n'ajouteras
A la conversion d'un grand ;
Gomme un frère soulageras
Ton compatriote souffrant ;
Lorsque vainqueur tu te verras
Sois fier mais sois compatissant;
Sur les emplois tu veilleras
Pour en expulser l'intrigant;
Le dix août sanctifieras
Pour l'aimer éternellement;
Le bien des fuyards verseras
Sur le sans-culotte indigent.
TfiÉATRfi Dfi LA CiTB 7t
C'était avec des larmes d'attendrissement qae toas
les personnages écoataient ce décalogue de l'ég'Iise
jacobine.
i3 floréal (a m«i) : La MATurisDBsPBnTs-PÉiiis» opéra*
ysaderille en i acte, par ***. — Non intimé.
ao floréal (9 mai) : Htmnb a LlNDftpiNDANci, par ***. —
N<m imprimé,
a3 floréal (12 mai) : Le Danger deê iiaisonê, comédie
en I acte, par M^ de Beaanoir (des Variétés Amu-
santes).
aS floréal (17 mai) : L' ADornoN yillagioisb, oa VEcoa-
iear aux porieêy comédie en i acte, mêlée de yaude*
villes, par Armand Gharlemagne.
Grégoire GG. Dobakuil.
JustÎD Raftilb.
Fnret Lamarcbi.
Un officier public . . Hippolt».
Julieone O» Gaial.
La acène se passe daos un village près de Paris. Jolienoe,
enfant naiarelie, était religieuse. Qoaod on a fermé les coa«
vents, elle est entrée comme servante chez Fnret, ci-devant
avocat, qui la traite assez durement. Julienne se console en
écoutant les doux propos de Jostfn, garçon du riche jardi*
nier Grégoire. Or, Grégoire, désolé de n'avoir pas d'enfant,
décide de profiter de la loi qui facilite les adoptions en fai-
sant de Julienne sa fille. II confie son projet à Justin, mais
Furet, qui surprend cette conversation, s'empresse de
demander Julienne afin d'avoir des droits à la fortune du
jardinier. Grégoire, qui n'est point sot, devine ce calcul et
feint de donner espoir à Furet ; mais, quand rofficler public
t^ THBATRB Ml Uk CITB
yÎMil f*îre ufMr l'âcU dHidopUon, il diclart i0m^tt
JalieoDe à Justin : — « Bah I dit Furet, imitant le renard
de la fable, cette petite fille n'était pat dî^e d'un homme
tel que moi I »
Touchante historiette bien agencée et écrite en
style ag^réable. Détachons des couplets cette compa-
raison bizarre de Tamour avec Tastre de la lumière :
Quand dans sa sagesse infinie
Le Créateur forma ia jour.
Pour rendre agréable la rie.
Il fit le Soleil et TAmour;
Par Tun Thumanité prospère,
L'autre féconde le vallon^
£t l'Amour est à la bergère
Ce qu*est le Soleil au melon !
i«r prairial (ao mai) : L^OaraBLiK, comédie en 3 actes»
par Pigault-Lebrun.
Déricoart . .
Blinrille . .
Julien . . .
Francisque
La Cm Déricoart
Adèle . . .
Hélène • • .
GG. ViiAmnnrs.
VAinoRS.
Fnookaaa.
GoM GsniuiN.
S^urr-GLÀin.
Piucimi.
Déricoart, négociant honnête et patriote, va donner sa
fille Adèle à Blinrille, son ami, lorsqu'il apprend qu'Adèle
aime Julien, jeune homme dont on ignore la naissance et
que la citoyenne Déricoart a fait adopter par son mari
quand il n'avait que deux ans. Dériconrt, au-dessus de tpos
ûs préiu^, consent à l'union d'Adèle et de l'orphelin*
TllâATMB 9E LA Ciré 79
sais* «OBlft Ma Cltaate, m fMiaie wi*9^fom fe w d leMént
ta boahaur des jeaaes fcns. A/ant vaineiBeal essayé de la
raaaaaer par la dooeear^ il veai la eoBtratndre qaaad,
repaoaeaat la plame qu'an lai met daas la meta» la paaTre
femaBe s'écrie : « Je ne siyaerai poiat aa iseesie, taas dee>
sent oies eafants I n Kt elle confesse, ères des ssaflots^ qae
Jalien est le froit d'aoe fsnte commise psr elle pendant
une longue absence de son mari. Un instsnl siterré, Déri-
coart décide une séparation sans éclat, mais, à la prière de
BHoTille et d'Adèle, il finit par pardonner. Julien voyagera
poar retrouver le calme, et Blinville deviendra plus tard
l'époux d'Adèle qui promet de vaincre son cœur.
Inspirée de la Mère eoupabk, eette pîè^e morale,
adroite et semée de jolies tirftdes, fat ajuste titre
approuvée.
II prairial (3o mai): La Nogk, coiiiédie tiù 2 actes,
par ••♦. — Non irtiprimèè.
i3 prairial (i^r juin) ; L'ënfamt RiruBucAiN, ou la
J(mrnée du 3i mai ij^y opéra-vaudeyilU en i acte»
par **■• — Non imprimé.
20 prairial (8 jain) : La Pftrt ftt L'Etui somtMt, scè-
nes patriotiques, mêlées de chants, pantomimes et
danses, par J.-G.-A. Guyelier, mosique d*Olhon Van-
denbrock.
Le Maire GC DonnamL.
Le Commandant . . Villotbau.
Un soldat blessé. . . RArriLB.
Un ssns*cnlotte . . . FaÊDéRic.
Un paysan «... Hippolytb.
Un vieillard .... Tibrcelin.
(C»*» MACrrotrcHBT.
Deux paysannes. . . \ ^^^
tO THBATRI bB LA Gltft
Le théâtre reprèeeste «ne place de TÎUage. Det pajuas
echèvent d'élever à le Dirinilé on autel snrmonté d*an
transparent portant ces mots : f Le Peuple Français reoon-
naft l'Etre suprême et Timmortalilé de l'Ame ». Sortant de
la maison commune, le Maire couronne de chêne la statue
de la Liberté. Le commandant de la garde nationale parstt
et chante :
Complice affreux du despotisme.
Trop longtemps l'horrible athéisme
Leva son front audacieux
Contre les cieux I
Des novateurs j'ai vu la troupe impie
Ebranler d'un bras criminel
Jusqu'au trône de l'Eternel,
Dans l'espoir de saper l'Autel de la Patrie ;
Mais bientôt les carreaux vengeurs
De la foule patriotique
Ont atteint la secte cynique.
Elle est tombée avec las sectateurs.
Le Maire chante à son tour des vers repris en choeur ; puis
un vieillard reçoit des mains d'une citoyenne son enfant
à la mamelle et le pose sur l'autel, comme un hommage à
la Divinité. Un soldat blessé allume alors le feu sacré,
duquel une colombe s'échappe pour planer dans las unes.
Des enfants surviennent, dansent, un sans-culotte chante la
romance des Epoux patriotes du vallon, et un roulement
de tambour termine le tableau.
Echo d'une manifestation publique provoquée le
même jour par Robespierre, ces scènes eurent le
succès qu'elles méritaient.
28 prairial (16 juin) : ÀRUBQimc imprimeur, oa Foor^
qaoi éeoatait'ilf comédie en i acte, mêlée de vau-
thAaihr 0B la citA 81
derilles^ par L... (Léfntro), aecompagnements de
DeshajeB.
CMMBdre ce DuvoRÉr.
Arl«qatB FrédAmc.
Oill«l DuMaoïL.
GolombiiM .... GMt CSLÉBMxnmT.
Marine MAoroocm.
OaTrier ches Gastandre, mattre imprimear, Arleqain
s'èpread de Colombine, fille de son patron» et se fait aimer
d'elle. Ignorant cette intri|pie» Gaseandre promet sa fille au
libraire Gilles, sons peine de mille écns comme dAdit. Les
amants désolés n'ont qu'une idée, obliger Gilles A la retraite
sans aucune indemnité. La serrante Marine leur prèle, A
cet effet, un concours efficace. Gilles a Tbabitude d'écouter
aux portes; le sachant aux aguets» Afarine engage arec
Arlequin un colloque asses ambigu pour que l'écouteur en
conclue que les amants ne s'en sont point tenus aux paro-
les. Pan désireux de réparer les dégAts faits par son rival,
Gilles renonce de lui-même A Colombine et Gassandre, qui
estime fort son ouvrier, l'élère au rang de gendre.
Donnée vieillotte, main détails drôles et très jolis
eoaplets : réussite justifiée.
8 messidor (26 juin) : Liss SALpftTRnas RépusLicAucsy
comédie en i acte, mêlée de yauderilles et d'airs nou-
TeaoXy par Charles-Louis Tissot.
Thomas GG. Dovonir.
Mathurin f«âifsamn.
Paulin Raiviub.
Gascaret PaAnéaio.
Julien RosiTiUia.
Justine • . . . . G** Gasal.
6
82 THBATRI DIS LA Ciri
UtiiitfHii la rtMitt donné» par \H reprèseatonU ém
pie, le laboarear Thomas et ses amis fabriquent du saipéU*.
Parmi ces chimistes volontaires travaille d'asses maoTaîae
grAce Gascaret, ea-a vocal, imbu d'idées féftotîOfinaires.
Tandis qae ses oamarades vont boire. ensembU, Gascarel,
resté seul soua prélatte de rattraper le temps pM^a» Toît
venir Jastioe* flUe dé Thomas. Justine est Mànoéé A Paaltn,
fils de Mathuria ; cela n'empêche pas Gascartt do lai faire
sa cour. Repoussé honteusement, il se cache dans an cuvier
ponr surprendra U conversation do la fillette atee oon
amant. Paulin, blessé à l'ennemi, revient avec un co#gd do
trois mois dont Mathnrin veut profiter pour lé ninriér a-ree
Justine. Force est fc Cascaret d'en prendre son pani Oi dé
contribuer aux chants et aux danaes qui célèbrent Phyaoïi
de son rival.
Chef du bureau deji poudres, TîsRsot était dans
son rôle en préconisant la fabrication du salpêtre
dont nos armées faisaient alors une consommation
très grande. L'intrigue de sa pièee n'a aucuiia va-
leur, mais des sentiments républicains s'j nanifan*
tent avec énergie et de bons couplets rafprrémentent.
Citons, comme échantillon, cette déRnïiiôn de la
République par le volontaire Paulin :
Amis, c'est T portrait véritable
De c' qa*Oû appel!' ié firmament.
L*hommé n'y voit que son semblable
Comm' ça s'fait là-haut soi-disaot ;
Car, daus c*te demeure angéliquo,
Saint Crépin est autant qu' saint D*Éim,
Orjeooncitts qu' la République
Est l'embiéme du Paradis 1
Demandé à fa chute du rideau, l'autel^ ne put se
rail Ami! Bi LA crri SS
prisenter parce qm*U t'Mnt blMié qwi<)liét joon
auparavant « en ftiiiâllt du êalpêtl^ t. Gèllii-U, du
moins, prêchait alieei d'«télbple.
II messidor (39 juin) : Un acteur de la Qté
chante les couplets suivants, inspirés au citoyen
Gamas par la bataille de Fleurus, fsf née l'avant
▼eille.
Air : Ùêi Monta^nardi.
Sonnoos la ttMipette gnHfiète,
Brisons nos faibles chalumeaux,
Il faut d'une rois mâle el fiére
Célébrer nos digoes héros.
Quand le laurier de la rictoire
Orne partout nos étendards,
Toot Français doit chanter la gloire
De nos belliqueux Montagnards.
Du Danube et de la tamise,
Les habiUnts dégénérés
VaîAèmenf servelit rentrepriae
De tihgi des^teë eenjufés.
■setaves tendus à la honte,
Vejex Toe bataillons épars,
A frapper la foudre est moins prompte
Que le bras de nos Montagnards.
Gharleroi, déjà tes murailles
S'ébranlent, tombent sous nos coups ;
Gobonrg croit, au sein des batailles.
Mieux réussit en son seufrout ;
* _ *
S4 TRéATRB DB LA CITB
A FlearuB ses Iroapas d*élile
Se rassemblent de loutee parts» .
La mort vole, oo se précipite,
La victoire est aux Montagnards.
Telle une vagué méprisante
Contre le roc vient se briser,
Telle votre rage impuissante,
Tyrans, se borne à menacer .
La Liberté nous sert de guide,
Et, pour mieux fixer les hasards,
Elle couvre de son égide
Tous nos fidèles Montagnards.
s thermidor (20 juillet) : L'Htpocritb bn RivoLimoH,
comédie en i acte, par Dumaniant.
D'après une feuille contemporaine, Fauteur avait
fait, du héros de sa pièce, .un contre-révolutioanaire
si repoussant qu'il était impossible de Tenteadre
sans être révolté, a Ces caractères-ià, dit-elle, exi-
gent de grands développements, ou ne présentent
plus que la scélératesse qu'on aime mieux voir sur
l'échafaud que sur un théâtre >• — JDonc* malgré
son dialogue vif et serré, la comédie de Dumaniant
n*eut qu'une demi-réussite et ne trouva point d'édi-
teur.
Ce devait être, à la Cite, la dernière manifestation
ultra-républicaine, car les jours de Robespierre et
de ses acolytes étaient fort heureusement comptés.
5 thermidor (^3 juillet) : Lb Combat dbs Thbrmoptlbs,
THÉÂTRE DK LA CITÉ 95
OU t École det gaerritriy fait historiqoe en 3 âctet , par
Loaisel-Tréog^ate.
Léoaidaa GG. SAorr-GLAïa.
Alphèe ViLLmuTi.
Dienecès Tautiii.
Hillas PiLicua.
H/damès • V^aanns.
Buricrates Dutal.
Lèontiadès GaassT.
Demophile ..... HippoLira.
Généraax grecs . . . . DiLAPoaTi, LAvirra.
Un vieillard Sairt-Prbux.
L'armée des Perses, formidable. Ta se répandre dans TAt-
tique. Lia république de Sparte a mis sous les ordres de
Léonidas trois cents guerriers chargés d'arrêter les ennemis
au défilé des Thermopyles. Léonidas est non seulement un
chef valeureux, mais le plus ardent patriote. Son aide-de-
camp Alphée, qu'il a envoyé pour étudier la marche des
Perses, lui rapporte des faits qui troubleraient tout autre :
la mer est couverte des vaisseaux de Xencès, et ses troupes
de terre sont les plus formidables qu'on ait jamais vues II
ne saurait donc être question de vaincre mais de mourir.
Les Spartiates s'y disposent après avoir rendu hommage
aux mânes de trois héros Locriens tués jadis à ce même
endroit. Avant d'engager la lutte, Xerxès envoie à Léonidas
Hydarnès, chef de sa garde particulière, pour lui offrir, en
échange de sa soumission, les trésors et l'empire de la
Grèce ; le républicain congédie avec des paroles indignées
le suppôt du tyran qui court porter dans son camp la fureur
dont il est animé. Par malheur un habitant du pays révèle
aux Perses le sentier gardé par les Grecs, et Léontiadès, chef
des Thébaitts, passe à l'ennemi avec quatre cents hommes.
Léonidas conseille à ses alliés de retourner dans leurs rillet
respectives : les Spartiates et lui suffiront à sauver toute la
Grèce. Pour oe faire, ils pénètrent, à la faveur de la nuit,
i»fqO U WDtc <|p ;CcnK*^ ; cel^ I-d prend U Ih»^» i* Mo^
nidas regagne les Thermepyles arec le traître {^nti^ft^
iroovè dans une des tentes persannes et qu'on honteux snp-
plice punira. Revenus de leur surprise, les Grecs commen-
cent l'altaqne décisire. Accablé par le nombre, Léonidas est
an moment fait prisonnier ; il se dégage par nn elfort ter-
rible, frappe mortellement le chefHydamès, et met en fuite
tous les Persans ; mais le fer d'un jarelot entre dans sa
poitrine, et II meart en saluant l'image de la Liberté sauTée
par lui.
Un sonfBe de vrai patriotisme anime cet oavradfe
bien ordonné et qui fat reçu par d'unanimes applau-
dissements.
i8 fructidor (4 septembre) : La JouiuriB du 9 thbriiu)QS»
00 la Chiffe da dernier tymn, drame en 2 actea,en Tcn»
par Pumaniaut et Pigault-Lebrun.
Le premier acte se passe ches Mazimilien Robeapierta.
Seol avec son frère» le dictateur développe toute Tastaca 4e
aa politique et témoigne sur son sort une inquiétude née de
If manière dont i) fut^ la veille, improuvé par la CpaTea^
tiQi^. Lebas, Saint-Jnst, et Goutbon porté dana nn fantaoil
entrant chas lui. Toua, comptant sur l'appui de la Gominapa
et d'qn général flni leur est dévoué, prennent dea mafnrss
pour que la journée du 9 thermidor éclaire leur auçcèa et
i^M9€ triompher le Triumvirat; chacun en conaéqutnce se
rend è son pof te» excepté Robespierre qui doit conférer avec
Damas sur les listes de poursuites que celui-ci présente
taua les matiaa. Des femmes de la Halle viennent le epnyal-
ter ai|r la cberté des vivres et demander s'il est ie^pf
4^V^ ag||a#nt.(;omme elUf accusant la Commune, 9pl)H-
jfipnt 1§ ièti^à et conaeiUc aag( iff^gèraa 4f diff^tr VM^\
gu'allif i9Mi(f «i t i\ l^r pf ria 4a M* M H ««r^Vt 4aa 4e9r
gara <in*il conirt» at lesengagf | parcourir tfiua laa qaartiars
TaiAT«l »■ LA OITB tT
4m VliHs aflA àm éiw fw r !• fMf l« m m Hrwmt l'il l«i
arrÎTe de raceomber: il fort eofqte avvo Qtaviol ptmr
prendre les dernières dUpoeitions.
Le deuxième acte • pe«r cadre la Comamiie. On eonne le
tocsin, on bat la féBérale. L'Afeat National est encore
étoardi de la ehote de Robespierre^ qnaad Ooffnfaal rient
Ini apprendre qve Tes-tyraD et eee amis sont en liberté. Le
peuple renaplit les tribunes, il e'a^t de lui proposer de
■ontenir la ftietfon ; c^est l'Afent National qui te charge
de ce soin, mais 4 peine prend-il la parole que les cons*
pirateurs entrent au bmît dea applaudi laeraen ta. Grand
mouTenaent, Interrompu par un patriote qui ose éclairer le
peuple sur les complots des coupables ; on Tarrète. Bntre 4
ce moment un gendarme porteur do décret qui met tous les
traîtres hors la loi. Le peuple court 4 la ConTeation, les
munleipauz cherchent à fàir. les cinq conspirateurs restent
seuls, déTorés dlaquiétade. Lebas se tire un coup de pis-
tolet et meurt, Robespierre n'a pas le courage de soirre cet
exempte. Un représentant du peuple paraît à la tète d'ane
foule de citoyens ; c*est alors qu'on gendarme fait feu sur
Robespierre qui s'abat ; tons ses complices sont arrêtés, et
la toile tombe.
Des caraetères bien tracés, du raonvement, un
stjle méritoire recommandaient cet ouvrage, dont
néanmoins la représentation sembla prématurée ; on
l'accueillit donc froidement et il fut peu joué, peut-
Hre parce que le public se souvenait trop des flagor-
neries antérieurement adressées, sur le même théâ-
tre» aux terroristes vainqueurs. Chose bizarre, les
autaurs avaient fait l'un et lautra besogna bien par-
seanelle,car le premier acte était de Pigault-Labmn
et le secd^d de Dumaniant. — Non imprimé»
•4 fraeti4or(ie septembre) : LniReTAUSTBSDBiJkVBN-
88
THBATBB PB lA CiTB
vàMf oa le$ Eponx répablicain»^ pantomime en 3 «ctas,
par J.*0,-A. GQTeiier.
Léon.. ....
Ud oapacîn . •
LAnm.
Romain. . . .
Prirat . . . . .
TmouAi.
Rademont. . . .
BABOXTIAir.
Un représentant • .
Un maire . . . ,
HOVOLTTB.
Un aide de camp
RoeBTlLLB.
Un béoédictin . .
Un ez-cnré . . .
B188OK.
Un ancien noble. .
LBHAina.
Rose
G>M Sunmirar.
Claire . . . . .
JaiMT PaanoGâT (déM).
Gkirgonie . . • .
Haihadlt.
Le capitaine répnblictin Léon, s'étant dîstin|^é dans ane
rencontre ayec les brîgsnds Tendéens, reçoit, le même joar»
le grade de colonel et la main de Rose, fille du vétéran Pri-
vât. La cérémonie nnptisle est troublée par nne attaque
soudaine des royalistes. On les repousse, mais un capucin
tire un coup de pistolet sur Privât qu'il msnque. A son tour
Privât s'en prend au frocard, le désarme et veut le con-
duire à la Maison Commune, mais il est frappé par derrière
d'un coup de poif^nard et tombe en sppelant à Taide. Rose
accourt aussitôt ; le capucin l'sperçoit et l'enlève. Léon
poursuit le ravisseur et va le terrasser, lorsque des Vendéens
conduits par Rudement surviennent et le font prisonnier.
Ami des jeunes époux, le lieutensnt-colonel Romain veut
les ssuver; il endosse pour cela les babits d'un brigand
captif et part, accompagné des vœux de tous les patrio-
tes. Léon et Rose, enfermés dans un clottre qui sert de
prison, sont invités par Rudemont à crier Fins U roi et à
porter la cocarde blsncbe; ils s'y refusent et vont être
passés par les armes, quand le capucin s'interpose et
demande un entretien secret avec Rose qu'il prétend coa-
TEBATai »■ LA cni
Ytrûr. Dte 411II est m«I arec «Ile, il restrttiaBf Don 4«
ciel maîa de set désira impara ; repoussé, il sort arec de
TÎoIenies menaces en laissant Rose sons la garde de la
TÎeille religieuse Gorgonie. Romain, placé en sentinelle près
de l'endroit oli gémit Rose, se fait bientôt connaître d'elle,
et lui donne nn pistolet à Taide daqnel la jenne femme ter-
rifie sa gardienne qni la laisse fnirarec Romain. Mais Léon
est resté an pooToir des rojralistes, et ceoz-ci se disposent à
le brûler rif loraqn'ils sont snrpris par les patriotes. Léon,
délirré par Rose, court arec elle an cbamp de llionnenr,
mais sa femme, trop ardente, tombe de nonvean entre les
mains do moine psillard. Romain la délirre encore, tue
Rndemont, et les brigands, ponraniris de tons côtés, fuient
en jetant leon armes. Seul demeuré, le capucin se cache
dans un srbre penché sur un torrent : on l'y déconyre et une
décharge le fait tomber dans l'eau oh il s'engloutit, tandis
qu'on crie : PérÛMeni let tyrant. Vive la Ubêttét
« J'ai vu et j'écris... — dit eo avant-propos
l'auteur, adjudant-major du deuxième bataillon
de Paris, dans la Vendée, -— puissent les tableaux
affreux que ma faible main a essayé de tracer redou-
bler dans tous les cœurs la haine de la tjrannie et
du fanatisme! Puissent les nuages de sang qui
s'agglomèrent encore sur nos tètes se dissiper
bientôt aux rayons bienfaisants du Soleil de la
Liberté I... » — Œuvre partiale, en somme, et qui
n'obtint qu*un succès passager.
29 fructidor (i5 septembre) : Les Charlatans, opéra
eo I acte, par Planterre, musique de Foignet. — Non
intimé.
Ayant reçu, vers cette date, deux pièces traitant
m -TVCATIIB DB LA CITÉ
«n sujet {<l«Btiq«e et sipnéM d'autaors d*éf aie
importance» les administrateurs de la Cité ména-
ipàreot tous les iotéréts eu doaoaot, le même soir
et avec les mêmes iaterprètest cas «snvres eancar-'
rentes.
4* ssBs-enlottide (se septembre) : Le Mari osupabi^,
comédie en 3 actes, par la O* Villeneuve.
Dorfeuil GG. Villoieutb.
Damon SAUvr-GLAii^.
LiDYâl Aubin {débat).
François ...... FROGÊass.
Joseph ...... TiBBCBLiir,
Gn«DorfeaiI Gn«« Gbrmaik.
Cécile Saimt-Glair.
Jolie PÉuciB».
Bien qa'aioitot sa femase et m Aile Géoiie» Dorffeuil a
pèdoit rianooeota Adèle ea lai faiaaat croire qa*ii était
libre. Le remords qu'il éprooTe de celte action mauvaise et
les soupçons que ses absences fréquentes donnent à sa
femme font le malheur du ménage . Adèle, qui a eu an
eaAint de Dorfeuil. apprend teut-à-eoup que son amaet est
marié» se livre au désespoir et vent iximpre avec le trom-
peur. Mis au courant de la situation, Dvmqnl, ami des époux
Dorfeuil, décide de rendre la paix à tous en épousant Adèle,
mais celle-ci le refuse. Généreux jusqu'au bout, Dnmont
se contentera d'être le père d'Adèle et de veiller, à ce titre,
sur elle et son enfant ; il exi|^ en retour que Dorfeuil se
confesse à sa femme. L'épouse, qui déjà savait tout, consent
à pardonner, -et le ménage réconcilié marie Cécile au jeune
Linval qu'elle aime.
OuTrafe un peu pâle, déparé par- quelques fai-
T9ÉATII9 pM 1^ mri M
])l9sse« de fltjU» «aiff bifo c^odaii, d'an* mofalilé
.»fi«llMt«« et qiif d«i brevot «fcvfilUr^ot.
4* Mos-coloUide : Ln Moims, ou le DÎDorcêy comédie
en I acte, par PigaoU-Lebraii .
ThéTenîxi CSG. Viluhvutb.
Dnnral 8Aiirr>€lLAm.
Cm ThéTeoin .... G^f GnucAm.
biilM ...... Sairt-Claih.
Dorral yeat épouser Emilie, fille des époux Théyenia,
mais la jeaoe personne n'y yeot consentir que si, dans la
journée, le prétendant rétablit entre ses parents l'barmonie
troublée par la mauyaiae conduite du mari.Thévenin, liber-
tin décidé, n'est pas rentré chez lui depuis deux décades ;
c'est par la jalousie que Duryal entreprend de l'amener à
résipiscence. Il se déclare épris de M>m Théyenin et amène
celle-ci à feindre de vouloir divorcer pour couronner sa
flamme. Traître à ses serments, Thévenin n'entend pas que
sa femme lui rende la pareille. Averti d'un této-à-téte obtenu
par Purval, il trouve moyen d'y assister sans être vu. Dur-
Tal est pressant, M>m Tbévenin se défend si mal qu'il lui
prend un baiser en l'engageant 4 se rendre obes le juge de
pmîx pour presser son divorce. ForitujE, Tbévenin sort de sa
cachette et fait une scène au faux ami qui la prie d'atlendra,
pour le juger, qu'il ait achevé ce qu'il a heureusement oora*
mencé. Demeuré seul avec sa femme, Thévenin débute par
loi faire des reproches et finit par se jater à sas pieds eu
•vouant tous ses torts; un moment iaflaxible, l'épouse trom-
p4a s'attaadfll enauita et lui ouvre sas bras. Rentre alors
Oarval, qui révèle la rusa imaginée par lui ; loin da s'en
i^rw^mr^ Tbéraaîn l'tn reiaarcie «t l'unit è oalle qv'il
aime.
Uaa plaiaanteriea ao pm fortes, des situations
92 TirtATIlB DB LA GITB
hasardées nuisirent à cet acte écrit avec esprit et
gatté, c'est conséqaemment poar M"* ViUeneaye qae
farent les honneurs de la soirée.
a6 yendémiaire an III (17 octobre) : Le Fou rcuion-
ruMblty comédie en i acte, par J. Patrat (des Variétés
Amusantes).
6 brumaire (27 octobre) : Lb.Plan d'opAsa, comédie en
I acte, mêlée d'ariettes, par Gamas, musique de Poi-
gnet.
Duval ce. Frogèrbs.
Beaupré Ratwïïle.
Belmont Villotbau.
Julien Frbdbric.
Gn« Dupois Om Lacauj^.
Rose Gazal.
Pour composer à Taise un opéra, le poète Dnval et le
musicien Beaupré se sont installés dans une auberge sise à
l'entrée du bois de Vincennes et tenue par la citoyenne
Dnpuis. Dans leurs moments de répit. Beaupré s'amuse à
courtiser Rose, fille de l'aubergiste et fiancée du garçon
Jioilien. Ce dernier, tourmenté par la jalousie, surveille
son rirai ; il trouve des papiers à moi lié déchirés dans
lesquels on parle de brûler une maison, d'enlever une jeune
personne et de poignarder son amant. Plus de doute, c*est
de Mn« Dupuis, de Rose, de lui-même qu'il s'agit, et les
deux locataires ne sont que d'atroces brigands. Julien coorl
chercher un commissaire qui, après examen des papiersque
lui tendent les jeunes gens, part d'un éclat de rire : le pré-
tendu complot n'est autre que le plan de l'opéra en cours
d'exécution.
Historiette amusante, bien présentée : réussite»
THRATRR DB LA dlTB 93
10 brumaire (3i octolire) : Gaimb« ou U Commiêêion-
naire bienfaiêatUy trait historique en i aete, par Viller
(Villiers) et Armand Gouffé.
DepvU sis mois l'honnête citoyen Georges» dénoncé par
Tex-noble basset, est enfermé dans la prison de Saint-
Lszare. Sa femme, très misérable, troaye moyen poortsnt de
lai eoToyer quelques maigres secours. C'est TAuTergnst
Gange, commissionnaire de Ssint^LaiEare, qui sert d'inler-
médiaire entre les époux. Il a très bon cœnr et, non content
d'ajouter sa part aux insuffisants repas qu'il transporte, il
dispose en faveur du couple Georges des cent francs qui
constituent toute sa fortune. Au prisonnier il dit que sa
femme lui envoie cinquante francs, à la citoyenne Georges
que son mari a trouvé en prison prêteur pour la même
somme. Cependant les événements marchent; Robespierre
est renversé et les prisons s'ouvrent. Georges, rentré chex
lui, s'enquiert de la lomme qu'il a reçue et est stupéfait
d'spprendre que, sans le savoir, il a de sa prison pu secou-
rir les siens. Le débat a lien en présence de Cange qui,
prenant son parti, dit aux époux : c J'avsis cent francs, vous
en aviez plus besoin que moi, je vous les a donnas, voilà
tout I » — Sur ce, félicitations reconnaissantes des obligés,
et résolution prise par enx de faire connaître 4 la Conven-
tion Nationale le beau trait du pauvre Auvergnat.
Hait ouvrages devaient acclamer au théâtre la
générosité de Cange ; la louer» c'était flétrir les
bourreaux dont la France venait de se délivrer et
que maudissaient ceux-là mêmes qui les avaient le
plus encensés. Composée d'une manière heureuse et
bien écrite^ la pièce de Villiers et GouSë, employés
à la Commission des armes, fut d'autant mieux
reçue que Cange assistait à la première représenta*
tien, et partageait avec les auteurs les applaudisse-
ments du public.
94 tff^ATRfi M LA Cîti,
lO braONiire (0 âo¥é»k«) i hUMlt fet OmUMCk, m
te HifUfiéê rêiighnMif^, eonlèdie «ft 3 ftetêi, pàt
Domaniant.
09ftbt0ûm oc. ▼AUflfftK.
Menfl SAiirf-GLilii.
CteftËâSé€ TiLLftflîffi*
HItdd •••••• FiLidHA.
Tâtéo !riA(fLli(r.
Utt càpittlûe .... LkkAïAB
Utt 4oMéiei4lié • • . Biiioit.
lUntê CM FsâTOH {début),
Isabelle SAiirr-(2li.4iâ.
Bfttal PàLÊàtÉn.
Une eaii|«faa pfèa ^liiaboaff eft le lléa éé la fMÀé.
Qatlqaat prolaataaU da Fraoea, baaalf jadii pêt ééê hûà-
tiqaae, formant dea rmnx pottr la iaeeèf déf af Éiéé et \tûf
patrie. Garmond, dant le aie Heirrl a ftH da lêMeé dàùi
Farmée aoflaiee, Teafage à démianioiiDar fout PaecôMpd'
gaer en Fraaae, ok il Kaaira à aa ai*cè Isaare. Henri, iKril
patriote, a'y décide, mais 11 aine leaMIe, sdHf^ ée 6er-
manoai loa yèaéral. OanBanaa, Phiaçife aaett d'ori^ae,
brûle d'uae tWa ardaar pottr kattta, aiait Qarttoad, i 4al
il se confie, M la jafera dîy&a dé aoa alllatfce que lofs<;f«'II
aura quitté le senrice du tyran soûlais. Henri, que presse
Oiraiotfd, é'ottMie jaaqfn'à «6«aséi' dé trahiéoA Gentiâace
qui, filriadJi, la fait arrêter. Biais Oerdload, ^rla*i i Gét*
mance, loi reproche si éaerf iqaesMat Ses tarta eavara sa
vraie patrie que le j^énéral, coaTsincu, foole aitt piads aa
cocarde noire et promet d'embrasser la cause de la Liberté
et des Droits de Tlfomnle. Qermond, enchanté, le presse
daoa ses bras, et .toils les personnages s'eAbarqaent poar
la France. o4 Qermaaee obtiendra Isavre an même temps
qu'Henri épousera Isabelle : la République aara oonqnts
ainsi de nouTeauz défenseurs.
Des loogtteurs aloardisaent la mtfnsllè Ae ces scè*
tBiATnR DR LA CitA 95
nés fortemeût draniAtiqueê ; ifitéresftames néâfr-
moiûs, elles earebt le succès dA au sentiment loua-
ble qui les avait inspirées.
3 frimaire (s3 B^emkre) : La Nh, «péra-Tavëerille
en I acte, par Arsaand Gonffé et Viliiers. — ^or
inqirimé.
i3 frimaire (3 décembre) : La HABLcna, on le Cheva*
lier iTindasirie, comédie en 3 actes avec un prologue,
en yers, par Ducancel.
Oronte CG. GanasT.
CléoQ YAMEKmn.
Glitandre SlAiirr-CLAM.
Laflenr FROoiais.
Froatia ^ÉLieiBa.
Jolie Om FsaTQii^
Justine PÉLicin.
Harcelé par Ua dopes qu'il a faites dans Paria, le gascon
Glitandre se réfogie dans une campagne où IhaMt* le bour-
geois Oronta, pars de Taimable Julie. Geile-d, ^ué courtise
le jeune Glèon, ttt très sensible à sa recherelM, fliais Gli-
tandre se jette à la trarerse de ces honnêtes aaaoars. Quoi-
que sans nom, sans état et sans bien, il n'en prétend pas
moins épouser Julie dont la dot le charme. Les éyénements
d'abord le favorisent. OronM» moanntanéaieBt gêné, a
besoin d'nne très forte somme pour éviter des poursuites ;
de plus son fils, comproiais dans un duel, a dû s'expatrier.
Gléon, de ^ai la situation est connue mais qui pèche par
excès de délicaiesao, envoie sans se nommer eent mille francs
à Oronte et fait, avec la même discrétion, les démarches
aéeêsaaifea poar saavar le jevae éteardi. Gtltaadre, atitsi
Mbiear que aaa rival est teserté, s'auribee le ttéHte da
96 th^atrb Dit hk ciré
prêt et des sollicitations faites ; Oronte, en conséquence, le
choisit pour son gendre. Mais Justine, suirante de Jalie,
remet les choses an point. Furieux d'avoir été dupe, Oronte
chasse l'impudent cbeTalier d'industrie et donne sa fille
an digne Cléon.
Chargé de vices que Tanteur, dans an prologtiei
imputait à la monarchie, le héros de cette pièce,
d'ailleurs bien écrite, fit rire à ses dépens les spec-
tateurs républicains» enchantés de s'entendre dire
qu'ils valaient beaucoup mieux que leurs devan-
ciers.
a3 frimaire (i3 décembre) : L'Apologie des pkbedqois»
comédie en i acte, par ***. - /ion impriinée,
I*'' nivôse (ai décembre) ; LiBS.EifPOUQins, comédie
en 3 actes, par Pig^ault-Lebrun. . .
Le Gorrègidor dlJrgel . GG. Beaulibd.
Alvar VALUSMiia.
Michel VitxBNBws.
Robert Pbooérbs.
Dnbreail . . . Tautik.
Daval GHAapiHTiaa.
Lecourt Doucet(i<^6«/).
Garlos PiLictBn.
Un officier de la Ste-Her-
raandad Rosbvilu.
Une aubergiste . . . Gm> Hairault.
Léonore Douta (<WbI).
Marguerite PÉucua.
Pour échapper à un hymen qui la désole, Léonore, fille
du corrégidor d'Urgel, consent à se prêter à une ruse
THEATRB Dit LA CITE 97
qu'invente M lonbrette Mtripaerite. CeHe-ci fait coqrir le
brnit du trépas de Léonore et enterre à la place une paire
de pt>8see bottes. Pendant ce temps la jeune fille fuit dans
les montagnes des Pyrénées, avec son amant Alvar qui la
conduit cbes une sienne tante. Dans une caverne, oii ils
pénétrant, les amoureux raneontrent cinq soldats français
écbappés des prisons d'Espagne, at dont Alvar se fait des
amii en leur donnant sa bourse et ses pistolets. Avec ces
armas an des fuyards, Robert, effraie un homme qui aban-
donne trois mules portant une malle bourrée de vêtements
et de paqueta étranges : c'est le bagage de l'empirique
Garlos. Il donne à Robert une idée triomphante pour échap-
per aux sbires qui les poursuivent, celle de passer pour
Garlos et d'aller, avec ses camarades transformés en valets,
s'installer dans une auberge d'Urgel. On les y reçoit à
merveille, mais la réapparition du vrai charlatan vient
troubler leur joie. Conduits chez le corrégidor, Garlos et
Robert s*y disputent propriété et titre, et le Français, pour
écraser son rival, s'engage à opérer des prodiges, à ressus-
citer même les défonts. 'Alvar, qui est revenu seul et qui
entend ce propos, fournit à Robert l'occasion d'un facile
miracle : c'est Léonore qu'avec l'aide de sa suivante le Fran-
çais ressuscite, Léonore que le corrégidor donne à Alvar, à
qui il cède en outre sa charge moyennant une rente via-
gère. Robert et ses amis rejoindront, grâce au magistrat
noàvean, les avant-postes français.
Plaisant sujet, conduit avec adresse, et qui fut
applaudi de tous.
16 nivôse (i5 janvier 1796) : Let Bonne* genSy comé-
die en I acte, par Guiliemain (des Variétés Amu-
santes).
II pluviôse (3o janvier) : La Damoissl st la Bsrgb-
7
98 trkàtrb db Là cité
RtTTit, on la Femme uindicalive^ panlomime en 3 ftctes,
par J.-G.-A. Gavelier.
GaroHne» bergerette maf tresse da Damoisel de RaTCOStein,
a de lai no fils qui porte le nom de Lowe. Le Damoisel, par
malbear, a inspiré une passion vive à la princesse de Wir-
temgK, scBor de réleclenr palatin. Celui-ci, qui prise la vail-
lance du Damoisel, le fait chevalier et lui offre sa sosur en
mariage. L*amoureuz décline cet honneur, ce qui rend la pria*
cesse furieuse. Apprenant par son écuyer Roswn que sa rivale
est une paysanne, elle la fait venir et lui défend, sous peine
d'être enfermée dans un cachot, de lever désoraïaâs les
yeux sur Ravenstein. Ce dernier rassure Caroline en lai
jurant un amour éternel, mais il pari pour l'armée et,
presque aussitôt, la prinoease s'empare du jeune Lowe.
Caroline réclame son fils; sa rivale la dit folle et obtieat
de son frère qu'on la conduise dans un couvent ob Tos
reçoit des aliénés. Une étrangère voilée pénètre quelque temps
après dans le mouUer oii elle annonce vouloir se fixer.
Comme elle est muaie d'une lettre de recommandation, on
Taccueille gracieusement, mais cette prétendue pensionnaire
n'est autre que le Damoisel, instruit du sort de sa mat-
tresse. La nuit même il parvient à la loge oii gémit Caro-
line, scie les barreaux de la fenêtre, et remet la jeaae
femme entre les mains de son écuyer Gildebark ; assis il
ne peut la suivre et reste à sa place. La princesse de Wir-
temgk, avertie du subterfuge employé par le Damoisel, l'y
découvre et veut le punir en tuant Lowe dont elle s'est fait
accompagner, mais le jeune homme la menace de lea piito-
lets et peut, avec le concours de Qlldeberk revenu, fnir
avec son enfant. Roswn, que la princesse envoie à leur
poursuite, les rejoint dans une auberge et enlève de nouveau
l'innocent Lowe. Ravenstein alors se présente au tournois
organisé par le prince de Wirtemgk et, vainqueur de tous
les chevaliers, défie l'électeur qui accepte le combat en
déclarant que, si le Damoisel succombe^ son fils périra avec
lut. Ravenstein désarme son adversaire; la princesse inter-
TH<ATRl[ DB LA CITÉ 99
▼ient alors pour frapper son eoDami, nais Caroline, qai
aMîtte an toomoii, détourne le coup, attaque ta riTale et
la tue. Pendant ce temps les partisans du Damoisel luttent
arec ceux de Wirteray k ; ces derniers fuient, Télecteur sue-
coBsba^ et les amants s'épousent à la (grande joie de tous.
Cette pièce, agréable et bien accueillie, ne devait
être imprimée que lors de la reprise faite, ao même
théâtre, le i** février 1799.
i5 pluviôse (3 février) : Arliquin rERHuguiER, opéru-
vandeville en i acte, par Rolland et Ctairville.
Arlequin GG. PRéniniG.
Gaaaandre ...... Dovomst.
Gilles GHAMnoM.
Dobalair • . Lâmâmume,
Un directeur de coasédie . Donasoiu
BoBaafoi, •••••• lUiviLi^
Goloaibine ...... CP^CLÈBMsoma.
m
ViTsasoène •..••• Jous Famsit.
Gs* Ledou .•••.. Màotoucrst.
Gassandre vent marier sa il le Golombine avec le pâtissier
Gilles, osais la belle, qui est marcbande de modes, déclare
préférer le cotffenr Arlequin, et Gassandre, pour agir dans
les fonses, décide de mettre sa fille au concours. Arlequin
suTve le joar même une boutique de perruques ; s'il n'en
vsmI pas pour buit cents livres au moins, il devra renoncer
à celle qn*il aime. Par bonbenr le 9 tbermidor a donné l'es-
sor au luxe proscrit par Robes^erre ; l'aetrice Vivenscéne,
ton amant Dubelair, un directeur de ihéAtre, un. brave
bessme que sa coiffure à la Brutus fait prendre pour un
jaeobiB» et uns beaeté brune abandonnée pour une blonde
viennent successivement demander à Arlequin les cheveux
100 THEATRE BB LA CITE
■
qui leur mtoquent. L'amoureiiz dépMie d'aide perrnqpe la
recette exigée : cette foie encore un Arleqnio est le vain-
queur d*an Gilles.
Intrigue nulle, mais gais détails * et couplets
agréables : succès justifié.
ao pluTiôse (8 février) : Le Divorce , comédie eo
2 actes, eu Ters, par Demoustier (du Théâtre de Mon-
sieur).
4 Tentée (aa février) : L'iNtaieANT maladroit, comé-
die en 3 actes, par Dage-Menonval.
Bertrand, tuteur de Julie, s'est retiré dans son village
pour soustraire aux poursuites du jeune Dormenil sa pupille
qu'il rêve d'épouser. Dormeuil découvre • la retraite de sa
maîtresse; mais Julie est étroitement surveillée, comment
lui parler et l'entendre ?. Pasqnin^ valet qui se croit du
génie, prétend lever tous les obstaoles. La maison de Ber-
trand- se compose, outre la servante Liaette déjà séduite, de
deux jardiniers, Guillot et François. Pasquin, mal inspiré,
offre à Guillot qui aime l'argent de l'estime, et à François
jaloux de considération une bourse pleine d'or. Plus heu-
reux, Dormenil gagne l'avare Guillot qui lui procure une
entrevue avec Julie. Bertrand surprend les amoureux ; Dor*
meuil se donne pour vénitien, mats Pasqain baragoaine de
l'allemand, oe qui ouvre les yeux au tuteur. Congédiés, Dor-
menil et son valet reviennent en femmes ehes Bertrand,
qui les accueille et leur demande de plaider pour lui auprès
de sa pupille. Bien entendu, Dormeuil met l'occasion à
profit; Julie, renseignée sur les prétentions du tuteur,
accepte d'accompagner l'amoureux ches sa mère ; une sot-
tise de Pasquin instruit de ce complot Bertrand qui fait
cerner sa maison. C'est lui que les fugitifs rencontrent
THliATVB Dft LA CaTB lOt
d'abonl. On s'expliqua ; Bertrand» rendn Mfe per U
réiezioa, ooneeni à unir Dormeail aTee Jolie et Pjieqnin»
poor prix de eee oonteeteblee floeeeet, épouse la suivanU.
Plein de rAminiscencee et faiblement écrit, cet
oavrag'e ne fut pas reçu sans protestations. — Non
imprimé.
8 Teattee (aô février) : Le Concert de la rae Feydeau^
vaudeville en i acte, par Ghanssier et Martainville (du
Théâtre Moatansier).
i3 ventôse (3 mars) : Li DériNssuR omasux, comédie
en 3 actes, eu vers, par Alexandre Duval .
Pendant nne partie de chasse, Merval» insulté par Saint*
Fonda, lui dte la vie et prend aussitôt la fuite. Darmance,
qni se promène à peu de distance, accourt aux cris de Saint-
Fonds qu'il trouve baigné dsns son sanf , mais des {gardes
surviennent et, le croyant coupable d'sssassinat^ l'arréteot.
Darmance, rois en prison, parvient i s'échapper et cherche
asile en Amérique. Dix ans ont psssé sur ces événements
quand la pièce commence. Merval ne peut oublier qu'il fut
Tauteur de la mort de Saint-Fonds ; ce dernier a un frère à
qui, par expiation, Merval ^eut donner Angélique, sa fille.
Angélique ne partage pas à cet égard les vues de son père ;
elle aime Dorlis, établi hors de France mais dont elle attend
le retour. Merval a un fils qui se destine à Is défense des
opprimes, il voit dans sa sœur une ▼ictime et veut plaider
sa cause, mais, dès les premiers mots, Merval détourne l'en-
tretien, interrompu bientôt par l'arrivée du vieil André,
secrétaire de SainUFonds. André a cherché partout le meur-
trier de son maftre ; il presse de questions Merval qui se
confesse à lui ; l'aven restera secret et Angélique sera la
rançon du crime de son père. Le retour de Dorlis renverse
i02 THBÂT1IB 9E LA CITÉ
les projets de Merval. S«ia(*Foad0 jecse, qs'AngéliqiM eoa«
gédie, recoBoalt dane UfarreaaAt ce Damasee qui, prévatto
du meurtre de sod frère, ae cache eove uo aom auppoaé, el
va le dénoncer. Darmance explique sa triste aTcntara à
Menral. dont on confit les angoisaaa mais qai promet de le
sauver. L'innocent est arrêté ; Menral fils doit le défendre
et désespère du succès^ lorsque son père prend l'eni^agement
de nommer devant le tribunal le rrai coupable qu*il con-
naît. L'audience a lieu, Darmance va être condamné; Mer-
val alors proteste contre la sentence et se déclare l'assaain
de Saint-Fonds. Les preuves qu'il donne couvai quent les
juges, Darmance est élargi. Merval prend sa place, mata le
peuple, attendri par le récit des faits, demande aa grftee et
l'obtient.
Cette comédie, écrite avec facilité, parfois même
avec verve, fut entendue avec plaisir, mais resta
manuscrite. Sa première représentation, donnée avec
le concours des C*»* Chevalier, Saint-Clair, Ville-
neuve, Tantin, Lemaire, Laporte, et de la citoyenne
Saint-Clair, avait été précédée de couplets contre le
terrorisme, signés par le citoyen CoUin.
17 ventôse (7 mars) : Las Bostbs, oa Arlequin aca(p-
feiir, comédie en i acte, mêlée de vaudevilles, par
Villiers et Armand Gouffé.
Arlequin GG. Faaoinic.
Gilles lUffiui.
Gassandre .,•••' Dofoiiàr.
Ua citoyen DimaioiL.
Golombine . Gm Joua Pamiasr.
