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HISTOIRE NATURELLE
DES
ZOOPHYTES.
INFUSOIRES,
COMPRENAHT
LA PHYSIOLOGIE ET LA CLASSIFICATION
DE CES ANIMAUX,
IT
L\ MAMLRE DE LES ÉTUDIER A l'aIDE DU MICROSCOPE.
PAR M. FÉLIX DUJARDÏN,*
. "^ I
TROFESSEUa I>E ZOOLOGIE, DOTEM DE 'LA FACULTÉ
DES SC1E.1CE8 DE RENMEiiu/
" i:?.
I
I
•
Ouvrage accompag^né de planches.
PARIS.
&ZB&AZaiB XVOTO&OVÉDZQUX »X BOXBX,
■ui HAunnoiLu, a* 10 ut.
1841.
I
PARIS. - IMPRIIIERIB DE FAIN ET TUUMOT,
IMPniMIUIIt PB L'uiflTIRtlTÉ ROT ALI Dl rilAIICI,
RDI lAan» SI, PRti M L'OitfON.
f
I
^ ♦
ExiMio H. MILNE-EDWARDS ,
JAM PBIDEM ARCANORUM NATUILE CONSQO,
ET ARTIS DEUNEANDI ZOOPHYTA,
VEL OCUU ACIE, VEL MICROSGOPU OPE DETECTA,
QUAM MAXIME PERITO ,
nOG MEUM OPUS, QUANTUMYIS INDIGNUM ,
PERENNIS AMICITIA PIGNUS
D. D. D.
F. DUJARDIN.
l
PRÉFACE.
Quoique le microscope , par les perfectionnements
qu'île reçus depuis quinze ans, soit devenu en quelque
sorte un instrument nouveau et inconnu de nos pré-
décesseurs , nous sommes loin de croire qu'il soit arrivé
an terme de ses perfectionnements possibles. La net-
teté obtenue dans cet instrument avec des grossis-
Eomcnlâ de 3O0 à 400 diamètres , nous a appris à
cbcrdier avec nos yeux seuls la vraie forme et la
slrnctarc des corps , au lieu de la deviner à travers un
rontour diffus et nébuleux ; nous avons donc dû pro-
scrire les grossissements exagérés de six cents, de mille
diamètres, et au delà, qui n'étaient tant soit peu accep-
tables qu'à l'époque où l'on ne voyait guère avec plus
de précision aux grossissements moindres; mais aussi
nous avons dû sentir davantage combien sont véri-
tablement restreints nos moyens d'observation. Eq
eOiet, des organes tiliformcs épais d'un 30000° de mil-
limétré , ne nous paraissent pas moins simples dans
le meilleur microscope , qu'un brin de soie vu à l'œil
nn; bien plus, un corps globuleux d'un millième de
millimètre, oe nous parait que comme un grain de
pollen de mauve vu à l'œil nu , et cependant nous savons
k.
Tin PRÉFACE.
combien ces dimensions sont éloignées de la limite
de divisibilité des corps les plus composés. Il y a donc
beaucoup à connaître encore au delà des limites de
nos moyens d'observation ; telle combinaison que nous
entrevoyons dans l'avenir , peut y en perfectionnant de
nouveau le microscope , nous révéler un espace im-
mense dont rimagination seule ne pourrait donner
ai^ourd'hui que des notions mensongères.
Gomme celui «jui bâtit sur le sable mobile on sdr
tin soi inconnu , nous sommes donc exposé à voir
notre œuvre à peine édifiée , s'écrouler on perdre tout
d'an coup sa taleur , par suite de telle découverte
pressentie vaguement et qui doit multiplier un Jour la
puissance de notre vue.
Cette idée , vraiment décourageante , et qui ne se
présente point dans l'étude des autres branches de la
loologie, aurait dû nous empêcher de publier en cet
instant une histoire des Infosoires ; et c'était bien aussi
notre pensée , quand , songeant à perfectiotiner préa^-
lablement nons-méme le microscope , nous consa-
crions un temps considérable à la réalisation de cer-
taines conceptions théoriques. Mais le but de nos
recherches constantes est loin encore d'être atteint ,
nous ignorons si d'autres plus lieureux arriveront
avant nous à ce but; et cependant beaucoup de
personnes qui se livrent avec ardeur à l'étude du
microscope attendent un ouvrage pouvant servir de
guide pour des recherches ultérieures sur les Infnsoires.
PftiFACE. rt
(itibllralion si im)>orlanlc des Suites h Bujffon
appelait nécessolrcraent cet ouvrage dans son cadre; et
M. MUne-Edwards , que ses recherches sur les animaux
inféneon raeltent à m^mc de Juger nettement de
l'état de nos connaissances sur les Infusoires , m'en- ^
gageait à entreprendre ce travail- Son opinion, aussi
prActietue pour moi que son amitié , m'a dùlcrminé à
poiMr par-dessus les désavantages que prësentenl à la
fais le BDjet et les circonstances ; et dans l'espoir que
)etniiiTcrai parmi mes lecteurs des juges bienveillants
d disposés à me tenir compte des dillîciiltés de ma
ticbe, fal depais deux ans mis en ordre et complété
ht matériaux recueillis pendant les cinq années pr6<
cèdeDtc«.
Sh mes premiers travaux sur ce sujet ont eu le
caractère d'une polémique contre M. Ehrenbcrg,
doDt cependant J'aime à proclamer le mérite, c'est
qaa cet anteur , cédant trop facilement à l'entraîne^
oieiU de son imagination , avait pris pour base de tous
■O travanx sur les Infusoires et de la classification de
Bs èbta , des principes tout à fait erronés et que l'oh* '
■wallon n'a. jamais confirmés. C'est aussi que lel
bila inexacts sur l'orgaaisalion des Infusoires, qu'il a
■tlésft ta foule de ses observations neuves et réelles.
av^nl longtemps arrêté ma marche -, comme sans
daote Ue ont arrêté cofle de beaucoup d'autres obser-
vateurs sincères , en nous formant à regarder comme
iacomplttlcs et défectueuses toutes nos éludes sur ce
X PRÉFACE.
sujet, et à regarder nos microscopes comme trop
imparfaits y puisqu'ils ne voulaient pas nous laisser
voir les mêmes détails qu'au célèbre naturaliste de
Berlin. Gela dura jusqu'à l'instant où , d'une part , l'ob-
servation directe de quelques détails qui avaient
échappé à cet habile micrographe , et , d'un autre c6té ,
les variations de ses opinions successives dans ses divers
mémoires, me conduisirent d'abord an doute , puis •
un peu trop loin peut-être au delà du doute , par un
effet de réaction ; mais , je me plais à le répéter .
malgré la vivacité de mes attaques contre certaines
opinions de M. Ehrenberg , je peux déclarer qu'aucun
observateur n'a jamais fait une plus riche moisson de
faits , et n'a contribué davantage au progrès de la mi-«
orographie ; et si malheureusement il n'eût persisté
à prendre pour bases de sa classification les mêmes faits
que j'ai contestés, que je regarde comme absolu-
ment inexacts , j'aurais avec empressement pris pour
guide le grand ouvrage qu'il vient de publier. On verra
d'ailleurs que j'ai adopté , autant que possible , les
genres , et même les familles , établis par cet auteur ; et
je dois dire qu'en cela, j'ai eu en vue de rendre té-
moignage à son mérite , autant que d'éviter l'introduc-
tion d'un grand nombre de noms nouveaux dans la
science.
Dans ce livre , n'ayant point assurément l'in-
tention de poser des bases invariables pour une partie
de la zoologie qui ne se prête point encore à une clas-
PREFACE. XI
liOD définitive, mais roulant seulement faciliter
tes éludes micrograpliiques et mettre les observateurs
sar la voie de l'immense proût qu'on en doit attendre
pow la physiologie, je n'ai parlé que de ce que j'ai vu
noi-mâroc- Or Je n'ai pas vu tous les Infusoircs décrits
par les auteurs , tant s'en faut ; il est donc probable
qnll me manque encore la connaissance de beaucoup
de faits importants , connaissance que je ne pouvais
|KDdre que par mes yeux et non dans des livres
AcUs trop souvent par un esprit de système ; ma
tkbe était d'aplanir les dilTicultès de plus en plus
imdes qoi s'opposent h l'étude des Infusoires, et
f dder les observateurs par des renseignements con^
■ieaàeosemeDt donnés.
Cette tftcbe est remplie pour le moment ; je retourno
donc à mon microscope pour interroger de nouveau
U natnre avec le désir sincère de connaître la vérité;
et , plus tard , dans des mémoires que je publierai sur
chaqoe famille en particulier, je ne craindrai pas d'a-
TOtier tontes les erreurs que je puis avoir commises.
Cependant, que d'autres veuillent bien cbercberdc leur
tAti; ils seront assurément dédommagés de leun
peims par des observations neuves et par des décou-
vertes nombreuses -, et s'ils sont animés du même
désir que moi , nous ne manquerons pas de nous ren-
contrer plus d'une fois sur la route.
Je do'is , en terminant cette préface , me justifier aux
;eax du lecteur d'avoir presque à chaque pas , dans le
XII PRirACE.
cours de mon ouvrage , parlé de moi et en mon seul
nom : c'était une nécessité , car sur un sujet si mal
connu , je n'ai dû parler que de ce que j'ai vu ; or je
voyais seul dans mon microscope en faisant les obser-
vations dont je rends compte. Ainsi Je dois le dire,
j'apporte souvent ici un témoignage unique et ne pou*
vaut par conséquent avoir d'effet que sur Tesprit du
lecteur qui aura essayé d'y joindre le témoignage de sa
propre observation.
HISTOIRE NATURELLE
INFUSOIRES.
II.
DISCOURS PRELIMINAIRE.
l'histoire des Infusoiree est eatièrement liée k
nûstoire du microscope , car od ne pouvait, avant
la découverte de cet instrument, soupçoauer l'exis-
tence d'une foule d'animaux peuplant le monde
iKHiveau que le microscope a fait connaître; mais
aussi celte histoire a dû être mêlée à celle de tous
les êtres vivants que leur extrême petitesse avait
jasqu alors dérobés aux yeux des observateurs. L'at-
toition avait été singulièrement excitée par la vue
des Àaimalcules qui apparaissent en ibule dans les
inru&ionsde diverses substances végétales ou ani-
niiles : on reconnut bientôt l'analogie de ces êtres
avec ceux qui fourmillent dans les eaux stagnantes,
au milieu des herbes aquatiques plus ou moins dé-
composées, qui souvent rendent ces eaux de véri-
tables iofusions ; par conscquetit on a dû coufondre
ilan» la même série d'études , et sou^ la même dé-
uornination d'Infusoires, d'Animalcules, ou de
MiCToscopiques, tous les êtres divers qu'on obseï--
dans les «aux stagnantes,
nrosoius. 1
2 HISTOIRE IVATUREU.E
Le départ, la distinction de ces êtres, n*ont pu
avoir lieu que tardivement , et peu à peu. On en sé-
para d'abord les insectes et leurs larves, puis les crus-
tacés branchiopodes ou entomostracés; plus tard on
distingua aussi des Vers , des Zoophytes, confondus
dans la foule des êtres microscopiques. Dans ces
derniers temps, on en a séparé encore divers objets,
tels que des lambeaux de branchie de Mollusques ;
mais d'un autre côté on leur a réuni mal à propos,
tantôt les Zoospermes , tantôt des familles entières
d'Algues microscopiques , les Desmidiées, les Dia-
tomées.
Une distinction plus rigoureuse des vrais Infu-
soires doit sans doute être établie ; mais quelque
soin qu'on prenne pour l'établir, cette classe reste
encore une réunion de types trës-diflërents, et
n'ayant de commun que des caractères négatifs; aussi
des naturalistes philosophes n*y veulent voir qu*une
association provisoire des types primordiaux de
diverses séries du règne animal, lesquelles pour
avoir été étudiées à partir du plus haut degré d'or-
ganisation , ont paru sans rapport aucun avec les
types correspondant à un minimum d'organisa*
tion. Nous aurons à examiner plus loin ces difficiles
questions , sans oser nous flatter de pouvoir les ré-
soudre ; pour le moment nous commençons par
exposer l'historique des découvertes microscopi-
ques , et du microscope lui - même , qui, soumis à
de nombreuses variations, a souvent été décrit et
même construit par chaque auteur d'une manière
différente.
DES INFUSOIRES. 3
Mab remarquons- le d'abord, ou aurait grand
tort tfc croire que les Infusoires ne peuvent être
aperros qu'avec le secours de nos microscopes
«chromatiques dotés de tous les perfection nemeuts
ks plos récents. Bien au contraire, la plupart des
lurusoires peuvent ^tre vus , quoique moins distiuc--
temeat, par le moyen d'un micTOscope composé,
lirs-mckliocre et non acLromatique; leur forme
dlérieure est souvent même indiquée d'une ma-
nière bien reconnaissable. Ce qui manquait et ce
qu'on n'a obtenu que dans les derniers temps , c'est
une netteté permettant de constater la forme réelle
Aes parues ia ternes ou externes, et la présence ou
l'ibsence de tels ou tels organes. Le microscope
{impie ou la loupe montée, suffit même bien sou-
Tcnlpoor étudier certains Infusoires ou Systolides;
DDlamment les Paramécies, IcsPlœsconia, lesBra-
chioos , les Rotifôres , etc. , dont les dimensions at-
tpîgneut ou dépassent un quart ou un tiers de millî*
mètre, et qui s'aperçoivent îi l'œil nu. En effet,
une lentille ou un doublet de ^,5 miltimètrctt
(deux lignes) de foyer amplifie le diamètre de
l'objet quarante fois, et fait voir une Paramécie
Je { millimètre, longue de8 millimètres, ce qui est
déjà considérable ; une lentille de 2,^5 milllmètreft
(une ligne) de foyer, double ce grossissement, et
une lentille ou un doublet de i,i3 millimètre»
{'- ligne) de foyer, le rend quadruple, et montre
b même Paramécie, longue de 33 millimètres,
jvec une grande netteté , si la lentille est bien mon-
tée et bien centrée, et surtout si l'on a un Ijon «ys-
t BUTOIRS HATl} BELLE
tème de diaphragmes sur le trajet de la lumière ;
mais alors le champ est tellement restreint y et la po-
sition de Tœil est tellement limitée, quon éprouve
une fatigue fort grande, et que, d'un autre côté,
on perd un temps considérable à chercher Tobjet
qui s*est écarté du champ de la vision. Toutefois de
telles lentilles simples sont de beaucoup préférables
à un microscope composé non achromatique ; et les
meilleures observations , antérieures à la construc-
tion du microscope achromatique, ont été tàiies par
ce moyen .
L'histoire des découvertes microscopiques peut
se diviser en trois périodes : la première , celle des
simples observateurs, commence à Leeuwenhoek ,
le père de la micrographie , et dut ses meilleurs
résultats au microscope simple; la deuxième, celle
des dassificateurs , commence à Otto - Frédéric
Millier, qui le premier essaya de classer méthodi-
quement les Infusoires, et qui se servit du micro-
scope composé , ainsi que les observateurs qui le
suivirent; dans la troisième enfin, signalée par
remploi du microscope achromatique , et par les
découvertes et les hypothèses de M. Ehrenbei^ , on
s'est occupé à la fois de la classification et de l'or-
ganisation des Infusoires.
Leeuwenhoek ( 1 68o-i 723) construisait lui-même
des microscopes simples qu'il tenait d'une main, tan-
dis que de l'autre main il en approchait un tube de
verre , contenant dans Teau les objets à examiner.
Ses microscopes étaient de très-petites lentilles bi-
oonvexesy enchâssées dans une petite monture d'ar-
ncs inrusoiBEs. 5
1 en avail formé uue collecuon de vingt-
sîx qu'il légua à lu Société royale de Londres. Ces
iostrunieDls , sujets U tous les iiiconvénieots d'un
maximum d'aheiralion de sphéricité et d'un man-
que total de stabilité , n'avaient pu servir utilement
qa'eutre les mains de Leeuwenhoek, qui, duraot
Tiagt années de travaux , avait acquis une habitude
capable de suppléer eu partie k la stabilité de nos
appareils modernes ; aussi personne après lui ne put
tirer parti de ses microscopes, et l'on renonça en
quelque sorte ii ce mode d'observation en attendant
k microscope composé. Cet habile micrograpbe,
érigeant surtout ses études vers le progrès de la
pbyàologie , et vers la solution de certaines ques-
tions en particulier, telles que celle de la généra-
bOD, ne s'occupa qu'en passant de l'étude des Infu-
mres, et comme pour chercher seulement de nou-
rries preuves en faveur de l'axiome omne vU'um
tx ovo. En observant l'infusion de poivre, l'eau
^marais, la matière blanche pulpeuse qui s'a-
iDMse autour des dents, ses excréments et ceux de
plusieurs animaux, il eut l'occasion de voir des
Vibrions, des Volvox , des Monades , des Kérones,
des Paramécies , des Kolpodes , divers Vorticelliens
tX STstolides , les Anguilles du vinaigre, les Zoo-
inennes,etc.; mais il ne songea pas à distinguer les
lofusoires des autres Animalcules microscopiques.
Baier(i), qui publia successivement deux traités
(0 Tl» UicroKOpe toade eîtv. Loodon , i:43' — Emploiment for
iWHIcroM. 17S-J.
6 HI6T0IIIB HATUBELLE
sur l'usage du microscope , et qui parait s'être pré-
férablement servi du microscope simple de Wilson,
dont il vante avec raison les avantages , a décrit et
figuré un grand nombre dlnfusoires' observés par
lui y soit dans les eaux de marais, soit dans des in-
fusions de foin , de poivre , de blé , d'avoine , etc.
Ses dessins , qui par la suite ont servi beaucoup
aux nomenclateurs , présentent donc un mélange
de vrais Infusoires avec d'autres Animalcules , et
notamment avec des Brachions bien reconnai»-
sables.
Trembley (i) (1744)» fut conduit par ses belles
observations sur le Polype à bras ou l'Hydre , à dé-
crire d'une part certains Infusoires parasites de ce
Polype ; et d'autre part, quelques grandes et belles
espèces de Yorticelliens qui se trouvent avec les
Hydres dans les marais , et qu'il nomma Polypes à
bulbe et Polypes à bras.
Hill(3)» en 175a, fut le premier qui essaya de
donner des noms scientifiques aux Animalcules
microscopiques* Joblot (3), quelque temps après ,
en 17549 publia des observations microscopiques
assez bonnes pour cette époque , et qui ne sont
point encore sans valeur, malgré le ridicule des
dénominations, souvent très-significatives, adaptées
par lui à ses Animalcules , parmi lesquels il com-
(1) Philosophie. Transact. 174^. — Histoire du Poljrpe d'eau douce,
':44-
(a) Essay of natnral history, 1762.
(3) Obserratlotii d'hitloire naturelle faites avec le mleroaeope» par
Jobloi, 1754-1755.
ou INFUSOIRCI.
lire lealnl'uRoires, desS^âtolides, desEn-
lotnostracéa , des larves d'Insectes, etc. Plusieurs
des figures qu'il en doone portant l'empreinte d'une
admiration trop vive que ne réglait aucune idée
scieotiiique, sont tellement bizarres et fantastiques
qu'elles durent surtout contribuer à discréditer '
l'emploi du microscope.
A celte même époque, Schœffer avait fait con-
naître quelques animaux microscopiques. Rœsel ( i ),
1 la Kuite de sou bel ouvrage sur les Insectes , avait
décrit et donné d'assez bonnes figures do plusieurs
^uds Vorticelliens , du Volvox ; et surtout il avait
&it connaître son petit Prutée, qui est aujourd'hui
le type du genre Amibe. Ledermuller, dans ses '
AmtuemeDts microscopiques , avait aussi représenté
de$ Animalcules d'infusion , des Yorticelles et quel-
jjiiesSjBloiides, Et Wrisberg (3) (i764)> avait pu-
blié des Observations sur ia nature des Animalcules
îafusoïres, que le premier il nommait ainsi.
lioné, qui n'avait point étudié par lui-même
les lufusoires , les confondit d'abord sous la déno-
mination trop significative de Chaos, en distinguant
lOHtefois le ^o/fo:r ^'■/oAn/or; et plus tard il admit
un genre Vorticelle (3). Palla?, danssonouvragesilr
le6Zoophytes(4))en 1766, se borna à réunir, dans les '
«k ux genres Vohox et Brachkmus , ceux des Anï-
s microscopiques dout l'existence lui parât
b} lOHclcl] Ikluiligung ion Boiïl. 4 ^«l- ii^- i;4^-l7<>>-
1) Obtimlioncideammikul. inrutcr. naluri Golli^gB^.l7C4-in-
nD■ inlur*. Edil. X, 1758 — S;.l, MJt F,Jil. XII. i;fi7.
8 HISTOIRE NATURELLE
mieux démontrée d après les travaux antérieurs.
Ellis décrivit aussi, sous le nom deVolvox, divers
Infusoires dans les Transactions Philosophiques de
Londres, en 1769. Puis vint Eichhorn, qui, dans
un fort bon recueil d'observations (i), fit connaître
un plus grand nombre dlnfusoires que tous ses
prédécesseurs ; il ne songea nullement à les classer,
et les désigna seulement par des noms allemands ,
exprimant quelque analogie de forme ; mais encore
avec ses Infusoires se trouvaient mêlés beaucoup
d'autres Animalcules. Spallanzani(2)(i776), étudia
plus particulièrement quelques Infusoires et le Bo-
tiftre sous le point de vue physiologique; et son
ami , l'illustre Saussure, contribua avec lui à
mettre en lumière quelques faits importants sur
ce sujet.
Gleichen (3), en poursuivant ses recherches sur
la génération des êtres , eut l'occasion de faire beau-
coup de bonnes observations sur les Infusoires et sur
les Animalcules qui s'y développent dans des cir-
constances variées; malgré l'imperfection de ses
figures, on reconnaît, ou plutôt on devine quels
sont les Infusoires qu'il a pu rencontrer. Enfin
Goeze (4) et Bloch (5) , qui, chacun de leur côté,
8*occupaient de l'étude des Vers intestinaux , firent
connaître les curieux Infusoires qui vivent dans Fin-
testin des Grenouilles.
(I) Xldnite WaMerthiere. Berlin, 17S1. — Bcytrage, 1775.
(a) Opotcol. phyB. 1776. — TraduiUen fraudait, I7S7«
(3) InfiiHontthiercheii, 177S. — Trad. en fançrait, 1799.
(4) Naturfçeechichte der Eiogeweidewûrmer, 178a.
(5) Abhaadl. ûber dieEryengnng derEîngew. J78a.^Trad. «nCiraB^M.
DES f.lFDSOinES. fi
seconde période, celle des classificatcurs,
1 O.-F. Miiller, cap les tentatives de
menclature qu'avait faites Hill étaient restées dana
l'oabli; et quoique Miiller lui-niéme ait fait de
oombreuses découvertes dans l'étude des Infusoires;
c'est surtout comme créateur d'une classification et
d'uac nonienclalure de ces animaux qu'il est plus
célèbre. Vouloir soumettre aux règles de la mé-
ibode linnéenne la multitude des animalcules mi-
croscopiques, déjk signalés par ses prédécesseurs, et
de ceux encore plus nombreux qu'il avait observés
lui-même; c'était là une tùche bien autrement dif-
ficile que celle de caractériser et de classer des
plantes ou des insectes, dont la forme est tou-
jours définie, dont les organes sont nombreux et
bieD distincts , et dont enfin le mode de développe-
meat est connu. En caractérisant comme autant
d'espices, une foule d'objets divers dont la nature
«thnale ou t'individualité, ou même l'intégrité
n'était pas toujours constatée, il s'exposa donc k
&ire beaucoup de doubles emplois et de fausses dé-
si^ations. Aussi, doit on le reconnaître, ses genres, &
fépoque même de leur création, étaient trop vague-
ment tracés; et la plupart de ses espèces, caractéri-
lées par une plirase linnéene de quelques mots, ne
peu?eDt être reconnues sans le secours des figures
qui en disent bien plus que cette phrase ; et , m ême
eocoK avec ce secours, la moitié des espèces sont
b Uidser de côté comme tout à fait équivoques ou
Jouteuses. Mais ce tort ne doit pas lui être imputé
tout entier : en efièt, après avoir essayé une pre-
mière fois daos son histoire des vers maiins et Au-
viatiles (i) de classer les Infusoires, il se proposait
de réunir dans un grand traité tous les résultats do
douze années de recherches laborieuses, quand la
mort vint le surprendre; ce fut donc son ami 0. Fa-
brittius qui se chargea de publier cet ouvrage po^
thume eo le complétant au moyen des notes sou-
vent contradictoires qu'il put trouver dans les pa-
piers de l'auteur. Beaucoup d'espèces , et même
un genre^ celui âHHimantopus^ que Mûller vivant
n'eut peut-être pas admis ou conservés en re-
voyant son travail , furent donc établis d'après ces
notes. Ainsi fut porté à 879 le nombre des espèces
décrites , parmi lesquelles il en est b peine 1 5o que
l'on puisse aujourd'hui rapporter avec certitude à
des Infusoires connus. De ses dix-sept genres » le
dernier (Brachion) ne comprend que des Systolides,
et les animaux du même ordre composent une par-
tie de son i^^nre Vorticelle et se trouvent en outre
disséminés imnni ses Trichodes et ses Gercaires.
Mûller d^ailleur^ avait, comme ses prédécesseur»,
confondu avec les Infusoires des objets biea diffé-
rents , tels que des propagutes d'algues, des Bacil-
laires, des mviçules , des Anguillules , des Disto-
mes, de jeunes Alcyoneîles, des lambeaux de
branchies de Mollusques; et surtout il avait multi-
plié à l'excès certaines espèces en donnant un nom
(0 M Aller. Yeiitimtt leitei^rlum et Hùfiatilhini Hittôrïa. l roi.
lii-4. 1974'
(a) Mûller. Anbnaloatt Inltiiorit fla?ta(itt« et marina. Iq-4i *7^*
u même Animalcule en divers étals, ou
tiiénie à des lotlisaires deTCDUH incomplets par suite
d'uDfî décomposition partielle. Cela lient k ce que
l'oo ne peut comparer les Animacules microsco-
{Hqaes qa'ea les dessinant sf^pareincnt et un notant
tescancières de chacun d'eux à mesure qu'on les
observe ; mais la plupart de ces Animalcules sont si
¥an«ble« dans leurs formes , que si l'on vient k cook
pu-er an grand nombre de dessins faits à difTércD-
tes époques, on sera tenté d'abord de les rapporter
k aittJint d'espèces dilTéi-etites, ù moins qu'où o'ait
>ppri.<i, par un long usage d'un excelleutmicroscopo,
k d^niOlei- la vérité. Or, je le répèle, ce fut Fabricius
qui eut à mettre en ordre les notes de Millier.
Sou histoire des Iiifusoires n'en mérite pas moins
iitTK considérée comme un recueil d'observations
eonscieiicieuses tu tout h liiit exemptes d'esprit de
mt(.-nie; ses figures ^turtout sont ce qu'on pouvait
tire de mieux à celte époque, aussi ont-elles servi
(le matérÎHUx aux nomenclateurs qui vinrent en-
suite, pour l'établissement d'une foule de genres
oouveaux.
Broguières, dans l'Encyclopédie méthodique, se
horoa à copier les figures et les descriptions de
Uiiller en y ajoutant seulement quelques espèces
do Baker.
CoTÎer, comme les naturalistes allemands du
conamencemcnt de ce siècle , ne s'occupa qu'en pas-
sant el d'une manière générale de la classification
(hs Infusoircs. Il vn avait préalablement séparé
k.
13 HISTOIKE HATUBELLE
mal à propos les vraies Yorticelles qu'il plaçait dans
son ordre des Polypes gélatineux ; et il avait senti la
nécessité de séparer les Systolides pourvus d'un in«
testin et d'organes compliqués , et les vrais lufu-
soires, « animaux à corps gélatineux de la plus ex-
trême simplicité , sans viscères , et souvent même
sans une apparence de bouche (i). »
Lamarck, dans son Histoire des animaux sans ver-
tèbres (2), conserva beaucoup trop la classification
de MiUler; cependant, il démembra heureusement
plusieurs de ses genres , notamment celui des Yor-
ticelles d'où il retira les Rotifères et les autres Sys-
tolides pour en faire son genre Furculaire; mais
n'ayant point observé par lui-même , il laissa sub*
sister dans les divers genres les autres rapproche-
ments erronés de Millier, et même en ajouta de
nouveaux dans son genre Furcocerque. Il plaça
avec raison les Systolides dans une autre classe que
les Infusoires proprement dits, mais avec eux, il
eut le tort de placer les Vorticelles parmi les Poly-
pes ciliés. M. Bory de Saint-Vincent (iSaS), appelé
à terminer la partie de l'Encyclopédie méthodique
commencée par Bruguières, eut à s'occuper beaucoup
de la classification des Infusoires qu il veut nommer
des Microscopiques. Riche de ses propres obser-
vations, quoiqu'il n'ait pu échapper au repro-
che de s'être trop souvent servi des figures de Miil-
(1) CoTier. Règne animal. 1S17.
(a) Lamarck. Hitloirt dea animaux sans Tertibrea. 5 toI. in -S,
1815-1819.
s INFUSOIBES.
subdivisa les 17 genres de l'auteur danois eu
99 genres dont plusieurs ont dû être conservés
comme bien précis. Dans sa classe des Rlicroscopi-
ques, il laisse encore conToodus les Systolides, et il
CD distrait les seules Vorticelles pédicellûes qu'il re-
porte, avec les Navicules et les Lunulines, dans soq
f^oe psychodiaire. Bans sa dernière publication
nr ce sujet ( 1 83 1 ), il n'a fait que confirmer ses idées
précédemment émises sans y ajouter de nouvelles
observations. Cependant, dès 1Ô17, en Allemagne,
Nitzscb, qui, parlecaractère de ses travaux, devrait
étic inscrit dans la dernière période, avait publié
des observations précieuses sur les Navicules et sur
les Cercaires qu'il déraoutra n'être point de vrais
Infusoires, et, plus tard, en 1827, dans une Ency-
dopédie allemande , il avait proposé l'établissement
(le plusieurs genres bien convenables. M. Butrochet,
Œ Fraiïce, avait étudié les Rotifères et les Tubico-
kires; M. Leclerc avait lait connaître les Billlu-
^es; et Losana, en Italie, avait décrit des Amibes,
des Kolpodes et des C^clides dont il multipliait les
e^ces sans raison et sans mesure.
Dans la période actuelle , illustrée par les travaux
de M. Ebrenberç; et caractérisée par l'emploi du
nicroscope acbromatique , on veut à la fois s'occu-
per de la classification des Infusoires et pénétrer les
DDjstires de rorgonihation de ces pc-tits êtres. Le»
réniUatsobtenus peudantcette période seront donc
bien aatremcnt impoitants sous tous les rapporta
que ceux des périodes antérieures; mais par cela
mèDK ils doivent être plus dilliciles à obtenir; et
11^ USTOUS NATURELLE
Ton aurait tort , je crois y de s'attendre à en trouver
jamais d*aussi positifs que dans les autres branches
de la zoologie.
M. Ehrenberg le premier a distingué nettement,
pour en former deux classes séparées , leslnfusoires
qu'il nomme Poljrgastrica , et les Systolides qu'il
nomme Rotatoria ; mais il laisse parmi les vrais
Infusoires, les Clostéries ou Lunulines, les Navicu*
les et toutes les Diatomés et Desmidiées, que, par un
singulier abus de l'esprit de système^ il r^arde
comme des animaux pourvus d'une bouche et d'une
multitude d'estomacs. Aussi a-t-il pu porter le nom-
bre des espèces d'Infusoires polygastriqnes à 533.
Sa classification , basée sur des faits entièrement er>
ronés relativement à l'organisation des Infusoires, a
été admise par les auteurs et les compilateurs qui
n'avaient nul souci de vérifier les faits annoncés.
Mais les vrais observateurs , d abord frappés de stu-
peur par l'annonce des découvertes du micrographe
de Berlin, ne tardèrent pas à s'apercevoir de l'inuti-
lité de tous leurs efforts pour arriver à la vérification
de ces faits; et quand ils se furent bien assurés que
cette impossibilité ne tenait ni à la faiblesse de leur
vue ni à l'imperfection de leurs microscopes, ils osè-
rent relever la tête et renvoyer la dénégation la plus
formelle à celui qui avait eu l'habileté de rendre en
quelque façon solidaires de ses assertions et de sa
renommée , des académies célèbres et des noms il-
lustres.
Si l'édifice des hypothèses Ehrenbergiennes vient
à être totalement renversé, sa classificatiou aura
DES IHFUS01HE5. IK
!n même temps, et l'on se retrouvera en
préseDce d'une multitude confuse et croissant cta-
qtre jour d'objets & classer, cl pour lesquels on n'a
souvent que des caractères négalîls. A la vérité, on
9ura appris de M. Ëhrenbcrg à distinguer tout d'a-
bord les Systolides, et de lui comme de INitzsch et
de M. Kaspail , à séparer des Iiifusotres quelques
Hiiimaux ou débris d'animaux regardés à tort comme
aaUQt d'espèces; puis enliu l'opinion des botanistes
dti?m<inds et franc lis aura prévalu pour faire ran-
imer désormais les Navicules et les Ciostéries dans le
li^e végélal; mais le nombre des êtres, laissés,
comme résidu de cette exclusion, parmi les Infusoi-
Ktsern encore très-considérable, et l'on manquera,
[niar les classer, de ces caractères précis fournis dans
le& autres brandies du règne iuiimal par des organes
dont la forme et les usages sout bien déterminés.
Ainsi que je l'ai dit plus haut, je crois que l'in-
slant n'est pas arrivé de proposer pour eux une clas-
lificatJon définilive; mais ayant accepté ta tàcbe de
bire connaître ce qu'il y a de vrai dans l'histoire
des Infusoircs, je dois essayer de les classer au
mcHns provisoirement, eu séparant, sauf à l'étudier
>p4rt , ce qui ne peut-être laissé parmi les Infusoires.
Je suis donc conduit k partager mon travail en trois
parties : la première, relative aux Infusoires propre-
ment dits, formera les deux premiers livres, l'un
CQOtacré aux généralités sur l'élude de ces animaux,
Faotre â la description méthodique; la deuxième
pntie consacrée aux Systolides formera aussi deux
lifn», l'un pour les géuéralités, l'autre pour la des-
t
^ 16 HISTOIRE HATUREIiLE
cription méthodique; enfin, une troisième partie
formant le cinquième livre contiendra une énumé-
radon détaillée des objets microscopiques qui ont été
confondus avec les Infusoires.
lits IMFUSoiBES. IT '
LIVRE I.
OB8BRVATIONS GÉNÉRALES SUR LES li^F'l^'tiOlRBS.
PREMIÈRE PARTIE.
SUR l'organisation des (NFUSOIRfi^
CHAPITRE I.
DÉFIinTION.
Les Infusoires sont des animaux très-petils , dont les
dimensions extrêmes sont de un à trois millimètres »
d'une part, et d'un millième de cette grandeur d'autre
part ; leur^randeur moyenne est de un à cinq dixièmes
de millimètre. Les plus grands se montrent à l'œil nu
tous la forme de points blancs oucolorés, fixés à divers
corps submergés , ou comme une poussière ténue flot-
tant dans le liquide. Les autres ne se voient qu'avec
faide du microscope simple ou composé. Ils sont pres-
que tous demi- traDs parents, et paraissent blancs ou in-
colores; mais plusieurs sont colorés en vert ou en bleu ;
d'autres moins nombreux sont rouges ; enfio il en existe
debninÀtres ou noiràtres.Tous vivent dans l'eau liquide
ou dans des substances fortement humides ; mais ils
ue se développent et ne se multiplient le plus souvent
que dans des liquides chargés de substances organi-
ques et salines , tels que des infusions préparées artifi*
nmitoiRis. S
18 HISTOIEE V4TURSXiLE
ciellement avec des substances animales ou végétales ,
ou des eaux stagnantes dans lesquelles ié sont décom-
posées naturellement ces mêmes substances ; c'est ainsi
que Ton peut trouver sûrement des Infusoires dans
Teau trouble des ornières, des mares et des fossés, et
dans la couche vaseuse de débris qui couvre la base
des plantes et des autres objets submergés au bord des
rivières et des étangs , de même que dans leau qui
baigne ces objets. Aussi la dénomination d'Infu-
soires 9. quoique critiquée par quelques naturalistes >
doit'cBe être conservée comme la plus propre à don-*
ner une idée de ces petits êtres. M. Bory les voulait
nommer des Microscopiques d'après cette considéra-
tion que beaucoup d'entre eux vivent dans les eaux
pures et non dans les infusions \ mais d'une part, ceux
qu'il citait comme présentant cette exception, appar-
tiennent presque tous à la classe des Systolides , et
d'ailleurs, il s'en faut bien que Tenu limpide qui bai-
gne les conferves ou les végétaux en décomposition
dans les mardis et dans les rivières soit de I^eau pure.
Les Infusoires observés au microscope paraissent
formés d'une substance homogène glutineuse, dia-
phane , nue ou revêtue en partie d'une enveloppe plut
ou moins résistante. Leur forme la plus ordinaire est
ovoïde ou arrondie. Les uns , et ce sont ceux qu'on
rencontre le plus fréquemment et qui frappent tout d'a-
bord Fœildu micrographe, sont pourvus de cils vibra-
tiles qui , se mouvant tous, par instants, ou continuelle-
ment , servent comme des rames innombrables au mou-
vement de Tanimal , ou bien servent seulement à ame-
ner les aliments à sa bouche; d'autres n'ont, au lieu
de cils vibratiles , qu'un ou plusieurs filaments d'une
ténuité extrême qu'ils agitent d'un mouvement ondu*
19
Ire pour » avancer dam le liquide ; d'autres enGa
n'ont aucuns Gliitnenls ou cils et ne se meuvent que
par des extensions et contractions d'une partie de leur
maue.
Ceux des Infusoires qui présentent distinctement
lute bouche contiennent souvent, à l'intérieur, dei
susses globuleuses de substances avalées qui les colo'
rent, surtout en vert quand ce sont des particules végé*
laies ; tous les Infusoires peuvent en outre présenter une
iw plusieurs cavités sptiériques ou vacuoles remplies
<feau , lesquelles sont essentiellement variables quant
à leur grandeur et a leur position . et disparaissent es
M contractant , pour être remplacées par d'autres va> ^
moles creusées spontanément dans la substance cbar-
Bfle riTante et n'ojant rien de commun avec les pré-
ecdeotes que leur forme et leur mode de production.
La plupart des Infusoires se multiplient part/iW-
iion spontanée i c'est-à-dire que chacun dccesanimal-
fules. arrivé au tcrmedesonaccroissement, présente
d'abord au milieu , s'il est oblomi'
1 léf-er étran élé-
ment qui devient de plus en plus prononcé jusqu'à ce
que les deux moitiés, qui sont devenues deux ani-
maux complets, ne tenant plus ensemble que par une
partie trè*-étroite, se séparent. Elles commencent alors,
cbactnw pour leur compte , une nouvelle vie, une
nOBvdW période d'accroissement au bout de laquellv
cHm se diviseront de mime, et ainsi de suite à l'in-
fitii ai les circonstances le permettent. C'est pourquoi
oa pourrait ima^riner tel Ini'usoire comme une partie
aliquole d'un Infusoire semblable qui aurait vécu de»
aanées et même des siècles auparavant, et dont les
svkdivisioos par deux, et toujours par deux, se se-
niat, eentinuanl toujours à vivre , développées suc-
20 MISTOIRE NATURELLE
cessivement. Il n'est donc pas rare de rencontrer dans
les infusions quelques animalcules en voie [de se diviser
ainsi et paraissant doubles.
Quand, par suite deraltéralion chimique du liquide
soumis au microscope ou de son évaporation , ou p«'>r
toute autre cause, un lufusoire n'est plus dans des con-
ditions favorables à son existence , il se décompose par
diffluence, c'est-à-dire que la substance glulineuse
dont il est formé s'écoule en globules hors de la masse,
Iaque}L^, si les mêmes circonstances continuent à agir,
se dMinipose tout entière en ne laissant pour dernier
résidu que des particules irrégulières ou des globules
épars ; mais si , par une addition d'eau fraîche ou d*un
liquide convenable , on change ces circonstances fu-
nestes, le reste de Tanimalcule reprenant sa vivacité
primitive , recommence à vivre sous une forme plus
ou moins modifiée.
CHAPITRE II.
OPimOIlS DIVERSES SUR. LE DEGRÉ d'oRGAHISATION
DES IICFUSOIRES.
Parmi les auteurs qui ont écrit sur les Infusoires ,
les uns, comme Leeuwenhoek, ont attribué à ces ani-
maux l'organisation la plus compliquée ; les autres ,
comme Mûller, n'y ont voulu voir le plus souvent
qu'une.substaoce glutineuse homogène ( mera gela^
tina). Cette dernière opinion /adoptée par Cuvier, par
Lamarck, par Schweigger, par Treviranus , et par
M. Oken , paraissait déso^rmais la plus probable, quand
M. Ehrenberg vint Lirdrment, en 1830 ; ofirir au
monde savant des preuves qu'il croyait avoir trouvées.
DUS INFUtOIBa. 91
et que malheureusement personne n*a pu constater
depuis , sur Li richesse d'organisation des Infusoires.
M. Bory de St.- Vincent, tout en partageant les idées
de Lamarck sur la simplicité d'organisation de cer-*
tains Infusoires, et sur leur génération spontanée, ad-
mettait néanmoins les organes, que l'œil armé du mi-
croscope n'y peut découvrir, comme pouvant bien
exister dans leur transparence ; il voyai t d'ailleurs, dans
les différents types de cetwclasse , ledébutouTcbauche
de certaines classes d'animaux plus élevés dans la sérié
animale. Ces idées de fypes primitifs ou prototypes
furent professées en Allemagne par MM. Bacr deKoÉ^,
Digsberg,Leukart et Reichenbach, qui se trouvèredlïpt
par là condui ts à supprimer là classe des Infusoires pour
en reporter les membres dans difiérentes autres classes :
ces animalcules formant ainsi comme un premier
terme ; renfermant en quelque sorte le principe d'une
forme et d'une organisation qu'on voit développée dé
plus en plus dans les autres termes de la série.
Leeuwenhoek avait été beaucoup plus explicite dans
son opinion sur l'organisation des Infusoires. Ce grand
observateur , entraîné par le sentiment d'admiration
qu'il éprouvait à chaque pas dans le nouveau monde
révélé à ses yeux par le microscope, crut pouvoir
supposer encore un infini d'organisation parfaite, au
delà de ces détails infinis que lui montrait le mi-
croscope dans tous les objets de la nature vivante.
On le voit, dans ses écrits, s'extisier avec complai-
sance sur le tableau qu'il vient de tracer de i'organi «
lation des plus pelits animalcules. « Quand nous
voyons , djt*il , les animalcules Spermatiques contrac-
ter leur queue en l'agi tant , nous concluons avec raison
que cette queue n'est pas plus dépourvue de tendons, de
20 MISTOIRE NATURELLE
cessivement. Il n'est donc pas rare de rencontrer dans
les infusions quelques animalcules en voie [de se diviser
ainsi et paraissant doubles.
Quand, par suile delaltéralion chimique du liquide
soumis au microscope ou de son évaporation , ou p<'>r
toute autre cause, un lufusoire n'est plus dans des con-
ditions favorables à son existence , il se décompose par
diffluence, c'est-à^lire que la substance glutineuse
dont il est formé s'écoule en globules hors de la masse,
laquelle I si les mêmes circonstances continuent à agir,
se débôinpose tout entière en ne laissant pour dernier
résidu que des particules irrégulières ou des globules
épars; mais si, par une addition d'eau fraîche ou d'un
liquide convenable y on change ces circonstances fu-
nestes, le reste de Tanimalcule reprenant sa vivacité
primitive , recommence à vivre sous une forme plus
ou moins modifiiée.
CHAPITRE II.
OPimOIlS DIVERSES SUR. LE DEGRÉ d'oRGAHISATION
DES INFUSOIRES.
Parmi les auteurs qui ont écrit sur les Infusoires ,
les uns, comme Leeuwenhoek, ont attribué à ces ani-
maux l'organisation la plus compliquée ; les autres ,
comme Mùller, n'y ont voulu voir le plus souvent
qu'une.substaoce glutineuse homogène {mera gela^
tina). Cette dernière opinion , adoptée par Cuvier, par
Lamarck, par Schweigger, par Treviranus , et par
M. Oken , paraissait désormais la plus probable, quand
M. Ehrenberg vint hardiment, en 1830 ; ofirir au
monde savant des preuves qu'il croyait avoir trouvées,
DUS INFUSOtlia. 91
et que malbeiireusement personne n*a pu constater
depuis , sur la richesse d'organisation des Infusoires.
M. Bory de St.- Vincent, tout en partageant les idées
de Lamarck sur la simplicité d'organisation de cer»
tains Infusoires, et sur leur génération spontanée, ad-
mettait néanmoins les organes, que l'œil armé du mi-
croscope n'y peut découvrir, comme pouvant bien
exister dans leur transparence ; il voyai t d'ailleurs, dans
les différents types de cetWclasse , le début ou l'cbaucbe
de certaines classes d'animaux plus élevés dans la sérié
animale. Ces idées de fypes primitifs ou prototypes
furent professées en Allemagne par MM. Bacr deKofe«/.
DÎgsberg, Leuknrt et Reicbenbacb, qui se trouvèredlji^
parla conduits à supprimer là classe des Infusoires pour
en reporter les membres dans difiérentes autres classes :
ces animalcules formant ainsi comme un premier
terme ; renfermant en quelque sorte le principe d'une
forme et d'une organisation qu'on voit développée de
plus en plus dans les autres termes de la série.
Leeuwenhoek avait été beaucoup plus explicite dans
son opinion sur l'organisation des Infusoires. Ce grand
observateur , entraîné par le sentiment d'admiration
qu'il éprouvait à chaque pas dans le nouveau monde
révélé h ses yeux par le microscope, crut pouvoir
supposer encore un infini d'organisation parfaite, au
delà de ces détails infinis que lui montrait le mi-
croscope dans tous les objets de la nature vivante.
On le voit, dans ses écrits, s'extasier avec compKii-
sance sur le tableau qu'il vient de tracer de Torgani *
saition des plus pelits animalcules. « Quand nous
voyons , dit-il , les animalcules Spermatiques contrac-
ter leur queue en l'agi lant , nous concluons avec niison
que cette queue n'est pas plus dépourvue de tendons, de
' i
18 lltVOlRS NATUABLLE
muscles et d'ariicula lions que la queue d'uû loir 911 d'uA
rat ; et personne ne doutera que ces autres animakoks
nageant dans Teau des marais et égalant en grosseur
la queue des animalcules spermatiques, ne soient pour*
vus d'organes tout comme les plus grands animaux.
Combien donc est prodigieux l'appareil «de viscères
renfermé dans un tel animalcule (1) ! » En procédant
avec celte logique , Leeuwenhoek arrive à conclure
« qu'il n'est pas difficile de cilicevoir que, dans un ani-
malcule spermatique, sont contenus les ébauches ou
les germes des parties qui peuvent plus tard se déve-
lopper en un animal parfait , analogue à celui qui l'a
'J^produit. » £h bien ! c'e^t à peu près de même qu'on a
raisonné en attribuant aux Infusoires les plus petits ,
une perfection et une complexité imaginaires d'orga-
nisation.
Les Infusoires» en raison de leur extrême petitesse
et de leur transparence , n'ont pu être étudiés au mi-
croscope qu'à l'aide d'une vive lumière qui, en les tra-
versant , fait paraître la plupart d'entre eux entière-
ment homogènes, et ne les rend visibles que moyen-
nant un effet de réfraction , d'où résulte un contour
plus ou moins ombré. Les observateurs ont donc dû
recourir à l'analogie pour se faire une idée de l'orga-
nisation de ces êtres, ou bien ils se sont abandonnés à
des idées préconçues ; or , par f une ou l'autre voie , ils
ont bien pu être conduits à l'erreur : en effet y la mé-
thode analogique à laquelle nous sommes redevables
d'une grande partie de nos connaissances physiques ,
n'est généralement bonne que quand elle nous ramène
à l'observation directe pour y chercher la preuve des
M^— ifc** «> ■
(1) L««aw««hoek. £ptgioi. phytioi, XLr, p. 393.
MHsU qti'eUea fait pressentir ^d tuais on doit, comme
dît Baonet, se détîer des r^cplications et des liypolhè^a
Msijue Touroit une analogie impnrfaile.» Et tjui donc i
ofcrait dire aujourd'hui que l'analogie soit purfaile 1
entre le filament ondulatoire d'un /oosperme ou d'ua I
InfuBoire , et la queue d'un mammifère comme le sup- j
■it LecuwcnLoelt ? Ne sait-on pn8 au contrairt
ttlo^ic , prise des animaux les plus parfaits , va en '
bibltss.tnt de plus en plus à mesure qu'on descend
dans Ifl série animale , à partir de l'homme et des car-
nassiers ? Ainsi , par exemple , quoiqu'un type f;énéral
d'oTf^aoisatîon se reconnaisse bien chez tous les vem^
tébrés, on rcnrontre déjà , chez les Poissons, des or^
^nes et même des fonctions incomplètement délermi-
II. Chez les Mollusques, et bien plus encore chez
irticulés. l'analogie primitive devient plus difficile i
liTre; diez ceux-ci notamment, les m^Smes fonc-
II, si elles existent, peuvent se montrer en sens
irse. et des contrastes deviennent alors plus f rap-
ts que des analopies. Clicz les Radiaires, chc:: les
If phes , chez les Helminthes enGn , l'analogie qu'on
voudrait invoquer n'est le plus souvent qu'un indice
trompeur : a plus ibrle raison , l'argument analogique
ne doit pi 03 avoirde valeur s'il s'agit de déterminer tes
organes des Infusoires par comparaison avec les ani-
maux supérieurs. L'on ne peut en ellct accorder une
imporlaoce rêeltcauxdélerminatioosarbifraires faites
pour ces préteudus organes d'après la simple appa-
mce de certaines p.irties plus ou moins translucides,
ptos ou moins granuleuses , mais dont les fonctions ne
peuvent être pronvées par aucune connexion réelle.
elijtie l'indécision de
» ^ rrfevoie uni
linalinii quelconque.
atpro-
24 HISTOIRE NATTAELLI «
M. Elireoberg qui , i^uidé par de faasses analogiet»
' a dépassé encore Leeuwenhoek , en attribuant aux
Infusoires une richesse prodigieuse d'organisation,
s'est également fondé sur ce principe que « les idées
de grandeur sont relatives et de peu d'importance
physiologique, i» Principe qui n'est que la conséquence
d'une idée préconçue sur la divisibilité indéfinie de la
matière. Or,. en supposant que Tabsence de toute li-
mite à la divisibilité de la |||atière soit une loi de la
nature : et une foule de phénomènes physiques ou chi-
miques semblent prouver le contraire: cette loi ne suf-
firait pas pour prouver la possibilité d'une organisa-
j[tion très-complexe au delà d'une certaine limite de
^;randeur ; car on sait que beaucoup de phénomènes
physiques ou dynamiques sont considérablement in-
fluencés ou même supprimés par des actions molécu-
laires , quand les corps ou les espaces qui les séparent
ont des dimensions trop petites. Ainsi » par exemple,
le liquide cesse de s'écouler, même sous une forte
pression, dans un tube cipillaire dont le calibre est
suffisamment petit. Or, dans les animaux dont le cœur
est le plus puissant, les derniers vaisseaux capillaires
ont au moins 7^ millimètre de diamètre : voudrait^in
donc supposer à des Infusoires grands de ^milli-
mètre des vaisseaux de -^^zi millimètre? mais la loi
de la capillarité s'opposerait entièrement à une pa-
reille supposi tion , dut-on même centupler le diamètre
de ces vaisseaux. Il est donc bien plus conforme aux
lois de la physique d'admettre que , dans ces petits
animaux , les liquides pénètrent simplement par imbi-
bilion ; comme il est plus conforme aux règles bien
comprises de l'analogie de ne pas supposer que le type
d«s organismes supérieiu*s se puisse reproduire dans
»BS IHFU»OltlE£. 3f>
bIii* petits êtres ; puis(|ue nous voyons les liltments
«Oritamsmes, les globules du sang, la fibre mus-'*
ect les vaisseaux capillaires, uu lieu desuhirim
Diuement progressif dans leurs dimensions chez les
vertébrés de plus en plus petits, montrera peu près
1rs mêmes dimensions cliez réléphant el chez ta souris.
Ce n'est pas à dire pourtant que là où le microscope
ne montre rien qu'une substance homogène, transpa-
rente , et cependant douée du mouvement et de la vie ,
il faille conclure d'une manière absolue <ju'il n'existe
ni fibres, ni organes quelconques. Won sans doute;
mais seulement on doit reconniiître qu'en y supposant^ _
fU analogie des membranes, des muscles, des vnis^V |
icaux et des nerfs imperceptibles , on ne fait que re-
^J^la difficulté au lieu delà rtsoudre. En effet, puîs-
^^^b'abience de toute limite h la divisibilitépbysîque
^^^Bbïlne pas l'adoption du même principe pour la
^^feititulion des êtres riviinls et pour la production des
phénomènes phystoloj^iqucs , il faudra bien en venir
à concevoir un dernier terme de grandeur, où une
tubtlance bomoj^ène est contractile par elle-même ;
loit que les fibres musculaires se composent d'autres
Cbrei de plus eu plus petites et contractiles elles-
nrfmesi soit que les fibres élémentaires se composent
d'une série de {{lobules, ag)^lutincs par une substance
aolle susceptible de se contracter seule. Alors , pour-
i]itoi n'admettrai I-on pasque ce dernier terme est déjà
iios ce que nous montre de plus petit le microscope ,
Ju» des corps larges de quelques millièmes de milli-
atèlrc; puisque nous savons qu'a cedegré de petitesse,
ou un peu plus loin, les actions moléculaires contre-
Iwlancent les autres lois physiques. Ainsi les liquides
et Irft ga2 ne peuvent s'écouler par des ouvertures trop
k.
96 lltTOtRI tfATtBBLLS
|ietitef ; et lei edrps M>lide§ f Milité èà ^rtiouMi très-
fines cessent en quelque sorte d'être sonlnis aux lois
de la pesanteur et de l'inertie , pour se mouroif îiidé-
niment comme le reconnut d'abord M. H. Bnmii.
CHAt>ITRE lit
SVBStAffCE CHÀlUrUC PÉS tH^SOIBES. •-" OnTLUESCE. —
SARC!OD£ (l).
Les Infusoires les plus simples , eomme les Amibes
et les Monades , se composent uniquement ^ au moins
^en apparence, d'une substance charnue glutipeuse
bomogëne , sans organes Tisibies , mais cependant or-
ganisée, puisqu'elle se meut en se contractant en di-
vers sens, qu'elle émet divers prolongements, et
qu'en un mot elle a la vie. Dans les Infusoires d'iln
type plus complexe on voit, d'une part, des piaules
de diverses sortes, des matières terreuseë engBç^é^
accidentellement, et même des cristaux de sulfate ou
de carbonate de cbaux, qui paraissent s'y être formées
successivement ; d'autre part, des globuleè intérieurs,
ou deâ masses ovalaires plus ou moins coftipactes , et
des vésicules remplieé d'eaù et de snbslances étran-
gères ; enfin des cils ou des prolongements filiformes
de différentes sortes , et quelquefois une apparence
de tégument réticulé, ou une cuirasse plus ou moins
résistante. Mais toujours la substance charnue gluti-
neuse parait en être la pArtie e^éentietle. Elle peut
être étudiée dans les Infu^fès vivants (A) lorsqu'ils
(]) Ce chapitre et les niivfltiti sont extraits de mon mémoire sur l'or-
ganitatloQ deâ Infbsoirés. ( Annale dè« Scî«fiiee^ Airfsrelles , i838. )
MS IftFUiOtàM. 17
•t tobi agglatinét avec d'autres corps ( A-^a) , o|U
I<>r9qa'il8 sont accidentellement déchirés en lambeaudP
{A—è); elle peut être étudiée également dans les lû-
fusoires mourants (B) , soit qu'ils se décomposent par
diffluence (B— -n) , soit qu'ils fassent etsuder hors de
leur corps cette substance dans un état d'isolement
presque parfait (B — b),
— ^(A-^a). Les expansions des Amibes , des Difflu-
gies et des Arcelles , comme celle des Rhi^opodes , ne
lont forméeé que d'une substance glutinense vivante ,
sans fibres, sans membranes extérieures ou inté-
rieures (1). Cela est prouvé suffisamment par Ig faculté
qu'ont ces expansions de se souder et de se confondre
entre elles , ou de rentrer dans la masse commune qui
en produit de nouvelles sur un point quelconque de sa
surface libre. Peut-être pourrait-on prétendre que
cefte soudure n'est qu'apparente, et qu'il n'y a là
qu'agglutination temporaire de deux filaments du dé
dent expatisions qui n'en sont pas moins distinctes ;
ce seraient alors les mucosités de la surface , ou bien
mieux ce seraient de petits organes invisibles, qui
détermineraient l'agglutination; mais pour quicon-
que aura ru ces objets , il n'y aura plus d'équiroque ;
et les particularités qu'on ne peut suffisamment dé-
crire sur ces soudures et sur les mouvements des ex-
pansions au-dessus ou au<-dessous , n'échapperont pas
k Tœil de l'observateur, et ne lui laisseront pas le
moindre doute à ce sujet.
(i) €• fiit de rabteiH}« des l^gnmentt chez det aniin«ax inrérieurt,
^'il Sie paratt lî important de voir admettre dMnitiveraent daDt la
wéitmct • a M eonstaté de la manière la pint formelle par des ob«ef-
▼ali«n« de M. Peltier tnr lei Arcelles, communiquées à la Société phi-
lMialii|ife «t publiera dans le journal f'Inrti(t$t , f S36^ n. 164. p. 209.
S8 HISTOIRE NATURELLE
C'est surtout sur les Rhizopodes que le phénDmine
jS^fest facile à observer. Les expansions filiformes de ces
animaux , qui ont tant de rapport d'organisation avec
les DifflugieSy se soudent quand jls se rencontrent , et
leur soudure se propage d'avant en arrière , en pro-
duisant une sorte de palmure» une lame étendue entre
les deux filaments , comme la membrane qui unit les
doigts des Palmipèdes et des Grenouilles (voyez ^n-
nales des Sciences naturelles^ décembre 1835). Si
cette palmure était le résultat d'une simple aggluti-
nation dès expansions, on ne la verrait que là où deux
expansions se séparent ; mais puisque , au contraire ,
elle se montre en avant de la soudure qui se propage ,
on n'y peut voir qu'un effet de la fusion de deux par-
ties d'une même substance visqueuse. Mais, m'a-t-on
dit, pourquoi, si les expansions d'un Rhizopode,
d'une Difflugie ou d'une Amibe , se peuvent souder
ensemble sur le même animal , pourquoi celles de
deux animaux qui se rencontrent ne se soudent-elles
pas aussi? Et, en effet, comme M. Peltier l'a bien
observé, deux Arcelles qui se rencontrent se touchent
sans se souder. A ce pourquoi , comme à tous ceux qui
portent sur l'essence de la vie dans les «nimaux , je
serais fort embarrassé, je l'avoue, pour faire une ré-
ponse satisfaisante (1).
Les divers Infusoires appartenant au type des Mo-
nades, c'est-à-dire ayant le corps nu y de forme varia-
(i) Entre des animaux primilivement séparés , on n'a point observé,
d'une manière positive , de soudure organique. Je crois que les tou-
dnres des polypes sont le résuhat de la gemmation et non le produit
de la réunion de plusieurs animaux Si les jeunes Ascidies composées,
qu'on a vues nager librement, ne sont pas déjà des réunions d« plu-
sieurs jeunes animaux , je n'en conclus pas , cependant , que des uûr
»ES IITFUSOIRES. 99
ble , sans bouche , sans tégument et sans cils vibratiles,
sont susceptibles de s'agglutiner temporairement , soit
entre eux, soit à la plaque de verre du porte-objet : il
en résulte des prolongements irréguliers qui s'allon-
gent à mesure que l'Animalcule s'agite, jusqu'à ce
que, leur adhérence cessant, il reste comme une queue
qui se raccourcit en se contractant peu à peu , et finit
même par disparaître. Ces prolongements accidentels
lont quelquefois aussi déliés que les filaments mo-
teurs. Dans tous les cas , ils ont eux-mêmes une cer-
taine motilité. Ce sont des prolongements de cette
sorte qui unissent des Monades, pour en faire ces
GombinaisonsqueGleichen et d'autres ont nommées des
boule ts-ramés, des jeux-de-nature , etc. Ce sont eux
aussi qui donnent aux Monades de certaines infusions,
des caractères qu'on a crus suffisants pour établir des
genres » mais qui n'ont rien de constant. Dans ces pro-
longements encore on ne toit aucunes fibres , aucunes
trKes d'une organisation déterminée ; et, en effet,
on conceTrait difficilement comment un corps, sou-
tenu par des fibres et renfermé dans un tégument ré-
sistant , pourrait s'allonger et s'étirer presque indéfi-
niment dans tous les sens : ils concourent donc encore
à prouver, chez les Infusoires qui les produisent, une
extrême simplicité d'orgaDisation. Il faut bien faire
attention d'ailleurs que, en niant dans certains ani-
maux la présence d'un tégument propre, je ne pré-
i&aus prirailÎTeTnpnt céparv^ se soient .«oiiilés pour former des amns ,
nuis bien plutôt que ces ainns provieniieiil d'une {^einmalion roiili-
Buelle , puisqu'on trouTe toujours . dans la même masse , des iadivi-
diudc tons les âges. Qu^int aux Crustacés parasites et aux Entozoaires,
il(Q ont point de communication ort;anique réelle avec l'animal auK dé-
peu do^ei iU Tivent.
30 BlSTOlUb MàTUU^^LE
tends pas du tout nier Texistence d'une surface; j'ad*
mettrai même volontiers que cette surface peut , par
le contact du liquide environnant, acquérir un cer«
tain degré de consistance , comme la ooUe de farine
ou la colle de gélatine qu'on laisse refroidir à l'air,
mais simplement de cette manière , et san^ qu'il se soit
produit une couche autrement organisée que Tinté**
rieur, sans que cette surface ait acquis , par le seul
fait die sa consolidation , des fibres , un épiderme , des
bulbes pilifères, ou seulement une contractilité plus
grande ; et encore , si cette surface est réellement plua
résistante , ce n'est pas , du moins sensiblement , chea
les Monades et les Amibes.
Ici encore se présente une question que je ne me
flatte pa« plus de résoudra que celle 4^ la non-«ou-r
dure des Arcelles. Gomment se produit l'agglutina tioa
des Monades aux' corps étrangers 7 Est^elle i|ubordon<«
née à la volonté de ces petits êtres? Je ne voudrais
pas même à ce sujet entrer dans une discussion sérieuse
sur la volonté , sur le Moi des Infusoires , comme l'ont
fait pourtant des philosophes célèbres^ Il parait touti^
fois qu'une agglutination du même genre et vraisem-
blablement involontaire se produit chez les Loxodes
vivant très-nombreux dans des infusions. Il m'est ar-
rivé souvent de voir deux ou trois de ces animalcules
agglutinés d'une manière fortuite, les uns par telle
pariie , les autres par une partie difiéreute , et nageant
en bloc dans le liquide jusqu'à ce qu'ils se détachas-
sent , sans qu'on pût soupçonner là rien d'analogue à
un accouplement.
— (A — b) Les Infusoires en voie de multiplication
l)ar iissiparité ou division spontanée , et mieux encore
ceux qu'un accident a dilacérés , montrent |<| substance
AU ivf usoiaxs. Si
charnue, étirée, trauiparente et sans traces appréi-
dablcs d'organisation intérieure. Il m'est arrivé fré*
qoenunent de TOir cela sur des Infusoires déchirés ^t
défoméa de la manière la plus bizarre, quand , pre*
nant an petit paquet de eonferres , je le comprimais à
plasi«urs reprises sur une lame de verre , pour en ex-
primer Teau que je voulais explorer. On y arrivera
pkw aùrement encore, en laissant tomber brusquement
sur une goutte d'eau très-ricLe en Infusoires une lame
milice de Yerre, qu'on relève ensuite, ou enfin en
appuyant un grand nombre d^ fois , à plat sur le verre,
une aiguille à travers la goutte d'infusion. Ce sont
surtout les Tricfaodes et les Kérones {Oxy tricha pel'-
liomëllit 9 Kerona pustulata) , qui se prêtent le mieux
à otite opération. Les déformations qui en résultent
oatdaané lieu à l'établissement de plus de trente es-
piees de Miâller ; car les vrais Ipfusoires , déjà si re^
■arqaaUea parleur fissiparité, ont la propriété de
cMitinuer à Tivré, tout mutilés qu'ils aient été , pourvu
qee le liquide n'ait pas changé de nature, soit par
l'addition de quelques nouveaux principes , soit par la
privation d'oxygène. Il est même extrêmement proba*
Ue que , si , malgré leur petitesse, on pouvait parvenir
à les couper en morceaux , chaque partie continuerait
àrivre et deviendrait unlnfusoire complet: c'est ce
^ue démontrent les fragments qui, restant après la
diiHuence presque totale d'un Infusoire, recommen-
cent à nager dans le liquide , si on y ajoute une goutte
d'eau , et mieux encore l'exemple d'une Kerona pustU'^
lata ( voyez mon Mémoire , pi. I , fig. D, 3) , qui s'était
accidentellement trouvée partagée presque complète-
ment en trois fragments, vivant en commun et nageant
ta tournoyant autour de la partie moyenne. On doit
32 aiSTOIRE NATURELLE
remarquer que les parties , ainsi mises à découvert
par une déchirure, et qui évidemment n'ont pas de
tégument, ne paraissent pas diflerer, quant à leur
aspect extérieur, du reste de la surface : elles sont plus
diaphanes ; mais elles ne montrent ni moins de fibres
ni plus de traces de l'intestin et des organes inté-
rieurs.
— (B — a). Un des phénomènes les plus surprenants
que l'on rencontre dans l'étude des Infusoires , c'est
leur décomposition par difSuence. C'est en même
temps l'un de ceux qui tendent le plus à prouver la
simplicité d'organisation de ces animaux. MûUer 1 arait
bien vu dans une foule de circonstances : il l'exprime
par les mots effusio molecularum , effundi ou dirumpi
ou sohi in molecidas , diffluere , efflari,. etc. Il avait
été extrêmement surpris de cette singulière décompo*
sition d'un animal vivant. Tantôt il a vu des Infu-
soires au seul contact de l'air se rompre et se répandre
en molécules , ou bien arriver au bord de la goutte
d'eau entraînant une matière muqueuse qui semblait
être le principe de leur diffluence ; d'autres , traver-
sant avec vitesse la goutte d'eau , se rompaient et
dif&uaient tout à coup au milieu de leur course (^m-
malcula infusoria^ prasf. p. xv).) Il décrit ainsi la dif-
fluence de VEnchelis index, p. 38. « L'animalcule,
s'étant échoué sur la rive et ayant pris une forme ovale
ventrue, se décomposa depuis l'extrémité antérieure
jusqu'au tiers de sa longueur en molécules, qui , au lieu
de se répandre des deux côtés , comme chez les autres
Infusoires, s'éloignaient en formant une colonne droite,
comme la fumée d'une cheminée. Le reste du corps ,
au lieu de diffluer de même , s'échappa au milieu du
liquida, et, recommençant une nouvelle vie, com-
DES INFUSOIBES.
Zi
B bienlàt une forme sphértque » . I) dit aussi (p. 106}
le Kotpoeia meteagris se résouilre en molé-
cules jusqu'à la sixième partie, et le reste se remettre
à rij^cr , comme s'il ne lui fiit rien arrivé. Dans vingt
autres endroits (p. tOO. 109, 215,270, 290, etc.],
il iJccrit avec admiration la diiHuence des Infusoires,
roiQineoç.iDt à une entréinité et se conlinuast sans in-
lerruption jusrju'.'i la dernière particule qui , l'instant
d'avant sa décomposition, agitait encore ses cils vibra-
liles, pour chasser au loin les molécules ^ui se sQnt
dctactiêes d'elle.
Si j'ai cité Miillcr, ce n'est pas ftiuts de pouvoûc
citer (les observations qui me soient propres ; mais
œlles de l'auteur danois sont tellement exemptes
de préventions, et ont un tel cachet de sincérité,
^o'on ne peut, je crois, leur refuser une croyance
cDlière. J'ai vu moi-mdmc uombre de l'ois Li diffluence
des Infusoires, qui sont susceptibles de la montrer,
c'est-à-dire qui sont dépourvus de téguments plus ou
■toinsrcsistiints, tels que lesTrichodes et les Kérones}
Uoâis que les Paramécies , les Vorticelles et les autres
Infasoîres, dont la surface est réticulée, oS'rcDt up
lotre genre de décomposition, qui sera décrit plus
toÎD. On détermine aisément la difUuence, en appro-
chant du porle-ohjet une barbe de plume trempée dans
l'ammoniitque , cl l'on peut alors suivre commorlément
ta marche. L'animal s'arrête; mais il continue à
moavoir rapidement ses cils ; puis tout .H coup, sur un
point quelconque de son contour, il se fait une écban- i
cmre, et toutes tct [larcclles provenant de celle de*
caraposion partielle sont chassées au loin par le mou-
vement vibratile. L'échancrure saugmeote sons cessa '
juiqa'ji ce <|u'il ne reste plus que l'une des extrémité»,
[■rrsoiREs. 3
Sk HISTOIRE NATURELLE*^
gui disparaît à son tour; à moins qu'on n'ajoute une
goutte d'eau fraîche, qui arrête tout à coup la décom-
position et rend la vie au reste de l'animalcule. La
même chose s'ohserve par suite de Tévaporation pro-
gressive, quand on laisse la goutte d'infusion à décou-
vert sur le porte-objet, comme le faisait Millier, au
lieu de la recouvrir d'une lame mince de verre poli.
Dans ce dernier cas , on voit même mieux l'eflet d'une
affusion d'eau fraîche.
Cette diffluence , cette dispersion des molécules sans
que l'animalcule meure tout entier, M. Ehrenberg »
qui l'a fort bien vue (1) , la regarde comme un phé-
nomène de reproduction : c'est 'la ponte, et les gra-
nules sont les œufs. Nous discuterons plus loin cette
opinion ; pour le moment , je dois dire seulement que
les granules en question , qui sont de plusieurs sortes,
paraissent être pour la plupart étrangers aux phéno-
mènes de vitalité des Infusoires. Les uns sont évidem-
ment des particules inertes ou organiques avalées par
l'animalcule pendant sa vie ; les autres sont des con-
crétions produites dans la substance glutineuse vivante.
Le résidu, laissé sur le porte-objet, peut aussi mon-
trer un bien plus grand nombre de granules , si on le
regarde avec un microscope médiocre, qui donne cet
aspect à toutes les parcelles irrégulières. Au milieu de
ce résidu se voient aussi un ou plusieurs globules plus
(l) Cet auteur, dans ton mémoire de i836 (Zutàtze sur Erkennt'
niss, etc.), dit à la pageii : « Ou peut faire pondre artificiellement les
Stentor, si on les observe avec peu d'eau sur une lame de verre. Ils
s'élargissent d'abord et laissent sortir d'un endroit quelconque de leur
corps des grains verts par la déchirure de l'enveloppe. Si on ajoute alors
un peu d'eau nouvelle , ils s'arrondissent de nouveau, la déchirure de
la peau se ferme , et ils recommencent à nager , tandis que , dans d'au-
tres cas, ils continuent à se décomposer {zerfliessen) entiècement. •
••
DES IBFUSOJftES, 85
moins volumineux, que Miiller avait déjà observés
rt qu'il prenait pour des œufs ou des ovaires, et que
M. Ebrenberg, en certains ciis, a nommés testicules
{Samendrùse].
Je dis que le phénomène de la difTIuence ofire une
des preuves tes plus frappantes de l^i simplicité d'or-
ganisation des Infusoires ; car il est certain que si des
fibres musculaires , si un téjzument résistant, si un
intestin et des estomacs existaient n l'intérieur, on ea
verrait quelque indice pendant cette décomposition
progressive. On ne pourrait , eu ellet, supposer que
tous ces éléments de lorganisme se décomposent à la
fois, et qu'il n'y eu a pas un seul qui subsiste un in-
stant de plus que les autres ; puisque l'on voit les
Pbnâîres, les Distomes, les Méduses même qui oc-
cupent dans la série du régne animal un rang encore
moins élevé que celui qu'on voudrait assigner aux
Infusoires; puisque l'on voit, dis-je, ces animaux^
en se décomposant , montrer distinctement les divers
clémcnls de leur structure, et notamment des fibres
bien visibles.
[B — 6). Va autre phénomène de décomposition de» ,
laTiisoires, c'est Vessudation de la substance gluti-
ueusede l'intérieur à travers les mailles du tégument
Ucfac qu'on aperçoit comme un réseau à la surface ; il
s'observe en général chez les Infusoires , qui ne se dé-
composent pas par difflueuce ; chez les Paramécies,'
les Leucopbres, les Vorticciles, etc., et chez d'autre»^ j
eapèces dont le tégument , quoique non réticulé , est
cependant bien réel , telles que les Euglènes , les Disel-
36 HISTOIRE HATURECLE
mis, etc. (!)• On voit cependant quelquefois aussi des
globules de cette substance glutineuse , que j'ai pro-
posé de nommer Sarcode , se montrer sur le contour des
Infusoires décomposables par diffluence , et , chez ceux
qui se décomposent déjà, dans les parties qui sont
moins exposées au mouvement yibratile des cils. Dans
ce dernier cas ces globules, pouvant rester adhérents
par un étranglement ou une sorte de pédicule à la
partie déchirée de l'animalcule , Ressembleront quel-
quefois aux prétendus estomacs de M. Ëhrenberg; je
crois même que cet auteur a représenté des globules
sarcpdiqueSi ainsi pédicellés, dons plusieurs figures
de son ouvrage. Souvent aussi de tels globules , se
détachant tout à f^it , flottent dans le liquide et sui-
vent les courants occasionnés por les cils. On pourrait
alors, ainsi que M. Ëhrenberg, les regarder comme des
estomacs tout à fait isolés et maintenus fermés par la
contraction spontanée de leur pédicule rompu , si Ion
pouvait concilier cette supposition avec la largeur de
ce même pédicule avant la séparation. On ne pourra
d ailleurs conserver le moindre doute à ce sujet , si
Ton examine attentivement, pendant un temps suffi-
sant, les exsudations globuleuses ou discoïdes des
Infusoires, et surtout celles plus volumineuses de la
Leucophra nadulaia, qui vit dans l'intérieur des Lom-
(l) Ottaiid dti brlié Oû déchire les Navicules , les Bacillaires , les
JSuattmm « Itt Cloflérits* etc., que M. Ëhrenberg classe parmi les
Infusoires , la substance vivante qui en sort a beaucoup plus de rap-
port avec Celle des Characées et des Conjugées qu^avec celte des Infu-
••irti. Sllt Itionlrt , dans ses différents lobes , une disposition il $t
mettre en globiHes , qui semble bien annoncer un certain degré de
contractililé ; quelques lobules même , dans les Bacillaires et les X.i-
vleules sont diaphanes comme le Mrcodr dés tnfiHoire s , mais je n'y ai
jatMispu dis(in§ver lit itidtiiité « ni l'orraaiion de v;iruoles.
