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Full text of "Histoire naturelle des zoophytes. Infusoires, comprenant la physiologie et la classificatin de ces animaux, et la manière de les étudier à l'aide du microscope"

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HISTOIRE  NATURELLE 


DES 


ZOOPHYTES. 


INFUSOIRES, 


COMPRENAHT 

LA    PHYSIOLOGIE  ET  LA  CLASSIFICATION 

DE  CES  ANIMAUX, 

IT 

L\  MAMLRE    DE  LES  ÉTUDIER  A  l'aIDE  DU  MICROSCOPE. 

PAR  M.   FÉLIX  DUJARDÏN,* 


.  "^  I 


TROFESSEUa    I>E     ZOOLOGIE,  DOTEM     DE 'LA  FACULTÉ 


DES    SC1E.1CE8    DE    RENMEiiu/ 


"   i:?. 

I 
I 


• 


Ouvrage  accompag^né  de  planches. 


PARIS. 

&ZB&AZaiB   XVOTO&OVÉDZQUX  »X  BOXBX, 

■ui  HAunnoiLu,  a*  10  ut. 

1841. 


I 


PARIS.  -  IMPRIIIERIB  DE  FAIN  ET  TUUMOT, 

IMPniMIUIIt  PB    L'uiflTIRtlTÉ  ROT  ALI  Dl    rilAIICI, 
RDI  lAan»  SI,   PRti  M  L'OitfON. 


f 
I 


^  ♦ 


ExiMio  H.  MILNE-EDWARDS , 

JAM  PBIDEM  ARCANORUM    NATUILE  CONSQO, 

ET    ARTIS  DEUNEANDI   ZOOPHYTA, 

VEL  OCUU    ACIE,  VEL    MICROSGOPU    OPE    DETECTA, 

QUAM     MAXIME    PERITO , 

nOG    MEUM  OPUS,   QUANTUMYIS   INDIGNUM  , 

PERENNIS    AMICITIA   PIGNUS 

D.  D.  D. 


F.  DUJARDIN. 


l 


PRÉFACE. 


Quoique  le  microscope  ,  par  les  perfectionnements 
qu'île  reçus  depuis  quinze  ans,  soit  devenu  en  quelque 
sorte  un  instrument  nouveau  et  inconnu  de  nos  pré- 
décesseurs ,  nous  sommes  loin  de  croire  qu'il  soit  arrivé 
an  terme  de  ses  perfectionnements  possibles.  La  net- 
teté obtenue  dans  cet  instrument  avec  des  grossis- 
Eomcnlâ  de  3O0  à  400  diamètres ,  nous  a  appris  à 
cbcrdier  avec  nos  yeux  seuls  la  vraie  forme  et  la 
slrnctarc  des  corps ,  au  lieu  de  la  deviner  à  travers  un 
rontour  diffus  et  nébuleux  ;  nous  avons  donc  dû  pro- 
scrire les  grossissements  exagérés  de  six  cents,  de  mille 
diamètres,  et  au  delà,  qui  n'étaient  tant  soit  peu  accep- 
tables qu'à  l'époque  où  l'on  ne  voyait  guère  avec  plus 
de  précision  aux  grossissements  moindres;  mais  aussi 
nous  avons  dû  sentir  davantage  combien  sont  véri- 
tablement restreints  nos  moyens  d'observation.  Eq 
eOiet,  des  organes  tiliformcs  épais  d'un  30000°  de  mil- 
limétré ,  ne  nous  paraissent  pas  moins  simples  dans 
le  meilleur  microscope ,  qu'un  brin  de  soie  vu  à  l'œil 
nn;  bien  plus,  un  corps  globuleux  d'un  millième  de 
millimètre,  oe  nous  parait  que  comme  un  grain  de 
pollen  de  mauve  vu  à  l'œil  nu ,  et  cependant  nous  savons 


k. 


Tin  PRÉFACE. 

combien  ces  dimensions  sont  éloignées  de  la  limite 
de  divisibilité  des  corps  les  plus  composés.  Il  y  a  donc 
beaucoup  à  connaître  encore  au  delà  des  limites  de 
nos  moyens  d'observation  ;  telle  combinaison  que  nous 
entrevoyons  dans  l'avenir ,  peut  y  en  perfectionnant  de 
nouveau  le  microscope  ,  nous  révéler  un  espace  im- 
mense dont  rimagination  seule  ne  pourrait  donner 
ai^ourd'hui  que  des  notions  mensongères. 

Gomme  celui  «jui  bâtit  sur  le  sable  mobile  on  sdr 
tin  soi  inconnu ,  nous  sommes  donc  exposé  à  voir 
notre  œuvre  à  peine  édifiée ,  s'écrouler  on  perdre  tout 
d'an  coup  sa  taleur ,  par  suite  de  telle  découverte 
pressentie  vaguement  et  qui  doit  multiplier  un  Jour  la 
puissance  de  notre  vue. 

Cette  idée ,  vraiment  décourageante ,  et  qui  ne  se 
présente  point  dans  l'étude  des  autres  branches  de  la 
loologie,  aurait  dû  nous  empêcher  de  publier  en  cet 
instant  une  histoire  des  Infosoires  ;  et  c'était  bien  aussi 
notre  pensée ,  quand ,  songeant  à  perfectiotiner  préa^- 
lablement  nons-méme  le  microscope ,  nous  consa- 
crions un  temps  considérable  à  la  réalisation  de  cer- 
taines conceptions  théoriques.  Mais  le  but  de  nos 
recherches  constantes  est  loin  encore  d'être  atteint , 
nous  ignorons  si  d'autres  plus  lieureux  arriveront 
avant  nous  à  ce  but;  et  cependant  beaucoup  de 
personnes  qui  se  livrent  avec  ardeur  à  l'étude  du 
microscope  attendent  un  ouvrage  pouvant  servir  de 
guide  pour  des  recherches  ultérieures  sur  les  Infnsoires. 


PftiFACE.  rt 

(itibllralion  si  im)>orlanlc  des  Suites  h  Bujffon 
appelait  nécessolrcraent  cet  ouvrage  dans  son  cadre;  et 
M.  MUne-Edwards ,  que  ses  recherches  sur  les  animaux 
inféneon  raeltent  à  m^mc  de  Juger  nettement  de 
l'état  de  nos  connaissances  sur  les  Infusoires ,  m'en-  ^ 
gageait  à  entreprendre  ce  travail-  Son  opinion,  aussi 
prActietue  pour  moi  que  son  amitié ,  m'a  dùlcrminé  à 
poiMr  par-dessus  les  désavantages  que  prësentenl  à  la 
fais  le  BDjet  et  les  circonstances  ;  et  dans  l'espoir  que 
)etniiiTcrai  parmi  mes  lecteurs  des  juges  bienveillants 
d  disposés  à  me  tenir  compte  des  dillîciiltés  de  ma 
ticbe,  fal  depais  deux  ans  mis  en  ordre  et  complété 
ht  matériaux  recueillis  pendant  les  cinq  années  pr6< 
cèdeDtc«. 

Sh  mes  premiers  travaux  sur  ce  sujet  ont  eu  le 
caractère  d'une  polémique  contre  M.  Ehrenbcrg, 
doDt  cependant  J'aime  à  proclamer  le  mérite,  c'est 
qaa  cet  anteur ,  cédant  trop  facilement  à  l'entraîne^ 
oieiU  de  son  imagination  ,  avait  pris  pour  base  de  tous 
■O  travanx  sur  les  Infusoires  et  de  la  classification  de 
Bs  èbta ,  des  principes  tout  à  fait  erronés  et  que  l'oh*  ' 
■wallon  n'a.  jamais  confirmés.  C'est  aussi  que  lel 
bila inexacts  sur  l'orgaaisalion  des  Infusoires,  qu'il  a 
■tlésft  ta  foule  de  ses  observations  neuves  et  réelles. 
av^nl  longtemps  arrêté  ma  marche  -,  comme  sans 
daote  Ue  ont  arrêté  cofle  de  beaucoup  d'autres  obser- 
vateurs sincères  ,  en  nous  formant  à  regarder  comme 
iacomplttlcs  et  défectueuses  toutes  nos  éludes  sur  ce 


X  PRÉFACE. 

sujet,  et  à  regarder  nos  microscopes  comme  trop 
imparfaits  y  puisqu'ils  ne  voulaient  pas  nous  laisser 
voir  les  mêmes  détails  qu'au  célèbre  naturaliste  de 
Berlin.  Gela  dura  jusqu'à  l'instant  où ,  d'une  part ,  l'ob- 
servation directe  de  quelques  détails  qui  avaient 
échappé  à  cet  habile  micrographe ,  et ,  d'un  autre  c6té , 
les  variations  de  ses  opinions  successives  dans  ses  divers 
mémoires,  me  conduisirent  d'abord  an  doute ,  puis  • 
un  peu  trop  loin  peut-être  au  delà  du  doute ,  par  un 
effet  de  réaction  ;  mais ,  je  me  plais  à  le  répéter . 
malgré  la  vivacité  de  mes  attaques  contre  certaines 
opinions  de  M.  Ehrenberg ,  je  peux  déclarer  qu'aucun 
observateur  n'a  jamais  fait  une  plus  riche  moisson  de 
faits ,  et  n'a  contribué  davantage  au  progrès  de  la  mi-« 
orographie  ;  et  si  malheureusement  il  n'eût  persisté 
à  prendre  pour  bases  de  sa  classification  les  mêmes  faits 
que  j'ai  contestés,  que  je  regarde  comme  absolu- 
ment inexacts ,  j'aurais  avec  empressement  pris  pour 
guide  le  grand  ouvrage  qu'il  vient  de  publier.  On  verra 
d'ailleurs  que  j'ai  adopté ,  autant  que  possible  ,  les 
genres ,  et  même  les  familles ,  établis  par  cet  auteur  ;  et 
je  dois  dire  qu'en  cela,  j'ai  eu  en  vue  de  rendre  té- 
moignage à  son  mérite ,  autant  que  d'éviter  l'introduc- 
tion d'un  grand  nombre  de  noms  nouveaux  dans  la 
science. 

Dans  ce  livre  ,  n'ayant  point  assurément  l'in- 
tention de  poser  des  bases  invariables  pour  une  partie 
de  la  zoologie  qui  ne  se  prête  point  encore  à  une  clas- 


PREFACE.  XI 

liOD  définitive,  mais  roulant  seulement  faciliter 
tes  éludes  micrograpliiques  et  mettre  les  observateurs 
sar  la  voie  de  l'immense  proût  qu'on  en  doit  attendre 
pow  la  physiologie,  je  n'ai  parlé  que  de  ce  que  j'ai  vu 
noi-mâroc-  Or  Je  n'ai  pas  vu  tous  les  Infusoircs  décrits 
par  les  auteurs ,  tant  s'en  faut  ;  il  est  donc  probable 
qnll  me  manque  encore  la  connaissance  de  beaucoup 
de  faits  importants ,  connaissance  que  je  ne  pouvais 
|KDdre  que  par  mes  yeux  et  non  dans  des  livres 
AcUs  trop  souvent  par  un  esprit  de  système  ;  ma 
tkbe  était  d'aplanir  les  dilTicultès  de  plus  en  plus 
imdes  qoi  s'opposent  h  l'étude  des  Infusoires,  et 
f  dder  les  observateurs  par  des  renseignements  con^ 
■ieaàeosemeDt  donnés. 

Cette  tftcbe  est  remplie  pour  le  moment  ;  je  retourno 
donc  à  mon  microscope  pour  interroger  de  nouveau 
U  natnre  avec  le  désir  sincère  de  connaître  la  vérité; 
et ,  plus  tard  ,  dans  des  mémoires  que  je  publierai  sur 
chaqoe  famille  en  particulier,  je  ne  craindrai  pas  d'a- 
TOtier  tontes  les  erreurs  que  je  puis  avoir  commises. 
Cependant,  que  d'autres  veuillent  bien  cbercberdc  leur 
tAti;  ils  seront  assurément  dédommagés  de  leun 
peims  par  des  observations  neuves  et  par  des  décou- 
vertes nombreuses  -,  et  s'ils  sont  animés  du  même 
désir  que  moi ,  nous  ne  manquerons  pas  de  nous  ren- 
contrer plus  d'une  fois  sur  la  route. 
Je  do'is ,  en  terminant  cette  préface ,  me  justifier  aux 

;eax  du  lecteur  d'avoir  presque  à  chaque  pas ,  dans  le 


XII  PRirACE. 

cours  de  mon  ouvrage ,  parlé  de  moi  et  en  mon  seul 
nom  :  c'était  une  nécessité ,  car  sur  un  sujet  si  mal 
connu ,  je  n'ai  dû  parler  que  de  ce  que  j'ai  vu  ;  or  je 
voyais  seul  dans  mon  microscope  en  faisant  les  obser- 
vations dont  je  rends  compte.  Ainsi  Je  dois  le  dire, 
j'apporte  souvent  ici  un  témoignage  unique  et  ne  pou* 
vaut  par  conséquent  avoir  d'effet  que  sur  Tesprit  du 
lecteur  qui  aura  essayé  d'y  joindre  le  témoignage  de  sa 
propre  observation. 


HISTOIRE  NATURELLE 


INFUSOIRES. 


II. 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


l'histoire  des  Infusoiree  est  eatièrement  liée  k 
nûstoire  du  microscope ,  car  od  ne  pouvait,  avant 
la  découverte  de  cet  instrument,  soupçoauer l'exis- 
tence d'une  foule  d'animaux  peuplant  le  monde 
iKHiveau  que  le  microscope  a  fait  connaître;  mais 
aussi  celte  histoire  a  dû  être  mêlée  à  celle  de  tous 
les  êtres  vivants  que  leur  extrême  petitesse  avait 
jasqu  alors  dérobés  aux  yeux  des  observateurs.  L'at- 
toition  avait  été  singulièrement  excitée  par  la  vue 
des  Àaimalcules  qui  apparaissent  en  ibule  dans  les 
inru&ionsde  diverses  substances  végétales  ou  ani- 
niiles  :  on  reconnut  bientôt  l'analogie  de  ces  êtres 
avec  ceux  qui  fourmillent  dans  les  eaux  stagnantes, 
au  milieu  des  herbes  aquatiques  plus  ou  moins  dé- 
composées, qui  souvent  rendent  ces  eaux  de  véri- 
tables iofusions  ;  par  conscquetit  on  a  dû  coufondre 
ilan»  la  même  série  d'études ,  et  sou^  la  même  dé- 
uornination  d'Infusoires,  d'Animalcules,  ou  de 
MiCToscopiques,  tous  les  êtres  divers  qu'on  obseï-- 
dans  les  «aux  stagnantes, 
nrosoius.  1 


2  HISTOIRE     IVATUREU.E 

Le  départ,  la  distinction  de  ces  êtres,  n*ont  pu 
avoir  lieu  que  tardivement ,  et  peu  à  peu.  On  en  sé- 
para d'abord  les  insectes  et  leurs  larves,  puis  les  crus- 
tacés branchiopodes  ou  entomostracés;  plus  tard  on 
distingua  aussi  des  Vers ,  des  Zoophytes,  confondus 
dans  la  foule  des  êtres  microscopiques.  Dans  ces 
derniers  temps,  on  en  a  séparé  encore  divers  objets, 
tels  que  des  lambeaux  de  branchie  de  Mollusques  ; 
mais  d'un  autre  côté  on  leur  a  réuni  mal  à  propos, 
tantôt  les  Zoospermes ,  tantôt  des  familles  entières 
d'Algues  microscopiques ,  les  Desmidiées,  les  Dia- 
tomées. 

Une  distinction  plus  rigoureuse  des  vrais  Infu- 
soires  doit  sans  doute  être  établie  ;  mais  quelque 
soin  qu'on  prenne  pour  l'établir,  cette  classe  reste 
encore  une  réunion  de  types  trës-diflërents,  et 
n'ayant  de  commun  que  des  caractères  négatifs;  aussi 
des  naturalistes  philosophes  n*y  veulent  voir  qu*une 
association  provisoire  des  types  primordiaux  de 
diverses  séries  du  règne  animal,  lesquelles  pour 
avoir  été  étudiées  à  partir  du  plus  haut  degré  d'or- 
ganisation ,  ont  paru  sans  rapport  aucun  avec  les 
types  correspondant  à  un  minimum  d'organisa* 
tion.  Nous  aurons  à  examiner  plus  loin  ces  difficiles 
questions ,  sans  oser  nous  flatter  de  pouvoir  les  ré- 
soudre ;  pour  le  moment  nous  commençons  par 
exposer  l'historique  des  découvertes  microscopi- 
ques ,  et  du  microscope  lui  -  même ,  qui,  soumis  à 
de  nombreuses  variations,  a  souvent  été  décrit  et 
même  construit  par  chaque  auteur  d'une  manière 
différente. 


DES   INFUSOIRES.  3 

Mab  remarquons- le  d'abord,  ou  aurait  grand 
tort  tfc  croire  que  les  Infusoires  ne  peuvent  être 
aperros  qu'avec  le  secours  de  nos  microscopes 
«chromatiques  dotés  de  tous  les  perfection  nemeuts 
ks  plos  récents.  Bien  au  contraire,  la  plupart  des 
lurusoires  peuvent  ^tre  vus ,  quoique  moins  distiuc-- 
temeat,  par  le  moyen  d'un  micTOscope  composé, 
lirs-mckliocre  et  non  acLromatique;  leur  forme 
dlérieure  est  souvent  même  indiquée  d'une  ma- 
nière bien  reconnaissable.  Ce  qui  manquait  et  ce 
qu'on  n'a  obtenu  que  dans  les  derniers  temps ,  c'est 
une  netteté  permettant  de  constater  la  forme  réelle 
Aes  parues  ia ternes  ou  externes,  et  la  présence  ou 
l'ibsence  de  tels  ou  tels  organes.  Le  microscope 
{impie  ou  la  loupe  montée,  suffit  même  bien  sou- 
Tcnlpoor  étudier  certains Infusoires  ou  Systolides; 
DDlamment  les  Paramécies,  IcsPlœsconia,  lesBra- 
chioos ,  les  Rotifôres ,  etc. ,  dont  les  dimensions  at- 
tpîgneut  ou  dépassent  un  quart  ou  un  tiers  de  millî* 
mètre,  et  qui  s'aperçoivent  îi  l'œil  nu.  En  effet, 
une  lentille  ou  un  doublet  de  ^,5  miltimètrctt 
(deux  lignes)  de  foyer  amplifie  le  diamètre  de 
l'objet  quarante  fois,  et  fait  voir  une  Paramécie 
Je  {  millimètre,  longue  de8  millimètres,  ce  qui  est 
déjà  considérable  ;  une  lentille  de  2,^5  milllmètreft 
(une ligne)  de  foyer,  double  ce  grossissement,  et 
une  lentille  ou  un  doublet  de  i,i3  millimètre» 
{'-  ligne)  de  foyer,  le  rend  quadruple,  et  montre 
b  même  Paramécie,  longue  de  33  millimètres, 
jvec  une  grande  netteté ,  si  la  lentille  est  bien  mon- 
tée et  bien  centrée,  et  surtout  si  l'on  a  un  Ijon  «ys- 


t  BUTOIRS    HATl}  BELLE 

tème  de  diaphragmes  sur  le  trajet  de  la  lumière  ; 
mais  alors  le  champ  est  tellement  restreint  y  et  la  po- 
sition de  Tœil  est  tellement  limitée,  quon  éprouve 
une  fatigue  fort  grande,  et  que,  d'un  autre  côté, 
on  perd  un  temps  considérable  à  chercher  Tobjet 
qui  s*est  écarté  du  champ  de  la  vision.  Toutefois  de 
telles  lentilles  simples  sont  de  beaucoup  préférables 
à  un  microscope  composé  non  achromatique  ;  et  les 
meilleures  observations ,  antérieures  à  la  construc- 
tion du  microscope  achromatique,  ont  été  tàiies  par 
ce  moyen . 

L'histoire  des  découvertes  microscopiques  peut 
se  diviser  en  trois  périodes  :  la  première ,  celle  des 
simples  observateurs,  commence  à  Leeuwenhoek , 
le  père  de  la  micrographie ,  et  dut  ses  meilleurs 
résultats  au  microscope  simple;  la  deuxième,  celle 
des  dassificateurs ,  commence  à  Otto  -  Frédéric 
Millier,  qui  le  premier  essaya  de  classer  méthodi- 
quement les  Infusoires,  et  qui  se  servit  du  micro- 
scope composé ,  ainsi  que  les  observateurs  qui  le 
suivirent;  dans  la  troisième  enfin,  signalée  par 
remploi  du  microscope  achromatique ,  et  par  les 
découvertes  et  les  hypothèses  de  M.  Ehrenbei^ ,  on 
s'est  occupé  à  la  fois  de  la  classification  et  de  l'or- 
ganisation des  Infusoires. 

Leeuwenhoek  ( 1 68o-i  723)  construisait  lui-même 
des  microscopes  simples  qu'il  tenait  d'une  main,  tan- 
dis que  de  l'autre  main  il  en  approchait  un  tube  de 
verre ,  contenant  dans  Teau  les  objets  à  examiner. 
Ses  microscopes  étaient  de  très-petites  lentilles  bi- 
oonvexesy  enchâssées  dans  une  petite  monture  d'ar- 


ncs  inrusoiBEs.  5 

1  en  avail  formé  uue  collecuon  de  vingt- 
sîx  qu'il  légua  à  lu  Société  royale  de  Londres.  Ces 
iostrunieDls ,  sujets  U  tous  les  iiiconvénieots  d'un 
maximum  d'aheiralion  de  sphéricité  et  d'un  man- 
que total  de  stabilité ,  n'avaient  pu  servir  utilement 
qa'eutre  les  mains  de  Leeuwenhoek,  qui,  duraot 
Tiagt  années  de  travaux ,  avait  acquis  une  habitude 
capable  de  suppléer  eu  partie  k  la  stabilité  de  nos 
appareils  modernes  ;  aussi  personne  après  lui  ne  put 
tirer  parti  de  ses  microscopes,  et  l'on  renonça  en 
quelque  sorte  ii  ce  mode  d'observation  en  attendant 
k  microscope  composé.  Cet  habile  micrograpbe, 
érigeant  surtout  ses  études  vers  le  progrès  de  la 
pbyàologie ,  et  vers  la  solution  de  certaines  ques- 
tions en  particulier,  telles  que  celle  de  la  généra- 
bOD,  ne  s'occupa  qu'en  passant  de  l'étude  des  Infu- 
mres,  et  comme  pour  chercher  seulement  de  nou- 
rries preuves  en  faveur  de  l'axiome  omne  vU'um 
tx  ovo.  En  observant  l'infusion  de  poivre,  l'eau 
^marais,  la  matière  blanche  pulpeuse  qui  s'a- 
iDMse  autour  des  dents,  ses  excréments  et  ceux  de 
plusieurs  animaux,  il  eut  l'occasion  de  voir  des 
Vibrions,  des  Volvox  ,  des  Monades ,  des  Kérones, 
des  Paramécies ,  des  Kolpodes ,  divers  Vorticelliens 
tX  STstolides  ,  les  Anguilles  du  vinaigre,  les  Zoo- 
inennes,etc.;  mais  il  ne  songea  pas  à  distinguer  les 
lofusoires  des  autres  Animalcules  microscopiques. 
Baier(i),  qui  publia  successivement  deux  traités 


(0  Tl»  UicroKOpe  toade  eîtv.  Loodon ,  i:43'  —  Emploiment  for 
iWHIcroM.  17S-J. 


6  HI6T0IIIB    HATUBELLE 

sur  l'usage  du  microscope ,  et  qui  parait  s'être  pré- 
férablement  servi  du  microscope  simple  de  Wilson, 
dont  il  vante  avec  raison  les  avantages ,  a  décrit  et 
figuré  un  grand  nombre  dlnfusoires'  observés  par 
lui  y  soit  dans  les  eaux  de  marais,  soit  dans  des  in- 
fusions de  foin ,  de  poivre ,  de  blé ,  d'avoine ,  etc. 
Ses  dessins ,  qui  par  la  suite  ont  servi  beaucoup 
aux  nomenclateurs ,  présentent  donc  un  mélange 
de  vrais  Infusoires  avec  d'autres  Animalcules ,  et 
notamment  avec  des  Brachions  bien  reconnai»- 
sables. 

Trembley  (i)  (1744)»  fut  conduit  par  ses  belles 
observations  sur  le  Polype  à  bras  ou  l'Hydre ,  à  dé- 
crire d'une  part  certains  Infusoires  parasites  de  ce 
Polype  ;  et  d'autre  part,  quelques  grandes  et  belles 
espèces  de  Yorticelliens  qui  se  trouvent  avec  les 
Hydres  dans  les  marais ,  et  qu'il  nomma  Polypes  à 
bulbe  et  Polypes  à  bras. 

Hill(3)»  en  175a,  fut  le  premier  qui  essaya  de 
donner  des  noms  scientifiques  aux  Animalcules 
microscopiques*  Joblot  (3),  quelque  temps  après , 
en  17549  publia  des  observations  microscopiques 
assez  bonnes  pour  cette  époque ,  et  qui  ne  sont 
point  encore  sans  valeur,  malgré  le  ridicule  des 
dénominations,  souvent  très-significatives,  adaptées 
par  lui  à  ses  Animalcules ,  parmi  lesquels  il  com- 


(1)  Philosophie.  Transact.  174^.  —  Histoire  du  Poljrpe  d'eau  douce, 

':44- 

(a)  Essay  of  natnral  history,  1762. 

(3)  Obserratlotii  d'hitloire  naturelle  faites  avec  le  mleroaeope»  par 
Jobloi,  1754-1755. 


ou   INFUSOIRCI. 


lire  lealnl'uRoires,  desS^âtolides,  desEn- 
lotnostracéa ,  des  larves  d'Insectes,  etc.  Plusieurs 
des  figures  qu'il  en  doone  portant  l'empreinte  d'une 
admiration  trop  vive  que  ne  réglait  aucune  idée 
scieotiiique,  sont  tellement  bizarres  et  fantastiques 
qu'elles  durent  surtout  contribuer  à  discréditer  ' 
l'emploi  du  microscope. 

A  celte  même  époque,  Schœffer  avait  fait  con- 
naître quelques  animaux  microscopiques.  Rœsel  (  i  ), 
1  la  Kuite  de  sou  bel  ouvrage  sur  les  Insectes  ,  avait 
décrit  et  donné  d'assez  bonnes  figures  do  plusieurs 
^uds  Vorticelliens ,  du  Volvox  ;  et  surtout  il  avait 
&it  connaître  son  petit  Prutée,  qui  est  aujourd'hui 
le  type  du  genre  Amibe.  Ledermuller,  dans  ses  ' 
AmtuemeDts  microscopiques ,  avait  aussi  représenté 
de$  Animalcules  d'infusion ,  des  Yorticelles  et  quel- 
jjiiesSjBloiides,  Et  Wrisberg  (3)  (i764)>  avait  pu- 
blié des  Observations  sur  ia  nature  des  Animalcules 
îafusoïres,  que  le  premier  il  nommait  ainsi. 

lioné,  qui  n'avait  point  étudié  par  lui-même 
les  lufusoires ,  les  confondit  d'abord  sous  la  déno- 
mination trop  significative  de  Chaos,  en  distinguant 
lOHtefois  le  ^o/fo:r  ^'■/oAn/or;  et  plus  tard  il  admit 
un  genre  Vorticelle  (3).  Palla?,  danssonouvragesilr 
le6Zoophytes(4))en  1766,  se  borna  à  réunir,  dans  les  ' 
«k ux  genres  Vohox  et  Brachkmus ,  ceux  des  Anï- 
s  microscopiques  dout  l'existence  lui  parât 


b}  lOHclcl]  Ikluiligung  ion  Boiïl.  4  ^«l-  ii^-  i;4^-l7<>>- 

1)  Obtimlioncideammikul.  inrutcr.  naluri  Golli^gB^.l7C4-in- 
nD■  inlur*.  Edil.  X,  1758  —  S;.l,  MJt  F,Jil.  XII.  i;fi7. 


8  HISTOIRE     NATURELLE 

mieux  démontrée  d  après  les  travaux  antérieurs. 
Ellis  décrivit  aussi,  sous  le  nom  deVolvox,  divers 
Infusoires  dans  les  Transactions  Philosophiques  de 
Londres,  en  1769.  Puis  vint  Eichhorn,  qui,  dans 
un  fort  bon  recueil  d'observations  (i),  fit  connaître 
un  plus  grand  nombre  dlnfusoires  que  tous  ses 
prédécesseurs  ;  il  ne  songea  nullement  à  les  classer, 
et  les  désigna  seulement  par  des  noms  allemands , 
exprimant  quelque  analogie  de  forme  ;  mais  encore 
avec  ses  Infusoires  se  trouvaient  mêlés  beaucoup 
d'autres  Animalcules.  Spallanzani(2)(i776),  étudia 
plus  particulièrement  quelques  Infusoires  et  le  Bo- 
tiftre  sous  le  point  de  vue  physiologique;  et  son 
ami ,  l'illustre  Saussure,  contribua  avec  lui  à 
mettre  en  lumière  quelques  faits  importants  sur 
ce  sujet. 

Gleichen  (3),  en  poursuivant  ses  recherches  sur 
la  génération  des  êtres ,  eut  l'occasion  de  faire  beau- 
coup de  bonnes  observations  sur  les  Infusoires  et  sur 
les  Animalcules  qui  s'y  développent  dans  des  cir- 
constances variées;  malgré  l'imperfection  de  ses 
figures,  on  reconnaît,  ou  plutôt  on  devine  quels 
sont  les  Infusoires  qu'il  a  pu  rencontrer.  Enfin 
Goeze (4)  et  Bloch  (5) ,  qui,  chacun  de  leur  côté, 
8*occupaient  de  l'étude  des  Vers  intestinaux ,  firent 
connaître  les  curieux  Infusoires  qui  vivent  dans  Fin- 
testin  des  Grenouilles. 


(I)  Xldnite  WaMerthiere.  Berlin,  17S1.  —  Bcytrage,  1775. 
(a)  Opotcol.  phyB.  1776.  —  TraduiUen  fraudait,  I7S7« 

(3)  InfiiHontthiercheii,  177S.  —  Trad.  en  fançrait,  1799. 

(4)  Naturfçeechichte  der  Eiogeweidewûrmer,  178a. 

(5)  Abhaadl.  ûber  dieEryengnng  derEîngew.  J78a.^Trad.  «nCiraB^M. 


DES    f.lFDSOinES.  fi 

seconde  période,  celle  des  classificatcurs, 
1  O.-F.  Miiller,  cap  les  tentatives  de 
menclature  qu'avait  faites  Hill  étaient  restées  dana 
l'oabli;  et  quoique  Miiller  lui-niéme  ait  fait  de 
oombreuses  découvertes  dans  l'étude  des  Infusoires; 
c'est  surtout  comme  créateur  d'une  classification  et 
d'uac  nonienclalure  de  ces  animaux  qu'il  est  plus 
célèbre.  Vouloir  soumettre  aux  règles  de  la  mé- 
ibode  linnéenne  la  multitude  des  animalcules  mi- 
croscopiques, déjk  signalés  par  ses  prédécesseurs,  et 
de  ceux  encore  plus  nombreux  qu'il  avait  observés 
lui-même;  c'était  là  une  tùche  bien  autrement  dif- 
ficile que  celle  de  caractériser  et  de  classer  des 
plantes  ou  des  insectes,  dont  la  forme  est  tou- 
jours définie,  dont  les  organes  sont  nombreux  et 
bieD  distincts ,  et  dont  enfin  le  mode  de  développe- 
meat  est  connu.  En  caractérisant  comme  autant 
d'espices,  une  foule  d'objets  divers  dont  la  nature 
«thnale  ou  t'individualité,  ou  même  l'intégrité 
n'était  pas  toujours  constatée,  il  s'exposa  donc  k 
&ire  beaucoup  de  doubles  emplois  et  de  fausses  dé- 
si^ations.  Aussi,  doit  on  le  reconnaître,  ses  genres,  & 
fépoque  même  de  leur  création,  étaient  trop  vague- 
ment tracés;  et  la  plupart  de  ses  espèces,  caractéri- 
lées  par  une  plirase  linnéene  de  quelques  mots,  ne 
peu?eDt  être  reconnues  sans  le  secours  des  figures 
qui  en  disent  bien  plus  que  cette  phrase  ;  et ,  m  ême 
eocoK  avec  ce  secours,  la  moitié  des  espèces  sont 
b  Uidser  de  côté  comme  tout  à  fait  équivoques  ou 
Jouteuses.  Mais  ce  tort  ne  doit  pas  lui  être  imputé 
tout  entier  :  en  efièt,  après  avoir  essayé  une  pre- 


mière  fois  daos  son  histoire  des  vers  maiins  et  Au- 
viatiles  (i)  de  classer  les  Infusoires,  il  se  proposait 
de  réunir  dans  un  grand  traité  tous  les  résultats  do 
douze  années  de  recherches  laborieuses,  quand  la 
mort  vint  le  surprendre;  ce  fut  donc  son  ami  0.  Fa- 
brittius  qui  se  chargea  de  publier  cet  ouvrage  po^ 
thume  eo  le  complétant  au  moyen  des  notes  sou- 
vent contradictoires  qu'il  put  trouver  dans  les  pa- 
piers de  l'auteur.  Beaucoup  d'espèces ,  et  même 
un  genre^  celui  âHHimantopus^  que  Mûller  vivant 
n'eut  peut-être  pas  admis  ou  conservés  en  re- 
voyant son  travail ,  furent  donc  établis  d'après  ces 
notes.  Ainsi  fut  porté  à  879  le  nombre  des  espèces 
décrites ,  parmi  lesquelles  il  en  est  b  peine  1 5o  que 
l'on  puisse  aujourd'hui  rapporter  avec  certitude  à 
des  Infusoires  connus.  De  ses  dix-sept  genres  »  le 
dernier  (Brachion)  ne  comprend  que  des  Systolides, 
et  les  animaux  du  même  ordre  composent  une  par- 
tie de  son  i^^nre  Vorticelle  et  se  trouvent  en  outre 
disséminés  imnni  ses  Trichodes  et  ses  Gercaires. 
Mûller  d^ailleur^  avait,  comme  ses  prédécesseur», 
confondu  avec  les  Infusoires  des  objets  biea  diffé- 
rents ,  tels  que  des  propagutes  d'algues,  des  Bacil- 
laires, des  mviçules ,  des  Anguillules ,  des  Disto- 
mes, de  jeunes  Alcyoneîles,  des  lambeaux  de 
branchies  de  Mollusques;  et  surtout  il  avait  multi- 
plié à  l'excès  certaines  espèces  en  donnant  un  nom 

(0  M  Aller.  Yeiitimtt  leitei^rlum  et  Hùfiatilhini  Hittôrïa.  l  roi. 

lii-4.  1974' 
(a)  Mûller.  Anbnaloatt  Inltiiorit  fla?ta(itt«  et  marina.  Iq-4i  *7^* 


u  même  Animalcule  en  divers  étals,  ou 
tiiénie  à  des  lotlisaires  deTCDUH incomplets  par  suite 
d'uDfî  décomposition  partielle.  Cela  lient  k  ce  que 
l'oo  ne  peut  comparer  les  Animacules  microsco- 
{Hqaes  qa'ea  les  dessinant  sf^pareincnt  et  un  notant 
tescancières  de  chacun  d'eux  à  mesure  qu'on  les 
observe  ;  mais  la  plupart  de  ces  Animalcules  sont  si 
¥an«ble«  dans  leurs  formes ,  que  si  l'on  vient  k  cook 
pu-er  an  grand  nombre  de  dessins  faits  à  difTércD- 
tes  époques,  on  sera  tenté  d'abord  de  les  rapporter 
k  aittJint  d'espèces  dilTéi-etites,  ù  moins  qu'où  o'ait 
>ppri.<i,  par  un  long  usage  d'un  excelleutmicroscopo, 
k  d^niOlei-  la  vérité.  Or,  je  le  répèle,  ce  fut  Fabricius 
qui  eut  à  mettre  en  ordre  les  notes  de  Millier. 

Sou  histoire  des  Iiifusoires  n'en  mérite  pas  moins 
iitTK  considérée  comme  un  recueil  d'observations 
eonscieiicieuses  tu  tout  h  liiit  exemptes  d'esprit  de 
mt(.-nie;  ses  figures  ^turtout  sont  ce  qu'on  pouvait 
tire  de  mieux  à  celte  époque,  aussi  ont-elles  servi 
(le  matérÎHUx  aux  nomenclateurs  qui  vinrent  en- 
suite, pour  l'établissement  d'une  foule  de  genres 
oouveaux. 

Broguières,  dans  l'Encyclopédie  méthodique,  se 
horoa  à  copier  les  figures  et  les  descriptions  de 
Uiiller  en  y  ajoutant  seulement  quelques  espèces 
do  Baker. 

CoTÎer,  comme  les  naturalistes  allemands  du 
conamencemcnt  de  ce  siècle ,  ne  s'occupa  qu'en  pas- 
sant el  d'une  manière  générale  de  la  classification 
(hs  Infusoircs.  Il  vn  avait  préalablement  séparé 


k. 


13  HISTOIKE     HATUBELLE 

mal  à  propos  les  vraies  Yorticelles  qu'il  plaçait  dans 
son  ordre  des  Polypes  gélatineux  ;  et  il  avait  senti  la 
nécessité  de  séparer  les  Systolides  pourvus  d'un  in« 
testin  et  d'organes  compliqués ,  et  les  vrais  lufu- 
soires,  «  animaux  à  corps  gélatineux  de  la  plus  ex- 
trême simplicité ,  sans  viscères ,  et  souvent  même 
sans  une  apparence  de  bouche  (i).  » 

Lamarck,  dans  son  Histoire  des  animaux  sans  ver- 
tèbres (2),  conserva  beaucoup  trop  la  classification 
de  MiUler;  cependant,  il  démembra  heureusement 
plusieurs  de  ses  genres ,  notamment  celui  des  Yor- 
ticelles d'où  il  retira  les  Rotifères  et  les  autres  Sys- 
tolides  pour  en  faire  son  genre  Furculaire;  mais 
n'ayant  point  observé  par  lui-même ,  il  laissa  sub* 
sister  dans  les  divers  genres  les  autres  rapproche- 
ments erronés  de  Millier,  et  même  en  ajouta  de 
nouveaux  dans  son  genre  Furcocerque.  Il  plaça 
avec  raison  les  Systolides  dans  une  autre  classe  que 
les  Infusoires  proprement  dits,  mais  avec  eux,  il 
eut  le  tort  de  placer  les  Vorticelles  parmi  les  Poly- 
pes ciliés.  M.  Bory  de  Saint-Vincent  (iSaS),  appelé 
à  terminer  la  partie  de  l'Encyclopédie  méthodique 
commencée  par  Bruguières,  eut  à  s'occuper  beaucoup 
de  la  classification  des  Infusoires  qu  il  veut  nommer 
des  Microscopiques.  Riche  de  ses  propres  obser- 
vations, quoiqu'il  n'ait  pu  échapper  au  repro- 
che de  s'être  trop  souvent  servi  des  figures  de  Miil- 


(1)  CoTier.  Règne  animal.  1S17. 

(a)  Lamarck.  Hitloirt  dea  animaux  sans  Tertibrea.  5  toI.  in -S, 
1815-1819. 


s    INFUSOIBES. 


subdivisa  les  17  genres  de  l'auteur  danois  eu 
99  genres  dont  plusieurs  ont  dû  être  conservés 
comme  bien  précis.  Dans  sa  classe  des  Rlicroscopi- 
ques,  il  laisse  encore  conToodus  les  Systolides,  et  il 
CD  distrait  les  seules  Vorticelles  pédicellûes  qu'il  re- 
porte, avec  les  Navicules  et  les  Lunulines,  dans  soq 
f^oe  psychodiaire.  Bans  sa  dernière  publication 
nr  ce  sujet  (  1 83 1  ),  il  n'a  fait  que  confirmer  ses  idées 
précédemment  émises  sans  y  ajouter  de  nouvelles 
observations.  Cependant,  dès  1Ô17,  en  Allemagne, 
Nitzscb,  qui,  parlecaractère  de  ses  travaux, devrait 
étic  inscrit  dans  la  dernière  période,  avait  publié 
des  observations  précieuses  sur  les  Navicules  et  sur 
les  Cercaires  qu'il  déraoutra  n'être  point  de  vrais 
Infusoires,  et,  plus  tard,  en  1827,  dans  une  Ency- 
dopédie  allemande ,  il  avait  proposé  l'établissement 
(le  plusieurs  genres  bien  convenables.  M.  Butrochet, 
Œ  Fraiïce,  avait  étudié  les  Rotifères  et  les  Tubico- 
kires;  M.  Leclerc  avait  lait  connaître  les  Billlu- 
^es;  et  Losana,  en  Italie,  avait  décrit  des  Amibes, 
des  Kolpodes  et  des  C^clides  dont  il  multipliait  les 
e^ces  sans  raison  et  sans  mesure. 

Dans  la  période  actuelle ,  illustrée  par  les  travaux 
de  M.  Ebrenberç;  et  caractérisée  par  l'emploi  du 
nicroscope  acbromatique ,  on  veut  à  la  fois  s'occu- 
per  de  la  classification  des  Infusoires  et  pénétrer  les 
DDjstires  de  rorgonihation  de  ces  pc-tits  êtres.  Le» 
réniUatsobtenus  peudantcette  période  seront  donc 
bien  aatremcnt  impoitants  sous  tous  les  rapporta 
que  ceux  des  périodes  antérieures;  mais  par  cela 
mèDK  ils  doivent  être  plus  dilliciles  à  obtenir;  et 


11^  USTOUS    NATURELLE 

Ton  aurait  tort ,  je  crois  y  de  s'attendre  à  en  trouver 
jamais  d*aussi  positifs  que  dans  les  autres  branches 
de  la  zoologie. 

M.  Ehrenberg  le  premier  a  distingué  nettement, 
pour  en  former  deux  classes  séparées ,  leslnfusoires 
qu'il  nomme  Poljrgastrica ,  et  les  Systolides  qu'il 
nomme  Rotatoria  ;  mais  il  laisse  parmi  les  vrais 
Infusoires,  les  Clostéries  ou  Lunulines,  les  Navicu* 
les  et  toutes  les  Diatomés  et  Desmidiées,  que,  par  un 
singulier  abus  de  l'esprit  de  système^  il  r^arde 
comme  des  animaux  pourvus  d'une  bouche  et  d'une 
multitude  d'estomacs.  Aussi  a-t-il  pu  porter  le  nom- 
bre des  espèces  d'Infusoires  polygastriqnes  à  533. 
Sa  classification ,  basée  sur  des  faits  entièrement  er> 
ronés  relativement  à  l'organisation  des  Infusoires,  a 
été  admise  par  les  auteurs  et  les  compilateurs  qui 
n'avaient  nul  souci  de  vérifier  les  faits  annoncés. 
Mais  les  vrais  observateurs ,  d  abord  frappés  de  stu- 
peur par  l'annonce  des  découvertes  du  micrographe 
de  Berlin,  ne  tardèrent  pas  à  s'apercevoir  de  l'inuti- 
lité de  tous  leurs  efforts  pour  arriver  à  la  vérification 
de  ces  faits;  et  quand  ils  se  furent  bien  assurés  que 
cette  impossibilité  ne  tenait  ni  à  la  faiblesse  de  leur 
vue  ni  à  l'imperfection  de  leurs  microscopes,  ils  osè- 
rent relever  la  tête  et  renvoyer  la  dénégation  la  plus 
formelle  à  celui  qui  avait  eu  l'habileté  de  rendre  en 
quelque  façon  solidaires  de  ses  assertions  et  de  sa 
renommée ,  des  académies  célèbres  et  des  noms  il- 
lustres. 

Si  l'édifice  des  hypothèses  Ehrenbergiennes  vient 
à  être  totalement  renversé,  sa  classificatiou  aura 


DES    IHFUS01HE5.  IK 

!n  même  temps,  et  l'on  se  retrouvera  en 
préseDce  d'une  multitude  confuse  et  croissant  cta- 
qtre  jour  d'objets  &  classer,  cl  pour  lesquels  on  n'a 
souvent  que  des  caractères  négalîls.  A  la  vérité,  on 
9ura  appris  de  M.  Ëhrenbcrg  à  distinguer  tout  d'a- 
bord les  Systolides,  et  de  lui  comme  de  INitzsch  et 
de  M.  Kaspail ,  à  séparer  des  Iiifusotres  quelques 
Hiiimaux  ou  débris  d'animaux  regardés  à  tort  comme 
aaUQt  d'espèces;  puis  enliu  l'opinion  des  botanistes 
dti?m<inds  et  franc  lis  aura  prévalu  pour  faire  ran- 
imer désormais  les  Navicules  et  les  Ciostéries  dans  le 
li^e  végélal;  mais  le  nombre  des  êtres,  laissés, 
comme  résidu  de  cette  exclusion,  parmi  les  Infusoi- 
Ktsern  encore  très-considérable,  et  l'on  manquera, 
[niar  les  classer,  de  ces  caractères  précis  fournis  dans 
le&  autres  brandies  du  règne  iuiimal  par  des  organes 
dont  la  forme  et  les  usages  sout  bien  déterminés. 

Ainsi  que  je  l'ai  dit  plus  haut,  je  crois  que  l'in- 
slant  n'est  pas  arrivé  de  proposer  pour  eux  une  clas- 
lificatJon  définilive;  mais  ayant  accepté  ta  tàcbe  de 
bire  connaître  ce  qu'il  y  a  de  vrai  dans  l'histoire 
des  Infusoircs,  je  dois  essayer  de  les  classer  au 
mcHns  provisoirement,  eu  séparant,  sauf  à  l'étudier 
>p4rt ,  ce  qui  ne  peut-être  laissé  parmi  les  Infusoires. 
Je  suis  donc  conduit  k  partager  mon  travail  en  trois 
parties  :  la  première,  relative  aux  Infusoires  propre- 
ment dits,  formera  les  deux  premiers  livres,  l'un 
CQOtacré  aux  généralités  sur  l'élude  de  ces  animaux, 
Faotre  â  la  description  méthodique;  la  deuxième 
pntie  consacrée  aux  Systolides  formera  aussi  deux 
lifn»,  l'un  pour  les  géuéralités,  l'autre  pour  la  des- 


t 

^  16  HISTOIRE   HATUREIiLE 

cription  méthodique;  enfin,  une  troisième  partie 
formant  le  cinquième  livre  contiendra  une  énumé- 
radon  détaillée  des  objets  microscopiques  qui  ont  été 
confondus  avec  les  Infusoires. 


lits  IMFUSoiBES.  IT  ' 


LIVRE  I. 

OB8BRVATIONS   GÉNÉRALES  SUR  LES   li^F'l^'tiOlRBS. 


PREMIÈRE  PARTIE. 

SUR    l'organisation   des    (NFUSOIRfi^ 


CHAPITRE   I. 

DÉFIinTION. 

Les  Infusoires  sont  des  animaux  très-petils ,  dont  les 
dimensions  extrêmes  sont  de  un  à  trois  millimètres  » 
d'une  part,  et  d'un  millième  de  cette  grandeur  d'autre 
part  ;  leur^randeur  moyenne  est  de  un  à  cinq  dixièmes 
de  millimètre.  Les  plus  grands  se  montrent  à  l'œil  nu 
tous  la  forme  de  points  blancs  oucolorés,  fixés  à  divers 
corps  submergés ,  ou  comme  une  poussière  ténue  flot- 
tant dans  le  liquide.  Les  autres  ne  se  voient  qu'avec 
faide  du  microscope  simple  ou  composé.  Ils  sont  pres- 
que tous  demi- traDs  parents,  et  paraissent  blancs  ou  in- 
colores; mais  plusieurs  sont  colorés  en  vert  ou  en  bleu  ; 
d'autres  moins  nombreux  sont  rouges  ;  enfio  il  en  existe 
debninÀtres  ou  noiràtres.Tous  vivent  dans  l'eau  liquide 
ou  dans  des  substances  fortement  humides  ;  mais  ils 
ue  se  développent  et  ne  se  multiplient  le  plus  souvent 
que  dans  des  liquides  chargés  de  substances  organi- 
ques et  salines ,  tels  que  des  infusions  préparées  artifi* 
nmitoiRis.  S 


18  HISTOIEE   V4TURSXiLE 

ciellement  avec  des  substances  animales  ou  végétales , 
ou  des  eaux  stagnantes  dans  lesquelles  ié  sont  décom- 
posées naturellement  ces  mêmes  substances  ;  c'est  ainsi 
que  Ton  peut  trouver  sûrement  des  Infusoires  dans 
Teau  trouble  des  ornières,  des  mares  et  des  fossés,  et 
dans  la  couche  vaseuse  de  débris  qui  couvre  la  base 
des  plantes  et  des  autres  objets  submergés  au  bord  des 
rivières  et  des  étangs ,  de  même  que  dans  leau  qui 
baigne  ces  objets.  Aussi  la  dénomination  d'Infu- 
soires 9.  quoique  critiquée  par  quelques  naturalistes > 
doit'cBe  être  conservée  comme  la  plus  propre  à  don-* 
ner  une  idée  de  ces  petits  êtres.  M.  Bory  les  voulait 
nommer  des  Microscopiques  d'après  cette  considéra- 
tion que  beaucoup  d'entre  eux  vivent  dans  les  eaux 
pures  et  non  dans  les  infusions  \  mais  d'une  part,  ceux 
qu'il  citait  comme  présentant  cette  exception,  appar- 
tiennent presque  tous  à  la  classe  des  Systolides ,  et 
d'ailleurs,  il  s'en  faut  bien  que  Tenu  limpide  qui  bai- 
gne les  conferves  ou  les  végétaux  en  décomposition 
dans  les  mardis  et  dans  les  rivières  soit  de  I^eau  pure. 
Les  Infusoires  observés  au  microscope  paraissent 
formés  d'une  substance  homogène  glutineuse,  dia- 
phane ,  nue  ou  revêtue  en  partie  d'une  enveloppe  plut 
ou  moins  résistante.  Leur  forme  la  plus  ordinaire  est 
ovoïde  ou  arrondie.  Les  uns ,  et  ce  sont  ceux  qu'on 
rencontre  le  plus  fréquemment  et  qui  frappent  tout  d'a- 
bord Fœildu  micrographe,  sont  pourvus  de  cils  vibra- 
tiles  qui ,  se  mouvant  tous,  par  instants,  ou  continuelle- 
ment ,  servent  comme  des  rames  innombrables  au  mou- 
vement de  Tanimal ,  ou  bien  servent  seulement  à  ame- 
ner les  aliments  à  sa  bouche;  d'autres  n'ont,  au  lieu 
de  cils  vibratiles ,  qu'un  ou  plusieurs  filaments  d'une 
ténuité  extrême  qu'ils  agitent  d'un  mouvement  ondu* 


19 
Ire  pour  »  avancer  dam  le  liquide  ;  d'autres  enGa 
n'ont  aucuns  Gliitnenls  ou  cils  et  ne  se  meuvent  que 
par  des  extensions  et  contractions  d'une  partie  de  leur 
maue. 

Ceux  des  Infusoires  qui  présentent  distinctement 
lute  bouche  contiennent  souvent,  à  l'intérieur,  dei 
susses  globuleuses  de  substances  avalées  qui  les  colo' 
rent,  surtout  en  vert  quand  ce  sont  des  particules  végé* 
laies  ;  tous  les  Infusoires  peuvent  en  outre  présenter  une 
iw  plusieurs  cavités  sptiériques  ou  vacuoles  remplies 
<feau  ,  lesquelles  sont  essentiellement  variables  quant 
à  leur  grandeur  et  a  leur  position .  et  disparaissent  es 
M  contractant ,  pour  être  remplacées  par  d'autres  va>  ^ 
moles  creusées  spontanément  dans  la  substance  cbar- 
Bfle  riTante  et  n'ojant  rien  de  commun  avec  les  pré- 
ecdeotes  que  leur  forme  et  leur  mode  de  production. 

La  plupart  des  Infusoires  se  multiplient  part/iW- 
iion  spontanée i  c'est-à-dire  que  chacun  dccesanimal- 
fules.  arrivé  au  tcrmedesonaccroissement,  présente 


d'abord  au  milieu  ,  s'il  est  oblomi' 


1  léf-er  étran  élé- 


ment qui  devient  de  plus  en  plus  prononcé  jusqu'à  ce 
que  les  deux  moitiés,  qui  sont  devenues  deux  ani- 
maux complets,  ne  tenant  plus  ensemble  que  par  une 
partie  trè*-étroite,  se  séparent.  Elles  commencent  alors, 
cbactnw  pour  leur  compte  ,  une  nouvelle  vie,  une 
nOBvdW  période  d'accroissement  au  bout  de  laquellv 
cHm  se  diviseront  de  mime,  et  ainsi  de  suite  à  l'in- 
fitii  ai  les  circonstances  le  permettent.  C'est  pourquoi 
oa  pourrait  ima^riner  tel  Ini'usoire  comme  une  partie 
aliquole  d'un  Infusoire  semblable  qui  aurait  vécu  de» 
aanées  et  même  des  siècles  auparavant,  et  dont  les 
svkdivisioos  par  deux,  et  toujours  par  deux,  se  se- 
niat,  eentinuanl  toujours  à  vivre  ,  développées  suc- 


20  MISTOIRE     NATURELLE 

cessivement.  Il  n'est  donc  pas  rare  de  rencontrer  dans 
les  infusions  quelques  animalcules  en  voie  [de  se  diviser 
ainsi  et  paraissant  doubles. 

Quand,  par  suite  deraltéralion  chimique  du  liquide 
soumis  au  microscope  ou  de  son  évaporation ,  ou  p«'>r 
toute  autre  cause,  un  lufusoire  n'est  plus  dans  des  con- 
ditions favorables  à  son  existence ,  il  se  décompose  par 
diffluence,  c'est-à-dire  que  la  substance  glulineuse 
dont  il  est  formé  s'écoule  en  globules  hors  de  la  masse, 
Iaque}L^,  si  les  mêmes  circonstances  continuent  à  agir, 
se  dMinipose  tout  entière  en  ne  laissant  pour  dernier 
résidu  que  des  particules  irrégulières  ou  des  globules 
épars  ;  mais  si ,  par  une  addition  d'eau  fraîche  ou  d*un 
liquide  convenable ,  on  change  ces  circonstances  fu- 
nestes, le  reste  de  Tanimalcule  reprenant  sa  vivacité 
primitive ,  recommence  à  vivre  sous  une  forme  plus 
ou  moins  modifiée. 

CHAPITRE  II. 

OPimOIlS   DIVERSES   SUR.  LE   DEGRÉ   d'oRGAHISATION 

DES   IICFUSOIRES. 

Parmi  les  auteurs  qui  ont  écrit  sur  les  Infusoires , 
les  uns,  comme Leeuwenhoek,  ont  attribué  à  ces  ani- 
maux l'organisation  la  plus  compliquée  ;  les  autres  , 
comme  Mûller,  n'y  ont  voulu  voir  le  plus  souvent 
qu'une.substaoce  glutineuse  homogène  (  mera  gela^ 
tina).  Cette  dernière  opinion  /adoptée  par  Cuvier,  par 
Lamarck,  par  Schweigger,  par  Treviranus  ,  et  par 
M.  Oken ,  paraissait  déso^rmais  la  plus  probable,  quand 
M.  Ehrenberg  vint  Lirdrment,  en  1830  ;  ofirir  au 
monde  savant  des  preuves  qu'il  croyait  avoir  trouvées. 


DUS    INFUtOIBa.  91 

et  que  malheureusement  personne  n*a  pu  constater 
depuis ,  sur  Li  richesse  d'organisation  des  Infusoires. 

M.  Bory  de  St.- Vincent,  tout  en  partageant  les  idées 
de  Lamarck  sur  la  simplicité  d'organisation  de  cer-* 
tains  Infusoires,  et  sur  leur  génération  spontanée,  ad- 
mettait néanmoins  les  organes,  que  l'œil  armé  du  mi- 
croscope n'y  peut  découvrir,  comme  pouvant  bien 
exister  dans  leur  transparence  ;  il  voyai  t  d'ailleurs,  dans 
les  différents  types  de  cetwclasse ,  ledébutouTcbauche 
de  certaines  classes  d'animaux  plus  élevés  dans  la  sérié 
animale.  Ces  idées  de  fypes  primitifs  ou  prototypes 
furent  professées  en  Allemagne  par  MM.  Bacr  deKoÉ^, 
Digsberg,Leukart  et  Reichenbach,  qui  se  trouvèredlïpt 
par  là  condui  ts  à  supprimer  là  classe  des  Infusoires  pour 
en  reporter  les  membres  dans  difiérentes  autres  classes  : 
ces  animalcules  formant  ainsi  comme  un  premier 
terme  ;  renfermant  en  quelque  sorte  le  principe  d'une 
forme  et  d'une  organisation  qu'on  voit  développée  dé 
plus  en  plus  dans  les  autres  termes  de  la  série. 

Leeuwenhoek  avait  été  beaucoup  plus  explicite  dans 
son  opinion  sur  l'organisation  des  Infusoires.  Ce  grand 
observateur ,  entraîné  par  le  sentiment  d'admiration 
qu'il  éprouvait  à  chaque  pas  dans  le  nouveau  monde 
révélé  à  ses  yeux  par  le  microscope,  crut  pouvoir 
supposer  encore  un  infini  d'organisation  parfaite,  au 
delà  de  ces  détails  infinis  que  lui  montrait  le  mi- 
croscope dans  tous  les  objets  de  la  nature  vivante. 
On  le  voit,  dans  ses  écrits,  s'extisier  avec  complai- 
sance sur  le  tableau  qu'il  vient  de  tracer  de  i'organi  « 
lation  des  plus  pelits  animalcules.  «  Quand  nous 
voyons ,  djt*il ,  les  animalcules  Spermatiques  contrac- 
ter leur  queue  en  l'agi  tant ,  nous  concluons  avec  raison 
que  cette  queue  n'est  pas  plus  dépourvue  de  tendons,  de 


20  MISTOIRE     NATURELLE 

cessivement.  Il  n'est  donc  pas  rare  de  rencontrer  dans 
les  infusions  quelques  animalcules  en  voie  [de  se  diviser 
ainsi  et  paraissant  doubles. 

Quand,  par  suile  delaltéralion  chimique  du  liquide 
soumis  au  microscope  ou  de  son  évaporation ,  ou  p<'>r 
toute  autre  cause,  un  lufusoire  n'est  plus  dans  des  con- 
ditions favorables  à  son  existence ,  il  se  décompose  par 
diffluence,  c'est-à^lire  que  la  substance  glutineuse 
dont  il  est  formé  s'écoule  en  globules  hors  de  la  masse, 
laquelle  I  si  les  mêmes  circonstances  continuent  à  agir, 
se  débôinpose  tout  entière  en  ne  laissant  pour  dernier 
résidu  que  des  particules  irrégulières  ou  des  globules 
épars;  mais  si,  par  une  addition  d'eau  fraîche  ou  d'un 
liquide  convenable  y  on  change  ces  circonstances  fu- 
nestes, le  reste  de  Tanimalcule  reprenant  sa  vivacité 
primitive ,  recommence  à  vivre  sous  une  forme  plus 
ou  moins  modifiiée. 

CHAPITRE  II. 


OPimOIlS   DIVERSES    SUR.  LE   DEGRÉ   d'oRGAHISATION 

DES   INFUSOIRES. 


Parmi  les  auteurs  qui  ont  écrit  sur  les  Infusoires , 
les  uns,  comme Leeuwenhoek,  ont  attribué  à  ces  ani- 
maux l'organisation  la  plus  compliquée  ;  les  autres  , 
comme  Mùller,  n'y  ont  voulu  voir  le  plus  souvent 
qu'une.substaoce  glutineuse  homogène  {mera  gela^ 
tina).  Cette  dernière  opinion ,  adoptée  par  Cuvier,  par 
Lamarck,  par  Schweigger,  par  Treviranus  ,  et  par 
M.  Oken ,  paraissait  désormais  la  plus  probable,  quand 
M.  Ehrenberg  vint  hardiment,  en  1830  ;  ofirir  au 
monde  savant  des  preuves  qu'il  croyait  avoir  trouvées, 


DUS    INFUSOtlia.  91 

et  que  malbeiireusement  personne  n*a  pu  constater 
depuis ,  sur  la  richesse  d'organisation  des  Infusoires. 
M.  Bory  de  St.- Vincent,  tout  en  partageant  les  idées 
de  Lamarck  sur  la  simplicité  d'organisation  de  cer» 
tains  Infusoires,  et  sur  leur  génération  spontanée,  ad- 
mettait néanmoins  les  organes,  que  l'œil  armé  du  mi- 
croscope n'y  peut  découvrir,  comme  pouvant  bien 
exister  dans  leur  transparence  ;  il  voyai  t  d'ailleurs,  dans 
les  différents  types  de  cetWclasse ,  le  début  ou  l'cbaucbe 
de  certaines  classes  d'animaux  plus  élevés  dans  la  sérié 
animale.  Ces  idées  de  fypes  primitifs  ou  prototypes 
furent  professées  en  Allemagne  par  MM.  Bacr  deKofe«/. 
DÎgsberg,  Leuknrt  et  Reicbenbacb,  qui  se  trouvèredlji^ 
parla  conduits  à  supprimer  là  classe  des  Infusoires  pour 
en  reporter  les  membres  dans  difiérentes  autres  classes  : 
ces  animalcules  formant  ainsi  comme  un  premier 
terme  ;  renfermant  en  quelque  sorte  le  principe  d'une 
forme  et  d'une  organisation  qu'on  voit  développée  de 
plus  en  plus  dans  les  autres  termes  de  la  série. 

Leeuwenhoek  avait  été  beaucoup  plus  explicite  dans 
son  opinion  sur  l'organisation  des  Infusoires.  Ce  grand 
observateur ,  entraîné  par  le  sentiment  d'admiration 
qu'il  éprouvait  à  chaque  pas  dans  le  nouveau  monde 
révélé  h  ses  yeux  par  le  microscope,  crut  pouvoir 
supposer  encore  un  infini  d'organisation  parfaite,  au 
delà  de  ces  détails  infinis  que  lui  montrait  le  mi- 
croscope dans  tous  les  objets  de  la  nature  vivante. 
On  le  voit,  dans  ses  écrits,  s'extasier  avec  compKii- 
sance  sur  le  tableau  qu'il  vient  de  tracer  de  Torgani  * 
saition  des  plus  pelits  animalcules.  «  Quand  nous 
voyons ,  dit-il ,  les  animalcules  Spermatiques  contrac- 
ter leur  queue  en  l'agi lant ,  nous  concluons  avec  niison 
que  cette  queue  n'est  pas  plus  dépourvue  de  tendons,  de 


'  i 


18  lltVOlRS   NATUABLLE 

muscles  et  d'ariicula lions  que  la  queue  d'uû  loir  911  d'uA 
rat  ;  et  personne  ne  doutera  que  ces  autres  animakoks 
nageant  dans  Teau  des  marais  et  égalant  en  grosseur 
la  queue  des  animalcules  spermatiques,  ne  soient  pour* 
vus  d'organes  tout  comme  les  plus  grands  animaux. 
Combien  donc  est  prodigieux  l'appareil  «de  viscères 
renfermé  dans  un  tel  animalcule  (1)  !  »  En  procédant 
avec  celte  logique ,  Leeuwenhoek  arrive  à  conclure 
«  qu'il  n'est  pas  difficile  de  cilicevoir  que,  dans  un  ani- 
malcule spermatique,  sont  contenus  les  ébauches  ou 
les  germes  des  parties  qui  peuvent  plus  tard  se  déve- 
lopper en  un  animal  parfait ,  analogue  à  celui  qui  l'a 
'J^produit.  »  £h  bien  !  c'e^t  à  peu  près  de  même  qu'on  a 
raisonné  en  attribuant  aux  Infusoires  les  plus  petits  , 
une  perfection  et  une  complexité  imaginaires  d'orga- 
nisation. 

Les  Infusoires»  en  raison  de  leur  extrême  petitesse 
et  de  leur  transparence ,  n'ont  pu  être  étudiés  au  mi- 
croscope qu'à  l'aide  d'une  vive  lumière  qui,  en  les  tra- 
versant ,  fait  paraître  la  plupart  d'entre  eux  entière- 
ment homogènes,  et  ne  les  rend  visibles  que  moyen- 
nant un  effet  de  réfraction ,  d'où  résulte  un  contour 
plus  ou  moins  ombré.  Les  observateurs  ont  donc  dû 
recourir  à  l'analogie  pour  se  faire  une  idée  de  l'orga- 
nisation de  ces  êtres,  ou  bien  ils  se  sont  abandonnés  à 
des  idées  préconçues  ;  or ,  par  f  une  ou  l'autre  voie ,  ils 
ont  bien  pu  être  conduits  à  l'erreur  :  en  effet  y  la  mé- 
thode analogique  à  laquelle  nous  sommes  redevables 
d'une  grande  partie  de  nos  connaissances  physiques , 
n'est  généralement  bonne  que  quand  elle  nous  ramène 
à  l'observation  directe  pour  y  chercher  la  preuve  des 


M^— ifc**  «>  ■ 


(1)  L««aw««hoek.  £ptgioi.  phytioi,  XLr,  p.  393. 


MHsU  qti'eUea  fait  pressentir  ^d  tuais  on  doit,  comme 
dît  Baonet,  se  détîer  des  r^cplications  et  des  liypolhè^a 
Msijue  Touroit  une  analogie  impnrfaile.»  Et  tjui  donc   i 
ofcrait   dire  aujourd'hui  que  l'analogie  soit  purfaile  1 
entre  le  filament  ondulatoire  d'un  /oosperme  ou  d'ua  I 
InfuBoire ,  et  la  queue  d'un  mammifère  comme  le  sup-  j 
■it  LecuwcnLoelt  ?  Ne  sait-on  pn8  au  contrairt 
ttlo^ic ,  prise  des  animaux  les  plus  parfaits ,  va  en   ' 
bibltss.tnt  de  plus   en  plus  à  mesure  qu'on  descend 
dans  Ifl  série  animale ,  à  partir  de  l'homme  et  des  car- 
nassiers ?  Ainsi ,  par  exemple ,  quoiqu'un  type  f;énéral 
d'oTf^aoisatîon  se  reconnaisse  bien  chez  tous  les  vem^ 
tébrés,  on  rcnrontre  déjà  ,  chez  les  Poissons,  des  or^ 
^nes  et  même  des  fonctions  incomplètement  délermi- 

II. Chez  les  Mollusques,  et  bien  plus  encore  chez 
irticulés.  l'analogie  primitive  devient  plus  difficile  i 
liTre;  diez  ceux-ci  notamment,  les  m^Smes  fonc- 
II,  si  elles  existent,  peuvent  se  montrer  en  sens 
irse.  et  des  contrastes  deviennent  alors  plus  f rap- 
ts que  des  analopies.  Clicz  les  Radiaires,  chc::  les 
If  phes ,  chez  les  Helminthes  enGn ,  l'analogie  qu'on 
voudrait  invoquer  n'est  le  plus  souvent  qu'un  indice 
trompeur  :  a  plus  ibrle  raison  ,  l'argument  analogique 
ne  doit  pi 03  avoirde  valeur  s'il  s'agit  de  déterminer  tes 
organes  des  Infusoires  par  comparaison  avec  les  ani- 
maux supérieurs.  L'on  ne  peut  en  ellct  accorder  une 
imporlaoce  rêeltcauxdélerminatioosarbifraires  faites 
pour  ces  préteudus  organes  d'après  la  simple  appa- 
mce  de  certaines  p.irties  plus  ou  moins  translucides, 
ptos  ou  moins  granuleuses ,  mais  dont  les  fonctions  ne 
peuvent  être  pronvées  par  aucune  connexion  réelle. 


elijtie  l'indécision  de 
»  ^  rrfevoie  uni 


linalinii  quelconque. 


atpro- 


24  HISTOIRE   NATTAELLI  « 

M.  Elireoberg  qui ,  i^uidé  par  de  faasses  analogiet» 
'  a  dépassé  encore  Leeuwenhoek ,  en  attribuant  aux 
Infusoires  une  richesse  prodigieuse  d'organisation, 
s'est  également  fondé  sur  ce  principe  que  «  les  idées 
de  grandeur  sont  relatives  et  de  peu  d'importance 
physiologique,  i»  Principe  qui  n'est  que  la  conséquence 
d'une  idée  préconçue  sur  la  divisibilité  indéfinie  de  la 
matière.  Or,. en  supposant  que  Tabsence  de  toute  li- 
mite à  la  divisibilité  de  la  |||atière  soit  une  loi  de  la 
nature  :  et  une  foule  de  phénomènes  physiques  ou  chi- 
miques semblent  prouver  le  contraire:  cette  loi  ne  suf- 
firait pas  pour  prouver  la  possibilité  d'une  organisa- 
j[tion  très-complexe  au  delà  d'une  certaine  limite  de 
^;randeur  ;  car  on  sait  que  beaucoup  de  phénomènes 
physiques  ou  dynamiques  sont  considérablement  in- 
fluencés ou  même  supprimés  par  des  actions  molécu- 
laires ,  quand  les  corps  ou  les  espaces  qui  les  séparent 
ont  des  dimensions  trop  petites.  Ainsi  »  par  exemple, 
le  liquide  cesse  de  s'écouler,  même  sous  une  forte 
pression,  dans  un  tube  cipillaire  dont  le  calibre  est 
suffisamment  petit.  Or,  dans  les  animaux  dont  le  cœur 
est  le  plus  puissant,  les  derniers  vaisseaux  capillaires 
ont  au  moins  7^  millimètre  de  diamètre  :  voudrait^in 
donc  supposer  à  des  Infusoires  grands  de  ^milli- 
mètre des  vaisseaux  de  -^^zi  millimètre?  mais  la  loi 
de  la  capillarité  s'opposerait  entièrement  à  une  pa- 
reille supposi  tion ,  dut-on  même  centupler  le  diamètre 
de  ces  vaisseaux.  Il  est  donc  bien  plus  conforme  aux 
lois  de  la  physique  d'admettre  que ,  dans  ces  petits 
animaux ,  les  liquides  pénètrent  simplement  par  imbi- 
bilion  ;  comme  il  est  plus  conforme  aux  règles  bien 
comprises  de  l'analogie  de  ne  pas  supposer  que  le  type 
d«s  organismes  supérieiu*s  se  puisse  reproduire  dans 


»BS    IHFU»OltlE£.  3f> 

bIii*  petits  êtres  ;  puis(|ue  nous  voyons  les  liltments 
«Oritamsmes,  les  globules  du  sang,  la  fibre  mus-'* 
ect  les  vaisseaux  capillaires,  uu  lieu  desuhirim 
Diuement  progressif  dans  leurs  dimensions  chez  les 
vertébrés  de  plus  en  plus  petits,  montrera  peu  près 
1rs  mêmes  dimensions  cliez  réléphant  el  chez  ta  souris. 
Ce  n'est  pas  à  dire  pourtant  que  là  où  le  microscope 
ne  montre  rien  qu'une  substance  homogène,  transpa- 
rente ,  et  cependant  douée  du  mouvement  et  de  la  vie  , 
il  faille  conclure  d'une  manière  absolue  <ju'il  n'existe 
ni  fibres,  ni  organes  quelconques.  Won  sans  doute; 
mais  seulement  on  doit  reconniiître  qu'en  y  supposant^  _ 
fU  analogie  des  membranes,  des  muscles,  des  vnis^V  | 
icaux  et  des  nerfs  imperceptibles  ,  on  ne  fait  que  re- 
^J^la  difficulté  au  lieu  delà  rtsoudre.  En  effet, puîs- 
^^^b'abience  de  toute  limite  h  la  divisibilitépbysîque 
^^^Bbïlne  pas  l'adoption  du  même  principe  pour  la 
^^feititulion  des  êtres  riviinls  et  pour  la  production  des 
phénomènes  phystoloj^iqucs ,  il  faudra  bien  en  venir 
à  concevoir  un  dernier  terme  de  grandeur,  où  une 
tubtlance  bomoj^ène  est  contractile  par  elle-même  ; 
loit  que  les  fibres  musculaires  se  composent  d'autres 
Cbrei  de  plus  eu  plus  petites  et  contractiles  elles- 
nrfmesi  soit  que  les  fibres  élémentaires  se  composent 
d'une  série  de  {{lobules,  ag)^lutincs  par  une  substance 
aolle  susceptible  de  se  contracter  seule.  Alors ,  pour- 
i]itoi  n'admettrai I-on  pasque  ce  dernier  terme  est  déjà 
iios  ce  que  nous  montre  de  plus  petit  le  microscope  , 
Ju»  des  corps  larges  de  quelques  millièmes  de  milli- 
atèlrc;  puisque  nous  savons  qu'a  cedegré  de  petitesse, 
ou  un  peu  plus  loin,  les  actions  moléculaires  contre- 
Iwlancent  les  autres  lois  physiques.  Ainsi  les  liquides 
et  Irft  ga2  ne  peuvent  s'écouler  par  des  ouvertures  trop 


k. 


96  lltTOtRI    tfATtBBLLS 

|ietitef  ;  et  lei  edrps  M>lide§  f  Milité  èà  ^rtiouMi  très- 
fines  cessent  en  quelque  sorte  d'être  sonlnis  aux  lois 
de  la  pesanteur  et  de  l'inertie ,  pour  se  mouroif  îiidé- 
niment  comme  le  reconnut  d'abord  M.  H.  Bnmii. 

CHAt>ITRE   lit 

SVBStAffCE  CHÀlUrUC  PÉS  tH^SOIBES.   •-"  OnTLUESCE.  — 

SARC!OD£  (l). 

Les  Infusoires  les  plus  simples ,  eomme  les  Amibes 
et  les  Monades ,  se  composent  uniquement  ^  au  moins 
^en  apparence,  d'une  substance  charnue  glutipeuse 
bomogëne ,  sans  organes  Tisibies ,  mais  cependant  or- 
ganisée, puisqu'elle  se  meut  en  se  contractant  en  di- 
vers sens,  qu'elle  émet  divers  prolongements,  et 
qu'en  un  mot  elle  a  la  vie.  Dans  les  Infusoires  d'iln 
type  plus  complexe  on  voit,  d'une  part,  des  piaules 
de  diverses  sortes,  des  matières  terreuseë  engBç^é^ 
accidentellement,  et  même  des  cristaux  de  sulfate  ou 
de  carbonate  de  cbaux,  qui  paraissent  s'y  être  formées 
successivement  ;  d'autre  part,  des  globuleè  intérieurs, 
ou  deâ  masses  ovalaires  plus  ou  moins  coftipactes ,  et 
des  vésicules  remplieé  d'eaù  et  de  snbslances  étran- 
gères ;  enfin  des  cils  ou  des  prolongements  filiformes 
de  différentes  sortes ,  et  quelquefois  une  apparence 
de  tégument  réticulé,  ou  une  cuirasse  plus  ou  moins 
résistante.  Mais  toujours  la  substance  charnue  gluti- 
neuse  parait  en  être  la  pArtie  e^éentietle.  Elle  peut 
être  étudiée  dans  les  Infu^fès  vivants  (A)  lorsqu'ils 


(])  Ce  chapitre  et  les  niivfltiti  sont  extraits  de  mon  mémoire  sur  l'or- 
ganitatloQ  deâ  Infbsoirés.  (  Annale  dè«  Scî«fiiee^  Airfsrelles  ,  i838.  ) 


MS  IftFUiOtàM.  17 

•t  tobi  agglatinét  avec  d'autres  corps  (  A-^a)  ,  o|U 
I<>r9qa'il8  sont  accidentellement  déchirés  en  lambeaudP 
{A—è);  elle  peut  être  étudiée  également  dans  les  lû- 
fusoires  mourants  (B) ,  soit  qu'ils  se  décomposent  par 
diffluence  (B— -n) ,  soit  qu'ils  fassent  etsuder  hors  de 
leur  corps  cette  substance  dans  un  état  d'isolement 
presque  parfait  (B — b), 

— ^(A-^a).  Les  expansions  des  Amibes ,  des  Difflu- 
gies  et  des  Arcelles ,  comme  celle  des  Rhi^opodes ,  ne 
lont  forméeé  que  d'une  substance  glutinense  vivante , 
sans  fibres,  sans  membranes  extérieures  ou  inté- 
rieures (1).  Cela  est  prouvé  suffisamment  par  Ig  faculté 
qu'ont  ces  expansions  de  se  souder  et  de  se  confondre 
entre  elles ,  ou  de  rentrer  dans  la  masse  commune  qui 
en  produit  de  nouvelles  sur  un  point  quelconque  de  sa 
surface  libre.  Peut-être  pourrait-on  prétendre  que 
cefte soudure  n'est  qu'apparente,  et  qu'il  n'y  a  là 
qu'agglutination  temporaire  de  deux  filaments  du  dé 
dent  expatisions  qui  n'en  sont  pas  moins  distinctes  ; 
ce  seraient  alors  les  mucosités  de  la  surface ,  ou  bien 
mieux  ce  seraient  de  petits  organes  invisibles,  qui 
détermineraient  l'agglutination;  mais  pour  quicon- 
que aura  ru  ces  objets ,  il  n'y  aura  plus  d'équiroque  ; 
et  les  particularités  qu'on  ne  peut  suffisamment  dé- 
crire sur  ces  soudures  et  sur  les  mouvements  des  ex- 
pansions au-dessus  ou  au<-dessous  ,  n'échapperont  pas 
k  Tœil  de  l'observateur,  et  ne  lui  laisseront  pas  le 
moindre  doute  à  ce  sujet. 


(i)  €•  fiit  de  rabteiH}«  des  l^gnmentt  chez  det  aniin«ax  inrérieurt, 
^'il  Sie  paratt  lî  important  de  voir  admettre  dMnitiveraent  daDt  la 
wéitmct  •  a  M  eonstaté  de  la  manière  la  pint  formelle  par  des  ob«ef- 
▼ali«n«  de  M.  Peltier  tnr  lei  Arcelles,  communiquées  à  la  Société  phi- 
lMialii|ife  «t  publiera  dans  le  journal  f'Inrti(t$t ,  f  S36^  n.  164.  p.  209. 


S8  HISTOIRE    NATURELLE 

C'est  surtout  sur  les  Rhizopodes  que  le  phénDmine 
jS^fest  facile  à  observer.  Les  expansions  filiformes  de  ces 
animaux ,  qui  ont  tant  de  rapport  d'organisation  avec 
les  DifflugieSy  se  soudent  quand  jls  se  rencontrent ,  et 
leur  soudure  se  propage  d'avant  en  arrière ,  en  pro- 
duisant une  sorte  de  palmure»  une  lame  étendue  entre 
les  deux  filaments  ,  comme  la  membrane  qui  unit  les 
doigts  des  Palmipèdes  et  des  Grenouilles  (voyez  ^n- 
nales  des  Sciences  naturelles^  décembre  1835).  Si 
cette  palmure  était  le  résultat  d'une  simple  aggluti- 
nation dès  expansions,  on  ne  la  verrait  que  là  où  deux 
expansions  se  séparent  ;  mais  puisque  ,  au  contraire , 
elle  se  montre  en  avant  de  la  soudure  qui  se  propage , 
on  n'y  peut  voir  qu'un  effet  de  la  fusion  de  deux  par- 
ties d'une  même  substance  visqueuse.  Mais,  m'a-t-on 
dit,  pourquoi,  si  les  expansions  d'un  Rhizopode, 
d'une  Difflugie  ou  d'une  Amibe ,  se  peuvent  souder 
ensemble  sur  le  même  animal ,  pourquoi  celles  de 
deux  animaux  qui  se  rencontrent  ne  se  soudent-elles 
pas  aussi?  Et,  en  effet,  comme  M.  Peltier  l'a  bien 
observé,  deux  Arcelles  qui  se  rencontrent  se  touchent 
sans  se  souder.  A  ce  pourquoi ,  comme  à  tous  ceux  qui 
portent  sur  l'essence  de  la  vie  dans  les  «nimaux ,  je 
serais  fort  embarrassé,  je  l'avoue,  pour  faire  une  ré- 
ponse satisfaisante  (1). 

Les  divers  Infusoires  appartenant  au  type  des  Mo- 
nades, c'est-à-dire  ayant  le  corps  nu  y  de  forme  varia- 


(i)  Entre  des  animaux  primilivement  séparés ,  on  n'a  point  observé, 
d'une  manière  positive ,  de  soudure  organique.  Je  crois  que  les  tou- 
dnres  des  polypes  sont  le  résuhat  de  la  gemmation  et  non  le  produit 
de  la  réunion  de  plusieurs  animaux  Si  les  jeunes  Ascidies  composées, 
qu'on  a  vues  nager  librement,  ne  sont  pas  déjà  des  réunions  d«  plu- 
sieurs jeunes  animaux ,  je  n'en  conclus  pas ,  cependant ,  que  des  uûr 


»ES    IITFUSOIRES.  99 

ble ,  sans  bouche ,  sans  tégument  et  sans  cils  vibratiles, 
sont  susceptibles  de  s'agglutiner  temporairement ,  soit 
entre  eux,  soit  à  la  plaque  de  verre  du  porte-objet  :  il 
en  résulte  des  prolongements  irréguliers  qui  s'allon- 
gent à  mesure  que  l'Animalcule  s'agite,  jusqu'à  ce 
que,  leur  adhérence  cessant,  il  reste  comme  une  queue 
qui  se  raccourcit  en  se  contractant  peu  à  peu ,  et  finit 
même  par  disparaître.  Ces  prolongements  accidentels 
lont  quelquefois  aussi  déliés  que  les  filaments  mo- 
teurs. Dans  tous  les  cas ,  ils  ont  eux-mêmes  une  cer- 
taine motilité.  Ce  sont  des  prolongements  de  cette 
sorte  qui  unissent  des  Monades,  pour  en  faire  ces 
GombinaisonsqueGleichen  et  d'autres  ont  nommées  des 
boule ts-ramés,  des  jeux-de-nature ,  etc.  Ce  sont  eux 
aussi  qui  donnent  aux  Monades  de  certaines  infusions, 
des  caractères  qu'on  a  crus  suffisants  pour  établir  des 
genres  »  mais  qui  n'ont  rien  de  constant.  Dans  ces  pro- 
longements encore  on  ne  toit  aucunes  fibres ,  aucunes 
trKes  d'une  organisation  déterminée  ;  et,  en  effet, 
on  conceTrait  difficilement  comment  un  corps,  sou- 
tenu par  des  fibres  et  renfermé  dans  un  tégument  ré- 
sistant ,  pourrait  s'allonger  et  s'étirer  presque  indéfi- 
niment dans  tous  les  sens  :  ils  concourent  donc  encore 
à  prouver,  chez  les  Infusoires  qui  les  produisent,  une 
extrême  simplicité  d'orgaDisation.  Il  faut  bien  faire 
attention  d'ailleurs  que,  en  niant  dans  certains  ani- 
maux la  présence  d'un  tégument  propre,  je  ne  pré- 


i&aus  prirailÎTeTnpnt  céparv^  se  soient  .«oiiilés  pour  former  des  amns , 
nuis  bien  plutôt  que  ces  ainns  provieniieiil  d'une  {^einmalion  roiili- 
Buelle  ,  puisqu'on  trouTe  toujours  .  dans  la  même  masse  ,  des  iadivi- 
diudc  tons  les  âges.  Qu^int  aux  Crustacés  parasites  et  aux  Entozoaires, 
il(Q  ont  point  de  communication  ort;anique  réelle  avec  l'animal  auK  dé- 
peu  do^ei  iU  Tivent. 


30  BlSTOlUb    MàTUU^^LE 

tends  pas  du  tout  nier  Texistence  d'une  surface;  j'ad* 
mettrai  même  volontiers  que  cette  surface  peut ,  par 
le  contact  du  liquide  environnant,  acquérir  un  cer« 
tain  degré  de  consistance ,  comme  la  ooUe  de  farine 
ou  la  colle  de  gélatine  qu'on  laisse  refroidir  à  l'air, 
mais  simplement  de  cette  manière ,  et  san^  qu'il  se  soit 
produit  une  couche  autrement  organisée  que  Tinté** 
rieur,  sans  que  cette  surface  ait  acquis ,  par  le  seul 
fait  die  sa  consolidation ,  des  fibres ,  un  épiderme ,  des 
bulbes  pilifères,  ou  seulement  une  contractilité  plus 
grande  ;  et  encore ,  si  cette  surface  est  réellement  plua 
résistante ,  ce  n'est  pas ,  du  moins  sensiblement ,  chea 
les  Monades  et  les  Amibes. 

Ici  encore  se  présente  une  question  que  je  ne  me 
flatte  pa«  plus  de  résoudra  que  celle  4^  la  non-«ou-r 
dure  des  Arcelles.  Gomment  se  produit  l'agglutina tioa 
des  Monades  aux'  corps  étrangers  7  Est^elle  i|ubordon<« 
née  à  la  volonté  de  ces  petits  êtres?  Je  ne  voudrais 
pas  même  à  ce  sujet  entrer  dans  une  discussion  sérieuse 
sur  la  volonté ,  sur  le  Moi  des  Infusoires ,  comme  l'ont 
fait  pourtant  des  philosophes  célèbres^  Il  parait  touti^ 
fois  qu'une  agglutination  du  même  genre  et  vraisem- 
blablement involontaire  se  produit  chez  les  Loxodes 
vivant  très-nombreux  dans  des  infusions.  Il  m'est  ar- 
rivé souvent  de  voir  deux  ou  trois  de  ces  animalcules 
agglutinés  d'une  manière  fortuite,  les  uns  par  telle 
pariie ,  les  autres  par  une  partie  difiéreute ,  et  nageant 
en  bloc  dans  le  liquide  jusqu'à  ce  qu'ils  se  détachas- 
sent ,  sans  qu'on  pût  soupçonner  là  rien  d'analogue  à 
un  accouplement. 

—  (A — b)  Les  Infusoires  en  voie  de  multiplication 
l)ar  iissiparité  ou  division  spontanée ,  et  mieux  encore 
ceux  qu'un  accident  a  dilacérés ,  montrent  |<|  substance 


AU  ivf usoiaxs.  Si 

charnue,  étirée,  trauiparente  et  sans  traces  appréi- 
dablcs  d'organisation  intérieure.  Il  m'est  arrivé  fré* 
qoenunent  de  TOir  cela  sur  des  Infusoires  déchirés  ^t 
défoméa  de  la  manière  la  plus  bizarre,  quand ,  pre* 
nant  an  petit  paquet  de  eonferres ,  je  le  comprimais  à 
plasi«urs  reprises  sur  une  lame  de  verre ,  pour  en  ex- 
primer Teau  que  je  voulais  explorer.  On  y  arrivera 
pkw  aùrement  encore,  en  laissant  tomber  brusquement 
sur  une  goutte  d'eau  très-ricLe  en  Infusoires  une  lame 
milice  de  Yerre,  qu'on  relève  ensuite,  ou  enfin  en 
appuyant  un  grand  nombre  d^  fois ,  à  plat  sur  le  verre, 
une  aiguille  à  travers  la  goutte  d'infusion.  Ce  sont 
surtout  les  Tricfaodes  et  les  Kérones  {Oxy  tricha  pel'- 
liomëllit  9  Kerona  pustulata) ,  qui  se  prêtent  le  mieux 
à  otite  opération.  Les  déformations  qui  en  résultent 
oatdaané  lieu  à  l'établissement  de  plus  de  trente  es- 
piees  de  Miâller  ;  car  les  vrais  Ipfusoires ,  déjà  si  re^ 
■arqaaUea  parleur  fissiparité,  ont  la  propriété  de 
cMitinuer  à  Tivré,  tout  mutilés  qu'ils  aient  été ,  pourvu 
qee  le  liquide  n'ait  pas  changé  de  nature,  soit  par 
l'addition  de  quelques  nouveaux  principes ,  soit  par  la 
privation  d'oxygène.  Il  est  même  extrêmement  proba* 
Ue  que ,  si ,  malgré  leur  petitesse,  on  pouvait  parvenir 
à  les  couper  en  morceaux ,  chaque  partie  continuerait 
àrivre  et  deviendrait  unlnfusoire  complet:  c'est  ce 
^ue  démontrent  les  fragments  qui,  restant  après  la 
diiHuence  presque  totale  d'un  Infusoire,  recommen- 
cent à  nager  dans  le  liquide  ,  si  on  y  ajoute  une  goutte 
d'eau ,  et  mieux  encore  l'exemple  d'une  Kerona pustU'^ 
lata  (  voyez  mon  Mémoire ,  pi.  I ,  fig.  D,  3) ,  qui  s'était 
accidentellement  trouvée  partagée  presque  complète- 
ment en  trois  fragments,  vivant  en  commun  et  nageant 
ta  tournoyant  autour  de  la  partie  moyenne.  On  doit 


32  aiSTOIRE     NATURELLE 

remarquer  que  les  parties ,  ainsi  mises  à  découvert 
par  une  déchirure,  et  qui  évidemment  n'ont  pas  de 
tégument,  ne  paraissent  pas  diflerer,  quant  à  leur 
aspect  extérieur,  du  reste  de  la  surface  :  elles  sont  plus 
diaphanes  ;  mais  elles  ne  montrent  ni  moins  de  fibres 
ni  plus  de  traces  de  l'intestin  et  des  organes  inté- 
rieurs. 

— (B — a).  Un  des  phénomènes  les  plus  surprenants 
que  l'on  rencontre  dans  l'étude  des  Infusoires ,  c'est 
leur  décomposition  par  difSuence.  C'est  en  même 
temps  l'un  de  ceux  qui  tendent  le  plus  à  prouver  la 
simplicité  d'organisation  de  ces  animaux.  MûUer  1  arait 
bien  vu  dans  une  foule  de  circonstances  :  il  l'exprime 
par  les  mots  effusio  molecularum ,  effundi  ou  dirumpi 
ou  sohi  in  molecidas ,  diffluere  ,  efflari,.  etc.  Il  avait 
été  extrêmement  surpris  de  cette  singulière  décompo* 
sition  d'un  animal  vivant.  Tantôt  il  a  vu  des  Infu- 
soires au  seul  contact  de  l'air  se  rompre  et  se  répandre 
en  molécules ,  ou  bien  arriver  au  bord  de  la  goutte 
d'eau  entraînant  une  matière  muqueuse  qui  semblait 
être  le  principe  de  leur  diffluence  ;  d'autres ,  traver- 
sant avec  vitesse  la  goutte  d'eau ,  se  rompaient  et 
dif&uaient  tout  à  coup  au  milieu  de  leur  course  (^m- 
malcula  infusoria^  prasf.  p.  xv).)  Il  décrit  ainsi  la  dif- 
fluence de  VEnchelis  index,  p.  38.  «  L'animalcule, 
s'étant  échoué  sur  la  rive  et  ayant  pris  une  forme  ovale 
ventrue,  se  décomposa  depuis  l'extrémité  antérieure 
jusqu'au  tiers  de  sa  longueur  en  molécules,  qui ,  au  lieu 
de  se  répandre  des  deux  côtés ,  comme  chez  les  autres 
Infusoires,  s'éloignaient  en  formant  une  colonne  droite, 
comme  la  fumée  d'une  cheminée.  Le  reste  du  corps , 
au  lieu  de  diffluer  de  même ,  s'échappa  au  milieu  du 
liquida,  et,  recommençant  une  nouvelle  vie,  com- 


DES     INFUSOIBES. 


Zi 


B  bienlàt  une  forme  sphértque  » .  I)  dit  aussi  (p.  106} 
le  Kotpoeia  meteagris  se  résouilre  en  molé- 
cules jusqu'à  la  sixième  partie,  et  le  reste  se  remettre 
à  rij^cr ,  comme  s'il  ne  lui  fiit  rien  arrivé.  Dans  vingt 
autres  endroits  (p.  tOO.  109,  215,270,  290,  etc.], 
il  iJccrit  avec  admiration  la  diiHuence  des  Infusoires, 
roiQineoç.iDt  à  une  entréinité  et  se  conlinuast  sans  in- 
lerruption  jusrju'.'i  la  dernière  particule  qui ,  l'instant 
d'avant  sa  décomposition,  agitait  encore  ses  cils  vibra- 
liles,  pour  chasser  au  loin  les  molécules  ^ui  se  sQnt 
dctactiêes  d'elle. 

Si  j'ai  cité  Miillcr,  ce  n'est  pas  ftiuts  de  pouvoûc 
citer  (les  observations  qui  me  soient  propres  ;  mais 
œlles  de  l'auteur  danois  sont  tellement  exemptes 
de  préventions,  et  ont  un  tel  cachet  de  sincérité, 
^o'on  ne  peut,  je  crois,  leur  refuser  une  croyance 
cDlière.  J'ai  vu  moi-mdmc  uombre  de  l'ois  Li  diffluence 
des  Infusoires,  qui  sont  susceptibles  de  la  montrer, 
c'est-à-dire  qui  sont  dépourvus  de  téguments  plus  ou 
■toinsrcsistiints,  tels  que  lesTrichodes  et  les  Kérones} 
Uoâis  que  les  Paramécies  ,  les  Vorticelles  et  les  autres 
Infasoîres,  dont  la  surface  est  réticulée,  oS'rcDt  up 
lotre  genre  de  décomposition,  qui  sera  décrit  plus 
toÎD.  On  détermine  aisément  la  difUuence,  en  appro- 
chant du  porle-ohjet  une  barbe  de  plume  trempée  dans 
l'ammoniitque  ,  cl  l'on  peut  alors  suivre  commorlément 
ta  marche.  L'animal  s'arrête;  mais  il  continue  à 
moavoir  rapidement  ses  cils  ;  puis  tout  .H  coup,  sur  un 
point  quelconque  de  son  contour,  il  se  fait  une  écban-  i 
cmre,  et  toutes  tct  [larcclles  provenant  de  celle  de* 
caraposion  partielle  sont  chassées  au  loin  par  le  mou- 
vement vibratile.  L'échancrure  saugmeote  sons  cessa  ' 
juiqa'ji  ce  <|u'il  ne  reste  plus  que  l'une  des  extrémité», 
[■rrsoiREs.  3 


Sk  HISTOIRE    NATURELLE*^ 

gui  disparaît  à  son  tour;  à  moins  qu'on  n'ajoute  une 
goutte  d'eau  fraîche,  qui  arrête  tout  à  coup  la  décom- 
position et  rend  la  vie  au  reste  de  l'animalcule.  La 
même  chose  s'ohserve  par  suite  de  Tévaporation  pro- 
gressive, quand  on  laisse  la  goutte  d'infusion  à  décou- 
vert sur  le  porte-objet,  comme  le  faisait  Millier,  au 
lieu  de  la  recouvrir  d'une  lame  mince  de  verre  poli. 
Dans  ce  dernier  cas ,  on  voit  même  mieux  l'eflet  d'une 
affusion  d'eau  fraîche. 

Cette  diffluence ,  cette  dispersion  des  molécules  sans 
que  l'animalcule  meure  tout  entier,  M.  Ehrenberg  » 
qui  l'a  fort  bien  vue  (1) ,  la  regarde  comme  un  phé- 
nomène de  reproduction  :  c'est 'la  ponte,  et  les  gra- 
nules sont  les  œufs.  Nous  discuterons  plus  loin  cette 
opinion  ;  pour  le  moment ,  je  dois  dire  seulement  que 
les  granules  en  question ,  qui  sont  de  plusieurs  sortes, 
paraissent  être  pour  la  plupart  étrangers  aux  phéno- 
mènes de  vitalité  des  Infusoires.  Les  uns  sont  évidem- 
ment des  particules  inertes  ou  organiques  avalées  par 
l'animalcule  pendant  sa  vie  ;  les  autres  sont  des  con- 
crétions produites  dans  la  substance  glutineuse  vivante. 
Le  résidu,  laissé  sur  le  porte-objet,  peut  aussi  mon- 
trer un  bien  plus  grand  nombre  de  granules ,  si  on  le 
regarde  avec  un  microscope  médiocre,  qui  donne  cet 
aspect  à  toutes  les  parcelles  irrégulières.  Au  milieu  de 
ce  résidu  se  voient  aussi  un  ou  plusieurs  globules  plus 


(l)  Cet  auteur,  dans  ton  mémoire  de  i836  (Zutàtze  sur  Erkennt' 
niss,  etc.),  dit  à  la  pageii  :  «  Ou  peut  faire  pondre  artificiellement  les 
Stentor,  si  on  les  observe  avec  peu  d'eau  sur  une  lame  de  verre.  Ils 
s'élargissent  d'abord  et  laissent  sortir  d'un  endroit  quelconque  de  leur 
corps  des  grains  verts  par  la  déchirure  de  l'enveloppe.  Si  on  ajoute  alors 
un  peu  d'eau  nouvelle  ,  ils  s'arrondissent  de  nouveau,  la  déchirure  de 
la  peau  se  ferme  ,  et  ils  recommencent  à  nager ,  tandis  que  ,  dans  d'au- 
tres cas,  ils  continuent  à  se  décomposer  {zerfliessen)  entiècement.  • 


•• 


DES    IBFUSOJftES,  85 

moins  volumineux,  que  Miiller  avait  déjà  observés 
rt  qu'il  prenait  pour  des  œufs  ou  des  ovaires,  et  que 
M.  Ebrenberg,  en  certains  ciis,  a  nommés  testicules 
{Samendrùse]. 

Je  dis  que  le  phénomène  de  la  difTIuence  ofire  une 
des  preuves  tes  plus  frappantes  de  l^i  simplicité  d'or- 
ganisation des  Infusoires  ;  car  il  est  certain  que  si  des 
fibres  musculaires ,  si  un  téjzument  résistant,  si  un 
intestin  et  des  estomacs  existaient  n  l'intérieur,  on  ea 
verrait  quelque  indice  pendant  cette  décomposition 
progressive.  On  ne  pourrait ,  eu  ellet,  supposer  que 
tous  ces  éléments  de  lorganisme  se  décomposent  à  la 
fois,  et  qu'il  n'y  eu  a  pas  un  seul  qui  subsiste  un  in- 
stant de  plus  que  les  autres  ;  puisque  l'on  voit  les 
Pbnâîres,  les  Distomes,  les  Méduses  même  qui  oc- 
cupent dans  la  série  du  régne  animal  un  rang  encore 
moins  élevé  que  celui  qu'on  voudrait  assigner  aux 
Infusoires;  puisque  l'on  voit,  dis-je,  ces  animaux^ 
en  se  décomposant ,  montrer  distinctement  les  divers 
clémcnls  de  leur  structure,  et  notamment  des  fibres 
bien  visibles. 


[B — 6).  Va  autre  phénomène  de  décomposition  de»  , 
laTiisoires,  c'est  Vessudation  de  la  substance  gluti- 
ueusede  l'intérieur  à  travers  les  mailles  du  tégument 
Ucfac  qu'on  aperçoit  comme  un  réseau  à  la  surface  ;  il 
s'observe  en  général  chez  les  Infusoires  ,  qui  ne  se  dé- 
composent pas  par  difflueuce  ;  chez  les  Paramécies,' 
les  Leucopbres,  les  Vorticciles,  etc.,  et  chez  d'autre»^  j 
eapèces  dont  le  tégument ,  quoique  non  réticulé  ,  est 
cependant  bien  réel ,  telles  que  les  Euglènes ,  les  Disel- 


36  HISTOIRE     HATURECLE 

mis,  etc.  (!)•  On  voit  cependant  quelquefois  aussi  des 
globules  de  cette  substance  glutineuse  ,  que  j'ai  pro- 
posé de  nommer  Sarcode ,  se  montrer  sur  le  contour  des 
Infusoires  décomposables  par  diffluence ,  et ,  chez  ceux 
qui  se  décomposent  déjà,  dans  les  parties  qui  sont 
moins  exposées  au  mouvement  yibratile  des  cils.  Dans 
ce  dernier  cas  ces  globules,  pouvant  rester  adhérents 
par  un  étranglement  ou  une  sorte  de  pédicule  à  la 
partie  déchirée  de  l'animalcule  ,  Ressembleront  quel- 
quefois aux  prétendus  estomacs  de  M.  Ëhrenberg;  je 
crois  même  que  cet  auteur  a  représenté  des  globules 
sarcpdiqueSi  ainsi  pédicellés,  dons  plusieurs  figures 
de  son  ouvrage.  Souvent  aussi  de  tels  globules ,  se 
détachant  tout  à  f^it ,  flottent  dans  le  liquide  et  sui- 
vent les  courants  occasionnés  por  les  cils.  On  pourrait 
alors,  ainsi  que  M.  Ëhrenberg,  les  regarder  comme  des 
estomacs  tout  à  fait  isolés  et  maintenus  fermés  par  la 
contraction  spontanée  de  leur  pédicule  rompu ,  si  Ion 
pouvait  concilier  cette  supposition  avec  la  largeur  de 
ce  même  pédicule  avant  la  séparation.  On  ne  pourra 
d  ailleurs  conserver  le  moindre  doute  à  ce  sujet ,  si 
Ton  examine  attentivement,  pendant  un  temps  suffi- 
sant, les  exsudations  globuleuses  ou  discoïdes  des 
Infusoires,  et  surtout  celles  plus  volumineuses  de  la 
Leucophra  nadulaia,  qui  vit  dans  l'intérieur  des  Lom- 


(l)  Ottaiid  dti  brlié  Oû  déchire  les  Navicules ,  les  Bacillaires ,  les 
JSuattmm  «  Itt  Cloflérits*  etc.,  que  M.  Ëhrenberg  classe  parmi  les 
Infusoires ,  la  substance  vivante  qui  en  sort  a  beaucoup  plus  de  rap- 
port avec  Celle  des  Characées  et  des  Conjugées  qu^avec  celte  des  Infu- 
••irti.  Sllt  Itionlrt ,  dans  ses  différents  lobes ,  une  disposition  il  $t 
mettre  en  globiHes ,  qui  semble  bien  annoncer  un  certain  degré  de 
contractililé  ;  quelques  lobules  même  ,  dans  les  Bacillaires  et  les  X.i- 
vleules  sont  diaphanes  comme  le  Mrcodr  dés  tnfiHoire s  ,  mais  je  n'y  ai 
jatMispu  dis(in§ver  lit  itidtiiité  «  ni  l'orraaiion  de  v;iruoles. 


H  au  iNFusoiKEo.  yi 

^Mes  ,  «t  qui  a  fuit  l'objet  d'un  des  chapitres  de  mes 
mlierches  iur  les  orsimiiimes  inférieurs  (  Annales  des 
Sciences  naturelles ,  décemhro  1835).  On  ne  manquera 
pas,  «n  efFet,  de  voir  rjuelques-unes  de  cesexsuda* 
lion»  glutinouses  se  creuser  de  cavités  spbëriques  ou 
de  vacuoles^  qui  iront  en  s'agrnnilissant  jusqu'à  l'en- 
tière destruction  des  musses  glutlncuses  ou  sarcodi- 
ques.  Ce  qu'on  voit  plus  diUicilementdans  les  Infu- 
loircs ,  on  peut  l'ohstTver  avec  la  plus  grande  facilité , 
au  eonlraire ,  sur  Jca  vers  ioleEtinaux .  et  particulière- 
ment sur  In  Douve  du  foie  [  Distoma  hepaticum) ,  qui 
laiue  exsuder  des  globules  sarcodiques  de  }  millimètre 
pnTimn ,  dans  lesquels  lu  production  des  vacuoles  se 
voit  admirablement  (1). 

Diins  ces  diJIêrents  cas,  cette  substance  se  montre 
parfuilement  homogène  ,  élnslique  et  contractile,  dia< 
pbane  .  et  réfraclarit  la  lumière  un  peu  plus  que  l'eau  , 
mais  beaucoup  moins  que  l'buile ,  de  même  que  la 
substance  gêliitineuse  ou  albumineuse  sécrétée  par  les 
v^icules  séminales  de  plusieurs  mammifères ,  et  que 
celle  qui  accompagne  les  globules  huileux  dans  le  vi- 


•arUi  Kaloioiirei ,  «l  pirtieuliérraicnt  lur  Ici  Ticniai  e1  Ici  Dlilomri . 
ftar  iccpiinr  une  nation  claire  Ja  U  Qiliir*  du  tarirodo  «t  di  t*  prO' 
flifU  qu'il  >  <lc  »  creuoer  •ponlanémctil  An  vacuoUt  Tout  l«t  Enlo- 
Wlir»  Uirailod»  et  ceilordti  m'ont  fait  Toir  dg  nambreni  globulfi 
éÊ  tircoji! ,  loriqne  j*  Iw  «anttnal*  vitinlt  avic  un  peu  d  iiu  entra  dee 
hmM  lie  (orre  ;  mkii  le  Dittnmo  hépallque  .  li  commun  dant  lei  eiuani 
Uhiirei  du  (oie  det  moutont ,  où  la  priwnce  eit  Jéoolic  par  un  gon- 
lUata&t  b>«o  *i»ibU ,  «1  celui  qui  m  i  donn*  celle  luhilance  an  glo- 
bulr*  plu*  irot.  Qunnd  on  a  apprit  li  t'obwnrr  ,  on  te  Irou*e  liiimanl 
■ulfiTJ  aa  Uaniporcnceiur  leroiilour  deiplm  pellUTarniji.  àaSeoia: 
kaWUiBl  l'intealin  dea  poitMlii,  da>  Ditlomei  du  poomon  ou  de  la  leMle 
d«  p-nonUlci ,  «I  de  tout  lea  autre*  Enloioairea  qu'on  Itius  mourir 
«tre  Iti  pbquM  (le  «rre  ,  ail»!  que  «nr  le  bord  itr»  pliiei  de  diveriei 
ianeOcb*  «1  An  jriin^t  larrn  ire  nui  forme»  d'in'e'l"- 


38  HISTOIRE     NATURELLE 

tellus  des  œufs  doiseaux  ,  de  poissons ,  de  mollusques 
et  d'articulés.  On  n'y  dislingue  absolument  aucune 
trace  d  organisation ,  ni  fibres,  ni  membranes,  ni  ap- 
parence de  cellulosité  ,  non  plus  que  dans  la  substance 
charnue  de  plusieurs  Zoophy  tes  ou  Vers ,  et  dans  celle 
qui ,  chez  les  jeunes  larves  dlnsecles ,  est  destinée  à 
former  plus  tard  les  ovaires  et  les  autres  organes  inté- 
rieurs. C'est  là  ce  qui  m'avait  déterminé  à  donner  à 
cette  substance  le  nom  de  sarcode ,  indiquant  ainsi 
quelle  forme  le  passage  à  la  chair  proprement  dite , 
ou  qu'elle  est  destinée  à  le  devenir  elle-même.  L'idée 
exprimée  par  cette  dénomination  univoque,  a  d'ail- 
leurs commencé  à  s'introduire  dans  la  physiologie;  on 
a  dû  reconnaître  en  effet  que,  dans  les  embryons  et 
dans  les  animaux  inférieurs ,  le  tissu  cellulaire  ne  peut 
avoir  encore  les  mêmes  caractères  que  dans  les  verté- 
brés adultes,  et  qu'il  a  du  être   primitivement  une 
sorte  de  gelée  vivante.  Qu'on  l'appelle  de  ce  dernier 
nom,  ou  qu^on  YsLppeïle  tissu  hypoblasteux ,  comme 
le  propose  M.  Laurent^  ce  sera  toujours  la  même  sub- 
stance dont  on  aura  voulu  parler  :  une  substance  qui , 
dans  les  animaux  supérieurs ,  est  susceptible  de  rece- 
voir avec  l'âge  un  degré  d'organisation  plus  complexe  ; 
mais  qui ,  dans  les  animaux  du  bas  de  l'échelle ,  reste 
toujours  une  simple  gelée  vivante,  contractile,  exten- 
sible,  et  susceptible  de  se  creuser  spontanément  de 
cavités  spbériques  ou  de  vacuoles  occupées  par  le  li- 
quide environnant  qui  vient  toujours,  soit  directe- 
ment, soit  par  imbibition  ,  occuper  ces  vacuoles.  Telle 
parait  être  la  cause  qui,  dans  les  animaux  plus  éle- 
vés, détermine  la  transformation  de  cette  substance 
homogène  en  une  substance  plus  organisée. 

Il  est  d'ailleurs  toujours  facile  de  distinguer  les  i.  lo- 


DES    IIIFUSOIRZS.  89 

bules  sarcodiques  qui  agissent  sur  la  lumière  comme 
des  lentilles  convexes  faibles,  comparativement  aux 
globules  huileux  ,  et  les  vacuoles  qui  agissent  au  con- 
traire comme  des  lentilles  concaves,  puisque  ce  sont 
des  cavités  sphériques  remplies  d'eau ,  au  milieu  d'une 
substance  plus  dense  ou  plus  réfringente. 

Cette  substance,  Lamarck  la  nommait,  dans  les 
Infu5oires,  tissu  cellulaire,  d'après  l'usage  qui  vou- 
lait que  ce  fut  là  le  tissu  le  plus  élémentaire;  cepen- 
dant il  en  parlait  comme  d'une  masse  gl utine use  ho- 
mogène >  et,  s'il  y  supposait  des  cellulosités,  c'étaient 
donc  des  cellulosités  absolument  invisibles. 

Mûller,  qui  avait  vu  les  exsudations  de  sarcode  au- 
tour des  Infusoires  ou  dans  leurs  déchirures ,  les  décrit 
comme  des  vésicules  ou  des  bulles  diaphanes  ;  il  a  même 
TU  des  vacuoles  dans  quelques-unes  de  ces  exsudations, 
et  les  regarde  comme  des  vésicules  incluses  (voy.  Kol- 
poda  uucleus ,  Anim.inf. ,  pag.  99);  il  les  regarde 
en  général  comme  des  ovaires  ou  des  ovules.  En  par- 
lant du  Kerona  histrioj  il  les  désigne  simplement  sous 
le  liom  de  molécules  muqueuses  (  moleculœ  mucidœ  ]. 
Gleichen  et  beaucoup  d'autres  observateurs  les  ont 
vues  également ,  mais  se  sont  mépris  sur  leur  signifi- 
cation ;  il  est  présumable  que  le  prétendu  gaz  intesti- 
nal ,  observé  par  M.  Ehrenberg  sur  son  Ophryoglena 
jla^icans  { Injiisionsthierchen ,  p.  360,  et  pi.  xl, 
t.  IX  d,) ,  n'était  autre  chose  qu'une  exsudation  de  la 
substance  glutineuse* 

Lorsque  je  décrivis  pour  la  première  fois  cette  sul>- 
stance  sous  le  nom  de  sarcode ,  en  1835,  ses  propriétés 
d'élre  insoluble  ,  mais  décomposable  |)ar  l'eau  ;  d'être 
coaîTulée  par  l'acide  nitrique,  par  Talcool  et  par  la 
chaleur  ;   de  se  dissoudre  bien  moins  que  lalbumine  ' 


ko  HISTOIRE     SATURELLS 

dans  la  potasse ,  qui  paraît  seulement  bâter  sa  décom- 
position par  l'eau  ;  sa  faible  réfringence  et  son  carac* 
tère  de  viscosité  et  d'élasticité ,  m^avaient  paru  suffire 
pour  la  distinguer  des  autres  produits  de  l'organisme , 
tels  que  l'albumine,  le  mucus  et  la  gélatine.  La  sin- 
gulière faculté  de  se  creuser  de  cavités  spbériques  ou 
vacuoles  remplies  d'eau ,  m'avait  paru  tenir  à  un  reste 
de  vitalité  qui  l'aurait  encore  plus  essentiellement 
distinguée  des  substances  que  j'ai  cilées.  Mais  nous 
connaissons  si  peu  ce  qu'on  a  confondu  sous  le  nom 
commun  d'albumine,  qu'il  n'est  peut-être  pas  im- 
possible que  diverses  substances  ,  essentiellement  dif- 
férentes, aient  les  caractères  que  j'ai  assignés  au 
sarcode ,  et  qu'il  reste  encore  à  trouver  un  caractère 
spécial  pour  distinguer  la  substance  charnue  des  ani- 
maux inférieurs. 

Mtilgré  de  légères  variations  dans  la  manière  de  se 
comporter  avec  l'eau,  il  me  semble  que  cette  sub- 
stance est  bien  analogue  à  celle  des  embryons  de  mol- 
lusques, quand  la  vie  commence  à  s'y  manifester  ;  à 
celle  de  très-jeunes  articulés ,  et  même  à  la  substance 
que  dans  les  poissons  on  trouve  entre  la  peau  et  la 
chair;  et  que ,  chez  plusieurs  vertébrés ,  on  fait  sortir 
par  expression  de  l'épaisseur  des  membranes  mu- 
queuses 

Le  vitellus  des  œufs  d'articulés  et  des  poissons  est  en 
partie  formé  d'une  sorte  d'albumine  peu  soluble  dans 
Teau  ,  et  susceptible  de  se  creuser  de  vacuoles  comme 
la  substance  des  Infusoires,  mais  bien  moins  consi- 
stante et  moins  élastique;  d'où  résulte  qu'au  lieu  de 
former  des  globules  dans  l'eau  ,  elle  forme  des  disques 
ou  des  gonlles  a[)Ialies  sur  la  plaque  de  verre.  La  por- 
tion la'  plus  cuiisislante  de  la  liqueur  sperma tique ^ 


BU   IHFUSOlftES.  1^1 

celle  qui  est  sécrétée  par  les  vésicules  séminales, 
ou  par  les  vésicules  accessoires,  chez  le  cochon 
dinde,  par  exemple,  a  la  propriété  de  former  dans 
Veau  des  gouttes  aplaties  ou  des  disques  lenticu- 
laires, et  de  se  creuser  aussi  de  vacuoles;  mais  ce 
phénomène  dure  très-peu  et  la  dissolution  est  bientdt 
complète.  La  partie  extérieure  et  demi  fluide  du  cris- 
tallin ,  celle  qui ,  immédiatement  au-dessous  de  la  cap- 
sule, se  confond  avec  rhumeut*  de  Morgagni,  m'a 
présenté  aussi  des  particularités  très-analogues;  ainsi 
elle  forme  des  globules  qui  réfractent  fort  peu  la 
lumière ,  paraissent  assez  élastiques ,  et  se  creusent 
ordinairement  de  vacuoles  ;  mais  ici  cette  propriété 
est  absolument  étrangère  aux  phénomènes  vitaux ,  car 
OD l'oblierve  encore  au  bout  de  plusieurs  jours,  lors- 
que les  humeurs  de  Vœi\  ont  déjà  subi  un  commence- 
ment de  putréfaction. 

Le  fait  de  la  formation  spontanée  (1)  des  vacuoles 
pourrait  être  un  phénomène  physique  et  non  organi- 
que; ces  derniers  exemples  tendent  h  le  faire  croire  ; 
quoi  qu'il  en  soit ,  cependant ,  on  devra  reconnaître 
que  ce  fait  doit  avoir  une  grande  influence  sur  le  pas- 
sage de  la  substance  glutineuse  homogène  à  un  degré 
d  organisation  plus  élevé. 

La  substance  glutineuse  qui  constitue  la  presque 
totalité  ou  la  plus  grande  partie  du  corps  des  Infu* 
soires  étant  dès  lors  considérée  comme  simple  et  homo- 


(l)  Quand  on  a  prépara  une  émuUion  avec  de  Thuile  et  d*.  l'eau  gom- 
mée OQ  sucrée  ou  albumineuse.  et  qu'on  la  soumet  nu  microscope ,  on 
Toit,  dant  les  plus  grosses  gouttes  irhnile,  des  gouttelettes  d'eau  eni- 
priftonnéps  ou  simpUinent  enchâssées  à  la  surface  ,  et  qui  sont  de  vc'ri> 
tables  vacuoles  occupées  par  un  liquide  moins  dense  que  le  milieu  en- 
vironnnnt  :  mais  f*é  ne  sonl  pas  des  vacuoles  formées  sponlaflément. 


4S  HISTOIRE    NATURELLE 

gène ,  il  devient  sans  doute  fort  difficile  de  s'expliquer 
son  extensibililé  et  sa  contriictilité  ;  mais,  vérita- 
blement, on  ne  serait  pas  plus  avancé  en  la  considé- 
rant comme  du  tissu  cellulaire  à  mailles  invisibles , 
puisque  le  tissu  cellulaire ,  tel  que  nous  le  connaissons 
dans  les  vertébrés,  est  tout  à  fait  privé  de  ces  pro- 
priétés. 

Au  lieu  de  dire  dans  ce  cas  ,  comme  dans  beaucoup 
d'autres,  que  nous  ne  savons  pas  comment  se  produi- 
sent ,  et  le  mouvement  et  les  phénomènes  de  la  vie, 
il  peut  paraître  plus  simple  de  supposer,  comme 
M.  Ebrenberg  l'a  fait  pour  les  expansions  des  Amibes 
et  des  Arcelles,  qu'il  y  a  dans  cette  substance  si  dia- 
phane et  en  apparence  si  homogène ,  des  membranes  , 
des  muscles,  des  fibres  et  des  nerfs  imperceptibles; 
mais ,  encore  une  fois ,  à  part  les  réflexions  que  fait 
naître  cet  abus  étrange  de  largument  analogique ,  ne 
voit-on  pas  que  c'est  seulement  reculer  la  difficulté 
que  de  supposer  des  organes  invisibles  là  où  Ton  ne 
peut  rien  apercevoir. 

CHAPITRE    IV. 

Organes  locomoteurs  et  organes  extérieurs  ou 
appendiculaires  des  infusoires. 

Les  principaux  organes  extérieurs  des  Infusoires  sont 
les  divers  prolongements  de  leur  substance  charnue 
vivante,  qui,  sous  la  forme  d'expansions,  ou  de  fila- 
ments, ou  de  cils  ,  ou  de  soies  ,  servent  à  la  fois  à  la 
locomotion  et  à  la  nutrition  ,  ou  à  la  respiration,  en 
multipliant  les  points  de  contact  de  la  substance  vi- 
vante arec  le  liquide  environnant  et  avec  l'air  contenu. 


0£8   IlIFUSOIRES.  43 

D'autres  prolongements  filiformes ,  comme  ceux  des 
Actinophrys  ne  peuvent  servir  qu'à  ce  dernier  usage , 
puisqu'ils  sont  presque  immobiles.  Les  soies  plus 
dures  et  cornées  qui  servent  à  larmure  de  la  bouche 
de  certains  genres,  et  les  diverses  sortes  de  cuirasse 
ou  de  tét ,  peuvent  aussi  élre  considérées  comme  or- 
siues  extérieurs. 

Les  expansions  des  Amibes  et  des  Difllugies ,  tantôt 
plus  courtes ,  tantôt  plus  eiBlées ,  et  enfin  tout  à  fait  fili- 
formes ,  simples  comme  dans  le  Trinema  {Difflugiaen- 
chelis  Ebr .  ) ,  ou  ramifiées  dans  les  Gromies  et  les  Rbizo- 
podes  9  offrent  tous  les  passages  jusqu'au  long  filament 
flagelbformequi  sertd  organe  locomoteur  aux  Monades. 
Ces  derniers  Infusoires  eux-mêmes  sont  susceptibles  , 
comme  je  Tai  déjà  dit ,  de  s  agglutiner  aux  corps  solides 
par  une  partie  quelconque  de  leur  surface ,  et  s  éti- 
rent ensuite  de  manière  à  présenter  un  ou  plusieurs 
filaments  latéraux  ou  postérieurs  également  coolrac- 
tiles  et  mobiles.  Ces  filaments,. qu'on  reconnaît  bien 
n'avoir  rien  de  fibreux,  de  membraneux  ou  d'épider- 
mique  ,  se  contractent  et  se  meuvent  par  eux-mêmes , 
et  De  sont  point  du  tout  mus  par  des  muscles  insérés  à 
leur  base  ,  qui  leur  feraient  décrire  une  surface  coni- 
que ayant  son  sommet  au  point  d attache,  comme 
M.  Ebrenberg  l'a  supposé  et  même  figuré  {Monas 
pullula,    Infusionslh.    1838,    pi.   1,   fig.   m).  Pour 
s'en  convaincre,  il  faut  observer  les  Monades  vivant 
dans  les  vieilles  infusions;  on  en  verra  dont  le  fila- 
ment, trois  ou  quatre  fois  aussi  long  que  le  cor[)S, 
se  meut  simplement  à  l'extrémité   comme  un  fouet 
vivement  agité,    et  demeure   roide    ou    légèrement 
courbé  vers  sa   base. 
M.  Ehrenbcrg,  qui  nomme  ce  filament  une  trompe , 


44  ■wfoits 

et  quÈ .  f^riàetihiitmtmt  ckez  les  Mondes,  dillaToir 
ehsenré  en  hifwnt  éupcrcr  sur  le  porte-^lget  da  mi- 
croscope la  psntMm  «Tcao  coBlcnant  ces  anîiBalcoles , 
■e  parait  pas  aroîr  cowio  n  vraie  loagnenr  :  il  l'aTait 
pris  d  abord  pour  une  vraie  trosEipe,  cl  avait  même 
reprcseoté  rafflm  des  particules  notrîtrrcs  à  fextrë- 
mité,  chez  ses  Traehelomonas  et  Ch^ttogiemm  (iii*mé» 
mmre  18^ ,  pi.  Tn,  f.  lo-rr  V  Maintenant ,  à  la  vérité, 
il  prend  cette  trompe  pour  un  prolongement  de  la 
lèvre  ftupérieare  ;  et  même ,  en  pariant  de  son  genre 
Phacehmonas.  qui  est  poorva  de  hait  à  dix  sembla- 
bles filaments,  il  dit  que  les  trompes  et  les  dis  ne  sont 
point  des  organes  trop  différents  entre  eux  (  Infus, , 
p.  28  ).  La  booche,  suivant  loi ,  est  à  la  base  des  fila- 
ments ;  mais  rien  ne  prouve  que  cette  supposition  soit 
fondée ,  car  cbez  un  grand  nombre  d'Infnsoires  pour- 
vus de  cet  organe ,  tels  que  les  Euglena, ,  on  ne  voit 
point  d'intromission  réelle  de  matière  nutritive  ou 
colorante  ;  et  chez  les  Monades ,  qui  souvent  présen- 
tent de  petits  amas  de  matières  étrangères  à  l'inté- 
rieur ,  Tintromission  n*a  point  eu  lieu  à  la  base  de  la 
trompe  ,  non  plus  que  par  l'extrémité. 

Si  personne  aujourd'hui  ne  veut  persister  à  voir 
dans  ces  filaments  de  vraies  trompes  contenant  un 
œsophage  (1) ,  je  ne  reviendrai  pas  sur  les  arguments 


(i)  M.  Ebrcnberg  décrit  tons  le  nom  île  TracMius  trichoph^nu 
(In/utionithiêrcken ,  p.  322,  pi.  33,  f.  xii),  un  Infuaoire  qai  parait  bifo 
élre  le  même  que  j'ai  nommé  Pjrronema  en  i836  ;  il  représente  comme 
nne  trompe  assez  épaisse  et  terminée  par  un  boulon  ,  ce  que  j'ai  décrit 
comme  un  filament  flagellifonne  qui  s'amincit  considérablement  i  Tes* 
trémité.  A  la  vérité  ,  il  dit  dans  le  texte  que  celte  trompe  est  extraor- 
diniiirement  mince  et  difficile  à  voir  ,  et  que  dan»  les  individus  ob^rvés 
en  Bnssie ,  il  n'a  p»s  vu  de  bouton  à  l'extrémité  de  la  trompe.  D'ailleurs, 


19  mes  prêcêdeoU  mémoires  je  tirnis  de  la  té- 
onitêdc  ces  GlamenU,  (]ui  {[eviennenltle  plus  en  plus 
miDCCf  i  l'exlrémité,  et  de  leur  facile  ruplure ,  et  enfin 
de  leur  multiplicité.  Je  dlnii  pourtant  que  cetLe  der^ 
nière  circonstance  s'oppose  mcme  <i  ce  cju'on  suppose 
la  bouche  à  leur  hase,  puisque,  cbez  riofusoire  <{ue 
J'«î  nommé  HcxamUa,  rien  n'indique  la  présence 
d'une  bouche  à  In  base  d'aucun  des  six  filaments  qui 
partent  de  ditIcrraLs  points,  de  sorte  qu'il  y  aurait 
iruUnt  (le  raison  à  y  supposer  six  bouches  invisibles 
iju'à  en  supposer  une  seule. 

L«s  divers  prolongements  fililormes  des  Infusoires , 
(|aQÎi{Uv  de  même  nature ,  se  montrent  plus  ou  moins 
cootiilanls.  plus  ou  moins  conlracliles  :  ainsi,  tandis 
ijiteecux  des  Grôniîa,  pouvant  h  chaque  instant  s'é- 
lodre.puis  se  i'oodredans  la  masse,  ne  montrent  que 
MCMeotundfi^rédeleusiou  qui  leur  permette  d'aban- 
doBOcr  Itt  plan  de  reptation  ;  ceux  du  Tiinema  ,  qu'on 
HBait  tort  de  conl'ondre  avec  les  DiiHugieg  (1) .  ss 
^mteni  dans  toute  leur  loni^ueur,  et  s'inclinent  d'un 
aMèâ  l'autre,  cberrbanl  un  point  d'appui  où  ils  se 
bat  i:L  s'ii^r^tnlinent  pour  faire  avancer  l'animalcule 
(■sccontmclant  1  ceux  du  Diseliuis  uiridisoat.  encors 
k  Escalté  de  s'u^i^lutiner  au  verre  i  cependant  il»  ne 
NDt  pAS  BUScepLibles  de  se  coniracler  entièrement,  et 
mine,  ;iprès  s'être  rompus  ou  détacbés,  ils  restent 


■  nîmilitil  ce  DlAmcnl  i\a  prolan 
MilCi  4««  anlità  Tnichtilut  .  il  ns 
mt»f/m*  da  tact  el  dr  niDureniinil , 
11,  U  D.JJlusi'-  '"< 


■iDamm;  TifHtn 


Ehre 


.^DC» 


i  *n  ilaiitifl  ( /«/.  pi.  ■(,  tf,  i*  )  qu> 


46  UlSTOIftE    WATURELLE 

quelque  temps  visibles  dans  l'eau  comme  des  Glaments 
flottants ,  sans  mouvement.  Dans  d'autres  espèces,  des 
filaments  agglutinés  par  Teiitrémité  se  contractent 
brusquement ,  de  manière  à  lancer  Tanimalcule  à  une 
certaine  distance. 

Les  cils  yibratiles  paraissent  être  de  la  même  nature 
que  ces  divers  filaments  :  on  les  voit,  dans  un  grand 
nombre  d'Infusoires ,  se  crisper  et  se  décomposer  après 
la  mort  comme  une  substance  glutineuse,  à  moins 
qu'ils  n'aient  été  fixés  à  la  plaque  de  verre  par  l'éva- 
poralion  du  liquide  :  quelques-uns  persistent  pendant 
quelque  temps ,  mais  ils  ne  sont  jamais  d'une  substance 
cornée  comme  ceux  des  Ëntomostracés  et  des  articulés 
en  général ,  puisque  aucun  ne  persiste  si  on  y  ajoute 
un  peu  d'alcali. 

On  ne  peut  donc,  dans  aucun  cas ,  les  assimiler  à 
des  poils  cornés ,  sécrétés  par  un  bulbe  et  mus  par  des 
muscles  ;  l'analogie ,  prise  des  animaux  supérieurs ,  a 
donc  évidemment  entraîné  trop  loin  ceux  qui  admet- 
tent une  telle  similitude ,  et  supposent  des  muscles 
insérés  à  la  base  des  cils.  M.  Ebreuberg  dit  cependant 
avoir  vu  dans  les  grandes  espèces  de  ses  genres  Stj^lo^ 
nychia  et  Kerona  y  la  base  de  cbaque  cil  en  forme  de 
bulbe ,  et  ce  cil  décrivant  une  surface  conique,  dont  le 
sommet  est  au  bulbe  même  r  il  croit  pouvoir  expliquer 
ce  mouvement  par  Taclion  de  deux  muscles  qui  agis- 
sent sur  leur  base.  De  plus,  il  regarde  la  distribu- 
tion constante  des  cils  en  rangées  ,  comme  due  à  Texi- 
slence  des  muscles  longitudinaux  qui  les  mettent  en 
mouvement  par  série;  mais  il  a  soin  d'ajouter  que  ce 
fait  n'est  pas  facile  à  observer  directement  :  je  le  crois 
bien  ;  je  dirai  même  que  la  difficulté  de  les  apercevoir 
est  si  grande  ,  que  jamais  je  n'ai  rien  pu  voir  de  sem- 


DES     INFUSOIIIËS.  h7 

bbbte.  Cest  de  ce  résultat  négatif  que  j'ai  tirélacoa- 
téfjueoce  toute  contraire,  qu'il  n'y  a  point  démuselés 
moteurs  pour  les  cils  ;  je  crois  nicme  que  )c5  cils  vi- 
bmliles,  au  lieu  d'(îlre  portés  sur  les  granules  de  la 
surljce  réticulée  de  certatas  Inrusotres,  sont  silués 
d^ins  1rs  ititervallesi  quant  aux  appendices  plus  to- 
liunineux  des  Kerones  (  Stylonychia ,  Kerona ,  Oxy- 
tricha],  ceux  qu'on  a  nommés  crochets  et  styles,  ils 
nontrcot  en  eQet  un  épaississemeut  à  leur  base  ;  mais 
hco  oe  prouve  qu'il  j  ait  un  vrai  bulbe  ;  bien  au  con- 
liaire,  la  décom[iosition  tolnle,  pnr  difQuence  de  ces 
lafiuoires,  montre  que  c'est  paitout  une  même  sub- 
itaoce. 

Mûller  avait  déjà  distingué,  parmi  les  appendices 
dSfbrmes  des  Infusoires,  ceux  qui  sont  plus  fins  et 
n^tites  (  Cilia  micanùa),  et  ceux  qui  ,  plus  gros  OU 
ph»  roides ,  sont  immobiles  (iSettr),  ou  simplement 
apables  de  se  plier  ou  de  s'infléchir  en  divers  sens, 
pour  servir  à  la  progression  ou  au  toucher;  il  nom- 
nitces  derniers  cim  ou  cornicuta.M.  Ehrenberg,  en 
oolre  des  cils  et  des  soies ,  distingue  Russi  des  styles  et 
des  crveJiets  (  uncini  ). 

n  peut  paraître  surprenant  que  des  organes  aussi 
ttivcTS soient  regardés  comme  des  expansions  plus  ou 
imiDSConsistiintes  de  la  substance  même  qui  consti- 
lueen  miijeure  partie  le  corps  des  Infusoires;  peut- 
*titdcvra-t-on  admettre  quelque  autre  diflérencedans 
Uar  nature,  puisque  véritablement  une  substance 
orpaaisêe  peut  être  modifiée  de  plusieurs  manières; 
luisrrtle  dillérence,  si  grande  qu'où  lu  veuille  sup- 
pQter.  ne  pourra  jamais  aller  jusqu'à  en  faire  de  vrais 
potls  sécrétés  par  des  bulbes  tomme  ceux  des  vertébrés; 
outnjme  des  poils  cornés  tuhulcux,  comme  ceux  des 


L 


46  B18T01RE    NATURELLE 

animaux  articulés.  Mûller,  quoiqu'il  parle  à  friusieura 
reprises  de  la  base  globuleuse  de  ces  appendices,  comme 
s'il  leur  supposait  des  bulbes  sécréteurs ,  rend  aussi 
témoignage  de  leur  nature  molle  et  ^lutineuse  et  de 
leur  décomposition  dans  Teau ,  notamment  à  loccasion 
de  la  difHuence  du  Trichoda  charon  et  de  Ylfiman* 
topus  sannio  (1).  On  peut  d'ailleurs  se  convaincre  fa-» 
cilement  de  ce  fait,  en  approchant  d*un  flacon  d'am- 
moniaque le  porte-objet  chargé  d'Infusoires  tels  que  les 
Kerones ,  les  Plassconies ,  etc.  Ces  animalcules  cessent 
bientôt  de  se  mouvoir,  et  subissent  des  déformations 
curieuses  ;  leurs  cils  se  crispent  et  se  contractent ,  el 
finissent  par  disparaître,  comme  on  le  voit  dans  les 
figures  que  j'ai  données ,  représentant  les  changements 
successifs  de  la  Kerona  pustulata  et  de  la  Plœsconia 
charon. 

Ce  dernier  exemple  montre  aussi  que  la  cuimsse 
des  Plœsconia  n'est  pas  plus  de  nature  cornée  que 
les  cils,  car  elle  se  déforme  et  se  décompose  eo 
même  temps,  bien  différente  en  cela  de  la  cuirasse  des 
Brachions ,  qui  se  conserve  dans  Teau  et  résiste  même 
à  la  putréfaction.  Le  tét  des  A  réelles,  des  Difilugies* 
des  Trachelomonas  et  de  plusieurs  autres  ThecamO' 
nadiens,  se  conserve  aussi  sans  altération ,  ainsi  que 
l'étui  (les  Dynobryum  et  des  Tintinnus ,  et  J^agini" 
cola:  il  en  peut  assurément  résulter  de  fort  bons  ca- 
ractères pour  la  distinction  des  groupes ,  mais  on  ne 
peut  rigoureusement  donner  à  ces  parties  la  dénomi* 
nation  commune  de  cuirasse. 


(i)  Muller  sVxprltne  ainsi  {Animalcula  infusoria^  p.  ^^9)  :  Cf/i# 
in  morlus  tvnnttcunt ,  cl  p.  aSo  *  nqtta  déficiente..,  cilU  rigidm  mbsfm^ 
motu ,  paui'if  momenti  persistentia  ,  e%'anuerc  deniqite  prorsùs. 


'.      '  DES    INFUSOIRES.  49 

Les  petites  bnguettcs  solides  qui  entourent  comme 
une  nasse  la  bouche  des  Chilodon,  des  Prorodon  et  des 
Nassula,  résistent  beaucoup  plus  à  la  décomposition 
€jue  les  autres  appendices.  Je  les  ai  même  vus  persis- 
ter après  1  action  d'une  solution  de  potasse,  qui  avait 
dissous  tout  le  corps  d'un  gros  Chîlodon  [Kolpoda 
cucullulusj  Millier?)  (1);  mais  celles  des  iV^ajju/a  se 
dissolvent  au  contraire  très-bien  dans  la  potasse.  On 
peut  sans  doute  admettre  que  ce  sont  des  productions 
cornées  analogues  aux  soies  des  Nais  ,  et  plus  encore 
aux  crochets  des  Ténias,  des  Cysticerques  et  des 
Echinocoques.  Nous  ne  savons  comment  se  forment 
celles-ci  ;  mais  nous  savons  que  leur  présence  n'est 
pas  l'indice  d'une  organisation  très-complexe  ;  et  celle 
des  Infusoires  étant  encore  plus  simple ,  nous  n'avons 
pas  de  motifs  pour  les  regarder  comme  indiquant 
tout  un  système  d'organes  qu'on  ne  saurait  aper- 
»Toir. 

Les  pédicules  contractiles  des  Yorticelles  peuvent 
aussi  être  comptés  parmi  les  organes  extérieurs  des 
Infusoires.  Leur  structure  et  le  mécanisme  de  leurs 
mouvements  présentent   un  des  problèmes  les  plus 
difficiles  de  cette  étude.  On  voit ,  à  la  vérité ,  dans  leur 
cavité  centrale,  une  substance cLn mue  moins  transpa- 
rente ,  mais  ce  n'est  point ,  comme  on  a  paru  le  croire, 
une  vraie   fibre  musculaire  :  au  contraire,  la  partie 
diaphane  enveloppant  ce  cordon  charnu  et  formant 
une  bande  plus  mince  vers  un  de  ses  bords,  se  con- 


(1)  Cet  Infusoirc ,  obtervc  dans  l'eau  de  l'Orne  en  i835,  était  beau- 
coup plus  grott  que  les  Chiiodon  cucullulus  que  j'ai  revus  ailleurs  ,  car 
il  était  long  de  \  millimètre;  il  avait  en  outre  un  point  oculiforroe  rou- 
i:eâtre,  qui  persista  avec  le  cercle  aréolaire  qui  l'entourait ,  ain^i  que 
Virmure  de  la  bouche  après  l'actioa  de  la  potattsc. 

inriJsoiRZS.  ^ 


50  HISTOIftE     MATURELLE 

tracte  seule  ;  et  comme  elle  le  fait  davantage  au  bord 
le  plus  épais  y  il  en  résulte  une  courbe  en  bélice  dont 
le  bord  externe  est  occupé  par  le  tranchant  du  pé- 
dicule. 

Leur  substance  parait  plus  résistante  que  celle  des 
cils ,  car  on  en  foit  quelquefois  qui  restent  assez  long- 
temps isolés  dans  le  liquide.  Les  pédicules  simples  ou 
rameux  des  Epistylis  sont  encore  plus  résistants  :  ils 
restent  fixés  aux  plantes  aquatiques  bien  longtemps 
après  que  les  animaux  ont  disparu ,  et  présentent  alors 
le  plus  grand  rapport  avec  les  polypiers  cornés  des 
Sertulariées  »  ainsi  que  les  ctuis  des  Dynobryum. 

Pour  compléter  l'examen  des  ofganes  externes 
des  Infusoires ,  il  faut  encore  parler  de  l'enveloppe 
réticulée  si  évidente  des  Paramécies ,  des  Vorticel- 
les»  etc.,  laquelle  se  contracte  dans  un  sens  ou  dans. 
Vautre  avec  plus  ou  moins  de  rapidité.  Cette  enve- 
loppe est  susceptible  de  laisser  exsuder  la  substance 
intérieure,  et  parait  constituer  un  réseau  contractile 
dont  les  nœuds  en  séries  Iransvcrscs  ou  obliques ,  don- 
nent à  la  surface  l'apparence  d'une  granulation  régu- 
lière; mais  la  substance  contractile  elle-même  est  ho- 
mogène et  non  granulée  ou  formée  de  granules.  11  y 
a  donc  véritablement  ici  une  certaine  analo^irie  avec  la 
fibre  élémentaire  qui ,  dans  les  insectes ,  se  montre  es- 
sentiellement homogène  et  simplement  noduleuse  par 
l'effet  de  la  contraction.  On  pourrait  dès  lors  vouloir 
poursuivre  l'analogie  jusque  chez  les  expansions  si 
diaphanes  des  Arcclles  et  des  Amibes ,  mais  encore 
faudrait-il  alors  reconnaître  que  la  contractilité  est 
dans  la  masse  tout  entière  et  non  dans  des  libres 
incluses  ou  dans  un  tégument. 


0£8    INFUSOIRES.  51 

CHAPITRE   V. 

BOUCHE  ET   ANUS   DES   IflfUSOUES. 

Sans  remonter  jos(ju'aux  plus  ai^ens  inicrogra- 
pbeSy  qui  ont  cberché  à  deviner,  plus  qu'ils  nWt 
obsenré  réellement,  l'organisation  des  infusoires  ;  nous 
IrouYons  l'existence  d'une  bouche  chez  les  Infusoires  ^ 
mentionnée  positivement  par  Gleicben  chez  leç  Kol- 
podes,  et  indiquée  sept  ou  huit  fois  directement  ou 
iDdirectement  par  Millier,  quand  îLparle  de  l'intestin. 
Ainsi,  à  la  page  240  de  son  ouvrage,  il  dit  que  le 
Kerona  mitylus  avale  continuellement  beaucoup' d'eau  ; 
à  la  page  197,  il  dit  que  le  Trichoda  linter  présente 
une  incision  par  laquelle  il  parait  avaler  l'eau.  Son 
Trichoda  lyncœus  aurait  aussi ,  suivant  lui ,  un  canal 
intérieur  ,  allant  de  la  bouche  aux  viscères  du  milieu 
du  corps;  cependant  il  déclare,  bien  positivement  ail- 
leurs, n'avoir  jamais  vu  un  Infusoire  avaler  sa  nour- 
riture. 

Lamarck  donna  précisément  k  ses  vrais  Infusoires 
le  caractère  d'être  astomes  ou  sans  bouche;  mais  il 
accorda  cet  organe  à  ceux  qu'il  place  parmi  les  Polypes 
ciliés.  M.  Bory  refusa  également  une  ouverture  buc- 
cale à  ses  deux  ordres  d'Infusoires,  des  Gymnodés  et 
des  Trichodés ,  et  n'en  reconnut  Texistence  que  chez 
ses  Stomoblepharés,  comprenant  les  Yorticelles  sans 
pédicule. 

M.Efarenberg,  en  annonçant  ses  idées  sur  l'organisa* 
tiondes  Infusoires  en  1830,  accorda  à  tous  ces  animaux 
une  bouche  entourée  de  cils,  et  attacha  tant  d'impor- 
tance à  la  position  de  cet  organe,  qu'il  caractérisa  par 


S2  HISTOIRE     NATURELLE 

là  ses  divers  genres  de  Monadines  ;  les  uns  devant  avoir 
une  bouche  tronquée  terminale  dirigée  en  aidant ,  les 
autres  cette  niéine  bouche  tronquée ,  dirigée  en  dii^ers 
sens  dans  le  mouv^ement ,  quelques  autres  enfin  une 
bouche  oblique  sans  bords  et  hilobée.  Les  Gryptomo- 
nadines  étaient  aussi  distingués  par  une  bouche  ciliée 
ou  nue  ;  celle  des  Euglènes  élait  positivement  ciliée  ; 
les  Vibrions  eux-mêmes  devaient  avoir  une  bouche 
terminale.  Les  Enchelides  et  les  Leucophres  étaient 
pourvus  d'une  bouche  terminale  droite  ou  oblique , 
presque  aussi  large  que  leur  corps.  Dé  tels  résultats , 
quoiqu'ils  eussent  été  modifiés,  en  1832  et  1833,  par 
la  découverte  d'une  trompe  chez  quelques  Cryptomo- 
nadines  et  chez  YEuglena  uiridis,  étaient  trop  inadmis- 
sibles pour  que  je  ne  fusse  pas  tenté  de  les  contredire. 
Ma  contradiction,  en  1835,  a  été  trop  loin  ;  et  con- 
vaincu ,  comme  je  le  suis  encore,  de  Tinexactitude  des 
faits  que  je  viens  de  citer,  j'ai  conclu  que  les  autres 
vrais  Infusoires  ne  pouvaient  non  plus  avoir  de  bou- 
che. Je  ne  tardai  pas  à  revenir  sur  cette  assertion  ha- 
sardée; et,  au  commencement  de  1836  {ylnnales  des 
Sciences  naturelles^  avril  1836),  je  dis  avoir  vu  non- 
seulement  l'introduction  des  substances  colorées  par 
une  ouverture  particulière  dans  les  Kolpodes ,  mais 
encore  la  déglutition  de  plusieurs  brins  d'oscillaires 
par  uqe  Nassula ,  ayant  la  bouche  entourée  d'un  fais- 
ceau de  soies  cornées  roides. 

Dans  son  mémoire  de  1836,  M.  Ehrenberg  confirma 
son  observation  du  filament  fiagelliforme  de  certains 
Infusoires,  qu'il  a  continué  depuis  à  nommer  une 
trompe ,  quoiqu'il  en  ait  trouvé  plusieurs  à  la  fois  dans 
certains  genres  et  qu'il  les  regarde  comme  analogues 
aui  cils.  La  bouche ,  suivant  lui ,  n'est  donc  point 


DES   IWFCSOIRKS.  53 

nloée  Ârextrcmité,  muis  à  la  b^tsede  ces  trompes.  Il 
n's  pu  toutefois  établir  autrement  que  sur  des  codjl'c- 
turca  i'e&istcnce  de  cette  bouclic  d.ms  les  lofusoires  à 
filanmils,  Quantaux  lofusoires  qu'il  av:iit  représentés, 
pricnitivcinrait  avec  une  si  large  îtoiiche ,  il  a  quelque 
pea  varié  à  leuréi^ardj  et  sans  renoncer  positivement 
â  ta  anciennes  figures  de  la  Leucophra  patula ,  où  il 
»r*\\  représenté  leur  iolestin,  il  en  donne  de  nouvel- 
le, qui  ne  montrent  ni  l'tntestiu  ni  la  grande  bouche. 
Od  ne  peut  toutefois  douter  de  I.i  présence  d'une 
boucbe  que  chez  les  Mooadiens,  les  Vibrions,  les. 
Amibes,  les  Eu^lùncs  et  les  autres  espèces  d'Infusoires 
Doo  pourvus  de  cils  vibratiles  ,  sans  parler  des  Navi-, 
mies  et  des  Clostéries.  Chez  beaucoup  d'Infusoires, 
nliû,  il  existe  réellement  une  ouverture  servant  à  l'in», 
iroduction  des  aliment,  et  clie;^  quelques-uns  même, 
celte  ouverture  est  munie  d'appendices  particuliers, 
iita  rjisce.-iu  de  petites  baguettes  cornées,  qui  l'entou- 
remcoramcl'enlrced'uue  nasse, chez  les  C/ii7orfo/j,  Naa- 
atia  ,  Prorodon  et  Chlamidodon  ,  ou  d'une  lame  vibra- 
lilc ,  sorte  de  valve  charnue  chez  les  Glaucoma.  Il  est 
htm  certaÎD  aussi  que  celte  ouverture  est  susceptible  de 
dilaLilion  k  la  volonté  de  l'animalcule,  et  que  les  ba- 
gnelles  cornées  qui  l'entourent  peuvent  s'avancer  plus 
Wi  muius ,  s'écarter  et  se  rapprocher  pour  faciliter  la, 
(lédutiticui  d'une  proie  plus  ou  moins  volumineuse. 
11  n'en  faut  |iaa  davanlage  sans  doute  pour  qu'oo  puisse 
reganler  cette  ouverture  comme  une  bouche.  Si  cepen- 
danton  devait  conclure  de  l'esistencc  d'une  bouche  à 
relie  d'une  cavité  digestive  permanente,  il  faudrait, 
oe  lui  donner  ce  nom  qu'avec  une  certaine  réserve. 
&i  etFel  il  y  a  une  ouverture  pour  l'introduction  des  . 
ïlimenlv,  el  In  cavité  destinée  h  loger  ces  aliments. 


54.  HISTOIRS    NATURELLE 

n'existe  (>oint  d'abord  :  elle  est  formée  successivement 
par  ces  aliments  eux-mêmes  et  par  Peau  que  le  mou- 
vement des  cils  y  pousse  incessamment.  La  substance 
cbarnue  intérieure  arrive  jusque  contre  la  boucbe  et 
se  trouve  progressivement  creusée  d'un  tube  eii  cul- 
de-sac,  dont  l'extrémité  est  interceptée  de  temps  en 
temps  par  le  rapprochement  des  parois. 

L'existence  d'une  ouverture  anale  chez  les  Infusoires 
est  bien  moins  certaine,  et  si  quelquefois  on  remarque 
une  véritable  excrétion  dans  une  partie  quelconque  du 
corps,  on  ne  peut  dire  absolument  qu'elle  s'est  faite 
par  un  anus.  Il  ne  suffit  pas  d'ailleurs  de  voir  un  amas 
de  substances  analogues  aux  aliments  d'un  Infusoire, 
retenues  à  sa  partie  postérieure ,  pour  conclure  que  ce 
sont  là  des  excréments  ;  car  les  courants  produits  par 
les  cils  sur  les  deux  côtés  du  corps  doivent  nécessaire- 
ment porter  en  arrière  des  particules  plus  ou  moins 
liées  entre  elles  par  des  mucosités ,  et  qui  restent  lé«« 
gèremebt  adhérentes  à  l'animalcule,  là  où  les  courants' 
ne  se  font  plus  sentir  (1).  On  conçoit  que ,  si  les  deux 
courants  produits  par  les  cils ,  au  lieu  de  se  rencontrer 
tout  à  fait  en  arriére ,  viennent  se  joindre  sur  un  des 
côtés ,  en  avant  ou  en  arrière ,  ce  sera  encore  au  point 
de  jonction  que  sera  placé  l'amas  de  particules  en  ques* 
tion;  et,  pour  peu  que  l'on  aime  les  déterminations 
hasardées,  où  verra  T-anus,  ainsi  placé  dans  telle  ou 
telle  position ,  en  rapport  avec  la  disposition  des  cils. 

C'est  ce  simple  fait  qui  a  pu  faire  croire  aussi  aux 
anciens  micrographes  que  les  Infusoires  sont  pourvut  < 
d'ub  orifice  excréteur;  cependant  il  arrive  quelquefois 


(i)  Gleicben ,  ayant  vu.  des  Kolpodea  traîner  apréa  eux  un  anaa  de 
ptrttciiles  ^tranf^^es,  t  cru  y  voir  le  frai  de  cet  animalcules. 


tftm  voit  réelltinedr  Bnriir  dit  corps  des  Inlusnirru, 
sur  ^riclifite  point  de  Ifur  contour,  des  siihslnDcea 
rnnlcniies  dans  l'iiilcriciir;  et  i)roliii1)1ement  le  résidu 
de  leur  diiîcstion. 

Millier  dit  posîtivemeDt  avoir  vu  sortir  les  eïcré- 
rocnis  du  Kerona  mjtihis  {sordes  excernere  vidi^ 
-■fnim.  in/^,p.240).  On  ne  peut  duu  ter  que  M.  Ehreii- 
beq5  ne  l'int  vu  aussi  ;  car  il  l'a  représenté  pour  beau- 
coup tic  ses  lofusoires.  Moi-même  je  l'ai  vu  plusieurs 
fais,  et  ool.-imment,  deln  manière  I.i  plus  distincte,  d.ius 
\'Âmphileptus  aiiser,  Elir.  (  f^ibiiu  aiiser.  Millier  ). 
Mais  ce  que  j'nî  vu  ne  m'a  point  convaincu  de  l'ana- 
logie de  cette  ouverture  accidentelle  avec  une  ouver- 
ture anale,  qui  devrait  être  la  terminaison  d'un  in- 
lc*tia. 

Pavais  recueilli,  le  6  décembre,  dans  des  oruières 
w nord  de  Paris,  un  enduit  brun  au  fond  de  l'eau, 
sar  aoe  terre  blanchAtrc.  Croyant  avoir  pris  ainsi  des 
Klricules ,  je  ne  fus  pas  médiocrement  surpris  de  voir 
fcaa  de  mes  Dacons  fourmiller  de  ces  Ampbileptus, 
ow j'avnîs  auparavant  rencontrés  toujours  isolés.  Avec 
cm  te  trouvaient  quelques  Hydatiues  et  des  Tltéca- 
uiMiadieos  qui  leur  servaient  de  nourriture.  11  me 
ItildaDC  bien  facile  d'étudier  mon  Amphileptus  ;  car 
diiMiQe  goutte,  mise  sur  le  porte-objet ,  en  contenait 
plnsietirs.  A  l'intérieur  se  voyaient  toujours  cinq  ou 
six  Txcuoles  distendues  par  de  l'eau ,  et  par  des  Mo- 
SJides  ou  d'autres  subsLmces  avalées.  Ces  vacuoles 
«  diaii£«aient  de  place,  en  s'avançant  peu  a  peu  verf 
rnlrémîté  postérieure ,  où  se  trouvait  une  vacuole  ou 
Tciiciile  plue  grande,  souvent  irrégulière,  lobée  et 
mdetnmenl  formée  par  la  réunion  de  plusieurs  va- 
raolcB  plus  petites,  amenées  stirxessivement  en  con- 


M  HISTOIIIE     NATURELLE 

tact  pour  se  fondre  en  une  seule ,  comme  des  bulles  de 
gaz.  Cette  grande  vésicule  postérieure  s'emplit  ainsi 
de  plus  en  plus  ;  ses  parois  s'amincissent ,  et  elle  finit 
par  s'ouvrir  latéralement  pour  verser  son  contenu  ma 
dehors;  puis  elle  se  referme  avec  des  dimensions  beau-^ 
coup  moindres.  Ce  mode  d'excrétion  est  parfaitement 
en  rapport  avec  la  nature  molle  et  glutineuse  de  cet 
Tnfusoire  ,que  la  pression  entre  deux  lames  de  verre , 
et  ^  mieux  encore  ,  que  la  vapeur  d'ammoniaque  dé- 
compose en  gouttelettes  diaphanes  de  cette  substance 
glulineuse  dontj^'ti  parlé  plus  haut. 

Cet  orifice  excréteur  temporaire  est  bien  à  la  place 
indiquée  par  M.  Ehrenberg,  pour  son  genre  Amphi- 
leptus.  Sera-t-il  toujours  au  même  endroit  ?  Je  ne  sais, 
mais  il  me  paraît  probable  que,  dans  la  paroi  formée 
par  le  rapprochement  et  la  soudure  de  substance  glu- 
tineuse homogène ,  une  nouvelle  ouverture  ne  pourra 
pas  se  produire  exactement  au  lieu  même  qu'occupait 
la  précédente.  Si  ce  mode  d'excrétion  est  général , 
comme  je  le  présume  (1) ,  l'orifice  excréteur  devra  êtrfe 
placé  à  Tendroit  où  les  vésicules  intérieures  ,  les  pré- 
tendus estomacs ,  s'arrêtent  après  avoir  parcouru  un 
certain  espace  dans  la  substance  glutineuse  de  l'in- 
térieur; et  sa  position  alors,  bien  qu'il  ne  soit  pas  à 
l'extrémité  d'un  intestin ,  pourrait  fournir  de  bons  ca- 
ractères pour  la  classification. 

Dans  les  Vorticelles,  cet  orifice  accidentel  parait 
se  produire  à  côté  de  l'ouverture  buccale ,  c'est-à-dire 


( 

(i)  L'^excrétion  des  sabstances  avalées  par  les  Infosoires  se  yoit  d  une 
manière  analogue  chez  les  Kerona  pustulata^  Oxy tricha peWoneila  et 
chez  d'autres  espèces  sans  tégument,  qui,  tenues  captives  entre  des 
lames  de  verre ,  s  ouvrent  latéralement  pour  laisser  sortir  lentement 
une  masse  plus  oujmoius  volumineuse  et  se  referment  ensuite. 


I 


DES     INFOSOIRES.  57 

que  les  vésicules  ,  remplies  d'eau  et  d'aliments  ,  par- 
courent a  l'intérieur  un  circuit  qui  les  ramène  contre 
l'entrée  du  cuUde-sac ,  au  fond  duquel  se  creusent  et 
se  séparent  ces  vésicules  ou  prétendus  estomacs. 

La  décomposition  par  difOuence  des  Infusoires 
peut  présenter  aussi  l'apparence  d'un  large  orifice  ex* 
crétcur  sur  le  contour  d'un  de  ces  animalcules,  et  par- 
ticulièrement dans  la  partie  postérieure.  En  effet ,  si , 
par  suite  de  l'évapôration  de  l'eau,  un  Infusoire  ne  se. 
trouve  plus  dans  les  conditions  normales,  il  commence 
à  se  décomposer,  en  rçj étant  à  une  certaine  distance , 
par  l'effet  du  mouvement  des  cils ,  et  les  corps  étrangers 
dont  il  s'es.t  nourri,  et  sa  propre  substance.  Si  alors  on 
lui  rend  du  liquide  convenable,  il  reprend  la  vie,  sa 
blessure  se  ferme  et  la  partie  désagrégée  reste  comme 
une  excrétion. 

C'est  dans  des  circonstances  à  peu  près  seipblables 
qu'on  voit  se  former  sur  leur  contour  des  exsudations 
globuleuses  et  diaphanes  de  la  substance  glutineuse 
interne,  que  j'ai  nommée  sarcode. 

CHAPITRE    VI. 

ORGANES    DIGESTIFS    DES   INFUSOIRES* 

A.  Globules  intérieurs  ou  ifésicules  stomachales, — 
Dans  l'intérieur  de  certains  Infusoires  sç  voient  des  glo- 
bules OU  des  vésicules  variables ,  quant  à  leur  nombre, 
quant  à  leur  forme  et  à  leur  position,  qui  on  tété  vus  par 
tous  les  micrographes, mais  interprétés  diversement  par 
chacun  d'eux.  Ces  vésicules ,  remarquables  par  leur  ex- 
tensibilité indéfinie  et  par  leurs  contractions  subites, 
renferment  quelquefois  des  corps  étrangers ,  et  même 


58  HISTOIRE     NATURELLE 

d'nutres  Infusoires  plus  petits,  morls  ou  vivnnts, 
qu'on  doit  supposer  avoir  été  avalés.  Plus  souvent  elles 
ne  contiennent  que  de  l'eau  ou  du  moins  un  liquide 
aqueux  moins  réfringent  que  la  substance  charnue  en- 
vironnante ,  comme  on  s'en  assure  en  faisant  varier  la 
distance  du  microscope  à  l'objet.  En  effet ,  ces  vésicules 
deviennent  plus  sombres  à  mesure  qu'on  les  éloigne, 
et  paraissent  au  contraire  comme  des  globules  plus 
brillants  au  centre,  si  on  les  rapproche.  Le  contraire 
a  lieu  pour  le  corps  diaphane  de  l'Infusoire  •  de  telle 
sorte  que,  dans  certains  cas»  on  croit  voir  dans  l'a- 
nimalcule un  véritable  trou  librement  traversé  par 
la  lumière.  En  général ,  les  micrographes ,  faute  d'a- 
voir établi  des  comparaisons  convenables  avec  des  glo- 
bules de  diverses  substances  plus  ou  moins  réfrin- 
gentes, ont  pris  les  vésicules  intérieures  des  Infu- 
soires pour  toute  autre  chose  que  pour  ce  qu'elles  sont 
réellement ,  et  ont  attribué  une  même  signification  k 
toutes  les  apparences  globuleuses  observées  dans  ces 
animalcules. 

Millier  avait  bien  vu  ces  objets ,  et  quoique  dans  la 
même  acception ,  il  comprenne  des  choses  véritable- 
ment différentes ,  ses  expressions  sont  bien  précises  et 
bien  propres  à  en  donner  une  idée.  Dans  plus  de  qua- 
rante endroits  de  son  Histoire  des  Infusoires ,  il  en 
parle  sous  le  nom  de  vésicules  hyalines ,  de  globules^ 
de  bulles  et  de  nodules ,  qui  lui  paraissent  caractériser, 
parmi  les  Infusoires ,  un  groupe  qu'il  veut  nommer 
Bullaria,  par  opposition  avec  d'autres  Infusoires  (1) 


(i)  Ceux-ci,  tels  que  )et  Monades  et  eertaint  Vibriona,  atunalcalet 
gélatineux,  bomogânes  et  faut  organei  apparents,  lui  paraissent  seuls 
susceptibles  de  se  produire  spontanément  dans  les  infusions ,  tandis  que 


•ES  iitrtisoiRBs.  59 

d'ane  organisation  plus  simple ,  dans  lescpjels  on  ne 
Toit  pas  de  ces  bulles  ou  vésicules.  Il  regarde  avec 
doate  les  plus  grands  globules  comme  des  ovaires ,  et 
donne  le  nom  d'ovules  h  ceux  des  plus  petits  qui  se 
trouvait  disposés  en  rangées  dans  le  Stentor  poly- 
morphus,  dans  les  Kerona  mytilus  et  lepus,  etc.  Il 
distingue ,  cbez  quelques  individus  de  Kolpoda  mô" 
leagris ,  trois  globules  plus  grands  au  milieu  (  SphcB'^ 
rulœ),  qu'il  suppose  pouvoir  remplir  les  fonctions 
d'estumac  ou  d'intestin ,  parce  que ,  dans  l'état  de  va- 
cuité, elles  sont  moins  visibles;  tandis  que  les  G/o- 
bttles pellucides ,  formant  une  rangée  près  du  bord» 
persistent  après  la  diffluence  de  l'animalcule,  ce  qui,  sui- 
tant  lui ,  ne  permet  pas  de  douter  que  ce  ne  soient  des 
Œofs  {jinim,  inf.^  p.  100).  Dans  le  Kolpoda  culculluSy 
il  a  compté  de  buit  à  vingt-quatre  vésicules  pellucides, 
qu*il  regarde  encore  comme  des  oeufs  (  soboles  ) ,  et 
qu'il  a  vus  expulsés  au  dehors  à  la  mort  de  l'animal. 

Ailleurs  y  MûUer  mentionne  l'apparition  et  la  dis- 
parition alternative  de  ces  vésicules  pendant  la  vie  de 
ranimai  (1),  ou  leur  disparition  après  la  mort  (2);  et 
enfin ,  en  parlant  du  l^richoda  aurantia([,  c,  p.  185), 
il  signale  «  une  vésicule  qui ,  se  montrant  quelquefois 
à  la  partie  postérieure ,  oifre  l'apparence  trompeuse 
d'un  trou ,  mais  dont  la  vraie  nature ,  ajoute-t-il ,  est 
indiquée  par  la  comparaison  de  vésicules  semblables 


Ut  Bmiimnà  sonl  membr«Deox ,  présenttnt  des  partitt  hétérogènes  in* 
ternes  et  externes ,  et  »e  propagent  par  des  petits  vivants  (jinimalcula 
iu/utûria ,  Préf.  ,  p.  vu). 

(i)  In  postica  extrcmitale  postula  hyalina  interdùm  apparet  {jinim, 
imf.  — Leucophra  pustuiata  t  p.  l5o). 

(i)  In  morte...  global!  omnes  evanoscnnt  (jinim.  in/.  —  Trichoda 
Hnttr,  p.  i^). 


60  HISTOIRE    NATURELLE 

dans  d'autres  parties  du  corps.  »  Il  parle  d'ailleurs 
toujours  de  ces  vésicules ,  comme  étant  en  nombre 
variable. 

Quoique  l'Italien  Gorti  et ,  plus  anciennement  encore, 
Joblot  eussent  dit  avoir  vu  des  lufusoires  av<iler  leur 
nourriture,  ce  fait  paraissait  si  peu  certain  qu'il  ne 
put  influer  sur  l'opinion  de  Mûller,  relativement  à  la 
signification  des  vésicules  ou  globules  intérieurs.  Une 
expérience  concluante  restait  à  faire:  il  s'agissait  de 
vérifier  si  des  Infusoires  auraient  avalé  les  parcelles 
de  matière  colorante  en  suspension  dans  le  liquide. 
Cette  expérience ,  Gleichen  la  fit  avec  succès ,  en  1777, 
sur  des  Paramécies ,  des  Kolpodes  et  des  Vorticelles  ; 
et,  chose  surprenante,  après  avoir  vu  des  globules 
colorés  par  le  carmin  à  l'intérieur  des  Infusoires ,  il 
en  tira  une  conclusion  absurde.  Il  avait  voulu,  disait- 
il  ,  constater  une  déglutition  effective  de  la  nourriture; 
et ,  après  avoir  reconnu  que  le  carmin  avait  passé  d<ins 
l'intérieur,  il  regarda  les  globules  colorés  comme  des 
œufs,  attendu  que,  quand  ils  sont  séparés  par  des  in- 
terstices, on  les  voit  entourés  d'un  anneau  clair, 
comme  les  œufs  de  grenouille  (1).  Cependant ,  il  n'était 
pas  satisfait  lui-même  de  cette  supposition  ;  et,  après 
avoir  dit  qu'il  a  vainement  tâché  de  voir  éclore  ces 
prétendus  œufs,  sortis  spontanément  du  corps  des 
Infusoires ,  il  ajoute  un  peu  plus  loin ,  en  appréciant 
les  doutes  qu'on  peut  élever  à  ce  sujet ,  que  si  les  glo- 
bules excrétés  ne  sont  pas  les  excréments  de  ces  ani- 
malcules ,  ce  qui ,  dit-il ,  soufire  bien  des  difficultés  , 
il  ne  sait  plus  qu'en  dire.   Il  avait  bien  remarqué, 


(i)  Dissertation  sur  la  génération  ,  les  animalcules,  etc.,  parGleichcn; 
Irad.  franc.  ,  p.  177-I98. 


DES    INfUSOIRES.  61 

d'ailleurs ,  que  tous  les  animalcules  qui  ne  contien- 
nent pas  de  globules ,  ne  prennent  jamais  de  couleur , 
et  c'est  ce  qui  rend  son  erreur  encore  moins  conceva- 
ble. D'un  autre  côté  ,  il  disait  aussi  (1)  que  «  les  bulles 
vues  à  Tinférieur  ne  sont  souvent  que  Teilet  du  gonfle- 
ment de  la  fine  peau  musculeuse  de  l'animalcule,  et 
ga'elles  disparaissent  instantanément.  » 

L'expérience  de  Gleicben  demeura  comme  oubliée 
jusqu'à  Tinstant  où  M.  Ëbrenberg  a  su  en  tirer  un  si 
grand  parti;  et,  dans  l'intervalle,  on  continua  à  re- 
farder les  globules  intérieurs  comme  des  corps  repro- 
ducteurs, ou  même,  avec  Scbweigger,  comme  des 
lofusoires  plus  petits,  comme  des  monades  logées 
dans  les  plus  gros  animalcules. 

M.  Bory,  dans  sa  dernière  publication  sur  ce  sujet 
[Dict.  cl.  d'Hist,  nat.,  t.  17,  p.  52),  jugeant  d'après 
ce  qu'on  sait  de  certains  Gymnodés ,  qui  réellement 
ne  peuvent   avoir  d'estomacs ,  a  nié  la  signification 
réelle  de  ces  vésicules  dans  les  autres  Infusoires  :  il 
a  même  cru  pouvoir,  d'après  ses  expériences,  assu- 
rer que  ce  ne  sont  pas  les  globules  internes  ou  pré- 
tendus estomacs  qui  se  pénètrent  de  la  teinture ,    et 
en  cela  il  se  trompait.   D'un  autre  côté,    il   eut  en- 
tièrement  raison  de    contester  leur   communication 
directe  avec  l'extérieur,  et  surtout  leur  liaison  avec 
UD  intestin  central;   car,  dit-il,  «ces  globules  sont 
tellement  mobiles ,  qu'ils  se  déplacent  en   tout  sens  , 
piissent    de   devant   en   arrière    selon    les   moindres 
mouvements  que  se  donne  l'être  dans  lequel  on  les 
disliniiue.   S'ils  étaient  mis  en  rapport  avec  la  sur- 
face par  quelques  tubes,  tous  ces  intestins  se  mê- 


Uj  Même  ouvrage,  pages  1.16-137. 


6â  BlSTOinE    HATURELLE 

leraient  d'une  manière  inextricable  ».  M.  Bory,  d'ail- 
leurs, par  une  singulière  contradiction,  quoiqu'il  re-* 
fusât  même  une  bouche  véritable  à  ses  Gymnodés, 
disait  avoir  va  plusieurs  grosses  espèces  ea  avaler 
d'autres 

B.  Intestin  des  Infusoires,  —  Les  expériences  de 
coloration  artificielle  avaient  conduit  M.  Ehrenberg  à 
reconnaître  en  1830  la  réalité  d*une  déglutition  chez 
beaucoup  dlnfusoires  ;  considérant  alors  comme  des 
estomacs  toutes  les  vésicules  où  s'était  logée  la  matière 
colorante  ,  cet  observateur  chercha  à  deviner  le  mode 
de  connexion  de  ces  estomacs  avec  une  bouche  et  un 
anus.  Trompé  sans  doute  par  quelque  illusion,  il  crut 
voir  un  tube  central  droit  ou  diversement  courbé» 
auquel  les  vésicules  stomacales  sont  suspendues  par 
des  tubes  plus  étroits,  comme  les  grains  d'une  grappe 
de  raisin.  11  décrivit  et  représenta  YEnchelys  pupa 
avec  un  intestin  droit,  la  Leiicophra  patula  avec  Tin- 
test  in  courbé  trois  fois,  et  la  Korlicella  citrinaaLYec 
cet  intestin  formant  un  cercle  presque  complet  et  re- 
venant s  ouvrir  pour  Fexcrétion  à  côté  de  l'orifice  buc- 
cal. Dans  des  Monades,  au  contraire,  il  représentait 
tous  les  estomacs  longuement  pédicellés  autour  de  la 
bouche  et  non  suspendus  à  un  intestin.  Quoique,  dans 
le  lexle.de  son  mémoire,  il  eut  soin  de  dire  que  les 
vésicules  remplies  d'une  nourriture  solide  sont  sphé- 
riques  et  paraissent  isolées ,  parce  que  l'intestin  qui 
les  réui)it  se  rétrécit  et  devient  transparent,  cepen- 
dant ses  dessins,  censés  faits  d'après  nature,  repré- 
sentaient cet  intestin  partout  également  gonflé  ,  et 
même  rempli  de  matière  colorante  chez  la  Vorticçlle, 
de  sorte  qu'on  était  naturellement  conduit  à  penser 
que  toutes  ces  figures  étaient  idéales.  Il  reconnaissait 


DUS   INFUSOIIUES.  63 

bien  qu'une   vésicule  pouvait  se  dilater  considéra- 
blement, dé, manière  à  loger  une^ proie  très-volumi- 
neuse, et,  conséqucmment  y  il  admettait  que  l'intes- 
tin avait  dû  sé^ilater  également  pour  livref  passage  à 
cette  proierll  n'avait  point  encore  aperçu  de  dîQerence 
cotre  les  vésicules  ou  les  globules  de  l'intérieur,  mais  il 
attachait  alors  tant  d'importance  à  la  découverte  qu'il 
croyait  avoir  faite  de  Pinteslin  des  Infusoires  qu'il  en 
fit  la  base  de  sa  classification  :  nommant  poljgas- 
triqucs  les  Infusoires  proprement  dits,  par  opposition 
ayec  les  Rotateurs,  qui  sont  monogaslriques ,  et  qui , 
réunis  pur  lui  sous  la  même  dénomination,  lui  four- 
nissent de  fausses  analogies.  Il  distinguait  les  anenté- 
rés  [afietttera),  qui,   dépourvus  d'intestin,  comme 
les  Monades,  ont  leurs  estomacs  pédicellés  suspendus 
simplement  autour  delà  bouche,  et  les  entérodélés , 
qui  ont  un  intestin.  Ceux-ci  étaient  divisés  en  c^- 
docœla,    orthocœla ,   et  canipjlocœla ,   suivant  que 
i  intestin  formait  un  cercle,  comme  dans  les  Vorlicelles» 
(ju'il  était  droit  comme  dans  les  Enchclys ,  ou  con- 
tourné comme  dans  les  Leucophrcs;  mais  ||^uteur, 
pour  se  conformer,  disait-il,  aux  règles  admises  en 
zoologie,  substituait  immédiatement  à  ces  dernières 
divisions  d'antres  coupes  établies  sur  des  caractères 
eiléricurs  dépeft^ant  de  la  position  de  Tanus  et  de  la 
lK)ucbe.  11  nommait  doue  auopisthia^  les  cyclocœla  qui 
ODtles  deux  ouvertures  réunies  en  avant  ;  enantiotreta^ 
ceux  qui  ont  ces  deux  ouvertures  opposées,  et  situées 
aux  extrémités  du  corps  ,  et  qui  peuvent  se  subdiviser 
eu  Orthocèles  et  en  Campylocèles  ;  allotreta ,  ceux  qui 
ont  Tune  des  ouvertures  terminale  et  l'autre  latérale; 
Il  enfin  haloWeta  ceux  chez  les([ucls  les  deux  ouver- 
tures sont  latérales  ou  non  terminales. 


6^  HISTOIRE     NATURELLE 

Dans  çoD  deuxicyie  mémoire  (1832),  M.  Ehrenb^g, 
sans  apporter  de  nouveaux  faits  à  Tappai  de  son  bpi- 
nion  ,  développa  davantage  ses  prémices  idées.  Dans 
son  troisième  mémoire  (18333,  il  représenta  dan^  deux 
nouveaux  ty|)es,  le  Chilodon  cucullidus  et  le  Stylo^ 
nychia  mytilus ,  l'intestin  aussi  large,  sinon  pluslar^e 
que  dans  les  trois  espèces  précédentes ,  ce  qui  semble 
être  en  contradiction  avec  la  contractilité  extrême  qui 
aurait  dérobé  cet  organe  aux  invesiigatrons  persévé- 
rantes des  autres  observateurs.  £n  même  temps,  il 
commença  à  établir  une  di^inction  entre  les  vésicules 
que  peut  remplir  la  matière  colorante,  et  celles  qui , 
toujours  remplies  d'un  liquide  diaph<ine,  et  ordinai- 
rement plus  volumineuses  et  plus  susceptibles  de  con- 
tractions subites ,  sont  prises  par  lui  pour  des  organes 
génitaux  mâles.  Déjà,  en  1776,  Spallanzani  avait  si- 
gnalé chez  les  Paramécies  ces^dernières  vésicules,  qui, 
dans  cette  espèce,  sont  en  forme  d'étoile,  mais  il  leur 
avait  assigné  des  fonctions  respiratoires.  M.  Ehren- 
beig,  au  contraire,  en  poursuivant  ses  idées  sur  la 
signiijdbtion  qu'ail  leur  attribue,  s'est  donné  un  moyen 
de  lever  en  apparence  les  difficultés  que  présente  Tex- 
plication  du  jeu  de  toutes  ces  vésicules  intérieures. 

Dans  son  grand  ouvrage  publié  tout  récemment, 
en  1838 ,  il  a  reproduit  sans  changement  les  figures 
des  cinq  espèces  prérédeminent  représentées  avec  un 
intestin  largement  dilatù  ;  et  de  plus,  il  a  ajouté, 
comme  représentant  aussi  ce  même  organe,  la  figure  du 
Trachelius  ov^um ,  déjà  décrit  en  1833  (m®  mémoire), 
avec  une  large  banale  foncée  au  milieu ,  d'où  parlent 
des  rameaux  très-minces,  anastomosés,  ce  qui  n'a  pour- 
tant aucun  rapport  avec  l'intestin  primitivement  sup- 
posé, si  contractile  et  si  difficile  à  apercevoir.  Il  a  bien 


nES'tNFtSOinES.  6.t 

nprcscnlû  aussi  un  intestin  plus  ou  moins  complet 
ebcx plusieurs A'^orticelliens; et  cet  intestin,  unifornié- 
Rient  dilûlé  dans  ({uelqucs-unes,  se  montre,  dans  la 
figure  de  l'une  d'elles  (  Epistylis  plicatilis) ,  renflé  d'es- 
pace en  espace  ,  comme  si  les  estomacs ,  au  lieu  d'être 
npficndus  en  grappe,  étaient  cnfilésà  la  suite  les  uns  det 
autres.  Quant  a  la  ligure  qu'il  donne  de  la  Paramécie 
aarciieavec  un  intestin  replié,  il  avertit  lui-même  (fut 
c'est  une  figure  idéale.  Plus  loin,  il  déclare  tjue  dans 
tcpt  espèces  seulement,  dont  quatre  VorLicclles,  il  I 
a  pu  »oir  l'intestin  assez  clairement  (1)  pour  le  des- 
tiner, puis .  au  nombre  des  quatre  espèces  ot^  il  n'a  pu 
l'apercevoir  que  par  le  passage  successif  des  aliments, 
il  compte  précisément  les  deux  Infusoires  donnés  en 
1830 conune  lui  ayant  montréles  premiers  cet  intestin; 
et  encore  a-t-ii  mis  à  c6té  de  ses  anciennes  figures  de  In  * 
Lmcophre  (2) ,  des  figures  nouvelles  qui  semblent  les 
contredire.  On  doit  remarquer  aussi  l'insistance  avec 
laquelle  cet  auteur  recommande  les  Yorticellicns  pour 
b  Têriljcation  de  ce  fait  si  imporUot,  et  la  tendance 
f n'd  il  toujours  montrée  à  négliger ,  i)Our  y  rcjiré- 
•odcr  l'intestin,  les  espèces  qu'il  avait  citées  dans 
MO  premier  mémoire  pour  y  avoir  remarqué  d'abord 
cet  organe  i  ainsi  l'exemple  de  la  Leucopbre  pct-d  une  i 
gnade  partie  de  sa  valeur  par  la  comparaison  des  nou- 
nlles  ligures,  les  Paramécies  n'ont  fourni  qu'une  fi- 
mre  idéale,  et  les  Kolpodes  n'ont  jamais  été  rCpré- 
Kolés  par  lui  avec  un  intestin  quelconque.  .* 

Voudra-t-on ,  comme  on  l'a  déji»  fait,  invoquer  l'a- 
natogiedcs  Rotateurs  ou  Systolidcs,  etc. ,  pour  prouver 


it  la/iuiunilhitixhin  ,  i838,  p.  36u. 
I*  Jn/HtiOMitSierrh^  ,  i838 ,  pi.  imii  , 
IFDEOintS, 


M  HUTOUB    HÀTViVULE 

reziitence  da  riotostin  chez  les  Infusoirea  ^  là  oà  un 
n'en  a  pas  même  pa  signaler  un  indice  7  AÎaû ,  comme 
je  Tai  dit  plus  baut ,  la  difierence  des  deux  types  est  si 
grande ,  que  cette  analogie  est  des  plus  impacfidtes  t 
et  tout  en  persistant  à  nier  Tintestin  ces  Infosoires 
proprement  dits,  j'admets,  chez  les  Systolides,  non* 
seulement  un  intestin»  mais  encore  de  vraies  ml* 
choires ,  des  organes  respiratoires ,  des  glandes  ei  un 
ovaire. 

Dira-t-on  qu'il  suiBt  d'avoir  démontré  que  les  sub* 
stances  alimentaires  ont  pénétré  du  dehors  dans  ces 
vésicule^  pour  conclure  d'abord  que  ce  s<mt  des  es* 
tomacs,  et  ensuite  que  ces  estomacs  doivent  commu- 
niquer avec  un  intestin,  car  on  ne  concevrait  pas  des 
estomacs  sans  communicationavec  l'extérieur?  Eihhieii  ! 
voilà  précisément  ce  qu'on  pourra  contester  ;  car  œtte 
conséquence  s'appuie  sur  une  fausse  analogie  avec  des 
animaux  supérieurs  chez  lesquels  Pestomae  est  ton* 
jours  la  continuation  de  l'intestin*  Mais  avant  d'en  ve* 
nir  aux  preuves  directes»  nous  devons  examiner  une 
objectidt  qui ,  présentée  d'abord  par  M.  Bcory  de  Saînt- 
Vincoit ,  en  1833 ,  a  été  reproduite  de  nouveau  par  le 
docteur  Focke  de  Bremen ,  en  1835  (1)  ;  et  vient  encore 
d'être  présentée  à  M*  Ehrenberg  par  le  professeur 
RymerJones ,  devant  l'association  britannique  à  New- 


Ci)  Voyez  dam  le  journal  allemand  Vlsis  pour  i836,  p.  786 ,  Yunê» 
lyte  de  la  commiinieation  ikite  par  lo  Dr.  Fècke  à  la  r^nion  det  nata* 
raliatàa  aUeouBds  i  Bonn  ,  en  i835.  M.  Foeke  dit  A'aToir  pu  ««cnne- 
ment  diitinguer  rinteitin  aupposé  dant  le  Stemtor  MulUri^  dans  le 
JLoxodes  burtaria  et  dant  nne  espèce  de  f^agiéûcoia  ,  et  déclart  ^e  le 
moutement  évident  des  amas' de  nourriiore  on  de  conlenr  à  riniïrîevr 
du  corps  de  ces  animalcules  est  incompatible  arec  la  supposition  de 
Vezistence  d*an  intestin  (  Hier  muss  «dto  etjse  itmdere  OrganUmUfm  des 
X^afWMWMl#^  nit  die  f^n  JShrmberg  angegt^ene staUjimdem). 


DES    INFUSOIRES.  Vt 

Castle.  Cette  objection ,  qae  Je  crois  parfaitemectfou* 
dée ,  repose  sur  le  mouTemeat  iotérieur  dea  globules 
ou  Tésicules  stomacales ,  quoo  ne  peut  aucunement 
rondlier  avec  l'hypothèse  d'un  intestin  reliant  ensem** 
ble  loos  ces  globules ,  et  qui  prouve  au  contraire  leur 
iodépeDdance  absolue.  Comme  le  disait  M.  Sory,  les 
mlestins ,  les  tubes  de  commuDication  ,  s'ils  esistaiest, 
seraient  bientôt  mêlés  d'une  manière  inextricable  ;  eCf 
à  moins  de  les  supposer  indéfiniment  extensibles ,  iU 
ne  permettraient  pas  aux  globules  de  se  promenei 
Goaune  ils  le  font  à  l'intérieur. 

Aux  objections  fondées  sur  le  déplacement  des  pré* 
tenilus  estomacs  h  l'intérieur  des  Infusoires ,  M.  Ebrei^ 
bei^  répond ,  dans  son  grand  ouvrage ,  que  ce  mouve*  i 
aent  n'est  qu'un  déplacement  apparent,  analogue  k   | 
cdnj  qu'éprouvent  les  petites  figures  en  bois  peint  qua'  ' 
font  manoeuvrer  les  enfants  sur  le  bras  extensible,  formé 
de  tiges  assemblées  en  losanges ,  qui  leur  sert  de  jouet. 
Ce  dépUcement  intérieur  que  j'avais  cru  ,  en  1835»   , 
poQ  voir  expliquer  parle  changement  de  position  des 
Infii50tre« ,  par  leur  rotation  autour  de  l'aie  de  lent   : 
corps ,  je  le  regarde  depuis  deux  ans  comme  bien  réel  « 
et  il  a  été  surtout  bien  vu  et  bien  décrit  par  le  profe»- 
teor  Rjmer- Jones  (1).  Ce  savant  observateur,  en  dé* 
danint  publiquement  à  New-Castle  n'avoir  jamais  { 
■percevoir  la  moindre  trace  du  canal  central  décrit  p 
M.  Ebrenberg,  ni  des  branches  qui  en  dérivent,  pour 
nninuniqueriivecle5petitssacs(jaccu/i],  njoutequef 
ptrde  nombreuses  observations  ,  il  s'est  convaincu  qua  j 
dans  la  Paramécie  aurvlie  et  dans  les  espèces  voisines,   ■ 


(i)  "ivjtt  Ucoinplc  rcncladarAuociilia&briUnliique  dini  lejoarasl    | 
a(Uit  Tke  Adtattrun  ,  n.  56^  ,  p.  Hîi, 

5. 


les  petits  tacs  gastriques  (  les  vésicules  ]  SjB  meuvent, 
suivant  une  direction  déterminée ,  tout  autour  du  corps^ 
de  l'animalcule;  fait  qui ,  en  lui-mémCf  dit  Tobserva- 
teur  anglais  9  paraît  incompati Blei^vec  l'arrangement 
indiqué  par  le  professeurde  Berlin.  A  cela ,  M.  E&reo- 
berg ,  sans  recourir  de  nouveau  à  la  comparaison  des 
jouets  d*enfant  j  a  répondu  qu'il  est  extrêmement  dif- 
ficile de  voir  le  tube  central  (l'intestin),  et  que  c'est 
seulement  en  suivant  la  marche  des  grosses  masses  de 
nourriture  qu'il  a  été  à  même  de  le  tracer. 

Ce  n'est  pas  là  ce  qui  avait  été  dit  d'abord,  et  moins 
encore  ce  qui  avait  été  représenté  sur  les  figures  de 
1830  9  reproduites  en  1838.  Mais ,  on  le  voit  à  présent, 
de  l'aveu  même  de  l'inventeur,  toute  la  théorie  de  la 
•truct I  :  re  in térieure  des  Infusoires  repose  sur  des  figures 
idéales  et  sur  des  observations  UnpossiUes  à  vérifier  en 
prenant  les  Infusoires  mêmes  qui  en  avaient  été  l'objet. 
Et  qu'on  y  fasse  bien  attention ,  ces  observations ,  cette 
découverte  de  l'intestin ,  ont  été  faites ,  avant  1830  $ 
avec  des  instruments  évidemment  moins  bons  que^reux 
dont  l'auteur  s'est  servi  depuis ,  et  qui  lui  ont  fait  dé- 
couvrir larmure  de  la  bouche  des  Nassula  et  des  CfU^ 
lodon ,  et  reconnaître  les  organes  génitaux  de  tous  les 
Infusoires  ^  et  le  filament  locomoteur  des  Monadiens  et 
desEuglènes»  etc.  Or,  un  fait  aussi  important  que 
icelui  qui  servait  de  base  à  la  physiologie  et  à  la  classi- 
fication des  Polygastriques,  ne  mérite- t-il  pas,  non 
pas  dix  ,  mais  cent  confirmations  ?  ne  devait-il  pas  être 
(X>nstaté  cent  fois  avec  les  moyens  d'observation  que 
l'auteur  nous  dit  être  devenus,  entre  ses  mains  de  plus 
en  plus  puissants?  ne  devait-il  pas  surtout  être  çx-» 
primé  clairen^ent  dans  la  plupart  de&  figures ,  de  ma- 
nière à  pouvoir  être  vérifié  ?  Bien  loin  de  là ,  ce  fait , 


l>tS    I.IfLSUlIlES.  4)9 

•i  et  Jisjjnraissant  presque  dans  la  vaste  élcn- 
<tuc  du  grand  traité  des  Infusoires,  est  limité  aux 
mimes  exemples  cites  précédemment -,  et  devenus  en 
qnelqiie  sorte  surannés  par  le  i'ait  nKînie  de  l'auteur. 
Et  M.  Khrenberg .  dédaignant  de  répondre  aux  objec- 
tions ijui  lui  ont  été  faites  depuis  plusieurs  années, 
traverse  le  continent  pour  aller  à  New-Castle  entendre, 
en  présence  de  l'Association  britannique ,  des  objec- 
tions non  moins  instanlea. 

J'ai  essayé  en  1835  (  ^nn.  se.  nal. ,  déc) .  de  prou- 
Yer  la  non-exislence  de  l'intestin  des  Infusoires;  par 
ce  seul  f.iit  que,  pour  être  aussi  extensible  et  aussi 
contractile  qu'on  la  suppose,  il  devrait  conter  dans 
■es  parois  au  moins  quelques  Cbres  qui  persisteraient 
et  deviendraient  visibles  quand  l'Iniusoire  se  décom- 
pose avec  diduence  7  Or,  disais-je ,  dans  cette  sorte  de 
ilissointion  ,  on  ne  peut  saisir  absolument  aucune  trace 
d'iotestini  et,  de  toute  manière,  ce  pbénomène  de 
■liffloence  tend  à  prouver  davantai^e  la  simplicité  d'or- 
^aisalion  des  Infusoires.  Ayant  vu,  en  1836,  des 
Xattuia  avalcrde  longs  brins  d' Oscilla  ires  qui  se  cour- 
laienl  à  l'intérieur,  et  les  distendaient  en  manière  de 
uc ,  je  citai  ce  fait  dans  un  mémoire  suivant ,  comme 
prouTant  -i  la  vérité  la  déglutition  que  j'avais  eu  le 
lorl  de  nier  précédemment ,  mais  aussi  comme  tout  à 
Gûl  îijcoociliable  avec  lliypolbèsc  d'un  intestin  et  d'uu 
vnicsloinac.  En  eiiet,  d'autres  vésicules  contenant  des 
débris  il'Oicillaires  se  voyaieu  t  en  même  temps  entière* 
ment  in<)épcnd:inlcs  les  unes  des  autres  i  et  la  i^raode 
iciicolc,  creusée  par  l'élasticité  de  l'Oscilluire,  com- 
nufliqnsit  avec  h  bouclic  p;ir  toute  sa  largeur,  et  non 
par  un  tube  ou  un  rameau  de  l'intestin  ctntral.  L'ob- 
JeetioD  que  je  faisais  itlors  contre  l'existence  d'un  in^» 


M  HI8T0IBE    HATURBLLE 

testin  dont  les  fibres  auraient  dû  persister ,  je  la  fidt 
encore  aujourd'hui ,  d'autant  plus  que  M.  Bhrenberg 
insiste  davantage  (1)  sur  la  grande  contractilité  de  eet 
intestin ,  pour  expliquer  pourquoi  on  ne  les  voit  jamais 
dans  un  grand  nombre  d'espèces  :  «  C'est  parée  que, 
dit-il ,  ce  canal ,  comme  Tœsophage  des  gros  animaux , 
sert  seulement  pour  livrer  passage  aux  aliments,  et  non 
pour  les  contenir  ou  les  digérer ,  ce  qui  a  lieu  seule- 
ment dans  les  vésicules  stomacales  ;  il  s^élargit  k  vo« 
lonté  pour  le  passage  de  la  nourriture  »   comme  la 
petite  bouche  et  le  gosier  d'un  serpent  qui  avale  un 
lapin,  et  se  contracte  aussitôt  après,  et  devient  eon|dé- 
tement invisible  s'il  n'est  pas  en  action.  »  Mais,  dira- 
t-on ,  si  on  admet  la  contractilité  indéfinie  des  vésicu- 
les stomacales  et  leur  action  digérante  »  à  plus  fiirte 
raison  devra-t-on  leur  supposer  une  membrana  asses 
complexe  et  contenant  autant,  sinon  plus  éé  fikts 
que  l'intestin  ;  or ,  ces  vésicules ,  dans  la  décomporition 
par  diffluence ,  ne  montrent  jamais  de  fibres  t  il  faut 
donc  en  conclure ,  ou  bien  que  la  contraction  s'opéra 
sans  fibres ,  ou  bien  que  ces  fibres  sont  réellement  iiH 
visibles  dans  les  vésicules  comme  dans  Tintestin.  Je  | 
Tais  prouver  tout  à  l'heure  que  l'on  doit  ccmsidérer  les 
vésicules  comme  des  vacuoles  creusées  à  volonté  dans 
la  substance  glutineuse  de  l'intérieur ,  et  que ,  par  con- 
séquent, elles  sont  sans  membrane  propre  et  se  con- 
tractent par  le  rapprocheâient  de  la  masse  :  je  dirai 
que  les  prétendues  vésicules  diaphanes  observées  hors 
du  corps  des  Infusoires  ne  sont  que  des  globules  de 
sarcode ,  sortis  par  expression  ou  par  déchirement ,  ou 


(i)  IH0  li^iontthiêrehen*,,  x838>  p.  Ma. 


TES    WFUEOIRES.  71 

?  âifSuence  tlu  corps  de  l'animalcule;  comme  le 
pronre  leur  réfringence  et  leur  faculté  de  se  décompo- 
ser en  secreusant  de  vacuoles.  Cependant  il  est  un  fait, 
UD  teol  fait  rapporté  par  M.  Ehrcnberg  dans  son  troi- 
sième mémoire,  en  1833,  et  que  je  n'ai  pu  compren- 
dre en  1836{^»n.  ic.  naf-,  avril  1836),  non  plus  ' 
qu'aujourd'liui,  11  s'agit  d'une  vésicule  stomacale  qui 
forfait  d'une  Bursaria  vernalis ,  se  décomposant  par 
difflaence,  et  qui  contenait  encore  deux  fragmenti 
d'Oscillaire.  C'est  ainsi,  du  moins ,  qu'il  l'a  représen- 
tée alors  (lU*  mém.,  pi.  III,  fig.  k  x),  et  il  a  repro> 
duit  la  même  figure,  par  conséquent  le  m^efait, 
tUotfOD  grand  ouvrage,  en  1838. 

M.  Ehrenberg  (1)  regarde  la  séparation  et  l'isola 
me&t  des  vésicules  stomacales  comme  ne  devant  sur- 
prendre que  ceux  qui  n'ont  point  observé  des  vers  de 
terre  coupés  en  morceaux.  Ces  morceaux,  dit-il,  si 
^tit£  qu'ils  soient ,  se  contractent  k  chaque  extrémité, 
tellement  qu'il  en  sort  très-peu  des  sucs  contenus ,  et 
uo  pareil  eOet  se  produit  par  la  contraction  sur  les 
estomacs  isolés  des  Infusoires.  Un  fait,  sans  doute, 
est  pla»  puissant  que  tous  les  arguments,  et  je  regrette 
seulement  que  celui  d'une  vésicule  contenant  des  frag- 
ments d'Oscillaires  ne  se  soit  pas  présenté  plusieurs 
fois  à  l'oïiservatcur  ;  mais  pour  ce  qui  est  des  prétendus 
estomacs  sans  aliments  contenus,  quand  même  ils  pa- 
nissent  légèrement  colorés,  la  similitude  si  faussa 
d(B  morceaux  de  ver  de  terre  ne  suffirait  pas  pour  me  , 
prouver  que  ce  soient  autre  chose  que  des  globules  de  la 
sab«tance  glutineuse  de  l'Infusoire  :  en  elTet ,  j'ai  vu 


{1}IMt  Isiiiliiiiilliiii  I III       |838,  p.  36t. 


7sl  Hi&T01Il£     IÏATUB£LL£ 

souvent  ces  globules  un  peu  colorés ,  soit  qu'ils  eussent 
uue  teinte  propre,  soit  que  cet  effet  fût  le  résultat 
d'uoe  illusion  d'optique  ou  d'un  phénomène  de  cou- 
leurs accidentelles. 

CL  Expériences  de  coloration  artificielle  Jes 

Infusoires. 

Lors  de  mon  premier  mémoire  sur  les  estomacs  des 
.Infusoires  en  183S ,  j'avais  observé  la  coloration  quel- 
que temps  après  qu'elle  s'était  produite-  et  non  point 
dans  l'instant  même  où  ces  animalcules  avalent  la 
substance  colorante,  Pavais  cru,  mal  à  pnqpoa,  pou- 
voir conclure  de  ce  qui»  comme  je  le  crois,  est  bien 
certain  pour  les  Monades  et  les  Amibes  »  à  ce  qui  doit 
avoir  lieu  dans  les  Infusoires  ciliés-;  et  j'eus. le  tort  de 
dire  que  la  couleur  a  pénétré  dans  les  vacuole^  des 
Paramécies  et  des  Kolpodes  à  travers  les. mailea du 
tégument  Je  m'empressai  »  quelques  mois  après ,  de 
revenir  sur  cette  assertion  ;  cependant^  i)  est  l^n ,  je 
crois,  de  m'arréter  un  instant,  sur  les  deux  motifs  qui 
m  avaient  conduit  à  adopter  d'abord  cette  opinion. 

Les  Infusoires  non  ciliés,  mais  munis  d'un  ou  de  plu- 
sieurs fil.'Hnents  flagelliformes  locomoteurs ,  sont  dé- 
pourvus de  boucbe  et  ne  peuvent  se  nourrir  que  p«'>r 
leur  surface  extérieure  ;  ainsi  les  Euglènes ,  les.Cryp- 
tomonadines ,  les  Vibrions  et  les  Yolvociens  ayant  un 
tégument  perméable  seulement  aux  substances  dis- 
soutes dons  l'eau ,  ne  peuvent  jamais  étrç  colorés  arti- 
ficiellement par  du  carmin  ou  de  Tindigo,  dont  les 
particules ,  relativement  trop  grosses ,  sont  arrêtées 
par  ce  tégument.  Et  ceci  doit  paraître  plus  plausible 
que  de  dire ,  avec  M*  Ehrenberg ,  que  ces  animalooles 


u£s  iNt'Lsoincs.  73 

a'aiment  pcol-Ctre  pas  la  couleur  {1};  car,  comme  je 
l'ai  dcfà  dit  dans  mes  précédents  mémoires  (1835) ,  on 
ne  peol  supposer  à  des  Infusoires  quelconques  un  ap- 
pétit parlicidîer  (2)  pour  une  substiince  telle  que  l'in- 
digo, qui  ue  peut  être  digérée.  Les  Monades ,  au  con- 
tnire ,  et  les  autres  Ini'usoires  non  ciliés  qui  n'ont  pas 
de  téguments ,  présentent  pri^s  de  leur  surface  des 
neaoles  variables,  plus  ou  moins  profondes,  qui,  don- 
Mot  accès  au  liquide  extérieur ,  multiplient  la  surface 
d'absorption  et  conséquemmeot  aussi  les  moyens  de  nu- 
trition. Des  corps  étrangers  et  des  matières  colorantes 
peuvent  donc  être  entrainés  avec  le  liquide  dans  ces 
Tactiolcs  et  rester  engagés  dans  l'intérieur  du  corps, 
sans  «pendant  être  entrés  par  une  bouche.  Ou  poup- 
rail  ^Irc  surpris  de  voir  des  vacuoles  ou  prétendus 
dtomacs  plus  cbarj^és  de  couleur  que  le  liquide  envi- 
nnuMot  I  si  l'on  ne  considérait  d'une  part  que  ces  ani- 
Bslcules  se  tiennent  souvent  contre  les  plaques  de 
verre  où  l-t  couleur  est  en  plus  grande  quantité,  et, 
faatre  part ,  qu'une  vacuole ,  après  s't:trc  remplie  par 


<i;Ekr<«brTg'*Abh*i>Jl.  t.  i&3d,  p.  i83.  •  VitllHckt titbt  ei 
ipptlil 


(»)  C*U«  wpliaiition  J'nn  ippcllt  particulier  n'ttnbirrattc  pat  1* 
ffcliir  da  BÏiliD ,  qui  •■  plDiloîn  tncote,  rn  admcllant  qu'ans  Para- 
mià» ,  iaa»  ua  l><|nid«  <'olori  à  li  foii  par  Je  l'iDdiga  cl  Au  carmin . 
ch«U  parai  Ui  corpoicul»  Itnui  en  luipenuon  .  lanlol  Ici  udi,  lantAt 
Ici  talna ,  pour  en  remplir  ocluiivcment  et  à  Tolanlé  ieli  on  Icli  Ja 
■raaMmaei.  Ci  ftit,  qu'il  dît  avoir  obicn'i  quelqiurala  itawaliu'f  lai 
pfA  JbnepU'M  cLci  ce»  animalcule»  le  tcnt  du  goût  {GcichniackùnK) 
iDitUfmilimithienhen,  i838,  p.  35i)!  mai.  ponr  quiconque  louilra 
'iiiMiii  |(  ned*  d'inlroniittlon  do  aliment»  et  dci  nibiLiacat  p<' 
n«la*4aM  ■«•  Infaaoirei,  il  paraîtra  bien  plu»  nlionncl  d'admelire  i 
lit* diOirTDee  de  ealonlion  prnvienl  iciilemcDl  de  ce  que  l'unimali: 
•«T< nMeeuÏTCmenl  Jani  diver»  endroiti  où,  pariDils  d'une  < 
>  A  d^Ml£  ou  d'un  mélange  imparfait ,  l'une  au  l'autre  de»  det» 


7k  HI8T0IRB    KATUAELI.E 

une  large  ouverture ,  peut  s'être  vidée  lentement  de 
manière  à  retenir  les  particules  colorantes. 

Ce  mode  d'explication,  également  applicable  aux 
Amibes ,  je  l'avais  cru  d'abord  convenable  pour  Unii 
les  Infusoires  ciliés ,  d'après  une  analogie  trompeuse  » 
et  surtout  parce  que  certaines  vacuoles  se  forment 
spontanément  près  de  la  surface ,  'soit  dans  les  In- 
fusoires à  l'état  n<»mal,  soit  dans  les  Infiiaoires 
mourants ,  et  se  remplissent  d'eatt  seulement ,  k  tm* 
vers  les  mailles  du  tégument  Ucbe  des  Yorticdlet , 
des  Kolpodes ,  des  Paramécies ,  etc.  Ces  vacuoles , 
susceptibles  de  se  contracter  entièrement  pour  ne  plut 
revenir  les  mêmes ,  paraissent  ne  point  différer ,  par 
leur  structure,  de  celles  que  produit  au  fond  de  la 
boucbe  le  courant  excité  par  les  cils  ;  œ  ne  sont  igÊl&' 
ment  que  des  cavités  non  limitées  par  une  membrane 
propre^  mais  creusées  h  volonté  dans  la  sÉJUlanee 
charnue  et  contractile  de  l'intérieur.  Souvent  même 
les  vacuoles  formées  au  fond  de  la  bouche  paraisaent 
remplir  exactement  les  mêmes  fonctiokis  que  celles 
de  la  surface,  c'est-à-dire  qu'dlet  ne  contiennent 
que  de  l'eau  |  de  même  aussi ,  dans  ce  cas  »  elles  sont 
susceptibles  de  disparaître  entièrement ,  en  se  con» 
tractant. 

Ces  vacuoles  de  la  surface  sont  ordinairement  ron- 
des, très-volumineuses  et  peu  nombreuses  ;  ce  sont  elles 
surtout  qui  peuvent  présenter  l'apparence  de  trous; 
mais  en  outre  elles  présentent ,  dans  certaines  espèces , 
un  degré  de  complication  bien  remarquable;  ce  sont 
elles  que  Spallanzani  aval  t  soupçonnées  être  des  organes 
de  respiration  cbes  les  Paramàûes  où  elles  ont  la  forme 
d'une  étoile  dont  le  centre  et  les  brandies  ae  contme» 
tent  alternativement  ;  ce  sont  elles  aussi  que  M»  Ehreil» 


*  SES  iNFusoinEs.  75 

ga  pnses  pour  àes  Tesicules  séminales  ;  mais  il  sutSt 
de  taire  remarquer  pour  le  moment  qu'elles  se  multi- 
plient siogulièrement  chez  les  Infusoires  mourants  et 
cita  ceux  qui  sont  un  peu  comprimes  entre  des  lames 
ie  Tore ,  comme  si  elles  avaient  en  effet  pour  otjet  de 
multiplier  les  points  de  contnct  de  la  substance  inlé- 
rietire  avec  le  liquide.  Ce  qui  d'ailleurs  prouve  bien 
Immature,  c'catque  très-souvent  ces  vésicules  se  sou- 
dent et  se  confondent  comme  deux  bulles  de  gaz  ,  ou 
mieux  encore  comme  deux  gouttes  d'huile  în  la  surface 
d'un  liquide.  J'ai  représenté  dans  mes  planches  plu-  - 
ùear»  exemples  de  ces  réunious  de  vacuoles. 

Dans  mon  mémoire  de  1836  [j^nn.  se.  nat.,  avril 
1836),  je  revins  sur  la  coloration  artiCcielIe  desKot- 
podes,  dans  lesquels  j'avais  vu  le  carmin  occuper 
d'abord  une  bande  irrégulière  oblique  à  partir  de 
U  bouche,  puis  se  circonscrire  en  globules  sur  plu- 
lieun  points  et  se  trouver  successivement  transporté 
aux  extrémités  du  corps.  Je  n'avais  pu  apercevoir 
la  moindre  trace  d'intestin  ou  de  tubes  quelconques 
de  communication  j  et ,  pour  expliquer  ces  phénomê- 
BM ,  j'admettais  une  succession  irrégulière  de  vacuo- 
le*, dans  lesquelles  le  liquide  extérieur  avait  pénétré 
avec  les  matières  colorantes. 

Ce  qui  me  manquait  alors ,  c'était  d'avoir  vu  com- 
nwat  les  vacuoles  se  produisent  successivement  au 
fooddela  bouche,  et  comment  ensuite  elles  parcoureot 
nn  certain  trajet  dans  l'intérieur  du  corps.  Depuis  cette 
époque,  des  observations  nombreuses  m'ont  mis  dans 
le  cas  de  rendre  compte  entièrement  du  pbénomèae. 
Voici  donc  ce  qui  a  lieu  :  quand  une  Paramécie  ,  un 
Kflipode ,  tm  Glaucoma ,  une  Yorticellc  ou  quelque  .1 
»ulfe  Infusoire  cilié  commence  à  produire  le  mouvè-  F 


76  HISTOIRE   (TATURELLE 

ment  vibnitile  destiné  à  «amener  la  nourriture  à  la 
l)0uche  (  mouvement  différent  de  celui  qui  détermine 
le  changement  de  lieu),  le  courant  produit  dans  le 
liquide  vient  heurter  incessanunent  le  fond  de  la  bou- 
che j  qui  est  occupé  seulement  par  la  substance  gluti- 
neuse  vivante  de  l'intérieur  ;  il  le  creuse  en  forme  de 
sac  ou  de  tube  fermé  par  en  bas  et  de  plus  en  plus 
profond,  dans  lequel  on  distingue  par  le  tourbillon  des 
molécules  colorantes ,  le  remous  q«e  le  liquide  forme 
au  fond.  Les  particules  s'accumulent  ainsi  visible- 
ment  au  fond  de  ce  tube ,  sans  qu'on  puisse  voir  en  cela 
autre  chose  que  le  résultat  physique  de  l'action  même 
du  remous.  En  méine  temps  que  le  tube  se  creuse  de 
plus  en  plus,  ses  parois,  formées  non  par  une  membrane, 
mais  par  la  substance  glutineuse  seule,  tendent  sans 
cesse  à  se  rapprocher  eh  raison  delà  viscosité  de  cette 
substance ,  et  de  la  pression  des  parties  voisiner»  EInfin 
«lies  finissent  par  se  rapprocher  tout  à  fait  et  se  soudent 
vers  le  milieu  de  la  longueur  du  tube  en  interceptant 
toute  la  cavité  du  fond ,  sous  la  forme  d'une  vésicule 
remplie  d'eau  et  de  particules  colorantes.  C'est  une 
véritable  vacuole,  une  cavité  creusée  dans  une  tub- 
sUnce  homogène;  mais  puisqu'elle  renferme  les  ali- 
ments entrés  par  la  bouche ,  et  que  ses  parois  ,  formées 
d'une  substance  vivante ,  ont  la  faculté  de  digérer  le 
contenu,  on  peut,  si  Ton  veut,  la  nommer  estomac. 
Ce  ne  sont  point,  d'«nilleurs,  les  matières  colorantes 
seules  que  Ton  voit  se  loger  ainsi  dans  une  vacuole 
au  fond  de  la  cavité  buccale  ;  divers  corps  étrangers , 
animaux  ou  végétaux  ,  ou  même  d'autres  petits  Tnfu- 
soires  vivants  amenés  avec  le  liquide  parle  tourbillon, 
peuvent  également  se  trouver  emprisonnés  ainsi;  et 
je  crois  même  avoir  observé  que  la  séparation  de  la 


Dl^   ll«FiîSOlRES.  7Ï 

f  ésicnle  du  fond  a  lieu  plus  prompteiheut  quand  Tin- 
fnsoire  ressent  le  contact  â*une  proie  plus  vôlumi** 
neuse.  Cependant  on  voit  bien  souvent  aussi  se  former 
des  vésicules  ne  contenant  que  de  Teau ,  et  d'uaautre 
côté,  divers  observateurs  disent  avoir  vu  des  Infu- 
soiresavalés ,  par  de  plus  gros ,  être  rendus  à  la  vie  et 
k  h  liberté  ;  ce  dernier  fait,  je  n'ai  pas  eu  Toccasion 
de  le  Térifier,  mais  j'ai  vu  des  Infusoires  demeurer 
longtemps  vivants  dans  le  corps  de  ceux  qui  les  avaient 
avalés. 

Aussitôt 'après  que  le  rapprocbement  des  parois  a 
intercepte  une  vésicule  à  Fextrémité  du  tube  partant 
de  la  bouche  ;  le  tube  restant»  devenu  beaucoup  plus 
court,  recommence  à  se  creuser  par  l'afflux  continuel 
daliqoide  ,  eCla  vésicule  se  trouve  repoussée  successi* 
veoMDt  par  la  substance  qui  la  sépare  du  fond  du  sac; 
de  sorte  qu'aune  nouvelle  vésicule  venant  à  se  former , 
doit  se  trouver  presque  à  égale  distance  du  tube  res- 
tant et  de  Tandenne  vésicule.  Celle-ci  étant  donc  tou- 
jovs  repoussée  par  les  vésicules  formées  successi- 
Tement  après  elle ,  doit  suivre  h  travers  la  substance 
molle  et  glutineuse  de  Tintérieur  une  direction  dé« 
pendant  il  la  fois  de  l'impulsion  primitive,  de  la  forme 
du  corps  et  de  la  présence  de  quelques  autres  corps 
on  organes  h  l'intérieur.  C'est  ainsi  que ,  dans  les  în-» 
fosoires  allongés ,  tels  que  les  Trachelius  et  jimpîii^ 
leptms^  les  vésicules  se  mouvront  en  ligne  droite,  et 
arrivées  à  l'extrémité  dans  une  partie  plus  étroite, 
dles  se  réuiirront ,  se  fondront  plusieurs  ensemble,  et 
finiront  par  évacuer  au  dehors  tout  ou  partie  de  leur 
contenu,  par  une  ouverture  qui  se  forme  h  l'instant 
même  et  disparaît  ensuite  cona pi é tement.    Dans  les 
Infusoires  dont  Je  corps  est  globuleux ,  tols  que  1rs 


78  HISTOIRE    HATUaELLE 

VarticdBes ,  les  yéaicules  devront  décrire  un  ceccU  et 
revenir  se  vider  près  da  point  de  départ;  dans  let 
Infusoires  ovales-oblongs,  conuneles  Paramédes,  aycèi 
être  arrivées  à  Textrémité  postérieure  ^  en  partant 
de  la  bouche  située  au  milieu  et  en  suivant  un  im 
côtés ,  elles  reviendront  jusqu'à  l'autre  extrémité»  en 
suivant  le  côté  opposé,  puis  reviendront  encore  et 
pourront  décrire  un  circuit  très-complexe;  dana  les 
Kolpodes  enfin,  qui  présentent  en  ^vant  une  saillie 
volumineuse  prolongée  comme  un  capnclion  au-dessus 
de  la  bouche  »  les  vésicules  pourront  venir  s'açcumnler 
en  nombre  considérable  dans  cette,  saillie.  J'ai  repré* 
sente  dans  mes  dessins  ces  dispositions  des  véncnles 
remplies  de  carmin  dans  plusieurs  types  dlnfu8<»rei» 
et  j'insiste  particulièrement  sur  l'analogie  paifaite^oe 
présentent,  BOUS  ce  rapportylesYorticellespropranent 
dites»  parce  que  leur  organisation  a  été  envisagée  de 
diverses  manières  par  de  bons  observateurs  ;  et  parce 
que  M.  Ehrenberg  indiquant  plus  particulièrement  les 
Vorticelliens  comme  les  Infusoires  polygastriquesqoi 
montrent  mieux  Tintestin ,  on  aurait  pu  être  tenté  de 
leur  accorder  cet  organe ,  tout  en  le  refusant  aux  au- 
tres Infusoires  ciliés. 

Il  faut  remarquer  que  le  trajet  parcouru  par  les  vé- 
sicules à  l'intérieur  correspond  assez  bien  à  l'intestin 
qu'on  y  a  supposé,  et,  véritablement,  si  M.  Ehren** 
berg  veut  9e  borner  aujourd'hui  à  dire  que  le  passage 
successif  de  la  nourriture  lui  a  donné  l'idée  d*un  intes- 
tin, et  ne  plus  dire  qu'il  a  vu  cet  intestin ,  il  aura  ssof 
lement  donné  une  fausse  interprétation  d'un  fait  inoon* 
testable  et  bien  réel.  Quant  à  ce  que  dit  cet  auteur  du 
passage  des  aliments  d'une  vésicule  dans  une  autre  »  se 
même  temps  qu'il  nie  la  réalité  du  déplacement  de  cei 


DES  mriifioifixs.  7fi 

,  il  est  encore  là  dans  l'erreur ,  car  tes  vési> 
CmIm  se  déplacent  réellemerit  en  suivant  le  trajet  indi> 
^né  d*(lesftus  ,  et  si  parfois  elles  cominuni(]Uciit  entre 
tOe*,  c'e»t  seulement  par  la  fusion  compI^Le  de  deux 
ou  plusieurs  résicules  en  une  seule,  et  non  par  le  pas- 
sa^ successif  (lu  contenu  de  l'une  dans  l'autre  ,  ces 
Tésicules  demeurant  distinctes.  Celte  fusion  de  plu- 
sieurs vésicules,  qui  s'obser^-e bien  dans  Y ^mpkileptus 
mter,  prouve  suffisamment .  d'ailleurs  ,  que  les  vésî- 
tnles  n'ont  pas  de  membrane  propre. 

Lesréskules  stomacales  ou  vacuoles ,  h  l'instant  où 
dlesse  forment,  sont  spbériques  et  gonflées  de  liquide; 
en«s  consenrenl  ce  caractère  pendant  un  certain  temps 
et  qaelquefois  durant  tout  leur  trajet,  mais  sou- 
rit aussi  elles  se  contractent  peu  à  peu  en  cédant 
le  liquide  contenu  à  la  substance  environnante,  ou 
m  le  disssant  à  travers  les  parois  du  corps;  iiinsi, 
aprte  avoir  présenté  les  particules  colorantes  ou  les 
rarm  jtrnagers  au  milieu  d'une  quantité  de  liquide 
de  maios  en  moins  considérable  ,  elles  finissent  par 
distMinitlre  comme  vésicules ,  laissant  les  matières  co- 
lonntes  simplement  interposées  en  petits  amas  irré- 
nliers  dans  la  substance  eb.irnue  glulineuse.  C'est  ce 
i]u'on  voit  surtout  k  la  partie  antérieure  des  Kolpodea, 
dit  ou  douze  beures  après  qu'on  leur  a  fait  avaler  du 
carmin. 

Tel  c«t  te  mécnnisme  du  transport  de  la  matière 
toloranle,  et  sans  doute  aussi  du  transport  des  ali- 
menls  dans  l'intérieur  du  corps  des  Infusoircs.  Si  on 
voulait  considérer  comme  de  vrais  estomacs  ces  vési- 
cules sans  membrane  interne,  sans  communication  di- 
nde avec  l'extérieur,  et  susceptibles  de  se  contracter 
jasqii^ disparaître  ;  alors ,  sans  doute ,  on  serait  foadi 


84  HISTOIRE    KATUMELLE 

^  .... 

h  nommer  pol^§astriqiies]ea  Infusoires  qui  les  possè* 
dent;  mais  encore  faudrait-il  reconnaître  que  celle 
dénomination  ne  pourrait  s'appliquer  à  tous  lesliltu* 
soires  ,  à  ceux ,  ])ar  exemple ,  qui  sont  dépourvus  de 
bouche  ;  et  à  ceux ,  en  général  ^  chez  lesquels  on 
n'observe  aucune  intromission  de  matière  colorante. 


Tel  était  l'état  de  la  question, ^uand  M.  Meyen  a 
inséré  dans  les  Archives  allemandes  cl'.anatomie  {MuU 
ler's  Archi\f.)^  en  1839,  une  notice  (1)  qu'il  ma  fait 
l'honneur  de  m'adresser,  et  dans  laquelle  ynt  exposées 
avec  clarté  des  observations  presque  entièrement  sem- 
blables aux  miennes ,  et  devant  conduire  aux  mêmes 
conclusions ,  relativement  aux  prétendus  organes  di- 
gestifs des  Infusoires.' 

Ces  observations  sont  très^importantes  par  elles- 
mêmes»  et  comme  confirmation  des  miennes,  et  sur- 
tout parce  qu'elles  montrent  que  les  hypothèses  de 
|if.  .Ehrenberg  perdent»  même  en  Allemagne ,  leur 
crédit  passager.  Je  crois  donc  devoir  traduire  ici  les 
passages  suivants  de  la  notice  de  M»  Meyen  : 

«  Que  sont,  dit-il,  les  grosses  vésicules  et  les  globales 
qui  se  présentent  dans  l'intérieur  des  Infusoires ,  et 
^ui  ont  été  pris  pour  leurs  estomacs  ?»  A  celte  ques*- 
tionil  répond  ainsi  : 

«  Les  vrais  Infusoires  sont  des  animauit  yésiculeux 
dont  la  cavité  est  remplie  d  une  substance  glutineuse. 


(i)  CcUe  nolicc  est  traduite  dans  les  Annales  des  Sciences  119  In  relief  « 


DES    IStLSOILES.  81 

1  consistance  de  ^clcc.  L'ij|i;iisseur  de  la 
membrane  qui  forme  celle  vessie  esll'iicile  k  constaler 
(Uio9(]uelques-uns  deces animaux;  et ,  pourdilléreiits 
genres,  j'ai  pu  observer  dans  celle  membr.ine  une 
struclure  en  spirale  très-reconnaissable  ,  de  sorte  que 
sous  ce  rapport  la  structure  de  ces  Infusoires  me  paraît, 
ea  général ,  analogue  à  celle  des  cellules  des  végétaux. 
•  Chez  les  plus  gros  Infusoires  un  canal  cylindrique 
on  œsopliag^>^ant  de  la  bouche  se  dirige  ohlique- 
nent  à  travflrla  membrane  qui  constitue  l'animul- 
cale.  L'extrémité  inférieure  de  ce  canal  se  dilate  plus 
00  moins  p;ir  suite  de  l'introduction  de  la  nourriture , 
mais  ordinairement  jusqu'à  la  dimension  des  vési- 
mles  ou  globules  qu'on  voit  dans  l'intérieur  de  ces  mê- 
mes lofusoires.  Lu  paroi  interne  de  cette  partie  de 
l'otophage  est  garnie  de  cils  dont  ragilatiou  fait  tour- 
Bercirculairemeiit  avec  une  extrême  rapidité  la  nour- 
riture et  les  corpuscules  étrangers  avalés  en  même 
tODpSf  jusqu'à  ce  que  ces  objets  soient  agglomérés  en-  ■ 
me  boule  régulière.  Pendant  la  formation  de  cette 
koale  ,  l'estomac,  car  on  ne  peut  nommer  autrement' 
ni  organe ,  est  en  communication  ouverte  avec  l'œso- 
pittge,  et  l'appareil  des  cils  vibratiles  extérieurs  y 
poosse  sans  cesse  de  nouvelles  substances  ;  mais  quand 
ofio  l»  boule  formée  des  substances  avalées  a  atteint 
ks dimensions  de  l'estomac,  elle  est  expulsée  Qarl'au- 
tnextrémité  de  cet  estomac  et  poussée  dans  la  cavité 
ÎBtenie  deriuilmali  immédiatement  après,  une  no u- 
vcU«  boule  commence  à  se  former  dans  1  intérieur  de 
rcstooutc  >  si  des  particules  solides  se  trouvent  dans  le 
bifuide  environnant;  cette  seconde  boule  est  à  son 
tour  poussée  dans  la  cavité  interne  de  l'animal,  et 
pousse  devant  soi  la  jiremièrc  boule  avec  la  substauce 
iinisoinEs.  0 


82  HI8T0IBE   HATURkLLE 

glutineuM  interposée,  et  ainsi  de  suite  tant  que  de 
nouvelle  nourriture  est  avalée.  Ce  sont  ces  boules  d'où 
M.  Ehrenberg  a  conclu  la  multiplicité  des  estomacs  de 
ces  animaux.  S'il  n'y  a  pas  beaucoup  de  particules  so- 
lides dans  le  liquide  environnant ,  alors  ces  boules  oa 
globules  sont  moins  compactes  et  paraissent  comme 
celles  qu'on  remarque  ordinairement  dans  k$  iofu- 
aions  non  colorées,  où  de  tels  globules  montrent  seu- 
lement quelques  petites  particules  gflli^es,  et  con* 
sistent ,  pour  la  plus  grande  partie  ,  «HPne  masse  de 
fl(iuc,us  agglutinant  ces  particules.  QuelqueCois  deux  de 
ces  globules  à  l'intérieur  d'un  Infusoire  sont  teUenient 
comprimés  Tun  contre  l'autre ,  par  suite  des  ccoitrac* 
tions  de  l'animal ,  qu'ils  demeurent  réunis. 

«....Le  nombre  de  ces  globules  est  quelquefois  si 
considérable  que  tout  l'intérieur  des  Infusoires  en  est 
rempli,  et  ces  globules  sont  si  rapprochés  qu'ils  forment 
ensemble  comme  une  grosse  boule,  qui  souvent,  comme 
chez  les  Yorticelles  en  particulier,  tourne  lentement 
autour  de  son  centre.  Mais  cette  rotation  provient, 
comme  je  m'en  suis  assuré ,  complètement  de  Fimpul- 
Sfon  reçue  par  les  nouveaux  globules  chassés  de  l'esto- 
mac,-et  communiquée  par  eux  à  la  p^iphérie  de  la 
masse  déjà  formée.  » 

Plus  loin ,  examinant  aussi  la  question  de  ces  va- 
cuoles qp.  cavités  vésiculeuses  qui  se  forment  souvent 
en  si  grande  quantité  et  de  diverses  grosseurs  dans 
l'intérieur  des  Infusoires,  et  qu'il  déclare  bien  n'être 
pas  des  estomacs ,  «  on  peut,  dit- il ,  observer  la  fidr- 
mation  de  ces  vésicules,  comme  aussi  leur^oiiJomeet 
complète  disparition  dans  la  substance  glutineuse  de 
l'intérieur  des  Infusoires,  aussi  bien  que  la  formation 
des  globules ,  puisque  même  quelquefois  on  voit  ae 


^B8  IRFU80XBE8.  8ft 

former  une  telle  cavité  entourant  un  globule  et  dispa* 
raissant  au  bout  de  quelque  temps.  Le  microscope 
moatie  que  ces  cavités  n'ont  aucujùte  paroi  membra- 
neuse qui  leur  soit  propre ,  mais  qu'elles  consistent  en 
de  simples  excavations  Ç4ushohlungen ,  vacuoles)  de 
la  sobstaBce  glutineuse  ;  elles  se  produisent  aussi  le 
plus  scmyent  près  de  la  paroi  interne  de  la  membrane 
qui  forme  le  tégument  de  l'animal ,  et  quelquefois  une 
d'entre  eUe^|afrandit  d'une  manière  si  considérable 
^'elle  occupVun  tiers  ou  la  moitié  du  volume  total 
de  fanimal.  Que  ces  cavités  (vacuoles)  contiennent  un 
liquide  aqueux  peu  dense ,  et  non  de  Tair,  c'est  ce  que 
démootre  leur  fiiible  réfringence  sur  les  bords.  Chez 
les  plufl  gcofl  Infiisoires  on  peut  aussi  voir  très-claire- 
ment qu'elles  ne  s'ouvrent  pas  à  l'extérieur*  De  sem^ 
bisbki  cavité»  se  forment  également  dans  la  substance 
aa^ease  ou  gélatînqiuse  (  iScAiJspiie  )  des  cellules  deis 
:•  »• 

CHAPITRE  VII. 

BIL^GMbULVlOV  nXS  niFUSOIRES  PAfI  DrnSIOH   SFOlTTAIliÈ. 

Des  dHfférents  modes  de  propagation  qu'on  peut 
admettre  chez  les  Infusoires ,  uç  seul  est  bien  constaté*, 
c'est  la  fissiparité  ou  multiplication  par  cUvision  spon- 
tanée; et  encore  il  n'a  pas  été  observé  dans  tous  les 
types  de  cette  classe  d'animaux.  Les  deux  autres  sont 
encore  plus  ou  moins  bypotbétiques  :  c'est  Poviparité 
et  la  g^iération  spontanée.  On  a  bien  signalé  un.  fait 
de  viviparité  (1),  mais  ce  £sdt  est  unique  et  tellement 


(1)  Le  Monat  nvipara  de  M.  Ehrenberg  »  dans  loa  mioMûre  de  i896 

6. 


8k  HISTOIRE     NATVAELLS 

en  désaccord  avec  ce  qu'on  connaît  des  autres  Infu- 
soires  qu'on  doit  hésiter  beaucoup  à  l'admettre. 

Le  phénomène  de  la  division  spontanée  des  Infu- 
soirës  avait  été  vu  d*abord  par  Beccaria  et  pris  pour  un 
accouplement  ;  ce  fut  Saussure ,  en  1765 ,  qui  recon- 
nut la  vraie  signiiScation  de  ce  fait.  Dans  les  anpées 
suivantes ,  il  se  trouva  bien  encore  quelques  observa- 
teurs qui  ne  virent  là  qu'un  accouplement;  mais, 
d^uisplus  de  soixante  ans,  ce  mode  dejuropagation, 
si  extraordinaire  qu'il  pût  paraître ,  a'^té  générale- 
ment admis  dans  la  science.  Rien ,  en  effet ,  n'est  plus 
éloigné  du  mode  de  reproduction  des  animaux  supé- 
rieurs et  ne  contrarie  davantage  les  lois  de  l'analogie , 
si ,  pour  en  juger,  on  part  de  l'autre  extrémité  de  la 
série  du  règne  animal. 

Les  gemmes,  les  bourgeons  qu'on  voit  se  déta* 
cher  du  corps  des  zoopbytes ,  peuvent  encore  être 
comparés  jusqu'à  un  certain  point  avec  les  germes 
détachés  de  l'ovaire  des  animaux  plus  parfaits  :  le 
corps  de  l'animal  mère,  par  le  fait  de  cette  produc- 
tion ,  même  chez  les  polypes ,  ne  perd  aucun  de  ses 
organes,  aucune  partie  essentielle  de  l'individu. Dans 
les  Infusoires,  au  contraire,  la  division  spontanée  fait 
deux  individus  complets,  des  deux  moitiés  d'na  seul 
individu ,  et  ces  deux  moitiés ,  nous  les  voyons ,  sui- 
vant les  espèces ,  se  séparer  tantôt  en  long ,  tantôt  en 
travers,  ou  bien  indifféremment  de  l'une  de  ces  maniè- 
les ,  dans.une  même  espèce.  Certaines  petites  espèces 
de  Naïs  ont  montré  un  phénomène  analogue ,  quoique 
avec  plus  d'uniformité.  Mais  ^  pour  ne  noiis  occuper 

— *— ■  Il    <         ■■  ■       I       lll»*!» I  I      I       I       I      I  II  

(ZusêUezur  ErkenntnîfS  ,  elc.^p.  '2Vi),ei  dans  son  Traité  des  Infu- 
soirct,  iS38)  p-  lo. 


DES    INFUSOIHES.  SK 

des  Infusoircs ,  nous  devons  Jire  que  leur  mul- 
tiplication piir  division  spont.iuée  prouve  ou  bien  que 
le  corps  suscepLible  de  se  parta^^er  .-linsî  en  deux  moi- 
tié» ne  coutenait  pus  d'organes  essentiels,  ou  bien 
qnes'ilen  contenait  quelqu'un  d;ins  une  de  ses  moitiés, 
cet  oi^une  a  dû  se  produire  spontanément  dans  l'.iutre 
moitié;  car  on  ne  peut  croire  que  les  organes  de  la 
partie  intérieure,  par  exemple,  se  soient  dédoublés 
pour  envoyer  une  de  leurs  moitiés  à  la  partie  posté- 
rieure, à  travers  tous  les  organes  intcrmédi. lires, 
uodis  que  les  organes  dédoublés  de  la  dernière  partie 
aumient  fait  i\  la  première  un  envoi  correspondant. 
Or, l'une  et  l'autre  supposition,  inconciliables  avec 
l'idée  de  développement  d'un  germe,  viennent  égale- 
ment à  l'appui  des  idées  qu'on  peut  se  former  de  Ift 
limplicilé  d'organisation  des  lalusoires,  dont  toutes 
les  parties  réunissent  eu  elles  les  conditions  nécessaires 
pour  continuer  à  vivre  et  à  s'accroître  après  la  sépara- 
tion. Et,  en  elfet,  ce  ne  sont  pas  seulement  les  deux 
moitiés  prises  en  long  ou  en  travers  qui  peuvent  con- 
tinuer à  vivre  séparément,  mais  encore  tous  lei 
fragments  dans  lesquels  un  Infusoire  est  divisé  acci- 
dcnteUement ,  comme  te  montrent,  avec  une  très- 
gnuuie  probabilité,  les  exemples  rapportés  plus  baut 
Ip.  31  J. 

Voyons  toutefois,  pour  nous  en  tenir  simplement 
aux  faits ,  ce  qui  a  lieu  dans  la  division  spontanée.  Un 
Infusoire  oblong,  tel  qu'une  Paramécie  ,  unTricbode, 
une  Kérone ,  etc. ,  présente  d'abord  au  milieu  un  étran- 
dément  qui  devient  de  plus  en  plus  prononcé ,  puis  U 
partie  postérieure  commence  h  montrer  des  cils  vibra- 
lil»  k  l'endroit  où  sera  la  nouvelle  boucbe;  puiscetle  , 
boudie  devient  de  plus  en  plus  distincte,  et  la  sépa- 


L 


96  HitTOIBB    VÀTUBELLE 

ration  s'achève  en  laissant  voir  la  substance  glutinense 
intérieure,  étirée  jusqu'à  ce  qu'elle  rompe.  Les  i^eux 
-moitiés ,  primitivement  courtes ,  arrondies  ou  coniàte 
tronquées,  s'allongent  peu  à  peu  en  s'accrbissànt  et 
finissent  par  ressembler  à  l'animalcule  primitif,  hé 
phénomène ,  dans  le  cas  de  division  longitudinale ,  sb 
produit  d^une  manière  analogue,  sinon  quelèsdeitk 
parties  antérieures  se  séparent  en  dernier  lieu.  M.  Eh- 
renbtrg ,  pour  le  besoin  de  ses  théories ,  ayant  sùp* 
posé  que  les  vésicules  contractiles  de  la  surface  sbht 
des  organes  génitaux  mâles,  ainsi  que  .certains  corps 
plus  consistants,  ovoïdes  ou  de  toute  forme,  situés  k 
l'intérieur ,  a  trouvé  là  un  exemple  de  la  division  préa- 
lable des  organes  dans  le  cas  de  division  spontàiiée. 
C'est  que ,  en  effet ,  les  vacuoles  qu'il  nomme  d^  vési- 
cules contractiles,  et  les  prétendus  testicules ,  sont  sus- 
ceptibles de  se  multiplier  à  tel  point ,  qu'on  eh  voii 
toujours  dans  les  diverses  parties  du  corps  de  toùi 
prêts  pour  les  divisions  futures. 

On  conçoit  que,  par  ce  mode  de  pro]iagtfti6h ,  iUi 
Infusoire  est  la  moitié  d'un  Infusoire  ptécédeht,  le 
quart  du  père  de  celui-ci ,  le  huitième  de  son  aïeul  ei 
ainsi  de  suite ,  si  l'on  peut  nommer  père  ou  mère  il'tUi 
animal  celui  qui  revit  dans  ses  deux  moitiés  ;  aïeul  cb^ 
lui  qui,  par  une  nouvelle  division',  continue  à  Viv^é 
dans  ses  quatre  quarts  ,  etc.  ;  de  sof  te  qu'un  Infusoire 
est  une  fraction  encore  vivante  d'un  Infusoire  qtii  vi- 
vait bien  longtemps  auparavant  et  dont  il  continué  la 
vie  en  quelque  sorte.  Il  résulte  de  là  qu'un  corjis  étrah- 
^er ,  logé  dans  la  partie  antérieure ,  par  exemple,  d'iiii 
Infusoire ,  pourrait  être  transmis  indéfiniment  à  toutes 
les  moitiés  antérieures  résultant  des  divisions  sponta- 
nées successives ,  s'il  n'était  éliminé  par  excrétioii  ;  il 


SES     INFUaOtRES.  87 

f"  risntte  qu'âne  difTormilé ,  un  accident  quelconque 
pourrait  se  transmettre  de  même,  et  qu'en  un  mot, 
la  partie  aolérieure  d'un  Infusoire,  dernier  terme  d'une 
série  de  divisions  spontanées  ,  est  encore  la  même  paN   { 
lie  encore  vivante  de  l'Infusoire  primitif. 

Une  telle  considération  conduit  à  demander  ai  ce 
mode  de  propagation  est  vraiment  illimité,  ou  si  ,1a 
Titalité  provenant  d'un  premier  jerme  ou  d'une  géué- 
nlioD  BpoDtaoée,  se  continue  dans  un  Infusoire  etdans 
jes  subdivisions  binaires  jusqu'à  un  certain  terme  sed- 
lement ,  passé  lequel  tout  s'éteint  ;  de  même  que  noua 
ïoyoosles  pucerons,  étrefécondés  en  une  seule  fois  pour  , 
ptuMeurs  générations  successives  ,  mais  non  pour  un 
nombre  de  générations  indéfini  ?  Une  solution  précisa 
lie  cette  question  aurait  une  grande  importance,  par 
rapport  h  la  question  de  la  préexistence  des  germes  o3 
delii  génération  spontanée  ;  peut-être  est-elle  impossible 
à  obtenir  ;  cependant,  on  a  vu  déjîi  ce  mode  de  propà- 
^tton  continué  sans  diminution  up  parente  jusqu'à  lit 
buitîtee  division  nu  moins. 

La  division  spontanée  ne  se  présente  pas  aussi  clal-  ' 
mnetit  chez  tous  les  types dlnfusoires.  Les Vortïcellei 
ont ,  en  même  temps  que  ce  mode  de  propagation ,  li 
bcullé  de  produire  des  gemmes  ou  bourgeons ,  ce  qiH 
W  rapproche  véritablement  des  polypes.  Les  VibrionK 
K  divisent  non  en  deux  mais  en  un  nombre  indéGni  de 
parties  qui  restent  conliguës  à  la  suite  les  uaes  deS 
autres ,  au  moins  pendant  un  certain  temps.  Be.nucoup 
it  Monadiens  n'ont  pas  encore  paru  se  diviser  sponta- 
oéraent;  d'autres,  très-probablement ,  doivent  le  fairif 
Minmc  les  Amibes,  par  l'abandon  d'une  partie  de  leufr 
nUtaoce.  qui  continue  à  vivre  isolée.  C'est  également 
jftnsi  que  se  multiplient  les  Arcellca,  et  ce  dernie^ 


88  UISTOIR£     NATU  RELIEE 

exemple,  constaté  par  M.  Pellier,  permet  de  penser  que 
certains'Tliécamadiens  à  tét  siliceux  tels  que  les  Tra^ 
ohelomonas  pourraient  se  multiplier  de  même  ;  on  peut 
croire  au  contraire  que  les  Euglena  et  les  Peridinium 
sont  tout  à  fait  dépourvus  de  ce  moyen  de  reproduc- 
tion. 

CHAPITRE  VIII. 

», 
•I 

DES   OBUFS,    DES   OVAIRES    ET  DES  ORGAITES    GÉlTITAUX  MALES 
CHEZ  LES  INFUSOIRES  ,   ET  DE  LA  GÉNÉRATION  SPONTANÉE. 

La  science  ne  tire  pas  toujours  un  profit  direct  des 
efforts  tentés  prématurément  pour  arriver  à  la  solution 
de  certaines  questions.  C'est  ainsi  que  toutes  les  dis- 
cussions pour  ou  contre  la  génération  spontanée  des 
Infusoires  ont  laissé  la  question  slationnaire,  si  même 
elles  ne  l'ont  fait  rétrograder.  Cependant  les  fai  ts  s!ajou- 
tent  les  uns  aux  autres;  et,  s'ils  sont  exacts,  quand 
même  y  faute  d'avoir  été  coordonnés  par  une  logique 
rigoureuse,  ils  n'auraient  fourni  qu'un  édifice  infor- 
me ;  ce  sont  des  matériaux  qui ,  mieux  connus ,  loin 
de  perdre  leur  valeur  ,  en  acquièrent  une  nouvelle  et 
qu'un  architecte  plus  habile  peut  un  jour  mettre  en 
œuvre  avec  succès. 

Spallanzani,  lié  d'amitié  et  de  pensée  avec  Bonnet , 
adopta  et  étendit  les  idées  du  naturaliste  genevois  sur 
la  préexistence  et  l'emboîtement  des  germes ,  et  il  ré- 
duisit au  néant  les  arguments  de  Meedham  sur  la  force 
végétative  et  sur  la  génération  spontanée.  Cependant 
les  faits  qui  lui  fournirent  ses  principaux  arguments, 
tels  que  l'étude  du  poulet  dans  l'œuf,  le  Volvox ,  etc. , 
avaient  été  mal  interprétés,  et  son  argumenta  lion  porte 


DES    INFUSOIRES.  89 

ËiU>  BUT  bien  des  points  aujourd'liui.  D'après  ses  ex- 
périences sur  des  infusiocs  soumises  à  l'ébullition  (1) 
et  tenues  dans  des  vases  hermétiquement  fermés ,  il  se 
cru!  loodé  à  admetlre  que  les  Ini'usoires  les  plus  sim- 
ples proviennent  de  corpuscules  préorganisés  oti  ger- 
mes  susceptibles  de  résister  à  une  ébulli  lion  de  trois 
quarts  d'heure,  tandis  que  les  germes  desinfusoires 
plus  complexes,  tels  que  les  Paramécies  et  les  Kolpo- 
du,  sont  détruits  beaucoup  plus  promptement  ;  les 
DUS  et  les  autres  étant  également  susceptibles  d'être 
transportés  par  l'air  dans  les  infusions  non  scellées, 
fju'elles  aient  oun'aient  p.-is  été  préalablement  bouillies. 
A  U  vérité  il  parle  nuasi  d'Infusoires  qui  nuraientpon- 
du  des  œufs  (2),  et  i|u'on  pourrait  croire ,  d'après  sa 
description,  être  des  Kolpoda  cucullus ;  mais  il  est  ex- 
trêmement probable  que  ce  fait  a  rapport  à  quelque 
STStolide.  L'observateur  italien,  dans  un  autre  endroit, 
rerenant  encore  sur  l'apparition  desinfusoires  qui  se 
montrent  indifféremment  dans  diverses  sortes  d'infu- 
lioos,  scdétermineà  penser  qu'ils  proviennent  d'abord 
de  quelques  germes  ou  principes  préorganisés  apportés 
pr  l'atmosphère  ;  mais ,  en  même  temps ,  il  déclure 
torradlcment (3)  n'avoiraucunecertitudesurla  nature 
de  ces  principes  préorgnnisés ,  pour  savoir  si  ce  sont 
lies  œufs ,  des  germes  ou  d'autres  semblables  corpus- 
cules. 


0}Sp>ninUD>.  Opuw.  |>h] 

fi- 

trad.f 

■raiiî.,p. 

.  48  el  - 

miv. 

(aJIlto«ou.r.ge.p,  31Î 

(3)  Mtaie  ooirr.se.  pag  aîo.— 

..Utlnfuioirei 

i  tirent 

idou 

le  leur 

fntUn  nrigine  de  prmcipM 

fn 

orgïiii 

ipe.  . 

lonl-il* 

ia  m&,  dm  germ»  ou   <! 

nblabl» 

eorpu. 

cule 

Il  fout 

JHr  tt,  biU  pour  ripooJr 

»ue 

que.Uo« 

lUe 

in^in 

Qcnenl 

«rtitude. 

80  HISTOIRB  VATURELLB 

Gleichen ,  comme  Ellis ,  avait  bien  vu  la  division 
spontanée  des  Infusoirea,  et  la  regardait  également 
comme  un  cas  rare  ou  accidentel  ;  il  croyait  que  les 
Infusoires  les  plus  simples  ise  forment  spontanément  pair 
l'organisation  d'une  matière  première  (1)  répandue 
dans  toutes  les  eaux  même  les  plus  pures ,  mais  qui 
ne  se  développe  que  dans  les  liquides,  tels  que  les 
infusions,  contenant  des  substances  nutritives.  Ces  In- 
fusoires simples ,  il  croyait  les  avoir  vus  se  réiHiir  en 
amas ,  jouissant  d'une  vie  commune  et  susceptibles  de 
s'entourer  d'une  enveloppe  générale  pour  devenir  des 
animaux  d'un  ordre  un  peu  plus  élevé ,  tels  que  ce 
qu'il  noiiime  des  Pendeloques  {KolpodacucuUus).  Ces 
derniers;  qu'il  avait  colorés  artificiellement  en  leur 
faisant  avaler  du  carmin,  étaient,  suivant  lui,  désor- 
mais capables  de  se  reproduire  par  des  œufs;  et  c'é- 
taient précisément  les  globules  intérieurs ,  colorés  par 
le  carmin ,  qu'il  prenait  pour  des  œufs  et  qu'il  avait 
espéré  vainement  voir  éclore  ;  mais  oh  doit  croire  <{tie 
ce  qu'il  avait  pris  pour  la  ponte  des  animalcules  était 
simplement  un  effet  de  décomposition  par  dilBuence , 


(I)  Gleichen.  Diuertation  sur  la  génération  ,  les  animalcnlea ,  etc.  y 
trad.  franc.  ;  p.  io8  et  suiy.  (  $  83  —  S  90  )•  Suivant  cet  auteur,  <{iie 
je  ne  me  flatte  pas  de  pouvoir  comprendre  (  S83),  c'est  le  mctuvement 
qui  est  l'agent  ou  le  principe,  et  ce  sont  les  particules  organiiptl 
contenues  dans  l'eau  ou  parties  intimes  et  couslitutives  de  l'eau  (S  88) 
qui  sont  les  éléments  de  rorganisalton.  Celles-ci  proviennent  elle^ 
mêmes  de  la  décomposition  d'autres  êtres  organisés.  Le  mouve* 
ment  qu'il  noinme  intérieur  résulte  de  la  séparation  des  esprits  et 
de  la  matière  ,  dans  la  fermentation  des  fluides ,  et  met  les  particules 
organiques  dans  un  mouvement  de  coction  que  Gleichen  nomme  mou- 
▼ement  radical.  Les  particules ,  ainsi  mises  en  mouvement,  se  réuniiteat 
de  nouveau  en  vertu  de  l'attraction  ou  de  quelque  antre  moyen  de 
jonction ,  pour  s'élever  à  la  vie  animale  par  l'action  de  la  snbstance 
spiritueuse  qui  s'en  est  dégagée  ($  go)  H... 