Arlequin et Gilles, sculpteurs, aimeat tons deux Goion-
bine, fille du journaliste Gassandre; mais Gilles, qui TeD4
THCATm DB hk CITK !03
dM huêi— dm M««t «4 éû ChalUr. lui plus é'êM^irm qm'kr-
\mqmm ^ai, lai, s'm Utal a«x «figiM 4e RooMaaa, VolUire
et n«^li». PQ«r ctiU raÎMD GMMsdre Ta choisir GilUa,
quand aoodainemant l'opinion tooma : laa Jaoabina* q«a
débitait Gillea, sont proteritt, et an eitojen rient enlerer
leurs bustes de sa b««tîg«e poar les anéantir. Arleqnin pro>
fite de la situation po«r ofrir à Gilles d'associer lears
elforiSy à condition qu'il lui cède Golombine ; pressé par le
besoin, Gilles accepte : les deux boutiques n'en feront pins
qa\ine et Golombine sera l'épouse d'Arlequin.
Spirituelle blaette, ou l'on applaudit des couplets
saUriqîies comme celui-ci :
Les Jacobins régnaient en France
Par le roi et Tassassinat,
Ils ont usé de leur puissance
Pour immortaliser Marat.
Je voudrais bien savoir d'avance
Que dira la postérité
De tous ceux que la ciroonsiance
Conduit i rimmorialité ?
i5 germinal (4 avril) : Les Jacosins du g thermidor bt
LIS Brigands, oa les Synanymet^ opéra-vaudeville en
I acte, par"*.
Obligés de fuir au 9 thermidor, les Jacobins vont cher-
cher asile dans la forêt de Fontainebleau. Ils j décourrent
une caverne qui sert de repaire à une troupe de brigands,
pour le moment occupés à attaquer la diligence de Dijon,
et s'j installent. Le président ouvre la séance et un mem-
bre, le citoyen Guenlebordet, propose de procéder à une
épuration afin de chasser les faux frères. Chaque Jacobin
104 THBATRB 0B LA CITB
fait alors raloir ses titres ; l'aD fat assassin, l'autre baa-
queroutier, celui-ci empoisonnear, celui-là massacreur as
3 septembre. Après chacune de ces confessions rérolution-
naires, la Société chante :
Bon, bon, c'est un coquin.
C'est on excellent Jacobin. . .
Qnand les déiroussenrs reviendront, ils pourront être fiers
de leurs nouveaux camarades.
Ni plan, oi conduite, mais plusieurs situations
gaies et de mordants couplets que d'unanimes bra-
vos soulignèrent. — Non imprimé.
i6 germinal (5 avril) : Gbarbttb RépUBLicAiii, oa la
Paix de la Vendée^ pantomime en i acte, par Mayeur
de Saint-Paul.
Julien GG. Rosbvillb.
Thomas. . . . . . LAKAncn.
Gharette LAFimt.
Représentants du peuple Ghapixtibr, Baillt (débul)'
Municipaux .... Rous8BLKT,LsiioniB(4U6ii<f)>
Officiers républicains . Limaibb, Camus.
Officier, Tendten, . . \ Giooh. Dooorr.
{ ACHB, HtPPOLTTB.
Amis de Julien • • • J Lao.^ (rfrfM.
Le fils de Julien . . . Pbtit Fabsb {débui^.
Juliette Cm JuLU Pabisbt.
Au lever du rideau, des Vendéens pillent une ferme. L'un
d'eux, qui est ivre, veut égorger un enfant de quatre ans
endormi dans son berceau, mais ses compagnons l'en empé-
THEATRE DB LA CITÉ t05
cbent. L'enfant Mi AU do fermier Jalien, qaî reTleat bientôt
pour protéger sa famille. Les Vendéens, cendnits par Gha-
relte, desceodeni d'une montagne ; on fait lire à lear clief
une pancarte sur laquelle sont écrits ces mots : c Les
hommes de sang sont anéantis ». Arrachant sa cocarde
blanche, Gharette jure aussitôt de se ranger sous Tétendnrd
démocratique. Ses officiers l'imitent, mais leurs hommes,
non prérenus, lirrent aux patriotes une nourelle bataille.
Julien y prend part ainsi que sa femme Juliette ; celle-ci et
son Weuz père tombent au ponroir des Vendéens. Gharette
les délivre et menace de mort ceux qui feront résistance ;
il arbore ensuite la cocarde tricolore et, ouvrant son habit,
laisse voir sur son gilet blanc cette inscription brodée : Vioê
la République I Les deux partis déposent leurs armes, on
s'embrasse ; un cortège s'organise, en tête duquel marchent
Gharette et les représentants du peuple, et -la toile baisse
au bruit d'une fanfare soutenue de salves d'artillerie.
Croyant définitif le traité fait entre Hoche et Gha-
rette, Majeur avait prêté à ce dernier des sentiments
que sa conduite devait bientôt démentir. Aussi naïf
que l'auteur, le public prit pour sincères les sima-
grées du chef vendéen et les paya d'acclamations
nourries.
5 floréal (24 avril) : Lei StupecU^ comédie en i actet
mêlée d*ariette8, par Picard et Alexandre Duval, musi-
que de Lemierre (du Théâtre Louvois).
8 floréal (27 avril) : L'Intémsur des Ck>MiT6s révolu-
tionnaires, ou les Aristideê moderne$y comédie en 3 actes^
par Ducancel.
108 THBATftB DE LA CITÉ
Parade contenant des équivoques dont se blessè-
rent les oreilles chastes et qu'on siffla avec ensemble.
— Non imprimée.
1 1 messidor (39 joio) : Jocriêêe changé de condition,
comédie-folie en a actes, par Dorvîgny (du Théâtre
Montansier).
i4 messidor (2 juillet) : L'Hospice db vu^laoe, opéra-
vaudeville en i acte, par Révérony de Saini-Cyr. —
Non imprimé,
10 thermidor (28 juillet) : Elue dans les bois, fait his-
torique du i4 thermidor, comédie en i acte, par Ségur
jeune.
Dénoncé par Landri, son ancien domesUqoe, Dervil a été
emprisonné, puis envoyé dans une ville où on Ta massacré
avec beaucoup d'autres innocents. C'est du moins ce que
croit sa femme Elize« que l'événement rend folle et qui
s'enfuit avec leur jeune fils Alexis dans les bois. Là Picard,
qai fut jadis nu service des époux dont il a reçu mille
bienfaits, veille sur la pauvre femme dont l'occupation
principale est de pleurer sur une pierre qu'on lui a dit
couvrir les restes de Dervil. Cependant Landn, qui est
devenu un personnage politique, reçoit de Paris des nou-
velles annonçant un changement de régime. Il rencontre
sur ces entrefaites Picard et soupçonne la présence d'Elize.
C'est malheureusement k lui qu'un paysan maladroit remet
une lettre écrite par certain Duval au garde-bois Ray-
mond. Cette lettre révèle que, sous la pierre tombale de
Dervil, est le trésor de celui-ci, sauvé par ledit Duval.
Landri, bien entendu, décide de s'en emparer. Avec deux
acolytes, Roger et Denis, il soulève la pierre et descend
dans la caveau d*où tout-è-coup sort une espèce de spectre
THEATRE DB I.A CITR 109
qui n'est aotre qoe Derril, prégervé miracuIeaMment par
Durai. A l'aspect de sa ▼ictime, Laodri, pris de raf^e, vent
l'en traîner, mais Raymond» renseigné par Picard, apparaît
soudain à la tête d'hommes armés. On s'empare des terro-
ristes que la justice attend, et Derril presse arec bonheur
dans ses bras le jeune Alexis et Elize à qui le bonheur rend
la raison.
Plus sentimeotale qa? les précédents A-propos,
cette pièce, exceptionnellement créée au Théâtre
Montaosîer par les artistes de la Cité, passa ensuite
sur la scène ultrapontaînc, où sa carrière fut bril-
lante.
29 thermidor (16 août) : Lks Bspaonols dans la Flo-
ride, pantomime en 3 actes, précédée des Les Akancat,
prologue mélodramatique en i acte, par J.G.-A. Cuve-
lier.
Nous analyserons cet ouvrag'e à Toccasion de
la reprise qu'en fit, deux ans plus tard, le même
théâtre.
4 brumaire eo IV (a6 octobre) : Lbs Deux Fripons,
comédie en 3 actes, par VilHers et Roseval. — Non
imprimée.
6 brumaire (28 octobre) : Le Milicien^ comédie ça
I acte, mêlée d'ariettes, par Anseaome, musique de
Duni (de la Comédie«Italienne).
10 brumaire (i«r novembre) : Le Dépit amoareax,
comédie en 2 actes, en vers, par Molière (du Théâtre-
Français).
140 THEATRE DE LA CITÉ
1 1 bramaire (2 noTembre) : Amouk vt JsuiiBSst, on le
SooiMeaienantt opéra-yaadeytile en 2 actes, par
J.-G.-A. Guyelier. — Non imprimé.
II bronaire : Li Voi. pab amooii, oomédia an a «ciea,
par J.-M. Loaiael-Tréogate.
Pattlîaa a doaaé aa faî au Jeuaa PélUe, abaaat dapoia cinq
annéea, mais Delnaont, lOD pire, préfère pour gendre l*ex-
procurenr Bertrand qui dispose de &0.000 francs en or.
Malgré les résistances de la jenne fille, le mariage ts se
célébrer quand Félix rerient, toujours amoureux et posses-
seur de loa.ooo francs gagnés par son industrie. Ce dernier
détail touche Delmont, qui reprend sa parole k Bertrand et
ouvre aea bras à Félix. Désolé, Bertrand imagine de se
poster, ayec son yalet Julien, dans une forêt que doit tra-
yaraer Félix, pour enleyer au jeune homme son portefeuille.
La chose réussit, et voilà Félix redevenu pauvre. Hais,
tandis qu'à la faveur d'un déguisement affreux, Bertrand
effraie et dévalise son rival, un voleur de profession s'in-
troduit chez Bertrand même et s'empare des 5o 000 ftancs
qui constituent sa fortune. Ce voleur, talonné par lea gen-
darmes, rencontre Félix et le force à prendre l'or qui le
gêne. Cependant Bertrand, qui d'abord ne voulait garder
que quelques jours le portefeuille de Félix, se décide à le
conserver pour compenser la perte qu'il a subie ; mais
Julien, que le remords torture, dénonce son mattre aux
gendarmes. Les tribunaux apprécieront si l'amour, invoqué
par l'ex-procureur, est une excuse suffisante pour l'infamie
commise ; quant à Félix, rentré en possession de son bien,
il épousera Pauline.
Sajet orig'ioal et bien traité, légitime succès.
i4 bmmaire (5 noyembre) : La Blanc bt La Nota,
drame en 4 actes, par Piganlt-Lebrun.
THCATRB DR LA CITR 114
Be#oTal père QC.
Bcauyal fila WALuanm.
Télémaqne Vuxjmbvtb.
Mathieu Piuam.
Barihélcmy Rosital.
Zamé GmX...
Beauval père, riche colon de Saiot-Domiogue, agit envers
seaeaclaTei avec nne grande téTérité. Conquit par les idées
nourelles, soa fils a poar eux, au contraire, les plvs grands
égards. Il traite en ami le nègre Tèlèmaqne, qai est homme
de cceur et d'intelligence, et rêve de l'affranchir, ainsi que
la négresse Zamé dont Télémaque est épris. L'économe de
l'habitation, Mathieu, enchérit encore sur la rudesse du
mattre ; pour une faute vénielle, il fait fouetter jusqu'au
sang la pauvre Zamé, et Télémaque, que eette cruauté
indigne, appelle à la révolte ses frères en esclavage. Las
blancs sont vaincus, leurs propriétés détruites, et Mathieu
massacré. Beauval père, qui n*a plus d'asile, tombe à son
tour entre les mains des révoltés ; Zamé demande vsinc-
ment sa grâce, Télémaque va frapper son ancien mattre
quand Beauval flis intervient, rappelle ce qu'il a fait pour
lea noirs, et demande en échange ta vie de son père. Télé-
maque s'attendrit alors et met Beauval en liberté. Cette
conduite généreuse change les sentiments du colon; il
vivra désormais en confiance avec ses esclaves, et ceux-ci,
déposant leurs srmes^ jurent de fertiliser A nouveau les
champs qu'ils ont ravagés. Puisse cet exemple éclairer
tout Userions sur leur yéritable intérêt et les déterminer k
n'édifier leur fortune que par la justice et l'humanité 1
Né des lectures de Raynal, ce (généreux ouvrage
doot la représeutatioa durait neuf quarts d'heure fut
entendu trois fois sans improbatioo» mais avec un
sileoce si décourageant que Fauteur s'opposa 4 une
quatrième épreuve. --- « Oh I mes oontemparaios,
i12 THÉÂTRE DB LA CITÉ
que nous sommes bètes en masse I i» déclare -t-il
à la fin d'une préface constatant que le public
l'avait souvent fêté quand il le méritait beaucoup
moins.
so brumaire (i i novembre) : L'Avocal Patelin, comé-
die en 3 actes^ par Brueys (du Théâtre -Fraoçaîs).
ler frimaire (22 novembre) : Les Fonds raaDus, opéra-
vaudeville en I acte, par ***. — Non imprimé.
3 frimaire (24 novembre) : Nicaiêe^ opéra-comique en
I acte, parVadé (de l'Opéra-Gomique).
i4 frimaire (5 décembre) : Le Barbier de Séaille,
comédie en 4 actes, par Beaumarchais (du Théâtre-
Français).
i4 frimaire : Poleska et Nourinski, oa les Rasées en
Pologne, pantomime en 3 actes, par Villeneuve. — Non
imprimée,
16 frimaire (7 décembre) : L'Ecole des MariSy comé-
die en 3 actes, en vers, par Molière (du Théâtre-Fran-
çais).
23 frimaire (i4 décembre) : Les Folies amoureuses,
comédie en 3 actes, en vers, par Regnard (du Théâtre-
Français).
29 frimaire (20 décembre) : La Femme juge et partie,
comédie en 5 actes, en vers, par Montfleury (du Théâtre-
Français).
»
4 nivôse (25 décembre) : Le Génie Asodf, oa les Deux
Coffrets, féerie mélodramatique en 2 actes, mêlée de
pantomime, chants et danses, par J.-G.-A. Cuvelîer,
musique d'Othon Vander-Brock.
THVàTIIB DE LA CITÉ 113
Aiionf ce. TAirriif.
Zoreido Lafitti.
Un gnome Vuuit&ii [débui).
Un vieux faquir Tibrckliiv.
A^lore GMt Julu Parubt.
Zuléma SiMoimn*
i** péri CSoLMAT.
»• péri HiFPOLTn.
La scène le passe dans le Génistan, pays fabuleux. Le
génie Asonf, qui jusque- U a soigneusement yeillé sur la
blonde Aglore et sur la brune Zuléma, sœurs élevées par
lui, se Yoil sur l'ordre du destin forcé d'abandonner pendant
un jour ses protégées à elles-mêmes. Par précaution, il
enferme les deux boutons de rose qui parent leurs seins
dans deux coffrets confiés A un gnome ; elles devront prendre
garde qa'aucune main téméraire ne cherche à les ouvrir.
Un riche palais, oii des péris sont k leurs ordres, reçoit les
deux jeunes filles. Là certain Zoreido, qui est mnet mais
possède un raœ talent de mime, joue k Aglore une scène
d'amour et ^e jalousie, après laquelle il séofuit avec son
coifret. De son côté Zuléma, assoupie dans une bibliothèque,
est réveillée par un vieux faquir qui lui baise la main et
prétend se faire aimer d'elle ; éniouie par la vue de joyaux
splendîdes, elle échange contre la baguette d'or qui lui
assure ces richesses le second coffret dans lequel le faquir^
k sa grande colère, ne trouve qu'une épine. La rose d'Agloie
s'est fort épanouie, grâce k Zoreido, quand un vieillard se
présente aux deux sœurs pour implorer leur charité. Aglore
n'a que des fruits qu'elle offre de bonne grâce, tandis que
Zuléma repousse le quémandeur ; aussitôt sa baguette d'or
se change en un serpent qui la poursuit et l'enferme dans
un cachot infernal. Bile se repent alors et implore l'aide
d'Aiouf, qui apparatt sous la forme du vieillard et demande
à voir les boutons de rose sur lesquels on devait veiller
avec tant de soin. La confusion des deux sœurs est grande,
mais Asouf les rassure et les unit aux deux galants qui les
114 THSATAB DB UL GITB
ont troublées et auxqnelt il rend, à Tuo la jfevncMe, à
l'autre l'asage de la parole.
Une très belle mise en scène fit le succès de cette
fantaisie qui devait passer, en Tan VIII, aa réper-
toire de rÀBubigii-Gomique.
10 nivôse (3i décembre) : Tartuffe, comédie en
5 actes en vers, par Molière (du Théàtre-PraBçais).
10 nivôse : Lb Rossiobol, opéra-vaudeville en i acte,
parL.-H. Dancourt. — lifon imprimé.
10 niv6se : VEpreaoe noaoelUf comédie en i acte»
par Marivaux (de la Comédie-Italienne).
10 nivôse : La SomÉBD'iré, opéra-vaudeville en i acte,
par •^. — Non imprimée.
Ne quittons pas 1796 sans dire qu*au cours de
cette année le libraire Barba s'était essayé, sur les
planches de la Cité, dans le rôle de Frootin» de
Guerre oaverte. Accueilli froidement, il renon^ à
Tart pour se consacrer au commerce spécial qui
illustra son nom.
IX nivôse (i«r janvier 1796) : Lb Jou coMCiUATBoa,
comédie en 1 acte, par J. Patrat. ~ Non imprimée.
i3 nivôse (3 janvier) : Lis Dbuz JoraissBS, ou U Com*
iroa à l'eauj vaudeville en i acte, par Armattd
Gk>uflé.
TRATBC SB LA CITE ti5
Jétteie ..:... OG. TiiMBuii.
JocritM eftd«t. . . . iUfviLB.
Jocrisse «tné . • . , PmcDonc
Nanette C"* Julu Parjsit.
Jocrisse afné, qui est on soi, s quitté sa coaditioa pour se
Urrer à U manie da jour, le commerce. Cbacaa Je berne
sans qa*il s'en sfergoiTS. Ayant troqaè son nom contre
celoi de Paperron» capable d'inspirer pins de confiance, il
craint de rencontrer on frère cadet donl il ignore la pro-
feaaion^ ce qui nuirait à sa fortune. Mais le faux Duperron
■'amourache de Nanette, fille du porteur d*eau Jérôme, et
Ifanette est précisément promise à Jocrisse cadet, exerçant
non loin d'elle le métier de commissionnaire. Jérdme, qui
estima fort ce dernier, yeut s'amuser de Duperron auquel il
promet Naneite si le commerçant tire bon parti d'un échan-
tillon qu'il lui donne et qui est une petite bouteille d'eau
claire. Voilà Duperron arpentant tout Paris pour placer en
gros les eanx épurées de la Seine. Pendant ce temps Jocrisse
cadet fait la cour à Nanette, et est agréé par Jérôme parce
qu'il vient de recueillir la succession de son père, ce qui
lui permettra de s'établir. Quand Duperron, vexé d'un échec
complet, reyient chei Jérôme, c'est pour se quereller ayec
son heureux rival ; mais on s'explique et, touché d'apprendre
que son cadet lui avait réservé moitié de l'héritage de leur
père, Doperron-Jocrisse déclare ne vouloir plus aller sur ses
brisées. Jocrisse jeune épouse Nanette, et son afn<^, dégoûté
du commerce, redevient domestique.
Amusante satiiv d'un trayon qai coostituait pres-
que un danger public ; on en fêta chaleureusement
l'auteur.
i3 nirdse : LeSoard, comédie en 3 actes, par Desfor-
ges (du ThéAtre Moatansier).
1!6 THBATRB DB LA CITÉ
4 pluviôse (a4 jaQTÎer) : NigodAmb a Pajub, ou ia
Décade ei le Dimanche^ vaudeville en i acte, par
Armand Gouffë et Rouhier-Deschamps.
Nicodème .... GG. FaiDiaic.
Delanoë. . . . ' .' Rosival.
Lèândre Rawilb.
Barbe Cm* LiCiiLLi. '
leabelle MBomaa (cMtef ) .
Désolé de ringratitade du peaple qu'il a révolutionné,
Nicodème quitte la lune au moyen d'un ballon et descend
dans ia plaine des Sablons. Cest dimanche, et le voyageur
s'attend à trouver tout le monde en joie ; mais, si la moitié
des bontiqnes est fermée, l'antre moitié reste ouverte. Partie
des Parisiens, eifectivemeot, chôment le dimanche tandis
que d'autres n'observent que le décadi ; de là des discus-
sions, des querelles que Nicodème, grand ami de la paix,
entreprend de calmer. Il écoute pour cela la conversation
de deux victimes de ce discord, Léandre, fils de Delanne,
marchand féru du décadi et Isabelle, fille de Barbe, dévote
fidèle an dimanche. Les jeunes gens s'aiment et devaient
s*épouser quand les vues différentes de leurs parents ont
renversé ce projet. Ils s'en désolent et acceptent avec joie
l'offre que fait Nicodème de s'entremettre en vue d'un rap-
prochement. Pour arriver à son but, l'obligeant homme
feint de vouloir entrer dans la boutique fermée de Barbe et
donne aux deux ennemis le conseil d'une tolérance mutuelle ;
puis, sous le déguisement d'un marchand ambulant, il
revient déclarer qu'à son sens aucune loi ne peut empêcher
l'homme actif de travailler, comme il mange, tous les
jours. Ces paroles touchent les deux négociants qui, reve-
nant à la raison, se raccommodent et s'embrassent. Pour
concilier tous les goûts, ils fianceront leurs enfants un
décadi et les marieront an dimanche.
Leçon de courage et d'indulgence qu'on goûta
thAatrb DI L4 CtTi 117
fort. Les policiers d'alors eussent dill s'inspirer d'un
esprit semblable plutôt que de chercher, dans les
actes les plus simples, d'incessants prétextes d'ingé*
rence. Le ao nivôse (lo janvier)» ils avaient, par
exemple, enjoint aux directeurs parisiens de suppri-
mer, dans toutes les pièces, les uniformes blancs.
Ce à quoi l'administrateur de la Cité s'était, le même
jour, empressé de répondre :
Je ferai exécuter Tordre que j'ai reçu. Mon devoir et met
prineipea m'y portent, et, par la fraochiae de mon réper-
toire, j'ose me flatter, citoyen ministre, de pouvoir vous
conyaincre qu'il ne sera pas donné au seul Théâtre des Arts
de trarailler à la formation de l'esprit public.
Agréez, citoyen ministre, l'assurance de mon entier
déTouemeut à la chose publique.
EoMS LsHOin.
11 pluviôse (3i janvier) : La Feinte par amour,
comédie eo 3 actes, en vers, par Dorât (du Théâtre-
Français).
12 pluviôse (ler février) : Les Réclamation» contre
Cemprant forcée comédie en i acte, par Dorvigny (du
Théâtre d'Emulation).
23 pluviôse (i2 février) : La Fête de campagne,
comédie en i acte, par Dorvigny (des Variétés Amu-
santes).
25 pluviôse (i4 février) : Le Tonnelier, opéra-comique
en I acte, par Audinot (de r0péra-O>mique).
26 pluviôse (i5 février) : Leg Amants sans amour ,
comédie en i acte, par Monnet (du Théâtre Montan-
sier)*
118 Tn^TAB n LA cm
2 vwÊiàu (ti thrnt) : ta 69§mr^ impr4i»^ c#niMie
911 I aele, par Sadi^iae (do Tbéàtr«-FraAçats).
»Q ventôse (19 mars) : La Pulb RtratARD, pantonlme
en 3 actes, par J.-Q.-A. Cuvelier.
Fritz-Hébert, riens soldat ^i habite aae fduèl d'Alle-
magne, vient de fiancer QathertBa sa fille avec le hussard
Ghrîstiern, qoand des Tares pénètrent dans sa chaomière» la
pillent, et enlèvent Catherine qne son fotur a vaiaemeDl
tenté de déFendre. Le ▼ieillard se livre au désespoir» mais
soudain vient à lui Lauréto, Suédois attaché au service de
l'Allemagne et qu'un trait de valeur a fait nommer sergent.
Instruit du rapt accompli, Lauréto promet de délivrer
Catherine ; il y parvient avec l'aide des grenadiers qu'il
commande et rapporte la jeune fille en triomphe. Le général
comte de Ganbor, témoin de cet exploit, promet de l'avan-
cement au Suédois dont sa fille Sophie admire la prestance.
Sophie est promise au vieux et laid baron de Traufmandorf,
et cette union s'accomplirait si, è leur tour, le général et
son enfant ne tombaient au pouvoir des Turcs. Laurélo
trouve moyen encore de battre les brigands et de briaer las
liens dont ils ont chargé leurs victimes ; Sophie alors
s'éprend de lui, ce que le comte et le baron voient avec
peine. Une querelle entre les deux rivaux a bientôt lieu ;
menacé par Traufmandorf, Lauréto lui arrache sa canne, la
brise, et tire contre lui son épée. Le baron est major, il crie
au secours et le sergent est arrêté, tandis qu'on enferme
Sophie dans une vieille tour. Elle s'en échappe, avec le
concours de Christiern et de Catherine récemment ssariés,
prend un costume de hussard et retrouve, enohatoé à. un
tronc d'arbre, son amant qu'un conseil de guerre condamne
presque aussitôt k être battu de verges jusqu'à ce que mort
s'ensuive. Caubor a donné le signal do supplice, lorsqu'un
jeune hussard s'élance à travers (es rangs des soidâu et
couvre Lauréto de son corps. C'est Sophie qui, tirant de. ta
TSiATRB DB LA CITE H 9
ceiiil»ff« «B piflolei» mesact de m tver a« prtmier ooQp
qui frappera ton amant. Oeite interreatioB eoarafeote
retarde reaèentioo qu'an éTénemeat iinprèm doit rendre
imposetbie. Les Tares, efFectireneat, attaquent fet troupes
d'All e t ag a e ; Laoréto, déltrré par Ghristiem, prend part à
la défease qui s'organise et a le chance de reconquérir an
d f pe aa qoeGaabor, prièTsment blessé, s'était m srrachcr.
Gomme Traufmandorf est mort peodsnt ractîon, le générsl
reTÎeat à de bons ssntîmeats, granie Laaréto et l'aoU à
Tobjet de ses tobux.
Fable mouvementée qui excita Tintérèt général,
fut jouée un grand nombre de fois, et devait être
repriae i diverses dates.
a Ifermîaal (aa mars) : On fait ce qt^on peut, corné-
die>ppeverbe ea i aete, par Dorrîg^y (des Variétés
Amusantes).
5 germinal (a5 mars) : Le GAri dis guurvotahts,
comédie en i acte, par Joseph Aude. — Non imprimée.
la germinal (if avril) : Lé SeulpUur, comédie ea
2 actes, par M"* de Beaunoir (des Variétés Amassâ-
tes).
2o germinal (q arril) : Le Médecin malgré lai^ comé
die en 3 actes, par Molière (du Théâtre Français).
5 floréal (34 avril) : Criêpin rioal de eon mattre,
comédie en i acte, par Lesage (do Théâtre-Français).
4 prairial (38 mai) : Zabbt et Dobvillb, pantomime
en 4 actes, par Majeur de Saint-Paul. — Non impri-
8 prairial (37 mai) : TiLiMAQUB CAOsr, parodie en
I acte et en vaudevilles, par Biset et Delaporte.
J20 THBATRB DB LA CITB
Télémaque GG. BftUHsr {débmi).
Mentor Turgildi.
Eole ROSBTILLB.
Galypso Gom Lacailli.
Eacbaris Julib Pariot.
Minerve Gwkmêt.
L'Amour PncnmoH (iWb<)-
Bien qu'ayant donné plusieurs successeurs à Ulysse,
Calypso, beauté mûre, pleure toujours cet amant perdu.
L'Amour, qui s'intéresse à elle, lui annonce un jour qu'il
va faire échouer près de son tle un barbon escorté d'un
jeune homme sans barbe. Bientôt, en effet, une tempête jette
sur la cdte un batelet contenant le moins TÎeuz des mortels
signalés ; c'est Ulysse qui a perdu Mentor. La jeune nymphe
Eucharis s'éprend de lui à première vue ; Calypso l'imite en
apprenant qu*elle a devant elle le fils de celui que son cœur
regrette. Chsrgée de faire connaître à Ulysse le tendre sen-
timent de sa maîtresse, Eacharis s'acquitte en conscience
de la commission, mais le jeune homme dédaigne la douai-
rière pour faire à la nymphe une déclaration enflammée.
Calypso, qai surprend la scène, se fAche contre les amou-
reux. Mentor, échappé des flots, apparaît à ce moment
même et veut entraîner Ulysse, rétif pour la première fois.
Calypso brûle le bateau qui allait leur servir; elle croit
ainsi triompher, mais Mentor pousse son élève dans l'eau
et s'y jette à sa suite. Désolées. Galypso et sa nymphe s'em-
brassent en confondant leurs larmes.
Un opéra de Dercy et Lesueur, représenté sur le
théAtre Feydeau, avait donné naissance à cette criti-
que plaisante comme situations et dialogue, et à
laquelle on fit bon accueil. Brunet, queRibié avait
amené de Rouen, eut, en Télémaque, le premier de
ses grands succès parisiens.
THÉATKS DB LA CITS 121
5 meMidor (s3 juin) : Médaro, fils oi Gro«-Jiàn,
parodie en 2 actes, prose et vaudevilles, par 'Armand
Gouffé et Roahier-Deschamps.
Médard GC. BaimiT.
Timide. LAnm.
Pamphîle ..!... Turgilih.
Paiil GoiBiaT.
Un jouteur Hippotm.
Fanfan Gmi PmcHiaoïi.
Maliva Julib PaaiSr.
Timide ayant disparu avec son fils Faafao, Médard,
intime ami de Timide et de Maliva, sa femme, 8*est mis ea
voyage pour retrouver les absents. Maliva pleure son mari,
son amant et son fils, quand Médard revient en assez piteux
étal. II n*a pas pu découvrir Timide et annonce l'intention
de repartir bientôt à sa recherche. Comme c'est la Saiût-
Jean, patron de son père défunt» on organise une fête à son
intention, ce qui ne modifie point le projet inspiré par
l'amour qu'il ressent pour Maliva. Il se déclare à la jeune
femme, qui le prendrait volontiers pour successeur de
Timide si celui-ci trépassait. Or on annonce tout à point
que Timide vient de mourir par submersion ; du coup
Médard promet de demeurer et Maliva de l'épouser. Mais
la nouvelle est fausse ; Timide s'est tiré d'affaire, et il en
avise par le nommé Pamphile sa femme qu'il attend, avec
Panfan, dans un cimetière voisin. Médard d'abord l'y va
voir, confesse son amour coupable et implore la mort de sa
main. Timide juge préférable de pardonner. Très ennuyé,
Médard entraîne son ami dans un bois et l'assomme ; mais
Timide, qui a la vie dure, se remet, pardonne derechef, et
promet à Médard de lui léguer par testament l'intéressante
Maliva.
Imitation burlesque d'Oscar, JiU d'Oman^ tragé-
die d'Arnault père représentée avec éclat sur notre
I2S mvATiiB mt la citA
première scène, cet acie eut uo euccèe de rire justi-
ilè par (les incidents drôles, des épigrammes spin-
tuelles et une interprétation fantaisiste.
9 messidor (27 juin) : Nicaub, opéri^-comiqae en
1 acte, de V«d&, arrangé stsc des airs nouTeauz par
Armand Grouffé.
Nicaise CG. BaumiT.
Jalien GmasaT.
M. Giément Gncwr.
Angélique O» BauHBT {débai).
Mme Clément .... Lagaillb.
Nicole pBtonaoïf.
M; Clément désire qu'Angélique, sa nièce, épouse Nicaise,
tandis que M"m Clément prétend la donner è Julien. Nicaise
obtient de M. Clément la permission d'enlever sa matlresse,
mais il craint que le serein Tincommode et veut aller
chercher de quoi la couvrir. Bo vain Angélique lui repré-
sente*t-elle que le temps presse et que la délicatesse est
inopportune, Nicaise, trop poli pour ne pas faire une
sottise, la laisse seule. Julien survient alors .et, profitant
de l'occasion, se fait aimer d'Angélique que ses parents lui
accordent. Nicaise, arrivant avec un tapis, se venge en le
gardant, puis se console en songeant au plaisir qu'il aura de
dansera la noce de son rival.
Sujet tiré d'un conte de Lafontaine et représenté
d*abord à la Foire Saint-Germain eu 1766. La ver-
sion de Goiiffé fut applaudie et demeura au réper-
toire.
aS thermidor (10 août) : La Coupe enehanêée^ comédie
•a I note, par Lafootaine (du Théâtre-Français).
Ti»ATiiB ra LA orré tSS
det Pyrénée$, comédie en i acte, par Pigaolt-Lebnm.
GhrytoftAme CC, Bamar.
Saii«-Gb4ffria .... DaiwiPoai«.
Doooir Ganar.
Lfaqaiate Tiaacan.ia.
Père Jean Dotal.
Dame Catherine . . . OfCAxmotn.
SoBnr Thérèee .... Hairault.
Ursnie Jean pAaitar.
Dame Gatharina, Teave quinquagénaire, paèland couToler
arec Gbfyualdme, garçon de son cabaret. Tout an l'entrete-
nant dans œleapoir, Ghrysoatôme conrtiae an leorat Urtnle,
fille de Catherine, et, pour obtenir celle qu'il aime, recourt
à la ruM. Ancien artificier et serrurier^ il arrange des
ressorts dans les tables, fabrique des pétards, et utilisa les
produits de son industrie de façon à faire croire que la
maison est hantée par un esprit folleL De plus il fsit parler
cet esprit qui, la nuit, d'une voix sépulcrale, dit à la caba-
retière : c Si tu ne marges pas ta fille à Chrysostème. je te
tordre i le cou ». Halheureusesnent pour ringénieuz garçon
arrivent chex sa patronne des voyageurs parmi lesqi^els est
Sans-Chagrin, hussard chevronné, qui donne la preuve de
son habileté en enrôlant le Père Jean« cepncio,et sa femme,
ex religieuse. 11 est^ en outre, brave, de sorte qu'au lieu de
trembler quand Ghrysostôme lui joue une scène de fan-
lôme il fond sur lui, sabre en main, et le démasque. Le
garçon demande grâce, promettant au hussard, en échange
de son silence, de le loger et nourrir gratis toute sa vie.
Mats Sans-Chagrin trouve une solution plus avantageuse
encore. DasM Gatheriae est riche et tendre^' il lui persuade
que le follet s'est engagé è ne plus reparaître ai Ghr^eoe*
tome épouse Ursule. — « Mais, moi ? » objecte la mère.
~~ < Qu'à cela ne tienne, réplique le soldat, devenea ma
femme! s — l^ee deux ooçes se concluent : les aouveauz
époux exploiteroq.t en commun l'auberge désensorcelée.
424 thAatiib db la citb
AmusaDi sujet, bien traité, et payé de justes
bravos.
4 fructidor (31 août) : Las Bauirs de paix, ou CHeu*
rente eepérancey comédie en i acte, mêlée de Tsadevil-
les, par Charles-Louis Tissot et Joseph Aude.
Verseuil GG. Uohomt.
Dorrille GonniT.
Daroc Tibbcblin.
BUisot Bnumi.
Sophie Verseail. . . . Gm« Jean Parisbt.
La mère Henri .... Lâcaillb.
Verseuil, père prudent, a ordonné à Dorville. prétendu de
sa fille Sophie, de s'éloigner jusqu'à la paix avec TAutriche,
époque à laquelle il consentira à le prendre pour gendre.
Sophie est aimée d*un cerlatn Duroc, agitateur et partisan
de la guerre, mais elle le repousse et, quand Dorrille vient
annoncer la signature des préliminaires de paix. Verseuil,
malgré les protestations de Duroc, unit Sophie à son
amant.
Pièce sans mérite, applaudie en raison de Tévéne-
ment qu'elle célébrait et qui ne devait pas avoir la
suite désirée.
19 fructidor (5 septembre) : Les BoItbs, oa la Conspi-
ration de» moaehoir$i divertissement -vaudeville eo
1 acte, par Biset.
Doroj- ce. TAumr.
Millefort hwm(débni).
Biaise BiAULiair.
THÉÂTRE J>f( LA CIT^ 125'
^orqaatos GC. Timciliii.
Galon GiNBST.
SoéTola Dblaporti.
Aristide Guibirt.
SabtU Fbéobiiic.
Désemparés depuis Thermidor, les Jscobios se ressaisis-
sent pour organiser an complot qui les ramènera an pon-
voir. Ils doirent, une nuit, après l'explosion de bottes
d'artifice, placer dans différents endroits des monchoirs
blancs dérobés aux passants et ornés de cette inscription :
c Mort aux Républicains I » Gela compromettra les royalistes
et amènera entre eux et les patriotes un conflit dont les
terroristes sauront profiter. Par malheur pour eux Dorcy,
honnête citoyen, a vent de ce projet et fait s'enrôler, comme
Jacobin, son yalel Biaise. Il obtient sinsi tous les détails de
la conspiration et, quand les bottes commencent à exploser,
il fait chambrer les scélérats. Le peuple d'ailleurs lui vient
en aide, et rosse avec vi|pienr les Jacobins partout où il
les rencontre. Les instigateurs du complot, cernés par des
patriotes armés de bAtons, doivent malgré eux danser la
carmagnole ; on les livre ensuite aux gardes nationaux et
l'on chante une ronde en réjouissance de leur déconvenue.
Né des circoDstaDces, cet acte agrémeoté de bons
couplets fit hoonir de nouveau le parti des mal-
honnêtes gens.
24 fructidor (lo septembre) : La Servante mattresse y
opéra -comique en 2 actes, par Baurans, musique de
Pergolése (de la Comédie-ItalienDe).
3o fructidor (16 septembre) : Le Somnambule^ comédie
en I acte, par Pont-de-Vesle (du Théâtre-Français).
3* jour complémentaire (igseptembrej : Ça vaut mieux
fSW
THÉÂTRE »B LA CITÉ
qu'un DivoRût, comédie en i acte, par Ooilleoiaiii. —
Non imprimée,
i«r vendémiaire an V (39 septembre) : Reprise, avec
des changements, de Cadet Roatêel^ oa le Café de»
iweaglee ; cette version noavelle, bien accueillie, fut
i3 vendémiaire (4 octobre) : Le Dée^pùir de Jocriewe,
comédie-Folie en 2 actes, par Dorvtgny.
Daval ....
. . GG. DovAL.
JocrUse . . .
BaumT.
Colin ....
. . DÛACR.
Dupont père . .
. . DoMOMT (d^mi).
Dopent flU . .
Sophie. . . .
. . Gm« Sâimt-Lts (cMo/)
Nicette. . . .
. . Haouolt.
Nieolle. . . .
. . Lacaillb.
Gréé sar le théâtre de Montansier, le 2a novembre
1791, par Baptiste cadet, cet ouvrage fut repris pour
Bruoet, qui rendit avec talent un rôle auquel son
nom resta dès lors attaché.
19 vendémiaire (10 octobre) : Bmcobb dis Nonmis,
opéra-vaudeville en 2 actes, par Clément. — Non
imprimé,
ao vendémiaire (11 octobre) : Là Presb on roeaassioit,
comédie en 1 acte, par ***.~ iVbn imprimée.
ler bmmaire (22 octobre) : Le Seigneur eappoeé^ corné»
die en % actes, par Paviéres (des Variétés Amnsao-
tes).
THEATRE DE LA CITE 127
iB brvoMife {% noT«Bbre) : Lit IUmabadm àiÊo mm
SBB, eonédie en a actes, par la €■* Villaaeave. — Nàn
imprimée,
i28 brumaire (iS Qovembre) : Lb MARCBi SAUtT-MAanic,
comédie en i acte, par ***. - Non imprimée,
37 frimaire (17 décembre) : Lh TniTAnoNS, ou Tous
lee diableiy pantomime allégorique en 3 actes, piécédée
du Conêeii de Laci/er, proiofl^ue en 1 acte, en vers, par
J.-G.-A. Gurelier.
Tristan GG. LAWWtn.
Lucifer Tautwi.
L'Amour Dàtàxn.
Lm Paresie, Moine blanc. . . Rbnadd.
L*Orfroeil Bbllaoub (</i6a/>.
L*EnTie Gooot.
La Colère, Un portefaix . . . Siiirr-BfAaTtii (début).
La Luxure Dooccr.
La Gourmandise. Moine blaoc. Addillb {débml).
L'Ararice Ami {début}.
Un portefaix Doumiovt {début).
Agnès G»* JuLxt pARisar.
La Vertu TiOLim {début),
La Volupté Bami.
Une jeune fllle Cootoa (déb^i).
Furieux de ce que Tristan, hermite de la Thébafde,
méprise sa puissance, Lucifer assemble son conseil et
décide avec lui d'envoyer les sept péchés capitaux» ainsi
que les passions, à l'attaque de l'homme vertueux ; un
sceptre de fer sera la récompense du vainqueur. Instruite
de ce noir projet, la Vertu pose snr la tête de l'hermite
assoupi nue couronne de roses blanches qui le défendra
ooatre ses eoucais. La paysanne Afnès osmmenot la série
128 THBATIIB DB LA CITB
des éprearcs ; elle aime Tristan qni, lai, n'estime qne la
Vertn. La Gourmandise et l'iTrognerie tentent aussi l'her-
miie par TappAt d'une table luxueuse ; tliermite les cbssse
en se parant de sa couronne. Un instant séduit par la
Volupté, Tristan laisse à temps cboir la coupe que Ini pré-
sentaient des njmphes. Mais, son hermitage ayant été
détruit par les démons, il se laisse aller à suivre deux moines
qni l'invitent à se reposer dans un couYent proche. Ledit
couvent est habité par des hommes gourmands et libertins ;
l'un d'eux s'empare de la couronne que Tristan, par inad-
vertance, laisse tomber et, quand Thermite veut sortir du
monastère qui le scandalise, les moines, se changeant en
diables, l'engloutissent avec eux sous des monts volca-
niques. Arrivé en enfer, Tristan cherche à s'enfuir : on le
torture et il va succomber lorsqu'un être inconnu s'avance
vers lui : c'est la Vertu qui, sous un déguisement, vient
au secours de son fidèle. Les démons, conduits par Lucifer
lui-même, cherchent vainement à retenir l'hermite, la
Vertu triomphante s'enlève avec lui en perçant la voûte
infernale. Revenu dans sa Tbébalde, Tristan y retrouve
Agnès, plus éprise que jamais, et vers qui Tentratue un
sentiment auquel la Vertu l'engage à ne pas résister. L'her-
mite comprend qu'il offenserait le Créateur en renonçant à
la plus belle moitié de la création et met un baiser sur la
main d'Agnès endormie, qui se réveille pour se jeter dans
ses bras. Lucifer saisit l'occssioo pour tenter une dernière
fois Tristan par l'Anibition. Il fait s'élever un palais magni-
fique et offre aux amants sceptre et couronne ; Agnès
accepterait volontiers, mais Tristan, soupçonnant un piège,
brise les attributs royaux. Déçu, Lucifer veut se saisir du
moine, mais une pluie de feu les sépare. Au son d'une
musique très douce, la Vertu descend alors d'une gloire,
félicite Tristsn d'être guéri de l'égoTsme, et unit les amants
dans le temple de la Nature.
Ce mélodrame pseado-philoaophique dut à sa très
belle mise en scène un réel succès ; on ne Timprima
THBATBB DB LA CITB 129
cependant qn*à la reprise faite en juillet 1798 et que
nous enregistrerons.
11 nivôse (3 1 décembre) : Nicodème dant la lane, folie
en 3 actes, par le Cousin Jacques (du Théâtre-Français
comique et lyrique) :
lor pluviôse (20 janvier 1797) : Monsieur Dasnièrbs a
Paris, comédie en 3 actes, par Charles-Louis Tissot. —
Non imprimée.
19 pluviôse (7 février) : Pierre Bagnolety comédie en
I acte, par De Ville (de la Gatté).
9 ventôse (27 février) : Urbéliêt et Lanvai, féerie en
3 actes, par DumaniaDt (des Variétés Amusantes).
7 germinal (27 mars) : La SoRciiRB, parodie en i acte
et en vaudevilles, par C.-A.-B. Sewrin.
M. BridoD GG. Dumoitt.
Piston FRÉDiaic.
Alix BaumT.
Thyrcée Cm* Désaehaud {débat).
Faossette . . ^ . . . BaoHn.
Bébée Julib PAaisar.
Après avoir abandonné Bébée dont il eut deux enfants,
Fiston est snr le point d'épouser Thyrcée, fille du bailli
Bridon, à qui il a offert une toison conquise par lui. Bébée,
vêtue en pèlerine, vient demander l'hospitalité à Bridon et
se fait bientôt reconnaître de son volage époux. Fiston la
repousse et lui refuse la permission d'emmener ses enfants
avec elle ; il consent seulement à ce qu'elle les voie, et lui
donne ponr cela nne journée entière. Sans plus s'occuper
d'elle, on célèbre les noces de Piston et de Tbyrcée. Bébée,
9
130 TnKATRB »S LA CITB
qui est méchante» profite dt réyénemest pour eovojr^ à w
rivale une robe de siamoise destinée à lai occasionner de
grandes démangeaisons. Alix, sa suivante, lui amène
ensuite ses enfants qu'elle veut d'abord fouetter de verges,
mais la nature parle k son cceur et elle commande à Aiiz
de reconduire les innocents à leur père. La suivante vient
d'exécuter cet ordre quand Bébée, reprise de colère, se pré-
cipite dans le pavillon où les enfants sont enfermés. Fiston,
qui vient déplorer l'indisposition de Thyroée, apprend
d'Alix ce qui se passe: il veut s'interposer, mais Bébée
reparaît en compagnie de trois démons qui brûlent le
pavillon et les récoltes voisines. Tout le monde va fuir
lorsque Bridon, trouvant ce dénouement trop brusque,
demande que Bébée ne s'en aille qu'amicalement, ce qui se
fait après que tons les personnages ont chanté le vaudeville
de rigneor.
Cette parodie de Médée^ opéra d*Ho£Finaon %t Chè-
mbini représenté au théâtre Feydeau, contient des
traits assez piquants, mais la satire y est quelquefois
trop forcée ; cela ne pouvait nuire à son succès dans
un milieu plus populaire que raffiné.
Malgré les ^orts des Lenoir, le théâtre de la Cité
ne prospérait guère ; ils rafiFermèrent vers cette date,
et pour plusieurs années, à leurs artistes qui vou-
laient en commun tenter la fortune et iqui, successi-
vement, mirent au jour les pièces suivantes.
27 germinal (16 avril) : Lb Débat bm ooviiMns,
prologue en i acte, par Georges Daval et Araïaiid
GoufFé.
Les comédiens, qui viennent de se mettre en société, se
disposent à faire un compliment au public. Mais sons qnett^
TBBATHB M Là GITi 131
Forme ^iTentoilB l'offrir? Les aoltvrt Yevlooi le jouer, lei
cbonlesre le chanter» lee daaeewrs l'esprinier ^r la danse
et les BaiBes par le geata. Gala lear fait ceapreadre qa'il
y a tooijoars 4e grande ria^oas à TOoUir chaofer de
réfii
Des loD|^Qeon et des épisodes maladroits firent
accueillir froidement cet impromptu. — Non im^
primé.
27 germinal : La Soitb dis PrAcibusis ridicules, ou
les Précieux da Jour, comédie en a actes^ par Armand
Gouffé.
Caricature de la mise et du lan^ge des jeunes
g>ens de Tépoque, dont on faisait des agioteurs, des
libertins, des fripons, des roués enfin dans tous les
geares. AïKNine eritîq«e utile et raisonnable ne
résaltait de ces deux actes qui sombrèrent sous les
sifflets. — Non imprimée.
s6 germinal (17 atril) : L'AvivoLt bt lb Mubt, oa /et
Nez cassés, opéra-vaudeville en i acte, par Desfouge-
rais.
Le sculpteur Gassandre a (ait, dans son jeune Age, des
bustes que, devenu vieux et aveugle, il prend plaisir à
visiter. Le tact remplace chez lui le sens de la vue, et lui
procure des jouissances dans lesquelles Arlequin décide de
le troubler parce qu'il lui refuse la main d'Isabelle sa fille,
destinée à Gilles, fils de Brasquet, muet ami de Gassandre.
Arlequin casse les nea de ions les bustes. Gassandre sur-
prend le coupable et le chasse, mais Arlequin trouve moyen
132 THiâATBB DE LA CITB
de rester en imitaDt la voix de Gilles et cela lai peroaet de
parler d'amour à Isabelle devant soo père qn'ii détermine à
les unir. Brusquet, qui a vu la scène, Ta chercher un ren-
tier nommé Pranon, pour demander par lettre les papiers
de Gilles ; mais Bmsquet ne sait pas écrire, Gassandre est
aveagle, et Franou est manchot. Arlequin senl pourrait les
tirer d'embarras ; pour Vy déterminer, Gassandre s'engage A
oublier ses torts et à le garder chez lui. Arlequin écrit, en
effet, sous la dictée de Gilles, mais Gassandre, défiant,
charge Franou d'examiner la lettre. Bn la lisant, le manchot
découvre qu'Arlequin est un neveu auquel il destine sa for-
tune. Gilles slors se retire et Arlequin épouse celle qu'il
aime.