H au iNFusoiKEo. yi
^Mes , «t qui a fuit l'objet d'un des chapitres de mes
mlierches iur les orsimiiimes inférieurs ( Annales des
Sciences naturelles , décemhro 1835). On ne manquera
pas, «n efFet, de voir rjuelques-unes de cesexsuda*
lion» glutinouses se creuser de cavités spbëriques ou
de vacuoles^ qui iront en s'agrnnilissant jusqu'à l'en-
tière destruction des musses glutlncuses ou sarcodi-
ques. Ce qu'on voit plus diUicilementdans les Infu-
loircs , on peut l'ohstTver avec la plus grande facilité ,
au eonlraire , sur Jca vers ioleEtinaux . et particulière-
ment sur In Douve du foie [ Distoma hepaticum) , qui
laiue exsuder des globules sarcodiques de } millimètre
pnTimn , dans lesquels lu production des vacuoles se
voit admirablement (1).
Diins ces diJIêrents cas, cette substance se montre
parfuilement homogène , élnslique et contractile, dia<
pbane . et réfraclarit la lumière un peu plus que l'eau ,
mais beaucoup moins que l'buile , de même que la
substance gêliitineuse ou albumineuse sécrétée par les
v^icules séminales de plusieurs mammifères , et que
celle qui accompagne les globules huileux dans le vi-
•arUi Kaloioiirei , «l pirtieuliérraicnt lur Ici Ticniai e1 Ici Dlilomri .
ftar iccpiinr une nation claire Ja U Qiliir* du tarirodo «t di t* prO'
flifU qu'il > <lc » creuoer •ponlanémctil An vacuoUt Tout l«t Enlo-
Wlir» Uirailod» et ceilordti m'ont fait Toir dg nambreni globulfi
éÊ tircoji! , loriqne j* Iw «anttnal* vitinlt avic un peu d iiu entra dee
hmM lie (orre ; mkii le Dittnmo hépallque . li commun dant lei eiuani
Uhiirei du (oie det moutont , où la priwnce eit Jéoolic par un gon-
lUata&t b>«o *i»ibU , «1 celui qui m i donn* celle luhilance an glo-
bulr* plu* irot. Qunnd on a apprit li t'obwnrr , on te Irou*e liiimanl
■ulfiTJ aa Uaniporcnceiur leroiilour deiplm pellUTarniji. àaSeoia:
kaWUiBl l'intealin dea poitMlii, da> Ditlomei du poomon ou de la leMle
d« p-nonUlci , «I de tout lea autre* Enloioairea qu'on Itius mourir
«tre Iti pbquM (le «rre , ail»! que «nr le bord itr» pliiei de diveriei
ianeOcb* «1 An jriin^t larrn ire nui forme» d'in'e'l"-
38 HISTOIRE NATURELLE
tellus des œufs doiseaux , de poissons , de mollusques
et d'articulés. On n'y dislingue absolument aucune
trace d organisation , ni fibres, ni membranes, ni ap-
parence de cellulosité , non plus que dans la substance
charnue de plusieurs Zoophy tes ou Vers , et dans celle
qui , chez les jeunes larves dlnsecles , est destinée à
former plus tard les ovaires et les autres organes inté-
rieurs. C'est là ce qui m'avait déterminé à donner à
cette substance le nom de sarcode , indiquant ainsi
quelle forme le passage à la chair proprement dite ,
ou qu'elle est destinée à le devenir elle-même. L'idée
exprimée par cette dénomination univoque, a d'ail-
leurs commencé à s'introduire dans la physiologie; on
a dû reconnaître en effet que, dans les embryons et
dans les animaux inférieurs , le tissu cellulaire ne peut
avoir encore les mêmes caractères que dans les verté-
brés adultes, et qu'il a du être primitivement une
sorte de gelée vivante. Qu'on l'appelle de ce dernier
nom, ou qu^on YsLppeïle tissu hypoblasteux , comme
le propose M. Laurent^ ce sera toujours la même sub-
stance dont on aura voulu parler : une substance qui ,
dans les animaux supérieurs , est susceptible de rece-
voir avec l'âge un degré d'organisation plus complexe ;
mais qui , dans les animaux du bas de l'échelle , reste
toujours une simple gelée vivante, contractile, exten-
sible, et susceptible de se creuser spontanément de
cavités spbériques ou de vacuoles occupées par le li-
quide environnant qui vient toujours, soit directe-
ment, soit par imbibition , occuper ces vacuoles. Telle
parait être la cause qui, dans les animaux plus éle-
vés, détermine la transformation de cette substance
homogène en une substance plus organisée.
Il est d'ailleurs toujours facile de distinguer les i. lo-
DES IIIFUSOIRZS. 89
bules sarcodiques qui agissent sur la lumière comme
des lentilles convexes faibles, comparativement aux
globules huileux , et les vacuoles qui agissent au con-
traire comme des lentilles concaves, puisque ce sont
des cavités sphériques remplies d'eau , au milieu d'une
substance plus dense ou plus réfringente.
Cette substance, Lamarck la nommait, dans les
Infu5oires, tissu cellulaire, d'après l'usage qui vou-
lait que ce fut là le tissu le plus élémentaire; cepen-
dant il en parlait comme d'une masse gl utine use ho-
mogène > et, s'il y supposait des cellulosités, c'étaient
donc des cellulosités absolument invisibles.
Mûller, qui avait vu les exsudations de sarcode au-
tour des Infusoires ou dans leurs déchirures , les décrit
comme des vésicules ou des bulles diaphanes ; il a même
TU des vacuoles dans quelques-unes de ces exsudations,
et les regarde comme des vésicules incluses (voy. Kol-
poda uucleus , Anim.inf. , pag. 99); il les regarde
en général comme des ovaires ou des ovules. En par-
lant du Kerona histrioj il les désigne simplement sous
le liom de molécules muqueuses ( moleculœ mucidœ ].
Gleichen et beaucoup d'autres observateurs les ont
vues également , mais se sont mépris sur leur signifi-
cation ; il est présumable que le prétendu gaz intesti-
nal , observé par M. Ehrenberg sur son Ophryoglena
jla^icans { Injiisionsthierchen , p. 360, et pi. xl,
t. IX d,) , n'était autre chose qu'une exsudation de la
substance glutineuse*
Lorsque je décrivis pour la première fois cette sul>-
stance sous le nom de sarcode , en 1835, ses propriétés
d'élre insoluble , mais décomposable |)ar l'eau ; d'être
coaîTulée par l'acide nitrique, par Talcool et par la
chaleur ; de se dissoudre bien moins que lalbumine '
ko HISTOIRE SATURELLS
dans la potasse , qui paraît seulement bâter sa décom-
position par l'eau ; sa faible réfringence et son carac*
tère de viscosité et d'élasticité , m^avaient paru suffire
pour la distinguer des autres produits de l'organisme ,
tels que l'albumine, le mucus et la gélatine. La sin-
gulière faculté de se creuser de cavités spbériques ou
vacuoles remplies d'eau , m'avait paru tenir à un reste
de vitalité qui l'aurait encore plus essentiellement
distinguée des substances que j'ai cilées. Mais nous
connaissons si peu ce qu'on a confondu sous le nom
commun d'albumine, qu'il n'est peut-être pas im-
possible que diverses substances , essentiellement dif-
férentes, aient les caractères que j'ai assignés au
sarcode , et qu'il reste encore à trouver un caractère
spécial pour distinguer la substance charnue des ani-
maux inférieurs.
Mtilgré de légères variations dans la manière de se
comporter avec l'eau, il me semble que cette sub-
stance est bien analogue à celle des embryons de mol-
lusques, quand la vie commence à s'y manifester ; à
celle de très-jeunes articulés , et même à la substance
que dans les poissons on trouve entre la peau et la
chair; et que , chez plusieurs vertébrés , on fait sortir
par expression de l'épaisseur des membranes mu-
queuses
Le vitellus des œufs d'articulés et des poissons est en
partie formé d'une sorte d'albumine peu soluble dans
Teau , et susceptible de se creuser de vacuoles comme
la substance des Infusoires, mais bien moins consi-
stante et moins élastique; d'où résulte qu'au lieu de
former des globules dans l'eau , elle forme des disques
ou des gonlles a[)Ialies sur la plaque de verre. La por-
tion la' plus cuiisislante de la liqueur sperma tique ^
BU IHFUSOlftES. 1^1
celle qui est sécrétée par les vésicules séminales,
ou par les vésicules accessoires, chez le cochon
dinde, par exemple, a la propriété de former dans
Veau des gouttes aplaties ou des disques lenticu-
laires, et de se creuser aussi de vacuoles; mais ce
phénomène dure très-peu et la dissolution est bientdt
complète. La partie extérieure et demi fluide du cris-
tallin , celle qui , immédiatement au-dessous de la cap-
sule, se confond avec rhumeut* de Morgagni, m'a
présenté aussi des particularités très-analogues; ainsi
elle forme des globules qui réfractent fort peu la
lumière , paraissent assez élastiques , et se creusent
ordinairement de vacuoles ; mais ici cette propriété
est absolument étrangère aux phénomènes vitaux , car
OD l'oblierve encore au bout de plusieurs jours, lors-
que les humeurs de Vœi\ ont déjà subi un commence-
ment de putréfaction.
Le fait de la formation spontanée (1) des vacuoles
pourrait être un phénomène physique et non organi-
que; ces derniers exemples tendent h le faire croire ;
quoi qu'il en soit , cependant , on devra reconnaître
que ce fait doit avoir une grande influence sur le pas-
sage de la substance glutineuse homogène à un degré
d organisation plus élevé.
La substance glutineuse qui constitue la presque
totalité ou la plus grande partie du corps des Infu*
soires étant dès lors considérée comme simple et homo-
(l) Quand on a prépara une émuUion avec de Thuile et d*. l'eau gom-
mée OQ sucrée ou albumineuse. et qu'on la soumet nu microscope , on
Toit, dant les plus grosses gouttes irhnile, des gouttelettes d'eau eni-
priftonnéps ou simpUinent enchâssées à la surface , et qui sont de vc'ri>
tables vacuoles occupées par un liquide moins dense que le milieu en-
vironnnnt : mais f*é ne sonl pas des vacuoles formées sponlaflément.
4S HISTOIRE NATURELLE
gène , il devient sans doute fort difficile de s'expliquer
son extensibililé et sa contriictilité ; mais, vérita-
blement, on ne serait pas plus avancé en la considé-
rant comme du tissu cellulaire à mailles invisibles ,
puisque le tissu cellulaire , tel que nous le connaissons
dans les vertébrés, est tout à fait privé de ces pro-
priétés.
Au lieu de dire dans ce cas , comme dans beaucoup
d'autres, que nous ne savons pas comment se produi-
sent , et le mouvement et les phénomènes de la vie,
il peut paraître plus simple de supposer, comme
M. Ebrenberg l'a fait pour les expansions des Amibes
et des Arcelles, qu'il y a dans cette substance si dia-
phane et en apparence si homogène , des membranes ,
des muscles, des fibres et des nerfs imperceptibles;
mais , encore une fois , à part les réflexions que fait
naître cet abus étrange de largument analogique , ne
voit-on pas que c'est seulement reculer la difficulté
que de supposer des organes invisibles là où Ton ne
peut rien apercevoir.
CHAPITRE IV.
Organes locomoteurs et organes extérieurs ou
appendiculaires des infusoires.
Les principaux organes extérieurs des Infusoires sont
les divers prolongements de leur substance charnue
vivante, qui, sous la forme d'expansions, ou de fila-
ments, ou de cils , ou de soies , servent à la fois à la
locomotion et à la nutrition , ou à la respiration, en
multipliant les points de contact de la substance vi-
vante arec le liquide environnant et avec l'air contenu.
0£8 IlIFUSOIRES. 43
D'autres prolongements filiformes , comme ceux des
Actinophrys ne peuvent servir qu'à ce dernier usage ,
puisqu'ils sont presque immobiles. Les soies plus
dures et cornées qui servent à larmure de la bouche
de certains genres, et les diverses sortes de cuirasse
ou de tét , peuvent aussi élre considérées comme or-
siues extérieurs.
Les expansions des Amibes et des Difllugies , tantôt
plus courtes , tantôt plus eiBlées , et enfin tout à fait fili-
formes , simples comme dans le Trinema {Difflugiaen-
chelis Ebr . ) , ou ramifiées dans les Gromies et les Rbizo-
podes 9 offrent tous les passages jusqu'au long filament
flagelbformequi sertd organe locomoteur aux Monades.
Ces derniers Infusoires eux-mêmes sont susceptibles ,
comme je Tai déjà dit , de s agglutiner aux corps solides
par une partie quelconque de leur surface , et s éti-
rent ensuite de manière à présenter un ou plusieurs
filaments latéraux ou postérieurs également coolrac-
tiles et mobiles. Ces filaments,. qu'on reconnaît bien
n'avoir rien de fibreux, de membraneux ou d'épider-
mique , se contractent et se meuvent par eux-mêmes ,
et De sont point du tout mus par des muscles insérés à
leur base , qui leur feraient décrire une surface coni-
que ayant son sommet au point d attache, comme
M. Ebrenberg l'a supposé et même figuré {Monas
pullula, Infusionslh. 1838, pi. 1, fig. m). Pour
s'en convaincre, il faut observer les Monades vivant
dans les vieilles infusions; on en verra dont le fila-
ment, trois ou quatre fois aussi long que le cor[)S,
se meut simplement à l'extrémité comme un fouet
vivement agité, et demeure roide ou légèrement
courbé vers sa base.
M. Ehrenbcrg, qui nomme ce filament une trompe ,
44 ■wfoits
et quÈ . f^riàetihiitmtmt ckez les Mondes, dillaToir
ehsenré en hifwnt éupcrcr sur le porte-^lget da mi-
croscope la psntMm «Tcao coBlcnant ces anîiBalcoles ,
■e parait pas aroîr cowio n vraie loagnenr : il l'aTait
pris d abord pour une vraie trosEipe, cl avait même
reprcseoté rafflm des particules notrîtrrcs à fextrë-
mité, chez ses Traehelomonas et Ch^ttogiemm (iii*mé»
mmre 18^ , pi. Tn, f. lo-rr V Maintenant , à la vérité,
il prend cette trompe pour un prolongement de la
lèvre ftupérieare ; et même , en pariant de son genre
Phacehmonas. qui est poorva de hait à dix sembla-
bles filaments, il dit que les trompes et les dis ne sont
point des organes trop différents entre eux ( Infus, ,
p. 28 ). La booche, suivant loi , est à la base des fila-
ments ; mais rien ne prouve que cette supposition soit
fondée , car cbez un grand nombre d'Infnsoires pour-
vus de cet organe , tels que les Euglena, , on ne voit
point d'intromission réelle de matière nutritive ou
colorante ; et chez les Monades , qui souvent présen-
tent de petits amas de matières étrangères à l'inté-
rieur , Tintromission n*a point eu lieu à la base de la
trompe , non plus que par l'extrémité.
Si personne aujourd'hui ne veut persister à voir
dans ces filaments de vraies trompes contenant un
œsophage (1) , je ne reviendrai pas sur les arguments
(i) M. Ebrcnberg décrit tons le nom île TracMius trichoph^nu
(In/utionithiêrcken , p. 322, pi. 33, f. xii), un Infuaoire qai parait bifo
élre le même que j'ai nommé Pjrronema en i836 ; il représente comme
nne trompe assez épaisse et terminée par un boulon , ce que j'ai décrit
comme un filament flagellifonne qui s'amincit considérablement i Tes*
trémité. A la vérité , il dit dans le texte que celte trompe est extraor-
diniiirement mince et difficile à voir , et que dan» les individus ob^rvés
en Bnssie , il n'a p»s vu de bouton à l'extrémité de la trompe. D'ailleurs,
19 mes prêcêdeoU mémoires je tirnis de la té-
onitêdc ces GlamenU, (]ui {[eviennenltle plus en plus
miDCCf i l'exlrémité, et de leur facile ruplure , et enfin
de leur multiplicité. Je dlnii pourtant que cetLe der^
nière circonstance s'oppose mcme <i ce cju'on suppose
la bouche à leur hase, puisque, cbez riofusoire <{ue
J'«î nommé HcxamUa, rien n'indique la présence
d'une bouche à In base d'aucun des six filaments qui
partent de ditIcrraLs points, de sorte qu'il y aurait
iruUnt (le raison à y supposer six bouches invisibles
iju'à en supposer une seule.
L«s divers prolongements fililormes des Infusoires ,
(|aQÎi{Uv de même nature , se montrent plus ou moins
cootiilanls. plus ou moins conlracliles : ainsi, tandis
ijiteecux des Grôniîa, pouvant h chaque instant s'é-
lodre.puis se i'oodredans la masse, ne montrent que
MCMeotundfi^rédeleusiou qui leur permette d'aban-
doBOcr Itt plan de reptation ; ceux du Tiinema , qu'on
HBait tort de conl'ondre avec les DiiHugieg (1) . ss
^mteni dans toute leur loni^ueur, et s'inclinent d'un
aMèâ l'autre, cberrbanl un point d'appui où ils se
bat i:L s'ii^r^tnlinent pour faire avancer l'animalcule
(■sccontmclant 1 ceux du Diseliuis uiridisoat. encors
k Escalté de s'u^i^lutiner au verre i cependant il» ne
NDt pAS BUScepLibles de se coniracler entièrement, et
mine, ;iprès s'être rompus ou détacbés, ils restent
■ nîmilitil ce DlAmcnl i\a prolan
MilCi 4«« anlità Tnichtilut . il ns
mt»f/m* da tact el dr niDureniinil ,
11, U D.JJlusi'- '"<
■iDamm; TifHtn
Ehre
.^DC»
i *n ilaiitifl ( /«/. pi. ■(, tf, i* ) qu>
46 UlSTOIftE WATURELLE
quelque temps visibles dans l'eau comme des Glaments
flottants , sans mouvement. Dans d'autres espèces, des
filaments agglutinés par Teiitrémité se contractent
brusquement , de manière à lancer Tanimalcule à une
certaine distance.
Les cils yibratiles paraissent être de la même nature
que ces divers filaments : on les voit, dans un grand
nombre d'Infusoires , se crisper et se décomposer après
la mort comme une substance glutineuse, à moins
qu'ils n'aient été fixés à la plaque de verre par l'éva-
poralion du liquide : quelques-uns persistent pendant
quelque temps , mais ils ne sont jamais d'une substance
cornée comme ceux des Ëntomostracés et des articulés
en général , puisque aucun ne persiste si on y ajoute
un peu d'alcali.
On ne peut donc, dans aucun cas , les assimiler à
des poils cornés , sécrétés par un bulbe et mus par des
muscles ; l'analogie , prise des animaux supérieurs , a
donc évidemment entraîné trop loin ceux qui admet-
tent une telle similitude , et supposent des muscles
insérés à la base des cils. M. Ebreuberg dit cependant
avoir vu dans les grandes espèces de ses genres Stj^lo^
nychia et Kerona y la base de cbaque cil en forme de
bulbe , et ce cil décrivant une surface conique, dont le
sommet est au bulbe même r il croit pouvoir expliquer
ce mouvement par Taclion de deux muscles qui agis-
sent sur leur base. De plus, il regarde la distribu-
tion constante des cils en rangées , comme due à Texi-
slence des muscles longitudinaux qui les mettent en
mouvement par série; mais il a soin d'ajouter que ce
fait n'est pas facile à observer directement : je le crois
bien ; je dirai même que la difficulté de les apercevoir
est si grande , que jamais je n'ai rien pu voir de sem-
DES INFUSOIIIËS. h7
bbbte. Cest de ce résultat négatif que j'ai tirélacoa-
téfjueoce toute contraire, qu'il n'y a point démuselés
moteurs pour les cils ; je crois nicme que )c5 cils vi-
bmliles, au lieu d'(îlre portés sur les granules de la
surljce réticulée de certatas Inrusotres, sont silués
d^ins 1rs ititervallesi quant aux appendices plus to-
liunineux des Kerones ( Stylonychia , Kerona , Oxy-
tricha], ceux qu'on a nommés crochets et styles, ils
nontrcot en eQet un épaississemeut à leur base ; mais
hco oe prouve qu'il j ait un vrai bulbe ; bien au con-
liaire, la décom[iosition tolnle, pnr difQuence de ces
lafiuoires, montre que c'est paitout une même sub-
itaoce.
Mûller avait déjà distingué, parmi les appendices
dSfbrmes des Infusoires, ceux qui sont plus fins et
n^tites ( Cilia micanùa), et ceux qui , plus gros OU
ph» roides , sont immobiles (iSettr), ou simplement
apables de se plier ou de s'infléchir en divers sens,
pour servir à la progression ou au toucher; il nom-
nitces derniers cim ou cornicuta.M. Ehrenberg, en
oolre des cils et des soies , distingue Russi des styles et
des crveJiets ( uncini ).
n peut paraître surprenant que des organes aussi
ttivcTS soient regardés comme des expansions plus ou
imiDSConsistiintes de la substance même qui consti-
lueen miijeure partie le corps des Infusoires; peut-
*titdcvra-t-on admettre quelque autre diflérencedans
Uar nature, puisque véritablement une substance
orpaaisêe peut être modifiée de plusieurs manières;
luisrrtle dillérence, si grande qu'où lu veuille sup-
pQter. ne pourra jamais aller jusqu'à en faire de vrais
potls sécrétés par des bulbes tomme ceux des vertébrés;
outnjme des poils cornés tuhulcux, comme ceux des
L
46 B18T01RE NATURELLE
animaux articulés. Mûller, quoiqu'il parle à friusieura
reprises de la base globuleuse de ces appendices, comme
s'il leur supposait des bulbes sécréteurs , rend aussi
témoignage de leur nature molle et ^lutineuse et de
leur décomposition dans Teau , notamment à loccasion
de la difHuence du Trichoda charon et de Ylfiman*
topus sannio (1). On peut d'ailleurs se convaincre fa-»
cilement de ce fait, en approchant d*un flacon d'am-
moniaque le porte-objet chargé d'Infusoires tels que les
Kerones , les Plassconies , etc. Ces animalcules cessent
bientôt de se mouvoir, et subissent des déformations
curieuses ; leurs cils se crispent et se contractent , el
finissent par disparaître, comme on le voit dans les
figures que j'ai données , représentant les changements
successifs de la Kerona pustulata et de la Plœsconia
charon.
Ce dernier exemple montre aussi que la cuimsse
des Plœsconia n'est pas plus de nature cornée que
les cils, car elle se déforme et se décompose eo
même temps, bien différente en cela de la cuirasse des
Brachions , qui se conserve dans Teau et résiste même
à la putréfaction. Le tét des A réelles, des Difilugies*
des Trachelomonas et de plusieurs autres ThecamO'
nadiens, se conserve aussi sans altération , ainsi que
l'étui (les Dynobryum et des Tintinnus , et J^agini"
cola: il en peut assurément résulter de fort bons ca-
ractères pour la distinction des groupes , mais on ne
peut rigoureusement donner à ces parties la dénomi*
nation commune de cuirasse.
(i) Muller sVxprltne ainsi {Animalcula infusoria^ p. ^^9) : Cf/i#
in morlus tvnnttcunt , cl p. aSo * nqtta déficiente.., cilU rigidm mbsfm^
motu , paui'if momenti persistentia , e%'anuerc deniqite prorsùs.
'. ' DES INFUSOIRES. 49
Les petites bnguettcs solides qui entourent comme
une nasse la bouche des Chilodon, des Prorodon et des
Nassula, résistent beaucoup plus à la décomposition
€jue les autres appendices. Je les ai même vus persis-
ter après 1 action d'une solution de potasse, qui avait
dissous tout le corps d'un gros Chîlodon [Kolpoda
cucullulusj Millier?) (1); mais celles des iV^ajju/a se
dissolvent au contraire très-bien dans la potasse. On
peut sans doute admettre que ce sont des productions
cornées analogues aux soies des Nais , et plus encore
aux crochets des Ténias, des Cysticerques et des
Echinocoques. Nous ne savons comment se forment
celles-ci ; mais nous savons que leur présence n'est
pas l'indice d'une organisation très-complexe ; et celle
des Infusoires étant encore plus simple , nous n'avons
pas de motifs pour les regarder comme indiquant
tout un système d'organes qu'on ne saurait aper-
»Toir.
Les pédicules contractiles des Yorticelles peuvent
aussi être comptés parmi les organes extérieurs des
Infusoires. Leur structure et le mécanisme de leurs
mouvements présentent un des problèmes les plus
difficiles de cette étude. On voit , à la vérité , dans leur
cavité centrale, une substance cLn mue moins transpa-
rente , mais ce n'est point , comme on a paru le croire,
une vraie fibre musculaire : au contraire, la partie
diaphane enveloppant ce cordon charnu et formant
une bande plus mince vers un de ses bords, se con-
(1) Cet Infusoirc , obtervc dans l'eau de l'Orne en i835, était beau-
coup plus grott que les Chiiodon cucullulus que j'ai revus ailleurs , car
il était long de \ millimètre; il avait en outre un point oculiforroe rou-
i:eâtre, qui persista avec le cercle aréolaire qui l'entourait , ain^i que
Virmure de la bouche après l'actioa de la potattsc.
inriJsoiRZS. ^
50 HISTOIftE MATURELLE
tracte seule ; et comme elle le fait davantage au bord
le plus épais y il en résulte une courbe en bélice dont
le bord externe est occupé par le tranchant du pé-
dicule.
Leur substance parait plus résistante que celle des
cils , car on en foit quelquefois qui restent assez long-
temps isolés dans le liquide. Les pédicules simples ou
rameux des Epistylis sont encore plus résistants : ils
restent fixés aux plantes aquatiques bien longtemps
après que les animaux ont disparu , et présentent alors
le plus grand rapport avec les polypiers cornés des
Sertulariées » ainsi que les ctuis des Dynobryum.
Pour compléter l'examen des ofganes externes
des Infusoires , il faut encore parler de l'enveloppe
réticulée si évidente des Paramécies , des Vorticel-
les» etc., laquelle se contracte dans un sens ou dans.
Vautre avec plus ou moins de rapidité. Cette enve-
loppe est susceptible de laisser exsuder la substance
intérieure, et parait constituer un réseau contractile
dont les nœuds en séries Iransvcrscs ou obliques , don-
nent à la surface l'apparence d'une granulation régu-
lière; mais la substance contractile elle-même est ho-
mogène et non granulée ou formée de granules. 11 y
a donc véritablement ici une certaine analo^irie avec la
fibre élémentaire qui , dans les insectes , se montre es-
sentiellement homogène et simplement noduleuse par
l'effet de la contraction. On pourrait dès lors vouloir
poursuivre l'analogie jusque chez les expansions si
diaphanes des Arcclles et des Amibes , mais encore
faudrait-il alors reconnaître que la contractilité est
dans la masse tout entière et non dans des libres
incluses ou dans un tégument.
0£8 INFUSOIRES. 51
CHAPITRE V.
BOUCHE ET ANUS DES IflfUSOUES.
Sans remonter jos(ju'aux plus ai^ens inicrogra-
pbeSy qui ont cberché à deviner, plus qu'ils nWt
obsenré réellement, l'organisation des infusoires ; nous
IrouYons l'existence d'une bouche chez les Infusoires ^
mentionnée positivement par Gleicben chez leç Kol-
podes, et indiquée sept ou huit fois directement ou
iDdirectement par Millier, quand îLparle de l'intestin.
Ainsi, à la page 240 de son ouvrage, il dit que le
Kerona mitylus avale continuellement beaucoup' d'eau ;
à la page 197, il dit que le Trichoda linter présente
une incision par laquelle il parait avaler l'eau. Son
Trichoda lyncœus aurait aussi , suivant lui , un canal
intérieur , allant de la bouche aux viscères du milieu
du corps; cependant il déclare, bien positivement ail-
leurs, n'avoir jamais vu un Infusoire avaler sa nour-
riture.
Lamarck donna précisément k ses vrais Infusoires
le caractère d'être astomes ou sans bouche; mais il
accorda cet organe à ceux qu'il place parmi les Polypes
ciliés. M. Bory refusa également une ouverture buc-
cale à ses deux ordres d'Infusoires, des Gymnodés et
des Trichodés , et n'en reconnut Texistence que chez
ses Stomoblepharés, comprenant les Yorticelles sans
pédicule.
M.Efarenberg, en annonçant ses idées sur l'organisa*
tiondes Infusoires en 1830, accorda à tous ces animaux
une bouche entourée de cils, et attacha tant d'impor-
tance à la position de cet organe, qu'il caractérisa par
S2 HISTOIRE NATURELLE
là ses divers genres de Monadines ; les uns devant avoir
une bouche tronquée terminale dirigée en aidant , les
autres cette niéine bouche tronquée , dirigée en dii^ers
sens dans le mouv^ement , quelques autres enfin une
bouche oblique sans bords et hilobée. Les Gryptomo-
nadines étaient aussi distingués par une bouche ciliée
ou nue ; celle des Euglènes élait positivement ciliée ;
les Vibrions eux-mêmes devaient avoir une bouche
terminale. Les Enchelides et les Leucophres étaient
pourvus d'une bouche terminale droite ou oblique ,
presque aussi large que leur corps. Dé tels résultats ,
quoiqu'ils eussent été modifiés, en 1832 et 1833, par
la découverte d'une trompe chez quelques Cryptomo-
nadines et chez YEuglena uiridis, étaient trop inadmis-
sibles pour que je ne fusse pas tenté de les contredire.
Ma contradiction, en 1835, a été trop loin ; et con-
vaincu , comme je le suis encore, de Tinexactitude des
faits que je viens de citer, j'ai conclu que les autres
vrais Infusoires ne pouvaient non plus avoir de bou-
che. Je ne tardai pas à revenir sur cette assertion ha-
sardée; et, au commencement de 1836 {ylnnales des
Sciences naturelles^ avril 1836), je dis avoir vu non-
seulement l'introduction des substances colorées par
une ouverture particulière dans les Kolpodes , mais
encore la déglutition de plusieurs brins d'oscillaires
par uqe Nassula , ayant la bouche entourée d'un fais-
ceau de soies cornées roides.
Dans son mémoire de 1836, M. Ehrenberg confirma
son observation du filament fiagelliforme de certains
Infusoires, qu'il a continué depuis à nommer une
trompe , quoiqu'il en ait trouvé plusieurs à la fois dans
certains genres et qu'il les regarde comme analogues
aui cils. La bouche , suivant lui , n'est donc point
DES IWFCSOIRKS. 53
nloée Ârextrcmité, muis à la b^tsede ces trompes. Il
n's pu toutefois établir autrement que sur des codjl'c-
turca i'e&istcnce de cette bouclic d.ms les lofusoires à
filanmils, Quantaux lofusoires qu'il av:iit représentés,
pricnitivcinrait avec une si large îtoiiche , il a quelque
pea varié à leuréi^ardj et sans renoncer positivement
â ta anciennes figures de la Leucophra patula , où il
»r*\\ représenté leur iolestin, il en donne de nouvel-
le, qui ne montrent ni l'tntestiu ni la grande bouche.
Od ne peut toutefois douter de I.i présence d'une
boucbe que chez les Mooadiens, les Vibrions, les.
Amibes, les Eu^lùncs et les autres espèces d'Infusoires
Doo pourvus de cils vibratiles , sans parler des Navi-,
mies et des Clostéries. Chez beaucoup d'Infusoires,
nliû, il existe réellement une ouverture servant à l'in»,
iroduction des aliment, et clie;^ quelques-uns même,
celte ouverture est munie d'appendices particuliers,
iita rjisce.-iu de petites baguettes cornées, qui l'entou-
remcoramcl'enlrced'uue nasse, chez les C/ii7orfo/j, Naa-
atia , Prorodon et Chlamidodon , ou d'une lame vibra-
lilc , sorte de valve charnue chez les Glaucoma. Il est
htm certaÎD aussi que celte ouverture est susceptible de
dilaLilion k la volonté de l'animalcule, et que les ba-
gnelles cornées qui l'entourent peuvent s'avancer plus
Wi muius , s'écarter et se rapprocher pour faciliter la,
(lédutiticui d'une proie plus ou moins volumineuse.
11 n'en faut |iaa davanlage sans doute pour qu'oo puisse
reganler cette ouverture comme une bouche. Si cepen-
danton devait conclure de l'esistencc d'une bouche à
relie d'une cavité digestive permanente, il faudrait,
oe lui donner ce nom qu'avec une certaine réserve.
&i etFel il y a une ouverture pour l'introduction des .
ïlimenlv, el In cavité destinée h loger ces aliments.
54. HISTOIRS NATURELLE
n'existe (>oint d'abord : elle est formée successivement
par ces aliments eux-mêmes et par Peau que le mou-
vement des cils y pousse incessamment. La substance
cbarnue intérieure arrive jusque contre la boucbe et
se trouve progressivement creusée d'un tube eii cul-
de-sac, dont l'extrémité est interceptée de temps en
temps par le rapprochement des parois.
L'existence d'une ouverture anale chez les Infusoires
est bien moins certaine, et si quelquefois on remarque
une véritable excrétion dans une partie quelconque du
corps, on ne peut dire absolument qu'elle s'est faite
par un anus. Il ne suffit pas d'ailleurs de voir un amas
de substances analogues aux aliments d'un Infusoire,
retenues à sa partie postérieure , pour conclure que ce
sont là des excréments ; car les courants produits par
les cils sur les deux côtés du corps doivent nécessaire-
ment porter en arrière des particules plus ou moins
liées entre elles par des mucosités , et qui restent lé««
gèremebt adhérentes à l'animalcule, là où les courants'
ne se font plus sentir (1). On conçoit que , si les deux
courants produits par les cils , au lieu de se rencontrer
tout à fait en arriére , viennent se joindre sur un des
côtés , en avant ou en arrière , ce sera encore au point
de jonction que sera placé l'amas de particules en ques*
tion; et, pour peu que l'on aime les déterminations
hasardées, où verra T-anus, ainsi placé dans telle ou
telle position , en rapport avec la disposition des cils.
C'est ce simple fait qui a pu faire croire aussi aux
anciens micrographes que les Infusoires sont pourvut <
d'ub orifice excréteur; cependant il arrive quelquefois
(i) Gleicben , ayant vu. des Kolpodea traîner apréa eux un anaa de
ptrttciiles ^tranf^^es, t cru y voir le frai de cet animalcules.
tftm voit réelltinedr Bnriir dit corps des Inlusnirru,
sur ^riclifite point de Ifur contour, des siihslnDcea
rnnlcniies dans l'iiilcriciir; et i)roliii1)1ement le résidu
de leur diiîcstion.
Millier dit posîtivemeDt avoir vu sortir les eïcré-
rocnis du Kerona mjtihis {sordes excernere vidi^
-■fnim. in/^,p.240). On ne peut duu ter que M. Ehreii-
beq5 ne l'int vu aussi ; car il l'a représenté pour beau-
coup tic ses lofusoires. Moi-même je l'ai vu plusieurs
fais, et ool.-imment, deln manière I.i plus distincte, d.ius
\'Âmphileptus aiiser, Elir. ( f^ibiiu aiiser. Millier ).
Mais ce que j'nî vu ne m'a point convaincu de l'ana-
logie de cette ouverture accidentelle avec une ouver-
ture anale, qui devrait être la terminaison d'un in-
lc*tia.
Pavais recueilli, le 6 décembre, dans des oruières
w nord de Paris, un enduit brun au fond de l'eau,
sar aoe terre blanchAtrc. Croyant avoir pris ainsi des
Klricules , je ne fus pas médiocrement surpris de voir
fcaa de mes Dacons fourmiller de ces Ampbileptus,
ow j'avnîs auparavant rencontrés toujours isolés. Avec
cm te trouvaient quelques Hydatiues et des Tltéca-
uiMiadieos qui leur servaient de nourriture. 11 me
ItildaDC bien facile d'étudier mon Amphileptus ; car
diiMiQe goutte, mise sur le porte-objet , en contenait
plnsietirs. A l'intérieur se voyaient toujours cinq ou
six Txcuoles distendues par de l'eau , et par des Mo-
SJides ou d'autres subsLmces avalées. Ces vacuoles
« diaii£«aient de place, en s'avançant peu a peu verf
rnlrémîté postérieure , où se trouvait une vacuole ou
Tciiciile plue grande, souvent irrégulière, lobée et
mdetnmenl formée par la réunion de plusieurs va-
raolcB plus petites, amenées stirxessivement en con-
M HISTOIIIE NATURELLE
tact pour se fondre en une seule , comme des bulles de
gaz. Cette grande vésicule postérieure s'emplit ainsi
de plus en plus ; ses parois s'amincissent , et elle finit
par s'ouvrir latéralement pour verser son contenu ma
dehors; puis elle se referme avec des dimensions beau-^
coup moindres. Ce mode d'excrétion est parfaitement
en rapport avec la nature molle et glutineuse de cet
Tnfusoire ,que la pression entre deux lames de verre ,
et ^ mieux encore , que la vapeur d'ammoniaque dé-
compose en gouttelettes diaphanes de cette substance
glulineuse dontj^'ti parlé plus haut.
Cet orifice excréteur temporaire est bien à la place
indiquée par M. Ehrenberg, pour son genre Amphi-
leptus. Sera-t-il toujours au même endroit ? Je ne sais,
mais il me paraît probable que, dans la paroi formée
par le rapprochement et la soudure de substance glu-
tineuse homogène , une nouvelle ouverture ne pourra
pas se produire exactement au lieu même qu'occupait
la précédente. Si ce mode d'excrétion est général ,
comme je le présume (1) , l'orifice excréteur devra êtrfe
placé à Tendroit où les vésicules intérieures , les pré-
tendus estomacs , s'arrêtent après avoir parcouru un
certain espace dans la substance glutineuse de l'in-
térieur; et sa position alors, bien qu'il ne soit pas à
l'extrémité d'un intestin , pourrait fournir de bons ca-
ractères pour la classification.
Dans les Vorticelles, cet orifice accidentel parait
se produire à côté de l'ouverture buccale , c'est-à-dire
(
(i) L'^excrétion des sabstances avalées par les Infosoires se yoit d une
manière analogue chez les Kerona pustulata^ Oxy tricha peWoneila et
chez d'autres espèces sans tégument, qui, tenues captives entre des
lames de verre , s ouvrent latéralement pour laisser sortir lentement
une masse plus oujmoius volumineuse et se referment ensuite.
I
DES INFOSOIRES. 57
que les vésicules , remplies d'eau et d'aliments , par-
courent a l'intérieur un circuit qui les ramène contre
l'entrée du cuUde-sac , au fond duquel se creusent et
se séparent ces vésicules ou prétendus estomacs.
La décomposition par difOuence des Infusoires
peut présenter aussi l'apparence d'un large orifice ex*
crétcur sur le contour d'un de ces animalcules, et par-
ticulièrement dans la partie postérieure. En effet , si ,
par suite de l'évapôration de l'eau, un Infusoire ne se.
trouve plus dans les conditions normales, il commence
à se décomposer, en rçj étant à une certaine distance ,
par l'effet du mouvement des cils , et les corps étrangers
dont il s'es.t nourri, et sa propre substance. Si alors on
lui rend du liquide convenable, il reprend la vie, sa
blessure se ferme et la partie désagrégée reste comme
une excrétion.
C'est dans des circonstances à peu près seipblables
qu'on voit se former sur leur contour des exsudations
globuleuses et diaphanes de la substance glutineuse
interne, que j'ai nommée sarcode.
CHAPITRE VI.
ORGANES DIGESTIFS DES INFUSOIRES*
A. Globules intérieurs ou ifésicules stomachales, —
Dans l'intérieur de certains Infusoires sç voient des glo-
bules OU des vésicules variables , quant à leur nombre,
quant à leur forme et à leur position, qui on tété vus par
tous les micrographes, mais interprétés diversement par
chacun d'eux. Ces vésicules , remarquables par leur ex-
tensibilité indéfinie et par leurs contractions subites,
renferment quelquefois des corps étrangers , et même
58 HISTOIRE NATURELLE
d'nutres Infusoires plus petits, morls ou vivnnts,
qu'on doit supposer avoir été avalés. Plus souvent elles
ne contiennent que de l'eau ou du moins un liquide
aqueux moins réfringent que la substance charnue en-
vironnante , comme on s'en assure en faisant varier la
distance du microscope à l'objet. En effet , ces vésicules
deviennent plus sombres à mesure qu'on les éloigne,
et paraissent au contraire comme des globules plus
brillants au centre, si on les rapproche. Le contraire
a lieu pour le corps diaphane de l'Infusoire • de telle
sorte que, dans certains cas» on croit voir dans l'a-
nimalcule un véritable trou librement traversé par
la lumière. En général , les micrographes , faute d'a-
voir établi des comparaisons convenables avec des glo-
bules de diverses substances plus ou moins réfrin-
gentes, ont pris les vésicules intérieures des Infu-
soires pour toute autre chose que pour ce qu'elles sont
réellement , et ont attribué une même signification k
toutes les apparences globuleuses observées dans ces
animalcules.
Millier avait bien vu ces objets , et quoique dans la
même acception , il comprenne des choses véritable-
ment différentes , ses expressions sont bien précises et
bien propres à en donner une idée. Dans plus de qua-
rante endroits de son Histoire des Infusoires , il en
parle sous le nom de vésicules hyalines , de globules^
de bulles et de nodules , qui lui paraissent caractériser,
parmi les Infusoires , un groupe qu'il veut nommer
Bullaria, par opposition avec d'autres Infusoires (1)
(i) Ceux-ci, tels que )et Monades et eertaint Vibriona, atunalcalet
gélatineux, bomogânes et faut organei apparents, lui paraissent seuls
susceptibles de se produire spontanément dans les infusions , tandis que
•ES iitrtisoiRBs. 59
d'ane organisation plus simple , dans lescpjels on ne
Toit pas de ces bulles ou vésicules. Il regarde avec
doate les plus grands globules comme des ovaires , et
donne le nom d'ovules h ceux des plus petits qui se
trouvait disposés en rangées dans le Stentor poly-
morphus, dans les Kerona mytilus et lepus, etc. Il
distingue , cbez quelques individus de Kolpoda mô"
leagris , trois globules plus grands au milieu ( SphcB'^
rulœ), qu'il suppose pouvoir remplir les fonctions
d'estumac ou d'intestin , parce que , dans l'état de va-
cuité, elles sont moins visibles; tandis que les G/o-
bttles pellucides , formant une rangée près du bord»
persistent après la diffluence de l'animalcule, ce qui, sui-
tant lui , ne permet pas de douter que ce ne soient des
Œofs {jinim, inf.^ p. 100). Dans le Kolpoda culculluSy
il a compté de buit à vingt-quatre vésicules pellucides,
qu*il regarde encore comme des oeufs ( soboles ) , et
qu'il a vus expulsés au dehors à la mort de l'animal.
Ailleurs y MûUer mentionne l'apparition et la dis-
parition alternative de ces vésicules pendant la vie de
ranimai (1), ou leur disparition après la mort (2); et
enfin , en parlant du l^richoda aurantia([, c, p. 185),
il signale « une vésicule qui , se montrant quelquefois
à la partie postérieure , oifre l'apparence trompeuse
d'un trou , mais dont la vraie nature , ajoute-t-il , est
indiquée par la comparaison de vésicules semblables
Ut Bmiimnà sonl membr«Deox , présenttnt des partitt hétérogènes in*
ternes et externes , et »e propagent par des petits vivants (jinimalcula
iu/utûria , Préf. , p. vu).
(i) In postica extrcmitale postula hyalina interdùm apparet {jinim,
imf. — Leucophra pustuiata t p. l5o).
(i) In morte... global! omnes evanoscnnt (jinim. in/. — Trichoda
Hnttr, p. i^).
60 HISTOIRE NATURELLE
dans d'autres parties du corps. » Il parle d'ailleurs
toujours de ces vésicules , comme étant en nombre
variable.
Quoique l'Italien Gorti et , plus anciennement encore,
Joblot eussent dit avoir vu des lufusoires av<iler leur
nourriture, ce fait paraissait si peu certain qu'il ne
put influer sur l'opinion de Mûller, relativement à la
signification des vésicules ou globules intérieurs. Une
expérience concluante restait à faire: il s'agissait de
vérifier si des Infusoires auraient avalé les parcelles
de matière colorante en suspension dans le liquide.
Cette expérience , Gleichen la fit avec succès , en 1777,
sur des Paramécies , des Kolpodes et des Vorticelles ;
et, chose surprenante, après avoir vu des globules
colorés par le carmin à l'intérieur des Infusoires , il
en tira une conclusion absurde. Il avait voulu, disait-
il , constater une déglutition effective de la nourriture;
et , après avoir reconnu que le carmin avait passé d<ins
l'intérieur, il regarda les globules colorés comme des
œufs, attendu que, quand ils sont séparés par des in-
terstices, on les voit entourés d'un anneau clair,
comme les œufs de grenouille (1). Cependant , il n'était
pas satisfait lui-même de cette supposition ; et, après
avoir dit qu'il a vainement tâché de voir éclore ces
prétendus œufs, sortis spontanément du corps des
Infusoires , il ajoute un peu plus loin , en appréciant
les doutes qu'on peut élever à ce sujet , que si les glo-
bules excrétés ne sont pas les excréments de ces ani-
malcules , ce qui , dit-il , soufire bien des difficultés ,
il ne sait plus qu'en dire. Il avait bien remarqué,
(i) Dissertation sur la génération , les animalcules, etc., parGleichcn;
Irad. franc. , p. 177-I98.
DES INfUSOIRES. 61
d'ailleurs , que tous les animalcules qui ne contien-
nent pas de globules , ne prennent jamais de couleur ,
et c'est ce qui rend son erreur encore moins conceva-
ble. D'un autre côté , il disait aussi (1) que « les bulles
vues à Tinférieur ne sont souvent que Teilet du gonfle-
ment de la fine peau musculeuse de l'animalcule, et
ga'elles disparaissent instantanément. »
L'expérience de Gleicben demeura comme oubliée
jusqu'à Tinstant où M. Ëbrenberg a su en tirer un si
grand parti; et, dans l'intervalle, on continua à re-
farder les globules intérieurs comme des corps repro-
ducteurs, ou même, avec Scbweigger, comme des
lofusoires plus petits, comme des monades logées
dans les plus gros animalcules.
M. Bory, dans sa dernière publication sur ce sujet
[Dict. cl. d'Hist, nat., t. 17, p. 52), jugeant d'après
ce qu'on sait de certains Gymnodés , qui réellement
ne peuvent avoir d'estomacs , a nié la signification
réelle de ces vésicules dans les autres Infusoires : il
a même cru pouvoir, d'après ses expériences, assu-
rer que ce ne sont pas les globules internes ou pré-
tendus estomacs qui se pénètrent de la teinture , et
en cela il se trompait. D'un autre côté, il eut en-
tièrement raison de contester leur communication
directe avec l'extérieur, et surtout leur liaison avec
UD intestin central; car, dit-il, «ces globules sont
tellement mobiles , qu'ils se déplacent en tout sens ,
piissent de devant en arrière selon les moindres
mouvements que se donne l'être dans lequel on les
disliniiue. S'ils étaient mis en rapport avec la sur-
face par quelques tubes, tous ces intestins se mê-
Uj Même ouvrage, pages 1.16-137.
6â BlSTOinE HATURELLE
leraient d'une manière inextricable ». M. Bory, d'ail-
leurs, par une singulière contradiction, quoiqu'il re-*
fusât même une bouche véritable à ses Gymnodés,
disait avoir va plusieurs grosses espèces ea avaler
d'autres
B. Intestin des Infusoires, — Les expériences de
coloration artificielle avaient conduit M. Ehrenberg à
reconnaître en 1830 la réalité d*une déglutition chez
beaucoup dlnfusoires ; considérant alors comme des
estomacs toutes les vésicules où s'était logée la matière
colorante , cet observateur chercha à deviner le mode
de connexion de ces estomacs avec une bouche et un
anus. Trompé sans doute par quelque illusion, il crut
voir un tube central droit ou diversement courbé»
auquel les vésicules stomacales sont suspendues par
des tubes plus étroits, comme les grains d'une grappe
de raisin. 11 décrivit et représenta YEnchelys pupa
avec un intestin droit, la Leiicophra patula avec Tin-
test in courbé trois fois, et la Korlicella citrinaaLYec
cet intestin formant un cercle presque complet et re-
venant s ouvrir pour Fexcrétion à côté de l'orifice buc-
cal. Dans des Monades, au contraire, il représentait
tous les estomacs longuement pédicellés autour de la
bouche et non suspendus à un intestin. Quoique, dans
le lexle.de son mémoire, il eut soin de dire que les
vésicules remplies d'une nourriture solide sont sphé-
riques et paraissent isolées , parce que l'intestin qui
les réui)it se rétrécit et devient transparent, cepen-
dant ses dessins, censés faits d'après nature, repré-
sentaient cet intestin partout également gonflé , et
même rempli de matière colorante chez la Vorticçlle,
de sorte qu'on était naturellement conduit à penser
que toutes ces figures étaient idéales. Il reconnaissait
DUS INFUSOIIUES. 63
bien qu'une vésicule pouvait se dilater considéra-
blement, dé, manière à loger une^ proie très-volumi-
neuse, et, conséqucmment y il admettait que l'intes-
tin avait dû sé^ilater également pour livref passage à
cette proierll n'avait point encore aperçu de dîQerence
cotre les vésicules ou les globules de l'intérieur, mais il
attachait alors tant d'importance à la découverte qu'il
croyait avoir faite de Pinteslin des Infusoires qu'il en
fit la base de sa classification : nommant poljgas-
triqucs les Infusoires proprement dits, par opposition
ayec les Rotateurs, qui sont monogaslriques , et qui ,
réunis pur lui sous la même dénomination, lui four-
nissent de fausses analogies. Il distinguait les anenté-
rés [afietttera), qui, dépourvus d'intestin, comme
les Monades, ont leurs estomacs pédicellés suspendus
simplement autour delà bouche, et les entérodélés ,
qui ont un intestin. Ceux-ci étaient divisés en c^-
docœla, orthocœla , et canipjlocœla , suivant que
i intestin formait un cercle, comme dans les Vorlicelles»
(ju'il était droit comme dans les Enchclys , ou con-
tourné comme dans les Leucophrcs; mais ||^uteur,
pour se conformer, disait-il, aux règles admises en
zoologie, substituait immédiatement à ces dernières
divisions d'antres coupes établies sur des caractères
eiléricurs dépeft^ant de la position de Tanus et de la
lK)ucbe. 11 nommait doue auopisthia^ les cyclocœla qui
ODtles deux ouvertures réunies en avant ; enantiotreta^
ceux qui ont ces deux ouvertures opposées, et situées
aux extrémités du corps , et qui peuvent se subdiviser
eu Orthocèles et en Campylocèles ; allotreta , ceux qui
ont Tune des ouvertures terminale et l'autre latérale;
Il enfin haloWeta ceux chez les([ucls les deux ouver-
tures sont latérales ou non terminales.
6^ HISTOIRE NATURELLE
Dans çoD deuxicyie mémoire (1832), M. Ehrenb^g,
sans apporter de nouveaux faits à Tappai de son bpi-
nion , développa davantage ses prémices idées. Dans
son troisième mémoire (18333, il représenta dan^ deux
nouveaux ty|)es, le Chilodon cucullidus et le Stylo^
nychia mytilus , l'intestin aussi large, sinon pluslar^e
que dans les trois espèces précédentes , ce qui semble
être en contradiction avec la contractilité extrême qui
aurait dérobé cet organe aux invesiigatrons persévé-
rantes des autres observateurs. £n même temps, il
commença à établir une di^inction entre les vésicules
que peut remplir la matière colorante, et celles qui ,
toujours remplies d'un liquide diaph<ine, et ordinai-
rement plus volumineuses et plus susceptibles de con-
tractions subites , sont prises par lui pour des organes
génitaux mâles. Déjà, en 1776, Spallanzani avait si-
gnalé chez les Paramécies ces^dernières vésicules, qui,
dans cette espèce, sont en forme d'étoile, mais il leur
avait assigné des fonctions respiratoires. M. Ehren-
beig, au contraire, en poursuivant ses idées sur la
signiijdbtion qu'ail leur attribue, s'est donné un moyen
de lever en apparence les difficultés que présente Tex-
plication du jeu de toutes ces vésicules intérieures.
Dans son grand ouvrage publié tout récemment,
en 1838 , il a reproduit sans changement les figures
des cinq espèces prérédeminent représentées avec un
intestin largement dilatù ; et de plus, il a ajouté,
comme représentant aussi ce même organe, la figure du
Trachelius ov^um , déjà décrit en 1833 (m® mémoire),
avec une large banale foncée au milieu , d'où parlent
des rameaux très-minces, anastomosés, ce qui n'a pour-
tant aucun rapport avec l'intestin primitivement sup-
posé, si contractile et si difficile à apercevoir. Il a bien
nES'tNFtSOinES. 6.t
nprcscnlû aussi un intestin plus ou moins complet
ebcx plusieurs A'^orticelliens; et cet intestin, unifornié-
Rient dilûlé dans ({uelqucs-unes, se montre, dans la
figure de l'une d'elles ( Epistylis plicatilis) , renflé d'es-
pace en espace , comme si les estomacs , au lieu d'être
npficndus en grappe, étaient cnfilésà la suite les uns det
autres. Quant a la ligure qu'il donne de la Paramécie
aarciieavec un intestin replié, il avertit lui-même (fut
c'est une figure idéale. Plus loin, il déclare tjue dans
tcpt espèces seulement, dont quatre VorLicclles, il I
a pu »oir l'intestin assez clairement (1) pour le des-
tiner, puis . au nombre des quatre espèces ot^ il n'a pu
l'apercevoir que par le passage successif des aliments,
il compte précisément les deux Infusoires donnés en
1830 conune lui ayant montréles premiers cet intestin;
et encore a-t-ii mis à c6té de ses anciennes figures de In *
Lmcophre (2) , des figures nouvelles qui semblent les
contredire. On doit remarquer aussi l'insistance avec
laquelle cet auteur recommande les Yorticellicns pour
b Têriljcation de ce fait si imporUot, et la tendance
f n'd il toujours montrée à négliger , i)Our y rcjiré-
•odcr l'intestin, les espèces qu'il avait citées dans
MO premier mémoire pour y avoir remarqué d'abord
cet organe i ainsi l'exemple de la Leucopbre pct-d une i
gnade partie de sa valeur par la comparaison des nou-
nlles ligures, les Paramécies n'ont fourni qu'une fi-
mre idéale, et les Kolpodes n'ont jamais été rCpré-
Kolés par lui avec un intestin quelconque. .*
Voudra-t-on , comme on l'a déji» fait, invoquer l'a-
natogiedcs Rotateurs ou Systolidcs, etc. , pour prouver
it la/iuiunilhitixhin , i838, p. 36u.
I* Jn/HtiOMitSierrh^ , i838 , pi. imii ,
IFDEOintS,
M HUTOUB HÀTViVULE
reziitence da riotostin chez les Infusoirea ^ là oà un
n'en a pas même pa signaler un indice 7 AÎaû , comme
je Tai dit plus baut , la difierence des deux types est si
grande , que cette analogie est des plus impacfidtes t
et tout en persistant à nier Tintestin ces Infosoires
proprement dits, j'admets, chez les Systolides, non*
seulement un intestin» mais encore de vraies ml*
choires , des organes respiratoires , des glandes ei un
ovaire.
Dira-t-on qu'il suiBt d'avoir démontré que les sub*
stances alimentaires ont pénétré du dehors dans ces
vésicule^ pour conclure d'abord que ce s<mt des es*
tomacs, et ensuite que ces estomacs doivent commu-
niquer avec un intestin, car on ne concevrait pas des
estomacs sans communicationavec l'extérieur? Eihhieii !
voilà précisément ce qu'on pourra contester ; car œtte
conséquence s'appuie sur une fausse analogie avec des
animaux supérieurs chez lesquels Pestomae est ton*
jours la continuation de l'intestin* Mais avant d'en ve*
nir aux preuves directes» nous devons examiner une
objectidt qui , présentée d'abord par M. Bcory de Saînt-
Vincoit , en 1833 , a été reproduite de nouveau par le
docteur Focke de Bremen , en 1835 (1) ; et vient encore
d'être présentée à M* Ehrenberg par le professeur
RymerJones , devant l'association britannique à New-
Ci) Voyez dam le journal allemand Vlsis pour i836, p. 786 , Yunê»
lyte de la commiinieation ikite par lo Dr. Fècke à la r^nion det nata*
raliatàa aUeouBds i Bonn , en i835. M. Foeke dit A'aToir pu ««cnne-
ment diitinguer rinteitin aupposé dant le Stemtor MulUri^ dans le
JLoxodes burtaria et dant nne espèce de f^agiéûcoia , et déclart ^e le
moutement évident des amas' de nourriiore on de conlenr à riniïrîevr
du corps de ces animalcules est incompatible arec la supposition de
Vezistence d*an intestin ( Hier muss «dto etjse itmdere OrganUmUfm des
X^afWMWMl#^ nit die f^n JShrmberg angegt^ene staUjimdem).
DES INFUSOIRES. Vt
Castle. Cette objection , qae Je crois parfaitemectfou*
dée , repose sur le mouTemeat iotérieur dea globules
ou Tésicules stomacales , quoo ne peut aucunement
rondlier avec l'hypothèse d'un intestin reliant ensem**
ble loos ces globules , et qui prouve au contraire leur
iodépeDdance absolue. Comme le disait M. Sory, les
mlestins , les tubes de commuDication , s'ils esistaiest,
seraient bientôt mêlés d'une manière inextricable ; eCf
à moins de les supposer indéfiniment extensibles , iU
ne permettraient pas aux globules de se promenei
Goaune ils le font à l'intérieur.
Aux objections fondées sur le déplacement des pré*
tenilus estomacs h l'intérieur des Infusoires , M. Ebrei^
bei^ répond , dans son grand ouvrage , que ce mouve* i
aent n'est qu'un déplacement apparent, analogue k |
cdnj qu'éprouvent les petites figures en bois peint qua' '
font manoeuvrer les enfants sur le bras extensible, formé
de tiges assemblées en losanges , qui leur sert de jouet.
Ce dépUcement intérieur que j'avais cru , en 1835» ,
poQ voir expliquer parle changement de position des
Infii50tre« , par leur rotation autour de l'aie de lent :
corps , je le regarde depuis deux ans comme bien réel «
et il a été surtout bien vu et bien décrit par le profe»-
teor Rjmer- Jones (1). Ce savant observateur, en dé*
danint publiquement à New-Castle n'avoir jamais {
■percevoir la moindre trace du canal central décrit p
M. Ebrenberg, ni des branches qui en dérivent, pour
nninuniqueriivecle5petitssacs(jaccu/i], njoutequef
ptrde nombreuses observations , il s'est convaincu qua j
dans la Paramécie aurvlie et dans les espèces voisines, ■
(i) "ivjtt Ucoinplc rcncladarAuociilia&briUnliique dini lejoarasl |
a(Uit Tke Adtattrun , n. 56^ , p. Hîi,
5.
les petits tacs gastriques ( les vésicules ] SjB meuvent,
suivant une direction déterminée , tout autour du corps^
de l'animalcule; fait qui , en lui-mémCf dit Tobserva-
teur anglais 9 paraît incompati Blei^vec l'arrangement
indiqué par le professeurde Berlin. A cela , M. E&reo-
berg , sans recourir de nouveau à la comparaison des
jouets d*enfant j a répondu qu'il est extrêmement dif-
ficile de voir le tube central (l'intestin), et que c'est
seulement en suivant la marche des grosses masses de
nourriture qu'il a été à même de le tracer.
Ce n'est pas là ce qui avait été dit d'abord, et moins
encore ce qui avait été représenté sur les figures de
1830 9 reproduites en 1838. Mais , on le voit à présent,
de l'aveu même de l'inventeur, toute la théorie de la
•truct I : re in térieure des Infusoires repose sur des figures
idéales et sur des observations UnpossiUes à vérifier en
prenant les Infusoires mêmes qui en avaient été l'objet.
Et qu'on y fasse bien attention , ces observations , cette
découverte de l'intestin , ont été faites , avant 1830 $
avec des instruments évidemment moins bons que^reux
dont l'auteur s'est servi depuis , et qui lui ont fait dé-
couvrir larmure de la bouche des Nassula et des CfU^
lodon , et reconnaître les organes génitaux de tous les
Infusoires ^ et le filament locomoteur des Monadiens et
desEuglènes» etc. Or, un fait aussi important que
icelui qui servait de base à la physiologie et à la classi-
fication des Polygastriques, ne mérite- t-il pas, non
pas dix , mais cent confirmations ? ne devait-il pas être
(X>nstaté cent fois avec les moyens d'observation que
l'auteur nous dit être devenus, entre ses mains de plus
en plus puissants? ne devait-il pas surtout être çx-»
primé clairen^ent dans la plupart de& figures , de ma-
nière à pouvoir être vérifié ? Bien loin de là , ce fait ,
l>tS I.IfLSUlIlES. 4)9
•i et Jisjjnraissant presque dans la vaste élcn-
<tuc du grand traité des Infusoires, est limité aux
mimes exemples cites précédemment -, et devenus en
qnelqiie sorte surannés par le i'ait nKînie de l'auteur.
Et M. Khrenberg . dédaignant de répondre aux objec-
tions ijui lui ont été faites depuis plusieurs années,
traverse le continent pour aller à New-Castle entendre,
en présence de l'Association britannique , des objec-
tions non moins instanlea.
J'ai essayé en 1835 ( ^nn. se. nal. , déc) . de prou-
Yer la non-exislence de l'intestin des Infusoires; par
ce seul f.iit que, pour être aussi extensible et aussi
contractile qu'on la suppose, il devrait conter dans
■es parois au moins quelques Cbres qui persisteraient
et deviendraient visibles quand l'Iniusoire se décom-
pose avec diduence 7 Or, disais-je , dans cette sorte de
ilissointion , on ne peut saisir absolument aucune trace
d'iotestini et, de toute manière, ce pbénomène de
■liffloence tend à prouver davantai^e la simplicité d'or-
^aisalion des Infusoires. Ayant vu, en 1836, des
Xattuia avalcrde longs brins d' Oscilla ires qui se cour-
laienl à l'intérieur, et les distendaient en manière de
uc , je citai ce fait dans un mémoire suivant , comme
prouTant -i la vérité la déglutition que j'avais eu le
lorl de nier précédemment , mais aussi comme tout à
Gûl îijcoociliable avec lliypolbèsc d'un intestin et d'uu
vnicsloinac. En eiiet, d'autres vésicules contenant des
débris il'Oicillaires se voyaieu t en même temps entière*
ment in<)épcnd:inlcs les unes des autres i et la i^raode
iciicolc, creusée par l'élasticité de l'Oscilluire, com-
nufliqnsit avec h bouclic p;ir toute sa largeur, et non
par un tube ou un rameau de l'intestin ctntral. L'ob-
JeetioD que je faisais itlors contre l'existence d'un in^»
M HI8T0IBE HATURBLLE
testin dont les fibres auraient dû persister , je la fidt
encore aujourd'hui , d'autant plus que M. Bhrenberg
insiste davantage (1) sur la grande contractilité de eet
intestin , pour expliquer pourquoi on ne les voit jamais
dans un grand nombre d'espèces : « C'est parée que,
dit-il , ce canal , comme Tœsophage des gros animaux ,
sert seulement pour livrer passage aux aliments, et non
pour les contenir ou les digérer , ce qui a lieu seule-
ment dans les vésicules stomacales ; il s^élargit k vo«
lonté pour le passage de la nourriture » comme la
petite bouche et le gosier d'un serpent qui avale un
lapin, et se contracte aussitôt après, et devient eon|dé-
tement invisible s'il n'est pas en action. » Mais, dira-
t-on , si on admet la contractilité indéfinie des vésicu-
les stomacales et leur action digérante » à plus fiirte
raison devra-t-on leur supposer une membrana asses
complexe et contenant autant, sinon plus éé fikts
que l'intestin ; or , ces vésicules , dans la décomporition
par diffluence , ne montrent jamais de fibres t il faut
donc en conclure , ou bien que la contraction s'opéra
sans fibres , ou bien que ces fibres sont réellement iiH
visibles dans les vésicules comme dans Tintestin. Je |
Tais prouver tout à l'heure que l'on doit ccmsidérer les
vésicules comme des vacuoles creusées à volonté dans
la substance glutineuse de l'intérieur , et que , par con-
séquent, elles sont sans membrane propre et se con-
tractent par le rapprocheâient de la masse : je dirai
que les prétendues vésicules diaphanes observées hors
du corps des Infusoires ne sont que des globules de
sarcode , sortis par expression ou par déchirement , ou
(i) IH0 li^iontthiêrehen*,, x838> p. Ma.
TES WFUEOIRES. 71
? âifSuence tlu corps de l'animalcule; comme le
pronre leur réfringence et leur faculté de se décompo-
ser en secreusant de vacuoles. Cependant il est un fait,
UD teol fait rapporté par M. Ehrcnberg dans son troi-
sième mémoire, en 1833, et que je n'ai pu compren-
dre en 1836{^»n. ic. naf-, avril 1836), non plus '
qu'aujourd'liui, 11 s'agit d'une vésicule stomacale qui
forfait d'une Bursaria vernalis , se décomposant par
difflaence, et qui contenait encore deux fragmenti
d'Oscillaire. C'est ainsi, du moins , qu'il l'a représen-
tée alors (lU* mém., pi. III, fig. k x), et il a repro>
duit la même figure, par conséquent le m^efait,
tUotfOD grand ouvrage, en 1838.
M. Ehrenberg (1) regarde la séparation et l'isola
me&t des vésicules stomacales comme ne devant sur-
prendre que ceux qui n'ont point observé des vers de
terre coupés en morceaux. Ces morceaux, dit-il, si
^tit£ qu'ils soient , se contractent k chaque extrémité,
tellement qu'il en sort très-peu des sucs contenus , et
uo pareil eOet se produit par la contraction sur les
estomacs isolés des Infusoires. Un fait, sans doute,
est pla» puissant que tous les arguments, et je regrette
seulement que celui d'une vésicule contenant des frag-
ments d'Oscillaires ne se soit pas présenté plusieurs
fois à l'oïiservatcur ; mais pour ce qui est des prétendus
estomacs sans aliments contenus, quand même ils pa-
nissent légèrement colorés, la similitude si faussa
d(B morceaux de ver de terre ne suffirait pas pour me ,
prouver que ce soient autre chose que des globules de la
sab«tance glutineuse de l'Infusoire : en elTet , j'ai vu
{1}IMt Isiiiliiiiilliiii I III |838, p. 36t.
7sl Hi&T01Il£ IÏATUB£LL£
souvent ces globules un peu colorés , soit qu'ils eussent
uue teinte propre, soit que cet effet fût le résultat
d'uoe illusion d'optique ou d'un phénomène de cou-
leurs accidentelles.
CL Expériences de coloration artificielle Jes
Infusoires.
Lors de mon premier mémoire sur les estomacs des
.Infusoires en 183S , j'avais observé la coloration quel-
que temps après qu'elle s'était produite- et non point
dans l'instant même où ces animalcules avalent la
substance colorante, Pavais cru, mal à pnqpoa, pou-
voir conclure de ce qui» comme je le crois, est bien
certain pour les Monades et les Amibes » à ce qui doit
avoir lieu dans les Infusoires ciliés-; et j'eus. le tort de
dire que la couleur a pénétré dans les vacuole^ des
Paramécies et des Kolpodes à travers les. mailea du
tégument Je m'empressai » quelques mois après , de
revenir sur cette assertion ; cependant^ i) est l^n , je
crois, de m'arréter un instant, sur les deux motifs qui
m avaient conduit à adopter d'abord cette opinion.
Les Infusoires non ciliés, mais munis d'un ou de plu-
sieurs fil.'Hnents flagelliformes locomoteurs , sont dé-
pourvus de boucbe et ne peuvent se nourrir que p«'>r
leur surface extérieure ; ainsi les Euglènes , les.Cryp-
tomonadines , les Vibrions et les Yolvociens ayant un
tégument perméable seulement aux substances dis-
soutes dons l'eau , ne peuvent jamais étrç colorés arti-
ficiellement par du carmin ou de Tindigo, dont les
particules , relativement trop grosses , sont arrêtées
par ce tégument. Et ceci doit paraître plus plausible
que de dire , avec M* Ehrenberg , que ces animalooles
u£s iNt'Lsoincs. 73
a'aiment pcol-Ctre pas la couleur {1}; car, comme je
l'ai dcfà dit dans mes précédents mémoires (1835) , on
ne peol supposer à des Infusoires quelconques un ap-
pétit parlicidîer (2) pour une substiince telle que l'in-
digo, qui ue peut être digérée. Les Monades , au con-
tnire , et les autres Ini'usoires non ciliés qui n'ont pas
de téguments , présentent pri^s de leur surface des
neaoles variables, plus ou moins profondes, qui, don-
Mot accès au liquide extérieur , multiplient la surface
d'absorption et conséquemmeot aussi les moyens de nu-
trition. Des corps étrangers et des matières colorantes
peuvent donc être entrainés avec le liquide dans ces
Tactiolcs et rester engagés dans l'intérieur du corps,
sans «pendant être entrés par une bouche. Ou poup-
rail ^Irc surpris de voir des vacuoles ou prétendus
dtomacs plus cbarj^és de couleur que le liquide envi-
nnuMot I si l'on ne considérait d'une part que ces ani-
Bslcules se tiennent souvent contre les plaques de
verre où l-t couleur est en plus grande quantité, et,
faatre part , qu'une vacuole , après s't:trc remplie par
<i;Ekr<«brTg'*Abh*i>Jl. t. i&3d, p. i83. • VitllHckt titbt ei
ipptlil
(») C*U« wpliaiition J'nn ippcllt particulier n'ttnbirrattc pat 1*
ffcliir da BÏiliD , qui •■ plDiloîn tncote, rn admcllant qu'ans Para-
mià» , iaa» ua l><|nid« <'olori à li foii par Je l'iDdiga cl Au carmin .
ch«U parai Ui corpoicul» Itnui en luipenuon . lanlol Ici udi, lantAt
Ici talna , pour en remplir ocluiivcment et à Tolanlé ieli on Icli Ja
■raaMmaei. Ci ftit, qu'il dît avoir obicn'i quelqiurala itawaliu'f lai
pfA JbnepU'M cLci ce» animalcule» le tcnt du goût {GcichniackùnK)
iDitUfmilimithienhen, i838, p. 35i)! mai. ponr quiconque louilra
'iiiMiii |( ned* d'inlroniittlon do aliment» et dci nibiLiacat p<'
n«la*4aM ■«• Infaaoirei, il paraîtra bien plu» nlionncl d'admelire i
lit* diOirTDee de ealonlion prnvienl iciilemcDl de ce que l'unimali:
•«T< nMeeuÏTCmenl Jani diver» endroiti où, pariDils d'une <
> A d^Ml£ ou d'un mélange imparfait , l'une au l'autre de» det»
7k HI8T0IRB KATUAELI.E
une large ouverture , peut s'être vidée lentement de
manière à retenir les particules colorantes.
Ce mode d'explication, également applicable aux
Amibes , je l'avais cru d'abord convenable pour Unii
les Infusoires ciliés , d'après une analogie trompeuse »
et surtout parce que certaines vacuoles se forment
spontanément près de la surface , 'soit dans les In-
fusoires à l'état n<»mal, soit dans les Infiiaoires
mourants , et se remplissent d'eatt seulement , k tm*
vers les mailles du tégument Ucbe des Yorticdlet ,
des Kolpodes , des Paramécies , etc. Ces vacuoles ,
susceptibles de se contracter entièrement pour ne plut
revenir les mêmes , paraissent ne point différer , par
leur structure, de celles que produit au fond de la
boucbe le courant excité par les cils ; œ ne sont igÊl&'
ment que des cavités non limitées par une membrane
propre^ mais creusées h volonté dans la sÉJUlanee
charnue et contractile de l'intérieur. Souvent même
les vacuoles formées au fond de la bouche paraisaent
remplir exactement les mêmes fonctiokis que celles
de la surface, c'est-à-dire qu'dlet ne contiennent
que de l'eau | de même aussi , dans ce cas » elles sont
susceptibles de disparaître entièrement , en se con»
tractant.
Ces vacuoles de la surface sont ordinairement ron-
des, très-volumineuses et peu nombreuses ; ce sont elles
surtout qui peuvent présenter l'apparence de trous;
mais en outre elles présentent , dans certaines espèces ,
un degré de complication bien remarquable; ce sont
elles que Spallanzani aval t soupçonnées être des organes
de respiration cbes les Paramàûes où elles ont la forme
d'une étoile dont le centre et les brandies ae contme»
tent alternativement ; ce sont elles aussi que M» Ehreil»
* SES iNFusoinEs. 75
ga pnses pour àes Tesicules séminales ; mais il sutSt
de taire remarquer pour le moment qu'elles se multi-
plient siogulièrement chez les Infusoires mourants et
cita ceux qui sont un peu comprimes entre des lames
ie Tore , comme si elles avaient en effet pour otjet de
multiplier les points de contnct de la substance inlé-
rietire avec le liquide. Ce qui d'ailleurs prouve bien
Immature, c'catque très-souvent ces vésicules se sou-
dent et se confondent comme deux bulles de gaz , ou
mieux encore comme deux gouttes d'huile în la surface
d'un liquide. J'ai représenté dans mes planches plu- -
ùear» exemples de ces réunious de vacuoles.
Dans mon mémoire de 1836 [j^nn. se. nat., avril
1836), je revins sur la coloration artiCcielIe desKot-
podes, dans lesquels j'avais vu le carmin occuper
d'abord une bande irrégulière oblique à partir de
U bouche, puis se circonscrire en globules sur plu-
lieun points et se trouver successivement transporté
aux extrémités du corps. Je n'avais pu apercevoir
la moindre trace d'intestin ou de tubes quelconques
de communication j et , pour expliquer ces phénomê-
BM , j'admettais une succession irrégulière de vacuo-
le*, dans lesquelles le liquide extérieur avait pénétré
avec les matières colorantes.
Ce qui me manquait alors , c'était d'avoir vu com-
nwat les vacuoles se produisent successivement au
fooddela bouche, et comment ensuite elles parcoureot
nn certain trajet dans l'intérieur du corps. Depuis cette
époque, des observations nombreuses m'ont mis dans
le cas de rendre compte entièrement du pbénomèae.