DM    IITFUSOIIlES.  91 

:'il  observait  ses  gouttes  d'infusion  sans  les  re- 
né lame  mince  de  verre ,  comme  on  le  fait 
ordinairement  aujourd'hui. 

L'opinion  de  Miiiler,  qui  dans  ses  longues  recherches 
se  montra  généralement  exempt  d'esprit  de  système, 
aurait  sans  doute  plus  de  poids  dans  cette  question 
que  celle  de  Gleichen  ;  malheureusement ,  parmi  les 
cODtradictions  que  son  éditeur  Fabrîcius  adii  latssei? 
lobaister  dans  sou  ouvrage  inachevé ,  nous  ne  pouvons 
reconnaître  an  juste  les  idées  qu'il  aurait  déSnitive- 
nml  adoptées.  Ainsi ,  tout  en  admettant  bien  positi- 
nment  la  multiplication  des  Infusoires  par  division 
spontanée ,  il  parle  encore ,  au  sujet  de  plusieurs  In- 
fusoires ,  de  leur  accouplement;  cependant  sa  pré- 
ftcB,  qu'on  poumiit  croire  écrite  en  dernier  lieu, 
cootient  cette  déclaration  ,  qu'il  n'a  pu  voir  d'accou- 
plemetit  réel.  D'un  autre  cûté ,  tout  en  paraissant,  pai: 
occasion ,  admettre,  comme  Leeuwenhoek  ,  une  organi- 
ttlion  complexe  dans  les  plus  petits  vibrions;  il  rapporté 
lies  faits  qui  tendent  h  prouver  la  génération  spontanée 
^e  cea  vibrions;  et,  dans  sa  préface  même,  il  expose 
toate  une  théorie  delà  génération  spontanée.  -  Les  ani- 
aam  et  les  végétaux ,  dit-il ,  se  décomposent  en  parti- 
tnltsor^niques ,  douées  d'un  certain  degré  de  vitalité 
et  constituant  des  animalcules  très-simples;  lesquels 
lont  susceptibles  de  se  développer  comme  des  germes 
^  l'adjonction  d'autres  particules,  ou  de  concourir 
«n-uénics  audéveloppement  de  quelque  autre  animal, 
pour  redevenir  libres  après  la  mort  et  recommencer 
ilemellemeni  un  pareil  cycle  de  transmulalions  » .  Ce» 
particules  conslitulives  qu'il  dit  passer  alternative- 
ment de  l'état  de  matière  brûle  à  l'état  de  matière  or- 
!;u)îqne ,  il  croyai  t  bien  les  avoir  vues  dans  la  décom- 


92  HISTOIIl£    NATURELLE 

position  des  animaux  et  des  végétaux  ;  mais  proba- 
blement il  n'avait  vu  que  le  mouvement  brownien  des 
particules  désagrégées. 

Cette  hypothèse ,  MuUer  la  proposait  seulement  pour 
les  Infusoires  les  plus  simples ,  et  tout  au  plus  pour 
expliquer  la  première  apparition  des  autres  (les  Bul^ 
laiia)  dans  une  infusion;  et  cela  neTempécliait  pas 
d  admettre  pour  ceux-ci  des  œufs  bien  distincts  ;  mais  » 
comme  nous  lavons  vu  plus  haut ,  ce  qu'il  a  pris  pour 
des  ceufs  ou  des  ovaires ,  ce  sont  les  vacuoles  ou  vési- 
cules stomacales  de  l'intérieur ,  ou  bien  les  exsudations 
de  sarcode  qu'on  voit  quelquefois  en  globules  à  l'exté- 
rieur. 

Apr^ees  trois  naturalistes ,  ceux  qui ,  comme  Tre- 
viranus  et  Oken ,  ont  traité  la  question  de  la  repro- 
duction des  Infusoires ,  ont  plus  argumenté  qu'ils  n'ont 
observé  eux  -  mêmes.  Lamarck ,  par  exemple ,  avait 
cherché  à  démontrer  par  le  raisonnement ,  non-seu- 
lement que  leç  animaux  les  plus  simples  peuvent  se 
produire  spontanément,  mais  encore  que  des  êtres 
une  fois  produits  de  cette  manière  peuvent  acquérir 
un  nouveau  degré  d'organisation  qu'ils  transinettent  i 
des  parties  d'eux-mêmes ,  lesquelles*,  en  se  dévelop- 
pant à  leur  tour  comme  des  germes ,  sont  susceptibles, 
d'acquérir  progressivement  d'autres  organes  encore. 
Cuvier,  dans  l'éloge  historique  de  cet  illustre  natu- 
raliste ,  fit  ressortir  habilement  toutes  les  inconsé- 
quences d'un  tel  système  appuyé  seulement  sur  l'db- 
servation  des  formes  extérieures  et  développé  par 
Timagination. 

M.  Bocy  de  St.-Vinceat  avait  assurément  observé 
plus  que  Lamarck  ;  cependant ,  dans  sa  théorie  de  l'or- 
ganisation de  la  matière ,  il  n'a  pas  su  se  tenir  assez  en 


PES     IKFIISUIKLS.  9'i 

son  iniaginalioii ,  et,  par  conséqaept , 
im  n«  ji«ut  accorder  une  autoi-ilé  sudts.-inLc  à  ce  qu'il 
(lit  (l'aprèâ  sa  tliéorie  sur  la  produclion  spontitnée  des 
Infusoires. 

Au  nombre  des  partisans  de  \a  génération  sponta- 
nèt  des  Inlusoires  ,  on  doit  aussi  compter  dau3  ces 
derniers  temps  M.  Fray,  qui ,  dans  son  essni  sur  l'ori- 
G;ine  des  corps  organisés  (1817),  poussn  beaucoup 
trop  loin  les  conséquences  qu'il  eût  pu  tirer  de  ses 
expériences  ,  et  M.  Dumas  qui ,  dans  le  Dictionnaire 
dMsitjoe  d'histoire  naturelle,  parut  croire  comme 
Gleicben  <jue  des  Ini'usoires  peuvent  se  former  par  la 
tjunioa  des  globules  élémentaires,  provenant  de  la 
itécompositioude  la  chair  musculaire  mise  en  infusion. 
Hadiuettaît  bien  ,  toutefois,  qu'on  ne  faisait  revivre 
liaii  que  des  substances  qui  ont  déjà  vécu,  mais  il 
{RDaît  alors  pour  un  signe  de  vie  le  mouvement  brow-- 
tûto  des  molécules. 

H.  de  BUinville,  d'un  autre  côté,  en  indiquant  des 
rtloniies  essentielles  dans  la  classe  des  Infusoires  ,  se 
pnnoaça ,  mais  avec  réserve ,  contre  les  idées  de  tjé- 
nératioa  spontanée. 

U.  Ëbrenberg  plus  bardi,  et  se  fondant  sur  les  > 
aMlogiea  les  plus  contestables,  entreprit  de  prouver' 
4M  les  Infusoires  ne  peuvent  provenir  que  d'œufs  vé-< 
rihbles  ;  cl,  pour  jusliQer  l'ancien  principe  umrip-  vi-  ' 
viaatx  oyo  ,  il  voulut  démontrer  chez  ces  animalcules 
l'utstence  de  tous  tes  systèmes  d'organes  qu'on  retrouve  > 
Hrk  les  aaimaux  les  plus  complexes.  ■ 

Reconnaissant  avec  raison  que  cliez  eux  il  n'y  a  pas  > 

touplcment  ou  concours  de  deux  individus  pour  la 
fécoDdiilioo  ,  il  crut  avoir  le  droit  d'en  conclure  qu'ils 
dirent  ilre  hcimaphrwUtes-   Puis,  après stilre  cou- 


9k  HISTOUUB    KATiniLLI 

tenté  d'abord  de  donner  le  nom  d  œofs  aux  particules 
dans  lesquelles  un  Infusoire  se  décompose  par  dif- 
fluence ,  il  voulut  trouver  aussi  des  organes  génitaux 
mâles,  n  nomma  donc  ainsi ,  d'une  part,  des  nodules 
ou  certains  corps  plus  consistants  qui  »  se  décomposant 
moins  facilement  quand  Tanimalcule  Tient  à  diffluer, 
lui  paraissent  devoir  être  les  organes  sécréteurs  ou  les 
testicules  ;  et  d'autre  part,  des  vacuoles  contractiles  et 
toujours  remplies  d'eau  près  de  la  surface ,  les  mêmes 
que  Spallanzani  avait  soupçonnées  être  des  organes 
respiratoires ,  et  qui  sont  pour  lui  des  vésicules  se* 
minales. 

Son  principal  argument  pour  démontrer  la  signifi- 
cation de  ces  derniers  organes  y  c'est  l'analogie  des  Ro- 
tateurs ou  Systolides  ;  analogie  que  je  crois  absolu- 
ment imparfaite  ;  et  qui  est  contredite  même  par  k 
fait  de  L'existence  des  œufs  qui ,  chez  ces  derniers ,  sont 
très- volumineux  proportionnellement,  comme  eil 
général  chez  tous  les  animaux  inférieurs  où  leur 
existence  est  démontrée»  tels  que  tes  Hehnintbes,  les 
Polypes ,  etc.  ;  tandis  que  les  granules ,  pris  pour 
des  œufs  par  M.  Ehrenberg  dans  les  vrais  Infusoires , 
c^  granules  qui  restent  après  la  diffluence;  sont,  chez 
quelques  espèces,  parmi  les  plus  grande»,  gros  de 
1/iOOO  à  1/2000  de  ligne,  ce  qui  ne  fait  que  1/100 
à  1/200 ,  et  même  1/ii^OO  de  la  longueur  de  l'animal  (1). 
D'un  autre  côté ,  la  signification  donnée  à  la  vessie 
contractile  des  Systolides  est  très  -  contestable  elle- 
même  ,  comme  celle  de  tous  les  organes  qu'on  a  ont 
deviner  à  priori. 


(I)  Chez  le  Monas  guUula ,  M.  E.  fixe  celte  gronew  à  l/3o  dn 
mtirt  de  ranimalonlf ,  ce  ^  fait  j/S^So  de  ligne. 


DES    IlfFUSOIREfl.  05 

M.  Elirenberg,  qui  déclare  (1)  n'avoir  pu  voir  de 
communicalioD  vasculairc  entre  les  prétendus  organes 
gcoiUia  des  Infusoîres ,  toujours  à  cause  de  leur  dé- 
licaleste,  cl  (]ui  cependant,  d'après  des  aDalogies 
({uelcoaques ,  veut  faire  croire  au  passage  d'une  li- 
queur fipermatique  des  testicules  dans  la  vessie  coor- 
truljle,etde  lu,  par  des  canaux  invisibles,  sur  les  œufs 
diiscmioéG dans  toutes  les  parties  ducorps  :  lui  qui  n'a 
point  vu  d'animalcules  spermatiquesdans  ces  prétendus 
organes  f^éui  taux  mâles,  tandis  quelesDistomes  dont  il 
iDTOiiue  l'analogie  en  ont  uiontré  à  M.  Siebold  (2)  :  lui 
enfin  i]ui  n'a  point  vu  éclore  les  prétendus  œufs  (3) , 
et  qui  tout  en  reconnaissant  que  pour  être  Qsé  déiini- 
tivctnent  sur  leur  nature,  il  faudrait  avoir  vu  au  moins 
<1«  coques  vides  après  l'éclosion,  trouve  dans  leur  cou— 
lenr  blancbe ,  jaune,  verte,  bleue,  brune  ou  rouge  , 
UafgulBC'^'  suiEsa&t  pour  se  prononcer.  M.  Ëbren- 
bvg ,  dis-je  ,  a  été  conduit  à  interpréter  ainsi  les  par- 
tinrceUes,  ou  supposées  des  Infusoires  par  le  seul 
Wiin de  compléter  l'organisation  de  ces  êtres ,  ou  tout 
mpliu  par  de  fausses  analogies ,  telles  que  celles  des' 


{■)  ZaïtUa  nr  Erktnnlniu ,  uic,  i83C,  p.  17  ■  Da  die  Zarlbeit  •]«. 
W  abn>lund*lEiHco  Objecte  bithcr  nicLl  eilauble,  dcn  Gcfàu-Za- 
iWitluail    dlutr  OrgiDt  mit    deii  ùbrigeD  KorpcrlbeitcD    direct  m 

(1}  ttfUkr'a  ArcbiT  filr  Anitomie ,  [830,  p.  5t.  , 

0)  n  •'npHme  aînti  dant  lao  mfiiKiire  J«  iD36  (ZuiaUe  lur .  olc. , 
^  Q<  *  L'Âçl«âan  d'un  jeant  iDiinalpolygailriqueiartint  d'un  de  cM 
,  b^alle  CD  flivriil  uuc  foii  pour  lou(c>  la  nituro ,  ou  méaxt  d«f . 
■  UbreJ  *id«  iprci  rjcloiioD  .  n*anl  point  «ocore  été  obieniei , 
fXC  M  leur  coIrCnie  potilei»  J  oppaïc  une  granile  iTifliciillv  ;  miii 
tM  W>haaaiacv«  oWrvabli»,  loui  lei  rapports  et  juiqu'î  la  couleur 

Wto*  ib  fîUlliu   pcrmcUent  de  croire  ,   tvec  UDC  Irèt-gnuide  VTÛ- 

Itallecit  leur  lignification.  >  "   *'.'    '^'   "*'      "*' 


■■* 


96  HISTOIRE    NATURELLE  * 

Systolidcs ,  des  Planaires  et  des  Distomes.  Il  fait  servir 
les  œufs  à  prouver  la  signification  des  organes  mâles  ; 
puis,  prenant  celle-ci  pour  démontrée ,  il  s'en  sert 
pour  démontrer  la  signification  réelle  des  œufs  :  et 
c'est  après  avoir  ainsi  tourné  plus  d'une  fois  dans  un 
cercle  vicieux ,  qu'il  dit  avec  assurance.  «  Eln  démon- 
»  trant ,  depuis  1832 ,  la  présence  des  glandes  sexuelles 
»  mâles  et  des  œufs  dans  tous  les  indi^dus  d'une  es- 
»  pèce  quelconque  d'Infusoires ,  et  la  manière  dont  ces 
»  organes  se  comportent  dans  la  division  spontanée ,  je 
»  crois  avoir  acquis  une  base  scientifique  solide  pour 
»  ces  recherches  ;  la  réalité  d'une  fécondation  que 
^  Sdfaweigger,  encore  en  1820 ,  regardait  comme  un 
»  argument  contre  l'existence  de  véritables  œufs,  trou- 
'  s  vera  dans  ces  rapports ,  confirmés  par  la  remarquable 
»  vessie  contractile,  un  appui  d'une  solidité  inoontesta- 
»  ble ,  jusqu'à  ce  qu'il  ait  été  complètement  démontré 
»  que  les  granules  pris  par  moi  pour  des  œufs,  laissent 
»  eflectivement  éclore  de  jeunes  Infusoires  en  forme 
M  de  Monades ,  ou  bien  jusqu'à  ce  qu'il  ait  été  positir 
»  uement  démontré  que  leur  nature  est  différente.  Des 
»  opinions,  sans  observations  exactes ,  n'ont  en yérité 
»  absolument  aucune  valeur.  »  {Infusionsthierchen... 
1838,  p.  382.) 

Si  une  pareille  argumentation  pouvait  être  acceptée 
par  les  juges  compétents ,  et  s'il  était  admis  qu'un  aur 
teur  eût  le  droit  de  donner  l'autorité  de  la  yérité  à  des 
opinions  plus  ou  moins  probables,  sinon  hypothé- 
tiques ,  en  récusant  d'avance  toute  objection  de  qui- 
conque n'aurait  pas  préalablement  démontré  la  Traie 
nature  des  objets  en  litige;  il  faut  convenir  ^QkJ^ 
cas  serait  bien  clioisi<:  en  effet ,  il  n'est  pas  présumaSie 
que  de  longtemps  on  parvienne  à  démontrer  (et  il 


lit  ceb)  ciescommiinicalioDS  v.nsculiiires,  nulrt^s 
qne  celles  supposées  pur  iDuteur  allemiind  dans  les 
prétendus  organes  géniluux  des  Infusoires,  ni  que 
l'oo  démODlre  la  vraie  structure  de  ce  qu'il  prend  pour 
des  irais  >  car  il  est  physiquement  impossible,  dans 
l'élat  actuel  de  nos  connaissances  optiques  ,  de  déler- 
miaer  seulement  la  forme  exacte  d'un  corps  globu- 
leux ou  polyédrique  de  1/2000  de  ligne  (1/900  milli- 
ailre  environ]  (1). 

Mais  suivons  cet  auteur  lui-même  dans  le  dévelop- 
pement de  ses  opinions  sur  la  génération  des  Infu- 
soircs,  c'est  le  meilleur  moyen  d'apprécier  au  juste 
ses  assertions.  Dans  son  premier  mémoire  (1828-1830), 
sur  la  distribution  géd^apbique  des  Infusoires,  il 
s'efforce  de  prouver  que  les  germes  de  ces  animalcules 
ne  peuvent  être  apportés  par  l'atmospbère  (2)  dans 
la  infusions ,  ce  qui ,  tout  en  contrariant  l'opinion  de 
Spanaozani ,  ne  permettait  pas  de  voir  dans  les  eupé- 
neoces  faites  avec  tant  de  soin  par  le  célèbre  obser- 
«leur  italien  autre  cbose   qu'uoe  génération  spon- 


(l]Oo  petit  Jélcnniner  approiinulivcmenl  avec  auei  d'eiactituJe 
nfiJarariTuiiGianiciil  beaucoup  plu»  mince,  maii  on  ne  piol  prendre 
iéi*  dc*a  (tmclurci  1»  corpuiciilei  unguina  «d(  au  moiot  1/ iSo  mill.  1 
In^ctlU  grati»  île  polleo  lient  on  apprécie  bien  la  •Iruclnrt  oal  xl5a 
■m. ,  el  plu>  i  d'DQ  autre  c.Ué  ,  dti  léminul»  de  nmiuunrei  de  l'aâo 
Bill,  a*  nontrcat  rien  de  dittînrt  à  l'inlérieur,  à  pltu  torta  rainn  il 
dM«*  Urt  de  mtme  de>  prélendui  autf  de  poljgaitriquet. 

(1A  tin  eeasraphitche  Verbreiliiiig  der  Inruaionilhierchen ,  etc. , 
ifaMv .  p.  i3.  M  dit  D'»oir  pu  IroDTcr  un  •eul  Inruioirc  d^nt  Vtan 
1*  li  I  oilê  oenTellemcnl  recueillie  :  maîi ,  pour  que   l'i^tpérieace  pût 

«âSTnné  de  ctialcuri  de  celte  manière,  lei  germei ,  l'ili  jluent 
taAfMee,  inriient  pu  h  dtTclopper.  Il  Mt  préturaoble  d'aillcura 
^•4l  h  raafe  recueillie  pri,  d'une  grande  ville  ou  dan<  U  ville  minu 
trn*  ««ule  pendant  quelcfue   tempi  eut  pu  donner  un  reiullal 


98  HISTOIRE    NATURELLE 

tanée;  mais  dans  ce  cas,  encore,  je  crois  que 
M.  Ehrenberg  s'est  trop  bâté  de  tirer  une  condusion 
générale  de  quelques  expériences  faites  en  voyage  avec 
des  instruments  imparfaits.  Dans  ce  même  Mémoire, 
où  il  veut  établir  des  lois  générales  sur  la  distribution 
géographique  des  Infusoires>  il  nous  apprend  que 
toutes  les.  infusions  qu'il  a  préparées  lui-méame  près  de 
la  mer  Rouge  et  du  mont  Sinaï ,  lui  ont  donné  précisé* 
ment  les  mêmes  espèces  d'Infusoires  qu'en  Europe; 
ce  qui  semblerait  plutôt  favoriser  les  idées  des  parti- 
sans de  la  génération  spontanée  qu'indiquer  une 
différence  réelle  dans  la  distribution  géographique 
des  Infusoires.  Dans  le  Mémoire  publié  avec  le  précé* 
dent  (1S30)  »  sur  la  connaissance  de  l'organisation  des 
Infusoires,  il  avait  pris  la  diûluence  du  Kolpoda  çu- 
culbis  pour  la  ponte  de  cet  animalcule»  et  il  avait 
représenté  (pi.  III,  fig.  ik)  le  prétendu  ovaire 
comme  un  réseau  formé  de  fibres  de  1/1 OOO  de  Ugne. 
Il  s'appuyait  de  l'observation  des  Systolidea  seuleoieat 
pour  prétendre  que  tous  les  Infusoires  naistai^  d'un 
œuf,  et  croyait  avoir  suffisamment  prouvé  l'absurdité 
de  la  génération  spontanée  et  équivoque,  en  accor- 
dant à  tous  les  Infusoires,  même  au  Monas  termQ^ 
une  organisation  très-complexe.  Il  déterminait  par  k 
calcul  les  dimensions  des  estomacs  des  plus  petits  In- 
fusoires, et  supposait  des  particules  altmenlaires  ds 
1/36000  de  Hgne,  destinées  à  remplir  des  estomacs 
de  1/6000  de  ligne  ;  il  fixait  enfin  la  grosseur  de  leurs 
œufs  qui  devait  être  de  1/6000  de  bgne.  Le  tout  sans 
s'inquiéter  des  limites  probables  de  la  diviaihiUlé  èm 
substances  organiques  et  de  l'influence  que  pcttent 
exercer  de  si  petites  dimensions  sur  les  phénemèMi 
physiques. 


DES  IKrCSOllŒS.  99 

ho»  son  secoDd  Mémoire  (1832),  sur  le  dévelop- 
pemeot  et  la  durée  de  la  vie  des  Inrusoires,  il  se  pro- 
pose plus  spécialement  de  combattre  la  f^ënération 
ïpODt:iDé«)  bien  qu'il  crûl  déj!i  l'avoir  complètement 
anhatie  pnr  sa  précédente  argumenlation.  11  déclare 
nuit  conttatétjuc  la  génératton  de  ces  êtres  est  iior' 
mie,  «t  qu'elle  a  lieu  au  moyen  d'ceufs;  mais  cbose 
■ngulière  !  il  ne  parle  encore  que  des  œuis  si  gros ,  st 
iMOOtest^iUes  des  byslolides,  et  en  particulier  de 
yfYtiatina  senta,  quant  uux  Infusoires  proprement 
'bu,  il  n'ii  point  vu  éclore  leurs  œufs;  bien  loin  de  là, 
il-prouve  par  des  expériences  prolongées  durant  neui 
Mdiic  jours,  qu'il  n'y  a   pas  eu  d'autre  mode  de 


pOr^Mltoa  qc 


:  celui 


r  div 


spontani 


.  Cac 


que   c'est  un  fait  embarrassaol 

fOar    les  partisans  de    l'oviparilé  que    de  voir  con- 

ftmnDent  dans  une  même  infusion    tous  les   indi- 

ndna   d'une  même   espèce  à  peu  près'  de  la  même 

posa  eue,  ou    bien   montrant,  s'ils  sont  plus  petits  y 

W  traces   d'uhe   division  récente ,    comme   si    tous 

arucot   dû   éclore  au  même    instant ,  et  comme  ai 

tiàoaoa  des  o^uls   était  désormais  ajournée  jusqu'à 

1     ti qu'une  nouvelle  infusion  soit  préparée.  Eh  bien! 

^^^K^lâ  tout  ce  qu'a  vu  M.  liHirenberg  dans  ses    ex- 

^^^Btcea,   peu  nombreuses    à  la  vérité,    sur   deux 

^^^Mtr  d'infusoires  proprement  dits.   11  a  vu  dans 

^^^W  tubes  de  verre  un  seul   individu  de  Parame- 

^^^■«uv/ûc  se  diviser  spontanément  trois   fois  dans 

Bmqi^qufllre  beures ,  d'oii  résultaient   buit  indivi' 

I      êâs';   lesquels  continuèrent  a  se  diviser  ainsi  pen- 

dsm  plusieurs  jours  de  m-inière  à  remplir  le  tube 

MadividuS'  tous  semblables   à  l'animalcule  primitif  j 

WvprodititKde  la  méim  manière  et  aattraneim  mé- 

7. 


F. 


100  BlfiTOlRE    NATURELLE 

lange  d'individu»  plus  petits  qui  seraient  provenu^ 
d'cÈufs;  il  dit  même  très-positivement  à  la  page  11  : 
«  Je  n'ai  pas  observé  qu'il  soit  né  des  individus  pro- 
venant d'œufs.  » 

Le  StyiQnjchia  mjrtilus  (Kerona  mjrtilus  Mûller)  loi 
a  présenté  une  seule  fois  les  mêmes  résultats  d'une 
manière  incomplète.  Aussi ,  a-t-il  soin  de  dire,  qn'û 
ne  peut  rien  en  conclure  touchant  la  durée  de  sa  vie  ; 
cependant  il  passe  un  peu  plus  loin  (  p.  IS  )  à  des  ooii«- 
dusions  générales  et  tout  à  fait  affirmatives.  Suivant 
lui ,  la  force  reproductive  des  animaux  Infusoires  est 
plus  développée  que  dans  aucune  autre  classe  d'êtres, 
et  pour  expliquer  leur  multiplication  rapide  en  très- 
peu  de  temps  ,  il  n'est  plus  besoin  de  la  génération 
spontanée  qui  y  d'après  ces  noui^elles  obsen^ations , 
parait  une  hypothèse  superflue  et  que  n'appuie  a»- 
eune  observation  certaine.  Voilà  un  des  nombreux 
exemples  de  la  logique  de  M.  Ehrenberg ,  et  de  sa 
tendance  à  généraliser.  Il  a  la  franchise  de  nous  dire 
qu^il  n'a  yu  aucun  indice  de  la  multiplication  parles 
csufs  dans  deux  espèces  de  polygastriques ,  «t  il  con- 
clut que  tous  les  Infusoires  polygastriques  doivent 
provenir  d'œufs  ;  mais  admettons  son  observation 
comme  exacte ,  et  cela  d*autant  plus  volontiers  qu'elle 
a  été  faite  de  la  même  manière  par  Saussure  en  1769  : 
ne  serait-il  pas  plus  simple  d'admettre  que  ces  Infu- 
soires se  sont  produits  une  première  fois  spontané- 
ment dans  une  infusion  à  un  certain  degré  de  fer- 
mentation »  ou  qu'ils  proviennent  du  développement 
successif  de  quelque  autre  forme  produite  elie-^néme 
spontanément  dans  cette  infusion,  et  que,  arri- 
vés à  un  certain  degré  de  développement,  ils  ont 
pu   seulement  se   multiplier   psir  difision   spoaM* 


PIS  inrusoiBES. 
[i]  7  Mfiis  je  me  hâte  tle  le  dire,  je 


luople  pas  cette 


idée  non  plus  que  celle  des  œufs  ;  j'ai  voulu  seulement 
mettre  une  opinion  probable  à  côté  d'une  opinion  pro- 
bable, et  j'attends  des  faits  pour  me  prononcer  sur  un 
sujet  au&si  important.  Je  conviens  volontiers  qu'aucun 
obtervateur  digne  de  foi  n'a  vu  se  former  un  Infusoire 
»oiia  «ea  yeux  ;  je  crois  même  qu'il  serait  absurde  de. 
supposer  qu'un  animalcule,  si  simple  fiit-il ,  se  formât 
iiofi  par  une  agrégation  de  molécules  par  une  sorte 
de  oistâlIisatiOD  ;  mnis  je  ne  crois  point  du  tout  à  la 
Ttaie  oature  des  œufs  en  question  et  si  probléma- 
tiques. 

Il  ne  serait  pas  impossible  assurément  que  les  partî- 
nile»  organiques  provenant  de  la  décomposition  des 
Infosotres.  celles-là  même  que,  dans  quelques  espèces, 
M.  Ehrenberg  prend  pour  des  œufs  ,  pussent  servir  k 
Il  reproduction  des  lofusoires  ;  mais  ce  ne  seraient  pas 
Je»  ceufs  jtourvus  comme  on  l'entend  d'une  double  en- 
>(loppe,d'un  albumen,  d'un  vitelluset  d'une  vésicule 
^(TTOÎnative;  ce  seraient  lis  plus  simples  des  germes, 
ce  que ,  peut-être ,  Spallanzani  entendait  nommer  des 


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4eici,  il  budriil  ■dnieUr»  que  cet  animikulti.  lU  lortir  dt 
Taid,  B«  loot   pi>  encore  de>  Piramêïiei  ,  maii  dm  iDiinilciilpi  plua 
N  vhml  dan»  l'inroiion  i  an  aulrc  degré  de  fermentatian  ;  alor» 
titmil  de  coiuéqoenee  encann^qiieneeârnpiiiioni-itée  pln>  haut.' 


Ml  HISTOnS    MàfWVÊMJLE 

corpuscuies  préorganisés  ;  œ  seraient  oç  que  d'antret 
ont  appelé  des  globules  élémentaires;  des^aoiécuks 
^m ,  ayant  joni  de  la  vie ,  sont  susoeptiUes  de  reooanf- 
mencer,  suivant  l'expcession  de  Aluller»  un  perele  déjà 
parcouru. 

Je  ne  crois  pas  impossible  non  plus ,  d'a{Nrès4îeqiie 
fai  vu  des  diangements  qu'éprouvent  les  fnfoaoiges 
suivant  la  nature  des  infusions;  je  ne  crois  pas  jpi- 
possfl>le  que  ces  petits  germes  parcourent  une  a^rie  4% 
dévelof^ements  plus  ou  moins  variés  avant  d'arriver 
au  degré  le  plus  élevé ,  et  qu'ils  ne  puissent  aussi , 
suivant  l'état  de  Tinfusion ,  rester  stationnaires  dips 
un  degré  inférieur.  Cette  manière  de  voir,  wexê  la- 
quelle jesuis  conduit  par  mes  observations,  «nais  pour* 
tant  sans  y  être  encore  arrivé ,  a  plus  d'un  point  de  i«s- 
semblance  avec  celle  de  M.  Elhrenberg,  qui  a  signalé  le 
premier  les  formes  diverses  sous  lesqudies  se  montre 
le  Kolpoda  cucullus  avant  d'avoir  atteint  le  terme  de 
son  développement  :  s'il  ne  tenait  pas  beaucoup  4  b 
signification  de  ces  ceufs  d'Infusoires ,  on  pourrait 
même  finir  par  ne  voir  dans  cette  discussion  qu'ime 
querelle  de  mots  ;  mais  je  reviens  à  l'eicamen  des  opi- 
nions successivement  développées  par  M.  Elbrenberg 
sur  les  organes  génitaux  des  Infusoires. 

Dfins  son]  troisième  mémoire  (1833),  il  représente 
plusieurs  fois  la  diffluence  des  Infusoires  comme  la  ponis 
ou  l'émission  des  œufs ,  et  parle  plus  positivement  def 
gratifies  qu'il  prend  pour  les  œufs ,  Iprs  même  qu'jii 
ne  se  montrent  que  comme  une  matière  colorante  uai- 
fprmément  répandue-,  tandis  que,  dafîs  ço^  prçiDiiv 
mémoire,  le  résultat  de  }a  difiluence ou  de  la  ponte di 
Kolpode  était  représenté  seulement  comme  unréseta 
de  fibres.  Pui«,  parmi  les  vésicules  intérieures  prissi 


DES    IHFDSOIRES.  lOS 

fAotd  indifléreminentpoitr  des  estomacs  (t),  il  choisit 
1m  pim  grandes,  les  plus  subitement  contractiles,  celles 
qai  oe  contiennent  jnmais  que  de  l'eau,  et  en  fait  des 
«"gtoes  sexuels  mâles.  Quand  il  aperçut  plus  tard  les 
priheadus  testicules,  les  vésicules  contractiles  ne  furent 
poor  lui  qu'un  orç^ane  d'éjaculation,  et  leurs  conLrac- 
ttoiu  brusques  durent  avoir  pour  objet  de  lancer  sur 
les  ovaires,  répandus  par  toiit  le  corps,  leur  contenu  si 
abondant,  arrivé  on  ne  sait  d'où.  Si  ce  sint^uliermode 
(le  fi^MHidation  intérieure  par  des  éjaculations  si  co» 
piroses  et  si  fréquentes  était  cru  véritable,  on  devrait 
conTcnir  au  moins  que  la  nature  nous  a  accoutumés 
à  la  trouver  plus  avare  et  plus  simple  dans  ses  moyens. 
Ces  vésicules  contractiles,  qu'on  voit  simplement 
l'iobuleuses  dans  la  plupart  des  Infusoirea ,  se  mon- 
Ireut  avec  une  forme  plus  complexe  ou  une  disposi- 
!ian  particulière  dans  quelques  espèces.  Dans  les  Pa- 
ramécies aarélies,  elles  constituent,  comme  je  l'ai 
iléj^  dit ,  les  organes  en  étoile  que  Spallanzani  croyait 
detlinés  il  la  respiration,  et  dont  il  décrit  ainsi  le 
ïMmvçTneDt  réj^ulier  et  alterne  :  «  A  toutes  les  trois  ou 
'jiutre  secondes,  les  deux  petits  globes  centraux  se 
gonflent  comme  des  utricules  et  deviennent  plus  gros 
du  triple  ou  du  quadruple,  et  l'on  aperçoit  le  même 
duDgement  dans  les  rayons  des  étoiles,  avec  cette 
ditUrtnce .  que  lorsque  les  petits  globes  s'enflent ,  les 
tajOM  M  désenflent  (2).  ■  M.  Elirenberg  les  a  vues  da 
WnCme  maniëre  dans  les  Paramécies,  où  je  les  ai 


l  januiï  comme  peni-ci  Je  noiir 
.pariiNle.  (Ehf  cnberg,  l836.Z« 

ph...  l«J.fran<;. . 


.48. 


IM 


)•  elii 
rémcMÙit  à  bord  pcrié  m  — wilifni  uic 
b 

cioîk  doot  il  dîacBte  b  ngBifintion 
ire  de  i8M .  p.  9  ;i; ,  loi  CBt  partica- 
para  doMMitrcr  b  réaKté  d'one  rpmbtion 
qm  ferait  Arï^ét  par  les  branches  sur  ks  dÎTcrs  ori- 
dsctes  p  tandis  que  b  Tésicole  centiak  scnit  Tcxtré- 
flûte  ibrpc  da  conduit  dcférenl.  ConscqiMBnncnt ,  il 
soppoie  aossi  que  les  Tcsicolcs  simples  doivent  éjacu- 
1er  leur  contenn  par  des  ooTertnres  percées  dans  lears 
parois ,  omrertnres  inrisibles  €fail  ne  craint  pas  d'ad- 
mettre^  tandis  qnll  nie  b  possibilité  da  passage  de 
Tean  a  traTersJes  mailles  do  tégomcnt,  dans  k  cas  où 
on  les  Tondrait  considérer  avec  SpaUanzani  comme  des 
organes  respiratoires.  Mais  »  que  l'on  considère  leur 


(1}  Il  ^ejiptit  ainsi  à  la  p^çe  1 1  dn  mcsMire  die  (ZmUs«  smr  Er* 
kenmtmiss  ,  aie.)  :  •  Il  est  difficile  de  se  représenter  cbifiitnt  la  con- 
nexion de  cet  organes  avec  le  ^stème  anqoel  ils  apfMrticnncnt.  If  on 
opinion  indbidnelle  est  b  soÎTante  :  les  Tcsicnles  coatmctilea  sont  Ica 
cxtrcmilés  cbrgiet  dn  canal  défièrent  (non  encore  apcrçn)  ,  qui  rient  dn 
testicule.  Dans  les  cas  les  pins  ordinaires  ,  ces  exlrémilés  élargies  et 
contractiles  s'aboncbent  imncdiatenent  dans  Toridncte  «  coauna  ckcx 
les  BotatcBTs;  contéqnemment  lenr  forme  est  également  simple.  Mais, 
dans  d'antres  cas ,  l'oTsire  pent  bien  commnni<pier  arec  plusieurs  on- 
duetes  qui  se  réunissent  de  nooTeau  à  l'orifice  sexuel.  D'après  cela  ,  b 
résicub  contractile  pourrait  bien  être  liée  arec  les  canaux  en  étoile, 
qui,  de  cette  Tésicule,  conduisent  aux  différents  OTÎdnctes...  Si  Ton 
considérait  aussi  les  Tésicules  contractiles  simples  comme  ponrrues  de 
plusieurs  orifices  correspondant  aux  OTÎductes  et  s'y  aboucbant  ,  alors 
disparaîtrait  la  différence  (le  restant,  Schroffkeit)  entre  les  direrses 
formes  ;  alors  quelques  animaux  auraient  seulement  remboochure  de  b 
Tésicule  séminale  dans  l'ovidocte  plus  éloignée  de  celte  résicob^  et  les 
rayons  seraient  les  canaux  de  communication.  * 


DES    IHFUSOIRES. 


liplication  dans  les  lofus 


itusoires  mouraots  ,  ou  daas 
ces  anima u\  simplement  comprimés  entre  deux  Inraes 
Je  verre  et  prives  des  moyens  de  renouveler  le  liquide 
aulour  d'eux  ;  que  l'on  se  rappelle  leurs  rapides  con- 
tractions et  même  leur  complète  disp.-irition  ,  qui  ont 
frappé  tous  les  observateurs;  que  l'on  songe  enfm  à 
L  manière  dont  elles  se  soudent  et  se  confondent  plu- 
sieurs ensemble,  et  l'on  ne  pourra  s'empêcher  de  re- 
ronnaître  des  vésicules  sans  téguments  ou  des  vacuoles  . 
rrcusécs  sponlanément  près  de  la  surface,  pour  rece- 
voir .  Sï  travers  les  pores  du  tégument ,  le  liquide  ser* 
«ant  à  la  respiration. 

La  pluralité  des  vésicules  contractiles  a  été  inter- 
prêtée par  M- Ebrenberg  comme  un  indice  de  prochaine 
Jivisîon  spontanée  ;  mais  le  fait  de  la  soudure  des  vé- 
ncoles  apparaissant  cbez  les  Infusoires  mourants  n'a 
pas  même  été  mentionné  par  lui. 

Dans  son  mémoire  de  1833  ,  M.  Ehrenberg  ne  figura 
point  encore  ce  qu'il  nomme  la  glande  séminale,  le 
testicmie  ;  mais  il  la  mentionna  dans  le  texte  seulement 
à  l'article  du  ChUodon  cucallulus ,  du  Parameciitm 
aurelia  ,  et  des  trois  Nassula  ,  comme  une  découverte 
loute  récente.  C'était ,  disait-il ,  un  corps  glanduleux , 
diaphane,  ovale  oblonj^ ,  situé  près  de  la  bouche,  et 
ne  présentant  aucune  connexion  avec  les  itutres  orga- 
iKS.  Dans  son  mémoire  de  1836,  il  poursuivit  chez 
tous  les  Infusoires  la  recherche  de  cet  organe  qui  de- 
vait compléter  leur  système  sexuel  mâle ,  et  il  a  pré- 
leodu  l'avoir  trouvé  presque  partout,  même  chez  lea 
Euglines  qui  n'ont  p.is  de  vésicule  contractile  ou  sé- 
«ûoaU.  Aussi  ne  s'est-il  pas  montré  difficile  pour  la 
^temtînatioD  de  cet  organe  ;  non-seulement  il  y  rap- 
V«ta  les  {«ros  globules  en  chapelet  des  Stentor  poly- 


IW  mnotm  irATuimiz 

mùrphms  et  ùœruleus  et  de  son  Amphilepîns  môHïHger, 
les  baudet  eomlnreB  plos  ou  moins  contottmées  dakis 
1  intérieur  du  corps  du  Stentor  Mulleri  ^  de  plusieurs 
Vorticelles  et  Bursaires ,  et  les  corps  ovoïdes  on  glo* 
bnleux  paraissant  plus  denses  on  plus  consistants  dans 
la  plupart  des  antres  Infusoires ,  mais  encore  il  désigna 
ainsi  les  corpotcules  en  petites  bavettes  de  YAmhfyo^ 
phis  et  de  quelques  Eugtpna ,  ceux  très-notitibreux  et 
en  petits  anneaux  de  VEuglena  spirogyra ,  le  disque 
obseryé  dans  VEuglenapleuronectes^  et  une  foule  d^au- 
très  corpuscules  non  moins  problématiques  observa 
dans  l'intérieur  du  corps  des  Infusoires ,  et  qui  n'ont 
d'autres  titres  à  cette  distinction  que  le  besoin  qu'en  a 
l'auteur  pour  compléter  sa  série.  Plusieurs  de  ces  cor- 
puscules persistant  après  la  diffluence  des  animalcules 
ftirent  pris  par  Millier  pour  des  œufs  ;  la  plupart  sont 
jusqu'alors  restés  sans  signification  et  pourront  bien 
être  encore  longtemps  considérés  comme  tels  par  les 
naturalistes  qui  voudront  considérer  la  solidité  des  ar- 
guments du  professeur  de  Berlin  pouf  assigner  une 
même  fonction  à  des  corpuscules  si  divers  et  sans  con- 
nexion aucune  avec  les  autres  organes. 

Quant  h  moi ,  j'ai  bien  vu  dans  un  grand  nombre 
d'Infusoires ,  netammcnt  dans  les  Stentor,  les  Tricho- 
dines  ,  les  Vorticelles ,  les  Euglènes  ,  les  Oxjtricfaa  , 
les  Kérones ,  etc. ,  les  corpuscules  en  question  ;  j'ai 
bien  vu  que ,  dans  les  Infusoires  diffluents  ,  ils  résis- 
tent plus  à  la  décomposition  spontanée  que  ne  devrait 
le  faire  un  corps  glanduleux  comparativement  aux 
autres  parties  que  leur  contractilité  devrait  rappro- 
cher de  la  chair  musculaire  des  Mollusques  ;  mais  je 
n'ai  pu  me  faire  une  idée  de  leurs  fonctions  dans  l'or- 
ganisme ,  non  plus  que  celles  des  diverses  sortes  de 


PXB   TNmSOIRES. 


107 


ui  restent  après  la  diSluence  d'un  Tnfusoire. 
Je  Buis  bien  disposé  à  croire  qu'il  doit  y  avoir  là  des 
corpuscules  reproducteurs ,  mais  je  ne  saurais  les  dis- 
tinpier  parmi  les  granules  simples,  qui  sont  proba- 
bjeneiit  un  produit  de  sécrétion  ;  parmi  ceux  qui  ont 
péoétré  comme  aliments  ou  comme  corps  étranger  dans 
tcminalcule  vivant ,  et  enfin  parmi  les  concrétions  ou 
les  cristaHisations  produites  à  la  surfnce  de  l'Infusotre 
par  les  mxtières  terreuses  dissoutes  dans  l'eau  (1),  A  la 
ririté  ,  M.  Ebrenberg  ,  en  outre  de  leur  coloration, 
attribue  à  ses  prétendus  œufs  une  grosseur  uniforme 
dans  chaque  espace  ,  et  prétend  qu'ils  se  développent 
et  disparaissent  périodiquement ,  mais  je  n'ai  pu  con- 
stater ces  derniers  faits. 

En  définitive  ,  je  pense  donc  qu'à  part  le  fait  incon- 
testable de  la  division  spontanée  des  Infusoires  ,  nous 
ne  savons  rien  de  précis  sur  la  génération  de  ces  aui- 
maux  ,  ni  sur  les  organes  qui  peuvent  servir  à  celte 
fiioctioa,  ni  sur  les  œufs  qui  doivent  les  reproduire. 
Serait-ce  à  dire  qu'il  faut  croire  à  leur  productioq 
ipoatanée  ?  non  sans  doute,  si  on  l'en  tend  .i  la  manière 
it  Latnarck ,  ou  si  l'on  veut  que  les  éléments  chi- 
miques se  soient  rencontrés  pour  former  une  combU 
BBÎMin  douée  delà  vie,  ce  qui  serait  universellement, 
je  crois,  regardé  romme  une  absurdité;  mais  peut-être 
pcnirait-on  se  rapprocher  de  la  manière  de  voir  de 
Spillanzani ,  qui ,  tout  en  combattant  les  idées  absurdes 
it  iraetques-uns  de  ses  contemporains ,  se  trouvait 


(tj  M.  Ebrenbcrg  a  tu  d«i  cmlauï  lur  ccriaini  Inrusoîn 
tt  Bon  ettt ,  fort  lomenl  de  pftili  crislaut  de  lulfnlc  di 
UxtfnulratH  hibiLaatd»  einx  Iréi-chsrgie'  de  ce  tel,  i 
t"  an  de  PjrU  conccntrèïi  pir  l'évaporalien  •pantanée. 


L 


108  BISTOIRE    VATrRKIXE 

conduit  par  ses  expériences ,  si  consclencieusoneiit 
faites,  à  admettre  que  les  Infusoires  naissent  de  cor*. 
puscules  préorganîsés ,  apportés  par  Tair  dans  les  in*. 
fusions  et  susceptibles  de  résister  à  certaine^  actions 
physiques  qui  détruiraient  des  oeufs  proprement  dits  ; 
corpuscules  que  1  ui-méme  n'ose  pas  nommer  des  germes 
ni  des  œufs  ;  tandis  que  d'un  autre  côté  il  suppose  que 
«  pour  des  animaux  inférieurs  (1) ,  le  changement  de 
demeure ,  de  climat  »  de  nourriture,  doit  produire  peu 
à  peu  dans  les  individus ,  et  ensuite  dans  l'espèce ,  des 
modifications  très-considérables  qui  déguisent  à  nos 
yeux  les  formes  primitives.  » 

CHAPITRÉ  IX, 

DE  LA  CIBCULATlOIf  ET  DELA  RESPIRATION  CHEZ  LES  IHFUSOIRIS. 
DE  LEURS  SENS  ,  DE  LEURS  NERFS  ET  DE  LEUR  INSTINCT* 

Gorti  y  en  177& ,  trompé  par  le  mbuvement  ondula- 
toire des  cils  qu'il  ne  pouvait  distinguer  eux-mêmes  à 
la  surface  des  Infusoires ,  admit  une  circulation  réelle 
chez  ces  animaux  ;  d'autres  observateurs ,  plus  récem- 
ment, ont  coipmis  la  même  erreur ,  ou  bien  ont  été 
dupes  de  quelque  autre  cause  d'illusion.  M.  Ehren- 
berg  lui-même,  qui  dans  son  troisième  mémoire 
avait  cru  reconnaître  sur  le  Paraniecium  aurelia  on 
réseau  vasculaire ,  renonce ,  dans  son  Traité  des  Infu- 
soires (p.  351  ) ,  à  cette  supposition  ,  et  pense  que  ce 
]>ourrait  être  le  réseau  de  l'ovaire  ;  et  si ,  dans  la  des- 
cription de  presque  tous  ses  genres,  il  mentionne  le 


(i)  Spallanxanî.  Optisenlet  de  pby«î<|oe.  Trad.  frtn^.,  t.  a ,  p.  la^* 


DES    INFGSOIRDS.  tU9 

vasculaire.  c'est  pour  répéter  chaque  fois 
(ju'OQ  n'a  pu  jusqu'ici  le  reconnaître  direclemenl  ,  ce 
qui  oe  l'empêche  pas  toutefois  d'en  admettre  l'existeDce 
et  de  s'écrier  avec  admiration,  en  parlant  des  Micro~ 
glenaH)  :  a  Mais  quelle  ténuité  doiveat  avoir  les 
vaisseaux  de  ces  petits  animaux  !  ■ 

Quant  à  la  respiration ,  elle  par^U  plus  réelle  chez 
les  Infuso ires ,  soit  qu'on  admette ,  d'après  Spallanzani, 
>|uc  Ie«  vésictUes  contractiles  sont  destinées  à  cette 
ronction  :  soit  qu'on  admette ,  d'après  l'analogie  de 
beaueoup  d'animaux  inférieurs,  que  le  mouvement 
Tibralile  des  cils  peut  n'y  être  pas  étranger,  en  même 
temps  qu'il  sert  à  la  locomotion  et  à  la  production  du 
tourbillon  qui  amène  les  aliments.  On  ne  peut  douter 
(pie  ces  animalcules  n'aient  besoin  de  trouver  de  l'air 
rapirable  dans  l'eau  ;  les  expériences  faites  par  M.  Pel- 
lier{2)  sur  l'asphyxie  de  ces  animalcules,  tendent  à 
le  prouver,  ainsi  que  je  l'ai  rapporté  plus  haut  eu 
parlant  de  la  manière  dont  se  comportent  des  Infu- 
■oires  lé^rement  comprimés  entre  des  lames  de  verre. 
Nous  avons  vu  à  la  page  73  ce  qu'on  peut  penser 
du  sens  du  goût  découvert  par  M.  Ehrenberg  chez  les 
larusoires.  Le  sens  de  la  vue  ,  découvert  par  le  même 
utoraliste ,  aurait  plus  de  réalité  s'il  suffisait  de  la 
Cllontiou  d'une  tacbe  sans  organisation  appréciable, 
MU  forme  constante ,  sans  délimitation  précise .  pour 
piMTer  que  ce  doit  être  un  œil.  Mais,  par  exemple, 
Nanties  Euglènes ,  qui  sont  particulièrement  citées 
CMmie caractérisées  par  cet  organe,  la  tache  rouge 
^'oB  prand  pour  un  œil  est  excessivement  variable; 


iDDUlmfmmtnlùertlie'i...  i83S .  p 
WVimUituI,  i9X,  n   |58.  p.  tbS. 


IjiO  HISTOUE    VATURKUUS 

elle  est  quelquefois  multiple ,  quelqutfeî»  formée  de 
grains  irrégulièrement  agrégés. 

L'analogie  se  trouve  encore  ici  en  défaut  sur  ce 
point  ;  car ,  si  Ton  descend  dans  la  série  des  ainnianx , 
on  se  trouve  forcé ,  pour  la  détermination  ^e  cet  or- 
gane, de  sauter  brusquement  des  Daphnies,  qui  ont 
encore  un  œil  mobile  rappelant  par  sa  oompotitîon 
celui  des  Insectes  et  des  Crustacés  ;  ou  bien  des  Mol- 
lusques, dontl'ceil,  pourvu  d'un  cristalKn,  est  comme 
dérivé  du  type  de  l'œil  des  vertébrés^  on  se  trouve» 
dis-]e>  forcé  de  passer  à  des  animaux  ne' prétentant 
plus  que  des  taches  difiuses.  Ges  taches ,  soît  par  leor 
nombre,  soit  par  leur  position,  ont. sî-petb  d'impor- 
tance pkysiologiq«e  dans  les  Planariées:  et  dans  cer- 
taines Annélides ,  que  souvent  on  lie  pourrait  même 
ea  faire  ua  caractère  spécifique  absolu.  Gbes  J^  Sy»- 
tolides-ou  Rotateurs»  dent  l'analogie  est  plu^-pirtieu^ 
Uèrem^at  isrvoquée ,  on  les  voit  disparattra-anfeo  Fàge 
p0ur'q«Mlques'  espèces ,  et ,  pour  d'autres ,  aê  nsantrer 
plus  diiHiiiotes,.  suiNrsnt  le  volume  ou  le  dévrisppe* 
ment  des  individus;  de  sorte  que  le  savwtt  mi«9ro- 
graphe  de  Berlin  ayant  voulu  baser  ses' caractères  |fé» 
mériques  pour  ces  anima ux  sur  la  préseooe  et  levombrs 
des  yeux  ,.a  été  conduit  à  mettre  dans  desgenrds  dîfô- 
rsi^s  certaines'cspèoes  trè»-voisine8  sinon  ideati^pies; 
Mais  que  la  couleur  rouge  ou  noire  soit  en  gébérai 
un-  attribut  du  pigment  des  yeux ,  ce  ne  doit  pas  ètrs 
une  raison  pour  supposer  un  ceil  partout  o&  Ton  voit 
du  rouge  ;  sinon  il  en  faudrait  accorder'^tfiéme  k  des 
vers  intestinaux ,  tels  que  le  ScolexpolymorpkuSp  qui 
a  deux  taches  rouges  au  cou  ;  aux  Actinies ,  qui  sou- 
vent en  sont  toutes  parsemées  ;  aux  Mollusques  bival- 
ves I  tels  que  les  Peignesy  elc 


DES    IHFUSOIRES.  111 

lî  l'oa  inTOquait  la  faculté  qu'oat  les  Infusoîres  de 
M  diriger  dans  le  liquide  et  de  poursuivre  leur  proie, 
uu  moins  faudrait-il  vérifier  d'aLord  la  réalité  de  cette 
faculté ,  que  Je  cruis  aussi  fabuleuse  que  tout  ce  qu'on 
rapporte  de  Imstinct  de  ces  animalcules.  Et  encore 
cela  nesulËraitpas  pour  prouver  que  les  points  rouges 
sont  des^eux.carle  plus  jjranduoiaLtre des  Infusoires 
auxquels  on  a  supposé  cette  faculté  en  sont  dépour- 
nu,  et  ceux,  qui  ea  présentent,  au  contraire,  n'ont 
point  moulrè  cette  faculté  plus  développée. 

M.  EbreuLerg,  suivant  sa  métbode  d'arguments* 
lion ,  apri»  avoir  supposé  la  signiûcalion  des  poinU 
rouges,  s'en  est  servi  pour  démontrer  la  vraie  signi^ 
cation  de  certaines  taches  blaucWs  plus  ou  moins  dit* 
linctes  qu'il  prend  pour  un  cerveau  ou  tout  au  mois* 
pour  uo  ganglion  nerveux  ;  cest  là  tout  ce  qu  on  dit  , 
avoir  TU  du  système  nerveux  cliea  lo  lafu3oire«  ;  tout 
la  reste  est  fourni  par  l'un-ilogle. 

Kous  ne  devons  pas  ,  je  pense ,  nous  arrétef  à  coia^ 
Wtlre  pi tM  longtemps  toutes  les  suppasiliuits  qui  ont 
it«r»ile3  sur  l'instinct  de  ces  animaux;  1>  plupart  dei 
tiiU  aDcieBavneut  cités  sur  cet  objet  sont  controuréé  ■ 
le  fuit*  par  exemple,  rapporté  par  Spallauzani,  de 
nrlei^  lofusoifes  qui  vieuoent  aider  à  se  aéparer,  lefe 
duBi  moiliés  d'un  aniiualculc  en  voie  Je  se  diviser 
HWlini'ifimt  ,  ne  supporterait  pas  aujourd'hui  um 
tétma  e*am£a.  Le  lait  du  groupement  des  Infusoires 
*lBf;eiMr«  (Jvella  9'cx|>litfue  tout  naturellement  par  la 
diweioa  spontanée  ;  et  celui  de  la  réunion  d'inl'usoires 
A'atar4  libres ,  s'il  Q'e»l  {laa  le  résultat  de  l'éviipora- 
tâwda  liquide  ou  de  quelque  circonstance  forLuLt*> 
A  «expliquer  tout  ausù  facilement.  Quanta 
ICïMxIb  nWrtlifr  et  du  irhniftir  dAtaliinc&lt,  iLetà, 


112  HISTOIRE     VàTURELUE 

comme  je  l'ai  dit  plus  haut ,  le  résultat  de  Taction  mé- 
canique des  cils ,  produisant  dans  le  liquide  un  cou- 
rant dirigé  vers  la  iKHiclie. 

CHAPITRE    X. 


RÉSUMÉ   SUR   l'oRGANISATIOIT    DES   INFCSOIRES. 


Aux  observations  exposées  dans  cette  première  partie 
sur  l'organisa tion  des  vrais  Infusoires ,  si  nous  ajoutons 
les  particularités  les  plus  frappantes  sur  la  forme,  sur 
la  couleur  9  sur  le  genre  de  vie  et  dliabitation  de  ces 
animaux ,  nous  pourrons,  au  lieu  de  la  définition  en 
quelque  sorte  pratique  donnée  dans  notre  premier 
chapitre ,  présenter  le  résumé  suivant  coinaie  une  dé- 
finition plus  complète  et  plus  rationnelle. 

Les  vrais  Infusoires,  dont  la  forme  est  plus  ou  moins 
variable,  irrégulière  et  essentiellement  asymétrique, 
ou  dépourvue  de  symétrie ,  tendent  à  se  rapprocher 
de  la  forme  globul^se  ou  ovoïde,  soit  parTeffet  de 
leur  contractilité  propre  9  soit  quand  la  vitalité  diminue 
chez  eux;  ils  peuvent,  sans  cesser  de  vivre,  subir  les 
altérations  ou  les  déformations  les  plus  variées  par 
Tefiet  d'une  blessure  quelconque  ou  d'une  décomposi- 
tion partielle ,  ou  par  suite  de  quelque  changement 
survenu  dans  la  composition  du  liquide  où  ils  nagent. 

Leur  forme  montre  souvent  d'ailleurs ,  soit  dans  \t$i 
plis ,  les  rides  ou  les  stries  de  la  surface ,  soit  dans 
l'arrangement  des  cils  vibra tiles,  une  tendance  mar- 
quée à  la  disposition  spirale  ou  en  hélice  ;  de  sorte  que 
ces  car£|ctères  de  forme ,  qui  ne  manquent  absolument 
que  dans  quelques  types  symétriques  »  rangés  pro- 
visoirement à  la  suite  des  Infusoires ,  paraissent  devoir 


'  .xSeS   INFUSOIRES.  113 

entrer  en  preaiiëre  li/me  dans  la  définilion  de  ces 
animaux. 

Les  jnfusoires  se  produisent  de  germes  inconnus , 
dans  les  infusions  soit  artificielles ,  soit  naturelles  » 
telles  queTeau  stagnante  et  celle  qui ,  dans  les  rivières» 
séjourne  entre  les  débris  de  végétaux.  On  ne  leur  con- 
naît aucun  autre  mode  de  propagation  bien  avéré  que 
la  division  spontanée.  La  substance  charnue  de  leur 
omps  est  extensible  et  contractile  comme  la  chair  mus- 
coliaire  des  animaux  supérieurs ,  mais  elle  ne  laisse  voir 
absolopient  aucune  trace  de  fibres  ou  de  membranes  ^ 
et  se  mcTntre  au  contraire  entièrement  diaphane  et  ho- 
mogène y  sauf  le  cas  où  la  surface  parait  réticulée  par 
Tefl^t  de  la  contraction. 

La  aubsC^éice  charnue  des  Infusoires ,  isolée  par  le 
dàjûremeni  ou  la  mort  de  l'animalcule ,  se  montre 
Jbns  le  liquide  en  disque  lenticulaires  ou  en  globules 
réfra^}aiitp^u  la  lumière ,  et  susceptibles  de  se  creuser 
spontanément  4e  cavités  sphériques  analogues  par  leur 
aspect  aux  vésicules  de  l'intérieur.  Les  vésicules  for- 
mée^ à  rintérieur  des  Infusoires  sont  dépourvues  de 
memlnane  propre  et  peuvent  se  contracter  jusqu'à 
disparaître ,  ou  bien  peuvent  se  souder  et  se  fendre 
plusieiirs  edsemble.  Les  unes  se  produisent  au  fond 
d'one  «ortfr  de  bouèhe  et  sont  destinées  à  contenir  l'eau 
enj^filiitie-àyecles  aliments;  elles  parcourent  ensuite 
Utt  certain  trajet  à  TintériQur,  et  se  contractent  en  ne 
laifliuit  au  milieu  de  la  substance  charnue  que  les  par- 
ticales,n6n4ig.â?é^>  ou  bien- elles  évacuent  leur  con- 
tenu à  Feltérieur  par  une  ouverture  fortuite ,  qui  peut 
se  reproduire  plusieurs  fois  \  quoique  non  identique , 
Ycrsïepiéme  point"*,, ce  qui  pourrait  faire  croire  à  la 
prcacDce  d'un  anus. 

nriisoiiES.  8 


Hft-  HISTOIRE   MATU^EUiE 

Les  vésicules  contenant  des  alimeniU  sont  indepen- 

m 

dantes  et  ne  communiquent  point  avec  un  intestin  ni 
entre  elles ,  sauf  le  cas  où  deux  vésicules  vièni^ékit  à  se 
souder. 

Les  autres  vésicules  ne  contenant  quede Teau^lK 
forment  plus  près  de  la  surface,  et  paraisseift  devoir 
recevoir  et  expulser  leur  contenu  à  travers  1^  maiUes 
du  tégument.  On  peut,  d après  Spallanzanî»  fatpo»- 
sidérer  comme  des  oqi^anes  respiratoires  ea  du  moiss 
comme  destinées  à  multiplier  les  points  de  oodtact 
de  la  sid)stanoe  intérieure  avec  le  liquide.  MvirclH 

nant*  .* 

Les  organes  extérieurs  du  mouvement  tonidht  €» 
lamen^  flagelliformes ,  ou  dès  oiU  vibratilts;  oà'des 
cirrhes  plus  ou  moins  volumineux,  ou  ms  prâlooge- 
ments  charnus  ;  lesquels ,  à  cela  près  qu'ils  aanl  |>Ias 
oa  moins  consistants ,  paraissent  tous  foimés  de  ia 
même  substance  vivante ,  et  sont  contractiles  ptf  eior^ 
mémes  dans  toute  leur  étendue.  Aucun  n'est  de  linlére 
épidermique  ou  cornée ,  ni  sécrété  par  un  bulbe. 

Sauf  quelques  tégiu^ents  contractiles  et  le  |>édielile 
des  Yerticelles ,  et  le  faisoeau  de  baguette  vùimim 
qui  arment  la  bouche  de  certaines  espèces  ^  toatos4BS 
parties  vivantes  des  Infusoires  se  dé(A>mpoèeak*^Msms 
subitement  dans  Peau  après  la  mort'.  • 

Les  œufs  des  Infusoires,  leurs  organes  «géfeââiîix» 
leurs  organes  des  sens,  ainsi  que  leurs  nerfs  et  )éepl 
▼aisseaux ,  ne  peuvent  être  exactement  détermina  9  et 
tout  porte  à  penser  que  ces  animalcule  ^  l^en  ^e 
doués  d'un  degré  d'organisation  en  rapport  avec  leor 
maeièire  de  vivre ,  ne  peuvent  avoir  les  ipÀnes  sje» 
tèmes  d'organes  que  les  animatix.sapAnears.  Les 
points  colorés,   ordinairement  roUges,  que  l'mi  a 


DES    lAFUSOIRES.  115 

pris  pour  des  yeux ,  par  exeniple ,  ne  peuvent  avec  la 
moindre  certitude  ]:ecevoir  cette  dénomination. 

Quoique  la.  coloration  de;cèrtain6  InfusQires  pro- 
vienne des  '  particules  végétsJiçs  oa  autres  qu'ils  ont 
avalées,  cependant  il.  en*  est  plusieurs  qui,  par  une 
couleur  propre  i>içn  pron^&oée,  aç  distinguent  de  la 
{jraode  majorité  des  Infûjbifes  qui  sont'biancs  ou  in- 
colores.  .      .        .       •       '      • 

Lie  geôte  dcfvie'.ef-Thabitation  pourront  aussi  faire 
distinguer  plqsieurs  Inlusoirés  i.  ainsi  quelques-uns 
virent  eivrlusiTement-dans  Fin^éi^ieur  du  corps  de 
cer^ins  animaux  d'iîne  (^asse  plus  élevée,  dans  les 
Lombrics  par  exeiQi5le,  et  dans  Tin  tés  tin  des.  Batra- 
densf'Ë^tftffes  sont  y mf)IemQnt  pSirasiles  à  fa^uri.  ce 
de«  Hj^es  ,9t  ile  quelqfte^Zobphjltes  el  Helninthes. 
Ploiîeiîn»  popr  a(B  tçouvectoigeuEs-dan^unoeSli're- 
DOUTolée,  Bé  ^eà^  à  dcift  jCri^s^ç^^Jbi^  à  ie%  latyes  de 
KçVropt&res/  ou  à  4fis  toquilh»  ^^*P^}vf^vifi^ y  qui 
les  tÎBtti8pœleiit«ayëQ  ëuxilaiia  les  âidroits^^ju  l'eau 
est  siiftanmient^éi^^  c'e^  là  surtei{|lie;]qtiôdlè  dfba- 
Utatioii  de.plasieurs.''Vdrt£[:eBie9l.  l/a.(>lir^  gi^and 
noBi^  ^nfusoires  •  vi wa(*  excIusisf^iQent'^  3aiis  «4r s 
o  V  Jbris-cbàrgéés  '  dé  subs  tances*/ or^aiiiquesdis- 
wdtet  ;  ^aàtcel«enfin  ne'^se  Jtrqlixent  qu^  dàrisja  mpr, 

anfldlieR'dNÇj^pllXt^s  duri^g^l         .  '  ' 
•  V     •  •    ■  '  '■■*"'. 


•  4 


8. 


116  HISTOIAÏ   NATEUUiLE 


DEUXIÈME  PARTIE; 


GLASSlhCATIOtf   DES    INFUlOIBÉS. 


*     •«      ^ 


GHAj^ITJlE.  3tl.         '        ; 

■  • 

DI8GV88lOir   DES   CARACTÈRES^  O^RT8*FAR   US -IMFUSQf|a» , 

ST  cLÀssmcAVtPH^BAn&.sÛH^GEft  carÂcteus.  *' 

Si  ',  en  partait  ^es  observations  grëcédentes  /0»n  es- 
saye'd^éw>lir.j^iourlès1[nfiu^  clftssificatîoD  ba- 
sée sut  r^  ^ijSk  çiaràctères  taéelS.,  (Mgi,n^iar^-pi&  à 
sVipêrcèyoir  54^Vu  contraire  ^e  çg  t{9i  ^  présente 
d^ds  les  antrâl  classes  dir  rèime'ahimal  et  'dans .  lé  rè- 
gne  végétal ,  ou  jnanquf  ici  Je  plu^  souvent  dé  aigries. 
ou  caractères  silflisaiits  pou»  distinguer  Tespédb ,  et 
jnème  en  çertaids  cakl'indiyidui  Ici ,  .en  effet  ,1vl  JkiB 
de  ces  formes  «œréteft./de  ces  orjjanèBjbîen  ^jSfipi 
qui  se  présenieixt  atilleiors ,  ofi'ne  trouve  ta^feipeipiltte 
instable^  incessamment  modifiée  par  d A .driÂ|  qu\m 
ne  peut  pas  ton^purs  apprécier  conyénil[b]èmént.  Ainsi 
des  modifications  de  forme  qui,  dans  les  âut|t£s  classes , 
fournissent  de  si  excellents  caractères  spééifiques,  sont 
souvent  sans  nulle  valeur  pour  lés  Infusoires  ;^  et  cela 
explique  pourquoi  la  plus  grande  partie  dès  pturaiés 
linnéennes  de  Mùller  ne  peuvent  absolument  servir  à 
rien.  Les  divers  appendices  extérieurs ,  ^ui  a^ent 


0E8  IlirCTâbllUSS.  117 

4  aux  moyens  d'observation  4^  anciens  nlièro- 
graphes,  pourront  sans  doute  fournir  dtes.car^ànksi, 
d'une  plus  grande  valeur;  maiscejae  s^ronQwm^iB 
que  des  caractères  de  genre  ou  de  famille  ,^  et  nba  diçs 
caractires  d'espèce  ;  et  encore ,  pour  achever-4e  càrjn>'' 
tériser  un  genre,  faudra-t-il  recourir  à  des  caractère^ 
pris  de  la  forme  en  général ,  ou  d'une  certaineT  di^pb- 
sition  particulière  qu'on  ne  peut  exprimer  avec  la  con- 
cision qui  est  le  propre  des  phrases  linnéennes*;  *il' 
en  lésulie  donc  un  certain  vague  dans  la  circonsQjcip- 
tion  de  ces  genres.  Quant  aux  espèces ,  on  sera^réduit 
à  employer,  pour  les  distinguer,  des  copsidjérations 
prises  de  la  grandeur,  dé  la  couleur  et  dç  l'habitation , 
lesquelles  encore  ne  sont  point  de  vrais  caractères  spé- 
cifiques dans  le  sens  que  Linné  et  ses  successeurs  ont 
attaché  à  ce  mot.  Aussi ,  malgré  l'importance  rçelle* 
^'iont.dans  le  cas  nctnel  ces  distinctions ,  Mûller  né^ 
gbgea  de  fcl  employer  pour  indiquer  préférablemènt, 
Ans  fa  Caractéristique ,  quelque  accident  de  forme 
ûnt  à  fait  insignifiant  ou  équivoque. 

Il'MBjUedonc  que  l'on  doive  caractériser  plutf*fa- 
c^caneat  ici  des  familles  ou  des  ordres ,  que  des  genres  • 
M'des  espèces  ;  puisque  les  coùsidéfalions  que4'on 
poîuâra  empToyer  seront  de  plus  en  p1us*a  l'abri,  de 
ctiwojBflbifions'  contiituelles  et  de  cette  .instabilité 
de  d^e'.^Q^nous  venons  de  signaler; dans  l^s  e^ 
p^aneffmâme  flans  les  genres;  cherchdns  4oncd'abor4' 
^Ses  scfoi^'^e^  considération»  affaire  .entrer  comme 
euniclèices  dé  Jb|;en(nèré  tyaleûc  dans  la*  distjivct^pa  des 
po^jés  p^pcipaur,pjuqpi«les  Infusoireni,  '  ' 

Gif  qiiLncAiS' fràp^  toul  d'ab6|didaiui  Tétude  des 
hfiMiriré^i  ç'Ôsf  Iftiit  fowe  jiresqiiê  {ouj^ucs  ifrégu- 
lièré  et  tafts^v^riabfé ,  «t  qui  cependant  laisse  voir  plus 


118  .  *    HISTOIRE    IfAftRELLE 

OU  moins  distinctement  cèrfnins  types  dominants: 
quand  ces  animalcules  sont  entièrement  dépourvus  àf 
té|[un^t ,  Ikeil  ne  voit  chez  eux  le  plus  couvent  qu'une 
.znob|Iitëy  une  instabilité  perpétuelle  qui  seml^le  ex- 
clure-même  toute  idée  de  forme  arrêtée;  c'est  tout  ^u 
plus  ,-dans  ce  cas ,  si  une  rangée  double  ou  simple  de  cils 
vibratiles  conduisant  les  aliments  à  la  bouche  par  leur 
mouvement,  a  pu  donner  l'idée  d*une  dispositioif  spi- 
i^le  pAX*  sa  direction  en  écharpe.  Chez  ceux  »  au  con- 
trJif e ,  qui  sont  pourvus  d'un  tégument  conrtrapfile , 
quelque  lâche  qu'il  puisse  être ,  on  aperçoit  distincte- 
ment pne  tendance  à  la  disposition  en  spirale  ou  «n 
hélice  /soit  dans  la  forme  générale ,  soit  dans  la  dirçc- 
tîon  des  plis  y  des  stries  et  des  cils  (1).  Chex  ctuf,,  au 
contraire.,  dont  le  tégument  plus  ou  moins  résistant 
n'est  plus  contractile,  on  reconnaît  moins  généralcr 
meiit  ce  caractère  ;  mais  lors  même  qu'une  coque  ou 
un  têt  paraîtrait  symétrique  chez  ces  animaux;  Jor 
partie  vivante  serait  encore  entièrement  privée  de  sji- 
métricy  et  même  de  régularité.  On  pourrait  consi- 
déra cette  absence  de  symétrie  comme  un. caractère 
exclusif,  ^i  quejques  types  peu  nombreux  et  eu  qu^- 
que  sorte  dgiitcux  ne  se  montraient  commQ  pour  établie 
un  lien  entre  la  classe  des  Infusoires  çt  d'^u^i  c^siSes 
pluâf  élevées  du  règne  animal.  On  est/doçc  cQpdfâif  à 
distinguer*  d'abord  y  comme  une  sectipli  i  P?^^>  ^^^ 
quelques  Ihfusoires  symétri<}u£s  .  t^s  ({ueit  Colieps, 

(i)  $ans  voulotr  attribuer  «  celte  dUpo«ili(in  tn^'lnUce  une  îiv^- 
iance  très-grande,  et,saoij^ter  dir^que  cet^e  (IUpost(|on  pourfpi|  ésit- 
ior  vrtuelTemeRt  chiniflc^  Infosoiras  ,  où*rabtence  de  lÂgvneota  éin- 
pèche  qu'olU  ne  j0  nanileAle,  Je  ne  \>uis  m'cyghplàhè^  8e  fai^a  mau^^v^t 
combien  ce  caract^  éloigne  let  Infinoifea  dfi  Trais/Zotph>te«  im  ra- 
dialres. 


DIS    I.VFVSOIRES.  Hft 

V  Chatonotm ,  la  Ptanariola ,  etc. ,  pour  ne  laisser- 
^e  les  Inkl-soires  asymétriques  dans  une  premiicc 
Kolioa  beaucoup  plus  importante. 

Pour  ceux-ci ,  le  caractère  de  la  disposition  spirale 
en  connexion  avec  la  présence  d'un  tégument  coo- 
tnclile  ou  non ,  Uche  on  résistait ,  et  la  présence  de» 
appendices  ou  cils  rangés  en  écharpe  pour  conduire  les 
aliments  k  la  boucbe,  serviront  à  établir  des  distinc- 
liotia  importantes)  mais  on  aura  d'abord  un  groupe 
considérable  d'Infusoires  asymétriques ,  sans  indice  de 
la  disposition  spirale,  au  moins  dans  les  parties  vi- 
vantes qu'ils  peuvent  étendre  hors  d'un  t^t  s'ils  ne  sont 
pas  dus;  d'autres  groupes  d'hifusoires  rappelleront 
teulemeol  cette  disposition  spirale  par  la  rangée  de 
ôls  disposés  en  écliarpe  et  formant  en  quelque  sorte 
une  moustache  qui  en  fit  nommer  une  partie  les  Mys- 
tacinés  ,  par  M.  Bory-Saint-Vincent-  Enfin,  d'autres 
lufusoircs,  tels  que  les  Bursarieus,  les  Paraméciens 
tt  l«s  Vorticelliens ,  seront  caractérisés  par  un  tcgu- 
ment  lAcbe  qui  présente,  en  se  contractant,  des  plis  ou 
des  stries  plus  ou  moins  obliques  et  en  spirale,  ou  des 
granules  en  disposition  quincoociale  ,  et  dont  souvent 
le  corps  ,  en  se  pliant  ou  tn  se  tordant  sur  lui-mérae , 
rend  cette  disposition  plus  manifeste. 

La  présence  d'une  bouche  semblerait  devoir  offrir 
tmcaractère-d'une  importance  plus  gronde;  mais  lors 
mime  que  cette  boucbe  existe,  il  n'est  pas  toujours 
facile  dé  le  constater;  ce  sera  toutefois  un  caractère 
jioiilif  ou  négatif  de  première  valeur  et  qui  nous  servira 
ï  établir  des  coupes  principales  parmi  les  Infusoire» 
eiliés.  Cette  bouche  d'ailleursest  généralement  en  rap- 
ftal  Mec  la  rangée  de  cils  en  moustache  ou  formant 
I       é^UpV.-'qui  caractérise  les  groupes  indiqués  plus 


120  HISTOIRE    NATURELLE 

haut;  mais  même  dans  les  Infûsoires  ainsi  pourvus. 

« 

d'une  rangée  de  cils,  la  bouche  parait  ne  pas  exister 
toujours.  Dans  ceux  à  tégument  lâche,  contractilç^  eUe 
existe  plus  généralement ,  et  l'on  pourrait  supposer 
que  chez  ceux  qui  en  paraissent  dépourvus,  elle  est 
seulement  plus  difficile  à  voir.  Sçpar^ant  doop  d'aBord 
les  Infûsoires  non  ciliés ,  qui  sont  toujours  sans  bouche, 
on  pourra  diviser  les  Infûsoires  ciliés  avec  ou  saus  té^ 
gumeut  contractile,  d'après  l'absence  ou  la  préseace 
de  la  bouche. 

Mais  les  divers  appendices  ou  organes  locômpteurs 
fourniront ,  par  leur  présence  ou  leur  absence ,  des  ca- 
ractères bien  plus  précieux  comme  plus  généralement 
applicables  pour  classer  les  Infûsoires.  En  effet  ^  nous 
verrons  un  premier  ordre  d'animalcules ,  ckfiz  lesqueb 
on  n'observe  aucun  organe  spécial  pour  la  locomotion, 
soit  qu'il  n'existe  pas,  soit  que  son  extrême  ténuité  le 
dérobe  encore  à  nos  moyens  d'investigation;  ces  ani- 
maux, longs ,  filiformes  ,  qui  paraissent  se  mouvoir  en 
vertu  seulement  de  leur  contractilité  générale*  consti- 
tuent une  famille  à  part,  celle  des  Vibrioniens,  dont  on 
ne  voit  guère  le  rapport  avec  les  autres  familles.  D'au- 
tres animalcules  sans  aucune  apparence  d'oi'ganisation 
interne  »  formant  un  deuxième  prdre  plus  considérable, 
n'ont  pour  organes  extérieurs  que  des  expansions  va- 
riables formées  par  la  substance  même  du  corps,  la- 
quelle, par  l'effet  d'une  force  propre  ,  s'allonge  et  s'é- 
tend au  dehors  en  lobes ,  en  filaments' susceptibles  par 
la  rétraction  de  revenir  plus  ou  moins  promptemeùt 
.se  fondre  dans  la  masse.  Cet  ordre ,  caractérisé  piir  ses 
expansions  variables ,  sera  plus  loin  divisé  eh  tônq 
familles.  Un  troisième  ordre  prendra  son  caractère  dis- 
tinctif  dix  filament flagellifornie  oujdes  deu^'oû'plu- 


DE6' INFUSOIRES.   .  131 

sieurs  filaments  seinblables  servant  d'organes  loco* 
motêaK,  et  qu'on  a  pris  mal  à  propos  pour  une  ou 
plusieurs' tronrpes.  Cet  ordre  des  Infusoires  à  filaments 
flagelliformes  sera  subdivisé  d'après  la  présence  et  la 
natare'd'an  tégument;  jamais  uneboudie  ne  sera  vi- 
sil^e-^^x  aucun  de  ces  animaux. 

Un  quatrième  ordre  comprendra  les  Infusoires  ciliés 
sans  tégument  contractile.  Elle  sera  subdivisée  d'a- 
près Fabsence  ou  1^  présence  d'une  rangée  de  cils  en 
écharpe  ou  en  moustache ,  d'après  la  présence  d'une 
bouche ,  des  appendices  ou  cirrhes  en  forme  de  styles 
ob  de 'crochets,  et  enfin  d'une  cuirasse  apparente  ou 
réelle. 

Un  cinquième  ordre  comprendra  les  Infusoires  ciliés, 
à  tégument  contractile ,  presque  tous  pourvus  d'une 
bouche,  pour  lesquels   nous  chercherons  plus  loin 
des  moyens  convenables  de  subdivision.    Quant  au 
l^rôupe  particulier ,  et  en  quelque  sorte  provisoire ,  des 
Itifusoires  symétriques,  nous  en  parlerons  plus  tard. 
On  voit  donc  que  nous  trouvons  dans  la  présence  et 
les  caractères  des  appendices ,  cils  ou  expansions ,  un 
bon  caractère  pour  diviser  les  Infusoires  asymétriques; 
Uodisque  le  caractère  de  la  forme ,  après  avoir  con- 
couru à  former  la  définition ,  ne  peut  plus  venir  ensuite 
qu'en  seconde  ligne ,  ainsi  que  celui  de  la  présence  de 
la  bouche  pour  rétablissement  des  divisions  secon- 
daires, oi)  des  familles  naturelles.  Pour  ce  même  objet 
de  la  disfix^tion  des  familles,   nous  devons  chercher 
d'autres  'caractères    qui,    soit  seuls,  soit  combinés 
deux  ou  plusieurs^  ensemble,  nous  donneront  le  moyen 
<Udivi6ei'.el)dcim  des  quatre  derniers  ordres  en  tribus 
et  e(L  Aiftiillea';  ces  caraittères ,  nous  le^  trouverons  dans 
la  manière  de  vivfa  des  Infusoires .  libres  ou  fixés , 


i  83  HISTOftl   H ATURILLE 

dans  la  condition  d'être  nus  ou  recoiurerla  d'un  Aton 
ment-,  etc.  '  :^  ,    • 

Le  premier  ordre»  comme  il  a  été  dit  ploalmulg  ^ 
contient  que  la  famille  des  Vibbioniehs. 

Dans  notre  deuitième  ordre ,  la  distinction  dee  «Mi* 
malcules  nus,  et  de  ceux  qui  sont  revêtus  d'one  ooq^ 
ou  d'un  tét ,  ou  d'une  enveloppe  membraneuee ,  nous 
fournit  un  bon  caractère  ;  mais  il  aura  présdaUcoMit 
fallu  employer  un  caractère  qui  no  se  préeentenMf 
cette  seule  fois ,  et  qui  est  fourni  par  le  mouTènéit 
des  expansions  variables.  Ces  expansions,  sans  être 
jamais  animées  d'un  mouvement  vif,  et  comparaUé  ji 
celui  des  cils  ou  des  filaments  flagelliformes,  se  meuvent 
cbez  les  Amibes  et  les  Rhizopodes ,  asseï  rapidèifent 
pour  que  l'animal  qui  rampe  par  leur  maym  changé 
de  place  sensiblement  sous  le  microscope  ;  tandis  que 
cbez  les  Actinopbryens ,  leur  mouvement  est  t^e- 
ment  lent ,  qu'on  les  voit  rarement  se  ooDtraetcr, 
et  plus  rarement  encore  s'allonger  ;  aussi  ne  servent- 
elles  pas  à  l'animal  pour  là  locomotion  qui  lui  est 
impossible.  On  peut  ainsi  former  trois  familles  de 
la  manière  suivante  :  dans  les  deux  premièiyte  les 
mouvements  sont  très-sensibles;  la  première  se|ile, 
celle  des  Amibiens,  présente  des  animalcules  entiè« 
rement  nus;  la  seconde,  celle  des  Rhizofodxs,  m 
distingue  par  la  présence  d'une  coque  ou  d*iin  tét 
souvent  régulier  ;  la  troisième  famille ,  celle  des  Acn- 
NOPHRTENs ,  est  remarquable  par  l'extrême  lâiteur  do 
mouvement  des  expansiops ,  et  pac  la  presque-  i^ataio<- 
bili té  des  animaux. 

Dans  le  troisième  ordre  se  voit  toujg^ij^uii^/affien^ 
HageUifbrme  sinfple  ou  muhi[>le,  servaiott  d'oirgaiiB 
lotofmoteui* ,  et  dont  la  présence. e^t  ici  un  comcI^ 


DES    INFUSOIHES.  12) 

§t^énl  et  enlusif.  Îa  présence  «l'un  téi^ument  con- 
Inietile  ou  dur.  In  manière  de  vivre  des  animnlculetf 
isoles  DU  agrégés  fourniront  les  carnctèrcs  secoodaires 
pour  la  division  des  familles  ;  et  l.i  ilispositlon  en  hélice 
du  torpj  de  ces  animalcules ,  ou  des  stries  ,  ou  des  plis 
lie  la  surface ,  bien  que  très-importante  en  elle-même , 
ne  sera  dans  ce  cas  <{u'un  caractère  accessoire  ;  quant 
ï  la  présence  des  points  rouges  pris  pour  des  jeux  par 
M.  Ebrcnlierg ,  elle  nous  servira  une  seule  fois  i 
jistÎDÇuer  un  genre.  ^ 

La  première  famille  de  cet  ordre ,  celle  des  Mora'^ 
Dic«s,  comprendra  tous  les  animalcules  h  filament 
flagclliforme,  f  impie  ou  multiple,  entièrement  dépour- 
rus  de  tégument ,  mais  elle  présentera  trois  divisions 
principales  ,  suivant  que  les  Monadiens  sont  isolés 
'Monas),  ou  agrégés  et  libres  (  f^'^ceWa),  ou  agrigéa 
et  fixés  temporairement  {ytnthopkjsa). 

Une  deuxième  famille  comprend  des  animaux  ana- 
to^es  aux  Monades,  maïs  vivant  réunis  sous  une 
Enveloppe  commune,  gélatineuse  ou  membraneuse, 
libre  :  le  fameux  Vohox  globator  en  est  le  type  et  lui' 
lionne  son  nom  ,  ce  sont  les  Volvociens. 

I^  troisième  famille,  celle  des  DiNUBn  YENS, encore  peu 
connue,  comprend  des  animalcules  vivant  isolés  dan« 
il»  étuis  membraneux  ,  soudés  par  un  point  seulement  ' 
en  manière  de  polypier. 

La  quatrième  famille  comprend  des  types  nombreux 
qui  n'ont  de  commun  que  la  présence  d'un  on  de^tu- 
«ieurs  lilaments  flagelliformes ,  et  d'une  enveloppe  ré- 
fîjl^nte  non  contractile;  plusieurs  l'ont  dure  etfrrt-r 
plo  comOïc  une  coquille;  la  plupjirt  l'ont  globu- 
uç;  raais  jl  en  est  aussi  qui  l'ont  déprimée  comme- 1 
ûrfeaille  ou  une  gousse  ;  pour  exprimer  leur  selil  c 


1S4>  HISTOIRE    NATUHKLIE 

ractère  dis tînctif  commun,  on  peut  nommer  tous  c^es 

Infusoires  des  Thegamonadieits  ,  ou  Monadiens  enve- 
loppés. 

La  cinquième  famille,  celle  des  EuaLiaiEHS»  se 
distingue  par  Tinstabilité  de  forme  qm  caractérise 
tous  ses  genres  ;  ce  sont  en  quelque  sorte  encore 
des  Monadiens  avec  leurs  filaments  flagelliformes  ; 
mais  de  plus ,  avec  un  tégument  éminemment  con- 
tractile qui  change  leur  figure  à  chaque  instant ,  ^ 
^ui ,  le  plus  souvent ,  est  susceptible  de  se  tordre  en 
hélice  ou  de  montrer  des  plis  ou  des  stries  suivant  cette 
disposition. 

Enfin ,. parmi  les  Infusoires  à  filament,  une  sizièiàe 
famille ,  celle  des  Peridiniens,  se  distingue  à  la  rigidité 
de  son  enveloppe  qui  est  un  véritable  tét ,  et  à  la  pré- 
sence d'une  double  rangée  de  cils  occupant  un  sillon 
creusé  au  milieu. 

.  Le  quatrième  ordre,  celui  des  Infusoires  ciliés  ,sans 
tégument  contractile ,  sera  divisé  d'après  le  mode  de 
distribution  des  cils  vibratiles,  d'après  la  présence 
•  d  une  bouche  et  des  cirrhes  en  forme  de  styles  ou  dé 
crochets,  enfin  d'après  le  caractère  fourni  par  une 
cuirasse  membraneuse  réelle  ou  apparente.  Quant  au 
mode  dedistribution  des  cils  vibra til es,  on  doit  mettre 
-  en  première  ligne  cette  disposition  en  échçirpe  ou  en 
moustache  d'une  rangée  régulière  de  cils  condiûsatit 
les  aliments  à  la  bouche  quand  cette  ouverture  existe* 
Ainsi ,  parmi  les  Infusoires  cihés,  sans  tégument  d'atf^ 
Gune  espèce ,  une  première  famille  n'ayantxju^  des  cils  ' 
épairs ,  sans  bouche  et  sans  cette  rangée  ré^ûlArc  de 
cils  i  est  la  famille  des  Encuelyen^  .  »    .      ^    . 

*  Dans  une  deuxième  famille ,  celle  ^es  TaicApbicns  , 
les  Bkfusoir^  ne  sont  «gaiement  jpourvtu.que  de  db 


DES    IMFUSUIHLS.  125 

Sd5  ,  ëpars  sans  ordre  ;  mais  ils  ont  une  bouche  bien 
visible  ,  oa  indiquée  par  une  rangée  régulière  de  cils 
un  peu  plus  forts  formant  une  petite  cnaière  ou  une 
moiu  tache. 

Une  troisième  famille ,  celle  des  KÈRONtEns ,  montre 
ordinairementune  bouche  bien  manifesteà  restrémité 
de  la  rangée  de  cils  eu  écharpe  ;  mais  cette  famille  est 
surtout  carnclérisée  parla  présence  de  cils,  oucirrhes, 
ou  appendicesde  diverses  formes;  les  uns  plus  roides, 
non  TÎbratiles,  ressemblant  à  des  soies  ou  à  des  styles; 
les  autres ,  plus  épais  à  leur  base ,  étant  recourbés  en 
crocheta. 

Restent  maintenant  à  diviser  en  deuxautresfamilles, 
ceux  des  Infusoires  ciliés  qui ,  avec  ou  sans  In  rangée 
de  cils  en  écbarpe ,  et  la  bouche  des  précédents ,  pré- 
tentent  une  cuirasse  réelle  ou  apparente.  Quand  la 
cuirasse  dilHue  et  se  décompose  comme  le  reste  du 
corps,  les  Infusoires  appartienneut  à  la  quatrième 
famille ,  celle  des  PiiiaescoNiErts.  Dans  la  cinquième  fa- 
mille, au  contraire,  celle  des  Erviliehs  ,  la  cuirasse 
est  bien  réelle ,  membraneuse  ou  coriace ,  et  persiste 
après  la  décomposition  de  l'animal  qui  d'ailleurs  e>t 
pounm  d'un  pédicule  court. 

Le  cinquième  et  dernier  ordre  est  caractérisé  par 
la  présence  d'un  té|;umeDt  réticulé  contractile  plus  oii 
moins  distinct,  mais  toujours  indiqué  par  la  dispo- 
sition en  séries  régulières  ou  en  quinconce  des  cils, 
et  des  granululions  ou  tubercules  à  la  surface:  unfi 
bouche  y  est  presque  toujours  visible.  Pour  divisercet 
ordre  eu  familles,  on  doit  chercher  d'abord  un  carac- 
tère important  dans  la  manière  de  vivredcs  animaux, 
wit  isolés  et  libres  ou  temporairement  fixés  par  leiltr 
hue',  soit  ^péfés  et  fixés  à  des  pédoncules  simples  ou 


126  HISTOIRE   NÀTUaSLLE 

rameux  ,  d'où  ils  se  détachent  pour  se  mouvoip  libre- 
ment sous  une  forme  difierente.  On  a  recours  ensuite 
à  la  présence  d'une  rangée  de  cils  en  écharpe  »  ou  même 
en  spirale ,  qui  se  trouve  toujours  chez  ceux  de  ces 
Infusoires  qi;^  vivent  fixés ,  et  que  l'on  reiAxmtre  aussi 
dans  une^amille  d'Infusoires  libres  que  je  nomme  les 
BuiSAuxxs.  Les  autres  Infusoires  libres  constîtjiiéat  la 
fimille  des  Paeamécuns  si  leur  bouche  est  vîdMe ,  et 
celle  des  Leugophrye vs  si  elle  n'exi  ste  pas  d'tfèe  maniire 
évidente.  Ceux  qui  sont  fixés  volontairement ,  et  qui 
vivent  is<^  ou  sans  connexion  organique  avec  lem* 
support ,  sont  les  Urcéolabiens  ;  enfin  ceux  qni  ^  soit 
simples ,  soit  agrégés  f  sont  fixés  par  un  pidancale , 
et  se  détachent  à  une  certaine  ^>oqtie  polv  làvire  soos 
une'  autre  forme,  sont  ks  yoBTicBLi.ix*s. 

Nous  pouvons  donc  ^  laissant  de  côté  les  Infnsoires 
symétriques  qui  constituent  des  types  isolés  sans  rap- 
ports mutuels  9  établir  ponr  les  autres ,  de  la  manière 
suivante,  une  division  en  cinq  ordres  et  en  vingt  fa- 
milles ,  qui  y  k  part  les  Vibrioniens  trop  imparfaite- 
ment connua,  nous  paraissent  rangés  ai^si  de  la  ma- 
nière la  plus  naturelle  et  la  |dus  conforme  à  leurs 
aiEnités  mutuelles.  '      . , 

ORDRE  I",  .      • 


♦.■  - 


ABÎfluiuc  MM  offMias  locomoteurs  vifinlf^ 
H  FamUic,  Vibrionibivs.  Corps  fiUfonne  contractile. 

ORDRE  lt«. 

Ail.  ponrtus  d*expaiitiow  YÎilablçt. 

%  f.  fxMnskms  fisIMeinciit  contractiles ,  lâmpler  on  .souys&t 

raminees,  „  •       ,  •» 

'  2*/am.  AxiBiEiis.'jUi.niis,ramiMmis^deR>rnfio4n^2^pi^^ 

*  >  fim,  Rboombss.  An:  rampants  ou  fixés ,-  sj[fia«(tat  une 
"%      -  coque  baun  tftf  plus  oitnîioîûS' régulier, 

dV>A  êMem  des  èir[MiliMs  i^ocM^^ 
•variables', 
g  7.  Expansions  très-lentcinenL  cuolractilcs ,  toujours  siuipi<?'* 
A*  fam.  AcTi7(0PHRYE?iS.-p-AA.  presque  inuhobilcs. 


OSS  iNFUSOlfOSS.  1S7 

ÛRDllE  ia«. 

Ab.  ponrfus  d'an  ou  de.plUtieari  0UmenU«flageHiformes  cervâni 
d'or^ntl  locom'dtenrt. —  Sané  boqcbe. 

S  i.  Soi  «lictfB tégument. 

h^-fmk,  HoM ADiBifs.  —  An.  nageants  ou  fixes. 
%  ?.^oafTus*d\m  tégument.  ^ 

^Jkm*  Yii.vociBif8.  Téguments  soiMlês  en  luis  mMse  .eom- 

.    •  •   .*  ;  '  mune,  lihce. 

Pfidkm  feiiltMriitÈlVS.  Tcgumentt  aofidëft  p»  nn  poCnl,  en  mi 
t  fK^lVpîer  rAmens/ 

"^^  Isclis,  —  IlageanU. 

o'^^Mi.  T|rt(SAsio9ADtEits.  Tégument  iMvi  ebMlf'setfle. 
^  JmêL  ËiMUmBifS.  Tégument  oontractila. 
\^  fit^,  Ptamniipiis.  ïëgument  non  contractile ,  avçc  un  sil- 
lon occupe  ^  dès  eib  ^inratties. 
ORDRE  IV*. 

As»  sRiér,  «nw  t^fuSMiit  contractils-  —  Nageants. 
.    .  ^  tfus. 
II«/|MI«  fiM^LYMk  SttisbMttlit,cttSépma«ns«iii^        • 
\>)fima  Tliciiooi£as.  IB^u^he  y  isible  ou  indiquée  par  un^rvir 

gée  de  cils  en  écliarpe  oiteiBi  miousUjÂe. 
PoîntiIscIrrlMs. 
llp^fav*  UDlOlluis.  Ayee  une  Joiouche ,  une.  rangée  de  cis  en 
-    «      '  «'  echarpe  étrdes  ciifneé  ou  ciu  j>}ns  forts, 

'  €D.  farnM' de  Styles  «a  de  erodhtiÉ; 

.^J^PjirSiA.  • .    ; 

H*fiM,  (ixiBSOÔifnîiis:  €nirass€idiiltuente,  ôû  décômp(y(k]^e 

c<tmnie  le  reste  du  corps.  *    *  ' 

lif>  fmu  bmiiEis.''^Gmrasse  réelle',  jperÀtant»  Ua  ^lédiéule 

co^rtp-  »         '. 

OllDRE  V*. 
H.  HUk^  pyBjiaa  d'Ut  légmarar^ lÉ^liv,  védèaK .  6«itFS«iat >  ëa  eli^x 
lofuUw   4lnmMtiop  a&iale  ré^Uère  fitt  ciu  4^oie  la  présanot 
d'an  tteSiinc^.  *  .  «-    .  ■  '     * 

1(*  Aav  LycbttEYfflis.  $lns^ilcly;.  ^        . 

17«)bii.  f  ÀAiuÉcifinSv  Aréc^^tniie  boucjis^  Hbs'fangée  de  cils 

■    ,  '•  .M  mcrt»U<^ie)\V. 
18*jQuR.  BcBS^UBiftf.  i^ec  ui^b  bouph^.etune  Kfoifé»  de.  cils 

en  moustache.  *    .     ** 

n^Jfiiia.  IhieÉov^^uiis.  Sixétf^folcAtamnMôt.   '. 

2i*7SnB«  f OETiGJuxiBifS.*  Fif es  atf  n^ins  tempmlûreihent  p^ 
^  ■  ieijhr  orgarnes  otf^  pSt  toD»  paftitf  ;d^ 

l^ewfs.'  ■'     '  '      ,** 

qn^VMIItt»  BnBK^^Bi^BS. 

^  plnûeurt  typet  £ins  rd)pporU  ét^ire  tfui» 

—  rUftarioia, 

—  Chionoiut.  «-  Ichihydium, 


1S6  HISTOIRE   NATUKELLE 

Si  de  la  division  dies  InfusQÎrea  en  families  natu- 
relles nous  pasfons  à  la  division  de^.  ces  animaux  en 
genres ,  nous  verrons  d'abord  la  famille  de8yt)>ri«iniens 
si  mal  connue,  pour  laquelle,  dans.raksep'cc  de 
tout  organe  OU  appendice  visible,  on  peuC  employer 
seulement  le  caractère  du  plus  ou  moins  de  .oourl>ure 
et  de  rigidité  d'un  corps*  filiforme-;  cette  fa|nil(e  four- 
nit ainsi  les  trois  genres  Bacterium,  Fîbrio  et  SpirU- 
htm ,  suivant  que  le  corps  est  droit  et  susceptible  -seu- 
lement d'un  mouvement  de  vacillation  lente;pû«iuvant 
qu'il  est  alternativement  droit  et  fleiueux  oiijiûscèpti- 
ble  d'un  mouvement  ondulatoire  plus  ou  moins  mar- 
qué ;  ou  enfin  si ,  paraissant  plus  roide,  il  forme  tou- 
jours une  hélice  ou  spirale  allongée  qui  (oarne  par 
instant  avec  rapidité  sur  son  axesans  changer  dë^hne. 

La  deuxième  famille  y  celle  àiés  Amibiens ,  ne  petit , 
pour  lé  moment ,  donner  lieu  à  F-établissement^derplus 
d'un  genre,  dont  edcore  les  espèces»  n'ayant  rien 'de 
ftxç  dans,  les  formes ,  senlblent,  se  fopdre  .Tune  dians 
l'autre.  .  *  •  f    •    .     "  •  .    • 

'  Les  animaux  de  la  troisième  familfe ,  les  fifdzopodes, 
s'ils  n'ont  pas  plus  de  fixité  quanta  la  forme  de  leurs 
expansion^,  deleur  }>arti^  vivante  en  général/  pré)ien- 
tept  au  moins  une  partie  décrétée  ^olide,  vbie  ^bqias  on 
un  tét  dont  les  formes  variéies  pen^ettqnt'â^éCahlir  des 
tribus  nombreuses,  des  gtni^'el;  m^e^des «espèces 
bien  distinctes  i^^maif  la  partîe^vivantfi  elle-nitMte  offre, 
daâs  Fa  forme  des- expansions  .Variables  »'vn*caractère 
suffisant  pour  diviser  d'abbrd  en'deux  keotions  les  Rhi- 
zopodes.  Lès  uns,  correspondant .en^paijr^e  à'IaTamillfi 
des^nse/ithatlê  M.  Ëhrehberg,  n^oni  que  des  expan- 
sions obtuses  égalelnent  épaisses  dans  toute  leur  lon- 
gueur qui  est  rela'ti^femenl  pev  considérable;  les  au- 


.    DES    INFLSOIRIÀS.  129 

ires ,  qui  sont  les  Rhizopodes  proprement  dits,  ont  des 
expansions  très-loogues ,  très-amincies ,  filiformes,  et 
le  plus  souvent  nimeuscs  comme  des  fibres  radicel- 
iaires.  Ils  s'en  servent  pour  ramper,  ,d'où  leur  vient 
ce  nom  formé  des  mots  grecs  '^l^  racine,  iroûç-iro^oî^nW. 
La   première   section   contient    deux   genres  :  les 
Difflugiesy  qui  d'une  coque  membraneuse,  souvent 
sphcrique,  font  sortir  leurs  expansions  en  diverses 
directions  :  les  AvcelleSf  qui  du  centre  d'un  téi  hémi- 
sphériqoe  outiplati,  dur  et  cassant,  font  sortir  leurs 
expansion^  entre  le  tèt  même  et  le  plan  de  reptation. 
La  deuxième  section  se  divise  en  trois  tribus ,  dont  la 
première,  comprenant  des  Rhizopodes  qui  d'un  tét 
on>îdeou{;lobulcux  font  sortirdes  expansions  filiformes, 
sedivisedans  les  genres  Trinema^  Eugljpha  et  G/o- 
/nia,  suivant  que  ces  filaments  sont  peu  nombreux  et 
limples ,  ou  bien  très-nombreux  et  très-ramifiés.  Les 
deux  dernières  tribus  répondent  en  partie  à  l'ordre  des 
Foraminifèrcs ,  de  M.  Alcide  d'Orbigny.,  et  se  distin- 
guent par  un  tét  à  plusieurs  loges  ou  cavités  tontes 
occupées  par  la  substance  charnue  de  l'animal.  Mais 
dans  la  deuxième  tribu  seulement ,  qui  comprend  le 
genre  MiUole ,  les  expaxisions  sortent  toutes  par  une 
large  ouverture  unique ,  comme  dans  tous  les  genres 
précédents. 

Dans  la  troisième  tribu,  au  contraire ,  il  n'y  a 
pks  d'ouverture  unique  ;  les  expansions  filiformes , 
Donbreuses,  sortent  par  les  pores  ou  petits  trous 
dont  le  tét  est  percé.  De  ces  derniers  Rhizopodes, 
les  ont  sont  lilures ,  comme  les  jRotalies ,  les  For^^ 
ticialeê^  les  Cristellaires ,  parmi  lesquelles  se  distin- 
guent les  premières,  parce  que  les  loges  de  leur  tét  sont 
tapissées  par  une  membrane  interne*,  tiuidis  que  dans  les 


180  UISTOIAE    NATURELLE 

deux  autres,  le  tèt,  entièrement  calcaire  et  sans  mem- 
brane sous-jacente,  est  simplement  percé  de  trous  qui, 
par  toute  la  surface  chez  lesVorticiales,  laissent  sortir 
les  expansions  ;  au  lieu  que  chez  les  Cristellaires  ces  ex- 
pansions ne  sortent  que  par  les  pores  du  bord  de  la 
dernière  loge. 

D'autres  sont  fixés  comme  les  JRosalines  ,  les  Pla^ 
norbulines  et  peut-être  le  Polytrema ,  l'ancien  mille» 
para  rubra,  que  d'après  des  observations  non  vérifiées 
depuis  183(i> ,  je  suis  porté  a  ranimer  parmi  les  Rhixo^ 
podes. 

La  quatrième  iamille,  -celle  des  AcnsoPHRms ,  ne 
donne  lieu  qu'à  rétablissement  de  deux  genres  bien 
cacactériséSy  à  moins  qu'on  ne  veuille  ajouter  un  nou- 
veau genre  Dendrasoma  simplement  annoncé  par 
M.  Ehrenberg.  Le  premier  de  ces  genres,  Actint^hrjrSy 
comprend  les  espèces  nues  ou  sans  aucune  partie  mem- 
braneuse ;  le  deuxième ,  Acinèta ,  renferme  celles  qui, 
au  contraire ,  présentent  un  pédoncule  membraneux, 
supportant  un  corps  nu  ou  partiellement  revêtu  d'une 
enveloppe  résistante. 

La  cinquième  famille ,  celle  des  M  on  aoibvs,  se  par- 
tagé en  deux  tribus,  le^  Monadiens  isolés  et  les  Mo- 
nadiens  agrégés.  Parmi  les  premiers,  on  trouve  i 
établir  plusieurs  genres  d'après  le  nombre  des  fila- 
ments flagelliformes ,  et  d  après  In  présence  de  plusieurs 
autres  sortes  d'appendices  -,  savoir  :  l'aies  Monms ,  qui 
n'ont  qu'un  seul  filament  et  le  corps  de  forme  variaUs; 
9*  les  ÇycUdiwn  qui ,  avec  un  corps  discoïde  peu  va- 
riable ,  ont  un  filament  plus  épais  et  plus  roido  à  sa 
base,  de  sorte  que  s'agitaiit  seulement  à  l'extrémiié, 
il  produit  un  mode  de  locomotion  beaucoup  plus  lent 
et  plus  régulier  ;  8*"  les  Cerconwnas,  qui  ont  en  arrière 
un  prolongement  susceptible  de  s  ctirer  en  s'aggluli— 


DES    IlfFUSOIRES.  131 

nant  aux  autres  corps,  d'où  résulte  un  mouyemeut  de 
halaucement  ;  V  les  Amphimonas,  qui  ont  un  prolon- 
gement latéral,  détenant  quelquefois  un  second  fila- 
ment, d'où  résulte  leur  mourement  daccadé;  5""  les 
TttponionoM  aplatis  et  contournés  en  avant  avec  un 
double  filament ,  ce  qui  leur  donne  un  mouvement  gy- 
ratoire,  irréguiier;  60  les  Chilomonas,  cliez  qui  le 
filament  part  obliquement  à  côté  d^un  prolongement 
antérieur;  7® les  Hexamita,  qui  ont  quatre  filaments 
flagelliformes  en  avant ,  et  deux  prolongements  fili- 
Cmnes  en  arrière  ;  8®  les  Heteromiia,  qui  ont  à  la  fois 
un  filament  fiagelliforme  au  moyen  duquel  ils  se  meu- 
vent en  avaiit ,  et  un  filament  traînant  rétracteui*  qui, 
te  collant  à  leur  gré ,  sur  lés  corps  voisins ,  et  sô*^con- 
tractant  tout  à  coup ,  leur  permet  de  cbânger  instan- 
tanément, de  lieu  et  de  direction  ;  9*  enfin  les  Tricho- 
monas ^  qui  réunissent  uUé  rangée  de  cils  vibratiles  à 
lent  filament  flagelliforme. 

Le9  Monadiens  agrégés  forment  les  deux  genres , 
Vi^ella  et  Anthophysa ,  suivant  que  les  groupes  d'a- 
nimalcules se  meuvent  librement  dans  le  liquide ,  ou 
qu'ils  sont,  au  moins  temporairement,  fixés  à  des  ra- 
seaax  d'uibe  substance  cornée,  sécrétée  par  eux 
eomme  une  sorte  àt  polypier. 

La  sixième  famille,  celle  des  YoLVocictTs ,  caracté- 
risée par  la  soudure  des  enveloppes  particulières  d'une 
agrégation  ^'animalcules ,  en  une  masse  commune , 
peat  fournir  quatre  genres  bien  tranchés  ;  les  trois 
preniers  présentent  des  animalcules  presque  glo- 
buleux sans  qudue ,  qui ,  dans  le  genre  f^oluox ,  sont 
situés  à  la  surface  de  la  masse  commune  ;  dans  le  genre 
Pondorina,  ils  éont  groupés  plus  profondément, 
ou  au  centre  même  d'une  masse  globuleuse  ;  dans  le 

9. 


132  HISTOIRE    24'A.TURELLE 

Gonium ,  ils  sont  situés  sur  un  même  plan  dans  une 
masse  commune  en  forme  de  plaque  quadrangulaire. 
Un  quatrième  genre  enfin  Uroglena  se  distingue  par 
Ja  forme  des  animalcules  qui  sont  pourvus  d'un  prolon- 
gement caudiforme  au  moyen  duquel  ils  sont  réunis 
au  centre  de  la  masse  commune  globuleuse. 

La  septième  famille  est  formée  du  seul  genre  DinO' 
bryon  qui  lui  a  donné  son  nom. 

Les  Thécamonadiens  ,  qui  forment  la  huitième  ,  se  di- 
visent en  huit  genres  au  moins  ,  suivant  le  nombre  de 
leurs  filaments  ,  et  suivant  la  forme  ou  la  consistance 
de  leur  tégument.  Parmi  ceux  à  un  seul  filainent ,  on 
distingue  d'abord  ceux  dont  la  forme  est  globuleuse 
ou*evoïdc  et  le  mouvement  vif;  Ton  en  forme  les  gen- 
res Trachelomonas  si  le  tégument  est  dur  et  cassant , 
ou  le  genre  Cryptomonas  s'il  est  membraneux  et  flexi- 
ble ;  de  ce  dernier  peut-être  on  devra  séparer  au  moins 
comme  sous-genres  les  Lagenella  dont  Tenveloppe 
présente  une  sorte  de  goulot  à  la  base  du  filament,  et 
les  Tetrabœna  ({ui ,  par  suite  de  la  division  spontanée, 
restent  réunis  par  quatre.  Les  Thécamonadiens  à  un 
seul  filament  et  de  forme  aplatie,  ont  un  mouvement 
très-lent;  ce  sont  des  Phacus  ,  si  le  corps  se  prolonge 
en  manière  de  queue  ;  des  Crumcnula ,  si  son  contour 
est  ovale  sans  prolongement.  Les  Thécamonadiens  à 
deux  filaments  sont  les  Diselmis  si  ces  filaments  sont 
égaux  ;  si ,  au  contraire ,  l'un  de  ces  filaments  est  plus 
épais  et  traînant,  nous  avons  le  genre  Plceotia  ouïe 
f^enre  ^/i  150/1  ema,  suivant  que  le  corps  est  prismatique 
ou  en  forme  de  pépin.  Un  dernier  genre  enfin,  que 
je  nomme  Oxyrhis ,  à  cause  de  son  prolongement  an- 
térieur en  pointe,  m'a  seul  présenté  plus  de  deux  fila- 
ments. 


DES    INFUSOIRES.  133 

La  neuTième  famille ,  celle  des  Eugleniens,  se  divise 
aii^isi  d'.ibord  suivant  le  nombre  et  l«i  dispositiou  des 
filaments.  Ceux  qui  n'ont  qu'un  seul  filament»  sont  des 
Pci'oncma  y  si  ce  filament ,  agité  seulement  à  lextré- 
mité ,  est  plus  épais  et  roide  à  sa  base  ,  où  il  semble 
n'être  que  le  prolonj^ement  du  coq)S  aminci  en  avant  ; 
ce  sont  des  jistasia  ou  des  Euglena ,  si  ce  filament 
agité  vivemenrdans  toute  son  étendue  s'articule  brus- 
quement à  sii  base,  ou  est  inséré  un  peu  de  côté  dans 
une  entaille  ;  la  distinction  un  peu  artificielle  de  ces 
deux  genres  repose  sur  la  présence  ou  l'absence  d'un 
ou  de  plusieurs  points  rouges  dont  les  Euglena 
seules  sont  pourvues. 

Les  Eugléniens  à  deux  filaments  égaux ,  forment  le 
irenre  Zjrgoselmis  ]  ceux  qui  ont  un  filament  fiagelli- 
ionne  et  un  secoiid  filament  traînant  plus  épais,  sont 
les  HeteroseUnis ;  enfin  un  genre  Polyselmis  comprend 
ceux  qui  ont  plus  de  deux  filaments. 

Dans  L'i  famille  des  Pêridiniens,  la  dixième,  se 
trouvent  seulement  deui  genres,  le  Peridinium  dont 
le  cor|>s  est  globuleux  ou  ovoïde  sans  cornes,  et  le 
Ctratium  qui  se  distingue  par  des  prolongements  en 
corne,  souvent  très -longs ,  et  par  sa  forme  concave 
(l'un  côté. 

La  famille  des  ënchelyens,  (|ui  est  la  première  des 
Ciliés^  et  la  onzième  de  toute  la  série,  se  divise  en 
cinq  genres ,  qui  sont  :  V  les  Acomia^  nus  sur  une 
portion  de  leur  corps;  2®  les  Gastrockœta ,  ayant  en 
dessous  une  fente  garnie  de  cils  ;  3^  les  EnchetySy  uni- 
formément ciliés  partout  ;  4**  les  Alyscum ,  qui ,  avec 
les  cils  des  Enchclys ,  possèdent  aussi  de  longs  fila- 
ments contractiles  qui  leur  servent  à  s'élancer  jîour 
changer  de  lieu  inslanUuiément  )   5"  les    Ué*onema% 


i 


184  HI8T01IB    HàTURIUiE 

qui ,  également  ciliés ,  ont  en  arrière  un  long  filament 
droit. 

La  douzième  famille»  celle  des  Trichodieks,  te  divise 
en  cinq  genres ,  dont  les  trois  premiers  ne  montrent 
pas  distinctement  une  bouche ,  et  cependant  semblent 
en  avoir  une  qui  est  indiquée  par  une  rangée  ré* 
gulière  de  cils  plus  foi^ts;  dans  le  premier  genre» 
Trichoda ,  le  corps  est  ovoïde  ou  pjriforme  \  épais , 
les  cils  de  la  bouche  sont  souvent  dirigés  en  arrière  ; 
dans  le  deuxième,  Trachelius ,  le  corps  est  très-allongé 
ou  notablement  rétréci  en  manière  de  cou ,  les  cils  qui 
le  terminent  en  avant  sont  écartés  et  forment  une  pe- 
tite crête;  le  troisième  genre,  Acineria^  a  le  corps 
oblong,  aplati  et  recourbé  en  lame  de  sabre  au  bord 
antérieur,  av,ec  une  rangée  régulière  de  cils  dirigés  en 
avant.  Les  deux  derniers  genres  ont, une  bouche  bien 
distincte  :  ce  sont  les  Pelecida ,  de  la  même  forme 
à  peu  près  que  les  précédents,  ou  contournés  en 
fer  de  hache  au  bord  antérieur  ;  et  un  cinquième  genre, 
enfin,  DileptuSj  différant  totalement  des  précédents 
par  son  corps  fusiforme,  rétréci  aux  deux  extrémités  • 
et  montrant  une  large  bouche  ciliée  à  la  base  du  pro- 
longement antérieur. 

Dans  la  treizième  famille  nous  ne  pouvons  établir, 
pour  le  moment ,  que  trois  genres  qui  sont  :  1^  le 
genre  Halteria^  caractérisé  par  sa  forme  globuleuse, 
et  par  des  cils  rétracteurs  très-longs ,  dont  il  se  sert 
pour  sauter  brusquement  d'un  lieu  à  un  autre  ;  2**  le 
genre  Oxjrtricha,  ayant  le  corps  oblong  et  muni  de 
cirrhes  roides  en  forme  de  styles;  3^  le  genre  Kerona , 
montrant  en  outre  des  cirrhes  corniculés  ou  en  forme 
de  crochets,  dont  il  se  sert  comme  de  pieds,  pour 
mai^her  sur  les  corps  solides. 


0B6  IITFUSOIREi,  135 

La  famille  des  Plcbsconiens  ,  qui  est  la  quatoniéme, 
contient  cinq  genres  dont  les  quatre  premiers  ont  des 
cils  ou  appendices  de  diverse  grandeur,  et  souvent  des 
cirrhes  en  crochet  ou  des  styles  comme  les  Kéroniens  ; 
deux  de  ces  genres  ne  montrent  pas  de  bouche  ;  ce 
sont  les  Diophrys  n'ayant  d'appendices  en  forme  de 
cils  qu'aux  deux  extrémités  du  corps,  et  les  Coccu^ 
tUna  ayant  des  appendices  en  crochet  épars  à  la  face 
inférieure.  Des  deux  autres  genres  munis  de  cirrhes , 
l'un,  Plœseonia,  est  caractérisé  par  sa  forme  pnn  acelie, 
et  sa  bouche  sans  dents ,  l'autre ,  Chlamidodon  y  a  la 
bouche  armée  d'un  faisceau  de  baguettes  roides  servant 
de  dents. 

Les  Plcesconiens  du  dernier  genre  n'ont  que  des  cils 
k  peine  visibles  ;  ils  forment  le  genre  Loxodes  dont  on 
pourrait  pR^t-être  séparer  certaines  espèces  ayant 
des  dents  comme  le  genre  précédent. 

Deux  genres  seulement  appartiennent  à  la  quin- 
zième famille ,  celle  des  Erviliens  ;  l'un ,  En^ilia ,  est 
caractérisé  par  la  forme  de  s«i  cuirasse  lisse  repliée 
loDgitudinalement  comme  une  gousse  A*Ervum  et  lais- 
sant en  avant  et  sur  le  côté  une  longue  ouvertuce  gar- 
nie de  cils  vîbraliles  ;  l'autre ,  Trochilia ,  a  sa  cuirasse 
marquée  de  sillons  obliques  en  spirale  et  ouverte  seu- 
lement en  avant  pour  le  passage  des  cils. 

La  seizième  famille,  celle  des  ZeucopA7;}^e/i^,  fournit 
trois  genres  dont  les  deux  premiers,  distingués  l'un  de 
Tautre  par  leur  forme«  manquent  absolument  de  bou- 
che ;  dans  l'un,  Spathidia^  le  corps  est  aplati  et  tronqué 
ea  avant  ;  dans  l'autre,  Leucophra^  le  corps  ovale  est 
également  épais  et  arrondi  aux  deux  extrémité^.  Le 
troisième  genre  ,  OpaUna,  se  4islingue  par  une  fente 


136  IIISTOIRIE     NATURELLE 

obliqur  ciliée  paniissnnl  indiquer  une  houcl»e  h  la 
partie  antérieure. 

La  dix-septième  famille ,  celle  des  PARAMÉciEifS,  con- 
tient douze  genres  dont  les  deux  premiers  poui'raient 
être  reportés  avec  les  Leucophryens  ,  comme  n  ayant 
pas  une  bouche  bien  distincte ,  ce  sont  les  Plcùronemà 
dont  le  corps  ovale  oblong  présente  latéralement  an# 
lari^e  ouverture  d'où  sort  un  faisceau  de  longs  filaments 
flottants  mais  contractiles  ,  et  les  Lacrjrmaria  qui 
paraissent  avoir  une  bouche  près  de  rextrémité  d'un 
long  prolongement  très'^mince  en  forme  de  cou.  . 

Les  dix  autres  genres  se  divisent  en  deux  groppes, 
suivant  que  la  bouche  est  latérale  ou  terminale.  Huit 
d'entre  eux  ont  la  bouclie  latéralement  située ,  les  deux 
premiers  ont  en  outre  cette  bouche  munie  d'une  sorte 
de  lèvre  sailj.intc  qui  est  longitudinale  et  vibratile 
dans  les  Glaucania  ,  transversale  et  ciliée  dans  les 
Kolpoda. 

Les  trois  suivants  ont  la  bouche  non  saillante  sans 
aucun  appendice  ,  et  se  distinguent  par  leur  forme 
obloni:ue  plus  ou  moins  comprimée. 

Les  Paramcciuin  ont  le  corps  oblông,  souvent  mar- 
qué d*un  pli  longitudinal  oblique  ,  pass;int  par  la  bou- 
che ([ui  est  au  milieu  de  la  longuei/r. 

Les  jimphileplus  ont  le  corps  fusiforme  ,  très-al- 
longé et  rélrcct  en  avant  ^  avec  la  bouche,  à  la  biise  de 
cfe  rétrécissement. 

Les    Loxophjllum   ont    le    corps    lamelliforme , 
oblique  ,  ondulé. 

Un  sixième  genre  à  bouche  laténile  et  h  corps  très- 
aplati  ^  se  distingue  par  un  faisceau  de  baguettes  cor- 
nées en  toumnt  la  bouche  ,  et  par  son  contour  sinueut 
d'urtcôtéi  c'est  le  genre  C/11W0/14 


DES   IltFirSOIRES.  137 

Deux^ntres  genres  de  Pnrnméciens ,  &  boucbe  Inté* 
raie ,  se  distinguent  par  leur  forme  ovoïde  oblongoe  , 
devcDant  globuleuse  ]iar  la  contraction  :  ce  sont  les 
Panophrys  qui  ont  la  bouche  nue ,  et  ne  différant 
des  Paramécies  que  par  leur  forme  non  comprimée , 
I  et  les  Nassula  qui  ne  s'en  distinguent  que  par  ui^ 
fcisceau  de  petites  baguettes  dont  leur  bouche  est  en-^- 
toarée. 

Les  deux  derniers  genres  de  Paraméciens  ont  la 
bouche^  terminale  el  le  corps  oblong  ,  ovoïde  ou  globu- 
leux ;  06  sont  les  Holophiya  dont  la  bouche  est  nue , 
et  les  Prorodon  qui  l'ont  entourée  d'une  rangée  de 
petites  baguettes. 

La  dix-huitième  famille ,  celle  des  Bursabiens  ,  se 
divise  en  cinq  genres  dont  les  trois  premiers  montrent 
bien  ordinairement  les  stries  de  leur  tégument  et  les 
rangées  de  cils  longitudinales  ;  mais  ces  genres  se  distin- 
guent surtout  des  suivants  par  la  forme  de  leur  corps 
qui  est  aplati  chez  le  Plagiotoma  ,  et  subglobuleux  ou 
ovoïde  chez  les  Ophryoglena  et  les  Bursaria  :  ces  deux 
penres  diffèrent  l'un  de  l'autre  par  la  forme  du  corp^ 
plus  épais  et  plus  arrondi  en  arrière  chez  celui-ci  , 
plus  étroit  au  contraire  chez  celui-là  qui  se  distingue 
CD  outre  par  une  tache  plus  ou  moins  prononcée  près 
de  la  bouche. 

Le»  deux  derniers  genres  de  Bursariens  montrent 
toujours  Içs  stries  de  leur  tégument ,  et  les  rangées  de 
cils  correspondantes,  suivant  une  direction  oblique  où 
en  hélice  ;  mais  la  forme  de  leur  corps  cylindrique , 
Ires-allongé  et*  très-flexible  les  dislingue  de  tous  les 
autres.  L'un  de  ces  genres  »  Spù'ostomum ,  a  la  houclié 
Irèf-reculée  en  arrière  ,  à  l'^extrémité  d'une  longue 
raogéede cils)  Tautre,  Kondtylôstoma,  la  très-grande, 


188  HISTOIRI     KATURELLE 

entourée  de  grands  cils  et  latéralement  située  à  Teitré- 
mité  antérieure. 

La  dixHieuyiéme  famille  ,  celle  des  UrgeolarœvSi 
contient  quatre  genres,  dont  le  premier,&e/tror,  ayant 
seul  le  corps  cilié  partout  et  la  bouche  à  l'extrémité 
d'une  rangée  de  cils  en  spirale  ,  se  rapproche  beau- 
coup des  Bursariens  ;  mais  il  s'en  distingue  aussi  biq^ 
que  des  genres  suivants  ,  parce  que  seul  il  se  fixe  i 
volonté  sur  les  corps  solides  par  son  extrémité  posté- 
rieure. Des  autres  Urcéolariens  deux  genres  égale- 
ment privés  de  queue  ou  de  pédoncule  se  distinguent 
Tun  de  l'autre,  parce  que  les  Urceolavia  sont  toujours 
libres  ou  se  fixent  transi toirement  pour  vivre  en  para- 
sites sur  d'autres  animaux,  tandis  que  les  Ophrydia 
sont  ordinairement  engagées  dans  une  masse  gélati- 
neuse. Un  dernier  genre  enfin  ,  Urocentruni ,  est  ca- 
ractérisé par  une  sorte  de  pédoncule  ou  de  queue 
latérale. 

La  famille  des  VorticelUens ,  la  dernière  ,  forme 
également  quatre  genres  :  le  premier,  Sçyphidia,  a  le 
corps  oblong ,  sessile ,  rétréci  à  sa  base  en  forme  de 
pédoncule;  les  deux  suivants,  ÉpUtylis  et  Forti" 
cella ,  ont  le  corps  porté  sur  un  pédoncule  simple 
ou  rameux  ,  et  se  distinguent  parce  que  celuirci  a  son 
pédoncule  contractile  en  spirale,  et  que  ppur  celui-là, 
le  pédoncule  est  roide  et  le  corps  seul  est  contractile. 

Le  dernier  genre  enfin  ',  Faginicola  ,  est  remar- 
quable  parce  que  son  corps  est  rétractilè  au  fond  d'un 
étui  ou  d'un  tube  membraneux  transparent. 

Ainsi  se  trouvent  divisées  nos  vingt  familles  en 
quatre-vingt-quinze  genres  environ. 


V%$  IirFUSQIAES.  139 


CHAPITRE  XII. 


EXAM£V    CRITIQUE    PkS   GLAfiSinCATIOVS   AHTERIEUREA^ 

I 

Toat  imparfaite  que  puinse  être  notre  classification^ 
lyus  allons,  pour  essayer  de  la  justifier,  examiner 
oomparatiTement  les  classifications  précédemment  pro- 
posées. 

Les  naturalistes  qui ,  avant  MuUer ,  ont  parlé  des 
lafusoirés,  ne  peuvent  être  cités  que  comme  inventeurs 
de  plusieurs  noms  de  genre  restés  désormais  dans  la 
science.  C'est  ainsi  que  Hill ,  en  1752 ,  désigna  dans 
son  Histoire  naturelle  divers  lofusoires  par  les  noms 
de  Paramecium ,  Çjrclidium ,  Encheljs  y  dérivés  des 
mots  grecs  no^ouyixiic  (oblong),  RuxXoç  (cercle)  etcî^o^ 
;  forme  ) ,  i^ù^j^  (  anguille  ) ,  qui  expriment  bien  le  ca- 
ractère qui  frappe  d'abord  dans  Tobservation  de  ces  ani- 
maux. Linné  employait  déjà  le  nom  dé  Vohox^  dérivé 
du  mot  latin  voluere  (rouler),  en  1758  ,  et  il  introdui- 
sit, en  1767,  dans  la  12'  édition  du  Systema  naturcSy 
le  nom  de  Vorticelle ,  diminutif  du  mot  i/ortex,  tour- 
billon. Parmi  les  naturalistes  qui  sont  venus  depuis , 
nous  ne  pouvons  guère  ci  1er  Schranck ,  Lamarck  et 
Sit^sch  sous  le  rapport  de  la  classification ,  que  comme 
créateurs  de  genres  nouveaux  qui  ont  du  être  conser- 
vés ,  tels  que  les  genres  Ccratium  et  Trachelius  du  pre- 
mier, le  genre   Urceolaria  du  second,  et  les  genres 
Phacus  et  Coleps  du  troisième  ;  de  sorte  qu'il  ne  reste  à 
examiner  que  les  classifications  de  MùUer,  de  M.  Bory 

et  de  M.  Éhroiberg. 
Mûller  n'avait  pas  à  sa  disposition  d'instruments 

Hsez  pariaits  pour  être  à  même  d'apercevoir  les  détails 


HO  HISTOIRE    NATURELLE 

d'organisation  ou  de  structure  rjue  nous  ont  dévoilés 
rcccmmeut  les  microscopes  achromatiques  ;  il  a  donc 
décrit  comme  entièrement  nus,  comme  des  globules 
animés  ,  et  comme  des  corpuscules  ovoïdes,  ou  cylin- 
driques ,  ou  déprimés ,  des  animaux  que  nous  trou- 
vons tous  aujourd'hui  pourvus  de  cils  vibraliles  très- 
nombreux  ,  ou  de  filaments  (lagelliformes.  Il  a  bien  ^ 
que  ces  animaux  se  meuvenf ,  mais  il  n'a  pas  aperça 
leurs  moyens  de  locomotion  ;  il  a  bien  constaté  la  con- 
tractilité  de  plusieurs  d'entre  eux,  mais  il  n*a  pas  vu 
comment  leurs  téguments  se  plissent  en  se  cpntràctant. 
Cependant  la  plupart  de  ses  genres,  caractérisés  par  la 
forme  extérieure  et  par  certains  détails  de  structure» 
peuvent ,  en  étant  convenablement  épurés  ,  non-seu- 
lement être  conservés,  mais  devenir  le  cadre  daut«int 
de  familles  ;  ainsi ,  dans  la  classification  que  je  pro- 
pose, onze  de  mes  vingt  familles  représentent  autant 
de  genres  de  Mùllcr,  savoir  :  Monas ,  Protée  (  Amibe) , 
Volvox,  Vibrion,  Enchély  s,  Paramécie,  Trichode , 
Kcronc,  liursaire,  Leucophre  et  Vorticelle,  et  trois 
autres  genres  de  cet  auteur  sont  nominativement  con- 
servés dans  trois  diverses  familles ,  ce  sont  les  Cycli- 
dium  ,  Gonium  et  Kolpoda  ;  de  sorte  qu'il  n  y  à  de 
supprimés  que  deux  des  seize  L'enres  établis  par  lui 
pour  les  Infusoires ,  puisque  son  genre  Brachion  appar- 
tient tout  entier  aux  Systolides  :  de  ces  deux  genres, 
Tun,  Himanlopus,  fut  créé  parFabricius,  après  la  mort 
de  Millier,  pour  recevoir  quelques  fausses  espèces 
établies  sur  des  dessins  dlnfusoires  altérés  ou  incom- 
plets, et  une  seule  espèce  réelle  qui  rentre  dans  notre 
genre  Plœsconia  ;  l'autre,  Cercaria  ,  doit  être  enliire<« 
ment  supprimé ,  car  les  travaux  de  NitMch  ont  montré 
depuis  longtemps  que  les  ^ihncipules  espèceg  sont  des 


4^ 

DES    INFUSOinES.  l&.i 

DisComes  dans  le  premier  âge ,  et  les  autres  se  placent 
naturellement  dans  d  autres  genres. 

Quant  à  ses  espèces,  en  général  elles  ont  été  éta- 
blies sans  critique  sur  des  dessins  imparfaits  représen* 
tant  le  plus  souvent*  des  Infusoires  altérés  ou  en  partie 
décomposés ,  et  d'après  des  notes  consciencieuses ,  il 
est  Trai ,  mais  qui  ne  peuvent  donner  une  idée  suffi- 
sante de  ce  que  lauteur  n'a  vu  que  très-incompléte- 
ment.  Aussi  doit-on  Taire  un  triage  parmi  ces  espèces , 
comme  M.  Ebrenberg  Ta  déjà  indiqué ,  et  ne  pas  re- 
pirder  foules  les  îBgures  comme  représentant  des  es- 
pèces distinctes  et  réelles. 

Mûller,  qui  rangeait  parmi  les  Infusoires  fous  Iqs 
animaux  microscopiques  exclus  des  autres  classes  lia- 
néeones  ,*  divisa  les  Infusoires ,  parmi  lesquels  il  con- 
fondait les  Systolides,  en  deux  ordres  :  i^'ceux  qui  n'ont 
aucun  organe  extérieur  ;  2"*  ceux  qui  en  sont  pourvus  ; 
puis  il  subdivisa  chaque  ordre  en  deux  sections ,  sui- 
Tant  que  tes  animalcules  sont  épaissis  ou  aplatis  pour 
le  premier  ordre  ;  suivant  qu'ils  sont  nus  ou  munis 
d'un  tét  dans  le  deuxième.  Mais  cette  dernière  section  . 
précisément,. ne  comprend  que  ses  Brachions.  Chacun 
des  genres  ne  fut  ensuite  caractérisé  que  par  deux  ou 
trois  mots  indiquant  d'une  manière  absolue  la  forme 
du  corps  ;  de  softe  qu'en  réunissant  les  notions  gêné-  ' 
raies,  plutôt  négatives  que  positives,  delà  classe,  de 
Tordre  et  de  la  section ,  avec  l'idée  fournie  en  dernier 
lieu  par  la  phrase  .ou>  le  mot  caractéristique  du 
genre ,  on  n'avait  eiî  somme  qu'une  notion-fort  incom- 
plète et  fort  insuffisante  de  tel  ou  tel  groupe.  On  ne 
doit  donc  pas  être  surpris  de  voir  entassées  sans  ordre, 
dans  un  même  genre,  par  l'auteur,  les  espèces  les  plus 
tlisparaies^  n'ayant  de  commun  qu'un  caractère  vague 


142  HISTOIRE    NATURELLE 

de  forme  extérieure  ou  même  de  contour,  sans  Mp- 
port  avec  1  organisation ,  ou  quelquefois  rapprochées 
par  un  prétendu  caractère  négatif  de  l'absence  de  cer- 
tains organes  qu'on  n'avait  point  su  apercevoir. 

On  doit  remarquer  aussi  que  la  concision  linnéenne 
des  phrases  spécifiques  de  cet  auteur^  est  alMolument 
Insuffisante  pour  faire  reconnaître  les  espèces»  puisque 
souvent ,  trois  ou  quatre  mots  latins ,  loin  d'exprimer 
des  caractères  précis  et  essentiels,  indiquent  tout 
au  plus  des  accidents  de  forme.  Ce  n^est  donc  qu'avec 
Taide  des  figures  et  des  notes  généralement  bien 
détaillées  de  l'auteur,  qu'on  peut  aujourd'  hui  rap- 
porter quelques-unes  de  ses  espèces  à  celles  qu'on 
sait  observer  d'une  manière  bien  plus  comfdète, 
mats  aussi  bien  différemment  de  ce  queMidler  a  pu 
voir. 

Son  genre  Afonas ,  le  prelnier  de  la  sectioii  des 
épaissis,  est  caractérisé  par  un  corps  ponctiforme,  ce 
qui  veut  dire  seulement ,  que  ce  corps  est  trop  petit 
pour  avoir  présenté  dautres  caractères  à  l'auteur. 
Des  dix  espèces  qu'il  renferme ,  on  peut  à  peine  en 
reconnaître  avec  certitude  six;  ce  sont  bien  d'ail- 
leurs pour  la  plupart,  des  espèces  de  Mfpadieas, 
quoique  imparfaitement  décrites  ;  mais  la  premièi^ 
est  un  Yibrionien,  le  Bacteriwn  termo^  et  la  troi- 
sième ,  Monas  punctum ,  est  un  autre  Baeierium; 
le  Monas  puhisculus  est  un  Thécamonadiefï;  le  Mo- 
nas tranquilla ,  observé  dans  l'urine  putréfiée  avec  de 
nombreuses  moisi  ssures/est  probablement  unes  p6rok 
de  cette  moisissure. 

Le  second  genre  Proteus ,  caractérisé  par  sa  fonae 
variable ,  ne  renferme  que  deux  espèces ,  dont  la  pre- 
mière est  le  type  du  genre  Amibe  et  de  la  famille  'àes 


Iȣ8  INFUSOIRES.  143 

AjBÎbiens , et  dènlla seconde ,  P^eusîenftx,  d'après 
la  descripiiojl  de  fauteur,  ne  pourrait  qu'avec  doute - 
être  rapportée  à  ttbe  espèce  d'Eugiénien. 

Le  troisième  genre ,  Kot%fox ,  a  pour  caractère  une 
l'orme  sphériqtie  qui  se  voyait  déjà  plus  en  petit  chex 
les,  Monas;  mais,  avec  des  animalcules  vivant  isolés | 
comme  ses    quatre  premières   espèces ,    dont  deux 
au  moins  {Volifox  granûlum ,  V.  ghbulus)  font  par- 
tie de  la  famille  des  Thécamonadiens ,  et  dfeux  autres , 
F.  puneUtm ,  V.pilula  ^  sont  des  Monadiens  )  Tauteur 
j  réunit  plusieurs  animaux  comme  le  Folvfox  globa^ 
tor  et  le  yolyax  utoruiHj^  vivant  réunis  par  une  enves 
bppe  oommrune/  e^  dont  nous   faisons  le  tjpë  de 
notre  famille  des  Yolvociens.  Il  y  ajoute  d'autrea  va" 
maux»  ootiame  les  FJ>lvfox  uwa,   Vohox  soeiaKi  et 
VoliKKt  vBgeîans ,  qut  sont  des  Monadiens' agrégés^' 
celui-ci ,  type  du  genre  Anthophysa^  ceux*là  appacST 
tenant  au  genre  Uvella ,  et'  enfin  trois  autres  objets 
mal  vus  par  Fauteur  lui-même ,  et  sur  la  nature  des- 
quels on  ne  peut  avoir  d'opinion  bien  formelle. 

Le*  quatrième  genre  ,  Ençhelis^  carsrctérisé  par  lin 
corps  cylindrique,  renferme  parmi  ^e^  vingt-^sept  'es- 
pèces ^^^teux  ou  trois  Monadiens,  deux  Thécamona- 
iliens^  demi  ou  trois  j^ugléniens,  quelques  Eocbélyens, 
LcucojJiiyens  et  Paranféciens ,  dont  l'auteur  n'a  point 
aperçu  les  cils  vibra ti les ,  et  au  moins  neuf  espèces 
abscdament  douteuses,  et  qu'on  ne  peut  rapporter 
avec  cArtitode  à  rien  de  ce  qu'on  connaît  aujour- 
dlrnî. 

Le  cinquième  genre,.  Vibrio^  le  dernier  de  la  pre- 
mière, section  ^  caractérisé  par  un  corps  allongé ,  ce 
qui  ne  le  distingue  pas  du  précédent ,  comprend,  dans 
le  nombre  de  ses  trente-une  espèces,  les  objets  les 


ikk  HISTOIRE     NATUREliLE 

plus  disparates;  «'ipi^  en  avoir. distrait  trois  Baolla- 
riées  [Vibrio  bipuhctatus ^  V,  tripunctatus  ^  r.paxiU 
lifer  et  un  Closterium  [V>  lunula)\  *comme  végétaux, 
d'une  part,  et  quatre  vers Nématoïdcs  {V.coluberj 
V.  anguillula^  V^  gordius ,  V*  serpentulus)  ^  d'autre 
part,  il  reste  vingt-trois  espèces  d'animalcules  dont 
deux  ou  trois  ne  spnt  probablement  pas  des  Infusoires. 
Six  d'entre  eux  sont  de  vrais  Yibrioniens  {V.lineola^ 
V.  rugulaj  V*  bacillus,  V*  undula^  V.  serpenSf 
y.  spirillum),  un  autre  (/^.  acus) ,  est  un  Euglénien 
(£i/^/e/za);quaut  aux  autres,  l'auteur  eût'  pu. avec 
tout  autant  de  raison  les  placer  parmi  se^Enchelys, 
ou  ses  Paramécies,  quoique  en^  général  ii  paraisse 
avoir  considéré  comme  Vibrions  ceux  qui ,  plus  ou 
moifis  épais,  plus  ou  moins  déprimés,  présentent^ un 
certain  sitnincissement  aux  deux  exlrémités.^Ce  sont 
^Surtout  des  Tricbodiens,  et  des  Paramtciens  {AmpJii» 
leptus ,  Lacrymaria) ,  dont  Millier  n'a  pu  découvrir 
les  cils  vibra tiles. 

La  seconde  section ,  celle  des  Infusoires ,  sans  nul 
organe  extérieur,  mais 'à  corps  membraneux , 'com- 
prend cinq  genres  caractérisés  simplement,  et  de  la 
manière*la  plus  va^uc  ,  par  le  contour  ovale  ,pblong, 
sinueux  ou  anguleux ,  ou  par  ja  forme  .exc^vée  de 
leur  corps  y  sans  mentionner  encore  les  cil»  vibra  tiles 
très-fins  de  leur  surface. 

Le  premier  de  ces  genres,  CT-c/iV/ium,  qui  aurait  dû 
nfe  comprendre  que  des  Infusoiresd  une  formfe  discoî- 
dale,  nous  offre  au  contraire,  avec  diverses  espèces 
douteuses ,  plusieurs  Monadicns  presque  globuleux  , 
ce  qui  tend  à  faire  penser  que  le  caractère  des  Cydides 
doit  être  complété  et  rectifié  par  l'indication  du  mode 
de*  locomotion  lent  et  uniforme,  en  raison  de  la  Ion- 


DES     INFUSOIBES. 


rv5 


^ueur  du  filomenl  flngelliforme ,   qui   est  simple  et 
épaissi  à  sa  base. 

Le  deuxième  genre,  Paramecium,  présente  i.  ' 
principale  espèce  {P.  aurelia)  qui.  en  raison  de  son 
nbondaDCe  extrême  dans  les  infusious  végéUiles  et  d^tns 
les  eaux  de  marais  conservées  à  la  maison,  a  été  vue 
de  tous  les  micrographes,  et  a  reru  de  plusieurs  ob- 
servateurs des  déDominations  significatives  en  rapport 
arec  sa  forme  de  pantoufle  ou  de  chausson.  Mais  avec 
(«t  te  espèce  type  de  nos  Paramécieiis,  le  genre  fleMiitler 
contient  un  autre  Pariimécien  ,  le  Pleuronema  {Para- 
mecium  chrjsalis  ) ,  un  Bursarien  { P.  venutum  ) ,  et 
tleux  espèces  douteuses. 

Le  troisième  genre,  Kotpoda ,  qui ,  suivant  la  défi- 
nilion,  ne  devait  contenir  que  des  espèces  à  corps  * 
aplati  et  h  contour  sinueux  ,  en  présente  plusieurs  qui  i 
De  sont  pas  moins  cylindriques  que  lesEnchelys(A'o/- 
poda  nucleus ,  K.  pirum).  Le  type  nx^mc  de  ce  genre, 
]t  Ko/poda  cucullus,  est  bien  plutôt  ovoïde  quecom- 
printé,  comme  l'indique  le  nom  de  Cornemuse,  qui 
loi  fut  anciennement  donné  par  Joblot,  Parmi  les  treize  , 
autres  espèces  plus  ou  moins  déprimées ,  se  trouve  un 
autre Kolpode  (K.ren);  et  le  K.  meieagris  ,  faisant 
aussi  partie  de  notre  famille  des  Pamméciens  ;  un  autre 
eit  le  Chilodon  (K.  cuculliilus)  ;  un  outre  est  un 
Trachetius  { K.  lamella  ) ,  de  la  famille  des  Tricbo- 
dicns ,  ainsi  que  le  A",  rostrum.  Le  K-  cucutUo  est  un 
Landes  ,  et  le  reste  ,  au  nombre  de  huit ,  est  à  laisser 
au  moins  provisoirement  parmi  les  objets  douteux. 

Des  quatre  espèces  composant  le  quatrième  genre  , 

Gonium ,  caractérisé  seulement  par  sa  forme  aogu-. 

leute,  une  seule  est  bien   aulhentiijue ,   le  Ganium 

pectorale ,-  une  autre  (  G.  puhinatum  ) ,  observée  dans 

inFtsoiBES.  lu 


146  HISTOIRE    NATURELLE 

l'eau  de  fumief ,  pouf^it  être  un  végétal  ;  les  trois 
autres  sont  de  simples  débris  de  quelques  autres 
espèces. 

Dans  le  cinquième  genre  enfin,  Bursaria,  une 
seule  espèce  peut  conserver  ce  nom  (  Burscuia 
truncatella)  ^  et  c'est  le  type  de  notre  famille  des 
Bursariens  ;  une  autre  espèce  (  Bursaria  hirundi-' 
nella  )  appartient  à  la  famille  des  Péridiniens  \  les  trois 
autres  sont  dbutêuses ,  et  deux  d'entre  elles  (£.  bulUna, 
B.  globina\^  observées  une  seule  ibis  dans  l'eau  de 
mer,  paraissent  appartenir  à  d^autres  classes  qu'à  celle 
des  Infusoires. 

Le  deuxième  ordre  de  MûUer,  comprenant  les  Infu- 
soires munis  d organes  extérieurs,  présente  dans  un 
premier  genre»  Cercaria^  caractérisé  par  une  queue, 
les  objets  les  plus  dissemblables.  Il  y  a  d'abord  les 
Cerearia  lemna  et  Cercaria  inquiéta  ^  qui  sont  à  re- 
porter dans  la  classe  des  Helminthes  ;  puis  huit  autres 
espèces  y  qui  sont  des  Systolides.  Il  reste  donc  douze 
espèces  seulement  qu'on  peut  rapporter  aux  Infusoires 
avec  plus  ou  moins  de  certitude,  encore  deux  d'entre 
elles  {Cercaria  hirta  et  C  podura)  font-elles  partie 
du  groupe  anomal  des  Infusoires  symétriques.  Des  dix 
espèces  restantes ,  il  faut  en  reporter  cinq  aux  Mqpa- 
diens,  une  autre  (C  inridis)  aux  Eugléniens,  une 
septième  {C. pleuronectes)  aux  Thécamonadiens ,  une 
huitième  {C,  tripos)  aux  Péridiniens,  une  neuvième 
(  C.  turbo  )  aux  Urcéolariens ,  et  une  dernière  enfin  est 
un  Trichodien  indéterminé,  de  sorte  que  ce  genre 
a  dû  disparaître  de  la  nomenclature. 

Un  second  genre  dlnfusoires  à  organes  extérieurs 
est  celui  des  Leucophres,  qui  ont  pour  caractère  d'être 
velus  ou  ciliés  sur  toute  leursurfuce.  Plusieurs  espèces 


DES    INFUSOIRDS.  14^7 

ici  sont  encore  douteuses  ;  qnelquet-unes  même  ne 
sont  pas  des  Infusoires  »  comme  la  Leucophra  hetero^ 
clita  reconnue  depuis  longtemps  pour  une  jeune  Al- 
cjonelley  et  les  Leucophra  fluxa.^i  L.  armilla  qui 
sont  des  lambeaux  de  la  brancbie  d'une  Moule  dans 
Teau  de  laquelle  Mûller  les  observa  ;  mais ,  des  vingt- 
six  espèces  de  l'auteur  »  il  y  en  a  dhi  moins  seize  qu'on 
doit  regarder  comme  des  Leucophryens ,  des  Paramé- 
ciens ,  ou  même  des  Bursariens ,  sans  toutefois  préciser 
l'espèce  à  laquelle  ils  se  rapportent. 

Un  troisième  genre,  Trichodor,  que  caractérisent  des 
cils  ou  des  soies  sur  une  partie  plus  ou  moins  considé- 
rable du  corps ,  est  peut-être  le  plus  confus  de  tous 
ceux  de  Midler  >  ou  du  moins ,  sous  ce  rapport ,  on  ne 
peut  lui  comparer  que  le  genre  VortiçeUe  du  même 
auteur.  En  effet ,  à  part  la  dilTérence  que  présentent 
dans  leur  forme,  dans  leur  disposition  ^  et  même  dans 
leur  usage ,  les  cils  aperçus  par  Mûller ,  et  qui  souvent 
ne  sont  pas  tous  ceux  qui  devaient  être  vus ,  il  y  a 
parmi  ces  Trichodes  d'autres  différences  plus  grandes 
encore  pour  la  forme  et  pour  la  structure  du  corps  ; 
à  tel  point  que  y  dans  ce  genre  »  sont  réunis  avec  des* 
représentants  de  buit  familles  de  vrais  Infusoires ,  plus 
de  trente-sept  espèces  fondées  sur  des  dessins  représen- 
tant des  l^umbeaux  d'Infusoires ,  ou  des  animalcules 
diversement  altérés,  et  en  outre  neuf  espèces  de  Systo- 
lides.  Dans  les  quarante-trois  Tricbodes ,  qui  peuvent 
être  considérés  comme  des  espèces  réelles  d'Infusoires, 
se  trouvent  le  Trichoda  Larus ,  du  groupe  des  symé- 
triques ,  puis  quatre  Actinophryens  dont  les  cils  ne 
sont  nullement  vibratiles ,  savoir  :  les  Trichoda  sol , 
iolaris  ygranata  eijixa;  trois  ou  quatre  Yorticelliens , 
(T.  inquilinus,  T.  ingenita  et  T.  inruUa)\  ,deux 

10. 


l&.g  HISTOIRE   NATURELLE 

Bursariens  (  Tr.  ambigua  et  Tr. patula) ,  et  le  reste 
appartient  aux  familles  des  Trichodiens ,  Kéroniens , 
Plœsconiens ,  et  peut-être  des  Leucophryens. 

Le  quatrième  genre,  Keronaj  est  mieux  caractérisé 
par  ses  appendices  corniculés  d'où  lui  vient  son  nom 
(  de  Kcpaç  corne  )  ;  et  à  part  quatre  espèces  (  Kerona 
rastellumy  K.  haustellwn^  K.  kaustrvm^  et  K,  crjrpris  ), 
établies  sur  des  lambeaux  vivants  de  certaines  espèces 
qui  y  en  raison  de  leur  facilité  a  se  déformer ,  ont  aussi 
donné  lieu  à  rétablissement  de  diverses  espèces  de 
Tricbodes  et  d'Himantopus ;  à  part,  dis-je,ces  espèces 
fictives ,  on  ne  voit  dans  les  dix  autres  que  des  Kéro- 
niens et  deux  Plœsconiens. 

Le  cinquième  genre  ^  ffimantopùs ,  qui  est  totale- 
ment à  supprimer  comme  il  a  été  dit  déjà ,  fut  institué 
par  Fabricius  d'après  les  notes  incomplètes  de  MûUer^ 
pour  le  Plœsconia  charon  et  six  lambeaux  vivants  de 
Kérone  qui  se  servaient  de  leurs  cils  ou  longs  appen- 
dices filiformes ,  comme  de  pieds  pour  marcher  sur  le 
porte-objet,  d'où  ce  nom  d!ffimantopus  (i{iidc;,  îftxyro;, 
lanière ,  iroûç ,  pied  ). 

Enfin  le  dernier  genre  Vorticelle,  non  moins  confus 
que  le  genre  Trichode ,  est  caractérisé  par  sa  contrac- 
tilité  et  par  un  orifice  garni  de  cils.  Avec  dix-huit 
Systolides,  huitUrcéolariens,  dix-huit  Vorticelliens, 
un  Péridinien  (  Vorticella  cincta) ,  et  un  Âctinophr  jen 
{V.  tuberosa) ,  il  né  contient  pas  moins  de  vingt-neuf 
fausses  espèces  établies  sur  des  dessins  imparfaits ,  ou 
répétant  d'une  manière  inexacte  d'autres  espèces  mieux 
décrites  autrement. 


Lamarck  n'ayant  point  observé  par  lui-même ,  ac- 
cepta les  espèces  établies  par  Mùller,  et  modifia  aeu- 


DES     INFUSOIHES.  147 

ia  sont  encore  douteuses  ;   quelquei-unes  même  ne 
soal  pas  des  Infusoires ,  comme  la  Leucophra  ketero~ 
cUia  recoDouc  depuis  longtemps  pour  une  jeune  AI^   i 
Cjouclle ,  et  les  Leucophra  Jluxa  et  L.  armilla  qui 
sont  des  lambeaux  de  la  branchie  d'une  Moule  daiu  j 
1  eau  de  laquelle  Millier  les  observa  ;  mais ,  des  vingts 
»i  espèces  de  l'auteur  ,  il  y  en  a  au  moins  seize  qu'oi^  | 
doit  regarder  comme  des  Leucophrjens ,  des  Paramâ^  j 
ciens ,  ou  même  des  Bursariens ,  sans  toutefois  préciser.  ' 
l'espèce  à  laquelle  ils  se  rapportent. 

Un  troisièmGgcnre,Z'ri(;/io(/a.  que  caractérisent  dey  1 
cilc  ou  des  soies  sur  une  partie  plus  ou  moins  considô*  f 
rnltle  du  corps,  est  peut-être  le  plus  confus  de  tou%  | 
ceii]^  de  MùUer ,  ou  du  moins ,  sous  ce  rapport ,  ou  ne  I 
peut  lui  comparer  que  le  genre  Vorticelle  du  mémi;  ' 
auteur.  Eu  ellet,  à  part  la  dillerence  que  présentent 
dans  leur  forme ,  dans  leur  disposition ,  et  même  dans 
leur  usage,  les  cils  aperçus  piir  Mùller,  et  qui  souvent  ' 
01  sont  pas  tous  ceux  qui  devaient  être  vus,  il  y  a 
parmi  ces  Tricliodes  d'autres  diiférences  plus  grandes 
encore  pour  la  forme  et  pour  la  structure  du  corps  ; 
i  tel  point  que ,  dans  ce  genre ,  sont  réunis  avec  des* 
représentants  de  buit  familles  de  vrais  Infusoires ,  plus 
de  Irvntc-sept  espèces  fondées  sur  des  dessins  représen- 
tant des  lambeaux  d'Infusoires ,   ou  des  animalcules 
difer5ementaltérés,et  euoutre  neuf  espèces  deSysto- 
Udes.  Bans  les  quarante-trois  Tricbodes  ,  qui  peuvent 
être  considérés  comme  des  espèces  réelles  d'Infusoires, 
se  trouvent  le  Triclwda  Larus,  du  groupe  des  symé- 
triques ,  puis  quatre  Actinophryens  dont  les  cils  no.. 
»nl  nullement  vifaratiles,  savoir;  les  Trkhoda  sol, 
iolarit , granata  eljixa;  Iroisou  quatre  Vorticelliens, 
{T.   ùttfuilinui ,   T.  ingeniia  et  T.   inrtata);  ^deux 
10. 


L. 


liSO  HISTOIRE    NATURELLE 

8oas  divers  noms  ces  mêmes  Vorticelles  détachées  de 
leurs  pédoncules.  En  même  temps  il  réunit  à  cette 
classe  d'animaux  les  Zoospermes,  les  Systolideê,  et  y 
laisse  les  Vers  nématoïdes ,  antérieurement  confondus 
avec  les  Vibrions ,  ainsi  que  les  Helminthes ,  pris  par 
Mûller  pour  des  Cercaires. 

De  ses  Microscopiques  ainsi  conçus ,  il  fait  cinq 
ordres  subdivisés  en  dix-huit  familles  et  quatre-vingt- 
deux  genres ,  dont  cinquante  seulemoit  sont  de  vrais 
Infusoires;  et  à  défaut  de  caractères  suffisants  pris 
dans  la  forme  ou  dans  les  organes  ou  appendices ,  il 
a  recours  à  des  considérations ,  fort  difficiles  à  com- 
prendre et  à  expliquer,  «  sur  la  molécule  prganique 
constitutrice ,  tantôt  jouissant  d'une  vie  individuelle, 
tantôt  asservie  à  une  vie  commune,  et  dans  laquelle 
se  prononcent  pour  certains  types  des  globules  hyalins 
plus  visibles.  » 

Son  premier  ordre,  celui  des  GYMNODÉS,  ne  devait 
contenir,  suivant  lui  ,  que  des  animaux  très^simples , 
de  forme  parfaitement  déterminée  et  invariable,  ne 
montrant  aucun  organe,  ni  cirres  vibratiles,  ni 
méine  la  moindre  apparence  de  poils  ott  de  cila  quel- 
conques. Cependant,  à  Texception  des  vrais  Vi- 
brions ,  il  n'est  pas  un  des  animaux  de  cet  ordre  qui 
ne  contredise  sa  définition  ,  soit  par  l'instabilité  de  sa 
forme ,  soit  par  la  présence  des  filaments  flagelliformes 
ou  des  cils  qui  lui  servent  d'organes  locomoteurs.  Neuf 
familles  cotnposent  cet  ordre  :  la  première ,  celle  des 
MoNAD AIRES,  correspoud  en  partie  à  Tto^Monadiens;  elle 
contient  notamment  un  genre  Gyclide ,  représentant 
celui  de  Mûller;  la  deuxième  famille,  celle  des  Pan- 
DORiNÉEs ,  répond  à  notre  famille  des  Voluociens ,  et 
contient  de  plus  son  genre  Uvella^  que  nous  plaçons 


DES    IKFUSOIRES.  151 

ni  les  Monadiens  ;  la  troisième  famille ,  tpie  m»l  à 
propos  il  nomme  des  VotvociEirs,  est  un  .-issemhl.ige 
d'animalcules  fort  différents,  parmi  lesquels,  suivant 
l'auteur,  pourraient  être  confondus  des  propagules  vi- 
TanU  de  Confervcs  ou  Zoocarpes.  Il  leur  donoe  pour 
caract^e  commun,  d'avoir  un  corps  ovoïde  ou  cylin- 
dracé ,  déjà  constitué  par  des  molécules  visibles ,  as- 
trvinl  à  une  forme  constante ,  qu'il  n'est  pas  donné  à 
laDÎmal  de  défî;;urer  à  son  gré.  Dans  cette  famille  il 
place  un  genre  Gyges  lui  est  peut-être  un  de  nosThc- 
tamoDaâiens  ;  un  genre  Folvox,  qui  comprend  bien  à 
U  vérité  une  espècede  Mùller,  que  nous  croyons  devoir 
reporter  aussi  parmi  les  Thécamonadiens  (  P'oluox  glo~ 
balus  ]  ,  et  non  point  le  vrai  folvox  gloBator,  connu 
(le  Ions  les  auteurs  sous  cette  dénomination,  et  que 
M,  Bory  seul  a  nommé  Pandorina  ;  les  autres  Volyox 
lie  ct:L  auteur  sont  des  Iiifusoires  ciliés  ,  desEncbéliens 
ou  Lcucopbryens ,  qui  n'ont  avec  les  deux  précédents 
iitcnn  autre  rapport  qu'une  forme  obronde  ou  sphéri- 
qoe.  Eolîn  ,  dans  cette  même  famille  se  trouve  uti 
genre  fncAc/j'j ,  au  corps  cylindracc,  plus  ou  moins 
{■jTirorme ,  toujours  si^nsihlcmcnt  atténué  i  son  estré- 
mîté  antérieure,  renfermant  plusieurs  Enchelys  ou 
KoJpodes  du  Millier,  que  nous  croyons  devoir  être  re- 
]<ortées  dans  des  familles  diiiéreutes. 

Ses  KotPODiwfES ,  formant  une  quatrième  famille  , 
MHit  caractérisés  par  un  "  corps  plus  ou  moins  mem- 
■  bnmeuit ,  jamais  cylindracé ,  où  des  globules  bynlitis 

*  pins  visibles  se  prononcent  dans  la  masse  de  la  molé- 

•  cale  coDstitutrice,  et  qui,  évidcmroeat  contractile , 
>nric  de  forme  au  gré  de  l'animal.  » 

H.  Bory  y  place  quatre  genres  très-dissemblableà  , 
amrir  :  t"  le  Triodontn  formé  avec  le  Kolpoda  caneas. 


152  HISTOIRE    NATUEELLE 

qu'il  n'a  point  vu  lui-même ,' et  que  Mûller»  qui  Ta 
observé  imparfaitement  une  seule  fois ,  décrit  comme 
ayant  un  corps  cylindrique  et  produisant  sur  ses  bords 
un  mouvement  d'agitation  (de  mication,  micatio), 
qu'on  ne  peut  attribuer  qu'à  des  cils  ;  on  devrait  donc 
ajourner  l'inscription  de  cet  animal  dans  la  nomencla- 
ture ,  bien  plutôt  que  d'en  faire  un  genre  ;  2*  le  genre 
Kolpode^  auquel  il  attribue  un  corps  parfaitement 
membraneux,  très-variable,  atténué  au  moins  vers 
Tune  de  ses  extrémités ,  et  auquel  cependant  il  rap- 
porte les  Vibrio  utriculus  et  V.  intermedius  de  MûUer 
qui  sont  cylindriques,  les  Gonium  rectangulum  et  obtU" 
sa/igulum,  qui  sont  décrits  par  le  même  auteur  comme 
étant  de  forme  invariable,  et. enfin  plusieurs  autres 
Infusoires  ciliés,  et  notamment  le  Kotpoda  méléa- 
gris  de  MûUer  qui  doit  faire  partie  de  notre  Êunille 
des  Paraméciens  ;  3*  le  genre  Anùhe  ayant  poar 
type  le  Protée  de  Rœsel  et  le  Protée  diffluent  de 
Mûller,  si  bien  caractérisés  par  l'instabilité  de  leur 
forme  et  parles  appendices  variables  et  comme dif- 
fluents  que  ces  animaux  émettent  de  tous  côtés.  Ce- 
pendant M.  Bory  leur  associe,  dans  le  même  genre ,  le 
Fihiio  amer  de  Mûller ,  qui  est  notre  DUeptus ,  et  le 
Kolpoda  cucidlus  dont  les  caractères  sont  si  différents 
et  si  frappants ,  et  que  sa  forme  bien  reconnaissable  a 
fait  nommer  jadis  Cornemuse  on  Pendeloque  ,  k^  en- 
fin le  geore  Paramécie ,  dans  lequel  il  réunit  a  la  Pa- 
ramécie aurélie ,  véritable  type  de  ce  genre  ,  d'autres 
espèces  n'ayant  rien  de  commun  que  la  forme  pblon- 
gue  y  ou  un  corps  membraneux  qui  présente  un  pli 
longitudinal  et  oblique  quand  il  change  de  direction 
en  nageant. 

La  cinquième  famille ,  celle  des  Bursariées  ,  caracté- 


DES   lirFUSOIRCS.  153 

risée  par  la  l'orme  du  corps  membraneux  .  replié  sur 
lui-niémc  eu  sac  ou  en  petite  coupe,  se  compose  de 
trois  genres,  Bursaire .  HiioûJineUe  et  Cratérine , 
dont  les  espèces  fort  dilférenles  doivent  être  rapportées 
â  six  de  dos  familles  ;  savoir  :  le  genre  Hirondinelle 
formé  avec  la  Bursaria  hirundinella  de  Millier  qui  est 
le  Ceratium  de  noire  famille  des  Péridiniens  ;  le  genre 
Bursaria  qui  avec  une  vraie  Bursaire  (  B.  trunca- 
tella)  ,  contient  les  Cyclulium  roslratum  et  Kolpoda 
ctu-tilio  de  Millier,  qui  sont  des  Loxodes  ,  et  le  Para- 
mecium  chtysalis  dont  nous  avons  fait  le  genre  Pleit' 
ronema  diins  la  famille  des  Paraméciens  ;  et  eiiGn  dans 
lea  Bursariées  M.  Bory  place  son  genre  Cratérine 
fomté  avec  un  de  nos  Eujjlèniens  {Enchetys  vir'tdis  de 
Millier),  et  des  Vorticelliens  ou  Urcéolarieas ,  ma\ 
observes  et  jugés  dépourvus  de  cils. 

Dans  sa  sixième  famille,  celle  des  Vibrionides,  cft- 
rjctérîsée  par  un  corps  cyliodrucé .  allongé,  Qexibte, 
et  qui  est  assurément  l'une  des  plus  confuses,  deux 
genres  seulement  se  rapportent  à  nos  f'ibrioniens  ;  ce 
tant  le  genre  Melanella  qui  répond  à  nos  Bacteriutn 
ri  Spiritlum  ,  et  le  genre  Vibrion  ,  dans  lequel ,  avec 
les  vrais  Vibrions,  sont  confondus  des  Vers  nématoïdes, 
romme  l'Anguille  du  vinaigre  et  celle  de  la  colle.  Un 
premier  genre,  Spinilina,  est  établi  pour  le  f'olvox 
grandinelta  que  MCiller  seul  a  vu,  et  dont  la  nature 
e*t  fort  équivoque.  Un  quatrième  genre  ,  Lacryma- 
(vrût.dont  le  corps  cylindracé  s'amincit  en  un  cou  ter- 
miné par  une  dilatation  en  manière  de  ttîte ,  contient , 
mec  une  espèce  d'EugIènien(/^iirio  actu) ,  plusieurs 
autres  Infusoires  qui  méritent  de  former  un  genre  par- 
ticulier ,  mais  qui  ne  doivent  pas  rester  associés  avec 
les  vrais  Vibrioniens,  quoique  Miiller  en  ait  placé 


k. 


161^  HUTOIU    VATUBBLLE 

plusiears  dans  son  genre  Vibrion-;  enfin.  M,  Bory 
place  dans  un  defnier  genre»  Pupella^des  espècead'En- 
chelys  et  de  Vibrions  de  MûRer ,  fort  différentes  les 
nnes  des  autres ,  mais  qui ,  dit-il ,  <  ne  pouvant  ren- 
trer dans  aucun  des  genres  précédents  ,  ne  peuvent 
cependant  en  former  de  nouveaux  ;  oe  sont  des  Vi- 
brions obtuses,  plus  épais ,  non  uniformes.  »  Nous  de- 
vons ajouter  que  ce  sont  des  espèces  pour  la  plupart 
douteuses ,  et  qui  d'ailleurs ,  si  l'on  savait  comment 
elles  sont  ciliées,  seraient  assurément  fort  loin  des 
Vibrions  « 

Sa  septième  famille ,  celle  des  GERCARiiEs,  caractéri- 
sée par  la  présence  d'un  appendice  caudiforme ,  ré- 
pond au  genre  Cercaria  de  Mûller,  moins  les  Furco- 
cerques  de  Lamarck  y  mais  elle  est  rendue  plus  hété- 
rogène encore  par  1  adjonction  des  ZoqÀperme$ ,  que 
M.  Bory  regarde  commp  des  animaux  distincts,  et  dcmtil 
fait  un  genre  à  part.  Un  premier  genre  nommé  J?ap&dt- 
nella ,  comprend  le  Proteus  tenax ,  la  Cerearia  i^iridis , 
qui  est  le  type  du  genre  Euglena  daiis  les  Euglèniens , 
et  dont  les  variations  de  forme  sont  si  remarquables; 
puis  d'autres  espèces  tout  à  fait  différentes  qui  s<mt 
des  Enchelys  douteuses  et  mal  connues  de  Mûller.  Un 
deuxième  genre,  Hisîrionella  y  à  corps  plus  ou  moins 
contractile,  cylindracé^  oblong,  avec  une  queue  fort 
distincte ,  renferme  à  la  fois  les  Cercaria  lemna  et  in- 
quiéta de  Mûller,  qui  sont ,  comme  nous  avons  dit ,  de 
vrais  Helminthes,  et  avec  elles  VEncheljrs  pupuia^ 
qui  est  bien  an  Infusoire ,  mais  impossible  à  déter- 
miner. Le  genre  Cercaria  , .  qui  vient  ensuite ,  est 
réduit  à  quelques  espèces  de  Monadiens;  un  qua- 
trième genre,  Turbinella ,  est  uniquement  formé  pour 
une  espèce  {Cercaria  turbo)  que  M.  Ehrenberg 


DES  iKFtisoinEa.  155 

ijourd'bui  dans  le  voisinage  des  Vorticelles, 
en  la  nommant  Urocentrum.  Son  genre  f''irguline ,  a  , 
dit-il,  ■  tin  corps  oblong,  membraneux ,  nminci  par  sa 
partie  postérieure  en  une  très -petite  i^ueue  iléchie 
en  virgule.  ■  Il  y  place  la  Ccrcaria  pleuronectes  ,  qui 
est  tia  Tbécamonadien  du  genre  l'Uacus,  et  lu  Cerca- 
ria  eycUÂium,  qui  doit  certainement  faire  partie  d'un 
autre  genre.  Enûn ,  sou  genre  Tripos  est  i'ormé  avec 
U  Cercaria  Tripos ,  <jui  appartient  à  la  famille  dea 
Péridîniens. 

M.  Bory,  dans  sa  huitième  famille,  celle  des  Uho~ 

Hfu,  dont  le  nom  ressemble  beaucoup  trop  à  celui 

d'ooe  autre  familie(^ro(/£ej),  et  que  doit  caractériser 

une  queuo  fourchue,  n'a  compris  que  les   Furco- 

Btrques  de    Lamarck ,   avec  trois   autres   genres  de 

Sy*t(dides  qu'il  en  sépare;  puis  un  genre  (7r)  établi 

wr  une  espèce  problématique  de  Mùller  (Cei-caria 

■    (■NblM) ,  et  un  genre  Kérobalane  ,  fait  avec  des  Ur- 

^^^■nrietu    ou    des    Vorticclliens    mal  observés    par 

papier  OU  par  Joblot  seulement.  De  même  aussi  il 

(mne  une  neuvième  famille  pour  une  seule  espèce 

ftahlie  sur  un  simple  débris  de  Kérone ,  la  Kerona 

rasteltum,  M. ,  dont  il  fait  le  genre  Tribuline. 

Aux  Microscopiques  de  son  second  ordre,  à  ses 
TRICHODES  ,  M.  Bory  n'accorde  «  ni  ouverture  buc- 
cale .  ni  organes  internes  déterminés  ,  mais  seulement 
Jes  poils  ou  des  cirres  non  vibraliles ,  sur  la  totalité  ou 
tur  quelques  parties  d  un  corps  simple,  contractile.  ■ 
Urenurque  que  les  corpuscules  hyalins  (et  dans  cec.is 
ce  (ont  des  vacuoles  qu'il  nomme  ainsi),  s'y  multiplient 
.  cl  y  deviennent  beaucoup  plus  considérables.  11  fait 
trois Ikinilles  de  sesTrichodés,  savoir  :  les  Polytriques, 
Ih  Mrttacinées  et  les  Urodées. 


156  HI8TOIIIE    NATURELLE 

Chez  les  Polytriques  «  des  poils  très-fins  et  non 
distinctement  vibratiles ,  sont  répandas  en  yîUosités 
sur  toute  la  surface  du  corps ,  ou  en  cils  sur  l'intégrité 
de  sa  circonférence,  »  ce  qui  fait  dire  à  M.  Bory  que 
«  ces  animaux  semblent  être  des  ébauches  du  genre 
Béroë.  »  Ils  forment  quatre  genres  :  V  Le  genre  Leu- 
cophre  répondant  à  celui  de  Mûiler  avec  peu  de  chan- 
gements ;  et  par  conséquent  avec  une  grande  partie  de 
ses  erreurs  et  de  ses  espèces  très-douteuses;  S*  Le 
genre  Diceratella ,  comprenant  avec  les  deux  princi- 
paux types  de  nos  Infusoires  symétriques  {Triehoda 
larus  ,  Cercaria  hirta) ,  une  espèce  douteuse  de  Sys- 
tolide  (Leucophrd  corniUa);  S^  le  genre  Péritriquej 
dans  lequel  le  corps  n'a  de  poils  ou  cils  qu'au  pour- 
tour et  non  sur  toute  la  surface,  est  formé  d'une 
réunion  confuse  d'Actinophryens  {Trichoda  sol  y  M.)i 
et  d'UrcéoIariens  {F'orticella  stellina^  M.)»  avec 
divers  T^ichodiens  et  Leucophryens  ;  (k>  le  genre  S^xl- 
ifolœma ,  que  l'auteur  regarde  «  comme  un  passage 
très-naturel  aux  vers  intestinaux  par  les  Eichinorhin- 
ques,  »  est  établi  seulement  sur  une  espèce  de  Mùller 
{Trichoda  melitea)  qui  parait  appartenir  au  genre 
Lacrymaria. 

La  deuxième  famille ,  celle  desMTSTACiHiEs(Mv«Ttt(, 
moustache)  est  caractérisée  par  la  disposition  des  dis 
en  petits  faisceaux  ou  en  séries.  Le  premier  genre, 
Pkialine ,  que  distingue  un  seul  faisceau  de  cils  sur 
un  bouton  en  forme  de  tète  séparé  du  corps  par  on 
rétrécissement ,  renferme  plusieurs  Trichodes  de 
Mùller^qui  peuvent  être  réunis  au  genre Zacr^morûi. 
Le  deuxième  genre,  Trichode,  quoique  considéra- 
blement réduit,  présente  encore  beaucoup  des  inco- 
hérences si  nombreuses  dans  celui  de  Mtiller;  car 


DE9    INFCSOIBES.  157 

son  cnr.ictùre  d'.-ivoir  un  faisceau  de  cils  uon  vibratiles 
«1  avant,  el  d'être  i;Iabre  en  arrière,  est  trop  vague; 
na»si  y  trouTe-t-on  des  Oxytri<fues.  des  Trachélius, 
desTrirhodiens,€tc.  Le  troisième  genre,  i'psistomum, 
ciaUi  d'après  une  Ggure  de  Miiller,  pour  une  seule 
espèce,  Trichoda  ignita,  trop  peu  connue,  est  cepen- 
dant ausii  indiquée  par  l'auteur,  comme  fitisant  un 
pn^nge  aux  Biphores.  Le  quatrième  genre ,  Plagio- 
tri/jue,  c|ui ,  comme  l'indique  son  nom  ,  doit  avoir  des 
I>oiIs  ou  cils  disposés  en  une  série  longitudinale  sur  un 
AetcùlKS  du  corps,  contient  des  espèces  très-clissem- ,4 
blables,  parmi  lesquelles  sont  quelques  Tricbodiens 
nirtfe  i  des  espèces  douteuses.  Le  cinquième  genre, 
.Vj  stacodetle  ,  ne  comprend  que  des  espèces  de  Kéro- 
Dietjsdouteiisesou  altérées,  vues  seulement  par  Miiller 
el  Jolilot,  et  représentées  par  eux  comme  ayant  )c 
corpB  termine  en  avant  par  une  assure  ou  des  lèvres 
inhales  munies  de  cils  en  manière  de  moustaches. 
Le  ^earc  Oxytriqne.  qui,  modifié  et  restreint  con- 
rnablement ,  doit  être  conservé,  est  inexactement 
oractêrîsé,  chez  M.  fîory,  par  des  cils  ou  poits  dispo- 
Ks  en  deux  séries  ou  faisceaux ,  aussi  contient-il  avec 
Hc  vraies  Oxytriques,  diverses  espèces  de  Mùller, 
i|ut  sont  très-douteuses  ou  indéterminables.  Le  genre 
Ofhrydie,  qui  doit  être  reporté  avec  lesVorticelliens, 

Ltient  arec  la  f'oiiicella  versatilis.  M,  qui  est  le  vrai 
qpe  de  ce  genre,  d'autres  Vorticellieas,  plus  ou  moins 
4Mlnn,  dont  .Miiller  avait  fait  des  Trichodcs. 

Le  treore  Trinelle  est  établi  pour  le  seul  Trichoda 
fafTiit .  qui  n'est  connu  que  par  la  figure  de  Muller 
tt  aoralt  être  un  Systolide.  Le  genre  Kerona  ,  qui  , 
e  les  cils  mobiles  disposés  sur  uu  cijtê  ou  tout  au- 
du  corps,  doit  présenter  des  appendices  parlicu- 


L 


158  HI8T0IBB    NATURBLLE 

Uers  en  dentelures,  en  cirres  fort  longs  ou  en  cornes , 
comprend  les  Kérones  et  les  Himantopes  de  Muller  ; 
mais  malheureusement  il  n'est  presque  formé  que  d'es- 
pèces douteuses.  Le  Kondyliostome  enfin ,  le  dernier 
genre  des  ^frichodés ,  est  assez  bien  caractériâé  par  la 
forme  cylindrique  du  corps  avec  un  orifice  buccal  laté- 
ralement situé  et  bordé  de  cils  plus  grands  que  ceni 
du  reste  du  corps. 

La  troisième  £aimille  de  Trichodés,  dont  le  nom 
Urodées  ressemble  trop  à  celui  des  Urodiées  »  qui  en 
effet  ne  s'en  distinguent  que  par  Tabsence  des  cila ,  con- 
tient un  genre  de  Sy  stolides ,  et  un  autre  goure  JRatuk 
formé  de  quelques  Trichodiena  ou  Kén>niens  à  corps 
aminci  postérieurement  en  forme  de  queue. 

Le  troisième  ordre  des  Microscopiques  de  M.  Bory  est 
nommé  par  lui  STOMoatÉFEAiis  (  Zr^  bouche;  B^pstpov 
paupière  »  cils  )  »  pour  exprimer  que  ces  animaux  ont 
antérieurement  une  ouverture  buccale»  munie  dut  db 
ou  drres  vibra tiles.  Ils  sont  toujours  d'aiUeur»,  sui- 
vant M.  Bory,  formés  d'une  molécule  coBstituirioe 
transparente  où  se  voient  des  corps  hyalins  i^hisgros. 
Deux  familles  constituent  cet  ordre  ;  la  première ,  oelk 
des  UacÉoLARiÉEs,  répond  au  genre  Urcéolaire  de  La- 
marck  et  k  notre  famille  des  Urcéolariens  «  dont  elle 
contient  les  deux  principaux  genres  Stentor  et  UreÊ(h 
Uùrej  mais ,  avec  eux ,  elle  contient  divers  aotrea  Vor^ 
ticelliens  mal  étudiés  ;  la  secondé  famille^  celle  des  Tin* 
KiDEEs  ,  renferme  quatre  genres  de  Systolides  avec  le 
genre  Faginicole  qui  fait  partie  dé  nos  Yorticeiliens. 

Un  quatrième  ordre ,  celui  des  RonFÈRSs,  fonnaat 
une  seule  famille ,  ne  contient  que  des  Systolides»  et 
le  cinquième  et  dernier  ordre,  celui  des  Crcstodés»  fer- 
mant trois  familles ,  comprend  tout  leiresic  des  Sp^ 


DES     IKFVEOIRES.  159 

lides ,  et  les  deux  genres  Plœsconic  et  Coccudine ,  ran- 
{!(»  fort  mal  à  propos  avec  les  Anouretlcs  dans  la  der- 
nière famille. 

Ainsi,  des  cinq  ordres  de  M.  fiory,  quatre  seule- 
meut  renfermeol  dts  lofusoires  ;  de  ses  dix-huit  fa- 
milles, quinze  sculemcQtsont  dauslc  même  cas;  et  de 
SCS  quatrc-vin^t-deux  genres ,  il  n'y  en  a  que  cinquante 
qui  puissent  se  rapporter  avec  plus  ou  moins  de  certi- 
tude h  des  Infusoires  proprement  dits,  auxquels  ce- 
pendant on  doit  ajouter  les  Vorlinelles.  On  voil^ 
d'ailleurs  que  tout  en  conservant  environ  vingt-troi^ 
de  ces  genres,  nous  sommes  obligés  de  les  circonscrira 
B  les  caractériser  d  une  manicre  Lieu  dilTércnte. 


L  Ehreoberg  publia  pour  la  première  fois,  en  1830, 

UDeckissificationdes  Inl'usoires,  divisés  alors  en  20  t'a- 

BtUes  et  77  genres  ;  il  y  comprenait  les  Bacill^riées  et 

ks  Clostérxées .  qui  formaient  déjà  dix  genres.  Depuis 

(ots,eol833,  ila,   par  diverses  additions  et  moditi- 

calions,  porté  le  nombre  de  ses  familles  à  21,  et  le 

Dombre  de  ses  genres  à  106  i  mais  il  est  vrai  de  dire 

(]Uc  cclLc  augmentation  a  surtout  parlé  sur  les  Bacil- 

bnécft,  qui.  au  lieu  de  9  genres,  eu  ont  formé  18;  de 

Kirtc  (ju'en  laissant  de  côié  comme  végétaux  ces  êtres 

et  les  Clottériées ,  il  ne  restait  en  déûnitive  que  SI 

■  «■mes  d'iofusoires  à  cette  époque.  Enfin  cet  auteur, 

^|Kbs  son  grand  ouvrage  publié  en   1838  ,  a,  par  de 

^^^bvellcs  additions .  porté  le  nombre  des  familles  à  22 

^^^K^uides  genri^  â  133,  renfermant  S33  espèces; 

^^HHi  encore ,  dans  ces  nombres ,  il  comprend  36  genres 

^^^HM6  espèces  de  Bacillariées  et  Clostérinées,  de  sorte 

^^^PH  Uc  rcslejen  dcHnitive  que  20  Ctmilles .  97  genres 


160  HISTOIRE   NATURELLE 

et  3VI  espèces  plus  ou  moins  réelles  de  vrais  infu- 
soires. 

Cet  auteur^  dès  le  principe ,  regardant  comme  au- 
tant d'estomacs  les  vacuoles  plus  ou  moins  nombreuses 
à  l'intérieur  des  Infusoires ,  nomma  ces  animaux  des 
PoLYGASTRiQUES,  et  les  subdivîsa  en  Anentera  sans  in- 
testin ,  et  Enterodela  pourvus  d'un  intestin  ;  puis  cher- 
chant un  caractère  dans  la  disposition  (ju'il  croyait 
exister  dans  ce  prétendu  intestin ,  il  partagea  ces  der- 
niers ,  1*  en  Anopisthia ,  sur  lesquels  les  deux  extré- 
mités de  l'intestin  viennent  aboutir  à  un  même  orifice , 
2^  en  Enantiotreta  y  où  les  orifices  de  cet  intestin  sont 
situés  aux  deux  extrémités  ;  3*  en  Allotreta  où  Tnn 
seulement  des  orifices  de  l'intestin  est  à  une  des 
extrémités  du  corps  ;  et  V  enfin  en  Catotreta ,  qui  ont 
les  deux  orifices  de  l'intestin  situés  à  la  face  ven- 
trale et  non  terminaux.  Quant  aux  Anentef^ ,  il  les 
partage  en  trois  sections;  la  première  comprenant 
ceux  qui  sont  sans  pieds  ou  appendices,  Gymnica;  la 
deuxième  ceux  qui  ont  des  pieds  ou  appendices  varia- 
bles, Pseudopoda;  la  troisième  enfin  ceux  qui  sont 
ciliés,  Epitricha. 

Chacune  de  ses  sept  sections  se  divise  ensuite  en  fa- 
milles d'après  diverses  considérations,  et  surtoutd'après 
la  présence  ou  l'absence  d'un  tét  ou  d'une  cuirasse; 
considération  que ,  dans  ses  premières  publications , 
Tauteur  avait  jugée  si  importante ,  qu'il  partageait  tout 
d'abord  les  Infusoires  en  deux  séries  parallèles ,  les 
nus  et  les  cuirassés,  s^efibrçant  de  compléter  cette  se- 
conde série  au  moyen  de  rapprochements  fort  pen  ad- 
missibles, et  par  l'institution  de  divers  genres  créés 
dans  ce  seul  but. 

Il  a  donc  ainsi  sept  divisions  qu'on  peut  nomiiier 


DES   ItrFUSOlflES.  161 

da  ordres  et  qu'il  divise  eo  familles  de  la  manière  sui- 
vante ;  les  Gymnica  d'abord ,  suivant  que  la  fornie  est 
invariable  ou  variable ,  et  dans  le  premier  cas ,  suivant 
i]u'iU  se  multiplient  par  division  spontanée  complète 
ou  incomplète;  les  premiers  forment  les  deux  familles 
dctMonadina  et  des  Cr^/)fomon(i(/ina,  l'une  sans  ca- 
rapace ,  l'autre  avec  carapace  ou  cuirasse  ■■  les  Gymni- 
que* à  division  incomplète  forment  les  trois  familles 
it»  f^oltHicina  qui  sont  cuirassées  et  éprouvent  la  di- 
vtsioo  spontanée  dans  toutes  les  directions  ;  des  F^ibro- 
nia  qui  sont  nus  et  n'éprouvent  la  division  spontanée 
que  dans  une  seule  direction  ;  des  Closlerina  enfia 
qui  sont  cuirassés  et  se  divisent  aussi  dans  une  seule 
direction.  Les  Gymniques  à  forme  variable  sontles^i- 
tatiœa  ,  s'ils  «ont  nus,  ou  les  Dinobryina  ,  s'ils  sont 


Les  Picudopoda  nus  forment  la  famille  des  Amor 
ftsea,  et  ceux  qui  sont  cuirassés  sont  des  ^/rce/Zùta,  si 
leurs  pieds  à  lobes  multiples  sortent  d'une  seule  ou- 
Tcrture,  et  des  Eacillaria  ,  si  un  pied  simple  sort 
l'une  seule  ouverture  ou  de  cbaquc  ouverture ,  carac- 
tire  que  l'nuteur  seul  a  observé  jusqu'ici.  Les  Epitri- 
c&i  DOS  forment  la  famille  des  Cydidina,  et  lescuiras- 
i£s  celle  des  Peridinœa. 

Les  yinopinhia  nus  ou  cuirassés  sont  les  forticeU 
linu  et  Je»  Opbryditia ,-  les  Enantiotreta  nus  ou  cui- 
nstés  sont  les  Enchelia  et  les  Colepina  ;  les  Allotreta 
DOS,  s'ils  ont  une  bouche  dépassée  par  une  trompe  et 
iH*  ioal  dépourvus  de  queue ,  forment  la  famille  des 
Trachcliiia  ;  s'ils  ont  la  bouche  à  l'extrémité  anté- 
rieure et  le  corps  aminci  postérieurement  eu  manière 
de  c|ueuc ,  ce  sont  les  Ophiyoccrcina  ;  ceux  qui  sont 
(utnu^  formeal  la  famille  des  Aspidiscina. 
musoiAES.  t  i 


1G2  HISTOIRE   NATURELLE 

Les  Catroteta  dus,  s'ils  n'ont  d'autres  organes  loco- 
moteurs que  des  cils,  sont  des  Colpodea;  sHls  <mt  nu 
contraire  des  organ.es  locomoteurs  de  plusieurs  sortes, 
ce  sont  les  Oxytrichina;  ceux  enfin  qui  soAt  cuirassés 
constituent  la  famille  des  Eiipiofa,  ou  nos  PpBsco^nSp 

Il  est  clair  que  n'admettant  point  l'existence  d'un  in- 
te^n-diez  les  Infusoires ,  ni  la  présence  d'uq  aqu^  dans 
im  epdroit  déterminé  de  leur  corps,  nous  ne  ppuTons, 
non  ^us ,  reconnntire  e^iactes  ces  distinctions  artifi- 
cielles de  familtes.  Qqdejues-unçs  cependant  sont  à  con- 
■çnrer,  quand  d^aut^es  caractères  suffisants  étai^t  em- 
ployés par  fauteur,  en  ont  fait  des  familles  naturelles; 
telles  fipnt  celles  des  P^ofi^ocinaj  des  J^ibrionUi,  dép 
Peridifiœa,  des  Vorticellina ,  des  Oxytrichina  et  des 
Euplàta ,  qui  correspondent  presque  exactement  à  nos 
Fohocicns^  Vibtioniens^  Pçridiniens,  KortiofiUic^Sf 
Kéroniçns ,  et  Plœsconièns  »  sauf  la  réunion  des  ^Sr 
pidiscina  à  cet^e  dernière ,  et  ta  réuqign  dc^  Ophrf^ 
dîna  s^ux  Vorliceltiens,  d'où  Qpiis  réparons  au  con- 
traire les  Urcéolaires.  T^ÏIçs  sont  encore  les  familles 
Aés  y^inœbfiea  et  des  ^mo(r;^i/ia  qui,' formées  cha- 
cune d'un  seul  genice ,  ne  pouvaient  être  circpnscrit^ 
diOëremment  et  sont  pour  nous  \f8  .AUnihions  et  les 
Dinobty^ns^  Les  Monadina  sont  bien  ^ussi  à  peu  prfa 
lios  Monadiens  ;  {autrement  définia,  les  Cryptomonth 
dtna  Augnientés  de  quelques  jlftt^sicçfg  à  formes  con- 
stantes sont  nos  T^écamonadiens  ';  les  Astasi0çi  ainsi 
réduits  popr  répondre  mieux  au  caractère  d^instabi^lé 
de  forqie  indiqué  piir  leur  dénomination ,  soqt  nQI 
Euglènicns;  les  Cotpodpa^  réunis  aux  Ophryocercina^ 
répondent  en  partie  h  notre  fiipiillc  des  Paramécienss 
les  Cycfidînarî^lrçfït  en  p«utie  daqs  nos  Eiicteleins; 
les  TnichcUua  dans  nos  Tiichodicns  et  nos  Bursa- 
n'en. s;  vl  Ici?  KnchcUa  Jiui-si  en  parlic  dans  nos  Lcuco- 


DES  mrmoinc^s.  m;; 

pkircntf  et  en  partie  d.-ins  nos  Bursaricns ,-  les  ytrcct- 
/ina  furment  une  section  de  nos  Hhizopodes.  Les  Co- 
lepina,  enfin  .  ne  iorment  qu'uu  genre  de  notre  groupe 
anomal  des  Infusoires  symétriques.  Quant  aux  dos- 
teriaa  cl  Bacillaiia,  tjui  seraient  éj^ulement  des  In- 
fusoires symétriques  s'il  était  permis  de  les  re- 
garder cowniu  des  animaux  ,  je  persiste  à  penser 
qu'Us  sont  sans  estomacs  et  sans  pieds  variables, 
romme  sans  cils  vibratiW,  et  qu'ils  n'ont  point  d'ail- 
Irurs  les  caractères  des  animaux.  Mais  en  outre  de  ces. 
lingt-deuï  famillfs ,  M.  Ehrenber^  indique  dans  une 
noie  .  à  la  suite  de  la  faroille  clea  Enc/telia  (1) ,  ta  né-, 
cessité  de  créer  une  iuniillc  dçs  Acinetines  qui  corres- 
pond à  notre  famille  des  yictinophiyens. 

St  Doos  passons  à  l'examen  des  genres  du  même  au- 
taar,  DOUSYerrons  une  foule  de  rapprochements  que 
Ttm  De  justifie  ,  et  de  distinctions  snns  nulle  valeur ,  - 
fondes  Ktr  des  cariiclércs  fictifs  ou  douteux  \  mai»  cet 
rutaeo  ,  nous  aurons  l'occasion  de  le  faire  succcssive- 
[Bcnt,  lors  de  U  description  méthodique  de  nos  fa- 
!  me  borne  pour  le  moment ,  tout  «i  avouant' 
méxat  j'ai  plus  d'une  fois  ent{iloyé  des  carao- 
vivtiqucs.  pour  lu  distinction  des  familles  et  des 
a  puni  ces  animaux  aus  formes  si  variables  et  si 
ni  altérables .  et  dont  l'organisation  est  souvent' 
tÎMaplceD  apparence:  je  me  borne,  dis- je.  ù  faire  re- 
■er  que  c'était  une  nécessité  de  présenter,  au 
t  provisoirement,  une  classification  en  rapport 
les  principes  de  lu  métbode  naturelle ,  aujour- 
Aai  qac  les  classifications  artinctelles  basées  sur  dea 
"  t  btexacLs  ou  sur  de  pures  hypollii^es .  ont  dM> 
ItttOUI  leur  crédit. 


1.'  "if  ln(uiiomihiviLi''ii  .  i83S  ,  p.  3i'.j 


16&  HI8T0IBE  NATURELLE 


TROISIÈME  PARTIE. 


SUR  l'observation  des  infusoires. 


CHAPITRE  XIII. 

DE  LA   RECHERCHE  ET  DE  LA  CONSERVATIOir  DER  IHFUSORES 

VIVAHT8. 

Certaines  eaux  stagnantes  sont  tellement  remplies 
dln'fosoires  ,  qu'il  suffit  de  puiser  au  hasard  pour  en 
avoir  abondamment;  ce  sont  particulièrement  les 
Ëuglénes ,  les  Phacus,  les  Diselmis,  les  Cryptomonas^ 
et  la  plupart  des  Infusoires  verts  ou  rouges  qpi  se  trour 
vent  ainsi  dans  les  fossés  ,  dans  les  ornières  ,  dans  lés 
mares ,  dont  ils  colorent  fortement  Teau  et  les  bords; 
l'Euglène  verte  est  celle  qvLon  rencontre  le  plus  fré- 
quemment autour  des  lieux  babités  dans  les  ornières 
et  les  égouts ,  mais  j'ai  vu  le  DiselnUs  viridis  colorer 
entièrement  en  vert  l'eau  qui  baignait  du  .terreau  dans 
un  jardin ,  en  juillet  1837;  et  cet  biver,  à  Toulouse, 
j'ai  vu  les  fossés  du  boulevard  remplis  d'une  eau  verte, 
colorée  exclusivement  par  le  Phacus pleuronectes.  On 
sait  enfin  que.oertaines  eaux  stagnantes  ont  paru  avoir 
étécbangées  en  sang,  par  suite  de  la  multiplicatioD 
de  YEuglena  sanguinea  et  de  quelques  autres  Infu- 
soires rouges,  et  que  telle  est  aussi  la  cause  de  laco* 
loration  des  salines. 


DES  inFiisotncâ.  165 

Certains  lofusolres ,  sans  remplir  entièrement  les 
eauK ,  formeot  une  couche,  soit  au  fond ,  soit  à  la  sur- 
face ;  tels  sont  le  Dileptus  anser  que  j'ai  vu,  dans 
les  ornières  au  nord  de  P;iris ,  former  une  couche  bru- 
nâtre au  fond  de  l'eau ,  et  le  Spiroslomum  ambiguum, 
bien  visible  à  l'œil  nu  ,  et  (jut  se  montre  quelquefois 
lellement  abondant ,  qu'on  crott  voir  flotter  à  la  sur- 
face Dnc  poussière  blanchâtre. 

D'autres  Infuioires  visibles  à  l'cpil  nu ,  sans  être  aussi 
abondants,  seront  faciles  à  recueillir  directement  ;  tels 
(Ont  :  le  /-^o/t'OJ,que  l'on  voit  en  nombre  souvent  con- 
ndêrable ,  monter  et  descendre  en  tournant  dans  le 
liquide,  comme  autant  de  globules  verts  ou  jaune-bru- 
nâtres ;  les  Stentors  verts  ou  bleus,  fixés  aux  herbes,  et 
lurtout les  Vorticellesquiformeutdes  touffes  blanches 
comme  un  duvet  plumeux  ,  .sur  tes  tiges  submer^jées , 
iitr  tes  petites  coquilles  ,  et  niéme  sur  quelques  ia- 
^^Êtta  nageurs. 

^^^■his  le  plus  grand  nombre  des  espèces  ne  peut 
^^^Mier  la  vue  d'aucune  manière ,  et  doit  être  pris  eo 
^^^Rque  sorte  au  hasard  dans  les  eaux  de  la  mer,  des 
rivières  ,  des  marais  ou  des  fossés.  Toutefois ,  il  ne 
(aul  pas  croire  que  de  l'eau  puisée  au  hasard  con- 
tiendra les  animalcules  que  l'on  cherche ,  bien  au  con- 
Inire;  il  y  a  mille  à  parier  contre  un  que  cette  eau 
n'en  contiendra  pas  si  elle  est  prise  dans  les  endroits 
où  la  mer  est  sans  cesse  agitée  sur  de»  galets,  sur 
«les  rocliers    nus  et  sans   végétation  ,  ou   si   elle  est 


prise  dans    le   courant  d'ui 


limpide  ,    ou 


L 


mfme  au  milieu  d'un  étang  sans  herbes  maréca- 
geuses, ou  enfin  dans  un  fossé  que  ta  pluie  vient 
At  remplir.  Il  faut  chercher  les  Infusoires  là  où  l'eau 
moini  «f^tée  est  peuplée  d'herbes  ,  et  surtout  de  Coq- 


166  HISTOIRE    NATURiXLC 

l'erves  de  Lemna  et  de  Ceratophyllum  »  dans  les  ma- 
rais ,  ou  de  Céramiaires  dans  la  mer.  L'eau  puisée  au 
milieu  de  ces  herbes  contiendra  fréquemment  ces  ani- 
malcules ,  et  Ton  s'en  assurera  eç  regardant  avec  une 
loupe  forte ,  ou  une  lentille  ,  à  travers  un  flaocm 
de  verre  blanc  rempli  de  cette  eau;  elle  en  coo- 
tieodra  bien  davantage  encore  si  l'on  a  mis  quelques 
touffes  d'herbes  dans  le  flacon ,  et  surtout  si  Ton  y  a 
fait  couler  leau exprimée  de  plusieurs  touffes. 

Les  pierres,  les  branches  mortes,  après  quelque  temps 
de  séjour  au  fond  des  eaux  peu  agitées ,  se  recouvrent 
d'une  forêt  de  petites  Conferves  qui  retiennent  une 
foule  de  débris  flottants,  avec  un  pende  limon,  d'où 
résulte  une  couche  légère  dans  laquelle  se  multiplient 
indéfiniment  de  nombreuses  espèces  d'animalcules  ;  il 
conviendra  donc  de  racler  et  de  faire  couler  un  peu  de 
cette  couche  avec  l'eau  qîii  la  couvre ,  dans  un  flacon  ; 
il  serait  mieux  encore  d'emporter  quelques  pierres  ou 
quelques  branches  mortes  assez  petites  pour  pouvoir 
entrer  dans  le  flacon.  Noa-seulement  ainsi  on  sera  sûr 
de  posséder  les  Infusoires  vivant  sur  ces  objets ,  mais 
encore ,  on  pourra  les  conserver  longtemps ,  et  les  voir 
se  multiplier  dans  le  flacon. 

Ce  n'est  pas  tout  que  d'avoir  fait  une  riche  provisioa 
dinfusoires  dans  des  flacons ,  il  faut  savoir  les  conserver 
vivants,  et  empêcher  que  la  putréfaction  ne  vienne 
envahir  plus  ou  moins  rapidement  tous  les  flacons. 
Quelquefois,  dans  l'été ,  au  bout  de  quelques  heures, 
il  ne  reste  plus  rien  de  ce  qui  existait  d'abord  ;  ce  sont 
de  nouveaux  Infusoires  qui  se  sont  développés  dans 
le  liquide  devenu  une  vc^ritablc  infusion.  Pour  pré- 
venir cet  inconvénient ,  il  faut  éviter  de  mettre  trop 
d'ol:jets  dans  l'eau  d*un  flacon  ou  du  moins  trop  d'aoî- 


pr.s  isFvsnicts.  iHI 

maux  i  eut  uite  fois  que  plusieurs  t\e  cei  .loimaus  booI 
morlt  C^ute  <l'.iir  renouvtlë  dans  \e  li(|ui<le,  îk 
Gonimencent  à  se  décomposer  ,  et  la  corruption  fuit  tie 
npitlet  progrès  :  mieux  vaudniil  multiplier  le  nombr^ 
de*  daeoos  et  mettre  peu  dans  chacun.  On  doit  donc 
ériter  aussi  que  le  liquide,  trop  abondant,  iic  soitea 
contact  avec  lé  bouchon,  parce  qu'alors  ilne  resterait 
{i;is  «l'air  au-dessus,  et  que  certains  animaux  autres  qu^ 
les  lofusoiresne  tarderaient  pas  à  périr.  Si  l'on  a  rem- 
pli plusieurs  ILicons  loin  de  chez  soi ,  on  doit  se  hàler, 
en  rentrant  à  la  maison ,  d'en  partager  le  contenu  daru 
plusieurs  vases ,  en  ajoutant  del'euu  de  pluieou  de  ri- 
vière, si  ce  sont  des  objets  d'eau  douce ,  ou  de  Toià 
ie  mer  pure  dans  le  c;is  contraire. 

Chaque  vase  ou  Oticon  doit  contenir ,  aut.iQL  quç 
pOMJblo  ,  quelques  véjjétaux  bien  vivants  qui  contri- 
buent À  maintenir  l'eau  fraîche.  Pour  l'eau  de  mer ,  ce 
toat  les  Ulves  et  quelques  Confcrves  ;  pour  l'ëau  douce* 
ceiooLcles  Conferves,  desZ^gnèmes,  des  Callitricfaes*  '  I 
des  Chara ,  et  quelques  autres  jilantes  susceptibles  de 
vivre  longtemps  en  captivité.  Ces  vases  sont  laissés 
découverts  ou  débouchés  jusqu'il  ce  que  les  objets  0007 
tenus  aient  pris  l'babitude  d'y  vivre  ;  on  peut  ensuite 
couvrir  imparfaitement  chacun  d'eux  pour  empêcher 
uue  évaporation  trop  prompte,  qui  mettrait  la  plu- 
prt  des  liquides  dans  le  cas  d'une  solution  saturée 
ikcertaÎQs  sels .  et  par  conséquent  impropre  au  séjour 
do  uiimalcules  vivants. 

Ainsi,  par  exemple,  certaines  e;iax  <les  environiile 
Paris,  DOlammeot  celles  des  oruièies,  deviennent,  par 
l'cvaporalion ,  complètement  saturées  de  sulfate  de 
chaux  ;  tes  eaux  prises  au  voisiii.ige  des  lieux  habilél 
Malicnnvnt  du  sel  marin,  et  du  sulfate  de  potasse. 


168  HISTOIRE   NATURELLE 

outre  le  sulfate  de  chaux,  etc.;  l'eau  de  mer,  comme  on 
le  doit  penser,  devient  promplement  ainsi  une  solution 
saturée  de  sel  marin.  On  peut  bien  maintenir  les  eaux 
douces  à  peu  près  dans  leur  état  primitif  en  ajoutant 
de  temps  en  temps  un  peu  d,'eau  de  pluie;  mais  pour 
Teau  de  mer  on  ne  pourrait  ajouter  que  dé  nouvelle 
eau  de  mer,  ce  qui  n'empêcherait  pas  le  sel  d'être  en 
excès,  à  moins  que  de  verser  chaque  jour  quelques 
gouttes  d'tsau  douce  pour  remplacer  à  mesure  ce  qui 
est  enlevé  par  Tévaporation.  Cependant ,  le  mieux  est 
toujours  de  s'opposer  autant  que  possible  à  cette  éva- 
poration  ;  s'il  ne  suffit  pas  de  placer  sur  leè  vases  une 
plaque  de  verre  ou  un  verre  de  montre ,  on  peut  ren- 
verser une  cloche  par  dessus.  Je  suis  ainsi  parvenu  à 
conserver  vivants  pendant  plus  de  cinq  mois  de  petites 
Actinies ,  de  petites  Amphitrites  et  divers  mollusques 
avec  une  foule  dlnfusoires  dans  un  vase  ouvert ,  placé 
sur  une  assiette  et  reicouvert  d'une  cloche  que  j'enlevais 
quelquefois  pour  renouveler  l'.iir,  et  que  jliumecUiis 
pour  retarder  davantage  l'éva poration. 

Malgré  toutes'  les  précautions  qu'on  a  prises , 
certains  Inlusoires  cessent  de  vivre  dans  des  flacons , 
tandis  que  d'autres  s'y  produisent  successivement  ;  il 
est  donc  à  propos  de  garder  longtemps  lies  mêmes 
flacons  en  les  étiquetant  et  en  notant  ce  qu'on  y  a  vu  à 
diverses  époques. 

S'il  est  incertain  et  chanceux  de  pouvoir  transporter 
et  conserver  vivants  les  Infusoires  qu'on  vient  de 
recueillir  dans  un  flacon  ;  il  n'en  est  plus  de  même  q  uand 
une  fois  ces  animaux  se  sont  acclimatés  dans  leur  nou- 
velle habitation  ,  quand  des  végétations  de  divers 
genres  y  des  Diatomées ,  etc. ,  qui  se  sont  développées 
sur  les  parois ,  leur  offrent  à  la  fois  un  abri  et  une 


OES   inFUSOlRES.  169 

ooDirilurfl  assurés.  Ainsi,  tandis  c|ue  la  plupart  dei 
flacons  rraiplts  de  diverses  productions  vivantes,  soit 
(Uns  l'eau  de  mer ,  soi  t  dans  l'eau  douce,  sont  fortement 
nllércs  dans  les  quelques  jours  suivants;  ceux  de  ces 
flacons,  qui .  par  suite  d'une  proportion  convenable 
entre  le  volume  du  flacon  et  la  quantité  d'animaux  oH 
de  végétaux  vivants,  se  sont  conservés  plus  de  dix 
ou  quinze  jours  sans  altération ,  peuvent  être  ensuite 
ronservés  indéfiniment,  pourvu  <[u'on  s'oppose  à  l'éva- 
poration  tout  eu  pennett;int  h  l'air  de  se  renouveler  k 
b  surface .  J'ai  pu  transporter  des  bords  de  lu  Méditei^ 
ranéc  à  Paris ,  des  Infu3oires  et  d'autres  animaux  ma- 
rins qui  s'étaient  de  la  sorte  acclimatés  dans  des  Hâ- 
tons d'eau  de  mer  avecdivers  végétaux, 

Cer1;iin5  lofusoires  vivent,  noa  pas  simplement  dans 
les  eaux,  mai»  dans  des  sites  bnbituellement  humectés, 
romme  les  toufles  de  mousses,  et  surtout  les  coucbee 
minces  d'oscillaircs,  sur  la  terre  ou  sur  les  murs  humi- 
de; pour  les  trouver,  il  sufHt  d'agiter  et  de  presser 
dans  un  vase  d'eau  successivement  plusieurs  [oulFcs  de 
mousse  priseau  pied  des  arbres,  dans  les  lieux  frais,  ou 
au  bord  des  ruisseaux  -  ou  bien  de  placer  dans  une 
Mucoupe,  avec  un  peu  d'eau  la  pellicule  enlevée  h  la 
surface  du  sol  couvert  d'oscillaires.  J'ai  été  surpris 
({uetquerois  de  voir  la  quantité  d'Iufusuires  obtenus 
ainsi. 

D'autres  animalcules  enfin  vivent  parasites  h  l'exté- 
rieur ou  .1  l'intérieur  de  ciTtains  animaux,  ou  même  se 
multiplient  habiiuelletncnt  dans  leurs  excréments  li.* 
({uideseldans  plusieurs  autres  produits  de  l'organisme. 
Oa  trouve  particulièrement  à  la  surface  des  Hydres 
H  polyftes  d'eau  douce  ,  une  Urceolaria  et  un  Kértv- 
~  iponaite.  Un  Butr«  Infusoire  vit  sur  un  Dislome 


ITO  HISTÛIKE    II4T1IREU.E 

àp  U  Grecofiille;  let  caviiég  des  lombrics  et  des 
Haïs  coiîlienQent  preiyqu^  toujours  des  l4euoop)ires 
et  plusieurs  autres  an^mûlcules  qui  ne  vivait  qne  là» 
les  excréments  liquides  des  Batraciens  en  .pqntîen* 
nent  plusieurs  autres  du  même  ceore  avec  des  Mowk 
dicins  remarquiibles  par  le  nombre  de  leurs  filawi^U  » 
l'intestin  des  Limaces  ma  pré9enté  avec  ces  Bïona- 
diens ,  tantât  des  vers  Némaloïdes  ou  di|s  SysloUdeii, 
et  tantôt  un  Trichomonas  différent  de  celiai  qpie 
M.  Donné  a  trouvé  dans  les  sécrétions  muquejuaes'de 
certaines  femmes  \  le  même,  observateur  a  rencontré 
des  Bacterium  ou  yibrions  dans  le  pus  ;  Leevwenboek 
enfin  avait  observé  divers  Infusoiresdana  ses  d^ee- 
tions  et  dans  la  matière  blanche  pulpeuse  qui  s'amasse 
ik  In  base  des  dents. 

CHAPITRE   XIV. 

AES  toPUStONS* 

Rien  de  plus  simple  que  de  préparer  dès  infusions 
et  d'y  voir  se  produire  les  Infusoires  ;  mais-  rien  de 
plus  difficile  que  d'obtenir  des  résultats  semblables  de 
deuv  infusions  préparées  en  apparence  dans  les  méines 
conditions  :  c'est  qu*en  effet  les  circonstances  ne  peu- 
vent jamais  être  exactement  semblables.  En  supposant 
que  la  dose  des  inf^édients  et  la  qualité  de  ces  iiif;ré* 
dients  soient  les  mêmes ,  la  température ,  l'état  hygro- 
métrique et  l'état  électrique  ^  ainsi  que  rédaimge-,  et 
l'agitation  ou  le  renouvellement  de  l'air,  n'auront  pas 
pu  être  tes  mêmes  ou  varier  deia  même  manière  deas 
les.  deux  cas.  Ori  toutes  les  caus^  exercent  sur  le  dé- 
veloppement des  Infusoires  une  influence  qui  »'  pour 


DE»    INFUGOIBES. 


171 


!  {MIS  sriejililîqiiement  délcrminte.  D'en  est  pas 
moins  bien  réelle  eL  souvent  bien  considérable. 

On  ne  devra  iJonc  pas  <!Lre  purpris  do  voir,  dans 
certains  c^s,  une  inlusion  éprouver  rapidement  la  fcr- 
meotatton  alcoolicguti,  ou  la  ferraenlaLion  acide  ,  ou  la 
rermentîilion  pulrîile  ,  ou  se  couvrir  entièrement  de 
noisissurcs,  tandis  «{u'uneuu  Ire  infusion,  préparée  en 
apparence  dans  les  mêmes  circoneUtiiccs ,  se  sera  com- 
portée tout  autrement.  Au  reste,  (juand  une  de  ces 
ferm«nlations  s'est  munifeslce  trop  fortement ,  ou 
quoud  lis  moisissures  ont  enviilii  la  surface  ,  ou  peut 
regarder  l'expérience  comme  manquée.  Le  mieux, 
c'est  que  l'infusion,  siius  se  moisir,  se  couvre  d'une 
légère  pellicule  bliincb&tre  ou Hoconneuse,  qui  est  elle- 
miiae  presque  toute  formée  d'iDiusoires ,  et  qu'elle 
présente  uue  odeur  sûre  t  ou  nauséabonde ,  ou  un  peu  ' 
fétide  ,  muis  non  très-infecte.  Pour  cela,  il  convient 
de  préparer  les  infusions,  par  une  température  mo- 
dérée ,  claaa  des  Ilacons  à  lurj^e  ouverture  ,  d'une  capa- 
cité d«  30  à  100  grammes,  aui  deux  tiers  remplis, 
■Teo  dix  fois  environ  autant  d'eau  que  de  la  substance 
i  infuser,  qui  doit  lUre  conveunblemcnl  divisée;  puis, 
lie  laisser  les  ilacons  exposés  à  la  lumière,  en  facilitant, 
aut^int  i]ue  possdile  ,  le  renouvellement  de  l'air.  Dans 
Ittbscurilé,  ilscdcvelopperabicn  plus  de  moisissures  , 
une  température  trop  élevée  déterminera  une  lor- 
ramtation  plus  active  ,  et  le  défaut  d'air  parait  favori- 
ser uoe  putréfaction  complète.  Les  huiles  essentielles 
l'opposent génénilemeo ta  la  fermeolation  et  àlamoi- 
iiisure  -•  vodà  pourquoi  des  infusions  de  poivre  réus- 
liisGut  toujours  et  pourquoi  elles  furent  préconisées 
psT  les  wicrograpbes  du  18>  siècle.  L'infusion  de  per- 
sil 4u  de  céleii  doit  réussir  par  la  tnème  raison  ,  puis- 


173  HISTOIRE   NATURELLE 

que  ces  yëgétaax  contiennent  beaucoup  d'huile  es- 
sentielle ;  il  en  serait  probablement  de  même  pour 
d'autres  plantes  aroInatiq^es. 

Le  sucre ,  comme  on  sait ,  éprouve  la  fermentation 
alcoolique  quand  il  est  dissous  dans  une  certaine  quan- 
tité d'eau  avec  des  substances  azotées ,  à  une  tempéra- 
ture assez.élevée }  on  sait  aussi  que  qtumd  la  dissolution 
est  trop  faible ,  la  fermentation  lï'a  point  lieu ,'  le  sucre 
se  déoompose  néanmoins  en  donnant  d'autres  pro- 
duits ;  mais  ce  dont  on  n'a  pas  parlé ,  c'est  Pinfluence  du 
volume  qui ,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  arrête  ou 
permet  là  fermentation  :  c'est  pourquoi ,  dans  un  petit 
vase ,  une  infusion  n'éprouve  pas  la  fermentation  qu'on 
n'eût  pas  évitée  en  opérant  plus  en  grand.  Pouf  les 
infusions  de  pain ,  de  blé  et  des  autres  substances  con- 
tenant des  principes  fermentescibles^  on  devra  donc 
avoir  égard  à  cette  considération,  et  éviter  une  tempé^ 
rature  trop'  élevée,  afin  d['obtenir  plus  sûrement  des 
Infusoires.  Les  champignons  qui  contiennent  un  sucre 
non  fermentescible,  lamannite ,  fournissent  de  bonnes 
infusions  pour  lesquelles  on  n'a  point  à  craindre  cet 
inconvénient  ;  il  en  est ,  je  crois ,  de  même  de  l'infu- 
sion de  foin,  qui^a  été  recommandée  par  les  anciens 
micrographes. 

Certains  réactifs  favorisent  singulièrement  le  dé- 
veloppement des  Infusoires  ,  et  je  puis  citer  en  par- 
ticulier le  phosphate  de  soucie,  les  phosphate,  nitrate 
et  oxalate  d'ammoniaque  ,  et  le  carbonate  de  soude  ; 
j'ai  été  tenté  de  penser  que  plusieurs  de  ces  sels ,  en  se 
décomposant  en  présence  des  substances  organiques 
de  l'infusion ,  avaient  fourni  de  l'azote  aux  Infusoires , 
ce  que  je  puis  affirmer,  c'est  quel'oxahte  d'ammonia- 
que au  moins  avait  complètement  disparu.  J'ai  vu  les 


DEd    INFUSOIRES.  173 

lofusoires  se  développer  dans  une  iafuBion  tenant  en 
dissolution  un  sel  végétal  de  peroxyde  de  fer,  mais 
non  dans  les  infusions  mêlées  de  sulfate  de  protoxyde 
de  fer  ou  de  sulfate  de  cuivre.  Le  peroxyde  de  man- 
e^aaitt,  le  chlorate  de  potasse,  l'iode,  ont  été  sans  in- 
fluence funeste  sur  le  développement  des  Infusoirei, 
EnGn ,  j'ai  pu  constater  que  les  poisons  végétaux  ]es 
plus  éoeri;iques  n'ont  aucune  action  sur  les  Infusoires 
que  j'ai  vus  se  produire  aboudammcnt  dans  les  infu- 
sions de  noix  vomique,  de  cévadille  et  de  coque  du 
Leraot  -,  celles  d'opium  et  de  fausse  angusture  ne 
m'ont  présenté  que  le  Vibrion  linéole. 

Depuis  rinatant  de  sa  préparation,  une  infusion 
change  incessamment,  et  plus  ou  moins  vite ,  suivant  U 
température;  elle  montre  seulement  d'ahordie  Bacte- 
rium  termo,  puis  quelqu'autre  Bacteriumetle  Vibrion 
linéole,  puis  des  Monades,  des  Amibes  et  quelques 
autres  Vibrions  ou  Spirillum;  un  peu  plus  tard,  les 
Encbelys  et  les  Trichodes  commencent  à  s'y  montrer 
>vecdesKolpoi]esqai,  grossissant  rapidement,  se  mon- 
trent conformes  au  type  nommé  Kolpoda  cucuUus  t 
enfin ,  viennent  les  Tracbelius ,  les  Loxodes  ,  lesCoccu- 
liina  ou  Plœsconia  ,  les  Paramécies,  lesKérones,  les 
Glaucomes  et  les  Vorticelles ,  soit  tous  ensemble, 
toit  céparéoient  ;  raais  toujours  à  peu  prés  des  mêmes 
aitimalcules,  de  ceux  que  Joblot nommait  d'unemanière 
Irès-si^ificative  les  Cornemuses ,  les  petites  Huîtres , 
les  Chaussons,  que  Gleicben  appelait  les  gros  et  petits 
0?ales,  les  Pendeloques  et  les  animalcules  pantou- 
fles. Le  nombre  eu  est  assez  restreint ,  et  c'est  à  peine 
si  lesquioze  genres  que  nous  venons  de  citer  fournis—  • 
xal  en  tout  quarante  ou  cinquante  espèces.  Si  les  in- 
fusions sont    conservées    pendant   longtemps ,    elles 


nk  HlSTOmiB   MATOREIiLE 

diangent  tout  à  fait  de  nature j  pourvu  que  le  Ikraide 
soit  en  quanti  lé  suffisante ,  la  substance  mise  à  iimiàer 
devient  un  sol  sur  lequel  peuvent  se  développer  des 
v%étations,  ainsi  que  sur  la  paroi  du  vase  ;  ^là  Hutiiire 
est  asseï  ihtense ,  on  observe  même  des  végéiatifooi 
vertes  ;  alofs ,  avec  d'autres  Infiusoires  on  peaCreatOA^ 
trer  dans  les  liquides  des  Systolides  et  des  DiatoittA». 

Il  n'€8t  pas  absoluxnent  nécessaire  dè'^inettre  'dms 
certaines  eaux  des  substances  orgabiqtles  pour  mù^ttis 
eaiix  devîenneiit  des  infusions  s  le  peu  de  sttbitaiiecis 
étrangires  que  contiennéntieseauxdê  rivière  on  infêlM 
de  pluie  suffit  pour  que  si  on  les  tient  ^jiosêiê*k  briû- 
mièredans  un  flacon,  ils*y  développe,  aubôotidTtin 
certain  temptf ,  de  -petites  végifitatioos  vertes  fi>npant 
une  coucha  légèïe  à  la  pifror  la  phis  éclairée  ion  '  ait 
fond  du  flacon  ;  et  çn  même  temps ,  ou  bientôt  tlpris^  j  ' 
ils'j  produit  aussi  des  Infusoîres  trés-petift.  Priestley, 
le  premier,  avait  observé  cette  production  de  matlAre 
verte  h  laquelle  on  donne  encore  son  ilom  i  tMs 
M.  Morreta  (1) ,  démièfement ,  a  étudié  ce  |ibAîoriiteè 
dans  le  but  df'apprécier  l'influence  de  la  lumière  siff'b 
production  ou  le  développement  des  êtres. 

Outre  les  infusions  qu'on  a  préparées  directement, 
il  se  rencontre  souvent  des  inftislonë  accidén  telle»  qoi'mi 
ne  doit  pas  perdre  l'occasion  d'étudier  t  telles  seront 
Teau  qui  a  séjourné  sur  de  la  terre  de  jardin  on  sur  éa 
terreau,,  Teau  croupie  des  tonneatï^  d'arrosa|^9  dantï 
les  jardins  i  celle  d'un  vase  de  fleurs  quand  elle  n'est 
pas  trop  fétide  et  qu'on  y  découvre  d^à  &  la  vue  sim- 
ple des  rtuages  de  particules  flottantes  tout  foirmés 
d'Infnsoires  ;   celles  qui  auront  çéjoiirné  longtemps 


(1)  Aniialis  de&  ^ctcuoes  naturelle!,  tfttS,  zoologie,  (cm.  3. 


DES   I1IFUSOIRE8.  1^ 

à  la  cave  dans  des  vases  découverts  et  dans  lesquelles 
seront  venus  se  noyer  divers  insectes  qui  en  font  une 
vraie  infusion ,  etc. 

Gomme  renseignement  sur  ce  sujet,  je  erds  devoir, 
donner  id ,  d'après  mes  notes,  les  détails  suivants  sur 
qadquee-unes  des  infusions  que  j'ai  étudiées  t 

Wme  infusion  de  noix  vomiqiie»  du  2h  décendbre 
iSN,  conservée  dans  l'appartement,  ainsi  que  les  sui- 
▼antes  «  pe  montrait  rien  ekcore  le  37  ;  mais  le  h  jan-^ 
▼ier  il  y  evoit  en  abondance  des  Bacterium  et  des 
MofMtdes  en  ferme  de  losange,  longues  de  0,6101, 
Icriblea  et  traînant  am  long  prolongement  filiforme. 
Le  9  éet  Monades  avaient  presque  disparu.  Le  10  fé- 
Trier  dei  moisissures  s'étaient  déviâoppées ,  et  avec 
41e»  des  AaijB>es  ;  la  saveur  était  très-amérè  et  Todeur 
tfis4elUè.  *  :..-.. 

S*  Une  Musion  de  Coque*da-Levant^  offrait ,  le 
Si  février,  des  Monades  longues  de  0,014&  avec  un 
filament  fbien  Visible; il  y  avait  aussi  des  Bacterium, 
relieur  fttfde  était  Irès^îble ,  la  saveur  était  nulle» 
3*  Une  infusion  de  Cévadille  écrasée  ,  faite  le  même 
jour,  montrait  des  Bacterium ,  des  Vibrions  linéoles 
et  des  tfoMdes;  le  8  janvier;  on  j  voyait ,  -dès  le  3  ft- 
nier,  dea  Kolpodes  qui  m'ont  servi ,  le  IT  février,  à 
iu  èzpénençes  de  coloration  artificielle  parle  carmin, 
et  de  diflnence  par  l'action  de  Fammoniaque  ou  par 
la  compression. 

|P  Une  infusion  de  persil,  du  même  jour,  contenait 
des  Bacterium ,  des  Vibrions  et  des  Monades ,  le  9  jan<« 
▼ier;  Il  s'y  était  développé  ensuite ,  le  21  février, 
des  Amibes  radiées  et  des  Monades  à  filaments  très* 
vmbbks* 

V  Une  infusion  de  farine ,  du  méitte  jour,  contient 


)76  HI8T01U    KATORBLLE 

.des  Vibrions  linéoles  et  des  Monades  en  quantité  ;  le 
30  décembre ,  les  Monades  ont  encore  augmenté  en 
nombre  et  en  volume;  le  8  janvier,  Todeur  est  peu 
prononcée.  Le  20  janvier ,  l'odeur  est  devenue  fétide  » 
et  avec  diverses  sortes,  de  Monades  et  de  Vilnious  je 
vois  des  Kolpodes;  le  3  février,  je  retrouve  les  mêmes 
Infusoires  ;  mais  le  17  février,  les  Kolpodes  sont  bien 
moins  nombreux,  les  Monades  sont  devenues  plus 
grandes,  et  il  s'est  produit  beaucoup  d'Amibe^. 

6*  Uneinfusionde  foin  bâché ,  du  même  jour,  montre 
des  Bacterium  tefmo ,  déjà  doubles  ou  formés  de  deux 
corpuscules  fusiformes,  dès  le  27.  U  s'y  ttouvedgà 
des  Monades  le  1*'  janvier  ;  le  3  janvier,  le  nombre  et 
la  grosseur  des  Mcmades  ont  augmenté ,  le  SI  janvier 
il  s'est  produit  des  Tricbodes ,  des  Kolpodes,  des  Ami- 
bes et  des  Plcesconies  arrondies,  longues  de  0,Oii.  Le 
3  février,  il  y  a  encore  des  Monades  ayec  une  quantité 
énorme  de  Plcesconies  ;  le  22  février,  les  PlcHioonieSt 
encore  aussi  abondantes ,  ont  évidemment  grossi  ;  elles 
sont  longues  de  0»050  à  0,055  ;  avec  elles  se  trouvent 
diverses  Monades. 

7®  Une  infusion  de  lichen  frais  {Imbricaria  parie' 
tina  ) ,  du  25  décembre ,  contenait  déjà  des  Monades 
de  0,.007  au  bout  de  24  heures  ;  le  3  janvier,. il  y  avait 
des  JBaçterium  et  des  Monas  ;  le  9  il  s'était  produit 
en  outre  des  Fibrio  lineola  etdes  Fibrio  baeUltu  ^  le 
17  février  y  le  liquide,  rougeâtre,  transparent,  sans 
odeur,  contenait  des  Glaucoma  scintillons  ^  SLVOLqoÛB 
j'ai  pu  faire  avaler  du  carmin  ;  avec  eux  se  trouvaient 
aussi  des  Trichodes,  et  des  Monas  longs  de  0,0058, 
à  filaments  bien  visibles.  * 

8°  Une  infusion  dechaircrue,  préparéedepuis  vingt- 
sept  jours  dans  un  petit  bocal ,  en  décembre  1835,  se- 


DES  INFUSOlnES.  177 

tait  coaverte  d'une  pellicule  fibrilleuse  où  je  trouvai 
en  abond.-iQce  des  Amibes  h  brus.  Une  autre  infusion 
de  chair  avec  une  plus  grande  quantité  d'eau  ne  donna 
pas  d'Amibes ,  mais  des  Baclerium ,  des  Fibrio  bacilr 
Im  et  rugula  et  beaucoup  de  Monas.  Dnus  une  autre 
infusion  de  cbairmélée  denitrated'ammoniaque,j'ai 
»u  le  f^ibrio  serpens  avec  beaucoup  d'autres  Vibrions 
et  de  Monades.  —  Le  carbonate  de  soude  ,  et  l'hydro» 
cblcH-ate  d'ammoniaque ,  ajoutés  de  m^me  à  l'infusios 
Je  diair,  paraissent  avoir  favorisé  le  développement 
dec  Monades.  — L'osalate  d'ammoniaque,  ajouté  de 
m£rae ,  a  produit  une  odeur  fétide  amtnooiaade  qui  a 
disparu  presque  entièrement  au  bout  de  deux  mois; 
il  ne  restait  alors  que  des  Bacterium  d:ins  l'infusioii 
t|ui  aveit  présenté  d'abord  des  Monades  et  des  Vi- 
brions. —  L'acide  oxalique  a  produit ,  au  bout  de  dix^  ' 
buil  jour*,  des  Vibrions  fort  curieux  (  f^'ibrio  ambir 
juiu  ]  et  des  Monas  dans  l'infusion  de  cbair. 

9*Le  l"  février  1636, furent  préparées  dans  desbo- 
laDs semblables,  avec  ^4  gram.  d'eau  de  pluie,  1  gram. 
de  colle  forte  ,  ou  gélatine  sècbe  concassée ,  soit  seule 
ml  avec  addition  de  diflérenls  sels;  plusieurs  iofu- 
■Su  dans  lesquelles  la  gélatine  se  dissolvit  lente- 
HbL  — Seule,  elle  a  donné  le  troisième  jour  queiqui 
HoDades;  —  avec  55  ceotigr.  d'oxalate  d'ammoni 
^e,  elle  a  donné  des  Monades  à  queue  et  à  deux  fib^ 
neols,  tr&s -remarquables  ;  —  avec  1  gramme  de  pboa- 
plttle  de  soude ,  elle  montrait,  le  11  février,  une  pelli- 
cule Kmplie  de  Baclerium,  de  Monas  lens ,  longa 
^  0,006b' ;  et  d'autres  Monades  à  queues,  longs  de 
B.006h0,012,  et  pourvus  de  filaments  bien  visiblesi—» 
nec  30  centîgr.  de  sel  marin  ,  30  centigr.  d'oxakta 
d'kkmmîaqae ,  et  30  centigr.  de  phosphate  d'ammo^ 
musoiBES.  13 


i 


178  HISTOIIB   HATURBLLE 

.niaque ,  j'ai  ea  dix  jours  après  des  f^ibrions  et  âm 
Monas  très-réguliers,  émettant  Jes  expansions  eomme 
les  Amibes  ;  —  avec  66  centigr.  de  sulfite  de  soude  »  j'ai 
également  obtenu  des  Monades  assez  remarquables , 
le  liquide  restait  transparent  et  presque  sans  odeur. 

Une  infusion  de  gélatine  avec  addition  de  nitrate 
d'ammoniaque,  faite  le  26décembre>  m'avait  présenté» 
le  13  janvier ^  des  Monades  à  filaments  susceptibles  de 
s'agglutiner.  —  Des  Monades  analogues  existaient  en- 
core >  le  \k  mars  1838 ,  dans  cette  même  infusion  ré- 
duite par  l'évaporation  à  la  douzième  partie  de  son 
volume  primitif,  et  n'ayant  ni  saveur  ni  odeur. 

Un  gramme  de  gélatine  fut  mis ,  le  2  février,  dans 
76  grammes  d'eau  de  mer ,  conservés  depuis  d^ix  mois 
avec  des  Plœsconia ,  des  Trachelius  et  quelques  autres 
Infusoires  vivants.  Ces  animalcules  continuèrent  à 
vivre ,  et  se  multiplièrent  beaucoup ,  en  même  temps 
qu'il  se  produisit  des  Monas  lens. 

10^  Une  série  de  26  infusionsavait  été  préparée  avec 
de  la  gomme  et  difiérents  réactifs  chimiques.— *  La 
gomme  seule  donnait  déjà,  auboutdehuit  jonrt/des 
Monades  à  filaments  ;  — 'elle  en  donna  aussi  avec  l'a- 
cide oxalique  au  bout  d'un  mois  ;  —  avec  le  nitrate  de 
potasse ,  et  avec  le  nitrate  d'ammoniaque ,  elle  donna 
desMonades  très-remarquables,  le  12  janvier»  ainsi  que 
des  Fibrio  rugula  ;  —  avec  le  carbonate  de  sonde ,  le 
10  février;  —  avec  le  phosphate  de  soude  etaveô  te 
phosphate  de  soude  et  d'ammoniaque  >,  ainsi  qu'avec 
l'oxâlate  d'ammoniaque ,  le  12  janvier  ;  -—  avec  la  li- 
maille de  fer  et  le  nitrate  d'ammoniaque ,  ou  le  nitrate 
d'urée ,  ou  l'oxâlate  d'ammoniaque  ;  le  liquide  a  été 
fortement  coloré  en  rouge ,  et  dégageait  une  odeor  pé* 
nétrante ,  analogue  à  celle  de  l'acide  fonnique  ;  il  avait 


D£S  nCFUSOIRES.  179 

une  forte  saveur  ferrugineuse ,  et  cependant  il  s'y  est 
développé  des  Monades  à  filaments. 

!!•  Une  infusion  de  vessie  de  cochon  dans  de  l'eau 
sucrée,  provenant  d'une  expérience  d'endosmose,  mon^ 
trait,  ^k  beuresuprës  le  commencement  de  Texpérience, 
des  Vdrticelles  et  des  Loxodes  cucullio,  —  Dans 
une  autre  expérience  préparée  le  12  janvier  1836,  un 
tube  fermé  inférieurement  par  un  morceau  de  vessie 
de  cochon ,  et  rempli  d'eau  sucrée  plongeait  dans  un 
verre  d'eau  pure;  quatre  jours  après  ,  le  16,  l'eau  du 
Ycrre-contenait  beaucoup  de  Monades,  de  Vorticelles, 
et  de  Loxodes;  le  17,  les  mêmes  animalcules  j  étaient 
encore  ;  mais  le  liquide  ayant  été  transvasé  dans  un 
flacon  ,  il  n'y  avait  plus  rien  de  vivant  le  18 ,  parce  que 
la  fermentation  jalcoolique  s'étaft  manifestée  dans  ce 
flacon.  De  nouvelle  eau  fut  versée  dans  le  verre  ou  res- 
taient Fappareil  d'endosmose,  et  les  pellicules  déjà 
formées  sur  l'infusion ,  tes  mêmes  Infusoires  continuè- 
rent d'y  vivre ,  et  je  pus"  surtout  y  bien  étudier  des 
monades  à  qtieue  et  des  Spirillum  undula,  —  Le  26 
janvier  Teau  fut  encore  renouvelée  dans  le  verre ,  la 
membrane  de  vessie  ne  contenait  presque  plus  de  par- 
ties solnbles,  aussi  le  liquide  resta  limpide,  cependant 
il  contenait  des  Monades  et  des  Amibes.  —  Le  8  février 
il  n'y  avait  plus  d'Amibes. 

12»  Un  tonneau  qui  avait  contenu  du  vin  rouge ,  et 
se  trouvait  encore  tout  enduit  de  tartre ,  fut  disposé 
powr  recevoir  l'eau  de  pluie  amenée  par  les  gouttières, 
cette  eau  se  putréfia  bientôt  et  devint  Une  infusion  fort 
riche  en  Infuëoîres  ;  j'y  observai  notamment  plusieurs 
sortes  d'Amibes ,  dés  Monades ,  des  Vibrions ,  des 
Glaucomes  verts,  des  Kérones,  et  des  Oxy  triques. 

On  peut  juger  par  ces  détails  de  l'infinie  variété 

13. 


i 


180  HISTOnS    HATUAEtLE 

d'expériences  y  que  l'on  peut  tenter  sur  les  infusions , 
et  je  dois  répéter  encore  que  les  résultats  en  seront  tou- 
jours variés,  quant  au  développement  des  Infusoires, 
et  aux  modifications  de  forme  qu'ils  présentent. 

CHAPITRE  XV. 

t 

MANIÈRE  d'oBSEBVER  ET  d'ÉTUDIER   LES  IirfUSOlREt 

SOUS  LE  MICROSCOPE. 

La  première  chose  à  faire  avant  de  soumettre  im 
liquide  au  microscope  pour  y  chercher  des  Iniîisoires, 
c'est  de  s'assurer  s'il  en  contient  réellement ,  et  pour 
cela  j  on  doit  l'explorer  préalablement  avec  une  loupe 
de  un  à  deux  centimètres  de  foyer  que  Ton  tient  à  la 
main.  Si  le  liquide  est  dans  un  flacon  ou  on  petit 
bocal  j  on  le  tient  d'une  main ,  entre .  l'oûl  et  un 
fond  lumineux  ou  éclairé  comme,  le  ciel  ou  une  mu- 
raille blanche ,  ou  devant  la  flamme- d'une  lampe  à  une 
distance  convenable  pour  qu'il  soit  tout  éclairé,  et 
Ton  promène  la  loupe  devant  toute  la  paroi  du  flacon 
à  laquelle  ont  dû  se  fixer  à  l'intérieur  les  Vortioelles, 
les  Stentors,  les  Antfaophyses ,  les  Arcelles,  les  Rhizo- 
podeSy  ete. ,  si  le  liquide  a  séjourné  quelque  temps  dans 
le  vase.  Dans  tous  les  cas,  c'est  de  prâérence  contre 
la  paroi ,  soit  au  fond  ,  soit  au  bord  du  liquide  que 
nagent  les  Infusoires,  tels  que  les  Paramécies ,  les  Kç- 
rones ,  lesPloesconies ,  etc.,  que  l'on  reconnaît  aisément 
à  Taide  d'une  loupe  d'un  centimètre  de  foyer*  Tai 
d'ailleurs  employé  fréquemment  des  loupes  encore  plus 
fôrtiBS  pour  étudier  sur  place  les  animalcules  fixés  à  la 
paroi. 

Si  Ton  a  pressé  sur  une  plaque  de  verre  une  petite 


DES    lltFUSOInES.  1 

B  conferres  ou  de  quelque  nutre  plante qu" 
vient  de  retirer  de  l'eau  ,  on  pourra  aussi  explorer 
à  1.1  loupe  le  liquide  restant  sur  la  plaque  de  verre 
qu'on  tient  au-dessus  d'un  miroir  couché  ;  presque  lou- 
JDDTSjdans  ce  liquide,  entreles  débris,  on  distinguera 
des  animalcules.  EnSn ,  ou  pourra  de  même  faire  écou- 
ler dans  un  verre  de  montre,  le  liquide  qui  baigne 
les  débris  vaseux  ou  flocouneux  dont  se  couvrent  lea 
pierres  ou  les  autres  objets  qui  ont  séjourné  long- 
temps au  fond  des  rivières  ou  des  marais ,  et  qu'on  froN 
tcri  avec  le  doigt  ou  avec  un  pinceau. 

Quand  on  a  constaté  la  présence  des  Infusoires,  il 
faut  les  placer  avec  une  très-petite  quantité  d'eau  sur 
une  plaque  de  verre  bien  plane,  telle  que  la  glace  d'ÂI- 
leougne  qui  n'a  qu'environ  uo  millimètre  d'ép;iisscur. 
Oo  doit  dose  savoir  les  pécher  en  q  uel que  sorte  dans 
une  grande  masse  de  liquide ,  car ,  en  cherchant  suc- 
ceuivement  dans  plusieurs  gouttes  de  liquide ,  on  ris- 
qnerait  de  perdre  beaucoup  de  temps  avant  que  le 
hasard  n'eût  amené  sous  le  microscope  l'objet  cherché; 
i  moins  toutefois  qu'on  n'ait  à  étudier  une  infusion 
Icllement  chargée  d'animalcules ,  que  chaque  goutte- 
lette du  liquide  ne  peut  manquer  d'en  contenir  beau- 
foup ,  comme  il  arrive  quelquefois.  Mais  avec  l'eau  de 
mer  ou  de  rivière ,  conservée  dans  un  bocal  pour  i'ét 
lude,  il  n'en  est  point  ainsi,  il  faut  véritablement 
pteher  les  animalcules.  A  cet  effet ,  je  me  sers  avec 
irantage  d'une  plume  d'oie  choisie  de  telle  sorte,  qu'en 
IslûUaotparledos ,  cite  oUre  à  l'extrémité  une  petite 
cuiller  bien  concave  et  à  long  manche ,  avec  laf  [uelle  on 
tide  exactement  la  paroi  interne  du  flacon  .  là  où  l'on 
*dqà  aperçu  l'infusoire  à  étudier.  Quand,  par  suite 
de  U  longue  conservation  du  liquide  dans  le  flacon,  il 


L 


182  UISTOIRE   NATURELLE 

s'est  développé  de  petites  végétations,  formant. une 
couche  de  débris  sur  la  paroi ,  la  petite  cuiller  de 
plume  rapporte  un  amas  de  ces  débris  parmi  lescpieli 
on  trouve  certainement  des  objets  à  étudier. 

Quelques  observateurs  pèchent  les^Infusoires  au 
moyeu  d  un  tube  de  verre  ouvert  aux  deux  bouts  ,  et 
sur  l'extrémité  supérieure  duquel  on  appuie  le  doigt 
pour  empêcher  le  liquide  d'y  entrer,  jusqu'à  ce  que 
lextrémité  inférieure  qui  est  plus  étroite  ou  effilée, 
étant  visrà-vis  l'animalcule  on  soulève  le  doigt  pendant 
un  instant;  l'eau  qui  s'élance  dans  rintérieur  entraîne 
alors  avec  elle  l'animalcule  ;  on  appuie  de  nouveau 
le  doigt ,  et  l'on  transporte  ainsi  sûrement  sa  capture 
jusque  sur.  la  plaque  de  verre  où.  on  laisse  couler  le 
liquide  contenu  dans  le  tube  ;  mais  on  ne  prend  faci- 
lement ainsi  que  des  objets  visibles  à  l'œil  ^u* 

On  peut  aussi  se  servir  pour  cda  d'un  petit  pinceau, 
ou  mieux  encore  d'une  portion  de  la  barbe  laissée  à 
l'extrémité  d'une  plume  de  corbeau ,  et  qui  vaut  beau- 
coup mieux  qu'un  pinceau  dont  les  poils  ease  mêlant 
emprisonnent  l'animalcule  ;  avec  cette  petite  barbe  de 
plume  on  parvient  aisément  à  isoler  de  gros  infusoives, 
et  à  les  transporter  d'une  goutte  d'eau  dans  une  autre 
goutte.  On  a  aussi  recommandé  l'emploi  d'u4  jietit  filet 
de  gaze  très-fine  ,  mais  je  n'ai  pu  en  tirer  parti. 

Quand  les  Infusoires  sont  trop  peu  nombreux  dans 
un  liquide»  ou  quand  on  veut  diminuer  le  volume 
d'une  goutte  qui  ne  contient  qu'un  seul  animalcule  » 
on  peut  pomper  au  moyen  d'un  linge  humecté  une 
portion  du  liquide  versé  sur  une  plaque  de  Yerre;  ou, 
ce  qui  vaut  mieux ,  en  promenant  ce  liquide  sur  la 
plaque ,  et  augmentant  ainsi  sa  surfiice ,  on  peut  es- 
suyer sttcosssivement  toutes  les  por  tioJos  dans  lesquelles 


DES   INFU80IRES.  18S 

ne  sont  pas  les  Infusoires  que  Ton  parvient  à  cir- 
conscrire dans  une  très- petite  quantité  d'eau.  Mais 
encore  il  faut  dire  que  le  micrographe  a  souvent  plus 
à  espérer  du  hasard ,  que  de  son  adresse  pour  re- 
tronverimlnfasoire  qu'il  sait  exister  dans  un  liquide, 
et  qu'il  désire  soumettre  au  microscope. 