Plusieurs scènes agréables et de jolis couplets
valurent un petit succès à l'auteur. — Non imprimé.
3 floréal (aa avril) : L'AssBUBLéséLKTOBALBA CrmiaB,
intermède en i acte et en vaudevilles, par Berthevin et
Ghateauvieuz.
Un Français débarque à Gythère pour demsnder, au nom
de ses concitoyens, qu'un habitant de l'tle heureuse soit
envoyé sur terre afin d'y relever les autels de l'Amour, ren-
versés par la richesse. Le peuple de Gythère décide d'élire
ce député. Vénus préside, ayant pour assesseurs les Grâces
et, pour secrétaire, l'adroit Mercure. Après avoir prêté le
serment de fidélité qu'exige la Discorde, les électeurs votent
librement, G'est Gupidon lui-même qu'ils nomment, ce dont
l'ambassadeur se félicite car, dit-il :
Les Français devenus amis
Sauront seuls régler leurs affaires ;
Les gens ci-devant désunis
Bn s'aimant se retrouvent frères.
THBATRK DS LA CITB 133
Des traits malins et ane jolie décoration firent
ipplaudir cette bagpatalle.
6 floréal (25 avril) : La Chassk aux loups, opéra-
comique en I acte et en vaudevilles, par G.-A-B. Se-
"wrin.
Jules ce. Raftilb.
Silvestre PaBDiiiic.
Morrin Dumoiit.
Christophe .... TuncBLiM.
Laarette C^^* Juui Paeisvt.
Silvestre, nereu de Christophe, aime Laarette, fille du
fermier Morrio, mais la jeune personne a da penchant pour
certain M. Jules. A la demande qu'on lui fait, Morrin
répond qa*il laisse sa fille absolument libre de son choix.
Christophe, qui est huissier, envoie son neveu porter une
sentence. Silvestre doit pour cela traverser une forêt où sont
beaucoup d'animaux carnassiers ; on i*en voit bientôt revenir
alFolé, il a été poursuivi par un loup qui l'allait dévorer
quand quelqu'un lui sauva la vie en blessant l'animal.
Morrin promet sa fille à celui qui sera vainqueur du loup
dangereux ; chacun s'arme et part à sa rencontre : c'est
Jules qui l'abat et Morrin tient parole en lui donnant
Laurette.
Bluette intéressante et bien conduite, réussite
méritée.
10 floréal (29 avril) : Mioco bt Filou, oa le Triomphe
de r humanité, pantomime en 2 actes, par Gougibus
aloé, musique de Leblanc.
134 THSATRB DM LA CITÉ
Mioca ce Gmobo» «toè (44M-
Kerlo Babottiad.
Batios DoicnnQUs*
Un grand-prétre . . Batlac (début).
Filoli GBM SiMonm.
Mirza. . « . . . Julu Pamsit.
Gorioli DAsariUud.
La scène se passe à Kerbady, tle de I'Amériii«e. Mioco,
chef d'une caste indienne, ëpoase avec pompe Filoli, fille
da vieux Kerlo. Au milieu de la cérémonie, des Indiens con-
duits par Butios et Mirza viennent annoncer que les Bspa-
l^nols, qui ont déjà porté Thorreur et la consternation dans
rtle, sont revenus pour y mettre tout à feu et è sang. Mioco
décide aussitôt d'aller au secours de ses frères et, malgré
les prières de Filoli, il part avec tous les Indiens valides
en confiant sa femme à Butios. Don Pemand» officier espa-
gnol, surprend la jeune femme avec son protecteur, les fait
charger de fers et les entraîne à bord d'un bâtiment qui
longe les cdtes. Les Indiens, survenant, fbndent sur les
Espagnols qui fuient, et Don Pernand est à son tour fait
prisonnier. Mioco se réserve la joie de flrapper otlui qui a
fait soir malheur lorsqu'il aperçoit, dans le fbnd, Filoli
qu'on précipite dans la mer ; il s'y jette aussitôt et la
sauve. Don Pernand va être percé de flèches, quand un
enfsnt indien demande sa grâce et l'obtient ; on détache
l'Espagnol qui se jette aux genoux de ceux qu'ils a persé-
cutés. Repentant, Don Fernand vivra désormais avec les
habitants de l'tle qui célèbrent, par des danses, cet heureux
dénouement.
Recueil de scènes assez baroques et presque sans
lien ; un demi-succès le récompensa largement.
i5 floréal (4 mai) : La Nooyblue CACOrROim, (m Faites
TBBATmB DE LA CITB
135
donc atuêi lapaix^ impronpttt pacifique en i âcle, mêlé
de vaudevilles, par Armand Cvouffé.
MathurÏD. . .
Claadin . .
Le Père Lajoie .
Un rentier .
Un fournisseur.
Un jacobin . .
Mathurine . .
Une poîsssrde .
ce. TisacEUN.
PasDiaic.
RArFILB.
BaUNBT.
DOHOHT.
Ahm.
Gaumont.
Rabillom {dibtti).
Mathurin, sssis dans une guinguette, y boit à la santé
des traiuqueurs de l'AIfemagne avec un entrain que lui
reproche sa femme. Lajoie, rîolon et chanteur des rues,
survient pour célébrer en couplets les exploits de nos
soldats et la paix signée par Bonaparte. A ses patriotiques
flonflons répondent, de dirers points de la salle, des excla-
mations poussées par un fournisseur, une poissarde, un
rentier et un jacobin. Le garçon du cabaret, Claudin,
s'interpose alors, conseillant aux Français d'oublier leurs
discords et de signer entre eux la paix comme ils l'ont
fait avec les étrangers. On écoute ses avis, et la pièce
finît par une ronde invitant k la concorde tous les bons
citoyens.
A-propos intéressant surtout par les couplets
visant Bonaparte, et dont voici le plus original :
Il est bien pis que c*t* Annibal
Si vanté dans l'histoire,
C'est tout au plus si son cheval
Pouvait suivre sa g'ioîre ;
Vingt villes n*ont pu Tesquiver,
Et s'il entra cheux elles.
Faut qu'la victoir', pour arriver»
L'ait porté sur ses ailes I
136 THÉÂTRE DE LA CITE
i8 floréal (7 mai) : La PoRtr piiuLLBcmB, oa le» Bri-
gandê de la Calabre^ drame en 3 actes, par J.-M. Loai-
sel-Tréogale.
Golisan GG. Valgourt (début).
Fresco Delaportb.
Le Gapitaine des roleurs . TAuriif.
Morg^aa Guibbrt.
Brisemont Domont.
L'Ardent SAiiCT^MAiiTfN.
Gamille G»* Jolib Parisbt.
«
En cherchant sa fiancée Camille, disparue quatre jours
plus tôt d'une mystérieuse façon, l'officier napolitain Golisan
traverse, avec son valet Fresco» une antique forêt de Is
Galabre. Ils y découvrent des bri|;and6 qui bientôt partent
en expédition. Profitant de ce que l'un d'eux, Brisemont.
laisse par mégarde ouverte la porte du souterrain qui sert
à la fois de magasin et d'asile, Golisan et Fresco pénètrent
dans ce repaire. Mais, quand ils en veulent sortir, ils
constatent qu'un triple verrou s'oppose à leur retour à la
lumière : Brisemont, s'apercevant de son oubli, est revenu
fermer la porte. Par bonheur Golisan retrouve, dans ce
triste lieu, Gamille enlevée par les bandits et à qui leur
capitaine a donné quatre jours pour se soumettre à ses
l^alants désirs. L'expédition manquée par un hasard fleurant
la trahison, les bri^çands regagnent leur caverne. Golisao
se cache ; Fresco, moins a^ile, est obligé de s'enrôler comme
cuisinier dans la troupe. Le capitaine bientôt fait compa-
ratire devant lui sa captive. Celle-ci a eu le temps de com-
biner avec Golisan un plan pour l'exécution duquel elle
feint d'être conquise par les façons du capitaine. Joyeux de
ce succès, le ravisseur l'invite à un luxueux souper. Gamille
en profite pour verser dans le gobelet du chef un poison
que lui a donné son amant ; mais le capitaine, qui a sur-
pris le geste, offre son verre à Brisemont que la boisson
foudroie. Edifié par cette preuve, le capitaine lève son sabre
THBATRB OB Ul CITB 137
BUT Camille. GoIîmo sort de m cachette pour défendre la
jeone fille. Ao bruit da combat qui e'enfage, an brigand
nommé Morican accoart, saisit Golisan et reçoit Tordre de
le passer par les armes. Après an brait de fusillade on
rapporte, en effet, le jeune homme présentant tout l'aspect
d'un cadavre. Le capitaine insulte à son ennemi et va saisir
Camille quand Golisan, ressuscitant, s'empare des pistolets
du brigand et lui brûle la carrelle. Morgan surrient et, à
la grande surprise de l'officier» le félicite. Il s'était, avec
l'aTea des magistrats, glissé parmi les brigands pour les
perdre; c'est lui qui a fait avorter leur dernière expédition
et sauvé Colisan. — « Comment nous acquitter d'un tel
serrice? a demande Camille. — « Vous ne me devex rien,
madame, réplique le faux bandit, j'ai fait mon devoir en
vengeant la société ».
En dépît de quelques obscurités ce drame bien
conçu intéressa, fut applaudi du public et loué par
la presse.
29 floréal (18 mai) : Jb ghbrchb moh pteB, comédie en
3 actes, en vers, par Hyacinthe Dorvo.
Bridois CG. GimsT.
Brida n Tibrgblin.
Brivac PiLictsa.
Gadei BauNirr.
Denise O^ Sairt-Lts.
Veuve Arcangèle . . . Caumomt.
A Pontoiée, lien de la scène, vivent Bridois, ancien pro-
cureur, Bridan, maître de poste, et Brivac, perruquier
gascon, qui tous trois ont servi dans la cavalerie sous le
nom de La Valeur et ont remporté maintea victoires
calantes. Bridan, malgré son âge, veut épouser Denise, fille
i3S TVBATIIB DB LA CITÉ
et BriMs ; BriTao^ cooToke U limMurftère iltfwnifàle,
▼«•Te dévote qn, elle» b'« d'jreox qae pour son gaeçoB
Gadki ^'ellc Aomne mm neTmi, nurie qui est enta finaîMe
et qu'elle a redaeîltî dane l'eepotr d'élre as jovr sa franoe.
Par aiallMar panr elle, Cadet eal épris de Deaise, et ri
l'avetue si ffaacàeiBeni qoe U veuTe» outrée» le aiet à la
porte en lai dooaaat des papiers qui, dil^elle, oootieaDeat le
seoret de sa MÎaaaace. Gaéet sait par Bt"» Areaa^àle qve
sa mère est morte, mais soa pire vît saas doute, et, poar
le ea»Dsttr«, le gort^a s'empresse d*ooTrir son doaeier.
ChMe fAehenae» le nom de la mère est incoBipréheasible
et celol da pare» Toilé psr •• pâle, ne laieoe voir qa'aae
BjUsbe, Bri*«. Mais comme ces trois lettrée soat sorrtes
d'one menlîoa iadiquant qœ ce Bri... a servi eous la aooi
de La Valear dans an ré|;iment d'infanterie non désigoé»
Brivac, que tout d'abord Cadet consulte, croit retrouver en
lui an fils né dans quelque garnison et décide d'a^r en bon
père ; mais M*^ Arcangèle, qui tient à son amour, affirme au
jeune homme que Bridois lui donna le jour et qu'en consé-
quence Denise est sa sœur. Cadet» désespéré, fait des
excuses à Bridan qu'il voulait tuer ; dans les explications
qu'il donne, un détail frappe le mettre de poste qui se
déciaro non saao ésMî auteur des jours de son e<-rival .
Voilà Cadet pourvu de trois pères 1 Lequel est autheatique ?
Bridan, pour le savoir, tend un piège à la limonadière qui,
sans le vouloir, révèle les noms de la mère de Cadet.
Amélie Désormaux. Cest bien elle Qu'aima jadis Bridan et
le maître de poste, bonne nature, sacrifie l'amour à son
devoir : Cadet épousera Denise, au grand chagrin de la
limonadière qui maudit tout le monde.
U'aoe trame ingéoieuse, amusante, et d'un excel-
lent style, cet ouvrage fit autant d'honneur au poète
qu'à la scène qui Tavait accueilli.
6 prairial (a5 mai) : Arlbquin fbipibr, ou les CoêtameSy
vaudeville e» i acte, par Derthevîn .
raJUTAB 0B LA CITB 190
GaMMiër« rtmi matmt m Aile GoloMbine au A«limé
Laziarone, jaoobia effréné. Golombine ne peoi souffrir ce
prétendu parce quelle aime Arlequin, à qui Gaïaandre a
défendu l'entrée de sa maison. Au moyen de travestisse-
ments Arlequin parvient à faire reconnaître Lazsarone pour
un brigand. Reprenant sa parole, Gassandre le chasse et
marie Golombine atee Arlequin.
Cette pièce, sans intérêt et mal écrite, tomba soas
les sifflets. — Non imprimée.
25 prairial (i3 joki) : Tnrou, ou le Jardin à la meée^
vaudeville en i acte, par Armand Gouffé.
BttsUcbe GG. Péucusa.
Fortuné fUrriLS.
Dnfonr Ouibat.
Nicolas PaiDéitic.
Marf^erite G^t Gaumomt.
Florise Lacaillb.
Angélique Raullom.
Fortuné, élégant gascon, et Florise, merveilleuse ridicule,
pilotent à Tivoli la citoyenne Angélique venue, à l'insu de
son mari Dnfour^ prendra une glace dans le jardkt en
vogva ; mats Angélique a dit à ses «niants où elle allait, et
Dnfonr vient la rejoindre. Tnus deux observent alers les
originaux que refait Tivoéi ; ce sont d'abord MargnerHs,
hamngi*»^ et Busiaelie, balelwr, qui a'iadignent qu'an lenr
serve daa glaces sans Isa avoir fcil eàanffèrr puis des types
divers pamû leaqvsis Fortuaé et Flariae rsnoontrant les
matms qu'ils servaient jadis cooMia coelisr et soubrette. Le
puUic, en somsM^ est fort méiangé; sur la plainte des
vrais élégaats, «a expulse tes gens à Égares sas pee te s , et
font lait par des couplets célébrant la pain promisa «nfln
aux gens bonnétes.
140 TBBATIIB DB LA GITB
Tableau de mœurs bieo observé et gai, qui réas-
sit.
29 prairial (17 juin) : La Mort de Turbmnb, pièce his-
torique et militaire en 3 actes, par J.-N. Douilly et
J.-G.-A. Guvelier, musique de Navoigiile et Baneuz.
Turenoe GG. TAtimi.
Saiot-Hilaire Ddtal.
Saint-Hilaire HIs . . . . Guibbrt.
Vaubmn Gbitaubb.
Delorge Domiriqùk.
Prancœur DsLAPoaTE.
Sans-Gha^in Rawilb.
Ëagèae LArrm.
Deux soldats BoicHBaBSSB(c{«6iU), Aik.
Deux valets de pieds. . . Batlac, Audiu<b.
Deoz magistrats .... Remaut, Gâtant {débat).
Un officier de Tarmée impé-
riale ^ SAorr-MAariM.
La Mère Michel .... Gm* Lacaillb.
Gabrielle Simohhbt.
La scène se passe près du village de Saspach, sur les
bords du Rhin, le samôdi 17 juillet 1746. Quoique manquant
de Tivres, les soldats de Turenne n'en ont pas moins cod*
fiance en celui qui les a si souvent conduits è la viotoire.
Le général des armées françaises a décidé de contrarier U
retraite de Montécuculli» et il confie aux grensdiers de sod
régiment la gards d'une forêt où l'ennemi semble vouloir
s'établir. Un jeune soldat^ nommé Bngène, y est posé en
avant-garde ; il est dévoué, mais se laisse distraire par m
fiancée Gabrielle qui lui apporte un pain et des fruits qu'il
dévore. A peine la jeune fille est^elle repartie que des Impé-
riaux, cernant Eugène, le menacent de mort s'il avertit ses
THRATIIB DB LA CITÉ 141
camarades. — « A moi, Torenoe, voilà l'eniBeaii I » crie le
jeune brave. 11 est aussi tdl percé de coups, mais la
graod'^rde Ta entendu et accoort. Un combat s'engage, à
l'issue duquel Tnrenne soigne et emporte lui-même Eugène
mourant. Ce trait excite l'enthousiasme des troupes, qui
proclament lear chef père des soldats français et lui offrent
une couronne que Turenne pose sur le front d'Eugène qu'il
fait officier. Montécuculli cherchant à fuir, Turenne le
poursuit pour le forcer à accepter une iencoiitre;mais« au
moment où il prend ses dispositions d'attaque, un boulet
de canon parti des rangs ennemis le frappe en pleine poi-
trine. Il meurt et les Français, que farorise la yictoire, se
prosternent en pleurant derant le corps du héros.
L'histoire est suffisamment respectée dans cet
ouvrage intéressant, bien fait, et qu'un très grand
succès récompensa.
i5 messidor (3 juillet) : TimunnrTU, mpCRBim db l'Ilb
YBTTB, folie, bêtise, farce ou parade, comme on voudra,
eo 3 actes, avec une ouverture, des entr'actes, des
chœurs, des marches, des ballets, des cérémonies, du
tapage, le diable, etc., etc., etc., paroles et musique du
Cousin Jacques (Beffroy de Reigny).
Turlututu GG. Baimar.
Haaaél GuiasuT.
Goulo Raitili.
Kuliaf DuvAL.
Miaim LA»onn.
Le Grand-Prêtre ..... Ddmomt.
Perlumel SAurr-MAaTiH.
Falaour Abu.
Pîpapo GnvAUia.
Pharansor Glausu (<i^6ul).
ii2 THEATRE •£ LA CIT6
Gros^eao Tibacbum.
LoQrdo BâRonsAO.
L'AabaiMMitQr de MadAffascar. Gmmn.
Gabo«8ka €>» Joua PAaisn.
Amélina Bainnx.
Zoé DÉBAAIUIIB.
Mèrt Toto Lacailui.
MafdeloD Gaumoiit.
Oairogoloponpo IV» esaperaar de 111e Verte, Tient de
mourir, et lea grands s'apprétcAt à lui donner pour snccet-
sear ton nevea HaxaAl. qaand ce seigneur donne à tons
.connaissance d*nn papier par Jeqael le monarque défunl
révèle qu'indépendamment de sa fille Gaboaska, fiancée
d'Haaaêl, il a eu un fils dont, pour plaire à sa femme, il a
publié le décès tandis qu'il le confiait mystérieusement aux
soins du meunier Lourde. Ce fils. Agé maintenant de Tingt-
cinq ans et nommé Turlututu, est, suivant iu eonatitntioa,
héritier légal de la couronne et Hazaêl, parfait honnête
homme, s'empresse de renoncer aux droits que lui donnait
la sympathÎA publique pour aller, en grande pompe, cher-
cher aon oottsiA impréTo. TurlutnUi croit d'abord à une
piAÎtAAtcrie ; force lui est de se rendre à l'évidence et de
se laiaaer parfumer, vêtir de richea habits et traîner sor un
char à l'impériale résidence. Turlututu ne sait ni lire ni
écrire, mais il a du cœur et du bon sens. Le peuple applau-
dit donc à sa résolution d'appeler près de lui le meunier
qui l'a élevé, sa nourrice Toto, son camafade Gros- Jean et
la paysanne M agdelon sa fiancée, ainsi qu'aux ehangements
quil fait dans le personnel gouvernemental. Mais voici
qu'un ambassadeur arrive de Madagascar pour oArir au
nouvel empereur la fille même de son sultan. Turintutu,
très ennuyé, interroge le Conseil d'Btat. Les avta qa'il
recueille sont si contradictoires, il lui répugne teHeoieat de
sacrifier Magdelon à une prineesse noire qu'il se résout A
abdiquer. La loi le permet à l'empereur de l'Ile Verte, A
condition qu'il n'ait point d^eofant et que le a«eeeaseur
désigné par Tni agrée à la nation. C'est HaxaAl q«e Twlututa
THBATIIB DE LA CITÉ 143
coiffe pnbliqoeiiMQt de U eeuroaae en décUreni le désir
qo'il « de reprendre •« TÎe obicare. Le peapk aime Hezaèl,
il consent à la substitution proposée, et tont finit par nn
ballet.
En prêtant à Tarlntutu une aventure renouvelée
de celle de Sancho Pança, l'auteur avait eu pour but
de cacher, aoos un voile'de plaisanterie, das vérité»
utiles et une saine morale. Ce dessein ne pouvait
plaire aux représentants des partis extrêmes ; aussi
organisèrent-ils une cabale qui empêcha d'entendre
la majeure partie de la pièce. Les sociétaires de la
Ciêédareot pourtapt le courage d'en doniier, le sur»
lendemain, une seconde représentation. Soit que des
chang-ements heureux eussent été faits, soit que l'on
comprît mieux l'ouvrage, la chute honteuse du pre-
mier soir se changea en succès, et l'auteur put impri*
mer son ceavre en réelairant d'une ingénieuse pré-
face.
19 thermidor (3o juillet) : reprise de Lêê EêpagmmU
dan» la Floride, pantomime eo 3 actes, précédée de lê$
Akanças, prologue mélodramatique en i acte, par
J.-G.-A. Curelîer.
Tacbamiog^o GG. Boigbirbssi.
Tikoé Tautir.
Tamasoas. ...*.. D^val.
Fernando Ghbtaubi.
Don Grusca-Fera .... LArrrra.
ZilOâ CM« SlMONHBT.
Une fille sauvage .... Dbsamiaud.
144 THÉÂTRE DB LA CITB
Tikoé, guerrier sauyage, va éponser Ziloa, fille de Tama-
zoaa, seul sarrÎTant de la race des Incaa, qui loi a fait pro-
mettre de venger ce peuple, décimé par les troupes espa-
gnoles. Au début de la cérémonie, des sauvages s'empareot
du jeune espagnol Fernando qu'ils veulent frappar de mort,
mais Tikoé déclare n*étre pas un assassin et met lui même
Fernando en sûreté. Le mariage s'accomplit quand un bruit
terrible se fait entendre : les Espagnols attaquent les
Akanças. Bientôt le temple est jonché de morts et de mon-
rants. Tamasoas^ rencontrant le grand inquisiteur (>u8ca-
Pera, le désarme et va le tuer quand le moine implore la
vie. Tamazoas lui fait grâce; le perfide religieux tire alors
un poignard de la croix qu'il porte et en frappe par der-
rière le vieil locas. Ziloa, accourue au secours de son père,
est enlevée par Grusca-Fera, et Tikoé, qui veut la reprendre,
est fait prisoonier. Fernando, par reconnaissance, a com-
battu avec les Akanças ; il jure d'arracher les nouveaux
époux des mains de leurs persécuteurs. C'est dans un
clottre qu'il les retrouve. L'inquisiteur offre à Ziloa un
amour que la vertueuse femme repousse avec indignatioo.
Tandis qu'il sort furieux, on relève la sentinelle placée eo
dehors du cachot ; c'est Fernando qui la remplace et qui,
se faisant reconnaître de Ziloa, lui passe un pistolet dont
elle se sert pour mater une geôlière, ce qui lui permet de
fuir avec son libérateur. Cachés dans upe caverne, ils
assistent de là aux apprêts du supplice de Tikoé qu'on va
brûler vif. Par bonheur, les Akanças surviennent à temps
pour mettre en fuite les Espagnols. L'inquisiteur est tué,
son corps jeté dans le feu préparé par lui-même ; les
Akanças resteront libres sous un chef que protègent l'amour
et l'amitié.
Joué pour la première fois le i6 août 1795, Fon-
vrage de Guvelier, intéressant et monté avec luxe,
fut édité à l'occasion de cette heureuse remise.
THBATRB DB LA CITB 145
i4 thermidor (i*' août) : Arlbquim journaliste, comé-
die-vaudeville en I acte, parR'" (Ravrio etDomillierde
Thésigoy).
Arlaqoîo GC. FaiDiaic.
Gilles lUiFiLi.
Gassandre . Dui^oiit.
La vieille Ragon .... . Baimn'.
M»* Pernelle Cm* Lagaillb.
Isabelle Juui Pausst.
Après aroir essayé de diTers états. Arlequin s'est fait
journaliste. Il est épris d'Isabelle, fllle charmante qu'il
rencontre tous les jours avec sa mère aux Tuileries ; cette
jeune personne lui rient demander de l'aider, par une
annonce, à trouver le mari qu'elle désire. Arlequin saisît
l'occasion pour se déclarer ; Isabelle l'ag^rée.en le prévenant
que H"^ Pernelle sa mère, qui est veuve, entend ne l'établir
qu'après avoir trouvé elle-même un second époux. Par bon-
heur pour les amoureux, Gilles, garçon d'Arlequin, a publié
dans le journal de son patron deux demandes émanant
d'une veuve et d'un homme mûr. La veuve n'est autre que
Mn« Pernelle qui d*abord jette son dévolu sur Gilles, mais
se rabat sagement sur Gassandre, son compagnon d'annonce.
Pourvue, elle n'a aucune raison de repousser Arlequin,
aimé et en passe d'être riche ; il devient donc son gendre,
et tout le monde est content.
Bluette sans orig'inalité ; des couplets épigramma-
tiquea la firent néanmoins applaudir.
26 fructidor (12 septembre) : Gonzalvk ksZvlAua, oa
la Datruction des Maareê, pantomime héroïque en
3 actes, poème et musique de Leblanc, combats et évo-
lutions de Gougibus atné.
10
H% TSBATBB J>B LA CITB
Gpazalve de Cffrdpoe . . CSG. G<xrai9U9 alaé.
Âlamar Lactits.
Almanzor» Un geôlier . . BâaomÂU.
Ferdinand GnaTAUsa.
Un écayer de Gonaalve. . Gouomus cadet |<UM)*
OfBoier maure .... SAiiiT-llaBfiif.
Znléma Goit Jitl» Paaii
Inès .•••.... Smomaf.
leabella DésAMiAirD.
Zaléma, fille d'Almanzor, gouverneur maure de Grenade,
«ime Gonsaive de Cordoue, général espagnol, mais elle a le
malheur d'inapirer une vioLeuie pa8BÎ4>n à Tafricain Alamar
et celui-ci, vaincu dai^a un tournoi par Gonaalve qa.e cou-
ronne Zuléma» conçoit contre les deux amants ^œ baime
implacable. Un envoyé d'Espagne vieni» sur ces entielaiies,
sommer Almanzor de rendre Grenade, suivant le traité lait
entre Ferdinand et Isabelle ; sur le refus des Aiavras, la
guerre est déclarée, au désespoir de Zuléma. Désespoir
justifié^ car Alumar appelle Gonzalve à un combat sin-
gulier devant les deux armées. S'écbappanl du palais de
son père, Zuléma vient elle même armer Gonaalve du cime-
terre qui doit la délivrer d'un rival qu'elle abborre. An
cours du duel Almanzor intervient contre Gonaalvc^ maie
Ferdinand frappe d'un coup mortel l.e gouvernieur. Les daps
armées fondent alors l'une sur l'autre» ^i Alamar fiait Gon-
zalve prisonnier. Zuléma, à qui l'on affirme qu'AlmADZor
est tombé sous les coups de son amant, pénètre dans le
cachot de ce dernier pour lui proposer de vider ensemble
une coupe empoisonnée ; Alamar les surprend et veut donner
la mort à Gonzalve, mais Zuléma tire un poignard de son
sein et menace de s'en percer si l'on attente aux jours de
oelui qu'elle aime. Alamar ne sait que faire quand le brait
de la charge retentit : les Espagnols attaquent les Alaures
qu'ils défènt. Les rivaux, qu'un hasard met en présence*
combattent de nouveau sous les yeux des deux partis.
TfljÎATU DE LA CJTB 147
Alamar ç^ite fois perd la vie, et Gonzalve, qui reconquiert
Grenade, est récompensé par son mariage avec Zuléma.
Sujet eonfas, médioGiement traité : demi-succès.
3* jour complémentaire (19 septembre) : Pibarb, ou le
CofipabU ûuiOMn^y drame en 6 actes, par C.-A-.B. Sew-
rin. — Non împrimé.
6 vendémiaire an VI (27 septembre) : Ls ViLLAeiois
Qm CHBiicfn SON VBAU, opéra*comiqae en i acte, en vau-
devilles, par G . -A . -£ . Sewrin .
André GC. FaâDiaic.
Lacas Raffilb.
Sîlvie C^ JuuB PAaissr*
André et Silvie« qaî s'aiment tendremènl, ne désirent que
le mariage, mais Lacas, père de la jeune fille, a d'antres
idées ; il a promis Silvie à son voisin Guillaume, vieillard
gootteaz et riche, et va se rendre à la ville voisine pour y
vendre an veaa dont le prix paiera ces tristes fiançailles.
Informé de la circonstance, André ne trouve rien de mieux
à faire qoe de cacher la béte de manière à ce qu'on ne
puisse la trouver sans lui. Tandis que, du haut d'un arbre,
Lucas essaie de découvrir son veau, André, au pied de
l'arbre, presse SiWie qui échange avec lui des baisers. Ils
conviennent ensuite de fuir le lendemain pour aller se
marier dans on village éloigné du leur. Profitant d'une
tirade oh Aadré énumère tout ce qu'il entrevoit de bonheur
dans l'amonr, Lucas lui crie d'une voix forte :
Homme de bien qui voyez tant de choses
Auriez-vous vu mon veau, dites-le moi?
Les amants confus n'ont qu'à implorer un pardon que
148
THSATRB OB LA CITB
Lucat accorde en apprenant qu*André possède une dot de
mille écas.
Adaptation adroite da conte osé de Lafontaine; on
l'applaudit généralement.
ao vendémiaire (ii octobre) : Lis Troqdbdrs, oa /0s
Deux Nioaiêes, opéra-comique en i acte, par Armand
Qouffé. — Non imprimé.
16 brumaire (6 novembre) : reprise de Le Phénix, on
riie des Vieilles, comédie-féerie en 4 actes, mêlée de
drames, pantomimes, combats et danses, par J.-G.-A.
Guvelier, musique de J. Gauthier, ballet de Blondin.
Zéphirin GG. Tautuc.
Hector Dblaportb.
Garambo Dittal.
Sidone Damas.
Mamolac GHxvAuaa.
GnflST.
F.nt«mes f Dwoinoc..
MAaTUI.
BoKauaisaB.
Ahh.
PkiDAnic.
Gheraliers ^ Fonm-uni.
VoaauN (débtti).
Flkuet.
Un roi d'armes Rikaud.
Un geôlier Bakottsau.
Un bourreau Douoar.
ÎRAmiii.
Rabillor.
GLiiaHT (débui).
Un chevalier Bloiidir (début)»
thbathe ob la citb 149
Nicette \ C^SiHOwn.
( JuL» Pamsbt.
Gaoéfoode Gavmout.
Roselinde DBSAJUfAin>.
La Reine des Amazones. . . Gouloh.
Le Théâtre des JeuDes-Ariistes avait, le 9 novem-
bre 1 796, donné ponr la première fois cette œuvre
originale et bien conduite ; le public de la Cité lui
fit bon accueil et on la réédita à cette occasion.
17 brumaire (7 novembre) : La Fftrm db la faix, opé-
ra comique eu i acte, par
«••
Dufonr, soldat, voudrait épouser Denise, fille de M"» Tho-
mas, dont il est aimé, mais la mère refuse de consentir à
cette union parce que Dufour n'a point de fortune. En vain
la bonne-maman de Denise parle-t-elle pour sa petite-fille et
son amant. M— Thomas ne vent rien entendre. Robert,
municipal, de qui Dnfonr réclame les bons offices auprès
d'elle, ne réussit d'abord pas mieux à la persuader; il offre
enfin cinquante louis pour la dot du jeune homme ; ce
dernier trait a raison de la résistance de M"m Thomas qui,
sans accepter l'argent, consent à unir Dufour à Denise.
A-propos modeste comme son succès. {Non
imprimé,)
3 frimaire (33 novembre) : Lb Mabugb db Jocrissb,
comédie en i acte, ornée de spectacle et d'une scène
d'ombres, précédée d'un prologue en vers, par Gui lie-
main.
452 TBBATRB DB LA CITE
Londres que les phalanges républicaines se dirigent an pas
redoublé.
La donnée de cette pièce est naïve et son style
affligeant, mais un souffle patriotique l'anime, qui
explique le succès qu'elle obtint.
Le lendemain 5 nivôse fut donnée, à la Cité, une
représentation exceptionnelle. Beaulieu qu*on avait
vu, à Torig'ine de ce théâtre, dans des rôles de niais,
reparut ce jour-là dans Mahomet^ tragédie en 5 actes
de Voltaire, et daLun l'Enrôlement supposé. L'acteur,
qui s'était flatté de cueillir un laurier tragique, ne
put jouer que les deux premiers actes de Mahomet ;
des huées générales l'empêchèrent de poursuivre. On
le redemanda, comme dédommagement, après la
petite pièce, mais le coup était porté, et, de par son
échec, Beaulieu dut pendant six années retourner en
province.
21 nivôse (lo janvier 1798) : Lbs Doubles noms, oa
Méprises sar méprises, comédie en 3 actes, par Lesur.
Fable incompréhensible, que le public ne laissa pas
achever. — Non imprimée.
24 nivôse (i3 janvier) : Le Coroonnier de Damas, oa
la Lanterne magique^ pièce curieuse en 3 actes, par
Pigault Lebrun.
Nadir CG. Guibat.
Hercide VAitConiiT.
Morad Dumomt.
Ali SAorr-MAaTiif. '
THBATIIB DB LA CITÉ 153
Aoomal Raivili.
Hastein ...*... Bon
Atalide O* Tmuanr
Pirrha
Hercide, Ait do gooTernear de Tamar« ville circasfieooe,
était amoureux d'une raTÎBMnie fille nommée Atalide, et
allait devenir son épou quand une horde de Tartarea,
pénétrant dans la ville, a enlevé la belle. N'ayant pa
défendre sa maUresse, Harcide veut la reconquérir et suit
à la trace les ravisseurs jusqu'à Damas, où la Gircassienne
est enfermée dans le sérail du bâcha Nadir. Surpris par des
eunuques au moment oh il franchit les murs des jardins,
Hercide doit fuir et troquer ses habits contre des guenilles
sons lesquelles il se présente au cordonnier Morad en lui
offrant cinquante sequins pour apprendre son métier. Il
espère, en restant à Damas, trouver le moyen de revoir et
sauver Atalide. L'occasion bientôt se présente. Morad, qui
est l'artisan le plus vaniteux et le plus bourru de l'empire,
soutient un jour à sa femme Pirrha qu'il serait, comme
Nadir, capable d'assurer la félicité publique. Nadir, qui se
promène incognito avec AH, chef de ses eunuques, entend
la profession de foi de Morad ; il pénètre dans sa boutique
et lui offre un emploi susceptible de le mener aux gran-
deurs. Morad s'empresse d'accepter: Pirrha, créature aca-
riâtre, est engagée pour servir les femmes du sérail ; quant
à Hercide, qui refuse le fonds de cordonnerie dont le vou-
lait doter Nadir, il sera employé dans les jardins dndit
sérail. Des trois personnages, ce n'est pas lui le moins heu-
reux de l'intervention du seigneur. Tandis que Morad se
fait, par ses façons outrecuidantes, reléguer dans les cui-
sines du hacha, Hercide cherche et trouve le moyen de voir
Atalide. Celle-ci a le malheur d'avoir inspiré à Nadir une
passion si vive qu'il veut faire d'elle sa femme légitime ; elle
accueille avec transport son jeune compatriote, mais Pirrha,
qui a des vues sur Hercide, surprend les amants et les
dénonce au hacha. Nadir, furieux, condamne à mort son
rivai. En écoutant cette sentence, Aulide s'évanouit. Pour
m
TttiAtiiB 6b Là ctri
la seeoarir, lé httéhM. déchire le haut de sa tfttil^rfe et Toit,
an col ée l« jèttne fille, an médailloo teptêÈéhULUi an
homme. Cèil le pèfé' d'Atalide, et ce père n'eat taire qae
Nadir qui tfhtfnéotiDa jadis, par ambition, une féteme méri-
tante. La décoayerte qa'il fait modifie, comme on pense,
léi pi<ojet8 du bàeha, qui donné Atdlide à Hefdfde. Quàilt à
Morird qtie N«é?r; en répal^tfti6<l dé l'atAnte ?Eii!i|^éé pai' dés
anbifferneii, avait nottitné cadi âé tfàmâÉ, il se faeuHé à
tant dé difficnltés qve, déclarant les hommes ladiffCies
^éCre gOQyernéa par lui, il retourne philosopher dans son
échoppe, en eofApagnie de Pîrrha, corrigée aussi par les
étén'émènlt.
Des loDg'ueurs et des expressions communes dépa-
raieoi ce sujet intéressant en lui-même ; il excita
coiMéqnemineBtdes bravos enlr^mélés de cris irapro-
batenrs.
5 pluvidse ^^4 janvier) : Le DIner d'uh hIros, trait
historique eu i acte, à spectacle, musique, chants
et danses, par Rouhier-Deschamps et Armand Gouffé.
Le Général en chef .
Le Chef d'étatmajor.
StiietU
Francesco ....
Un soldat français
Un général autrichien
Un officier italien. .
Un domestique. « .
Sophie
Camille .... «
Une Italienne . . .
GG. Tautih.
GuraanT.
DlLAFOmiS.
Lavittb.
Aaii.
lUwAii».
CM* TavoST.
JvLU Pahmr.
lUaiLLOH.
Le cfénéral en chef de l'armée dltalie a aigoé, le matin,
TUBATIIB tE LA CITÉ 155
U pmi± avec rAatriche. Boû é^dié Sôplkle rient le r^^iù-
dre. Bile tremble poar lai, qae meaàcèttt le KaMrd dei
combats et U fureor des partis. L'italien Prancesoo, homme
de oODÉsnice do paierai, est jostemént surpris en coorètsa-
tion secrète avec un moine défuitfé en militaire* et qui lai
offre une somme considérable poar mettre du poison dans
le Terre de son mettre. Francesco refase d'abord, pois
l'intérêt d'une part, la peor des châtiments éternels dont on
le nnenace de l'antre, le font se résoudre au crime. Sophie
cependant a prérenu son époux ; 4tf*nd Francesco lui pré-
sente à boire, Bonaparte le ref^rde fixement et le prie de se
justifier du sonp^n qui pèse sur lui. Francesco éperdu
demande grâce ; le général lui fait compter une année de
ses gages et le congédie ; puis, comme chacun s'empresse
d'admirer le sang-froid et la générosité do héros» ce dernier
boit à la Répobliqoe, à la paix, et offre à ses hôtes un
ballet militaire entremêlé de couplets où l'Angleterre n'est
point épargoée.
Sujet bien choisi, bien traité, justement applaudi.
i8 pluviôse (6 février) : Le DiLuos untvirsbl, ou
Grand relâche au petit théâtre de Cadet Roatêel, vau-
deville en I acte, par Joseph Aude et Leroi de Neufvil-
lette.
Leroux, maftre d'école réputé dans le café-spectacle de
Boniemps comme on grand astronome, désire extraire de la
bourse dès habitués dé cet établi sèenlént une somme assez
ronde. Dans ce but, et de concert avec Bontemps, il anoouoe
qu'une comète va choir eu provoquant sur la terre en neu-
veau déloge. Désolation des sots, et relâche au théâtre en
raison de la catastrophe annoncée. Leroux possède une
srche oh il content à recevoir tous ceux qui pourront bien
pajer. Un vieil avare d'abttrd y retient place ; l'argent qu'il
156 THBATRB DE LA CITÉ
▼erte à Leronx est consacré à la patrie et Ton divalfae
alors la rase employée.
Amas de scènes triviales qu'on accueillit sans
plaisir. — Non imprimé.
%^ pluviôse (il février) : Lbs Deux gbnts fiuiics,
opérm*folie poissard en i acte, par Guillemain.
Reprise, sous un nouveau titre, des Cent écas^
joués d'origine aux Variétés Amusantes le 20 novem»
bre 1783.
4 ventôse (la février) : La LAintes polonaisb, oa le
Coupable par amoar^ pantomime en 3 actes, parCurmer,
musique de Rochefort.
PevaskI GG. GumaaT.
Rogaatzi TAunn.
Pierre Lafrtb.
Praneos ... . . Goooiaos.
Un yieillard B^aoRBAir.
Laurette O»» Joua PAaisar.
Pevaski, seigneur polonais, a rame fénérense et haute ;
son ftls Rofsntzi» an contraire, est l'esclave des pins Tiles
passions. Pevaski secourt la jeune laitière Laurette ; celle-ci
étant jolie. Rogantai» qui accompagne son père, tombe
aussitôt amoureux d'elle. Laurette doit épouser le psyseo
Pierre; sans s'arrêter à ce détail, Rogantai envoie à la
fillette, par son valet Francox, une lettre et des bijooz
qu'elle rejette ârec Indignation. Rogantai, furieux, fait
livrer aux flammes la chaumière de celle qui ini résiste.
TUBATBK DR LA CITÉ 457
Pierre, poar la venger, demaode l'aide des villageois tes
amis, et font promettent de le seconder. Pevaski, dont ils
implorent la justice, blâme éoergiqaement son fils et lui
enjoint de mieux agir; mais, à peine s'est^il retiré, que
Rogantci conronne son œuvre en faisant enlever Laurette.
Prancos n'a qn'à regret servi les projets de son maître»
il donne à la laitière le moyen de s'enfnir. Pierre, qui la
croit encore captive, vient avec ses amis assiéger le
chAtean do ravisseur ; il voit des brigands attaquer son
rival et lai porte généreusement secours, mais, loin d*étre
attendri par ce trait, Rogantzi attire par ruse le paysan
dans la forteresse et l'y retient prisonnier. Pevaski, sur-
venant, se voit lui-même refuser l'entrée du château par
son fils qui déclare que, si dans une heure Laurette ne lui
est rendue, Pierre mourra. Ces mots excitent la colère des
villageois, que Pevaski autorise à châtier le coupable. Ils
pénètrent dans le château par une porte qu'ouvre Prancox
et culbutent la garnison. Dans un duel avec Pierre, Rogantzi
reçoit an coup mortel ; il se repent alors, prie son père de
réparer le mal fait par lui, et expire sous les yeux des
amants qu'un mariage nnira bientôt.
Donnée intéressante, conduite avec adresse, et qui
fut payée de bravos.
2 germinal (33 mars) : Les Amanis réfmis, ballet-
pantomime en I acte, par Blondin (du Théâtre des
Jeu nés- Artistes.
6 germinal (26 mars) : Arlequin bon pére^ comédie
en I acte, par Plorian (du Théâtre Montansier).
Au milieu du même mois, les artistes sociétaires
de la Cité firent relâche pour préparer des modifica-
tions que Saint-Edme annonça ainsi « aux Citoyens
WS TBÉATRB OB LA CITB
Oiembres composaal le Directoire exécutif de la
République Française ».
T^ÉAJB^ D$ LA CITÉ ET DE jLA PANTOMIME
NATIONALE '
^Liberté» Egalité, i6 germinal an VI (5 avril 1798).
Une administration nouvelle est à la tête do théâtre de la
Cité. Varier les plaisirs du public en multipliant ses jouis-
sances, faire succéder à de grands ouvrages d'autres
ouvrages montés avec soin, orner ces pièces de tout l'éclat
dont elles sont susceptibles, enfin nationaliser la pantomime,
tel e^t le but que se sont imposé les nouveaux administra-
teurs et vers lequel ils s'efforceront constamment de mar-
cher en déployant tous les moyens qui sont entre leurs
mains. Quoi qu'en disent quelques Aristarques modernes,
qui peut retracer plus fortement les hauts faits de nos
Braves que ce genre de spectacle dont les peuples libres
ont été idolâtres dans tous les temps et qui a l'avantage
d'instruire sans fatiguer en parlant aux yeux de tous le
langage du cœur; qui peut plus aisément que la Pantomime
peindre avec énergie et rapidité les plus beaux traits de
rhistoire en rappelant en quelque sorte à la vie les héros
qui ne sont plus pour les présenter de nouveau à l'admira-
tion des siècles?... C'est vers ce genre, qui a toujours reçu
des encoiyagements au ^léâtre de la Cité, que les nouveaux
administrateurs veulent plus particulièrement diriger leurs
efforts ; ils seront assez payés de leurs peines si le public
daigne sourire à leurs essais.
Le citoyen Guvelier, intéressé dans l'antrepriae, eat chargé
de la direcdoB de ce genre.
La nouvelle administration ayant besoin de quelques
jours de relâche pour accélérer les travaux d'une grande
pantomime qui sera joaèe dans le courant du mois de
fU>rèal eti^parer un nouveau répertoire, le théâtre n'ou-
vrira que le premier floréal» eauf les jours de décadi.
Ud double 4e l'avis parvioi «« Mimatre de l'Inté-
rieur, avec cette lettre spéciale :
Citoyen Iflnitlre,
La nouvelle administration da Théâtre d$ la Cité êi d$ ta
Pantomime Nationale a i'honnenr de mettre ions ?ot yenz
lea motilii qui rèfleront tes travau. L'administration ose
Yoos prier. Citoyen Ministre» de recevoir l'assurance de son
entier dévonement et de son zèle infati^uable (tic) pour
servir l'esprit public et le conduire aux vrais principes de
républicanisme.
Salut et respect.
Sautt-Ediib.
Et le haut foDctionnaire crut devoir répondre :
J'ai re^n avec plaisir. Citoyen, la communication que
vous m'avez faite le i8 de ce mois, de l'intention où vous
êtes de consacrer votre spectacle à la pantomime .nationale
et de n'y re|>cé8caiter que des ouvrafes rèfMiblieains.
J'applaudis bien sincèrement à cette louable et civique
détermination.
Salut et Fraternité.
Fraicçois (de NauvoiUTBAu).
29 germinal an VI (18 avril).
C'est le 2 floréal (ai avril) que le Théâtre de la
Cité et de la Pantomime neUionale ouvrit avec
f Orpheline^ comédie de Pigault-Lebrun (des Varié-
tés Amusantes), précédée de l'obligatoire prolo-
160 THBATRE DE LÀ CITÉ
2 floréal : La Naissangb db la pamtomuib, scèDe mélo-
dramatique et allégorique mêlée de danses, par
J.-G.-A. Guvelier et J.-B. Hapdé, musique de Navoigille
et Baueux.
Jupiter GG. Tautih.
Hercale Csbtaubr.
Mare Glozbl {eUbtU),
Morphée SAiMT-MAaTUi.
Apollon BoiGHaansB.
Le Silence BAaomAU.
Blio Glaiu Kdébui).
Un compagnon d'Hercule . Buutoii.
Minerve G^m Trught.
L'Amour Adbui {débat),
i Favr {débat).
Les Grâces } Saiht-Lts.
f Juus Parisbt.
Vénas Potbtoi {début).
Janon DÈBéBXAVD.
Melpomène ^ Haikault.
Thalie Toossairt {début).
Terpsichore MotncAssizi ^iMa/).
Eaterpe Goui/>h.
Minerre, qui voit avec regret son culte négligé pour
celui des plaisirs, demande au sommeil l'oubli de sa dou-
leur. L* Amour, qu'accompagnent les GrAces^ surprend la
déesse et imagine de l'enchaîner avec des guirlandes de
fleurs. Les Grâces l'y aident, et dérobent par surcroît la
lance, l'égide et le casque de Minerve. A son réveil, celle-ci
s'indigne qu'on ait osé la braver; elle ne peut châtier
l'Amour, que Vénus protège, mais rien ne défend les
Grâces qu'elle rend muettes jusqu'à ce qu'un rosier, désigné
par elle, ait produit une fleur sans épine. L'Amour console
ses soeurs en disant que leurs larmes, tombant au pied du
rosier, vont donner le jour à une divinité nouvelle qui
THBATIIB DR LA CITB 161
cura le doD de peindre la peosée et de trtdaire les seotî-
mente sanc le teeoart de la parole. A ao signal qu'il fait, le
rosier disparaît, laissant Toir, dans un berceau suspendu
à des branches de myrlhe, une fillette bercée par le Silence :
c*e8l la Pantomime. L'oracle est accompli et les GrAces
recouyrent la ^oix. Invoqués par l'Amour, les dieux des-
cendent alors du ciel pour doter la nouyelle venue.
Minenre, apaisée, lui donne la sagesse, Vénus sa ceinture,
Juaon sa noblesse. Hercule sa force. Mars sa fierté, Jupiter
lui-même l'arme de sa foudre. On la confie ensuite aux
filles de Mémoire ; Terpsichore et Buterpe dirigeront ses
pas en attendant qu'il lui soit permis d'exprimer alternati
rement, par les gestes et par la parole, ses sensations et
ses désirs.