Voici donc ce qui a lieu : quand une Paramécie , un
Kflipode , tm Glaucoma , une Yorticellc ou quelque .1
»ulfe Infusoire cilié commence à produire le mouvè- F
76 HISTOIRE (TATURELLE
ment vibnitile destiné à «amener la nourriture à la
l)0uche ( mouvement différent de celui qui détermine
le changement de lieu), le courant produit dans le
liquide vient heurter incessanunent le fond de la bou-
che j qui est occupé seulement par la substance gluti-
neuse vivante de l'intérieur ; il le creuse en forme de
sac ou de tube fermé par en bas et de plus en plus
profond, dans lequel on distingue par le tourbillon des
molécules colorantes , le remous q«e le liquide forme
au fond. Les particules s'accumulent ainsi visible-
ment au fond de ce tube , sans qu'on puisse voir en cela
autre chose que le résultat physique de l'action même
du remous. En méine temps que le tube se creuse de
plus en plus, ses parois, formées non par une membrane,
mais par la substance glutineuse seule, tendent sans
cesse à se rapprocher eh raison delà viscosité de cette
substance , et de la pression des parties voisiner» EInfin
«lies finissent par se rapprocher tout à fait et se soudent
vers le milieu de la longueur du tube en interceptant
toute la cavité du fond , sous la forme d'une vésicule
remplie d'eau et de particules colorantes. C'est une
véritable vacuole, une cavité creusée dans une tub-
sUnce homogène; mais puisqu'elle renferme les ali-
ments entrés par la bouche , et que ses parois , formées
d'une substance vivante , ont la faculté de digérer le
contenu, on peut, si Ton veut, la nommer estomac.
Ce ne sont point, d'«nilleurs, les matières colorantes
seules que Ton voit se loger ainsi dans une vacuole
au fond de la cavité buccale ; divers corps étrangers ,
animaux ou végétaux , ou même d'autres petits Tnfu-
soires vivants amenés avec le liquide parle tourbillon,
peuvent également se trouver emprisonnés ainsi; et
je crois même avoir observé que la séparation de la
Dl^ ll«FiîSOlRES. 7Ï
f ésicnle du fond a lieu plus prompteiheut quand Tin-
fnsoire ressent le contact â*une proie plus vôlumi**
neuse. Cependant on voit bien souvent aussi se former
des vésicules ne contenant que de Teau , et d'uaautre
côté, divers observateurs disent avoir vu des Infu-
soiresavalés , par de plus gros , être rendus à la vie et
k h liberté ; ce dernier fait, je n'ai pas eu Toccasion
de le Térifier, mais j'ai vu des Infusoires demeurer
longtemps vivants dans le corps de ceux qui les avaient
avalés.
Aussitôt 'après que le rapprocbement des parois a
intercepte une vésicule à Fextrémité du tube partant
de la bouche ; le tube restant» devenu beaucoup plus
court, recommence à se creuser par l'afflux continuel
daliqoide , eCla vésicule se trouve repoussée successi*
veoMDt par la substance qui la sépare du fond du sac;
de sorte qu'aune nouvelle vésicule venant à se former ,
doit se trouver presque à égale distance du tube res-
tant et de Tandenne vésicule. Celle-ci étant donc tou-
jovs repoussée par les vésicules formées successi-
Tement après elle , doit suivre h travers la substance
molle et glutineuse de Tintérieur une direction dé«
pendant il la fois de l'impulsion primitive, de la forme
du corps et de la présence de quelques autres corps
on organes h l'intérieur. C'est ainsi que , dans les în-»
fosoires allongés , tels que les Trachelius et jimpîii^
leptms^ les vésicules se mouvront en ligne droite, et
arrivées à l'extrémité dans une partie plus étroite,
dles se réuiirront , se fondront plusieurs ensemble, et
finiront par évacuer au dehors tout ou partie de leur
contenu, par une ouverture qui se forme h l'instant
même et disparaît ensuite cona pi é tement. Dans les
Infusoires dont Je corps est globuleux , tols que 1rs
78 HISTOIRE HATUaELLE
VarticdBes , les yéaicules devront décrire un ceccU et
revenir se vider près da point de départ; dans let
Infusoires ovales-oblongs, conuneles Paramédes, aycèi
être arrivées à Textrémité postérieure ^ en partant
de la bouche située au milieu et en suivant un im
côtés , elles reviendront jusqu'à l'autre extrémité» en
suivant le côté opposé, puis reviendront encore et
pourront décrire un circuit très-complexe; dana les
Kolpodes enfin, qui présentent en ^vant une saillie
volumineuse prolongée comme un capnclion au-dessus
de la bouche » les vésicules pourront venir s'açcumnler
en nombre considérable dans cette, saillie. J'ai repré*
sente dans mes dessins ces dispositions des véncnles
remplies de carmin dans plusieurs types dlnfu8<»rei»
et j'insiste particulièrement sur l'analogie paifaite^oe
présentent, BOUS ce rapportylesYorticellespropranent
dites» parce que leur organisation a été envisagée de
diverses manières par de bons observateurs ; et parce
que M. Ehrenberg indiquant plus particulièrement les
Vorticelliens comme les Infusoires polygastriquesqoi
montrent mieux Tintestin , on aurait pu être tenté de
leur accorder cet organe , tout en le refusant aux au-
tres Infusoires ciliés.
Il faut remarquer que le trajet parcouru par les vé-
sicules à l'intérieur correspond assez bien à l'intestin
qu'on y a supposé, et, véritablement, si M. Ehren**
berg veut 9e borner aujourd'hui à dire que le passage
successif de la nourriture lui a donné l'idée d*un intes-
tin, et ne plus dire qu'il a vu cet intestin , il aura ssof
lement donné une fausse interprétation d'un fait inoon*
testable et bien réel. Quant à ce que dit cet auteur du
passage des aliments d'une vésicule dans une autre » se
même temps qu'il nie la réalité du déplacement de cei
DES mriifioifixs. 7fi
, il est encore là dans l'erreur , car tes vési>
CmIm se déplacent réellemerit en suivant le trajet indi>
^né d*(lesftus , et si parfois elles cominuni(]Uciit entre
tOe*, c'e»t seulement par la fusion compI^Le de deux
ou plusieurs résicules en une seule, et non par le pas-
sa^ successif (lu contenu de l'une dans l'autre , ces
Tésicules demeurant distinctes. Celte fusion de plu-
sieurs vésicules, qui s'obser^-e bien dans Y ^mpkileptus
mter, prouve suffisamment . d'ailleurs , que les vésî-
tnles n'ont pas de membrane propre.
Lesréskules stomacales ou vacuoles , h l'instant où
dlesse forment, sont spbériques et gonflées de liquide;
en«s consenrenl ce caractère pendant un certain temps
et qaelquefois durant tout leur trajet, mais sou-
rit aussi elles se contractent peu à peu en cédant
le liquide contenu à la substance environnante, ou
m le disssant à travers les parois du corps; iiinsi,
aprte avoir présenté les particules colorantes ou les
rarm jtrnagers au milieu d'une quantité de liquide
de maios en moins considérable , elles finissent par
distMinitlre comme vésicules , laissant les matières co-
lonntes simplement interposées en petits amas irré-
nliers dans la substance eb.irnue glulineuse. C'est ce
i]u'on voit surtout k la partie antérieure des Kolpodea,
dit ou douze beures après qu'on leur a fait avaler du
carmin.
Tel c«t te mécnnisme du transport de la matière
toloranle, et sans doute aussi du transport des ali-
menls dans l'intérieur du corps des Infusoircs. Si on
voulait considérer comme de vrais estomacs ces vési-
cules sans membrane interne, sans communication di-
nde avec l'extérieur, et susceptibles de se contracter
jasqii^ disparaître ; alors , sans doute , on serait foadi
84 HISTOIRE KATUMELLE
^ ....
h nommer pol^§astriqiies]ea Infusoires qui les possè*
dent; mais encore faudrait-il reconnaître que celle
dénomination ne pourrait s'appliquer à tous lesliltu*
soires , à ceux , ])ar exemple , qui sont dépourvus de
bouche ; et à ceux , en général ^ chez lesquels on
n'observe aucune intromission de matière colorante.
Tel était l'état de la question, ^uand M. Meyen a
inséré dans les Archives allemandes cl'.anatomie {MuU
ler's Archi\f.)^ en 1839, une notice (1) qu'il ma fait
l'honneur de m'adresser, et dans laquelle ynt exposées
avec clarté des observations presque entièrement sem-
blables aux miennes , et devant conduire aux mêmes
conclusions , relativement aux prétendus organes di-
gestifs des Infusoires.'
Ces observations sont très^importantes par elles-
mêmes» et comme confirmation des miennes, et sur-
tout parce qu'elles montrent que les hypothèses de
|if. .Ehrenberg perdent» même en Allemagne , leur
crédit passager. Je crois donc devoir traduire ici les
passages suivants de la notice de M» Meyen :
« Que sont, dit-il, les grosses vésicules et les globales
qui se présentent dans l'intérieur des Infusoires , et
^ui ont été pris pour leurs estomacs ?» A celte ques*-
tionil répond ainsi :
« Les vrais Infusoires sont des animauit yésiculeux
dont la cavité est remplie d une substance glutineuse.
(i) CcUe nolicc est traduite dans les Annales des Sciences 119 In relief «
DES IStLSOILES. 81
1 consistance de ^clcc. L'ij|i;iisseur de la
membrane qui forme celle vessie esll'iicile k constaler
(Uio9(]uelques-uns deces animaux; et , pourdilléreiits
genres, j'ai pu observer dans celle membr.ine une
struclure en spirale très-reconnaissable , de sorte que
sous ce rapport la structure de ces Infusoires me paraît,
ea général , analogue à celle des cellules des végétaux.
• Chez les plus gros Infusoires un canal cylindrique
on œsopliag^>^ant de la bouche se dirige ohlique-
nent à travflrla membrane qui constitue l'animul-
cale. L'extrémité inférieure de ce canal se dilate plus
00 moins p;ir suite de l'introduction de la nourriture ,
mais ordinairement jusqu'à la dimension des vési-
mles ou globules qu'on voit dans l'intérieur de ces mê-
mes lofusoires. Lu paroi interne de cette partie de
l'otophage est garnie de cils dont ragilatiou fait tour-
Bercirculairemeiit avec une extrême rapidité la nour-
riture et les corpuscules étrangers avalés en même
tODpSf jusqu'à ce que ces objets soient agglomérés en- ■
me boule régulière. Pendant la formation de cette
koale , l'estomac, car on ne peut nommer autrement'
ni organe , est en communication ouverte avec l'œso-
pittge, et l'appareil des cils vibratiles extérieurs y
poosse sans cesse de nouvelles substances ; mais quand
ofio l» boule formée des substances avalées a atteint
ks dimensions de l'estomac, elle est expulsée Qarl'au-
tnextrémité de cet estomac et poussée dans la cavité
ÎBtenie deriuilmali immédiatement après, une no u-
vcU« boule commence à se former dans 1 intérieur de
rcstooutc > si des particules solides se trouvent dans le
bifuide environnant; cette seconde boule est à son
tour poussée dans la cavité interne de l'animal, et
pousse devant soi la jiremièrc boule avec la substauce
iinisoinEs. 0
82 HI8T0IBE HATURkLLE
glutineuM interposée, et ainsi de suite tant que de
nouvelle nourriture est avalée. Ce sont ces boules d'où
M. Ehrenberg a conclu la multiplicité des estomacs de
ces animaux. S'il n'y a pas beaucoup de particules so-
lides dans le liquide environnant , alors ces boules oa
globules sont moins compactes et paraissent comme
celles qu'on remarque ordinairement dans k$ iofu-
aions non colorées, où de tels globules montrent seu-
lement quelques petites particules gflli^es, et con*
sistent , pour la plus grande partie , «HPne masse de
fl(iuc,us agglutinant ces particules. QuelqueCois deux de
ces globules à l'intérieur d'un Infusoire sont teUenient
comprimés Tun contre l'autre , par suite des ccoitrac*
tions de l'animal , qu'ils demeurent réunis.
«....Le nombre de ces globules est quelquefois si
considérable que tout l'intérieur des Infusoires en est
rempli, et ces globules sont si rapprochés qu'ils forment
ensemble comme une grosse boule, qui souvent, comme
chez les Yorticelles en particulier, tourne lentement
autour de son centre. Mais cette rotation provient,
comme je m'en suis assuré , complètement de Fimpul-
Sfon reçue par les nouveaux globules chassés de l'esto-
mac,-et communiquée par eux à la p^iphérie de la
masse déjà formée. »
Plus loin , examinant aussi la question de ces va-
cuoles qp. cavités vésiculeuses qui se forment souvent
en si grande quantité et de diverses grosseurs dans
l'intérieur des Infusoires, et qu'il déclare bien n'être
pas des estomacs , « on peut, dit- il , observer la fidr-
mation de ces vésicules, comme aussi leur^oiiJomeet
complète disparition dans la substance glutineuse de
l'intérieur des Infusoires, aussi bien que la formation
des globules , puisque même quelquefois on voit ae
^B8 IRFU80XBE8. 8ft
former une telle cavité entourant un globule et dispa*
raissant au bout de quelque temps. Le microscope
moatie que ces cavités n'ont aucujùte paroi membra-
neuse qui leur soit propre , mais qu'elles consistent en
de simples excavations Ç4ushohlungen , vacuoles) de
la sobstaBce glutineuse ; elles se produisent aussi le
plus scmyent près de la paroi interne de la membrane
qui forme le tégument de l'animal , et quelquefois une
d'entre eUe^|afrandit d'une manière si considérable
^'elle occupVun tiers ou la moitié du volume total
de fanimal. Que ces cavités (vacuoles) contiennent un
liquide aqueux peu dense , et non de Tair, c'est ce que
démootre leur fiiible réfringence sur les bords. Chez
les plufl gcofl Infiisoires on peut aussi voir très-claire-
ment qu'elles ne s'ouvrent pas à l'extérieur* De sem^
bisbki cavité» se forment également dans la substance
aa^ease ou gélatînqiuse ( iScAiJspiie ) des cellules deis
:• »•
CHAPITRE VII.
BIL^GMbULVlOV nXS niFUSOIRES PAfI DrnSIOH SFOlTTAIliÈ.
Des dHfférents modes de propagation qu'on peut
admettre chez les Infusoires , uç seul est bien constaté*,
c'est la fissiparité ou multiplication par cUvision spon-
tanée; et encore il n'a pas été observé dans tous les
types de cette classe d'animaux. Les deux autres sont
encore plus ou moins bypotbétiques : c'est Poviparité
et la g^iération spontanée. On a bien signalé un. fait
de viviparité (1), mais ce £sdt est unique et tellement
(1) Le Monat nvipara de M. Ehrenberg » dans loa mioMûre de i896
6.
8k HISTOIRE NATVAELLS
en désaccord avec ce qu'on connaît des autres Infu-
soires qu'on doit hésiter beaucoup à l'admettre.
Le phénomène de la division spontanée des Infu-
soirës avait été vu d*abord par Beccaria et pris pour un
accouplement ; ce fut Saussure , en 1765 , qui recon-
nut la vraie signiiScation de ce fait. Dans les anpées
suivantes , il se trouva bien encore quelques observa-
teurs qui ne virent là qu'un accouplement; mais,
d^uisplus de soixante ans, ce mode dejuropagation,
si extraordinaire qu'il pût paraître , a'^té générale-
ment admis dans la science. Rien , en effet , n'est plus
éloigné du mode de reproduction des animaux supé-
rieurs et ne contrarie davantage les lois de l'analogie ,
si , pour en juger, on part de l'autre extrémité de la
série du règne animal.
Les gemmes, les bourgeons qu'on voit se déta*
cher du corps des zoopbytes , peuvent encore être
comparés jusqu'à un certain point avec les germes
détachés de l'ovaire des animaux plus parfaits : le
corps de l'animal mère, par le fait de cette produc-
tion , même chez les polypes , ne perd aucun de ses
organes, aucune partie essentielle de l'individu. Dans
les Infusoires, au contraire, la division spontanée fait
deux individus complets, des deux moitiés d'na seul
individu , et ces deux moitiés , nous les voyons , sui-
vant les espèces , se séparer tantôt en long , tantôt en
travers, ou bien indifféremment de l'une de ces maniè-
les , dans.une même espèce. Certaines petites espèces
de Naïs ont montré un phénomène analogue , quoique
avec plus d'uniformité. Mais ^ pour ne noiis occuper
— *— ■ Il < ■■ ■ I lll»*!» I I I I I I II
(ZusêUezur ErkenntnîfS , elc.^p. '2Vi),ei dans son Traité des Infu-
soirct, iS38) p- lo.
DES INFUSOIHES. SK
des Infusoircs , nous devons Jire que leur mul-
tiplication piir division spont.iuée prouve ou bien que
le corps suscepLible de se parta^^er .-linsî en deux moi-
tié» ne coutenait pus d'organes essentiels, ou bien
qnes'ilen contenait quelqu'un d;ins une de ses moitiés,
cet oi^une a dû se produire spontanément dans l'.iutre
moitié; car on ne peut croire que les organes de la
partie intérieure, par exemple, se soient dédoublés
pour envoyer une de leurs moitiés à la partie posté-
rieure, à travers tous les organes intcrmédi. lires,
uodis que les organes dédoublés de la dernière partie
aumient fait i\ la première un envoi correspondant.
Or, l'une et l'autre supposition, inconciliables avec
l'idée de développement d'un germe, viennent égale-
ment à l'appui des idées qu'on peut se former de Ift
limplicilé d'organisation des lalusoires, dont toutes
les parties réunissent eu elles les conditions nécessaires
pour continuer à vivre et à s'accroître après la sépara-
tion. Et, en elfet, ce ne sont pas seulement les deux
moitiés prises en long ou en travers qui peuvent con-
tinuer à vivre séparément, mais encore tous lei
fragments dans lesquels un Infusoire est divisé acci-
dcnteUement , comme te montrent, avec une très-
gnuuie probabilité, les exemples rapportés plus baut
Ip. 31 J.
Voyons toutefois, pour nous en tenir simplement
aux faits , ce qui a lieu dans la division spontanée. Un
Infusoire oblong, tel qu'une Paramécie , unTricbode,
une Kérone , etc. , présente d'abord au milieu un étran-
dément qui devient de plus en plus prononcé , puis U
partie postérieure commence h montrer des cils vibra-
lil» k l'endroit où sera la nouvelle boucbe; puiscetle ,
boudie devient de plus en plus distincte, et la sépa-
L
96 HitTOIBB VÀTUBELLE
ration s'achève en laissant voir la substance glutinense
intérieure, étirée jusqu'à ce qu'elle rompe. Les i^eux
-moitiés , primitivement courtes , arrondies ou coniàte
tronquées, s'allongent peu à peu en s'accrbissànt et
finissent par ressembler à l'animalcule primitif, hé
phénomène , dans le cas de division longitudinale , sb
produit d^une manière analogue, sinon quelèsdeitk
parties antérieures se séparent en dernier lieu. M. Eh-
renbtrg , pour le besoin de ses théories , ayant sùp*
posé que les vésicules contractiles de la surface sbht
des organes génitaux mâles, ainsi que .certains corps
plus consistants, ovoïdes ou de toute forme, situés k
l'intérieur , a trouvé là un exemple de la division préa-
lable des organes dans le cas de division spontàiiée.
C'est que , en effet , les vacuoles qu'il nomme d^ vési-
cules contractiles, et les prétendus testicules , sont sus-
ceptibles de se multiplier à tel point , qu'on eh voii
toujours dans les diverses parties du corps de toùi
prêts pour les divisions futures.
On conçoit que, par ce mode de pro]iagtfti6h , iUi
Infusoire est la moitié d'un Infusoire ptécédeht, le
quart du père de celui-ci , le huitième de son aïeul ei
ainsi de suite , si l'on peut nommer père ou mère il'tUi
animal celui qui revit dans ses deux moitiés ; aïeul cb^
lui qui, par une nouvelle division', continue à Viv^é
dans ses quatre quarts , etc. ; de sof te qu'un Infusoire
est une fraction encore vivante d'un Infusoire qtii vi-
vait bien longtemps auparavant et dont il continué la
vie en quelque sorte. Il résulte de là qu'un corjis étrah-
^er , logé dans la partie antérieure , par exemple, d'iiii
Infusoire , pourrait être transmis indéfiniment à toutes
les moitiés antérieures résultant des divisions sponta-
nées successives , s'il n'était éliminé par excrétioii ; il
SES INFUaOtRES. 87
f" risntte qu'âne difTormilé , un accident quelconque
pourrait se transmettre de même, et qu'en un mot,
la partie aolérieure d'un Infusoire, dernier terme d'une
série de divisions spontanées , est encore la même paN {
lie encore vivante de l'Infusoire primitif.
Une telle considération conduit à demander ai ce
mode de propagation est vraiment illimité, ou si ,1a
Titalité provenant d'un premier jerme ou d'une géué-
nlioD BpoDtaoée, se continue dans un Infusoire etdans
jes subdivisions binaires jusqu'à un certain terme sed-
lement , passé lequel tout s'éteint ; de même que noua
ïoyoosles pucerons, étrefécondés en une seule fois pour ,
ptuMeurs générations successives , mais non pour un
nombre de générations indéfini ? Une solution précisa
lie cette question aurait une grande importance, par
rapport h la question de la préexistence des germes o3
delii génération spontanée ; peut-être est-elle impossible
à obtenir ; cependant, on a vu déjîi ce mode de propà-
^tton continué sans diminution up parente jusqu'à lit
buitîtee division nu moins.
La division spontanée ne se présente pas aussi clal- '
mnetit chez tous les types dlnfusoires. Les Vortïcellei
ont , en même temps que ce mode de propagation , li
bcullé de produire des gemmes ou bourgeons , ce qiH
W rapproche véritablement des polypes. Les VibrionK
K divisent non en deux mais en un nombre indéGni de
parties qui restent conliguës à la suite les uaes deS
autres , au moins pendant un certain temps. Be.nucoup
it Monadiens n'ont pas encore paru se diviser sponta-
oéraent; d'autres, très-probablement , doivent le fairif
Minmc les Amibes, par l'abandon d'une partie de leufr
nUtaoce. qui continue à vivre isolée. C'est également
jftnsi que se multiplient les Arcellca, et ce dernie^
88 UISTOIR£ NATU RELIEE
exemple, constaté par M. Pellier, permet de penser que
certains'Tliécamadiens à tét siliceux tels que les Tra^
ohelomonas pourraient se multiplier de même ; on peut
croire au contraire que les Euglena et les Peridinium
sont tout à fait dépourvus de ce moyen de reproduc-
tion.
CHAPITRE VIII.
»,
•I
DES OBUFS, DES OVAIRES ET DES ORGAITES GÉlTITAUX MALES
CHEZ LES INFUSOIRES , ET DE LA GÉNÉRATION SPONTANÉE.
La science ne tire pas toujours un profit direct des
efforts tentés prématurément pour arriver à la solution
de certaines questions. C'est ainsi que toutes les dis-
cussions pour ou contre la génération spontanée des
Infusoires ont laissé la question slationnaire, si même
elles ne l'ont fait rétrograder. Cependant les fai ts s!ajou-
tent les uns aux autres; et, s'ils sont exacts, quand
même y faute d'avoir été coordonnés par une logique
rigoureuse, ils n'auraient fourni qu'un édifice infor-
me ; ce sont des matériaux qui , mieux connus , loin
de perdre leur valeur , en acquièrent une nouvelle et
qu'un architecte plus habile peut un jour mettre en
œuvre avec succès.
Spallanzani, lié d'amitié et de pensée avec Bonnet ,
adopta et étendit les idées du naturaliste genevois sur
la préexistence et l'emboîtement des germes , et il ré-
duisit au néant les arguments de Meedham sur la force
végétative et sur la génération spontanée. Cependant
les faits qui lui fournirent ses principaux arguments,
tels que l'étude du poulet dans l'œuf, le Volvox , etc. ,
avaient été mal interprétés, et son argumenta lion porte
DES INFUSOIRES. 89
ËiU> BUT bien des points aujourd'liui. D'après ses ex-
périences sur des infusiocs soumises à l'ébullition (1)
et tenues dans des vases hermétiquement fermés , il se
cru! loodé à admetlre que les Ini'usoires les plus sim-
ples proviennent de corpuscules préorganisés oti ger-
mes susceptibles de résister à une ébulli lion de trois
quarts d'heure, tandis que les germes desinfusoires
plus complexes, tels que les Paramécies et les Kolpo-
du, sont détruits beaucoup plus promptement ; les
DUS et les autres étant également susceptibles d'être
transportés par l'air dans les infusions non scellées,
fju'elles aient oun'aient p.-is été préalablement bouillies.
A U vérité il parle nuasi d'Infusoires qui nuraientpon-
du des œufs (2), et i|u'on pourrait croire , d'après sa
description, être des Kolpoda cucullus ; mais il est ex-
trêmement probable que ce fait a rapport à quelque
STStolide. L'observateur italien, dans un autre endroit,
rerenant encore sur l'apparition desinfusoires qui se
montrent indifféremment dans diverses sortes d'infu-
lioos, scdétermineà penser qu'ils proviennent d'abord
de quelques germes ou principes préorganisés apportés
pr l'atmosphère ; mais , en même temps , il déclure
torradlcment (3) n'avoiraucunecertitudesurla nature
de ces principes préorgnnisés , pour savoir si ce sont
lies œufs , des germes ou d'autres semblables corpus-
cules.
0}Sp>ninUD>. Opuw. |>h]
fi-
trad.f
■raiiî.,p.
. 48 el -
miv.
(aJIlto«ou.r.ge.p, 31Î
(3) Mtaie ooirr.se. pag aîo.—
..Utlnfuioirei
i tirent
idou
le leur
fntUn nrigine de prmcipM
fn
orgïiii
ipe. .
lonl-il*
ia m&, dm germ» ou <!
nblabl»
eorpu.
cule
Il fout
JHr tt, biU pour ripooJr
»ue
que.Uo«
lUe
in^in
Qcnenl
«rtitude.
80 HISTOIRB VATURELLB
Gleichen , comme Ellis , avait bien vu la division
spontanée des Infusoirea, et la regardait également
comme un cas rare ou accidentel ; il croyait que les
Infusoires les plus simples ise forment spontanément pair
l'organisation d'une matière première (1) répandue
dans toutes les eaux même les plus pures , mais qui
ne se développe que dans les liquides, tels que les
infusions, contenant des substances nutritives. Ces In-
fusoires simples , il croyait les avoir vus se réiHiir en
amas , jouissant d'une vie commune et susceptibles de
s'entourer d'une enveloppe générale pour devenir des
animaux d'un ordre un peu plus élevé , tels que ce
qu'il noiiime des Pendeloques {KolpodacucuUus). Ces
derniers; qu'il avait colorés artificiellement en leur
faisant avaler du carmin, étaient, suivant lui, désor-
mais capables de se reproduire par des œufs; et c'é-
taient précisément les globules intérieurs , colorés par
le carmin , qu'il prenait pour des œufs et qu'il avait
espéré vainement voir éclore ; mais oh doit croire <{tie
ce qu'il avait pris pour la ponte des animalcules était
simplement un effet de décomposition par dilBuence ,
(I) Gleichen. Diuertation sur la génération , les animalcnlea , etc. y
trad. franc. ; p. io8 et suiy. ( $ 83 — S 90 )• Suivant cet auteur, <{iie
je ne me flatte pas de pouvoir comprendre ( S83), c'est le mctuvement
qui est l'agent ou le principe, et ce sont les particules organiiptl
contenues dans l'eau ou parties intimes et couslitutives de l'eau (S 88)
qui sont les éléments de rorganisalton. Celles-ci proviennent elle^
mêmes de la décomposition d'autres êtres organisés. Le mouve*
ment qu'il noinme intérieur résulte de la séparation des esprits et
de la matière , dans la fermentation des fluides , et met les particules
organiques dans un mouvement de coction que Gleichen nomme mou-
▼ement radical. Les particules , ainsi mises en mouvement, se réuniiteat
de nouveau en vertu de l'attraction ou de quelque antre moyen de
jonction , pour s'élever à la vie animale par l'action de la snbstance
spiritueuse qui s'en est dégagée ($ go) H...
DM IITFUSOIIlES. 91
:'il observait ses gouttes d'infusion sans les re-
né lame mince de verre , comme on le fait
ordinairement aujourd'hui.
L'opinion de Miiiler, qui dans ses longues recherches
se montra généralement exempt d'esprit de système,
aurait sans doute plus de poids dans cette question
que celle de Gleichen ; malheureusement , parmi les
cODtradictions que son éditeur Fabrîcius adii latssei?
lobaister dans sou ouvrage inachevé , nous ne pouvons
reconnaître an juste les idées qu'il aurait déSnitive-
nml adoptées. Ainsi , tout en admettant bien positi-
nment la multiplication des Infusoires par division
spontanée , il parle encore , au sujet de plusieurs In-
fusoires , de leur accouplement; cependant sa pré-
ftcB, qu'on poumiit croire écrite en dernier lieu,
cootient cette déclaration , qu'il n'a pu voir d'accou-
plemetit réel. D'un autre cûté , tout en paraissant, pai:
occasion , admettre, comme Leeuwenhoek , une organi-
ttlion complexe dans les plus petits vibrions; il rapporté
lies faits qui tendent h prouver la génération spontanée
^e cea vibrions; et, dans sa préface même, il expose
toate une théorie delà génération spontanée. - Les ani-
aam et les végétaux , dit-il , se décomposent en parti-
tnltsor^niques , douées d'un certain degré de vitalité
et constituant des animalcules très-simples; lesquels
lont susceptibles de se développer comme des germes
^ l'adjonction d'autres particules, ou de concourir
«n-uénics audéveloppement de quelque autre animal,
pour redevenir libres après la mort et recommencer
ilemellemeni un pareil cycle de transmulalions » . Ce»
particules conslitulives qu'il dit passer alternative-
ment de l'état de matière brûle à l'état de matière or-
!;u)îqne , il croyai t bien les avoir vues dans la décom-
92 HISTOIIl£ NATURELLE
position des animaux et des végétaux ; mais proba-
blement il n'avait vu que le mouvement brownien des
particules désagrégées.
Cette hypothèse , MuUer la proposait seulement pour
les Infusoires les plus simples , et tout au plus pour
expliquer la première apparition des autres (les Bul^
laiia) dans une infusion; et cela neTempécliait pas
d admettre pour ceux-ci des œufs bien distincts ; mais »
comme nous lavons vu plus haut , ce qu'il a pris pour
des ceufs ou des ovaires , ce sont les vacuoles ou vési-
cules stomacales de l'intérieur , ou bien les exsudations
de sarcode qu'on voit quelquefois en globules à l'exté-
rieur.
Apr^ees trois naturalistes , ceux qui , comme Tre-
viranus et Oken , ont traité la question de la repro-
duction des Infusoires , ont plus argumenté qu'ils n'ont
observé eux - mêmes. Lamarck , par exemple , avait
cherché à démontrer par le raisonnement , non-seu-
lement que leç animaux les plus simples peuvent se
produire spontanément, mais encore que des êtres
une fois produits de cette manière peuvent acquérir
un nouveau degré d'organisation qu'ils transinettent i
des parties d'eux-mêmes , lesquelles*, en se dévelop-
pant à leur tour comme des germes , sont susceptibles,
d'acquérir progressivement d'autres organes encore.
Cuvier, dans l'éloge historique de cet illustre natu-
raliste , fit ressortir habilement toutes les inconsé-
quences d'un tel système appuyé seulement sur l'db-
servation des formes extérieures et développé par
Timagination.
M. Bocy de St.-Vinceat avait assurément observé
plus que Lamarck ; cependant , dans sa théorie de l'or-
ganisation de la matière , il n'a pas su se tenir assez en
PES IKFIISUIKLS. 9'i
son iniaginalioii , et, par conséqaept ,
im n« ji«ut accorder une autoi-ilé sudts.-inLc à ce qu'il
(lit (l'aprèâ sa tliéorie sur la produclion spontitnée des
Infusoires.
Au nombre des partisans de \a génération sponta-
nèt des Inlusoires , on doit aussi compter dau3 ces
derniers temps M. Fray, qui , dans son essni sur l'ori-
G;ine des corps organisés (1817), poussn beaucoup
trop loin les conséquences qu'il eût pu tirer de ses
expériences , et M. Dumas qui , dans le Dictionnaire
dMsitjoe d'histoire naturelle, parut croire comme
Gleicben <jue des Ini'usoires peuvent se former par la
tjunioa des globules élémentaires, provenant de la
itécompositioude la chair musculaire mise en infusion.
Hadiuettaît bien , toutefois, qu'on ne faisait revivre
liaii que des substances qui ont déjà vécu, mais il
{RDaît alors pour un signe de vie le mouvement brow--
tûto des molécules.
H. de BUinville, d'un autre côté, en indiquant des
rtloniies essentielles dans la classe des Infusoires , se
pnnoaça , mais avec réserve , contre les idées de tjé-
nératioa spontanée.
U. Ëbrenberg plus bardi, et se fondant sur les >
aMlogiea les plus contestables, entreprit de prouver'
4M les Infusoires ne peuvent provenir que d'œufs vé-<
rihbles ; cl, pour jusliQer l'ancien principe umrip- vi- '
viaatx oyo , il voulut démontrer chez ces animalcules
l'utstence de tous tes systèmes d'organes qu'on retrouve >
Hrk les aaimaux les plus complexes. ■
Reconnaissant avec raison que cliez eux il n'y a pas >
touplcment ou concours de deux individus pour la
fécoDdiilioo , il crut avoir le droit d'en conclure qu'ils
dirent ilre hcimaphrwUtes- Puis, après stilre cou-
9k HISTOUUB KATiniLLI
tenté d'abord de donner le nom d œofs aux particules
dans lesquelles un Infusoire se décompose par dif-
fluence , il voulut trouver aussi des organes génitaux
mâles, n nomma donc ainsi , d'une part, des nodules
ou certains corps plus consistants qui » se décomposant
moins facilement quand Tanimalcule Tient à diffluer,
lui paraissent devoir être les organes sécréteurs ou les
testicules ; et d'autre part, des vacuoles contractiles et
toujours remplies d'eau près de la surface , les mêmes
que Spallanzani avait soupçonnées être des organes
respiratoires , et qui sont pour lui des vésicules se*
minales.
Son principal argument pour démontrer la signifi-
cation de ces derniers organes y c'est l'analogie des Ro-
tateurs ou Systolides ; analogie que je crois absolu-
ment imparfaite ; et qui est contredite même par k
fait de L'existence des œufs qui , chez ces derniers , sont
très- volumineux proportionnellement, comme eil
général chez tous les animaux inférieurs où leur
existence est démontrée» tels que tes Hehnintbes, les
Polypes , etc. ; tandis que les granules , pris pour
des œufs par M. Ehrenberg dans les vrais Infusoires ,
c^ granules qui restent après la diffluence; sont, chez
quelques espèces, parmi les plus grande», gros de
1/iOOO à 1/2000 de ligne, ce qui ne fait que 1/100
à 1/200 , et même 1/ii^OO de la longueur de l'animal (1).
D'un autre côté , la signification donnée à la vessie
contractile des Systolides est très - contestable elle-
même , comme celle de tous les organes qu'on a ont
deviner à priori.
(I) Chez le Monas guUula , M. E. fixe celte gronew à l/3o dn
mtirt de ranimalonlf , ce ^ fait j/S^So de ligne.
DES IlfFUSOIREfl. 05
M. Elirenberg, qui déclare (1) n'avoir pu voir de
communicalioD vasculairc entre les prétendus organes
gcoiUia des Infusoîres , toujours à cause de leur dé-
licaleste, cl (]ui cependant, d'après des aDalogies
({uelcoaques , veut faire croire au passage d'une li-
queur fipermatique des testicules dans la vessie coor-
truljle,etde lu, par des canaux invisibles, sur les œufs
diiscmioéG dans toutes les parties ducorps : lui qui n'a
point vu d'animalcules spermatiquesdans ces prétendus
organes f^éui taux mâles, tandis quelesDistomes dont il
iDTOiiue l'analogie en ont uiontré à M. Siebold (2) : lui
enfin i]ui n'a point vu éclore les prétendus œufs (3) ,
et qui tout en reconnaissant que pour être Qsé déiini-
tivctnent sur leur nature, il faudrait avoir vu au moins
<1« coques vides après l'éclosion, trouve dans leur cou—
lenr blancbe , jaune, verte, bleue, brune ou rouge ,
UafgulBC'^' suiEsa&t pour se prononcer. M. Ëbren-
bvg , dis-je , a été conduit à interpréter ainsi les par-
tinrceUes, ou supposées des Infusoires par le seul
Wiin de compléter l'organisation de ces êtres , ou tout
mpliu par de fausses analogies , telles que celles des'
{■) ZaïtUa nr Erktnnlniu , uic, i83C, p. 17 ■ Da die Zarlbeit •]«.
W abn>lund*lEiHco Objecte bithcr nicLl eilauble, dcn Gcfàu-Za-
iWitluail dlutr OrgiDt mit deii ùbrigeD KorpcrlbeitcD direct m
(1} ttfUkr'a ArcbiT filr Anitomie , [830, p. 5t. ,
0) n •'npHme aînti dant lao mfiiKiire J« iD36 (ZuiaUe lur . olc. ,
^ Q< * L'Âçl«âan d'un jeant iDiinalpolygailriqueiartint d'un de cM
, b^alle CD flivriil uuc foii pour lou(c> la nituro , ou méaxt d«f .
■ UbreJ *id« iprci rjcloiioD . n*anl point «ocore été obieniei ,
fXC M leur coIrCnie potilei» J oppaïc une granile iTifliciillv ; miii
tM W>haaaiacv« oWrvabli», loui lei rapports et juiqu'î la couleur
Wto* ib fîUlliu pcrmcUent de croire , tvec UDC Irèt-gnuide VTÛ-
Itallecit leur lignification. > " *'.' '^' "*' "*'
■■*
96 HISTOIRE NATURELLE *
Systolidcs , des Planaires et des Distomes. Il fait servir
les œufs à prouver la signification des organes mâles ;
puis, prenant celle-ci pour démontrée , il s'en sert
pour démontrer la signification réelle des œufs : et
c'est après avoir ainsi tourné plus d'une fois dans un
cercle vicieux , qu'il dit avec assurance. « Eln démon-
» trant , depuis 1832 , la présence des glandes sexuelles
» mâles et des œufs dans tous les indi^dus d'une es-
» pèce quelconque d'Infusoires , et la manière dont ces
» organes se comportent dans la division spontanée , je
» crois avoir acquis une base scientifique solide pour
» ces recherches ; la réalité d'une fécondation que
^ Sdfaweigger, encore en 1820 , regardait comme un
» argument contre l'existence de véritables œufs, trou-
' s vera dans ces rapports , confirmés par la remarquable
» vessie contractile, un appui d'une solidité inoontesta-
» ble , jusqu'à ce qu'il ait été complètement démontré
» que les granules pris par moi pour des œufs, laissent
» eflectivement éclore de jeunes Infusoires en forme
M de Monades , ou bien jusqu'à ce qu'il ait été positir
» uement démontré que leur nature est différente. Des
» opinions, sans observations exactes , n'ont en yérité
» absolument aucune valeur. » {Infusionsthierchen...
1838, p. 382.)
Si une pareille argumentation pouvait être acceptée
par les juges compétents , et s'il était admis qu'un aur
teur eût le droit de donner l'autorité de la yérité à des
opinions plus ou moins probables, sinon hypothé-
tiques , en récusant d'avance toute objection de qui-
conque n'aurait pas préalablement démontré la Traie
nature des objets en litige; il faut convenir ^QkJ^
cas serait bien clioisi<: en effet , il n'est pas présumaSie
que de longtemps on parvienne à démontrer (et il
lit ceb) ciescommiinicalioDS v.nsculiiires, nulrt^s
qne celles supposées pur iDuteur allemiind dans les
prétendus organes géniluux des Infusoires, ni que
l'oo démODlre la vraie structure de ce qu'il prend pour
des irais > car il est physiquement impossible, dans
l'élat actuel de nos connaissances optiques , de déler-
miaer seulement la forme exacte d'un corps globu-
leux ou polyédrique de 1/2000 de ligne (1/900 milli-
ailre environ] (1).
Mais suivons cet auteur lui-même dans le dévelop-
pement de ses opinions sur la génération des Infu-
soircs, c'est le meilleur moyen d'apprécier au juste
ses assertions. Dans son premier mémoire (1828-1830),
sur la distribution géd^apbique des Infusoires, il
s'efforce de prouver que les germes de ces animalcules
ne peuvent être apportés par l'atmospbère (2) dans
la infusions , ce qui , tout en contrariant l'opinion de
Spanaozani , ne permettait pas de voir dans les eupé-
neoces faites avec tant de soin par le célèbre obser-
«leur italien autre cbose qu'uoe génération spon-
(l]Oo petit Jélcnniner approiinulivcmenl avec auei d'eiactituJe
nfiJarariTuiiGianiciil beaucoup plu» mince, maii on ne piol prendre
iéi* dc*a (tmclurci 1» corpuiciilei unguina «d( au moiot 1/ iSo mill. 1
In^ctlU grati» île polleo lient on apprécie bien la •Iruclnrt oal xl5a
■m. , el plu> i d'DQ autre c.Ué , dti léminul» de nmiuunrei de l'aâo
Bill, a* nontrcat rien de dittînrt à l'inlérieur, à pltu torta rainn il
dM«* Urt de mtme de> prélendui autf de poljgaitriquet.
(1A tin eeasraphitche Verbreiliiiig der Inruaionilhierchen , etc. ,
ifaMv . p. i3. M dit D'»oir pu IroDTcr un •eul Inruioirc d^nt Vtan
1* li I oilê oenTellemcnl recueillie : maîi , pour que l'i^tpérieace pût
«âSTnné de ctialcuri de celte manière, lei germei , l'ili jluent
taAfMee, inriient pu h dtTclopper. Il Mt préturaoble d'aillcura
^•4l h raafe recueillie pri, d'une grande ville ou dan< U ville minu
trn* ««ule pendant quelcfue tempi eut pu donner un reiullal
98 HISTOIRE NATURELLE
tanée; mais dans ce cas, encore, je crois que
M. Ehrenberg s'est trop bâté de tirer une condusion
générale de quelques expériences faites en voyage avec
des instruments imparfaits. Dans ce même Mémoire,
où il veut établir des lois générales sur la distribution
géographique des Infusoires> il nous apprend que
toutes les. infusions qu'il a préparées lui-méame près de
la mer Rouge et du mont Sinaï , lui ont donné précisé*
ment les mêmes espèces d'Infusoires qu'en Europe;
ce qui semblerait plutôt favoriser les idées des parti-
sans de la génération spontanée qu'indiquer une
différence réelle dans la distribution géographique
des Infusoires. Dans le Mémoire publié avec le précé*
dent (1S30) » sur la connaissance de l'organisation des
Infusoires, il avait pris la diûluence du Kolpoda çu-
culbis pour la ponte de cet animalcule» et il avait
représenté (pi. III, fig. ik) le prétendu ovaire
comme un réseau formé de fibres de 1/1 OOO de Ugne.
Il s'appuyait de l'observation des Systolidea seuleoieat
pour prétendre que tous les Infusoires naistai^ d'un
œuf, et croyait avoir suffisamment prouvé l'absurdité
de la génération spontanée et équivoque, en accor-
dant à tous les Infusoires, même au Monas termQ^
une organisation très-complexe. Il déterminait par k
calcul les dimensions des estomacs des plus petits In-
fusoires, et supposait des particules altmenlaires ds
1/36000 de Hgne, destinées à remplir des estomacs
de 1/6000 de ligne ; il fixait enfin la grosseur de leurs
œufs qui devait être de 1/6000 de bgne. Le tout sans
s'inquiéter des limites probables de la diviaihiUlé èm
substances organiques et de l'influence que pcttent
exercer de si petites dimensions sur les phénemèMi
physiques.
DES IKrCSOllŒS. 99
ho» son secoDd Mémoire (1832), sur le dévelop-
pemeot et la durée de la vie des Inrusoires, il se pro-
pose plus spécialement de combattre la f^ënération
ïpODt:iDé«) bien qu'il crûl déj!i l'avoir complètement
anhatie pnr sa précédente argumenlation. 11 déclare
nuit conttatétjuc la génératton de ces êtres est iior'
mie, «t qu'elle a lieu au moyen d'ceufs; mais cbose
■ngulière ! il ne parle encore que des œuis si gros , st
iMOOtest^iUes des byslolides, et en particulier de
yfYtiatina senta, quant uux Infusoires proprement
'bu, il n'ii point vu éclore leurs œufs; bien loin de là,
il-prouve par des expériences prolongées durant neui
Mdiic jours, qu'il n'y a pas eu d'autre mode de
pOr^Mltoa qc
: celui
r div
spontani
. Cac
que c'est un fait embarrassaol
fOar les partisans de l'oviparilé que de voir con-
ftmnDent dans une même infusion tous les indi-
ndna d'une même espèce à peu près' de la même
posa eue, ou bien montrant, s'ils sont plus petits y
W traces d'uhe division récente , comme si tous
arucot dû éclore au même instant , et comme ai
tiàoaoa des o^uls était désormais ajournée jusqu'à
1 ti qu'une nouvelle infusion soit préparée. Eh bien!
^^^K^lâ tout ce qu'a vu M. liHirenberg dans ses ex-
^^^Btcea, peu nombreuses à la vérité, sur deux
^^^Mtr d'infusoires proprement dits. 11 a vu dans
^^^W tubes de verre un seul individu de Parame-
^^^■«uv/ûc se diviser spontanément trois fois dans
Bmqi^qufllre beures , d'oii résultaient buit indivi'
I êâs'; lesquels continuèrent a se diviser ainsi pen-
dsm plusieurs jours de m-inière à remplir le tube
MadividuS' tous semblables à l'animalcule primitif j
WvprodititKde la méim manière et aattraneim mé-
7.
F.
100 BlfiTOlRE NATURELLE
lange d'individu» plus petits qui seraient provenu^
d'cÈufs; il dit même très-positivement à la page 11 :
« Je n'ai pas observé qu'il soit né des individus pro-
venant d'œufs. »
Le StyiQnjchia mjrtilus (Kerona mjrtilus Mûller) loi
a présenté une seule fois les mêmes résultats d'une
manière incomplète. Aussi , a-t-il soin de dire, qn'û
ne peut rien en conclure touchant la durée de sa vie ;
cependant il passe un peu plus loin ( p. IS ) à des ooii«-
dusions générales et tout à fait affirmatives. Suivant
lui , la force reproductive des animaux Infusoires est
plus développée que dans aucune autre classe d'êtres,
et pour expliquer leur multiplication rapide en très-
peu de temps , il n'est plus besoin de la génération
spontanée qui y d'après ces noui^elles obsen^ations ,
parait une hypothèse superflue et que n'appuie a»-
eune observation certaine. Voilà un des nombreux
exemples de la logique de M. Ehrenberg , et de sa
tendance à généraliser. Il a la franchise de nous dire
qu^il n'a yu aucun indice de la multiplication parles
csufs dans deux espèces de polygastriques , «t il con-
clut que tous les Infusoires polygastriques doivent
provenir d'œufs ; mais admettons son observation
comme exacte , et cela d*autant plus volontiers qu'elle
a été faite de la même manière par Saussure en 1769 :
ne serait-il pas plus simple d'admettre que ces Infu-
soires se sont produits une première fois spontané-
ment dans une infusion à un certain degré de fer-
mentation » ou qu'ils proviennent du développement
successif de quelque autre forme produite elie-^néme
spontanément dans cette infusion, et que, arri-
vés à un certain degré de développement, ils ont
pu seulement se multiplier psir difision spoaM*
PIS inrusoiBES.
[i] 7 Mfiis je me hâte tle le dire, je
luople pas cette
idée non plus que celle des œufs ; j'ai voulu seulement
mettre une opinion probable à côté d'une opinion pro-
bable, et j'attends des faits pour me prononcer sur un
sujet au&si important. Je conviens volontiers qu'aucun
obtervateur digne de foi n'a vu se former un Infusoire
»oiia «ea yeux ; je crois même qu'il serait absurde de.
supposer qu'un animalcule, si simple fiit-il , se formât
iiofi par une agrégation de molécules par une sorte
de oistâlIisatiOD ; mnis je ne crois point du tout à la
Ttaie oature des œufs en question et si probléma-
tiques.
Il ne serait pas impossible assurément que les partî-
nile» organiques provenant de la décomposition des
Infosotres. celles-là même que, dans quelques espèces,
M. Ehrenberg prend pour des œufs , pussent servir k
Il reproduction des lofusoires ; mais ce ne seraient pas
Je» ceufs jtourvus comme on l'entend d'une double en-
>(loppe,d'un albumen, d'un vitelluset d'une vésicule
^(TTOÎnative; ce seraient lis plus simples des germes,
ce que , peut-être , Spallanzani entendait nommer des
(|)D« « que, itni Ici obienalia
«eâtin, o
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ndtiitlt liquide que
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ablu >ui «uA
4eici, il budriil ■dnieUr» que cet animikulti. lU lortir dt
Taid, B« loot pi> encore de> Piramêïiei , maii dm iDiinilciilpi plua
N vhml dan» l'inroiion i an aulrc degré de fermentatian ; alor»
titmil de coiuéqoenee encann^qiieneeârnpiiiioni-itée pln> haut.'
Ml HISTOnS MàfWVÊMJLE
corpuscuies préorganisés ; œ seraient oç que d'antret
ont appelé des globules élémentaires; des^aoiécuks
^m , ayant joni de la vie , sont susoeptiUes de reooanf-
mencer, suivant l'expcession de Aluller» un perele déjà
parcouru.
Je ne crois pas impossible non plus , d'a{Nrès4îeqiie
fai vu des diangements qu'éprouvent les fnfoaoiges
suivant la nature des infusions; je ne crois pas jpi-
possfl>le que ces petits germes parcourent une a^rie 4%
dévelof^ements plus ou moins variés avant d'arriver
au degré le plus élevé , et qu'ils ne puissent aussi ,
suivant l'état de Tinfusion , rester stationnaires dips
un degré inférieur. Cette manière de voir, wexê la-
quelle jesuis conduit par mes observations, «nais pour*
tant sans y être encore arrivé , a plus d'un point de i«s-
semblance avec celle de M. Elhrenberg, qui a signalé le
premier les formes diverses sous lesqudies se montre
le Kolpoda cucullus avant d'avoir atteint le terme de
son développement : s'il ne tenait pas beaucoup 4 b
signification de ces ceufs d'Infusoires , on pourrait
même finir par ne voir dans cette discussion qu'ime
querelle de mots ; mais je reviens à l'eicamen des opi-
nions successivement développées par M. Elbrenberg
sur les organes génitaux des Infusoires.
Dfins son] troisième mémoire (1833), il représente
plusieurs fois la diffluence des Infusoires comme la ponis
ou l'émission des œufs , et parle plus positivement def
gratifies qu'il prend pour les œufs , Iprs même qu'jii
ne se montrent que comme une matière colorante uai-
fprmément répandue-, tandis que, dafîs ço^ prçiDiiv
mémoire, le résultat de }a difiluence ou de la ponte di
Kolpode était représenté seulement comme unréseta
de fibres. Pui«, parmi les vésicules intérieures prissi
DES IHFDSOIRES. lOS
fAotd indifléreminentpoitr des estomacs (t), il choisit
1m pim grandes, les plus subitement contractiles, celles
qai oe contiennent jnmais que de l'eau, et en fait des
«"gtoes sexuels mâles. Quand il aperçut plus tard les
priheadus testicules, les vésicules contractiles ne furent
poor lui qu'un orç^ane d'éjaculation, et leurs conLrac-
ttoiu brusques durent avoir pour objet de lancer sur
les ovaires, répandus par toiit le corps, leur contenu si
abondant, arrivé on ne sait d'où. Si ce sint^uliermode
(le fi^MHidation intérieure par des éjaculations si co»
piroses et si fréquentes était cru véritable, on devrait
conTcnir au moins que la nature nous a accoutumés
à la trouver plus avare et plus simple dans ses moyens.
Ces vésicules contractiles, qu'on voit simplement
l'iobuleuses dans la plupart des Infusoirea , se mon-
Ireut avec une forme plus complexe ou une disposi-
!ian particulière dans quelques espèces. Dans les Pa-
ramécies aarélies, elles constituent, comme je l'ai
iléj^ dit , les organes en étoile que Spallanzani croyait
detlinés il la respiration, et dont il décrit ainsi le
ïMmvçTneDt réj^ulier et alterne : « A toutes les trois ou
'jiutre secondes, les deux petits globes centraux se
gonflent comme des utricules et deviennent plus gros
du triple ou du quadruple, et l'on aperçoit le même
duDgement dans les rayons des étoiles, avec cette
ditUrtnce . que lorsque les petits globes s'enflent , les
tajOM M désenflent (2). ■ M. Elirenberg les a vues da
WnCme maniëre dans les Paramécies, où je les ai
l januiï comme peni-ci Je noiir
.pariiNle. (Ehf cnberg, l836.Z«
ph... l«J.fran<;. .
.48.
IM
)• elii
rémcMÙit à bord pcrié m — wilifni uic
b
cioîk doot il dîacBte b ngBifintion
ire de i8M . p. 9 ;i; , loi CBt partica-
para doMMitrcr b réaKté d'one rpmbtion
qm ferait Arï^ét par les branches sur ks dÎTcrs ori-
dsctes p tandis que b Tésicole centiak scnit Tcxtré-
flûte ibrpc da conduit dcférenl. ConscqiMBnncnt , il
soppoie aossi que les Tcsicolcs simples doivent éjacu-
1er leur contenn par des ooTertnres percées dans lears
parois , omrertnres inrisibles €fail ne craint pas d'ad-
mettre^ tandis qnll nie b possibilité da passage de
Tean a traTersJes mailles do tégomcnt, dans k cas où
on les Tondrait considérer avec SpaUanzani comme des
organes respiratoires. Mais » que l'on considère leur
(1} Il ^ejiptit ainsi à la p^çe 1 1 dn mcsMire die (ZmUs« smr Er*
kenmtmiss , aie.) : • Il est difficile de se représenter cbifiitnt la con-
nexion de cet organes avec le ^stème anqoel ils apfMrticnncnt. If on
opinion indbidnelle est b soÎTante : les Tcsicnles coatmctilea sont Ica
cxtrcmilés cbrgiet dn canal défièrent (non encore apcrçn) , qui rient dn
testicule. Dans les cas les pins ordinaires , ces exlrémilés élargies et
contractiles s'aboncbent imncdiatenent dans Toridncte « coauna ckcx
les BotatcBTs; contéqnemment lenr forme est également simple. Mais,
dans d'antres cas , l'oTsire pent bien commnni<pier arec plusieurs on-
duetes qui se réunissent de nooTeau à l'orifice sexuel. D'après cela , b
résicub contractile pourrait bien être liée arec les canaux en étoile,
qui, de cette Tésicule, conduisent aux différents OTÎdnctes... Si Ton
considérait aussi les Tésicules contractiles simples comme ponrrues de
plusieurs orifices correspondant aux OTÎductes et s'y aboucbant , alors
disparaîtrait la différence (le restant, Schroffkeit) entre les direrses
formes ; alors quelques animaux auraient seulement remboochure de b
Tésicule séminale dans l'ovidocte plus éloignée de celte résicob^ et les
rayons seraient les canaux de communication. *
DES IHFUSOIRES.
liplication dans les lofus
itusoires mouraots , ou daas
ces anima u\ simplement comprimés entre deux Inraes
Je verre et prives des moyens de renouveler le liquide
aulour d'eux ; que l'on se rappelle leurs rapides con-
tractions et même leur complète disp.-irition , qui ont
frappé tous les observateurs; que l'on songe enfm à
L manière dont elles se soudent et se confondent plu-
sieurs ensemble, et l'on ne pourra s'empêcher de re-
ronnaître des vésicules sans téguments ou des vacuoles .
rrcusécs sponlanément près de la surface, pour rece-
voir . Sï travers les pores du tégument , le liquide ser*
«ant à la respiration.
La pluralité des vésicules contractiles a été inter-
prêtée par M- Ebrenberg comme un indice de prochaine
Jivisîon spontanée ; mais le fait de la soudure des vé-
ncoles apparaissant cbez les Infusoires mourants n'a
pas même été mentionné par lui.
Dans son mémoire de 1833 , M. Ehrenberg ne figura
point encore ce qu'il nomme la glande séminale, le
testicmie ; mais il la mentionna dans le texte seulement
à l'article du ChUodon cucallulus , du Parameciitm
aurelia , et des trois Nassula , comme une découverte
loute récente. C'était , disait-il , un corps glanduleux ,
diaphane, ovale oblonj^ , situé près de la bouche, et
ne présentant aucune connexion avec les itutres orga-
iKS. Dans son mémoire de 1836, il poursuivit chez
tous les Infusoires la recherche de cet organe qui de-
vait compléter leur système sexuel mâle , et il a pré-
leodu l'avoir trouvé presque partout, même chez lea
Euglines qui n'ont p.is de vésicule contractile ou sé-
«ûoaU. Aussi ne s'est-il pas montré difficile pour la
^temtînatioD de cet organe ; non-seulement il y rap-
V«ta les {«ros globules en chapelet des Stentor poly-
IW mnotm irATuimiz
mùrphms et ùœruleus et de son Amphilepîns môHïHger,
les baudet eomlnreB plos ou moins contottmées dakis
1 intérieur du corps du Stentor Mulleri ^ de plusieurs
Vorticelles et Bursaires , et les corps ovoïdes on glo*
bnleux paraissant plus denses on plus consistants dans
la plupart des antres Infusoires , mais encore il désigna
ainsi les corpotcules en petites bavettes de YAmhfyo^
phis et de quelques Eugtpna , ceux très-notitibreux et
en petits anneaux de VEuglena spirogyra , le disque
obseryé dans VEuglenapleuronectes^ et une foule d^au-
très corpuscules non moins problématiques observa
dans l'intérieur du corps des Infusoires , et qui n'ont
d'autres titres à cette distinction que le besoin qu'en a
l'auteur pour compléter sa série. Plusieurs de ces cor-
puscules persistant après la diffluence des animalcules
ftirent pris par Millier pour des œufs ; la plupart sont
jusqu'alors restés sans signification et pourront bien
être encore longtemps considérés comme tels par les
naturalistes qui voudront considérer la solidité des ar-
guments du professeur de Berlin pouf assigner une
même fonction à des corpuscules si divers et sans con-
nexion aucune avec les autres organes.
Quant h moi , j'ai bien vu dans un grand nombre
d'Infusoires , netammcnt dans les Stentor, les Tricho-
dines , les Vorticelles , les Euglènes , les Oxjtricfaa ,
les Kérones , etc. , les corpuscules en question ; j'ai
bien vu que , dans les Infusoires diffluents , ils résis-
tent plus à la décomposition spontanée que ne devrait
le faire un corps glanduleux comparativement aux
autres parties que leur contractilité devrait rappro-
cher de la chair musculaire des Mollusques ; mais je
n'ai pu me faire une idée de leurs fonctions dans l'or-
ganisme , non plus que celles des diverses sortes de
PXB TNmSOIRES.
107
ui restent après la diSluence d'un Tnfusoire.
Je Buis bien disposé à croire qu'il doit y avoir là des
corpuscules reproducteurs , mais je ne saurais les dis-
tinpier parmi les granules simples, qui sont proba-
bjeneiit un produit de sécrétion ; parmi ceux qui ont
péoétré comme aliments ou comme corps étranger dans
tcminalcule vivant , et enfin parmi les concrétions ou
les cristaHisations produites à la surfnce de l'Infusotre
par les mxtières terreuses dissoutes dans l'eau (1), A la
ririté , M. Ebrenberg , en outre de leur coloration,
attribue à ses prétendus œufs une grosseur uniforme
dans chaque espace , et prétend qu'ils se développent
et disparaissent périodiquement , mais je n'ai pu con-
stater ces derniers faits.
En définitive , je pense donc qu'à part le fait incon-
testable de la division spontanée des Infusoires , nous
ne savons rien de précis sur la génération de ces aui-
maux , ni sur les organes qui peuvent servir à celte
fiioctioa, ni sur les œufs qui doivent les reproduire.
Serait-ce à dire qu'il faut croire à leur productioq
ipoatanée ? non sans doute, si on l'en tend .i la manière
it Latnarck , ou si l'on veut que les éléments chi-
miques se soient rencontrés pour former une combU
BBÎMin douée delà vie, ce qui serait universellement,
je crois, regardé romme une absurdité; mais peut-être
pcnirait-on se rapprocher de la manière de voir de
Spillanzani , qui , tout en combattant les idées absurdes
it iraetques-uns de ses contemporains , se trouvait
(tj M. Ebrenbcrg a tu d«i cmlauï lur ccriaini Inrusoîn
tt Bon ettt , fort lomenl de pftili crislaut de lulfnlc di
UxtfnulratH hibiLaatd» einx Iréi-chsrgie' de ce tel, i
t" an de PjrU conccntrèïi pir l'évaporalien •pantanée.
L
108 BISTOIRE VATrRKIXE
conduit par ses expériences , si consclencieusoneiit
faites, à admettre que les Infusoires naissent de cor*.
puscules préorganîsés , apportés par Tair dans les in*.
fusions et susceptibles de résister à certaine^ actions
physiques qui détruiraient des oeufs proprement dits ;
corpuscules que 1 ui-méme n'ose pas nommer des germes
ni des œufs ; tandis que d'un autre côté il suppose que
« pour des animaux inférieurs (1) , le changement de
demeure , de climat » de nourriture, doit produire peu
à peu dans les individus , et ensuite dans l'espèce , des
modifications très-considérables qui déguisent à nos
yeux les formes primitives. »
CHAPITRÉ IX,
DE LA CIBCULATlOIf ET DELA RESPIRATION CHEZ LES IHFUSOIRIS.
DE LEURS SENS , DE LEURS NERFS ET DE LEUR INSTINCT*
Gorti y en 177& , trompé par le mbuvement ondula-
toire des cils qu'il ne pouvait distinguer eux-mêmes à
la surface des Infusoires , admit une circulation réelle
chez ces animaux ; d'autres observateurs , plus récem-
ment, ont coipmis la même erreur , ou bien ont été
dupes de quelque autre cause d'illusion. M. Ehren-
berg lui-même, qui dans son troisième mémoire
avait cru reconnaître sur le Paraniecium aurelia on
réseau vasculaire , renonce , dans son Traité des Infu-
soires (p. 351 ) , à cette supposition , et pense que ce
]>ourrait être le réseau de l'ovaire ; et si , dans la des-
cription de presque tous ses genres, il mentionne le
(i) Spallanxanî. Optisenlet de pby«î<|oe. Trad. frtn^., t. a , p. la^*
DES INFGSOIRDS. tU9
vasculaire. c'est pour répéter chaque fois
(ju'OQ n'a pu jusqu'ici le reconnaître direclemenl , ce
qui oe l'empêche pas toutefois d'en admettre l'existeDce
et de s'écrier avec admiration, en parlant des Micro~
glenaH) : a Mais quelle ténuité doiveat avoir les
vaisseaux de ces petits animaux ! ■
Quant à la respiration , elle par^U plus réelle chez
les Infuso ires , soit qu'on admette , d'après Spallanzani,
>|uc Ie« vésictUes contractiles sont destinées à cette
ronction : soit qu'on admette , d'après l'analogie de
beaueoup d'animaux inférieurs, que le mouvement
Tibralile des cils peut n'y être pas étranger, en même
temps qu'il sert à la locomotion et à la production du
tourbillon qui amène les aliments. On ne peut douter
(pie ces animalcules n'aient besoin de trouver de l'air
rapirable dans l'eau ; les expériences faites par M. Pel-
lier{2) sur l'asphyxie de ces animalcules, tendent à
le prouver, ainsi que je l'ai rapporté plus haut eu
parlant de la manière dont se comportent des Infu-
■oires lé^rement comprimés entre des lames de verre.
Nous avons vu à la page 73 ce qu'on peut penser
du sens du goût découvert par M. Ehrenberg chez les
larusoires. Le sens de la vue , découvert par le même
utoraliste , aurait plus de réalité s'il suffisait de la
Cllontiou d'une tacbe sans organisation appréciable,
MU forme constante , sans délimitation précise . pour
piMTer que ce doit être un œil. Mais, par exemple,
Nanties Euglènes , qui sont particulièrement citées
CMmie caractérisées par cet organe, la tache rouge
^'oB prand pour un œil est excessivement variable;
iDDUlmfmmtnlùertlie'i... i83S . p
WVimUituI, i9X, n |58. p. tbS.
IjiO HISTOUE VATURKUUS
elle est quelquefois multiple , quelqutfeî» formée de
grains irrégulièrement agrégés.
L'analogie se trouve encore ici en défaut sur ce
point ; car , si Ton descend dans la série des ainnianx ,
on se trouve forcé , pour la détermination ^e cet or-
gane, de sauter brusquement des Daphnies, qui ont
encore un œil mobile rappelant par sa oompotitîon
celui des Insectes et des Crustacés ; ou bien des Mol-
lusques, dontl'ceil, pourvu d'un cristalKn, est comme
dérivé du type de l'œil des vertébrés^ on se trouve»
dis-]e> forcé de passer à des animaux ne' prétentant
plus que des taches difiuses. Ges taches , soît par leor
nombre, soit par leur position, ont. sî-petb d'impor-
tance pkysiologiq«e dans les Planariées: et dans cer-
taines Annélides , que souvent on lie pourrait même
ea faire ua caractère spécifique absolu. Gbes J^ Sy»-
tolides-ou Rotateurs» dent l'analogie est plu^-pirtieu^
Uèrem^at isrvoquée , on les voit disparattra-anfeo Fàge
p0ur'q«Mlques' espèces , et , pour d'autres , aê nsantrer
plus diiHiiiotes,. suiNrsnt le volume ou le dévrisppe*
ment des individus; de sorte que le savwtt mi«9ro-
graphe de Berlin ayant voulu baser ses' caractères |fé»
mériques pour ces anima ux sur la préseooe et levombrs
des yeux ,.a été conduit à mettre dans desgenrds dîfô-
rsi^s certaines'cspèoes trè»-voisine8 sinon ideati^pies;
Mais que la couleur rouge ou noire soit en gébérai
un- attribut du pigment des yeux , ce ne doit pas ètrs
une raison pour supposer un ceil partout o& Ton voit
du rouge ; sinon il en faudrait accorder'^tfiéme k des
vers intestinaux , tels que le ScolexpolymorpkuSp qui
a deux taches rouges au cou ; aux Actinies , qui sou-
vent en sont toutes parsemées ; aux Mollusques bival-
ves I tels que les Peignesy elc
DES IHFUSOIRES. 111
lî l'oa inTOquait la faculté qu'oat les Infusoîres de
M diriger dans le liquide et de poursuivre leur proie,
uu moins faudrait-il vérifier d'aLord la réalité de cette
faculté , que Je cruis aussi fabuleuse que tout ce qu'on
rapporte de Imstinct de ces animalcules. Et encore
cela nesulËraitpas pour prouver que les points rouges
sont des^eux.carle plus jjranduoiaLtre des Infusoires
auxquels on a supposé cette faculté en sont dépour-
nu, et ceux, qui ea présentent, au contraire, n'ont
point moulrè cette faculté plus développée.
M. EbreuLerg, suivant sa métbode d'arguments*
lion , apri» avoir supposé la signiûcalion des poinU
rouges, s'en est servi pour démontrer la vraie signi^
cation de certaines taches blaucWs plus ou moins dit*
linctes qu'il prend pour un cerveau ou tout au mois*
pour uo ganglion nerveux ; cest là tout ce qu on dit ,
avoir TU du système nerveux cliea lo lafu3oire« ; tout
la reste est fourni par l'un-ilogle.
Kous ne devons pas , je pense , nous arrétef à coia^
Wtlre pi tM longtemps toutes les suppasiliuits qui ont
it«r»ile3 sur l'instinct de ces animaux; 1> plupart dei
tiiU aDcieBavneut cités sur cet objet sont controuréé ■
le fuit* par exemple, rapporté par Spallauzani, de
nrlei^ lofusoifes qui vieuoent aider à se aéparer, lefe
duBi moiliés d'un aniiualculc en voie Je se diviser
HWlini'ifimt , ne supporterait pas aujourd'hui um
tétma e*am£a. Le lait du groupement des Infusoires
*lBf;eiMr« (Jvella 9'cx|>litfue tout naturellement par la
diweioa spontanée ; et celui de la réunion d'inl'usoires
A'atar4 libres , s'il Q'e»l {laa le résultat de l'éviipora-
tâwda liquide ou de quelque circonstance forLuLt*>
A «expliquer tout ausù facilement. Quanta
ICïMxIb nWrtlifr et du irhniftir dAtaliinc<, iLetà,
112 HISTOIRE VàTURELUE
comme je l'ai dit plus haut , le résultat de Taction mé-
canique des cils , produisant dans le liquide un cou-
rant dirigé vers la iKHiclie.
CHAPITRE X.
RÉSUMÉ SUR l'oRGANISATIOIT DES INFCSOIRES.
Aux observations exposées dans cette première partie
sur l'organisa tion des vrais Infusoires , si nous ajoutons
les particularités les plus frappantes sur la forme, sur
la couleur 9 sur le genre de vie et dliabitation de ces
animaux , nous pourrons, au lieu de la définition en
quelque sorte pratique donnée dans notre premier
chapitre , présenter le résumé suivant coinaie une dé-
finition plus complète et plus rationnelle.
Les vrais Infusoires, dont la forme est plus ou moins
variable, irrégulière et essentiellement asymétrique,
ou dépourvue de symétrie , tendent à se rapprocher
de la forme globul^se ou ovoïde, soit parTeffet de
leur contractilité propre 9 soit quand la vitalité diminue
chez eux; ils peuvent, sans cesser de vivre, subir les
altérations ou les déformations les plus variées par
Tefiet d'une blessure quelconque ou d'une décomposi-
tion partielle , ou par suite de quelque changement
survenu dans la composition du liquide où ils nagent.
Leur forme montre souvent d'ailleurs , soit dans \t$i
plis , les rides ou les stries de la surface , soit dans
l'arrangement des cils vibra tiles, une tendance mar-
quée à la disposition spirale ou en hélice ; de sorte que
ces car£|ctères de forme , qui ne manquent absolument
que dans quelques types symétriques » rangés pro-
visoirement à la suite des Infusoires , paraissent devoir
' .xSeS INFUSOIRES. 113
entrer en preaiiëre li/me dans la définilion de ces
animaux.
Les jnfusoires se produisent de germes inconnus ,
dans les infusions soit artificielles , soit naturelles »
telles queTeau stagnante et celle qui , dans les rivières»
séjourne entre les débris de végétaux. On ne leur con-
naît aucun autre mode de propagation bien avéré que
la division spontanée. La substance charnue de leur
omps est extensible et contractile comme la chair mus-
coliaire des animaux supérieurs , mais elle ne laisse voir
absolopient aucune trace de fibres ou de membranes ^
et se mcTntre au contraire entièrement diaphane et ho-
mogène y sauf le cas où la surface parait réticulée par
Tefl^t de la contraction.
La aubsC^éice charnue des Infusoires , isolée par le
dàjûremeni ou la mort de l'animalcule , se montre
Jbns le liquide en disque lenticulaires ou en globules
réfra^}aiitp^u la lumière , et susceptibles de se creuser
spontanément 4e cavités sphériques analogues par leur
aspect aux vésicules de l'intérieur. Les vésicules for-
mée^ à rintérieur des Infusoires sont dépourvues de
memlnane propre et peuvent se contracter jusqu'à
disparaître , ou bien peuvent se souder et se fendre
plusieiirs edsemble. Les unes se produisent au fond
d'one «ortfr de bouèhe et sont destinées à contenir l'eau
enj^filiitie-àyecles aliments; elles parcourent ensuite
Utt certain trajet à TintériQur, et se contractent en ne
laifliuit au milieu de la substance charnue que les par-
ticales,n6n4ig.â?é^> ou bien- elles évacuent leur con-
tenu à Feltérieur par une ouverture fortuite , qui peut
se reproduire plusieurs fois \ quoique non identique ,
Ycrsïepiéme point"*,, ce qui pourrait faire croire à la
prcacDce d'un anus.
nriisoiiES. 8
Hft- HISTOIRE MATU^EUiE
Les vésicules contenant des alimeniU sont indepen-
m
dantes et ne communiquent point avec un intestin ni
entre elles , sauf le cas où deux vésicules vièni^ékit à se
souder.
Les autres vésicules ne contenant quede Teau^lK
forment plus près de la surface, et paraisseift devoir
recevoir et expulser leur contenu à travers 1^ maiUes
du tégument. On peut, d après Spallanzanî» fatpo»-
sidérer comme des oqi^anes respiratoires ea du moiss
comme destinées à multiplier les points de oodtact
de la sid)stanoe intérieure avec le liquide. MvirclH
nant* .*
Les organes extérieurs du mouvement tonidht €»
lamen^ flagelliformes , ou dès oiU vibratilts; oà'des
cirrhes plus ou moins volumineux, ou ms prâlooge-
ments charnus ; lesquels , à cela près qu'ils aanl |>Ias
oa moins consistants , paraissent tous foimés de ia
même substance vivante , et sont contractiles ptf eior^
mémes dans toute leur étendue. Aucun n'est de linlére
épidermique ou cornée , ni sécrété par un bulbe.
Sauf quelques tégiu^ents contractiles et le |>édielile
des Yerticelles , et le faisoeau de baguette vùimim
qui arment la bouche de certaines espèces ^ toatos4BS
parties vivantes des Infusoires se dé(A>mpoèeak*^Msms
subitement dans Peau après la mort'. •
Les œufs des Infusoires, leurs organes «géfeââiîix»
leurs organes des sens, ainsi que leurs nerfs et )éepl
▼aisseaux , ne peuvent être exactement détermina 9 et
tout porte à penser que ces animalcule ^ l^en ^e
doués d'un degré d'organisation en rapport avec leor
maeièire de vivre , ne peuvent avoir les ipÀnes sje»
tèmes d'organes que les animatix.sapAnears. Les
points colorés, ordinairement roUges, que l'mi a
DES lAFUSOIRES. 115
pris pour des yeux , par exeniple , ne peuvent avec la
moindre certitude ]:ecevoir cette dénomination.
Quoique la. coloration de;cèrtain6 InfusQires pro-
vienne des ' particules végétsJiçs oa autres qu'ils ont
avalées, cependant il. en* est plusieurs qui, par une
couleur propre i>içn pron^&oée, aç distinguent de la
{jraode majorité des Infûjbifes qui sont'biancs ou in-
colores. . . . • ' •
Lie geôte dcfvie'.ef-Thabitation pourront aussi faire
distinguer plqsieurs Inlusoirés i. ainsi quelques-uns
virent eivrlusiTement-dans Fin^éi^ieur du corps de
cer^ins animaux d'iîne (^asse plus élevée, dans les
Lombrics par exeiQi5le, et dans Tin tés tin des. Batra-
densf'Ë^tftffes sont y mf)IemQnt pSirasiles à fa^uri. ce
de« Hj^es ,9t ile quelqfte^Zobphjltes el Helninthes.