Si  la  goutte  d'eau  qui  contient  les  Infusoires-à  exa- 
miner était  laissée  à  découvert  ^  elle  s'évaporerait  peu 
à  peu ,  œ  qui  en  hiver  aurait  rinconvénient  de  terpir 
momentaifément  les  lentilles ,  ou  les  objectifs  sur  les** 
quels  la  Tapeur  se  condense  ;  en  été  ,  cela  causerait 
prompteient  la  mort  des  Infusoires,  soit  par  la  des- 
•iœatioili,  Aoit  pai^  la  concentration  du  liquide,  si  c'est 
de  l'eau  de  mer^  ou  une  infusion  saline.  Il  convient 
donc  de  recouvrir  le  liquide  avec  une  petite  lame  de 
Terw  poli  très*mince  >  ou  avec  une  feuille  de  mica.  Si 
dans  la  goutte  d'eau  se  trouvent  en  même  temps  quel- 
ques dâvis  9  ou  d^  filaments  de  Gonferve  ,  on  ob- 
tient oe  double  avantage  que  les  Infusoires  ne  sont  pas 
ierasét  par  la  pression  de  la  lame  de  verre ,  et  qu'ils 
Mnii  emprisonnés  entre  ces  débris  ,  de  manière  à  ne 
pouvoir  s'écarter  du  champ-  du  microscope.  Ces  avan- 
tages sont  ei  importants  qu'on  doit  souvent  les^cher- 
dier  diredemttit ,  en  ajoutant  quelques  brins  de  Con- 
ferves,  ou  mieux  de  Zygnéme,  qui  se  croisent  en  plu- 
«evs  dirèetiops  ,  ou  bien  des  cheveux  ou  des  brins  de 
latos,  de  soie,  de  coton,  ou  des  fibres  de  chanvre , 
loivant  la  ténuité  des  Infusoires  qu'on  veut  ainsi  tenir 
captifs  f-et  dont  on  peut  ensuite  chercher  préalable- 
ment la  position  exacte  avant  de  soumettre  au  micro- 
scope la  plaque  de  verre.  Ces  filaments  sont  du  plus 
{raid  secours  pour  guider  l'observateur  dans  la  re- 
diercbe  d'un  objet ,  et  pour  l'aider  à  le  retrouver  dans 


i 


184  HISTOIRE     NATUEELLE 

i&  angle ,  dans  tel  comparliment  que  la  loupe ,  ou  un 
grossissement  plus  faible  lui  a  signalé  d'abord. 

Si  dans  certains  cas  on  veut  éviter  de  compriner 
les  animalcules ,  afin  de  leur  laisser  la  liberté  de  leurs 
mouvements;  dans  d'autres  cas,  au  contraire»  on  a 
besoin  de  les  soumettre  à  une  pression  gradoeUe  pour 
observer  les  modifications  qu'ils  éprouvent  en  mou- 
rant, tels  que  la  formation  des  Yacuoles^  et  rriindn 
tion  du  sarcode  ouladiffluence,  il  faut  alors»  en.em-^ 
ployant  de  l'eau  pure,  éviter  qu'aucun  obstacle  n'cm- 
pécbe  la  lame  de  verre  mince  de  s'appuyer  de  plus 
en  plus  h  mesure  que  le  liquide  s'évapore  sur  les  bovds. 

On  arrive  quelquefois  à  obtenir  de  singulières  mo- 
difications de  forme  (1)  cbez  les  Infusoires  tdsqne les 
Kérones ,  en  comprimant  à  plusieurs  reprises  avec  «ne 
aiguille  emmancbée  »  ou  aVec  la  lame  d'un  petit  scalpel» 
une  petite  touffe  de  G>nferves  ou  de  filaments  dans 
une  goutte  d'eau  ou  d'infusion ,  contenant  beaaooap 
de  ces  animaux;  il  parait  même  que  plusieurs  d'entre 
eux  sont  directement  blessés  par  Je  mouvemeat.de 
Tinstrument  sur  le  verre.  On  obtient  aussi  ce  résultai 
en  pressant  et  en  faisant  glisser  la  lame  de  yenre mines 
dont  on  aura  recouvert  une  goutte  d'eau  »  contenant  à 
la  fois  beaucoup  d'Infusoires  »  et  des  fibres  on  fi^w^fwff 
entremêlés. 

Si  Ton  veut  voir  se  développer  librement  les  Vmti- 
celles  rameuses,  .ou  quelques  autresgrands  animalcules» 
on  pourra  se  servir  d'un  verre  plan  concave  que  Ten 
recouvre  d'une  lame  mince  de  verre,  ou  bien  d^uM 


(i)  C'est  nn  des  résùlUto  lea  plni  concliitnto  pour  U  fiHmilmace  db 
rorgaDisation  des  lofiisoires,  qat  çeUe  modifie«tioii  étrtiig«  dit  k  îoitm 
et  "celle  persistance  de  la  TÎe  chez  les  animalcnles  Facérée;  J*ai  rtpté* 
Mnté  pluitart  tumjfim  de  eet  défomistioM  dam  la  ptasclMyi.  ' 


ISFUSOIRES.  18$ 

(par  lin  anneau  de  verre  mastiqué  solide- 
meiil  sur  une  plaque  de  glace,  et  cjue  l'on  recouvre 
ci;alement  d'une  lame  mince  ;  mais  l'emploi  du  système 
il'éclairage  que  j'ai  adapté  à  mon  microscope,  ne  me 
permet  puère  de  me  servir  de  ces  appareils  gui  ont  trop 
tlëpaisseur,  je  préfère  établir  entre  la  plaque  de  glace 
d'Allemagne,  qui  me  sert  de  porte-objet,  et  la  lame 
iiiiDce  superposée,  un  écarteroent  suffisant  pour  les 
plusgrands  Infusoires,  et  même  pour  d'autres  animaux, 
ta  interposant  quelques  fragments  de  verre  mince ,  ce 
■{ai  permet  toujours  au  liquide  d'être  maintenu  par  la 
apillarité  dans  rintervalle. 

L'éraporation  du  liquide  soumis  h  l'observation, 
Qcit  qae  retardée  par  la  lame  de  verre  mince  super- 
elle  continue  à  se  faire  sur  tout  le  contour  de 
cette  Ume,  ou  le  liquide  revient  du  centre  par  capilla- 
rité ,  il  faut  donc  de  temps  en  temps  ajouter  une  gout- 
~  d'eau  sur  le  bord ,  pour  remplacer  celle  qui  s'est 
rée.  Si  d'ailleurs,  on  veut  interrompre  une  obser- 
poar  la  reprendre  plus  tard ,  il  faut  placer 
ma  une  cloche  humide ,  la  plaque  de  verre  servant  de 
porte-objet  ou  la  couvrir  d'un  verre  de  montre  humecté 
lir  Bon  contour ,  ou  la  renverser  sur  le  goulot  dressé  k 
Fteeri  d'un  petit  bocal  contenant  de  l'eau.  Des  Infu- 
nÏTCS  ainsi  placés  sur  l'ouverture  d'un  bocaletcntière- 
neitt  préservés  del'évaporation,  peuvent  être  observés 
rivants  pendant  fort  longtemps ,  ils  présentent  des 
■adificatîoDs  plus  ou  moins  remarquables,  à  mesure 
((w  le  liquide  s'altère  par  sui  te  de  l'absorption,  et  peut- 
ttre  au9»i  par  suite  de  l'excrétion  de  certains  éléments 
ptr ces  animaux. 
'H.  Pellier  a  obtenu  des  phénomènes  curieux  dans 
ktioo  des  Infusoires ,  en  renfermant  bennéti- 


186  HI3T0IBE    N4TUBSLLE 

quement  ces  animalcules ,  entre  deux  lames  de  verre 
séparées  par  un  anneau  d^étain  laminé,  coiléàlapUque 
inférieure,  et  adhérent  à  la  lame  superposée,  au  moyen 
d'une  couche  de  suif.  L'air  dissous  dans  le  liquide  ne 
pouvant  se  renouveler  par  l'accès  de  Tair  atmosphé* 
rique,  il  en  résultait  une  sorte  d'asphyxie  où  d'inani- 
tion, décrite  par  M.  Peltier  avec  des  circonstances 
que  je  n'ai  pas  vu  se  reproduire  exactement  de  même. 
Pour  peu  que  le  liquide  soit  modifié  par  une  addi- 
tion de  substances  solubles,  ou  par  une  diminution  de 
celles  qu'il  contient  déjà ,  les  Infusoîret  vivant  dans  ce 
liquide  sont  plus  ou  moins  fortement  modifiés  dans 
leur  forme  ou  même  ils  sont  tués  tout  à  coup  et  se 
contractent  ou  se  décomposent  par  diffluence.  Ainsi , 
qu'on  ajoute  de  l'eau  douce  à  l'eau  de  mer  contenant 
des  Infusoiresi  ou  à  une  infusion  chargée  de  substan- 
ces organiques  ou  salines;  qu'on  sgoute  de  l'eau  de 
mer ,  de  l'alcool  i  du  sucre ,  des  acides ,  des  sels 
quelconques  à  de  l'eau  contenant  des  Infuioîres, 
dans  tous  ces  cas ,  on  est  témoin  des  modifications 
annoncées.  Il  suffit  même  d'exposer  à  la  vapeur  d'un 
flacon  d'ammoniaque,  une  plaque  de  verre  sur  laquelle 
sont  des  Infusoires  recouverts  d'une  lame  mince  pour 
voir  de  tels  phénomènes.  Par  suite  de  l'évaporatîonda 
l'eau  de  mer,  les  Infusoires  vivant  dans  cette  eau  se 
trouvent  dans  une  solution  saline  de  plus  en  plus  con- 
centrée, et  ils  éprouvent  aussi  des  modifications  sem- 
blables quoique  plus  lentes.  Mais  on  remarque  que 
les  Plœsconies  |  par  exemple ,  conservent  leur  forme 
jusqu'à  ce  qu'on  ajoute  de  nouveau  liquide.  Oina  dit 
qu'une  dissolution  d'opium  pouvait,  en  agissant  sur 
les  Infusoires,  rendre  leurs  mouvements  pluB  lents  et 
plus  faciles  à  observer  i  j'ai  vu  cet  efiei  résulter 


D£ft  IVFUSpIBES.  18T 

plement  du  séjour  prolongé  des  Infusoires  entriC  les 
lames  de  verre ,  mais  je  ix'ai  rien  obtenu  de  satisfaisant 
avec  l'opium. 

Si  pftT  une  aff  usion  d'eau  ou  d'un  liquide  convena- 
ble» on  replace  les  Infusoires  déjà  altérés  et  fortement 
modifiés  dans  les  conditions  où  ils  vivaient  d'abord  » 
ils  leconunencent  à  vivre  sous  des  formes  bizarres  et 
reprennent  peu  à  peu  la  vivacité  de  leurs  mouvements. 
Il  est  à  remarquer  si  l'eau  de  mer  ou  une  infusion  sa- 
line en  s'évaporant  a  laissé  cristalliser  des  sels  sur  les 
bords  de  la  lame  de  verre,  une  goutte  d'eau  douce  ^i 
dissolvant  ces  sels  devient  semblable  au  liquidfî  primi- 
tif et  peut  agir  en  conséquence  pour  conserver  la  vie 
asx  animalcules» 

Mandmcaùon  observée  chez  les  Infusoires.  — ;  Les 
Infusoires  pourvus  d'une  boucbe  avalent  fréquemment 
leur  nourriture  sous  le  microscope ,  c'est  même  ainsi 
que  se  font  les  expériences  de  coloration  artificielle* 
Du  carBiîn  ou  de  l'indigo  »  ou  quelque  autre  couleur 
d'origine  organique»  étant  délayés  dans  l'eau  parais- 
sent sous  le  microscope ,  comme  formés  de  particules 
cdorées  de  un  ou  plusieurs  millièmes  de  millimètre 
d'épaisaeur.   Ces  particules  entraînées  par  les  tour- 
hilloBS  que  produisent  les  cils  vibra tiles  des  Infu- 
loîrei  s'accumulent  au  fond  de  la  bouche  de  ces  ani- 
maux, jusqu'à  ce  que  ^  dans  ce  fond.méme  qui  se  creuse 
peu  k  peu  en  cul-de-sac ,  il  se  forme  une  vacuole  ou 
cavité  distincte  séparée  de  la  bouche  par  le  r,esserre- 
nient  des  parois  glutineuses  de  ce  cul-de-sac.  La  masse 
fpibaleuse  de  particules   colorées  se  trouve  ensuite 
transportée  dans  l'intérieur  de  la  masse,  où  bientôt 
on  voit  plusieurs  de  ces  amas  globuleux»  irrégulière- 
loent  places  et  sans  aucune  connelion  entre  eux»  Di- 


188  HISTOIRE    HiTURELLE 

verses  substances  peuvent  être  avalées  de  même ,  et  il 
n'est  pas  rare  de  voir  avaler  des  grains  ver  t»provenant 
delà  décomposition  des  végétaux  et  qui  deviennent  as- 
sez nombreux  pour  colorer  en  vert  Panimalcule*  Dans  les 
infusions  de  pain  ou  de  graines  contenant  de  la  fécule,  les 
Infusoires  présentent  toujours  à  l'intérieur  des  grains 
de  fécule  plus  ou  moins  nombreux  et  bien  reconnaissa- 
blés  par  l'action  de  la  lumière  polarisée  ;  on  les  voit  aussi 
avalant  ces  mêmes  grains  ainsi  que  des  gouttelettes 
d'buile.  Des  Cryptomonas ,  des  Diselmis ,  des  Bfona- 
des ,  des  Enchelys  sent  également  avalées  sous  les  yeux 
de  l'observateur  qui  aperçoit  l'animalcule  dévoré  s  a- 
giter  pendant  longtemps  dans  la  vacuole  pleine  d'eau 
qui  le  renferme  au  sein  de  son  ennemi.  M.  Bory  dit 
avoir  vu  des  Infusoires  ainsi  avalés  être  rendus  à  la  li- 
berté sans  altération.  Les  deux  faits  les  plus  curieux 
dont  j'aie  été  témoin  relativement  à  la  manière  dont 
les  Infusoires  se  nourrissent,  sont  celui  des  Nas- 
sula  (1)  avalant  par  un  bout  dé  longs  brins  d'osdllaire 
qui  s'infléchissaient  et  se  courbaient  en  cercle  |>our  se 
loger  dans  la  vaste  vacuole  creusée  à  cet  effet  et  dis^ 
tendue  fortement  par  le  ressort  du  végétal ,  c'est  en  se- 
cond lieu  le  fait  d'une  Hoiophrye  (2)  avalant  successive- 
ment toutes  les  parties  demi-liquides  d'un  Lyncéeécnsé 
par  la  plaque  mincç  superposée  ;  à  mesure  que  Plnfa- 
soire  avalait  une  nouvelle  portion  de  sa  proie,  on  voyait 
au  fond  de  sa  bouche  une  cavité  se  creuser  en  cul-de* 
sac,  puis  donner  lieu  à  la  formation  d'une  vacooie 
distincte  remplie  d'aliments  et  prenant  place  en  se 
mouvant  peu  à  peu  parmi  les  autres  vacuoles  ;  en 


(i)  Vojez  ce  (ait  reprétcDté  danf  U  planche  VIII. 
(a)  Voyea  plaoche  IX. 


DES   IRFUSOIRES.  189 

même  temps  l'nnimacule  cliiia^ciit  sn  lormc  cj'tiodrï- 
rjne  en  une  forme  ^-lobulcuse  bcjtucoup  plus  volumi- 
neuse. Il  n'est  pns  rare  d'ailleurs  de  voir  des  Infusoires 
diercber  leur  nourriture  p.irmi  les  débris  des  Planaires 
ou  des  A'aïs  écrasées  sous  le  microscope. 

«CHAPITRE  XVI. 
VE  LA  HAMIÈRE  DE  MESURER  ET  DE  HEFRÉSENTER 
LES  IHFUSOIRES. 

Si  l'oD  se  bornait  à  regarder  les  Infusoires  à  l'aide 
(lu  microscope,  onaurnit  bienlût  perdu  le  souvenir  de 
leurs  fonnes  et  des  dclnils  ([u'on  y  aurait  reconnus  ou 
décoDverts.  11  est  doncnécessaire,  pour  pouvoir  recon- 


miltrc  el  comparer  c 


leja 


,  de  les 


présenter  par  des  dessins  à  mesure  <]u'od  les  observe  ; 
c'tsl  •!  la  fois  le  mo^en  de  les  mieux  étudier  et  d'eu 
toosenrcr  sûrement  le  souvenir.  Leur  extrême  mobi- 
iilé  et  l'instabilité  de  leurs  formes  s'opposent  souvent 
icG  qu'on  puTase  les  dessiner  autrement  que  d'après 
l'impression  qu'on  en  a  conservée ,  et  quand  on  les  a 
revus  mille  fois  pour  en  nvoir  une  notion  suflisante. 
Mais,  lors  mfme  qu'ils  se  tiennent  immobiles,  dims  le 
damp  du  microscope ,  on  éprouverait  une  très-grande 
Jificôlté  s'il  fallait  rcjjardcr  alternativement  l'objet  et 
le  dcscîo  I  en  portant  l'ccil  tanlût  sur  l'oculaire  du  mi- 
croscope .  et  tantôt  sur  le  piipier.  On  devra  donc  s'ac- 
rnutumer  à  regarder  en  même  temps  de  l'œil  gaucbe 
dans  le  microscope ,  et  de  l'œil  droit  sur  son  dessin  ; 
alors ,  sans  remuer  la  tête,  on  fixe  alternativement  ou 
tinultanément  soti  attention  sur  l'objet  et  sur  le  dessin 
qu'on  en  fait  ;  on  peut  même  par  instants  fixer  l'un 
Il  croisant  ou  faisant  converger 


190  HISTOIRE    NATURELLE 

les  axes  visuels  des  deux  yeux ,  faire  coïncider  Hmage 
▼ue  dans  l'instrument ,  et  celle  que  Ton  dessine.  De 
cette  manière  on  constate  ^  non-seulement  la  parfaite 
ressemblance  des  deux  images ,  mais  encore  la  gran- 
deur réelle  de  l'objet,  d'après  la  connaissance  qu'on  a 
d'avance  du  degré  d'amplification  du  microscope.  Car 
si  l'on  sait ,  par  exemple ,  qae  l'instrument  amplifie 
trois  cents  fois  le  diamètre  des  images  »  et  si  un  dessin 
d'Infusoire  semblable  à  l'image  vue  dans  le  microscope 
est  long  de  30  millimètres ,  on  conclut  que  cet  Infu- 
aoire  est  en  réalité  long  d'un  dixième  de  millimètre. 

Quelque  talent  qu'on  ait  pour  dessiner  des  objets 
ordinaires ,  il  faut  un  certain  travail  pour  acquérir  Tba- 
bitude  de  représenter  les  objets  vus  au  microscope. 
Mais  cette  habitude ,  on  peut  bien  l'acquérir  sans 
avoir  préalablement  fait  de  grandes  études  de  dessin , 
et  l'on  sait  que  beaucoup  de  naturalistes  se  sont  for- 
més ,  eux-mêmes  et  sans  maîtres ,  à  dessiner  babile- 
ment  les  objets  qu'ils  avaient  besoin  de  connaître  et 
de  faire  connaître  aux  autres. 

Pour  ceux  qui  n'ont  pas  acquis  l'habitude  de  dessi- 
ner,  ou  dont  les  deux  yeux  n'ét^mt  pas  d'égale  force, 
ne  se  prêtent  pas  à  l'emploi  du  moyen  que  je  viens 
d'indiquer ,  il  faut  avoir  recours  à  Fusage  de  la  Cornera 
kicida  (1) ,  petit  appareil  placé  devant  Poculaire  du 


(i)  Des  diverses  caméra  lucida  la  plus  simple  est  Ift  miroir  de 
mering ,  petite  plaque  d*acicr  poli ,  large  de  deux  à  trois  millimètret, 
tenue,  inclinée  de  4^  degrés  par  une  petite  tige  deraiit' le  milieo  de 
l'ocnlaire  du  microscope  horizontal.  Dans  cette  position  V<mk  élani  pleeé 
au-dessus  reçoit  à  la  fois  par  réflexion  sur  le  mijroir  Timage  traniaiat  par 
le  -microscope ,  et ,  tout  autour  de  ce  même  miroir,  les  rajons  enTiqrés 
par  «ne  feuille  de  papier  placée  ao*de»sons  i  la  distance  de  le  yhâêm 
distincte  ,  ainsi  que  par  le  crayon  dessinant  dessus  ou  par  la  rcg^  di* 
fitée.  La  caméra  lucida  d*Amici  n'exige  pas ,  comme  le  miroir  de  Sam- 


«B8    IIIFU80IRE8.  191 

microscope,  et  serrant  à  laisser  arriver  ou  h  trans- 
mettre en  m^e  temps  à  Tœil ,  les  rayons  de  l'image 
formée  dans  les  microscope  composé ,  ou  transmise  par 
le  microseopé  simple ,  et  les  rayons  venant  (^u  papier 
sur  lequel  est  projetée  cette  image  et  du  crayon  qui 
en  peut  suivie  les  contours  avec  une  exactitude  par- 
faite ;  de  telle  sorte  que ,  toujours  et  d'une  manière 
invariable,  on  a  sans  peine  la  coïncidence  des  images 
obtenue  par  le  moyen  indiqué  plus  haut,  et  qu'on 
peut  y  en  général ,  mesurer  plus  exactement  la  gran- 
deur de  l'objet  ;  mais  les  dessins  faits  au  moyen  de  là 
ùuiufra  tucida  ont  toujours  une  roideur  que  n'ont 
pM  les  dessiné  faits  directement ,  et  oe  moyen  ne  peut 
guère  s'appliquer  h  la  représentation  des  objets  vi- 
Tants  et  mobiles  ;  car  il  faut  qu'un  Infusoire ,  pour  être 
dessiné  ainsi ,  reste  assez  longtemps  en  repos  ou  soit 
déjà  uioft. 

La  mesure  du  grossissement  des  objets  est  ordinai- 
rement déterminée  par  le  pouvoir  du  microscope; 
cependant,  on  peut ,  par  certaines  méthodes ,  être  dis- 
pensé de  passer  par  cet  intermédiaire  (1).  Ainsi  Leeu- 

nerio^,  qae  l'cBil  m  place  au-deuas  de  l'instrunuot,  an  contraire  l'ob* 
•erratottr  c^BtiBue  i  regarder  l'Image  dans  Taxe  du  microscope;  mais 
m  mtm*  iMPfs  «A  petii  miroir  d'acier  poli  peroi  d'un  trau  corresponf 
daai  à  l'ave  de  riostrumeqt  loi  envoie  par  réOexion  l'image  d'un  papiet 
âloé  «o-dcasons,  et  déjà  réfléchie  une  première  fois  par  un  prisme  placé 
c&aTaai  :  c«U« camsru  luddtttk  de  plus  lataniage  de  ne  point,  comme 
U  précédente  ,  renverser  la  position  de  Vimage  donnée  par  le  micro- 
Kopc  et  àt  caucr moins  de  fatigue.  On  a  récemment  applii^né  aussi  avec 
aMCM  b  Cummra  tucida  au  microscope  Te'rtical. 

(i)  Li  ■kfomètre  dé  Fr&uenhofer  dont  on  se  sert  très-pcn  ai^our- 
^UicasM  de  la  dUBcnlté  de  son  exécution  parfaite,  donne  immé- 
fiiUjHMBl  la  grosaenr  réelle  d'un  objet  microscopique  au  mojen  d'une 
mi  flIeU  Irei-IUu  et  tré*-égaux^  dont  la  tête  porte  un  cadran  divisé 
fanant  Gérant  nn  vemier ,  de'sorte  qu'on  peut  la  faire  avancer  d'une 
trt>>petite  fraction  d'un  de  lea  toora,  et  avec  elle  le  rapport  et  l'objet  à 


192  HISTOIRE    HATUftEUE 

wenhoek  comparait  directement  un  objet  tu  an 
microscope,  avec  un  autre  objet  qu'il  avait  choisi 
comme  terme  de  comparaison  :  c'était  un  grain  de 
sable  fin ,  comme  celui  qu'on  met-  sur  l'écritoie  et 
qu'on  peut  évaluer  à  un  quart  de  millimàtre  en  lar- 
geur (Baker  l'évaluait  à  un  centième  de  pouce  anglais); 
si  un  objet  était  quatre  fois  plus  petit  en  loogueur» 
Leeuwenhoek  le  disait  quatre  fois  quatre,  ou  seise  fois 
plus  petit  en  surface ,  et  quatre  fois  seize  ou  soixante- 
quatre  fois  plus  petit  en  volume  ;'  si  l'objet  était  dix 
fois  plus  petit  en  largeur,  il  le  disait  de  même  miUe 
fois  plus  petit  en  volume ,  car  c'est  par  le  volume  qu'il 
comparait  les  objets.  Jurin ,  au  lieu  du  grain  de  sable, 
employa  comme  terme  de  comparaison  des  petits  mor- 
ceaux d'un  fil  métallique  très-mince  qu'il  avait  préa- 
lablement enroulé  en  hélice  serrée  autour  d'une  grosse 
épingle,  afin  de  déterminer  exactement  son  épaiJsseur, 
en  mesurant  la  longueur  occupée  par  un  certain 
nombre  de  tours  ;  on  conçoit  en  efiet  que  si  un  tel  fil 
métallique  étant  enroulé  de  la  sorte,  il  faut  cent  de  ses 
tours  pour  occuper  une  longueur  d'un  centimètre, 
l'épaisseur  du  fil  lui-même  n'est  que  d'un  dixième  de 
millimètre.  Ce  moyen  offre  l'avantage  de  permettre 
la  comparaison  directe ,  puisque  si  l'on  a  placé  un  ou 
plusieurs  morceaux  du  fil  métalliqtie  dans  la  goatte  de 
liquide ,  on  juge  aisément  de  là  grosseur  relative  des 


mesurer.  Un  fil  de  soie  on  d*araîgnée  tendu  an  fojer  de  roodaîre 
permet  de  jnger  exactement  si  Vobjett^est  STancé  de  loate  aoa  épai»- 
tenr  en  traycrs  de  ce  fil ,  ou  si  chacun  de  aet  bords  est  Tênii  aBiCCw' 
vement  en  contact  avec  ce  fil.  Par  censément  si  le  pes  «m  ftkl  de  la 
vis  a  un  demi-milUmètre  ,  et  si  Von  a  tourné  la  tête  de  la  TÎa  d*wm  cie- 
quième  de  tour  pour  faire  avancer  de  topte  son  épaiasenr  rinfiiiMft  * 
mesurer ,  on  en  conclut  que  cet  Infusoire  •  de  grosscnr  réelle  b  CÎA* 
qnième  partie  d*nn  demi-millimètre  on  on  dinéve. 


DES  tnFUSOiacs.  fdi 

.minialcules  vus  à  côté  [  il  peut  en  même  temps 
serrir  A  Jcterminer  le  pouvoir  amplifiant  du  micro- 
scope:  car  si  l'imagedu  fil  d'un  dixième  de  millimètre, 
Yue  dansTioslrument,  parait  aussi  grosse  qu'un  cen- 
limctre ,  ou  ^  ,  transposée  sur  le  papier  par  le  croise- 
ment des  axes  visuels,  elle  couvre  un  espace  d'un 
oeolimètre.  mesuré  d'avance  ou  immédiatement  avec 
one  règle  divisée  ou  un  compas,  on  en  peut  con- 
clure que  !e  microscope  agrandit  cent  lois  le  diamètre 
des  objets;  par  coDsé(|uent  si  l'on  voulait  calculer 
oomme  Leeuwcahock ,  on  dirait  qu'il  amplifîe  cent 
lois  ccDt.  ou  dix  mille  fois  la  surface ,  et  cent  fois  dix 
miDc  ou  un  million  de  fois  le  volume;  mais  aujour- 
d'hui on  se  contente  généralement  de  compter  le  * 
grOMisscment  linéaire,  ou  le  nombre  de  fois  dont  le 
diamitre  des  objets  est  rendu  plus  grand.  Ce  moyen, 
loat  vieux  et  tout  simple  qu'il  est,  sera  employé  avec 
ivaotage  quand  on  n'aura  pas  un  micromèlre  , 
oa  quand  on  voudra  prendre  h  première  vue  une 
idée  de  la  grandeur  des  objets  :  il  serait  même  à  dé- 
lirer qu'on  eût  toujours  sous  la  main  de  petits  mor- 
fcaitx  de  fil  d'argent  ou  de  platine  d'une  épaisseur 
déterminée ,  et  en  rapport  exact  avec  la  longueur  du 
milliinitre ,  comme  un  vingtième,  un  cinquan- 
tiiine,  etc.  On  trouve  bien  dans  le  commerce  des  (Ils 
Ms-minces  d'argent  et  surtout  de  platine,  mais  leur 
^iiteur  n'est  pas  dans  un  rapport  aussi  simple; 
cspendant  en  choisissant  convenablement,  on  par- 
neadra  à  s'en  servir  directement,  si  le  rapport  est 
lâ  qu'on  puisse  faire  de  tête  le  calcul  des  gran- 
wtrt  comparées  ;  ou  bien  on  en  fera  un  tableau  corn- 
(natif  si  ce  rapport  est  plus  compliqué.  Que,  par 
ciaapte,  quatre-vingts  tours  de  (il  aient  occupé  la  Ion- 


idk  HISTOIRE    NATURELLE 

gueur  d'un  centimètre ,  on  en  conclura  que  ce  fil  est 
épais  d'un  huitième  ou  0,125  millimètres ,  et  par  la 
pensée  on  évaluera  facilemenCla  grandeur  d'un  objet 
paraissant  quatre  fois,  cinq  fois,  ou  dix  fois  moins 
large;  mais  si,  pour  cette  longueur  d'uH  centimètre, 
il  faut  quatre-vingt-dix  tours ,  le  fil  aura  un  neuvième 
ou  0,111  millimètre ,  et  on  ne  pourra  faire  cette  éva- 
luation sans  calcul. 

A  ce  moyen  on  a  substitué  récemment  avec  avan- 
tage des  plaques  de  verre,  nommées  micromèfrej,  sur 
lesquelles  a  été  tracée   avec  une  pointe  de  diamant 
une  échelle  de  petites  lignes  éloignées  d'un  centième , 
d'un  deux-centième  ,  ou  même  d'un  cinq-centième  de 
millimètre ,  suivant  l'habileté  de  l'artiste  et  la  perfec- 
tion de  ses  instruments.  Cette  plaque ,  sur  laquelle  la 
simple  vue  n'aperçoit  rien  ,  montre  sous  -  le  micro- 
scope des  lignes  plus  ou  moins  espacées ,  suivant  la 
force  de  l'instrument  ;  et  si  des  objets  à  étudier  ont 
été  superposés ,  soit  à  sec,  comme  des  grains  depoUeo, 
ou  des  écailles  de  papillon  ,  soit  dans  un  liquide, 
comme  les  globules  sanguins  ,  ou  les  Infusoires  ;  on 
a  immédiatement  la  mesure  absolue  de  ces  objets  ,  soit 
qu'ils  couvrent  plusieurs  intervalles ,  soit  qu'ils  n'en 
couvrent  qu'un  seul ,  ou  même  qu'une  portion.  Qu'ainsi 
un  Infusoire  occupe  huit  intervalles  du  micromètre  « 
divisé  en  cinq-centièmes  de  millimètres  ,  on  en  con- 
clut qu'il  est  long  de  huit  cinq-centièmes,  ou  seize  mil- 
lièmes qu'on  écrit  ainsi  0,016  ;  qu'il  n'occupe  que  le 
tiers  d'un  centième,  sa  grandeur  absolue  est  seule* 
ment  0,0033  ,  etc.  Car  dès  cet  instant  il  faut  se  sou- 
venir que  toutes  les  grandeurs  dinfusoires  indiquées 
dans  cet  ouvrage  seront  exprimées  de  cette  manière 
en  décimales  de  millimètre. 


DES   INFUSOIRES.  195 

On  éralae  le  pouvoir  amplifiant,  en  regardant  à  la 
fois  (1)  cette  échelle  micrométrique  ,  seule  dans  le  mi- 
croscope, et  une  règle  divisée  en  millimètres  tenue 
devant  l'œil  k  la  distance  ordinaire  de  la  vision  dis- 
tincte ;  si  un  cinquième  de  millimètre  (ou  20  centièmes, 
ou  100  cinq*centièmes)  est  vu  dans  l'instrument,  aussi 
grand  que  soixante  millimètres  vus  directement  sur  la 
règle  divisée ,  on  en  conclut  que  le  microscope  am- 
plifie trois  cents  fois  le  diamètre  des  objets.  Au  lieu  de 
se  servir  d'une  règle  divisée ,  on  peut  avoir  des  carrés  de 
papier  blanc»  de  10,  20,  30,  40»  etc.,  millimètres  de 
côté 9  qui,  étant  placés  sur  un  fond  noir,  à  la  distance 
de  la  vision  distincte ,  sont  facilement  comparés  avec 
telle  ou  telle  portion  de  Téchelle  micrométrique,  vue 
dans  le  microscope ,  soit  que  du  même  œil  on  regarde 
alternativement  et  presque  ensemble  les  deux  objets  » 
loit  qu'on  puisse  regarder  Tun  de  l'œil  gauche ,  l'autre 
de  Tœil  droit ,  comme  il  a  été  dit  précédemment.  Lors- 
ou'en  regardant  ainsi  des  deux  yeux  à  la  fois  ,  on  s'est 
exercé  à  croiser  les  axes  visuels  ,  et  qu'on  peut  trans- 
porter,  par  l'effet  de  ce  croisement ,  l'image  du  micro- 
mètre vue  de  l'œil  gauche ,  sur  le  papier  servant  à  des- 
tiner va  de  l'œil  droit ,  on  mesure  directement  sur.  le 
papier  une  portion  déterminée  de  l'échelle  micromé- 
trique ,  soit  avec  une  règle  divisée ,  soit  avec  une  ou- 
Tcrtore  de  compas  reportée  ensuite  sur  la  règle.  Dans 
ces  divers  cas,  on  a  d'une  manière  exacte  le  degré  d'am- 
plification ou  de  grossissement  ;  et  toutes  les  images 


(1)  La  emmtra  imeida ,  qni  permet  de  iiiperpo«er  enctemeDt  Tiouige 
àa  wcromèlre  nir  une  règle  divisée ,  fournit  immédiatement  la  mesure 
^ponVolr  amplifiant;  mais  faisant  moi-même  peu  d'usage  de  cet  ap- 
P>îiii,  j«  parle  éam  tool  ce  qui  iuit  goibbm  si  ïon  m  devait  pei  s'en 

13. 


] 


196  HISTOIRE   IfAttlRELLE 

dessinées  sur  le  papier,  et  pareilles  h  celles  que  montre 
le  microscope,  seront  grossies  au  même  degré.  On 
pourra  donc ,.  en  divisant  leur  grandeur  effective  par  le 
nombre  de  fois  dont  elles  sont  grossies  »  connattre 
leur  grandeur  réelle.  Que ,  par  exemple  »  une  figure 
d'Infusoire  ait  &5  millimètres  de  longueur,  el  qu'elle 
soit  grossie  300  fois  ,  la  grandeur  réelle  de  ITnfusoire 
qu'elle  représente  ,  est  la  dOO**  partie  de  h5,  ou  quinze 
centièmes  de  millimètre  ,  ou  0,15. 

Sachant  moi-même ,  par  le  croisement  des  axes  vi- 
suels ,  transporter  et  juxta  poser  Timage  vue  dans  le 
microscope ,  et  le  dessin  que  j'en  fais  sur  le  papier,  je 
trouve  souvent  plus  commode  de  mesurer  directement 
cette  image  avec  la  règle  divisée ,  ou  avec  le  compas,  sar 
mon  psipier  avant  de  l'avoir  copiée  ;  on  est  même  obligé 
d*agir  ainsi  quand  un  Infusoire  se  meut  avec  rapidité, 
et  ne  fait  que  traverser  le  champ  du  microscope  dans 
un  sens  et  dans  l'autre. 

Mais ,  dans  tous  les  cas ,  pour  évaluer  ces  grossisse- 
ments ,  il  faut  avoir  préalablemedt  fixé  ce  qu'on  en- 
tend par  distance  de  la  uision  distincte;  car,  sans 
changer  elle-même,  l'image  vue  dans  le  microscope  sera 
trouvée  d'autant  plus  petite ,  si  on  la  mesure,  que  cette 
distance  sera  moindre  ;  et  la  règle  divisée  dont  on 
se  sert  parait  au  contraire  de  plus  en  plus  grande  si  on 
la  rapproche  de  Tœil  en  la  comparant  à  l'image  vue 
dans  le  microscope. 

La  distance  de  la  uision  distincte  a  été  fixée,. par 
quelques  personnes ,  à  270  millimètres  (  10  pouces  ) , 
par  d'autres  à  216  millimètres  (  8  pouces  )  ;  pour  moi , 
étant  un  peu  myope ,  je  la  prends  de  180  à  200  milli- 
mètres ,  suivant  la  finesse  des  détails  que  je  veux  ex- 
primer dans  mon  dessin.  Qr,  si  un  instrument  donne  on 


DES    tNFUSOIRES. 


197 


uisscment  de  200  fois  le  diamètre  évalué  pour  une 
distnoce  de  200  millimèlrcs  attribuée  à  lu  vision  dis- 
tincte; ou, ce  qui  revient  au  même,  pour  l'image  «ue 
donne  le  microscope,  transportée,  comme  il  a  été  dit, sur 
un  papier  placé  à  200  millimètres  de  l'œil ,  ce  miiue 
instrument ,  sans  que  l'image  transmise  ait  réellement 
changé,  donne  un  grossissement  de  180,  oudc21C,  ou 
de  270  diamètres ,  si  on  place  le  papier  à  180 ,  a  216  ou 
i  270  millimètres.  Chacune  de  ces  distances  étant  prise 
alors  à  volonté  pour  la  distance  de  la  vision  distincte. 
Si ,  pour  la  distance  de 200  millimètres, le grossisse- 
meol,  nu  lieu  d'être  ce  mtïnie  nombre  200,  était  trouvé 
de  320  diamètres ,  par  exemple  ;  alors  ,  pour  les  autres 
distADces  de  la  vision  distincte ,  ou ,  pour  les  diverse»*  I 
positions  du  papier  sur  lequel  on  dessine ,  les  gros- 
liasements  auraient  varié  dans  le  même  rapport  ;  de'- 
veoaDt  388  diamètres  pour  la  distance  de  180  mitli- 
nètres  ;  3iS  diamètres  et  3/5  pour  la  distance  de  216 
■nUimètres;  et  enfin '»32  diamètres  pour  la  distance 
4cS70  millimètres  ;  et  ainsi  de  suite  pour  toute  autre 
ilist^ince  qu'on  voudrait  choisir.  Mais  il  faut  bien  se 
It  rappeler,  dans  ces  divers  cas ,  l'image  transmise  n'é- 
prouve absolument  aucun  changement  ;  les  ra^'ons  qui 
TOnt  la  peindre  dans  notre  œil  continuent  à  former 
entre  eux  les  mêmes  angles;  c'est  simplement  la  sur- 
Ekc occupée  à  différeotes  distances  parcette  image  sur 
an  papier  où  on  l'aura  transportée  par  le  croisement 
4«  axes  visuels ,  ainsi  que  le  calque  ou  la  copie  qu'où 
B^eut  fvire  sur  ce  même  papier,  qui  ont  varié  de 
jnûdrar. 
Lt^Msin  est  ordinairement  fait  de  la  grandeur  de  l'i- 
jelransmiscparlemicroscope,  etcelaestlepluscon- 
Hble,  quandlesdéUiilsolIertsparcetteimagenesont 


198  HISTOIRE    NATURELLE 

pas  trop  multipliés  ou  trop  délicats  pour  être  exprimés 
sur  un  dessin  de  cette  dimension. Mais  si  à  force  d'appli- 
cation, ou  en  modifiant  convenablement  l'éclairage,  on 
est  parvenu  h  voir,  avec  un  grossissement  de  800  dia- 
mètres ,  des  particularités  de  forme  et  de  structure  que 
le  pinceau  ne  pourrait  exprimer  convenablement  dans 
une  figure  grossie  ce  nombre  de  fois  ;  il  faut  foire  son 
dessin  deux  ou  trois  fois  plus  grand  que  l'image.  On 
inscrit  soigneusement  à  côté  le  chiffre  de  la  grandeur 
réelle  et  celui  du  grossissement,  comme,  d'ailleurs,  on 
doit  avoir  soin  de  le  faire  pour  toutes  ses  figures.  Ce- 
pendant ,  si  Ton  est  pressé ,  on  peut  se  contenter  de 
tracer  à  côté  de  la  figure  plus  ou  moins  grossie  ,  une 
ligne  droite  exprimant  la  longueur  exacte  de  l'image 
vue  dans  le  microscope  ;  longueur  que  je  prends  dès  le 
premier  instant  avec  un  compas  appuyé  sur  mon  pa- 
pier, et  que  je  marque  ensuite  sur  la  marge ,  en  j  en- 
fonçant les  deux  pointes  de  ce  compas,  ce  qui,  plos 
tard ,  au  moyen  du  chiffre  de  grossissement ,  écrit  en 
même  temps,  permet  de  calculer  la  grandeur  rédle  de 
rinfusoire  et  le  degré  d'amplification  de  la  figure. 

Gomme  en  général  on  doit ,  pour  faire  de  bonnes 
observations  au  microscope ,  passer  graduellement  d'un 
grossissement  plus  faible  à  un  grossissement  plus  fort; 
il  arrivera  souvent  qu'une  figure  commencée  avec  k 
premier  sera  terminée  alvec  le  second;  ou  bien,  que, 
pour  se  rapprocher  des  dimensions  observées  d'abord 
et  jugées  suffisantes,  on  fera  son  dessin  plus  petit  que, 
l'image  transmise  ;  dans  ce  cas  encore  on  indiquera 
soigneusement  la  grandfeur  réelle  (1)  et  le  degré  d'am- 
plification de  la  figure. 

(i)  Lt  jp*andenr  réelle  d*an  Infaioîre  éUat  indiqvée ,    on  tr«s*B 


\ 


DES     INFUSOIRES.  199 

Certains  objets,  comme  des  points  ou  comme  des 
fils  très-déliés ,  ne  peuvent  être  mesurés  difcctement , 
parce  que  l'œil  ne  peut  saisir  exactement  le  rapport 
de  leur  épaisseur  avec  la  largeur  d'une  division  du  mi- 
cromètre ;  il  faut  recourir  alors  a  la  comparaison  de 
quelque  objet ,  vu>directement  à  la  distance  de  la  vi- 
sion distincte ,  et  dont  on  connaît  l'épaisseur  :  si ,  par 
exemple ,  un  fil  de  soie  de  cocon  qu'on  sait  être  épais 
d^un  quatre-vingt-dixième  de  millimètre  ou  0,0111, 
paraît  à  la  vue  simple  aussi  gros  et  aussi  distinct  que  le 
filament  flagelliforme  d'une  Monade  amplifiée  320  fois, 
on  doit  conclure  que  la  grosseur  réelle  de  ce  filament 
d'Infusoire  est  la  trois  cent  vingtième .  partie  d^un 
quatre-vingt-dixième  de  millimètre  ou  la  tjj^-*  partie, 
environ  un  trente-millième  de  millimètre.  Pour  des 
épaisseurs  déjà  plus  fortes,  quoique  très-difficiles  à  éva- 
luer directement,  je  me  sers  d'un  autre  moyen  ;  je  répète 
an  certain  nombre  de  fois  ces  épaisseurs ,  et  je  mesure 
eiactemeut  la  somme  pour  en  déduire,  par  une  simple 
division,  répaisseur  cherchée.  Si  je  veux ,  par  exemple, 
mesurer  un  très-petit  Vibrion  ou  Bacterium ,  je  trace 
avec  une  pointe  fine  sur  mon  papier,  à  côté  du  dessin  , 
une  ligne  que  ,  par  de  nombreuses  comparaisons,  je 
poisse  juger  aussi  épaisse  que  l'animalcule  ;  je  trace  dix 
lignes  parallèles  ,  semblables ,  et  écartées  d'un  inter- 
valle ,  autant  que  possible ,  égal  à  leur  épaisseur  :  j'ai 
ainsi  une  longueur  égale  à  l'épaisseur  de  \ingt  ani- 
malcules. Je  répète  cinq  fois  cette  longueur  avec  un 


facilement  le  degré  de  grossissement  dé  la  figure  qui  en  a  été  faite  , 
puisqu'il  suffit  de  chercher  combien  de  fois  celte  grandeur  réelle  est 
contenue  dans  la  longueur  de  la  figure.  Ainsi  une  figure  longue  de 
3o  oûlUmètrca ,  pour  représenter  un  Infusoirc  long  d'un  huitième  de 
aillifflètre  (o,xa5)  est  i^rossie  deux  cent  quarante  fois. 


200  HlâT01R£     MATUEELUQ 

compas  pour  avoir  le  nombre  rond  de  cent  épaisseurs  ; 
et  si  la  longueur  totale  est  dix-huit  millimètres ,  ce  qui 
suppose  dix^huit  centièmes  de  millimètre,  ou  0,18 
pour  l'épaisseur  d'une  seule  des  ligues  tracées ,  ou  pour 
l'épaisseur  d'un  des  animalcules  grossis  trois  cents  fois, 
par  exemple,  etàontréptiisseur  réelleest  parconséquent 
la  trois  centième  partie  de  0,18,  ou  0,0006  (six  dix-mil- 
lièmes  de  millimètre).  On  parvient  à  évaluer  de  la  même 
manière  des  épaisseurs  quatre  »  cinq  et  six  fois  mmn- 
dres.  On  peut  dès  lors  représenter  à  des  grossisse- 
ments exagérés  de  mille  et  deux  mille  diamètres, des 
Infusoires  très-petits  qu'on  n'a  vus  réellement  qu'à 
des  grossissements  de  trois  cents  à  cinq  cents  dia- 
mètres, mais  chez  lesquels  un  œil  exercé  a  pu 
entrevoir  ou  soupçonner  des  détails  de  structure  im- 
possibles à  rendre  dans  des  dessins  d'une  moindre 
dimension. 

Une  condition  bien  importante  pour  mesurer  ouïes 
Infusoires ,  ou  le  pouvoir  du  microscope ,  non-moins 
que  pour  dessiner  les  objets  microscopiques ,  c'est 
que  le  papier  paraisse  aussi  éclairé  et  aussi  éloigné 
que  le  champ  du  microscope  ;  sans  cela  on  ne  pour- 
rait comparer  facilement  l'image  transmise  par  l'in- 
strument, et  la  représentation  qu'on  en  veut  £adre, 
ou  la  règle  servant  h  la*mesurer;  et,  d'un  autre  côté, 
les  yeux  ne  seraient  point  exposés  sans  un  grave 
inconvénient  à  des  impressions  trop  différentes  Tune 
de  l'autre.  On  doit  en  outre ,  comme  dans  toutes  les 
observations  microscopiques ,  en  général ,  se  préser- 
ver ,  autant  que  possible ,  de  l'impression  d'une  lu* 
mière  étrangère  quelconque  ;  éviter  qu'un  corps  bril-- 
lant  ne  réfléchisse  une  vive  lumière  vers  robservateor* 
éloigner  ou  cacher  un  objet  blanc  on  de  couleur  vive  ^ 


D£S    IHFUSOtRES.  «SOI 

une  feuille  de  papier ,  par  eiemple ,  dont  les  rayons 
arrWcraieat  obliquement  à  l'œil  ;  ne  conserver  ouverte 
qu'une  seule  fenêtre,  ou  couvrir  sa  lampe  d'un  abat- 
jour  ,  et  pour  mieux  faire  enfin ,  s'airiter  derrière  un 
écran  qui  ne  laisse  arriver  la  lumière  que  sur  le  des- 
sin, et  même  abaisser,  jusque  sur  ses  yeux,  une 
visière  ou  un  bonnet.  Spallunzani  a  décrit  les  pré- 
cautions qu'il  prenait  pour  ses  observations ,  et 
M.  de  Mirbel  a  si  bien  senti  la  nécessité  .de  se  pré- 
server de  toute  lumière  étrangère,  qu'il  a  disposé 
son  microscope  dans  une  sorte  de  chambre  obscure 
portative. 

Puisque,  pour  pouvoir  se  livrer  longtemps  sans  fa- 
ti^e  à  des  observations  microscopiques,  on  doit  éviter 
toute  position  forcée,  toute  tension  des  muscles  du 
cou ,  du  dos ,  des  épaules  ou  de  la  poitrine  ;  il  faudra , 
«vant  (le  se  mettre  à  dessiner  des  Infusoires ,  avoir 
cboisi  un  siège  d'une  hauteur  convenable  pour  que 
Fcnl,  par  une  simple  flexion  du  corps  en  avant,  se 
vienne  poser  à  l'oculaire  du  microscope;  puis  sur  la 
table,  qui  sera  plus  ou  moins  haute,  superposer 
quelques  livres  pour  olirir  un  support  d'une  hauteur 
convenable  au  bras  gauche  dont  la  main  viendra  allcr- 
natjvement  mouvoir  le  porte-objet,  et  se  reposer  sur 
ledessin.  Enfin ,  sur  une  petite  caisse  ou  sur  une  pile  de 
livres  ,  ou  sur  un  support  solide  quelconque ,  on  place 
eoD  papier  à  une  hauteur  suffisante  pour  que  l'œil 
droit  en  soit  éloigné  de  deux  cents  millimètres ,  ou  de 
loule  autre  distance  qu'on  a  choisie,  pendant  que 
r<cil  gauche  est  placé  sur  l'oculaire.  La  main  droite 
Kule  s'appuie  sur  le  papier  à  dessin,  quand  elle 
n'est  pas  occupée  à  rapprocher  ou  éloigner  le  porte- 
o^et  du  microscope,  et  l'on  est  ainsi  en  mesure 


202  HISTOIRE     NATURELLE 

dé  saisir  les  contours  et  de  représenter  les  Intu- 
soires  qui  se  présentent  dans  le  champ  de  Tiùstra- 
ment. 

Ces  animalcules  étant  rarement  colorés ,  il  est  plus 
simple  de  ne  se  sertir  que  de  crayon  et  d'encre  de 
Chine ,  en  inscrivant  à  côté  leur  couleur  quand  elle 
est  remarquable.  Dans  les  expériences  de  coloration 
artificielle  seulement,  on  a  à  marquer  des  points  de 
couleur  qui  n'ont  pas  besoin  d'être  nuancés.  Quand  il 
s'agit  de  tracer  rapidement  les  contours  et  la  forme 
des  Infusoires  vivants  qu'on  n'est  pas  sûr  de  pouvoir 
observer  assez  longtemps  ,  il  est  préférable  dé  dessi- 
ner au  crayon  en  adoucissant  les  ombres ,  aU  moyen 
d'une  petite  estompe  de  papier  roulé  ^  mais  si  l'on 
veut  exprimer  avec  plus  de  précision  des  détails  de 
structure,  il  faut  se  servir  de  pinceau  et  d'encre  de 
Chine. 

Leslufusoires  ne  se  montrant  à  nous  dans  le  micro- 
scope que  par  transparence,  ce  n^est  point  leur  forme 
réelle  que  nous  pouvons  représenter ,  comme  celle 
d'un  corps  opaque  avec  son  relief  exprimé  par  des 
clairs,  des  demi-teintes,  des  ombres  et  des  reflets; 
c'est  le  résultat  des  phénomènes  de  réfraction  produits 
par  des  parties  plus  ou  moins  diaphanes,  plus  ou  moins 
réfringentes ,  résultat  variable  suivant  la  distance  des 
lentilles  ,  et  suivant  le  mode  d'incidence  de  la  lumière 
qui  a  traversécesobjets  transparents.  Il  faudra  donc  tou- 
jours, se  rappelant  que  le  dessin  des  Infusoires  repré- 
sente non  des  formes  en  relief,  mais  des  effets  de  réfrac- 
tion ;  il  ihudra ,  dis-je,  chercher  à  comprendre  ces  effets 
avant  de  les  représenter  d'une  manière  qui  puisse  être 
comprise  de  même  d'après  le  dessin  ;  il  fhudra  exami- 
ner si  leur  substance  demi-transparente  a  un  caractère 


DES  IRFnSOIRES.  203 

demollesse  et  de  demi-fluidité  qu'on  s'efforcera  d'expri- 
ner;  il  faudrasurtout  rechercfaersilesj^lobulescontentis 
dama  l'intérieur  de  ces  animalcules  agissent  sur  la  lu- 
mière comme  plus  réfriogcats  ou  comme  moins  ré- 
fringents que  la  substance  charnue  environnante. 
Od  s'en  aEEurera  en  les  comparant  avecdes  gouttclettea 
d'huile  dans  l'e.iu  ou  d'eau  dans  l'huile  ;  quant  aux 
effcU  d'ombre  et  de  lumière  qu'ils  présentent ,  en  moo- 
trftot  leurs  bords  ou  leur  centre  plus  clairs  et  plus 
foncés  quand  on  fait  varier  la  distance  des  lentilles  et 
U  position  des  diapbragmes.  On  sait  que  l'huile  ré- 
fracte la  lumière  plus  fortement  que  l'eau,  et  Ton  aura 
pu  ,  Doefois  pour  toutes,  noter  les  eOets  présentés  dan* 
ces  diverses  circonstances  par  ces  gouttelettes  prisM 
pour  termes  de  comparaison,  afin  de  n'avoir  plus  besoin 
derefairel'expénence.  D'ailleurs  ona  presque  toujours 
de*  termes  de  comparaison  tout  pr^Ls  dans  les  Infu- 
taires  de  diverse  grosseur  ou  dans  leurs  débris,  dans 
les  petits  grains  de  sable  ou  de  fécule  épars  dans  le 
liquide ,  dans  les  bulles  d'air,  etc. 

Dès  l'instant  qu'on  a  su  reconnaître  si  un  globule   i 
itférieur   réfracte   la  lumière  plus  ou  moins  que  le 
'     I  du  corps,  on  doit  être  à  même  de  l'exprimer   , 
I  M.i  dessin  par  des  touches  d'ombre  ou  de  clair 
n'aurait  pas  soupçonné  l'importance  aupa- 
mant,   et  qui   cependant  serviront   ultérieurement 
i  décider,  d'après  ce  dessin  même,  si  ces  globules 
HHit  des  vacuoles   pleines  d'eau  ou  des  goultelellea 
d^ioile ,  etc. 

i         £r  général  rinfusoire,  en  raison  de  sa  forme  con- 
^1      tnect  de  SAdcnsilésupéricureà  ccllcde  l'eau,  parait   ' 
3l    fliudairaucentre,  etplusombréprèsdubord:raais|i  i 
B^^^  incline  de  c&té  le  miroir  ou  le  prisme  d'éclairage^   i 


204  '  HISTOIRE    HàTURELLE 

OU  si  en  reculant  de  côté  le  diaphragme  on  intercepte 
une  partie  du  faisceau  de  la  lumière  illuminante  »  alors 
le  centre  de  Tlnfusoire  restant  toujours  dair ,  un  o6té 
seulement  est  plus  fortement  ombré,  et^le  côté  exposé 
peut  devenir  plus  clair  même  que  le  centre.  Dans  œ 
cas  les  globules  contenus  dans  Tintérieur  manifesteriMit 
aussitôt  leur  nature  en  montrant  une  ombre  fonnée 
du  méme'côtéque  Tlnfusoire ,  s'ils  sont  plus  réfringents 
que  la  masse  du  corps ,  et  du  côté  opposé  s'ils  sont  au 
contraire  moins  réfringents.  Il  faudra  donc  que ,  dans 
im  dessin ,  on  ait  soin  de  faire  tomber  d'un  même  côté 
les  ombres  des  objets  qui  agissent  de  la  même  manière 
sur  la  lumière ,  et  en  même  temps  indiquer  par  une 
vivacité  plus  grande  dombres  et  de  clairs  ceux  dont 
l'action  est  la  plus  forte. 

Quand  les  dessins  d'Infusoires  auront  été  faits 
d'après  ces  indications»  il  y  faudra  soigneusement 
inscrire  la  date  et  les  circonstances  de  l'observation, 
avec  toutes  les  notes  qu'on  aura  eu  l'occasion  de 
faire  en  les  recueillant ,  en  les  conservant  ou  en  les 
étudiant. 

On  trouvera  peut-être  convenable  qu'après  avoir 
tant  parlé  de  la  manière  d'observer  et  de  dessiner  les 
Infusoires  au  moyen  du  microscope ,  je  dise  quelques 
mots  sur  le  choix  de  l'instrument  lui-même.  Je  répé- 
terai d'abord  ce  que  j'ai  dit  précédemment  sur  l'excei- 
lence  du  microscope  simple  ;  et  j'ajouterai ,  que  sans 
la  fatigue  causée  à  l'œil  par  le  peu  d'étendue  du  champ 
de  cet  instrument ,  et  par  la  nécessité  de  tenir  l'cnl 
très-rapproché  de  la  lentille ,  et  conséquemment  da 
porte-objet ,  d'où  résulte  un  grande  gêne  pour  ma- 
nœuvrer les  objets  soumis  à  l'observation ,  et  pour  les 
dessiner,  on  aurait dç  l'avantage  à  employer  les  ezcel- 


DES  ihfusoides.  30S 

lentsdotiblets(l)de  O.ti  miltimèLrcs(unf|unrt  de  ligoe) 
de  foyer  fabriqués  par  M.  Cli.irlea  Cltevallier  ,  lesqueU 
donnent  un  grossissement  bien  net  de  333  dinmélres 
pour  une  dtst.ince  de  200  niîllimèlres  attribués  à  ]a 
vision  distincte.  Je  dois  dire  que  je  m'en  suis  serti 
poar  des  observations  très-dclicales  et  Irès-précises.  Les 
inconrënients  signalés  sont  beaucoup  moindres  pouf 
des  doublets  d'une  longueur  focate  double  [0,2  milli- 
métrés) ;  mais  on  n'a  alors  qu'un  grossissement  de  166, 
qui  n'est  pas  toujours  sufEsunt  ;  il  faut  donc  recourir 
ta  microscope  romposé,  dout  toute  la  valeur  repose 
iur  b  perfection  des  lentilles  acbromn tiques.  Les  ocu- 
btres  et  ^a  monture  ne  sont  en  quelque  sorte  quedeS 
accessoires  .  ils  contribuent  à  faire  un  bon  microscope , 
in:iis  ils  ne  le  font  pas. 

J'ai  eu  de  fort  bonnes  lentilles  acbromatiques  (2),  soit 
de  M.  Cb.  Chevallier,  soit  de  M.  G.  Oberbaiiser,  el 
je  me  suis  servi  pendant  longtemps  du  microscope 
liorizoDtuI  de  M.  Cb.  Chevallier ,  lequel  est  surtoul  , 
commode  pour  l'emploi  de  la  Caméra  lucida  ;  mais 
(iepuis  plusieurs  années  je  me  sers  habituellement 
d'un  microscope  vertical  fort  simple ,  mais  fort  solide , 


I)  Xr*  donliTcU  Ai  Atax  Wf^tt  (4iS  miil.)  ilc  (oytr  el  iiD-il«nu 

It  dixtrauFii  rcni  de  \  ligne  cl  ;  de  ligne  coûlint  quinze  froDM. 

t)  Dd  bon  objccUfde  microicop*  Bchromalique,  (arint  de  trait  leo- 

itiqnci,   d'un   caar(rD7er.    ne   peut  coûter  moini  de 

□d  il  cat  Irèt-bon  il  doit  valoir  5o  tranf i ,  et  t'il  e>(  par- 

.'■  pu  de  prii.  Vn  Irëvbon  objeelif  achromaliqoa  de  l'aplicien 

SiM  ,  *  éti  anojk  d'Angltlerri!  pour  i5o  fraDci  i  M.  Undo  qot 

an  1  fail  Tenir  nn  antre  d'un  prix  encore  plut  ^levé.  Va  objectif 

piaf  4e  dnq  l«nUllei   fniblei  de    force  diflerenle    qa'on  irait  fait 

k  de  VaBieh  lar  ma  demande  d'ipréi  la  ripoUlion  ' 

liUbre  Frianhofer.  ma  coûté  i5o  francs. 


206  HIBTOIBS  ITATURSLLS 

dont  la  monture  m'a  été  faite  par  le  mâoQie  ingénieur 
opticien  sur  mes  dessins  ;  j'y  ai  adapté  le  système 
d'éclairage  dont  j'ai  parlé  ailleurs ,  et  certaines  combi- 
naisons d'oculaires ,  et  je  m'en  contente  pour  le  mo- 
ment ;  cependant  j'emploie  quelquefois  Qoncurremment 
ou  comparativement  le  microscope  à  platine  tournante 
de  MM.  G.  Oberhaûser  et  Trécourt ,  qui  a  également 
toute  la  stabilité  que  je  désire.  Au  reste ,  la  préfmnoe 
que  je  donne  au  microscope  vertical  tient  autant  »  ù 
ce  n'est  plus ,  à  la  grande  habitude  que  j'ai  de  dessiner 
de  l'œil  droit  en  regardant  de  l'oeil  gauche  dans  le  mi- 
croscope »  qu'elle  peut  tenir  à  la  plus  grande  netteté 
qu'on  veut  lui  supposer  (1). 


(i)  Un  microscope  Composé  avec  set  accessoires  plvi  ou  rnoôts  non- 
brenx  n  eM  pas  un  objet  dent  on  puisse  indiqner  le  pris  d*iifte  i^taukt 
absplae  ;  ce  prix  dépend  nécessairement  dn  nombre  dos  objectib  ei 
jeaz  de  lentilles ,  du  nombre  des  oculaires  ,  des  caméra  Incida ,  èm 
appateils  pour  récSairage  dct  objets  opaques ,  pour  les  espArieness  tUr 
miques^  etc.  «  etc.,  et  Toq  conçoit  qu'il  pentTari«r  dopuis  le  prizdi 
80  (rancs,  auquel  M.  G.  Oberhaûser  donne  un  joli  petit  microscope  tm^ 
tical  dans  sa  boîte,  jusqu'au  prix  de  3oo  fr.  auquel  H  lÎTre  son  czcdlcBl 
microscope  à  platine  tonmante,  sans  oertains  aeooisèiros  qni  Taaf^ 
mentent  jusqu'à  4oo  ou  4^0  fr.  De  même  que  M.  Ch.  CheTallier,  dont 
4e  microscope  universel  pouvant  être  employé  horizontalement  on  vir- 
ticalement,  coûte  800  fr.,  fiibrique  à  des  prix  inférieurs  des  microscopci 
non  moins  bons  quoique  bien  moins  complets. 


DÇS    INFUSOIRES.  307 

CHAPITKE   XVIL 

COHSEAVATION   DES   INFUSOIRES   EN    GOLLECTIOK. 

L'heureuse  idée  qu'a  eue  M.  Ehrenberg  de  conserver 
des  Infusoires  desséchés  rapidement  sur  une  plaque  de 
▼erre  et  recouverts  d'iuie  lame  mince  de  mica  »  a  montré 
la  po6sihilité  d'ajouter  désormais  une  collection  de  ces 
animalcules  à  l'immense  collection  qu'on  pouvait  déjà 
faire  d'objets  microscopiques.  Mais  on  se  tromperait 
grandement  si  l'on  croyait  que  ces  Infusoires,  ainsi  des- 
séchés sur  le  verre ,  puissent  montrer  autre  chose  qu'un 
contour  passable  avec  l'indication  des  plus  gros  cils  ou 
des  styles,  et  les  masses  globuleuses  de  carmin  ou  d'in- 
digo qu'on  a  fait  avaler  à  l'animalcule  avant  sa  mort.  Les 
Phacos ,  dont  la  forme  est  invariable ,  se  conserveront 
mieux ,  ainsi  que  les  autres  Infusoires  munis  d'un  té- 
gument résistant  ;  on  pourra  encore  conserver  un  sou- 
venir satisfaisant  du  Vohrox  ;  mais  les  Infusoires  les 
plus  contractiles ,  tels  que  les  Yorticelles,  ne  donneront 
point  ainsi  l'idée  de  leur  forme  élégante  durant  la  vie. 
Quant  aux  coques  résistantes  des  Arcelles  et  des  Peri- 
diniées ,  elles  doivent  se  conserver  d'une  manière  quel- 
conque ,  ainsi  que  les  pédoncules  rameux  des  Epis- 
tylis,  des  Anthophyses  et  desDynobryum;  et  je  préfère 
les  conserver  dans  une  substance  gommeuse  ou  rési- 
neuse, qui  permet  de  les  observer  aussi  aisément  que 
pendant  la  vie  de  l'animal.  Le  procédé  de  M.  Ehren- 
berg ,  qui  consiste  à  soumettre  la  plaque  de  verre  por- 
tant l'eau  et  les  Infusoires  à  une  température  graduée 
de  manière  à  évaporer  l'eau  sans  déterminer  la  rupture 
^t  la  décomposition  de  l'animal ,  demande  beaucoup 


208  HISTOIRE   NATURELLE 

d'attention  ,  et  ne  donne  de  bons  résultats  qu'après  des 
essais  nombreux  ;  encore  ce  procédé  n'6St-il  applicable 
qu'aux  Infusoires  vivant  dans  l'eau  pure ,  ou  dans  l'eau 
ne  contenant  pas  de  sels  qui  ne  manqueraient  pas  de 
cristalliser  par  l'évaporation.  En  effet,  l'eau  de  mer 
évaporée  ainsi  laisse  la  plaque  de  verre  couverte  de 
cristaux  de  sel  marin  et  de  sels  déliquescents  qui  em- 
pêchent qu'on  ne  puisse  observer  l'objet.  A  la  vérité, 
certains  Infusoires  marins ,  tels  que  les  Plœsconia  » 
conservent  bien  leur  forme  après  être  morts  dans  Teau 
de  mer  très-concentrée  par  Tévaporation ,  et  ils  peu- 
vent être  conservés  dans  cet  état  entre  les  plaques  de 
verre  ;  mais  je  pense  qu'il  y  a  encore  des  résultats  meil- 
leurs à  chercher  et  à  obtenir  sur  ce  sujet. 


BBS  IKFU8011UE8.  Mf 


LIVRE   IL 


•■•CftirTlON  ■BTHODIQUB    DBS   IIIVUSOIIIBS  (l). 


t.    nfFUSOIRES  ASYlfÉTRIQUn. 

ORDRE  L 

Infusoires  aans  orgaaes  locomoteurs  mibles  :  se 
mvant  par  l'effet  de  leur  contractilité  générale. 

1'*  FAimXB. 

VIBRIONIENS. 

Aoimaux   filiformes  extrêmement  minées  »  sans 
ganisatioa  appréciable ,  sans  organes  loeomoteurs 


Les  Vibrions  proprement  dits,  ou  les  Vibrio- 
ens  en  général,  sont  dç  tous  les  Infusoires  lieux 
li  se  montrent  les  premiers  dans  toutes  les  infusions» 
ceux  que  Ton  doit  considérer  comme  les  plus 
nples  en  raison  de  leur  extrême  petitesse  et  de  Tim*» 
trfection  de  nos  moyens  d'observation  :  Ils  ne  se 
anifestent  à  nos  yeux ,  aidés  du  plus  puissant  et  du 
eilleur  microscope,  que  sous  l'apparence  de  lignes 
ès-miuces  plus  ou  moins  longues,  droites  ou  si- 
Ci)  Il  est  eMcntiel  de  se  souTenir  que  tontes  les  mesares  de  grandeur 
uées  comme  un  caractère  distinctif  des  Infiisoires  leroùt  exprimées 
ï  farliee  décimales  du  millimètre  ;  ainsi  o,  la  exprime  is  •cnliémet  de 
iUinètres ,  0/^4  «cprime  34  millièmes  de  millimètres ,  o,oop7  ex- 
rlMs  7  dîx^mlllièmes ,  etc. 

inrosoiBSS.  ik 


SIO  HISTOIRE    VATVRSLLB 

Dueuses;  leurs  mouyements  plus  ou  moins  vifs 
peuvent  seuls  les  faire  prendre  pour  des  animaux  ;  les 
plus  gros  Vibrions  sont  épais  de  0,001  de  millimètre, 
par  conséquent  ils  ne  se  montrent  à  un  grossissement 
de  500  diamètres  que  comme  un  crin,  et  l'on  ne  doit 
pas  être  surpris  que  des  corps  aussi  minces  et  en 
même  temps  aussi  transparents  ne  laissent  distinguer 
aucune  trace  d'organisation  interne.  Par  une  atten- 
tion longtemps  soutenue  et  en  variant  convenable- 
ment la  distance  focale  et  le  degré  d'éclairage ,  je  suis 
arrivé  quelquefois  à  croire  que  j'avais  vu  pendant  un 
seul  instant  un  filament  fUigelliforme  analogue  à  Tor- 
gane  locomoteur  des  Monades  ou  plutôt  un  filament 
ondulant  en  bélice  ;  ce  qui  me  semblait  devoir  expli- 
quer le  mode  singulier  de  locomotion  de  ces  animal* 
cules  ;  mais  je  n'ai  jamais  pu  le  fixer  assez  longtemps 
ou  le  distinguer  assez  nettement  pour  avoir  la  con- 
science nette  de  son  existence.  M.  Ehrenberg  a  de  son 
côté  vu  un  filament  locomoteur  qu^il  nomme  une 
trompe  cbez  son  Bacterium  triloculare;  mais  est-ce 
bien  là  un  Yibrionien? 

Tout  ce  qu'on  peut  dire  de  positif  sur  leur  organi- 
sation ,  c'est  qu'ils  sont  contractiles ,  et  se  propagent 
par  division  spontanée,  souvent  imparfaite;  de  là  ré- 
sulte leur  allongement  de  plus  en  plus  considérable. 

Parmi  les  Yibrioniens ,  on  en  voit  qui  ont  la  forme 
de  lignes  droites  très-peu  flexueuses ,  plus  ou  moins 
distinctement  articulées  et  qui  se  meuvent  lentement: 
on  peut  en  faire  un  genre  particulier  sous  le  nom  de 
Bacterium,  créé  par  M.  Ehrenberg;  d'autres  sont 
tantôt  droits,  tantôt  en  lignes  flexueuses ,  et  se 
meuvent  en  ondulant  avec  plus  ou  moins  de  vivacité, 
ce  sont  les  vrais  Vibrions,  d'autres  enfin  sont  oon* 


DES   tKFUSOIRtS.  Stl 

slammcnt  en  forme  d'hélice  et  de  tire-bouchon,  et 
J3iniiis  en  ligne  droite,  ce  sont  les  Spirillum',  leurs 
mouvements  ont  lieu  en  tournant  autour  de  l'ase  de 
l'héiice ,  avec  une  rapidité  souvent  très-giande, 

M.  Ehrenberj;  dûfinil  ses  f^ibr-ioiiia  '  des  animaux 
filîTornies  ,  distinctement  ou  vraisemblablement  poly- 
gnsLrit|ues,  anentérés  [sans  intestins),  nus.  sans  or- 
ganes externes,  à  corps  de  Monndines  uniformes  ,  et 
réunis  en  chaînes  ou  séries  Gliforines  par  l'eHet  d'une 
division  spoutaoée  incomplète.  »  Il  ajoute  dans  ses 
observations  générales,  que  vraisemblablement  tous 
ces  animaux  doivent  posséder  un  organe  locomoteur 
aiiiilogue  à  celui  qu'il  dit  avoir  observé  chez  son  Bac- 
terium  sous  la  forme  d'une  trompe  simple,  tour- 
noyante. Il  n'a  pu  leur  faire  avaler  de  substances 
rolorées,  mais  de  l'apparence  que  ces  animaux  présen- 
tent en  se  desséchant  sur  une  plaque  de  verre,  il 
ranclut  que  chaque  corps  filiforme  est  une  série  d'ani- 
iiialf:ules  à  peine  plus  longs  que  larges,  et  demeurant 
unis  par  suite  d'une  division  spontanée  imparfaite. 
C'est  ce  que  je  n'ai  pu  vérifier. 

Les  Vibrionicns  se  produisent  ou  se  développent 
ivet  noe  promptitude  extrême  dans  tous  les  liquides 
dnrgés  de  substîinccs  organiques  altérées  ou  décom- 
S.  Ainsi  non-seulement  les  infusions  aninnides  et 
;des,  mais  encore  les  diiiércnts  liquides  de  l'or- 
e .  la  salive ,  le  sérum  ,  le  lait  et  le  pus  ,  quand 
ils  commencent  à  s'altérer,  la  malière  pulpeuse  qui 
t'unasse  autour  des  dents,  les  sécrétions  morbides,  etc., 
peuvent  présenter  une  prodigieuse  quantité  de  l'i- 
irionient.  On  conçoit  d'après  cela  qu'on  ne  serait 
BoHcment  fondé  à  attribuer  à  leur  présence  la  cause 
Je  rertaincs  maladies. 

1 


tiS  HI8TOIEB  IIATUftBLU 


l**  Genrb.    BAGTERIUM 

Corps  filiforme,  roide ,  deyeuant  plus  oa  moins  disUac- 
Isment  articulé  par  suite  d'une  division  spontaoée  impar- 
faite. Mouvement  vacillant  non  ondulatoire. 

I.  fiACnUUM  TUMO  (l).  — -  PI.  I»  fig.  I. 

Animakoles  filiformes ,  cylindriques,  deux  i  dnq  fois  Soiii 
longs  que  larges ,  un  peu  renflés  au  milieu.  —  Longueur  OjOOS  à 
0,002,  épaisseur  0,0018  à  0,0006. —Quelquefois  assemblés  demi 
deux  par  Teffet  de  la  division  spontanée ,  animés  d'un  mouvaient 
vacillant. 

C'est  le  plus  petit  des  Infhsoiras ,  et  l'on  doit  le  confondre 
•ouTentaTec  le  premier  degré  de  dérdoppement  des  «ntres  Bae- 
tériums  et  des  Vibrions,  mais  quand  dans  la  foole  oo  em  voit 
qnelqaes-nns  assemblés  à  la  suite  l'un  de  l'autre  «  on  pent  oon- 
clure  que  c'est  bien  le  Bacterium  iermo ,  le  premier  terme  coa  quel- 
que sorte  de  la  série  animale.  On  le  voit  paraître  an  bont  de  très* 
peu  de  temps  dans  toutes  les  infosions animales  on  végétales,  o& 
il  se  montre  d*abord  seul  et  en  nombre  infini ,  fonnanC  des  amai 
comme  des  essaims,  un  peu  plus  tard ,  il  disparaît  à  maenre  qoe 
d'antres  espèces  auxquelles  il  sert  de  nourriture  viemienft  à  le 
multiplier;  mais  ou  en  voit  souTent  encore  que1qnes-nns;enfia 
lorsque  l'infusion  derient  plus  concentrée  par  suite  de  Tévapon- 
tion  on  derient  trop  fétide  pour  que  les  autres  espèces  y  pnisicnt 
vivre ,  le  Bacterium  termo  se  montre  de  nouTeau  arnsi  ahondam 
ment.  C'est  sans  doute  lui  qu'on  obsenre  dans  le  pas  de  eertaôMi 
tumeurs ,  dans  divers  autres  liquides  animaux  altérés  par  qualqas 
maladie ,  et  mis  ainsi  dans  les  conditions  d'une  infusion  coneoi- 
trée  ;  c'est  lui  que  Leuwenhoek  trouva  dans  la  matière  blanche 
pulpeuse  q«i  s^amasse  entre  les  dents. 


(l)  Vihrio  iineola  ,  Ehrenberg  ,  Infusionsthierchen  ,    i83B. 
Mona»  termo  ,  Millier,  Inrusoria  ,  Ub.  i ,  f.i  (non  Ehrenbsff  ). 

—  Leeuwenhoek.  Ârcan.  nat.,  pag.  40  etpag.  3o8. 

—  Spallaniani,  Op.  phyt.  t.  i ,  p.  35.  —  Gltichen ,  Infiu.  p.  ^. 


DES    IttFUSOIttES.  SIS 

H.  Ehraoberf  plaça  d'abord  a<rec  doute  cet  Inriuoire  parmi  iai 

Bactcriam,  «n  inditiaBiit  qa'il  a  quelquefoi*  un  mouvemont  pre^ 

qoeondulaloirej  il  lai  anigaait  alors  uue  lonfrueur  deo.oo^Sqoi 

cft  double  da  Mite  que  j'ai  trouvée  poor  un  seul  corpuicute  ;  plnf 

tud  ,  il  l'a  réuni  aa  fVino  lineola  qui  atleinl  une  longueur  da 

o,no7S  et  qtie  je  croii  bien  di<tinct;  il  avait  donné  comme  tyno> 

Djine  da  Monai  lermo  de  Millier,  une  espèce  de  monade  gtobn- 

Uitie  ifili atteint,  dit-il,  uii diamètre  de  o.oor)-,  maisil  ett  évident 

qiw  M  aller  «Tait  autre  chose  en  vue  qunnd  il  disait  de  aon  ^onar 

urm»{^t%t  i)<  qnei^'est  de  tous  ]c«  animalcules  oflerti  par  lemi- 

CKMcope,  'le  pins  petit  et  le  plus  «impie  .  paraisunt  échapper  an 

pMfoir  du  microscope  composé  qui  ne  permet  pas  de  décider  s'il 

•tt^tobnlenxoii  ditcoïde.  •  Cet  derniers  mois  Mnidonteiemhleat 

cloipwr  l'idée  de  croire  qu'il  a  voulu  parler  de  notre  Buctérium* 

iMMcanuneilBJoulequeKinMonaisedéveloppeBu  boni  de  vingt 

■(uatre  heures  dans  toute  iufusiou  animale  ou  végétale  devenna 

lëtida,  j«ne  peux  ffl'empécher  de  penser  que  dans  certains  casil 

a  pria  pour  des  larus')iret  les  molécules  actives  de  Robert  Brown 

qai  ic  Toient  si  bien  dans  toute  infusion  trouble ,  et  que  plus  sott- 

Todl ,  il  a  ca  devant  les  jeux  noire  vrai  Bacterium  dont  le  roon- 

(MMBt  n'est  pas  une  simple  titubatioa  sans  chatij-ement  do  lien. 

Void  c«  que  je  trouve  à  ce  sujet  dans  quelques-unes  de  mw 

IwIn:  i>ane  inHuion  préparée,  le  4  décembre  iSlt5,  avec   an 

Agarie  ilwii'rlif .  a  montre  déjà  beaucoup  de  Bacterium  lenao, 

tnMJMln  après,  le  17,  el  rien  autre  chose:  le  i)  janvier  suivant. 

l'oAiUCM  .  fardée  dans  un  appartement  à  la  température  de  8  fc 

i^,tonl«nait  en  outre  de* /''Ario  £<ici//if/,  et  pluaieurs  espécM 

AtUoawlCane  :i  janvier  elle  était  réduite  par  l'évaporation  , 

M  ne  enntcaail  plus  que  notre  Bacterium,  dont  lesarlicloi  iioléi 

sa  iManblés  avaient  une   lon);ueur  de  7^  mill.  (o,oa>)  et  uoa 

f  Jerj^a-  mill.  (0,00067);  ■"  '°  '*  '"'P'ur  de  mon  ha- 

,    ooodeDsée  en    passant  k   travers  une  cornue    tubulée, 

*  (auras  dis  grammes  d'eau  bien  limpide  ,  le  li  janvier  iS36- 

CiUe  «an  ,  conservée  dans  la  cornue ,  a  montré ,  quatre  jour* 

sp(à,  de»  Bacterium  temio  allougës,  simples,  longs  de  0,001  ; 

le  iS janvier,  dan*  le  même  liquide,  ils  étaient  pliu  griM,  ayant 

il«J4o.oaiG  ,  et  quelques-unes  doublet  ayant  o.ao'io.  Le  G  février 

<l  q;  avait  plus  rien  :  le  33  février ,  plus  d'^iuiiualcales ,  mais  do 

HmhmuM  lUes  de  granules  épais  de  o,oo3 1  apparlenoal  à  une 

Uncédinée.  Cetia  espéricoce,  que  j'ai  faiteavec  le  plus£nn<l 


Slth  HISTOIRE    NATURELLE 

•oia ,  m'a  paru  en  faveur  de  l'opinion  de  la  génération  •ponta- 
née  ;  elle  est  également  d'accord  avec  un  grand  nombre  d'autres 
expériences  dans  lesquelles  j'ai  tu  la  vie  animale ,  dans  une  info- 
sion ,  remplacée  complètement  à  un  certain  instant  par  la  TÎe  Té* 
gétalè  ;  —  âo  une  infusion  de  sucre ,  avec  des  ozalate  et  phos- 
phate d^ammoniaque  et  du  sel  marin,  était  couverte,  au  bout 
de  dix  jours,  d'une  pellicule  blanche  toute  formée  de  fiacterimii 
termo ,  simples ,  longs  de  o,oo3  et  épais  de  0,00 1 . —  4<»  Da  lang  de 
carpe  a  été  dissous,  le  28  janvier  i838,  dans  une  solution  satu- 
rée de  phosphate  de  soude.  Le  liquide  ronge ,  bientôt  fétide , 
montrait  déjà  des  Bacterium  termo  le  lendemain  ;]  la  diasoIntioQ 
ayant  été  étendue  d*eau  a  présenté  le  3i  janvier  cet  aniraaleoles 
tous  simples  ayant  de  longueur  0,0017  et  d'épaisseur  o,oooS5: 
le  s  février ,  Todeur  était  plus  pénétrante,  les  Bacterium,  deve» 
nus  beaucoup  plus  gros ,  et  la  plupart  doubles,  étaient  excessive- 
ment abondants  ;  le  maximum  de  longueur  des  animalcules  sim- 
ples ou  des  articles  pris  isolément  était  0,0029  *  ^^^^  épaisseur 
allait  à  o,ooo65  ;  la  même  chose  s'observait  durant  les  vingt  jonn 
suivants.  — S»  Le  même  sang  de  carpe  a  été  mêlé ,  le  28  janvier., 
avec  une  solution  concentrée  d'albumine  et  de  sucre ,  à  ia  tem- 
pérature de  7»  ;  le  surlendemain  l'odeur  était  fétide  et  le  mé- 
lange contenait  des  Bacterium  termo ,  longs  de  0,001 16  et  épais 
de  o,ooo33  :  quelques-uns  étaient  groupés  en  amas  irréguliers,  vi- 
bratiles  ;  le  3 1 ,  le  liquide  ayant  été  étendu  de  beaucoup  d'esn 
de  pluie ,  formait  une  dissolution  d'un  beau  rouge ,  dans  laquelle, 
dix  heures  après  y  je  voyais  les  Bacterium  devenus  plus  gros; 
leur  longueur  était  0,001 5  et  leur  épaisseur  de  o,ooo45  &  o,ooo5: 
beaucoup  étaient  doubles.  Le  2  février,  l'odeur  était  devenue  un 
peu  alcoolique,  ou  plutôt  analogue  à  celle  des  pommes.  Lei 
Bacterium  étaient  encore  plus  longs,  0,002  25  ,  mais  de  même  lar- 
geur. Le  6,  ils  avaient,  de  longueur,  o,oo3s  ,  quand  ils  étaient 
simples,  ou  0,0064,  s'ils  étaient  doubles;  leur  épaisseur  allait  de 
0,00067  ^  0,0009.  Le  23  février,  le  liquide  avait  une  odeur  péné- 
trante de  pourri  ;  il  contenait  des  moisissures  et  peu  de  Baels- 
rinm.  —  6^  Une  infusion  préparée,  le  3  février  i83$,  avec  iS 
grammes  de  sucre  de  réglisse ,  1  o  grammes  d'oxalate  d'ammoois- 
que  et  100  grammes  d'eau  de  pluie ,  a  été  tenue  à  la  températnn 
de  1 1^.  Le  8  février ,  elle  montrait  une  pellicule  commençants  • 
on  plutôt  une  couche  un  peu  trouble  à  la  surface  et  fonnée  d'vne 
infinité  de  Bacterium  termo,  longs  de  o,oo3i  el^[Miit  de 0,001  r* 


116  *        HISTOIRE   NàTURELLE 

nient  le  1 1  fëvrier  x836 ,  dans  une  infusion  préparée  la  7 
aveo  1 8  gr.  de  gélatine  sèche ,  1 3  gr.  de  nitrate  d'ammoniagne  et 
i3oo  gr.  d'eau  ;  et  dans  une  autre  infusion  de  la  mâme  date  dans 
laquelle  le  nitrate  de  potasse  avait  remplacé  le  nitrate  d'ammo- 
niaque. 

Je  pense  que  c'est  bien  le  Mono»  punetum ,  tu  par  MÛUer  dam 
une  infusion  de  poire  et  dans  une  infusion  de  monchei  «  îndkiiié 
par  lui  comme  un  peu  plus  long  que  large ,  mais  figiirë  dans  kl 
mêmes  proportions  que  le  nôtre.  L'opacité  et  la  oonleur  noirt 
qu'il  lui  attribue  doivent  provenir  de  rimperfection  de  soii  m* 
okoteope.  Je  n'ose  assurer  que  ce  soit  le  même  que  M.  Ehrso- 
berg  a  vu  seulement  en  Russie ,  et  qu'il  indique  comme  fonni 
de  «  corpuscules  indistincts  sub- globuleux,  très  •petits»  rée* 
nis  an  cylindres  très-petits  marqués  de  raies  trensvenet  «flii* 
ceest  * 

^BaeUrium  trilœulare  ou  arHeulaiuM  et  ^»  r  tmehël^, 

M.  Ebrenberg  n'inscrit  aujourd'hui  dans  son  genre  Baotarium 
que  trois  espèces  dont  deux  sont  même  marquées  d'cm  point  ds 
dottte ,  ce  sont  le  B.  ?  point  et  le  B.  ?  eochelyde.  Ce  dernier,  qell 
n'a  vu  qu'en  Russie  comme  le  précédent ,  en  difi&re  par  sa  Ion» 
gueur,  0,0094 ,  et  n'a  été  qu  incomplètement  obserté;  Tantre,  le 
seul  qu'il  indique  avec  certitude,  est  son  Bacierium  iriloadûre^ 
qu'il  avait  distingué  d'abord  de  son  B,  articulatum .  comme  d'un 
tiers  plus  petit ,  et  comme  ayant  un  moindre  nombre  d'articult- 
tions ,  et  qu'il  y  réunit  aujourd'hui  en  lui  attribuant  une  trompe 
▼ibratile  qui  produit  un  tourbillonnement  &  la  partie  antérieorsi 
et  n'a  que  le  tiers  de  la  longueur  du  corps.  Ce  Bacterinm  a  suivant 
cet  auteur  une  longueur  variable  de  0,01 1  s  a  o,oo56 ,  suivant  le 
nombre  de  ses  articles ,  ti  une  épaisseur  de  0,00 s  à  o,oos5» 

a*  GwsM.  VIBRION.   Fibriù. 

Corps  filiforme ,  pins  ou  moins  distinctement  articulé 
|Nir  suite  d^nne  division  spontanée  imparfiitte ,  sn^cqitftk 
d'an  mouYèment  ondulatoire  comme  un  serpent. 


P£S  INFUSOIRES.         *  SIT 


!•  ViBBicNC  unioLB.  —  F'ibrio  lineola,  Mûller  (t).  — •  PI.  i ,  fig.  9, 

AfûmalcQles  diaphanes ,  cylindriques ,  un  peu  renflés  au  milieui 
deux  à  trois  fois  plus  longs  que  larges.—Longs  de  0,0055,  épais  de 
0»0015  à  0,0005,  assemblés  par  deux  ou  trois  en  une  ligne  très- 
mince ,  un  peu  flexueuse ,  longue  0,007  à  0,01,  et  présentant 
seulement  cteux  ou  trois  inflexions. 

Mûller  a  bien  certainement  confonda  souvent  le  Bacterium 
lermo  avec  son  F'ihrio  lineola ,  mais  à  Tezemple  de  M.  Ehcen- 
berg ,  je  ne  considère  comme  vrais  Vibrions  que  les  animalcules 
filiformes  dont  le  corps  est  flezueux  dans  le  mouvement ,  sans 
toatefois  admettre  comme  lui  que  les  animalcules  ou  articles  qui 
forment  ce  corps  filiforme  soient  sub-globulenz. 

J*aî  TU  bien  distinctement  le  Vibrion  linëole  dans  la  pellicule 
blanche  qui  couvrait  an  bout  de  huit  jours  une  infusion  de  i%  gr. 
de  racine  de  réglisse  avec  lo  gr.  de  c^anoferrure  de  potassium 
dans  i3oo  gr.  d*eau ,  en  février  i836  ;  et  précédemment,  en  dé- 
cembre 1 835 ,  dans  une  infusion  de  chair  avec  de  Toxalate  d'am- 
moniaque ,  ^conservée  depuis  vingt  jours.  En  septembre  i835 ,  je 
Tai  bien  vu  anssi  dans  de  Teau  de  mer  où  j*avais  mis  macérer  de- 
pnb  4S  henres  nn  oursin  mort  (s). 

• 

(l)  yihrio  lineola.  Millier  ,  Infus.  tab.  VI ,  f.  i.  p.  43. 

y ibrio lineola  ^SchrznV.  F.iun.  boic.  III,  1,  p.  5a. 

MelangUm  atoma  ,  Bory,  Eocycl.  zooph.  p.  5ii  «  i8a4  *  I>icl.  dau. 
il3o. 

yihrio  linêoU  ,  Ehrenberg  ,  i83o-i838. 

(a)  Doe  dÎMolution  de  gomme  el  de  nitrate  d'ammoniaque  ,  dam  la- 
qoellc  j*ajoutai  de  la  limaille  de  fer  qui  se  dissoivit  peu  à  peu  et  co* 
lora  fortement  le  liquide  ,  me  présenta  seulement,  au  bout  de  quinze  ou 
«i{i-«ept  jours ^  le  13  janyier  i836,  des  Vibrions  linéoles  avec  divertet 
Monades  ;  le  10  et  le  a8  février  ces  mêmes  Infuioires  ty  rencoAtraleat 
encore  ,  les  Vibrions  serpentaient  avec  vivacité ,  ils  avaient  0,0068  à 
0,010  de  longneiir. 

Une  infusion  de  l5  gr.  de  sucre    de  réglisse  avec    18   gr.  de  soude 

^ns  iBoo  gr.  d*eaQ,  préparée  le  i*'  février  i836,   montrait  déjà  au 

Ual  de  huit  jonrs  des  Vibrions  linéoles  longs  de  o,ooâ  ,  et  épais  de 

0.001 17  ,  avec  une  seule  ou  rarement  deux  inOezions. 

Une  infusion  préparée  le  a4  décembre  avec  une  cétoine  dorée,  sèche^ 

>  <lonné  trois  jours  après  des  Vibrions  linéoles  longs  de  o,oo33  fVtnd 

iUiont  ÛDplea,  on  4»  OjOo66  s'ile  sont  doublât»  eiépaît  et  0,00 1«. 


318  HISTOIRE    NATURELLE 

Au  reste ,  je  dois  dire  qu'il  est  souTcnt  extrêmement  dilBcUe  de 
distinguer  cette  espèce  et  le  Bacterium  termo  ;  pent-étre  même, 
si  le  genre  Bacterium  n  eût  été  déjà  établi ,  je  n'aurais  pas  osé  en 
prendre  la  responsabilité.  M.  Bory,  en  donnant  le  VibrioD  li- 
nëole  de  Miiller  comme  synonyme  de  sa  Melanella  ntotna ,  assure 
qu'il  ne  présente  pas  de  sinuosités  \  ce  qui  donne  à  penser  qu'il  a 
eu  en  Tue  le  Bacterium  termo, 

■% 
\  yibrio  tremulans,  Ehrenberg,  i838. 

<  U:  Ehrenberg  distingue  sons  ce  nom  une  espèce  qu'il  arait 
d'abord  nommée  Melanella  atoma  en  i8s8  dans  ses  Sjrmbolœpfyr- 
ticœ ,  puis  Bacterium  tremulans  en  1 83o ,  puis  confondue  avec  le 
Vibrion  linéole  dont  elle  ne  difiere  que  par  des  dimensîoiis  un 
peu  plus  fortes ,  et  par  des  inflexions  plus  marquées.  Cet  auteur 
assigne  à  son  Vibrio  tremulans  une  longueur  totale  de  010078  et 
une  épaisseur  de  0,001 56.  J'ai  moi-même  trouve  dans  une  infu- 
sion de  Distome  hépatique ,  un  Vibrion  dont  la  longueur  est  la 
même,  et  dont  la  grosseur  variait  de  0,001 43  à  0,001  s5;  mais 
comme  d'ailleurs ,  j'ai  trouvé  des  Vibrions  linéoles  dont  Tëpais- 
seur,  suivant  la  nature  des  infusions ,  varie  de  0,0008  jusqu'à 
0,001 3,  tandis  que  M.  Ehrenberg  fixe  0,00076  pour  l'épaisseDr 
de  son  Vibrio  linéole ,  je  crois  que  l'établissement  d'une  seconde 
espèce  sous  le  nom  de  f^.  Tremulans  n'est  pas  sufBsanmient  jus- 
tifié. 

s.  Vibrion  rcgule.  —  F'ibrio  rugula»  Miiller  (1).  —PI.  1,  fig.  4. 

Animalcules  diaphanes ,  en  fils  alternativement  droits  ou 
flexueux ,  à  5-8  inflexions ,  se  mouvant  avec  vivacité  en  ondulant 
ou  en  serpentant. — Long.  0,008  à  0,015  (non  déployés),  épaisseur 
0,0007  à  0,0008  (suivant  M.  Ehrenberg  la  longueur  est  de  0,0468 
et  Tépaisseur  de  0,00225). 

[..eenwenhoek  observa  le  premier  cette  espèce  de  Vibrion ,  dam 


(1)  Fihrio  rugula,  MiiUer,  Infus.  lab.  VI ,  fig.  q  ,  p.  44* 
yUro  rugula ,  Schrank.  Faun.  boic.  111  ,  3,  p.  53. 
—  Leenwenhoek,  1684,  anat.  et  contempl.  p;  38. 
Melanella  Jlexuosa  f  Bory. 
yibno  rugiUa^  Ehreob.  i83i.  —  Infouonst.  18S8. 


DES    IH^USOIRES.  319 

:t>aiu  darant  une  légère  iodispositioa  (i).  Il  dcicrit  bien 
leur  mouTementoïKliilatoire  unalugue  à  celui  des  aoftuillM.et 
non  nioÎDS  vif  que  celui  d'utt  brochet  dans  les  eaux.  Mùller  leur 
«MÎfne  nne  longueur  moycQue  eatrc  les  longueurs  du  Kibrio  U- 
•uola  elàaf^itrio  [ipiri/lum]  andaln  ,  il  le  distingue  surtout  de  cb 
dernier ,  parce  qu'il  se  montre  al [emati veulent  ondulé  et  tout  à 
fait  droit  :  Jl  «'étend  en  ciïet  quelquefois  en  ligne  droite  et  se  meut 
alors  lentement ,  puis,  tout  à  coup,  il  reuerro  ,  infléchit  son  cor[M 
«(  se  meut  avec  une  citrême  rapidité.  Miiller  l'a  obeervé  dans  la 
ptlUcnle  membraneuse  qui  recouvrait  une  lataàoa  A' Vlvn  lima; 
il  l'a  TU  aussi  par  millioDS  dans  chaque  goutte  d'une  infusion  de 
uiiïQclieï,  et  il  remarque  que  quelquefois  le*  Kibrio  rugula  sont 
teuais  en  masses  jaunâtres  d'uù  ils  s'éenrlent,  comme  si  cetla 
uiaue  se  décomposait  eu  molécules  pour  se  réunir  de  noureau  et 
■  |dn*ieurs  reprises  comme  uu  essaim  d'abeilles. 

Je  n'ai  pu  Terifier  le  caractère  qu'assigne  M.  Ehreuberg  à  ce 
Yibiîon,  d'être  distinctement  articule  et  de  se  montrer,  lous  le 
microscope  ,  forme  de  globules  juxtaposés  ;  je  n'ai  jamais  vu  non 
plus  de  Vibrions  ayant  ta  dimension  qu'il  indique.  Une  infuiion 
de  foie  de  mouton ,  pendant  le  mois  d'octobre ,  était  remplie  de 
fibrîonl  rugules ,  de  Monades  et  d'Kucbelydes.  Une  infusion  de 
Ifiir  dans  beaucoup  d'eau  ,  conservée  depuis  deux  mois ,  mon- 
t  abondamment  ces  Vibrions,  en  février  i83G.  Une  infusion 
dl  dlènevif  écrasé  ,  préparée  au  mois  de  décembre  ,  montrait 
CM  Vibriont  en  février  avec  des  Monades ,  après  avoir  pré- 
mlé  d'abord  le  Bactcrium  lermo  seul ,  puis  le  Vibrio  becillus. 
kciltrai  encore  comme  ayant  fourni  cet  animalcule,  l'infuiion 
dtgélatineaTecdn  sel  marin,  de  l'oialate  et  du  phosphate d'au- 
Miiaqne .  le  dixième  jour,  en  février  i  e.tG  ;  l'infusiou  de  cétoine 
•  décembre,  au  bout  de  seize  jours;  et  euSn  l'infusion  de  fro' 
HiadeNenfchâtel,  an  bout  de  dcuK  mois,  en  février  iB3C. 


(I)....  Bccce  mf  qaaù  coegerant   cicreniGnlum  mcum  ispîut  (am 

Unm  anima dv crie rc Oinnu  hx  narrai»  parLicalat  in  cUri  ac  prt- 

Mitt  JKebint  materiâ ,  qoâ  in  materU  psilucidà  temportfani  qui- 
imita  qnvdun  ■oimalcnli...  tidî...  Gentil  quaddani  animalcalorum 
>*4i,  tiibeatia  figuram  ad  inilar  anguillaruia  iu  auminibuiDnilrit;  hcc 
*>âcraat  eopU,  cl  tam  pxcva... 


S20  HISTOIRE     MATCRELLE 

*  Vibrio  prolifer.  Ehrenberg  Infos.  i838.  Tab.  V,  fig.  8»  n^  ^. 

Sous  ce  nom,  M.  Ehrenberg  indique  une  espèce  qui ,  soÎTantcet 
auteur,  diffère  du  Vibrion  rngule  par  son  épaisseur  d*4in  quart 
ou  d'un  tiers  plus  considérable ,  par  son  mouYen^ent  flezuenz 
plus  lent ,  et  par  ses  articulations  plus  visibles. 

3.  V^iBBiofi  SERPENT.  —  9^hrio  serpens ,  Millier.  —  PI.  I ,  fig.  5  (i). 

Corps  très-allongé ,  filiforme ,  ondulé ,  suiyant  ane  direction  le 
plus  souvent  rectiligne  ,  10  à  iS  inflexions  à  angle  obtus.  —  Lon- 
gueur 0,023  à  0,026 ,  épaisseur  0,0007. 

J  ai  TU  ce  Vibrion  dans  une  infusion  de  cochenille  pr^iarée 
depuis  deux  mois;  le  21  février  i836,  il  était  accompagné  de 
Bacterium  et  de  Monades;  il  était  quelquefois  on  peu  infléchi 
dans  sa  longueur. 

Le  i3  janvier  i836 ,  je  Tai  vu  aussi  dans  une  infusion  de  chair 
et  de  nitrate  d'ammoniaque  préparée  le  sÇ  décembre  précédent; 
il  était  également  couibé  dans  sa  longueur. 

Millier,  qui  la  vu  très-rarement  dans  Teau  de  rivière,  le  carac- 
térise bien  en  disant  qu  il  ressemble  à  une  ligne  extrêmement 
mince ,  serpentante ,  à  inflexions  égales  et  lâches ,  dix  fois  plus 
longue  que  le  Spiriilum  unduîa  ;  quant  à  ce  qu  il  ajoute  de  la  pré- 
sence d*an  intestin  qu'il  croit  avoir  vu  courir  d*ane  extrémité  a 
Tautre  de  cet  animalcule  si  mince ,  on  doit  croire  qu^  c  est  uns 
illusion  causée  par  son  microscope  composé. 

4,  ViBBioM  B40DITTH.  —  F'ibrîo  hacillus^  Millier.  —  PI.  I,  flg.  6  (i). 

Corps  transparent ,  filiforme ,  rectiligne  ,  égal,  à  arUcalatioDs 
fort  longues,  n^ayant  que  des  mouvements  dMnflexionpeu  sensible?, 


(I)  Vibrio  s^rpem^  Millier,  lofos.  tab.  VI,  fig.  7-8.' 

(a)  Lceuweuhoek.  Axcaa.  nat.,  pag.  40  et  pag.  3oB. 

^-  Jobloi.  Microt.  t«ai.  t ,  part,  a .  p.  67  ,  PI.  8,  fig.  ia-i4* 

Fi6rfo  èMiUuM ,  Mûller ,  lofus.  Ub.  VI ,  fig.  3  •  p.  4^. 

9^kno  bmcdius,  Bory  1834. 

Enchtlys  baciUus  ,  Oken.  Hlst.  nai. 

yibrio  badUui,  Ehrenberg  «  Infos.  i838,  Ub.  XV,  fig.  9,  0*94. 


Leeunenboek  observa  ce 
U  nutiére  blanche  pulpeuse  qui 
te  TÏt  dans  uns  infiiiioa  de  roui 
etqni  ae  l'iTait  paimonlré  aaparavml, 
Hiloogueur,  [rout]i 
iu  ligne  droite,  soit  en  avant,  i 
)  distinguer  uue  eitrëniité  antcrieure  ou  postérieure,  it 
r  difiicîleiaeiit  ua  mouveoieiit  oudulatoira  lent,  taudii 
^nc  celai  de*  Spirillums  e»t  prompt  c< 

U.  Efarenberg  aislgne  à  cet  Itifiisoire  des  dîoiensioBi  preiqiH    | 
doublet  de  cellei  que  j'ai  observées.  Suivant  cet  auteur,  U  loa- 

r  du  \ibrion  bafuctte  serait  de  o,oh  et  toa  épaisieBr  da  , 
o.ooiS  ,  il  le  décrit  en  ouQ'e  coinuia  foruiê  d'articles  très-rourta  | 
itt^uelqueCaïadan^  l'eau,  et  d'autrefois,  après  la  dessie-  ' 
u  du  tel;  cependant  jniobHrvê  fréquemment 
«VibrioD  si  reounaisuble  à  ses  longs  article*  roi def,  fbrmn ut  dck  i 
iD^M  tacliligoea,  qui  le  font  paraître  comma  une  ligna  brisée  Ofe  \ 
une  portion  de  poljrgune.  Ja  l'ai  m  dans  le  seram  recueilli  ■  It  i 
MufacB  du  cerveau  d'une  c.irpe  morte  depuis  sii  jourt  en  hircv.  i 
B  iurusion  de  veisie  de  cochon  où  vivaient  dn  Cyprik  ' 
tvK  divers  Infiuoires  ;  dans  une  infusion  de  pain  avee  du  chbh  ' 
ttU  d*  potassa  :  dans  des  infusion»  de  haricot .  de  pomme  i 
lane  et  de  plusieurs  autre*  subaLaiices  vê^elales,  a 
dmi  d«i  iuruiions  de  lubstaucei  animale»  failes 
ou  r«an  douce. 

N  noOTEux.  —  Kibrio   amUguai,  — 

it  doit  mentionner  ici  une  production  liugulière  que  j'ai 
c  coin  ,  le  i3  janvier  i83G,niruiie  infuiioudet 
e  d'acide  oxali<iue  et  prëparéa  dix-buit  jours  auparavant. 
Qttle  inCoticm  ,  trèt-rétide,  contenait  avec  des  Spiritlum  unilula 
M  drrefw»  Honades  ,  te  Vibrion  douleui  dont  je  veux  parler  :  il 
Ail  composé  d'articles  filiformes  roides  comme  ceux  du  Vibrinn 
^*EiWtle,  mais  beaucoup  plus  gros,  car  leur  diamètre  êUit  de 
«,«ji  et  leur  longuenrde  0,01.  Ils  étaient  articnlét  par  quatre. 


222  HISTOIRE    NATURELLE 

■ 

cinq  oa  davantage»  formant  ainsi  det  lignes  Imcet;  Biais  son- 
rent  aussi  une  telle  série  d'articles  se  biforquait ,  par  mite  de  Tar- 
ticulation ,  à  reztrémitë  d'un  article ,  de  deux  antiee«rtiflMyi 
devenaient  le  commencement  de  deux  séries  plus  ou  moins  pro- 
longées. Ces  Vibrions  simples  ou  bifides  se  mouraient  de  la  même 
manière  que  le  Vibrion  baguette ,  et  chaque  article  participait 
an  mouvement  total  d*où  résultait  ,  pour  les  Vibrions  bifides , 
des  figures  bizarres  ;  leur  longueur  approchait  quelquefois  d*nn 
dixième  de  millimètre  (0,08  à  o,  10).  Leur  volume  plus  considéra- 
ble permettait  de  bien  juger  que  chaque  article  était  formé  d'un 
tube  résistant ,  dans  lequel  une  substance  glutineuse  était  diver- 
sement condensée  ou  agglomérée. 

On  peut  être  conduit,  par  ces  observations,  à  douter  de  l'ani- 
malité, non-seulement  de  notre  Vibrion  douteux»  mais  aussi  du 
Vibrion  baguette (1). 

*  Fihrio  /u^/t/fx.  — Ehrenberg,  1 834-1 838 ,  Infos.— -Tab.  5» 

fig.  6,n<»9Î. 

Je  suis  d'autant  plus  porté  à  douter  également  de  la  natm  ani- 
male de  cette  espèce  de  M.  Ehrenberg,  que  j'ai  ea  l'occasion  d'ob- 
server ,  dans  l'eau  conservée  longtemps  avec  divers  débris  végé- 
taux ,  une  sorte  d  osciliaire  en  filaments  roiés ,  forma  de  gioboki 
juitaposés ,  épais  de  o,oo34 ,  se  mouvant  spontanément  et  s'agi- 
tant  d'un  mouvement  ondulatoire  bien  visible.  Or,  le  Vibrion 
subtil  est  indiqué  par  l'auteur  comme  consistant  en  baguettes 
transparentesaUongées  très-déliées ,  droites ,  évidemment  formési 
d'articles  globuleux ,  et  nageant  au  moyen  des  TÎbrations  très- 


Ci)  J*aî  observé  dans  de  Teau  où  s'étaient  décomposéet  des  Spoo- 
gilles ,  une  petite  oscillaire  d'une  couleur  pâle  ,  épaisse  de  0,Oo4,  VP^ 
s'agitait  d'abord  Tivcment,  puis  qui  se  brisa  spontanément  en  artidft 
analogues  par  leur  disposition  à  ceux  dn  Vibrion  baguette  ;  on  sait  d'ail- 
leurs qu'il  se  développe  dans  les  eaux  croupies  dégageant  de  rhjdro- 
géne  sulfuré  ,  certaines  productions  végétales  ,  bjssoîdes,  blanchltrcs« 
analogues  à  ce  que  M.  Fontan  a  désigné  sons  le  nom  de  Snlfnraîre  dans 
les  eaux  thermales  des  Pyrénées,  ainsi  que  Va  remarqué  M.  Ratpail.  Cet 
productions  végétales  se  composent  de  petits  tubes  diaphanes  épais  de 
0,0016  à  o.ooao  ou  même  o,oo3o  qui  se  meuvent  sons  le  microicope 
d'une  manière  très-prononcée ,  et  contiennent  de  petits  grannies  blanci , 
opaques 


inngentpis  la  forme 
ilroile  dei  baguettes.  L'épaisseur  do  cet  baguettes  ctt  de  0,001 11 
rt  leur  lODgueur  de  o,oli  :  :  il  a  été  trouvé  dam  le»  eaux  prés  de 
Berlin. 

^^^prps   Sliformo  contoarnù  en  Itélîcc,   non  cxlcnMÎble 
quoique  coDtraclilc. 


Corps  ftlifarme,  contourné  en  hélice  lAche,  à  un  tour  et  demi 
ou  rieux  toiir«  ,  dêprinic  dans  le  sea^  de  l'axe  de  l'hélice  et  plus 

■s  le  eotilour. —  Longueur  de  loine  riiëlicc  0,008  i  0,010    ' 
DU  même  0,01a,  lai'),'eur  de  l'hclice  0,009,  épaisseur  du  corpa 
u,U011  i  0,0015. 


Miitlerdi^crit  cet  iNfiDOire  comme  une  simple  fibrille,  ondn-    . 
léc,  cyliadriqite,  non  exteasible,  représentant,  qnBLd  elle  est 

lettre  V  ,  et,  quand  elle  «0  meut,  ta  lettre  M ,  ou    1 
plutôt  la  ligne  Hexueuse  que  Tormc,  dans  les  ain,  une  troupe 
(loiwtBUvagGS.  Son  mouTement  est  si  lif  qu'il  écli a ppe  presque  L 
l'ail  armé  du  microscope.  Il  se  distingue  surtout  du  Vibrion  rti- 
fàh  parce  qu'il  ae  s'étcad  jamais  en  ligne  droiie.  Altiller ,  qui  a 
troaré  dan*  l'eau  couverte  de  Lemna  ou  lenticule  et  dans  l'infa- 
mn  de  champignon  (  Sclvclla  mitra  ) ,  de*  myriades  de  .Spirll-    , 
lum  ,  a  TU  une  fois  ces  Boimalcules  groupéi  en  1 
luieiise  jaunâtre  d'où  ils  s'échappaient  par  tronpcs.  M.  Ehreniterg 
ce   Spirillum    dis tinc teuton t  articulé    ainsi    qiM 
I         luotcs  les  Bnlre«  espcres ,  el  il  le  représente  comme  Turmé  d'arti-    , 
b  pàm  tf«*-eoiui*.  presque  globuleux  ,  en  admettant,  toutefois, 
^^■Mr  «xpliqiler  U  courbure  eu  hélice  invariable ,  que  les  articn-   \ 
^^^HOMiont  obliquas.  J'ai  cru  voir,  au  contraire,  que  dans  ton    I 
HlîlSpinUiuii  te  corps  est  déprimé  dam  le  sens  de  l'axe  de  l'Iiri- 
l^       li«F ,  et  plus  mince  en  dehors ,  comme  le  pédoncule  contracté  àm  I 


S8(  HISTOIRE     NATURELLE 

Vorticellas  ;  et  cela  m'a  paru  donner  l'explication  âe  Vétki  de 
contraction  habituelle  du  corps  de  ces  animalcules  ;  mtis  »  Je  le 
repète ,  il  faut  attendre  de  nouveaux  perfectionnenieiits  du  mi- 
croscope pour  en  savoir  davantage. 

Le  Spirillum  ondulé  se  montre  dans  presque  toutes  les  iofusMiiis 
animales  fétides;  je  le  voyais  le  21  février,  dans  une  infnsioii 
de  viande  bouillie,  préparée  le  24  décembre  t  et  qui  m'aTutd^ 
fbumî  précédemment  divers  Yibrioniens  et  Monadiaoï.  Je  le 
voyais  distinctement  comme  une  lame  contournée  ,  le  iS  jaa- 
vier,  dans  une  infusion  de  chair  crue  avec  acide  oiàïkpb  éa 
26  décembre. 

2.  Spxbillum  tournotànt.  —  Spirillum  polutans^  Ehrenberg.— 

Pl.I,fig.9(i). 

Corps  filiforme  ,  contourné  en  hélice  à  5 ,  4  on  plusieurs  toon 
serrés ,  paraissant  noirâtre. —  Longueur  de  rhélioe  totale  0,Oiâ 
0,04  ;  largeur  de  rhélioe  0,007;  épaisseur  du  corps  0,0014. 

Il  n*y  a  pas  un  objet  microscopique  qui  puisse  eaEciter  piii  vi- 
rement l'admiration  de  l'observateur  que  le  SpirUUim  psAuff». 
On  s'arrête  malgré  soi  pour  contempler  ce  petit  être  qui ,  sont  le 
plus  fort  microscope,  ne  paraît  que  comme  une  très*-fiBeligBe 
noire  en  tire-bouchon,  tournant  par  instant  sur  son  axe avse 
une  vélocité  merveilleuse ,  sans  que  Tœil  aperçtoiveonque  rsiprit 
devine  le  moyen  de  locomotion  qui  produit  ce  phénomène.  llflUtr 
le  décrit  comme  filiforme  transparent,  plus  mince  par  iui-oiésn 
que  le  Bacterium  termo  et  le  Vibrio  lineola ,  mais  foroMmt  wft 
hélice  de  4  à  is  tours,  par  conséquent  assez  longue,  soseepUMs 
de  s  infléchir  et  de  se  courber.  11  Ta  trouvé  dans  llnfnsîoa  de 
laitron  (  Sonchus  arventit  ). 

Suivant  M.  Ehrenberg ,  il  est  distinctement  ardcnlë.  £n  ralMo 
de  son  extrême  ténuité  et  de  la  vivacité  de  ses  mouTemenls,  ilii^ 
très*diificile  d'étudier  bien  cet  animalcule ,  quoiqu'il  soit 
■Inn  surtout  dans  les  inftisions  animales  :  je  l'ai  trouvé 
ment  dans  Teau  de  mer  où  l'on  a  laissé  macérer  des  soo|riiJfttf 


(l)  yihrio  spirillum,  Mùller  ,  Inf.  lab.  VI  «  fig.  9,  p.  49- 

Melanetla  spirillum  ,  Borj  ,  i8a4' 

Spirillum  volutans,  Ehrenb.  i83o-x838,  Infas.  Ub.  V  ,  f.  iS,  n'j)' 


i 


nJîS   INFUSOIKES.  223 

durant  dix, on  douze  heures  en  été;  2»  dans  des  iufusioiu  de 
cantharidA  sèches  ou  d'autres  insectes  dans  Veau  douce  ;  3<^  dans 
une  inAulOQ  de  filaments  rerts  confervoïdes  raclés  au  pied  d'un 
marronnier  en  hiVer,  et  préparée  depuis  vingt  jours  (i). 

S.SniiLLL*  PLic'iYiu.  — Spiriliumplicaiile,  —  PL  I ,  fig.  10  (j). 

■ 

Caq>8  Olifoniîe,  |ion  extensible  ^.contourné  en  une  hélice  très- 
lougue ,  flexible  et  susceptible  de  se  contourner  sur  elle-même, 
et  de  <e  mouvoir  en  ondulant.  —  Longueur  totale  de  0,ia  A  0^20. 

M.  Ehrenbergy  attribuant  à  son  genre  Spirillum  U  propriété  de 
former  une  hélice  inflexible ,  ce  qui  est  contraire  à  l'opinion  de 
Mdlier,  et  je  dirai  même  k  met  observations ,  a  dû  établir  en  1 834 
le  genre  Spirochœia  pour  cette  espèce  qni  forme  une  hélice  pro- 
longée en  un  long  cordon  flexible  comme  une  longue  et  mince 
cUstîqae  de  bretelle  ;  mais  dans  l'ignorance  oà  nous  sommes  de 
la  vraie  organisation  de  ces  êtres,  nous  ne  pouvons  séparer  cette 
espèce  du  SpiHllnm  tournoyant ,  dont  elle  ne  paraît  diflerer  que 
par -le  nombre.de  ses  tours  de  spire,  nombre  qui  va  jusqu'à 
ioixi^liie-dix,  et  qui  empêche  cet  Infusoire  de  tpumer  sur  ioo 
aie  cofnme  le  précédent.  Je  l'ai  observé  dans  def  infUsions  ani- 
ualet  conservée»  très4otigiempt. 

*  Spirillum  tenue.  Ehtenberg  Infus.  i838,  tab.  Y ,  f.  XI ,  n«  96. 


Sons  ce  nom,  M.  Ehrenberg  veut  distinguer  une  espèce  qni 
dillcrerait  dwSpiriUum  undula ,  parce  quelle  présente  des  fibres 
plus  épeiaseï  (ô ,00 11 5)  ihoins  fortement  contournées ,  et  moins 
distinctement  articidées  ;  elleanrait  souvent  trois  ou  quatre  tours 
despire. 


(1)  Tn  ajoutant  un  peu  d'alcool    et   d'ammoniaque  à  Tinfusion  qui 

cootcnait  beaucoup  dé  Spirilinra  avec  d  autres  Infuioiret ,   j'ai  yu  cm 

Spirillwn  continuer  à  $e  mouvoir  quand    d^jà  les  Eochelys  et  les  K.0I- 

poécf  étaient  déformci  et  tués ,  mais  ils  Unirent  par  céder  aussi  à  l'action 

da  liquide  ,  et  moururent  en  se  contractant  en  granules  diaphanes  • 

M.  Ehrenberg,  conjecturaât  d'après  la  roideur  de  ces  animaux,  qu'ils 

poarraicnt  avoir  une  cuirasse  siliceuse ,  en  a  brûlé  sur  la  lame  de  pla  « 

tint  tans  obtenir  aucun  résidu   siliceux,    par  conséquent,  comme  il 

4a,  il  a  dé  renoncer  à  son  opinion. 

{fy  Spirockœta piicaUliM ,  Ehrenb.    1834.  —   Inf.    l838,  (ab.  V, 
&S  10.  p.  83. 


326  HISTOIRE    NATURELLE 

*  ^irodiicttt.  Ehrenb.  i83o-i8a8.  Infhft.  tab.  Y,  fig.  XlV.H»  99. 

M.  Ehrenberg  avait  établi ,  en  i83o,  ce  genre  àon^fiàx.  pour 
unlnfmoire  incomplètement  obserrë  ânraiift«mn>yig|ft  ma  SOlfr- 
rie  ;  il  le  dccril  comme  un  fil  contourné  en  spiivle.e^forçaanft  on 
disque  bnmâtrc  large  de  0,03  s5.  Il  avait  propotë  awi  d^  placer 
(laos  ce  même  genre  le  Foivax  grandintHa  d«  llIlUer.  * . 

■ 


_    _ 


ORDRE  II. 
lafusoireii  pourvus  d'espansiens 

IP   FAMILLE^ 

AM.IBIÈNS. 

An.  formés  d'une  sabslanôe  'glalineuse  »  sanA'-ttgtt- 
ment  y  sans  organisation  appréciable  ;  cliaiigea^'  A 
forme  à  chaciue  instant  par  la  protension  01^  la.  qéteie- 
tion  d  une  partie  de  leur  corps ,  d*oii  Miâittent  des  es* 
pansions  variables.  —  Mouvement  lent. 

Les  Amibes  ou  Protées  se  rencontrent  dans  {fres- 
que toutes  les  vieilles  infusions  non  putride»  v  aina 
bien  que  parmi  les  débris  vaseux  reçouvtant  Uè  cofps 
submergés  dans  leau  douce  ou  dans  la  mer  ;  eUesneMit 
pas  moins  remarquables  que  les  Yibrioniens  y  par  h 
simplicité  de  leur  organisation  apparentes,  et  à  càuie 
des  arguments  que  ])eut  offrir  leut  élude  eR  faveur 
de  la  génération  spontanée.  Car  tandis  <|ue  la  ^ 
titesse  des  Vibrions  permet  de  supposer  que  cKei 
ces  êtres  existent  des  organes  encore  inaperças ,  nooi 
croyons  avoir  le  droit  de  penser  qu'aucun  organe' dis- 
tinct ou  spécial  ne  se  trouve  chez  les  Amîb^y^'doDt 
les  dimensions  sont  (|uclriuci'ois  de  plus  d'un^. dcrei- 


DES    INFUSOIRES.  227 

millimclrc ,  el  dont  la  transparence  est  telle >  que  Fœil 
armé  du  microscope  les  pénètre  en  tout  senîs ,  et  que 
leur  présence  ne  se  manifeste  souvent  dans  le  liquide 
que  par  une  simple  différence  de  réfraction. 

Quand  on  soumet  au  microscope  une  goutte  de  li- 
quide contenant  des  Amibes ,  on.  aperçoit  d'abord  de 
petites  masses  arrondies  |-  demi-transparentes  ou-  né- 
buleuses ,  imipobiles  ;  bientôt  du  contour  de  ces  masses 
on  Toit  sortir  une  expansion  ou  un  lobe  arrondi  d'une 
transparence  parfaite  ;  cette  expansion  glisse  insensi- 
blement comme  une  goutte  d'huile  sur  la  plaque  de 
Terre  qui  sert  de  porte-objet  ;  puis ,  prenant  un  point 
d'appui  en  se  fixant  sur  le  verre ,  elle  attire  lentement 
à  elle  toute  la  masse.  Ainsi  se  manifeste  la  vitalité  des 
Amibes  qui,  suivant  leurs  dimensions  ou  leuir  degré 
de  développement»  peuvent  émettra  successivement 
de  la  même  manière  un  nombre  plus  ou  moîna  grand 
de  lobes  ou  d'expansions  variables  qui  ne  sont  jamais 
les  mêmes ,  ipais  qui  i;ientrent  et  se  confondent  succes- 
sivement dans  la  masse.  Ces  lobes,  éminemment  va- 
riables  dans  leur  forme  respective ,  sont  relativement 
trèfr^liiTérentiBdans  les  diverses  Amibes  ;  tantôt  il^sont 
presque  aussi  larges  que  la  masse  priniitive  »  et  se 
pnesenteiit  comme  une  portion  d'un  cercle  égal  caché 
aux  troisiquarts  parla  masse  ;  tantôt  leur  saillie  est  plus 
ronsidéraUe  y  ils  sont  plus  étroits  et  plus  longs  que  la 
masse ,  mais  encore  pins  arrondis  à  Tcxtrémité.  Chez 
d  autres  4^1  ^^^s  ils  sont  terminés  en  pointe,  élargis  à 
la  hase,  et  se- présentent  comme  des  déchirures  clans 
une  memhrane  diaphane  étaléesur  la  plaque  de  verre  ; 
eafia^on  en  voit  quelquefois  de  minces-,  presque  fili- 
formes ^qimplcs  ou  biifides,  oumt'iuè  presque rauieux  , 
H's  ex  pansions  fihfoirmes  sont  souvent  dressées  en  tuut 

t;i. 


228  HISTOIRE   HATUBELLE 

sens  8ur  la  masse  globuleuse  de  TAinibe ,  qui  parait 
alors  hérissée  de  pointes ,  et  peut  rouler  comme  wt 
Goque  de  châtaigne  dans  le  liquide. 

Les  Amibes  jeunes  (  larges  de  0,003  à  0,005  )  sont 
parfaitement  diaphanes ,  et  conséquemment  très^^-diffi- 
ciles  à  apercevoir  dans  un  liquide ,  à  moins  qu'on  n'ait 
la  précaution  de  modifier  convenablement  l'éclairage, 
et  qu'on  ne  fixe  longtemps  les  mémetf  objets  pour  re- 
connaître leurs  changements  de  forme  ou  de  position  ; 
mais  à  mesure  que  les  Amibes  deviennent  plus  volu- 
mineuses ,  elles  perdent  leur  transparence  au  centre 
de  la  masse,  par  suite  de  Tagglomératioa  .de  divers 
corpuscules  ou  granules ,  qui  ont  pu  être  pris  poor  les 
cenfs  ou  pour  la  nourriture  de  ces  animalcules.  On  dé- 
mêle façilement,  parmi  ces  corpuscules  internes,  diven 
objets  qui  ont  dû  venir  de  l'extérieur,  ou  être  absorbés 
ou  engloutis  par  les  Amibes  ;  tels  sont  des  gndns  de 
fécule  si  reconnaissables  par  la  polarisation ,  des  Nsvi- 
cules  et  .diverses  parcelles  végétales  microscopiques. 
Oii  conçoit  commentées  objets  ont  pénétré  dans  l'inté- 
rieur, si  Ton  remarque  d'une  part  que  les  Amibes ,  en 
rampant  à  la  surface  du  verre  auquel  elles  adhèrent 
assez  exactement,  peuvent  faire  pénétrer,  par.  pression 
dans  leur  propre  substance,  des  corps  étrangers  qirii 
par  suite  des  extensions  et  contractions  alternatiw 
des  diverses  parties ,   s'y  trouvent  définitivement  en- 
gagés ;  et  d'autre  part ,  que  la  masse  glutinçuse  dei 
Amibes  est  susceptible  de  se  creuser  spontanément  çà 
et  \h  j  près  de  sa  surface  ou  à  sa  surface  même ,  de 
cavités  sphériques  où  vacuoles  qui'  se  contractent  .si 
disparaissent  successivement  en  reportant  ainsi ,  a^ 
milieu  même  de  la  masse ,  les  corps  étrangâra  qu'elles 
ont  renfermés. 


Dâ  iirrusoiiu».  )S9 

eces  objets  ainsi  engloatisdoiTeDt  servir  de  nour- 
i^wi  Amibes,  c'est  fort  difficile  à  croire,  en  raison 
i  de  la  consistance  et  de  l'inaltérabilité  de  quel- 
ODS  de  ces  objets  ;  mais  cependant,  tout  en  admet- 
te les  Amibes  se  nourrissent  par  absorption ,  je 
t  pas  qu'elles  ne  trouvent  un  moyen  d'absorber 
acilement  encore  les  éléments  nutritifs,  en  en- 
issant  divers  corps  étrangers,  et  en.  multipliant 
l^r  surface  absorbante.  Si  toutefois  on  voulait 
ddre  que  ces  corps  étrangers  sont  entrés  par  une 
le  et  sont  logés  dans  des  estomacs,  il  faudrait 
Lire  que  cette  bouche  s'est  produite  sur  un  point 
onque,  et  à  la  volonté  de  l'Amibe ,  pour  se  refer- 
t  disparaître  ensuite  ;  tandis  que  les  estomacs 
lémes",  dépourvus  de  membrane  propre ,  se  creu- 
snt  indifféremment  çh  et  là  au  gré  de  l'animal 
Sisparattre  de  même  ;  dans  ce  cas ,  les  mots  seuls 
mt  différents ,  et  l'explication  des  phénomènes 
mi  encore  celle  que  j'ai  donnée. 
s  autres  corpuscules  ou  granules  contenus  dans 
»e  des  Amibes ,  les  uns,  d'une  ténuité  extrême  et 
ilière ,  paraissent  différer  seulement  par  leur  den- 
e  la  substance  glutineuse ,  et  je  suis  porté  à  les 
]crer  comme  un  produit  de  sécrétion  plutôt  que 
le  des  œufs  ;  ils  se  meuvent  et  paraissent  couler 
amasse  glutineuse  dans  les  expansions  qu'envoie 
lal;  ils  aident  ainsi  beaucoup  le  micrograpbe , 
constater  les  petits  mouvements  très-lents  des 
«8.  Les  derniers  granules  enfin ,  qu'en  raison  de 
iniformité  on  serait  plus  fondé  à  regarder  comme 
uis ,  s'observent  principalement  dans  les  grandes 
les,  où  on  les  voit  s'écouler  et  refluer  d'un  côté  à 
e  à  mesure  que  se  forment  les  expansions ,  dans 


230  HISTOIftB     NATÙlilELLE 

icsquciles  cei  gronules  s'avancent  (Ans pu  moins.  'G^ 
canules,  dana  l'Amibe  iûajeure,  sont  OTOïdei^ 'lte||^ 
de  0,00i  ,  et  me  parâi88etit[trop  consiatanls  et  4rop 
homogènes  pour  être  des  teufs  ;  ils  réfractent  en  effetia 
himière  aussi  fortement  que  les  grâintf  ^/étulë;  . 

'Ubh  Amibe  qui  vivait  dans*  unrââcon'tapiàsédTuM 
eouche  rougeàtre  produite  par  la  ierndentation  dci 
Charas  *  et  de  plusieurs  autres  vé^ëtaut  'aqi]|atiquet, 
était  remplie  de  granules  rouges /provenant  étidsnt- 
ment  de  cet  endu>t  du  flacon*  'D'aùtfesr.'Ami^  snt 
colorées  en  vert  pai*  des  granules  de  cette  <H>ulear;  fé- 
cueillis  par  elles  sur  les  parois  dés  fl{K»niB  ;  je  sais 
donc  porté  à  regarder  comme  étrangers  à  r|>ngttnisime 
chez  les  Amibes ,  la  plupart  des  graojileéjntefDrer.  - 

Les  Amibes,  une  fois  dévdoppéés,  pfiuctent  sans 
doute  se  multiplier  par  division  spontanée  6u,p(rVa- 
bandon  d'un  lobe,  qui  continue  *&  viVirè  poûV  Ion 
compte  ;  la  seule  expérience  que  j'aie  tentée  À  te  su- 
jet sur  une  grosse  Amibe ,  m'a  convaincu  que  /||Âr  U 
déchirure  ou  la  section  de  la  masse,  on  ne  jifOyoquait 
point  du  tout  l'écoulement  de  la  substance  glutiheute 
interne  ni  des  granules  contenus  y  mais  que  xhbqae 
lambeau  se  contractait  et  continuait  k  viyrA  (f):  On 
peut  aussi  voir  là  une  preuve  de  l'absence  de  fégn^ 
ment. 

L'apparition  si  prompte  et  comme  spontanée  des 
,  Amibçs  dans  une  foule  d'infusions ,  doit  étreûii  gnt^ 


»■ 


(i)  M.  Ehreoberg  aUriboe  aux  Amibèi  an  tégiimmit  r^ntt^at  ,'cm- 
tractilc ,  très -élastique  ,  et  il  explique  la  prodoction  des  e«p«piio&' «^ 
riables,  en  supposant  que  ce  tégument  veifaut  k  se  relâcher'iiB  Srtd[e 
ranimai  dans  une  partie  de  sa  surface  ,'  il  en  résille  dans  cet  «ndUo^  nt 
sorte  de  hernie;  tout  le  resto  du  tt'sument,  en  vertu  de  la  Govlraciplitr 
qu'il  conserve,  refoulant  avec  force  tes  viscères  et  les  org;niesintcHeDrt 
dans  la  portion  dilatée  du  tAgnmt^nl. 


DES   IITFUSOIEES.  231 

sDjet   de   médilation   pour  Tobservateur   sincère   et 
exempt  de  préj  ugés . 

Les  Amibes  ont  été  vues,  d'.'ibord  par  Rœsel)  puis 

dtées  par  Linné  et  parPallai,  eousles  noms  de  ^o/- 

pox  chaos.  Chaos proteus  et  Volvox proUus.  MùUer 

rit  plus  tard  celle  qu'il  nomma  Proteus  diffluens; 

Gleicheu.eo  vitde  petites  dans  tes  infusions;  Scbrank 

en  décriait  trois  ou  quatre  espèces.  M.  Bory,  en  créant 

le  genre  ^nfift^i  7  comprit ,  avec  tfois  vraies  Amibes, 

d'autres  Infusoires  totalement  différents  »  tels  que  des 

jhnphikptuSf   de!B  Jjaûtymaria ,  des  Kolpodes ,  etc. 

Losana  fie  Turin  y  entraîné  -sans  doute  par  l'admiration 

qui^  fui  causait  Tétode  des  Apiibeii,  n'en  décrivit  pas 

moins  de  ^oizai^t^HCieuf' espèces,  qui  ne  sont  pour  la 

plupart  que  des  modifications  de  forme  de  l'Amibe 

difflôen^e;  M.  de  Blainville,  qui  eut  l'occasion  d'en 

voir  aussi ,  les  considéra  comme  déjeunes  Planaires. 

1*'  GmtB.  AMIBE.  —  Jmiba.  (Amœba,  Ehrenb.) 
(  Mimes  caractères  que  pour  la  famille,  ) 

Le  genre  Aralbe,  établi  par  M.  Bory  pour  le  Protée  de 
Biesel  et  le  Proîeus-difflu^ns  de  Mûller,  contient  sans  doute 
UB  grand  nombre  d\s!ipëce8  ;  mais ,  excepté  les  types  que  nous 
venons  de  citer ,  et  VA,  Gleichenii,  aucune  auu*e  Amibe 
de  |f .  Bory  n'en  dgit  réellemeftt  faire  partie. 

Il  est  fort  difficile  de  caractériser  comme  espèces  les  nom- 
breùses  Amibes  que  l'on  rencontre  journellement  dans  les 
(ii?erKS  Infusiof^  et  dans  les  eaux  stagnantes  ;  car  la  forme , 
cpi  pour  le% autres aniQiaux  fournit  ordinaiiement  un  des  ca- 
nctères  les.plus  essentiels,  est  ici  d'une  instabilité  qu'exprime 
parfaitement  le  nom  de  Protée;  et  comme  d'ailleurs  il  n'est  pas 
poséible  d'y  recdn naître  des  oi'gauef  quelconques  de  nutri- 
tion ou  de  reproduction ,  on  e^t  réduit  à  distinguer  siraple- 


i 


232  HISTOIRE     NATURELLE 

ment  les  Amibes  d'après  leur  grandeur  et  la  forme  générale 
de  leurs  expansions  variables.  Ce  ne  sont  point  là<de  vrais 
caractères  spécifiques ,  ce  sont  toirt,  au  plus  des  indications 
ou  des  signalements  provisoires.  Dans  lenuinénition  que  je 
vais  donner,  il  est  donc  bien  essentiel  de* île  pas  voir  une 
*(disttnction  d'espèces.  , 

I.  Amibi  majsore.  —  Jmiba  printept,  —  PI.  I ,  flg.-  it  (i). 

"  t 
Large  de  0,57  à  0,60,  blanc  jaunâtre.  Remplie  'de^granules 

qut  réfractent  fortem(>pt  la  lumière ,  et  se  portent  od  reflueiU'dans 

les  expansions  sucoessiveipent  formées ,  lesquelles  sont  tris-dh- 

phanes  à  rextrémité  et  souvent  très-longiies.  .  "*. 

M.  Ehrenberg  Ta  trouvée  à  Berlin  en  i  8So  ;  je  Tai  observée  son- 
vent  en  décembre  1 839  et  janvier  i  840  dans  Teau  d*iihe  fdntMDe 
des  environs  de  Toulouse  (Blagnac),  que  j'avais  conservée  avec 
des  Lemna  et  des  Callitriches  danji  un  vase  ouvert;  elle  avait  un 
demi -millimètre  dans  Vétat  de  contraction  et  se  voyait  à^'cftil  no 
cfimmeune  petite  masse  blanc  jaunâtre.  Quand  elle  s'étendait, 
elle  avait  souvent  un  millimètre  de  longueur.  Je  suis  parvenu  à 
la  couper  en  deux  avec  un  petit  scalpel,  et  j'ai  bieil  vn  une  de  ses 
moitiés  continuer  à  vivre.  Un  lobe  que  j -avais  décbiré  s'est  con- 
tracté et  a  paru  aussi  disposé  à  vivre. 

?..  Amibe  dcRoesel.  —  Àmiba  Boetelii  (t). 

Large  de  0,2,  diaphane ,  A  expansions  Nombreuses ,  les  mus 

très-obtuses,  les  autres  digitées,  et  qnelques-unès' pointues  ou 

déchirées. 

• 
C'est  à  tort  que  l'on  a  cité  souvent  cette  Arajbé  comme  analogue 

an  Proteus  diffluent  de  Mûller  qui  est  on  moii)s  trois  foîs^plus  petit. 
A  la  vérité,  Mûller  lui-môme  en  faisant  ce. rapprochement  sup- 
posait que  son  Protée  était  le  jeune  &ge  de  l'animal  de  Rœ«t!l. 
J'ai  observé  dam  Fean de  Seine,  en  1831^,  une  Amibe  que  je  crois 


(l)  Amotba  princept ,  Ehrenb.  Pi.  VIII ,  fig.  jOw 
(i)  Borjr,  EaçjFcIop.  xooph.  p.  46. 
•  Dt  Kleine  Protnts;  Rœiel,  Ini.  III,  pag.'Gai  ,  Ub.  CT. 


DES   IlfVuSOIBES.  233 

relie  de  Rœfd  ;  elle  avait  des  expansiont  yariéet  fort  nombreuses, 
et  préfêpitait  vVrsIe'cçntre  de  gralldes  racuolee  qu'on  aurait  pu 
pttndre^pour  de  gros  glpbales. 

3.  Ajiibi  DiFVLVEHTE.  -^  Jmila  âijflvlén»  Cm).-*—  PI.  Jll ,  fig«  I.» 

• ./  "  ..       •        »  M.  '   ■  '     -  - 

Longue  de  t),09'è*0,05 /diaphane  ,  contenant  d^  granules  cru 
corpuscules  plus  ou  mains  âbondapts  et  cceuf^'e  spontanément  de 
racp^lesy  atec  des  exp^^ons  j^ombreuses' ,  longues  «  arrondies 
à  rextrém^é,  qudqn^is  fameuses. 

Jliyiller  qui  lie  rencontra  qu'une  fois -ou  deux  celte  Amibe  iians 
Votadeflinamis,  l'afdëcritef  ommeuuentasse  muqueuse  gris/rem,- 
plie  de  globules  et  changeant  de  forme  dans  Tintervallc  d'tine 
demi-ninute  /de  cette  iTianiére  r  «  la  matière  gélatineuse,  tram- 
fMpre^Me,  tl{flQnr  de  quelque  point  indéterminé  du  contour  'et 
toujours  d*nh  point  différent  en  un  ou  pinceurs  lobes'on  i'iraieaux 
delonçdeur  et 'de  difecCioi^dircraes  ;  les  globules  s'éootileht  bientdt 
dans  cetlé  Bon^elle  partie  dn  corps  qui  se  dilate  et  sVpancIie'  d^ 
nouTeau  en  un*p6iQt  quelconque  du  contour,  tandis  q^ie.le^  glo- 
bules suÎTent  cDutinuellement  le  courant  qûtlcs'erit/alno  dans 
chaque  DouTeUe  fornlè  du  corps.  • 

Je  l'ai  vue  assez  sourent  dans  l'eau  de  la  Seine  rccpeiHfe  avec 
«les  Conferves  et  des  Potamogetons,  sur  l'enduit  vaseux  desquels 
elle  vivait  sans  doute ,  en  août  et  en  octobre. 

On 'peut  nommer  ainsi  une  Amibe  longue  deo,io»  à  o,i  i,  rem- 
plie de  granules  au  centre,  et  qui  diflere  seulement  de  l'Amibedlf- 
flaeote  par  ses  dimensions  et  par  sou  habitation.  Je  l'observafkau 
niois  de  juillet  i8^o  dans  de  feau  de. mer  prise  à  Cette  qua,tre 
mois  auparavant ,  et  diins  laquelle  vivaient  aussi  des  Cythéçines 
arec  divers  animaux  et  végétaux  microscopiques. 


(i)  Protêut  dijfjueiis ,  Mûller.  Pi.  II,  fig.  la,  p.  9. 

Âmilm.  Mitlleri  ,  Bory  ,  Encycl.  zoopli.  p.  4^. 

Jmoebm  diJfluêHS ,  Elirenberg-,  Infua.  id38;.Pl.  VIÎL,  fig.  *|3. 


] 


23(^  HISTOIRE    ffitTURBLLE 

■ 

4.  Amibs  dc  GLKioaiETf.  —  Jmikk  Glekhemii{i).r*'V\,  IV»  flg.  €« 

•  ■  •  • 

Longue  de  0,03  à  0,07^ passant  de  la  fônne  ronde.  i^plNiIflvÉe,» 
à  Vofi^lti  trés-ailongé  ^ej^  cçr  JfUo))aiit  »  se  trilokant  XTiûie  de  tel 
e^Urémtté^S'  snaceptihle  .de  se  dresseï^  qnelqaèfm  tn  partie,  et 
présentant  fré^emmènt  d^s  yacuole^^tdeafi^if  ilébole^Wi 
presque  opaques  auxentre. 

'  Cleicben  VaVait  trouvée  au  bbufc  de  qiiinxç  JQuri  daaf  nil^llim- 
sion  de  pois  ;  M.  Bory  Va  revue  àftn^  divefBâinf9s{eiiit>îein^.4e 
Tai  renc^qtrée  tréi-souveqt  t  et  d'alMÙil  le  6  jjëjgfflibre  iSft ,  aor 
léi  d^fatis  vftfeu;^  raclés  »  la  surface  dee  fcnîliai  in(q[t€i  ^tj^ 
cfaiM  J'èau/'dçs  marai&;  a^  le  zt  Jai)vîtt"i9d6-'daiia  lUie  fnlp^en 
dé  foiû  pré|)ai:ée  2 8* jours  auparavant  ;  elle  ^l^iit -longue  deo,iy  et 
large  de  Qjoi^t^^  le -s  févr^r  iB3]^,  dans  une  vieille  ÎDfuairà  de 
moùss^,;  elle  ëfait  longue  de.o>o4o ,  et  le  toulevailt  peifois  a  une 
de  sèf  extrémités ;4'une  panière  reioar^[iiabfe;.av«c  'elle  s*en 
trouvaient  beaucoup  de  jfnmes ,  4oii]^'ee  a  peine  "île  i;i,op6  i  '4*  le 
i3  février -1 83$,  dans  une'infiulitm  pré^fee  ^i^pii»  ^îqjJKt'JQfin 
avec  les  flliuaaentsv.erls  coijCerrQïdes  raclés  spr.récOrce  d*un  m^ 
roiiçier  ;  leS  Amibes  s'y  montraient  comme-  dfii  gl^nles  trampa- 
redts  (^  ojdi7  i^nlant  dans  le  iiii)ifide;  ils  ne  commendaienl  à 
s'étendre  qti*après  quelque  temps  de  repos. 

a 

t'  Amibe  festonnée.  —  Amila  muitilobâ. 

J'ai  désigné  SOUS  eenom  dans  mes  notes  une  Amibe  qui  nest 
peut-être  qu'une  modification  da  VÀmiba  Cleickenii ,  mais  qni 
mérite  d'âtre  signalée,  tant  à  cause  de  sa  forme  que  peurjeschr- 
cdnstancesde  son  apparition.  Elle  est  longue  de  0,0  to  k  0,0x7;  elle 
paratt  pln^  m'ollo  encore  que  les  précédentes,  et  se  meut  avec  vi- 
vacité eti  émettant  autour  d'elle  éû  divers  seps  dix  a  douxe  lobes 
arropdis.  en  manière  de  feston ,  et  prenant  ainsi  lée  figures  les 
plus  irrégulières.  Ell^ était,  le  17  février  i836,d'ane  une  infusion 
de  farine  préparée  le  s 4. décembre ,  et  dans  laquelle  s*claicnt  mon- 
trés successivement  des  Vibrions,  des  Monades  et  deaKolpodes. 


(I)  Bory  ,  Encycl.  zoopli.  p.  AS. 

Proféa  <(étigné  par  M   lettre  S  datit  l'ourrirge  de  Olclchen ,  H.  961 

Cg- 18 ,  p.  234. 


'  ns  iNFusofitis.  49S 

5.  Amu  LiMACi.  -^  Afniba  Umûx, 

l»D9«i  de  P,iO ,  bi^e  de  ^^Os.-'IHapIiaiie,  arrondie  aux  deux 
bouU  i  trtt'-p^  MMie  p  glissant  sur  \k  verre  dans  une  direction 
{Mresque  recâligne  ;  couteuant  des  granules  très  distincte  et  une 
vieiiôle  très-p^BQDcée. 

Je  crois  der^^^  signaler  proFisoIrement'sous  ce  nom,  une  Amibe 
obsenrëe  le  18  février  i83Q  dans  de  Teau  de  Seine  gardée  depuis 
hait  mois  arec  qdel<}nes  végétaux  ;  c*est  peut-être  un  degré  plus 
a^an^ë  de  développement  da  la  préccdenloou  de  la  suivante  ;  ce- 
peodmit  sa  transparence  pins  grande  et  sa  quasi-fluidité  me  pa- 
raîaèbt  la  diiUoguer  snipsamment. 

6.  AviBB  covTTELETTE.  —  jémiba  gutlula. 

# 

Lenjgiie*  de  0,65  à  0,05.  —  Diaphane ,  orbiculaire  ou  ovsde ,  non 
lobée-;  gtipaant  sur  lé  ferre  dans  une  direction  rectiligne  ,  ef  con- 
tenant «les  graîudeii  très-distincts. 

Je  sigAale cette  espèce  comme  l'une  de  celles  quon  rencontre 
le  plus  sonventy  et  qui  cejpendant  doit  échapper  le  plus  aiséinçnt 
à  l'œil  de  Tobservateur  en  raison  de  sa  transparence,  de  la  sim- 
plicité de  sa  forme  et  de  la  lenteur  de  ses  mouvements.  Je  Tai  ren- 
contrée fréquemment  dans  l'eau  de  rivière  ou  de  marais,  conser- 
rée  longtemps  dans  des  bocaux  avec  des  végétaux.  C'est  celle 
Amibe  que  je  tronvais,  en  novembre  iBG;,  colorée  en  rouge  par 
les  granules  qu'elle  araii  recueillis  en  rampant  sur  les  parois  du 
Tise. 

7.  AxiDB  dÉchirbe.  —  jémiba  îacerata. 

Longue  de  0,007  à  0,055.  —  Inégale  ,  nigtiense  ,  plissée  et  gra- 
mileuse  ,  peu'  diaphane ,  à  expansions  élargies  et  comme  membra- 
aeuses  i  la  basé  ,  et  terminées  par  plusieurs  déchirures  amincies 
i  rc^trémité  et  adhérentes  au  verre  comme  du  mucus.  Une  ou 
plusieurs  ?acuole$  bien  distinctes. 

Je  l'ai  trouvée  avec  ces  caractères  bien  prononcés  et  longue  de 
o.o3S,  à  Paris,  dans  l'eau  de  l'étang  du  Plessis-Fiqnet ,  sur  les 
^^'niiles  mortes.  —  Tne  Amibe  semblable,  longue  de  0,017,  et 


236  HISTOIRE    NATURELLE 

changeant  de  forme  très-lentement ,  se  tronrait  aboadamment  le 
i6  février  1 836 ,  dans  une  infusion  de  noix  Tomiqiie  préparée  le 
2  4  décembre  ,  et  dans  laquelle  s  étaient  montrés  tnoceMÎTeBieift 
des  Bacterinm  et  des  Monades.  Je  l'ai  nevue  enjfttner  tt$j  dans 
de  TieiHes  infusions  de  gomme  arec  divers  réactifs  cbiAuqilei , 
tels  qne  dn  salpêtre,  de  l'acide  otaliqne  et  de  Facide  tartnqne; 
elle  était  pins  petite  (de  0,007  à  0,014)  etn'àraît'qii'iineTaAiole'; 
dans  l'infnsion  de  gomme  et  de  phosphate  de  soude  les.  Ainibes 
encore  pins  petites,  0,006,  n'avaient  qoe  des  expansions  arrondies. 

8.  Amibe  VER BCQCEUSE. — jimibh  çerrueosm' (^i), 

■     ■ 

Longue  de  0,014  à  0,055.  —  tilobolense  on  OTofde,  déniHtniis- 
parente  ;  à  expansions  courtes,  cylindriques ,  obtases ,  éparses, 
souvent  comme  des  verrues.  Blouvements  très-lents. 

Je  réunis  à  l'espèce  décrite  par  M.  Ehreaberg ,  laqnelle^^dlt-il, 
est  longue  de  0,046  ,  d'abord  nne  Amibe  longne  de 0,04  j[^o7655, 
trouvée  abondamment  le  14  juin  1837  ^'^'^  ^^  Teali  déploie 
dont  était  rempli  un  tonneau  enduit  de  tartre  de  TÎn  itmge,  et 
qui  s'était  putréBée.  Cette  Amibe  montrait  sur  son  contour  dix  1 
douze  expansions  deux  fois  aussi  longues  qne  larges,  s*  Une  petite 
Amibe  globuleuse  large  de  0,014  ,  hérissée  en  to«s  sens  de  dix  à 
douze  prolongements  et  roulant  comme  une  châtaigne ,  dans  une 

m 

eau  stagnante  remplie  d'Euglènes  vertes. 

9.  Amibe  radiée. — Àmiba  radiosa  (2).  —  Pi.  IV,  fig.  2  et  3. 

Masse  globuleuse  ou  déprimée,  diaphane,  large'  de  0,008  i 
0,020  d'où  partent  en  rayonnant  en  tous  sens  6  à  10  expansions 
aiguës ,  presque  filiformes ,  égalant  deux  fois  environ  Iç-dlaiiiètie 
du  corps ,  roides  quand  Tanimalcule  est  en  repos ,  mais  sMnflé- 
chissant  de  diverses  manières  si  Ton  agite  le  liquide. 

Les  Amibes  à  expansions  filiformes  rayonnante^se  rencontnot 
très-fréquemment  :  j'en  ai  vu  dans  l'eau  de  la  Seine ,  tnr  des  dé- 
tritus végétaux,  le  i5  octobre  1837,  une  assez  grande  dont  le  corp< 


(i)  Amoeba  verrucosa ,  Ehr.  i838 ,  Infus.  Pi.  VIII ,  flg.  11. 
(SI)  Jmœba  radiosa ,  Ehr.  i838,  Infus.  Pi.  VIII,  fig.  i3. 


DES    INFUSOIRES.  237 

oToîde,  dB  0,01 ,  contenait  dea  grannies  de  diverses  grosseurs  et 
émettait  ièptàlinit  filamentsjtrès-longs  et  très-déliés,  qui,  par  suite 
de  Tagitation  du  liquide ,  étaient  flexueux  comme  les  filaments 
des  Monades ,  mais  n'avaient  pas  de  mouvements  ondulatoires. — 
30  IMiis  nne  infusion  de  persil ,  préparée  depuis  deux  mois  ,  se 
trouvaient  xles  Amibes  de  cette  sorte ,  à  corps  globuleux ,  Jarge 
de  0,01 4  à  0,0 20 ,  creusé  de  vacuoles  et  contenant  des  granules , 
avec  quatre  ou  cinq  expansions  filiformes.  —  3"  Dans  une  infVi- 
sion  de  pam  tret-diluée  et  non  putride ,  où  vivaient  en  même 
temps  desEuglènes  vertes,  des  Vorticellcs et  des  Oxy triques ,  j'ai 
obserré,  depuis  le  mois  de  décembre  1 836  jusqu'au  1 6  février 
1837,  det  Amibes  à  corps  globuleux ,  de  0,01,  plus  ou  moins  no- 
duleiiz,  avec  cinq  à  six  expansions  filiformes  trùs-longues,  épaisses 
leulement  de  0,0009  à  la  pointe.  Ces  Amibes  vivaient  surtout 
dans  les  peMiculet  flocouf^euses  dé  la  surface  ;  mais  quand  elles  en 
étaient  détachées ,  ^es  flottaîent*dans  le  liquide  et  se  laissaient 
eotrainet*  par  les  tom'billons  dés  Ybrticellesi  —  4<'  Le  10  février 
1840,  à  Tonldkise ,  ayant  conservé  quelque  temps  dans  ua  verre 
laboné  d'une  ornière  ^  remplie  d'eau  colorée  en  vert  par  des 
Pliacos  pleurobeste ,  je  trouvai  abondamment  dans  le  liquide  sur- 
nageant, des  Anûbes fort  remarquables,  à  corps  globuleux,  de 
•,008,  diaphane ,- avee  7  à  lo  expansions  rayonnantes,  longues 
de  0,01 ,  asseï  épaisses  k  leur  base ,  mais  très-minces  (o,ooo5  )  a 
Textrémilé ,  et  paraissant  assez  roides  pour  supporter  l'animalcule 
flottant  dans  le  li^^de.  Querques-uz\cs  de  ces  Amibes ,  laissées 
longtemps  en  repos ,  s'appliquaient ,  en  s'aplàlissant ,  sur  la  lame 
de  verre ,-  et  se  mouvaient  en  glissant  ;  elles  étaient  alors  du  dou- 
ble environ  plus  larges.  —  5^  Dam  diverses  eaux  de  marais  ou 
d'infusion  non  putride ,  jVii  vu  de  telles  Amibes  qui ,  eu  s'appli- 
qoànt  sur  It^  laofè  de  verre ,  prenaient  la  forme  d'une  étoile , 
d'nn  losange  ou  d  une  trapèze  symétrique ,  ou  d'un  triangle  isos- 
cèle,  à  côtés  copcaves  et  à  angles  prolongés  en  un  long  filament  ; 
de  là  les  fopnes  de  flèches,  de  fleur  ,  etc. ,  que  Losana  a  décrites 
comme  autant  d'espèces. 

Ces  filamerili  si  minces  qu'on  voit  se  produire  par  Texpansion 
d'âne  snbstanoe  glutincuse,  en  apparence  homogène,  devenir 
Qeinenx  par  yagitatiôn ,  et  se  toucher  entre  eux  sans  se  sonder 
^  fe  confcMre  >  serviront  bien  à  concevoir  le  mode  do  produc- 
tion et  la  ttrncture  des  filaments  flagelliformes  ou  des  cils  vibra- 
^  d«  latooifik  Je  ne  crois  pu  d'ailleurs  que  dans  aucun  cas 


238  HISTOIRE    HATURfiLLE 

on  puisse,  suivant  l'idée  de  M.  ^hrenberg,  coasidêreç  de-UUct 
expaniionfl  cbez  les  Amibes ,  conune  produites  à  là  nmuière  des 
hernies  •  par  le  relâchement  local  d'un  tégument  (rès-êjuitraclile  ; 
car  il  semble  qnon  derrait  voir*  pat  Teflet  même  de  U  eonlrae- 
tilité  du  tégument ,  ces  expansions  se.  rédnive  et  renfror  4ha§  U 
masse  phis  promptement  au  lieu  de  |^er  fl0zneuiék.et  ùêltwaàm 
pendant  l'agitation.    - 

■ 

10.  Amibe  a  bias.  — -  Jmiba  braekiaia.  -f  PL^/figt  4. 

."    •     •  ' 

Masse  globuleuse  de  0,Oitf ,  demi-transparente ,  laciQleose  et 
tuberculeuse,,  avec  quatre  à  six  cxpansiôni  assez  minces ,  loogHes 
de. 0,024  à  0,056 ,  cylindriques ,  droites  ou- sinueuses,  quelquefois 
bifides  ou  rameuses. 

Cette  Amibe,  que  j'ai  trouvi^o  d'abord  'abondamment  dans  U 
pellicule  floconneuse  recouvrant  une  infuiîon  de  chair  prépa- 
rée depuis  vingt'sept  jours,  en  jmv?èr  i036,  m'a  para  dîlP^nr 
dé  r  Amibe  radiée  par  ses  eif  pansions  raoii».  nombfenseS'ek  m^im 
amincies  à  Textrémité ,  «t  quelquerois  bifîc)^  on  râmeusesicomipe 
celles  des  Rhizepodes.  CesÀmibesJlotlMent'danàle  liquide  quon 
venait  d'agiter;  mais  quand eïles.étaient  4epuis  un  cert^n  tebo^ 
axées  sur  la  plaque  de  Verre ,  elles  s'y  fippliquaient  eh  s'étefubut 
plus  ou  moins  a  la  manière  des  autre*  'Aifkibes.  Xkh  troorë  en 
Amibes  presque  identiques  dans  une  seuconpe  où  je  conteraîi, 
depuis  un  mois ,  dcsOsciUliîres  arec  de  la.  tétreet  de  l'eau. 

1 1 .  AxiBE  sTÀissE,  -^  Umiha  çtassa. 

Longue  de  0,05  â  0,05>,^p)u8  ou' moins -jirretKKe/épaiffW) 
rendue  trouble  par  une  grande  quantité  de  graiiulè^i  ejiypipiMOlis 
circulaires ,  nombreuses  ,  trèif-peu  sRillautes. 

Elle  était  très-abondante  dans  Tean  de  la  Méditerranée ,  con- 
servée  durant  qnînsie  jour^  ,  avec  des  animaux  viranta»  an  mois 
de  mars.  — ^  Quand  l'eau  de  mer  contenant  des''&ra.Uines.et  dei 
UWes ,  commençait  à  s'àltéirer  dans  un  flacon ,  an  bô«t4de  Ans 
jours ,  en  février  1 840 ,  elle  montrait  sou»  le  mîci^pscope  qn  nom- 
bre cousidcrablc  de  trè»-pçltites  Aniibei  g1(>bnleuM^,.li^l^  de 
o,oo2  a  o,oo3  ,  ticf-difTiciles  à  Tuir,  M  se  mouvant  fenlçibèDl. 


D£S    IRFUftOUES;  339 

13.  Amuk  kamecse.  —  Amiba  ramota,  —  PI.  IV,  fig.  5. 

Masse  globuleuse  ou  ovoïde ,  longue  de  0,028,  reudue  trouble 
par  une  grande  quantité  de  granules ,  et  émettant  de  nombreuses 
expamkMu  di*une  largeur  à  peu  près  égale,  de  0,6016à  0,003  arron- 
dies à  rextréimté|  égalant  la  longueur  da  la  m^sse,  el  le  plus 
HHiTCBt  rameuses. 

Dans  Tean  du  canal  des  Itangs,  à  Gette^  conservée  quinie  jours 
avae  dm  aniaattx  viTaints. 


Je  citerai  enc<l»:e'ane  Amibe  que  j*ai  repràenléc ,  Planclie  111 , 
Ggnre  s  ,  et  qni  mérite  bien  le  nom  d'^mita  inflatn;  puis  une 
antre  ^péoe  oa  rariéte  assex  remarquable  que  j'ai  obser- 
vée en  grand  nombre 'dans  Tcaude  l'étang  de  Meudon,con- 
feerrée  arec  des  Spongilles.  Cette  Amibe,  longue  de  o,o8,  avait 
la  forma  de  l'Amibe  de  Gleichen ,  mais  elle  présentait  ^  ùom- 
hrenses  vacuoles  dont  le  centre  était  occupé  par  un  globule  huî- 
leozt  quatre  fois  moins  large;  elle  luontrail  en  outre  à  la  partie 
postérieure  des  prolongements  filiformes  et  Iratnanttfprodnils  par 
rédremanl  delà  substance  charnue  glutîneuse  trop  adhérente  au 
rem  en  certains  points  ;  quelques-unes  de  ces  Amii>es  avèrent 
aoisi  snr  me  partie  de  leur  contour  d'astres  filaments  imnudiiiles 
formant  cMime  une  frange. 

Il  s'en  Jant  bien  que  ce  soient  là  toutes  les  formes'd'Amibes  que 

i'ai  observées  et  desioées  ;  mais,  je  le  répète ,  il  est  impossiMe 

(1  elabllr  des  espèces  zonlogiquos  avee  des  animalcule^  sans  fbrme 

arrêtée,  sans  organisation  appréciable  ,  dont  on  ignore  le  mode 

d'ori^ne  on  de  reproduction,  et  snr  lesquels  enfin  on,  peut  supposer 

que  la  nature  du  liquide  produit  de  très-grandes  modifications» 

CiU',  die  ce  qui  précède,  on  peut  conclure  q^o  la  plupart  des 

Amil^  décrites  se  sont  développées  dans  des  solutions  salines  plus 

ou  moins  satwccs,  et  souvent  aussi  dans  des  liquides  dont  la 

flaijité  était  diminuée  par  des  substances  organiques  disidùtes. 

En  décrivant  avec  tant  de  détail  toutes  ces  Aitktbcs  el  surtout 

les  ciroonstances  de  leur  apparition  ,  j'ai  donc  eu  seulement  i»our 

lut  de  niettic  les  observateurs  &  uièiiic  de  Icb  ti ouver  et  de  les 


240  HISTOIRE-   NATURELLE 

111«    FAMlLLt. 

RHIZqPODES.       „ 

Animaux  consiâtant  .en  une  masse  de  stibst^iice 
cl^rnue,.  glutineuse^  sans  organllation *ap]gTëcia]>le , 
et  cependant  sécrétant  une  coque  ou  un •  têt  souvent 
régulier,  où  ils  peuvent  se  retiiV  complètement  -,  niais 
dépourvus  de  tégument  sur  une  partie  pI^iS  ou .  hk^ 
considérable  de  la  masse ,  Taquelle  s'alfônge  et  s'étend 
au  dehors  ^bus  la  forme  d'expansion^  ipdéterminèes , 
incessainment  yniriahles  et  complëtc!)uent  iitractHcjp , 
pour  se  confondre  de  nouveau  avec  te  reste, 'de  ia 
substance.  '    '  . 

iiC^  .Rhizopodes  sont  en  quelque  sorte  des  Ami»- 
biens  revêtus  d'une  envelo])pe  membranett«è  désis- 
tante, ou  d'une  coquille  régulière  ;  ainsi,  nonmoUtt 
sarjirenafils  qjueces  derniers  >sfnima«ix  par  la  simplicité 
de  lei^r  organisation,  ils  excitent  doublement;  radôn- 
rad[on  par  la  régularité  ^  et  souvent  même  par  la 
structure  délicate  de  leur  tét.  Cette  structurt^a  même 
p^ru  à  quelques,  palurnlistes  une  preuve  d'une  orga- 
nisation tirès-complese  chez  certains  Rhizopodes,  et 
l-QA  i^'a  {^s  hésité  à  en  faire  des  Mollusques  .Géplnh> 
Id'pod^  .  Quand  plus  tard  il  a  iallu  renoncer  a  cette 
opinion ,  il' s'est  encore  trouvé  des  hommes  d'un  gr>ind 
mérité  qui  oxlt'  persisté  à  vouloir  arguer  jde  la  çom- 
jHexilé  réelle  du  tôt,  coutre  l'exactitude  des  Qbsèrva- 
JtioQs  qui  déruonti^jiént  chet  ces  ^vme^  RhizopôSes, 
une  bi'ganisation  des  plus  simples.  Et  cependant  l'ob- 
servation directe  doit  suffire  ]>our  lever  tous  les 
doutes,  et  quiconcpje  aura  bien  vu  les  evpaniions 
variables  de  ces  animaux ,  ne  pourra  s*empécher  ^e  les 


CES    INFUSOlHEe.  3^1 

ju^er  semblables  n  celles  des  Amibes  ,  et  de  conclure 
qu'ici  encore,  il  n'y  a  ni  téguments,  ni  fibres,  ni 
membranes,  ni  tissu  d'une  structure  appréciable. 
C'est  tout  Aimplement  une  substance  gluttneuse  ho- 
mogène qu'on  voit  s'étendre,  s'allonger  en  lobes  et 
en  filaments  qui  s'avancent,  se  retirent,  se  soudent 
les  ans  aux  autres,  en  présentant  les  mouvements 
les  plus  variés.  Quant  au  tét  ou  à  l'enveloppe  sécrétée 
pjr  cette  substance  vlvîinte,  il  présente  les  formes 
les  plus  variées  et  les  plus  compliquées,  ctsacompo- 
lilion  mJrae   varie  depuis  celle  d'une  simple   mem- 


braoe  flexible, 


jusqi 


u'à  celle  d'un  iCt  cales 


e  épaissi, 


compacte  ou  poreux ,  simple  ou  soutenu  par  une 
membrane.  Ces  diHércnces  pourront  servir  à  distia- 
i^er  les  genres  el  les  tribus  ,  mais  une  considération 
prise  de  la  forme  des  expansions  variables,  devra,  je 
crois,  servir  préalablement  à  diviser  les  Khizopodes  en 
denx  seclionti,  quoique  sa  valeur  ne  soit  pas  absolue. 
Vue  première  section ,  répondant  à  la  famille  des  .^/<- 


eellina   de   M.   Eluenberg 


;   romprer 


I  que  I 


espèces  pourvues  d'expansions  courtes,  épaisses, 
rotMlies  à  l'extrémité;  ce  sont  les  Diffiugies .  quand 
elles  ODi  une  coque  membraneuse,  sims  texture  visible, 
Ikiible ,  ordinairement  globuleuse,  d'où  sortent  les 
expansions  en  se  dressant;  ou  bien  ce  sont  des  jrfri- 
rtlUiS ,  si  leur  t^t  discoïde  est  aplati  du  côté  qui  s'ap- 
pUqae  sur  le  plan  de  reptation ,  et  qui ,  d'une  ouver- 
tnn  ronde  centr.de,  laisse  sortir  les  expansions  entre 
le  tét  et  ce  même  plan;  leur  tét  cassant  se  montre 
Ht  réticulé  ,  ou  aréole;  on  y  voit  des  indices 
de  b  disposition  spirale ,  bien  plus  que  de  symétrie. 
Um  seconde  section,  plus  nombreuse,  comprend 
»  les  variétés  de  forme  qui  présentent  des  expan- 
nrcsoiuB.  16 


«« 


2h2  HISTOIRE    NATURELLE 

sîons  Gliformes  très-aminrics  à  rextrémité  ;  je  les  di* 
vise  en  trois  tribus,  dont  la  première  n'est  distinguée 
des  Difflugies  que  par  la  ténuité  de  ses  expansions  ; 
néanmoins ,  dans  un  des  genres  de  cette  tribu ,  les 
Trincmes ,  Touverturc  est  latérale,  et  certaines  espèces 
formant  le  genre  Euglyphe ,  ont  un  tèt  marqlué  'Aé  tu- 
bercules ou  d'aréoles  suivant  une  disposition  spirale  ; 
CCS  deux  genres  se  distinguent  d  aillieurs  par  le  ^tit 
nombre  des  expansions  qui  sont  simples  et  Stmvènt 
susceptibles  de  se  dresser  ;  le  troisième  genre,  Gramie^ 
a  une  coque  spbérique  membraneuse ,  et  tfes  expan- 
sions ,  plus  épaif^sefs  à  labaSe ,  sont  très-longtiilSettrè^ 
rameuses.  Tout  le  reste  des  Rhizopodes  a  été  cditfpris 
par  les  auteurs  sous  la  dénomination  de  Polytbalames 
ou  Céphalopodes  microscopiques,  ou  de  Fctamin- 
fères;  ce  sont  des  animaux  marins  revétnti  d'une 
petite  coquille  calcaire,  ordinairement  très-délicate  et 
trcs-élégante ,  offrant  en  petit  une  certaine  ressem- 
blance extérieure  avec  les  Nautiles  et  les  Ammonites, 
et  toujours  partagée  en  plusieurs  loges.  Mais  dans  un 
seul  genre ,  Miliole^  constituant  notre  seconde  tribu, 
l'animal  fût  sortir  par  une  large  ouverture  unique, 
des  expansions  semblables  &  celles  des  Gromies  ;  tsindis 
que  dans  les  genres  nombreux  et  variés  de  la  trôiisièrtie 
tribu,  les  expansions ,  moins  rameuses  et  presque  aussi 
minces  à  la  base  qu'à  l'extrémité,  sortent  par  les 
pores  noml)reux  dont  est  percé  le  tét.  Parmi  celle 
foule  de  genres  établis  sur  des  coquilles  récentes  on 
fossiles,  je  cite  seulement  quelques  types  que  j'ai 
pu  observer  vivants  :  ce  sont ,  d'une  part ,  les  Vorti- 
dates  vX  les  Crisfellaires  j  qui  rampent  sur  lès  dîffi- 
rciils  rorps  marins  à  Vaidc  dc'Icurs  expansions,  clcjtii 
«fiflrrcTil  ,  p.iiTc  (|nc  dans  ccllcs-ri  les  expansions  sor- 


UES      INt'USUIRES.  îi'i 

:  du  boni  Ae  la  deriiière  Loge  seulement ,  et  que 
Janscellcs-là  elles  sortent  (le  tous  les  pores  près  du  con- 
tour. D'autre  part ,  ce  sont  les  liosaliims  et  Planor' 
butines  i|ui  sont  fixées  par  leur  lét  même  aux  plantes 


Les  Rliizopodes  marins  sont  connus  depuis  long' 
IcmpA,  d'après  leurs  coquilles  qui  sont  très -a  bond  an  tel 
Aaas\c  s^tble  de  certaines  plages ,  à  Riraini ,  par  exem- 
fic,  sur  la  mer  Âdriatiqui;.  Ils  se  trouvent  plus 
AoDtLitninent  encore  k  Tétat  fossile  duns  certaines 
roAts  calcaires  des  terrains  crétacos  ou  tertiaires, 
qu'on  »  souvent  oommés  calcaires  il  Milîolites,  parce 
qse  le  plus  grand  nombre  de  ces  coquilles l'ossil es  «p- 
particnl  au  genre  Miliole. 

Les  coquilles  de  ïlhizopodes,  en  géocralj  ont  été 
lieriles  parSoIdaui;  celles  dont  la  l'orme  cïtérieure 
nppelle  In  forme  des  Nautiles,  ont  été  ro}>|et  d'un 
tnail  de  Ficblel  et  Molil ,  en  Allemagne  -,  Den^'s  d^ 
féolfort.  LamarcL,  M.Defraoce,  M.  Oesba^es,  en 
ad^crit  beaucoup  d'autres  ;  mais  c'est  M.  A.dOrW- 
■  qui  s'est  le  plus  occupé  de  leur  étude  et  de  leur 
''fication  :  il  les  a  divisées  en  plusieurs  familles^ 
irisiA  disposition  re^itive  des  loges ,  et  en  un  grand 
bMtbre  de  genres  basés  sur  la  présence  et  sur  la  pos.i^ 
lin  d'une  ouverture  qu'il  leur  attribue  ,  mais  que  je 
n'ùpanpercevoirau.^si distinctement  que  lui. 
.  Les  Rliizopodes  vivants  n'ont  été  connus  d'abord 
fSeparla  découverte  que  fit  M.  Lcclerc,  à  Laval ,  de 
^VUBugie  vivant  dans  les  eaux  douces,  et  par  la  d«-  < 
ceafcrte  de   plusieurs   espèces   d'ArcelIcs   vues   pgc  j 

rV  ^'^hreubcr^ ,  ainsi  que  des  Uillluj,'ies  fius;)nt  éga- 
l  partie  de  notre  jN-cmièic  section  i  mais  Iss*' 
poJcs  ,  prnprenieiil  dits  ,  nont  élcbicn  vus  qu'eu 


ik^  HISTOIRE    NATURELLE 

1835,  époque  où  je  les  observai  sur  les  câtes  de  la 
Méditerranée  et  sur  celles  de  la  Manche ,  et  où  j'en  ap- 
portai de  vivants  h  Paris.  L'année  précédente,  j'avais 
à  la  vérité  recueilli  des  Rhizopodes  vivants  ;   mais  au 
lieu  de  les  observer  dans  leurs  mouvements,  j'avais 
voulu  les  disséquer  et  procéder  immédiatement  a  Té- 
tude  de  leurs  organes  supposés  ;  et  comme  en  brisant 
leur  tét  avec  précaution  je  ne  pouvais  reconnaître  à 
l'intérieur  qu'une  substance  glutineuse    homoginei 
sans  intestin,  sans  fibre,  sans  cils  vibratiles ,  sans  au- 
cun  de  ces  organes  ou  de  ces  tissus  qu'on  trouve  dans 
les  polypes  les  plus  simples,  j'eus  l'idée  de  dissoudre  le 
tét  par  l'acide  nitrique  affaibli ,  mêlé  d'alcool.  Alors  la 
substance  glutineuse ,  dégagée  de  son  enveloppe  et  de- 
venue plus  solide ,  se  montrait  sous  la  forme  des  loges 
qu'elle  remplit  toutes  à  la  fois  ;  c'était  une  série  de 
pièces  en  forme  de  feuilles,  ou  lobées  sur  leur  contoor,    ; 
lesquelles ,  de  plus  en  plus  grandes ,  se  suivaient  en  se    j 
tenant  par  un  ou  plusieurs  points.  Par  l'action  des  réac»    I 
tifs  employés,  on  trouvait  quelquefois  une  apparencede    '' 
fibres  y  de  cordons,  de  membranes,  mais  rien  que  l'on    • 
put  rapporter  à  tel  ou  tel  type  connu  de  l'organisme.    ; 
comme  je  n'avais  étudié  ainsi  que  les  Rhizopodes ,  dont    : 
lacoquille  calcaire  oiFre  plusieurs  loges  ,je  voulus,  pour    • 
indiquer  par  un  nom  le  singulier  mode  de  pelotonne-    \ 
ment  de  leurs  parties ,  les  appeler  Symplectomères; 
mais  quand  plus  tard  j'eus  observé  leur  manière  de  vivre 
et  de  ramper  ;  quand  j'eus  reconnu  que  la  Gromiefait 
sortir  d'une  coque  globuleuse  uniloculaire,  des  expan- 
sions  rameuses  ,  filiformes ,  si  semblables  h  celles  des 
Milioles ,  je  pensai  qu'il  fallait  renoncer  à  la  première 
dénomination  qui  impliquait  une  fausse  définition,  et 
je  tâchai  d'exprimer,  par  le  mot  Hhizopodes^  le  cane- 


VE8   ihfusoiris.  2(5 

nmun  des  expansions  étalées  en  forme  de  fibres 
laires,  et  servant  de  pieds  ou  de  moyens  de  lo- 
>na  ces  animaux. 

ilogie  desRIiizopodes  marins  et  des  Difllugies  , 
5e  d'abord  par  M.  Gervais ,  a  été  confirmée  par 
ration  des  Trinènes  et  des  Gromies  fluviatiles; 
néme  conduit  aujourd'hui  à  reconnaître  que  la 
lion  de  ces  animaux  en  deux  groupes ,  d'après 
eur  ou  la  ténuité  des  filaments  ,  n'a  qu'une  va- 
îs-secondaire. 

Kbizopodes  étant  privés  de  la  faculté  de  nager, 
ni  simplement  ramper  quand  ils  ne  sont  pas 
la  surface  des  corps,  ne  peuvent  se  trouver  que 
plantes  aquatiques,  entre  les  feuilles  qui  leur 
un  abri ,  ou  bien  dans  la  couche  de  débris  cou- 
1  base  de  ces  plantes  ,  ou  encore  entre  les  aspé- 
la  coquille  des  mollusques  marins.  On  ne  les 
s  dans  les  infusions ,  mais  ils  vivent  longtemps 
s  boaiux  où  Ton  a  mis  les  vigétaux  qui  leur 
nt  dhabilation,  et  dans  ce  cas  ils  viennent  bien- 
per  à  la  paroi  intérieure  du  vase  ,  et  se  prêtent 
linsi  à  l'observation.  Des  Ârcelles  et  des  Tri- 
>e  sont  multipliés  beaucoup  dans  les  flacons  où 
îrvais  de  Teau  et  des  végétaux  de  la  Seine  ou 
igs  de  Meudon  et  du  Plessis-Piquet  ;  au  bout 
:  ans  je  voyais  encore  ,  dans  un  même  flacou, 
relies  vivantes  fixées  aux  parois, 
îspèces  marines  sont  ordinairement  visibles  à 
L  ;  leur  longueur  ordinaire  est  d'environ  un  mil- 
;,  mais  elle  peut  atteindre  à  deux  et  trois  mil- 
s.  Pendant  la  vie  de  l'animal ,  la  coquille  ,  si 
calcaire,  parait  quelquefois  rosée  ou  jaunâtre, 
:s  coquilles  vides  sont  toujours  blancbei.  Quant 


24G  HISTOIRE    NATUHELLE 

aux  Gromies  et  aux  Arcelles,  leur  couleur  estjauac- 
brunàlre.  Les  plus  gros  RhizofK>d€s  d'eau  douce  dut 
un  demi-millimètre. 

1**  Genre.    ARCELLE.  —  Arcella, 

'  AAimalaâerélMiuiiiéidiscolideenhétmfpb^^ 
il  fait  soi^Ur  des  expansions  aplalîes  d^towa^  psr  m»  «h 
verture  roade ,  au  mîUcu  de  k  faeo  plane  appujie  av 
le  plan  de  reptation. 

Les  Arcelles  paraissent  différer  entre  elles  par  fa  sCmctore 
intuxie  délcfiiftét ,  qui  quelquefois  parait  membraoefix,  mi- 
iorme,  etqaichez  d*aotres  est  iinefmcMit  ilrlé,  réticttlé,  6a 
Inen  formé  de  granules réanis. suivant  des  Ugocs  spîrelis 
croisées.  Certaines  Arcelles  ont  des  prolongements  en  forae 
d*épines  au  bord  de  leur  têt.  La  pression  détermine  sou« 
vent  la  rupture  de  leur  têt,  comme  s'il  était  très-fragile. 
Par  les  fentes  qui  se  forment  alors  près  du  bord,  on  voit 
sortir  la  substance  même  de  l'intérieur ,  qui  s'étend  en  lobes 
et  en  expansions,  et  change  de  forme  comme  une  Amibe; 
j'ai  vu  un  lobe  plus  considérable  (pi.  II,  iig.  3.  c),  presque 
isolé ,  se  mouvoir  pour  son  propre  compte  comme  s'il  fût 
devenu  Un  anitoal  distinct.  M.  Peltier  a  vu  deux  Arcelles 
très-rapfrtoehéesi  se  tôuchei*  par  leurs  expansions  sans  se 
souder ,  tandis  que  les  expansions  d'une  même  Arcelle  se 
soudent  et  se  confondent  ensemble  ^  il  a  vu  en  outre  une 
Arcelle  I  après  avoir  fait  reflder  plusieurs  fois  une  partie  de 
sa  substance  vivante  dans  une  de  ses  expansions,  aban- 
donner sur  le  porte-objet  l'extrémité  plus  gonflée  de  cette 
expansion  qui  devint  une  jeune  Arcelle. 

Les  Arcelles  jeunes  ont  leur  têt  d^une  transparence  ei- 
treme;  on  n'en  voit  bien  les  granulations  ou  les  stries  qiie 
dans  les  individus  plus  grands  ;  il  serait  donc  possible  qae 
les  détails  de  structure  signalés  plus  haut  tinssent  seti- 
lenictit  if  l'ûfje;  aussi  h'est  ce  q«e  provlsoiirment  que*  jin- 
iÏK\\à^  les  espèce  suivantes  : 


# 


DES     1XFUSOIRU.  2^7 

An.  à  tétj^ne- brunâtre ,  demi-transparent,  plan-convexe  ou 
en  segment  de  sphère,  régatièrenient  marqué  de  granules  de 
0,00i66.  —  Largeur  de  0,050  à  0,160. 

Je  l'ai  troQTée  plusiears  fois  dans  Teaa  de  1  étang  de  Meudon 
ronservce  k  Paris  depuis  plusieurs  mois.  C'est  ainsi  que  j'obser- 
Tais,  ^u  so  JM^rier  1 839,  celle  que  je  i^présentc  ici  (pi.  H,  fig.  3.  a) 
«vec  son  tel  fendu,  e(  la  substance  vivante  iprtant  en  ^pansions 
lubçes.  Un  mntreArcella,  «|ue  j'observais  le  23  mars  i838  dans 
l'eaa  de  Uiméqde  localité ,  prise  deux  jours  auparavant ,  parais- 
Mit  iTofr  le  t^  tans  grannlations  ;  mais  on  voyait  par  transpa- 
renee  des  Tacnolet  se  produire  et  m  contracteîr  à  l'intérieur,  et 
dans  le  miUea  <le  la subatance  gintineuse ,  nn  petit  Infuioire  (The- 
çameoadien)  était  enprisonné  et  se  frayait  une  galerie  en  s'agi- 
taoL 

s.  AtCELLi  iniievsc.  —  jéreella  aculeata  (1). 

An.  à  tét  Branàtre,  discoïde,  convexe  en  dessus ,  avec  un  ou 
pHisiea^  prolongements  irréguliers  en  forme  d'épines  au  bord.— 
Largeur  sans  ^  épines  0,128. 

Tai  vu  en  i836  cette  espèce  se  multiplier  en  quantité  considé*. 
rable  dans  des  flacons  où  je  conservais  de  l'eau  du  IMes.sis -Piquet , 
elle  formait  dei  points  brfins  visibles  à  l'œil  nu,  à  la  paroi  interne 
du  vase. 

*  CvPBiDiE.  —  Crphidium  '3\ 

Sous  ce  nom,  M.  Khrenberg  a  rréé  un  genre  pour  une  e.<«pôce 
d'Arcelle  qui  se  distingue  des  autres  parce  qn'clle  n'a  qu'une 
seule  expansion  variable  élargie  irrégulièrement  y»  et  parce  que 
son  tét  présente  plusieurs  tubercules  dont  quatre  plus  saillants. 
U  seule  esp^e  décrite  est  leÇ^phiilium  aureolum  dont  le  tét  jaune 
est  large  de  0,046  à  o,oOs ,  et  qui  a  été  trouvée  à  Berlin. 


{\)ArceHa  vulgaris  ,  Ehr.  Infus.  Pi.  IX,  fig.  5. 

'•X)  JrceUa  acuieatn  .  Kln-.  Inf.  Pi.  I\,  «^.  (î. 

[i)  Cyphidium   vmeotnm  ,  Kli.  lui".  Pi.  I\,  fiiç  .  j). 


# 


«  • 


248  vistoim;  natuaellc 

2'  Genr»»  DIFFLUGIE.  —  Difflugia. 

An.  sécrelaat  une  coque  gl<d>uleuse  ou  ovoïde  membra- 
neuse ,  lisse  ou  encroûtée ,  d'où  sortent ,  par  une  ouver- 
ture terminale,  des  expansions  cylindriques,  obtuses, 
dressées. 

C'est  CD  1815  que  les  Difflugies  furent  étudiées  pour  la 
pi*emière  fois  par  M.  Leclerc,  qui  en  observa  de  plusieurs 
sortes  dans  les  eaux  des  environs  de  Laval.  La  plupart  des 
naturalistes  qui  en  ont  parlé  depuis  se  sont  mëprîs  sur  leur 
nature ,  c'est  ainsi  qu'elles  ont  été  piîses  pour  de  jeunes  Al- 
cyonelles  ;  mais  peu  d  observateur  les  ont  vues.  M.  Oken  pro* 
posa  de  changer  leur  nom  en  celui  de  MeiiceHa.  M.  Ehieu- 
berg  en  a  observé  aux  environs  de  Berlin  plusieurs  espèces , 
dont  deux  se  rapportent  à  celles  que  M.  Leclerc  avait  décrites; 
une  troisième  est  nouvelle,  et  une  quatrième,  D,  enchelys , 
doit  être  reportée  dans  notre  genre  Trinêma,  J'en  ai  tit>nvé 
plusieui*s  fois  une  seule  espèce  globuleuse  et  lisse,  soît  dans 
la  Seine,  soit  dans  l'eau  des  bassins  du  Jardin  du  Roi,  à 
Paris. 

1.    DiFPLUGlE  GLOBULEUSE.  Dîfflugia  giobulota,  P).  Sy  fig.  6. 

An.  à  coquf^  bruae ,  globuleuse  ou  ovoïde ,  lisse.  —  Longueur 
0,10  à  0,23. 

Quand  celte  espèce  est  jeune,  elle  ne  montre  que  trots  à  six 
expansions  simples ,  mais  quand  elle  a  acquis  tout  son  dévelop- 
pement ,  ses  expansions  sont  au  nombre  de  dix  à  douze,  ou  plus 
nombreuses ,  souvent  rameuses  et  bifides  et  aussi  longues  que  la 
roque.  Je  l'ai  trouvée  à  Paris  en  i837  et  iS38.  (Voy«  ann.  se.  uat. 
i838.) 


* 


.  • 


VBS   I1IFU801RE1,  ik9 

2.  DiPixL'cii  PROTÊirORiiE.  —  Dîfflugia proteiformis  {\), 

Ad.  à  coque  noirâtre  ou  verdâtre,  globuleuse  ou  ovoïde,  re- 
couverte de  petits  grains  de  sable.  —  Longueur  0,0i5  à  0,llt2. 

C'est  cette  espèce  qui  a  été  observée  par  M.  Leclerc ,  et  depuis 
par  M.  Ehrenberg. 

3.  DiF^cniE  ▲  POINTE.  —  Dîfflugia  acuminata  (  2). 

An.  à  coque  cylindrique ,  recouverte  de  grains  de  sabte  avec 
une  pointe  en  arrière.  ~  Longueur  0,57. 

Cette  espèce  a  été  vue  par  les  mêmes  observateurs  à  Laval  et  à 
Berlin. 

3*  Genre.   TRINÈME.  —  Tnnema. 

An.  sécrétant  une  coque  membraneuse  diaphane,  ovoïde 
allongée  ;  plus  étroite  en  avant,  où  elle  présente  sur  le  c6lé 
une  large  ouverture  oblique  ;  expansions  Gliformes  aussi 
longues  que  la  coque ,  trés-minces ,  au  nombre  de  deux  ou 
trois,  se  dressant  dans  toute  leur  longueur  pour  se  porter 
d'un  côté  à  Tautre  et  faire  avancer  Tanimal  en  se  contrac- 

UDt. 

I .  TainÈiiE  PEPIN.  —  Trinema  aciniu  (3).  —  Pi.  IV,  fig.  1  • 

Caractères  du  genre,  —  Longueur  de  la  coque  de  0,021  à 

J'ai  observé  pour  la  première  fois  cet  Infusoire  en  grande  quaii- 
lilê,  à  Paris  ,  le  i3  janvier  i83Gf  dans  deTeau  apportée  le  G  de- 
reinbre  de  l'étang  du  Plessis-l'iquet  avec  divers  débris  de  végé- 


[x)  DiJJlugin ,    Leclerc,  Mém.  da    Mus.    d'Ilist.  nat.    iSii»,  t.  11, 
p  ^78,  Pi.  XVll,  f.  2-3. 
Dijiugia  protei/ormis t  £hr.  Infus.  p.  i3i ,  Pi.  IX,  fig.  1. 
(1)  Dîfflugia,  Leclerc  ,  Mém.  du  Mus.  d'Hist.  nat.  I.  c.  fi^-  5. 
dîfflugia  acuminata^  Ehr.  Infus.  1.  c.  fig.  3. 
'^)I>ifflugia€Ê%thelys,  Ehr.  Infus.  I.  c.  fig.  4. 


i 


^il 


250t  niSToiaE  katuuuxe 

taux,  et  je  l'ai  décrit  dans  les  Annales  des  Sciences  Naturelles 
(avril  I&3C,  toiB„  5,  pj.  9).  U  vivais  ^tm  la  COOiçU^  T^tfiU^  de 
débris  qui  recouvre  les  feuilles  éetj'pha.  La  forme  de  son  tét ,  qui 
est  lisse  «vee  quelqnat  dépresMoiift  kongUndîmateft,  M^ppell»  «o 
peu  celle  d'iui  pépia  de  pomnie.  11  fiût  sortir  de  Im  knr^e  Qmnm^ 
ture  oblique  de  sa  coque ,  deux  ou  trois  filaments  simples  épeis 
de  ^J^  millimètre  o.oooS  environ,  et  longs  de  phis  deo,o5.  Gei 
filaments  s'allongent  lentement  en  rampant  snr  le  poiie-objeC  ; 
mais  l'animal  les  dresse,  pour  les  porter  assez  vivement  d*im  cdtë 
à  Tautre;  il  en  Rxe  alors  un  par  l'extrânîté,  puis  en  le  contrac- 
tant peu  à  peu  «  il  &e  tnmsportei^intt  dan^onoeertaii^  direction, 
jusqu'à  ce  que  le  filament  eontrc^té  êix  fini  pa,r  ieço^foii4rod«nft 
la  masse  intérieure.  Les  autres  filaments  se  trouvant  alors  forte- 
ment tirés  de  côté,  Tun  d'enx  quitte  le  (dan  de  reptetîoa  et  se 
dresse  à  son  tour  pour  s'aller  fixer  dans  un  autre  endroit ,  etfkire 
avancer  de  nouveau  le  Trincme  en  se  contractant.  De  l'onverturè 
on  voit  quelquefois  saillir  un  lobe  cbamu  d*où  partent  les  fila- 
ments, et  dans  l'intérieur  on  aperçoit  quelques  Tacuoles.  La 
transparence  et  la  ténaitë  été  filaments  ont  éû  les  dérober  à  la 
vue  de  beaucoup  de  mierograpbes ,  et  U  lenteur  da  mouTemeni 
général  de  fanimal  a  dû  empêcher  qu'on  ne  le  reooniiâl  plus  tdt 
quoiqu'il  se^t  très* commun.  Je  l'ai  tonjoim  rencontré  depuis 
quand  j'ei(aaiif>4kis  au  nioroscope  l'eau  prise  en  recUal  lainiiiee 
des  plantes  inarécofciw» ,  a  la  (in  de  l'automne. 

M.  Ehrenberg  l'a  observé  à  Berlin  ,  et  Ta  nommé  Difflugia  c(i- 
chclj-s  en  1 838  ;  mais  il  ne  lui  accorde  que  des  expansions  courtes 
éî;alant  le  tiers  de  la  longueur  de  la  coque ,  c  est  à  dire  0,016  ;  il 
remarque  bien  d'ailleurs  aussi  que  son  ouverture  latérale  le  dis- 
tingue des  antres  Difllugies;  les  vacuoles  de  rintérienr  Ini  ont 
paru  démontrer  la  structure  polygastriquc  de  l'appareil  digestif; 
il  a  rencontré  quelques  individus  contenant  des  Bacillaricçs  qu'il 
suppose  avoir  élé  avalées ,  ainsi  que  j'en  ai  vu  dar^s  les  espèces 
du  genre  suivapt ,  et  dans  les  Amibes,  ^ns  vouloir  admettre 
qu'elles  soient  entrées  par  une  bouche. 

Les  coques  des  Trinémes  étant  membraneuses  et  résistantes, 
on  en  rencontre  bien  plus  souvent  de  vides  que  d'occupées  par 
l'animal  ;  elles  sont  dans  ce  cas  plus  transparentes  encore,  n^is 
elles  mctleiil  TobstTvaleur  s(»r  la  voie  pour  trouver  les  Trinémes 
vivants. 


DES    MFtSOlIiE».  25^1 

4*  G«>MiE.    EUGLVPHE.  —  EugLypJia. 

An.  sécrétaut  nu  tôt  dUphamc ,  membraneoii ,  résistant  y 
de  fonae  ovoide  aUoog^  ^  arrondi  à  une  extrémilè^  et  ter* 
mkiéà  fastre  omtrémîté  par  une  très^large  ooferture  tron- 
cpiée^  à  bord  dentelé ,  orné  de  saîllios  ou  d'impressioas 
réfQlièrcs  en  séries  obHqaes.  Expansions  filiformes  nom- 
breose^,  simples. 

I.  ErcLTPBE  TPBïBCLLÊE.  ^p-  Eu^lrpha  tuherculaia.  —  PI.  2,  fig.  j-8. 

Tel  orné  de  tubercules  arrondis.  —  Longueur  0,088 ,  largeur 

»,045. 

Jai  Tn  plusieurs  fois  à  Paris  depuis  i83G  des  coques  vides  de 
cette  espèce  sans  connaît:  e  leur  nature  ;  mais  pendant  Thiver  de 
1839  4  1840»  ftTouloose,  j*ai  vu  plusieurs  fois  l'animal  vivant  dans 
de^vaset  où  je  conservais  avec  des  plantes  aqnatiques  de  Tean  prise 
dans  des  marais ,  et  dont  quelques-uns  avaient  été  apportés  de 
Firis.  Le  tôt,  parfaitement  diaphane,  prësentedix  à  vingt  rangées 
obliques  <9e  tubercules  peu  saillants ,  qui  sont  disposés  assez  régu- 
lièrement pour  qu*on  puisse  les  rapporter  à  des  lignes  en  hélice 
ou  en  spirale,  croisées  dans  deux  directions.  Les  expansions  très- 
difficiles  a  voir  sont  d'une  délicatesse  C3(tiémc  à  l'exl  rémile ,  et  ce- 
pendant elles  permettent  à  Panimal  de  se  mouvoir  dans  toutes 
les  directions ,  et  de  dresser  son  (et  pcM'pendicuîairemenI  nu  plan 
de rppfation  ;  alors  il  paraît  globuleux,  plus  foncé,  et  devient 
bien  plus  difficile  a  reconnaître ,  parce  qu'il  ne  peut  être  au  foyer 
du  microscope  en  même  temps  que  les  expansions.  J'ai  compté 
jusqu'à  huit  de  ces  expansions  qui  sont  élargies  en  membrane  à 
leur  base  ,  ou  qui  paraissent  partir  d*un  lobe  palmé  de  la  sub- 
sttnce  intérieure,  leur  longueur  est  un  peu  moindre  que  celledn 
ict,  ils  se  meuvent  plus  ordinairement  en  rampant ,  mats  je  lo 
ai  vos  aussi  se  dresser  comme  les  filaments  du  Trinôme. 

Un  livide  que  j'observais  a  Parts  en  iSSy,  atait  en  arrière 
plosisars  pointes  irrégulièrement  pltreca  comme  dans  l'espéoe 
HiiTtnie.  Un  antre  avait  les  tubercules  en  raugéet  longitndinalM. 
Iq  Uialyphe  vivant ,  long  de  o.oS;  ù  tubercules  |ilus  nombreux 
^  que  j'ai  reprcienté  (pi.  s ,  fig.  7,  a-h)  dnns  les  deux  |)osili(tns 


SS3  HISTOIRE   NATUBELLS 

qu'il  a  prises  à  quatre  minutes  d'interralle ,  contenait  une  Navi- 
cule  longue  de  0,02,  engagée  dans  la  substance  glutînense  vivants. 
Je  suis  porté  à  croire  que  cette  Naviculc,  qui  changeait  de  position 
suivant  les  mouvements  d'afflux  ou  de  f  eflux  de  la  substance  même 
de  TEuglypho,  y  était  entrée  comme  celles  qu'on  voit  dans  Ica 
Amibes,  c'est-à-dire  qu  elle  avait  été  emprisonnée  sous  la  base  des 
expansions,  puis  retirée  à  rintérieur  quand  les  expansions  s  étaient 
contractées.  11  n'y  aurait  donc  point  ici  de  véritable  bouche; 
néanmoins  «  il  n'est  pas  impossible  qu'une  telle  intromission  de 
corps  étrangers  doive  favoriser  la  nutrition. 

2.  EuGLYPUX  khyioLZE.  '■^  £uglfpha  aheolaia, — PI.  H,  fig.  9 et  10. 

Tét  orné  d'impressions  polygonales,  régulières.  —  Longueur 
0,09,  largeur  0,048. 

Je  n'ai  vu  que  les  têts  vides  de  cette  e;spèce  ,  que  son  analogie 
aVec  la  précédente  fait  suffisamment  reconnaître  ;  peut-être  même 
sera-t-on  tenté  de  n'y  voir  qu'une  variété ,  d'autant  plus  qu'elles 
étaient  ensemble  dans  les  mêmes  vases.  Voici  toutefois  ce  que  ces 
têts  m'ont  offert  de  particulier,  l'un  (Gg.  9) ,  avait  des  impressions 
en  losange  séparées  par  des  cotes  saillantes  courant  obliquement, 
suivant  la  direction  de  deux  hélices  Irês-alIongées  en  sens  inverse; 
elle  avait  aussi  cinq  pointes  grêles  irrégulièrement  placées  ea 
arriére;  un  autre  (fiQ.  10)  avait  des  impressions  hexagonales , 
qui  en  outre  de  la  disposition  scriale  observée  dans  le  précédent , 
formaient  aussi  des  rangées  transverses. 

5*  Genre.   GROMIE.  —  Gromia, 

An.  sécrétant  une  coque  jaune  brunâtre ,  membraneuse, 
molle ,  globuleuse ,  ayant  une  petite  ouverture  ronde,  d'où 
sortent  des  expansions  ûliformes  très-longues ,  rameusi^ 
et  très-déliées  à  l'extrémité. 

La  coque  des  Gromies ,  lisse  ot  colorée ,  paraît  à  rœil  nu 
comme  un  œuf  de  Zoophytc,  ou  une  petite  (graine  de  plante; 
celle  de  Tespèce  marine  surtout  se  voit  fréquemment  entre 
les  touffes  deCorallines  et  de  Ceramium ,  ou  dans  le  produit 
du  lavage  de  ces  herbes;  on  ne  soupçonnerait  pas  que  ce 


DES   llTFUftOIIUBS.  S53 

soit  là  un  animal ,  si  on  ne  savait  qu'après  quelque  temps  de 
calme,  la  Gromie,  placée  dans  un  flacon  avec  de  l'eau  de  mer, 
va  commencer  à  finnper  au  moyen  de  ses  expansions ,  et  que 
bientôt  elle  viendra  s  élever  le  long  des  parois,  où  l'on  peut 
aisément  distinguer,  avec  une  loupe,  ses  expansions  rayon- 
nantes. C'est  ainsi  que  j'ai  découvert  les  Gromies  à  Toulon 
en  1 835,  et  que  depuis  je  les  ai  revues  dans  la  Manche  et  dans  la 
Méditerranée.  J'ai  vu  aussi,  en  1837,  une  très-petite  G  romie 
fluviatile  dans  l'eau  de  la  Seine ,  If^  1 1  octobre  \  enfin  cette 
année  (  4  février  1840) ,  dans  un  bocal  où  je  canservais  depuis 
plus  d'un  an  de  l'eau  prise  avec  diverses  plantes  aquatiques 
aux  environs  de  Paris ^  j'ai  trouvé  plusieurs  Gromies  fluvia- 
tiles  visibles  à  l'œil  nu. 

1.  GaoMn  oviPORMi.  -^  Gromia  ùviformit  (Ann.  se.  nat.  i835, 

t.  IV,  pi.  9). 

Coque  globuleuse  y  lisse ,  avec  une  ouverture  entourée  d'un 
goulot  court,  expansions  rameuses,  peu  anastomosées.  — Lar- 
geur de  la  coque ,  1  à  2  millimètres  ;  longueur  des  expansions , 
t  à  4  millimètres^ 

Je  l'ai  trouvée  à  Toulon,  à  Marseille,  à  Cette,  et  sur  la  côie  du 

Calvados ,  entre  les  touffes  de  plantes  marines,  et  je  lai  couser- 

vée  vivante  dans  des  flacons  d'eau  de  mer  durant  plusieurs  mois. 

Ses  expansions  sont  épaisses  de  o,o6G  à  la  base  ;  leur  mouvement 

particulier,  par  suite  de  l'afflux  de  la  substance  glutineuse,  paraît 

aft»ez  prononcé  sous  le  microscope  ;  mais  le  mouvement  général 

de  la  Gromie  est  tellement  lent,  que,  dans  une  minute ,  la  roque 

na  avancé  que  de  o,o6  dans  le  champ  du  microscope,  et  que  , 

dans  une  heure,  elle  ne  s'est  pas  élevée  de  deux  millimètres  le 

long  des  parois  du  vase.  11  lui  faut  plusieurs  jours  pour  arriver 

au  bord  du  liquide  ;  et  quand  elle  a  atteint  la  surface  du  liquide, 

elle  continue  à  ramper  en  se  renversant  sons  cette  surface  à  la 

manière  des  Flanorbes  et  des  Lymnées. 

Les  Gromies  étant,  de  tous  les  Rhizopodes,  ceux  dont  les  ex- 
pansions filiformes,  quoique  très-déliées,  se  prêtent  le  mieux  à 
Vobiervatioii  eu  raison  de  leur  volume ,  je  rapporterai  ici  ce  que 
j'écrivais  en  i83S  (Annales des  sciences  nat.,  t.  IV)  smr  le  mou- 


i 


2ët  IlISTOIRi:    NATURELLE 

venient  de  ces  expansions.  Le  filament  qni  commence  à  paraître 
eut  frèt-fti ,  simple  et  égal ,  il  «'alleirge  «t  s'élend  en  diflërentes 
ëireotioQS  [lenr  chercher  un  point  d  ap)^  ;  Ikiiitôt  il  eic3le ,  tan- 
tôt il  s  «gîte  d'ua  monTemeni  ondolatoire  assez  prompt  ^  ta  bien 
il  te  roule  en  apirale  sor  lai-mâBie  ;  et  dans  ce  cat ,  las 
tours  cpi*il  a  formés ,  venant  à  se  aonder ,  il  an  résulta  Bna 
sasceptible  de  s'allonger  de  nouveau.  A  mesure  fue  le 
s'allonge ,  il  grossit  par  l'afflux  de  nouvelle  substance ,  ce  ipa  l'an 
distingue  l)icn  par  le  mouvement  des  granules  irr^nUerê  qm 
s'avancent  en  même  temps  et  rendent  le  filament  in^al  et 
nonenx  (Voyez  Pi.  1 ,  lig.  iC).ll  émet  ainsi  ça  et  là,  sous  nn  angle 
pftoB  on  moins  aigu ,  de  nouTeanxIflaments  qUî  se  ramifient  4 
feiir  tour.  Les  «mbrandieineRts  présentent  aonvent  des  pafnmres 
que  Ton  observe  mieux  encore  dans  les  anastemosi»,  'prévenant 
des  soudures,  et,  à  l'extrémité  des  rameaux,  où  la  substance 
glntineuee  s'étend  queli|iiefoif  an  membranes  irrégnliéaamant 
étirées  et  lamelleuses. 

Les  filaments  se  retirent  par  un  mouvement  inverse  :  on  voit 
alors  les  granules  rcffanir  «n  avnére  <i,  forcer  k  réÊtogntéér  d'au- 
tres granules  anifliés  d'vn  ntonvement  d'aftmr.  Quand  denx  on 
pUnieurs  fi:laaientsae  sont  sondés  laiémlement,  il  arriva  même 
que  les  granules  se  meuvent  en  sens  contraire dantfdwaon  d'aux, 
quoique  la  fusion  de  ces  filaments  paraisse  complète. 

n  arrive  souvent  que  le  filament ,  en  ve  retirant  ph»  bmsqne- 
ment  au  sommet  qn'â  sa  base ,  se  trouve  terminé  par  nne  sorte 
de  tête  ou  de  bouton  résultant  de  la  fusion  de  tonte  la  partie  ex- 
trême. De  ce  bouton  sortent  quelquefois  des  filaments  différents 
des  filamenis  précédents,  et  de  même  aussi  quand  nn  filaraeat 
tout  entier  s'est  fmidn  dans  la  masse  totale ,  ceux  qni  vont  émis 
pins  tard  n'ont  avec  lui  d'autre  rapport  que  l'identité  du  mode 
de  production.  Mais  ce  sont  les  anastomoses  qui  montrent  bien 
mieux  encore  comment  les  filaments  peuvent  se  souder  et  se  cob- 
fondre  ;  en  efi'et ,  deux  filaments  qui  se  rencontrent  te  réunissent 
intimement  pour  n'en  former  qu'un  aeul  au^Klessns  du  point  de 
jonction.  La  palmure  qu'on  observe  an-dessous , et  le  mewenieat 
des  granules  ou  nodules  qu'on  sait  dans  le  filament  aimple  ^  pnis 
indifierennnent  dans  l'une  ou  l'autre  des  braucbes  anastomosées, 
ne  pemettent  pas  de  supposer  là  une  tîmple  juxtaposition. 

Si  les  deux  fllafnents  ainsi  réunis  (Kirtcnt  d'un  même  point ,  il 
¥11  résulte  une  maille  on  komieqne  l'on  voit  diminner»  paît 


DrS  D9F0S0IRES.  255 

disparaître  entièrement  par  ^uite  du  mouvement  progressif  des 
pakunres  qui  se  sont  formées  aux  denx  extrémités.  De  là  résultent 
quelquefois  des  ej^pansions  membraneuses,  percées  de  mailles 
orales. 

XJtfattA  tfliè  'érdmie  on  tout  autre  Khizopode  à  expansion  fili- 

ferme  VèTàUce  lans  une  certaine  dîrecfiôà ,  les  tîlàments  dirîgâ 

éttÊM  1è«art  étt  mothretiteoi  ValKmgeat  tuMt  rapidement  en  àrant 

«l«a  vÉKrMK  èft  arrière  ;  «ttïeux  qai  V<H«ndent  de  chaque  t;(^té 

éa  tsMè  ijinamion ,  «e  llho«v«nt  ploB  tm  Kioios  infléchît  «n  ai'rièvè, 

jiiqnmee  ^*ilt«teuMloiioeBt  le  plan  ëe  reptation  pour  ae  leoii- 

iHMiflr  vmêiiuMuetà  tandis  ^jna-de^etieanx  filaneDts4«i  noaupit- 

cent.  6n  voit  souvent  ces  filaments ,  heurtés  par  qvelqne  ammai^ 

cule,  s'infléchir  et  s'allonger  beaucoup  avant  de  se  rompre ,  et  se 

contracter  enioite  ;  souvent  aussi ,  quand  on  beofte  le  flacon  aux 

parois  duquel  ramipent  des  Rfaizopodes  ^  beaucoup  de  ces  petits 

mimaiix  restent  suspendus  par  un  simple  filament. 

a.  ÙUiOtarùiyttkrtCE, — 'GrotHia  Jluviatiïu.'Vh  Tl,  fig.  i  a-h. 

Coque  globuleuse  <mi  oii«>îde  sans  goulot;  expanmns  calmées  et 
inastoinosées.  -^  l)iamètre  de  la  coque  0,09  à  0,S3. 

)è  crotmrî ,  t^6ikr  là 'preraièife  fols,  le  1 1  octobre  1887  ,  dans  la 
SÔEie ,  sur  dek  tSératophyRes ,  une  Cromie  fluviatile ,  presque  glo- 
Meaiè,  faïa^h  de  ô,o^  ,*et)§mettant  dû  filaments  lisses,  ra- 
ittuA^  pIfIffDés  afïl -enilyranchements.  Tai  eu  à  Toulouse,  en  fé- 
vrier ^^n  vMm  iS4o>  planeurs  Gromies  beaucoup  plus  -grosses 
émmmA  flacon  on  javais  apporté ,  Taimée  préeédente ,  de  l-eau  de 
k  Seftfè  avec  des  plantas  aqaa^uea  et  des  débris  recoeiNis  de- 
lads  iongtempa  dans  ce  fleuve.  Ces  Gromies ,  larges  de  o,  29,  d*nne 
eonleur  gria  jaunâtre ,  rampaient  à  la  paroi  interne  du  flacon , 
comme  les  Gromies  marines;  leurs  expansions,  longues  de  0,7  à 
0,8,  étaient  noduleuses,  et,  en  se  soudant  entre  elles,  formaient 
de  nombreuses  anastomoses ,  dont  les  nœuds  étaient  plus  renflés , 
(t'idtitent  creusSés  de  vacuoles  ;  le  mouvement  de  la  substance 
^MHnèfBte  a^Tait  en  plusieurs  directions  comme  chez  la  Gromie 
•^Ifi^rmes  à  Ci^verblèi  coque  on  voirait  de  nombreuses  racuolesne 
Iwmr  éên»  ritt^riettr ,  «inesarc  que  ranimai -était  |4ifs  près  de 
cfssw  de  vivre. 


! 


258  IISTOIRE   NATURELLE 


6«  Genre.    MILIOLE.  —  M^liola. 

An.  sécrétant  un  tét  calcaire  ovoïde  ou  déprimé,  à 
seule  ouverture ,  formé  de  loges  qui  se  replient  Fuiie 
Fautre  ,.ou  qui  s'appliquent  longitudinalement  sur  les  pré- 
cédentes ,  de  telle  sorte  que  l'ouverture  tennioale  estaîter- 
Hâtivement  à  chaque  extrémité.  Expansions  fiUfoniies  sor- 
tant en  rayonnant  par  Fouverturc  terminale  nniqiie ,  h- 
quelle  est  toujours  rendue  bifide  au  c6ié  interne  ptr  im 
appendice  saillant. 

Le  tét  des  Milioles  est  compacte,  sans  pores,  lisse  ou  di- 
versement orné  de  côtes  et  de  stries,  il  se  compose  de  loges 
allongées  qui  sont  de  plus  en  plus  grandes,  et  se  replient 
l'une  sur  l'autre  dans  le  sens  de  la  longueur,  de  manière  que 
la  dernière  dépasse  toujours  un  peu  la  précédente,  et  forme 
le  côté  le  plus  long  de  la  coquille.  En  se  pelotonant  ainsi, 
les  loges  recouvrent  plus  ou  moins  les  précédentes,   et  n'en 
laissent  voir  qu'iiVie ,  deux  ou  quatre.  M.  d'Orbigny  a  fondé 
sur  ces  distinctions  les  genres  i^i/ocu/î/ie,  TrUoculineyQuinr 
queloculine,  etc. ,  dans  lesquels  il  divise  les  Milioles  suivant 
le  nombre  des  loges  qui  se  montrent  à  l'extérieur.   Si  l'on 
dissout  le  tet  par  un  acide  faible  avec  beaucoup  de  précaution, 
on  aperçoit  au-dessous  une  membrane  excessivement  ténue; 
et  comme  le  tét  ne  pi*ésente  aucune  trace  de  texture  fibreuse 
ou  lamelleuse  ,  on  pourrait  le  considérer  comme  produit  par 
encroûtement  extérieur.  Si,  pour  dissoudre  le  tét  d'une  Mi- 
liole  vivante ,  on  a  employé  un  mélange  d'acide  nitrique  fai- 
ble et  d'alcool ,  la  substance  charnue  de  l'intérieur  se  trouve 
consolidée  et  se  montre  sous  l'apparence  de  lobes  aplatis, 
repliés  suivant  leur  longueur,  et  occupant  chacune  des  loges: 
desortequ'en  développant  la  sériedeces  lobes,  on  a  uncordoD 
articulé  formé  d'autant  d'articles  qu'il  y  a  de  loges.  Si  on  brise 
le  tét  de  l'animal  vivant,  on  ne  voit  à  rintérieurqu*nnesoi^ 
stance  glutineuse  plus  ou  moins  diaphane,    rétractile,  ^ 


DES    INFUS01RES.  25T 

Sliont  qudques  lambeaux  se  contractant  isolement ,  peuvent 
ensuite  émettre  de  jpouveaux  filaments ,  comme  s'ils  étaient 
devenus  des  centres  partiels  d'organisation.' 

Les  expansions  des  Milioles  sont  an  moins  six  fois  plus 

minces  «pse  celles  de  la  Gromia  ovifomUs;  leur  épaisseur 

n'eft  qoe  de  0,01,  mais  elles  se  meuvent  absolument  de  méme« 

Le  mouvement  général  de  la  Miliole  est  au  contraire  plus 

rapide  que  celui  de  la  Gromie  ;  car,  en  été,  elle  parcourt  six 

à  neuf  millimètres  par  heure.  Ainsi ,  le  12  juin  1835,  ayant 

mis  dans  un  flacon ,  avec  de  Teau  de  mer,  le  résidu  sabion* 

neux  provenant  du  lavage  d'une  grande  quantité  d'herbes 

marines  (Corallines ,  Fucus  ,  Céramiums)  recueillies  sur  les 

bas-fonds  de  la  rade  de  Toulon  ,  je  vis ,  au  bout  de  trois 

heures,  des  Milioles  et  d'autres  Rhizopodes  fixés  le  long  des 

parois ,  à  une  hauteur  variable  de  10,  15  et  20  millimètres. 

Au  boot  de  douxe  heures  la  paroi  interne  du  flacon  en  était 

tapissée  jusqu'à  une  hauteur  de  60  millimètres. 

Le  nombredescspècesde  Milioles  vivanteset  fossiles  est  très- 
considérable,  et  doit  sans  doute  donner  lieu  à  rétablissement 
de  plusieurs  genres  ;  mais  je  ne  crois  pas  que  ce  soit  en  sui- 
vant la  marche  deM.  d'Orbigny .  L'espèce  que  j'ai  représentée 
(Pi.  1 ,  fig.  14)  est  la  plus  abondante ,  et  peut  bien  étra  nom- 
mée MiUoUt  ifulgaris.  Elle  a  la  forme  d'un  grain  de  millet  ; 
sa  longueur  est  d'un  millimètre  environ ,  et  ses  filaments 
foot  quatre  ou  cinq  fois  plus  longs.  Ce  serait  une  Tnloculine 
ou  nue  Quinquéloculine  de  M.  d'Orbigny ,  suivant  son 
degré  de  développement.  Une  autre  espèce  beaucoup  plus 
içraode  (  2  à  3  millimètres) ,  qui  est  assez  commune  dans 
là  Méditerranée,  a  une  forme  discoïdale  déprimée,  ses 
loges  étant  rangées  dans  un  même  plan ,  alternativement 
nr  les  deux  bords  opposés ,  et  présentant  en  dehors  une 
crête  saillante  souvent  ondulée.  C'est  la  MiUola  deprtssa 
qui  serait  une  Spiroloculine  pour  M.  d'Orbigny,  mais  qui 
K  me  parait  pas  dilTcrcr  de  la  précédente  autrement  que 
pvsontet. 

IRFUaOIBES.  17 


3ft8  HISTOIRE    NATURELLE 


•  ViATiBiiLiNE.  —  Feritbralina^  D'Orb. 

An.  sécrétant  un  tét  calcaire  non  poreux,  à  une  seule  ouYer- 
ture ,  tfès-âéi)iimé  et  formé  de  loges  allongées ,  irrégalièrenient 
placées  en  traters  à  la  suite  les  unes  des  autres ,  et  dont  la  der- 
nière seule  présente  une  ouferlure  étroile  par  laquelle  aorlaïC 
les  expansions  filiformes. 

J*ai  observe,  en  i8S5  à  Toulon,  les  animaux  de  ce  genre  qui  se 
rapprocbent  beaucoup  des  Milioles. 

r  Genre.  CWSTELLAIRE.  —  Cnsteltaria. 

An.  séorétant  un  tét  calcaire  poreux  y  aplati ,  ei  cobh 
posé  de  loges  contiguite  plus  larges  d'un  côté ,  et  formaBt 
ainsi  une  spirale  très -ouverte^  dont  les  tours  ne  ee  re- 
convrent  pas.  Les  expansions  fiyformcs  sortent  par  les 
pores  de  la  dernière  ou  de  ravanintoniére  loge. 

Les  Cristellaires ,  fort  communes  dans  la  Méditerranée , 
fournissent  un  grand  nombre  d'espèces  qui  ont  égaleihent 
été  divisées  en  plusieurs  genres  par  M.  d'Orbîgny.  Leur  vi- 
tesse est  de  5  millimètre^  par  heure  environ. 

B"  GEfiRE.  VORTia ALE.  —  FoHiciaUs. 

An.  sderéiant  nn  tel  calcaire  poreux,  lenticulMre,  très- 
renflé  au  centre ,  composé  de  loges  nombi^euses  formant  une 
apirde  dont  les  tours  se  recouvrent  complètement*  Expaa* 
siens  flliformes  sortant  par  les  pores  sur  tout  le  conteor. 

LaYorliciale  commune  (PI.  1.  fîg.  15)  se  trouve  abon- 
damment dans  l'Océan  et  dans  la  Méditerranée,  son  diamè- 
tre est  de  0,5  à  1  millimètre  ;  ses  expansions  filiformes  sont 
envii*on  deux  fois  plus  longues  ;  sa  vitesse  a  été  trouvée  de 
4,8  millimètres  par  heure.  Si  loti  dissout  le  t^t  par  un  mé- 
lange d'acide  nitrique  ti^èsafTaibli  et  d'alcool ,  la  substance 
charnue,  solidifiée  dans  chacune  des  loges  qu'elle  occupe 


DES    IMFUSOIRES.  2&9 

toutes  à  kl  ibis,  forme  une  série  de  pièces  en  V  ou  en  che« 
vruiiy  dont  les  deux  branches,  dirigée^  en  a\ant,  sont  re- 
pliées latéralement  de  chaque  côté  du  tour  précédent,  .et 
qui  d'ailleurs  portent  sur  leur  bord  postérieur  une  rangée  de 
lobes  pédicellés.  Ces  pièces,  durant  la  vie  de  Tanimal ,  sont  ' 
des  masses  de  substance  glutiiieuse  occupant  la  cavité  de 
toutes  les  loges,  et  communiquant  entre  elles  par  le!  poréls 
dont  le  tét  est  percé  en  tout  sens. 

J'ai  encore  to  rivants  des  Rotalies  et  d'autres  genres  de 
Rhîzopodeslibres,  mais  je  n'ai  pasétodié  leurs  expansions  fili- 
formes non  plus  que  celles  des  Rosalines,  Planorbulines,  etc., 
qui  vivent  fixés  à  la  surface  des  plantes  marines.  J'ai  bien 
constaté  que  toutes  les  loges  sont  occupées  à  la  fois  par  la 
uibstaooe  glutineusej  mais  je  n'ai  point  vu  les  expansions, 
non  plus  que  dans  le  Poly tréma  rubra ,  que  je  conjectui^c 
appartenii*  à  cette  même  famille  d'^iprès  la  naCùi'e  de  la  partie 
vivante. 

Un  nombre  considérable  de  fossiles  proviennent  .proba- 
blrment  de  vrais  Rhizopodes ,  et  de  ce  nombre  serait  mdne 
la  Sidérolîte  de  la  craie  de  Maestricht  ;  mais  je  ne  considère 
pas  comme  devant  appartenir  à  cette  famille  les  Nummu- 
lites ,  ni  les  Oryzaires ,  les  Nodosaires ,  etc. 

IV'  FAMILLE. 

ACTINOPHRYENS. 

Animaux  sans  orçanisation  appréciable  ;  immobiles 
ou  fixés  ,  pourvus  d'expansions  variables ,  trés-lente- 
ment  contractiles ,  toujours  simples ,  et  dont  Textré- 
mlté  en  se  contractant  devient  souvent  globuleuse. 

Les  Aclinophryens ,  dont  l'organisation  paraît  aussi 
simple  que  celle  des  Amibiens  el  des  Rhizopodes  ,  se 
distinguent  de  ces  animaux  par  la  lenteur  cxlrcinc 
avec  laquelle  iU  clendcul  ou  relireul  leurs  cxpaiàbions. 

17 


200  HISTOIRE    NATURELLE 

Cette  lenteur  est  telle ,  que  parfois  on  serait  tent^ 
de  douter  de  là  nature  animale  de  ces  êtres  ,  sil  par 
l'agitation  dujjquide  et  par  le  choc  des  autres  corps  » 
onneteconnaissai^que  la  consistance  de  leur  corps  est 
môllé,  gltrtineuse  comme  celle  des  Amibes,    et  que 
leûrsTtxpansiôns,  d*abord  très-déliées ,  se  contractent 
en  se  renflant  à  Textrémité  pour,  se  prolonger  de.nou- 
veau  ou  se  trouver  remplsftrées  par  d  autres  expansions 
sorties  de  la'nSasse  du  corps,  quand Taninutl  est  laisq^ 
en,  repos.  A  l'intérieur  on  n'aperçoit  que  des  gra- 
nules de  diverse  grpsseur  et  des  vacuoles  souvent  fort 
grandes ,  qui  ont  pu  quelquefois  être  prises  peur  une 
bouche.  Ils  peuvent  aussi  émettre  un  ou  plusieurs  pro- 
longements épais,  que  Midler  a  désignés  sons  le  nom  de 
papille ,  et  que  M.  Ehfenberg  a  pris  pour  une  tronipe. 
Leurs  cils  paraissent  avoir  la  propriété ,  comme  les 
tentacules  des  Actinies ,  de  s'agglutiner  au  corps  des 
Infusoires  qui  viennent  à  les  tSucher  en  nageant ,  de 
leur  donner  la  mort  par  leur  Qontact ,  puis ,  en.se  con- 
tractant de  les  rapprocher  peu  à  peu  de  l'Actinophryen, 
qui  est  alors  dans  le  cas  de  s'en  nourrir  par  absorption , 
soit  par  sa  surface,  soit  au  moyen  de  ses  expansions  plus 
épaisses  :  c  est  là  du  moins,  bien  plutôt  qu'une  véritable 
manducation ,  cie  qu'on  peut  conclure  des  observations 
des  divers  micrograpUes.  Les  Actinophrys  se  multi- 
plient par  division  spontanée. 

Les  Actinophryens  que  Ion  trouve ,  soit  dans  l'eau 
douce ,  soit  dans  Teau  de  mer,  au  milieu  des  algues  et 
des  Cobferves  ^  soit  dans  ces  mêmes  eaux  longtemps 
conservées  et  même  putréfiées  ,  mais  non  dans  les  in- 
fusions artificielles,  peuvent  être  distingués  suivant 
qu'ils  sont  tout  à  fait  nus  et  sans  tégument,  ou  suivant 
qu'ils  ont  une  enveloppe  partielle  ou  un  pédoncale 


DES    INFUSOIRES.  261 

membraneux.  Dans  ce  dernier  cas  ils  forment  le  genre 
Acitmta  y  remarquable  aussi  parce  que  ses  pédoncules 
5ont*8imples ,  et  que  ses  expansions  sont  plus  souvent 
terminées  en  globules  par  Tèilet  de  la  contraclion ,  elle 
genre  Dendrosoma ,  indiqué  seulemeirt  paVJM.  Ehren- 
berg  comme  présentant  un  pédoncule  rameux  et  des 
corps  semblables  à  des  jéctinophrys  à  l'extrémité  de 
chaque  rameau.  Les  Actinophrycns  nus  forml^nt  le 
genre  Actinophrys^  remarquable  par  la  ténuité  de  ^iça 
expansions,  et  quon  a  proposé*" de  subdiviser  en  plu- 
sieurs autres  genres.     .  « 

Des  Actinophrysontété  vus  auciennement  par  plu- 
sieurs micrographes  ^  qui,  frappés  delà  dvspd^itiou 
rayonnante  de  leurs  expansions  ou  cils ,  les  désignèrent 
par  une  âënomination  correspondante.  Ainsi  Eiciinorn 
nonune  Étoile  (  der  Stem  ) ,  YActinophfys  sol  ;  et 
MùUen,  qui  en  fit  uATrichode,  le  nomma  Trichodà  soi. 
Des  Acin^taoni  également  été  vus  par  Btiker  et  |9ar 
MuUer,  et  ce  dernier  classa  parmi  les  ForticelleSfVA" 
cineta  tuberosa,  quiKBvait  pourtant  vue  ne  point  se 
contracter. 

Les  Attînophryens ,  dont  JMuUer  avait  fait*des  Tri- 
iïoies ,  M.  Bory  de  Saint-Vincent  les  pla^  dans  son 
genre  Peritricha  avec  des  UrciÉolariAs ,  des  Leuco- 
phryens  et  de  vrais  Trichodiens  f  ce  genre ,  d'ailleurs , 
fait  j^rtie  de  sa  famille  des  Polytriques ,  qui ,  dit-il , 
ont  des  (jls  très-fins ,  non  distinctement  vil\^a\iiés,  ré- 
pandus sur  toute  la  surface  dy  corp^,  quISique^iarifii 
eux  il  place  les  Leucophres. 

M.  Ehrenberg  distingua  les  Actinophrytfis  nus  en 
trois  genres,  Actinophrys^  Trichodiscus  et  Podo- 
phrya,  11  les  caractérisa  par  l'afisence  de  cils  vibratiles*, 
et  eepeodant  les  classa,  parmi  les  E^Iiéliens ,  avec 


26t  HISTOIKE    WATVftEUE 

d  antres  Infasoîres ,  f|aî  tons  ont  des  cils  Tibratilcs.  D 
leur  attribue  un  canal  digestif  distinct,  aTecoDeteudie 
et  un  anos  opposés,  et  cependant  il  n*a  pu  leur  &ii^  ava- 
ler à  tous  des  substances  colorées ,  et  ne  se  fonde  pour 
cela  que  sur  Icf  fait  de  Tacrglutination  de  leurs  expoa- 
sfons  au  corps  des  Infusoires ,  qu'ils  semMcnt  absoarber 
en  les  rapprochant  de  leur  surface.  En  même  temps  il 
avait  placé  le  genre  Acineta  comme  appendice  à  la 
suite  des  Bacillariées ,  en  remarquant  qne  les  tenta- 
cules rayonnants  retractiles  de  ces  animaux ,  ne  sont 
point  vibraliles.  Mais  pendant  l'impression  de  son 
toiredes  Infusoires ,  où  il  les  classe  de  celte 
il  eut  occasion  d'obsenrer  un  nouveau  genre  voisin  des 
Acinètes ,  qu'il  nomma  Dendrosama ,  et  qui  l'a  con- 
duit à  penser  que  les  Podophrja ,  les  ActiAophrys  et 
les  Acinètes,  pourraient  être  réunis  avec  le  nouveau 
genre  dans  ime  famille  qu'il  propose  d'instituer  sous 
le  nom  à'J/cinetines ,  et  qui ,  sauf  la  définition ,  ré- 
pondrait bien  à  notre  familières  jictinophryens. 

1"  Gk^re.  ACTINOPHRYS.  —  >^c/i«opÀr>'j.  Ehr. 

An.  à  çprps  globqlenx  ou  discoïde  entouré  d'expansions 
rayonnantes  filUprmcs  très-déliées ,  lentement  contractilfc-     < 

I .  Acnvorair»  soleil.—  Jctlncphryt  /o/(i).  PI.  III  »  fig.  3.  { 

Qyrps  globuleux,  expansions  très-nombrense^ ,  rayoïmaDten  ; 
tout  sens  ^ne  ou  deux  fois  aussi  longues  que  le  oqfps.  ^  Dii-  . 
mètreducoi^  de  0,018  à  0,063.       •         *  ' 

(i)  Joblot.  Micros,  part,  a ,  p.  G4 ,  PI.  7  »  f-  l$. 

JDtr  Stem,  Eichhorn.  —  Beytr.  Zagab,  1783,  p.  i5,  f.  I-7. 

Tn'choda  sol,Mù\\er ,  An.^Inf.  p.  164,  lab.  XXflI,  f.  l3-l5.  { 

'     Peritricka  toi ,  Bory,  Ency^l.  1804.  i 

Actinophtys   sqf,  Ehrenb.  Mém.  Berlin,    i83o,  Ub*  II|  f-P^-  "" 
Infu».  i838,  Ub.  XXXÏ ,  f.  VI ,  p.  3o3. 


nES   IKFUSOIRES.  963' 

Mpèce  .  ilctnl  ic  cotpt  forme  une  mntie  iphérique ,  îfa- 
Ma,  (nnleoflnl  do  granules  ei  de*  vncitoles,  e»t  très-commiiae 
dtDl  l'ean  douce  cuaservce  avec  îles  plantes  nqualiquei ,  Ion 
mime  que  c«*  piaules  tu  »ont  déjii  diicom posées. 

MUIIn"  qaî  11  décrit  comme  globulcuae .  Iiërisiée  en  tout  lenc 

de  njon*  uinombratiles  trcs-cléliés,  plui  longs  que  le  corpi, 

njoDle  qu'il  n'a  jamaiit  pu  obtcnrer  le  moiadre  mouvemeat  de  cm 

i»ytmt ,  quoique  ,  â  plusieun  reprises,  it  l'ait  observi-e  avec  at 

teullon  peudant  deux  heures  de  salle.  •  Le  corps ,  dil-il ,  se  di- 

Ulait  et  se  coutraclait  lant  soil  peu ,  trèt-tcalement  et  comme  «"il 

tml  eu  nn«  ouverture.  Je  l'ui  vu  ci  el  là  {pnHim)  émettre  et  ré- 

^^^Hter  une  papille  hjaline.  •  Eufia  II  ajoute  qu'en  i  ;;; ,  sou  ami 

^^^Hp«r ,  en  sa  préieuce ,  fit  sortir  du  corps  de  cet  Infuioire  on 

^^^BÏbK^  du  genre  Lyocée,  d'où  il  conclut  que  cet  animal,  mat- 

^^^^  «oo   estrcme  lenlenr,  dévore  les   animaui  qui  TlTenl  avec 

loi.  Mai*  ou  couçoit  que  ce  fuît  est  tout  â  fait  analogue  à  tie  qna 

DOna  *oyons  chez  le»  Amibes  renfermant  si  souvent  des  corpi 

ttraitfen. 

OcLboro  avait  été  bien  plus  cuplicite  que  Millier  «ur  le  fait  da 

Il  maadacatiun  chez  les  Actiuophrys,  en  BlTirmant  avoir  Tudei 

Actinophrj*,  viBihlfs  à  l'œîlnu  .dévorer des Cyclope».  M.  Ehren- 

harf  ■  partant  de  là ,  dans  son  premier  mémoire  (  i  SSo  ) .  décrit 

MCMoe  nue  trompe  charnue  ,  protractile  et  rétraclile,  ce  qna 

HBDer  nommait  une  papille  ;  il  compte  jusqu'à  vin^t  eslomaei 

dan»  0«Ua  ActiD0pbr7*  et  dit  l'avoir  vue  souvent  adliércnte  à  la 

£tr»nm  ptululala ,  qu'elle  cmpêcliait  de  nager  jusqu'à  ce  qu'elta 

Ttit  taé*,  paraissant,  dil-il  ,  la  sucer  avec  sa  Immpe  ;  ce  qui, 

eoanna  on  voit ,  ne  s'accorde   {^re  avec  le  fait   des  Cnuta- 

•es    avale*  ,    comme     prétendait    l'avoir    observa     Eichhorn. 

fini  lard  (i836).   M.  Ehrenberg  .  parlant  du  mémo  Infuaoira, 

iH:  •  Il  est  presque  immobile .  ce  qui  le  rend  difTicile  à  aperco- 

««tr  ,  «t  son  mouvement  est  trèslont  comme  celui  d  un  Ourain. 

En  admettant  de  l'air  dans  son  corps  ,  il  peut  rapidement  étra 

portéâla  Mirface,  et.  en  le  laissant  échapper,  il  revient  prompte- 

i        aantan  fond,  comme  l'avait  vu  Kichhorn.  -  Cet  auteur  a  vu  les 

I        njona,  an  cils,  ae  courber,  l'allonger  el  se  contracter ,  et  ,dani 

I         tacas,  préteatcrmi  reufleinent  à  l'eitrémité.  Ces  rayons,  dit-il , 

^^JBient  â  l'animal  pour  [lalper  un  objet ,  pour  marclier  el  ponr 

^^^■kr  sa  pioia  ;  ils  donnent  la  mort  aux  autres  animalcule! .  par 

^^HlFceDlact,  arec  une  pronfpiilude  surprenanle.  H  anure  eu- 


264'  HISTOIRE    NATURELLE 

core  l'avoir  vu  avaler  du  rariniu  et  de  Tindigo  qui  péuctraienl  à 
riûléricur  sans  toiirLilloiineaient ,  ce  qui  lui  a  permis  de  compler 
jusqu'à  seize  e:»lomac8. 

•  AcTiNOPUiiYs  MARINE. —  Actinophrys  marina.  PI.  I,fig..i8,. 

J  ai  observé  dans  Tèau  de  mer  de  la  Méditerranée ,  coaierréc 
à  Toulouse  depuis  vingt  jours,  le  s  avril  1840,  une  Actinophrys, 
trés-voi^ne  de  la  précédente,  dont  elle  semble  dilTérer  seulement 
par  son  habitation  et  par  la  contractilité  plus  marquée  de  ses 
rayons.  Elle  était  très -abondante  parmi  les  algues  microacopi- 
ques.  he  corps,  en  masse  globuleuse  grenue,  était  large  de 0.008 
à  0,01 2. 11  faudrait  des  observations  plus  détaillées  pour  pouvoir 
prononcer  si  c'est  une  simple  variété  de  V  Jctinophrjrs  soi, 

a.  AcTiNOPBRrs  mciTis.  —  Jciinophr^t  digitaia,  PI.  1.  fig.  19,  et 

Pl.lll,fig.  4. 

Corps  déprimé ,  à  rayons  flexibles ,  épaissis  à  la  base  et  formant 
par  la  contraction  ,  des  prolongements  épais ,  obtus ,  en  forme 
de  doigts.  —  Largeur  du  corps  0,055. 

J'ai  trouvé  dans  de  l'eau  douce,  conservée  depuis  longtemps  avec 
diverses  plantes  de  marais,  en  1 839,  cette  espéee  bien  distincte  et 
qui  appartiendrait  au  genre  Trickodiscus  de  M.  £brenberg ,  si 
ce  genre  était  admis.  Son  corps ,  en  disque  irrégulier  tuber- 
ouleujc ,  présente ,  à  l'intérieur ,  des  granules  de  diverses  gros- 
seurs, et  des  vacuoles  bien  reconnaissables  (  fig.  4-0).  De  ton  con- 
tour seulement ,  paraissent  partir  ses  expansions  plus  épaisses  à 
la  base^  moins  longues  que  celles  de  l'espèce  précédente ,  et  sus- 
ceptibles, en  se  contractant,  de  former  des  prolongements  épais , 
obtus;  ce  serait  une  véritable  Amibe,  si  elle  se  servait  de  ses 
expansions  pour  ramper.  Le  jeune  individu ,  représenté  dans  la 
planche  l'*(fig.  19)  était  fixé  par  une  extrémité  et  offrait  une 
certaine  ressemblance  avec  les  Acinètes. 

*  AcTiNorasYS  discus.—  Triehodùcus  sol,  Ehren.  Infos,  i848, 

tab.  XXXI  t  f.  9. 

Le  genre  Trichodiseus ,  caractérisé  par  la  forme  de  son  corps  dis- 
coïde déprimé ,  émettant  de  son  bord  seulement  une  rangée  de 


DES   liil'USOIRES.  265 

cils,  a  été  institaë  par  M.  Rhrenberg  pour  cette  espèce.  11  la  dé- 
crÎTak,  en  iSSo ,  comme  un  disque  arrondi ,  incolore,  an  bord 
dnqnel  sont  de  longues  soies ,  très-déliées ,  dont  ou  suit  le  trajet 
dans  rîntérieur  du  corps ,  jusqu'auprès  du  centre.  Ce  dernier  ca- 
ractère assurément  suffirait  à   rétablissement  d*nn  genre  dis- 
tinct; mais  quoique  Fauteur  l'exprime  encore  dans  son  dessin , 
en  ]838 ,  il  n'en  parle  plus  en  caractérisant  ainsi  son  genre  Tri- 
chodiicas(page3o4.)«*^u*  Àcils  non  vibratiles,  à  bouche  inerme» 
tronquée  parallèlement  à  la  surface  inférieure  ,  à  corps*  déprimé 
non  pédicellé ,  avec  une  nouvelle  série  de  tentacules  marginaux 
en  rayons.  »  En  décrivant  la  seule  espèce  connue  ayant  le  corps 
déprimé,  suborbiculaire,  hyalin  ou  jaunâtre ,  avec  des  rayons 
variés ,  il  compare  cet  Infusoire  ,  dont  les  mouvements  ont  une 
extrême  lenteur ,  à  une  Arcelle  sans  tét ,  et  dit  lui  avoir  vu ,  à 
Berlin,  une  bouche  centrale,  et  peut-être  une  glande  (testicule) 
latérale,  et  en  Russie  beaucoup  d'estomacs  et  des  ovules.  Mais  il 
na  pu  rénMira  lui  faire  avaler  de  substances  colorées,  et  il  déclare 
que  la  position  de  l'anus  est  incertaine.  11  Ta  trouvé  en  juin  et 
juillet  parmi  les  Copferves.  11  Oxe  à  o,oGi  ou  o,i  s4  le  diamètre  du 
corps,  sans  les  rayons  qui  ont  une  longueur  égale,  mais  qui  échap- 
pent facilement  k  la  vue. 

3.  AcTiNOpaars  DiFFORJiE.  —  Jetinophtys  difformii  (i),  —  PI.   i , 

fig.    30. 

Corps  déprimé,  diapliane ,  irrégulièrement  lobé ,  appliqué  sur 
le  porte  -  objet  y  émettant  de  divers  points  des  expansions  fili- 
fonnes.  —  Largeur  du  corps  de  0,045  à  0,13. 

J'ai  observé,  au  mois  d'avril  i838,  entre  les  débris  végétaux 
d'ooe  eau  de  marais  conservée  longtemps ,  cette  espèce  que  je 
pris  d'abord  pour  une  Amibe ,  mais  que  son  extrême  lenteur  et 
U  roideur  de  ses  expansions  filiformes  m*ont  fait  rapporter  à 
Tespèce  décrite  sous  ce  nom  par  M.  Ehrenberg ,  qui  l'a  trouvée 
leulement  à  la  surface  de  diverses  infusions,  le  lo  novembre 
iBi8,  et  lai  assigne  pour  maximum  de  largeur  0,09. 


{\)  A€Umophi^s  difformU,  Ehr.  Infut.   i838,  PI.    XXXI.   f.   8, 
^3o4. 


\ 


266  HISTOIRE   VÀTURELLE 

4.  AcTiNOPHRTS  PÉDONCULES.  —  Jctinophry't  pctUcellaîa  {^i). 

Corps  globuleux  y  granuleux  et  trouble  mtérieurement ,  en- 
touré d^expansions  filiformes  ou  de  cils  rayonnants,  aussi  longs 
que  lui,  et  muni  d'un  prolongement  diaphane  en  forme  de  pédoô- 
ôile.  —  Diamètre  du  corps  0,062. 

Cet  Infusoire  que  je  n  ai  pas  tu  est  décrit  par  MfQler  comme  le 
plus  lent  de  tous  les  animaux ,  cependant  cet  autenr  a  tu  nn 
autre  Infusoire  (  Leucophra  signaia  ) ,  qai  nageait  trop  pr^  de 
celui-ci,  se  trouver  instantanément  agglutiné  par  ses  cils  et  rap- 
proché de  son  corps  sur  lequel  il  s'allongea  beancoap  en  cessant 
de  vivre. 

M.  Ehrenberg  le  trouva  abondamment,  au  mois  d'avril  iS3s , 
dans  la  pellicule  couvrant  la  surface  d*une  ean  de  marais  con- 
servée à  la  maison  ;  tout  en  le  regardant  comme  une  Actinophrjs 
pédicellée ,  il  reconnaît  son  analogie  avec  le  genre' Acinète ,  et 
dit  lui  avoir  reconnu  clairement  une  bouche,  des  estomacs  et 
des  ovules  fins  et  obscurs,  mais  n'avoir  pu 'observer  ni  Tîntro- 
duction  des  substances  colorées ,  ni  la  position  de  l'anni.  11  est 
conduit  ainsi  à  remarquer,  conformément  à  ses  idées  systé- 
matiques, que  si  le  manque  d'ouverture  anale  était  constaté,  cet 
animal  pourrait  appartenir  au  genre  Acinète. 

De  plus  que  Millier,  il  a  vu  la  contraction  en  boule  on  en 
massue,  de  l'extrémité  des  tentacules ,  et,  comme  cet  auteur ,  il  a 
vu  le  singulier  phénomène  de  l'agglutination  et  de  la  moi;t  des 
divers  Infusoires  qui  en  nageant  viennent  à  toucher  par  hasard 
les  expansions  filiformes  de  cette  Actinophrys.  «  Aussitôt,  dit-il, 
que  la  Trichodina  grandinella ,  qui  se  trouve  ordinaironent 
très  «abondante  en  même  temps,  vient  en  tourbillonnant  avec  vi- 
tesse heurter  ses  tentacules ,  elle  est  arrêtéee ,  cesse  tout  à 
coup  de  tourbillonner  et  retire  ses  cils  en  arrière.  Elle  est  ensuite 
de  plus  en  plus  rapprochée  du  corps  de  son  ennemi ,  et  y  reste 
adhérente  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  visiblement  rendue  vide ,  et  qa» 


(1)  Trichodafixa,  Millier ,  Inf.  Pi.  XXXI,  f.  ll-ia,  p.  ^17. 
Peritricha  cometa  ^  Bory,  Encycl.  iSl^. 

Podophrya  fixa ,  Ehrenb.  Mém.  x633.  -^  laftit.    i838,  H    XXXI  , 
f.  10,  p.  3o6. 


DE6   IHFUSOIRES.  S67 

fa  pêmioU  abandonnée.»  Je  ne  puis  que  faire  obserrer  acee«soire- 
ment  ici  que  tontes  les  fois  que  j'ai  vn  mourir  la  Trichodina  gran- 
dinelia ,  je  n'ai  aperçu  aucun  indice  de  peau  ou  de  tégument 
résistant. 

^Jeiinopkrytviridit. — Ebr.  Inf.  Pl.zzxi,  fig.  7,  p«  34. 

Corps  globuleux,  verdâtre,  entouré  de  rayons  serrés,  plus 
eourts  que  le  diamètre  du  corps.  —  Diamètre  du  corps  de  0,045 
à  0,095. 

M.  Ehrenberg  décrit  sous  ce  nom  une  espèce  incomplètement 
obserrée  par  lui  entre  les  Gonferres ,  et  dont  il  attribue  la  colora- 
tion a  des  omles  rerts. 

'Jctimaphrjrif  granata.  Tiiehoda  granaia  (i).  Mûller,  Inf.  PI.  xxiii, 

fig.  6*7,  page  162. 

Corps  globuleux ,  opaque  au  centre ,  entouré  de  cils  plus  courts 
ifoe  le  diamètre. 

Huiler  noomia  ainsi  un  Infusoire  fort  douteux ,  qu  il  obserra 
dans  Tean  couverte  de  Lemna  et  que  son  opacité ,  eu  même 
temps  qne  son  immobilité ,  pourraient  faire  prendre  pour  autre 
chose  qo*iine  jtciinophrjrs, 

â«  Genrb.  AQNÈTE.  -^  Acineta.  Ebr. 

An.  à  corps  globuleux  ou  comprimé ,  immobile ,  émettant 
des  expansions  variables,  trés-lcntement  contractiles ,  et  par 
suite  souvent  renflées  à  Textrémité ,  porté  par  un  pédicule 
simple,  dont  Tenveloppc  membraneuse  se  prolonge  plus  ou 
looins  sur  la  masse  du  corps. 