Uo ballet général termiDait cette allégorie dont
ridée ingénieuse était développée avec talent. Cinq
artistes y débutèrent pour combler les vides faits par
le fâcheux départ de Lafitte, de Gougibus et de la
citoyenne Simonnet. Ces recrues et l'appât d'une
très belle mise en scène disposèrent le public à
attendre sans impatience l'effet des patriotiques
promesses faites par les administrateurs et que ne
rappelait en rien leur affiche première.
19 floréal (8 mai) : Les Défaai» sappoiés, comédie
en I acte, en vers, par Sedaine de Sarcy (des Variétés
Amusantes) .
24 floréal (i3 mai) : Verseail, oa VHearease extra»^
oagancey comédie en 3 acies, par Bérard (du même
théâtre) .
2 prairial (21 mai; : Adèle et Paulin 9 comédie en
3 actes, par D^irieu (du Théâtre Montausier).
11
Deax musicient . . . . j
162 TH^TRB DB LA CITifi
7 prairial (96 mai) : L'HteoIm somB, 00 Amour
et Coarage^ pantomime militaire en S actes, par
J.-G.-A. GoTelier et J.-B. Hapdéy masiquè de NaToifplle
et Baneax, ballets de Richard, décoratioDS de Moeach
père et fils.
Franker CC, Dumort.
Armand Glozel.
Fri bourg. Psllbtibr (déimt).
Le Grand-Bailli .... Taut».
Un ^ôlier Gkbvaubr.
Deax gardes I _
^ l BoicnaosB.
Un factionnaire .... Buinoir.
Gatamt.
DAcAoi (dOmiy.
Le Général français . . . Jcrma {d^mij.
Un généra] de brigade . . BànansAu.
Un adjadant^général . . . Taocar (iMtel).
Un aide-de-camp .... BCinu (<U6b/).
Esther G^ Julib PAaisn.
An pied des montagnes qni séparent THelTétie de la
France yivent paisiblement Franker, ancien officier suisse,
et sa fille Esther qni lui prodigue tous ses soins. Le Giaod-
Bailli du lieu trouble leur sécurité en tombant amoureux
d'Esther qu'il poursuit de ses galanteries. Dans le même
temps les Français, ayant déclaré la guerre à quelques
cantons helvétiques, s'avancent vers les frontières. Dans
leurs rangs est Armand, colonel de chasseurs que le hasard
met en présence d'Esther ; il s'éprend d'elle et est payé de
retour Gela décide Franker à repousser les offres du Grand-
Bailli ; ce dernier, furieux, fait enlever Esther, mais Armand
la délivre et la rend à son père qui le prend pour gendre.
Le mariage va se célébrer quand l'armée française se met
en marche. Profitant du départ d'Armand, le Bailli fait
arrêter F^snker qn'Esther refuse de quitter, de sorte qu'on
THÉÂTRE DB LA CITÉ 1f(3
les met loas deux dans ane prison à peine éclcirée. Le
Bailli Ta les y insniter, mais un ^e^lier compatissant intro-
duit Armand rers sa maîtresse. Le Bailli surprend l'entre-
vue et place ses prisonniers sous la surrcillance de deux
gardes armés de pistolets ; ces gardes s'enivrent et Esther,
«'emparant de leurs armes, fait avec son père. Pendant ce
temps Armand, enfermé dans une haute tourelle, lime les
barreaux dé sa prison et s'évade pour tomber dans les bras
de la belle qui Tattend. Des soldats surviennent et repren-
nent le jeune homme, qu'ils vont fusiller avec Franker et le
geôlier sensible lorsqu'Bsther, costumée en soldat suisse, se
jette entre les captifs et leurs bourreaux. Les paysans, que
son courage émeut, se révoltent et délivrent les trois
hommes. Le Grand-Bailli a fui dans une forteresse, on l'y
attaque et Armand force son rival à se battre. Malgré sa
valeur l'amoureux succomberait si Esther ne paraît un coup
qui le menace et ne tuait ensuite le bailli. Le général
français, qui survient, est instruit de ce double exploit, et
présente à Esther une couronne qu'elle accepte pour la
mettre sur la tête d'Armand. L'amour et le courage ayant
triomphé de tous les obstacles, les jeunes gens sont unis à
la grande joie de leurs concitoyens.
Du mouyementy de l'intérêt et de brillants décors
assurèrent le succès de cette histoire érotico-g'uer-
rière.
i5 prairial (3 juin) : Le Déjeuner anglais, ou le Bom-
bardement cTOsiende, folie eu i acte, mêlée de vaudevil-
les, par M.-J. Boullault.
Le Commandant français . . GG. Tautik.
Un officier anglais .... Saiht-Martin.
Un général anglais .... Gbbvalibr.
Sir William Glosbu
164 THBATRB DB LÀ CITÉ
Sir Lowis Valcoort.
Vandergille Faur {débat),
Julien BoicMBW.
M«» YtAdervieaz O»» Haikault.
Louiton JcTUB Parubt.
4.000 Angolais viennent de débarquer à Blakemberf;, avec
missiou de s'emparer de la ville d'Ostende. Ils sont reçus à
merveille par l'antique baronne Vandervieux qui s'évanouit
au seul mot de Révolution, et par son neveu Vander^ille
que les événements ont privé d'an canonicat. En revanche
Lonison, {gouvernante de la baronne, n'a que de U haine
pour les insulaires et une admiration sincère pour les
soldats français. Ces deux sentiments sont partais par
Julien, amoureux de Louison, qu'ils incitent à aller secrè-
tement prévenir la garnison de Brug^es du débarquement
effectué. Cependant, sur les ordres de M»< Vandervieux,
Louison a préparé pour les Anglais an déjeuner où flgore
une excellente omelette au lard. Ils vont se mettre à table
quand on entend battre la générale, et ils se rendent à cet
appel, laissant leur hôtesse déconfite. Sommé de rendre
Ostende, le commandant français déclare qu'il s'ensevelira
plutôt sous les ruines de la ville; on se bat et les insulaires
sont vaincus. -> « Je ne me plaindrais point de ma défaite
si elle pouvait servir à cimenter la paix entre nos deoz
nations », dit un des officiers anglais. Julien, félicité de
son heureuse initiative, épousera Loaison dotée par le
commandant vainqueur; l'amour triomphe avec la Répa-
blique, et l'on constate, dans ce couplet, la déconvenae des
ennemis de la France :
Voos qui voulez de ma patrie
Troubler sans cesse le repos,
Votre haine, votre fiirie
Vous y préparent des tombeaux.
Vous paraissez devant Ostende,
Mais c'est pour vous en retourner,
Qu*avez-voas fait, je le demande ?
Pas même un pauvre déjeuner.
THÉATBB DB LA CITB 165
Cette pièce, que répétaient les Variétés Amusan-
tes de Lazzari quand le feu détruisît ce théAtre^
avait, en raison de son sujet, été recueillie et montée
sans délai par la Cité. Elle a fort peu de consistance ;
des détails gais lui valurent toutefois une demi-
réussite.
17 prairial (5 juin) : EiAmoRB de Rosalba, oa le Con*
/esMÎonnal des Pénitents noirs^ drame en 4 actes, par
Pujos et J. Dabajtua (i).
Schedoni GC. Gloi
ViTaldi Valgoort.
Marinella Pouràm {début).
Spalalro Domout.
Paolo FAua.
Genaro SAnrr-AfAaTOi.
Le Portier du coareol .... BoicasaBaBa.
Un homme masqué .... Buisson.
M"M de Vivaldi C^m Trucht-Daiias .
Eléonore de Rosalba Faur.
Après des dérèglements qui Tout fait mépriser et haTr de
tous» le comte italien de Bruno exerce sa foreur contre
Marinella» son frère. Il tente d'abord de séduire sa femme
n'y pouvant réussir, il assassine les deux époux et s'em-
pare de leurs biens. Marinella, rappelé à la vie par son
valet Genaro, en est réduit pour vivre à se faire pécheur.
II a vainement parcouru l'Italie pour retrouver sa Hlle, dis-
parue au moment de l'assassinat, ou le frère, auteur de
tous ses maux. Le comte de Bruno est entré au couvent du
(1) Ed tète du 1" acte, est ce titre, plas justiflé : Eléonore de
Hoaaiba, ou leê Ruinée de Péluzzi.
466 THÉÂTRE DE LA CITÉ
Saint-Esprit en cachant son passé, et est dcTeno, sons le
nom de Schedoni, confesseur de la marquise de Virsldî,
quand la pièce commence. Le fils de la marquise a conçu
pour Eléonore de Rosalba, jeune beauté dont l'ori^ne est
inconnue, un amour dont sa mère se désole. Pour y mettra
obstacle, elle s'adresse à Schedoni et celui-ci trouve to«t
simple de faire enlever, par son confident Spalatro, Eléonore
qu'il enferme dans les ruines de l'antique palais de Paluzsi.
Le jeune Vivaldi n'est pas homme à se contenter de pleurer
son amante ; il la cherche et finit par rencontrer, près
desdites ruines, Marinella. Les confidences qa'échan^nt les
deux hommes les amènent à comprendre que l'ennemi de l'un
est également celui de l'autre; ils unissent désormais leurs
efforts. Sur le conseil de Vivaldi, Marinella se rend à
Naples pour édifier la marquise et obtenir son concours.
Pendant ce temps, le jeune homme aperçoit au sommet
des ruines Eléonore échappée à ses persécuteurs ; il veut
aller à elle, mais Spalatro la ressaisit et l'entratne dans un
cachot creusé dans les rochers. Pour éviter que la jeune
fille s'évade encore, Schedoni commande à Spalatro de
VégoTger, Le valet, jusque-là docile, se refusant à ce nouveau
crime, le moine va lui-même immoler la pauvrette lorsque
Vivaldi pénètre dans le cachot et frappe le misérable avec
son propre poignard. Un grand bonheur attend Eléonore
sauvée; Marinella reconnaît en elle sa fille depuis dix ans
perdue. Mdb* de Vivaldi, revenue à de bons sentiments,
ouvre ses bras à la jeune éprouvée qu'elle donne à son fils,
et Schedoni expire en maudissant ceux qui l'ont vaincu.
Sujet traité en mauvais style ; il intéressa néan-
moiDS et tint assez lon^^mps laffiche.
4 messidor (22 juin) : Le Mensonge exca^able, corné-
dieen i acte, par Gui llemai a (des Variétés- Amusantes).
4 messidor : Mauvaise tête et bon cœar^ comédie en
3 actes, par Favîères (du même théâtre).
TSiATKB 0B LA CIT6 167
21 messidor (9 juillet) : Ix Détâst dv QÉnéiAi. viiah-
çAis DB L*iLB DB Maltb» fait historiqoe en i acte, par
Joseph Aude.
Bonaparte, après ayoir rendu la liberté à Malte, se dis-
pose à partir. Le vieillard Hémj, ami des Français, brûle
de revoir son fils qai sert dans la flotte. Le général lui
cache pendant deux jonrs l'arrÎTée de ce fils, dans la
crainte qn'il ne snccombe à Texcès de sa joie, pais il le
rend à ses embrassements, et, donnant le signal dn départ,
les emmène tons deax, aax acclamations des habitants qui,
groupés sur les rochers, font des rœux pour le succès de
son entreprise.
L'éloge de Bonaparte^ le rôle intéressant du vieil-
lard Rémj et la beauté des décorations obtinrent
tous les suffrages, mais l'auteur ne fut pas demandé
et sa pièce resta manuscrite.
26 messidor (i4 juillet) : AiiiuA, ou let Deax
Jumeaux espagnols, drame en 5 actesi mêlé de pan-
tomimes, danses, combats et musique, par E.-J.-B.
Delrien.
^"^"•N CC.CL0OL.
Alonzo S
Don Pèdre VALCOuaT.
Pizarre GasvAUsa.
Pascal Tautim.
Antonio Fadbs.
Marcel SAurr-MAana.
Amélia Cm* Taucar-DAïus.
Xléonore tAVMm,
La scène se passe aux environs'de Cadix. Poussé par la
168 TntjLTBB DB LA CSTÉ
cupidité, Pisarre « ftit enfermer dans an elottie l'atoée de
ses sœors et se dispose à infliger le mène sort à la pins
jeune, Amélie, lorsque Don Pèdre, seigneur mexicain, la
demande en mariage. L'humanité, plus que Tamour, a
dicté cette démarche. Pizarre meta son consentement deaz
conditions. La première est que Don Pèdre reconnaîtra
avoir reçu de lui 600.000 livres pour la dot d*Amélia ; la
seconde que les nouveaux époux s'embarqueront immédiate-
ment pour le Mexique, et que Don Pèdre consignera
aoo 000 autres francs qui deviendront la propriété de son
beau-frère si lui ou Amélie reparaît jamais en Espagne. Ces
conventions acceptées, le mariage se célèbre et les époox
s^embarquent. Une tempête brise leur navire ; Don Pèdre
met Amélie dans une chaloupe ; Pizarre, qui surveille tout,
la rejette dans les flots, tandis que son mari sombre avec
le bâtiment. De retour à Cadix, le traître fait constater la
mort de sa sœur et touche les 600.000 francs de sa dot.
Mais bientôt il apprend que Don Pèdre et sa femme, sauvée
à l'insu de l'un de l'autre, vivent, le premier sous le noua
de Gourvallo ches certaine Eléonore qu'il a épousée secrè-
tement, la seconde sous le nom de Christine ches Don Juan,
frère d*Eléonore. Il fait enlever Amélie par son valet
Antonio, chargé de lui ôter la vie, et accuse Don Pèdre de
l'avoir fait assassiner afin de contracter une seconde nnion.
Psr bonheur le valet, qui a maintes fois servi les passions
de son maître, est pris de remords et sauve l'intéressante
jeune femme. Recueillie par Pascal, curé de campagne,
Amélie rencontre chez lui Alonzo, frère cadet de Don Juan,
et devient amoureuse de ce seigneur. Alonzo partage
bientôt ses sentiments et veut la prendre pour femme.
Conduite par Pascal chez Eléonore, Amélie 7 est mise en
présence de Don Pèdre, qui confesse son inconsciente
bigamie. Elle projette alors de s'ensevelir dans un cloître,
mais Pizarre, qui entend se débarrasser à jamais d'elle,
assiège pour la prendre le château d'Eléonore ; on le reçoit
vigoureusement et Alonzo lui ôte la vie. Antonio, par une
révélation imprévue, rend alors le bonheur à tous les sur-
mlâTiiB mm la citA . IW
▼■▼•nui : Pixarre était iK»n propre frère» substitué jadis à
celui d'Amélia qaî n'est entre qae Don Pèdre. Le premier
meriaire du Mexicain, qaî heureusement n*a pas été oon-
sonamé» se trouve donc nnJ. Don Pèdre et BIèonore publie-
ront lear union secrète, et Amélie deriendra la femme
d'AloDso.
Tiré d'an roman de Louvet ajaot pour titre
Emilie de Varmont, oa le Divorce néceuctire^ ce
drame intéressant fournit nne très honorable car-
rière.
a8 messidor (lÔjaillet) : reprise, stsc chao^ments,
de LeM Tentationê^ oa Toa» les diablet^ panlomîme en
3 actes, par Cavelier, créée au même théAtre le 17 décem-
bre lygô. et qui fut, A cette occasion, éditée.
I*' thermidor (19 juillet) : Le$ Deax Figaro, comé-
die en 5 actes, par Richaud-Martelly.
Almaviva CG. Pompbb.
Chérubin Tautin.
Figaro pAunn.
Terrîbio CnTAuen.
Pianos SAurr-MAnTDi.
Pedro GmBST.
Un notaire Dunoht.
Un domestique. BoicHaansa.
La Comtesse C>m Trucht* Damas.
Inès Saint^Lts.
Suzanne TovssAiirr.
Joué au Théâtre du Palais-Royal le a5 octobre
1790» et repris en Tan III sur celui de la Républi-
170 TABATIIB ÙB LA CITE
que, cet ouvrage retroava à la Cité le sacoès q«i
l'avait aocaeilli rae de Richelieu, et fut alors réim-
primé avec les distributions successives.
i5 thermidor (a août) : La Pabc db Moubseàux, oa le
Voyage aérien^ vaudeville en i acte, par J.-B. Hapdé.
Prêt à s'eolever dans ud ballon, Oarnerin est sollicité
d'y prendre, pour compagne de voyage, Adrienne oo Gèles*
tine. Ne sachant à laquelle des deux donner la préférence»
il s'entend ayec le régisseur du parc de Mousseauz pour
connaître le motif qui porte ces dames à désirer Paccom*
pagner. Adrienne, passionnée pour la gloire, ne cherche
dans le voyage aérien qu'une satisfaction de vanité ; Gèles-
tine, au contraire, veut avant tout veiller sur Garnerin
qu'elle aime. L'aéronaute tranche la difficulté en annon-
çant que, selon de sérieuses prévisions, un fort orage est
proche qui mettra en péril la vie des voyageurs. Du coup
Adrienne renonce à sa fantaisie^ tandis que Gélestine ne se
montre que plus résolue au départ. Gette dernière remporte
et le ballon s'enlève avec Garnerin et son amante. Des
contredanses sont alors exécutées, qui durent jusqu'à ce
qu'on annonce le retour de l'audacieux couple.
Vaudeville rappelant une aventure à laquelle
s'était intéressée la population parisienne. Il ne fut
point du goût de tout le monde. — « On regarde
comme une espèce de scandale une pièce donnée an
Théâtre de la Cité sous le titre du Parc de Mous-
seauXt dit une note policière écrite à Tissue de la
représentation. C'est un tissu continuel des plus
fortes flagorneries du citoyen Garnerin qui s*y
trouve qualifié de grand homme. Ce physicien et sa
compagne y figurent sous leurs noms propres et les
thAatib db la cité 1T1
dénominations de Mofiêieur et Madame sont indé-
cemment prodig'uées ». — Six joars plus tard, Toti-
vrage était défendu. — Non imprimé .
aa thermidor (9 août) : Las Ritauz d^bux-icéiibs, comé-
die en I acte, par Pigault-Lebrun.
Dupont ce. Fau».
Derral Glocbl.
PlorvîHe CaiTALin.
Garçon d'aaberfe Buissoa*
M»« Dcryal C»* Faub.
Lise ToostAiirr.
En reconnaissance de ce qu'on lui a sauyé la vie dans
uo combat, D'Hejnel a accordé la main de sa fille» âgée de
dix années, à Derval, qui n*a lui-même que quatorze ans.
Dès le lendemain de son mariage, Derval a quitté sa jeune
femme pour suivre la carrière des armes. Il reyient, dix
ans plus tard, couvert de lauriers, pour connattre l'épouse
dont les tendres épttres lui ont toomé la tête. Non moins
empressée. M"» Derral part à sa rencontre et s'arrête dans
un village, à six lieues de Paris. Gomme elle est devenae
méconnaissable, elle compte se présenter sous le nom de la
générale d'Alleville, afin d'éprouver d'abord le pouvoir de
ses charmes et de son esprit. Derval arrive sous le nom
d'Ericourt^ qui est celui d'une terre que lui a donnée le
maréchal de Saxe, avec le titre de lieutenant-colonel. 11 a
le bras en écharpe, ce qui le rend intéressant. Une entrevue
avec la prétendue générale loi fait trouver adorable la
dame qui, de son côté le déclare charmant. Mais, en plai-
santant avec la suivante Lise, Derval aperçoit une broderie
sur le patron de laquelle sont des vers écrits par sa femme.
Elle a voulu l'éprouver; pour le lui rendre il présente
comme lui-même Florville, son ami. M™« Derval, un moment
172 THEATRE DE Là CITÉ
affligée de Terrear qu'elle croît aroir commise^ décoane à
son Cour la supercherie et se venge en feignant d'accueillir
FlorvîIIe. Elle force ainsi Derval à se faire connaître ; poor
ne pas retarder leur bonheur, ils célèbrent alors la noce
dans Tauberge même.
Doonée sans ▼faisemblance, mais agréablement
traitée : succès.
1 1 fructidor (a8 août) : Montoni, ou le Châieaa dtUdol'
phêf drame en 5 actes, par Alex D. . . . (Alescandre
Ehival).
L'action a pour cadre le château d'Udolphe, situé dans
les Apennins. Le duc Montoni appartient aux premières
familles d'Italie, mais ses passions déréglées, ses projets
ambitieux l'ont ruiné en le faisant uniTersellement mépriser.
Banni par le Sénat, il s'est retiré dans le château apparte-
nant à Lanrentina, comtesse d'Udolphe, qu'il parrient à
épouser. 11 la supprime ensuite pour jouir de tous les biens
qu'elle lui a assurés par une donation ; puis il fait du
château une forteresse inexpugnable et» prenant parti
tantôt pour les Guelfes tantôt pour les Gibelins qui se dis-
putent le pays, il les rançonne à tour de râle. Quand la
pièce commence il a, depuis six mois, enlevé sur une
grande route Eléonore et sa servante Anna.EpHs de la pre-
mière, il l'accable de déclarations et finit par lui dire
qu'elle doit se disposer à devenir sa femme. Mais Vivaldi,
frère d'Eléonore. retrouve les traces de sa sœur. Aidé de
son valet Ludovico qui lui, aime Anna, il décide d'enlever
les deux captives. Par malheur, au moment où tous vont
fuir, une sentinelle donne l'alarme, et Montoni reprend
Bléonore dont Vivaldi partagera désormais le sort : il
mourra si sa soeur ne couronne la flamme du condottiere.
Cependant Orsino, lieutenant de Montoni, a vendu par
jalousie son chef au Sénat. Un seigneur, que cette trahison
THÉATRB DB LÀ CITK 173
îndigae, la révèle à Montooi qai o'en fait rien parmttre.
Elèonore et sa servaale sont enfermées dans un apparte*
aient vacant depuis la mort de la première duchesse et que
hante un fantôme dont s'effraient tous les hôtes du château.
Orsino, qui poursuit son dessein, délivre Vivaldi et pousse
à la révolte ses camarades qu'il finit par entraîner. Mon-
toni, pendant ce temps, s'acharne à la poursuite d'Eléonore
entraînée par un inconnu dans un souterrain du château ;
il rejoint sa proie quand le pseudo- fan tome, qui n'est autre
que Laurentina bien vi?ante, intervient et maudit le cri-
minel, que les révoltés vont saisir lorsqu'il échappe au
châtiment en se frappant lui-même d'un poif nard.
Tiré des My$ière9 dUdolphe^ roman en vog'ue
alorst ce scénario très noir reçut du public un
accueil qui détermina l'auteur à n'écrire plus aucun
drame.
i8 fructidor (4 septembre) : Madame AneoT dams son
BALLON, oa le Voyage <iérien, opéra-comique en i acte,
par Mme Belfort et Joseph Aude.
Voulant augmenter encore la réputation dont elle jouit,
lime An^t a formé le projet de monter dans un ballon
qu'elle fait construire exprès par le physicien Tnflammare.
Arlequin doit accompagner M'ne Angot, mais, an moment
de partir, elle apprend que son compagnon de voyage a
reçu un coup d'épée qui met ses jours en danger. Elle veut
choisir un autre voyageur ; tout le monde refusant, elle
s'adresse à Nicolas, son valet, qui accepte pour conserver
sa place. M<d« Angot, Nicolas et Bijou, petit chien aimé de
sa maîtresse, montent ensemble dans les airs. Des danses
célèbrent cette fête qui est bientôt troublée par la chute du
ballon^ provoquée par Inflammare, sur la demande d'un
chevalier à qui M»* Aogot a refusé sa fille. La pairenne a
174 THEATRE DS LA ÇITK
\% hn» démis, NîcoIm le nec éenté, el l'aTentare finit par
des couplets raillears.
A MPI gaie par ioataoU, cette pièce fut applaudie
sans obtenir rhunneur d'être éditée.
3e jour complémentaire (19 septembre) : Les Ven-
danges de SaresneSy comédie en i acte, par Daocoart
(da Tbéàtre-Prançais).
ao yendémiaire an VII (11 octobre) : La Mort de Caobt
Roo— L, folie on non en i acte, mêlée de TandeTilles,
précédée de la Tabagiey prolo^pie en prose et vaaderil-
les, par M.-J . Boullaolt.
Bontems , . .... GG. BAAOTTBJLn.
Cadet Roussel Beauubo.
Grispio BIatkdu.
Arleqaîo Faur.
Pasquin SAiiiT-MiBmr.
Grignac Domoiit.
Triyelin BoicBaaBssB.
Un médecin Pomtéb.
Beuglant Gaanr.
DorFÎUe GaavAUBa.
Manon Bontems .... Cm* DAsÀUfAm».
La mère Roussel .... HAmAVLT.
Manon Gloutier .... Juuh Pauiset.
Cadet Roussel est malade ; sas élèves s'en désolent dans
la tabagie de Bontems qu'ils ont adoptée comme lieu de
réunion, quand le cafetier leur annonce» pour le soir même,
une pièce nouvelle ayant pour titre La Mort de (kuM
Romiêêl. Tous la veulent voir et assistent avec le public
aux scènes saivaatea. — Le chagria de son divoroe avec
THBATRlt DB LA CITli 175
Ifanon Clootîer et les falifues de Fécole de déclamation
qu'il a fimdée ont miné U aaoté de Cadet* Ronseel. Un
médecin consulté par Ini ordonee nne tisane de Molière
infasée dans nn brin de talent, peu facile remHe. Manon
rinfidèle vient implorer le pardon du malade, mais la mère
Roussel refuse de l'introduire. Excité par la fièyre. Cadet
parait pour débiter des vers incohérents et rédiger un testa-
ment qui recommande son nom à la postérité, puis il
rentre dans la coulisse pour y rendre aussitôt le dernier
soupir. Sa mère se désespère ; Beuglant, auteur tragique,
fait chorus, mais le clerc de notaire Dorville déclare que
ce dénouement l'égaie fort parce qu'il lui donne l'espoir
que le goût va renattre en France.
Parade vulgaire, que Ton joua peu.
36 vendémiaire (17 octobre) : Le Colporteur» comédie
en I acte, en vers, par Beaufort d'Auberval.
Rosalie est déeidé à ne marier son fils à sa nièce que
lorsqu'il sera assuré de la rentfée de ses fonds, placés tons
sur des vaisseaux. II se félicite de cette prudence en appre-
nant que lesdits vaisseaux ont fait naufrage. Par bonheur
survient un colporteur à qui jadis Roselle fit présent d'un
louis. Cette faible somme a si bien fructifié entre les mains
du colporteur qu'il possède actuellement des sommes
immenses. Apprenant l'infortune de Roselle, il se fait
recoonattre et supplie son ancien bienfaiteur d'accepter
cent mille francs. Sur le refus de Roselle, il ajoute cent
mille francs encore et le menace de la justice pour le forcer
à recevoir ce magnifique présent. Après bien des hésita-
tions, Roselle accepte et les deux amants sont unis.
MéDie fond que celui de l'opéra de Jean'Bapiiêtê^
donné quelques moifl auparavant au ThéAtre Fey-
176 THEATRE OB LA CITE
deatt, mais habileté moins grande dans l'agencemeot
et versification souvent vicieuse : au total donc pièce
négpiig'eable. -^ Non imprimée.
i3 brumaire (3 novembre) : FaéDiaiLDBy on le Démom,
familier^ drame en 4 actes, mélè de pantomime, chanta,
danses et évolutions militaires, par J.-G.-A. Cuvelier ei
J.-B. Hapdé, musique de L. Morange.
Olivier GC. Taotim.
Arthar Gumeil.
Blondinet PAua.
Thomu DmoiiT.
Deux écayers .... Boioonisn, Bmson.
Hector Ghbtalibr.
Prieur des moines . . . SAurr-MAAToi.
Gélestin Cp^ Joub PAnisnr.
Gélisne Faue.
AmsFsnthe Ponvor.
Frèdégilde Tavonr-OAMAS.
Deux paysannes, Deoxreli- ( Haoiaolt.
içieases \ DasAuiAim.
Frédégilde, princesse soareraine de Saxe, s'est emparée
par sortilège du coBur d'OJivier, chevalier français. Elle le
retient dans son château par l'attrait des plaisirs et des
fêtes ; malgré tout, Olivier regrette la jeune Céliane, beauté
touchante et pure dont il était précédemment épris. Un
page, nommé Gélestin, se fait un deroir de rappeler aa
Français cette exquise créature ; ses paroles raniment dans
le cœur de son mattre un feu qui n'était qu'assoupi et,
quand il apprend que Géiiane lui a gardé sa foi, il se
décide à fuir Frédégilde pour épouser sa rivale. Gélestin
a tout préparé pour la cérémonie qui doit se célébrer
nuitamment dans la chapelle d'un clottre ; mais Frédégilde
THftATRB hm LA CITÉ 177
dèconrre le projet formé par les denz homimes et décide de
troubler la cérémonie. Aa moment où le prieur va dire les
paroles sacrées, le tonnerre gronde. Ta a tel s*abfme et une
yoix forte déclare qoe les amants ne peuvent être unis
parce qu'ils sont tous deux parjures. Le doute ainsi se
glisse dans l'esprit d'Olivier à qui Frédégilde, toujours
trompeuse, montre bientôt Géliane recevant avec ten-
dresse un chevalier inconnu. Fou de jalousie, il frappe
Géliane de son épée et apprend alors que l'homme bien
accueilli était son frère Arthur, momentanément proscrit
par Gharlemagne. Ce frère, Frédégilde le met sur le chemin
d'Olivier ; un duel s'ensuit, au cours duquel le Français
désarme Arthur. Frédégilde donne à ce dernier l'apparence
d'un cadavre et fait accuser Olivier d'avoir assassiné son
adversaire. On arrête le Français, que Célestin vient con-
soler dans sa prison en lui apprenant que Géliane n'est pas
morte et l'aime toujours ; il le fait ensuite évader et prend
sa place pour recevoir Frédégilde qui, le croyant victime
d'Olivier, lui propose comme vengeance de faire boire à
son ancien maître un philtre amoureux composé par elle.
G'est à la princesse elle-même que Célestin administre le
breuvage qui est un poison terrible. Mortellement atteinte,
Frédégilde a de plus le chagrin de voir son château assiégé
par les troupes de Charlemagne, que dirige Olivier. Arthur,
qui défend la princesse, abandonne son parti quand Olivier
lui apprend que Charlemagne l'a reçu en grâce. Frédégilde
pourtant ne veut point disparaître sans avoir perdu sa
rivale. Sous les yeux d'Olivier, paralysé par une dernière
conjuration, elle lève un poignard sur Céliane lorsqu'un
génie ailé descend du ciel pour la désarmer. Ce génie n'est
autre que l'ex-page Célestin qui, sur l'ordre de Dieu, a con-
duit dans le sentier de la vertu son maître dont les jours
désormais couleront paisiblement entre l'amour, la gloire
et l'amitié.
Cette féerie moyenâgpeuse était montée avec assez
12
178 THEATRE DK LA CITÉ
de lujte pour qu'on passât sur la pauvreté de son
style ; uu succès réel la récompensa.
24 l>rumaire (i4 novembre) : Les Roses fnÈiouta,
comédie en 3 actes, par A.-J. Dumaniant.
SùovilU GC. Clmbl.
Darmincourt .... Taoi».
Gervais FoifPBB.
P«iil FAm.
Dubois IfATBcm.
CM de LongueTal . . O^ TaDcar-OuLHAa.
Lisette Touisauct.
Daraiinc^mrt, fripoa raÎDé, s'est intfodait ches le baur-
geoîs Saioville poor i'eaploiter. Sainvtlle, homne baoaête»
généreox et seasible, est épris de la citoyenne de Loii|^eTal
sans oser le loi dire. Dsrmineoiirt entreprend de supplanter
son naïf ami auprès de la veave qo*il croit riche al d'en-
lever à ce dernier nne part de sa fortane. Il est parvena à
se faire prêter 5o.ooo francs par SaînTiile et à plâtre à la
dame quand deaz valets adroits entreprennent de con-
trarier ses projets. L'an, Paul, est an service de Sainville,
l'autre, Gervais, a vu naître la citoyenne de Longueval ;
tous deux jugent Darmincourt à sa râleur yéri table et
essaient de le faire connaître, mais Sainville erie à la
calomnie, et la veure congédie Gervais dont les eonseils
l'obsèdent. C'est la rnse que les serriteurs décident alors
d'employer. Paul connaît la suivante Lisette, fine mouche
qui tout à point vient le roir ; elle est sans place, et Pael,
qu'elle espère épouser, la décide aisément à figurer dans
le complot. SainWlIe attend de Pondichéry certaine cousine
veuve et très fortunée ; Lisette fera ce personnage avec
l'ialantion de séduire Darmincourt. Elle y réunit, car le
fripon, qui yise surtout à la fortune, abandonne M"« de
tmAatib db la cffib f79
LongvevaU ^a'en lui dit élr« gênée, poar l'Indieftoe riehit-
sime. S«iiiTille, qui s'est enfin dèderé, est par suite agréé
de celle qu'il aime. Quant à Danninconrt, que l'iogénieux
Paul a amené à restituer les So.ooo francs empruntés, il
apprend trop tard que la prétendue veure exotique est une
soubrette française, et il disparaît, l'oreille basse. — « Le
métier d'intrigant, dit comme conclusion Paul félicité, ne
paraît si difficile qoe parce que les hommes probes ne
▼entent pas se donner la peine de descendre à la ruse ».
Oa reconnaît, dans le$ Ruse^déJouéeSf l'ordinaire
luibileté de Dumaniant pour les pièces d'intrigue.
Celle-ci, que le Théâtre-Français avait eru devoir
refuser, obtint à la Cité un accueil qui dédommag'ea
l'auteur de l'injustice commise par ses anciens
amis.
1 1 frimaire (i«r décembre) : La RisuRRSCTiON deCadct
Roussel, parade en i acte» par Joseph Aude.
La nouvelle du décès de Cadet a'étaat répandue, Blanchet
•naouraax de Manon, femna do défunt, forme le projet de
séduire la nouvelle Tenve. Cadet, préTenu, se cacbe dans
une armoire, et, à certain nsaaeat, apparaît à Blamcbet,
enveloppé d'un drap. Le séducteur pétrifié tombe à demi-
mort dana les bras de oeux que ses cris ont attirés et qui
remportent.
Tel était, avec le rôle d'un poète à qui Cadet indi-
quait un sujet de tragédie, le fond de cette bluette
sans aucun couplet et qui grâce aux C^ Faur,
Majeur, Glosel, Tautin, Pompée, ainsi qu'auK
€?■" Toussaint «t Trtnïhy-Damas fit pendant qaelques
180 THiATRE DR LA CITÉ
soirs rire aux éclats la partie peu etig^oie du
public. — Non imprimée.
24 frimaire (i4 décembre) : Le Père supposé, oa les
Epoax dès le berceaUy comédie en 3 actes^.eo vers, par
E.-J.-B. Delrieu.
La pièce se joue aoz ecvirons de Boston. PeDdsnt la gaerre
d'Amérique, deux compapioos d'armes, l'un Français, l'aatre
Américain, ont fiancé leurs enfants, Julio Agé de six ans,
et Julie qui n'a que deux années. Cette dernière disparaît
d'une façon myslériense et Julio fait serment de la retroa^er,
de n'avoir en tout cas jamais d'antre épouse. Julie a été
recueillie par l'officier Beaofort qui l'a élevée sous le nom
de Lucîle, en la faisant passer pour sa propre fille. Ifaim il
n'a que trente-six ans tandis que Lucile en a dix-huit» et
il devient amoureux d'elle. Cest à Julio qu'il fait confidence
du dessein qu'il a de l'épouser, à Julio qui, épris de Lucile,
s'est introduit chez Beaufort comme secrétaire et dit s'ap.
peler Harley. Lucile, qui partage l'amour de Julio, est
désolée du projet de Beaufort ; par bonheur, A divers
indices, le jeune homme soupçonne dans Lucile la Jalîe
qu'il cherche ; un médaillon conservé par elle et qui jK^rte
leurs noms unis confirme cet espoir. Beaufort, édifié, s'in-
cline devant les droits de Jnlio et l'unit à Lucile, en priant
les deux époux de ne le point quitter.
Sujet peu vraisemblable, traité en vers simple^
ment corrects. L'ouvragée, repris au TbéAtre Louvois
le 4 ventâse an X, ne fut imprimé qu'à cette date.
29 frimaire (19 décembre) : reprise de La Fiile Aos-
s€u%l, pantomime en 3 actes, par J -G.-A. Cavalier, créée
le 19 mars 1796, et remise à la scène avec des change*
THÉATRB DB LA CITi i8l
ments motivés par la présence de la troape équestre
du citoyen Pranconi, engagée poar un temps an Théâ-
tre de la Cité.
19 nivôse (8 janvier 1799) : LbTombbai; db Tuiibiiiib,
<m V Armée du Bhin à Stupach^ fait historique en
I acte (par J.-N. Bouillj et J.-G.-A. Cavelier).
Fnncœur GG. Fauk.
Albert Biaulibit.
Hermann Glool.
Général français . . . PoMpéx.
Aide-de<amp .... BoiCHEasMi.
Emma Gm* Juus Parisr.
Stenny Faur.
Après avoir fçardé longtemps le tombeau de Turenne,
Francœar» vieux inililaire, a eu le chagrin de voir délruire
ce monument par des mains sacrilèges. Deux filles, Bmma
et Stenny, le consolent ; mais la première a pour fiancé
Hermann, jeane homme parti pour Tarmée et dont depuis
six mois on n'a point de nouvelles, et la seconde, aimée du
meunier Albert, apprend de celni-^'i que les Autrichiens
ont détruit le moulin qui constituait toute sa fortune. Plus
de mariage possible l Francour déplore cette succession de
malheurs lorsqn'Hermann reparaît tout à coup; il a été
blessé dans un combat sans que sa bonne humeur en ait
souffert et il se fait fort d'arranger les choses. Tandis qu'il
s'y emploie, un général de l'armée du Rhin frappe à la
porte de la cabane qu'habite Francceur. Il lui annonce
deux excellentes nouvelles : les compagnons d'armes d'Her*
manu ont abandonné trois jours de leur paye pour consti-
tuer une dot an blessé^ et les Français triomphants ont
réédifié la glorieuse tombe détruite par Tignorance. Fran-
cœur, mis à même d'établir ses deux filles, veillera jusqu'à
son dernier jour sur le monument dans lequel il dépose le
IS2 TBÉATBB PB LA CITÉ
bovlti teini du wn^ dt ToreDB«, et que l'année franfaiu
ioangare au brait da canon.
Acte émouvant en sa simplicité ; les patriotes lui
firent avec raison un succès.
Sous le nom de KeiYMas, l'administration de la
Cité institua vers ce temps des soirées amusantes
qu'on inaugura, le 3o nivdse ou 19 janvier, par un
prolog'ue en vers que nul ne raconta. Elles avaient
lieu sous le vestibule du théâtre et comprenaient des
jeux variés qui n'attirèrent, $iu vrai, qu'un public
peu recommandable.
4 pluviôse (a3 janvier) : Les laLAMDAis-Ums, drame
historique en a actes, par J.-N. Bouilly.
Williams et Edouard ont été arrêtés comme premiers
partisans de l'affranchissement de l'Irlande et enfermés
dans les prisons de Kildare aTSc des gens de leur opinion.
James, fils de Williams, rassemble un grand nombre
d'opprimés et se met à lenr tête pour délivrer son père.
La jeune Glarice, qui aime Edouard, suit Jamea pour
sauver son amant ou partager son sort. Ils attaquent Kildare,
en chassent les Anglais, et pénètrent dans la prison au
moment oh le commandant allait se délhire de ses prison-
niers. #n le tue lui-même ; James reirouve son père,
Glarioe un amant, et les Irlandais-Unis leur indépen*
danca.
Du charme dans les détails, de la conduite dans
les scènes, de l'énergie dans le style caractérisaient
cet ouvrage qui fut bien accueilli mais ne trouva
point d'éditeur.
L0 7 plavièM (a6 jaavMr), Im a«toritte Snai fer-
mer I« thMtr», eospable de n^aiFoir point affectHé lei
travaux ordonnés par elles. Rappelés ainsi à Tordre,
les administrateurs s'exécutèrent et les spectacles
reprirent leur cours.
i3 pluviôse (ler février) : remise de Le DamoUttl et
la Bergerette, pantomime en 3 actes, par J.-G.-A. Gare-
lier, jouée d'origine à la Cité le 3o janyier 1795. Des
modifications avaient été apportées à cet ouvrage,
que terminait un ballet auquel prirent part les chevaua
de Franconi, dressés à. danser menuets et gavottes.
i*' ventôse (ig février) : Gilles tout seul, vaudeville
en I acte, par Bizet et Simonot.
Gillas Cen Faur.
Sa même temps qu'Arlequin, Gilles est épris de Blanche,
ftUe de M. Cassaadrt. Biea que son rival ait une réputa-
iioa d'esprit, il eatrepread de le duper en pariaot cloquante
écus qu'il oe restera pas vingt-quatre heures saos sortir de
«kee lui. Pour oublier la chagrin de ne pas voir sa mal-
ireaee, Arlequia ee boupre de pAlisseriss que Gilles, d'un
salon ▼oUio, lui passe par calcul. Les pétisaeries sortent de
eJMS Cassandre, à qui Gilles peut ainsi faire coooaltre son
•aiear. Eeureua d« cetle démarche, il escompte le succès
da sa gafeure et répète, depais la demande jusqu'au repas
4e aoees* les épisodes de sou futur mariage. Dans la cha-
laur de aeUe imitation, il déchire les 5.<oo francs eu billets
de eaisse qui eempoaaient sa Ibrinne. Poar comble, ajaat
anbaiitué une échelle de corde au macaroni contenu dans
tto graad pâté qu'il passe à Arlequin, il a le chagrin de
voir celui-'ci escalader un mur pour tomber au pied de
184 TOiATBB DB LA CITi
Blanche qai raecoeille très clialenrettMmeBt.RQiBé,Taitte«,
Gilles alors songe an saicide et rédige Ini-nésDe son billet
d'enterrement ; mais sa porte s'ouvre et, se rarisani, il
chante an public des couplets qai le prient d'aider à sa
résurrection.
Des saillies gaies et le jea de l'acteur firent rëas-
sir ce monologue imité de divers autres.
10 germinal (3o mars) : La Castbl du lac, oa let
AmtxnU piémantaiêy pantomime en 3 actes, par
J.-G.-A. Cttvelier et Curmer, musique de Rochefort.
Carlo et Javotta, montagnards du Piémont, parcourent
les campagnes en dansant ou chantant pour gagner leur
vie. Le hasard les met en présence de Roberlo, seigneur
ennemi d'Aurellî, autre seigneur dont il rient de mettre les
vassaux à contribution. Roberto s'éprend de Javotta, qui, le
fuyant, rencontre Aurelli qu'elle tente au point qu'il la fait
enlever et conduire dans son château. Roberto bientôt Vj
attaque. Pendant le combat qui s'engage, Carlo pénètre
près de Jarotta ; tous deux vont fuir lorsqu'Aurelli, vain-
queur, reparaît et enferme les amants dans deux cachots
distincts. Javotta, qui vient de refuser encore les richesses
offertes par Anrelli, voit soudain Carlo descendre près
d'elle par la cheminée. Ils bernent leurs gardiens et
s'évadent, pour tomber cette fois entre les mains de
Roberto, vainqueur à son tour d'Aurelli. Carlo peut s'échap-
per et s'enrôle dans la troupe de Roberto pour trouver
l'occasion de sauver son amie. Anrelli, condamné par son
rival, va subir un cruel supplice, mais un convoi passant
au haut de la montagne voisine excite la cupidité de
Roberto qui suspend l'exécution pour marcher au butin.
Profitant de l'incident, Carlo, qui a rallié les partisans
d'Aurelli, délivre ce dernier. Roberto, revenant avec sa
prise, tombe sous les coups de son ennemi. Javotta est
THÉATIIB DB LA CITi 185
rcDdne à Carlo par Anrelli, foéri de aoD caprice, et les
amants devienoeot éponz.
Situations accumulées, dont quelques-unes inté-
ressantes et neuves, décorations d^un |prand effet,
musique soignée : demi-réussite. — Non imprimé.
19 germinal (8 avril) : L'BifSBiemi, oa U Jeane mili-
taire, comédie en 3 actes, librement traduite de la pièce
allemande de Kotzebue, par L. Bursay.
La scène se passe dans les Etats d'un prince d'Allemagne.
A la Teille d'épouser la jeane Caroline, le baron de Harwitz
Ta sédnite pnis abandonnée, et est parti pour la France en
donnant à son frère l'ordre de vendre tous ses biens. Le
frère obéit, mais f^arde pour lui le produit de la vente.
Ruiné, le baron prend du service et est parvenu au grade
de capitaine quand son général, à qui il a trois fois sauvé
la vie, meurt en lui léguant une fortune. Redevenu riche,
Harwitz est ezploilé par de fauz indigents, ce qui le porte
à affecter Tinsensibilité et à ne satisfaire qu'en secret son
penchant charitable. Tous ses soins tendent à préserver sa
fille Sophie du sort subi jadis par la malheureuse Caroline.
Il pense pour elle à Bierville, enseigne qui est son loca*
taire, mais ce jeune homme a des façons de vivre qui
l'inquiètent d'autant plus qu'on le sait endetté pour une
femme. Toutefois, le baron passant outre, offre Sophie à
Merville ; mais, après l'avoir acceptée, renseigne se ravise,
car il veut consacrer son ezistence à sa mère. Cette mère,
Harwitz veut la connaître et il retrouve en elle la Caroline
dont il pleure la perte depuis vtngt-deuz années. Mais, s'il
est le père de Merville, celui-ci ne saurait épouser Sophie ?
Si, parce que la jeune fllle est une enfant adoptée par
charité. Ainsi tous les personnages pourront ensemble être
heureuz.
t86 TUATRE OB LA CRS
RoBMliaaque aTéotaro, biao eonduite, qui obtîftt
UD saccès de larmes.
Le3o yerminal (19 aTril), Lenoir, qaelaa aitisteS'
associés payaient sans doute irrégulièrement, voulut
leur interdire l'entrée de son théâtre. Ses locataires,
invoquant le bail fait pour sept années, en appelè-
rent aux tribunaux qui les maintinrent par arrêt.
i3 prairial (i*' juta) ' GàDST La Gmqbollb, oa Im
Deux Fréreê de lait, comédie-parade en 2 actes, par
DoiBset.
Cadet La Giofi^oIIe aime Jacquinette, ouvrière chez la
citoyenne Ourlet, lingère. Le fiU de celle-ci est le rival de
Cadet et lui propose un rendez-vous. Cadet y consent, mais
Jacquinette méfiante le retient et bientôt elle lui apprend
qu'Ourlet vient d'être arrêté pour ses fredaines.
Si Ton ajoute à cette maigre donnée un amoureux
à qui sa mattresse rend tout ce qu'il a perdu au jeu,
et les contes faits par La Gingeolle sur ses sottises
passées, on aura toute la pièce que le public écoata
par égard pour Mairet, qui débutait dans le rôle
principal, mais non sans faire eotendre plus d'un
murmure. — Non imprimée.
18 prairal (6 juin) : L'Empire de la pous, ou la Mort
et r Apothéose de Don Qaicholle, pantomime bouffonne
en 3 acles, par J.-G.-A. Cuvelier, musique de Navoi-
^ille et Baneux, ballets de Gaston.
THBATRB 9B Va GITB 187
Après anc partie d'éoliecs jouée ayeo le caré de eoo
yîlUge, Don Quichotte prend dane sa bibliothèque un livre
d*âyentareB. Cette lecture enflamme son imagination; il ae
bat avec une statue de chevalier nichée derrière son lit et,
brisé de fatigue, s'endort. La Folie, descendant du ciel,
l'environne de songes qui achèvent de troubler ses esprits.
Quand il rouvre les yeux, c'est pour exprimer à Sancho,
aon valet, le désir de se faire chevalier errant. Il s'arme
avec un trophée qui sort k point de terre et, malgré les
supplications de ses proches, part pour chercher la gloire,
ea codipagaie de flancha» élevé bon gré mal gré an rang
d'écayer. Alors se déroaleat les épisodes principaux da
nonaa de Cervantes : U rencontre d'aae fille d'aoberge que
Doo Qtticliotta traaaforase en Dnlciaée» l'assaut daoaé par
]«i à an noolin à vent, le vol de l'Anon de Saaclio par des
brigands, la rencontre dn Dac et de la Duchesse aveo nos
aventariers. les mystifications que par suite ces derniers
subissent» un duel enfin entre le chevalier et le perséca-
teur d'une soi-disant princesse, duel à l'issue duquel Don
Quichotte vainca doit, par arrêt du destin, renoncer à la
carrière des armes. Navré, le chevalier reprend sa route et
tombe bientôt mourant, au pied d'une fontaine rustique.