Ploiîeiîn» popr a(B tçouvectoigeuEs-dan^unoeSli're-
DOUTolée, Bé ^eà^ à dcift jCri^s^ç^^Jbi^ à ie% latyes de
KçVropt&res/ ou à 4fis toquilh» ^^*P^}vf^vifi^ y qui
les tÎBtti8pœleiit«ayëQ ëuxilaiia les âidroits^^ju l'eau
est siiftanmient^éi^^ c'e^ là surtei{|lie;]qtiôdlè dfba-
Utatioii de.plasieurs.''Vdrt£[:eBie9l. l/a.(>lir^ gi^and
noBi^ ^nfusoires • vi wa(* excIusisf^iQent'^ 3aiis «4r s
o V Jbris-cbàrgéés ' dé subs tances*/ or^aiiiquesdis-
wdtet ; ^aàtcel«enfin ne'^se Jtrqlixent qu^ dàrisja mpr,
anfldlieR'dNÇj^pllXt^s duri^g^l . ' '
• V • • ■ ' '■■*"'.
• 4
8.
116 HISTOIAÏ NATEUUiLE
DEUXIÈME PARTIE;
GLASSlhCATIOtf DES INFUlOIBÉS.
* •« ^
GHAj^ITJlE. 3tl. ' ;
■ •
DI8GV88lOir DES CARACTÈRES^ O^RT8*FAR US -IMFUSQf|a» ,
ST cLÀssmcAVtPH^BAn&.sÛH^GEft carÂcteus. *'
Si ', en partait ^es observations grëcédentes /0»n es-
saye'd^éw>lir.j^iourlès1[nfiu^ clftssificatîoD ba-
sée sut r^ ^ijSk çiaràctères taéelS., (Mgi,n^iar^-pi& à
sVipêrcèyoir 54^Vu contraire ^e çg t{9i ^ présente
d^ds les antrâl classes dir rèime'ahimal et 'dans . lé rè-
gne végétal , ou jnanquf ici Je plu^ souvent dé aigries.
ou caractères silflisaiits pou» distinguer Tespédb , et
jnème en çertaids cakl'indiyidui Ici , .en effet ,1vl JkiB
de ces formes «œréteft./de ces orjjanèBjbîen ^jSfipi
qui se présenieixt atilleiors , ofi'ne trouve ta^feipeipiltte
instable^ incessamment modifiée par d A .driÂ| qu\m
ne peut pas ton^purs apprécier conyénil[b]èmént. Ainsi
des modifications de forme qui, dans les âut|t£s classes ,
fournissent de si excellents caractères spééifiques, sont
souvent sans nulle valeur pour lés Infusoires ;^ et cela
explique pourquoi la plus grande partie dès pturaiés
linnéennes de Mùller ne peuvent absolument servir à
rien. Les divers appendices extérieurs , ^ui a^ent
0E8 IlirCTâbllUSS. 117
4 aux moyens d'observation 4^ anciens nlièro-
graphes, pourront sans doute fournir dtes.car^ànksi,
d'une plus grande valeur; maiscejae s^ronQwm^iB
que des caractères de genre ou de famille ,^ et nba diçs
caractires d'espèce ; et encore , pour achever-4e càrjn>''
tériser un genre, faudra-t-il recourir à des caractère^
pris de la forme en général , ou d'une certaineT di^pb-
sition particulière qu'on ne peut exprimer avec la con-
cision qui est le propre des phrases linnéennes*; *il'
en lésulie donc un certain vague dans la circonsQjcip-
tion de ces genres. Quant aux espèces , on sera^réduit
à employer, pour les distinguer, des copsidjérations
prises de la grandeur, dé la couleur et dç l'habitation ,
lesquelles encore ne sont point de vrais caractères spé-
cifiques dans le sens que Linné et ses successeurs ont
attaché à ce mot. Aussi , malgré l'importance rçelle*
^'iont.dans le cas nctnel ces distinctions , Mûller né^
gbgea de fcl employer pour indiquer préférablemènt,
Ans fa Caractéristique , quelque accident de forme
ûnt à fait insignifiant ou équivoque.
Il'MBjUedonc que l'on doive caractériser plutf*fa-
c^caneat ici des familles ou des ordres , que des genres •
M'des espèces ; puisque les coùsidéfalions que4'on
poîuâra empToyer seront de plus en p1us*a l'abri, de
ctiwojBflbifions' contiituelles et de cette .instabilité
de d^e'.^Q^nous venons de signaler; dans l^s e^
p^aneffmâme flans les genres; cherchdns 4oncd'abor4'
^Ses scfoi^'^e^ considération» affaire .entrer comme
euniclèices dé Jb|;en(nèré tyaleûc dans la* distjivct^pa des
po^jés p^pcipaur,pjuqpi«les Infusoireni, ' '
Gif qiiLncAiS' fràp^ toul d'ab6|didaiui Tétude des
hfiMiriré^i ç'Ôsf Iftiit fowe jiresqiiê {ouj^ucs ifrégu-
lièré et tafts^v^riabfé , «t qui cependant laisse voir plus
118 . * HISTOIRE IfAftRELLE
OU moins distinctement cèrfnins types dominants:
quand ces animalcules sont entièrement dépourvus àf
té|[un^t , Ikeil ne voit chez eux le plus couvent qu'une
.znob|Iitëy une instabilité perpétuelle qui seml^le ex-
clure-même toute idée de forme arrêtée; c'est tout ^u
plus ,-dans ce cas , si une rangée double ou simple de cils
vibratiles conduisant les aliments à la bouche par leur
mouvement, a pu donner l'idée d*une dispositioif spi-
i^le pAX* sa direction en écharpe. Chez ceux » au con-
trJif e , qui sont pourvus d'un tégument conrtrapfile ,
quelque lâche qu'il puisse être , on aperçoit distincte-
ment pne tendance à la disposition en spirale ou «n
hélice /soit dans la forme générale , soit dans la dirçc-
tîon des plis y des stries et des cils (1). Chex ctuf,, au
contraire., dont le tégument plus ou moins résistant
n'est plus contractile, on reconnaît moins généralcr
meiit ce caractère ; mais lors même qu'une coque ou
un têt paraîtrait symétrique chez ces animaux; Jor
partie vivante serait encore entièrement privée de sji-
métricy et même de régularité. On pourrait consi-
déra cette absence de symétrie comme un. caractère
exclusif, ^i quejques types peu nombreux et eu qu^-
que sorte dgiitcux ne se montraient commQ pour établie
un lien entre la classe des Infusoires çt d'^u^i c^siSes
pluâf élevées du règne animal. On est/doçc cQpdfâif à
distinguer* d'abord y comme une sectipli i P?^^> ^^^
quelques Ihfusoires symétri<}u£s . t^s ({ueit Colieps,
(i) $ans voulotr attribuer « celte dUpo«ili(in tn^'lnUce une îiv^-
iance très-grande, et,saoij^ter dir^que cet^e (IUpost(|on pourfpi| ésit-
ior vrtuelTemeRt chiniflc^ Infosoiras , où*rabtence de lÂgvneota éin-
pèche qu'olU ne j0 nanileAle, Je ne \>uis m'cyghplàhè^ 8e fai^a mau^^v^t
combien ce caract^ éloigne let Infinoifea dfi Trais/Zotph>te« im ra-
dialres.
DIS I.VFVSOIRES. Hft
V Chatonotm , la Ptanariola , etc. , pour ne laisser-
^e les Inkl-soires asymétriques dans une premiicc
Kolioa beaucoup plus importante.
Pour ceux-ci , le caractère de la disposition spirale
en connexion avec la présence d'un tégument coo-
tnclile ou non , Uche on résistait , et la présence de»
appendices ou cils rangés en écharpe pour conduire les
aliments k la boucbe, serviront à établir des distinc-
liotia importantes) mais on aura d'abord un groupe
considérable d'Infusoires asymétriques , sans indice de
la disposition spirale, au moins dans les parties vi-
vantes qu'ils peuvent étendre hors d'un t^t s'ils ne sont
pas dus; d'autres groupes d'hifusoires rappelleront
teulemeol cette disposition spirale par la rangée de
ôls disposés en écliarpe et formant en quelque sorte
une moustache qui en fit nommer une partie les Mys-
tacinés , par M. Bory-Saint-Vincent- Enfin, d'autres
lufusoircs, tels que les Bursarieus, les Paraméciens
tt l«s Vorticelliens , seront caractérisés par un tcgu-
ment lAcbe qui présente, en se contractant, des plis ou
des stries plus ou moins obliques et en spirale, ou des
granules en disposition quincoociale , et dont souvent
le corps , en se pliant ou tn se tordant sur lui-mérae ,
rend cette disposition plus manifeste.
La présence d'une bouche semblerait devoir offrir
tmcaractère-d'une importance plus gronde; mais lors
mime que cette boucbe existe, il n'est pas toujours
facile dé le constater; ce sera toutefois un caractère
jioiilif ou négatif de première valeur et qui nous servira
ï établir des coupes principales parmi les Infusoire»
eiliés. Cette bouche d'ailleursest généralement en rap-
ftal Mec la rangée de cils en moustache ou formant
I é^UpV.-'qui caractérise les groupes indiqués plus
120 HISTOIRE NATURELLE
haut; mais même dans les Infûsoires ainsi pourvus.
«
d'une rangée de cils, la bouche parait ne pas exister
toujours. Dans ceux à tégument lâche, contractilç^ eUe
existe plus généralement , et l'on pourrait supposer
que chez ceux qui en paraissent dépourvus, elle est
seulement plus difficile à voir. Sçpar^ant doop d'aBord
les Infûsoires non ciliés , qui sont toujours sans bouche,
on pourra diviser les Infûsoires ciliés avec ou saus té^
gumeut contractile, d'après l'absence ou la préseace
de la bouche.
Mais les divers appendices ou organes locômpteurs
fourniront , par leur présence ou leur absence , des ca-
ractères bien plus précieux comme plus généralement
applicables pour classer les Infûsoires. En effet ^ nous
verrons un premier ordre d'animalcules , ckfiz lesqueb
on n'observe aucun organe spécial pour la locomotion,
soit qu'il n'existe pas, soit que son extrême ténuité le
dérobe encore à nos moyens d'investigation; ces ani-
maux, longs , filiformes , qui paraissent se mouvoir en
vertu seulement de leur contractilité générale* consti-
tuent une famille à part, celle des Vibrioniens, dont on
ne voit guère le rapport avec les autres familles. D'au-
tres animalcules sans aucune apparence d'oi'ganisation
interne » formant un deuxième prdre plus considérable,
n'ont pour organes extérieurs que des expansions va-
riables formées par la substance même du corps, la-
quelle, par l'effet d'une force propre , s'allonge et s'é-
tend au dehors en lobes , en filaments' susceptibles par
la rétraction de revenir plus ou moins promptemeùt
.se fondre dans la masse. Cet ordre , caractérisé piir ses
expansions variables , sera plus loin divisé eh tônq
familles. Un troisième ordre prendra son caractère dis-
tinctif dix filament flagellifornie oujdes deu^'oû'plu-
DE6' INFUSOIRES. . 131
sieurs filaments seinblables servant d'organes loco*
motêaK, et qu'on a pris mal à propos pour une ou
plusieurs' tronrpes. Cet ordre des Infusoires à filaments
flagelliformes sera subdivisé d'après la présence et la
natare'd'an tégument; jamais uneboudie ne sera vi-
sil^e-^^x aucun de ces animaux.
Un quatrième ordre comprendra les Infusoires ciliés
sans tégument contractile. Elle sera subdivisée d'a-
près Fabsence ou 1^ présence d'une rangée de cils en
écharpe ou en moustache , d'après la présence d'une
bouche , des appendices ou cirrhes en forme de styles
ob de 'crochets, et enfin d'une cuirasse apparente ou
réelle.
Un cinquième ordre comprendra les Infusoires ciliés,
à tégument contractile , presque tous pourvus d'une
bouche, pour lesquels nous chercherons plus loin
des moyens convenables de subdivision. Quant au
l^rôupe particulier , et en quelque sorte provisoire , des
Itifusoires symétriques, nous en parlerons plus tard.
On voit donc que nous trouvons dans la présence et
les caractères des appendices , cils ou expansions , un
bon caractère pour diviser les Infusoires asymétriques;
Uodisque le caractère de la forme , après avoir con-
couru à former la définition , ne peut plus venir ensuite
qu'en seconde ligne , ainsi que celui de la présence de
la bouche pour rétablissement des divisions secon-
daires, oi) des familles naturelles. Pour ce même objet
de la disfix^tion des familles, nous devons chercher
d'autres 'caractères qui, soit seuls, soit combinés
deux ou plusieurs^ ensemble, nous donneront le moyen
<Udivi6ei'.el)dcim des quatre derniers ordres en tribus
et e(L Aiftiillea'; ces caraittères , nous le^ trouverons dans
la manière de vivfa des Infusoires . libres ou fixés ,
i 83 HISTOftl H ATURILLE
dans la condition d'être nus ou recoiurerla d'un Aton
ment-, etc. ' :^ , •
Le premier ordre» comme il a été dit ploalmulg ^
contient que la famille des Vibbioniehs.
Dans notre deuitième ordre , la distinction dee «Mi*
malcules nus, et de ceux qui sont revêtus d'one ooq^
ou d'un tét , ou d'une enveloppe membraneuee , nous
fournit un bon caractère ; mais il aura présdaUcoMit
fallu employer un caractère qui no se préeentenMf
cette seule fois , et qui est fourni par le mouTènéit
des expansions variables. Ces expansions, sans être
jamais animées d'un mouvement vif, et comparaUé ji
celui des cils ou des filaments flagelliformes, se meuvent
cbez les Amibes et les Rhizopodes , asseï rapidèifent
pour que l'animal qui rampe par leur maym changé
de place sensiblement sous le microscope ; tandis que
cbez les Actinopbryens , leur mouvement est t^e-
ment lent , qu'on les voit rarement se ooDtraetcr,
et plus rarement encore s'allonger ; aussi ne servent-
elles pas à l'animal pour là locomotion qui lui est
impossible. On peut ainsi former trois familles de
la manière suivante : dans les deux premièiyte les
mouvements sont très-sensibles; la première se|ile,
celle des Amibiens, présente des animalcules entiè«
rement nus; la seconde, celle des Rhizofodxs, m
distingue par la présence d'une coque ou d*iin tét
souvent régulier ; la troisième famille , celle des Acn-
NOPHRTENs , est remarquable par l'extrême lâiteur do
mouvement des expansiops , et pac la presque- i^ataio<-
bili té des animaux.
Dans le troisième ordre se voit toujg^ij^uii^/affien^
HageUifbrme sinfple ou muhi[>le, servaiott d'oirgaiiB
lotofmoteui* , et dont la présence. e^t ici un comcI^
DES INFUSOIHES. 12)
§t^énl et enlusif. Îa présence «l'un téi^ument con-
Inietile ou dur. In manière de vivre des animnlculetf
isoles DU agrégés fourniront les carnctèrcs secoodaires
pour la division des familles ; et l.i ilispositlon en hélice
du torpj de ces animalcules , ou des stries , ou des plis
lie la surface , bien que très-importante en elle-même ,
ne sera dans ce cas <{u'un caractère accessoire ; quant
ï la présence des points rouges pris pour des jeux par
M. Ebrcnlierg , elle nous servira une seule fois i
jistÎDÇuer un genre. ^
La première famille de cet ordre , celle des Mora'^
Dic«s, comprendra tous les animalcules h filament
flagclliforme, f impie ou multiple, entièrement dépour-
rus de tégument , mais elle présentera trois divisions
principales , suivant que les Monadiens sont isolés
'Monas), ou agrégés et libres ( f^'^ceWa), ou agrigéa
et fixés temporairement {ytnthopkjsa).
Une deuxième famille comprend des animaux ana-
to^es aux Monades, maïs vivant réunis sous une
Enveloppe commune, gélatineuse ou membraneuse,
libre : le fameux Vohox globator en est le type et lui'
lionne son nom , ce sont les Volvociens.
I^ troisième famille, celle des DiNUBn YENS, encore peu
connue, comprend des animalcules vivant isolés dan«
il» étuis membraneux , soudés par un point seulement '
en manière de polypier.
La quatrième famille comprend des types nombreux
qui n'ont de commun que la présence d'un on de^tu-
«ieurs lilaments flagelliformes , et d'une enveloppe ré-
fîjl^nte non contractile; plusieurs l'ont dure etfrrt-r
plo comOïc une coquille; la plupjirt l'ont globu-
uç; raais jl en est aussi qui l'ont déprimée comme- 1
ûrfeaille ou une gousse ; pour exprimer leur selil c
1S4> HISTOIRE NATUHKLIE
ractère dis tînctif commun, on peut nommer tous c^es
Infusoires des Thegamonadieits , ou Monadiens enve-
loppés.
La cinquième famille, celle des EuaLiaiEHS» se
distingue par Tinstabilité de forme qm caractérise
tous ses genres ; ce sont en quelque sorte encore
des Monadiens avec leurs filaments flagelliformes ;
mais de plus , avec un tégument éminemment con-
tractile qui change leur figure à chaque instant , ^
^ui , le plus souvent , est susceptible de se tordre en
hélice ou de montrer des plis ou des stries suivant cette
disposition.
Enfin ,. parmi les Infusoires à filament, une sizièiàe
famille , celle des Peridiniens, se distingue à la rigidité
de son enveloppe qui est un véritable tét , et à la pré-
sence d'une double rangée de cils occupant un sillon
creusé au milieu.
. Le quatrième ordre, celui des Infusoires ciliés ,sans
tégument contractile , sera divisé d'après le mode de
distribution des cils vibratiles, d'après la présence
• d une bouche et des cirrhes en forme de styles ou dé
crochets, enfin d'après le caractère fourni par une
cuirasse membraneuse réelle ou apparente. Quant au
mode dedistribution des cils vibra til es, on doit mettre
- en première ligne cette disposition en échçirpe ou en
moustache d'une rangée régulière de cils condiûsatit
les aliments à la bouche quand cette ouverture existe*
Ainsi , parmi les Infusoires cihés, sans tégument d'atf^
Gune espèce , une première famille n'ayantxju^ des cils '
épairs , sans bouche et sans cette rangée ré^ûlArc de
cils i est la famille des Encuelyen^ . » . ^ .
* Dans une deuxième famille , celle ^es TaicApbicns ,
les Bkfusoir^ ne sont «gaiement jpourvtu.que de db
DES IMFUSUIHLS. 125
Sd5 , ëpars sans ordre ; mais ils ont une bouche bien
visible , oa indiquée par une rangée régulière de cils
un peu plus forts formant une petite cnaière ou une
moiu tache.
Une troisième famille , celle des KÈRONtEns , montre
ordinairementune bouche bien manifesteà restrémité
de la rangée de cils eu écharpe ; mais cette famille est
surtout carnclérisée parla présence de cils, oucirrhes,
ou appendicesde diverses formes; les uns plus roides,
non TÎbratiles, ressemblant à des soies ou à des styles;
les autres , plus épais à leur base , étant recourbés en
crocheta.
Restent maintenant à diviser en deuxautresfamilles,
ceux des Infusoires ciliés qui , avec ou sans In rangée
de cils en écbarpe , et la bouche des précédents , pré-
tentent une cuirasse réelle ou apparente. Quand la
cuirasse dilHue et se décompose comme le reste du
corps, les Infusoires appartienneut à la quatrième
famille , celle des PiiiaescoNiErts. Dans la cinquième fa-
mille, au contraire, celle des Erviliehs , la cuirasse
est bien réelle , membraneuse ou coriace , et persiste
après la décomposition de l'animal qui d'ailleurs e>t
pounm d'un pédicule court.
Le cinquième et dernier ordre est caractérisé par
la présence d'un té|;umeDt réticulé contractile plus oii
moins distinct, mais toujours indiqué par la dispo-
sition en séries régulières ou en quinconce des cils,
et des granululions ou tubercules à la surface: unfi
bouche y est presque toujours visible. Pour divisercet
ordre eu familles, on doit chercher d'abord un carac-
tère important dans la manière de vivredcs animaux,
wit isolés et libres ou temporairement fixés par leiltr
hue', soit ^péfés et fixés à des pédoncules simples ou
126 HISTOIRE NÀTUaSLLE
rameux , d'où ils se détachent pour se mouvoip libre-
ment sous une forme difierente. On a recours ensuite
à la présence d'une rangée de cils en écharpe » ou même
en spirale , qui se trouve toujours chez ceux de ces
Infusoires qi;^ vivent fixés , et que l'on reiAxmtre aussi
dans une^amille d'Infusoires libres que je nomme les
BuiSAuxxs. Les autres Infusoires libres constîtjiiéat la
fimille des Paeamécuns si leur bouche est vîdMe , et
celle des Leugophrye vs si elle n'exi ste pas d'tfèe maniire
évidente. Ceux qui sont fixés volontairement , et qui
vivent is<^ ou sans connexion organique avec lem*
support , sont les Urcéolabiens ; enfin ceux qni ^ soit
simples , soit agrégés f sont fixés par un pidancale ,
et se détachent à une certaine ^>oqtie polv làvire soos
une' autre forme, sont ks yoBTicBLi.ix*s.
Nous pouvons donc ^ laissant de côté les Infnsoires
symétriques qui constituent des types isolés sans rap-
ports mutuels 9 établir ponr les autres , de la manière
suivante, une division en cinq ordres et en vingt fa-
milles , qui y k part les Vibrioniens trop imparfaite-
ment connua, nous paraissent rangés ai^si de la ma-
nière la plus naturelle et la |dus conforme à leurs
aiEnités mutuelles. ' . ,
ORDRE I", . •
♦.■ -
ABÎfluiuc MM offMias locomoteurs vifinlf^
H FamUic, Vibrionibivs. Corps fiUfonne contractile.
ORDRE lt«.
Ail. ponrtus d*expaiitiow YÎilablçt.
% f. fxMnskms fisIMeinciit contractiles , lâmpler on .souys&t
raminees, „ • , •»
' 2*/am. AxiBiEiis.'jUi.niis,ramiMmis^deR>rnfio4n^2^pi^^
* > fim, Rboombss. An: rampants ou fixés ,- sj[fia«(tat une
"% - coque baun tftf plus oitnîioîûS' régulier,
dV>A êMem des èir[MiliMs i^ocM^^
•variables',
g 7. Expansions très-lentcinenL cuolractilcs , toujours siuipi<?'*
A* fam. AcTi7(0PHRYE?iS.-p-AA. presque inuhobilcs.
OSS iNFUSOlfOSS. 1S7
ÛRDllE ia«.
Ab. ponrfus d'an ou de.plUtieari 0UmenU«flageHiformes cervâni
d'or^ntl locom'dtenrt. — Sané boqcbe.
S i. Soi «lictfB tégument.
h^-fmk, HoM ADiBifs. — An. nageants ou fixes.
% ?.^oafTus*d\m tégument. ^
^Jkm* Yii.vociBif8. Téguments soiMlês en luis mMse .eom-
. • • .* ; ' mune, lihce.
Pfidkm feiiltMriitÈlVS. Tcgumentt aofidëft p» nn poCnl, en mi
t fK^lVpîer rAmens/
"^^ Isclis, — IlageanU.
o'^^Mi. T|rt(SAsio9ADtEits. Tégument iMvi ebMlf'setfle.
^ JmêL ËiMUmBifS. Tégument oontractila.
\^ fit^, Ptamniipiis. ïëgument non contractile , avçc un sil-
lon occupe ^ dès eib ^inratties.
ORDRE IV*.
As» sRiér, «nw t^fuSMiit contractils- — Nageants.
. . ^ tfus.
II«/|MI« fiM^LYMk SttisbMttlit,cttSépma«ns«iii^ •
\>)fima Tliciiooi£as. IB^u^he y isible ou indiquée par un^rvir
gée de cils en écliarpe oiteiBi miousUjÂe.
PoîntiIscIrrlMs.
llp^fav* UDlOlluis. Ayee une Joiouche , une. rangée de cis en
- « ' «' echarpe étrdes ciifneé ou ciu j>}ns forts,
' €D. farnM' de Styles «a de erodhtiÉ;
.^J^PjirSiA. • . ;
H*fiM, (ixiBSOÔifnîiis: €nirass€idiiltuente, ôû décômp(y(k]^e
c<tmnie le reste du corps. * * '
lif> fmu bmiiEis.''^Gmrasse réelle', jperÀtant» Ua ^lédiéule
co^rtp- » '.
OllDRE V*.
H. HUk^ pyBjiaa d'Ut légmarar^ lÉ^liv, védèaK . 6«itFS«iat > ëa eli^x
lofuUw 4lnmMtiop a&iale ré^Uère fitt ciu 4^oie la présanot
d'an tteSiinc^. * . «- . ■ ' *
1(* Aav LycbttEYfflis. $lns^ilcly;. ^ .
17«)bii. f ÀAiuÉcifinSv Aréc^^tniie boucjis^ Hbs'fangée de cils
■ , '• .M mcrt»U<^ie)\V.
18*jQuR. BcBS^UBiftf. i^ec ui^b bouph^.etune Kfoifé» de. cils
en moustache. * . **
n^Jfiiia. IhieÉov^^uiis. Sixétf^folcAtamnMôt. '.
2i*7SnB« f OETiGJuxiBifS.* Fif es atf n^ins tempmlûreihent p^
^ ■ ieijhr orgarnes otf^ pSt toD» paftitf ;d^
l^ewfs.' ■' ' ' ,**
qn^VMIItt» BnBK^^Bi^BS.
^ plnûeurt typet £ins rd)pporU ét^ire tfui»
— rUftarioia,
— Chionoiut. «- Ichihydium,
1S6 HISTOIRE NATUKELLE
Si de la division dies InfusQÎrea en families natu-
relles nous pasfons à la division de^. ces animaux en
genres , nous verrons d'abord la famille de8yt)>ri«iniens
si mal connue, pour laquelle, dans.raksep'cc de
tout organe OU appendice visible, on peuC employer
seulement le caractère du plus ou moins de .oourl>ure
et de rigidité d'un corps* filiforme-; cette fa|nil(e four-
nit ainsi les trois genres Bacterium, Fîbrio et SpirU-
htm , suivant que le corps est droit et susceptible -seu-
lement d'un mouvement de vacillation lente;pû«iuvant
qu'il est alternativement droit et fleiueux oiijiûscèpti-
ble d'un mouvement ondulatoire plus ou moins mar-
qué ; ou enfin si , paraissant plus roide, il forme tou-
jours une hélice ou spirale allongée qui (oarne par
instant avec rapidité sur son axesans changer dë^hne.
La deuxième famille y celle àiés Amibiens , ne petit ,
pour lé moment , donner lieu à F-établissement^derplus
d'un genre, dont edcore les espèces» n'ayant rien 'de
ftxç dans, les formes , senlblent, se fopdre .Tune dians
l'autre. . * • f • . " • . •
' Les animaux de la troisième familfe , les fifdzopodes,
s'ils n'ont pas plus de fixité quanta la forme de leurs
expansion^, deleur }>arti^ vivante en général/ pré)ien-
tept au moins une partie décrétée ^olide, vbie ^bqias on
un tét dont les formes variéies pen^ettqnt'â^éCahlir des
tribus nombreuses, des gtni^'el; m^e^des «espèces
bien distinctes i^^maif la partîe^vivantfi elle-nitMte offre,
daâs Fa forme des- expansions .Variables »'vn*caractère
suffisant pour diviser d'abbrd en'deux keotions les Rhi-
zopodes. Lès uns, correspondant .en^paijr^e à'IaTamillfi
des^nse/ithatlê M. Ëhrehberg, n^oni que des expan-
sions obtuses égalelnent épaisses dans toute leur lon-
gueur qui est rela'ti^femenl pev considérable; les au-
. DES INFLSOIRIÀS. 129
ires , qui sont les Rhizopodes proprement dits, ont des
expansions très-loogues , très-amincies , filiformes, et
le plus souvent nimeuscs comme des fibres radicel-
iaires. Ils s'en servent pour ramper, ,d'où leur vient
ce nom formé des mots grecs '^l^ racine, iroûç-iro^oî^nW.
La première section contient deux genres : les
Difflugiesy qui d'une coque membraneuse, souvent
sphcrique, font sortir leurs expansions en diverses
directions : les AvcelleSf qui du centre d'un téi hémi-
sphériqoe outiplati, dur et cassant, font sortir leurs
expansion^ entre le tèt même et le plan de reptation.
La deuxième section se divise en trois tribus , dont la
première, comprenant des Rhizopodes qui d'un tét
on>îdeou{;lobulcux font sortirdes expansions filiformes,
sedivisedans les genres Trinema^ Eugljpha et G/o-
/nia, suivant que ces filaments sont peu nombreux et
limples , ou bien très-nombreux et très-ramifiés. Les
deux dernières tribus répondent en partie à l'ordre des
Foraminifèrcs , de M. Alcide d'Orbigny., et se distin-
guent par un tét à plusieurs loges ou cavités tontes
occupées par la substance charnue de l'animal. Mais
dans la deuxième tribu seulement , qui comprend le
genre MiUole , les expaxisions sortent toutes par une
large ouverture unique , comme dans tous les genres
précédents.
Dans la troisième tribu, au contraire , il n'y a
pks d'ouverture unique ; les expansions filiformes ,
Donbreuses, sortent par les pores ou petits trous
dont le tét est percé. De ces derniers Rhizopodes,
les ont sont lilures , comme les jRotalies , les For^^
ticialeê^ les Cristellaires , parmi lesquelles se distin-
guent les premières, parce que les loges de leur tét sont
tapissées par une membrane interne*, tiuidis que dans les
180 UISTOIAE NATURELLE
deux autres, le tèt, entièrement calcaire et sans mem-
brane sous-jacente, est simplement percé de trous qui,
par toute la surface chez lesVorticiales, laissent sortir
les expansions ; au lieu que chez les Cristellaires ces ex-
pansions ne sortent que par les pores du bord de la
dernière loge.
D'autres sont fixés comme les JRosalines , les Pla^
norbulines et peut-être le Polytrema , l'ancien mille»
para rubra, que d'après des observations non vérifiées
depuis 183(i> , je suis porté a ranimer parmi les Rhixo^
podes.
La quatrième iamille, -celle des AcnsoPHRms , ne
donne lieu qu'à rétablissement de deux genres bien
cacactériséSy à moins qu'on ne veuille ajouter un nou-
veau genre Dendrasoma simplement annoncé par
M. Ehrenberg. Le premier de ces genres, Actint^hrjrSy
comprend les espèces nues ou sans aucune partie mem-
braneuse ; le deuxième , Acinèta , renferme celles qui,
au contraire , présentent un pédoncule membraneux,
supportant un corps nu ou partiellement revêtu d'une
enveloppe résistante.
La cinquième famille , celle des M on aoibvs, se par-
tagé en deux tribus, le^ Monadiens isolés et les Mo-
nadiens agrégés. Parmi les premiers, on trouve i
établir plusieurs genres d'après le nombre des fila-
ments flagelliformes , et d après In présence de plusieurs
autres sortes d'appendices -, savoir : l'aies Monms , qui
n'ont qu'un seul filament et le corps de forme variaUs;
9* les ÇycUdiwn qui , avec un corps discoïde peu va-
riable , ont un filament plus épais et plus roido à sa
base, de sorte que s'agitaiit seulement à l'extrémiié,
il produit un mode de locomotion beaucoup plus lent
et plus régulier ; 8*" les Cerconwnas, qui ont en arrière
un prolongement susceptible de s ctirer en s'aggluli—
DES IlfFUSOIRES. 131
nant aux autres corps, d'où résulte un mouyemeut de
halaucement ; V les Amphimonas, qui ont un prolon-
gement latéral, détenant quelquefois un second fila-
ment, d'où résulte leur mourement daccadé; 5"" les
TttponionoM aplatis et contournés en avant avec un
double filament , ce qui leur donne un mouvement gy-
ratoire, irréguiier; 60 les Chilomonas, cliez qui le
filament part obliquement à côté d^un prolongement
antérieur; 7® les Hexamita, qui ont quatre filaments
flagelliformes en avant , et deux prolongements fili-
Cmnes en arrière ; 8® les Heteromiia, qui ont à la fois
un filament fiagelliforme au moyen duquel ils se meu-
vent en avaiit , et un filament traînant rétracteui* qui,
te collant à leur gré , sur lés corps voisins , et sô*^con-
tractant tout à coup , leur permet de cbânger instan-
tanément, de lieu et de direction ; 9* enfin les Tricho-
monas ^ qui réunissent uUé rangée de cils vibratiles à
lent filament flagelliforme.
Le9 Monadiens agrégés forment les deux genres ,
Vi^ella et Anthophysa , suivant que les groupes d'a-
nimalcules se meuvent librement dans le liquide , ou
qu'ils sont, au moins temporairement, fixés à des ra-
seaax d'uibe substance cornée, sécrétée par eux
eomme une sorte àt polypier.
La sixième famille, celle des YoLVocictTs , caracté-
risée par la soudure des enveloppes particulières d'une
agrégation ^'animalcules , en une masse commune ,
peat fournir quatre genres bien tranchés ; les trois
preniers présentent des animalcules presque glo-
buleux sans qudue , qui , dans le genre f^oluox , sont
situés à la surface de la masse commune ; dans le genre
Pondorina, ils éont groupés plus profondément,
ou au centre même d'une masse globuleuse ; dans le
9.
132 HISTOIRE 24'A.TURELLE
Gonium , ils sont situés sur un même plan dans une
masse commune en forme de plaque quadrangulaire.
Un quatrième genre enfin Uroglena se distingue par
Ja forme des animalcules qui sont pourvus d'un prolon-
gement caudiforme au moyen duquel ils sont réunis
au centre de la masse commune globuleuse.
La septième famille est formée du seul genre DinO'
bryon qui lui a donné son nom.
Les Thécamonadiens , qui forment la huitième , se di-
visent en huit genres au moins , suivant le nombre de
leurs filaments , et suivant la forme ou la consistance
de leur tégument. Parmi ceux à un seul filainent , on
distingue d'abord ceux dont la forme est globuleuse
ou*evoïdc et le mouvement vif; Ton en forme les gen-
res Trachelomonas si le tégument est dur et cassant ,
ou le genre Cryptomonas s'il est membraneux et flexi-
ble ; de ce dernier peut-être on devra séparer au moins
comme sous-genres les Lagenella dont Tenveloppe
présente une sorte de goulot à la base du filament, et
les Tetrabœna ({ui , par suite de la division spontanée,
restent réunis par quatre. Les Thécamonadiens à un
seul filament et de forme aplatie, ont un mouvement
très-lent; ce sont des Phacus , si le corps se prolonge
en manière de queue ; des Crumcnula , si son contour
est ovale sans prolongement. Les Thécamonadiens à
deux filaments sont les Diselmis si ces filaments sont
égaux ; si , au contraire , l'un de ces filaments est plus
épais et traînant, nous avons le genre Plceotia ouïe
f^enre ^/i 150/1 ema, suivant que le corps est prismatique
ou en forme de pépin. Un dernier genre enfin, que
je nomme Oxyrhis , à cause de son prolongement an-
térieur en pointe, m'a seul présenté plus de deux fila-
ments.
DES INFUSOIRES. 133
La neuTième famille , celle des Eugleniens, se divise
aii^isi d'.ibord suivant le nombre et l«i dispositiou des
filaments. Ceux qui n'ont qu'un seul filament» sont des
Pci'oncma y si ce filament , agité seulement à lextré-
mité , est plus épais et roide à sa base , où il semble
n'être que le prolonj^ement du coq)S aminci en avant ;
ce sont des jistasia ou des Euglena , si ce filament
agité vivemenrdans toute son étendue s'articule brus-
quement à sii base, ou est inséré un peu de côté dans
une entaille ; la distinction un peu artificielle de ces
deux genres repose sur la présence ou l'absence d'un
ou de plusieurs points rouges dont les Euglena
seules sont pourvues.
Les Eugléniens à deux filaments égaux , forment le
irenre Zjrgoselmis ] ceux qui ont un filament fiagelli-
ionne et un secoiid filament traînant plus épais, sont
les HeteroseUnis ; enfin un genre Polyselmis comprend
ceux qui ont plus de deux filaments.
Dans L'i famille des Pêridiniens, la dixième, se
trouvent seulement deui genres, le Peridinium dont
le cor|>s est globuleux ou ovoïde sans cornes, et le
Ctratium qui se distingue par des prolongements en
corne, souvent très -longs , et par sa forme concave
(l'un côté.
La famille des ënchelyens, (|ui est la première des
Ciliés^ et la onzième de toute la série, se divise en
cinq genres , qui sont : V les Acomia^ nus sur une
portion de leur corps; 2® les Gastrockœta , ayant en
dessous une fente garnie de cils ; 3^ les EnchetySy uni-
formément ciliés partout ; 4** les Alyscum , qui , avec
les cils des Enchclys , possèdent aussi de longs fila-
ments contractiles qui leur servent à s'élancer jîour
changer de lieu inslanUuiément ) 5" les Ué*onema%
i
184 HI8T01IB HàTURIUiE
qui , également ciliés , ont en arrière un long filament
droit.
La douzième famille» celle des Trichodieks, te divise
en cinq genres , dont les trois premiers ne montrent
pas distinctement une bouche , et cependant semblent
en avoir une qui est indiquée par une rangée ré*
gulière de cils plus foi^ts; dans le premier genre»
Trichoda , le corps est ovoïde ou pjriforme \ épais ,
les cils de la bouche sont souvent dirigés en arrière ;
dans le deuxième, Trachelius , le corps est très-allongé
ou notablement rétréci en manière de cou , les cils qui
le terminent en avant sont écartés et forment une pe-
tite crête; le troisième genre, Acineria^ a le corps
oblong, aplati et recourbé en lame de sabre au bord
antérieur, av,ec une rangée régulière de cils dirigés en
avant. Les deux derniers genres ont, une bouche bien
distincte : ce sont les Pelecida , de la même forme
à peu près que les précédents, ou contournés en
fer de hache au bord antérieur ; et un cinquième genre,
enfin, DileptuSj différant totalement des précédents
par son corps fusiforme, rétréci aux deux extrémités •
et montrant une large bouche ciliée à la base du pro-
longement antérieur.
Dans la treizième famille nous ne pouvons établir,
pour le moment , que trois genres qui sont : 1^ le
genre Halteria^ caractérisé par sa forme globuleuse,
et par des cils rétracteurs très-longs , dont il se sert
pour sauter brusquement d'un lieu à un autre ; 2** le
genre Oxjrtricha, ayant le corps oblong et muni de
cirrhes roides en forme de styles; 3^ le genre Kerona ,
montrant en outre des cirrhes corniculés ou en forme
de crochets, dont il se sert comme de pieds, pour
mai^her sur les corps solides.
0B6 IITFUSOIREi, 135
La famille des Plcbsconiens , qui est la quatoniéme,
contient cinq genres dont les quatre premiers ont des
cils ou appendices de diverse grandeur, et souvent des
cirrhes en crochet ou des styles comme les Kéroniens ;
deux de ces genres ne montrent pas de bouche ; ce
sont les Diophrys n'ayant d'appendices en forme de
cils qu'aux deux extrémités du corps, et les Coccu^
tUna ayant des appendices en crochet épars à la face
inférieure. Des deux autres genres munis de cirrhes ,
l'un, Plœseonia, est caractérisé par sa forme pnn acelie,
et sa bouche sans dents , l'autre , Chlamidodon y a la
bouche armée d'un faisceau de baguettes roides servant
de dents.
Les Plcesconiens du dernier genre n'ont que des cils
k peine visibles ; ils forment le genre Loxodes dont on
pourrait pR^t-être séparer certaines espèces ayant
des dents comme le genre précédent.
Deux genres seulement appartiennent à la quin-
zième famille , celle des Erviliens ; l'un , En^ilia , est
caractérisé par la forme de s«i cuirasse lisse repliée
loDgitudinalement comme une gousse A*Ervum et lais-
sant en avant et sur le côté une longue ouvertuce gar-
nie de cils vîbraliles ; l'autre , Trochilia , a sa cuirasse
marquée de sillons obliques en spirale et ouverte seu-
lement en avant pour le passage des cils.
La seizième famille, celle des ZeucopA7;}^e/i^, fournit
trois genres dont les deux premiers, distingués l'un de
Tautre par leur forme« manquent absolument de bou-
che ; dans l'un, Spathidia^ le corps est aplati et tronqué
ea avant ; dans l'autre, Leucophra^ le corps ovale est
également épais et arrondi aux deux extrémité^. Le
troisième genre , OpaUna, se 4islingue par une fente
136 IIISTOIRIE NATURELLE
obliqur ciliée paniissnnl indiquer une houcl»e h la
partie antérieure.
La dix-septième famille , celle des PARAMÉciEifS, con-
tient douze genres dont les deux premiers poui'raient
être reportés avec les Leucophryens , comme n ayant
pas une bouche bien distincte , ce sont les Plcùronemà
dont le corps ovale oblong présente latéralement an#
lari^e ouverture d'où sort un faisceau de longs filaments
flottants mais contractiles , et les Lacrjrmaria qui
paraissent avoir une bouche près de rextrémité d'un
long prolongement très'^mince en forme de cou. .
Les dix autres genres se divisent en deux groppes,
suivant que la bouche est latérale ou terminale. Huit
d'entre eux ont la bouclie latéralement située , les deux
premiers ont en outre cette bouche munie d'une sorte
de lèvre sailj.intc qui est longitudinale et vibratile
dans les Glaucania , transversale et ciliée dans les
Kolpoda.
Les trois suivants ont la bouche non saillante sans
aucun appendice , et se distinguent par leur forme
obloni:ue plus ou moins comprimée.
Les Paramcciuin ont le corps oblông, souvent mar-
qué d*un pli longitudinal oblique , pass;int par la bou-
che ([ui est au milieu de la longuei/r.
Les jimphileplus ont le corps fusiforme , très-al-
longé et rélrcct en avant ^ avec la bouche, à la biise de
cfe rétrécissement.
Les Loxophjllum ont le corps lamelliforme ,
oblique , ondulé.
Un sixième genre à bouche laténile et h corps très-
aplati ^ se distingue par un faisceau de baguettes cor-
nées en toumnt la bouche , et par son contour sinueut
d'urtcôtéi c'est le genre C/11W0/14
DES IltFirSOIRES. 137
Deux^ntres genres de Pnrnméciens , & boucbe Inté*
raie , se distinguent par leur forme ovoïde oblongoe ,
devcDant globuleuse ]iar la contraction : ce sont les
Panophrys qui ont la bouche nue , et ne différant
des Paramécies que par leur forme non comprimée ,
I et les Nassula qui ne s'en distinguent que par ui^
fcisceau de petites baguettes dont leur bouche est en-^-
toarée.
Les deux derniers genres de Paraméciens ont la
bouche^ terminale el le corps oblong , ovoïde ou globu-
leux ; 06 sont les Holophiya dont la bouche est nue ,
et les Prorodon qui l'ont entourée d'une rangée de
petites baguettes.
La dix-huitième famille , celle des Bursabiens , se
divise en cinq genres dont les trois premiers montrent
bien ordinairement les stries de leur tégument et les
rangées de cils longitudinales ; mais ces genres se distin-
guent surtout des suivants par la forme de leur corps
qui est aplati chez le Plagiotoma , et subglobuleux ou
ovoïde chez les Ophryoglena et les Bursaria : ces deux
penres diffèrent l'un de l'autre par la forme du corp^
plus épais et plus arrondi en arrière chez celui-ci ,
plus étroit au contraire chez celui-là qui se distingue
CD outre par une tache plus ou moins prononcée près
de la bouche.
Le» deux derniers genres de Bursariens montrent
toujours Içs stries de leur tégument , et les rangées de
cils correspondantes, suivant une direction oblique où
en hélice ; mais la forme de leur corps cylindrique ,
Ires-allongé et* très-flexible les dislingue de tous les
autres. L'un de ces genres » Spù'ostomum , a la houclié
Irèf-reculée en arrière , à l'^extrémité d'une longue
raogéede cils) Tautre, Kondtylôstoma, la très-grande,
188 HISTOIRI KATURELLE
entourée de grands cils et latéralement située à Teitré-
mité antérieure.
La dixHieuyiéme famille , celle des UrgeolarœvSi
contient quatre genres, dont le premier,&e/tror, ayant
seul le corps cilié partout et la bouche à l'extrémité
d'une rangée de cils en spirale , se rapproche beau-
coup des Bursariens ; mais il s'en distingue aussi biq^
que des genres suivants , parce que seul il se fixe i
volonté sur les corps solides par son extrémité posté-
rieure. Des autres Urcéolariens deux genres égale-
ment privés de queue ou de pédoncule se distinguent
Tun de l'autre, parce que les Urceolavia sont toujours
libres ou se fixent transi toirement pour vivre en para-
sites sur d'autres animaux, tandis que les Ophrydia
sont ordinairement engagées dans une masse gélati-
neuse. Un dernier genre enfin , Urocentruni , est ca-
ractérisé par une sorte de pédoncule ou de queue
latérale.
La famille des VorticelUens , la dernière , forme
également quatre genres : le premier, Sçyphidia, a le
corps oblong , sessile , rétréci à sa base en forme de
pédoncule; les deux suivants, ÉpUtylis et Forti"
cella , ont le corps porté sur un pédoncule simple
ou rameux , et se distinguent parce que celuirci a son
pédoncule contractile en spirale, et que ppur celui-là,
le pédoncule est roide et le corps seul est contractile.
Le dernier genre enfin ', Faginicola , est remar-
quable parce que son corps est rétractilè au fond d'un
étui ou d'un tube membraneux transparent.
Ainsi se trouvent divisées nos vingt familles en
quatre-vingt-quinze genres environ.
V%$ IirFUSQIAES. 139
CHAPITRE XII.
EXAM£V CRITIQUE PkS GLAfiSinCATIOVS AHTERIEUREA^
I
Toat imparfaite que puinse être notre classification^
lyus allons, pour essayer de la justifier, examiner
oomparatiTement les classifications précédemment pro-
posées.
Les naturalistes qui , avant MuUer , ont parlé des
lafusoirés, ne peuvent être cités que comme inventeurs
de plusieurs noms de genre restés désormais dans la
science. C'est ainsi que Hill , en 1752 , désigna dans
son Histoire naturelle divers lofusoires par les noms
de Paramecium , Çjrclidium , Encheljs y dérivés des
mots grecs no^ouyixiic (oblong), RuxXoç (cercle) etcî^o^
; forme ) , i^ù^j^ ( anguille ) , qui expriment bien le ca-
ractère qui frappe d'abord dans Tobservation de ces ani-
maux. Linné employait déjà le nom dé Vohox^ dérivé
du mot latin voluere (rouler), en 1758 , et il introdui-
sit, en 1767, dans la 12' édition du Systema naturcSy
le nom de Vorticelle , diminutif du mot i/ortex, tour-
billon. Parmi les naturalistes qui sont venus depuis ,
nous ne pouvons guère ci 1er Schranck , Lamarck et
Sit^sch sous le rapport de la classification , que comme
créateurs de genres nouveaux qui ont du être conser-
vés , tels que les genres Ccratium et Trachelius du pre-
mier, le genre Urceolaria du second, et les genres
Phacus et Coleps du troisième ; de sorte qu'il ne reste à
examiner que les classifications de MùUer, de M. Bory
et de M. Éhroiberg.
Mûller n'avait pas à sa disposition d'instruments
Hsez pariaits pour être à même d'apercevoir les détails
HO HISTOIRE NATURELLE
d'organisation ou de structure rjue nous ont dévoilés
rcccmmeut les microscopes achromatiques ; il a donc
décrit comme entièrement nus, comme des globules
animés , et comme des corpuscules ovoïdes, ou cylin-
driques , ou déprimés , des animaux que nous trou-
vons tous aujourd'hui pourvus de cils vibraliles très-
nombreux , ou de filaments (lagelliformes. Il a bien ^
que ces animaux se meuvenf , mais il n'a pas aperça
leurs moyens de locomotion ; il a bien constaté la con-
tractilité de plusieurs d'entre eux, mais il n*a pas vu
comment leurs téguments se plissent en se cpntràctant.
Cependant la plupart de ses genres, caractérisés par la
forme extérieure et par certains détails de structure»
peuvent , en étant convenablement épurés , non-seu-
lement être conservés, mais devenir le cadre daut«int
de familles ; ainsi , dans la classification que je pro-
pose, onze de mes vingt familles représentent autant
de genres de Mùllcr, savoir : Monas , Protée ( Amibe) ,
Volvox, Vibrion, Enchély s, Paramécie, Trichode ,
Kcronc, liursaire, Leucophre et Vorticelle, et trois
autres genres de cet auteur sont nominativement con-
servés dans trois diverses familles , ce sont les Cycli-
dium , Gonium et Kolpoda ; de sorte qu'il n y à de
supprimés que deux des seize L'enres établis par lui
pour les Infusoires , puisque son genre Brachion appar-
tient tout entier aux Systolides : de ces deux genres,
Tun, Himanlopus, fut créé parFabricius, après la mort
de Millier, pour recevoir quelques fausses espèces
établies sur des dessins dlnfusoires altérés ou incom-
plets, et une seule espèce réelle qui rentre dans notre
genre Plœsconia ; l'autre, Cercaria , doit être enliire<«
ment supprimé , car les travaux de NitMch ont montré
depuis longtemps que les ^ihncipules espèceg sont des
4^
DES INFUSOinES. l&.i
DisComes dans le premier âge , et les autres se placent
naturellement dans d autres genres.
Quant à ses espèces, en général elles ont été éta-
blies sans critique sur des dessins imparfaits représen*
tant le plus souvent* des Infusoires altérés ou en partie
décomposés , et d'après des notes consciencieuses , il
est Trai , mais qui ne peuvent donner une idée suffi-
sante de ce que lauteur n'a vu que très-incompléte-
ment. Aussi doit-on Taire un triage parmi ces espèces ,
comme M. Ebrenberg Ta déjà indiqué , et ne pas re-
pirder foules les îBgures comme représentant des es-
pèces distinctes et réelles.
Mûller, qui rangeait parmi les Infusoires fous Iqs
animaux microscopiques exclus des autres classes lia-
néeones ,* divisa les Infusoires , parmi lesquels il con-
fondait les Systolides, en deux ordres : i^'ceux qui n'ont
aucun organe extérieur ; 2"* ceux qui en sont pourvus ;
puis il subdivisa chaque ordre en deux sections , sui-
Tant que tes animalcules sont épaissis ou aplatis pour
le premier ordre ; suivant qu'ils sont nus ou munis
d'un tét dans le deuxième. Mais cette dernière section .
précisément,. ne comprend que ses Brachions. Chacun
des genres ne fut ensuite caractérisé que par deux ou
trois mots indiquant d'une manière absolue la forme
du corps ; de softe qu'en réunissant les notions gêné- '
raies, plutôt négatives que positives, delà classe, de
Tordre et de la section , avec l'idée fournie en dernier
lieu par la phrase .ou> le mot caractéristique du
genre , on n'avait eiî somme qu'une notion-fort incom-
plète et fort insuffisante de tel ou tel groupe. On ne
doit donc pas être surpris de voir entassées sans ordre,
dans un même genre, par l'auteur, les espèces les plus
tlisparaies^ n'ayant de commun qu'un caractère vague
142 HISTOIRE NATURELLE
de forme extérieure ou même de contour, sans Mp-
port avec 1 organisation , ou quelquefois rapprochées
par un prétendu caractère négatif de l'absence de cer-
tains organes qu'on n'avait point su apercevoir.
On doit remarquer aussi que la concision linnéenne
des phrases spécifiques de cet auteur^ est alMolument
Insuffisante pour faire reconnaître les espèces» puisque
souvent , trois ou quatre mots latins , loin d'exprimer
des caractères précis et essentiels, indiquent tout
au plus des accidents de forme. Ce n^est donc qu'avec
Taide des figures et des notes généralement bien
détaillées de l'auteur, qu'on peut aujourd' hui rap-
porter quelques-unes de ses espèces à celles qu'on
sait observer d'une manière bien plus comfdète,
mats aussi bien différemment de ce queMidler a pu
voir.
Son genre Afonas , le prelnier de la sectioii des
épaissis, est caractérisé par un corps ponctiforme, ce
qui veut dire seulement , que ce corps est trop petit
pour avoir présenté dautres caractères à l'auteur.
Des dix espèces qu'il renferme , on peut à peine en
reconnaître avec certitude six; ce sont bien d'ail-
leurs pour la plupart, des espèces de Mfpadieas,
quoique imparfaitement décrites ; mais la premièi^
est un Yibrionien, le Bacteriwn termo^ et la troi-
sième , Monas punctum , est un autre Baeierium;
le Monas puhisculus est un Thécamonadiefï; le Mo-
nas tranquilla , observé dans l'urine putréfiée avec de
nombreuses moisi ssures/est probablement unes p6rok
de cette moisissure.
Le second genre Proteus , caractérisé par sa fonae
variable , ne renferme que deux espèces , dont la pre-
mière est le type du genre Amibe et de la famille 'àes
Iȣ8 INFUSOIRES. 143
AjBÎbiens , et dènlla seconde , P^eusîenftx, d'après
la descripiiojl de fauteur, ne pourrait qu'avec doute -
être rapportée à ttbe espèce d'Eugiénien.
Le troisième genre , Kot%fox , a pour caractère une
l'orme sphériqtie qui se voyait déjà plus en petit chex
les, Monas; mais, avec des animalcules vivant isolés |
comme ses quatre premières espèces , dont deux
au moins {Volifox granûlum , V. ghbulus) font par-
tie de la famille des Thécamonadiens , et dfeux autres ,
F. puneUtm , V.pilula ^ sont des Monadiens ) Tauteur
j réunit plusieurs animaux comme le Folvfox globa^
tor et le yolyax utoruiHj^ vivant réunis par une enves
bppe oommrune/ e^ dont nous faisons le tjpë de
notre famille des Yolvociens. Il y ajoute d'autrea va"
maux» ootiame les FJ>lvfox uwa, Vohox soeiaKi et
VoliKKt vBgeîans , qut sont des Monadiens' agrégés^'
celui-ci , type du genre Anthophysa^ ceux*là appacST
tenant au genre Uvella , et' enfin trois autres objets
mal vus par Fauteur lui-même , et sur la nature des-
quels on ne peut avoir d'opinion bien formelle.
Le* quatrième genre , Ençhelis^ carsrctérisé par lin
corps cylindrique, renferme parmi ^e^ vingt-^sept 'es-
pèces ^^^teux ou trois Monadiens, deux Thécamona-
iliens^ demi ou trois j^ugléniens, quelques Eocbélyens,
LcucojJiiyens et Paranféciens , dont l'auteur n'a point
aperçu les cils vibra ti les , et au moins neuf espèces
abscdament douteuses, et qu'on ne peut rapporter
avec cArtitode à rien de ce qu'on connaît aujour-
dlrnî.
Le cinquième genre,. Vibrio^ le dernier de la pre-
mière, section ^ caractérisé par un corps allongé , ce
qui ne le distingue pas du précédent , comprend, dans
le nombre de ses trente-une espèces, les objets les
ikk HISTOIRE NATUREliLE
plus disparates; «'ipi^ en avoir. distrait trois Baolla-
riées [Vibrio bipuhctatus ^ V, tripunctatus ^ r.paxiU
lifer et un Closterium [V> lunula)\ *comme végétaux,
d'une part, et quatre vers Nématoïdcs {V.coluberj
V. anguillula^ V^ gordius , V* serpentulus) ^ d'autre
part, il reste vingt-trois espèces d'animalcules dont
deux ou trois ne spnt probablement pas des Infusoires.
Six d'entre eux sont de vrais Yibrioniens {V.lineola^
V. rugulaj V* bacillus, V* undula^ V. serpenSf
y. spirillum), un autre (/^. acus) , est un Euglénien
(£i/^/e/za);quaut aux autres, l'auteur eût' pu. avec
tout autant de raison les placer parmi se^Enchelys,
ou ses Paramécies, quoique en^ général ii paraisse
avoir considéré comme Vibrions ceux qui , plus ou
moifis épais, plus ou moins déprimés, présentent^ un
certain sitnincissement aux deux exlrémités.^Ce sont
^Surtout des Tricbodiens, et des Paramtciens {AmpJii»
leptus , Lacrymaria) , dont Millier n'a pu découvrir
les cils vibra tiles.
La seconde section , celle des Infusoires , sans nul
organe extérieur, mais 'à corps membraneux , 'com-
prend cinq genres caractérisés simplement, et de la
manière*la plus va^uc , par le contour ovale ,pblong,
sinueux ou anguleux , ou par ja forme .exc^vée de
leur corps y sans mentionner encore les cil» vibra tiles
très-fins de leur surface.
Le premier de ces genres, CT-c/iV/ium, qui aurait dû
nfe comprendre que des Infusoiresd une formfe discoî-
dale, nous offre au contraire, avec diverses espèces
douteuses , plusieurs Monadicns presque globuleux ,
ce qui tend à faire penser que le caractère des Cydides
doit être complété et rectifié par l'indication du mode
de* locomotion lent et uniforme, en raison de la Ion-
DES INFUSOIBES.
rv5
^ueur du filomenl flngelliforme , qui est simple et
épaissi à sa base.
Le deuxième genre, Paramecium, présente i. '
principale espèce {P. aurelia) qui. en raison de son
nbondaDCe extrême dans les infusious végéUiles et d^tns
les eaux de marais conservées à la maison, a été vue
de tous les micrographes, et a reru de plusieurs ob-
servateurs des déDominations significatives en rapport
arec sa forme de pantoufle ou de chausson. Mais avec
(«t te espèce type de nos Paramécieiis, le genre fleMiitler
contient un autre Pariimécien , le Pleuronema {Para-
mecium chrjsalis ) , un Bursarien { P. venutum ) , et
tleux espèces douteuses.
Le troisième genre, Kotpoda , qui , suivant la défi-
nilion, ne devait contenir que des espèces à corps *
aplati et h contour sinueux , en présente plusieurs qui i
De sont pas moins cylindriques que lesEnchelys(A'o/-
poda nucleus , K. pirum). Le type nx^mc de ce genre,
]t Ko/poda cucullus, est bien plutôt ovoïde quecom-
printé, comme l'indique le nom de Cornemuse, qui
loi fut anciennement donné par Joblot, Parmi les treize ,
autres espèces plus ou moins déprimées , se trouve un
autre Kolpode (K.ren); et le K. meieagris , faisant
aussi partie de notre famille des Pamméciens ; un autre
eit le Chilodon (K. cuculliilus) ; un outre est un
Trachetius { K. lamella ) , de la famille des Tricbo-
dicns , ainsi que le A", rostrum. Le K- cucutUo est un
Landes , et le reste , au nombre de huit , est à laisser
au moins provisoirement parmi les objets douteux.
Des quatre espèces composant le quatrième genre ,
Gonium , caractérisé seulement par sa forme aogu-.
leute, une seule est bien aulhentiijue , le Ganium
pectorale ,- une autre ( G. puhinatum ) , observée dans
inFtsoiBES. lu
146 HISTOIRE NATURELLE
l'eau de fumief , pouf^it être un végétal ; les trois
autres sont de simples débris de quelques autres
espèces.
Dans le cinquième genre enfin, Bursaria, une
seule espèce peut conserver ce nom ( Burscuia
truncatella) ^ et c'est le type de notre famille des
Bursariens ; une autre espèce ( Bursaria hirundi-'
nella ) appartient à la famille des Péridiniens \ les trois
autres sont dbutêuses , et deux d'entre elles (£. bulUna,
B. globina\^ observées une seule ibis dans l'eau de
mer, paraissent appartenir à d^autres classes qu'à celle
des Infusoires.
Le deuxième ordre de MûUer, comprenant les Infu-
soires munis d organes extérieurs, présente dans un
premier genre» Cercaria^ caractérisé par une queue,
les objets les plus dissemblables. Il y a d'abord les
Cerearia lemna et Cercaria inquiéta ^ qui sont à re-
porter dans la classe des Helminthes ; puis huit autres
espèces y qui sont des Systolides. Il reste donc douze
espèces seulement qu'on peut rapporter aux Infusoires
avec plus ou moins de certitude, encore deux d'entre
elles {Cercaria hirta et C podura) font-elles partie
du groupe anomal des Infusoires symétriques. Des dix
espèces restantes , il faut en reporter cinq aux Mqpa-
diens, une autre (C inridis) aux Eugléniens, une
septième {C. pleuronectes) aux Thécamonadiens , une
huitième {C, tripos) aux Péridiniens, une neuvième
( C. turbo ) aux Urcéolariens , et une dernière enfin est
un Trichodien indéterminé, de sorte que ce genre
a dû disparaître de la nomenclature.
Un second genre dlnfusoires à organes extérieurs
est celui des Leucophres, qui ont pour caractère d'être
velus ou ciliés sur toute leursurfuce. Plusieurs espèces
DES INFUSOIRDS. 14^7
ici sont encore douteuses ; qnelquet-unes même ne
sont pas des Infusoires » comme la Leucophra hetero^
clita reconnue depuis longtemps pour une jeune Al-
cjonelley et les Leucophra fluxa.^i L. armilla qui
sont des lambeaux de la brancbie d'une Moule dans
Teau de laquelle Mûller les observa ; mais , des vingt-
six espèces de l'auteur » il y en a dhi moins seize qu'on
doit regarder comme des Leucophryens , des Paramé-
ciens , ou même des Bursariens , sans toutefois préciser
l'espèce à laquelle ils se rapportent.
Un troisième genre, Trichodor, que caractérisent des
cils ou des soies sur une partie plus ou moins considé-
rable du corps , est peut-être le plus confus de tous
ceux de Midler > ou du moins , sous ce rapport , on ne
peut lui comparer que le genre VortiçeUe du même
auteur. En effet , à part la dilTérence que présentent
dans leur forme, dans leur disposition ^ et même dans
leur usage , les cils aperçus par Mûller , et qui souvent
ne sont pas tous ceux qui devaient être vus , il y a
parmi ces Trichodes d'autres différences plus grandes
encore pour la forme et pour la structure du corps ;
à tel point que y dans ce genre » sont réunis avec des*
représentants de buit familles de vrais Infusoires , plus
de trente-sept espèces fondées sur des dessins représen-
tant des l^umbeaux d'Infusoires , ou des animalcules
diversement altérés, et en outre neuf espèces de Systo-
lides. Dans les quarante-trois Tricbodes , qui peuvent
être considérés comme des espèces réelles d'Infusoires,
se trouvent le Trichoda Larus , du groupe des symé-
triques , puis quatre Actinophryens dont les cils ne
sont nullement vibratiles , savoir : les Trichoda sol ,
iolaris ygranata eijixa; trois ou quatre Yorticelliens ,
(T. inquilinus, T. ingenita et T. inruUa)\ ,deux
10.
l&.g HISTOIRE NATURELLE
Bursariens ( Tr. ambigua et Tr. patula) , et le reste
appartient aux familles des Trichodiens , Kéroniens ,
Plœsconiens , et peut-être des Leucophryens.
Le quatrième genre, Keronaj est mieux caractérisé
par ses appendices corniculés d'où lui vient son nom
( de Kcpaç corne ) ; et à part quatre espèces ( Kerona
rastellumy K. haustellwn^ K. kaustrvm^ et K, crjrpris ),
établies sur des lambeaux vivants de certaines espèces
qui y en raison de leur facilité a se déformer , ont aussi
donné lieu à rétablissement de diverses espèces de
Tricbodes et d'Himantopus ; à part, dis-je,ces espèces
fictives , on ne voit dans les dix autres que des Kéro-
niens et deux Plœsconiens.
Le cinquième genre ^ ffimantopùs , qui est totale-
ment à supprimer comme il a été dit déjà , fut institué
par Fabricius d'après les notes incomplètes de MûUer^
pour le Plœsconia charon et six lambeaux vivants de
Kérone qui se servaient de leurs cils ou longs appen-
dices filiformes , comme de pieds pour marcher sur le
porte-objet, d'où ce nom d!ffimantopus (i{iidc;, îftxyro;,
lanière , iroûç , pied ).
Enfin le dernier genre Vorticelle, non moins confus
que le genre Trichode , est caractérisé par sa contrac-
tilité et par un orifice garni de cils. Avec dix-huit
Systolides, huitUrcéolariens, dix-huit Vorticelliens,
un Péridinien ( Vorticella cincta) , et un Âctinophr jen
{V. tuberosa) , il né contient pas moins de vingt-neuf
fausses espèces établies sur des dessins imparfaits , ou
répétant d'une manière inexacte d'autres espèces mieux
décrites autrement.
Lamarck n'ayant point observé par lui-même , ac-
cepta les espèces établies par Mùller, et modifia aeu-
DES INFUSOIHES. 147
ia sont encore douteuses ; quelquei-unes même ne
soal pas des Infusoires , comme la Leucophra ketero~
cUia recoDouc depuis longtemps pour une jeune AI^ i
Cjouclle , et les Leucophra Jluxa et L. armilla qui
sont des lambeaux de la branchie d'une Moule daiu j
1 eau de laquelle Millier les observa ; mais , des vingts
»i espèces de l'auteur , il y en a au moins seize qu'oi^ |
doit regarder comme des Leucophrjens , des Paramâ^ j
ciens , ou même des Bursariens , sans toutefois préciser. '
l'espèce à laquelle ils se rapportent.
Un troisièmGgcnre,Z'ri(;/io(/a. que caractérisent dey 1
cilc ou des soies sur une partie plus ou moins considô* f
rnltle du corps, est peut-être le plus confus de tou% |
ceii]^ de MùUer , ou du moins , sous ce rapport , ou ne I
peut lui comparer que le genre Vorticelle du mémi; '
auteur. Eu ellet, à part la dillerence que présentent
dans leur forme , dans leur disposition , et même dans
leur usage, les cils aperçus piir Mùller, et qui souvent '
01 sont pas tous ceux qui devaient être vus, il y a
parmi ces Tricliodes d'autres diiférences plus grandes
encore pour la forme et pour la structure du corps ;
i tel point que , dans ce genre , sont réunis avec des*
représentants de buit familles de vrais Infusoires , plus
de Irvntc-sept espèces fondées sur des dessins représen-
tant des lambeaux d'Infusoires , ou des animalcules
difer5ementaltérés,et euoutre neuf espèces deSysto-
Udes. Bans les quarante-trois Tricbodes , qui peuvent
être considérés comme des espèces réelles d'Infusoires,
se trouvent le Triclwda Larus, du groupe des symé-
triques , puis quatre Actinophryens dont les cils no..
»nl nullement vifaratiles, savoir; les Trkhoda sol,
iolarit , granata eljixa; Iroisou quatre Vorticelliens,
{T. ùttfuilinui , T. ingeniia et T. inrtata); ^deux
10.
L.
liSO HISTOIRE NATURELLE
8oas divers noms ces mêmes Vorticelles détachées de
leurs pédoncules. En même temps il réunit à cette
classe d'animaux les Zoospermes, les Systolideê, et y
laisse les Vers nématoïdes , antérieurement confondus
avec les Vibrions , ainsi que les Helminthes , pris par
Mûller pour des Cercaires.
De ses Microscopiques ainsi conçus , il fait cinq
ordres subdivisés en dix-huit familles et quatre-vingt-
deux genres , dont cinquante seulemoit sont de vrais
Infusoires; et à défaut de caractères suffisants pris
dans la forme ou dans les organes ou appendices , il
a recours à des considérations , fort difficiles à com-
prendre et à expliquer, « sur la molécule prganique
constitutrice , tantôt jouissant d'une vie individuelle,
tantôt asservie à une vie commune, et dans laquelle
se prononcent pour certains types des globules hyalins
plus visibles. »
Son premier ordre, celui des GYMNODÉS, ne devait
contenir, suivant lui , que des animaux très^simples ,
de forme parfaitement déterminée et invariable, ne
montrant aucun organe, ni cirres vibratiles, ni
méine la moindre apparence de poils ott de cila quel-
conques. Cependant, à Texception des vrais Vi-
brions , il n'est pas un des animaux de cet ordre qui
ne contredise sa définition , soit par l'instabilité de sa
forme , soit par la présence des filaments flagelliformes
ou des cils qui lui servent d'organes locomoteurs. Neuf
familles cotnposent cet ordre : la première , celle des
MoNAD AIRES, correspoud en partie à Tto^Monadiens; elle
contient notamment un genre Gyclide , représentant
celui de Mûller; la deuxième famille, celle des Pan-
DORiNÉEs , répond à notre famille des Voluociens , et
contient de plus son genre Uvella^ que nous plaçons
DES IKFUSOIRES. 151
ni les Monadiens ; la troisième famille , tpie m»l à
propos il nomme des VotvociEirs, est un .-issemhl.ige
d'animalcules fort différents, parmi lesquels, suivant
l'auteur, pourraient être confondus des propagules vi-
TanU de Confervcs ou Zoocarpes. Il leur donoe pour
caract^e commun, d'avoir un corps ovoïde ou cylin-
dracé , déjà constitué par des molécules visibles , as-
trvinl à une forme constante , qu'il n'est pas donné à
laDÎmal de défî;;urer à son gré. Dans cette famille il
place un genre Gyges lui est peut-être un de nosThc-
tamoDaâiens ; un genre Folvox, qui comprend bien à
U vérité une espècede Mùller, que nous croyons devoir
reporter aussi parmi les Thécamonadiens ( P'oluox glo~
balus ] , et non point le vrai folvox gloBator, connu
(le Ions les auteurs sous cette dénomination, et que
M, Bory seul a nommé Pandorina ; les autres Volyox
lie ct:L auteur sont des Iiifusoires ciliés , desEncbéliens
ou Lcucopbryens , qui n'ont avec les deux précédents
iitcnn autre rapport qu'une forme obronde ou sphéri-
qoe. Eolîn , dans cette même famille se trouve uti
genre fncAc/j'j , au corps cylindracc, plus ou moins
{■jTirorme , toujours si^nsihlcmcnt atténué i son estré-
mîté antérieure, renfermant plusieurs Enchelys ou
KoJpodes du Millier, que nous croyons devoir être re-
]<ortées dans des familles diiiéreutes.
Ses KotPODiwfES , formant une quatrième famille ,
MHit caractérisés par un " corps plus ou moins mem-
■ bnmeuit , jamais cylindracé , où des globules bynlitis
* pins visibles se prononcent dans la masse de la molé-
• cale coDstitutrice, et qui, évidcmroeat contractile ,
>nric de forme au gré de l'animal. »
H. Bory y place quatre genres très-dissemblableà ,
amrir : t" le Triodontn formé avec le Kolpoda caneas.
152 HISTOIRE NATUEELLE
qu'il n'a point vu lui-même ,' et que Mûller» qui Ta
observé imparfaitement une seule fois , décrit comme
ayant un corps cylindrique et produisant sur ses bords
un mouvement d'agitation (de mication, micatio),
qu'on ne peut attribuer qu'à des cils ; on devrait donc
ajourner l'inscription de cet animal dans la nomencla-
ture , bien plutôt que d'en faire un genre ; 2* le genre
Kolpode^ auquel il attribue un corps parfaitement
membraneux, très-variable, atténué au moins vers
Tune de ses extrémités , et auquel cependant il rap-
porte les Vibrio utriculus et V. intermedius de MûUer
qui sont cylindriques, les Gonium rectangulum et obtU"
sa/igulum, qui sont décrits par le même auteur comme
étant de forme invariable, et. enfin plusieurs autres
Infusoires ciliés, et notamment le Kotpoda méléa-
gris de MûUer qui doit faire partie de notre Êunille
des Paraméciens ; 3* le genre Anùhe ayant poar
type le Protée de Rœsel et le Protée diffluent de
Mûller, si bien caractérisés par l'instabilité de leur
forme et parles appendices variables et comme dif-
fluents que ces animaux émettent de tous côtés. Ce-
pendant M. Bory leur associe, dans le même genre , le
Fihiio amer de Mûller , qui est notre DUeptus , et le
Kolpoda cucidlus dont les caractères sont si différents
et si frappants , et que sa forme bien reconnaissable a
fait nommer jadis Cornemuse on Pendeloque , k^ en-
fin le geore Paramécie , dans lequel il réunit a la Pa-
ramécie aurélie , véritable type de ce genre , d'autres
espèces n'ayant rien de commun que la forme pblon-
gue y ou un corps membraneux qui présente un pli
longitudinal et oblique quand il change de direction
en nageant.
La cinquième famille , celle des Bursariées , caracté-
DES lirFUSOIRCS. 153
risée par la l'orme du corps membraneux . replié sur
lui-niémc eu sac ou en petite coupe, se compose de
trois genres, Bursaire . HiioûJineUe et Cratérine ,
dont les espèces fort dilférenles doivent être rapportées
â six de dos familles ; savoir : le genre Hirondinelle
formé avec la Bursaria hirundinella de Millier qui est
le Ceratium de noire famille des Péridiniens ; le genre
Bursaria qui avec une vraie Bursaire ( B. trunca-
tella) , contient les Cyclulium roslratum et Kolpoda
ctu-tilio de Millier, qui sont des Loxodes , et le Para-
mecium chtysalis dont nous avons fait le genre Pleit'
ronema diins la famille des Paraméciens ; et eiiGn dans
lea Bursariées M. Bory place son genre Cratérine
fomté avec un de nos Eujjlèniens {Enchetys vir'tdis de
Millier), et des Vorticelliens ou Urcéolarieas , ma\
observes et jugés dépourvus de cils.
Dans sa sixième famille, celle des Vibrionides, cft-
rjctérîsée par un corps cyliodrucé . allongé, Qexibte,
et qui est assurément l'une des plus confuses, deux
genres seulement se rapportent à nos f'ibrioniens ; ce
tant le genre Melanella qui répond à nos Bacteriutn
ri Spiritlum , et le genre Vibrion , dans lequel , avec
les vrais Vibrions, sont confondus des Vers nématoïdes,
romme l'Anguille du vinaigre et celle de la colle. Un
premier genre, Spinilina, est établi pour le f'olvox
grandinelta que MCiller seul a vu, et dont la nature
e*t fort équivoque. Un quatrième genre , Lacryma-
(vrût.dont le corps cylindracé s'amincit en un cou ter-
miné par une dilatation en manière de ttîte , contient ,
mec une espèce d'EugIènien(/^iirio actu) , plusieurs
autres Infusoires qui méritent de former un genre par-
ticulier , mais qui ne doivent pas rester associés avec
les vrais Vibrioniens, quoique Miiller en ait placé
k.