I.  Actnin  bosselée.  —  Âcineta  iuherosa  (t).  —  PI.  1 ,  fig.  1 2- 13. 

Corps  presque  triangulaire ,  comprimé ,  élargi  au  sommet  avec 


(0  Peritricha  granata ,  Borj ,  Encycl.  i8a4* 

(a)  Baker^EmpIojr.  for  Ihe  micros.    j^5i ,  p.  441»  ^1-  XIIÎ,  f.  lO-lQ. 
Brachionus  iuberosus ,  Pallas,  El.  Zooph.  i^6(3,  p.  lo5. 
yarticetia  tuberosa^  Mûller,  Ins.  pi.  XLIV,  f.  8-9,  p   3o8. 
Àdmetm tuberota, Ehrenh.  Hém»  i83d,p.  i4i>*— Infi»*  i838fpl. XX, 


SC8  HISTOIRE    NATUBELLE 

trois  tubercules ,  dont  les  deux  latéraux,  plus  constants  et  plus 
saillants ,  sont  seuls  munis  d'expansions  variables  en  forme  de 
cils;  i)édoncule  deux  fois  plus  long  que  le  corps.  —  Longueur  du 
corps  de  0,062  à  0,094. 

Millier,  qui  n* obsenra  qu'une  seule  fois ,  et  d'une  numère  trèi- 
incomplète  t  cet  Infusoire  dans  nne  eau  de  marais,  le  rangea  parmi 
•es  Vorticelles,  qui  sont  caractérisées  par  leur  contractnife; 
tandis  que  celui-ci  est  presque  totalement  immobile,  comme  l'ex- 
prime le  mot  grée  âx/vitcc,  qui  signifie  immobile ,  sans  moa- 
Tement.  M.  Ehrenberg ,  qui  l'a  tu  dans  l'eau  de  la  mer  Bal- 
tique, sur  le  Ceramium  diaphanum^  l'a  un  peu  mieux  étudié, 
quoique  très-imparfaitement  encore  ;  il  le  classa  d'abord  (i  933), 
dans  la  famille  de  ses  Peridinœa  ;  et  plus  tard  (i838) ,  il  l'a  placé 
comme  appendice  à  la  suite  des  Bacillariées  ;  puis  enfin  »  comme 
je  l'ai  déjà  dit ,  il  a  proposé  de  le  prendre  pour  type  d'une  non- 
Telle  famille  qui  répood  à  nos  Actinophryens. 

11  le  décrit  comme  ayant  les  deux  tubercules  latéraux  garnis 
d'un  faisceau  de  cils  plus  courts  que  le  diamètre  du  corps ,  reoflà 
en  globules  à  l'extrémité ,  mais  qu'il  n'a  point  tus  se  contracter; 
et  comme  étant  fixé  à  un  pédoncule  d'une  transparence  parfaite, 
presque  invisible ,  six  fois  moins  large  qne  le  corps  et  deux  fois 
aussi  long.  Ce  corps  enveloppé  par  une  cuirasse  membraneme, 
consiste  en  une  masse  d'un  brun  jaunâtre,  qui  forme  deux  larges 
bandes  obscures  non  exactement  limitées.  Enfin,  cet  auteur  croit 
avoir  vu  dans  quelques  individus,  les  deux  faisceaux  de  cils  retirés 
a  l'intérieur,  comme  l'indique  la  fig.  1 3 ,  copiée  de  son  ouvrage, 
ainsi  que  la  fig.  is. 

1* 
a.  Jeineta  Ljrngbrei.  Ehr.  Inf.  1 838.  —PI.  20,  fig.  8. 

Corps  globuleux ,  jauuàlre ,  hérissé  de  toutes  parts  de  cils  plus 
courts  que  le  corps  ,  et  supporté  par  un  i)édoncule  long ,  épab>, 
transparent ,  trois  à  cinq  fois  plus  long  que  le  corps.  -^  Diamèirp 
du  corps  0,062.  —  Longueur  totale  de  Tanimal  0,SffO  à  0,576. 

M.  Ehrenberg  a  trouvé  sur  une  Sertulaire ,  dans  la  mer  Bal- 
tique, cette  espèce  qu'il  dit  ressembler  entièrement  a  une  Aclîno- 
phrys  xo/ pédonculée  ;  j'ai  moi-même  observé  en  i835,  à  Toulon. 
sur  un  Duccinum  mulabiU^  une  espèce  que  je  crois  la  même,  qu<:i  - 
que  ses  expansions  variables  fusseut  plus  épaisses  et  moins  noai- 
breuses. 


DES  I1IFUSOIRJS8.  S80 

*  Aeineta  mystacina,  Ehr.  Inf*  r838. 

Le  même  auiem'  donne  ce  nom  â  un  Infusoire  quMI  arait  d'abord 
(i83i)  nomme  Cothumia  ?  mj-stacina ,  et  qu'il  a  trourë  en  jipllet 
et  septembre  mr  les  racines  de  la  Lemna  mnor.  Son  cOrps  jau- 
nâtre, presque  globuleux ,  est  garni  de  cils  renflés  à  reztrémitë» 
deux  ibb  plus  longs  que  son  diamètre  ;  et  il  est  logé  au  milieu  d'une 
capanle  ou  ressie  cristalline  et  porté  par  un  pédoncule  très-court; 
la  loDgenr  totale  est  de  0,047. 

'GoiftB  DENDROSOMA.  Ehr.  1838.  Infusionst.  p.  316 

Dans  une  simple  note  ajoutée  à  la  suite  de  sa  famille  des 
Encielia,  et  après  avoir  dit  que  le  genre  Podophrya^ 
D*ayant   qu'un  orifice  à  llntestin ,  et   restant  dépourvn 
danus,  se  rapproche  des  Acinètes»  M.  Ehrenberg  annonce 
avoir  observé  tout  récemment  une  forme  très-remarquabte 
qall  veut  nommer  Dendrosoma  radians ,  et  qui  parait 
également  dépourvue  d'ouverture  anale  :  c'est  une  tige  plus 
épaisse ,  fixée  à  sa  base  et  portant  sur  ses  rameaux  des  têtes 
nombreuses  dont  chacune  ressemble  à  une  Actinophrytf. 
Cette  espèce  se  rapproche  donc  à  la  fois  des  deux  genres  ci- 
dessus  indiqués,  et  fournit  à  l'auteur  l'occasion  de  dire  qu'il 
serait  néœssaire  de  former  avec  les  Acinètes,  séparées  des  Ba- 
dllariées ,  et  le  Dendrosoma ,  une  famille  particulière  entre 
1»  BaciUariécs  et  les  Yorticelliens ,  à  laquelle  appartiens 
<iraieot  peut-être  aussi  les  Podophrya  et  Trichodiscus. 


270  UISTOIBZ     RATUULLE 

ORDRE  III. 

tnfusoires  pourvus  d'un  ou  plusieurs  filaments 
flagelliformes  servant  d*organes  locomoteurs.  — 
Sans  bouche. 

V*   FAMILLE. 

M0NADIEN9. 

Animaux  sans  aucun  tégument ,  formés  tf  ode  sub- 
stance glutineuse  y  en  apparence  homogène,  8tiSGe[itibte 
de  s'agglutiner  et  de  s'étirer  plus  ou  moins  ;  de  forme 
ordinairement  variable  ;  ayant  un  ou  plusieurs  fib- 
ments  flagelliformes  pour  organes  locomoteurs ,  et 
quelquefois  des  appendices  latéraux  ou  en  fonae  de 
queue. 

Les  Monadiens  sont  aussi  parmi  les  plus  simples  de 
tous  les Infusoires,  ils  se  produisent  preque  tons  dam 
des  infusions ,  et  n'ont  d'autres  organes  visibles  qse 
leurs  filaments  flagelliformes  qui  n'ont  étéapercnsqoe 
dans  ces  derniers  temps,  et  qu'on  ne  peut  voir  nette- 
ment qu'au  moyen  des  meilleurs  microscopes ,  et  arec 
les  plus  grandes  précautions.  Ces  filaments,  eneflet, 
ne  se  montrent  quelquefois,  au  grossissement  de  300  à  ^ 
400  diamètres ,  que  comme  des  brins  de  soie  ou  de  ^ 
laine  très-fine  vus  à  l'œil  nu  ;  on  peut  donc  calculer  ^ 
qu'alors  ils  n'ont  pas  plus  d'un  trente  millième  de  milH-  | 
mèlre d'épaisseur  réelle  ;  leur  mouvement  et  Tagitaliofl  j 
qu'ils  causent  dans  le  liquide  environnant  les  font  J^i* 
bord  deviner  ;  mais  on  ne  parvient  à  les  distioi^uer     \ 


} 


BBS   IirrtJSOIRES.  i7i 

qu  a  l'instint  où  leur  mouvement  se  ralentit,  et  quand, 
par  une  disposition  convenable  du  diaphra^e  où  du 
prisme  réflecteur,  on  a  fait  nattre  des  ombres.  Leur  Ion- 
(pieur  est  toujours  au  moins  double ,  et  quelquefois 
quadruple  de  celle  de  l'Infusoire  lui-même. 

Tous  ces  animSux  paraissent  formés  d'une  substance 
glntinevse  homogène ,  susceptible  de  s'étirer  quand  I 
elle  s'est  agglutinée  à  quelque  autre  corps  ;  d'où  résulte 
an  changement  de  forme  ou  la  production  d'un  appen- 
dice irrégulier  que  parfois  on  pourrait  prendre  pour 
un  autre  filament  ;  quelques  Monadiens  changent 
même  de  forme  en  nageant  librement  dans  le  liquide  ) 
et  se  rapprochent  ainsi  du  caractère  des  Amibes.  De^ 
fscaoles  ou  cavités  sphériques  se  creusent  spontané* 
ment  dans  le  corps  des  Monadiens  près  de  la  surface  ; 
quelquefois  elles  s'ouvrent  au  dehors ,  et ,  venant  à  se 
contracter,  elles  enferment  les  corps  étrangers  qui  y 
sont  entrés.  C'est  ainsi  que  sont  venus  à  l'intérieur  les 
divers  objets  que  ces  animaux  paraissent  avoir  man«* 
gés ,  et  non  {lar  une  bouche  qui  n'existe  point. 

Les  genres  nombreux  qu'on  peut  établir  dans  la  fa» 

mille  des  Monadiens ,  seront  donc  distingués  seulement 

par  le  nombre  et  par  la  position  des  filaments  locomo^ 

leurs»  par  la  forme  la  plus  habituelle  de  leur  corps  et 

de  leunappendices  ;  enfin  on  pourra  établir  deux  genres 

pmir  ceux  qui  vivent  habituellement  agrégés  ;  savoir, 

les  Uvella,  formant  des  groupes  en  forme  de  mûre 

qui  se  meuvent  librement  dans  le  liquide;  etlesy/n- 

tkmphysaf  dont  les  groupes  sont  naturellement  fixés  à 

l'extrémité    des  rameaux   d'un  support  corné  qu'ils 

ont  sécrété.  Les  animalcules  de  ces  deux  genres ,  quand 

ils  sont  désagrégés ,  ressemblent 'd'ailleurs  entièrement 

à  dis  Monades  isolées  pourvues  d'un  seul  filament. 


9Ï3  HISTOIRE    NATURELLE 

Parmi  les  Monadiens  qui  vivent  toujours  isolés ,  on 
sépare ,  sous  le  nom  de  Tricliomonas ,  ceux  qui  ont 
une  rangée  ou  une  touffe  de  cils  vibratiles  en  outre 
de  leur  filament  flagelliforme  ;  et  Ton 'fait  on  fçenie 
Heteromita  bien  distinct  pour  ceux  qui ,  avec  un  fila* 
ment  flagelliforme ,  au  mojen  duqulfl  ils  se  meuvent 
%  en  avant,  ont  aussi  un  filament  plus  épais ,  traînant-, 
qui  s'agglutine  çà  et  là  sur  les  corps  voisins  ;  et ,  par  si 
contraction  subite,  leur  donne  le  moyen  de  changer  de 
lieu  tout  à  coup. 

Un  autre  genre,  qui  se  distingue  aisément  des  autres 
Monadiens,  est  celui  des  Hexamita ,  bien  remarqoaUe 
par  le  nombre  de  ses  filaments  flagellifomies  »  quatrt 
en  avant ,  et  deux  en  arrière  qui  paraissent  résolterde 
l'étirement  de  la  substance  même  du  corps.  On  peut 
distinguer  encore  les  Chilomonas^  dont  le  filamentifah 
gelliforme  part  obliquement  en  arrière  d'un  prolonge* 
ment  antérieur  en  forme  de  lèvre  ;  et  les  Trepomonas, 
dont  le  corps,  arrondi  en  arrière»  aplati  et  tordn ea 
avant,  est  muni  de  deux  filaments  flagelliformes ,  par- 
tant de  l'extrémité  de  deux  lobes  anguleux ,  dirigés  en 
sens  inverse,  d'où  résulte  un  mouvement  gyratoire 
particulier. 

Les  autres  Monadiens  pourraient ,  à  la  rigueur,  être 
considérés  comme  des  modifications  de  forme  d'un 
même  genre ,  produites  par  l'influence  du  milieu  dins 
lequel  vivent  et  se  développent  ces  Infusoires  ;  en  effet 
on  voit  dans  des  infusions  ces  Monadiens  présenter  tdie 
ou  telle  modification  remarquable,  suivant  la  nature 
d'un  sel  ou  d'un  réactif  qu'on  y  ajoute. 

En  attendant  toutefois  que  l'on  soit  bien  fixé  sur 
ce  point ,  on  peut  diviser  ainsi  ces  Infusoires  i  ceux 
dont  le  corps  ealL  rond  ou  oUong  sans  appendices^  et     | 


1>L5    l^E'LS01.as.  273 

seul  fibiurct  éi^alcxaeal  liu  eL  :ii^ité<IaQS  (oute 
sa  longueur,  forment  le  geore  Monas  proprement  dii, 
leur  tnauvctoeat  est  irrêgulier,  tremhJotlnnt ,  mais 
Don  saccadé.  Ceux  ((ui,  iivec  un  corps  discoïde  sans 
appendices ,  ont  un  fîUmeiit  plus  épais  et  roide  à  sa 
l»;isc,  «H^ilé  seulement  6  l'exlrémilé,  sont  les  C;^c/i£^iH/n, 
ilool  le  mouremcul  est  lent  et  uniforme.  Il  en  est  cLei}  ^ 
4ui  un  prolon;: entent  IuLêral  devient  parfois  un  second 
Itkiiiient  ondulatoire, distingue  du  premier  parce  qu'il 
pnD(l^«videmmeQt  son  origine  de  la  substance  charnue 
étir^ ,  ils  forment  le  genre  ^niphimonas ,  reconnais- 
mMc  à  un  mouvement  sacaidé  tout  particulier  ;  Ceux 
cefîn  qui  ont  un  prolongement  en  manière  de  queue , 
tODl  \ks  Cercomonas  ;  ce  prolongement  s'agglutînaat 
ia  porte-objet,  iourtiit  un  point  d'uppuî  autour  du- 
^oil  l'Illusoire  s'ugite  en  se  bahmoant  jusqu'à  ce  qu'il 
Nil  redevenu  libre.  Mais  ,  je  le  répète,  ces  distinctions 
g^iriques  sont  tout  à  iait  artitïcielles,  et  destinée! 
rtoletucot  à  liicitiler  la  dési^'naliou  des  Infusoirea 
Btt'flnaura  rencontrés  dans  lelleou  telle  infusion  ,  et 
blÔÉif  mieux  connus,  pourraieut  même,  dans  cer- 
H|B|^caift,  être  rapportes  comme  variétés  à  une  seule 

lies  Monadiens,  se  montrant  des  premiers  dniis  . 
■rcHue  toutes  les  infusions ,  ont  été  remarqués 
ptr  tous  les  anciens  micrographes  qui,  ne  soup- 
{tnaant  pas  la  présence  de  leurs  iilaments  tla)i;el- 
Ubimes ,  les  décrivirent  comme  des  animalcules  eo 
fanncde  poinlou  de  globule.  Cependant  (ileichen  en 
til  fouvenl  d  agglutinés  par  leurs  appendices  ou  par 
Wl  Clameots  .  et  il  les  nomma  jeux  de  nature  ;  d'au- 

Kcnt  aussi  des  Monades  u^réf^ées  ou 
pliM'ii  diius  son  t;aire  Mona»  une  de 
18 
; 


S74  HISTOIRE     NATURELLE 

€68  Uvellcs  avecdes  Traies  Monades ,  'desjBiMiriwiiet 
des  corpe  de  nature  douteuse  qu'il  cara.olérisaît'Sfeiiltf- 
ment  en  les  disant  ponctifon^fi^  ou  en  ifepne  de^fil||[|4 
d'autres  Uvelies  furent  placées  par  lui  mlncfllnn.  MK 
f^ol^fox,  €0  sont  les  Vol%H>$t  sociaUs  et  f^bft^cM^^Wp* 
Son  g^re  Cyclidium^  caractérisé  par  une  for|9^cîra^ 
]aire  »  èontiebt  aussi  des  Moniidicns^  et  Tipia^lpUaMi^ 
ment  de  ceux  que  nous  nommons  de  même.  Eofio  lit 
jgeme^  Oroana  contient  des.^m/iAtmoiui^ou  GmlM 
mon0s dansles  espèces  qu'il  a  nommées  CércarimguÊli 
eidercariagyrinus.  ^      .  *       • 

1^(4  Bory  a  réparti  les  Monadiens  dan$^  mb  f^vjpii 
Monade ,  Ophtalmoplanis  ;  et  C^rdide ,  ^  kuteJVe 
des  Monadaires  ;  dans  son  genre  ÎJvelle,  àpjJi^ÈiÉSk 
des  Pandorinées.,  et  dans  son  fleure  Gercaireb  V-' 

M.  Ehrenberg^ulut,  dès  1830,  8}^iq«er  aux 
Monadiens ,  qu'il  nomme  Morutdina ,  ses  prinfiipes^e 
classification  basés  sur  la  disposition  de  l'appareil  di- 
gestif s  preiiant  donc  pour  des  estomf|js  les  Tnrnfei 
qui  se  forment  successivement  à  l'intm^nr  de^faiy 
corps  >  et  qu'il  avait  vues  ccdorées  parrindigo^et.le 
csirmiU)  il  leur  supposa  douze  à  tingt  estomaoapéAh 
celles,  appendus  autour  d'un  pharynx  ,  s'ouyranrW 
dehors  par  une  large  bondi^  bordée'.de  jdîIs-.  La  pasi- 
lâoii  de  cette  bouche  supposée,  lui  foùmiasait  ensuili 
des-caractères  dis tinc tifs  pour  plusieurs  de  seq^j^epres; 
.  maifl  préalablement  il  avait  séparé  comme  ponmB 
de  queue  les  deux  genres  Bcdo  et  Urocentram^éïKÀ 
le  pi:easier  répond  en  partie  à  nos  Cercomotmsy  etdoaf 
le  secHHMl  a  été  reporté  depuis  par  l'auteur  lui-iqêaM 
aupnès  des  Vorticelles.  La  présence  d'un  poîiii  rAigs 
qu'il  Appelle  un  œil  »  lui  servait^à  sépart^  le  gemns  Mir 
croglma  «  que  Boqs  croyons  avoir  été  étaMi  avecdei 


SEfl^  UIFUSOIRES.  STft 

DM  ds  Thécamonadieus.  Aestaient  aloô  des  Mo" 
na  d^  forme  inyariable ,  à  bouche  terminaje  et  di- 
I  CB  aTadt,  c'étaient  les  Monas  s'ils  étaient^toa- 
I  aolitaires;  les  UveUa^  s'ils  étaient  solitaires 
lid,  puis  groupés  et  enfin  libres;  des  Polyiomaj 
dîlàires  dans  le  jeune  âge ,  ils  «e  diviseiftc»deux 
•MHi^*€t  se  résolvent  en  un  amaa.d'indiyidiis. 
Manadùia  k  bouche  droite ,  ironqnfe ,  dirigée  cm 
%  sens  dans  le  mouTem^l ,  formaient  le  gcnee 
90oocii«;  pour  d'autres  enfin»  à  bctficfae  obiiqve 
bord  et  bil(d)ée  »  était  institué  un  genre  Chitoi 
w.  ,  t.     .     ^ 

ti^uteur»  en  4838 ,  avait  déjà  Komiiu  un  filaÀent 
ilifiimie ,  <|uit  nommé^me  trompe  Uies  na^cle  ses 
îdcntes  espèces  de  Moinas  (  M.  pulpisculmâ  ),  don^ 
iJit  dès  lors  un  nouread  genre  de  Crypiemonor^ 
,  sous  le  nom  de  ChOunirlomona*  »  à  cause,  de  la 
nce d'une  cuirasse;  mais  il  persistait  emèdàè  à 
Nier  à  sa  Monas  grandis ,  ainsi  qu'à  ses  autres 
ce,  une  couronne  de  cils  tibratiles.  Ce  ne  futqne 
son  mémoire  de  1836  qu'il  reconnut  €he%  tous  ces 
aux  la  présence  de  ce  qu'il  nomma  une  tr<N4pt  ; 
D8son  histoire  des  Infusoires  »  en  1888 ,  il  étUdlt, 
èa  ce  caractère  et  quelques  autres ,  une  pOuveUe 
um  de  ses  Monadina^  qu'il  définit  encore  «  des  ani- 
[  polygastriques  sans  tube  intestinal ,  sans  cuirasse 
pendices,  h  corps  uniforme.  n.Sépacant  d'abord  le 
I  Bodo  9  caractérisé  par  la  présenoe  d'une  que,iie, 
tîngme  parmi  les  Monadina  sans  queue  uni  seul 
tCkUanumas  dont  la  boucheest  pourvue  de  lèvres. 
à  im  autres  qui  sont  sans  lèvres ,  il  fait  un  groupe 
«s'qui  se  meuvent  od  nageant»  et  il  piaceà  part» 
un  gmre  Doxococcus ,  ceux  qui  aç 

18. 


S7G  HISTOIRE     NATURELLE 

roulant.  Parmi  les  Monadieos  nugeanto,  il  disthiffiie 
ceux  qui  sont  sans  yeux  et  en  forme  trois  genres»  savoir 
les  Monas ,  qui  sont  simples ,  les  Uv^elta  etiéft  Pofy^ 
toma ,  qui  sont  agrégés;  mnis  ces  derniers  le  sont  jmt 
divisicyi  spontanée .  et  ceux-là  par  réunion.  Puis  enin 
de  ceux  qui  ont  les  points  colorés  qu'il  nomiyie  dès 
yeux  y  il  ^it aussi  trois  genres;  les  deux  premiers,  Mi" 
crogtena  et  Phaeelamonas,  comprennent  des  aôimanx 
▼ivant  isolés ,  mais  distingués ,  parce  que  les  premiers 
n'ont  qu'une  ou  deux  trompes ,  tandis  que  les' seconds 
en  ont  plu^eurs.  Les  Infusoires  du  troisième  genre 
Glenomorum ,  vivent  agrégés. 

Jen'aipu,  dans  le  cours  de  mes  observations,  recon- 
naître tous4es genres  de  cet  auteur,  soit  que  plusieurs 
des  caractères  aient  été  interprétés  dnne  manière  trop 
différente  par  chacun  de  nous;  soit  que  le  hasard  ne 
m'ait  pas  fait  rencontrer  les  mêmes  objets.  Je  ne  puis 
toutefois  admettre  chess  aucun  Monadien  ,  Texistence 
^d'une  bouche ,  et  je  persiste  à  croire  qu'elle  a  été  sim» 
plement  déduite  par  M.  Ehrenberg  de  l'introduction 
des  substances  colorées.  Je  crois  que  les  Microglena , 
Phàcelomonas ,  Glenomorum  et  Doxococcum  doivmt 
appiartenir  à  une  autre  famille ,  et  je  ne  comprends 
pas  la  distinction  des  genres  Uvella  et  Polytoma ,  dis- 
tinction fondée  en  partie  sur  le  mode  de  division  spon- 
tanée des  Polytoma  suivant  deux  directions  ou  en  croix 
que  je  n'ai  pas  eu  l'occasion  d'observer  j  et  sur  le  grou' 
pement  périodique  des  Uvella ,  que  je  ne  veux  pas 
admettre.  Il  resterait  donc  seulement  quatre  genres  de 
cet  auteur ,  les  ^Monas^  Uuella ,  Chilomonas  et  Boda 
qui  pourraient  être  comparés  avec  les  miens  ;  ce  der- 
nier comprenant  en  partie  mes  NexaifUta ,  Anipkim4>- 
nos  et  Cercomonas.  j 


DES    IM^USOIRË^.  3T7- 

Quant  «au  mode  che  pro]^ng«itfon  des  jMtonadiens  que 
M.  Ehrenbêrg  dit  avoir  lieu  par  diTision  spontanée 
tnuujjreiSedanshuilde  ses  genres,  et  suivant  deux  direc- 
tions en  croix  dani  son  Polytoma,  je  doit^  avouer  que  je 
ne  l'ai  jamak  vu  bien  nettement  ;  il  me  semblerait  pjus 
probaMe  que  la  propagation  a  lieu  comme  pour  les  Ami- 
bes paè  Tab.'fndon  d'un  lobe  dû  de  l'extrémité  d%ne  ex- 
paDsioq.  Je  n'ai  pas  besoin  de  répéter  que  je  n'admets 
testes  apiifiauz ,  ni  boudie  ni  çstbmac  ni  aucun  autre 
modèle  jautrition.que  l'absorption  efiectiiéepar  toute 
b  sur Ac^  externe  o^  par  les  vacuoles.  Enfin  ,  pour  ce 
qui  dA  des  yeux  et  de  la  coloration  en  vert  ou  en  rouge 
attribués  par  M.  Ebrenberg  à  plusieurs  de  ses  Afono^ 
Jinaj  je  n'ai^en  va  de  td ,  si  ce  li'est  cbez  les  Théca- 
nooadîeiy  et  le^  Euglâiiens  dont  les  points  rouges  ne 
■Tônt  pBffpsfru  mériter  le  nonî  d'yeux. 

Je  T€)yais  le  filament  flagelliforme  des  Monadiens  à 
b  fin  de  1835  «  sMs  savoir  que  M.  Ebrenberg  avait 
déjà  aperçu  précédemment  ce  filament  dans  quelques 
aiitres  tyfSSs  dlnfusoires ,  mais  j^Ié  voyais  bien  diflé- 
remmçDt  que  loi ,  et  les  notions  précises  que  J'avais 
eaes  dès  le  principe  sur  fa  vraie  longueur  et- sur  l'ex* 
tréme  ténuité  de  ce  filament  ,.pe  me  permettaient  pas 
d'y  voir  comme  lui  une  trompe ,  mais  stYnplefUent  un 
orpiïe'de  locomotion  ;  je  l'ai  représenta  et  décrit  dans 
les  Aanatcs  dft  scfiences  naturelles  (toni.  S,  avril  1836, , 
jil.  9)  j  tel  que  j'ai  continué  à  le  vdfr  depuis. 


278 


niSTOlItB   RATU  BELLE 


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AS»  IMFCSOiaES.  m 

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l''  Genrs.  monade.  —  Monas. 

nos,  de  forme  arrondie  oa  oblongiie;  de forqie  mh 
,  sans  -expansions ,  et  avec  oin  seul  filament  flaget- 
e. — Mouvement  un  peu  vacillant. 

si  que  je  l'ai  dit  précédemment  »  il  est  impossible  de 
rter  avec  oertitude  les  Monades»  telles  que  nous  les 
issons  aujourd'hui ,  aux  espèces  décrites  par  MtUlar 
r  M.  Bory  ;  la  même  observation  s'applique  à  la  plupart 
i  espèces  décrites  ou  plutôt  indiquées  par  M.  Elùren- 
lans  son  dernier  ouvrage,  el  dont  plusieurs  avaient  été 
iemment  rapportées  par  lui  à  divers  autrwgeares  (1). 
lent  à  ce  que  beaucoup  de  ses  Monades  n'ont  été  vues 
î  qu'une  seule  fois  dans  ses  voyages ,  et  surtout  à  ce 
«Igarde  leur  forme  conune  tout  à  fait  invariable,  et 
t  ofiFrirun  caractère  distinctif  absolu ,  tandb  que  je 
M  au  contraire  cette  forme  comme  plus  ou  mbins  va- 


)«•  Thigtofîx  eipicet  de  Monadet  do  M.  Ehrenberg,  cinq  Reniement 
ïréienléet  dant  l'onvragc  de  cet  auteur  (Die  In/usionsthierchen), 
!•  trompe ,  longue  à  peine  comme  le  corps,  les  vingt-une  autres 
prétentéet simplement  è  un  grouisaement  de  290  fois  ,  ou  3oo  ou 
il  eomme  de  petits  ovales  irréguliers  sans  aucun  détail;  et  si  quel' 
rnrm  août  faîtes  à  un  grossissement  de  5a5  et  800  fois ,  elle^n'ex- 
(  rien  de  plus;  or,  Je  le  demande,  pourrait-on  songer  aujour- 

établir  sérieusement  une  comparaison  quelconque  avec  ces  petits 
AaHinét  à  la  hâte  et  avec  un  microscope  imparfait,  en  1828,  pen- 
'  voyage  de  Tautcur  en  Egypte  el  en  Libye ,  el  donnés  aigourd'hui 
iprésraterlet  Afon/ijxim^rr  (flg.  33,  Pi.  x).  M.  inams{ÙQ.  34), 
miiiians  (ûf^.  a5)  ou  même  avec  les  figures  non  moins  simples 
aUiiI  les  prétendues  espèces  observées  pendant  une  courte  ra- 
tnvara  l'Asie  septentrionale,  telles  que  les  Af.  Koipoda  (flg.  10)  , 
tèrm  (fig.  la),  M.  ovalis  (flg.  l5),  I\I.  cylindrica  (fig.  18).  M. 
»M  (fig-  €)•  J^'  hyaiina  (fig.  i3)?  Plusieurs  des  Monades  dé- 
Bi  adorée»  par  l'auteur  à  Berlin  même ,  et  avec  ses  moyens  actuels 
rvmlion,  ne  seront  assurément  pas  plus  reronnaissables  ;  telles  sont 
Mff  fBrtpusculum  (P).  i^  fig.  i)  qui ,  dit-il,  est  hyalin,  globuleux, 
Actmivorat  long  de  o.ooaa,  et  qu'il  représente  par  de  petits 

d*ui  nUlimèlre  environ  ;  le  Moimi  cchnutm  (fig.  7),  long  de 


280  HISTOIBE   NATURELLE 

riable.  Il  divise  ses  26  espèces  en  Sphéromonades  oa 
Monades  globuleuses,  et  en  Rhabdomonades  ou  Monades 
allongées,  puis  il  subdivise  encore  les  premières  en  Bboades 
ponctiformes  incolores  ou  verdfttres ,  ou  jaunfttres ,  bu  loo- 
geâtres  ,-et  en  Monades  oviformes  qui  sont  oi  ne  sont  pib' 
échancrées  ;  et  parmi  ses  Rhabdomonades ,  il  distingue'Cellei 
qui  sont  cylindriques,  incolores  ou  rouges,  œlles  quj^sont 
coniques ,  verdfttres  on  incolores ,  et  enfin  celles  api  ^oni 
en  forme  de  toupie  et  fusiformes;  mais  je  .n'ai  pu  a]^pIiqiKr 
aucuYie  de  ces  distinctions  aux  Monades  que  fax  oT 


I .  MoTfADE  LENTILLE. — Monéts  lent.  PI.  III  t  fig*  S,  et V\t  IV; %f! 

Corps  arrondi  ou  discoïde ,  tuberculeux.  —  Largeur  de  0,001 
à  0,014. 

r 

Getle  espèce ,  Tune  de  celles  qa*on  reAoontre  le  pliis  fiéqiMA- 
mtent  dans  les  infasions  animales  on  végétales ,  a  été  voub  pur  toof 
les  anciens  micrographes  qui  l'ont  indiquée  sons  la  forme  dTw 


0,0045  ,  globuleux,  de  conlear  d'ocre ,  et  ^*îl  le  bor&e  â  reprlmlff 
grossi  390  fois  sous  la  forme  de  petits  ovales  irréguliers,  et  même  le  Jf* 
vinosa ,  que  sa  couleur  de  Ttn  rouge  ne  fera"  pas  mieux  reconnaître,  je 
crnift.  Une  seule  espèce  obserrée  par  lui  dans  une  infusion  d'ortie  diei- 
que  parait  avoir  fixé  davantage  son  attention  ;  il  U  représente  MX 
£^rossissements  de  3()u ,  820  et  .:iooo  diamètres,  mais  cela  même,  bid 
loin  de  prouver  que  ce  soit  une  Monade  ,.doit  faire  penser  qae  tut 
toute  autre  cliote  ;  en  efiet,  comme  lesBactérinm,  celte  espèce  se  pir^ 
sente  son»  la  forme  de  pnrticules  ovoïdes  «  oblonguM,  aasembli es pr 
deux  ou  par  qu.itre  en  ligne  droite,  et  d'ailleurs,  à  ce  groasisaortat 
énorme  de  aooo ,  elle  ne  montre  ancane  apparence  de  trompe  •■  ^ 
filament  flagelliforme. 

Quant  aux  espèces  représentées  avec  un  filament,  la  première,  HoNaf 
termo  (iig.  2) ,  quoique  grossie  820  fois,  n*est  encore  exprimée  qne  ff 
nn  petit  ovale  long  de  deux  millimètres  avec  deux  points  colorés  a  Tvêt 
térieur  et  une  pelite  ligne  noire  en  manière  de  qneue;  elle  n'est  dtM 
nullement  comparable  ;  une  autre ,  Momas  grandis^  repréaenlée  én> 
une  figure  avec  une  trompe  épaisse  courte  et  pointue,  est 
daiis.plusteurs  autres  avec  une  couronne  de  cils  et  une 
rente;  une  troisième,  Monat  gultula  (fig.  3)  »  est  repr^aentéf  aa 
traire  par  une  figura  gigaotei^a  tout  à  ûUt  idéalfl« 


DES   TKFU80IRE8.  S81 

at  oo  d'tm  ff:1obii1e  qni  se  ment  lentement  et  m  ▼acillant.  Un 
I  microtoope  fait  Toir  que  ce  globule'est  formé  d*nne  *ttib- 
ice  homogène ,  transparente ,  renflée  en  nodnlei  ou  en  tu- 
cnles  à  m  surface,  et  émettant  obliquement  un  filament  flagel- 
rma,  trois,  quatre  ou  même  cinq  fois  aussi  long  que  le  corpe , 
lédans  tonte  son  étendue  ou  seulcoient  «n  peu  plds  roide  k 
jtoae,  et  infléchi  en  arc  de  cercle. 

•  l'ai  Tne  turtont  bien  développée  dans  le  liquide  où  plongçait 
mm  huit  jours  ponr  une  expérience  d'endosmose  un  tabe  de 
re  fermé  par  de  la  yessie  de  cochon  et  rempli  â*6au  sacrée  ; 
i  diamètre  était  de  0,0 1 3  ,  0,01 5  et  même  0,017 ,  c*ëlaient  les 
ts  Tolomineuses  qui  ofl*rnient  un  filament  plus  roide  à  la  base 
on  monrement  plus  régulier. 

Ie4*ai  étndiée  et  mesurée  avec  soin  dans  nne  vieille  infusion 
avaient  vécu  depuis  trois  mois  plusieurs  autres  Infusoires;  elle 
it  large  de  0,01  sS  ,  et  son  filament  grossi  460  fois  paraissait 
a  base  anssi  gros  qu*un  cheveu  de  o,o58  vu  à  rœil  nu ,  ce  qui 
t  p9Br  la  groiwur  réelle  0,0001  s  6. 

Tai  va  des  Monas  Uns ,  que  je  crois  pouvoir  regarder  comme 
nd  noe  même  espèce ,  i*  dans  une  eaa  de  lavage  de  diverses 
|aet  marines  avec  de  l'eau  douce  ;  elles  avaient  de  b ,008  à  o  .0 t  o  ; 
daqs  une  vieille  infusion  de  mousse;  elles  étalent  ov^fdes, 
anldenses,  longues  de  0,01 1 ,  et  larges  de  0,0097  ;  lenr -filament 
lir^ensîMement  plus  épais  à  sa  base  ;  S*»  dans  une  infusîtm  de 
laline  avec  Tean  de  mer,  préparée  depuis  dix  jours,  lé  11  fé- 
ier  i83$;  elles  étaient  discoïdes^  larges  de  0,007  ^^^  ^^  ^^^' 
eut  bien  visible ,  roide  et  arqué  à  sa  base  ;  4^  dans  une  infusion 
tg^atfne  avec  oxyde  Se  manganèse  laissée  à  Tair  depuis  trois , 
Dts,  le  so  novembre  i836,  elles  avaient  0,01 5;  avco  elles  vi- 
ient  des  Euglènes  et  des  Kerona  puttulaia  ;  4<>  d-ins  une  iu- 
sfon  de  chair  croe,  au  bout  de  deux  mois;  elles  étaient  larges  de 
Qoh  ;  S<*  dans^nne  infusion  de  chair  avec  dn-sel  ammoniac  ;  ces 
onides,aaboat  de  dis-huit  jours,  n'avaient  ^ite  0,006 ,  au  bout 
)  denz  mois  il  7  en  avait  -^e  0,009  •  l*odevir  était  trè«  -  fétide  ; 
'  4fuis  une  infusion  de  chair  et  de  nitrate  d'ammoniaque;  ces 
ooadei,  larges  de  0,006,  s'y  tronvoient  abondamment  le  dix-hui- 
fane  joor  avec  le  F'ibrio  (ineolm  \i  le  flbrh  serpent  g  quarante 
NBi  après,  ces  mimes  Monades,  encore  très- nombreuses,  n*a* 
MiBi  ]>as  sensiblement  grandi ,  l'odeur  était  faible  et  ooaune 
mflioiilleelê  1  7»  dans  «ne  InlMoiti  de  gélatine  avee  addition 


S8S  niSTOIRX    PATORELLE 

d*iode  préparée  depuis  douze  jours;  le  s 4  août  ,1836,  les  Mo- 
niides,  longues  de  0,010  à  0,01  s,  s*y  étaient  dëyeloppées  avae  des 
Encfaelyi  et  des  Bactérium  ;  8»  diverses  infosfihài  da  socit'do 
laisse  avec  addition  de  réactifs  chimiques,  m*ont  offert  des 
Monas  Uns  en  abondance,  mais  ces  Monades  montrai6i|( nu 
tendance  manifeste  à  s'allonger  et  à  s'étirer  comme  les  Cerco- 
manas  ;  90  une  infusion  de  racine  de  réglisse  avec  du  phojH 
phate  de  soude  était  recouverte  le  dixième  jour  (11  février  i83^, 
9*iine  pellicule  blanche  »  formée  de  Bactérium  et  de  Monù  leos» 
discoïdes,  larges  de  0,007.  ^  mêmes  Monades  se  sont  présen- 
tées dans  d'autres  infusions  de  la  même  racine,  dans  lesquelles  Is 
sulfate  de  soude  ou  le  nitrate  de  potasie  remplaçait  le  premier  sdi 
lo"  les  infusions  de  poivre,  de  persil,  de  pain,  de  colle  dcfiurîne,  ete:", 
mont  presque  toujours  fourni  également  des  Mona4es  lens ,  de 
0,006  à  0,008.  , 

I  *  MoNADB  coscAVE.  —  Mofuu  coitcapo. 

Corps  circulaire,  coDcaye  d*uii  côté,  aminci  au  centra,  et 
renflé  aux  bords.  —  Largeur  0,OiSS. 

Cette  Monade ,  quej*obsarvais  au  mois  de  février,  à  Toulon^, 
dans  ^e  l^a  de  marais  conservée  depuis  trois  mois,  pourrait 
bien  être  simplement  une  variété  de  la  Monas  lens;  alla  était 
UotaUcmpot  concave  d'un  côté  et  convexe  de  Tautre  ;  son  fila- 
ment, très-délié,  sagitait  dans  toute  sa  longueur. 

s.  MoifADB  GLOBALE.  —  Monat  globuliu,  —  PL  IV t  fig.  8. 

Corps  globuleux ,  dei  forme  presque  constante.  —  Fllamsik  * 
naissant  d'un  amincissement  antérieur.  —  Longueur  de  0,009  ^^ 
0^014.  —  Marin. 

J'ai  trouvé  dans  Teau  de  mer.  à  Cette ,  le  12  mars  1840,  et^  * 
Infusoire  qui  paraît  bien  différent  du  Momas  lens  par  sa  form.  ^ 
plôi  globuleuse  et  par  Tabsence  dei  podosités  de  sa  surface. 

■ 

3.  MoKAitt  Aixoircia.  —  Monas  elongaia,  PI.  III,  fig.  i3. 

Corps  allongé ,  noduleux ,  fleiible  et  de  forme  fariable.-*  Len  ^B 
.de  0,02. —  Filament  long  de  0,04 ,  épais  de  0,0009  à  sa  base. 

Grtttt  espèce  ;  fiNuiiie  par  les  jMuz  de  awrais  ccHV^ 


DES  iiiroioiizs.'  IR 

oit  dans  dei  bocanx  et  palréfiécf  •  terait  nne  Péranéme  il 
(Tut  y  recoAnidtre  un  tégiCtnent  contnictfla ,  mais  au  con- 
Ue  ne  montre  quuue  substance  homogène,  creusée  de 
r«^  rtaàée  à  sa  surface  en  nodules  qui  fonnenl  que^oe- 
fdÏDgées  presque  régulières. 

WASi  ATTEHOÉK.  —  Monas  aitenuata.  —  H.  III,  fig.  is. 

I  oirofdey  rétrëci  aux  deux  extrémilët»  iiodaloazt  inégal 
ë  d6  TModlei.  Filament  natitant  du  létrécisiement  an- 

—  LoDg.  o,oi6. 

Mftnt<*f»  9  qui  serait  à  réunir  aux  Cercomonaa  si  la  pror 
■li  postérieur  était  susceptible  de  s'allonger*  parait  an 
■•  être  de  forme  peu  Tariable  et  constamment  rétrécie  aux 
itfit;  les  Tacuoles  qu'elle  contient  sont  très-grandes  et  bien 
îi.  Son  filament  est  plus  épais  k  la  base  et  bienTÎiible« 
ronve  dans  l'eau  de  marais  conserrée  et  pevrie. 

5.  MoNADi  opLOKGUB.  -^  Monoi  ohlonga. 

I  OTolde,  oblong,  inégal  »  tubercuieiix  et  creusé  de  fi- 

—  Long,  de  0,0074  à  0,0164. 

ronré  des  Monades  oblongues  que  je  crois  identiques, 
février  i8S6  dans  nne  infusion  de  coque-du-Lerant  pré- 
9  s5  décembre;  elles  étaient  longues  de  o,ou8  à  0,0164 « 
traient  un  filament  bien  visible  ;  cette  infusion  était  fétide, 
ns  saveur;  3*  en  février  x838 ,  dans  divers  flacons  où  je 
ais  depuis  plusieurs  mois  de  l'eau  et  des  herbes  de  l'étang 
tdon  ;  les  unes ,  plus  petites  et  moins  noduleuses ,  éM^ient 
le  o,)oo3  et  longues  de  0,0074,  leur  filament  était  assez 
la  base;  les  autres  étaient  plus  grandes  (0,01 5) ,  crenséet 
ides  vacuoles  et  noduleuses. 

foKAiHi  ifouxcsz.  —  Monas  nodota,  —  PJ.  lY ,  flg.  9. 

SQUong ,  irrégulier ,  noueux,  rétréci  en  arriére^  tronqué 
tt.  jilament  naissant  au  milieu  de  la  tioocature.  -*  Long. 
•  -^  Marin. 

Hrv«i9  oeita  Monade  dans  l'eau  de  mer  gardée  dApnjscinq 
;^^,  te  10  019. 


98^  HISTOIRE     IfATCREtLE 

7.  Monade  B088DE. — Monas  gihhata. 

Corps  oblong ,  anguleux ,  irrégulièrement  renOé  et  bossa  ;  k 
filament  naissant  ordinairement  de  Tamincissement  anlérieurds 
corps.  —  Longueur  0,01. 

Dans  ane  Infusion  de  gélatine  et  de  nitrate  d'ammoûîaqne  dn 
36 décembre,  je  voyais ,  dix-huit  jonrs  après,  et  pendani  las  dem 
mois  suirants ,  des  Monades  d'une  forme  très-irr^^nlière  eobe- 
mêlées  de  Monas  Uns  dont  on  aurait  pu  les  croire  de  sîmplei 
rariétës;  les  unes  étaient  rétrécies  en  arrière,  d*aiitrei  l'étaîent 
aux  deux  extrémités  ,  et  d'autres  en  avant ,  tandis  qa*i1  y  «n  atait 
'  d*obIongues  et  de  presque  carrées  avec  les  angles  arrondis  ;  nuîi 
toutes  présentaient  des  gibbosités  plus  ou  moins  prononcées,  et 
leur  filament  naissait  évidemment  d'un  rétrécissement  dn  corpi. 
L'infusion  n'était  nullement  fëtide.  —  J'ai  revu  des  llonidei 
semblables ,  le  24  août  1 836*,  dans  une  infusion  de. gélatine  pré- 
parée depuis  dix  jours,  et  dans  laquelle  j'avais  mis  des  Cjprii, 
dont  quelques-unes  vivaient  encore  malgré  la  fétidité  du  liquide. 

8.  MORADE  VAHiACLE.  —  Motuts  Variant, 

* 

Corps  oblong ,  plus  étroit  en  avant ,  très- mou  et  changeant  de 
forme  incessamment.  --  Longueur  0,OSS  à  0,04. 

J'observais,  le  x8  novembre  i338,  dans  de  l'eau  priap  hni^joan 
auparavant  dans  une  ornière  au  nord  de  Paris ,  cet  InHisoire  qui 
par  ses  cliaugemenls  de  forme  continuels  se  rapproche  beaaeonp 
des  Péranémes  ,  mais  qui  n'oflre  aucune  trace  de  tégument,  «t 
paratt  au  contraire  formé  d'uno  substance  glutinense  très-molle. 

9.  Monade  imtestinalb.  —  Monas  intestinalis. 

Corps  très-allongé ,  de  forme  incessamment  variable  ou  arnwdi 
à  une  extrémité  et  s'amincissant  peu  à  peu  pour  ae  tenranèrea 
un  long  filament  à  l'aunre  extrémité.  Mouvement  d'ondnlatkin  10 
tout  le  contour.  — Long.  0,017. 

Dans  les  excréments  d'un  Triton  palmipes  qne  Je  nnm^jiafa  df 
Lombrics  depuis  le  1 1  mars,  j*a(  trouvé  «^ndaiMnefitT,  îcrf  avfn 


1 


vfs  iNfusuiRcs.  S85 

ill38,  àet  Uonadei  allongée»  et  trèa-reiiiarqnables  par  le*  chon* 
genoiUcoatiiiaeli  de  funhe  que  prùenUit  leur  corpt  qui  a'agi' 
tait  toBt  entier  d'an  moa'cmout  oodulaloire  lur  tM  bord*,  le 
Bltmcat  qui  termipait  l'aRiiiiciMemeiit  d'une  dci  extremitc*  ëtait 
bien  TÛible.  Wu  je  ne  pui«  le  nonimer  filament  antérieur, 
|krce  quelemon*emcnl  ëUittrèt-irrégulier.eiqne  j'aioraaToir 
•ptTçn  nn  filament  beaucoup  plni  dclid  a  l'autre  extrémité.  Si 
celle  oIxerTatioa  était  vérifiée',  cet  Iiifutoire  terait  dd  Ceri-o- 
moiiu;  duu  tenu  les.xw,  je  croiiqne  c'est  uue  dei  «pècei  de 
Bodo,  iiidiqRdw.  pMr  M.  Ebrenberg  comme  «i  trouvant  dam 
ruleùin  dw  granouillei. 

'  MoNasE  rLtiDi.  —  MonmJluiiLi.—  V\.  IV,  lig.  lo. 

Corpunoa,  d^miltuide,  de  rorme  variable,  irrégiiiièreinfnt 
OTcide,  ^•ebinifbU  rétréci  en  eiriir^,  creuse  de  larges  ncuoles. 
-Loi4;o,01.. 

C«tle  Monade ,  qui  peul-ëlrc  nul  qu'une  Tariélc  de  la  Monade 
ntiihle ,  la'a  para  bien  remarquable  en  miwA  de  let  large*  va- 
n»1e«  dans  tetquelleg  nvec  de  l'eau  se  trouvent  engagea  dea  cor- 
'puicnln  élraogéît,  Ués-nombretu,  qu'on  vuit  agité*  vÎTemrnt  dn 
moGtcmeiit  llfowmcn.  Celle  agitation  des  cofpntcnlci  ainsi  em- 
priMaaés,  poaciajt  a»  prcmiei'  iiislaul  dire  ragardée  comme,  un 
phénomène  TÎI^iI  propre  ù  t.iMunndc;  mais  eny  rëléchiatant  et 
m  comparant  rci  uurpuscuU-s  ù  ceuv  qui  flottent  dan*  le  liquide 
ni  qui  reposent  au  foiiii,  iiu  reronnaît  que  ce  lont  bien  le* 
■&aet;  et  qu'il*  <btit  été  renfermé*  dàn*  le  corp»  de  l'Infoioire 
pndutqBsl'oiiiniâTampait  an  fond,  ii  la  manière  de*  Amibe*, 
nngeait  anmlCtnt'cn  changeant  de  forme. 

lO.  Morâde  lEitEiaiE. — Monat  eeaitricta. 

Coqn  allongé ,  quatre  OU  cinq  fois  ptos  loDg  que  large ,  rwscné, 
■t  ramnt  comme  étranglé  au  milieu.  —  Longueur,  0,0S. 

U  H  août  i83G,  j'araii  préparé  nne  inlhaion  de  gélatine  a*eo 
''■  Alonte  de  potasM ,  et  j'y  avaii  mi*  de*  Cyprît  et  de*  OtoiK 
'**<*  i)ui  cunlinuèrcut  à  y  vivre  peiiddut  quelque  tenipi.  1^ 
'4«4lrj'}  trouvai  un  grand  noinbn  de  CM  Nonade*  albugée* , 


386  HISTOIRE  iiATuani^E 

dont  plnslenrs  efflraientau  milieu  im  ëCtmaglement  bien  prononcé; 
dles  se  i'il|>prochent  beaucoup  de  cerfadimîGerconiono ,  m^^leBr 
corpiett  épais  et  arrondi  en  arrière,  au  lien  d*être  étiré- et  pro- 
longé en  queue  ;  c'est  d'ailleurs  une-nouvelle  prenre  de  le  raria- 
bîlité  des  Mpnadient  et  de  Timpossibilité  d'établir  pour  ees  u^r 
nunac,  d*antrei  dirisions  que  des  genres  proritoir^.  \ 


%• 


MoifAOB  Veitb.  —  Marnas  nridii. 


Je  trouve  dans  mes  notes  le  dessin  d'une  ■Monade  TOiie  globii« 
lente  munie  d'un  seul  filament ,  mais  j'aurais  besoin  de  revoir  ilt 
Infnsoire  pour  m'assurer  que  ce  ne  doit  pat'îMre  un  ThéçAmo- 
nadien. 

CYOJDE.  —  Cyclidium.  u 

€orps  discoïdl,  déprimé  ou  lamellifcvnie ,  pea  vaviÉUe, 
aVec  un  filament  plus  épais  et  roide  à  la  base ,  «gîté  si» 
Ifomeiit  à  rcxtrémilé.        ; 

Ce  genre  est  encore  artificiel  et  en  quelque  sorte  profi- 
soire  ;  «n  c&t  les  vraies  Monades ,  mand^les  ont  acquis 
tout  leur  développement  I  peuvent  avoir  un  filament  plus 
épais  à  la  base;  d'nti  antre  côte»  le  caractère  d*ayoirie 
corps  de  forme  constante ,  pourrait  provenir  dans  certsi» 
cas  de  la  présence  d'un  tégument ,  et  alors  ce  serait  à  la 
famille  des  Thécamonadiens  qu'ils  déviaient  être  re- 
portés. 

t .  CrcuBB  iroMjLinx.— ^yv/ûli'irm  noduîotum. 

Corps  plat ,  discoïde ,  avec  des  séries  de  nodules  et  des  va- 
cuoles. —  Mouvement  extrêmement  lent.  —  Longueur  O^OIS^ 

Observé  le  28  décembre  dans  do  l'eau  de  Seine  gardée  depo» 
l'été  avec  des  Jfyriophjrllum. 

2.  GrcLinE  coEPÉ.  —  tycUdium  ahscitsum,  —  PI.  IV,  fig.  n» . 

GorpsqsembraneuXy  lamelliforme,  ovale,  tronqué  en  avi^i 
filament  roide ,  mouvement  lent ,  régulier.  —  Long.  O^OSSTff. 

ObaenrélesB  décembre  danireau  de  Seine  gardée  defiiif^ 


m  IVFU80IRW.  28T 


3.  CraiÊÊÊ^iNM.  — Cjreiidium  cratsum.  •—  li.  111 ,  f.  8. 

)orp8  ovale ,  épais  et  afrondi^r  les^^ds;  fllament.élBttsi  à 
Mac  ji  ta  peu  «inucm.  Mouvâbeiit  plus  yK  en  zigzag.' —  Lo»- 
0,014. 


^ÉM  l'eaa  d*aiie  ornière  au  noni^  Paris ,  le  ?  t  noTembre 
Le  filament  ait  long  4e  o,o4  et  épais  4e  o^oooS  à  fa  faMe. 


f 


Cicaîaa  coafODftXKE.  —  Cyciidium  dUiortum,  -i—  H.  IV,  fig.  %%• 

Empa  ovale ,  plat ,  nodulen^ ,  et  irrégulièrement  contourné  ave 
ee  un  rebord  renflé.  —  Longueur,  0,014  à  0,025. 

Ol  faitooire,  qni  n*esf  petrt-étre  qn*tm  degré  de  dcvcloppament 
I  Jfeéag  /tfir#,  se  trenrait  dans  l'ean  de  Seine  gardée  depaAi  trois 
il ,  et  dans  laquelle  étaient  rtorts  divers  Zoophytes  et  Systolides. 
hqn*îl  est  jenne ,  il  a  la  forme  d'un  disqae  à  bord  renfl^odn- 
R  ;  maïs  quand  il  est  plus  grand  i  î1  se  contourne  sur  lui-même, 
ion  mouvement  devient  alors  irrégnlier.  Quelques  înd?vidip 
kiîent  na  certain  rapport  do  forme  avec  les  Trepomonasi  ce 
étend  à  Caire  penser,  oomme  je  Tai  déjà  dit ,  que  la  plupart  de 
\  Uonadienf  pomraient  être  des  modifications  d'un  ou  de  pls^ 
m  types. 

3*  GciiRi.  CERœMONAS.  —  Cercamàms. 

n.  arrondi  ou  discoïde ,  tuberculeux,  avec  un  prolon* 
!nt  postàrieor  variable ,  en  forme  de  qocac ,  plot  pu 
I  loQg ,  pins  on  moins  filiforme. 

gsrcomonas  ne dificrent  absolument  des  Monades  que 
firolongemcnt  postérieur,  formé  par  la  substatiice 
du  corps  qui  s*ngglutinc  nu  jjiprte-objet ,  et  s'élire 
I  moins,  de  nianigre  à  n  être  tantôt  qu'un  tubercule 
,  tantôt  une  queue  allongée  transparente ,  tantôt  en- 
(lament  presque  aussi  fin  que  le  filament  antérieur, 
9tible  d'un  mouvement  ondulatoira  ;  mais  bien  soii« 
cru  voir  les  Monades  passer  par  degrés  a  l'état  de 
aas. 

I 


288  UISTOIRS    HATLRUJiE 

1 .  GeRGOMoxAS  ÈTiAKE.  -^  Cercomoiiof  dtlratta. 

Corps  discoïde  ou  oblong ,  grauulèux ,  à  qucij^  épMse.  — 
Long.  0,0086  à  0,015  sans  la  queue  et  jusqu  à  0^090  «f  é€  It  qâoe. 

Je  l'ai  obscrrëe,  du  iG  au  20  janvier  t83G,  dans  une  infosioi^ 
préparée  !e  so  décembre- avec  )e  conl^na  des  réucules  TrnrtfijtlrT 
du  Cobaïç  et  bcancosp  d*eaii.  Lo  filament  flAgeltiforme  ATaîtJitak 
de  0,02  et  le  prolongement  caudîTorme  égalait  qôelquefois  le 
diamclr^  du  corps:  Dans  la  même  infusion  avaient  paru  d'alior3 
des  f^îùrio  lineola  puis  des  Jfonas  Uns ,  et  pins  tard  dtt  jémilfft 
C/eichenii  setaient  développées  avec  les  Cercomonas. 

Une  infusion  de  foin  préparée  le  24  décembre  i835 ,  me  rabc- 
trait  déjà,  le  3  et  le  3  janvier,  des  Cercomonas  de  la  même  espèce 
quoique  beaucoup  plus  grandes;  leur  corp§  était  conviertde  no- 
dosités et  souvent  creusé  de  vacuole?  ;  leur  Clament  aTêitdeovas 
k  o,o3  de  longueur  ;  au  grossissement  de  3oo  diamètres  ;  il  ^knkr 
sait  aussi  épais  qu'un  cheveu  de  0,07  vu  à  Tœil  nu ,  ce  qui  pnlB 
sa  grosseur  réelle  à  0,000 a3. 

Uno  infusion  de  gomme  avec  du  carbonate  de  wude,  m'a 
offert,  le  quarante-cinquième  jour,  un  Cercomoiies  de  cette 
espèce  long  de  0,010  à  0,014  ,  dont  la  queue  épeîsse»  peu  con- 
tractile ,  oscillait  par  suite  du  balancement  du  corps. 

2.   CEBCOjaoTTAS  A  OL'EL'E  c PAISSE.   —  CercomoMis  cratticauda.  — 

PI.  IV,  fig.  18. 

Corps  allongé,  noduleux,  flexible  et  de  forme  variable,  piv 
ou  moins  aminci  postérieurement  en  manière  de^  queue.  —  I^P*      i 
gueur  de  0,006  à  0,010. 

■ 

J  observais  au  mois  de  janvier  cet  Infusoire  dans  le  liquide  ou 
était  plongé  depuis  six  jours  un  tube  "de  verre  fermé  aviec  de  1* 
vessie  de  cochon  et  reinpli  d'eau  sucrée  pour  des  expérieiK^ 
d*cndosmo8c  ;  en  même  temps  il  y  avait  beaucoup  de  Menas  U** 
qui  paraissaient  susceptibles  de  s'allonger  pour  prendre  la  fociB* 
des  Cercomonas. 

Dans  une  infusion  do  gomme  avec  de  l'oïalate  d'ammonîs^^       , 
et  de  la  limaille  de  fer,  il  s'était  développé,  au  bout  de  Ireolei'^ 
quarante- cinq  jours,  des  .Monades  de  0,007  qui  s'alloogMienlj"*' 


l'étirant  de  minière  ô  présenter  une  longueqoeue  contraclîle,  qui 
■prés  «'être  délochéeie  raccourcisanil  peu  à  pcuetltniuaitpar  dii- 
ptraitre;  le  corps  était  Dodal«iix,  moiu»  transparent. 

Une  infuiiou  de  sucre  de  rcgliise  avec  du  luiniede  loude, 
it  couverte  d'une  pellicule  bUuchc ,  et  répandait  tme  odeur 
fétide:  le  quatrième  jour  (G  fë»rief) ,  elle  uontcnuit  dojii  disMo- 
tMulef  kiTondir*  de  o.ooli,  qui  le  8  ctAieut  plus  grosse*,  et  pour  U 
plupart  «'ni  longeai  ont  jusqu'à  0,010  en  prenant  la  farniedosOei^ 
à  queue  cpaiue. 

L'iafiuion  de  cliêuci'is  brojé  m'a  prcseald  cette  même  eipùca 
an  boni  de  dixjourg  en  liiver;  sa  longueur  Tariait  de  o,uo!|  k 

•t.  Cercouonas 

Corp^  nvoide,  oblong,  lulierciileux ,  vprdâlre,  prolongé  pos- 
Imeurcnurnten  une  queue  plus  ou  moins  amincie,  ou  en  un  lobe 
irroadi,  ou  en  uneexpaiision  spalulue ,  diaphane.  Longueur  U.OIS. 


Bte  était  trés-abondaute  dans  de  l'eau  do  Seine  conservée  da- 
pil  huit  jours  avec  da  herbes  cl  divers  aairnuuxi  sa  couleur 
«Ma  U  dittingue  de  toulea  les  autres  espèces, 


Corps  globuleux  inégal,  prolongé  en  une  longue  queue  Rexueuse. 
—Longueur du  corps,  (i.OOSà  0,00».  —Longueur delà qneue, 
0,010.  —  Longueur  du  filament,  U,l)!tS. 

U  se  trouvait  abonduminent,  le  14  décembre  i833,  dans  une 
I  gélatine  avec  nitrate  d'ammoniaque,  pTéjtBrée  le 
(835,  el  qui  avait  ùte  réduite  par  l'évaporalion  ■ 
Udouficme  partie  du  volume  primitif  1  c'était  alors  un  liquide 
WuitM,  liiDpido,san&s«Teurel  sans  odeur. 

et  PI.  IV,  (Ig.  :o. 

)  globuleux  ou  ovoïde,  aminci  postérieurement  en  un 
H  roune  terminée  eu  fil  très  fin.— Long-  de  0,01  à  0,01*. 
KtufDioire  éluil  le   ■'■i  janviut  daiia  du  l'eau  douce  qui  , 


290  HISTOIRE     NATURELLE 

mois  auparayant,  avait  çervi  au  lavage  et  à  la  macération  d'une 
grande  <][uantitc  d*Âl^es  marines  sèches ,  et  qui  s*é(Ait  pntréflee. 
— J*ai  vu,  le  14  mars  i838 ,  pn  Infusoire  semblable,  qitoique  plus 
petit,  0,0066 ,  dans  une  vieille  infusion  de  gélatine  et  dç  nà  am- 
moniac. —  Dans  une  infusion  de  chair  crue  préparée  depuis  d^oz 
mois,  j*ai  vu  ce  même  Infusoire  long  de  o,oo85  ào,oiO|  le  i6iaii- 
vier ,  avec  des  Monas  Içns  qui  paraissaient  être  le  mjme  au- 
ipal  plus  ou  moins  développé  ;  le  92  février,  ces  Mopades  avaioit 
de  largeur  0,01. 

6.  CxBCOMONAS  GLOBULE.  —  Ccrcomonas  glohulus,  —  PI.  IV,  fig.  i(;. 

Ckirps  globaimn  avec  deux  filaments  oppotét  deux  ou  tfols  kk 

aussi  longs  ;  Tantérieur  plus  vivement  agité.  —  Longueur  de  0|011 
à  0,012. 

J*ai  pbKVfé  plmâeun  foii  cet  Iniuioire  que  je  croû  bien  diitlpct, 
dans  de«  eanx  de  marais  longtemps  conservées;  son  corps  ^obo- 
lem; ,  creusé  de  vaciiolcs  »  est  ooavert de  tobercnles  peu  saiUaaIf, 
ses  filaments  prennent  naissance  d*un  amincissement  du  corps, 
Tantérieur  est  plus  délié ,  le  postérieur  e^t  plus  roide. 

6.  Gercomonis  ▲  LONGUE  QUECE.  -~  Ccrcomonas  longicauda. 

Corps  fusiforme  flexible,  terminé  en  arrière  par  un  long  filament 
iràs-délié ,  Qexq«|U(,  m  Carme  de  queue.  -—  Longueur  du  coq» 
de  0,008  4  0,00i^,  -^  Queue  longue  de  Ofii$.  ^  Filaineat  d^elli- 
forme  très-délié,  long  de  Q,05  à  0,04. 

Elle  vivait,  au  mois  de  mars  18S8,  dans  «ne  vieille  infosioa  de 
racine  de  réglisse  et  de  cyanofbrmre  de  potassium,  préparas  ésax 
ans  auparavant  et  réduite  par  l'évaporetion  au  tiers  de  son  vo- 
lume primitif» 

Je  l'ai  vue  aussi,  le  34  août  1886,  dans  une  infusion  pvéparisle 
35  décembre  i835  ,  avec  de  la  gomme .  de  l'acide  oxalique  et  da 
peroxyde  de  manganèse,  et  réduite,  par  Tévaporation,  à  la  sixièio 
partie  de  son  volume. 

L'infusion  de  pouunc  de  terre  orne  m*a  présenté  au  boK  de 
huit  jopfs  en  biver,  et  pendant  les  d^ux  mois  suivauts ,  d^  Ger- 
comonas  semblables  aux  précédentes,  mais  ayant  la  queue  luoins 
flexueuse  et  le  mouvement  plus  lent  et  plus  uniforme. 


DES   INFUSOIR£S.  201 

*.  Ceicomonas  TvnFOimL.'^Cercomonasfiuiformis.'^VL  IV,  fig,  21. 

CoqM  renflé  au  milieu ,  rétréci  en  avant  et  prolongé  en  arrière 
en  une  longue  queue  amincie.  —  Longueur,  0,014  sans  la  queue. 

Duu  une  infusion  de  mousse. 

7.  GncoMORAS  CTLiNDUODE.  —  CercomoHos  cylindrica,  —  PI.  IV, 

Corpi  eylindrique  allongé ,  rétréci  postérieurement  et  terminé 
pir  une  longue  queue  droite  très-mince.  —  Longueur  du  corps 
0,010.— Largeur,  0,002» à 0,0055.— Longueur  delà  queue, 0,10. 

\       Oapi  onftTîeiUfl  îofusioa  d«  mouise ,  lo  s  fénrier  i836. 

8.  Gf  100X0^4$  ïiLOVQcÊB.  —  Cercomçnas  Irunçaia.  —  PI,  III ,  fig,  7 . 

Corps  aminci  e|i  arriére ,  trooqué  en  avant  ayec  un  filament 
pirtant  de  l'un  des  angles  de  la  troncature ,  et  l'autre  angle  pli^ 
OQ  moins  prolongé  en  lobe.  Long,  de  0,0085  à  0,0140. 

Gel  Inftisoire,  dont  la  queue  paraît  se  flzer  comme  un  pédi- 
cale ,  ee  qui  donne  lieu  à  un  mouvement  rif  de  balancement 
fn^'kee  que  cette  adhérence  ait  cessé,  se  trouTait  abondam* 
ineot,  le  1 1  février,  dans  une  infusion  préparée  depuis  dix  jours 
ivsc  I  gr.  de  gélatine ,  i  gr.  de  phosphate  de  soude  et  76  gr. 
d'eau,  ft  fépMidaQt  une  odeur  fétide.  Avec  lui  se  trouvaient 
beiDoonp  de  Monades  arrondies,  larges  de  0,0064  qui  paraissaient 
moeptibles  de  f'^tifer  pour  devenir  autant  de  Ccrcomonas.  Si 
ftîais  pu  apercevoir  i|n  second  filamept  àrapgle  latéral ,  j  aurab 
regardé  cette  ^pécQ  comme  identique  avec  rJmphimonas  eau- 

Dans  une  infusion  de  gomme  avec  du  nitrate  de  potasse,  pré- 
ptrée  le  1 3  janvier  1 836  ,  je  voyais  le  28  février  un  grand  nombre 
tkGercomonas  tronquées,  longues  de  0,01 5,  de  forme  variable,  les 
ii^înieDsiUement  amincies  en  arrière,  les  antres  avec  une  queue 
^vvspnmenkKétrécie,  quelques-unes  plus  étroites  en  avant  ou 
MTondies ,  etc. 

lineaatre  infusion  de  gomme  avec  du  nitrate  d*urée  et  deja 

19. 


292  UISTOIRE     NATURELLE 

limaille  de  fer,  avâiC  pris  au  bout  de  quarante-quatre  joan  nue 
couleur  rbuge  et  une  odeur  ammoniacale ,  mais  iia  saTenr  était 
nulle  ;  elle  contenait  des  Monades  de  o,oo54  susceptibles  de  s'al- 
longer jusqu'à  0,01 ,  et  quinze  jours  plus  tard  il  y  arait  des  Ger- 
comonas  tronquées  longues  de  0,014. 

Q.  Cescomoras  LOBKi.  —  Ccrcomonas  lobata,  —  PI.  UI^   f.  6. 

Corps  de  forme  variable ,  tuberculeux ,  portant  un  filament  fla- 
;  elliformc  à  rextrémité  d'un  lobe  antérieur  et  émettant  un  oa 
deux  autres  lobes  ou  bras.  ^^  Longueur  de  0,008  à  0,017. 

J*ai  TU  cet  Infnsoire  au  bout  de  dix  Jours,  le  ii  fërrîer  «  da» 
une  infusion  préparée  arec  3  gr.  de  gélatine  ,  o,8d  de  sel  marin, 
o,83  d*oxa]ate  d'ammoniaque ,  o,83  de  pbospbate  d'ammoniaque 
et  de  soude  et  76  gr.  d'eau.  11  présentait  les  formes  les  pli» 
variées ,  et  sans  son  filament  locomoteur ,  oïl  l'eût  pris  pour  nae 
Amibe  ;  le  plus  grand  nombre  cependant  aTaient  le  prolonge- 
ment caudiforme  des  Cercomonas  ,  mais  ils  se  distinguaient  tons 
parce  que  le  filament  partait  de  l'extrémité  d'un  lobe  antérieur. 

Un  autre  Infusoire  qui  pourrait  être  rapporté  a  cette  espèce 
s'est  développé  au  bout  de  buit  jours  dans  de  l'eau  où  avaient  été 
lavées  et  macérées  des  Algues  marines  sèches,  «a  longueur  était 
de  OyOi ,  il  émettait  latéralement  en  nageant  des  prolongeoMDti 
variables  comme  ceux  des  Amibes. 

4*  Genrb  AMPHIMONAS.  —  Amphimmoi. 

An.  de  forme  irrégulière  variable ,  ayant  aa  moins  deox 
filaments,  dont  un  antérieur  et  Fantre  latéral,  naissant 
d'un  amincissement  du  corps,  ou  tous  deux  latéraux,  avec 
ou  sans  prolongement  caudiforme. 

On  ne  doit  voir  dans  ce  genre,  comme  dans  le  prccédeo^ 
qu'une  distinction  artificielle  pour  aider  à  désigner  œrtâio^ 
formes  de  Monadiens  qui,  bien  loin  d'être  ligoureuseffcot 
limitces,  paraissent  passer  les  unes  aux  autres. 


Une  infuiloa  da  racine  de  régtitte  arec  àa  iBlfate  de  soude  pro- 
piTM  depaiideuxnni  et  réduite  su  tiers  deBon*oIumB  parl'cra- 
poration  iponlancc,  m'offrait  le  ig  mars  i838.  nn  grand  n 
bre  de  ceiloftuoires  des  formel  le*  plusTariée*  etijuiciiangenient 
de  forme  à  chaque  initont,  en  s'aploat  TiTemenldani  le  liquida. 
Lm  dmx  filameala  étaient  leaiblables,  leur  longueur  était  de 
u,oi8à  0,oi5. 

I.  AMntTtojitanmKz.—jtmpliimonat  eaudotif.  (i)— l'I.  VII,  fig.  i. 

Corps  de  forme  trt^s-variable  ordinHlrement  dâprimd .  tuberco- 
liuz ,  convexe  d'un  cAlé ,  anguleux  rlu  cAté  opposa ,  avec  un  fila- 
it parUnt  du  sommet  de  cliaijiic  angle.^Lonjj.  0,013  à  o,03U. 

Celte  espèce,  qui  me  paraît  pouvoir  élre  rapporlife  à  la  Cerraria 
fxhla  de  Millier,  ou  au  Bodo  taltani  de  M.  Klireiiberg ,  s' 
Tdoppéc  en  quantité  considêrnble ,  le  it  janvier  iS3G.  dam  une 
infiuiOD  préparée  le  iG  décembre  avec  i  gr.  de  géUline  et  o,G6 
iToulate  d'animaniaque  dan»  itfl  pr.  d'eau,  el  répandant  une 
odcnrfaibtedefraitei  pourries;  sa  forme  était  trê*-*  aria  blej  qiiel- 
ignefoi)  c'élait  un  triangle  irrégulier  .lyant  un  de  leicdtéi  en  arc 
niQ>ne  et  le«  deux  autres  eu  arc  concaTO,  ou  bien  c'était  la  ligure 
ilunoirguleon  d*une  gpathnle,  etc.  Mai»  dans 
ytr/m  bien  nettement  deux  filaments  Hflpellifnrnie*.  l'nn  n  l'an^^a 
minant  l'angle  laièral  dont  il  semblait  être 
t.  Le  prolongement  caudi forme .  tsnldt  olitus,  tan* 
UtaoÏDci  et  plus  étiré ,  m'a  paru  sutceplible  de  devenir  aussi  tut 

p  Klament,  aouTeot  il  s'agglutine  à  la  plaque  de  vi 
Me«bi«( ,  et  c'est  précisément  alors  qu'il  s'élire  davanlage  ; 


^iVojra»  Annulei  deiScltncesnatu 

"■    iria  gibba?  HaWtT ,  n.  \\m 

Ivtnllnti^  Ehr.  Inf.  l'I.   ""      " 


3L9h  HISTOIM     NÀTCRtLLE 

mouvement  simultané  des  deux  filaments  donne  à  l*aninuil  on 
motiTelnent  saccadé  tout  particulier. 

*  Ampbiiconàs  ▲  BEAS.  — Jmphimonot  hrackiata.  — Pi.  ÎY.  fig.  lo.  * 

it  signale  idtts  ee  nom  un  Modkdien  que  je  n*Ai  i-eiicofrtirli 
qti*tiilé  seule  îoH  en  kSSg  ,  dans  nne  eau  de  niai-aii  comeir^  de^ 
puis  longtemps;  il  paraît  être  le  résultat  de  qnelqae  nmliUtîoii 
ou  de  quelque  altération  de  forme  i  mais,  par  cela  méiiie«  il  doit 
mieux  faire  comprendre  la  Traie  nature  des  diTenei  nrpiminni. 
Cet  Infusoire  était,  formé  d'une  masse  OTOîde  ou  i^rifonne  de 
substance  glutineuse  remplie  de  granules  »  et  émettant  de  icm 
extrànité antérieure  plus  étroite,  un  filament flexneax aimpleet 
un  lobe  variable  renflé  et  palmé ,  d'où  partaient  deux  autres  fila» 
ments  agités  d'un  mouvement  ondulatoire  :  il  se  mourait  par 
saccades  et  en  tournoyant.  Le  lobe  latéral  qui  changeait  de  forma 
a  chaque  instant  était  évidemment  analogue  aux  expansions  des 
Amibes,  et  les  filaments  eux^tnéméë  étaieol  des  prfddngemoits 
de  ce  lobe. 

5*  Genre.  TREPOMONAS.  —  Trepomonas. 

An.  à  corps  comprimé  plus  épais  et  arron<li  en  arrière, 
contourné  en  avant  en  deux  lobes  amincis,  infléchis  laté- 
ralement, et  termines  chacun  par  un  Clament  flagelli- 
forme ,  d'où  résulte  un  mouvement  de  rotation  très-vif  et 
saccadé. 

Les  Ti^pomonas ,  quoique  très-communs  dans  toutes  les 
eaux  de  marais  conservées  avec  des  herbes  et  déjà  putréfiées, 
sont  de  tous  les  Monadiens  ^  les  plus  difficiles  à  bien  con- 
naître ,  à  cause  de  l'irrégularité  de  leur  forme  et  de  la  rapi- 
dité de  leurs  moiivements.  Aussi  j'ai  plutôt  aperçu  que  je  n'ai 
réellement  vU  leurs  (ilaihents  flageliiformeé ,  et  j'ai  tuine- 
ment  essayé  bien  des  fois  de  les  dessitier  elactemebt. 

I.  Trepomonjls  agilb.  —  Trepomonas  agUis,  —  PI.  III,  fig.  f4* 

Corps  granuleux ,  inégal.  ^  Long,  de  O^OSS. 
Dans  les  eaux  de  marais  putréfiées. 


Dts  iitFusoiiu».  295 

6  GkiiRB.  CHILOMONAS.  —  dk»7omona5. 

An.  I  Mrfi  OTCldé  Monf ,  obliqiieitatot  échahcrë  A 
aTuit^  et  portant  obliqtimnent  eti  aVàtit  tin  filament  tt*ès- 
délié  qtii  natt  du  fond  de  Fédiancrtnre.  —  Mcntemént  en 
tournant  d'avant  en  arriére  snr  flod  centre. 

C'est  avec  doute  que  je  rapporte  au  genre  Chilomoruis 
de  M.  Efareoberg  Tlnfusoire  que  je  nomme  ainsi.  Le  mode 
d'insertion  de  son  filament  »  en  arrière  d'une  partie  saillante 
comme  une  lèvre,  le  rapproche  des  Euglènes  et  de  certains 
Thécamonadiens  ;  mais  je  n'y  ai  pu  reconnaître  aucune  trace 
de  tégument,  ni  contractile ,  ni  résistant. 

I.  CuLOifORAS  GBÂNCLED8E.   —  ChUomonat  gmnulota,  — PI.  III, 

fig.  i5. 

Corps  oblong)  plus  large  en  avant ,  de  forme  presque  inva- 
riable ,  quoique  de  consistance  gliitineuse ,  rempli  de  granules  qui 
israissent  foire  saillie  à  la  surface.  —  Filament  flagellifbrme  très- 
délié  ,  partant  d*une  échaitcrure  oblique.  —  Longueur  de  0,028 
î  0,060.  -^  Longueur  du  filament  0,05. 

Gc(  Infntoire  incolore»  mais  rendu  trouble  par  les  granule 
nombreux  qu'il  contient ,  se  meut  en  tournant  d'avant  en  arrière, 
(^e  qui  provient  du  mode  d'insertion  du  filament.  Je  l'ai  tronvé 
(luu  une  infusion  de  mousses. 

s.  GaiUMOifÀS  OBLIQUE.  —  Chilomonas  obliqua, 

Garps  ovoïde  ou  pyriforme ,  noduleux ,  de  forme  variable ,  avec 
oa  filanient  naissant  latéralement.  —  Long.  0,0093. 

H  était  dans  une  infbsion  de  sucre  et  de  nitrate  d'urée,  préparée 
^epus  le  26  décembre  i835 ,  et  qui  se  ti-ouvait  réduite,  par  Téva- 
pwitbn  spontanée,  au  huitième  de  son  volume,  le  19  mars  i838. 
^▼telnl  le  trouvaient' des  granules  de  ferment  et  des  sporules  de 


296  HISTOIRE   NATURELLE 

7*  Gbwrb.  HEXAMITE.  —  HexamUa. 

4f An.  à  cotfs  oblong  arrondi  en  avant ,  rétréci  et  bifide 

ou  échancré  en  arrière.  Deux  ou  quatre  filanMots  flageOi- 
formes ,  partant  isolânentdu  bord  antérieur  ;  tes  deux  lobes 
postérieurs  prolongés  en  filaments  flexueui^. 

Ce  genre,  caractérisé  par  la  multiplité  des  filaments  mo- 
teurs, me  parait  bien  distinct  des  précédents;  les  espèces 
qu'il  contient  se  développent  dans  les  eaux  de  marais  putré- 
fiées ou  dans  l'intestin  des  Batraciens»  ma3s  non  dans  les 
infusions  artificielles. 

I.  Hbxamitb  nodolbosb.  —  ffexamUa  nodulata,  —  Pl.  III,  fig.  iS. 

Corps  oblong  avec  (rois  ou  quatre  rangées  longitudinales  de  no- 
dules ,  dont  les  deux  latérales  prolongées  dans  un  lobe  édré  ft 
terminé  en  filament.  Monvement  vacillant.  — Long.  0,01â  à 0,016. 

Cet  Infasoire,  qae  j*ai  décrit  et  figuré  dans  les  Annala  à» 
sciences  naturelles  (  tome  9,  i838  )  se  trouvait ,  le  Somars  18S8, 
dans  de  Teau  recueillie  a  Tétang  de  Meudon,  depuis  huitjoim,et 
déjà  gâtée  quoique  beaucoup  d*aniniaux  ^  vécussent  encore.  H 
montre  quelquefois  des  vacuoles  à  l'inténenr,  et  la  rangée  tnojeant 
de  nodules  est  susceptible  de  se  prolonger  en  nn  lobe  postérieur 
intermédiaire. 

'  HsxàMiTE  BNFLÉE.  —  Hexomita  injlata. 

Corps  ovale-oblong ,  rendu  presque  quadrangulaire  par  des  pro- 
longements doù  partent  les  filaments.— Long.  deO,Oi7àO,09i^- 

.robservais,  le  12  avril  et  le  10  mai  de  la  même  année,  d«n« 
craulre  eau  putréfiée  venant  aussi  de  1  étang  de  Meudon.  àt 
Hexamites  qui  doivent  peut-être  constituer  une  espèce  distincte! 
le  corps ,  creubé  de  vacuoles  nombreuses  ,  est  uniformément  ren- 
flé saus  nodosités  ;  au  lieu  d'être  bifide  en  arrière ,  il  estseolemeiit 
cchancrc  et  les  deux  angles  postérieurs  sont  prolongée  en  ^' 


Cet  lafufoire  le   renccinirc  très- fréquemment  d^m 
et  dan»  U  ciTile  pénloncate  <lea  Batrncieni  et  dei  Titi 
deux  flUmenti  de   u  queue  i 
mirant  noedirectioureutiligne,  en  Tacillnnt  decdtê  et  d'autre. 


An.  à  corps  globuleux  ou  ovoïde,  ou  oblong,  avec  doux 
Tibnienls  partant  du  in(>mo  point  en  avant;  l'un,  plus  délié 
l'I  agité  d'un  mouvement  ondulatoire,  détermine  la  pro- 
gression en  avant;  l'autre,  plus  épais,  flotte  librement  en 
«rritTe ,  ou  s'agglutine  i;à  el  lii  au  porte-objet ,  pour  pro- 
doire  (Hi  se  contractant  un  mouvement  brusque  eu  ar- 

S  trois  familles  des  Monadiens ,  des  Thécaroon.ndie 
■SugléDiens,  i-cnfcrment  îles   Infusoires  qui  ofl're 

e  bien  remarquable  d'avoir  à  la  fois  un  filament  lla- 
Ibnne ,  dont  l'agitation  rontinuelle  détemiinc  le  mou- 
Knetit  en  avant ,  et  un  autre  filament ,  partant  du  nii'me 
poiot.  plus  épais ,  non  ni{itû  d'un  mouvement  ondulatoire , 
BÙAottantou  trainant,  et  s'a^glutinant  au  gré  de  l'animal 
mr  quelque  corps  solide,  pour  y  trouver  un  point  d'appui 
«ramener  toulà  coup  en  se  contractant  l'animal  en  arrièiv, 
Ontera  doncexpoM-  à  confondre  des  Infusoli'es  de  ces  trow 
teaillcs ,  si  l'on  ne  parvii.-iit  à  reconnaître  d'iibord  la  prt!- 
xd'un  bigument  résistant  ou  contractile. 
lia  m^es  indices  qui  permettent  de  penser  que  tel  Mo- 
D  estdépourvudetégument,  l'apparence  filutinensette 
«  entière  du  rorp*  .  h  facoltt?  de  s'n{i}:luliurr  et  dç    ( 


SH)6  HI8tOtk£   NATURELLE 

s'ëtirer,  la  présence  &  TintëHeur  de  certains  coi^^aabnlesqtil 
li'oht  pu  y  pénétrer  que  par  suite  de  la  formation  dés  Ira- 
cibles  à  la  surface;  tous  ces  indices  feront  rapporter  au 
gàire  Hétéromite»  un  lufusoire  à  filament  traînant  rétrac- 
teur, qui,  dans  le  cas  contraire,  eût  été  un  Hétéronème  oa 
un  Anisonème. 

Le  râle  différent  de  ces  deux  filaments  locomoteurs ,  en 
apparence  organisés  de  mémé>  ou^  pour  mieux  dire,  n'of- 
fiîtiut  l'un  et  l'antre  aucun  indice  de  structure  interne^  doit 
jeter  uti  nouteftu  jour  sur  Ià  question  de  l'ôrgAitlSÉticm  dtt 
InfbsoirëS  en  général ,  et  foUrnit  vltA  nouvel  lexemple  de  Tex- 
tensibilité  et  de  la  contractilité  de  la  substance  glutineuse 
homogène  dont  éèi  animaux  sont  formés. 

t.  tiÉTÊâôitxtfl  h^hUt.-^  Èiieromiià  ovàta  (i).  V\\  W,  fig.  U 

Gôr(»  otfibmë,  t^Ius  tMx  im  atant  5  Donten^t  dû  Ttfciioleii 
des  granules  et  dés  tiaviottles.  ^  Long,  de  o,0«r  à  O^UM; 

J*ai  trouvé  cette  espèce,  le  i  s  octobre  1837,  dlaiis  Tean  de  Seine, 
au  milieu  de  plantes  aquatiques  ;  une  yacuoie  creusée  près  delà 
base  des  filaments  [aurait  pu  être  prise  pour  une  boucbe,  mais 
dans  divers  indlFidus  cette  yacuoie  occupait  une  antre  place.  Le 
filament  flagelliforme,  deux  ou  trois  fois  aussi  long  que  le  corps, 
8*agîtait  dans  toute  sa  longueur,  son  épaissenr  était  à  peine  de 
0,0006  ;  le  filament  ti'atfaànt,  quabre  fois  aussi  lobg  qUe  lé  corps , 
était  épais  de  o,ook  s ,  quelquefois,  il  flottait  libréihêht ,  ttiàis  plai 
Souyent  aussi ,  il  M  collait  çà  et  là  Sur  la  plaque  dé  tèrfë  dit  poHé- 
objet,  et  formait  Une  ligne  brisée  dont  chaque  angle  répondait  i 
nn  des  points  d  adhérenCGi  Quand  ce  dernier  filament  ëtâlt  flot* 


(I)  Bodo grandît  i  Èhr»  Inflifc.  PI.  II ,  %.  îa.  p.  S^. 

C'est  vraisemblAbleitient  notre  espèce  qne  M.  Ehrenberg  nbmme  ainn» 
et  qu'il  décrit  comme  ayant  «  le  corps  oblong  ,  arrondi  anx  deux  es- 
tréhiités,  long  de  o,o3i  ,  hyalin  ,  avec  une  queue  sétacèe  ,  roide  ,  at- 
tachée au  ventre ,  ei  de  grands  eslomaci.  »  Il  cite  les  DN  tTerneek  et 
Focke ,  comme  ayant  également  observé  cet  Infusolre  aofvel  il  teul 
attribuer  des  ovaires  et  un  testicule  ovale. 

Ses  antres  Bodos  ne  sont  point  des  Hétéromites,  mais  des  Cercamomta 
oti  Jimpkimcnai  Sial  observés.  ' 


Dtê  ivrtJsoiftM.  M9 

tant ,  il  r^H  k  la  otmiére  d'un  fattremall  le  ttuafigimt  pto* 
doit  ^  !•  lllaiiieiit  flagellifenna  »  et  ranimai  nagiait  lentêineiit 
et  imilbraiémenten  ayant.  Quand  le  filament  s'agglntinait,  il  re- 
tenait à  la  manière  d*un  câble  l'infusoire  c}ni  s'agltiliC  pins  tîto» 
ment ,  ou  bien  bo  contractant  tout  à  coup ,  il  le  reliraijt  brusque- 
ment en  arriére. 

Le  18  mars  i838,  je  retrouvai  dans  une  fontaine,  au  sud  de 
Parîs^,  cette  Hëtéromite  plus  petite  (0,037)  ®^  contenant  encore 
àm  DArienlet  et  des  granules  nombreux. 

1.  HMkoKttE  oaiHUtB.  —  Eeterçmita  graHuiÊM»  PI.  lY,  fi§/  iS^ 

Corptf  globuleux  à  stirfiioe  granutease.  —  Long  de  0,011.  — 
Mirln. 

Je  l'obierTait^  an  mois  do  mats,  dans  de  l'ean  de  mer  consenrëe 
dspms  ipiatre  jours  arec  des  CorallineS  et  dëjà  un  peu  altérée;  le 
filament  traînant  était  aussi  mince  que  le  filament  flagelliforme* 

3.?  HmaoMiTE  êteoite.  —  Èeteromita  âiigUitd,  Pi.  VI»  fig.   94. 

Corps  étroity  lancéolé ,  légèrement  flexueux,  aminci  aux  deux 
extrémités»  avee  un  filament  flagelliforme  et  un  second  filament 
partant  da  même  point  »  dressé  en  avant  à  sa  base  et  flottant  dans 
le  reste  de  sa  longueur.  —  Long  de  0,026. 

Je  range  avec  donte  dans  le  genre  Hétéromite  cet  Infnsoire  que 
j'obêervais  le  i4  avril  i838  dans  de  l*eau  recueillie  à  l'étang  de 
Mendon  »  et  déjà  putréfiée:  son  corpi,  en  fotme  de  feuille  lancéo- 
lée avec  une  rainure  on  un  pli  longitudinal,  était  aminci  aux  deux 
extrémités  et  terminé  en  avant  par  deux  fllathëiiti,  dont  Fun,  plus 
<lélté  »  s*àgitaft  dans  tonte  sa  longueur  »  et  dont  l'antre,  toide  et 
dirigé  obliquement  en  avant  pour  le  premier  tiers  de  sa  longueur, 
éuit  flexueux  et  flottait  dans  le  reste  comme  un  fouet  ou  une 
ligne  de  pScheûr. 

V  Ghiib.  trichomonas.  —  Trichomonaê. 

Corps  otoTde  dtt  globtilcttx ,  stiscepUble  de  s'étirer  en 
s'agglôUiiAnt  àU  porte -objet,  et  présentant  qtlelqnefois 


300    .  HISTOIRE     NATURELLE 

ainsi  un  prolongement  caudal.  —  Un  filament  flagcUiforme 
antérieur  est  accompagné  d'un  groupe  de  cib  Yibraliles. 

1.  TiuGHOXoifAS  Yàcmàh, —  Trichomonas  vaginalis,^-T\.Vft  fig-lî* 

Corps  glutineux,  nodulenx,  inégal ,  creusé  de  vacuoles  ;  s^aggiu- 
tinani  souvent  à  d'autres  corps.  Mouvement  vacillant. — ^liOng.0,01. 

Cet  Infosoire,  qui  vit  dans  le  Mucus  vaginal  altéré,  a  été  ob- 
servé d'abord  par  M.  Donné  qui  me  l'a  commoniqaé.  11  fonne 
des  groupes  irrëguliers  avec  d'autres  animalcules  de  son  eip^ 
et  avec  des  parcelles  de  mucus,  et  d'ailleurs  par  loî-jiéme,  ai 
raison  de  la  consistance  glutineuse  de  son  corps ,  il  adhère  an 
porte-objet  et,  continuant  à  s'agiter,  il  étire  en  manière  de  queue, 
une  portion  de  sa  substance.  Le  filament  flagcUiforme  qu'il  porte 
en  avant  est  flexueux ,  plus  épais  k  la  base  et  long  de  0,018  a 
o,o33;  sept  ou  huit  cils  vibratiles  accompagnent  ce  filameot, 
rangés  d'un  côté  à  partir  de  sa  base.  I^  corps  est  soaveiil  creoM 
de  vacuoles. 

2.  Tricbomonàs  DES  LIMACES. — TrichomoiMs  limacis.^-rVU  lV,flg.  i4* 

Corps  ovoïde  lisse ,  prolongé  en  pointe  aux  deux  extrémilé»  et 
terminé  en  avant  par  un  filament  flagelltforme,  de  la  base  duquel 
part  une  rangée  de  cils  vibratiles  dirigés  en  arrière. MouveiBeat 
assez  vif  en  avant  et  en  tournoyant  sur  son  axe.  — >  Long.  0,015. 

Je  l'ai  trouvé  dans  l'intestin  de  la  Limax  ngretiis.  Il  présente 
ordinairement  des  vacuoles  régulières  nombreuses. 

10*  Genre.  UVELLE.  —  Uwlla. 

An .  globuleux  ou  ovoïdes,  pourvus  d'un  seul  filament  fla-     j 
gelliforme,  et  vivant  agrégea  en  masses  sphàriqnes  qui  se 
meuvent  librement  en  tournant  dans  le  liquide. 

Les  Uvelles  sont  des  Monades  habituellement  agréées  et 
bien  reconnaissables  dans  cet  état ,  mais  qu'on  ne  peut  nul-  i 
lement  distinguer  de  ces  Infusoires  simples ,  quand  sponta- 
nément ou  par  accident  elles  se  sont  elles-mêmes  désagré- 
gées et  quand  elles  se  meuvent  isolément  dans  le  lîquKie. 
M.  Ehrenberg  admet  que  les  Uvelles  vivent  altemattveineflt 


1 


DES    IITFUSOIRES.  301 

ées  et  isolées,  et  qu'elles  changent  plusieurs  fois  leur 
*re  d'être.  Je  n'ai  rien  vu  qui  me  peimette  de  penser 
en  puisse  être  ainsi.  Les  Uvellcs  désagrégées  ne  m'ont 
paru  con^ïcrver  une  tendance  à  s'agréger  de  nouveau  ; 
rcgaixle  comme  tout  à  fait  fortuites  les  réunions  de 
ns  Monadicns  à  corps  glutincux ,  qu'on  voit  quelque- 
ans  les  infusions  remplies  de  ces  animalcules. 

I .  UvELLE  vEaoïTRE.  —  UvcHa  virescetu*  B  ory  (i). 

ps  ovoïdes ,  verdàtrcs  ,  long.^  de  0,015,  réunis  en  groupes 
de  0,09  à  0,011. 

*aî  observée  en  août  1 838  dans  de  feau  de  1  étang  du  Plessis- 
t,  où  étaient  mortes  des  Spongilles.  Mûller  Tavaît  trouvée  ra- 
it  parmi  les  L<mna  potjrrhiza  au  mois  d'août.  M.  Ehreuberg 
tfu  d'abord  Toir  ces  Uvelles  munies  d*mie  conroune  de  cils 
îles ,  et  il  les  représente  encore  ainsi  dans  son  histoire  des 
lires  (pi.  I,  fig.  sG)  ;  mais  dans  le  texte,  il  exprime  l'opinion 
pourrait  y  avoir  seulement  deux  trompes  flagelliformes , 
e  chez  d*tatres  espèces  analogues  ;  quant  à  moi ,  je  n'y  ai 
r  qo'nn  filament  unique.  Ce  même  auteur,  qui  n'a  pu  faire 
>er  d'indigo  à  ces  Infusoires,  suppose  que  leur  couleur  verte 
odaite  par  leurs  œufs,  et  qu'une  tache  claire,  dont  parle 
r,  est  ou  la  bouche,  que  lui-même,  dit^il,  a  vue  aussi,  on  le 
lie  qu'il  n'a  pu  reconnaître. 

s.  UvXLLE  aoSACE.  -^Upelia  rotaeea,  Bory  (s). 

ps  globuleux  incolores  ,  longs  de  0,008,  réunis  en  groupes 
de  0,0S5. 


f^Uvax  uva,  Mûller,  Pi.  III,  Hg.  17,  ai. 

Havirescens,  Bory^  Kncycl.  i8a4* 

ila  flasKfviridii ,  Ehr.  ]83i,  m^m.  acad.  Berlin. 

Ua  ¥ir€scenSf  Ehr.  Infus.   Pi.  I,  fig.  26. 

Ckmot.  Gleicben,  Inf.  Pi.  XVII. 

vox  tocialis^  Mûller,  Pi.  III,  fig.  8,  9. 

ilarosacca,  Bory,    l834-  Encyclop. 

^vox  glaticoma^  Henip.  el  Ehr.   itbS  ,  Syiub.  Pbyuca ,  Pi.  11. 

nmtgiaHComa^  Ehr.  iS'JQ. 

Mu  f^iaucomm  ,  M.  et  Ehr.   i83l. 


302  HISTOIRE    NATURELLE 

Mtiller,  qui  observa  cette  espèce  dans  de  Teau  conienrée  depuis 
un  mois  avec  des  Ckara ,  la  distingue  par  rëcartement  mntoel  des 
corpuscules  agrégés  ;  M.  Ehrenberg,  qui  sous  le  nom  ^Uvella  alih 
musy  veut  réunir  les  Monas  atomus  et  Monas  Uns  de  MfiQer  et 
dubitativement  le  Vohox  tocialU  du  même  auteur ,  lui  dôme 
pour  caractère  d*étre  d'un  naturel  vorace ,  d'avoir  de  grands  es- 
tomacs qui  se  remplissent  aisément  d*indigo  dans  les  ezpérieneei 
de  coloration  artificielle  ;  il  attribue  en  outre  une  doable  trahie 
flagelliforme  à  chaque  animalcule. 

*Polytoma  uifeUa,  Ehr.  (1). 

Le  genre  Polytoma  de  M.  Ehrenberg  di£[^  des  Uvelles 
suivant  cet  auteur ,  parce  que  les  animaux  au  lieu  d'être 
alternativement  libres  et  fiiés ,  forment  primitivement  nue 
agrégation  par  suite  de  leur  mode  de  division  spontanée 
en  long  et  en  travers  :  ils  sont,  dit-il,  pourvus  d^une  trompe 
flagelliforme  double  et  d'une  bouche  terminstle  tronquée. 
La  seule  espèce  qu'il  rapporte  à  ce  genre  a  été  décrite  par 
MùUer  sous  le  nom  de  Monas  uva  ;  elle  pr^ute  des  agré- 
gations larges  de  0,07  formées  d'animaux  longs  dç  0,012  à 
0»Q23,  et  se  trouva  seulemeat  daus  Veau  putréfiée 

11<  Genre.   ANTHOPHYSE.  —  AvUhopkfêa. 

An.  ovoïdes  ou  pyriformes ,  munis  d'un  seul  Clament 
flagelliforme,  et  agrégés  à  rexlrémiié  des  rameaux  d'an 
support  ou  polypier,  ramifié,  sécrété  pair  eips:.-^ Groupe 
devenus  libres ,  semblables  aux  Uvella. 

Il  est  fort  difficile  de  distinguer  une  Uvelle  et  une  Antho- 
physe  devenue  libre ,  mais  on  ne  peut  conserver  de  doutes 
si  l'on  voit  en  mcme  temps  d«)ns  le  liquide  quelques-uas  des 

(l)  Monas  uvaf  Mûller^  PL  I,  fig.  12,  l3* 
Spallanzani,  p.  209,  Pi.  II ,  fig.  i5  ,  B,  C,  D. 
Uvelia  chamofMioruf,  Bory,  |8a4»  Encyd. 
Monas  polytoma ,  Ehr.  i83o,  Mém.  acad.  Berlin. 
Polytoma  uvella  ,  Ehr.  x838.  Inf«s.  Pi.  1 ,  6g.  3u. 


Df,i    IKfUGOIRES.  303 

mmetu  des  Apthopliyies.  Ces  supports ,  en  forme 
arbustes  irréguliei's ,  lirunùlrcs  à  h  liase,  goat 
leur  plus  claire,  et  mijme  diaphanes  à  l'extrcmité 
IX  qui  paraissent  nodulcui  ou  raboteux  ;  ils  sont 
:  les  animalcules,  et  on  les  voit  Giés  aux  parais  du 
3  A  inîs  depuis  peu  de  temps  l'eau  contenant,  ces 
Cliai|ue  groupe  d'animnlculcs  est  d'abord  fixé  a 
Idiaphauedu  rameau  qui  l'a  sécrété^  mais  l'agt- 
liquide  Qu  quelque  choc  brusque  l'eu  détache 
et  alori  il  se  meut  en  tournoyant  dans  le  liquide, 
est  le  résultat  de  l'action  simultanée  des  ûla- 

B^liformes  dont  chaque  animal  en  particulier  est 
orsqae  d'à i lieu i-s  quelque  groupe  a  été  désagrégé 
t  ou  spontanément ,  ou  volt  des  individus  isolés 
comme  des  Mooadcs  à  Fdament  simple. 
^rt  formé  de  ramcaui ,  qui  d'abord  mous  et  glu- 
'Bviennenl  peu  à  peu  plus  consistants,  brunâtres 
encc  coruée,  et  semblent  ne  plus  participer  à  la 
malcules  ,  doit  donner  une  idée  du  mode  de  foi- 
la  charpeate  fibreuse  de  certaines  éponges.  Ou 

BlûUeut^  que  les  ramcaui  se  bifurquent  là  où  les 
Infusoircs  se  divisent  eux-mêmes  par  suite  de  la 
ition  de  ces  animaux. 

connaît  encore  qu'une  seule  espèce  d'Anthopbysc. 
rangea  parmi  les  Volvo»  ;  M.  B017  en  lit  le  genre 
^ise,  qu'il  classa  dans  son  soHS-rèj:;nc  Psychodiairc  ; 
liei^  ,  qui  sans  doute  ne  l'a  pas  étudiée  avec  soin, 
bis  son  genre  £pUtylis  au  milieu  des  Vorliccllîens 
^fàits. 

on  M'iici.jXh,  —  jtnt\cphyia  JUûlUri,  Sniy  (1],  — > 

Pi.  111,%.  ijetiB. 
irrégulièrement  ramiflé  ;  animalcules  pyriformes  plus 
raot. —  Loufj'ueur  des  tiges,  0,1  à  0,3;  épaisseur  desra- 


30J^  HISTOIRE   NATURELLE 

meaux,  0,006  ;  largeur  des  groupes,  0,024  à  0,052  ;  tongaeur  d*uii 
individu  isolé ,  0,010. 

Je  ]*ai  trouTée  souvent  dans  Teau  de  Seine;  le  lo  août  i834  , 
j'avais  mis  dans  un  pelit  bocal  des  cailloux  recouverts  do  Gonlerves 
et  pris  au  fond  do  la  Seine ,  le  lendemain  je  vis  déjà  des  Antho- 
physes  fixées  aux  parois.  Le  ii  octobre  iSSy,  de  l*ean  avait  été 
prise  dans  ce  même  fleuve  avec  des  Conferves;  cinq  jours  après, 
elle  était  déjà  altérée  et  sentait  mauvais,  cependant  les  Anthophyses 
8^  trouvaient  abondamment.  Mûller  l'avait  observée  dans  l'eau 
de  rivière  au  mois  de  novembre.  Les  Animalcules  isolëa  ont  nue 
forme  très-variable ,  ovoïde  ou  pyriforme  on  renflée. 


ArPESrDICE  AUX  FAMUXES 

DES  AMIBIENS    ET   DES  MOINADIENS. 


OHCANISATION    DE5    EPONGES. 


Quand  on  déchire  des  époni^es  d'eau  douce  ou  spon- 
gilles  TÏvantes ,  et  qu'on  soumet  au  microscope  le^  ~ 
parceltes  flotl-iiiles  et  celles  qui  .ndliOrent  à  la  plnque 
de  verre,  on  recounaît  que  ces  parcelles  (PI.  III, 
(ig,  19-b)  sont  pour  la  plupart  munies  de  lilamenU 
vibratiles  d'une  ténuité  extrême ,  analogues  à  ceux  de* 
Monndîens ,  et  qu'elles  ont  en  outre  la  faculté  d'émet- 
tre des  expansions  variables  en  lobes  .irrondts ,  comme 
certaines  Amibes  ;  ce  sont  surtout  les  parcelles  dépour- 
raes  de  filaments  viLratiles  et  reposant  sur  la  pla-  I 
ipitàe  verre  (PI.  ITI,  fi^.  19,  a.  a.  ) ,  qui  rampent  à 
li»ani£re  des  Amibes  au  moyen  de  ces  expansion! 
^phanes  arrondies;  les  autres  nagentdansIeliqui'ICf 
wi  bien ,  si  elles  reposent  sur  la  plaque  de  verre ,  l'a-  • 
|itatioD  continuelle  qu'elles  éprouvent  empêche  qœ 
kurs  expansions  ne  soient  aussi  visibles.  Toutes  ces 
parcelles  dé  spongillc  renferment  des  cranulcs  colorés 
et  ordinairement  verts,  qui  se  comportent  comme 
Il  chromule  des  végétaux,  et  que  ilaus  aucun  cas, 
](  crois ,  on  ne  peut  nommer  les  œufs  de  ces  spon- 
giOes.  Eo  effet,  on  voit  paraître  à  une  certaine  épo- 
que de  l'année  ,  dans  lesspongîlles,  de  nombreux  glo- 
Imlés  j^iunAtres,  larges  de  deux  tiers  de  millimètre  . 
WTÎron,  et  qui  sont  les  corps  reproducteurs  de  ces 
tires.  D'autres  corps  reproducteurs  émis  par  ces 
•■taes  spongilles,  suivant  les  observations  de  M.  Lau- 
fat,  sont  couverts  de  cils  vibratiles  ,  comme  les  corps 


306  HISTOIRE    HATURELLE 

reproducteurs  des  épouges  marines ,  et  isc  meuvent 
dans  le  liquide  jusqu'à  ce  qu'ils  se  soient  fixés  pour 
se  développer  en  éponges.  Dans  plusieurs  éponges 
marines ,  et  notamment  dans  une  masse  charnue  en- 
croûtant la  base  du  Fucus  digitatus  sur  les  côtes  de 
la  Mauche,  j'ai  vu  des  parcelles,  isolées  par  le  déchi- 
rement de  la  masse  »  se  mouvoir  aussi  à  la  mani£rc;ides 
Amibes  ;  et  d'ailleurs  M.  Laurent  a  vu  des  lobes  ou 
fr^agments  spontanément  émis  par  les  spopgilles  offrir 
ces  mêmes  caractères. 

On  ne  peut  sans  doute  penser  que  les  éppngea  soient 
des  amas  d'Infusoires  intermédiaires  entre  tes  Amibes 
et  les  Monades  ;  tout,  au  contraire,  tend  à  prouver  qa'il 
y  a  dans  ces  êtres  une  vie  commune.  Ainsi  M.  Laurent 
a  observé  et  m'a  fait  voir,  à  l'eitécieur  des  jeunes 
spongilles,  des  expansions  diaphanes  membraneuses 
en  forme  de  mamelons  ou  de  tubes,  dans  lesqueb  se 
produit  un  courant  de  liquide  ;  et  cette  observation 
l)ien  exacte  ne  peut  se  concilier  avec  les  précédentes, 
qu'en  admettant  que  cette  même  partie  vivante  com- 
mune peut  être  divisée  en  parcelles  qui  conservent  la 
vie  temporairement  au  moins,  en  oilrant  les  mêmes 
phénomènes  que  certains  Infusoires.  Ainsi',  de  pari  et 
d'autre ,  dans  les  éponges  comme  dans  les  Amibiens  et 
les  Monadiens ,  s'observerait  la  même  simplicité  d'or- 
ganisation; ce  serait  toujours  une  substance  glu  tineuse, 
homogène ,  susceptible  d'émettre  des  expan&ions  va- 
riables ou  des  filaments  vibratiles. 

Quant  à  la  production  des  filaments  cornés  ou  des 
spicules  des  éponges,  elle  serait  analogue  à  la  produc- 
tion du  support  rameux  des  Anthopbjscs  et  du  têt  des 
Rhizopodes  et  des  Tbécamonadiens  qu'çn  voit  danslies 
divers  gejgucQs  corné  ou  calcaire,  ou  même  siliceux 


DES  IMjrUSOIBIS.  907 

VI*   FAMILLE. 

VOLVOCIÈNS. 

Ammaox  sans  organisatioii  interne  appréciable, 
sans  bosche,  poirvns  d'un  ou  de  plusieurs  filaments 
tagèllifbilnes  y  et  réunis  fiar  unq  enveloppe  commune , 
oiipourvu8d''enYeloppe^prbpresqiii  se  soudent  en  une 
masse  conupune. 

LéStrYolyociens  paraissent;généralement  aussi  siqu- 
ptement  organisés,  que  des  Monadiens  qui  seraient 
fixés 'dans  une  masse  commune  comme  un  polypier  ;  ou 
plulÀt  ce  sont  dçs  Xhécamonadiens ,  'doht  les  enye* 
loppes,  plus  ^piaisses  et  plus  molles^  se  soudent  en 
ose  niasse  commune  à  mesure  que  ces  animalcules  se 
molti^Kent  par .ditisioA  spontanée.  On  connaissait  de- 
puis longtemps  le  Yokox ,  type  de  cette  famille  ;  il 
avait  ezcilé ladu^ration  de  Leeuwenhoek ^  de  Rô^el , 
de  Itef^r,  de  Spallanzani ,  de  MuUer,  etc.  ;  mais  c'est 
i  M.  Ekraiberg  qu'on  doit ,  dans  ces  dernières  années , 
«ne  connaissance  plus  complète  de  sa  structure.  Ce 
n'est  point  un  jseul  animal  comme  on  TaTait  cru  ;  c'est 
une  agrégation   d'animalcules   occupant  la    surface 
4'ane  masse  glutineuse ,  diaphane  j  d'abord  pleine  , 
puis  offrant  en  son  centre. ime  cavité  que  vient  oc- 
cuper l'eau  a  mesure  que  la  surface  s'augmente  par 
suite  de  la  multiplication  des  animalcules ,  et  dans  la- 
quelle se  développent ,  sous  forme  de  boules  plus  pe- 
tites et  plus  compactes ,    de  nouvelles  agrégations 
d'ammulcules  semblables.  Cbacuii  de  ces  animalcules, 
de  ctmsâtanoe  molle ,  coloré  en  vert  on  en  jaune  bm* 
aàtre ,  .est  pourvu  d'un  ou  de  deux  filaments  flagelli- 

30. 


308  HISTOIKS  NATCEEUE 

formes  qu'il  agite  continueUement  au  dehors  de  la 
masse  ;  d'où  réscdte ,  à  la  surface  externe ,  un  mqiive- 
ment  Tibratile  irrégulier»  trèiKlifficile  à  reoooiuiittre, 
qui  détermine  le  mouvement  général  assSz  lent  de  ro- 
tation et  de  translation  de  la  masse.  Une  ]iétfte  tache 
irréguliëre rouge,  dans  chacun  desfinimaloiiles,  a  été 
prise  pour  un  ceil  par'M.  Ehreftberg ,  et  Itfi  a  finuiii 
:pn  caractère  distinctif  pour  plusieurs  ^de  ^9  genres  de 
Yolvociens. 

Les  caractères  que  noug  venons  de  tracer  sont  ceux 
des  Voivox  proprelnentflits  ;  un  miVh  genre,  Pamdo-^ 
rina^  en  difière  parc^ç'que  tous  lèçanimaUhiles  fonneikt 
un  ou  plusieurs  groiipes  ail  centre  d'une  masse' gtoko*- 
leuse  diaphaçè ,  «fh  lieu.  d'âtire«f épartis  à  la  avrfaoe. 
Un  troisième  genre  ^'UrÎDgtena^  firéseiite  des  aBSbal- 
cules  retenus  au  centre  jd'unej  masse  globulèase  dia- 
phane servant.d'enveloppe^commiAie  y  par  fm^n^on- 
gement  caudiforme  qui  leur  penoist 'd'agiter  à  la 
surface  leurs  filaments  flagéHifor]:ae8«..Dan8  un  qua- 
trième genre ,  Gonium ,  les  animalcules  ,  en  se  mttlti- 
pliant  par  division  spontanée,  restent  agrégés  en  ime 
plaque  quadrangulaire ,  souvent  régulière.  -Un  dn- 
quième  genre  enfin ,  Syncrypta ,  se  distinguerait,  sui- 
vant M.  Ehrenberg ,  par  l'existence^'une  doiibie  enve- 
loppe; savoir»  une  enveloppe  propre  à  chaque  animil-* 
cule,  et  une  enveloppe  glutineuse  commune;  mais 
peut-être  doit-on  le  reporter  parmi  les  ThépamoDB- 
diens ,  comme  notre  Tétrabœna. 

Millier  institua  le  genre  Gonium ^  et  y  plaça,  avec 
l'espèce  qui  nous  sert  de  type ,  quelques  Inf usoires  fort 
douteux.  Il  adjoignit  au  Foluox  glohator  de  Lidd^ 
une  Pandorine  sous  le  nom  de  Vohox  morum ,  %t  ]Jii- 
sieurs  autres  espèces  douteuses  ou  tout  à 
à  la  famille  des  Volvociens. 


DES    INFUSOIBES.  309 

M.  Bory  forma  un  genre  Pandoni^a  pour  le  Fohox 
glôbator  et  Ja  Pandorina  morum ,  et  le  prit  pour  type 
de  sa  famille  des  Pandorinées«  ^qui  comprend  à  la  fois 
le  genre  jPectoro^e ,  institué^ pour  lé  .vrai  type  du 
genre  Gooùàn ,  et  lé  genre  Uyellà ,  que  nous  plaçons 
STec  les  Monadiens.  Cet  auteui^  créait  en  outre  une 
famille  des  Volvociens  avec  les  mauvaises  espèces  de 
Yolvoxde  Mûiler,  formant  ses  ^nres  Gygës  et  Yolvok, 
auxquels  il  ajoutait  le  genre  Endfielys ,  qui  n'a  avec  eux 
aucun  rapport. 

M.  Ebrei^erg,  en  18^30,  f>laçait  les  genres  Gomum , 
Folyojff  et  deux  autres  genres  nouveaux,  trësrvoisins  du 
VoItox,  dans  sa  famille  des  Peridinœa,  laquelle^-paral- 
Ulementaux  (^c/iJina,  devait  contenir  des  Infasoirés 
cuirasses  de  la  deusi^me  section  des  Pj^ygastriques 
aAentérés,  eu  des  Épitricha,  ayant  pour  caractère  le 
corps  cilié,  la  bouche  tantôt  ciliée,  tantôt  nue,  etc. 
C'est  qu'-alord  cet  auteur  regardait  encore  un  Yolvox  , 
un  Gonium ,  etc. ,  comme  im  animal  unique  pourvu 
de  cils  à  sa  surface ,  etc.  ;  mais  dans  soi^roisième  me-* 
mçire  (1833),  il  modifia  sa  classification  d'après  des  ob- 
senrations  plus  exactes.  Séparant  les  Vohocina  des 
Petidinœa^  il  en  fait  une  famille  placée  à  la  suited'e  ses 
Cr^]pfomo/iaJi/ia  parallèlement  aux  Monadina^  c'est- 
à-dire  dans  la  série  des  Infusoires  cuirassés ,  en  leur  at^^ 
txibnant  un  corps  spontanément  divisible  dans  une  cui- 
rasse qui  est  commune  à  plusieurs  et  susceptible  de  des- 
traction. Il  y  plaçait  alors  dix  genres,  divisés  suivant 
U  présence  ou  TaH^sence  de  la  tache  rouge  qu'il  nomme 
^  \  savoir,  les  Gygès,  Pandorina ,  Gonium ,  Sphœ^ 
rosira,  Syncryjpta  et  Synura,  qui  n'ont  point  d'œil  ou 
détache  rouge;  elles  Chlamidomonas ,  Eudorina^ 
^od^eœet  Ùroglena^  qui  en  sont  pourvus.  Il*  déclarait 


310  HISTOIRE   HATURCILE 

alors  que  ce  ne  sont.poînt  des  Polygastrîques  épitri<» 
ques ,  comme  il  l'avait  cru  d'abord ,  mais  des  .Gymni* 
ques  nus ,  agrégés ,  pourVus  chacun  d'une  trompe 
filiforme  qu^ils  agitent  d'un  mouvement  ondulatoire  ; 
et.  qu'en  conséquence  on  ne  doit  point' sûjîposer  une 
bouche  unique  au  globule  entier  formé  par  utae  telle 
agrégation  d'animalcules  :  c'est  alors  diacijn  de  ces 
animalcules  en  particulier  qui  a  Une  bouche ,  un  ap* 
pareil  digestif  ^  des  œufs ,  etc. 

En  1838  ( Ikifusionsthierchen ,  pag.  M),  Fauteur 
conserve  les  mémei»  genres  dans  sa  faihill^  des  Volvo- 
ciua ,  en  les  csiractérisânt  d'une  manière  différente , 
d'après  la  découverte  des  yeux  ôtf  points  rouges  dans 
les  Sphœrosira ,  et  la  présence  d'un  double  filament 
dans  les  ,  VqUh)x  et  (7A/a/iii</oifitf>M5.  Ainsi, 'dans  une 
première  division,  sotit4es  Volvocina  sans,  œil;  lès 
uns ,  sans  queue ,  formeht  \  s'ils  ont  ime  cuirasse  sim- 
ple, les  trois  genres  (rygès^  Pandotina  et  Goninm} 
lesdeux  pi:emiers  étant  de  forme  globuleuse,  le  premier 
seul,  sans  trompe  ou  filament  flagelliformé  ,  et  le  troi- 
sième étant  comprimé  en  forme  de*  tablettie.  Le  genre 
Syncrypta  comprend  ceux  qui  ont  une  cuirasse  dou- 
ble :  ceux  qui  ont  une  queue  constituent  Iq  genre 
Synura. 

Les  Volvocina  pourvus  d'un  œil  se  partagent  en  cinq 
genres  d'après  leur  snode  de  division  spontanée;  si  cette 
division  est  uniforme,  simple,  saas  donner  lieu  à  la  lb^ 
mation  de  gemmes  ou  de  groupes  internes ,  ce  sont  ou 
des  Uroglena^  pourvus  d'une  queue;  ou  des  ^udorina^ 
si,  manquant  de  queue ,  ils  ont  une  trompe  sitopk» 
ou  des  Chlamidomonas ,  s'ils  sont  sans  queue  et  a^ 
deux  trompes.  Si ,  au  contraire ,  la  division  spontanée 
n  a  pas  lieu  uniformément ,  et  s'il  en  résuHe  des  gem* 


,  DES    1HFUSOIRE8.  311 

meB  ou  des  globules  internes ,  ce  sont ,  ou  des  ^hœ^ 
rosira  qui  n'ont  qu^une  seule  trompe ,  ou  des  VoIshkë 
qui  en  ont  deux. 

Dant'^h  définition  actuelle,  M.  Ëhrenberg  dit  que 
se&  F^ohocina  sont  des  «  Polygastriques  anentérés , 
gymniques  »  k  corps  uniforme ,  semblables  à  des  Mo- 
nades ,  ms^s  pourvus  d'une  enveloppe  ou  d'une  cui- 
rasse sous  laquelle  ils  éprouvent  une  division  sponta- 
née complète,  d'où  résulte  une  sorte  de  polypier; 
cette  cuirasse  se  rompant  enfin ,  les  animalcules  deve- 
nus libres  recommencent  ce  même  cercle  de  dévelop- 
pemeot»  »  Elnsuite,  dans  les  remarques  subséquentes, 
il  mentionne  l'existence  da  filament  simple  ou  double 
qu'il  nomme  une  trompe;  il  considère  pomme  produite 
par  des  cnufs  très-nombreux  de  grandeur  égale ,  la  co- 
loration ordinairement  verte  de  ces  animaux  ;  il  dit 
aTOir  vu  les  organes  mâles  sous  la  forme  de  deux  glandes 
orales  bien  distinctes  dans  les  genres  Gànium ,  CA/a- 
midampnas ,  F^oluox  et  Uroglena ,  et  avoir  vu  en  ou- 
tre des  vésicules  séminales  contractiles  dans  les  trois 
premiers  de  ces  genres  ;  quant  aux  estomacs ,  il  ne  les 
a  vus ,  dit-il ,  que  d'une  manière  douteuse. 

Eln  admettant  même  cette  définition ,  nous  croirions 
devoir  séparer  de  la  famille  des  Volvociens  les  genres 
Gygès  et  Clilamidomonas ,  pour  les  joindre  aux  Thé- 
camonadiens  ;  et  nous  le  ferions  mieux  encore  d  après 
iK>trt  propre  définition ,  qui  veut  que  les  vrais  Volvo- 
ciens soient  réunis  par  une  enveloppe  commune ,  ou 
pourvus  d'enveloppes  particulières  soudées  entre  elles. 
Ne  pouvant  d'ailleurs  attribuer  aux  tacbes  rouges  la 
significationiet  Timporlnnce  que  leur  donne  M.  Eliren- 
tcrg,  nous  sommes  conduits  h  réunir  ses  Eudorinasiat 
Pandoiina,  ses  Synura  aux  Uroglena  \  à  considérer 


312  HISTOIRE    NATURELLE 

comme  douteux  sob  genre  Syncrjrpta^  et  à  rapprochor 
dubitativement  les  Sphœrosira  des  Pandd^ina.^ml 
nous  ne  conservons  que  quatre  genres  comme  authen- 
tiques, même  en  nous  fondant  sur  les  obsenrâffioitis  de 
cet  auteur. 

Les  Yolvociens ,  ordinairement  de  couleur  Verte, 
n'ont  été  trouvés  jusqu'à  présent  que  dai^ifis  e^ux 
douces  limpides ,  entre  les  Conferves  et  lés  autres 
plantes  aquatiques. 

!•'  Genre.  VOLVOX.  —  f^olvax. 

Animalcules  verts  ou  jaune  -  brunâtre ,  réguJiABemeiit 
disséminés  dans  l'épaisseur  et  près  de  la  surface  d' oit  glo- 
bule gélatineux  transparent,  devenant  creux  et  Tem(rfi 
d*cau  par  suite  de  son  entier  développement ,  et  ilans  leqôel 
alors  se  produisent  d'autres  globules  plusi|)etits  au  nombre 
de  cinq  à  huit ,  organisés  de  môme ,  et  destinés  à  éprouver 
les  mêmes  changements  quand  par  la  rupture  du  globide 
contenant  ils  sont  devenus  libres.  Animalcules  musb 
chacun  d'un  ou  de  deux  Glaments  flagelUrormes ,  <jui ,  par 
leur  agitation  hors  de  la  surCace ,  déterminent  le  mouve- 
ment de  rotation  de  la  masse. 

I.  VoLVOX  TOURifOïÂWT. —  Volvox  glohalor,  Mûll.  (i).  — PI.  llïi 

fig.  25  et  PI.  lV,fig."3o. 

Globules  verts  ou  jaune  -  brunâtre ,  larges  d*un  tiers  de  milti- 


(l)  Leeuwenhoek ,  Contin.  arcan.  nalura  ,  p.  149,  fig.  a,  1698. 

Kugelthier^  Baker ,  Employ.  for  thc  micr.  p.  418,  Pi.  Xil ,  iig.  a;* 

Kugelthier,  Rœsel,  t.  III ,  Pi.  CI ,  fig.  1-3 ,  p.  <>,  7. 

yotvox  gtobator  ^  Linné,  Syct.  nat^  éd.  X^tl^SS. 

f^olyox globator y  PaUas,  Elench.  zooph.  p.  4^7* 

Folvox  globator  ,  MùUer  ,  Inf.  Pi,  III ,  fig.  la  ,  l3  ^  p.  18. 

f^olvov,  Spallanzani ,  Opusc.  phys.  trad.  franc,  t.  I ,  p.  193  ,VUlli 

Pandorinq  Leeuwenhoekii  f  Bory  ,  1834. 

y^olvQX globator, "Ehrtnh.  i83o-i834,  t838,  Infuf.  PI.  IV,  fig.  i. 


DES  INFUSOIHES.  313 

méire  à  on  miUîfliètre,  formés  d'animalcules  longs  de  0,009  et  larges 
de  0,0066  y  épars  dans  l'épaisseur  d'une  membrane  spfaérique,  gé- 
Utineuse ,  diaptiane ,  dont  chacun  est  muni  d'un  filament  flagelli- 
tane ,  égalant  trois  fois  sa  longueur ,  et  d'un  point  intérieur 
rouge.  — ^^Cinq  à  huit  globules  plus  petits  contenus  à  l'intérieur. 

Cait  aioii  qne  j*ai  toujours  vu  le  Fohox  globaior,  qui  le  trouTe 
abondammant  en  été  dans  1  étang  de  Meudoii(juîn  iB38),  et 
que  j'ai  rem  en  juin  iSSg  dans  les  eaux  stagnantes  aux  euTirons 
de  Tooloose  ;  mais  je  n'ai  pas  vu  la  double  trompe  flagelliforme 
iadiquée  pur  M.  Ehrenberg,  ni  les  cocdons  qni,  suiFant  cet  auteur* 
sniisieiit  «omme  un  réseau  tons  les  animalcules  a  la  surface  des 
globales.  Qnand  on  a  mis  dans  un  flacon  de  l'eau  contenant  des 
YoItox  9  on  voit  leurs  globules  monter  et  descendre  en  tournoyant 
lentement  dans  le  liquide ,  comme  pourraient  faire  des  corps  lé- 
gen  dans  de  l'^u  agitée  ;  il  suffit  d'en  approcher  une  lonpe  forte 
OQ  une  lentille  d'an  court  foyer  pour  distinguer  la  forme  géné- 
rale dn  globule ,  et  les  petits  grains  verts  épars  à  la  surface ,  et 
Wi  cinq  ou  six  globales  colorés  plus  petits  contenus  à  l'intérieur. 
Laeuwenboek  le  premier  observa  le  Volvox  dans  1,'eau  des  ma- 
nii,ie  3o  août  :  «  Je  vis ,  dit-il ,  dans  cette  eau  une  grande  quantité 
de  pacticales  rondes  flottantes  de  la  grosseur  d'un  grain  de  sable. 
Eq  l'es  approchant  du  microscope,. je  remarquai  non-seulement 
qu'elles  sont  bien  rondes ,  mais  aussi  que  leur  membrane  ezté- 
neore  est»  çà  et  là ,  couverte  de  particules  saillantes ,  nombreuses, 
qui  nu  semblaient  à  trois  facettes  et  terminées  en  pointes.  Quatre- 
TJQgts  de  ces  particiiles  également  espacées  occupaient  la  çircon- 
féreoce  d'nn  grand  cercle  dn  globale ,  de  sorte  que  le  nombre 
toul  des  particulea»  réparties  sur  la  'surface,  n'est  pas  moindre 
qsedeox  mille. 

*  Gela  m'offrait  un  spectacle  charmant,  parce  que  ces  globales 
n'étaient  jamais  en  repos  «  et  que  leur  mouvement  avait  lieu  en 
loamoyant  {pcr  eircumvoliUionem),,,  Mais  plus  ces  particules 
éUieat  petites ,  plus  elles  moutraient  la  couleur  verte ,  tandis  que, 
tu  contraire ,  dans  la  partie  extérieure  des  plus  grandes ,  on  ne 
ponfait  reconnaître  aucune  coloration. 

*  Chacun  de  ces  globales  avait  à  l'intérieur  cinq  »  six ,  ou  sept , 
tt  màiie  jusqu'à  douze  globules  plus  petits ,  ronds ,  de  même  stmc- 
^  que  le  corps  dans  lequel  Ûs  étaient  renfermés*  Ayant  tenu 
^Mfaogiempa  Àa  vue  &rie  aw  im  des  pins  kros  liblNd^ 


3H  HISTOIRE    fTATURCLLE 

dtmB  une  petite  quantité  d*eaa ,  je  tîs  te  produirez ,  dàU  m:  piflîe 
extérieore ,  one  oaTertore  par  laquelle  tortail  une  det  pibtfëldQi 
rondei  incluaes  qui  montrait  une  belle  coulent  ▼erCe,  «A  qui 
exécutait  dans  Teau  lev' mêmes  moUTemeùtsquefaifail  pifcrtéoni 
ment  le  globule  d'où  elle  était  sèctîe. 

»  Ensuite  le  premier  globule  demeurait  immobile  et  laîastit 
sortir  à  peu  d'interralle ,  par  la  même onrerlnre,  une iMHide, 
puis  une  tft)isième  particule,  et  il  'arriTait  que  tooleacet  parti- 
cules incluses  sortaient  successivement  ainsi  en  acqnëAint  im  miMh 
▼ement  propre.  * 

■  Après  un  intervalle  de* quelques  jowrs ,  ley.prémi«r  gMak 
s'était  en  quelque  sorte  dissous  "dans  l'eau;  je  ne  ponvait  en  lè- 
trouver  aucune  trace. 

•  Dans  Tobservation  de  ces  globules ,  j'ëtaîs  surtout  tnrpris  de 
ce  que,  pendant  tons  leurs  diflerents  mouvements,  j^ne  vojawjt- 
mais  les  particules  incl^8es  changer  de  place ,  qnoiqtt*^les  oefin- 
sent  point  contiguës ,  mais  qu'elles  restassent  écastéea  d*ime  cer- 
taine distance.  » 

Leenwenhoek  dit  ensuite  comment ,  ajant  renfermé  dans  on 
tnbe  de  verre ,  gros  comme  une  plume  à  écrire  et  en  partie 
rempli  d'eav^ ,  deux  gros  globules  de  Yolvoz  contenant  cbaeiin 
cinq  globules  plus  petits ,  et  un  troisième  Volvoz  cofldenant  lept 
globules  très-petits ,  il  vit  quatre  jpurs  .afnès  qve  la  mêadiiaDe 
externe  des  deux  premiers,  devenue  très-mince  et  frantparentef 
s'était  déchirée,  et  que  les  dix  petits  globules  inch»  se  mouviiéBt 
eA  tournoyant  dans  Teau  tantôt  d'un  côté ,  tantôt  de  l'autif.  An 
bout  de  cinq  jours ,  il  vit  que  les  globules  plus  petits /renferméi 
dans  le  troisième  Volvox,  aTaient  augmenté  de  vôlome,  etqn'ob 
y  pouvait  distinguer  d'autres  particules  devant  naître  à  rintérienr. 
Après  cinq  autres  jours ,  le  troisième  Yolvox  s'était  déchiré  d'on 
côté,  et  les  particules  contenues  étaient  devenues  IH^res;  néan- 
moins le  Volvox,  quoique  ouvert  d*un  côté ,  continuait  a  se  moU' 
voir  en  tournant  dans  le  liquide  connue  au^ravant;  Qtielqiu< 
autres  jours  après ,  on  ne  pouvait  reconnaître  que  quelques  fri^ 
ments  des  grands  Volvox,  lesquels  bientôt  ne  .furent  plus  da 
tout  visibles.  11  continua  à  observer  chaque  jour  Ibt  petits  VoI^ox 
sortis  des  grands  -,  et  remarqua  non-seulement  qu'ib  grossisftieut 
peu  à  p^u ,  mais  aussi  que  les  particules  incluses  devenaient  pi** 
grandes.  Quand  ces  nouveaux  Vplvox  se  rompaient  à  leor  li''^ 
pour  mettra  au  jouxte  partîcnleijdolaief  »  ils  étwfiit  qualN^ 


DES    INFU60IRK8.  315 

ploi  petite  qfie  ceux  dont  il§  êlaient  itsus ,  ce  qai  fait  peDier  à 
LeeMnenhoric  quiiU  n'oyaient  point  atteint  tout  lenr  déreloppe- 
■mt,  on  qn'ilt  n*aTaient  pas  rc<;a  assez  de  noarritnre.  Sans  se 
MiqpàDeér  fur  la  nature  et  snr  la  destination  de  ces  globules , 
Leeuwenhoek  est  conduit  à  reconnaître  qu'ils  ne  naissent  pas 
iponlan^ment ,  mais  qu'ils  se  propagent  comme  toutes  les  plantes 
iont  nous  sarons  que  chaque  graine ,  si  petite  qu'elle  soit ,  con- 
tiaol  d^à  1*  jeune  plante  qui  en  doit  proTenir.  Cette  opinion  de 
Lêenwenfaoek ,  basëe  sur  Tidëo  que  le  globule  du  VoWox  est  un 
kve  indÎTidnel ,  m  été  adoptée  et  dëreloppée  par  tous  les  auteurs 
^,  après  lui,  ont  obsenré  leVoIrox;  et,  jusqu'à  ces  derniers 
iMBpa,  on  a  regarde  ce  phénomène  de  sa  propagation  comme 
vie  des  preores  les  plus  manifestes  du  principe  de  l'emboîtement 
des  germes.. 

Baker  TÎt  le  VoItox  comme  Leeuwenhoek ,  mais  de  plus,  il  aper- 
çât les  cils  partant  des  granules  de  la  surface ,  et  reconnut  que  ce 
sont  là  les  Trais  moyens  de  locomotion  de  cet  être.  Rdi^el  n'ayant 
pa,  après  Baker,  distinguer  les  cils  moteurs,  en  nia  Texistence 
H^coposa  »  pour  expliquer  le  niouTement  du  VoWox ,  un  modo 
d'eiplication  fort  bizarre ,  en  supposant  que  chaque  granule  do 
k  surface  aurait  un  orifice  snsceplible  de  s'ouvrir  et  de  se  fermer 
la  gré  de  ranimai. 

Ifiilier  ne  vit  point  non  plus  les  cils  moteurs  du  Volvox ,  il  le 
décrit  comme  formé  d'une  membrane  diaphane  couverte  et 
CQuune  hérissée  de  molécules  répandues  abondamment  à  la  sur- 
laee,  et  renfermant  à  l'intérieur  plusieurs  globules  immobiles 
tmnsparents  au  centre.  Les  molécules  de  la  surface  peuvent,  dit- 
il,  se  détacher,  et  la  membrane  alors  reste  nue.  Cet  auteur  dé- 
eril  ainsi  la  partnrition  :  •  La  membrane  se  fend ,  et  les  petits,  uu 
ks  globules  inclus,  sortent  par  la  déchirure,  et  la  mère  elle- 
même  on  la  membrane  se  dissout.  Ainsi  celte  mère ,  par  suite  d'un 
adoiirable  emboîtement  de  sa  race,  se  montre  souvent  grosse  de 
Nt  fih|  de  ses  petits-fils ,  et  de  ses  arrière-petits-fils.  » 

*  Volvox  aureus  et  Volvox  sUllalut ,  etc. 

M.  Ehr^berg  décrit  comme  une  espèce  dislinctele  Volvox  jau- 
nâtre qne  Mûller  regardait  comme  simple  variété  du  Volvox  glo- 
haiort  jai  vu  moi-même  beaucoup  de  nuances  diverses  parmi 
des  VoItoz  que  je  crois  devoir  laisser  dans  la  même  espèce.  Quant 


316  HISTCORE .  HATUBBLLE 

au  Folvox  stellatus ,  qui  aurait  été  signalé  d'abord  piur  Sdunnk , 
il  différerait  parce  que  les  glolNilefl  internes  aBraientliilNv«alenx 
et  paraîtraient  comme  dentelés  en  étoile  sur  leur'  coiàtoiir.  Les 
dimonsions  de  ces  espèces  sont  les  mêmes  que  pour  lia  prébëdeate. 

*  Spharasim  Fohox.  £h.  Infàs.  i83S,  pi.  m,  fig.  8. 

Le  même  auteur  fait  un  genre  particulier  de  cet  IftAnoireqiii , 
suivant  lui ,  n'aurait  qu'une  trompe  flagellifoiine  simple»  mn  ïléOL 
de  l'avoir  douMe  comme  les  Yolvoz  ;  mais,  ainsi  que  je  l'ai  dit 
plus  haut,  je  n'ai  pu  voir  qu'un  filament  simple  à  ceux  qqe  j*ai 
observé» .^fns  plusieurs  lieux.  Lesanimakulesdu  Spkœrosirm  sont 
décrits  comme  ayant  de  longueur  o,oi  2 ,  et  formant  def  gWMdei 
de  o,ô6«  ^ 

â«  Genbb.  PANDORINE.  —  Pandorina.  Boiy. 

*■■ 

Animaux  verts  très-petits,  groupés  ep  phisieoi»  globales 
éparsdans  Tintàrieur  d'une  massQ|[élaliiieiise,  diàpliaae, 
ovoïde  ou  globuleuse. 

Les  Pandorines  ne  montrent  pas»  comme  les  Yolvoz,  les 
animalcules  fixés  à  la  surface,  mais  ce  sont  des  animalcales 
plus  ou  moins  rapprochés  ou  groupés  au  milieu  cTuti  globale 
transparent  ;  par  conséquent  aussi  le  mode  de  propagation 
ne  peut  être  le  même,  et  l'on  ne  voit  pas,  comme  chez  les 
Yolvox,  des  globules  intérieurs  éti*G  mis  au  jour  par  suite 
de  la  rupture  de  la  membrane  externe,  pour  se  développera 
leur  tour  en  une  membrane  parsemée  de  grains  verts. 

Mûller  avait  distingué,  comme  espèce  de  son  genre  Vol- 
vox,  la  seule  Pandorîne  qu'il  connût.  M.  Bory  réunit  cette 
même  espèce  et  le  vrai  Volvox  dans  le  genre  Pandorine  qu'il 
créa.  M.  Ehi*enberg,  enfin,  a  circonscrit  plus  exactement  le 
genre  Pandorine  ;  mais  il  en  a  voulu  séparer  aussi,  sous  le 
nom  d'jEudorifia,  une  espèce  qui  n'en  diffère  que  par  la  pré- 
sence des  points  rouges  piîspar  lui  pour  des  yeux. 


BE8  iirru50iU8.  317 

I.  PiUDOiiiiB  NVfiB.  —  Ftmdùrima  mantm  (t).  Bcnry. 


Ammanx  verts  longs  de  09009^  ponrais  d^im  fllamenl  flagel- 
Bfome  deux  feteanssi  long ,  et  diversement  groapés dans  on  glo- 
bule diaphane  hors' duquel  sortent  |es  ilaments ,  large  de  O^SO  à 
0,9i.  —Mouvement  lent  de  rotation. 

MQIlor»  qni  observa  cette  espèce  en  antomne,  parmi  les  Lemna^ 
It  d^prît  eomme  fbrm^  d'an  amas  de  globnles  Torts  entourés 
dftoa  membrane  sphërique diaphane  ;  et  il  parle aossi  d*nnrabord 
■oir  ^i  n'est  antre  chose  qijfune  illusion  d'optique  produite  par 
kiéAripgenoe  de  l'enveloppe. 

3.  PAiVDOEnis  iLÉGÀMTB.  ^-  PandcHna  elegaru  (3). 

Animam  globuleux,  verts,  longs  de  0,015,  pourvus  d'un 
paînt  rouge  peulfonfie  et  d*un  long  filament  flagelliforme ,  et  réu- 
ïis  au  nomJire  de  10  à  10  dans  un  globule  diaphane  dé  0,04 
i  0495. 

M.  Ehrenbcrg  a  obsenré,  auprès  de  Berlin  et  en  Russie,  cette 
«pèee,  qn'il  prend  pour  type  de  son  genre  Eudorina;  il  conjec- 
tifè  qn^dle  a  été  vue  par  les  divers  obsenratenrs  qui  ont  décrit  le 
YshoflLoomme  préientant  trente  à  quarante  globules  intérieurs. 

*  Lf  AAme  antëor  nomme  Pandorima  hyalina  une  esp&ee  dou- 
iMaqtf il  aurait  ebserrée  dans  Feau  du  Nil,  parmi  lesOmferves, 
ik  qn  liannerait  des%iobnles  incolores  de  0,037. 

-3*  GmiB.  GONIUM.  —  Gomiim.  M«U. 

Animaux  vçrts  ovoïdes ,  réunis  par  suite  de  la  division 
ipoolmée,  au  moyen  d*imc  envdoppc  oommune  en  forme 
it  ilaqae  ijuadrangulaire  qui  se  meut  lentement  dans 
fean. 

(I)  Fol9ox  morum  ,  Mùner ,  Infos.  Pi.  III ,  %.  i4-i6. 

PnmdoHiui'morm g  Bmj,  l8a4« 

Ptmdorima  morum ,  Efar.  IoIbi.  PI.  II ,  fig.  33. 

(1)  Bmdârimm  degâmt,  Cfcr.  lai».  PI.  III,  âg.  6. 


S18  UISTCPIAS    VATUBXLLE 

Les  Gonium  ont  été  aperçus  d'abord  par  Mùllerj  qui  ne 
soupçonna  pas  du  tout  leur  organisation ,  et  prit  lear  en- 
veloppe commune  pour  un  seul  animal.  Sclirank,  en  nom- 
mant d'abord  Volvox  complanatusV espèce  type  de  ce  genre, 
semble  avoir  pressenti  leur  vrai  rapport  avec  le  YcItot. 
M.  Bory  voulut  former  le  genre  Pectoraline  avete'lft  Gonium 
pectorale  ;  mais  il  n'avait  rien  vu  de  plus^  que  ses  prédéces- 
seurs. M.  Ehrenbcrg,  en  1830»  le  décrivait  conuiie  fixnw 
d'une  enveloppe  comprimée ,  carrée,  ciliée  «m  aDf|le^,  c( 
contenant  seiie  gemmes  à  l'intérieur;  mais,  en  1834^  il  en 
donnait  une  description  plus  eiaote  d'après  ses  nooTeOes  ob- 
servations. Les  globules  verts  n'étaient  plas  des  gemmes, 
mais  des  animaux  distincts ,  dont  la  réunion  en  carré  for- 
mait une  famille,   et  chacun  d'eux  lui  paraissait  pouno 
d'une  trompe  filiforme. 

1 .  GorritM  RECTORAL.  —  Ganùm  peetoralè  (i^.  MftIL 

Animaux  ovoïdes  ou  globuleux ,  verts ,  larges  de  0,006  àO,OS0, 
réunis  par  16  en  plaques  carrées  ou  quadrangulaires  de  0,0S3 
â  0>08ff. 

Mfiller  décrit  ce  Gonium  cona&e  formé  de  seize  corpoiçQks 
ovales,  presque  égaux,  verdâtres,  demi-transparents,  fmwei 
dans  une  membrane  quadrangulaire  qui  réfléchit  la  lumière  sur 
chacune  de  tes  faces.  11  se  propage  par  la  séparation  de  chacim 
des  globales  qui  bientôt  se  montre,  à  son  tour,  composa  de  «e 
globales  plus  petits.  Tnrpîn  fa  décrit  eon^e  un  Tégëlai  dans  Ici 
Mémoires  du  muséum  (  1818 ,  t.  XVI ,  pi.  i3],  et  dans  le  DictioD- 
nairc  des  sciences  natarellet,  sous  le  nom  de  Fectoraline,  en  le 
signalant  comme  une  preuve  de  sa  théorie  de  la  gTobuline. 

*  Gonium punciatum.  Ebr.  Inf.  i838,  pf.  III,  f.  a. 

M.  £hrenl>erg  a  décrit  sous  ee  nom  une  espèce  qui  païaît  diié' 
rcr  de  la  précédente  par  des  taches  noires  sur  chacun  des  aiUBiftl- 
cales  Tcrls;  il  l'a  observé  à  Berlin. 


(1)  Gonium  pectorale ,  Millier,  Tnfus.  Pi.  XVI ,  fîg.  9,11. 

Pectoraiina  hebraica ,  Borjr ,  1824  ,  Encycl 1828,  Dicl.  chu.  <•  1' 

Gonium  pectorale ,  Khr.  In&ic.  i638  ,,ri.  IH ,  fi^.  1. 


ABS  iirusoiEis.  319 

Le  Conium  puh'inalum  de  Millier  ne  peut  être  rapporte  avec 
rliiudo  a  ce  genre;  il  a  été  obserrë  dans  une  eau  de  fumier 
dcicrit  par  cet  auteur  comme  une  plaque  quadrangulaire  ren- 
e  en  forme  de  coufsin  et  formée  de  trois  ou  quatre  bourrelets 
rallèles,  présentant  ensuite  des  divisions  transverses  et  animée 
m  moaycment  vibratoire  leat. 

Ob  doit ,  je  crois ,  regarder  comme  un  végétal  le  Gonium  Iran- 
Himm  décrit  par  M.  Mèyen  dans  Tes  Ifov,  acta  mit.  curios,  t.  XIV, 
.  43,  Gg.  36,  comine  formé  de  seize  corpuscules  verts ,  disposés 
r  deuoi  00  par  quatre  dans  use  plaque  quadrangulaire  quelque* 
îsplus  longue  que  large,  et  sans  mouvement  propre. 

4'  GcwB.  UROGLÉNE.  —  L-roglena.  £hr. 

M.  Ehrcnberg  n  forme  les  deux  genres  Uroglena  et  Sy^ 

ura  pour  les  InRisoires  agrégés  dans  une  enveloppe  gela- 

neose  commune,  ainsi  que  les  autres  Yolvociens  ;  mais  dis- 

ogoés  par  la  présence  d'un  prolongement  ciiudiforme  qui 

!S  retient  adhérents  au  centre  de  la  masse  commune.  Ses 

Jnglena  forment  une  seule  espèce,  U.  P'ohox  (Ehr.Infus. 

lUl^  Cg.il  )i  présentant  des  animalcules  oblongs  jau- 

itres,  retenus  par  une  queue  trois  à  six  ibis  plus  longue 

ie  le  corps  qui  s'avance  liors  de  la  masse  commune  ;   ils 

firent  surtout  dasSynura  par  la  présence  d*un  point  co- 

é,  que  l'auteur  nomme  un  q'Î].  Ces  derniei*s  ,  également 

lâtres,  saillants  hoi^de  la  masse  commune,  forment  la 

e  espèce  Synura  uveUa  (  Ehr.  Infus.  PI.  III ,  i!g.  9}. 

*  Syncrypia,  Elir. 

même  auteur  institue  un  genre  Syncrypia  pour  deslnfusoi- 

rti agrégés,  qu'il  décrit  comme  pourvus  d'une  euvcloppe 

),  et  réunis  dans  une  enveloppe  commune.  Ces  Infusoires 

le  0,009,  i^^'iini*  en  glubulcs  de  0,047,  forment  une  seule  es- 

yynerypla  vohox{J\\T.  hifus.  PI.  111 ,  fijr.  7);  il  J'aob«ervée 

I.  J*ai  bien  aussi  de  mou  oôté  rencontre  des  Infusoires, 

,  et  munis  d'un  lésutneiit  propre  ;   maiïi  n*ayanl  pas  re* 

Jstinctcmeut  cbcz  eux  une  enveloppe  commune ,  j'ai  cru 

«reporter  paruii  les  ThccauiDuadieus.  (Noyez  Cnptomo- 


320  HISTOIRE    KâTITKELLE 

Vn*  FAMILLE. 

CINOBRYENS. 

ê 

Infîisoires  à  filament  flagelliforme ,  contracHles  an 
fond  d'une  carapace  ouverte  ;  se  multipliant  p<r  gem- 
mation» de  telle  sorte  que  les  nouvelles  carapaces  restent 
adhérentes  par  leur  base  au  sommet  des  prtoëdantes , 
d'où  résulte  un  polypier  Fameux. 

Les  Dinobryens,  dont  je  n'ai  observé  que  deux  es- 
pèces »-  m'ont  paru  être  des  animalcules  analc^nes  aox 
Monadiéns  ;  mais  la  rapide  altération  de  l'ean  qui  les 
contenait  avec  d'autres  productions  de  l'étang  de 
Meudon,  ne  m'a  pas  permis  de  les  étudier  complète- 
ment, et  de  reconnaître  cbez  eux  l'existence  du  fila- 
ment fla^llifôrme ,  ni  de  m'assurer  si ,  d^^s  leur  ca- 
rapace, ils  auraient  un  second  tégument  contractile 
analo^e  à  celui  des  Eugléniens ,  ce  que  pourtant  je  ne 
puis  croire  ;  car  ils  ne  me  montraient  qu'une  masse 
verte  changeant  lentement  de  forme  au  fond  de  chaque 
petite  carapace  en  forme  de  cupule.  Ces  animalcules 
forment,  par  la  gemmation,  de  nouvelles  carapaces  qui 
se  greSent  successivement  les  unes  sur  les  autres,  d'où 
résulte  un  petit  polypier  comme  un  Sertulaire  mi- 
croscopique, ordinairement  fixé  sur  les  Gyclopes  et  les 

• 

autres  petits  animaux  aquatiques ,  mais  souvent  aussi 
flottant  librement  dans  le  liquide  j  après  s'être  détache 
de  son  support.  Quand  les  Dinobryens  se  sont  décom- 
posés en  mourant ,  leur  polypier  se  conserve  parCsiite- 
ment  transparent. 

M.  Ehrenberg,  qui  le  premier  a  fait  connaître  les 
Dinobryens  en  1833  et  1834,  en  les  définissant  des 


DES    IHfUSOInES. 


321 


ux  polyt-'astriques  c 


,  ancntérés/sani 


lestin) ,  sans  autun  poil  ou  appendice  externe,  et  dont 
le  corps  est  de  forme  chanireante,  les  classait  alors  h 
ojlé  des  Volvociens  ;  mais  il  les  pLice  aujourd'hui  (/«- 
fùsionslhierchen  ,  1838)  à  la  suite  de  ses  j4stasiœa,  ea 
les  regardant  comme  des  Astasiées  à  carapace.  Il  dit, 
avec  plus  de  réserve,  n  qu'ils  sout  évidemment  ou 
vraiEembliiblemeiit  polygnstriques ,  aneutérés,  pjm- 
niques  .  cuirassés ,  de  forme  spontanément  variable.  ■ 
Et  tout  en  déclarant  que  dans  cette  famille  l'organisa- 
lioo  n'est  pas  sufTiisamment  connue,  il  assure  avoir 
TU  chez  les  Dinobryon  comme  organe  locomoteur  une 
trompe  simple  filiforme;  puis  il  dit  que  les  granula- 
tions verdâtres  ou  jaunâtres  de  tous  les  individus 
paraisseut  constituer  l'ovaire,  et  qu'une  vésicule  claire, 
aa  milieu  du  corps  de  son  Epipyxis ,  pourrait  âtre  la 
vésicule  séminale  contractile.  Enfin  il  accorde  un  œil 
rouge  au  Dtnobiyon.  Cet  auteur  place  dans  cette  fa- 
mille ,  avec  ses  Dinobryon  ,  un  second  genre  Epi~ 
ffxis,  qui  se  distingue  par  l'absence  du  prétenda 
ml. 

1"   Gk^he.    dinobryon.  Ehr. 
{Mêmes  caracii:rcs  que  pour  la /amitié.  ) 


I.  iMllOllTOn    SERTl'LiUKE.   —  Dl 

Pl.l.fig. 


lulurUi.  Ehr.  (i). 


Aoimatn  dans  des  urcik)leg  ou  cupules  sessilfs,  formant  un 
pglfpier,  souvent  libre.  —  Longueur  d'une  cupule,  0,0*.  —  Lon- 
PHOT  du  polypier,  0,5ï. 

J'ïi  Irourc  «bon  dam  ment  cette  eipé«  flottant  dnns  l'eau  de 
l'eiang  tic  Meudon  ,  entre  let  «pongiUe»,  le  lo  m>rs  i838.  Le 


tKFUSOUSf* 


,  Ejir.  llirus. 


,8, m.  Vlll.llE.l 


333  HISTOIRE    KâTUBBLLB 

oorps  des  anismlcnles  est  vert,  et  le  polypier  est  «Time  diapha- 
néité  parfaite.  H*  Ehrenberg  Ta  otMerrëe  en  mars  et  a^ril  iSSs , 
présdeBei^lia.  Ufixe  |a  longueur  des  copules  à  09047. 

s.  DinoBETON  PÉnoii.  —  Dinobrjronpetiolaium.^r  (PI.  L  fig.  is.) 

4QÎIIIIIUX  ^(irts  f]s{is  des  nrcéoies  m  eupidM  longiiMunii  pé- 
()p,popl^ ,  fpi  panent  de  l'intérieur  des  cuml^  pips  i^iqenpi», 

—  Lonjjoeur  d'une  cupule  et  d'un  aninialcule ,  O.piS;.  •—  Lftngqeiir 
du  pédoncule ,  0,08  à  0>10.  —  Longueur  du  polypier,  0,23. 


J'ai  tfOOTé  >  en  tatme  tempi  que  la  précédente,  cette  etpèee 
&f^^far  d^  C^clopes  ;  qi^lqne^nnsdes  pédoncules  lespluf  Ifinsp 
montraient  nn  bourgeon  latéral. 

^DiiiOBBTOif  SOCIAL.  — -  Dinohtyon  sociale,  Bhr.  (i). 

y.  Elupe^bqg  s  décrit  fpus  ce  pom  nnei||ilrifefp«cef9i*ili|fist 
d*abor4  prise  |x>nr  une  ^aginiçola^  et  qni  diff^rç  iqrUHit  de|s 
première  par  ses  dlmensioiis  moindres  d'un  tiers. 

*  Enrrxxs.  Ehr. 

Le  ijoéme  i^ntwr  institue  ions  ce  nopm  ^n  genre  particulier  pour 
un  Dinobryon  incomplètement  obseryé,  et  nommé  par  lui-mêiiM 
d'abord  (i83i)  Cocconema  utriculut;  il  est  en  forme  d'utricnles 
coniques  remplie^  de  gra^ul^  ja^uâtrea,  et  fixéea  par  un  pédi- 
cule sur  les  conferves.  Il  soupçonne  que  la  Frustulia  crinita  de 
Martens  et  YArUlcHa  minuta  de  K^tzing  sont  la  mdme  chose  qae 
son  Epip^xù, 


\  0)  f^aginicola  socialis ,  Ehr.  i83o-i83i  ,  Mém.  acad.  Berlin. 
ÏHHobryon  sociale ,  Ehr.  i838 ,  Jnfai.  fi,  Vlll,  fig.  9. 


DES    INFUSOIEES.  82S 

Vin*  FAMILLE. 

THÉCAMONADIENS- 

Animaux  ordinairement  colorés ,  revêtus  d'un  tégu- 
iDent  non  contractile  >  membraneux  ou  dur  et  cassant, 
et  n  ayant  pas  d'autres  organes  locomoteurs  qu'un  ou 
phisieurs  filaments  flageliiformes, 

I^  lufusoires  de  cette  famille  n  ayant  de  commun , 
en  quelque  sort^  qu'un  caractère  négatif,  la  non-con- 
tractilité  d'un  tégument ,  pourront  sans  doute  être  di- 
visés plus  tard  en  plusieurs  familles ,  d'après  leur 
forme ,  d  après  la  nature  de  leur  tégument,  et  d'après 
lenombre  et  la  dispo^tion  de  leurs  filament^  moteurs. 
On  en  voit  en  effet  de  globuleux  et  de  foliacés  \  quel- 
ques-uns ont  une  coque  dure,  comme  pierreuse j 
d'aatres  ne  sont  revêtus  que  d'une  membrane  mince , 
flexible  ;  il  en  est  enfin  qui  n'ont  qu'un  seul  filament , 
tmdis  que  d'autres  en  ont  deux  semblables ,  ou  bien 
dsvx  de  grosseur  différente ,  ou  encore  en  ont  plu- 
sieurs. En  attendant  que  de  nouvelles  observations 
aicftt  augmenté  le  nombre  et  la  connaissance  des  es- 
pèces ^  ces  différences  que  nous  venons  de  signaler  ser- 
viront seulement  à  caractériser  des  genres  bien  plus 
réellement  distincts  dans  cette  famille  que  parmi  les 
Monadiens.  C'est  qu'aussi  les  Tbécamonadiens  sont 
plus  avancés  en  organisation  que  les  Monadiens  ;  on 
lie  les  voit  point  comme  ceux-ci  se  produire  dans  les 
infusions  artificielles ,  et  changer  de  formes  et  de  ca- 
ïaclères  suivant  la  nature  du  milieu  où  ils  vivent.  Ils 
soQt  aux  Monadiens  ce  que  les  Rhizopodes  sont  aux 
Amibiens  ;  ils  n^ont  pas  plus  d'organes  distincts ,  mais 

21t 


32<l'  HISTOIRE  NATURELLE 

leur  individualité  est  déjà  plus  précise  ;  ils  se  midti- 
plient  dans  des  eaux  stagnantes ,  qu'on  peut  bien  assi- 
miler à  des  infusions  faites  en  grand  ;  mais  il  n'est 
plus  permis  de  penser  qu'aucun  d'eux  puisse  être  le 
produit  d'une  génération  spontanée ,  ou  du  développe* 
ment  de  ces  corps  préorganisés  qu'admettait  Spallan* 
zani  ;  de  ces  germes  disséminés  dans  l'atmosphère , 
auxquels  on  attribuerait  l'origine  des  Monadiens ,  des 
Amibiens ,  des  Yibrioniens ,  et  de  quelques  autres  In- 
fusoires. 

Ainsi  les  Thécamonadiens ,  de  forme  globuleuse  et 
munis  d'un  seul  filament,  seront  des  Trachelomonas , 
si  leur  enveloppe  est  dure  et  cassante  ;  ce  seront  des 
Cryptomonas ,  si  elle  est  membraneuse  et  molle.  Ceux 
qui ,  n'ayant  aussi  qu'un  seul  filament ,  sont  de  forme 
aplatie ,  formeront  les  genres  Phacus  et  Grumenule 
qui  diffèrent ,  parce  que  celui-ci  n'a  pas  le  prolonge- 
ment caudiforme  qu'on  observe  plus  ou  moins  pro- 
noncé chez  celui-là.  Les  Thécamonadiens  à  deux  fila- 
ments seront  les  Diselmis ,  si  les  deux  filaments  sont 
également  vibratiles  ;  mais  si  Tun  de  ces  filaments  est 
traînant  et  rétracteur,  l'autre  étant  vibratile  et  flagelli- 
forme,  on  en  fera  les  deux  genres  Anisonème  etPloeo- 
.  tie;  ce  dernier  se  distingue  par  sa  forme  en  nacelle, 
Tautre  est  ovoïde  ou  en  forme  de  pépin.  Enfin ,  s'il 
y  a  plusieurs  filaments  vibratiles ,  ce  sera  le   genre 
Oxyrrbis,  dont  le  nom  indique  comment  son  corps  se 
prolonge  antérieurement  en  forme  de  nez. 
.  Plusieurs  de  ces  animaux  ont  été  vus  par  les  anciens 
micrographes  ,  qui  ne  soupçonnèrent  nullement  la  pré- 
sence des  filaments  moteurs.  Mûller  en  a  décrit  quel' 
ques-uns  dans  ses  genres  Monas ,  Volvoxei  Cercaria, 
M.  fiory  les  a  laissés  aussi  confondus  avec  des  hîur 


DES   INFU80IRES.  325 

soiresnus  dans  plusieurs  genres.  Mais  M.  Ehrenberg, 
le  premier,  senlit  la  nécessité  de  créer  une  famille  pour 
les  Infusoires  revêtus  d'un  tégument  résistant,  et  d'ail- 
leurs semblables  aux  Monades  ;  il  la  nomma  famille  des 
Crjrptomonadina ,  du  nom  d'un   de   ses   principaux 
^ËnresCryptomonas.  Cette  famille,  la  première  des 
cuirassés,  anentérés,  gymniques,  était  caractérisée 
chez  cet  auteur,  en  1830,  par  «  une  enveloppe  membra- 
neuse ,  subglobuleuse  ou  ovale ,  propre  à  chaque  indi- 
vidu, qui  était  non  divisible  ou  divisible  avec  l'enve- 
loppe. »  Une  première  section ,  comprenant  les  ani- 
malcules simples ,    était   partagée   en   trois   genres , 
savoir  :  les  Cryptomonas ,  sans  yeux,  mais  avec  une 
bouche  ciliée  ;  les  Gygès ,  sans  yeux  et  sans  bouche 
ciliée  ;  et  les  Ctyptoglena ,  avec  un  œil  rouge.  Un 
quatrième  genre ,  Pandorina ,  reporté  depuis  dans  la 
famille  des  Volvociens ,  était  censé  contenir  les  Cryp- 
tomonadines  composées,  ou  se  reproduisant  par  des 
divisions  internes.  Le  genre  Gygès  ,   sans  être  mieux 
connu  qu'à  cette  époque ,  a  été  également  reporté  de- 
puis par  cet  auteur  dans  la  famille  des  Volvociens,  de 
sorte  qu'il  ne  reste  plus  que  deux  des  genres  primitifs  , 
lesquels  sont  même  réunis  dans  notre  genre  Crypto- 
ntonas.  Mais,  en  1832,  dans  son  troisième  mémoire , 
M.  Elhrenberg,  en  même  temps  qu'il  instituait  sa  fa- 
mille des  F^ohocina ,  créait  les  nouveaux  genres  Pro- 
rocentruni^  Lagcnella  et  Trachelomonas  ^  chez  les- 
quels il  avait  reconnu  l'existence  d'un  filament  flagel- 
liforme  qu'il  prend  pour  une  trompe.  Enfin ,  en  1836, 
il  créait  le  genre  Ophidomonas  ;  de  sorte  que  sa  fa- 
mille des  Ctyptomonadina  est,  dans  son  Histoire  des 
Infusoires  (1838),  divisée  en  six  genres  de  cette  ma- 
nière.   Les  espèces  sans  yeux ,    a  carapace  obtuse , 


3S6  HISTOIRE  NATUBELLE 

sont  des  Ctyptomonas ,  si  la  forme  est  courte  et  si  la 
division  spontanée  est  nulle  ou  longitudinale  ;  ce  sont 
des  Ophidomonas,  si  la  forme  est  longue  etla  division 
transversale.  Celles  qui ,  sans  yeux,  ont  la  carapace 
antérieurement  prolongée  en  pointe ,  sont  les  Prora^ 
centrum.  Quant  aux  espèces  pourvuesd'un  œil  ou  d'tin 
point  rouge ,  elles  sont  divisées  en  trois  genres ,  suivant 
la  forme  de  la  carapace  :  les  Lagenella  ayant  une  ca- 
rapace globuleuse  avec  un  prolongement  en  forme  de 
goulot  ;  les  Trachelomonas  ayant  la  carapace  globu- 
leuse ,  sans  goulot  ;  et  les  Cryptoglena  ayant  une  cara- 
pace ouverte  d'un  côté,  ou  en  forme  de  bouclier. 

De  ces  dix  genres ,  nous  en  acceptons  deux  seule- 
ment y  en  réunissant  les  Cryptoglena  et  les  Lagenella 
aux  Cryptomonas  comme  des  sous-genres.  Le  Proro- 
centrum  pourrait  être  la  même  cbose  que  notre  Oxyr- 
rhis;  et,  d'ailleurs,  nous  réunissons  aux  Trachelomonas 
les  genres  Chœtotyphla  et  Chœtoglena,  placés,  par 
M.  Ehrenberg ,  parmi  les  Péridiniens.  Quant  au  genre 
Phacus ,  il  a  été  réuni  aux  Euglènes  par  cet  auteur, 
malgré  la  différence  que  présente  son  tégument  non 
contractile.  IN^otre  Diselmis  enfin  se  rapporte  en  partie 
aux  Chlamidomonas  du  même  auteur. 

Les  Thécamonadiens  sont  tous  très-petits  »  mais  ils 
deviennent  visibles  à  Tœil  nu,  en  raison  de  leur  grand 
nombre  et  de  leur  coloration  ;  ils  sont  ordinairement 
verts,  et  colorent  la  surface  des  eaux  stagnantes ,  des 
ornières ,  etc.  Il  en  est  aussi  de  rouges  qui  produisent 
la  coloration  des  salines.  Ils  sont  reconnaissables ,  le 
plus  souvent,  à  leur  raideur  et  à  l'uniformité  de  leur 
mouvement.  M.  Ehrenberg  attribue  à  la  plupart  de 
ces  Infusoires  un  double  filament  flagdliforme  ;  il 
n'a  pu  leur  faire  avaler  de  substances  colorées ,  néan- 


DU   IVF1780IRM.  BgJ 

moins  il  prend  pour  des  estomacs  les  vésicules  internes, 
sauf  celle  qu'il  appelle  yésicule  séminale  contractile , 
et  qu'il  indique  dans  une  seule  espèce  de  Gryptomo- 
nas.  n  a  nommé  testicules  ou  glandes  séminales ,  des 
corpuscules  arrondis ,  incolores ,  qui  se  voient  dans 
plusieurs  de  ces  animaux  ;  enfin,  comme  pour  d'outrés 
fEimilles ,  il  dit  que  leur  couleur  verte  consiste  en 
globules  serrés  qui  lui  pairaissent  être  les  œufs ,  et  il 
désigne  comme  un  œil  le  point  rouge  que  plusieurs 
présentent  à  Tintérieur  en  avant. 

B  |S      \^  feuille.        | 

§  {ni  \5aii«  prolongement.  •     4*  CBVMnorLA. 

I.     , 

/  Deux  filamenU  temblablet 5.  Diuufit. 

A  1 

J§  l  /Corps  prMDâfti<|«e  «  ^   ^j^l^^ 

I  lUn  filament  fligel- 1       ou  en  naeelle.  I  ^'  '^•"^• 
|.«  a  I  lifo^me  et  nn  fila-  / 

ment  traînant  ré-  /  Corps   OTOïde   ou  I         *     ^ 

tracteur.  \enforme  de  pépin,  j  7-  ARWoifEMA. 

k  ptuiîeuri  filamenU.  1  Corpè antérieurement  |   g    OxTaaeu. 
[    '  f  prolongé  en   pointe.  ) 

r  OmiB.  TRAGHEIXMONAS.  —  TrachetomofM.  Ehr. 

An.  9èerébtbi  m  iêi  globtdent  ou  ôvoldè ,  dur  et  cas- 
sant ,  par  tuie  petite  ouverture ,  duquel  sort  un  long  6la- 
meot  flagediforme. 


E 


338  HISTOIRE    NATURELLE 

I .  Tracbelomon AS  voLVOCiKE.  -^  Trachelontcnas  pohoeinm,  Ehr. 

Pl.II,  fig*ii. 

Corps  sphérique  ^  jaune-bruoâtre  oq  roogeâtre ,  avec  un  point 
ocolifomie,  rouge.  Bord  de  l'orifice  épaissi  îhtériearenient.  — 
Long  de  0,0167. 

Cette  espèce  se  trouve  en  hiver  (sS  janvier  1837)  dans  l^gnffld 
bassin  du  Jardin  des  Plantes  à  Paris ,  et  au  premier  printemps 
dans  la  mare  d'Autenil  ;  son  tét  est  dur  et  cassant.  M.  Ëhrenberg 
dit  avoir  constaté  qu*il  est  siliceux  et  résiste  à  la  combostion  ;  Je 
n*ai  point  répété  cette  expérience  ,  mais  il  m*a  paru  que  Facide 
nitrique  le  dissout  lentement  sans  effènresceDce  et  en  le  rendant 
transparent.  Le  filament,  long  de  0,049  très-délié,  s*agite  toigours 
auprès  et  autour  du  tét,  et  produit  souvent  Fapparence  d\ui 
nœud  qui  de  sa  base  s'avance  vers  Teitrémité. 

*  Trachelomonas  nigricaruet  TV.  ^lindrica,  Ehr, 

M.  Ehrenberg  distingue  sous  le  nom  de  Tr,  nigricant  une 
espèce  qu*il  avait  d'abord  confondue  avec  la  précédente ,  et  qu'il 
décrit  comme  ayant  le  tét  ovoïde ,  presque  globuleux  ;  une  troi- 
sième espèce ,  Tr.  cj*lindrica ,  est  décrite  par  lui  comme  ayant  le 
corps,  oblong  presque  cylindrique  ;  mais  elle  avait  également  été 
nommée  d'abord  MicrogUna  volvôcina  comme  les  deux  autres, 
dont  elle  ne  paraît  en  effet  différer  que  par  sa  forme  moins  glo- 
buleuse. 


♦♦ 


Chatoiyphla  armata ,  Ehr.  Infns.  i838 ,  p.  35o,  PI.  XXII,  f.  10. 


M.  Ehrenberg  a  placé  dans  sa  famille  des  Peridinea  un  genre 
Chœtoijrphla  qui  paraît  ne  différer  des  Trachelomonas  que  par 
les  soies  et  les  épines  dont  son  têt  est  entouré.  11  créa  ce  genre 
en  i83s  et  le  définit  ainsi  :  «  Polygastriqnes ,  anentérës,  épitri- 
qnes,  revêtus  d'une  cuirasse  roide  tout  entourée  de  soies.  Œil 
nul.  »  Il  supposait  que  le  mouvement  vibradle  à  la  partie  anté- 
rieure était  plus  probablement  dû  à  des  cils  qu'à  une  trompe. 
Dans  la  description  qu'il  en  donne  plus  tard  en  i838  ,  il  paraît 
douter  davantage  delà  présence  des  cils,  en  ajoutant  que  le  moo- 


BES   IlfFUSOIRES.  829 

Dent  de  rotation  autour  de  Taxe  longitudinal  peut  bien  être 
a  une  trompe  ;  il  dit  que  le  tét  siliceux  est  conrert  de  petites 
nies  on  soies  dont  les  postérieures  sont  les  plus  fortes,  et 
ribue  cooune  toujours  la  coloration  à  des  œufs.  11  n*a  pu  faire 
Mirer  à  l'intérieur  le  carmin  ou  l'indigo.  La  Ckaio{x^hla 
%ata ,  qu'il  arait  d  abord  nommé  Pantoirichum  armatum ,  est 
m,  OToïde,  hérissé  de  soies  courtes  dont  les  postérieures  plus 
\m  et  noires,  au  nombre  de  huit  environ ,  forment  une  cou- 
ine assez  régulière  en  arriére  ;  Vauteur  ajoute  que  les  soies 
BS  de  la  surface  sont  quelquefois  indistinctes.  11  a  fait  une  se- 
ide  espèce,  Ch,  atpera ,  pour  des  individus  trouvés  près  de 
*lîn  avec  ceux  de  la  première  espèce,  dont  ils  ne  diffèrent  que 
r  une  forme  un  peu  plus  allongée,  et  par  les  épines  postérieures 
irses  sans  ordre.  Leur  longueur  est  de  0,04 3.  II  a  aussi  rap- 
lié  â  ce  genre ,  mais  avec  doute ,  un  corps  fossile,  oblong , 
risië  de  soies ,  observe  dans  le  silex  pyromaque  de  Delitsch. 

Ckcttoglena  volvocina,  Ehr.  Inf.  i838,p.352  ,  PI.  XXll,  f.  13. 

Le  même  auteur  a  désigné  ainsi  depuis  1 83 2  un  Infusoire  qui 
rapproche  encore  plus  que  les  précédents  du  Trachelomonas  ; 
•t  ovoïde ,  long  de  o,oa3 ,  vert  brunâtre ,  tout  hérissé  de  soies 
vtes  avec  un  point  roage  oculiforme  et  un  filament  flagelli- 
nue  plus  long  que  le  corps.  Il  fut  trouvé  auprès  de  Berlin  entre 
I  Conferves ,  et  c'est  un  des  premiers  Infusoires  chez  lesquels 
été  reconnu  le  filament  que  M.  Ebrenberg  nomma  alors  une 
ompe.  Son  lét  dur,  siliceux ,  se  rompt  par  la  pression  en  frag- 
eats  anguleux ,  et  montre  autour  de  la  trompe  un  prolonge- 
ent  court  en  forme  de  goulot.  Le  genre  Cha-logUna ,  placé  par 
iDteur  dans  la  famille  des  Peridinea,  ne  diffère  du  Chatoijrphla 
le  par  le  point  ronge  pris  pour  un  œil. 

y  Genre.  CRYPTOMONAS.  —  CrypUmanas.  Ehr. 

An.  de  forme  globuleuse  ou  peu  déprimée,  sécrétant  un 
i  membraneux ,  flexible ,  et  pourvus  d'un  Clament  flagei- 
focme  très-délié. 

Sans  ce  genre  Gryptomonas,  je  comprends  tous  lesThé- 
UBonadiens  à  un  seul  filamenl  doni  le  tét  n'esl  pas  dur  et 


gSO  HISTOIRE    NATURELLE 

cassant  i  et  dont  le  corps  n'est  pas  déprimé  comme  cehiî  des 
Phacus  et  Grumenule  :  aussi  ne  douté-je  pafi  qo»  paimi  ees 
Infusoiresy  quand  ils  seront  mieux  connus,   on  ne  doive 
trouver  à  établir  plusieurs  genres  bien  distinolt  par  httr 
forme  plus  on  moins  globuleuse ,  par  le  d^gré  de  cooÉb- 
tance  de  leur  enveloppe,  et  surtout  par  leur  mâoiètt  de 
vivre.  J'Indique  déjà  au  moins  fcomme  sôus-geiit^  les  tir 
genella ,  dont  l'enveloppe  est  prolongée  en  manUire  de  gon- 
lot ,  et  les  Tetrabœna^  qui  vivent  agrégés  par  quatre^  sam 
cependant  être  réunis  comme  les  Yolvociens  dans  unt  en- 
veloppe commune.  Quant  au  caractère  fourni  par  la  pré- 
sence chei  certains  individus  d'un  point  rouge  prit  peur 
un  œil  par  M.  £brenbei*g,  je  ne  peux  y  trouver  vu  eaïao* 
tère  générique  pour  distinguer  ces  animaux;  non  plus  que, 
chez  les  Crypiomonas  et  Crypioglena  de  cet  auteur,  je 
ne  peux  reconnaître  un  tét  en  forme  de  bouclier  et  ouvert 
d'un  côté  ;  bien  au  contraire,  j'ai  vu  dans  tous  ceux  que  j'ai 
observés  ce  tét  enveloppant  entièrement  la  partie  vivante 
de  l'animal  et  paraissant  seulement  dans  certains  cas  dé- 
primé d'un  côté  pour  s'appuyer  plus  exactement  sur  eetle 
partie  vivante.  Le  tégument  dans  tous  les  cas  est  notabfe- 
ment  plus  lai^e  que  le  contenu,  et  en  parait  écarté  sur  tout 
son  contour  par  un  espace  diaphane  en  forme  d'annesti 
qui  donne  bien  nettement  la  notion  de  l'existence  d'osé 
enveloppe. 

M.  Ehrenberg,  en  1S30,  créa  une  famille  des  Ciyp((h 
monadina  caractérbée  par  une  enveloppe  globuleuse  oo 
ovoïde ,  et  ayant  pour  type  son  genre  CryptomonaSy  auquel 
il  attribuait  une  bouche  ciliée  ;  il  distinguait  en  outre  œ 
genre  par  l'absence  du  point  rouge  qu'il  nommait  un  oeil 
chez  ses  Cryptoglena.  Plus  tard  ,  en  se  fondant  sur  des 
observations  plus  récentes ,  il  caractérisa  aiùsî  en  i8M  le 
genre  Crypiomonas  .•  «  Anîm,  dépourvu  d'œll ,  à  cuirasse 
courte ,  obtuse  en  avant ,  divisible  spontanéméiit  daiM  le 
sens  longitudinal  ou  jamais  divisible.  »  La  cuirasse,  ajoute- 
t-il ,  est  dans  la  plupart  des  espèces  un  bouclier  ouvert  en 


DBS  IirFVSOIRBS.  Ml 

etcb  avant,  et  reconrbé  au  bord  {  dans  une  »enle 
opèoe,  C  oif€Ua ,  elle  paraît  être  une  utricule  ftnnée.  Gomme 
organe  locomoteur ,  trois  dt  ses  espèces ,  C7.  cupvata  ^  C. 
mUa  et  C,  erosa^  lui  ont  montre  un  filament  flagelli- 
IbnÉe,  simple»  et  le  C.  glauca  lui  en  a  laissé  voir  deux.  Il 
désigne  d'ailleurs  comme  des  estomacs  les  vacuoles  ou  ve- 
ncales  internes,  et  comme  des  œufs  les  granules  colorés  ;  de 
plus ,  il  attribue  deux  testicules  ovales  ou  ronds  à  trois  de 
NS  e^èces,  et  une  vésicule  séminale  contractile  au  C. 
mua.  Son  genre  CryptogUna  ne  diffère  absolument  que 
pr  k  point  ronge  oculiforme  ;  il  lui  attribue  également  une 
MihMfe  ouverte  en  avant  et  en  dessous  >  et  formant  an 
pêâtboiidier  roulé  sur  les  bords.  Dans  une  seule  espèce,  C. 
arnica,  il  a  observé  un  double  filament  moteur  qu'il  nomme 
BBe  trompe ,  et  d'ailleurs  11  reconnaît  dans  ces  Infusoires, 
conime  dans  les  précédents ,  des  estomacs  et  des  organes 
imels. 

Nos  Gryptomonas,  et  nous  ne  parlons  sous  ce  nom  que  de 
eraxqui  n'ont  qu'un  filament  moteur,  sont  toujours  colorés, 
ci  le  pins  souvent  ils  sont  verts  ;  on  les  trouve  dans  les 
cm  de  mer  ou  de  marais,  quelquefois  dans  des  eaux  stag*- 
aCMet  infectes,  mais  non  dans  les  vraies  infusions. 

uÙLfnomonàâGvottcvt.'^C/yrpiimonasghbÉliu.^^,  Vil,  flg.f. 

Corps  glolmleux  vert»  souvent  plissé ,  presque  aussi  large  que 
hafdo|ipe  diaphane.  LongaeurdeO,OiOà  0,015. 

Dans  un  flacon  où  je  conservais  depuis  deux  jours  de  Veau  pm'sée 
ikaMured'Aatenil  avec  des  Confenres ,  le  i6  mars,  je  voyais  on 
innd  nombre  de  ces  globules  verts  munis  d*an  filament  trèt-dé- 
Mil  s'agîler  en  tout  sens  dans  le  liquide,  et  venir  se  fixer  à  la 
pnpi  éclairée da  flacon;  alors  ils  cessaient  d*ôtre  aussi  ronds,  et 
■entraient  quelques  grands  plis  et  des  rugosités. 

s.GiTrroiiORASiHÉciLE.  —   Crjrptomonas  inaqualis.  ^-^  PJ.  VII, 

fig.  3. 

Corps  oTOlde  vert,  moins  épais  qoe  large ,  avec  une  dépression 


333  HISTOIRS   NATURELLE 

longitadinMe ,  et  une  ou  deux  échancrures  inégales  dans  b  partie 
colorée ,  qui  est  toujours  beaucoup  plus  étroite  que  Tenveloi^.— 
Longueur  de  0,010  à  0,011.  —  Marin. 

Cet  Infosoire  colorait  en  yertrean  demer  sta|;nante  sur  la  plage 
à  côté  dn  port  de  Cette. 

*  Crjrpiomonas.  —  Ehr. 

M.  Ehrenberg  décrit  dans  son  dernier  ouvrage ,  en  i8S8,  lept 
espèces  de  Gryptomonas ,  dont  deux,  Cr,  glauca  (  Ehr.  Inf.  PI.  Il, 
fig.  2o)  et  Cr/fusca  (Ehr.  Inf.  PI.  II,  tîg.  s  i),  sont  indiquées  par  Ini- 
méme  conune  douteuses.  Celle-ci ,  en  effet ,  nommée  d'abord pir 
loi  Bacterium  fuscum^  a  le  corps  brun,   oblong,   |»riamaliqiie  t 
angles  ànoussés  •  arrondi  aux  deux  extrémités ,  long  de  0|OiS. 
EUe  n  a  été  vue  quenSibérie,  et  Ton  ne  peutdîre  ce  qn*elle  est  réel- 
lement. L'autre  munie  d*un  double  filament,  avait  déjà  été  citée 
par  l'auteur  comme  pouvant  être  le  type  d'un  nouveau  genre  qu'A 
aurait  nommé  Diploiricha,  Une  troisième  espèce,  Cr.  curvata  (Ebr. 
Infns.  PI.  II,  fig.  i6),  longue  de  0,094,  est  tellement  comprimée, 
qu'elle  doit  appartenir  à  notre  genre  Crumenula.  Les  quatre  an- 
tres sont  probablement  de  vraies  Cryptomonas ,  mais  ne  les  ayant 
pas  rencontrées  moi-même ,  je  n'en  puis  parler  avec  certitude. 
L'une,  Cr,  of'a/a(Ehr.  lufus.  PI.   II,  fig.  17),  longue  de  0,047  • 
0,094»  a  le  corps  vert,  ovale,  déprimé,  deux  fois  plus  long  que 
large.  Elle  est  rapportée  avec  doute  par  l'auteur  à  YEnchclfs  fi- 
ridis  de  Mûller,  dont  M.  Bory  avait  fait  une  Craterine;  une 
deuxième,  Cr,  erosa  (Ehr.  Infus.  PI.  II,  fig.18),  longue  deo,os8, 
également  verte,  ovale  et  déprimée,  présente  en  avant  nne 
place  diaphane,  comme  nne  large  érosion  de  la  partie  verte;  une 
troisième ,  Cr,  c^Undrica  (  Ehr.  PL  H ,   fig.  19),  longue  de  o,o3i, 
oblongue,  presque  cylindrique ,  trois  fois  plus  longue  que  large* 
obliquement  tronquée  et  échancrée  en  avant,  n'a  pas  laissé  voir 
son  organe  moteur  ;  sa  coloration  est  produite  par  des  graonles 
verts  dont  le  diamètre  est  la  vingtième  partie  delà  longueur  dn 
corps;  une  quatrième  enfin ,  Cr.  Uniicularis  (Ehr.  PL  11,  fig.  ")• 
longue  de  0,01  G,  verte,  de  forme  lenticulaire  et  à  cuirasse  épaisse, 
n'a  point  non  plus  laisse  voir  son  filament  moteur. 


DES   INTUSOIRES.  383 


♦  * 


Cryptoglenay  £hr. 


Des  trois  espèces  de  Cryptoglena  de  M.  Ehrcnberg,  l*ime,  Cr, 
arnica  (Ehr.  PK  11 ,  fig.  26) ,  lai  ayant  montré  un  double  fila- 
ment flagelliformey  ne  doit  pas  être  comptée  parmi  nos  CrypiO' 
momat  ;  les  deux  autres ,  trop  imparfaitement  observées  avant 
i83i,  ne  peuvent  être  rapportées  avec  probabilité  à  aucun  de 
DOS  genres  caractérisés  par  leurs  filaments  moteurs,  puisqnà 
cette  époque  Tauleur  n'y  a  rien  vu  de  tel.  L'une,  Cr,  cœrulescent 
(Ehr.  PI.  II,  fig.  97),  longue  de  0,0045,  a  le  corps  ovale  déprimé, 
éehencré  en  avant ,  vert  bleuâtre  avec  une  bande  plus  claire 
kngitndinale ,  et  un  point  rouge  au  milieu;  Tautre,  Cr.pigra 
(fikr.  Pi.  II,  fig.  s6),  longue  de  o,oog,  est  moins  déprimée  et  d*une 
oonlear  plus  verte.  L'une  et  l'autre  ont  été  observées  près  de 
Bcriin  entre  des  Conferves. 

%,  OartommàA  (Lagsrellb)  enflés.  —  Cr,  (JLageneUd)  in/latat  — 

PL  V,  fig.  a. 

Corps  ovoïde ,  renflé  en  arrière ,  rétréci  en  forme  de  goulot  à 
k  partie  antérieure;  tégument  diaphane  plus  épais  en  avant  et 
«tour  du  goulot ,  rempli  d'une  substance  verte  avec  un  point 
iw^  au  milieu. — Mouvement  en  zigzag. —Long.  0>0S25. 

J'observais ,  le  34  février  i838  ,  cet  Infusoire  dans  un  flacon  où 
jeoonserrais  depuis  l'automne  de  l'eau  de  marais  avec  des  Lemna. 
M.  Ehreoberg  décrit  sous  le  nom  de  Lagenella  euehlora  un  In- 
fiaoire  de  même  grandeur  qui  diffère  du  nôtre  par  sa  forme  plus 
aDoogée,  et  surtout  parc^que  la  substance  verte  s'avance  davan- 
tage près  du  goulot ,  tandis  que  dans  le  nôtre  Tépaississement  du 
tëgoment  est  tel  à  la  partie  antérieure  qu'il  parait  ne  laisser 
qB'nn  psMage  étroit  pour  le  filament  flagelliforme. 

4.  CiTPTOMONis  (TcTBABiENs)  sociiLX. —  O*.  (Telrabœno)  tocialU, — 

PL  V,  fig.  I. 

An.  à  corps  ovoïde ,  régulier ,  vert  avec  un  point  ronge  au  mi- 
Uai ,  enveloppé  d'un  tégument  épais ,  diaphane  et  offrant  souvent 
à  llmérieiir  un  commencement  de  cUrisiiMi  spontanée.  —Vivant 


su  UISTOIIE    MATUBBUE 

agrégés  en  groupes  réguliers  de  quatre  individus  amplement 
agglutinés,  et  ayant  leurs  filaments  flagelliformes  dirigés  du 
même  côté.  --  Long,  de  0,0156  à  0,020. 

Le  36  janyier,  dans  l'eau  d'un  tonneau  d'arrosage  an  jardin  dn 
Roi ,  k  Paris ,  j'obserrais  ces  Inftifoires  formant  des  gronpei  nom- 
breux de  quatre  indiridns  faiblement  agglutinés  et  se  movraiit 
lentement  par  Teffet  de  l'agitation  simultanée  da  filament  fkf 
gelliforme  de  obacnn  d'eux.  Je  les  anrais  pris  porar  des  GoÊmm 
s'il  m'eAt  été  possible  d*y  apercevoir  quelque  trace  d'envdoppe 
commune;  je  ne  peux  douter  néanmoins  qu'ils  nHùent  la  fte 
grande  analogie  et  avec  les  Trais  €ûmum ,  et  avec  ce  que  M.  Eb- 
renberg  a  nommé  fyncr^ia  dans  sa  famille  des  Fhlroeimm»  On 
conçoit  d'ailleurs  que  la  dÎTÎiion  spontanée,  dont  on  nrit  le  cem* 
menœment  dans  quelques  individus ,  étant  suivie  de  la  disM>- 
lution  du  tégument ,  a  dû  prodm're  de  telles  agr^ations  dam 
ces  divers  genres  d'infusoires.  Ce  mode  de  propagation  a  sans 
doute  lien  dans  la  plupart  de  ceux  d<nit  le  tégument  est  mon  et 
glutineux  ;  mais  dans  des  animaux  comme  les  Trachélomonas, 
dont  le  tégument  est  dur  et  cassant,  on  ne  sait  pas  comment 
s'opère  la  multiplication. 

3*  Genre.  HETAGUS.  —  Phaeus.  Nifjsdi. 

Au.  k  corps  aplati  et  coqiiDe  foliacé  y  ordiiiair^nent  t^ 
et  orné  4'uii  point  rouge  en  ayant ,  avec  un  filanaent  (lag^ 
liforme,  et  revêtu  d'\ui  tégmnent  n^emhrsineu:i(  réâalilDt, 
INr<dongé  poBtérieurement  en  manière  de  ^ome. 

Le  genre  Pl^cHs  a  été  proposé  par  M.  Nit^sch  pour  laGerca- 
ria  pleuronectes  de  KluUer  ;  il  comprend  quelques  autres  es- 
pèces que  M .  Ehi*enbci*g  a  réunies  à  son  genre  £luglène  à  came 
de  l'analogie  de  coioration  ;  la  difTcrence  entre  ces  deux  genres 
e&t  cependant  très-çonsidérable,  cardans  celui-ci  se  \çi%  un  té- 
gument contractile  qui  p^met  à  l'animal  de  changer  de  forme 
à  chaque  instant  ;  chez  lesPhacus,  au  contraire,  le  tégumeot 
parait  totalement  privé  de  contractilité  et  la  foimeest  abo- 
loment  invariable.  Les  Phacns  montrent  d'ailleurs  une  te»- 
dance  bien  marquée  à  bt  disposition  spirale  par  la  muère 


»S8  IKfUSOfBZS.  885 

Mit  lenr  corps  foliacé  est  quelquefois  légèrement  tordu  ou 
mtoumé  autour  de  Taxe  longitudinal  ;  leur  sur&ce  est  sou- 
eot  sillonnée  dans  le  sens  de  la  longueur,  et  leur  bord  an- 
irieur  offre  une  sorte  d'entaille ,  dont  un  des  bords  s'avance 
hHqueBunit  plus  que  l'autre ,  et  de  laquelle  part  le  filament 
igdlifbrme  qui  est  très-long  et  très-délié.  Ce  filament  qui 
iraon  agitation  continuelle  produit  le  mouvement  lent  et 
palier  de  l'animal ,  a  été,  je  crois ,  aperçu  pour  la  première 
Hf  tel  qu'il  est  réellement  par  moi  à  la  fin  de  1835,  et  re- 
fiÊtnté  dans  les  annales  des  sciences  naturelles  (1836, 
ome  y,  pi.  9))  cependant  M.  Ehrenberg,  qui  précédem- 
lent  avait  vu  imparfaitement  dans  divei*s  Infusoires  un  fi- 
ment  flagelliforme ,  et  qui,  sous  le  nom  de  ti*ompe,  l'a  tou- 
oors  représenté  ti*op  coui*t  et  trop  épais ,  a  peut-être  laprio- 
U^  pour  cette  observation. 

I^e  téigi^ment  fies  Phacus  persiste  fiprès  la  mort  de  Tani- 
Bil,  et  r^/im%  apr^  la  destruction  da  la  substance  verte  in- 
térieure ,  et  après  l'action  de  divers  agents  chimiques  \  il  de- 
nent  alors  d'une  transparence  parfaite.  Le  filament  moteur 
d^pai'alt  au  contraire  comme  le  reste  de  la  partie  vivante  \ 
Biais  parmi  les  globules  ou  disques  qu'on  aperçqit  au  miliei^ 
4a  corps .  il  en  est  un  ou  plusieurs  qui  persistent  aussi  après 
biiiorf.  Comioe  ou  n'a  jamais  observé  a^cun  indice  de  con* 
tnolitité  dans  ces  diiques  ou  globules  ou  vésicules  apparents 
(br-intérieur»  comme  on  n'y  a  jamais  vu  pénétrer  ni  sub* 
rtttieei  colorées,  ni  aucup  corps  étranger,  et  comme  d'ail- 
kan  CD  n'aperçoit  aucune  relation  ou  communication  entre 
en,  il  est  impossible  de  se  faire  une  idée  juste  de  leur  na- 
ture et  de  leurs  fonctions  ;  cependant  M.  Ehreqberg,  qui  a 
nommé  œil  le  point  rouge  antérieur,  et  œufs  les  préten- 
des granules  dont  serait  formée  la  substance  veite,  veut 
reoQDiiattre  aqssi  des  estomacs  dans  les  globules  incolores, 
et  des  testicules  dans  les  disques  persistants.  Il  suppose  aussi 
qnll  y  aurait  une  bouche  dans  l'échancrure  antérieure. 
Noos  pensons  qu'il  serait  plus  convenable  de  dire  que  les 

PAocttf ,  par  le  nvuiqu^  4^1u  4fi  co^itr^çtiUtié  <U(i«  kur  en- 


336  HISTOIRE    NATURELLE 

veloppe  et  dans  leur  substance  interae,  sembleraieiit  éfre 
des  végétaux  si  on  ne  connaissait  pas  leur  filament  flagellî- 
forme ,  qui  est  l'attribut  des  Infusoires  de  notre  troisîènie 
ordre. 

L'espèce  la  plus  anciennement  connue  est  une  Cereainit 
MùUer  dont  M.  Bory  a  fait  une  Firguline,  et  que  M.  Nitiacb 
a  prb  pour  type  de  son  genre  PIulcus  ;  elle  se  trcave,  ainâ 
que  les  auti'es  espèces ,  dans  les  eaux  stagnantes  oa  mène 
dans  les  eaux  vertes  des  ornières  et  des  fossés  ;  ou  bien  chos 
ces  mêmes  eaux  conservées  très-longtemps  dans  des  flacons  ; 
mais  on  n'en  voit  pas  dans  les  infusions  artificielles» 

I .  Phacds  fleuronkctb. — Phacus  pleuronectet.  Nitssch  (i),— 11.  V| 

fig.  5. 

Corps  très-déprimé,  ovale ,  presque  circolaire,  vert,  i?ec da 
sillons  longitudinaux  peu  marqués,  et  un  prolongement  candi- 
forme  trois  ou  quatre  fois  plus  court.  —  Longueur  de  0,040  à 
0,048;  mouvement  vacillant. 

Cet  Infusoire,  très-commun  dans  les  eanz  stagnantes,  a  été  ob- 
servé dans  presque  toute  l'Europe  ;  cependant ,  il  serait  ponflik 
que  plusieurs  espèces  très-voisines  eussent  été  confondues  looi  l6 
même  nom ,  car  j*en  ai  vu  de  plus  allongées  et  de  plus  circnlairei 
dont  les  sillons  longitudinaux  étaient  plus  on  moins  nombreax« 
plus  ou  moins  prononcés.  Son  filament  flagelliforme  est  un  des  phv 
difficiles  à  distinguer;  il  est  plus  long  que  le  corps,  et  s'agite  vive- 
ment soit  à  côté,  soit  devant  le  corps  même.  Son  épaissenr  aa 
grossissement  de  3oo  ne  paraît  pas  plus  forte  que  celle  d*iin  brin 
de  laine  fine,  vu  à  l'œil  nu;  on  ne  peut  donc  Ini  supposer  plu 
de  o,oooo6  d'épaisseur  réelle.  J'ai  observé  fréquemment  cet  Info' 
soire  ;  en  ib 35,  je  le  trouvais  dans  une  eau  douce  stagnante  do 
côtes  du  CaWados ,  son  point  rouge  ocnliforme  était  très-marqnê; 
en  décembre  1 836 ,  je  Vavais  vu  dans  des  eaux  marécageoseï  in- 
fectes des  environs  de  Paris  ;  il  n'avait  pas  de  point  rouge  b>CB 


(i)  Cercaria pleuronecteSf  Mûller,  Infus.  Pi.  XIX,  fig.  19-ai. 
Virgulina  pleuronectess  Borjr,  Encycl.  1824»  dict.  class.  i83o. 
jEu^enapieuronecies pEhr  Infos.  i838,  Pi.  VII;  fig.  la. 


DES   llIFUSOIRES.  337 

marqué;  sa  forme  était  pluf  oblongne;  en  noYemhre  iSS;  ,  je 
rétedîaî  de  nonyeau  dans  l'eau  de  l'étang  de  Meudon;  il  était  plus 
dreolaire,  montrait  un  on  deux  disques  incolores  bien  nets  à 
niitérienr«  et  douze  sillons  longitudinaux  bien  prononcés ,  son 
point  ronge  était  aussi  net.  Enfin ,  le  Phacus  que  jusque-là  je  n'a- 
fû  rencontré  qu'isolément ,  je  l'ai  tu  .à  Toulouse,  le  lo  janTîer 
1840  V  colorer  en  Tert  foncé  Tean  des  fossés  du  bonleyard  ;  il  était 
loog  de  0,04  4  0,043,  large  de  o,oas5  à  o,o3  arec  dix  à  douze 
riDonf  granuleux,  presque  effacés ,  avec  un  point  rouge  trés-ir- 
r^lîer  que  je  ne  pus  prendre  pour  un  œil ,  et  arec  plusieurs 
dbqnei  incolores  à  zones  concentriques  (PI.  V,  fig.  5.  c.  )•  souYcnt 
perforés  an  centre ,  et  de  forme  tout  à  fait  inyariable.  Voulant 
n'assurer  de  la  nature  de  ces  disques  1  je  les  traitai  sur  la  plaque 
de  Terre  •  saccessiyement  par  l'acide  nitrique ,  par  une  solution 
boaillantede  carbonate  de  soude,  par  l'ammoniaque,  par  l'al- 
cool et  par  Téther,  sans  les  attaquer  ni  les  dissoudre  ;  Téther  lais- 
Mit  après  le  traitement  quelques  gouttelettes  Tertes  •  huileuses, 
provenant  de  la  snbstance  Tcrle  intérieure.  11  m'est  donc  bien 
impossible  de  Toir  dans  ces  disques  si  iuTariablcs  les  organes  que 
M.  Ehrenbei^  a  touIu  y  reconnaître.  Dans  un  de  ces  Phacus ,  on 
foyaitan  centre  un  grand  disque  bien  transparent,  à  moitié  en- 
looré  par  une  plaque  marquée  de  zones  et  recourbée  en  arc  de 

être  de  même  nature. 


]•  PiACVs  A  LOKGi  E  VI  Ei'B.  -*  Phiicus  longîcaudu.  —  PI.  V,  fig.  G. 

Corps  déprimé  en  forme  de  feuille,  ovale,  arrondi,  tordu  sur  son 
ne,  marqué  de  douze  à  quinze  larges  sillons  longitudinaux  avec 
ne  fente  ou  une  entaille  au  milieu  du  bord  antérieur ,  d'où  part 
long  filament  flagelliforme ,  et  prolongé  postérieurement  en 
queue  diaphane ,  droite,  presque  aussi  longue  que  le  corps. 
—  Longueur,  0,09S  avec  la  queue. 

De  l'ean  rapportée  de  l'étang  du  Plessis-Piquet,  le  s  3  novembre 
i83S,  et  conservée  dans  un  flacon  avec  des  débris  de  plantes  mê- 
me fournissait  abondamment  ce  Phacus  que  j'ai  re- 
lans  les  Annales  des  scieuce»  naturelles  (  1 83G,  t.  S,  Pi .  IX), 
pendant  les  mois  de  décembre  et  de  janvier.  Le  filament,  aussi  long 

(1)  Euglemalomgkaudrt,  Ehr.  i83i-i838,  Inf.  Vl  VU,  0g.  i3. 
IirUftOUES.  Sfi 


38S  UI8T0IHB  NATURELLE 

qae  le  ooipi,  était  noUblement  plni  épais  et  pins  TÎsiblo  qne  dani 
l'espèce  précédente;  soo  épaisseur  à  sa  base  n'était  pas  moindR 
que  0,000  iv  lés  înterralles  des  sillons  de  la  surface  étaient  réga- 
lîèrement  tubercules  ^  il  n*y  avait  pas  de  point  tQUfd  antéripnr, 
quoiqu'on  Vy  Toie  quelquefois.  M.  Ehrenberg  regarde*  an  eqn* 
traire ,  ce  point  rouge  comme  un  cirgane  essentiel  et  eancléris 
tique;  il  altribne  an  Phacus  longicauda  des  cspls  Tçrfs'de  e^oeiS 
à  o,oos8,  des  eslomics,  un  testicule  et  deux  Téskolea  epmînalsi 
contractiles,  et  enfin ,  il  dit  avoir  tu  ,  dans  cette  eqièeQ  »  wi  gan- 
glion nerrenz ,  clair,  nettement  circonscrit  atir^woni  dn  poiol 
octtlatre  iiouge.  Quant  an  filament  flagellifonne ,  qne  cet  anlenr 
persiite  à  nommer  une  trompe  partant  d'une  lèvre  snpérieu«|  il 
ne  Ta  représenté,  pour  la  première  fois,  que  dans  qamémoiie 
imprimé  à  la  an  de  i836 ,  et  envoyé  le  i3  mari  1887 ,  à  rinstitnl 
de  France.  A  la  vérité ,  dans  son  troisième  mémoire  C>8|33) ,  il  dit 
quelque  part  (pag.  io4-io5)  avoir  reconnu  que  le  nunivemeqt  es 
certaines  Ëuglènes  est  produit  par  une  trompe  et  non  par  leicfli 
qu'il  avait  figurés  et  décrits  précédemment;  mais  dans  ce  inéiUNis 
mime ,  il  b'a  point  rq>résQnté  d'Euglèues  avec  cet  orgme. 

3.  Pbaccs  TBiFrtaa.  — -  Phâeui  tripietit.  —  PI.  V,  flg.  7. 

Corps  oblong  à  trois  fsuiUets  longitudinBUx  lénnis  diashi^ 
un  peu  tordu  sur  cet  axe,  avec  un  point  rouge  en  avant ,  et  oa 
prolongement  caudifonne  diaphane  en  arriéra.  -^  Longosur  de 
0,065  à  0,080. 

J'ai  trouvé  cet  Infnsoire,  d'abord  an  mois  de  novemfani  dssi 
l'eau  des  ornières ,  au  sud  de  Paris ,  et  plus  tard  »  le  1 5  juin  i8lâi 
dans  de  l'eau  ou  s'étaient  pourries  des  ^mngîUes  de  l'étaug  es 
Heudon. 

*  Phacus  iriqueira,  —  (EugUna  trigtntht,  Ëhr.  i83a ,  111*  mém. 
pi.  VU,  i838.  Infusionsth.  PL  VU,  fig.  i4,  pag.  m.) 

Gett»  espèce,  qui  diffère  de  la  précédente  par  sa  forme  plus  et- 
culaire ,  et  par  sa  longueur  beaucoup  moindre  (de  0,0 sS  k  o,o4f) 
a  été  trouvée  par  M.  Ehrenberg,  entre  des  Lemna  mittor^  en  arrf 
et  en  juin  t83s,  auprès  de  Berlin.  Elle  est  moins  tordue  surfoa 
axe  ;  elle  est  caractérisée  ainsî  par  cet  auteur  :  «  corps  ovale,  fo- 
liacc ,  caréné,  triquètre,  vart,  avec  une  queue  diaphane  coirts.* 
£)llc  ue  montre  pas  de  stries  uu  de  sillons  longitudiaaiiç. 


DES   INFU80XRE8.  339 

V  Gknrb.  GRUMENULE.  —  Crumenula. 

An.  àoorpsoyale,  déprimé,  revêtus  d'un  tégument  ré- 
listant,  obliquement  strié  et  comme  réticulé,  laissant  sortir 
obliquement  d'uno  entaille  du  bord  antéricnr  un  long  fila- 
■BDt  flagdliforme.  —  Mouvement  lent. 

I.  GsimsifiJLE  TftsssÈE.  —  Crumenula  texta,  —  PI.  V|  fig.  8. 

Têt  résistant,  réticulé  rempli  de  substance  verte  avec  des  va- 
coolesou  des  globules  hyalins ,  et  un  gros  globule  rouge  en  avant. 
*  Longueur,  0,03. 

Gst  Inftisoire ,  que  j'ai  obsenré  plniicnn  fois ,  en  décembre  et 
juTier,  dans  l'eau  de  l'étang  du  Plessis-Piqnet ,  conservée  depuis 
qaelques  mois  arec  des  vcgëtaux  virante  et  des  débris  (voyez  Au- 
Mies  des  icienoes  natnr.  i836,  t.  5,  PI.  IX),  a  la  forme  d'un  sac 
Imé»  aplati  et  rempli  de  matière  verte  entremêlée  de  granules 
a  de  globules  hyalins;  vers  le  quart  ou  le  tiers  antérieur,  se  voit 
sa  gbbnle  rouge  large  de  o,oo5 ,  que  je  ne  puis  regarder  comme 
M  «il  ;  et,  tout  a  fait  en  avant,  se  voit  un  pli  ou  une  entaille  for- 
née  par  une  saillie  en  manière  de  lèvre;  du  fond  de  cette  entaille 
Kvtnn  filament  trois  fois  plus  long  que  le  corps,  et  épais  de  o,ooo  i  G, 
leiptti  contourne  sur  lui-incmc  un  grand  nombre  de  fois,  s'agilo  vi- 
TBnmt  sans  faire  beaucoup  avancer  l'animal.  Avec  les  Gruménnles 
nraniet,  il  s'en  trouve  de  mortes,  dont  le  test  limpide  ne  contient 
ptasqne  des  granules  brunâtres,  réguliers ,  longs  de  o,ooi6 ,  qui 
\      Mat  penlétre  des  corps  reproducteurs. 

*  GiwaB  pROAOGDrrRnic.  Ehr. 

i        M.  Elirenberg   nomme  Prorocentrum  nUcans  (Infus. 

;  H.  II,  iig.  â3)  »  un  des  Infusoircs  phosphorescents  de  la  mer 
BsltiqnCy  observe  précé<lemment  par  M.  Michaelis  <{ui  ne 
pot  y  reconnaître  le  filament  moteur.  Cet  liiiusoirc,  de  cou- 

4  leur  jaunâtre,  long  de  0,06»  est  ovale,  comprimé,  plus 
^it  en  arrière,  revêtu  d'une  cuirasse  glabre  prolongée  en 
peinte  au  xaiiiea  du  bord  aniisrifiiu'  \  il  présente  à  l'iniérieur 

22. 


n 


*M0  HISTOIRE    NATURELLE 

I)Iii:»ieui>i  véhicules  ou  globules  plus  clairs,  qae  raatear 
nomme  des  estomacs,  et  se  meut  en  sautillant  au  moyen  d'an 
filament  flagelliforme  qui  sort  du  tct ,  en  arrière  de  la  pinnte 
antérieure.  M«  Ehrenberg  place  son  genre  Prorocenimm 
dans  sa  famille  des  Cryptomonadina,  et  le  caractériae  ainsi  : 
«  An.  dépourvus  d'œil ,  à  cuirasse  glabre ,  tenninee  par  une 
pointe  frontale.  »  Sa  forme  déprimée  et  son  tiq[innent.Be 
font  croire  que  cet  Infusoire ,  s'il  n'appartient  pas  au  genre 
Gruménule ,  doit  en  être  fort  voisin. 

5«  Genre.  DISELMIS.  —  Diselmii. 

An.  à  corps  ovoïde  ou  globuleux ,  revêtus  d'an  tégument 
presque  géîatineux  non  contractite ,  et  poonros  de  deux 
Glaments  locomoteurs  égaux. 

Ce  genre,  qui  répond  à  peu  près  au  Chlamidomonat  de 
M.  Ehrenberg,  tel  que  cet  auteur  le  définit  aujourd'hiii, 
mais  non  tel  qu'il  le  voyait  précédemment ,  comprend  des 
Infusoires  presque  globuleux,  verts,  dont  les  organes  loco- 
moteurs n'ont  pu  être  vus  des  anciens  micrographes ,  et  qui 
ont  dû  conséquemment  être  classés  avec  les  Monades ,  pv 
Goeze,  parMûller,  parM.  Boryet  même  parM.  Ehrenberg  en 
1831 .  Je  reconnus  en  1837,  leur  double  filament  moteor,  et 
ce  caractère  me  paraissant  devoir  les  distinguer  de  tons  les 
autres  Infusoires  indiqués  comme  ayant  une  trompe  simple» 
je  proposai  dans  les  Annales  des  sciences  natnrdet 
(tom.8,  1837),  d'en  former  le  nouveau  genre  Diselmis.  A 
cette  époque  en  effet ,  M.  Ehrenberg  était  censé  définir  en- 
core son  genre  ChUunidomonas ,  comme  dans  son  trobieiBe 
mémoire  en  1 832 ,  c'est-à-dire  en  lui  attribuant  une  trompa 
filiforme  simple;  mais  dans  son  histoire  des  Infusoires,  en 
1838 ,  il  lui  a  reconnu  une  trompe  double  et  il  a  continoét 
l'inscrire  dans  sa  famille  des  Vohocinai  parce  qu'à  llntérieor 
de  la  carapace  on  voit  des  indices  de  division  spontanée  en 
deux  ou  en  quatre. 

Cette  même  raison  devrait  faire  reporter  k  la  fkmille  de* 


018  IITFUSOIRES.  311 

F'ol^pQcina,  notre  Teirabœna,  mais  comme  je  I  ai  dit  précé- 
demmeot.  je  ne  place  dans  ma  famille  des  Yolvociens  que 
les  Infusoires  montrant  une  agrégation  d'individus  com- 
plets dans  une  enveloppe  commune. 

Les  Dîselmis  m'ont  toujours  paru  composés  d'un  tégu- 
ment diaphane  non  résistant ,  susceptible  de  se  dissoudre 
après  la  mort  ;  déjà  même ,  quand  l'animal  n'est  plus  dans 
lei  conditions  normales ,  on  voit  sortir  à  travers  le  tégument 
plusieurs  globules  de  sarcode ,  d'une  transparence  parfaite , 
œ  qui  semble  bien  annoncer  que  le  tégument  est  perméable 
et  que  la  partie  vivante  est  essentiellement  formée  de  ce  sar- 
code diaphane.  Toutefois  le  tégument  est  rempli  d'une  sub- 
stance verte,  dont  M.  Ehrenberg  attribue  la  coloration  à  des 
oeufs  :  cette  opinion  me  semble  d'autant  moins  probable  que 
«s  animalcules,  remplis  de  cette  substance  verte»  sontsensi- 
bleseui-mémesà  la  lumière,  et,  comme  des  végétaux,  se  fixent 
à  la  partie  la  plus  éclairée  du  vase  en  dégageant  du  gaz  (  oxy- 
gène?) s'ils  sont  exposés  aux  rayons  du  soleil.  Au  milieu  de  la 
substance  verte,  se  voient  des  granulations  inégales  et  un  dis- 
que renflé  aux  bords,  nommé  sans  motif  un  testicule,  et  sou- 
vent aussi  un  point  rouge  pris  à  tort  pour  un  œil  j  car ,  je  le 
répète ,  c'est  par  la  substance  verte  tout  entière ,  que  les 
Diieiinis  paraissent  être  sensibles  à  la  lumière ,  et  non  par  le 
point  rouge  seul.  Les  filaments  moteurs  sortent  par  une  même 
oavcrtnre  du  tégument ,  et  souvent  même,  ils  partent  d'un 
lobe  diaphane ,  saillant  par  cette  ouverture.  Les  Diselmis  se 
trouvent  dans  les  eaux  stagnantes ,  au  milieu  des  débris  de 
végétaux  plus  ou  moins  décomposés,  ou  dans  des  flacons  où 
l'on  conserve  depuis  longtemps  des  eaux  de  marais,  mais  non 
dans  les  infusions  artificielles  faites  en  petit.  La  coloration 
enrooge  des  salines  de  la  Méditerranée  est  due  à  un  Lifu- 
soire  qui  parait  appartenir  à  ce  même  genre. 


S4S  WSTOIBB  NATUBlIiUS 

i.DuEUiiSTEtn,  —  DUêlmù  piridii  (i).  ^  PI.  III ,  flg.  so-si.^ 

Corps  OToIde,  renflé,  tert  avec  un  point  ronge ,  et  dent  tti- 
ments  d'une  longueur  double  environ.  —  Longoeor  de  0,010.4 
0,01». 


jrofaMrvaii,«n  moîf  dojnin  i837«cetInfaioire  dent  de  1' 
de  plnie  qni  depois  qpiinie  jours  baignait  da  terreau  Uhmà  &!' 
bre  dans  une  terrine ,  et  qui  en  était  totalement  colorée  en  Tert 
Cette  ean  Terte  ezposëe  dans  un  flacon  an  soleil»  d^gtgeait  baitt* 
coup  de  gai ,  et  les  Diselmis  montndent  une  di^KMitioti  Uen  na- 
nifeste  k  se  fixer  ans  parois  les  phia  TiTement  éclaizéaa*  on  i  Ibr- 
mer  nne  pellionle  continue  k  la  surface.  Je  les  ai  remes  fWqttsm- 
ment  depuis,  mais  Januis  en  si  grande  quantité,  k  rintérieev»  on 
distingue  quelquefois  un  disque  déprimé  an  centre  et  regards 
comme  un  testicule  par  If»  Ehrenberg.  Les  deux  filaments  mo- 
teurs me  parurent  deux  fois  et  demi  aussi  longs  que  le  corps  daai 
les  indirîdus  obserrés  an  mois  de  juin.  Ils  sortaient  d'une  onrer- 
Tertnre  oblique  placée  un  peu  en  arrière  dn  bord  antériev; 
dans  les  indiridus  obsenrés  au  mois  d'avril  1838,  les  fli«™*wf« 
n'araient  pas  deux  fois  la  longueur  dn  corps  ;  ils  étaieiit  quelque- 
fois portés  par  nn  lobecbamn  sortant  par  uneonvertnrepresqM 
terminale.  Ces  filaments,  d'une  extrême  tAmité,  ne  derieonentvi- 
sibles  que  quand  ils  cessent  de  s'agiter  anssi  Tivement;  qnsnd 
tous  les  deux  sont  agita  également ,  l'animal  se  ment  vnlfomé- 
ment  en  avant,  mais  quelquefois  Tun  d'eux  s'agite  seul ,  et  l'antre 
fixé  on  af^Iatinë  k  la  plaque  de  Terre  retient  l'animal  qni  sa  ba- 
lance autour  de  ce  point  d'appui  ;  d'autres  fois ,  les  deux  *<'■"—«*■ 
se  fixent  en  même  temps  en  fonnant  entre  eux  nn  angle  presqne 
droit,  et  l'animal  reste  immobile  pendant  quelques  instants;  sos- 
vent  aussi  ils  se  détachent  à  lenr  base ,  et  on  les  voit  flotter  dam 


(i)  Monas  ovulum,  Goeze,  Wiltemb.  magax.  3  ,  p.  3  ,  178S. 
Âfonas pttlvitcultu,  Millier  ,  Inftii.  Pi.  i,  flg.  5-6. 
Monas  lent.  Nées  d'Esenbeck.— Hornschnch,  Not.  act.  nat.  cor.  (.X, 
,  517. 

Monas  pulvisculus ,  Ehrenb.  i83x  ,  mém.  Berlin. 
Chlamidomoiias  pulvisculus,  Ehr.  i83a-i838,  Infos,  pi.  HT,  %.  10* 
Diselmis  viridis^  Doj.  Ann.  ce.  nat.   iSSy,  t.  8. 


DES   IIIFU80IAE8.  343 

>.  Les  Ditelmis  tenues  depuif  quelque  temps  entre  les  1n- 
rre  lainent  exsuder  sur  leur  contour  des  globules  dia- 
9  isrcode  qui  ont  dû  passera  traren  le  tëgnment,  quoi- 
r  aperçoÎTe  ni  mailles  ni  laeunes  ;  si  ces  Infnsoires  sont 
éf,  ils  font  sortir  par  l'ouTerture  antérieure  une  masse 
se  qui  s*ctale  en  large  disque ,  et  ne  contient  que  quelques 
fertet  ou  même  reste  entièrement  diaphane.  Parmi  les 
fixées  et  derennes  ainsi  plus  globuleuses,  je  voyais  plu- 
simletTerts  un  peu  plus  gros,  divises  intérieurement  en 
en  quatre ,  et  qui  peut-être  étaient  oei  mêmes  Infnsoires 
le  le  diviser  spontanément. 

wdbable  qne  Mfiller  a  voulu  parler  de  cette  même  espèce 
om  et  Mcmas  puhiteulus,  11  l'a  observée  dans  les  eaux 
91,  au  mois  de  mars,  et  la  décrit  comme  des  granules 
M,  translucides,  à  bord  vert,  dont  les  plus  grands  mon- 
intàleur  des  indices  de  division  spontanée  :  ces  grannlei, 
trouvent  dans  chaque  goutte  d'eau  par  myriades,  et  for- 
B  pdlicnle  verte  à  la  surface  de  l'eau ,  et  sur  les  parois  du 
ndonnéee  par  l'eau. 

s.  DisELMis  KABnvB.  ^  Ditelmit  marina, 

pfctqae  globuleux ,  obtui  et  arrondi  en  avant ,  grattolenx 
eor.  —  Long  de  0,0S7. 

Bqpèce,  plus  grande  que  la  précédente ,  ploi  globuleuse  et 
B  toijonn  dépourvue  de  point  rouge,  se  trouvait  abon- 
it«  le  3  mars  1840,  dans  de  Veau  de  mer  stagnante  et  co- 
▼ert ,  mr  la  plage  à  cdté  du  port  de  Cette. 

siuns  rrioiTi.  —  Dutlmii  angasta,  — -  Fl.  V,  flg.  s  9. 

pyriforme,  oblong,  paraissant  plissé  et  tuberculeux  à  Tin- 
ayant  quelquefois  un  point  rouge  peu  visible.  »Long. 
»6  à  0,01é5  ;  largeur,  0,007S. 

lAiaoire  qui ,  vn  de  côté  était  allongé  et  rétréci  en  avant , 

A  perpendiculairement  paraissait  un  simple  globule  vert  « 

fait,  le  3  février,  dans  un  bocal  contenant  deiiuis  cinq 

l'eau  Frite  à  l'étang  de  Meudon  ,  et  conservée  avec  divers 

IX, 


Zkh'  HISTOIRE   HATURELLE 

Je  pourrais  citer  d'après  mes  notes  plnsienrs  antres  espèceide 
Diielmis  et  notamment  une  espèce  de  forme  ovoïde  ,  à  tégunent 
granuleux,  inégal  et  comme  floconneux  en  defaon«  ayant  na 
point  rouge  bien  prononcé.  Sa  iongnenr  était  de  o,os  et  0,0x4  • 
et  sa  largeur  de  0,01 3. 

*  DUelmii  Dunaiii.  —  {Menas  Dunalii ,  Joly  »  Histoire  d'un  petit 

Gmstaoé.  etc.  Montpellier,  1840.) 

M.  Joly,  en  recherchant  la  cause  de  la  coloration  des  sslinei 
de  la  Méditerranée ,  a  reconnu  que  cette  coloration  en  ronge, 
souvent  trés-vif ,  est  due  à  des  Infosoires  qu'il  nomme  Mwu 
Dunalii ,  et  qu'il  décrit  ainsi  : 

«  Corps  ovale  ou  oblong,  souvent  étranglé  dans  son  milien, 
quelquefois  cylindrique  ;  incolore  chei  les  très-jeunes  individn, 
verdâtre  chei  ceux  qui  sont  plus  avancés ,  d'un  ronge  poneen 
chex  les  adultes.  Bouche  en  forme  de  prolongement  conique, 
rétrac tile,  d'un  blanc  hyalin.  Deux  trompes  flageHiformes  ploi 
longues  que  le  corps,  sitnées  sur  les  côtés  de  celte  bouche.  Pnbt 
d'yeux.  Estomacs  indistincts.  Anus  et  queue  nuls.  Corps  rempli 
d'un  nombre  variable  de  globules  verts  ou  rouges  donnant  à 
l'animal  la  couleur  qni  le  distingue ,  et  servant  probablement  à 
perpétuer  son  espèce.  • 

6'  Gehre.   âJVISONÈME.  —  Anisanma. 

An.  à  corps  incolore ,  oblong,  plus  ou  moins  déprimé, 
revêtu  d'un  tégument  résistant  par  une  ouverture ,  duquel 
sortent  deux  filaments  ;  Fun  flagelliformc  dirigé  en  avant, 
l'autre  plus  épais  traînant  et  réfracteur.  —  Mouvement 
lent. 

Gomme  je  l'ai  dit  en  parlant  de  l'Hétéromite  (page  297]  » 
nous  trouvons  dans  trois  de  nos  familles,  desinfusoires  pour- 
vus comme  TAnisonèmede  deux  filaments  moteurs  diflférents; 
l'un  plus  délié,  sans  cesse  agité  d'un  mouvement  ondula* 
toire  et  servant  uniquement  à  faire  avancer  Tanimal  ;  l'autre 
plus  épais ,  non  agité  de  même ,  mais  flottant  dans  le^Uqnide 


DES  INFU80IRE8.  Zkb 

et  tenraot  «lors  comme  un  gouvcraail  pour  rendre  plus  ré- 
gulier le  mouvement  »  ou  s'agglutinant  pour  ratenir  l'animal 
ou  pour  le  tirer  brusquement  en  arrière  par  sa  contraction 
subite.  L'Anisonème  se  distingue  des  autres  par  son  tou- 
rnent résistant  non  contractile  et  qu'on  voit  quelquefois 
dans  le  liquide  rester  vide  et  parfaitement  diaphane.  Il  se 
pouirait  que  le  Bodo  grandis  de  M.  Ehrenbei^,  se  rap- 
portât k  quelque  espèce  de  ce  genre  en  même  temps  qu'à 


t.  AnsonnuE  kmh.  —  Jnisonetna  aeinus.'-~'V\,  V,  fig.  37. 

Coq»  oUongy  déprimé,  arrondi  en  arriére ,  plus  étroit  en  a?ant 
OQ  en  teme  de  pépin ,  avec  une  ouverture  presque  terminale. 
Momreinent  rectiligne  en  avant.  —  Long  de  0,aO  à  0,051. 

/ai  trouvé  cette  espèce  abondanunent  arec  les  Trinèmes  dans 
In  ftaeoos  o&  je  oonaervais  en  hiver,  de  Veau  prise  avec  divers 
éébris  dans  l'étang  du  Plessis-Pîqnet.  Son  tét  monbranenx  trans- 
pnwit  parait  a«ei  résistant  et  nese  décompose  pu  après  la  mort 
ds  Vanimal,  il  présente  souvent  en  dessus  une  côte  arrondie,  sail- 
Ittile. 

1.  AmSQiiiMB  soumiii.  -*  Jnuonema  sulcata.  —  PI.  V,  fig.  18. 

Gorpi  ovale ,  déprimé ,  avec  quatre  ou  cinq  sillons  longitudi- 
SMK,  et  une  entaille  oblique  en  avant,  d*où  sortent  les  deux  fila- 
Mais. — Mouvement  vacillant  circulaire.  ^  Longueur  0,093. 

Cet  Inftiioirequi ,  probablement  pins  tard ,  devra  constituer  un 
ftture  distinct  du  précédent ,  a  bien  pu  être  confondu  avec  les 
Çjdidea  par  les  anciens  micrographes,  son  filament  flagelliforme 
«rt  trobfois  aussi  long  que  le  corps;  le  filament  trainant  n*est 
qa'ane  fois  et  demie  ou  deux  fois  aussi  long. 

11  vivait  dans  l'eau  de  l'étang  de  Ifeudon ,  conservée  depuis  un 


r  Gknbi.  PLQEOTIA.  —  Plœoiia. 

An.  i  ooq»  diaphane ,  ayant  lAusieurs  o6te8  ou  carènes 
loagiindinaka,  saluantes  an  milira ,  et  un  bord  circolaire 


846  HISTOIRE    NATURELLE 

d'une  limpidité  parfaite ,  d'où  résulte  qnelcpie  analogie 
avec  la  forme  d'un  navire  (  Trlotov  ).  Deux  fllamenta  loco- 
moteurs diflKrents  partant  d'une  extrémité. 

Sous  ce  nom ,  je  désigne  une  forme  d'Infusoire  tout  ï 
fait  distincte ,  et  que  j'eusse  prise  pour  une  Bacillariée,à 
je  n'eusse  bien  vu  ses  deux  filaments  moteurs |  il  me  pank 
extrêmement  probable  que  MûIIer  a  décrit  quelque  dioie 
d'analogue  à  notre  Plœotie  ;  &ous  le  nom  de  Trichodapriâma 
(Infus.  p.  187,  pi.  xxYi,  fig.  20-21).  Il  l'obsorva  comae 
nous  dans  de  l'eau  de  mer  conservée  depuis  plusieurs  joan, 
son  mouvement  était  vacillant  comme  celui  d'une  barque 
flottante.  Il  le  caractérise  ainsi  :  «  animal  des  plus  petits,  à 
peine  visible,  en  raison  de  sa  transparence  de  cristal,  OTtle, 
convexe  comme  une  nacelle  en  dessous ,  comprimé  en  fense 
de  carène  en  dessus,  pins  étroit  en  avant ,  sans  aucune bice 
de  poils  ou  de  cils.  »  Les  organes  locomoteurs  que  Màlkr 
ne  peut  avoir  aperçus ,  je  les  ai  vus  dans  notre  Plœotie  son 
la  forme  de  deun  filaments  dilTérents ,  comme  ceux  des  Aiii- 
sonèmea,  l'un  flagelliforme ,  agité  continuellement  d'à 
mouvement  ondulatoire,  l'autre  plus  épais,  flottant|iM- 
ceptible  de  s'aglutiner  aux  coips  solides  pour  retirer  bmsqpK' 
ment  l'animal  en  arrière  quand  il  se  contracte. 

I. Plceotib  viTfi£E.  -^Plœotia  viirea,  —  PL  V,  fig.  3. 

Corps  hyalin ,  avec  trois  ou  quatre  lignes  longitudinales  sail- 
lantes au  milieu ,  et  quelques  granules  intérieurs.  —  Longoent 
0,02.  —  Iklouvement  lent. 

Dans  Tcau  de  mer  prise  k  Cette ,  le  iS  mars ,  et  conservée  <I^ 
puis  deux  mois. 

8*  Genre.  OXYRRHIS.  —  Oxfrrhii. 

An.  à  corps  ovoïde,  oblong,  obliquement  écbancréea 
avant  et  prolongé  en  pointe;  plusieurs  filaments  flagdli- 
formes  partant  latéralement  du  fond  de  Féchancrure. 

Les  lufusoires  ont  été  jusqu'à  présent  si  peu  observa 


&E8  INFUSOIBEI.  847 

ins  la  Méditerranée  et  dans  les  autres  mers  des  pays  chauds, 
D'il  n'est  pas  douteux  que  de  nouveaux  genres ,  tels  que  ce- 
li-ci  et  le  précédent  ne  doivent  £tre  établis  plus  tard  avec 
s  espèces  qu'on  y  aura  découvertes.  Cet  Oxyrrhb  dont  le 
om  dérivé  du  grec  (  oÇùppe;  )  indique  le  prolongement  an- 
Tienr  du  tégument ,  est  bien  reconnaissable  par  sa  forme 
Mongue,  irrégulière,  ti*onqnée  obliquement,  et  par  ses  fi- 
ments  flagelliformes. 

I.  OxTUiii  Màuni.  — -  Ox/rrhit  mariiia.—  PI. y,  fig,  4. 


Gorpi  ÎBOolore,  sub-eyiindrique,  rugueux,  ammdi  en  arridre. 
-  longueur  0>Off. 

Vivant  dans  l'eau  de  la  Méditerranée ,  conservée  depuis  deux 
Mit  avec  des  Ulves. 

*  Opbidoiionaa  JENEN8IS.  —  £hr.  Infus.  i838,  p.  43. 

8oasc6  nom,  M.  Ehrenberg  a  dëorit  un  Infosoire  bmn&tre, 
loagde  0,04,  filiforme,  à  corps  très-mince ,  courbé  en  spirale, 
^dément  obtus  aux  deux  extrémités,  ayant  une  trompe  filiforme 
ponr  organe  locomoteur ,  et  beaucoup  de  cellules  stomachales  à 
îlilàîeur.  11  le  découvrit,  le  18  septembre,  prés  d'iêna,  et  le 
prît  pour  type  d*im  nouveau  genre  Ophidomonas^  caractériië 
lÎDH  :  «  Animaux  dépourvus  d'œil,  à  carapace  obtuse,  nue,  en 
bnne  de  fil ,  et  se  multipliant  par  division  transverse  complète.  • 

IX"  Famiixe. 
EUGLÉNIENS. 

Anlmatix  de  forme  très-variable,  poarvns  d'nn 
légmnent  contractile ,  et  d'un  ou  plusieurs  filaments 
flagelliformes  servant  d'organes  locomoteurs. 

Nos  Eugléniena  répondent  en  grande  partie  à  la  fa- 
mille des  jistasiœa  de  M.  Ehrenberg ,  et  j'aurais  con- 
servé le  nom  d'Astasiena,  si  Ton  ne  m'eût  pas  £ait 


3(8  HISTOIRE    NATURELLE 

remarquer  la  ressemblance  de  ce  nom  avec  celui  d' Asta- 
ciens ,  déjà  employé  pour  des  Crustacés.  Les  Euglé- 
niens ,  bien  caractérisés  par  l'instabilité  de  leur  forme 
et  par  leur  filament  flagelliforme  moteur,  ne  pourraient 
être  confondus  qu  avec  certains  Monadiens  »  si  Ton  ne 
savait  constater  suffisamment  chez  eux  la  présence 
d* un  tégument;  mais  pour  cela  plusieurs  indices  d^ 
vront  guider  l'observateur  ;  ainsi ,  qu«ind  le  corps  est 
susceptible  de  s'aglutincr  et  de  s'étirer  ensuite ,  c'est 
une  preuve  de  l'absence  d'un  tégument;  quant,  au  con- 
traire ,  le  corps  toujours  libre  ne  présente  dans  ses  chan- 
gements de  formes  que  des  renflements  et  des  lobes  ar- 
rondis ,  comme  le  pourrait  faire  un  sac  élastique  non 
entièrement  rempli  d'une  certaine  quantité  de  matière 
qui  change  de  place  à  l'intérieur  sans  changer  de  vo- 
lume ;  on  peut  conclure  que  Flnfusoire  est  enveloppé 
lui-même  aussi  d'un  tégument  contractile.  Un  autre 
indice  est  pris  de  la  disposition  de  la  surface  qui ,  dans 
les  Monadiens  nus  »  est  inégalement  renflée  en  nodulO) 
tandis  que  dans  les  Eugléniens  elle  est  lisse  ou  réguliè- 
rement plissée  ou  striée.  Ces  animaux  ne  pourraient 
d'ailleurs  être  confondus  avec  des  Thécamonadiens,  que 
s'ils  étaient  tout  à  fait  privés  de  mouvement  :  c'est  bien     ^ 
ce  qui  arrive  pour  des  Euglènes  qui ,  à  une  certaine     i 
époque  de  leur  vie»    se  fixent  en  prenant  une  forme     a 
globuleuse  ;  mais  elles  sont  ordinairement  en  si  grand 
nombre  dans  le  liquide  »  qu'on  en  doit  voir  en  même 
temps  quelques  autres  en  mouvement ,  et  qu'on  peot 
dès  lors  prononcer  avec  certitude  sur  la  nature  de  celles 
qui  sont  fixées. 

Certains  Eugléniens  sont  remarquables  par  leur  co- 
loration en  vert  ou  en  rouge  »  et  par  la  présence  d*mi 
ou  de  plusieurs  points  colorés  que  M.  Ehrenbei];  a 


DES   IIIFUS0IRE8.  349 

wmméB  des  yeux ,  d'où  le  nom  Euglena  (  iùç ,  beau  ; 
im^  œil);  nais  cela  ne  suffirait  pas,  à  notre  avis  , 
Mr  établir  des  distinctions  génériques  ;  c  est  dans  la 
ilnre  oo  la  structure  apparente  du  tégument ,  dans 
nombre ,  et  dans  le  mode  d'insertion  des  filaments 
lOleors  »  qu'on  doi  t  mieux  trouver  ces  caractères .  Ainsi 
M»  pouvons  séparer  d'abord  un  genre  Pofy-selmis^  ca- 
ictérisé  par  la  multiplicité  de  ses  filaments,  puis  de 
sm  qui  ont  deux  filaments,  faire  le^  deux  genres 
ygaselmù  et  Hétéronème ,  suivant  que  les  deux  fila- 
lents  sont  inégaux  dans  celui-ci  comme  dans  les  Ani- 
nèmesetles  Hétéromites,  ou  égaux  dans  celui-là 
Mnme  dans  les  Diselmis.  Restent  les  Eugléniens  à  un 
eol  filament  »  pour  lesquels  les  distinctions  seront  bien 
lus  artificielles  et  incertaines.  Ceux  dont  le  corps 
cdinairement  coloré  se  prolonge  en  queue  et  qui- ont 
ni  point  rouge  oculiforme  ,  sont  les  Euglènes,  ayant 
MMr  type  la  Cercaria  uiridis  de  Mûller;  mais  pour 
it  pas  rompre  des  rapports  naturels ,  on  est  obligé 
rajouter  à  ces  Euglènes  à  queue  des  espèces  qui 
QOt  habituellement  arrondies  en  arrière.  Les  es- 
lèees  sans  coloration  et  sans  prolongement  caudi- 
me  sont  des  Astasia ,  si  le  filament ,  agité  dans 
Nite  son  étendue,  est  inséré  brusquement  comme 
bn  les  Euglènes,  au  fond  d'une  entaille  du  bord  an- 
orieur  ou  sur  ce  bord  même  ;  ce  sont  des  Péranèmes, 
i  ce  filament  est  plus  épais  et  plus  roide  à  sa  base ,  où 
semble  n'être  que  le  résultat  de  l'amincissement  gra- 
oel  du  corps  en  avant.  Mais  ces  deux  derniers  genres, 
ortout,  ne  doivent  être  considérés  que  comme  établis 
vovisoirement  pour  aider  à  la  désignation  de  certaines 
mues  ;  ils  montrent  ôes  passages  si  insensibles  de  l'un 
d'autre»  et  même  aux  Monadiens ,  que  l'on  sera  exposé 


350  HISTOIRE  HÂTURBLLE 

à  placer  dans  des  genres  diQérents  les  divers  degrés  de 
développement  d'un  même  animal.  Gela  tient ,  je  le 
répète,  à  letat  d'imperfection  de  nos  connaissances 
réelles  sur  les  Infusoires  en  général ,  et  m'oblige  à  ré- 
péter encore  que  la  classification  proposée  ici  a  seule- 
ment pour  but  de  faciliter  une  étude  que  des  classifica- 
tions ,  basées  sur  de  pures  hypothèses  »  avaient  rendue 
presque  inaccessible. 

Trois  espèces  du  genre  Euglène  ont  été  connues  de 
Mûller,  qui  les  classa  dans  ses  trois  genres,  Vibrio, 
Cercaria  et  Enchelys;  il  est  vraisemblable  que  dans 
ce  dernier  genre,  cet  auteur  a  placé  également  desPé* 
ranèmes  ou  des  Astasia  ;  mais  on  ne  peut ,  comme  je 
lai  déjà  dit ,  reconnaître  avec  certitude  ces  espèces 
trop  imparfaitement  décrites.  M.  Bory,  frappé  des  ca- 
ractères de  la  Cercaria  uiridis  de  Millier ,  la  prit  pour 
type  de  son  genre  Raphanelle^  caractérisé  par  un  corps 
cylindracé,  contractile,  au  point  d'être  quelquefois 
polymorphe,  aminci  postérieurement  en  manière  de 
queue  ;  mais  il  plaça  dans  le  même  genre  le  Pro- 
teus  tcnax,  et  les  Enchelys  caudata  et  gemmata^ 
de  Millier.  D'un  autre  côté,  il  plaça  dans  son  genre 
Laciymatoirc  ^  le  Vibrio  acus  du  même  auteur,  qui 
est  une  vériLnhle  Euglène;  et  laissa  dans  son  genre 
Enchélide,  Y  Enchelys  dcses ,  de  Millier,  qui  est  aussi 
une  Euglène,  mais  qu'il  regarde  comme  étant  évi- 
demment un  Zoocarpe. 

M.  Ehrcnberg  créa ,  en  1830 ,  la  famille  des  Jlsia- 
siœa^  comprenant  «  les  polygnstriques  nus  et  gymni- 
ques ou  sans  appendices,  à  bouche  ciliée  ou  nue,  à  corps 
allongé  devenant  polymorphe  par  la  contraction ,  sou- 
vent cylindrique  ou  fusiforme ,  et  se  divisant  sponUt- 
nément  d»ns  le  sens  longitudinal  ou  obliquement.  »  i' 


DES   IHFUSOIBES.  351 

p  faisait  trois  genres ,  savoir,  les  j4stasia  sans  yeux , 

isEiiglena  et  les  Amblyophis ,  pourvus  d'un  seul  œil  ; 

lais  ceux-ci  sans  queue,  et  ceux-là  avec  une  queue  « 

lus  tard,  en  1831 ,  il  crca  un  qualriéme  genre ,  Di» 

\igma  pour  les  espères  à  deux  points  colorés ,  ou  » 

Dmme  il  le  dit,  à  deux  yeux.  Puis  ,  en  1832 ,  il  ajouta 

Qcore  le  genre  Colacium  pour  des  esp&ces  sans  yeux , 

Dmme  les  Aslasia,  mais  fixées  par  rextrcmité  de  la 

ueueet  pourvues  de  cils  rotatoires  (?).  Précédemment 

[  avait  attribué  à  tous  ses  Astasiés ,  comme  à  ses  Mo- 

ladienSy  une  bouche  entourée  de  cils;  mais  alors  il 

ommençaità  douterdc  ce  caractère,  et  quelque  temps 

iprès  il  reconnut  en  cilct  que  ces  animaux  ont  jïour 

organe   locomoteur  un    filament  qu'il    nomme    une 

trompe.  En  1838 ,  enfin ,  il  ajouta  un  sixième  genre  , 

Chlorogonium,  formé  d'une  ancienne  espèce  d'Âslasia , 

qui  n'est  pas,  dit-il,  privée  dœil  comme  ses  congé- 

uères,  et  qui,  déplus,  possède  deux  trompes  filiformes. 

Uaintenaut  sesudstasiœa  sont  pour  lui  des  «  polygas- 

riqnes  anentércs  (ou  sans  tube  intestinal),  gymni- 

les  (ou  sans  appendices  ni  cuirasse),  changeant  spon- 

lémcut  la  forme  de  leur  corps  ,  qui  est  ou  r^ui  n'est 

\  terminé  par  une  queue  ,  et  ayant  un  seul  orifice  a 

«pareil  digestif.  »    II    distingue   d'abord   le  genre 

asia^  sans  yeux;   puis,  parmi  ceux  qui  ont  uu 

les  Colacium ,  qui  sont  fixés  par  un  pédoncule  ; 

les  autres  étant  libres,  sont  les  Chlorogoninm , 

mt  deux  trompes  ;  des  /ftnblyophis^  s'ils  sont  sans 

c;  des  Eiiglena,  s*ils  en  sont  pourvus  au  ron- 

;  un  seul  genre  enfin,  Distigma^  est  curaetérisé 

présence  de  deux  yeux.  De  ces  six  genres,  nous 

nellons  deux  ,  Aslasia  et  Euglcna ,  en  réunis- 

cc  dtrnier  les  ./mft/;'t)/;^/\$ ,  et  eu  le  réduisant 


352  HISTOIRE    NATURELLE 

aux  espèces  contractiles.  Le  genre  Colacium^  que  nous 
avons  rencontré  sans  Tétudier  suffisamment ,  ne  peut 
être  qu'indiqué  ;  les  deux  autres  nous  sont  inconnus. 
Mais  nous  complétons  la  famille  par  Tar^jonction  de 
diverses  formes  que  M.  Ehrenberg  n'y  admet  pas ,  ou 
qu'il  n'a  pas  connues. 

Cet  auteur  interprète  à  sa  manière  les  divers  détaik 
qu'on  aperçoit  par  transparence  dans  l'intérieur  du 
corps  des  Eugléniens  ;  comme  il  a  été  dit  plus  haut,  les 
points  colorés  sont  pour  lui  des  yeux ,  et  il  a  voulu 
reconnaître  un  ganglion  nerveux  auprès  de  l'œil  de 
son  Ambljopliis.  Il  attribue  à  des  œufs  la  coloration 
en  vert  ou  en  rouge  de  plusieurs  de  ces  animaux ,  et 
croit  voir  des  estomacs  et  des  organes  génitaux  mâles 
dans  les  parties  de  forme  diverse  qu'on  voit  au  miliea 
de  la  substance  colorée ,  et  qui  réfractent  plus  forte- 
ment la  lumière ,  mais  qui  n'ont  aucune  connexion 
entre  eux. 

La  plupart  des  Eugléniens  vivent  dans  les  eaux  sta- 
gnantes ,  quelques-uns  même  y  sont  tellement  abon- 
dants,  qu'ils  les  colorent  en  vert  ou  en  rouge;  d'autres 
se  développent  dans  de  vieilles  infusions  exposées  à 
la  lumière.  On  est  exposé  à  les  prendre  pour  des  êtres 
différents  quand  on  les  voit  nager,  ou  quand  on  les  Toit 
fixés  sous  forme  de  globules  colorés  ;  on  les  voit  sou- 
vent en  outre  se  mouvoir  en  rampant  à  la  manière  des 
Amibes  ,  quand  ils  ont  penlu  leur  filament  moteur 
qui  se  détache  à  une  certaine  époque ,  et  reste  flottant 
dans  le  liquide.  Leur  mode  de  propagation  n'est  pas 
exactement  connu  ;  M.  Ehrenberg  dit  avoir  obserfé 
chez  eux  la  division  spontanée  dans  le  sens  longitudi* 
nal  pour  quelques-uns  ;  il  attribue  un  mode  de  diti* 
sion  spontanée  multiple  dans  une  direction  oblique  au 


j 

■i 


DES  lirFUSOIRES.  SB8 

£hlorogO¥Uum.  Je  n'ai  rien  vu  de  tel»  et  je  ne  puis 
joiéiiM  bien  conceroir  la  possibilité  de  ces  fidts  ;  ^maie 
J'ai  TU  dans  les  Euglènes»  fixée  sous  fonne  de  globules, 
la  substance  colorée  divisée  en  deux  masses  distinctes , 
qui  m'a  paru  être  un  indice  de  multiplication  pro- 


l 


\ 


a  i  Filament  plut  épais  à  ta  base,  parUni d'un  pro-  \  p^^.^^ 
B  I  loDgement  aminci }   *^«^""^- 

ÎSans  point  ocnliforme.  •    AiTAtu. 
Avec    un    on    plnsienrt)    . 
poinU  oenUformea.  .  .  .  j    **<»""^- 

ÎDenx  filaments   égaux ZroosiLMis. 
Un  filament  ilagelliforme  plosN 
mince  et  un  filament  traînant  [   Hmaonnu. 
rétractenr / 

EUGLÉNIENS  a  plusieurs  filaments Poltsblmis. 

f  Gbnbb.  PÉRANÊME.  —  Peranema. 