Aux cris que pousse Sancho, la Folie apparaît de nouveau,
ranime le chevalier et le transporte dans un char jusqu'au
village où tous le revoient avec plaisir.
Brillant spectacle, accueilli longtemps par des
rires et de sincères bravos.
Le a3 prairial (i i juin) la troupe de TOdéon brûlé
le i8 mars précédent» et qui avait trouvé asile dans
la salle Louvois, puis au Théâtre du Marais et à
rOpéra-Comique de ta rue Favart prit, après arran-
gement avec les administrateurs, possession du
Théâtre de la Cité pour y représenter les jours
impairs. Les autres jours restaient aux comédiens-
188 THÉÂTRE DB LA CITÉ
sociétaires» dont cette circonstance servit les inté-
rêts en même temps qu'elle aiguillonnait leur
zèle.
3o prairial (i8 juin) : Atmar et Asalais» oa le
Château de SertUtc, drame en 3 actes, par Mellinet.
Aymar, jeane et yaillaot cheralier, aime Asalala, fille dm
sire Oodros. Egaré le soir dans uoe forêt, il rencontre nn
pèlerin qui lui propose rhospitalité pour la nuit. Ce
pèlerin est an ëenyer déguisé qai conduit Aymar au
château du sire de Serdac, son plus cruel ennemi. On Vj
re^it avec une feinte bonté. La chambre rouge, destinée
au meurtre, est celle où il doit reposer. Une femme qui
parait s'intéresser A lui, et A qui les hêtes du chAtean ont
coupé la langue pour préserver leurs secrets, rinstroit, par
des signes, du sort qui le menace, et l'arme d'un poignard
dont il perce le cceur de l'écuyer venu pour Tassassiner.
Les cris d'une jeune femme frappent au même instant son
oreille ; il yole A sa défense, rencontre le sire de Serdac
qu'il punit, et sauve l'infortunée qui n'est autre qu'Azalals.
Oudros qui, A la tête de ses troupes, accoarait venger sa
fille, lui témoigne sa reconnaissance; la main d'Axalafs
récompensera le courage et l'amour du chevalier.
Pièce intéressante et rapidement menée, elle
n'obtint pourtant qu'un succès contesté. — Non
imprimée .
8 messidor (a6 jain) : Le Grime de Rastadt, fait histo-
rique en I acte, en vers, par Etienne Gosse. — Non
imprimé et sans compte-rendu .
THBATRE DR LA CITÉ 189
20 meMÎdor (8 j aillai) : Feroinaxo XV, ou le$ Baron»
allemandti opéra-vaudeville en i acte, par Georges
Duval et J. Dabaytua.
Plus que septuagéoaire, Ferdinand XV, baron de Fels-
heîm, songe au mariage. Brandu, son confident, lai propose
pour compagne Caroline, jeune personne de seize ans que
■on père, le seigneur Edelberg, fiance malgré elle. Alais
CreiU, servante de Caroline, parvient à plaire à Brandis
qu'elle incite à rompre l'union projetée. Irrité de l'aifront
qu'on lui fait, Edelberg veut venger en champ*c]o8 sa race
oniragée. Ferdinand XV accepte Je défi, combat à la lance
et vaine son adversaire. A la prière de Caroline, il lui par*
donne et Brandis, pour tout accommoder, révèle qu'une
inclination secrète a porté la jeune fille à refuser Ferdi-
nand. Comme ce nouveau gendre est d'une antique noblesse,
Edelberg l'accepte, tandis que Ferdinand épouse une vieille
amie et que Brandis lai-même prend Greita pour femme.
De la gatié et des couplets heureux distinguaient
cet ouvrage bien joué par Dûment, Genest, Mairet et
Julie Parîset. On convint toutefois que les auteurs
eussent pu tirer meilleur parti du Baron de Fels^
heinif roman de Pigault-Lebrun, qui avait fourni
leur sujet. — IVon imprimé.
6 thermidor (a4 juillet) : Deux piais pour dm, ou le
Mariage aax fnoalideê, comédie en i acte, mêlée de
vaudevilles, par J.-B. Hapdé.
Volsanges • • CG. TAunif.
La Bombe Gbiost.
Dorival Vausouat.
Michaad • Dumout.
192 THEATRE DE LA CITE
ne se liyrer désormais qu'aux joies d'un amour par et
durable.
Tableau mouvant des mœurs parisienoes» cette
pièce, sifflée par quelques spectateurs, plut au plus
grand nombre par d'amusants détails. — Non
imprimée.
8 Tendémîaire (3o septembre) : Lis Deux Votaobubs,
pa A beau mentir qui vient de loin^ comédie en 3 actes,
en vers, par Armand Charlemagne.
Mb« Doucet, propriétaire d'nn domaine à Gharenton» Tient
renouveler le bail de ses terres dont son propre frère est le
fermier. Ce frère a recueilli chez lui la jeune Cécile, sa
nièce, orpheline de père et de mère. M»* Doucet. qui est
veuve et fort riche, est sur le point de convoler avec un
enrichi nommé Dufour, qui n'aime que ses biens. Sur ces
entrefaites, le fermier fait part à sa sœur de l'arrivée pro-
chaine d'Auguste, son fils, revenu d'un long voyage.
M>** Doucet, prévenue contre ce jeune homme, lance à son
adresse les sarcasmes les plus injurieux lorsqu'on annonce
qu'un èarrosse très élégant vient d'arrêter à la porte de la
ferme et qu'il en est descendu deux jeunes gens. A cette
nouvelle, M"m Doucet se hAte d'aller faire toilette pour
recevoir dignement les nouveaux venus. Ce sont Auguste et
Beau val, son ami, qui ont rencontré un carrosse vide sur
leur route et ont décidé le cocher à les conduire moyen-
nant récompense. Beauval conçoit le projet de se donner
pour le maître de la voiture, et conséquemment pour un
homme plus qu'aisé. M"m Doucet, dupe de ce stratagème,
accable d'amitié les deux jeunes gens. Beauval reconnatt
dans Dufour un oncle qui l'a mis à la porte de ches lui ; il
veut se venger en rompant le mariage que ce mauvais
parent est sur le point de contracter. Dans ce but il fait
THEATRE D£ LA CITB 193
accroire à son oncle que U fortune de M^^ Doucet vient
de lui être enlevée par une banqueroote, et à la veuve que
les vaisseaux contenant tont ce qne possédait Dufour ont
été incendiés. Au récit de ces désastres, les futurs époux
rompent en feignant de se plaindre mutuellement. M"m Dou-
cet, qui a déjà calculé la fortune de Beauval, dont chaque
parole est un menson^, consent ensuite à accorder sa
main au jeune homme qui s'est emparé de son esprit au
point de lui faire donner sa ferme à Cécile, que va épouser
Auguste, son neveu. Mais Beauval est enfin reconnu ; il
avoue sa ruse, et M^e Doucet part furieuse d'avoir été
jouée.
De charmaDts détails^ une versification élégante,
un dialogue gai, des situations comiques, valurent
à cette comédie un succès flatteur. Elle ne fut pour-
tant publiée que lors de son admission au répertoire
de rOdéon sous ce titre : Les Voyageurs (7 janvier
i8oo).
Le lendemain de cette création (i^' octobre), la
troupe de l'Odéon réintégra le Théâtre du Marais,
laissant Tentière disposition de la salle de la Cité à
l'association artistique dont désormais les jours
étaient comptés.
18 vendémiaire (10 octobre) : Les Mascarades, oa le
Carnaval de Vamoar, comédie en i acte, par"*. —
Non imprimée.
21 vendémiaire (i3 octobre) : Le Noatyeau parvenu ,
comédie en i acte, par Guillemain (des Variétés Amu-
santes).
i«r brumaire (a3 octobre) : Lb Sérail, on la Fête du
i3
IM TBBATRB DE LA CITB
Mo§ol^ pièce 6B 3 actes^ mêlée de pantomime^ chaats et
danses» par J.-B. Hapdé et J. Dabaytua, musique de
Leblanc, ballets de Laurent, décors de C. Mœnck.
Si^skan GG. Tautot.
Olimar BoicraERMfls.
Paol Glossl.
Adolphe Valooobt.
Kaleb Domout.
Chef d1néi«ns . . . Saint-Maatiic.
Zolmire C*m Dbckoix.
Zora Adblb Dumoughbl {déimt).
Asem Julie Parisr.
Visitant A^a, capitale da Mof^U deaz yojagem fran-
çais, Paul et Adolphe, B*y éprennent de Zulmire et de Zora,
saltanes enfermées dans le sérail de Sigiskan, souyerain dn
pays. Ils renient délivrer, pour les condnire en France, les
deux belles <{ne ce dessein enchante. Avec Taide d'Asem,
jeune eunuque ga^né par leurs généreuses façons, les Fran-
çais pénétrent déguisés dans le sérail pour combiner avec
celles qu'ils aiment un projet de fuite qui doit s'exécuter
au cours d*une grande fêle que Sigiskan veut donner pour
célébrer la victoire remportée par fui sur Olimar, roi de
Golconde. Mandés par le prince désireux de connaître tous
les arts et tontes les industries, les Français exécutent sous
ses yeux un divertissement, puis une pantomime, qu'ils
terminent en s'enlevant dans deux ballons avec Zulmire et
Zora. Fntieux de la mystification, Sigiskan jure d'en tirer
vengeance, et s'attache à la poursuite des astucieux étran-
gers. Asem, qui doit rejoindre k un endroit fixé ses amis,
fuit en même temps qu'eux le sérail. Une tempête, par
malheur, oblige les amants k descendre beaucoup plus tôt
qu'ils ne le pensaient et à se réfugier dans une caverne
affreuse. Ils n'en sortent que pour retomber au pouvoir de
Sigiskan, qui les condamne tous à être précipités dans un
torrent voisin. Ils périraient si Asem qui, en fuyant, a ren-
THÉÂTRE DE LA CITB t9S
coDlré Olimar^ enDemi mortel de Si|^t»kaii, ne lançait la roi
de Golcoade eontre le Grand-Mogol. Les deaz monarqaea
se battent ; Sigiskan, yaincu. Ta être taé par Olimar qaand
Zalmire, Zora et Asem demaBdent et obtienaeat sa grâce.
Peu touché de cette générosité Sigiskan s'évade et, Asem le
suivant» yeut égorger Tenouque ; celui-ci le prévient, le
frappe d*uo coup mortel, puis se jette dans le torrent d'où
Paul bientôt le retire* Les troupes de Golconde prennent
leur reyanche sur celles du Mogol ; Qlimar triomphant veut
reconnaître rhérolsme d'Atem par de riches présents» mais
l'eanuque les refuse : le bonheur des amis qu'il va suivre
en Europe sera pour lui la meilleure récompense.
Ce sujet sympathique, développé avec adreaae el
brillamment mis en scène, méritait un succès qui ne
lui fut point marchandé.
26 brumaire (17 novembre) : La Froc aux ORTits,
comédie en 1 acte, par Guillemain.
Nulle intri^^ue^ aucune scène, pas une idée mar*
quaote dans cet ouvrage qu'on ne siffla ni n'ap-
plaudit. — Non imprimé.
Avant qu'on donnât une nouvelle oeuvre, l'asso-
ciation qui, depuis le printemps de 1797, exploitait
le théâtre de la Cité fit place à une société constituée
encore entre Lenoir, Saint-Edme et certains artistes.
L'acte qui suit, et dont la Bibliothèque de la Ville
de Paris possède une expédition, contient à cet égard
des renseignements bons à transcrire.
Entre aom somsipaés, Louis Perville, demeurant rue ikS
196 THBATRE DB LA CITB
l'Egalité, n* 6, au nom et comme fondé de pouvoirs aux
eifeU do sieur Saint-Edme, ainsi qu'il le déclare, et les
citoyens Guillaume-François Genest, Jean-Baptiste Tautin,
Julio Pariset, Anne-Marie 8aint-Lys, Glaude-Nicolas-Etienne
Delaporte, Louise- Constance Décrois, Adrien-Jacquea-lfarîe
Valconrt, Jacques-Antoine Mussart dit Dumont, François*
Ilartin Botcfaeresse, Joseph Saint-Martin, Pierre Barotiean,
Attgustine Dupont yenve Pëlicier, Jean -Baptiste Mairet, Jean-
Toussaint Gougibus, Hainault, tous artistes du théâtre de
la Cité, d'autre part, est convenu ce qui suit :
Articlb PMMiBa. ^~ Les artistes auront la jouissance de la
salle, du théâtre, des décorations et des magasins seize
mois, à commencer du vingt du courant, de la manière dont
en jouit le citoyen Saint-Edme suivant le bail qu'il en a. Il
sera fait état des magasins.
AnT. s. — Les artistes acquitteront, k raison de cinq
francÊ par représentation, les fournisseurs dont état sera
fait et réduit pour cadrer au temps de la jouissance.
AnT. 3. — Les ouvriers machinistes seront acquittés d'un
mois par portions.
Aat. 4* — U sara payé une somme de dixfrana par jour
an citoyen Perville.
Art. 5. — Il sera payé par jour trente^nq franc» au
citoyen Boursault.
Aht. 6. — Il sera payé au citoyen Lenoir le huitième des
recettes, défalcation faite de rimp6t des indigents.
Art. 7. — Ce qui est dû aux pompiers et à la garde sera
acquitté le plus promptement possible.
AnT. 8. — Les engagements de tonte classe, de la part de
toutes personnes qui s'intéressent au présent traité, seront
remis ou annulés au moment de la signature du présent.
AuT. 9. -^ Dans le cas où, sans un motif légalement
constaté, il y aurait suspension de spectacle pendant six
jours, le citoyen Saint-Edme rentrera dans son entreprise de
propriété sans indemnité, et le présent traité sera nul. Il
sera cependant permis aux artistes preneurs de faire
THBATRB DE LA CITE 197
relâche pendant une décade, à l'époque de la fin de Tannée
théâtrale.
Les parties s'entendront sur le tableau des entrées sans
cependant rien innover aux entrées de droit ni aux loges
réseryées au citoyen Lenoir, Tune pour lui, une pour le
citoyen BoursauU^ une pour le citoyen Hachet, et l'autre
pour !e citoyen Delahaye^ telles qu'elles ont lieu à présent.
Dans le cas où il y aurait retard de quinze jours de paie-
ment des dix francs stipulés pour le citoyen Perrîlle, le
présent sera résilié.
Si, d'ici au dernier jour du présent traité, le citoyen
Sainl-Edme reprenait en payant ce qui restera dû aux
artistes d'arriéré actuel au i*** frimaire présent mois, il ne
pourra le faire qu'en prenant la troupe entière comme elle
se trouyera alors jusqu'à la clôture de l'année.
Les artistes ne se chargent, sous aucun prétexte ni motif
particulier, d'aucune dette ni paiement étran|^er aux condi-
tions ci-dessus.
Les décorations, habits, musique et autres objets existant
par l'acquisition des artistes pendant leur jouissance leur
seront remboursés sur mémoire, s'ils sont dépossédés par
le citoyen Saint-Edme avant l'expiration de seize mois.
A ce faire est intervenu le citoyen Samson-Nicolas Leooir,
propriétaire du Théâtre, lequel, sans déroger à aucun de
ses droits, consent l'exécution des présentes.
Fait triple entre les parties A Paris, le 17 frimaire an VIII
(8 décembre 1799).
Approuvé l'écriture ci- dessus :
Lemoir, L. Fervillb, Julie, Saint-Lts, SAiNr-MiRTi.N, Du-
MOKT, Drlaportb, Decroix, Tautin, GsnssT, Barottbau, Dupomt
yrt Pbliobr, Gougtbus (sic), Mairbt, Boichrrbsse, Valcourt.
La nouvelle administration collective entra en
exercice au jour dit.
198 TBBATBB DB LA CITÉ
20 frimaire (ii décembre) : Abicaicd db Joihvillb,
pantomime en 3 actes, par J.-B. Hapdé.
Armand de Joinville s'est emparé du trône après avoir
fait massacrer les souverains, père et mère d'Eugénie.
Gelle-ci, pour se soustraire au projet qu'il forme de
l'épouser, cherche asile dans une forêt avec Adèle, sa fille,
unique fruit de son mariage avec le chevalier Renaud.
Armand, qui les fait activement chercher, les surprend
tandis que Renaud est allé à la découverte et les emmène
prisonnières dans son château. Ni les promesses les plus
flatteuses ni les menaces les plus violentes ne peuvent
émouvoir Euf^énie qu'on sépare de sa fille. L'amant d'Adèle
et Renaud, qui successivement provoquent Joinville, sont
vaincus par lui et chargés de fers. Mais un autre guerrier,
frère d'Eugénie, fait escalader par ses troupes les remparts
du château royal. Renaud, délivré^ cherche Armand de
Joinville, l'attaque et le tue. Son épouse lui est rendue et
Adèle s'unit avec celui qu'elle aime.
Les situations principales de ce mimodrame
avaient figuré déjà dans de précédents ouvrages ;
on Tapplaudit donc faiblement et il ne fut pas
publié.
4 nivôse (26 décembre) : Le Petit Poacet, oa f Orphe-
lin de la forêt y drame en 5 actes, par J.-G.-A. Cuvelier
et J.-B. Hapdé (du Théâtre des Jeu nés -Artistes).
Le jour de cette reprise, on raya de Taffiche les
mots de Pantomime Nationale que vraiment rien
ne justifiait, car, des instructives épopées promises
en l'an VI^ aucune n'avait vu le jour, et, des héros
THÉATRB BB LA CITÉ IW
de Dotre histoire, un seul, Turenne, avait eu Thoo-
neur d'une évocation. C'est donc le Théâtre de la
C it é' Variéiéê qni représenta les pièces suivantes.
i3 nivdse (3 janvier 1800) : Tristram Shandt, ou
Bizarrerie et Bonhomie, comédie en 4 actes, par **'.
Shaody esl sur le point d'avoir an fils. Cet éycnemcni
amène chez lui son frère Tobie, capitaine d'artillerie» et le
doctear Slopp, chirurgien-accoucheur. Sur les conseils de
Shandy, Slopp adresse ses vœux à une jeune veuTe du
voisinage, M** Wattmann, mais celle*ci a déjà donné son
coeur et c'est Tobie dont les procédés généreux Tout fixée.
Tout*à-coup on annonce le retour, de l'armée de Hongrie,
du fils d'un intime ami de Tobie nommé Lefèvre. Il est
jeune, beau, et a été élevé dans le même Tillage que
M"« Wattmann. Que de titres pour l'aimer et être aimé
d'elle 1 Un ancien sentiment se réveille en vain dans le
cœur de la veuve, elle demeure fidèle à la promesse faite au
capitaine. Shandy, qui est fâché que son frère aime une
jeune femme, suppose un ordre de la cour qui le rappelle
h l'armée. Tobie va partir lorsque Lefèvre lui vient con-
fesser l'amour quMl ressent pour M*m Wattmann. Tobie
pousse la générosité jusqu'à s'en rapporter au choix même
de la veuve, mais un entretien qu'il surprend entre la belle
et son jeune ami le détermine à céder la place.
Malg^ré le talent déployé par la C^ Toussaint dans
le rôle de M<°« Wattmann, l'histoire intéressa si peu
que l'auteur crut devoir gcarder Tanonyme. — Non
imprimée.
i4 ventôse (5 mars) : Lrs Chevaux savants, oa les
Arabes à Marseille^ pièce en 2 actes, à g'rand specta-
cle, par J.-G.-A. Cavelier et J.-B. Hapdé.
200 THBATRB DE LA CITÉ
Le Gêoéral français. . GG. Gbicest
Armand Gammaille St-Aubi5 (début).
Saint-Léger .... Glozbl.
Fermond Saiiit-Martiii.
Un officier .... Martt {débai).
Un renégat .... Dblaportk.
Moabdin Franoomi pbr£.
f Framconi fils.
Arabes ) Bassin.
( FORTUMB.
Azéma Gom A. Dumouchbl.
Une femme arabe . . LomsB Picard [débat),
I>es Arabes experts en l'art de dresser les cheyaaz doivent
donner aux Marseillais un échantillon de leur sayoir-faire.
Au milieu de la troupe orientale qui les environne est
Azéma, fille du chef Moabdin, dont la taille et les grâces
captivent tous les regards. Sa figure est couverte d*un voile
épais qu'elle a fait serment de n'ôter que pour un officier
français à qui elle s*est fiancée en Egypte. Gela n'empêche
pas Saint-Léger, fils cadet du général commandant de Mar-
seille, de lui faire sa cour. Repoussé, il s'entend avec un
renégat turc qui, pour deux cents louis, se charge de
conduire la belle à bord du brigantin dont il est capitaine.
Il l'enlève, en eifet, mais pour le compte du sultan qui fera
d'elle une odalisque. Saint-Léger voit avec rage le fripon
s'éloigner à tontes voiles ; par bonheur, un vaisseau fran-
çais barre la route au brigantin et s'en empare à l'abor-
dage. Un officier ramène alors Azéma à Moabdin et se jette
dans les bras du général commandant ; c'est Armand, frère
aîné de Saint Léger, qui pst de plus le fiancé d'Azéma. Le
général ne peut rien refuser au fils qui s'est couvert de
gloire auprès de Bonaparte, il le marie donc avec la jeune
Arabe, et les compatriotes de cette dernière célèbrent son
union par d'étonnants exercices.
Comme on l'a vu dans la distribution, les Fran-
TnÉATRB BB LA CITÉ 204
coni prêtaient à ces tableaux romaoesques un con-
cours exceptionnel ; les talents de leur cavalerie
furent surtout appréciés et valurent aux doux arran-
geurs un certain nombre de bonnes recettes.
27 ventôse (18 mars) : Les Pâchburs, ou le Mariage
par rasef vaudeville en i acte, par '**. — Non im-
primé.
i3 germinal (3 avril) : L'Enkant du mtstérb, oa les
Amants da XV^ siècle, pantomime en 3 actes, par
J.-B. Hapdé^ musique de Guèbanr, ballets de Blondîn,
décors de Mœnk.
Myrthit CG. Tautin.
Léon G0U01BU8.
Mongoldi Gammajllb.
i«' écnyer Dominique.
Le Bailli Saimt-Martih.
Un geôlier Barotthau.
Zilia 0>M A. Dumodghbl.
Georgine Haimault.
Emma BAAAé (début).
Un fils est né des amours secrètes du troubadour Myrthil
avec la pastourelle Zilia, fils qui a reçu le nom bizarre
d'Emma. Zilia est une beauté dont Mongoldi, seigneur des
environs d'Aiz, s'éprend violemment. Il la demande à sa
mère Georgine, qui consent avec joie k l'avoir pour gendre ;
mais, fidèle à son amant, la pastourelle refuse l'honneur
qu'on vent lui faire en révélant à tous la naissance
d'Emma. Furieux, Mongoldi sépare l'enfant de la mère et
entraîne celle*ci dans son castel où il lui donne une fête
brillante. Profitant de ta circonstance, Myrthil et son servi-
202 THÉÂTRE DE LA CITE
leur Léon péoètreot chez le sei§^aeur. Mongoldi reconud
soD rival et lui fait offrir uoe coupe empoisoonèe ; Zilia
sauve soD amant et s'enfuit avec lai. On la rattrape pour ia
jeter dans une prison où elle devra finir ses jours; Myrtbil
parvient auprès d'elle avec Emma, et tous deux liment ses
fers dont ils chargent ensuite Mongotdi venu pour insulter
sa victime. Nouvelle fuite des amants, qu'on reprend encore
et qu'on enferme dans ane tourelle. Les partisaDs da trou-
badour et ceux du seigneur es viennent aux mains. Mon*
goldi, qui peut s'emparer d'Emma, le jette dans un fosse,
met le feu k son château et se brûle la cervelle. Le château
s'écrouJant laisse apercevoir Zilia enchaînée ; Myrthil la
délivre et met entre ses bras Emna que Léon a sauvé.
Tout le monde s'embrasse et bénil alors une journée déplo-
rable pour le crime, fortunée pour l'amour.
On retrouve daus cette pantomime les combinai-
sons essentielles du g-enrc ; ayant maintes fois
réussi, rien ne les empêchait d'obtenir encore un
accueil favorable.
L* Enfant du mystère devait être le dernier
ouvrage donné par l'association fondée en décem-
bre 1799 et qui n'utilisa que cinq des seize mois
qu'on lui avait concédés. Elle fut remplacée par un
acteur-auteur récemment entré au Théâtre de la
Cité et qui, dés le lO floréal (6 mai), publia dans les
feuilles parisiennes cet alléchant avis :
Le citoyen Cammaille Saint*Aubin, directeur de ce théâtre,
offrira au public, dans la première décade de prairial, des
artistes dont la grande jeunesse invite à Tindulgence. Il
rétablira tes Variétés, ta Pantomime, la Danse, et y joindra
des Concerts et des Fêtes artistiques e-xécutés par les pre-
miers artistes de la France.
TUBATnE DK LA CITÉ 208
Le 21 du même mois, une repréflentation de la
Bergère de Salaces^ drame du Théâtre des Jeunes*
Artistes, et de CEnfant du mystère était donnée
dans des conditions si fâcheuses que l'imprésario
protestait en ces termes, à la date du a3 :
Le ciloyen Cammailte Saint Aubin prévient le public que
la représentation d*avant-bier lui est absolument étrangère,
qu'il n'a pris ni pu prendre aucune part aux événements
désagréables qui ont eu lieu, et qu'il a pris tous les moyens
qui sont en son pouvoir pour en garantir sa nouvelle
entreprise.
Le 3 prairial (28 mai), 00 jouait encore, à la Cité,
Sétuos a Memphis, ou l'Initiation égyptienne dans
les Pyramides^ drame muet avec apparitions, évo-
cations et prestiges. On y voyait Sétlios, fasciné par
les prêtres, jurant d'immoler sa maîtresse, puis
violant ce serment et plongé par suite dans le
Lieu de souffrances^ c'est-à-dire dans l'enfer. Aux
tourments qu'il y endurait, succédaient les joies du
Paradis et Çéthos, au son des harpes, épousait son
amante. Etant l'auteur de cette fantomagie, Cam-
maille ne pouvait prétendre qu'on l'eôt donnée à son
insu ; mais, l'effet en aviint été piteux, il atténua ce
désastre en prétendant qu'on ne devait qu'à la noir-
ceur la plus atroce le désordre qui s'était produit.
Des cordages coupés, des contrepoids arrêtés, des
ouvriers intelligents remplacés par des gens ineptes,
tout s'était coalisé contre une pièce dont 12 scènes
sur 22 avaient seules été vues.
Le 19 prairial (8 juin), la direction Cam maille
204 THÉATRB DE LA GITB
Saint-Aubin fut inaug^urée enfin par un spectacle
composé d*un Discours douverlure^ prononcé par
le citoyen Daubig'ny, de Diogène fabuliste^ comédie
en I acte, en vers, par Dancourt (de TAmbiga-
Comique), et d^une grande pièce pompeusement
annoncée, sur laquelle on fondait les plus belles
espérances.
Les Chinois^ ou Amour et Nature^ pantomime dialo-
guée en 3 actes, avec chants, danses, combats, etc.,
parCammaille Saint-Aubin (avec Ribié), musique de
Baneux, ballets d'Aumer, décors d'Auguste.
Zan^ti ce. Valcourt.
Lucidor Bossirr {début).
Anfrescar .... Gaxmaillb.
Osman Daubiort.
Balmack Gouoibus.
Jénor HuRPT (début) .
Liza Cn«sBARRB.
Zoaida Tabraizb ainbb {début),
Laosaè Laportb (ditnU),
Sauvé d*uD graod péril par le Persan Lucidor, Zan^ti,
empereur chinois, l'élève au rang^ de mandarin. Zan^ti a
près de lui un Tartare nommé Aufrescar, en qui il mel
toute sa confiance, mais celui-ci ambitionne le trône et la
possession de l'esclave Zoaida qui, jusqnc'lè, a repoussé
l'amour de l'empereur Aufrescar compte trouver un com-
plice dans Lucidor ; il lui enjoint de disposer Zoaida à
combler ses vœux, sous peine de voir périr ses deux enfants.
Lucidor, qui consent à parler k Zoaida, retrouve en elle
une épouse très chère qui lui fut enlevée; mais, à peine
ont-ils pu s'embrasser, que les Tartares, conduits par
THEATRE DB LA CITÉ 205
Aufrescar, attaquent tes Chinois. Ils sont yaincus et Aufrescar
est emprisonné jusqu'à l'heure d'un atroce supplice. D'autres
Tartares, survenant, délivrent leur chef au pouvoir duquel
retombent Lucidor et les siens. Le Persan va périr lorsque
Zoaida s'arme d'un poignard et frappe elle-même l'exécu-
teur. Finalement Zangti, qui a pu rallier ses troupes, taille
en pièces les Tartares; Aufrescar meurt sur un bûcher, et
l'empereur s'acquitte avec Lucidor en lui rendant son
épouse.
Fable attachante, brillamment montée, et qui Ht
sensation. Tenant la promesse de l'affiche^ un Chi-
nois arrivé depuis peu assistait, avec les premières
autorités etl'état-major de Paris, à cette soirée d'ou-
verture, au total heureuse. Nombre d'ouvra|(|fes^
repris ou créés, la suivirent.
20 prairial (9 juin) : La Fausse correspondance,
comédie en i acte, par Legros (de l'Ambigu).
23 prairial (12 juin) : Les Sappléanis, comédie en
I acte, par Legros (de TAmbigu).
3o prairial (ig juin) : reprise, avec changements, du
Moine, comédie en 5 actes, par Cammaille Saint-Aubin
et Ribié (du Théâtre d'Emulation).
8 messidor (27 juin) : La Bataille db Marknoo, ou la
Conquête de l'Italie, fait historique en 1 acte, avec
chants, combats et évolutions militaires, par *'*.
Cette pièce, qui n'eut qu'une représentation,
n'est racontée dans aucune feuille. — Non im"
primée.
306 THRATRB DE LA CITE
9 messidor (aS join) : C'eii le diable^ om la Bohé-
mienne^ drams en 5 actes, par J.-G.-A. Careiier (de
rAmbigu}.
i4 messidor (3 juillet) : Bientôt la paix, oit la Voiiore
eaêsée, impromptu-vaudeville en i acte, par Hector
Chaussier, Cammaille Saint-Aubin, Décour et Saint-
Victor.
L'accidcQt arrivé au Premier Consul, sur le pont
de Montereau, fournit le fond de cette bluelte, écrite
dans une nuit, et dont les couplets à la louang'e de
Bonaparte faisaient à peu près tout le mérite. —
Non imprimée.
24 messidor (r3 juillet) : Lk Pmmibr ORENADim dk
Franck, on Une joarnée de La Tour d^ Auvergne ^ fait
historique en i acte, par Décour, Millingen et Mou-
cheron.
Revenaiil de l'armée, La Toar d'Auvergne descend chez
un ami dont le fils, son unique soutien, est appelé aux
fronlièrcs par la loi de ta conscription. Le jeune homme
va s'arracher à son père, à son amaole, lorsq^ie le grena-
dier, dans un mouvement généreux, s'offre à le remplacer
cl part, béni par tous.
On applaudit Bosset, intelligent et cbale«reux
dans le rôle de La Tour d'Auvergne, mais la pièce
resta manuscrite.
THBATRK DE LA CITE 207
3o messidor (19 juillet) : Le MARiAeE bn bnper, psn*
tomime en 3 actes, par Hector Chaossier.
Des marmures Dniversels firent tomber le rideau
avant la fin de cette chose machinée à laquelle les
critiques confessèrent n'avoir rien compris. — Non
imprimée.
Dans son numéro du 8 thermidor (27 juillet), le
Courrier des Spectacles publia, contre le directeur
de la Cité, une lettre signée Bosset, Steinbach,
Clausse^ Jacquinet, Petit, et dans laquelle Cam-
maille était nettement accusé de manquer à ses
eng'ag'cments envers ses fournisseurs et ses artistes.
Il répondit, le lendemain même, en ces termes inté-
ressants :
Voilà 49 joura qoe j'ai ouvert moo théâtre dans la saison
la plus défavorable, j*ai joué 36 fois. L'enfagenient de
chaque artiste porte qu*il sera payé chaque décadi, eu
égard au nosabre des représentations, et qu'au bout de
l'année seulement il recevra le complément de ses appoin--
tements fixes. Ceux qui ont des parts dans les bénéfices
doivent se les distribuer chaque mois. J'ai rempli au-delà
de la clause de l'engagement, soit écrit soit verbal. J'ai fait
plus» j'ai payé une somme pour répétitions avant l'ouver-
ture, chose qui ne se pratique jamais ; j'ai avancé à plu-
sieurs ; enfin» dans une entreprise à Tivoli, j'ai employé
le plus de monde possible et je les ai payés six fois plus
que je m'y étais obligé par leur engagement qui, moyen-
nant le quart en sus de leurs appointements, m'autorise à
les conduire partout où je le jugerai nécessaire. Bas, pan-
talons, bottes, souliers, chapeaux de ville, je leur ai tout
donné ; ils les ont emportés et quelques-uns les ont vendus.
La nourriture de la plupart, celle de leurs femmes, de leurs
StO THBAnB DB L4 CITÉ
i3 fnietidor {U aoàt) : Lt MiUnibr •énéiul, fûèce
•oeddotiqué mêlée de Tà«dev111es es i acte, par ***.
Le général Lecourbe fait une reconnaissance arec quel-
ques of&ôiers. Un aleHBieroktrt qui il arrire l'iaWle à par-
tager le repas de sa famille et, bientdt éckaaffé pa^ las
fumées du vin, s'endort. Lecourbe profite de Tabsence des
partnta du aaaaaiar pour le dèshabillef et lai Ailre fevétir
ses Têtements. Des ofBciers toat dépoter le paysan endormi
dans un Uillîs épais» Lécoarbé, etpldrant l< pajrs, est
iaterrogé par aae patroaille enttaaile qal l'eaqalert du
général français qu'an a m rôder daas lés énritiHis; il
envoie vers le maanisr les soldats qni croient avoif fait
ane rialia captare, mais qae Laooarbe tire bientôt d'erreur
ca aaaooçaat la coaclasiaa d'aa araiistioe.
Agpréablô pièce bioii interprétée par Bosset, Dau-
yïgny (débiitant), Lejeune, Genest et la citoyeaae
Hippôlyte ; demandé k la chute du rideau, Tauteor
pourtant ne se fit pas connaftre. — Non imprimée,
20 fructidor (7 septembre) : La Uén aaitecaBuz, comé-
die en I acte, par Saini»Féiix (Mme Desveauz).
Auguste est l'ami de Gérmenil, et ce dernier lui accorde
toute sft confiance ; cependant» pour l'éprouver, il engage
Cépbîse, son épouse^ à lui laisser entrevoir de l'amour ;
elle y consent, quoique regardant cela comme une épreuve
dangereuse. Germeuil, k l'approche de son ami, se cache
dans un cabinet. L'entrevue d'Auguste avec Géphise a lieu ;
mais Auguste, loin de répondre aux avances qu'on lui fait
s'indigne et proteste que Germeuil sera instruit de la faute
de sa femnte. 11 tient parole qoaad sOd ami sort de sa
cachatts, mais, aux éolats de rife dés deat époaa, il voit
avec plaisir que ce n'était qa'an jeo«
raftATm DB LA CITB 2f 1
PÀibld sujet, trftité m style mèdioere. -^ Non
imprimé.
ai fructidor (8 septembre) : Im Polie épreave, comé-
die en i acte, par Mo£Fman (de TAmbigu).
6 veodémiaire aa IX (a8 septembre) : La Most db
Kl&bbr, on Ut Mœurs arienialei, pantomime en i acte,
par —.
Soliman aime Zoralda, fille de Mohammed. Ce deruîer ett
rennemi jaré de Kléber et, malgré les aerrioes reçaa da
général» il ne promet à Soliman la main de son amante
qu'à la condition qtl4l immolé le goUferaenr de IVgf^te.
Soliman rejette cet ordre, maia le féroce MohsnIBied rea-
verse sa fille et menace de la poignarder si le jeune homme
persiste dans son reftts. Bffrayé, Soliman prête sor l'Alooran
le fatal serment qni bientôt s'ejcécnté.
Montée avec précipitation et joQée sans ensemble,
celte piéoe reçut un accueil peu flatteur. — Non
imprimée.
7 rendémîaire (29 septembre) : LUbvrbiisb aéoou-
YBRtB, vaudeville en t acte, par Saint-Père.
Bastien et Jacques possédaient un oncle qui, en mourant,
fit deux lots de ses biens : d*un côté ses terres, de l'autre
une chaumière avec l'obligation de prendre soin de La Va-
leur, ancien compagnon d'armes du défunt. Jacques, guidé
par le seul intérêt, choisit les terres, tandis que Bastien,
dèsifedjc surtout de iâtisftiift aux dernières volontés de son
212 * THBATRB DB LA GITE
oocle, prend possessioa de la chaumière. Les deaz covsîiis
aiment Lucette, fille de Malhnrine, mais la pauvreté de
Bastien fait que Mathurine lui préfère son rival . Cepen-
dant, dans le testament de l'oncle, existait une claose
secrète qui ne devait être publiée qu'un an après le par-
tage. Ce terme arrivé, le bailli assemble la famille et lit le
codicile qui révèle que le défunt a caché so.ooo livres dans
la cheminée de la chaumière, pour récompenser la généro-
sité de celui qui s'est chargé de Lavaleur. Par suite Bastien
épouse Lucette et Jacques, furieux, reçoit son congé.
Dd au régisseur du théâtre, cet acte fut eu divers
endroits applaudi, sans que personne l'éditât.
II vendémiaire (3 octobre) : Cadighon, on U Riche
aax cent écas, comédie en i acte, par *".
Cadichon, commissionnaire, est sur le point d'épouser
Jeannette, nièce du père Dupuis, lorsqu'il gagne à la loterie
un lot de cent écus. Enflé d'orgueil, il dédaigne sa fiancée
qui, les larmes aux yeux, s'en plaint à son oncle. Dupuis,
pour punir Cadichon, imagine de le mystifier. Le pseudo-
riche vient de toucher son argent et se demande où il pour-
rait bien le cacher lorsque Jeannette, déguisée en homme,
lui apprend que, derrière un peuplier qu'elle désigne, est
un trou où l'argent qu'on dépose se double en peu de
temps. Pour vérifier le fait, Cadichon cache une pièce de
douze sols à laquelle Dupuis ajoute secrètement une pièce
pareille. Enchanté, Cadichon enfouit dans la cachette ses
cent écus que upuis enlève aussitôt. Désespoir du mau-
vais riche à la découverte de ce vol, puis regrets des torts
qu'il a eus envers ses amis On lui pardonne, et Dupuis le
marie à Jeannette en lui rendant sa petite fortune.
Sujet déjà traité au théâtre des Jeunes-Artistes ;
TBÉATBB DB.LA CITB 213
on irouyait, dans cette version nouvelle des scènes
froides et des trivialités qui soulevèrent quelque
opposition. — Non imprimée.
20 vendémiaire (12 octobre) : Las Ionagbs, oa le*
Savetiers, parodîe-vaudeviile de l'opéra des Horacee en
I acte, par **'.
La acèQe se passe à Issy. Les cordonniers ne vealent pas
que les savetiers travaillent dans le neuf; une dispute
s*élève à ce propos et, pour éviter l'eifusion du sang, chaque
corporation choisit trois défenseurs. Les Ignaces défendront
len cordonniers, les Coriaces les savetiers ; Babille, fille du
vieille Ignace et amante d'un Coriace, jouera le rôle de
Camille. Le combat a lieu ; le jeune Ignace, vainqueur, reste
mettre du champ lorsque Babille arrive et, apprenant que
son amant est immolé, veut se tuer d'un coup de tirepied ;
mais Coriace lui-même arrête le coup fatal. Etonnement de
Babille qui apprend avec plaisir que, de même qu'à TOpéra,
un remplaçant s'est fait tuer pour Coriace qui devient alors
son époux.
Faite en huit heures par quatre auteurs qui gar-
dèrent l'anonyme, cette parodie offrait de la g^tté,
des intentions comiques et des couplets assez jolis.
Elle était, selon Taffiche, ornée d'un « combat à six
dans les formes ». — Non imprimée.
28 vendémiaire (20 octobre) : Canârduc. ou les Amours
du quai de la Volaille^ comédie du g^ros genre en
2 actes, mêlée de chants et de danses (par Joseph
Aude).
»4
TViATBIi BB LÀ QlTi
Dtibtia
EusUohe Ç^nwr4in .
Cadet Ganardin . .
Mite Peniinet . . .
Godard . « ^ . .
Goapart
Un maittbaBd dt poulcti
Ua »vsi«i^n . . .
Un marchand de vin
Melyal« Un charretier
Mbm Ganardin. . .
Nanette Dubois . .
Maifdelon Groslaid .
Ghfirlotte ....
o n. GAlBIAlLIii»
QsifVST,
Luauxci {dUnU) .
SAiRT-Pkiii {débtti).
BioMon {début),
RoLAMD {débui).
Agvs.
B4nQTT«AV.
NiBPSi {débuf}.
Sairt-Féux.
G«» AiMxa {débui).
MoirrcAssiif {eUbul).
Ha»ault.
HlPPOL^TB.
Un court prologue en vers montre, discutant^ Dalbain,
directenr do théâtre, et son associé MeWai. Celui-ci s'in-
digne qi|*on ose mettre en sc^ne des personnages aussi
YuIg^ir^S que Ganardin, mais son interlocuteur riposte
qoe, pour pBj^r sei acteurs, il doit donner du nouveau.
Réjouir sans blesser les mœurs est faire œuvre utile...
La France, qui voit l'ordre établir son empire.
Après un deuil si long a tant besoin de rire 1. . .
Bt la pièaa oomnen^. «* Cadet, filg da Ten-reçors Ganur-
din, doit épouser Charlotte» fille de Magdelon GrpsUid,
marchande de volailles. C'est Magdelon, amie depuis trente
ans de Canardio, qui a décidé cette union dont se chagrine
Charlotte, éprise de Godard, charretier de Melon. Le motif
déterminant de sa préférence est que Cadet vient d*étra fait
inspecteur de ouit du quai de la Volaille. Les deux rivaux»
que le hasard met en présence chez un marchand de vins, se
gourment. Cadet a le dessous et va se plaindre à Magdelon
qui, pour le venger, fixe la noce au lendemain même. Mais
Ifanette, collègue de la maman Groslaid, lui communique
une lettre de laquelle il résulte que Ganardin fils n'a sa
place qoe poor one décade. Cela change les choses. A
TMATAS BB L4 CITÉ 315
rommsian àê la fli« 4« Gb«rlotU, «n Mujpar ré«ait tout !«•
peffonsaif^t et Go4«r4 iftit à eelU qu'il ai«e U sorprite
d'vii* mutiqua. Au 4«Merl, MagAcloo, furianM du omo-
8<uige dont elle a été dopa» déclara prendre povr gendre
la galant charretier. La commia dé«alé d'abard, aa reaaaiiit
biant^t et prend philotopbiqnament part au faatin et aox
dnoaea qui célèbrent la triompbe de aon rival, aar, dit^il :
PoqrTu qu'on bpire et que l'on mange.
Le reite m'est inférieur.
Dea iaeidaoU comiques, des csrsctèras bien
observés recommaDdaisBi ce Uibleaa qui, comme
Tavait désiré l'imprésario du prologue, fit s'épa-
nouir maintes fois les spectateurs.
3o vendémiaire (aa octobre) : Ls Troubadour, o«
r Enfant de rameur, pantomime en 3 actes, par J.-B.
Hapdé, musique de Guéhaur, décors de Mœnk.
C'était, à peu de chose prés, T Enfant du mystère^
représenté le 3 avril précédent. Sauf Lalitte succé-
dant à Tautin et la citoyenne Julie remplaçant
Adèle Dumouchel, l'interprétation avait été con-
servée ; le succès ne se renouvela pas moins.
4 brumaire (36 octobre) : La Romancb, opéra-vaude-
ville ea i acte, par p. de Rouyemont.
Bprie de Raaaiie, Dorval, jeune littérateur, imagine, pour
lai découvrir son amour, d'ineérer daae un journal une
romance où, ious le nom de Nathalie, il chante Rosalie
alle-méme. €kile*ci lit le journal, trouva la pièce cbar-
216
THBATRB DB LÀ CITÉ
mante, et ton père lai-méme l'en enthousiume au point
qu'il déclare Tooloir de l'aateur poar ^ndre. Donral, avec
l'aide d'Arlequin son ami, s'introduit auprèe de sa mat-
tresse, mais il est bientôt contrarié par un rival, Roger,
présomptueux ignorant, qui se donne pour l'aoleur des
couplets dans l'espoir d'arancer son mariage. Dorral,
d'abord embarrassé, déclare à son tour avoir fait la romance
et, à l'appui de cette assertion, présente le reçu du journa-
liste. Roger déconcerté prend la fuite, et le poète devient
époi
LejetiDe faisait Roger et Thibouville (débutaot)
Arlequin dans cette bluette, applaudie mais non
publiée.
4 brumaire ; LoaUe^ comédie en i acte, par Cam-
maille Saint Aubin (de l^Ambigu).
i3 brumaire (4 novembre) : Les Fous hollandais, ou
r Amour aax Petitea-MaisonM^ comédie en a actes, par
Bi§^on et Claparède.
Manzop GG. Liibuiib.
Duramberg • Gbiobt.
Gersan Saiht-Pbuz.
Sottelof MausouuT.
I*' fou Gammaillb.
Un poète . . . \ f Bioiroif.
Un marin . . . r . \ Saint-Martin.
Un chevalier . • i * * / Tmnouvn.LB.
Un musicien . . ) \ Bauottbau.
Camille €■•• Movrciasor.
Une plaideuse folle . . . . YAimai {début).
11 est d'usage à Amsterdam que, pendant la fête du pays.
TBBATBB DB LA etfà 217
les Petites>Maifoni soient ourertei aax curieaz et que les
foas joDÎiieni d'ane entière liberté. Attendri par Tor du
français Gersan, le gardien Bftansop autorise eelui«cl à
venir tous les soirs soupirer dans le jardin sur lequel
donnent les croisées de certaine Camille dont il est amou-
reux. Camille, fille de Duramberg, est promise par son père
an riche mais ridicule Sottelof. Duramberg et Sottelof sont
parmi les badauds qui accourent visiter les fous. Profitant
de leur absence, Camille se rend dans le jardin pour ren-
contrer Gersan. Manzop, par complaisance, les habille
comme ses pensionnaires. Déguisés ainsi, ils intriguent le
père et le prétendu qu'à leur exemple les aliénés accablent
de lazcis. Leur succès néanmoins resterait douteux si un
poète fou ne prêchait Duramberg avec tant de raison qu'il
l'attendrit et le décide à consentir à l'union des amants.
Snr quoi, ftiisant fortune contre bon cœur, Sottelof renonce
aa dédit qu'il pourrait exiger.
Pièce originale et gaie. Le premier soir, les
auteurs ajant été demandés, Bignon, qui avait joué
avec talent le rôle du rimeur insensé, parut pour
improviser ce couplet senti :
Citoyens, à si bon marché
Ma muse a pu vous plaire,
Pour un luth discord mal touché
Quel précieux salaire t
Moins honoré de mes succès
Que de votre indulgence,
Daignez mesurer vos bienfaits
A ma reconnaissance !
26 brumaire (17 novembre) : L'Elève db la maturk,
ou le Noaoeaa peaple, pantomime en 3 actes, par Cam-
maille Saint*Aubin, ballets de Blondin.
211 Tsi^nB •■ Là eiTi
A«a»s GO.
Bvogare LAVftn.
Zftmore Googibor ao».
Oimaa SAnr^-llAitTnv.
Patriarche persan . . . BAaorraAV.
Aaaka Aeaa.
LotUora ai combattaots . Ninva» Rolavd, Aoik.
Oséima G^m MomcAaaia.
Ina Joua PABiavr.
Dély Paiite HiLAms (dékmi).
Daos «n paya ooo d^9ii^4» 104» babiU par des Arabea
et 4ei Pe^aiif, U trdne viu)«iit 4oit «pp^rteair au pUs
dif n». Les AnU^et pnt pour <uiii4i<i»t 9TOV«rf« qai rapii-
aante U Gaerre, la Victoire el rimmortulité ; les Persan»
Amazis, passionné pour la Paîjç, las Artf et l'Abondance.