161^ HUTOIU VATUBBLLE
plusiears dans son genre Vibrion-; enfin. M, Bory
place dans un defnier genre» Pupella^des espècead'En-
chelys et de Vibrions de MûRer , fort différentes les
nnes des autres , mais qui , dit-il , < ne pouvant ren-
trer dans aucun des genres précédents , ne peuvent
cependant en former de nouveaux ; oe sont des Vi-
brions obtuses, plus épais , non uniformes. » Nous de-
vons ajouter que ce sont des espèces pour la plupart
douteuses , et qui d'ailleurs , si l'on savait comment
elles sont ciliées, seraient assurément fort loin des
Vibrions «
Sa septième famille , celle des GERCARiiEs, caractéri-
sée par la présence d'un appendice caudiforme , ré-
pond au genre Cercaria de Mûller, moins les Furco-
cerques de Lamarck y mais elle est rendue plus hété-
rogène encore par 1 adjonction des ZoqÀperme$ , que
M. Bory regarde commp des animaux distincts, et dcmtil
fait un genre à part. Un premier genre nommé J?ap&dt-
nella , comprend le Proteus tenax , la Cerearia i^iridis ,
qui est le type du genre Euglena daiis les Euglèniens ,
et dont les variations de forme sont si remarquables;
puis d'autres espèces tout à fait différentes qui s<mt
des Enchelys douteuses et mal connues de Mûller. Un
deuxième genre, Hisîrionella y à corps plus ou moins
contractile, cylindracé^ oblong, avec une queue fort
distincte , renferme à la fois les Cercaria lemna et in-
quiéta de Mûller, qui sont , comme nous avons dit , de
vrais Helminthes, et avec elles VEncheljrs pupuia^
qui est bien an Infusoire , mais impossible à déter-
miner. Le genre Cercaria , . qui vient ensuite , est
réduit à quelques espèces de Monadiens; un qua-
trième genre, Turbinella , est uniquement formé pour
une espèce {Cercaria turbo) que M. Ehrenberg
DES iKFtisoinEa. 155
ijourd'bui dans le voisinage des Vorticelles,
en la nommant Urocentrum. Son genre f''irguline , a ,
dit-il, ■ tin corps oblong, membraneux , nminci par sa
partie postérieure en une très -petite i^ueue iléchie
en virgule. ■ Il y place la Ccrcaria pleuronectes , qui
est tia Tbécamonadien du genre l'Uacus, et lu Cerca-
ria eycUÂium, qui doit certainement faire partie d'un
autre genre. Enûn , sou genre Tripos est i'ormé avec
U Cercaria Tripos , <jui appartient à la famille dea
Péridîniens.
M. Bory, dans sa huitième famille, celle des Uho~
Hfu, dont le nom ressemble beaucoup trop à celui
d'ooe autre familie(^ro(/£ej), et que doit caractériser
une queuo fourchue, n'a compris que les Furco-
Btrques de Lamarck , avec trois autres genres de
Sy*t(dides qu'il en sépare; puis un genre (7r) établi
wr une espèce problématique de Mùller (Cei-caria
■ (■NblM) , et un genre Kérobalane , fait avec des Ur-
^^^■nrietu ou des Vorticclliens mal observés par
papier OU par Joblot seulement. De même aussi il
(mne une neuvième famille pour une seule espèce
ftahlie sur un simple débris de Kérone , la Kerona
rasteltum, M. , dont il fait le genre Tribuline.
Aux Microscopiques de son second ordre, à ses
TRICHODES , M. Bory n'accorde « ni ouverture buc-
cale . ni organes internes déterminés , mais seulement
Jes poils ou des cirres non vibraliles , sur la totalité ou
tur quelques parties d un corps simple, contractile. ■
Urenurque que les corpuscules hyalins (et dans cec.is
ce (ont des vacuoles qu'il nomme ainsi), s'y multiplient
. cl y deviennent beaucoup plus considérables. 11 fait
trois Ikinilles de sesTrichodés, savoir : les Polytriques,
Ih Mrttacinées et les Urodées.
156 HI8TOIIIE NATURELLE
Chez les Polytriques « des poils très-fins et non
distinctement vibratiles , sont répandas en yîUosités
sur toute la surface du corps , ou en cils sur l'intégrité
de sa circonférence, » ce qui fait dire à M. Bory que
« ces animaux semblent être des ébauches du genre
Béroë. » Ils forment quatre genres : V Le genre Leu-
cophre répondant à celui de Mûiler avec peu de chan-
gements ; et par conséquent avec une grande partie de
ses erreurs et de ses espèces très-douteuses; S* Le
genre Diceratella , comprenant avec les deux princi-
paux types de nos Infusoires symétriques {Triehoda
larus , Cercaria hirta) , une espèce douteuse de Sys-
tolide (Leucophrd corniUa); S^ le genre Péritriquej
dans lequel le corps n'a de poils ou cils qu'au pour-
tour et non sur toute la surface, est formé d'une
réunion confuse d'Actinophryens {Trichoda sol y M.)i
et d'UrcéoIariens {F'orticella stellina^ M.)» avec
divers T^ichodiens et Leucophryens ; (k> le genre S^xl-
ifolœma , que l'auteur regarde « comme un passage
très-naturel aux vers intestinaux par les Eichinorhin-
ques, » est établi seulement sur une espèce de Mùller
{Trichoda melitea) qui parait appartenir au genre
Lacrymaria.
La deuxième famille , celle desMTSTACiHiEs(Mv«Ttt(,
moustache) est caractérisée par la disposition des dis
en petits faisceaux ou en séries. Le premier genre,
Pkialine , que distingue un seul faisceau de cils sur
un bouton en forme de tète séparé du corps par on
rétrécissement , renferme plusieurs Trichodes de
Mùller^qui peuvent être réunis au genre Zacr^morûi.
Le deuxième genre, Trichode, quoique considéra-
blement réduit, présente encore beaucoup des inco-
hérences si nombreuses dans celui de Mtiller; car
DE9 INFCSOIBES. 157
son cnr.ictùre d'.-ivoir un faisceau de cils uon vibratiles
«1 avant, el d'être i;Iabre en arrière, est trop vague;
na»si y trouTe-t-on des Oxytri<fues. des Trachélius,
desTrirhodiens,€tc. Le troisième genre, i'psistomum,
ciaUi d'après une Ggure de Miiller, pour une seule
espèce, Trichoda ignita, trop peu connue, est cepen-
dant ausii indiquée par l'auteur, comme fitisant un
pn^nge aux Biphores. Le quatrième genre , Plagio-
tri/jue, c|ui , comme l'indique son nom , doit avoir des
I>oiIs ou cils disposés en une série longitudinale sur un
AetcùlKS du corps, contient des espèces très-clissem- ,4
blables, parmi lesquelles sont quelques Tricbodiens
nirtfe i des espèces douteuses. Le cinquième genre,
.Vj stacodetle , ne comprend que des espèces de Kéro-
Dietjsdouteiisesou altérées, vues seulement par Miiller
el Jolilot, et représentées par eux comme ayant )c
corpB termine en avant par une assure ou des lèvres
inhales munies de cils en manière de moustaches.
Le ^earc Oxytriqne. qui, modifié et restreint con-
rnablement , doit être conservé, est inexactement
oractêrîsé, chez M. fîory, par des cils ou poits dispo-
Ks en deux séries ou faisceaux , aussi contient-il avec
Hc vraies Oxytriques, diverses espèces de Mùller,
i|ut sont très-douteuses ou indéterminables. Le genre
Ofhrydie, qui doit être reporté avec lesVorticelliens,
Ltient arec la f'oiiicella versatilis. M, qui est le vrai
qpe de ce genre, d'autres Vorticellieas, plus ou moins
4Mlnn, dont .Miiller avait fait des Trichodcs.
Le treore Trinelle est établi pour le seul Trichoda
fafTiit . qui n'est connu que par la figure de Muller
tt aoralt être un Systolide. Le genre Kerona , qui ,
e les cils mobiles disposés sur uu cijtê ou tout au-
du corps, doit présenter des appendices parlicu-
L
158 HI8T0IBB NATURBLLE
Uers en dentelures, en cirres fort longs ou en cornes ,
comprend les Kérones et les Himantopes de Muller ;
mais malheureusement il n'est presque formé que d'es-
pèces douteuses. Le Kondyliostome enfin , le dernier
genre des ^frichodés , est assez bien caractériâé par la
forme cylindrique du corps avec un orifice buccal laté-
ralement situé et bordé de cils plus grands que ceni
du reste du corps.
La troisième £aimille de Trichodés, dont le nom
Urodées ressemble trop à celui des Urodiées » qui en
effet ne s'en distinguent que par Tabsence des cila , con-
tient un genre de Sy stolides , et un autre goure JRatuk
formé de quelques Trichodiena ou Kén>niens à corps
aminci postérieurement en forme de queue.
Le troisième ordre des Microscopiques de M. Bory est
nommé par lui STOMoatÉFEAiis ( Zr^ bouche; B^pstpov
paupière » cils ) » pour exprimer que ces animaux ont
antérieurement une ouverture buccale» munie dut db
ou drres vibra tiles. Ils sont toujours d'aiUeur», sui-
vant M. Bory, formés d'une molécule coBstituirioe
transparente où se voient des corps hyalins i^hisgros.
Deux familles constituent cet ordre ; la première , oelk
des UacÉoLARiÉEs, répond au genre Urcéolaire de La-
marck et k notre famille des Urcéolariens « dont elle
contient les deux principaux genres Stentor et UreÊ(h
Uùrej mais , avec eux , elle contient divers aotrea Vor^
ticelliens mal étudiés ; la secondé famille^ celle des Tin*
KiDEEs , renferme quatre genres de Systolides avec le
genre Faginicole qui fait partie dé nos Yorticeiliens.
Un quatrième ordre , celui des RonFÈRSs, fonnaat
une seule famille , ne contient que des Systolides» et
le cinquième et dernier ordre, celui des Crcstodés» fer-
mant trois familles , comprend tout leiresic des Sp^
DES IKFVEOIRES. 159
lides , et les deux genres Plœsconic et Coccudine , ran-
{!(» fort mal à propos avec les Anouretlcs dans la der-
nière famille.
Ainsi, des cinq ordres de M. fiory, quatre seule-
meut renfermeol dts lofusoires ; de ses dix-huit fa-
milles, quinze sculemcQtsont dauslc même cas; et de
SCS quatrc-vin^t-deux genres , il n'y en a que cinquante
qui puissent se rapporter avec plus ou moins de certi-
tude h des Infusoires proprement dits, auxquels ce-
pendant on doit ajouter les Vorlinelles. On voil^
d'ailleurs que tout en conservant environ vingt-troi^
de ces genres, nous sommes obligés de les circonscrira
B les caractériser d une manicre Lieu dilTércnte.
L Ehreoberg publia pour la première fois, en 1830,
UDeckissificationdes Inl'usoires, divisés alors en 20 t'a-
BtUes et 77 genres ; il y comprenait les Bacill^riées et
ks Clostérxées . qui formaient déjà dix genres. Depuis
(ots,eol833, ila, par diverses additions et moditi-
calions, porté le nombre de ses familles à 21, et le
Dombre de ses genres à 106 i mais il est vrai de dire
(]Uc cclLc augmentation a surtout parlé sur les Bacil-
bnécft, qui. au lieu de 9 genres, eu ont formé 18; de
Kirtc (ju'en laissant de côié comme végétaux ces êtres
et les Clottériées , il ne restait en déûnitive que SI
■ «■mes d'iofusoires à cette époque. Enfin cet auteur,
^|Kbs son grand ouvrage publié en 1838 , a, par de
^^^bvellcs additions . porté le nombre des familles à 22
^^^K^uides genri^ â 133, renfermant S33 espèces;
^^HHi encore , dans ces nombres , il comprend 36 genres
^^^HM6 espèces de Bacillariées et Clostérinées, de sorte
^^^PH Uc rcslejen dcHnitive que 20 Ctmilles . 97 genres
160 HISTOIRE NATURELLE
et 3VI espèces plus ou moins réelles de vrais infu-
soires.
Cet auteur^ dès le principe , regardant comme au-
tant d'estomacs les vacuoles plus ou moins nombreuses
à l'intérieur des Infusoires , nomma ces animaux des
PoLYGASTRiQUES, et les subdivîsa en Anentera sans in-
testin , et Enterodela pourvus d'un intestin ; puis cher-
chant un caractère dans la disposition (ju'il croyait
exister dans ce prétendu intestin , il partagea ces der-
niers , 1* en Anopisthia , sur lesquels les deux extré-
mités de l'intestin viennent aboutir à un même orifice ,
2^ en Enantiotreta y où les orifices de cet intestin sont
situés aux deux extrémités ; 3* en Allotreta où Tnn
seulement des orifices de l'intestin est à une des
extrémités du corps ; et V enfin en Catotreta , qui ont
les deux orifices de l'intestin situés à la face ven-
trale et non terminaux. Quant aux Anentef^ , il les
partage en trois sections; la première comprenant
ceux qui sont sans pieds ou appendices, Gymnica; la
deuxième ceux qui ont des pieds ou appendices varia-
bles, Pseudopoda; la troisième enfin ceux qui sont
ciliés, Epitricha.
Chacune de ses sept sections se divise ensuite en fa-
milles d'après diverses considérations, et surtoutd'après
la présence ou l'absence d'un tét ou d'une cuirasse;
considération que , dans ses premières publications ,
Tauteur avait jugée si importante , qu'il partageait tout
d'abord les Infusoires en deux séries parallèles , les
nus et les cuirassés, s^efibrçant de compléter cette se-
conde série au moyen de rapprochements fort pen ad-
missibles, et par l'institution de divers genres créés
dans ce seul but.
Il a donc ainsi sept divisions qu'on peut nomiiier
DES ItrFUSOlflES. 161
da ordres et qu'il divise eo familles de la manière sui-
vante ; les Gymnica d'abord , suivant que la fornie est
invariable ou variable , et dans le premier cas , suivant
i]u'iU se multiplient par division spontanée complète
ou incomplète; les premiers forment les deux familles
dctMonadina et des Cr^/)fomon(i(/ina, l'une sans ca-
rapace , l'autre avec carapace ou cuirasse ■■ les Gymni-
que* à division incomplète forment les trois familles
it» f^oltHicina qui sont cuirassées et éprouvent la di-
vtsioo spontanée dans toutes les directions ; des F^ibro-
nia qui sont nus et n'éprouvent la division spontanée
que dans une seule direction ; des Closlerina enfia
qui sont cuirassés et se divisent aussi dans une seule
direction. Les Gymniques à forme variable sontles^i-
tatiœa , s'ils «ont nus, ou les Dinobryina , s'ils sont
Les Picudopoda nus forment la famille des Amor
ftsea, et ceux qui sont cuirassés sont des ^/rce/Zùta, si
leurs pieds à lobes multiples sortent d'une seule ou-
Tcrture, et des Eacillaria , si un pied simple sort
l'une seule ouverture ou de cbaquc ouverture , carac-
tire que l'nuteur seul a observé jusqu'ici. Les Epitri-
c&i DOS forment la famille des Cydidina, et lescuiras-
i£s celle des Peridinœa.
Les yinopinhia nus ou cuirassés sont les forticeU
linu et Je» Opbryditia ,- les Enantiotreta nus ou cui-
nstés sont les Enchelia et les Colepina ; les Allotreta
DOS, s'ils ont une bouche dépassée par une trompe et
iH* ioal dépourvus de queue , forment la famille des
Trachcliiia ; s'ils ont la bouche à l'extrémité anté-
rieure et le corps aminci postérieurement eu manière
de c|ueuc , ce sont les Ophiyoccrcina ; ceux qui sont
(utnu^ formeal la famille des Aspidiscina.
musoiAES. t i
1G2 HISTOIRE NATURELLE
Les Catroteta dus, s'ils n'ont d'autres organes loco-
moteurs que des cils, sont des Colpodea; sHls <mt nu
contraire des organ.es locomoteurs de plusieurs sortes,
ce sont les Oxytrichina; ceux enfin qui soAt cuirassés
constituent la famille des Eiipiofa, ou nos PpBsco^nSp
Il est clair que n'admettant point l'existence d'un in-
te^n-diez les Infusoires , ni la présence d'uq aqu^ dans
im epdroit déterminé de leur corps, nous ne ppuTons,
non ^us , reconnntire e^iactes ces distinctions artifi-
cielles de familtes. Qqdejues-unçs cependant sont à con-
■çnrer, quand d^aut^es caractères suffisants étai^t em-
ployés par fauteur, en ont fait des familles naturelles;
telles fipnt celles des P^ofi^ocinaj des J^ibrionUi, dép
Peridifiœa, des Vorticellina , des Oxytrichina et des
Euplàta , qui correspondent presque exactement à nos
Fohocicns^ Vibtioniens^ Pçridiniens, KortiofiUic^Sf
Kéroniçns , et Plœsconièns » sauf la réunion des ^Sr
pidiscina à cet^e dernière , et ta réuqign dc^ Ophrf^
dîna s^ux Vorliceltiens, d'où Qpiis réparons au con-
traire les Urcéolaires. T^ÏIçs sont encore les familles
Aés y^inœbfiea et des ^mo(r;^i/ia qui,' formées cha-
cune d'un seul genice , ne pouvaient être circpnscrit^
diOëremment et sont pour nous \f8 .AUnihions et les
Dinobty^ns^ Les Monadina sont bien ^ussi à peu prfa
lios Monadiens ; {autrement définia, les Cryptomonth
dtna Augnientés de quelques jlftt^sicçfg à formes con-
stantes sont nos T^écamonadiens '; les Astasi0çi ainsi
réduits popr répondre mieux au caractère d^instabi^lé
de forqie indiqué piir leur dénomination , soqt nQI
Euglènicns; les Cotpodpa^ réunis aux Ophryocercina^
répondent en partie h notre fiipiillc des Paramécienss
les Cycfidînarî^lrçfït en p«utie daqs nos Eiicteleins;
les TnichcUua dans nos Tiichodicns et nos Bursa-
n'en. s; vl Ici? KnchcUa Jiui-si en parlic dans nos Lcuco-
DES mrmoinc^s. m;;
pkircntf et en partie d.-ins nos Bursaricns ,- les ytrcct-
/ina furment une section de nos Hhizopodes. Les Co-
lepina, enfin . ne iorment qu'uu genre de notre groupe
anomal des Infusoires symétriques. Quant aux dos-
teriaa cl Bacillaiia, tjui seraient éj^ulement des In-
fusoires symétriques s'il était permis de les re-
garder cowniu des animaux , je persiste à penser
qu'Us sont sans estomacs et sans pieds variables,
romme sans cils vibratiW, et qu'ils n'ont point d'ail-
Irurs les caractères des animaux. Mais en outre de ces.
lingt-deuï famillfs , M. Ehrenber^ indique dans une
noie . à la suite de la faroille clea Enc/telia (1) , ta né-,
cessité de créer une iuniillc dçs Acinetines qui corres-
pond à notre famille des yictinophiyens.
St Doos passons à l'examen des genres du même au-
taar, DOUSYerrons une foule de rapprochements que
Ttm De justifie , et de distinctions snns nulle valeur , -
fondes Ktr des cariiclércs fictifs ou douteux \ mai» cet
rutaeo , nous aurons l'occasion de le faire succcssive-
[Bcnt, lors de U description méthodique de nos fa-
! me borne pour le moment , tout «i avouant'
méxat j'ai plus d'une fois ent{iloyé des carao-
vivtiqucs. pour lu distinction des familles et des
a puni ces animaux aus formes si variables et si
ni altérables . et dont l'organisation est souvent'
tÎMaplceD apparence: je me borne, dis- je. ù faire re-
■er que c'était une nécessité de présenter, au
t provisoirement, une classification en rapport
les principes de lu métbode naturelle , aujour-
Aai qac les classifications artinctelles basées sur dea
" t btexacLs ou sur de pures hypollii^es . ont dM>
ItttOUI leur crédit.
1.' "if ln(uiiomihiviLi''ii . i83S , p. 3i'.j
16& HI8T0IBE NATURELLE
TROISIÈME PARTIE.
SUR l'observation des infusoires.
CHAPITRE XIII.
DE LA RECHERCHE ET DE LA CONSERVATIOir DER IHFUSORES
VIVAHT8.
Certaines eaux stagnantes sont tellement remplies
dln'fosoires , qu'il suffit de puiser au hasard pour en
avoir abondamment; ce sont particulièrement les
Ëuglénes , les Phacus, les Diselmis, les Cryptomonas^
et la plupart des Infusoires verts ou rouges qpi se trour
vent ainsi dans les fossés , dans les ornières , dans lés
mares , dont ils colorent fortement Teau et les bords;
l'Euglène verte est celle qvLon rencontre le plus fré-
quemment autour des lieux babités dans les ornières
et les égouts , mais j'ai vu le DiselnUs viridis colorer
entièrement en vert l'eau qui baignait du .terreau dans
un jardin , en juillet 1837; et cet biver, à Toulouse,
j'ai vu les fossés du boulevard remplis d'une eau verte,
colorée exclusivement par le Phacus pleuronectes. On
sait enfin que.oertaines eaux stagnantes ont paru avoir
étécbangées en sang, par suite de la multiplicatioD
de YEuglena sanguinea et de quelques autres Infu-
soires rouges, et que telle est aussi la cause de laco*
loration des salines.
DES inFiisotncâ. 165
Certains lofusolres , sans remplir entièrement les
eauK , formeot une couche, soit au fond , soit à la sur-
face ; tels sont le Dileptus anser que j'ai vu, dans
les ornières au nord de P;iris , former une couche bru-
nâtre au fond de l'eau , et le Spiroslomum ambiguum,
bien visible à l'œil nu , et (jut se montre quelquefois
lellement abondant , qu'on crott voir flotter à la sur-
face Dnc poussière blanchâtre.
D'autres Infuioires visibles à l'cpil nu , sans être aussi
abondants, seront faciles à recueillir directement ; tels
(Ont : le /-^o/t'OJ,que l'on voit en nombre souvent con-
ndêrable , monter et descendre en tournant dans le
liquide, comme autant de globules verts ou jaune-bru-
nâtres ; les Stentors verts ou bleus, fixés aux herbes, et
lurtout les Vorticellesquiformeutdes touffes blanches
comme un duvet plumeux , .sur tes tiges submer^jées ,
iitr tes petites coquilles , et niéme sur quelques ia-
^^Êtta nageurs.
^^^■his le plus grand nombre des espèces ne peut
^^^Mier la vue d'aucune manière , et doit être pris eo
^^^Rque sorte au hasard dans les eaux de la mer, des
rivières , des marais ou des fossés. Toutefois , il ne
(aul pas croire que de l'eau puisée au hasard con-
tiendra les animalcules que l'on cherche , bien au con-
Inire; il y a mille à parier contre un que cette eau
n'en contiendra pas si elle est prise dans les endroits
où la mer est sans cesse agitée sur de» galets, sur
«les rocliers nus et sans végétation , ou si elle est
prise dans le courant d'ui
limpide , ou
L
mfme au milieu d'un étang sans herbes maréca-
geuses, ou enfin dans un fossé que ta pluie vient
At remplir. Il faut chercher les Infusoires là où l'eau
moini «f^tée est peuplée d'herbes , et surtout de Coq-
166 HISTOIRE NATURiXLC
l'erves de Lemna et de Ceratophyllum » dans les ma-
rais , ou de Céramiaires dans la mer. L'eau puisée au
milieu de ces herbes contiendra fréquemment ces ani-
malcules , et Ton s'en assurera eç regardant avec une
loupe forte , ou une lentille , à travers un flaocm
de verre blanc rempli de cette eau; elle en coo-
tieodra bien davantage encore si l'on a mis quelques
touffes d'herbes dans le flacon , et surtout si Ton y a
fait couler leau exprimée de plusieurs touffes.
Les pierres, les branches mortes, après quelque temps
de séjour au fond des eaux peu agitées , se recouvrent
d'une forêt de petites Conferves qui retiennent une
foule de débris flottants, avec un pende limon, d'où
résulte une couche légère dans laquelle se multiplient
indéfiniment de nombreuses espèces d'animalcules ; il
conviendra donc de racler et de faire couler un peu de
cette couche avec l'eau qîii la couvre , dans un flacon ;
il serait mieux encore d'emporter quelques pierres ou
quelques branches mortes assez petites pour pouvoir
entrer dans le flacon. Noa-seulement ainsi on sera sûr
de posséder les Infusoires vivant sur ces objets , mais
encore , on pourra les conserver longtemps , et les voir
se multiplier dans le flacon.
Ce n'est pas tout que d'avoir fait une riche provisioa
dinfusoires dans des flacons , il faut savoir les conserver
vivants, et empêcher que la putréfaction ne vienne
envahir plus ou moins rapidement tous les flacons.
Quelquefois, dans l'été , au bout de quelques heures,
il ne reste plus rien de ce qui existait d'abord ; ce sont
de nouveaux Infusoires qui se sont développés dans
le liquide devenu une vc^ritablc infusion. Pour pré-
venir cet inconvénient , il faut éviter de mettre trop
d'ol:jets dans l'eau d*un flacon ou du moins trop d'aoî-
pr.s isFvsnicts. iHI
maux i eut uite fois que plusieurs t\e cei .loimaus booI
morlt C^ute <l'.iir renouvtlë dans \e li(|ui<le, îk
Gonimencent à se décomposer , et la corruption fuit tie
npitlet progrès : mieux vaudniil multiplier le nombr^
de* daeoos et mettre peu dans chacun. On doit donc
ériter aussi que le liquide, trop abondant, iic soitea
contact avec lé bouchon, parce qu'alors ilne resterait
{i;is «l'air au-dessus, et que certains animaux autres qu^
les lofusoiresne tarderaient pas à périr. Si l'on a rem-
pli plusieurs ILicons loin de chez soi , on doit se hàler,
en rentrant à la maison , d'en partager le contenu daru
plusieurs vases , en ajoutant del'euu de pluieou de ri-
vière, si ce sont des objets d'eau douce , ou de Toià
ie mer pure dans le c;is contraire.
Chaque vase ou Oticon doit contenir , aut.iQL quç
pOMJblo , quelques véjjétaux bien vivants qui contri-
buent À maintenir l'eau fraîche. Pour l'eau de mer , ce
toat les Ulves et quelques Confcrves ; pour l'ëau douce*
ceiooLcles Conferves, desZ^gnèmes, des Callitricfaes* ' I
des Chara , et quelques autres jilantes susceptibles de
vivre longtemps en captivité. Ces vases sont laissés
découverts ou débouchés jusqu'il ce que les objets 0007
tenus aient pris l'babitude d'y vivre ; on peut ensuite
couvrir imparfaitement chacun d'eux pour empêcher
uue évaporation trop prompte, qui mettrait la plu-
prt des liquides dans le cas d'une solution saturée
ikcertaÎQs sels . et par conséquent impropre au séjour
do uiimalcules vivants.
Ainsi, par exemple, certaines e;iax <les environiile
Paris, DOlammeot celles des oruièies, deviennent, par
l'cvaporalion , complètement saturées de sulfate de
chaux ; tes eaux prises au voisiii.ige des lieux habilél
Malicnnvnt du sel marin, et du sulfate de potasse.
168 HISTOIRE NATURELLE
outre le sulfate de chaux, etc.; l'eau de mer, comme on
le doit penser, devient promplement ainsi une solution
saturée de sel marin. On peut bien maintenir les eaux
douces à peu près dans leur état primitif en ajoutant
de temps en temps un peu d,'eau de pluie; mais pour
Teau de mer on ne pourrait ajouter que dé nouvelle
eau de mer, ce qui n'empêcherait pas le sel d'être en
excès, à moins que de verser chaque jour quelques
gouttes d'tsau douce pour remplacer à mesure ce qui
est enlevé par Tévaporation. Cependant , le mieux est
toujours de s'opposer autant que possible à cette éva-
poration ; s'il ne suffit pas de placer sur leè vases une
plaque de verre ou un verre de montre , on peut ren-
verser une cloche par dessus. Je suis ainsi parvenu à
conserver vivants pendant plus de cinq mois de petites
Actinies , de petites Amphitrites et divers mollusques
avec une foule dlnfusoires dans un vase ouvert , placé
sur une assiette et reicouvert d'une cloche que j'enlevais
quelquefois pour renouveler l'.iir, et que jliumecUiis
pour retarder davantage l'éva poration.
Malgré toutes' les précautions qu'on a prises ,
certains Inlusoires cessent de vivre dans des flacons ,
tandis que d'autres s'y produisent successivement ; il
est donc à propos de garder longtemps lies mêmes
flacons en les étiquetant et en notant ce qu'on y a vu à
diverses époques.
S'il est incertain et chanceux de pouvoir transporter
et conserver vivants les Infusoires qu'on vient de
recueillir dans un flacon ; il n'en est plus de même q uand
une fois ces animaux se sont acclimatés dans leur nou-
velle habitation , quand des végétations de divers
genres y des Diatomées , etc. , qui se sont développées
sur les parois , leur offrent à la fois un abri et une
OES inFUSOlRES. 169
ooDirilurfl assurés. Ainsi, tandis c|ue la plupart dei
flacons rraiplts de diverses productions vivantes, soit
(Uns l'eau de mer , soi t dans l'eau douce, sont fortement
nllércs dans les quelques jours suivants; ceux de ces
flacons, qui . par suite d'une proportion convenable
entre le volume du flacon et la quantité d'animaux oH
de végétaux vivants, se sont conservés plus de dix
ou quinze jours sans altération , peuvent être ensuite
ronservés indéfiniment, pourvu <[u'on s'oppose à l'éva-
poration tout eu pennett;int h l'air de se renouveler k
b surface . J'ai pu transporter des bords de lu Méditei^
ranéc à Paris , des Infu3oires et d'autres animaux ma-
rins qui s'étaient de la sorte acclimatés dans des Hâ-
tons d'eau de mer avecdivers végétaux,
Cer1;iin5 lofusoires vivent, noa pas simplement dans
les eaux, mai» dans des sites bnbituellement humectés,
romme les toufles de mousses, et surtout les coucbee
minces d'oscillaircs, sur la terre ou sur les murs humi-
de; pour les trouver, il sufHt d'agiter et de presser
dans un vase d'eau successivement plusieurs [oulFcs de
mousse priseau pied des arbres, dans les lieux frais, ou
au bord des ruisseaux - ou bien de placer dans une
Mucoupe, avec un peu d'eau la pellicule enlevée h la
surface du sol couvert d'oscillaires. J'ai été surpris
({uetquerois de voir la quantité d'Iufusuires obtenus
ainsi.
D'autres animalcules enfin vivent parasites h l'exté-
rieur ou .1 l'intérieur de ciTtains animaux, ou même se
multiplient habiiuelletncnt dans leurs excréments li.*
({uideseldans plusieurs autres produits de l'organisme.
Oa trouve particulièrement à la surface des Hydres
H polyftes d'eau douce , une Urceolaria et un Kértv-
~ iponaite. Un Butr« Infusoire vit sur un Dislome
ITO HISTÛIKE II4T1IREU.E
àp U Grecofiille; let caviiég des lombrics et des
Haïs coiîlienQent preiyqu^ toujours des l4euoop)ires
et plusieurs autres an^mûlcules qui ne vivait qne là»
les excréments liquides des Batraciens en .pqntîen*
nent plusieurs autres du même ceore avec des Mowk
dicins remarquiibles par le nombre de leurs filawi^U »
l'intestin des Limaces ma pré9enté avec ces Bïona-
diens , tantât des vers Némaloïdes ou di|s SysloUdeii,
et tantôt un Trichomonas différent de celiai qpie
M. Donné a trouvé dans les sécrétions muquejuaes'de
certaines femmes \ le même, observateur a rencontré
des Bacterium ou yibrions dans le pus ; Leevwenboek
enfin avait observé divers Infusoiresdana ses d^ee-
tions et dans la matière blanche pulpeuse qui s'amasse
ik In base des dents.
CHAPITRE XIV.
AES toPUStONS*
Rien de plus simple que de préparer dès infusions
et d'y voir se produire les Infusoires ; mais- rien de
plus difficile que d'obtenir des résultats semblables de
deuv infusions préparées en apparence dans les méines
conditions : c'est qu*en effet les circonstances ne peu-
vent jamais être exactement semblables. En supposant
que la dose des inf^édients et la qualité de ces iiif;ré*
dients soient les mêmes , la température , l'état hygro-
métrique et l'état électrique ^ ainsi que rédaimge-, et
l'agitation ou le renouvellement de l'air, n'auront pas
pu être tes mêmes ou varier deia même manière deas
les. deux cas. Ori toutes les caus^ exercent sur le dé-
veloppement des Infusoires une influence qui »' pour
DE» INFUGOIBES.
171
! {MIS sriejililîqiiement délcrminte. D'en est pas
moins bien réelle eL souvent bien considérable.
On ne devra iJonc pas <!Lre purpris do voir, dans
certains c^s, une inlusion éprouver rapidement la fcr-
meotatton alcoolicguti, ou la ferraenlaLion acide , ou la
rermentîilion pulrîile , ou se couvrir entièrement de
noisissurcs, tandis «{u'uneuu Ire infusion, préparée en
apparence dans les mêmes circoneUtiiccs , se sera com-
portée tout autrement. Au reste, (juand une de ces
ferm«nlations s'est munifeslce trop fortement , ou
quoud lis moisissures ont enviilii la surface , ou peut
regarder l'expérience comme manquée. Le mieux,
c'est que l'infusion, siius se moisir, se couvre d'une
légère pellicule bliincb&tre ou Hoconneuse, qui est elle-
miiae presque toute formée d'iDiusoires , et qu'elle
présente uue odeur sûre t ou nauséabonde , ou un peu '
fétide , muis non très-infecte. Pour cela, il convient
de préparer les infusions, par une température mo-
dérée , claaa des Ilacons à lurj^e ouverture , d'une capa-
cité d« 30 à 100 grammes, aui deux tiers remplis,
■Teo dix fois environ autant d'eau que de la substance
i infuser, qui doit lUre conveunblemcnl divisée; puis,
lie laisser les ilacons exposés à la lumière, en facilitant,
aut^int i]ue possdile , le renouvellement de l'air. Dans
Ittbscurilé, ilscdcvelopperabicn plus de moisissures ,
une température trop élevée déterminera une lor-
ramtation plus active , et le défaut d'air parait favori-
ser uoe putréfaction complète. Les huiles essentielles
l'opposent génénilemeo ta la fermeolation et àlamoi-
iiisure -• vodà pourquoi des infusions de poivre réus-
liisGut toujours et pourquoi elles furent préconisées
psT les wicrograpbes du 18> siècle. L'infusion de per-
sil 4u de céleii doit réussir par la tnème raison , puis-
173 HISTOIRE NATURELLE
que ces yëgétaax contiennent beaucoup d'huile es-
sentielle ; il en serait probablement de même pour
d'autres plantes aroInatiq^es.
Le sucre , comme on sait , éprouve la fermentation
alcoolique quand il est dissous dans une certaine quan-
tité d'eau avec des substances azotées , à une tempéra-
ture assez.élevée } on sait aussi que qtumd la dissolution
est trop faible , la fermentation lï'a point lieu ,' le sucre
se déoompose néanmoins en donnant d'autres pro-
duits ; mais ce dont on n'a pas parlé , c'est Pinfluence du
volume qui , toutes choses égales d'ailleurs, arrête ou
permet là fermentation : c'est pourquoi , dans un petit
vase , une infusion n'éprouve pas la fermentation qu'on
n'eût pas évitée en opérant plus en grand. Pouf les
infusions de pain , de blé et des autres substances con-
tenant des principes fermentescibles^ on devra donc
avoir égard à cette considération, et éviter une tempé^
rature trop' élevée, afin d['obtenir plus sûrement des
Infusoires. Les champignons qui contiennent un sucre
non fermentescible, lamannite , fournissent de bonnes
infusions pour lesquelles on n'a point à craindre cet
inconvénient ; il en est , je crois , de même de l'infu-
sion de foin, qui^a été recommandée par les anciens
micrographes.
Certains réactifs favorisent singulièrement le dé-
veloppement des Infusoires , et je puis citer en par-
ticulier le phosphate de soucie, les phosphate, nitrate
et oxalate d'ammoniaque , et le carbonate de soude ;
j'ai été tenté de penser que plusieurs de ces sels , en se
décomposant en présence des substances organiques
de l'infusion , avaient fourni de l'azote aux Infusoires ,
ce que je puis affirmer, c'est quel'oxahte d'ammonia-
que au moins avait complètement disparu. J'ai vu les
DEd INFUSOIRES. 173
lofusoires se développer dans une iafuBion tenant en
dissolution un sel végétal de peroxyde de fer, mais
non dans les infusions mêlées de sulfate de protoxyde
de fer ou de sulfate de cuivre. Le peroxyde de man-
e^aaitt, le chlorate de potasse, l'iode, ont été sans in-
fluence funeste sur le développement des Infusoirei,
EnGn , j'ai pu constater que les poisons végétaux ]es
plus éoeri;iques n'ont aucune action sur les Infusoires
que j'ai vus se produire aboudammcnt dans les infu-
sions de noix vomique, de cévadille et de coque du
Leraot -, celles d'opium et de fausse angusture ne
m'ont présenté que le Vibrion linéole.
Depuis rinatant de sa préparation, une infusion
change incessamment, et plus ou moins vite , suivant U
température; elle montre seulement d'ahordie Bacte-
rium termo, puis quelqu'autre Bacteriumetle Vibrion
linéole, puis des Monades, des Amibes et quelques
autres Vibrions ou Spirillum; un peu plus tard, les
Encbelys et les Trichodes commencent à s'y montrer
>vecdesKolpoi]esqai, grossissant rapidement, se mon-
trent conformes au type nommé Kolpoda cucuUus t
enfin , viennent les Tracbelius , les Loxodes , lesCoccu-
liina ou Plœsconia , les Paramécies, lesKérones, les
Glaucomes et les Vorticelles , soit tous ensemble,
toit céparéoient ; raais toujours à peu prés des mêmes
aitimalcules, de ceux que Joblot nommait d'unemanière
Irès-si^ificative les Cornemuses , les petites Huîtres ,
les Chaussons, que Gleicben appelait les gros et petits
0?ales, les Pendeloques et les animalcules pantou-
fles. Le nombre eu est assez restreint , et c'est à peine
si lesquioze genres que nous venons de citer fournis— •
xal en tout quarante ou cinquante espèces. Si les in-
fusions sont conservées pendant longtemps , elles
nk HlSTOmiB MATOREIiLE
diangent tout à fait de nature j pourvu que le Ikraide
soit en quanti lé suffisante , la substance mise à iimiàer
devient un sol sur lequel peuvent se développer des
v%étations, ainsi que sur la paroi du vase ; ^là Hutiiire
est asseï ihtense , on observe même des végéiatifooi
vertes ; alofs , avec d'autres Infiusoires on peaCreatOA^
trer dans les liquides des Systolides et des DiatoittA».
Il n'€8t pas absoluxnent nécessaire dè'^inettre 'dms
certaines eaux des substances orgabiqtles pour mù^ttis
eaiix devîenneiit des infusions s le peu de sttbitaiiecis
étrangires que contiennéntieseauxdê rivière on infêlM
de pluie suffit pour que si on les tient ^jiosêiê*k briû-
mièredans un flacon, ils*y développe, aubôotidTtin
certain temptf , de -petites végifitatioos vertes fi>npant
une coucha légèïe à la pifror la phis éclairée ion ' ait
fond du flacon ; et çn même temps , ou bientôt tlpris^ j '
ils'j produit aussi des Infusoîres trés-petift. Priestley,
le premier, avait observé cette production de matlAre
verte h laquelle on donne encore son ilom i tMs
M. Morreta (1) , démièfement , a étudié ce |ibAîoriiteè
dans le but df'apprécier l'influence de la lumière siff'b
production ou le développement des êtres.
Outre les infusions qu'on a préparées directement,
il se rencontre souvent des inftislonë accidén telle» qoi'mi
ne doit pas perdre l'occasion d'étudier t telles seront
Teau qui a séjourné sur de la terre de jardin on sur éa
terreau,, Teau croupie des tonneatï^ d'arrosa|^9 dantï
les jardins i celle d'un vase de fleurs quand elle n'est
pas trop fétide et qu'on y découvre d^à & la vue sim-
ple des rtuages de particules flottantes tout foirmés
d'Infnsoires ; celles qui auront çéjoiirné longtemps
(1) Aniialis de& ^ctcuoes naturelle!, tfttS, zoologie, (cm. 3.
DES I1IFUSOIRE8. 1^
à la cave dans des vases découverts et dans lesquelles
seront venus se noyer divers insectes qui en font une
vraie infusion , etc.
Gomme renseignement sur ce sujet, je erds devoir,
donner id , d'après mes notes, les détails suivants sur
qadquee-unes des infusions que j'ai étudiées t
Wme infusion de noix vomiqiie» du 2h décendbre
iSN, conservée dans l'appartement, ainsi que les sui-
▼antes « pe montrait rien ekcore le 37 ; mais le h jan-^
▼ier il y evoit en abondance des Bacterium et des
MofMtdes en ferme de losange, longues de 0,6101,
Icriblea et traînant am long prolongement filiforme.
Le 9 éet Monades avaient presque disparu. Le 10 fé-
Trier dei moisissures s'étaient déviâoppées , et avec
41e» des AaijB>es ; la saveur était très-amérè et Todeur
tfis4elUè. * :..-..
S* Une Musion de Coque*da-Levant^ offrait , le
Si février, des Monades longues de 0,014& avec un
filament fbien Visible; il y avait aussi des Bacterium,
relieur fttfde était Irès^îble , la saveur était nulle»
3* Une infusion de Cévadille écrasée , faite le même
jour, montrait des Bacterium , des Vibrions linéoles
et des tfoMdes; le 8 janvier; on j voyait , -dès le 3 ft-
nier, dea Kolpodes qui m'ont servi , le IT février, à
iu èzpénençes de coloration artificielle parle carmin,
et de diflnence par l'action de Fammoniaque ou par
la compression.
|P Une infusion de persil, du même jour, contenait
des Bacterium , des Vibrions et des Monades , le 9 jan<«
▼ier; Il s'y était développé ensuite , le 21 février,
des Amibes radiées et des Monades à filaments très*
vmbbks*
V Une infusion de farine , du méitte jour, contient
)76 HI8T01U KATORBLLE
.des Vibrions linéoles et des Monades en quantité ; le
30 décembre , les Monades ont encore augmenté en
nombre et en volume; le 8 janvier, Todeur est peu
prononcée. Le 20 janvier , l'odeur est devenue fétide »
et avec diverses sortes, de Monades et de Vilnious je
vois des Kolpodes; le 3 février, je retrouve les mêmes
Infusoires ; mais le 17 février, les Kolpodes sont bien
moins nombreux, les Monades sont devenues plus
grandes, et il s'est produit beaucoup d'Amibe^.
6* Uneinfusionde foin bâché , du même jour, montre
des Bacterium tefmo , déjà doubles ou formés de deux
corpuscules fusiformes, dès le 27. U s'y ttouvedgà
des Monades le 1*' janvier ; le 3 janvier, le nombre et
la grosseur des Mcmades ont augmenté , le SI janvier
il s'est produit des Tricbodes , des Kolpodes, des Ami-
bes et des Plcesconies arrondies, longues de 0,Oii. Le
3 février, il y a encore des Monades ayec une quantité
énorme de Plcesconies ; le 22 février, les PlcHioonieSt
encore aussi abondantes , ont évidemment grossi ; elles
sont longues de 0»050 à 0,055 ; avec elles se trouvent
diverses Monades.
7® Une infusion de lichen frais {Imbricaria parie'
tina ) , du 25 décembre , contenait déjà des Monades
de 0,.007 au bout de 24 heures ; le 3 janvier,. il y avait
des JBaçterium et des Monas ; le 9 il s'était produit
en outre des Fibrio lineola etdes Fibrio baeUltu ^ le
17 février y le liquide, rougeâtre, transparent, sans
odeur, contenait des Glaucoma scintillons ^ SLVOLqoÛB
j'ai pu faire avaler du carmin ; avec eux se trouvaient
aussi des Trichodes, et des Monas longs de 0,0058,
à filaments bien visibles. *
8° Une infusion dechaircrue, préparéedepuis vingt-
sept jours dans un petit bocal , en décembre 1835, se-
DES INFUSOlnES. 177
tait coaverte d'une pellicule fibrilleuse où je trouvai
en abond.-iQce des Amibes h brus. Une autre infusion
de chair avec une plus grande quantité d'eau ne donna
pas d'Amibes , mais des Baclerium , des Fibrio bacilr
Im et rugula et beaucoup de Monas. Dnus une autre
infusion de cbairmélée denitrated'ammoniaque,j'ai
»u le f^ibrio serpens avec beaucoup d'autres Vibrions
et de Monades. — Le carbonate de soude , et l'hydro»
cblcH-ate d'ammoniaque , ajoutés de m^me à l'infusios
Je diair, paraissent avoir favorisé le développement
dec Monades. — L'osalate d'ammoniaque, ajouté de
m£rae , a produit une odeur fétide amtnooiaade qui a
disparu presque entièrement au bout de deux mois;
il ne restait alors que des Bacterium d:ins l'infusioii
t|ui aveit présenté d'abord des Monades et des Vi-
brions. — L'acide oxalique a produit , au bout de dix^ '
buil jour*, des Vibrions fort curieux ( f^'ibrio ambir
juiu ] et des Monas dans l'infusion de cbair.
9*Le l" février 1636, furent préparées dans desbo-
laDs semblables, avec ^4 gram. d'eau de pluie, 1 gram.
de colle forte , ou gélatine sècbe concassée , soit seule
ml avec addition de diflérenls sels; plusieurs iofu-
■Su dans lesquelles la gélatine se dissolvit lente-
HbL — Seule, elle a donné le troisième jour queiqui
HoDades; — avec 55 ceotigr. d'oxalate d'ammoni
^e, elle a donné des Monades à queue et à deux fib^
neols, tr&s -remarquables ; — avec 1 gramme de pboa-
plttle de soude , elle montrait, le 11 février, une pelli-
cule Kmplie de Baclerium, de Monas lens , longa
^ 0,006b' ; et d'autres Monades à queues, longs de
B.006h0,012, et pourvus de filaments bien visiblesi—»
nec 30 centîgr. de sel marin , 30 centigr. d'oxakta
d'kkmmîaqae , et 30 centigr. de phosphate d'ammo^
musoiBES. 13
i
178 HISTOIIB HATURBLLE
.niaque , j'ai ea dix jours après des f^ibrions et âm
Monas très-réguliers, émettant Jes expansions eomme
les Amibes ; — avec 66 centigr. de sulfite de soude » j'ai
également obtenu des Monades assez remarquables ,
le liquide restait transparent et presque sans odeur.
Une infusion de gélatine avec addition de nitrate
d'ammoniaque, faite le 26décembre> m'avait présenté»
le 13 janvier ^ des Monades à filaments susceptibles de
s'agglutiner. — Des Monades analogues existaient en-
core > le \k mars 1838 , dans cette même infusion ré-
duite par l'évaporation à la douzième partie de son
volume primitif, et n'ayant ni saveur ni odeur.
Un gramme de gélatine fut mis , le 2 février, dans
76 grammes d'eau de mer , conservés depuis d^ix mois
avec des Plœsconia , des Trachelius et quelques autres
Infusoires vivants. Ces animalcules continuèrent à
vivre , et se multiplièrent beaucoup , en même temps
qu'il se produisit des Monas lens.
10^ Une série de 26 infusionsavait été préparée avec
de la gomme et difiérents réactifs chimiques.— * La
gomme seule donnait déjà, auboutdehuit jonrt/des
Monades à filaments ; — 'elle en donna aussi avec l'a-
cide oxalique au bout d'un mois ; — avec le nitrate de
potasse , et avec le nitrate d'ammoniaque , elle donna
desMonades très-remarquables, le 12 janvier» ainsi que
des Fibrio rugula ; — avec le carbonate de sonde , le
10 février; — avec le phosphate de soude etaveô te
phosphate de soude et d'ammoniaque >, ainsi qu'avec
l'oxâlate d'ammoniaque , le 12 janvier ; -— avec la li-
maille de fer et le nitrate d'ammoniaque , ou le nitrate
d'urée , ou l'oxâlate d'ammoniaque ; le liquide a été
fortement coloré en rouge , et dégageait une odeor pé*
nétrante , analogue à celle de l'acide fonnique ; il avait
D£S nCFUSOIRES. 179
une forte saveur ferrugineuse , et cependant il s'y est
développé des Monades à filaments.
!!• Une infusion de vessie de cochon dans de l'eau
sucrée, provenant d'une expérience d'endosmose, mon^
trait, ^k beuresuprës le commencement de Texpérience,
des Vdrticelles et des Loxodes cucullio, — Dans
une autre expérience préparée le 12 janvier 1836, un
tube fermé inférieurement par un morceau de vessie
de cochon , et rempli d'eau sucrée plongeait dans un
verre d'eau pure; quatre jours après , le 16, l'eau du
Ycrre-contenait beaucoup de Monades, de Vorticelles,
et de Loxodes; le 17, les mêmes animalcules j étaient
encore ; mais le liquide ayant été transvasé dans un
flacon , il n'y avait plus rien de vivant le 18 , parce que
la fermentation jalcoolique s'étaft manifestée dans ce
flacon. De nouvelle eau fut versée dans le verre ou res-
taient Fappareil d'endosmose, et les pellicules déjà
formées sur l'infusion , tes mêmes Infusoires continuè-
rent d'y vivre , et je pus" surtout y bien étudier des
monades à qtieue et des Spirillum undula, — Le 26
janvier Teau fut encore renouvelée dans le verre , la
membrane de vessie ne contenait presque plus de par-
ties solnbles, aussi le liquide resta limpide, cependant
il contenait des Monades et des Amibes. — Le 8 février
il n'y avait plus d'Amibes.
12» Un tonneau qui avait contenu du vin rouge , et
se trouvait encore tout enduit de tartre , fut disposé
powr recevoir l'eau de pluie amenée par les gouttières,
cette eau se putréfia bientôt et devint Une infusion fort
riche en Infuëoîres ; j'y observai notamment plusieurs
sortes d'Amibes , dés Monades , des Vibrions , des
Glaucomes verts, des Kérones, et des Oxy triques.
On peut juger par ces détails de l'infinie variété
13.
i
180 HISTOnS HATUAEtLE
d'expériences y que l'on peut tenter sur les infusions ,
et je dois répéter encore que les résultats en seront tou-
jours variés, quant au développement des Infusoires,
et aux modifications de forme qu'ils présentent.
CHAPITRE XV.
t
MANIÈRE d'oBSEBVER ET d'ÉTUDIER LES IirfUSOlREt
SOUS LE MICROSCOPE.
La première chose à faire avant de soumettre im
liquide au microscope pour y chercher des Iniîisoires,
c'est de s'assurer s'il en contient réellement , et pour
cela j on doit l'explorer préalablement avec une loupe
de un à deux centimètres de foyer que Ton tient à la
main. Si le liquide est dans un flacon ou on petit
bocal j on le tient d'une main , entre . l'oûl et un
fond lumineux ou éclairé comme, le ciel ou une mu-
raille blanche , ou devant la flamme- d'une lampe à une
distance convenable pour qu'il soit tout éclairé, et
Ton promène la loupe devant toute la paroi du flacon
à laquelle ont dû se fixer à l'intérieur les Vortioelles,
les Stentors, les Antfaophyses , les Arcelles, les Rhizo-
podeSy ete. , si le liquide a séjourné quelque temps dans
le vase. Dans tous les cas, c'est de prâérence contre
la paroi , soit au fond , soit au bord du liquide que
nagent les Infusoires, tels que les Paramécies , les Kç-
rones , lesPloesconies , etc., que l'on reconnaît aisément
à Taide d'une loupe d'un centimètre de foyer* Tai
d'ailleurs employé fréquemment des loupes encore plus
fôrtiBS pour étudier sur place les animalcules fixés à la
paroi.
Si Ton a pressé sur une plaque de verre une petite
DES lltFUSOInES. 1
B conferres ou de quelque nutre plante qu"
vient de retirer de l'eau , on pourra aussi explorer
à 1.1 loupe le liquide restant sur la plaque de verre
qu'on tient au-dessus d'un miroir couché ; presque lou-
JDDTSjdans ce liquide, entreles débris, on distinguera
des animalcules. EnSn , ou pourra de même faire écou-
ler dans un verre de montre, le liquide qui baigne
les débris vaseux ou flocouneux dont se couvrent lea
pierres ou les autres objets qui ont séjourné long-
temps au fond des rivières ou des marais , et qu'on froN
tcri avec le doigt ou avec un pinceau.
Quand on a constaté la présence des Infusoires, il
faut les placer avec une très-petite quantité d'eau sur
une plaque de verre bien plane, telle que la glace d'ÂI-
leougne qui n'a qu'environ uo millimètre d'ép;iisscur.
Oo doit dose savoir les pécher en q uel que sorte dans
une grande masse de liquide , car , en cherchant suc-
ceuivement dans plusieurs gouttes de liquide , on ris-
qnerait de perdre beaucoup de temps avant que le
hasard n'eût amené sous le microscope l'objet cherché;
i moins toutefois qu'on n'ait à étudier une infusion
Icllement chargée d'animalcules , que chaque goutte-
lette du liquide ne peut manquer d'en contenir beau-
foup , comme il arrive quelquefois. Mais avec l'eau de
mer ou de rivière , conservée dans un bocal pour i'ét
lude, il n'en est point ainsi, il faut véritablement
pteher les animalcules. A cet effet , je me sers avec
irantage d'une plume d'oie choisie de telle sorte, qu'en
IslûUaotparledos , cite oUre à l'extrémité une petite
cuiller bien concave et à long manche , avec laf [uelle on
tide exactement la paroi interne du flacon . là où l'on
*dqà aperçu l'infusoire à étudier. Quand, par suite
de U longue conservation du liquide dans le flacon, il
L
182 UISTOIRE NATURELLE
s'est développé de petites végétations, formant. une
couche de débris sur la paroi , la petite cuiller de
plume rapporte un amas de ces débris parmi lescpieli
on trouve certainement des objets à étudier.
Quelques observateurs pèchent les^Infusoires au
moyeu d un tube de verre ouvert aux deux bouts , et
sur l'extrémité supérieure duquel on appuie le doigt
pour empêcher le liquide d'y entrer, jusqu'à ce que
lextrémité inférieure qui est plus étroite ou effilée,
étant visrà-vis l'animalcule on soulève le doigt pendant
un instant; l'eau qui s'élance dans rintérieur entraîne
alors avec elle l'animalcule ; on appuie de nouveau
le doigt , et l'on transporte ainsi sûrement sa capture
jusque sur. la plaque de verre où. on laisse couler le
liquide contenu dans le tube ; mais on ne prend faci-
lement ainsi que des objets visibles à l'œil ^u*
On peut aussi se servir pour cda d'un petit pinceau,
ou mieux encore d'une portion de la barbe laissée à
l'extrémité d'une plume de corbeau , et qui vaut beau-
coup mieux qu'un pinceau dont les poils ease mêlant
emprisonnent l'animalcule ; avec cette petite barbe de
plume on parvient aisément à isoler de gros infusoives,
et à les transporter d'une goutte d'eau dans une autre
goutte. On a aussi recommandé l'emploi d'u4 jietit filet
de gaze très-fine , mais je n'ai pu en tirer parti.
Quand les Infusoires sont trop peu nombreux dans
un liquide» ou quand on veut diminuer le volume
d'une goutte qui ne contient qu'un seul animalcule »
on peut pomper au moyen d'un linge humecté une
portion du liquide versé sur une plaque de Yerre; ou,
ce qui vaut mieux , en promenant ce liquide sur la
plaque , et augmentant ainsi sa surfiice , on peut es-
suyer sttcosssivement toutes les por tioJos dans lesquelles
DES INFU80IRES. 18S
ne sont pas les Infusoires que Ton parvient à cir-
conscrire dans une très- petite quantité d'eau. Mais
encore il faut dire que le micrographe a souvent plus
à espérer du hasard , que de son adresse pour re-
tronverimlnfasoire qu'il sait exister dans un liquide,
et qu'il désire soumettre au microscope.
Si la goutte d'eau qui contient les Infusoires-à exa-
miner était laissée à découvert ^ elle s'évaporerait peu
à peu , œ qui en hiver aurait rinconvénient de terpir
momentaifément les lentilles , ou les objectifs sur les**
quels la Tapeur se condense ; en été , cela causerait
prompteient la mort des Infusoires, soit par la des-
•iœatioili, Aoit pai^ la concentration du liquide, si c'est
de l'eau de mer^ ou une infusion saline. Il convient
donc de recouvrir le liquide avec une petite lame de
Terw poli très*mince > ou avec une feuille de mica. Si
dans la goutte d'eau se trouvent en même temps quel-
ques dâvis 9 ou d^ filaments de Gonferve , on ob-
tient oe double avantage que les Infusoires ne sont pas
ierasét par la pression de la lame de verre , et qu'ils
Mnii emprisonnés entre ces débris , de manière à ne
pouvoir s'écarter du champ- du microscope. Ces avan-
tages sont ei importants qu'on doit souvent les^cher-
dier diredemttit , en ajoutant quelques brins de Con-
ferves, ou mieux de Zygnéme, qui se croisent en plu-
«evs dirèetiops , ou bien des cheveux ou des brins de
latos, de soie, de coton, ou des fibres de chanvre ,
loivant la ténuité des Infusoires qu'on veut ainsi tenir
captifs f-et dont on peut ensuite chercher préalable-
ment la position exacte avant de soumettre au micro-
scope la plaque de verre. Ces filaments sont du plus
{raid secours pour guider l'observateur dans la re-
diercbe d'un objet , et pour l'aider à le retrouver dans
i
184 HISTOIRE NATUEELLE
i& angle , dans tel comparliment que la loupe , ou un
grossissement plus faible lui a signalé d'abord.
Si dans certains cas on veut éviter de compriner
les animalcules , afin de leur laisser la liberté de leurs
mouvements; dans d'autres cas, au contraire» on a
besoin de les soumettre à une pression gradoeUe pour
observer les modifications qu'ils éprouvent en mou-
rant, tels que la formation des Yacuoles^ et rriindn
tion du sarcode ouladiffluence, il faut alors» en.em-^
ployant de l'eau pure, éviter qu'aucun obstacle n'cm-
pécbe la lame de verre mince de s'appuyer de plus
en plus h mesure que le liquide s'évapore sur les bovds.
On arrive quelquefois à obtenir de singulières mo-
difications de forme (1) cbez les Infusoires tdsqne les
Kérones , en comprimant à plusieurs reprises avec «ne
aiguille emmancbée » ou aVec la lame d'un petit scalpel»
une petite touffe de G>nferves ou de filaments dans
une goutte d'eau ou d'infusion , contenant beaaooap
de ces animaux; il parait même que plusieurs d'entre
eux sont directement blessés par Je mouvemeat.de
Tinstrument sur le verre. On obtient aussi ce résultai
en pressant et en faisant glisser la lame de yenre mines
dont on aura recouvert une goutte d'eau » contenant à
la fois beaucoup d'Infusoires » et des fibres on fi^w^fwff
entremêlés.
Si Ton veut voir se développer librement les Vmti-
celles rameuses, .ou quelques autresgrands animalcules»
on pourra se servir d'un verre plan concave que Ten
recouvre d'une lame mince de verre, ou bien d^uM
(i) C'est nn des résùlUto lea plni concliitnto pour U fiHmilmace db
rorgaDisation des lofiisoires, qat çeUe modifie«tioii étrtiig« dit k îoitm
et "celle persistance de la TÎe chez les animalcnles Facérée; J*ai rtpté*
Mnté pluitart tumjfim de eet défomistioM dam la ptasclMyi. '
ISFUSOIRES. 18$
(par lin anneau de verre mastiqué solide-
meiil sur une plaque de glace, et cjue l'on recouvre
ci;alement d'une lame mince ; mais l'emploi du système
il'éclairage que j'ai adapté à mon microscope, ne me
permet puère de me servir de ces appareils gui ont trop
tlëpaisseur, je préfère établir entre la plaque de glace
d'Allemagne, qui me sert de porte-objet, et la lame
iiiiDce superposée, un écarteroent suffisant pour les
plusgrands Infusoires, et même pour d'autres animaux,
ta interposant quelques fragments de verre mince , ce
■{ai permet toujours au liquide d'être maintenu par la
apillarité dans rintervalle.
L'éraporation du liquide soumis h l'observation,
Qcit qae retardée par la lame de verre mince super-
elle continue à se faire sur tout le contour de
cette Ume, ou le liquide revient du centre par capilla-
rité , il faut donc de temps en temps ajouter une gout-
~ d'eau sur le bord , pour remplacer celle qui s'est
rée. Si d'ailleurs, on veut interrompre une obser-
poar la reprendre plus tard , il faut placer
ma une cloche humide , la plaque de verre servant de
porte-objet ou la couvrir d'un verre de montre humecté
lir Bon contour , ou la renverser sur le goulot dressé k
Fteeri d'un petit bocal contenant de l'eau. Des Infu-
nÏTCS ainsi placés sur l'ouverture d'un bocaletcntière-
neitt préservés del'évaporation, peuvent être observés
rivants pendant fort longtemps , ils présentent des
■adificatîoDs plus ou moins remarquables, à mesure
((w le liquide s'altère par sui te de l'absorption, et peut-
ttre au9»i par suite de l'excrétion de certains éléments
ptr ces animaux.
'H. Pellier a obtenu des phénomènes curieux dans
ktioo des Infusoires , en renfermant bennéti-
186 HI3T0IBE N4TUBSLLE
quement ces animalcules , entre deux lames de verre
séparées par un anneau d^étain laminé, coiléàlapUque
inférieure, et adhérent à la lame superposée, au moyen
d'une couche de suif. L'air dissous dans le liquide ne
pouvant se renouveler par l'accès de Tair atmosphé*
rique, il en résultait une sorte d'asphyxie où d'inani-
tion, décrite par M. Peltier avec des circonstances
que je n'ai pas vu se reproduire exactement de même.
Pour peu que le liquide soit modifié par une addi-
tion de substances solubles, ou par une diminution de
celles qu'il contient déjà , les Infusoîret vivant dans ce
liquide sont plus ou moins fortement modifiés dans
leur forme ou même ils sont tués tout à coup et se
contractent ou se décomposent par diffluence. Ainsi ,
qu'on ajoute de l'eau douce à l'eau de mer contenant
des Infusoiresi ou à une infusion chargée de substan-
ces organiques ou salines; qu'on sgoute de l'eau de
mer , de l'alcool i du sucre , des acides , des sels
quelconques à de l'eau contenant des Infuioîres,
dans tous ces cas , on est témoin des modifications
annoncées. Il suffit même d'exposer à la vapeur d'un
flacon d'ammoniaque, une plaque de verre sur laquelle
sont des Infusoires recouverts d'une lame mince pour
voir de tels phénomènes. Par suite de l'évaporatîonda
l'eau de mer, les Infusoires vivant dans cette eau se
trouvent dans une solution saline de plus en plus con-
centrée, et ils éprouvent aussi des modifications sem-
blables quoique plus lentes. Mais on remarque que
les Plœsconies | par exemple , conservent leur forme
jusqu'à ce qu'on ajoute de nouveau liquide. Oina dit
qu'une dissolution d'opium pouvait, en agissant sur
les Infusoires, rendre leurs mouvements pluB lents et
plus faciles à observer i j'ai vu cet efiei résulter
D£ft IVFUSpIBES. 18T
plement du séjour prolongé des Infusoires entriC les
lames de verre , mais je ix'ai rien obtenu de satisfaisant
avec l'opium.
Si pftT une aff usion d'eau ou d'un liquide convena-
ble» on replace les Infusoires déjà altérés et fortement
modifiés dans les conditions où ils vivaient d'abord »
ils leconunencent à vivre sous des formes bizarres et
reprennent peu à peu la vivacité de leurs mouvements.
Il est à remarquer si l'eau de mer ou une infusion sa-
line en s'évaporant a laissé cristalliser des sels sur les
bords de la lame de verre, une goutte d'eau douce ^i
dissolvant ces sels devient semblable au liquidfî primi-
tif et peut agir en conséquence pour conserver la vie
asx animalcules»
Mandmcaùon observée chez les Infusoires. — ; Les
Infusoires pourvus d'une boucbe avalent fréquemment
leur nourriture sous le microscope , c'est même ainsi
que se font les expériences de coloration artificielle*
Du carBiîn ou de l'indigo » ou quelque autre couleur
d'origine organique» étant délayés dans l'eau parais-
sent sous le microscope , comme formés de particules
cdorées de un ou plusieurs millièmes de millimètre
d'épaisaeur. Ces particules entraînées par les tour-
hilloBS que produisent les cils vibra tiles des Infu-
loîrei s'accumulent au fond de la bouche de ces ani-
maux, jusqu'à ce que ^ dans ce fond.méme qui se creuse
peu k peu en cul-de-sac , il se forme une vacuole ou
cavité distincte séparée de la bouche par le r,esserre-
nient des parois glutineuses de ce cul-de-sac. La masse
fpibaleuse de particules colorées se trouve ensuite
transportée dans l'intérieur de la masse, où bientôt
on voit plusieurs de ces amas globuleux» irrégulière-
loent places et sans aucune connelion entre eux» Di-
188 HISTOIRE HiTURELLE
verses substances peuvent être avalées de même , et il
n'est pas rare de voir avaler des grains ver t»provenant
delà décomposition des végétaux et qui deviennent as-
sez nombreux pour colorer en vert Panimalcule* Dans les
infusions de pain ou de graines contenant de la fécule, les
Infusoires présentent toujours à l'intérieur des grains
de fécule plus ou moins nombreux et bien reconnaissa-
blés par l'action de la lumière polarisée ; on les voit aussi
avalant ces mêmes grains ainsi que des gouttelettes
d'buile. Des Cryptomonas , des Diselmis , des Bfona-
des , des Enchelys sent également avalées sous les yeux
de l'observateur qui aperçoit l'animalcule dévoré s a-
giter pendant longtemps dans la vacuole pleine d'eau
qui le renferme au sein de son ennemi. M. Bory dit
avoir vu des Infusoires ainsi avalés être rendus à la li-
berté sans altération. Les deux faits les plus curieux
dont j'aie été témoin relativement à la manière dont
les Infusoires se nourrissent, sont celui des Nas-
sula (1) avalant par un bout dé longs brins d'osdllaire
qui s'infléchissaient et se courbaient en cercle |>our se
loger dans la vaste vacuole creusée à cet effet et dis^
tendue fortement par le ressort du végétal , c'est en se-
cond lieu le fait d'une Hoiophrye (2) avalant successive-
ment toutes les parties demi-liquides d'un Lyncéeécnsé
par la plaque mincç superposée ; à mesure que Plnfa-
soire avalait une nouvelle portion de sa proie, on voyait
au fond de sa bouche une cavité se creuser en cul-de*
sac, puis donner lieu à la formation d'une vacooie
distincte remplie d'aliments et prenant place en se
mouvant peu à peu parmi les autres vacuoles ; en
(i) Vojez ce (ait reprétcDté danf U planche VIII.
(a) Voyea plaoche IX.
DES IRFUSOIRES. 189
même temps l'nnimacule cliiia^ciit sn lormc cj'tiodrï-
rjne en une forme ^-lobulcuse bcjtucoup plus volumi-
neuse. Il n'est pns rare d'ailleurs de voir des Infusoires
diercber leur nourriture p.irmi les débris des Planaires
ou des A'aïs écrasées sous le microscope.
«CHAPITRE XVI.
VE LA HAMIÈRE DE MESURER ET DE HEFRÉSENTER
LES IHFUSOIRES.
Si l'oD se bornait à regarder les Infusoires à l'aide
(lu microscope, onaurnit bienlût perdu le souvenir de
leurs fonnes et des dclnils ([u'on y aurait reconnus ou
décoDverts. 11 est doncnécessaire, pour pouvoir recon-
miltrc el comparer c
leja
, de les
présenter par des dessins à mesure <]u'od les observe ;
c'tsl •! la fois le mo^en de les mieux étudier et d'eu
toosenrcr sûrement le souvenir. Leur extrême mobi-
iilé et l'instabilité de leurs formes s'opposent souvent
icG qu'on puTase les dessiner autrement que d'après
l'impression qu'on en a conservée , et quand on les a
revus mille fois pour en nvoir une notion suflisante.
Mais, lors mfme qu'ils se tiennent immobiles, dims le
damp du microscope , on éprouverait une très-grande
Jificôlté s'il fallait rcjjardcr alternativement l'objet et
le dcscîo I en portant l'ccil tanlût sur l'oculaire du mi-
croscope . et tantôt sur le piipier. On devra donc s'ac-
rnutumer à regarder en même temps de l'œil gaucbe
dans le microscope , et de l'œil droit sur son dessin ;
alors , sans remuer la tête, on fixe alternativement ou
tinultanément soti attention sur l'objet et sur le dessin
qu'on en fait ; on peut même par instants fixer l'un
Il croisant ou faisant converger
190 HISTOIRE NATURELLE
les axes visuels des deux yeux , faire coïncider Hmage
▼ue dans l'instrument , et celle que Ton dessine. De
cette manière on constate ^ non-seulement la parfaite
ressemblance des deux images , mais encore la gran-
deur réelle de l'objet, d'après la connaissance qu'on a
d'avance du degré d'amplification du microscope. Car
si l'on sait , par exemple , qae l'instrument amplifie
trois cents fois le diamètre des images » et si un dessin
d'Infusoire semblable à l'image vue dans le microscope
est long de 30 millimètres , on conclut que cet Infu-
aoire est en réalité long d'un dixième de millimètre.
Quelque talent qu'on ait pour dessiner des objets
ordinaires , il faut un certain travail pour acquérir Tba-
bitude de représenter les objets vus au microscope.
Mais cette habitude , on peut bien l'acquérir sans
avoir préalablement fait de grandes études de dessin ,
et l'on sait que beaucoup de naturalistes se sont for-
més , eux-mêmes et sans maîtres , à dessiner babile-
ment les objets qu'ils avaient besoin de connaître et
de faire connaître aux autres.
Pour ceux qui n'ont pas acquis l'habitude de dessi-
ner, ou dont les deux yeux n'ét^mt pas d'égale force,
ne se prêtent pas à l'emploi du moyen que je viens
d'indiquer , il faut avoir recours à Fusage de la Cornera
kicida (1) , petit appareil placé devant Poculaire du
(i) Des diverses caméra lucida la plus simple est Ift miroir de
mering , petite plaque d*acicr poli , large de deux à trois millimètret,
tenue, inclinée de 4^ degrés par une petite tige deraiit' le milieo de
l'ocnlaire du microscope horizontal. Dans cette position V<mk élani pleeé
au-dessus reçoit à la fois par réflexion sur le mijroir Timage traniaiat par
le -microscope , et , tout autour de ce même miroir, les rajons enTiqrés
par «ne feuille de papier placée ao*de»sons i la distance de le yhâêm
distincte , ainsi que par le crayon dessinant dessus ou par la rcg^ di*
fitée. La caméra lucida d*Amici n'exige pas , comme le miroir de Sam-
«B8 IIIFU80IRE8. 191
microscope, et serrant à laisser arriver ou h trans-
mettre en m^e temps à Tœil , les rayons de l'image
formée dans les microscope composé , ou transmise par
le microseopé simple , et les rayons venant (^u papier
sur lequel est projetée cette image et du crayon qui
en peut suivie les contours avec une exactitude par-
faite ; de telle sorte que , toujours et d'une manière
invariable, on a sans peine la coïncidence des images
obtenue par le moyen indiqué plus haut, et qu'on
peut y en général , mesurer plus exactement la gran-
deur de l'objet ; mais les dessins faits au moyen de là
ùuiufra tucida ont toujours une roideur que n'ont
pM les dessiné faits directement , et oe moyen ne peut
guère s'appliquer h la représentation des objets vi-
Tants et mobiles ; car il faut qu'un Infusoire , pour être
dessiné ainsi , reste assez longtemps en repos ou soit
déjà uioft.
La mesure du grossissement des objets est ordinai-
rement déterminée par le pouvoir du microscope;
cependant, on peut , par certaines méthodes , être dis-
pensé de passer par cet intermédiaire (1). Ainsi Leeu-
nerio^, qae l'cBil m place au-deuas de l'instrunuot, an contraire l'ob*
•erratottr c^BtiBue i regarder l'Image dans Taxe du microscope; mais
m mtm* iMPfs «A petii miroir d'acier poli peroi d'un trau corresponf
daai à l'ave de riostrumeqt loi envoie par réOexion l'image d'un papiet
âloé «o-dcasons, et déjà réfléchie une première fois par un prisme placé
c&aTaai : c«U« camsru luddtttk de plus lataniage de ne point, comme
U précédente , renverser la position de Vimage donnée par le micro-
Kopc et àt caucr moins de fatigue. On a récemment applii^né aussi avec
aMCM b Cummra tucida au microscope Te'rtical.
(i) Li ■kfomètre dé Fr&uenhofer dont on se sert très-pcn ai^our-
^UicasM de la dUBcnlté de son exécution parfaite, donne immé-
fiiUjHMBl la grosaenr réelle d'un objet microscopique au mojen d'une
mi flIeU Irei-IUu et tré*-égaux^ dont la tête porte un cadran divisé
fanant Gérant nn vemier , de'sorte qu'on peut la faire avancer d'une
trt>>petite fraction d'un de lea toora, et avec elle le rapport et l'objet à
192 HISTOIRE HATUftEUE
wenhoek comparait directement un objet tu an
microscope, avec un autre objet qu'il avait choisi
comme terme de comparaison : c'était un grain de
sable fin , comme celui qu'on met- sur l'écritoie et
qu'on peut évaluer à un quart de millimàtre en lar-
geur (Baker l'évaluait à un centième de pouce anglais);
si un objet était quatre fois plus petit en loogueur»
Leeuwenhoek le disait quatre fois quatre, ou seise fois
plus petit en surface , et quatre fois seize ou soixante-
quatre fois plus petit en volume ;' si l'objet était dix
fois plus petit en largeur, il le disait de même miUe
fois plus petit en volume , car c'est par le volume qu'il
comparait les objets. Jurin , au lieu du grain de sable,
employa comme terme de comparaison des petits mor-
ceaux d'un fil métallique très-mince qu'il avait préa-
lablement enroulé en hélice serrée autour d'une grosse
épingle, afin de déterminer exactement son épaiJsseur,
en mesurant la longueur occupée par un certain
nombre de tours ; on conçoit en efiet que si un tel fil
métallique étant enroulé de la sorte, il faut cent de ses
tours pour occuper une longueur d'un centimètre,
l'épaisseur du fil lui-même n'est que d'un dixième de
millimètre. Ce moyen offre l'avantage de permettre
la comparaison directe , puisque si l'on a placé un ou
plusieurs morceaux du fil métalliqtie dans la goatte de
liquide , on juge aisément de là grosseur relative des
mesurer. Un fil de soie on d*araîgnée tendu an fojer de roodaîre
permet de jnger exactement si Vobjett^est STancé de loate aoa épai»-
tenr en traycrs de ce fil , ou si chacun de aet bords est Tênii aBiCCw'
vement en contact avec ce fil. Par censément si le pes «m ftkl de la
vis a un demi-milUmètre , et si Von a tourné la tête de la TÎa d*wm cie-
quième de tour pour faire avancer de topte son épaiasenr rinfiiiMft *
mesurer , on en conclut que cet Infusoire • de grosscnr réelle b CÎA*
qnième partie d*nn demi-millimètre on on dinéve.