An.  à  corps  de  forme  variable ,  tantôt  presque  globuleux, 
tailôt  renflé  en  arrière  et  aminci  en  avant,  où  il  se  pro- 
b^e  en  un  long  filament  aminci  à  l'extrémité.  —  Mouve- 
f     Mit  lent  9  uniforme ,  en  avant. 

Les  Péranèmes ,  dont  le  nom  est  fonné  des  mots  gi*ecs 
t^  sac,  vîifAx  fil,  avaient  d*abord  été  nommés  par  moi  Py- 
ronèmes  (Ânn.  se.  nat.  1836,  t.  5,  pi.  9),  pour  indiquer 
leur  forme  souvent  en  poire  ;  mais  cette  dénomination  pou- 
nnt  être  comprise  autrement  d'après  lemploi  d'une  autre 
ndne  (irvp)»  et  d'ailleurs  étant  employée  parles  Botanistes, 
f «î  dû  la  changer. 

Les  Péranèmes  sont  incolores,  formés  d'une  substance 
diaphane  jiemi-fluide ,  entremêlée  de  (jirapfdes  et  de  vacuoles 

UFUSOUES.  23 


i 


et  imtottrde  d*un  tégument  cotiti*âctlle ,  dont  TetiitéUM  » 
qatlquefoiB  doutenie  f  ne  êe  matiilëste  que  par  te  mode  de 
cantraètkxi  générale  ^  ou  par  des  pilMemcnts  ^t  dea  réticn* 
laiioW  peu  marquées.  Elles  n'ont  aucun  autre  oi^gam  ttlé^ 
rkur  que  la  filament  flagelliforme  qui,  très -long  et  agité 
seulement  à  l'extrémité,  produit  un  mouvement  lent  |  ani*-- 
forme  en  avant ,  pendant  que  le  coi*ps  change  de  forme  en 
se  contractant  plus  où  moins.  Ce  filament  se  détache  queU 
quefois  à  sa  baseï  l'animal  alora»  au  moj^n  de  ies  omtrac* 
tions  variées,  rampe  sur  la  plaque  de  vei^ ,  et  présente  une 
certaine  ressen^ïlance  avec  une  Amibe,  mais  on  reconnaît 
cepen4ant  que  les  lobes  ou  expansions  varilblea  qu^  émet 
de  côté  et  d'autre  »  ne  sont  pas  entièrement  dépourvoft  de 
tégument  comme  chef  les  Amibes*  Chacun  de  ces  lobes  sa 
retire  après  s'être  avancé,  au  lieu  de  devenir  un  point  de  dé- 
part pour  de  nouvelles  expansions. 

Il  est  probable  que  les  Péranëmes  ont  été  vues  par  les  pré- 
cédents observateurs ,  qui  les  auront  prises  pour  des  Enché- 
lides.  Je  soupçonne  que  M.  Ehrenberg  a  décrit  une  espèce  de 
ce  genre,  sous  le  nom  de  Trachelius  irichophorus,  en  citant 
le  yibrio  strictus  de  Millier  comme  synonyme  douteux. 

Ces  lufusoires  se  trouvent  dans  les  eaux  de  marais  plus  ou 
moins  altérées ,  et  principalement  à  la  suiface  des  végétaux 
morts  et  couverts  de  vase. 

I.  PÉRAifBiiB  £TiE£E.  —  Peratiema  proiraela»  (^fyronema,  Aoa* 

se.  nat.  i836,  t.  5.  p.  9.) 

Corps  obiong  (  mou ,  renflé  en  arriérai  très-adiinci  en  avant.  - 
Longueur  de  0,051  à  0,070.  >—  Largeur  de  0,014. 

Tobservais  cet  Infosoire,  au  mois  de  janvier  t836 ,  parmi  déf 
débris  de  plantes  marécageuses  prises  à  l*étang  du  Plessis-Piqn^ 
deux  mois  auparavant.  Son  filament,  longdeo,o9  à  o,tO|  m1 
épais  de  0,00016  à  rezlrémité  où  il  8*agite  vivement  1  et  ilét* 
vient  de  plus  en  plus  épais  vers  sa  base  où  il  n'a  pas  moins  de 
0,004,  et  gu  il  se  continua  avec  la  partie  amincie  du  eor^  J'ai  fa 
quolquefuis  cet  animal  privé  de  son  filament  par  qœlipie  aod- 


DES  IlTFUSOtBtt.  SS5 

«lent  y  eCoontiniiant  à  se  monroir  comme  mie  Amibe»  mais  sans 
émettre  de  prolongementi  comme  elle ,  et  smrtont  fans  changer  de 
lien ,  il  présente  alors  mie  certaine  ressemblance  ayec  le  Proteus 
t^mue  de  IlOUer. 

Son  corps  est  le  pins  sonyent  pyriformet  alongé,  mais  il  prend 
<i;nelquefois  laforme  d'un  sac  arrondi,  et  montre  une  on  plnsienrt 
-vacuoles  à  rintërieur  ;  je  le  décrirais,  en  1 836,  comme  ayant  sa 
■urface  garnie  de  tubercules  ou  de  granules  asses  gros  disposés 
en  séries  irrégaliéres ,  et  j'ajoutais  qu  on  n'y  peut  reconnaître  un 
tégument  réel,  quoiqu'il  paraisse  àToir  à  l'intérieur  plusde  con- 
sistance que  les  Monades.  Depuis  cette  époque,  l'étude  que  j'ai  eu 
Foccasion  de  faire  plusieurs  fois  de  cette  espèce  et  de  la  suirante 
ne  permet  d'interpréter  différemment  les  apparences  extérieures 
«tles  circonstances  du  mouvement  de  cet  Infusoire ,  et  d'y  consi- 
dérer, sinon  comme  certaine  ,  au  moins  comme  probable,  l'ezis- 
teace  d'un  tégument.  Des  Poranèmes  que  j'observais  au  mois  de 
mars  i838,  dans  de  l'eau  de  marais  longtemps  conservée,  mon- 
trtient  plus  distinctement  nn  tégument.  Leur  longueur  était  de 
o,o34  ào,o5. 

Je  crois  que  c'est  une  Pérauème  que  M.  Ehrenberg  a  décrite  sous 

if  oomde  Trachêliut  iriehophorut  (Inf.  PI.  XXXIII,  fig.  1 1)  ,  en  lui 

lUribuant  un  corps  cylindrique  variable,  long  de  0,02  s  ù  0,063 , 

presque  en  massue  ^  avec  une  trompe  ilagelliforme  très  mince.  Il 

ijoute  que  cette  trompe  est  terminée  par  nn  bouton ,  mais  il  dit 

D'tfoir  point  revu  ce  bouton  terminal  dans  la  même  espèce 

.       obierrée  en  Russie.  Il  n'a  pu  lui  faire  absorber  de  couleur.  Ce- 

I      pendant ,  il  dit  que  cet  Infusoire  est  très-gourmand  (gefrassig) , 

i      it  qu'il  avale  des  objets  volumineux  par  une  ouverture  située  à  la 

lnie  de  sa  trompe. 

s.  PiiAaîifB  CLoacLSLSB.  —  Peranemu  çlohulosa,  —  PI.   I(|, 

fig.  î4. 

Corps  presque  globuleux,  plus  ou  moins  étiré  en  avant,  avec  des 
plis  obliques  à  la  surface.  —  Longueur  de  0,016  à  0,020.  --Lar- 
gear  0,015. 

Cette  espèce,  bien  distincte  par  sacontractilité  en  boule,  et  par 
le  plissement  de  sa  surface  qui  dénote  clairement  l'existence  d'un 
l^goinent,se  trouvait,  le  19  novembre  i838,  dans  taui  delà 
^e  conservée  depuis  dix  jours  avec  des  Callitricbes. 

23 


386  HI8T0IBE   IIATURELLE 

*  Pebakèmk  verdatu.  —  Peranema  pîreteent, 

^  J*obflerTaÎ8,  le  1 1  octobre  183;,  dans  Teau  de  la  Semé,  une  Pé- 
jrmnème  qui  «  en  raison  de  ses  rapides  changements  de  foll^Ble,  pa- 
nisait  demi-fluide ,  comme  une  Amibe.  Elle  était  longue  de 
o»oSào,o5,  d'une  couleur  yerdÂtre;  de  nouvellee  obeerralions 
montreront  peut-être  que  c'est  une  espèce  distincte. 

â«  Genre.  âSTASIE.  —  AsUma.  Ehr. 

An.  ordinairement  incolores,  à  corps  oblong  de  forme 
Tariable ,  avec  un  filament  flagcUiformc ,  articnlé  brusque* 
ment  au  bord  antérieur,  ou  partant  d'une  entaille  plus  ou. 
moins  profonde. 

Les  espèces  de  ce  genre  inteimëdiaire  entre  les  Péranèmes 
et  les  Euglènes ,  sont  groupées  aitificiellement  ici  d'aprt» 
des  caiactères  insuffisants,  et  en  attendant  qu'une  étude  plus 
Approfondie  permette  de  diviser  autrement  tous  les  Euglé- 
niens  à  filament  unique.  Nous  n'y  comprenons  pas  sans 
doute  toutes  les  espèces  dont  M.  Ehrenberg  a  composé  son 
gienre  Astasia ,  car  il  le  distingue  seulement  du  genre  de  ses 
Euglènes,  par  l'absence  du  point  rouge  oculiforme,  et  y 
place  également  des  Infusoires  verts  ou  rouges  à  corps  plus 
ou  moins  prolongé  en  queue,  dont  un  seul,  jéstasiapusiUa^ 
lui  a  laissé  voir  le  filament  flagelliforme.  Four  nous,  en  ce 
moment ,  les  vraies  Astasies  sont  incoloi*es ,  revêtues  d'un 
^  tégument  bien  réel  et  souvent  marqué  de  stries  en  spirale, 
et  leur  corps,  de  forme  variable ,  est  plus  ou  moins  obtas  ou 
arrondi  en  amèi*e;  elles  se  trouvent  dans  les  eaux  de  mer 
ou  de  marais ,  conservées  avec  des  végétaux  vivants. 

I.  AsTASiE  TOBDUE.  —  Jtiatia  conloria,  —  PI.  V,  fig.  i3. 

Corps  incolore ,  demi-iraiis|>arent ,  contenant  des  grains  fou* 
ves^  c3flin{lroïde 9  renflé  au  milieu,  obtus  aux  deux exIréoùiÂi) 


i 


DBS  nirusoiuEs.  857 

mirqué  de  ttries  obliques  bien  dûtiiictes ,  oo  panthunt  tonki. 
—  LoDgoeiir  0,wr.  —  Marin. 

Elle  TiTaUdani  de  ]*eau  de  mei*,  prise  le  i3  inart  1840  dam 

l'cUngde  Thau  et  conservée  à  Toulouse  depuis  quinxe  joan.  Elle 

It  en  avant  une  saillie  diaphane  en  forme  de  lèrre  au-des- 

de  laquelle  était  inséré  le  Blâment  flagelliforme  long  de  0,07 

il  0,09  et  épais  de  0,001  environ  à  sa  base  ;  à  l'intérieur  ae  voyaient 

le  long  de  l'axe  beaucoup  de  ^ains  fauves  comme  dans  la  Cru- 

méoule ,  et  qu'on  pourrait  également  regarder  comme  det  corpe 

reprodocleurs.  Le  corps  était  bien  flexible  et  contractile ,  mais 

beaucoup  moins  que  celui  de  l'Astaaie  limpide  ou  det  Englènet. 

).  AfTAaiB  iNrLÉB.  —  Jttasia  inflata.  —  PI.  V,  fig.  ii. 

Corps  demi  -  transparent ,  contractile,  ovoïde,  obliquement 
plissé  ou  strié  avec  régularité.  —  Long  de  0,046. 

Cette  espèce ,  qui  se  trouvait  dans  l'eau  de  mer  ainsi  que  la 
précédente ,  parait  bien  distincte  par  sa  forme  moins  alongée  et 
■Mot  rariable,  par  sa  transparence  plus  grande,  et  parce  que  ton 
^punent  paraît  moins  résistant. 

3.  AsTASiB  LiMPiDB.  —  Jsiosia  limpida,  —  PI.  V,  fig.  is. 

Corps  diaphane ,  lisse ,  très-variable ,  fdsiforme ,  plus  on  moins 
«blus  aux  deux  extrémités ,  comme  fendu  en  avant  et  souvent 
tbfiquement  replié  ou  tordu  sur  son  axe.  —  Long  de  0,04  à  0,03. 

• 

Tai  observé,  au  mois  de  décembre  1 838,  cet  Tnfutoire  dans  le 
âép^  formé  au  fond  d'un  verre  ou  je  faisais  végéter  depuis  long- 
tept  det  Lemna  en  rajoutant  de  l'eau  de  temps  en  temps;  sa 
finae  éUit  aussi  variable  que  celle  de  l'Englène  verte ,  et  qnel- 
9ms  petits  granules  plus  opaques  étaient  avec  de  rares  vacuoles 
toit  ce  qu'on  distinguait  à  l'intérieur  ;  son  filament  flagelliforme 
long  de  0,06  était  bien  visible. 

" Àitatia /laçicant  et  yitt.  pusilla,  Ehr.  (Inf.  PI.  Vil,  flg.  s  et  3.) 

Des  quatre  espèces  rapportées  aujourd'hui  par  M.  Ehrenberg  k 
wa  genre  Astasia .  les  deux  qui  sont  colorées  en  rouge  et  en  vert 
[J.  kamaiodet,  A.  çiridit),  me  paraîsicnt ,  malgré  Tabsence  du 


3M  HISTOIU    VAT1JBBU.E 

point  ocnliforme  ronge  »  deroir  èttt  reportées  aTeo  let  Kogiinei  ; 
les  deux  autres ,  J.Jiavicans  et  J,  putilla ,  soi|t  sinon  idonftMpus 
du  moins  bien  voisines  de  notre  Astasie  limpide.  Leur  forme 
vtrfe  exactement  de  la  même  manière ,  et  elles  ne  difiîàrent  guère 
que  par  leur  grandeur ,  la  première  étant  longue  de  o,oSs5  et  la 
MBônde  de  o,o3i  s  ;  il  est  bien  Traisemblable  qu'elles  ont  l^nneet 
rentre  on  filament  flagelliforme  quoique  l'auteur  ne  Tait  tu  que 
dans  la  plus  petite;  Tautre,  obserrèe  en  i83i  en  printemps, 
présentait  une  couleur  jaune  d'oore  bien  manifeste,  et  même  elle 
colorait  de  la  même  nuance  la  surface  d'une  eau  stagnante*  Elle 
montrait  aussi  en  avant  une  entaille  comme  notre  Astasîe  lim> 
pîde.  M.  £hrenberg  attribue  sa  coloration  k  des  mafk  ;  il  n'a  p« 
lui  faire  avaler  des  substances  colorées  non  plus  qu'a  Xjê,  pusîlU 
qu'il  croit  distincte  en  raison  de  la  présence  dn  filament  et  de  la 
grandeur  plus  considérable  des  vacuoles  ou  vésicules  internes 
qu'il  nomme  des  estomacs. 

3*  Ghier.  EUGLÈNE.  — -  Eugtena.  tbr. 

An,  ordinairement  colorée  en  vert  on  en  ronge,  ée 
forme  très-yariablc ,  le  plus  souvent  oblong»  et  ftisifiom» 
ou  renflés  au  milieu  pendant  la  yie ,  contractés  en  bcmle 
dans  le  repos  on  après  la  mort  ;  avec  un  filament  flageOi- 
forme  partant  d'une  entaille  en  avant,  et  wi  on  plnrienrs 
points  rouges  ou  irrégalien  vers  Textrémitè  antérieure. 

Le  genre  Euglène,  ayant  pour  type  la  Cerearia  tdriditàt 
Mûller,  a  été  institué  par  M,  Ehrenberg,  et  composé,  d'une 
part ,  avec  des  espèces  analogues  à  celle-là ,  également  con- 
tractiles ;  et  d'autre  part ,  avec  des  espèces  de  forme  compri- 
mée ou  foliacée,  entièrement  dépourvues  decontractilitéiCt 
devant  appartenir  au  genre  Phacus,  Aussi  cet  auteur  distio- 
gue-t-il  simplement  ses  Euglènes  des  autres  Astasiés  par  il 
présence  d  un  œil  rouge  et  d'un  prolongement  caudiforme.  H 
leur  attribuait ,  dans  ses  premiers  mémoires ,  une  couronne 
de  cils  vibratiles  autour  de  la  bouche  ;  mais  plus  récemment, 
il  a  reconnu  leur  filament  moteur  qu'il  nomme  une  trompe 
simple  filiforme.  Comme  orgpines  digestib .  il  décrit  dhei  <» 


DES   INFUSOIRES.  M9 

[nfusoires  de  nombreuses  vésicules  ou  vacuoles^  mai&  il  n'a  pu 
eur  faire  avaler  des  substances  colorées  ;  la  coloration  propre 
le  tous  ces  êtres  lui  paraît  provenir  d'une  accumulation  de 
pranules  qu'il  prend  pour  des  œufs,  et  dans  plusieurs  espèces, 
1  a  voulu  nommer  testicules  des  concrétions  internes  de  dii> 
rerses  formes  ;  ce  sont  des  corpuscules  trapsparepts ,  baciU 
aires  dans  VEuglena  acus  /  ces  corpuscule^  res&embleni  k 
les  cristaux  polyédi'iques  dans  VjE,  deses,  et  ce  sont  deux 
gros  corps  annulaires  dans  1'^.  spirogyra.  Il  indique  ladir 
vision  spontanée  de  VEuglena  acus  ^  comme  ayant  lieu  dans 
le  sens  longitudinal  ;  il  déclare  que  les  points  rouges  sont  de 
vrais  yeux,  et  termine  en  disant  que  les  vaisseaux,  en  rai- 
son de  leur  finesse ,  sont  restés  inconnus. 

Les  Eugtcnes ,  parmi  lesquelles  je  ne  comprends ,  comme 
je  Tai  déjà  dit ,  que  les  c<^pèces  contractiles ,  m'ont  paru  tout 
autrement organiséesqu a  M.  £hrenl>erg.  En  effet,  le  point 
rouge  dont  cependant  j'indique  la  présence  comme  caracté- 
ristique, bien  loin d'ctre  un  œil  véritable, se  monti*e  souvent 
comme  une  agrégation  in'égulièro  de  deux  ,  trois  ou  même 
quatre  grains  rouges  quelquefois  très-écartés  les  uns  des 
lutres  \  la  substance  verte  intérieure  parait  tapisser  irrégu- 
lièrement le  tégument  contractile  diaphane ,  et  quand  on 
écrase  l'animal  entre  deux  lames  de  verre ,  cette  substance 
verte  se  répand  comme  une  pulpe  molle  glutineuse  qui  so 
contracte  en  globules  inégaux  ,  ainsi  que  la  substance  gluti- 
neuse des  autres  Infusoires,  mais  elle  n'est  point  du  tout  foi^ 
née  de  granules  réguliers.  Au  milieu  de  cette  pulpe  verte, 
il  reste  dans  l'enveloppe,  après  l'écrasement,  un  disque  blanc 
qui  réfracte  un  peu  plus  fortement  la  lumière ,  et  qu'on  ne 
peat  rationnellement  prendre  pour  un  ganglion  ner^'cux  ni 
poor  un  testicule  :  c'est  quelque  chose  d'analogue  aux  disques 
diaphanes  ,  résistants,  des  Phacus  sur  la  nature  desquels  on 
ne  peut  rien  dire. 

La  substance  verte ,  qui  est  assez  uniformément  répan- 
due à  l'intérieur  dans  les  Eugicnes  bien  vives  ,  se  conti*acte 
en  forme  de  gros  plis  irréguliors ,  laissant  entre  eux  des  la- 


860  HISTOIRE   KATURELLE 

canes  et  des  vacuoles»  quand  ces  animaux  ne  se  tronyent 
pins  dans  les  conditions  nécessaires  à  leur  existence  :  les  in- 
^tervalles   sont  occupés  par  une  substance  glutineuse  dia- 
phane, incolore  y  qu'on  voit  bien  sortir  en  même  temps, 
lorsqu'on  écrase  une  Englène ,  et  qui  occupe  seule  U  queue 
et  la  partie  antérieure  du  corps.  J'ai  bien  vu  d'ailleurs  dans 
YEuglena  acus,  les  corpuscules  bacillaires  signalés   par 
M.  Ehrenberg ,  mais  je  ne  sais  ce  qu'ils  peuvent  être.  Les 
Euglènes  soumises  à  l'action  de  la  potasse ,  meurent  sans 
présenter  la  moindre  trace  de  tégument,  la  couleur  verte 
n'est  pas  altérée ,  et  la  tache  rouge  persiste  comme  un  petit 
noyau  bien  distinct,'  ou  laisse  plusieurs  noyaux  semblables. 
L'acide  nitrique,  au  contraire ,  change  la  couleur  verte  en 
couleur  olive;  il  n'altère  pas  les  granules  rouges,  et  laisse 
une  apparence  de  tégument  transparent.  Les  Euglènes  na- 
geant librement  dans  l'ean  au  moyen  de  leur  filament  flagel- 
lifbrme,  sont  ordinairement  alongées  en  fuseau  $  mais  si 
elles  éprouvent  quelque  gène,  elles  se  courbent  et  se  renflent 
de  diverses  manières  ;  on  les  voit  successivement  prendre  II 
forme  de  navet ,  de  radis  ou  de  poire  ou  de  toupie  ou  de 
globale ,  mais  elles  prennent  invariablement  cette  dernière 
forme,  quand  elles  se  fixent  aux  parois  les  plus  éclairées da 
vase,  ou  aux  bords  du  liquide;  et  comme  alors  elles  sont  pri- 
vées de  mouvement  et  dégagent  du  gaz  (oxygène  ?)  sous  Tio- 
fluence  de  là  lumière  solaire ,  elles  peuvent  bien  être  prises 
pour  des  végétaux ,  comme  elles  l'ont  été  en  effet  par  bean- 
coup  de  botanistes.  Quand  elles  sont  ainsi  fixées ,  on  en 
voit  souvent  qui  présentent  à  l'intérieur  d'une  enveloppe 
diaphane  la  substance  verte  formant  deux  masses  distinctes, 
ce  qui  semble  annoncer  une  division  spontanée  commen- 
çante. Les  Euglènes  sont  quelquefois  en  si  grand  nombre 
dans  les  eaux ,  qu'elles  les  colorent  en  vert  ou  en  rouge ,  et 
qu'elles  forment   à  la  surface  et  sur  les  bords  une  pellicole 
luisaqte,  vivement  colorée;  cette  pellicule,  recueillie  sur  du 
papier,  conserve  pendant  quelque  temps  sa  nuance  brillante, 
mais  peu  à  peu  elle  la  perd  et  se  fane  comme  la  chromale 
des  végétaux. 


DES   I!fFUSOIRE8.  861 

Oo  observe  que  quand  i'eau  commence  à  manquer,  le  fi- 
imeut  des  Eoglènes  se  détache ,  et  on  le  voit  isolé  dans  le 
iquide  y  tandis  que  l'animal  privé  de  cet  organe  continue 
i  se  mouvoir  en  changeant  de  forme  presque  comme  les 
kinibes. 

Les  Euglfenes  se  trouvent  principalement  dans  les  eaux 
(tapantes,  dans  les  ornières  et  dans  les  fossés  près  des  ha* 
bitations  $  on  en  voit  souvent  dans  des  eaui  de  marais  con- 
mmiu  depuis  longtemps  avec  des  débris  de  végétaux  ;  on 
Wi  voit  aussi  quelquefois  dans  de  très-vieilles  infusions  ex- 
potées  à  la  lumière ,  et  même  dans  l'eau  de  pluie  gardée  dans 
un  flacon  vivement  éclairé. 

I.  ^OLBHX  YZRn.  —  Euglena  viridit  (i).  Pi.  V.  fig.  g  et  lo. 


Csrps  ftisiforme  y  aminci  postérieurement  en  manière  de  queue  ; 
urt  —  Longueur  de  0,05  à  0,09.  — -  Largeur  0,025 ,  quand  il 
«leontracté  en  boule. 

(Ma  espèce,  la  plus  commune  de  ce  genre ,  et  peut-être  la 
(Ivrépandne  de  tons  les  Infosoires,  est  celle  qui  colore  le  plus  ordi- 
sAement  les  eaux  stagnantes.  On  ne  peut  donc  manquer  de  la 
rcHontrer  toutes  les  fois  qn  on  voudra  fétodier.  Je  l'ai  même 
\*mpfét  vivante  dans  Tean  gelée  des  omièref  en  hiver.  C'est  à  elle 
Vfm  se  rapportent  surtout  les  généralités  exposées  ci-dessus.  Son 
OiBMnt  moteur  est  pins  long  qne  le  corps ,  et  d'une  ténuité  ex- 
trame.  Mûllor,  qui  la  nomma  Cerearia  viridis,  Ini  attribua  fausse- 
mnt  une  qnene  bifide,  par  snite  d'une  illusion  d'optique.  11  l'ob- 
iWi ,  «a  mois  4*avril ,  dans  l'eau  d'un  fossé  de  faubourg ,  recou- 
virti  d'une  pdnicule  verte ,  et  signala  fort  bien  tons  ses  change- 
n«ls  de  formes. 

8a  longueur  est  plus  souvent  an  dessons  qu'an  dessus  de  la 


{l)JSmekêfy*  tertiay  Hill.  Hîtt.  of  anim.  1741* 

BmcMys  viridis,  Schrank.  1780  ,  mém.  de  Munich . 

Ctrcmria  viriMif  Mûller ,  Infcu.  Pi.  XIX ,  fi^.  6-1 3. 

-Fmnoetren  viridis^  Lamarck,  An.  tant  vert.  t.  i. 

Mmeheiys  viridit,  Nitzsch.  Beytr.  —  Encycl.  1827. 

JHafkmmêHa  urhica,  Bory ,  Encycl.  1824. 

^argfcM  nridit,  Ehr.  mém.  i83o.  Infiu.  i838,  Pi.  Vif,  fig.  9. 


362  HISTOIRE  N4TUREI.LE 

loDgnenr  moyenne  0,07.  Une  Eaglène,  longna  de  q,«4&,  t'é- 
tait dêyeloppée  abondamment  dana  une  yieîUe  îofoiioii  de  n- 
glisse,  et  tapissait  d*une  couche  verte  l'intérienr  du  flacMj  n 
couleur  était  un  vert  très-foncé,  et  le  point  rouge  était  peu  vîn- 
ble  ;  l'extrémité  caudale  était  aussi  plus  obtuse  que  dans  Tï^' 
glène  rerte  ordinaire.  Aussi  avais-je  pensé  à  la  regarder  eonoM 
une  espèce  distincte ,  d'autant  plus  que  beaocmip  dPhidifidDi 
contractés  en  boule  montraient  k  l'intérienr  le  metiire  «M 
divisée  en  deux  lobes ,  ce  qiû  était  no  indîoe  certain  àmméy 
plication  ;  mais  depuis  lors ,  je  me  suit  conTeioen  ^ne  eetti  S» 
glène  varie  oonsidérablement  de  grandeur  t  mifWic  kl  éna^ 
stances  de  son  développement, 

s.  EcGLÈfCE  GÊiviccLÊE.  ^^ EugUna  geniculaia,  —  PI.  V.  fig.  iS-i(. 

Corps  alongé,  cylindrique,  flexible,  mais  peu  contractile,! 
mouvements  lents,  avec  une  qoene  amintie,  irtienlée  en  a^gte  00 
génicidée  ;  vert.  —  Longueur  de  0,lfiS  à  0,iM). 

J'ai  observé  plusieurs  fois  (16  octobre  i837),dansretndeSâe0i 
on  dans  l'eau  des  étangs  des  environs  de  Paria  1  celte  grande  Mr 
pèce  d'Eugléne  remarquable  par  sa  forme  al^ngée»  paraondilir 
mètre  presque  égal  dans  tonte  sa  longueur,  aana  rrnflfflMrf 
comme  dans  la  précédente ,  et  par  sa  queue  articolëe,  et  an- 
ceptible  de  se  fixer  en  s  agglutinant  à  la  plaq;ne  de  Terre. 

3.  EcGLÈNS  OBScuas.  —  Ei^Un^  obtêura. 

Corps  épais,  oblong,  renflé  et  obtus  en  arrièpe  »  de  fanna  ièi- 
variable ,  vert-noir&tre,  plus  clair  et  rougeàUe  ai  arant,  afse* 
point  oculiforme  rouge-noirâtre  ;  filament  une  fèis  et  dnei  wd 
long  que  le  eorps.  —  Loqgueur  0,OS^. 

Dans  Teau  d'un  fossé ,  à  Sucy ,  près  de  Paris ,  avec  des  Conjo* 
gées  et  des  Hydres,  le  18  juin  1837.  Le  filament  était  liiei 
visible. 


SIS  xNFUBonyt.  ans 

4.  Euçiini  UKTE. — Euglenadetet  (i).  —  PL  V,  6g«  19. 

Corps  très-alongé ,  cylindrique,  obtus  ou  terminé  en  pointe  pey 
Wqiïée  y  flexible  et  contractile  de  di?erses  manières,  mais  ayec 
munir  ;  vert.  —  Longueur  de  0,07  à  0,112.  —  Largeur,  0,011. 

Jtrobtnrai»  le  i5  Juin  1887,  dans  Tean  où  s*ëlaient  pourries 
l»8poofiUes  apportées  de  rëtang  deMendon;  le  filament  en 
il  bien  visible  ;  la  partie  antërienre  dn  corps  est  incolore,  le 
liiiit  ocnlilbniie  n'y  existe  pas  toujours  ;  et  dans  le  reste  dn 
erpe«  on  voit  des  corpuscules  rectaD|[a1aires  alongës  qu'on  crof- 
■it  être  des  cristaux  de  sulfate  de  chaux. 

M.  Ehrenberg  a  distingue  pour  la  première  fois  cette  espèce 
lans  son  troisième  mémoire  (i83a)t  et  il  en  a  complété  la  des- 
rifitîon  dans  son  Histoire  des  Infnsoires  (i8dB),  en  disant  que 
on  corps  9  resiemblaiit  à  un  fil  non  élastique,  n'est  jamais  fnsi- 
Sonne  •  mais  seulement  cylindrique  ;  jamais  nageant ,  mais  ram- 
Mot;  et  en  lui  attribuant  une*  bouche  fendue  dont  la  lèvre  supé- 
îenre  porte  une  trompe  filiforme  égale  au  tiers  on  au  quart  de 
■  longueur  du  corps,  et  qu'il  dit  aroir  obsenrée  depuis  i834.  Il 
imrde  la  couleur  verte  comme  produite  par  de  très-fins  gra- 
nies  qui  paraissent  envelopper  en  partie  les  estomacs ,  et  entre 
lisqpiela  se  trouvent  beaucoup  de  corpuscules  diaphanes  analogues 

Iriques  considérés  par  lui  comme  des  testicules. 


5.  EcGiiifS  SAKGOiNE.  —  EugUna  tanguinea^  £hr.  (s). 

Corps  obloDg  »  eylîndrique  ou  fusiforme ,  arrondi  en  avant , 
iNBîoé  par  une  queue  courte  »  conique ,  un  peu  aiguë.  —  Fila- 
■lut  flageUifbrme  plus  long  que  le  corps.  —  Couleur  d'abord 
verte,  puis  d'iin  rouge  sanguin.  —  Long  de  0,llft. 


(1)  Enchdys  detes  ,  Mûller,  Infat.  PI.  IV,  fig.  45. 

Emtkelys  deses ,  Bory  ,  Encycl.  1834. 

Eugiema  acus,  yar.  £hr.  1''  mim.  i83o,  Pi.  i  ,  fig.  3. 

Euglena  deses,  Ehr.  3«  mém.  i83a-33.  Infut.  x838,  Pi.  VIT,  flg.  8. 

(3)  Leeowenhoek,  Cont.  arc.  nat.  p.  38i,  1701* 

Eucheiys  sanguinea,  Neet  et  GoldfaN.  ArchiT.  ffir  Ifatorl.  Vlf^  p.  1 16. 

Eugiemn  sanguinea,  Ehr.  l83l.  Inf.  i838»11.  TIT,  ftg.  VI,  p.  |p5. 


9êk  fllSTOUB    ITATnBLU 

Cette  espèce  âmât  été  aperçue  par  let  anciens  micrographei» 
mait  c'eit  If.  Ehrenberg  qoi ,  le  premier ,  Fa  décrite  en  loi  attri- 
buant d'abord  (i83i)  une  boocbe  entourée  de  dis  TÎbratiles,  et 
plus  tard  (iS38)  nne  trompe  filiforme  qoi  eit ,  dit-fl ,  le  prolon- 
gement de  la  lèrre  lopérienre,  qoi  Inî  semble  en  outre  rétractîle, 
et  an-deMons  de  laqadle  doit  se  tronTcr  une  boadie  bîlabiée. 
Une  seule  fois,  il  a  tu  deux  trompes  on  filaments ,  et  re^sniB 
cette  particularité  comme  un  indice  de  division  spontanée  eo» 
mençante.  Le  mouTcment  des  Englènes  sanguines  est  lent ,  ce- 
pendant elles  nagent  souvent  en  tournant  sur  elles-mêmes;  ccA 
à  dles  que  M.  Ehrenberg  attribue  la  cokvation  des  etnz  es 
rouge  on  le  prétendu  changement  des  eaux  en  sang  obserté 
dans  l'antiquité. 

UJstatia  kœmaiode*  (InfoB.  i838,  PI.  YII  »  fi^.  i),  knperlldle- 
mentobserrée  par  le  même  auteur  pendant  son  Toyage  en  Sibérie, 
pourrait  être  un  degré  de  développement  de  cette  espèce  dotft 
elle  diflere  principalement  par  sa  taille  0,068  •  et  par  Tabienoe 
du  point  ronge  anqnd  nous  ne  mnlons  pas  accorder  une  trop 
grande  importance. 

6.  EuGiiiiB  AioCTLLE.  — -  Ettgletm  aau ,  Ehr.  (1).  —  Pl^  V,  fig.  18. 

Corps  très-effilé,  en  forme  de  fosean  mince ,  ordinaîranent 
droit ,  quelquefois  renflé  ;  vert  au  milieu ,  diaphane  aux  deux 
extrémités.  —  Queue  très-aiguë.  —  Longueur  de  0,047  à  0,1S5. 

Je  n  ai  vu  cette  Euglène  que  dans  les  eaux  douces  des  odtflida 
Calvados  en  septembre  ;  Millier  la  tronra  deux  ou  trois  fois  fen- 
lement  dans  les  fossés  du  château  de  Copenhague;  M.  Ehrenbof 
l'a  observée  à  Berlin  et  en  Sibérie ,  et  l'a  reprélentée  en  iS3o 
comme  se  divisant  spontanément  suivant  sa  longueur,  ce  que  je 
ne  puis  aucunement  comprendre  ;  il  a  reconnu  depuis  en  i83S 
son  filament  moteur  ,  et  regarde  les  nombreux  corpuscules  bs" 
cillaires  de  l'intéHeur  comme  des  testicules. 


(i)  nbrio  acus  ,  Mûller  ,  Inf.  Pi.  VIII,  fig.  9*10. 

Closterium  acuty  Nitzsch.  Beytr. 

Lacrymatoria  acus ,  Borjr ,  Encjclop.  i8!l4* 

Mugiena  aau^  EJir.  l83|  ,  lofas.  l838 ,  pi.  Vif ,  fig.  XV,  p.  lis- 


DES  I1IFU801RE8*  S6S 

.  EoGiiirB  spiaocTAS.  -7-  Euglena  ipirogjra  »  £br.  (i)«  — '  Pi.  V» 

Corps  oMong ,  fo&iforme ,  cylindroide  ou  déprimé ,  arrondi  en 
(vaaC,  terminé  par  une  queue  courte  ,  pointue.  —  Vert ,  obli- 
IMownt  strié  en  héliee.  —  Mouvement  lent.  —  Longueur  0,106 
it,l». 

Je  l'ai  trouTëe  dans  ]*eau  de  Seine  recueillie  avec  des  Gon- 
Hvreile  11  octobre  iSS;.  M.  Ehrenberg  ,  qui  Ta  fait  connaître 
01  i83o,  l'a  recueillie  seulement  daus  les  eaux  courantes  ou 
nnplîes  de  végétation ,  parmi  les  Conferves  et  les  Bacillariées  ; 
il  loi  attribue  une  longueur  de  o,  1 1  s  à  o,  s  sS  ,  une  couleur  vert- 
bnmâtre  foncée ,  et  la  décrit  comme  sillonnée  obliquement  par 
ilci  itries  trés-granideuses  dont  quatorze  sont  visibles  à  la  fois 
dW  côté  ;  il  a  YU  souvent ,  dit-il ,  ces  lignes ,  d'abord  longitu- 
finales  et  parallèles,  deyeuir  obliques  par  suite  de  la  torsion  du 
Qirps.  Le  filament  flagelliforme  que  je  n*ai  pas  vu  moi-même  est 
iaéiqaé  par  cet  auteur  comme  ayant  environ  le  tiers  de  la  lon- 
gMor  du  corps.  Deux  pièces  ovales  ou  annulaires  observées  dans 
rinlérieur  ont  été  nommées  aussi  des  testicules  par  M.  £bren- 

•  EugUna  hj-alina.  (Ehr.  Inf.  Pi.  VIÏ,  fi^'.  7.) 

V .  Ehrenberg  a  décrit  sous  ce  nom ,  une  Euglène  do  même 
ham  que  TE.  verte,  mais  incolore';  elle  se  trouvait  le  14  mars 
iHS ,  prés  de  Berlin ,  avec  le  Meridion  vernale, 

"  Euglena  rotlrata.  (Ehr.  Inf.  PI.  Vil ,  ^g.  16.) 

Le  même  auteur  désigne  ainsi  une  espèce  qui  paraît  réellement 
distincte  par  un  prolongement  antérieur  et  aminci ,  dépassant 
bcancoop  le  point  d'insertion  du  filament  flagelliforme.  Cette 
Esglène,  longue  de  o,o4C  à  o,o5G,  verte  au  milieu,  incolore  aux 
sMrémités,  rétrécie  en  arrière,  et  terminée  par  une  queue  coui*te, 


(I)  Emglena  Spircgyra,  Ehr.  l83o,  l^^  mém.  pi.  IV,  f.  fV.  —  lof. 
1^3^  pL  VU,  ag.  X. 


S86  HISTOtBB    HATtlIKflU 

a  été  obserrée  à  Berlin  entre  les  Bacillariées.  Elle  ne  pmit  pts 
ae  contracter  en  moorant ,  ce  qiii  la  rapprocherait  beattooitpdei 

Thécamonadiens. 


«** 


Euglena  j^Tum.  (Ghr.  Inf.  PI.  Vil»  fi|.  ii.) 


Cette  espèce  a  été  décrite  ponr  la  première  fols  en  i83i,coiiiiiie 
ayant  le  corps  oToïde  gonflé,  pyriforme,  obliquement  sillonné, 
yert ,  arec  nne  queue  presque  aussi  longue.  Elle  se  ment  lente- 
ment en  tournant  sur  son  axe,  ce  qui  fait  supposer  reiistenrs 
d'une  trompe  inaperçue.  Sa  longueur  est  de  0,03 d  à  o,o3i« 


«•*• 


JmbJjrophis  çiridis.  (£hr.  Inf.  pi.  VIF,  fig.  5.) 


Cet  InfVuoîrè,  long  de  o,  i  iS  à  0,236 ,  de  forme  alongée  ejliii- 
drique  ou  comprimée ,  arrondi  en  arriére,  Tert  arec  rextrëmits 
antérieure  incolore ,  orné  d'un  point  oculiforme  ronge ,  a  été 
pris  des  i83i  pour  type  d'un  nouveau  genre  par  M.  El^renbeig. 
Ce  genre,  caractérisé  d'abord  par  une  forme  comprimée,  non  pith 
longée  en  queue ,  et  par  la  présence  d'un  œil ,  était  repréieoté 
alors  aYec  une  couronne  de  cils  autour  d'une  bouche  bilabiée{ 
mais  en  1 838,  il  a  été  caractérisé  comme  une  Euglènesans  ^aewi 
plutôt  cylindrique  ou  renflée ,  que  comprimée  ;  avec  une  trompe 
filiforme  ayant  la  cinquième  partie  de  la  longueur,  du  corps  et 
portée  par  la  lèvre  sQpérieure  de  la  bouche  bilabiée.  M.  Ehreo- 
berg  regarde  la  substance  verte  intérieure  comme  fonnée  d'œnft; 
il  désigne  comme  organes  génitaux,  divers  corpuscules  bacillaireh 
et  nomme  ganglion  nerveux,  une  masse  globuleuse»  située  sotiila 
tache  rouge  oculiforme.  Cct£e  espèce  qui,  je  crois,  peut  être  réu- 
nie aux  Eugicnes,  se  distingue  par  la  lenteur  de  ses  mouvemeots; 
on  la  trouve  rampante  au  fond  du  liquide,  comme  les  E.jpiroQiTt 
et£,  lenle^  avec  lesquelles  elle  a  beaucoup  de  rapport. 


««•t» 


Chlorogonium  euchlorum,  (  £hr.  Inf.  PI.  VU,  fig.  17*) 


C*est  ainsi  que  M.  Ehrenberg  nomme  un  lufosoire  appelé 
d*abord  par  lui  (i85o-i83i)  Jsiasia  euchlora  ;  il  en  fait  le  type 
d'uti  nouveau  genre  que  caractérisent  la  présence  d'un  œil  unKI^^ 
et  de  deux  trompes  filiformes ,  et  la  forme  du  coipe  non  flié  pir 
un  pédottdile ,  mais  libre  et  terminé  par  une  qiiena.  Le  Qte^ 


DES  tirpusoiMS.  96T 

forfawl  remarquable,  saWant  r«titear,  en  raison  de  sa 
liTÎikm  spontanée  multiple ,  suivant  plusieurs  lignes  obliques.  11 
«lëmut  souTent  arec  d'autres  indÎTidus  en  groupes  roulants,  au 
iDO|«n  de  sa  queue.  Son  corps,  qui  paraît  ordinairement  peu  con- 
knetile ,  prend  quelquefois  par  la  contraction  »  la  forme  d'une 
grappe  de  raisin  fusiforme.  Il  rit  en  commun  avec  l'Euglène  verte 
tlfeChlamidomonas  {Disclmis)  dans  l'eau  Terte  des  ornières;  sa 
hftgnebr  est  de  o,o23  à  0,093. 

*  Gtifiiz  CoLAciUM.  —  Ehr.  Infus.  1838,  p.  114. 

Oe  genre  tres-imparraitement  connu  a  été  institue  par 
M.  Ehrenberg  dans  son  IIP  mémoii*e  (1832) ,  et  caractérisé 
ainsi:  «  An.  polygastriques  anentérés,  gymniques,  non  cui- 
niaés,  de  forme  variabie ,  se  fixant  au  moyen  de  leur  queue 
(tvec  ventouse  terminale?)  (trompe  nulle?)  cils  de  la  bouche 
msleurs  ?7eux  nnk  ?  » .  Mais  cette  caractéristique  si  dubi- 
talift  a  été  modifiée  en  1838,  et  le  Golacium  est  aujourd'hui 
pMr  Ttutear  a  an  animal  poun'u  d'un  œil  unique ,  fixé  par 
■a  pédoncule  simple  ou  rameux  (par  suite  de  la  division 
ipontanée)  ;  dont  les  organes  du  mouvement  ne  sont  pas 
nesrt  assex  connus,  mais  se  manifestent  par  un  tourbillon 
podoit  à  la  partie  antérieure  dans  Teau  colorée ,  lequel  on 
pu  attribuer  à  une  trompe  filiforme  simple.  »  Des  vési- 
oti  vacuoles  internes  sont  pour  lui  des  organes  digestifs 
connus  ;  les  organes  génitaux  femelles  sont  les  granules 
qoi  produisent  la  coloration  ;  quant  aux  organes  mâles, 
iiMftit,  dit-il,  inconnue,  de  même  que  les  vaisseaux  san- 

Une  première  espèce  indiquée  comme  douteuse,  Colacium? 
■wicu/utitm,  et  nommée  d'abord  Stentor?  pygntœus ,  a  le 
ovale  fusiforme ,  variable ,  d'un  vert  gai ,  avec  des  vé- 
intemes  distinctes  et  un  pédoncule  très-court ,  rare- 
ramifié.  L'auteur  y  a  vainement  cherché  le  point  rouge 
ue ,  et  II  dit  que  les  vésicules  internes  pourraient 
citomacs*  Ce  Golacium  vit  fixé  sur  le  corps  des  Gy* 
ai  on  l'en  détache ,  il  se  meut  enrai&pant  et  en 


368  HISTOIRE    NATURELLE 

se  tordant  avec  lenteur  comme  VJEuglenadeses,  Sa  boguenr 
est  de  0,31. 

Une  deuxième  espèce,  Colacium  stentorinum,  ^kment 
nommée  d'abord  Stentor?  pygmceus,  se  trouve  aussi  fixée 
sur  les  Gyclopes,  mais  elle  diffère  de  la  précédente  par  n 
longueur  moindre  0,023 ,  par  sa  forme  vaiiable  presque 
cylindrique,  conique ,  ou  presque  en  entonnoir,  el  sortOBt 
par  ses  pédoncules  le  plus  souvent  rameux,  d*oa  résultnt 
des  groupes  de  2  à  12  animaux.  Le  point  coloré  pris  ponr 
un  œil  est  quelquefois  tellement  pâle,  qu'on  ne  peiit  l'aper- 
cevoir ;  ce  qui ,  survant  nous ,  tend  à  montrer  combien  a  peu 
de  valeur  le  caractère  fourni  par  ce  prétendu  organe  de  '  ! 
vision. 

""^GeITRE  DlSTlGMA.   Efar. 

Le  genre  Distigma^  établi  en  1830  par  M.  Ehrenbergpoor 
des  Infusqires  de  forme  très-variable ,  pourvus  de  dem 
points  oculiformes  et  sans  queue ,  est  caractériaé  dans  le 
dernier  ouvrage  de  cet  auteur,  1838 ,  par  les  seuls  mots  : 
liberum ,  oculis  duobus  insigne.  Les  orgaqes  locomoteurs, 
dit  i'autcur,  ne  sont  pas  visibles,  et  il  parait  n'en  point  exi»-  g 
ter  àTextcneur,  caries  Distigma  ne  nagent  point,  ne  pro- 
duisent pas  de  tourbillons  dans  1  eau  colorée,  et  ratopent 
plutôt  comme  les  sangsues  en  changeant  la  forme  de  leur 
corps ,  sans  cependant  émettre  de  proiongem^ll^  comiDe 
les  Amibes.  De  nombreuses  vésicules  observées  dâSK  deox 
espèces  ont  cu|priscs  pour  des  estomacs,  quoiqu'on  n*y  voie 
point  pénétrera  couleur  délayée  dans  l'eau.  Comme  or- 
ganes de  reproc(uction  ,  Fauteur  cite  seulement  la  couleur 
verte  d'une  espèce  qu'il  dit  produite  par  des  œufs;  naii 
dans  les  autres  espèces,  il  déclare  n'avoir  pu  reconnaître iQ- 
cun  organe  sexuel .  Enfin ,  il  veut  nommer  des  yeux  les  très- 
petits  points  noirs  qu'il  indique  près  du  bord  antérieur. 
N'ayant  moi-même  rien  vu  qui  se  rapporte  entièremeat  à 
cette  desa'iption,  je  ne  puis  avoir  d'opinion  sur  la  vraie  n** 
ture  des  Distigma.  Les  espèces  décrites  an  nombre  de  quatre 


0£8    IllFU501ft£8.  369 

Si  :  le  DUtigma?  tenax  (Ehr.  Jnfus.  Pi.  YIII,  fig.  3), 
igde  0,  112,  hyalin  jaunâtre,  tour  à  tour  renfle  et  rcs- 
Té  çà  et  là ,  avec  des  yeux  peu  distincts  :  il  est  donné  à 
rt  comme  synonyme  du  Proteus  tenax  de  Muller  (luf. 
.  II ,  fig.  13-18)  ;  ^  le  Distigma  proteus  (Ehr.  Infus. 
•  YIII,  fig.  4),  long  de  0,0625,  incolore,  todr  à  tow*  ti*ès- 
iiflë  et  très-resserré  ça  et  ià .  avec  des  yeux  distincts  \  Z^  le 
îmîgma  viride  (Ehr.  Infus.  Pl.VIII,  fig.  5),  long  de  0,0625, 
rt,  donné  avec  doute  comme  synonyme  de  YEnchelys 
ii|crî/ènx de MûUer  (Inf.  PI.  lY,  fig.  2-3);  i*»  enfin,  sous 
nom  de  Distigma  planaria ,  un  animal  long  de  0,112  , 
lins  renflé. que  les  espèces  précédentes,  eflilé  et  pointu 
X  deux  extrémités  ,  observé  seulement  pendant  le  voyage 
rl'auteor  en  Afi-ique,  et  qui,  vraisemblablement,  n'est  pas 
eme  un  Ipfusoire. 

4*  Gbnrb.  2YG0SELMIS.  —  Zygoéclmis, 

An.  de  forme  variable ,  nageant  au  moyen  de  deux  fila- 
cnls  flageUiformes  égaux  ,  sans  cesse  agités. 

C'est  la  contractilité  et  la  vanabilité  du  corps  des  Zygo- 
dmis  qui  les  distinguent  des  Diselmis  ;  la  seule  espèce  con- 
ae  ne  montre  pas  de  tégument  réticulé ,  distinct,  et  c'est 
htôt  par  ses  changements  de  forme  que  par  l'observation 
iftide  p  qu'on  est  conduit  à  y  admettre  ce  tégument. 

.  ZfCOtBUOS  KXSGLECsi. —  Zjrgoielmii  nebulùia,  Vl.  Ulf  fig.  23. 

Corps  incolore ,  tantôt  globuleux ,  tantôt  diversement  renflé  en 
lire  on  en  toupie,  rendu  trouble  par  des  granules  nombreux.  — 
lag  de  0,08  avec  deux  filamenu  égaux,  de  cette  même  longueur, 
foi  sont  épais  de  0,0006  environ. 

GbC  Infosoîre ,  qui  change  incessamment  de  forme  en  nageant, 
itronraît,  le  i8  mars  i838,  dans  l'eau  d*nne  fontaine  (fontaine 
r),  au  tod  de  Paris. 

nnitCMBEi.    •  9k 


370  HISTOIRE   NATURELLE 

5«  Genre.  HÊTÉRÔNÈMÉ.  —  Heleronema. 

An.  de  forme  variable ,  oblongae ,  irrcgolièreiiicnt  ren- 
flée en  arrière  ;  ayant  un  fllament  flageUiforme  fUns  ûm. 
et  un  Clament  tratnant  plus  épais ,  rétracteur. 

Je  ne  puis  que  répéter  ici  ce  que  j'ai  dit  précédemment 
en  parlant  des  Hétéromites  et  des  Anisooèmes ,  ^u  sujet  d^ 
deux  filaments  de  ces  divers  Infusoires ,  et  du  r6le  dlScrent 
que  chacun  d'eux  remplit  dans  la  locomotion.  Les  fiéfm- 
nèmes  se  distinguent  par  la  présence  d'un  tégument  co^r^ 
tile,  obliquement  sti*ié;  mais  on  ne  peut  méconnaître  leur 
rapport  bien  prononcé  avec  les  Anisonèmes* 

I.  Hjbtéronèmb  marine •  —  Hcteronema  marina'.  —  PI.  y,  fig.  14. 

« 

Corps  oblong,  irrégulièrement  renflé  en  arrière ,  (this  étroit  en 
avant,  marqué  de  stries  obliques  très-nombreuses.  —  Longueur, 
0,06. 

JobsenrAÎs,  le  28  mars  1840,  cet  Infusoîre  dans  d^'ean-de 
mer  apportée  de  Cette  depuis  quinze  jours  ;  les  fllameira  élaieot 
plus  longs  que  le  corps. 

6''  Genre.  POLYSELMIS.-- Po/yie/mû: 

An.  oblongs,  de  forme  variable ,  nageant  au  moyen  de 
plusieurs  fllamcnts  flagelliformes  partait  du  bord  antérieur. 

Le  seul  Infusoire  que  j'aie  trouvé  avec  ces  caractèrei} 
ressemblait  à  une  Euglène  oblougue  et  arrondie  aux 'deut  ex- 
trémités ;  un  filament  plus  long  s'agitait  en  avant  ;  et  autpur 
de  sa  base ,  se  voyaient  distinctement  trois  ou  quatre  fila- 
ments très-déliés  plus  courts . 

I .  PoLTSEUiis  VERTI.  —  PoljTselmis  viridis.  —  Pi.  III  fig.  26. 

Corps  alongé ,  arrondi  aux  deux  extrémités ,  plus  on  moins  ren- 
flé et  plié  au  milieu ,  vert  avec  un  point  oculirorme  rouge.  ^  Lan- 
gueur, 0,04. 

Observé  le  7  décembre  1 838  dans  un  verre  où  était 
depuis  plusieurs  mois  de  i  eau  de  marais  avec  dan 


DES  IITFUSOIKES.  371 

X*   FAMILLE. 

PÉRIDINIBNS. 

Ânimanx  sans  organes  intérieurs  connus,  enve- 
loppés d'un  lèt  résistant  ou  membraneux  régulier, 
d'où  sort  un  long  filament  flagelliforme ,  et  qui  pré- 
sente en  outre  un  sillon  ou  plusieurs  sillons  occupés 
par  des  cils  vibsatiles. 

Les  PéridiDiens  sont  encore  très -imparfaitement 
connus  ,  parce  qu'il  n'en  existe  que  fort  peu  dans  les 
txax  douces ,  et  que  l'épaisseur  et  le  peu  de  transpa- 
rence de  leur  tét  roide  et  non  contractile  empêchent 
d'apercevoir  distinctement  ce  qui  se  trouve  à  Tinté- 
rieur  ;  il  semble  toutefois  que  ce  tét  ne  présente  aucune 
onverture  béante ,  car  on  n'y  voit  point  de  corps  étran- 
gers,  et  les  substances  colorées,  si  facilement  avalées 
par  d'autres  Infusoires ,  n'y  pénètrent  point  pendant 
b  vie  de  l'animal.  On  ne  voit  de  vivant,  au  dehors, 
qu'un  long  filament  analogue  à  celui  des  Thécamo- 
niens,  dont  les  Péridiniens  se  rapprochent  par  la  non 
contractilité de  leur  tét,  mais  dont  ils  sont  sufEsam- 
ioent  distincts  par  des  cils  vibratiles,  occupant  un  sillon 
ordinairement  transverse.  Plusieurs  d  entre  eux  ont 
leur  tét  prolongé  en  pointes,  ou  en  cornes  de  la  miinicre 
la  plus  bizarre;  plusieurs  aussi  montrent  à  l'intérieur 
un  point  coloré,  que  M.  Ehrenber^r  prend  pour  un  œil 
conune  chez  certains  Thécamonadiens. 

Deux  ou  trois  espèces  seulement  de  Péridiniens , 
^Èlont  une  marine ,  ont  été  aperçues  par  Millier,  qui  ne 
soupçonna  pas  leurs  organes  locomoteurs,  et  plaça 
Fônedans  son  genre  Bursaire  {B,  hirundinclla),  l'autfe 


i 


372  HISTOIRE    NATURELLE 

parmi  ses  Cercaires  (C  tripos) ,  et  la  troisième ,  qui  est 
encore  douteuse,  parmi  ses  Vorticelies  (  f^.  cinfta)  ;  la 
première  fut  revue  par  Schrank,  qui,  avec  raison, 
la  prit  pour  type  d'un  nouveau  genre ,  et  l'appehi  G^ 
ralium  tetrûceros.  La  seconde  espèce  fut  rapportée  par 
Nitzsch  à  ce  même  genre  Ceratium;  elle  fat  plus  pa^ 
ticulièrement  étudiée  avec  plusieurs  espèces  nouvelles 
de  la  mer  Baltique ,  sous  le  rapport  de  la  phosphores- 
cence ,  par  M.  Michaelis.  M.  Bory  «ivait  peut-être  re?a 
la  première ,  dont  il  fit  le  genre  Hirondinelle.  Enfti 
M.  Ehrenberg  fît  connaître  un  peu  mieux  la  structure 
et  les  organes  li^moteurs  de  ces  mêmes  espèces  et  de 
plusieurs  autres ,  et  le  premier  il  créa  le  genre  Pm- 
diniuniy  et  la  famille  des  Peridiniœa.  Mais  cette  famille 
fut  d'abord  fort  mal  conçue  :  en  1830  elle  devait  cor- 
respondre comme  famille   d'Infusoires  cuirassés  aux 
Cyclidina ,  qui  étaient  des  Infusoires  nus ,  et  former 
avec  eux  la  deuxième  section  des  polygastriques  anen* 
térés,  celle  des  Epitricha,  ayant  le  corps  cilié  ou  gaiyû 
de  soies  ;  la  bouche  tantôt  ciliée  »  tantôt  nue,  etc.  Atcc 
le  genre  Peridinium ,  auquel  étaient  réunis  les  Cera- 
tium; cette  famille  contenait  le  genre  ChœtotypUafX 
plusieurs  Koluociens,  Ceux-ci  ne  furent  érigés  en  fa- 
mille par  Tauteur  allemand  qu'en  1832-1833 ,  et  la 
famille  Peridiniœa  fut  complétée  par  le  genre  Chœto- 
glena  et  par  le  genre  Acineta ,  qui  en  est  si  diffé- 
rent. Enfin ,  dans  son  histoire  des  lufusoires  (1838)» 
M.  Ehrenberg  y  laissant  toujours  cette  famille  àoôté 
des  Cyclidina ,  la  compose  définitivement  des  quatre 
genres    Chcetotyphla^   Chœtoglena,    Peridinium  et 
Glenodinium,  Or  les  deux  premiers,  entièrement  dé- 
pourvus de  sillon  et  de  cils  vibratiles ,  et  n'ayant  an- 
cipi  autre  organe  locomoteiqr  qu'un  fikimeiiivflagelli- 


BEs  iitrusoiRES.  373 

ime,  B«nt  évidemment  à  reporter  avec  lesTliéca- 
onadiens ,  dont  ils  n'ont  pu  être  séparés  que  quand 
la  voulu  confondre  les  épines  ou  aspérités  du  (et 
ec  des  cils  vibratiles.  Quant  au  genre  Glenodinium, 
doit  être  fondu  dans  le  genre  Peridiniium ,  dont  il  se 
stingue  seulement  par  la  présence  d'un  point  coloré 
le  M.  Ehrenber;^  prend,  suivant  son  usage  ,  pour  un 
ilet  pour  le  représentant  d'un  système  nerveux.  Mais 
genre  Peridinium  nous  paraît  devoir  être  restreint 
IX  espèces  fflobuleuses  et  sans  cornes  alongées ,  tan- 
%  que  les  espèces,  plus  ou  moins  concaves  d'un  côté 
prolongées  en  cornes,  forment  le  genre  Ccratium. 
Si  maintenant  nous  passons  à  re>:an:ien  des  caractères 
mués  aujourd'hui  par  M.  Ehrenhcrg.  aux  Peridi- 
•aa,  en  ces  termes  :  •>  An.  évidemment  ou  vraiseni- 
ablement  polyirastriques  ,  anenlêrés  (sans  intestin] , 
itnssés  .  vibrants,  appendiculés  par  des  cils  ondes 
lies  épars  sur  le  corps  ou  la  cuirasse  ;  souvent  ornés 
une  ceinture  ou  dune  couronne  de  cils,  avec  une 
iverture  unique  de  la  cuirasse  ,  »  on  voit  que  sans 
irlerdes  organes  digestifs  qui  ne  sont  pas  même  vrai- 
mblablement connus,  il  vaudra  mieux  ne  faire men- 
3n  que  de  la  ceinture  de  cils ,  et  ajouter,  comme  ca- 
ctère  de  première  valeur,  la  présence  du  Clament 
igeljiforme,  pris  pour  une  trompe  par  cetauteur.  La 
loraliou  artificielle  de  leurs  estomacs  ne  lui  a  réussi , 
t-il.  qu'avec  les  Peridîinutn  pulvisculiis  et  Peridi- 
um  cinctum;  maie  d'après  ce  qu'on  voit  dans  tous 
I  antres  lofusoires  à  filament,  on  peut  douter  ou  de 
vraie  dénomination  générique  de  ces  deux  espèces , 
t  de  In  réalité  de  l'expérience.  I!  croit  qu'une  cer- 
ioe  tacbe  observée  dans  le  Ccratium  tripos ,  est  le 
islicule  de  cet  animal  ;  eofia  il  ajoute  ■.  «  Toutes  les  es- 


874  RISTOIRE    NATURELLE 

pèces  des  divers  genres  sont  colorées  en  vert»  en  jau- 
nâtre ou  en  brun;  et,  chez  plusieurs  espèces,  cttle 
coloration  provient  évidemment  de  granules  iptema 
qui  sont  des  œufs.  i>  Quant  à  la  vésicule  confractile 
dont  il  fait  le  complément  de  l'appareil  génital  mas- 
culin ,  il  avoue  qu'elle  n'a  pas  encore  été  reconnue 
dans  cette  famille  ;  ce  qui ,  en  somme ,  n'apprend  pas 
grand  chose  de  positif  sur  l'organisation  des  Pérâi- 
niens. 

Les  Infusoires  de  cette  famille  vivent ,  soit  dans  la 
mer,  soit  dans  les  eaux  douces  stagnantes ,  au  miliea 
des  végétaux ,  ils  ne  se  trouvent  ni  dans  les  infusions 
ni  dans  les  eaux  conservées. 

i"  Genre.  PERIDINIUM  (1).  Elir.  j 

a 

CofTpA  gldbnlenx  ou  ovoïde ,  entooré  d'an  on  de  plo- 
sicnrs  sillons  garnis  de  cils  vibratlles.  Tét  membraneux. 

I .  PsaiAnutni  ocuis.t^ Ptridmium  oeulaîum{y). 

Corps  ovoïde ,  jaunâtre ,  entouré  d'an  sillon ,  du<{ae1  part ,  d^  ] 
seul  côté  à  angle  drdit ,  un  autre  sillon  marqué  d*ane  tache  co-  ^ 
lorée  ;  cuirasse  membraneuse ,  lisse.f —  longueur,  0,047. 

Cette  espèce  n*est  coanne  que  parles  descriptions  de  M.  Ehren- 
berg  qui  a  tu  un  filament  flagelliforme  de  la  longnenr  du  corfi 
partir  du  point  de  rencontre  des  denx  sillons  au-dessous  deli 
tache  colorëelqu'il  prend  ponifnn œil  en  disant^:  «Une  partie (fe 
la  tache  blanchejprés  de  l'œil  peut  bien  être  le  cerreaa  Inî-iiiéias, 
comme  cela  se  voit  encore  plus  clairement  dans  V^^iMjroplùi  m> 
nW//.  »  11  n'a  pu  lui  faire  avaler  du  carmin  ;  il  admet  que  It  bon* 
che  est  au  centre ,  et  que  de  nombreux  estomacs  entoura  par  la 
ovaires  se  voient  distinctement.  En/aisôn  de  la  signification  qn'O 

(i)  De  vtpi ,  aulour  ;  fim,  tourbillon. 

(a)  Glenpdinium  dnetmm,  Ehr.  M.  i838,  pi.  XXIf,  p.^aS;. 


0B8  ixfusoiiieI,  8T5 

tUn'boe  à  la  tache  rouge,  il  a  pris  celte  espèce  pour  type  de  ton 
^mnCtenodinium  qui  difiere  eu  cela  seulement  des  Yrab/Vrû/f- 
marsi.  Ajceméme  genre  il  rapporte  deux  autres  espèces,  G,  tabula- 
Um  et  G,  apiculatum ,  obsenrëes  par  lui ,  comme  la  précédente ,  à 
leriin;  Tane  et  Tautre  sont  d*un  vert  jaunâtre  areo  nn  point  ocu- 
KibcBM  obloDg.  Celle-ci ,  obtuse  aux  deux  extrémités ,  a  la  oan- 
pice  Une ,  divisée  en  compartiments  par  des  filions  hérissés  de 
dis;  celle-là,  bidentée  ,  tronquée  en  arrière,  un  peuaignS  et 
dentdée ,  a  la  carapace  granuleuse ,  divisée  en  compartiments 
pv  des  lignes  élevées ,  formant  un  réseau,  mais  non  h'érissées. 

1.  PnnDiniUM  POussiEB.  —  PericUnium  pulvUeului,  [Ehr,  Inf.  i838. 

PI.  XXII,  F.  XIV ,  2S3.) 

Corps  brun>  lisse  ,  presque  globuleux ,  à  trois  lobes  peu  mar- 
foés,  avec  un  sillon  transverse,  long  c|e  0,0117  à  0,025. 

M.  Ehrenberg ,  qui  seul  a  observé  cet  Infnsoire  près  de  Berlin, 
à't  avoir  pu ,  en  i83o ,  y  recopnaître ,  par  Tintroduction  4a  car- 
min onde  l'indigo,  plus  de  vingt  estomacs  très- petits.  Depuis  lors 
(i835),  il  y  a  constaté  Texistence  du  filament  flagelliforme. 

*  PftaiDimiiM  CEiiiTDiuK. —  PeriMnium  cinctum,  (Ehr.  Infni«  PI. 

XXII,  F.  XIII,  p.  s53)  (i). 

Corps  vert ,  lisse ,  presque  gl  obuleux ,  à  trois  lobes  peu  marqués  ; 
me uo  nlkm  transverse.  —  Diamètre,  0904^8. 

Ce  n*est  qu'avec  doute  que  cette  espèce  peut  être  inscrite  dans 
W  goure  Peridininm  ,  car  M.  Ehrenberg  n*a  pu  y  voir  le  filament 
IsgellifomA ,  et  il  assure  avoir  une  fois  vu  les  vésicules  internés 
•a  crtomacs  se  remplir  d'indigo.  MUUer,  qui  lavait  plusieurs  fois 
obwrveè  an  mois  de  novembre,  dans  Feau  des  marais ,  la  décrivit 
étant  opaque ,  d'une  couleur  noire-verdâtre ,  de  forme 
ière  •  trapézoTde  ,  entourée  de  cils  très-déliés ,  tous  vibra- 
Oas  et  plus  longs  d'un  c6té  :  elle  sa  mootre  touvent,  dit-il ,  ovafe 
it  entourée  d'une  carène  transversale ,  et  présente  sur  ses  bordis 
éoiz  on  quatre  entailles  correspondantes.  Elle  se  meut  lentement 
ii  lîmmant  sur  son  centre. 


(j)  yoHiceUm  dneta,  BfûUtr,  laf.  Pi.  XXXV,  f.  5-6,  p.  956. 


376  «81*01111    HATURCLLI 

**  PBaiDnfiuM  B»nN.  —  Peridiniumfiucum.  —  (Ehr.  Inf.  PI.  31X11, 

F.  XV,  p.  a54-) 

Corps  brun,  lisse ,  ovoïde ,  im  peu  oomprimé ,  «ign  en  mot  et 
arrondi  en  arrière ,  avec  on  sillon  transversal  »  et  on  antre  siHoi 
partant  à  angle  droit  pour  se  rendre  au  sommet.  —  Longnev 
de  0,008  à  0,094. 

Cette  espèce  a  été  également  obserrëe  k  Berlin  par  II.  Ama- 
berg,  qui  n*7  a  point  vu  le  filament  flagellifonne* 

***   Peridinium  Kcvumi. —  Peridinium  aeumimatum,  {IStur.  Ihf. 

PI.  XXII.fig.  i6,p.  954.) 

• 

Corps  brun- jaunâtre ,  lisse,  globuleux,  à  trois  lobes  peu  mar- 
qués avec  une  pointe  saillante  en  arrière,  et  un  sillon  transvene 
cilié.  —  Longueur ,  0,o45. 

Dans  Veau  de  la  mer  Baltique  à  Kiel. 

****  Peridimum  Miehaelis.  —  (Ehr.  Inf.  PI.  XXII,  fig.  19.) 

Corps  jaune,  lisse,  globuleux  avec  une  pointe  saillante  en  avmt, 
deux  pointes  en  arrière ,  et  un  sillon  transverse.  —  Longuear, 
0,047. 

Cette  espèce,  qui  habite  aussi  la  mer  Baltique,  est  phctpho- 
rescente  dans  rohscnrité.  C'est  une  de  celles  que  M.  Michaëlis 
avait  fait  connaître ,  en  1 83o ,  dans  un  mémoire  sur  la  phoiplKH 
rescence  des  eaux  de  cette  mer. 

2*  Genre.  CERATIUM.  —  Cb*artum,  Scbrank. 

Corps  irrégùlicr ,  concave  sar  nnc  partie  de  sa  surface 
et  prolongé  en  cornes,  avec  un  seul  sflkm  garai  de  cils,  et 
an  long  filament  flagelUfonne. 

Cette  dénomination  ayant  été  employée  par  les  botanistes, 
M.  Ehrenberg  a  cru  devoir  la  rejeter;  mais  il  nous  a  paru 
convenable  de  la  conserver  comme  bien  significative  pour 
les  espèces  à  tét  cornu  (  xfpoc  9  corne }« 


BC8   IirFVSOIRBS.  IfTI 

U  GtiATitTic  iiROHDiiviLLB.  *-  Cèralium  hirundinella  (i).  — -PI.  IV, 

fig.s. 

Corps  brunâtre  oa  verdâtre ,  à  surface  rude ,  irrégulièrement 
rhomboldal  ou  trapézoïdal  à  côtés  convexes  ;  latéralement  pro- 
ongé  dans  le  sens  de  la  grande  diagonale  en  cornes  courbes ,  et 
xtentant  en  outre  un  tubercule  oblique  plus  ou  moins  saillant  ou 
ligo  à  chacun  des  antres  sommets  ;  concave  d'un  côté,  convexe  de 
*antre,  avec  un  sillon  dans  le  sens  de  la  petite  diagonale  sur  le  côté 
xmvexe.  —  Longueur  de  0,180  à  0,i80. 

J*ai  trouvé  abondamment  dans  Tétang  de  Mendon ,  le  sS  mars 
i83g,  un  Peridinium  d'une  conlenr  vert-bmnâtre,  dont  je  donne 
la  flgore ,  et  que  je  crois  analogue  k  Vetpéce  de  Mflller ,  quoique 
ie  n'aie  pn  y  voir  les  deux  dents  obliques  représentées  a  tort ,  je 
crois,  par  Tantenr  danois  aux  extrémités  du  sillon.  Mflller  l'avait 
observé  ,  aux  mois  de  juillet  et  d'août ,  nageant  en  foule  comme 
nne  fine  poussière  antour  des  Lemna ,  dans  Tean  des  mares 
(Tone  foret;  il  le  décrit  comme  formé  d'une  nSembrane  trans- 
lucide ,  excavé  an  milieu ,  prolongé  sur  ses  bords  en  quatre  lobes 
on  en  quatre  pointes  opposées  deux  â  deux ,  et  présentant  une 
double  ligne  saillante  en  travers;  il  nomme  latérales  les  deux  plus 
petites  pointes ,  et  regarde,  comme  l'antérieure  et  la  postérieure , 
les  deux  plus  longues.  •  Ces  Infusoires ,  dit 'il ,  tournoyant  lente- 
ment avec  leurs  bras  étendus ,  rappellent  la  figure  des  hirondelles 
niant  les  eaux,  ou  des  navires  à  la  voile  aperçus  dans  le  lointain.  » 
L'espèce  de  Schrank  et  celle  de  M.  Ehrenberg  ne  sont  peut-être 
pas  identiques  avec  la  mienne.  Ce  dernier  a  bien  vu  le  filament 
âagellîfome ,  mais  il  n'a  pu  faire  absorber  de  substances  colo- 
rées ,  ce  qui  ne  l'empêche  pas  de  nommer  estomacs  les  globules 
nombreux  ,  transparents,  qu'on  aperçoit  à  l'intérieur.  H  donne 
aussi  le  nom  d'œufs  ou  d'ovaire ,  suivant  son  système,  à  la  masse 
grenue  qui  produit  la  coloration  de  l'animal.  Enfin ,  il  s'est  as* 


<l)  Burtaria  hirundinella,  Mûller,  Inf.  Pi.  XVII,  f.  9-12.  p.  II7. 
Cerutium  tetraceroi,  Schrank.  Nainrg.  I^qB.  If(,  p.  76. 
HirumdimMn  quadricutpis ,  Bory ,  Enejrcl.  1804. 
FeridimimmeoTHUtum,  Rhr«  Inf.  i838 ,  XXf  1»  f.  XVIf. 


^*^B  nWtqi^B    PATUULLE 

sur^  que  1a  carapnce,  ainsi  que  celle  de  son  Glenodinium  einetnm^ 
n  a  rien  de  siliceux ,  car  elle  disparaît  entièremenf  par  |a  cotn- 
bustion. 

a.  CÉRATiDM  TRÉPIED.  —  Cctatium  tripot  (i).  —  PI.  IV,  f.  tj. 

Corps  jaune,  lisse,  phosphoresceat ,  triangulaire  à  côtés  eoih 
vexes,  jargemejDt  excavé;  avec  deux  longues  cornes  latérales  re- 
courbées en  arriére,  une  troisième  corné  droite  encore  phN 
longue  en  forme  d^  queue ,  et  un  sillon  cilié ,  obliqoeni^  traoï- 
verse.  —  Longueur  totale  «  0,187 ,  ou  sans  les  cornes,  0,06. 

Mûller,  qui  avait  m  très-rarement  cette  espèce  dans  Veau  deU 
mer  Baltique  récemment  pqisëe ,  |a  décrit  comme  ajànt  le  corpi 
déprimé ,  transparent  ;  il  attribue  à  des  cils  cac)iés  son  moufs- 
ment  de  translation  lent  et  sans  aucune  agitation  ;  remarquât 
que,  toutes  les  fois  que  Tanimal  se  trouye  arrêté  par  radbérence 
dé  sa  queiie ,  il  se  produit  le  long  de  son  corps  un  courant  qui 
part  de  son  extrémité  antérieure. 

M.  Micbaëlis,  qui  robsenra  depuis  (i83o)  dftns  le  même  lieo, 
et  qui  a  fait  connaître  le  phénomène  remarquable  de  phospho- 
rescence qu'il  présente ,  a  aperçu  le  premier  chez  cet  Infiuoire 
le  filament; flagelliforme  caractéristique  des  Péridiniens;  ouii 
trompé  par  une  illusion  d*opMqne,  il  le  crut  multiple,  etd'iil- 
leurs  il  ne  vit  pas  les  cils  vibratiles  du  sillon.  C'est  M.  Ehrenberg 
qui ,  étudiant  de  nouveau  les  Péridiniens  phosphorescents  de  It 
mer  Baltique,  a  définitivement  fait  connaître  leurs  organes  loco- 
moteurs. 

3.  GÂRATiUM  FOSEAC.  —  Ceratiumfutui  (s). 

Corps  jaune,  lisse,  phosphorescent,  oblong  et  prolongé  laté- 
ralement, en  deux  cornes  opposées,  presque  droites ,  et  traversé 
par  un  sillon  cilié.  —  Longueur  de  0,225  à  0,28. 


(i)  Cercaria  tripos,  Mûller,  Inf.  Pi.  XIX,  fig.  aa  ,  p.  l36. 

Ceratium  tripos ,  Nitzsch ,  Beytr.  p.  4* 

Tripos  MtiUerif  Borj,  Eocycl.  i8a4* 

Cercaria  tripos,  Michaëlii,  Leachlen  der  CHlMe.  i83o,  p.  38 ,  ?!•  |' 

Peridinium  tripos,  Ehrenb.  lof.  i838,  PI.  XXII ,  f.  XVIII,  p.  355. 

(a)  Michaelif ,  Leuchten  der  Oitsee,  i83o,  p.  88,  PI.  i, 

PendiHimn/utm ,  Elirtob.  lofas.  i838,  Pi.  XXii,  ag.  XX,p.s56 


m  ivfv$onu.  110 

Cest  une  des  espèces  phosphorescentes  observées  dans  Veau 
de  la  mer  Baltique  ,  et  montrant  un  filament  flagelliforme  bien 
distinct. 

*M.  Ehrenberg  décrit  encore  comme  provenant  du  même  lieu, 
ekëgalendent  i^osphorescente  une  espèce  qu'il  nomme  Ptridi" 
nium  Jurca ,  et  qui  pourrait  bien  n'être  qu*une  rariétë  ou  une 
modification  de  la  précédente. 

*Le  même  auteur  a  classé  avec  doute  parmi  les  Peridinium 
deux  corps  organisés  fossiles  des  silex  pyromaques  de  Delitzsch. 
Le  premier I  P.  ^ropAortfm,  présente  une  carapace  ovoïde, 
grenue ,  un  peu  aiguë  en  arrière  et  munie  de  deux  pointes  en 
avanL  Sa  longueur  est  de  0,046  à  o,o56.  Cest  ce  que  Turpin 
(G>mpte-rendus  de  TAcad.  iSS;  ,  p.  Si 3],  crut  être  un  œuf  de 
Gristatelle  ;  {'autre,  P.  dciuicnje ,  présente  une  carapace  9vo^e , 
èdlulènse  •  aiguë  en  arrière  et  avec  une  pointe  roide ,'  Utérafe 
«a  milieu  ;  la  longueur  est  de  0,062  à  0,093. 


380  HISTOIRE     IUTUIIBI4.E 


ORDRE  IV. 


Infusoires  ciliés ,  sans  tégument  contractile,  atec 


ou  sans  bouche.  — ^  Nageants. 


XI*  FAMILLE. 

ENCHÉLYENS- 

Antmanx  partiellement  ou  totalement  revètitt  de 
cils  yibratiles  ëpars  sans  ordre.  Sans  bonche. 

Nous  manquons  de  connaissances  suffisantes ,  et  par 
conséquent  aussi  de  caractères  positifs  pour  distinguer 
les  Infusoires  ciliés  de  cette  famille  et  de  la  suivante; 
il  faut  donc  considérer  seulement  comme  des  groupe- 
ments artificiels  et  provisoires  ces  familles  et  les  genres 
dans  lesquels  nous  les  avons  divisées.  Nous  aurons  en- 
core ici  des  êtres  aussi  simples  que  dans  les  ordres  pré- 
cédents; nous  serons  aussi  embarrassés  pour  préciser 
dans  beaucoup  de  cas  des  caractères  d'espèce  et  de 
genre  ;  car  nous  ignorerons  si  Tanimal  observé  est 
complètement  développé ,  on  s'il  n'a  pas  subi  quelque 
modification  importante  de  la  part  du  milieu  dans  le- 
quel il  vit  :  cependant  nous  avançons  vers  les  types 
plus  complexes  qui  nous  montreront  une  bouche ,  une 
manducation  réelle  et  des  organes  locomoteurs  mieux 
appropriés  au  service  d  une  volonté.  Rien  de  cela  ne  se 
trouve  encore  cbez  les  Enchélyens;  mais  Fanalogiedes 
cils  vibratiles  moteurs  et  de  la  forme  extérieure  pour- 
rai t  faire  soupçonner  quelque  chose  de  plus  que  ce  qu'on 
aperçoit.  Parmi  les  Enchélyens,  les  uns  sont  ciliés  sur 


DES    INFUSOIRES.  881 

me  partie  seulement  de  leur  corps ,  ce  sont  les  Acomia 
iliés  à  une  des  extrémités ,  nus  sur  tout  le  reste ,  et  les 
rostrochœta  ayant  seulement,  d'un  côté  ou  en  dessous, 
ne  fente  garnie  de  cils  vibratiles  ou  ondulants.  Ceux 
ui  sont  ciliés  sur  tout  le  corps  sont  des  Encheljs^  s'ils 
'ont  qu'une  seule  espèce  de  cils  ;  des  Alyscum ,  s'ils  ont 
n  outre  quelques  longs  filaments  contractiles  qui  leur 
ervent  à  s'élancer  tout  à  coup  d'un  lieu  à  l'autre  ;  ou 
nfin  ce  sont  des  Uronema ,  s'ils  portent  en  arrière  un 
iDg  filament  droit. 

Les  Elnchélyens,  se  développant  presque  tous  dans  les 
afusions  ou  dans  les  eaux  stagnantes  putiréfiées ,  ont 
lu  être  vus  par  tous  les  anciens  micrographes  ;  mais 
1  est  impossible  de  reconnaitre  avec  certitude  ce  qu'on 
I  voulu  décrire,  quand  on  n'a  point  indil[ué  les  or- 
ganes locomoteurs  ,  ni  la  grandeur  réelle  de  ces  êtres , 
qui  eût  été  au  moins  un  caractère  dislinctif.  Néan* 
moins  on  peut  conjecturer  que  plusieurs  Enchélydes 
et  Tricbodes  de  Mûller  appartiennent   à  cette  fa- 
mille, ainsi  qu'une  partie  des  Infusoires  désignés  par 
Gleicbeu  par  le  nom  de  petites  ovales.  M.  Ebrenberg , 
ajant  toujours  basé  la  distinction  de  ses  genres  et 
de  ses  familles  sur  la  disposition  des  organes  digestifs 
qu'il  est  impossible  de  voir  comme  il  les  a  vus ,  on  ne 
peut  encore,  qu'avec  doute  »  rapprocher  de  nos  En- 
diâyens  plusieurs  de  ses  Cyclidium  et  Trichoda. 

ENCHiElteNS     /Ciliés  à  une  extrémité Acomia. 

ara  dliéf  partont.  (ciii^,  aani  un  sillon  longiladiiMil.  .  GAmoauiTi . 

ICils  tons  semblables •  •  .  EifCHif.vs. 
Des  cils  et  des  ûlamenU  traSnanU)  . . 
rélracteurs. JAlïscom. 
Un  long  ftUmcat  ànii  en  arriére.  Vaçmma. 


38fl  HI8T0IKE    VATURKLLE 


'  l'^  GoiBB  AOOIHIE.  —  Acomia. 

An.  à  corps  ovoïde  oblong,  ou  irrégoUer,  ifuxdore  oa 
trouble,  formé  d'une  substance  g^jitineuse ^  homqgèqei 
contenant  quelques  granules  in^ux ,  et  cilié  à  .une  ex- 
trémité. 

Ce  n'est  pas,  je  le  rëpète^  d'après  des  caractères  positifi  oa 
zoologiques ,  que  je  réunis  sous  ce  nom  divers  Infusoitei 
sans  bouche ,  sans  auti*es  organes  visibles  que  des  dis  vibra  « 
tiles  à  une  extrémité  seulement  :  je  reconnais,  au  oootrai|:t| 
que  ,  parmi  ces  animaux  spontanément  divisibles ,  les  uns 
transversalement  I  les  autres  longitudinalement  ;  les  uns  for- 
més d'une  substance  glutineuse,  diaphane  comme  les  Mo- 
nades, les  autres,  paraissant  doués  d'un  degré  de  consi- 
stance plus  considérable;  je  reconnaïs,  dis-je,  qu'il  devra  se 
trouver,  quand  ils  seront  mieux  étudiés,  de  quoi  établir 
plusieurs  genres  distincts. 

I .  AcoMiA  c^ cuoE.  —  Jeoihia  cjrelidium, — V\,  Vil  «  fig.  5. 

.  t 

Corps  ovale-oblong,  déprimé^  contenant  des  granules  assez 
vofaimineux .  et  quelques  vacuoles ,  spontanément  divisible  en 
travers.  —  Long.,  0,04.  —  Marin. 

C'est  dans  Feau  de  la  Méditerranée,^ conservée  depuis  quatre 
jours ,  avec  des  Corallines ,  le  7  mars  1840 ,  et  déjà  altérée,  qne 
se  trouvait  en  grand  nombre  cet  Infusoire  qui ,  par  sa  forme  ex- 
térieure ,  se  rapproche  beanconp  des  Cyclîdes  de  M.  Ehrenberg , 
mais  qui  n*a  ni  bouche  ni  cils  sur  son  contour.  Lorsqu'il  se  divise 
spontanément ,  les  jeunes  individus  sont  discoïdes. 

2.  AcoMiE  VITREE.  — Jcomiù  vitrea»  —PI.  VII,  fig.  6. 

Corps  ovoïde ,  en  partie  cristallin  ,  rendu  troiible  par  des  gra- 
nules, dans  sa  moitié  postérieure ,  cilié  au  borci  antérieur ,  ipCA- 
tanémént  (divisible ,  d'avant  en  arrière.  —  Long.,  0,OâOS.  * 

Cet  Infusoire  est  fémarqualiïe^par  Ailimptdil»  parfaite  ea<▼an^ 


I 


« 


t 


DES    INFUSOIRES.  383 

et  par  son  mode  de  division  spontanée  d'où  rë:^uUcnt  des  animaux 
doubles  et  soudés  en  arrière  par  une  partie  commune  diaphane  ; 
il  le  tronrait  en  abondance  le  s^  décembre  dans  unie  eau  fétide 
où  sëtaient  pourris  des  lombrics  depuis  on  mois. 

f*  AcoMiB  OVALE.  —  Jcomia  ovaia,  —  PL  VI,  fig.  ii.  a-b. 

Celte  Acomie  ne  diffère  de  la  précédente  que  par  les  granules 
épars  dans  la  partie  antérieure  qui  est  moins  limpide ,  et  par  sa 
loDgneiir  (o,o3)  d'un  tiers  plus  considérable.  Elle  était  dans  une 
eau  de  mai^is  devenue  fétide  dans  un  flacon  ;  elle  m*a'  montre 
(Tane  manière  bien  remarquable  le  phénomène  de  la  formation 
gpontanée  de  vacuoles  dans  les  exsudations  discoïdes  du  sarcode* 
(PI.  VI,  fig.  I  a.  b.) 

3  ?  Acomie  œdf.  —  Jcomia  ovulum. —  PI.  VII,  fig.  7. 

Corps  ovoïde  présentant  une  partie  noduleuse  ou  granuleuse 
qui  semble  se  contracter  à  Tintérieur  d'une  enveloppe  diaphane. 
— Moutement  de  tournoiement.  — Long.  0,02. 

Je  ne  place  qu'avec  doute  parmi  les  Acomfes  cette  espèce  que 
j'observais  le  so  décembre  1 835  dans  l'eau  verte  prise  •  quinze 
jours  auparavant ,  dans  une  ornière  près  de  Paris.  Elle  me  pa- 
rtirait alors  revêtue  d'une  enveloppe  sphérique ,  gélatineuse» 
■ODS  laquelle  était  irtégulièrement  contractée  une  masse  nodu- 
leoie  trouble.  Cn  avant  se  voyaient  difficilement  des  cils  droits  , 
mement  agités  ;  sou  mouvement  était  bien  celui  que  M.  Ehren- 
l^ittribae  à  son  Doxococcoa. 

4  T'Acoiin  TOBTicELLK.  —  Jcomia  vorticella.  PI.  XI,  fig.  i. 

Corps  ovoïde ,  presque  globuleux ,  incolore ,  trouble ,  ctlié  dans 
^  moitié  ant/êrieure  ;  cils  recourbés  en  arrière.  Alouvement  recti- 
Kgoe  en  tournant  sur  son  axe.  —  Long.  0,0S6. 

Elle  était  le  s8  février  dans  l'eau  de  la  mare  d'Auteuil  ,  sur  la- 
<|QelIe  se  trouvait  encore  de  la  glace.  On  peut  croire  que  c'est  le 
iQ^me  Infftsom  que  MûUer  a  nommé  f^oriicella.  Ce  n'esl  qu'aveo 
^ouie  que  j'inscris  ici  cette  espèce  qui ,  par  son  mode  de  loco- 
iMbû  «  diftbre  coqndoraUelheat  dès  préoë&iKes. 


384  uisToiaË   naturelle 

é 

* 

5  ?  AcoMii  ▲  CÔTES.  —  Jcomia  cottata,  —  PL  XI»  fig.  u 

Corps  ovoïde  oblong ,  plus  étroit  en  avant  •  paraissant  eiitelo|ipé 
d*une  membrane  épaisse  ou  d'ane  couche  plus  oonsistaotA ,  ma* 
duleuse  ,  formant  souvent  une  ou  plusieurs  côtes  longhndindti 
noduleuses.  Division  spontanée  transversale.  — >  Long*  de  0,04 
à  0,052. 

Cet  Infoioîre ,  que  j'observais  au  mois  de  dëcembreilaiii  une 
infusion  d*a]gnes  marines  fraîches ,  se  montrait  d*abord  ppaïqai 
cylindrique,  avec  une  côte  longitudinale  saillante  «  înterrompaB 
par  une  échancmre  un  peu  avant  le  bord  antêrflnir  qni  aral  ot 
garni  de  cils  ;  au  bout  de  quelque  temps  il  était  creôsé  de  vacoDlfll 
aplaties ,  trés-graiides  et  très-nombreuses ,  qui  se  sondaient  ji» 
^-  sieurs  ensemble  et  paraissaient  être  sous  le  téflftment.  Puis ,  eoBOi- 
mençant  à  se  décomposer ,  il  s'aplatissait  sur  la  plaque  dé  vitre, 
et  laissait  exsuder  sur  son  contour  de  larges  disques  de  sarcode 
parfaitement  limpides. 

6.  ??  AcoMiE  TAUiBLB.— 'Jcomia  variaru.  ^—  PI.  XI,  fig.  3. 

Corps  oblong ,  cylindroïde ,  tronqué  et  anguleux  en  avant, 
renOé  ou  resserré  tour  à  tour  en  divers  points  de  sa  longseur,  et 
par  suite  alternativement  aminci  postérieurement,  et  terminera 
queue  pointue  ou  arrondie.  —  Mouvement  rectiligne  en  tôoRuat 
sur  son  axe.  —  Long  de  0,026  à  0,055. 

J'aurais  besoin ,  pour  être  bien  fixé  sur  ses  organes  locomoteorit 
de  revoir  cet  Infusoire ,  observé  dans  une  infusion  fétide  de 
lombrics,  en  i835,  à  une  époque  où  mes  moyens  d'obsem- 
tion.  ne  me  permirent  pas  de  voir  sMl  existe  des  cils  on  des  filft' 
ments  flagelliformes.  Les  angles  prolongés  du  bord  antérieur 
pourraient  faire  penser  qu'il  y  a  des  filaments,  comme  ches  l^ 
Trépomonas. 

2*  Genrk.  GASTROCHiETE!  —  Gastrochœla. 

An.  à  corps  ovale ,  convexe  d'un  côté  et  creusé  tfoD 
large  sillon  longitudinal  du  côté  oppofij^  ;  cils  yibratilesditf 
tout  le  sillon  et  principalement  aux  extrémités. 

J'ai  institué  œ  genre  pom*  \xu%  sei^e  espèce  hmx  ippv 


ntB  iiirusoiREs.  385 

MOltoonnuey  ou  bitn  remarquable  par  la  simplicité  île 
rguiitationscar  à  une  époque  (9  novembre  1838),  où 
•le  iiiiéiR |irépàré  à  faire  de  bonnes  et  complètes  ob- 
iéibf^9*}e  sellai  vue  que  comme  un  corps  ovale  nu  et 
4^ïiH>iPnf  aur  la  plus-grande  partie  de  sa  surface,  et 
jtii^t^ièiireiQent  d'un  côté,  un  large  sillon  évasé  en  avant, 
est  un  peu  échancré ,  rétréci  en  arrière  et  pro- 
'  tèJ  Lés  cils  vibratiles  ne  se  montrent  que  dans 
ri!il^:.et  c*i^t  surtout  à  la  partie  antérieure  qu'ils  sont  le 
Sngi,  ib  sont  agités  d'un  mouvement  ondulatoire  un 
!nt  9  qui  fait  toutner  le  corps  de  gauche  à  droite  sur 
Mit.  Le  corps,  demi-transparent,  contient  à  Tin  teneur 
•nules  nombreux  et  des  vacuoles.  II  se  pourrait  que 
foime^^ingulière  fût  due  à  la  présence  d  un  tégument 
ootractile,  comme  celui  des  Ervilies,  qui  ont  égalc- 
l|p  sillon  garni  de  cils  vibratiles  ;  je  ne  les  connaissais 
core  lorsque  j'étudiais  leGastrocbaete  :  ce  sera  un  point 
fier. 

pnocnjETE  FCKDrE.  —  Gattroehœta  Jb/a,   PI.  VII  ,  fig.  8  . 

ps  demi-transparerit,  ovale  tronqué  en  avant ,  montrant  une 
etite  pointe  mousse  au  milieu  du  bord  postérieur ,  convexe 
s  en  dessus ,  creusé  d*un  sillon  longitudinal  en  dessous.  — 
enr^  0,064. 

)  novembre  dans  Teau  de  Seine  recueillie  avec  des  calUtri- 
an  nims  auparavant. 

S<  G£.NRB.  EMGHÉLYDE.  —  Enchelys.  Hill. 

.  à  corps  cylindrique,  oblong  ou  ovoidc,  cntparé  de 
Antilcs  droits,  uniformes,  épars  sans  ordre. 

désir  de  conserver  dans  l'histoire  des  Infusoircs  une 
énominations  les  plus  anciennes  et  les  plus  fréquem- 
employées ,  m'a  déterminé  à  former  ce  genre  Enché- 
IVQC  des  çspèces  qui  ont  9  bien  certainement,  été  nom- 
infUflOiRES.  S5 


386  BISTOIRE   NATURELLE 

• 

mécs  ainsi  par  MuUer  et  par  d'autres  micrographie 
ce  ne  sont  certainement  pas  cell^  qae  )!^|^aîs,Q^< 
par  ce  nom  qui,  en  grec.  Veut  dire  AuguiOc;  Û|Ml<,|i9i 
que  ces  premières  Enchélydes  étaient  desËiD^g^UoDes^il 
être  desTrachélius,  ou  même  le  Spnrostoin^  Mte;j 
lostome.  Gomme  il  est  désormais  impossible  deiC4 
cette  signification  du  mot  Enchelys  avec  la  forme  ^ 
soires  auxquels  nous  pourrions  rappUqa.^.auj[èiià|^ 
choisi  pour  cela  une  des  formes  les  plus.siaaples.et'j 
fréquentes  en  même  temps,  une  de  celles  qu'on  -M 
jours  certain  de  l'encontrer,  comme  les  Kolpodes  et 
ramécics ,  dès  le  début  des  recherches  ;  mais  il  eaitni 
que  plusieurs  espèces  d*Acomies  ou  de  Trichodes  j 
réunies  par  la  suite ,  quand  une  connaissance  glus  ei 
ces  Infusoîres ,  si  simples,  pei'mettra  d'établir  diffère 
la  caractéristique  du  genre. 

Des  Enchelys  de  Millier,  il  en  est  tout  au  plus 
(  E.  seminiilum,  E.  tremula^  E.  fcstinans  et  jB. 
mium?)^  qu'on  puisse  rapporter  à  notre  genre,  oi 
aux  Enchélyens  en  général  -,  les  autres  sont  des  Moi 
(E.  intcrmedia  ,  E.  conslricta) ,  des  Tliécamonadii 
puhisculus  ) ,  des  Eugléniens  {E,  deses ,  E.  viriéL 
Trachelius  (E.  gemmata  ) ,  et  surtout  des  Paramécl 
similis^  E,  serotina,E.  ncbulosa,  E.  Oifulum, E,  j, 
E,  farcimen,  E,  papa) ,  dont  i  au  tour  n'avait  pu 
guer  les  cils  vibratiles  ;  plusieurs  même  sont  tout 
indéterminables,  telles  que  les  E,  index  ,  E.  triiiu 
Inn'a  ,  E,  piipula  ;  on  pourrait  enfin  penser  que  s< 
chclys  rétrograda  est  une  Planariée,  et  que  son  E 
est  une  Navicule. 

M.  Ehrenberg  a  institué,  en  1830,  un  genre  Endi 


(l)  M.  Ehrenberg  a  pris  son  genre  Enchelys  pour  tjpé  « 
iiiîtlc  des  Enchelya^  la  quînxîcme  de  sa  classincalion  ;  celte  far 
tal^inent  difrérenle  de  no^  ICnch<*lyens ,  esl  placée  par  cet  aot 
la  division  de»  poljf^aslriqupii  enlérodélês  ou  à  intestin  distinc 
liolrètes  ou  jijraul  li|^  oriiiccs  du  tube  digestif  aux  deux  «xirc 


DES    INFUSOIRES.  SÇ? 

oot  différent  (lu  nôtre,  et  il  le  caractérisait  ainsi  :  «  An.  ppîy- 
jHtriquesentérodélés  (ou  à  intestin)  en antiotrètes  (à  bouche 
t-anus  opposés),  ayant  la  bouche  droite  garnie  de  cils, 
tfb  le  corps  entièrement  nu ,  sans  cils  ni  soies.  »  C'est  en- 
ftinû  qu'il  le  décrit  dans  son  histoire  des  Infusoires , 


ir|M.  Il  la  dÎTise  en  dix  genres  ,  de  celle  manière  :  un  seul  genre  Pro- 
Mbs,  lyailt  la  bouche  dentée ,  est  placé  à  la  fin  ;  des  neuf  aulres  , 
m  Molsnieat,  les  Leucophrys  et  les  Holophrya ,  ont  toute  la  surface 
pvifie  4e  eils  Tibratiles  ;  ils  diflerent  parce  que  les  uns  ont  la  bouche 
lfÉ|ncment  tronquée  avec  une  lèvre ,  et  que  ceux-ci  ont  la  bouche 
rme  sans  lèvre  ;  parmi  ceux  qui  n*ont  pas  de  cils  vibraliles  sur  lonte 
riaHbcedo  corps,  une  première  section  caractérisée  par  la  disposition 
eb  bouche  droilc,  terminale  ,  sans  lèvre  ,  comprend  les  genres  En- 
hdys  et  Disoma ,  montranl  encore  des  cils  vibraliles  autour  de  la 
WHbc',  et  les  genres  jtctinophrys  ^  Tiichodiscus  et  Podophrya  ,  si 
ifccaU  de  tous  les  autres  par  leurs  tentacules  ou  appendices  filiformes, 
lywttianls,  non  Tibratiles;  ce  sont  nos  Aclinophryens  (voyex  page  aSQ)  ; 
M  ëraxième  section,  caractérisée  par  la  disposition  de  la  bouche  obli- 
pMMieiiltronquéetlmonie d'une  lèvre,  se  compose  des  genres  Trichoda 
àLmerymaria ,  ce  dernier  seul  ayant  le  corps  prolongé  en  manière  de 

Ok  T^t  donc  qu'à  part  les  Actinophryens,  il  se  trouve  encore  dftns 
mitAmille  des  genres  tout  à  (ait  dissemblables  qui  n*ont  pu  être  réunis 
^4^aprèsla  fauue  supposition  don  intestin  droit  que  l'auteur  n'a  pu 
N^tsenter  que  d'une  manière  purement  idéale  ,  en  i83o ,  dans  quel- 
fMf  Enchélys  et  Leucophrcs ,  qu'il  a  même  été  obligé  de  représenter 
lits  tard  avec  une  forme  et  des  caractères  différents. 

Lncipèces  rapportées  par  cet  auteur  à  son  genre  JSnchelys  me  sonl 
■■Riiiies ,  ce  sont  :  i<*  Ènchclys  pupa  de  Mûller  (Mûll.  Inf.  Pi.  V,  f. 
i5-96l  —  Ehr.  Inf.  Tl.  XXXI,  fig.  i),  longnc  de  0,^87,  jaune  verdiltre, 
lyftnBe'de  massue  plus  mince  en  avant  :  a"  V Enchélys  farcimen  de  Mùl- 
li^CMùll  Inf  Pi.  V,  Cg.  7-8.— Ehr  i838,  Inf.  Pl.XXXî,  fig.  2),  longue 
JMJ^ofa ,  cylindrique  ou  en  forme  de  massue.  Ce  même  auteur  la  nom- 
■Ht  Eitekeiys  pupa  en  i8a9-i83i  ,  il  la  décrit,- comme  amincie  en 
nm.  tandis  que  Millier  la  dit  quatre  fois  plus  longue  que  large  ,  par- 
lait ^^lenent  épaisse,  droite  ou  sinueuse,  et  tronquée  aux  deux  ex- 
Iréflltés  :  3^  V Enchélys  infuscata  (Ehr/ Infus.  Pi.  XXXI,  fig.  3)  longue 
leo,op  à  0,11  ,  ovale  oti  sphériquc  ,  avec  un  cercle  brun  autour  de  la 
bMebe;4^  TA'/icAf/v»  nebulosn  (Ehr.  Infus.  Pi.  XXXÏ,  fig.  4),  longue  de 
Vtlt  à  0,046 ,  ovale ,  diaphane  ,  n  bouche  saillante  en  forme  de  bec. 

^^Itnt  «n  genre  Jf/isoma,  il  a  été  établi  sur  un  Infosoi^e  trè«-incom- 
pMlfneBl  observé  pendant  le  voyage  de  l'aulrur  en*Égyple  ,  cl  l'on  ne 
w«l  t'en  former  aucune  iéve  précise  d'apro*  le  deAin  qui  le  représente 
ciIflMAt  growi  L     ' 

25. 


388  HISTOIRE    NATURELLE 

mais  je  dois  dire  que  je  n'ai  jamais  rencontré ,  dans  le  oomi 
de  mes  observations ,  aucun  Infusoire  auquel  cette  défiai 
lion  pût  s  appliquer ,  en  faisant  même  abstraction^  de mpQc 
tendue  disposition  de  l'intestin  et  de  la  grappe  d'^eatooifa 
qu'il  supporte  ;  je  suis  donc  conduit  à  penserque  les  £iidi» 
lydes  de  cet  auteur  sont  des  Paraméciens  à  bouche  teimi- 
nale,  ou  des  Bui*sariens  mal  observés,  et  dont  on  n'a  posso 
i*econnaitre  la  surface  ciliée.  La  famille  des  ÇycUdina  (1)  de 
cet  auteur  a  beaucoup  plus  de  rapport  avec  nos  Enchélydei. 
En  effet ,  il  ne  suppose  point  aux  Infusoires  de  cette  fanflie 
un  intestin  ni  une  bouche  terminale  ;  il  ne  distingue  les 


(i)  La  famille  des  Cyclidina  de  M.  Ehrenberg  a  pour  eai|elire 
la  présence  des  soies  ou  des  cils  vibratîles  snr  tout  le  corps  «ïT'fwfc 
contour  seulement,  et  d'un  seul  orifice  auquel  aboutissent lei  estonao; 
elle  (ait  donc  partie  de  ses  poly^striqùes  anentérés,  épittiqntb  Vk 
comprend  trois  genres  mal  définis  et  très-impar(aitemelit  connas.  L'ai, 
Chœtomonag,  caractérisé  par  des  soies  non  vibratiles,  se  eotÊfomàt 
deux  espèces  représentées  par  des  figures  tout  à  fait  défectneoics  lo 
grossissement  de  3oo  diamètres  qui  permettent  seulement  dt  f/^BUtr 
que  ce  doivent  être  des  Monadiens  ;  l'une  {Chœtom.  gtobuius  t  £hr.  bL 
PU  XXII,  fig.  5)  vit  dans  l'infusion  de  chair;  l'autre  {Chœt.  cotM^ 
Ehr.  Inf.  PI.  XXII,  fig.  6),  se  développe  dans  le  corps  des  HjMm> 
mortes.  ^•* 

Les  deux  autres  genres  de  Cycljdines^.  se  distinguent  par  les  t^fî- 
brailles  qui  garnissent  seolemenl  le  contour  du  corps  aplati  des  Cydi- 
dium,  et  qui  couvrent  au  contraire  tout  le  corps  arrondi  des  iV^ilM»*- 
chum.  Le  Pantotrickum  Enchdys  (Ehr.  Inf.  Pi.  XXII.  f.  7),  loaj^ 
0,0'j3,  observé  dans  l'infusion  fétide  de  chair,  parait  bien  être  otlK 
Enchelys  nodulosa  ;  le  Pantotrichum  volvox  (Ehr.  Inf.  PLXPBi 
fig.  8)  ,  long  de  o,o3i ,  globuleux  ,  vert,  pourrait  être  le  jeumi^^ 
quelque  Paramécien  ;  le  Pantotrichum  lagenula  (Ehr.  Infus.:Pl.  XPl* 
fi?*  9)t  long*  de  o,oi5  à  0,046,  ovoïde,  également  arromli  m  ^ 
extrémités  avec  une  saillie  en  forme  de  bec  ou  de  cou  ,  é%t  r^réscBtt 
par  Tautcur  aussi  régulièrement  cilié  que  nos  Paraméciens.        * 

Des  <]^atre  espèces  de  Cyclidcs ,  deux  {C?  planui^  C,  lentiform), 
indiquées  par  l'auteur  lui-même  comme  douteu5;es,  -ne  sont  déettlcsct 
figurées  que  d'après  les  notes  prises  pendaa^  son  voyage  d'Afirifit  o 
1828;  une  autre  ,  C.  glaucoma  (MûlI.  Infjis.  Pl^XI,  fig.  6^.-^tt'- 
Infus.  Pi.  X&li;fig.  i),  a  it  corps  elliptique^  aplati,  long  da OfOl6S, 
une  dernière  enfiri^  C.  rM^rgnritaccum  (Ehr.  TnCps.  Pi.  XXfl,  %.  l.- 
Cercaria  CycUdîum  ,  Mi^l.  Infus.  Pi.  XX,  fig.  u  )  a  le  corps  ^^^ 
oblong ,  strié  en  dessus,  tong  de  o,oa6S. 


DES  INPU801»X8.  S89 

Pa$iotnchuni  et  ses  CjrcUdium^  que  pai*ce  que  ceux-ci  sont 
allés  seulemeot  sur  le  contour,  tandis  que  ceui-là  le  ^sont 
tor  toute  la  surface,  et  véritableinent  les  détails  très-incom- 
piHi  qu'il  donne  sur  les  uns  et  sur  les  autres  permettent 
HeB  de  n'y  voir  que  nos  Enchélydes. 
Ces  Inftisoires  se  multiplient  par  division  spontanée  trans- 


I.  EhcbÊltde  RODrLKrsE.  — Erichefj^s  nodulota,  —  PI.  VI,  fip.  2  , 

Cl  PI.  VII.  fig.  9j        • 

Gorpsincolore ,  peu  transparent,  ovoïde,  oblong,  plus  ou  moins 
pKisé,  et  irrégulièrement  noduleux;  entouré  de  cils  rayonnants 
très-fins ,  ayant  souvent  une  ou  plusieurs  grandes  vacuoles.  — 
Longueur,  0,018  à  0,024. 

Cette  espèce ,  très-commune  dans  les  eaux  de  fossé  ou  de  ma- 
nis  qui  se  «ont  putréfiées  dans  les  bocaux  où  on  les  conserve, 
■6  paraît  être  la  même  que  M.  Ehrenberg  a  nommée  Pantoiri- 
dmm  Encheirs  {\nf.  Pi.  XXII,  fig.  7),  quoique  cet  auteur,  qui 
Uaisigne  pour  habitation  les  infusions  fétides  de  chair,  la  dé- 
crire comme  ayant  «  le  corps  cylindrique,  oblong,  arrondi  de 
put  et  d*autre,  jaunâtre-pâle,  trouble  au  milieu ,  diaphane  aux 
tex  extrémités.  •  11  n'a  pu  lui  faire  avaler  de  substance  colorée, 
eC regarde  les  espaces  diaphanes  des  extrémités,  iun  comme  la 
boncfae ,  Tautre ,  avec  doute ,  comme  un  testicule. 

Notre  Enchélyde  a  le  corps  oblong ,  plus  étroit  en  avant ,  mar- 
^  de  cinq  à  six  côtes  nodnleuses  dont  quelquefois  deux  ou  trois 
fiai  prononcées  le  rendent  comme  prismatique  ;  eile  se  multiplie 
psrditkion  spontanée  transversale  ,  et  plus  rarement  par  divi- 
riôa  lo^tudinale  ;  en  mourant  elle  se  contracte  en  boule  nodu- 
koie,  souvent  creusée  d'une  grande  vacuole  ;  quelquefois  aussi 
délaisse  eximdcr  un  \arçie  disque  de  sarcode.  Elle  montre  ordi- 
nairenieoi ,  pendant  la  vie ,  une  vacuole  terminale ,  et  plus  rn- 
ripient  une  qp  deux  vacuoles  au  milieu  et  en  avant ,  lesquelles 
■Ht  peu  profondes,  et  ont  souvent  l'apparence  de  cupules  à^'re- 
Htods  noduleux.  Ea  raison  de  sa  disposition  à  prendre  une  forme 
naoprnlaire,  |>eut-élre  pourraiC-i>ii  aussi  rapporter  cette  espace 
^Parameciummi/iuni  do  M.  Klirciibcrp; ,  niaÎA  non  an  CrcluUum 
ntHum  de  MÛller  que  cet  .-mteur  indique  lomnie  synonymes. 


390  HISTOIRE   WATURBLLE 

a.ÉNâBÉLTDE  TÎtiôOKTRE.  —  Enehcljrs  trigueira,  —  pf.  ^,  fig.  S. 

Corps  incolore  y  peu  transparentl»  oUong,  mgatiix  mt  M 
pljs  l(iftigitudinaux,  irréguliers,  qui  le  readenteoniHie  prJMMtiipt, 
ayant^ouvent  une  grande  vacuole  en  arrière. — Longueur,  OfiR, 

Cette  Eochélyde  ,est  très^bondante  dans  les  eaux  de  mutSk 
putréfiées,  ainsi  que  la  précédente,  dont  on  la  pourrait  croire 
une  simple  variété  ;  mais  sa  forme  est  toujours  plus  effilée,  ses 
plis  sont  plus  marqués ,  et  surtout  sa  longueur  est  beaucoup  phs 
considérable.  Elle  meurt  en  s'aplatissant ,  mais  sana  se  contrac- 
ter en  boule ,  et  en  laissant  sortir  sur  son  contour  plusieurs  dit- 
ques  de  sarcode.  Ses  cils  sont  moins  longs  que  ceux  de  l'espèce 
précédente. 

C'est  peut-être  le  Cjrclidium  milium  de  Mûtler. 

Z»  Ekchêlyde  ridée.  — Enchcljrs corrugata.  —  Pi.  Vil,  fig.  n. 

Corps  incolore ,  peu  transparent ,  obtorig,  plus  étroit  et  limpi^ 
en  avant ,  rugneux ,  avec  des  plis  longituâinanx  nddoleux  ;  ayant 
souvent  une  vacuole  en  arrière  et  des  granules  à  rintérieitf.  -^ 
Long  de  0,043  à  0,049.  —  Marin. 

Cette  espèce  ressemble  aussi  beaucoup  aux  deux  précédeotei. 
mais  elle  est  encore  plus  grande,  elle  s'aplatit  en  mourant  et  laiiK 
alors  sortir  par  expression ,  sur  tout  son  contour ,  plosienn 
disques  de  sarcode.  Le  nombre  des  plis  ou  dès  rangées  de  do- 
dnles  varie  de  quatre  à  six  sur  une  face.  L'extrémité  anlérienre 
est  mince  et  flexible ,  Tanim^  s  en  sert  comme  les  Trachelins 
pour  palper  les  objets. 

Je  lobservais  au  mois  d'octobre  et  de  décembre ,  danJ^l'en 
de  mer  gardée  depuis  dix  ou  quinze  jours  avec  divers  loopbytei 
Je  l'ai  vue  aussi  dans  i  eau  douce  qui  avait  serfl-fâ  laver  va» 
grande  quantité  d'algues. 

4.  Enchélyde  suB-ANGtJLEusE. —  Enchtlj^s  iulhangulaia. 

Corps  incolore,  ovoïde,  un  peu  granuleux,  oblique  et  com- 
primé de  manière  a  présenter  deux  ou  trois  angles  arrondis,  ijvi 
souvent  une  vacuole  profonde  en  arrière.^lj^ng.de  O^OSf  ï^fl^ 

J'ai  trouvé  j  en  i835,  dans  l'eau  de  l'Orne  conserrée  avecdd 


DES  IirPU80IRBi.  Ml 

ntioatet ,  cette  espèce  que  j'ai  sonyent  revue  danf  det  eaux 
naeee  plot  oA  htoftis  hltëirëet.  Elle  se  distingue  par  «et  cils  plot 
NirU  et  plus  nombreux ,  par  sa  surface  simplement  granuleuse 
ttodalense  on  rugueuse ,  bômme  ehes  les  {nréoédèntes  es- 
;  une  Tâcnoie  qu'elle  {Mntente  ordûuircsBieiii  en  arrîècie,  a 
MMéquemmei^tune  profondeur  en  apparence  iJus  /ceitf idtfriihtet 
lie  se  meut  en  tournant  sur  son  axe. 

ê,  £NCH£Ln»  oTALi.  —  EjuhcljT^  ùvotm.  —  PL  vu  «  fig.  II. 

Corps  ineolpits ,  ovôTde  ou  dfifynf; ,  éf^emetà  arrondi  aux  èxfrë- 
Ms ,  eonteii  de  cils  courts  oMMaiis ,  et  eeMtettttft  ftes  'grâinfleb 

ti  vacuoles.—  Long  de  0,049  i  0,0611. 
tle  Encbëlyde  se  trouvait ,  1c  sti  janvier  i836 ,  âans  l'eau  d'tin 
Mssin  au  Jardin  du  Roi  ;  elle  se  mouvait  en  totùrnânt  sûr  son  axe, 
ille  avait  en  arrière  une  grande  vacuole. 

4'  Genre.  ALYSCUM.  —  Alyscum. 

An.  à  coir^  ovoïde-bUong  irr^iîlicr,  chilourË  Ae  cUs 
nyonnants ,  et  portant  en  outre  un  faisceau  latéral  àè  longs 
rib  rëlracteuts,  au  mojfen  desquels  il  sAate  brosqucBient 
txtlka  dans  on  autre. 

Li  seule  espèce  d'Âlyscum  que  j'aie  reconnue ,  ressemble 
bt^ucoup  à  PEnchélydenoduleusei  elle  ne  s'en  distingue  que 
pirses  filaments  rétracteurs  ;  on  pourrait  même  supposer  que 
dei  observations  nouvelles  feront  connaître  dans  d'autres 
EiMJkëlfEles  quelque  diose  d'analogue. 

lAlyscdm  sactakt. —  Jljrscum saltans ,  —PI.  VI,  fig.  3. 

wtîsuiootôi^,  oblong,  arrondi  aux  éxtréhiitës,  lin  petiéon- 
eifs  éxï  eOté  qiii  |N>rte  lo  faisceau  dfe  fllanients  Irétiracteurs  ;  ayant 
fasillmis  longitudinaux  presque  effacés.  —  Longueur  de  0,oà0 
lO^OIS. 

rofaservais  cette  espèce ,  en  janvier  1 835,  dans  une  infusion  de 
«a  préparée  depuis  un  mois;  en  mars  i838,  dans  Feau  d'une 
vhiM  delf  ontrouge  conservée  depuis  longtemps  ;  et  en  janvier 
839  »  <I<uas  de  l*oan  de  Seiue  où  s'étaient  pourries  des  callitriches. 


392  HISTOIRE   NATUHELLE 

•  V 

5*  Gbnrb.  URONÉME.—  Ufmema.      v 

fi     *v 

An.  à  corps  dongé,  plus  étroit  en  aTUit,  w^pn 
ooorbé,  entooré  de  cils  rayonnants,  et  portant  en  aitiin 
mi  long  cil  droit. 

C'est  en  examinant  avec  soin  les  Infusoires  sans  booek 
qui  peuTcnt  être  confondus  avec  les  Enchélydes,  qnsfn 
reconnu  ce  type,  qui  réellement  a  trop  pgpijfiyportMice 
pour  constituer  un  genre  ;  mais  je  crois  déHflMe  sigO*^ 
sous  une  dénomination  particulière ,  pour  appder  l'AttAr 
tion  sur  les  particularités  offertes  par  les  Infusoires  les  jm 
communs  en  apparence. 

I.  Uroneme  marime.  —  Uronema  marina,  —  PI.  VII ,  fig.  i3. 

Corps  incolore,  demi-transparent,  npduleux,  alongé,  rétréci 
en  avant,  et  courbé  légèrement  avec  qimbe  ou  cinq  côtes  longito- 
dinales  peu  marquées.  —  Longueur,  0.044. 

Dans  Tean  de  la  Méditerranée ,  gardée  depuis  trois  joon  ivk 
des  Corallines  «  an  mois  de  mars ,  et  derennerfélide  ;  cet  Intefii* 
montrait  ordinairement  une  vacuole  à  rextrémitë  postérieure,  ^ 
quelquefois  une  autre  au  milieu.  J*ai  cm  voir  pïusienrs  fois  on 
long  filament  roide  en  avant. 

X1I«   FAMILLE. 

TRICHODIENS. 

Infusoires  à  corps  mou ,  flexible ,  de  forme  plél  OQ 
moins  variable ,  cilié  ;  ayant  une  bouche  visible  »  oo 
simplement  indiquée  par  une  rangée  ^  dis  plo^ 
forts,  en  crinière  ,  en  écharpe  ou  en  moustadie.^ 
Dépourvus  de  cirrhes.  *" 

Comme  je  Tai  déjà  Hit  plus  haut ,  en  parlant  dei 


1>£8    IVFU80IIIE8.  398 

cette  deuxième  famille  aussi ,  qui  pour- 
suit parait  naturellement  indiquée ,  n'est  établie  que 
fane  manière  incertaine;  les  types  qui  s'y  rappor- 
eut  ne  sont  pas  encore  sufiSsamment  connus ,  et  ses 
Inactères sont  trop  vagues.  Cependant,  pour  faciliter 
'étude  y  il  faut  nécessairement  mettre  à  part  les  Infa- 
oires  qui ,  sans  avoir  une  bouche  aussi  clairement 
ritible  que  les  Kéroniens  y  ne  peuvent  pas  être  regardés 
somme  en  étant  privés,  et  qu'on  peut,  jusqu'à  un 
certain  point ,  considérer  comme  présentant  un  degré 
d'organisation  intermédiaire  entre  les  Enchélyens , 
qui  sont  les  plus  simples  ées  ciliés ,  et  les  Kéroniens 
qui  nous  conduisent  aux  types  les  plus  complets  de 
la  classe  des  Infusoires.  Mais ,  je  me  bâte  de  le  dire , 
ce  caractère  de  la  présence  d'une  boucbe  non  visible 
ou  supposée  est  en  vérité  trop  loin  de  la  précision  qu'on 
adroit  d'exiger  dans  les  classifications  zoologiques  ;  il 
faut  donc  chercher  un  caractère  extérieur  plus  facile 
à  apprécier,  quoique  bien  moins  important  en  réalité, 
et  OD  le  trouve  dans  la  nature  dès  cils  yibratiles  et  des 
appendices ,  dont  aucun  ne  peut  mériter  le  nom  de 
cirrhe,  ou  de  style  ou  d» crochet,  comme  ceux  qu'on 
toit  dans  la  famille  des  Kéroniens.  On  est  conduit 
alors  à  grouper  avec  les  Trichodicns  »   en  attendant 
qu'on  en  fasse  une  famille  h  paf  t ,  le  Dileptus ,  qui 
est  couvert  de  cils  fins  vibra tiles ,  et  qui  a  une  bouche 
lûen  visible  à  la  base  d'un  prolongement  antérieur  en 
forme  de  cou  ,  mais  sans  la  rangée  caractéristique  de 
ciJs  en  moustache.  Un  autre  Infusoire,  la  Pelecida, 
éfi;alement  pourvu  d'une  bouche  visible,  est  terminé  en 
avant  par  un  bord  obliquement  recourbé  en  fer  de 
hache^^es  espèces  sans  bouche  visible  peuvent,  d'aprc's 
leur  forme  i^énérale  et  d'après  la  disposition  de  la  ran- 


S9(  UI8T0IRE   NATURELLE 

gée  de  cils ,  former  trois  genres,  savoir  :  len  jicineiia^ 
de  même  forme,  ou  plus  alongés  que  les  Péléddei^ 
avec  le  bord  antérieur  obliquement  courbé  et  portant 
une  rangée  de  cils  dirigés  en  avant  ;  les  TraçhelWi  de 
forme  très-alongée ,  ou  au  moins  rétrécie  en  maniin 
de  cou  en  avant ,  avec  une  rangée  des  cils  divergenti 
et  disposés  en  crinière  au  bord  antérieur  ;  et  les  JW- 
choda,  de  form£  oblongue,  ovoïde  ou  pyriforme,  avec 
une  ranimée  de  cils  ordinairement  diriîi^és  en  arrière. 
Les  Tricbodiens  ont  été  vus  par  Mûller,  et  décriti 
par  cet  auteur  dans  ses  genres  Trichoda,  Vïbrio  cl 
Kolpoda,  M.  Bory  a  institué  un  ordre  des  ïricbodés 
qui  n'a  presque  rien  de  commun  avec  nos  Tricbodiens 
M.  Ehrenberg,  de  son  côté,  a  placé ,  dans  sa  famille  de 
Enchelia ,  un  genre  Trichoda  qui  répond  en  partie  al 
nôtre  ;  et  d'ailleurs  il  a  réparti  parmi  ses  Leucophres 
ses Encliélys ,  scsTracbelius ,  ses  Loxodes ,  etc.,  beau- 
coup d'Infusoires  que  nous  rapprocbons  dans  cette  fa- 
mille y  parce  que  nous  ne  pouvons  voir,  comme  cet  au- 
teur, leurs  organes  digestifs.  Les  Tricbodiens ,  voj 
isolément,  paraissent  incolores,  ou  du  moins  ne sonl 
colorés  que  par  les  aliments  contenus  à  rintérieur; 
quelques-uns ,  réunis  en  amas ,  peuvent  présenter  une 
couleur  brunâtre.  Les  uns  se  trouvent  dans  les  infu- 
sions ,  les  autres  dans  les  eaux  stagnantes  ou  dans  lei 
marais ,  entre  les  herbes  aquatiques.  Tous  montrenl 
à  l'intérieur  des  vacuoles  plus  ou  moins  grandes ,  plui 
ou  moins  nombreuses ,  qui ,  dans  certaines  espèces 
sont  manifestement  susceptibles  de  s'ouvrir  au  dehon 
pour  évacuer  leur  contenu,  et  qui,  cbez  plusieurs 
peuvent  contenir  des  substances  colorées  admises  i 
l'intérieur  par  une  boucbe.  Aucune  trace  d'imestin 
aucim  organe  distinct  ou  déterminabic  ne  se  voit  d'ail 


DES  HrFUSOIRKS.  8SfS 

km ,  en  outre  de  ces  vacuoles  et  de  quelques  gloLides 
Mtt  organises ,  huileux  ou  autres.  Le  mode  de  propa* 
gition  a  lieu  par  yoie  de  division  spontanée  trans* 
?erse  ou  longitudinale. 

1"  Genre.  TRICHODE.  —  Trichoda. 

ÈM.  à  corps  ovofde-oblong  ou  pyriforine ,  un  peu  flexible 
01  avant ,  avec  une  rangée  do  cils  dirigés  eft  arrière  et 
firaisBanI  indiquer  la  présence  d'une  boncbc. 


Comve  nous  1  avons  déjà  dit  précédemment  (page  147) , 
le  genre  Trichoda  de  Millier  était  un  amas  confus  dlnfu* 
sotres  et  de  Systolides  ,  u'ayant  de  commun  que  la  présence 
des  cils  appai'ents  sur  une  partie  plus  ou  moins  considé- 
rable de  leur  corps.  M.  B017  avait  déjà  trouvé  à  établir  un 
grand  nombre  de  genres  aux  dépens  de  ces  Trichodes  ; 
M.  Eiirenberg  a  mieux  effectué  cette  séparation ,  quoiqu'il 
tût  basée  trop  souvent  sur  des  caractères  supposés  ;  et  il  ne 
0ODser\'a  sous  le  nom  de  Trichoda  ([u'uii  gcni-e  très-peu  noni- 
beiix  faisant  partie  de  ses  Polygastriques  entérodélés  nus  > 
^ntiotrètcs  ;  c'est-à-dire  des  Infusoires  sans  cuirasse ,  ayant 
on  intestin  s'ouyiânt  au  dehors  par  une  bouche  et  un  anus 
opposés ,  il  le  caractérisait  en  ajoutant  que ,  la  bouché  ter- 
■inalé  mais  oblique  ,  est  souvent  ciliée ,  que  le  corps  n'est 
pu  cilié,  et  qu'il  n'a  point  de  prolongement  en  forme  de  t^ 
elde  cou.  Plus  rcccmiucut ,  en  1838,  cet  auteur  a  modifié 
h  ipractéristique  de  ce  genre ,  en  disant  que  les  Trichodes 
ont  la  bouche  obliquement  tronquée  avec  une  lèvre;  c'est 
iculement  ainsi  qu'il  les  distingue  des  Actinophrys  faisant 
Clément  partie  de  la  section  de  ses  Enchéliens  sans  dents, 
nm  eils  vibratiles  à  la  surface ,  mais  qui  auraient ,  dit-il ,  la 
koche  tronquée  parallèlement  et  sans  lèvre.  Il  ne  comprend 
àêt%  dans  ce  genre  que  six  espèces ,  dont  cinq  observées  très- 
iOMriaitement  en  1828 ,  pendant  son  voyage  en  Egypte  et 
en  Arabie,  sont  fort  douteuses,  et  dont  une  seule,  Trichoda 


396  HISTOIRE    NATURELLE 

para  (I),  observée  plus  récemment  en  Europe  dam  les  m- 
fusions ,  paratt  se  rapporter  à  notra  genre  Acomia.  M  JEh- 
renberg,  en  1830,  plaçait  dans  son  genre  Triqhodé  «n* 
septième  espèce,  Tr.  carnium,  qu'il  a  reportée  depuis  tftt 
les  Leucophi^es ,  parce  qu'elle  a  tout  le  corpi  cilié,  et  qui, 
cependant ,  nous  parait  bien  mieux  mériter  le  nom  de  Tii- 
chode. 

Ce  genre,  que  je  propose  pour  conserver  «^onvenàUement 
un  nom  créé  par  Millier,  et  fréquemment  employé  depuis, 
devrait  ne  comprendre  que  des  lufusoires  plus  ou  moins 
complètement  ciliés,  mais  sans  réticulation  apparente  w 
sans  disposition  sériale  des  cils ,  comme  les  Acomia  et  ks 
JEnchefy'S^  mais  il  se  distinguerait  de  ces  deux  genifKparli 
présence  d'une  rangée  régulière  de  cils,  analogue  à  celle  <iiii 
accompagne  la  bouche  des  Kérones. 

Les  Trichodes  qui  sont  encore  des  Infusoires  d'une  orgi- 

(l)  M.  Ehrenberg  caractérise  ainsi  ton  g-enre  Trichode  :«  Gorptnt 
bouche  sana  dents,  munie  de  cils  ▼ibraiiles,  obliquement  tnu^ 
avec  une  lèvre,  mais  sans  cou.  »  H  ajoute  que  les  rapports  orginifHi 
do  ce  genre  sont  incomplètement  observai,  il  a  Cependant  ceaitaté 
Tintromission  des  substances  colorées  et  en  a  conclu  la  ]|f^sîlîoo  it 
Tanus,  mais  il  déclare  que  les  organes  sexuels  ont  été  imparbittHfft 
observés ,  et  que  la  division  spontanée  n'a  été  vue  que  dans  la  Tr, 
pjrnun.€{ui  est  une  des  espèces  si  incomplètement  observées  pendant mb 
voyajife  en  Arabie.  r,' 

Sa  Trichodapura  (Inf.  i838,  Pi.  XXXI,  %.  li,p.  So^),  eit.liMi 
décrite  :  «  Corp^oblong,  en  massue,  aminci  en  avant,  avec  unebowk 
latérale  et  des  estomacs  petits.  Elle  se  trouve  abondamment  dans  1«Â- 
fusions  végétales  avec  le  Cyclidium  giaucoma^  et  ressemble  beaocoip* 
la  Leucophrys  pyriformis  qui  est  un  peu  plus  grosse  et  ciliée  partofll- 
Elle  admet  aisément  dans  son  corps  les  substances  colorées,  moelle 
se  distingue  des  espèces  analogues  par  ses  très-petits  estomacs  an  ooiB* 
bre  de  plus  de  vingt.  Précédemment,  dit-il.  Je  confondais  ces  den 
espèces,  et  je  via  souvent  au  milieu  de  leur  corps  une  tache  ronde 
claire  qui  parait  être  un  testicule  ,  et  que  depuis  j'ai  revue  senlemcB^ 
dans  la  Leucophre.  Cet  Infu^oire  nage  en  toiirnant  lentement'Vsr  fon 
axe  puisqu'il  a  seulement  peu  d'organes  locomoteurs.  Une  Leoco- 
phre  srinblable  vil  dans  les  infusions  félidés  de  rhair  ,  et  l'on  peqt.l>i«> 
lui  comparer  aussi  le  Glniiconia  scintillnns  et  le  Chilodon  cucjâbt'»  " 
Grosseur  1/60  lig.  (o.oS^S),  presque  double  de  celle  du  Çyqfffi^-' 
M.  Ehrenberg  pense  c^e  cette  espèce  est  une  de  celles  que  Miller  * 


DES   lirF080lR£8.  397 

DÛation  en  apparence  fort  simple^  se  trouvent  surtout  clans 
les  infusions  et  dans  les  eaux  de  marais  conservées  long- 
temps ou  putréfiées. 

1.  TuciODi  ANGULEUSE.  —  Trlchoda  anguiala,  PI.  XI,  fig.  8. 

Corps  oblong,  obliquement  et  irrégulièrement  plié  ou  anguleux, 
ayant  souvent  une  ou  plusieurs  vacuoles  superficielles.  —  Lon- 
gueur, 0,082. 

Dans  l'eau  conserrée  avec  des  plantes  marécagenses  et  déjà 
gâtée.  Ce  pourrait  être  la  même  espèce  que  la  suirante. 

.  *  TiiCHODA  pfRUM.  —  {Kolpoda  /y^^eim  ?  Millier.) 

Corps  ovoïde,  oblong,  aminci  en  avant  ou  pyriCorme,  plis  épais 
tes  un  sens  que  dansTautre.  —  Long  de  0,020  à  0,061. 

Cette  espèce,  qui  se  voit  fréquemment  dans  les  infusions  fétides 


'   r 


•on*  le  nom  de  Kolpodn  pyrum  avec  la  Trlchoda  pyrum  , 
Itf  ttuewfhrys  pyrifùrmis  et  enrnium ,  et  avec  divers  degrés  de  dé- 
vdoppement  des  Ginucoma  scintUlam ,  Chilodon  cucuUuius  *  Para- 
■selBk  KoipotUtj  etc.  Il  caractérise  Ini-méme  ainsi  (1.  c.  p.  3o6),  sa 
Triehoda pjrrum  qu'il  n'a  vue  qu'au  mont  SinaS  et  qu'il  représente 
gfOHÎe  300  fois  et  non  ciliée  :  «-Corps  ovale ,  gonflé ,  subltemenl 
•■ioci  et  pointu  en  avant.  »  Long  de  o.oasS.  iTous  lesaynonjniMpré- 
timU ,  dit-il ,  sont  incertains ,  et  Ton  ne  peut  rien  cofidiire  îles 
Igirefldans  lesquelles  les  caractères  ont  été  omis.  Tout  ce  que  j'avais 
prfeédenuBent  considéré  comme  Trichada  pyrum  à  Berlin,  Je  suis 
■untenant  plus  porté  à  le  rapporter  à  la  Leucophrys  pyriformii  dont 
•0 De  peut  apercevoir  les  cils  de  la  surface,  sinon  quand  on  a  délajé  de 
h  eoulenr  dans  l'eau  :  son  mouvement  a  lieu  en  tournant  lentement.  La 
Ttidioda  puru^  quand  elle  vient  de  se  diviser  spontanément,  peut  pré- 
Mer  une  forme  analogue.  • 

'Les  Trichoda  nasamonutn ,  Tr.  ovata^  Tr.  asiatica  du  même  au- 
Icar,  ont  été  observées  seulement  à  la  hâte  en  Egypte  et  en  Anibie;  elles 
arlknt  d'abord  été  décrites  comme  autant  d'espèces  de  Condy/oftoma , 
ià  iyfty  dans  les  Symhoiœ  physicœ  de  MM.  Uempriclit  et  Ehrenberg; 
■■e  dernière  espèce  enfin  ,  décrite  en  même  temps  par  ces  auteurs  sou* 
Is  JHMn  de  Trichoda  œthiopica  ,  est  conservée  sous  ce  nom  comme 
driutcoae;  mais  il  faut  se  rappeler  que  ceb  qu.itre  dernières  espèces  ne 
peuvent  en  aucune  manière  être  comparées  ni  d'après  les  fi^urv»,  ni 
d'après  les  descripUons  avec  ce   que  nous  connaissons. 


398  uisToinE  naturelle 

de  chair,  est  sans  doute  la  même  que  M.  Ehrenberg  avait  nomnée, 
en  1 83o ,  Trichoda  camium,  la  croyant  alors  ciliée  aMemeoft  ik 
bord  antérienr,  et  qae  depuis ,  en  1 838,  il  à  inscrit-aii'i 
ees  Leucophres  {L,  carnium) ,  parce  qu'il  a  reconiMt»^ 
en  i835,  dit^il,  quelle  est  ciliée  partout,  mais  il  admet  qulci 
cils  de  la  au:ftce  'forment  enriron  dix  rangées  de  cheqne  oAfeB, 
ce  qui  Térita^^^ment  serait  un  caractère  de  nos  Infnsoires  dliéit 
tégument  contractile ,  et  ce  qui ,  je  crois ,  a  bien  lieq[  poorioa 
Leucophrys  j>piformis^  qu  on  doit  au^contraire  reporter  evee  fci 
Glaucomes  et  les  Kolpodes.  Cet  auteur  décrit  ainsi  ta  Leueo^ktfî 
emrnium  (Infus.  PI.  XXII,  fig.  5,  p.  3 1 3)  :  «  Corps  ovale»  oldong 
Uanchâtre,  nn  peu  pointu  en  avant ,  avec  des  estomacs  pfas 
étroits.  »  Il  dit  lui  avoir  reconnu  récemment  ;  comme  orgaïn 
sexuels,  desc^ufsde  un  sooo^  de  ligne,  o,ooi  i  s,  on  testipole  rond 
et  une  vésicule  contractile  simple,  qui  est  sans  4(Kl^*lft  grapde 
vacuole  que  moi-même  j  ai  vue  aussi.  11  a  observé  leMtdeU  colon- 
tion  artificielle ,  et  indique  un  anus  à  l'extrémité  postérienrtjù 
il  croit  avoir  vu  un  amas  de  substances  excrétées.  11  a  vuaiMÎli 
di¥îsi(m  spontanée  en  long  et  en  travers, 

2^  Genre.  TRACDÉLIUS.  —  TrocAe/itif,  Schrvikr 

Corps  plus  ou  moins  allongé ,  notablement  xtttéà  en 
forme  de  cou  en  avant  ;  cib  da  bord  antMemr  dheifeits 
et  disposés  en  crinière. 

Le  genre  Trachélius  a  été  établi  par  Schrank  avec  des 
Trichodes,  des  Vibrions  et  des  Kolpodes  de  Mûller,  d*aprèi 
le  caractère  d*un  prolongement  antérieur  en  forme  de  odu, 
comme  l'indique  son  nom  formé  du  mot  grec  rpiyT/ik^u  <^' 
M.  "Ehrenberg,  adoptant  ce  genre ,  le  prit  pour  type  de  sa 
famille  des  Trachclina  (1),  comprenant  les  polygastriqiie$ 
entérodélésallotrètes ,  ou  spontanément  divisibles  en  longet 

(i)  La  fnmîllc  des  Trarhdina  do  M.  Ehrenberç  aîiiM  carartériféè cfl 
divitii'e  CD  huit  genres  de  cfitle  mnnièrc  :  ceux  qai  ont  la  boafeV|f^ 
iht  sont  les  Chilodons  ou  les  Nasfula  ,  suivant  que  la  lèvre  tvp^risv* 
est  ou  n'tat  pas  prolongée.  Ceux  qui  ont  la  bouche  sans  denti,  mû 
avec  une  lame  vibratilc  ,  sont  les  Giauoomn  ;  les  autres  sans  lansvil*^ 
lile  à  la  bouche,  sont  les  IHùalina ,  dout  le  front  est  prolopg^  «n  ■>* 


DES    INFUSOIRES.  399 

n  Iravci'S,  qui  ont  la  bouche  inférieure  et  Tenus  terminal  ; 
uis  il  distingua  ce  genre  de  ceux  qui  sont  aussi  sans  dents  et 
ins  couronne  de  cils,  parce  que  sa  lèvre  supérieure  ou  son 
tMit  est  alongé,  cylindrique  ou  déprimé,  et  se  prolonge  en 
lanière  de  trompe  étroite.  Plus  tard ,  en  1838,  il  Ta  caracté- 
ifé  ainsi  :  «  Corps  cilié  partout,  bouche  simple  inerme,  lèvre 
Dpérieure  très-longue  en  forme  de  trompe.  »  En  ajoutant 
oe  les  cils  de  la  surface  n*ont  été  vus  par  lui  qôc  dans  cinq 
£  ses  huit  e^èccs ,  et  que  le  prolongement  en  forme  de 
rompe  qui  porte  la  bouche  non  à  son  sommet,  mais  a  sa 
•se  sert  principalement  ou  accessoirement  à  la  locomotion. 
I  a  obser\'é  leiait  de  Ja  coloration  artificielle  dans  quatre 
le  ses  espèces  y  et  atti-ibue  un  suc  digestif  rouge-paile  à  son 
Pr.  fiuleagrù;  îi  leur  attribue  des  œufs,  des  testicules  rands 
)a  ovales  et  une  seule  vésicule  contractile;  il  a  pris  le  phé- 
nomène de  la  diflluencc  pour  la  ponte  chez  deux  de  ses  es- 
pèces ,  et  enfin ,  nonobstant  sa  définition  de  1830 ,  suivant 
laquelle  la  division  spontanée  devait  avoir  lieu  de  deux  ma- 
lières,  il  déclare  avoir  vu  seulement  la  division  spontanée 
tnnsverse  dans  deux  espèces. 

Pour  nous,  qui  à  la  vérité  ne  pouvons  voir  de  vrais  Tra- 
^lius  dans  toutes  les  espèces  de  cet  auteur,  nous  n'attri- 
booDs  pas  une  organisation  aussi  complexe  à  ces  animaux; 
bien  loin  de  là  :  les  Trachelius  nous  semblent  dépourvus  de 
tégament  contractile  ou  rétiËuIé  distinct  ;  leur  corps  se  com- 
pose d'une  substance  glutineusc,  contenant  des  granules 
iMgaax  et  in*éguhèrement  renflée  en  nodules  formant 
^Mlqucfois  des  rangées  ;  quand  ils  meurent  sur  le  porte- 
objet  du  microscoi)e ,  ils  s'aplatissent  et  s*é talent  en  laiiisant 
seulement  des  granulations  irrégulières.  En  avant,  ils  ont, 
fiomme  nous  Tavonsdit,  une  soiie  de  crinière  formée  par 


ûcN  de  tenon;  1m  Hpirostomum ^  dont  U  bouclie  est  en  spirale.  Les 
TWlduf/ ,  dont  la  lèvre  eut  prolon»:éc  en  forme  de  trompe  ;  leaZoxo- 
^«dont  U  lèvre  est  aplatie  et  diUtée  en  fer  de  hai-bc  ;  el  1rs  liursnria, 
^  le  dof  fec  prolonge  en  uuoiùrv  de  front  con?eKc  an-deous  de  U 

iMHUhe. 


400  HISTOIRE    NATURELLE 

des  cils  plus  forts  que  ceux  du  reste  du  corps ,  mais  ils  ne 
monti^cnt  pas  de  boudie  distincte  ;  en  arrière ,  on  voit  soo- 
vent  une  vacuole  assez  grande.  Les  cils  de  cette  criDière 
sont  d'ailleurs  seuls  visibles  sur  plusieurs  espèces. 

Les  Trachélius  se  trouvent  dans  les  eaux  stagnantes  ou 
puti-cfiées,  douces  ou  marines  ^  on  en  voit  quelquefob  nm 
dans  les  infusions  artificielles. 

I.  TiACHÉuus  BTROiT.  —  Tmchelius  ttrictiu,  —  PI.  VU*  fig.  8. 

Corps  filiforme^  un  peu  pointu  aux  deux  extrémités,  afec  dfs 
cils  visibles  en  avant  seoleaient.  —  Longueur,  0,065. 

Xobierrais,  au  moi»  de  février  i836,  cette  espèce  dans  im  fla- 
con où  je  conservais  de  l'eau  de  Seine,  avec  des  débris  de  foe- 
taux et  des  Lemna. 

2.  TsAcnÉucs  GYLiivDBiQUE.  —  Thuhelùu  teretm  *-  M.  V1I|  fig.  ^ 

m 

Corps  filiforme,  cylindrique,  obtus  en  avant,  aminci  et  poiiiB 
en  arrière ,  cilié  au  bord  antérieur  seulement. . —  Longueur,  0,15. 
—  Marin. 

Dans  Teau  de  mer  stagnante  avec  des  Ulves  a  Cette,  hi*^ 
mars  1840.  OUe  espèce  diflcro  de  la  prëeédente  par  son  habita- 
tion et  par  sa  taille ,  il  faudra  que  des  obserrationi  nltàîcares 
fasient  connaître  d'antres  caractères. 

3.  TsACBÊLiLS  LAMELLE.  —  Tmchelitu  lamelia,  —  PI.  VU,  fig.  lo* 

Corps  trôs-alongé,  déprimé,  ou  en  forme  de  bandelette  iesik, 
un  i>eu  plas  large  et  obtus  en  arrière,  cilié  an  bord  antériaorseu- 
lemeut.  —  Longueur  de  0,15  à  0,18.  —  Marin. 

J'ai  f  u  fréquemment  cette  espèce,  en  octobre  i835,  danirsis 
de  mer  où  étaient  morts  depuis  peu  quelques  Zoophytes  des  cdtei 
de  la  Manche.  11  était  souvent  uu  peu  tordu  sur  Ini-méme. 

4.  TbxchÈlius  rAi3X.  —  Trachcl tus  faix,  — J'I.  VI ,  fig.  8,  9  et  i;- 

Corps  aiongè,  déprimé,  lancéolé  ou  sîgmoîde,  variable < 
plus  étroit  et  un  peu  roconrbé  en  forme  de  Taux  en  avant  ;  ^^ 
partout,  avec  une  ou  deux  vacuoles  en  arrière'. — Longueur,  u/^ 


I 

I 


DES   INFUSOir.ES.  401 

lis  sous  ce  nom  plusieurs  Trachéiius  de  forme  variable, 
arfois  d'une  manière  plus  ou  m^ins  distincte  la  forme 
e  de  faux ,  un  peu  obtuse  à  Veztrémilé  ;  mais  pouvant 
le  contractant  se  rapprocher  beaucoup  de  l'espèce  sui- 
i  TU  dans  ces  Infbsoires  des  vacuoles  remplies  do  fyra- 
armin  une  demi-heure  après  avoir  ajoute  cQtte  couleur 
B  où  ils  nageaient.  Je  les  ai  particulièrement  étudiés 
L  de  pluie  ayant  séjourné  au  fond  d'une  auge  en  pierre 
leiiiJles  mortes,  au  mois  d'avril  ;  et  'dans* l'eau  des  br- 
letlbsiés  au  ndhi  de  Paris,  le  i5  novembre  i838. 

DLitis  ÀVATiciiLE.  —  Tracheliiu  anaticula,  PI.  VI,  fig.  16. 

yriforme,  aminci  et  alongé  en  avant,  quelquefois  en 
lacon  à  long  goulot,  cilié  partodt,  avec  une  grande  va- 
rrière.  —  Longueur  de  0,05  à  0,09. 

tf  dans  des  eaux  de  marais  Conservées  dépuis  plusieurs 
des  herbes ,  et  dans  l'eau  des  bassins  du  Jardin  du  roi , 
•  novembre.  J'ai  vu  plusieurs  fois  deux  individfas  collés 
int  pendant  plus  d'une  heure  ;  l'un  était  un  peu  plus 
e  l'autre,  et  je  ne  pouvais  voir  là  ui  un  accouplement  ni 
division  spontanée,  mais  simplement  un  fait  d'agglu- 
ortuile ,  et  une  preuve  de  l'absence  d'un  tégument. 

tnberg  observa,  en  i832,  ce  même  Infusoire  qu'il  décri- 
on  troisième  mémoire  ;  il  le  distingue  seulement  des 
Sf»  parce  qu'il  y  reconnaît  une  sorte  de  bouche,  que 
B  je  n'ai  pu  apercevoir.  Cet  auteur  d'ailleurs  recon- 
e  Trachélius  anaticule  ne  peut  avaler  de  couleurs;  il 
Isicule  séminale  la  grande  vacuole  postérieure.  11  assure 
-çu,  dans  la  partie  trouble  du  corps ,  le  contour  peu  dis- 
sstomacset  les  œufs,  enfin,  il  termine  en  di^intqueles 
Qt  dix  a  douze  rangées  sur  chaque  moitié  de  U  surface , 
Âe  À  la  coftiparaison  de  la  Trichoda  pjrrum  et  de  la  Leu» 
riformis. 


JSOIRES.  26 


402  UISTOIRE    NATUIlEIiLE 

3«  Gbnre.^  ACUSÉRIE.  —  Acineria. 

Corps  oblong ,  déprimé  oa  lancéolé ,  avec  une  rahgée  de 
cils  dirigés  en  ayant  sur  un  dw  côtés  qui  est  r^lMNiibé 
obliquement  en  lame  de  sabre. 

Je  crois  devoir  indiquer,  comu^  pouvant  fonner  un  |;eDre 
particulier,  quelques  Infusoii^e^  qui  se  distinguent  des  Tn- 
chélius  par  la  disposition  de  leur  ran|ëe  de  cils  et  par  ksr 
courbure  en  avant.  Ils  paraissent  dépounus  de  bouche 
comme  les  Trachélius  ^  et  c'est  là  surtout  {e  qui  les  distmgiie 
des  Pélécides ,  qui  ont  une  foj'n^e  analogue, 

I.  Acufiiit  COURBE,  -r  ^cineria  inctttpàtm,  ^  Pi.  XI ,  flg.  4» 

Corps  contractile,  oblong,  comprimé,  presque  lamel\|fonne,  ar- 
rondi ou  obtus  en  arrière,  rétréci  et  recourbé  .vers  rextrémité  an- 
térieure ^  avec  une  rangée  régulière  de  dis  dirigés^en  i^aDt  sur 
le  bord  convexe  ;  montrant  cinq  ou  sbt  côtes  granuleuses  peu  mar- 
quées, et  une  ou  plusieurs  vacuoles  variables.— Longueur, 0,041. 
—  Marin. 

G*esk  dans  de  l'eau  de  la  Me'diterranëe  conservée  depuis  thift 
jours  ,  le  3  avril  1840,  que  j'observai  avccioin  cette  espèce^  «pi 
m'a  paru  n'avoir  pas  d'autres  cils  que  ceux  dd  la  rangée  aaté- 
rieure,  et  n'avoir  pat  de  tégument  réticule  et  contnclUef  if^ir 
qu'elle  fût  contractile  et  flexible  en^totalité.  La  vacuola  posté' 
rieure  était  variable  et  lentement  contraetile. 

3.  AciN^BiE  aigu'  .  ^- jicineria  acuia.  1*1.  VI,  fig.  i5. 

Corps  diai^ne,  avec  des  granules  disséminés  k  rimériaor, 
oblong,  comprimé,  pointu  aux  deux  extrémtrtk  ou  lanoéolà,aw* 
un  des  côtés  ()Iu$  convexe  en  avant,  et  garni  sur  presque  Mti(> 
longueur  d'une  rangée  de  cils  fins  dirigés  en  avant.  Une  vaGOoI< 
à  rextrémité  postérieure.  —  Longueur,  0,043. 

.l'observai  cet  Infusoirc,  avec  beaucoup  d'autres  espèces  renwr- 
quablcb,  dans  l'eau  d'une  ornière  des  Balignolles,  au  micd  ^ 


I)E6   IMFUSOIRES.  403 

sa  novembre  il'38.  II  me  parut  n'avoir  pas  danlres  ciU 
iux  du  bord  convczo,  sa  surface  était  bien  lisse,  sans 
granuleuses ,  et  sa  consistance  semblait  êixéi  gélatineuse. 
mues  disséminés  dans  l'inlérieur  étaient  plus  abondants 
m t>andes longitudinales,  entre  le  bord  et  Taxe;  je  crois 
ëtdent  étrangers  a  lorganisme ,  c'est-à-dire qae  ce  n'é- 
pas  des  oeufs. 

4*  Gei^re.  PÉLÉafiE.  —  JPe/tfctda. 

« 

à  corps  flexible ,  contractile ,  obloDg ,  comprimé , 
lien  arrière,  recourbé  en  fer  debaclie  en  avant, 
artoat ,  et  pourvu  d'une  bouche  visMe  on  démontrée 

présence  à  rintérieur  do  divers  objets  avalés  par 
al.  ,    '. 

is  les  genres  précédents,  la  présem^  d'une  bouche 
[ne  soupçonnée ,  ici  au  contraire  f  elle  est  démontrée 
frdans  la.  pUpart  lies  Paraméèiens  dont  les  ÏPélëcitles 
Brenï'qoe  par  Fabsebee  d'an  tégument  cqAtractîle. 
lede  ce  genre  a  été  placé  par  Millier  avec  les  Kolpodes 
'  M.  Ehrcnberg  avec  les  Loxodes. 

LiciDE  ROSTRE.  —  Pelccitla  rosir um  (i).  —  PL  XI,  fig.  5. 

»  oblong,  un  peu  épaissi  en  arrière ,  lametliforme  et  plus 
B  en  avant,  oà  il  est  obliquement  recourbé  en  forme  de  vir- 
nn  en  fer  de  hache,. contenant  à  Fintérieur  des  vacuoles 
«uses ,  et  divers  objets  avalés.  —  Longueur  de  0,15  à  0,20. 

obserré  cette  espèce ,  le  24  octobre  i835,  d.ins  l'eau  de 
,  cooserTéa  depuis  34  jours  arec  des  f(nitinaleB.  Elle  conte- 
I  fAuid  nombre  de  nayicules  qui  lui  commttniqaaieofc  nna 
rjannatre  et  qui  semblaient  réellement  être  engagées  dans 
fiance  glutineusc  vivante  de  l'intérieur;  entre  elles  r  se 
nt  aussi  beaucoup  de  vacuoles  bien  distinctes,  ne  contenant 


KW/RNfo  rosirum  ,  Màller,  Infas.  PL  XII,  fig.  7  ,  8 ,  p.  9^ 
Nte  rmirmm ,  Ëhr.  lofai.  i838,  PL  XXXIV,  %  l,  p.  3a4. 

26. 


kOh  HISTOIRE     NATURELLE 

que  de  1  eau.  Les  cils  épars  sur  toute  la  surface  sont  d*une  té- 
nuité extrême. 

Il  est  Traisemblable  que  c^est  la  même  espg^e  que  MnQer  a  dé- 
crite sous  le  nom  de  Kolpodn  ro^rum^  en  la  désignant  parfcitroii 
mots  :  oblonga^  anticè  uncinata,  G'eit,  dît-il  •  «  nn  animal  gMi 
recourbé  d'un  cdté  en  crochet  vers  reztréÉftité  antérieure,  obts 
en  arrière ,  rempli  de  molécules  noirâtres ,  et  dont  on  dei  borà 
se  replie  souvent  en  avant  jusqu  au  milieu ,  de  telle  lorte  qoe  le 
corps,  d'ailleurs  aplati  dans  cet  endroit,  paraît  épak  et.  triangor 
laire.  Les  plus  grands  individus ,  ^uand  ils  toumoyent,  leimMiBt 
avoir  le  corps  triangulaire  ;  ils  montrent  à  Tintérienr  5  à  7  ^ 
bules  plus  grands  (ovnles?)  ;  ils  égalent  dix  fois  la  longueur  da 
plus  petits ,  et  sont  jaunâtres,  tandis  que  ceux-ci  sont  gris  :  qnei- 
ques-uns  échouant  sur  le  rivage, ^se  décomposent  pea  à  penen 
granules  très-petits  ;  d'autres  ^se  dissolvent  subitement  en  molé- 
cules ;  leur  mouvement  est  lent  et  horizonlal ,  avee  de  fréqneeli 
changements  de  fa{:e  (Mûller,  Infus.  p.  94).  •  Mûller  indique  celte 
espèce  comme  assez  rare  dans  les  eaux  conrertet  de  Lemna. 
M.  Ehrenberg,  qui  la  nommé  Loxodet  rottrum^  laçaractérltoainB: 
«  Corps  blanc ,  lancéolé ,  légèrement  courbé  en  S ,  a  came  de  ti 
lèvre  quÎTorme  un  crochet  latéral.  >  —  «  Elle  se  troore^ntre  Ici 
conferves,  et  elle  devient  trèd^rande;  cependant,  dit-il  »  j*en  ai 
vu  aussi  de  petites  en  voie  de  s^  diviser  sponjtanément ,  en  mène 
temps  que  les  grandes.  J'ai  vu  souvent  dans  Tintérienr,  des  Navi- 
cules,  des  Synédres  et  des  Chiamidomônas  avalées;  mais  elle  nt- 
vale  jamais  de  couleur.  La  bouche  est  ù  la  base  de  sa  trompe  sëtn- 
riforme  qui  a  un  pli  longitudinal.  Les  œufs  forment  souvent  deoz 
bandes  aux  deux  côtés  du  corps.  Les  organes  mâles  ne  sont  pis 
distincts (Ehr.  Infus.  i838,  p.*324.)** 

5«  Genre.  DILÊPTE.  —  Dileptus. 

An.  à  corps  fusiformc,  très-prolongé  en  manière  de  oon 
de  cygne  en  ayant ,  avec  une  bouche  latérale  à  la  base  de 
ce  prolongement  antériem*  ;  cils  vibratiles  sur  toatc  la  wr- 
face ,  mais  plus  prononcés  en  avant ,  et  près  de  la  booAe. 

Les  Infusoires  rapporta  à  ce  genre  ont  été  placés  ptf 
Mullcr  parmi  les  Vibrions ,  en  raison  de  leur  fleiibilité  etde 
leurs»  mouvements  analogues  à  ceux  des  AnguiUakSi  qui» 


DES   IlfFUSOtHES.  kOi 

auteur,  semblent  avoir  été  le  type  des  Vibrions. 
ibei*g  les  a  rangés  dans  son  genre  AmphiUptug  avec 
àliisoires  d'une  foime  à  peu  près  analc^ue  ^^mais 
hridemment  pourvus  d'un  tégument  réticulé,  lâche 
%  autres  Paraméciens;  tandis  que  nos  vrais^ileptet , 
aspect  y  par  leur  mode  de  diffluence  ou  de  décom- 

semblent  bien  être  sans  tégument  d'aucune  es- 
ir  corps  parait  uniquement  formé  d'une  substance 
itineuse  assujettie  à  conserver  une  certaine  forme 
ia  vie  de  l'animal ,  mais  se  répandant,  se  dispei*sant 
»  et  eu  globules  de  sarcode  aussitôt  <{ile  la  vie 
e  à  décroître  ou  à  s'affatbHr  en  lui.  La  surface  est 
de  cils  épars  sans  ordre  »  elle  est  parsemée  de  gra- 
;agés  dans  l'épaisseur  même  de  la  substance  gluti- 

qui  découlent  avec  les  expansions  sarcodiques, 
décomposition  par  diffluence.  Cette  dëcopiposition, 
,  peut  être  provoquée  par^la  plus  légère  cause  de 
ic^  do  liquide  où  nagent  lesDileptes, 
il  suffit  d'approcher  du  p«rte-objet  une  plume 
lans  l'ammoniaque  y  pour  voir  aussitôt  l'Infusoirc 
:teret  mburfr  en  laissant  échapper  à  la  fois  toute  la 
Itineuse  farcie  de  granbles  ;  mais  si  au  lieu  d'agir 
sent ,  on  soumet  l'animal  à  une  action  délétère 
e  et  plus  lente ,  On  voit  la  matière  glutineuse  for^ 
autour  du  corps  des  expansions  en  lobes  arrondis 
ent  et  s'agrandissent  peu  à  peu.  Il  se  produit  alors 
>mène  bien  digne  d'attention  y  et  dont  l'explication 
l>trc  très-utile  :  les  granules  primitivement  immo- 
s  la  substance  glutineuse  vivante  où  ils  sont  enga- 
imenoent  à  être  agités  vivement  du  mouvement 
l"dans  les  expansions  sarcodiques,  à  mesure  que 
sions  se  forment.  C'est  ensuite  ce  mouvement  Brow- 
granules ,  lequel  a  Heu  plus  vivement  dans  le  sar- 
dans  l'eau  pure  ,  c'est  oc  mouvement  qui  détermine 
oonent  des  lobes  ondes  disques  sarcodiques,  car 
les  cle  sareode  qui  ne  contiennent  pas  de  granules 


(OS  HI8T0IBS  KATURZXXE 

Be  s'élalent  point  ainsi.  Ces  phénomènes  démontrent  ddr^ 
ment  Tabienoe  de  toute  membrane  extérieure ,  de  (oote  es- 
pèce de  tégument  chez  les  Diieptes.  On  doit  cependant  re- 
connaître que  la  $ur&ce  présente  un  certain  degré  de  réâ> 
tance  excepté  à  la  base  du  prolongement  antérieure  dins  «n 
endroit  qu'on  peut  nomiijier  bouche.  C'est  par  Ik ,  sans 
doute  y  que  les  substances  étrangère  pénètrent  K  noté- 
rieur  et  l'on  peut  croire  que  le  mouvement  des  cik  détemi- 
nant  en  cet  endroit  l'afflux  du  liquide  cht^fii  de  ees  sub- 
stances ,  une  cavité  produite  par  cette  .impulsion  se  creuse 
et  s'atigiiente  jusqu'à  ce  qu'elle  puisse  se  refermer  par  k 
rapprochement  des  parois  contre  l'orifice;  il 'en  résulte 
la  formation  d'une  vacuole  pleine  d'eau  et  de  substances 
étrangères  oq  une  vésicule  stomachale  sans  parois  propm , 
qui,  par  suite  de  l'impulsion  sans  cesse  renouvelée  au  mène 
orifice  et  communiquée  èrtoute  la  masse  intérieure,  setrqave 
peu  à  peu  ti*ansférée  jusqu'à  l'extrémité  postérieure  (1).  Plu- 
sieurs vacuoles  ou  vésicules ,  venant  alors  à  se  rencontrer  an 
même  endroit ,  elles  se  soudent  et'se  fondent  en  une  seule 
vésicule  plus  grande ,  à  la  mani^  des  gouttes  d'I^ik  oa 
des  bulles  de  gaz  qui  se  tnmvent  en  contact  dans  Teau.  U 
grande  vacuole  qui  en  résulte ,  se  rapproche  peu  à  peu  de 
la  surface  extérieure ,  et  finit  par  pei*cer  la  paroi  et  par  se 
vider  en  partie  au  dehors.  C'est  donc  un  anus  accidentel 
sans  aucune  relation  avec  un  intestin  qui  n'existe  pas.  Il  fàot 
mentionner  aussi  les  vacuoles  qui  se  forment  en  grand 
nombre ,  quand  l'animal  est  retenu  entre  des  lames  de  verre. 


(i)  Je  doîi  dire  cependant  que  je  n^i  pas  va  directement  luitr*' 
ductîon  des  matières  étrangères  s'effectuer  ainsi^  comme  Je  lai  » 
dans  les  Paramécies,  et  qu'il  serait  possible  que  l'animal,  en  rampant  et 
en  appuyant  cet  orifice  sur  le  plan  de  reptation,  fit  entrer  par  prew'w 
dans  sa  propre  substance  les  objets  qu'il  rencontre.  Ce  qui  tendrait  à 
faire  croire  qu'il  en  est  ainsi ,  c'est  que  d'une  part  les  substances  colo- 
rées n'ont  pas  été  introduites  à  Tinlérieur  par  le  tourbillon  comoMch» 
les  Paramécies,  que  d'autre  part  on  yoit  des  vacuoles  semblables  à  odfef 
qui  contiennent  les  aliments,  se  former  et  disparaître  dans  les  dÎTCM* 
parties  du  corps,  même  en  avant  de  la  bouche. 


tm  tirpu6oiBE8.  407 

Tels  sont  les  seuls  détails  d*organisation  que  nous  connais- 
lions  cbçz,  les  Dileptes ,  et  ^ous  ne  voyons  rien  qu'on  y 
poisse  d&Igner  comme  des  organes  génitaux,  pas  même  les 
granules  disséminés  dans  toute  la  ;nasse  sarcodique,  et  dont 
loidiamètre  vaiie  de  1/400  i  1/700  millimètre,  (de 0,0025  à 
0,00143  ) ,  et  que  rien  ^utorise  à  nommer  dA  œufs. 

l^  Dileptes  ne  se  trouvent  que  dans  les  eaux  de  rivière 
ou  de  marais  entra  les  herbes,  ou  dans  des  ekux  stagnantes  , 
mais  non  dans  les  inlbsions. 

I.  DiLins  JL  tcmo  GOc.  —  Dileptusj^nter  (t).  —  PI.  Vil,  flg.  17. 

Corps  moUy  demi-transparent,  très-flexfble,  changeant  deftmne 
par  ses  flexions  et  contractions  continuelles.  —  Long  de  0,8<)  à 

0,40.  **  large  de  0,05  à  0,l6. 

• 

J*iii  TU  soQTent  cet  Infusoire  dans  Teau  de  la  Seine  on  des 
étangs  des  enrirùns  de  Paris  i  mais  uuesenle  foia,  le  4  déounbre 
liSO ,  je  l'ai  trouvé  en  quantité  prodiflense  dans  Veau  des  or- 
nières, le  long  du  parc  de  Monceaux,  à  Paris.  11  colorait  en  bmn 
la  forfa^e  de  !•  boue,  natnrenement  blanchâtre  ions  le  liquide 
Uiapide;  avee  lai  se  tronvaient  des  Hydatines;  des  Euglànes  et  des 
Diselmis.  La  couche  brune  ayant  été  recueillie  dana  un  flacoasiveo 
i^  Xfiku  I  je  vis  •  aTcc  surprise ,  cette  eau  fourmiller  de  Dileptes , 
qpe  je  pus  alors  étudier  complètement.  Ils  se^.  mouvaient  dans 
Vsan  avec  agilité,  et  en  reoourji^ant  leur  long  Cou  en  tout  sens ,  ils 
montraient  distinctement  un  orftce  latéral  un  peu  saillaht  à  la 
dn  cou,  Ja. voyais  des  vacuoles  se  former  spontanément  à 
,  puis  s*efiacer  ;  et  quand  l'eau  commençait  à  leur 
Manquer ,  ils  se  contractaient  de  manière  à  faire  disparaître  pres- 
que entièrement  le  cou ,  et  albrs  les  vacuoles  jf  devenaient  plus 
ndtaifamises  et  plus  rapidement  contractiles.  Je  voyais  bien,  pen- 
dant la  mouvemeft  de  l'animal ,  quelques  vacwdes  peu  à  peu  re- 

: j 

^)  —  Joblot,  Obi.  mîcr.  i-a ,  p.  66 ,  Pi.  VIII ,  fig.  8. 

Goexe,  Trad.  ail.  de  rinseclotogie  de  Bonnet,  p.  38i ,  Pi.  IV.  %•  9* 

Vibfio  anser,  Mûller,  Inf.  Pi.  X,  fig.  7-11 ,  p.  ^3. 

Jmpkiiêptus  amser,Ehr.  i83oi838,    Infuf.  Pi.  \X  XVIT ,  fig.  4, 

p.  355. 


4.08  HISTOIRE   NATURELLE 

poussées  vers  ]*extrëraité  postérieure  où  elles  le  fondftieot  en  vaut 
seule  grande  vacuole  irrégulière  ou  lobée,  coptenant  de  petits Ift* 
fusoii*es  verts  el  d'autre  objets  avalés,  qui  étaient  ezfdkiés  an  de? 
hors,  comme  excréments,  par  ane  ouyeiinre fortoila  qui  sen- 
fermait  ensuite.  Le  carmin' délayé  dans  Teau  ne  pénêtraiCM 
dans  les  raqioles ,  c*est  à  peins  si  l'on  en  apercevait  quelques^ 
nulês  disséminés.  Cet  Infusoire  sed^^niposai^pardiffiiienoedÎBiB 
manière  fort  remarquable  en  s*entonrant  tfe  lobes  liitcodiifiKi, 
dans  lesquels  s'agitaient  vivement  les  granules  auparavant  te- 
mobiles  dans  la  substance  charnue,  et  dans  ce  mq^  de  déooM- 
posilion ,  on  acquérait  l'entière  conviction  de  Tabsence  dfan  té- 
gument, tjes  cils,  qui  étafknt  irrégulièrement  éparsa  U,|nxfiMe, 
avaient  environ  0,0066  de  longueur,  eto,oooi8  dlépaisseor. 

MUller,  en  décrivant  cetlntïisoire  sons  le  nom  de  F'ihriomuer, 
lui  donna  pour  caractère  d'avoir  le  corps  elliptique  avec  nn  ti- 
bercule  dorsal  à  la  base  d'ud  long  cou;  ce  tnl^^rcule  que  j'ai  m 
de  mon  côté,  ainsi  que  M.  Ehrenberg ,  est  la  bouche.  Voici  li 
description  qu'en  fait  Mûller  (Inftis.  p.  78)  : 

m  Le  tronc  elliptique,  arrondi,  sans  bosse  latértde»  eitdivene- 
ment  extensible  et  flexible,  juscp*à  deverifr  membraneux;  il  eit 
rempli  de  molécules,  aminci  et  diaphane  en  arrière,  prolongé  t 
l'extrémité  antérieure  en  un  con  diapMme,  compnmé,  plus  long 
que  le  tfiqnc^  et  très-flexueux.  Lie  cou  est  égal,  noil  renfle  ÀFei- 
trémitéi  mais  ôbliqueipent  tronqué ,  et  montre  des  cananx  (i) 
bleuâtres  le  long  de  chaque  bord  ;  un  courant  rapide  se  voit  daoi 
le  liquide,  depuis  Textrémité  du  cou  jusqu*an  commencement  du 
tronc  ;  une  rangée  de  globtiles  crislallias  occupe  souvent  tonte  It 
longueur  du  cou. 

»  Le  mouvement  du  corps  est  lent,  celni  du  cou  flexuenz,  plosvîf, 
souvent  en  spirale.  11  aime  à  se  reposer  sur  un*poînt  en  tenant  la 
moitié  de  son  tronc  repliée  d*un  cdté  et  immobile ,  et  en  repliant 
son  cou  et  le  portant  de  différents  cdtés. 

^  Dana  le  F'ihrio  anser ,  j*ai  observé  nn  phénomène  tare.  An 
milieu  du  tronc  opaque,  envoyait  une  li{(he  obnqne  'de*  division; 
un  rudiment  de  cou  déjà  distinct  pour  la  partie  po8térienre,onnn6 
saillie  cristalline,  angulSuse^s  y  appliquait  sur  la  partie  antérieure. 
La  partie  postérieure  s'agitant  de  côté  et  d'autre  en  cet  endroits 

s'efforçait  de  s'en  séparer  :  en  quelques  minutes,   la  séparation 

■ 

(1)  C'est  apurement  une  illnsion  d'optique. 


DES   INFUSOIRES.  (09 

l'effoelna  ;  puis ,  fons  mon  œil ,  le  cou  de  U  partie  postérieure 
oûirifaniant  à  saccroitre  en  même  temps  que  la  queue  de  la 
partie  antérieure.  Tune  et  Tautre  moitié,  dans  Vespace  d*nne  heure, 
étaient  devenues  mi  animal  complet  qui  n  eût  pu  être  distingué 
det  entra.  » 

M.  Ehrenberg,  qui  nomme  ce  même  Infusoire  jimphilcptus  an- 
ter^  le  déerft  ainsi  :  «  Corps  gonflé ,  filiforme ,  blanchâtre,  arec 
me  âtmipe  obtuse  de  la  longueur  du  corps ,  et  une  queue  courte 
pefaitiie.  »  n  ajoute  que  la  trompe ,  quoique  eu  forme  de  cou,  n'est 
pas  m  COQ ,  mais  un  front  ou  une  lèrre  supérieure ,  puisque  la 
boQcbe  est  à  la  base  ;  il  n*a  pu  lui  faire  avaler  de  couleur ,  mais  il 
a  TU  dea  Chlamidomonas  avalées  dans  les  vésicules  intérieures  ;  il 
prétend  aussi  avoir  vu  une  vésicule  séminale  contractile,  et  deux 
testicules  arrondis. 

3.  DiLKPTE  rsuiLLE.  —  DUepiutfoUum.  ^  PI.  XI ,  f.  6* 

Corps  trës-flexible ,  en  forme  de  feuille  lancéolée ,  rétréci  en 
afaat;  avec  des  côtes  noduleuses,  réticulées,  irrégulières. — Long 
de  0,15  à  0,20. 

Cette  espèce ,  que  j'observais  en  septembre  iS35  dans  Teau  de 
l*Oroe ,  est  bien  distincte  par  sa  forme  déprimée  et  par  ses  réti- 
CQlations  noduleuses ,  qui  ressemblent  un  peu  aux  nervures  d'une 
ièeiUe.  On  voit  ordinairement  à  l'intérieur  une  on  deux  vacuoles 
îatcrrompant  les  séries  de  nodules  :  ce  qui  tend  à  prouver  que  ces 
nodules  sont  de  simples  renflements  de  la  substance  glutineuse. 
^  n*#i  pat  bien  vu  les  cils  de  la  surface. 

*r^i  observé,  dans  l'eau  des  mares  delà  forêt  de  Fontainebleau, 
eo  avril  t^38,  un  Dilepte  dont  je  donne  la  figure  (Pi.  XI,  fig.  7), 
^qm  montrait  à  la  fois  lorifice  saillant  à  la  base  du  cou  comme 
le  DiUptui  amer  y  et  les  rangées  de  nodules  de  la  surface  comme 
le  Dileptusjblium ,  mais  ces  rangées  de  nodules  avaient  une  ap- 
iMrence  de  réguUrité  qui  aurait  pu  faire  croire  qu'on  avait  sons 
les  npx  nn  AmphiUptus.  Les  cils  vibratiles  étaient  visibles  sur 
toQie  la  surface  ,  et  des  vacuoles  se  formaient  dans  le  cou  comme 
^lans  le  reslb  du  corps. 


410  BISTOttt    MTUttLLB 

*  DiLCFTVt  (AtfVBftimf  MAReaumER ,  Ehr.  Inft».  PI.  XXIVII, 

fig.  5,  p.  855). 

M.  Ebrenberg  veat  donner  ce  nom  à  un  Infmoireqiifrlittkra 
confondu  ftveo  le  précédent  en  signalant  la  rungëa  c|oféik«lM 
qni  le  diatingne,  et  il  le  décrit  ainti  :  «  Gorpi  g^rétaj^SUfinM, 
blanchâtre,  orné  d'une  rangée  de  réiicnlei  en  ligfie  drali^  9m 
une  trompe  aussi  longue  que  le  corps^  et  une  quiene  ^PQfhêt  Fps 
et  Tautre  un  peu  pointues,  n  11  regarde  ces  résicnleacaiBine  eûo- 
tenant  un  suc  digestif,  incolore,  et  attribue  au  miâme  animal  4t 
petits  œufs,  et  une  vésicule  sémindo  pontractilei  timpl^;  oiabil 
n'a  pu  voir  de  testicules* 

Xin*  FAMILLE. 

KÉRONÎENS. 

Animaux  à  corps  irrëgallèrement  dlié  rpion ,  flexi* 
ble ,  avec  une  rangée  rëgalière  de  cils  obliques  yihra- 
tiles  conduisant  à  la  bouclie ,  et  des  cils  forts  ou  cirrbes 
en  forme  de  stylets  ou  de  crocheti  mobiles ,  mais  bob 
▼ibratiles. 

Les  appendices  en  forme  de  stylets  ou  de  cfodiets 
caractérisent  à  la  fois  cette  famille  et  celle  des  Plces- 
coniens  ;  mais  celle-ci  se  distingue  par  une  apparence 
de  cuirasse ,  et  nos  Kéroniens  sont  mous  »  flIniUes , 
sans  aucune  apparence  de  tégument.  Ce  sont  ixê 
Infusoires  extrêmement  communs  qu'au  premier  coup 
d'œii  on  reconnaîtra  toujours  à  ces  appendices  qui 
paraissent  roides  comme  les  soies  ou  les  moustaches 
des  mammifères,  mais  qui,  en  réalité,  sont  d'(iD0 
nature  bien  différente.  Ces  appendices ,  en  i^ef •  im 
diffèrent  pas  du  reste  de  la  substance  viTdhte  et  se 
contractent  ou  se  décomposent  de  même,  lors  de  b 
mort  de  l'animal  ;  leur  roî9eur  n'est  donc  qu'appa- 


I 


DES    tRFDBOlREB.  &11 

,  et  ila  aoDt  flexibles  et  contractiles  par  eux- 
mâmes  ;  aussi  l'animal  s'en  serl-il  souvent  comme  de 
pieds  pour  marcher  sur  les  corps  solides.  D'après  leur 
forme ,  on  »  donné  ti  ces  appendices  les  noms  de  cils , 
de  soies ,  de  stylets ,  de  crochets  ou  de  cornicules  ; 
mais  comme  ce  sont  toujours  des  prolongements  d'une 
iDéme  substance  sans  autre  diflérence  réelle  que  leur 
volume  ou  leur  Élexibilitc,  on  ne  peut  caractériser 
d'une  manière  absolue  des  genres  ou  des  espèces 
fl'après  telle  ou  telle  forme  d'appendices.  Cependant, 
pour  faciliter  l'étude  des  Kéroniens,  nous  disLin- 
iiuons  sous  le  nom  de  Kero/ia  ceux  seulement  qui 
ont  des  appendices  courts  ,  plus  épais  à  la  hase 
et  ordinairement  recourbés  en  crochet  «juand  ils  sont 
appuyés  eontre  un  corps  solide.  Nous  nommons  Oxy- 
tricAa,  ceux  qui  n'ont  point  ces  cornicules  ou  cro- 
chets, et  qui  sont  seulement  pourvus  de  cirrhes  ou 
d'appendices  droits,  roides  en  apparence  et  ressem- 
Uuit  h  des  soies  ou  à  des  stylets  suivant  leur  volume. 
Un  autre  genre ,  ffaheria  ,  qui  mériterait  peut-être 
de  former  une  famille  à  part ,  se  rapproche  des  pré- 
cédmts,  seulement  par  le  volume  de  ses  grandes  soies 
roides  ,  roa's  il  en  diffère  considérablement  par  sa 
nuinière  de  vivre  et  par  ses  mouvements. 

Tous  nos  Kérouieijs  sont  compris  dans  le  genre 
Kei-ona  de  Millier  ,  que  cet  auteur  caractérise  par  ses 
appendices  cornicules  et  dans  son  genre  Trichoda 
m  partie.  M.  Bory,  qui  a  créé  le  genre  Oxytriquc  sans 
cependant  le  circonscrire  convenablement,  l'a  plac^ 
ivec  le  genre  Kérone  dans  sa  famille  des  Mystacinées , 
caraclérisce par  la  disposition  des  cils  en  petits  fais- 
Otttn  ou  eu  séries  ;  mais  J  reporta  l'Halteria  {Tricho~ 
da  granHinella ,  M.)  parmi  ses  Urcéolaires. 


M2  HISTOIRE   NATURELLE 

M.  Ehrenberg  a  formé,  en  1890,  sous  le  nom 
d'Oxytrichina ,  une  famille  qui  répond  à  peu  près  à 
nos  Kéroniens  ;  mais  en  voulant  tirer  de  la  forme  des 
appendices  un  caractère  trop  absolu ,  il  a  établi  deux 
genres  de  plus  que  nous ,  savoir  :  les  Urostyla  ayant 
des  stylets  sans  crochets ,  et  que  nous  réuniastas  aux 
Oxjrtricha  distingués  uniquement  par  Fabsence  de 
stylets ,  et  les  Stylonychia  pourvus  de  styl«ts  et  de 
crochets  que  nous  voulons  réunir  aux  Kérones  qui, 
suivant  cet  auteur ,  n'auraient  que  des  crodkets  sans 
stylets.  Un  cinquième  genre  a  été  créé. par  M.  Eh- 
renberg  sous  le  nom  de  Ceratidium ,  pour  un  Infa* 
soire  à  front  cornu ,  dépourvu  de  crodiets  et  de  stylets, 
et  qui  parait  être  quelque  autre  Kéronien  altéré  oa 
mutilé.  Quant  à  notre  Haltena ,  cet  auteur  la  réunit 
avec  de  vraies  tJrcéolaires  dans  soni  genre  Trichodina^ 
dont  cependant  elle  n'a  nulléknent  les  caractères. 

Les  Kéroniens  ne  montrent  qu'une  substance  AioDe, 
diaphane,  glutineuse,  formant  une  masse  obloogiie 
très-flexible  et  très-variable ,  rapidement  décomposée, 
au  moins  en  partie,  par  un  phénomène  de  diffluoioe 
très-rema|rquable  aussitôt  que  la  vie  a  cessé  ou  que  les 
circonstances  nécessaires  à  la  vie  ont  commencé  à  chan- 
ger. A  lextérieur  on  ne  voit  que  les  différentes  sortes 
d'appendices  dont  nous  avons  parlé ,  et  un  orifice  large 
servant  de  bouche  à  1  extrémité  inférieure  de  la  rangée 
de  cils  vibra tiles,  en  moustache  ou  en  écharpe.  Le 
mouvement  régulier,  mais  non  continuel  de  la  nngée 
de  cils,  produit  dans  le  liquide  un  courant  qui,  en  frap- 
pant rorifice  buccal ,  y  détermine  le  creusement  d'une 
vésicule  stomacale  sans  parois  propres,  contenant  a?ec 
de  Teau  diverses  substances  avalées.  Cette  vésicule 
venant  à  être  séparée  de  cet  orifice,  par  le  rapproche* 


DES    INFUSOmES.  kiZ 

mcottlclasubstanccj^lutineuse  derrière  l'orifice m£me, 
est  transportée  dans  l'intérieiir  de  la  masse  en  vertu  île 
l'impulsion  reçue.  A  l'intérieur  on  voit  des  canules 
et  des  corpuscules  de  diverse  nuture,  les  uns  évidetn- 
meDt  avalés  par  l'animal ,  tels  que  des  grains  de  férule, 
des  fiacillariées ,  des  débris  de  végétaux,  de  petits 
lafusoifCS,  etc.  Souvent  même  on  y  voit  des  Infu- 
MÎres  vacore  vivants,  qui,  continuant  h  s'agiter  dans 
ta  ncuole  pleine  d'eau  qui  les  contient ,  pourraient 
iôoBtr  lieu  de  croire  qu'il  j  a  là  quelque  organe  par- 
ticulier. D'autres  coqjuscules  ou  granules  très-petits 
HBt  disséminés  dans  toute  la  masse  ,  mais  leur  irré- 
gularité ne  permet  pas  de  penser  que  ce  soient  des  œufs. 
Eaootre  des  vacuoles  ou  vésicules  internes,  conte- 
nant l'eau  seule,  ouïes  substances  avalées,  on  voit 
innià  l'intérieur  un  ou  plusieurs  corps  ovales  demi- 
InnspareQls  que  M.  Ehrenberg  a  nommés  testicules. 
Une  ou  plusieurs  vacuoles  plus  grandes,  plus  visi- 
Ucment  extensibles  et  contractiles  spontanément, 
ont  cgalemcnt  été  nommées  par  cet  auteur  vésiculc3 
Kininales.  M.  Ehrenberi^  n'a  représenté  directenjcnt 
rintestin  qu'il  attribue  h  ces  Infusoires,  que  dans 
UDc  seulelîguredesa  Siylonjrvhia  mylilus,  en  1833, 
«I  encore  le  représentt:  t-il  tout  ditléremmeat  de  ce  qu'il' 
r  î'aïait  annoncé  d'abord,  large  partout ,  avec  des  esto- 
t  DUCS  en  massue,  à  large  pédoncule.  Mais,  ni  dans  cette 
P  espèce ,  ni  dans  aucun  autre  Kéronien ,  je  n'ai  jamais 
rien  vu  qui  autorisât  à  y  admettre  l'existence  d'un  in- 

ttalin  quelconque ,  servant  de  lien  commun  aux  pré- 
ll^as estomacs.  Cependantj'ai  bien  vu,  paruncn 
ïntare   fortuite  du  contour,  «ne  excrétion  véritable  - 
4ci substances  avalées  et  (juclque  temps  rclcnuesdans 
^tésiculcs  ou  vacuoles  à  l'intérieur  du  corps. 


hik  HISTOIRE    KâTURELLE 

La  division  spontanée  des  Kcroniens  s^obsenre  Irèi* 
fréquemment;  elle  est  plus  ordinairement  InAsvcaeiCi 
Ton  doit  faire  attention  que  les  animaux  récctanttl 
provenus  de  ce  mode  de  multiplication  différent»  plue 
encore  par  leur  forme  que  par  leur  taille,  det  mdifidiii 
con]y;>lets.  Les  premiers  indices  de  division  apontavje 
sont  un  étranglement  et  une  seconde  rangée  transvcnl 
de  cils  au  milieu  de  la  longueur  ;  cela  pourrait  fain 
croire  qu'on  a  sous  les  yeux .  une  espèce  différttU. 
Mais  des  erreurs  de  cette  sorte  proviennent  sartooi 
des  déformations  singulières  produites  chez  kl  Ké* 
roniens  par  uif^e  mutilation ,  par  une  blessure,  ou  pir 
une  décomposition  partielle. 

Les  Kéroniens  se  trouvent  dans  les  eaux  stagnantei) 
douces  ou  salées;  quelques-uns  se  montrent  plus.po^ 
ticulièrement  quand  ces  eaux  sont  déjà  altérées  et 
putréfiées ,  ou  bien  dans  les  infusions  végétales.  La 
plupart  sont  incolores  ou  ne  sont  colorés  que  parles 
substances  avalées ,  mais  il  en  est  plusieurs  qui  ODt 
une  couleur  propre  bien  prononcée. 

1"  Genre.  HA.LTÊRIE.  —  HaUeria. 

An.  à  corps  presque  globuleux  ou  turbiné ,  entouré  de 
longs  cils  rétracteurs  très-fins  qui ,  s'agglutinant  au  porte- 
objet  et  se  contractant  tout  àjcoup,  lui  permettent  de 
changer  de  Hou  brusquement  et  comme  en  sautant.  Une 
rangée  de  dis  obliques  très-forts  occupe  le  contour. 

Le  type  de  ce  genre  est  an  Infusoire  trcs-comman  qaîmit 
été  nommé  par  Muller  Trichoda  grandinella,  parcç  ip^ 
paraît  sauter  et'  rebondir  comme  un  grêlon.  Son  orffOtt^ 
lion  est  très-obscure ,  il  montre  à  l'extérieur  deux  sortei 
d'appendices;  savoir  :  iodes  cils  droits  rayonnants,  d'une 
ténuité  extrême ,  qui  paraissent  cti^  la  cause  de  ses  mouit- 


DES  I1IFUS01RE5.  (15 

mcnts ,  &i  bni&qucs  qu'on  ne  peut,  malgré  la  plus  grande  at- 
tenlîon ,  itcoofiattre  eiactcuicnt  comment  ils  sont  produits  ; 
2*  des  cils  très-forts  rangés  obliquement  sur  tout  le  contour, 
et  qui  rappellent  bien,  parleur  disposition,  la  rangée  de 
dis  en  moustache  des  Kérones  et  des  Ozy triques.  Ils  parais- 
sent ^i&lement  destinés  à  conduire  les  aliments  à  la  bouche, 
mais  Je  n'ai  pas  vu  cette  bouche,  quoique  M.  Ehrcnberg  ait 
représenté  un  de  ces  Infusoires  occupé  à  avaler  un  long  brin 
d*Oscillaire.  A  TinUiricur  du  corps  des  Haltéries,  on  ne  voit 
que  des  granules  irrégulicrs  et  une  ou  plusieurs  vacuoles  no- 
duleiises.  Si  on  emprisonne  un  de  ces  animaux  entre  dos 
lames  de  verre  avec  de  1  eau  ,  il  ne  tarde  pas  à  se  décomposer 
en  laissant  sortir  de  larges  expansions  sarcodiqucs  diaphanes , 
bientôt  creusées  de  vacuoles  régulières.  En  même  temps,  le 
corps  tout  entier  secontracte  par  petites  secousses  ;  quelque- 
(Sois,  on  voit  ao  milieu  de  la  masse  un  disque  blanchâtre  qui 
réfracte  la  lumière  plus  fortement  que  la  substance  environ- 
nante. 

I  Hàltérie  GRELON. —  HalUria  grandinella.  • 

Corps  presque  globuleux  ou  turbiné ,  à  peine  transparent  ;  pa- 

fnksant,  vu  de  foce ,  comme  un  disque  de  0,007  à  0,030 ,  entouré 
<li  db  épais  ».  obliques,  et ,  tu  de  c6té ,  comme  un  ovoïde  court , 
ploi  étroit  en  arriërs  »  couronné  |iBr  ces  mêmes  cils  et  entouré  de 
cib  rayonnants  extrêmement  fins.  Mouvement  par  sauts  brusques. 

i.  Cet  Infusoire ,  l'un  des  plus  communs  et  des  plus  faciles  à  re- 

eoDosiitre ,  est  en  même  temps  l'un  des  plus  difliciles  à  étudier  en 
Aîson  de  la.  vivacité  bnisque  de  ses  mouvements.  Muller  l'in- 
dique comme  vivant  dans  les  eaux  les  plus  pores  et  dans  les  In- 
fbriiws  Tégétales  ;  il  le  décrit  sous  le  nom  de  Trichoda  grandinella 
(laf.  p.  tOo),  comme  un  globule  très-petit ,  diaphane,  muni  sur 
wm  point  de  sa  surface  de  deux  ,  trois  on  plusieurs  cils  qui, 
«■tfradés  «vsc  beaucoup  de  force ,  le  font  presque  à  chaque  in- 
>rs  du  champ  de,  la  vision.  Cet  auteur,  trompé  par 
apparence ,  ajoute  qtui  les  cils  sont  étalés  eu  deuic  iais- 
ceinxoa  répartis  sm*  tout  le  eoutour  d*uue  ouverture  qu'il  suppose 
devoir  exister. 


iS|.lG  IIISTOIKC     IVATL'RELLE 

/ 

M.  Ebrenberg  a  placé  cet  Infusoire  qu'il  nomme  Triekih 
dina  dans  sa  famille  des  F'orticellina ,  avec  des  espèoM  toUle» 
ment  différentes  et  auxquelles  nous  restituons  le  nom  d*Ureè>- 
laire  ;  il  la  caractérise  ainsi  :  «  G)rps  conique»  presq|ftt  gloBidcnx, 
ayant  le  front  tronqué  et  couronné  de  cils ,  et  le  ddt  im  pn 
pointu,  inerme.  »  11  lui  a  fait  avaler  de  Tindigo,  et  dit  âvoirvi 
un  individu  continuant  à  tournoyer  avec  un  brin  d*06cillaire  m 
partie  avalé  et  sortant  encore  d*une  longueur  double  hu^  %b\k 
bouche.  ■'* 

J'ai  trouvé  presque  constamment  l'Haltérie  dam  les  flaeoiu  o& 
je  conservais  de  l'eau  de  marais  ou  de  rivite  avec  des  conferm, 
et  dans  l'eau  qui  baignait  des  conferves  et  des  oscillawes  dans  mB 
soucoupe. 

J'ai  vu  quelquefois  exclusivement  dans  un  liquide,  des  indifi- 
dus  tous  très-petits  (0,007)  et  qui  pourraient  bien  être  une  c^ke 
particulière  ;  d'autres  fois ,  j'en  ai  vu  esdasirement  aussi  ^mt 
certaioe  grandeur  plus  considérable,  et  je  pourrais  même  dire 
d'une  forme  un  peu  différente  ;  mais  il  est  ti  difficile  de  regarder 
attentivement  cetlnftisoires  pendantquelqne  temps,  que  jenepâ 
ctre  certain  d'une  diiTérence  spécifique  réelle. 


2e  Gesre.  OXYTRIQUE.  —  Oxytrkha,  Bory. 

An.  à  corps  mou,  flexible,  ovale  ou  oblong,  jAis  oa 
moins  déprimé  avec  des  cirrheson  cils  plus  forts  nonvibn- 
(iles  eu  forme  de  soies  ou  de  stylets,  mais  sans  Gormcuks. 

Les  Oxy triques  confondus  par  Muller,  parmi  sesTri- 
cliodes ,  ont  le  corps  évidemment  mou^  sans  tégument,  muni 
de  cils  vibratiles  épars,  entre  lesquels  sont  d'atuttes  cils  plus 
épais,  droits,  flexibles,  mais  non  vibratiles,  ayant  ijsppa- 
renée  de  soies  roides  ou  de  stylets;  une  rangée  régulière  de 
cils  obliques  plus  forts  se  voit  ordinairement  en  avant,  et 
produit  dans  le  liquide  un  tourbillon  destiné  à  condairekB 
aliments  à  la  bouche.  A  Tintérieur  on  obser>'e  des  gnnofe 
de  diverses  sortes,  et  des  vacuoles  ou  vésicules  ranplio 
d'eau  sculemeut,  ou  contenant  en  même  temps  des  sub- 
stances avalées.  Quelquefois  aussi  on  y  voit  des  corps  oviks 


»IS   IHFUSOIRES.  417 

irrondisybianchStreir,  demi-transparents,  que  M.  Elircn- 
g  a  nommés  des  testicules. 

f.  Bory  a  formé  son  genre  Oxy  trique  avec  des  Trichodcs 
mJÛLlfi^/telles  que  la  Tr.  Upus^  Tr.  pellionella^  etc. , 
^•pO^'Âiftp,  en  effet,  des  Oxytiiques  comme  nous  les 
ippenons ,  et  les  Kerona  pullaster,  et  Lepus  du  même 
eur  ;  mais  il  y  a  réuni  beaucoup  d'autre»  espèces  de  Tri- 
des  très-différentes ,  et  dont  plusieurs  ont  été  établies 
Mûller,  d'après  des  Infusoires  altérés  ou  mutilés. 

A.  Ehrenberg  rapporte  à  ce  genre  huit  espèces  seulement, 
is  deux  de  ses  Trichodcs  (  Tr.  nasamonum^  et  Tr.  ccUdo- 
a)  nous  paraissent  devoir  y  être  également  rapportées, 
si  que  ses  Urostyla,  Lui-même,  eu  1838,  y  a  réuni 
:  espèce  dont  il  avait  fait  précédemment  un  Uroleptus; 
A  autre  côté ,  nous  pensons  que  son  Oxy  tricha  cicada 
MUtient  à  la  famille  des  Plœsconiens. 

bes  Oxytriques ,  dont  plusieurs  sont  colorées  en  rouge , 
trouvent  dans  les  eaux  stagnantes  douces  ou  salées ,  et 
ns  les  infusions  naturelles  ou  artificielles  :  elles  se  multi- 
ent  par  division  q^ntanée  oixlinairement  transverse, 
us  aussi  longitudinale  suivant  M.  Ehrenberg. 

.  Qkttiioiik  PELLiOiftLUB.  —  Oxytricha  peiUoneiia.  —  PI.  XI  , 

fig.  10(1). 

Corps  déprimé,  oblong,  incolore ,  irrégulièrement  granuleux , 
se  des  soies  droites  à  la  partie  postérieure.  —  Longueur 
0,07  à  0,10. 

>t  Inftnoire  est  on  des  pins  commoni  dam  les  eaux  stugnan- 
oopotréfiëes;  il  a  été  tu  par  tons  les  micrographas,  et  comme 
ait  Ausîlenient  altère  ou  mutile ,  il  a  donné  lieu  à  fétablisic- 
at  de  plosieurs  espèces.  Il  se  montre  souvent  bombé  d'un  cAté 


1}  Trichoda pelUontlla  .  Mùll.  Inf.  Pi.  XXX(  ,  fig.  Và. 
Oxjtrieka peliioMella ,  Bory,  EncycL  i834« 
Oxj^tricka peUionella ,  Ehr.  Inina.  Pi.  Xi.,  fig.  10. 

IHFUSOIRES.  27 


J||.18  HISTOIRE   NATURtLLE 

et  nn  peu  conravo  de  l'aulre  :  les  grannieson  noilulef  de  la  nr- 
face  sont  irrégulièrement  épars,  cependant  on  dîstiogne  qiid«> 
qnefois  des  plis  longitudinaux.  Comme  il  se  remplit  fk^nemiiieli t. 
des  subàlances  qu'il  avale ,  il  est  diversement  coloi 


s.  OxTTfiiouE  KERThkE, ^- Oxriricha  incrassatk',M4 

Corps  ovoïde,  allongé,  incolore,  garni  de  soies  roidei  en  in 
rière. — Longueur,  0,075.  —  Marin. 

Cette  espèce  diffère  de  la  précédente  par  sa  longaenr  mdîiidre, 
par  son  habitalion,  et  surtout  parce  que  sou  corps  est  bien  moîJii 
déprimé.  Jelai  observée  dans  l'eau  de  la  Méditerranée,  coniervN 
depuis  trois  jours  et  déjà  altérée,  au  mois  de  mars. 

3.  OxrTRTOUfi  L4NCUE.  —  Oxj^tricha  Untçua,  —  PI.  Xî,  fig.  1 1." 

Coips  diaphane ,  déprimé,  flexible,  allongé,  presque  égaleoM'Ul 
large  |)arlout  et  arrondi  aux  deux  exUrémilés,  sans  soies  ettiamci^ 
apparents  en  arrière  ;  granules  de  la  suiTacc  en  rangées  fMresque 
régulières. — Longueur,  0,lSi5. 

J'observais  an  mois  de  décembre  cet  Infosoire  dans  de  l'caa 
conservée  depuis  nn  mois  avec  des  Gonferves  prises  dans  des  foiin 
au  sud  de  Paris.  Il  se  meut  seulement  en  avant  d'un  mouvetnent 
assez  lent  et  sans  tourner  sur  son  axe  ;  il  s 'inlléchit  souvent  en  S. 
quand  il  renconlrc  des  obstacles.  A  en  juger  par  les  figures  r6 
pourrait  bien  être  le  même  que  Mûller  a  nommé  Trithodt 
linter, 

4.  OxYTRioiiE  BOSSUE,  —  Ojrj^trtcha  gihha,  —  PI.  XI,  fig.  18. 

Corps  incolore ,  oblong ,  renflé  au  milieu  avec  deux  rangée 
ventrales  de  cils.  —  Longueur ,  0,11. 

• 

Je  nomme  aiusi  une  Ozy  trique  que  j'ai  observée  dans  TeiH de 
la  Méditerranée  conservée  depuis  quinze  jours .  mais  non  ^if^î 
mais  je  ne  suis  nullement  certain  que  ce  soit  la  mèow  ^ 
M.  Ehrenl>erg  désigne  sous  ce  nom  (Infus.  PI.  XLl,  fig.  s}f^ 
qu'il  a  trouvée  dans  l'eau  douce  entre  des  Oscillairesçt  desH*''' 
cnles  au  mois  de  février.  Il  la  décrit  comme  ayant  une  larfv^ 


( 


DES  IlfFIISOTRES.  410 

ho  arrondie  et  contenant  de  nombreuses  Tésicules  storaticales 
t  des  Navicnles  avale'es.  Ce  meinc  auteur  y  rapporte  comme 
mooyme  la  Trichoda  gibha  de  MttUer  (Mûll.,  Inf.  PI.  XXV, 
g.  'i€-io),  mais  ce  rapprochement  me  paraît  fort  douteux,  car 
ffiller  ne  parle  point  de  la  double  rangée  de  cils  qui  certaine- 
Mot  ne  lui  eût  pas  échappé,  et  d'ailleurs  il  lui  donne  pour  ca- 
letère  d'aroir  le  dos  couTeze  ou  bossu  »  et  le  Toatre  coacave  ou 
tCKfé ,  et  lui  attribue  des  stries  loogitadinalei. 

.  OzTTUODE  AMBIGUË.  —  OxjrtrUha  ambigua^'^W  XI,  fig.  i5. 

Corps  incolore,  ovale,  oblong,  déprimé  au  centre,  et  concave 
*an  côté  avec  les  bords  arrondis  »  renflés ,  pourvu  de  cils  locomo- 
»ur8  très- forts,  épars  sur  la  face  concave  et  de  soies  roides  en 
rrière.  Sans  bouche. — Longueur,  0,08. — Marin. 

J*obsenraisce  singulier  Infusoire  le  3o  mars  1840,  dans  de  l'eau 
e  mer  puisée  dans  l'étang  de  Thau  dix  huit  jours  auparavant, 
ialgré  tous  mes  efforts  je  n'ai  pu  y  reconnaître  aucun  indice  de 
ooche  ;  anssî  dois-je  penser  qu'il  pourrait  être  le  type  d'un  nou- 
eaa  genre  à  établir.  Beaucoup  de  vacuoles  existant  à  l'intérieur 
résentaient  au  centre  un  globule  huileux  réfractant  beaucoup 
I  lumière  et  qui  paraissait  avoir  été  la  cause  de  leur  formation. 

OxTTBlocE  ROUGE.  '•^ Oxytricha  ruhra.^^VX.  XI,  fig.  t3. 

Corps  allongé,  linéaire,  rouge,  aminci  et  pourvu  de  soies  en  ar- 
ièie.  •—  Longueur  de  0,18  à  0,22.  —  Marin. 

J'ai  trouvé  abondamment  cette  espèce  dans  l'eau  du  canal  des 
langs,  k  Cette,  avec  plusieurs  autres  Infusoires  également  colo- 
£s  en  rouge  ;  les  soies  de  la  rangée  antérieure  étaient  surtout 
ien  prononcées ,  mais  je  n'ai  pas  vu  aussi  distinctement  les  deux 
mgées  ventrales  de  soies  que  M.  Ehrenberg  attribue  à  l'Infusoire 
larin  qu'il  nomme  ainsi  (Ehr.,  Infus.  PI.  XL,  fig.  9).  Cet  auteur 
K  observé  en  décembre  et  janvier  dans  l'eau  de  la  mer  Baltique, 
mservée  depuis  le  mois  d'août.  II  y  était,  dit-il,  tellement 
boudant,  que  l'eau  en  était  colorée  eu  ronge.  M.  Ehrenberg 
ipporte  eomme  synonyme  la  TrichikU  pmiem  de  MQller  (Inftii, 
LXXVl,  fig.  im). 

VI. 


430  HISTOIRE     KATURELUE 

M 

7»  OxTTBiQDE  A  QiiELE.  —  Ox^Uncha caudùta,  —  Pi.  Xlll,  fig.  6. 

Corps  incolore ,  allongé,  linéaire,  lancéolé , arrondi  en  .ayant, 
prolongé  postérieurement  en  manière  de  queue.  —  LoDgieiir, 
0,30. 

M.  Ehrenberg  (Infos.  i838,  p.  365)  nomme  ainiî  on  Infoioîie 
qu'il  a  observé  dant  l'eau  douce  à  Berlin ,  et  il  en  rapproche  un 
aulre  Infusoire  de  même  forme ,  mais  quatre  fois  plus  petit,  qu'A 
a  TU  dans  Teau  de  la  mer  Baltique.  Il  Tarat  d*abord  (en  i833} 
décrit  sous  le  nom  d*Uroleptut  paient,  J*ai  observé  de  mon  coté 
une  (bnne  analogue  dans  les  eaux  stagnantes  des  envinns  de 
Paris,  et  je  lai  représentée  dans  la  planche  i3«,  fig.  6  (i). 

OxTTBiODB  aATomuLHTE.  —  Oxyiricha  radiaiu»'^FL  XI,  fig.  !& 

Corps  discoïde ,  rouge ,  entouré  de  longues  soies  rayonnantes, 
obliques.  —  Longueur»  0,05. 

Au  nombre  des  Infusoires  ronges  que  j'observai  en  grand  do0- 
bre  dans  l'eau  du  canal  des  Étangs,  à  Cette,  se  trouvait  cette  forme, 
que  je  ne  rapporte  ici  qu'avec  doute,  parce  qu'elle  ponrraitn'ébe 
qne  le  jeune  âge  de  quelque  autre  espèce. 


Vi)  Le  genre    UroUptus    de  M.  Ehrenberg,  à  en  jnger  «Taprci  Ici 

figurei»  de  la  plupart  des  espèces ,  doit  être  en  partie  rénni  aux  Oiy- 

triques ,  quoique  cet  auteur  lait  rangé  parmi  ses  Colpodées  en  le  ca* 

raclérisant  .seulement  par  l'absence  d'an  oïl,  d'une  langue  et  à'wH 

trompe,  et  par  la  présence  d'une  queue.  Des  cinq  espèces  qu'il  j  r^ 

porte  ai^ourd'liui,  Uj^remi^ref  UroUptus pUcis  (Infns.  i838,  PI-  XL, 

'*g*  0>  donnée  comme  synonyme  du  Trichoda  piscit  de  MûUer  ^Mûii. 

Inf.  Pi.  XXXI,  tig.  4  7  1-4) >  ^v"i^  ^'^  ^^  i^o  nommée  par  le  nêne 

auteur  Oxy tricha  pi sds  ;  elle  a  le  corps  cylindrique,  presque  turbiné, 

aminci  postérieurement  en  forme  de  qneue  épaisse.  Sa  longueur  eitde 

o,i8;  ce  pourrait  bien  être  la  même  que   nous  nommons  Ùxythà^ 

caudata.  La  deuxième,  Vroleptus  ritusculus  (1.  c.  fig.  a) ,  donnée  pev 

synonyme  du  Trichoda  musculus  (MûH.  inf.  Pi.  XXX,  fig.  â-^).  nul 

été  placée  par  M.    Bory  dans  le  genre  lintule  ;  elle  a  le  corps  blanc i 

pyriforme,  renflé  en  arrière',  puis  aminci   tout  à  coup  en    forme  àt 

queue,  long  de  o,i3.  La  figure  donnée  par  MûUer  n'est  assorémealpu 

eallo  d'une  Osytri^o ,  «t  U  pbraae  caractiriitiq[ac  de  cet  aoteur  îiér 


'*  DES   IHF05OIRE3.  kii 

**  Oj^ir^ha  lepus.  E^r.  Inf.  PL  XL^fig.  5,  et  Oxy-tricha  puUarttr» 

Ehp.  1.  c.  f.  3. 

Lei  AtnoL  espèces  qae  M.  Ehrenberg  reat  nommer  ainsi  nons 
pinitient  fort  douteuses.  En  effet,  il  dit  lai-méme  ne  les  «roir 
pM  remes  depuis  i83o;  il  décrit  la  première  con^ne  ayant  le 
«  eorpa  blanchâtre ,  elliptiqne,  glabre,  plat,  cilië  en  arant,  mnni 
inyiei  en  arrière.  »  La  seconde  a  le  «  corps  blanehitire,  lancéolé , 
MJpi  ans  deux  extrémités,  et  rentra  an  milien ,  «Tec  une  tête 
■V-pon  distincte ,  nne  qoene  hérissée ,  et  la  bouche  fort  étroite.  » 

Le  TriAoda  nasamonum  du  mdme  anfteur,  nommé  d'abord  par 
nfei  iMur  11.  Hemprichi  Condjrlatioma  parait  bien  être,  comme 
il  le  pense  aussi ,  nne  Oxytrique  imparfaitement  obserrée  en 
IMpie  I  elle  est  longue  de  0,09 ,  et  la  figure  n*est  grossie  que 
cent  foîi.  Ge  dont  M.  Ehrenberg  a  youIb  faire  le  genre  Ceraiidium^ 
BAràetérisé  par  nne  profonde  échancrure  en  arant,  n*est  sans 
Aoute  aussi  qu'une  Oxytrique  mutilée  ;  il  ne  l'a  pas  reme  depuis 
ijBso ,  et,  à  cette  époque  y  il  la  trouva  parmi  des  conferres,  et  ne 
pot  robsenrer  qu'au  grossissement  de  100  diamètres.  Il  la  décrit 
comme  ayant  le  corps  cunéiforme,  le  front  bicorne  awe  les 
oomea  tronquées. 


faaiit  nne  forme  aplatie  et  une  queue  implantée  en  deoous  et  quelquet 
bHs  raree  et  trè«-eoQrt«  en  arant ,  te  rapporterait  plntAt  i  qb  SystoHde 
n  à  une  Errilie.  Dans  l'ourrage  de  M.  Ehrenberg ,  la  figure  repréiento 
bien  on  Infntoire  muni  partout  de  cils  en  séries  régulières ,  comme  les 
Nraméciens  ;  mais  les  cils  plus  longs  de  la  bouclit ,  et  la  forme  générale 
pe'rappertent  an  contraire  à  une  Oxytrique.  La  troisième  espèce,  I7ro- 
}9fÊmt  kaip€S  (Inf.  M.  XL,  fig.  3)  a  été  Tue  par  M.  Ehrenberg  en  aTril 
itan  aoAt  i83i ,  dans  les  eoTeloppea  mnqmeuact  TÎdct  d«  frai  de  Gre- 
aenilla.  Dana  chaque  cellule  il  ny  avait  qu'un  seul  aninul  long  de 
9,1X3  verdatre,  oralo-oblong ,  turbiné,  obliquement  tronqué  et  ex- 
earè  en  ayant,  et  eflSlé  en  manière  de  queue  en  arrière.  La  quatrième 
aipItL ,  nommée  arec  doute  Oroiêptus?  lamdla  est  probablement  un 
Trmekêiimi{  quant  à  b  cinquième  enfin ,  JJroleptusJÛum  (Inf.  Pi.  XL , 
Ig.  5)  ,  il  est  Traisemblable  qu'elle  a  plus  de  rapports  avec  le  Spi- 
r^ttumum  ambiguum^  qu'avec  les  autres  Uroieptus  ou  les  Oxytrique*  , 
en  avM  fEmektfyt  camiutm  de  Miller  (Inf.  PL  fV ,  fig.  95 ,  ^} ,  citée 
Bsal  è  propos  comme  qrnonjma. 


42!9(  '  HISTOIRE    ITATUiOUJiE 


% 


•••  Urosij-la. 


m.      • 


Le  genre  Urasi^la  de  M.  Ehrenberg  contient  mia  aenla  ttçirn^ 
Urotiyla  grandis  (Ehr.  Infos.  PI.  XLI ,  fig.  8) ,  qui  par  •&  taaàt 
le  rapproche  bien  des  Ozytriques ,  maii  <iai,  mÎTant  la  deicrip-  ' 
tion  de  Tanteur ,  en  différerait  par  des  rangée».  4e  cik  nom- 
fareuscfs  et  régulières ,  comme  chez  les  Paramëcieiia  et  les  Bor- 
sariens.  Sa  longueur  est  de  0,18  à  0,18.  Son  corps  est  blanc, 
demi -cylindrique,  presque  en  massue,  arrondi  aux  deux  ei- 
trémitésy  mais  un  peu  plus  épais  ei^  arant^  il  est  muni  de  s^yïi 
courts.  La  bouche  est  une  très-grande  fente  ntuée  en  avant» 
bordée  de  longs  cils ,  et  égalant  le  tiers  ou  le  quart  de  la  lon- 
gueur totale  En  arrière ,  dit  M.  Ehrenberg ,  on  distingue  une 
fente  plus  petite ,  qui  est  éridemment  l'anus  et  qui  est  aenkaMot 
bordée  de  cinq  à  huit  petits  stylets  d'un  côté.  Ij!yrpttyle  aVris 
facilement  1* indigo;  elle  contient  sourent  à  Fint&iàir  des  Bt- 
cillaires  et  de  petits  Infnsoires  qu'elle  a  dérorés  et.  qui  la  font 
paraître  bigarrée. 

3*  Gbnrb.  KÉaONE.  —  Kerma. 

An.  à  corps  mou,  flexible,  oyale,  déprimé  avec  dei 
cirrhes  ou  cils  épais ,  non  yibratiles ,  en  fcmne  de  soi» 
ou  de  stylets,  et  avec  d'autres  cirrhes  plus  courts  et  phtf 
épais ,  recourbés  en  fcMruie  de  crochets  ou  de  comiculet,  et 
servant  souvent  de  pieds. 

Les  Kërones  de  Mtdler ,  bien  caractérisées  par  ce  que  oet 
auteur  nomme  des  comicules ,  appartiennent  presque  toutes 
à  notre  genre  Kérone.  M.  Ehrenberg^  au  contraire,  a  sé- 
paré des  Kérones,pour  en  former  son  genre  S^ylonytMai 
toutes  les  espèces  qui ,  avec  les  comicules ,  ont  aussi  des 
stylets ,  de  sorte  qu'il  ne  conserve  le  nom  de  Kérone,  qn't 
une  seule  espèce ,  vivant  parasite  sur  les  Polypes  d'Ain 
douce. 

Les  Kérones  ne  diffèrent  des  Oxytiîques  que  par  la  fbnne 
de  leurs  cirrhes  ou  appendices,  dont  la  base  est  ordmaiit- 


DES   INFUSOIRES.  (23 

neot  renflée  en  un  globule  transparent  qui  se  meut  en  même 
ODps.  Elles  sont  également  voraces,  et  se  montrent  de 
ijme  abondamment  dans  les  eaux  stagnantes  et  dans  les 
rfusions.  Elles  éprouvent  facilement  des  déformations  très* 
ariées ,  qui  ont  donné  lieu  à  l'établissement  de  beaucoup 
'espèces  par  MùUer. 

.  Ubone  PumitÉK.  Kerona  pustulaia  (i).  —  PI.  VI ,  fig.  lo,  1 1 , 

Uet  i8,  etPl.  Xill,Ûg.  7. 

Corps  incolore,  ovale,  oblong ,  déprimé  ,  contenant  fréquem 
lem  des  corps  étrangers.  —  Long.  0,18. 

Gtt  Infnsoire ,  Tun  des  plus  communs  et  des  plus  faciles  â 
Konnaître ,  te  montre  dans  les  infusions  et  surtout  dans  l'eau 
es  marais  consenrée  avec  quelques  herbes ,  et  déjà  altérée  par 
i  putréfaction;  j'ai  représenté  (PI.  VI,  fig.  ii,  i4>  18)  quel- 
mt-ones  des  déformalioiis  bioguliéres  qu*il  présente  par  suite 
'me  mutilation  ou  d'uue  décomposition  partielle  ;  on  reconnaît 
iiément  dans  ces  altérations  l'absence  d'un  tégument  cbei  les 
irooes ,  et  la  possibilité  qu'a  un  lambeau  ou  un  lobe  isolé  de 
ontinner  à  rivre.  La  figure  18  de  la  planche  VI  montre  corn- 
Mot  des  corps  étrangers  (e)  avalés  par  l'animal  t>envent  être 
nrétés  on  expulsés  an  dehors  ;  on  y  voit  aussi  une  partie  ova- 
lire  (a)  en  apparence  moins  molle  et  moins  transparente  que  le 


(1)  Gr9ss€  araignée  aquatique ,  goulue.    Joblol ,   Microsc.    PI.   », 
|.  S-S,  PI.  8,  âg.  9.  PI.  10 ,  fig.  19. 

Foiçox  omiseus ,  Ellû,  Phil.  trans.  t.  59. 

Tnchoda  sUurut  p  —  cydidium  ,  —  pulex ,  —  caMUum  ,  •—  eurtor, 
•  magur ,  Mûller. 
Mêmmm  pmtUUaia ,  —  MÛlIer  ,  Pi.  XXXIV ,  f.  14. 

SùmoMiapus  larva,  volutator,  Fabr.  Ap.  Mâller. 

(hey tricha  pulex,  —  voluiator,  — puilaster,  Bor/  ,  Encjcl. 

JTcroiui  pmttuiata ,  augur,  —  forcata  ,  —  silurus ,  —  larpoide  , 

Mjgtmeodela  cydidium ,  Bory ,  Encycl. 

Kmomm  fmttuUu ,  Ehr.  Mém.  Berlin,  i83o-i83i. 

Styhmyekia  pmttfilnta ,  Ëhr.  Inf.  i838 ,  Pi.  XUI  «  lig.  1 


hn  UISTOIBE    VATURELLE 

reito  ;  o^est  oe  que  M.  Ehrenberg  a  ronln  nommer  la  tM&ili. 
J'ai  Yopir  l'addition  d'une  seule  gouttelette  d*«looolc«iKéioiMi 
le  décomposer  k  vue  en  commençant  par  une  extrémité  et  Umt 
flotter  dans  le  liquide  des  globules  sarcodiquas  et  des  loboki 
encore  retenus  par  cette  même  substance  ét|rée  >  tandis  qie  le 
reste  du  corps  continue  à  se  mouvoir. 

*  Eerona  eahiiium  (Mûll.  Inf.  PI.  XXXIV),  fig.  i  i-i3;  et  TWdbck 
fopeaia  (Mfill.  Inf.  PI.  XXXVI ,  fig..6-S). 

On  peut  je  crois  rapporter  à  Tespéce  précédente,  comme  tSa^ 
pies  Tariétés,  les  deux  Infnsoires  décrits  sons  ce  nom  par  lllllkr; 
car  les  appendices  qui  caractérisent  cette  espèce  mat  trèsfirii' 
blés  quant  à  leur  nombre  et  quant  à  leurs  dimensions  ;  qniJqiii 
fois  même  on  naperçoit  que  par  instants  et  dans  certaines  poa- 
tions  les  comicnles  caractéristique!.  Le  premier  de  ces  Inftaioîni 
est  signalé  par  les  seuls  mots  «  laiiuseula ,  ohlonga,  aniichcormr 
culis  micaniihas.  »  Et  à  cette  phrase  linnéenne  indiquant  qn*îl  ert 
oblong ,  un  peu  large,  muni  en  ayant  de  comicnles  agitées.  Y» 
teur,  dans  la  notice  suivante,  ajoute  que  la  corps  est  égal  {vciqw 
plan ,  obtus  aux  deux  extrémités ,  rempli  de  molécules  noinltni, 
qu'il  a  en  avant  deux  ou  trois  comicnles  et  qu*il  est  nnmi  defoia 
en  arrière.  Il  a  été  trouvé  dant  les  infusions  végétales,  et  IffiUcr 
dit  avoir  rencontré  un  animal  très-semblable  dans  l'eau  deJMr. 

L*autre  (7V.  foveaia)  a   pour  phrase  caractéristique  ces  leoli. 
mots  «  oblong  un  peu  large ,  avec  des  comicules  agitées  en  ithiC, 
mais  sans  soies  en  arrière.  •  C'est  dans  les  remarques  snifiiittt 
que  Millier  dit  qu'il  est  excavé  d'un  côté  et  renflé  an  bons  Ai 
côté  opposé.  11  a  été  trouvé  dans  l'eau  de  mer  fétide. 

**  Kerona  histrio  (Mûll.,  PI.  XXXIII,  fig.  3-4)  Sij-lomehu  hit- 

trio  (£hr. ,  Infus.  Pi.  XUI ,  fig.  4). 

Cest  probablement  aussi  une  variété  on  une  modification  de  la 
Kerona  pustulata  qui  a  reçu  ces  noms  de  Mûller  et  de  If.  Ehren- 
berg. Le  premier  de  ces  naturalistes  Ta  observée  dans  les  esiu 
douces ,  parmi  les  conferves  ;  il  la  caractérise  par  cette  phnfi 
«  K.  ovale  obiongue ,  pourvue  en  avant  de  points  noirs  vbboo^ 
nés  (punctis  mueronatU  nigris)  et  an  arrière  de  pîiinnlasbHi|i' 
ndinales  »  ;  et  il  ^oiita  dans  sas  remarquas  qua  las  qoirfreea 


i 


DES   IlfFUSOUBS.  kSA 

Éq  points  noîn  mobilst  de  la  partie  antérienre  lont  des  pomtei 
obfles  sur  on  nodule,  ou  pins  exactement  sont  des  globules 
mrros  d*ane  comicole  flexible  et  paraissant  cbanger  de  place 
ir  SDÎte  de  leur  agitation  continuelle.  Le  corps  membraneux, 
•phane,  est  rempli  de  très-petits  points  moléculaires  entre  le§- 
lels  sont  des  globales  plus  grands,  isolés,  très- transparents,  au 
Msbre  de  quatre  ou  davantage,  et  qu  il  suppose  être  des  ovules , 
I  observant  qn*on  ne  les  voit  pas  dans  tous  les  individus.  Les  pin- 
ilea  postérieures  ressemblent  à  des  soies ,  elles  ne  dépassent  pas 
corps  et  sont  rarement  écartées.  M.  Ehrenberg,  en  la  regar- 
ni comme  synonjme  de  Tespèce  deMûller,  décrit  saSi/'lonichia 
ttrio  comme  ayant  le  «corps  blanc,  elliptique,  un  peu  renflé  au 
iliea  avec  des  crochets  rassemblés  en  un  groupe  antérieur ,  et 
omida  stylets,  mais  sans  soies.»  «Elle  est  dit -il,  très -analogue 
la  St,  puiimlaia  et  me  paraît  en  différer  seulement  parce  que  ses 
gdiets  sont  groupés  près  du  front  au  lieu  d*étre  disséminés  sur 
vie  la  face  ventrale ,  par  Tabsence  des  trois  soies  terminales  et 
ir  la  position  plus  recalée  de  la  bouche.  »  (  Ehr.  1.  c.  SyS.) 

*  Eâromepimltiit.^Kerona  puUoster.  —  (Mûll. Inf.  Pl.XXXllI , 

flg.  3i-s3]. 

Sous  ce  nom  »  Mûller  a  décrit  une  espèce  dont  il  donne  trob 
pNs  totalement  dissemblables  et  qui  nons  paraissent  encore 
m  lérones  postolées ,  mal  observées  ou  déformées  par  une  cause 
jielconqne.  Cet  auteur  la  décrit  comme  ayant  le  corps  presque 
file,  sinaeuz  en  avant,  le  front  comiculé,  et  Textrémité  posté- 
inre  garnie  de  soies.  M.  Ehrenberg  l'indique  conmie  synonyme 

•  son  Ojç^lrichapuUmtter  {Inî.  1 838^1.  XLI,  fig.  9  ). 

t.  KlaoMS  MOULE.  — Kerona  mjriilus,  —  PI.  Xlll,  fig.  i-3  (i). 

Corps  très-déprimé ,  ovale  oblong,  élargi  et  arrondi  aux  deux 
■MnitéSy  pourvu  d'appendices  très-longs,  formant  une  rangée 


{i)  Le  pirouetteur  f   Joblot,  Micr.  PU   II,  fig.   3.  — Paramecium^ 
ft.  1751. 

Kvma  mytilut ,  Mûller  ,  Inf.  PI.  XXXIV ,  fig.  1-4. 
ipfaVi*to  mfUUu ,  Bhr.  9*  Mém.  i83S»  H.  VI.  —  lafiu.  i838, 
XU,ig.  IX. 


J^26  HISTOIRE     NÂTUKELLE 

de  cils  très-forts  en  avant;  une  s«!conde  rangée  decirrhesreeOnbès 
en  crochet,  et  des  stylets  nombreux  en  arrière.  La  rangée  decOi 
qui  conduit  à  la  bouche  n'atteint  pas  le  milieu  du  corps.— Longoeur 
de  0,14  à  0,28. 

Cet  Infosoire,  Tan  dés  plus  grands,  vit  dans  Veau  de  max«l 
conserrée  depuis  longtemps ,  et  surtout  dans  l'eau  qui  baigne  da 
Oscillaires  ou  desConferves  ;  il  ne  diffère  encore  guère  delaKénme 
pustulëe  que  par  ses  dimensions  et  par  la  force  de  ses  appendioa; 
il  faut  cependant  noter  aussi  que  les  bords  antérîenr  et  potténAI^ 
sont  plus  minces ,  plus  flexibles  et  susceptibles  de  se  relerer  cmm 
les  obstacles ,  de  la  même  manière  que  chez  certains  FœlsoonieaB, 
notamment  chez  la  Plœsconie  patelle ,  avec  laquelle  il  a  qodqoer 
rapports,  et  chez  les  Lozodes.  Il  avale  un  grand  nombre  de  coq* 
étrangers»  et  j*ai  tu  même  nn  indiridu  contenant  une  bnlle  d'à* 
que  sans  doute  il  arait  aralée  à  la  surface  des  conferres  enitf 
lesquelles  il  vit..  11  se  décompose  en  difflnant  avec  nne  uihêM 
facilité.  Pour  peu  que  le  liquide  soit  modiflé  par  révaporatioQ  oa 
autrement ,  et  si  la  décomposition  n*est  pas  complète ,  le  rolf 
continue  a  vivre  sons  nne  forme  tout  à  fait  différente.  Aine, 
conune  le  pense  avec  raison  M.  Ehrenberg ,  les  Kerona  t^rf^* 
K»  haustrum  K.  haustellum  et  Trichoda  Jimhriaia  de  Mûller,  ioat 
établies  sur  des  restes  de  la  partie  antérieure  de  notre  Kérone 
moule  ;  les  Trichoda  trota  et  T,  rostrata  sont  des  restes  de  la  paitie 
postérieure,  et  les  ffimantoput  acarus^  S,  ludio  H.  sannio  tXS.  e»- 
rona  ont  été  institués  par  Fabricius ,  d'après  les  dessins  de  MOUer, 
représentant  divers  débris  du  même  Infusoire. 

Mûller  décrit  la  Kérone moule  conune  étant  presque  clavifonne 
aVec  les  deux  extrémités  plus  larges,  diaphanes,  ciliées,  et  comme 
pourvue  de  cornicnles  en%vant  et  de  soies  en  arrière;  pob  il 
ajoute  que  la  forme  de  cet  Infusoire,  qui  est  l'un  des  plus  grands, 
est  difficilement  déterminée  ;  il  signale  la  présence  d*nne  rangée 
de  globules  diaphanes  le  long  d'un  des  bords  et  décrit  exactement 
le  mode  de  décomposition  par  diffiuence.  Il  l'a  trouvée  cboumi- 
nément  dans  l'eau  de  marais  conservée  longtemps  dans  des  vas» 

M.  Ehrenberg,  qui  prend  cfette  espèce  ponr  type  de  ton  genre 
Stj^lonjrchia,  lai  attribue  nn  large  intestin  d*où  partent  de  nom- 
breux estomacs  en  massue ,  nn  ovaire  granuleux,  denx  terticnlcf 
ovales  et  une  vésicule  séminale  contractile.  11  lui  assigne  la  forme 
d'une  monle  et  la  représente  entourée  d*nne  rangée  de  cib  inflé- 
chie d'nn  côté  ,  qoe  jen'ai  pu  voir  conune  lui. 


■^ 


0E8  iirrusoiftBfi.  kHt 

I.  UiONi  •iLUiii.-^JKfrofui  /î/icntf»— PL  XDI,  fig.  4  (i). 

Corps  ofale  oblong ,  plus  large  et  arrondi  en  avant,  garni  de 
inlies  eomicolés  sur  toute  la  face  ventrale,  et  de  stylets  en  ar- 
Hn;  la  rangée  de  cils  qui  conduit  à  la  bouche  occupe  la  moitié 
■  corps.  —  Longueur ,  0,1S. 

Qnnqae  tres-Toifine  de  la  préoëdente ,  cette  espèce  paraît  s*en 
Wngner  saflhamment  par  sa  taille  et  par  ses  appendices.  Elle 
I  tfonre  de  même  dans  l'eau  de  marais  conserTëe  longtemps. 
l'a'  fort  mal  figurée  en  la  parsemant  de  crochets  trop  pro- 
I,  tandis  que  dans  sa  notice  descriptiTe  il  dit  que  les  crochets 
a  eondenles  ne  s'aperçoirent  pas  facilement  et  qne  sourent  ils 
Ml  paraisMnl  qne  comme  de  simples  points  mobiles.  M.  Ehren- 
Mffg  nomnia  Stjrlonychia  silurùs  un  Infusoire  qu'il  ne  rapporte 
^9im»  doQte  à  Tespèce  de  Mûller  ;  il  le  décrit  comme  de  même 
hnaa  qne  la  précédente  espèce,  mais  plus  petit  et  pourm  de 
i|||t  eits  frontanz,  de  huit  crochets,  de  cinq  stylets  et  de  trois 
i»  tons  oei  aiqpendices  étant  très-longs. 

*  Sijrlowfrckia  appendieulaia  (Ehr. ,  Infos.  PI.  XLII,  fig.  3). 

Sons  ce  nom  M.  Ehrenberg  décrit  un  Infusoire  qu'il  a  trouvé 
l'eau  de  la  mer  Baltique ,  et  qui  me  paraît  bien  roitin  du 
prioédent  ;  l'auVeur  lui  attribue  également  de  longs  appendices, 
il  le  distingue  par  sa  forme  elliptique  plus  arrondie,  et  le 
d'insertion  oblique  des  soies. 


I.î  E$ram0  lanetolata.  {Stjrlonjréhia  lanceolaia^  Ehr.  Inf.  PI.  XLII, 

fig.  5.) 

Gitte  espèce,  que  je  n'ai  point  vue,  paraît  d'après  la  deicription 
il  M.  Hhrenberg  devoir  être  bien  distincte  de  toutes  les  autres; 
lia  a  le  eorpa  long  de  o,  so  à  o,  i  s  d'une  couleur  verdâtre  pâle, 
Wiéolé»  également  obtus  aux  deux  extrémités;  son  ventre  est 


(I)  KëroHa  sUurus  ?  Miill.  Inf.  Pi.  XXXIV,  fig  9. 
S^j€m  êÊmmi ,  Ehr.  Inf.  i838»  M.  XLII,  Hg.  9. 


kiS  HISTOIMX     NATURELLE 

plat ,  ses  crochets  sont  groupés  près  de  la  bouche ,  elle  nunqBe 
de  stylets.  Elle  rit  parmi  les  Gonferres.  L  auteur  loi  attribtti  moC 
k  dix-huît  rangées  dorsales  régulières  de  cils,  ce  qui  tendrait  à  la 
faire  prendre  pour  un  Bnrsarien.  11  a  compté  en  âTUil  cinq  cro- 
chets et  en  arrière  quatre  stylets;  il  dit  aussi  aTohr  m  ime réà' 
cale  sémhiale  simple  et  un  grand  testicule  orale.  Enfin  il  daoit 
et  représente  la  décomposition  par  diffluence  oomme  le  plicas' 
mène  de  la  ponte.  On  ne  peut  d'ailleurs,  d'après  sa  descriptioD, 
s'empêcher  de  supposer  une  grande  analogie  entre  cette  «pies  et  i 
VUrosi^la  grandU  du  mècne  «nteur. 


5«  Eêrpnmpofyformm  (fibr.,  Inf.  PI.  XLl,  fig.  7), 

Sous  ce  nom  M.  Ehrenberg  décrit  nn  Infoioîré  qui  earaitd^ 
été  TU  par  Leeurenhoek ,  Trembley  et  Rosd»  TÎTanft  perMÎtoar 
l'Hydre  ou  polype  d*éaa  douce,  et  qui  aurait  été  nommé  Çfreiidim 
ptdieulut  par  Schrank  et  par  Olfen.  Cet  animal,  long  de  o,it^ 
blanchâtre,  déprimé,  à  contour  presque  réniformé, est poen* 
de  cils  et  de  crochets  a  la  hch  infériemre,  et  présente  eft  anat 
une  rangée  de  cils  plus  saillantf.  M.  Ehrenberg  ne  conaam^ 
cette  seule  espèce  dans  son  genre  Kérone  qu'il  caractérise  alon 
par  rabsence  dei  ityleti. 

XIV*  FAMILLE. 

PLOESGONIENS. 

Animaux  à  corps  ovale  ou  rëniforme,  déprint) 
non  contractile  et  très-peu  flexible ,  mais  soutenu  par 
une  cuirasse  qui  n'est  qu'apparente ,  et  se  décompose 
par  diffluence  en  même  temps  que  tout  le  reste;  avec 
des  dis  vibratiles  autour  de  la  bouche ,  formant  soafeot 
une  rangée  régulière,  et  souvent  aussi  avec  des  cirriies 
en  formes  de  stylets  ou  de  crochets  mobiles  ;  —  nageant 
au  moyen  de  cils  vibratiles  ou  marchant  au  moyen  des 
autres  appendices. 

La  famille  des  Ploeaooniens  comprend  in^  types 


1 


MES   IWFU80IRE8.  kM 

lien  différents ,  qui  n  ont  de  commun  qu'une  appa- 
lence  de  cuirasse  résultant  d'une  consolidation  tem- 
poraire de  la  surface  du  corps ,  qui  n'est  que  peu  ou 
point  fieiible ,  et  qui  ne  montre  une  sorte  de  contrao- 
tilîlé  que  quand  l'animal  commence  à  se  décomposer. 
On  voit  bien  alors  que  ces  Infusoires ,  comme  tous  les 
pcécédants,  ne  sont  encore  formés  que  d'une  sub- 
stance molle ,  glutineuse ,  sans  traces  de  fibres  ou  de 
Bttnbranes.  De  ces  Infusoires  ,  les  uns  ont  des  drrbes 
plus  forts  en  forme  de  crochets  ou  de  stylets  comme 
ksKéroniens,  et  pourraient  véritablement  constituer 
iM  famille  à  part  :  ce  sont  ceux  dont  M.  Ebrenberg 
Ame  sa  famille  des  Euplota,  les  autres  n'ont  que  des 
xib  minces  >  vibratiles ,  souvent  à  peine  visibles  ;  cesont 
kl  Laxodes,  genre  établi  par  M.  Elhrenberg,  mais 
m^rté  par  lui  avec  ses  Trachelina, 

Les  Plœsconiens,  pourvus  decirrbes  ou  d'appen- 
dices en  forme  de  stylets ,  de  crocbets ,  etc. ,  se  divi- 
sent en  quatre  genres ,  dont  les  deux  premiers ,  PUes- 
<onia  et  Chlamidodon ,  distingués  par  la  présence 
^Que  bouche  bien  visible  »  diffèrent  l'un  de  l'autre 
|ar  l'armure  dentaire  qu'on  observe  chez  le  second 
isolemenl.  Les  deux  autres  genres  n'ont  pas  de  bouche 
;  ils  sont  caractérisés  par  la  position  des  cirrhes 
appendices  qui,  chez  les  Diophrys^  sont  groupés 
deux  extrémités ,  tandis  que ,  chez  les  Coccudina^ 
iitnocupent  toute  la  face  inférieure. 
*  Mûller  laissa  tous  ces  Infusoires  confondus  parmi 
ses  Trichodes ,  ses  Kérones  et  Be&  Kolpodes  ;  M.  Bory 
^•éparc  les  Plœsconia,  mais  il  les  a  malheureuse- 
ment associés  avec  des  Systolides  dans  sa  familles  des 
CitharoïJes. 

[^  Plœsconiens ,  comme  les  divers  types  des  fa- 


430  HISTOIRE     IfATUBVLLE 

milles  précédentes,  ont  pour  organes  locomoteurs  des 
cils  ou  cirrhes  plus  ou  moins  épais ,  plus  ou  moi» 
mobiles;  chez  plusieurs,  la  bouche  est  très-Tisibie, 
ainsi  que  la  rangée  de  cils  destinée  ^par  son  agitatiiai 
à  y  conduire  les  aliments.  Quelques-uns  ont  la  booife 
entourée  d'un  faisceau  de  soies  fortes^.  A  rintérkor* 
.v(Mt  aussi ,  comme  dans  les  précédents ,  des  Yaeoobi 
les  unes  contenant  les  aliments,  les  autres  ne  oontarii 
que  de  l'eau  et  se  contractant  plus  rapidement  6a  A^ 
paraissant  tout  à  fait ,  mais  rien  n* j  ■  rffsgamWe  à  m 
intestin. 

Souvent  des  corps  étrangers,  avalés  par  Vwtûaâ} 
se  voient  à  l'intérieur,  ainsi  qu«>  des  corps  ovaUm 
demi -transparents ,  que  M.  Ëhrenberg  »  oomme  dm 
les  autres  types ,  veut  nommer  des  testicules. 

Leur  multiplication  a  lieu  par  division  spontaofei 
transverse  ;  mais  on  voit  dans  des  infusions  des  infi* 
vidus  beaucoup  plus  petits,  qui  s'accroissent  pesi 
peu ,  et  qui  ont  dû  provenir  d^un  autre  mode  de  prs* 
pagation  ;  cependant  je  ne  crois  pas  qu'on  soit  soi-^ 
samment  fondé  à  nommer  œufs  les  granules  qiAi 
aperçoit  dans  l'intérieur  du  corps  de  divers  PkeioiK 
niens ,  ni  ceux  qui  restent  après  la  décomposition  Je 
ces  animaux  par  diffluence. 

Plusieurs  se  produisent  abondanunent  dans  Ici  il* 
fusions  végétales  non  putrides  »  et  dans  les  eaox  à 
marais  conservées  avec  des  débris  végétaux  ;  d'aatrtf 
habitent  en  foule  dans  les  eaux  stagnantes»  soit  dootts, 
soit  marines ,  parmi  les  herbes  aquatiques. 


DES    INFUSOIRES*  %81 

<•'  Gbnrb.  PLOESCONIE.  —  Plœsconia. 

An.  à  contour  ovale,  plos  ou  moins  déprimés,  soutenus 
pat  mie  apparence  de  cuirasse  marquée  de  côtes  longitu- 
dinales, munis,  sur  une  des  faces  ordinairement  plane,  de 
db  épars,  charnus,  épais ,  en  forme  de  soies  roides  ou  de 
apocbels  non  vibratiles ,  mais  mobiles  et*servant ,  comme 
ntamt  de  pieds  pour  la  progression  sur  les  corps  solides  *, 
fortani  sur  Tautre  face  une. rangée  semi-circulairtt  et  en 
jkaodrier  ou  en  écharpc ,  de  cils  vibraiiles  régulièrement 
d^ÎBote,  dépassant  le  bord ,  et  devenant  plus  minces  à  par- 
tir de  la  partie  antérieure  jusqu'à  la  partie  postérieure  où 
té  trJove  la  bouche. 

Il  n'y  a  pas  d'Infusoires  plus  faciles  à  reconnaître  d'une 

toauière  générale  que  les  Plœsconiens ,  dont  la  forme  et  le 

aKKle  de  natation  sont  assez  bien  indiqués  par  le  mot  grec 

.  vUio>  navire ,  et  qui  ont  en  outre  Thabitude  de  se  servir 

^des  cils  de  leur  face  ventrale  comme  de  pieds  pour  mai*cher 

.  lentement  sur  différents  corps  solides  à  la  manière  des  lu- 

aeetes,  ce  qui  leur  a  fait  donner  le  nom  de  petites  araignées 

Citiques,   par  d'anciens   micrographes;  mais  en  même 
ps  »  il  n'en  est  pas  de  plus  difficiles  à  étudier  dans  les 
**^lilaib  de  leur  forme  et  de  leur  organisation.  Leur  transpa- 
**  Vaqp^t  si  grande ,  et  leur  cuirasse  apparente  comme  leui*s 
VÊk  y  ont  si  peu  de  consistance ,  que  pour  se  faire  une  idée 
fle  kor  strdcture ,  on  n'a  pas  d'autre  moyen  que  de  dessiner 
-  in  grand  nombre  de  fois  et  de  comparer  les  apparences  qu'ils 
^  pùëment  sous  différentes  incidences  de  lumièœ  ou  quand 
aalàit  varier  légèrement  la  distance  du  poi*te-objet  aux  len- 
tllesdu  microscope  :  et  encore,  malgré  toutes  ces  précau- 
tions, est-on  fort  embarrassé  pour  décider  ce  qui  est  le  dessus 
^  le    dessous  de  l'animal ,  et  si  tels  cils ,  tels  appendices 
en  particulier,  telles  côtes  saillantes  appartiennent  à  la  face 
tapérieure  ou  à  la  face  inférieure.  On  ne  sera  donc  pas  sur- 
fris de  voir  qu'il  est  absolument  impossible  de  rapporter 


438  HISTOIRE     IIATURKLLE 

avec  certitude  les  espèces  figui-ées  par  Millier,  et  notAmmoit 
son  Trichoda  Charon  à  aucune  des  espèces  qu'on  voudn 
étudier  avec  soin   aujourd'hui.  Bi*jn  plus,  je  dob  direqall 
m'a  été  impossible  de  reconnaître  une  quelconque  des  es- 
pèces que  j'ai  étudiées ,  dans  aucune  des  figures  données  à 
trois  différentes  époques  (1830-1833-1838) ,  comme  de  phi 
eu  plus  exactes,  par  M.  Ehrenberg  pour  son  Eupkta  on  Bt- 
ploies  Charotiy  qu'il  dit  être  le  même  que  le  Trichoda  Cka^ 
ron  de  Millier.  Tout  dans  la  forme  des  Plœsconia  manque 
de  symétrie ,  je  dirais  même  de  régularité,  si  Ton  ne  troonit 
cette  dernière  condition  dans  la  disposition  des  cils  fbnnant 
la  bande  semi-circulaire,  et  jusqu'à  un  certain  point  dans 
les  côtes  de  la  cuirasse  apparente  ;  mais  ni  les  «ârrliei  qui 
servent  de  pieds ,  ni  le  contour  du  corps,  ni  les  diverses  siil- 
lies,  ne  montrent  la  moindre  régularité«t  On  ne  peut  mène 
plus  apercevoir  aucune  ti*ace  de  régularité  dans  le  reste, 
quand  par  suite  de  l'altération  du  liquide  ou  par  l'effet  d'une 
circonstance  quelconque,  l'animal  n'est  plus  dans  des  oondi* 
lions  convenables  ;  car  alors  cette  apparence  de  cuirasse  ve- 
nant à  s'effacer  peu  à  peu,  il  s'arrondit  en  ua  disque  creusé 
de  vacuoles  de  plus  en  plus  nombreuses,  et  ses  cils  ou  cirrlies, 
après  s'être  agités  encore  pendant  quelque  temps ,  se  crispent 
ou  se  flétrissent  et  finissent  par  disparaître  (pi.  X  fig.  IsK); 
tel  est  l'effet  produit  par  l'approche  d'une  barbe  depluine 
trempée  dans  l'ammoniaque  ;  ou  bien  si  l'animal  a  étfjjUessé 
ou  décbiré  par  quelque  fix>ttement  ou  par  la  oompMbioo 
entre  les  débris  sur  lesquels  il  se  trouve,  on  le  voit  déformé 
et  contourné  de  la  manière  la  plus  bizarre  (pi.  X  ,  fig.  7  ^ 
fig.  13)  ;  sa  cuirasse  a  disparu,  et  c'est  à  peine  si  l'on  rçcoD- 
iiaît  un  indice  de  régularité  dans  les  cils  de  i'écharpe. 