Evoffare, dévoré d*ambition, estime qae le sceptre doit loi
appartenir et propose d'avance à la jeune Arabe Irze de
partag^er sa puissance. Irza, qui aime le Persan Zamore, est
plus elFrayée qu'attendrie par l'oiRre qu'on lui fait et qu'elle
repousse. Les patriarches bientét s'assemblent pour peser
les droits des candidats; c'est Amasîs qu'ils ckoisisaapt
au grand dépit d'Evof^are qui, rassemblant une armée for-
midable, attaque lea partisans du nouveau roi, et lea met
en déroute. Ama^a va être iué quand Irsa lui sauve la vie
en promettant d'Aire è Bvofara. Gelni'Ksi oondoHau patriar-
che Osman Amazis et a^ fen^qie Qaéime» dont le moine
s'éprend. II avoue cet ^moi^r et, rc^pouM^ p«r Oiéime, veut
se ven^r sur son mari. Ir^e ^nuve encore ^muzïs en récla-
mant le droit de le faire périr elle-même. Evog^are cepen-
dant est forcé de partir en guerre contre des rebelles; Irza,
que la présence d'Osman gène, l'oblige à marcher à la tête
de l'armée qu'il se contentait de bénir. Restée seule avec la
famille d'Amazis, elle ae dispose à lui rendre la liberté. Le
nègre Aaaka, surprenant aon dessein, vent y mettre obsta-
cle, mais sea effèrts sont vaina et les ffarsans a*enfnieni. Ils
rencontrent, par bonhenr, un détacbaaMnt ami qui nMt
TUATKB BB LA CIT* 219
Ai|iMi9 à •• tétt t ntUqiie lu àrêkm 00Q4aiU par Vro-
g»re rercno. Ao plat fort 4a combat OsmaB, ezpçrt en Tart
magique, fait exploser on Yolcan qui engloutit toas les
personntget. Mais bientôt les naages courrant le théâtre se
dissipent, laissant Toir an palais délidenz an fond duqael
s'élère le tenpla dn bonheur. Amazis, Oséime, leur ftlle
Dély» Irsa et Zamore sont réunis an milieu des deaz peuples
qui les acclament — et la toile tombe.
Rien, dans ces événements quelconques, ne justi-
fildt le titre ambitieux de l'ouvrage ; sans garder
rancune à Tauteur-directeur, le public paja de bra-
vos les efforts faits pour lui plaire.
10 frimaire (i«r décembre) : Mouftas mloux, comédie
en I acte, par Dumersan. — yon imprimée et sans
analyse.
i4 nivôse (4 janvier i9oi) : La Pptit oaATomo, ou Une
Création pour rire^ vaudeville en i ^cte, par Georges
Duval et Bizet. «- Non imprimé.
On exécute un petit oratorio français en société. Un jeune
homme j remplit le réle d'Adam, son amante celui d*BTe
et son rirai celui de l'Etemel. Ce dernier crée, unit et bénit
les deux nonveaa^ étrep qui ont eu l'adresse de lui faire
signer leur contrat de mariage.
Demi-réussite. — Non imprimé.
lê aivèse (6 jaavief) : Moneieur de Peareeau^eie^
comédie en 3 ae^aa, par Mallèra^du Théâtre-Français).
220 TBBATftB DE LA GITB
Peu satisfait d'une campagne au cours de laquelle
il sVtait sig'Dalé surtout par des auuoaces fastueuses
et meosoDgères, Cam maille Saînt-Aubia se retira,
le mois suivant, pour faire place à une direction
composée de Ribié etFerville. Ce dernier, comme
nous l'avons vu dans un précédent document, était
fondé de pouvoirs de Saint-Edme; quant à Ribié,
tjpe complet de Tancien bohème dramatique, il
allait depuis vingt-cin<[ ans de théâtre en théâtre,
jouant, écrivant, dirigeant tour à tour, et d'ordi-
naire avec un médiocre succès.
L'administration nouvelle, qui avait adopté le
nom de Théâtre de la Citéy débuta, le i4 pluviôse
an UC (3 février 1801), par trois ouvrages :
La Lbvkr du iudbau, prologue-vaudeville en i acte,
par*'* ; Europe y pantomime héroïque en 3 actes, par ***
(de la Galté) ; et La Comédie seuu comédie, i acte, par
Ribié (du Théâtre Louvoîs).
Quelques idées originales plurent dans la pre-
mière de ces pièces où, par une innovation peu
goûtée, les directeurs figuraient sous leurs propres
noms. L'Enlèvement dt Europe, jadis farce bouf-
fonne, avait été remonté dans le genre noble ; il dut
sa réussite au jeu des machines, à la fraîcheur de
danses exécutées par des enfants, et à la beauté des
décorations. Quant à la Comédie sans comédie ou
Ribié jouait cinq rôles, elle offrait à cet acteur le
plus joli cadre pour exercer ses talents.
THBATRB DE LA CITE 22t
Plusieurs reprises suivirent encore qui mon-
trèrent ce mâme Ribié dans des rôles qui lui avaient,
sur d'autres scènes, valu des bravos plus ou moins
flatteurs.
i6 pluviôse (5 février) : Boni/ace Pointu et sa/amilley
comédie en i acte, par Guillemaio (des Variétés Amu-
santes).
i6 pluviôse : Le Mariage du capucin, comédie en
3 actes, par Pell«tier-VolmeraD|Bfes (du Théâtre Lou-
vois).
i6 pluviôse : La Résolution inutile^ comédie en
I acte, par Patrat (de la Ck>médie-Ita tienne).
22 pluviôse (il février) : Geneviève de Bradant, mélo-
drame en 3 actes, par Ribié (de la Gatté).
24 pluviôse (i3 février) : Le Franc marin, comédie en
I acte, par Dorvîg>ny (de la Gatté).
34 pluviôse : Le Sabotier, comédie en i acte, par
Landrin (de la Gatté).
Puis des nouveautés alternèrent avec les redites.
2Ô pluviôse (i5 février) : Le Jeune Russe, on la Paix y
comédie en i acte, par ***.
Bazile, père de Colette, a reçu chez lui un jeune Russe
qui se prend à aimer sa fille et en est payé de retour.
Baztle, mis au courant de la situation, promet d'unir les
amoureux dès que la paix sera faite entre la France et la
Russie. Le canon ne tarde pas à proclamer cette bonne
nouvelle, et le mariage projeté se célèbre.
222 TWkàTBM DB Uk CITB
Parmi let coupleU ea l'honneur du Premier
Contai, chanlés à la fin de cette comèdiei il faut en
signaler un exprimant le déair que iee descendants
du héros se multipliassent jusqu'à ce qu'on pAt
prendre la lune avec les dents. — Non imprimé.
27 plavidse (lO février} : La Pftta ghéolb, direnisse-
ment en i acte, par *". — Non imprimé.
28 pluTiôse (17 février) : La Boiteuse, comédie en
t acte, par Landrin (de la QàMé).
3 ventôse (2a février) ! VsKOKANcft rouR Vknoieanck, oa
le Cadi de Sniffrnt, comédie en S actes, par Serviéres et
Goupart.
Le cadi de Smyrne, vieaz et laid» aime une belie fille
qui lui préfère un jeune amant. Celui-ci, sous les habits
d'un simple négociant, est un prince qui cache son nom
même à sa maîtresse. Poar se veoger du refoa qu'elle lai a
fait, le cadi persuade à la jeune persoDue de donner sa
main au négociant dont il ne soupçonne pas la haute nais-
sance. Gela fait, la nouvelle épousée se déguise et yient
trouver le cadi, aux yeux de qui elle se fait passer pour la
sœur de son tailleur, chassée par lui sous prétexte qu'elle
n*a ni beauté ni esprit. Le barbon s'enthousiasme et la
veut pour femme» mais la véritable scaur du tailleur prend
sa place et profite ainsi de la yengeance de l'épouse du
prince.
Agréable historiette assez bien accueillie mais
non éditée.
8 ventôse (27 février) : Le Réveil du cAoréonaicr,
TVÉATBB DB LA CITB SI23
comédie ea 3 actes, par Bouseemard de SovbrvriUe (de
U Galté).
10 ventdse (i«r mars) : V Amour et la Forianê, pttik'-
tomime dialog^ée en i acte, par *** (de la Gatté).
11 tentôie (a fluara) : Le Soldai par amoar, ou le
Bàeherùn allemand, pantomime en 3 tableau», paf
Garnie!* (réédition de r Enrôlement deè bûcherons, repré-
senté à la Galté le 3 mai 1781).
Il ventôse : Zing^ZinÇf oa le Ménage du savetier,
parade en 1 acte* par De Beaunoir (de la Gatté).
1 1 ventôse : La Réooncilution, ou C Aimable enfant,
comédie-vaudeville en i acte, par '". ~ Non imprimée.
18 ventôse (9 mars) : L'Ile nu bonhbob, suite de Misan-
thropie et Repentir^ comédie an 1 acte, par Patrat.
Meinsn et Balalie vivent an sein de la félicité tandis qae
sotts leurs yeuK grandissent leurs enfants. Le major Horsk
est veau rejoindre son ami. Le joar de la fêté de Meibau,
celnî-ei croit s'spéreevoir i{ue son époaie est encore Irodblée
par le souvenir de fentes qa'elle a pourtant bien expiées.
Il voudrait trouver un moyen de ee pâs paraître avoir sur
elle la supériorité de la vertu, et il profite de la découverte
qu'il fkit des relations intimes de Rosette, sa suivante, avec
son domestique Frederick. Il ne pardonnera k la jeune fille
qui se confesse à lui que si, en allant faire le même aven
& sa maîtresse, elle le nomme, lui, comme son séducteur.
Eulalie, à ce réeit, se désole : son époux ne peut résister à
ses larmes et va s'acenser de mensonge lorsque Frederick
et Rosette viennent tout découvrir.
Traduit de Kotzebue, cet acte D*eut qu*aa succès
modeste et resta manuscrit.
224 THBATMB DB LA GÎTÉ
20 ventôse (ii mars) : Korolt, extravagance en
3 actes, par Plancher- Valcour et D*** (Destival, avec
Ribié).
Après avoir fait cent métiers et de nombreux voyages,
Kokoly ft'esi établi savetier dans la capitale de la Chine. Il
est pauvre, car, ayant très bon cœor, il donne volontiers
aux malheureux Tarji^nt qu'il pourrait épargner. On publie
un jour, à son de trompe, que le chien favori de Timpéra-
trice est à toute extrémité et que mille sequins sont offerts
à qui le guérira. Kokoly a servi chez un médecin et en a
rapporté le secret de divers remèdes; décidé à tenter
l'aventure, il endosse un habit propre et se rend au palais
impérial dont un officier lui facilite l'entrée. La poudre
qu'il met dans des confitures guérit par miracle le précieux
épagneul. L'impératrice, enchantée, trouve que mille sequins
sont insuffisants pour récompenser un tel service et, malgré
les protestations du savetier, elle le nomme général en chef
de son armée Cette armée assiège Gapra ; fort embarrassé
pour donner les ordres qu'on sollicite de lui, Kokoly laisse
aller les choses au hasard et ses soldats prennent d'assant
la ville. On lui amène les vaincus pour qu'il les fasse
passer au fil de l'épée, mais le brave homme s'indigne et
commande qu'on embrasse tous ces hommes désarmés.
L'impératrice, de plus en plus charmée, félicite publique-
ment Kokoly. qui rejette sur d'autres le mérite de la victoire
avec uoe pudeur qu'on prend pour de la modestie. Soudain
une dame d'honneur accourt annoncer que l'angora de la
princesse expire dans des douleurs affreuses. — « SeC'Ourez
mon chat », dit l'impératrice au vainqueur de Capra ;
celui-ci se dérobe, alléguant qu'il ne peut ravaler sa
dignité de général, sur quoi la souveraine le chasse, ordon-
nant qu'il rentre dans le néant d'oii elle l'a fait sortir. Par
bonheur, les habitants de Capra viennent remercier celui
qui leur a donné la vie ; l'impératrice, qui les reçoit, se
repent d'avoir puni l'auteur d'un aussi beau trait et fait
courir après Kokoly pour le réintégrer dans son emploi. Le
THÉATIIB DB LA CnÉ 225
■ATetier, philotoplie, dAelare alon Touloir retourner à m
boutique» car, ai ton oaur Ta bien f aidé, il ne poaeède
aucune dea vertue qui caractériaent iea réri tablée béroe ; il
part donc, au regret dea Caprariena qui le Tondraient com-
bler dliooneura et de ricbeaaea.
Ribié jouait le principal rôle de cette pièce pr6«
Haut rhumanité comme la première des vertus, et
qui contient d'ailleurs des scènes originales semées
de mots amusants. Malgré le succès qu'elle obtint,
on ne Fimprima qu'un an plus tard, lors d'une
reprise qui sera signalée.
3o ventôse (ai mars) : Arlequin protégé par lafor^
tmnef comédie en i acte, par Armand Croizette (de la
Gatté).
i4 germinal (4 avril) : L'Hommb vbrt, ou leg Epreuves
de rAmoar^ pantomime en 3 actes, par Ribié, précédée
d*un prologue en vers, par René Périn.
L'Homme vert .... CG. Latitti.
Dillion TniHAED {début),
Irza O» RiBiB.
Le prologue se joue dans le foyer public. L'auteur de la
pièce nouTelle se déaole en pensant aux défauts qu'il n'a
pu éviter lorsqu'un spectateur, entré par basard, fait ayec
amertume la critique du genre spécial au théAtre de la
Cité, auquel il dit préférer de beaucoup le vieux répertoire.
— « Quand on plait^ on a toujours raison ». riposte l'écri-
vain, qui fait l'éloge de la pantomime, fille de l'entbou-
aiaame, souvent du génie, et finit par réclamer l'indul-
46
226 TBBATRB DB LA CITÉ
gence de son interloculevr po«r roiiTrafe qui convence
alors. — On célèbre, daos an jardin délioieax, le mariage
de Dillion, prince égyptien, arec la belle Iraa. Trois fées
bienfaisantes viennent par leurs dons d'ajonter à la féliâlè
des époux quand un coup de tonnerre retentit et raoaune
vert, génie cruel autant que puissant, apparatt sur un char
de feu. Il examine toutes les beautés présentes et arrête soa
choix sur Irza que, malgré les efforts de Dillion, il entraîne
avec lui dans la terre entr'ouverte. Impuissantes à lutter
contre l'Homme vert, les fées brisent arec dépit leurs
baguettes ; mais, d'un arbre voisin, sort TAmonr qvi se
déclare le protecteur de Dillion et Tenlève dans les airs.
Déguisé par les soins de l'Amour en musicien aveugle,
Dillion se présente en sa compagnie à l'Homme vert qui,
pour distraire Irza, autorise l'infirme à pénétrer dans la
tour où gémit la belle ; Dillion en profite pour conduire
Irza à l'Amour, qui prend dans son char les amants et les
entraîne loin du séjour de leur persécuteur. L'Homme vert
se met à la recherche des fugitifs qui retombent bientôt en
son pouvoir ; il les charge de chatnes que l'Amour vient
encore briser. Mais le mauvais génie prend sa revanche en
précipitant dans les enfers Dillion et celle qn*il aime. Il va
les faire périr dans les tourments lorsque l'Amoor, content
des épreuves qu'il a fait subir aux jeunes gens, détruit la
puissance de l'Homme vert, puis, accompagné des fées bien-
faisantes, unit ses protégés, assurés désormais d'un inalté-
rable bonheur.
U Homme vert n'accomplissait là que les exploits
attribués déjà à des génies de couleurs variées.
L'absence d'originalité ne nuisit point à Touvrage,
monté avec un luxe intelligent, et qui resta loag^
temps sur Taffichc.
19 germinal (9 avril) : Le Pbintrb bn mifiATimBy
vaudeville en i acte, par Bixet et Devaux.
THÉATIIB DB LA CITE 227
Un eomééietk et aa peistre disculeni sur leur» arU, et
le comédien, pour prooTcr U prééminence du sien, peraft
succeMÎTement, sane être reconnu, en valet, en père, en
fortde la halle, en poète, en musicien, en niais, en ivrogne,
et enfin tons sea propres habits.
Cadre peu piquant ; on en demanda les auteurs,
mais des sifflets saluèrent leup apparition et leur
pièce ne fut pas imprimée.
a7 germinal (17 ayril) : Foaioso a BouaoBS, oa P Amant
Jancunbaief comédie-vaudeville en i acte, par P.-J.-A.
Bonel et P. Villiers.
Robert GG. Bossar.
Sainville Thbkaiid.
Germain DamasiiB ((^^teQ.
Plorelle G"« Rnii.
Enchanté d'avoir décidé Porioso, célèbre acrobate pari-
sien, à Tenir donner quelques représentations au théâtre de
Bourges et erojant par là sa fortune assurée, Robert, direc-
teur de spectacle, décide de marier sa fill^ Plorelle à
Sublimé, flls d'nn apothicaire. Plorelle est aimée de Sain-
ville, brillant militaire, qui a pour valet un spirituel garçon
nommé Germain. Ce dernier imagine de faire passer Sain-
ville pour Porioao et de se donner, lui, pour Mustapha,
ami du funambule. Il vent, par ce moyen, marier les
amants avant Tarritée de Sublimé qu'on n'attend que dix
jours plus tard. La chose prend, et Robert presse les deux
artistes de débuter sur son théâtre. Sainville et Germain
cherchent vainement le moyen d'éviter cette épreuve, lors-
qu'en parcourant les gazettes Robert y trouve ia nouvelle
d'une indisposition de Porioso, qui lui-même l'avise que ce
malaise retardera d'une qninxaine son voyage à Bourges.
Un moment vexé d'avoir fait un rôle de Cassandrç, Robert
228 THBATRB DE LA CITÉ
se calme en «pprenaot qae Germain est l'autear de la mse :
les amoureax seront unis quand le vrai Porioso tiendra st
promesse.
Âmusaote donnée et jolis couplets ; le toat fut
avec raison applaudi.
22 floréal (i2 mai) : La Vagcinb, folie-vaudcTtUe en
1 acte, par Moreau, Ponet et T*** (DumersaD),
Verrtlle OC. QmjMOBm {débmi).
Sans-<}Qartier . . • . DmuMHa.
Anicet Bbyilu (<<dte/).
MM Denrieuz .... Cm* Baod {dé^).
Clémence Moutcassiu.
M«« Denrieiuc joiyt à mille qualités la manie d'adopter
tontes les inrenUons nouvelles. Pour suivre la mode, die
prétend donc que sa nièce Clémence soit vaccinée. Clé-
mence, qui craint Topera tion, demande secoura à l'officier
Verville qu'elle aime. Sans-Quartier, musicien dans le
rég^iment de Verville, offre aussitôt aux amants ses services
qu'on agrée. Vêtu cd petit-mattre, il se présente à M"» Der-
vieux sous le nom du docteur Vaccini et lui affirme que,
lorsqu'il s'agit d'un sujet féminin, le germe nécessaire doit
être fourni par un jeune homme. C'est Verville qu'il pré-
sente à cet effet. Sous un prétexte, le faux docteur entraîne
ensuite Clémence au jardin et un valet gagné vient annoncer
qu'il a enlevé la jeune fille. Verville promet de ratroaver
la belle, ce qu'il fait aisément, et sollicite sa main.
M«« Dervienx l'agrée, en reprochant aux amonraux de
n'avoir pas eu plus de confiance en elle. Quant à la vaccine,
elle attendra quelque temps encore pour apprécier cette
découverte.
Sujet assez drôle, traité habilement : demi-
succès.
TBÉÀTIŒ DE LA CITÉ 229
a4 floréal U^ mai) : Ln CabaIsis, pièce en 3 acleBj
par Gammaille Saint- Aubin.
Veli. jeane anglais léparé de sa femme que des pirates
lui ont enleTée« est accoeilli avec amitié par Korota, chef
des Caraïbes. Gelai-ci» Tainqoear des Espagnols, a fait la
paix arec leur général, Uon Zaphar, et les deux peuples
virent dans la plas complète union. Dans le palais de
Koruta est une étrangère nommée Werther dont la beauté
l'a frappé, mais, tendre et respectueux amant, il attend que
Werther consente à couronner sa flamme. Brûlant du même
amour, I>on Zaphar surprend le secret de son rival et
médite aussitôt de loi ravir sa conquête. Après une fête
en rhonaenr de Thospitalité donnée par Korutz à Veli et à
deux jeunes enfants qu'il a sauvés sans les connaître, le
chef des Caraïbes le charge de voir l'étrangère, qui pleure
la perte d'un époux comme lui pleure celle de sa femme,
car il se flatte qu'en obtenant la conflance de l'inconnue
par la conformité de leurs malheurs Veli pourra la déter-
miner à épouser celui qui Taime. Suivi des deux enfants,
l'Anglais se rend au palais où Don Zaphar Ta précédé avec
une troupe armée. Là cet homme cruel lui déclare que,
loin de favoriser l'amour de Korutz il doit, sous peine de
la vie, ne parler à Werther que de lui, Don Zaphar. Fidèle
à l'honneur, Veli s'y refuse, mais il entend soudain la voix
de l'inconnue que les enfants appellent leur mère et, recon-
naissant ainsi son épouse, il consent à faire ce qu'on exige
de lut. Don Zaphar écoute leur conversation; furieux, il
fait enlever les deux enfants et garder à vue leurs parents.
Un vieil officier espagnol procure à ces derniers des habits
au moyen desquels ils s'échappent, pour aller se jeter aux
pieds de Korutz en demandant vengeance. Le Caraïbe et ses
soldats marchent sur les Espagnols, mais Don Zaphar se
réfugie sur une tour do haut de laquelle il va précipiter les
enfants lorsque, d'un coup de carabine, Veli lui donne la
mort.
Lafitte, Defresoe, Périn (débutant) et la citoyenne
230 THBA.TBB DB LA G1T<
Ribié jouaient avec talent cet ouvrage, dMnvention
contestable et qu'on n'imprima point.
12 prairial (i^ juin) : Lis Dupes, oa les Aoeniura
de Neailitfy comédie-folie en a actes, par ***.
Un jeune officier, se voyant sur le point de perdre 8«n
annante que le père reat marier à nne espèce d'imbécile
enrichi, parvient, en se déf^nisant ainsi que aoa ralei, à
prèrenir ce père contre le prétendu qu'il représente comme
accablé de dettes et engagé avec une autre femme. Le bon-
homme crédule rompt les pourparlers, mais il y a un dédit
de I 000 francs qu'il s'agit de' ne point perdre. Dans ce but,
le valet s'habille en capitaine et, sous prétexte de venger
une sœur compromise, propose un duel au rival qui recule
et préfère restituer l'écrit. L'offtcier alors se présente et
obtient celle qu'il aime.
Interprétées par Beville, Richouelle (débutant),
Dufresne, Genest, les citoyennes Ferville et Mont-
cassin, ces aventures peu originales plurent à
moitié. L'auteur, non proclamé, garda naturelle-
ment son œuvre en portefeuille;
17 prairial (6 juin) : LeChbvauer noir, oa leDéooae»
ment de Vamiliéy drame en 3 actes, mêlé de panto*
mimes, chants et combats, parJ.-G.-A. Guvelier.
Alamar GC. Pâain.
Don Salvador .... LArim.
Picaronné Rinii.
Pedro PoMPii.
Un paysan Duiaud (dUnU),
TMÉAVAB Wm LA, CVïïi 231
Ud chef des gardas . . Sàimt-Maatuc.
Hoanies d'araiM . . . DuMouono^, Martt.
AlmaDiiiM ..... O» Ribib.
Dosa Hemoaa .... HàimAwt,
Roaa AoATu {débtii),
Slép)iana MoirroAinir.
La acène se passe dans le royaama de Grenade, rers le
milieu du seizième siècle. Après avoir frappé traîtreusement
Don Salrador, cheralier espagnol, le prince maure Alamar,
somommé i§ Chevalier noir, a enlevé Almansine, épouse
de Salvador, et leur jeune fille, Rosa. Ces deux dernières,
emprisonnées dans un chAteau, sont sous la garde de
l'espagnol Picaronné en qui Alamar a pleine confiance. Mais
Picaronné, ancien écuyer de Don Salvador, n'est entré au
service du Maure que pour veiller sur les victimes de sa
férocité et, dès qu'il le pourra, les rendre à la liberté. Il
confie ses desseins à Stéphana, jeune villageoise qu'il aime,
et dont le père, Pedro, lui promet au besoin un actif con-
cours. Alamar ayant donné l'ordre de saisir tout étranger
qui approcherait de son chAteau, ses gardes s'emparent d'un
homme en qui Picaronné reconnaît avec joie Don Salvador.
II l'introduit près du Maure comme un messager chargé
d'annoncer le décès de l'époux d'Almansine. Alamar, épris
de cette dernière, s'empresse de lui communiquer la fatale
nouvelle. Picaronné détrompe la femme désolée et entre-
prend, le soir même, de la réunir à son mari. Feignant un
grand amour pour la duègne Hermosa, chargée de la garde
d'Almansine, il la trompe d'autant mieux que cette surveil-
lante est sourde. Salvador, conduit par son serviteur hors
du chAteau, trouve sous ses murs les deux êtres qu'il
chérit, mais leur fuite est dénoncée et tous retombent au
pouvoir d'Alamar qui, pour punir les époux de la manière
la plus sensible, décide que la petite Rosa sera poignardée.
Picaronné, qui a su détourner les soupçons de son mettre,
est chargé de commettre ce crime ; au lieu de frapper Rosa,
il la remet à Stéphana, et fait évader Salvador avec le
concours de paysans réunis par Pedro. Il songe à sauver
232: Tn&jkTBi db la cité
Almansine qaand HermoM, furieaie, le dénonce eonane
trattre. Alamar fait ausaitôt préparer an bûcher ponr le
pauvre homme. Salrador, par bonhear, rient provoquer en
combat singulier le Gheralier noir, mais il est Taincn et ra
sabir le même sort que Picaronné quand une troape
d'hommes armés, guidée par Stéphane, se précipite sur les
soldats d' Alamar. On se bat et cette fois la justice triomphe,
car Salvador, détaché par Stéphane, frappe Alamar d'on
coup mortel et précipite son corps dans le bûcher qai le
consume. Délivrés du monstre qui désolait leur pays, les
villageois expriment leur bonheur perdes danses, et Pedro
récompense Picaronné en l'unissant à son amante.
Apologie de rAmitié dont Cuvelier déclare, dans
une préface, avoir lui-même éprouvé les bienfaits.
Sa pièce, attachante et bien conduite, reçut raccaeii
flatteur qu'elle méritait.
28 prairial (17 juin) : Ls Jardw pubuc, oa la Diœ^
êepiiême représentation cPeucenMion da célèbre Garnerin^
folie-vaudeville en i acte, par Théophile (DumersaD) et
Moras.
Un laquais et une cuisinière se sont donné rendes-vous
dans an jardin public. Réciproquement trompés par les vêle*
ments empruntéft à la garde-robe de leurs matfres, ils
débitent maintes sottises entreméléees de couplets fins ou
gros.
Bluette sans conséquence, jouée quelques soirs et
non imprimée.
10 messidor (29 juin) : Kosmouk, oa les Indiens à
TH^lilft PB L4 CItA 233
Marweille^ eomédie en 5 actes, traduite de Kotsebne et
arrangée pour la scène française par René Périn et
Ribié.
Durand ...... CG. Virmuil début).
Armand Pînnr.
Robert Daramm.
Koamouk Pomfbb.
Zadi PaariLLa (débaf).
Zaffri Gnnr.
André Riaïa.
Joseph HlPFOLYTB.
Lelent Bitillb.
M^e Darand G"** Hainault.
Jenny Riaié.
Betsî BfoHiQAsani.
Darand, négociant ruiné, rit modestement à Marseille
arec sa femme très fière, son fils Armand, égoïste et cupide,
et une charmante fille nommée Jenny. Dans la même
maison logent nn très riche indien nommé Kosmouk, et sa
fille Betsi. Armand, que l'argent surtout intéresse, demande
la main de la jeune indienne, et celle-ci l'agrée pour rester
auprès de Jenny qu'elle aime beaucoup. Ge n'est pas seule-
inent à Betsî que Jenny apparatt charmante; Kosmouk,
touché par ses vertus et sa position malheureuse, décide de
l'épouser. Durand, qu'émenreille tant de générosité, cornent
à prendre l'étranger pour gendre et Jenny, désireuse d'épar-
gner la misère aux siens, se promet à Kosmouk, bien qu'elle
aime eertain Zadi qui Toyage arec Robert, son second
fMre. Les deux noces touI se célébrer, quand Robert rerient
à l'improviste* Il est beaucoup mieux qu'Armand et Betsi,
très intelligente, déclare le préférer à son prétendu. Malgré
le dépit qu'il éprouye, ce dernier doit battre en retraite et
laisser à Robert les cent mille firanes qui constituent la dot
de l'Indienne. Les projets de Kosmouk sont à la même
heure boulerersés, car dans Zadi, reyenu ayeo Robert, le
3M fUàTM w hk enà
ambil». r«ooiMiati ioa fils, diiyani à U taiit d'éréneaiMils
qai l'ont contrmiot à fnîr Tlnde. Zadi adore Jeany, et
ecUe-ci« mite en demeure de choisir, laisse parler ses yeux
aascs clairement poor qne le père se sacriâe au bonheur de
son fils. U lui restera, comme consolations, Tamitié, la
reeonnaissâlice et la nature.
Les auteurs ajant insuffisamment vaincu les diffi-
cultés de l'adaptation, l'ouvrage de Kotzebne sembla
long, peu clair, et n'obtint qu'une réussite con*
testée.
30 messidor (9 juillet) : L'Homme de feu, oa Jdai*e et
Zulmé^ pantomime dialoguée en 3 actes, par Ribié,
musique de Froment.
Idare CG. PiniM.
L'Homme de feu. . , . Sawt-Marti?!.
OthaCl DmiasiiB.
Dridan Gbiiist.
Almasonte. . . . r . Cm« Aucbi.
Zulmé ....... RiaiB.
Arzame. ...... Fsayu^LB.
L'Amour Petite Hilauus^
•Ayant cUHvré la belle Zulmé d'un serpent qui Tavait
attaquée, Idare, prince dlcarie, tombe amoureux de celle
qu'il a satiTée et la demande k Almaxoate,sa mère. Gelle^i,
qui est veuve du rot Soltma, se réjouit du bonheur réservé
à- sa fille, mais la mère dldare, détestant son prejet, con-
sulte le .Génie du feu^ protecteur de ses pères, qui 4ni
promet vengeance. Au cours d'une fête diKinée par Idare à
ïttlmé, l'Hoaiine de feu apparaît et s'empare de la jeune
fille qu'il enferme dans une caverne ardente. Le prince
implore avec des larmes tes Cyolopes qui gardent Zulmé ;
TSiàTBB »B LÀ crri SX
ilf rMient ioMatiblec* HeuramemeDt VAménr éêêOBué d'un
nvage poar protéger let jcasM g«at. Dm guerriers «Mem-
blés par U boone fée Arsame, que Zalmé a jadis secourue
sâup la coBoatire, sonrieunent alors* cbassent les Cyclopes,
et l'Homme de feu, yaincu^ s'iaclioe dayant les amants
dont les nooes se célèbrent ayec le plus joyeux éclat.
Scénario banal ; une inteilig^ente et riche mise en
scène lui valut des applaudissements.
9 thermidor (a8 juillet) : Lis Vuaov du solul, pan-
tomime héroïque en 3 actes» par Ribié.
ÂUliba GG. Dstheshb.
Alonzo
Pbrik.
Huasc-ard
POMPiB.
Le Grand-Prétre ....
Gbmbst.
Le Père de Cora ....
Vbrsbuil.
Un officier d'Huascard . .
Mahtt.
Cora
G*»
RiBii.
L'empire des Incas a été partagé en deux royaumes.
Ataliba règne sur Quito et Huascard. son frère utérin, sur
Cusco. Ge dernier veut qu'Ataliba se soumette à lui
l'autre, qui n'y peut consentir» enyoîe à son frère, comme
ambassadeur, l'espagnol Alonso. L'enyoyé s'éprend, à Gosco,
de Gora, prétresse do Soleil, qui ne reste pas insensible à
ses soins galants. L'éroption d!un yolcan permet à Alonso
de sauyer les jours de la prétresse, mais il l'a pour cela
emportée bors du temple où elU devait vivra caebée et Cora
est par suite vouée à la mort, ainsi que ses parents gardés
eo otage comme garants de son éternelle fidélité. Par bon-
bear l'ambaasade d'Aloaso a un pUin suooès, ai les deux
frères qo*il réconcilie s'interposent, à sa demande, entre
Gora et le Orand-Prètre. La loi cruelle est abolie; Gora,
236 iviATU M LA orré
relevée de eee aenienU, conclure etec AIoiuh> « ane union
enetî pare qae l'ettre bienfeîeant qui donne le lumière ».
Fable attachante, bien conduite et luxueusement
présentée : succès.
i6 thermidor (4 août) : Il sb trompe db portb^ oii le
Limoaginà Porif» comédie-vaudeville en i acte, par *".
— Non imprimée,
22 thermidor (lo août) : L'Eoolb db l'uioigbhgb^ comé-
die en a actes, par Deetival. — Nùn itttprimée.
5 vendémiaire an X (27 septembre) : L'Habit de
VBLOURS, vaudeville en i acte, par Sewrinl
Uo pauvre clerc, chassé par son patroo. achète un hebit
de velours pour se présenter chez celle qn*il eime el trouve,
dens la doublure, un billet per lequel !e défunt qui l'avait
portée et qui était son perraiu, le constitue son héritier,
plus une reconnaissance de mille écus signée du procureur
qui l'a renvoyé. Avec ces documents, il a bientôt réduit au
silence l'oncle qui est son rival et le mauvais patron.
Sujet quelconque, indifféremment accueilli. —
Non imprimé.
5 vendémiaire : SaIba» oa CHérUiére de M^êore^ mélo-
drame-pantomime en 3 actes, par ***•
Tippolo, visir du sultan Hyder, a chargé on de ses
esclaves d'enlever Jamalka, fils de son mahre* et de lai
percer on couper la langue. Ot esclave a réuni Delby, fils
de Tippolo lui-même, à l'autre infortuné et 11 les élève dans
THBATBI DB LÀ ClTé 237
no désert comme eee cofanU. Hyder, oMidiiit par le bâtard
d'une chaNe rera lear habitatioa, ra périr ■oai lea coopt
de l'efclave de Tippolo qaaad les enfants le saorent.
Hecon naissant, il les emmène dans son palais oà Tippolo
cherche à les faire périr ; mais il apprend qn'nn des deux
jeunes |^ns est son fils, s'empare de Tautre, appelle Tarmée
à la réyolta et détrône le sultan qu'il reut faire précipiter
dans la mer. Jamalka et Delby, qui connaissant leur nais-
sance, rassemblent les amis du sultan, et bientôt Tippolo est
abandonné psr ceux qui avaient serri sa cause.
Que faisait dans cet îmbro|^lio SaTba, l'héritière
de Mjsore? Lies journaux ne le disent pas plus
qo*ils ne nomment Tautear du mélodrame qne sa
médiocrité sauva de l'impression.
11 TeDdémiaire (4 octobre) : Li Masuos mawqoA,
comédie-vaudeville en i acte, par ***.*- Non imprimée^
Les trois pièces qui précédent avaient été montées
par une € administration nouvelle n qui, après ce
labeur modeste, disparut pour faire place à une
tentative lyrique sur laquelle, par malheur, les ren-
seignements sont vagues. Tout ce qu'on sait, effec-
tivement, c'est que la troupe, allemande, comptait,
parmi les virtuoses, Bllemenreich, Waller, Hoff-
mann, Reiner, Kindier, M»^ Laofft étoile de Stutt-
gart, Reiner, Veiner, Luders, et que les musiciens
avaient à leur tête Blasius, ci-devant chef d'orchestre
du Théâtre Favart.
La salle de la Cité, réparée et repeinte dans un
goût agréable, ouvrit conséquemment le a6 bru-
238 twUtrb 0b la citb
maire (16 novembre), sous ie aom de Théâtre
Mogart, avec L'Enlèoemeni au sérail, opéra en
3 actes de ce maître. L'afflaence, très grande, et
parmi laquelle figuraient des ambassadeurs ètran>
gers, fit au chef*d*œavre et à ses inlerprètes un
succès qui ne se renouvela que trois soirs. Appa-
rurent alors sur Taffiche Le Mari jaloux, opéra en
2 actes, musique de Dittersdorff (3o brumaire»
21 novembre). Le Visionnaire^ ou l'Enfant du
dimanche, opéra en 3 actes, musique de Miller
(4 frimaire-25 novembre), Le Miroir dArcadie^
opéra héroT-comique en 4 actes, musique de Sj»-
meier (8 frimaire-ag novembre).
Un abrégé de cet ouvrage, publié k l'époque,
nous permet de le dire peu intéressant. C'est une
succession d'incidents sans liens, une poursuite
continuelle de personnages ballotés entre Jupiter et
Tarkéléon, esprit du mal. Ce dernier offre à Métalléo,
preneur de vipères, un miroir qui, attaché à son col,
lui donne successivement la figure des époux ou
amants de toutes les femmes. Des scènes de jalousie
en résultent, auxquelles Jupiter met fin en précipi-
tant Tarkéléon dans Tenfer. Une partition admi-
rable ne put qu'imparfaitement voiler les imperfec-
tions de ce livret germain» que suivirent Le Paysan
.tyrolien, opéra-comique en 3 actes, musique de
Steibelt (9 frimaire-3o novembre), et La Fête des
brahnUnSf opéra-comique en 4 actes, musique de
Miller (i5 frimaire-6 décembre).
Le Théâtre Mozart, peu fréquenté, clôtura le len-
demain 16 frimaire, ou 7 décembre. (jU salle reprit
THBATBB DB LÀ CITÉ 2!I9
cinq mois plus tard, ie nom de Théâtre de la Cité,
sons une administration qui, d'après la note envoyée
aux journaux» ne devait rien épargner pour rendre
l« spectacle digne de to«t Tencouragement que le
publie avait bien voulu donner à plusieurs des
artistes le composant et qui faisaient partie de celui
ci-devant au ThéAtre Molière (i). Le directeur nou-
veau n*élait autre qu'un sieur Rémond* matchand
de bois; il ouvrit le 3o floréal an X (ao mai i8oa)
avec la Femme jalouêey comédie en 5 actes, en vers,
par Desforges (de la Comédie-Italienne) et le Mari
reirouuéf comédie en i acte, par Dancourt (du
ThéAtre- Français).
Quantité de pièces, empruntées aux mêmes réper-
toires, défilèrent alors sur les planches de la Cité.
Cinq nouveautés émergèrent seules de ce flot que le
public et la presse laissaient couler avec la même
indifférence.
36 messidor (i5 juillet) : Là Hainb db rAuiLLS, on lei
Ùeujc Priiei de corps, comédie en 5 actes, en vers, par
Hyacinthe Dorvo.
Amas d'absurdités auquel personne ne comprit
rien. — Non imprimée.
l^ fructidor (i^^ septembre) : L'HârBUBa db Touuwsb,
comédie en 3 actes, par A.-J. Dumaniant.
(1) On y remarquait les dtoyens Maaaon, Beaupré, Gabriel, les
dtorasMa Peltetier et Liédei-Claltee.
2M THiATRB DU hJi CITÉ
Carlin tieot aae hôtellerie à Toulouse. Cet bomine enlend
fort bien les affaires et est rompa à l'iotrigue ; il aime, en
conséquence, à loger des gens qui ont intérêt â garder
l'incognito. Deux se présentent à la fois. Henry, fils de
Bérald, • dû aller à Bordeaux chercher Clara sa cousine,
qui lui est destinée pour femme; mais, sans sortir de Tou-
louse, son choix s'est fixé sur Eléonore, fille de Bemadille.
dont il est également aimé. Le hasard a voulu qu'il rtl
entrer un homme ches sa maîtresse et qu'il se crût trahi.
Eléonore Ta suivi pour le détromper ; par cette imprudence
elle s'est fermée la maison de son père qui la croit enleyée.
Henry, qu'elle a pu rassurer sur son compte, la conduit
chez l'officieux Carlin, qui compte déjà parmi ses hûtes
Fabrice, frère d'Eléonore et celui qui a tenté de pénétrer
chez elle et qu'Henry a pris pour un rival. La visite de
Fabrice avait l'amour pour cause. Epris à Bordeaux de la
belle Clara, il s'est introduit chez elle sous le nom de Henry,
son cousin, et, après la mort du père de sa maîtresse, il
Ta emmenée à Toulouse, Il venait prier sa sœur de lai
donner asile lorsque l'arrivée de Henry l'a obligé de s'éloi-
gner. Voilà donc dans la même maison deux Henry, onc
Clara cousine du véritable, et une Eléonore soeur du faux.
Jacquinet, valet de Carlin, est aussi nigaud que son maître
est fin et détruit tous ses plans par des propos inconsidérés.
Grâce à lui les deux cavaliers vont se battre lorsque Carlin.
profitant de la ressemblance des noms, les sépare en
annonçant à Henry l'arrivée de son père* Bérald, surpris
de voir son fils à Toulouse, est bientôt la dupe de Carlin
qui, voulant faire passer Eléonore pour Clara, annonce
la venue de cette dernière ; mais la vraie Clara qu'a amenée
Fabrice, s'entendant nommer par Bérald qui l'appelle sa
nièce, le suit dans sa maison. Fabrice mène également
Eléonore chez Bernadille leur père, en sorte que les amants
se trouvent privés de leurs maîtresses, ce dont ils se
prennent à Carlin qui est assez heureux pour conjurer
l'orage et changer en amis les deux hommes. Mais comment
leur faire épouser celles qu'ils aiment ? Ihrofitant de ce que
les deux pères sont d'anciens rivaux en talents. Carlin les
TBiATBB PB LA GITE 241
eo^age à m charger des cantea des amoarenz, de façon que
chacao plaide contre ses intérêts et s'en remet» pour tranclier
le diflérend, à l'IiôteHer qni arrange tout au mieux.
Ouvrage intéressant, bien conduit, qu'on joua
néanmoins pen et qui ne fut pas publié.
16 vendémiaire (8 octobre) : Lb Salon db l*an X,
exposltion-yaudeville en i acte, par
•♦•
Adolphe, jeune peintre, aime Jenny, que Bf^" du Coloris,
sa mère, a promise an gascon De la Palette. Celui-ci n'est
pas des plus brares, mais il promet de faire la psiz svec
son rirai en lui cédant le champ s'il montre on peu de
courage. De concert ayec Lisette, suivante de Jenny, Adolphe,
tandis que M"» du Coloris est su Salon, substitue un por-
trait en vieille de la dame à la toile flattée que vient d'en-
voyer le gascon. A la vue du tableau, M<m du Coloris se
fâche et, dans un moment d'enthousiasme favorsble à
Adolphe qui a remporté le prix de peinture, elle change
d'idée et lui donne Jeony en marisge.
On ne nomma point les auteurs de cet à-propos,
modérément applaudi. — Non imprimé.
11 vendémiaire (i3 octobre) : L'ËRRBun matbrmblle,
ou le$ Egarementê de Pamoar, comédie en 3 actes, en
vers, par Perrault.
M"M de Bellement est «prise de Milcourt, amant d'Hen-
riette, sa fille. Pour rompre leur union, elle fsit croire à
Henriette que Milcourt aime une autre femme et peint sa
fille à ce dernier sous des couleurs bien cspables de l'éloi-
gner si l'smour n'svait pas dans son cour de profondes
16
242 TUBATBB DB LA CITE
ra«î neg. Val Uni, homme g«laAl« est piopoM à BeorîaUe ca
rem|iUcemeol de Miloonrt» maie grâce à LiaeUe qui. sons
nn nom sopposé, écrit a« prètandaat ai ea reçoit unm
réponse amoureose, Valtant est écondoit et la mère, coa-
fnse, anit Henriette à son amant.
Faible ouvraf^, mal reçu et non édité.
i4 brumaire (5 novembre) : La Double maruob^ oa
l'Epoux MtdiJugtUy comédie en i acte, en vers, par
Masson.
Marié à qoalorse ans avec Emilie, enfant comme lai«
Valère s'est éloigné d'elle poar voyager pais prendre du
service. Le lien qu'on lui a fait contracter lui parait alors
trop pesant ; pour s'en aifraochir, il répand le brait de sa
mort. De son côté» Emilie a pris le nom de W^ Dalinooor
et se fait passer pour veuve. Elle est« un joar* courtisée par
Demis, dont Valère est l'ami. Valère, qui accompagne ao«*
vent Damis dans ses visites, s'éprend de la fausse DaJin>
cour qui, elle-même, le voit avec plaisir. On s'explique à ua
moment donné et Valère, subjugué par celle qu'il a délaissée,
devient pour la seconde fois son époux.
Fable invraisemblable, écrite en vers laborieux,
et qui ne valut A Tacteur- auteur qu'un succès
contesté.
Quelques jours plus tard (a3 brumaire), la troupe
qui depuis six mois occupait la salle de la Cité alla
s'installer au ThéAtre du Marais, devenu ThéAtre
des Etrangers, tandis qu'une « administration nou-
velle > prenait la suite de son bail. Cette neuvième
direction, à laquelle présidait Lenoir Saint-Edme,
proclama par affiches et communiqués son désir de
THÉATaS DS LA CITÉ 24S
reodre au Théâtre de la Cité Tétat de splendeur
qu'il avait eu à Torigiiie» en exploitant d'abord le
g^enre Variétés. — « Sévère dans le choix des
ouvrages, recherchée dans leur exécution et leur
miseaa théâtre, elle ne négligera ancun des moyens
qui pourront lui mériter les suffrages du public > .
— Les premiers spectacles qu'elle donna remplirent
assez bien les conditions de son programme.
a3 brumaire (i4 novembre) : Drelindindin, o/j le Caril'
ionnear de la Samaritaine, parade en i acle, mêlée de
vaudevilles, par Henrîoo et Serviére.
Dreliadiadio .... CC. Cratrauicbi;» ^^i^^a/).
USélelU AtmàM^ {débttl}.
Mm» Portugal .... C*^ Dèsarnàud.
Nanetto Armand (débui).
M">* Portogal, marcbande d'oranges, yeut marier Nanette,
sa fille» avec La Séleftte qui exerce la profession de décroUeur
SOT le PonuNeuf. Nanette est recherchée par Drelindiadia,
cariUooneur de la Samaritaine, qu'elle préférerait de beau-
coap. Les deux rivaux sa disputent sans rien changer à la
ailuation. Gomme M^m Portugal désire surtout un gendre
aimant véritableaaeat sa fil Je, elle consent à ce que Nanette
éproave le cœur des prétendants. La rusée jette son bonnet
dans U Saine et se cache. M^o Portugal, qui croit à un
•aicide, appelle au secours. A ses cris les deux hommes
accourent, maif, tandis que La Sélette va quérir un batelier
au rabais, Drelindindtn plonge sans hésiter dans le fleuve.
Il n'en retire qu'un bonoet, et maudit le sort quand Naoetle
reparaît. L'épreuve a été décisive, et la mère ne peut qu'ap-
prouver sa fille de récompenser celui qui l'aime au point
d'avoir risqué ses jours pour elle.
iU THEATRE DB LÀ CITÉ
Tableau populaire bien tracé et ag^menté de
jolis couplets ; il eut une entière réussite.
23 brumaire : Le Siège de La Rochelle, drame héroï-
que eo 3 actes, par Béraud, musique de Leblanc.
Gttiton GG. ViLLEHavTB.
DaaboDoeaa Gaumabd (débmi),
Gastare Dabgourt (débul),
Gérard Moaizn {dtimt).
Richelieu Lâsglad^ (débat).
Schomberg Chbyalibii.
Bassompierre .... Pàgcabd {début).
M»* Gaiton Om Normand {début),
Céiet tine Ritbt {débui).
Une Rocheloiie. . . . DARcouaT {débui\,
Aa cours d'ane visite faîte ea 1616 dans toas les ports de
France, Richeliev s'est épris, à La Rochelle, de M*« Gaiton,
femme du maire de cette ville M>m CKiiton, qui est ver-
tueuse, repousse cet homma^ coupable, et Richeliett en
conçoit une rancune qu'il s'empresse de satisfaire en aasié-
géant deux ans plus tard La Rochelle, sous prétexte de
réduire à l'obéissance les protestants révoltés. Décimés par
le fer et la faim, les Rochelois, électrisés par Gutton, font
néanmoins bonne contenance. Quelques femmes seulement
parlent d'éviter, par une reddition, la ruine totale de la
cité. Parmi elles est Mm Gui ton, que son mari rappelle
énergiquement au devoir. L'atné de leurs fils a été taé:
pour sauver le deuxième» la mère imagine de franchir avec
lui les lignes assiégeantes, te les saisit et on les mène à
Richelieu, qui renouvelle avec le même insuccès ses prières
amoureuses. Furieux, il ordonne qu'on sépare l'enfant de
sa mère, mais le général Bassompierre, généreux autant
que vaillant, les fait rentrer tous deux dans La Rochelle.
THÉATHI 0B LÀ CITB 245
L'assaut final est bientôt donné, la rille est prise ei les
habitants s'apprêtent à mourir quand nn message de
Louis Xlll les soustrait au supplice dont ils sont menacés.