DES tnFUSOiacs. fdi
.minialcules vus à côté [ il peut en même temps
serrir A Jcterminer le pouvoir amplifiant du micro-
scope: car si l'imagedu fil d'un dixième de millimètre,
Yue dansTioslrument, parait aussi grosse qu'un cen-
limctre , ou ^ , transposée sur le papier par le croise-
ment des axes visuels, elle couvre un espace d'un
oeolimètre. mesuré d'avance ou immédiatement avec
one règle divisée ou un compas, on en peut con-
clure que !e microscope agrandit cent lois le diamètre
des objets; par coDsé(|uent si l'on voulait calculer
oomme Leeuwcahock , on dirait qu'il amplifîe cent
lois ccDt. ou dix mille fois la surface , et cent fois dix
miDc ou un million de fois le volume; mais aujour-
d'hui on se contente généralement de compter le *
grOMisscment linéaire, ou le nombre de fois dont le
diamitre des objets est rendu plus grand. Ce moyen,
loat vieux et tout simple qu'il est, sera employé avec
ivaotage quand on n'aura pas un micromèlre ,
oa quand on voudra prendre h première vue une
idée de la grandeur des objets : il serait même à dé-
lirer qu'on eût toujours sous la main de petits mor-
fcaitx de fil d'argent ou de platine d'une épaisseur
déterminée , et en rapport exact avec la longueur du
milliinitre , comme un vingtième, un cinquan-
tiiine, etc. On trouve bien dans le commerce des (Ils
Ms-minces d'argent et surtout de platine, mais leur
^iiteur n'est pas dans un rapport aussi simple;
cspendant en choisissant convenablement, on par-
neadra à s'en servir directement, si le rapport est
lâ qu'on puisse faire de tête le calcul des gran-
wtrt comparées ; ou bien on en fera un tableau corn-
(natif si ce rapport est plus compliqué. Que, par
ciaapte, quatre-vingts tours de (il aient occupé la Ion-
idk HISTOIRE NATURELLE
gueur d'un centimètre , on en conclura que ce fil est
épais d'un huitième ou 0,125 millimètres , et par la
pensée on évaluera facilemenCla grandeur d'un objet
paraissant quatre fois, cinq fois, ou dix fois moins
large; mais si, pour cette longueur d'uH centimètre,
il faut quatre-vingt-dix tours , le fil aura un neuvième
ou 0,111 millimètre , et on ne pourra faire cette éva-
luation sans calcul.
A ce moyen on a substitué récemment avec avan-
tage des plaques de verre, nommées micromèfrej, sur
lesquelles a été tracée avec une pointe de diamant
une échelle de petites lignes éloignées d'un centième ,
d'un deux-centième , ou même d'un cinq-centième de
millimètre , suivant l'habileté de l'artiste et la perfec-
tion de ses instruments. Cette plaque , sur laquelle la
simple vue n'aperçoit rien , montre sous - le micro-
scope des lignes plus ou moins espacées , suivant la
force de l'instrument ; et si des objets à étudier ont
été superposés , soit à sec, comme des grains depoUeo,
ou des écailles de papillon , soit dans un liquide,
comme les globules sanguins , ou les Infusoires ; on
a immédiatement la mesure absolue de ces objets , soit
qu'ils couvrent plusieurs intervalles , soit qu'ils n'en
couvrent qu'un seul , ou même qu'une portion. Qu'ainsi
un Infusoire occupe huit intervalles du micromètre «
divisé en cinq-centièmes de millimètres , on en con-
clut qu'il est long de huit cinq-centièmes, ou seize mil-
lièmes qu'on écrit ainsi 0,016 ; qu'il n'occupe que le
tiers d'un centième, sa grandeur absolue est seule*
ment 0,0033 , etc. Car dès cet instant il faut se sou-
venir que toutes les grandeurs dinfusoires indiquées
dans cet ouvrage seront exprimées de cette manière
en décimales de millimètre.
DES INFUSOIRES. 195
On éralae le pouvoir amplifiant, en regardant à la
fois (1) cette échelle micrométrique , seule dans le mi-
croscope, et une règle divisée en millimètres tenue
devant l'œil k la distance ordinaire de la vision dis-
tincte ; si un cinquième de millimètre (ou 20 centièmes,
ou 100 cinq*centièmes) est vu dans l'instrument, aussi
grand que soixante millimètres vus directement sur la
règle divisée , on en conclut que le microscope am-
plifie trois cents fois le diamètre des objets. Au lieu de
se servir d'une règle divisée , on peut avoir des carrés de
papier blanc» de 10, 20, 30, 40» etc., millimètres de
côté 9 qui, étant placés sur un fond noir, à la distance
de la vision distincte , sont facilement comparés avec
telle ou telle portion de Téchelle micrométrique, vue
dans le microscope , soit que du même œil on regarde
alternativement et presque ensemble les deux objets »
loit qu'on puisse regarder Tun de l'œil gauche , l'autre
de Tœil droit , comme il a été dit précédemment. Lors-
ou'en regardant ainsi des deux yeux à la fois , on s'est
exercé à croiser les axes visuels , et qu'on peut trans-
porter, par l'effet de ce croisement , l'image du micro-
mètre vue de l'œil gauche , sur le papier servant à des-
tiner va de l'œil droit , on mesure directement sur. le
papier une portion déterminée de l'échelle micromé-
trique , soit avec une règle divisée , soit avec une ou-
Tcrtore de compas reportée ensuite sur la règle. Dans
ces divers cas, on a d'une manière exacte le degré d'am-
plification ou de grossissement ; et toutes les images
(1) La emmtra imeida , qni permet de iiiperpo«er enctemeDt Tiouige
àa wcromèlre nir une règle divisée , fournit immédiatement la mesure
^ponVolr amplifiant; mais faisant moi-même peu d'usage de cet ap-
P>îiii, j« parle éam tool ce qui iuit goibbm si ïon m devait pei s'en
13.
]
196 HISTOIRE IfAttlRELLE
dessinées sur le papier, et pareilles h celles que montre
le microscope, seront grossies au même degré. On
pourra donc ,. en divisant leur grandeur effective par le
nombre de fois dont elles sont grossies » connattre
leur grandeur réelle. Que , par exemple » une figure
d'Infusoire ait &5 millimètres de longueur, el qu'elle
soit grossie 300 fois , la grandeur réelle de ITnfusoire
qu'elle représente , est la dOO** partie de h5, ou quinze
centièmes de millimètre , ou 0,15.
Sachant moi-même , par le croisement des axes vi-
suels , transporter et juxta poser Timage vue dans le
microscope , et le dessin que j'en fais sur le papier, je
trouve souvent plus commode de mesurer directement
cette image avec la règle divisée , ou avec le compas, sar
mon psipier avant de l'avoir copiée ; on est même obligé
d*agir ainsi quand un Infusoire se meut avec rapidité,
et ne fait que traverser le champ du microscope dans
un sens et dans l'autre.
Mais , dans tous les cas , pour évaluer ces grossisse-
ments , il faut avoir préalablemedt fixé ce qu'on en-
tend par distance de la uision distincte; car, sans
changer elle-même, l'image vue dans le microscope sera
trouvée d'autant plus petite , si on la mesure, que cette
distance sera moindre ; et la règle divisée dont on
se sert parait au contraire de plus en plus grande si on
la rapproche de Tœil en la comparant à l'image vue
dans le microscope.
La distance de la uision distincte a été fixée,. par
quelques personnes , à 270 millimètres ( 10 pouces ) ,
par d'autres à 216 millimètres ( 8 pouces ) ; pour moi ,
étant un peu myope , je la prends de 180 à 200 milli-
mètres , suivant la finesse des détails que je veux ex-
primer dans mon dessin. Qr, si un instrument donne on
DES tNFUSOIRES.
197
uisscment de 200 fois le diamètre évalué pour une
distnoce de 200 millimèlrcs attribuée à lu vision dis-
tincte; ou, ce qui revient au même, pour l'image «ue
donne le microscope, transportée, comme il a été dit, sur
un papier placé à 200 millimètres de l'œil , ce miiue
instrument , sans que l'image transmise ait réellement
changé, donne un grossissement de 180, oudc21C, ou
de 270 diamètres , si on place le papier à 180 , a 216 ou
i 270 millimètres. Chacune de ces distances étant prise
alors à volonté pour la distance de la vision distincte.
Si , pour la distance de 200 millimètres, le grossisse-
meol, nu lieu d'être ce mtïnie nombre 200, était trouvé
de 320 diamètres , par exemple ; alors , pour les autres
distADces de la vision distincte , ou , pour les diverse»* I
positions du papier sur lequel on dessine , les gros-
liasements auraient varié dans le même rapport ; de'-
veoaDt 388 diamètres pour la distance de 180 mitli-
nètres ; 3iS diamètres et 3/5 pour la distance de 216
■nUimètres; et enfin '»32 diamètres pour la distance
4cS70 millimètres ; et ainsi de suite pour toute autre
ilist^ince qu'on voudrait choisir. Mais il faut bien se
It rappeler, dans ces divers cas , l'image transmise n'é-
prouve absolument aucun changement ; les ra^'ons qui
TOnt la peindre dans notre œil continuent à former
entre eux les mêmes angles; c'est simplement la sur-
Ekc occupée à différeotes distances parcette image sur
an papier où on l'aura transportée par le croisement
4« axes visuels , ainsi que le calque ou la copie qu'où
B^eut fvire sur ce même papier, qui ont varié de
jnûdrar.
Lt^Msin est ordinairement fait de la grandeur de l'i-
jelransmiscparlemicroscope, etcelaestlepluscon-
Hble, quandlesdéUiilsolIertsparcetteimagenesont
198 HISTOIRE NATURELLE
pas trop multipliés ou trop délicats pour être exprimés
sur un dessin de cette dimension. Mais si à force d'appli-
cation, ou en modifiant convenablement l'éclairage, on
est parvenu h voir, avec un grossissement de 800 dia-
mètres , des particularités de forme et de structure que
le pinceau ne pourrait exprimer convenablement dans
une figure grossie ce nombre de fois ; il faut foire son
dessin deux ou trois fois plus grand que l'image. On
inscrit soigneusement à côté le chiffre de la grandeur
réelle et celui du grossissement, comme, d'ailleurs, on
doit avoir soin de le faire pour toutes ses figures. Ce-
pendant , si Ton est pressé , on peut se contenter de
tracer à côté de la figure plus ou moins grossie , une
ligne droite exprimant la longueur exacte de l'image
vue dans le microscope ; longueur que je prends dès le
premier instant avec un compas appuyé sur mon pa-
pier, et que je marque ensuite sur la marge , en j en-
fonçant les deux pointes de ce compas, ce qui, plos
tard , au moyen du chiffre de grossissement , écrit en
même temps, permet de calculer la grandeur rédle de
rinfusoire et le degré d'amplification de la figure.
Gomme en général on doit , pour faire de bonnes
observations au microscope , passer graduellement d'un
grossissement plus faible à un grossissement plus fort;
il arrivera souvent qu'une figure commencée avec k
premier sera terminée alvec le second; ou bien, que,
pour se rapprocher des dimensions observées d'abord
et jugées suffisantes, on fera son dessin plus petit que,
l'image transmise ; dans ce cas encore on indiquera
soigneusement la grandfeur réelle (1) et le degré d'am-
plification de la figure.
(i) Lt jp*andenr réelle d*an Infaioîre éUat indiqvée , on tr«s*B
\
DES INFUSOIRES. 199
Certains objets, comme des points ou comme des
fils très-déliés , ne peuvent être mesurés difcctement ,
parce que l'œil ne peut saisir exactement le rapport
de leur épaisseur avec la largeur d'une division du mi-
cromètre ; il faut recourir alors a la comparaison de
quelque objet , vu>directement à la distance de la vi-
sion distincte , et dont on connaît l'épaisseur : si , par
exemple , un fil de soie de cocon qu'on sait être épais
d^un quatre-vingt-dixième de millimètre ou 0,0111,
paraît à la vue simple aussi gros et aussi distinct que le
filament flagelliforme d'une Monade amplifiée 320 fois,
on doit conclure que la grosseur réelle de ce filament
d'Infusoire est la trois cent vingtième . partie d^un
quatre-vingt-dixième de millimètre ou la tjj^-* partie,
environ un trente-millième de millimètre. Pour des
épaisseurs déjà plus fortes, quoique très-difficiles à éva-
luer directement, je me sers d'un autre moyen ; je répète
an certain nombre de fois ces épaisseurs , et je mesure
eiactemeut la somme pour en déduire, par une simple
division, répaisseur cherchée. Si je veux , par exemple,
mesurer un très-petit Vibrion ou Bacterium , je trace
avec une pointe fine sur mon papier, à côté du dessin ,
une ligne que , par de nombreuses comparaisons, je
poisse juger aussi épaisse que l'animalcule ; je trace dix
lignes parallèles , semblables , et écartées d'un inter-
valle , autant que possible , égal à leur épaisseur : j'ai
ainsi une longueur égale à l'épaisseur de \ingt ani-
malcules. Je répète cinq fois cette longueur avec un
facilement le degré de grossissement dé la figure qui en a été faite ,
puisqu'il suffit de chercher combien de fois celte grandeur réelle est
contenue dans la longueur de la figure. Ainsi une figure longue de
3o oûlUmètrca , pour représenter un Infusoirc long d'un huitième de
aillifflètre (o,xa5) est i^rossie deux cent quarante fois.
200 HlâT01R£ MATUEELUQ
compas pour avoir le nombre rond de cent épaisseurs ;
et si la longueur totale est dix-huit millimètres , ce qui
suppose dix^huit centièmes de millimètre, ou 0,18
pour l'épaisseur d'une seule des ligues tracées , ou pour
l'épaisseur d'un des animalcules grossis trois cents fois,
par exemple, etàontréptiisseur réelleest parconséquent
la trois centième partie de 0,18, ou 0,0006 (six dix-mil-
lièmes de millimètre). On parvient à évaluer de la même
manière des épaisseurs quatre » cinq et six fois mmn-
dres. On peut dès lors représenter à des grossisse-
ments exagérés de mille et deux mille diamètres, des
Infusoires très-petits qu'on n'a vus réellement qu'à
des grossissements de trois cents à cinq cents dia-
mètres, mais chez lesquels un œil exercé a pu
entrevoir ou soupçonner des détails de structure im-
possibles à rendre dans des dessins d'une moindre
dimension.
Une condition bien importante pour mesurer ouïes
Infusoires , ou le pouvoir du microscope , non-moins
que pour dessiner les objets microscopiques , c'est
que le papier paraisse aussi éclairé et aussi éloigné
que le champ du microscope ; sans cela on ne pour-
rait comparer facilement l'image transmise par l'in-
strument, et la représentation qu'on en veut £adre,
ou la règle servant h la*mesurer; et, d'un autre côté,
les yeux ne seraient point exposés sans un grave
inconvénient à des impressions trop différentes Tune
de l'autre. On doit en outre , comme dans toutes les
observations microscopiques , en général , se préser-
ver , autant que possible , de l'impression d'une lu*
mière étrangère quelconque ; éviter qu'un corps bril--
lant ne réfléchisse une vive lumière vers robservateor*
éloigner ou cacher un objet blanc on de couleur vive ^
D£S IHFUSOtRES. «SOI
une feuille de papier , par eiemple , dont les rayons
arrWcraieat obliquement à l'œil ; ne conserver ouverte
qu'une seule fenêtre, ou couvrir sa lampe d'un abat-
jour , et pour mieux faire enfin , s'airiter derrière un
écran qui ne laisse arriver la lumière que sur le des-
sin, et même abaisser, jusque sur ses yeux, une
visière ou un bonnet. Spallunzani a décrit les pré-
cautions qu'il prenait pour ses observations , et
M. de Mirbel a si bien senti la nécessité .de se pré-
server de toute lumière étrangère, qu'il a disposé
son microscope dans une sorte de chambre obscure
portative.
Puisque, pour pouvoir se livrer longtemps sans fa-
ti^e à des observations microscopiques, on doit éviter
toute position forcée, toute tension des muscles du
cou , du dos , des épaules ou de la poitrine ; il faudra ,
«vant (le se mettre à dessiner des Infusoires , avoir
cboisi un siège d'une hauteur convenable pour que
Fcnl, par une simple flexion du corps en avant, se
vienne poser à l'oculaire du microscope; puis sur la
table, qui sera plus ou moins haute, superposer
quelques livres pour olirir un support d'une hauteur
convenable au bras gauche dont la main viendra allcr-
natjvement mouvoir le porte-objet, et se reposer sur
ledessin. Enfin , sur une petite caisse ou sur une pile de
livres , ou sur un support solide quelconque , on place
eoD papier à une hauteur suffisante pour que l'œil
droit en soit éloigné de deux cents millimètres , ou de
loule autre distance qu'on a choisie, pendant que
r<cil gauche est placé sur l'oculaire. La main droite
Kule s'appuie sur le papier à dessin, quand elle
n'est pas occupée à rapprocher ou éloigner le porte-
o^et du microscope, et l'on est ainsi en mesure
202 HISTOIRE NATURELLE
dé saisir les contours et de représenter les Intu-
soires qui se présentent dans le champ de Tiùstra-
ment.
Ces animalcules étant rarement colorés , il est plus
simple de ne se sertir que de crayon et d'encre de
Chine , en inscrivant à côté leur couleur quand elle
est remarquable. Dans les expériences de coloration
artificielle seulement, on a à marquer des points de
couleur qui n'ont pas besoin d'être nuancés. Quand il
s'agit de tracer rapidement les contours et la forme
des Infusoires vivants qu'on n'est pas sûr de pouvoir
observer assez longtemps , il est préférable dé dessi-
ner au crayon en adoucissant les ombres , aU moyen
d'une petite estompe de papier roulé ^ mais si l'on
veut exprimer avec plus de précision des détails de
structure, il faut se servir de pinceau et d'encre de
Chine.
Leslufusoires ne se montrant à nous dans le micro-
scope que par transparence, ce n^est point leur forme
réelle que nous pouvons représenter , comme celle
d'un corps opaque avec son relief exprimé par des
clairs, des demi-teintes, des ombres et des reflets;
c'est le résultat des phénomènes de réfraction produits
par des parties plus ou moins diaphanes, plus ou moins
réfringentes , résultat variable suivant la distance des
lentilles , et suivant le mode d'incidence de la lumière
qui a traversécesobjets transparents. Il faudra donc tou-
jours, se rappelant que le dessin des Infusoires repré-
sente non des formes en relief, mais des effets de réfrac-
tion ; il ihudra , dis-je, chercher à comprendre ces effets
avant de les représenter d'une manière qui puisse être
comprise de même d'après le dessin ; il fhudra exami-
ner si leur substance demi-transparente a un caractère
DES IRFnSOIRES. 203
demollesse et de demi-fluidité qu'on s'efforcera d'expri-
ner; il faudrasurtout rechercfaersilesj^lobulescontentis
dama l'intérieur de ces animalcules agissent sur la lu-
mière comme plus réfriogcats ou comme moins ré-
fringents que la substance charnue environnante.
Od s'en aEEurera en les comparant avecdes gouttclettea
d'huile dans l'e.iu ou d'eau dans l'huile ; quant aux
effcU d'ombre et de lumière qu'ils présentent , en moo-
trftot leurs bords ou leur centre plus clairs et plus
foncés quand on fait varier la distance des lentilles et
U position des diapbragmes. On sait que l'huile ré-
fracte la lumière plus fortement que l'eau, et Ton aura
pu , Doefois pour toutes, noter les eOets présentés dan*
ces diverses circonstances par ces gouttelettes prisM
pour termes de comparaison, afin de n'avoir plus besoin
derefairel'expénence. D'ailleurs ona presque toujours
de* termes de comparaison tout pr^Ls dans les Infu-
taires de diverse grosseur ou dans leurs débris, dans
les petits grains de sable ou de fécule épars dans le
liquide , dans les bulles d'air, etc.
Dès l'instant qu'on a su reconnaître si un globule i
itférieur réfracte la lumière plus ou moins que le
' I du corps, on doit être à même de l'exprimer ,
I M.i dessin par des touches d'ombre ou de clair
n'aurait pas soupçonné l'importance aupa-
mant, et qui cependant serviront ultérieurement
i décider, d'après ce dessin même, si ces globules
HHit des vacuoles pleines d'eau ou des goultelellea
d^ioile , etc.
i £r général rinfusoire, en raison de sa forme con-
^1 tnect de SAdcnsilésupéricureà ccllcde l'eau, parait '
3l fliudairaucentre, etplusombréprèsdubord:raais|i i
B^^^ incline de c&té le miroir ou le prisme d'éclairage^ i
204 ' HISTOIRE HàTURELLE
OU si en reculant de côté le diaphragme on intercepte
une partie du faisceau de la lumière illuminante » alors
le centre de Tlnfusoire restant toujours dair , un o6té
seulement est plus fortement ombré, et^le côté exposé
peut devenir plus clair même que le centre. Dans œ
cas les globules contenus dans Tintérieur manifesteriMit
aussitôt leur nature en montrant une ombre fonnée
du méme'côtéque Tlnfusoire , s'ils sont plus réfringents
que la masse du corps , et du côté opposé s'ils sont au
contraire moins réfringents. Il faudra donc que , dans
im dessin , on ait soin de faire tomber d'un même côté
les ombres des objets qui agissent de la même manière
sur la lumière , et en même temps indiquer par une
vivacité plus grande dombres et de clairs ceux dont
l'action est la plus forte.
Quand les dessins d'Infusoires auront été faits
d'après ces indications» il y faudra soigneusement
inscrire la date et les circonstances de l'observation,
avec toutes les notes qu'on aura eu l'occasion de
faire en les recueillant , en les conservant ou en les
étudiant.
On trouvera peut-être convenable qu'après avoir
tant parlé de la manière d'observer et de dessiner les
Infusoires au moyen du microscope , je dise quelques
mots sur le choix de l'instrument lui-même. Je répé-
terai d'abord ce que j'ai dit précédemment sur l'excei-
lence du microscope simple ; et j'ajouterai , que sans
la fatigue causée à l'œil par le peu d'étendue du champ
de cet instrument , et par la nécessité de tenir l'cnl
très-rapproché de la lentille , et conséquemment da
porte-objet , d'où résulte un grande gêne pour ma-
nœuvrer les objets soumis à l'observation , et pour les
dessiner, on aurait dç l'avantage à employer les ezcel-
DES ihfusoides. 30S
lentsdotiblets(l)de O.ti miltimèLrcs(unf|unrt de ligoe)
de foyer fabriqués par M. Cli.irlea Cltevallier , lesqueU
donnent un grossissement bien net de 333 dinmélres
pour une dtst.ince de 200 niîllimèlres attribués à ]a
vision distincte. Je dois dire que je m'en suis serti
poar des observations très-dclicales et Irès-précises. Les
inconrënients signalés sont beaucoup moindres pouf
des doublets d'une longueur focate double [0,2 milli-
métrés) ; mais on n'a alors qu'un grossissement de 166,
qui n'est pas toujours sufEsunt ; il faut donc recourir
ta microscope romposé, dout toute la valeur repose
iur b perfection des lentilles acbromn tiques. Les ocu-
btres et ^a monture ne sont en quelque sorte quedeS
accessoires . ils contribuent à faire un bon microscope ,
in:iis ils ne le font pas.
J'ai eu de fort bonnes lentilles acbromatiques (2), soit
de M. Cb. Chevallier, soit de M. G. Oberbaiiser, el
je me suis servi pendant longtemps du microscope
liorizoDtuI de M. Cb. Chevallier , lequel est surtoul ,
commode pour l'emploi de la Caméra lucida ; mais
(iepuis plusieurs années je me sers habituellement
d'un microscope vertical fort simple , mais fort solide ,
I) Xr* donliTcU Ai Atax Wf^tt (4iS miil.) ilc (oytr el iiD-il«nu
It dixtrauFii rcni de \ ligne cl ; de ligne coûlint quinze froDM.
t) Dd bon objccUfde microicop* Bchromalique, (arint de trait leo-
itiqnci, d'un caar(rD7er. ne peut coûter moini de
□d il cat Irèt-bon il doit valoir 5o tranf i , et t'il e>( par-
.'■ pu de prii. Vn Irëvbon objeelif achromaliqoa de l'aplicien
SiM , * éti anojk d'Angltlerri! pour i5o fraDci i M. Undo qot
an 1 fail Tenir nn antre d'un prix encore plut ^levé. Va objectif
piaf 4e dnq l«nUllei fniblei de force diflerenle qa'on irait fait
k de VaBieh lar ma demande d'ipréi la ripoUlion '
liUbre Frianhofer. ma coûté i5o francs.
206 HIBTOIBS ITATURSLLS
dont la monture m'a été faite par le mâoQie ingénieur
opticien sur mes dessins ; j'y ai adapté le système
d'éclairage dont j'ai parlé ailleurs , et certaines combi-
naisons d'oculaires , et je m'en contente pour le mo-
ment ; cependant j'emploie quelquefois Qoncurremment
ou comparativement le microscope à platine tournante
de MM. G. Oberhaûser et Trécourt , qui a également
toute la stabilité que je désire. Au reste , la préfmnoe
que je donne au microscope vertical tient autant » ù
ce n'est plus , à la grande habitude que j'ai de dessiner
de l'œil droit en regardant de l'oeil gauche dans le mi-
croscope » qu'elle peut tenir à la plus grande netteté
qu'on veut lui supposer (1).
(i) Un microscope Composé avec set accessoires plvi ou rnoôts non-
brenx n eM pas un objet dent on puisse indiqner le pris d*iifte i^taukt
absplae ; ce prix dépend nécessairement dn nombre dos objectib ei
jeaz de lentilles , du nombre des oculaires , des caméra Incida , èm
appateils pour récSairage dct objets opaques , pour les espArieness tUr
miques^ etc. « etc., et Toq conçoit qu'il pentTari«r dopuis le prizdi
80 (rancs, auquel M. G. Oberhaûser donne un joli petit microscope tm^
tical dans sa boîte, jusqu'au prix de 3oo fr. auquel H lÎTre son czcdlcBl
microscope à platine tonmante, sans oertains aeooisèiros qni Taaf^
mentent jusqu'à 4oo ou 4^0 fr. De même que M. Ch. CheTallier, dont
4e microscope universel pouvant être employé horizontalement on vir-
ticalement, coûte 800 fr., fiibrique à des prix inférieurs des microscopci
non moins bons quoique bien moins complets.
DÇS INFUSOIRES. 307
CHAPITKE XVIL
COHSEAVATION DES INFUSOIRES EN GOLLECTIOK.
L'heureuse idée qu'a eue M. Ehrenberg de conserver
des Infusoires desséchés rapidement sur une plaque de
▼erre et recouverts d'iuie lame mince de mica » a montré
la po6sihilité d'ajouter désormais une collection de ces
animalcules à l'immense collection qu'on pouvait déjà
faire d'objets microscopiques. Mais on se tromperait
grandement si l'on croyait que ces Infusoires, ainsi des-
séchés sur le verre , puissent montrer autre chose qu'un
contour passable avec l'indication des plus gros cils ou
des styles, et les masses globuleuses de carmin ou d'in-
digo qu'on a fait avaler à l'animalcule avant sa mort. Les
Phacos , dont la forme est invariable , se conserveront
mieux , ainsi que les autres Infusoires munis d'un té-
gument résistant ; on pourra encore conserver un sou-
venir satisfaisant du Vohrox ; mais les Infusoires les
plus contractiles , tels que les Yorticelles, ne donneront
point ainsi l'idée de leur forme élégante durant la vie.
Quant aux coques résistantes des Arcelles et des Peri-
diniées , elles doivent se conserver d'une manière quel-
conque , ainsi que les pédoncules rameux des Epis-
tylis, des Anthophyses et desDynobryum; et je préfère
les conserver dans une substance gommeuse ou rési-
neuse, qui permet de les observer aussi aisément que
pendant la vie de l'animal. Le procédé de M. Ehren-
berg , qui consiste à soumettre la plaque de verre por-
tant l'eau et les Infusoires à une température graduée
de manière à évaporer l'eau sans déterminer la rupture
^t la décomposition de l'animal , demande beaucoup
208 HISTOIRE NATURELLE
d'attention , et ne donne de bons résultats qu'après des
essais nombreux ; encore ce procédé n'6St-il applicable
qu'aux Infusoires vivant dans l'eau pure , ou dans l'eau
ne contenant pas de sels qui ne manqueraient pas de
cristalliser par l'évaporation. En effet, l'eau de mer
évaporée ainsi laisse la plaque de verre couverte de
cristaux de sel marin et de sels déliquescents qui em-
pêchent qu'on ne puisse observer l'objet. A la vérité,
certains Infusoires marins , tels que les Plœsconia »
conservent bien leur forme après être morts dans Teau
de mer très-concentrée par Tévaporation , et ils peu-
vent être conservés dans cet état entre les plaques de
verre ; mais je pense qu'il y a encore des résultats meil-
leurs à chercher et à obtenir sur ce sujet.
BBS IKFU8011UE8. Mf
LIVRE IL
•■•CftirTlON ■BTHODIQUB DBS IIIVUSOIIIBS (l).
t. nfFUSOIRES ASYlfÉTRIQUn.
ORDRE L
Infusoires aans orgaaes locomoteurs mibles : se
mvant par l'effet de leur contractilité générale.
1'* FAimXB.
VIBRIONIENS.
Aoimaux filiformes extrêmement minées » sans
ganisatioa appréciable , sans organes loeomoteurs
Les Vibrions proprement dits, ou les Vibrio-
ens en général, sont dç tous les Infusoires lieux
li se montrent les premiers dans toutes les infusions»
ceux que Ton doit considérer comme les plus
nples en raison de leur extrême petitesse et de Tim*»
trfection de nos moyens d'observation : Ils ne se
anifestent à nos yeux , aidés du plus puissant et du
eilleur microscope, que sous l'apparence de lignes
ès-miuces plus ou moins longues, droites ou si-
Ci) Il est eMcntiel de se souTenir que tontes les mesares de grandeur
uées comme un caractère distinctif des Infiisoires leroùt exprimées
ï farliee décimales du millimètre ; ainsi o, la exprime is •cnliémet de
iUinètres , 0/^4 «cprime 34 millièmes de millimètres , o,oop7 ex-
rlMs 7 dîx^mlllièmes , etc.
inrosoiBSS. ik
SIO HISTOIRE VATVRSLLB
Dueuses; leurs mouyements plus ou moins vifs
peuvent seuls les faire prendre pour des animaux ; les
plus gros Vibrions sont épais de 0,001 de millimètre,
par conséquent ils ne se montrent à un grossissement
de 500 diamètres que comme un crin, et l'on ne doit
pas être surpris que des corps aussi minces et en
même temps aussi transparents ne laissent distinguer
aucune trace d'organisation interne. Par une atten-
tion longtemps soutenue et en variant convenable-
ment la distance focale et le degré d'éclairage , je suis
arrivé quelquefois à croire que j'avais vu pendant un
seul instant un filament fUigelliforme analogue à Tor-
gane locomoteur des Monades ou plutôt un filament
ondulant en bélice ; ce qui me semblait devoir expli-
quer le mode singulier de locomotion de ces animal*
cules ; mais je n'ai jamais pu le fixer assez longtemps
ou le distinguer assez nettement pour avoir la con-
science nette de son existence. M. Ehrenberg a de son
côté vu un filament locomoteur qu^il nomme une
trompe cbez son Bacterium triloculare; mais est-ce
bien là un Yibrionien?
Tout ce qu'on peut dire de positif sur leur organi-
sation , c'est qu'ils sont contractiles , et se propagent
par division spontanée, souvent imparfaite; de là ré-
sulte leur allongement de plus en plus considérable.
Parmi les Yibrioniens , on en voit qui ont la forme
de lignes droites très-peu flexueuses , plus ou moins
distinctement articulées et qui se meuvent lentement:
on peut en faire un genre particulier sous le nom de
Bacterium, créé par M. Ehrenberg; d'autres sont
tantôt droits, tantôt en lignes flexueuses , et se
meuvent en ondulant avec plus ou moins de vivacité,
ce sont les vrais Vibrions, d'autres enfin sont oon*
DES tKFUSOIRtS. Stl
slammcnt en forme d'hélice et de tire-bouchon, et
J3iniiis en ligne droite, ce sont les Spirillum', leurs
mouvements ont lieu en tournant autour de l'ase de
l'héiice , avec une rapidité souvent très-giande,
M. Ehrenberj; dûfinil ses f^ibr-ioiiia ' des animaux
filîTornies , distinctement ou vraisemblablement poly-
gnsLrit|ues, anentérés [sans intestins), nus. sans or-
ganes externes, à corps de Monndines uniformes , et
réunis en chaînes ou séries Gliforines par l'eHet d'une
division spoutaoée incomplète. » Il ajoute dans ses
observations générales, que vraisemblablement tous
ces animaux doivent posséder un organe locomoteur
aiiiilogue à celui qu'il dit avoir observé chez son Bac-
terium sous la forme d'une trompe simple, tour-
noyante. Il n'a pu leur faire avaler de substances
rolorées, mais de l'apparence que ces animaux présen-
tent en se desséchant sur une plaque de verre, il
ranclut que chaque corps filiforme est une série d'ani-
iiialf:ules à peine plus longs que larges, et demeurant
unis par suite d'une division spontanée imparfaite.
C'est ce que je n'ai pu vérifier.
Les Vibrionicns se produisent ou se développent
ivet noe promptitude extrême dans tous les liquides
dnrgés de substîinccs organiques altérées ou décom-
S. Ainsi non-seulement les infusions aninnides et
;des, mais encore les diiiércnts liquides de l'or-
e . la salive , le sérum , le lait et le pus , quand
ils commencent à s'altérer, la malière pulpeuse qui
t'unasse autour des dents, les sécrétions morbides, etc.,
peuvent présenter une prodigieuse quantité de l'i-
irionient. On conçoit d'après cela qu'on ne serait
BoHcment fondé à attribuer à leur présence la cause
Je rertaincs maladies.
1
tiS HI8TOIEB IIATUftBLU
l** Genrb. BAGTERIUM
Corps filiforme, roide , deyeuant plus oa moins disUac-
Isment articulé par suite d'une division spontaoée impar-
faite. Mouvement vacillant non ondulatoire.
I. fiACnUUM TUMO (l). — - PI. I» fig. I.
Animakoles filiformes , cylindriques, deux i dnq fois Soiii
longs que larges , un peu renflés au milieu. — Longueur OjOOS à
0,002, épaisseur 0,0018 à 0,0006. —Quelquefois assemblés demi
deux par Teffet de la division spontanée , animés d'un mouvaient
vacillant.
C'est le plus petit des Infhsoiras , et l'on doit le confondre
•ouTentaTec le premier degré de dérdoppement des «ntres Bae-
tériums et des Vibrions, mais quand dans la foole oo em voit
qnelqaes-nns assemblés à la suite l'un de l'autre « on pent oon-
clure que c'est bien le Bacterium iermo , le premier terme coa quel-
que sorte de la série animale. On le voit paraître an bont de très*
peu de temps dans toutes les infosions animales on végétales, o&
il se montre d*abord seul et en nombre infini , fonnanC des amai
comme des essaims, un peu plus tard , il disparaît à maenre qoe
d'antres espèces auxquelles il sert de nourriture viemienft à le
multiplier; mais ou en voit souTent encore que1qnes-nns;enfia
lorsque l'infusion derient plus concentrée par suite de Tévapon-
tion on derient trop fétide pour que les autres espèces y pnisicnt
vivre , le Bacterium termo se montre de nouTeau arnsi ahondam
ment. C'est sans doute lui qu'on obsenre dans le pas de eertaôMi
tumeurs , dans divers autres liquides animaux altérés par qualqas
maladie , et mis ainsi dans les conditions d'une infusion coneoi-
trée ; c'est lui que Leuwenhoek trouva dans la matière blanche
pulpeuse q«i s^amasse entre les dents.
(l) Vihrio iineola , Ehrenberg , Infusionsthierchen , i83B.
Mona» termo , Millier, Inrusoria , Ub. i , f.i (non Ehrenbsff ).
— Leeuwenhoek. Ârcan. nat., pag. 40 etpag. 3o8.
— Spallaniani, Op. phyt. t. i , p. 35. — Gltichen , Infiu. p. ^.
DES IttFUSOIttES. SIS
H. Ehraoberf plaça d'abord a<rec doute cet Inriuoire parmi iai
Bactcriam, «n inditiaBiit qa'il a quelquefoi* un mouvemont pre^
qoeondulaloirej il lai anigaait alors uue lonfrueur deo.oo^Sqoi
cft double da Mite que j'ai trouvée poor un seul corpuicute ; plnf
tud , il l'a réuni aa fVino lineola qui atleinl une longueur da
o,no7S et qtie je croii bien di<tinct; il avait donné comme tyno>
Djine da Monai lermo de Millier, une espèce de monade gtobn-
Uitie ifili atteint, dit-il, uii diamètre de o.oor)-, maisil ett évident
qiw M aller «Tait autre chose en vue qunnd il disait de aon ^onar
urm»{^t%t i)< qnei^'est de tous ]c« animalcules oflerti par lemi-
CKMcope, 'le pins petit et le plus «impie . paraisunt échapper an
pMfoir du microscope composé qui ne permet pas de décider s'il
•tt^tobnlenxoii ditcoïde. • Cet derniers mois Mnidonteiemhleat
cloipwr l'idée de croire qu'il a voulu parler de notre Buctérium*
iMMcanuneilBJoulequeKinMonaisedéveloppeBu boni de vingt
■(uatre heures dans toute iufusiou animale ou végétale devenna
lëtida, j«ne peux ffl'empécher de penser que dans certains casil
a pria pour des larus')iret les molécules actives de Robert Brown
qai ic Toient si bien dans toute infusion trouble , et que plus sott-
Todl , il a ca devant les jeux noire vrai Bacterium dont le roon-
(MMBt n'est pas une simple titubatioa sans chatij-ement do lien.
Void c« que je trouve à ce sujet dans quelques-unes de mw
IwIn: i>ane inHuion préparée, le 4 décembre iSlt5, avec an
Agarie ilwii'rlif . a montre déjà beaucoup de Bacterium lenao,
tnMJMln après, le 17, el rien autre chose: le i) janvier suivant.
l'oAiUCM . fardée dans un appartement à la température de 8 fc
i^,tonl«nait en outre de* /''Ario £<ici//if/, et pluaieurs espécM
AtUoawlCane :i janvier elle était réduite par l'évaporation ,
M ne enntcaail plus que notre Bacterium, dont lesarlicloi iioléi
sa iManblés avaient une lon);ueur de 7^ mill. (o,oa>) et uoa
f Jerj^a- mill. (0,00067); ■" '° '* '"'P'ur de mon ha-
, ooodeDsée en passant k travers une cornue tubulée,
* (auras dis grammes d'eau bien limpide , le li janvier iS36-
CiUe «an , conservée dans la cornue , a montré , quatre jour*
sp(à, de» Bacterium temio allougës, simples, longs de 0,001 ;
le iS janvier, dan* le même liquide, ils étaient pliu griM, ayant
il«J4o.oaiG , et quelques-unes doublet ayant o.ao'io. Le G février
<l q; avait plus rien : le 33 février , plus d'^iuiiualcales , mais do
HmhmuM lUes de granules épais de o,oo3 1 apparlenoal à une
Uncédinée. Cetia espéricoce, que j'ai faiteavec le plus£nn<l
Slth HISTOIRE NATURELLE
•oia , m'a paru en faveur de l'opinion de la génération •ponta-
née ; elle est également d'accord avec un grand nombre d'autres
expériences dans lesquelles j'ai tu la vie animale , dans une info-
sion , remplacée complètement à un certain instant par la TÎe Té*
gétalè ; — âo une infusion de sucre , avec des ozalate et phos-
phate d^ammoniaque et du sel marin, était couverte, au bout
de dix jours, d'une pellicule blanche toute formée de fiacterimii
termo , simples , longs de o,oo3 et épais de 0,00 1 . — 4<» Da lang de
carpe a été dissous, le 28 janvier i838, dans une solution satu-
rée de phosphate de soude. Le liquide ronge , bientôt fétide ,
montrait déjà des Bacterium termo le lendemain ;] la diasoIntioQ
ayant été étendue d*eau a présenté le 3i janvier cet aniraaleoles
tous simples ayant de longueur 0,0017 et d'épaisseur o,oooS5:
le s février , Todeur était plus pénétrante, les Bacterium, deve»
nus beaucoup plus gros , et la plupart doubles, étaient excessive-
ment abondants ; le maximum de longueur des animalcules sim-
ples ou des articles pris isolément était 0,0029 * ^^^^ épaisseur
allait à o,ooo65 ; la même chose s'observait durant les vingt jonn
suivants. — S» Le même sang de carpe a été mêlé , le 28 janvier.,
avec une solution concentrée d'albumine et de sucre , à ia tem-
pérature de 7» ; le surlendemain l'odeur était fétide et le mé-
lange contenait des Bacterium termo , longs de 0,001 16 et épais
de o,ooo33 : quelques-uns étaient groupés en amas irréguliers, vi-
bratiles ; le 3 1 , le liquide ayant été étendu de beaucoup d'esn
de pluie , formait une dissolution d'un beau rouge , dans laquelle,
dix heures après y je voyais les Bacterium devenus plus gros;
leur longueur était 0,001 5 et leur épaisseur de o,ooo45 & o,ooo5:
beaucoup étaient doubles. Le 2 février, l'odeur était devenue un
peu alcoolique, ou plutôt analogue à celle des pommes. Lei
Bacterium étaient encore plus longs, 0,002 25 , mais de même lar-
geur. Le 6, ils avaient, de longueur, o,oo3s , quand ils étaient
simples, ou 0,0064, s'ils étaient doubles; leur épaisseur allait de
0,00067 ^ 0,0009. Le 23 février, le liquide avait une odeur péné-
trante de pourri ; il contenait des moisissures et peu de Baels-
rinm. — 6^ Une infusion préparée, le 3 février i83$, avec iS
grammes de sucre de réglisse , 1 o grammes d'oxalate d'ammoois-
que et 100 grammes d'eau de pluie , a été tenue à la températnn
de 1 1^. Le 8 février , elle montrait une pellicule commençants •
on plutôt une couche un peu trouble à la surface et fonnée d'vne
infinité de Bacterium termo, longs de o,oo3i el^[Miit de 0,001 r*
116 * HISTOIRE NàTURELLE
nient le 1 1 fëvrier x836 , dans une infusion préparée la 7
aveo 1 8 gr. de gélatine sèche , 1 3 gr. de nitrate d'ammoniagne et
i3oo gr. d'eau ; et dans une autre infusion de la mâme date dans
laquelle le nitrate de potasse avait remplacé le nitrate d'ammo-
niaque.
Je pense que c'est bien le Mono» punetum , tu par MÛUer dam
une infusion de poire et dans une infusion de monchei « îndkiiié
par lui comme un peu plus long que large , mais figiirë dans kl
mêmes proportions que le nôtre. L'opacité et la oonleur noirt
qu'il lui attribue doivent provenir de rimperfection de soii m*
okoteope. Je n'ose assurer que ce soit le même que M. Ehrso-
berg a vu seulement en Russie , et qu'il indique comme fonni
de « corpuscules indistincts sub- globuleux, très •petits» rée*
nis an cylindres très-petits marqués de raies trensvenet «flii*
ceest *
^BaeUrium trilœulare ou arHeulaiuM et ^» r tmehël^,
M. Ebrenberg n'inscrit aujourd'hui dans son genre Baotarium
que trois espèces dont deux sont même marquées d'cm point ds
dottte , ce sont le B. ? point et le B. ? eochelyde. Ce dernier, qell
n'a vu qu'en Russie comme le précédent , en difi&re par sa Ion»
gueur, 0,0094 , et n'a été qu incomplètement obserté; Tantre, le
seul qu'il indique avec certitude, est son Bacierium iriloadûre^
qu'il avait distingué d'abord de son B, articulatum . comme d'un
tiers plus petit , et comme ayant un moindre nombre d'articult-
tions , et qu'il y réunit aujourd'hui en lui attribuant une trompe
▼ibratile qui produit un tourbillonnement & la partie antérieorsi
et n'a que le tiers de la longueur du corps. Ce Bacterinm a suivant
cet auteur une longueur variable de 0,01 1 s a o,oo56 , suivant le
nombre de ses articles , ti une épaisseur de 0,00 s à o,oos5»
a* GwsM. VIBRION. Fibriù.
Corps filiforme , pins ou moins distinctement articulé
|Nir suite d^nne division spontanée imparfiitte , sn^cqitftk
d'an mouYèment ondulatoire comme un serpent.
P£S INFUSOIRES. * SIT
!• ViBBicNC unioLB. — F'ibrio lineola, Mûller (t). — • PI. i , fig. 9,
AfûmalcQles diaphanes , cylindriques , un peu renflés au milieui
deux à trois fois plus longs que larges.—Longs de 0,0055, épais de
0»0015 à 0,0005, assemblés par deux ou trois en une ligne très-
mince , un peu flexueuse , longue 0,007 à 0,01, et présentant
seulement cteux ou trois inflexions.
Mûller a bien certainement confonda souvent le Bacterium
lermo avec son F'ihrio lineola , mais à Tezemple de M. Ehcen-
berg , je ne considère comme vrais Vibrions que les animalcules
filiformes dont le corps est flezueux dans le mouvement , sans
toatefois admettre comme lui que les animalcules ou articles qui
forment ce corps filiforme soient sub-globulenz.
J*aî TU bien distinctement le Vibrion linëole dans la pellicule
blanche qui couvrait an bout de huit jours une infusion de i% gr.
de racine de réglisse avec lo gr. de c^anoferrure de potassium
dans i3oo gr. d*eau , en février i836 ; et précédemment, en dé-
cembre 1 835 , dans une infusion de chair avec de Toxalate d'am-
moniaque , ^conservée depuis vingt jours. En septembre i835 , je
Tai bien vu anssi dans de Teau de mer où j*avais mis macérer de-
pnb 4S henres nn oursin mort (s).
•
(l) yihrio lineola. Millier , Infus. tab. VI , f. i. p. 43.
y ibrio lineola ^SchrznV. F.iun. boic. III, 1, p. 5a.
MelangUm atoma , Bory, Eocycl. zooph. p. 5ii « i8a4 * I>icl. dau.
il3o.
yihrio linêoU , Ehrenberg , i83o-i838.
(a) Doe dÎMolution de gomme el de nitrate d'ammoniaque , dam la-
qoellc j*ajoutai de la limaille de fer qui se dissoivit peu à peu et co*
lora fortement le liquide , me présenta seulement, au bout de quinze ou
«i{i-«ept jours ^ le 13 janyier i836, des Vibrions linéoles avec divertet
Monades ; le 10 et le a8 février ces mêmes Infuioires ty rencoAtraleat
encore , les Vibrions serpentaient avec vivacité , ils avaient 0,0068 à
0,010 de longneiir.
Une infusion de l5 gr. de sucre de réglisse avec 18 gr. de soude
^ns iBoo gr. d*eaQ, préparée le i*' février i836, montrait déjà au
Ual de huit jonrs des Vibrions linéoles longs de o,ooâ , et épais de
0.001 17 , avec une seule ou rarement deux inOezions.
Une infusion préparée le a4 décembre avec une cétoine dorée, sèche^
> <lonné trois jours après des Vibrions linéoles longs de o,oo33 fVtnd
iUiont ÛDplea, on 4» OjOo66 s'ile sont doublât» eiépaît et 0,00 1«.
318 HISTOIRE NATURELLE
Au reste , je dois dire qu'il est souTcnt extrêmement dilBcUe de
distinguer cette espèce et le Bacterium termo ; pent-étre même,
si le genre Bacterium n eût été déjà établi , je n'aurais pas osé en
prendre la responsabilité. M. Bory, en donnant le VibrioD li-
nëole de Miiller comme synonyme de sa Melanella ntotna , assure
qu'il ne présente pas de sinuosités \ ce qui donne à penser qu'il a
eu en Tue le Bacterium termo,
■%
\ yibrio tremulans, Ehrenberg, i838.
< U: Ehrenberg distingue sons ce nom une espèce qu'il arait
d'abord nommée Melanella atoma en i8s8 dans ses Sjrmbolœpfyr-
ticœ , puis Bacterium tremulans en 1 83o , puis confondue avec le
Vibrion linéole dont elle ne difiere que par des dimensîoiis un
peu plus fortes , et par des inflexions plus marquées. Cet auteur
assigne à son Vibrio tremulans une longueur totale de 010078 et
une épaisseur de 0,001 56. J'ai moi-même trouve dans une infu-
sion de Distome hépatique , un Vibrion dont la longueur est la
même, et dont la grosseur variait de 0,001 43 à 0,001 s5; mais
comme d'ailleurs , j'ai trouvé des Vibrions linéoles dont Tëpais-
seur, suivant la nature des infusions , varie de 0,0008 jusqu'à
0,001 3, tandis que M. Ehrenberg fixe 0,00076 pour l'épaisseDr
de son Vibrio linéole , je crois que l'établissement d'une seconde
espèce sous le nom de f^. Tremulans n'est pas sufBsanmient jus-
tifié.
s. Vibrion rcgule. — F'ibrio rugula» Miiller (1). —PI. 1, fig. 4.
Animalcules diaphanes , en fils alternativement droits ou
flexueux , à 5-8 inflexions , se mouvant avec vivacité en ondulant
ou en serpentant. — Long. 0,008 à 0,015 (non déployés), épaisseur
0,0007 à 0,0008 (suivant M. Ehrenberg la longueur est de 0,0468
et Tépaisseur de 0,00225).
[..eenwenhoek observa le premier cette espèce de Vibrion , dam
(1) Fihrio rugula, MiiUer, Infus. lab. VI , fig. q , p. 44*
yUro rugula , Schrank. Faun. boic. 111 , 3, p. 53.
— Leenwenhoek, 1684, anat. et contempl. p; 38.
Melanella Jlexuosa f Bory.
yibno rugiUa^ Ehreob. i83i. — Infouonst. 18S8.
DES IH^USOIRES. 319
:t>aiu darant une légère iodispositioa (i). Il dcicrit bien
leur mouTementoïKliilatoire unalugue à celui des aoftuillM.et
non nioÎDS vif que celui d'utt brochet dans les eaux. Mùller leur
«MÎfne nne longueur moycQue eatrc les longueurs du Kibrio U-
•uola elàaf^itrio [ipiri/lum] andaln , il le distingue surtout de cb
dernier , parce qu'il se montre al [emati veulent ondulé et tout à
fait droit : Jl «'étend en ciïet quelquefois en ligne droite et se meut
alors lentement , puis, tout à coup, il reuerro , infléchit son cor[M
«( se meut avec une citrême rapidité. Miiller l'a obeervé dans la
ptlUcnle membraneuse qui recouvrait une lataàoa A' Vlvn lima;
il l'a TU aussi par millioDS dans chaque goutte d'une infusion de
uiiïQclieï, et il remarque que quelquefois le* Kibrio rugula sont
teuais en masses jaunâtres d'uù ils s'éenrlent, comme si cetla
uiaue se décomposait eu molécules pour se réunir de noureau et
■ |dn*ieurs reprises comme uu essaim d'abeilles.
Je n'ai pu Terifier le caractère qu'assigne M. Ehreuberg à ce
Yibiîon, d'être distinctement articule et de se montrer, lous le
microscope , forme de globules juxtaposés ; je n'ai jamais vu non
plus de Vibrions ayant ta dimension qu'il indique. Une infuiion
de foie de mouton , pendant le mois d'octobre , était remplie de
fibrîonl rugules , de Monades et d'Kucbelydes. Une infusion de
Ifiir dans beaucoup d'eau , conservée depuis deux mois , mon-
t abondamment ces Vibrions, en février i83G. Une infusion
dl dlènevif écrasé , préparée au mois de décembre , montrait
CM Vibriont en février avec des Monades , après avoir pré-
mlé d'abord le Bactcrium lermo seul , puis le Vibrio becillus.
kciltrai encore comme ayant fourni cet animalcule, l'infuiion
dtgélatineaTecdn sel marin, de l'oialate et du phosphate d'au-
Miiaqne . le dixième jour, en février i e.tG ; l'infusiou de cétoine
• décembre, au bout de seize jours; et euSn l'infusion de fro'
HiadeNenfchâtel, an bout de dcuK mois, en février iB3C.
(I).... Bccce mf qaaù coegerant cicreniGnlum mcum ispîut (am
Unm anima dv crie rc Oinnu hx narrai» parLicalat in cUri ac prt-
Mitt JKebint materiâ , qoâ in materU psilucidà temportfani qui-
imita qnvdun ■oimalcnli... tidî... Gentil quaddani animalcalorum
>*4i, tiibeatia figuram ad inilar anguillaruia iu auminibuiDnilrit; hcc
*>âcraat eopU, cl tam pxcva...
S20 HISTOIRE MATCRELLE
* Vibrio prolifer. Ehrenberg Infos. i838. Tab. V, fig. 8» n^ ^.
Sous ce nom, M. Ehrenberg indique une espèce qui , soÎTantcet
auteur, diffère du Vibrion rngule par son épaisseur d*4in quart
ou d'un tiers plus considérable , par son mouYen^ent flezuenz
plus lent , et par ses articulations plus visibles.
3. V^iBBiofi SERPENT. — 9^hrio serpens , Millier. — PI. I , fig. 5 (i).
Corps très-allongé , filiforme , ondulé , suiyant ane direction le
plus souvent rectiligne , 10 à iS inflexions à angle obtus. — Lon-
gueur 0,023 à 0,026 , épaisseur 0,0007.
J ai TU ce Vibrion dans une infusion de cochenille pr^iarée
depuis deux mois; le 21 février i836, il était accompagné de
Bacterium et de Monades; il était quelquefois on peu infléchi
dans sa longueur.
Le i3 janvier i836 , je Tai vu aussi dans une infusion de chair
et de nitrate d'ammoniaque préparée le sÇ décembre précédent;
il était également couibé dans sa longueur.
Millier, qui la vu très-rarement dans Teau de rivière, le carac-
térise bien en disant qu il ressemble à une ligne extrêmement
mince , serpentante , à inflexions égales et lâches , dix fois plus
longue que le Spiriilum unduîa ; quant à ce qu il ajoute de la pré-
sence d*an intestin qu'il croit avoir vu courir d*ane extrémité a
Tautre de cet animalcule si mince , on doit croire qu^ c est uns
illusion causée par son microscope composé.
4, ViBBioM B40DITTH. — F'ibrîo hacillus^ Millier. — PI. I, flg. 6 (i).
Corps transparent , filiforme , rectiligne , égal, à arUcalatioDs
fort longues, n^ayant que des mouvements dMnflexionpeu sensible?,
(I) Vibrio s^rpem^ Millier, lofos. tab. VI, fig. 7-8.'
(a) Lceuweuhoek. Axcaa. nat., pag. 40 et pag. 3oB.
^- Jobloi. Microt. t«ai. t , part, a . p. 67 , PI. 8, fig. ia-i4*
Fi6rfo èMiUuM , Mûller , lofus. Ub. VI , fig. 3 • p. 4^.
9^kno bmcdius, Bory 1834.
Enchtlys baciUus , Oken. Hlst. nai.
yibrio badUui, Ehrenberg « Infos. i838, Ub. XV, fig. 9, 0*94.
Leeunenboek observa ce
U nutiére blanche pulpeuse qui
te TÏt dans uns infiiiioa de roui
etqni ae l'iTait paimonlré aaparavml,
Hiloogueur, [rout]i
iu ligne droite, soit en avant, i
) distinguer uue eitrëniité antcrieure ou postérieure, it
r difiicîleiaeiit ua mouveoieiit oudulatoira lent, taudii
^nc celai de* Spirillums e»t prompt c<
U. Efarenberg aislgne à cet Itifiisoire des dîoiensioBi preiqiH |
doublet de cellei que j'ai observées. Suivant cet auteur, U loa-
r du \ibrion bafuctte serait de o,oh et toa épaisieBr da ,
o.ooiS , il le décrit en ouQ'e coinuia foruiê d'articles très-rourta |
itt^uelqueCaïadan^ l'eau, et d'autrefois, après la dessie- '
u du tel; cependant jniobHrvê fréquemment
«VibrioD si reounaisuble à ses longs article* roi def, fbrmn ut dck i
iD^M tacliligoea, qui le font paraître comma une ligna brisée Ofe \
une portion de poljrgune. Ja l'ai m dans le seram recueilli ■ It i
MufacB du cerveau d'une c.irpe morte depuis sii jourt en hircv. i
B iurusion de veisie de cochon où vivaient dn Cyprik '
tvK divers Infiuoires ; dans une infusion de pain avee du chbh '
ttU d* potassa : dans des infusion» de haricot . de pomme i
lane et de plusieurs autre* subaLaiices vê^elales, a
dmi d«i iuruiions de lubstaucei animale» failes
ou r«an douce.
N noOTEux. — Kibrio amUguai, —
it doit mentionner ici une production liugulière que j'ai
c coin , le i3 janvier i83G,niruiie infuiioudet
e d'acide oxali<iue et prëparéa dix-buit jours auparavant.
Qttle inCoticm , trèt-rétide, contenait avec des Spiritlum unilula
M drrefw» Honades , te Vibrion douleui dont je veux parler : il
Ail composé d'articles filiformes roides comme ceux du Vibrinn
^*EiWtle, mais beaucoup plus gros, car leur diamètre êUit de
«,«ji et leur longuenrde 0,01. Ils étaient articnlét par quatre.
222 HISTOIRE NATURELLE
■
cinq oa davantage» formant ainsi det lignes Imcet; Biais son-
rent aussi une telle série d'articles se biforquait , par mite de Tar-
ticulation , à reztrémitë d'un article , de deux antiee«rtiflMyi
devenaient le commencement de deux séries plus ou moins pro-
longées. Ces Vibrions simples ou bifides se mouraient de la même
manière que le Vibrion baguette , et chaque article participait
an mouvement total d*où résultait , pour les Vibrions bifides ,
des figures bizarres ; leur longueur approchait quelquefois d*nn
dixième de millimètre (0,08 à o, 10). Leur volume plus considéra-
ble permettait de bien juger que chaque article était formé d'un
tube résistant , dans lequel une substance glutineuse était diver-
sement condensée ou agglomérée.
On peut être conduit, par ces observations, à douter de l'ani-
malité, non-seulement de notre Vibrion douteux» mais aussi du
Vibrion baguette (1).
* Fihrio /u^/t/fx. — Ehrenberg, 1 834-1 838 , Infos.— -Tab. 5»
fig. 6,n<»9Î.
Je suis d'autant plus porté à douter également de la natm ani-
male de cette espèce de M. Ehrenberg, que j'ai ea l'occasion d'ob-
server , dans l'eau conservée longtemps avec divers débris végé-
taux , une sorte d osciliaire en filaments roiés , forma de gioboki
juitaposés , épais de o,oo34 , se mouvant spontanément et s'agi-
tant d'un mouvement ondulatoire bien visible. Or, le Vibrion
subtil est indiqué par l'auteur comme consistant en baguettes
transparentesaUongées très-déliées , droites , évidemment formési
d'articles globuleux , et nageant au moyen des TÎbrations très-
Ci) J*aî observé dans de Teau où s'étaient décomposéet des Spoo-
gilles , une petite oscillaire d'une couleur pâle , épaisse de 0,Oo4, VP^
s'agitait d'abord Tivcment, puis qui se brisa spontanément en artidft
analogues par leur disposition à ceux dn Vibrion baguette ; on sait d'ail-
leurs qu'il se développe dans les eaux croupies dégageant de rhjdro-
géne sulfuré , certaines productions végétales , bjssoîdes, blanchltrcs«
analogues à ce que M. Fontan a désigné sons le nom de Snlfnraîre dans
les eaux thermales des Pyrénées, ainsi que Va remarqué M. Ratpail. Cet
productions végétales se composent de petits tubes diaphanes épais de
0,0016 à o.ooao ou même o,oo3o qui se meuvent sons le microicope
d'une manière très-prononcée , et contiennent de petits grannies blanci ,
opaques
inngentpis la forme
ilroile dei baguettes. L'épaisseur do cet baguettes ctt de 0,001 11
rt leur lODgueur de o,oli : : il a été trouvé dam le» eaux prés de
Berlin.
^^^prps Sliformo contoarnù en Itélîcc, non cxlcnMÎble
quoique coDtraclilc.
Corps ftlifarme, contourné en hélice lAche, à un tour et demi
ou rieux toiir« , dêprinic dans le sea^ de l'axe de l'hélice et plus
■s le eotilour. — Longueur de loine riiëlicc 0,008 i 0,010 '
DU même 0,01a, lai'),'eur de l'hclice 0,009, épaisseur du corpa
u,U011 i 0,0015.
Miitlerdi^crit cet iNfiDOire comme une simple fibrille, ondn- .
léc, cyliadriqite, non exteasible, représentant, qnBLd elle est
lettre V , et, quand elle «0 meut, ta lettre M , ou 1
plutôt la ligne Hexueuse que Tormc, dans les ain, une troupe
(loiwtBUvagGS. Son mouTement est si lif qu'il écli a ppe presque L
l'ail armé du microscope. Il se distingue surtout du Vibrion rti-
fàh parce qu'il ae s'étcad jamais en ligne droiie. Altiller , qui a
troaré dan* l'eau couverte de Lemna ou lenticule et dans l'infa-
mn de champignon ( Sclvclla mitra ) , de* myriades de .Spirll- ,
lum , a TU une fois ces Boimalcules groupéi en 1
luieiise jaunâtre d'où ils s'échappaient par tronpcs. M. Ehreniterg
ce Spirillum dis tinc teuton t articulé ainsi qiM
I luotcs les Bnlre« espcres , el il le représente comme Turmé d'arti- ,
b pàm tf«*-eoiui*. presque globuleux , en admettant, toutefois,
^^■Mr «xpliqiler U courbure eu hélice invariable , que les articn- \
^^^HOMiont obliquas. J'ai cru voir, au contraire, que dans ton I
HlîlSpinUiuii te corps est déprimé dam le sens de l'axe de l'Iiri-
l^ li«F , et plus mince en dehors , comme le pédoncule contracté àm I
S8( HISTOIRE NATURELLE
Vorticellas ; et cela m'a paru donner l'explication âe Vétki de
contraction habituelle du corps de ces animalcules ; mtis » Je le
repète , il faut attendre de nouveaux perfectionnenieiits du mi-
croscope pour en savoir davantage.
Le Spirillum ondulé se montre dans presque toutes les iofusMiiis
animales fétides; je le voyais le 21 février, dans une infnsioii
de viande bouillie, préparée le 24 décembre t et qui m'aTutd^
fbumî précédemment divers Yibrioniens et Monadiaoï. Je le
voyais distinctement comme une lame contournée , le iS jaa-
vier, dans une infusion de chair crue avec acide oiàïkpb éa
26 décembre.
2. Spxbillum tournotànt. — Spirillum polutans^ Ehrenberg.—
Pl.I,fig.9(i).
Corps filiforme , contourné en hélice à 5 , 4 on plusieurs toon
serrés , paraissant noirâtre. — Longueur de rhélioe totale 0,Oiâ
0,04 ; largeur de rhélioe 0,007; épaisseur du corps 0,0014.
Il n*y a pas un objet microscopique qui puisse eaEciter piii vi-
rement l'admiration de l'observateur que le SpirUUim psAuff».
On s'arrête malgré soi pour contempler ce petit être qui , sont le
plus fort microscope, ne paraît que comme une très*-fiBeligBe
noire en tire-bouchon, tournant par instant sur son axe avse
une vélocité merveilleuse , sans que Tœil aperçtoiveonque rsiprit
devine le moyen de locomotion qui produit ce phénomène. llflUtr
le décrit comme filiforme transparent, plus mince par iui-oiésn
que le Bacterium termo et le Vibrio lineola , mais foroMmt wft
hélice de 4 à is tours, par conséquent assez longue, soseepUMs
de s infléchir et de se courber. 11 Ta trouvé dans llnfnsîoa de
laitron ( Sonchus arventit ).
Suivant M. Ehrenberg , il est distinctement ardcnlë. £n ralMo
de son extrême ténuité et de la vivacité de ses mouTemenls, ilii^
très*diificile d'étudier bien cet animalcule , quoiqu'il soit
■Inn surtout dans les inftisions animales : je l'ai trouvé
ment dans Teau de mer où l'on a laissé macérer des soo|riiJfttf
(l) yihrio spirillum, Mùller , Inf. lab. VI « fig. 9, p. 49-
Melanetla spirillum , Borj , i8a4'
Spirillum volutans, Ehrenb. i83o-x838, Infas. Ub. V , f. iS, n'j)'
i
nJîS INFUSOIKES. 223
durant dix, on douze heures en été; 2» dans des iufusioiu de
cantharidA sèches ou d'autres insectes dans Veau douce ; 3<^ dans
une inAulOQ de filaments rerts confervoïdes raclés au pied d'un
marronnier en hiVer, et préparée depuis vingt jours (i).
S.SniiLLL* PLic'iYiu. — Spiriliumplicaiile, — PL I , fig. 10 (j).
■
Caq>8 Olifoniîe, |ion extensible ^.contourné en une hélice très-
lougue , flexible et susceptible de se contourner sur elle-même,
et de <e mouvoir en ondulant. — Longueur totale de 0,ia A 0^20.
M. Ehrenbergy attribuant à son genre Spirillum U propriété de
former une hélice inflexible , ce qui est contraire à l'opinion de
Mdlier, et je dirai même k met observations , a dû établir en 1 834
le genre Spirochœia pour cette espèce qni forme une hélice pro-
longée en un long cordon flexible comme une longue et mince
cUstîqae de bretelle ; mais dans l'ignorance oà nous sommes de
la vraie organisation de ces êtres, nous ne pouvons séparer cette
espèce du SpiHllnm tournoyant , dont elle ne paraît diflerer que
par -le nombre.de ses tours de spire, nombre qui va jusqu'à
ioixi^liie-dix, et qui empêche cet Infusoire de tpumer sur ioo
aie cofnme le précédent. Je l'ai observé dans def infUsions ani-
ualet conservée» très4otigiempt.
* Spirillum tenue. Ehtenberg Infus. i838, tab. Y , f. XI , n« 96.
Sons ce nom, M. Ehrenberg veut distinguer une espèce qni
dillcrerait dwSpiriUum undula , parce quelle présente des fibres
plus épeiaseï (ô ,00 11 5) ihoins fortement contournées , et moins
distinctement articidées ; elleanrait souvent trois ou quatre tours
despire.
(1) Tn ajoutant un peu d'alcool et d'ammoniaque à Tinfusion qui
cootcnait beaucoup dé Spirilinra avec d autres Infuioiret , j'ai yu cm
Spirillwn continuer à $e mouvoir quand d^jà les Eochelys et les K.0I-
poécf étaient déformci et tués , mais ils Unirent par céder aussi à l'action
da liquide , et moururent en se contractant en granules diaphanes •
M. Ehrenberg, conjecturaât d'après la roideur de ces animaux, qu'ils
poarraicnt avoir une cuirasse siliceuse , en a brûlé sur la lame de pla «
tint tans obtenir aucun résidu siliceux, par conséquent, comme il
4a, il a dé renoncer à son opinion.
{fy Spirockœta piicaUliM , Ehrenb. 1834. — Inf. l838, (ab. V,
&S 10. p. 83.
326 HISTOIRE NATURELLE
* ^irodiicttt. Ehrenb. i83o-i8a8. Infhft. tab. Y, fig. XlV.H» 99.
M. Ehrenberg avait établi , en i83o, ce genre àon^fiàx. pour
unlnfmoire incomplètement obserrë ânraiift«mn>yig|ft ma SOlfr-
rie ; il le dccril comme un fil contourné en spiivle.e^forçaanft on
disque bnmâtrc large de 0,03 s5. Il avait propotë awi d^ placer
(laos ce même genre le Foivax grandintHa d« llIlUer. * .
■
_ _
ORDRE II.
lafusoireii pourvus d'espansiens
IP FAMILLE^
AM.IBIÈNS.
An. formés d'une sabslanôe 'glalineuse » sanA'-ttgtt-
ment y sans organisation appréciable ; cliaiigea^' A
forme à chaciue instant par la protension 01^ la. qéteie-
tion d une partie de leur corps , d*oii Miâittent des es*
pansions variables. — Mouvement lent.
Les Amibes ou Protées se rencontrent dans {fres-
que toutes les vieilles infusions non putride» v aina
bien que parmi les débris vaseux reçouvtant Uè cofps
submergés dans leau douce ou dans la mer ; eUesneMit
pas moins remarquables que les Yibrioniens y par h
simplicité de leur organisation apparentes, et à càuie
des arguments que ])eut offrir leut élude eR faveur
de la génération spontanée. Car tandis <|ue la ^
titesse des Vibrions permet de supposer que cKei
ces êtres existent des organes encore inaperças , nooi
croyons avoir le droit de penser qu'aucun organe' dis-
tinct ou spécial ne se trouve chez les Amîb^y^'doDt
les dimensions sont (|uclriuci'ois de plus d'un^. dcrei-
DES INFUSOIRES. 227
millimclrc , el dont la transparence est telle > que Fœil
armé du microscope les pénètre en tout senîs , et que
leur présence ne se manifeste souvent dans le liquide
que par une simple différence de réfraction.
Quand on soumet au microscope une goutte de li-
quide contenant des Amibes , on. aperçoit d'abord de
petites masses arrondies |- demi-transparentes ou- né-
buleuses , imipobiles ; bientôt du contour de ces masses
on Toit sortir une expansion ou un lobe arrondi d'une
transparence parfaite ; cette expansion glisse insensi-
blement comme une goutte d'huile sur la plaque de
Terre qui sert de porte-objet ; puis , prenant un point
d'appui en se fixant sur le verre , elle attire lentement
à elle toute la masse. Ainsi se manifeste la vitalité des
Amibes qui, suivant leurs dimensions ou leuir degré
de développement» peuvent émettra successivement
de la même manière un nombre plus ou moîna grand
de lobes ou d'expansions variables qui ne sont jamais
les mêmes , ipais qui i;ientrent et se confondent succes-
sivement dans la masse. Ces lobes, éminemment va-
riables dans leur forme respective , sont relativement
trèfr^liiTérentiBdans les diverses Amibes ; tantôt il^sont
presque aussi larges que la masse priniitive » et se
pnesenteiit comme une portion d'un cercle égal caché
aux troisiquarts parla masse ; tantôt leur saillie est plus
ronsidéraUe y ils sont plus étroits et plus longs que la
masse , mais encore pins arrondis à Tcxtrémité. Chez
d autres 4^1 ^^^s ils sont terminés en pointe, élargis à
la hase, et se- présentent comme des déchirures clans
une memhrane diaphane étaléesur la plaque de verre ;
eafia^on en voit quelquefois de minces-, presque fili-
formes ^qimplcs ou biifides, oumt'iuè presque rauieux ,
H's ex pansions fihfoirmes sont souvent dressées en tuut
t;i.
228 HISTOIRE HATUBELLE
sens 8ur la masse globuleuse de TAinibe , qui parait
alors hérissée de pointes , et peut rouler comme wt
Goque de châtaigne dans le liquide.
Les Amibes jeunes ( larges de 0,003 à 0,005 ) sont
parfaitement diaphanes , et conséquemment très^^-diffi-
ciles à apercevoir dans un liquide , à moins qu'on n'ait
la précaution de modifier convenablement l'éclairage,
et qu'on ne fixe longtemps les mémetf objets pour re-
connaître leurs changements de forme ou de position ;
mais à mesure que les Amibes deviennent plus volu-
mineuses , elles perdent leur transparence au centre
de la masse, par suite de Tagglomératioa .de divers
corpuscules ou granules , qui ont pu être pris poor les
cenfs ou pour la nourriture de ces animalcules. On dé-
mêle façilement, parmi ces corpuscules internes, diven
objets qui ont dû venir de l'extérieur, ou être absorbés
ou engloutis par les Amibes ; tels sont des gndns de
fécule si reconnaissables par la polarisation , des Nsvi-
cules et .diverses parcelles végétales microscopiques.
Oii conçoit commentées objets ont pénétré dans l'inté-
rieur, si Ton remarque d'une part que les Amibes , en
rampant à la surface du verre auquel elles adhèrent
assez exactement, peuvent faire pénétrer, par. pression
dans leur propre substance, des corps étrangers qirii
par suite des extensions et contractions alternatiw
des diverses parties , s'y trouvent définitivement en-
gagés ; et d'autre part , que la masse glutinçuse dei
Amibes est susceptible de se creuser spontanément çà
et \h j près de sa surface ou à sa surface même , de
cavités sphériques où vacuoles qui' se contractent .si
disparaissent successivement en reportant ainsi , a^
milieu même de la masse , les corps étrangâra qu'elles
ont renfermés.
Dâ iirrusoiiu». )S9
eces objets ainsi engloatisdoiTeDt servir de nour-
i^wi Amibes, c'est fort difficile à croire, en raison
i de la consistance et de l'inaltérabilité de quel-
ODS de ces objets ; mais cependant, tout en admet-
te les Amibes se nourrissent par absorption , je
t pas qu'elles ne trouvent un moyen d'absorber
acilement encore les éléments nutritifs, en en-
issant divers corps étrangers, et en. multipliant
l^r surface absorbante. Si toutefois on voulait
ddre que ces corps étrangers sont entrés par une
le et sont logés dans des estomacs, il faudrait
Lire que cette bouche s'est produite sur un point
onque, et à la volonté de l'Amibe , pour se refer-
t disparaître ensuite ; tandis que les estomacs
lémes", dépourvus de membrane propre , se creu-
snt indifféremment çh et là au gré de l'animal
Sisparattre de même ; dans ce cas , les mots seuls
mt différents , et l'explication des phénomènes
mi encore celle que j'ai donnée.
s autres corpuscules ou granules contenus dans
»e des Amibes , les uns, d'une ténuité extrême et
ilière , paraissent différer seulement par leur den-
e la substance glutineuse , et je suis porté à les
]crer comme un produit de sécrétion plutôt que
le des œufs ; ils se meuvent et paraissent couler
amasse glutineuse dans les expansions qu'envoie
lal; ils aident ainsi beaucoup le micrograpbe ,
constater les petits mouvements très-lents des
«8. Les derniers granules enfin , qu'en raison de
iniformité on serait plus fondé à regarder comme
uis , s'observent principalement dans les grandes
les, où on les voit s'écouler et refluer d'un côté à
e à mesure que se forment les expansions , dans
230 HISTOIftB NATÙlilELLE
icsquciles cei gronules s'avancent (Ans pu moins. 'G^
canules, dana l'Amibe iûajeure, sont OTOïdei^ 'lte||^
de 0,00i , et me parâi88etit[trop consiatanls et 4rop
homogènes pour être des teufs ; ils réfractent en effetia
himière aussi fortement que les grâintf ^/étulë; .