Je  n'oserais  assurer  que  dans  tous  les  cas  j'aie  pu  mt 
faire  une  idée  bien  précise  de  la  structure  des  Plœsconies; 
cependant  voilà  ce  que  j'ai  cru  voir  à  plusieurs  reprises  et 
après  de  nombreuses  observations  :  une  Plccsconie  alafonns 
d'un  disque  obloug ,  un  peu  plus  épais  au  centre.  La  bce 
supérieure,  lisse  ou  marquée  de  côtes  suivant  les  espèces  i 


> 


i 


i 


MES  nrrvsoiBEs.  48S 

prétente  «me  rangée  de  dis  presque  semi-circulaire,  ou 
■Jenx  en  ëcharpe  ou  en  baudrier,  qui,  étendue  d'abord 
près  du  bord  antérieur,  descend  à  gauche  jusqu'au  delà  du 
i^lîeii  y  en  rentrant  peu  à  peu  vers  le  centre.  Ces  cils  plus 
é|ptb  i  h  base ,  infléchis  diversement  dans  le  reste  de  leur 
Ibogoeor ,  ont  une  direction  oblique  vers  la  gauche  :  ils 
^romrent  tous  successivement  un  mouvement  de  vibration 
rapide,  qui  se  propage  depuis  le  bord  antérieur  jusqu'à 
fettrémité  postérieure  où  se  trouve  la  bouche,  et  où  ce 
■onvement  conduit  les  particules  nutritives  qui  sont  ava- 
léei  par  l'animal ,  ou  du  moins  logées  dans  les  vacuoles  qui 
m  fimnent  successivement  au  fond  de  la  bouche.  C'est  aussi 
am  moyen  du  mouvement  vibratile  des  mêmes  oils ,  que  l'ani- 
mal peut  nager.  La  face  infërieure  »  celle  qui  est  toujours 
toomée  vers  les  surfaces  sur  lesquelles  marche  la  Plœsconie, 
art  pourvue  de  gros  cirrhes  épais  à  leur  base,  amincis  au  som- 
met, souvent  roides  ou  courbés  en  crochet;  mais  toujours 
trèi-fleïibles  et  susceptibles  de  se  mouvoir  dans  toute  leur 
longoeor  au  gré  de  l'animal  qui  s'en  sert  absolument  comme 
litfpîeds ,  tandis  qu'il  nage  à  l'aide  des  cils  de  la  rang^  en 
idiarpe.  Les  cirrhes  de  la  face  inférieure  ou  ventrale  sont 
ilk{iun{n  très  -  irrégulièrement  ;  on  remarque  néanmoins 
qiAb  sont  plus  abondants  aux  deux  extrémités ,  et  quel* 
fwSrit ,  ils  ferment  comme  une  rangée  vers  le  côté  (boit, 
■s  peuvent  être  tous  semblables  »  mais  ordinairement ,  ceux 
4b  fextrémitë  antérieure  sont  plus  courts  et  ont  la  forme 
4ê  crochets  (uncini  de  Mtiller);  et  ceux  de  l'estrémité 

ieure  sont  plus  longs,  plus  roides  et  ont  été  dé- 
espar  le  nom  de  stylets  (  styli,  Ehr.);  leur  base  paraît 
supportée  par  un  renflement  globuleux ,  ce  qui  a  fait  croire 
fphh  sont  sécrétés  par  un  bulbe  comme  les  poils  des  ani- 
■ans  supérieurs,  mais  c'est  une  erreur;  bien  loin  d'être  des 
fèib  véritables ,  ce  sont  des  prolongements  de  la  subsUnce 

ne  de  llnfnsoire ,  participant  à  la  vitalité  de  tout  le 
•  Ce  qui  le  prouve ,  c'est  la  manière  dont  ils  se  dé- 
et  s€  contractent  quand  l'animal  meurt. 

ivrmoiiu.  38 


kdk  HISTOIRE     VàTUASLLE 

Aiusi,  dans  mon  opinion ,  une  Plœsconia,  màïffi]k 
complexité  apparente  de  son  organisation ,  est  encore  lu 
animal  aussi  simplement  organise  que  ceux  que  nous  avons 
étudiés  précédemment  :  une  simple  substance  charnue  ho- 
mogène, prenant  pendant  la  vie  une  forme  asseï  oompleu» 
qu'elle  perd  à  Tinstaut  où  l'animal  va  cesser  de  vivre,  pane 
que  rien  de  membraneux  et  de  fibreux  ne  la  soutient  s  ds 
cils  ou  des  ciiThes  de  diverses  formes ,  mais  encore  de  màie 
nature f  et  je  dirais  presque  de  même  consistance;  nae 
bouche  >  mais  point  d'anus  ;  des  vacuoles  creusées  soit  M 
fond  de  la  bouche  par  TefTet  de  l'impulsion  communîqiiK 
par  les  cils  vibratiles  au  liquide  environnant  »  soit  oreméa 
spontanément  dans  un  endroit  quelconque  près  de  la  sir- 
lace,  quand  l'animal  comprimé  ou  n'étant  plus  dans  ks 
conditions  normales,  va  cesser  de  vivre  (PI.  YI,  fig.  7.* 
PI.  VllI ,  fig.  4.  —PI.  X,  fig.  là)  i  enfin  des  granules  de  di- 
vei'sc  nature,  disséminés  dans  la  masse,  et  que  je  ne  pois 
prendre  pour  des  organes  déterminés  ou  pour  des  oeu&. 

Il  y  a  bien  loin  de  cette  manière  de  voir  à  celle  de  M.Eb- 
renberg  ;  en  effet,  pour  cet  auteur,  les  Plœsconia  dont  il  a 
changé  le  nom  d'abord  euEuplœa  (ku  bon,  irXoiov  navire)»paii 
en  Euplotes  (eu bon,  n^orY:;  navigateur),  sont  des«  Polygastri- 
ques  cuirassés,  à  tube  intestinal  distinct,  ayant  deux  orifices 
séparés  et  dont  aucun  n'est  terminal.  »  11  a  constaté,  dît4l, 
la  structure  polygastriquc  de  l'appareil  digestif  dans  qualic 
espèces,  en  leur  faisant  avaler  des  substances  colorées,  nuK 
il  ne  montre  dans  ses  figures  que  des  globules  de  couleur  et 
non  l'intestin.  Dans  une  seule  espèce,  il  a  reconnu  direde- 
ment  la  position  de  l'anus  par  la  sortie  des  excrements  ;  dam 
les  autres ,  il  la  déduite  de  la  saillie  de  la  cuirasse  en  arrière. 
Les  appareils  génitaux  qu'il  dit  avoir  vus  dans  leur  dualume 
chez  sept  espèces,  mais  complètement  dans  une  seule,  sonti 
la  fois  chez  quatre  de  ces  espèces  des  granules  incolores,  roods 
ou  ovoïdes,  qu'il  appelle  des  œufs  \  puis  chcs  trois  espèces,  an 
corps  1  ond  qu'il  nomme  testicule  )  enfin ,  diez  cinq  espèces, 
une  vacuole  \  et  chez  une  auti'c,  deux  vacuoles  qu'il  nonuoe 


i 

I 
I 


DES   IKFUSOIRES.  <k35 

des  véticnles  séminales.  Il  dit  que  la  division-  spontanée  a 
été  obiervée  ches  une  seule  espèce  dans  le  sens  longitudinal 
et  dans  le  sens  transversal,  et  que  chez  les  autres,  ce  dernier 
mode  seul  a  été  observé. 

-Mous  4!royons  qu'en  efiet  la  division  spontanée  ne  se  fait 
ehei  ces  Infusoires  qne  transversalement,  et  le  fait  de  deux 
individMeoilés  pamllèlement^.quoiqiile  vu  par  Alùller  une 
seule  fois  et  p!àr  M.  Ehrenbcrg ,  est  accidentel  et  sans  rap- 
port avec  la  propagation  de  ces  êtres. 
,  lies  Plœsconies  se  trouvent  très-abondamment  dans  Teau 
de  mer  stagnante  et  dans  celle  ({ui  est  conservée  avec  quel- 
ques plantes  marines  ;  elles  se  trouvent  aussi  dans  les  eaux 
douces  conservées  de  la  même  manière;  enfin,  certaines  es- 
pèces se  produisent  en  quantité  considérable  dans  les  Infu- 
sions. 

fkXELLB.^^  PlascamttpaiMt(i),  —  PI.  V111,  fit;.  i-1. 


Gorps'dépriméy  en  ovale  presque  régulier  (d  un  quart  plu«long 
fM  iai^),  aminci  et  transparent  sur  les  bords;  rangées  de  cils 
Tibratîks  lbrmaD^un  arc  de  cercle  assez  éloigné  du  bord  qui  est 
ëÊkîé  de  ce  côté ,  et  ne  dépass^ant  pas  lo  milieu  de  la  longueur  ; 
tO  à  W  cirrhes  presque  semblables  en  dessous  ;  cinq  côtes  |H'U  mar- 
quées à  la  cuirasse.  —  Long  de  0,080  à  0,126. 


<i 


'iJFn  trouvé  abondamment  cet  Infusoire ,  le  ili  janvier  1 83(» ,  et 
.^é^  I"  an  6  mars  1 838 ,  dans  un  bocal  où  je  conservais  depuis  six 
de  Tean  de  Vëtanfc  de  Meudon  avec  des  Lemna  et  des  Coii- 
I;  j*^i  vu  des  individus  avec  des  rirrhes  rameux,  d'autres 
nn  prolongem'ent  irréfinlieren  manière  de  quene;  beauconp 
avec  des  vacuoles  très-grandes.  Quand  Tcau  dans  laquelle  na- 
geaient les  T'iœsconies  entre  des  lames  de  verre ,  s'était  à  moitié 


(j)  T'richoda  palelltt ,  Miiller,  Yerm.  p.  ()5. 
M/erona  paWlla ,  Miïll.  Inf.  Pi.  XXXIII ,  T.  l4-l8,  p.  :)t38. 
CoccuJina  Keroninn  êl  (\  rl*iusa^  V*ory,   Knc>rl.  i8^4»  V-    '1'^* 
Euptoivs  patelin,    Klir.   ii>33.   —    Infus     l83S .   Pi-   \l.ll  .   t.   IX 
p.  3:8. 

28. 


436  HISTOlItE     NATURELLE 

éTaporée ,  si j'ajoatais lont à conp de  Teaulntcfae ,  je yopk ca 
animalcules  changer  de  forme  en  s'arrondissant  (Pi.  VIII ,  fig.4), 
émettant  sur  leur  contour  un  on  plusieurs  lobes  saroodkiMi, 
dans  lesquels  se  produisaient,  comme  dans  le  reste  dn  oorps, 
de  nombreuses  vacuoles  qui  en  s*agrandissant  finÎMaiént  par  n 
fondre  ensemble ,  et  d*où  résnltaient  des  ▼acnolea  pins  grands  î 
contour  lobé  ;  en  même  tempi»  les  cils  se  contractaient  et 
saient  par  disparaître. 

Mûller  doit  avoir  vu  cette  espèce ,  mais  il  la  figure  de  la 
uière  la  plus  înezactc ,  sauf  peut-être  les  figurée  r6  et  17.  fi  II 
définit  comme  une«Kêrone  univalre,  échancrée  et  comicaléeei 
avant,  pourvue  en  arriére  de  soies  (cirrhes)  flexibles,  îtendanlMi» 
11  signale  les  globules  mobiles  qui  supportent  les  cirrhes  dinit  ra- 
nimai se  sert  alternativement .  comme  de  pieds  on  de  rames.  H 
l'observait  pendant  l'hiver  deiyyGàiy;;  dans  de  Feaif  dent-  ^ 
rais  conservée  avec  des  Lenma;  M.  Ehrenbeig,  qni  observa  os 
même  Infusoire  au  mois  de  janvidr  i836,  avec  des  Lemnaje- 
cneilHes  sons  la  glace ,  en  donne  une  figure  (Inf.  Pi.  XUl,  flg.  1)  ^ 
qu'on  ne  peut  s'empêcher  de  trouver  fort  inexacte.  Il  Iniattriba» 
sept  cAtes  fines  sur  la  cuirasse,  dit  que  le  gosier  est  en  Irriérs  de 
milieu ,  et  que  îanus  est  derrière  la  base  des  styles;  il  a  con^ 
3o  à  33  estomacs  ;  il  indique  une  grosse  glanfle  ovale  (testiads) 
au  milieu  du  corps  ,  cl  une  vésicule  séminale  contractfle  nmple 
en  arrière  ;  enfin,  il  compte  lo  crochets^  quatre  styles,  deus^'soNi 
et  vingt  ou  trente  cils. 


i 


•i.  Plcbsconie  vah.  —  Piasconia  vanntu  (i).  •«  PI.  X^  i^  li^ 

Corps  déprimé ,  ovale-oblong  (deux  fois  plus  long  qne  \uf}t 
très-transparent,  lisse,  sans  côtes  ;  la  rangée  de  dis  vibratiles  li 
écharpe  s'approchant  du  bord ,  et  atteigniint  presque  le  quart  poi* 
térieur  de  la  longueur  ;  cirrhes  de  Pextrémité  antérieure  an  noD- 
bre  de  5  à  8  en  forme  de  crochets  coorts,  quelques-uns  près  de 
bord  droit  ;  7  à  8  autres,  droits,  peu  allongés  en  arrière.  —  Lon- 
gueur, 0,lâ. 

Observée,  le  s  avril  1840,  dans  de  l'eau  de  la  Méditerranée  con- 


(i)  Kvrona  luinniis ,  Miitl.  Inf.  ?1.  XXXllI ,  f.  I2)-30>  p*  7^» 
Pietscunia  i'ennu'r ,  Boty,  Encjfcl.  i8*j4* 


DES    lïfFCJSOlRES.  1^37 

depoîtTÎogt  jours. —  Millier  l'aTait  observée  dan<i  l'eau 
du  la  mer  Baltique. 

*.  ?  PLàOCOKiE  BoucLUB»  —  Platconia  scuium,  —  PI.  X ,  f!g.  7. 

Dant  la  même  eau  de  mer,  où  j'avais  précédemment  observé 
TespAce  précédente ,  j*ai  vu ,  deux  mois  plus  tard,  une  Plœsconie 
phM  grande ,  ayant  la  bande  de  cils  vibratiles  moins  prolongée 
merriérav  et  les  cirrbes  de  l'extréinité  postérieure  infléchis  et  si- 
MpK;  ifailleiirs,  les- proportions  étaient  à  peu  près  les  mêmes; 
Mis' je  n*ai  m  tfae  des  individus  phis  ou  moins  altérés  par  le 
ntteinent  on  là  compression,  pendant  que  j'étudiais  d'autres  ob- 
(plij;  je  donne  donc  ici  les  trois  figures  7  a-b-c ,  plutôt  pour 
les  modifications  de  forme  dont  ces  animaux  sont  sus- 


es^Uest  que  pour  proposer  rétablissement  d'une  nouvelle  es* 

■V 


3.  FkAseonE  ABAUDai».  i—  Picueonia  ttaîieûià,  -«  PI.  X,  fig.  is, 

iBorps  ofale*(atie  fois  et  demie  aussi  long  que  large),  un  peu 

|hM  étroit  en  avant,  diaphane,  avec  cinq  côtes  grenues  presque 

lAjDèet;  la  rangée  de  cils  vibratiles  s'approchant  du  bord  gauche 

'  siimat,  et  se  prolongeant  en  arrière  au  delà  des  cinq  sixièmes  de 

^Ingneinr;  cîrrhes faibles,  peu  nombreux.  —  I.ongueur ,  0,086. 

.  Je  l'ai  observée,  le  5  mars  1840,  à  Cette ,  dans  de  l'eau  de  mer 
'  ^B:^^*^  ^  '^  P^*^  fétide  ;  le  prolongement  extraordinaire 
4fiinngée  de  cîli ,  qui  dénoie  pour  la  bouche  une  position  plus 
Wdieqne  dans  aucune  autre  espèce,  la  distingue  suffisamment  ; 
ShlMBiedecirrhes  en  forme  de  crochet  suffirait  aussi  pourempê- 
^sr  ^'on  ne  la  regardât  comme  variété  de  la  Fltescoma  vannus, 

"m 

'    4.  PtnRSCOifiE  JLUTH,  —  Plœsconia  cithara, — PI.  X ,  fig.  6. 

GÎMr^  ovale  (une  fois  et  demie  aussi  long  que  large),  avec  dix 
Botes  régulières,  Hsses ,  bien  marquées  ;  la  rangée  de  cils  vibra- 
'lihs  en  demi-cercle ,  prolongée  |usqu*aux  deux  tiers  de  sa  lon- 
Soeor  ;  cîrrhes  peu  allongés,  presque  tous  àrextrémité  pastérieure. 
--  Long  de  0,090  à  0,093. 

Gma  ÏMe  espèce  était  eSteènvement  abondante ,  à  la  fin  de 


k2S  HISTOIRE     ITATURELLE 

février,  dans  quelques  flaques  d'eau  de  mer  stagnante,  k  cdtédn 
rhcniin  de  fer  de  Celle ,  avec  des  Crjrptomonas  dont  elle  M  nmv- 
rissait.  Elle  ce  dislingue,  au  premier  coup  d  œil,  par  son  contour 
presque  régulier  et  par  ses  côtes  longitudinales,  pint  nombnHM 
que  dons  aucune  autre.  J'aurais  cru  pouvoir  affirmer  qu'elle  na 
pas  de  cîrrhes  en  crochets  ou  comicnlésà  la  partie  ant^rieore,  li 
je  n'en  avais  aperça  deux  ou  trois  trésHlifficilement,  une  fois  seu- 
lement. Il  paraît  toutefois  que  ces  appendices  manquent  souTcnt. 
C'est  une  des  espèces  où  j*ai  cru  voir  la  rangée  de  cib  aitoéeâ 
droite  au  lieu  d'être  à  gauche  «  comme  dans,  te' plus  grand  mbk- 
bre  ;  mais  je  n'ai  pas  une  entière  certitude  à  ce  sujet.  ^ 

Les  figures  données  par  Mûller ,  pour  sa  Trichoda  ckaron ,  m- 
sembleut  plus  à  cette  espèce,  par  le  contonr  et  par  le  peu  desaSHs 
des  appendices,  qu'à  celle  que  nous  nommons  Pi<rtcomie  ckams 
d'après  la  description  de  cet  auteur',  il  est  probable  qu'il  a  con- 
fondu plusieurs  espèces  sous  la  même  dénomination. 

T).  Plctsgonie  épaisse.  —  Plateonia  eraaa,^-^  PI.  X ,  fig.  S. 

•  : 

m 

Corps  ovale,  oblong  (la  largeur  n'est  que  les  5/8  delà  longueur], 
épais  (de  moitié  de  sa  largeur) ,  diaphane,  avec  quelques  indicci 
de  C(Mes  presque  effacées  ;  la  rangée  de  cils  vîbratiles  peu  courliée, 
assez  éloignée  rlu  bord,  dépa^isant  la  moitié  de  la  longueur;  ar- 
rhes groupés  aux  deux  extrcraités,  les  antérieurs»  au  nombre  de  6  i  J 
8,  coniiculès;  les  postérieurs,  au  nombre  de  Kà  7,  preiqoe 
droiu.  —  Longueur  de  U,U72  à  0,080. 

C^tle  espèce  se  trouvait  abondamment  avec  la  précédeute  dont 
elle  se  distingue  par  sa  forme  plus  allongée,  plusépaisM,  pv 
l'absence  presque  totale  des  cotes ,  par  la  présence  des  appeiidicei 
rnrnirulés,  cl  enfin  par  ses  dimensions  moindres.  Elle  estis* 
marquuhie  aus<ii  par  i  ecartemcnt  sonvcnt  considérable  qu'on  ob* 
serve  entre  la  rriiiiçre  de  cils  et  le  bord  externe. 

Je  l'ai  revue  dans  Tean  du  anal  des  Etangs  apportée  deCett^î 
Toulouse,  depuis  vingt  jours. 

(i.  PLOR«roNiE  Caron.  — PItrsconia  Cfiaron.  —  l'I,    X,  fig.  8-iî' 

Corps  irrégnlièremrnt  ovale  (la  largeur  excède  les  3/3  de  U  Iod* 
frncur;,  tronqué  en  avant,  phis  étroit  en  arrière,  marqué  dtofttes  i^ 


DES   IHFUSOIRES.  4S9 

régaliéreii  très-prononcées,  qui  le  rendent  comme  plissé  ou  prisma- 
tique et  épais,  ou  en  coque  de  navire;  la  rangée  de  cils  presquau 
JMMTd  ,  peu  recourbée  en  dedans,  et  dépassant  le  milieu  de  la  lon- 
loear ,  des  cirrhes  assez  longs ,  droits  en  arrière ,  point  de  cirrhes 
eonikulés  en  avant.  —  Long  de  0,065  à  0,07. 

GsUe  «spèce ,  extrêmement  commune  dans  Teau  de  mer  conser^ 

fét,  «t  Traisemblablemcnt  celle  queMûlIer  a  décrite  sous  le  nom 

éa  Thchcda  Charon ,  mais  non  celle  qu'il  a  figurée  ;  il  la  dit 

Ins- abondante  dans  Teau  de  mer  déjà  fétide;  de  mon  côté, 

jarai  obserrée  sur  les  cdtes  de  la  Manche  ,  en  octobre  i83$,  et 

èau  l'aaa  de  la  Méditerranée  que  je  conservais  depuis  vingt 

jQVft  le  3  avril   1840.   Elle  est  bien  reconnaissable  à  ses  côtes 

Iril-prononcëes ,  comme  des  plis  allant  aboutir  en  convergeant 

•  rotrëmilc  postérieure  qui  est  un  peu  rétrécie  ;  le  bord  saillant 

^  porte  la  rangée  de  cils  présente  à  son  point  de  départ,  en 

•faut  et  à  droite  (quand  on  le  voit  par-dessus) ,  une  échancrure 

prafondequi,  en  raison  de  la  forte  réfringence  de  ce  bord,  fait 

pinître  le  corps  tronqué  en  avant.  Les  cils  vibratiles ,  très-longs 

•t très-déliés ,  dépassent  beaucoup  le  bord  externe,  dont  leur  in- 

Mion  est  d'ailleurs  afsez  rapprocliëe  ;  je  n*ai  pas  vu  de  cirrhes  cor- 

aîcBlés  vers  l'extrémité  antérieure  ;  mais  seulement  des  cirrhes 

^ droits ,  longs ,  irrégulièrement  distribués  vers  l'extrémité 
ire ,  et  le  long  du  bord  droit.  Cet  Infusoire ,  blessé  par 
Ma  compression  trop  forte,  a  présenté  la  singulière  déformation 
.tel  je  donne  la  figure  (PI.  X,  fig.  i3);  il  continuait  à  se  mouvoir 
itsc  ooe  eitréme  agilité  ,  mais  il  n'offrait  plus  aucune  trace  de 
M  enmsae  et  de  ses  cirrhes  postérieurs. 

Mftiler  dëBnit  sa  Trichoda  Charom  par  ces  paroles  :  «  T.  en  forme 
diAftoelle,  sillonnée,  chevelue  en  avant  et  en  arrière.»  11  la  décrit 
die  comme  ayant  le  corps  ovale ,  creusé  en  dessus  d'une  fos- 
loogitndinale  qui  contient  les  viscères ,  et  replié  sur  les  côtés, 
l«qaftls,  vos  à  un  fort  grossissement,  sont  sillonnés  ;  puis  il  ajoute 
^'OB  deasoBS  ou  à  la  face  dorsale,  il  est  convexe,  sillonné ,  offrant 
mm  poapa  arrondie ,  garnie  d'une  touffe  de  poils  infléchis ,  pen- 
ëaaiif  et  une  proue  plus  étroite  munie  de  quelques  soies  dressées. 
Qrt  anteur  a  vu ,  quand  l'animal  mourait  par  suite  de  l'évaporation 
M'md,  les  cils  seuls  disparaître,  et  les  poils,  ainsi  que  les  sillons  du 
eorpa,  peisister  tandis  que  le  corps  même  se  dissout  à  peine  ;  mais 
eeb  iMt ,  je  pense ,  à  ce  que  l'ean  de  mer  en  s'évaporant  laîise 


kkO  HISTOIRE     HATUBELLE 

une  sointion  saturée  de  sels  dcliquescents,  bîea  propn  à 
ver  intacts  les  Infusoires;  car  j'ai  vu  moi-même,  dani  oette  cii^ 
constance ,  toutes  les  Plœsconici  marines ,  et  d  aulreieqièe«BQft 
contraclilcs ,  conserver  assez  bien  leur  forme  :  dinsrean  douMi  il 
en  est  tout  autrement. 

Mûller  a  pris  pour  un  ovaire  une  ezpansioQ  MrcodiqBe  (kiUs 
pelluciila)  d*ane  de  ses  Triehoda  Charons  el  dam  d'uitrei,  ilâvé 
une  grande  vacuole  qu'il  nomme  amsi  huila  pellmciim^  TÎdft  tt  »  ^ 
colore ,  occuper  soit  la  poitrine ,  soit  une  partie  dn  ventre;  m 
bout  de  deux  mois,  il  en  vit  un  qui  contenait  une  bulle  opaqei^ 
jaunâtre  {huila  fareta  etflavida).  Cet  Infuioiref  dit-il ,  le  roopit 
instantanément,  comme  un  pétard  d*arti6oe,  et  le  corps  tout  eniiar 
se  décomposant  en  molécules,  il  ne  resta  que  la  bulle,  à  Tii 
de  laquelle  on  voyait  un  globule  asses  grand  rempli  de 
Mûller  conséquemment  veut  y  voir  un  ovaire  que  cet  Inlbioîrapa> 
tait  sous  sa  poitrine ,  à  la  manière  des  Qoportes;  mais  il  ert  Imb 
plus  probable  qu'il  n*y  a  eu  dans  tout  cela  qn*nn  phénomène  de 
décomposition  par  diffluence,  après  lequel  restait  me  mM 
de  substances  précédemment  avalées  par  la  Plœsoonie. 

M.  Ehrenberg  a  décrit  et  figuré  de  plusieurs  manières  db  A* 
plaa  ou  Euplotes  Charon  vivant  dans  Teau  douce,  et  qu'il  ngarii 
comme  identique  avec  la  Triehoda  Charon  de  Mûller,  mais  apê^ 
dans  aucun  cas,  je  ne  puis  rapporter  aancnne  des  espèces qasf* 
▼ues.  Il  l'a  décrit  d'abord  (i83o  i*'  mém.  PI.  VI,  fig.  s.  Erkâ. 
tUrKupJy  p.  102),  comme  nageant  sur  ledos  qui  est  revêtu  difli 
bouclier  diaphane,  muni  en  dessous  d'une  double  rangée  de  cro:, 
chets  dont  il  se  sert  comme  de  pieds ,  portant  en  arrière  ennitt 
cinq  soies  plus  fortes  et  plus  longues,  et  en  avant ,  quelques aaM 
soies  plus  fines;  ayant  une  bouche  formée  par  une  très-gnui^ 
fente  latérale  ciliée ,  qui  occupe  toute  la  longueur  du  odié  droitll 
offre  au  milieu  un  orifice  particulier  plus  petit  pour  Teotiée  (b 
Toesophage;  c'est  à  son  extrémité  postérieure,  et  un  peu  deoM 
que  se  trouve  l'anus.  En  i833,  il  rectifie,  d'après  de  meilleoraiol»' 
servations,  dit-il ,  la  première  description ,  quant  au  nombre  de 
divers  appendices ,  et  il  ajoute  ce  qu'il  nomme  organedeféoondi' 
tion  ;  ses  figures  montrant  déjà  la  rangée  de  cils  un  peu  moiiiB  pit- 
longée  en  arrière ,  et  les  crochets  qui  servent  de  piedi  moios  dom* 
^  breux  et  moins  régulièrement  placés.  En  i838,  enfin,  il  le  décrit 
comme  ayant  une  cuirasse  ovale,  elliptique,  un  peu  tronqede  oUi' 
4taement  en  avant^  et  avec  6à  7  striesdomleeghuuiUee»  7&i«^ 


DES    INFUSOIRES.  khi 

ihett  lerTant  de  \j\eà%{Krttllcnfûsse) ,  5  styles  presque  semblal>Ies, 
!t  so  •  4o  cils  ;  ajoutant  qu'il  n'a  pas  vu  de  soies  (Bortlen).  Les 
umTelles  figures  (  Infns.  PJ.  XUl,  fip.  lo)  ne  montrent  plus  du 
oat  U  double  rangée  de  cirrhcs  ou  crochets  servant  de  pieds ,  et 
odiquent  les  stries  dorsales  comme  autant  de  ran$;ées  de  perles, 
•  qui  est  totalement  diflcrent  de  ce  que  je  puis  voir  ;  quant  à  la 
uigëe  de  cils,  quoique  très -inexactement  exprimée ,  elle  n'est 
iloi  trop  longue. 

7.  FuncoHiB  TOisiNE.  — /Vovro/iia  ajpnis,  —  PI.  VI,  fig.  7. 

Différant  de  la  PI.  Coron,  seulement  par  son  habitation  dans 
*eaB  douce ,  et  par  sa  forme  plus  étroite  en  avant ,  un  peu  plus 
lende  et  moins  plissée  en  arrière.  Il  m'a  semblé  aussi  que  le  rebord 
nîlUnt  qui  porte  la  rangée  de  cils  n'est  fiasécliancrécde  mémo  à 
rorigine.  —  Longueur,  0,068. 

Elle  TÎTait  en  grand  nombre,  le  8  janvier  i838.  dans  de  l'eau 
ncneillie  quinze  jours  auparaTant  dans  une  ornière  près  de  Pa- 
ris où  Tivaient  d'abord  des  E^daiina  tenta  et  des  Euglènes  qui 
k coloraient  en  vert.  Les  Hydatinea  aTaient  disparu,  et  les  Eu- 
Relies  étaient  en  petit  nombre  et  contractées.  Ces  Plcesoonies  com- 
primées entre  des  lames  de  Terre  m'ont  présente  les  déforma- 
liOBsles  plm  curieuses  (PI.  VI,  fig.  7  //  7  r)  ;  elles  s'arrondissaient 
p0Q  a  peu,  en  cessant  de  présenter  aucun  indice  de  la  cuirasse  et 
tecirrhet  ;  mais  les  cils  vibratiles  repoussés  au  bord  continuaient 
Uagiter.  En  même  temps,  ces  Infusoires  se  creusaient  de  Tacuoles 
trèt-Dombreuses,  qui  bientôt,  eu  s'agrandissant,  Tenaient  à  se 
tefaer  et  à  se  confondre  lentement  comme  des  gouttelettes  de 
inuaie  ior  du  bouillon  qui  se  refroidit. 

■ 

8?  PkASCORiE  ARRONDIE.—  Plascottia  subroÊunda.  —PI.  Xlll,  fig.  5. 

Coq»  ovale  (la  largeur  égale  les  4/5  de  la  longueur  d'abord  ; 
fhs  tard  elle  en  e>t  les  S/4  seulement) ,  épais ,  trouble ,  Lranuleux , 
MBi  e<Kf  s  «V'stinctes  ;  tronqué  et  échancré  en  avant.  La  raiigêe  de 
db  oonrte ,  éloignée  du  bord  externe  et  ne  dépassant  pas  le  mi- 
lita de  la  longueur;  des  cils  longs  et  minces  aux  deux  extrémités. 
—  Longueur  de  0,041  à  0,055. 

Cette  espèce  s'est  développée  abondamment  dans  me  infusion 


kk%  HISTOIRE   NATURELLE 

de  fiîîn  prépan'n  le  ?  1  dôccmbre  iS^."» ,  cl  tenue  à  une  tempéra- 
ture de  lo»  à  la®.  Le  =i  janvier,  il  y  avait  dôj»  beaucoup  Je 
Pltrrconîes  jeunes,  arrondies,  Ion<rues  de  0,0^1  ;  ce*  Infnioirei 
élaient  revus  un  peu  pliisgi-os  à  diverses  époques;  le  s  s  février, 
uotauimenl,  il  y  en  avait  de  loup  de  0,0 {S  à  o,o3.S  ,  et  ainn 
d*nne  forme  moins  allongée  ;  de  sorte  que  le  principal  caractère, 
tiré  de  la  forme ,  pourrait  bien  tenir  simplement  à  l  âge  ou  au  d^ 
f;ré  de  développement  :  et  si  les  cûlcsétaicDl  aussi  apparentes  que 
dans  la  Plirsconie  voisine ,  ou  dans  la  Pitfsconie  Caron  ,  on  ne  de- 
vrait pas  liésitcrà  la  considérer  comme  une  simple  variété. 

*  8?PLfR8CONii  RATONNâiiTE.  —  Ptœsconia  radiosa. 

Elle  diifôre  de  )a  précédente  par  ses  dimensions  un  peu  pi» 
considérables  ((>.<).'>  à  o,oG(i)  par  des  côtes  an^si  prononcées  que 
celles  de  la  /V.  Ctron,  et  eu  même  temps  par  des  cilslrês-lougi, 
égaux  et  élalés  en  rayons  aux  deux  extrémités. 

(/est  dans  Teau  de  Seine  gardée  pendant  cinq  ou  six  mois  dam 
des  bocaux  avec  des  Myriophj'lium ,  des  Zygncma,  etc.,  quefii 
vu  fréquemment  en  hiver  cette  Plœsconie,  qui  n'est  peut-éhi;' 
qu'une  variété  ou  un  âge  plus  avancé  de  respècc  précédente. 

9.  pLfcscoME  i.ONr.iKÈiiE.  — Plœsconia  hngiremis,  —  PI.  X,  fig. 9 

et  I?. 

Corps  très-dèprimé  ,  irrégulièrement  ovale  (la  largeur  égale  le* 
2,/5  (h*  la  longueur) ,  ins-dilalc  du  côio  de  la  rangéi'  de  cil^,  |rfu« 
transparent  dans  rcile  partie  ,  et  montrant  troi<  ou  quatre  côti^ 
larges ,  greunes ,  pivsi|ne  effacée:?,  l.a  rangée  de  cils  i»n  èrliarpe 
forme  un  demi -cercle  arconipaguc  d'une  large  bande  diapliaiv 
et  (lé|>as:ie  la  uiuitié  de  la  longueur.  —  Cirrhes  nonibi'eux,  Irèr 
lougs,  llexibles.  —  Longueur  de  0,U65  à  0,M^5. 

(^tle  espèce  est  très-eninmune  dans  leau  de  mer;  rlle  funnniS- 
lait  dans  de  l'uau  apportée  des  cdtes  de  la  Manche  à  Paris,  depaîf 
un  mois,  le  premier  décembre  i8;i5;  d'autre  eau  du  même  liée, 
apportée  le  10  dt'ceujbre ,  en  était  encore  remplie  le  s  février 
i8«W»;  je  l'employai  à  préparer  des  infusions  avec  un  80*  deioo 
poids  de  gélatine  ou  un  80'  de  gomme  ;  dix  jours  après,  ceiinfa- 
iions  contenaient  encore  les  Plœscouies ,  peut-être  filus  grosief  «t 


DES    INFUSOIRES.  H3 

is  arrondies,  avec-beaucoup  d'autres  Infusoireu  qui  s  y  claient 
reloppéf.  Cette  espèce,  exposée  uu  iiistaiil  à  l'odeur  de  lamuio- 
iqne ,  s'est  décomposée  comme  le  montre  la  figure  i  ::  ah-  elle 
rrondît d'abord  en  disque,  se  creusa  de  vacuoles,  et  sescirrhes 
eritpéreiit,  puis  les  vacuoles  devenant  toii^ours  plus  nombreuses 
plm  graindes,  elle  ne  présenta  plus  que  l'aspect  de  la  figure  i  s  ^. 

».  PUBScoKiE  A  AIGUILLON.  —  Euploies  acuUata,   (Khr.   Inf. , 

PI.  XLll,  fig.  10.) 

Corps  ovale  oblong ,  presque  carré ,  à  dos  convexe,  avec  deux 
tes  longitudinales,  dont  Tune  porte  au  milieu  un  aiguillon  court. 
Longueur,  0,062. 

M.  Ehrenberg  a  obser\*é  dans  l'eau  de  la  nier  Raltique  cette 
pèce  remarquable,  qui  pourrait  bien  avoir  une  cuirasse  meni- 
raneuse ,  et  devrait  alors  appartenir  à  un  autre  genre  ;  il  lui 
Iribuc  six  à  huit  cirrbes  ou  crochets  épars  à  la  face  ventrale  ; 
ajoute  qu'elle  paraît  aussi  avoir  quatre  ù  cinqsLylels,  el  que 
(pendant  il  n'a  pas  vu  clairement  ces  détails.  11  suppose  que  ce 
•orrait  être  la  Kerona  rmicllam  de  Millier. 

'  Le  même  auteur  décrit  sons  le  nom  d'£up{otei  lurriiui  un 
Btre  Infusoire  portant  sur  le  milieu  du  dos  un  long  aiguillon  un 
flQ courbe.  Il  l'a  trouvé  dans  l'eau  douce  et  dans  l'eau  de  mer; 
liai  a  vu  cinq  stylets  en  arrière ,  et  cinq  cirrhes  en  crochet  à  la 
>vtie  antérieure  ;  mais  il  n'a  pu  lui  reconnaître  de  cils,  en  raison 
ie  la  rapidité  de  ses  mouvements. 

**  Malgré  tous  mes  elTort«,  je  n'ai  pu  reconnaître  dans  trois 
Ultres  espèces  du  même  uulcur  :  Euplotet  ttriatux  E,  appemlicu- 
^fttSt  E,  iruncatus,  aucune  des  espèces  que  j'ai  vues. 

*"  \j^  genre  Ditcocephnlus  de  M.  Elircnberg  a  été  établi  sur  nu 
Jifivoire  observe,  comme  il  le  ditini-méme.  non  assez,  cxacle- 
IMÏit,  DÎ  â  uu  grossissement  asseï  considérable  (cent  luis  le  dia- 
lièlre],  eu  i8i«>,  dans  l'^^u  de  mer.  Il  est  rcprc>cnté  cuninie 
Bonne  de  deux  disques  inégaux,  garnis  de  longs  cirrhes ,  etcaiar- 
Mê  par  1  elrangleuient  ()ui  répare  ainsi  une  sorte  de  lête  discoïde 
;Bir.  luf.  m.  XLII ,  fig.  G ,  p.  370). 


î^ki  HISTOIRE     NATURELLE 

"*  GB5XIE  l/imantophorus.  Ehr^ 

Sous  ce  nom,  M.  Ebrenberg  a  instilué  un  genre  qu'il 
avait  d'abord  nommé  ,  comme  Fabricius ,  HimaniopiM^  et 
qui  contient  une  seule  espèce ,  Himantopus  Qiaron  (Fabr., 
Mùll.  Infus.  Pi. XXXIV,  fig.  22},Himanlophorus  Charmi 
(£hr.  Infus.  Pi.  XLII,  fig.  7),  vivant  dans  l'eau  de  mer  et 
dans  Teau  douce;' mais  que  je  n'ai  pas  vue  moi-même,  à 
moins  que  ce  ne  soit  quelque  Plœsconie  sans  stylets  visibles, 
comme  la  PL  sctitum  ^  dont  tous  les  appendices  serueut 
également  flexueux. 

Millier  la  décrit  comme  étant  c  en  forme  de  nacelle  ^  d- 
lonnée  et  pourvue  de  cirrhes  dans  une  excavation  ventrale.» 
Elle  rappelle  beaucoup ,  dit-il ,  sa  Trichoda  Choron  ^  maii 
elle  est  plus  grande ,  et  s'en  distingue  par  l'absence  des  poib 
(  stylets)  postérieurs  et  par  les  ciiTbes  flezuenx  »  situés  à  la 
face  ventrale. 

M.  Ebrenberg  distingue  aussi  son  genre  Himantophoit 
par  l'absence  des  styles  et  par  ses  crocbets  (uncini)  trèi- 
nombreux  ;  il  décrit  l'Himantophore  caron ,  comme  ayant 
le  «  corps  diaphane  ,  plan  ,  elliptique ,  un  peu  obliquement 
tronqué  en  avant ,  avec  de  petits  cils  et  des  crochets  lonp 
ot  grclcs.  »  Ces  crochets ,  ser\'ant  de  pieds ,  forment  une 
large  bande  sur  la  face  ventrale,  où  ils  sont  presque  dispo- 
sés par  paires.  De  ce  côté  est  aussi  une  rangée  de  cils  allant 
de  la  bouche  fort  loin  en  arrière.  De  nombreuses  ^-ésictiks 
stomacales  se  voient  à  l'intérieur.  Au  bord  postérieur  se 
trouve  une  grande  vésicule  séminale  contractile ,  et  le  looj 
de  la  rangée  de  cils  une  série  de  taches  glanduleuses. 

2*  Genre.  CHLAMIDODON.  —  Chlamidodon.  Èhr. 

Animal  de  forme  ovale  aplatie  ;  pourvu  de  cils  et  de  cro- 
chets à  la  face  ventrale,  et  ayant  une  bouche  enloorée 
d'un  faisceau  de  baguettes  ou  de  dents  droites. 

Une  senle  espèce,  ÇhUunidodon  Mnemosynt  (Ehr.  laf* 


DES  mf  USOIRES.  kho 

I.  XLII»  fig.  8),  dont  nous  donnons  la  figure  d'après 
[.  Ehrenherg.(Pl.  XIII,  fig.  8),  constitue  ce  genre  bien 
inarquable,  créé  par  cet  auteur  et  placé  dans  sa  faniilie 
^JEuplota^  en  notant  que  c'est  une  Oxytrique  cuirassée  et 
snfeée.  Cet  infusoii-e,  long  de  0,11 ,  est  vert  ou  hyalin, 
Crament  bigari*éde  vésicules  roses;  il  vit  dans  leau  de 
.  Bier  Baltique. 

3*  Gehbe.  DIOPHRYS.  —  Diophiys. 

An.  de  forme  disccÂ'de  irrcguliëre ,  épais ,  concave  d'un 
Mé  et  convexe  de  l'autre ,  avec  de  longues  soies  groupées 
if  deux  extrémités.  Sansbonche. 

I.  IhoniBTs  UàKint,^'Diophr^s  marina.  —  PI.  X,  fig.  4,  a-é. 

Corps  ovale,  avec  une  excavation  longitudinale ,  terminée  en 
mit  par  dnq  grands  cils  vîbratiles ,  et  en  arrière  par  quatre 
«cinq  soies  très-longues,  géniculées.  — Longueur,  0,045. 

Git  Infatoire ,  si  remarquable  par  ta  forme  et  par  ses  appen- 
Kesi,  66  trouvait ,  au  mois  de  mars  1 84o.  dans  Teau  du  canal  des 
ttaoSB,  à  Cette.  Il  diffère  considérablement  desPlœsconies,  el 
apmdant  plusieurs  des  figures  données  |mr  Millier,  pour  sa 
UrmutpaieUa  (les  fig.  1 4,  i5  et  i8  ,  PI.  XXXIII),  présentent  du 
lèaades  appendices  en  deux  groupes  terminaux ,  aux  extrémi- 
è  d'une  excavation  longitudinale,  et  surtout  les  cirrbes  posté- 
Ms  géniculés  on  infléchis  en  angle  au  milieu  de  leur  lon- 
{Mr. 

4*  Gbhre.   GOGCUDINE.  —  Coccudina. 

AH'  à  corps  ovalo ,  déprime  ou  presque  discoïde  ,  S4)u- 
Ûitun  peu  simion\  au  bord;  convexe,  sillonné  ou  gra- 
Mlenx  et  glabre  en  dessus  ;  concave  en  dessous  et  pourvu 
kcfls  vibratiles  et  de  cirrhes  ou  appendices  corniculés 
ïTint  de  pieds.  Sans  bouche. 

JLc»  Infif^oircâ  réunis  daus  ce-genre  »ont  très-imprikite- 


kkH  HISTOIRE    ITATURELLE 

ment  connus  :  ils  sont  intermédiaires  entre  les  Loxodei  etks 
Plœsconies,  comme  ayant  les  appendices  decelles-cietlt  fime 
générale  de  ceux-Jà  ;  mais  c'est  là  tout  ce  que  nous  savons  snr 
leur  orisanisation.  On  ne  leur  voit  pas  de  bouche  ;  ou  dis- 
tingue seulement  à  l'intérieur  des  granules  irrégulienetdes 
vacuoles  remplies  d'eau.  Ils  se  servent  de  leurs  cirrhespov 
marcher  sur  les  corps  solides,  comme  des  insectes  ou  dts 
petites  araignées  ;  aussi  doit-on  penser  que  Joblot  a  voola 
désigner  sous  cette  dernière  dénomination  quelques  Cocca- 
dines. 

Ce  nom  de  geni'e  a  été  créé  par  M.  Bory,  qui  le  donna 
mal  à  propos  à  la  Plœsconie  patelle  en  mémç  temps  qa'i  de 
vraies  Coccudines.  M.  Elu*enberg  ne  Ta  pas  admis  et  il  i 
laissé  parmi  les  Oxytriqucs  et  les  P}oesconies  ou  Euplotfi 
les  espèces  qu'il  a  connues,  rt  que  déjà  précédemment  Môl- 
1er  avait  classées  parmi  les  Trichodes  (  7V.  cicada,  Tr. 
cimex). 

Leur  multiplication  a  lieu  par  division  spontanée  tran»-    ^ 
verse.  i 

1.  CitccrniNE  \  cdi'ES.  —  Coccudina  cosiala.  —  PI.  X,  fig.  i. 

Corps  ovale ,  obliquement  rétréci  et  .sinueux  en  avant,  coniev 
et  sillonné  on  dessus,  ou  préseutant  cinq  à  six  eûtes  trcs-saillaoïes 
tuberculeuses;  appondiccs  groupes  aux  deux  extréiiiilési  lésa- 
teneurs  plus  minces,  vibraliles.  —  Longueur,  0,027. 

Je  Tobservais ,  au  mois  de  décembre ,  dans  de  l'eaii  de  mil** 
(du  iMessis-Piquel),  conservée  depuis  le  mois  d'août  arec  desdébn    , 
de  végétaux. 


•».  CoccvDixE  L:piis<;E.  —  Coccudina  crassa,  —  P|.  X,  fig.  !• 

Corps  ovale ,  plus  large  et  comme  tron(]ué  en  arrière ,  rétréci 
et  sinueux  en  avant ,  rouvoxo  en  dessus  et  marquer  de  cotes  fW- 
que  effacées;  convexe  en  dr^sous,  avec  les  bords  épaissi?,  k^ 
penrliccs  de  la  moitié  nnlfTÏenre  en  forme  de  crochet*;  !esposl^ 
rieurs  droits  on  forme  de  ^^tylcls.  —  Longueur,  0.05.  — Blirin. 

Kllc  vivait  dans  l'eau  lît'  mer  prise  à  Otte  depuis  huit  jours a^**^ 
des  Corallinct» .  et  Jujii  gidlée . 


DES    1NFUS0IRE8.  H7 

|.  GooctDimc  POLVMDB.  —  CoceuJîna  paijrporh,  —  1*1.  X,  fîg.  :). 

Corps  ovale,  sinueux  en  avant,  convexe  et  marqué  en  dessusi 
de  sept  à  huit  edtes  èiruiies,  plat  en  dessoun ,  et  muni  de  cirriies 
égên ,  nombreux,  longs  et  Uexibles.  —  Longeur,  0,055.  — Mariu. 

Dansl'ean  de  mer  stagnante ,  près  du  chemin  do  fer,  à  Celte, 
le  5  mars. 

4.  GoccuDiTïE  CIGALE.  —  Coccudîna  eicadam  —  PI.  Xlll ,  fîg.  i. 

Corps  ovale ,  gramileux ,  trés-convtxe ,  à  bonb  arrondis ,  con- 
Civo  en  dessous ,  et  muni  Je  cirrhes  épars  longs  et  flexibles.  — 
iLsogueur,  0,053. 

Cet  Lufusoirc ,  que  j'ai  iroiivé  dans  Teau  de  Seine ,  entre  les 
Ctrmiaphj'iium^  en  novembre  ii>o8,  paraît  bien  être  le  même  iiuo 
mitera  décrit  sous  le  nom  de  Trichoda  eicatia  (Mtiller,  In  Ins., 
|l.  XXXlIt  fig*  s 5-37)1  comme  étant  «  orale,  à  bords  obscurs , 
chevelue  en  avant  et  en  dessous ,  sans  cils  en  arrière.  »  Mali  ce 
a'eil  pas,  je  crois,  l'espèce  que  M.  Ehrenberg donne  sous  le  nom 
^Oxfrtrîeha  eitada  (Ehr. ,  Inf. ,  pi.  XM  ,  fig.  /(),  comme  syno- 
de celle  de  MUller.  En  eflcl  cet  auteur  lui  donne  ponr  ca- 
d'avoir  le  dos  sillonné  cl  crénelé,  ce  qui  ferait  penN*r 
9t*iia  eu  eu  vue  notre  Coceudina  cotlata  (i)  et  non  la  C,  cicada. 

'  Coceudina  vimex,  Bory. 

ie  ne  sais  s'Jl  faut  réellement  faire  une  espèce  de  Cocrudine  de 
nafiuoire  nommé  par  Miiller  Tnckoda  cimcx  (Miill.  Inf.  PI.  XXXII, 
Ig..  2 1-24),  ou  li  ce  n'est  pas  sînipleuieut   une  Plœsconie  mal 


'd)  M.  Khrenberg  dit  .-i\uir  ii'ii^m  .^  oolorfi-  par  l'iiifligo  Ip^  nombreux 
ièrihact  de  »on  OjUricha  vîcndn,  qiif*  noui  croyons  pouvoir  être 
Wff  Caeeudlna  civruf.t;  il  Itt'  1  •■nniplr  I  !i'!  j  tr«'l/<*  ri'iies  (lor«n1f«,  ri 
îltl«ni.irqiir  qiicil.insl:i  ili'.i..jji"i«.ir^nM  j  ir  (i.innfiu'f  <lc  ffl  lllfll^oi^•■  ♦ 
ta  reconnaît  que  le  coip-  lo.ii  int!.  r  •  -l  nou  ,  rv  <|ui  le  conduit  h  le 
raoger  plulôl  parmi  I0  0\}  M  npu-s  nii;i\i-  i--;  l»|n'^roni«r« ,  quniq«u  cca 
Jmi^rû  altnt  bien  ce  leènM.*  «ractii-e. 


kkH  HISTOIRE    HATUR£LLE 

observée.  Cet  auteur  la  décrit  comme  étant  «  ovale,  à  bordi 
transparenU ,  pourvue  de  cils  en  avant  et  en  arrière.  »  Il  ajonte 
que ,  quand  l'eau  s  évapore»  elle  montre ,  en  se  contractant,  da 
sillons  longitudinaux,  et  il  termine  en  disant  qu'elle  esttnp 
semblable  (nimii  similis)  à  sa  Triehoda  Choron  ^  qnî  est  une  de 
nos  Plœsconies.  Il  lui  donne  pour  synonyme  ce  que  Joblot  (BlicsoL 
3  part.,  p.  79»  pi.  lo,  fig.  lo)  a  nommé  petite  araignée  aq» 
tique. 

M.  Ehrenberg  a  nommé  d*abord  cette  espèce  SiylonycHê} 
cimex ,  puis  il  Ta  confondue  avec  umEuplotes  (^arom ,  et  enfin  il 
en  a  fait  une  espèce  distincte,  sous  le  nom  d'Euplotes  cimex  (Ebr. 
Inf.,  p.  38o,  PI.  XLII,  fig.  17),  en  déclarant  toutefois  qu'elle  de- 
mande une  observation  plus  exacte.  11  lui  attribue  on  tét  obloog, 
elliptique,  lisse,  et  la  dit  pourvue  de  cils,  de  stylets  et  de  cracheb. 

**  Coceudina  reiieulaia. 

Je  ne  fais  qn'indiqner  sons  ce  nom  un  Infosoire  observé  aninrii 
de  décembre  dans  de  Tean  de  Seine,  conservé  depuis  Tété  avec 
des  Myriophylles  vivants.  11  était  long  de  0,040 ,  et  sa  soHaee 
granuleuse  était  évidemment  réticulée  on  marquée  de  strisi 
croisées ,  d'où  résultait  une  dentelure  an  contonr.  Il  avait  anx 
deux  exlrcuiités  des  cirrhes  coudés  assez  volumineux. 

*  Gezirb  Aspidisca.  Ehr. 

C'est  bien,  je  crois,  avec  les  Coccudines  qu'il  faut  ranger    i 
Je  Triehoda  Lynceus  (Mùller,  Inf.  PI.  XXXII,  fig.  i-2],    ] 
dont  M.  Ehrenberg  a  fait  le  type  de  son  genre  jispidUea    j 
et  par  suite,  de  sa  famille  des  Aspidisciita  qui,  suivant  loi,   i 
flevrnit  contenir  les  Polygastriques  cuirassés,  enterodéici, 
à  urifictr  douhlt' ,  mais  dont  Torificeanal  est  seul  terminai- 
En  décrivant  son  genre  Aspidisca  (  Ehr.  Inf.  p.  343) ,  il  éU 
que  cet  animal  a  la  plus  grande  analogie  avec  les  JEuplotes, 
mais  que  chez  ceux-ci  la  cuirasse  déboixle  le  corps  en  arrièiv 
comme  en  avant,  ce  qui  fait  que  roriiice  anal,  de  même  que 
ia  bouche,  n'est  pas  terminal. 

Miillei    <lésigne  sa  Triehoda  Lynceus  par  ces  mots  •    '"* 
»  Ti*.  prc2>que  carrée,  à  bec  crochu,  à  bouche  cilî^,  et  6ord 


DES  IHFUSOIRES.  449 

rieur  garni  tk  soies.  »  Au  premier  aspect ,  diuil ,  elle 
able  à  un  Entomostracé  du  genre  Lyncée,  mais  elle 
pouiTue  ni  de  cuirasse  ni  dyeux  ,  etc.  «  Son  corps 
smbraneux,  comprimé,  sans  épaisseur,  prolongé  en  un 
Mxmrbé  en  avant ,  et  tronqué  en  arrière.  Sous  le  bec 
fidaceau  de  poils  pendants,  qui  par  son  agitation  ferait 
que  l'animal  avale  de  l'eau.  Le  bord  postérieur  est 
H,  muni  de  soies  rares  qui  s'agitent  au  gré  de  l'animal 
raissent  servir  à  la  natation.  Les  intestins  (inieranea) 
OLtrémement  remarquables;  en  effet ^  un  tube  courbé 
1  de  la  bouche  jusque  dans  les  viscères  {iniestina)  du 
du  corps  ;  ceux-ci,  ainsi  que  le  tube,  éprouvent  une 
ote  agitation;  entre  le  bord  postérieur  et  l'antérieur 
autre  tube  longitudinal  souvent  rempli  d'une  liqueur 
re.  Le  corps  et  les  molécules  cristallines  ont  un  bord 

r  distinct J'en  ai  surpris  quelques-uns  accouplés; 

ganes  génitaux  sont  situés  dans  l'échancrure  du  bord 

ieur »  Millier  a  représenté  en  efiet  les  Infusoires 

te  espèce  joints  par  le  bord  postérieur  ;  mais  tous  ces 
d'une  organisation  que  Millier  croit  avoir  vue  n'ont 
rapport  avec  ce  que  de  sou  côté  M.  Ehrenberg  pi*é- 
ivoir  découvert. 

5**  GuiRE.  LOXODE.  —  loxodes. 

k  oorpa  plat ,  membraneux  ou  revêtu  d'une  enve- 
nembraneuse  apparente ,  flcuble ,  non  contra 
au  milieu  de  la  face  supérieure  ou  dorsale ,  souvent 
e  4  la  face  inférieure  ;  à  contour  ovale  irrégulier , 
K,  et  obliquement  prolongé  eu  avant,  pourvu  de 
très-fins  au  bord  antérieur  aeulenient. 


snre,  confondu  par  Millier  avec  lesKolpodes,  est  bien 
ent  distinct,  mais  il  est  encore  peu  connu  sous  le 
t  de  la  structure  et  de  l'organisation^  et  sa  place 
série  des  Infusoires  est  très-difficiie  à  indiquer  avec 
>n  ;   il  ne  peut  être  placée  ni  avec  les  Paraméciens , 

FUSOIRFS.  89 


(50  HISTOTHE     ItATURtLLE 

ni  avec  les  Leucdphryens ,  puisqu'il  n'a  point  iâ  wrfaee 
réticulée  pu  garnie  de  rangées  régulières  de  cik;  il  ponmit 
peut-être  avec  plus  de  raison  être  rapproché  des  TVoeU- 
lius  dans  la  famille  des  Trichodiens;  mais  il  offine  mie  ippt- 
rence  de  tégument  tellement  nette  que  je  me  soif  tnomë 
dans  rallemative  de  créer  pour  lui  seul  une  famille  pnti* 
culière,  ou  de  le  placer  avec  les  Ploesconiens  auxquels  il  le 
rattache  à  la  vérité  par  les  Goccudines  ;  cependant  il  t'es 
éloigne  aussi  par  l'absence  de  cirrhes,  et  c'est  ee  qai  empêche 
de  caractériser  cette  famille  aussi  nettement  qu'on  lepooniit 
faire.  De  nouvelles  observations  permettront  assurénot 
d'apporter  dans  la  classification  des  InfiisoiresnnepréeinM 
plus  grande;  pour  le  moment  nous  nous  contentons  de  fiûre 
connaître  autant  que  possible  ces  animaux. 

Les  Loxodes  sont  de  ceux  qu'on  rencontrera  le  pins  sAre^ 
ment  et  le  plus  fréquemment  dans  les  infusions  et  dans  1b 
eaux  de  marais  déjà  altérées  par  la  puti*éfàction.  Ils  ne  moo- 
trent  à  l'œil  en  quelque  sorte  qu'un  disqde  presque  diaphue 
obliquement  prolongé  en  avant  en  une  manière  de  bec  obtas 
d'une  transparence  parfaite  ;  ils  rampent  souvent  sur  la  80^ 
face  des  corps  solides  et  alors  ils  se  plient  pour  s'aooomnodv 
aux  inégalités  de  ces  corps  ,  et  leur  bord  antérieur  se  repfo 
contre  tous  les  obstacles  qu'il  rencontre.  On  distingue  pres- 
que toujoui^s  le  contour  de  la  partie  charnue  vivante,  an 
milieu  d'une  enveloppe  plus  transparente  ;  mais  qui  cq»en- 
dant  n'est  pas  une  membrane  persistante,  comme  le  prouve 
la  fecilité  qu'ont  les  Loxodes  de  s'agglutiner  quand  ib  TÎeD- 
nent  à  se  toucher  entre  eux. 

Les  cils  du  bord  antérieur,  seuls  organes  externes  des  Lo- 
xodes, sont  souvent  très^ifiiciles  à  apercevoir;  à  l'intérieur, 
on  ne  voit  que  quelques  vacuoles  isolées,  ordinairement  co- 
lorées en  rouge  pâle.  Une  bouche  est  rarement  visifaki  w^ 
des  corps  étrangers,  tels  que  des  Navicules,  qu'on  voit  dass 
l'intérieur,  n'ont  évidemment  pu  y  pénétrer  que  pariœ 
ouverture  buccale.  Quelques  Infusoires,  ressemblant  d'ail* 
leurs  entièrement  aux  Loxodes,  ont  an  contraire  une  boocbe 


ht$  tifFusotncs.  (Si 

tpê  rend  parfaitement  visible  un  fiiisceau  tubuleax  de  peti- 
tèi  baguettes  transparentes  qui  l'entourent.  La  présence  de 
œlte  armature  buccale  ne  me  parait  pas  toutefois  un  motif 
mffisant  pour  les  réunir  aux  Chilodons  qui  ont  toute  la. 
uarÙLce  ciliée  comme  les  autres  Paraméciens  avec  lesquels 
je  les  ai  placés. 

M.  Ehrenberg,  en  1830,  institua  le  genre  Loxode  et  y 
comprit  six  espèces,  savoir  :  Vie  L,  eueuUulus^  dont  il  a 
fidt  plus  tard  le  genre  C/UlodoH;  2^  le  £.  cucuUio ,  qu'il 
pitc»  avec  doute  aujourd'hui  dans  son  genre  Kolpodef  3®  le 
£.  rostrum^  dont  nous  faisons  le  genre  Pélecides  4""  le  £. 
cithara^quïest  certainement  un  Bursanen  ou  un  Paramécien  ; 
5*  le  X.  bursaria ,  regardé  d'abord  par  l'auteur  comme  une 
variété  de  son  Paraniecium  chty salis  ^  et  qui  nous  paraît 
devoir  y  en  effet»  appartenir  à  la  famille  des  Paraméciens  ; 
cofin  ,  6*  le  £.  pUcatuSj  dont  l'auteur  lui-même  signale  la 
paade  analogie  avec  VOxy tricha  cicada;  il  s'ensuit  que  le 
foue  Loxode  de  M.  Ehrenberg  n'a  presque  plus  aucun 
rapport  avec  le  nôtre  aujonrdliui  (i). 

I.  LotODK  CBAnaoK .  —  Loxodes  eueullutus. —  PI.  XllI,  fig.  9(2). 

Corps  ovale,  lisse  ou  un  peu  granuleux,  renfR  au  milieu, 
'  et  flexible  en  avant.  —  Long  de  0,05  à  0,06. 


• 


(j)  Le  Laxodês  cithara  (Ehr.  Inf.  PI.  XXXIV ,  B^.  a)  i  l«  corps 
trÎMigiilaîre ,  comprimé ,  blanc ,  4I*'P  «t  obli^emtDi  iron^né  en 
■vtBl,  rétréci  en  arrière.  Long  de  o,ia5-  —  Le  L.  bursaria  (1.  c, 
%•  S)  tat  Teri ,  oblong ,  obliquement  tronqué  et  comprimé  en  avant , 
iàféiÊH  êi  fenflé  en  arrière,  long  de  0,09.  —  Lé  L,  piicatut  (  I.  c. 
%.  4)  *  ^  corps  elliptique ,  comprimé ,  renflé  an  milita  «vee  nfle  lértê 
«laradMi,  «t  i*abdomen  obscnrément  sillonné  tt  plîMé;  il  est  long  dé 
aya6,  —  Tona  les  trois  ont  été  observés  dans  let  eattx  douces  des  enTi« 
wmê  de  Berlin. 

(â)  Petitu  kuttrts  ,  Joblot ,  Microsc.  PI.  Il ,  Pi.  IV  ,  Pi.  V  ,  Bg.  4. 

iuMf  HiU.  i^Si.  —  Volvox  tor^uiUa ,  EUis,  Philos,  traniact. 


ÇfcistUum,  HiU.  i^Si.  —  f^oivox  tor^uiUa .  EUis,  Philos,  trai 

Th^dbi»ckn  ,  QleMiMi ,  IttAu.  Pi.  XXVn ,  XXVni,  XXX. 
Mwlgf^én  taemlim ,  MiUer ,  InL  Pi.  XV,  «g.  7-11. 

29. 


452  HUTOIRE     HATUfllLLE 

Cette  eqpèoe ,  décrite  par  Mûller  sons  le  n(Hn  dm  Kaipodowcd' 
lutiu  y  est  une  des  pliu  commîmes  dans  les  înfiuKMis  et  'di^  ki 
eaux  stagnantes.  Xobseryais  ce  Lozode  le  1 4  jairrièr  i83€  dm 
Teau  d*im  appareil  d'endosmose  préparé  depuît  cinqoanta-qoilie 
heures  aTCc  de  la  Tcssiede  cochon  et  de  Tean  sucrée  ;  il  pcdMintiîf 
quelques  yacudes  qui  derenaient  plus  nombreuses  quand  9  aflut 
cesser  de  rirre ,  il  se  contractait  irrégulièrement  alon  et  perdsk 
cette  apparence  membraneuse  si  distincte  qu'il  avait  auparafant. 
J*ai  TU  fréquemment  dans  le  liquide  où  les  Lojtodes  ëtiieut  très» 
abondants,  deux  ou  troia  de  ces  Infusoires  agglutiné»  par  aa 
point  quelconque  de  leur  surface  »  ce  que  Y  on  ne  pouTait  aa- 
cunement ,  comme  je  l'ai  dit,  prendre  pour  accooplemeot 
Millier,  qui  les  observa  dans  une  infusion  de  Laitron  (Sonektutr- 
vensis),  où  ils  s'étaient  ezcessirement  multipliés  au  mob  d'odobre, 
dit  en  avoir  vu  ainsi  jusqu'à  cinq  agglutinés  par  le  doa  et  m- 
géant  ensemble  pendant  quelquesinstants.  Ce  même  auteur  déoft 
son  Kolpode  comme  ayant  le  corps  pnriongé  en  avant  au  delà  di 
contour  ovale,  et  paraissant  dans  cette  même  partie  comfnimécn 
carène  :  «  C'est ,  dit-il,  un  animal  très-diaphane,  crislaUia, 
pourvu  dedeux  globules  ditiphêne»  (jglokiiiêpeliueidù)  euaxriéis^ 
ou  d'un  plus  grand  nombre  de  ces  gk^ules  ,  épars  au  milien^ 
Ces  globules  sont  ce  que  je  nomme  des  vacuoles. 

M.  Ehreuberg  en  i83o  avait  confondu  cette  espèce  avec  k 
Chilodon  eucullus  qui  est  beaucoup  plus  grand  ;  aussi  lui  aUri* 
buait-il  alors  une  longueur  de  0,098. 

• 

Loxodes  cucuUio, 

Je  ne  sais  si  Ton  doit  regarder  comme  une  espèce  disliocte  le 
iTo/^ixia  ciitfif //io  de  Mûller  (Inf.  PI.  XV,  fig.  12,  19),  que  cet  au- 
teur décrit  comme  étant  ovale,  déprimé,  très-l^;èrement  sinneox 
près  de  l'extrémité  antérieure ,  déprimé  en  dessus  etconvauca 
dessous;  ayant  le  tiers  antérieur  de  son  corps  formé  d'une  mesH 
brane  diaphane ,  ainsi  que  le  bord  postérieur.  La  membrane  an- 
térieure est  très-flexible  et  susceptible  de  se  replier  contre  to 
obstacles.  11  se  meut  lentement  en  glissant  dans  une  positîoD  ren- 
versée, c'est-à-dire  sur  la  partie  convexe  du  corps.  Mûller  l'iiidi- 
que  comme  vivant  dans  les  eaux  couvertes  de  Lemna^  avec  Ici 
Rotifèrçs  et  les  Paramécies;  il  }'a  trouvé  aussi  dans  une  infiuioo 
de  poire.  D'après  cette  description ,  on  ssvait  tenté  de  rapporter 


DES    INFL'SOIRES.  433 

«ile  espèce  au  Loxodes  cueulluluty  mais  les  figures  données  par 
mller  sont  totalement  diflTërentes^,  et  Ton  doit  penser  qu  il  a  re^ 
traMntë  en  même  temps  plusieurs  autres  Infîuoires  voisins  des 


M.  Ehreoberg  avait  nommé  d'abord  Loxodes eueuUiojULlûîur 
ofapeloiig  de  o,o3 ,  qui  est  peut^tre  celai  de  MiUler  ;  mais  plus 
trd  il  l'a  réuni  à  ses  Kolpodes. 

i?1j09CObx  ainciiLs.  — •  Loxoda  retieulatui.  ^«  PI.  XllI,  6g.<)-io* 

Gnrpt  orale ,  un  peu  rétréci  et  sinueux  en  avant ,  oà  il  est  plus 
tadUe;  sorfM»  granuleuse ,  presque  réticulée.  —  Long  de  0,055* 

robserraîs,  en  janTier  1 836,  cet  Infusoire  dans  l'eau  de  marais 
jjà  s'ëtait  pourrie  dans  un  flacon;  je  n'y  ai  pu  distinguer  de  cils* 

3.  Loxoi>E  MAEiN.  —  Loxodes  marimusm  —  PI* XIII,  fig.  ii. 

Corps  déprimé ,  à  contour  ovale ^  sinueux,  presque  réniforme , 
née  une  petite  pointe  en  arrière  :  des  granulations  fines  dans 
natérienr,  et  une  rangée  de  points  près  des  bords  antérieur  et 
yirtériear.  —  Long  de  0,075. 

J'ai  tronvë  ce  Loxode  dans  l'eau  du  canal  des  étangs,  qui  com- 
nmique  avec  la  mer  à  Cette.  Il  avait  une  grande  vacuole  bya- 
lasdansTintérienr,  et  contenait  desNaricnles,  ce  qui  prouve 
ranstence  d'une  bouche  asses  ample.  Le  bord  antérieur  est  garni 
^  cils  obliques  très-fins. 

4.  LoxoDX  UNTÊ.  '^LoJt&éUs  iUniatus, 


Têi  ptoienrs  fois  rencontré  des  Infosoires  de  même  forme  que 
IsLonde  ckaperon ,  mais  pourvus  d'un  faisceau  de  b«gaettes  ao- 
la  bouche  comme  les  Ghilodons ,  dont  ils  difiirent  par  la 
et  par  Tabsence  des  cils  de  la  surface. 


4S4  HISTOIRE    IfATUBKLLS 

XY«  Famiuj:. 
ERVILIENS. 

Animaux  de  forme  ovale  pins  on  moins  déprimée, 
revêtus  en  partie  d'une  cuirasse  membraneuse  persis- 
tante ,  et  pourvus  de  dis  vibratiles  sur  la  partie  dt- 
couverte  ;  avec  un  pédicule  court  ra  forme  de  ^pieoe. 

La  (amille  des  Erviliens  se  compose  d'espèces  peu 
nombreuses  et  encore  peu  connues  :  elle  est  snrtmit 
remarquable  qoL  ce  qu'elle  présente  à  la  fois  plusieurs 
caractères  de  l'organisation  des  Systdides  i^vec  kf 
caractères  négatifs  les  plus  importants  des  Infusoira, 
savoir  :  l'absence  de  symétrie  et  Tabsenoe  d'im  gsdiI 
digestif*  Ces  animaux,  en  effet,  sous  une  cuîraiie 
résistante ,  paraissent  composés  seulement  d*ane  suIh 
stanoe  saroodique  homogène  qui  se  creuse  sponlfr 
nément  de  vacuoles.  Leur  multiplication  a  lieQ  aan 
par  division  spontanée  transverse. 

La  seule  espèce  connue  de  M.  Elhrenherg  a  été 
confondue  par  cet  auteur  avec  ses  E^uplaUs  (Plw- 
conia),  sous  le  nom  à^EvploÊes  numastybis.  Pnit- 
étre  aussi,  ce  que  Mûller  avait  nommé  CereorûKaiifo» 
et  dont  M.  Bory  a  fait  le  genre  Turbinella,  et 
M.  Ehrenberg  le  genre  Urocentrum ,  doit-il  appar- 
tenir à  cette  famille  ?  CSe  serait  alors  un  exempta  d& 
vilien  vivant  dans  Tean  douce ,  tandis  que  les  ospèov 
iconnues  avec  certitude  sont  exclusivement  propres  à 
l'eau  de  mer.  Lès  deux  seuls  Erviliens  connus  doiVttt 
appartenir  à  deux  genres  ;  le  premier  EFviliacanciéâÊé 
par  une  cuirasse  comprimée  et  ouverte  d'un  c6té,  k 
deuxième  TrochUia  montrant  une  cuirasse  ouvortecs 
avant  seulement* 


DES   IHFUSOIBES.  fcSS 

1"  Gbneb.  TSKVIUE.  —  Ervilia. 

An.  de  forme  ovale ,  comprimée ,  revétus[d'one  cuirasse 
mvertc  latéralement  et  en  avant  ;  pourvus  de  cils  vi- 
Irttiles  tout  le  long  de  cette  ouverture ,  et  d'un  appendice 
brmant  un  pédicule  latéral  à  l'extrémité  postérieure. 

I.  EnfiUK  GOUMB.  —  Ervilia  legumen.  —PI.  X,  fig.  14. 

Garps  trèe-diaphane ,  montrant  quelques  vacuoles  à  Tintérieur. 
-  Long  de  0^04  à  O9O6. 

Xai  tronrë  dans  l'eau  de  le  Méditerranée,  en  mars  1 840 ,  cet 
(nftisoire  dont  la  forme  rappelle  nn  peu  celle  d*ane  gooMe  d*£r- 
«,  d'où  j'ai  dérÎTé  son  nom  génériqoe.  Le  pédicule  peut  s*ag* 
iMfavBr  inr  let  corps  tolîdei.  M.  Ehrenberg  a  trooré  dans  Teau 
dfli  mer  Baltique  un  animal  que  je  crns  bien  être  le  même, 
||PoiqDe  U  deKription  et  la  figure  ne  s'accordent  pas  tout  à  fai^ 
tftc  ce  que  j'ai  yu.  Il  le  nomme  Euplotet  monoitjrlus  (£hr. ,  Inf. 
fl.,XLn  ,  fig.  14),  et  dît  avoir  observé  sa  multiplication  par  diri- 
liaiiqKmlanée  transrene ,  et  la  coloration  artificielle  par  l'indigo, 

t«  Ginmi.  TROCHIUE.  —  TrochiUa. 

• 

An.  de  forme  irrégulièrement  ovale ,  plus  étroite  en 
.mul^  où  se  montrent  des  cils  vibratiles  \  cuirasse  oblique- 
IfBl  sJHounée ,  et  conune  contournée  et  terminée  en  arrière 
ff  un  pédicule  mobile.  —  Point  de  boqche  distincte. 

l*TaocMn4x  hgmoîde.  —  Trocldlia  tigmoides.  —  PL  X,  fig.  i5. 

Corps  ofala,  rétréd  et  sinueux  en  avant;  cqirasse  UKmtrant 
dm  à  six  côtes  arrondies ,  obliques;  pédicule  snsoeptible  de 
,l||t^|||ntiner  au  porte-objet^  —  Long  de  0,028  à  (SflVi, 

iehservli  en  grand  nombre  des  Trochilies  dans  l'eau  de  mer 
.i  GeHe,  au  eanal  des  JÈtanga ,  et  ooDiervée  depuis,  un 


456  HISTOIEE    HATURfiLLE 

se  diviser  spontanément  en  fraTers  ;  on  distinguait  alors  an  mi- 
lieu le.  nouveau  pëdicnle  de  la  moitid  antërîenre  ;  le  nombre  dei 
côtes  ou  des  sillons  était  assez  variable  ainsi  que  leur  degré  de 
fonîon. 

XVr    FllllLLE. 

LEUCOPHRTENS. 

Animaux  de  forme  déprimée ,  ovale  on  oblongoe, 
reyètns  de  dis  vibratiles  trës-fierrés  et  dispoièi  ci 
séries  régulières.  —  Sans  bouche  distincte. 

Les  Leacophryens  paraissent  entièrement  dépoomu 
de  bouche ,  ou  bien  s'ils  en  ont  une ,  eUe  n*est  pas 
distincte  et  leur  sert  seulement  pour  avaler  le  liquide 
au  milieu  duquel  ils  vivent',  car  les  vacuoles  de  fin- 
térieur  ne  contiennent  ni  corpuscules  étrangen ,  ni 
rien  de  solide ,  et  il  est  plus  prdkable  que  cea  ^«îwMMt 
se  nourrissent  uniquement  par  abscMrptiQn.  La  fb- 
part  vivent  parasites  dans  les  cavités  viscérales  oa 
interviscérales  des  Annélides  et  des  Batraciens,  et 
quand  ils  en  sont  retirés  pour  être  mis  en  liberté  dans 
Teau  pare ,  ils  nagent  d'abord  avec  une  extrême  TÎn- 
cité,  mais  ils  ne  tardent  pas  à  périr  par  suite  de  Fac- 
tion dissolvante ,  de  ce  liquide  ainsi  que  les  Hdmin- 
thés.  C'est  quand  ils  vont  cesser  de  vivre  quVm  tmt 
exsuder  sur  tout  leur  contour  des  disques  et  des  glo- 
bules de  sarcode  dans  lesquels  il  se  produit  souicnt 
des  vacuoles,  d'une  manière  fort  reman|Qalile.  An 
milieu  du  corps  des  Leucophryens  on  observe  une  oa 
plusieurs  masses  d'apparence  spongieuse ,  qui  à  h 
mort  de  l'animal  se  contractent  de  plus  en  plus  :  oa 
ne  peut  supposer  que  ce  soient  des  glandes  dont  os 
n^aperœfrait  point  les  rdatiws  avec  dlratrw  ergoies; 


DES    INFUSUIIItS.  457 

ni  plu  tût  les  restesd'untissuou  d'une  sorte  de  trame 
conlr^iclile  priJalablement  étendue  dans  tout  le  corps. 
Les  Leucophryens  se  multiplient  par  division  spon- 
taoée  transverse.  Nous  en  faisons  trois  genres,  savoir  : 
les  Leacophrei  et  les  Spathidies  qui  n'ont  aucune 
trace  de  bouche  et  qui  se  distinf^uent  parce  que 
celles-ci  sont  élargies  et  tronquées  en  avant ,  et  que 
celles-là  sont  arrondies  aux  deux  extrémités.  Puis  un 
dernier  genre,  Opaline ,  chez  lequel  une  fente  oblique 
en  avant  paratt  indiquer  une  bouche. 

Millier  avait  établi  un  ^'cnre  Leucophre  caractérisé 
par  les  cils  vihratiles  dont  la  surface  est  entièrement 
garnie.  Ce  genre  très -nombreux  contenait  avec  quet 
qaes  vraies  Leucopbres  beaucoup  de  Paraméciens  et 
de  Bursariens ,  et  divers  objets  qui  ne  sont  même  pas 
de<  Infusoires,  tels  que  des  débris  de  branchies  de 
Moule,  n  avait  placé  dans  sou  genre  Ëncbelys  notre 
Spathidie.  M-  Bory  a  conservé  presque  sans  cban< 
cément  le  genre  de  Millier.  M,  Ebrenberg ,  dès  l'année 
1830  ,  admit  on  genre  Leucophre  faisant  partie  de  la 
famille  des  Endiéliens,  mais  caractérisé  par  une  large 
bouche  obliquement  tronquée ,  et  par  conséquent  bien 
pliu  voisin  des  Bursaires,  quoiqu'il  renferme  uussi 
ime  Leucophre  sans  bouche ,  celle  de  l'Anodonte 
et  la  Spathidie  qui  est  également  dépourvue  de 
boocbe.  C'est  au  contraire  dans  son  genre  Bursaire 
qoe  cet  auteur  a  reporté  la  plupart  des  vrais  Leu- 
COpbryens  avec  d'autres  lofuaoires  à  bouche  très-dis- 


■  Gbhbe.  spathidie.  —  Spaihidium. 


.  à  corps  obloDg ,  plus  épais  ctarrondi  en  anîèrp; 
nlnoe ,  élargi  et  tronqué  (Â>liqiieitteiil  en  avant. 


458  HISTOIRE   lfATUK£LLE 


I.  S?ATHIDII  HTAU1I.  —  SpaiKidium  hyalinum,  —  PI.  VIII,  fig.  lo. 

Corps oblong,  lancéolé,  hyalîn ,  aminci  et  comme  membnuKux 
en  avant ,  et  terminé  par  an  bord  rectiligne  oblique  y  le  long  du- 
quel s^observent  des  petits  points  noirt»  irr^guliërem^t  rangés. 
—  long  de  0,18  à  0,34. 


J*ai  obserré  plurienn  Inftiioîres  de  cette  espêcedens  Teaiid^nM 
ornière  des  fiatignolles,  aanord  de  Paris,  le  1 1  norembre  iSM. 
Us  étaient  d'une  transparence  parfaite ,  ne  contenaient  aname 
particule  solide  qu'on  eût  pu  croire  avalée  par  eux,  et  montraient 
une  ou  plusieurs  vacuoles  limpides  ;  on  comptait  sur  une  face 
vingt  k  vingt-sept  stries  parallèles  indiquant  des  rangeât  de  dis 
vibratiles  très-fins;  mais  le  bord  antérieur  ne  montrait  ni  cib  ni 
aucun  indice  de  bonche. 

VEnchelys  tpaihula  de  MtUler  (Inf.  PI.  V,  fig.  19-to)  pandt 
bien  être  la  même  espèce  ;  lauteor  le  décrit  «comme  ayanileeorpi 
exactement  cylindrique,  trèsHiiaphane ,  cristallin*  marqué  de 
stries  longitudinales  très^déliées;  dilaté,  membraneux  an  ■Ar*»'»**i 
et  tronqué,  sinueux  en  avant ,  avec  les  angles  tant  soit  peu  rqM 
en  oreilles,  d*oà  résulte  une  figure  de  ^thnle.»  IfOileraremar- 
que  aussi  des  vaeudlei  on  vésicules  hyalines  ordinairemai^aBaon- 
fare  de  deux,  Tone  au  delà  dn  milieu ,  Tautre  à  l'extrindlé  poi- 
térieure« 

H.  Ehrenberg  a  décrit  sous  le  nom  de  LeMcopfux*  yftafe 
(Ehr.,  Inf.  PI.  XXXII,  fig.  1),  conune  synonyme  de  YMmehef^tét 
Mûller,  un  Infusoire  qui  paraît  différer  du  nôtre  par  nnf  rangée 
de  cils  très-prononcée  au  bord  antérieur,  où  Tauteur  snppo^one 
bouche  en  forme  de  fente  ;  les  stries  de  la  surface  sont  an  nombre 
de  neitf  seulement  de  chaque  côté,  et  garnies  également  de  cas 
plus  visibles.  M.  Ehrenberg  dit  en  outre  avoir  ooloaré  per  Viaàifp 
les  vésicules  stomacales  de  son  Infnsoiré. 

2"  Gehbe.  LEUGOPHRE.  —  Leucophrys.  " 

An.  k  corps  déprimé ,  ovale  ou  oblong,  également  arraidi 
aux  AeofL  extréniités  ,  couvert  de  long»  cils  yibrfitil^for- 


DES   INFUSOIBK8.  U9 

Les  seuls  Infusoires  auxquels  je  conserve  le  nom  de  Leu- 
Dphre  vivent  parasites  dans  le  corps  des  Lombrics  entre 
intestin  et  l'enveloppe  musculaire;  peut-être  doit-on  y 
jouter  aussi  celle  que  M.  Ehrenberg  a  trouvée  dansTAno- 
onte?  Gleichen  et  Mùller  les  avaient  déjà  observées,  et  on 
s  rencontrera  certainement  si  on  les  recherche  avec  persé- 
érance  dans  le  liquide  qui  s*écou!e  des  blessures  faites  à  des 
lombrics ,  surtovt  vers  la  partie  postérieure ,  et  si  Ton  son- 
lit  à  celte  recherche  les  Lombrics  de  diverses  locali^. 

I.  LniGOPiSB  snÔMn'^  Lcueophra  ftriaf^t,  —  Pi.  IX ,  fig.  1-4. 

Corps  d>loDg,  marqué  de  55  stries  longitudinales  granulées. 
-  Ung  de  0,08  A  0,125. 

fendant  les  mois  de  mars  et  d'avril  i838,  k  Paris,  je  trouvai 
boodamment  cette  Lencophre  dans  les  Lombrics  de  mon  jardin. 
Niservée  dans  le  liquide  écoulé  de  la  blessure  du  Lombric, elle  est 
BÎfonnément  demi-transparente ,  avec  quelques  petits  granules 
linémînos  «  et  présente  quelques  vacuoles  contractiles  irrégnliè- 
m^ant  rangés  le  long  d*un  des  côtés  on  des  deux  côtés.  Tenue 
Itns  ce  m^me  liquide  préservé  (ierévaporation,  laLencophremon- 
re  bientôt  an  milieu  de  son  corps  une  bande  longitadinàle  irré- 
plière,  trouble.  En  ajoutant  de  Veau,  le  mouvement  de  la  Leu- 
nplire  est  d'abord  plus  vif,  son  contour  est  plus  tranché,  et 
Ton  dislingue  un  double  rébord  ;  en  même  temps  la  bande  cen- 
trale devient  plus  distincte;  bientôt  les  vacuoles  se  montrent  plus 
sômbrenses  ,  quelques-unes  même  sont  multiples ,  mais  on  voit 
daurement  qu'elles  ne  communiquent  point  avec  la  bande  cen- 
trale, qni  dans  aucun  cas  ne  peut  être  nommée  un  intestin  ;  les 
Mm  cessent  d*étre  aussi  distinctes,  et  des  exsudations  discoïdes 
oa  globuleuses  de  sarcode  se  montrent  sur  le  contour  ;  enfin , 
qaand  la  Lencophre  est  morte,  on  voit^  au  lieu  de  la  l>ande 
cintrale,  une  masse  allongée  plus  on  moins  infléchie  et  si- 


Lss  stries  granuleuses,  épaisses  de  0,001 4  et  bien  régulières  d'a- 
ted,  s'^eiaeent  peu  à  peu,  et  les  cils  dont  elles  sont  garnies  ces* 
•ttit  de  vilMn^r  aussi  unifoirniêment*  fe  groupent  diverseniept  et 
Muent  alors  plus  visibles. 


460  HISTOIRE     NATURELLE 

Dans  le  nombre  des  Leucophres  nageant  dans  le  liquide  ioté' 
rieur  des  Lombrics ,  il  y  en  a  souvent  qui  sont  en  Toîe  deiedîfi- 
ser  spontanément  ;  chacune  des  moitiés ,  après  cette  diriiion,  «it 
moins  arrondie  du  côté  où  elle  touchait  à  l'autre. 

s.  Lbuoohiu  ifODULBUBi.  —  Lcucophrjrs  nodulaUi.  — H.  Q, 

fi«.  5-9  (0- 

Corps  oblong ,  Féguliërement  cîUé,  mais  sans  stries  bien  dis- 
tinctes ;  ayant  deux  rangées  de  vacuoles.  — Long  de  OyiO  à  OiiSL 

An  mois  d'octobre  i835 ,  en  Nonnandie,  j'obserrai ,  dans  des 
Lombrics ,  cette  Leucophre  que  je  crois  dbtincte  de  la  pvécédoile 
par  l'absence  de  stries  ;  cependant  toutes  les  fois  que  depuis  ksi 
j'ai  essayé  de  la  trouver,  je  n'ai  vu  que  la  Leucophre  striée;  pest- 
être  cette  différence  tient-elle  seulement  k  ce  que  mes  Lenooplirei 
de  1 835  avaient  dcjja  été  altérées  parleur  e^ur  dans  l'eau. 

J'ai  décrit  avec  soin  dans  les  Annales  des  sciences  natoréUsi 
(tome  4,  décembre  i835),  les  phénomènes  que  présente  eetblta- 
soire,  dans  l'eau,  quand  il  va  cesser  de  vivre  ;  je  donne  dsu 
notre  planche  IX ,  fig.  7,  8,  9,  quelques-unes  des  flgnres  que  j'a- 
vais publiées  alors  pour  montrer  comment  les  ezstMlatioiis  ds 
sarcode  se  forment  autour  de  la  Leucophre  et  se  creusant  defs- 
cnoles. 

Gleichen  avait  trouvé  dans  un  Lombric  un  Inftucnreqneje  aqh 
pose  être  le  même  que  celui-ci  ;  Mûller  a  décrit  sous  le  nom  de 
Leucûpihra  nodulaia  un  Leucophryen  que  je  croirais  bien  kn 
exactement  le  nôtre ,  s'il  ne  l'eût  trouvé  exclusivement  dans  Tin- 
testin  de  la  Nais  Uitoralis,  Il  lui  attribue  une  forme  ovale-obloD- 
gue  déprimée,  une  double  rangée  de  nodules  (vacuoles)  et  m  pe- 
tit tube  intermédiaire. 

3?  LiDcomiB  i>£  L'AifOooifTB.  ^-  Leuccphrri  Ânodonlœ,  —  (Ehr.  1 

Inf.,  PI.  XXXII ,  fig.  6.) 

Sous  ce  nom  M.  Ehrenberg  décrit  comme  douteuse  une  espèce 
de  Leucophre  qu'il  a  trouvée  en  Sibérie  dans  un  Anodonte»  a 

il)  PerUnthUrchen.aUvchetk^  Microic.  Pl.  XXVII^  f.  i  ,«iP].  XZVin. 
f.  a. 

Leucophra  moduiata  ,  Mâïler ,  Zool.  dau. fiifc.  3a  Ub.  80»  %•  «->' 
—  IbIvs.  p.  i53t 


i 


UE&  IHFUSOIKES»  461 

fui  dntiiMmt  pour  ftjaoujme^  ttneo  dpnto,  la  Itucopkrajlmda  de 

IWikr^lfaiL,  Zod.  dan.,  faic.  s,  PL  tXJQII ,  fig.  1-6.  —  Inf. , 

p.  i56)«  trcmTëe  par  cet  anteur  dans  Teau  de  la  moule  commîmes 

el  %n*on  doit  plutôt  considérer  comme  on  lambeau  de  la  bran- 

cbîe  dn  mollnique.  Quant  a  Tetpèet  de  M.  £brenberg,  ce  paraît 

être  un  Térîtable  Infusoire,  cilié  partout  et  sans  boucbe  distincte. 

Les  vacuoles  qu'il  présentait  à  rintérieur  ont  empêcbé  Tautenr 

de  le  confondre  avec  les  lambeaux  de  branchies.  Son  corps  est 

ovale, gonflé,  hyalin,  trés-obtusdepartet  d*autre,  long  de  0,062. 

3«  Gbubb  opaline.  —  Opaliiia. 

An.  à  corps  ovale  oa  oblong,  avec  une  fente  (ri>liqae 
indiqnant  nne  bonche  vers  l'extrémité  aotérienre. 

Le  genre  Opaline  proposé  par  MM.  Purkinje  et  Ya- 
ientin ,  pour  des  Infusoires  vivant  dans  l'intérieur  du  corps 
des  Grenouilles  »  est  un  genre  tout  à  fait  artificiel  et  pro* 
visoire  ;  car  si  la  bouche  existe  il  faut  le  réunir  aux  Para- 
Bcdens  $  ai  elle  n'existe  pas  il  fai|t  le  réunir  aux  Leuco* 
pkres  avec  lesquelles  il  a  la  plus  grande  analogie;  c'est 
même  cette  analogie  qui  nous  a  déterminé  à  le  placer  ici  en 
attendant  de  nouvelles  recherches.  On  trouve  les  Opalines 
dam  Fintestin  ou  dans  les  humeurs  des  Batraciens  et  des 


I.  Opaumi  do  lombmc.  —  Opalina  lumhrici,  —  PL  X111 ,  fig.  is. 

Corps  ovale ,  déprimé ,  plus  étroit  en  avant ,  tronqué  en  arrière. 
-  Long  de  0,14  i  0,18. 

ie  trouvai,  le  4  septembre  i836  ,  dans  un  Lombric  pris  sur  le 
tÎTage  humide  de  la  Seine ,  des  Infusoires  tréf-ressemblants  k  des 
Itticophres,  mais  ayant  en  avant  une  apparencede  bonche  obli- 
qae;  l'un  d*eux  fortement  tronqué  et  même  excavé  en  arriére, 
anit  deux ,  rangées  régulières  de  six  vacuoles  ;  un  autre ,  plus 
^u^  et  plu^  arrondi  en  arrière ,  avait  une  grande  vacuole  en- 
'^Kirée  de  petites  vacuoles  formant  comme  un  rang  de  perles. 


^6U  HlSTOilŒ    kATUftÊiLB 

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S.  Opalins  du  maïs.  —  Op^lina  naïdum,  —  PI.  DC,  fig.  lO-ii.. 

Corps  oblong  ou  très-allongé ,  presque  cylindrique ,  marqué  de 
stries  longitudinales  et  transverses,  et  parsemé  de  iràeooki. Oh 
pli  oblique  partant  de  Textrémité  antérieure  arrive  presqu'in  m* 
lieu.  —  Long  de  0,10  à  0,20. 

Cette  Opaline  était  fort  abondante  dans  le  corps  des  NhSi  tpA 
peuplaient  les  fossés  du  boulevard  Mont-Parnasse,  à  Parii ,  le 
24  février  18^7  ;  quelques  individus  trèt-alloogés  étaient  praqoe 
cylindriques  et  courbés  en  arc  (fig.  10),  d'antres  étaient  beancoop 
plus  eourts»  mais  les  uns  et  les  autres  étaietit  revétns  de  dlstacs- 
déliés  disposés  en  séries  longitudinales.  J*ai  trouvé  dana  l'inleitia 
de  Yffœmopb  sanguUuga  des  Opalines  presque  semblables  qai 
devaient  provenir  desNafo  dont  cette  Annelide  se  nourrit 

3.  Opalivb   dis  GaxiiooiLLBs.  —  Opalina  ranarum»  —  PI.  XIII, 

fig.  i^CO- 

Corps  rotid  ou  ovoïde  plus  ou  moins  allottgé ,  de  forme  variiMé, 
avec  une  large  fente  oblique ,  ciliée  en  avant.  -—  Long  de  0,iOà 
0,80. 

Dans  les  excréments  d'un  Triton  nourri  depuis  vingt  jours  sTec 
des  lombrics,  au  mois  d'avril  1 838,  je  trouvais  beaucoup  d*Iiifa* 
soires  à  corps  rond  ovoïde,  obtus  en  avant  •  plus  étroit  en  arrière, 
longs  de  0,17  à  0,30 ,  et  larges  de  0,107  à  0,126  ,  tournant  lor 
eux-mêmes,  et  ayant  leur  surface  couverte  de  stries  granifléei  r^ 
gulières  très-fines.  Des  vacuoles  contractiles,  de  plus  en  phii  nom- 
breuses et  très- vastes,  se  montraient  à  rintérienr,  et  quand  eesàni- 
maux  avaient  séjourné  dans  Teau  pure  ,  ils  comUiènçaieDt  à  le 
décomposer  en  laissant  exsuder  des  globules  de  sarcode  qui  ic 
creusaient  de  vacUoleé ,  et  souvent  renfermaient  deS  (Mrticnie» 
agitées  du  mouvement  Brownien. 

Le  1 1  juin  de  la  même  année,  dans  le  liquide  mélê  de  MOg 
qui  occupait  la  cavité  pectorale  d*une  grenouille  morte  àttféi 
vingt  heures ,  je  trouvai  dés  Infusoires  analogues ,  mais  de  ditcr 
ses  formes  ;  les  uns  presque  globuleux,  les  antres  pcesqM  nf 
miformes,  quatre k cinq  fois  aussi  longs  qne  larges,  tëriéêm 


WÊÈ  ncrusoincs.  4^ 

hHit  ptneiliës  de  très-petits  granules,  et  renfermant  des 
■otnrent  très-grandes.  Précédemment ,  en  férrier  i836, 
isfti  trouvé ,  dans  des  excréments  de  grenoailles ,  desOpa- 
îorme  variable  y  dont  quelqnes-unes  étaient  comprimées 
nmées  diversement,  et  qui  finissaient  par  se  creuser  de 
très-nombreuses . 

I  eet  variétés  me  paraissent  devoir  constituer  mie  seule 
M  Leeuwenhoeck  le  premier  a  observée  dans  les  ezcré* 
l^nouilles  où  elle  est  très-commune,  que  Bloch  observa 
it  sous  le  nom  de  Chaos  intestinalu ,  et  ^Hirudo  intestin 
que  MM.  Purkînje  et  Valentin  décrivirent  comme  nou- 
s  le  nom  d'Opalina  ranantm  ;  mats  Mfiller  lui-même  en 
à  parlé  sous  le  nom  de  F'ibrio  vermieulus  et  de  Leueo^ 
Mifera  y  et  M.  Ehrenberg ,  en  i83i  ,  Tavait  inscrite 
sBnrSaireSy  sous  le  nom  de  Bursaria  ini€stinalis.heméai3b 
istingua,  en  i83S,  sous  le  nom  de  Bursaria  nucUus,  ceux 
ifusoires  qui  ont  le  corps  ovale  plus  petit ,  arrondi  aux 
rémités,  mais  un  peu  plus  étroit  en  avant  ;  puis,  en  i838, 
a  Bursaria  ranarum  ceux  qui  ont  le  corps  ovale ,  lenticu- 
iprimé  ,  mi  peu  aigu  en  avant ,  et  souvent  tronqué  en 
Mais,  comme  je  Tai  dit ,  je  présume  que  ce  ne  sont  que 
iiés  d'un  même  animal. 


XVIP  Famille. 
PARAMÉCIENS. 

nanx  à  corps  mou ,  flexible ,  de  forme  variable, 
Tement  oblong  et  plus  on  moins  déprimé  > 
I  d'an  tégument  réticulé  lâche ,  à  travers  lequel 
.  des  cils  vibratiles  nombreux  en  séries  régu* 
•^  Ayant  une  bouche. 

■mille  des  Paraméciens ,  pour  qu'elle  pût  être 
hisëe  plus  nettement,  devrait  être  débarrassée 
dques  genres  comme  les  Pleuronema  et  La^ 
riM  y  dont  on  formerait  des  familles  distinctes  ; 


46l{  HISTOIEE    NATURELLE 

mais  en  altendant   que  ces  aDimaux  soient  micix 
connus»  nous  avons  préféré  les  grouper  tout  ^m^mÊMm 
d'après  les  caractères  un  peu  vagues  tirés  de  la  pré- 
sence du  tégument  et  de  la  disposition  des  cils  Tikt- 
tiles.  En  effet ,  la  bouche  attribuée  aax  ParamédcBi 
en  général ,  n'est  que  soupçonnée  chez  les  Lacijmirit, 
et  elle  nous  paraît  douteuse  quoique  renfoncement  dé* 
signé  comme  tel  soit  bien  visible^  chez  lesPleoroncaïa. 
C'est  chez  les  Pâraméciens  que  Ton  obserre  mieax 
le  summum  d'organisation  des  Infusoires ,  car  ils  mon- 
trent à  la  fois  le  tégument  réticulé  contractile  ,  les  db 
en  séries  régulières  servant  d'organes  locomoteurs-,  la 
bouche  au  fond  de  laquelle  le  tourbillon  excité  parles 
cils  détermine  le  creusement  d'une  cavité  en  cal*de- 
sac ,  et  la  formation  dé  vacuoles  sans  parois  permanentes 
dans  lesquelles  sont  renfermées -les  substances  avalées 
avec  de  l'eau  ;  chez  eux  aussi  on  observe  la  prodoctioa 
spontanée  de  vacuoles  contractiles  près  de  la  surface  et 
des  exsudations  de  sarcode  sur  tout  le  contour,  et 
enfin  on  voit  souvent  à  l'intérieur  ce  que  M.  Ehreo- 
berg  a  nommé  le  testicule. 

Les  Paraméciens  ont  été  vus  de  tous  les  andens 
observateurs  ;  ils  sont  répartis  dans  les  genres  Para- 
mécie,  Gyclide,    Kolpode   et   Vibrion   de   Muller. 
M.  Bory  les  a  classés  aussi  dans  plusieurs  familles  où 
bien  souvent  ils  sont  confondus  avec  des  animaui 
tout  à  fait  différents.  M.  Ehrenberg  les  a  distribués 
dans  ses  familles  des  Ophryocercina,  des  EnchelyeiiS) 
des  Trachéliens  et  des  Kolpodiens ,  suivant  la  position 
de  la  bouche  qui  est  terminale  chez  les  Enchéljreos 
seulement ,  et  suivant  la  position  de  l'anus  que  cet 
auteur  prétend  être  terminal  chez  les  Trachéliens.    L 
Nous  reconnaissons  bien  en  effet  que  chez  des  Ps-    L 


DES    IHFUSOIRES.  46K 

ramécieos  la  boucLe  est  Utntùt  latérale  et  tantât  ter- 
minale .  et  nous  trouvons  là  de  bonnes  distinctions 
génériques  i  mais,  comme  nous  l'avons  dit  précédem- 
ment ,  nous  n'accordons  à  ces  animaux  ni  intestin ,  ni 
anus,  et  consëquemmentnous  ne  pouvons  nous  servir 
des  caractères  supposés  par  M,  Ehrenberg.  Nous 
aTons  donc  dû  ,  pour  distinguer  les  genres  de  Para- 
méciens ,  cbercber  des  caractères  dans  la  forme  gé- 
nérale du  corps  de  ces  animaux ,  et  dans  la  présence 
d'tiii  faisceau  de  petites  baguettes  entourant  la  boucbe 
comme  une  sorte  d'armure  dentaire. 

Séparant  donc  d'abord  les  Laciymaiia  et  les  Pleu- 
ronenta  dont  la  boucbe  est  douteuse  et  gui  difièrent-  - 
ehlet  eux  parce  que  chez  celui-ci  le  corps  est  ovale, - 
obloBg,  déprimé  avec  une  large  ouverture  latérale 
d*où  sort  un  faisceau  de  filaments,  et  (jue  l'autre  a  le 
corps  rond  prolongé  en  manièce  de  cou ,  il  reste  en- 
cpre  dix- genres  (juC  l'on  divise  en  deux  groupes  sui- 
Tant  la  position  dt  la  boiicbe  .savoir  :  ceux  qui  ont 
la  boacho  latérale ,  parmi  lesquels  on  distingue  d'abord 
les  GtoHcoma  et  les  Kolpoda  qui  ont  la  bouche  ap- 
peniliculéc  ou  pourvue  d'une  lèvre  qui  est  longttu  - 
jinoie  et  vibratile  dans  ceux-là  ,  inférieure  et  trans- 
Tcne  dajis  ceux-ci  ;  les  autres  ,  ayant  la  bouche  non 
appendiculée ,  sont  distingués  par  la  forme  du  corps, 
be  corps  en  effet  n'est  jamais  globuleux  chez  tes  Pa- 
ramecium ,  les  Ampkileptas ,  les  Loxophjllum  et  les 
Chilodon.  Ces  deux  derniers  a  corps  aplati ,  sinueux, 
iliOirrïit  parce  que  ,1a  LouchetLe  Pun  est  nue  et  celle 
de  l'atilre  dentée  ou  entourée  d'un  faisceau  de  pe- 
rtes baguettc&[cornécs;  les  deux  autres  ont  le  corps 
ofalong  marqué  d'un'  pli  oblique  chez  les  premiers  et 
tr^-allongé  ou  rétract  cht£  les  seconds. 

iicmoiHU.  30 


ft 


469  HISTOIRE    KkTtfûKVLE 

Le  corps  passé  au  contraire  de  la  forme  OTOlde  oi 
oblongue  à  la  forme  globuleuse  chez  les  Panophrjiî^ 
les  Nassula ,  qui  diffèrent  encore  parcfs  ^e.la  boq^ 
est  nue  chez  ceux-là  et  dentée  chez  ceux-ci. 

Le  deuxième  groupe,  caractérisé  par  la  ppsitnm  ter- 
minale de  la  bouche ,  ne  renferme  que  deux  genres  : 
Hblophîya  à  bouche  ntie,  et  Prorodon  à  boucbe 
dentée.  .  -  '  . 

.Les  Paraméciens  se  multiplient  par  division,  ipon- 
tabée,,  le  plus  ordinairemept  transverse:  Us* se  dé- 
veloppent pour  la  plupart  dans  les  infusions  ou  dus 
des  eaux  stagnantes ,  qui  soot  de.  vraies  infosMis  na- 
turelles ;  d*autres  se  trpuvent  exclusivenjcAt  dans  A(i 
eaux  stagnantes,  limpides  ,^  côûteo^t  certains  jrâ- 
cipes  en  dissolution  ;  d'auti'es'  enfin  dans  les  eaux 
pures ,  entre  les  herbes  aqaatiquq^  Presque  tous  %M 
blancs  ou  incolores,  ef  leur .{nuUitdJde est  Quelquefois 
si  prodigieuse  que  Teàu  en  pst  IjFôbblée;^  ^efques-uns 
soM  colorés  soit  par  eùx-méjûjes , 'spit  par  leuh  ali- 
m^ents.  •         *'.*'• 


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30. 


(Q8  HISTOIRE    VàTURUXI 

l«r  Gbioub.  IJiCRYnAIKE.  —  Lacrynuma. 

An.  à  corps  rond  oapyrifonne,  trës-eontractOe  el  variih 

'  Ue,  revêtu  d'an  tégoment  réticalé,  et  prolongéen  manière 

éfi  coa  ayec  une  apparence  de  bouche  indiquée  .par  descis 

près  de  rextrémité. 

•     •  •     ' 

Les  Infuséires  de  ce  geùre , tous  earactérisés  parleur  fiiitiie 
«de  fiok  à  long  coF,  ou  de  lacrymatoire,  ont  été  vos  de  tooi 
les  micrograpkes ,  mais  jrappôrtéB  par  eux  à  des  genres  diS^ 
rents  ou  même  a  des  familles  éloignées;  ainsi  MûUer  en  fit 
desTnohodesquandlescilsétaient  visibles  pour  lui  9  et  des 
Yibflons  dans  le  cas  contraire;  Schranck  les  rangea  dans 
son  genre  TracheUusi  M.  Bory  ien  fit  des  Amibes,  des  lâ- 
fu^matoires et  das  Phialioies  ;  ML  Ehrenherg  etifin,  atlaet- 
tantque  laplupartont  le  corps  non  cilié»  lésa  classés,  d'apiii 
la  position  snppdsée  d'une  bouche  et  d un  «nus»  dam  le 
genre  Làctymaria  de  sa  fitmilte  des  £nchéliens ,  ou>&u  W 
genre  Phialina  de  sa  famille  des  TnaiMliens,  ou  enfin  dm 
le  geiire  I^xichelàcerea ,  type  de  sa  famille  derOpHayecnr 
QUBS.  Ainsi  ses  Xociynuina  auraient  le  corps  sans  cils  pro- 
longé en  un  cou  étroit  et  terminé  par  fine  boudie  dliée 
obliquement  tronquée,  et  l'anus  à  rjc^trémité  opposée {fci 
Phialina  en  différeraient  seulement  parce  que  le  cou»  m  Uei 
d'être  terminé  par  un  renflement  simple ,  présenterait  uae 
entaille  près  de  rextrémité  qui  serait  alors  en. forme  de  t^ 
non»  d'où  résulte»  pour  remplacement  présnmé*de  hî  Bouche, 
une  position  un  peu  latérale;  ses  7Vi0ofte/oe0#Vtf»'qull'|ioaiis 
\  ui-méme  des  Ztftc/yiiuzna  à  queue»  sontcensés  avoir  la  boa- 
che  seulement  terminale  et  l'anus  latéral  en  avant  du  pro- 
longement conique  caudiforme.  Cet  auteur  a  réuasLà  colo- 
rer artificiellement  les  vésicules  stomacales  des  Làcrfmfft^y 
et  parait  même  admettre  que.  Jes  substances  avalées^doiYClit 
traverser  un  œsophage  étroit  delà  longueur  du  oou.  Ilsomae 
ceuis  les  granules  blancs\  ou  colorés  qu'on  observe  cho^i* 


»IS  IlfPUSOIKIS.  (60 

plupart;  il  signale  aussi  comme  organe  m&le  une  granda  va- 
cuole postërienre  qu'il  nomme  vésicule  contractile  chez  les 
Phialines.  Enfin  il  n'a  point  vu  ces  Infusoires  se  diviser 
spontanément.  Ceux  de  ces  animaux  que  nous  avons  ren- ' 
contrés  vivaient  isolément  dans  les  eaux  de  la  Seine  entre 
les  herbes  ;  leur  corps  était  très-contracâle,  de  forme  telle- 
vent  variable  qu'ils  méritaient  bien  le  nom  de  Protée  que 
leur  avait  donné  Baker.  Leur  surface  était  distinctement  vé^ 
ticttlée  et  ciliée. 

!•  Lagitmaiss  ctgne.  —  Laetymaria  oUr  (i). 

Corps  ftisiforme ,  prolongé  en  un  cou  très-long,  renflé  A  l*éxM- 
■Ité.  —  Long  de  0,11  sans  le  cou ,  ou  0^  à  0,tf  avec  le^eou. 

Milllery  qui  trouva  rarement  cet  Inftisoir^  dansVeanUss  marais 
fimii  les  lentilles  d'eau ,  le  décrit  comme  tgStanf  suis  cesse  avec 
vivaeité  scmloogcon,  qui  estcylindriqnatfilifonne,  épà,  très- 
diaphane,  ordinairement  étendn,  souvent  anssi  flexuenz  »  mais 
Jpmaif  retiré  et  caché  dans  l'intérieur  du  corps;  ce  cou,  renflé  à 
Fntr^ipnité  on  terminé  par  un  tabercnle  »  esidenx  fois ,  trois  fois 
et  joiqn'à  six  Ibis  aussi  long  que  le  corpe.  Ifflller  n'a  pu  y  voir 
éo  eOs,  qnoiqn'il  en  existe  bien  certainement. 

M.  Éhrenbeig  dit  avoir  vu  le  résidu  de  la  digestion  excrété  par 
VM  ouverture  située  au  côté  dorsal  en  avant  de  la  queue  »  que 
Afféeeelafl  vent  nommer  non  ancTqnene,  mais  un 
«fiad. 


tjHÊÊàitmut  ProUui ,  PaUa»,  Elench.  sooph.  p.  94. 

Flk^Pnêimt»  MttUer,  V^n.  Urr.flmr.  a8.  —  Fibrio Ucr ,  UxA\. 
L  AZ/ag^  ia-i5. 

ffVflcMiw  màtàngt^^  Scbrailk.  Faon.  boic.  111,2. 
'Amdkm  «lir.  —  Fhiafima  cjrgHU»*  —  Laaymaria  oior ,  B017 ,  Eocjcl. 

Utrymmia  hitr^  Skr.  Mi^.   i83o*i83i.  —  Trackêlocerca  oior, 
IafiM.<i838,  PI.  XXXTUI ,  ag.  7,  p.  34a. 


1^70  HISTOIRX   NATURKUS 

3.  LACamuRS  Yvaz. -^  Lacrjrmaria  viridis,  '^  {Troeheloegna  fi- 
ridû,Ehr.  Inf.,  pi.  XXXVllI,  fig.  8.)  (i). 

Cori>s  fusiforme,  vert,  avec  un  cou  très-agile  et  très-long «In- 
miné  par  une  petite  tête,  comprenant  une  bou(^e  cUiéè  et  vm 
lèvre.  —  Long  de  0,229. 

M.  Ehrenberg,  qnî  seul  a  vu  cette  espèce  dont  il  fait  nue  f^ 
^li^erea ,  dit  qu  elle  se  distingue  par  ses  omlea  v«rts»  mail 
anssi  par  une  sorte  de  lèTre  articulée  comme  chez  ka  Zocgrams. 
Il  ajonte  que  là  surface  est  couverte  de  plis  transvenèa  fins. 

*  }jQ  même  auteur  a  inscrit  dans  son  genre  Tnu^lùeetea^ 
comme>une  troisième  espèce  (7>.  biceps) ,  nn  Infnsoire  de  mèms 
formç  que  les  précédents,  mais  bifide  en  avant  et  comme  ponmi 
d*ane  dopble  tâte.  p  ne  Ta  yu  qu'une  seule  fois,  et  pense  qnecs 
pourrait  être  îmo  vionstmosité. 

3.  LAcatkAiax.  PaotsE.  —  Laetymaria   Proteus.    (Ehr.  Inf., 

pLaXXI,flg.i7(s). 

Corps  crvoide^  oblas  en  arrière ,  ponrva  en  avant  d*aB  en  al- 
longé ,  rétraetile.  —  Longuenr  totale  »  0,18. 

Mûller  l'a  trouvée  dans  Fean  de  rivière  avec  la  X.  e^rgm,  4 
laquelle  elle  renemble  beaucoup ,  mais  dont  elle  diffère  par  li 
rétractilitë  de  son  cou  jnoins  long  et  moins  délié,  et  par  kepii- 
tractilite  de  son  corps.  Cet  auteur  signale  aussi  les  cils  bien  vîii- 
bles  de  Textrémitédu  cou;  mais  il  donne  mal  &  propos  cette  » 
pèce  comme  synonjsme  du  Protëe  de  Baker.  M.  Ehrenbeig,  qui 
la  décrit  comme  finement  plîssée  en  travers,  dit  avoir  vu  Ilndigo 
pénétrer  dans  ses  estomacs,  en  traversant  rapidement,  par  nxdé- 
cules,  son  œsophage  étroit;  mais  il  ne  lui  a  vu  ni  ovul^  ni  tor 
ticnles,  ni  vésicule  contractile. 

(i)  M.  Ehrenberg  inititua,  en  i83l ,  ime  CuniHa  àtf  Opkiyvemdk* 
pour  un  stul  Infuoire  qn*U  nomma  Opiryçeerdmm  ovmm  fr.  pag.487), 
mais  plna  lard  il  reconnut  que  ee  qu'il  avait  prie  po«r  «bo  qutw  e( 
dont  il  avait  fait  le  caractère  diBtinctif  de  ce  genro ,  ttt  ma.  oODlfânv  wm 
partie  antérieure  ;  en  conséquence  il*r«porta  cet  Infasoirt  aa  g*ri 
Tracheliui ,  mais  en  même  temps  Jl  trouva  d'autres  formes  doat  Tosp- 
niiation  se  rapportait  à  celle  qu'il  avait  supposée  an  genre  suppriflé;  A 
fut  done  conduit  à  conserver  la  famille  dea.  Qpkry^cerctma  fom  le 
nouveau  genre  Tracheloctrca  auquel  il  AttribBa  trois  aepèoiei 

(a)  Pkialinay  Bot j.^Tnchod^Frotius.mW.  Inf.  Pl.XxV,  i%.  i-S- 


BIS  innisoiRis.  Mi 

' LëêrfmarU  guita.  —  Ehr,  Inf.  PI.  XXXI ,  6g.  il,  ti  Loir. 

n^am,l.  o.  fig.  19. 

Ehrenberg' 


raiffent  pea  distincte!  :  la  première  n  le  corps  preiqne  globnlem, 
kng  de  o,os5  ,  lisse,  Kvtt  un  cou  très-long  (0,10);  l'auteur  Ta 
tnmrée  en  i83i  et  ne  Ta  pas  re^ue  depuis  :  Tautre  a  le  corps 
presque  globuleux,  rugueux,  long  deo,o5,  aTec  un  cou  de 
loDgnêlir  médiocre  (0,08),  sans  cils  TÎsibles  ;  la  coloration  artifi- 
»elle  n*a  pas  réussi. 

*  4.  LACftTiiAiBK  TEUATtLE.  «^  ÎMMîymarià  pertaiilis.  —  (  Trichoda 
persatilis ,  mi\^,  PI.  ZXV,  L  &-10.  -^Phialina,  Bory.) 

« 

Mfiller  a  trouTé  abondamment  dans  l'ean  de  mer,  à  la  fin  d'oo- 
\KÀtte  1 781  et  an  mois  de  novembre  1 7^3,  eet  Inftisoire  qu'il  dé- 
Bit  cemme  ayant  le  corps  fusiferme,  et  le  oon  rétractfie  cilié 
m-dessôns  du  sommet..  Il  serapprioche  beaucoup,  ditril,  du 
IK  JPrciéê  f  mais  11  |fte. distingue  par  son  cou  plus  court  »  moins 
iihërique  au  bout ,  par  sa  forme  pointue  en  arrière,  et  par  son 
kabitaticm  dans  Teau  de  mer.  Son  cou  cylindrique  »  hyalin  »  peut 
ittèinidre  U  longueur  du  corps  et  se  raccourcir  de  la  moitié  ;  il 
BÎt  terminé  par  un  renflement  globuleux  sons  lequel  s'agitent  des 
ik  pendants ,  et  il  laicse  roir  dans  son  intérieur  un  canal  ali- 
•tiftaiH,  dit  l'auteur.  ' 

^f^LAOEfiuiU  noLX.  —  Uetjrmaria  iarnaiilis,P\.  XIV, fig.  i. 

•Cd^  giobuleuz,  surmonté  dHm  col  plus  ou  moins  long ,  cilié  à 
ItaAvhé.  —  iokg  de  0,0^. 


« 


Sam  ce  nom ,  je  réunis  divers  Paramëciens  dont  la  surface  est 
fmU  cuiéa  et  obliquement  striée,  et  qui  se  meurent  en  tournant 
mi  l0ar  axe.  Leur  cou  est  rétractile  et  disparaît  quelquefois 
praque  enfièrement,  laiisant  roir  seulement  les  cils  qui  en  cou- 
hMUMttt  l'extrémité. 


Vn  HISTOIBK    VÀTVRILLS 

*  GiRU  f  Stravolœma ,  Bory.  —  {Triehoda  mdiiea , 
MuUer ,  PL  XXVUI ,  flg.  5-10.  ) 

Cet  Infusoire  très-remarquable,  qui  paraît  biep  mérilarde 
former  un  genre  distinct,  n'a  été  vu. que  dans  Teau  deiaer 
par  Mûller,  qui  le  dit  très-rare ,  et  le  décrit  comme  ayant  le 
corps  oblong ,  cilié,  et  le  cou  dilatable  en  une  membrane  lî- 
nueuse,  et  terminé  parim  renflement  globq|||euxcilié. 

**  Gobe  Phimlina.  Ehr.  Jtory. — (Triehoda  vemuculam, 
Mûller,  Infus.  PI.  XXVlU ,  fig.  14  (1).) 

Qn  deyra  peut-étreaussiconsidérârcomme  type  Jon  genre 
distinct  en  raison  de  la  brièveté  de  soi^ cou,  1^2Vic&4Mfaf«f- 
micularù  de  MûUer  ,  trouvée  .par  cet  auteur  dans  Teitde 
rivièrê,  et  décrite  comme  ayant  le  oo^cylindracéoUong, 
aVec  un  cou  court  cilié  au^âùnuo^t  comme  odnii  de  h 
Z>.  Protée ,  mais  différant  de  œlle-oî  par  la  brièveté  dncoa 
et  par  la  contractilité du  corps,  quichange,^néqiÙ!in]iHBlde 
forme  sans  cependant  cacher  entièrement  le  cou  ;  âlecA  £f- 
fere  en  outre  par  ses  dimepsions -plus  considérables  et  pr 
son  mouvement  plus  lent. 

M.  Ehrenberg  admet  le  genre  Phialina  en-  le  car|ç^ 
sant  autrement  que  M.  Bory,  fondateur  de  ce  gçni^,  itiw- 
tout  en  lui  donnant  pour  caractère  cette  brièveté  dn  caa  et 
la  position  de  la  bouche  latérale  près  de  l'extréiiut^dsosn» 
et  celle  de  l'anus  terminal  ;  cet  auteur  prend  pour  typein 
Infusoire  qu'il  décrit  comme  ayant  le  coqpte  ovale^cjÂiMlR- 
que,  long  de  0,11,  s'amincissant  peu  à  peu  en  ayant',  HadC, 
avec  un  cou  très-court.  «  Le  mouvement  vif  de  sei  db, 
ditril,  est  analogue  à  celui  des  cils  de  la  Trichadina  gnah 
dinella  [Halteria).  »  Il  lui  a  fait  absorber  de  la  cjoolrarfB 

— — t      ^    ^ 

(i)  Phialina  hirundimoidês ,  Bory,  Encjcl.  l8a4' 
PhùOinm  VÊrmictdant ,  Khr.  Infl  P\.  XXXVI»  fig.  3. 


4 


DES   IHFD80IBES.  (fS 

le  laissant  toute  une  nuit  dans  l'eau  colorée.  M.  Ehrenbei^ 
1  décrit  sous  le  nom  de  PhiaUna  viridis  (Inf.  PI.  XXXYI, 
Sg.  4,  p.  334)  une  autre  espèce  qui,  dit-il,  se  rappro- 
:he  plus  encore  que  la  précédente  de  la  forme  d'un  Echi- 
lorliynque.  Elle  a  le  corps  ovoïde,  lagéniforme ,  vert , 
létiéci  brusqueinent  en  avant  et  insensiblement  en  arrière, 
!t  présente  un  cou  très-court  avec  une  couronne  de  cik.  Sa 
longoeor  est  de  0,09  ;  elle  n'a  pu  avaler  de  couleur  ainsi  que 
rentre  ;  elle  a  été  observée  dans  les  eaux  douces  près  de 
Berlin. 

9«  GsRBB.  PLEURONÈME.  —  Pleuronema. 

An.  à  c(Mrps  ovale  oblong  déprimé,  avec  une  large  ou- 
ffrtore  htérde  d*où  sort  on  bisceau  de  longs  filaments 
lottanls  et  oontractfles. 

Je  proposai  ce  genre  en  1836  (Ann.  se.  nat.,  avril  1836)» 

pour  un  Infusoire  qui,  en  raison  des  particularités  de  sa 

iinicture,  me  partdssait  tout  à  fait  nouveau  ;  dépuis  lors  j  ai 

fpcoBfkU  que  c'est  le  même  qui ,  imparfiûtmentlStudiéy  a  êU 

BOBuqé  ParamfciUm  chrysalis  par  M.  Efarenberg.  Je  per- 

■ite'néaiiinoins  à  en  faire  un  genre  distinct ,  car  il  n'a  rien 

de  commnn  que  sa  forme  oblongue  avec  les  Paramécies ,  et 

fe  tûsceati  de  fongi  cils  ou  filaments  contractiles  qui  lui 

servent  à  i^amarrer  le  distingue  de  tons  lea autres  genres;  il 

ÉViÂe  d'Ébsilogie  sons'ce  rapport  qu*avec  le  genre  Alysciûn 

Cfif^  pi  891).  SftvSurface  est  fînemcôit  réticulée ,  ou  bien 

dJpflMfésenlé  des  séries  régulières  de  granules  d'entre  lesquels 

«Hllfait  des  dis  rayonnants  asses  longs^  qui  paraissent  servir 

à  Poiniiàl  uniq[liement  pour  se  mouvoir  dans  le  liquide ,  mais 

■OQ  pour  produire  des  tourbillons  comme  les  dis  vibratiles 

te  Paramédes  et  des  Kolpodes ,  qui  amènent  la  nourri- 

\i^  à  la  bouche.  Aussi  ne  pufs-je  considérer  comme  une 

mue  bouche  servant  à  l'introduction  des  aliments  solides 

cette  large  ouvertiu^,  latérale. par  laquelle  sortent  les  fila« 

nâiU.  GepenOant  jjs  dois  dire  que  M.  Ehrenbqrg  A  i^pré- 


4T4  nSTOIEl   H ATURILLI 

§eaté  «on  Pofameeimm  chy salis  arec  de  nombremes  ticoo- 
les  remplies  d*indigo. 

J'ai  trouvé  fréquemment  dans  les  eaux  douces  desPlen- 
rohèmes  de  formes  un  peu  différentes,  mais  que  je  crms d'ttoe 
même  espèce;  cette  année  aussi  j'en  ai  trouvé  une  autre  es- 
pèce bien  distincte  dans  Teau  de  mer. 

lé  PLinaoïfÈMi  ^Aim.  '^Pleuronema  tnusa,  — ^Fl.  VI,  fig.  i»  et 

PL  XIV,  fig.  s. 

Corps  OTOîde  oblong ,  un  peu  déprimé ,  et  quelquefois  on  peo 
plié  obliquement  j  arrondi  aux  deux  extrémités.  —  Long  de  0,06 
à  0,01. 

Tobserrai  cet  Infuioire  à  Paris ,  an  mois  de  janvier  .i  8U»  dia 
Teau  rapportée  de  l'étang  du  Plessis -Piquet,  avec  des  B^drei,  m 
mois  auparavant  ;  et  j*ai  continué  à  l'y  observer  dnrant  plus  de 
cinq  mois.  U  est  tout  entouré  de  cils  rayonnants  dont  répeiaenr 
est  a  peine  de  o,oOo9,  et  dont  la  longueur  est  deo^oi  ;<s«  nr- 
iaceest  marquée  de  stries  granuleuses -assez  régn1ièrqf;fenle 
tiers  antérieur,  il  présente  une  grande  onvértoi^  latérale  de  U- 
qnelle  sortent  buit  à  douze  longs  filaments,  înféclris.feD  atri^f 
épais  de  o,ooi6  à  leur  base ,  et  susceptible  ^e  s'ag^ntineriai 
corps  solides  et  de  se  contracter.  A  rinfcérienr  se  voyaient  qnek|a0 
vacuoles  ne  contenant  que  de  l'eau. 

Le  s 5  novembre  i838,  dans  llean  de  la  Seine  couservéeatec 
des  Gallitriches  depuis  i6  Jours,  j'observli  d  autres  Pleuooèmei 
dont  la  forme  était  un  peu  plus  raccouicpie  ;  les  strifn  de  U  fB^ 
face  étaient  moins  marquées  et.  les  filamço^  paraissaienl.SQrtir 
du -contour  de  Touverture  plutôt  qne  de  Touverture  méoie;  qnd' 
quefois  méfne  ils  paraissaient  naître  de  re^ttrémité  postérienre. 
d'où  ils  revenaient  en  avant  ponr  JOÎotter  avec  ceux  qui  paatateat 
de  Touverture.  Les  vacuoles  très-grandes  et  tr^nombreoies  de 
ces  Pleuronèmes  étaient  ordinairement  diaphsSies  et  reaplia 
d*eau  seulement,  mais  quelquefois  ausBi  leur 'centre  était  eeSapé 
par  une  petite  masse  d'apparence  spongieuse ,  par  lue  sorte  ds 
nncléns  qui  semblait  avo>r  occasionné  leur  formation  s  je  ne  peii 
penser  que  ce  soient  là  des  substances  avalées. 

Je  crois  que  c'est  le  mdme  Infnsoire  que  M.  ShMnbirg  a  dsoit 


DK8   UTFUSOIRES.  4T5 

•oas  le  nom  de  Parameeium  chrysalis  (  Infiu.,  PL  XXXCC , 
I.  359),  en  lui  attribuant  des  cils  très-Iongi  k  la  bouche, 
font  l'effet  d'une  membrane  agitée  en  ondulant;  mais  ce 
être  le  même  qu'il  arait  représenté  d'une  manière  fort 
te  en  i83o  (  i**  Mëm.»  pi.  IV,  fig.  s) ,  arec  nn  pli  obli(|ue 
Doncé,  avec  une  lèrre  saillante  ou  trompe  hémisphé- 
)t  arec  1 20  estomacs  remplis  d'indigo.  La  longueur  qu'il 
bue,  o,  1 13 ,  est  d'ailleurs  presque  double  de  U  longueur 
).  Il  lui  donne  pour  synonyme  le  Paramcciùm  ehr^salis  de 
qui  est  encore  autre  chose,  puisqu'il  vit  dans  l'ean  de  mer. 

lOHÈMS  manfE.  -^  Ptearonema  marina, —  PI.  XIV,  Og.  3. 

OToTde  très-  allongé ,  un  pen  déprimé ,  terminé  en  pointe 
Xise ,  finement  strié ,  ayant  une  large  caverture  latérale 
[uart  antérieur ,  avec  des  filaments  très-longs ,  partant  les 
bord  de  roaverture,  les  autres  de  reztrémité  postérieure. 
;  de  0,10. 

niin  1840,  dans  de  Tean  apportée  de  la  Méditerranée  de- 
ii»e  jours,  j'obsenrai,  à  Toulouse,  cet  Infuefre,  bien 
dm  précédent  par  sa  forme  plus  allongée  et  par  son  habi- 
f  ai  pu  me  oonraincre  que  tous  les  filaments  ne  partaient 
xvd  de  ronrerturet  quoiqu'ils  Tinssent  tousse  réuiir  e& 


3*  GBRitB.  GLAUCOME.  —  Glweâàa. 

h  çorpo  cilié  ovale  déprimé  plus  large  et  arrondi  en 
,  «vee une b^nchcIrés-gRuide sHnée latéralement 
tiers  antérienr  de  la  longaear ,  Qt  munie  d*ane  lèvre 
le  longitudinale. 

■ 

mre  Glaucome ,  bien  car^ctërlsé  par  la  lame  ou  val- 
ifaratile  dont  sa  bouche  est  garnie,  a  été  institué  par 
renberg  pour  un  des  Inf  usoires  les  plus  conununs  et 
isiaciles  à  rencontrer  dans  les  infusions ,  soit  arti- 
I,  aoit  naturellea.  Le  Glaucome  a  été  vu  de  tous 
arograpliei)  ^  en  ont  fait  un  Cjclide  ou  un  Yol- 


(76  HI8T0IBS    ITAllJRKLU 

VOS.  en  le  caractérisant  seulement  par  sa  fofmeextâneniect 
par  son  mouvement.  M.  Ehrenberg,  qui  d'abord  Faifaitom 
dépourvu  de  cils ,  a,  dans  son  dernier  ouvrage,  indiqué  ki 
rangées  longitudinales  de  eils  dont  il  est  ooaveirlt;  iHnia 
atti^ué  des  estomacs ,  un  anus  à  l'extrémité  postérieure, et 
conséquemment  aussi  un  canal  digestif,  et  il  Fa  placé  dam 
sa  famille  des  Trachâîens.  Il  a  aussi  observé  un  testicak 
et  une  grande  vacuole  étoilée  qu'il  nomme  la  véncok  oo»- 
tractile.  H  Ta  vu  se  diviser  spontanément  en  long  et  en  lia- 
vers;  ce  denier  mode  est  le  seul  que  noua  ayons  vu. 

1  •  Glaucome  scuitillaiit. — Glaueoma  seiKUHam,'-^^  Vif  fig*  i^ 
PL  VIII ,  fig.  8,  et  PL  XIV,  fig.  4  (0- 


»• 


Corps  incolore,  booGfae  située  plus  près  du  bord  antJMeor  ^ 
du  milieu.  —  Long,  de  0,04  à  0,07. 

Xai  fréquemment  observé  cet  Infàsoire,  qui m*à  part  trsi-n- 
riable,  toit  en  raison  de  son  dévek^|>pemenft  plus  ou  noos 
complet,  soit  en  raison  de  la  natdre  des  liquides  oïl  Q  est  |io- 
duit;  ainsi  les  individus  plus  jémeset  jdns  pedts  (de  0,3  ào»4) 
ont  proportionnellement  la  boQcfaè  plus  grande  et  |te  ra^pr^ 
chée  du  milieu  ;  leur  contour  est  aussi  plus  régulièrement  dhf- 
tique.  Au  mois  d'avril  1840,  dans  un  veire  d*eau  où  étiwat 
tombées  quelques  particules  de  substances  animales  depù  dii 
jours ,  j'en  trouvai  qui  étaient  longs  de  0^04 ,  sans  cib  iMki 
et  sans  stries  ni  réticûktions  àla  surface;  ils  contenaient  des  glo- 
bales d'apparence  builense  et  des  vacuoles.  L»  6  novembre  i83lt 
dans  l'eau  déjà  corrompue  d'mi  rase  dettenrs,  j'en  tiroBfai  qsî 
montraient  ou  contnISre  des  plis  obliques  trés-prononeéi  i  kv 
surface,  et  de  très-grandes  vacuoles  à  l'intâriMur  ;.lepr1oiig«v 
était  de  0^04  à  o,o5 .  En  avril  et  en  dëcembrei  838,  dans  reau  l«it0i 


(i)  0val9s  de  Joblot ,  Micros.  PL  II ,  III ,  V  et  Vil. 

Grosse  Ovalthierchcn ,  Gleichen ,  Infai.  PL  XXIIf  et  XXVIII. 

Qrciidium  bulla  ,  MûUer,  Inf. 

Burtaria  bullina ,  Schrink,  Fa  un.  boic.  III ,  a,  p.  ^. 

Glaueoma  sdntUltmt ,  £hr.  Inf.  PL  XXXVI,  fig.  6. 

Glaueoma  scintUlans,  Dvy.  Ann.  te.  nak.  i838. 


DES   llfFUSOIRES.  473 

iree  d«  fenillei  mortes  au  food  d'une  auge  en  iSerre ,  j'obtervnî 
de*  Glancomi»  longi  de  0,0  j,  dont  la  surface  montrait  sur  cbaqoa 
bctt  qninte  côtes  ToDgitudioales  granuleuses  presque  eflacéci  ;  !■ 
booohe,  qaelquelbis  Millante,  était  située  au  quart  antérieur  ds 
h  hmgnenr  ;  elle  avait  deux  lèvres  loogitudiiudes  bien  distiucteii 
atre  iMqnelles  uoe  troisième  lèvre,  réelle  en  apparence,  sem- 
blait qndqnefois  agitée.  (Voyei  in.XlV.  (ig.  4  6.) 

VuBiatmloudeVtcbenilmliricarîapariclino),  pro'parëele  iSdé- 
tetobre  1 835 .  me  montrait ,  le  1 7  février  suivant ,  une  foule  de  '  ^ 
GUtic<nne4,  longs  de  0,06.  creusés  de  gmades  vacuoles  et  mar- 
qués de  dix  à  douze  c^ies  lougitudiualei  granoIeuBea  presqne 
tflacMS;  leur  bouclio  était  obliquement  placée  au  quart  an l«riear 
de  la  longueur;  je  leur  fis  avaler  du  carmin  qui  le  logea  dao* 
d«  vDcnolet  repousscessaccesslvemcnt  ensuivant  le  contour,  jut- 
ijo  a  revenir  occuper  l'espace  entre  la  bouche  et  le  bord  antërieitr; 
pois  la  forme  globuleuse  des  vacuoles  s'cITBr.-iii,  et  le  carmin 
restait  interposé  en  granules  dam  la  substance  du  corps.  Cette 
expérience  prouve  bien  que  les  substances  avalées  n'allaient  pas 
diercliur  uu  orifice  extérieur  en  faisant  un  si  lt>ug  trajet. 

V.ae  iofuaion  de  foin,  préparée  à  la  même  époque,  donnait, 
m  bout  d'un  mois ,  des  Glaucomes  longs  de  o,o3  â  0,07  et  de 
forme  très- variable  ;  les  uns  ovales,  les  Autres  iviiiformes  aa 
tiilDMU  comme  les  Kotpodes;  d'autres  oblongs,  presque  cylla-T  «1 
driifius,  recourbés  en  avant  do  la  bouche;  tous  munirai 
douae  a  qninie  stries  granuleuses,  dont  le»  granules  se  corref- 
pondaieut  de  manière  à  former  des  rangées  obliquas  croisées, 
d'oâ  résaltnit  une  réticulation  assez  régulière  de  la  surface.  D.iu 
n*  Glaucomes  se  voyaient  aussi  des  vacuoles  ayant  â  leur  centu^ 
iB  aucleus  ou  globule  granuleux,  quï  paraissait  avoir  déterminé 
ItnrliannatioD. 

Dm*  beaucoup  d'autres  infusioni ,  j'ai  vu  des  Glaucomes  avM 
lior  lovre  vibmlile  bien  distincte,  mais  j'en  Ki  va  ausai  trè«^ 
MOvnit  qn'il  m'était  diflicife,  sinon  impossible  ,  de  dislingaflr 
il«s  Kolpodes;  leur  boucbe,  plui  ronde ,  un  peu  saillante .  n*- 
nooirait  que  des  ciU  au  lieu  de  la  lèvre  vibralila  -  cela,  dani  ' 
^ntaios  cas,  pourrait  bien  faire  penser  que  celle  lèvre  ii'mÇ 
appiirenoe  produite  par  de*  cils  qui ,  en  se  su[>«rpasaal', 
■lus  visibles. 


! 


i78  HISTOIHX    NATURELLE 

1.  Glaucome  teit.  —  Glaucoma  viridis^?l.^fUlt  Sg*"'). 

Corps  vert  y  ovale,  court ,  avec  une  bouche  grande ,  ntnéa  pin 
près  du  milieu  que  du  bord  antérieur.  -*-  Long  de  0,05  à  0|ÛI. 

J*ai  indiqué  et  représenté  dans  les  Annales  des  sdeqoes  natal-, 
relies  (i838,  t.  lo  ,  pi.  i5,  pag.  3i4)  cette  espèce,  que  je  en» 
distincte  de  la  précédente  par  sa  couleur  et  par  sa  fonne.  dk 
s'était  déreloppée  abondamment  au  ikiois  de  juin  iBSy  dans  m 
tonneau  enduit  de  tartre  de  vin  rouge ,  qui  aVait  senri  à  recnsil- 
lir  de  Teau  de  pluie  depm's  un  mois ,  et  dans  lequel  Tean  s*étut 
putréfiée.  Ces  Glaucomes  contenaient  beauiconp  de  groaes  n- 
cuoles;  leur  surface  montrait  douze  a  treize  côtes  nodnleuHi 
peu  marquées. 

4«  Genre.  KQLPODB.^Kalpoda. 

r 

An.  à  corps  oydde  isinucux  eaéchaiicréd'iuicôté,el 
qaèkpiefois  réniforme,  à  surface  réticulée  oa  marquée  de 
stries  nodulcuscs ,  croisées  obliquement  ;  bouche  latérab 
située  au  fond  de  l'échancrureet  pourvue  d'une  lèvre  tran»- 
vcrse  saillante. 

Le  genre  Kolpode  établi  par  MûUer  fut  caractérise  seok- 
ment  d'abord  par  son  oontour  sinueux }  aussi  dut-il contoir 
chea  cet  auteur  plusieurs  Infusoires  très-différents  dqnt  sa 
a  fait  plus  tard  des  Loxodes ,  des  Ghilodon ,  des  Loiophyi- 
ium,  etc.  M.  Bory  adopta  le  genre  Kolpode  en  lui  attribuait 
un  corps  parfaitement  membraneux ,  très-yariable  ^  atténoé 
vers  l'une  de  ses  extrémités,  et  k  prit  pour  type  4e  sa  &iiiilie 
des  Kolpodinées  qui»  dans  le  genre  Amibe  si  mal  çamfosi, 
contient  de  vrais  Eolpodés,  tandis  que  de  tous  les  Kolpodes 
de  cet  auteur  aucun  ne  doit  conserver  ce  nom.  M^  EÏucn- 
berg  a  paiement  pris  le  genre  Kolpode  pour  type  d'une 
famille  des  Kolpodea  répondant  en  partie  à  qotre  fiaSk 
desParaméciens  ;  mais  il  a  trop  cherché,  dans  une  préteSiiiK 
disposition  des  organes  digestifs  »  \s»  caractères  de  ses  6" 


■ii  iiivuMiiiis.  4Ti 

rt  s'est  trouvé  conduit  à  séparer  <ks  genres  qm  avaient 
x  les  pins  grands  rapports.  Parmi  ses  Kolpodes ,  qui 
avoir  une  langue  conrte,  et  n'être  ciliés  que  du  côté 
leur  dos  étant  nu,  cet  auteUr  n'inscrit  qu'une  seule 
ivec  certitude,  le  Kolpoda  cucuUus,  et  deux  espèces 
es,  le  JIl.  ren  et  le  K.  cucuUio,  qu'il  avait  précédem- 
ipporté  au  genre  Loxodes  dans  lequel  nous-mène 

laissons  encore.  Mais  cet  auteur  reporte  avec  les 
emiiM,  sous  le  nom  dé  P.  Kolpoda^  des  individus 
is  et  ciliés  partout  que  nous  croyons  n'être  que  des 
a  euèullus  plus  développés.  M.  Ehrenbei^  d'ail- 
corde  à  tous  ses  Kolpodes  un  anus  latéral,  un'  ovaire 
I  sous  forme  d'un  réseau  blandiâtire  très-fin  dans 
30rps ,  une  ou  deux  vésicules  contractiles  et  un  gros 
;  rond  ou  ovale  ;  en  déclarant  que  le  rapprochement 
ires  et  des  estomacs  n'a  pas  permis  jusqu'à  présent 
•avrir  d'antres  détails  ;  cependant  ii  dtt  avoir  con- 

fresence  d'une  peau  qui  avait,  été  observée  pax* 

•  neusy  en  étudiant  avec  soin  les  Kolpod^  qui  se  ren- 
it  si  souvent  sous  Fœil  du  nvicrographç,  nous  n'y 
ien  vu  d'autre  que  ce  qui  est  mentionné  dans  nos  ob- 
ms  générales  sur  l'organisation  des  Iniusoires. 
KiD^podes  se  montrent  avec  ima  abondanceextrtme 
^infusions  et  se  multiplient  par  divisions  pontanée* 

n»  càxtcMcm.  —  Kolpoda  cueuUus,  — -  Pi,  IV  »  fig*  i%f  et 

«.  XIV,  fig*  5  (i). 


iTCnUft^réniformey  un  peu  eoftipniné,  cilié  partoat.-^ 
^0^  à  0,09.  ■     ,* 

iftlpodes  préientaii  une  infinité  de  modifications  et  de 

*y>  «  , ^ \ »  *  — ~^ 

mI  ànimoU.  Lctowenhoek ,  1677 ,  Phil*  .traaMd. 

wS^Êg  orgmfiêÊf  MgMM  argvâtéf  «  oftMKlt  dMi,  loMat. 

i.^lpa$t.a«^.  â,3,  4-..  /        . 
alôit^aM.  pkyi.  i  «  p.  'Skj'j ,  A.  9. 


Bsi  iifrijsoiftit.  4SI 

[  htàê  ffoDgaeiiz  qui  t'ëtargniMt  pur  la  pression  de  manière  à  kûner 
I  «nfamr  de  lui  un  anneau  vide  qni  paraûsait  clair  on  obscur,  snî- 
'mut  l'incidence  de  la  lumière.  EalMsantaraler  du  carmin  à  ces 
Xolpodet ,  je  ris,  au  bout  d'un  certain  temps,H couleur,  qui  d*abord 
«eenpait  desTacnoles  bien  rondes  ,  former  des  amas  oMongs  on 
wêBOfô  des  masses  fongueuses  entourées  d'un  annean  ride  et  pins 
iiidf  an  milieu  des  racuoles.  Ces  Kolpodes  qui ,  bien  certainement 
«fpertenaient  à  une  seule  espèce,  montraient  tontes  les  modifica- 
tions de  formes;  les  uns  étant  régulièrement  ovales,  d'antres 
egrlindnqaes,  droits  on  courbés ,  on  réniformes  on  en  forme  de 
d'antres  enfin  diversement  contournés  ou  défor- 
par  suite  d'une  décomposition  partielle. 


M  -  y  Genre.  PARAMÉCIE.— Paramecîum. 

"»  - 

^  T  An.  à  corps  oblong  comprimé ,  ayant  eonyent  un  pli 
^  'loagltiidinal  oblique  dirigé  yers  la  boadhe ,  qui  est  laté- 
et  obliqaenent  située  vers  le  tiers  antérieur  de  la 


Les  Paramécies  étant  les  plus  gros  des  animaux  qui  se 

jRidiiisent  en  foule  dans  les  infusions ,  ont  dû  être  vus  de 

micrographes ,  car  il  suffit  d'une  loupe  un  peu  forte 

distinguer ,  et  souvent  même  on  les  voit  à  l'œil  nu 

des  nuages  comme  une  poussière  blanche  l^ère  dans 

liquide  où  des  végétaux  ont  macéré  pendant  l'été '^ 

Feau  non  renouvelée  d'un  vase  de  fleurs ,  par  exemple. 

•ont  aussi  de  tous  les  Infusoires  proprement  dits  ceux 

Lt  Porganisation  ou  la  structure  a  pu  être  le  mieux 

Anoiée. 

Hin  leur  donna  le  nom  de  Paramécie ,  fcnrmé  de  l'adjec- 
tif grec  signifiant  oblong ,  par  opposition  avec  ceux  dont  la 
était  plus  arrondie  ou  plus  vermiforme.  MùUer  qui 
Toyait  point  encore  les  cils  de  leur  surface  ni  leur  orifice 
Imocal ,  les  caractérisait  simplement  aussi  par  leur  forme 
^  «tt  indiquant  le  pli  que  présente  leur  corps;  M.  Bory  les  ca- 
,  jBmdérisa  de  même  et  leur  associa  quelques  espèces  apparte- 
à  d'autres  types.  M.  Ehrenberg,  le  pnmier ,  indiqna 
iiirfïsoiRXs.  31 


482  HISTOIRE     NATURELLE 

les  vrais  caractères  des  Paramécies,  d'avoir  une  bpjichf  libé- 
rale et  d'cfre  entièrement  ciliées  ;.  mais  les  autres  détajkfoe 
cet  auteur  a  donnés  à  diverses  reprises  sur  leur  organitaiMm 
nous  paraissent  au  moins  contestables.  >  ''aiUeun  bomaTOH 
dit  précédencunent ,  dans  notre  livre  1  ^^  tout  œ  que  nov 
savons  de  précis  sur  œ  sujet.  Nous  ajouterâM  senleineiit  ici 
que  la  forme  des  Paramédes  est  tellement  altérsilde  et  varit- 
ble ,  que  iW'Sera  fréquemment  exposé  à  méocmiiattie  ces 
Infusoires  j  quand  les  circonstances  de  leur  développemat 
auront  été  modifiées ,  ou  quand  ils  auront  éprouvé  quclcpe 
blessure. 

Les  Paramécies,  les  Kolpodes ,  les  Glaucomes,  les  Psdo- 
phrys  et  même  les  Amphileptes  »  kHraqu'ik  sont  tiQBtés  kog- 
temps  renfermés  entre  des  lames  de  verre  ou  lorsque  le  mi- 
lieu dans  lequel  ils  vivent  ne  leur  convient  plua  autut, 
perdent  leur  caractère  distinctif ,  pour  prendre  ime  forme 
ovo'ide  plus  ou  moins  déprimée ,  sans  oesier  d'ètie  ieiifaki 
et  contractiles.  On  serait  alors  tenté  de  les  oonsidéitr  Ms 
comme  des  modifications  d*un  même  type  dont  le  caradèie 
commun  serait  leur  forme  ovoïde ,  leur  surfeuse  i^dcatSe  et 
r^;ulièrement  cilife ,  et  la  position  latérale  de  leur  boodK. 

I .  Parâmècib  AcRÎCLns. — Parameeium  ^inv/xa,-«PI.VlQy  fig.M(i}*  h 

Corps  ovale  oblong,  arrondi  ou  obtns  aux  deux  extrémités,  pin 
large  en  arrière.  —  Long  de  0,18  à  0,Stf . 

Elle  se  trouve  abondamment  dans  les  infusions ,  dans  l'etada 


(1)  Leeuwenhoek,  1677,  Phil.  Trans.  —  Okatisson  ^  SohloitUxr 
Pi.  X  .  fig.  23. 

Paramecium  ,  Bill.  Hist.  nat.  m  ,  PI.  i ,  f.  3. 

yolvox  Urebella^  Ellis,  Philos.  Trans.  1769 ,  p.  l38,  %.  5. 

Spallanzani ,  Opusc.  phya.  1 ,  Pi.  2  ,  flg.  18. 

Pnntoffîelthier ,  Gleîchcn  ,  Mîcr.  entdeck.  PI.  22 Infos.  W.  î3 

et  29. 

Paramecium  Aurélia ,  Mûller  ,  Infus.  PI.  XII ,  ûg,  1-14. 

Paramecium  Aurélia Peritricha  pleuronectes,  .^  Bmnark  eakit 

lui  y  Bory  ,  Encycl. 

ParmmeâumAutdU^  Ehr.  3*mcm.  PI.  HI,  Itg.  1.  .bltai.  iWi 

PI.  xzxix,  if  «  6.  ^ 


DES    INFUSOIRES.  483 

««Btnlet  barbet  aqiia(M|iiet»iiirioiii  lonqne  cette  eau  a  été 
éa  peadant  plmitun  jours. 


s.pAaAMÉciB  Aouiuz. — Paramecium  caudatum, — PI.  VIII,  fig.^  (i). 

Corps  fùaifimne ,  obtus  ou  arroudi  en  a?ant ,  ammci  en  arrière. 
i— famg  de  0^.  •«  J*ai  obaenré  cette  «fpèoe»  à  Tonlonie,  peu- 
duU  rété  de  1840. 

Det  cioq  especcB  de  Paramécies  décrites  par  If  aller,  la  P.  Jureiia 
■nie  peut  être  rapportée  avec  certitude  a  ce  genre;  la  P.  ehryta- 
Kr,  que  M.  Ehrenberg  croit  être  synonyme,  ainsi  que  la  P.  09tfe- 
rmm^  de  l'espèce  dont  nons  faisons  le  genre  Plenronème,  pourrait 
Uen  être  autre  chose ,  car  MÛUer  Tobêenrait  dans  l'eau  de  mer, 
9l  fl  remarquait  qn*en  mêlant  le  liquide  qui  la  contient  à  une  in- 
Ipou  remplie  de  Paramécies  Anréiies,  eeUesHsi  seules  périssaient 
tavt  A  coup. 

M.  Ehrenberg ,  avec  les  deux  espèces  que  nous  admettons  et  la 
P.  ûkrfriaiitf  qu'il  reut  conserrer,  et  la  P.  kolpoda  dont  nous  fai- 
noi  un  Kolpode,  admet  encore  quatre  autres  Paramécies,  dont 
kax  obserrées  à  la  hâte  et  trés-imparfaitement  durant  ses  Toya- 
yii,  sont  marquées  par  lui-même  d*un  point  de  doute;  une  troi- 
ttme,  P.  eomprtsmm,  parasite  des  Lombrics ,  est  pour  nous  le 
(■m  Ptagiotoma ,  de  la  famille  des  Bursariens  ;  une  dernière 
afin,  P.  miîium^  donnée  par  l'auteur  comme  synonyme  du  ^- 
Udtmm  wùlmm  de  Mfiller,  k  corps  petit ,  oblong ,  triquétre,  long 
le  o,oi& ,  nous  paraît  être  une  de  nos  EncMjrs^  VE,  nodulata  ou 
'jff.  tri^meira  (royes  pag.  389,  890); 

«*  GiHEB.  AMPHILEPTE.  —Amphilqfiui. 

Au.  à  corpe  allongé,  fusifonne  ou  lancécdé,  rétréci  au 
bu  extrémités  ou  au  moins  à  l'extrémité  antérieure  avec 
boiicbe  latérale  oblique. 


Les  Ânphileptes  qu'on  pourrait  nonuner  des  Paramécies 


(I)  Pmrameeimm  caudatum  ,  Icmianii.  —  Schrank.  —  Elir.  3*  mén, 
1.  m,  ig.  a.  —  Ur.  lalàt.  i$88,  PU  XXXIX,  ig.  7. 

SI. 


484  HISTOIRE     NATUAELLB 

à  COU,  ont  été  distingués  comme  genre  par  M.  Ebif&bai, 
mais  cet  auteur,  tout  en  leur  assignant  pour caractèredPcmr 
une  trompe  et  une  queue ,  a  compris  sous  le  même  nom  di- 
verses espèces  sans  queue ,  et  renflées  ou  arrondies  enarrièRy 
et  d'autre  part,  cherchant  toujours  un  caractère  distindif 
pour  ses  diverses  familles,  dans  la  position  d'un  anus  q«^ 
accorde  à  tous  ses  Infusoires  entérodélés ,  il  a  laissé  dal? 
genre  Trachelius  plusieurs  espèces  qui  nous  paraissent  de- 
voir être  inscrites  parmi  les  Amphileptes ,  et  Im-même  a 
plusieurs  fois  transporté,  d'un  genre  dans  l'autre,  certainesci- 
pèces ;  c'estqu'en  effet  la  forme  extérieure  seule  ne  poumit 
suffisamment  distinguer  ces  deux  genres,  et  Schranokqai 
institua  le  genre  TracheUus  put  les  confondre  sous  cettedéDO- 
mination.  Ne  pouvant  admettre  la  distinction  établie  psr 
M.  Ehrenberg,  nous  en  avons  cherché  une  autre,  qui oom 
paraît  plus  réelle  et  en  même  temps  plus  facile  à  oonttalcr. 
C'est  la  présence  d'un  tégument  réticulé  contractile  dont  ki 
Amphileptes  sont  pourvus  et  qui  manque  aux  TracbeEv. 
Les  cik  de  la  surface,  comme  s'ils  sortaient  entre  les  maiBo 
du  tégument,  doivent  donc  chez  les  Amphileptes  former  da 
séries  r^;ulières  :  cela  précisément  nous  a  conduit  &  sépucr 
des  Amphileptes  de  M.  Ehrenberg,  son  ^4,  anser  pour  en 
faire  le  type  de  notre  genre  Dilepte  {frayez  pag.  4O4-409}, 
Nous  avons  également  dû  en  séparer  notre  Lojpopkgtttim 
MeleagriSy  dont  Midler  avait  fait  un  Kolpode.  Millier  a 
connu  plusieurs  autres  de  ces  Infusoires ,  et  les  a  rangés  pa^ 
mi  ses  Vibrions  et  ses  Trichodes.  Leur  forme  est  teUement 
variable  qu'on  sera  exposé  souvent  à  prendre  pour  des  es- 
pèces différentes  ou  même  à  rapporter  à  des  genres  différents, 
des  individus  d'une  même  espèce ,  plus  ou  moins  contncto 
ou  déformés.  Aussi  M.  Bory  a-t-il  cru  devoir  en  placer  qudr 
ques-uns  avec  ses  Amibes.  M.  Ehrenberg  a  décrit  chez  no 
de  ses  Amphileptes  une  sorte  de  cordon  noueux,  en  forme  «le 
rangée  de  perles,  situé  au  milieu  du  corps  et  qu'il  regarde 
comme  un  testicule,  de  même  que  les  masses  glanduleuses 
ovales  qu'il  indique  chez  plusieurs  autres.  Il  a  signalé  aim' 


I>£8   IHFUSOIRES.  485 

dies  |dusieurs  Amphileptes ,  des  séries  marginales  de  vési- 
cules ou  Tacuoles  remplies  d'un  liquide  limpide  qu'il  nomme 
suc  digestif. 

Les  Amphileptes  se  trouvent  ordinairement  dans  les  eaux 
limpides  des  marais  et  des  nùsseaux  entre  les  herbes  aquati- 
ques; plusieurs  sont  colorés  en  vert,  soit  par  eux-mêmes , 
soit  par  la  nourriture  dont  ik  s  emplissent. 

• 

I.  Amphleptb  bandblittb.  "^  jâmphileptus fiuciola  (i). 

GoqM  blanchâtre ,  déprimé  y  lancéolé-linéaire ,  plat  en  dessous, 
convexe  en  dessus.  —  Long  de  041. 

Cet  Infosoîre ,  que  M.  Ehrenberg  avait  d'abord  placé  parmi  les 
TVffcA^/iW,  et  qu'il  a  représenté  d'une  manière  difTérente  en  1 838, 
parait  bien  être ,  comme  il  Vadmet ,  le  même  que  Mûller  a  décrit 
le  nom  de  f^ibrio  fasciola  (M£U1.,  Inf. ,  pi.  IX,  fig.  i8-io); 

Js  je  ne  crois  pas  qu'il  ait  aussi  pour  synonyme  le  P^ibrio  anas 
(IfQlI.,  Inf.,  pi.  X ,  6g.  3-5  ),  qui,  suivant  cet  auteur,  a  le  corps 
finflbrme,  et  qni  d'ailleurs  vit  dans  l'eau  de  mer.  Quant  à  ton 
FHrio/àiei4>ia,  MfiUer  dit  qu*il  se  trouve  aises  rarement  dans 
Fean  des  marais  après  la  gelée,  et  il  en  indique  une  Tariété  obtuse 
sa  arrière  »  qn*il  a  trouvée  à  la  fin  d'octobre  dans  l'eau  couTerta 
de  Lemna,  et  une  antre  dans  la  mer.  M.  Ehrenberg ,  au  con- 
Iraira,  dit  que  son  Jmphileptus  est  trèi-commnn  dans  tontes  les 


*  t.  JmphUeptiu9iridit  (Ebr.inf.  Pi.  XXXVIli  ,  fig.  s). 

•  Ebre&berg  a  nommé  ainsi  un  Amphilepte  à  corps  fnsiforme, 
,  vert  au  milieu ,  long  de  o»  s  s ,  ayant  la  trompeet  la  queue 


(1)  yihrio  anas.  —  f^  faseioia  et  F.  intermedius ,   MûUer,   Inf. 
H.  IX,  ag.  18-10^  Pi.  X,  f.  3-5. 

Trmckdms  ptanaria  ,  Schrank . 

Kai^poda/asdoiaris  eipianari/ormis,^~Parameciumncutum.^^P.  ait" 
cip,  fiory ,  Encyc.  18^4. 

TmdktUm/asdoia  ,  Ehr.   1er  mém.  i83o ,  Pi.  IV ,  f.  4-  — 
lyfwAMMi,  Ekr.  lof.  PI.  XXXVIII,  f.  S. 


kB9  H18TOIBB   RATIIIIEUB 

comiet,  incoloret,  et  montrant  lor  chaque  ikca  iS  è  tpiémi 
longîtndinalet  de  cîli.  H  attribue  à  det  cenà  la  oonloor  vartf,  qv 
est  due  peut-être  à  la  nourriture. 

«  3.  JmphUtpiiu  margariiifer  (£hr.  Inf.  PI.  XXXVU ,  fig.  &).  . 

Le  même  auteur  a  dériré  de  la  rangée  de  résicnlet  eh  cbap»- 
let  le  nom  de  cet  Amphilepte ,  qui  est  long  de  o-S5»  grêle  •  In- 
forme, blanc ,  aTec  son  cou  presque  aussi  long  que  le  oorptetii 
queue  tràsKïonrte. 

*  4.  Jmphileptus  porax.  —  (Trackelius  poroje^  Ebr.  InC 

Pl.XXXin,fig.  7.)| 

A  en  joger  par  la  figure  decette  espèce,  que  Je  n*aipaf  TBeaoe 
plus  que  les  deux  précédentes ,  elle  doit  être  rapportée  i  noirs 
genre  Amphflepte.  Son  corps  est  claTifome  •  renflé  •  Uene ,  afse 
un  cou  épais ,  obtus ,  de  moitié  pins  court»  et  nne  large  bondie 
située  Tcrs  le  milieu  du  corps.  Elle  se  ment  trèa-lentemenl  en 
rampant  et  en  tournant  sur  elleHOdéme.  M.  Ehrenberg  n'a  pttlni 
faire  prendre  de  couleur,  mais  il  lui  a  tu  ayaler  d'anties  pittl 
Inftasoires  {Loxodet  hursmria)  dont  quatre  à  six  indÎTidni  élaisnl 
engagés  tout  entiers  dans  autant  de  sesTésicoles  tfinnefhaltff 

*  5.  Jmphileptus  monîliger  (E3ir.  Inf.  PI.  XXXVIII ,  fig.  i). 

Cest  de  la  présence  d*un  cordon  moniliforme  pris  par  hn  pov 
un  testicule ,  que  M.  Ehrenberg  a  tiré  le  nom  de  cet  Infnsoirs 
qui  a  le  corps  large ,  renflé .  blanc  arec  une  trompe  on  un  coe 
assez  grêle  et  nne  queue  presque  nulle.  «  Cet  AmphilepCei,  dîtril. 
a  nne  grande  analogie  arec  le  Troehelius  ovum ,  dont  Iç  dWa* 
guent  essentiellement  la  petite  pointe  de  son  eztrânité  posté- 
rieure et  sa  glande  moniliforme.  Il  ne  prend  pas  de  ceolenr.  U 
position  de  la  bouche  est  éridente  ;  l'anus  n'est  pat  risible .  mû 
paraît  être  an  cdtë  dorsal  de  la  petite  pointe.  »  Sa  longmnr  «t 
de  o,s8  à  0,3;  ;  il  a  été  obserré  à  Berlin. 


ns  miusoiREs.  k9ff 

6.  jimphiteptut  opum,  —  (Trachelitu  ovum,  Ehr.  Inf. 
PI.  XXXIIl,  fig.  i3  (i). 

L'anftlogle  indiqnëe  par  M.  Ehrenberg  lui-même  ne  permet 
&ém  pUcar  ailleurs  cet  Infasoire  qui  avait  été  m  précédem- 
eot  par  Eichiiom  et  par  Schrank ,  et  dont  lui-même  avait 
iboffd-ToaIn  faire  le  type  du  genre  Ophr^ocerca  et  de  la  famille 
Wypkrjrveereina ,  en  prenant  pour  une  queue  ce  qu'il  reconnut 
■tfird  être  une  partie  analogue  k  la  trompe  des  Amphileptes. 
Mv-iiiliiie  nous  arons  obserrë  dans  Fean  de  la  Vilaine ,  an 
ois  d'oetobre  1 840  «  cet  Infusoire  qui  a  le  corps  presque  glo- 
taur  avee  un  prolongement  latéral  en  forme  de  bec  ou  de 
ompe  ;  mais  nous  n'avons  point  tu  le  large  canal  digestif  et 
■lee  Ms  ramifications  comme  M.  Ebrenberg  les  a  représentés. 
^hk  longueur  est  de  o,8g. 

7.  Gnms.  LOXOPHYLLE.  —  Loxophyllum. 

Att.  k  oorps très-déprimé ,  lameDiforme ,  obliiiae,  trëe- 
ffriUe  et  sinueux  ou  ondulé  sur  les  bords  ;  boudie  laté- 
ile;  c3|ji  en  séries  parallèles  écartées. 

Ces  Infîisoiies  sont  distingués  par  leur  forme  de  feuille 
blique  et  par  les  sinuosités  mobiles  de  leur  bord  membra- 
MùUer  en  avait  fait  des  Kolpodes,  M.  Bory  les  laissa 
itdans  non  genre  Kolpode ,  M.  Ebrenberg  en  a  fait 
Isa  Amphileptes  et  leur  a  attribué  la  même  organisation 
fn%  œs  animaux ,  et  notanunent  la  rangée  de  vésicules  lim- 
idëi  oflntenant  un  suc  digestif.  Les  Loxophylles  vivent  dans 
es èànx  stagnantes,  dans  les  fossés,  mais  non  dans  les  inf u- 
fm  propreme^Qt  4Âtes. 


(I)  Kufel  gtpiiztê,  Eichhora,  Beytr.  PI.  5«  I.  8. 
Traehelius  eicery  Schrank ,  Faun.  boic.  m  ,  3,  p.  60. 
Opkrjro€Wf€a  wmm^  Ehr.  a*  nfni.  i83i. 
TrmthMiut  wmm ,  Ehr.  Infiu.  i838 ,  PI.  XXXIII,  S|.  i3. 


1^66  HIST01fi£    5ATURELLK 

I.  LoxQPBTLLi  PiHTADE.  —  Loxcphjrllum  3f(p/cap*f/.  —  F).  XIV, 

fig.  6  (i). 

Corps  grand,  comprimé ,  membraneux,  obliqnemoit  liMialé 
et  reooorbéaa  sommet  ;  un  des  bords  an  moins,  flexible  etÙMn, 
ou  crénelé  en  manière  de  crête.  —  Long  de  0,87. 

Cet  Infosoire ,  que  j*ai  obsenrë  en  norembre  i8SS  daair«i 
d*nn  foMé  «a  nord  de  Paris ,  aTait  été  étudié  arec  aoin  par  Iflkr 
qni  le  caractérise  par  cet  phrase  :  «  K.  plicatOe,  d^riBé,« 
crochet  an  sommet,  arec  le  bord  antérieur  crénelé,  •  et  lediErik 
ensuite  en  ces  termes  :  «  C'est  un  infnsoire  des  plna  gnndi,  Irib* 
singulier ,  en  effet ,  c*est  une  membrane  élargie  fnaœptibla  dan 
plier  très-délicatement ,  pràentant  à  chaque  înatani  des  fleûvi 
et  des  plissements  Taries;  la  partie  antérieure  de  son  eocps  jv- 
qu'an  milieu  est  transparente ,  la  partie  postérieure  eatrenqilîede 
molécules ,  et  diTersement  plisiée  en  traTers  par  des  plîs  Bafllnb. 
Le  sonmiet  est  recourbé  en  crochet  ;  le  bord  diTersement  siiBiax 
partout,  présente  trois  ou  quatre  dentelures  an-dessoHéa 
sommet.  Quelquefois  même  sa  stmetnre  est  ptasremaïqpriis, 
car  son  bord  latéral  antérieur  an  lien  de  dents  présente  deaoB- 
brenses  crénelnres  raj^irocbées ,  et  en  cotre  près  dn  boid  ps^ 
térieur ,  Il  est  orné  de  douce  globules  on  daTantage  qn  sont 
égaux ,  diaphanes  (pellncides)  et  forment  une  rangée  ]oB|iti- 
dinale ,  droite  ou  flexueuse  suiTant  les  mooTementa  de  raninsL 
Entre  ces  deux  bords  se  Toient  des  lignes  longitndinalas  tri^ 
déliées ,  et  Ters  le  bord  postérieur,  an  milieu,  trois  ^obolss  pis 
grands ,  qui ,  non  toiyonrs  Tisibles ,  tiennent  pent-étre  Uai  d!'sf- 
tomac  ou  d*intestin ,  car  ces  Tiscères  quand  ils  sont  TÎdes  cbes  In 
BuUaria  et  lesiYanoirexsont  moinsdistincts. — 11  se  meut  lentamaat 
à  la  manière  des  Planaires  en  plissant  diTersement  sa  memhcsns. 
et  en  sonleTant  son  sommet  reconrbé. — Il  se  tronre  dans  les  saii 
couTcrtes  de  Lemna ,  pendant  les  derniers  mois  de  l'année,  isiii 


(1)  Kolpoda  Mêleagris^  MOller,  laf.  PI.  XIV,  f.  i^  ,  PL  X?,C 
1-5. 

Kolpoda  Meieagris,  *-  iC.  gygoma,  —  K,  hirmmiiimmetm  »  lirji 
fincfcl.  i8a4. 

Jmpkihptus  MêUagrts ,  Ehr.  Infîit.  ig3S,  Pi.  XXXVlîl,  ig.  f- 


DES   IRFUSOIRES.  489 

raremeiit.  —  Un  seul  indïTidii  m'uflrit  an  phénomène  singulier, 
car  il  te  résolvait  peu  h  pea  en  molôculet  jusqu'à  la  gixièrae  partie 
antérienre  dn  corpi;  el  celte  partie  restante  agitant  son  ttord 
dartal  d'an  roouvement  ondnleloire  «e  remit  à  nager  virement 
comme  l'il  ne  lui  fût  rien  arrivé.  Le>  globalu  pellucidei  de- 
meurèrent immobiles  et  »anf  cbangenient  ;  ninii  il  eii  à  peina 
douteox  que  ce  soient  des  ovules.  —  J'en  ai  contemplé  une  va- 
riété plus  rare  qui  ^tait  percée  quoique  viv^inte,  d'une  grande 
lumne  dans  m  partie  antérieure  et  d'une  plus  petite  en  arrière. 
—  Da«  linfuliùre  variété  l'olTrit  encore  à  moi  au  commencement 
da  novembre  1 783 .  elle  était  prolongée  en  arriére  tout  la  forme 

d'tta  muteau,  et  ce  prolongement  était  étendu  ou  recourbé 

(MQUer.  Inf.  p.  100.) 

J'ai  tradnit  preique  littéralement  ce  passage  de  Mûller  parce 
qu'il  montre  bien  le  vague  qui  reste  toujours  dans  les  obterva- 
tJODi  microscopiques  en  raison  de*  changements  conlinueli  de 
foRoe  des  Inrusoires  el  de»  interprétations  plus  ou  moins  arbi- 
UairM  qu'on  est  porté  à  donner. 

H.  Ebrenberg  décrit  ce  m^me  Infosoire  comme  ayant  le  corps 
coaiprimé  ,  membraneux .  largement  lancéolé ,  avec  une  crête 
donaledenielêe.  à  sept  ouhnit  denteluresobtusesjet  avec  treize 
k  dix-huit  rangées  longitudinales  de  cils.  Il  Ini  attribue  auu; 
nne  rangée  de  huit  à  dix  taches  incolores  (vêsiculei  à  snc  digestif) 
IKMi  toujonrs  visible*.  Il  n'a  pu  lui  faire  avaler  de  couleur .  mais 
0  a  «u  dan*  ses  vacuoles  ou  vésicules  intérieures  de*  Navicnle* 
•t  dw  Uonade*  verte*  emprisonnées,  et  il  a  vu  l'excrétion  du 
tiùda  de  la  digestion ,  t'elTectuer  par  une  oavertnre  située  au 

Éga'il  nomme  dorsal. 

Ob  doit,  je  crois,  rapporter  à  ce  même  genre  la  Kolpoda 
tchrta  de  MiUler,  que  cet  auteur  a  trouvée  rarement  dans  les 
tau  douce*  stagnantes  et  qu'il  décrit  comme  ayant  le  corps 
alkMtfé,  membraneux.  Heiible,  rétréci  au  sommet,  prolongé 
en  équerrc  à  ta  basse ,  et  rempli  de  molécules  obscures  et  de 
riticulti  ptlluûàri.  U  se  meut  en  glissant  et  en  repliant  de  di- 
uimi  manière*  son  extrémité  rétrécie. 

H.  Ehreoberg  a  décrit  sous  le  nom  A' jimphihflai  longieoU'u 
(Ebr.  Inf..  iil%.  PI.  XXXV111,  fig- 5)  un  Infnaoire  qu'il  doan« 


lpkyUum.—(,Kotpoda  ofAr.ra,  Millier,  Inf.  PI.  Xlll ,  r.9 


k9ù  HISTOIRE     NATURELLE 

arac  doate  pour  lyacmyine  du  Kolpoda  ochrea  de  Mûller,  et  qui 
a  le  corpf  renflé  et  dilaté  en  arrière ,  rétréci  en  avant  en  numièra 
de  trompe  engiJEomie;  il  Ini  attribue  de  nombreux  estomacs ,  une 
boncfae ,  un  anaa,  des  cits  partout ,  des  ovnles ,  et  une  rangée  de 
9  à  10  Téiiciiles  limpides ,  incolores ,  contenant  le  «ne  digesdf.  — 
Sa  longueur  est  de  0,26. 

** Lojeûpfy'llum.?  —  Traéhelius  Mehagrit,  (Ëhr.  Inf.  Fi.  jLajLlII, 

fig.  8.) 

■ 

Pent-étre  doit-on  aussi  inscrire  ici  cette  espèce  décrite  psr 
M.  Ehrenberg  comme  ayant  le  corps  comprimé ,  lancéolé ,  ion- 
Tcnt  sigmoïde,  blanc  et  orné  d*nne  rangée  dorsaSa  dè'yesicidei 
pleines  d'un  liquide  roogéfttre  que  ranCeur  règîMe  comiine  le  idc 
digestif  ou  la  bile.  —Sa  longueureit  de  0,37.'  ' 

S*  GBiniB.  CHIU)BQ]S[.  —  ChxMm* 

An.  i  «Nrps  ovale  irrégulier,  jMnmsax  d'un  cOtô ,  laïad- 
liforme ,  peu  flexible ,  avec  4e«..iawg4e8  parallelet  de  cil 
à  la  surface,  et  une  bouche  obliqnfmtni  aituée  en  awit 
du  milieu  et  dentée  on  entourée  d'un  faiaoaan  tm  petitei 
baguettes. 

Le  Qiilodony  par  sa  forme  extérieure,  ressemble' «0 
Loxodes ,  aussi  a-trîl  été  confondu  d*abotd  avec  eux,  rtprf- 
cédemment  aussi  a-t-il  été  compris  en  luême  temps  dans  lé 
genre  Kolpodè  de  Mùller;  mais  il  se  distingue  des  mif 
Kolpodes  par  sa  forme  déprimée ,  et  des  ]x)xodes  par  sa  sur- 
face ciliée  régulièrement ,  ce  qui  i}i^tc  aussi  un  téyunfnt 
réticulé  contractile,  au  lieu  de  la  cuirasse  appar^le  ^  peak* 
ci.  Quant  à  l'armure  dentaire ,  on  l'observe  aussi ,  je  cvoii» 
chez  de  vrais  Loxodes ,  en  même  teuips  que  ches  difei* 
genres  de  Paraméciens.  Les  vrais  Ghilodon,  réunissant  Itm 
ces  caractères ,  ne  se  trouvent  pas  dans  les  infusions,  mais 
seulement  dans  les  eaux  douces  parmi  les  herbe».  ' 


»  ' 


DES  UIFUSOIRES.  491 

l.CnuMKM*  CkncMO»,  ^^  Chilodoncueullulus^TUyit  6^»  6  (i)« 

Corps  déprimé,  à  contour  sinueux,  avec  14  rangées  de  cils 
I  clin^  lace.  ~  Long  de  0,18. 

J*ai  deMiaé  etoc  tonte  l*eKactîtnde  possible  cet  Infosoire  tel 
tpm  je  l'ai  m  sons  1»  microaDope,  en  18%.  Il  renfermait  dea 
naricnles  qu'il  avait  aralées»  mais  il  m'a  été  impossible  d'ape»- 
earoir  la  moindre  trace  de  l'intestin  que  M.  Ehrenberg  repré- 
senta »  dans  ses  dessins  de  1 833 ,  comme  nn  large  canal  d*où.  pai^ 
tant  de  nombreux  et  larges  cœcums  de  tons  côtés.  Cependant  j*ai 
bien  distingué  les  rangées  longitudinales  de  cils  que  cet  anteur 
a  indiquées  dans  ses  nouTeauz  dessins  de  i838  et  qu'il  n'arait 
soupçonnés  k  l'époque  on  l'intestin  se  révélait  si  dai- 
èloî. 

rarais  obserré  plusieurs  fois  dans  l'eau  de  rOme«  en  sep- 
tcmbK  r8dS ,  un  Chilodon  long  de  0,19  contenant  beaucoup  de 
BaYfcnles  av«lées.  Il  se  décomposait  sons  mes  yeux  arec  di£Quence 
ne  laissant  que  le  Ikisceau  de  dents  et  un  globule  rougeftre 
sntonré  d'une  aréole  qu'on  aurait  bien  pu  prendre  pour  un 
sd. 

9*  GsHEB.  PANOPHRTS.  —  Panophrys. 

An^  à  corps  dlié  partout ,  oYak»  déprimé,  contractile , 
HofOMÛit  OTOI^  et  loémc  globuleux  en  se  contractant  ; 
florfaoe  marquée  de  stries  droites  ou  obliques  croisées , 
correspondent  les  rangées  régulières  de  cOs. — 
Mérale. 


Ayant  touIu  caractériser  les  Bursaires  par  la  rangée  de 
grands  cfls  en  moustache  qui  conduit  à  la  bouche,  j'ai  dû 
élaJblir  iw  genre  particulier  pour  certaines  Bursaires  de 


(O  ÈCàipoda  eueuHulut  ,  Htiller,  Inf.  Pi.  XV,  6g.  7-11  (en  partis). 
LoxmUs  cuemllulus,  Ehr.   i**  et  a*  mém.   i83o-ieSi.  —  Emodom, 
eaemUyUut  i833. 
GUsJs»  tmewiUUut ,  Ehr.  Se  n<n.  i833  ,  PI.  11 ,  f.  1.  —  Infut. 

imty  PI.  nxvt,  ig«  6. 


499  HISTOIRE    N^TVRKLLE 

M.  Ehrenberg,  qui  n'ont  point  ce  caractère  et  dontlaboudhe 
est  entourée  de  cils  ordinaires.  CesInfusoiresseraientdèsP^ 
ramécies ,  s'ils  n'avaient  la  faculté  de  se  contracter  en  bonk, 
et  s'ils  n'étaient  toujours  dépourvus  du  pli  oblique  aniiricnr 
qui  caractérise  ces  derniers.  Il  sera  facile  d'ailleurs  de  OOB- 
fondre  les  animaux  de  ces  deux  genres ,  quand  ik  ne  seront 
point  dans  leurs  conditions  normales  d'existence  et  quand 
ils  auront  déjà  éprouvé  certaines  déformations. 

Les  Panoi^irys  vivent  dans  les  eaux  tranquilhi  donoei  oq 
marines  entre  les  herbes. 

I .  PAiio?aRn  oiiTSAUDB.  -^Paru^hryrs  ehtytalu.  (PI.  XIV,  fig*  7.) 

Corps  ovoïde  oblong ,  défHriiné  ;  boocfae  accompagnée  d^tanm- 
flement ,  et  située  prés  de  rextrémité  antérieure.— Coog  de  ^JBk 
-«- Marin. 

Cet  Inftiioire  rirait  dans  de  l'eau  de  mer  priie  a  Cette,  k  i3 
mars  1840  9  et  conserrëe  depuis  quinze  jours. 

?  s.  PâiioniiTS  ftovGB. — Panùphrjrs  ruhra.  (PI.  XIV,  fig.  S.) 

Parmi  les  nombreux  Infàsoires  rouges  que  j*obsemî  dans  rem 
du  canal  des  Étangs»  à  Cette ,  le  a  mars  l&IO ,  il  s'en  troaiiii 
d*ovoîdes,  presque  réniformes ,  uniformément  revêtus  de  dbfi- 
bratiles  fins,  et  pourvus  d'une  bouche  latérale  près  de  Teitrteili 
antérieure.  —  Leur  longueur  était  de  0,07  &  0,08. 

Je  les  inaeris  provisoirement  ici,  en  attondant  que  de  nocidto 
observations  nous  apprament  s*ils  sont  rraimeot  adnltee  ou  ■  « 
ne  sont  pas  les  jeunes  de  quelque  antre  espèce. 

3.  PAifOPHBTS  F4BCII.  — Fanopfyi faJtcta.  (PI.  XIV,  fig.  9.) 

Corps  ovoïde  oblong ,  rempli  de  corpuscules  avalés  qui  le  colo- 
rent en  vert,  en  jaune  rougeâtre  ou  de  diverses  couleurs;  booehe 
latérale,  située  entre  le  milieu  et  le  tiers  antérieur  du  eoqps^-' 
Long  de  0,18  à  0,25. 

J*ai  rencontré  plusieurs  fois  dans  l«i  eaux  marécageuses  enlie 
les  herbes»  cet  Inftisoire qui  ert  comme  boqrré  des  ol^ieli  qi'3  * 


r. 


DIS  iirrusoiiit.'  49S 

•fâUf.  GMOine  ces  objets  sont  songent  des  particnles  Totales» 
il  s'ensoit  qne  sa  couleur  la  plus  ordinaire  est  le  Tert.  Je  crois 
qae  c'est  one  même  espèce  avec  les  trois  Bursaria  çernaiis,  leueat 
ctyloMt  de  M.  Ehrenberg,  et  très-probablement  aussi  avec  la 
Umetfkrm  nrcseens ,  de  Mûller,  que  cet  auteur  rapporte  avec 
donte  comme  synonyme  de  sa  S.  vernaiU. 

^  BamcphrU.'^ Bursaria  vernalis.  (Ehr.  Inf.  PI.  XXXU,  fig.  7.) 

Coq»  of  olde  oblong,  renflé ,  vert ,  arrondi  aux  deux  extrémités 
■lis  on  peu  aminci  en  arrière;  bouche  en  deçà  du  tiers  ou  du 
<|iiart  antéreuT  du  corps. 

M.  Ehrenberg  qui  a  trouvé  cet  Infusoire  entre  des  Oscillaires 
an  premier  printemps ,  à  Berlin ,  le  décrit  ainsi  :  «  Le  mouvement 
I  lien  en  tournant  autour  de  son  axe  longitudinal  et  en  nageant 
posément  en  avant.  Le  corps  est  long ,  garni  de  cils  vibratiles  qui 
as  forment  point  de  rangées  distinctes,  et  en  même  temps  péné- 
tré de  petites  baguettes  prismatiques.  La  bouche  a  une  couronne 
de  soies  fortes ,  courtes,  qui  ressemblent  presque  à  des  dents.  De 
Bombrenx  estomacs  sont  souvent  remplis  de  grandes  Oscillaires 
et  de  Navienles ,  et  contiennent  un  suc  digestif ,  d'une  couleur 
longeltre  manifeste.  J*ai  compté  jusqn*a  dix  grandes  Navienles 
dans  le  corps  d'un  de  ces  animaux.  Une  grande  glande  sexuelle 
■lAle  et  deux  vésicules  contractiles  rondes  constituent  Tappareil 
génital  masculin.  Le  corps  est  rempli  d'ovules  verts,  qui  se  répan- 
dant périodiquement  par  l'eiTet  d'une  diffluence  partielle  avec  toute 
■le  partie  du  corps ,  sans  que  la  vie  de  l'animal  soit  compromise. 
Vailleim«  j'ai  tu  la  division  spontanée  longitudinale.  11  est  par- 
tienlièrement  intéressant  et  important  de  suivre  la  marche  de  la 
digestion  s'exerçant  sur  les  Oscillaires ,  qui ,  d'abord  élastiques  et 
lesdei  et  d'm  beau  vert  Ueuâtre,  deviennent  visiblement  molles 
et  flexibles,  d'un  vert  clair,  puis  d'un  vert  jaune ,  et  se  décompo- 
sai en  lenrs  articles  isolés  qui ,  finalement,  sont  d'un  jaune  sale. 
Fte  suite  de  l'évaporation  de  l'ean ,  le  corps  se  décompose  promp- 
took  entier  par  diffluence,  et  souvent  il  reste  des  esto- 
qne  la  contractilitc  maintient  fermés  avec  leur  contenu, 
des  globules  isolés.  »  (Ehr.  Inf.,  i838 ,  p.  339.) 


49k  HISTOIBK   NATURtLLE 

♦♦  PànophrjTf,  —  (Bursaria  Leacat.  —  Ehr.  W.  XX3ÛV.  Ig.  8.) 

Corps  blanc,  oblong,  subcylindHqae ,  presque  égatooMttir- 
rondi  de  part  et  d'antre  ;  bouche  dépassée  pa^  la  étMfaSbm  m 
sixième  partie  du  corps.  —  Long  de  0^8. 

Cet  Infàioire  est  quelquefois  entièrement  rempli  dtbniiidtll- 
cillaires  qu'il  arale  et  qui  se  courbent  dans  son  intérieur ,  ce  qn 
paraît  à  M.  Ehrenberg  une  preuTC  de  Textensibilîtë  pvodigieve 
des  estomacs  cbes  ces  animaux.  Il  présente  aussi  an^TésîcaleooB- 

tractile  en  étoile. 

***  Pancphrys, -^Bursaria fapa.  —(Ehr.  Inf.,  PI.  XXXV| fig. i) 

Corps  ovoîde-oblong ,  jaune ,  souvent  un  peu  rétféd  en  arrièn; 
bouche  près  du  bord  antérieur.  —  Long  de  0,18  &  0,28. 

Cet  Infusoire ,  obserré  en  juin  et  juillet  dans  fean  dcstoiff- 
bières  ^  prés  de  Berlin ,  a  le  corps  cilié  partout ,  mais  sans  qneki 
cils  forment  des  rangées  régulières  ;  il  est  tout  rempli  deg^ofadei 
d'un  jaune  d'ocre  pâle,  larges  de  0,0097,  qui  le  rendent  opaque. 
Il  n*a  pu  être  coloré  artificiellement. 

• 

10'  Genre.  NASSULE.  —  Nasmla. 

An.  à  coTfê  cilié  partout,  ovoïde  ou  oblong ,  contractile 
devenant  globuleux  par  la  contraction  ;  bouche  latérale  den- 
tée oa  entoorée  d'un  faisceau  de  baguettes  eoméas. 

Les  Naaaules  ne  diffèrent  des  Panophrya  que  par  le  fûs- 
ceau  de  baguettes  qui  entoure  leur  bouche  conune  l'ouver- 
ture d'une  nasse  et  qui  constitue  une  sorte  d'armure  dea- 
taire  ;  ce  faisceau ,  en  effet ,  peut  se  dilater  ou  se  iiaiiiirr 
suivant  le  volume  de  la  proie  que  l'animal  veut  avaler;  il 
peut  également  s^avancer  au-dehors  pour  saisir  la  proie  qai 
n'est  pas  amenée  à  la  bouche  par  le  mouvement  des  ok 
vibratiles  comme  chez  les  Paraméciens ,  mais  que  l'aniiDil 
doit  aller  chercher. 


.»!#    ÎNFU80IME6.  495 

■ 

Les  Naflsules  comme  les  Pauophrys  et  {Aumimautres  Pa- 
•mëcieiis  ont  dû  être  confondues ,  par  MùUer ,  àTec  ses 
«noophres;  c'est  M.  Ehrenberg^  qui  lé  premier,  en  1833, 
Il  eoimattre  leur  caractère  distinctif .  Le  même  auteur  dé- 
fii4t  atissi  alors  ce  qu'il  nomme  v^icule  contractile  ou 
i|;ane  dVjaculation  :  c'est  une  grande  vacuole  qui ,  chez 
une  espèce  au  moins ,  se  montre  entourée  de  vacuoles  plus 
lètites,  comme  d'une  rangée  de  perles.  Plus  tard  enfin  il 
eur  attribua  aussi  des  ovules  colorés^  et  un  suc  digestif  ;  il 
i  complété  depuis  la  description  l'organisation  de  Nassules 
n  y  indiquant  comme  testicule  un  corps  ovale  demi- 
ransparent. 

Les  Nassules  se  nourrissent  de  particules  végétales  et  de 
lébris  d'algues  et  sont  ordinairement  totalement  remplies  et 
xdorées  par  cette  nourriture.  Elles  vivent  dans  les  eaux 
Gagnantes ,  surtout  dans  celles  qui  baignent  en  petite  quan- 
tité des  Gonferves  et  des  Oscillaires,  mais  non  dans  les  in- 
hiions. 

I.  Namuli  TSftTB.  —  NassuU  ¥iridu,  —  (NtusuU  cmmta  ?  Ehr. 
Inf.  PL  XXXVU,  fig.  1  ;   PI.  XI,  fig.  18.) 

Corps  ovoïde  déprimé ,  quelquefois  orbiculaire  ou  globuleux , 
àUé ,  vert  avec  des  taches  rougeàtres.  —  Long  de  0,135. 

J*avais  cet  Infosoire ,  en  février  et  mars  i836  ,  dans  une  lon- 
oonpe  ou  je  conservais  depuis  longtemps,  avec  un  pen  d'eau,  une 
ooncha  de  terre  recouverte  d'Oscillaires,  prise  dans  un  fossé  an  sud 
de  Paris.  J*ai  vu  plusieurs  fois  une  Nassule  avaler  successivement 
loule  «ne  Oscillaire,  au  bout  de  laquelle  on  la  voyait  comme  en- 
MÉDcbée.  Le  brin  d'oscillaire  s'infléchissait  et  se  couibait  en  cer- 
cle dans  le  corps  de  l'animal  »  qu'il  distendait  fortement  par  Tefiet 
éa  son  élasticité.  Je  pouvais  me  convaincre  alors  qa  il  n*y  avait 
rien  ici  qui  ressemblât  le  moins  du  monde  à  un  intestin  ;  l'ani- 
■lal  se  creusait  simplement  d'une  vaste  vacuole  dans  laquelle 
rOiKillaire  se  logeait  comme  dans  une  bourse.  Je  voyais  en 
même  temps  d'autres  fragments  d'Oscillaires  logés  dans  des  va- 
cvolci  plus  petites ,  parfiûteoient  isolées  les  unes  des  antres,  et 


496  ai6TOX&t  WàTURtLUB 

qui  ne  consermieat  aune  relatioii  ni  arec  eelle  qui  m\ 
«n  cet  instant  ni  arec  la  bouche.  La  digestion  panll  •*«! 
très-rapidement.  Les  Nassnles  tenues  trop  longtemps coafmaài 
entre  les  plaques  de  Terre,  ou  soumises  à  une  actioo  dMks 
quelconque ,  se  décomposent  aTcc  diffluence  en  se  crensanÉ  Sa- 
bord de  racuoles  nombreuses,  et  en  laissant  sortir  de  largs 
expansions  de  sarcode;  après  cette  décompodtîoo ,  il  restes» 
Tent  une  masse  ovalaire  moins  dëcomposable ,  qui  est  ee  ^ 
M.  Ehrenberg  a  nommé  le  testicule  ;  cette  masM ,  dans  riol^ 
rieur  même  de  Tlnfusoire,  s'entoure  quelquefois  d'une  laige  vfr 
cuole  comme  si  elle  déterminait  une  sorte  de  départ  entre  la  h^ 
stance  saroodique  et  Teau  ;  on  voit  bien ,  dans  ce  cas ,  comnMrt 
ce  prétendu  testicule  est  sans  aucune  connexion  avec  lesaatra 
organes.  Le  faisceau  dentaire  parait  résister  moins  à  la  déooai- 
position  que  celui  des  Ghilodons  ;  et  si  Von  ajoute  un  peu  de  po- 
tasse ,  on  le  Toit  dbparaître  totalement.  J*ai  bien  tu  ,  dans  Tsm- 
mal  mourant ,  les  cils  de  la  surface  qui  sont  longs  de  o/»( 
enriron ,  d'une  ténuité  extrême  et  disposés  en  séries  r^idita. 
J'ai  TU  aussi  des  Nassnles  en  Toie  de  diTÎsion  spontanée  transfcns, 
mais  je  n'ai  pu  tu  les  Tacuolescontractiles  entourées  d'un  esRb 
deTacuoles  plus  petites.  M.  Ehrenberg  décrit,  sous  le  nom  do 
Nasiula  crmaîa  ^  un  Infusoire  beaucoup  plus  gros  (o,i8miIliÉi* 
i/81ign.),  que  je  crois  cependant  être  bien  l'analogue  du  ndbs; 
il  le  dit  panaché  de  Tésicnles  nombreuses  TiolacéM,  et  lui  attri* 
bue  sur  chaque  face  s  4  rangées  longitudinales  de  cils  entre  lo- 
quels  se  trouTent  d'autres  rangées  alternes  de  soies  un  peu  pfa» 
fortes.  La  bouche  est  sur  une  des  plus  larges  faces ,  dans  un  sa- 
foncement ,  comme  chez  les  Bursaires ,  et  elle  est  entourée  d'os 
cAne  creux  un  peu  saillant  ou  d'un  cylindre  formé  de  so  à  s  7  dcob* 
«  A  rinlérieur  du  corps,  dît-il ,  on  distingue,  à  un  groosissemoit 
de  3oo  diamètres,  beaucoup  de  Tésicnles  ou  globules  brans,  Tod, 
jaunes  ou  TÎolets ,  qui  sont  de  nature  bien  différente.  Tout  ki 
bruns  et  les  jaunes,  ainsi  que  les  plus  gros  et  les  plus  irrégnlisi 
d'entre  les  verts ,  sont  des  estomacs  remplis  de  monades  Tertai  s( 
d'autres  aliments,  parmi  lesquelson  ToitsouTcnt  aussi  de  longsbrîoi 
d'Oscillaireset  desNaricules.  Mais  en  outre  le  corps  est  quelqocfoii, 
non  toujours,  rempli  de  granules  verts,  ronds,  très-réguliers,  pio- 
portionnellement  ti^s-gros ,  et  que  je  regarde  comme  des  onifi." 
(Ehr. ,  Inf.  p.  3*^.)  Entre  les  estomacs  et  les  ovules  sont  fitaéi 
des  globules  TÎolets,  dit-il ,  qui  sont  des  résicnles  remplies  (fff 


BE8  llirUSOlRES.  497 

9f^  JSfjÊÊà^cokuté  ^  ef.  qni  forment  six  a  bnît  groupes.  Ce  sac 
fÛM ,  eiflalsë  aTec  les  excréments ,  paraît  comme  des  goutCe- 
||il|li  dliaile  dans  Teau ,  et  change  de  couleur  aussitôt.  «  J*ai  tu 
ij^iif  tïwait  t  dit-il ,  dans  la  Bursaria  çtrnalis ,  que  ce  liquide ,  aus- 
ÀAt  'qa*il  touche  la  nourriture  rerte,  la  colore  en  jaune  et  la  dé- 
ipoee.  Au  milieu  du  corps  se  trouve  une  grosse  glande  ronde, 
auprès  s*ouTre  et  se  ferme ,  ou  se  dilate  et  se  contracte 
liqœment  une  grande  yésicule  serrant  à  la  fécondation 
lée ,  laquelle ,  dans  ses  états  de  contraction  extrême  et 
(tension  eatrême,  est  simple ,  nutis,  dans  ses  états  iutermé- 
,  a  un  bord  perlé.  »  (Loc.  cit.) 

'  ;f  Nassuia  aurea.  —  (Elir. ,  Inf.  Pi.  XXXVll ,  fig.  3.) 

SoQicenom,  M.  Ehrenberg  a  établi  dans  s<»i  troisième  mé^ 
■oûre  (i833)  une  espèce  distincte  caractérisée  par  sa  couleur 
jsaiie  d'or  et  par  sa  forme  OTbïde-oblongue ,  très-obtuse  aux  deux 
«ttrémités.  Sa  longueur  est  de  o^ss  ;  elle  montre  sur  chaque  face 
so  à  s4  rangées  de  cils.  Elle  a  été  tronrée  dans  l'eau  d*une  tonr^ 
Uère.  On  pourrait  croire  que  c'est  sa  nourriture  qui  a  déterminé 
M  eoloratioD. 

M.  Ehrenberg  a  reporté  dans  le  genre  Ckiiodon^  sous  le  nom 
de-C%.  aureus  (Ehr.  Inf.  PI.  XXXVl ,  fig.  6,  pag.  338),  un  Infu- 
loire  qu'en  i833  il  avait  considéré  fomme  une  simple  variété  de 
Si  Nassula  aurea.  Cet  infosoire,  long  de  o,i8 ,  est  jauoe  d'or, 
oroidftocoaîqney  gonflé,  dilaté  et  obtusément  rostre  en  avant,  un 
peu  pointa  en  arrière. 

«^  Natsula  elegans  (;Ehr.  Inf.  PI.  XXXVll,  fig.  i). 

Getta  autre  espèce  du  même  auteur  est  caractérisée  ainsi  :  Corps 
qindrkioe  on  ovoïde ,  un  peu  plus  étroit  en  avant,  très-obtus 
mt  draz  extrémités ,  blanc  ou  verdâtre ,  bigarré  de  vésicules  vio- 
Isttw.^  Long  de  0,18  à  0,22. 

EDe  ressemble  beaucoup ,  dit  M.  Ehrenberg ,  a  la  Paramécie 
Awélie;  mais  elle  est  plus  transparente  et  conséquemment  plus 
dMcile  a  distinguer.  Son  corps  cylindrique,  grêle,  un  peu  en 
,  est  trois  ou  quatre  fois  aussi  long  qu'épais  ;  mais  ,  pur  la 
spontanée,  il  se  prodoit  aussi  des  formes  ovoïdes  ou 
nrfvsontcs.  32 


498  HISTOIRE     NATUBBLLE 

pointues  en  aTant,  ou  presque  sphériques.  Le  corpe  MLhlmr  1» 
teux  ou  incolore  quand  les  ovules  verts  dont  il  est  ovwidnMiit 
pénétré  viennent  à  manquer.  Entre  ces  ovules  soot  éjMUM  ém 
vésicules  de  diverses  grosseurs ,  d*nae  belle  couleur  yiolsHS)  # 
dont  un  petit  groupe  se  trouve  sur  la  nuque ,  d'où  part  mw  nft- 
gée  particulière  de  vésicules  violettes  ou  hyalines  allant  le  iongds 
dos  jusqu  a  l'anus.  Au  milieu  du  corps  se  trouve  un  grand  Uijà- 
cule  obliquement  situé  et  eu  avant  ;  près  de  la  booebe  dans  véH 
ouïes  contractiles.  (Loc.  cit.,  pag.  339.)  ,1 

m 

****  Nassula.  —  {Ckilodon  ornatus.  £br.,  Inf.  PI.  XXXVI/ 

fig-  9-  ) 

C'est,  je  crois ,  avec  les  Nassules  qu'il  faut  ranger  aussi  cet  Infa- 
soire ,  donné  avec  doute  comme  synonyme  de  la  Lemecpkrm  asisto 
de  Millier.  Il  a  le  corps  long  de  0,1  S,  jaune  d'or,  ovoMo-obkMgi 
presque  cylindrique ,  également  arrondi  aux  deux  eztrënntèi 
sinueux  ou  recourbé  en  bec  court  en  avant  et  orné  d'une  tadie 
violette  dans  l'enfoncement.  Il  n'est  véritablement  distingué  du 
précédentes  Nassules  que  par  sa  courbure  légère  en  manière  ds 
bec  peu  marqué.  Il  a  été  trouvé  également  dans  l'ëan  d'nM 
tourbière  près  de  Berlin. 

%  11*  Gbnre.  HOLOPHRE.  —  miophrya. 

An.  a  cotfs  cilié  partout,  tantôt  ovoïde  oUongov  mtm 
cylindrique ,  obtas  aux  deux  bouts ,  tantôt  ^obaku  aise 
une  large  bouche  terminale. 

Les  Holophres ,  en  raison  de  leur  forme  et  de  la  positios 
de  leur  bouche,  sembleraient  devoir  être  reportés  parmi  b 
Infusoires  symétriques ,  si  les  stries  de  leur  surface  n'étaient 
quelquefois  obliques  et  si  les  parties  internes  n'étaient  iné- 
gulièrement  situées  autour  de  l'axe.  M.  Ehrenbei|^ ,  quia 
institué  ce  genre  dans  sa  famille  des  Enchelya,  y  avait  d'abord 
compris  Fespèce  dont  il  fait  aujourd'hui  le  Spiroslomm 
ambiguumi  maintenant  il  n'y  comprend  que  trois  eqpèoes 
ayant  bien  le  corps  cilié  de  toutes  parts  et  la  boudie  ttr- 
miiiale}  tronquéci  sam  lèvres  ni  dénis  j  il  les  nonime  par  cott' 


fin  iifFusoiRES.  499 

ijNUraiMMi  des  Enchélides  ciliées  partout.  Nous  ne  pouvons 
admettre  chez  ces  lufusoires ,  non  jAus  que  chez  d'autres  y 
A-aaus  terminal  et  opposé  à  la  bouche  que  cet  auteur  leur 
IMiibiie. 

Holophres  diffèrent  des  Panophrys  par  la  position  de 
bouche ,  mais  ils  offrent  d'ailleurs  une  grande  ressem- 
Uanœ  avec  elles  et  se  trouvent  de  même  dans  les  eaux  stag« 
Hautes  peu  profondes  parmi  les  herbes  mais  non  dans  les 
ÎDlusions. 

I.  HoLOPBBE  BRUMB.  —  Holophtya  bruntica, — PI.  XII,  fig.  i. 

Corps  brun  passant  de  la  forme  cylindrique  à  la  forme  globu- 
leoie  en  s^emplissant  de  nourriture  et  changeant  alors  de  couleur. 

—  Long  de  0^. 

J*ai  représenté ,  dans  la  figure  A,  cet  Infhioire  tel  qa*îl  se  trou- 
vait à  jeun  en  grand  nombre,  le  i8  mars  ,  à  Toulouse,  dans  un 
vase  ou  j'entretenais  depuis  plusieurs  mois  de  Feau  sur  des  dé- 
bris de  végétaux  avec  quelques  Conferves  vivantes.  Il  était  d*uo 
brun  assez  foncé ,  très-cilié ,  cylindrique  et  arroudi  aux  deux 
boats  ;  rien  ne  pouvait  être  distingué  à  l'intérieur.  Mais ,  par 
basard ,  nn  Lyncée  ayant  été  écrasé  entre  les  lames  de  verre  que 
je  tenais  écartées  par  un  brin  de  Cunferve ,  une  Ilolophre  «  qui 
Tint  en  nageant  à  travers  les  débris  du  petit  Crnstacé ,  s'arrêta 
tout  à  coup  et  commença  à  en  avaler  les  parties  demi-liquides.  Le 
moDvement  des  cils  de  sa  bouche  déterminait  sans  tourbillon  Taf- 
An  da  liquide  an  fond  de  sa  boache  qui  se  creusait  peu  à  peu 
«I  nn  tnbe  droit  d'abord,  puis  infléchi.  Le  fond  de  ce  tube,  dans 
l«|Del  s'accumulaient  les  gouttelettes  huileuses  rouges  et  les  par- 
charnues  vertes  ou  blanches  du  Lyncée ,  était  renûé  et  ar- 
ii ,  puis  il  se  séparait  par  suite  du  rapprochement  des  parois 
elfbrmait  une  vacuole  distincte  et  indépendante  ,  qui,  en  vertu 
de  rimpreision  reçue,  s'allait  loger  dans  l'épaisseur  du  corps, 
oà  sa  couleur  permettait  de  la  distinguer.  L'animal  continua  à 
plusieurs  reprises  d'avaler  ainsi  la  substance  du  Lyncée ,  et  il  en 
résulta  un  grand  nombre  de  vacuoles  diversement  colorées ,  ver- 
dâtres»  rougeÂtres  ,  laiteuses  ou  iiocolores,  suivant  la  nature  des 
ubstance  avalées ,  toujours  avec  mne  grande  quantité  d'eau.  Ces 

32. 


500  HISTOIRE     NATURELLE 

▼acnoles  distendaient  le  aorps  de  Tlnfcuoire  en  angmwitanÉ  « 
transparence,  et  le  rendaient  presque  globulenz.  (Fig.  i-€.}.' 
Ceit  alors  qu'on  pouTait  suivre  beaucoup  mieux  à  rioCérieiirll 
formation  des  vacuoles  à  l'extrémité  de  la  cavité  buccale  en  IriN  ^ 
qui  devenait  d'autant  plus  long  et  plus  sinnenx ,  qne  lei  novvAi 
vacuoles  avaient  plus  de  peine  à  se  loger.  11  était  cependant  fai- 
jours  facile  de  se  convaincre  qn  il  n'y  avait  point  là  d'infaitfai  léeL  . 

C'est  for  cet  Infnsoire  ainsi  gonflé  qu'on  distingue  lininnnip 
mienx  les  rangées  de  cils  au  nombre  de  vingt  sur  chaque  ûeei 

*  Eolcfhr^a  ofiim.  —  (£hr.,  Infns.  PI.  XXXIl ,  fig.  j.) 

M.  Ehrenberg  nomme  ainsi  un  Infnsoire  ovoîde,  presque  c|fa* 
driqne  etcomme  tronqué  aux  deux  bouts ,  vert  au  milieu,  ia|p- 
lore  aux  extrémités  et  long  de  o»i  ^S,  qn'il  a  trouvé  entre  loi  1|^ 
tilles  d'eau  et  les  conferves,  au  printemps  de  iSSi  ;  il  vit  dav 
l'intérieur  plusieurs  petits  Infnsoires  avalés,  il  compta  oitfii 
dix-sept  rangées  de  cils  sur  une  face.  Suivant  Ini ,  nne  pntis 
claire  à  l'extrémité  postérieure,  pourrait  être  nne  dilaUtîoadi 
l'intestin ,  une  sorte  de  cloaque.  11  rapporte  avec  doate  la 
phra  bursata  de  Mûller,  quoique  vivant  dans  l'eau  de  mer, 
synonyme  de  son  Holophtya  ovum.  De  même  aussi  il  doops  Is 
Trichoda  horrida  de  cet  auteur  comme  synonyme  douteux  doN 
féconde  espèce  ^Holophrjra  qu'il  nonune  discohr  (  Ehr.  bt 
Pi.  XXXII,  fig.  8),  et  qu'il  décrit  comme  ayant  le  corps  km 
de  o,i  I ,  ovoïde ,  conique ,  blanc  ,  un  peu  pointu  en  airiéfe é 
pourvu  de  cils  plus  clair-semés  et  plus  longs.  11  le  trouva,  ca 
juin  i83a ,  près  de  Berlin,  entre  des  Conferves,  ayant  le  coff* 
en  partie  rempli  de  Monades  vertes. 

11  décrit  enfin  comme  troisième  espèce  d*Eolophrya  sousleatf 
à'ff.  coUps  (Ehr.  Inf.  PI.  XXXII,  fig.  9),  un  Infnsoire Um. 
long  de  0,06  à  0,09 ,  oblong- cylindrique ,  arrondi  à  chaque  M 
et  ayant  huit  à  neuf  rangées  de  cils  sur  chaque  face  il  le  regtrtb 
comme  un  synonyme  douteux  de  la  Leucophra  globuii/tr*  de 
Mûller  (Mâller.  Inf.  PI.  XXII ,  fig.  4). 


I 

tes  uirusoiRM.  SOI 


^W  Genre.  PRORODON.  —Prarodan.  Ehr. 


Illf'à  corps  ovQlïde  oblong ,  cilié  de  tontes  parts  ;  avec  la 
jÊ^jêiluinale,  tronquée  et  entourée  d'une  couronne  in- 
tîlc  dents.  ^ 

t  £lirehb?rg  a  établi  ce  genre  pour  des  Infusoires  que 
iTid  point  vus,  mais  qui  me  paraissent  être  très-voisins 
Uriophrya  dont  ils  ne  différeraient  que  par  le  faisceau 
|||iettes  qui  entoure  leur  bouche;  cet  auteur  y  comprend 
tmghces,  f>  le  Prorodon  niveus  (Ehr.  Inf.  PL  XXXII, 
Mi  long  de  0,37,  blanc,  elliptique,  comprimé;  ayant 
|^gx>nne  dentaire  comprimée  oblongue,  composée  de 
pi^loO  dentsi  et  montrant  sur  chaque  face  30  rangées  de 
to)t^dans  rintérieur  un  long  cordon  recourbé  on  S  nommé 
ISautem-  un  testicule  ;  2°  le  Prarodan  teres  (Ehr.  Inf. 
oKXXU ,  iig.  11)  long  de  0,18 ,  blanc ,  ovoïde  non  com- 
pHy»  avec  sa  couronne  dentaire  cylindrique  ;  montrant 
ï  80  rangées  de  cils  sur  chaque  face.  M.  Ehrenfaerg  as- 
^^^{Ué'jt^^and  cet  Infusoire  commence  à  se  décomposer 
Mie  Tévaporation  de  la  goutte  d'eau  qui  le  contient, 
internes  sont  lancées  avec  force  et  les  dents  f'é- 
cpmme  des  flèches. 


XVIIP    FAMILLE. 

BURSARIENS. 

lux  à  corps  très-contractile ,  de  forme  très- 
^le ,  le  plus  souvent  ovales ,  ovoïdes  ou  oblongs , 
^partout ,  avec  une  large  bouche  entourée  de  cils 
nonatache  ou  en  spirale. 

Job  Bursariens  sont  de  tous  les  Infusoires  ceux 
it  la  bouche  est  le  plus  visible ,  et  ceux  que  Ton 


503  BISTOlkl     MTDULLI 

voit  te  plus  clairement  avaler  Ic^r  pijote.  Lear  ti 
réticulé  et  contractile  est  aussi  trës>distiiictt'tt?é- 
ritnblcnicnt  ils  ré[>oiident  assez  jiour  la  plup^^àfidie. 
(l'une  bourse  |)<ir  leur  lurge  ouverture  et  parjcj^n 
de  leur  enveloppe.  Nous  verrons  plus  loid  <*'    *' 


ils  ont  de  rapport  avec  les  Urcéolarieiu  SOUs  cepovl 
de  vue  ;  ils  en  ont  beaucoup  aussi  avec  les  P»t»nJaim, 
et  leur  place  ne  peut  être  mieus  assignée  qu'entre  m 
deux  familles.  ^^,       i 

Millier  avait  établi  un  f^enre  Bursaria  qui,  v — ~~ 
seule  espèce  appartenant  réellement  à'cette  fi 
renferme  d'autres  infusoires  tout  il  fait  i 
comme   sa  B.  hirundinella  qui   est  un  P^i  i'IWwi* 
Lamarck  cooserva  le  genre  de  Mùller;  M.  BCFT^w' 
créa  le  genre  Kondylostome  que  nous  a-vviu  màti^li^- 
définit  d'une  manière  particulière  le  genre  BuTsairc 
en  prenant  pour  type  la  principale  espèce  de  MiJIer, 
et  institua  nne  famille  des  Bursariées  qui  n'a'aluold-    I 
ment  aucun  rapport  avec  la  nôtre.  En  effet  il  attrihit    i 
à  ta  Bursariées  «  un  corps  membraneux  ,  soit  .ood^   ' 
stamment,  soit  quand  l'animal  se  replie  sur  lui-même,    j 
prenant  la  forme  d'une  bourse,  d'un  sac,  ou  d'iUK   * 
petite  coupe.  »  Cette  famille,  d'ailleurs,  il  la  compon  • 
des  éléments  les  plus  hétérogènes,  savoir  des  Parratr'  " 
cies  et.  desLoxodes  dans  le  genre  Bursaire  avec  la  il^ 
tnmcatella  de  Mûller  ,  des  Péridiniens  dans  le  génie 
Hirondinelie ,  et  des  Vorticelles  détacbées  deleturu^- 
dicule  dans  le  genre  Cratérine. 

M.  Ehrenberg,  en  admettant  un  genre  Bursaria ,  !e 
plaça  parmi  ses  Trachélîens  ;  à  càté  du  ^enre  Spir^-     I 
stomum  qu'il  institua  lui-même  pour  une  espèce  mal  ^. 
propos   classée   auparavant  avec  les  Trichodes  (h^ 
Millier;  mai*  d'autres  Bnrsaires  furent  placées  par  lui 


'  é 

« 

r 

' 

DES    IIIFU501RES.  SOS 

dans  son  genre  Leucophre ,  les  Kondylostomcs  furent 
confondus  avec  ses  Oxy  triques  ,  et  le  surplus  des  Rur- 
sariens  fat  compris  dans  sa  fnmille  des  Kolpodes; 
SBTOir  :  le  Plagîotoma  qu'il  nomme  Poi^amecium  corn- 
fnsiwn  et  les  Opkryoglena  dont  il  a  formé  un  genre 
^(mit;  nous  adoptons. 

'Noua  divisons  les  Bursaricns  en  cinq  genres  dont 
fc^  titHs  premiers,  qui  ont  leur  surface  marquée  de 
jltries longitudinales,  sont  d'abord  lePlagiotoma  carac- 
ttnriaé  par  sa  forme  très-comprimée  ;  ensuite  VOphiyo^ 
Iflma  et  la  Bursaria  qui  ont  le  corps  renflé,  ovoïde  ou 
amodi,'  et  qui  se  distinguent  parce  que  l'un  a  le  corps 
plnf' étroit  en  arrière  ou  turbiné,  et  parce  que  sa 
fcSaclM  de  grandeur  moyenne  est  accompagnée  d'une 
tâche  colorée  qui  a  été  nommée  un  œil  ;  l'autre  au 
•jyn'traire  a  le  corps  plus  large  en  arrière ,  et  la  bouche 
iHna  laîrge,  et  sans  tache  oculiforme.  Les  deux  derniers 
ijUkTts  sont  caractérisés  par  la  disposition  oblique  ou 
eh  BiSIîce  des  stries  dont  est  marqué  le  corps  qui  chez 
esttoujours  très-allongé,  cylindrique  ou  fusiforme. 
^jSpirostomum  à  le  corps  très-allongé,  presque  cy- 
[ùe,  et  la  bouche  très- reculée  en  arrière  à 
^trimité  d'une  longue  rangée  de  cils  ;  l'autre,  JTo/i- 
\oma ,  a  le  corps  allongé ,  avec  les  extrémités 
lées,  la  bouche  latérale  très-grande ,  et  bordée 
longs  cils. 

'Les  corps  d'apparence  glanduleuse  que  M .  Ehrenberg 
•  voulu  nommer  testicules ,  se  voient  très-développés 
Ati  beaucoup  de  Bursariens  qui  présentent  fréquem- 
Wâitaossi  des  vacuoles  contractiles,  très-grandes,  rem- 
pKes  d'eau.  On  a  voulu  prendre  pour  un  œil  et  con- 
•éqaemment  pour  l'indice  d'un  système  nerveux ,  la 
tadie  colorée  des  Ophrjraglena. 


SOÏ  UISIOIRE    11  AT  URSULE 

Excepté  le  Plagiotoma ,  qui  vit  parasite  dans  k 
corps  des  Lombrics  ,  les  Bursariens  en  généralvivent 
dans  les  eaux  pures ,  soit  douces ,  soit  marines  ^  entre 
les  plantes  aquatiques  ;  ils  sont  voraces  »  et  avaient* 
d  autres  animalcules  souvent  assez  Tolumineax  avec 
des  Navicules,  des  Oscillaires  et  divers  débris  devé- 
gélaux.  Quelques-uns  sont  colorés  naturellemenl  > 
d'autres  prennent  la  couleur  de  leurs 


1"  Genre.  PLAGIOTOjME.  —Plagiotoma^ 

m 

An.  à  corps  Irës-dcprimé  ou  lamellifonnc,  plus  ileadHe, 
irrégulièrement  ovale,  sinueux  ou  échancré'idHIii eôlé'cl 
quelquefois  anguleux  en  arrière ,  couvert  de  sériel  r^ 
lières  de  cils  ondulants;  bouche  située  latéralement  venle 
milieu ,  au  fond  de  1  cchancrure,  précédée  par  uMrwaffi 
de  cils  forts  et  très-nombreux,  en  peigne,  sur  la  mjiûbmt' 
térieurc  du  bord.  , 

-*»  #  • 

I.  Flagiotoxe  du  Lombric.  —  Plagiotoma  Lumbriei,  —  14»fiL» 

Corps  blanc,  deini-traiisparcnt  avec  des  corpuscules  aDgiMa"!. 
clans  I  intérieur.  —  Long  de  0,16  à  0,25.  >  «  *  i    ^ 

Je  trouvai  abondamment  cet  InfusotreviTant  dans  les 
de  mon  jardin,  à  Paris,  pendant  tout  le  mois  de  ferrie^  il 
Il  montrait  douze  à  treize  rangées  longitudinales  de  Iongi^^aî|<| 
dulants;  les  cils  de  son  bord  antérieur  très-nombreux  ondolaM^h^ 
avec  régularité,  de  manière  à  former  sur  toute  la  longneWt- 
depuis  le  milieu  du  corps  jusqu'à  l'extrémité  antérieure*  bain  «j 
neuf  ^'roupcs  apparents  ou  faisceaux  plus  sombres,  comme  àt^  «- 
dents  de  crémaillère  qui  se  seraient  mues  de  bas  en  hant,  d 
mouvement  uniforme  assez  lent  :  c'était  un  effet  d'optique  f 


â 


(I)  liohnenthierchen  in  Rvgewwurm.  Gleiclien,  Pi.  37  ,  f.  a. 
Leucophra  lumbriei ,  Sdiranli ,  Fanna  boica ,  111 ,  p.  101. 
Paramecium  comprcttum^  Ehr.  In  fus.  Pi.   XXXIX ,  B:^,  la,  p.353< 


D£S    INFLSOIRES.  505 

•sultal  de  la  juxtaposition  inomentancc  des  cil*;  qui,  s'inflë- 
liifant  les  mis  aprc»  les  autres,  se  trouvaient  superposes  et  pré- 
iQtaient ,  dVspace  en  espare ,  un  nl)staclc  mobile  au  passa {;e  de 
lumière.  Ce  pliénoniêue  uptique  du  niouveincnt  des  cils  et  de 
translation  des  dents  apparentes  d'une  crête  ciliée  est  analogue 
cdni  qu*on  observe  chez  les  liotii'ères ,  chez  les  Systolides  en 
■lëral  et  sur  les  tentacules  des  Alcyonelles  et  des  Ëschares ,  mais 
llle  part  il  n'est  plus  facile  à  étudier  que  sur  le  Plagioloma. 
Le  mouTemenl  des  cils  produit  dans  le  liquide  un  courant 
rîgé  de  haut  en  bas  ou  en  sens  inverse  du  mouvement  apparent 
ïB  dents  de  la  i:réle  ciliée  ;  il  en  résulte  un  tourbillon  e^ui  pé- 
stre  jusqu'au  fond  de  Téchancrure  latérale  et  de  la  liouchu  (|ui 
r  tronve  ;  mais  je  n  ai  pu  faire  avaler  au  l'Iagiotome  de  carmin 
Ld*aucuno  autre  substance.  Au  milieu  du  nirps  de  cet  Infusoire 
I  observe  souvent  des  noyaux  anguleux  in*égnliers,  dont  le 
mbre  peut  aller  jusqu  ù  quinze  et  qui  ap:issent  sur  la  lumière 
pins   réfringents  que  la  substance  environnante ,  ou 
les  corps  que  M.  Rhrenlierg  a  nommés  testicules.  Avec 
on  séparément  se  voient  aussi  des  vacuoles  irrégulières  qui 
jtannt  sur  la  lumière  d*nne  manière  tout  opposc'e. 
Glticfaen  découvrit,  en  177G ,  cet  Infusoire  dans  les  Lombrics 
{pnntSt  mais  non  dans  Tintestin  comme  on  l'a  dit  ;  car  c'est  tnu- 
NBi  entre  Tintestin  et  la  couche  musculaire  cxlerne  (pie  vivent 
•  divers  Infnsoires  parasites  des  Lombrics;  (^leichen  compta 
ifl  espèces  d'animaux  vivant  ainsi  dans  ces  Annélides,  mais  il 
fnple  pour  trois  espèces ,  les  diverses  modidcations  du  Tlagio- 
|na,  il  y  comprend  une  Anguillule  et  un  autre  Entozoaire  qn  il 
lia  probablement  trouvé  dans  les  organes  génitaux.  Nous  avons 
ierit  précédemment  deux  Leucophres  habitant  aussi  le  corps 
■Éf4Màbrics ,  de  sorte  que  nous  connaissons ,  connue  Gleiclicn , 
tfjÊÊ  mSM  Infnsoires  parasites  de  ces  Annélides ,  sans  parler  de 
pd'auhes  vers  intestinaux. 

^pJEbrenberg  décrit  sous  le  nom  do  Paramecium  compreuum 
llnibioire  qn  il  a  rencontré,  dit-il,  en  1819,  dans  une  Moule 
lindonee  de  TUral ,  et,  en  18^7  ,  dans  Vintestin  du  Lombric , 
iMHiA,  etqn*il  croit  le  même  que  celui  de  Gleichen.  La  figure 
|n  m  donne  (  Ehr.  Inf.  PL  XXXIX .  fig.  i  s  )  ressemble  bien 
l|^&  la  nôtre,  et  d'ailleurs  nous  ne  pouvons  «-roiru  que  <'e  soit 
wffta»  Infusoire  qui  se  tronve  dans  les  Moules  d'eau  douce  ef 
tili  les  Lombrics. 


606  HISTOIRE     NATURELLE 

2*  Genre.  OPHRYOGLENE.  —  Ophryoglena, 

An.  à  corps  cilié  ovoïde,  ou  presque  torbiné,  renflera 
milieu,  arrondi  en  avant  cl  pointu  en  arrière,  oonvertde 
cils  en  séries  longitudinales  régulières;  ayant  laboucke 
située  latéralement  à  rextrémilé  d'une  double  rangée  de 
cils  inclinés  et  disposés  en  spirale^  avec  une  tache  colorée 
(prise  pour  un  œil)  derrière  la  rangée  de  dis. 

Le  genre  Ophryoglène,  créé  par  M.  Ebrenberg  et  placé  pir 
lui  dans  sa  famille  des  Kolpodés  ou  des  Infusoires  censés 
pourvus  d'un  intestin  a  deux  orifices  latéraux ,  n'est  distin- 
gué des  autres  Kolpodés  que  par  la  présence  d'un  point  o^ 
loré  situé  k  la  partie  antérieure  et  pris  arbitrairement  poor 
un  ϔl. 

Les  Opliryop,1cnes  ,  que  je  n'ai  point  vues  me  paraissent 
devoir  être  rapprochées  des  Bursaîres  en  raison  de  la  posi- 
tion de  leur  bouche  à  rrxtréinité  d'une  rangée  de  cik.  Lenr 
corps  est  pourvu  de  cils  vibratiles  en  séries  longitudinales. 
M.  Ehrenberga  décrit  leurs  oiganes sexuels  qui  sont,  d'une 
part,  des  ovules  colorc';s  chez  deux  esiièces ,  et  d'autre  fttU 
une  [grosse  glande  centrale  et  une  vésicule  séminale  contne- 
tile,  laquelle  est  eu  étoile  dans  une  espèce  et  ronde  dans  une 
antre.  Les  deux  modes  de  division  spontanée ,  en  long  et  es 
travers ,  ont  été  observées  par  lui  sur  une  espèce. 

Les  Ophryoglènes  vivent  dans  les  eaux  douces  stagnantes 

mais  non  dans  les  infusions. 

I.  Opbrtoglène  ifoiBX*  —  Ophrj^glena  afra,  (Ehr.  Inf.  Pi.  XL. 

fig.  6.) 

Corps  ovoïde  comprimé,  noir ,  conique  on  pointu  en  arrière i 
œil  noir  au  bord  du  front ,  cils  blanchâtres.  —  Long  de  0,15. 

Elle  est  rendue  presque  opaque  par  des  grannlei  noîn  tril- 
fîns  que  M.  Ebrenberg  prend  pour  des  orafs.  An  miKea  ^ 
oorps,  elle  a  me  vciicnle  contractile  entourée  de  cinq  à  ■< 


DES     INFUSOIIIE8.  507 

fons  également  contractileA  ;  sa  bouche  est  au  fond  d*nne  fos- 
te  três-creuse  qui  paraît  comme  une  grande  tache  claire  élcn- 
e  depuis  le  bord  j use] u'aii  milieu  du  corps.  Cet  Infusoire  a  été 
turé  dans  Yenu  d'une  tourbière,  près  de  Berlin ,|en  juin  et 
llet  ;  il  est  donné  avec  doute  comme  syqonyme  de  la  Leaco- 
nn  mamilla.  (Muller,  lof.  Pi.  XXI ,  fîg.  3-5.) 

Opurtoglènk  POiicTtE.  —  OphrjToglena  acuminata.  (Ehr.  1.  c. 

fig-  7-) 

Zorps  brun ,  ovoïde ,  comprimé ,  terminé  en  pointe  et  avec 
e  queue  courte.  —  Œil  rouge.  —  Longueur  0,05. 

>t  Infusoire,  trop  voisin  peut-^tre  du  précédent,  a  été  trouvé 
ilcment  dans  Fean  des  tourbières.  Deux  taches  clairet  indi* 
faf  dans  le  dessin  de  M.  Ehrenberg  ont  été  nommées  testicule 
Téticule  contractile  ronde.  Cet  Infusoire ,  en  se  décomposant 
r  flilDuence ,  laisse  sordr  une  foule  de  Navicnles. 


OraaTOCLCNB  JAriiATBB.  —  Ophtyoglena  Jlavicans,  (Ehr^  I.  c. 

fig.  8.) 

CorpH  jaunAtre,  ovoîdc,  renflé,  terminé  en  iioiiite  avec  un 
I  frontal  rouge.  —  Long  de  0,18. 

•  Ella  ressemble ,  dit  l'auteur,  à  une  Rursaire  et  s*en  distingue 
pkoMBt  par  son  œil  (  I.  c,  p.  3fio).  •  Les  cils  de  la  bouche  sont 
1  pin  pins  longs  que  dans  les  précédentes  espèces  ;  elle  a  i  s  à 
longitudinales  de  cils  sur  chaque  face. 


Opktyrogltna? —  (Bursaria?  muraniiaca»  Ehr.,  Inf.  Pi.  XXXV, 

fig- 9-) 

Oé  doit,  je  crois,  rapporter  ici  Tlnfusoire  décrit  sous  ce  nom 
vM.  Ehrenberg,  comme  ayant  «le  corps  ovoïde  oblong,  un 
■  pointu  en  arrière,  obtus  en  avant,  de  couleur  orangée  avec 
M  tache  cendrée  à  la  bouche.  •  Il  vit  parmi  IcsOscillaires;  l'au- 
■r  soupçonne  que  la  bouche  formant  une  grande  fossette  dans 
M  tache  grise  pourrait  être  pourvue  de  dents  comme  celle  des 
iMiila. 


508  HISTOIRE     IfATURELLE 

3*"  Genre.  BURSAIRE.  —  Bursaria, 

An.  à  corps  cilié,  ovoïde ,  ordinairement  plus  large  et 
arrondi  en  arrière ,  avec  la  bouche  grande,  obliqucuNBl 
située  à  l'extrémité  d'une  rangée  de  cils  disposés  en  spi- 
rale partant  de  l'extrémité  antérieure. 

Les  Bursaires,  comme  nous  les  comprenons,  ont  bicB 
l'ouverture  et  la  forme  d'mie  bourse ,  mais  les  inicrographes 
ont  appliqué  cette  dénomination  générique ,  tout  diffifrem- 
ment  que  nous.  Ainsi ,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  il  n'y 
a  qu'une  seule  Bursairc  de  Mùller  qui  mérite  vcritaUemeot 
ce  nom,  et  encore  les  figures  qu'en  donne  cet  auteur  sont 
fort  inexactes  et  ne  peuvent  faire  comprendre  que  raninil 
a  le  corps  ovoïde  ;  mais  cet  auteur  en  a  connu  d'autres  ifjii 
a  reportées  avec  ses  Trichodes.  M.  Bory,  changeant  tout  i 
fait  l'acception  dans  laquelle  doit  être  pris  le  mot  BuisÛR, 
a  groupé  sous  ce  nom,  d'après  les  dessins  de  Mùller,  et  de 
la  manière  la  moins  convenable ,  des  Infusoires  ayant,  dit- 
il ,  «  le  coips  membraneux  des  Kolpodinées ,- destitué  d'ap- 
pendice, prenant  dans  la  natation  une  forme  concave,  oi 
plus  ou  moins  excavce  en  capuchon  ou  en  poche,  mais  noo 
en  urcéole  invariable.  »  On  voit  combien  cette  définitioD 
diffère  de  la  nôtre.  Aussi  M.  Bory,  en  prenant  pour  type 
de  son  genre  Bursairc  la  B.  truncateUa  de  Miûler,  qu'H 
suppose,  sans  doute  d'après  la  figure  de  l'auteur,  form 
d'une  membrane  roulée  sur  eUe-mênic  en  cornet ,  y  remit 
IcParamecîumchrysalis  de  Mùller  ^  le  Kolpoda  cuculliùi^ 
même  auteur  el  le  Chausson  de  Joblot,  qui  est  bienooiai- 
nement  la  Paramécie  aurclie. 

M.  Elirenberg  avait  établi  un  f^enrc  Bursaria,  dès  18)0, 
dans  s«'i  famille  des  Trachélina^  lui  attribuant  un  an«$ 
tenninal  cL  une  bouche  inférieure,  sans  dents,  ayaiU  uuc 
lèvre  supérieure  comprimée ,  sub-carénée  ou  renflée.  & 
IKiS,  il  définit  ses  Bursaires  des  animaux  à  coips  cilié  <k 


DES   IIIFU801RE8.  509 

■ 

mtes  parts,  avec  le  front  renflé  et  prolongé  ^  et  la  bouche 
ofie ,  sans  dents  et  sans  appendice  vibratîle ,  et  il  ajoute 
ne  œ  sont  des  fx*ucoplirrs  à  bouche  latcrale;  et  cependant 
B  est  forcé  de  rq^anler  plusieurs  de  ses  Leucophres  comme 
B  yraîs  Bursaires.  L'obliquité  plus  ou  moins  prononcée  de 
ilioucbe  ne  pourrait  distinguer  sufTisaninientlesInfusoires 
iV  met  dans  l'un  et  dans  l'autre  genre ,  d'autant  plus  que 
li-même  est  conduit  encore  à  subdiviser  ses  Bursaires  en 
sux  sous-genres ,  réservant  ce  nom  à  celles  dont  la  bouche, 
fÊfiqvte  inférieure,  atteint  le  bord  frontal  en  avant,  et 
lÎBunant  Frontonia  celles  dont  le  corps  (  le  fix>nt  )  est  pro- 
ngé  en  crochet  au  delà  de  la  bouche  et  de  sa  lèvre.  Toutc- 
iB,  en  attribuant  une  grande  bouche  à  ses  Bursaires ,  il 
nr  réunit  des  espèces  où  l'existence  d'une  bouche  est  au 
mins  douteuse ,  et  que  nous  avons  reportées  dans  d'autres 
aues ,  tandis  que  d'un  autre  côté  il  a  placé  dans  les  genres 
BOoophre,  Loxodeet  Spirostome,  des  espèces  que  nous 
if|Mntons  ici.  Cet  auteur  a  reconnu  chez  les  Bursaires  un 
le  digestif  blanc  ou  rougeâtre  ;  il  leur  attribue ,  comme 
n  précédents  Infusoires,  des  ovules  et  des  organes  génitaux 
lUtot.  Les  Bursaires  proprement  dites  se  trouvent  dans  les 
ilis  itagnantes  entre  les  herbes  ;  elles  sont  presque  toutes 
grandes  pour  être  visibles  à  l'œil  nu. 


I.  BcUAiu  TRONIC ATELLE.  —  Bursarîa  /runcaleiia^  Affilier  (i). 

Coq»  blanc ,  visible  à  Toeil  nu .  ovoïde  gonflé ,  tronqué  et  lar- 
ipHnt  excavé  en  avant ,  avec  une  rangée  simple  de  cils.  «  Long 
S  e.96  à  o,r^. 

Mttler,  qnî  la  croyait  formée  d'nne  simple  membrane  blanche 
tenrbée  en  forme  de  bourse,  la  trouvait  abondamment  prèi 
B  Gopenhagne,  au  printemps,  dans  lei  mares  et  les  fossés  rem- 
Ht  de  feuilles  mortes  de  hêlre  dans  les  bois;  il  lui  accorde  une 


<l)  Bursaria  Iruncatella,  MûUer,  Infui.  Pi.  XVII,  fiç.  i-'j,  p.  ii5. 
Bmrtarin  inutcHteiln ,  Ehr.  Inrni.  PI.  XXXfV ,  C;.  5. 


510  HISTOIRE    lfATUIllliL£ 

* 

loqgiMor  d*iine  demi-ligne  (i^iO-  M-  Shrenberg  Ta 
troaTé  en  abondance  dans  les  tourbières  auprès  de  B«lm, 
dant  les  mois  de  février  et  de  mars.  Cet  auteur  a  cousidëré 
un  suc  digestif  ou  gastrique  le  liquide  diaphane  qui  entoure  dans 
les  vacuoles  ou  vésicules  stomacales ,  les  animalcules  avalés  pv 
eette  Bursaire,  lesquels  sont  quelquefois  des  Rotifères  on  d^aObci 
Sjfstolides  ;  il  a  observé  aussi  dans  cet  Infusoire  une  graida 
glande  en  forme  de  cordon ,  recourbée  en  arc. 

5.    BoBsiiRB    BiiLLiNTE.    —  Bursana   patula.  —   (  Ltucaphyt^ 

Ehr.)  (i). 

Corps  hyalin  ou  blanc ,  ovoïde ,  campanule  avec  une  lugt 
bouche  bâillante.  —  Long  de  0,38. 

Millier  a  sans  doute  confondu  un  vrai  KondylosCome  avec  od 
Infusoire  quand  il  dit  l'avoir  trouvé  très-rarement  dans  rinfuBOB 
marine  et  rarement  dans  T infusion  d*eau  fluviale  conservée  pm* 
dant  plusieurs  mois.  Il  le  décrit  comme  ayant  le  corps  cilié  aÎM 
que  celui  des  Leucophres,  ventru,  presque  ovofde,  obtus  en  ar- 
rière ,  creusé  en  avant  d*urie  fossette  qui  arrive  jusqu'au  milisD, 
et  muni  de  grands  cils  en  avant  et  autour  de  cette  fossette-  Cri 
animal  est  un  de  ceux  sur  lesquels  M.  Ehreaberg  annonça  ss 
i83o  avoir  fait  là  découverte  de  la  structure  polygastrique  da 
InfusoireSt  et  c'est  celui  dont  la  figure  fut  particulièremeiU 
donnée  par  lui  à  l'appui  de  âes  observations  et  reproduite  dus 
les  différents  recueils  scientifiques  (f^ojrcz  Annules  des  Se.  natnr., 
1 834 , 1. 1  ).  Malheureusement ,  les  figures  données  depuis  lors ,  pir 
l'auteur  (iB38),  ont  représenté  le  même  animal  d'une  manière 
toute  différente  et  avec  des  détails  de  structure  qui  lui  échip* 
paient  sans  doute,  alors  qu'il  voyait  piécisément  cet  intestioà 
grappes ,  si  difficile  à  voir  qu'il  ne  l'a  pu  représenter  dans  lei 
nouvelles  figures.  Ainsi,  la  bouche,  au  lieu  d'être  comme  anpt' 
ravant  une  large  ouverture  oblique ,  est  décrite  et  reprcsealce 
comme  «  une  très-grande  fente  qui  a  une  espèce  de  grosie  lent 


-;^(l)  Trichodapatula,  Mùllcr  ,  Infiis.  PI.  XXVI,  iig.  3  5, 

Kondylostoma  lageiiula^  Bory  ,  Encjcl.  1824. 

Leucophryspatula  ,  £hr.  1^'  mém.  l83o ,  Pi.  1 1  >  fig.  2.  —  lofmioiil^ 
i838,  PI.  XXXII,  ûg,  I  ,  p.  3ii.  ^ 


DE8    INFUSOIRIS.  5il 

■oMIe ,  quelqnefoit  femhUhldau  front  d'niM  Vortîcelle.  v  «Dans- 
qp^quM  iadÎTidus ,  dit  Faut^ir,  j*ai  tu  presque  un  oerde  de 
gmiMet  Tësicnles  hyalines ,  contenant  nn  snc  digestif  incolore , 
analogue  au  liquide  violet  de^Naasuks.»  (Ehr*  Inf.,  p.  Sis.) 

s    Bursaria  poriicella.^Ihr.j  Inf.  PI.  XXXIV,  fig.  è,  p.  3»Ç. 

m   ■ 

M.  Ehrenberg ,  qui  trouva  cette  espèce  à  Berlin  comme  la  prë- 
eëdente,  la  caractérise  ainsi  :  «B.  à  corps  grand ,  presque  glo- 
buleiiz ,  campanule ,  gonflé  »  blanc ,  à  front  largement  excavë» 
lionqué,  avec  une  double  rangée  de  cils.  — Long  de  o,25.  »  — 
•  Elle  a  ,  dit-il ,  une  très-grande  analogie  avec  la  Leucophiytpa- 
M»,  tellement  que  je  craignais  presque  que  les  nouvelles  figures 
de  eelle-ci  (i83S,  PI.  XXXII,  fig.  a ,  3,  4  et  6),  n'appartinssent 

SBurtaria  vorticella.  J  ai  eu,  en  efiiet,  de  nouveau  (20  octobre 
7),  sous  les  yeux ,  de  nombreux  exemplaires  que  je  reconnais 
enr  cette  Leucophre,  d'après  tous  les  détails, 'et  qui  pourraient 
m  nommés  des  Bursaires  en  raison  de  la  situation  de  la  bouche 
an  fond  dune  fente  latérale  profonde.  Je  dois  encore  suspendre 
mon  jugement ,  et  je  fuis  remarquer  seulement  mon  incertitude 
àiaoi-méme  (Ehr.,  1.  c,  p.  326).»  —  11  nous  a  paru  nécessaire 
de  traduire  ici  ce  passage  pour  montrer,  par  le  témoignage  même 
de  M.  Ehrenberg ,  combien  il  reste  encore  d'incertitude  sur  le 
compte  des  Infusoires  qu'on  aurait  dû  croire  les  mieux  connus. 

3.  Bursaria  spirigera.  —  Ehr.,  i833.  —  Spirottamum  v<r«iu ,  £hr. 

Pl.XXXVl,fig.  i.p.  33s. 

Corps  verdÂtre  >  ovale-oblong  »  déprimé ,  tronqué  en  avant , 
vnmdi  eu  arrière  avec  une  bouche  latérale  à  Pextrémité  d'une 
langée  de  cils  en  spirale.  —  Long.  0,22. 

«Cet  Infusoire,  dit  M.  Ehrenberg,  a  une  grande  analogie  de 
avec  le  Stentor  polymorphus ,  le  Bursaria  pernalis  (V.  Pano- 
pluys)  et  la  Leucophrj's  patula ,  mais  il  est  évidemment  difierent. 
8i  bouche  est  dans  une  grande  fossette  latérale  à  Textrémité  an- 
tirfrienre ,  laquelle  fossette  n'est  pas  la  bouche  même  comme  chez 
la  Leucophre ,  mais  se  prolonge  à  la  face  ventrale  en  se  rétrécis- 
en  entonnoir  pour  se-tenniner  à  la  boucfae,  et  ne  renfbroae 


M2  niSTOIRE  NATURELLE 

pas  en  même  tempe ,  comme  chez  le  Stentor,  l'aniu  qui  le  troBre 
au  contraire  k  rcxtrëmité  opposée.  (  1.  c.  )  • 

Il  est  plat  à  la  face  ventrale,  et  convexe  à  la  ùiee  donile;  il 
présente  ao  à  3o  séries  lougitadinales  de  cils  snr  iule  face. 

• 

3.  BunsAxRE  vorâcb.  •^Bursaria  Mira jr.  ^  (  Ehr,  Inf.  PI.  XXXV, 

fig-  I.) 

M.  Elireoberg  trouva  dans  une  eau  bonrbeiue  à  Berlin,  €B 
juillet  1801,  cet  Infusoire  qu'il  n'a  point  revu  depuis  et  qu'il  dit 
avoir  une  tr^-grande  analogie  avec  ion  Uroslyla  grandis  et  anc 
sa  St^lonj'chia  lanceolala  {voyez  p.  423),  dont  les  crochet»  ellei 
stylets  sont  souvent  rétractes.  11  le  décrit  comme  ayant  le  coipi 
long  de  o,s5 ,  oblong  arrondi  aux  deux  extrémités,  avec  la  finte 
de  la  bouche  large,  égalant  le  tiers  de  la  longueur  du  corps  et 
atteignant  le  sommet  du  front.  Il  la  vu  rempli  de  Coleps  qaTl 
avait  avalés. 

4 ?  Bursaria^  —  {Loxodes  bursaria»  Ehr.,  Inf.  Pi.  XXXV,  fig.  Vi 

On  doit ,  je  crois ,  ranger  parmi  les  Bursaires  cet  Infosoin  que 
M.  Ehrenberg  décrit  comme  ayant  le  corps  oblong,  vert,  dé 
primé  et  obliquement  tronqué  en  avant ,  arrondi  et  renflé  en  •^ 
rière,  long  de  0,09.  Il  Tavait  d'abord  (i83o)  pris  pour  une  va- 
riété verte  de  sa  Paramécie  chrysalide;  plus  tard,  il  le  nommi 
Bursaria  chr^'salis ;  le  docteur  Focke  (Isis,  i836,  p.  785)  la 
nommé  Paramecium  hurtarin, 

•  Gel  infusoire  vit  daus  les  eaux  stagnantes  et  se  multiplie  trti* 
rapidement  par  division  spontanée  dans  un  vase.  Il  nage  eu  lignt 
droite  ou  en  tournant  sur  son  axe ,  et  il  s'accroche  aux  parois  da 
verre  comme  la  Kéronc  pustulée  (l.c.p.  3s5).» 

^?  Bursaria  iaUrHia.  —  (Ehr.,  Inf.  Pi.  XXXV,  fig.  8.  ) 

Sous  ce  nom ,  M.  Ehrenber^:  décrit  une  Bursaire  rongeâtre  î 
corps  comprimé,  ovale  triangulaire,  ayant  le  front  aigu,  horde 
de  cils  en  manière  de  crélc,  1 1  à  18  rangées  longitudinales  de  cils 
sur  chaque  face ,  longue  de  0,18.  11  cite  comme  synonyme  doo- 
teux  la  Trichoda  ignita  (Muller,  Inf.  PI.  XXVI ,  fig.  17-19)  trouTêc 
p«r  Millier,  eui777ct  1778,  pendant  l'hiver,  parmi  leslentîlla 


BE8  IlTFCrSOIKSS.  51:t 

d'aan  et  décrite  comme  étant  OTale ,  pointae  au  sommet,  et  pré- 
tentant en  deitODf  nn  sillon  garni  de  eilf  »  et  difiërent  de  presque 
tom  les  antres  Infnsoires  par  sa  couleur  pourpre-orangée.  L*an- 
teor  danois  signale  comme  un  trou  Téritable  une  grande  vacuole 
qu'il  a  obserrée  k  la  partie  postérieure.  11  a  tu  ,  dit-il ,  deux  de  cet 
animaux  assemblés  de  telle  sorte  que  la  pointé  de  l'un  adhérait  an 
trou  postérieur  de  Tautre  par  le  moyen  d*ufi  filament  inséré  dans 
oe  trou(Mûller,  p.  i86). 