Leurs fortifications seront détruites, leurs pririlèges abolis,
mais on leur accorde la liberté de leur culte et, reconnais»
aants de cette fayeur, ils jurent d'être aussi bons soldats
contre les ennemis de la France qu'ils l'ont été sur leurs
remparts.
Natif de La Rochelle, Béraud eût pu exalter son
berceau sans prêter à Richelieu d'aussi vulgaires
sentiments. Ce défaut grave ne nuisit toutefois point
au succès fait par les spectateurs et que la presse
confirma avec unanimité.
27 brumaire (18 novembre) : Hommbur bt Imdigbnce,
oa le Divorce par amoar, drame en 3 actes, par Weiss
et Patrat.
Charles Durai . . . GG. ViujDmryB.
Saint- Ys . . . Laholadb.
Courville père . . A ^^maxd VmmjiL {début).
( GALIMAaO.
Durand Ghatiaunsuv.
Mb« Du val Gorbaiio fils {délmt),
Henry G^t Ponaa {début).
Arabelle Noriumd.
Françoise LAroMTAiVB.
Arabelle aimait Saint-Ys, mais son père l'a forcée
d'épouser le négociant Gharles Du val, beaucoup plus riche.
Au bout de six années, la fortune qui avait fait préférer
Du val disparaît par suite de mauvaises spéculations con-
seillées par le jeune Gourville, et Arabelle doit nourrir du
travail de ses mains son époux, son flis Henry et sa belle-
246 TBiATME »B hà, CITÉ
mère aveugle. Saint- Ys, qo'un hasard ioctrait de cette
situation, offre par lettre an large secours à DoTal, que la
jalousie empêche d'accepter. Toutefois la démarche du
jeune homme prouvant qu'il adore toujours Arabelle, Duval
projette de libérer celle-ci par un divorce qui loi per-
mettra d*épouser Saint- Ys, devenu riche à son tour. Ara*
belle refuse d'accepter ce sacrifice et l'on ne sait comment
la chose finirait si Courville père, qui est l'ami de Saint-Ys»
ne secondait ses généreux desseins en réparant la faute de
son fils défunt : la famille Derval, adoptée par lui, coulera
désormais d'heureux jours.
Imité de Kotzebue, cet CMivrage prônait les plus
nobles vertus hamaines; il provoqua des larmes
abondantes.
3 frimaire (24 novembre) : Ramponneau a la Couh»
TILLE, folie-vaudeville en i acte, par Armand Gouffé et
Georges Du val.
Taconet a décidé Ramponneau à embrasser la carrière
théâtrale. 11 lui a même enseigné que pour être apfUaudi
il suffisait de bien arrondir ses bras, de faire de grands
gestes^ de crier à lue-tète^ enfin de savoir s'arrêter à propos
pour donner le temps au publie de céder à l'enlhousiasnae.
Le professeur fait prudemment signer à son élève on dédit
de i.aoo livres. Tandis que Ramponneau répète, s^s voisîus
de la Courtille le tournent tellement en ridicule qu*îl
renonce au théâtre. Sommé par Taconet de régler son
dédit, il présente à l'auteur un mémoire de i 5oo francs
pour vins bus dans son cabaret. Obligé de reconnatire
celle dette, Taconet est trop heureux d'en accepter la
remise et de goûter une dernière fois aux crus de son
adversaire.
Anecdote qui n'obtiiil qu'un succès discuté. —
.Von imprimée.
THÉÂTRE »E LA CfTB 247
4 frinam (aS novembre) : Rodolphe, on le Chàteaa
d€» Toarelle$^ drame hérolqae en 3 actes» par Pillon et
Lambert.
Ricbemont GC. yiujwBWB.
Rodolphe Laholadb.
Anselme ^ . A. Vbrtbuil.
Un officier de Rodolphe . . . Moeibt.
Un officier de Bel fort .... Paocako.
Clamée €m« NoaMAim.
Bertbe Potna.
Après avoir gémi vinfct ans dans les prisons d'Ozfort,
Richemont, eomta d*Aumale, troaye moyen de s'èrader et
cherche asile ao chàteaa normand des Tourelles, apparte-
nant an sire Baudoin. Ge!ni-ci est mort, mais son fils
Rodolphe se déclare prêt à accueillir l'hôte qne le ciel lui
envoie, à le protéger même contre le duc de Bel fort son
ennemi, à condition toutefois qu'il ne cherchera point à
voir sa scsnr Clareace que la politiqne loi fait tenir sons
les verrons, oar elle est amie de la France, tandis que
Rodolphe, afin de se venger d'ane injastiee oommise par
Charles VII, a pris parti pour l'Angleterre. Or, Richement
a jadis secrètement époesé Clarence ; il ne tient, pour cette
raison, ancnn compte de la défense de Rodolphe, et, grâce
à d'ancieas servi tevrs, Anselme et Berthe, il est mis en
présence de la prisonnière. Celle-ci loi révèle alors que
Rodolphe, qu'on croit né de Baodoln, est lear propre fllt.
A peine a^t-elle dit ce seoret qae Rodolphe, svrvenant,
reproche k Richemont sa conduite, le provoque et, sur son
ntuê de se battre, le fait enfSirmer. Belfert» q«i a découvert
la retraite de Richemont, somme bientôt Rodolphe de lui
livrer le comte. Le jeune homme vient de le faire quand
il apprend, par Clarence, quel lien sacré l'unit k Riche-
mont ; il demande à Belfort de rendre sa proie, mais le duc
s'y refuse. Par bonheur Dunois, dont le château est proche,
vole au secours de Richemont. Effrayés au seul nom du
248 THBATAB BB LA CITB
vaillant bAUrd, les soldats anfflais prennent la fvite et
Rodolphe jure aux pieds de son père délivré de servir
désormais la France, car, dit-il : « Malheur à qui porte les
armes contre sa patrie ! »
Fable ÎDtéressaDte et donnant avec art une leçon
de civisme ; elle obtint les bravos mérités.
9 frimaire (3o novembre) : Gmffbmiiiàud, oa le Sub-
déiégaé de Faiaisey comédie en i acte, par Georges
Duval et Dorvigny.
Un intendant de la province de Normandie arrive à
Falaise où circule on pamphlet dirigé contre Grippeminaad.
sabdélégné de la ville. Celui ci demande vengeance et
ordre est donné d'intercepter le libelle. Ceux qu*on eo
charge saisissent, au lieu de Tédit» Grippeminaud lui-
même qu'ils enferment dans sa bibliothèque. Tandis que le
subdélégué gémit là, à Tinsu de rintendant qui ignore la
méprise, M>m Rebec vient réclamer sa fille qu'un officier a,
dit-elle, enlevée et qui a été effectivement conduite par son
ravisseur chez l'intendant qui l'a cachée dans la biblio-
thèque du sttbdélégné. M*« Rebec y trouve sa fille en com-
pagnie de Grippeminaud, accuse celui-ci de rapt et déclare
qu'elle s'est vengée d'avance par un mémoire injurietaz.
A cet aveu Grippeminaud la menace d'un procès, mais
l'intendant arrange la chose en amenant M"m Rebec à con-
sentir au m^lage de sa fille avec l'officier.
Honorée d'un demi-succès, cette pièce ne séduisit,
par contre, aucnn libraire.
Il frimaire (2 décembre) : L'Ivroonb bt sa
comédie-parade en i acte, mêlée de vaudevilles, par
TUATAB ra LA CITÉ 24(^
J. Braest (de Glonard) et ArmaDd (Croisette, avec
Henrion).
Martin GG. Ghatsaonbot.
Perrin DAaooomT.
Nicolas ÀMUUKD,
Martinette G«m DéiABNAun.
JaroUe Amiiaiid.
Mm Bavardin . . . Poim.
Martin, iyrofoe fieflé, veal marier sa flUe Jayotte à
Nicolas, compsf non de débavche, tandis que Martinette, sa
femme, désire ponr ipendre Perrin qui aime et est simè.
Poar atteindre son bot, Msrti nette recourt à la rose. Son
mari, rentrsnt iyre comme de contome, s'endort dans on
coin. Vite elle éteint les Inmières, se démise avec ses
amis, et l'ivrofae réTcillé Toit apparaître arec terreur Perrin
qui se donne ponr LncifSer, Jayotte qni fait une furie, et
Martinette en mégère. On lui arrache ainsi le serment de
boire moins, d'expier par des regrets sincères ses torts
enrers sa femme, et d'unir Jarotte à Perrin. Gela fait, les
masques reprennent leurs costumes ordinaires et racontent
à Bfartin le tour qu'ils lui ont joué. L'iyrogne les croit avec
peine et persiste en tout cas dans ses résolutions, ce qui
est la chose importante : au lieu de Jayotte, Nicolas épou*
sera M^ Bayardin, yoisine acariâtre et majeure.
Une fable de Lafontaine avait fournit le sujet de
cet acte amusant, qui eut une entière réussite.
i4 frimaire (5 décembre) : reprise de Kokoly^ extrava-
gance, par Plancher- Valcour (avec Destival et Ribié),
réduite à a actes, et qu'on imprima sous cette seconde
forme.
17 frimaire (8 décembre) : Lxs Noces de Gascarbt,
pièce en 2 actes, par *'*.
250 TiréATMi »B LA erré
Des bâillements, des sifflets châtièrent l'auteur
de cette farce mauquée, défendue vainement par
Armand Verteoil, excellent dans un rôle caricatural.
— Non imprimée.
28 (et nan a4) frimaire (19 décembre* : Phomtin tout
8BUL, ou le Valet dcuw la malle, scéae-fbHe en vaude-
villes, par J. Ernest (de Glonard).
Prontin €•« MAMtAxmruxM,
Un inlrif^Dt champenois s'est fait passer, aux yeux
d'OroDte» pour Léandre qa'il attend et qui doit daveair son
gendre. Léandre embarrassé Hii appel aux talents ëe
Prontin, son valet, et celui-ci a Tittgéniense idée de s'en-
fermer dans une malle que le champenois fait porter cImz
Oronte. Là, en prose 00 en couplets, le malin drôle raooitte
Taventure qu'il ya dénouer seul. La chambre oè il eat
enfermé ayoisioe un salon dans lequel un Titrafs lai
permet d« roir. Au moment ou le faux Léandre ra signer
le contrat lui donnant la fille d'Oronle, Frontin tire un
coup de pistolet qui jette le trouble dans rassîstaoce. Un
billet qu'il glisse sous la porte instruit ensuite Oronte eu
mensonge dont il est la dupe. Prévenu par la fenêtre,
Léandre secourt alors, et démasque le champenois. Celui-ci,
congédié, exprime I Intention de se venger sur Prontin ;
mais, prudent autsnt que rusé, le valet sortira de chez
Oronte comme il y est entré.
Ce monolog-ue, bien inventé, était là pi^miére
création d*un personnag'e qui avait débuté le 8 -fri-
maire par le rôle de L'Olive dans Guerre ouverle^ et
qu'on n*avait jusque-là connu que comme auteur.
Manquant d*aplomb et de mémoire, il réussit
TSBAVBB Ml LA GIVÉ 251
médiocrement et nn troisième esni, non moins
fâcheux que les premiers, lui fit bientôt quitter les
planches. La littérature dramatique et le journa-
lisme devaient le dédommager d*échecs dont il ne
se souvînt que pour parler toujours indolgemment
des comédiens qui n'étaient pas bons c< car —
disait-il — je dois avouer que j'étais bien mau-
vais ».
ler nivôse (22 décembre) : Allons bn Russik, vaude-
ville épisodique en 1 acte, par M*** (Moreau) et
Heorioo.
Fribourg CC. Ghatbauneuf.
Frac Moluzn.
Benrille DABCouar.
Bel fort Langlade.
Pirouette Paul.
Tressant Cbitalisr.
Pillardia Martaihyillb.
Florentin Oaumamd.
DusoufOe AaMAaD.
Ducoloris pACAao.
Cloris C"e DoBSOK {début).
Berville aime ractrice Cloris, fllle du tailleur Frac, qui
vient de si^er un engagemeat pour la Roaaie, comae font
la plupart des écrivains et des artistes français. U voodrait
l'épouser et partir avec elle, mais Frac ne veut point de lui
pour gendre, et il est obligé de recourir à aon ami Belfort
qui promet de servir ses projets. Fribourg, correspondant
du théâtre de Saint-Pétersbourg, donne» dans le salon de
Frac, audience à ceux qui veulent s'expatrier. Tressant,
perruquier, Pillardin, auteur, Ducoloris, peintre, Florentin,
2S2 THB4TRB DB LA CITÉ
confident trafique, DnaonfAe, soufAenr, et le danseor
Pirouette défilent succestiyement sons les yenx de Fribourg
qui les engage ou les refuse. Frac vient ensuite signer comme
costumier; il est, ainsi que sa fille, prêt à partir quand Bel fort
se présente, armé d'un traité qu'il a dii-il fait avec Gloris
et en yeria duquel elle doit se rendre à Londres sous peine
d'un dédit de mille écus. Pour emmener sa fille en Russie,
Frac paie la somme, que Belfort présente à Berrîlle en
disant : « Voilà ta dot ». — Frac s'indigne du piège qu'on
Ini a tendu, mais Berville restitue noblement l'argent
gagné par ruse. Ce trait touche le tailleur qui unit les
amants : ils partiront ensemble pour le pays des roubles.
Cadre heureuxi rempli d'épisodes plaisants et de
couplets malins. Citons celui-ci sur Tivoli, lieu de
plaisir adopté par la mode :
Cette promenade publique
Nous préBcnte pendant le jour
Le théâtre de la critique,
Et la nuit celui de l'amour ;
Dans ces jardins on ne rencontre
Ni verdure ni bois ni fleurs,
Tel le jour y règle sa montre,
Le soir y dérègle ses mœurs.
11 nivôse (i<^' janvier i8o3) : Albert db Wbimar,
pièce en 3 actes, par Hector Chaussier, musique de
Navoig^lle.
Albert de Weimar, fils du duc de Saxe, est à la cour
d*Amélie, duchesse de Westphalie, sous le nom du chevalier
de Rosberg. Voulant venger la mort de son père, qu'elle
attribue au due de Saxe, Amélie se prépare à marcher
contre ce dernier; mais on lui représente que le sang de
TBiATIB DB LA GITE
253
se» SQJeU est à méaai^r et elle ordonne qae le sort nodime
celui de ses terrien qni sppellera Albert de Weimsr en
oombat singnlier. Rosberg lai •même est désigné. Le duc
de Wetersbonrg, rÎTsl puissant qni le hait, aposte des
gens pour l'assassiner. Rosberg, ignorant ce complot,
revêt son écnyer de son armure et les bandits, trompés par
ce déguisement, toent le valet au lieu du maître. Amélie,
persuadée que Rosberg qu'elle aime a péri, se présente dans
la lice sous le costume de Técnjer et combat contre Albert
qui la désarme et se fait reconnaître. Trompé dans ses
espérances, Wetersbourg attaque son rival et meurt de sa
main. Albert réyèle alors à Amélie que le perfide qu'il
vient d'immoler fit jadis périr le duc de Westphalie, son
père, et la princesse reconnaît en lui son vengeur et son
époux.
Favorable donnée, mais traitée de façon à ne pro-
duire qu'an insuffisant effet. ^ Non imprimé.
19 nivôse (9 janvier) : Bianco, oa V Homme invisible^
mélodrame en 3 actes, par Plancher- Valcour, musique
de Tobie.
Le comte de Vilmont
Solange .
Bianco .
Un notaire
Constance
Rosa. .
Vilmont fils
Gertrude .
ce. ViLLSMEUVB.
Galimard.
Vbrtbuil.
Pagabo.
COM DaSAUfAUD.
NoiUfAMD.
RiVBT.
POTIBR.
La scène se passe près de Venise. Ayant, contre la
volonté de son père, épousé le comte de Vilmont, Constance
a regretté bientôt cette imprudence, car son époux, vicieux
dans l'âme, se livre en outre à la passion du jeu qui tue en
2S4 TUJLTKB BB Lk CITÉ
loi \o«i fieatimeat. Po«r comble d« malWor, U coaleaic,
d«Te&«e mèK, m perdo «ob fils Augutte, eolevé nuiUa-
ment par le eomte de Soleafe qtti, meaeeé par ViloMal»
•'est aeearé âiasi «o otage ooatre le daager. Qaalona «as
ae ioai écoaiéa depuis ce rapt ; Cooalaaoe passe aea jows
à plearer et o'a poar eonaolaCiaa ^ue la pr^ooe de Roaa.
nièce et papille de Vilmoat, qaî l'héberge par iatérèt. Deax
eenriiears, l'italica Biaaeo et Ja daègne CSerimde, seasMeat
n'aTmr pour bat qae de complaire aa comte et aoat* par
cela Blême, odieax à loa éponse. Qaelqaes joara plaa tôt,
Bianco a fait recaetllir par Vilmont le jenae Robert» ealaat
qu'on croit dénué de raiaon et è qai la comtease a'est
d'autant plas inlèreaaée qu'il a rage de son fiis Angaate.
te jeu oc^teadaat a englouti non seulement la fortune de
Vilmont mais encore la dot de Rosa, dont son inieur avait
la garde. Pour remédier k ce désastre, Vilmont ne Toit
qu'une chose à faire : empoisooaar Goostanee poar épouser
Rosa qui n'aura ainsi aucun compte à lui demander. Cest
Gertrude qui verse le fatal breurage à la comtesse, dont
elle annonce bientôt la fin. Vilmont déclare alors à sa
pupille qu'elle doit devenir sa femme. Rosa aime Robert,
qu'un hasard Ta fait reconnaître pour Auguste et dont la
tète n'est nullement égarée; elle résiste donc au désir da
comte. Bianco change sa résolution en la faisant prier, par
Robert lui-même, de suivre Yilmonl à l'autel. La cérémonie
terminée, la nouvelle comtesse lève son voile et Vilmont
reconnaît avec terreur Constance qu'il croyait morte. On
apprend alors que Bianco et Gertrude, loin d*étre les com-
plices de Vilmont, servaient les projets de Solange qui,
repentant de sa faute, veut rendre le bonheur à Constance
qu'il a toujours aimée. Solange, jusque*IA invisible, oe
tarde pas à paraître devant le comte vaincu ; au lieu
d'humilier celui-ci, il promet de lui restituer ses richesses
perdues, mais Vilmont, écrasé par cette générosité, sy
dérobe en se tuant d'un coup de poignard. Devenu comte,
Robert-Auguste épousera Rosa, et Constance coulera des
jours heureux avec ses enfants.
THBÀTKE DB LA CITÉ 2S6
Des aitoatiiMis oeuvet ttreot le sucoèt de ce dra-
me, conduit avec art mais écrit en trës mauvais
style.
s3 nivôse (i3 janvier) : L'IifM06ije« vaudeville en
3 «ctes, par Planelier>Valoour. — Non imprimé,
17 pluviôse (6 février) : Lis Taoïs inninnmo de Vcnisc,
pièce en 4 actes, par ***.
Oo ne connaît rien de cette pièce dont une clôture
imprévue abrégea, le 36 pluviôse, la carrière. Après
trois mois pendant lesquels défilèrent, outre-pont,
les chefs-d'œuvre nés au Théâtre-Français, des entre-
preneurs nouveux prirent possession de la Cité pour
joner, le ii5 floréal (i5 mai), Laare et Fernando,
fkit historique ei^ 4 actes, par Dumaniant (du
Théâtre Molière) et Les Bergers du beau rivage,
ou Estelle et Némorinj opéra-comique en â actes,
recueil de scènes décousues agg'ravées d*nne musi-
que pleine de réminiscences, dont on refusa de
connaître les auteurs.
La création de cette bluette sembla sans doute
aux arrivants un suffisant effort, car ils s'en tinrent,
par la suite, à des reprises dramatiques ou lyriques
dont le public et la presse ne paraissent point avoir
compris l'utilité. Mentionnons pourtant, le premier
jour complémentaire de Tan XI (18 septembre), un
bénéfice comprenant, outre deux choses empruntées,
cet ouvrage inédit :
25C niATBB OB LA CITB
Lb8 PBiiias GiiiàBRBS, OU le Loveiace de» Haikê^ vau-
deyille en i acte, par Maillot.
•
Nicolas, Loveiace dea Hallea, est chéri par M»* Aofot,
chez laquelle il demeure ; mais il aime les (âteaox de Nan-
terre et M"* Gamua qai est riche ; il o'y a guère que la
marchande d'amadou dont les hras noirs lui déplaiaent.
Une lettre que lui a écrite M*« Camus, les portraits de
deux autres conquêtes sont trouvés par M"* Anf^t qui,
folle de jalousie, jure de tirer veaf;eance de ses ri rates et
tient parole en les rossant.
Corsse, actcar-directear de TAmbigu qui, par
camaraderie, tenait le rôle de M°^ Angot, fit un
succès de ce tableau poissard. — Non imprimé.
Quelques jours plus tard s'opéra un changement
encore d'administrateurs. Répudiant le programme
de ceux qu'ils remplaçaient, les survenants annon-
cèrent ne vouloir donner que des nouveautés. Cest
effectivement par deux pièces inédites que leur
direction fut inaugurée, le 3o vendémiaire an XII
(a3 octobre).
Lbs Dbux Bossus, comédie en un acte, avec un pro-
logue, par Dorvigpny.
Un jeune Persan aspire à la main de Zulmé, que les
parents lui refusent parce qu'il est pauvre et boasu. Us
attendent d'ailleurs un autre prétendant, contrefait aussi
mais riche. Leur maison est livrée à des lutins qui
déclarent qu'ils ne la quitteront que lorsqu'un bossu péné-
trera jusqu'à eux. Le riche prétendant n'ose se hasarder,
mais son rival marche sans hésiter jusqu'à la galerie des
THBATBB DE LA GITE 257
latins ; md aodace est couronnfe de svccès, e«r il revient
sans difformité. L'autre alors imite cet exploit et n'y
gmgne qu'une double bosse ; il ne peut donc plus obtenir la
main de Zulmé, qui épouse son amant enrichi par les bien-
faits des génies.
Sajet original, suffisamment traité, demi-succès.
— Non imprimé.
Barbbrovbsc, mélodrame en 3 actes, par Alexandre
Guesdon .
Rodolphe, baron d'Ornheim, parti jadis pour les croi-
sades, a laissé l'administration de ses domaines à Barbe-
rousse. Il est à son retour attendu par des assassios qui
le blessent et l'emportent dans un souterrain du château
d'Ornheim, où il doit finir ses jours. Le yieillard est sauvé
par Philippe, serviteur fidèle, qui depuis trois mois pour-
Toit secrètement à sa subsistance quand débute le drame.
Barberousse est sur le point d'épouser Constance dont le
cœur appartient à Albert, seigneur k qui Frederick, neveu
de Barberousse, doit la vie. Voyageant en Allemagne,
Albert vient à Ornheim pour embrasser son ami Frederick.
Celui-ci, dévoré de jalousie, se propose d'enlever Constance
à son oncle ; il est secondé dans son dessein par une sui-
rante qui feint aussi de favoriser les amours d'Albert.
Barberousse s'est aperçu qu'il n'était pas aimé ; il recoanatt
avec foreur, dans son nouvel hôte, l'amant de Constance qui
est en outre le fils, l'héritier de Rodolphe. 11 charge Philippe
de l'égorger dans le souterrain où il le conduit lui-même
par rose. Albert y retrouve son père qu'avec l'aide de Phi-
lippe il rend à la liberté. Secondés par quelques servi-
teurs, ils surprennent alors Barberousse et lui font expier
ses crimes par une mort ignominieuse.
On n'accueillit qu'avec réserve ce drame bien fait
mais dépourvu d'Invention. — Non imprimé,
17
258 THBATRB DB LÀ CITÉ
La pea brillante fortune de ce premier spectacle
fit revenir les locataires de la Cité sur leur pro*
messe tambourinée : on les vit donc, dés la fin du
même mois, encadrer d'emprunts les ouvrages
nouveaux dont l'inventaire seul importe aujour-
d'hui.
7 brumaire (3o octobre) : Lb vmla parti, ou Celai-^à
n'e$t pas sorcier^ comédie en i acte, par Chevalier.
M. Dumont, ancien procureur, a épousé une femme très
jeune dont le cœur était engagé à Fenrille. Pour adoucir
ses regrets et dire un dernier adieu à l'aimé, M^m Dament
invite Perville k souper pendant l'absence de son mari. Un
officier porteur d'un billet de logement se présente à ce
moment-là, est fort mal reçu, et doit se retirer dans sa
chambre plus tôt qu*il n'aurait touIu. Mais la faim le tient
éreillé et, sachant qu'il est ches son oncle, il ne se fait
point scrupule d'observer par le trou de la serrure le tête-
à-téte galant que dérange bientôt Tarrivée de M. Dumont.
Son neveu quitte sa retraite pour l'embrasser et, apprenant
qu'il n'a pas plus soupe que lui, il dit à Marton d'apporter
le poulet. La maîtresse et la suivante sont dans la plus
vive inquiétude; l'officier s'en amuse et prépare l'évasion
de Ferville en racontant à son oncle une prétendue histoire
de régiment, qui n'est autre que celle où ils sont acteurs.
M"M Dumont. quitte pour la peur, s'estime heureuse quand
elle peut dire de Perville : c Le voilà parti t »
^ Interprétée médiocrement, Tanecdote ne produisit
point TefiFet révé et resta manuscrite.
frimaire (28 novembre) : Fanchon toute skdlb, oir Lm
TBIÉÀTIIB OB LA GItA 259
moment d^hmmear, vaudeville en i acte, par Louis
Ponet.
Panchon €•• Bras.
m
Pour «Toir ri en écoutant un galantin, l'ex-Tielleuse
Panchon, deyenoe fprande dame, a mécontenté Prancanrille
son époux. Aux reproches adressés par lui. elle a cru
deroir répondre en abandonnant ses invités pour se réfu-
gier dans un salon où elle attendra les excuses de l'ingrat.
Prancarville non seulement reste avec ses amis, mais encore
défend à Marton, la suivante, d*entrer ches sa femme. Voilà
Panchon isolée pour un temps indéfini. Elle trompe K>n
ennui en lisant VArt de tirtr let catte$, en faisant par la
fienétre une abondante aumône à un aveugle, en passant la
rerue de divers personnages. Prancarville à ce moment la
Ailt prier de descendre au Jardin ; elle s'y refuse, alléguant
une migraine, mais, craignant bientôt d'avoir affligé celui
qu'elle aime, elle imagine, pour le consoler et l'attendrir,
de remettre son vêtement d'autrefois et de chanter, avec
l'aide de sa vielle, la chanson favorite de Prancarville.
L'effet est prompt, car, levant les yeux vers Panchon,
l'époux sourit et loi envoie par Marton une lettre tendre
implorant un pardon que la vielleuse s'empresse d'ac-
corder.
Bagatelle aimable, qui foufDÎt à Tactrice roccft'>
sion d*un petit tour de force. Elle devait, quelques
années plus tard, commencer, au Théâtre des
Jeunes-Artistes, la réputation de Virg^inie Déjazet.
2b frimaire (17 décembre) : Le Doc d'Alençon, mélo-
drame ea 3 actes, en vers, par J.-S. Quiocy.
Vaetiea se pesae au deasièaae siècle, daas on chAtean
26Ô THBATRB DR LA CITA
normcnd. Après «roir assassiDé le prince Aldénur pour
s'emparer de ses bieas, Bellesme, duc d'Alençon, a Hïl
élever comme orphelias Phismon, fils da prince, et Alzine,
sa fille. Il se propose d'époaser cette dernière, mais, ipio-
rante de son état civil, Alzine s'éprend de Phismon, ce qni
l'engage à fuir le duc. Bellesme la retrouye et la jette dans
un cachot où la mort l'atteindra si elle persiste à refuser
son alliance. Ce cachot, doublement aifrenz, contient les
ossements de quantité de malheureux sacrifiés par la
cruauté du duc ; mais la multiplicité de ses attentats finit
par révolter ceuz-Ià mêmes qui lui ont servi de complices.
Delfonte, Rijiante et Rodmir, officiers qu'il croyait sûrs*
soulèvent contre lui les habitants des campagnes et mettent
ses soldats dans l'impossibilité de le défendre. Vaincu par
Phismon, le duc confesse ses crimes et se jette dans un
antre rempli de serpents. Phismon» reconnu pour le fils
d'Aldémar, entre en possession des biens paternels ; Alaine
vaincra, avec le temps, sa passion condamnable.
Pièce à la trame obscure, ag^jj^ravée d'un style
iudifpeste : réussite contestée.
i4 nivôse (5 janvier i8o4) : La Ruptubb du traité d'Aix-
la-Ghapsllb, mélodrame historique en 3 actes, par
MU« Leriche.
JLa scène se passe au Canada. Un traité signé en 1748 a
Aix-la-Chapelle en avait assuré la possession aux Français,
mais quinze ans plus tard les Anglais, sans aucune décla-
ration de guerre, recommencent les hostilités en bAtis-
sant sur les terres françaises un fort qu'ils appellent Fort
de la Nécessité. Jumonville, officier français, envoyé vers
le général ennemi pour le sommer d'abandonner ce pro-
jet, est assassiné avant d'avoir accompli sa mission. La
femme de cet officier a été enlevée et conduite dans le fort
THÉATBB DB LA GtTB Ml
oh le commandant anglais cherche yainement à la tMiiire
et d'od elle est délifrée par les Français qai s'emparent dn
fort. JnmonWlle, qu'on a pa saarer, est ainsi réani à celle
qa'il croyait aroir perdue sans retoar.
L'intention qai avait fait composer ce mélodrame
et le sexe de Tautenr purent seuls justifier l'espèce
de succès qu'on lui fit et qui ne sauva point la
direction, emportée quelques jours plus tard par
une banqueroute.
Le i**' pluviôse an XII (aa janvier i8o4)> divers
artistes du Théâtre Olympique» quittant la rue de
la Victoire, s'installèrent à la Cité où, pendant une
année, ils exploitèrent leur répertoire, augmenté
des créations suivantes.
25 germinal (i5 avril) : Unb JouaiiiB db FRéDÉBic II,
ROI DB pRussB, comédie-aoecdote en i acte, par Varez
et Bernard.
Frédéric II GG. Florbstan.
Dhirleim Dsrval.
Le colonel Fridberg . . . Frîdbric.
Ferseim ÀLBZAiniam.
Hantz ....... FoxniiÀT.
Plomper Edouard.
Jules PauDorr.
Batbilde Gm* tiàDn-GLARici.
Bertbe DacBARD.
La scène est près de Molwia. Poar qne l'ennemi ignore
la présence des troupes prussiennesi le roi Frédéric H a
défendu, sous peine de morl, d'allumer des lumières. Mais,
MS THBATRB DB LA CITB
▼oalaat envoyer dof noBTeUes à m ftmaM Batliilde «t à
Mn fils Jules, le capUainede grenadiers Ferseim leur écrit
à le laenr d'one lampe qui trahit la présence de l'amiée.
Quoique Ferseim se soit maintes fois coayert de gloire, le
roi ne peut absoudre sa désobéissance ; il le fait colonel
pour sa belle conduite et le condamne à mort pour sa faute.
Ferseim demande la grAce de mourir en combettantet Fré-
déric la lui accorde. Bathilde et Jules, qui se présentent ao
camp, sont bientôt informés de la séyère sentence. Ils im-
plorent Frédéric, qui d'abord les repousse mais que de nou-
vesux exploits accomplis par Ferseim attendrissent. Le capi-
taine, grscié, est fait gonyerneur de la citadelle deGlascow,
et tons les soldats bénissent le monarque à la fois juste
et bon.
Favorable sujet, traité avec adresse ; od le reçat
sjmpathiquemeDt.
3o fructidor (17 septembre) : L'Amant au aienix, opéra
en I acte, par Dupoy» musique de Lebrun.
Aucun journal ne raconta ce petit acte, que la
musique seule fit écouter jusqu'au bout. — Non
imprimé.
10 brumaire (i^r novembre) : AiiuB wi Laubbiicb,
comédie en S actes, par J. Patrat.
Ouvrage posthume où Ton remarqua avec sur-
prise trois scènes pillées dans des pièces très con-
nues, la Femme jalouse entre autres. Il n'ajouta
rien au renom de Fauteur et ne fournil qu'une
courte carrière. — Non imprimé.
Tfl^ATBB DB LA CfT^. 263
i«r frtfliâire (m uot émbr») : Uns MATotéB bb la plagb
Mavbbbt, vandarille grifoiê en i acte, par Ar^ttd-
Debarges.
Ripopin GG. Siimt-Maba.
Reqoiqai . . . . LBCLtàc.
Madrigal Biaiios.
Latidlette Faiûimc.
Goillaame Gbapsal.
Fanehette Cm* GoairiL.
BfB0 Bonbec Bbeobr.
Ripopin est établi marchand de Tïn sur la place Maabert.
Il Tient de promettre au fort de la Halle Gaillaame la main
de aa flile Fancbette, qnand celle-ci lai rèyèle qne son conr
a parlé poar Lariolette, sergent de la garde sédentaire.
Ripopin Tondrait que sa fille fût heurense, mais, esclaye
de Thonnenr, il ne peut que rautoriser i tout faire pour
que Guillaume renonce à elle. Justement le fort, novice en
galanterie, s'adresse i Madrigal, écriyain public voisin de
Ripopin, pour aToir une lettre capable de toucher le cœur
de celle qu'il sent rétiTC. Cette lettre, confiée au garçon
Requiqui, tombe entre les mains du père ainsi qu'un billet
de LsTiolette conçu dans le même esprit. Gela ne naît ni
ne seK à Taifaire. Les prétendants, par bonheur, hâtent le
dénouement : ils se battent à l'épée. Désarmé par LaTiolette,
Guillaume s'entend iuTiter à reprendre son arme. Ge trait
généreux Tattendrit et il déclare céder la place au sergent.
Ripopin, dégagé, unit les amanta, et Ton oélèbre par des
coapleta cette heareuse matinée.
Tablêttu |k>pttlAiîB à U façon d« cens dottt Ouiile-
ttMÎo avait fMfSt le ododète ; il plut f>ar des traita
plaisants et des caractères observés.
294 TBBATIIR DE LA CITÉ
a6 frimaire (17 décembre) : Lis Deux Epooth, comé-
die en 5 actes, par F.-X. DelœoTre, artiste dramatique.
M. d'Aabercoart CX^. Dsvuuns.
Florimond Dilhbcob.
Mercoart Poktiil.
Forlîs Dmchamps.
Ariste Uamb.
Laflear Mien.
Un laquais allemaDd . . . TaàoDoai.
M»« d'Aabercoart .... G*» Marsahoi.
Elise SATiGin.
Sophie Yauski.
JLa baronne d'Olshen . . . Dbsaus.
Clémentine Orsini .... Boissr.
Marton Bbaoik.
Sous des dehors attrayants, Florimond, fils de M. d'Aa-
bercoart, est le plus léger, le moins délicat des hommes.
Il a époasé à Venise Clémentine Orsini, bientôt abandonnée
par lui ; en Allemagne la baronne d'Olshen a de même
porté son nom, ce qui ne Tempéche pas de vouloir être
l'époux de Sophie, fille de Forlis, ancien ami de son pèrr .
Mais, la veille du joar où doit se signer le contrst, l'Alle-
mande et l'Italienne se présentent l'ane et l'autre chez
Forlis. La première, qai n'aime plus Florimond, abandonne
ses droits, mais M"m d'Aabercoart exige qae son fils légi-
time sans retard l'enfant qa'il a eu de Clémentine Orsini,
ce qui s'ezécate : Sophie épousera Mercoart, moins sédui-
sant mais plus honnête qoe Florimond, son frère.
Fable assez iogénieuse» mais traitée d*aiie façon
pénible : demi<succès.
Son année faite, le ThéAtre Olympique évacua la
Cité qu'après trois mois de clôture Saint-Edme
rouvrit, sous le nom de Palaiê'Variéiés^ au |(crand
plaisir des habitants du quartier.
TBBATBB DB LA CITB M5
23 ioréal an XIII (i3 mat i8o5) ; Salle a tbndbb, pro-
logae-va ad avilie en i acte, par
«««
A-propos si peu intéressant et si mal joué qu'il
sombra sous des sifflets presque unanimes. — Non
imprimé.
28 floréal : Holkar bt Palamts, ou les Anglais dans
r/ndousian, pantomime en 2 actes, par Leblanc.
Holkar GC. Lavittb.
Scindia Braban (début).
Gowa G0U01BU8.
Un général, Chapuia . . Domuiiqub.
Un chef dea Marattea . . Achb.
Palamya C^ Juub Diaugouat.
Les Anglais commandés par le général Gkiwa ont battu
les Indiens et emprisonné Holkar, leur chef. Palamya,
épouse de celui-ci, vient demander sa liberté, maia le
général, que ses attraits charment, ne la lui offre qu'au
prix du déshonneur. Palamys repousse avec mépria cette
condition ; Gowa, pour la punir, l'accuse d'avoir attenté à
ses jours et la fait aussi jeter en prison. Holkar cependant
parvient à s*évader et reprend les hostilités, mais il est
battu et pris de nouveau. Par bonheur une frégate française
apparaît sur la côte ; ses soldata, sous les ordres de Gha-
puis, débarquent, brisent les portes de la prison et délivrent
le couple indien. Ils se battent ensuite contre les Anglais
qu'ils défont : Holkar lue Gowa d'un coup de pistolet, est
rétabli dans son pouvoir, et ses Etats sont placés sous le
protectorat de la France.
On trouva que, sous un autre titre, Holkar réédi-
tait Zcibby et Dorville^ représenté en i7g4i ^^ cette
296 TBÂATIIB DB LÀ CITÉ
supercherie irrita le public au poiot que la repré-
sentation ne fut qu'une suite de cris et de mouve-
ments désordonnés. II fallut, à l'aide de reprises,
parer à cet échec peu encourageant.
5 prairial (25 mai) : Maître ÀNDai, oa le Perraqaier
aatear tragiçae, vaudeville eu i acte, par L. Leconte et
Travault atné.
Mattre André .... CC. Pascal {débtU).
Gérondif Fàrik (iU6af).
Félix Paillmt {débat).
Mm* André Cm* Laimsz {début).
Justine AUrtin {début).
Depuis que Mattre André» perruquier, s'est mis à com-
poser des tragédies, il veut que sa fîlle Justine devienne
savante et il lui fait donner des leçons de grammaire par
Tacadémicien Gérondif. Ce dernier, bien qu'âgé, tombe
amoureux de son élève et l'obtient aisément d'André, qui le
prend pour un grand génie. Mais Félix, amant de Jaatine,
informé que Gérondif doit lire à André un poème épiqae,
conçoit le projet de brouiller les deux écrivains. Dé|çuisc
en seigneur, il prie Gérondif de lui communiquer ses vers
et feint, à leur audition, un enthousiasme qui se traduit
par l'offre d'épousar sa sœur, baronne jeune «t riche.
Enchanté de l'aubaine, le grammairien rend sa parole à
André, qui l'apostrophe violemment. A l'issue de leur
querelle, Félix se fait reconnaître, et le perruquier lui
donne Justine, à la condition que les jeunes éponz oe
gêneront point ses goûts littéraires.
La vanité des écrivailleurs était apiritaeilement
raillée dans cette bluette bien accueillie.
THÉATRB DB LA CITE 267
9 prairial (29 mai) : GAitANDU malam, comédie en
I acte, mêlée de vaudevilles» par Henrion.
Pour courtiser Golombine qu'il aime. Arlequin s'est pré-
senté à Cassandre malade comme étant le docteur Galini. Sa
méthode ne manque pas d'originalité, car c'est à Gilles,
valet de Cassandre et son rivale qu'il fait prendre tons les
remèdes destinés au vieillard. Chose singulière, Cassandre
se trouve fort bien du régime ; par contre Gilles, qu'Arle-
quin fait tour à tour maigrir, enfler, et couvre d'emplâtres
divers, n'endure ces épreuves que dans Tespérance d'épouser
Golombine Mais celle-ci l'encourage si peu qu'à un certain
moment le valet refuse de se laisser enlever une molaire
correspondant à celle dont son mettre dit souffrir. Cassandre
alors crie à l'ingratitude et déclare ne plus vouloir de lui
pour gendre. C'est là ce qu'attendait Arlequin qui, étant sa
robe^ déclare qu'il a passé trois mois à l'Ecole de Médecine
pour se mettre en état de guérir le père de son amante. Un
pareil dévouement ne peut rester sans récompense : Colom-
bine deviendra Mn« Arlequin, ce qui ne déplaira qu'à
Gilles.
Agréable historiette, jasiement applaudie.
12 prairial (i«' juin) : DDOUAT-Taouiir, mélodrame
en 3 actes, par René Périn.
Duguay-Trouin est prisonnier à Plymouth. Une jeune
Française lui présente un de ses compstrîotes qui sert
parmi les Anglais et qui commande un poste important,
Dngoay lui fbit abandonner le service de l'Angleterre et
n'échappe avec lut de la tour où il est enfermé.
Telle était la matière unique de trois actes qui
semblèreot comme de juste un peu vides et furent
accueillis avec réserve. — Non imprimé.
268 THBATRB DB LA CITE
17 prairial (6 juin) : Les Pompikrs db Bbboaiib parodie
des Templierêtn i acte, par Bon nafond.
Le goayernear de Bergame est un homme avare et
capide. JLa fortune des pompiers de cette ville, tonte
médiocre qu'elle soit, lui paraît bonne à prendre ; il ordonne
donc leur arrestation. Sa femme prend parti pour les oppri-
més, mais les abondantes larmes qu'elle verse n'amollissent
pas le cœur de l'oppresseur. Il veut que les pompiers se
soumettent et consentent eux-mêmes à leur destruction ;
sur leur refus formel, il ordonne qu'on les fasse périr sur
des bûchers. Mais il n'a point songé à brûler les pompes.
celles-ci jouent au milieu de l'incendie et les pompiers se
sauvent à la nage. Cet événement arrive d'autant plus à
propos que le gouverneur s'est repenti de son extrême
sévérité et a ordonné on sursis.
Bagatelle semée de traits d'esprit, à laquelle on fit
un succès de gaîté .
23 prairial (12 juio) : ZiusKA, mélo tragédie en
3 actes, par Gougibus et Gérardin .
La scène se passe dans Tlndoustan, près des mur»
d'Osborne. Le conspirateur Gui skar a eolevé, dix ans aupa-
ravant, la jeune Zéliska que son père destinait au nabab
Thénals et tient sa victime enfermée dans une caverne dans
l'espoir d'obtenir un jour sa main. Il s'unit avec les
Marates et. secondé par Orosbeck, leur chef, il se flatte de
s'emparer bientét de la ville d'Osborne où règne Thénals,
son rival. Plein de cet espoir, il se rend à la caverne et
propose pour dilemme è Zéliska de l'épouser ou de périr.
La belle ne se laissant pas toucher, Guiskar va la frapper
d'un coup mortel lorsqu'un enfant arrête son bras. Cet
enfant est né des amours de la princesse avec le nabab, ce
qui n'est pas pour avancer les affaires de Guiska. Cependant
THEATRE DR LA CITK 269
celoî-ci, accaaé par la voix publique, est aiaudé à la cour
poor se justifier. Il corrompt les juges et ya sortir indemne
de l'ayenture quand Tenfant se présente pour dénoncer le
bourreau de sa mère. La princesse, sauvée par Orosbeck
qui. devait l'assassiner, survient à son tour. Les crimes de
Gaiskar sont alors évidents et on l'en punit par le dernier
supplice.
Ouvrage de mérite, dont pourtant Taateur ne fut
pas demandé et qu'on n'imprima point.
Le public, somme toute, s'intéressait si peu à
l'entreprise que, le i*'' messidor (ao juin), elle som-
bra comme les précédentes.
Le Théâtre du Palais- Variétés fut, le mois sui-
vant, pris à bail par des comédiens associés sous la
direction de Jean-François de Brémond de la Roche-
nard, dit Beaulieu.
Cet acteur avait, de 1778 à 179a, fait partie de la
troupe des Variétés Amusantes ; il était ensuite
entré à la Cité d'où l'avait chassé la première
défaite des Lenoir, et où il n'était revenu que le
a5 décembre 1797 pour se compromettre dans un
rôle au-dessus de ses moyens. Il venait d'échouer
dans une entreprise d'agence dramatique quand le
démon des planches lui souffla l'idée de prendre,
lai quatorzième, la charge d'un théâtre dans lequel
aucun genre n'avait pu prospérer. Sa loyauté, son
intelligence et son activité étaient incontestables,
mais il disposait de peu de ressources et, dans ces
conditions, l'essai qu'il tentait constituait une
grande imprudence. Il s'en rendait compte lui-
même, car il disait à quelques-uns de ses amis :
270 thAathb db la cni
€ Je brûle mes vaisseaux et, si je ne réussis pas, je
me brûlerai la cervelle I » — Ne voyant là qu'une
phrase, ses interlocuteurs le rassuraient en lui don-
nant des espérances qu'après tout ses efforts pou-
vaient réaliser.
Le début de Tadministration Beanlieu s'effectua,
le 16 thermidor an XIII (4 août i8o5), par trois
pièces :
Aurons-nous un prologue ? prologue-vaudeville
en I acte, par Brazier ; Charles et Caroline^ comé-
die en 5 actes, par Pig^ault-Lebrun (du Palais-Rojal)
et la Gageare inutile, comédie- vaudeville en 1 acte,
par Léffev (du Vaudeville).
L'acte de Brazier, inédit, n'est raconté nulle part,
et les journaux constatent que les spectateurs étaient,
ce soir-là, peu nombreux et sans enthousiasme.
Parmi les artistes» outre Beaulieu, ils sig^nalent
toutefois un Labussière, qu'il ne faut pas confondre
avec celui que sa belle conduite pendant la Terreur
a rendu célèbre, M^^ d'Herbouville et M'i® Martin.
Son premier pas fait, le directeur nouveau joua,
comme tous ses prédécesseurs, des créations entre-
mêlées de pièces connues.
20 thermidor (8 août) : J*ai oaqné mon procès, comédie
on I acte, par Brasier.
Duyal, officier de hussards, a demaadé la fille de soo
colonel qui lai a été refusée parce qu'elle est promise à an
ancien capitaine attendu des tles. Le capitaine étant ami
du colonel, ce dernier, retenu chex lui par la goutte, enroie
tbAàtbb de là citr 27f
à l'auberge de ton futur gendre le portrait de m fille, m
fille elle-même, et ta sœur chargée de terminer le mariage.
Par bonheur l'amoureux arrive à l'auberge avant son rival ;
il s'empare du. portrait et, de concert avec sa mattresse*
décide la tante à signer leur contrat le jour même. Quand
le capitaine descend à la même auberge, il reçoit la visite
d'une jeune dame qu'il prend pour la fille du colonel et qui
est la partie adverse contre laquelle l'officier de hussards
a un procès. De ces qoiproquos résultent le gain du procès
en faveur du jeune Duval. son anion avec celle qu'il aime
et le mariage impromptu du vieux capitaine dont la devise
est de rire de tout.
Piécette amusante, qui fut bien reçue mais qu*on
n'édita pas.
a3 thermidor (ii août) : Le Déêertenr, drame en
5 actes, par Mercier (de la Comédie-Italienne).
2^ thermidor (la août) ; Monsibur François, oa les
Pastionê cTan cœar êenêible, parodie du Père de famille
eo 1 acte, par Joseph Aude.
C'est un tailleur qui fait là le père de famille ; un orieur
de vieux chapeaux est son beau-père, son fils François
remplace Saint-Albin« le premier garçon représente Ger-
meuil et Sophie est reproduite par Julie, revendeuse dont
le boudoir est établi en tonneau rue des Martyrs. François
en est devenu amoureux, mais le père n'entend pas rail-
lerie, ce qui n'empêche pas son fils de courir après celle
qu'on lui veut enlever. L'oncle Nakarat, toujours en colère,
ordonne l'arrestation de Julie par des archers, mais alors
la belle, pâle, échevelée, s'écrie : O mon oncle I — « Son
oncle 1 1 répètent le père, le fils et tes archers. Ce mot pro-
fond et mystérieux s'éclaircit ; Julie n'est plus une aven*
272 THBATRB BB LA CITÉ
tarière mais une blaoebe colombe digne de l'amoor de
François qai derieni soq époaz.
Critique Kjcaie, bien conduite, bien jouée par
BeaulieUf et conséquemment applaudie. — Non im-
primée,
3o thermidor (i8 août) : Sigismond^ oa la Vie eet an
songe, comédie en 3 actes, en vers, par De Boissy (de
la Comédie-Italienne).
a fructidor (ao août) : Angéliqae et Melooar, comédie-
vaudeville en I acte, par Léger (du Vaudeville).
1 1 fructidor (29 août) : Um peu db MÊCHANCBri, comé-
die en I acte, en vers, par Grétrj neveu et Décour.
Damifl MM. Lbon {début).
Frontin Bbabak.
Florise M^e* D'Hirbouvilu.