'Ubh Amibe qui vivait dans* unrââcon'tapiàsédTuM
eouche rougeàtre produite par la ierndentation dci
Charas * et de plusieurs autres vé^ëtaut 'aqi]|atiquet,
était remplie de granules rouges /provenant étidsnt-
ment de cet endu>t du flacon* 'D'aùtfesr.'Ami^ snt
colorées en vert pai* des granules de cette <H>ulear; fé-
cueillis par elles sur les parois dés fl{K»niB ; je sais
donc porté à regarder comme étrangers à r|>ngttnisime
chez les Amibes , la plupart des graojileéjntefDrer. -
Les Amibes, une fois dévdoppéés, pfiuctent sans
doute se multiplier par division spontanée 6u,p(rVa-
bandon d'un lobe, qui continue *& viVirè poûV Ion
compte ; la seule expérience que j'aie tentée À te su-
jet sur une grosse Amibe , m'a convaincu que /||Âr U
déchirure ou la section de la masse, on ne jifOyoquait
point du tout l'écoulement de la substance glutiheute
interne ni des granules contenus y mais que xhbqae
lambeau se contractait et continuait k viyrA (f): On
peut aussi voir là une preuve de l'absence de fégn^
ment.
L'apparition si prompte et comme spontanée des
, Amibçs dans une foule d'infusions , doit étreûii gnt^
»■
(i) M. Ehreoberg aUriboe aux Amibèi an tégiimmit r^ntt^at ,'cm-
tractilc , très -élastique , et il explique la prodoction des e«p«piio&' «^
riables, en supposant que ce tégument veifaut k se relâcher'iiB Srtd[e
ranimai dans une partie de sa surface ,' il en résille dans cet «ndUo^ nt
sorte de hernie; tout le resto du tt'sument, en vertu de la Govlraciplitr
qu'il conserve, refoulant avec force tes viscères et les org;niesintcHeDrt
dans la portion dilatée du tAgnmt^nl.
DES IITFUSOIEES. 231
sDjet de médilation pour Tobservateur sincère et
exempt de préj ugés .
Les Amibes ont été vues, d'.'ibord par Rœsel) puis
dtées par Linné et parPallai, eousles noms de ^o/-
pox chaos. Chaos proteus et Volvox proUus. MùUer
rit plus tard celle qu'il nomma Proteus diffluens;
Gleicheu.eo vitde petites dans tes infusions; Scbrank
en décriait trois ou quatre espèces. M. Bory, en créant
le genre ^nfift^i 7 comprit , avec tfois vraies Amibes,
d'autres Infusoires totalement différents » tels que des
jhnphikptuSf de!B Jjaûtymaria , des Kolpodes , etc.
Losana fie Turin y entraîné -sans doute par l'admiration
qui^ fui causait Tétode des Apiibeii, n'en décrivit pas
moins de ^oizai^t^HCieuf' espèces, qui ne sont pour la
plupart que des modifications de forme de l'Amibe
difflôen^e; M. de Blainville, qui eut l'occasion d'en
voir aussi , les considéra comme déjeunes Planaires.
1*' GmtB. AMIBE. — Jmiba. (Amœba, Ehrenb.)
( Mimes caractères que pour la famille, )
Le genre Aralbe, établi par M. Bory pour le Protée de
Biesel et le Proîeus-difflu^ns de Mûller, contient sans doute
UB grand nombre d\s!ipëce8 ; mais , excepté les types que nous
venons de citer , et VA, Gleichenii, aucune auu*e Amibe
de |f . Bory n'en dgit réellemeftt faire partie.
Il est fort difficile de caractériser comme espèces les nom-
breùses Amibes que l'on rencontre journellement dans les
(ii?erKS Infusiof^ et dans les eaux stagnantes ; car la forme ,
cpi pour le% autres aniQiaux fournit ordinaiiement un des ca-
nctères les.plus essentiels, est ici d'une instabilité qu'exprime
parfaitement le nom de Protée; et comme d'ailleurs il n'est pas
poséible d'y recdn naître des oi'gauef quelconques de nutri-
tion ou de reproduction , on e^t réduit à distinguer siraple-
i
232 HISTOIRE NATURELLE
ment les Amibes d'après leur grandeur et la forme générale
de leurs expansions variables. Ce ne sont point là<de vrais
caractères spécifiques , ce sont toirt, au plus des indications
ou des signalements provisoires. Dans lenuinénition que je
vais donner, il est donc bien essentiel de* île pas voir une
*(disttnction d'espèces. ,
I. Amibi majsore. — Jmiba printept, — PI. I , flg.- it (i).
" t
Large de 0,57 à 0,60, blanc jaunâtre. Remplie 'de^granules
qut réfractent fortem(>pt la lumière , et se portent od reflueiU'dans
les expansions sucoessiveipent formées , lesquelles sont tris-dh-
phanes à rextrémité et souvent très-longiies. . "*.
M. Ehrenberg Ta trouvée à Berlin en i 8So ; je Tai observée son-
vent en décembre 1 839 et janvier i 840 dans Teau d*iihe fdntMDe
des environs de Toulouse (Blagnac), que j'avais conservée avec
des Lemna et des Callitriches danji un vase ouvert; elle avait un
demi -millimètre dans Vétat de contraction et se voyait à^'cftil no
cfimmeune petite masse blanc jaunâtre. Quand elle s'étendait,
elle avait souvent un millimètre de longueur. Je suis parvenu à
la couper en deux avec un petit scalpel, et j'ai bieil vn une de ses
moitiés continuer à vivre. Un lobe que j -avais décbiré s'est con-
tracté et a paru aussi disposé à vivre.
?.. Amibe dcRoesel. — Àmiba Boetelii (t).
Large de 0,2, diaphane , A expansions Nombreuses , les mus
très-obtuses, les autres digitées, et qnelques-unès' pointues ou
déchirées.
•
C'est à tort que l'on a cité souvent cette Arajbé comme analogue
an Proteus diffluent de Mûller qui est on moii)s trois foîs^plus petit.
A la vérité, Mûller lui-môme en faisant ce. rapprochement sup-
posait que son Protée était le jeune &ge de l'animal de Rœ«t!l.
J'ai observé dam Fean de Seine, en 1831^, une Amibe que je crois
(l) Amotba princept , Ehrenb. Pi. VIII , fig. jOw
(i) Borjr, EaçjFcIop. xooph. p. 46.
• Dt Kleine Protnts; Rœiel, Ini. III, pag.'Gai , Ub. CT.
DES IlfVuSOIBES. 233
relie de Rœfd ; elle avait des expansiont yariéet fort nombreuses,
et préfêpitait vVrsIe'cçntre de gralldes racuolee qu'on aurait pu
pttndre^pour de gros glpbales.
3. Ajiibi DiFVLVEHTE. -^ Jmila âijflvlén» Cm).-*— PI. Jll , fig« I.»
• ./ " .. • » M. ' ■ ' - -
Longue de t),09'è*0,05 /diaphane , contenant d^ granules cru
corpuscules plus ou mains âbondapts et cceuf^'e spontanément de
racp^lesy atec des exp^^ons j^ombreuses' , longues « arrondies
à rextrém^é, qudqn^is fameuses.
Jliyiller qui lie rencontra qu'une fois -ou deux celte Amibe iians
Votadeflinamis, l'afdëcritef ommeuuentasse muqueuse gris/rem,-
plie de globules et changeant de forme dans Tintervallc d'tine
demi-ninute /de cette iTianiére r « la matière gélatineuse, tram-
fMpre^Me, tl{flQnr de quelque point indéterminé du contour 'et
toujours d*nh point différent en un ou pinceurs lobes'on i'iraieaux
delonçdeur et 'de difecCioi^dircraes ; les globules s'éootileht bientdt
dans cetlé Bon^elle partie dn corps qui se dilate et sVpancIie' d^
nouTeau en un*p6iQt quelconque du contour, tandis q^ie.le^ glo-
bules suÎTent cDutinuellement le courant qûtlcs'erit/alno dans
chaque DouTeUe fornlè du corps. •
Je l'ai vue assez sourent dans l'eau de la Seine rccpeiHfe avec
«les Conferves et des Potamogetons, sur l'enduit vaseux desquels
elle vivait sans doute , en août et en octobre.
On 'peut nommer ainsi une Amibe longue deo,io» à o,i i, rem-
plie de granules au centre, et qui diflere seulement de l'Amibedlf-
flaeote par ses dimensions et par sou habitation. Je l'observafkau
niois de juillet i8^o dans de feau de. mer prise à Cette qua,tre
mois auparavant , et diins laquelle vivaient aussi des Cythéçines
arec divers animaux et végétaux microscopiques.
(i) Protêut dijfjueiis , Mûller. Pi. II, fig. la, p. 9.
Âmilm. Mitlleri , Bory , Encycl. zoopli. p. 4^.
Jmoebm diJfluêHS , Elirenberg-, Infua. id38;.Pl. VIÎL, fig. *|3.
]
23(^ HISTOIRE ffitTURBLLE
■
4. Amibs dc GLKioaiETf. — Jmikk Glekhemii{i).r*'V\, IV» flg. €«
• ■ • •
Longue de 0,03 à 0,07^ passant de la fônne ronde. i^plNiIflvÉe,»
à Vofi^lti trés-ailongé ^ej^ cçr JfUo))aiit » se trilokant XTiûie de tel
e^Urémtté^S' snaceptihle .de se dresseï^ qnelqaèfm tn partie, et
présentant fré^emmènt d^s yacuole^^tdeafi^if ilébole^Wi
presque opaques auxentre.
' Cleicben VaVait trouvée au bbufc de qiiinxç JQuri daaf nil^llim-
sion de pois ; M. Bory Va revue àftn^ divefBâinf9s{eiiit>îein^.4e
Tai renc^qtrée tréi-souveqt t et d'alMÙil le 6 jjëjgfflibre iSft , aor
léi d^fatis vftfeu;^ raclés » la surface dee fcnîliai in(q[t€i ^tj^
cfaiM J'èau/'dçs marai&; a^ le zt Jai)vîtt"i9d6-'daiia lUie fnlp^en
dé foiû pré|)ai:ée 2 8* jours auparavant ; elle ^l^iit -longue deo,iy et
large de Qjoi^t^^ le -s févr^r iB3]^, dans une vieille ÎDfuairà de
moùss^,; elle ëfait longue de.o>o4o , et le toulevailt peifois a une
de sèf extrémités ;4'une panière reioar^[iiabfe;.av«c 'elle s*en
trouvaient beaucoup de jfnmes , 4oii]^'ee a peine "île i;i,op6 i '4* le
i3 février -1 83$, dans une'infiulitm pré^fee ^i^pii» ^îqjJKt'JQfin
avec les flliuaaentsv.erls coijCerrQïdes raclés spr.récOrce d*un m^
roiiçier ; leS Amibes s'y montraient comme- dfii gl^nles trampa-
redts (^ ojdi7 i^nlant dans le iiii)ifide; ils ne commendaienl à
s'étendre qti*après quelque temps de repos.
a
t' Amibe festonnée. — Amila muitilobâ.
J'ai désigné SOUS eenom dans mes notes une Amibe qui nest
peut-être qu'une modification da VÀmiba Cleickenii , mais qni
mérite d'âtre signalée, tant à cause de sa forme que peurjeschr-
cdnstancesde son apparition. Elle est longue de 0,0 to k 0,0x7; elle
paratt pln^ m'ollo encore que les précédentes, et se meut avec vi-
vacité eti émettant autour d'elle éû divers seps dix a douxe lobes
arropdis. en manière de feston , et prenant ainsi lée figures les
plus irrégulières. Ell^ était, le 17 février i836,d'ane une infusion
de farine préparée le s 4. décembre , et dans laquelle s*claicnt mon-
trés successivement des Vibrions, des Monades et deaKolpodes.
(I) Bory , Encycl. zoopli. p. AS.
Proféa <(étigné par M lettre S datit l'ourrirge de Olclchen , H. 961
Cg- 18 , p. 234.
' ns iNFusofitis. 49S
5. Amu LiMACi. -^ Afniba Umûx,
l»D9«i de P,iO , bi^e de ^^Os.-'IHapIiaiie, arrondie aux deux
bouU i trtt'-p^ MMie p glissant sur \k verre dans une direction
{Mresque recâligne ; couteuant des granules très distincte et une
vieiiôle très-p^BQDcée.
Je crois der^^^ signaler proFisoIrement'sous ce nom, une Amibe
obsenrëe le 18 février i83Q dans de Teau de Seine gardée depuis
hait mois arec qdel<}nes végétaux ; c*est peut-être un degré plus
a^an^ë de développement da la préccdenloou de la suivante ; ce-
peodmit sa transparence pins grande et sa quasi-fluidité me pa-
raîaèbt la diiUoguer snipsamment.
6. AviBB covTTELETTE. — jémiba gutlula.
#
Lenjgiie* de 0,65 à 0,05. — Diaphane , orbiculaire ou ovsde , non
lobée-; gtipaant sur lé ferre dans une direction rectiligne , ef con-
tenant «les graîudeii très-distincts.
Je sigAale cette espèce comme l'une de celles quon rencontre
le plus sonventy et qui cejpendant doit échapper le plus aiséinçnt
à l'œil de Tobservateur en raison de sa transparence, de la sim-
plicité de sa forme et de la lenteur de ses mouvements. Je Tai ren-
contrée fréquemment dans l'eau de rivière ou de marais, conser-
rée longtemps dans des bocaux avec des végétaux. C'est celle
Amibe que je tronvais, en novembre iBG;, colorée en rouge par
les granules qu'elle araii recueillis en rampant sur les parois du
Tise.
7. AxiDB dÉchirbe. — jémiba îacerata.
Longue de 0,007 à 0,055. — Inégale , nigtiense , plissée et gra-
mileuse , peu' diaphane , à expansions élargies et comme membra-
aeuses i la basé , et terminées par plusieurs déchirures amincies
i rc^trémité et adhérentes au verre comme du mucus. Une ou
plusieurs ?acuole$ bien distinctes.
Je l'ai trouvée avec ces caractères bien prononcés et longue de
o.o3S, à Paris, dans l'eau de l'étang du Plessis-Fiqnet , sur les
^^'niiles mortes. — Tne Amibe semblable, longue de 0,017, et
236 HISTOIRE NATURELLE
changeant de forme très-lentement , se tronrait aboadamment le
i6 février 1 836 , dans une infusion de noix Tomiqiie préparée le
2 4 décembre , et dans laquelle s étaient montrés tnoceMÎTeBieift
des Bacterinm et des Monades. Je l'ai nevue enjfttner tt$j dans
de TieiHes infusions de gomme arec divers réactifs cbiAuqilei ,
tels qne dn salpêtre, de l'acide otaliqne et de Facide tartnqne;
elle était pins petite (de 0,007 à 0,014) etn'àraît'qii'iineTaAiole';
dans l'infnsion de gomme et de phosphate de soude les. Ainibes
encore pins petites, 0,006, n'avaient qoe des expansions arrondies.
8. Amibe VER BCQCEUSE. — jimibh çerrueosm' (^i),
■ ■
Longue de 0,014 à 0,055. — tilobolense on OTofde, déniHtniis-
parente ; à expansions courtes, cylindriques , obtases , éparses,
souvent comme des verrues. Blouvements très-lents.
Je réunis à l'espèce décrite par M. Ehreaberg , laqnelle^^dlt-il,
est longue de 0,046 , d'abord nne Amibe longne de 0,04 j[^o7655,
trouvée abondamment le 14 juin 1837 ^'^'^ ^^ Teali déploie
dont était rempli un tonneau enduit de tartre de TÎn itmge, et
qui s'était putréBée. Cette Amibe montrait sur son contour dix 1
douze expansions deux fois aussi longues qne larges, s* Une petite
Amibe globuleuse large de 0,014 , hérissée en to«s sens de dix à
douze prolongements et roulant comme une châtaigne , dans une
m
eau stagnante remplie d'Euglènes vertes.
9. Amibe radiée. — Àmiba radiosa (2). — Pi. IV, fig. 2 et 3.
Masse globuleuse ou déprimée, diaphane, large' de 0,008 i
0,020 d'où partent en rayonnant en tous sens 6 à 10 expansions
aiguës , presque filiformes , égalant deux fois environ Iç-dlaiiiètie
du corps , roides quand Tanimalcule est en repos , mais sMnflé-
chissant de diverses manières si Ton agite le liquide.
Les Amibes à expansions filiformes rayonnante^se rencontnot
très-fréquemment : j'en ai vu dans l'eau de la Seine , tnr des dé-
tritus végétaux, le i5 octobre 1837, une assez grande dont le corp<
(i) Amoeba verrucosa , Ehr. i838 , Infus. Pi. VIII , flg. 11.
(SI) Jmœba radiosa , Ehr. i838, Infus. Pi. VIII, fig. i3.
DES INFUSOIRES. 237
oToîde, dB 0,01 , contenait dea grannies de diverses grosseurs et
émettait ièptàlinit filamentsjtrès-longs et très-déliés, qui, par suite
de Tagitation du liquide , étaient flexueux comme les filaments
des Monades , mais n'avaient pas de mouvements ondulatoires. —
30 IMiis nne infusion de persil , préparée depuis deux mois , se
trouvaient xles Amibes de cette sorte , à corps globuleux , Jarge
de 0,01 4 à 0,0 20 , creusé de vacuoles et contenant des granules ,
avec quatre ou cinq expansions filiformes. — 3" Dans une infVi-
sion de pam tret-diluée et non putride , où vivaient en même
temps desEuglènes vertes, des Vorticellcs et des Oxy triques , j'ai
obserré, depuis le mois de décembre 1 836 jusqu'au 1 6 février
1837, det Amibes à corps globuleux , de 0,01, plus ou moins no-
duleiiz, avec cinq à six expansions filiformes trùs-longues, épaisses
leulement de 0,0009 à la pointe. Ces Amibes vivaient surtout
dans les peMiculet flocouf^euses dé la surface ; mais quand elles en
étaient détachées , ^es flottaîent*dans le liquide et se laissaient
eotrainet* par les tom'billons dés Ybrticellesi — 4<' Le 10 février
1840, à Tonldkise , ayant conservé quelque temps dans ua verre
laboné d'une ornière ^ remplie d'eau colorée en vert par des
Pliacos pleurobeste , je trouvai abondamment dans le liquide sur-
nageant, des Anûbes fort remarquables, à corps globuleux, de
•,008, diaphane ,- avee 7 à lo expansions rayonnantes, longues
de 0,01 , asseï épaisses k leur base , mais très-minces (o,ooo5 ) a
Textrémilé , et paraissant assez roides pour supporter l'animalcule
flottant dans le li^^de. Querques-uz\cs de ces Amibes , laissées
longtemps en repos , s'appliquaient , en s'aplàlissant , sur la lame
de verre ,- et se mouvaient en glissant ; elles étaient alors du dou-
ble environ plus larges. — 5^ Dam diverses eaux de marais ou
d'infusion non putride , jVii vu de telles Amibes qui , eu s'appli-
qoànt sur It^ laofè de verre , prenaient la forme d'une étoile ,
d'nn losange ou d une trapèze symétrique , ou d'un triangle isos-
cèle, à côtés copcaves et à angles prolongés en un long filament ;
de là les fopnes de flèches, de fleur , etc. , que Losana a décrites
comme autant d'espèces.
Ces filamerili si minces qu'on voit se produire par Texpansion
d'âne snbstanoe glutincuse, en apparence homogène, devenir
Qeinenx par yagitatiôn , et se toucher entre eux sans se sonder
^ fe confcMre > serviront bien à concevoir le mode do produc-
tion et la ttrncture des filaments flagelliformes ou des cils vibra-
^ d« latooifik Je ne crois pu d'ailleurs que dans aucun cas
238 HISTOIRE HATURfiLLE
on puisse, suivant l'idée de M. ^hrenberg, coasidêreç de-UUct
expaniionfl cbez les Amibes , conune produites à là nmuière des
hernies • par le relâchement local d'un tégument (rès-êjuitraclile ;
car il semble qnon derrait voir* pat Teflet même de U eonlrae-
tilité du tégument , ces expansions se. rédnive et renfror 4ha§ U
masse phis promptement au lieu de |^er fl0zneuiék.et ùêltwaàm
pendant l'agitation. -
■
10. Amibe a bias. — - Jmiba braekiaia. -f PL^/figt 4.
." • • '
Masse globuleuse de 0,Oitf , demi-transparente , laciQleose et
tuberculeuse,, avec quatre à six cxpansiôni assez minces , loogHes
de. 0,024 à 0,056 , cylindriques , droites ou- sinueuses, quelquefois
bifides ou rameuses.
Cette Amibe, que j'ai trouvi^o d'abord 'abondamment dans U
pellicule floconneuse recouvrant une infuiîon de chair prépa-
rée depuis vingt'sept jours, en jmv?èr i036, m'a para dîlP^nr
dé r Amibe radiée par ses eif pansions raoii». nombfenseS'ek m^im
amincies à Textrémité , «t quelquerois bifîc)^ on râmeusesicomipe
celles des Rhizepodes. CesÀmibesJlotlMent'danàle liquide quon
venait d'agiter; mais quand eïles.étaient 4epuis un cert^n tebo^
axées sur la plaque de Verre , elles s'y fippliquaient eh s'étefubut
plus ou moins a la manière des autre* 'Aifkibes. Xkh troorë en
Amibes presque identiques dans une seuconpe où je conteraîi,
depuis un mois , dcsOsciUliîres arec de la. tétreet de l'eau.
1 1 . AxiBE sTÀissE, -^ Umiha çtassa.
Longue de 0,05 â 0,05>,^p)u8 ou' moins -jirretKKe/épaiffW)
rendue trouble par une grande quantité de graiiulè^i ejiypipiMOlis
circulaires , nombreuses , trèif-peu sRillautes.
Elle était très-abondante dans Tean de la Méditerranée , con-
servée durant qnînsie jour^ , avec des animaux viranta» an mois
de mars. — ^ Quand l'eau de mer contenant des''&ra.Uines.et dei
UWes , commençait à s'àltéirer dans un flacon , an bô«t4de Ans
jours , en février 1 840 , elle montrait sou» le mîci^pscope qn nom-
bre cousidcrablc de trè»-pçltites Aniibei g1(>bnleuM^,.li^l^ de
o,oo2 a o,oo3 , ticf-difTiciles à Tuir, M se mouvant fenlçibèDl.
D£S IRFUftOUES; 339
13. Amuk kamecse. — Amiba ramota, — PI. IV, fig. 5.
Masse globuleuse ou ovoïde , longue de 0,028, reudue trouble
par une grande quantité de granules , et émettant de nombreuses
expamkMu di*une largeur à peu près égale, de 0,6016à 0,003 arron-
dies à rextréimté| égalant la longueur da la m^sse, el le plus
HHiTCBt rameuses.
Dans Tean du canal des Itangs, à Gette^ conservée quinie jours
avae dm aniaattx viTaints.
Je citerai enc<l»:e'ane Amibe que j*ai repràenléc , Planclie 111 ,
Ggnre s , et qni mérite bien le nom d'^mita inflatn; puis une
antre ^péoe oa rariéte assex remarquable que j'ai obser-
vée en grand nombre 'dans Tcaude l'étang de Meudon,con-
feerrée arec des Spongilles. Cette Amibe, longue de o,o8, avait
la forma de l'Amibe de Gleichen , mais elle présentait ^ ùom-
hrenses vacuoles dont le centre était occupé par un globule huî-
leozt quatre fois moins large; elle luontrail en outre à la partie
postérieure des prolongements filiformes et Iratnanttfprodnils par
rédremanl delà substance charnue glutîneuse trop adhérente au
rem en certains points ; quelques-unes de ces Amii>es avèrent
aoisi snr me partie de leur contour d'astres filaments imnudiiiles
formant cMime une frange.
Il s'en Jant bien que ce soient là toutes les formes'd'Amibes que
i'ai observées et desioées ; mais, je le répète , il est impossiMe
(1 elabllr des espèces zonlogiquos avee des animalcule^ sans fbrme
arrêtée, sans organisation appréciable , dont on ignore le mode
d'ori^ne on de reproduction, et snr lesquels enfin on, peut supposer
que la nature du liquide produit de très-grandes modifications»
CiU', die ce qui précède, on peut conclure q^o la plupart des
Amil^ décrites se sont développées dans des solutions salines plus
ou moins satwccs, et souvent aussi dans des liquides dont la
flaijité était diminuée par des substances organiques disidùtes.
En décrivant avec tant de détail toutes ces Aitktbcs el surtout
les ciroonstances de leur apparition , j'ai donc eu seulement i»our
lut de niettic les observateurs & uièiiic de Icb ti ouver et de les
240 HISTOIRE- NATURELLE
111« FAMlLLt.
RHIZqPODES. „
Animaux consiâtant .en une masse de stibst^iice
cl^rnue,. glutineuse^ sans organllation *ap]gTëcia]>le ,
et cependant sécrétant une coque ou un • têt souvent
régulier, où ils peuvent se retiiV complètement -, niais
dépourvus de tégument sur une partie pI^iS ou . hk^
considérable de la masse , Taquelle s'alfônge et s'étend
au dehors ^bus la forme d'expansion^ ipdéterminèes ,
incessainment yniriahles et complëtc!)uent iitractHcjp ,
pour se confondre de nouveau avec te reste, 'de ia
substance. ' ' .
iiC^ .Rhizopodes sont en quelque sorte des Ami»-
biens revêtus d'une envelo])pe membranett«è désis-
tante, ou d'une coquille régulière ; ainsi, nonmoUtt
sarjirenafils qjueces derniers >sfnima«ix par la simplicité
de lei^r organisation, ils excitent doublement; radôn-
rad[on par la régularité ^ et souvent même par la
structure délicate de leur tét. Cette structurt^a même
p^ru à quelques, palurnlistes une preuve d'une orga-
nisation tirès-complese chez certains Rhizopodes, et
l-QA i^'a {^s hésité à en faire des Mollusques .Géplnh>
Id'pod^ . Quand plus tard il a iallu renoncer a cette
opinion , il' s'est encore trouvé des hommes d'un gr>ind
mérité qui oxlt' persisté à vouloir arguer jde la çom-
jHexilé réelle du tôt, coutre l'exactitude des Qbsèrva-
JtioQs qui déruonti^jiént chet ces ^vme^ RhizopôSes,
une bi'ganisation des plus simples. Et cependant l'ob-
servation directe doit suffire ]>our lever tous les
doutes, et quiconcpje aura bien vu les evpaniions
variables de ces animaux , ne pourra s*empécher ^e les
CES INFUSOlHEe. 3^1
ju^er semblables n celles des Amibes , et de conclure
qu'ici encore, il n'y a ni téguments, ni fibres, ni
membranes, ni tissu d'une structure appréciable.
C'est tout Aimplement une substance gluttneuse ho-
mogène qu'on voit s'étendre, s'allonger en lobes et
en filaments qui s'avancent, se retirent, se soudent
les ans aux autres, en présentant les mouvements
les plus variés. Quant au tét ou à l'enveloppe sécrétée
pjr cette substance vlvîinte, il présente les formes
les plus variées et les plus compliquées, ctsacompo-
lilion mJrae varie depuis celle d'une simple mem-
braoe flexible,
jusqi
u'à celle d'un iCt cales
e épaissi,
compacte ou poreux , simple ou soutenu par une
membrane. Ces diHércnces pourront servir à distia-
i^er les genres el les tribus , mais une considération
prise de la forme des expansions variables, devra, je
crois, servir préalablement à diviser les Khizopodes en
denx seclionti, quoique sa valeur ne soit pas absolue.
Vue première section , répondant à la famille des .^/<-
eellina de M. Eluenberg
; romprer
I que I
espèces pourvues d'expansions courtes, épaisses,
rotMlies à l'extrémité; ce sont les Diffiugies . quand
elles ODi une coque membraneuse, sims texture visible,
Ikiible , ordinairement globuleuse, d'où sortent les
expansions en se dressant; ou bien ce sont des jrfri-
rtlUiS , si leur t^t discoïde est aplati du côté qui s'ap-
pUqae sur le plan de reptation , et qui , d'une ouver-
tnn ronde centr.de, laisse sortir les expansions entre
le tét et ce même plan; leur tét cassant se montre
Ht réticulé , ou aréole; on y voit des indices
de b disposition spirale , bien plus que de symétrie.
Um seconde section, plus nombreuse, comprend
» les variétés de forme qui présentent des expan-
nrcsoiuB. 16
««
2h2 HISTOIRE NATURELLE
sîons Gliformes très-aminrics à rextrémité ; je les di*
vise en trois tribus, dont la première n'est distinguée
des Difflugies que par la ténuité de ses expansions ;
néanmoins , dans un des genres de cette tribu , les
Trincmes , Touverturc est latérale, et certaines espèces
formant le genre Euglyphe , ont un tèt marqlué 'Aé tu-
bercules ou d'aréoles suivant une disposition spirale ;
CCS deux genres se distinguent d aillieurs par le ^tit
nombre des expansions qui sont simples et Stmvènt
susceptibles de se dresser ; le troisième genre, Gramie^
a une coque spbérique membraneuse , et tfes expan-
sions , plus épaif^sefs à labaSe , sont très-longtiilSettrè^
rameuses. Tout le reste des Rhizopodes a été cditfpris
par les auteurs sous la dénomination de Polytbalames
ou Céphalopodes microscopiques, ou de Fctamin-
fères; ce sont des animaux marins revétnti d'une
petite coquille calcaire, ordinairement très-délicate et
trcs-élégante , offrant en petit une certaine ressem-
blance extérieure avec les Nautiles et les Ammonites,
et toujours partagée en plusieurs loges. Mais dans un
seul genre , Miliole^ constituant notre seconde tribu,
l'animal fût sortir par une large ouverture unique,
des expansions semblables & celles des Gromies ; tsindis
que dans les genres nombreux et variés de la trôiisièrtie
tribu, les expansions , moins rameuses et presque aussi
minces à la base qu'à l'extrémité, sortent par les
pores noml)reux dont est percé le tét. Parmi celle
foule de genres établis sur des coquilles récentes on
fossiles, je cite seulement quelques types que j'ai
pu observer vivants : ce sont , d'une part , les Vorti-
dates vX les Crisfellaires j qui rampent sur lès dîffi-
rciils rorps marins à Vaidc dc'Icurs expansions, clcjtii
«fiflrrcTil , p.iiTc (|nc dans ccllcs-ri les expansions sor-
UES INt'USUIRES. îi'i
: du boni Ae la deriiière Loge seulement , et que
Janscellcs-là elles sortent (le tous les pores près du con-
tour. D'autre part , ce sont les liosaliims et Planor'
butines i|ui sont fixées par leur lét même aux plantes
Les Rliizopodes marins sont connus depuis long'
IcmpA, d'après leurs coquilles qui sont très -a bond an tel
Aaas\c s^tble de certaines plages , à Riraini , par exem-
fic, sur la mer Âdriatiqui;. Ils se trouvent plus
AoDtLitninent encore k Tétat fossile duns certaines
roAts calcaires des terrains crétacos ou tertiaires,
qu'on » souvent oommés calcaires il Milîolites, parce
qse le plus grand nombre de ces coquilles l'ossil es «p-
particnl au genre Miliole.
Les coquilles de ïlhizopodes, en géocralj ont été
lieriles parSoIdaui; celles dont la l'orme cïtérieure
nppelle In forme des Nautiles, ont été ro}>|et d'un
tnail de Ficblel et Molil , en Allemagne -, Den^'s d^
féolfort. LamarcL, M.Defraoce, M. Oesba^es, en
ad^crit beaucoup d'autres ; mais c'est M. A.dOrW-
■ qui s'est le plus occupé de leur étude et de leur
''fication : il les a divisées en plusieurs familles^
irisiA disposition re^itive des loges , et en un grand
bMtbre de genres basés sur la présence et sur la pos.i^
lin d'une ouverture qu'il leur attribue , mais que je
n'ùpanpercevoirau.^si distinctement que lui.
. Les Rliizopodes vivants n'ont été connus d'abord
fSeparla découverte que fit M. Lcclerc, à Laval , de
^VUBugie vivant dans les eaux douces, et par la d«- <
ceafcrte de plusieurs espèces d'ArcelIcs vues pgc j
rV ^'^hreubcr^ , ainsi que des Uillluj,'ies fius;)nt éga-
l partie de notre jN-cmièic section i mais Iss*'
poJcs , prnprenieiil dits , nont élcbicn vus qu'eu
ik^ HISTOIRE NATURELLE
1835, époque où je les observai sur les câtes de la
Méditerranée et sur celles de la Manche , et où j'en ap-
portai de vivants h Paris. L'année précédente, j'avais
à la vérité recueilli des Rhizopodes vivants ; mais au
lieu de les observer dans leurs mouvements, j'avais
voulu les disséquer et procéder immédiatement a Té-
tude de leurs organes supposés ; et comme en brisant
leur tét avec précaution je ne pouvais reconnaître à
l'intérieur qu'une substance glutineuse homoginei
sans intestin, sans fibre, sans cils vibratiles , sans au-
cun de ces organes ou de ces tissus qu'on trouve dans
les polypes les plus simples, j'eus l'idée de dissoudre le
tét par l'acide nitrique affaibli , mêlé d'alcool. Alors la
substance glutineuse , dégagée de son enveloppe et de-
venue plus solide , se montrait sous la forme des loges
qu'elle remplit toutes à la fois ; c'était une série de
pièces en forme de feuilles, ou lobées sur leur contoor, ;
lesquelles , de plus en plus grandes , se suivaient en se j
tenant par un ou plusieurs points. Par l'action des réac» I
tifs employés, on trouvait quelquefois une apparencede ''
fibres y de cordons, de membranes, mais rien que l'on •
put rapporter à tel ou tel type connu de l'organisme. ;
comme je n'avais étudié ainsi que les Rhizopodes , dont :
lacoquille calcaire oiFre plusieurs loges ,je voulus, pour •
indiquer par un nom le singulier mode de pelotonne- \
ment de leurs parties , les appeler Symplectomères;
mais quand plus tard j'eus observé leur manière de vivre
et de ramper ; quand j'eus reconnu que la Gromiefait
sortir d'une coque globuleuse uniloculaire, des expan-
sions rameuses , filiformes , si semblables h celles des
Milioles , je pensai qu'il fallait renoncer à la première
dénomination qui impliquait une fausse définition, et
je tâchai d'exprimer, par le mot Hhizopodes^ le cane-
VE8 ihfusoiris. 2(5
nmun des expansions étalées en forme de fibres
laires, et servant de pieds ou de moyens de lo-
>na ces animaux.
ilogie desRIiizopodes marins et des Difllugies ,
5e d'abord par M. Gervais , a été confirmée par
ration des Trinènes et des Gromies fluviatiles;
néme conduit aujourd'hui à reconnaître que la
lion de ces animaux en deux groupes , d'après
eur ou la ténuité des filaments , n'a qu'une va-
îs-secondaire.
Kbizopodes étant privés de la faculté de nager,
ni simplement ramper quand ils ne sont pas
la surface des corps, ne peuvent se trouver que
plantes aquatiques, entre les feuilles qui leur
un abri , ou bien dans la couche de débris cou-
1 base de ces plantes , ou encore entre les aspé-
la coquille des mollusques marins. On ne les
s dans les infusions , mais ils vivent longtemps
s boaiux où Ton a mis les vigétaux qui leur
nt dhabilation, et dans ce cas ils viennent bien-
per à la paroi intérieure du vase , et se prêtent
linsi à l'observation. Des Ârcelles et des Tri-
>e sont multipliés beaucoup dans les flacons où
îrvais de Teau et des végétaux de la Seine ou
igs de Meudon et du Plessis-Piquet ; au bout
: ans je voyais encore , dans un même flacou,
relies vivantes fixées aux parois,
îspèces marines sont ordinairement visibles à
L ; leur longueur ordinaire est d'environ un mil-
;, mais elle peut atteindre à deux et trois mil-
s. Pendant la vie de l'animal , la coquille , si
calcaire, parait quelquefois rosée ou jaunâtre,
:s coquilles vides sont toujours blancbei. Quant
24G HISTOIRE NATUHELLE
aux Gromies et aux Arcelles, leur couleur estjauac-
brunàlre. Les plus gros RhizofK>d€s d'eau douce dut
un demi-millimètre.
1** Genre. ARCELLE. — Arcella,
' AAimalaâerélMiuiiiéidiscolideenhétmfpb^^
il fait soi^Ur des expansions aplalîes d^towa^ psr m» «h
verture roade , au mîUcu de k faeo plane appujie av
le plan de reptation.
Les Arcelles paraissent différer entre elles par fa sCmctore
intuxie délcfiiftét , qui quelquefois parait membraoefix, mi-
iorme, etqaichez d*aotres est iinefmcMit ilrlé, réticttlé, 6a
Inen formé de granules réanis. suivant des Ugocs spîrelis
croisées. Certaines Arcelles ont des prolongements en forae
d*épines au bord de leur têt. La pression détermine sou«
vent la rupture de leur têt, comme s'il était très-fragile.
Par les fentes qui se forment alors près du bord, on voit
sortir la substance même de l'intérieur , qui s'étend en lobes
et en expansions, et change de forme comme une Amibe;
j'ai vu un lobe plus considérable (pi. II, iig. 3. c), presque
isolé , se mouvoir pour son propre compte comme s'il fût
devenu Un anitoal distinct. M. Peltier a vu deux Arcelles
très-rapfrtoehéesi se tôuchei* par leurs expansions sans se
souder , tandis que les expansions d'une même Arcelle se
soudent et se confondent ensemble ^ il a vu en outre une
Arcelle I après avoir fait reflder plusieurs fois une partie de
sa substance vivante dans une de ses expansions, aban-
donner sur le porte-objet l'extrémité plus gonflée de cette
expansion qui devint une jeune Arcelle.
Les Arcelles jeunes ont leur têt d^une transparence ei-
treme; on n'en voit bien les granulations ou les stries qiie
dans les individus plus grands ; il serait donc possible qae
les détails de structure signalés plus haut tinssent seti-
lenictit if l'ûfje; aussi h'est ce q«e provlsoiirment que* jin-
iÏK\\à^ les espèce suivantes :
#
DES 1XFUSOIRU. 2^7
An. à tétj^ne- brunâtre , demi-transparent, plan-convexe ou
en segment de sphère, régatièrenient marqué de granules de
0,00i66. — Largeur de 0,050 à 0,160.
Je l'ai troQTée plusiears fois dans Teaa de 1 étang de Meudon
ronservce k Paris depuis plusieurs mois. C'est ainsi que j'obser-
Tais, ^u so JM^rier 1 839, celle que je i^présentc ici (pi. H, fig. 3. a)
«vec son tel fendu, e( la substance vivante iprtant en ^pansions
lubçes. Un mntreArcella, «|ue j'observais le 23 mars i838 dans
l'eaa de Uiméqde localité , prise deux jours auparavant , parais-
Mit iTofr le t^ tans grannlations ; mais on voyait par transpa-
renee des Tacnolet se produire et m contracteîr à l'intérieur, et
dans le miUea <le la subatance gintineuse , nn petit Infuioire (The-
çameoadien) était enprisonné et se frayait une galerie en s'agi-
taoL
s. AtCELLi iniievsc. — jéreella aculeata (1).
An. à tét Branàtre, discoïde, convexe en dessus , avec un ou
pHisiea^ prolongements irréguliers en forme d'épines au bord.—
Largeur sans ^ épines 0,128.
Tai vu en i836 cette espèce se multiplier en quantité considé*.
rable dans des flacons où je conservais de l'eau du IMes.sis -Piquet ,
elle formait dei points brfins visibles à l'œil nu, à la paroi interne
du vase.
* CvPBiDiE. — Crphidium '3\
Sous ce nom, M. Khrenberg a rréé un genre pour une e.<«pôce
d'Arcelle qui se distingue des autres parce qn'clle n'a qu'une
seule expansion variable élargie irrégulièrement y» et parce que
son tét présente plusieurs tubercules dont quatre plus saillants.
U seule esp^e décrite est leÇ^phiilium aureolum dont le tét jaune
est large de 0,046 à o,oOs , et qui a été trouvée à Berlin.
{\)ArceHa vulgaris , Ehr. Infus. Pi. IX, fig. 5.
'•X) JrceUa acuieatn . Kln-. Inf. Pi. I\, «^. (î.
[i) Cyphidium vmeotnm , Kli. lui". Pi. I\, fiiç . j).
#
« •
248 vistoim; natuaellc
2' Genr»» DIFFLUGIE. — Difflugia.
An. sécrelaat une coque gl<d>uleuse ou ovoïde membra-
neuse , lisse ou encroûtée , d'où sortent , par une ouver-
ture terminale, des expansions cylindriques, obtuses,
dressées.
C'est CD 1815 que les Difflugies furent étudiées pour la
pi*emière fois par M. Leclerc, qui en observa de plusieurs
sortes dans les eaux des environs de Laval. La plupart des
naturalistes qui en ont parlé depuis se sont mëprîs sur leur
nature , c'est ainsi qu'elles ont été piîses pour de jeunes Al-
cyonelles ; mais peu d observateur les ont vues. M. Oken pro*
posa de changer leur nom en celui de MeiiceHa. M. Ehieu-
berg en a observé aux environs de Berlin plusieurs espèces ,
dont deux se rapportent à celles que M. Leclerc avait décrites;
une troisième est nouvelle, et une quatrième, D, enchelys ,
doit être reportée dans notre genre Trinêma, J'en ai tit>nvé
plusieui*s fois une seule espèce globuleuse et lisse, soît dans
la Seine, soit dans l'eau des bassins du Jardin du Roi, à
Paris.
1. DiFPLUGlE GLOBULEUSE. Dîfflugia giobulota, P). Sy fig. 6.
An. à coquf^ bruae , globuleuse ou ovoïde , lisse. — Longueur
0,10 à 0,23.
Quand celte espèce est jeune, elle ne montre que trots à six
expansions simples , mais quand elle a acquis tout son dévelop-
pement , ses expansions sont au nombre de dix à douze, ou plus
nombreuses , souvent rameuses et bifides et aussi longues que la
roque. Je l'ai trouvée à Paris en i837 et iS38. (Voy« ann. se. uat.
i838.)
*
. •
VBS I1IFU801RE1, ik9
2. DiPixL'cii PROTÊirORiiE. — Dîfflugia proteiformis {\),
Ad. à coque noirâtre ou verdâtre, globuleuse ou ovoïde, re-
couverte de petits grains de sable. — Longueur 0,0i5 à 0,llt2.
C'est cette espèce qui a été observée par M. Leclerc , et depuis
par M. Ehrenberg.
3. DiF^cniE ▲ POINTE. — Dîfflugia acuminata ( 2).
An. à coque cylindrique , recouverte de grains de sabte avec
une pointe en arrière. ~ Longueur 0,57.
Cette espèce a été vue par les mêmes observateurs à Laval et à
Berlin.
3* Genre. TRINÈME. — Tnnema.
An. sécrétant une coque membraneuse diaphane, ovoïde
allongée ; plus étroite en avant, où elle présente sur le c6lé
une large ouverture oblique ; expansions Gliformes aussi
longues que la coque , trés-minces , au nombre de deux ou
trois, se dressant dans toute leur longueur pour se porter
d'un côté à Tautre et faire avancer Tanimal en se contrac-
UDt.
I . TainÈiiE PEPIN. — Trinema aciniu (3). — Pi. IV, fig. 1 •
Caractères du genre, — Longueur de la coque de 0,021 à
J'ai observé pour la première fois cet Infusoire en grande quaii-
lilê, à Paris , le i3 janvier i83Gf dans deTeau apportée le G de-
reinbre de l'étang du Plessis-l'iquet avec divers débris de végé-
[x) DiJJlugin , Leclerc, Mém. da Mus. d'Ilist. nat. iSii», t. 11,
p ^78, Pi. XVll, f. 2-3.
Dijiugia protei/ormis t £hr. Infus. p. i3i , Pi. IX, fig. 1.
(1) Dîfflugia, Leclerc , Mém. du Mus. d'Hist. nat. I. c. fi^- 5.
dîfflugia acuminata^ Ehr. Infus. 1. c. fig. 3.
'^)I>ifflugia€Ê%thelys, Ehr. Infus. I. c. fig. 4.
i
^il
250t niSToiaE katuuuxe
taux, et je l'ai décrit dans les Annales des Sciences Naturelles
(avril I&3C, toiB„ 5, pj. 9). U vivais ^tm la COOiçU^ T^tfiU^ de
débris qui recouvre les feuilles éetj'pha. La forme de son tét , qui
est lisse «vee quelqnat dépresMoiift kongUndîmateft, M^ppell» «o
peu celle d'iui pépia de pomnie. 11 fiût sortir de Im knr^e Qmnm^
ture oblique de sa coque , deux ou trois filaments simples épeis
de ^J^ millimètre o.oooS environ, et longs de phis deo,o5. Gei
filaments s'allongent lentement en rampant snr le poiie-objeC ;
mais l'animal les dresse, pour les porter assez vivement d*im cdtë
à Tautre; il en Rxe alors un par l'extrânîté, puis en le contrac-
tant peu à peu « il &e tnmsportei^intt dan^onoeertaii^ direction,
jusqu'à ce que le filament eontrc^té êix fini pa,r ieço^foii4rod«nft
la masse intérieure. Les autres filaments se trouvant alors forte-
ment tirés de côté, Tun d'enx quitte le (dan de reptetîoa et se
dresse à son tour pour s'aller fixer dans un autre endroit , etfkire
avancer de nouveau le Trincme en se contractant. De l'onverturè
on voit quelquefois saillir un lobe cbamu d*où partent les fila-
ments, et dans l'intérieur on aperçoit quelques Tacuoles. La
transparence et la ténaitë été filaments ont éû les dérober à la
vue de beaucoup de mierograpbes , et U lenteur da mouTemeni
général de fanimal a dû empêcher qu'on ne le reooniiâl plus tdt
quoiqu'il se^t très* commun. Je l'ai tonjoim rencontré depuis
quand j'ei(aaiif>4kis au nioroscope l'eau prise en recUal lainiiiee
des plantes inarécofciw» , a la (in de l'automne.
M. Ehrenberg l'a observé à Berlin , et Ta nommé Difflugia c(i-
chclj-s en 1 838 ; mais il ne lui accorde que des expansions courtes
éî;alant le tiers de la longueur de la coque , c est à dire 0,016 ; il
remarque bien d'ailleurs aussi que son ouverture latérale le dis-
tingue des antres Difllugies; les vacuoles de rintérienr Ini ont
paru démontrer la structure polygastriquc de l'appareil digestif;
il a rencontré quelques individus contenant des Bacillaricçs qu'il
suppose avoir élé avalées , ainsi que j'en ai vu dar^s les espèces
du genre suivapt , et dans les Amibes, ^ns vouloir admettre
qu'elles soient entrées par une bouche.
Les coques des Trinémes étant membraneuses et résistantes,
on en rencontre bien plus souvent de vides que d'occupées par
l'animal ; elles sont dans ce cas plus transparentes encore, n^is
elles mctleiil TobstTvaleur s(»r la voie pour trouver les Trinémes
vivants.
DES MFtSOlIiE». 25^1
4* G«>MiE. EUGLVPHE. — EugLypJia.
An. sécrétaut nu tôt dUphamc , membraneoii , résistant y
de fonae ovoide aUoog^ ^ arrondi à une extrémilè^ et ter*
mkiéà fastre omtrémîté par une très^large ooferture tron-
cpiée^ à bord dentelé , orné de saîllios ou d'impressioas
réfQlièrcs en séries obHqaes. Expansions filiformes nom-
breose^, simples.
I. ErcLTPBE TPBïBCLLÊE. ^p- Eu^lrpha tuherculaia. — PI. 2, fig. j-8.
Tel orné de tubercules arrondis. — Longueur 0,088 , largeur
»,045.
Jai Tn plusieurs fois à Paris depuis i83G des coques vides de
cette espèce sans connaît: e leur nature ; mais pendant Thiver de
1839 4 1840» ftTouloose, j*ai vu plusieurs fois l'animal vivant dans
de^vaset où je conservais avec des plantes aqnatiques de Tean prise
dans des marais , et dont quelques-uns avaient été apportés de
Firis. Le tôt, parfaitement diaphane, prësentedix à vingt rangées
obliques <9e tubercules peu saillants , qui sont disposés assez régu-
lièrement pour qu*on puisse les rapporter à des lignes en hélice
ou en spirale, croisées dans deux directions. Les expansions très-
difficiles a voir sont d'une délicatesse C3(tiémc à l'exl rémile , et ce-
pendant elles permettent à Panimal de se mouvoir dans toutes
les directions , et de dresser son (et pcM'pendicuîairemenI nu plan
de rppfation ; alors il paraît globuleux, plus foncé, et devient
bien plus difficile a reconnaître , parce qu'il ne peut être au foyer
du microscope en même temps que les expansions. J'ai compté
jusqu'à huit de ces expansions qui sont élargies en membrane à
leur base , ou qui paraissent partir d*un lobe palmé de la sub-
sttnce intérieure, leur longueur est un peu moindre que celledn
ict, ils se meuvent plus ordinairement en rampant , mats je lo
ai vos aussi se dresser comme les filaments du Trinôme.
Un livide que j'observais a Parts en iSSy, atait en arrière
plosisars pointes irrégulièrement pltreca comme dans l'espéoe
HiiTtnie. Un antre avait les tubercules en raugéet longitndinalM.
Iq Uialyphe vivant , long de o.oS; ù tubercules |ilus nombreux
^ que j'ai reprcienté (pi. s , fig. 7, a-h) dnns les deux |)osili(tns
SS3 HISTOIRE NATUBELLS
qu'il a prises à quatre minutes d'interralle , contenait une Navi-
cule longue de 0,02, engagée dans la substance glutînense vivants.
Je suis porté à croire que cette Naviculc, qui changeait de position
suivant les mouvements d'afflux ou de f eflux de la substance même
de TEuglypho, y était entrée comme celles qu'on voit dans Ica
Amibes, c'est-à-dire qu elle avait été emprisonnée sous la base des
expansions, puis retirée à rintérieur quand les expansions s étaient
contractées. 11 n'y aurait donc point ici de véritable bouche;
néanmoins « il n'est pas impossible qu'une telle intromission de
corps étrangers doive favoriser la nutrition.
2. EuGLYPUX khyioLZE. '■^ £uglfpha aheolaia, — PI. H, fig. 9 et 10.
Tét orné d'impressions polygonales, régulières. — Longueur
0,09, largeur 0,048.
Je n'ai vu que les têts vides de cette e;spèce , que son analogie
aVec la précédente fait suffisamment reconnaître ; peut-être même
sera-t-on tenté de n'y voir qu'une variété , d'autant plus qu'elles
étaient ensemble dans les mêmes vases. Voici toutefois ce que ces
têts m'ont offert de particulier, l'un (Gg. 9) , avait des impressions
en losange séparées par des cotes saillantes courant obliquement,
suivant la direction de deux hélices Irês-alIongées en sens inverse;
elle avait aussi cinq pointes grêles irrégulièrement placées ea
arriére; un autre (fiQ. 10) avait des impressions hexagonales ,
qui en outre de la disposition scriale observée dans le précédent ,
formaient aussi des rangées transverses.
5* Genre. GROMIE. — Gromia,
An. sécrétant une coque jaune brunâtre , membraneuse,
molle , globuleuse , ayant une petite ouverture ronde, d'où
sortent des expansions ûliformes très-longues , rameusi^
et très-déliées à l'extrémité.
La coque des Gromies , lisse ot colorée , paraît à rœil nu
comme un œuf de Zoophytc, ou une petite (graine de plante;
celle de Tespèce marine surtout se voit fréquemment entre
les touffes deCorallines et de Ceramium , ou dans le produit
du lavage de ces herbes; on ne soupçonnerait pas que ce
DES llTFUftOIIUBS. S53
soit là un animal , si on ne savait qu'après quelque temps de
calme, la Gromie, placée dans un flacon avec de l'eau de mer,
va commencer à finnper au moyen de ses expansions , et que
bientôt elle viendra s élever le long des parois, où l'on peut
aisément distinguer, avec une loupe, ses expansions rayon-
nantes. C'est ainsi que j'ai découvert les Gromies à Toulon
en 1 835, et que depuis je les ai revues dans la Manche et dans la
Méditerranée. J'ai vu aussi, en 1837, une très-petite G romie
fluviatile dans l'eau de la Seine , If^ 1 1 octobre \ enfin cette
année ( 4 février 1840) , dans un bocal où je canservais depuis
plus d'un an de l'eau prise avec diverses plantes aquatiques
aux environs de Paris ^ j'ai trouvé plusieurs Gromies fluvia-
tiles visibles à l'œil nu.
1. GaoMn oviPORMi. -^ Gromia ùviformit (Ann. se. nat. i835,
t. IV, pi. 9).
Coque globuleuse y lisse , avec une ouverture entourée d'un
goulot court, expansions rameuses, peu anastomosées. — Lar-
geur de la coque , 1 à 2 millimètres ; longueur des expansions ,
t à 4 millimètres^
Je l'ai trouvée à Toulon, à Marseille, à Cette, et sur la côie du
Calvados , entre les touffes de plantes marines, et je lai couser-
vée vivante dans des flacons d'eau de mer durant plusieurs mois.
Ses expansions sont épaisses de o,o6G à la base ; leur mouvement
particulier, par suite de l'afflux de la substance glutineuse, paraît
aft»ez prononcé sous le microscope ; mais le mouvement général
de la Gromie est tellement lent, que, dans une minute , la roque
na avancé que de o,o6 dans le champ du microscope, et que ,
dans une heure, elle ne s'est pas élevée de deux millimètres le
long des parois du vase. 11 lui faut plusieurs jours pour arriver
au bord du liquide ; et quand elle a atteint la surface du liquide,
elle continue à ramper en se renversant sons cette surface à la
manière des Flanorbes et des Lymnées.
Les Gromies étant, de tous les Rhizopodes, ceux dont les ex-
pansions filiformes, quoique très-déliées, se prêtent le mieux à
Vobiervatioii eu raison de leur volume , je rapporterai ici ce que
j'écrivais en i83S (Annales des sciences nat., t. IV) smr le mou-
i
2ët IlISTOIRi: NATURELLE
venient de ces expansions. Le filament qni commence à paraître
eut frèt-fti , simple et égal , il «'alleirge «t s'élend en diflërentes
ëireotioQS [lenr chercher un point d ap)^ ; Ikiiitôt il eic3le , tan-
tôt il s «gîte d'ua monTemeni ondolatoire assez prompt ^ ta bien
il te roule en apirale sor lai-mâBie ; et dans ce cat , las
tours cpi*il a formés , venant à se aonder , il an résulta Bna
sasceptible de s'allonger de nouveau. A mesure fue le
s'allonge , il grossit par l'afflux de nouvelle substance , ce ipa l'an
distingue l)icn par le mouvement des granules irr^nUerê qm
s'avancent en même temps et rendent le filament in^al et
nonenx (Voyez Pi. 1 , lig. iC).ll émet ainsi ça et là, sous nn angle
pftoB on moins aigu , de nouTeanxIflaments qUî se ramifient 4
feiir tour. Les «mbrandieineRts présentent aonvent des pafnmres
que Ton observe mieux encore dans les anastemosi», 'prévenant
des soudures, et, à l'extrémité des rameaux, où la substance
glntineuee s'étend queli|iiefoif an membranes irrégnliéaamant
étirées et lamelleuses.
Les filaments se retirent par un mouvement inverse : on voit
alors les granules rcffanir «n avnére <i, forcer k réÊtogntéér d'au-
tres granules anifliés d'vn ntonvement d'aftmr. Quand denx on
pUnieurs fi:laaientsae sont sondés laiémlement, il arriva même
que les granules se meuvent en sens contraire dantfdwaon d'aux,
quoique la fusion de ces filaments paraisse complète.
n arrive souvent que le filament , en ve retirant ph» bmsqne-
ment au sommet qn'â sa base , se trouve terminé par nne sorte
de tête ou de bouton résultant de la fusion de tonte la partie ex-
trême. De ce bouton sortent quelquefois des filaments différents
des filamenis précédents, et de même aussi quand nn filaraeat
tout entier s'est fmidn dans la masse totale , ceux qni vont émis
pins tard n'ont avec lui d'autre rapport que l'identité du mode
de production. Mais ce sont les anastomoses qui montrent bien
mieux encore comment les filaments peuvent se souder et se cob-
fondre ; en efi'et , deux filaments qui se rencontrent te réunissent
intimement pour n'en former qu'un aeul au^Klessns du point de
jonction. La palmure qu'on observe an-dessous , et le mewenieat
des granules ou nodules qu'on sait dans le filament aimple ^ pnis
indifierennnent dans l'une ou l'autre des braucbes anastomosées,
ne pemettent pas de supposer là une tîmple juxtaposition.
Si les deux fllafnents ainsi réunis (Kirtcnt d'un même point , il
¥11 résulte une maille on komieqne l'on voit diminner» paît
DrS D9F0S0IRES. 255
disparaître entièrement par ^uite du mouvement progressif des
pakunres qui se sont formées aux denx extrémités. De là résultent
quelquefois des ej^pansions membraneuses, percées de mailles
orales.
XJtfattA tfliè 'érdmie on tout autre Khizopode à expansion fili-
ferme VèTàUce lans une certaine dîrecfiôà , les tîlàments dirîgâ
éttÊM 1è«art étt mothretiteoi ValKmgeat tuMt rapidement en àrant
«l«a vÉKrMK èft arrière ; «ttïeux qai V<H«ndent de chaque t;(^té
éa tsMè ijinamion , «e llho«v«nt ploB tm Kioios infléchît «n ai'rièvè,
jiiqnmee ^*ilt«teuMloiioeBt le plan ëe reptation pour ae leoii-
iHMiflr vmêiiuMuetà tandis ^jna-de^etieanx filaneDts4«i noaupit-
cent. 6n voit souvent ces filaments , heurtés par qvelqne ammai^
cule, s'infléchir et s'allonger beaucoup avant de se rompre , et se
contracter enioite ; souvent aussi , quand on beofte le flacon aux
parois duquel ramipent des Rfaizopodes ^ beaucoup de ces petits
mimaiix restent suspendus par un simple filament.
a. ÙUiOtarùiyttkrtCE, — 'GrotHia Jluviatiïu.'Vh Tl, fig. i a-h.
Coque globuleuse <mi oii«>îde sans goulot; expanmns calmées et
inastoinosées. -^ l)iamètre de la coque 0,09 à 0,S3.
)è crotmrî , t^6ikr là 'preraièife fols, le 1 1 octobre 1887 , dans la
SÔEie , sur dek tSératophyRes , une Cromie fluviatile , presque glo-
Meaiè, faïa^h de ô,o^ ,*et)§mettant dû filaments lisses, ra-
ittuA^ pIfIffDés afïl -enilyranchements. Tai eu à Toulouse, en fé-
vrier ^^n vMm iS4o> planeurs Gromies beaucoup plus -grosses
émmmA flacon on javais apporté , Taimée préeédente , de l-eau de
k Seftfè avec des plantas aqaa^uea et des débris recoeiNis de-
lads iongtempa dans ce fleuve. Ces Gromies , larges de o, 29, d*nne
eonleur gria jaunâtre , rampaient à la paroi interne du flacon ,
comme les Gromies marines; leurs expansions, longues de 0,7 à
0,8, étaient noduleuses, et, en se soudant entre elles, formaient
de nombreuses anastomoses , dont les nœuds étaient plus renflés ,
(t'idtitent creusSés de vacuoles ; le mouvement de la substance
^MHnèfBte a^Tait en plusieurs directions comme chez la Gromie
•^Ifi^rmes à Ci^verblèi coque on voirait de nombreuses racuolesne
Iwmr éên» ritt^riettr , «inesarc que ranimai -était |4ifs près de
cfssw de vivre.
!
258 IISTOIRE NATURELLE
6« Genre. MILIOLE. — M^liola.
An. sécrétant un tét calcaire ovoïde ou déprimé, à
seule ouverture , formé de loges qui se replient Fuiie
Fautre ,.ou qui s'appliquent longitudinalement sur les pré-
cédentes , de telle sorte que l'ouverture tennioale estaîter-
Hâtivement à chaque extrémité. Expansions fiUfoniies sor-
tant en rayonnant par Fouverturc terminale nniqiie , h-
quelle est toujours rendue bifide au c6ié interne ptr im
appendice saillant.
Le tét des Milioles est compacte, sans pores, lisse ou di-
versement orné de côtes et de stries, il se compose de loges
allongées qui sont de plus en plus grandes, et se replient
l'une sur l'autre dans le sens de la longueur, de manière que
la dernière dépasse toujours un peu la précédente, et forme
le côté le plus long de la coquille. En se pelotonant ainsi,
les loges recouvrent plus ou moins les précédentes, et n'en
laissent voir qu'iiVie , deux ou quatre. M. d'Orbigny a fondé
sur ces distinctions les genres i^i/ocu/î/ie, TrUoculineyQuinr
queloculine, etc. , dans lesquels il divise les Milioles suivant
le nombre des loges qui se montrent à l'extérieur. Si l'on
dissout le tet par un acide faible avec beaucoup de précaution,
on aperçoit au-dessous une membrane excessivement ténue;
et comme le tét ne pi*ésente aucune trace de texture fibreuse
ou lamelleuse , on pourrait le considérer comme produit par
encroûtement extérieur. Si, pour dissoudre le tét d'une Mi-
liole vivante , on a employé un mélange d'acide nitrique fai-
ble et d'alcool , la substance charnue de l'intérieur se trouve
consolidée et se montre sous l'apparence de lobes aplatis,
repliés suivant leur longueur, et occupant chacune des loges:
desortequ'en développant la sériedeces lobes, on a uncordoD
articulé formé d'autant d'articles qu'il y a de loges. Si on brise
le tét de l'animal vivant, on ne voit à rintérieurqu*nnesoi^
stance glutineuse plus ou moins diaphane, rétractile, ^
DES INFUS01RES. 25T
Sliont qudques lambeaux se contractant isolement , peuvent
ensuite émettre de jpouveaux filaments , comme s'ils étaient
devenus des centres partiels d'organisation.'
Les expansions des Milioles sont an moins six fois plus
minces «pse celles de la Gromia ovifomUs; leur épaisseur
n'eft qoe de 0,01, mais elles se meuvent absolument de méme«
Le mouvement général de la Miliole est au contraire plus
rapide que celui de la Gromie ; car, en été, elle parcourt six
à neuf millimètres par heure. Ainsi , le 12 juin 1835, ayant
mis dans un flacon , avec de Teau de mer, le résidu sabion*
neux provenant du lavage d'une grande quantité d'herbes
marines (Corallines , Fucus , Céramiums) recueillies sur les
bas-fonds de la rade de Toulon , je vis , au bout de trois
heures, des Milioles et d'autres Rhizopodes fixés le long des
parois , à une hauteur variable de 10, 15 et 20 millimètres.
Au boot de douxe heures la paroi interne du flacon en était
tapissée jusqu'à une hauteur de 60 millimètres.
Le nombredescspècesde Milioles vivanteset fossiles est très-
considérable, et doit sans doute donner lieu à rétablissement
de plusieurs genres ; mais je ne crois pas que ce soit en sui-
vant la marche deM. d'Orbigny . L'espèce que j'ai représentée
(Pi. 1 , fig. 14) est la plus abondante , et peut bien étra nom-
mée MiUoUt ifulgaris. Elle a la forme d'un grain de millet ;
sa longueur est d'un millimètre environ , et ses filaments
foot quatre ou cinq fois plus longs. Ce serait une Tnloculine
ou nue Quinquéloculine de M. d'Orbigny , suivant son
degré de développement. Une autre espèce beaucoup plus
içraode ( 2 à 3 millimètres) , qui est assez commune dans
là Méditerranée, a une forme discoïdale déprimée, ses
loges étant rangées dans un même plan , alternativement
nr les deux bords opposés , et présentant en dehors une
crête saillante souvent ondulée. C'est la MiUola deprtssa
qui serait une Spiroloculine pour M. d'Orbigny, mais qui
K me parait pas dilTcrcr de la précédente autrement que
pvsontet.
IRFUaOIBES. 17
3ft8 HISTOIRE NATURELLE
• ViATiBiiLiNE. — Feritbralina^ D'Orb.
An. sécrétant un tét calcaire non poreux, à une seule ouYer-
ture , tfès-âéi)iimé et formé de loges allongées , irrégalièrenient
placées en traters à la suite les unes des autres , et dont la der-
nière seule présente une ouferlure étroile par laquelle aorlaïC
les expansions filiformes.
J*ai observe, en i8S5 à Toulon, les animaux de ce genre qui se
rapprocbent beaucoup des Milioles.
r Genre. CWSTELLAIRE. — Cnsteltaria.
An. séorétant un tét calcaire poreux y aplati , ei cobh
posé de loges contiguite plus larges d'un côté , et formaBt
ainsi une spirale très -ouverte^ dont les tours ne ee re-
convrent pas. Les expansions fiyformcs sortent par les
pores de la dernière ou de ravanintoniére loge.
Les Cristellaires , fort communes dans la Méditerranée ,
fournissent un grand nombre d'espèces qui ont égaleihent
été divisées en plusieurs genres par M. d'Orbîgny. Leur vi-
tesse est de 5 millimètre^ par heure environ.
B" GEfiRE. VORTia ALE. — FoHiciaUs.
An. sderéiant nn tel calcaire poreux, lenticulMre, très-
renflé au centre , composé de loges nombi^euses formant une
apirde dont les tours se recouvrent complètement* Expaa*
siens flliformes sortant par les pores sur tout le conteor.
LaYorliciale commune (PI. 1. fîg. 15) se trouve abon-
damment dans l'Océan et dans la Méditerranée, son diamè-
tre est de 0,5 à 1 millimètre ; ses expansions filiformes sont
envii*on deux fois plus longues ; sa vitesse a été trouvée de
4,8 millimètres par heure. Si loti dissout le t^t par un mé-
lange d'acide nitrique ti^èsafTaibli et d'alcool , la substance
charnue, solidifiée dans chacune des loges qu'elle occupe
DES IMFUSOIRES. 2&9
toutes à kl ibis, forme une série de pièces en V ou en che«
vruiiy dont les deux branches, dirigée^ en a\ant, sont re-
pliées latéralement de chaque côté du tour précédent, .et
qui d'ailleurs portent sur leur bord postérieur une rangée de
lobes pédicellés. Ces pièces, durant la vie de Tanimal , sont '
des masses de substance glutiiieuse occupant la cavité de
toutes les loges, et communiquant entre elles par le! poréls
dont le tét est percé en tout sens.
J'ai encore to rivants des Rotalies et d'autres genres de
Rhîzopodeslibres, mais je n'ai pasétodié leurs expansions fili-
formes non plus que celles des Rosalines, Planorbulines, etc.,
qui vivent fixés à la surface des plantes marines. J'ai bien
constaté que toutes les loges sont occupées à la fois par la
uibstaooe glutineusej mais je n'ai point vu les expansions,
non plus que dans le Poly tréma rubra , que je conjectui^c
appartenii* à cette même famille d'^iprès la naCùi'e de la partie
vivante.
Un nombre considérable de fossiles proviennent .proba-
blrment de vrais Rhizopodes , et de ce nombre serait mdne
la Sidérolîte de la craie de Maestricht ; mais je ne considère
pas comme devant appartenir à cette famille les Nummu-
lites , ni les Oryzaires , les Nodosaires , etc.
IV' FAMILLE.
ACTINOPHRYENS.
Animaux sans orçanisation appréciable ; immobiles
ou fixés , pourvus d'expansions variables , trés-lente-
ment contractiles , toujours simples , et dont Textré-
mlté en se contractant devient souvent globuleuse.
Les Aclinophryens , dont l'organisation paraît aussi
simple que celle des Amibiens el des Rhizopodes , se
distinguent de ces animaux par la lenteur cxlrcinc
avec laquelle iU clendcul ou relireul leurs cxpaiàbions.
17
200 HISTOIRE NATURELLE
Cette lenteur est telle , que parfois on serait tent^
de douter de là nature animale de ces êtres , sil par
l'agitation dujjquide et par le choc des autres corps »
onneteconnaissai^que la consistance de leur corps est
môllé, gltrtineuse comme celle des Amibes, et que
leûrsTtxpansiôns, d*abord très-déliées , se contractent
en se renflant à Textrémité pour, se prolonger de.nou-
veau ou se trouver remplsftrées par d autres expansions
sorties de la'nSasse du corps, quand Taninutl est laisq^
en, repos. A l'intérieur on n'aperçoit que des gra-
nules de diverse grpsseur et des vacuoles souvent fort
grandes , qui ont pu quelquefois être prises peur une
bouche. Ils peuvent aussi émettre un ou plusieurs pro-
longements épais, que Midler a désignés sons le nom de
papille , et que M. Ehfenberg a pris pour une tronipe.
Leurs cils paraissent avoir la propriété , comme les
tentacules des Actinies , de s'agglutiner au corps des
Infusoires qui viennent à les tSucher en nageant , de
leur donner la mort par leur Qontact , puis , en.se con-
tractant de les rapprocher peu à peu de l'Actinophryen,
qui est alors dans le cas de s'en nourrir par absorption ,
soit par sa surface, soit au moyen de ses expansions plus
épaisses : c est là du moins, bien plutôt qu'une véritable
manducation , cie qu'on peut conclure des observations
des divers micrograpUes. Les Actinophrys se multi-
plient par division spontanée.
Les Actinophryens que Ion trouve , soit dans l'eau
douce , soit dans Teau de mer, au milieu des algues et
des Cobferves ^ soit dans ces mêmes eaux longtemps
conservées et même putréfiées , mais non dans les in-
fusions artificielles, peuvent être distingués suivant
qu'ils sont tout à fait nus et sans tégument, ou suivant
qu'ils ont une enveloppe partielle ou un pédoncale
DES INFUSOIRES. 261
membraneux. Dans ce dernier cas ils forment le genre
Acitmta y remarquable aussi parce que ses pédoncules
5ont*8imples , et que ses expansions sont plus souvent
terminées en globules par Tèilet de la contraclion , elle
genre Dendrosoma , indiqué seulemeirt paVJM. Ehren-
berg comme présentant un pédoncule rameux et des
corps semblables à des jéctinophrys à l'extrémité de
chaque rameau. Les Actinophrycns nus forml^nt le
genre Actinophrys^ remarquable par la ténuité de ^iça
expansions, et quon a proposé*" de subdiviser en plu-
sieurs autres genres. . «
Des Actinophrysontété vus auciennement par plu-
sieurs micrographes ^ qui, frappés delà dvspd^itiou
rayonnante de leurs expansions ou cils , les désignèrent
par une âënomination correspondante. Ainsi Eiciinorn
nonune Étoile ( der Stem ) , YActinophfys sol ; et
MùUen, qui en fit uATrichode, le nomma Trichodà soi.
Des Acin^taoni également été vus par Btiker et |9ar
MuUer, et ce dernier classa parmi les ForticelleSfVA"
cineta tuberosa, quiKBvait pourtant vue ne point se
contracter.
Les Attînophryens , dont JMuUer avait fait*des Tri-
iïoies , M. Bory de Saint-Vincent les pla^ dans son
genre Peritricha avec des UrciÉolariAs , des Leuco-
phryens et de vrais Trichodiens f ce genre , d'ailleurs ,
fait j^rtie de sa famille des Polytriques , qui , dit-il ,
ont des (jls très-fins , non distinctement vil\^a\iiés, ré-
pandus sur toute la surface dy corp^, quISique^iarifii
eux il place les Leucophres.
M. Ehrenberg distingua les Actinophrytfis nus en
trois genres, Actinophrys^ Trichodiscus et Podo-
phrya, 11 les caractérisa par l'afisence de cils vibratiles*,
et eepeodant les classa, parmi les E^Iiéliens , avec
26t HISTOIKE WATVftEUE
d antres Infasoîres , f|aî tons ont des cils Tibratilcs. D
leur attribue un canal digestif distinct, aTecoDeteudie
et un anos opposés, et cependant il n*a pu leur &ii^ ava-
ler à tous des substances colorées , et ne se fonde pour
cela que sur Icf fait de Tacrglutination de leurs expoa-
sfons au corps des Infusoires , qu'ils semMcnt absoarber
en les rapprochant de leur surface. En même temps il
avait placé le genre Acineta comme appendice à la
suite des Bacillariées , en remarquant qne les tenta-
cules rayonnants retractiles de ces animaux , ne sont
point vibraliles. Mais pendant l'impression de son
toiredes Infusoires , où il les classe de celte
il eut occasion d'obsenrer un nouveau genre voisin des
Acinètes , qu'il nomma Dendrosama , et qui l'a con-
duit à penser que les Podophrja , les ActiAophrys et
les Acinètes, pourraient être réunis avec le nouveau
genre dans ime famille qu'il propose d'instituer sous
le nom à'J/cinetines , et qui , sauf la définition , ré-
pondrait bien à notre familières jictinophryens.
1" Gk^re. ACTINOPHRYS. — >^c/i«opÀr>'j. Ehr.
An. à çprps globqlenx ou discoïde entouré d'expansions
rayonnantes filUprmcs très-déliées , lentement contractilfc- <
I . Acnvorair» soleil.— Jctlncphryt /o/(i). PI. III » fig. 3. {
Qyrps globuleux, expansions très-nombrense^ , rayoïmaDten ;
tout sens ^ne ou deux fois aussi longues que le oqfps. ^ Dii- .
mètreducoi^ de 0,018 à 0,063. • * '
(i) Joblot. Micros, part, a , p. G4 , PI. 7 » f- l$.
JDtr Stem, Eichhorn. — Beytr. Zagab, 1783, p. i5, f. I-7.
Tn'choda sol,Mù\\er , An.^Inf. p. 164, lab. XXflI, f. l3-l5. {
' Peritricka toi , Bory, Ency^l. 1804. i
Actinophtys sqf, Ehrenb. Mém. Berlin, i83o, Ub* II| f-P^- ""
Infu». i838, Ub. XXXÏ , f. VI , p. 3o3.
nES IKFUSOIRES. 963'
Mpèce . ilctnl ic cotpt forme une mntie iphérique , îfa-
Ma, (nnleoflnl do granules ei de* vncitoles, e»t très-commiiae
dtDl l'ean douce cuaservce avec îles plantes nqualiquei , Ion
mime que c«* piaules tu »ont déjii diicom posées.
MUIIn" qaî 11 décrit comme globulcuae . Iiërisiée en tout lenc
de njon* uinombratiles trcs-cléliés, plui longs que le corpi,
njoDle qu'il n'a jamaiit pu obtcnrer le moiadre mouvemeat de cm
i»ytmt , quoique , â plusieun reprises, it l'ait observi-e avec at
teullon peudant deux heures de salle. • Le corps , dil-il , se di-
Ulait et se coutraclait lant soil peu , trèt-tcalement et comme «"il
tml eu nn« ouverture. Je l'ui vu ci el là {pnHim) émettre et ré-
^^^Hter une papille hjaline. • Eufia II ajoute qu'en i ;;; , sou ami
^^^Hp«r , en sa préieuce , fit sortir du corps de cet Infuioire on
^^^BÏbK^ du genre Lyocée, d'où il conclut que cet animal, mat-
^^^^ «oo estrcme lenlenr, dévore les animaui qui TlTenl avec
loi. Mai* ou couçoit que ce fuît est tout â fait analogue à tie qna
DOna *oyons chez le» Amibes renfermant si souvent des corpi
ttraitfen.