•  Bursariapupa.  (Ehr.,  Inf.,  PI.  XXXIV,  fig.  9.) 

L'espèce  ainsi  nommée  a  été  trouvée  à  Berlin  et  dans  une  eau 
minérale  ferrugineuse  du  Mecklenbourg.  Son  corps ,  long  de  0,09, 
flifc  blanc,  OTOide-oblong,  nn  peu  aminci  en  arrière,  avec  la  bouche 
iafitrieure  rapprochée  du  sommet,  et  16  à  18  rangées  longitudi- 
aalet  de  cils  sur  chaque  lace. 

*  *  Burtaria.'^(Leueophiys  sanguinea,  Ehr. ,  Inf.  PI.  XXXI, 

fig.  3.) 

Cet  Inftitoire,  long  de  0,18 ,  ronge ,  cylindrique,  arrondi  aux 
deux  extrémités ,  avec  i3  à  19  rangées  longitudinales  de  cils,  nous 
per»U  dévoir  être  inscrit  parmi  les  Bursaires  en  raison  de  sa 
bendia  qui  forme  une  grande  fente  longitudinale  vers  l'extrémité 
astérienre ,  avec  une  bordure  de  grands  cils.  Il  fut  trouvé  an 
flMHad*avriri83s  ,  à  Berlin ,  et  se  multiplia  beaucoup ,  dans  un 
rmrt ,  par  division  spontanée  tfansverse. 

*  *  *  Bursaria  ?  cordiformii,  Ehr.,  loc.  cit.,  fig.  6. 

Cette  Bnrsaire,  donnée  connue  douteuse  par  M.  Ehrenberg ,  se 
tatoave  dans  Tintestin  des  grenouilles  avec  les  Bursaria  intestinaiit^ 
B.  entozoon,  B.  nucleus  et  B»  ranarum^  dont  nous  avons  fait  des 
^  Opaiima,  Mais  elle  en  diiïère  beaucoup  par  sa  forme  ovale  échan- 
Gréed*nn  côté  ou  en  rein,  déprimée  en  avant,  et  par  sa  bonche 
presque  en  spirale  ;  munie  d'une  rangée  de  cils  comme  chex  les 
Traies  Bnrsafres.  L'auteur  dit  n'avoir  pas  vu  les  cils  vibratiles  de 
la  surface  former  des  séries  longitudinales  ;  il  l'avait  précédem- 
nen^ nommée  Bursaria  entozoon  (Mém.  Berlin,  i835),  et  il  lui 
donne  pour  synonymes  le  Paramecium  nucUus  de  Schrank ,  et  le 
iXams  inlcstinalis  cordifonnis  de  Bloch.  La  longueur  de  cet  Infu- 
•oiraest  de  0,13. 

iMFusaiRBe.  33 


}i\k  HI8T01AS    MATUUELLB 

4«Gekre.  SHROSTOME.  —  SpiroêUmim. 

An.  à  corps  cylindrique  irès-alloogé  et  Ms-flenbk, 
souvent  toridu  sur  loî-méme ,  couvert  de  dis  diqposéi  soi- 
vant  les  sûries  obliques  ou  en  hélice  de  la  8arfM»i  am 
une  bouche  située  latéralement  au  delà  du  milMi  ^  à  ta* 
trémité  d'une  rangée  de  cils  plus  forts. 

Les  spirostomes ,  qui  cependant  possèdent  hiea  tous  kv 
caractères^des  vrais  Infusoires,  pnt  embarrassé  les  mkfo- 
graphes ,  parce  que  leur  forme  et  surtout  leur  giandear 
relativement  considérable  paraissaient  devobr  les  (Aoîgitf 
beaucoup  de  ces  animaux.  Ainsi  l'espèce  cjuî  âinrt  de  tfft  à 
ce  genre ,  vue  d'abord  par  Joblot  qui  la  nomma  ChemUe 
dorée ,  fut  appelée  par  Muller  une  Trichode  douteuse,  Tri- 
choda  ambigua^  M,  Bory  en  fit  une  Leucophre  dot^teiue, 
(£.  ambigua)  et  une  Qxytrique  douteuse  (O.  aiii%iM); 
M.  Ehrenberg ,  enfin ,  avant  de  lui  donner  le  nomi  que  bous 
lui  conservons,  l'appela  successivement  Trachfliusamhifm 
en  1830 ,  Holophrya  ambigua  en  1831  et  Bursaria  OMt^ 
en  1833  ;  cet  auteur  avait  d'ailleurs  {dus  parliculièKmoU 
institué  le  (i;eure  Spirostome  pour  une.  espèce  à  corps  omut 
et  à  bouche  en  spirale ,  S.  virens,  dont  nous  faûsons  uneBur- 
saire.  ï-.es  Spirostomes  ont  à  rihtérieur  un  cordon  glandu- 
leux nommé  par  M.  Ehrenberg  un  testicule.  Leu^^cib,  ks 
stries  granulées  de  leur  tégument ,  leur  bouche  et  leun  pr 
cuolessont  bien  faciles  ù  distinguer.  Ib  vivent  dans  les  eâox 
puies  euti'e  les  herbes. 

I.  Spirostome  ambigu.  —  Spirostomum  am6i^uum.  Yl.XDy 

fig.  3. 

Corps  blanchâlre  ,  long  ds  0,75  à  2,0,  tantôt cylindriqHè, us 
l)eu  renflé  au  milieu  et  tournant  sur  son  axe ,  tantôt  fortement 
tordn  st  replié  diversement  comme  un  cordon ,  mais  cliangeuii  ùt 


fonne  à  chaque  iostant en glUsant  entre  les  obstacles  quil  ren- 
contre. 

Cet  Infuioire  i  bien  TÎtibie  à  l'œil  na ,  le  onilUplie  qn^qoefois 
dam  letfoMëf  remplis  d'herbes  aquatique»»  taUemont  qu'il  forme 
prêt  de  la  snrfaee  des  nnages  de  particules  blanches  qu'on  pour- 
nul  prendre  pour  toute  autre  cKose^  Bi.  de  Brébisson  le  trouTa 
ainsi,  en  1 838,  près  de  Falaise,  et  m*enToya  a  Paris  un  flacon 
d*can  rendue  trouble  par  la  grande  quantité  de  ces  Infusoires  vi- 
rants^ J'ai  moi-même  rencontré  souvent  le  Spirostome  isolément 
danàTean  de  la  Seine,  parmi  les  herbeS ,  et  dans  les  étangs  des 
éiitfhn^  de  Paris. 

Mftller  a  nommé  Triehodm  anUngaa  (  Miill. ,  Inf.,  PI.  XXVlll , 
fig.  it-i6)  un  Inftisoire  qui  a  peut-être,  comme  le  poHse 
IL  Ehftnberg  «  quelque  rapport  de  forme  avec  notre  Spiroslouic  y 
aiais  qui  ne  peut  être  exactement  le  méme^  puisqu'il  a  été  trouvé 
dans  !*ea'd  dé  mer  très-pure ,  dans  laquelle,  au  bout  de  deux  mois, 
il  était  feknpTicë  par  des  Pk6sconies  Caron. 

*dj)frw/<imttm.  —  {UroUptus  Jilum.  Ehr.,  Inf.,  PI.  XL,  fig.  5.) 

On  paie ,  j«  etois ,  rapprocher  de  Tespèee  préèé^nCe  Tiofti- 
WÊitm  qoa  M.  Ehrtnfoeèg  a  nommé  ifrùteptus/Uam,  en  Hh  douant 
ponr  qrnonyme  douteux  Y£ncheijrs  eaudata  (MûU.,  Inf.,  PI.  IV, 
fig*  3S,t6).  U  l'a  trouré,  en  juin  iSSs,  à  Bariin,  elle  décrit 
comme  ayant  le  corps  long  de  o,56 ,  filiforme,  cylindrique,  blan- 
châtre, arrondi  en  avant,  aminci  à  l'autre  extrémité  en  une  queue 
qui  égale  la  longueur  du  corps ,  et  ayant  la  bouche  oblongue  si- 
Inéie  au  milieu  du  corps.  «  Il  nage ,  dit-il ,  droit  et  sans  se  cour- 
ber. Son  corps  est  blanc  et  demi-transparent  dans  la  moitié  anlë* 
rietire;  il  est  incolore  et  hyalin  dans  ta  moitié  postérieure,  qui 
forme  une  sorte  de  queue.  La  bouche  est  une  fente  Tongftodinale 
au  milieu  de  sa  moitié  antérieure.  L'anus  paraît  ne  pouvoir  être 
aîHenrs  qn^au  comuienceineut  de  la  partie  transparente ,  puisque 
les  estomacs  appartiennent  à  la  partie  antérieure.  Il  n'avale  pas 
de  couleur.  J'ai  compté  1 2  rangées  longitudinales  de  cib  sur  une 
Ihee.  Les  organes  sexuels  mâles  sont  restés  inconnus ,  mais  la  né- 
bolalité  blanchâtre  pOttrraH  bien  provenir  de  Tovaire.  •  (  LOc. 
ait.  9  pag.  3^9.) 

83. 


616  HIBTOIRS    VATUREUiE 

«  ■ 

ô«  Genre.  KONDYLOSTOME:  — /Coiu^totloaMi* 

An.  à  corps  plvs  ou  moins  Jong^  cylinAroidQ  4m  ftni- 
forme,  un  peu  courbé  en  arc,  à  extrémités  obtnses  et 
déprimées ,  ayec  une  très-gmndé  lx)ncbe  bordée  de  ek 
trés-forts ,  située  latérdement  à  Tekirémité  «ntérleive; 
surface  obliquement  stlriée  et  ciliée. 


M.  Bory  établit  le  genre  Kondylostome  d'après  la  figure 
donnée  par  Mùller  pour  un  Ijifusoire  iiâu-in,  ddnt  ce  der- 
nier tLvait  fait  une  Trichode,  en  même  temps  qu*il  refortaic 
parmi  ses  Yorticelles  (  ^.  cucuttw  )  uii  autre  iKoiidjIo- 
stome  y  si  ce  n'est  une  variété  du  même.  M*  Ehrenheig  vnk 
vu  un  Kondylostome  dans  l'eau  de  la  nier  Bdtique ,  istri 
confondu  avec  d'autres  Infusoires  tout  à  fait  difféKDftK 

Le  Kondylostome  est  un  des  types  d'Infusoires  Iss  mieux 
caractérisés ,  avec  sa  vaste  bouche  ciliée  au  bord ,  avec  «m 
tégument  contractile  mieurqué  de  stries  obliques  ouen  hâioe, 
granuleuses  et  ciliées ,  avec  les  vacuoles  stomacalss  dim 
lesquelles  il  engloutit  les  animalcules  ou  les  débris  des  ré- 
gétaux  qui  sont  pour  lui  une  proie  souvent  très-volmm- 
neuse,  et  enfin  avec  le  cordon  noueux  demi-transparént, 
analogue  de  celui  que  M.  Ehrenbei^  nomme  le  testicule 
cliez  d'autres  infusoires.  11  paraît  chercher  et  avaler  sa 
proie  à  la  manière  des  Planariées  et  non  oonmie  les  Para- 
mécies et  les  Yorticelles ,  en  l'attirant  par  le  tourbillon  fne 
produisent  ses  cils  vibratiles.  U  tit  seulement  dans  Feau  de 
mer  tranquille,  mais  pure>  entre  les  algues  et  les  coralline^ 
avec  les  Entomostracés. 

I.  Kondylostome  nkthLkm,'^  Kondy'iatioma  paieni,  -^PLIUÏ, 

fig.  2. 

Corps  blanc  ou  coloré  par  la  proie  avalée  ;  long  de  0,90  à  itSOt 
tantôt  vermirorme ,  tanlôt  fusiforme ,  à  extrémités  raccooicÎM. 

J*ai  txowré  abondamment  cet  Infusoire  dans  l*eau  de  k  Uè^ 


SfEs  iifrosoiREs.  517 

terrant ,  an  canal  dei  Étangt,  k  Cette,  le  10  mars  i)t;o ;  je  l'ai 
tooËerwé  TJvant,  depoîs  cette  époque,  arec  d*autrefl  auimalcales, 
des  Rhizopodei  eC  des  Entomostracéi ,  dans  des  flacons  d*eau  de 
Bwr,  ou  la  Tëgétatibn  marine  a'est  établie  et  maidteniie.  J*ai  pu 
transporter  suecessÎTement  deToolonse  à  Paris  et  à  Kennes,  pres- 
que sans  dommage  pour  le  contenu,  ces  mêmes  flacons  tapiôës 
d'Ulret,  de  Géramiaîres  naissantes  et  de  Bi^ciUariéei. 

Les  Kondylostomes ,  pins  on  moins  nombreux  dans  dirers 
flacons,  sont  quelquefois  eittés,  quelquefois  plus  courts  et  très- 
gonflés  par  des  animalcules  qu'Hs  ont  avalés  tout  entiers.  Il  m*a 
parp  q«e  leur  forme,  naturellement  trés-yariable,  est  modifiée 
MÎTant  la  saison  et  suÎTant  l'altération  dil  liquide.  C'est  pourquoi 
je  snif  porté  k  croire  que  c'est  biiça-ie  même  animal  que  Millier 
a  décrit  sous  lesnou»  de  Trichoda  patent  (Miill.  Infns.  PI.  XXV, 
fig.  1-1,  p.i8i),  et  de  rhrtieeila  eucuUus  (MOlU  Inftu.Pl.XXXVIII, 
âg.  5-8  y  pi  s64  )•  Sa  Triehada  patu/a ,  que  nous  avons  rapportée 
aat  finrsaires,  a  également  de  très-grands  rapporta  avec  les  Kon- 
dylostomes. 

Millier  décrit  sa  TYiehodm  pûitni  comme  étant  allongée ,  cylin- 
drique, présentant  en  anmt  une  fossette  dont 'les  Ixnrds  sont 
cfliés;  il  ajoQte  que  la  partie  antérieure  du  corpa  est  couchée, 
el qu'il  se  ment  avec  vivacité  en  avant  et  en  arrière,  altemative- 
ment*  Sa  F'crtietUa,  cueuUur,  qn*il  à  trouvée  rarement  dans 
Fean  de  mer,.est*,  dit- il .'  «  un  des  plus  grands  Inftisoires  ;  elle  est 
▼kible  à  l'œil  nu,  conique',  allongée ,  ou  éa  forme  de  chausse  de 
doefeur ,  de  conltor^un  peu  fauve  (  ce  que  nonis  attribuons  k  sa 
nonrritare)  ;  Textrémité  la  plus  large  ou  l'antérieure  est  oblique- 
aient  tronquée  et  ouverte  on  ezcavée,  un  de  ses  bords  étant 
êdîaiicré:  dans  l'onvertuBe  sont  des  cib  rotatoires  difliciles  à 
voir;  l'extrAnité  postérieure  est  amincie  pen  k  peu  et  close.  • 

(L.  dt.  p.  164.) 

M.  Êhrenbefg  avait  trouvé  dans  Veau  de  la  mer  Baltique,  k 
Wimar.  en  août  i833,  un  Infusoire,  long  seulement  de  0,1?, 
ek  qu'il  rapportait  avec  ^raison  à  la  Trichoda  patens  de  Millier, 
dont  elle  aurait  Eté  un  jeune  individu  ;  ce  qui  nous  paraît  le 
prouver ,  c'est  qu'il  y  observa ,  dans  l'inténour ,  ce  corps  glandu- 
leux .en  chapelet ,  que  nous  avons  vu  dans  les  Kondylostomes  de 
la  Méditerranée  ;  mais  cet  auteur  voulut  à  tort  réunir  en  une 
•enle  espèce  cet  Ihfbsoire  marin  et  un  Infusoire  d'eau  douce, 
lougUe o,  1 8  à o, f  s ,  qn^il  avait  vn  précédemment  ( )6  avril  1 83i  ) 


318  HI8T0IDX    «ATVIULE 

k  Berlin ,  et  il  en  fit  une  eipèee  dontente  d* l/rolepiiis  (  U?  paUm^ 
£hr.  3* Mém.  i63.%  p.  i34).  Dapuit  Ion  II  «  ch^ofé  ee  m»m 
celui  d'Ox^rieha  âaudaêa  (  Ebr.  lof.  1 836.  pi.  XL,  fi§.  JU.  pu  Itt), 
et  il  en  c'  dolinë  nue  fi^nre  qui  ort  biea  c^  d'un  OuftriqMi 

(Voyesp.  4S0.) 

.  XIX*  PAMILLB. 

URGBOLARIE]f&. 

Anlmaax  de  fourme  variable^  i  cmrps  aUMmUie* 
meut  turbin^  oa  hëmisphëriijae ,  oii  4|rlo))ii|eiix ,«  par 
suite  de  ^a  contrecUUtë  tréa-grande;  ôUë  partcmt,  et 
pourra  à  rextrémité  antirieare  et  eapérieore  d^nM 
rangAe  marginale  de  cils  tri»-|o(rti ,  diqKNiAfl  «&  hpinb 
et  conduisant  à  la  bouche /qui  est  dttM  le  bord  Bième. 
Tantôt  nageant ,  tantôt  fixas  qton^tanëment  9Q  iRffja 
des  ciûi  4e  rei(trëi»it6  postërievre. 

-, 
Les  Uroéolariens  composent  dans  la  oUase  des  b» 

fusoires  une  famille  bien  distincte  >  cpioique  liée  par 
des  rapports  très-évidents  avec  les  familles  des  Bar- 
sarie^s  fti  des  Yorticeiliens,  entre  lesquelles  ellefait  le 
paasagç.  Ce  sont  encore  des  types  )>ieDi  complets  pamù 
ces  animaux ,  dont  lorganisation  est  si  simple.  Qp 
leur  voit  une  bouche  précédée  d'une  longue  rangée 
de  cils  en  spirale ,  qui,  en  s'agitani,  produisent  dfms le 
liquide  un  tourbillon  destiné  à  amener  1^  alimppi|(  su 
fond  de  la  bouche.  0<i  voit  à  llntérieur  les  diveiffi 
sortes  de  vacuoles ,  celles  qui  se  forment  ^comî- 
vement  pour  contenir  les  aliments ,  et  celles  qui , 
formées  spontanément  près  de  la  surface ,  ne  con- 
tiennent que  de  l'eau  et  disparaissant  en  se  contrac- 
tant brusquement  :  ils  ont  aussi  des  organes  proUié- 
matiquesglandulew.  Leur  surface ordinairementcilioe 


DES   UTFUSOIRIt.  519 

est  marquée  de  stries  granuleuses  fines  ;  leur  multipU- 
cation  par  division  spontanée  transTerse  a  été  obsenrée 
dans  les  Stentor  seulement;  quant  aux  granules  que 
diex  eux,  comme  chez  d'autres  Infusoires,  M.  Eh- 
renberg  a  voulu  nommer  des  œufs ,  nous  ne  pensons 
pas  qu'on  puisse  avoir  une  opinion  fondée  à  ce  sujet. 
Les  Urcéolariens  ont  été  compris  par  Mûller  dans 
son  genre  Vorticelle  à  l'exception  de  VUrocentiitm  qui 
eat  sa  Cercaria  turbo.  Lamarck ,  en  créant  le  genre 
Urcéolaire  ,  iq4iqua  une  séparation  bien  importante 
à  faire  parmi  les  Vorticelles  ,  mafs  il  ne. sut  pas  dis- 
tinguer dans  les  dessins  de  MûUer  les  vrais  Urcéo- 
lariens. M.  Bory,  en  instituant  mne  famille  des  Ur- 
céolariées  qui  répond  à  peu  prèff  à  la  nôtre ,  et  qui 
comprend  les  genres  Stentpr  et  Urcéolaire ,  y  laissa 
paiement  quelques  Vorticelles  détachées  de  leur  p^ 
dîcule  et  décrites  comme  des  gçnre^  distiqçts  ;  il  en 
^igna  )>eaucoup  au  contraire  le  gq^re  Urocentnu^ 
dont  il  fit  scm  genre  TurbineUa.  M.  Ehrenberg ,  dp 
aoD  cAtéy  a  bien  distingué  le  Stentor ,  mais  il  l'a  placé 
dans  sa  famille  des  Vorticellina  avec  le  genre  Uro" 
eenirumy  et  les  Urcéolaires  que  malheureusement  il  a 
confondues  dans  son  genre  Trichodina  avec  THaltérie, 
qui  est  un  vrai  Kéronien.  En  même  temps,  dans  une 
Emilie  parallèle ,  celle  des  Opluydina  ou  des  Vor- 
ticeDes  cuirassées ,  il  a  placé ,  avec  d'autres  Yorticel- 
licoa,  les  Ophrydies ,  qui  sont  véritablement  des  Ur* 
éclaires  engagées  dans  une  masse  gélatineuse  sécrétée 
par  elles ,  et  non  des  Vorticelles  cuirassées. 
*^>Nons  divisons  ainsi  les  Urcéolariens  en  quatre 
genres ,  dont  un  douteux  ;  ceux  dont  le  corps  turbiné 
ou  en  trompette  est  cilié  partout,  forment  le  genre 
SUtttar:  ceux  4ont  |e  corps  n'e^t  pas  cilié  partout, 


580  HI8T0IRS     NATUIELLE 

seront  des  UrceoUuia  s'ils  sont  sans  queue  et  toujeun 
libres  ;  des  Ophydia  si  également  dépourvus  de  queue 
ils  sont  engagés  dans  une  masse  gélatineuse  pendant 
une  partie  de  leur  vie^  Enfin  s'ils  (mt  une  queue  ib 
formeront  le  genre  Urocentrum ,  que  nous  admettons 
avec  doute  d'après  M.  Ehrenberg. 

Les  Urcéolariens  se  trouTent  tous  ditns  les  eaux 
douces ,  stagnantes  ou  tranquilles»  entrç  les  herbes: 
les  Urcéolaires  s'y  trouvent  courant  ordinairanenl  an 
moyen  dei  leurs  cils  dorsaux  sur  les  Polypes  d'eau  douce 
(Hydres) ,  dont  ilf  paraissent  être  les  parasites. 

.  l*'  Gkhu.  stentor.  —  SêeiUar. 

An.  à  0(MrpB  dlié  partout,  émineounent  oootractfle  et  po- 
lymorphe; susceptiblesdese  fixer  temporairement  au  uiojei 
des  dis  de  leur  extrémité  postérieure ,  qui  est  «miocie ,  et 
alors  prenant  la  f(»me  d'une  trompette  dont  le  paviDou  eÉ 
fermé  par  une  membrane  convexe  et  dont  le  bofdesigan! 
d'une  rangée  de  cQs  oUiques  très-forts ,  laquelle  vient ,  en 
se  contournant  en  spirale,  aboutir  à  la  bouche  qui  est  sitaée 
près  de  ce  bord  ;  ou  bien  nageant  librement  au  mofea 
des  cils  dont  toute  leur  surface  est  pourvue  et  passant  al- 
ternativement de  la  forme  d'une  masstië  oud'unftiaeau  à  b 
forme  globuleuse  en  se  contractant. 

Les  Stentors  sont  du  nombre  des  plus  grands  Infusoiies^ 
In  plupart  sont  visibles  à  l'œil  nu,  ce  sont  dpnc  aussi  de  ceux 
dont  on  peut  plus  facilement  constater  la  structure.  On  voit 
bien  les  stries  granuleuses  de  leur  surface,  les  cils  de  di?ene 
gi^andeur  dont  ils  sont  pourvus  et  les  vacuoles  qui  se  foiment 
au  fond  de  la  bouche  pour  renfermer  les  aliments  qn'y 
pousse  le  tourbillon  excité  par  les  cils.  On  peut  suivie  ai- 
sément le  chemin  parcouru  par  ces  vacuoles  dans  Tintérieiir 
du  corps,  où  elles  s'avancent  en  vertu  de  l'impulsion  commu- 
niquée par  le  tourbillon  à  toute  la  massç  de  la  subsianoe 


cLarnue  tit  l'animal,  niab  sans  conserver  auiiunp  rrlatiori , 
lù  entre  flics  ,  ni  avec  la  boaclie.  En  suivaiil  le  inoilc  île  foi- 
niAUon  des  autres  vacuoles  pleines  dVau ,  qui  sont  d'autant 
plus  jjiandcs  et  plus  nombreuses  que  l'animal  est  plus  gêné , 
ou  depuis  plus  longtenipscutredcslamesde  verre,  on  recon- 
naît bien  qu'elles  n'ont  aucun  rapport  a»cc  U  génération 
oHlune  l'a  siipjtosc  M.  Elirenberg ,  et  enfin ,  dans  ces  Infu- 
Aouvs  si  gros ,  on  reconnaît  également  que  les  corps  glandu- 
leux et  quelquefois  monîliforraes  que  l'on  voit  dans  l'inté- 
rieur ne  peuvent  être  des  teslicules  ;  c'est  dans  les  Stentors, 
où  on  les  peut  isoler  pliis  facilement,  que  de  nouvelles  obser- 
vations feront  connaître  leur  vraie  nature. 

M.  Ebrenberg ,  qui  place  les  Stentors  dans  sa  famille  des 
VorticeUines  ,  leur  attribue  comme  à  tous  res  animaux  un 
iulcstia  recourbé  sur  lui-même  de  telle  sorte  que  ses  deux 
orlGoes  se  trouvent  contigus,  l'anus  à  côté  de  la  bouche,  dans 
la  ni^ie  fossette.  Il  refjarde  tes  stries  de  leur  surface  coiiime 
produites  par  les  fibres  musculaires  ;  il  pense  qu'il  existe  une 
tentouse  à  l'extréniité  par  laquelle  l'animal  se  fixe  :  h  Les 
organes  digestits,  dit-il,  sont  une  boucbe  en  spirale  qui  sert 
eu  même  temps  d'orifice  excréteur  et  un  intestin  en  cha- 
pelet ,  et  conséqueiumcnt  asseï  diflicilc  à  reconnaître ,  allant 
de  la  Iwucbe  A  travers  le  corps  pour  revenir  se  terminer  dans 
U  bouche  ;  lequel  intestin,  toujours  rempli  seulementen  pai^ 
lie ,  n'est  jamais  comme  un  cordon  ,  et  d'ailleurs  pourvu  de 
vésicules  stomacales,  ressemble  à  une  grappe  recourbée.  » 
(Ehr.  Inf.  19.38,  p.  262.)  Cet  auteur  dit  aussi  que  l'ovaire 
ooBsiateen  une  masse  de  granules  blancs,  verts,  bleus,  jau- 
nes, rouges  ou  brun  verdâtre  foncés  entourant  comme  un 
réseau  les  estomacs,  et  que  b  ponte  a  beu  (toujours?)  par  la 
dÀJOmposition  partielle  (par  dill1uence)de  l'animal;  il  ajoute 
que  les  organes  mâles  sont  d'une  part  un  testicule  rond  ou 
«t  ruban  ou  inonil'iforme ,  et  d'autre  part  une  simple  ou 
double  grande  vésicule  contractile  ronde  qui  est  un  organe 
éjacnlateiu-  ;  il  attribue  au  Stentor  les  deux  modes  dedivision 
^ontanée  longitudinale  et  iransverse,  et  termine  en  disant 


BM  HISTOIBI    WATUIBLLX 

qiM  kt  yms^  Ici  Bcrfii  et  bt  Tanieaint  ne  mit  pas  m- 
niis. 

Nous  n*avoii4  pas  beiom  de  combattre  de  BOiiTeui  lei  opi- 
nions cbi  oâèbre  micrographe  de  BeElin,  nous L'avont fidt 
suffiaanunent  dans  notre  première  fiartie  en  Gitapt(pag.tt) 
les  cd)serya|iQDB  contradictoires  du  docteur  Fodus* 

Les  Stenton  se  troaTei|t  esdusÎTemènt  dans  les  eanx  doa- 
ces  stagnantes  on  tranquilles  entreles  herbes,  ils  aoiitpreiqae 
tous  colorés  en  vert ,  en  noirâtre  on  en  bien  dair. 


Corp#  IqDg  4e  Q,8  à  1|2  quand  i|  ait  étçpdi} ,  ft  en  imin  de 
firompetui»  Ipi^gde  Q,n  qifan4  îl^Mutrac^stde  tprioeoi^ 
))lapCy  âerni-transparapt  pu  color^  par  sa  iiourfitpre  i  zym^  um 
fkrange  latérale  de  longs  cils ,  depuis  la  bouche  jusqu'au  miUen  dn 
corps  y  et  un  cordon  ^nduleux  en  chapelet  ji  Tintérienr. 

Get  Infinoire  remar^oable  a  été  tu  de  tous  les  micrographei; 
je  l'ai  retrouvé,  le  s8  janrier,  dans  le  bassin  dn  Jardin  des  Flanta 
à  Parip,  sor  les  herbes  mortes,  et  |dasienrs  antres  fois  dans  bi 
étangs  des  environs.  MtiUer ,  qui  le  nommait  Foriieeiia  tiemtoru, 
crut  avoir  vu  un  filament  tendu  dans  Tintérienr  et  servant  à  k 
coQtractîoo.  H  dit  avoir  trouvé  ordinairement  les  Sit^tors  ffoiii 
trois  ensemble  ^t  accrochés  à  i|ne  masse  mnqnense  en  cnpnl^  dufi 
laquelle  chacun  d*enz  jse  retirait  a  volonté.  M.  Ehrenbtfg  dit  qae 
si  Ton  conserve  longtemps  ce^  animaux  dans  un  tube  de  vsnc, 

(I)  Baker,  Micr.,  p.  429,  Pi.  i3,  f.  |.  —  Ronel ,  Iiueckt.  Bel.  III, 
f.  595,?!.  9i,f.  7. 

ffliite  TufintMike  Polypi  ,  Treroblej,  Phîl.  trans.^  1746  ,  p.  169. 

Ledermûller ,  1760^  PL  88.  —  Trompettent  hier ,  Eichhoni ,  Hier., 
p.  37,  PI.  3»f.  P.  Q. 

Hydra  ttentorea ,  Lina.  8jtt.  Dat«  X.  — «  Braehiomus  stÊmtoriÊt, 
fallat,  Eiench.  zooph. 

yorticclla  stentorea,  Mûller,  Pi.  XL,  III,  fig.  6- 12. 

Linsa  stentorea  ,  Schrank,  Faun.  boic,  m,  a  ,  p.  3l4-  —  !^ent» 
toiitarius  ,  Oken. 

Stentonna  MtUUH  ,  Bctselii ,  Bory  ,  Eocyo).  f  824. 

Stentor  MuUeri  ,  Ehr.  Infun.  i838  ,  Pi.  XXIII ,  flg.  1. 


«n  iwfvaotiis.  lit 

itllxeiit  iooeeirifenieiil  «me  paroii ,  t'entonmi  d^e  aoncha 

«  SU«l€r  Hœi^UL^lOax.  Inf.  -rPLXUV,  9g,  s.) 

t^Dt  oe  pom  m.  Elir6f4>«rg  tooI  împ  me  eq^  partioilipra 
1^  jjUntor  long  de  o,;( ,  ifu'il  «  tromr^,  1^  6  feni^  i83S,  «t- 
||<  à  des  feaniM  mcNrtèf  tous  h  glace ,  fst  (pune  diflCtoe,  dit-iU 
Staitor  de  Bfâller  que  par  lop  teitieide  «n  foraie  de  Irand^- 
e^timieiife  (rêt-longne  et  non  articnlëe. 

**  Stehiar  eœnUeus.  (  Shr.  lof.  —  PI.  Xflll ,  fig.  t.) 

«éjptme  anieiir  dûtiogqe  oo^^fum  fepiœ  iwStenler,  leng  de 
f,  qu'a  a  tronr^  fons  la  glace,  lî^tiplié  en:^  feoillff  nimtèi,  et 
il  m  fnmiré  pavtfnflièremèp^  ibondant  le  iQ  q^ai  e(  |e  4  JEÛn 
U,  Ce  Stentor  ne  diCère  dn  Stentor  de  Mûller  f{ne  i%r  la  eoii- 
^Mtuâtre  et  pi^  que  ta  couronne  de  fUi  eit  cpntinBe  an  lien 
bre  interrompue.  II  forme  qnelqnefoia  dfp  e)PM  tî  eoniidér^blfii 
'  lee  corps  tnbmergÀ ,  qn*i1  en  résulte  une  eonche  bleue. 

î.  SnifTOR  m»«  —  Si4m0r poljrmorphus.  (  Bhr.  înf.  — 

PI.  xxnr,  fig.  i.)(i) 

Qi  Sloitor  •  de  même  forme  que  les  pvéeëdents  t  en  diffère 
rieneent'par  m  couleur  rerte  et  par  l'absence  de  la  frange  la- 
wim  de.  dk.  Sa  couronne  de  cils  est  interrompue ,  son  cordon 
MJnlenT  est  pu  chapelet  Je  l'ai  tronrë  plusieurs  fois  dans  les 
aig»  de  Meudoa.  Millier,  qui  le  troarait  de  temps  en  temps 
■eFean  de  rtyière,  s'exprime  ainsi  :  «  A  la  me  simple,  c'est 
i  point  rert  très-agile  ;  sous  le  microscope ,  il  prend ,  en  très- 
n  d'instants,  des  formes  si  nombreuses  et  si  Tariées  que  la 
ma»  m  lef  mot^  ne  po|irr^ient  ei|  rendre  compte.  De  tputes  les 
Brreilles  de  la  nature  qu'il  m*a  été  donné  de  voir  (excepté  la 
ftiUêlla  muliiformit  'et  le  F'ikrio  paxiUifer)  ,  celle-ci  est  cer- 
inement  la  plus  admirable  :  c^est  le  suprême  artifice  de  la  nature, 
li  frappe'd'étonnement  l'esprit  et  qui  fatigue  l'œil....  •  (Mûller, 

(1)  VorîicMa  polymorphe,  mil.  Inf.,  H.  XXXVf,  ftg.  l-l8 .  p.  s6o. 


59i  HISTOnt    HATVRELLt; 

p.  s6o  ).  Cet  aotear  dit  aimi  aroir  m  plus  d'ane  fbit  Vaniml 
Tiramt  se  dëcompoMr  en  molëciiiet  «  tandis  que  lei  cili  de  la 
partie  restante  continoaiept  à  s'agiter  jnsqa*an  dernier  imtaaL 

M.  Ehrenberg  dit  qu'elle  forme  souvent  nne  coadie  d'un  ben 
Tert  sur  toutes  les  plantes  Tirantes  on  mortes  qnî  sa  trouyentioQi 
Tean  des  tourbières.  Il  Ta  également  trouTJfo  veooeTraiit  do  bail 
sons  la  glace.  Il  ajoute  qne  Ton  peut  facilement  eoQftmdreareels 
Stentor  Malieri  cette  espèce ,  quand  elle  s'ett  décolorée  ptr  snlto 
de  la  disparition  des  granules  rerts  qu'il  ncmune  des  tasdEL 

3.  STENToa  MDLTiFOBXE.  — Stfntor  muliiformii»  —  (  VcrtMh 
multiformit ,  MûlTer.  —  PK  XXXVI ,  fi^.  U-sS  ,  p.  sSs.) 

Bj^llèr  distingue  de  l'espèce  précédente  sa  Fw*ticelU  wmit^' 
misi  uniquemeiit  parce  qu'elle  vit  dans  Veau  de.  ner«  où  fl  fi 
trouYée  de  temps  en  temps  très  ébondammènL  II  ajoute ,  fl  cil 
rral ,  qne  sa  couleur  Terte  est  plus  foncée  et  qne  set  Tésicnles  ia- 
ternes  sont  plus  grandes,  après  aroir  dit,  qn'eHe  Ini  rewrtsMi 
comme  un  osuf  à  un  taf. 

4.  Stkntob  cocleur  di  fic.-— 5<tfiitor  i^ea/.  — Ehr«  Jnf.  »  iStti 

p.  s64.  (  Ehr.,  i835,  p.  164O 

M.  Ehrenberg  obserra  sur  les  feuilles  de  la  Eottonia  paUttrit, 
à  Berlin,  une  couche  d'une  couleur  rouge  de  cinabre  fonnée  de 
Stentors  moitié  plus  petits  que  les  précédents  (longs  de  0,37),  sus 
frangie  latérale,  mais  arec  nnecouronne  decils  non  interrompoe; 
ils  contenaient  des  granules  jaune  Tordâtre,  ce  qui  faisait  pasMr 
leur  nuance  du  jaune  au  Termillon.  Leur  glande  (  teatfcnle)  été 
globuleuse.  Beaucoup  étaient  seulement  rouges  au  fitmt ,  d^ubsi 
sonlemeht  jaunes ,  d'autres  Terdâtres. 

5.STEIVTOB  ifoiR*  —  Stentor  Ri^^r.— Ehr.  Inf.,  PI.  XXIII»  f.  3(i]' 
Corps  long  de  0,28 ,  d'une  couleur  variable  du  jaune  bnafl^ 


(I)  yorticelta  nigra  ,  Mûller,  Inf.,  PI.  XXXVjI,  Bg.  1.4.  ^Etdim 
uigrtt  y  Schrank. 
Sientorina  infundilntium  ^  Bory,  Eneyd,,  i8a4. 


B»  IMWVêûltM.  5tS 

B  mouÉOt  ^  en  forme. de  cAne  ou  deioa(He;  m»  une  freage  Ic- 
dacdk,  mattavecoiieeouroniiedecUsiioiimtenrooiiHie. 


Mâller,  qui  le  trouTa  sui  des  prâirief  inondéef ,  au  mois 
*ÊÔàt ,  et  parmi  les  conferves  des  fossés ,  en  très-graiMle  aboor 
•mce ,  dit  que  les  V.  noires  paraissent  à  l'œil  -nu  comme  de  très* 
Mb  poiiltliKÛlrs  nageant  i^lëment  à  la  surface  de  Téau,  où  leur 
lavement  est  Tacillant^  presque  continnel.  Gonserrëes  dans  un 
me  ée  Terra,  elles  se  porteqt  exclusirement  a  la  paroi  la  plus 
et  s'y  fixent  bientôt.  SouTent  elles  nagent  quatre  ou  plu- 
ensemble  reunie»  par  la  queu^. 

M.  Ehrenberg  a  tu  cette  espèce  tellement  abondante ,  auprA 
e  Berlin,  pendant  l'été ,  dans  les  fosses  des  tourbières,  qae  Teau 
■  ^Uiit  colorée  comme  du  café.  «  A  certaines  époques  de  la  jour- 
île  ,  dit-il ,  ces  Stentors  nagent  ça  et  là  ;  à  d'autres  époques ,  ils 
I  fijflot  sur  toutes  les  parties  de  Tégétaux  qui  se  trouTent  sons 
•il  et  qui  paraissent  couvertes  de  suie.  En  nageant,  ils  ont  sourent 
■•  forme  de  toupie  très-pointue  en  arrière;  quand  ils  sont  en 
Mût,  ils  prennent  aussi  la  forme  de  trompette,  et  plus  ils  sont 
fceMiif ,  plus  leur  couleur  tend  a  passer  au  brun  et  au  Tert  olire  ; 
enl-étrey  en  a-til  aussi  de  jaunes.  Je  ne  suis  pas  très-sûr ,  d'a- 
rts cria,  quequelques-unsdes  individus  représentés  ici(Pl.XXIII, 
g,  111  )  n  appartiennent  à Tespéce  rouge.  •  (Ehr.,  1.  c,  p.  264.) 

2"  Genre.  URCÉOLAIRE.  —  Urceolaria. 

An.  à  corps  non  cilié  partout ,  contractile ,  passant  de 
A' ferme  d'une  cupule ,  d'un  disque  épais  ou  d'un  urcéole, 
I  mm  forme  globuleuse  ;  terminé  supérieurement  par  une 
he^plmie  bordée  d'une  rangée  de  cils  obliques  plus  forts , 
IHOfllc,  en  se  contournant  en  spirale,  conduit  à  une 
située  dans  le  IxMrd. 


Le  goure  Urcéolaire  de  Lamarck ,  formé  aux  dépens  des 
Vertîoelles  de  Mùlier ,  doit  encore  être  considérablement 
iMieint  et  dégagé  de  beaucoup  de  fausses  espèces  ëtaMies 
Kvcc  des  Yortioelles  détachées  de  leur  pédicule.  M.  Ehren- 
bcq;aplaqé  dans  son  genre  Trickadina  de  fraies  Urcédaires 


528  HI8TOIBS    KATUEELLE 

cet  animal  marche  toiqoiirt  rar  le  dot  aa  mojreu  de  aeidli  ta 
crochet;  manilfixeà  s4-sBle  Bombre de  cei cib ;  illaiaeeoidi 
aiuti  vuoL  tefticale  rénîforme  et  mie  Téticule  contractile  tùrnsfê. 

2.  ^Ubcsolaire  D18C0ÏDK.  —  Urecolaria  disctna  {F'ortieeiU  dueÎMf 

MûU.,  Inf.,  PI.  XXXVIU ,  fig.  3-5 ,  pag.  '^ji). 

• 
'  MûUer  trouva  dans  Teau  de  mer,  aaiez  rarement  ^'^c^e  espèce, 
que  M.  Ëhrenberg  regarde  à  tort,  je  crois ,  comme  idenliqoeavee 
la  précédente.  «Eneestorbicu1aire,excavéeen  dessus,  dit  MflDer, 
convexèeu  dessous,  et  farcie  demolécuIesTésicu1aires,et  supportés 
par  une  anse  hyaline  difficile  à  distinguer;  le  diamètre  du  disqaB 
est  double  du  tronc  conTexe  et  triple  de  l'anse  de  la  baae.  Lebori 
ou  la  périphérie  du  disque  est  entouré  de  cils  flottants ,  Ucfcss.  * 
(MûUm  loc.  cit.) 

3.  *  UacioLAiix  LDficiMB.  —  Urceolaria  limacina  (^F'articeH^  lima' 

cina ,  MûlK,  Inf.,  Pi.  XXXVI ,  flg.  i6,  p.  S78). 

C'est  sur  les  tentacules  et  sur  le  front  des  jeunes  du  PUtwUt 
contortus  et  de  la  BuUafontinalis  que  Mûller  a  trouvé  abondiv- 
ment  cette  espèce ,  qui  paraît  bien  distincte  par  son  habitatisB 
et  par  sa  forme;  elle  est  sessile,  cylindrique,  diaphane,  et  (ail 
sortir  de  son  orifice  tronqué  deux  ou  quatre  cils  difficiles  à  voir, 
dit  l'auteur  ;  mais  on  peut  supposer  qu'il  y  a ,  au  contraire,  ans 
couronne  de  cils  nombreux  autour  de  la  base  supérieure,  qui  est 
la  plus  large,  et  que  la  base  plus  étroite  par  laquelle  cet  lflfi^ 
soire  se  fixe  est  aussi  munie  de  cils. 

*  Urceolaria,  — (f^orticella  hursaia  et  F'orticeUa  utriculata ,  UôO., 
^nf.,Pl.  XXXV,  fig.  9-1S,  et  PI.  XXXVll,  fig.  9-10.) 

Millier  fait  deux  espèces  de  Vorticelles  de  ces  Infusoiret,  qui  l'iui 
et  l'autre  sont  verts ,  en  forme  de  bourse  ou  d'utricule  renflée  en 
arrière,  tronquée  et  ciliée  en  avant,  et  qui  riyent  également  «boi 
Peau  de  mer.  La  seule  différence  qu'il  indique ,  c'est  ^pie  k 
deuxième  n'a  pas  comme  la  première  une  papille  saillante  ^ 
milieu  de  la  face  anlcrieure  ciliée  qu'il  nomme  l'ouvertate,  et 
qu* elle  est  susceptible  d'un  allongement  plus  prononcé  en  f&fiae 
de  goulot ,  en  avant.  La  iTorUeella  hursaUts,  que  If.  Bory  a  vouh 


DXS   IITFUSOIRES.  589 

RimtUa  mamillarity  Mt ,  sniTant  Mûller,  un  des  plof  grot 
;  elle  présente  la  forme  tl*ime  marmite  (  olla  )  on  d'une 
tronquée  en  aTant ,  translticide  de  chaque.  c6të ,  et  mon- 
mC  an  milieu  de  cette  troncature  une  papille  saillante  qui  pa- 
ît ëchancrée  quand  Taniinal  est  en  rq>os. 

3*  Genre.  OPHRYDIE.  —  Ophrydia, 

An.  tantôt  libres,  tantôt  engagés  dans  nnc  niasse  gé- 
linease  sécrétée  par  eax  $  et  par  l'effet  de  lear  contrac- 
llé  pouvant  prendre  les  formes  les  plus  variées  depuis 
Ile  d'an  fuseau  allongé  jusqu'à  celles  d'une  urne,  d'une 
"oéolo ,  d'un  ovoïde  ou  d'un  globule. 

Ce  genre ,  établi  par  M.  Bory  pour  une  espèce  d'Infusoire 
Il  n'a  été  vue  encore  que  dans  le  nord  de  l'Europe  ,  a  été 
opcé  par  M.  Ehrenberg  qui,  changeant  son  nom  en  Ophry- 
m»,  l'a  pris  pour  type  de  sa  famiUe  des  Ophrydinaj  qui 
ai  des  f^articellina  cuirassés.  Or  la  cuirasse ,  qui,  chiez 
I  Yaginiooles  que  nous  laissons  parmi  nos  Yorticelliens  y 
t  vne  vraie  membrane  résistante  en  forme  d'étui,  n'est  ici 
i%iiie  masse  gélatineuse  sans  consistance  et  sans  structure 
préciable.  Cependant  M.  Ehrenberg  admet  que  cette  masse 
t  le  résultat  de  la  soudure  des  cuirasses  gélatineuses  des 
ihrydies  qui  se  multiplient  par  division  spontanée^  avec 
le  nqpidité  extrême. 

I.  Ofirtdii  YiasiTiLB.  —  Ophrjrdia  persaiilis(i), 
tpbériques  (  de  9  à  5o  mill.  ),  gâatinenses,  TerdAtres, 


[1)    FortictlU    versatUit  ,  MûUer ,   Inf.   PI.   XXXIX,    f.    l4«l7  » 
9S1. 

Eimâa  prumformit ,  Schrank  ,  Faun.  boic.  12 1  ,  a  ,  p.  3l3. 
CÊSCoddùTis  êtagmima,  SpreDgeK  —  Katzing  ,  Linn.  |S33,  p*  3So  , 
.  911,  f.  39. 

J^roeolaria  vtrsntilit  ^  Lamk.,  an.  t.  Tert.  t.  II,  p.  53,  a*  M. 
Opktydia  nastUa  ,  Bory  ,  Encyd.  p.  563. 
Ofkrydmm  versatile,   Ehr.  Inf.  iS38  .  PI.  XXX«  fig.  l  «P*  ^^S. 

IMFUSOIIŒS.  34 


HltTOIBB    VATUIELLE 

hylioat,  flottântflt  ;  ptraiMmt ,  si  onlctrtgftrde  àklsapt^lm- 
Tortées  et  commfl  hénuâei  d*iiiiioiiilHrablflt  njrooi  ^«rtt  Irii» 
ddliéf  prés  de  la  iufIShm.  Vuf  au  microaocqpe,  cei  njMMMii 
fonttM  de  petites  Ugnei  oowtes ,  nngéei  for  traîa  on  q^^ 
à  la  périphérie,  comme  «ntent  d'épioglef  mr  nne  pelota  «  OM 
épanes  mxib  ordre,  et  le  plus  souTent  contrectéei  dau  le 
centre. 

Ces  petites  lignes  sont  des  animaux  distincts ,  qni  pendant 
qu'ils  sont  engagés  dans  la  masse  géiatinente  »  oui  pear  U 
plupart  le  corps  cylindrique,  allongé  ou  fusilormetobtas  « 
avant ,  aminci  en  arrière  ;  <iuelques-uns  rapprochent  teUemsnt  h 
parUe  antérieure  de  la  postérieure ,  que  le  corps  derient  phi 
épais  et  trois  fois  phu  court;  mais  Uentôl  ils  s'alloiigeni  kiiie- 
ment  ;  peu  à  peu  ils  abandonnent  leur  prison,  et  contractant  knn 
extrémités ,  ils  prennent  une  forme  cylindrique ,  trois  Ibis  ploi 
ceitfteqttefafome  allongée  ;  ilsfbnt  sortir  alors  lenn  cHsiolsIoi- 
Ms ,  et  «sus  kur  nou^lefigttre ,  qni  n'a  aueun  rapport  areersa- 
cienne»  ils  nagent  ça  stli  vivement  ;  leur  eorpe  ddsomaislof 
Ja«rsQylîiidraoé,asQn  bord  antérieur  un  peu rëfldold  et  sen  a» 
souvent  arancé  en  me  petite  ptpîUe  saillanto,  Mttller,  d'ailé 
Tappavenee  d'un  halo  entourant  la  corps»  soisyyHin»  qna  fiii 
mal  est  tout  entouré  de  cils.  Cet  aplonr  trouva  au  rfirpmanfsiiiil 
de  septembre,  dans  le  même  marais ,  plnsienn  sphères  leofiisi 
d'animalcules  ainsi  disposés  en  phalanges  serrées. 

M. .  Ehrenberg ,  qui  le  premier  a  bien  étudié  la  forme  en 
Ôpfarydîes,  les  décrit  commodes  corpuscules  allongés ,  vorii, 
amincis  eux  deux  bouts ,  agrégés  en  un  pdlypiet  presque  fj^ 
buleax ,  glabre ,  hyalin ,  libre  on  fixé ,  de  grojwur  vanièle  d^ 
puis  celle  d'un  pois  jusqu'à  celle  du  poing,  et  d'une  coosii- 
tance  très-  analogue  à  celle  du  irai  de  grenouilles.  Il  In  t 
trouvés  à  Berlin  en  toute  saison,  même  au  mois  de  décemlae, 
sous  la  glace ,  et  en  a  tu  des  boules  de  4  à  5  pouces  de  dismèlre 
soulevées  périodiquement  à  la  surface  des  eaux  par  le  dévelop- 
pement des  gaz  dans  l'intérieur,  et  poussées  sur  la  rive  parles  vcnb. 
Les  animalcules  forment  à  la  périphérie  une  simple  riif^- 
conune  dans  le  Volvox;  mais,  comme  ils  sont  trés-senés,  Jbsni- 
coup  d'entre  eux  venant  à  se  retirer  les  uns  derriéin  IflsaOM, 
il  peut  en  Msulter  3  4  5  rangées,  fians  le  principe,  dit-il,  «outo 
les  cellules  gélatineuses  paraissent  liées  an  centre  par  un  filamnl» 
lequd  vient  plus  tard  &  disparaître,  lainnnt  la  boule  cm»  as 


DES   IITFUSOIRES.  S8l 

mkét  remplfe  d'eau.  Déjà,  en  i98o,'fl  a^att  fait  aTaler  de 
l%o  m  C8f  aaifiiaiix;  en  i6d5  il  indiqim  lenn  organes  ^énU 
u  U  dit  Kvoir  constate  Ifinr  mnltiplication  par  division  spon- 
»,  et  il  les  représente  arec  une  couronne  de  cils  TÎbratilâ  en 
it,  et  d'autres  cils  dirigés  en  arrière  et  insérés  sur  un  seul 
I  kmt  au^nr  du  corps ,  au  quart  postérieor.de  la  loogoeor. 
animaux,  dans  leur  pins  grande  extension,  ont  0,2 s5;  ce 
être  aussi  la  longueur  des  cellules ,  et  par  conséquent  le- 
MOT  de  la  eouche  gélatineuse  externe  des  boules.  L'auteur  dit 
vîr  pu  voir  encore  directement  le  bord  très-diaphane  de  ces 
nies ,  mais  il  a«ouTent  yu  les  animaux  faire  saillie  au  dehors. 

)fi  Gesre.  UROCENTRE.  —  UrocMrum,  Nitucb. 

to^È  inscrivonâ  ici ,  d'après  M.  Ehreaberg,  oe  geore  qui 
^taiûî  par  9|<  Kitzscli  avec  une  des  espèces  dugenre  Cer- 
if  de  MulleTy  de  ce  g^nre  qui  oontenait  des  tfpe^  «  dÎTera. 
Bory  voulut  faive  de  cette  même  eqiice  son  genre  Tur- 
bUu,  oMupriidanssa  Camille  des  Gercaiiées  arec  les  Zoo- 
PBMuet  plusîenrs  genres  formés  des  diverses  Gercahes  de 
lier;  il  le  caractérise  ainsi  :  ««  Corps  subpyriforme, 
■s  aux  deux  extrémités ,  avec  un  sillon  en  carène  sur 
I  des  côtés  ;  queue  sétiforme ,  implantée  et  très-distincte 
oorps.  »  M.  Ehrenberg ,  en  1831',  avait  inscrit  ce  genre 
a  sa  famille  des  Jfionadina ,  en  le  caractérisant  par  la 
me  anguleuse  de  son  corps  conique  et  muni  d'une  queue, 
|uSy  dit-il  I  sa  structure  ^  souvent  observée  depuis  ^  Ta 
jdnit  i  le  ranger  avec  les  Vorticelles ,  quoiqu'il  avoue  n'a- 
t  point  vu-directement  l'intestin  caractéristique.  »  Il  lui 
Ane  des  cUs  vîbraUles^  servant  à  la  fois  pour  la  locomo- 
a  et  pour  attirer  la  proie,  des  estomacs  qui  ont  pu  être 
artMoîellement ,  et  un  seul  orifice  pour  l'appareil 
;  ma  owBïte  jaunâtre  peu  distinct  et  ime  vésicule 
Itnctîle.  n  a  d'ailleurs  observé  la  division  spontanée 
nsvcrsc,  mais  il  n'a  jpas  vu  les  dc^ux  points  noiis  que 
iller  indique  coimiie  pouvant  être  des  yeux  ;  il  en  conclut 
t  cet  auteur,  qui  de  son  cAté  n'a  point  aperçu  la  couronne 


532  HISTOIRE   NATURELLE 

frontale  de  cib ,  a  pu  confondre  quelque  jeune  Botateur  on 
Systolide.  Quant  à  nous ,  nous  n'ayons  renoontré  rien  quLie 
rapporte  aux  figures  et  à  la  description  de  cet  auteur ,  m  œ 
n'est  notre  Enrilie. 

Urocentu  tootii.  —  Uroeenirum  iurbo,  (Ehr.,  Inf.,  H.  ŒY, 

fig.  7)  (0. 

Corps  hyalin,  ovoïde,  triquètre  ,  avec  un  pédicule  égala 
tiers  du  corps.  —  Long  de  0,09  à  0>06. 

• 
]l  Tit  entre  lei  Lemna  ;  M.  Ehrenberg  le  représente  avec  u 

corps  analogue  à  celui  des  Vorlicdles.  BCfiller  décrit  ainsi  sa  Carê- 

ria  iurho  :  «  An.  sphériqne  oyale ,  hyalin ,  comme  formé  de  dsD 

petites  sphères  soudées ,  dont  rinférieore,  un  peu  plus  petits»  al 

terminée  par  un  piquant  ou  une  soie  roide  moitié  plus  oowls^ 

le  corps;  àrextrànité  sopérienret  nne  ligne  transTerse  npi- 

sente  un  opercule.  A  un  grossissement  plus  ocmsidérable  ,  et  bh 

sans  difficulté ,  on  distingue  trois  angles  ;  il  est  muni  d'an  ^ 

bule  diaphane  dans  chaque  sphère ,  et  d'un  antre  plus  petit  à  b 

base  du  corps ,  ou  même  quelquefois  de  plusieurs  globulck  Hm 

la  ligne  traqsverse  du  sonunet  j'ai  aperçu  de  chaque  côté  on  pStt 

point  très-noir.  Est-ce  un  œil?»  (MfiU. ,  loc.  cit. ,  pag.  ssS.) 

XX""  Famille. 
VORTICELLIENS.  ForticeUina. 

Animaux  à  corps  brasqoement  contractile  et  et 
forme  très-variable ,  tantôt  s'ëpanouissant  en  c6iie  rei- 
versë,  ou  en  forme  de  cloche ,  ou  de  vase ,  ou  deeoope, 
ou  comme  une  corolle  à  limbe  entier  ;  tantôt  se  cob- 
tractant  en  globule  ou  en  ovoïde  oblong  et  pUflrt;  c( 
cela  pendant  la  première  période  de  leur  vie ,  duiil 


(I)  Cercaria  Turbo,  Mijller,  Inf.  Pi.  XVlIf,  f.  i3-l6. 
Uroeenirum  Turbot  Nilzsch,  Beytr.  1817,  p.  4* 
Turbinera  maeuligera,  hovj,  Ebojc.  i8a4>  p.  ;6o. 


SES   INFUSOIBES.  S33 

(odie  ils  sont  fixés  à  an  support  par  leur  base  :  ils 
Bf  alors  munis  d'une  couronne  de  dis  vibratiles  au- 
ur  d^ni  limbe  plus  ou  moins  évasé.  Cette  couronna 
r  dis  est  entièrement  rétractile  avec  le  limbe  qui  la 
irfa ,  et  se  trouve  cacbée  dans  Tintérieur  quand  Fani- 
tl  se  contracte  ;  elle  est  d'ailleurs  interrompue  par 
booche  y  k  laquelle  elle  se  termine  en  se  contournant 
oicAtè. 

lift  plupart  de  ces  animaux  pendant  iine  seconde  pé-> 
)de  de  leur  existence  abandonnent  leur  support  pour 
iger  librement  dans  le  liquide  sous  une  forme  toute 
Bérente;  ils  sont  alors  très-allongés,  cylindriques 
X  €n  forme  de  barillet ,  et  se  contractent  par  inter- 
.Ile  en  devenant  plus  courts ,  presque  globuleux  ;  leur 
amme  de  dis  demeure  alors  toujours  cacbée  »  mais 
m  cils  ondulants  qui  se  sont  développés  autour  de 
!alrémité  postérieure  sont  désormais  leurs  seuls  or* 
mes  locomoteurs. 

lies  Yorticelliens  sont  à  la  fois  très-abondants  et 
è*- faciles  à  reconnaître ,  mais  très -difficiles  à  bien 
iscnrer  en  raison  dé  leurs  fréquents  cbangements  de 
rme  et  de  leurs  brusques  contractions.  Ils  montrent 
le  bouche  bien  distincte  y  et ,  chez  eux  surtout ,  on 
nt  Bien  reconnaître  le  mode  d'introduction  des 
iaieiits  dans  les  vacuoles  de  Tintérieur.  Les  cils  de 
mr  limbe,  qui  sont  si  faciles  à  reconnaître  avec  les 
ieroicopes  dont  nous  nous  servons  aujourd'hui ,  ont 
é  mal  vus  par  la  plupart  des  observateurs  ;  M.  de 
tainville  affirma  que  ce  sont  seulement  quelques  cils 
^métriques;  M.  Raspail  voulut  même  nier  absolu- 
leot  l'existence  de  ces  cils  ;  c'est  que,  en  cflet ,  leur 
mnité  esl  tellcqu'on  ne  les  voit  d'abord  que  quand 
ixtaposés.ott  réunis  en   faisceaux ,   ils  interceptent 


534  HISTOIRE     «ATUBILLE 

davantage  la  lumière  et  particulièrement  ans  deni 
côtés  du  bord  supérieur.  Le  tégument  des  Vortiodr 
liens  est  contractile  et  réticulé  comme  celui  des  Ps- 
raméciens  et  des  Bursariens ,  mais  il  paraît  eiiçsn 
plus  résistant ,  car  les  exsudations  de  sarcode  gntlîse 
surtout  par  la  face  supérieure  qui  se  gonfle  ^uelqucflii 
comme  une  membrane  et  qui  est  tellenient  dnyhsnc 
qu'elle  a  souvent  échappé  à  Tœil  de^  observataifs  t 
aussi  a-t-on  décrit  les  Vorticelles  comme  complé- 
tenient  eicavées  en  forme  de  coupe  ou  comme  àjaat 
une  large  bouche  bordée  par  la  couronne  de  cils  vi- 
bratiles.  C'est  JMl.  Ehrenberg  qui,  le  jpremier,  ara 
reconinaftre  la  vraie  forme  des  Vorticelles  oans  les 
deux  phases  âe  leur  existence ,  et  la  position  de  leur 
bouche  ,  mais  ne  pouvant  leur  voir  que  ce  seul  orifice 
il  a  vouiu  conformément  à  son  iclée  sur  les  Pdjgas- 
triques  leur  attribuer  un  intestin  recourbe  dont  la 
deux  extrémités  aboutiraient  au  même  orifice;  ^e  la 
vient  le  nom  de  cyclocœla^  par  lequel  il  designs  h 
scciîon  qui  les  comprend  dans  sa  classincaiion.  Et 
cependant  rien  n'est  plus  aisé  que  de  se  convaincre  da 
mode  de  formation  des  vacuoles  ou  vésicules  slomaôiles 
au  fond  de  la  bouche ,  et  de  la  complète  indépendance 
de  ces  vésicules,  les  unes  par  rapport  auxautra, 
quand  elles  ont  été  transportées  dans  Tintérieur  de  h 
masse  du  corps  par  suite  de  l'impulsion  sans  cesse 
renouvelée  au  fond  de  la  bouche  et  deft  contractions 
brusques  et  fréquentes  du  tégument.  Cet  auteur  lui- 
même  ,  comme  nous  l'avons  dit  précédemment  (pag.  65 
et  78] ,  n'a  pu  représenter  dans  ses  derniers  dessins 
l'intestin  qu'il  avait  supposé  d'abord.  A  la  vérité  chez 
les  Vorticelliens,  plus  que  chez  aucun  autre  typed^n- 
fusoires ,  la  cavité  produite  au  fond  de  Touverfiut 


on  uiFusoiftn.  58S 

booeale  par  rimpnlûon  incessante  du  Umrbillte  »  tsi 
prolongée  comme  on  commencemelit  d'intestin  ;  il  f 
a  d'ailleurs  à  rorigine  de  ce  tube  des  cils  vibratîlts 
comme  dans  le  tube  digestif  de  certains  animaui  in* 
férieurs  ;  mais  ce  n*est  point  un  rrai  intestin ,  puisque 
les  parois  sans  membrane  sont  toujours  stls^tibleé 
do  se  souder ,  de  manière  k  le  faire  disparaître  tota- 
lement ou  en  interceptant ,  au  fond,  une  Tacuole  indé; 
pcndaùte  remplie  d'dan  et  d'aliments.  Quant  k  uti  ôrl« 
ûcé  anal  supposé  obea  ces  animaux ,  où  conçoit  qu'il 
n'etiste  pas  plus ,  d'une  maniArd  absolue  y  cfu'Uii  in^ 
teatin  permanent;  mais  si  des  substances  d'aboifd 
ingérées  dans  le  corps  des  Vot^tieellés ,  peutimt  en 
élre  expulsées  pài>  une  ourertute  temporaire,  Il  est 
dair  que  ce  ne  peut  être  qu'il  l'endroit  méitte  où  la 
substance  môUe  intérieure  est  en  contact  at^  lu  li-* 
qoide  environnant,  satisétrë  protégée  par  le  tégtitiiènt. 

M.  Ebrenberg  nomme  testi4mle  et  i^tflcttlë  séttlUale 
rt  œufs ,  ebea  les  Yorticelliené  eomme  cbeà  les  autres 
Infnsoires^  cette  maëse  demi  -  transparente  et  eettb 
g^lande  racuole  contractile  et  ces  granules  dont  lloUi 
déjà  parlé.  Nooë  nous  bornons  h  répéter  id  qûë 
tous  cei  aliimaux  on  obderve  la  fortuAtioa  $pCfA*' 
tamêà  de  vacuoles  UoUibt^uses  et  variable  remplies 
dloau ,  quand  ils  sont  comprimée  entre  des  lamei  de 
Terre  et  près  de  mourir  ;  et ,  qttiS  ohez  eux  aussi  se 
Toient  souvent  des  exsudations  de  sarcode. 

'  Les  Vorticelliens  ont  été  presque  tous  compris  dani 
lo  genre  Yorticelle  de  MUller  :  cet  auteur  ayant  laissé 
aeolcment  les  Yaginicoles  dans  son  genre  Trichode. 
Lamarck  réformant  avec  raison  ce  genre  Yorticelle , 
en  sépara  sous  le  nom  de  Purculaire  une  partie  des 
S^tolides  ;  puis  il  créa  son  genre  Urcéolaire  qui  cor* 


536  HI8TOIBE    VàTURELLE 

respond  comme  nous  l'avons  dit  à  notre  famille  des 
UrcéolarienSf'sauf  les  quelques  espèces  que  Mûller 
avait  mal  à  propos  établies  avec  des  YorticeHet  dé- 
tachées de  leur  support  ;  et  comprit  ce  nouveau  genre 
et  le  genre  Vorticelle  ainsi  réduit  dans  sa  section  dei 
Polypes  ciliés ,  rotifères.  M.  Bory  adopta  et  multiplia 
les  distinctions  établies  par  Lamarck ,  mais  il  ne  laissa 
parmi  ses  Microscopiques  que  les  Urcéolariées  et  le 
genre  Vaginicole,  dans  son  ordre  des  StomoUépharéSi 
les  Ophrydies  dans  son  ordre  des  Trichodés ,  enfin  ks 
Kérobalanes  et  les  Craterines  dans  son  ordre  des 
Gymnodés ,  ces  deux  derniers  genres  étant  formes 
ainsi  qu'une  partie  des  Urcéolariées  avec  des  Vor- 
ticelles  détachées  de  leur  support.  Quant  aux  vraies 
Yorticelles  il  les  transporta  bien  loin  des  vrais  Infii* 
soires,  dans  son  nouveau  sous -régne  P^ychodiaire. 
M.  Elhrenbei^  voulant  débrouiller  la  confusion  in- 
troduite dans  la  nomenclature  de  ces  animaux ,  fonna 
sa  famille  des  Vorticellines  pour  les  espèces  nues ,  et 
sa  famille  des  Ophrydines  qui  lui  est  parallèle  pour 
les  espèces  cuirassées  ou  pourvues  d'une  gatne.  Il 
définit  ses  Vorticellines  :  «  des  animaux  polyga^ 
triques,  enterodélés  (c'est-à-dire  à  tube  intes^nal 
distinct) ,  ayant  les  orifices  de  la  bouche  et  de  l'anos 
distincts^  mais  réunis  dans  une  fossette  commune 
{Anopisthia) ,  dépourvus  de  cuirasses ,  solitaires  »  li- 
bres ou  fixes ,  et  souvent  agrégés  et  formant  des  ar- 
bustes élégants  par  suite  d'une  division  spontanée, 
imparfaite.  »  Et  il  y  comprend  les  genres  Sienior, 
Tvichodina  (Urcéolaire) ,  et  Urocentrum  dont  nom 
faisons  notre  famille  des  Urcéolariens  »  mais  il  re- 
porte dans  sa  famille  des  Ophrydinq.  toutes  les 
Vaginicoles  dont  il  fait  les  trois  genres ,  TifUinrm, 


DES    INTtSOIBEE.  537 

iginicola  et  Cotharoia.  Ses  autres  Vorticellines 
(loDt  le  corps  est  périodicjuement  pédicellé  et  soureat 
ramcux  ,  coustituent  les  cinq  genres  forticeUa  .  Car-  '  1 
chesium ,  Epistylis ,  Opercularia  et  Zootkamnium  , 
dont  les  deux  derniers  sont  caractérisés  parce  qu'ils 
présentent,  sur  un  pédicule  rameux ,  des  corps  de  di-. 
verses  formes  ;  ils  dîflèrent  parce  que  le  dernier  a  une  ■ 
tige  contractile  en  spirale  et  l'autre  une  lige  non  roa- 
Inictile  :  les  trois  autres  j^enres  ne  présentent  que  de# 
corps  uniformes,  touspédicellés  ;  mais  les  pédicules  de 
VEpistylis  sont  roides,  inflexibles;  ceux  des  Vortî- 
celles  et  des  Carcftesium  sont  flexibles  et  contractiles' 
ea  spirale,  ils  sont  simples  pour  les  Vorlicelles  et*  *j 
Fameux  pour  les  Oircliesium  qui  avaient  d'abord  été 
caractérisés  par  la  structure ,  supposée  plus  complexe  i 
du  pédicule.  Nous  n'adoptons  que  deux  de  ces  ^ttnres,^ 
les  Êpiat^lis  dont  le  corps  seul  est  flexible  et  contrac* 
tile ,  et  dont  le  pédicule  simple  ou  rameux  est  in- 
Sexible;  et  les  Vorticelles  dont  le  pédicule  simple  oov 
rameux  est  contractile  en  totalité  ou  par  parties  :  ainsi' 
nous  comprenons  dans  ce  dernier  genre  les  Carcke- 
siam,  parce  que  dans  les  'Vorticelles  à  pédicule  simple 
ou  rameux  le  corps  est  tellement  semblable  qu'on  ne 
peut  voir  qu'un  caractère  spécifique  dans  cette  dif-,  I 
fiérence  du  support.  Quant  aux  genres  Opercularia  et 
Zoothamnium ,  nous  n'avons  pu  les  rencontrer  encore 
avec  les  caractères  que  leur  assigne  l'auteur.  Uu  troi- 
sième genre  de  Vorticellieos  est  établi  par  nous  aoui. 
le  nom  de  Scyphidie  pour  des  espèces  sessiles,  et 
enfin  un  quatrième  genre  V:f^inicolc  comprend  toutes 
les  espèces  pourvues  d'une  ^aine  membraneuse. 

tVortioellicns  vivent  pour  la  plupart  dans  les  • 
pures ,   douces  ou  marines ,  où  lia  se  trouvent 


58B  nSTOIBB    MVUUUE 

fixés  flur  l60  lieriies  ou  saf  les  cpquillês ,  sur  1m  Qras- 
tftcës,  tels  que  les  Gydopes  ou  sur  ks  larires  èfeà 
Nérroptères^  qii<pIquefois  mWe  sur  d^s  Hydrophiki 
oir  der  Hydroosnthares }  ils .  semblent  aiv*  se  fier  k 
ces  animefu;  da  soip  de  les  transporle^  dani  vmt  esÉ 
saas  eesse  teBOULvelée  s  eepeadsont  il  est  aussi  des  Yiiv- 
tioePes  et  des  Scyphidîes  gui  $t  développent  dess 
les  infMsiOAs  et  m^e  dens  les  infasigas  fétides»  Teel 
se  propagent  par  division  spontanée  «  l^gitiiditlale . 
et  plvsienrs  ont  aussi  un  autre  Botode  demtilliplîeiH 
tion  dans  la  formation  des  gemmes  on  IttHurgeens  ^ 
naissent  k  Tinsertion  du  pédicule* 

l*'  Genius.  SGTPHIDIE.  —  ^eSpJkûKa. 

An.  à  toiiië  sëisite  eîl  Mrmé  dfer^^ 
trCS-tofitraetOè ,  cMt^  d'un  ttgmnent  Mttculè. 

,1.  Scrraninc  udbb.  —  Seyj^hidi»  rugwa.  PI.  Xyij  fig.  4. 

■ 

Coipà  bMong ,  riititjtié  dé  stries  dHiquek  peandiiibraiBélI  ,1ÉS- 
fbtiAf  eoiifitis  des  ridês.  ^  Long  de  o,(H6. 

Je  Tobserrais  à  la  fin  de  décembre  dans  nn  rase  où  àmk 
quaère  mois  je  consenraîs  de  l*eaa  rapportée  de  Fétang  àà  Hcm- 
Pi^uet,  atec  des  débris  de  végétàttt. 

ScyphidM.  ^  ForiMh  rv^m  (Mfll.  Plâ  XLIV,  Û^  ty)* 

On  peut  je  crois  rapporter  à  ce  genre  la  VoriiceUa  ringtns  de 
Minier ,  trouTée  par  cet  antenr  sur  les  Naïs  dans  l'eau  douce,  et 
décrite  con^me  ayant  le  corps  p^ttibhne ,  pëllucide ,  sontenn  pu- 
un  pédicule  très-court.  Avec  cette  ëstièce  s*ett  trothratt  une  antre, 
y,  inetinûns  {L  c.  fig.  ii)  dtant  le  pédienle  moiifi  court  se 
nn  peu  fieziblc ,  de  sorte  qœ  le  corps  en  se  ^pliant  présente  ii 
forme  d'une  pipe.         '  *  .      ' 

La  F'orticella  pjrriformis  du  même  auteur  (Inf.  p.  So;  ) ,  pa- 
raît aussi  devoir  £tre  un  Scyphidie. 


■M  urctouEB.  SS9 

âHi  leorps  QUdng  ïa  fermé  ée  eoitpë  oa  fisilMiuiMr, 

•n^  «ëoVènt  dëi  |M  iMijgtblM  ttt^^ 

pÉt^'âeS  péd&btiiài.  àiitt^  ou  Auûmuz,  rMdeé  uoû  eoii- 

-  ■    '        ■  ■      •  ■ 

Im  pMioriei  fawaétii'ito  tilteattiibtaiwi  «witiaBBiart 
iMe  MiMtËiiofe  yivtttM  ftw  itoycil  dfe  làqndk  Ifes  B|rfsiylki 
rayâlètaM  piïûdpelit  nu  jpeii  &  une  tiè  odmminie.  On  aili^ 
piÊLtOi  ae  coiifractent  ât  pldateiirs  inanifares  sur  letir  pédi- 
cule ;  les  uns  se  contractent  sinqplement  en  boule ,  d'autres 
se  plient  fortement  i.  leur  base  en  se  raccourcissant|  d'autres 
enfia  iç  oon|ractent  inégalement  et  se  penchent  d'un  cAté« 
M.  Hirienberg  a  obsenré  la  formation  de  bouifeons  sur  les 
E.  HMlmu  et  E.  plietUilà  f  mais  ces  boutgecms  ne  naitfent 
pis  de  la  tige  ihéttie.  Crame  est  auteur  l'a  remarqué  nssi  » 
kes  Bpistyys  devenues  libres  premient  les  ftirmes  4^  ont  ëtë 
nommées  par  ditérif  inierogrUphes  EtcUssdy  DHéôUkiA,^ 
Anieffcl,  KenhàMlàet  Opkryâla^  les  tiédiculeiiramettic4&l 
restent  Ûxés  aux  herbes  aquatiques.,  résistent  A  la  d^tnpfi- 
sicion ,  ils  sont.souvent  visibles  à  l*ceil  nu  et  pourraient  être 
pris  pour  des  petits  Polypiers. 

Les  fi^îiiylis  ordinairement  plus  grandes  que  kl  autres 
y  ortioeDiçùs  se  trouvent  exclusivement  dans  les  eaux  pures, 
snr  les  herbes  ou  sur  les  animaux  aquatiques ,  formant  de 
petites  iKKqypes  blanches  bien  visibles. 

I.  ÉruTrui  AHASTÀTitfUB.  £putjrlU  anailaiiea  (i). 

Animaux  longs  de  0,09,  en  lirms  de  eOne  refatenéou  Aintoh- 
noir,  à  bords  réfléchis,  se  contractant  sans  se  plisser^  fiortés  sur  un 
pédicule  dichotome  à  rameaux  resserrés,  long  de  0,25  à  0,OOSI, 
soutent  chargé  de  par^cules  écailleuses.  * 

(1)  Pofypu  m  bottfuêt,  Tremblay.  Poljp.  1.  \^,^%»  4'^*  —  D«geer , 
Acl.  Stock.  1746.  PI.  6,  fig.  a-5. 

Jfterpofyp.  Kowel.  Int.  Beliut.  111.  p.  Go4«  Pi*  90t  fig*  1*3. 


5b0  HI8T0IBB  HATUMBLKB 

Cette  eipèoe  type  da  genre ert  la  plni  eommiuie  detonlM; 
elle  a  été  obaenrëe  presque  par  tonte  l'Europe,  je  l'ai  fromréeà 
Tonn ,  i  Paria,  à  Gaen  et  i  Rennei  nr  lei  heÂea  aqoAiqiMi, 
et  partîcnlièremflnl  tor  des  Gératophyllet.  Mfiller ,  qm  la  tnmn 
également  nr  les  anîmanz  aqnatîqaes  en  Danettiaricv  la  déerii 
ainii  :  «  Une  tige  principale  prodnil  an  fommet  j[dnueai»ra» 
meanz  ëtalët  en  ombelle,  lesquels le  dirisenteoeereenpMieaki 
portant  les  capitules  (  les  animaux  )  et  formani  de^ombelhilas.... 
Sur  chaque  pédicule  se  trouTenl  ordinairement  einq  àdircspi- 
tules  ovales  oblongs,  tronqués  obliquement,  très- diaphanes  et 
contenant  cinq  à  six  globules  (Tacuoles  )  byalîne;  plwieon  péji-: 
cides  se  trouvent  aussi  dépourvues  de  leurs  capifkdes.»  (L.  e»  p. 
3t6.) 

Les  petites  écailles  qui  se  voient,  quelquefois  seulement,  sur  ki 
pédicules  sont  des  jeunes  ou  du  frai  suivant  Tremblej  et  soivaiit 
M.  Ehrenberg  qui  les  a  vues  produire  des  V<nrtioelles  semUaUei 
à  la  mère,  mais  beaucoup  pins  petites,  de  sorte  que  sur  lé  pé- 
dicule des  grandes  il  s'en  trouvait  d'antres  deux  fois  plus  petitsi. 
Ce  même  auteur  regarde  comme  leurs  csniSi,  des  granules  de 
o,ooss;  il  leur  attribue  comme  organe  mâle  une  vésicule  cltiie 
(vacuole)  dont  il  n'a  point  vu  la  contraction  ;  Il  n'a  point  vu  oon 
{dus  le  testicule  ni  l'intestin,  dit-il,  ni  la  formation  de  bourgeons; 
il  a  remarqué  que  si  cette  Épistylis  est  fixée  sur  des  plantes,  lei 
pédicules  s'allongent  davantage  que  si  elle  est  portée  sur  dei 
animaux. 

s.  ÉpisttUs  JAUNATRE.  —  EpUijrlU  flavicomi  (Ehr.  Inf. 

Pl.XXVm,fig.O(0* 

Celte  espèce  établie  par  M.  Ehrenberg  et  donnée  comme  lyno- 
nyme  de  la  Forticella  acinosa  de  Mfiller,  ne  diffère  guère  de  la 

(i)  Bim  polyps,  Eichhoni.  Bejrir.  p.  35,  PI.  III. 

Hydra  cratœgaria,  Linn.  Sjrti.  nat.  «d.  X. 

Brachionut  eratœgariut  et  B.  acinosus,  Pallat.  Elench.  Zoopii. 
p.  lOO-IOI. 

.    yorlicdla  anastatica  et  f^.  cralœgaria.  Mûll.  Inf.  PI.  XLIV,  Ûg.  10 
et  PI.  XLVr,  «g.  5. 

f^orticelin  ringens, — MyrtUina  cratœgaria.'^IHgitalina  atuutnUf' 
Bcrt*y.  Eocycl.  1824* 

EpistyUt  amastatiça.  Ehr.  Inf.   i838.  PI.  XXVII,  fig.  3. 


DES  .IHFU801BB6.  541 

pvéoédente  que  par  lei  dimennom  plw  oonndérablei ,  car  la  coa- 
hfot  jaimAtro  qu'on  lui  attribue  peat  tenir  à  fe^  dimensions  plus 
ivtes;  et  d'aillenrs,  on  sait  combien  la  groyseor  de  ces  •■jîm^wr 
est  Tariable. 

me  est  décrite  comme  ayant  un  pédicule  I<Hig  de  deux  k  trois 
iiiinimetres,non  articulé ,  dressé ,  lisse,  dirisé  en  rameaux  rap- 
prochés «  dilatés  à  leurs  aisselles  et  terminés  par  des  capitules 
Canimauz)  longs  de  0,14,  largement  campanules,  jaunâtres. 
Elle  se  trouve  sur  les  Lemna ,  les  Cératopbylles  et  sm:  les  tiges 
aortes  des  joncs  et  des  Scirpes  dans  les  tourbières.  A  rintérieor 
M  roi^  une  bande  claire  recourbée  en  S  que  IL  Ebrenberg  re- 
garde comipe  pouvant  être  le  testicule. 

Ifûller  décrit  ainsi  sa  F'ortietlla  aeinasa  en  y  rapportant  l'Ib- 
pèoe  décrite  par  Rcesel  (Ins.  Belnst.  3 ,  p.  614 1  pl*  100) ,  et  celle 
de  Ledermûller  (Mîcr.,  pi.  88,  fig.  #,  «)  :  •  capitules  jan- 
nilres  resstenblant  aux  anthères  dn  Biywn  pomi/arme  ,  parsemés 
de  très-petits  points  opaques.  Quand  l'orifice  est  fermé,  le  capi- 
tale est  sphérique  ;  quand  il  est  à  demi-ouvert ,  le  capitule  se  pro- 
longe un  peu  en  se  rétrécissant ,  et  Touverture  est  occupée  par 
des  cils;  quand  il  est  très-ouvert,  lescib  sont  réfléchis  de  chaque 
cdCé,  la  base  du  capitule  est  resserrée ,  très-diaphane.  • 
• 

*  3.  EnsTTus  GRANDIS.  (Chr.  Inf.  PI.  XXVII,  fig.  3,  p.  s8).) 

Sons  ce  nom  M.  Ebrenberg  a  décrit  une  espèce  observée  aux 
environs  de  Berlin  sur  les  Cératophylles  et  les  racines  des  Nym- 
phcea  qu'elle  couvre  d'une  couche  très-épaisse.  Elle  ne  diffère 
encore  des  précédentes  que  par  ses  dimensions,  car  sa  couleur 
▼erdâtre  on  jaunâtre  parait  dépendre  de  sa  nourriture.  Son  corps 
long  de  0,18  à  o,  s  s,  est  largement  campanule,  porté  sur  un  pé- 
dienlo  grêle,  lisse ,  non  articulé,  à  rameaux  écartés,  formant  de 
tris-grandes  touffes. 

*  4.  Epiftylu  leueoa.  (Ehr.  Inf.  Pi.  XXVIII ,  fig.  3,  p.  s83.) 

M.  Ebrenberg  nomme  ainsi  une  Êpistylis  aussi  grosse  et  de 
même  forme  que  la  précédente  (de  o,  1 8  à  o,  s  1),  mais  dont  le  pé- 
dicule moins  grêle  est  articulé  ,  lisse ,  et  divisé  en  rameaux 
courts  formant  une  tête.  Il  la  trouva  sons  la  glace  à  Berlin  au  mois 
de  janvier,  en  arbnsculcs  de  1,11  sur  les  feuilleik  de  roseau. 


5frS  HUTOIIE    XâTTOELLE 

•  filte  a ,  dit^l ,  hbt  front  ttotabiéBieiit  bombé,  d«s  ômki  Uum 
dont  U  oonlenr.  la  dÉlîifilgae  de  l'É.  Jaimfttite ,  une  eeaRMin 
inaplo  do  cils  dans  laiiaèllo .«il  imo  bôuebo  bkndio,  m»  Wrir 
cnle  contractile  ronde  et  on  testicule  formant  un  coffdoé  eoaiIflB 

OBlS.» 

* 
^  5.  Epistyiii  gaiui.  (Bhr.  Inf.  PI.  XXVII,  fig.  i ,  p.  s8o.) 

Cette  espèce  dîstînguëe  par  sa  forme  conique  trii  allongée, 
«t  par  sa  grandeur  remarquable  (o,  i  s),  a  été  trouvée  ibmiuit  dn 
artnntes  de  4  mil!,  k  4,5  sur  les  Gératophylles  à  Berlin oà  «De  eÉ 
très-rare.  Les  deux  tiers  de  son  corps  sont  remplit  dîoeiift  (éB 
^Nnnlei),  le  tiers  postérieur  en  est  dëpourm,  mais  il  monliedfli 
itries  longitudinales  qui ,  suivant  M.  Ehrenberg»  sont  penft-Ars 
des  muscles,  et,  de  plus ,  îl  se  plisse  fortement  eatnnrên psr b 
contraeden.  Le  commencement  de  la  couronne  de  oilscîtSB- 
dessous ,  et  sa  terminaison  est  au-denui  de  la  bouche  qui  se  pio^ 
loDge  latéralement  en  bec  court  tronqué  (1.  c). 

i.  ÉnsTTUS  puckTiLÈ.'^Epûi^lU piieaiilU.  PI.  XVI  bis,  flg.  4  (i). 

Animaux  à  corps  conique ,  allongé  (de  0,09  à'<l,iS) ,  sosoep- 
tiUe  de  se  plisser  transversalemem  par  la  contraction,  tronqué 
au  sommet  et  à  bord  à  peine  saillant,  portés  sur  un  pédicule  di- 
chotmne,  lisse  ou  chargé  de  particules  écailleuses  et  souyent  ter- 
miné  en  corymbe ,  et  haut  de  fi  à  5  mill. 

Celte  espèce  très -commune  fbrme  sur  les  herbes  aquti- 
qnes  de  petites  houppes  blanches  visîMes  à  roeil  comme  um 
moisissure  ou  un  léger  dnret,  elle  est  bien  caractérisée  par  lei 
plis  Iransverses  arrondis  qu'elle  présente  dans  la  moitié  iofê- 


(l)  Meicrocercut»  HiU.  Bist.  anisi.  i.  I^a. 

Hydra pyraria,  Linn.  Sy«t-  nat.  éd.  X.  —  f^orticeila  pyruria.  Linn. 
Sytt.  nat.   XU. 

Jfterpolyp.  Roecel,    Ina.  Belnft.  3,  p.  606,  Pi.  98,  fig.  i-s. 

BratMonus  pyriformis,  Pallaa.  Eleuch.  Zooph,  p.  io2. 

yorHeeUnpyrfirm  et  F.  annularis.  Militer,  Inf.  PI.  XLV,  fig.  a-3  et 
n.  XLVl,  fig.  1-4. 

J^tylis  pUctUiUf.  fibr.  lof.  PI.  XXVUl»  fig.  1. 


DES  nnru86i&E8..  SlB 

rieore  de  son  corps  en  se. contractant  et  le  raccourcissant  beau** 
conp.  Je  f  ai  trooWè  à  Paris  dans  It  Sèiiiè  sot  Iêi£ér«topbyUe8  ; 
lâyîer  Ta  trouvée  dans  le  Nord  stf  cette  mSme  plante,  et  il  la 
ûJÊéU  aÎKc  bien  teusle  ntMiide  ^.  />^*»iHa s(ns payftir  toute- 
Msàe  Mi  plis,  mali  en  rapp6rtant  eonoÉient  A  i  va  les éMntales 
se*  détacher  Mes  pédicules  ponv.  nager  librement,  t^eqpece  que 
tel  aiyteur  V  nommée  Foriieella  annular'u  citée'  par  M.  Ehren- 
fewg  comme  synonyme  de  notfe  Épistylis ,  est  précisément  q^c-^ 
lÉrMe  pair  les  plis  qui  la  font  paraitre^oinèlée  à  sa  base  pendyit 
li  eôntraction.  Mais  Millier  croit  que  ces  plis  appcûrtiennent  an 
iOVUiiet  da  pédicule  qui  est  simple,  très-long;  eftlea  étëpbfier^ 
MIT  le  JVanerli/ eonfor/ir/ ,  peut-être  cette  diffârenoe  d*iiahîtatl4fL 
e-C-^le  empêché  le  pédicule  de  se  développer  autant.  '     \ 

L*Épiltylis  plicatile  est  un  des  Infosoires  cités  par  M.  EhreoJbêrg 
eeSflM  montrant  le  trajet  complet  de  fîntestin  •*  «  En  se.  remplis- 
Mat  é*indffO,  dit-il,  de  très-grosses  vésicules  stoynacales  dé- 
ftennent  particulièrement  visibles,  et  il  arrive  souTent  aussi  qp'on 
psBt  observerla  nourriture  traversant  rapidement  tout  l'intestin 
et  voir  sa  sortie  rapide  par  remplacement  de  la  bonèhe ,  de  sorte 
que  la  forme  du  canal  digestif  devient  tout  à  fidt  évidente,  le 
pense  diaprés  cela  que  cette  Vorticelle  doit  être  particulièrement 
Aeiiieponr  fêtttde  »  (Ehr.,  1.  c,  p.  381).  Cet  auteur  représente 
en  elibt  dans  un  de  ses  dessins  fPl.  XXVIll,  fig.  1, 7) ,  une  Épistylis 
atee  «n  intestin  noueux  coloré  par  l'indigo  et  reconrf>é  en  anse , 
«Idee^éilciilei  stomacales  isolées  de  chaque  côté  en  forme  de  glo- 
M0i  Meoi  ;  maisdans cette  espèce  non  plus  quedans  aucune  autre 
Inftieoire,  nous  n  avons  pu  voir  autre  chose  que  le  prolongement 
de  la  cavité  buccale  en  forme  de  tube  fermé ,  ou ,  si  Ton  veut,  de 
MiiniÉfffii  fUnniil  d*intestin ,  dont  rextnhnité  se  trouve  de  temps 
m  temps  interceptée  pour  former  des  vacuoles  isolées  et  indépen- 
La  flgive  qn^en  donne  M.  Shrenberg  montre  une  cou- 
donhte  de  cils, mais  oet  auteur  lui-même  dit  (  page  18s  )  ; 
a, La  eenrosuM  frontale  de  oîls  est  simple,  mais  die  paraSt  or- 
dinfûrement  double.*  Il  ajon^  que  les  cib  moteurs  daTealrémité 
pûitérienre  forment  trois  rangées.  Or  Millier  a  représenté-  de 
cette  manière  sa  Vorticelia  nmtmU  (PL  XKXVll,  %;.  M),  qui 
est  évidemment  un  indîvida  détaché  et  son  pédicule.  « 


ihk  EI8T0IRE    NATUEELLK 

7.  £pi8TTLU  uoiTAVi*  —  IpUijrlis  digUaiU  (■)• 

Animaoz  à  corps  long  de  0»09  à  0,11^  campanule,  trèa-étralt  et 
allongé  00  piesque  cylindrique,  porté  sur  un  pédicale  dîdiolàM, 
annelé  finement,  haut  de  i,8  à  i,8  miH.  •  «  • 

Mfiller  obsenra  cette  espèce  une  seule  fois ,  le  8  novemlnre ,  mr 
un  Cydope.  Il  la  décrit  comme  ayant  le  corps  tronqnë  on  psa 
obliquement,  et  son  bord  rëflëchi ,  entaillé  ;  elle  se  coditraéle ai 
sommet,  et  son  bord  tronqué  prend  une  forme  conique.  Le  pëdi- 
GBle  et  ses  rameaux  peu  oombreux  sont  iistuleux ,  pins  courts  et 
pus  épais  que  dans  les  autres  espèces.  M.  Ehrenberg  Ta  tronrée 
abondamment  a  Berlin,  aussi  sur  lesCycIopes  ;  il  vent  rapportera 
cette  même  espèce  la  F'orticella  fraxinina  de  Mûller  (IbBb., 
Pi.  XXXYIII,  fig.  17, p.  S76),  que  cet  auteur  a  obeerréexns 
seule  fois ,  le  'i  7  octobre ,  formant  un  groupe  de  capitales  ssaîki 
sur  la  queue  d'un  Cyclope»  et  qu'il  décrit  oomme  étant  cytin- 
dracée ,  obliquement  tronquée,  aTcc  deux  paires  de  cils ,  et 
ayant  son  bord  fendu  an  sommet. 

Une  Épistylis  que  j'obserrais  le  9  norembre  i838  dans  Fean  de 
Seine  sur  desGallitriches,  paraît  deroir  être  rapportée  ausi  àcetti 
espèce ,  quoique  sa  forme  soit  bien  plus  effilée  k  la  base,  etqas 
son  bord  supérieur  ne  soit  pas  fendu.  Elle  était  longue  de  at,io  & 
01,  s,  contractile  en  boule,  avec  deux  prolongements  étroits  sn 
haut  et  en  bas,  mais  sans  plissement.  Son  pédicale  était  ausn  épsii 
que  sa  base  0,01 ,  il  ne  m*a  pas  paru  annelé. 

•  IpiiijrlU?  nu/an/  (  Ebr.  Inf.,  PI.  XXIX,  fig.  i ,  p.  184). 


M.  Ehrenberg  rapporte  arec  doute  au  genre  Épistylis  cette  es- 
pèce qu'il  a  obsenrée  sur  le  Myriophylle  (juin  i83a  ),  etsnr  U 


(1)  Der  diUen/ôrmige  Afterpolyp,  Roeiel.  Ins.  Belnst.   3.  p.  607. 
PI.  98.  %.  4. 
Hydra  digitalis,  Lirni.  Sysl.  nai.  éd.  X. 
Brachiônus  dîgilalû»  Pallas.  Elench.  Zooph.  61. 
rorticeUa  digitalis.  Mùli;  Iirf.  Pi.  XLVI.fig.  6. 
Digitnlint^Roesdii,  tiD   aimplex.  Boij.  Encycl.  i8a4. 
£putylis  digUalis,  Ehr.  Infi  PI.  XXVIIJ,  «g.  4,  et  PI,  L,  Sg   7 


DES    IHFUSOiRES.  &(^5 

Hottonia  paliuirîs  |)eiu{flnt  Tbiver ,  sods  la  glace.  Elle  a  le  corp» 
oiFoïde,  long  de  o,q6»  aminci  anzdeux  extrémités  on  presque 
làsîforiDe,  et  annelé  ou  i|Hé  en  trayers  comme  le  pédicule,  qui  se 
nunifieeii  ua^rbnslii  ^^gant  haut  de  i ,  i  à  i  ,8  ;  sa  bouche  est  plus 
dirtinctaoMh^bilabiée ,  à  lèrres  saillantes.  Peut-être ,  dit  Tauteur, 
J8ff«it««lle  plus  convenablement  rangée  avec  les  Opercularia ,  ou 
Minrait-elle  foifeer  un  genre  particulier. 

tiepémer  auteur  rapporte  aussi  à  son  genre  Épistylis  quatre 
Atree  espèces  «  dont  deux  sont  douteuses  pour  lui-même  ;  mais 
tofrtes  paraissent  appartenir  à  des  genres  différents.  L*une 
JTellet  É.  végétons  a  été  décrite  précédemment  parmi  les  Mona- 

Cp% sous  le  nom d*Anthophyse  (voyez  pag.  3oi)  ;  une  antre,  E, 
r^is  (Ehr.  Inf. ,  pi.  XXVII ,  fig.  IV) ,  pourrait  bien  être  aussi 
ilh'iiiottadien  agrégé.  Les  deux  autres,  E.  paratitien  et  E.  arabica^ 
oot  été  trouvées  dans  la  mer  Rouge  et  trop  imparfaitement  obser- 
vées pour  qu*on  puisse  s'en  former  une  idée  précise. 

.  *  Genre  Opercularia  ^  Gold.  —  EpigtyUs  opercularia  (l). 

Cette  grande  Epistylis ,  caractérisée  par  l'apparence  d'un 
dmverde  ou  d'un  opercule  qui  se  soulève  obliquement  au- 
ilonnn  du  bord  supérieur,  a  été  vue  par  la  plupart  des  micro- 
graphes  et  prise  pour  type  d'un  genre,  soit  en  raison  de  cet 
oparcuje,  soit,  comme  le  veut  M.  Ehrenberg ,  parce  qu'elle 
présente  des  corps  de  diverse  forme  ;  les  uns  semblables  à  des 
l^istylis,  longs  de  0,06,  bilabiés,  à  lèvre  supérieure  en  para- 
sc  ;  les  autres  beaucoup  plus  gros ,  différents  des  précédents 
et  différents  entre  eux.  Ces  corps  sont  portés  par  un  pédi- 
cule roide,  strié  et  articulé,  très-rameux,  haut  de  4  à  Omill. , 


{i)jé/terpolxp  mitDtckel.  Roetel.  Iiu.Bel.  3,  p.609.  Pi.  98,  flg.  5^. 
Hydra  opercularia,  Lînn.  éd.  X.  —  f^orticellu  operctUaria.  Lina. 

«i.'XlI. 
firmehtOHUS  operculatus.  Pallat.  El.  Zooph.  p.  lo4* 
Pèiyp  mit  der  Klappe.  Eichhorti.  B«jtr.  p.  85,  Pi.  VII,  fig.  T.  II. 
OperctUnria    artictUata  —  Campaneila    berberina  —    ynlvtUaria 

kiùmeatm,  Goldr.  Zool.  iSao,  p.  'jl''j3.* 

Opfcuinria  Hoeseiii.^-  O.  Bnkeri.  Bory,  Encyct.  i8a4' 
OpmxuUria  articuiata.  Ehr.  laf   l838,  p.  286-287. 

IHFUSOIIIBS  ^& 


5&6  HisTpiRk   vATinuq^ 

que  Ton  trouve  au  mois  dé  iprs  et  d'avrR  fixé  sa  «oqpApi 
Dytisques  et  des  Hydropliyles.  L'indko  ou  lejcantiîndfliffe 
dans  Teau  sont  {)roin()téiTieiit  avalés  e|pXemiiljypMit  4efil»- 
tes  vésicules  stomacales  au  nomlwe  àt  44  en^DOli' Jfipaito 
en  ceinture  an  miUeu  du  corps.  M.  Ehrenberg  aJoiiliM|pV 
lors  aussi ,  «  le  trajet  oom|]tet  de  Tintestm  e^fiMÉ^teiiihittrK 
diquc  par  la  couleur ,  comme  peu  d*[nf usoirof^lpêaleâ^  k 
laissent  voir  (1).  »  Cet  auteur  admet  chez  cet  InfiBSoireia»- 
tcnce  d'un  muscle  longitudinal  interne  destiné  à  hiie  laov- 
voir  ce  qu'il  nomme  une  lèvre  supérieure  ombracidiliDnK. 
Nous  avons  de  notre  côté  râBContré ,  dans  les  étangid^^ 
environs  de  Paris ,  des  Epistylis  à  .coipB  long  de  0,10,  fui* 
forme,  tronqué  au  sommet  et  montrant  q[ttelqiiafitMM»dei' 
sus  du  bord  supérieur  unef)ièce  saillante  en  forme  dediiqK 
oblique  ou  d'opercule  contractile,  bordé  de  cils  vibratiles.  La 
cavité  buccale  devenait  d'autant  plus  profonde  (PL  XKl, 
%.  8) ,  que  cette  pièce  était  plus  soulevée ,  et  elle  était  dis- 
tinctement garnie  de  longs  cils  ondulants  à  l'intérieur  f  nais 
on  ne  pouvait  distinguer  aucune  trace  d'un  moade  «éûvo- 
teur  de  cette  sorte  d'opercule  :  <m  voit  'd'alUem  MOffloc 
chez  des  VortiœUes  un 'prolongement  operadifcnnedrcelfe 
aovte»qui  n'est  .point  du  tout  caractérifltîqae. 

* 

3«  Genrk.  Y^IBXKMAj^.  —  rottietlla. 

Animaux  d'abord  fixés  «d'extrémité  4'un  pédjcale  flinpie 
aDnmeii^,>eonlractile/eit^spirale,'6t  alors  tmtèt  globidens 
ou  pyriformcs  en  se  contractant,  tantôt  campamdés,  oo 
en  forme  de  vase  ou  d'entonnoir  à  bords  renversés  et  dlic». 
quand  Hs  s*épanouisscnt  et  quand  ils  excitent  dans  le  li- 
quide, au  moyen  de  leur  couronne  de  cils,  un  tourbiOciides- 
tiné  à  amener  les  alimcnls  à  la  boùehe  située  dans  le  bord 
même  ;  devenant  ensultelfbres ,  en  retirant  complètement 


( I  )  Auch  war  mcisLder  gnnzc  VerlaurdesD^irmeN  clurch  die  Farbc sciure 
bczciolinet.  ^iccs  nur  wenit(  Infusorien  erkcnnen  lassen.  (Ehr.,  p.  2i^-. 


/WJQUOins  A^(Wgéç  ç!P  Qyoïdq ,  f;?  SP  CQnjIfacj^tjCt  se  jmou- 
f^t  dâuçis  IçjUguii}^  aja;pQ]rea  d'an  cçj^cîc  de  dis  ondi4aAls 
g/fi  ;se  pi:oduî3e9t  en  dernier  lieupi^^le  yext^émjjé  fos- 
Ul^Ve  d^Tfjf^  dj^rjigée  ,cn  ayapt. 

i 

n  n*est  pas  d  animaux  qui  excitent  Fadrairation  du  na- 
turaliste à  UD'pbis  haut  ,dcgré  que  It^s  YortîccUcs  par  leur 
jouroivie  de  cils  et  par  les  toiirbiUons  quVlk;  prçNduit ,  et 
jUr  Ifur  ffrme  si  vai'iable  fit  si  diffc-rentc  dans  les  deux  pé- 
jjiodea  dfi  leur  vie ,  et  syrtoiU  par  leur  pédicule  susceptible 
jffi  §e  qoj(itxaçter  brusquement  ea  tire-bouclion  en  tirant  le 
•fiPPV  W  Wi^e  pour  9>^étendre  de  nouveau.  Les  particula- 
fiPiif4^  kvir.j(6^me,çt  de  leur  double  mode  d'existence  s*ob- 
il^'TKH^  .^î^lïfWQt  <^b^z  les  Êpistylis ,  mais  le  pédicule  ,con- 
i^jpC^l^  Ji^r  j^«e;(fdui^iyéuicnt  pi;opre  ;  c*cst  un  cordon  mcm- 
MK^!^,»  jp^t,'  plus  <^p£Ûftsur  un  .de  ses  bords, et  contenant 
j^SP  4&té  \^  vwal  cbnt^iu, occupé  a\i  moins  enpajtie  pfir 
99^  'W^Q^l^^  .cliju:i\ue  ç^nf^Qgue  à  celle  de  Fint^ieur  du 
çerpt^  Jgfpi^nt  la  contraction  ce  bord  ép{ûs  se  raccourcit 
b^aUlQ>^p  gH^B  «^e  le  bord  ii^ince ,  et  de  là  résul^!  pn>eisé- 
,pfieut  la  jfqnne.fie.iire-l^uelipn  ;  cependant  je  no  crois  pas 
que  ce  soit  une  fibre  cliarnue  logée  dans  le  pt'dicule  qui 
jprodaîse  .ce  j;^ccourcisscment ,  comine  le  veut  M.  Elvren- 
ber^. 

Jbe  pédicule  est  simjple  cliez  la  plupart  des  \  orticelles , 
^Vais  il  e§t  xan^cux  chez  quelques-unes ,  et  la  contraction 
dami  ce  cas  .$e  jiixiipage  plus  ou  moins  vers  le  stipc  ou 
Ja  fbs^  ooiui^une  qui  ^  contacte  aussi  quelquefois  elle- 

JUc4i^guu|cut  très-coutractilc  des  YortiecUes  est  quelque- 
SaiÈ  strié  en  .loug  et  eu  travers  ^Ic  uJIe  sorte  que  la  surface 
pilait  toute  diyisée.en  granules  çgaux  régulièrement  aligniés; 
ipuvent  a]^i9si  op  aperçoit  seulement  les  stries  transverses 
plus'  fortes  4^t  plus  jCCfirtécs.  La  face  supt*rieure  est  former 
|^Il^^^Il(q^^l^|Uic  lîlqs  j^çc^ijg^^  à,tr?^>:çrs  laquelle 

35. 


SM  H18TOIBE   HATURELLE 

8e  font  plus  £acilenient  lei  exsudations  de  sarcode;  die eit 
encadrée  dansle  bord  supérieur,  qui  porte ia  oouMnnede 
cils  et  qui  est  interrompu  par  la  bouche;  avec  lui  dleot 
entièrement  rétractile  à  Tintérieur ,  et  dans  certaines  cir- 
constances au  contraire  die  est  tellement  poussée  en  àAàn 
qu'elle  forme  une  sorte  d'opercule  saillant  comme  cdui  do 
Êpistylis. 

Les  Yordcdles  ont  trois  sortes  de  dis  :  1»  la  conromM^de 
cils  roides  inclinés  oo  légèrement  courbés  doiît  le  mouve- 
ment vibratile  régulier  produit  le  tourbillon  deadmé  à  coo^ 
duire  les  aliments  à  lu  bouche  e^  à  creuser  par  son  impulrâ 
les  vacuoles  au  fond4irolongé  de  cette  ouverture  :  kédb 
de  la  couronne  sont  déjetés  les  uns  en  dehorr*  ks  àutnica 
dedans,  et  ils  forment  peut-être  une  douMe  rangée,  comme 
on  le  croit  voir  sur  certaines  espèfCB ,  ^  bîeft  te  sont  lei 
mêmes  cils  qui  s'inclinent  tantôt  dans  un  sens  f  tantôt  duv 
l'autre  ;  2°  la  rangée  postérieure  de  cils  épais  onduLùrts  qni, 
destinés  à  la  locomotion  pendant  la  seconde  période',  se  dé?fr- 
loppent  en  arrière  autour  du  tubercule  ou  du  disque  portent 
le  pédicule  ;  3®  des  cils  minces  ondulants  qui  gamisseatl^ 
térieur  de  la  cavité  buccale  jusqu'à  une  profonde» iaincnt 
considérable,  et  qui  sont  quelquefois  mânè  compris  dans  une 
vacuole  ou  vésicule  stomacale. 

A  riiitéricur  se  voient  comme  dans  tous  les. vrais  Infosoi- 
res  des  vacuoles  de  diverse  origine  ou  de  diverse  nature , 
les  unes  produites  au  fond  de  la  bouche  et  logées  au  faassrd 
dans  la  substance  glutineuse  vivante  qui  constitue  lemi 
parois,  les  autres  creusées  spontanément  d^ns  cette  mèioe 
substance  près  de  la  surface  ,  et  devenant  quelquefois  trèsr 
grandes  ,  se  fondant  plusieurs  ensemble  ou  se  conuacont 
tout  à  coup.  Il  s'y  voit  aussi  une  masse  demi-tranfl|paTente, 
nommée  sans  pi'euvc  le  testicule ,  et  des  corps  étrangers  on 
des  particules  huileuses  ou  végétales  précédemment  avalées, 
et  d'où  résulte  souvent  une  coloration  bien  pron<Aicée ,  mais 
conscqueininent  très-varîahle  et  ne  pouvant  fournir  de  ca- 
ractères spécifiques.  C'est  ainsi  que  jes  particules  vertes  d& 


DES   IITFUSOIRES.  549 

SpongîUes ,  venant  à  se  répandre  ou  i^^întemps  dans  l'eau 
aà  vÎTent  en  même  temps  les  Vorticelleè ,  doivent  pA>diiirc 
ces  animaux  une  coloration  qu'en  aurait  tort  d'attri* 
à  des  œufs  ;  et  dans  une  autre  saison  œ  sont  des  pai^ 
âcnies  jaunâtres  ou  roussâti^  qui  produisent  une  colori^ion 
lilEârente. 

Les  dimensions  sont  aussi  extrêmement  variables ,  et  des 
Torticelles  d'une  ménie  espèce  peuvent  être  deux  fob,  trois 
Ibk  plus  petites  ou  plus  grandes  et  même  davantage,  suivant 
e  iegré  de  développement^  ou  même ,  si  elles  sont  adultes, 
nivant  la  m^oa  et  suivant  l'abondance  de  la  nourriture. 
La  forme  aussi  est  tellement  variable  et  mobile  qu'elle  ne 
aeat  d'une  manière  absolue  servir  à  distinguer  les  espèces  ; 
X  ne  sera  donc  guère  que  par  leur  habitation  dans  l'eau  3e 
ner ,  dans  l'eau  douce  ou  dans  les  infusions ,  que  nbib 
itanrons  caractériser  sûrement  les  Yortiçelles,  à  part  les 
liptinctions  fournies  par  le  pédicnle  plus  ou  moins  épais , 
lîmple  ou  radieux. 

MûUera  vu  et  décrit  mi  grand  nomlAredeYorticelles, 
WfM  se  faire  une  idée  bien  précise  de  leur  organisation. 
If.  Arenbei^,  comme' nous  l'avons  déjà  dit,  sépara  d'abord 
1^  espèces  à  .pédicule  roide ,  les  EpistyUa,  et  partagea  en 
iMÎa  gienres  oelles  dont  le  pédicule  est  rétortile  ou  susoepti- 
sie  de  Je  rouler  en  the-bouchon.  Ses  trois  genres,  en  1830, 
îlaîent  les  Yorâcelles,  dont  le  pédicule  est  simpk  et  toujours 
ilein  ;  les  Corcherium ,  dont  le  pédicule  simple  ou  râpeux 
BSt  Greusé>d\m  canal  occiqpé  par  un  muscle;  et  les  Zooda- 
lioBB,  qvisur  des  pédicules  creux  et  ramifiés  portentdes  corps 
k  divertes  formes.  Plus  tard ,  en  1838  ,  il  reconnut  que  les 
fortioelles  comme  les  Carcliesiuui  ont  le  p(*dicule  creux,  et 
il  distingua  ces  deux  genres  uniquement  en' attribuant  au 
noDnd  lin  pédicule  rameiix  ;  par  conséquent  il  reporta- avec 
les  Vorticelles  tous  les  Carcbesium  à  pédicule  simple.  En 
^ême  temps  il  changea  le  uoni  de  ZooclÀdium  en  Zootham- 
mmm  pour  désigner  les  VorticeUes  rameuses  dont  les  corps 
m  capitules  sontde  divonas  formes.  A  ses  Varticelles  il  af- 


SSÔ  HISTOIRE     rtATURÈLLE 

ti'îbûc  des  csloiiiac^doiit  le  uombre  s^&kfé  fàsqjutiMï,  A 
un  intestin  recotirbé  (serpentant)  dans  lè^iï^  on  jMetft,  dit4i, 
rèconn^ttre  avec  difficulté  le  fwnage  sùccèsAf  des  aBniefiti, 
parce  cfue  son  ettrême  contractiEté  s'y  opposé  (tj  :  oetMf- 
teur  jn^tèndaùM?  qùè  lacoafônheffôntàteAéèQtfesCrfflî- 
ple,  et  que  si  elle  paraît  double,  c'est  une  illudèiC  ê^àj^ 
tique  (2J. 

Les  Tortîodiêsse  pràJMtgèift  (Hbh  £ybî6n  9fi6ntÉbèë  tOM- 
Verset  œrtàine^  espèces ,  fixriiiant  légfcnfeZdaSiiftiihiin  die 
M.  Efitenberg,  ont  quelqiies  capiCdteit  bttiacoJftp  ^us  Tah- 
mineiist  et  <{iii  pa^aineiit  destinés  à  refirodiûreâ  la  ioiStt 
Iprand  nomlîtà  d'indiTidoÉf  ;  ctai  voit  ^ailléurii  se  formel  son- 
vent  i  labase  des  Yorticelles^  prèd  de  l'iniièrtioiK  du  pédiads, 


(z)  Vnà  man  kann  nçh.  «n  allm&hlint  Fortr(icl^mder  Speiw  in  â  . . 
•chluigenartigan   iMnnMnlanche  ntoniam   aaiiàicli    machen  ^   woKS 


Jaadch  dat  2âiamméniclineJleiJ  kèîié  siœrââd  îA.  teiditcr  AtntwMél 
et  sich  bci  EpistyUs  und  Opercularia.  (Ehr.  Inf.  i^Sdi^  p,  ^.) 
,(a)  M.  Pdtief  a  jpubUé  en  fô36.^^.i  U  jp,r/ifl  /'ÏmI^v  f" 
obtcnratipni  fort  curientes  j  maïs  qui  ne  peuvept  être  adnuies  aant  w- 
càssion;,  parce  qiié  certaines  aj>j»aferfèel'6nt M  é^tuipUr  caêaèttë 
èoMnié  deiriàiiléc.  fen  éiftt,  il  dit  arCir  tedoiiflft  ^ué,  ri  l£  carpe  (tik 
Vorticellç  (i^Toisinf^  de  U'  V,  Çitriae  fiar  /^  f^rae ,  et  de  ^efk  ^ 
ombelle  de  Boesel  par  ion  j^roupemen  t ,  e«t  formé  par  une  mémbnM 
composée  de  séries  annùràires  de  petits  globules  parfibtèîneût  âKjjaa; 
son  extrémité  poslérieiire  ressemble  A  une  fiëiitc  G6DJ>ellè  bààîHttk 
dont  les  ftbres  sont  longitudinales;  à  cette  coDpelU  est  attaché  m 
pédoncule  composé  de  deux,  jparfies  :^  une  libri|le  d||in  aenl  rang  et 
grandies,  et  une  gaine  qui  lui  est  adhérente,  d*espace  en'  éqtàotipv 
des  points  qni  sont  snccesiîYeinëtit  oji^îiaés;  «hué  la  contni«li«n,  il  il 
fQrme  des  sigsags  qui  ont  leurs  plis  à  l'endroit  de  cca  «ttaches^^i 
M.  Peltier  admet  aussi  qye  la  (ace  antérieure  est  Cermée  par  une  noa- 
brane  vineuse ,  au  bord  de  laquelle  est  rouvcrtiire  d'un  petit  esnil 
pénétrant  obliquement  jusqu'au  tiers  du  corps ,  et  dont  là  fond  psfiit 
fermé  et  est  armé  de  quelques  lamelles  vibra  tiles.  Ce  canal  pear 
l'auteur  ne  peut  être  lii  une  bouche  ni  un  estomac,  m  L'inténfir 
du  corps,  dit-il,  est  rempli  d*un  liquide  dans  lequel  nagent  les  panvllei 
de  substances  qui  yont^^étré...  ces  corps  changent  souvent  denoinlirc, 
de  place  et  de  rapports  entre  eux  ;  dans  ces  diverses  mutations,  il  easit 
qui  pénétrent  dans  le  canal  par  une  communication  qui  p'tst  pas  vinklc; 
quelques-uns /^sont  dissons  par  le  gouvernent  des  lamelles,  d'aolres 
sortent  Muu  être  désagrégés....  QuolquetiiHi  il  it  forme  des  appâitaên 


( 


DES   INFUS0IRE8.  551 

des  corps  bulbiforiues  qui  se  dcreloppeiU  en  capitules  ordi- 
naires; on  a  regarde  aussi  comme  dès  corpii^  reproducfctirs 
de  petites  particules  blancLes  adhérentes  aii  pédicule  de 
certaines  espèces;  enfui  qp  à  attribue  de  yériubles  œufisaux 
YortiGeUes ,  et  M.  Ehrenberg  veut  que  ces  ceuis  soient  les 
granules  blancs  ou  colorés  dont  le  corps  de  ces  animaux  est 
sourent  paxs&né  ;  mais  nous  ne  toutous  partager  cette  opi- 
nion que  rien  ne  démontre  ;  et  a'ailleurs  nous  pensons  que 
1^  Tôrticelles  produites  consiatmment  ddns  les  infusions , 
n*ont  pu  provenir,  d'iih  oe  ces  ihddes  de  propagdilon. 

i.  \Q%rHm,iA%àVn'K»'^^'9riieeiiàramatisiima.  Pl.XlV»fig.  i  i(i). 

Animaoi  longs  de  0^045  à  0,06,  blanes ,  oonîquês  ou  campa- 


vliieDleiises  qpi  ne  durent  qnun  IniUat  et  dii|Saraidèht  taxa  MUke^ 
■Bcnile  trace,  et  lans  ^e  lei  ((lolialei  toIiîm  soient  d^ningéii....  Pi^ 
rtunltion  prolons^e,  !«•  ■sglomâralt  dimidaeiit  de  nombre  i  aa  bevt 
docmqâ  «xjoart,  lortqne  la  Vorticelle  eai  toatà  (ait  affiiîbUe,  elle 
les  a  toiH  perdnt,  elle  n'est  plus  alors  qu'une  membrane  tris-mince  et 

S^diàpliane  dans  Isqucll^  on  ne  Toit  aucun  organe.  Lorsqu'on  joint 
spnyxîe  i  riaanitîon,  de  {jfrôsses  vésîcoles  oj>alînei  âppitrâiiscnt  au 
îlchors  et  doublent  le  contact  htoc  le  li((nlde;  dans  cet  riat,  rahinial 
■  «Mpé  tdril  flkotttcment  ;  bientôt  les  partionles  dn  eorpt  se  désagrègent  ; 
il  dtaÛBiM  d'heure  en  henre,  sans  laiaser  apercevoir  aucun  indice 
d'intestin  ni  de  oolar  ;  c%ex  d*iutres  il  se  fait  nne  rupture  dans  une 
MTtie  de  la  membrane..... ,  une  portion  dn  liquide  intérieur  sort,  et 
naitfiàl  a  cessé  de  Tkre.  > 
tl  est  dair  que  It.  Mtier  a  tu  comme  nbus,  mais  interprété  tout 

C'emlUënt  le  phénomène  de  la  formation  des  vacuoles  et  des  ezpan- 
lareoij^qttes. 

(l)  PUynn  m  6ouquci,  Trembley.  Phil.  trans.  174^9  vol.  43  « 
|u  «69  i  TOI.  44;  p.  6:17. 

•'Poiypes  de  cyclop*.  Degeer,  Mém.  sur  les  insectes.  VIT ,  pi.  XXX, 
iBg-  9-iîi.      *' 

—  Sehsffer.  Armpoly^en.  PI.  T,  fig.  3.  •-  Boesel.  Ini.  Beinst.  III. 
Pi.  197,  flg.  3,  p.  598. 

^'  JDef  Bnum.  Lichhorn.  Beytr.  Pi.  V^  fig.  I..^Spallanzani,  I,  Pi.  Il, 
lig.  ia-l4-  yoriicella poiypina,  Schrank.  Faun.  boio.  III.  'a,  p.  lit). 
-^  Bory.  Encjrcl.  18^4*  Cnrchciiumpolypinum,  Ebr.Inf.  ib3S^Pl*XXVIy 
§^^  V,  p.  'J7S. 


552  ■ftTOlRE   NATURELLE 

nulé6 ,  à  bord  évasé ,  portés  sur  un  pédkule  trèa-raneux,  contrac- 
tile tout  entier  4)u  par  parties ,  haut  de  S  à  S  miBiinëtKS. 

• 
Cette  j(^  Vorticelle  le  trooTe  dam  lea  eaoz  doncea  de  tooilM 

paya  ;  die  est  trèt-oommune  aux  eDTÎroni  de  Paria,  et  on  la  voit 

fixée  ans  parois  des  vates  où  l'on  a  mis  del'ean  da  Saine  areedn 

herbes.  M.  Ehranberg,  qnî  la  notamit  ^rchetiumpoljrpimumju 

tronTÔe  même  sons  la  glace  aux  enTirons  de  Berlin,  11  ditaToir 

TU  Fîntestin  en  lui  faisant  avaler  de  l'indigo  ;  seùkaifint  il  igoili 

qne  cet  intestin  ne  se  voit  pas  pl^  «  nais  qne  c1uu|m  bougeais 

traverse  rapidement  en  passant  d'vn  estodae  4  Tantre  (Or., 

Info  p.  S78).  Cet  antenr  la  <^inne  conmie  synooynie  de  la  Fîpt- 

Hetlia  poijrpinm  de  Mftller  qui  est  marine ,  maia  e*eat  plntdt  a  is 

FoNieetta  neemaia  (Millier,  Inf.,  pi.  XLVI»  fig.  lo-ii  «  p.  tk) 

qn'on  doit ,  je  crois,  la  rapporter,  qnoiqne  cet  antenr  donne  posr 

caractère  à  cette  espèce  d'ean  douce  d'aroir  le  ftîpe  dn  pédicili 

roide  et  les  rameaux  seuls  contractiles.  Mflllerdit  aToir  vn  «« 

•  ■ 

bout  de  qumae  jours  tons  les -capitnlea  quitter  leara  p^icnleit  qâ 
restaient  étendus  et  dix  fois  pluslbngs  que  les  capitulea.  En  nilÏM 
temps,  un  grand  nombre  de  Vortic^es 'simples  s'étaient  .^ 
fixées  anx  parois  dn  vase,  et  d'avtres  nageaient  aYec  leur  |MWs 
cherchant  un  lieu  propieaà  l'établiisenient  de  lenrscôloiûei;  fan^ 
tôtcelles-lè  poussaientde  nonveanvrameause^ét  cellaa-ci  prwÉsiirt 
de  nouveau  des  pédicules  portant  des  capitules.  Xai  observé ,  di^ 
il ,  leur  propagation  le  faire  de  cette  sortç  :  une  Vovticfelle  adaUs 
fixe  son  pédicule  à  un  objet  quelconque  ;  teela  fait ,  il  germe  aa- 
tour  de  son  capitule  ou  à  sa  base  huit  capitules  semblables,  qn 
dans  rinterralle  de  peu  d'heures  se  trouvait  élevés  snr  Uns 
propres  pédicules;  bientdt  de  la  baie  de  ces  derniers  capitulai îl 
en  uail  de  nouveaux  qui  sont  k  lenr  tonr  portés  snr  leurs  pétfi- 
cnles,  et  ainsi  de  suite.  Cependant  les  divers  pëdîAiles  s'allongSit 
à  la  manière  des  rameaux  des  plantei ,  mais  le  pédicule  de  la  Vor 
ticelle  mère  qui  est  devenu  le  stipe  commun ,  conserve  la  mens 
longueur  après  avoir  perdu  ion  .capitule à  la  nupificatioD  dé- 
pouillée de  fleurons ,  de  nouveaux  fleurons  on  capitulea  rmii- 
saient  dans  Tintervalle  de  six  jours....  »  (Mûller»  Inf.,  p^  33o.) 


VES   INFUSOIREf.  553 

VoBTicKLUE    roLTPiiiE.  —  Forlicelta  poij'pina  (MÛller,  Inf« 
PI.XLVl,  fig.  7-9,  p.  3i8){i). 

Celte  ee|)èc6,  qne  son  habiUtion  dans  Tean  de  met  lor  les  Faew 
les  Gorallines  doit  faire  considérer  comme  bien  distincte  de  la 
joédente,  est  décrite  par  MûHer  comme  ayant  sonpédicule'ra- 
nue  entièrement  contractile  et  chargé  de  petits  corpasoâles  en 
ade  d'écaillés.  Cet  auteur  Ta  trouvée  abondamment  sur  le  Fy- 
t  moâtuus  de  la  mer  Baltique. 

3.  VoiTioiLLi  AaBuscoLB.  —  F'oriictUa  arhuseuU  (s). 

Animaux  lo^gs  de  0,0B,  campaniformes ,  oblongs ,  portés  par 
ifiédicules  ramifléa ,  épais ,  contractiles ,  hauts  de  5  à  6  milli- 
im ,  sur  letqueb  se  trouvent  en  même  temps  des  corpuscules 
mei,  globuleux,  bcadeiHip phis^gros ,  fixés  aux  iisselles  des 


OeC|^  Vorticelle  trés-remarqnable  par  les  jolis  panadies  blancs 
Éuenx  qu'elle  forme  Jnr  les  Herbes  *dani  les  eaux  douces  et 
gnantes,  a  été  particulièrement  étudiée  par  M.  Ehrenberg, 
I  fkit  remarquer  que  Hs  pédicules  particuliers  sont  beaucoup 
Sp^ourts  et  plus  épais  que  ceux  deb  précédentes  espèces;  il  rap- 
^à  anssl  que  Trembley^obserra  d^à  en  1744  qne  les  corpuscules 
ittkllenx  on  bulbes  se  divisent  spontanément  et  produisent  en 
l|t-qnatre  heures  1 1 o  animaux  qui  prennent  successivement  la 
me  des  autres  Vortiqi^les.  M.  Ehrenberg  »  qui  n'a  pu  observer 


«iMi 


(1)  Cormilima  nmnium  minima,  KlUt.  Corafl.  p.  4i«  "**  39t  ^1*  l3t 

«M*  èC.  Brmekionut  ramosissimus,"  ^\\m,  lAench.  Zooph.  p.  98, 

55.- 

mm^  Buter,  opntc.  rabt.  I;  1.  I,  Pi.  III,  fig.  I.  abc. 

(a)A/xP<  à  bmibt,  Tremblay.  Phil.  trans   tom.  XLJV,  p.  627,  Pi.  I, 


Imû  anattntica,  Linn.  éd.  X.  —  f^ortiteila  anattaticm,  Linn.  éd.  XII. 
Brmckiomus  ana/tef/ca., Pallaa.  El.  Zooph.  p.  4)9.  n'>'56. 
ZooAnmnia  ovifura,  <—  Deudrelln  MitlUri.  Bory,  l8:x4«  Encycl. 
Zoaclétdiuite  nrbutcuta.  £hr.  a"**  raém.   i83i. 
Zootkmmmium  mrhuiculQ.  Ehr.  InF.  i838,  PI.  XXIX,  fig.  II. 


S5&>  HISTOIRE   NATURELLE 

lui«mume  le  déreloppement  de  ces  bulbes ,  pense  que  ce  sont  des 
aniiuaux  primiliTement  semblables  aux  autres  qui ,  au  lieu  d'»- 
pronver  coaune  eux  la  division  spontanée»  se  gonfleuC  progro- 
sivement  jusqu  a  ce  qu'ils  se  détachent  à  leur  tour. 

4.  VoiTiGiLLB  uiifAiaB.  --  F'oriifieiU  Umarit.  PI.  XIV ,  fig.  is  (i). 

Corps  htaiisphériquB ,  campanule,  long  da  0,06  i  o,Ott ,  porté 
pir  un  pédicule  simple,  membrançoK ,  uès-large. 

J'ai  trouTé  sur  des  herbes  dans  là  Seine ,  lé  9  ncfremfm  i8)S , 
une  belle  Vorticelle  blanchâtre ,  en  tottbû  Au  cfoc&e  k  fimd  ù^ 
rondi  et  à  bords  éyasés,  large  de  0,07  2 ,  et  portée  par  un  pédicule 
de  o,oi  s  au  inôins  ;  les  cfli  de  sa  coliMme  paftMiôbf  dé  l'intérienr 
et  non  du  bord  même,  ils  paraissaient  bien  former  une  doaUe 
rtng^. 

A  ptotwide  sa  K.  lùHMHà,  ttUlef  obsertè  qnèleJ  tortMlM 
contisètènt  sdutëdtà  pliiKenrs  re|iriMi  leur  i»ÂUebl«  Éhni  htâ- 
ifièr  lènr  ébilronnè  de  cils,  et  4ta'alot#  elles  s^HWldetit  dèHtft- 
veau  subitement,  tandis  que  quand  elles  ont  coîuractë  leur  àB- 
ronne  elles  s  étendent  bien'  plus  lentement;  mais  il  ne  poMepsi 
qit*bÉi  ^inè  i((ttll)tttf  cette  dJitMMice  à  os  Me  dâni  le  déb^ 
dal  les  i^orHcellélaliMiedt  aTâîë  Quelque  prm^  pàtoe  i^j  A* 
il,  quand  des  anliiialcules  ont  été  èfttta&iiés  jfauls  rouTMM  dit 
le  godinre  deii  Torfaèdlai ,  Ils  eîi  sont  blentflt  r^etét  aàibs  et  ikà 
(MUller,  p.  Sh). 

.  liii.  £hrenberg  décrié  sa  P'orlicetta  cmmpanula ,  qno  je  croîs anî- 
logue  à  la  ndtre,  cmnme  âyadt  le  corps  liëmisphériqne ,  cunpa- 
iiulé;  blanc  bléuAtre,  avet  ià  bord  Érontal  largement  tranq|ie,à 
veine  sailUnte ,  non  àioinelé.  (tésl ,  dit-il^  là  plus  grande  cqwee 
du  genre  ;  elle  est  large  de  0,11  «  bien  visifaleà  l'œil  nn»  «tfiMflis 
sur  les  plantes  aquatiques  une  couche  épaisse  bleuâtre. 

Le  même  auteur  nommç  /^.  pàtelUna  une  espèce  à  corps  oioi- 
tié  plus  petit  0,09 ,  mais  beaucoup  plus  évasé  ^  et  à  bord  tni- 
large  souvent  évasé.  11  Tindique  comme  vivant  dans  i'ean  diNiM 


(1)  yortictUa  lunarh.  Mûlï.  Inf.  TI.  XLIV.  fig.  i5.  — y^pnUUina. 
Mûll.  Zool.  dan.  PI.  35,  iig!  3. 

Carchesium  fasciculatnm.  Eljr.  l*""  mém.  i83o.  —  ^oriicUU  <"««• 
panula  et  y.patêUina.  lujXT.  Inf.  Pi.  2^XV,  iîg.  4  »  et  Pi.  XXVÎ,  Uy.  li. 


les  raciDL'ï  dei  Lemnn ,  et  dans  l'cku  de  la 

s  peiiaoïu  que 


BaUiqnej  mab 
ce  aom  il  a  confoodu  nolrê  f.  lunùiré 


■  h.  Foruccll:i  /atcieulala  (Mtfller.  PI.  XLV,  flg.  S-G). 


Millier  dcfipae  tous  ce  aoin  une  Vorticelle  Terte  qu'il  a  obMr* 
Téeau  premier  priuiemps  tur  letCoufervei  formant  dei  mucei 
gélotÎDeiues  d'une  cooJenr  ti'èt-foocée  ;  il  la  décrit  comme  ajant 
le  corp*  carapaunlé,  rétréci  â  m  baie,  avec  le  bord  un  peu  ré' 
Oéchi ,  et  UD  p^dionle  (r^toiig  et  trn-délié ,  ce  qui  la  distingue 
de  la  prt'cédente.  M.  Ehrenberft  en  iS3q  sTait  donné  jjouriyuo- 
ayme  de  cette  es[>ice  ton  Carehetiuai  faicicalalum  dont  il  fait  au- 
oord'lmi  les  f^orlUell/i  eampnnatàet  f^.paielUnaiil  ne  tenait  pu 
compte  alor*  de  la  couleur  Tcrle-tignalée  par  Millier;  il  avait  an 
Coulraire,  en  i83i  ,  donné  le  nom  de  Carchetium  chlcroitigma  , 
qn'il  inBcrit  avec  l«  mâme  nom  spéciflqne  parmi  le»  VMU'celtee , 
fencitaiitcomniËlir»''''?'''^  <'<>■'''■'**'"  V''^'d''<)B'^1""-  *^^ 
■  ,  dit-il,  te  corps  long  de  0.1  \ ,  oTOïde-coniqae^  cain^aailté,  al»- 
nelé .  nvec  un  àTaire  *Kt  et  le  bord  frontitl  étalé.  Elle  recouvre 
quelifilefoi)  d'mie  belle  corileur  verte  1e«  lierbet  et  lei  joncs  des 
IMks  dans  les  pr4|Hes  préi  de  Berlin.  •  G'eil  une  des  espèces  que 
M.  Ehrenberf?  n  fixées  «vet!  nn  Intettin  complètement  diltinci, 
en  suuraat  qu'il  l'a  vue  une  fois  (<i/tfri<i/}  ;  il  lui  donne  auMi  dans 
•on  devin  un  pédlonle  très-épais. 

Conima  noua  pensoDS  que  la  couleur  verte  des  Vorltcelles  ett 
vtrbblc  suivnnt  les  saisons ,  et  qu'elle  dépend  de  leur  nourriture 
b^n  plni  que  deléursœDlï.Dous  rapportonsè  \a.  yorûcella  faici- 
ealala  dé  Millier  la  f^.  nuiint  du  même  auteur  (Millier,  Inf.. 
^  XLlV  •  Bg>  I  ;  )i  in'  a  la  même  forme ,  le  pédicule  égalooent 
ttltlcei  mais  qnl  a  été  obaervée,  au  moii  de  «eplenibre ,  sur  Is 
Iliqjpet  de  Siraiioiet. 

M:  Bhrenb«rg ,  malgré  ta  forum  indiquée  par  Uûller ,  lA  cite 
{ântlue  synoujine  do  ta  t^.  pauUina,  ^ 


I 


«.  \o«l 


-  F'oHUellac. 


.  l'i.  XVI  hit,  ag.  ' 


Corpa  de  forme  ti^ii- variable ,  sowaot  canlpaniform^  ou  presque 
eboique.  â  bord  élargi ,  saillant  tt  diversi'iUcuï contourné  ou  dif- 
brme.  — Long  de  o,os  10,11. 

itobbcrvé,  sur  kl  ticrLie^  dus  liatailis  et  des 


556  HUTOIIB    NATURELLE 

tonneanz  d*aiTotage  da  Jaidin  des  Plantes ,  à  Paris ,  nne  gniK 
Vorticelle  d(mt  la  forme  eztrémemeDt  rariable  n'offrait  rien  di 
caractériÉtiqiWv  si  ce  ii*est  on  bord  large  et  contourné  comnec»' 
loi  d*an  bonnet  de  laine  on  d*nn  chapeau  de  feutre  mon.  Son  ta* 
gnnient  était  distinctement  réticulé ,  et  quand  elle  était  ptès  de 
mourir  on  voyait  à  sa  surface  des  granulations  rêgnlièras  es 
0,00 s  euTiron.  Le  pédicule  est  membraneux ,  moins  épais  <|M 
celui  de  la  V.  lunaire ,  mais  beaucoup  plus  que  celui  de^  Vorti- 
celle des  infusions.  Sa  couronne  de  cils  paraît  bien  dooble ,  naii 
les  cils  des  deux  rangées  paraissent  naître  en  dedanv,  k  la  mèas 
dislance  du  bord.  Les  cils  de  la  caTité  buccale  sont  très-TÎsibiei. 

Mfiller  donne  de  la  Vorticelle  citrine  (MOU.,  Inf.,  pi.  XUV, 
fig.  1*7,  p.  3o6)  des  figures  très^mparfaites  et  qui  paraiiHit 
aToir  été  dessinées  de  mémdre  ;  sa  phrase  spécifique  :  «  V.  »- 
pie ,  multiforme ,  à  orifice  contractile.,  et  à  pédicule  court ,  •  «t 
tout  à  fait  insignifiante.  ^  notice  descriptiTe  est  un  peu  phn 
satisfaisante  :  après  avoir  dit  qu'elle  est  asses  dit tincte  da  la  fK- 
ehada  bomba  ^  arec  laquelle  elle  a  plniieurs  traita  eommmis,  Q 
ajoute  que  le  corps  est  polymorphe,  surtoirt.apréa  avoir  qeitts 
son  pédicule,  rempli  demoléeulesjamiesvwditreev  plus  grand 
que  ne  sont  les  autres  Vortioelles  pédioelléeSt  oa  cylindraDs 
d*égale  épaisseur  «  ou  pyriforme  aminci  à  la  base,  qni  est  très- 
diaphane. 

On  ne  peut  s'empêcher  de  rapporter  à  cette  même  espèce  h 
/^.  sacculus  et  la  ^.  cirrata  du  même  auteur,  qui  sont  des  Vorti- 
celles  détachées  de  leur  pédicule.  La  première  (Miltl.,  laf.. 
pi.  XXXVll,  fig.  i4-i7)f  dont  M.  Boryafait  âne  Urcéolaire,  ai 
indiquée  par  Mfiller  comme  voisine  de  la  V.  citrine ,  mais  obtme 
et  jamais  pointue  en  arrière  :  or  nous  savons  que  ces  difSérenfiCf 
s'observent  très-certainement  chei  notre  espèce;  la  deiuiSnis 
(Mûll.,  1.  c,  fig.  18-19),  caractérisée  par  nn  cirrbe  quei'anlesir 
a  représenté  de  chaque  côté  de  l'extrémité  postérieure ,  a  fossni 
à  M.  Bory  le  type  de  son  genre  Kerobalanc-  Blûller  dit  lui-aate 
qu'elle  ressemble  à  la  précédente,  mais  il  n'a  pu  voir  lesdhde 
l'ouYerlure ,  et  il  s'est  mépris  sur  la  disposition  des  cils  poité* 
rieurs. 

M.  Ehrenberg  avait  déjà,  en  i83o,  décrit  et  figuré  souilensn 
de  Vorticelle  citrine  une  espèce  qu'il  dit  fort  abondante  dans  pm" 
que  toutes  lea  infusions  végétales  recouvertes  d'nne  pellicule;  il 
lui  assigne  une  longueur  de  o,  1 15,  et  la  représente  dans  on  de 


...Bta  iNFOtouuKs.  557 

ri 

•et  dcHÎns  (  i»  méio.,  ia3ot  pi.  V,  fig.  B  &  }  aT«c  un  large  in- 
laitin,  pJiM  large. môm^  que  let  ettomaot,  et  mûfomiéin^at 
PBBipli  de  ^natiére  eolorante.  Plua  tard ,  en  i838 ,  est  aaleor  dë- 
efkeetteméite  Vortioelle  coqune  longoe  de  o«o6  à  0,12,  et le 
MnTant  rarement  en  petiU  groupes  inr  let  Lemnà\  Les  figures 
il,en  donne  (lafus.,  pi.  XXV»  f.  11«  p.  >2'}  ^^^  a'^*^  ^u^ 
différentes  j.il  la  caractérise  Qjur  son  bord  finonCal  di)atë  et 
éUpaisaat  lieaucoup  le  corps. 

**7.  VoRTiCBLLB  MucLirÈii.  —   y^UecUa  nebulifera   (Mttller, 

Inf.^pl.  XLV,  fig.  i). 

-JjllUler  nomme  ainsi  nne  Vorticelle  simple,  à  corps  .ovvjlde, 
PllMci  à  sa  base,  à  bord  saillant ,  qu'il  a  trouvée  en  amas  nna- 
leiuc  sur  la  Conftmfa  poljrmorphea  de  la  mer  Baltique.  Cest ,  je 
prbis ,  la  même  qui ,  en  Toie  de  multiplication  par  difision  spon- 
t^ée»  a. fourni  à  cet  auteur  le  type  de  sa  VwiictUa  gemetla 
[  i|ail.,  Inf.,  pi.  XLVl  >  fig.  8,  9  ) ,  obsenrée  sur  le  tét  des  fiuto- 
mostracés  marins. 

M.  Ebrenberg  a  appliqué  la  même  dénomination  f  ime  ^ipèce 
i'ean  'douce  ^  qui  en  doit  être  bien  distincte  et  à  Jaquellernous 
evoyotts  deroir  conserrer  le  nom  de  ^  convaiiaria, 

V. 

8.  VoBTiCELLE  MtGOKT.  •—  F'orliceUa  eonpallaria  (i). 

Corps Iqpg de 0,05 à  0,09,  campanule ,  abord  ordinairement 
rjftguliér  peu  saillant. 

*  On  a  confondu  sous  cette  dénomination  des  Vorticelles  d'eau 
doiice  on  marines  et  celles  qui  se  produisent  dans  les  infusions  ; 


^i)  Baker.    Micr.  p.   4ti8,  PI.    i3,  fig.  I.  —  Ledennùller.  Micr. 
Vr.  88. 

—  Roeteh  Int.  Belast.  3,  p.  697,  Pi.  97,  fig.  3-4*7. 
BrachioHus  cantpanulaiuM,  Pallat.  Elench.  Zoopb.  p.  64. 

.    yorticeila  con%faUaria,  Linn.  Sj«t.  nat.  éd.  XII.  ^ 

—  Spallanzani.  OpoMï.  phjrs.  loin.  I,  Pi.  11,  fig.  13. 
ybHietila  convtdlaria,  Mùller.  Inf.  Pi.  XLIV,  fig.  16. 

^^^M    a 

Convnllnrina  cony^allfirià*  Bory. 

C^rcheSium  nebult ferutn .  Ehr.  i83o-t83l.  —  yortictUa  mbtUifera, 
Ehr  ,  lof.  i838.  Pi.  XXV.  fig.  I. 


ft58  IllSTOIAX    «ATUMDLLE 

lenr  fonne  est  tetlement  TariaMe  q«*on  n«  fient  ignèrtto  dittin- 
gmer  qne  par  lenr  ihabitatfion.  Nont  préCéroiif  jBOBji*ir  aiiMi  ki 
Voitioelles  d*ean  donceseulcment,  criAei  qotfMftUar^ëoik  eavai 
ayant  le  corps  exactement  campamilë ,  dont  la  bain  reniéi  ot 
praqne  anssî  kurga  que  le  bord  y  et  Tmait  mr  les  oMfiiUj^i» 
ipiatUes,  mr  le Cârttopbjflle  et  fiirlet£«iiMM.  H.  Ehftpbaf ,« 
cokitraire ,  â  nommé  cette  espèce  y,nebulifirm^  «{  a  idMmIe 
nom  de  y,  convallaria  k  celle  des  infasîons.  » 

■ 

J9.  VoBTJCEixE  BU  mrosioTfs.  —  ^oriieelU ÂnJkfiomMm  (1). 

PLX\1^.6et9. 

Cpipa  long  ^e  0,05  à.0,09,  ordinairement  ovoïde  on  pnqK 
glob^lBOX,  tronqué  antommet,  avec  un  bofd  peii  nfllant.  * 

Cette  espèce,  extrêmement  TariAle  de  fornfe  et  é^  gnlidflr, 
se  développe  fréquemment  dans  les  infusions  réf^SUÊm  et  sai- 
males.  Je  )*ai  TUe  très-abondante  dans  l'ean  d*nn  apipa^peiMh- 
dosmose ,  préparé  depuis  cinquante-quatre  heures  A^pc  défha 
sucrée  et  un  morceau  de  vessie  de  cochon ,  le  14  janrîeriW, 
par  une  température  de  6*  à  8*.  Lenr  fonne  la  plus  habitoe&e  suit 
presque  globuleuse  ou  comme  celle  des  fleurs  dn  ^aceimma^mc 
un  bord  étroit  en  avant.  Leur  diamètre  Tariait  de  o,oS5  à  oflfi; 
leur  pédicule,  très-flexible,  clait  large  de  0,00*  enTÎron;lesr 
surface  était  marquée  de  stries  obliques ,  croisées  assez  régnline- 

(i)  Cfiabot,  pot-au'hit^  entonnoir,  etc.  Joblot.  Micr.  Pi.  Vll,j)l.  VIII, 
pi.  X,  flg.  ai  .—Baker.  Empl.  Micr.  Pi.  Xyi,  %.  I.  — Micr.  made  eatf. 
PI.  VII,  %.  7. 

Craspedarium  corpore  subovato.  Hill.  hUt.  an.  p.  6,  Pi.  I. 

Glockenthlerchen .  Gleichen.  Infns.-Pl.  a3>   fig.    i.  Pi.  39,  Ij.  ID- 

Animali  a  bulho,  Spallanzani.  Opasc.  pliy».  tom.  I,  Pï.  I,  Sg.  W 
f^orticetla  hiâus,  V.  Jlamata ,  V,  Crâteriformis,  Miiller. 
f'orticclla  cyathina,  V.  Fritillinn,  V,  Scyphina,  Mûll. 
Enchclis/ritiilHS.  Mflll,  Inf.  PI.  IV,  ttg.  îm-23.  —  TNekoim  iHoti? 
Mûll. 

^orticeUa  liians,  f^,  Nutnns^  V,  Monadica,  etc.  —  JScdistamûtuI», 
£,  crnicriformis  ?  E,  .tcypfun^i,  etc.  Schrank.  Faun.  boic.  lll. 

Convallntina,  —  Craterinn.  —  Keroffalana»^ — 4}phrydin,"^fiiMe!h- 

—  Vrr  col  aria.  —  f 'orlicella.  Bory,  1614* 

f'^ortirella  ronxallaritr.  ¥Mt.  Inf.  Pi.  XXVI,  flg.  3.—/^  mer»- 
stoma,  1.  c.  Pi.  XXVI.  fig.  3    ' 


DE8  IRFUSOIHES.  699 

mitant  de  la  contnclîlité  de  Tenveloppe.  La  plupart 
it  à  l'intérieur  de  grandes  Tacnolei  fÀeiucs  d'eao  et 
nent  indépendantes.  Dans  la  foule  de  ces  Vorticelles 
'ait  qui ,  plus  larges ,  montraient  un  indice  de  dÎTi- 
tanée  prochaine.  £ii  continuant  à  les  obsenrer,  on 
an  bout  de  vingt-cinq  mhiutes,  sons  la  forme  de 
!rep  sondées  enseirtble,  et,  vingt  minutée  plus  tard ,  ces 
ires  sont  simplement  contignës.  Une  de  ces  Vortieellèi 
se  snr  la  lame  do  verre,  mais  cependant  protégée  par  le 
liquide  évaporé  y  8*ap1atit  et  laissa  voir  les  vacuoles 
les  et  lobées  :  une  afTosion  du  mrme  liquide  la  fit  çon- 
une  masse  irrcgniiêre  ridée ,  mais  après  viqgC-cinq  mi- 
était  revenue  à  sa  forme  primitive  y  quoique  pins  petite 

au  mois  de  juin  1887,  des  Vortioelles  semblables,  mais 
es  (  de  O1O7  à  o,  1 1  ) ,  dans  de  l'eau  011  s'étaient  pourries 
iltes;  j'en  ai  vu  d'autres,  au  contraire,  plus  petites, 

slrii'es,  dans  dos  eaux  stagnante*  fétides  où  vivaient 
^nglcncs  vertes,  nu  dans  des  infàsionsde  mousse,  d« 
ÛDeI(p::cibis ,  dans  des  eaux  où  J»  m'attendais  à  les  rcn- 
I  ne  voyais  que  desj/orlicellcs  remplies  de  grofisès  gra- 

mais  sans  aucunes  si  ries  ré$;u1ièro9;  pcut*étre  y  a-t-îl 
t  plusieurs  espùcos  dniis  les  infusions ,  mais  parmi  res 
rariables  je  ne  vuis  aucun  caractère  fixe  pour  les  dislin- 
t  au  plus  devra  il -on  indiquer  comme  devant  être  sépa* 
ni  se  développe  dans  les  inl'usions  de  productions  ma- 

de  l'eau  de  mer. 

I  nommé  f'^orlireila  hiant  une  YoKioelle  qni  est,  sans 
même  que  celle  dont  nous  venons  de  parler  :  «Elle  ost, 
e  des  plus  petites  ;  son  corps,  en  forme  de  citron ,  est 
u  sommet ,  rétréci  ù  sa  base  et  atsesc  volumineux  par 
1  pédicule  ;  elle  vit  dans  les  vieilles  infusions  et  dans  les 
imier  parmi  lef%  moisissures  de  la  surface.  »  Millier  rap- 
ime  variété  nne  autre  Vnr libelle  à  coiçps  ovoïde ,  traiis- 
smpli  de  molécules  noirâtres ,  diaphane  et  bifîde  au 
il  la  trouva,  au  mois  de  décembre,  dans  des  infusions 
I  depuis  plusieurs  semaines.  Les  f^oriic€Ua  humaitt  et 
formis  du  même  auteur  s<mt  très-probahlemonl  des  in- 
>re9  de  cette  espèce ,  comme  M.  Khrenberg  l'AaMPoncé. 
dOtres  Vorticelles ,  des  Trichodes  et  des  Enchelis  de  MAI- 


560  HISTOIRE     NATURELLE 

1er  lont  également  cet  méuies  Vorticelles  libres  soui  des  fonuvt 
différentes.  Elles  ont  donné  liea  k  rëtabUssement  de  plinieiin 
genres  de  M.  Bory. 

If.  Ehrenberg  a  formé ,  sons  les  noms  de  ^.  convailaria  et  ^. 
microtioma ,  deux  espèces  aveé  les  Vorticelles  d'infusions  sniTtot 
qne  lenr  bord  est  large  et  étalé  ou  très-resserré;  mab  il  dit  lui- 
même  (  Inf.  p.  174  )  qu'il  est  ((oiiteux  q«e  ces  deux  eipèccs 
•oient  suffisamment  distinctes,  puisqpae  dadl  la  ooAtraction  ella  se 
ressemblent  ;  cependant  il  prétend  les  distinguer  aussi  par  leor 
couleur,  sa  f^.  mierasioma  ayant  une  teinte  plus  gris^  ou  Ueuî- 
tre,  et  paraissant  jaunâtre  par  transparence,  tandis  qne  l'antre 
est  claire  et  blanche.  Le  même  auteur  dédrit  sons  le  nom  de 
roriicella  hamata  (Ehr.  Inf.  Pi.  XÏV,  f.  V,  p.  173]  ,  une  pflile 
"  Vorticelle  à  corps  long  de  0,046 ,  ovoïde ,  rétréci  aux  deux  ix- 
trémités  et  obliquement  fixé  sur  son  pédicule. 

*  roriicella piefa  (Ehr.  Infns.  PI.  XXVI ,  f.  IV ,  p.  176). 

m 

M.  Ehrenberg  nomme  ainsi  une  très-petila  Vorlicdle  qnl  t 
trouvée  en  i83i  sur  la  Salvinia  natans,  et  qui!  distiognedesi 
f^,  neèulifera  (notre  ^.  eom^UarU^  par  ses  dimension^  beanoMp 
moindres  (de  0,022  à  0,046),  et  par  son  pédicule  très-fidcipsfit 
ponctué  de  rouge. 

V  Genre.  VAGINICOLE.  —  J^ayinicola. 

Animaux  de  forme  yariable,  ovoïde  ou  campavléef 
ou  CD  entonnoir  allongé,  plus  ou  moins  semblables  aux  Vor- 
ticelles ,  mais  logés  isolément  dans  une  gatne  membraneuse 
cylindrique,  urcéolée  ou  en  ampoule ,  au  fond  de  hquelle 
ils  sont  sessiles  ou  rétractiles  au  moyen  d'un  pédicule. 

I^  corps  des  Yaginicoles  ressemble  en  général  à  celui  des 
Vorticelles ,  cependant  il  est  quelquefois  beaucoup  plus  al- 
longé dans  son  état  d'épanouissement  ;  il  est  très-contractile, 
de  forme  très-variable ,  mais  il  ne  montre  pas  un  t^uiifui 
réticulé  bien  distinct.  L*étui  'membraneux  qui  lui  sert  Ht- 
donieurr ,  lui  en  tient  lieu  sans  doute.  Quelques  Vaginicok^ 
sont  pourvues  d*un  pédicule  contraotile  eu  tire-4)ouclioni  on 


DES    IMFUSOIRES.  561 

k  »oit  fw^uemiiient  qui  sont  en  voie  de  niiiliJ  plie;)  lion  par 
ïvision  spontanée  longitniJinalc ,  ou  niciiie  on  voit  deux  in- 
dividus provenant  de  cette  division  et  fixes  dans  le  même 
étui  membraneux;  or  cet  étui  ne  se  divisant  pas,  ilfaulquW 
au  moins  des  animaux  ^devienne  libre  à  la  manière  dca 
VorticeUcs  pour  cliercher  un  nouveau  sile.  On  rencontre 
aussi  des  Infusoîres  ovoïdes  contractiles  poiuvus ,  à  une 
IKOiit^  seulement  ,  de  cils  ondulants  qui  leur  serveM 
tauee  locomoteurs,  ce  sont  très-probablemf^ntdcs  Va)p^ 
t  devenus  libres ,  mois  on  ne  les  a  pas  vus  se  fixer  et 
r  un  nouvel  étui. 

a  connu  plusieurs  Vacinicolcs  dont  trois  sont 
■S  parmi  ses  Trîcliodes ,  cl  trois  autres  parmi  ses  Vor- 
;  celles-ci  ont  formé  pour  Laniarck  le  genre  F^llicw 
,  cotuidéré  comme  voisin  des  Brachions,  et  les  troil 
nûères  ont  formé  pour  ce  même  auteur  le  genre  f^ugitù' 
nU.  M.  Bory  adopta  les  deux  genres  de  Lamarck  en  ne  lait- 
uutqii'Â  ime  seule  espèce,  la  f'orlicella  ampulla,  le  nom  de 
FoIUeuline.  M.  Ëhrenberg,  considérant  le  fourreau  mem- 
fanoetix  des  Vagînîeoles  comme  une  cuirasse  (/orica),  a  plac£ 
CCS  Infiisoires  dans  sa  famille  des  Ophrydina  avec  l'Ophrydiç 
dont  nous  avons  déjà  parlé  (voyez  pag.  &29) ,  et  dont  il  les 
le  parce  que  leur  cuirasse  n'est  pas  spontanément  d>> 
le.  n  les  partage  en  trois  genres ,  dont  le  premier,  TïtH 
l'i'iEé  partm  pédicule  contractile;  les  deux 

s  sontsessiles  ilans  leur  fourreau  et  se  distinguent  l'un 

de  l'autre  parce  que  les  f^aginicoUt  sont  logés,  au  fond  d'un 
GlHirT«au  sessilc  et  les  Coihurnia  au  contraire  sont  au  fond 

Id^  fourreau  pédicule. 
klice  Vagînicoles  se  trouvent  dons  les  eaux  pures,  douOM 
fclliiiiiiii  I ,  fixées  aux  plantes  ou  aux  Entomostracés. 
F   ■■  VtcmcoLi  LociTiiRE.  —  faginicoli  inquilina  (Lamk.'). 
K'  PI.  XVI  ùU.fig.b. 

Corps  ovoïde ,  urcéolé ,  long  de  0,03 ,  0x6  latér<ilemcnt  par  im 
pédicule  rontrKtde  dans  un  fourreau  diaphane,  rylindrique.  — ,] 
Long  de  0,10  et  large  de  O.Oï. 

UEt)50U£S.  36 


511  BISTOIBS    «ATVIIILLE 

Xai  troiiTë  aixmdamineQt  cet  Inf moire  dam  l*6ttt  de  mer  mt 
les  Algues ,  à  Celte.  Son  pédicule  coatrèctfle  égale  une  foît  et 
denûe  la  longnenr  da  corps  ;  il  part  latéralement  près  de  Tex- 
trémité  inférieare  et  s'imére  latéralement  an  q;aart  inierieiiréB 
foureaa  qui  est  un  peu  rétréci  et  tronqué  inférieurement. 

Ifûller  a  nommé  Trickoda  inquUimts  (Infm.  p.  218.  — Zool. 
dan.  PI.  IX ,  fig.  2) ,  un  Infusoire  de  la  mer  Baltique  qui  eit 
prot>ablement  le  même  que  le  ndtre ,  quoiqu'il  ait  toujours  été 
▼n  nageant  librement.  M.  Ehrenberg  a  nommé  cette  cspèee 
îitUinnus  inquilinu»  (Inf.  PI.  XXX ,  f.  Il)  ;  il  la  reproKnte  arec 
un  lionrrean  arrondi  à  rextrémité  et  donne  une  longueur  de 
0^045  au  corps. 

*  VagimicolS  a  long  rouRRSAU.  —  P^aginicola  wagiitata  (1). 

Millier  a  décrit  «  som  le  nom  de  f^ortieêlia  pagimmia  ,  une  màn 
espèce  obsenrée,  à  Tarrière-saison,  dans  l'eau  de  la  mer  Baldqot. 
Son  pédicule  mince ,  aussi  long  que  le  corps ,  est  inséré  à  l'entrés 
d'un  fourreau  six  fois  plm  long ,  et  à  l'entrée  duquel  le  corps  sit 
retenu  sam  presque  y  pouroir  rentrer. 

*'*'  \àiaaiGOijt  SDBDUi.  •— *  F'mginieola  submiain. 

M.  Ehrenberg  nomme  Tintinnussubulaius  (  Inf.  i838 ,  Pi.  XXX, 
f.  111 ,  p.  S94}  »  une  Vaginicole  marine ,  à  fourreau  diaphane» 
couique,  allongé  ,  en  pointe  effilée  à  sa  base  et  long  de  o.iS.  H 
la  donne  ayec  doute  comme  synonyme  de  la  ^ortieelia  vagmt^, 

♦*♦  Trichoda  ingcnita  ,  Mûll.  PI.  XXXI  ,  6g.  i3-i5  et  Tr.  lajute, 

I.  c.  f.  16-19. 

Som  oes  noms ,  Miiller  a  indiqué  des  Vagiaicolei  marines  qaH 
n*a  obserTées  que  très-imparfaitement  ;  en  effet  il  dit  n*aToir 
rencontré  la  première  qu'une  seule  fois»  et  dit  que  lanCre  cflt 
rare  et  qu'elle  montre  une  analogie  surprenante  arec  les  pré- 
cédents. Cette  dernière  est  caractérisée  par  un  prolongement  <1b 
fourreau  en  foi*me  de  pédicule.  La  Tr,  ingenita  paraît ,  d  tprèi 
le  dessin  de  lauteur ,  tellement  semblable  k  la  f^&gimeoia  tryi- 
iallina ,  que  M.  Ehrenberg  la  dte  avec  doute  comme  synonyme. 


(1)  yorUceUm  vaginaia,  MaU.  Inf.  PI.  XUV ,  fig.  la-iS. 
FoliicuiiHa  vaginata,  LamarclL,  Ajs.  sansTtrt.  Il»  p«  Se» 


s.  ViciMCOLE  Âiipdi'Lt.  —  t^agihiàbla  ampuUa  (i). 

Millier  trouTa  ou  mois  d'octobre,  dans  l'eau  de  la  mer  Baltique 
parmi  les  L'ives,  cet  Infiuoire  pins  grand  que  la  plupart  des 
. aoimaux  microscopiques.  «  C*est »  dit-ii ,  un  follicule  hyalin, 
▼entra ,  en  forme  de  fiole  à  col  tronqué  dan»  léc|uel  est  logé  un 
Animalcule  très-contractile ,  mou,  farci  de  molécules  grises , 
tantôt  occupant  tout  le  follicule ,  tan  ta  t  resserré  au  fond,  et  alors 
agitant  en  avant  des  cils  vermiculaires  conime  des  flammes  on- 
dnladtw ,  on  de  maniéré  à  fignrer  ùhe  fbntaiiie  qui  eoole  ;  tantôt 
ifalloageaiit  sons  une  forme  oblouglië  et  Tèntme  Jusqu'à  l'orifice 
dli  Mlicnleet  quelquefois  même  au  delà  en  agitant  quelques  cils 
flotCanls.  Mflller  rit  nnè  seule  fois  Tanimal  complètement  épanoui 
arançânt  hors  de  rouTertUre  un  col  élargi  an  sommet  en  deux 
lobei  ciliés. 

3.  VkijNicoLB  caiSTALLiNB.  —  P^aginicoia  cryiiallina  ,  Ehr. 

PI.  XVI  his,  fig.  6. 

Corps  tùbiforme  od  en  entonnoir.  Long  de  0,oA  à  0,10 ,  atta- 
ché par  sa  base  au  fond  â*un  fourreau  diaphane,  urcéolé  du 
ventru,  deux  fois  aussi  long  que  large. 

J*ài  Croate  cet  Infkuofire  sui^  les  herbes ,  dans  la  Seine  au  mois 
tfoetobre,  dans  les  basÉiot  du  Jatdtn-dee-Plantes ,  au  moit  de 
novembre  et  dans  une  fontaine  an  sod  de  Paris,  le  i8  mars. 
■•  Efarenberg  Ta  observé  tantôt  vert,  tantôt  incolore  et  il 
Ittribne  cette  différence  de  coloration  à  la  présenee  on  à  Tab- 
ÈÊtKdk  des  oenfs.  H  Fa  représenté  (Infos.  i838,  PI.  XXX, 
%.  V) ,  beancônp  pins  allongé  hors  de  son  Ibarrean  qoe  je  ne  l'ai 

vVl  IBOffHBlcnie* 

4.  Và£ii«icoli  ovale.  —  P'aginicola  oçaia,  M.  XVI  hit^  fig.  J. 

Corps  ovoïde  long  de  0,Oft$ ,  au  fond  d'un  fourreau  urcéolé 
long  de  0,048. 

Cette  eq)èce  que  je  crois  bien  distincte  de  fa  précédèiife,  se 
bdùvait  sur  des  2ygaènies  de  Tétaiig  de  Heddon ,  le  37  mM. 

(a;  ^orUcdU  ampulla  ,  Mùll.  Inf.  Pi.  XL  ,  f^.  4'7  *  P*  4^' 
FôUicttlind  atkputia,  Lamk.  1.  u.  ^  tùtf,  BMyd.  1814. 

36. 


SM  HISTOIRE     MATUAELLE 

*   Faginieola  iineta  (Ehr.  lof.  W.  XXX,  f.V)  et  f^agwicUa 

decumheru  (Ehr,  1.  c.  fig.  VI.) 

M.  Ehrenberg  a  décrit  comme  eipècef  diftinctet  deux  Vagi- 
nicolei  «  corpi  tnbîforme  allongé ,  et  à  fotfrream  bronâtie,  loig 
de  0,09  ,  Tirant  l'one  et  l'antre  sor  les  racine»  de  Lemna  à  Ber- 
lin ;  mais  dont  Tnne  a  le  fourreau  urcéolaire ,  dreaéon  perpeb- 
dicnlaire,  et  lantre  a  son  fourreau coudié  et  comprimé  à  h 
surface  du  support ,  comme  une  celhile  de  Gellépore. 

**   F'aginieola  foUiemlata  (roriiêella  folUeuiaia  ,  Ifûller,  Inf. 
p.  i85.  —  Cothunùa  imhtrhU.  —  £hr.  Inf^PL  XXX  »  ^.  Vil). 

Mûller  a  obsenré  sur  le  Cjrchps  ndmuttu  plnaienri  de  ces  Ta- 
gînicoles  qu'il  compare  a  sa  Triehoda^imqiùùnus  ^  en  la  dîrtÎB- 
guant  parce  que  son  fourreau  est  un  peu  rentm  an-desKN»  da 
milieu  et  que  le  corps  est  sessile  et  non  pédicule  ;  c'eat ,  dit^l , 
un  animaloile  gélatineux  qui  dans  son  plus  grand  développe- 
ment est  aminci  à  sa  base  et  tronqué  an  sommet,  o&  il  montre 
un  bord  cilié  en  fer  à  cheral.  Lamarek  en  a  fait  une  Follicninis; 
If.  Ehrenberg  donne  comme  synonyme,  soos  le  nom  de  Ch 
ihumia  imberbis^  une  Vaginicole  à  fourreau  long  de  0,09  uroéolé 
et  porté  par  un  très-court  pédicule..  C'est  la  présence  de  ce  pé- 
dicule qui  pour  cet  auteur  caractérise  le  genre  CoûturmU^mm 
nous  ToyoBS  souTent  la  FaginieoU  crUtallme  arec  un  pédiode 
court,  etàenjuger  parles  dessins  de  BL  Ehrenberg,  ce  poomit 
bien  être  le  même  Infnsoire. 

M.  Ehrenberg  a  trouré  sur  les  Géramiums  de  la  mer  Baltkm, 
une  antre  Vaginicole  de  même  forme  •  mais  moitié  pins  pstil», 
qu'il  nomme  Coihumia  maritima  (Ehr.  Inf.  PI.  XXX ,  fig.  VŒ); 
enfin  il  décrit  sons  le  nom  de  Cotkurmia  htwmensU  (1.  c.  fig.  OC, 
p.  398)  un  Infnsoire  du  même  lien,  qui  a  le  corps  tm-eourt, 
campaniforme ,  logé  dans  un  fourreau  en  forme  de  esm^  porté 
par  un  Icmg  pédicule. 

Genre  YORTTGELUDE. 

M.  Milne  Edwards  a  établi ,  dans  la  nouvebe  édition  de 
Lamarcky  ce  genre  pour  une  Yortioelle  composée  maou 
qu'il  a  observée  de  concert  avec  M.  Audouin  «nx  Hes 
Ghausey .  Les  Vortîcellides  sont  des  animaux  à  coifps  àDon^ 
et  presque  enforme  de  cornet ,  dont  les  bords  ne  se  renver- 


DES   IRFDSOIRES.  56S 

sCTit  pas  en  deliors  comme  ceux  lîea  Vorlicelles;  ils  sont 
portiis  par  des  pédiculi's  filiformes  réunis  en  arbusculcs  sur*  i 
uiie  tige  commune  ,  dont  la  portion  supérieure  se  contracte 
en  spirale  ,  et  dont  la  base  rentre  dans  une  gatne  cylindr*'^  1 
que,  rigide,  droite,  unpen  éTaséeauBommet, et fiixëepar  1 
M  base. 

zsrFUBOnu»  sthéthi^ uxs. 

Nous  rangeons  provisoirement  sous  cette  dénoioi» 
Dation  divers  types  dissemblables  et  sans  aucun  rap-, 
port  entre  eux  ;  plusieurs  même  n'ont  de  rapport  ave<^  ! 
aucune  autre  famille  du  règne  animal.  11  est  bîea  | 
probable  que  des  rechercbes  ultérieures ,  en  augmea- 
laot  le  nombre  des  animaux  i]ue  nous  indiquons  ici, 
donneront  le  moyen  de  leur  assi^er  une  place  pliu 

iveaable. 


Genre  COLEPS.  —  Co/ep» ,  Nitiscb. 

[{fiuax  à  corps  cylindrique  ou  en  forme  de  barillet, 
pr^ntanl  à  l'extérieur  des  rang:écs  longitudinales  et  (rans^ 
verses  de  pièces  polygonales ,  solides  en  apparence  et  entre 
lesquelles  sortent  quelques  cib  droits  tr^-minces  vibratî- 
les.  L'pxlrémilé  antérieure  est  tronquée  ou  festonnée  et  ci- 
liée :  l'ûxtrémité  postérieure  est  terminée  par  deux  ou  troiff 
pointes  symétriques. 

L'oi^anisalion  des  Coleps  est  encore  bien  peu  connue  i' 
Topadté  de  leur  enveloppe  empêche  de  distinguer  ce  qui 
peut  se  trouver  à  l'intérieur.  On  sait  seulement  que  comme 
les  Infusoires  proprement  dits,  quand  ils  sont  prËs  de  mourir 
OU  comprimés  entre  des  lames  de  verre ,  ib  laissent  exsuder 
des  disques  ou  des  globules  de  sarcode ,  et  que  finalenicnt , 
leur  tégument  se  déforme  et  se  décompose  comme  celui  lie» 
Plosconies.  On  en  voit  souvent  qui  sont  en  voie  de  se  mul- 

^ÊÊtltr  par  division  spontanée. 

^Hhiller  pbça  dans  son  genre  CfTCaria  la  snile  esp^  qu'il 


(ififl  HI8T01IIF    IfATUEELLB 

ait  cpmme  i  C^cainia  Mrtat  prenant  ainsi  ppiir  une  queue  les 
pointe^  très-çpurtes  de  r^trénùté  postérieure.  Nitisch  you- 
l4Dt  réformer  ce  genre  si  coiiff^  je  Aluller  proposa  réta}ilis- 
ses^ent  du  geore  CQlep$i  Af,  Sçry  de  sop  ç^  ayait prisle 
même  animal  pour  |7pe  de  whi  genre  DiçérateDe,  cpii  con- 
tient aussi  un  type  tout  à  fait  différent ,  le  Ghaêtooote. 

M.  Ehrenberg  «i^ptVk  k  g^^ie  Ççl^  ^V  T  inscriTit 
d'abord  (en  1830)  trois,  pub  (en  1838)  cinq  espèces  qui  ne 
sont  peut-^tre  pas  suffisamment  distinctes  ;  il  lai  attribue 
une  bouche  et  un  anus  terminaux ,  up  appareil  digsslit 
polygastrique ,  une  cuifasse  multipartila  et  k  ftrmà  pour 
type  de  sa  famille  des  CQlqma  qu'il  plmee  à  oftté  des  Ah 
ckriia^  «omme  rqHrrfieiitwit  d«  Bn^béliena  cuî^rsissA, 

|.  CoMr*  niussî;.  —  CoUps  hirlU4.  •*-  PI.  XVI 9  f^.  lO. 

Corps  oTOîde,  oblong  ou  cylindricé,  grisâtre ,  long  de  Ô,OS, 
terminé  en  af ^t  par  ipi  eçuroniia  <1b  iO  ^  iS  doptelores  qui 
correspondent  à  autant  de  rangées  symétriques  de  nodules  an- 
guleux saillants,  et  temtaié  eu  assiéM  par  deux  poiulaa  spié* 
triquement  plaeées  aa*dasBOus  ^  l'aii- 

Cet  Infuspivf  n  tropve  tràMréq««9!Mii«pt  e^  abondanmieat 
dans  leau  d^  Sein^  y^m  |ei  MyrioiAyllM  e(  loi  ;S|r$PéoBfls;  et 
mrUmi  qn^nd  oettA  eau  a  éié  cQqaerréfi  p^d^ot  plqii<pnif  nm 

dans  des  bocaux  où  la  végétation  se  continue  ;  il  na^  ploi  Im- 
tement  que  les  Paramécies;  on  en  roit  souTent  qui  sont  en  toîs 
de  sa  mnllipiier  par  divMîpii  apontan^a  tfansTersQ.  Quand  en 
tient  «ntre  dfs  Ispeu  de  Terra  ce  Cola p;  »  eomprimé  mi  fiin« 
plement  g&ié  •  on  yoit  sortir  de  l'extrémité  antérieure  ou  de 
quelque  dëc)iirure  latérale  des  expansions  de  sarcode  transpst 
rent.  On  reconnaît  bien  alors  que  Fenveloppe  tuberculeuse  ot 
dëcomposable  comme  le  reste,  et  qu'elle  n*a  qu^me  solidité 
apparente. 

Mûller  a  décrit  sons  le  nom  de  Cercaria  kirta  (MflTI.  Inf. 
p.  1 38 ,  PI.  XJX,  flg.  1 7-i8),  nninfnsoire  bien Toisin  de  eelukri, 
et  ayant  comme  lui  deux  pointes  courtes  que  l*autenr  a  erasi 
lire  mobiles;  mais  U  rindiqiif  pflfnme  mani  dans  Faan  de 


DES  IlIFU^OXRBt.  56T 

mer ,  où  deux  foU ,  à  nn  an  d'intervalle ,  il  en  troura  plnsieun • 
M.  Ehrenberg  nomme  CoU^  hiriu4  (Khr.  Inftif.  i838, 
PI.  XXXIIl ,  fig.  i),  un  Infusoire  d*ean  douce ,  long  de  0,047  à 
0,060,  qni  doit  être  le  nôtre,  mais  il  Ini  attribue  une  euinaie 
réliftante  y  formée  de  petites  plaqfiiea  dont  la  lolidité  m  dënkmlre 
par  l'écrasement  entre  deux  plaqnet  de  Terre.  Gef  plaquée  | 
dit-il,  forment  19  rangées  longitudinales  ,  on  i3  rangées  trani- 
▼erses,  et  sont  par  cooiéqne&t  an  nombre  de  147.  Cet  anteur 
prétend  aussi  qu'il  y  a  ii|  denticules  en  arant  et  trois  pointes  en 
arrière.  Cependant  il  donne  son  Cékpt  kirém  cenuae  synenyioo 
de  la  Cercarin  hirlm  de  Millier* 

Le  même  auteur  nomme  Coiept  HHdh  (Inftts.  1.  0.  fig.  t) , 
un  Infusoire  presque  de  moitié  plus  petit  que  le  précédent ,  a 
corps  ovoïde ,  vert  «  terminé  en  arrière  par  trois  pointes  et  re- 
vêtu de  160  plaques  environ,  formant  14  à  i5  rangées  longi- 
tudinales ou  II  rangées  transverses.  M.  Ehrenberg  distingue 
sous  le  nom  de  C  elongatut  (Inf.  1.  c.  fig.  3} ,  nnColeps  qui  nous 
paraît  être  une  simple  variété  du  C.  kirhu  avec  lequel  il  a  été 
trouvé  quelquefois  ;  il  est  censé  en  difiërer  par  sa  forme  plus 
étroite  et  par  le  nombre  beaucoup  moindre  (i  43)  de  ses  plaques 
qui  forment  senlement  i3  rangées  loDgitudinales. 

Une  espèce  qui  parait  véritablement  bîea  distincte  eit  le  C 
amplMcnnihiu  de  cet  auteur  (1*  c-  ^»  4)  '•  ûUe  est  caractérisée 
par  sa  forme  plus  courte ,  un  peu  plus  large  que  bante  ;  par  les 
dents  inégales  qui  entourent  Textrémité  antérieure  et  par  les 
trois  pointes  pins  fortes  de  l'extrémité  postérieure  ;  la  inrface  est 
annelée  et  montre  12^14  bandes  transverses  :  à  Tintérienr  se 
Toient  10  à  1 1  grosses  vésicules  stomacales  remplies  d'aliments,  et 
«pialques  autres  restées  vides  qni,  suivant  ranteur,  appartiennant 
peut-être  a  l'appareil  génital.  Cette  espèce ,  observée  comme  les 
précédentes  à  Berlin,  n'a  pu  être  colorée  artificiellement  par  l'in- 
digo. Sa  longueur  est  de  0,09. 

Le  C.  incurvui  de  M.  Ebrenberg  (1.  c.  fig.  5) ,  long  de  0,06 , 
snbcylindrique ,  un  peu  courbé,  revêtu  de  sSG  plaques  trè»* 
convexes  formant  16  rangées  longitudinales,  ou  autant  de  ran- 
gées transverses ,  et  terminé  par  cinq  pointes ,  est  probablement 
aussi  une  espèce  distincte. 


S88  HisTtfkHE  HATinimu 

Gbirb.  PLANABIOLE.  —  Pkmariolu. 

m 

An.  àcorp6laiiidUiroriiie,obloiig,diTenai^  finiiaix 
et  replié  «a  bord ,  omyeze  et  glabre  ea  deasm ,  ooMiTeet 
dUé  en  deiBOQS. 

J'inscris  prorâoirement  sous  oe  nom  des  animany  trèi- 
semUables  aux  Planaires  par  leur  aspect  et  par  leur  oo» 
sistanœ,  mab  dépourvus  de  bouche  et  de  tomantEeorifioe 
externe,  non  ciliés  partout,  mais  seulement  pour? us  ca 
dessous  de  db  longs  et  .très-fins. 

FtAMÂiioLA  soooi.  —  PlanarMa  nthra.  —  PL  VIU,  flg.  1 1. 

Corps  lameDifDmie,  rooge ,  grannié ,  kmg  de  0,10  ;  rétréci  m 
arrière ,  élargi  en  avant  avec  dieox  pUs  en  fbfane  d'oreflles. 

Cette  espèce  était  eztrftmemeni  sbondento  sur  les  dâvîi  de 
▼égétanx,  dansl'eandn  canal  desÉtang^èCette,  le  ■•'mani84o. 

Gbhioe.  CEUBTONOTE.  —   OMaMêm.  . 

An.  deformeobkmfuccontexeaet  hériasésdeaoieBei 
d^écaOles  en  dessus ,  plans  et  pourvus  en  deaaoïia  de  cfls 
Tibratiles  très-minces  ;  terminés  en  avant  par  un  bord 
arrondi,  près  duquel  est  une  bouche  distincte,  et  bttr^ 
qûés  en  arrière  ou  temiinés  par  deux  prolongenienla  ean- 
difiNrmes. 

Les  Ghœtonotes,  par  leur  forme  symétrique ,  parlessoia 
ou  appendices  dont  leur  dos  est  revêtu ,  et  par  leur  ly- 
parencc  de  tube  digestif  permanent ,  s'éloignent  beaucosp 
des  Infusoires  pour  se  rapprocher  des  Systolides  avec  lesqndi 
M.  Ehrenberg  leur  attribue  encore  un  autre  rapport  ca 
disant  qu'ils  se  propagent  par  des  oeufs  peu  nombreux  cl 
d'un  volume  relativement  aussi  considérable  que  celui  des 
œufs  des  Rotateurs  ;  cependant  ik  diffibent  beaucoup  ausn 
des  Systolides ,  par  l'absence  de  toute  armure  dentaire  et 
surtout  par  l'absence  d'un  tégument  résistant ,  et  par  l'ab- 


DES  IHFUSOIIŒS.  S69 

sctice  de  cette  contractilltë  qui  est  tout  à  fait  csracti^riMtque 
chei  les  Systolides. 

Muller  a  placé  parmi  ses  Trichodes  la  seule  espèce  de 
CliKtonote  qu'il  ait  connue.  M.  Bory  a  réuni  cette  même 
espèce  avec  le  Colcps  dans  son  genre  Dicéralelle.  M.  Ehren- 
bei^  a  institue  le  genre  Chiietouote en  1830 ,  et ill'a inscrite 
parmi  ses  Rotateurs  (Systolides]  dans  la  première  famille  , 
celle  des  Ichtiiydiens  qui ,  suivant  cet  auteui' ,  doivent  avoir 
un  organe  rotatoire  simple ,  continu  ,  à  bord  entier  ;  mais 
dans  le  fait ,  les  cils  vibratiles  de  la  face  ventrale  des  Chœ- 
(oootcs  ne  coiistituent  point  du  tout  un  organe  rotateur. 

Les  Chictonotes  ne  se  trouvent  que  dans  les  eaux  douces, 
pai'ini  les  herbes  aquatiques  ;  ils  se  multiplient  quelquefois 
beaucoup  dans  les  vases  oti  l'on  conserve  ces  eaux  avec  des 
lofltdles  d'eau. 

].  CBf  TOHOTE  ÉcttLLEnx.  —  Clurlonotut  iguammnius.  — 
PI.  XVIII  ,  flg.  8. 

Corps  allongé ,  un  peu  rétréci  ver^  le  tiers  antérieur ,  et  renflé 
au  contraire  dans  sa  moîlié  postérieure,  long  de  0,41  à  0,SSi  re- 
vêtu en  dessus  de  poils  courts ,  élargis  en  manière  d'Mailles  poin- 
tues régulièrement  imbri(|uées. 

Cet  animal  s'était  multiplié  beaucoup  ,  au  mois  de  janvier  1 840, 
dans  UD  petit  bocal  où  j'araif  conterré  des  Spoagîlles  on  i838, 
et  que  j'avais  apporté  de  Paris  à  Toulouse  avec  tout  ce  qu'il  coa- 
tenait.  Vu  par  detsui.  ce  Chietonote  paraît  couvert  d'écaillés 
traniTerses  formant  sept  rangées  longitndinalea  engrenées  ma- 
tnellemeut  ;  maii  quand  il  se  recourbe  et  quand  il  «e  taiise  voir 
de  profil ,  on  reconnaît  qne  les  écailles  ne  icnC  mitre  choie  qua 
la  baie  d'autant  de  poils  courts  qui  recouvrent  tout  le  dos  et 
nidine  les  deux  branches  de  la  bifurcalion  postérieure.  La  bourbe, 
qai  ordinairement  i4s  voit  comme  une  ouverture  ronde  bordée 
d'nn  anneau ,  m'a  para  quelquefois  entourée  de  quatre  ou  cinq 
petites  papilles  ;  \et  cils  vibratiles  de  la  face  ini'éiieure  sont  très- 
lom».  rayonnants,  et  ne  se  voient  bien  que  sous  le  tiers  antérieur. 
^■IL  Khrenberg  a  nommé  Chtrlonolm  miiximus ,  une  espèce  qai  Ml 
Hant-étro  ta  mt^me  que  celle-ci  :  il  lui  n>si^ne  wia  longueur  de 


570  HISTOlBf    HATUEEUA 

Oyis  «0,12  ,  et  dit  que  son  œuf  eit  long  de  o, 07,  mais  Uie  borne 
à  dire  que  les  soiei  dorsales  sont  courtes  et  égdes,  sans  iiien- 
tionner  leur  disposition  en  écailles. 

9.  Ga4ETO»0TB  MOUBTTI.  —  CfuftoH^tm  loTUi»  -—  PL  XVUU  » 

fig.  7  (0. 

Corps  allongé ,  renflé  au  mUieu ,  on  peo  étranglé ,  en  manière 
de  Qoa  an-dessous  du  quart  antérieur  qui  est  arrondi  comme  nue 
tête;  long  de  p^iO  àO>ii  ;  hérissé  en  dessus  de  longs  cils  noi 
▼ibratiles. 

JTai  obserrë  fréqnismment  cet  animal  dans  les  rases  où  je  con- 
servais depuis  plusieurs  mois  ou  même  depuis  plusieurs  annév 
de  Tean  de  Sekie  ou  de  l'eau  de  marais  arec  des  herbes  aqns- 
tiqnes.  Quand  on  le  Toît  de  profil ,  on  reoçnnatt  bien  que  sou 
do4  ^  çpu^^rt  d'ikipmWs  entre  lesquelles  sortent  de  longs  ciU 
droits. 

M.  Ehrenberg  caractérise  cette  espèce  par  la  plus  grande  lon- 
gueur de  ses  soies  donaks  postérieures;  il  lui  attribue  un  oeof 
aussi  long  que  le  tiers  du  oorps.  Le  mime  auteur  adniet  une  troi- 
sième espèce ,  Ch,  hrevU  moitié  plus  courte ,  mais  propoition- 
nellement  plus  épanse,  ayee  des  soies  dorsales  rares  j  et  doùt  Tceof 
n'a  que  le  einquième  de  la  longueur  du  corps. 

*  Icbthtdh.  —  JchU^^rdium^ 

M.  Ehrenbçrg  a  formé  le  genre  lehthjrdium ,  ponr  un  animsl 
qui  diffère  des  Ghaptonotes  par  l'absence  des  poils ,  et  qui  pré- 
sente de  même  son  extrémité  antérieure  renflée  en  tête ,  et  son 
extrémité  postérieure  bifurquée ,  et  un  tube  digestif  droit  La 
seule  espèce  de  ce  genre,  lehthjrdium podura  (Ehr.  Infns.  i838, 
Pi.  XLIII ,  fig.  2)  a  le  corps  long  de  0,06  à  0,18 ,  linéaire  obicmg. 
L*auteur  cite  comme  synonyme  ,  mais  à  tort ,  la  Cercaria  podurû 
de  MQller  (Inf.  PI.  XIX,  fig.  i-5  ,  p.  124),  qui  paraît  platâtie 
rapporter  à  quelque Englène.  En  effet, Muller  dit  qu'elle  se  meut 
en  tournant  fur  sou  axe. 


(i)  Tiiehoda  anas  ^  Mûller,  Zool.  dan.  prodr.  add.  p.  381. 
Trichoda  Inxus^  Mûller.  Inf.  pi.    XXXÏ,  fig.  r»-7. 
Urachionus pilosut t  Schrank.  Bcyti'.  p.  m,  pi.  IV,  fij*.  3^. 
DiceratcUa  larus ,  Bory  ,  Encycl.  1824. 
ChœtonoUts  larus  yTMr,   Infus.  i838,  pi.  XLIII,  fig.  \. 


DES  IHFUSOIRES.  571 


LIVRE  IIL 


OBSERVATIONS   0lSQrÉRA|<E8   8II|I    LB8   8YST0LIDE8. 


CHAPITRE  I. 

SiFIlfITION. 

Les  Systolides  pont  des  animaux  microscopiques, 
presque  aussi  petits  que  les  Infusoires»  et  comme  eux 
dérobés  à  notr^vueparleur  extrême  petitesse;  maisîls 
•ont  doués  d'une  organisation  bien  plus  complexe ,  et 
qu'on  aurait  à  peine  soupçonnée  avant  les  découvertes 
de  M.  Efhrenberg ,  qui ,  le  premier ,  -fit  voir  qu'ils  doi- 
vent être  séparés  des  Infusoires»  avec  lesquels  on  les 
avait  confondus  jusque-là. 

Les  Systolides  sont  des  animaux  symétriques ,  con- 
stamment revêtus  d'un  tégument  résistant,  flexible , 
an  moins  en  partie  ;  ils  sont  susceptibles  de  se  retirer 
en  se  contractant  sous  la  partie  moyenne  de  ce  tégu- 
ment ,  qui  oflfre  quelquefois  l'apparence  d'une  cuirasse 
solide  ;  et  c'est  de  cette  faculté  de  contraction  que  vient 
leur  nom  de  Systolides.  Ils  ont  un  canal  digestii  ordi- 
nairement droit,  avec  deux  orifices  opposés,  et  sont 
pourvus  le  plus  souvent  d'une  paire  de  mandibules 
engagées  dans  un  bulbe  pharyngien  musculaire.  Leur 
bouclic  est  ofdinairemenl  entourée  d'un  appareil 
charnu,  revêtu  de  cils  vibrntilcs,  qui ,  dans  certains 


572  HI8T(»RE    ffATUBIUiB 

cas ,  par  la  régularité  de  leur  mouvement,  présentent 
touit  à  fait  l'apparence  de  roues  dentées  tournant  aTcc 
rapidité.  D'après  cela^  on  a  noquné  Rotlfères  q[i)elques- 
uns  d'entre  eux  et  Rotateurs  ou  Rotatoirer  la  classe  en- 
tière ,  ^oiqu'un  grand  nombre  de  genres  n'aient 
point  du  tout  cette  apparence  de  roues. 

Enfin  t  ils  sont  tous  hermaphrodites.»  et  se  reprodui- 
sent uniquement  par  le  moyen  d'oKifs  peu  nomhreiix 
et  d'un  volume  relatiTement  trèsKxmsidéralile.  Ces 
œufs  édosent  quelquefois  avant  la  ponte ,  et  lesfijsti^ 
lides  alors  paraissent  être  vivipares.  L'ovaire  est  tou- 
jours bien  visible  dans  les  Systolides  ;  mais  il  n'en  ot 
pas  de  même  des  (urganes  mâles,  que  M.  I&re&l«s 
attribue  à  ces  animaux.  Les  muscles  y  les  nerfj^,  ks 
organes  des  HSûBy  les  vaisseaux,  etc.,  qlie  M.  Ehrea- 
berg prétend  avoir  reconnus chesles Rotateon» et ki 
autres  détails  découverts  par  M.  Dojère;,  dans  ks 
Taidîgrades,  ne  nous  semblent  pas  enooce.  dewir 
fournir  des  caractères  précis  pour  là  définition  des 
Systolides  en  général.  Cependant  tout,  dès  à  présent, 
tend  à  nous  prouver  que  rorganisatùm  de  ces  ^«îi^^mit 
est  coosidérablement  plus  complexe  que  celle  des  Info- 
soires ,  et  nous  ne  doutons  pas  que  de  nonvdks 
recherches ,  entreprises  en  suivant  la  marche  adoptée 
par  M.  Doyère ,  ne  nous  révèlent  prochainoncnt  nae 
foule  de  faits  mal  connus  ou  mal  interprétés  anjoo^ 
d'hui.  Voilà  pourquoi ,  dans  Tattente  de  ces  résoluts 
probables  »  qui  permettront  de  classer  définitivement 
les  Systolides ,  nous  avons  'voulu  nous  borner  id  s 
une  simple  esquisse  de  cette  classe  d'animaux. 


DES    IHFUSOIAES. 


CHAPITRE    II. 


DES  TÉaVUERTS  ET   0E9  ORGAH»   LOCOHOTEVBS. 


Les  Systolides  sont  tous  revêtus  d'un  té{;uinenl  ré- 
sisUnt,  plus  ou  moins  flexible,  qui  ne  se  décompose 
|ins.iu£sir.ipidemeiit  quele  reste  du  rorps,  et  qui  pré- 
sente en  .ivnnt  une  ouverture  plus  ou  moins  grande, 
par  tnquellc  la  substance  charnue  iolérieure  est  mise 
en  coDliict  avec  le  liquide  environuant.  Ce  tégument, 
peu  contractile  par  lui-même,  est  susceptible  de  se 
plisser,  suivant  plusieurs  lignes  louj^i  tudinalcs  et  tran^ 
verses,  en  formant  des  segments  qui  rentrent  plus  oin 
moins  les  uns  dans  les  autres,  comme  les  tubes  de 
lunettes  d'approcbei  le  segment  moyen  présente  ordi- 
nairement plus  de  consistance  et  devient  quelqucfoÎB 
une  cuirasse  membraneuse  régulière.  La  partie  anté- 
rieure, nue  ctdiversement  garnie  d'appendices clianias 
et  de  cils  vibratiles,  se  relire  de  même  totalemeot  k 
l'intérieur,  et  dans  les  espèces  susreptibles  de  résister 
à  la  dessiccation,  comme  les  Rolif'èrts  et  les  Tardi- 
grades,  le  tégument  prend  un  aspect  corné,  et  protège 
toutes  les  parties  essentielles  contre  les  agents  exté- 
rieurs. Ces  animaux,  dès  l'instant  où  ils  ont  commencé 
à  manquer  d'eau,  ont  retiré  en  dedans  toutes  les  parties 
Baillantes,  et  n'ont  plus  formé  qu'un  globule  un  peu 
translucide. 

Au  tégument  sont  fixés  quelquefois  divers  appen- 
dices, comme  les  ongles  des  Tardigrades  et  ceux  de 
l'Emydium,  qui  possède  en  outre  des  soies  cornées  ;  et 
les  cirrhes  ou  les  arêtes  des  Polyartlires  et  des 
irthres,  les  pointes  de  la  ^cuirasse  des  Brachio- 


76  HI8T01RJB    RATUBEIiIiE 

essentielle  de  l'animal ,  c'est  le  produit  d'une  sécrétion 
muqueuse  qui  reste  seule  en  prenant  plus  ou  moins 
de  consistance ,  de  manière  à  présenter  soit  une  masse 
gélatineuse  molle ,  soit  une  membrane  résistante ,  on 
qui  sert  de  ciment  à  des  particules  terreuses  eu  aux 
excréments  de  l'animal ,  et  donne  lieu  ainsi  à  la  forma- 
tion d'un  tube  analogue  à  celui  de  certaines  Annélîdes 
et  de  certaines  larves  dinsectes. 

On  observe  trois  modes  de  locomotion  chez  les  Sjs- 
tolides.  Le  premier,  et  le  plus  fréquent ,  est  la  natt- 
tion  produite  par  le  mouvement  régulier  des  cils  qui 
entourent  la  bouche  et  ses  appendices  charnus ,  soit 
que  ces  cils  plus  longs  produisent  une  app^uienoe  de 
roue  dentée ,  ou  que  plus  courts  ils  s'agitent  simpk- 
ment  d'avant  en  arrière. 

Le  second  mode  de  locomotion ,  analogue  à  cdtfi 
des  Sangsues  et  des  Chenilles  arpenteoaes ,  s'obsem 
attemativement  avec  le  premier  ches  les  Rotiffcres;  il 
a  peut-être  lieu  aussi  chez  les  Albertia  ,  les  Flosca- 
laria  et  chez  les  Mélicertiens.  L'animal  fixant  l'ex- 
trémité de  sa  queue  ou  sa  ventouse  terminale  à  use 
surface  solide ,  prend  ainsi  un  point  d'appui  pour ,  en 
s'aUongeant  autant  que  possible ,  chercher  avec  sos 
extrémité  antérieure  un  autre  point  d'appui ,  duqud 
il  rapproche  tout  à  coup  l'extrémité  postérieure;  se 
fixe  de  nouveau  pour  s'allonger  encore  et  recommen- 
cer cette  série  d'actions  à  chaque  pas. 

Le  troisième  mode  de  locomotion ,  enfin  ,  ne  s'oIh 
serve  que  chez  les  Tardigrades ,  qui  sont  pourfv 
d'ongles ,  au  moyen  desquels  ils  mardient  ou  grimpent 
sur  les  corps  solides. 

Plusieurs  Systolides  vivant  habituellement  fixés  par 
leur  ventouse  caudale,  n'ont  d'autre  mouvement  que 


DES   INFUSOIRES.  577 

la  contraction  et  Tex tension  au  dedans  ou  hors  de  leur 
fourreau^  s'ils  en  ont  un,  ou  sur  leur  point  d'ad- 
hérence; Tagîtation  des  cils  dont  la  plupart  de  ces 
aniniAux  sont  pourvus  n'a.  pour  objet  alors  que  de 
produire  dans  le  liquide  des  tourbillons  destinés  à 
mettre  sans  cesse  de  nouvelle  eau  en  contact  avec  les 
organes  et  d'amener  les  aliment^  à  la  bouche. 

Sous  le  tégument  des  Systolides  se  trouye  presque 
partout  une  substance  charnue,  molle,  diaphane , 
diflluentc ,  semblable  au  sarcode  des  Infusoires  et  à  la 
substance  charnue  des  Naïs  et  des  jeunes  larves  d'In- 
sectes. Celte  substance,  contractile  par  elle- même,  est 
souvent  étirée  en  cordons  qu'on  pourrait  nommer  des 
muscles,  comme  Tout  fait  M.  Ehrenberg  et  M.  Doyère , 
mais  il  faudra it'alors  modifier  beaucoup  la  définition 
d'un  muscle  f  et  je  dois  dire  que  je  n'ai  pu  encore, 
comme  ces  npteiirs",  apercevoir  de  difierence  réelle  • 
entre  ce  qu'on  pourrait'  nommer  des  mnsclas  et  des 
aerfs  chez  les  Systolides. 

Cette  substance  charnue ,  en  apparence  homogène , 
parait  être  seule  capable  de  produire  ou  de  porter  des 
cils  vibrçtilcs  chez  les  espèces  qui  en  sont  pourvues. 
Ces  cils  y  tout  à  fait  semblables  à  ceux  des  Infusoires , 
également  mobiles  et  contractiles  par  eux-mêmes, 
ejL  susceptibles  de  s'agiter  dans  toute  leur  étendue , 
s'observent  non-seulement  sur  toutes  les  expansions 
charnues  qui  entourent  la  bouche ,  mais  aussi  dans  le 
tube  digestif,  où  leur  présence  est  démontrée  par  l'a- 
gitation des  particules  alimentaires,  et  dans  des  espaces 
interviscéraux ,  et  quelquefois  même  à  l'extérieur 
comme  à  l'extrémité  de  la  queue  des  Ptérodines. 

Chez  les  Rotifèrcs  et  chez  les  Brachioniens  qui 
oHrent  l'apparence  de  deux  roues  dbtinctes ,  et  chez 

INFUSOIRES.  37 


578  BISTOIIIE     ITATURSLLE 

les  Mélicertiens  qui  oui  la  bouche  entourée  dune 
itès-lar^e  e](pansio&  en  forme  4e  ,c(^erétte  coniinue , 
ou  sinueuse  ou  lobée  >  il  i^'existe  qu'un  setk)  rang  de 
grands  cils  vibratiies  d9nt  le  mouvement  .successif 
produit  bien  l'apparence  d'Une,  voue  toulmânt  atc€ 
rapidité  ;  ches  les  Furculariens ,  au  contraire ,  1^  cib 
vibratiies^  diyersement  groupés,  gamisseflt  touteia  &çc 
interne  du  vaste  entonnoir  qui  conduit  aii  pharjfnx, 
cependant  alors  aussi  les  cils  de  la  rakigée  externe  sont 
les  plus  forts  et  produisent  <J[uelqurfois  assez  dis* 
tînctement  Tapparence  d^une  ou  de  deuv  roues. 

Ce  mouvement  de  roues  a  é(é  pris  sinùfe&nement 
p6ur  une  réalités  plus  tard  y  on  reconnul  -que.ce'ne 
doit  éite  qu'une  a^>paiiencé ,  et  on  Voulut  l'expliquer 
de  divetlses  manières.  Ainsi  M.  Dutrdbhet  a  admis  (^ 
le  bord  de  Torgane  rotatoire  est  oçcupq  par  une  mqi^ 
Mrane  plissée  bu  gaufirée  comme  ks  fraises  cm  sol- 
luettes  du  sdzièihe  siècle ,  laquelle  membrane ,  s'agi* 
tant  d'un  mouvement  ondùlatbive%  .  produit  tanUl 
l'apparencfe  d'une  rangée  de  perles,  tantôt  celle  d'âne 
roue  dentée.  M.  Faraday  a  attribué,  toutes  ces  ap- 
parences à  dès  illusions  d'optique  ;  en  s'uppo^nt,  par 
exemple,  ijue  les  cils  fléchis  rapidement  et  isolément, 
et  rendus  ainsi  momentanément*  invisibles ^  se  rs- 
dr^seraient  succesasivement  ^t  avec  lenteturt  de  ma- 
nière à  devenir  plus  >rsib1es. 

M.  Elbrenberg  \  enfin  ^  a  supposé  que  chaque  dl  fi- 
bhitile  est  pourvu  à  sa  base  de  quatre  muades  qtd  k 
meuvent  en  lui  faisant  décrire  une  stirfiice  cdniqae 
dottt  le  sommet  est  à  lltiserlion  même  du  vi^;  il  en 
résulte  y  dit-îl  ;  que  .durant  ce  mouvement ,  cfaaguecil 
est  altematîvemcmt  plus  près  et  plus  éloigné 'de  l'œil, 
et  conscquemment  tantét  plus ,  tantôt  moins  visible. 


DM  UIFOSOiRSf.  'S79 

Aucun  de  ces  ^modos  d'«xplicaUoii  n»  ttoui  pa- 
raisftaat  aiccepUble»  août  ed  pfopdfeOM  igi  auiffo  en* 
invitant  les  observateurs  k  la. vérifier  sur  ceriaiiics 
grosses  espèces'  de  ^jrsIoliAes-,  comme  rHydatinê 
<(uand  élïç  est  emprisonnée  entre  des  lanies  de  verre> 
et  sur  les  I^ucbplii;yens  et  Bursariens  /  et*  en  parti- 
culier sur  le  PldgiûOHka  dont  likws.  avons  .dqÀ- parlé 
sous  ce  rapport  (voyez  pay»  Wk). 

Notre  explication  des  agparencés  produites  parle 
mouvement  des  cils  vibra tiles  repose  su^ce  fait*  ^ne 
si  des  lignes  égales  et  parallèles  sont  paiement  espa- 
cées ,  et  ((ue  si  quelques-unes  de  ces  lignes  i  prises 
à  des  intervalles  égaux  »  viennent  i  âils  inclinées  sur 
les  lignes  voisines  /  elles  produiseni  des  ioterseclions 

'  ..plus  sombres ,  qui ,   d'une  certaine*  distance/  seront 

.  comme  de$  badmres-  également  espacées  Ssur  le  lland 
précédemment  nmîforme-  Ôr,  les  xib  vibrutiles,  étant 
rangés  pHarallèleûxent  et  également  espacés ,  jnéfractc- 
ront  ou  intercepteront  tous  également  la  lumière ,  et 

.  aucun  tte  sera  plus  visible  que  fes  autres  ;  mais  si ,  par 
iiuite  At  Tcigitation  qui  se  propage  le  long  de  cette 
rangée  ée  ci^i  quelques-uns^  momentanément  plus 
ia^ifeiés ,.  sefk'ouvBnt  jutta-posés  sut  les  cib  vtyisitas , 
'là  lunodl^é  sera  plus  interceptée  «  et  il  en  r&ultera  une 
i»aBcl^  plus  large  et  plus  obèoure.  Onoonçoit  donc  que 
tous  les  cils  venant  &  s'inclinât  de  pt'odie  -en  proche , 
il  en  résultera:  m[ie  succession  de  juxia^peettioas  ou 
^intersections  app<-l^entes  qoCon  verrs  w  moavK^r 

,  (dan^  le  seâs  de  la  propagation  du  mouvement  ;  or,  si 
dMcunç  des  intecsections  ^  tout  en  se  mouvant,  cpor 
sterve  la  xAtàA  fomie  êOm^oote  prodjuile  par  un  même 
nombre  de  lignes  égales ,  et  également  inclinées  les 
Hkîes  par  rapport  aux  atttm  ;  il  en  résulte  tont  à  fait 

37. 


580  '  HISTOIRE     NATURELLE 

pour  l'oeil  l'apparence  d'an  corps  solide  de'  formé  dé- 
finie comme,  une  flent  de  sçi^'ou  de  rouç  qui  se  ment 
unifoni)ément  ;  conséquemment  aussi  Toir  Comprend 
comment  les  rangées  rectflignesjle  cils  des  Pls^otoinei 
et  des  Leucophres  parmi  les  Infusoires  ,  et  .celles  dei 
tentacules  d'Àlc^onelles  et  de  Flustres.  produisent 
Tapparence  d'une  chatne  sans  fin  ;  et  comment ,  d'un 
autre  côté ,  les  x^aé^  circulaires  de  cils  chez  les  Syl- 
tolides  produisent  rappa];0ncê  à'une,roiie  dentée  en 
-mt>uTement  (t)*..  '  '  .       "        . 

En  outr^  ties  cils  vibratiles  ,  il  existe  chez  difet$ 
Systolides  d'autres  cils  roides  comme  des. soies* en  ap 
parence,  mais  cependant 'mous  et  sppntanément  dé- 
coQiposables' à' l'instant  de  la  mqrt ,  comme  les  cils  ri- 
bratiles.'    .... 

La  substance  charnue*  des  Systolides ,  -considérée 
sous  le  rapport  cle  sa  contractilité ,  forme  en  avant  di- 
verses massés  globuleuses  pu  mamelonnées  portant lei 
cils  vibratiles  autour  de  la  boilbhe ,  ^  qui  ne  peuvent 
. • ■', 

(i)  Pour  (aire  copnpreodre  Vapparence  produite    par   le  raouTenent 
des  ciUy  nous  ayons  représenté  au  bas  de  la  planche  XIX  Uposilion d'âne 
rangée  de  cils  â  un  inslanl  donné ,  el  nous  supposons  <^e  des  dit  drntli 
parallèles  et  également  espacés,  sont  'susceptibles  M*osctller  socccsù- 
irement  comme  le  cil  AB  ,  le  premier  de  la  série ,  «t  parcoarenL?ebacn 
d'un  mouvement  uniforme  un  angfe  BAC  dlont  le  aommet  esC^u  poiil 
d'attache,  en  s*écartant  à  droite  delà  perpendicnl&ire  AB,  jusqaict 
qu'ils  aient  atteint  la  position  AC  pour  VeTenir  avec  la  même  Titeiisà 
leur  position  première  A  B ,  et  recommencer  Indéfiniment  le  lAémetrsJct 
dans  un  sens  et  dans  l'autre  ;  mUs  les  6i1s  ât  la  rangée  041  commeneoU 
leur  mouvement  que  (es  uns  après  les  autres ,  chacun  é(;iat  en  a^sacc 
d'un  quatorzième  de  l'oscillation  totale  sur  celui  quf  le  soit  imnedn- 
tement  à  droite  ,  on  en  retard  de  la  même  quantité  sur  celui  qui  le  pré- 
cède à  gauche.  Ainsi  de  quatorze  eu  quatorze ,  les  «ils  dm  la  rahgre'se 
trouvent  dans  une  même  positiofi;  et  une   série  nçctiligne  de  dU  ^ 
mouvement  oft're  ,  â  un  certain  in&lant ,  l'api^arencc   indiquée  duu  la 
j^lanche  XIX,  où^  de  ]4  ep  x4  cils,  on  voit  une  iolcrscction  ombrer,  b- 


■■  .9MB   IITFUSOIRES.         •  881 

kft  nommées  ni  dès'  muscles ,  ni  des  "nerfs  \  d'autre 
Mrt,  cette  substance  charnue  C4)ntnictile  forme  à 
%iitërîçuF  plusieurs  cordons-  irréguliers  qui  remplis- 
oit  les.  fonctions  des  muscles,  niais  qui  n'ont  point 
%  strùq^ure  si  régulière  des  musclas  chez  M  animaux 
ftWilés.  Kf .  Ehrenberg  a  cependant  attribué  ^es 
noscl^  striés  à  ^i^fiuchlani^  triquetra)  M.  Doyère , 
oofidéraht  aussi  ces  cordons  charnus  comme  deft  mus- 
les  bien  définis ,  en  a  pprté  le  nombre  à'plus  de  300 
heàfiJes  Tardigrades. 

La  grande  transparence  de  la  substance 'charnue  des 
tjgtblides  né  pem^et  pas»de  déterminer  exactement  la 
lature  de  quelques  masses  arrondies  non  contractiles, 
t  ^i  «ont  'peut-^étre  des  glandes';  mais^quelles  que 
nent  l'apparence  et  la  'destination  probable  .dé  ces 
ias9Q3  charnues 'y  leur  consistance^xarait  être  molle  et 
lutuieuse  autant  que  celle  du  sarcodç  des  Infusoires  , 
a  même  aussi  elles  se  décomposent  en  se  creusaiK  de 

m 


■elle  saviacé  uaiformément  de  gauche  à  droîtf,  pmM|n«  ehaqn»  cil 
lit  weodre  sdbceMiTament  la  position  dejcelni  qui  U  tfnit  à  droite. 
Si  en  elTet^  on  suppose  U  durée  de  roscillation  partagée  en  quatorze 
aleata  «  m  cil  oecupeo^  sucç^iYementJes  pos^Cions  AB  ou  A-o ,  A- 1 , 
j% ,  A-3  .  A-4  .  A-S ,  A-6  ,  A-7  ,  dam  la  figure  BAC ,  pendant  la  pre- 
iAftf moitié  de  roscilNtion,  le  mdùvement  ayant  lien  de  gauche  à  droite. 
fd^miire  poeition  A-7  ou  AC  est  la  limite  de  la  demi-osctUatîon ,  et 
C0flMBencement  du  mouvenient  en  sens  inverse  oo'dlie  droite  a  gauche. 
If  atotres  positions  pendant  la  seconde  moitii.'de  l'oscillatioil ,  le  mou- 
ItMatayan^lien  de  droite  à  gauche,  sont,  A-B ,  A>9^Â-io,  A-i  i ,  A-13, 
•t3^  A-74  >  ^*  positiotf  Â-i4  est  là  même  que  A  B  on  A-o  ,  ceat  la  li- 
ile  ^e  U  seeende  moitié  de.  l'oscilU^on  et  le  comfaiêncement  d  use 
Minrene  oscillation. '•  ., 

Ainai  les  intersections  sDus  l'apparence  de  dents  paraîtront  s'avancer 
liiirménient  dans  le  sens  où  le  mouvement  d'oscillation  se  propage  ;  ce 
ra  l'apparence  d'une  chaîne  ou  d'une  rangée  de  perles,  en  mouvement, 
lajé  le  cas  d'une  rangée  rectiUgne  de  cils  ;  ce  sera  l'apparence  d'une 
mm  dentée,  si  les  ciU  sont  disposés  autour  d'un  lobe  on  d'une  expansion 
rmlaire. 


SSB  -    B18TCI1IC    IIATiniRLC 

vacuoles  qiiiind  Toatmah  yn  «fs^er  de  Tiffe ,  on  quand 
il  ont  tenu  Gomprîmë  entre  de»  lamea  de  Terre  ;  on  Tek 
d'ailMurs  aussi  dans  ce  cSis  des  disquee  9n  des  globales 
sarcodiques  p9rfail;isiiienl  diaphanes  ae  délaeber  de  hi 
niasse  qiâ.  p>orle  loi  eils ,  o»  en  'exsuder  1^  traders  k$ 
téguments. 


•- 


GHAPITEB  III. 

.     DBS  iÉ>R04HBS  DIGISTIÎÎ  Pl^S  STST^IV'M- 

Chez  tous  les  Systolides ,  rapppreil  digestif  est  bien  • 
dî^linct;  il  se  coqipose  toujours*  dW  àihal  presque 
droit,  à  parois  épa{sse« , ' plus  pu  moiii^  renfie  ca 
différents  eùdroils';  orainaireqiçnt  il  présente  à  ion 
origine  ou  au  fonà  à'uxi  large  orifice  hucoil  un  appa- 
reil maxillaire,  couvent  tr&SHB0iBpIi((u4 1  for]i\é4'oQe 
paire  de  mAchoilres  trÂs-mohi)e^  portées  par.onç  sorte 
de  châssis  dii  par  un  système  Je  leviers  articulés  qu'en- 
toure une  masse  ^arrondie' charnue  trèsrcontractile. 

Le  canal  digestif  est  revêtu  intérieurement  de  cils  vi« 
bratiles  que  Ton  voit  "dis tinqtemept  en  t^ertaina  dte ,  et 
qui  d'autres  fois'maniCsstent  leur  présfnee  par  le  lou^ 
billonnement  qu'ils  prodUi/sént  dans  h- masse  des  sub- 
stances avalées  •  comme  cela  se  voit  aussi  dans  ThitettiB 
des  FluslreA,  dçs  Aplides ,  etc.  Le  yëstibule  on  Tavuit- 
bouclie ,  ordipaireinrot  très<tvaste  pu  dtt  moins  Irè^ 
dilatable ,  montre  plus  distinctement  encxii^  des  cib 
vîbratiles.  M.  Ehrcnberj^  a  voulu  désigner  par  des  dé- 
nominations particulières  les  Syjitelides  rotatears, 
qu  il  nomme  aussi  Iri/usoires  monogastriques ,  snirant 
la  forme  d^  leur  intestin ,  pour  lequel  il  distingue 
quatre  dispositions  principales  ;  ainsi ,  il  homme  Thi- 
chélogastriques  ceux  con\me  l'^/f eero/^ea  et  le  Chœto- 


918  nrpusoiiB».  MB 

notus^  qui ,  dëpourvuji  ^e  mâchoires ,  oui  un  phaiynx 
très-allongé  ;  ceux  au  contraire  qui  oat  des  mâchoires 
et  un  pharynx  courts  sont  des  Cwiogasirique^  ;  si  Tinr 
lestin  est  simple 'comme  chez  les  Mydaiines ,  ee  sont 
des  Gasêei-Qiiàies  ;  si  IVnteitin  est  divise  par  un  vétrér 
cissement  en  deur  moftiés ,  dont  rantérieore  parait 
être  un  estomac ,  «t  la  postérieure  un  gros  intestin 
comme  ohex  les  Brathionsi  ce  sont  des  TraçhétocyS'^ 
tiques t  si  Pintestin  rétréci,  en  forme  de  canal  délié  dans 
toute  sa  portion  antérieure ,  présente  en  arrière  seigle- 
ment  un  clai^issement  en  forme  de  doaque ,  comme 
dans  les  Rotifèi««.  .Cependant  cet  auteur  lui<-méme 
reconnaît  que  ces  caractères ,  tirés  dp  Porganiçation 
intéheupe»  ne  peuvent  élre  employés  à  la  dasiification 
de  ces  animaux.  Des  différences  beaucoup  plus  impor* 
tantes  s'observent  dans  k  forme  et  la  structure  de 
l'appareil  maxillaire  jst  du  pharynx.  On  doit  signaler 
d'abord  la  stmiêture  de  cet  appareil  obex  les  Tardi-» 
grades,  qui  Qn(  labouche  non  ciliée ,  rétrécie  en  tube 
011  on  suçoir,  et  les  màcHbires  effilées  presque  comme 
celles  des  Insectes  suceurs  et  des  Aeariens.  I^a  plupart 
des  autres  Systolides'out  au  contraire  la  bouche  lar- 
genient  évasée  ou  située  au  fond  d'un  large  entonnoir 
dlié;  quelques-uns 'i  pomme  l^s  £nterpple(ij  sont 
tout  à  fait  dépourvus  de  ipâchoixes .  quoique  rcssem- 
bfant  d'ailleurs  aux.«FurcuIaires  et  aux  Hydatines; 
'd'tutres  ont  bien  des  tnâchoires ,  mais  n'ont  point  de 
tils  vibratiles  autour  et  eu  avant  de  la  bouche,  comme 
les  Floscuiaria  et  les  Lindia. 

Tous  les  autres  Systplides,  ayant  des  mâchoires 
enchâssées  dans  un  bulbe  pharyngien  musculaire, 
mobile  et  protractile ,  au  fond  3'un  vestibule  cilié,  se- 
ront encore  distingués  suivant  la  forme  de  ces  ma- 


584  HISTOIRE    NATCKELLB 

choires  :  ainsi  y  les  Rotifères  ont  leurs  mâchoires  en 
forme  d'étrier,  opposées  par  la  base,  et  portant 
deux  ou  plusieurs  petites  dents  couchées  paralltteinent 
comme  les  flèches  sur  un  arc..  Le  bord  externe ,  qui  eit 
en  demi-cercle ,  fournit  im  poiiit  d'atlache  aux  mos- 
des  du  bulbe  pharyngien ,  et  ;;tiré[iar  eux ,  il  s'élèit 
et  s'abaisse  fortement  pour  produire ,  pendant  la  man* 
ducation ,  le  mouvement  des  mâchoires  ;  leur  bord  iiv- 
teme  est  composé  de  deux  barres  transvefsef  un  peu 
arcpiées  en  dehors.  M.  Ehrenberg ,  pour  indiquer,  par 
des  dénominations  particulières ,  les  calraclètes  tirti 
de  la  forme  des  mâchoires  »  nomme  Zjrgagomphia  (de 
CV70C,  joug,  et,  TOfifcoç,  dent  mâchelière  ),  ceux  qui  atec 
un  tel  appareil  maxillaire  n'ont  qu'une  fMiiVç  de  pe- 
tites dents  couchées  sur  l'éfrier  de  chaque  côté;  il 
nomme  ZocAo^ompAia  (deXox^c'»  troupe)*,  ceux  qui, 
ayec  le  même  appareil ,  ont  plus  de  deux  dents  coa- 
diées  parallèlement  sur  l'étrîer:  Tons  les  autres ,  qu'il 
divise  en  Monogomphia  et  Pofy-gomphia^  ont  do 
mâchoires  plus  ressemblànifes  à  celles  des  'animaux 
articulés,  et  composées  d'un  assemblage  de  pièces  ar- 
ticulées qu'on  pourrait ,  jusqu'àr  un-  certain  point, 
comparer  aux  deux  paires  de  mandibules -et  de  mi- 
choires ,  à  la  lèvre  ,  à  la  lang|uétte  et  aux  palpes  la- 
biaux des  Insectes.  En  eflet,  chez  beaucoup  deSjsto- 
lides ,  on  observe  de  même  une  pièce  centrale  impaire 
sur  laquelle  s'articulent  deux  branches  simples  qui 
vont  s'appuyer  ou  s'assembler)  à  charnière ,  au  milieu 
des  pièces  mobiles  et  articulées,  support  des  mâchoires 
proprement  dites ,  et  leur  transmèllent  ainsi  tout  l'ef* 
fort  de  la  masse  musculaire  moyenne  .pour  les  faire 
mordre  sur  la  proie, 'en  leur  fournissant  ub  point 
d'appui  quand  les  muscles  latéraux  tirent  en  arrière 


DES   IRFpSOtRES.  585 

les   branches    externes    qui    portent  les    mâchoires. 

J'ai  proposé  ,  à  l'occasion  de  la  description  de  YAl- 
bertia  (  Annales  des  sciences  naturelles,  1838  ,  t.  10  » 
pag.  177) ,  de  distinguer  lés  pièces  îfrincipalés  de  cet 
appareil  maxillaire ,  eu  nommant  support  {fulcrwn) 
la  pièce  centrale  impaire  avec  ses  deux  branches.articu- 
lées  »  et  fût  (scapus) ,  chacune  des  bran<;^m  latérales 
terminées  par  ja  pointe  (ocie^)  articulée»  simple  ou 
multiple ,  qui  est  la  mâchoire  proprement  dite. 

Non-seulement  on  observe  des  diilérences  notables 
dans  la  forme  des  mâchoires  et  dans  les  dents  plus  ou 
moins  nombreuses  qui  l^s  'terminent  ;  maik  aussi  on  en 
voit  dont  le  bulbe  muscuiaire,'beau<;oupplud  mobile, 
peut,  ens'avançant  considérablement,  porter  lesmâ* 
choires  tout  à  lait  çu  dehors  du  bord  cilié.  Gela  per- 
met à  l'animal  à'ailer  chercher  et  d»  saisir,  sa  proie, 
au  lieu  d'attendre  que  le  mou^ementdes  cits  vibra tiles 
l'attire  au  fond  du  pharynx  ,  comme  il  arrive  -chez  la 
plupart  des  Systolides  ciliés. 

•  '  Le  bulbe  musculaire  est  pr^que  toujours  agité  d'un 
•môuvemerit  de  contraçJtiQp  pétistaltique  assez  régu- 
lier,  qui  l'a  fait  prendre  pour  un  rceur  par. plusieurs 
des  observateurs  précédents.  Le  rés|ilt«it  de  ce  mouve- 
ment péristaltique  est  d'ouvrir  et  <le  fermer  les  ma-' 
choires;  lors  même  qu'il  ne  passe  pas  d'aliments  so- 
lides; 

M.  Ebrenberg  ayaut  eu  l'oicxasion  de  faire  sécher 
•*  une  grande  quantité  de  Brochions,*  qui  s'étaient  mul- 
tiplia éxtraordinairement  dans  un  vase ,  a  constaté 
que  leurs  cendres  contiennent  beaucoup  de  phosphate 
^6  chaux  ,'  qu'il  croit  provenir  de  la  partie  «olide  de 
•  leurs  mâchoires.. 

A  l'intestin  sont  annexés  ordinairement  divers  ap- 


68S'  HUTrcniB  wAtumu»^ 

pendiccft  avales  «n  allongés,  db$parfs 
M.  EhpesbMg,  apvès  avoi^  topposé 
vaiaiit  étva  des  iestioulem  a^Mt  arrêté  k  V< 
d6  soBt'daa  glaii^ai  sécrétant  une  km 
i  fiidliltâf  IWp  de  la  digasticn.  Ces  appendiops  sont 
djaphanas ,  sans  stnictare  app>^^c>  V  et  on  les  Yoit 
tré^BemnijAvl'fi^tisés  de  vaeuo}as  pl|||  <m<  moins  pro- 
fonde^ ,  qui  f^enaal  à  s^efiaoar  peu  k  pea  ^rpamssott 
quelquefois  oomm^^des  disques  Iranalliqideef  fiiM 
t'Albeptia ,  ^ni  a  deiUE-  jMiires  d^^ppéndio^  «n^'des  on 

.  réniftirines ,  tenant  par  un  pédieole  eouvl  au  eommcâ* 
oement^eVintestin ,  on  reGonnatCquié  oe^tet  des  sacs 
susceptibles  de  se  eoatracter ,  en  refoulant  ^dans  l'in- 
testia  leur  eonte&ù  qui  les  remplit  de*nouvoan  qvmni 
ils  qe  dilatent  bientôt  après  (  dans  ce'  eas  »  an  motus , 

'  ^n'peiit  done  cëosidérer  -ces* appendices  pomme  dst 
coecums  plotAt  que  comme  des  glandes. 

D'autres  èrganek  glandcdeur^  appliqua  à  la  surfue 
de  l'intestin  ou  logés  dans  l'épaisseur  {le  eee  paroi^i 
pourraient  bien  remplir  lea  fonetions  du  Soie ,  ainsi 
que  chez  certaipes  Annélides.       .  ' 

G.HAPITàB  iv.  -      • 

D^8  pBG^NBs' Génitaux' DBS  sts^lid^s. 

Les  Syslolides  montrept  tous,  quand  .ils  isnl 
aduKes ,  un  oraire  bien  distinèt  contenant  des  cmirs 
peu  nombroux »  ynais d^ime grosseur^caniidaraUfi  ve- 
lativèm^nt  au  volume  de  laniibal ;  eee  neufs  traiijip^- 

ventf  baissent  ordioairament^voir  dans  l'intérieur  ip 

•  -       ■ 

jeune  animal ,  ou  au  mûias  sef  michoirea ,  qui  soat 
formées  de  .très-bonne' heure ,  et  les  pointa  rougsi 
qupn  a  pris  pour  des  yeux. 


MBS  iwfuaonBt*  687 

Pendant  Li  laiaon  obaude ,  les  muh  ne  tardent  pas 
h  éclore;  mais  à  Vapprqdie  de  Tbiver  ils  acquièrent 
une  ooque  plut  épaisse,  aourent  épineuse,  et  sont 
destinés  à  n'édlore  qu'au  printemps  suivant.  Cm  œufs 
épineux,  observés  par  d'anoims  miorogmpbos,  avaient 
été  pris  pour  toute  autre  chose)  M.  Tnrpin  notam» 
ment  lés  vi^pporta  i|u  règne  végétal. 

Ofaes  certains  Syslolides,  tels  que  les  Rotifères  et 
'les  jâiierH^^  les  eoufs  éclosent  avant  d'être  pondus  ; 
cependant  epè  animaui ,  de  même  que  tous  les  autres 
.  Systolîdes ,  ne  sont  pmnt  réellement  vivipares,  car  en 
même  temps  que  les  pmbryons  déji^  éclos  qt  mobiles  , 
on  voit  dans  leur  ovaire  des  œufs  à  divers  degrés  de 
développement  entièrement  semblables  à  ceux  des 
espèces  vofsines. 

Plusieurs  autres  Sjrstolides  de  la  famille  des  Bra^ 
cbioniefis  portent  leurs  œufs  attachés  ^  la  base  de  leur 
queue  ou  h  la  j^arlie  postérieure  4o  leur  cuirasse.  Lies 
Tordigrades  présentent  une  particuliirité  remarquable 
en  ce  qu'ils 'abandonnent.leurs  csufs  dans  la  peau  dont 
ils  se  dépouillent. 

Gomme  tqus  les  Systolides  sont  pourvus  d'un  ovaire 
et  qu'on  n'a  pointobseri^o  chez  eux  d'aopouplement, 
on  est  porté'à  admettre  que  c^  animaux  se  propagent 
par  monogénie,  ou  qu'au  moins  ils  présentent  un  her- 
maphrodisme complet  :  -pour  justifier  cette  dernière 
opinion  y  M.  Ehrenbe^g  a. cherché  des  organes  mâles 
chez  les  Sjrstolidçs ,  et.il  a  cru  pouvoir  nommer  testi- 
cules deux  cordons  laténiux,  sinueux,  qui  nous  p<i- 
raissent  plutôt  être  en  relation  avec  les  organes  vibra- 
tiles  intérieurs  ou  orgnncs  respiratoires.  Mais  ces  cor- 
idoùâ  ne  s\iperçoivcnt  pas  toujours ,  et  Ion  n'a  aucune 
preuve  directe  de  In  justesse  de  cette  interprétation . 


588  HISTOIRE   NATURELLE 

Le  même  auteur,  pour  expliquer  le  mécanisme  dé  la 
fécondation  chez  ces  animaux,  supposée hertimphro- 
dites,  a  attribué  les  fonctions  de  vésicule  «séminale  à 
un  sac  globuleux ,  diaphane ,  situé  'ad  voisinage  de 
Tanus ,  et  que  l'on  voit  se  gonfler  altemativemeiU  en 
s'emplissant  d'un  liquide  limpide  comme  l'eau,  puis  se 
vider  brusquement  en  se  plissant  plutôt  qu'en* se  cod- 
tractant  :  on  n'aperçoit  aucun  indice  de  Tpcpulsion  da 
liquide  hors  du  corps  :  et  d'ailleurs ,  la  fréquence  des 
contractions  de  cet  organe  ne  se  concilie  guère  avec  l'i- 
dée  des  fonctions  génitales,  aussi  pensons-nous  que  son 
rôle  se  rapporte  plutôt  b  la  respiratiou  interne  dont 
nous  parlerons  plus  loin.  D'un  antre  côté,  les  rech^ 
ches  de  M.  Doyère  sur  les  Tàrdigrades  pouroaient 
conduire  à  croire  ces  derniers  animaux  pourvus  de 
testicules  et  même  de  zoosperm^.- 

M.  Eïhrenberg  avait  aussi  d'abord  ^té  conduit  pfr 
sa  méthode  d'investigation ,  à  prenjlre  ponr-iiip  ofjgaHie 
copulateur ,  l'appendice  en  forme  de  tube  droit  qu'en 
observe  près  de  l'extrémité  antérieure,  ou  de'Ja  boudie 
des  Rotifëres  ;  il  le  nommait  pénis  ou  clitoris  ;  aujour- 
d'hui il  l'appelle  éperon  {câlcar)  etJe  regard^  comme 
un  tube  respiratoire,  servant  à  ameper  l'eau  sur  les 
branchies  intérieures ,  quoiqu'on  ne  vbie  "absolumeot 
aucun  indice  de  l'eptrée  et  dé  la  sortie  de  feaù  par 
l'extrémité.  •  '  •      •  * 


DES   lAfUSOIRES.  589 


CHAPITRE  V. 


DS  LA   CIRCULATION   BT   DE   LA   RESPIRATIOIT,  DBS  ORGANES 
«DES  SENS,    ETC.  ,    CHEZ  LES  STSTOLIDES. 


*8  auteur^ i  comme  M.  Bory  Saint- Vincent, 
ont  attribué  aux  Systolides  un  système  circulatoire , 
eu  prenant  pour  un  cœur  le  bulbe  pharyngien ,  dont 
les  contractions  péristaltiques  et  presque  continuelles 
fol^t  agir  les  m&choires.  M.  Ehrenberg,  ayant  démon- 
tré la  vraie  signification  de  ces  derniers  organes ,  cher- 
cba  ailleurs  l'indice  d'un  système  circulatoire ,  et  il 
chit  Favoir  trouvé  dans  les  plis  longitudinaux  et  trans* 
rmn^  ^  que.  chez  les  Systolides  il  nomme  des  vais- 
seaux. Ce  seraient  donc  des  vaisseaux  assujettis  à  se 
cou{>er  exclusivement  à  angle  droit,  sans  s'anastomoser 
d'aucune  autre  manière.  Plus  tard  encore  ,  le  même 
auteur  a  prétendu  avoir  découvert  un  réseau  vascu- 
laîre  à  mailles  très-nombreuses  et  très-serrées ,  formant 
une  baildé  uniforme  près  du  bord  du  vaste  entonnoir 
cilié  qui  entoure  la  bouche  ;  mais  il  nous  parait  bien 
plu^  probable  que  le  fluide  nourricier,  qu'on  pourrait 
nommer  le  sang  ,  est  librement  répandu  dans  l'inté- 
rieur du  -corps  y  quoique  nous  ne  puissions  regarder 
ooBMnq  de  véritables  globules  sanguins ,  ainsi  que  l'a 
fait  M.  Doyère ,  les  globules  granuleux  qui  se  voient 
dons  les  Tnrdigrades  entre  l'intestin  et  l'enveloppe 
externe. 

Larespiralion  (*hez  les  Systolides  parait  s'effectuer 
en  général  par  le  conlacl  des  cils  vibratiles  et  de  la 
siûpface  charnue  qui  les  porte ,  avec  le  hquide  sans  cesse 


renouvelé  par  I-agitation  des  cils  ;  mais  pour  les  sys- 
tolides  dépourvus  de  cils  vibratiles  9  il  doit  assurément 
exister  un  autre  mode  de  respiration,  quoique  chez 
les  Floscularia  et  les  Tardigrades  nueun  organe  ne 
puisse  être  jugé  plus  spécialement  approprié  à  cett« 
fonction ,  à  moins  que  ce  ne  soit  la  surface^entière  da 
corps  pour  ces  derniers  •  et  les  grands  cils  filiformes 
pbiir  lès  Floscularia. 

ICiertàihs  ISys tolides ,  quoique  j>ou^ti8  de  clts.vibrti- 
tilès  y  laissent  voit  à  nntérieùr  pliisieura.  paires  d'or- 
ganes 1res -petits,  Vibra  tiks  ôii  trclnl>lotâhté ,  qae 
M.  E3irehbèk*g  "a  aperçuis  le  premier»  et  qu^il  décrit 
cùmme  ajànt  la  forme  d'une  noie  de  musique.  Tat,  de 
itiôn  côté  ,  décrit ,  àans  TAlberlia  (Ânn.  scienc.  mit 
1638) ,  et  observé  dans  beaucoup  d'autres  Syètolides , 
ces  organes  vibrants ,  que  je  crois  bien  itne  en  ^et 
destinés  à  ia  respiration  «  mais  ils  'm'ont  toujours  )^ 
formés  d'un  filament  court ,  agité  d'un  mouvenftc&t 
dAd'uiatoife. 

Je  crois  bien  en  outre  que  la  vessie  conti^ctilè  des 
Syàtolideà  pourrait  être  aussi  un  organe  reapiratoiit, 
comme  je  1  ai  dit  précédemment ,  et  non  comme  k 
veut  M.  Elkrenberg ,  un  organe  de  récondallon  indiîi- 
d'uelle ,  un  réservoir  de  liqueur  séminale  ,  ce  qui  sap- 
posèrail  une  prodigieuse  sécrétion  dé  ce  liquide.et 
une  répétition  de  Tacte  de  la  fécondation  tiullementen 
rapport  avec  le  nonlbre  des  œufs ,  puisque  la  vessie  se 
contracte  souvent  six  fois  par  minute.  GoiniAe  d  ailleon 
on  doit  reconnaître  que  Veau  peut  pénétrer  libremeiit 
dans  l'intérieur  du  corps  pour  baigner  les  organes  tî- 
brâbts,^insi  qùélepfoïivelû  vatiabilité  Au  volumefolal, 
pdr  ftliite  d(ë  là  contra'cliôii  de&  téguments  ,  cet  auteur 
vetlt  qUeViûlfoduction  du  liquide  ait  lieu  par  lappcn- 


M»    |«IFUStMR£S.  Ml 

tàem  oU  réperon  <ca&iir>  i  qu'il  avait^it  préoéilemiiieKt 
IM  Un  orj^àHe  gctiiial  màle  ou'  MnéUe  ,  et  qu'il  ne* 
^anle  ^vec  aussi  peu  de  fQtidemei»taajoard'liih  comme 
m  tttbe  reapiratéire  ;  maia  ^  je  le  répèltie  ),ri«i  na  pfeui 
)8D6ter  rexiftfeence  d'un  oottrttnt  de  liquide  éalraiii4>u 
nlrtaiiipar  i*extréflûté  clecet  appeiidicei  ailes  eo«lèUrB> 
iélay^iea  daùa  Tea)! ,  au^aojeii  desquelles  tm  reo4»tmalt 
là  lacilemeioit  les  tourbiiloos  ou  les  reaiOM  dans  le  li* 
inide^  donùent  dafls  ce  cas  un  résultat  «légaitf. 
"  M.  Ehreuberg  a  été  conduit  ji  atlribuer  un  ^slAnxe 
^cryeuac  àuk  Systolîdes,  eu  partant  de  cette  auppo!^- 
dott  que  les  points  Ami^^s  obseinrés  à  Ifti^on  finootale 
Mb  dorsale  chec  plusieurs  d'eutr'evx  sont  des  ytfux  tfùi 
ioirent  être  supportés  pîir  un  nArf  ou  igangltnn  tg^ 
tique.  Par  suite  >  cet  auteur  a  repsésent^des  ganglions 
Bt  des  nerfediez  plusieurs  de  œt/puimaux ,  et  même 
chez  THydatine ,  ^ui  n'a  m^me  pas*  de  points  rouge^; 
toutefois  )  il  a -dû  raoonnattm  qne  la.grfUfde  tnuis^ 
parence  de  ces  prétendus  uedb  ne  permet  pas  ^^  les 
distinguer  suffisamment.  » 

Pour  nfoaâ  s  sans  Vouloir  iàtft  qMjsM  ^^MAtt  roéges 
n'aient  une  t«rfiiine  analogie  Bteé  te  pé^l  ifdfyeé 
l^'on-obsbhrecfanlés'Cjdiei^  €it  qu'on  pgftt  <awà- 
ÉÊq:  im  tâl^  itous  ne  {IraYons  iepr uHrilkuer  unie  tuèë- 
grùde  irapôrtfmce  V^r.il  est  booÉtnit  que  cea  ))lrflMs 
EdBges  .diaparaissent  ^mt  ÏMSfàxttÂip  oa  txfè  âilfaSaaikk 
Aerenus  apdfdtes  ^  et  ^tm  Bflo&t't&ti-,  ih  9é  tnontreM 
pInatHi  moins  distinets.^  suivant  le  ^dt^é  dé  dévelop- 
pement que  la  saison  tt  te  lîieu^llabilatioà^  UjHt  perÀiis 
d'atteindre  à  cettaim  Syntolidea.  Kh  n^6ët  dcfie  pas 
élfi  IjBk  présence  de  ces  poittts  tàtf^  ai  TftHal^  que 
BOtts  voudrions  ooâdure  à'  l'exfMeiM  "d'tm  ajfistème 
nerveux  ;  et  -pte*  cowéquent  «tistà  nmut  m  toctikiona 


592  fllSTOIftE    RATUEELLE 

pas  prendre  B05.Gainictère8  génériques  pour  la  classi£- 
catioD  des  SjsUilides  dans  la  présence  et' dans  la  db- 
positioD  de  ces  points  rouges. 

Les  observations  importantes  de  M.  Doyère  sur  ki 
Tardigrades  tendent  à  démontrer  chez  les  Systolidqi 
l'existence  d'un  systéine  nerveux  tout  autre  que  odin 
que  M.  Elhrenberg  a  admis  ;  n|ais  quoique  dans  cet 
observations ,  dont  nous  avoiiji  été  témoin  .  il  y  eàt 
assurémettient  bien  autre  chose  que  des  inductionsi 
cependant  nous  croyons  devoir  attendre  qu'elles 
aijent  été  vérifiées  et  soumises  an  contrôle  des  li- 
tres microg^phës ,  et  que  le  mode  d'expérimentatioa 
de  M.  Doyère  ait  é^  appliqué  avec  autant  de  bonheur 
à.  d'autres  «SysU^ides. 

CHAPITRE  YI. 

1 

DES    NOTEifft    M   Taouvot,    DE  OONAaVftE    BT  .D'éTUDIBI 

LES  STSTOLIOSt. 

A  l'exception  des  Rotifîères  et  des  Tardigrades,  qui 
vivent  dans  les  lieux  simplement  humectés  soit  tem- 
IM>rairement ,  soit  constamment,  et  des  Albertiaqui 
vivent  dans  l'intérieur  du  corps  des  Lombrics  et  des 
Limaces ,  tous  les  Systolides^habitent,  comme  les  In- 
fusoires  /  les  eaux  où  leur  petitesse  les  dérobe  égale- 
ment à  la  vue  ;  leur  recherche  est  donc  également  sub- 
ordonnée au  hasard ,  et  le  mieux ,  pour  les  trouver, 
sera  d*ëxplorer  avec  une  loupe  les  parois  d'un  ilaccm 
ou  d'un  bocal  contenant  Feau  qui  est  censée  contenir 
ces  animaux.  Ce  sont  les  eaux  stagnantes  ou  peu  agi- 
tées qui  baignent  des  plantes  aquatiques,  soitdansh 
mer,  soit  dans  les  rivières,  ou  les  miirais,  ou  les  fossù* 


DES  m^usoiREs.  593 

qotles  coDtîennont  plus  ordiDairement  ;  c'est  souvent 
dftns  les  ornières  remplies  depuis  plusieurs  jours  par 
lefjeaux  pluviales  qu'on  en  rencontre  le  plus.  On  ne 
iBi  trouve  jamais  dans  les  véritables  infusions  (1)  ni 
lâns  lés  eaux  putréfiées.  Il  est  même  très-difficile  de 
Donsenrer  longtemps  vivants  la  plupart  des  Systolides 
dans  des  vases  avec  l'eau  et  les  herbes  aquatiques. 

GVst  parmi  les  Conferves  et  les  Lemna  ou  Lentilles 
f eau  qute  vivent  la  plupart  des  espèces  d'eau  douce , 
raelqi^s  -  unes  se  tiennent  presque  exclusivement 
B^ées,  soit  isolées,  soit  en  groupes  sur  les  Cérato- 
pbyllÂ,,  sur  les  Mjriophjlles  et  les  Hottonies ,  tels 
■ont  les  Mélicertiens. 

Qliant  aux  Systolides  qui  ne  vivent  pas  dans  l'eau, 
mais  qiii  n'exigent  qu'un  certain  degré  d'humidité. 
On  les  t couve  soit  dans  la  t«rre  humide,  soit  sur  les 
Hypnwais  pris  n  l'ombre  dans  les  bois,  en  lavant  avec 
on  peu  d'eau  ces  mousses  ou  cette  terre  on  trouve  à 
la  iois  des  Rolifères ,  des  Anguillules ,  des  Bacilla- 
riées ,  etc.  Mais  c*est  surtout  dans  les  touffes  de  Bryum 
exposées  à  des  alternatives  de  sécheresse  et  de  végé* 
Ution  sur  (es  toits ,  sur  les  murs  et  dans  les  allées  de 
làrdin  /ainsi  que  dans  le  sable  des  gouttières  que  l'on 
reboontre  plus  fréquemment  les  Rotiféres  et  les  Tar- 
digrades.  C'est  dans  ce  sable  que  Spallanzani  observa 
ces  animaux  sur  lesquels  il  put  constater  le  singulier 
phéhomène  de  leur  résurrection  après  une  dessiccation 


'(i)  Ob  troiiYe  qtielquefoit  des  Rotifêret,  des  FarcoUftenf  et  qvelqnet 
lafrcsSjstolidef  dan«  des  infusion*  oa  plutôt  dans  des  maoératioM  non 
jmlréaéet  de  diverses  plantes  vertes  sur  lesquelles  se  trouvaient  par  ha- 
■ffd.let  omis  de  ces  animaux.  C'est  ainsi  que  Joblot  en  a  observé  dans 
les  infusions  de  foin. 

INFUSOIRES.  38 


S8t  HISTeilB    VATURELLE 

trës-prolôiigée.  Ce  fait  ai  extraordinaire  fut  mocpié 
en  douto  par  la  plupart  des  naturalistet  qui  .yfcirvftt 
ensuite ,  et  notamment  par  M.  Bory  et  par  M.  Ehnn- 
berg.  Mais  M.  Schultae ,  ayant  plus  réoemmeat  répété 
toutes  les  obserraticms  de  Bpailansani  >  en  reocmnot 
l'entière  exactitude  et  mit  tout  les  mierograpbes  en 
mesure  de  les  yérifier  comme  lui.  Depms  lors,  per- 
sonne n'a  douté  que  les  Rôti  Ares  et  les  Tardigiades, 
exposés^  durant  un  été  brûlant,  à  la  sécbemss 
sur  les  toits,  au  milieu  des  touffes  de  Bryjun  oa 
du  sable  des  gouttières  ^  ne  puissent  reprendre  la  fit» 
quand  ils  sont  humectés  de  nouveau.  Cet  anîMiV|f, 
ainsi  desséchés ,  sont  contractés  en  petites  boules  t0ttBp> 
lucides  «  assez  dures  i  leur  env^ppe  cornée  semble  les 
protéger  contre  ks  agents  extérieurs  et  leur'pcs»ei 
de  conserver  une  vie  latente*  dont  1a  durée  est  indé- 
finie.  Quant  aux  Sjstdides  habitants  des  eaux,  on  a 
pu  mesurer  la  durée  de  leur  vie  i  M.  Ehrenberg  a 
reconnu  que  lllydatiae  peut  vivre  dix-huit  à  tingi 
jours  en  automne  ;  mais  cette  durée  doit  varier  tai^ 
vaut  la  température  et  suivant  la  facilité  que  iani- 
mal  trouve  à  faire  sa  ponte,  après  laquelle  il  ne  tarde 
pas  à  mourir. 

Les  espèces  que  l'on  peut  observer  dans  les  eaoxi 
conservées  depuis  plusieurs  mois»  sont  peu  nom- 
breuses :  ce  sont  divers  Furculariens  et  RotifèreSi  des 
Tardigrades  ^  des  Floscukria ,  des  Golurelles  et  des 
Lépadelles. 

Les  règles  que  nous  avons  données  dans  notre 
livre  l''^  pour  k  manière  d'observer  et  de  représenter 
les  Infusoires ,  sont  toutes  applicables  ici  ;  mail  la 
présenee  du  tégume&t  solide  et  des  mâ(èK>tres  pennct- 
tra  d'obtenir  des  résultats  plus  précis,  avec  certains 


réadifi,  teli  que  la  poUssqii  lacicLe  niiriquo,  etc.; 
et ,  à'un  autre  côté ,  Tetiïploi  du  compreMeur ,  qui 
a  6i  bien  réuMi  à  M.  Doyère  pour  1  élude  des  Tardi- 
gra&i,  feira  coooattre  denilétaib  d'organisniiôa  iaa- 
parçu5  aupararayaioil. 

.      ;  CHAPITRE  YU;      . 

-'    PII  i;(A*  Q^iswiçAno'  ^^  SY^TCa«lPE0. 

11  ^0U8  -i^raU  tout  atusi  difllcile  d  établi^  actu^l- 
l^QeaJt  upe  c^ssification^pour  If^  Systoiides  que  pour 
«  le;(  Iitf usoires  ;  «i  ^«Ji^ir  orf^a^isation  est  micuic  connue 
sur  certains  points,  elle  laisse,  cependciul  encore  tant  à 
connaitre  ;  les  découvertç^  ou  plutôt  les  interpréta- 
Uûiu  de. m'.  Bhfenb^rg  sopt  ^nicQrç ,  pour  la  plupart 
si  conteskddes,  et«  d'Un  ajgire  cuLé ,  )es  reçhericb^s  la- 
borieuses de  M.  Doyèr^  fout  prévoir  tant  dç  décou- 
irtrles  réelles  dans  l'étude  des  ajaimaux  inférieurs, 
qu  oà  est  n^iuJrellenieul  porté  à  ajourjgier  jtout  travail 
définitif  sur  ces  animiiux.  Il  convient  cependant, 
coDuna  nou%  l'avons  iait  d^a  pour  los  Infusoîr^, 
d'examiner  la  valeur  des  classificatioiis  oi^térieures  , 
et  dbns  Iç  cas  d'insuQisance  de  ces  classiGcations,  d  en 
firaposer  nous-méme  quelqu'une  provisoiremef)!  i  qui 
nous  paraisse  plus  propre  à  guider  les  observateurs 
«Uns  la  recherche  de  ces  êtres. 