Elvire Martut.
Lisette Dèuhèk {délmt).
Damis aime Elvire, aièec de Florise, veove jenoe encore
et à laquelle il a de grandes obligations ; mais son valet
Frontin, voyant plus d'avantage dans une union avec
Florise, fait croire à celle-ci que Damis est épris d'elle.
La veuve, qui sait à quoi s'en tenir, feint de croire à
l'amour du jeune homme et fait préparer leur contrai.
Damis n'ose par reconnaissance la détromper, et c'est avec
des yeux baignés de larmes qu'il lit l'acte que lui tend sis
bienfaitrice. O surprise, c'est à Elvire que l'unit Florise,
désireuse de ne partager ni sa fortune ni son cœur.
Pièce à la marche assez pénible, mais contenant
de jolis vers qu'on paya de justes brayos.
THÉATRB DB LÀ GIT^ 273
2 1 frnctidor (8 septembre) : BcUardin^ vaudeville en
I acte, par H. Pessey (de la Gatté).
25 fractidor (la septembre) : Odoh de Saint-Amans,
ORAND-HAiTMc DBS TiuPLiSRS mélodrame historique en
3 actes, par Michel B. D. R. (Balisson de Rougemont),
musique de Lemoine.
Odon de Saint-AmaDS. . . MM. LABussiàaa.
Thèodoric de Trémeley . . Sàun^jsm [débat) ,
Walterde MoDtbary . . . LioK.
Blondel Brabin.
Alfrédy LAFAaooa {débtU),
Ferdinand Dâsiai (<^6bI).
Albert Bbaihjiu.
Bfathilde M>m* D'UaaaouriLLi.
Clara DÉmnÉs.
Bn l'absence d'Odoa de Saint-Amans, prisonnier du sultan
Saladin, Thèodoric de Trémeley remplit les fonctions de
grand-mattre des Templiers. Dans le palais qu'il habite vit
une jeune fllle nommée Mathilde dont, en dépit de ses
vœaz Thèodoric s'éprend. Mathide devine sans joie les
sentiments qu'elle inspire, car son cour a parlé pour
l'écuyer Walter de Montbary» rencontré dans Ttle de Chypre
et que son frère Alfrédy l'a empêchée de revoir. Or, voici
qu'après une glorieuse campagne contre les inûdèles,
Walter, obéissant à la dernière volonté du roi Richard II,
son père, vient solliciter de Thèodoric l'honneur d'être
admis parmi les chevaliers du Temple. Ses droits étant
incontestables, on ne peut l'évincer, mais Alfrédy, qui jadis
a fui devant une provocation de Walter, supporte avec
peine une présence qu'il pressent dangereuse ; Walter effec-
tivement lui reproche sa lAcheté en termes qui rendent un
doel inévitable. Désireux de servir le coupable amour de
son maître, Ferdinand, confident de Thèodoric, profite de
18
274 thAatrb db là cité
la circoQtUnee pour se rendre au lien du combat et
frapper par derrière le séaani écayer, mais il se trompe et
c'est à Alfrédy qu'il donne le eonp mortel. Bn raison de
l'inimitié connne, Walter est accusé du meurtre commis
par Ferdinand et cité, à la demande de Mathilde elle-même,
devant le tribunal des Templiers. Odon de Saint^Amnns.
que Saladin rient de remettre en liberté, arrive à temps
pour présider les juges. Malgré ses protestations d'inno-
cence, Walter va être condamné lorsque Blondel, son ami,
vient déclarer qu'Alfrédy, ranimé, a fsit connaître le cou-
pable dont répée est encore teinte de sang; un mouvement
de Ferdinand pour cacher la sienne le dénonce, et sei
aveux bientôt justifient l'innocent. Relevé de son serment
par le grand- maître, Walter épousera Mathide avec l'appro-
bation de Théodoric, rentré dans le chemin de la verto.
Tous les bons sentîments sont magnifiés dans cet
ouvrage bien conduit et qui tint honorablement
l'affiche. On le devait reprendre dix-sept ans plus
tard, au Panorama Dramatique, sous ce titre mo-
difié : Walter de Montbarey.
4 vendémiaire an X(V (a6 septembre) : PygmcUion^
scène lyrique, par Jean-Jacques Rousseau (du Théâtre-
Français).
7 (et non 6) vendémiaire (29 septembre^ : Robinson
CADKT, vaudeville en i acte, parSimonnin et Alexandre
Guesdon.
Slaber MM. Lafaagus.
Frédéric Pailliet.
Robinson Pascal.
Vernow Lrbsl (cMfro/) .
Zoé MUeMARTUf.
THBATRB DB LA CITB 275
EmerTeillë des aveatures de son père, Robinson fils s'est
mis en tête de courir aussi le monde. Il part un jour
incognito, alFubU du costume singulier qui servit au vrai
Robinson dans Tfle où lui-même se rend. Vernow, oncle
maternel du jeune homme, se met à sa recherche, en com-
pagnie de l'officier Frédéric. N'ayant au bout d'un mois rien
troQvé, Vernow veut quitter l'tle. Gela ne fait pas l'affaire
de Frédéric, devenu amoureux de Zoé, fille de Slaber, colon
du pays. Bien que n'ayant pas été découvert, Robinson
habite l'tle depuis quelque temps ; il rencontre Zoé, s'éprend
d'elle et la demande à son père. Celui-ci consent ayec joie,
mais Frédéric fait connaître son amour qui paratt à Slaber
offrir plus de garantie; il unit donc les amants. Pour
le jeune Robinson, qu'on déniche d'un arbre où il a cherché
refuge, il reprendra, avec son oncle, le chemin de la maison
paternelle.
Bouffonnerie née du succès obtenu à la Porte-
Saint-Martin par un drame de Pixérécourt, tiré du
roman de Daniel de Foé; elle parut assez drôle et
valut un succès aux deux parodiâtes.
1 1 f endémiaire (3 octobre) : Hbrmam bt Soprib, ou le
Carmwal bavarois^ mélodrame en 3 actes, par J.-G.-A.
Guvelier, musique de L. de Morange.
Félix Herman MM. Lion,
Herman père Bbaulibu.
Franck BaABAxi.
Arberg Labussiîrb.
Duremain Pascal.
Gtobel Ldbl.
Fritz Lajarque.
Sophie M"M D'HsKBOuyiLLK.
Malgré l'opposition de ses parents, Sophie a épousé le
capitaine Félix Herman. Celui-ci, après avoir dissipé au
276 THiATKB DB LA ClTi
jeu la fortune de sa femme, l'abandonne ayec une fille en
bas âge. Sophie suit secrètement à Munich son ocmfftable
époux ; elle trayait le pour rirre et n'arrÎTe à ce résultat
que grâce au dévouement de sa domestique Sara et de
l'artisan Gobel, amant de celle ci. Ses ressources sont si
maigres qu'on la doit mettre en prison pour n'avoir pss
payé le loyer de la maison qu'elle habite. Un vieux mon-
sieur lui rend à certain jour visite et, après l'avoir
éprouvée, se fait connaître pour le père de Félix. Absent
depuis dix années, il n'a appris qu'à son retour le mariage
du capitaine qu'il veut tenter de rappeler au bien. Pour
savoir si son fils conserve quelque bon sentiment, il se
déguise en juif et va annoncer à Félix la mort de son père.
Le jeuDe homme éprouvé un chagrin qui fait croire au
vieillard que son fils rst peut-être moins coupable qu'on ne
le suppose. Bn effet, Félix n*a abandonné Sophie qu'après
la lecture d'un billet prouvant son infidélité et d'un acte de
divorce obtenu par elle. Ces deux pièces sont l'œuvre de
Frsnck, valet de chambre associé au laquais Fritz pour
voler à leur mettre la dot d'une personne qu'ils veulent lui
faire épouser en secondes noces. Profitant du carnaval,
Herman père, Sophie et sa suivante s'habillent en bohé-
miens pour assister à la fête que donoe Herman à sa
fiancée. Franck, qu'ils inquiètent, donne à Félix l'idée de
les faire arrêter ; mais, à sa grande stupéfaction, c'est le
capitaine qu'on saisit sur l'ordre de son père, qui est
général. On enferme Herman fils dans un pavillon ; il
entend de là Franck et Frits raconter leurs exploits et com-
ploter la mort de Sophie ; par suite, au moment où les deux
drôles allument l'incendie qui doit servir leur projet, Félix
et Gobel se précipitent sur eux et les enchaînent. Le feu
n'éclate pas moins, menaçant les jours d'Herman père dont
la propriété atteint au pavillon ; Félix lui sauve la vie et
reçoit en échange son pardon. Les coquins démasqués sont
livrés à la justice; Herman corrigé et Sophie justifiée
redeviendront heureux.
'Intéressant sujet, traité avec adresse, succès.
THÉATBI DB LA ClTi 277
33 ▼andémiaire (i4 octobre) : Arliquiii a Monihodob,
▼aadarilla an i acta, par P. Prévost-Montfort.
GasMDdre, médecin arnoorenz et radotear, a poor gou-
Ternante une Tieille fille du nom d'Emestine, mais il pof-
■ède chez ini un trésor bien plus précieux, c'est la jeune
Ck>]ombine. Le bonhomme reut l'épouser et, de son côté,
Brnestine couToite la main d'Arlequin. Golombine propose
un rendex*TOus é son tuteur et Brnestine en org^anise un à
la même heure et au même lieu arec Arlequin ; mais les
choses s'arrauf^ent de telle façon que Gassandre ne trouve
qn'Ernestine. Golombine et Arlequin surprennent ce téte-à-
téte et le Tieillard bafoué est contraint d'épouser sa gou-
Ternante, tandis qu'Arlequin obtient la jeune beauté.
Représentée quelques années auparavant à rAm-
bïgn sous le titre des Sœurê^da-Pot, cette pièce»
sans originalité, ne causa qu'un plaisir médiocre .
— Non imprimée
a brumaire (24 octobre) : La Nature sur li paît,
vaudeville en i acte, par **'• ~ Non imprimé.
6 brumaire (38 octobre) : Alphonsb, hoi ob Gastillb,
mélodrame en 3 actes, par Milceot d'Herbouville et
Dulimont, musique de Morange.
Alphonse. .
Don Pèdre
Don Alvar
Don Rodrigue
Don Gasman.
Un officier .
Emélina . .
Isabelle . .
MM. SAiirr^uLBS.
LAPAaaua.
LiOR.
Bbaban.
LiBIL.
Faillskt.
Mn« D'HaanouviLLi.
278 THEATRE HB LA CITE
Pendant od« partie de chasse, la belle Eoièlina a w
tomber à ses pieds un jeune homme blessé qu'elle a recosn-
mandé au roi Alphonse de Castille *Ge blessé» recueilli au
palais royal, se fait bientôt connaître à Don Pèdre. frère
d'Bmélina, comme étant Alrar, fils de Don Sanche de
Lastoriès, mort yictime des persécutions de la mattressc
du précédent roi. Il achève à peine cette confidence lors-
qu'un officier rient le sommer de comparaître deyant
Alphonse, et arrête en même temps Don Pèdre pour crime
de trahi son Le coup rient de Don Rodrigue qui, jaloux de
la faveur dont Pèdre jouit auprès du roi, veut perdre le
favori, dans l'espoir d'occuper sa place. Bien accueilli par
Alphonse, Alvar prend avec chaleur la défense de Don
Pèdre. Gela fait soupçonner au monarque qu'Emélioa n'est
pas indifférente à Alvar ; or, le roi n'a pu voir sans trouble
les charmes de la belle, et Rodrigue, qui connaît ce détail
et surprend les jeunes gens en galant entretien, imagine
d'impliquer Alvar dans le complot attribué par lui à Don
Pèdre. Obéissant à un sentiment de jalousie indigne de son
caractère, Alphonse accueille trop volontiers les accusations
que Rodrigue appuie d'un écrit trouvé dans la forêt. Mais
ce papier, soumis à Alvar, est celui-là même dont on s'était
servi jadis pour perdre son père ; il aide è démasquer
Rodrigue qu'Alphonse indigné livre au supplice. Don Pèdre
justifié reconquiert sa place et, sur la demande du roi, onit
Alvar à Bmélina. — c Aimez-moi s'il se peut, dit le géné-
reux monarque aux trois personnages ; mais dussiez-rous
être ingrats, le bonheur d'en faire surpasse la peine d'en
rencontrer. »
Cette phrase peu limpide donne l'idée du style qui
dépare un sujet choisi avec adresse et auquel le
public^ non puriste, fit quand même chaud accueil.
a6 brumaire (17 novembre) : Les Vacance dt» proca-
rears, comédie en i acte, par Daocourt (de la Gatté).
THiATBB DB LA CTTà 279 .
a6 brumaire : Momiear /aanoif comédie-Taadaville
en I acte, par Henrion et Dumersan (des Jeanea-
Artiatea) .
3 frimaire (a4 novembre) : Lb AfARSOum, folie-raude-
vîlle en i acte, par **•. — yon imprimée.
lo frimaire (i«r décembre) : La Reoanche forcée,
comédie-vaaderille en i acte, par Deschampa (du Vau-
deville).
i4 frimaire (5 décembre) : La Prisb ob VismiB, vau-
deville en i acte, par B. deRougemont.
Un TÎeuz caporal «utrichieiii faisant des recroet sar la
place de Vienne, enrôle an jeune soldat, amonrenz de sa
fille. Mais la belle Allemande a déjà donné son cœur au
hussard français Victor» et c'est du triomphe de la Grande-
Armée qu'elle attend le bonheur. Son espérance n'est pas
trompée; Victor entre un des premiers dans Vienne, et le
vieil Autrichien, qu'éblouit la valeur française, donne au
hussard la main de sa fille.
Peu d*idées, mais des traits d'esprit et de bons
couplets qu'on applaudit chaleureusement. — Non
imprimé.
a4 frimaire (i5 décembre) : Les Deux Fréree, comé-
die en 4 actes, par Weisa, Jauffret et Patrat (du
Théâtre-Français) .
24 frimaire : Abélino, drame en 4 actes, par Ghazel
père (du Théâtre du Marais).
28 frimaire (19 décembre) : La Veaoe da Jlialaàar,
tragédie en 5 actes, par Lemierre (du Théâtre-Français).
280 THBATKE DB UL CITÉ
i«r oîyÔM (as décembre) : Ln FuwomwBMj ou la Priée
de Païuuna^ mélodrame en a actes, par Louis Ponel.
Chef des flibastiera, Grammont fait uoe descente dans
l'isthme de Panama et s'empare de la rille défendue par
nne trop faible garnison. Grammont retronve à Panaoïn
une ancienne maîtresse qoi est dsTenne la femme dn goo-
remeur espagnol. Ce goaTernenr, quoique Taiacn, ne perd
pas conrage, il rassemble ses hommes, talonne les flibus-
tiers et les bloque dans une position difficile. Une partie
des ayenturiers se révolte contre Grammont qui est tué ;
une tour saule avec fracas, le gouyernenr saore son épouse
et l'incendie achève le tableau.
Du mouvement, de beaux décors et une inter-
prétation méritoire firent applaudir quelque temps
cette aventure franco^américaine. — Afon imprimé.
7 DÎvdse (a8 décembre) : La Bataille on trois Bmpk-
REURS, mélodrame en a actes, par P.-D. Léon.
Le baron de Ludolff . .
MM. Lebel.
Hammer
Pascal.
Le Major du fort . . .
Paillirt.
Mîck
FuLCBADD idébui)
Le Général français . .
ÀoaiBR (débat).
Ud aide-de-camp de Napo-
léon
LAoH.
Charles Dupré ....
Saoit-Julbs.
Un sous-lieutenant de dra-
gons
Louis.
Sans-Regret
BaABAa.
La Treille
Bbauliku.
Va-de-bon cœur . . .
Leorahd (iMévQ.
Belle Pointe .....
Charles.
THiàTMl DM Là. CITÉ 2tl
Coart^bemiD .... MM* Saut-Mabg.
Un chef de patroaille Lux (début).
Sophie de LndolfF . . . M»m Dutrbyal (débai),
Charlotte Laihu.
Henrj Adèle Let allé [début).
Le baroo de Ladolff, major aulricbien, ayant été fait pri-
sonnier et condait en France, sa fille Sophie, â^ée de quinze
ans, 1*7 a rejoint pour essayer d'abréger sa captivité. Elle y
parvient arec l'side d'an jeune officier français, Charles
Duprè, qu'elle épouse en secret le jour même oii son père
recouvre la liberté. Mais Ludolff, à qui Sophie se confesse
bientôt, maudit les jeunes époux et exige, pour leur par-
donner, qu'ils ne se revoient qu'après sa mort. Charles et
Sophie tiennent cet engaf^ement pendant huit années, mais*
Sophie, dont le père est devenu général commandent le
fort de Porlitz, apprend un jour que les drsgons français
se sont battus près du lieu qu'elle habite et qu'un colonel
y a perdu la vie ; or, Charles Dupré est colonel dans ce
corps. Affolée d'inquiétude, Sophie prend les habits d'un
paysan et se rend sur le champ de bataille, où elle a le
bonheur de trouver Charles abandonné, mais Tivant encore ;
elle le panse et le ramène chez son père, en attendant la
possibilité de lui faire rejoindre les Français. Si prudente
qae soit Sophie, Ladolff s'aperçuit bientôt que quelque
chose d'anormal se passe dans la citadelle, il découvre la
présence de Charles et maudit de nouveau sa fille, mais le
colonel a eo le temps de s'évader pour regagner le camp
français où tous le fêtent. Sophie, qne Ludolff fait sortir de
Porlitz qui doit être attaqué, rejoint son époux. La bataille
générale s'engage. Le fort, bien que vaillamment défendu,
est pris, et Lodolff s'attend à subir le sort des vaincus
lorsque Napoléon, par égard pour les bons services de
Charles Dupré, consent à traiter son beau-père en Français.
Touché de cette magnanimité, Ludolff pardonne à ses
enfants qui l'embrassent, tandis que l'armée française
célèbre, avec l'anniversaire du couronnement de Napoléon,
282 THiATKB DS LA CITÎS
la rietoire qui porte dans nos annales le nom d'AasterliU,
ou Bataille des trois Bmperenrs.
Il y a da sentiment, de Tintérèt, dans cet ouvrage
qui, en dépit d'invraisemblances, valut un succès à
l'auteur, modestement chargé d'un rôle secondaire.
Malgré l'intelligente activité de Beaulieu, le
Théâtre du Palais- Variétés ne prospérait guère ; les
relâches s'y multipliaient^ des nouveautés promises
n'étaient point données; à partir du 7 janvier 1806»
enfin, il n'ouvrit plus que les dimanches pour des
représentations extraordinaires ou à bénéfice, parmi
lesquelles se glissèrent deux dernières créations.
10 mars : Le Mont-César, oa le Faux père, mélo-
drame en 3 actes (par Et -F* Girard aloé, musique de
Tobie).
Frederick MM. Frbdbbig.
Winston Sa»t-Mabc.
Heneberg Rétalard ^débui).
Delwinck Brabait.
Volmar Paillout.
Gerbaok KLBm abxè (début).
Htttin. . . . . Gabubl.
Laurence M"m* CAaoun (débai).
Bndozie Gallais (débuO-
Gertrude Biauliku (début).
Avant d*étre officier^ l'ail emand Winston a aimé Marie
de Gonzalve, fille d'un nèg^ociant de Bonn. Un sienr Hene-
berg^, fonrnisseiir des vivres, la lui dispute, et, n'ayant pu
la conquérir, la fait mellrc en prison. Bile s'en échappe.
THKATIIE DB LA CITB 283
nuit Uni d'épreayes ont ruiné m santé et elU meart en
donnant le jour à sa fille Laurence. Winston, retraité, Lau-
rence et la nourrice Gertrude habitent, an pied du Mont-
César, une maison modeste où, à l'occasion d'une chasse,
un jeune officier les découvre. Il se nomme Frederick et a
pour père Heneberg, qui a pris le nom de D'Amécourt. Fre-
derick et Laurence s'éprennent l'un de l'autre, mais D'Amé-
court informe son fils qu'il l'unira le lendemain même à
Eudoxie, fille du baron Delwiock. Celle-ci aime un nommé
Volmar, ce qui l'incite à s'entendre avec Frederick pour
retarder l'hymen qui les menace. Par malheur D'Amécourt
reconnaît Winston ; fidèle à la haine qu'il ressentit jadis
pour lui, il le dénonce au baron comme faisant partie des
bandits qui désolent le Mont César et le pauvre homme est
arrêté. Frederick et Eudozie prennent sa défense, et Ger-
trude révèle alors que le premier, loin de devoir la vie à
D'Amécourt, est le fils de Delwinck qu'on a cru mort mais
qui avait été enlevé par Heneberg. Tous les obstacles s'ap-
planissent à la suite de celte confidence : Eudoxie épousera
Volmar, Frederick Laurence. Quant à D'Amécourt qui a
voulu, par un nouveau crime, supprimer Winston et sa
fille, il est livré à la justice.
Fable attachante et présentée avec an certain
talent ; elle fut justement applaudie.
8 mai : Monsiiini Bottb toitt seul, ou le Savetier bel
esprit, vaudeville en i acte, par Louis Pooet.
Revenant d'une soirée où il a satisfait son goût pour la
littérature, le savetier Botte trouve sa maison vide. Sans
s'en émouvoir, il travaille un instant, lit le journal, puis
s'aperçoit que la porte de son armoire a été forcée. Là
étaient huit cents écus, à la place desquels il trouve un
mol de sa femme l'informant que, depuis quelque temps.
284 THBATRI DE LA CITB
lear fille a fait oonnaiMance d'an jeone pharmacien qa'elle
▼a épouser arec l'aide du ma^t enlevé. A la même heure
leur fils est parti pour l'armée. Navré de l'abandon dont sa
manie est cause. Botte songe d'abord au suicide et fait son
testament, mais il se ravise pour trouver que le départ des
siens le débarrasse. Qnant à son argent, le travail le lui
rendra.
iDgcénieux monologue, qu'accaeillirent des bravos.
Les représentations dominicales dorèrent au
Palais-Variétés jusqu'au 8 juin 1806, date à laquelle
le nom de ce théâtre fifjpura pour la dernière fois
dans les feuilles parisiennes.
Pendant trois mois Beaulieu, ruiné, s'ingénia pour
trouver un moyen de payer ses dettes et de vivre
tant bien que mal ; n'en pouvant découvrir, il prit
une résolution désespérée. Le vendredi 26 septembre,
dans l'après-midi, l'auteur Brazier, se rendant au
théâtre, aperçut Beaulieu à la fenêtre de son appar-
tement, situé au deuxième étag^e de la maison fai-
sant l'angle de la place du Palais et de la rue de la
Barillerie. Il salua de la main le directeur, qui répon-
dit et quitta la croisée. Presque aussitôt une détona-
tion retentit : Beaulieu, comme il l'avait promis
deux ans auparavant, venait de se brûler la cer-
velle.
Le matin même de son suicide, l'infortuné avait,
par lettres, prié les journalistes et les directeurs de
s'intéresser à la femme et aux enfants qu'il laissait
dans la pluis profonde misère. Deux feuilles, le
Courrier des Spectacles et le Journal de Paris^
publièrent sa requête; un seul théâtre, celui de
THÉÂTRE DB LA CITÉ 28S
l'Impératrice, joua sept mois plus tard au bénéfice
des recommandés : le sacrifice de Beaulieu n'eut
donc, pour sa famille, qu'un insuffisant résultat.
A la fin de 1806, les Variétés-Montansier, dont la
prospérité portait ombra|{|pe à la Comédie-Française,
reçurent de Napoléon, circonvenu, Tordre d'évacuer
le Palais-Royal qu'elles occupaient depuis 1790.
Décidés à construire une salle sur le boulevard
Montmartre, les directeurs louèrent, pour attendre,
le théâtre toujours clos du Palais-Variétés. C'est le
i*r janvier 1807 que la troupe Montansier fit son
début dans la Cité. 11 lui fallut de ^ands efforts
pour décider les amateurs à traverser la Seine ; elle
j parvint pourtant, et un simple vaudeville, la
Famille des Innocents, lui valut des recettes éton-
nantes. Cet ouvragée composait, avec Pataquès, les
Chevilles de Maître Adam et le Diable couleur de
rose le spectacle ultime qu'elle donna, le 4 juin 1807,
dans son local d'emprunt.
l^hs le i4 du même mois, des acteurs inconnus
recommencèrent à j donner, chaque dimanche, des
représentations composées de pièces ayant passé sur
toutes les affiches parisiennes. La salle portait, dans
ces circonstances, le nom de Théâtre de la Cité.
Elle eût ainsi perdu progressivement tout titre à
l'attention si une mesure gouvernementale ne l'eût
sauvée de cette honte. Le ag juillet, effectivement,
un décret (1) condamna à disparattre, avant le
(1) Ce décret ptrot an Moniltur dn 9 aoât 1807, avec la date du 8 août ,
mais il figure ao Bulletin dea (ot«, n* 157, comme rendu le S9 juillet «
seule date offideUe.
286 THÉATRB DE LA CITB
i5 août, toutes les scènes autres que TOpéra, la
Comédie-Française, Feydeau, POdéoD, la Gafté,
rAmbigu-Gomîque, les Variétés et le Vaudeville.
Avec dix entreprises plus ou moins sérieuses, la
Cité donc dut clôturer une dernière fois, ce qu'elle
fit le lo août, après une représentation comprenant
la Paix^ comédie en a actes, par Joseph Aude (du
Théâtre-Français), Axélie et fjourence^ comédie en
3 actes, par J. Patrat (de son répertoire), et la
Bonne mère^ comédie en i acte, par Florian (de la
Comédie-Italienne).
Bourguignon, directeur de la Gatlé, acquit à bas
prix. Tannée suivante, les machines du ihéAtre
auquel tout espoir de résurrection était défendu.
Une partie de l'immeuble fut alors changée en
appartements. Le foyer public et plusieurs autres
pièces devinrent le siège du Grand-Orient de France.
On ménagea, à Tentresol, une petite scène où les
amateurs s'exercèrent jusqu'à ce que les théâtres de
société fussent, à leur tour, supprimés. Quant à la
salle même, Lenoir y installa, le s5 janvier 1809, un
bal, des jeux, une promenade, etc. Le bal seul
persista, sous le nom de Prado^ après la mort du
propriétaire-architecte, survenue le 19 juin 1810.
Des poètes ont chanté cette Gythère que, pendant
plus de quarante ans, fréquenta surtout la jeunesse
des Ecoles. On y accédait par une galerie qui, bien
que baptisée Passage de Flore, était sombre et mal-
odorante. Le Prado disparut, en 1859, pour faire
place à Factuel Tribunal de Commerce.
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES 438 PIÈCES (i) COMPOSANT LE RÉPERTOIRE
DU
THÉÂTRE DE LA CITÉ
PagCB
Abélino 379
Abraham et les An^es 107
Accordées de TÎHage (les) i5o
Adèle et Paalio 161
Adoption yillageoise {V), ou rScooteur aoz portes. . 77
Ageotf de Pitt(les), 00 le Dtner des ci-devants . . 54
Alain et Rosette 17
Albert de Weimar aSa
Allons en Russie a5i
Alphonse et Sëraphine 17
Alphonse, roi de Castille 377
Amant au régime (1*) 269
Amant femme-de-chambre (K) 11
Amants réanis (les) 167
Amants sans amour (les) 117
Amëlia» on les Deux Jumeaux espaf^ols 1A7
Ami du peuple (!'), ou les Intrigants démasqués . . 4o
(1) 31t nouveaotés, dont 156 imprimées, et UM reprises, dont i éditées
à cette occasion.
288 THÉATIIB DS LA CITIÎ
Amoor et Jeunesse, ou le Sons-lîeu tenant .... no
Amour et la Fortune (1*) aaS
Amour et la Raison {V) 9
Amours de Montmartre (les) 99
Angélique et Melcour 373
Annetle et Jacques, ou les Semestriers alsaciens . . il
Apologie des perruques (F) 96
Arlequin à Montrouge 977
Arlequin bon père 157
Arlequin fripier, ou les Costumes i38
Arlequin imprimeur, ou Pourquoi écoutait-il?. . . 80
Arlequin journaliste i45
Arlequin perruquier 99
Arlequin protégé par la' fortune aiS
Armand de Joinville 198
Arrivée de la première réauisition aux frontières (!'). 5^
Assemblée électorale à Gytbère (1') i3a
Aurons- nous un prologue? 970
Aveugle et le Muet (1*), ou les Nea cassés i3i
Avocat Patelin (1*) iia
Aymar et Azalals, ou le Château de Serdac .... 188
Azélie et Laurence 969 986
Barberousse 957
Barbier de Séville (le) 119
Bataille deMarengo (la), ou la Conquête de l'Italie. . 9o5
Bataille des trois Empereurs (la) 980
Batardin 973
Beaucoup de bruit pour rien 98
Bergère de Saluées (la) 9o3
Bergers du beau rivage (les), ou Estelle et Nëmorin 955
Bianco, ou THomme invisible a53
Bientôt la paix, ou la Voiture cassée 906
Blanc et le Noir (le) 110
Boîtes (les), ou la Conspiration des mouchoirs. . . 194
THiATRI DB LA CIHB 289
BoiteUM (U) aaa
Bon hermite (le) 3»
Boniface Poiato el sa famille i»i
Bonne mère (la) .... a86
Bonnes gens (les) 97
Bruits de paix (les)« on lUenreose espérance ... i»4
Bustes Iles), on Arlequin scuIpAeur 10»
Cadet La GingeoIIe, on les Deux Frères de lait ... 186
Cadet Roussel, ou le Café des. aveugles »4
Cadichon, ou le Riche aux cent écus 91»
Café des clainroyants (le) 4 * t . 119
Ganardin, on les Amours du quai de la Volaille . . stS
Gange, 00 le Commissionnaire i>ieBfaisant .... 93
Caraïbes (les). i»9
Caserne (la)» ou le Départ de la Première réquisition . 48
Cassa ndre malade 367
Castel du lac (le), ou les Amants piémontais ... 184
Ça Tant mieux qu'un divorce is6
Cent louis (les) 16
C'est le diable, ou. la Bohémienne so6
Charette républicain, ou la Paix de la Vendée ... io4
Charlatans (les) 89
Charles et Caroline. 170
Charles et Victoire, ou les Amants de PlaiUy ... 49
Chasse (la) 33
Chasse aux loups (la) ..... i33
Chevalier noir (lei, ou le. Dévouement de l'amitié . . 93o
Chevaux savants (les)^ ou les Arabes.à Marseille . . 199
Chinois (les), 00 Amour. et Nature. . 904
Colporteur (le) . 176
Combat des Thermopy les (le), ou l'Ecole des guerriers. 84
Comédie sans comédie (la) ......... . . . . sso
Comédien de société de) ....... 4&
Concert de la rue Feydeau (le) 101
'9
290 TSiATBB »B LA CITÉ
GoBtMtoBps mut oontretempi 9
Gordonnier de Dammt (le), on la Lanteroe magique . i59
.Ck>«pe eDchantée (la) las
Gonain de tout le monde (le) 38
Coutelier de Bagdad (le) ii
Cri de la nature (le), on le Fiia repentent .... 5o
Grime de Raatadt (le) i88
Griapin rirai de son maître 1 19
Gnriense (la) ko
Damoîsel et la Bergerette (le), on la Femme vindiea-
tÎTe. ^ 97 lêZ
Danger dee Uaieone (le) 77
Débat des comèdiena (le) i3o
Dèfaate auppoeéa (lee) 161
Défensenr officienz (le) loi
Défi dangereux (le) aïo
Déjeuner anglais (le), ou le Bombardement d'Osteode. i63
Déjeuner des volonteires (le) 69
Déluge universel (le), ou Grand relâche au petit théâtre
de Gadet Roussel . i&5
Départ du Général français de l'tle de Malte (le) . . 167
Dépit amoureux (le) 109
Descente en Angleterre i5o
Déserteur (le) 971
Désespoir de Jocrisse (le) i»6
Deux Bossus (les) a5d
Deux cents francs (les) i56
Deux Gousins (les) 17
Deux Epouses (les) a64
Deux Fermiers (les) 11
Deux Figaro (les) 169
Deux Frères (les) 979
Deux Fripons (les) 109
Deux Grenadiers (les), on les Quiproquos .... 4^
TH^^ATHR DR LA CITK 2tt1
Oenz Jocrisses (les^, o-u le Commerce A l'eau . . . ii4
Deux Noees (les) Sa
Deux pèns pour un, ou leMariAf^e aux InValides . . 189
Deux Voyageurs {les), ou A beau mentir qui vie al de
loÎD 199
DéTOtes {\^), ou la Triple Tenfeanee 58
IHntT d'oD héros (le) i&4
Diof^ue fabuliste so4
Discours d'ouverture »o4
Divorce (le) 100
Double mariage (le), ou l'Epoux subjugé s^t
Doubles noms (les), ou Méprises sur méprises ... i5s
Dragon de ThioDville (le) i4
Dragons en cantonnement (les), ou la Suite des Béné-
dictines 61
Dragons et les Bénédictinea (lea) 5i
Drelindindin, ou le Garillonneur de la Samaritaine . 943
Duc d'Alençon (le) 969
Doguay-Tronin 967
Dupes (les)» on les Aventnrea de Neuilly 9S0
Beole de l'indigence (1') 936
Ecole des Maris (!'). 119
Ecoliers (les) 19
Edouard et Emilie, ou le Triomphe de l'amonr et de
l'amitié 35
Bléonore de Roealba, on le Gonfeseionnal des Péni-
tents nojrs 180
Elève de la nature (1*)» ou le Nouveau peuple ... ai
Elise dans les bois 108
Embarras comique (l') i5
Emilie et chéri i5o
Empire de la folie (1';» ou la Mort et l'Apotliéoee de Don
Quichotte 186
Bnpiriques (les). . 96
292 THRATRB DE LA CITE
Encore det Nonnes ti6
£nfant dn mystère {V), on les Amants dn XV* siècle, soi
Enfant républicain (1'}, ou la Journée du 3i mai 1793. 79
Enlèrement (1'), ou la GaTerne des Pyrénées. ... so
Enlèyement an sérail (1*) 938
Enrôlement de Cadet Roussel (r), ou le Départ des bons
enfants pour l'armée. 44
Enrôlement supposé (1*) 17
Enseigne (1*), ou le Jeune militaire i85
Enthousiaste (1*) i4
Epoux républicain (1') 67
Epreuve excusable (1') to8
EpreuTC nouTelle {V) fi4
Erreur maternelle (1*), ou les Egarements de l'amour . 341
Espagnols dans la Floride (les) 109 i43
Esprit des prêtres (1')» ou la Persécution des Français
en Espagne 69
Esprit follet (1*), ou le Cabaret des Pyrénées. ... i93
Europe 390
Fancbon tonte seule» ou Un moment d'humeur . . 358
Fausse correspondance (la) 9o5
Faute de l'amour (Une) 909
Feinte par amour (la) 117
Femme jalouse (la) 939
Femme juge et partie (la) 119
Femmes célèbres (les), ou le Lovelace des Halles . . 956
Ferdinand XV, ou les Barons allemands 189
Fête créole (la) 999
Fête de campagne (la) 117
FéU de la Fraternité (la) 69
Fête de la Paix (la) 149
Fête de lIEgalité (la) 53
Fête de l'Etre suprême (la) 79
Fête des Brahmins (la). . .938
TUATIIB DE LÀ CITB 293
FSUe à marier (U) 16
Pille hussard (la) 118 180
Fin da joor (la) 89
Flibustiers (les), oa la Prise de Panama 180
Folie de Bninswick (la), oa le Retour de Champagne. «3
Folie de Georges (la), ou TOarertare do parlement
d'Angleterre A4
Folies amoncenses (les) iia
Folle éprenre (la) an
Fonds perd os (les) iia
Forêt périllense (la), 00 les Brigands de la Galabre. . i36
Forioso à Bourges, ou l'Amant funambule .... 997
Fou raisonnable (le) gs
Fous hollandais (les), ou TAmour aux Petites-Maisons. 216
Franc marin (le) asi
Frédégilde, ou le Démon familier 176
Froc aux orties (le) * . 196
Fïontin tout seul, ou le Valet dans la malle. . . . a&o
Gageure imprérue (la) it8
Gageure inutile (la) 970
GeneTière de Brabant aai
Génie Asouf (le), ou les Deux coffrets iia
Georges, ou le Bon fils 18
(tilles tout seal i83
Gonzalve et Zuléma, 00 la Destruction des Maures . i45
Grippeminaud, ou le Subdélégué de Falaise. . . . 948
Guerre ouverte a8
Habit de ▼elonrs (1*) a36
Hâbleur (le), ou le Chevalier d'industrie g5
Haine de famille (la), ou les Deux Prises de corps. . 189
Herman et Sophie, ou le Carnaval bavarois. . . . 376
Héroïne suisse (l'j, ou Amour et Courage 169
Heureuse tlécooverte(r) an
Hiver (!'), ou les Deux .Moulins 3i
294 TBBATRB DE LÀ GITE
Holkar et Palamyt, oa lef Anglais dans lladonstaui . A&
Homme de fen (l*)» on Idare et Znlmé sS4
Homme marin {V), on le Poisson d'aTril Sa
Homme Tert (1% on les BpreuTes de Tamoor. . . . ai6
Homme TertnenaE d'), on le Vrai républicain. ... 6q
Honnenr et Indifpenee, on le IMTorœ par amour. . . a45
Honneurs fnnèbres (les), ou le Tombeau des sans-
culottes. 66
Hospice de village (1*) to8
Hôtelier de Toulouse (P) %Z^
Hôtellerie <]*) 17
Hymne à Tlndépendanoe 77
Hypocrite en RéTolntion (1*) 84
Ignaces (les), on les Saretiers >i3
Ile du bonheur (F) sn3
Il était temps. .' 19
Il se trompe de porte, ou le. Limousin à
Imbroglio (1*)
Insouciant (1') i4
intérieur des Comités réTolutionnaires (1*), on les
Aristides modernes io5
Intrigant maladroit (1*) 100
Intrigants (les) 9
intrigue secrète {V), ou la Veuve 3o
Irlandais-Unis (les) i8n
Isaure et Germance, ou les Réfugiés rdigionnaires 04
Ivrogne et sa femme (1') »48
Jacobins du q tbermidor et les Brigands (les), on les
Synonymes io3
J'ni gagné mon procès 970
Jardin public (le), ou la 17* représentation d'ascension
do célèbre Garnerin n3a
Je cherche mon père 1)7
Jenny, ou les Ecossais 309
THBATIIE DB LA CITE 295
Jeaoe RosM (le), oa U Paix mi
Joconde ta
Jocrisse ohan^ de condition io6
Joli conciliatear (le) ii4
Joaease (la) ag
Jour de l'an (le), ou les Etrennes ai
Joornée de Frédéric II, roi de Prasse (Une) .... a6i
Joornée difficile (la), oa les Femmes rusées. ... i5
Journée do 9 thermidor (la) ou la Chute du dernier
tyran 86
KofcoIjT sa4 3^0
Kosmonk, ou les Indiens à Marseille aSs
La Bagnandière, ou le Fou malgré lui ko
Laitière polonaise (la), ou le 0>upable par amour . i56
Laure et Fernando ^55
Lever du rideau (le) ^ao
Le voilà parti, ou Celui-là u^est pas sorcier. . aSS
Libertin Tertueuz(le) 3s
Louise 916
Madame Angotdans son ballon, ou le Voyage aérien. 178
Mahomet i5a
Maître André, ou le Perruquier auteur tragique • . a66
Marché Saint*Martin (le) la?
Marguerite, ou les Voleurs sog
Mari coupable (le) 90
Mari jaloux (le) >3S
Mari retrouvé (le) »39
Mariage de Jocrisse (le) i49
Mariage du capucin (le) sai
Mariage en enfer (le) »07
Mariage manqué (le) *^1
Mariage patriotique (le) ^7
Marianne et Dnmont 18
Marsouin (le) 379
296 THBATBB DE LÀ CITB
Maic«rad«f (les), on le GarnaTal de l'amour. . . • igS
Mascaradee amoareases (les) is7
Matinée de la place Bfaubert (Une) a63
Matinée des Petits Pères (la) 77
MaoTaise tête et bon cœar 186
Médard, fils de Gros-Jean 13 1
Médecin dopé (le), ou la Hache a3
Médecin mal^rré loi (le) 119
Médecin malgré tout le monde (le) 38
Mensonge excusable (le) 186
Mère rirale (la) 4
Meunier général (le) sio
Midas ao Parnasse ss
Mieoz fait dooceor qoe riolence 38
Milicien (le) 109
Mioco et Filoli, ou le Triomphe de l'humanité ... i33
Miroir d'Arcadie (le) a38
Mours (les)» ou le Divorce 91
Moine (le) ao5
Moines gourmands (les) 17
Molière jaloux 919
Momos aux Variétés 39
Monsieur Botte toot seol, oo le Savetier bel esprit. . a83
Monsieur Dasnières à Paris 199
Monsieur de Crac à Paris 11
Monsieur de Pourceaugnac 919
Monsieur François, ou les Passions d'un cœur sensible. 971
Monsieur Jaunas ^79
Mont-César (les ou le Faux père 989
Montoni, ou le Château d'Udolphe 173
Mort de Beaurepaire (la), 00 les Héros français. , . 10
Mort de Cadet Roussel (la^ 174
Mort de Dampierre (la) 36
Mort de Kléber (la), ou les Moeurs orientales . . an
THiATBB DB LA CITi 297
Mort de Tnrenne (la) ... i4o
NaitMDce de U pantomime (la) i6o
Nature anr le fait (la) 977
N«« (le) 95
Nicaiae» par Vadé iia
Nicaise, par Armand GonlFé lai
Nîcodème à Paris, ou la Décade et le Dimanche 116
Nicodème dans la lune 119
Noce (la) 79
Noce provençale (la) 99
Noces de Gascaret (les) 249
NonTean panrenn (le) 193
Nouvelle cacophonie (la), ou Faites donc aussi la paix. i34
Nuit aux aventures (la) 5
Odon de Saint-Amans, prand-mattre des Templiers 278
Omelette miraculeuse (I') 56
On fait ce qu'on peut 119
Orage (V), ou Quel gùignon 1 33 89
Orphelin (1*) 78
Orpheline {V) 9 169
Paix (la) a86
Parc de Mousseaux (le), ou le Voyage aérien ... 170
Pari de 34 heures (le), ou la Nouvelle de la prise de
Toulon 06
Paris en miniature igi
Paysan tyrolien (le) 938
Pécheurs (les), ou le Mariage par ruse 901
Peintre en miniature (le) 996
Père aveugle (le) i%
Père supposé (le), ou 1«8 Epoux dès le berceau ... 180
Pessimiste (le) 11
Petit oratorio (le), ou Une création pour rire. • . . 919
Petit Orphée (le) 36
Petit Poucet (le), ou l'Orphelin de la forêt .... 198
298 THRATRK DR LA CITE
Petits montagnards (les) 6a
Peuples et les Rois (les), ou le Tribunal de la Raison. 7a
Phénix (le), ou l'Ile des yieilles i48
Pierre, ou le Coupable innocent i47
Pierre Bagnolet laç
Pirate (le) 69
Plan d'opéra (le) 99
Plus de bâtards en France 76
Poleska et Nourinski, ou les Russes en Pologne . . iia
Pompiers de Bergame (les) a68
Prélat d'autrefois (le), ou Sophie et Saint-Blme. . 69
Premier grenadier de France (le), ou Une journée de
La Tour d'Auvergne ao6
Première réquisition (la) 4^
Présent (le), ou l'Heureux quiproquo ai
Prise de possession (la) 196
Prise de Vienne ila) 979
Prix de l'hospitalité (le),ou le GheTalier d'Outre-Rhin. 4?
Projet de fortune (le) 97
Pygmalion 974
Ramponneau à la Courtille 946
Réclamations contre l'emprunt forcé (les) .... 1x7
Réconciliation (la), ou l'Aimable enfant aaS
Renouvellement du bail (le), 71
Résolution inutile (la) 991
Résurrection de Cadet Roussel (la). 179
Revanche forcée (la) 979
Réveil du charbonnier (le) 999
Revenant (le) r3
Ricco 9
Rivaux d'eux-mêmes (les) 171
Robinson cadet 974
Rodolphe, ou le Château des Tourelles 947
Romance (la) . 9r5
THRATRE DB LA GITB 299
Rose (la) i3
AoMÎgDol (le) ii4
Royaliftes de la Vendée (les)» on les Epoux répobli-
caina 87
Royaume de Saturne (le), ou le Modèle des pasteurs. 17
Rupture du traité d'Aiz-la-Ghapelle (la) s6o
Ruse innocente (la) i3
Ruses déjouées (les) 178
Ruses du mari (les) 190
Sabotier (le) ssi
Sabotiers (les) 18
Salba, on l'Héritière de Mysore 936
Salle à Tendre a65
Salon de Pan X (le) 941
Salpétriers républicains (les). . 81
Sans -Culotte (le), ou le Dtner interrompu 69
Sculpteur (le) 119
Seigneur supposé (le) 116
Sérail (le), ou la Fête du Mogol 193
Serrante maîtresse (la) is&
Séthos à Memphis, ou l'Initiation égyptienne dans \tn
Pyramides ao3
Siège de La Rochelle (le) 944
Sigismond, ou la Vie est un songe 979
Soirée d'été (la) 114
Soldat par amour (le), ou le Bûcheron allemand . . 9*3
Somnambule (le) i95
Sorcière (la) 199
Sourd (le) ii5
Suite des Précieuses ridicules (la), on les Précieux du
jour iSi
Suppléants (les) 9o5
Suspects (les) io5
Tambourin de Provence (le), ou l'Heureuse incertitude. 43
300 THÉÂTRE DE LA CITÉ
TartaiFe !i4
Télémaqoe cadet 119
Teotations (les), ou Tons les diables 117
Tivoli, ou le Jardin à la mode iSg
Tombeau de TareQDe(le)«ou l'Armée du Rhin à Saspach 181
Tonnelier (le) 117
Tont pour la liberté . 5
Trarers du joar (les), ou l'Etourdie corrigée ... ag
Tristram Shandy, ou Bisarrerie et Bonhomie ... 199
Trois bossns (les) 4s
Trois héritiers (les) 33
Trois Jeannetto de Venise (les) a55
Troqueors (les), ou les Deux Nicaises i48
Troubadour (le), ou l'Enfant de l'amour aib
Turlututu empereur de l'Ile rerte i4i
Un peu de méchanceté S79
Urbélise et Lanval 199
Vacances des procureors (les) 978
Vaccine (la) »a8
Valet mal servi (le) 87
Vendanf^ de Suresnes (les) 174
Venf^ance pour venf^ance, ou le Gadi de Smyme sas
Verseuil, ou THeureuse extravagance 161
Veuve du Malabar (la) 979
Vierges du soleil (les) 935
Villageois qui cherche son veau (le) 147
Visionnaire (le), ou l'Enfant du dimanche . . . . ' 938
Vol par amonr (le) ifo
Vous et le Toi (le) 55
Voyages et aventures de Cadet Roussel 39
Zabby el Dorville 119
Zéliska 968
Zing-Zing, on le Ménage du Savetier 993
LAVAL. — UIPRDiERIE L. BAKMÉOUD ET C^.
HISTOIRE
THÉATHES DE l'A Kl S
I.,.HKM1T I.Ec:«MlE
Preriiivvv S^rlf^, ctimpiftiunl i/ij" r-ofc' ■
EN VENTE :
NOTICE PRÉLIBIINAIRE ....
LA RENAISSANCE
LE THÉÂTRE HISTORIQUE 6 ti.
LE THÉÂTRE NATIONAL, LE THÉÂTRE DE L'ÉGAL ITÊ 6 fr
LES NOUVEAUTÉS , . . . 8 fr.
LES JEUX GYMNIQUES, LE PANORAMA DRAMATIQUE 6 fr,
LES VARIÉTÉS AMUSANTES 10 fr.
LES FOLIES-NOUVELLES - . , 8 (r.
LE THEATRE DE LA CITÉ tO ft-.
.1 [)imiilre :
LES FANTAISIES-PARISIENNES. L'ATHÉNÉE, LE THEATRE
SCRIBE, L'ATHÉNÉE-COMIQUE-
Dt' MKMi; AlJTEim, h-\ P/l/-:rAfiAT/0\ :
NAPOLÉON ET LE THEATRE
SoiiM ce tiiro ; Napoléoa et CEmpire rtiamUi /■'
l..-llpnry l.C(.v>miv s âùùnt jailii l'IiiHioIrc el Vnni'
monU lit «on riVgae ; «un luiuveau livre dirn loul ■ ■
tiniiiinc fil |iour uu cantrit le tliéi'iii'i' t^i iuuk i-ai).\ i
HUlPurn, l'ojAfiosileurN, «rliulps il--^ iIi-uï simci». tl
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