O.  F.  Millier»  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut, 
ne  peut  être  consulté  que  pour  la  détermination  et  la 
synonymie  de  quelques  espèces  des  plus  conununes  j 
qu'il  a  réparties  dans  ses  genres  Bracfaiou ,  Vorticellc , 
Cercairc  et  Trichodc.  LamarcL,  sans  avoir  observé  lui- 
jBiéme  y  fit  judicieusement  la  distioclÂW  du  genre  Fur- 

38. 


596  HUTOIKE  '  H A?rUR£LLE 

culaire  établi  aux  dépéAstlesVorti celles  dé  MuBer;il 
fonnd  aussi  ungente  Furçotferque  et  un  genr^Tô- 
cHocergue;  qui  ne  diffèrent  que  par  l'absence  dh»  ce- 
lui-là des  cils  vibratiles  dont  celui-ci  est'jpourfn':'» 
espèces  qu'ils  cotaprenoent  sont  des  Gercaires  et  dtt 
Txichodes  de  M uller ,  et  doivent  presque  toutes  être 
classées  parmi  lès  Systolides.'  t^marclCcréa  jm  aaUe 
genre  Ratule  pour  d^x  Trichodps  de  MûU^rjqijisaBt 
aussi  des Systolides^'taiais iljavsa dans songi^dre Vor* 
ticelle,  plusieurs  animaux  appartenant  à  la  oKtoc 
classe ,  et  forma  son  genre  Tubicolaire  àyiec  qoelqwf 
autres  Systcdides ,  décrits  ^r  M.  Dutrochet  si^i^k 
nom  de  Rotifères.  Le  seul  'genre  .Fùrcocerqme  élut 
laissé  par  Lamarçk  dans  sa  classe  des  Infusoiics  ;  ^ 
Brachiôns  et  tous  ses  autres  genres  conqjpfenaiit  ixA 
Systolides  constituent  lo' premier  ani(^tde  sa  cbssç 
des  Polypes,  Tordre  des  Polypes  ciliés,  daifs  lequdil 
veut  comprendre  également  les  Vorti^S^es ,  les' Vap- 
nicoles  et  les  Urcéolàires ,  qui  sont  dé  vérilables  Im 
soires  et  dont  nous  avons  formé  les  familles  ^tés  Yoiti- 
celliens  et  des  Urcéolariens.  Ls^marck  attribue  à  tons 
ses  Polypes  ciliés ,  la  faculté  de  se  multiplier  par  des 
scissions  naturelles  de  leur  corps  et  aussi  pStr^es  gem- 
mes ,  ce  qui  n'est  vrai  que  pour  ceux  qiti  doivent' être 
reportés  avec  les  Infusoires  ;  il  les  divise  en  deux  sec- 
tions y  savoir  :  les  VihratUes ,  ayant  près  de  la  bouche 
des  cils  qui  se  meuvent  en  vibrations  interrompues ,  et 
les  Rotijères  ayant  un  ou  deux  organes  ciliés  et  roU- 
toires,  lesquels  organes  il  croit,  d'après  M.' Dutro- 
chet, être  un  organe  unique,  plié  de  manière  à  pré- 
senter la  Ggure  d'un  8  renversé ,  et  quelquefois  même 
plié  en  trois  ou  en  quatre  roues  partielles ,  et^dootle 
bord  est  un  cordon  circulaire  /  qui ,  par  des  zigzags 


DES   IHIHJSOIRES:.  597 

fréquents  ;  forme  une  multitude  d'angles  saillants  et 
aiçuir,  qui  imitent  des  dents  ciliiformes.  La  section  de 
ses  Polypes  ciliés  Fibratiles  comprend  les  genres  Ra-. 
tule ,  Trichocerque  et  Vâginicole ,  dont  les  deux  pre- 
Biîeri  seùlement'sont  des  Systolides;  celle  des  Polypes 
cîliét  Motijères  cdmprend  les  genres  Folliculine,  Bca- 
chioo,  Furculaire,UrcéoIaire,Vorticelle  etTubicolaire. 

M.  Bory  de  Saint- Vincent ,  dans  sa  classification 
des  Microscopiques ,  a  confondu  les  Infusoires  et  les 
Systolides  ;  cependant  il  a  créé  pour  ces  derniers  un 
grand  nombre  de  genres  qui  méritent  bien  d'être  con- 
•errés,  quoique  leurs  caractères  imparfaitement  tra- 
cas »  aient  besoin  d'être  rectifiés  et  disposés  d'une  ma- 
nière totalement  différente. 

Dans  «on  premier  ordre ,  parmi  %e%  Gymnodés ,  qui 
sont  censés  être  les  anîmaux  les  plus  simples ,  sans  au- 
cun organe ,  ni  cirres  vibratiles ,  cet  auteur  a  placé 
les  genres  Furcocerque  et  Trichocerque  de  Lamarck  , 
avec  les  genres  Céphalodèle  et  Léiodine  y  qui  en  sont 
des' démembrements ,  et  qui  sont  également  des  Systo- 
lides ;  il  en  forme  sa  famille  des  Urodiées ,  caractérisée 
par  un  appendice  caudiforme»  bifide  ou  bifurqué,  mais 
dsuis  cette  même  famille  il  comprend  un  genre  Ty , 
ibrmé  parle  Vibrio malleus  de  Millier  (MûlL,  Infus. , 
PL  yni»  fig.  7,  8  )  qui  n'est  pas  suffisamment  connu  » 
et  un  genre  Kerobalane ,  mal  à  propos  institué  pour 
des  Vorticelles  détachées  de  leur  pédicule. 

Dans  son  deuxième  ordre ,  parmi  ses  Trichodés  , 
^i  sont  censés  n'avoir  ni  bouche  ni  organes  internes 


(i)  M.  Bory,  dans  inSncydopélie  mélhodîqae  et  dans  le  Dictionnaire 
cUiMÎqiie  d'histoire  naturelle ,  admet  on  g^re  Tnchoeerque  dans  la 
Ismille  des  Urodiées  ,  et  on  autre  dans  la  Camille  àt%  ThiUdées. 


SB9  Hi^inE  luwmftE  ./ 

détetmîAéi ,  mais  qui  pféMntent  des  poils  dlîaires, 
Mi  hoty  eontpoâe  m  troisième  famille ,  eelle'des  Uro- 
déôÈ  areo  lei  deux  i^enreB  Rallile  et  Dinrelle  »  celiliV» 
ajant  tm  douhie  appendice  éutiéifoniie  »  et  cselai-Ui 
ayant  une  queue  aimplè;  OeafeliFetf  étaat  compoeéi 
au  moine  en  partie  y  avec  dee  Sy»tolides|  deot  Miikr 
avait  fait  dei  Trtefaodet. 

Dans  son  traMème  otAtu^  parmi  see  BtdmoUé- 
pharés ,  qoi  ont  une  bonehe  mnniet  de  eils  Tibratilo , 
maiâ  non  d'organes  rotatoires.  M*  Bory  oomprend  dV 
bord  dans  le  gehre  SynanUiérine  de  la  famille  des 
Uroéolariens  ^  la  Vonùmlla  sodaiis  de  Millier  9  dms 
la  deutième  famille»  oelle des  Thikldées ,  il  eam|Nread 
)a  majeure  partie  des  Systolides  sani  appareil  rota* 
toire  ^  et  il  on  (brme  les  genres  FUitm^  Âfnfiooerfiiff, 
Fureulaire  et  TrùAocerqum  ,  aslw(aeii  il  nssoeie mslà 
propos  le  getire  Vaginieole. 

Bon  quatrième  ordre ,  odui  des  Rotifères ,  est  fçnaé 
de  Systolides  «  composant  les  genres  Bàkérinc^  7W* 
eolaire  »  Mëgalotroche  Èséchiéline ,  auxquels  ot 
réuni  le  genre  Folliculine ,  établi  pour  la  seule  Vw- 
ticella  ampulla  de  Mûller,  qui  est  une  Vaginicole. 

Les  Bakérines  ,  réunies  d  abord  par  M.  Bory  aoft 
Folliculines ,  n'ont  été  vues  que  par  Baker  (  EmpU 
ofthe  micr.,  PI.  XIV,  lig.  il,  118) ,  les  Tubicdairea 
et  les  Mégalotroches,  sûut  des  genres  que  nous  coo- 
servons  sous  ce  nom ,  les  Ésédiielines  sont  nos  Roti- 
féres. 

L'ordre  des  Grustodés  enfin ,  le  dernier  de  la  daiii- 
fîcation  de  M.  Bory,  comprend  tous  les  Systolides  re- 
vêtus d'une  enveloppe  résistante  ou  d'une  cuirasse ,  et 
qui  sont  des  Bracliions  de  Lafnark  ;  il  se  divise  en  troiii 
familles  :  !•  les  Brachionides  ayant  le  corps  muni  po$- 


1119  IvrUSOIBEft.  MO 

térieurement  de  queuea  ou  d  appendice,  et|  antarieu- 
rament,  de  cils  vibratiles  i  2"*  les  Crymnostamé0$  ajant 
égsàemmi  en  arrière  des  appevdiaes  caudifor^e»  art- 
licidés  I  mfis  toUlement  glabrei  ou  daponrvuM  de  ^ils 
an  avant  j  3""  Les  Ciili^rçid^s ,  qui  «ont  pourvus  de 
oîls  vibratilM  i  muis  qui  n'ont  pas  d'appendice»  pontér 
rieurs  ni  de  queues,  p^ns  la  ffimiUe  def  Bradûonidps? 
les  espèces  pouryne^  de  daux  prgones  irotatoiras  4^- 
tîncls  foqnent  les  gepre%  Brachioa ,  Siliqu^Ue  et  Ké- 
ralellei  qui  oqt  un  tét  capsulaire  urpéolé ,  et  les 
genres  Tricalama  et  Praboffkidie  qui  ont  un  t£t  uniyalve 
ou  en  carapacç.  Les  espèce^  dont  les  cils  v)bratile^  ne 
se  développentjamais  en  deux  rotatoire»  pomplcts  ^t 
distincts  forment  ]ç%  genres  Testudinelle  et  Lépadelle, 
qui  ont  un  tét  univalve  ou  en  parapacf ,  la  genre  My- 
tilina ,  qui  a  le  Ut  bivalTe^  et  le  genre  SquatinaUe  , 
qui  a  le  tét  capsulaire*  La  {amille  des  Gjmnostomées , 
caractérisée  d'après  une  observation  inexacte ,  com- 
prandt  comme  la  précédante,  des  espèces  pourvues 
de  cils  vibratiles  ;  M.  Bory  en  a  fait  les  genres  Silu- 
relle ,  à  tét  capsulaire ,  Colurelle ,  à  tét  bivalve ,  at 
SquamaUe ,  à  tét  univalve.  Quant  à  la  famille  des  Ci- 
tharoïdas ,  elle  renferme  le  seul  genre  Anourelle  com- 
posé de  Systolidcs  avec  les  Plœscouies  et  les  Cpccu- 
dinas  >  qui  sont  de  vrais  Infusoires* 

M.  Ebrenberg,  s'appuyant  sur  des  observations 
nombreu9es  et  sur  des  découvertes  réellesi  a  le  premier 
présenté ,  pour  les  Systolides  ou  Rotateurs»  une  classi- 
fication distincte ,  dans  laquelle  malbeureusemcnt  il  a 
accordé  trop  d'importance  à  des  caractères  fugitifs  ou 
basés  sur  des  interprétations  forcées.  Prenant  d  abord 
en  considération ,  comme  pour  les  Infusoires ,  la  pré- 
sence d'une  enveloppe  extérieure  qu'il  veut  nommer 


600  niSTOIRE    HATVltELLE 

une  cuirasse ,  quelle  que  soit  sa  nature ,  il  fonnè  deux 
séries  de  tous  ses  rotateurs,  parmi  lesquelê  il  comprend 
les  Flosculaires ,  dont  les  cils  ne  sont  nullement  rota- 
teuts ,  mais  dont  il  exclut  les  Tardigrades.  U  les  di?ise 
en  Kotateurs  nus  et  Rotateurs  cuirassés.  Or,  comme 
nous  Tarons  déjà  dit ,  tous  les  Systolides  ou  Rotateun 
sont  revêtus  d'un  tégument  r^istant,  de  sorte  que 
pour  généraliser  le  caractère  fourni  par  la  présence 
d'une  cuirasse ,  l'auteur  est  forcé  de  nommer  cuirasse 
tantôt  une  portion  épaissie  et  plus  résistante  du  tégu- 
ment propre ,  tantôt  un  fourreau  diaphane  que  tes 
Flosculaires  lui  ont  montré  à  Berlin ,  et  d<mt  ces  ani- 
maux sont  constamment  dépourvus  en  France,  ou  bien 
la  sécrétion  mucilagineuse  dans  laquelle  sont  engagées 
en  partie  les  Lacinulaires  ou  ménoie  l'étui  des  Méli- 
certes ,  qui  est  évidenmient  formé  de  substances  étran- 
gères agglutinées  par  un  produit  de  sécrétion.  Aussi, 
à  notre  avis ,  ne  doit-on  pas  cliercher  un  caractère  de 
première  valeur  dans  la  pré^nce  de  ces  enveloppes 
non  organisées,  ou  de  ces  épaissisisements  du  têt  qui  se- 
ront au  contraire  à  peine  suffisants ,  dans  bien  des  cas, 
pour  distinguer  des  genres  ou  même  des  espèces. 
M.  Elhrenberg,  toutefois ,  en  persistant  à  séparer  ses 
Rotateurs  en  deux  séries  parallèles ,  a  basé,  dans  son 
dernier  ouvrage ,  ses  divisions  principales  sur  le  mode 
de  distribution  des  cils  vibra tiles,  lesquels ,  dit-il, 
doivent  former  une  roue  ou  plusieurs  roues ,  ou  seule- 
ment une  paire  de  roues  symétriques  ;  de  là  une  dis- 
tribution de  tous  les  Rotateurs  en  trois  sections ,  les 
Monotrocha,  les  Poljtrocha  et  les  Zjgotrocha ,  com- 
prenant chacune  deux  séries  de  genres  pour  les  Rota- 
teurs nus  ou  cuirassés.  Mais  ces  caractères  ,  tirés  de  h 
disposition  des  cils  vibratiles  ,  n'ont  point  la  valent 


DBa  HfFusotmis.''  QOi 

absolue  et.Ie  degré  de  précision  crue  leur  accorde 
rautèuV,  léqbel  est  forcé  de  conven^^elw  caractères 
qui  j^r^ient  fournrs  parla  forme  et  la 'disposition  du* 
canal'  digestif  et  de  l'appareil  dentaire' ne  peuvent 
'nuuéinent  loncofder  avec  cetix-Jà.       -  .^ 

La  prenûère  éection ,  celle  des  Monotrocha  ,^Fac-> 
térisee  par"  la  présence  d^un  or^anf  rotatoire  sitnple' , 
continu ,  est  subdivisée  en  ^et^  groupes ,"  suivant  que 
lebôxd  de  cet  organe  est 'entier  {holotfoc^a)^bM  échav*. 
été  (Sçhizotroçha).  Chacun  de  ces  coupes  forme  deux 
familles',' les  Holotroques  nus  ou  Ichthydiha,  et  les 
Holotrôquef  cuirassés  ou  OEcutiha  ,  le^  Schizotroques 
m» oit  Megalotroqhjea y  et  les'Schizotroques  cuirassés 

ou  Fl»SCULARIA. 

Ibes  deux  dernières 'setlions  forment  chacune  déUx 
familles ,  savoir  :  les.  Pofy-troques  nus  ou*  Hydathijea, 
les  Polytroques  cuirasses  pu  EudiLANtooTA  ,  Tes  ZjrgO' 
troques  nus  ou  PHiAODiif£A ,  et  Zjgotroques  cuirassés 

ou  B^ACHIOHJEA*  «  * 

Le  caractère  dont  M.  Ehrenbcrg  fait  Itf  plu^  d'usage 
pour  la  division  de  ses  huit  faYnilles  lui  est  fourni  par 
lès  points  rouges  qu'il  nomme  des  yeux.  Cet  auteur 
distingue  donc  des  genres  dépourvus  d*yeux  d'autres 
genres  avec  un  œil*,  ou  avec  deux  yeux  ,  ou  avec  trois 
ou  plusieùVs  yeux ,  lesquels  sont  diversement  situes 
sur  le  dos  ou  près  du  bord  antérieur.  Mais  ,  comme 
nous  l'avons  dit  plus  haut ,  ces  prétendus  yeux  étant 
susceptibles  de  disparaître  dans  certaines  circonstances 
d'ftge  ou  de  développement ,  l'emploi  de  ce  caractère  a 
fait  placer,  dans  des  genres  difiérents  ,  des  Systolides, 
qui  ne  sont  peut-être  que  des  variétés  d'une  même 
espèce.  M.  Ehrenberg,  après  avoir  ainsi  divisé  les  fa- 
milles d'après  le  nombre  et  la  disposition  des  yeux , 


6M  HIITOIBB    VATOIBAc 

emploie  pûur^ixÎTer  à  la  di^tiiictioa  de$  genres^ 
caractère  pH»  surtout  des  appendice  eztérieuriv  Uk 
t|iie-||i  qmufl cju'tt  bûDEm0 a|is|4  ^^  pi^ >  ét'de  la-cui- 
raisséndufoiûnr^U.     *    / 

Ainsi ,  la  preçiiàre  famiUn ,  celW  dea  lehihydina , 
oontittit  ks  dMx  istnrti  PtygOrm  sa»»  yaÉ||  t  et  â^ 
riùpkmrm  ayant  da«  ytas  *  ae  deraier  trèa^împar&ita- 
BMmt  eonnu ,  at  avic  'aw  ka  gaarM  Ichêkjrdimm  et 
GAiffonoliif ,,  que  Aofls  rteiiîflsana  aux  lufiltiMt^ ,  et 
qui  diffèMAl  fias  Ptjqpira  fligalûneot  déponnrua  d^eai, 
parce  qpa  oe  doniiera  le  pvolaiigaaient  ^ûet£riear 
tronqué ,  taadia  qu'ils  soQt'bif uraaés  en  arrièn. 

La  deuxième  fomille^  OBcùtina ,  ne  contient  qâe 

deux  genres  peu  étudiés  :  1  OEcistes ,  a;]rant  une  en« 

,  valoppe  pai'ticuliere  potir  eltaqtie  àfkU&^l  ;  ^  Cono- 

chitus ,  ^nt  une  ëuvdopt)!!  oqpittiuné  potir  pldrieors 

animad^.     •.  >•   -^ ,        •    .   , 

La  troisième  fainille ,  MegalotràdhœQ  forme  trois 
genres  :  1**  le  Çyphonautes  sans  yeux ,  tontenant  une 
seule  es|)èce  observée  dans  la  mer  Baltique  ;^  2*  le  Sfi- 
crocodon ,  ayant  un  seul  œil ,  et  très-imparfaitemeat 
connu;  V^\t Megalotrocha^  ayant detix y^ux. 

'  La  quatrième  famiUe ,  FlosciUariot^  sp  divise  en  six 
gén^s,  qui  f^OKxi  :  les  TubkqhH^  »  sous  yet^:^  \  les  Su- 
phanoceros  ^  arec  un  œil  da^  1^  jeune  âge  ;  et  quatre 
.  autres  genres ,  ayaQt  deux  yeux  dans  1»  j^ttU^  Age ,  et 
distingués  par  le  mode  de  diyisipn  de  l'organe  rotatoire 
présentapt  deux  lobes  cbez  les  Limi^ias ,  qui  ont  des 
enveloppes  séparées,  et  çb^s  Ips  LacinuUiria,  qqi 
ont  des  (Buvelpppes  copamuiies  ;  quatre  lobçs  cbez  les 
MelicerUi,  et  cinq  à  six  lobes  chez  les  Floscularia. 

'  La  cinquième  famille ,  celle  das  Jfydatinœa  y  est  h 


DIB  impusoiiit,  MS 

plus  nombreuse  ;  elle  ne  comprend  pas  moins  de  dix- 
huit  genres ,  dont  trois ,  privés  d'yeui  *  se  distinguent 
pur  1a  présence  et  par  la  forme  dîea  mAehoirei ,  l'iSit- 
teroplea ,  étant  totalement  privée  de  mâchoires  ;  Vi?/-* 
datina  ^  a jant  des  mâchoires  à  plusieurs  dents  ,  et  le 
Pleurotiveha ,  ayant  des  mâchoires  unidentées.  Ua- 
genre  FurcaUêtia  a  un  seul  csil  frontal  ;  cinq  autres 
genres  n'ont  aussi  qu'un  seul  œil ,  mais  situé  plus  en 
arrière  sur  la  nuque  ;  Vun  d'eux  ,  Manocerca  »  a  un 
seul  appendice  oaudiforme  ou  pied  en  forme  de  stylet  ; 
un  autre  Poljfarthra  est  dé|iourvu  d'appendioe  caudi- 
forme;  les  trois  autres  étant  terminés  par  un  appen* 
dice  fourchu  ,  sont  le  Notommata  ^  qui  n'a  ayant  que 
des  cils  Tibratiles ,  sans  appendices  en  crochet  ou  en 
stylet  ;  le  Synchœia ,  qui  a  des  soies  roides  en  stylet 
avec  les  cils  vibratiles,  et  le  Scaridiwn  »  qui  en  outre 
a  aussi  des  cirres  en  crochet  ou  eomioulés.  Parmi  les 
Hydatinées  ayant  deux  yeux,  un  seul  genre  Dis^ 
temma,  les  a  sur  la  nuque;  trois  autres  genres  les 
ont  plus  en  avant ,  au  front  :  ce  sont  le  Diglena ,  qui  a 
le  corps  terminé  par  un  appendice  fourchu;  le  Triar» 
thra  et  le  JRattulus  ,  qui  ont  le  corps  terminé  par  un 
appendice  unique  en  stylet ,  mais  qui  diflèrent  par  les 
appendices  latéraux  dont  le  Triarthra  seul  est  pourvu. 
Le  Triophtalmus  a  trois  yeux  à  la  nuque  »  VJSosphora 
en  a  également  trois  i  mais  dont  deux  en  avant  au 
front ,  et  un  seul  à  la  nuque  ;  VOtoglena  en  diffère 
parce  que  l'œil  situé  à  la  nuque  est  porté  par  un  pédi- 
cule. Le  Cygloglena  a  plus  de  trois  yeux  en  un  seul 
groupe  y  et  le  Theorus  a  également  plus  de  trois  yeux, 
mais  en  deux  groupes. 

La  sixième  famille ,   Euchlanidota ,  forme  onxe 
genres,    dont  un  seul,   LepadeMa^    est  dépourvu 


60h  HisTorac  NâTunuE 

d'yeux.  Cinqde  ces  genres,  caractérisés  par  la  présence 
d'un  seul  œil  situé  à  la  nucpie ,  se  distinguent  par  la 
forme  de  la  cuirasse  et  par  l'appendice  terminal 
qui  est  simple ,  en  stylet ,  chez  les  Monostjrla ,  dont 
la  cuirasse  est  déprimée ,  et  chez  les  Mastigoeerca , 
dont  la  cuirasse  est  prismatique  ;  cet  appendice 
au  contraire  est  bifurqué  chez  les  Euchlanis ,  qui 
ont  la  cuirasse  ouverte ,  et  chez  les  Salpina  et  les  Di- 
nocharis ,  qui  ont  la  cuirasse  fermée  avec  des  appen- 
dices ou  comicules  chez  ceux-là ,  ou  sans  appendices 
chez  ceux-ci.  Quatre  autres  genres  présentent  deux 
yeux  au  front  ;  ce  sont  :  le  Monura ,  ayant  un  appen- 
dice terminal ,  ou  pied  ,  simple ,  en  stylet  ;  le  Colunu 
ayant  cet  appendice  bifurqué  et  la  cuirasse  comprimée 
ou  prismatique  ^  les  Metopidia  et  Stephanops ,  ayant 
aussi  l'appendice  bifurqué ,  mais  avec  une  cuiruse 
déprimée  ou  cylindrique,  et  qui  diffèrent  entre  eni 
par  la  présence  d'une  lame  saillante  en  chaperon  cbei 
celui-ci.  Un  dernier  genre  enfin ,  SquatneUa ,  est  ca- 
ractérisé par  la  présence  de  trois  yeux  et  par  Tappen- 
dice  terminal  bifurqué. 

La  septième  famille  ,  celle  des  Philodinœa  ,  qui  ré- 
pond à  noire  famille  des  Rotifères ,  est  divisée  par 
M.  Ëhrenberg  en  sept  genres ,  dont  plusieurs  sont 
établis  sur  des  espèces  quHI  n'a  observées  que  très-im- 
parfaitement et  avec  un  grossissement  insuflBsant 
pendant  ses  voyages  :  ce  sont  d'abord  les  trois  genres 
Callidina,  Hydrias  et  Typhlina ,  qui  sont  dépoumu 
d'yeux ,  et  dont  le  premier  seul  a  en  avant  un  prolon- 
gement en  forme  de  trompe,  et  en  arrière,  l'appendioe 
terminal  muni  de  cornicules  ;  des  deux  autres ,  T/fr- 
drias  se  distingue  par  ses  organes  rotatoires  pédicules. 
Trois  autres  genres,  ayant  deux  yeux  frontaux,  se 


VES'IIIFUSOIRES.  605 

distinguent  par  la  forme  et  le  nombre  des  appendices 
da  prolongement  postérieur.  Ainsi ,  le  Rotifer  a  une 
paire  de  comicules  et  deux  doigts;  XAclinuras  a  un 
doigt  de  plus ,  et  le  MonolabU  a  deux  doigts  sans  cor- 
nicules  ;  un  dernier  genre ,  Philodina  ,  a  deux  yeux 
à  la  nuque. 

*  La  huitième  famille,  Brachionœa^  ne  comprend  que 
quatre  genres ,  dont  le  premier,  Noteus^  caractérisé 
par  l'absence  totale  d  yeux  ;  deux  autres ,  Anurœa  et 
Brachionus ,  ayant  un  œil  à  la  nuque ,  se  distinguent 
parce  que  l'un  est  dépourvu  d'appendice  postérieur, 
tandis  que  l'autre  a  le  corps  terminé  par  un  appen- 
dice bifurqué  ;  le  dernier  genre  enfin  ,  Pterodina  ,  a 
dpux  yeux  frontaux. 

'  Cette  classification  de  M.  Ehrenberg ,  basée  sur  des 
caractères  dont  ]a  valeur  a  été  exagérée,  et  qui  sont 
loin  d'être  constants,  ne  nous  parait  pas  propre  à 
conduire  sûrement  l'observateur  à  là  connaissance  des 
espèces  qu'il  peut  avoir  sous  les  yeux  ;  car  elle  rompt 
plusieurs  affinités  naturelles ,  et  répartit  dans  des 
genres  différents  ,  et  souvent  assez  éloignés ,  des  es- 
pèces qu'on  aurait  dû  s'attendre  à  trouver  rapprochées; 
c'est  ainsi  que  les  genres  Lepadelta ,  Metopidia  ,  iSfe- 
phanops  et  Squamella ,  qui  difiîèrent  principalement 
par  le  nombre  des  yeux  ,  nous  paraissent  devoir  être 
réunis  en  un  seul ,  dont  les  espèces  sont  susceptibles 
de  variations  notables  suivant  la  saison  et  l'abondance 
de  nourriture.  De  même ,  toute  la  famille  des  PAiVo- 
dinea  nous  paraîtrait  convenablement  réduite  à  un 
sçul  ou  à  deux  genres  ;  pour  la  même  raison ,  nous 
pensQos  que  le  nombre  des  genres  de  la  famille  des 
Uydalinœa  devrait  être  considérablement  réduit. 
Pour  nous ,  tout  en  dccbrant  que,  dans  Tétat  actuel 


HI8T01ES  rATOMbLE 

de  la  sciencB  ^  lUNit  me  pùméêmiê  pts  choomi  leiiM 
ments  d'Une  daseifioaliiind^nUiTO  pour  Itt  ^yilolîdiiy 
▼oici   qneUes  seraient  let  faeaet  d'une  dasiifiailM 
provisoire  que  nous  croy<ms  pouToir  propooer. 

Parmi  les  Sysielides ,  comprenant  les  TWdigMiai, 
nous  formons  quatre  grandes  divisions  :  !•  «m 
qui  vifwnt  fixés  par  rexUrémité  postérimune  de  lebr 
«orpst  Sp  cens  qui  n'ont  qu'un  seul  mnde  de  Imdt 
motion  au  moyen  de  leurs  cik  vibratiles ,  «teest  tou- 
jours nageurs;  V  ceux  qui  ont  deux  psodes  de  boa- 
motion  ,  et  sont  tantôt  rampants  à  la  manière  dn 
sangsues,  et  tantôt  nageurs  oomme  les  préeedento; 
V  ceux  qui,  dépourvus  de  cils  vibratiles,  maia  pourms 
d'ongles ,  sont  véritablement  marcheurs. 

Ces  deux  dernières  divisions  ne  compreiment  qu'âne 
seule  famille  chacune  ;  c'est ,  pour  les  Sjratolidea  mm* 
ponts  )  la  famille  des  ^ûtijères ,  et  pour  Les  Systolidee 
marcheurs  la  famille  des  Tardijgrades.  La  première 
division ,  celle  dee  Systdides^îxef ,  conti^it  au  meiiii 
deux  familles ,  savoir  :  les  Flascularienâ  qui  n'ont  pas 
de  cils  vibratiles ,  et  conséquemment  ne  produisent 
jamais  de  tourbillons  dans  l'eau  ;  et  les  Mélieeriiens^ 
qui  onten  avant,  autour  de  la  bouche,  une  large  men- 
brane  en  entonnoir  ou  en  pavillon  »  bordée  de  cils  fi- 
hratiles  dont  le  mouvement  excite  des  tourbillons  dsas 
l'eau,  et  produit  ondinairement  l'apparence  d'one 
ou  de  plusieurs  roues  dentées. 

La  deuxième  division ,  celle  des  Systolidee  nageurs, 
est  de  beaucoup  la  plus  nombreuse  ^  et  doit  former 
plusieurs  familles  dont  nous  ne  pouvons  indiquer  que 
ks  principales.  On  doit  d'abord  former  deux  seictiom 
distinctes  de  ceux  dont  le  tégument  est  totalement 
flexible  et  de  ceux  dont  le  tégument  est  en  partie  so- 


pm  mrustiAEi.  MT 

lidc  (Ai  constitue  une  cuirasse.  Ces  depiiers  forment 
kl  famille  clés  Brachioniehs  et  peutr^tre  quelques  au- 
tres' familles  pour  des  typei|  anoqiàux  »  '  comme  les 
Polyarthres ,  les  Batules ,  etc/  Les  j^stoUdes  nageurs 
à  tégunient  mou  forment  la  |amilM  des  Furcidarmns 
caractérisée  par  Tappendtce  blAde  ou  bifavqué  qui  ter- 
mine !•  corps  en  arrière.  Paimi  eux  se  trouve  ai^ssi 
\AB}eHia^  vivant  pà|rasile  dans.l^  cprps  des  Lombrics 
et  des  Limaces ,  et^ui ,  6ii.raisot\de  sa  queue  conique 
non  bifurquée ,  doit  être'  le  tyhie  d'une  lamiHé  dis- 
tincte, les  Alberticns,.   -     •'  - 


»    *    • 


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608  UI5TOUIE    nkTV^IshE 


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f/c^CRIPTIOlf  af*Êt]l601QJJE    DES    SY6TO/«lilKS. 


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ORD^E  Li. 


tf YttTouAss  iteC»  V4&  vit 


FL0S€HLÀRIBKS- 


*»  ». 

Anii^auxrdèpourTuà^dë  cil»-^braUI^|  à  CoîrpS  cam- 
panule ,  contractile  y  aminci  im  base  çn  un  long  pédi- 
cule^  par  l'extrémité  duquel  ift  floùi  -fixisVnx  coifs 
solides  ;  botiche  n^unie  fle  lA^ndil^ui^^  cornées^ 

Les  Flosculariem ,  comme  tés  Mèliceriiens ,  ont 
un  certain'  raf^port  de  forme  avec  le^  Yorticellieas 
et  les  Stentors,  et  aussi  avec '  les  Campaifulaires 
parmi  les.  Polypiers;  ils  vivent  de'  même  fixés  aux 
Iierbes  aquatiques ,  par  un  pédicule '.Supportant  un 
corps  campanule  ou* en  entonnoir,  doiït  le  bord  offre 
cinq  ovt  six  lobes  terminés  pat  des  appendices  ou  des 
cils ,  mais  sans  -iiucun  indice  de  mouvement  vibra- 
loire.  Au  fond  .de  cette  large  ouverture  es^  située  la 
boqche ,  munie  d'un  appareil  maiidibulairé  engagé 
daùs  un  bOfibe  charnu  ou  musculaire,  ^gi^é  d'un 
inouvemen.t  péristaltiquè ,  •analogue  à  celui  qu'on  ob- 
serve chez  les  autres  Syslolides ,  mais  bien. moins  lire- 


^^^^^^^1  inFUSOinEs.  fa'09 

^^WBÏ^  moins  régulier.  On  (lislini,'uc  à  l'intdrîi 
leur  iotestiii  et  leur  ovaire  contcnunl  de  très-gros 
œufs  ,  ([uelquefois  mnrtjués  de  poiiiU  rouges  regnrdés 
comniedes  yeux  pur  M.  Ehrenberg  j  ce  même  ituteur 
leur  assigne  un  étui  membraneux  ,  mais  ceux  qui  ont 
été  observes  en  France  manquent  toujours  de  cet  éluî. 
On  peut  former  dans  cette  fumille  deux  genres  dis- 
tinct» :  les  Floscularia,  dont  les  mandibules  sont 
simples  et  dont  les  lobes  marginaux  sont  courts  et 
munis  de  longs  cils  rayonnants  i  les  Stophartoceros . 
dont  les  mandibules  sont  composées  et  dont  les  lobes 
marginaux  sont  tr^-lougs  et  munis  de  cils  courts.  Les 
uns  et  les  autres  ont  été  observés  dans  les  eaux  douces 
pures,  et  peuvent  se  conserver  assez  longtemps  et 
même  se  multiplier  dans  les  vnses  où  l'on  conserve  de» 
herbes  a  (|  un  tiques. 

Genrb  FLOSCVIMRK.  —  Floncularia. 

Ad.  en  forme  de  massnc  fixée  par  son  pi-dicule  contrar- 
lilc  et  annelé .  on  en  forme  de  coupe  quand  il  s'épanouît , 
avvc  ciiHi  lobes  saillants  urnùs  d'une  houppe  de  longs  cils  , 
Irès-lenlemenl  contractiles,  mais  non  vibratilcs.  —  M4- 
cboire»  crochaes ,  courtes. 

J'ai  observé  les  Floscidaires  dans  les  eaux  slagoantes  ou 
peu  ajptées  des  environs  de  Paris  et  de  L»  forél  de  Fon- 
tainebleau, et  plusnïcenimeut  dans  le  canal  d'IlIc-et-Rancc, 
i  Kennes.  M.  Oken  ,  le  premier,  nomma  iùimi  îles  aniinmix 
qui  avaient  été  aperçus  antérieurement  par  Baker ,  et  peul^ 
être  aussi  par  Eicblioru  et  MuUer  ;  M.  ËhrcnbcrG  les  Cta^ 
dia  avec  plus  de  soin  et  reconnut  leur  affînité  avec  les  Ho- 
taleurs  ou  Systolides  ;  mais  cette  affinité,  au  Ueu  de  la  fonder 
seulement  sur  la  forme  de  l'appareil  di^^cstif  et  sur  le  mode 
dcreprotluclioii|inrdcs<£uls);rosclpeunontbr<^ux,  il  la  veut 

INFUSOlilES.  3tt 


610  HISTOIRE     NATURELLE 

trouver  dans  le  mode  de  division  du  limbe  cilié  qu'il  asnmile 
à  Torgane  rotateur  des  Lacinularia ,  quoique  les  dis  n'en 
soient  point  vibratiles.  Cet  auteur  attribue  à  Tespèce  qu'il 
a  observée  à  Berlin,  Floscularia  omata  (1),  une  gaîne  dia- 
phane cylindrique,  et  un  corps  long  de  0,25  ,  terminé  par 
six  lobes  munis  de  cils.  Les  œufs  sont,  dit-il,  longs  de  0,047, 
et  pourvus  de  deux  points  rouges  intérieurs  qu'il  nomme 
des  yeux. 

Une  deuxième  espèce,  qu'il  a  décrite  plus  tard  sous  le  nom 
de  Fhseularia  proboscidea  (2),  est  également  pourvue  d'une 
gaine  et  de  six  lobes  ciliés  ;  mais  les  cils  sont  plus  courts , 
et  entre  les  lobes  se  trouve  une  trompe  ciliée  protrac- 
tile;  l'animal  est  long  de  1,50;  le  fourreau  a  0,75  et  ks 
oeufs  0,094. 

M.  Peltier  a  publié,  en  1836  (3) ,  la  description  dune 
nouvelle  espèce  de  Flosculaire,  observée  par  lui  dans  Teau 
des  fossés  du  bois  de  Meudon  :  je  lui  suis  redevable  d'à* 
voir  pu  étudier  cette  Flosculaire,  qui  est  la  même  que  j*ai 
trouvée  plus  tard  dans  l'eau  des  petites  mares  de  Fontaine- 
bleau, où  vivaient  aussi  des  Tardigrades  et  des  Branchipcs 
parmi  des  Hypnum.  EUc  est  bien  réellement  dépourvue  de 
gaîne ,  et  son  bord  porte  seulement  cinq  tubercules  ciliés; 
mais  M.  Peltier  ne  vit  point  ses  mâchoires ,  et  il  se  mt^^rit 
sur  la  nature  des  œufs;  les  cils,  comme  cet  observateur  l'a 
indiqué,  n'éprouvent  de  déplacement  que  par  suite  de  la 
contraction  et  de  l'extension  du  limbe  qu'il  nomme  la 
bouche ,  d'où  résulte,  dit-il,  leur  rapprochement  en  un  fais- 
ceau droit ,  ou  leur  épanouissement  en  un  large  o6ne.  Quant 
à  moi,  j'ai  vu  ces  cils  s'épanouir  en  rayonnant  autour  de 
l'extrémité  globuleuse  de  chaque  lobe  qui  en  est  hérioéc; 

(0   Flotcularia  omata,  Ehr.  Mém.    i83o-l833.  —  Infos.  i858. 
PI.  XLVI,  fig.a. 

Floscularia  hyacinihina^  Oken,  Natnrf^.  m,  p.  49«  l8i5. 
(3)  FlQtcMdaria  proboscidea  ,  Ehr.  1.  c.  fig.  i. 
(3)  Nouvelle  espèce  de  Floscultire  (  Inttitnl.  i836,  no  iS3).  —  An- 
atlet  des  Sciences  nat.  ]838 ,  t.  lo,  p.  4i ,  Pi*  4. 


DES   INFUSOIRES.      '  611 

les  mâckoires  m'ont  paru  unidentécs,  et  epgagées  d^ns  un 
bulbe  iiiii3culaire  situé  presque  au  foad  4e  la  yasti^  pavité 
canipaniforme  que  présente  ranimai  dans  son  état  d'épa- 
nouissement i  ce  bulbe  se  contracte  d*un  mouvement  péri- 
staltique  en  ouvrant  et  ferment  alternativement  les  mâcboires 
comme  chez  les  autres  Systolides.  Les  œufs,  longs  de  0,05, 
montrent  un  seul  point  rouge  et  non  deux  comn^e  ceux  qu'a 
représentés  M.  Ehrcnbcrg.  Cette  Flosculaire ,  que  j'ai  repré- 
sentée dans  la  PI.  XIX,  fig.  7,  a  le  corps  long  de  0,07  et  le 
pédicule  long  de  0,08  ,  ce  qui  fait  0,15  pour  la  longueur 
totale  ou  même  jusqu'à  0,20. 

Les  Flosculaires  que  j'ai  recueillies  dans  le  canal  d'IUe- 
et-Rance ,  au  mois  d'octobre  1840 ,  et  qui  se  sont  multipliées 
dans  un  bocal  où  je  les  conserve  depuis  quatre  mois ,  sont 
également  dépourvues  de  gaine  ;  leurs  mâchoires  ont  deux 
dents  bien  distinctes  de  chaque  côté,  et  leurs  œufs,  longs  de 
0,006 ,  n'ont  aucun  point  rouge  ;  leur  forme  est  d'ailleurs 
ana]ogueà  ceUe  des  prëoédpnte»;  le  nombre  des  lobes  du  limbe 
et  la  disposition  des  cils  est  aussi  la  même ,  mais  le  pédicule 
est  ordinairement  beaucoup  plus  long  (0,32)  et  plus  effilé , 
et  j'ai  vu  souvent  un  des  lobes  cihés  s'avancer  au  milieu  on 
siinuLiiUunc  trompe  protractile,  ce  qui  m'a  fait  penser  que 
la  iroinpc  de.  la  /V.  proboscidea  de  M.  Ehrenberg  n'est 
pout-ctrr  pas  autre  chose.  Le  corps  de  cette  Flosculaire  est 
lon(;  de  0,10  à  0,15,  et  la  longueur  totale  est  de  0,47.  En  la 
conipriniatit  avec  précaution,  j'ai  vu  cinq  cordons  indépen- 
dants ,  contractiles ,  asses  réguliers ,  et  qu'on  doit  peut-être 
noninier  des  muscles,  se  prolonger  dans  toute  la  longueur  du 
pédicule  et  jusqu'à  l'extrémité  des  lobes  du  hmbe^  des  plis 
très-fins  ou  des  fibres  transverses  qui  paraissent  faire  le  tour 
du  corps,  les  croisent  à  des  intervalles  presque  égaux.  Dans 
le  vestibule*  contractile  qui  précède  la  bouche  et  qui  est  bor- 
dé par  une  sorte  de  diaphragme,  j'ai  reconnu  la  présence  de 
plusieurs  lames  ou  fdaments  agités  d'un  mouvement  vibra- 
tile  ondulatoire  qui ,  peut-être ,  contribue  à  faire  arriver  la 
proie  jusqu'aux  mâchoires  qui  la  doivent  saisir.  J'ai  qudque- 

39. 


Olâ  HISTOIKÉ     HAtUBELLE 

fois  distingué ,  dans  rintëricur,  des  petits  Infusoires  empti- 
sonnés  et  près  d'être  dévorés.  L'intestin  est  large,  très-court, 
transversalement  placé  au  fond  du  corps  campaniforme  et 
souvent  rempli  de  matière  colorée.  L'ovaire,  qui  est  à  c6tf, 
contient  quelquefois  deux  ou  trois  œufis  prescpie  murs. 

Genre  STEPHANOCEROS.  PI.  XIX,  fig.  8. 

M.  Ehrenberg  (1)  a  nommé  ainsi  un  animal  dont  nous 
donnons  la  figure  d'après  lui,  et  qui  avait  été  vu  d'aboid 
par  Eiclihom  (2);  Mùller  l'avait  pris  pour  une  Tubulaire, 
et  M.  Goldfuss  en  avait  fait  le  genre  Coronelta.  Le  Stépha- 
nocéros  a  comme  la  Flosculaire  le  corps  campaniforme  oa 
en  calice ,  porté  par  un  pédicule  contractile  ;  mais  les  cinq 
lobes  dont  son  limbe  est  armé  sont  allongés  conune  des  ten- 
tacules et  lui  servent,  comme  les  bras  de  l'Hydre,  à  saisir  sa 
proie  ;  ils  sont  en  outre  garnis  de  cils  courts  verticiUés.  lin 
tube  diaphane ,  qu'il  a  sécrété  comme  les  Tubicolaires ,  lui 
sert  de  retraite  quand  il  se  contracte  entièrement.  La  longueur 
totale  du  Steplianoccros  est  de  0,75;  son  œuf  a  0,11  ;  il  n'i 
été  trouvé  jusqu'à  présent  que  dans  le  nord  de  l'AUemagne, 
à  Berlin,  à  Dantzig. 

II''  Famille. 
MÉLICERTIENS. 

Animaux  à  corps  claviformc  ou  campaniforme, 
porté  par  un  pédoncule  charnu ,  extensible  et  con- 
tractile en  se  plissant  transversalement ,  et  isolé  on  logé 
dans  un  tubc;  limbe  supérieur  plus  ou  moins  étalé  et 
bordé  de  cils  rolatoircs  >  souvent  lobé.  Bouche  près  du 
limbe ,  armée  de  mâchoires  eu  étrier,  à  trois  ou  à  plu- 
sieurs dents. 

<i)  Stephanorcros  Eichhohnii ,  Ehr.  Infus.  Pi.  XLV ,  6g.  2. 
i'i)  Kronp(4yp.  Eichhorn  ,  Beylr.  1776,  Pi.   1  ,  fi§.  i. 


DES    INFUSOIKES.  613 

îticertiens,  cju'on  trouve  ordinairement  fixés 
sur  (les  herbes  .-icjuatiques,  ne  sont  pas  très-commun» 
et  8c  multiplient  cxcluaiTement  dans  ccrtuines  loca- 
lités; je  n'en  ai  trouvé  jusqu'à  ce  jour  que  trois  es- 
pèces, savoir  :  une  J'tjgura  dans  l'eau  des  étangs  de 
Meudon.  une  Lacinulaife  dans  la  Seine  et  une  Mé- 
licerte  dans  l'ille.  Tous  les  anciens  microgrnphcs  ont 
observé  des  animaux  de  cette  f.imille  qui .  soit  isolés  , 
soit  groupés  en  boules ,  soit  nus ,  soit  loj^és  dans  des 
tubea  ou  des  fourreaux  ,  sont  assez  volumineux  pour 
Otre  aperçus  à  loiil  nu  ,  ou  avec  le  secours  d'une  loupe 
de  force  moyenne;  Palliis  les  réunit  aux  Bracbiuns; 
Eicbborn  les  nomma  Polype-étoile  {Sternpoljp)  el 
Polype-fleur  {Blumen-polyp);  Mùller  les  rapporta, 
soit  aux  Vorticellcs  parmi  tes  Infuaoires,  soit  aux 
Sabelles  parmi  les  Vers.  Scbrunb,  qui  le  premier  es- 
saya de  les  classer .  en  Gl  les  genres  Meliccrta  ,  Lint' 
nias  et  Linza.  M.  Dutrochel ,  qui  en  étudia  plusieurs 
à  Cfaât eau-Renaud  en  Touraine  ,  les  décrivit  comme 
des  Rotifèrcs  de  diverses  espèce».  Lamarck ,  d'après 
lui ,  en  forma  1«  j^enre  Tubicolaire  ,en  laissant ,  comme 
l'avait  fait  MuIlcr ,  les  espèces  sans  fourre:iu  parmi  les 
Vorticelles.  Schweigf^er,  de  son  côté,  établit  pour  ces 
mêmes  espèces  le  ^eure  Lacinularia  ,  que  plus  t;ird 
M-  Bory  nomma  Mcgnlotroque ,  en  distinguant  les 
individus  moins  développés  sous  les  noms  de  5;'- 
nanthérine  et  Stentorinv  comme  des  genres  parti- 
culiers. M.  Ehrenberg  ,  enfin  ,  dans  ses  publications 
successives  depuis  i83o,aadmis  pour  ces  animaux  les 
genres  Ptygiira,  Œlcistes,  Conochitus ,  Megalotrocha, 
Tubicolai-ia ,  Limnias  ,  Lacinularia  et  Meliccrta^ 
(fu'il  répartit  dans  ses  quatre  familles  des  Jcktkydina  , 
de  OEcistina  ,  des  Mcgnloliochaa  et  des  Flotcularia , 


611^  HISTOIRB    ITÀTURELLE 

savoir  :  io  les  Ptjrgura ,  dans  la  première  famille ,  ca- 
ractérisée par  Tabsence  d'une  carapace  et  par  la  forme 
de  l'organe  rotatoire  continu ,  sans  échancrureë  :  il  les 
associe  là  avec  les  Chœtonotes  et  avec  un  genre  Gleno- 
phora  qui  paraît  établi  sur  des  individus  jeunes.  2* Les 
Œcistes  et  Conochilus ,  dans  la  seconde  famille ,  dis- 
tinguée de  la  première  uniquement  par  la  présence 
d'une  enveloppe  qui  est  une  simple  gelée  diajAane 
pour  celui'ci,  et  un  tube  plus  distinct ,  mais  sans  con- 
sistance ,  pour  celui-ci  ;  3«  les  Megalotrocha ,  dans  Is 
troisième  famille  ,  caractérisée  par  l'absence  d'tine  ca- 
rapace et  par  la  forme  de  l'organe  rotatoire  édiâilcré 
ou  sinueut,  laquelle  famille  contient  en  outre  un 
genre  Cjrphonautes  (t)  ^  établi  sur  une  espèce  marine 
d'une  forme  très-^singulière  ,  n'ayant  rien  de  ânnmtin 
avec  les  autres  Sjstolides  à  en  Juger  d'àptès  la  figure 
donnée  par  l'auteur ,  et  un  genre  Miof^oeodon  (1) , 
que  Ton  doit  rapporter  préférableihent  à  quelque  autre 
famille  d'après  la  forme  de  l'appendice  postél^ieui*,  qui 
est  plutôt  une  queue  articulée,  flexible^  qu'un  pé- 
dicule contractile  ;  4*"  dans  sa  quatrième  famille  enfin, 
distinguée  de  la  précédente  par  la  présence  d'une  cui- 
rasse ou  d'un  étui ,  et  offrant  un  organe  rotatoire  le 
plus  souvent  lobé  ou  fendu  profondément ,  M.  Ehi^- 
berg  place  ses  quatre  autires  genreis  avec  les  Stéphano- 
céros  et  les  Flosculaires ,  qui  n'ont  cependant  pas  de 
véritable  organe  rotatoire ,  et  qui  donnent  leur  nom  à 
cette  famille  des  Flosculariées.  U  distingue  ces  genres 
d'aptèsl'absence  ou  la  préèràce  des  yeux ,  aumoinsdans 
le  jeune  âge ,  et  d'après  le  nombre  des  Idbé^  de  l'organe 


(l)  Cjrphonautes  compressas,  Ehr.  Infot.  i838,Pl.  XLIV,  ûg.  a. 
(a)  Micràcodon  davut ,  Ehr.  I.  c.  fig*  i. 


DES   INFUS0IRE8.  615 

roCatoire.  Ainsi  les  Tubicolaires  sont  toujours  privées 
d  yeux  ,  tandis  que  les  trois  autres  genres  en  montrent 
deux  dans  la  jeunesse  ;  ses  Limnias  et  ses  Lacinulaires 
ont  l'organe  rotatoire  bilobé  ,   et  diffèrent  parce  que 
les  uns  ont  des  étuis  ou  fourreaux  coniques ,  isolés , 
tandis  que  ceux-ci  ont  une  enveloppe  commune  qui 
n  est  qu'une  masse  gélatineuse  ;  ses  Mélicertes  ont  des 
étuis  isolés  comme  les  Limnias,  mais  en  diffèrent  par 
leur  organe  rotatoire  à  quatre  lobes.  Tous  ces  ani- 
maux ,  d'ailleurs  ,  ont  la  même  forme  générale  ,  sauf  le 
plus  ou  moins  d'extension  du  limbe  cilié,  qui  est  nommé 
l'organe  rotatoire  ;  tous  présentent  une  paire  de  mâ- 
choires presque  en  forme  d'étrier ,  composées  d'un  arc 
traversé  par  une  barre  sur  laquelle  s'appuient  par  l'ex- 
trémité libre  trois  dents  parallèles  partant  de  la  cour- 
bure de  l'étrier  qui  est  engagé  dans  le  bulbe  charnu. 
(M.  Ehrenberg  nomme  Lochogomphia  les  animaux 
pourvus  de  cette  sorte  de  mâchoires).  Nous  pensons 
doue  que  toutes  ces  distinctions  de  genres  et  de  fa- 
milles ,  basées  soit  sur  la  présence  des  points  rouges 
pris  pour  des  yeux ,  soit  sur  la  présence  de  l'enveloppe 
qui  parait  être  le  résultat  d'une  sécrétion  plus  ou  moins 
abondante ,  et  susceptible  même  de  disparaître  comme 
chez  les  Flosculaires  »  nous  pensons  que  ces  distinc- 
tions sont  peu  importantes ,  et  que  tous  ces  animaux 
doivent  former  une  seule  famille ,  divisée  seulement 
en  quatre  genres  d'après  le  mode  de  développement 
du  limbe  et  d'après  la  nature  du  fourreau ,  quand  ce 
fourreiiu  existe.  Un  premier  genre  ,  Ptygurc  ,  est  ca- 
ractérisé par  le  peu  d'ampleur  du  limbe  bordé  de  cils<, 
courts  ,  et  n'offrant  pas  l'apparence  de  roues  en  mou- 
vement ;  un  deuxième  genre,  Lacinulaire ,  montrant 
au  contraire  un  limbe  largement  étalé,  écbancréd'un 


616  HI5TOUIE     NATURELLE 

seul  côté,  et  bordé  de  cils  assez  longs  qui  offreDt 
bien  distinctement  l'apparence  d'un  mouvement  rota- 
toire.  Les  espèces  de  ces  deux  genres  sont  libres  y  acci- 
dentellement peut-être ,  ou  eogagées  dans  une  sécré- 
tion gélatineuse.  Les  deux  derniers  genres  ooi  k 
limbe  di?isé  en  lobes  comme  une  corolle  de  fleur.  Ds 
se  distinguent  par  la  nature  du  tube ,  qui  est  mem- 
braneux ,  transparent  chez  les  Tubicolaires  ,  et  in- 
crusté de  matière  terreuse  colorée ,  opaque ,  chez  les 
Mélicertes.  C'est  du  nom  de  ce  dernier  genre  que 
nous  avons  formé  le  nom  de  la  famille ,  parce  qu'il 
n'implique  pas  une  définition  basée  sur  un  caractère 
qui  ne  serait  pas  commun  à  tous  les  genres. 

Les  Mélicertiens  ont  été  jusqu'à  présent  observés 
seulement  dans  les  eaux  douces ,  sur  les  plantes  habi- 
tuellement submergées. 

1"  Gehre.  PTYGURE.— Plyjura.— PL  XIX,  fig.  6. 

An.  à  corps  campanule  oblong,  porté  par  on  pédicole 
plus  ou  moins  épais,  nus  ou  logés  dans  une  enveloppe  géla- 
tineuse i  limbe  cilié ,  arrondi ,  peu  développé  et  dépassant 
à  peioe  le  diamètre  du  corps. 

Nous  réunissons  dans  ce  genre  les  trois  espèces  dont 
M.  Ehrenberg  a  fait  ses  trois  genres  Ptygura  (1),  Ô£ctsles(i) 
et  Conochilus  (3) ,  car  ils  n'of&rent  guère  d'autre  diffcrenoe 
importante  que  la  présence  de  l'enveloppe  gélatineuse  qui 
forme  un  tube  allongé  souillé  de  matières  terreuses  et  isolé 

pour  chaque individudel'^tEcislesquenous appellerions Ply* 
gura  cryêtallinaj  tandis  que  les  individus  du  ConockUuiwmt 


(1)  Ptygura  meUcerta ,  Ehr.  i838 ,  Infos.  Pi.  XLIU,  %.  i. 

(2)  (JCcistes  hyalinus  ,  Ehr.  1.  c.  %.  7. 

(3)  Conochilus  volvox  ,  Ehr.  1.  c.  fig*  8. 


DES    UfFUSOXBES.  617 

réunis  en  amas  globuleux  et  ont  leurs  pédicules  engagés  dans 
une  masse  gélatineuse  commune,  qui  provient  de  la  sécré- 
tion de  tous  les  individus.  Ce  dernier,  qu'on  peut  nommer 
Ptygura  volvoxj  est  d'ailleurs  distingué  par  deux  points 
oculiformes  rouges  et  par  deux  appendices  charnus  en  forme 
de  tentacules  saillants  en  ayant;  sa  longueur  est  de  0,45,  et 
il  forme  des  masses  globuleuses  de  3,3  ;  ses  œufs  ont  0,062  : 
M.  Ehrenbcrg  l'a  observé  à  Berlin.  UOEcistes  de  cet  auteur 
n'a  également  été  vu  qu'à  Berlin;  il  est  long  de  0,78  ;  son 
œuf  a  0,11  et  présente  deux  points  rouges  qui  disparaissent 
dans  l'animal  adulte.  La  Ptygure  mélicerte  (Pt,  melicerta , 
£hr.  )  est  dépourvue  d'enveloppe  gélatineuse  et  de  points 
rouges  ,  mais  cela  peut  bien  tenir  à  son  état  de  développe- 
ment. M.  Ehrenbcrg  lui  assigne  une  longueur  de  0,19,  et  des 
œufs  longs  de  0,037  à  0,046  ;  j'ai  trouvé  dans  l'eau  des  étangs 
de  Meudon ,  conservée  avec  des  Spongilles ,  une  espèce  que 
je  crois  être  la  même;  j'en  donne  la  figure  dans  la  PL  XIX 
(fig.  6) ,  elle  est  longue  de  0,30. 

• 

r  Gbkrb.  LAGINULAIRE.  —  Lacinularia.  —  PL  XIV , 

fig.  14. 

An.  à  corps  en  massue  ou  en  enlonnoir  à  bord  très-largo, 
étalé  et  échancré  d'un  côté  ou  réniforme  ;  monts  d'un  pédi- 
cule très-long  et  très-contractile ,  nus  on  engagés  dans  une 
masse  gélatineuse ,  mais  ordinairement  réunis  en  houppes 
arrondies. 

Les  animaux  de  ce  genre,  vus  par  presque  tous  les  anciens 
micrographes,  ont  été  réuns,  par  Midler,  à  ses  Yorticellcs 
sous  le  nom  de  f^oriicella  $ocial%$  (1)  et  f^,  flaculoM  ;  les 
auteurs  qui  en  ont  parlé  après  lui  leur  ont  donné  diverses  dé- 
nominations ;  nous  adoptons  celle  de  Schweigger,  sans  vou- 


_(i)  Rœiel,  lu.  Bcloft.  m,  p.  585 ,  PI.  XCIV,  fig.  i-6. 
LedermuUcr ,  BlicrMC.  PI.  88  .  fig.  C.  g. 


618  HlfiTOIRB    KàTURELLE 

loir  admettre  lâ  nécessité  d'un  autre  genre  Mtgatotroéhm  (1) 
pour  les  individus  qui  ne  sont  point  engafés  dans  une  mit 
gélatineuse  commune ,  lesquels  sont  tellement  semUabks 
d'ailleurs  à  ceux  qui  montrent  cette  sécrétion  gélatineose , 
qu'on  serait  tenté  d'en  faire  une  seule  espèce.  Les  uns  et  les 
autres  ont  dans  le  jeune  âge  deux  points  rou^  qui  disparais- 
sent ordinairement  plus  tard  ;  leiu  longueur  est  de  0,75,  et  ik 
forment  sur  ks  feuilles  des  Gératopliylles ,  des  amas  ^bu- 
lettx  blanchâtres ,  que  Mùller  compare  à  des  nids  de  petites 
Araignées ,  et  qui  ont  souvent  plus  de  4  mil<  de  largeur; 
leurs  ceufis  ont  0,06.  On  trouve  souvent  ces  animaux  dans 
la  Seine;  ils  cmt  été  observés  aussi  dans  beaucoup  de  lieux 
en  Allemagne  et  en  Danemark. 

3«  Genre.  TUBICOLAIRE.  —  TMcotàfia. 

An.  à  corps  en  massue  >  tronqué  au  sommet  Abordé  par 
un  limbe  cilié  fortement  sinueux  00  à  IcdM  bien  distincts, 
muni  d'un  pédicule  très-long ,  et  logé  dans  un  fourreau  gé- 
latineux diapbam. 

Le  genre  créé  d'abord  sous  ce  nom  par  Lamarck  a  dû  être 
réduit  par  l'établissement  du  genre  Mélicerte  pour  ne  rt-ii- 
fermer  qu'une  seule  espèce  observée  d'abord  par  M.  Dutro- 


JUydra  sodalis  «t  M»  stentoria  ,  Linn.  S/ftt.  nat.  éd.  X  et  Xll* 

Brachionus  sociaUs  ,  PalUs  ,  Elencb.  zooph.  p.  96. 

Forticella  socialis  ,  Mùller  ,  Inf.  Pi.  XLIII ,  f.  i3-i5  ,  p.  Soi  et 
yorticelln  Jlosculosa  ,  Mùller ,  1.  c.  f.  16-20. 

Linzaflosculosa  ^  Schrahck ,  l^'àun.  boic.  lll  ,  3  »  p.  3l4* 

LacinulariaJlotctUosa  ,  SchweiggSk' ,  natarg.  p.  4o3  >  itttio* 

Megalotrocha  socialis,  —  Sttniorina  Hattlii  tt  biioba»  —  SfMn»tkc» 
rina  socialis ,  Borj ,  Eocycl.  i824< 

Megalotrocha  socialis  ,  âemp.  et  Ehi*.  i8a8. 

(I)  Megalotrocha  aiba,  Uemp.  tt  Ëhf.  1828.  -^    £hr.  l83o-l83i. 

Megalotrocha  Jlavicans  ,  £hr.  l83o  ,  lofus.  Pi.  XJLIV ,  fig.  3. 

La  plupart  de»  Synonymes  rapportés  ci-dessns  se  rapportent  au»ià 
cette  espèce  qui  n*a  point  été  di»tfa)guét  dt  celle-là  ]^r  les  auteurs  iviol 
M.  Ehrenberg  (i838).  ^ 


DES   IlfFUS0IR£8.  619 

chct,  qui  la  nommsi  Rotifer  albivesHius  (t).  M.  Ehrcnbcrg, 
qui  l'arait  d'abord  (1831)  nommée  Lacinulatia  mehcerta^ 
la  nomme  aujourd'hui  Tubicolaria  najas  (2)  ;  sa  longueur 
est  de  0,75,  ses  œufis  ont  0,06. 

4- Genre.  MÉUCERTE.  — JlfeKcerto.— PL  XtV,  ri{^,  13. 

An.  à  corps  en  massue  ou  en  entonnoir  allongé ,  terminé 
supérieurement  par  un  limbe  qui  s*épanouit  en  deux  ou 
quatre  lobes  distincts ,  souvent  bien  réguliers ,  et  loge  dans 
on  foorreaa  on  peu  conique  incrusté  de  matières  terreuses 
qui  le  rendent  opaque  et  cassant ,  ou  formé  de  grains  uni- 
formes qui  sont  les  excréments. 

Nous  réunissons  sous  ce  nom  les  Mélicertes  et  les  Limiiias 
de  SchraudL  et  de  M.  Ehrenberg,  dont  la  distinction  est 
fondée  uniquement  sur  le  nombre  des  lobes  du  limbe  ;  ce  sont 
toutefois  deux  espèces  bien  distinctes ,  non-seulement  d'après 
ce  caractère,  mais  aussi  à  cause  de  la  structure  du  fourreau, 
qui  est  formé  de  grains  régulièrement  disposés  dans  respccc 
à  quatre  lobes  que  nous  appellerons  Melicertaringenêj  d'après 
Sciirank ,  tandis  que  pour  la  MéLicerte  à  deux  lobes  ce  four- 
reau, d'abord  blanchâtre ,  et  coloré  en  bnm  plus  tard,  est 
simplement  formé  de  matière  terreuse ,  amorphe  ou  sans 
grains  réguhers.  Ces  fourreaux^  longs  de  0^75  à  1,25,  sont 
bien  visibles  à  l'œil  nu ,  et  les  feuilles  des  Cératophylles  et 
des  Myriophylles  en  sont  quelquefois  hérissées  ;  l'aniiXial  ne 
montre  au  dehors  que  les  lobes  diaphanes  de  son  limbe  ciUé 
qui  offre  alors  l'apparence  de  deux  ou  quatre  roues  en  mou- 
vement ;  pour  peu  que  le  Uquide  soit  ébranlé,  la  Méhcerte 
se  retire  dans  son  fourreau  et  y  reste  quelquefois  assez  long- 
temps sans  oser  se  montrer  de  nouveau.  La  Méhcerte  à 


(1)  Rotifer  nlbivestiius  f   Datrochet,   Annale*  da  Moi.  tome  XIX, 
p.  375.  PI.  XVin,fig.  9-10. 

(2)  Tubicolaria  najas,  Ehr.  Infîif.  i838,  Pi.  XLV ,  fig.  I. 


690  HISTOIRE    HATUREIfLE 

quatre  lobes  (1)  {Meliceria  ringens)  a  été  observée  en  Hol- 
lande 9  en  Allemagne ,  en  France ,  en  Italie  ,  et  vraisem- 
blablement aussi  en  Angleterre  ;  elle  est  ordinairement  d'un 
tiers  au  moins  plus  grande  que  Tautre;  c'est  die  que  M.  Da- 
trochet  notama,  RoH fer  quadridrcularis ,-  die  se  trouve  très- 
abondamment  dans  les  rivières  et  les  canaux  à  Bennes.  La 
Mélicerte  à  deux  lobes  (2)  {Melicerta  biloha)^  qui  est  le  genre 
/.immos  Schrank,  et  que  M.  Dutrochet  avait  nonunée  RoU- 
fer  confervicoia  y  a  également  été  observée  en  plusieurs  Ueux 
de  France  y  d'Allemagne ,  d'Italie  et  d'Angleterre. 

Les  deux  espèces  sont  ordinairement  pourvues  de  deux 
points  rouges  oculiformes  dans  le  jeune  âge. 


(1)  Meiicerta  niigens  ^  Schrank,  Faun.  boic.  iii  ,  a,  p.  3io.  ~ 
£hr.  Infai.  i838 ,  PI.  XLVI ,  fig.  3.  —  LeeuweDhoek,  Epist.  phy». 
VII ,  p.  64.  —  Phil*  innt.  tome*  i4  et  a8.  —  Baker ,  Blicr.  made  euj, 
p.  91,  PI.  VIIl ,  ag.  4-5.  —  Brackionus^  Hill. 

Serpula  ringtns,  Linn.  Sj«t.  nat.  X  et  Sabtlla  ringens,  syU. 
nat.  XII,  i^éd. 

Brachionut  tubifer  ^  Pallas,  Elench.  soopfa.  p-  91. 

'JRoti/er  quadridrcidari*  ,  Dutrochet ,  Ann.  M  tu.  XIX ,  p.  35S, 
PI.  XVIII ,  fig.  1-8  et  tome  XX. 

Tubicolaria  quadriloba  ,  Lamarck  ,  Anim.  sans  vert.   1 1 ,  p.  53. 

Tubicolaria  tetrapetala  y  Cuvier ,  Règn.  anim.  a*  éd.  tome  m, 
p.  335. 

Meiicerta  quadriloba ,  Goldfuss ,  Zool.  — Schweigger  ,  natur.  i8iO 

Tubicolaria  quadriloba  ,  Bory ,  l8a4>  Encjd.,  et  i83o  ,  dict.  chu. 

(2)  Limnias  ceratophylli ,  Schrank  ,  I.  c.  p.  3li.  —  Ehrenb.Int 
l838,  PI.  XLVI,  fig.  4. 

Meiicerta  biloba  ,  Ehr.  a^  mém.  i83i  ,  p.  ia6. 


DES    INFUSOIRES.  G21 

ORDRE  IL 

8T8TOUDS8   WAGSURS. 

H   Section.  —  CUIRASSÉS. 

ni''  FAMILLE. 

BRACHIONIENS. 

Animaux  de  forme  variable  ;  les  uns  presque  orbi- 
culaires  déprimes,  les  autres  ovoïdes  ou  presque  cylin- 
driques ou  comprimés ,  mais  dont  la  longueur  ne  dé- 
passe jamais  le  double  de  la  largeur;  revêtus  d'une 
cuirasse  membraneuse  d'une  ou  de  deux  pièces ,  sou« 
vent  munis  de  pointes  saillantes  ou  d'appendices  fixes 
ou  mobiles ,  et  qui  ne  changent  pas  de  forme  quand  ils 
se  contractent.  —  Bouche  munie  de  mâchoires  et  pré- 
cédée par  un  vestibule  dont  les  parois  ciliées  se  pro- 
longent plus  ou  moins  en  lobes  garnis  de  cils  vibra- 
tiles  offrant  Tapparence  de  roues  dentées  en  mouve- 
ment. —  Les  uns  sans  queue ,  les  autres  munis  d'une 
queue  simple  ou  bifurquée. 

La  famille  des  Brachioniens  correspond  assez  exac- 
tement au  genre  Brachion  de  Mùller ,  qui  diilère 
beaucoup  du  genre  établi  précédemment  sous  celte 
même  dénomination  par  Hill  et  par  Pallas ,  et  que  ca- 
ractérise aussi  la  cuirasse.  M.  Bory  divisa  les  Bra- 
chioniens de  Mùller  en  douze  genres  répartis  dans  les 
familles  dos  Brachionides,  des  Gymnostomes  et  des 
Citharoïdes,  formant  son  ordre  des  Crustodés. 
M.  Ebrenbcrg  en  a  également  fait  deux  familles , 


S2SI  HISTOIIE    HATCnELLE 

mais  conçues  d'une  tout  autre  manière;  et  d'abord, 
comme  nous  l'avons  dit  plus  haut ,  il  a  placé  les  fa- 
milles de  Systolides  cuirassés  parallèlement  aux  fa- 
milles de  Systolides  nus  ;  mais ,  de  plus ,  il  a  placé 
parmi  ces  derniers ,  dans  la  famille  des  Hjdatinœa, 
les  Polyarlbres  et  les  Trîarthres ,  (pie  nous  croyons 
devoir  rapprocher  des  Brachioniens ,  tout  en  recon- 
naissant qu'ils  pourraient  former  une  famille  à  part 
dans  la  section  des  Cuirassés.  Les  familles  des  Ench' 
lanidota  et  des  Brachionœa ,  dans  lesquelles  M.  Eb- 
renberg  comprend  les  Br^ichions  de  MûUer ,  sont  disr 
tinguées,  suivant  lui,  par  la  forme  de  l'organe  rotatoire 
c(ui  est  multiple ,  ou  plus  <{ue  biparti  ,  dans  l'une ,  et 
divisé  en  deux  roues  simples  dans  Tautre.  Il  est  bien 
vrai  que  certains  de  ces  animaux  ont  les  lobes  ciliés 
bien  plus  distincts  ;  mais  le  plus  grand  nombre,  même 
parmi  ses  Euchlanidota ,  montrent  des  lobes  symétri- 
ques garnis  de  cils  vibra tiles,  et  l'on  ne  peut  admettre 
d'une  manière  absolue  la  division  de  Tappareil  cilié  en 
deux  orgapes  rotatoires,  comme  œla  deyrait  être  exclo- 
sivemeut  chez  les  Zy gotrocha àe^\.  Ehrenberg.  Nous 
pensons  bien  d'ailleurs  que  la  forme  de  la  cuirasse  et 
des  divers  appendices  peut  fournir  un  caractère  assez 
important  pour  la  distinction  des  genres  ,  mais  insuf- 
flsant  pour  des  familles.  La  forme  des  mâchoires  nous 
semblerait  pouvoir  être  plus  convenablement  em- 
ployée à  cet  efiet ,  concurremment  avec  les  caractères 
tirés  soit  de  la  forme  générale  ,  soit  de  la  structure  de 
la  queue  ou  de  l'absence  de  cet  organe  :  ainsi ,  le  genre 
Plerodina,  que  M.  Elhrenberg  a  placé  parmi  ses 
Brachionœa ,  pourrait,  ainsi  que  les  Polyarthres,  être 
pris  pour  type  d'une  famille  particulière  ;  peut-être 
aussi  le  genre  Ratule  mériterait*il  d'être  séparé  des 


DES    INFUSOIRES.  623 

autres  Brachioniens,  qu'il  serait  alors  bien  plus  facile 
de  caractériser.  Mais,  comme  nous  Tayons  dit  déjà, 
notre  but  n'a  pu  être  que  d'esquisser  ici  l'histoire  des- 
Bracbioniens ,  et  nous  attendons  de  nouvelles  obser- 
vations pour  aller  au  delà. 

Nous  en  formons  dix  genres ,  en  commençant  par  la 
Ptérodine ,  que  la  forme  de  ses  mâchoires  ,  semblables 
à  celles  des  Mélicertiens  ,.que  sa  queue  en  forme  de 
trompe ,  et  sa  cuirasse  en  forme  d'écaillé  ronde  ,  sépa- 
rent de  tous  les  autres  ;  et  en  terminant  par  le  Ratule , 
que  rend  si  remarquable  sa  queue  en  long  stylet  sim- 
ple ,  et  par  la  Polyarthre ,  que  ses  appendices  mobiles 
en  forme  de  plumes  distinguent  aussi  de  tout  le  reste. 
Les  Bracbioniens,  dont  les  appendices  ciliés ,  rota- 
toires ,    sont  en  forme  de  lobes  distincts ,  arrondis 
comme  deux  roues,  forment  les  genres  Anourelle  et 
Brachion  ,  l'un  dépourvu  de  queue ,  l'autre  au  con- 
traire ayant  une  queue  articulée  et  terminée  par  deux 
stylets  ou  deux  doigts.  Ces  deux  genres  ont  leur  cui- 
rasse d'une  seule  pièce  encapsule,  plutôt  déprimée  que 
comprimée;  il  en  est  de  même  du  genre  Lépadelle,  qui 
didere  des  Brachions  parce  que  ses  appendices  ciliés 
sont  moins  saillants  et  présentent  moins  distinctement 
l'apparence  de  deux  roues  ;  ses  mAcboires  ont  aussi  une 
forme  différente.   Un  genre  que  nous  plaçons  avec 
doute  à  côté  des  Lépadelles  à  cause  de  sa  forme  gé- 
nérale ,  est  l'Euchlanis,  dont  la  queue  se  termine  par 
deux  stylets  subulés,  et  dont  la  cuirasse  est  moins  ré- 
sistante ou  plus  flexible  que  celle  des  Lépadelles.  Un 
autre  groupe  des  Bracbioniens  se  distingue  par  la  forme 
comprimée  de  la  cuirasse  qui  est  ou  parait  être  bivalve; 
on  en  fait  les  trois  genres  Dinocharis ,  Salpine  et  Co-. 
lurelle ,  dont  le  premier  est  caractérisé  par  sa  cuirasse 


ii^k  HISTOIRE   NATURELLE 

plus  molle  et  par  sa  queue  ayant  plus  de  deux  paires 
de  doigts  ou  d'appendices;  le  second  a  la  cuirasse  pris- 
matique, prolongée  en  pointes  aux  extrémités;  et  le 
dernier  enfin  a  la  cuirasse  bivalve  presque  comme  celle 
des  Gypris ,  des  mâchoires  en  crochet ,  et  on  appen- 
dice en  crochet  saillant  en  avant  de  la  bouche. 

Ces  dix  genres  représentent  dix-sept  genres  de 
M.  Ehrenberg  qui,  comme  nous  l'avons  déjà  répété» 
a  souvent  basé  ses  distinctions  génériques  sur  la  pré- 
sence et  sur  le  nombre  des  points  rouges  oculiformes. 

1"  Gemrb.  PTÉRODINE.  —  Pterodina.  —  PL  XVffl  , 

fig.  4. 

An.  à  carapace  arrondie  ou  ovale  en  forme  d'écaiUe 
mince ,  sous  laquelle  se  retire  oitiôrcment  le  oorps.  Bouche 
armée  de  mandibules  en  étrior,  précédée  d'un  appareil 
cilié ,  dont  les  deux  lobes  arrondis  dépassent  le  bord  de 
la  carapace.  —  Queue  en  forme  de  trompe  cylindrique, 
transvmalement  ridée ,  implantée  sous  le  milieu  du  corps, 
et  munie  de  cils  vibratiles  à  l'extrémité. 

La  singulière  ressemblance  de  sa  queue  avec  une  trompe 
qui  s'agite  et  se  porte  de  différents  cot^  fit  donner  à  cet 
animal,  par  M.  Bory,  le  nom  de  Proboskidie,  que  nous  au- 
rions adopté  comme  plus  ancien  si  la  dénomination  imposée 
plus  tard  par  M.  Ehrenberg  n'avait  l'avantage  d'être  plas 
simple  et  de  ne  pas  renfermer  une  notion  fausse.  La  forme 
de  sa  carapace  fit  nommer,  par MùUer,  ^rocAûmuspa- 
tina  l'espèce  type,  et  Brachionm  clypecUus  une  seconde  es- 
pèce ,  dont  M.  Bory  a  cru  devoir  faire  un  second  genre 
Testudinelle  dont  le  nom  est  également  significatif. 

Les  Ptérodines  se  trouvent  dans  les  eaux  douces  limpidi*» 
entre  les  herbes,  où  on  les  voit  à  l'œil  nu  comme  des  points 
blanchâtres  nageant  assez  lentement.  MùUer  en  indique  h 


DES   IlffUSOIAES.  625 

3*  espèce  comme  vivant  dans  Tcau  de  mer.  L'espèce  la  plus 
commune,  la  Ptérodine  paiéne  (  1  )  {Pierodina  p€Uiûa)y  est  de- 
lui-trausparente ,  longue  de  0,22  ;  sa  carapace  très-mince  est 
orbiculaire ,  diaphane  sur  les  bords,  avec  une  petite  entaille 
en  avant  ;  entre  les  deux  organes  ciliés  rotatoires ,  vers  le 
milieu  des  lobes  ciliés  se  voient  deux  points  rouges  oculi- 
formes,  et  de  chaque  côté  deux  cordons  tantôt  sinueux,  tan- 
tôt obliquement  tendus,  qui  sont  peut-être  des  muscles.  Une 
deuxième  espèce ,  la  PL  elliptique  (2)  {Pi.  ellipêica)^  a  été  dé- 
crite par  M.  Ehrenberg^  comme  synonyme  de  la  Proboskidie 
patène  de  M.  Bory.  Elle  difière  de  la  précédente  par  sa 
carapace  eUiptique  sans  entaille  en  avant  ;  ses  points  oculi- 
formes  sont  écartés.  Une  troisième  eq>èce  enfin ,  la  PI.  d 
bouclier  (3)  {Pt.  clypecUa),  de  même  grandeur  que  les  précé- 
dentes, en  diffère  par  sa  carapace  encore  plus  oblongue  et 
plus  courte  (0,19)  que  le  corps,  de  sorte  que  son  front  est 
saillant  entre  les  organes  rotatoires ,  ses  points  oculiformes 
sont  beaucoup  moins  écartés. 

M.  fiory  a  décrit  dans  Tencyclopédie  (1824),  sous  le  nom 
de  Testudinelle  argule ,  une  autre  espèce  dont  lui  seul  a 
parlé  et  qui ,  dit-il  „  a  près  d'une  ligne  de  diamètre  ,  ce  qui 
en  ferait  le  plus  grand  des  Systolides ,  si  c'était  réellement 
un  animal  de  cette  classe.  «  Sa  carapace  est  discoïde ,  l'ou- 
verture buccale  est  garnie  en  dessous  de  deux  dentelures 
pointues  entre  lesquelles  vibrent  les  cils  ;  la  queue  est  très- 
distinctement  annelée.  »  Cette  espèce,  d'ailleurs,  ainsi  que  la 
précédente,  doit,  suivant  M.  Bory ,  n'avoir  en  avant  qu'un 


(l)  Brachîonus patina  ,  Mùll.  lof.  Pi.  XLViri,  fig.  C-IO,  p.  SS;. 

PUrodina  patina  ,  Ehr.  fnfui.  t>l.  LXIV  ,  fig.  4* 

(a)  Pterodinn  eiiiptica  ,  Ehr.  1.  c.  Sg.  5.  —  Proboskidia patina  i* 
hoTj  ,  1894  «  Encycl.  zooph.  p.  ^67. 

(3)  brachîonus  clypeatut,  MûU.  Infot.  Pi.  XLVIII  ,  fig.  Il-l4> 
p.  339. 

Testudinella  dypeata  ,  Bory  ,  i8a4  r^^cjel.  soopb.  p.  7 36. 

Plennlina  ciypeata,  Ehr.  Infvt.  Pi.  LXIV  »  fig.  6, 

INFUSOIRES.  kO 


626  histohe   hiturelu 

faisceau  de  cils  YÎbratiles,  et  non  deux  oripaies  rotatoires 
en  cornet;  c'est  là  ce  qui ,  pont*  cet  attlètur,  distmglie  les 
TestudineUes  des  '*-■---■-=-■•" 


V  Genee.  ANOURELLE.  —  Jfumrèlla. 

An.  à  carapace  en  forme  d'utricole  déprfaiîée  ^  cm  de  sae 
denté  en  ayant  et  largement  ouyert  poor  laissdr  Mrdr  ks 
<Nrganesrotatoilreâ,  qui  sont  ohUnâifemânt  bien  dëtclo|ipés 
en  deux  lobes  àrtoMb ,  éi  accompagnés  de  soies  dn  dé 
dis  non  Vibràtiles,  eA  fttdsiëlirs  faiscéaox.  —  t^cnnl  de 
queue.  —  Mà^BoiriËS  dl^té^;  tfâ  point  rolige  ôcoUfoline 
au-destftis  àeA  Md&dtM.  —  OËof  tôlumineiix  soaVent  td- 
h^^nt  à  la  mère. 

Les  AnoureUes  ne  di£E%rent  des  Brachiotis  qufc  par  l'ab- 
sence d'une  queue  ;  dks  ont  été  d'abord  distiliguées  oNume 
genre  par  M.  Bory  qui,  d'après  leur  fotme,  en  fit  le  type 
de  sa  famille  des  Gtharoïdes  en  leur  donnant  œ  nom  que 
M.  Ehrenberg  a  voulu  changer  en  Anwrœa.  Qn  les  trouve 
presque  toutes  dans  les  eaux  douces  pures  ;  j'en  ai  rencontré 
abondanunent  une  espèce  dans  la  Seine,  au  mois  d'août, 
parmi  les  Potamogetons.  Mùller  a  décrit  parmi  ses  Bra- 
cLions  quatre  ou  cinq  espèces  d' AnoureUes  dont  l'une,  Bror 
chianus  pala  (1) ,  décrite  par  lui  comme  dépourvue  de  queue 
et  indiquée  d'abord  (1830-1831)  comme  une  Anwnn  par 
M.  Ehrenberg,  a  été  reportée  plus  tard  par  cet  auteur  dans 
le  genre  Brachion,  comme  ayant  réellement  une  queue; 
c'est  une  des  plus  grosses  espèces;  sa  longueur  totale  est  de 


(I)  Gretiades  aqaati<{ue8,  Joblot,  Micr.  1718  ,  Pi.  IX,  fiç.  4--* 
Brachionut  tertius  ,  Uill. 

Brachianus  ctUyciflorut ,  Pallas ,  El.,  zooph.  p.  93.  —  Brachioiuu 
pala,  Mùll.  Inf.  PI.  XLVni,  f.  i-a,  p.  355. 

AnoureUa  cithara ,  Bory,  Enoycl.  aooph.  p.  S^o. 

Anuneapala^  Ehr.  i2l^o*-^  Brachionus  pala  ^  Shr.  Inf.  Pi.  UDIIi 


DES  tirpusoittEs.  627 

0,75,  et  la  carapace  seule  a  0,66.  Un  autre  espèce  de  Mûllfel-, 
Brachianuê  quadratus  (1) ,  caractérisée  pàt  deux  lotigtleè 
épines  eu  arriê^,  a  formé  le  gehrfe  Kértttèlle  de  1/1.  Boi-y. 
Sa  cuirassç  est  carrée  conune  l'indique  ÉbA  hem  ;  elle  à  ètl 
ayant  six  pdinted  saillaUlei  doht  les  deUt  vofijénhe»  90ht  les 
plus  longues  ;  sa  longueur  totale  Mt  de  0,^,  ou  dt  0,18  satlii 
les  épines  postérietires.  Uue  troisième  esftfcce,  BraèhioMs 
bipalium  \%)y  n'a  été  vUè  qile  par  MûUct;  SA  ettli*fltte  lisëè, 
oblongUe ,  repliée  sur  ks  bord4  et  arrondie  tn  arrière ,  pré- 
seute  en  arAnt  dix  poiutèil  ou  deUtl^hirès  dotit  quatre  ft  cha- 
que face,  dorsale  ou  ventrale,  et  deux  latéfàh»  ;  dlê  è§t  Idh- 
gue  de  0^22. 

En  outre  de  ces  espèces,  M.  EhrenbeTg  cbMpte  l2  espèces 
d'Anourelles)  il  les  divise  en  dedx  sections,  suivant  tpl'elles 
ont  ou  n'ont  pas  d'épines  en  arrière  ;  parmi  celles  sans  épi- 
nes postérieures  sont  :  V  VAfùmttlle  étailU  (3)  {An.  sqUa- 
mula)y  longue de0,12  et  large  Aé  0,10,  àrH>hdie  ëil  arrière, 
tronquée  en  avant  avec  six  poiiltes  dont  quatre  latértllës  et 
deux  dorsales  ;  elle  vit  datlà  le»  liiartLis  parmi  les  léiltilléè 
d'eau;  2"* VAfumrelle  rayée  (4)  (ÂH.  êHrUmjy  ovale  tToliqtiëè 
en  avant  avec  six  dentelures  dont  detix  latérales ,  et  quatre 


(I)  BrachioHus  quadrtUus  ,  MùU.  Inf.^Pi.  XLiX  ,  flg.  Ia-l3. 
Keratêlla  quadrata  ,  Dvry  y  ^SpA  *  ^ncycl.  zooph.  p.  469. 
Aiiurœn  acuieata  ,£hr.  Ihf.  ri.  LXIl ,  fig.  14. 
(j)  Brachionus  btpalium  ,  MûU.  Iliftif.  Fl.  XLVIII  ,  Ûg.  5-5,  p.  336. 
Anour^la pandurina  ,  Borj  ,  Sncyel*  »oo|>h.  il ,.p.  54o.  —  Encyd. 
Pi.  27  ,  fig.  lo-ia. 

Brachionus  bipalium  ,  Lamarck,  An.  Miu  Tert.  a*  éd.  t.  11 ,  p.  35. 

(3)  Brachionus  squamula  ,  Mûll.  Int  PI.  XLVII ,  ftg.  4*7  «  p.  534* 
yaginaria  squamiJn,  Sehràak  ,  ^tan.  boic.  Ili  ,  a ,  p.  14^. 
Anourella  luth  ,  Bory  ,  £o0^cl.  sooph.  p.  54o. 

Anurœa  squamula  ,  Ehr.  l836^  Infiu.  Pi.  LXII ,  fig.  3. 

(4)  Brachionus  striatus  ,  Mûller,  Infni.  PI.  XLVII  ,ûg.  1-3,  p.  3Sâ. 
—  Lamarck  ,  An.  sans  vert,  a*  éd.  t.  Il  ,  p.  35.  —  Encycl.  mélh. 
Pi.  37  ,  fig.  1-3. 

Anourella  lyra ,  Bory  «  Encycl.  zooph.  p.  Sào. 

(5)  Brachionus  striatus,  deBltinVUle ,  Itan.  d*actin.  Pi.  9^  fig.  3. 
Anurœa  striata ,  Ehr.  Min.  i83i.  ->  laftu.  i838 ,  Pi.  LXII ,  ^.  7. 


628  UISTOtnE    HàTURELU: 

dorsales  ;  elle  est  longue  de  0,22 ,  marquée  de  12  stries  Ioih 
gitudinales;  Mûller  l'a  observée  dans  l'eau  de  mer;  M.  Eh- 
renberg  la  regai'de  comme  identique  avec  celle  qu'il  a  troo- 
vée  dans  les  eaux  douces  à  Berlin. 

Quatre  autres  espèces,  Al  guadridmtaia  (Ehr.  loc  cit. 
fig.  2);  Â.  falculata  (Ehr.  loc.  cit.  fig;4);  j4.  cumeoniti 
(Ehr.  loc.  cit.  fig.  5) ,  et  Â.  hiremis  (Ehr.  loc.  dt.  fig.  6)  ; 
dont  la  première,  connue  par  sa  carapace  seulement,  est  in- 
diquée avec  doute,  et  la  dernière  est  marine,  sont  déaites 
par  M.  Ehrenberg  conune  appartenant  à  la  division  des 
Anourelles  sans  épines  postérieures;  k.  première,  longue  de 
0,12,  a  quatre  pointes  ou  cornes  en  avant  de  sa  cuirane,  qui 
est  réticulée  ;  la  deuxième,  longue  de  0,18,  oblongue,  a  six 
pointes  ou  cornes  en  avant,  dont  les  deux  moyenoes,  fins  lon- 
gues ,  sont  courbées  en  faucille  ;  sa  cuirasse  est  granulée , 
rude  ;  la  troisième ,  longue  de  0,12,  et  large  de  0,10,  arron- 
die en  arrière  et  tronquée  en  avant ,  où  sa  cuirafise  réticulée 
'est  armée  de  six  pointes  ou  cornes.  UA.  biremis  est  ainsi 
nommée  à  cause  de  deux  pointes  latérales  moUles;  elle  est 
oblpngue ,  bien  plus  étroite  que  les  précédentes ,  longue  de 
0,18,  lisse  avec  quatre  pointes  en  avant.  Dans  la  diviûon  des 
Anourelles  armées  d'épines  ou  de  prolongements  de  la  cara- 
pace en  arrière ,  se  trouvent  VA.  quadrata  ou  Brachionus 
quadratus  de  Mùller,  dont  nous  avons  déjà  parlé ,  et  deux 
autres  espèces  indiquées  par  Mùller  dans  le  Naiurforscher 
(IX,  p.  212-213) ,  VA.  foliacea{l) ,  et  VA.  siipiiata  (2),  dont 
la  cuirasse ,  armée  de  dix  pointes  en  avant,  est  prolongée  pos 
térieurement  en  une  seule  pointe  ;  l'une,  dont  la  carapace  est 
plus  longue,  élargie  dans  le  tiers  postérieur,  et  rayée,  est 
longue  de  0,15;  l'autre,  un  peu  plua  petite  et  proportionnel- 
lement plus  courte,  a  la  carapace  lisse.  Deux  autres  espèces, 


(l)  Aimrœa  folincea ,  Ehr.  Infus.  PI.  LXIf  ,  fiç.  lo. 
ynginaria  musculus  ,  Okcn  ,  nat.  m  ,  p.  44* 
(a)  Anutœa  stspitata ,  Ehr.  Infay.  I.  c.  iig.  ii. 
ynginaria  cuneus  ^  Scbrank.  —  Okcn  ,  naturg.    Ili  »  p.  48. 


DES  iwmsoir.Es.  629 

j4.  inrrmis  (Elir.  loc.  cit,  Fig.  8),  ci  y1.  acuminata  (El.r.  loc. 
cit.  fig,  9) ,  ont  la  cuira«e  allongée ,  riftrécie  el  tronquée  en 
arrière,  suice  longitudinalemenl ;  «llc-ci,  longue  de  0,22, 
est  armée  eu  avant  de  aix  pointes  longues  aij^ués  ;  celle-là , 
longue  de  0,18,  a  sa  cuiraue  plus  molle,  Hexible  et  bordée  ■ 
en  avant  par  quatre  dentelures  très-peu  saillantes.  Troi» 
autres  espèces,  A.  lesludo  (Ehr.  loc.  cit.  fig  12) ,  -^.  BrrrulaU 
(Ehr.  loc.  cit.  fig.  13) ,  et  V*  ca/jo  (Ehr.  loc.  cU.  Bg.  1  S), 
ont  b  cuirasse  presque  carrée ,  élep.amment  réticulée  et 
granuleuse,  et  arini^  de  six  épines  en  avant  etdi^deuxeii 
arrière,  coinnie  VA.  qvadrata  dout  elles  ne  sont  pcui-ctre  que 
(les  variétés. 

3"  Gkmie.  BRACIUOIN.  — JïracftiotuM.— pi.  XXJ,fig.  Ï. 

An.  à  carapace  en  forme  d'utriculedcprimce  oa  de  foor- 
rcau  coort ,  dentée  en  avant  cl  largement  onvérle ,  ponr 
laisser  sortir  les  Inbcs  ciliés  de  l'iippareil  rotatoire;  soa- 
vvDt  dentée  on  armée  de  pointes  en  arrière ,  et  également 
ouverte  ponr  le  passage  d'une  queue  articulée  que  terminb 
une  paire  de  doigts uu  stylets  arlicalcg.  —  Mâchoires  digl- 
tces;  un  point  rouge  oculifurmo  presque  toujours  visibU) 
au-dessus  des  mâchoires.  —  Œat  volomîneax  porté  long- 
temps par  l'animal  à  la  base  de  la  queue. 

Les  Brachions,  cot noie  nous  l'avons  déjà  dit,  ncdiifèrent 
des  Anourelles  que  par  la  présence  d'unequeue.  On  en  trouve 
un  grand  nombre  dans  les  eaux  douces  et  dans  l'eau  de  nu^r, 
entre  les  herbes;  et  eomine  ils  sont  presque  tous  assez  volu^ 
nÙDCUx  pour  être  distingués  à  la'  vue  simple,  ils  ont  dâ 
être  vus  par  tous  les  tnicrographes  ;  Hill  les  prit  pour  type 
de  son  genre  Brachiomu ,  que  Pallas  adopta  en  le  gâtant ,  et 
que  Millier  a  rétabli  en  y  coniprcDant  seiilcuieni  tous  noi 
Brachiooiens.  M.  Ehreubci^,  attribuant  à  ta  pri«eiice  du 
point  rouge  oculiforiiic  une  lro]>  grande  importance,  a 
séparé  de»  Brachions,  [wur  l'ii  faire  son  (jeiirc  Notais,  luie 


030  HI6TOXB9     VâTUBICLLE 

^ulepfpècç,  f\{.  çmqdriçamiê  (Ehr.  loc.  cit.pi.  LXU^fig.  l), 

ip^t  r^tipifl^  et  grflPIil^  I  portant  qwtrp  poîntes  en  avant 
et  4e|U|^  pQÛ^t^  m  4IT^^  ?  Çt  qui  aurait  pour  caractèi«  gé* 
p^riOH^  l'^hsenpe  4h  point  rouge.  Ce  même  ai|teur,  coipine 

^pi\u  l'ftYpns  4it,  rapfip  pa«»i  «p»  Br^chipns ,  i^  b.  UpaUum 

qv^ej  4'f^près  }a  4^scriptipp  4ie  Miill^,  1V(.  Pory  s^nommé 
Apour^e  ;  '}i  cpmpte  f  n  outre  huit  espèce  4e  vr^is  Bradiioi» 
4out  trpis  014  quatre  opt  ^té  vus  par  Alii|ler  9  savoir  :  1*  Lt 
fir.  yfçeq{qri^  (  J)  (  voypz  PJ.  XXI,  %.  2)4out  la  c^rafiace  lisep, 
^rfopdie  ^  arrière»  longue  4^  Of^SI  à  0,1^,  pr^eateen 
avant  sit^  dentelures  laides  et  peu  saillantes  ;  sa  longueur 
totale,  avec  les  appendices  ciliés  rotatoires,  est  de  0,28  à  0,37. 
^tftB  sfy  lolyif  idliéf,  qui  {(Ol^t  trèç-dévelopuéi,  il  a  des  cils 
droits  non  vibratiles;  c'est  l'espèce  la  plus  commune  ;  je  Tai 
Pimy^  fflntfaiPfy^^t  4aps  l'eau  des  tpun^MU:  fin  jardin 
ftfifPlaAt^;  4  PaWi  et  surtçiut  d4ps  ççUe  iiui))9^gne  ky 
BÎ?flte9  9C[u»t¥IM^  #P  racole  de  bot^qu^.  Sçy  «np|^  pi^  Û,tp 
^  Q,|S|-  2*  ^e  ^.  rifftens  (EJur.  Joe.  ât.  ^.  4)  qnj  ff'^  |m- 
tnÛ^H^  tW'WI?  variété  du  pr^pMm  »v^  feffael  ^9f\9$ 
9t  Wnlte  r^W  confondu  I  il  s'en  4i8ti<igi9#,  §fiivai^t  14.  ©h 
IWbprg,  par  ?4  <îP«lf W  rougeâtre,  par  ^  dij»pfjsiftps  piiu 
cpnsid^ra^l^  et  par  l^  4ei|t3  4e  Ja  carapace  p}us  prouQf^ 
cées  et  plus  aiguës,  ^o  L^^  Bf.  Bc^k^  (3)>  long  4^  P,^;^  à  0,+4, 
et  dont  la  carapace,  longue  de  0,12,  est  rude  et  granuleuse, 
r^ticiriép  4P  milieu,  ^vpc  six  points  ^u  avaut,  dout  les  deux 


(1)  ^rocAsoMM  eaptmlijionu  ,  a  Pdlac,  Bl.  soopk.  p.   91  —  Bro- 

Brachionui  urceolaris^  Mtîl)er ,  Inf.  Pi.  L  ,  pg.  jÇ-ai ,  p.  3^6. 

Brachionus  urceolarù ,  Ehr.  Inf.  i83S,  Fl.  LXIII,  /  3^ 

(a)  BriUhionus  capsuliflorus ,  )6.  Pallai  ,1.0. 

Brac^onus  quqtftiffemus ,  HenpaDo.  —  Mr,  q^a4'^con^^4  ctbkomix, 
Scjirtnk. 
^^'Èrachionut  Bakeri,  Mûller,  Inf.  Pi.  XLVI^  ,  fig.  i3. 

BrnckionuM  octodentatus ,  B017,  Eaejcl.  sooph. 

Noum  Baktri ,  Shr.  Mim.  i83o-i83i, 

BracJioiMM  BA^tri,  p|ir.  ^ai.  i838,  PL  t?(y.  #g.  i. 


DES   INFUSOIRES.  681 

noyeimes  plus  longues  et  courbées,  deux  longues  épines 
latérales  en  arrière,  et  un  fHrolongement  bifide  au-dessus  de 
la  queue.  4o  Le  Br>  polym^ihus  (£hr.  loc.  cit.  PI.  LXIV , 
iig.  2) ,  long  de  0,32  à  0,28,^  dont  la  carapace  lisse  a  quatre 
cornes  allongées  en  avant,  deux  médianes  et  deux  latérales, 
et  cinq  épines  postérieures  dorsales ,  dont  les  extérieures  sont 
très-lpngues.  b""  Une  autre  espèce,  Br.  amphiceros  (Elir.  loc. 
cit.  PL  LXUI  fig.  2) ,  décrite  par  Joblot  sous  le  nom 
de  Grenade  aquatiqtie,  couronnée  et  barbue  (Jobl.  PI.  IX , 
fig.  4).  ToHt^  ces  espèces  vivent  dans  lefljeaux  douces,  ainsi 
que  les  £r.  breviepinus  (Ehr.  loc.  dt.  fi^  6) ,  et  Br,  miH- 
iaris  {Ehr.  loc.  cit.  PI.  LmY,  fig.  3),  doi^tTun  est  long  de 
û,44  avec  vufie  carapace  arrondieayant  en  avant  six  dentelures 
très-peu  marquées,  et  en  arrière  une  échancrure  entre  deux 
poiptes  courtes  ;  et  dont  le  dernier,  long  de  0,22,  est  remar- 
quable par  le  nombre  des  éfunes  dont  est  armée  sa  cara- 
pace granuleuse ,  rude  ;  en  effet,  on  en  compte  dix  à  douze 
en  ayant ,  e|  m  arrière  il  y  en  a  quatre  dont  les  latérales 
sont  les  plus  longues. 

Une  seule  espèce,  Br.  Âfulleri  (Ehr.  loc.  cit.  PI.  LXm, 
fig*  5)  est  décrite  par  M.  Ehrenberg  comme  vivant  dans 
leau  de  la  mer  Baltique^  sa  longueur  est  de  0,44 ,  et  sa 
carapace  liisp,  festonnée,  à  six  dentelures  obtuses  en  avant , 
et  un  peu  échancrée  att-dessus  de  h  queue  en  arrière ,  est 
longue  de  0,38. 


4«  Genre.  W|J»ABEU£.— .p!p«de/î«.—Pl.  X^,  fig.  4-6. 

An.  à  coinuHe  solide ,  ovale ,  ééjpfimée  ou  lenticulaire , 
convexe  en  dessus ,  presque  plane  pa  dessous ,  ouverte  et 
plus  ou  moins  échaiiqrée  anx  denx  exlrtoités ,  pour  le  pas- 
sage de  l'appareil  cilié ,  qui  est  ordinairement  surmonté 
d'une  écaille  dinpfaaoe  f  ef^po^rbée  en  avant ,  et  pour  le  pas- 
sage d'une  queue  triarticalée  terminée  par  deux  stylets  en 
arrière.  —  Mâchoires  élargies,  avec  deux  ou  trois  dents 
peq  marquéfss.  —  Avec  09  fll^n3  ppint^  ocnlifonnes  disposés 

parpairi». 


632  H18T0IEE    HATOâELLE 

Les  Lépadelks,  très-oommunes  dans  les  eaux  douces, 
stagnantes,  et  dans  les  eaux  conservées  longtemps^  ont  été 
comprises  parmi  les  Brachioiu  par  Mùller.  M.  Bory  les  en 
distingua  d'après  leur  forme  ecd'après  la  disposition  deTap- 
pareil  cilié,  plus  ou  moins  lobé,  et  qui  n'offre  jamab  l'appa- 
rence de  roues ,  comme  celui  des  vrais  Brachions.  M.  Ehren- 
berg  a  adopté  le  genre  Lépadelle  ;  mais ,  voulant  prendre 
trop  exclusivement  ses  caractères  génériques  dans  la  pié- 
sence  des  points  rouges  oculiformes^  il  en  a  séparé  tom  la 
individus  pourvus  de  ces  points,  pour  les  rapporter  à  des 
genres  différents,  en  faisant  de  ceux  qui  ont  deux  points  rou- 
ges le  genre  StepkanopSj  caractérisé  par  la  pr^enoe  d'une 
écaille  diaphane,  qu'il  nomme  un  cliaperon,  et  le  genre 
ilfelopûiûi  sans  ce  chaperon;  et  de  ceux  qui  ont  quatre  points 
rouges,  le  genre  J'fuame/fa,  que  M.  Bory  avait  défini  d'une 
tout  autre  manière.  Mais  nous  sommes  convaincu  que  ces 
points  rouges  peuvent  se  montrer  ou  s'effacer  dans  les  mêmes 
espèces,  suivant  l'âge  ou  le  degré  de  dévdoppement.  Nous 
croyons ,  par  exemple ,  que  la  Lepadella  owUiiet  le  Sieph/tb- 
nopg  muticui  de  M.  Ehrenberg  sont  une  seule  espèce,  Lepa- 
della pcUella  {l)j  avec  ou  sans  pcnnts  rouges,  laquelle 
Mùller  avait  nonmiée  BrachUmus  paiellay  tandis  que  le 
Br<MchiantÂS  ovalis  de  cet  auteur,  cité  mal  à  propos  comme 
synonyme  de  cette  L^[Mulelle  par  M.  Ehrenberg,  est  certai- 
nement une  espèce  d'un  autre  genre  {Euchkmis) ,  comme 
cela  résulte  des  propres  expressions  de  Mùller,  qui  dit  qu'elle 
est  jdusieurs  fois  plus  grande  que  lé  Br.patellaj  qm  est 
long  de  0,12  à  0,14  tout  compris.  De  mêrate  aussi  nous 
croyons  que  la  Metapidia  lepadella  (Ehr.  Inf.  PL  LIX, 
fig.  10),  et  la  SqfMunella  bractea  (2)  de  M.  Eluenbeig, 


(I)  Brachionus  patdla,  Mûll.  Inf.  Pi.  XLVHI,  ftg.  i5-i9,  p.  34. 
LepatUUa  patella ,  Bory ,  Encyd.  sooph.  p.  38  et  4^5. 
Lepadella  ovolu  ^  Ehr.  Infus.  Pi.  LVII,  fig.  i. 
Stephanops  muticus ,  Ehr.  1.  c.  Pi.  LIX,  fig.  14. 
(a)  Squamdla  bractea  ,  Ehr.  1.  c.  fig.  x6.  —  M.  Ehrenberg  donne 
comme  synonyme  le  Brachionus  bractoa  (Mûll. Inf. Pi.  XLIX^fig.  6,  7}, 


DES  iirvusoiMfis.  633 

sont  une  seule  espèce ,  que  nous  nommons  Lepadella  ro- 
iundata ,  caractérisée  par  l'échancrure  bien  moins  profonde 
de  son  bord  antérieur.  lAgSquamella  oblonga  (Ehr.  1.  c. 
fig.  17)  et  la  Metopidia  acunUnata (Ehr.  1.  c.  (îg.  11),  se- 
raient encore  deux  espèces  distinctes  de  Lépadelles  :  l'une 
(L,  oblonga) j  longue  de  0,13,  proportionnellement  plus 
oblongue  que  les  précédentes ,  et  sans  appendices ,  conune 
les  suivantes;  l'autre  (£.  acuminaia)^  longue  seulement  de 
0,11,  est  décrite  par  M.  EhrenJ^g  comme  terminée  en  ar- 
rière par  une  pointe  peu  saillante  au-dessus  de  la  queue. 
Enfin ,  une  cinquième  et  une  sixième  espèce ,  L,  latnel^ 
loris  (1)  et  L.  cirrata  (2),  décrites  par  MùUer  comme  des 
Dracliions,  sont  distinguées  par  les  pointes  dont  leur  cuirasse 
est  armée  en  arrière  ;  celle-ci ,  longue  de  0,1 1 ,  n'a  que  deux 
pointes  en  arrière  ;  elle  a  été  prise  par  M.  Bory  pour  type  de 
son  genre  Squaiinelte;  celle-là,  longue  de  0,10,  a  trois 
pointes  en  arrière. 

J'ai  trouvé  la  Lepadella  paklla  très-fréquemment  dans 
l'eau  de  Seine  conservée  pendant  plusieurs  mois  et  même 
pendant  plusieurs  années,  dans  des  bocaux,  avec  des  plantes 
aquatiques  ;  à  diverses  époques ,  j'ai  trQUvé  aussi ,  soit  cette 
même  espèce ,  soit  la  L.  oblonga ,  soit  la  £.  roiundatay  dans 
l'eau  des  tomieaux  d'arrosage ,  au  Jardin  des  Plantes ,  à 
Paris. 


représenta  par  Mfiller  êite  deas  pointes  nlnéet  de  chaque  eélé  à  Tori- 
gine  de  U  queue  ,  nuit  ee  doit  être  autre  chose. 

(1)  Brackiomus  lamdlmrU ,   MùU.   Inf.   Pi.    XLVII ,    fig.   8-lJ, 
p.  340,  Encjfcl.  Pi.  27,  fig.  22-a5. 

Lepadella  lamellaris  ,  Bory,  Eocycl.  xooph.  p.  4^. 
Siephanopt  lameUoris  ,  Ehr.  Infns.  i838  ,  Pi.  LIX  ,  fig.  i3. 

(2)  Braekionu*  cirratui ,  MOll.  Infos.  Pi.  XLVII ,  fig.  iq  ,  p.  352. 
SiiuaUnêUa  Caliguia,iotj  ^  Encycl.  sooph.  1824. 
Suphanop4  cirratM  ,  Ehr.  Infus.  l838,  Pi.  UX,  lig.  là. 


est  HUTCNLRE    lATUBELLE 

5«  Genre  ?  EUGQUNIS.  ~  Euchkms.  —PI.  XTS ,  «g.  4. 

Aq.  à  cuirasse  oyale ,  dép^ée  oq  lentîi^tiUire ,  ilexifak 
et^e  ooQtÎQWHt  avec  le  rastedes tégomepts  doql  die  eit  éfî- 
demmept  mie  partie  plus  répistaqte.  —  Appareil  cilié  ploi 
SftillaDt  et  lobé  à  l'extrémité  d'op  poa  rétractîle  cfuUi,  qu 
rpQtraQt  à  riqtérieor  laisie  ope  échancriire  m  airant.  — 
Qaeqe  articidée  et  tonpipée  par  un  oa  deux  doigt»  oi|  f^lete 
plp»  ou  mpiiw  longs.  — Slftcbciires  f&mples,  à  bçaoches 
trëi  -  lopgues  ;  un  wA  ifmi  rougo  orâllfbmie ,  ipà- 
quefoîs  eQacé. 

146  genr^  EmcHUmMj  cr^  par  Itf.  El^reubeig,  ^  qui  a 
dotmé  son  qoin  k  la  famiUe  àfs^  ^uchlmidoUi  ^  œt  auteur, 
^t  p2M*actéri$é  d^n^  sa  classifics^tion  par  U  pressée  d'un  seul 
œil  à  la  nuque ,  par  une  queue  (  pied  )  bif  iirqi|4p  «  et  par  une 
carapace  ouverte.  Quant  à  noi|s ,  en  s^dmçttwt  qu'en  efîet 
la  disposition  du  point  rouge  oculîfqripe  pfiit  fournir  un 
caraptère  d'une  certaine  valeur  ici ,  noiis  regs^^ps  comme 
))eauGOiip  plus  important  le  cfurs^çtèr^  ^jé  de  I4  dex'ifaîb'té 
de  la  çi^ra^  et  de  la  longueur  des  branches  {nouâtes 
(scapm)  des  mâchoires. 

Les  Euchlanis  ont  beaucoup  de  ressemblance  avec  |es 
Lépadelles ,  et  se  trouvent  comme  elles  dans  les  eaux  sta- 
gnantes et  dans  des  eaux  conservées  depuis  longtemps  ;  mais 
quoique  la  forme»  paraisse  d'abord  pr^Mpip  h  mém^  1  eu  les 
distingue  bientôt  par  l'allongement  plus  considérable  dont 
est  susceptible  leur  partie  antérieure ,  et  surtout  parce  que 
leur  cuirasse,  au  lieu  de  conserver  ça  forme  aprè$  la  mort 
et  de  résister  à  la  décomposition  y  ^  plisse  ^%  se  contracte. 
L'espèce  type,  Euchlanis  Ima  (Ebr-  Inf.  PI.  I.YI1 ,  fig.  10), 
a  été  nommée  par  Mùller  (  Inf.  PI.  XX ,  fig.  8,  0  )  Cercmia 
luna;  Lamarck  en  a  fait  son  genre  Furcocerque  ;  M.  Nitzsch 
l'a  nommée  Lecane  luna;  M.  Bory  en  fait  sa  Trichocerca 
luna;  M.  Ehrenberg ,  enfin ,  lui  a  donné  le  nom  que  nous 


DES  IlfFUSOIlUBS.  635 

adoptons.  Elle  est  longue  de  0,14 ,  oUongue  ou  presque  or- 
J^ipulairei  et  deriçnt  fortement  échancrëe  en  avant  quand 
elle  retire  son  cou  ist  ses  appendices  ciliés;  sa  queue ,  dont 
les  deuY  stylets  se  terminent  par  une  petite  pointe  articulée, 
I4  iaif  aisém^Y^t  reco^m^itre.   On  doit  peut-écre  regarder 
cofimic  unp  dtfuxim^  espèce  d'Euchlanis  la  Cerearia  orbis 
de  Mailler  (Ipf-*  PI*  XX,  fig.  7) ,  que  L^marck  a  nommée 
FuTCOcerçu  offrti,  et  dont  Af.  Pory  a  fait  également  une 
Tricbocejrqpe  ;  elle  est  orbiculair^ ,  dqirimée ,  avec  deux 
longs  stylets  divergent^  en  arri^  et  une  papille  obtuse  à 
l^ur  Jxise  :  (elle  ^\  iiidiqu^  poipme  très-rare  dans  les  eaux 
douces  en  Pan^mark.  Un^  troisième  Euchlanis ,  longue  de 
0,14  9  as^  9^gd)lab)e  à  la  première  par  ses  mâchoires  et  par 
sa  forme  générale,  quoique  toujours  plus  allongée,  et  avec 
une  quelle  ^o^Y^t  rqpliée  en  dessous  et  qui  paraît  simple, 
a  été  nonunée  alternativement  ifoftos^to  fonorif  (£hr. 
Inf.  PL  LVn ,  fig.  6)  et  Lepadella  /unarir  par  M.  Ehren- 
berg.  Cet  auteur  place  égalpnieut  dans  son  g^re  Monostyhj 
caractérisé  par  la  présence  d'un  œil  unique,  par  une  queue 
simple ,  et  par  une  carapace  déprimée  :  )^  la  Manosiyla  eor- 
nt^a  (Ehr.  1.  c.  fig.  4) ,  longue  de  0,1| ,  ^t  donnée  comme 
synonyme  de  la  Trickode^  camM$a  de  Miiller  (Mùll.  Inf., 
Pl.  XXX,  fig.  t-3),  mais  que  je  crois  devoir  rapporter  à  une 
des  précédente^  ^  ^  la  ifofiasQf/a  quadridmUaia  (Ehr.  1.  c. 
^.  5 } ,  longue  àp  P,^ ,  avec  i^e  carapace  îaunâtre,  échan- 
crée  en  avant ,  avec  les  pointes  latérales  très-iuguei ,  et  deux 
autres  pointes  ou  cornes  au  milieu  de  Téchancrure  ;  elle  doit 
s^ps  doute  êti^  popsid^r^  opnune  mp  quatrième  espèce 
d'Euchlanis.  Unç  cinquième  espèce  esl  VEHchlmiiê  OMifa, 
que  |||Iùl|er  4  décrite  spus  le  nom  de  JI^Ammiim  (^ 
}nf.,  PI.  XUX,  ^.  1-3),  et  qui  se  rapporte  à  VEuehimU 
macrurç^  (£hr.  Inf.  PI.  LVIQ,  %  1)  de  M.  Ehrenberg, 
bien  mieux  qn'è  U  L^pqdeUa  onmln  de  oet  auteur  ;  die  est 
to^g^e  4e  0,28  sans  |a  queue,  qui  est  (armée  de  deux  longs 
^ty)<f  ts  et  ^ççftmF^^  ^  spies  ou  de  ppiptes  plus  petites  à 
^  b^.  Ou  4qi(t  je  croîs,  y  r^umr  VEuakkmê  dOoMu 


636  HISTOIRE    NATURELLE 

(Ehr.  1.  c.  fig.  8),  qui,  trouvée  également  dans  les  eau 
douces  à  Berlin ,  et  de  même  grandeur ,  est  censée'  en  différer 
par  sa  largeur  plus  considérable,  par  l'absence  des  soies  à  la 
base  de  la  queue ,  et  par  un  pli  longitudinal  au  milieu  de  U 
face  ventrale.  M.  Ehrenberg  rapporte  avec  doute  à  ce  genre 
deux  autres  espèces,  qui  sont  VEuchlanis  Ériqueira  (Ehr. 
Inf.  PI.  LYII,  fig.  8),  longue  de  0,56,  à  cuirasse  ovak, 
avec  une  carène  saillante  au  milieu  du  dos  ;  et  V£,  Home- 
tnanni  (L  c.  fig.  9) ,  longue  de  0,10,  allongée ,  très-contrac- 
tile ,  et  pouvant  retirer  toute  sa  moitié  antérieure ,  qui  est 
cylindrique,  dans  la  cuirasse  de  la  moitié  postérieure,  qiû  est 
dilatable ,  en  forme  de  coupe  ;  Tune  et  l'autre  ont  la  queue 
formée  de  deux  stylets  divergents  ;  VE.  ifiquetra  est  en  outre 
représentée  par  l'auteur  avec  des  fibres  musculaires ,  trans- 
versalement striées ,  et  avec  des  mâchoires  dictées ,  ce  qui 
dfnrrait  l'âoigner  des  autres  Euehlams, 

^  Gbkrb  ?  DINOCHÂRIS.  —  Dinocharis. 

An.  à  coirasfle  cylindrique  ou  comprimée ,  flexible ,  et 
se  ooatîDuant  avec  le  reste  des  téguments  dont  elle  est  une 
partie  plus  résistante.  Appareil  cilié  à  rextrémitc  d'un 
cou  épais,  cylindrique,  rétractilc,  non  lobé.  —  Queue 
articulée ,  avec  plusieurs  paires  de  doigts  ou  de  styleb. 
—  Mâchoires  simples ,  à  branches  minces.  —  Un  poisl 
ronge  ocnliforme. 

Le  genre  Dinocharis  a  été  établi  par  M.  Ehrcnberig , 
pour  un  Systolide,  Z>.  pocillum  (Ehr.  Infus.  PL  UX,  fig.  1)? 
fort  remarquable ,  vivant  dans  les  eaux  douces  stagnantes , 
long  de  0,22,  â  corps  presque  cylindrique  ,  av€*c  une  queue 
triarticulée  dont  le  premier  article  porte  deux  doigts  on 
stylets  dressés  en  haut,  et  dont  le  dernier  se  termine  par  deux 
stylets  assez  longs  avec  un  appendice  intermédiaire  un  peu 
moins  long.  MùUer  l'avait  nommé  Tfichoda  pocillvm 
(Midi.  Inf.  PI.  XXIX,  fig.  9^12).  Scbrandi  le  plaça  àsos, 


DES   IlfFUSOlBES.  637 

son  f;enrc  P^aginariàj  Lamarck  et  M.  Bory  en  ont  fait  une 
Tricliocerque.  M.  Ehrenberg  a  voulu  distinguer  comme 
espèces,  sous  les  noms  de  D.  teiracHs  (Ehr.  loc.  cit.  fig.  2) 
et  D.  paupera  (Ehr.  loc.  cit.  fig.  3} ,  les  individus  chez  qui 
les  appendices  de  la  queue  sont  moins  prononce  et  dont  la 
carapace  est  presque  prismatique. 

7"^  Genre.  SALPINE.  —  Ja/ptna.  —  PI.  XVHI,  fig.  1-2, 

et  PI.  XXI,  fig.  1. 

An.  à  cuirasse  comprimée,  bivalve ,  on  paraissant  telle , 
prismatique ,  plus  ou  moins  renflée  an  milieu,  et  plus  ou 
moins  entaillée  aux  deux  extrémités ,  ou  terminée  par  plu- 
sieurs pointes  ou  cornes  qui  dépassent  peu  l'appareil  cilié, 
—  Queue  courte ,  avec  deux  stylets  droits  on  recourbés  en 
dessous.  —  Mâchoires  digitées.  —  Un  seul  point  ronge  ocn- 
lî  forme. 

1^  foime  très-remarquable  des  Salpines  suffit  pour  les 
distinguer  de  tous  les  autres  Brachioniens  ;  aussi ,  avant 
que  M.  Ehrenberg  n'eût  établi  ce  genre,  M.  Bory  avait 
pincé  dans  son  genre  Mytiline ,  caractérisé  par  un  tct  bivalve, 
l'espèce  qui  peut  être  regardée  comme  type ,  la  Salpina  mu^ 
cranata  (Elu .  Inf.  PI.  LVIII,  fig.4)  ;  Mùller(Inf.  PI.  XLIX, 
fig.  8-9  )  Tavait  nommée  Brachionus  mucronattÂS  ;  elle  est 
longue  de  0,25;  sa  cuirasse  présente  quatre  pointes  en  avant, 
dont  deux  latérales  et  deux  presque  au  milieu  du  bord  dor- 
sal, séparées  par  un  linteau  saillant  qui  se  prolonge  jusqu'à 
l'extrémité  d'un  pointe  saillante  en  arrière;  deux  autres 
pointes  latérales  terminent  avec  celle-ci ,  le  bord  postérieur 
de  la  cuirasse.  Je  l'ai  trouvée  dans  l'eau  de  la  Seine,  au  mois 
d'octobre,  avec  la  longueur  que  j'indique;  MùUer  lui  donne 
une  longueur  plus  considérable  en  la  disant  (Inf.  p.  349) 
semblable  à  son  Brachionus  dentaiusy  mais  deux  ou  trois 
fois  plus  grand  ;  M.  Ehrenberg,  au  contraire,  lui  assigne  seu- 
lement b  longueur  de  -—  ligne  (0,187).  Le  Br.  dmiatui  de 


638  HlStOIRE    HATUaËLLE 

Mùller  (Inf.  PL  XLIX ,  fig.  10-11*)  est  àâm  dbute  ode  Et- 
conde  espèce;  U  eM  indiqué  comme  ayant  cliacliii  des  ttjM 
de  sa  queue  termitié  par  deux  ptûtes  toieft  ;  sa  ttdhisié  M 
plus  étroite  et  un  peu  arquée. 

Une  troisième  espèce^  de  forme  pt«sqtie  feiriblidlb^  A  été 
nommée  par  M.  Ehrenberg  JAlpÂld  hrttfi^fiaXBhÈ.  hk. 
cit.  fig.  8);  elle  est  aussi  longue  que  la  première  (0,25),  mais 
les  pointes  qui  terminent  la  cuirasse  sotit  betfnccM^  plus 
courtes ,  et  en  outre,  la  partie  aniériëuiie  de  œtte  cuirasseest 
hérissée  de  petits  tubercules  réguliers  dans  une  longuear 
égale  à  sa  hauteur,  et  son  bord  M  àimplètnent  slmleÉa. 
M.  Ehrenberg  décrit  aussi  comme  autant  d'espèces  dis- 
tinctes, sous  les  noms  de  S.  9pmigerd(}oc,  cit.  fig.  S),*!*,  w»- 
troHs  (loc.  cit.  fig.  6),  S.  ndUnea  (loc.  cit.  fig.  7)et  J.'bi- 
carinaia  (loc.  cit.  fi^.  9)^  des  Salpines  txHites  de  même 
grandeuretdemémefol-meàpettprfes,  ^  ne  diffèrent  que 
par  la  longueur  et  la  direction  des  pointes  de  la  cuirasse; 
aussi  pensons-nous  que  ce  ne  sont  que  des  espèces  nominales. 
Ou  ne  pourrait  en  dire  autant  du  BraehiaMêltipiH  de  Mùl- 
ler (Inf.  PI.  XUX,  fig.  4^) ,  dont  M.  B<*y  a  lait  Une  My- 
tiline  et  qui  parait  bien  être  Une  espèce  distincte  de  Salpine; 
il  est  plus  petit  que  le  Brachion  urcéokdre,  revêtii  d'une 
cuirasse  bivalve ,  renflée  au  milieu,  tronquée  en  avant  et 
terminée  en  arrière  par  trois  pointes. 

8'  Genre.  COLURELLE.  —  Colurelta.  —  PI.  XVm,  fig.  5. 

An.  à  cuirasse  bivalye,  ovate ,  compritnfiÊi ,  ouverte  en 
dessous  et  aux  extrémités ,  tronquée  ou  arrondie  en  àvint , 
plus  étroite  on  mucronée  en  arrière.  —  Organe  cilié  sûr- 
monté  d'un  appendice  en  chMshet ,  tétmctile.  —  Qneaè 
triarticulée,  terminée  par  un  on  deux  Étjlèii.  — MAcîtires 
en  crochet  tourné  avant.  —  Deux  points  ironges  ociiBfor- 
mes,  très-rapprochés  en  ayant. 

Le  genre  Ck^lurelle  a  été  établi  par  M.  fio^  pour  le  Birth 


DES   INFtJSOtRfeS.  639 

chionus  uncifiatus  de  Miillier  (Inf.  PI.  L,-  flg.  9-11)  une  des 
espèces  les  plus  communes  dans  les  eaux  douces  entre  les 
herbes  et  dans  ces  mêmes  eaux  gardées  longtemps  dans  des 
ixx^ux;  sa  longueur  est  de  0,12  ;  sa  cuirasse,  qui  a  0,10,  se 
termine  en  arrière  par  deut  pdintes  qui  s'dppliqUeht  l'une 
contre  l'autre  i}Uand  les  yalrts  se  rà^lprodieUt  ;  sa  qUeUe 
paraît  tertninéé  par  uu  stylet  simple  qUe  cependant  J'ai  tu 
quelquefois  se  dédoubler.  M.  Ehreuberg  a  changé  le  nom 
de  Cùtunlla  en  celui  de  Ctrfuftis  qu'il  veut  réserrer  exdu- 
sirement  aux  espèces  dont  ia  queUe  a  deux  stylets ,  en  noin- 
maht  MoHUra  celles  qui  n'ont  qu*Un  seul  stylet.  Soii  Oolûims 
undnatHs  (loc.  cit.  fig.  6),  qu'il  donne  pour  synonyme  du 
Braekionuê  untinoÉHS  de  Mttlkr,  me  {Mirait  eut  la  même 
espèce  dont  noUS  donnons  k  figure,  quoiqu'il  né  lui  assigne 
qu'une  longueur  de  0,062.  Les  CôlûràÈ  biidUfiidàtui  (Ehr. 
lo€.  cit.  fig.  7)  et  C.  mtKtefns  (Ehr.  loc.  cit.  fig.  8)  de  cet 
auteur,  qui  ne  diffèrent  que  par  tme  différence  de  longuenl* 
des  stylets  terminaux ,  sont  yridsemblablenient  enceite  la  même 
espèce.  Quant  à  la  jlfomifti  duMê  (Ehr.  loc.  cit.  fig.  5),  Sa 
cuirasse  plus  comprimée  et  obUqUement  tHmquëe  en  arrière 
peut  la  faire  considérer  comme  Une  espèce  pèurtictihèrc  de 
Colurelle,  ainsi  que  la  MDHHfd  colums  (Ehr.  loc.  cit.  fig.  4), 
qui  vit  dans  l'eau  de  la  Méditerranée  et  qui  a  sa  Cuittmi 
arrondie  en  ârrièi^  ;  sa  longueur  ttt  de  0,08. 

9*  GeNhe.  RATULE.  —  RdtutUi ,  Lamahà.  —  Pi.  XXI  ', 

Bg.  3. 

An.  à  corps  ovale  oblong ,  à  cuirasse  flexible,  renflée  au 
milieu  et  èurmotttèt;  d'ttttte  carèfaie  ti«i-t>HidoAcéê  ;  ce  qui 
la  rend  prismatique  ;  tronqliée  et  ouverte  en  avant  pour 
le  passage  de  Tappareil  cilié,  qui  ^t  peu  développé  j  rétré- 
cie  en  arriére,  et  se  Joignant  à  la  base  deU  queue,  qui  est 
accompagnée  de  plusieurs  peUtH  chthefe ,  tet  se  fmlolîge  ell 
un  stylet  rolde  et  aUiïsi  long  que  le  cotps ,  et  dressé  oti  ttk- 
fléchi  eu-de8iR>uB.— M&dioIresiibtaiiclM  l0ii|$tM ,  «ttotim 


6(^0  HISTOIRE   NATURELLE 

support  (  fulcrum  )  central  droit  très-long.  — Avec  oo  suu 
point  rouge  oculiformc. 

Lamarck  a  établi  le  genre  Ratule  pour  un  Systolide  Irè»- 
remarquable  par  sa  carène  dorsale  et  par  sa  queue  en  slykt 
simple  très-long,  Raiulus  carifuUus  (Lam.  An.  s.  vert. 
2*  éd.  t.  2j  p.  24).  MùUer  l'avait  laissé  parmi  ses  Trichodes 
{Tr.  raUuSy  Inf.  PI.  XXIX,  fig.  5-7).  M.  Bory  en  forma 
le  genre  Monooerque,  que  M.  Ehrenberg  adopta  d'abord , 
mais  qu'il  divisa  ensuite  en  deux  genres,  MasUgocerca  et  Mo- 
nocerca;  l'un  Ma$tigocerca  carinataj  Ehr.  lof.  PL  LTU, 
fig.  7),  suj^posé  revêtu  d'une  cuirasse  et  faisant  partie  delà 
famille  d^  Euchlanidota  ;  l'autre  {Monocerca  ratus ,  Ehr. 
Inf.  PI.  XLYU,  fig.  7),  sans  cuirasse ,  rangé  parmi  les  A^ 
daiinœa.  Je  crois  cependant  que  ce  n'est  qa'une  seule  et 
même  espèce  que  j'ai  pu  étudier,  soit  à  Paris  en  mars  çt 
avril  1838,  dans  l'eau  d'une  fontaine,  près  de  GendlZj 
(fontaine  Amidar) ,  soit  à  Rennes,  en  mars  1841,  dans  l'eau 
d'un  ruisseau  à  l'est  du  jardin  botanique.  Ce  Batule  a  k 
corps  long  de  0,147,  et  la  queue  de  même  longueur  ;  ce 
qui  fait  pour  la  longueur  totale  0,29. 

M.  Ehrenberg  a  décrit  sous  le  nom  de  ATofiocerca  lM€fiM 
(Infus.  PI.  XLYIII,  fig.  8)  une  espèce  qui  parait  être  bien 
distincte  eu  raison  des  pointes  ou  cornes  dont  elle  est  année 
en  avant.  Cet  auteur  a  réservé  le  nom  de  Ratule  {R,  lwM!n$ 
£hr.  Inf.  Pi.  LVI,  fig.  1)  à  la  Trichoda  lunaris  de  Mùller 
(Mùll.  Inf.  PI.  XXIX,  fig.  1-3)  que  Lamarck  mit  parmi  ses 
Gercaires. 

10"  Genre.  POLYARTHRE.  —  Polyarthra.  —  PI.  XXI , 

fig.  6. 

An.  à  corps  ovoïde  tronqué  en  avant,  révéla  d'une  cui- 
rasse flexible ,  aux  deux  côtes  de  laquelle  sont  articulés , 
près  du  bord  antérieur,  un  faisceau  d'appendices  en  forme 
de  stylets  ou  de  lamelles  étroites,  ou  de  plumes  aussi  longues 


6ftl 

(juc  le  corps,  qui  par  la  est  rendu  presque  carré.  — 
Appcadice  cilié ,  aussi  large  que  lu  corps ,  accompaj^iié  de 
slyle(s  bi-arliculés ,  el  d'appeudices  charnus  tentaculifor- 
mes.  —  Mâchoires  unideolées- 

M.  Eliitinbeig  à  institue  ce  genre  en  1833  pour  un  Systo- 
lide  qu'il  a  rangé  dans  sa  famille  des  Euchlamdota  ,  et  que 
nous  croyons  plus  convenablemont  placé  auprès  des  Bra- 
chioniens,  mais  qui  véritabfeinciit  mériterait  déformer  une 
famille  particulière.  Je  4onne  (PI.  XXI,  tig.  6)  le  dessin  d'une 
Polyartlirequc  j'ai  trouvée,  au  nioft  deuovcuilire  1836,  dans 
l'étang  du  Plessis-Piquet ,  près  de  Paris  ;  sa  longueur  est  de 
0,18  et  son  organisation  parait  plus  complexe  que  celle  des 
genres  voisins.-M.Ehrenbcrg  (Inf.  PI.  LIV,  fig.  3)  décrit, 
sous  le  nom  de  Polyarthra  pjo^ptera,  luie  espèce  que  je 
crois  êlre  la  même;  il  lui  assigne  une  longueur  de  0,14  ,  et 
lui  attribue  un  point  oculiformeroi^je  ,  et  six  appendices 
de  chaque  côté.  Sa  P.  trigïa  (Ebr.  loc.  cit.  Gg.  2)  en  diSin 
par  SCS  appendices  sétacés. 

Le  genro  Triarthra  du  même  auteur  est  vraisemblable- 
ment très-voisin  de  celui-ci ,  dont  il  dîttcrc  par  la  présence 
d'uu  appendice  caudal  et  parce  qu'il  n'a  qu'im  appendice 
latéral  de  chaque  côté.  La  Triarlhra  mijstacitia  [Elir.  Inf. 
PI.  LV,  fig.  8)  a  été  décrite  par  MuUer  sous  le  nom  de  Bra- 
chiona» pasâus  (Inf.  PL  XLIX,  fig.  14-16);  M.  Boryen  a  fait 
son  genre  FiUna. 

Une  seconde  espèce,  Trtarlhra  Umgiseta  (Ebr.  loc.  cit. 
fig.  l),endinti-e  par  la  longueur  de  ses  appendices,  et  parce 
que  SCS' yeux  ou  points  ocutiformes  sont  plus  écartés  i  elle 
avait  été  dc^rîte  par  Eicliborn  sous  le  nom  de  Puce  d'eau 
lfVagier/!ok);sa  longueur  est  de  0,19  sans  les  appendices, 
ou  di'  0,.')6  aïrt:  eux  ;  l'autre  espèce  est  longue  seulement  de 
0,14. 

iMtUïOiios.  il 


Q43  HISTOIRE  IIATUBEIiLE 

lY''    FAMILLE. 

FU|ICULARI£NS. 

Animaux  à  corps  ovoïde  ou  cylindrique,  ea  en 
massue ,  très-contractiles  et:  de  ((Krm^variai^le^  revêtus 
4'un  tégument  flexible ,  meiubraneux  »  susceptibie  de 
se  plisser  en  long  ou  en  travers  suivant  des  lignes 
assçz  régulièrement  espace  -^  Ave<f  nne  qœae 
plus  ou  mcûns  longue  »  terminé^  par  deax  dcngb  im 

•tylets.  '      "        \ 

•      ■ 

Les  Furculariens  constituent  la  iamijUe  presque  en- 
tière des  Hydatinœa  àe  M.  Ehrênbeci^;  ib  ont  été 
oompris  par  MûUer  dans  son  geni'e  Yorticelle  pour  la 
plupart ,  et  dans  ses  genres  Trichode  ,et  Cercaire. 
Lamarck  en  fit  le  genre  Fujculaire  que  M.  fiory  a 
adopté  et  legenre  Trichocerque  cpie  ce  deÂier  anommé 
Leiodine,  en  supposant  à  tort  quilest  dépourvu  de 
cils  yibratiles.  M.  Elhrenberg  en.  a  fqjçnié  dix.-liuit 
genres ,  dont  trois  nous  ont  paru  devoir  être  réunis 
aux  Brachioniens ,  savoir  :  les  Monocerca,  Poljeu^ 
thi*a  et  Trianhra.  Quant  aux  quinae  autres ,  dont  les 
caractères  sont  tirés  principalement  de  la  pressée  et 
de  la  disposition  des  points  oculiform^ ,  sans  avoir 
égard  à  leur  forme  générale  et  à  la  structure  de  leurs 
mâchoires  Y  nous  pensons  qu'on  peut  en  réduire  le 
nombre  à  cinq ,  en  les  circonscrivant  d'une  manière 
toute  différente ,  et  en  tirant  leurs  c^rac tères  de  la 
présence  et  de  la  forme  des  mâchoires ,  et  ensuite  de  la 
jdisposition  de  l'appareil  ciHé,  qui  est  ordinairement  en 
rapport  av(îc  ce  premier  caractère.  Un  sixième  iienre, 
Lindia ,  est  caractérisé  par  labseuce  de  tout  appareil 
cilié  et  par  la  stiuctuic  singulièrement  complexe  de 


DU   INFUSOIREA.  &M 

quK  lo  L'iirps,  i|ui  par  là  est  rcodo  presque  carré.  — 
A  ppcadice  cilié ,  aassi  large  que  lo  corps ,  accompo^jué  de 
s(ylels  bi-arlicuiés,  et  d'appuudices  charuas  tciilaculifor- 
mes.  —  Mâchoires  unideoté». 

M.  Eliienbei'g  à  institué  ce  genre  en  1833  pour  un  SysU^ 
lide  qu'il  a  rangé  dans  sa  fainille  des  Euchtanidota  ,  et  que 
nous  oi-oyons  plus  convenablemi'nt  placé  auprès  des  Bra^ 
cblonieus,  inaJs  qui  véritablement  mériterait  de  former  une 
foiniUe  particulière.  Je  donne  (PI.  X\l,  fig.  6)  le  dessin  d'uiu: 
Polyartlire  que  j'ai  trouvée,  au  iiioft  de  novenibi-e  1836,  dana 
IVbtng  du  PlessI^Piquct ,  prés  de  Paris  ;  sa  longueur  est  de 
0,18  et  son  orj;ani»atîon  paraît  plus  complexe  que  celle  dea 
genres  voisins.  M.'Elirenbei^  (Inf.  PI.  LIV,  fig.  3)  décrit,  * 
soua  le  nom  de  Poiyartkra  ptati/plera ,  une  espèce  que  ja 
crois  être  la  intime:  il  lui  assigne  tmc  lonijueur  de  0,14  ,  et 
lui  attribue  un  point  oculiformc  rouge  ,  et  six  appeudicca 
de  chaque  côté.  Sa  /'.  trigla  (Ehr.  loc.  cit.  fig.  2)  eafliffèie 
par  SCS  ttppcnibccs  sétacés. 

Le  genre  Triarthra  du  même  auteur  est  vraisemblable* 
litent  très-voisin  àt:  celui-ci ,  dont  il  dillî^re  par  la  présence 
d'un  appeadiee  caudal  et  parce  qu'il  n'a  qu'un  appendice 
latéral  de  chaque  câté.  La  Triartkra  myttacina  (Elir.  Inf, 
PI.  LV,  lig.  8)  a  été  décrite  par  Muller  sous  le  nom  de  Bra- 
chlomupauM  Unf.  PI.  XUX,  fig.  14-16]i  M.  Bory  en  a  fait 
son  genre  Filina. 

Une  seconde  espèce,  TVùtriAra  longUeta  (Ehr.  loc.  ciL 
fig.  1),  eu  diffère  par  la  longueur  de  ses  appendices,  et  parce 
que  seS'  yeux  ou  points  octdiformes  sont  plus  écartés  ;  elfe 
avait  été  déctiU'  par  Eichborn  sous  le  nom  de  Puce  d'eau 
{If  aster ftoh)  ;  sa  longueur  est  de  0,19  sans  les  appendica,^ 
ou  di;0,56  iivcbruxi  l'autre  espèce  e»l  longue  seuh-tnent  de 
0,H. 

INFU'.OtbU.  ^1 


L 


6kk  HISTOIEK    NATUBSfaliE 


1  "  Genre.  ENTEROPLEE.  -^EtUeraplea. — PI.  XIX»  fig.  2. 

An.  à  corps  diapfiiane,  conique  on  en  massue,  tron^oé  ea 
avant  où  il  présente  unappareil  cilié  très-développê,  amind 
en  arriére  où  il  se  termine  par  detu^njloigts  courts.  — Boih 
che  sans  mâchoires. 

Ce  genre,  établi  par  M.  Ehrenberg ,  ne  contient  qu'ue 
seule  espèce^  Enteroplea  hydatina  (Ehr.  Inf.  PL  XLW, 
fig.  1),  que  j'ai  eu  Toccasion: d'observer^ dans  l'eau  d'na 
fossé ,  au  nord  de  Paris  (aux  BatignoUes) ,  le  11  uoyeiobR 
1838  ;  sa  longueur  était  de  0,36 /et  non'^  1/10  de  ligne, 
comme  l'indique  M.  Ehre]:^)erg.  Je  fus  surtout  frappé  delà 
disposition  de  qiiatre  touffes  de  granules  oédicelles ,  «pii  se 
voient  au  tiers  postérieur  de  laTongueur ,  et  de  la  {vi^enoe 
d'un  globule  incolore  ,^fixë  sous  le  tégument .  au  liêis  anté- 
rieur, et  d'où  partaient  deux  cordons  cbàrilus^  dirigés  en 
avant  ;  je  n'ai  pas  trouvé  de  motifs  Suffisants  pour  conatdàer 
cela  conmie  un  œil  et  un  système  nerveux .  Jl^indique  ces  dé- 
tails de  structure ,  ainsi  qu'un  organe  cilié  entre  les  muades 
de  la  queue,  dans  la  figure  que  j'en  donne.'* 

V  Genre.  HÏDATINE.— i/ydo^ina.— PL  XIX,  fig.  1. 

An.  à  corps  diaphane,  conique  ou  en  massue  tronquée  eo 
avant  où  il  présente  un  appareil  cilié  en  large  entonnoir } 
aminci  en  arriére  où  il  se  termine  par  denx  doigts  courts. 
— Mâchoires  larges ,  digit^  ou  à  plusieurs  dents.  —  Arec 
ou  sans  un  point  rouge  oculiforme. 

Les  Hydatines  ressemblent  extérieui-enient  aux  Entéro- 
plées  ;  mais  elles  en  diffèrent  considérablement  par  la  struc- 
ture interne.  L'espèce  qui  sert  de  type ,  Hydatina  senia  (  Ehr. 
Inf.  PL  XLVII  ) ,  avait  été  nommée  par  MiiUer  f^ofticeUa 
senta  (Inf.  PL  XU ,  fig.  8-14).  C'est  sur  elle  que  M.  Ehren- 


DES    INFUSOIKFS.  OiS 

bei^  a  fait  les  bfllrs  obst?rvatîoiis  qui  ont  si  viveinriit  rxcité 
J'aitenlion  des  natumiistfs  j  H  on  a  bien  drérit  le  système 
-  digcitir  et  Tovdirc ,  mais  il  &  voulu  attribuer  une  slructurp 
trop  bien  dffii)î<>^  l'appareil  cilié,  et  a  voulu  interpréter 
d'une  iiiaiiivre  trop  absolue  la  vtesie  contractile  et  les  or- 
gane» Internes,  qu'il  pre/id  pour  des  organes  mAle«;  deinèinv 
aussi  qu'il  à  prétendu  reconnaître  an  appnreil  vosculoire 
dans  tes  plis  superficiels  du  tégument.  Il  a  vu  les  organet  ' 
vibratiles  internes ,  qui  sont  formi'-s  d'un  filament  court ,  0I^- 
dulant,  et  non  comme  il  les  repré-senle.  Cette  Hyiiatine  «t 
Ionf;uede0,50à  0,75;  elle  est  donc  bien  visible  à  l'œil  nu  j 
clic  se.  rencontri'  abondamitient  dans  les  fosst's  et  dans  les 
ornières  où  vivent  des  Euglîines  cl  d'autres  Infasoires  verte , 
au  printemps  et  en  automne  ;  je  l'ai  trouvée  constamment  à 
Montrou;;c  et  aux  Jinhjinolles,  nu  sud  et  au  nord  de  Paris, 
en  novembre  et  décenilire;  j^  l'iji  l'ijalemrnt  trouvée  dans 
les  oruit-res  dm  lioulevards  de  Toulouse ,  au  mois  de  mars. 
M.  Ehr^iberg  a  décrit,  comme  une  espèce  distincte,  «ous 
le  Itom  de  fi.  brachydactyla  (Ebr.  Inf.  PI.  XLVII  -  «p.  3), 
une  Hydatinc  observera  Berlin,  longue  de  0,19,  et  décrite 
comme  ayant  le  corps  plus  aminci  en  arricre.  et  terminé 
par  deux  doigts  très-courts  ;  son  nyif  n'a  que  0,06 ,  tandis 
que  l'œuf  de  la  première  espèce  a  0,tl  dr  longueur.  Malgré 
la  présence  du  x*"'"*  rong^  oculiforn)e ,  ou  doit  consid^'rpr 
comme  dos  Hydatines  ;  1°  le  A^otommo/a  tuha  (Ebr.  Inf. 
PI.XIJX,  fig.5),  long  de  0.58,  eu  forme  de  cône  allongé 
ou  de  trompette  ,  et  trc3-.inalogU(*  ù  Vfiydatina  tentai  2"  le 
Notommatn  hrachionm  [Ebr.  I.  c  PI.  L,  Jig-  .T),  long 
de  0,38,  â  corps  en  forme  de  coupe  tronquiV,  et  larfpnnent 
ouvert  en  avant,  avec  tmc  queue  mince,  tri-articulée; 
3"  le  NotommatalripxK\T.\it.  I.  c.  fig.  A),  long  de  0,12, 1 
corpsovoide,  ti-onquéeiUrgemeai  ouvert  en  avant,  ovee  une 
queue  très-couile,  termin/f  par  deux  doigts  qu'aecompagne 
uni-  pointe  de  ra^nie  longueur,  provinani  du  l(V,Hmrnl; 
AAe  NiittmmataclacuUHa{V.\xv.  I.  c.  fig-S),  Iongde0,a8, 
ovoidc,  court ,  ouvert  el  évasi-  en  avant ,  avec  une  queue 


k 


646  HISTOISB    WATVWBUf/K 

oïjlufbe^  très>HX>urte.  Ce  n'est  cpi'avec  Àmte  que  nous  y 
rapportons  aussi  le  iVolOMMOto sore^sra  ( Ehr.  1.  c.  ùg.  8). 
qui>  à  en  juger  par  sa  forme,  se  rap|Mche  bien  davantagt 
des  Traies  Furculaires  ;  mais  «fui,  de  Diéme^ue  les  précé- 
dents,  est  rangé  par  Fauteur  dans  ^  division  des  NotXNS- 
mates  dénoéUm$  ou  à  dents  en  pé|gn^.  Les  ^yncAtfto  ds 
M.  Ehrenbergy  caraetérisÀ  ches  cet  auteur  |li^  les  soîci 
roides  ou  les  stylets  qui  accompagnent  l'agpîareil  <âlié  »  m- 
raient  tout  à  fait  des  Hydatines,  en  raison  de  leur  bmr 
conique  on  campanulée,  si  leurs  mâchoiaes  sont  réelkssent 
pectinées  ;  sinon  il  faudrait  en  faire  un  genre  à  part  i  ïm/t 
d'elles,  S.  Iramcto  (Ehr.  Inf.  PL  Un,  fig.  7),  est  donnée 
comme  synonymb  douteux  de  la  f^cfOcella  inmmh  de 
MùUsr(Inf.,  PLXU,  6^4^);  sa  longueiir  est  de  0,âS. 
Les  S.  ptctimOa  (Ehr.  L  c.  ég.  4 fet  S.  obkmga  (Ehr.  L  e. 
fig.  6  )  en  sont  très-voisinei  par  leur  forme  et  par  leur  gran- 
deur, et  vivent  Clément  dans  l'eau  douce.  La  SpÊCkuÊB 
b€Uêica  (Ehr.  1.  c.  fig.  5),  qui  se. distingue  par  les  lobes 
étalés  de  son  appareil  cilié,  vit  au  contraire  dans  l'eau  de 
la  mer  Baltique;  elle  est  phosf^oresôente  ;  sa  kNugueur  est 
de  0,â5.  Le  Diiêemma  marùium  (Ehr.  Inf.  PI.  LYI ,  fig.  4% 
représenté  par  cet  auteur  avec  des  mâchoires  pectinées,  eC 
placé  par  lui  avec  doute  dans  le  genre  Distemme,  que  carac- 
térise un  double  point  rouge ,  nous  paraît  aussi  être  une 
véritable  Hydatine  ;  il  est  long  de  0;i9,  en  massue,  avec 
une  queue  bi- articulée,  terminée  par  deux  doigts,  et  vît 
dans  Teau  de  la  mer  Baltique. 

3*  Gewrb.  NOTOMMATE.  —  Notomwiaia.  —  PI.  XIX , 
fig.  3,  PI.  XXI,  fig.  7,  et  Pi.  XXn,  fig.  6. 

An.  h  corps  fusiformc  ou  lagéniforme  plus  on  moins  ré- 
tréci en  avant,  au-dessous  de  Tappareil  cilié ,  qui  iurméme 
est  plus  étroit  que  le  corps.  —  Mâchoires  digitées  on  éla^ 
gios  et  obtuses  à  Texlrémité,  non  entièrement  prolractiks. 
--  Un  point  ou  une  tache  rouge  au-dessus  des  notAcboir». 


ttBt  IlfFUSÔtMES.  BbV 

Le  gcmre  Notommate  de  M.  Elirenberg,  cardbtëri^  gen- 
leinent  par  la  présence  d'un  seul  œil  k  la  nnqUe,  par  uite 
qneue  bifurquëe  et  phr  un  organe  roiatoire  multiple ,  sans 
stylets  et  sans  crochets,  compit&nd  TÎngt-sept  espèces  diylsées 
en  deux  sections ,  }es  Labidodans  qui  n*ont  qu'une  dent  à 
chaque  n^choire,et  les  C^éfiorfcmsqui  en  ontplusieurs;  mab 
ces  espèce^  diffèrent  considérablement  d'ailleurs  par  leui' 
forme,  par  la  disposition  de  ror|>;ane  iîilié,  et  par  fal  lotb- 
gueur  des  appendices  de  la  quMiie.  Cinq  d'ehtre  elles  nbuè 
paraissent  être  des  Hydatines;  neuf  autres,  plus  ou  moins  dis- 
tinctes, sont  pour  nous  des  Furculaires,  trois  autres  sont  des 
Plagiognathes ,  quelques-unes  sont  trop  imparfaitement  con- 
nues ,  et  six  tout  au  plus  offrent  assexde  caïuctères  communs 
pour  entrer  dans  un  même  genre  qui  consenrerait  le  nom  de 
Motommate.  Ce  sont  x  1"*  le  N.  copeui  (Ehr.  Inf.  PI.  LI, 
fig.  l),long  de  0^75,  avec  des  oreillettes  ciliées  fort  longues  de 
diaque  côté  de  l'appareil  cilié  ^  un  prolongement  en  pointe 
au-desstts  de  la  queue  et  un  stylet  dressé  de  chaque  côté 
au  milieu  du' corps;  ses  œufs  ont  0,11;  2<>le  N.  centrura 
(Ehr.  loc.  cit.  fig.  2),  de  même  grandeur  et  de  forme  presque 
semblable,  mais  sans -stylets  latéraux ,  et  avec  des  oreillettes 
tiiès-petites  à  l'appareil  cilié ,  et  ayant  tout  le  corps  hérissé  de 
petites  soies  ;  S""  le  iV^  irachyoia  (Ehr.  loc.  cit.  fig.  3) ,  beau- 
coup plus  petit,  0,âi,  et  proportionnellement  plus  étroit,  «ans 
queue  et  terminé  par  deux  doigts  ou  appendices  coniques; 
4*  le  N.  collaris  (Ehr.  Inf.  PI.  LU ,  fig.  1  ),  long  de  0,66,  à 
corps  allongé,  fusiforme,  avec  un  cou  renflé  entre  deux  étran- 
glements, dont  l'antérieur  plus  prononcé  le  sépare  de  l'ap- 
pareil cilié  ;  une  queue  articulée  et  des  mAchoircs  simples , 
élargies;  5°  le  N.  auriUn  (Elu*,  loc.  cit.  fig.  3),  décrit  par 
Millier,  sous  le  nom  de  Vorticelle  (Inf.  PI.  XLI,  fig.  1-3), 
et  caractérisé  par  la  masse  blanche  globuleuse  sur  laquelle 
est  fixé  le  point  rouge  oculiforme  ;  sa  longueur  est  de  0,M  ; 
il  est  commun  dans  les  eaux  stagnantes  ;  sa  forme  en  fuseau 
ou  en  navet,  et  son  appareil  cilié,  vibratile,  élargi  en  oreil- 
lettes de  chaque  côté ,  le  rapprochent  beaucoup  du  N.  HH- 


61^8  H18TOIBE    RATVRCUiB 

jala(Ehr.  loc.  cit.  fig.  5),  qui  en  diflkesuitotttpar  Tabsence 
de  la  masse  globuleuse  qui  porte  l'œil  rou|^.  A  œs  espèces 
de  Notonunates  on  4oit  en  ajouter  une^eptième  que  M  •  Eb- 
renbei^  nomme  Cycloglena  lupui  (Ehr.  Inf.  PL  LYI, 
fig.  10)9  et  qui  est  la  Cercaria  hipui^  de  Mùller  (M;  Inf. 
PL  XXy  fig.  14-17)^  laquelle  a  reçu  les  noms  de  I^uco- 
oerquepar  Lamarcky  de  Gépbalodèle  fÂr  M.  BoryjetdelM- 
aranophantM  par  M.  Nitzsch  ;  elle  a  presque  la  même  fiarme 
et  la  même  grandeur  que  la  iVbl.  aurita  et  n'en  difiEère  411e 
par  la  masse  globuleuse  portant  huit  points  rouges  nmliea 
d'un  seul;  c'est  pour  cela  seulement  qu'elle  est  deremie  le 
type  du  genre  Cycloglma  de  M.  Ehrenberg. 

Comme  huitième  espèce  nous  indiquons,  Bov^te  mom  de 
N.  vermieularis  (PL  XSI ,  fig.  7) ,  une  Notommate  à  corps 
▼ermiforme  très-oontractile  et  déforme  varialile,  longde0,23, 
ayant  un  point  oculiforme  rouge  réniforme  sur  lequri^est 
fixé  et  comme  enchâssé  un  globule  blanc  tranqMUfenL  Je 
l'ai  trouvée  dans  la  Seine  au  mois  de  novembre.  '' 

4*  Genre.  FURGULAIRE.  —  Fureularia.  —  PL  XXH , 

fig.  4. 

An.  à  corps  OTOïde,  oblong  on  cylindrique ,  revêtu  d'un 
tégument  en  fourreau ,  obliquement  tronqué  et  cilié  en 
avant,  et  terminé  en  arrière  par  une  queue  plus  ou  moins 
prononcée  à  laquelle  sont  articulés  deux  stylets  ou  doigts 
plus  ou  moins  longs.  —  Mâchoires  aiguës  ou  acérées,  pro- 
tractiles  jusqu'au  dehors  du  bord  cilié ,  et  en  forme  de  te- 
nailles. —  Avec  ou  sans  points  rouges  oculiformes. 

Jje  genre  Furculaire,  un  des  plus  nombreux ,  devra  sans 
doute  être  subdivisé  d'après  des  observations  nouvelles, 
mais  non  pas  suivant  le  nombre  et  la  disposition  des  points 
rouges  comme  Ta  fait  M.  Ehrenberg.  Cet  auteur  en  effet  a 
distribué  des  Systoiidcs  qui  nous  paraissent  avoir  les  plus 
grands  rapports  de  forme  et  de  manière  dé  vivre  dans  huit 


un  iiCFDflotim.  Qlfft 

i\c  ^'n  l'fjiTCf  ^  l'jisnnr  tlfs  PIrurotrorha  i\c  ifux  qui  msn- 
qiient  tout  i  l'ail  dcpoiiil  ruii[;t^,  Jps  FUrntlaria,  desA'o- 
lommilla  ki  des  Scaridium  <lc  <.-ciix  <}ni  oui  un  srul  teil  soit 
au  front,  soit  à  lanuquf  ;  dpâ  Diglcna,  des  Distmma,  <le 
wu*  qui  en  om  deuK ,  et  enfin  dp*  Eosphora  ri  dp»  Theonu, , 
de  ceux  qui  pu  ont  davantage.  Or,  beaucoup  de  ces  esp«>cea 
sont  purement  nominale^,  et  tinc  révision  sévère  serait  bien  è 

Voici  toutefois  les  priiici()alea  esptos  que  Von  peut  ela»- 
si-r  avec  certitude  parmi  les  Furculaires  :  ]'',la  F.  furcaia 
{rortirelh  furcafa.  Mull.  luf.  PI.  XXXIX,  % -1],  A  la- 
quelle se  rapporte  la  Trichoda  &i7URt*  du  jnênie  nutrur  ,  el 
que  M.  Elirenbcr^  a  nommée  Diglena  enudata  (Elir.  Inf, 
PI.  LV ,  fig.  6),  en  raison  des  deux  points  rouges  oculifor- 
mes  qu'elle  présente  quelquefois  pris  du  bord  antérieur, 
mais  on  doit  y  rapporter  aussi  sa  Diijlena  capttala  (Ehr.  loc. 
cit.  fig.  51ei  sa  FarculariagraCilix(E\it.  loc.  cil.  PI.  XIjVHJ, 
Cg.  6);  elle  est  lonfjue  de  0,22,  à  corps  conique  tt^és-allongé 
ou  presque  cylindrique  terminé  par  deux  doif^  ou  stylets 
qui  forment  au  moins  le  quart  de  la  longueur  totale.  Efte 
vit  dftns  l'eau  douce;  2"  la  F.  marina,  de  même  grandei 
«  de  forme  presque  semblable ,  main  vivant  flans  l'eau  da 
mer;  elle  se  distingue  par  les  stylets  de  sa  queue  qui  son^', 
deux  fois  plus  courts,  et  par  sesm^choiresiridenléesetnAïn- 
moins  très-aigues  et  en  forme  de  tenailles  comme  cellesdet 
autres  Fiu^ulairca  ;  je  l'ai  observée  dans  l'eau  de  la  Médi- 
terranée, en  mars  1840,  et  j'en  donne  la  ligure  dans  la  pintt 
che  XXII  ;  3°  la  /".  forcipata  ,  longue  de  0,2S  ,  de  forme 
cylindrique,  tronquée  en  avant  et  présentant  en  arrière  deux' 
plis  ou  deux  crénelures  à  la  base  des  deux  stylets  qui  sont  , 
un  peu  arqués,  et  formante  peine  un  cinquième  de  la  ton* 
gueur  totale  ;  Muller  l'avait  classt-e  parmi  ses  Crrrana  (Inf. 
PI.  X\  ,  fii;.  21-23) ,  I^niai-ck  en  n  fnit  une  Tricliocerque, 
M.  Bory  une  Ix-iodinc,  M,  Morren  la  prisepour  tjfpe  de 
sou  );enre/)eA(nia,-enrm,M.  Elireuberg l'a  plarà' parmi  ses 
Diglena  (Ebr.  Inf.  PI.  LV,  fig  I)  ;  4*  la  F.  grandis  {Dijlma 


660  HI8TOIBE    HATUlUnjf 

jjmmdtf,  Ebr.  Inf.  PI.  LIV  ,-fig.  5),  tongue  de  0,37,  a  corps 
cylindrique  en  fourreau,  obliquement  tronqué  en  ayant  ei 
terminé  par  deux  doigts  épais ,  formant  un  aepUème  de  la 
kmgueu/ totale  I  69  la  F.  forfimla  (Ebr.  Inf.  PL  XLVIO, 
fig»  6)«  à  Uquelle  on  dÎHt  réunir  leDistemma  for/ieulm  (Ebr. 
Inf,  PC  LVI 9  fig.  2)  y  elle  est  longue  de  0,20,  à  corpa  coû- 
q«e  trà»-allongé.  et  tenniné  (Mur  d/eux  stylets,  reoouibés  et 
dentés  à  leur  base  et  qui  forment  un  quart  ou  un  cinquième 
de  la  longueur  totale;  6*  la  ^.  eomcula  {f^\»rticeUa  CMÎ- 
ûÊêla^  Mull.  Inf.  PI.  XLU/fig.  Si) ,  que  M.  Ehmberg  ap- 
porte atec  doute  A  son  genre  Digkna  {Dn?ffwrUa^  Ehr.  InL 
PI.  LY  y  ilig.  â)  s  ebe  eA,  longue  de  O9I8,  à'oorpe  cylindrique 
tronqué  m  avant ,  avec  un  appareil  cilié  ^iû  s'épanosit  en 
oveillettes  courtes  de  cbaque  côté,  et  terminé  en  arrière  par 
dne  queue  courte  portant  deux  dcMgts  encore  {dus  ooiurts; 
T"*  la  F^  m^iUf  à  laquelle  se  rapportent  les  divera  Çystolides, 
pbuoumoinsrapprocbésdesHydatines  par  leur  formé  en  maa- 
sueetpourvuségalementd'unequene%rticulée,tebquelesiVe- 
iomnuUa  peiromyMùn  (Ebr.  Inf.  PL  L«  fig.  7)  1  iV.  najas  (Ebr. 
loc.  oit.  PL  U,  fig.  2);  N.  gibba  (Ehr.  loo.  cit.  fig.  4) ,  et 
peut-êtremême  les  Eosphoranajoê  (Ebr.  loc.  oit.  PL  LVl| 
fig*  7),  E.  digitata  (Ehr.  loc.  cit.  fig.  S)et£.  elongaia  (Ehr. 
loc.  cit.  fig.  0);  cette  Furculaire  est  longue  de  0,16  à  0,i2. 
Nous  rapportons  provisoirement  au  genre  Furculaire  plu- 
sieurs autres  Systolides  qui  s'en  éloignent  beaucouq»  par  leur 
forme ,  les  uns  trèfr-allongés  et  terminés  par  deux  stylets  très- 
longs,  tek  que  la  f^orUcella  longisêta  de  Mùller  (Inf. 
PL  XLII ,  fig.  0-10) ,  dont  M.  Ebrenberg  a  fait  ses  NoUm- 
maia  Umfjiêeia  (Ebr.  Inf.  PL  UIl ,  fig.  2),  et  N.  œqualis 
(Ebr.  1.  0.  fig.  3) ,  et  qui  a  le  corps  cylindrique,  très-étroit, 
long  de  0,11  y  terminé  par  deux  stylets  d'une  longueur  plus 
oonaidéraMe,  et  la  Trichoda  longicauda  (Mùll.  Inf.  PL  XXXI, 
fig.  8-10),  que  Scbrank  avait  placée,  ainsi  que  la  précédente, 
dans  s(Mi  genre  f^aginaria^  qui  est  poiu:  Lamarck  une  Tri- 
cbocerque,  pour  Scbweig^er,  une  Yaginicole,  pour  M.  Bory, 
une  Furculaire ,  et  dont  M.  Ebrenberg  a  fait  le  type  de  son 


BES    IHFVSOIRE5.  ASI 

jjrnri-  Seariilium,  que  ilislinf^iw.  tuivani  ect  auteur >  un 
(rrochet  au  fi'ont.  Elle  h  le  corps  cit  innHUf- ,  tronqué  ett 
nvnnt,  «  leriuiné  en  nrriÈrc  par  une  qucur  }>lu9  «'iroitr  , 
foruiée  (le  deux  «rlicW  e1  de  deux  stylets  droits  presqua 
aUM)  longs  que  le  eorps.  l.es  autres  Sj'stolides  ,  provisoire* 
meut  rt^uiiis  aux  Furcidaires ,  ont  au  contraire  le  cor|a  * 
ovoïde ,  irès-fpYw ,  arrondi  en  arrière ,  cl  tronqué  en  avontt 
ou  presque  cainpanitbruie ,  avec  une  queue  oblique  ,  tré»p^  ) 
courte  ;   M.  Ehreuberg  en  a  fait  ses  A'otommaM  myrmelm-  ' 
M  N.  tyrinx  [Ehr.  Inf.  PI.  StIX  ,  Rr.  1-2) ,  qui  ne  diff*-', 
rent  qua  parce  t|ue  l'un  est  censé  avoir  ses  mâchoires  ter^  * 
minées  en  pointe  simple,  et  que  l'autre  a  cette  pointe  fenduei 
c*»  iiiÂclioires  sont  d'ailleurs  en  forme  de  compas  à  braticlm 
courbes  ,  et  In  longueur  du  corps  est  de  0,60  â  0,75  ;  l'a 
de  ces  Furculaires  n'a  pas  moins  de  U,  15  de  longueur. 

Toutes  ces  Furcuiaires.  excepté  la  F.  marina,  &  laquelle  ' 
on  doit  ri^unir  probablement  la  F.  Reinhardti  (Ehr.  Inf.. 
PI.  XLVIII ,  fig.  %),  ont  été  observées  dans  les  eaux  iloucest 
il  est  vraisemblable  pourtant  que  le  nombre  de  celles  qd 
vivent  dans  l'eau  de  mer  est  l>eam-oup  plui  considérable;  t 
quant  à  inoi  j'en  ai  rencontré  trois  ou  quatre  espèces  bien 
distinctes ,  mais  le  temps  m'a  manqué  pour  les  décrire  coi*^. 
venablement. 

5'Gesre.  PLAGIOGNATHK.— P/ag-iojnafAfl.— PI.  XVlir,  ' 
Rfl.  ^6,  PI.  XXI .  fij;.  8  et  PI.  XXII,  fi^.  3. 


An.  à  <»rpB  oblong ,  courbé  et  convexe  d'un  c6té,  on  en 
cornet  obliquement  tronqué  en  avant,  et  tcrrainé  en  arriÉn 
par  une  queue  plus  ou  moins  distincte  portant  deux  stylets. 
—  Mftchoircsâ  branches  parallèles  tournées  do  mOmecôté, 
el  recourbées  vers  le  bord  cilié,  avec  uno  ti^t^  centrale 
{FuliTum)  droite ,  trés-longuc,  élargie  à  sa  base.  —  Un  ou 
deux  points  rouges  oculiforincs. 

Hous  proposons  ce  genre  pour  des  Ptuculnires  A  eor^w 


652  HTSTOIRC     «ATUnCLLE 

arqué  ou  bo^su,  que  la  forme  de  leurs  mâchoires  distingue  de 

tous  les  autres*  M.  Ëhrenberg  les  a  disséminés  dans  ses  genres 

Notommate^  Diglène  et  Distemme»  d'après  le  nondnre  et  la 

disposition  de  lehrs  points  rouges ,  sans  considérer  le  carae- 

tère  que  nous  indiquons.  L'eqpèce  qu'on  peut  considérer 

comme  type ,  P.  felis^  a  été  nommée  par  MùUer  f^crUDdU 

^    felis  (Inf.  PL  XLUI ,  fig.  1-^) ,  mais  ce  n'est  pas  laiVMoM- 

ff     mata  felis  dç  M.  Ehrenberg  ;  ^e  est  k>ngue  de  0,i22  ;  ses 

Vieux  stylets,  qui  forment  un  quart  de  la  longueur  totale, 

sont  arqués  et  recourbés  en  arrière,  oonune  l'oviscapte  d» 

'  SauterdUes  ;  ils  sont  également  larges  dans  toute  leur  éten- 

due  ;  le  dos  est  convexe ,  brusquement  tronqué  en  arrière. 

'   '  J'ai  trouvé  fréquemment  cette  e^ièce  dans  les  bassins  dn 

-v    Jardin  des  Plantes,  à  Paris,  en  autc^nne.  Une  dea:(ième 

V 

espèce,  P.  huAtmhUa,  nommée  yorticella  ladnubita^pn 
MùUer  (Inf.  PI.  XUI,  Gg.  1-à),  a'étéjdas^ée  parmi  les 
Notommates  par  M.  Ehrenberg,  et  parmi  les  Furculaires 
par  Jjamarck  et  par  M.  Bory  ;  elle  est  longue  seulement  de 
0,12,  plus  large  en  avant ,  où  le  bord  cilié  est  lobé  ou  fes- 
tonné ,  et  dépassé  au  milieu  par  les  dents  ;  vue  en  face ,  elle 
parait  conique  ;  mais,  vue  de  ^té,  elle  est  arquée  «(t  bossue  ^ 
comme  la  précédente ,  dont  elle  se  distingue  par  ses  stylets 
plus  courts  et  pointus.  Je  l'ai  trouvée  au  mois  de  janvier , 
dans  les  bassins  du  Jardin  des  Plantes ,  à  Paris  ;  et  tantôt 
avec  deux  points  rouges ,  tantôt  avec  un  seul ,  et ,  dans  ce 
cas ,  un  peu  plus  allongée ,  ce  qui  pourrait  motiver  l'ëta- 
blissement  d'une  seconde  espèce ,  à  laquelle  on  rapporterait 
le  Disiemma  setigerum  (Ehr.  Inf.  PI.  LYI ,  fig.  3).  On  doit 
peut-être  aussi  regarder  comme  des  espèces  distinctes  de 
Plagiognathe,  le  Notommata  %m(Ehr.  PL  LUI,  fig.  1), 
qui ,  probablement,  n'est  pas  la  Trichoda  tigris  de  Mùller, 
que  l'auteur  indique  conune  synonyme  ;  et  la  Diglena  catel- 
lina  (Ehr.  PI.  LV,  fig.  3).  Quant  à  la  Diglena  lacugtrisdvL 
même  auteur  (  1.  c.  PI.  LIV,  fig.  4),  que  sa  forme  en  rap- 
procherait également,  il  faudrait,  pour  se  prononcer,  con- 
naître mieux  hx  forme  de  ses  mâchoires.  Le  Nçlùmmaiiê 


BiES   11IPUS0IRE5.  659 

hyptopus  (Ehr.  Inf.  Pi.  L ,  fig.  6)  est  représenté  par  l'auteur 
comme  ayant  des  mâchoires  unidentëes ,  analogues  à  celles 
de  nos  Furcuiaires  ;  mais  un  Systolide  que  nous  croyons 
bien  être  ie  même ,  et  dont  nous  donnons  là  figure  Pi.  XXI ^ 
fig.  8,  a  véritablement  de»mâchoires  de  Plagiognathe;*ii' 
est  long  de  0,l6,  très-convexe ,  et  bien  reconnaissable  à  un* 
rebord  denté,  formé  par  ie  tégument  autour  de  l'appareil 
cilié,  et  paraissant  être  un  commencement  de  cuirasse, 
comme  diez  les  Salpines.  Je  Mai  trouvé ,  au  mois  de  no- 
Tembre ,  dans  les  tonneaux  d*arrosage  du  Jardin  des  Plantes. 

6*  Gehre.  LIIfDIE.  —  Lindia.  —  Pi.  XXII ,  fig.  2. 

An.  à  corps  otriiong,  presque  vermiforme,  avec  des  plis 
transverses,  arrondi  en  avant,  mais  non  cilié ,  terminé  en 
arrière  par  deux  doigts  coniques  courts.  —  Mâdioircs  très- 
oomplkpiées  à  triple  branche. 

Je  propose  ce  genre  pour  tm  Sj5tolide,  Undia  ioruUuaj 
que  j'observai,  au  mojs^ile  novembre  1838 ,  dans  tm  fossé 
au  nord  çle  Paris  (  ]3àtignolles) ,  et  qui ,  avec  la  forme  géné- 
rale du  Notommaia  vermiculariSy  se  distinguait  par  l'absence 
de  cils  vibratilcs  et  de  point  rouge  oculiforine ,  et  surtout 
par  la  structure  singulière  de  ses  mâchoires  ;  sa  longueur 
est  de  0,34. 

V*   FAMILLE. 

ALBERTIENS,  PI.  XXH,  fig.  1. 

Animaux  à  corps  cylindrique ,  yermiforme ,  arrondi 
en  avant ,  ayec  une"^  ouverture  oblique ,  hor^*  de  la- 
quelle sëpanôuil  un  organe  cilié  à  peine  pfus  large 
que  le  corps ,  ternoiin&ien  arrière  par  une  queue  co- 
nique courte.  —  Mâchoires  en  tenailles  «  simples  ou 
unidentëes. 


%fH  HI8T0I1B  VATURIUE 

Celte  faipille  comprend  on  seul  genre  al  une  seide 
espèce ,  Aîbertia  î^mmiculms  { P).  XXII ,  fi^.  t  ),  que 
j'ai  décrit  dans  les  Annales  des  sciences  naturMes 
en  1838  (t.  10,  pag.  175,  PI.  2),  comme  vivant  parasite 
.dans  Tinteslin  des  Lombrics  et  des  Limaces  à  Paris.  Sa 
longueur  totale  est  de  0,33  à  0,55.  On  voit  à  Pintérieur 
du  corps,  des  œufs  et  des  fœtus,à  divers  degr&  dedéie- 
loppement  ;  ceux-ci,  repliés  sur  eux-mêmes  et  dé|à sus- 
ceptibles de  se  mouvoir,  onlacquis  les  deux  tiers  delà 
longueur  des  adultels  avant  de  sortir  du  corps  de  -leur 
mère.  L'appareil  «lié  cfui  précède  la  houi^  est  sur- 
monté d'un  appendice  en  forme  de  cbaperon. 


-  ■  > 


M»  llfFUSOlKES.  655 


ORDRE  III. 

SYftTOUOES  AIiTXaVATZTSMSV^   B^fMPAMlftk 

ST  «AOXAVTS. 


VI*    FAMILLE. 

ROTi'FÈRES ,  l»l.  XVn. 

Animaux  à  corps  foëifonhe ,  contractile  en  boule , 
et  pouvant ,  dans  Fètat  d'extension ,  i^Urer  la  pointe 
antérieure  9  et  fair^saiHif  à  ^  place  un^double  lobe 
cilié  qui  présente  Tapparence  ^e  deux  roues  ét\  n^ou- 
vement  ;  terminés  en  arrière  par  uuig queue  dé  plusieurs 
articles  portant  une  ou  plusieurs  paires  de  doigts  ou 
de  stylets  charnus  sur  les  deVnlers  afticlps. — Nageant 
au  moyen  du  mouvement  vibratile  des  cils  ^  op  ram- 
pant à  la  manière  de»  Sangsues ,  en  fixant  alternati- 
vement les  extrémités  de  leur  corps  allongé.  —  Mâ- 
choires en  étrier.  —  Deux  ou  plusieurs  p<4ntà  rouges 
oculiformes. 

Les  Rotii'ères  réunis  aux  Vorticelle^tpar^MKlIler,  et 
aux  Furculaires  par  Lamarck ,  ont  formé  le  f^re 
Eziécbiélinede  M.  Borj.'  M.  Ebrenberg^  rendit  h  plu- 
sieurs d'entre  eux  le  nom  de  Motifer^  qui  leitr  avait  été 
doni^é  primitivement  par  Fontana  ;*pui9  il  forma  avec 
plusieurs  autres  le  genre  ^c£miirii5 ,  qui  n'en  diffère 
que  par  le  nombre  des  appendices  ou  plutdt  par  le  dé- 
veloppement de  Tappendice  terminal  ;  te  genre  /^Ai- 
lodina  ,  <{uj  a  les  points  rouges  placés  plus  en  qfrière 
au-dessus  des  mâchoires ,  et  le  genre  Calliàinc  ,  qui 
manque  totalement  de  points  rouges  -,  c'est  en  y  ajou- 


656  uisToiaE   naturjclle 

t«int  les  geni  es  Jfydi'ïas  et  Typhlina ,  basés  sur  des 
observations  incomplètes  faites  durant  son  voyage  en 
Egypte  ,  et  un  genre  Monolabis  qui  doit  être  placé 
ailleurs,  qu'il  a  formé  sa  famille  des  PliUodinœa^ 
placée  parallèlement  à  celle  des  Brachionœa  ;  conune 
si  l'absence  de  cuirasse  était  la  seule  différence  qui  les 
distinguât. 

11  est  bien  certain  que  les  RotiCères  ne  peuvent  être 
réunis  ni  même  rapprochés  d'aucune  autre  famille  de 
Systolides  ;  car,  s'ils  possèdent  les  caractères  communs 
de  la  rétractilité  à  l'intérieur  des  téguments,  et. d'un 
appareil  digestif  assez  analogue»  avec  des.  mAchoires 
en  étrier,  conmie  cefles  des  Mélicertiens  et  des  Ptéro- 
dines ,'  et  enfin  un  système  génital'  également  sem- 
blable à  ce  qui  se  voit  chezlous  les  autreis  Systolides, 
sauf  i'éclosion  des  œufs  qui  ,  à  certaines  époques ,  a 
lieu  dans  le  corps  de  la  mère  pour  la  plupart  des  Ro- 
tifères  comme  pour  TAIbertia  ;  les  Rotifères  se  distin- 
guent absolument  par  leur  double  mode  de  locomo- 
tion et  par  le  double  aspect  que  présente  la  partie 
antérieure  de  leur  corps  dans  l'un  et  l'autre  mode  de 
locomotion.  En  effet,  dans  l'état  le  plus  ordinaire, 
ces  animaux  ont  le  corps  fusiforme ,  aminci  en  avant 
et  terminé  par  un  tube  cilié  à  l'extrémité  ,  au  moyen 
duquel  ils  se  fixent  aux  objets  solides  pour  exécuter 
leur  mouvement  de  reptation  ;  puis  tout  à  coup  reti- 
rant à  l'intérieur  ce  tube  charnu ,  ils  font  saillir  deui 
lobes  arrondis  pétaliformes  ,  bordés  de  cils  vibratîles, 
et  que  dans  le  premier  état  on  distinguait  à  travers  le 
tégument  comme  deux  disques  réniiormcs  on  ovales , 
situés  à  moitié  de  rinlervnlle  entre  les  mâchoires  et 
Textrémité  du  tube;  ils  cessent  alors  de  ramper,  cl 
restent  fixés  par  l'extrémité  de  leur  queue  ,  cumuie  les 


ii£5   inrusuirts.  657 

Mùliccrticns ,  en  produisant  uo  tloublc  lourbilton  dam 
le  liquide,  ou  bieu  quiUiiut  leur  poÎDt  d'utlache,  ili  i 
aogeut  librement  dans  l'eau  au  moyen  de  ce  dou- 
ble tourbillon.  Sur  la  face  où  s'ouvre  le  prolonge- 
ment antérieur  du  corps  pour  laisser  sortir  les  lobev 
ciliés ,  au-dessous  de  ces  lobes ,  et  à  l'opposite  du  lieu 
où  vient  rentrer  le  tube  tenninal ,  on  observe  un  tube 
charnu  beaucoup  plus  mince  et  dirij^é  perpendiculai- 
rement au  corps  -.  c'est  ce  t^ue  M.  Ehrcnberg  a  nommé 
l'éperon ,  en  lui  assignant  d'abord  des  fonctions  géni- 
tales ,  puis  des  fonctions  respiratoires;  m-iis  il  est 
vrai  de  dire  qu'on  ae  sait  encore  quelle  est  sa  vraie  si- 
1,'nilication. 

Une  propriété  bien  extrciordinairc  que  poisèdeot 
plusieurs  Rotifères ,  c'est  de  pouvoir  résister  à  la  des- 
siccation ;  ils  vivent  dans  les  mousses  humides  ou 
dans  le  sol  entre  les  racines  des  plantes  ;  puis ,  quand 
vient  la  sécheresse  ,  ils  se  contractent  en  boule  et  peu- 
vent résister  ainsi  à  l'action  du  soleil  le  plus  ardent , 
ni^me  sur  des  murs,  sur  des  toits  d'ardoise  ou  dans  le 
sable  des  gouttières,  et  demeurer  dans  un  état  de 
sommeil  ou  plutôt  de  vie  latente  jusqu'au  retour  de  la 
saisou  pluvieuse.  Cette  singulière  faculté  de  résurrec- 
tion ,  constatée  par  SpalLmzani ,  fut  contestée  par 
beaucoup  de  naturalistes  qui  appuyaient  leur  opinioa 
sur  des  raisons  très-conciuantes  ;  mais  des  expériences 
faites  par  M.  Schuitze,  et  répétées  depuis  par  tous  la- 
micrograpkes  ,  sont  venues  confirmer  les  résultats  d« 
Spallanzani.  Il  ne  faut  pas  croire  cependant  que  tout 
les  RotifÎTCs  aient  également  le  privilège  de  ressusciter 
ainsi-  Ce  sont  seulement  rrux  i]ui  ont  été  recueilli! 
dans  les  toufles  de  Bryum,  sur  les  toits ,  qui  montrent 
bien  ce  pbéoomâne. 

INrUEUIftES-  i- 


658  HISTOIRE     NATURELLE 

Les  caractères  employés  par  M.  Ebrenberg ,  pour  la 
distinction  de  ses  genres  de  Philodinœa^  ont  Yérita- 
blement  trop  peu  de  fixité  pour  être  admis  ;  cet  auteur 
lui-même  a  vu  les  points  rouges,  qu'il  nomme  des 
yeux  ,  varier  de  nombre  et  de  position  ilans  ses  Rôti- 
fires.  Quant  aux  appendices  de  la  queue ,  ils  ne  sont 
pas  toujours  également  visibles ,  quoique  existant  réel- 
lement ,  parce  que  Tanimal  ne  les  fait  faillir  qu'à  cer- 
tains moments  ;  l'appendice  terminal  moyen ,  celui  par 
le  moyeu  duquel  les  Rotifôres  se  fixent  aux  corps  so- 
lides ,  est  lui-même  plus  ou  moins  allongé ,  mais  il 
existe  toujours.  Nous  pensons  donc  qu*on  ne  peut  con- 
venablement établir  que  deux  genres  :  Tun,  CalUdina, 
caractérisé  par  le  faible  développement  de  ses  organes 
ciliés  rotatoires ,  et  manqUcant  tout  à  fait  de  points 
rouges;  Tautre,  Rotifer^  ayant  deux  ou  plusieurs 
points  rouges  plus  ou  moins  rapprochés  de  Textrémité, 
et  surtout  ayant  les  lobes  ciliés  rotatoires  très-déve- 
loppés. 

M.  Ebrenberg  nomme  Callidina  elegans  (  Ehr. 
Inf.  PI.  LX  ,  fig.  1)  une  espèce  longue  de  0,37,  qu'il 
a  observée  à  Berlin  ;  je  donne  moi-même ,  dans  la 
planche  XVII  (fig.  3) ,  la  figure  d'une  Gallidine  ob- 
servée à  Toulouse  en  1840  ;  elle  est  longue  de  0,5 ,  ses 
mâchoires  présentent  une  rangée  de  petites  dents  pa- 
rallèles ,  et  son  appareil  cilié  rotatoire  est  très -resserre, 
ce  qui  peut  lui  faire  donner  le  nom  de  Callidina 
constîicta. 

Parmi  les  Rotifères  qui  forment  des  espèces  assez 
nombreuses,  il  faut  distinguer  le  Rotifor  uulgaris  (i) 


(l)  Animalcula  bitUs  rotulis ,  Lecuwcnhoek  ,  Arcan.  nal.  p.  386. 
Chenille  aquatique.  —  Poissons  à  la  grande  gtêêtêU  ,  Joblol  ,  Hier. 


DES   IITFUSOIABS.  659 

(Pi.  XVII,  Gg.  1) ,  très-commun  partout  y  long  de  0,50 
à  1,00  lorsqu'il  est  le  plus  allongé  ,  ayant  ses  organes 
ciliés  rotatoires  larges  de  0^10  environ  ,  et  caractérisé 
par  la  position  de  ses  deux  points  rouges  très-rappro- 
cbés  de  Textrémité  antérieure.  M.  Ehrenberg  compte 
quatre  autres  espèces deRotifëres,  dontdeux  douteuses, 
et  une  espèce  d^Actinurus  {A.  neptunius ,  Ehr.  Inf. 
PI.  LXI,  iig.  1),  ayant  aussi  les  yeux  frontaux  rappro- 
chés vers  lexlrémiié  antérieure  ;  mais  je  dois  dire  qu'il 
ne  m'a  pas  encore  été  possible  de  saisir  de  différences 
essentielles  entre  tous  les  Rotifères  ayant  les  points 
rouges  ainsi  placés  ,  soit  q^e  ces  anûnaux  vécussent 
dans  l'eau  des  marais  ou  dans  les  eaux  conservées  pen- 
dant longtemps  ,  ou  dans  la  terre  humide  ,  ou .  sur  les 
mousses  vivantes  ou  sèches  ,  ou  enfin  dans  le  sable  des 
gouttières ,  quoique  bien  certainement  toas  ces  Roti- 
fères n'eussent  pas  également  la  faculté  de  résister  à  la 
sécheresse* 

Le  Jiotifer  inflalus  (  PI.  XVII ,  fig*  %)  est  bien  dis- 
tinct par  sa  forme  proportionnellement  moins  effilée , 
par  ses  organes  ciliés  moins  larges ,  et  par  ses  points 
rouges  situés  très-près  des  m&choires  ;  sa  longueur  est 
de  0,^5;  il  vit  également  dans  les  eaux  et  dans  les 
touffes  de  mousses  ,  et  peut  offrir  les  mêmes  phé- 
nomènes de  résurrection  que  le  précédent.  M.  Ehren- 
berg en  a  fait  au  moins  quatre  espèces ,   suivant  la 


Brachionus  rotatorius ,  Pallas ,  El.  zooph.  p.  9^.  —  Rndmncher  ^ 
Elchhorn,  Beylr.  p.  il  ,  fig*  A-E. 

//  rotifero^  SpalUnzani .  Opus.  fitic.  1776,  il .  Pi.  IV  ,  fig.  I-V, 

VorUcella  rotatoria ,  Mûller ,  Infu».  PI.  XLIÎ,  fig.  II-16. 

Rotifer  redivivut  ,  CuTÎcr,  Tabl.  EIcm.  —  Dulrochet ,  Ann.  mu. 
t.  XIX ,  PI.  XVIII  .  f.  7,  et  t.  XX. 

Fnrcularia  redipivn  ,  Lamarck  ,  An.  uni  Teri.  a'  éd.  t.  11  ,  p.  45. 

Eicctùelina  MuUeri,  Bory,  Encycl.  zooph.  p.  53^« 

BoHfer  vulgaris,  Ehr.  Infos.  Pi.  LX ,  flg.  4* 

(3. 


660  mSTOUE     NATURELLE 

teinte  rose  ou  jaunâtre  qu'il  présente ,  et  suivant  la 
forme  des  yeux  et  la  longueur  des  appendices  de  la 
queue;  savoir  :  1°  la  Philodina  erythrophthalma  (Elhr. 
Inf.  PI.  LXI,  fig.  h)  y  blanche  »  lisse  avec  les  yeux 
ronds  et  les  pointes  de  la  queue  plus  courtes  ;  â*  laP.  ro- 
seola  (toc.  cit.,  fig.  S),  qui  n'en  diffère  que  par  sa  teinte 
rosée  et  par  ses  yeux  ovales  ;  3®  la  P.  citrina  (loc.  cit. 
fig.  8) ,  qui  n'en  diffère  que  par  la  couleur  jaunâtre 
jdu  milieu  du  corps  ;  W  la  P.  macrostyia  (  loc.  dt. 
^S'  *^  )  >  V^  ^^  blanche  avec  les  yeux  oblongs  et  les 
stylets  de  la  queue  beaucoup  plus  longs.  Peut-être 
doit-on  considérer  comme  espèces  distinctes  la  P.  col- 
Idns  (  Ehr.  loc.  cit.  ,  fig.  6  ) ,  indiquée  conune  ayant 
un  pli  saillant  autour  du  cou ,  et  ccMnme  étant  deox 
fois  plus  petite  ;  la  P.  megalotrocha  (  Ehr.  loc.  dt 
fig.  10  ) ,  longue  de  0,25 ,  blanche .  h  corps  plus 
renflé,  et  avec  les  organes  ciliés  très-dé veloppés;  enfin 
la  P.  aculeata  (Ehr.  loc.  cit.  fig.  9) ,  dont  le  corps 
lilanc ,  long  de  0,37,  est  tout  hérissé  d'épines  m<dles. 


on.  mrusoiMtii  66t 

ORDRE  IV. 

■TftTOUDBS   K^HOBSUaS.  (  Non  eiBéi.  > 

Vir    FAMILLE. 

TABDIGRADES. 

ADimanx  à  corps  obloDg,  contractile  en  bonle  : 
avec  quatre  paires  de  pattes  courtes,  oa  de  mamelons 
portant  chacun  deux  ongles  doubles  ou  quatre  ongles 
simples  crochus. — Bouche  très-étroite,  en  siphon  i 
Textrèmité  antérieure ,  avec  un  appareil  maxillaire 
interne  qui  se  compose  de  deux  branches  latérales 
écartées ,  mobiles  ,  et  d'un  bulbe  musculaire  traversé 
par  un  canal  droit  armé  de  pièces  cornées  articulées. 

La  famille  des  Tardigrades  comprenait  d'abord 
une  seule  espèce ,  sous  le  nom  de  laquelle  on  confon- 
dait plusieurs  animaux  différents  ;  mais  désormais, 
grâce  aux  travaux  de  M.  Doyère,  elle  vase  trouver  com- 
posée de  trois  ou  quatre  genres  bien  caractérisés.  Elle 
forme  le  passage  de  la  classe  des  Systolides  à  celle  des 
Helminthides d'une  part,  et  à  celles  des  Annélides  et 
des  Arachnides  d'autre  part. 

Les  Tardigrades  vivent  soit  dans  les  eaux  sta* 
gnantcs ,  soit  dans  les  touffes  de  mousse  avec  les  Rôti- 
fères  ,  dont  ifs  partagent  la  faculté  de  ressusciter  après 
la  dessiccation.  Eichhom  est  le  premier  qui  en  ait 
donné  une  description  sous  le  nom  A' Ours  (Veau 
{Wasscrbàr) ,  en  leur  attribuant  toutefois  cinq  paires 
de  pattes  au  lieu  de  quatre  ;  il  avait  trouvé  son  Ours 


66S  HUTOIU    NATUIIUI 

d'eau  dans  un  vase  où  il  consenrait  de  Teau  avec  des 
plantes  aquatiques.  Corti  el ,  après  lui  ,  Spallanzani , 
observèrent ,  en  Italie ,  dans  le  sable  des  toits ,  un  de 
ces  animaux  que  le  premier  nomma  Bnteolino  (  petite 
chenille) ,  et  que  le  second  nomma  le  Tardigrade,  en 
raison  de  la  lenteur  de  ses  mouvements  ;  ces  auteurs 
fétudièrent  particulièrement  sous  le  rapport  de  sa  ré- 
surrection après  qu'il  â  été  desséché.  Schranck  décrivit 
aussi  un  Tardigrade  sous  le  nom  iiArctiscon  dans  sa 
Fauna  boica  en  i8bi  ;  M.  {Titzsch  adopta  ce  nom 
d'Arctisoon  en  i83S,  en  décrivant  deux  alitres  espèces; 
mais  précédemment ,  en  1833  et  \%'ih ,  M.  Schaltxe 
avait  nommé  Macrobiotus  Hufhlandii  un  Tardigrade 
dont  il  constatait  la  faculté  de  résurrection  ,  et  M.  £b- 
renberg  appelait  Trionychium  tanUgramun  on  anî- 
ual  qu'on  pouvait  croire  analogue  à  Tim  des  préoé- 
dents»  quoiqu'il  lui  attribuAt  trois  ongles  a  chaque 
pied  ;  à  moins  qu'on  ne  pensât  que  sous  ces  diverses 
dénominations  c'était  toujours  une  seule  et  même  es- 
pèce qu'on  avaiteueen  vue,  et  j'avoue  que  j'étais  porté 
à   adopter  cette  opinion  quand  je  publiai  dans  les 
Annales  des  sciences  naturelles,  en  1838  (tom.  10, 
pag.  185  ,  PI.  II),  une  note  sur  le  Tardigrade.  Mais 
M.  Doyère,  par  des  recherches  persévérantes  sur  ces 
animaux,   est  parvenu  non-seulement  à  démontrer 
chez  eux  une  organisation  très^complexe  et  inaperçue 
avant  lui ,  mais  encore  à  distinguer  nettement  les 
genres  Emydium ,  Milnesium  et  Macrobiotus.  Nous 
devons  attendre  la  pubhcation  de  son  important*  tra- 
vail pour  en  connaître  tous  les  résultats ,  et  je  dois 
me  borner  ici  à  donner,  d'après  les  observations  moins 
complètes  que  j'ai  pu  faire  moi-même ,  quelques  dé- 
tails sur  les  genres  de  Tardigrades.  1^  U Emydium , 


DES    IHFUSOIRES.  663 

dont  je  donne  une  fii^ure  (PI.  XXII,  fig.  8),  pst  carac- 
térisé pur  sa  forme  ovoïde  plus  étroite  en  avant  où  1^  , 
bouche  s'avance  en  une  pointe  entourée  de  tjuelqu^  1 
petits  appendices  charnus ,  par  son  tégument  plus  râr  | 
sislant,  et  ijui,  suivant  M.  Dojère ,  ollriruil  méiB^  I 
des  plaques  régulières,   par  les  longs  cils  cornés  qi(i|  ] 
partent  de  ce  tégument  en  plusieurs  points  dé termiué%,  I 
et  enfin  pur  ses  pieds  armés  chacun  de  quatre  ongl^  P 
distincts  i  l'espèce  la  plus  commune  d'£mjdium  y^\ 
dans  les  touQes  de  Biyum^  sur  les  toits  ,  aux  environv  i 
de  Paris  -,  elle  est  rouge ,  longue  de  0,30  à  0,50.  2"  I«9 
Macrobioius  a  le  corps  tout  à  fait  du  ou  sans  poili, 
plus  allongé,  presque  cylindrique,  plus  obtus  en  avant; 
ses  pieds  sont  munis  de  deux  ongles  bifides  chacun; 
ses  mâchoires ,  dont  nous  donnons  la  figure  (PI-  XXII, 
fig.  7),  ont  des  branches  latérales  très-larges,  dures, 
cassantes  ,  qui ,  de  même  que  celles  de  l'Emydiur 
agissent  fortement  sur  la  lumière  polarisée,  tandis  q 
tout  le  reste  de  l'appareil  maxillaire  est  sans  action. 
L'espèce  dont  j'ai  représenté  les  mâchoires  (iV.  Hujo- 
landi)  vit  comme  la  précédente  dans  les  mousses  sur  I 
les  toits ,  aus  environs  de  Paris ,  et  m'a  été  communi- 
quée par  M   Doyère  ;  elle  est  longue  de  0,30  à  0,70, 
J'ai  trouve ,  au  mois  de  février,  dans  les  ruisseaux  dei  j 
environs  de  Rennes,  un  autre  Macrobiotc  ,  long  de  1 
0,90  ou  presque  d'un  millimètre  ,  et  bien  distinct  do  I 
précédent  par  ses  ongles  trois  fois  plus  grands  (0,05)  et*J 
par  les   branches   de   ses    mâchoires  qui   sont  plut 
étroites.  3"  Le  Tardigrade  proprement  dit  (PI.  XXII, 
fig.  6)  a  le  corps  proportionnellement  plus  épais  que 
ces  Aluci-obioles  ,  et  les  mâchoires  dilTéremmcot  con- 
struites avec  deux  branches  latérales  plus  étroites ,  et 
deux  tiges  minces  au  centre,  au  hcud'uD  canal  distinct 


6(H  HISTOI1*.r    HATUnCLLE 

c(  large.  LVspèce  dont  nous  donnons  la  fi^are  est 
longue  de  0,30  à  0,50  :  je  lai  trouvée  à  plusieurs  re- 
prises dans  des  bocaux  où  je  conservais  de  Veau  aVec 
des  herbes  aquatiques  et  des  débris  de  végétaux ,  et 
dans  Teau  des  mares  de  la  forêt  de  Fontainebleau  , 
avec  des  Flosculaires,  entre  les  rameaux  de  VIfypmtm 
ftuitans.  W  Le  genre  MUnesium  a  été  établi  par 
M.  Doyère  sur  une  espèce  longue  de  0,50 ,  dont  les 
mâchoires  sont  différemment  construites  et  sans  bran- 
ches latérales  aussi  développées  ^  c'est  sur  lui  que  cet 
observateur  a  fait  principalement  ses  recherches  ana- 
tomiques  (i). 


(i)  Le  mémoire  de  M.  Doyère,  nir  let  Ttrdîgnidea,  a  pam  diM  lei 
Aontlei  det  Sciencei  nttnrellet,  t.  i4,  pa^e  969  ,  lon^e  «eUe  feuHe 
élait  déjà  imprimée. 


DES     INFU80TBC8.  GG5 


LIVRE  V. 

DBS  DIVERS  OBJETS  BaCBOSGOPIQUBS  CONFOUIDUS  PAR  UCS 
AUTBIDRS  AVaC  LES  UVrUSOIRBS. 


Avant  d'être  bien  fixé  sur  les  caractères  des  vrais 
Infusoires,  on  est  exposé  k  confondre  avec  eux  un  grand 
nombre  d'autres  objets  que  le  microscope  nous  fait 
connaître.  Le  premier  indice  que  nous  ayons  de  l'or- 
ganisation chez  ces  objets,  c'est  le  mouvement.  On  est 
donc  tout  d'abord  porté  à  rapporter  à  la  classe  des  In- 
fiisoires  tout  ce  qu'on  voit  se  mouvoir  dans  le  champ 
du  microscope ,  et  comme  on  sait  d'ailleurs  que  cer- 
tains animaux ,  tels  que  les  Amibes ,  les  Rhizopodes, 
les  Actinophryens ,  les  Éponges ,  etc. ,  n'ont  que  des 
mouvements  extrêmement  lents ,  il  en  résulte  que  le 
moindre  mouvement  observé  sous  le  microscope  peut 
être  pris  pour  un  indice  de  la  nature  animale  d'un  ob-  ^ 

jet  que  sa  petitesse  fait  naturellement  ensuite  rappro- 
cher des  Infusoires  ;  c'est  ainsi  que  tous  les  anciens 
micrographes  et  Millier  lui-même ,  si  habile  observa- 
teur, ont  réuni  sous  le  même  nom  les  objets  les  plus 
dissemblables.  C'est  parmi  les  corps  organisés  vivants 
doués  de  mouvements  spontanés ,  qu'on  a  cru  recon- 
naître des  Infusoires  ;  mais  cependant  les  corps  inor- 
ganiques eux-mêmes  ou  privés  de  la  vie  ont  pu  donner 
lieu  h  des  méprises ,  lorsque ,  réduits  en  poudre  très- 
fine  t  ou  en  particules  de  1/1000  k  1/500  de  millimètre, 
ils  flottent  dans  un  liquide.  En  eiiet  alors  ils  sont  animés 


666  HUTOIBB    ITATUBELLE 

d'un  mouvement  plus  ou  moins  vif  de  titubation  ou 
de  va-eirviait  dans  tous  les  sens  qui  a  fait  prendre  cet 
particules  pour  de  très-petites  Monades.  Ce  mouve- 
ment ,  qu'on  nomme  mom^emetU  brownien  ou  num^ 
ifcment  moléculaire ,  est  tout  à  fait  indépendant  de  la 
nature  des  corps  ;  on  sait  seulement  qu'il  est  d'auttnt 
plus  vif  que  le  liquide  a  moins  de  viscosité ,  que  Ici 
particules  sont  plus  fines,  ou  que  leur  densité  est 
moins  diflérente  du  liquide,  et  enfin  qne  la  température 
est  plus  élevée*  C'est  dans  le  lait  ou  dans  une  émut 
sion  )  et  dans  la  gomme-gutte  délayée,  qu'on  obsene 
plus  facilement  ce  mouvement ,  et  qu'on  peut  ap 
prendre  à  le  distinguer  de  celui  des  Monadiena  ou  dsi 
Yibrioniens. 

On  a  assez  d'exemples  de  la  motilité  des  plantes  vi* 
vantes  pour  qu'on  n'ait  pas  de  peine  à  concevoir  qns 
des  végétaux  microscopiques  ou  des  parties  de  v%é- 
taux  pourront ,  sous  le  microscope ,  montrer  des  mour 
vements  spontanés  que  l'amplification  de  l'instrument 
rend  parfaitement  appréciables.  Nous  pouvons  id 
nous  dispenser  de  parler  du  mouvement  de  cydose  ou 
de  la  circulation  dans  les  cellules  végétales,  dans  celles 
des  Cbaras,  par  exemple;  nous  ne  parlerons  pas  non 
plus  de  la  contractilité  de  la  matière  verte  dans  les  ar- 
ticles des  Zygnèmes,  soit  isolés»  soit  accouplés  ;  mail 
nous  devons  signaler  les  mouvements  singuliers  des 
Zoocarpes  et  ceux  des  Zoospermes  de  mousses,  des  Os- 
cillaires ,  des  Clostéries,  et  des  Bacillariées.  On  a  re- 
marqué que  la  matière  verte  qui  remplit  les  cellulei 
des  conferves  et  de  certaines  algues ,  se  change  à  cer- 
taines époques  en  granules  verts  réguliers  de  gros- 
seur uniforme,  ou  Zoocarpes»  qui  s'agitent  dans  la  cel- 
lule jusqu'à  ce  qu'une  ouverture  latérale,  venant  à  se 


DES  1HF17501RE8.  667 

produire ,  leur  permette  de  se  répandre  au  dehors  et 
de  nager  dans  le  liquide  pendant  un  certain  temps , 
pour  s'aller  fixer  aux  corps  solides  et  se  développer  en 
confenres  semblables  à  celles  d'où  ces  Zoocarpes  sont 
sortis  ;  ce  sont  donc  des  corps  reproducteurs  d'un  ré- 
gétal  paraissant  jouir  momentanément  de  la  vie  ani- 
male. Divers  observateurs  ont  vu  ces  Zoocarpes  sortir 
des  cellules  de  plusieurs  conferves  ;  moi-même  je  vis 
au  mois  d'avril  1836  les  Zoocarpes  de  la  confenfa  ri" 
imlaris  y  dont  chaque  article  montrait  vers  le  sommet 
un  tubercule  de  plus  en  plus  saillant ,  et  enfin  perforé 
pour  livrer  passage  à  ces  corps  reproducteurs  que  j'ai 
▼us  aussi  nager  librement  dans  Teau  ;  ils  tournaient 
en  avant  une  partie  plus  mince  et  plus  claire  ;  mais 
quoiqu'à  cette  époque  je  fusse  en  état  de  bien  voir  le  fila- 
ment flagelliforme  des  Monades ,  je  n'ai  pu  \oit  aucun 
moyen  de  locomotion  à  ces  Zoocarpes  ;  leur  longueur 
était  de  0,02,  et  certainement  on  eût  pu  les  confondre 
avec  des  Thécamonadiens ,  qui  sont  également  de 
couleur  verte. 

Les  anthères  des  Sphagnwn^  des  Charas  et  de  plu- 
sieurs autres  cryptogames,  contiennent  des  filaments 
très-déliés ,  susceptibles  de  se  mouvoir  spontanément, 
et  ressemblant  beaucoup  à  des  Vibrions  ou  à  des  Spi- 
rillum  ;  mais  on  les  en  distingue  parce  que  leur  mo- 
tilité  n'a  pas  une  durée  indéfinie  comme  celle  de  ces 
Infusoires;  on  les  a  décrits  cependant  comme  des  ani- 
malcules. 

Les  Oscillaires  sont  des  végétaux  extrêmement  ré- 
pandus, soit  dans  les  eaux  stagnantes ,  soit  sur  la  terre 
humide  ou  au  pied  des  murs  ;  ce  sont  des  filaments 
minces,  ordinairement  verts ,  simples  ou  non  rameux, 
composés  d'une  enveloppe  gélatineuse  plus  ou  moins 


ojcs  uirusoihEs.  669 

rique  occupée  par  des  granules  rouges  toujours  agités 
du  mouvement  brownien ,  et  au  milieu  un  intervalle 
diaphane  plus  ou  moins  prononcé.  Ils  se  mulliplient 
en  se  séparant  par  le  milieu  pour  laisser  sortir  la  ma* 
tière  verte  qui  forme  les  corps  reproducteurs  comme 
chez  les  Zjrgnëmes.  On  a  de  plus  annoncé  récemment 
{Linnœa^  18^0,  p.  278)  l'existence  d'une  circulation 
intérieure  qui  parait  assez  analogue  à  celle  des  Charas  ; 
enfin  on  sait  de  plus  que  les  Clostéries  croissant  par 
liouppes  vertes  dans  les  eaux  douces  au  milieu  des 
oonferves  sont  susceptibles  de  se  mouvoir  lentement , 
et  qu'dles  viennent  se  fixer  aux  parois  éclairées  des 
,  bocaux  où  on  les  conserve  ;  mais  dans  tout  cela  il  n'y 
a  rien  qui  ne  puisse  se  concilier  avec  l'idée  qu'on  doit 
•e  faire  de  la  nature  végétale  de  ces  êtres  :  aussi  la 
plupart  des  naturalistes,  comme  MM.  Bory,  Turpin, 
Kûtzing ,  Morren ,  de  Brébisson,  les  ont  ils-classés 
parmi  les  végétaux.  Cependant  M.  Ëhrcnberg  les 
regarde  comme  des  animaux  de  la  classe  des  Poly gas- 
triques, et  il  en  fait  la  famille  des  Clostcrinay  com- 
posée du  seul  genre  Closteiiuni ,  et  parallèle  à  ses  f^i^ 
Âridma  »  ou  représentant  des  Vibrions  cuirassés.  II  leur 
attribue  des  estomacs  multiples  qui  sont  les  divers 
globules  qu'on  voit  à  l'intérieur,  ime  carapace  spon- 
tanémentdi  visible  et  des  papilles  contractiles  etmobiles 
dans  l'ouverture  de  la  carapace ,  nommant  ainsi  pa- 
pilles les  granules  rouges  que  nous  voyons  dans  la  ca- 
vité bien  close  de  chaque  extrémité  ;  en  outre  ,  il  les 
dit  dépourvus  de  canal  alimentaire.  II  en  compte 
seize  espèces ,  les  unes  lisses,  les  autres  slriées,  et  diffé- 
rant entre  elles  par  leur  forme  plus  ou  iiioius  effilée , 
plus  ou  moins  arquée. 


670  USTOIRE    RÂTUBELLE 

Bacillariées  (  Diatomées  çt  Desmidiées  )»  PI.  XX. 

Parmi  ses  Infusoirespoly gastriques  anentérés ,  dans 
la  seclion  des  Pseudopoda ,  ou  Infusoires  ikiimis  d'ap- 
pendices variables ,  M.  Ehrenberg  a  réuni  en  une  seule 
famille,  sous  le  nom  de  Bacillariées  y  une  foule  d'êtres 
vivants  ou  fossiles  que  la  plupart  des  autres  nato- 
ralistes  considèrent  aujourd'hui  comme  des  Tégétaux. 
Ce  sont  pour  MM.  Âgardh ,    Lyngbye,    Kutzing, 
Duby,  de  Brebisson ,  etc. ,  des  végétaux  inférieurs, 
des  algues  formant  les  familles  des  Diatomées  et  des 
Desmidiées ,  composées  d'un  grand  nombre  de  genres 
différant  entre    eux  de  forme  et  de  structure.  Les 
Desmidiées  sont  le  plus  ordinairement  revêtues  d'une 
enveloppe  membraneuse  flexible ,  et  ne  jouissent  que 
d'une  motilité  très-peu  prononcée  pour  se  porter  len- 
tement vers  les  points  où  arrive  le  plus  de  lumière. 
Les  Diatomées^  au  contraire,  se  meuvent,  pour  la  plu- 
part, d'un  mouvement  assez  vif  de  va-et-vient,  et  sont 
revêtues  d'un  tét  siliceux ,  diaphane ,  dur  et  cassant, 
qui  résiste  parfaitement  à  la  décomposition  ;  de  sorte 
que ,  dans  des  eaux  habitées  par  ces  êtres  en  grand 
nombre  ,  il  se  dépose  avec  le  temps  une  couche  sili- 
ceuse pulvérulente  qui  est  formée  presque  exclusÎTe- 
ment  de  carapaces  ou  têts  de  Diatomées.  Ce  sont  de 
tels  dépôts  accumulés  dans  certains  endroits  de  la 
surface  du  globe  pendant  les  périodes  antédiluviennes, 
et  connus  sous  le  nom  de  tripoli  (  Polirschiejer) ,  de 
farine  fossile  {Bejgmehl)^  etc.,  qui  ont  été  décrits  dans 
CCS  derniers  temps  comme  des  amas  à' Injusoires  fos- 
siles ;  mais   on   conçoit  que  cette  dénomination  est 
entièrement  subordonnée  à  l'opinion  qu'on  veut  adop- 
ter sur  la  nature  des  Diatomées  ou  des  Bacillariées 


DES   IHFUSOIRES.  671 

en  général,  et  que  dans  tous  les  cas  il  doit  y  avoir 
toujours  une  immense  différence  entre  ces  êtres  vivants 
ou  fossiles  et  les  vrais  Intusoires  que  nous  avons  dé- 
crits précédemment  ;  à  moins  qu'on  ne  veuille  établir 
quelque  comparaison  entre  ces  carapaces  siliceuses  et 
celles  des  Arcelles  et  des  Péridiniens  qui  ont  pu  éga- 
lement se  trouver  à  Tétat  fossile. 

De  toutes  les  Bacillariées ,  les  plus  remarquables  et 
celles  qui  semblent  se  rapprocher  le  plus  des  animaux 
par  leur  motilité,  ce  sont  les  Nauicules  ou  Frustulics  ; 
plusieurs  d'entre  elles  ont  été  rangées  par  Mûller 
dans  le  g^re  Vibrion ,  sous  les  noms  de  Vibrio  bipunc» 
talus  et  F.  tripunctatus  (MûII.  Inf.  PI.  Vil,  fig.  1  et 
fig.  2)  ;  le  Vibrio  paxillifer  (  Mûll.  Le.  f.  8-7) ,  qui 
excita  si  vivement  Tadmiration  de  cet  auteur,  appar- 
tient aussi  à  la  même  famille  et  a  été  nommé  Bacillaria 
paradoxa  par  M.  Ehrenberg  ,  d'après  Gmelin  et 
M.  Bory.  Beaucoup  de  Navicules ,  comme  leur  nom 
l'indique ,  ont  la  forme  d'une  navette  ou  d'une  petite 
paceUe ,  et  se  meuvent  aussi  comme  une  navette  dans 
un  sens  et  dans  l'autre ,  suivant  leur  longueur,  en  se 
détournant  très-peu  quand  elles  rencontrent  desobsta- 
des;  cette  forme  de  navette  ne  se  voit  que  dans  un 
sens,  etles  Navicules,  vues  de  c6té,  ont  ordinairement 
une  forme  rectangulaire  très-allongée.  Leur  tét  sili- 
ceux est  lisse  ou  diversement  ciselé,  et  marqué  de 
côtes  ou  de  stries  longitudinales  ou  transverscs ,  sui- 
Tant  les  espèces  ;  il  présente  souvent  au  milieu  et  sur  les 
angles  une  ligne  plus  saillante  avec  des  renflements 
au  milieu  et  aux  extrémités  :  ces  renflements  réfrac- 
tant plus  fortement  la  lumière,  et  paraissant  alors  plus 
yivement  éclairés  que  le  reste ,  ont  été  pris  pour  des 
ouvertures  ;  de  même  que  les  lignes  longitudinales 


672  HISTOIRE    HATOIILLE 

saillantes ,  et  aussi  les  côtes  transverses ,  ont  pu  être 
prises  pour  des  fentes  ;  mais  c'est  hien  à  tort  suivant 
nous ,  car  cette  enveloppe  nous  a  paru  toujours  par- 
faitement close.  A  la  vérité,  elle  est  susceptible  de  se 
séparer  en  deux  ou  plusieurs  parties ,  mais  nous  crojons 
que  c'est  par  une  rupture  qui  a  lieu  naturellement  sui- 
vant les  lignes  de  moindre  résistance.  A  rintërieur  oo 
voit  dans  les  Navicules  vivantes  une  substance  colorée 
en  brun ,  en  fauve  ou  en  vert ,  distribuée  assez  réga- 
lièrement  dans  l'intérieur  et  entremêlée  de  globido 
d'apparence  huileuse,  comme  la  mati&re  verte  dei 
Glostéries  :  cette  partie  vivante  ne  communique  donc 
avec  le  liquide  extérieur  que  par  les  pores  de  Tenve* 
loppeque  nos  expériences  nous  ont  montrée  être  per- 
méable, non  moins  que  la  paroi  des  cellules  végétales. 
Les  observations  les  plus  minutieuses  et  les  plus  per- 
sévérantes n'ont  pu  nous  montrer  les  organes  auxquels 
divers  observateurs  ont  attribué  le  mouvement  des 
Navicules,  ni  les  appendices  multiples  et  variables 
que  M.  Ebrenberg  disait  d'abord  avoir  vus  sortir  par 
les  ouvertures  du  tét ,  ni  le  pied  unique  qu'il  décrit 
en  1838  (Inf.,  p.  iTk)  comme  semblable  au  pied  d'un 
Limaçon ,  et  qu'il  prétend  avoir  vu  sortir  par  lou- 
verture  moyenne  ;  ni  les  cils  vibratiles  que  M.  Yalen- 
tin  [Repertoriumfur  Ancuomie  ^  t.  II,  p.  207)  prétend 
avoir  vus  rangés  sur  chaque  côté ,  comme  des  rames 
dont  le  mouvement ,  suivant  qu'il  a  lieu  dans  un  wid& 
ou  dans  l'autre  pour  les  deux  rangées  à  la  fois,  fait 
avancer  ou  reculer  la  Navicule ,  et  lui  permet  au  con- 
traire de  rester  en  repos  s'il  est  inverse  dans  les  deux 
rangées.  Nous  le  disons  avec  conviction  :  non,  il  n'existe 
rien  de  tel ,  et  les  prétendues  ouvertures  sont  des  par- 
ties saillantes. 


DLS   INFUSOinES.  673 

Nous  donnons  {PI.  XX  ,  fit^.  1,2,3.  6  et  13)  les  fi- 
gures de  diverses  Navicules,  de  forme  et  de  grandeur 
variées  (  de  0,03  à  0,30  ) ,  appartenant  à  autant 
d'espèces  dillérentes;  il  en  existe  encore  beaucoup 
d'autres  plus  courtes  et  presque  discoïdes  ou  plus  effi- 
lées ;  d'autres  plus  recourbées ,  etc.  Les  auteurs  en  ont 
décrit  déjà  au  moins  cinquante  espèces.  M.  Turpin 
voulut  faire  un  genre  particulier  de  celles  dont  la 
forme  est  ovale ,  presque  ronde,  et  qui  sont  fortement 
ciselées-,  il  les  nomma  Surtrellcs.  Beaucoup  de  Da« 
cillariées  ,  au  lieu  de  vivre  toujours  libres  dans  les 
eaux  douces  ou  marines  ,  sont  d'abord  fixées  de  di- 
verses manières ,  et  ne  jouissent  du  mouvement 
qu'après  avoir  quitté  leur  point  d'attache  ou  leur  gîte. 
Les  unes  sont  soudées  latéralement  en  longues  bande- 
lettes, qui  paraissent  provenir  d'une  multiplicatioa 
par  division  spontanée  ;  on  en  a  fait  les  genres  010- 
toma  ou  BaciUaria  (  PI.  XX  ,  fig.  10  )  quand  elles  »e 
séparent  à  une  certaine  époque ,  en  restant  fixées  par 
leurs  angles  ,  et  le  genre  Frttgitlaria  ,  quand  elles  ne 
se  séparent  point  ainsi  ;  on  a  nommé  Meridion  celles 
dont  les  articles  ou  corpuscules  étant  plus  brges  à  une 
extrémité  forment  une  bandelette  contournée  en 
cercle  ou  en  spirale  au  lieu  d'être  droite.  D'autres  y 
fixées  immédiatement  sans  pédicules  aux  corps  sub- 
mergés, forment  les  genres  Syneelra  si  elles  sont  en 
forme  de  baguettes  ,  ou  Podosphenia ,  si  elles  sont 
plus  larges  à  une  extrémité  ;  celles  qui  sont  fixées  par 
fies  pédicules  simples  ou  rameux  forment  les  genres 
Comphonema  [  PI.  XX  ,  fig.  1 1  et  12  )  et  Cocconema 
(Cg'  k  et  5).  D'autres  ,  formant  les  genres  Schisoncmay 
Mncyoncmti ,  etc.,  sont  cn^^agécs  dans  fies  tubes  muni- 
lagineux  simples  ou  rami:U); ,  ou  dans  dus  masses 
inrusotRES.  &3 


674  HISTOIRE    HATURELLE 

gélalineuaea ,  et  ressemblent  d'ailleurs  aux  vraies  Na- 
vicules.  A  ces  genres  et  à  un  grand  nombre  d'autres» 
composant  la  famille  des  Diatomées  des  auteurs,  ou 
les  sections  des  Nai^iculacées  ,  des  ÉchineUées  et  des 
Lacernés  dans  la  famille  des  Bacillariéea  de  M.  Eh- 
renberg,  on  a  ajouté  encore  d'autres  genres  qui  n'ont 
absolument  aucune  analogie  avec  des  animaux  ;  teb 
sont  les  GalUonella ,  formées  d'articles  cylindriques 
ou  globuleux ,  réunis  en  longs  filaments  lisses  on 
monilif ormes.  Mais  les  JDesmidiées  ou  Desmidiacm, 
qui  forcent  u|ie  famille  distincte  pour  la  plupart  da 
auteurs ,  et  qui  sont  seulement  une  première  section 
des  Bacillariées  de  M.  Ehrenberg ,  se  rapprochent 
encore  bien  davantage  des  algues  véritables;  elles 
n'ont  plus  cette  motilité  inexplicable  des  Navicules , 
et  il  nous  semble  impossible  que  des  observateurs ,  li- 
bres de  tout  esprit  de  système ,  les  puissent  prendre 
pour  des  animaux  ;  on  en  a  fait  un  grand  nombre  de 
genres  dont  nous  ayons  représenté  quelque»»uns  dans 
la  plancbe  XX  (  fig.  16  à  33  ). 

OS9  AiriBEAirZ  ou  FBAOBISVTS  1>*AVIKA1IZ 

PB28  poim  BS8  impusoiaza. 

Nous  ne  pouvons  vouloir  parler  ici  de  tous  les  pe* 
lits  animaux  articulés  que  les  premiers  micrographes 
ont  décrits  avec  les  Infusoires ,  et  qui  sont  si  faciles  à 
reconnaître  pour  ce  qu'ils  sont  réellement  ^  tels  que  les 
Entomostracés ,  les  Hydrachnes ,  les  Acariens  en  gé- 
néral ,  les  petits  Insectes  et  leurs  larves  »  les  Nais ,  etc. 
Parmi  les  animaux  arrivés  à  leur  complet  développe- 
ment, nous  n'avons  à  mentionner  que  les  Nématoïdes 
réunis  encore  sous  le  nom  d'Anguillules  ,  et  certaines 
petites  espèces  de  Planariées;  parmi  les  animaux  non 


DES  iRFUfmnEs.  675 

complètement  développéa ,  nous  citerons  les  Histrio- 
ncllcs ,  t]iii  sont  le  premier  âcc  ilecerlains  Distomes^ 
les  (cufs  ciliés  et  mobiles  des  Ëponc^es  et  des  Polype* 
lunicieos  ;  enfin  ,  pnrmi  les  parties  vivantes  détachéet 
ou  dérivées  du  corps  dis  nnimaux,  nous  devons  citer 
les  Zoospermes  et  les  lambeaux  des  brnnchies  d'ani- 
tnauK  invertébrés ,  et  les  particules  -déticbées  de! 
membranes  muqueuses  dos  animaux  vertébrés  et  del 
Mollusques. 

Les  Anguillules ,  ainsi  nommées  par  M.  Ebrenberg , 
sont  des  vers  Nématoïdes  très-voisinsdes  Ascarides  par 
leur  organisation  ;  Millier  les  avait  réunies  à  ses  Vi- 
brions BOUS  les  noms  de  f^ibrio  anguilluta ,  V.  gor/Unt^ 
y.serpentulus.  F.cotaber[}Aii\\.  Inf.  PI.  VIII  et  IX), 
M.  Bory  les  classa  de  m^me-.  ïtauer  en  Angleterre 
et  Dugès  en  France ,  les  étudièrent  avec  plus  de  soin 
et  reconnurent  les  caractères  tirés  de  leur  ori;anisatioQ, 
mais  ils  leur  laissèrent  le  nom  de  Vibrion.  On  trouve 
de9ADguitlulcs,d'cspèceBdi(rérentcs,  dans  le  vinaigre, 
où  tous  les  anciens  micrograpbes  surent  les  voir,  dans 
la  colle  de  farine  aigrie  ,  dans  le  blé  niellé  ,  dans  lei 
eaux  douces  ou  marines ,  dans  la  terre  humide  et  daD> 
le  corps  (les  Lombrics,  ainsi  (jue  dans  leur  intestin  et 
dans  celui  des  Mollusques  terrestres  et  des  Insectes  ) 
et  cntin  dans  les  toufies  de  mousses  qui  croissent  sur 
les  toits  et  les  murs,  et  qui,  exposées  à  des  alternative* 
de  sécberesse  et  d'bumectalion ,  contiennent  en  même 
temps  des  Rotifères  et  des  Tardigrades.  En  outre  d« 
cette  faculté  de  ressusciter  après  avoir  été  dessécbés , 
faculté  qui  s'observe  aussi  d'une  manière  bien  fnii>- 
pantc  sur  les  Anguillules  du  blé  nielle,  ces  animaux 
olTrent  beaucoup  d'autres  particularités  rcmarquablei 
dans  la  faculté  qu'ils  ont  de  résister  à  cerUioe  agent* 


676  HISTOIRE  HATUBELLE 

et  à  certaines  influences  de  température.  IJ  est  rare  que 
dans  la  recherche  des  Infusoires  et  des  Systolides  onne 
trouve  pas  aussi  des  AnguiUules  parmi  les  débris  de 
végétaux. 

Les  petites  Planaires  que  Ton  rencontre  souvent 
avec  les  Infusoires  soumis  au  microscope  appartien- 
nent au  genre  Dérostome  de  Dngès ,  leur  corps  eit 
fusiforme ,  long  de  plus  d'un  millimètre  ,  tout  couvert 
de  très-petits  cils  vibratiles^ont  le  mouvement  les  (ait 
glisser  sur  les  corps  solides,  plutôt  que  nager  àU 
manière  des  Infusoires. 

Le  genre  Histrionnelle  de  M.  Bory  avait  été  étaUi 
pour  deux  espèces  de  Gercaria  de  MûUer ,  C  inquiéta 
et  C.  lemna  (Inf.  PI.  XYIII ,  fig.  8  ,  12),  qui  différant 
en  effet  beaucoup  des  autres  Gercaires  de  cet  auteur; 
je  les  ai  tsouvées  fréquemment  au  printemps,  dans 
l'eau  des  marais  de  Gentilly ,  recueillie  avec  des  Ljrm- 
nées.  Ces  petits  animaux  se  composent  d'un  corps 
oblong  contractile  et  d'une  queue  plus  longue  que  le 
corps ,  annelée  ou  peu  marquée  de  rides  transverses 
et  continuellement  agitée ,  ce  qui  fait  que  l'animal  se 
meut  en  tourbillonnant  et  en  vacillant  avec  rapidité. 
A  un  certain  instant  les  Histrionnelles  se  fixent  au 
corps  des  Lymnées  et  perdent  leur  queue  pour  se 
changer  en  Distomes  ainsi  que  l'a  démontré  M.  Baner 
(  Act.  nov.  nat.  cur.  1. 13>  PI.  XXIX). 

Les  œufs  des  Polypes  ,  des  Eponges  et  de  plusieurs 
autres  animaux  inférieurs  sont  revêtus  de  cils  vibra- 
tils  au  moyen  desquels  ils  se  meuvent  librement  dans 
l'eau  jusqu'à  ce  qu'ils  se  soient  fixés  à  quelques  corps 
solides  pour  se  développer.  Il  me  parait  certain  que 
les  œufs  de  Spongiiles ,  dont  je  dois  la  connaissance  i 
M.  Laurent ,  ont  été  pris  par  MùUer  pour  des  Leaoo- 


DES   IHFUSOIRES.  (Ï77 

phres  ;  ils  sont  blnncs  ovoïiles  el  parniasent  h  l'œil  nu 
comme  des  points  binncs  qui  se  meuTeot  unifor- 
mément. 

La  substance  molle ,  gélatineuse  ,  qui  porte  les  cils 
vibratiles  sur  les  braochies  des  Mollusques  et  des 
Zoophytes,  et  sur  les  membranes  muqueuses  des  di- 
vers auimaux,  est  susceptible  de  ae  détacher  par 
compression,  ou  par  le  frottement.  Ses  petits  lam- 
beaux contractiles,  et  conservant  la  vie  pendant  un 
temps  assez  long,  continuent  à  se  mouvoir  en  a^Lint 
les  cils  dont  ils  sont  couverts  ;  lesquels  cils  entièrement 
semblables  ïi  ceux  des  Infusoires  sont  d'une  consistance 
molle,  glutincuse  el  non  point  de  nature  cornée  ou 
épidermique.  Muller  a  eu  l'occasion  d'observer  de  ces 
lambeaux  ciliés  détachés  accidentellement  des  bran- 
chies d'une  Moule  ,  dans  l'eau  de  laquelle  il  cbcrcbait 
des  Infusoires  ;  et  il  a  décrit  ces  lambeaux  comme  des 
espèces  de  Trichode  et  de  Leucophrc. 

Les  Zoospermes  ou  animaculesspermatiques,  très- 
imparfaitement  étudiés  d'abord  et  représentés  avec  la 
forme  des  tCtards  de  grenouilles  ,  ont  ctc  classés  pnr 
M.  Bory,  dans  sa  famille  des  Cercariées  ;  mais  il  suffit 
de  suivre  le  développement  de  ces  prétendus  animaux 
pour  demeurer  convaincu  que  ce  ne  sont  pas  des  êtres 
doues  d'une  vie  individuelle  et  susceptible  de  se  re- 
produire eux-mêmes  ,  mais  que  ce  sont  simplement 
des  dérivés  de  l'organisme  qui  les  a  fournis ,  con- 
servant une  portion  de  vie,  à  la  manière  des  cils  vibra- 
tiles détâchés  des  membranes  muqueuses. 

Si  l'étendue  de  ce  volume  n'avait  pas  Aé\h  dépassé 
le beaucoup  les  limites  que  nous  avions  dû  nous  tracer, 
A^  aurait  eu  bien  d'autres  choses  à  dire  sur  les  objets 
oius  dans  ce  cinquième  livre  ;  mais  alors  il  serait 


t78         nsToni  vatuiiui  ses  ihfusoiueb. 

dcrenii  un  traité  de  micrographie.  Nous  espérons  y 
•nppléer  par  la  publication  procJiaine  de  notre  Manutl 
de  t observateur  au  microscope ,  dont  l'Atlas  est  déjà 
gravé  depuis  longtemps  ;  et  d'ailleurs,  nous  le  répé- 
tons en  terminant  »  nous  avons  tant  de  faits  inconnus 
à  trouver  encore  dans  l'emploi  du  microscope ,  que  je 
n'ai  livré  cet  ouvrage  que  pour  bAter  ou  pour  faciliter 
de  nouvelles  recherches ,  et  non  pour  tracer  les  lois 
d'une  science  qui  est  encore  ji  faire. 


FIN. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Préface I 

Discours  préliminaire ,  , l 

Histoire  dis  Iitrusoimsa 

Livni  l<^r.  Observatio^i  giuirtUê^  sur  /#i  I^fuioir^i, 

CvAPiTRi  i«'.  Déflnilioii I7 

Cbap.  II.  Opinions  diverses  sur  le  degré  d'organisation  des  In- 

fusoires ao 

Gbap.  III.  Substanee  charnue  des  Infusoires 36 

Difflnence. «  •  •  •  3a 

Sarcode • 55 

Chap.  IV.  Organes  locomoteurs  et  organes  eatérienrs  oi|  ap« 

pendiculaires  des  lufusoipes. •  •  •  4^ 

GuAp.  V.  Bouche  et  anus  des  Infusoires ^  •  •   •  5i 

Cbap.  VI.  Organes  digestifs  des  Infusoires 57 

Intestin  des  Infusoires 6â 

Expériences  de  coloration  artificicUe •  •  .  •  7a 

Gup.  VII.  Génération  dos  infusoires  par  divUon  spontanét,  83 
Cbap.  VIII.  Des  œufs  y  des  ovaires,  des  organes  génitaux  mâles 

des  Infusoires  et  de  la  génération  spontanée.  ......  88 

CsAP.  IX.  De  la  drcnlation  et  de  la  respiration  chex  les  Infti- 

soires,  de  leurs  sens,  de  leurs  nerlb  ,  ete 1  •  •  •  I08 

Oup.  X.  Résumé  sur  Torganisation  des  Infusoires lia 

Gnar.  XI.  Discussion  des  caractères  offerts  par  les  In(bs«iret  1 

et  classification  basée   sur  ces  caractères.  .....•.•  116 

Tableau  des  familles «  .  •  .  I16 

CsAP.  XII.  Examen  critique  des  classifications  antérieures.  .  •  l39 

Classification  de  Mûller ièid. 

Classification  de  M.  Bory  de  SaintpVioeent 

Classification  de  M.  Ehrenberg 

Cmap.  XIII.  De  la  recherche  et  de  la  oonstrration  des  infti- 

soires 164 

Cbap.  XIV.  Des  infusions 170 

CoAp.  XV.  Manière  d'observer  et  d'étudier  les  Infusoires  sous 

b  microscope.  ...».    •.*.»»..   *•..••••  l8o 


X 


680  TABLE 

CvàP.  XVI.  De  la  manière  de  mesurer  et  de  reprétenter  les 

Infusoires •  189 

Cmap.  XVII.  Coiuerratîon  des  Infusoires  en  collection 707 

LiTKE  II.  Description  méthodique  de*  In/usoires. 

Infasoires  asymétriques.  —  Okdm  I.  • 3og 

!'•  Famille.  Vibuioiiiiiis t  •  ^M* 

i*r  Genre.  Bacterium •  .  •   .  aia 

2"  Genre.  Vibrion. 2l6 

3«  Genre.  SpirUlum aaS 

{Spirochœta ,  Ehr.  p.  aa5.  —  Spirodiseus ,  Ehr.  p.  226). 

Ordre  II.  —  II*  Famille.  Amiiibhs a36 

Genre  Amibe 33l 

{Proteus  diffluens ,  MûUer  ,  p.  a33). 

IIP  Famille.  Bhizopodis • 3^0 

jer  Genre.  Arcelle ^ 

{Çyphidium ,  Ehr.  p.  347)* 

a«  Genre.  Difflugie ^48 

3*  Genre.  Trinéme 3^9 

4"  Genre.  Euglyphe 35i 

5^  Genre.  Gromie •-  aSi 

6«  Genre  Miliole. a56 

Vertébraline  ^   Dorb a58 

7*  Genre.  Cristellaire ••...  Rid. 

8*  Genre.  Vorticiale 369 

4^  Famille  AcnifOPHRVBNs Rid. 

ler  Genre.  Actinophrys  {Peritricha^  Bory) 36a 

(Podophrya,  Ehr.  p.  a66). 

a*  Genre.  Acinète aG; 

—Genre  Dendrosome^  Ehr. 369 

Ordre  III.  —  V«  Famille.  Movadiivis a;o 

l"  Genre.  Monade • , v^ 

a«  Genre  Cyclide 386 

3*  Genre  Cercomonas , aS; 

4*  Genre.  Amphimonat yp 

50  Genre.  Trepomonas sq^ 

6«  Genre.  Chilomonas 3^ 

7«  Genre.  Hexamite Qg6 

8*  Genre.  Hétèromite. 307 

{Bodo  grandis ,  Ehr.  p.  098). 

9«  Genre.    Triclwmonas agg 

10«  Genre.  Uvellc 3oo 

{Polytoma^  Ehr.) 3o2 

W  CenxQ.  Anthophjfsc  {Vçlvox  vcgctam f  MixWGt) Ibid. 


DES  MATIÈRES.  681 

Pag. 
Appendice  aux  familles  des  Amibiens  et  des  Monadiens. — Or* 

ganisalion    des   éponges 3o5 

VI*  Famille.  VoLvociitni 807 

1**^  Genre,   f^oivox 3ia 

'i**  Genre.  Pandorine 3i6 

{Eudorina  f  £hr.  ,  p.  3 17). 

3**  Genre.  Goniurn  {PcctoraUnc ,  Bory) 3l7 

4*  Genre.   Uroglénc 3 19 

{Syncrjrpta  .  Ehr  ,  p.  Srg). 

Vil*    Famille.    Dikobhvems 3ao 

I*'  Genre.  Dinobryon 3ai 

EpipyxU  ^  Ehr 32a 

VIIF  Famille.  THÎCAMonAOïEns 3'j3 

l'f  Genre.   Trachelomonas 327 

(Chœtotyphla  ,  Ehr.,  p.  328). 

(Chcplogiena ,  Ehr. ,  p.  329). 

2"  Genre.  Cryptomonas 329 

(Crjrptoglena  t  Ehr.,  p.  333). 

3*"  (Srôre.  Phacus.   .    .  .   t, 334 

4*  Genre.  Cruménule 339 

*  G.   Prorocenirum,  Ehr lùùl. 

5*  Genre.    Diselmis 34o 

{Chlamidomonas ,  Ehr.,  p.  34^). 

6r  Genre.  Anisonème 344 

7*   Genre.   Plœotia • 345 

8P  Genre.  Oxyrrhis 346 

IX'  Famille.  Euci.ÉrfiENs 347 

!«'  Genre.  Pèranùme 353 

2*  Genre.  AstasU- 356 

3'  Genre.  Eugiène. 358 

{Raphanclie  ,  Bory  ,  p.  36l). 

{Amblyophis,  Ehr.,  p.  36(3. — CfUorogonium ,  Ehr.,  Ibid,). 

"  Genre  Coiaciunt 367 

••  Genre /><*//é'-/ito 368 

4*  Genre.   Zygoselmis 369 

5*  Genre.    Hètèronèmc 370 

6^  Genre.  Poiyseimis Ihid. 

X^    Famille.     PÉKiomiENs. 3^1 

l«r  Genre.  Peridinium 374 

(Gienodinium  t  Ehr.  ,  p.  3^4  • 

2*  Genre.  Ceratium 3^6 

ORDKt  IV. —  Xh  Famille.  ErrCHCi.M^rs 38<» 

l""  Genre.  Acomic 382 

a'*  Genre,  iîastrocha'te 38 '| 

3*  Genre.   Eni  hèl)  de 3t)J 

IMFUSOIRES.  kh 


682  TABLE 

4*  Gonrc.  jllysctun • $91 

5*  Genre.  Uronème 39a 

XIF  Famille.  TiicnODiiirs lUd. 

]«!r  Genre.  Trichode 3q5 

a*  Genre.  Trackèlius SqS 

3*  Genre.  Acinériê 4^ 

4«  Genre.  PèlécitU 4o3 

5*  Genre.  Ditepte, 4^ 

XIII*  Famille.  Kinomiitt 4io 

i«r  Genre.  Htdtèriê 4i4 

a"  Genre.  Oxytrique 4^^ 

{Uroleptus ,  Ehr. ,  p.  4^0.  — •  Urostyla ,  £hr.  ,'  p.  4^3). 

3^^  Genre.  Kirone  (Slylonychia,  Ebr.) 4^ 

XIV*  Famille.  PiAscofiiiift IçS^ 

i*r  Genre.  Ptœtcoiue  (Euplotes  ^  Ehr.) 4^' 

{Discoeephalus  ,  Ehr.  ,  p.  443>  —  Himantophorut ,  Ehr. , 

p.  444). 

'A^  Genre.  Chlamidodon 444 

3^  Genre.  JDiophryt 44^ 

4^  Genre.  Coccudinê Ibiâ. 

Genre  Aspiditca ,  Ehr 44^ 

5'  Genre.  Loxode 449 

XV«  Famille.  ERvii.ints 4M 

icr  Genre.  JSryiiië • • 4-^ 

a«  Genre.  TrochUie Rid. 

Ordre  V.  —  XV]«  Famille.  LincopnRTUfS 456 

i^r  Genre.  Spathidie 4^7 

7^  Genre.  Leucophre 4^ 

3^  Genre.  Opaline 4^' 

XVIl^  Famille.  Paramécuns 4<i3 

1^'  Genre.  Lacrymaire 4^ 

(•  Gcnre'i  Stravolœma  ,  Bory.  —  p.  472. — **  G.  Phialina , 
Ibid,), 

1'  Genre.  Pleuronème • •   .  4?^ 

3'  Genre.  Glaucome. 47^ 

4*  Genre.  Kolpode 4t^ 

5^  Genre.  Paramécie 4^^ 

&  Genre,  jlmphilepte 4^ 

ff  Genre.  Loxophylle •..  4^7 

8^  Genre.  ChiloJon «...  49" 

if  Genre.  Panophrys 49* 

10*  Genre.    Nassule .^9^ 

11*^  Genre.  Hoiophre 49^ 

la*  Genre.  Prorodon bo\ 

XVlir  Famille.  Dursariens Ibid, 


DES    MATIÈRES.  683 

Pag. 

i**  Genre.  Plagiotomc 5o4 

2*  Genre.  Opkryogiéne 5o6 

3*  Genre.  Bursairt 5o8 

4^  Genre.  Spirottome *.    .  5l4 

5*  Genre.  Kondylostome 5l6 

XIX*  Famille.  URC]£or.ARiEif« .  5l8 

1"  Genre.  Stentor 520 

a'  Genre.  Urcéolairé, SsS 

3*  Genre.  Ophrydie 5^9 

4*  Genre.  Urocentre 53l 

XX"  Famille.  Vorticilliipis T 53a 

l""  Genre.  Scyphidie 538 

a"  Genre.  Bpistylis 539 

*  Genre.  Opercularia 545 

3*^  Genre,  yorticelle 546 

4*  Genre,  f^aginicoie 56o 

IivrosoiRts  tYMKTKiQuis.  —  Genre    Colept 565 

Genre  Ptanariole. 568 

Genre  Chœtonote Ibid. 

•  Ichthydiê,  Ehr Sno 

Limt  HT.    Observations  générales  sur  les  Systolides. 

CMAPrmi  I.   Déiïnilion  des  Systolidei 571 

Chap.  II.  Des  téguments  et  des  organes  locomoteurs 573 

Explication  du  mouvementapparent  des  organes  rotatoiret 

(note) 58o 

Chap.  III.   Des  organes  digestifs  des  Systolides 582 

Chap.  IV.  Des  organes  génitaux  des  Systolides 586 

Chap.  V.  De  la  circulation  et  de  la  respiration  ,    des  organes 

des  sens  ,  ett 589 

Chap.  VI.  Des  moyens  de  trouver  ,  de  conserrer  et  d'étudier 

les  Systolides 592 

Chap.  VIT.  De  la  classification  des  Sjstolides 595 

Livre  IV.  Description  méthodique  des  Systolide»» 

Oioni  I.  —  Ir«  Famille.  Floscolahicns 608 

1^  Genre.  Flosculaire 609 

2"  Genre.  Stephanocéros 612 

11^  Famille.  McLiciRTinis Ibid, 

1"  Genre.    Ptygurc 616 

2**  Genre.  Lacinulaire ^17 

3^  Genre.  Tubicolaire 618 

4**  Genre.  Mélicerte 619 

Ordrk  II.  —  IIF  Famille.  BRACHiOHitrrs G21 

I"  Genre.  Ptérodine 624 


tSk  TABU  VU  MATikUS. 

8*  Genre.  ^fiotfiW/e 6a6 

i^  Genre*  Brachion 639 

4«  Genre.  LèpadeUe 63i 

S^  Genre»  Buchlanis 634 

0*  Genre.  Dinocharit.  • 636 

^  Genre.  Saipimt 637 

8*  Genre.  ColureUe 638 

^  Genre.  Malule 639 

10«  Genre.  Polyarihre 640 

IV*  Famille.  FoRcoLAmim 64a 

|«r  Genre.  Bntèroflèe 644 

9^  Genre.  Hydatimê Ihid. 

3*  Genre.  Ifoiommatt 646 

4"  Genre.  Furculaire 648 

5^  Genre.  Plngiognatke 65i 

e«  Genre.  Undie 653 

V^  Famille.  Albirthns.  —  Genre  Albertia Ibid. 

Ordsi  III. _  VI«  Famille.  Rotipsru.  —  Genre  CuilidUê.^ 

Genre  RoUfért 655 

Oadhi  IV.  —  VI1«  Famille.  Tardiorades. —Genres iâit^Ae, 

Milnetie,  Macrobiote 661 

LiTRB  V.   Des  divers  objets  microscopiques  confondus  pégr  les 

auteurs   uvec  tes   I^fusoires 665 

Clotlériea  on  Lunnlinet 668 

Bacillariéet  (Diatomées  et  Dennidiéei) 670 

Dea  animaux  on  fragmtaU  d'anipiaux  prît  popr  te  Infa- 

•oires 674 

Des  Jîoospermes , 677 


riir  OE  LA    TABLI  DfiS  MATIÈRES. 


PARIS.  -  laiPRïMERlE  DE  FAIN  ET  THUNOT, 

IMPRIMEURS    DB    I.'u  n  I  TB  R  S  I  TE    ROYALE    DS    F  H  A  If  C  E  , 
RUE  RACINE,  38,  PRÈS  DE  L'ODÉGN.     '•