OcLboro avait été bien plus cuplicite que Millier «ur le fait da
Il maadacatiun chez les Actiuophrys, en BlTirmant avoir Tudei
Actinophrj*, viBihlfs à l'œîlnu .dévorer des Cyclope». M. Ehren-
harf ■ partant de là , dans son premier mémoire ( i SSo ) . décrit
MCMoe nue trompe charnue , protractile et rétraclile, ce qna
HBDer nommait une papille ; il compte jusqu'à vin^t eslomaei
dan» 0«Ua ActiD0pbr7* et dit l'avoir vue souvent adliércnte à la
£tr»nm ptululala , qu'elle cmpêcliait de nager jusqu'à ce qu'elta
Ttit taé*, paraissant, dil-il , la sucer avec sa Immpe ; ce qui,
eoanna on voit , ne s'accorde {^re avec le fait des Cnuta-
•es avale* , comme prétendait l'avoir observa Eichhorn.
fini lard (i836). M. Ehrenberg . parlant du mémo Infuaoira,
iH: • Il est presque immobile . ce qui le rend difTicile à aperco-
««tr , «t son mouvement est trèslont comme celui d un Ourain.
En admettant de l'air dans son corps , il peut rapidement étra
portéâla Mirface, et. en le laissant échapper, il revient prompte-
i aantan fond, comme l'avait vu Kichhorn. - Cet auteur a vu les
I njona, an cils, ae courber, l'allonger el se contracter , et ,dani
I tacas, préteatcrmi reufleinent à l'eitrémité. Ces rayons, dit-il ,
^^JBient â l'animal pour [lalper un objet , pour marclier el ponr
^^^■kr sa pioia ; ils donnent la mort aux autres animalcule! . par
^^HlFceDlact, arec une pronfpiilude surprenanle. H anure eu-
264' HISTOIRE NATURELLE
core l'avoir vu avaler du rariniu et de Tindigo qui péuctraienl à
riûléricur sans toiirLilloiineaient , ce qui lui a permis de compler
jusqu'à seize e:»lomac8.
• AcTiNOPUiiYs MARINE. — Actinophrys marina. PI. I,fig..i8,.
J ai observé dans Tèau de mer de la Méditerranée , coaierréc
à Toulouse depuis vingt jours, le s avril 1840, une Actinophrys,
trés-voi^ne de la précédente, dont elle semble dilTérer seulement
par son habitation et par la contractilité plus marquée de ses
rayons. Elle était très -abondante parmi les algues microacopi-
ques. he corps, en masse globuleuse grenue, était large de 0.008
à 0,01 2. 11 faudrait des observations plus détaillées pour pouvoir
prononcer si c'est une simple variété de V Jctinophrjrs soi,
a. AcTiNOPBRrs mciTis. — Jciinophr^t digitaia, PI. 1. fig. 19, et
Pl.lll,fig. 4.
Corps déprimé , à rayons flexibles , épaissis à la base et formant
par la contraction , des prolongements épais , obtus , en forme
de doigts. — Largeur du corps 0,055.
J'ai trouvé dans de l'eau douce, conservée depuis longtemps avec
diverses plantes de marais, en 1 839, cette espéee bien distincte et
qui appartiendrait au genre Trickodiscus de M. £brenberg , si
ce genre était admis. Son corps , en disque irrégulier tuber-
ouleujc , présente , à l'intérieur , des granules de diverses gros-
seurs, et des vacuoles bien reconnaissables ( fig. 4-0). De ton con-
tour seulement , paraissent partir ses expansions plus épaisses à
la base^ moins longues que celles de l'espèce précédente , et sus-
ceptibles, en se contractant, de former des prolongements épais ,
obtus; ce serait une véritable Amibe, si elle se servait de ses
expansions pour ramper. Le jeune individu , représenté dans la
planche l'*(fig. 19) était fixé par une extrémité et offrait une
certaine ressemblance avec les Acinètes.
* AcTiNorasYS discus.— Triehodùcus sol, Ehren. Infos, i848,
tab. XXXI t f. 9.
Le genre Trichodiseus , caractérisé par la forme de son corps dis-
coïde déprimé , émettant de son bord seulement une rangée de
DES liil'USOIRES. 265
cils, a été institaë par M. Rhrenberg pour cette espèce. 11 la dé-
crÎTak, en iSSo , comme un disque arrondi , incolore, an bord
dnqnel sont de longues soies , très-déliées , dont ou suit le trajet
dans rîntérieur du corps , jusqu'auprès du centre. Ce dernier ca-
ractère assurément suffirait à rétablissement d*nn genre dis-
tinct; mais quoique Fauteur l'exprime encore dans son dessin ,
en ]838 , il n'en parle plus en caractérisant ainsi son genre Tri-
chodiicas(page3o4.)«*^u* Àcils non vibratiles, à bouche inerme»
tronquée parallèlement à la surface inférieure , à corps* déprimé
non pédicellé , avec une nouvelle série de tentacules marginaux
en rayons. » En décrivant la seule espèce connue ayant le corps
déprimé, suborbiculaire, hyalin ou jaunâtre , avec des rayons
variés , il compare cet Infusoire , dont les mouvements ont une
extrême lenteur , à une Arcelle sans tét , et dit lui avoir vu , à
Berlin, une bouche centrale, et peut-être une glande (testicule)
latérale, et en Russie beaucoup d'estomacs et des ovules. Mais il
na pu rénMira lui faire avaler de substances colorées, et il déclare
que la position de l'anus est incertaine. 11 Ta trouvé en juin et
juillet parmi les Copferves. 11 Oxe à o,oGi ou o,i s4 le diamètre du
corps, sans les rayons qui ont une longueur égale, mais qui échap-
pent facilement k la vue.
3. AcTiNOpaars DiFFORJiE. — Jetinophtys difformii (i), — PI. i ,
fig. 30.
Corps déprimé, diapliane , irrégulièrement lobé , appliqué sur
le porte - objet y émettant de divers points des expansions fili-
fonnes. — Largeur du corps de 0,045 à 0,13.
J'ai observé, au mois d'avril i838, entre les débris végétaux
d'ooe eau de marais conservée longtemps , cette espèce que je
pris d'abord pour une Amibe , mais que son extrême lenteur et
U roideur de ses expansions filiformes m*ont fait rapporter à
Tespèce décrite sous ce nom par M. Ehrenberg , qui l'a trouvée
leulement à la surface de diverses infusions, le lo novembre
iBi8, et lai assigne pour maximum de largeur 0,09.
{\) A€Umophi^s difformU, Ehr. Infut. i838, PI. XXXI. f. 8,
^3o4.
\
266 HISTOIRE VÀTURELLE
4. AcTiNOPHRTS PÉDONCULES. — Jctinophry't pctUcellaîa {^i).
Corps globuleux y granuleux et trouble mtérieurement , en-
touré d^expansions filiformes ou de cils rayonnants, aussi longs
que lui, et muni d'un prolongement diaphane en forme de pédoô-
ôile. — Diamètre du corps 0,062.
Cet Infusoire que je n ai pas tu est décrit par MfQler comme le
plus lent de tous les animaux , cependant cet autenr a tu nn
autre Infusoire ( Leucophra signaia ) , qai nageait trop pr^ de
celui-ci, se trouver instantanément agglutiné par ses cils et rap-
proché de son corps sur lequel il s'allongea beancoap en cessant
de vivre.
M. Ehrenberg le trouva abondamment, au mois d'avril iS3s ,
dans la pellicule couvrant la surface d*une ean de marais con-
servée à la maison ; tout en le regardant comme une Actinophrjs
pédicellée , il reconnaît son analogie avec le genre' Acinète , et
dit lui avoir reconnu clairement une bouche, des estomacs et
des ovules fins et obscurs, mais n'avoir pu 'observer ni Tîntro-
duction des substances colorées , ni la position de l'anni. 11 est
conduit ainsi à remarquer, conformément à ses idées systé-
matiques, que si le manque d'ouverture anale était constaté, cet
animal pourrait appartenir au genre Acinète.
De plus que Millier, il a vu la contraction en boule on en
massue, de l'extrémité des tentacules , et, comme cet auteur , il a
vu le singulier phénomène de l'agglutination et de la moi;t des
divers Infusoires qui en nageant viennent à toucher par hasard
les expansions filiformes de cette Actinophrys. « Aussitôt, dit-il,
que la Trichodina grandinella , qui se trouve ordinaironent
très «abondante en même temps, vient en tourbillonnant avec vi-
tesse heurter ses tentacules , elle est arrêtéee , cesse tout à
coup de tourbillonner et retire ses cils en arrière. Elle est ensuite
de plus en plus rapprochée du corps de son ennemi , et y reste
adhérente jusqu'à ce qu'elle soit visiblement rendue vide , et qa»
(1) Trichodafixa, Millier , Inf. Pi. XXXI, f. ll-ia, p. ^17.
Peritricha cometa ^ Bory, Encycl. iSl^.
Podophrya fixa , Ehrenb. Mém. x633. -^ laftit. i838, H XXXI ,
f. 10, p. 3o6.
DE6 IHFUSOIRES. S67
fa pêmioU abandonnée.» Je ne puis que faire obserrer acee«soire-
ment ici que tontes les fois que j'ai vn mourir la Trichodina gran-
dinelia , je n'ai aperçu aucun indice de peau ou de tégument
résistant.
^Jeiinopkrytviridit. — Ebr. Inf. Pl.zzxi, fig. 7, p« 34.
Corps globuleux, verdâtre, entouré de rayons serrés, plus
eourts que le diamètre du corps. — Diamètre du corps de 0,045
à 0,095.
M. Ehrenberg décrit sous ce nom une espèce incomplètement
obserrée par lui entre les Gonferres , et dont il attribue la colora-
tion a des omles rerts.
'Jctimaphrjrif granata. Tiiehoda granaia (i). Mûller, Inf. PI. xxiii,
fig. 6*7, page 162.
Corps globuleux , opaque au centre , entouré de cils plus courts
ifoe le diamètre.
Huiler noomia ainsi un Infusoire fort douteux , qu il obserra
dans Tean couverte de Lemna et que son opacité , eu même
temps qne son immobilité , pourraient faire prendre pour autre
chose qo*iine jtciinophrjrs,
â« Genrb. AQNÈTE. -^ Acineta. Ebr.
An. à corps globuleux ou comprimé , immobile , émettant
des expansions variables, trés-lcntement contractiles , et par
suite souvent renflées à Textrémité , porté par un pédicule
simple, dont Tenveloppc membraneuse se prolonge plus ou
looins sur la masse du corps.
I. Actnin bosselée. — Âcineta iuherosa (t). — PI. 1 , fig. 1 2- 13.
Corps presque triangulaire , comprimé , élargi au sommet avec
(0 Peritricha granata , Borj , Encycl. i8a4*
(a) Baker^EmpIojr. for Ihe micros. j^5i , p. 441» ^1- XIIÎ, f. lO-lQ.
Brachionus iuberosus , Pallas, El. Zooph. i^6(3, p. lo5.
yarticetia tuberosa^ Mûller, Ins. pi. XLIV, f. 8-9, p 3o8.
Àdmetm tuberota, Ehrenh. Hém» i83d,p. i4i>*— Infi»* i838fpl. XX,
SC8 HISTOIRE NATUBELLE
trois tubercules , dont les deux latéraux, plus constants et plus
saillants , sont seuls munis d'expansions variables en forme de
cils; i)édoncule deux fois plus long que le corps. — Longueur du
corps de 0,062 à 0,094.
Millier, qui n* obsenra qu'une seule fois , et d'une numère trèi-
incomplète t cet Infusoire dans nne eau de marais, le rangea parmi
•es Vorticelles, qui sont caractérisées par leur contractnife;
tandis que celui-ci est presque totalement immobile, comme l'ex-
prime le mot grée âx/vitcc, qui signifie immobile , sans moa-
Tement. M. Ehrenberg , qui l'a tu dans l'eau de la mer Bal-
tique, sur le Ceramium diaphanum^ l'a un peu mieux étudié,
quoique très-imparfaitement encore ; il le classa d'abord (i 933),
dans la famille de ses Peridinœa ; et plus tard (i838) , il l'a placé
comme appendice à la suite des Bacillariées ; puis enfin » comme
je l'ai déjà dit , il a proposé de le prendre pour type d'une non-
Telle famille qui répood à nos Actinophryens.
11 le décrit comme ayant les deux tubercules latéraux garnis
d'un faisceau de cils plus courts que le diamètre du corps , reoflà
en globules à l'extrémité , mais qu'il n'a point tus se contracter;
et comme étant fixé à un pédoncule d'une transparence parfaite,
presque invisible , six fois moins large qne le corps et deux fois
aussi long. Ce corps enveloppé par une cuirasse membraneme,
consiste en une masse d'un brun jaunâtre, qui forme deux larges
bandes obscures non exactement limitées. Enfin, cet auteur croit
avoir vu dans quelques individus, les deux faisceaux de cils retirés
a l'intérieur, comme l'indique la fig. 1 3 , copiée de son ouvrage,
ainsi que la fig. is.
1*
a. Jeineta Ljrngbrei. Ehr. Inf. 1 838. —PI. 20, fig. 8.
Corps globuleux , jauuàlre , hérissé de toutes parts de cils plus
courts que le corps , et supporté par un i)édoncule long , épab>,
transparent , trois à cinq fois plus long que le corps. -^ Diamèirp
du corps 0,062. — Longueur totale de Tanimal 0,SffO à 0,576.
M. Ehrenberg a trouvé sur une Sertulaire , dans la mer Bal-
tique, cette espèce qu'il dit ressembler entièrement a une Aclîno-
phrys xo/ pédonculée ; j'ai moi-même observé en i835, à Toulon.
sur un Duccinum mulabiU^ une espèce que je crois la même, qu<:i -
que ses expansions variables fusseut plus épaisses et moins noai-
breuses.
DES I1IFUSOIRJS8. S80
* Aeineta mystacina, Ehr. Inf* r838.
Le même auiem' donne ce nom â un Infusoire quMI arait d'abord
(i83i) nomme Cothumia ? mj-stacina , et qu'il a trourë en jipllet
et septembre mr les racines de la Lemna mnor. Son cOrps jau-
nâtre, presque globuleux , est garni de cils renflés à reztrémitë»
deux ibb plus longs que son diamètre ; et il est logé au milieu d'une
capanle ou ressie cristalline et porté par un pédoncule très-court;
la loDgenr totale est de 0,047.
'GoiftB DENDROSOMA. Ehr. 1838. Infusionst. p. 316
Dans une simple note ajoutée à la suite de sa famille des
Encielia, et après avoir dit que le genre Podophrya^
D*ayant qu'un orifice à llntestin , et restant dépourvn
danus, se rapproche des Acinètes» M. Ehrenberg annonce
avoir observé tout récemment une forme très-remarquabte
qall veut nommer Dendrosoma radians , et qui parait
également dépourvue d'ouverture anale : c'est une tige plus
épaisse , fixée à sa base et portant sur ses rameaux des têtes
nombreuses dont chacune ressemble à une Actinophrytf.
Cette espèce se rapproche donc à la fois des deux genres ci-
dessus indiqués, et fournit à l'auteur l'occasion de dire qu'il
serait néœssaire de former avec les Acinètes, séparées des Ba-
dllariées , et le Dendrosoma , une famille particulière entre
1» BaciUariécs et les Yorticelliens , à laquelle appartiens
<iraieot peut-être aussi les Podophrya et Trichodiscus.
270 UISTOIBZ RATUULLE
ORDRE III.
tnfusoires pourvus d'un ou plusieurs filaments
flagelliformes servant d*organes locomoteurs. —
Sans bouche.
V* FAMILLE.
M0NADIEN9.
Animaux sans aucun tégument , formés tf ode sub-
stance glutineuse y en apparence homogène, 8tiSGe[itibte
de s'agglutiner et de s'étirer plus ou moins ; de forme
ordinairement variable ; ayant un ou plusieurs fib-
ments flagelliformes pour organes locomoteurs , et
quelquefois des appendices latéraux ou en fonae de
queue.
Les Monadiens sont aussi parmi les plus simples de
tous les Infusoires, ils se produisent preque tons dam
des infusions , et n'ont d'autres organes visibles qse
leurs filaments flagelliformes qui n'ont étéapercnsqoe
dans ces derniers temps, et qu'on ne peut voir nette-
ment qu'au moyen des meilleurs microscopes , et arec
les plus grandes précautions. Ces filaments, eneflet,
ne se montrent quelquefois, au grossissement de 300 à ^
400 diamètres , que comme des brins de soie ou de ^
laine très-fine vus à l'œil nu ; on peut donc calculer ^
qu'alors ils n'ont pas plus d'un trente millième de milH- |
mèlre d'épaisseur réelle ; leur mouvement et Tagitaliofl j
qu'ils causent dans le liquide environnant les font J^i*
bord deviner ; mais on ne parvient à les distioi^uer \
}
BBS IirrtJSOIRES. i7i
qu a l'instint où leur mouvement se ralentit, et quand,
par une disposition convenable du diaphra^e où du
prisme réflecteur, on a fait nattre des ombres. Leur Ion-
(pieur est toujours au moins double , et quelquefois
quadruple de celle de l'Infusoire lui-même.
Tous ces animSux paraissent formés d'une substance
glntinevse homogène , susceptible de s'étirer quand I
elle s'est agglutinée à quelque autre corps ; d'où résulte
an changement de forme ou la production d'un appen-
dice irrégulier que parfois on pourrait prendre pour
un autre filament ; quelques Monadiens changent
même de forme en nageant librement dans le liquide )
et se rapprochent ainsi du caractère des Amibes. De^
fscaoles ou cavités sphériques se creusent spontané*
ment dans le corps des Monadiens près de la surface ;
quelquefois elles s'ouvrent au dehors , et , venant à se
contracter, elles enferment les corps étrangers qui y
sont entrés. C'est ainsi que sont venus à l'intérieur les
divers objets que ces animaux paraissent avoir man«*
gés , et non {lar une bouche qui n'existe point.
Les genres nombreux qu'on peut établir dans la fa»
mille des Monadiens , seront donc distingués seulement
par le nombre et par la position des filaments locomo^
leurs» par la forme la plus habituelle de leur corps et
de leunappendices ; enfin on pourra établir deux genres
pmir ceux qui vivent habituellement agrégés ; savoir,
les Uvella, formant des groupes en forme de mûre
qui se meuvent librement dans le liquide; etlesy/n-
tkmphysaf dont les groupes sont naturellement fixés à
l'extrémité des rameaux d'un support corné qu'ils
ont sécrété. Les animalcules de ces deux genres , quand
ils sont désagrégés , ressemblent 'd'ailleurs entièrement
à dis Monades isolées pourvues d'un seul filament.
9Ï3 HISTOIRE NATURELLE
Parmi les Monadiens qui vivent toujours isolés , on
sépare , sous le nom de Tricliomonas , ceux qui ont
une rangée ou une touffe de cils vibratiles en outre
de leur filament flagelliforme ; et Ton 'fait on fçenie
Heteromita bien distinct pour ceux qui , avec un fila*
ment flagelliforme , au mojen duqulfl ils se meuvent
% en avant, ont aussi un filament plus épais , traînant-,
qui s'agglutine çà et là sur les corps voisins ; et , par si
contraction subite, leur donne le moyen de changer de
lieu tout à coup.
Un autre genre, qui se distingue aisément des autres
Monadiens, est celui des Hexamita , bien remarqoaUe
par le nombre de ses filaments flagellifomies » quatrt
en avant , et deux en arrière qui paraissent résolterde
l'étirement de la substance même du corps. On peut
distinguer encore les Chilomonas^ dont le filamentifah
gelliforme part obliquement en arrière d'un prolonge*
ment antérieur en forme de lèvre ; et les Trepomonas,
dont le corps, arrondi en arrière» aplati et tordn ea
avant, est muni de deux filaments flagelliformes , par-
tant de l'extrémité de deux lobes anguleux , dirigés en
sens inverse, d'où résulte un mouvement gyratoire
particulier.
Les autres Monadiens pourraient , à la rigueur, être
considérés comme des modifications de forme d'un
même genre , produites par l'influence du milieu dins
lequel vivent et se développent ces Infusoires ; en effet
on voit dans des infusions ces Monadiens présenter tdie
ou telle modification remarquable, suivant la nature
d'un sel ou d'un réactif qu'on y ajoute.
En attendant toutefois que l'on soit bien fixé sur
ce point , on peut diviser ainsi ces Infusoires i ceux
dont le corps ealL rond ou oUong sans appendices^ et |
1>L5 l^E'LS01.as. 273
seul fibiurct éi^alcxaeal liu eL :ii^ité<IaQS (oute
sa longueur, forment le geore Monas proprement dii,
leur tnauvctoeat est irrêgulier, tremhJotlnnt , mais
Don saccadé. Ceux ((ui, iivec un corps discoïde sans
appendices , ont un fîUmeiit plus épais et roide à sa
l»;isc, «H^ilé seulement 6 l'exlrémilé, sont les C;^c/i£^iH/n,
ilool le mouremcul est lent et uniforme. Il en est cLei} ^
4ui un prolon;: entent IuLêral devient parfois un second
Itkiiiient ondulatoire, distingue du premier parce qu'il
pnD(l^«videmmeQt son origine de la substance charnue
étir^ , ils forment le genre ^niphimonas , reconnais-
mMc à un mouvement sacaidé tout particulier ; Ceux
cefîn qui ont un prolongement en manière de queue ,
tODl \ks Cercomonas ; ce prolongement s'agglutînaat
ia porte-objet, iourtiit un point d'uppuî autour du-
^oil l'Illusoire s'ugite en se bahmoant jusqu'à ce qu'il
Nil redevenu libre. Mais , je le répète, ces distinctions
g^iriques sont tout à iait artitïcielles, et destinée!
rtoletucot à liicitiler la dési^'naliou des Infusoirea
Btt'flnaura rencontrés dans lelleou telle infusion , et
blÔÉif mieux connus, pourraieut même, dans cer-
H|B|^caift, être rapportes comme variétés à une seule
lies Monadiens, se montrant des premiers dniis .
■rcHue toutes les infusions , ont été remarqués
ptr tous les anciens micrographes qui, ne soup-
{tnaant pas la présence de leurs iilaments tla)i;el-
Ubimes , les décrivirent comme des animalcules eo
fanncde poinlou de globule. Cependant (ileichen en
til fouvenl d agglutinés par leurs appendices ou par
Wl Clameots . et il les nomma jeux de nature ; d'au-
Kcnt aussi des Monades u^réf^ées ou
pliM'ii diius son t;aire Mona» une de
18
;
S74 HISTOIRE NATURELLE
€68 Uvellcs avecdes Traies Monades , 'desjBiMiriwiiet
des corpe de nature douteuse qu'il cara.olérisaît'Sfeiiltf-
ment en les disant ponctifon^fi^ ou en ifepne de^fil||[|4
d'autres Uvelies furent placées par lui mlncfllnn. MK
f^ol^fox, €0 sont les Vol%H>$t sociaUs et f^bft^cM^^Wp*
Son g^re Cyclidium^ caractérisé par une for|9^cîra^
]aire » èontiebt aussi des Moniidicns^ et Tipia^lpUaMi^
ment de ceux que nous nommons de même. Eofio lit
jgeme^ Oroana contient des.^m/iAtmoiui^ou GmlM
mon0s dansles espèces qu'il a nommées CércarimguÊli
eidercariagyrinus. ^ . * •
1^(4 Bory a réparti les Monadiens dan$^ mb f^vjpii
Monade , Ophtalmoplanis ; et C^rdide , ^ kuteJVe
des Monadaires ; dans son genre ÎJvelle, àpjJi^ÈiÉSk
des Pandorinées., et dans son fleure Gercaireb V-'
M. Ehrenberg^ulut, dès 1830, 8}^iq«er aux
Monadiens , qu'il nomme Morutdina , ses prinfiipes^e
classification basés sur la disposition de l'appareil di-
gestif s preiiant donc pour des estomf|js les Tnrnfei
qui se forment successivement à l'intm^nr de^faiy
corps > et qu'il avait vues ccdorées parrindigo^et.le
csirmiU) il leur supposa douze à tingt estomaoapéAh
celles, appendus autour d'un pharynx , s'ouyranrW
dehors par une large bondi^ bordée'.de jdîIs-. La pasi-
lâoii de cette bouche supposée, lui foùmiasait ensuili
des-caractères dis tinc tifs pour plusieurs de seq^j^epres;
. maifl préalablement il avait séparé comme ponmB
de queue les deux genres Bcdo et Urocentram^éïKÀ
le pi:easier répond en partie à nos Cercomotmsy etdoaf
le secHHMl a été reporté depuis par l'auteur lui-iqêaM
aupnès des Vorticelles. La présence d'un poîiii rAigs
qu'il Appelle un œil » lui servait^à sépart^ le gemns Mir
croglma « que Boqs croyons avoir été étaMi avecdei
SEfl^ UIFUSOIRES. STft
DM ds Thécamonadieus. Aestaient aloô des Mo"
na d^ forme inyariable , à bouche terminaje et di-
I CB aTadt, c'étaient les Monas s'ils étaient^toa-
I aolitaires; les UveUa^ s'ils étaient solitaires
lid, puis groupés et enfin libres; des Polyiomaj
dîlàires dans le jeune âge , ils «e diviseiftc»deux
•MHi^*€t se résolvent en un amaa.d'indiyidiis.
Manadùia k bouche droite , ironqnfe , dirigée cm
% sens dans le mouTem^l , formaient le gcnee
90oocii«; pour d'autres enfin» à bctficfae obiiqve
bord et bil(d)ée » était institué un genre Chitoi
w. , t. . ^
ti^uteur» en 4838 , avait déjà Komiiu un filaÀent
ilifiimie , <|uit nommé^me trompe Uies na^cle ses
îdcntes espèces de Moinas ( M. pulpisculmâ ), don^
iJit dès lors un nouread genre de Crypiemonor^
, sous le nom de ChOunirlomona* » à cause, de la
nce d'une cuirasse; mais il persistait emèdàè à
Nier à sa Monas grandis , ainsi qu'à ses autres
ce, une couronne de cils tibratiles. Ce ne futqne
son mémoire de 1836 qu'il reconnut €he% tous ces
aux la présence de ce qu'il nomma une tr<N4pt ;
D8son histoire des Infusoires » en 1888 , il étUdlt,
èa ce caractère et quelques autres , une pOuveUe
um de ses Monadina^ qu'il définit encore « des ani-
[ polygastriques sans tube intestinal , sans cuirasse
pendices, h corps uniforme. n.Sépacant d'abord le
I Bodo 9 caractérisé par la présenoe d'une que,iie,
tîngme parmi les Monadina sans queue uni seul
tCkUanumas dont la boucheest pourvue de lèvres.
à im autres qui sont sans lèvres , il fait un groupe
«s'qui se meuvent od nageant» et il piaceà part»
un gmre Doxococcus , ceux qui aç
18.
S7G HISTOIRE NATURELLE
roulant. Parmi les Monadieos nugeanto, il disthiffiie
ceux qui sont sans yeux et en forme trois genres» savoir
les Monas , qui sont simples , les Uv^elta etiéft Pofy^
toma , qui sont agrégés; mnis ces derniers le sont jmt
divisicyi spontanée . et ceux-là par réunion. Puis enin
de ceux qui ont les points colorés qu'il nomiyie dès
yeux y il ^it aussi trois genres; les deux premiers, Mi"
crogtena et Phaeelamonas, comprennent des aôimanx
▼ivant isolés , mais distingués , parce que les premiers
n'ont qu'une ou deux trompes , tandis que les' seconds
en ont plu^eurs. Les Infusoires du troisième genre
Glenomorum , vivent agrégés.
Jen'aipu, dans le cours de mes observations, recon-
naître tous4es genres de cet auteur, soit que plusieurs
des caractères aient été interprétés dnne manière trop
différente par chacun de nous; soit que le hasard ne
m'ait pas fait rencontrer les mêmes objets. Je ne puis
toutefois admettre chess aucun Monadien , Texistence
^d'une bouche , et je persiste à croire qu'elle a été sim»
plement déduite par M. Ehrenberg de l'introduction
des substances colorées. Je crois que les Microglena ,
Phàcelomonas , Glenomorum et Doxococcum doivmt
appiartenir à une autre famille , et je ne comprends
pas la distinction des genres Uvella et Polytoma , dis-
tinction fondée en partie sur le mode de division spon-
tanée des Polytoma suivant deux directions ou en croix
que je n'ai pas eu l'occasion d'observer j et sur le grou'
pement périodique des Uvella , que je ne veux pas
admettre. Il resterait donc seulement quatre genres de
cet auteur , les ^Monas^ Uuella , Chilomonas et Boda
qui pourraient être comparés avec les miens ; ce der-
nier comprenant en partie mes NexaifUta , Anipkim4>-
nos et Cercomonas. j
DES IM^USOIRË^. 3T7-
Quant «au mode che pro]^ng«itfon des jMtonadiens que
M. Ehrenbêrg dit avoir lieu par diTision spontanée
tnuujjreiSedanshuilde ses genres, et suivant deux direc-
tions en croix dani son Polytoma, je doit^ avouer que je
ne l'ai jamak vu bien nettement ; il me semblerait pjus
probaMe que la propagation a lieu comme pour les Ami-
bes paè Tab.'fndon d'un lobe dû de l'extrémité d%ne ex-
paDsioq. Je n'ai pas besoin de répéter que je n'admets
testes apiifiauz , ni boudie ni çstbmac ni aucun autre
modèle jautrition.que l'absorption efiectiiéepar toute
b sur Ac^ externe o^ par les vacuoles. Enfin , pour ce
qui dA des yeux et de la coloration en vert ou en rouge
attribués par M. Ebrenberg à plusieurs de ses Afono^
Jinaj je n'ai^en va de td , si ce li'est cbez les Théca-
nooadîeiy et le^ Euglâiiens dont les points rouges ne
■Tônt pBffpsfru mériter le nonî d'yeux.
Je T€)yais le filament flagelliforme des Monadiens à
b fin de 1835 « sMs savoir que M. Ebrenberg avait
déjà aperçu précédemment ce filament dans quelques
aiitres tyfSSs dlnfusoires , mais j^Ié voyais bien diflé-
remmçDt que loi , et les notions précises que J'avais
eaes dès le principe sur fa vraie longueur et- sur l'ex*
tréme ténuité de ce filament ,.pe me permettaient pas
d'y voir comme lui une trompe , mais stYnplefUent un
orpiïe'de locomotion ; je l'ai représenta et décrit dans
les Aanatcs dft scfiences naturelles (toni. S, avril 1836, ,
jil. 9) j tel que j'ai continué à le vdfr depuis.
278
niSTOlItB RATU BELLE
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AS» IMFCSOiaES. m
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l'' Genrs. monade. — Monas.
nos, de forme arrondie oa oblongiie; de forqie mh
, sans -expansions , et avec oin seul filament flaget-
e. — Mouvement un peu vacillant.
si que je l'ai dit précédemment » il est impossible de
rter avec oertitude les Monades» telles que nous les
issons aujourd'hui , aux espèces décrites par MtUlar
r M. Bory ; la même observation s'applique à la plupart
i espèces décrites ou plutôt indiquées par M. Elùren-
lans son dernier ouvrage, el dont plusieurs avaient été
iemment rapportées par lui à divers autrwgeares (1).
lent à ce que beaucoup de ses Monades n'ont été vues
î qu'une seule fois dans ses voyages , et surtout à ce
«Igarde leur forme conune tout à fait invariable, et
t ofiFrirun caractère distinctif absolu , tandb que je
M au contraire cette forme comme plus ou mbins va-
)«• Thigtofîx eipicet de Monadet do M. Ehrenberg, cinq Reniement
ïréienléet dant l'onvragc de cet auteur (Die In/usionsthierchen),
!• trompe , longue à peine comme le corps, les vingt-une autres
prétentéet simplement è un grouisaement de 290 fois , ou 3oo ou
il eomme de petits ovales irréguliers sans aucun détail; et si quel'
rnrm août faîtes à un grossissement de 5a5 et 800 fois , elle^n'ex-
( rien de plus; or, Je le demande, pourrait-on songer aujour-
établir sérieusement une comparaison quelconque avec ces petits
AaHinét à la hâte et avec un microscope imparfait, en 1828, pen-
' voyage de Tautcur en Egypte el en Libye , el donnés aigourd'hui
iprésraterlet Afon/ijxim^rr (flg. 33, Pi. x). M. inams{ÙQ. 34),
miiiians (ûf^. a5) ou même avec les figures non moins simples
aUiiI les prétendues espèces observées pendant une courte ra-
tnvara l'Asie septentrionale, telles que les Af. Koipoda (flg. 10) ,
tèrm (fig. la), M. ovalis (flg. l5), I\I. cylindrica (fig. 18). M.
»M (fig- €)• J^' hyaiina (fig. i3)? Plusieurs des Monades dé-
Bi adorée» par l'auteur à Berlin même , et avec ses moyens actuels
rvmlion, ne seront assurément pas plus reronnaissables ; telles sont
Mff fBrtpusculum (P). i^ fig. i) qui , dit-il, est hyalin, globuleux,
Actmivorat long de o.ooaa, et qu'il représente par de petits
d*ui nUlimèlre environ ; le Moimi cchnutm (fig. 7), long de
280 HISTOIBE NATURELLE
riable. Il divise ses 26 espèces en Sphéromonades oa
Monades globuleuses, et en Rhabdomonades ou Monades
allongées, puis il subdivise encore les premières en Bboades
ponctiformes incolores ou verdfttres , ou jaunfttres , bu loo-
geâtres ,-et en Monades oviformes qui sont oi ne sont pib'
échancrées ; et parmi ses Rhabdomonades , il distingue'Cellei
qui sont cylindriques, incolores ou rouges, œlles quj^sont
coniques , verdfttres on incolores , et enfin celles api ^oni
en forme de toupie et fusiformes; mais je .n'ai pu a]^pIiqiKr
aucuYie de ces distinctions aux Monades que fax oT
I . MoTfADE LENTILLE. — Monéts lent. PI. III t fig* S, et V\t IV; %f!
Corps arrondi ou discoïde , tuberculeux. — Largeur de 0,001
à 0,014.
r
Getle espèce , Tune de celles qa*on reAoontre le pliis fiéqiMA-
mtent dans les infasions animales on végétales , a été voub pur toof
les anciens micrographes qui l'ont indiquée sons la forme dTw
0,0045 , globuleux, de conlear d'ocre , et ^*îl le bor&e â reprlmlff
grossi 390 fois sous la forme de petits ovales irréguliers, et même le Jf*
vinosa , que sa couleur de Ttn rouge ne fera" pas mieux reconnaître, je
crnift. Une seule espèce obserrée par lui dans une infusion d'ortie diei-
que parait avoir fixé davantage son attention ; il U représente MX
£^rossissements de 3()u , 820 et .:iooo diamètres, mais cela même, bid
loin de prouver que ce soit une Monade ,.doit faire penser qae tut
toute autre cliote ; en efiet, comme lesBactérinm, celte espèce se pir^
sente son» la forme de pnrticules ovoïdes « oblonguM, aasembli es pr
deux ou par qu.itre en ligne droite, et d'ailleurs, à ce groasisaortat
énorme de aooo , elle ne montre ancane apparence de trompe •■ ^
filament flagelliforme.
Quant aux espèces représentées avec un filament, la première, HoNaf
termo (iig. 2) , quoique grossie 820 fois, n*est encore exprimée qne ff
nn petit ovale long de deux millimètres avec deux points colorés a Tvêt
térieur et une pelite ligne noire en manière de qneue; elle n'est dtM
nullement comparable ; une autre , Momas grandis^ repréaenlée én>
une figure avec une trompe épaisse courte et pointue, est
daiis.plusteurs autres avec une couronne de cils et une
rente; une troisième, Monat gultula (fig. 3) » est repr^aentéf aa
traire par une figura gigaotei^a tout à ûUt idéalfl«
DES TKFU80IRE8. S81
at oo d'tm ff:1obii1e qni se ment lentement et m ▼acillant. Un
I microtoope fait Toir que ce globule'est formé d*nne *ttib-
ice homogène , transparente , renflée en nodnlei ou en tu-
cnles à m surface, et émettant obliquement un filament flagel-
rma, trois, quatre ou même cinq fois aussi long que le corpe ,
lédans tonte son étendue ou seulcoient «n peu plds roide k
jtoae, et infléchi en arc de cercle.
• l'ai Tne turtont bien développée dans le liquide où plongçait
mm huit jours ponr une expérience d'endosmose un tabe de
re fermé par de la yessie de cochon et rempli â*6au sacrée ;
i diamètre était de 0,0 1 3 , 0,01 5 et même 0,017 , c*ëlaient les
ts Tolomineuses qui ofl*rnient un filament plus roide à la base
on monrement plus régulier.
Ie4*ai étndiée et mesurée avec soin dans nne vieille infusion
avaient vécu depuis trois mois plusieurs autres Infusoires; elle
it large de 0,01 sS , et son filament grossi 460 fois paraissait
a base anssi gros qu*un cheveu de o,o58 vu à rœil nu , ce qui
t p9Br la groiwur réelle 0,0001 s 6.
Tai va des Monas Uns , que je crois pouvoir regarder comme
nd noe même espèce , i* dans une eaa de lavage de diverses
|aet marines avec de l'eau douce ; elles avaient de b ,008 à o .0 t o ;
daqs une vieille infusion de mousse; elles étalent ov^fdes,
anldenses, longues de 0,01 1 , et larges de 0,0097 ; lenr -filament
lir^ensîMement plus épais à sa base ; S*» dans une infusîtm de
laline avec Tean de mer, préparée depuis dix jours, lé 11 fé-
ier i83$; elles étaient discoïdes^ larges de 0,007 ^^^ ^^ ^^^'
eut bien visible , roide et arqué à sa base ; 4^ dans une infusion
tg^atfne avec oxyde Se manganèse laissée à Tair depuis trois ,
Dts, le so novembre i836, elles avaient 0,01 5; avco elles vi-
ient des Euglènes et des Kerona puttulaia ; 4<> d-ins une iu-
sfon de chair croe, au bout de deux mois; elles étaient larges de
Qoh ; S<* dans^nne infusion de chair avec dn-sel ammoniac ; ces
onides,aaboat de dis-huit jours, n'avaient ^ite 0,006 , au bout
) denz mois il 7 en avait -^e 0,009 • l*odevir était trè« - fétide ;
' 4fuis une infusion de chair et de nitrate d'ammoniaque; ces
ooadei, larges de 0,006, s'y tronvoient abondamment le dix-hui-
fane joor avec le F'ibrio (ineolm \i le flbrh serpent g quarante
NBi après, ces mimes Monades, encore très- nombreuses, n*a*
MiBi ]>as sensiblement grandi , l'odeur était faible et ooaune
mflioiilleelê 1 7» dans «ne InlMoiti de gélatine avee addition
S8S niSTOIRX PATORELLE
d*iode préparée depuis douze jours; le s 4 août ,1836, les Mo-
niides, longues de 0,010 à 0,01 s, s*y étaient dëyeloppées avae des
Encfaelyi et des Bactérium ; 8» diverses infosfihài da socit'do
laisse avec addition de réactifs chimiques, m*ont offert des
Monas Uns en abondance, mais ces Monades montrai6i|( nu
tendance manifeste à s'allonger et à s'étirer comme les Cerco-
manas ; 90 une infusion de racine de réglisse avec du phojH
phate de soude était recouverte le dixième jour (11 février i83^,
9*iine pellicule blanche » formée de Bactérium et de Monù leos»
discoïdes, larges de 0,007. ^ mêmes Monades se sont présen-
tées dans d'autres infusions de la même racine, dans lesquelles Is
sulfate de soude ou le nitrate de potasie remplaçait le premier sdi
lo" les infusions de poivre, de persil, de pain, de colle dcfiurîne, ete:",
mont presque toujours fourni également des Mona4es lens , de
0,006 à 0,008. ,
I * MoNADB coscAVE. — Mofuu coitcapo.
Corps circulaire, coDcaye d*uii côté, aminci au centra, et
renflé aux bords. — Largeur 0,OiSS.
Cette Monade , quej*obsarvais au mois de février, à Toulon^,
dans ^e l^a de marais conservée depuis trois mois, pourrait
bien être simplement une variété de la Monas lens; alla était
UotaUcmpot concave d'un côté et convexe de Tautre ; son fila-
ment, très-délié, sagitait dans toute sa longueur.
s. MoifADB GLOBALE. — Monat globuliu, — PL IV t fig. 8.
Corps globuleux , dei forme presque constante. — Fllamsik *
naissant d'un amincissement antérieur. — Longueur de 0,009 ^^
0^014. — Marin.
J'ai trouvé dans Teau de mer. à Cette , le 12 mars 1840, et^ *
Infusoire qui paraît bien différent du Momas lens par sa form. ^
plôi globuleuse et par Tabsence dei podosités de sa surface.
■
3. MoKAitt Aixoircia. — Monas elongaia, PI. III, fig. i3.
Corps allongé , noduleux , fleiible et de forme fariable.-* Len ^B
.de 0,02. — Filament long de 0,04 , épais de 0,0009 à sa base.
Grtttt espèce ; fiNuiiie par les jMuz de awrais ccHV^
DES iiiroioiizs.' IR
oit dans dei bocanx et palréfiécf • terait nne Péranéme il
(Tut y recoAnidtre un tégiCtnent contnictfla , mais au con-
Ue ne montre quuue substance homogène, creusée de
r«^ rtaàée à sa surface en nodules qui fonnenl que^oe-
fdÏDgées presque régulières.
WASi ATTEHOÉK. — Monas aitenuata. — H. III, fig. is.
I oirofdey rétrëci aux deux extrémilët» iiodaloazt inégal
ë d6 TModlei. Filament natitant du létrécisiement an-
— LoDg. o,oi6.
Mftnt<*f» 9 qui serait à réunir aux Cercomonaa si la pror
■li postérieur était susceptible de s'allonger* parait an
■• être de forme peu Tariable et constamment rétrécie aux
itfit; les Tacuoles qu'elle contient sont très-grandes et bien
îi. Son filament est plus épais k la base et bienTÎiible«
ronve dans l'eau de marais conserrée et pevrie.
5. MoNADi opLOKGUB. -^ Monoi ohlonga.
I OTolde, oblong, inégal » tubercuieiix et creusé de fi-
— Long, de 0,0074 à 0,0164.
ronré des Monades oblongues que je crois identiques,
février i8S6 dans nne infusion de coque-du-Lerant pré-
9 s5 décembre; elles étaient longues de o,ou8 à 0,0164 «
traient un filament bien visible ; cette infusion était fétide,
ns saveur; 3* en février x838 , dans divers flacons où je
ais depuis plusieurs mois de l'eau et des herbes de l'étang
tdon ; les unes , plus petites et moins noduleuses , éM^ient
le o,)oo3 et longues de 0,0074, leur filament était assez
la base; les autres étaient plus grandes (0,01 5) , crenséet
ides vacuoles et noduleuses.
foKAiHi ifouxcsz. — Monas nodota, — PJ. lY , flg. 9.
SQUong , irrégulier , noueux, rétréci en arriére^ tronqué
tt. jilament naissant au milieu de la tioocature. -* Long.
• -^ Marin.
Hrv«i9 oeita Monade dans l'eau de mer gardée dApnjscinq
;^^, te 10 019.
98^ HISTOIRE IfATCREtLE
7. Monade B088DE. — Monas gihhata.
Corps oblong , anguleux , irrégulièrement renOé et bossa ; k
filament naissant ordinairement de Tamincissement anlérieurds
corps. — Longueur 0,01.
Dans ane Infusion de gélatine et de nitrate d'ammoûîaqne dn
36 décembre, je voyais , dix-huit jonrs après, et pendani las dem
mois suirants , des Monades d'une forme très-irr^^nlière eobe-
mêlées de Monas Uns dont on aurait pu les croire de sîmplei
rariétës; les unes étaient rétrécies en arrière, d*aiitrei l'étaîent
aux deux extrémités , et d'autres en avant , tandis qa*i1 y «n atait
' d*obIongues et de presque carrées avec les angles arrondis ; nuîi
toutes présentaient des gibbosités plus ou moins prononcées, et
leur filament naissait évidemment d'un rétrécissement dn corpi.
L'infusion n'était nullement fëtide. — J'ai revu des llonidei
semblables , le 24 août 1 836*, dans une infusion de. gélatine pré-
parée depuis dix jours, et dans laquelle j'avais mis des Cjprii,
dont quelques-unes vivaient encore malgré la fétidité du liquide.
8. MORADE VAHiACLE. — Motuts Variant,
*
Corps oblong , plus étroit en avant , très- mou et changeant de
forme incessamment. -- Longueur 0,OSS à 0,04.
J'observais, le x8 novembre i338, dans de l'eau priap hni^joan
auparavant dans une ornière au nord de Paris , cet InHisoire qui
par ses cliaugemenls de forme continuels se rapproche beaaeonp
des Péranémes , mais qui n'oflre aucune trace de tégument, «t
paratt au contraire formé d'uno substance glutinense très-molle.
9. Monade imtestinalb. — Monas intestinalis.
Corps très-allongé , de forme incessamment variable ou arnwdi
à une extrémité et s'amincissant peu à peu pour ae tenranèrea
un long filament à l'aunre extrémité. Mouvement d'ondnlatkin 10
tout le contour. — Long. 0,017.
Dans les excréments d'un Triton palmipes qne Je nnm^jiafa df
Lombrics depuis le 1 1 mars, j*a( trouvé «^ndaiMnefitT, îcrf avfn
1
vfs iNfusuiRcs. S85
ill38, àet Uonadei allongée» et trèa-reiiiarqnables par le* chon*
genoiUcoatiiiaeli de funhe que prùenUit leur corpt qui a'agi'
tait toBt entier d'an moa'cmout oodulaloire lur tM bord*, le
Bltmcat qui termipait l'aRiiiiciMemeiit d'une dci extremitc* ëtait
bien TÛible. Wu je ne pui« le nonimer filament antérieur,
|krce quelemon*emcnl ëUittrèt-irrégulier.eiqne j'aioraaToir
•ptTçn nn filament beaucoup plni dclid a l'autre extrémité. Si
celle oIxerTatioa était vérifiée', cet Iiifutoire terait dd Ceri-o-
moiiu; duu tenu les.xw, je croiiqne c'est uue dei «pècei de
Bodo, iiidiqRdw. pMr M. Ebrenberg comme «i trouvant dam
ruleùin dw granouillei.
' MoNasE rLtiDi. — MonmJluiiLi.— V\. IV, lig. lo.
Corpunoa, d^miltuide, de rorme variable, irrégiiiièreinfnt
OTcide, ^•ebinifbU rétréci en eiriir^, creuse de larges ncuoles.
-Loi4;o,01..
C«tle Monade , qui peul-ëlrc nul qu'une Tariélc de la Monade
ntiihle , la'a para bien remarquable en miwA de let large* va-
n»1e« dans tetquelleg nvec de l'eau se trouvent engagea dea cor-
'puicnln élraogéît, Ués-nombretu, qu'on vuit agité* vÎTemrnt dn
moGtcmeiit llfowmcn. Celle agitation des cofpntcnlci ainsi em-
priMaaés, poaciajt a» prcmiei' iiislaul dire ragardée comme, un
phénomène TÎI^iI propre ù t.iMunndc; mais eny rëléchiatant et
m comparant rci uurpuscuU-s ù ceuv qui flottent dan* le liquide
ni qui reposent au foiiii, iiu reronnaît que ce lont bien le*
■&aet; et qu'il* <btit été renfermé* dàn* le corp» de l'Infoioire
pndutqBsl'oiiiniâTampait an fond, ii la manière de* Amibe*,
nngeait anmlCtnt'cn changeant de forme.
lO. Morâde lEitEiaiE. — Monat eeaitricta.
Coqn allongé , quatre OU cinq fois ptos loDg que large , rwscné,
■t ramnt comme étranglé au milieu. — Longueur, 0,0S.
U H août i83G, j'araii préparé nne inlhaion de gélatine a*eo
''■ Alonte de potasM , et j'y avaii mi* de* Cyprît et de* OtoiK
'**<* i)ui cunlinuèrcut à y vivre peiiddut quelque tenipi. 1^
'4«4lrj'} trouvai un grand noinbn de CM Nonade* albugée* ,
386 HISTOIRE iiATuani^E
dont plnslenrs efflraientau milieu im ëCtmaglement bien prononcé;
dles se i'il|>prochent beaucoup de cerfadimîGerconiono , m^^leBr
corpiett épais et arrondi en arrière, au lien d*être étiré- et pro-
longé en queue ; c'est d'ailleurs une-nouvelle prenre de le raria-
bîlité des Mpnadient et de Timpossibilité d'établir pour ees u^r
nunac, d*antrei dirisions que des genres proritoir^. \
%•
MoifAOB Veitb. — Marnas nridii.
Je trouve dans mes notes le dessin d'une ■Monade TOiie globii«
lente munie d'un seul filament , mais j'aurais besoin de revoir ilt
Infnsoire pour m'assurer que ce ne doit pat'îMre un ThéçAmo-
nadien.
CYOJDE. — Cyclidium. u
€orps discoïdl, déprimé ou lamellifcvnie , pea vaviÉUe,
aVec un filament plus épais et roide à la base , «gîté si»
Ifomeiit à rcxtrémilé. ;
Ce genre est encore artificiel et en quelque sorte profi-
soire ; «n c&t les vraies Monades , mand^les ont acquis
tout leur développement I peuvent avoir un filament plus
épais à la base; d'nti antre côte» le caractère d*ayoirie
corps de forme constante , pourrait provenir dans certsi»
cas de la présence d'un tégument , et alors ce serait à la
famille des Thécamonadiens qu'ils déviaient être re-
portés.
t . CrcuBB iroMjLinx.— ^yv/ûli'irm noduîotum.
Corps plat , discoïde , avec des séries de nodules et des va-
cuoles. — Mouvement extrêmement lent. — Longueur O^OIS^
Observé le 28 décembre dans do l'eau de Seine gardée depo»
l'été avec des Jfyriophjrllum.
2. GrcLinE coEPÉ. — tycUdium ahscitsum, — PI. IV, fig. n» .
GorpsqsembraneuXy lamelliforme, ovale, tronqué en avi^i
filament roide , mouvement lent , régulier. — Long. O^OSSTff.
ObaenrélesB décembre danireau de Seine gardée defiiif^
m IVFU80IRW. 28T
3. CraiÊÊÊ^iNM. — Cjreiidium cratsum. •— li. 111 , f. 8.
)orp8 ovale , épais et afrondi^r les^^ds; fllament.élBttsi à
Mac ji ta peu «inucm. Mouvâbeiit plus yK en zigzag.' — Lo»-
0,014.
^ÉM l'eaa d*aiie ornière au noni^ Paris , le ? t noTembre
Le filament ait long 4e o,o4 et épais 4e o^oooS à fa faMe.
f
Cicaîaa coafODftXKE. — Cyciidium dUiortum, -i— H. IV, fig. %%•
Empa ovale , plat , nodulen^ , et irrégulièrement contourné ave
ee un rebord renflé. — Longueur, 0,014 à 0,025.
Ol faitooire, qni n*esf petrt-étre qn*tm degré de dcvcloppament
I Jfeéag /tfir#, se trenrait dans l'ean de Seine gardée depaAi trois
il , et dans laquelle étaient rtorts divers Zoophytes et Systolides.
hqn*îl est jenne , il a la forme d'un disqae à bord renfl^odn-
R ; maïs quand il est plus grand i î1 se contourne sur lui-même,
ion mouvement devient alors irrégnlier. Quelques înd?vidip
kiîent na certain rapport do forme avec les Trepomonasi ce
étend à Caire penser, oomme je Tai déjà dit , que la plupart de
\ Uonadienf pomraient être des modifications d'un ou de pls^
m types.
3* GciiRi. CERœMONAS. — Cercamàms.
n. arrondi ou discoïde , tuberculeux, avec un prolon*
!nt postàrieor variable , en forme de qocac , plot pu
I loQg , pins on moins filiforme.
gsrcomonas ne dificrent absolument des Monades que
firolongemcnt postérieur, formé par la substatiice
du corps qui s*ngglutinc nu jjiprte-objet , et s'élire
I moins, de nianigre à n être tantôt qu'un tubercule
, tantôt une queue allongée transparente , tantôt en-
(lament presque aussi fin que le filament antérieur,
9tible d'un mouvement ondulatoira ; mais bien soii«
cru voir les Monades passer par degrés a l'état de
aas.
I
288 UISTOIRS HATLRUJiE
1 . GeRGOMoxAS ÈTiAKE. -^ Cercomoiiof dtlratta.
Corps discoïde ou oblong , grauulèux , à qucij^ épMse. —
Long. 0,0086 à 0,015 sans la queue et jusqu à 0^090 «f é€ It qâoe.
Je l'ai obscrrëe, du iG au 20 janvier t83G, dans une infosioi^
préparée !e so décembre- avec )e conl^na des réucules TrnrtfijtlrT
du Cobaïç et bcancosp d*eaii. Lo filament flAgeltiforme ATaîtJitak
de 0,02 et le prolongement caudîTorme égalait qôelquefois le
diamclr^ du corps: Dans la même infusion avaient paru d'alior3
des f^îùrio lineola puis des Jfonas Uns , et pins tard dtt jémilfft
C/eichenii setaient développées avec les Cercomonas.
Une infusion de foin préparée le 24 décembre i835 , me rabc-
trait déjà, le 3 et le 3 janvier, des Cercomonas de la même espèce
quoique beaucoup plus grandes; leur corp§ était conviertde no-
dosités et souvent creusé de vacuole? ; leur Clament aTêitdeovas
k o,o3 de longueur ; au grossissement de 3oo diamètres ; il ^knkr
sait aussi épais qu'un cheveu de 0,07 vu à Tœil nu , ce qui pnlB
sa grosseur réelle à 0,000 a3.
Uno infusion de gomme avec du carbonate de wude, m'a
offert, le quarante-cinquième jour, un Cercomoiies de cette
espèce long de 0,010 à 0,014 , dont la queue épeîsse» peu con-
tractile , oscillait par suite du balancement du corps.
2. CEBCOjaoTTAS A OL'EL'E c PAISSE. — CercomoMis cratticauda. —
PI. IV, fig. 18.
Corps allongé, noduleux, flexible et de forme variable, piv
ou moins aminci postérieurement en manière de^ queue. — I^P* i
gueur de 0,006 à 0,010.
■
J observais au mois de janvier cet Infusoire dans le liquide ou
était plongé depuis six jours un tube "de verre fermé aviec de 1*
vessie de cochon et reinpli d'eau sucrée pour des expérieiK^
d*cndosmo8c ; en même temps il y avait beaucoup de Menas U**
qui paraissaient susceptibles de s'allonger pour prendre la fociB*
des Cercomonas.
Dans une infusion do gomme avec de l'oïalate d'ammonîs^^ ,
et de la limaille de fer, il s'était développé, au bout de Ireolei'^
quarante- cinq jours, des .Monades de 0,007 qui s'alloogMienlj"*'
l'étirant de minière ô présenter une longueqoeue contraclîle, qui
■prés «'être délochéeie raccourcisanil peu à pcuetltniuaitpar dii-
ptraitre; le corps était Dodal«iix, moiu» transparent.
Une infuiiou de sucre de rcgliise avec du luiniede loude,
it couverte d'une pellicule bUuchc , et répandait tme odeur
fétide: le quatrième jour (G fë»rief) , elle uontcnuit dojii disMo-
tMulef kiTondir* de o.ooli, qui le 8 ctAieut plus grosse*, et pour U
plupart «'ni longeai ont jusqu'à 0,010 en prenant la farniedosOei^
à queue cpaiue.
L'iafiuion de cliêuci'is brojé m'a prcseald cette même eipùca
an boni de dixjourg en liiver; sa longueur Tariait de o,uo!| k
•t. Cercouonas
Corp^ nvoide, oblong, lulierciileux , vprdâlre, prolongé pos-
Imeurcnurnten une queue plus ou moins amincie, ou en un lobe
irroadi, ou en uneexpaiision spalulue , diaphane. Longueur U.OIS.
Bte était trés-abondaute dans de l'eau do Seine conservée da-
pil huit jours avec da herbes cl divers aairnuuxi sa couleur
«Ma U dittingue de toulea les autres espèces,
Corps globuleux inégal, prolongé en une longue queue Rexueuse.
—Longueur du corps, (i.OOSà 0,00». —Longueur delà qneue,
0,010. — Longueur du filament, U,l)!tS.
U se trouvait abonduminent, le 14 décembre i833, dans une
I gélatine avec nitrate d'ammoniaque, pTéjtBrée le
(835, el qui avait ùte réduite par l'évaporalion ■
Udouficme partie du volume primitif 1 c'était alors un liquide
WuitM, liiDpido,san&s«Teurel sans odeur.
et PI. IV, (Ig. :o.
) globuleux ou ovoïde, aminci postérieurement en un
H roune terminée eu fil très fin.— Long- de 0,01 à 0,01*.
KtufDioire éluil le ■'■i janviut daiia du l'eau douce qui ,
290 HISTOIRE NATURELLE
mois auparayant, avait çervi au lavage et à la macération d'une
grande <][uantitc d*Âl^es marines sèches , et qui s*é(Ait pntréflee.
— J*ai vu, le 14 mars i838 , pn Infusoire semblable, qitoique plus
petit, 0,0066 , dans une vieille infusion de gélatine et dç nà am-
moniac. — Dans une infusion de chair crue préparée depuis d^oz
mois, j*ai vu ce même Infusoire long de o,oo85 ào,oiO| le i6iaii-
vier , avec des Monas Içns qui paraissaient être le mjme au-
ipal plus ou moins développé ; le 92 février, ces Mopades avaioit
de largeur 0,01.
6. CxBCOMONAS GLOBULE. — Ccrcomonas glohulus, — PI. IV, fig. i(;.
Ckirps globaimn avec deux filaments oppotét deux ou tfols kk
aussi longs ; Tantérieur plus vivement agité. — Longueur de 0|011
à 0,012.
J*ai pbKVfé plmâeun foii cet Iniuioire que je croû bien diitlpct,
dans de« eanx de marais longtemps conservées; son corps ^obo-
lem; , creusé de vaciiolcs » est ooavert de tobercnles peu saiUaaIf,
ses filaments prennent naissance d*un amincissement du corps,
Tantérieur est plus délié , le postérieur e^t plus roide.
6. Gercomonis ▲ LONGUE QUECE. -~ Ccrcomonas longicauda.
Corps fusiforme flexible, terminé en arrière par un long filament
iràs-délié , Qexq«|U(, m Carme de queue. -— Longueur du coq»
de 0,008 4 0,00i^, -^ Queue longue de Ofii$. ^ Filaineat d^elli-
forme très-délié, long de Q,05 à 0,04.
Elle vivait, au mois de mars 18S8, dans «ne vieille infosioa de
racine de réglisse et de cyanofbrmre de potassium, préparas ésax
ans auparavant et réduite par l'évaporetion au tiers de son vo-
lume primitif»
Je l'ai vue aussi, le 34 août 1886, dans une infusion pvéparisle
35 décembre i835 , avec de la gomme . de l'acide oxalique et da
peroxyde de manganèse, et réduite, par Tévaporation, à la sixièio
partie de son volume.
L'infusion de pouunc de terre orne m*a présenté au boK de
huit jopfs en biver, et pendant les d^ux mois suivauts , d^ Ger-
comonas semblables aux précédentes, mais ayant la queue luoins
flexueuse et le mouvement plus lent et plus uniforme.
DES INFUSOIR£S. 201
*. Ceicomonas TvnFOimL.'^Cercomonasfiuiformis.'^VL IV, fig, 21.
CoqM renflé au milieu , rétréci en avant et prolongé en arrière
en une longue queue amincie. — Longueur, 0,014 sans la queue.
Duu une infusion de mousse.
7. GncoMORAS CTLiNDUODE. — CercomoHos cylindrica, — PI. IV,
Corpi eylindrique allongé , rétréci postérieurement et terminé
pir une longue queue droite très-mince. — Longueur du corps
0,010.— Largeur, 0,002» à 0,0055.— Longueur delà queue, 0,10.
\ Oapi onftTîeiUfl îofusioa d« mouise , lo s fénrier i836.
8. Gf 100X0^4$ ïiLOVQcÊB. — Cercomçnas Irunçaia. — PI, III , fig, 7 .
Corps aminci e|i arriére , trooqué en avant ayec un filament
pirtant de l'un des angles de la troncature , et l'autre angle pli^
OQ moins prolongé en lobe. Long, de 0,0085 à 0,0140.
Gel Inftisoire, dont la queue paraît se flzer comme un pédi-
cale , ee qui donne lieu à un mouvement rif de balancement
fn^'kee que cette adhérence ait cessé, se trouTait abondam*
ineot, le 1 1 février, dans une infusion préparée depuis dix jours
ivsc I gr. de gélatine , i gr. de phosphate de soude et 76 gr.
d'eau, ft fépMidaQt une odeur fétide. Avec lui se trouvaient
beiDoonp de Monades arrondies, larges de 0,0064 qui paraissaient
moeptibles de f'^tifer pour devenir autant de Ccrcomonas. Si
ftîais pu apercevoir i|n second filamept àrapgle latéral , j aurab
regardé cette ^pécQ comme identique avec rJmphimonas eau-
Dans une infusion de gomme avec du nitrate de potasse, pré-
ptrée le 1 3 janvier 1 836 , je voyais le 28 février un grand nombre
tkGercomonas tronquées, longues de 0,01 5, de forme variable, les
ii^înieDsiUement amincies en arrière, les antres avec une queue
^vvspnmenkKétrécie, quelques-unes plus étroites en avant ou
MTondies , etc.
lineaatre infusion de gomme avec du nitrate d*urée et deja
19.
292 UISTOIRE NATURELLE
limaille de fer, avâiC pris au bout de quarante-quatre joan nue
couleur rbuge et une odeur ammoniacale , mais iia saTenr était
nulle ; elle contenait des Monades de o,oo54 susceptibles de s'al-
longer jusqu'à 0,01 , et quinze jours plus tard il y arait des Ger-
comonas tronquées longues de 0,014.
Q. Cescomoras LOBKi. — Ccrcomonas lobata, — PI. UI^ f. 6.
Corps de forme variable , tuberculeux , portant un filament fla-
; elliformc à rextrémité d'un lobe antérieur et émettant un oa
deux autres lobes ou bras. ^^ Longueur de 0,008 à 0,017.
J*ai TU cet Infnsoire au bout de dix Jours, le ii fërrîer « da»
une infusion préparée arec 3 gr. de gélatine , o,8d de sel marin,
o,83 d*oxa]ate d'ammoniaque , o,83 de pbospbate d'ammoniaque
et de soude et 76 gr. d'eau. 11 présentait les formes les pli»
variées , et sans son filament locomoteur , oïl l'eût pris pour nae
Amibe ; le plus grand nombre cependant aTaient le prolonge-
ment caudiforme des Cercomonas , mais ils se distinguaient tons
parce que le filament partait de l'extrémité d'un lobe antérieur.
Un autre Infusoire qui pourrait être rapporté a cette espèce
s'est développé au bout de buit jours dans de l'eau où avaient été
lavées et macérées des Algues marines sèches, «a longueur était
de OyOi , il émettait latéralement en nageant des prolongeoMDti
variables comme ceux des Amibes.
4* Genrb AMPHIMONAS. — Amphimmoi.
An. de forme irrégulière variable , ayant aa moins deox
filaments, dont un antérieur et Fantre latéral, naissant
d'un amincissement du corps, ou tous deux latéraux, avec
ou sans prolongement caudiforme.
On ne doit voir dans ce genre, comme dans le prccédeo^
qu'une distinction artificielle pour aider à désigner œrtâio^
formes de Monadiens qui, bien loin d'être ligoureuseffcot
limitces, paraissent passer les unes aux autres.
Une infuiloa da racine de régtitte arec àa iBlfate de soude pro-
piTM depaiideuxnni et réduite su tiers deBon*oIumB parl'cra-
poration iponlancc, m'offrait le ig mars i838. nn grand n
bre de ceiloftuoires des formel le* plusTariée* etijuiciiangenient
de forme à chaque initont, en s'aploat TiTemenldani le liquida.
Lm dmx filameala étaient leaiblables, leur longueur était de
u,oi8à 0,oi5.
I. AMntTtojitanmKz.—jtmpliimonat eaudotif. (i)— l'I. VII, fig. i.
Corps de forme trt^s-variable ordinHlrement dâprimd . tuberco-
liuz , convexe d'un cAlé , anguleux rlu cAté opposa , avec un fila-
it parUnt du sommet de cliaijiic angle.^Lonjj. 0,013 à o,03U.
Celte espèce, qui me paraît pouvoir élre rapporlife à la Cerraria
fxhla de Millier, ou au Bodo taltani de M. Klireiiberg , s'
Tdoppéc en quantité considêrnble , le it janvier iS3G. dam une
infiuiOD préparée le iG décembre avec i gr. de géUline et o,G6
iToulate d'animaniaque dan» itfl pr. d'eau, el répandant une
odcnrfaibtedefraitei pourries; sa forme était trê*-* aria blej qiiel-
ignefoi) c'élait un triangle irrégulier .lyant un de leicdtéi en arc
niQ>ne et le« deux autres eu arc concaTO, ou bien c'était la ligure
ilunoirguleon d*une gpathnle, etc. Mai» dans
ytr/m bien nettement deux filaments Hflpellifnrnie*. l'nn n l'an^^a
minant l'angle laièral dont il semblait être
t. Le prolongement caudi forme . tsnldt olitus, tan*
UtaoÏDci et plus étiré , m'a paru sutceplible de devenir aussi tut
p Klament, aouTeot il s'agglutine à la plaque de vi
Me«bi«( , et c'est précisément alors qu'il s'élire davanlage ;
^iVojra» Annulei deiScltncesnatu
"■ iria gibba? HaWtT , n. \\m
Ivtnllnti^ Ehr. Inf. l'I. "" "
3L9h HISTOIM NÀTCRtLLE
mouvement simultané des deux filaments donne à l*aninuil on
motiTelnent saccadé tout particulier.
* Ampbiiconàs ▲ BEAS. — Jmphimonot hrackiata. — Pi. ÎY. fig. lo. *
it signale idtts ee nom un Modkdien que je n*Ai i-eiicofrtirli
qti*tiilé seule îoH en kSSg , dans nne eau de niai-aii comeir^ de^
puis longtemps; il paraît être le résultat de qnelqae nmliUtîoii
ou de quelque altération de forme i mais, par cela méiiie« il doit
mieux faire comprendre la Traie nature des diTenei nrpiminni.
Cet Infusoire était, formé d'une masse OTOîde ou i^rifonne de
substance glutineuse remplie de granules » et émettant de icm
extrànité antérieure plus étroite, un filament flexneax aimpleet
un lobe variable renflé et palmé , d'où partaient deux autres fila»
ments agités d'un mouvement ondulatoire : il se mourait par
saccades et en tournoyant. Le lobe latéral qui changeait de forma
a chaque instant était évidemment analogue aux expansions des
Amibes, et les filaments eux^tnéméë étaieol des prfddngemoits
de ce lobe.
5* Genre. TREPOMONAS. — Trepomonas.
An. à corps comprimé plus épais et arron<li en arrière,
contourné en avant en deux lobes amincis, infléchis laté-
ralement, et termines chacun par un Clament flagelli-
forme , d'où résulte un mouvement de rotation très-vif et
saccadé.
Les Ti^pomonas , quoique très-communs dans toutes les
eaux de marais conservées avec des herbes et déjà putréfiées,
sont de tous les Monadiens ^ les plus difficiles à bien con-
naître , à cause de l'irrégularité de leur forme et de la rapi-
dité de leurs moiivements. Aussi j'ai plutôt aperçu que je n'ai
réellement vU leurs (ilaihents flageliiformeé , et j'ai tuine-
ment essayé bien des fois de les dessitier elactemebt.
I. Trepomonjls agilb. — Trepomonas agUis, — PI. III, fig. f4*
Corps granuleux , inégal. ^ Long, de O^OSS.
Dans les eaux de marais putréfiées.
Dts iitFusoiiu». 295
6 GkiiRB. CHILOMONAS. — dk»7omona5.
An. I Mrfi OTCldé Monf , obliqiieitatot échahcrë A
aTuit^ et portant obliqtimnent eti aVàtit tin filament tt*ès-
délié qtii natt du fond de Fédiancrtnre. — Mcntemént en
tournant d'avant en arriére snr flod centre.
C'est avec doute que je rapporte au genre Chilomoruis
de M. Efareoberg Tlnfusoire que je nomme ainsi. Le mode
d'insertion de son filament » en arrière d'une partie saillante
comme une lèvre, le rapproche des Euglènes et de certains
Thécamonadiens ; mais je n'y ai pu reconnaître aucune trace
de tégument, ni contractile , ni résistant.
I. CuLOifORAS GBÂNCLED8E. — ChUomonat gmnulota, — PI. III,
fig. i5.
Corps oblong) plus large en avant , de forme presque inva-
riable , quoique de consistance gliitineuse , rempli de granules qui
israissent foire saillie à la surface. — Filament flagellifbrme très-
délié , partant d*une échaitcrure oblique. — Longueur de 0,028
î 0,060. -^ Longueur du filament 0,05.
Gc( Infntoire incolore» mais rendu trouble par les granule
nombreux qu'il contient , se meut en tournant d'avant en arrière,
(^e qui provient du mode d'insertion du filament. Je l'ai tronvé
(luu une infusion de mousses.
s. GaiUMOifÀS OBLIQUE. — Chilomonas obliqua,
Garps ovoïde ou pyriforme , noduleux , de forme variable , avec
oa filanient naissant latéralement. — Long. 0,0093.
H était dans une infbsion de sucre et de nitrate d'urée, préparée
^epus le 26 décembre i835 , et qui se ti-ouvait réduite, par Téva-
pwitbn spontanée, au huitième de son volume, le 19 mars i838.
^▼telnl le trouvaient' des granules de ferment et des sporules de
296 HISTOIRE NATURELLE
7* Gbwrb. HEXAMITE. — HexamUa.
4f An. à cotfs oblong arrondi en avant , rétréci et bifide
ou échancré en arrière. Deux ou quatre filanMots flageOi-
formes , partant isolânentdu bord antérieur ; tes deux lobes
postérieurs prolongés en filaments flexueui^.
Ce genre, caractérisé par la multiplité des filaments mo-
teurs, me parait bien distinct des précédents; les espèces
qu'il contient se développent dans les eaux de marais putré-
fiées ou dans l'intestin des Batraciens» ma3s non dans les
infusions artificielles.
I. Hbxamitb nodolbosb. — ffexamUa nodulata, — Pl. III, fig. iS.
Corps oblong avec (rois ou quatre rangées longitudinales de no-
dules , dont les deux latérales prolongées dans un lobe édré ft
terminé en filament. Monvement vacillant. — Long. 0,01â à 0,016.
Cet Infasoire, qae j*ai décrit et figuré dans les Annala à»
sciences naturelles ( tome 9, i838 ) se trouvait , le Somars 18S8,
dans de Teau recueillie a Tétang de Meudon, depuis huitjoim,et
déjà gâtée quoique beaucoup d*aniniaux ^ vécussent encore. H
montre quelquefois des vacuoles à l'inténenr, et la rangée tnojeant
de nodules est susceptible de se prolonger en nn lobe postérieur
intermédiaire.
' HsxàMiTE BNFLÉE. — Hexomita injlata.
Corps ovale-oblong , rendu presque quadrangulaire par des pro-
longements doù partent les filaments.— Long. deO,Oi7àO,09i^-
.robservais, le 12 avril et le 10 mai de la même année, d«n«
craulre eau putréfiée venant aussi de 1 étang de Meudon. àt
Hexamites qui doivent peut-être constituer une espèce distincte!
le corps , creubé de vacuoles nombreuses , est uniformément ren-
flé saus nodosités ; au lieu d'être bifide en arrière , il estseolemeiit
cchancrc et les deux angles postérieurs sont prolongée en ^'
Cet lafufoire le renccinirc très- fréquemment d^m
et dan» U ciTile pénloncate <lea Batrncieni et dei Titi
deux flUmenti de u queue i
mirant noedirectioureutiligne, en Tacillnnt decdtê et d'autre.
An. à corps globuleux ou ovoïde, ou oblong, avec doux
Tibnienls partant du in(>mo point en avant; l'un, plus délié
l'I agité d'un mouvement ondulatoire, détermine la pro-
gression en avant; l'autre, plus épais, flotte librement en
«rritTe , ou s'agglutine i;à el lii au porte-objet , pour pro-
doire (Hi se contractant un mouvement brusque eu ar-
S trois familles des Monadiens , des Thécaroon.ndie
■SugléDiens, i-cnfcrment îles Infusoires qui ofl're
e bien remarquable d'avoir à la fois un filament lla-
Ibnne , dont l'agitation rontinuelle détemiinc le mou-
Knetit en avant , et un autre filament , partant du nii'me
poiot. plus épais , non ni{itû d'un mouvement ondulatoire ,
BÙAottantou trainant, et s'a^glutinant au gré de l'animal
mr quelque corps solide, pour y trouver un point d'appui
«ramener toulà coup en se contractant l'animal en arrièiv,
Ontera doncexpoM- à confondre des Infusoli'es de ces trow
teaillcs , si l'on ne parvii.-iit à reconnaître d'iibord la prt!-
xd'un bigument résistant ou contractile.
lia m^es indices qui permettent de penser que tel Mo-
D estdépourvudetégument, l'apparence filutinensette
« entière du rorp* . h facoltt? de s'n{i}:luliurr et dç (
SH)6 HI8tOtk£ NATURELLE
s'ëtirer, la présence & TintëHeur de certains coi^^aabnlesqtil
li'oht pu y pénétrer que par suite de la formation dés Ira-
cibles à la surface; tous ces indices feront rapporter au
gàire Hétéromite» un lufusoire à filament traînant rétrac-
teur, qui, dans le cas contraire, eût été un Hétéronème oa
un Anisonème.
Le râle différent de ces deux filaments locomoteurs , en
apparence organisés de mémé> ou^ pour mieux dire, n'of-
fiîtiut l'un et l'antre aucun indice de structure interne^ doit
jeter uti nouteftu jour sur Ià question de l'ôrgAitlSÉticm dtt
InfbsoirëS en général , et foUrnit vltA nouvel lexemple de Tex-
tensibilité et de la contractilité de la substance glutineuse
homogène dont éèi animaux sont formés.
t. tiÉTÊâôitxtfl h^hUt.-^ Èiieromiià ovàta (i). V\\ W, fig. U
Gôr(» otfibmë, t^Ius tMx im atant 5 Donten^t dû Ttfciioleii
des granules et dés tiaviottles. ^ Long, de o,0«r à O^UM;
J*ai trouvé cette espèce, le i s octobre 1837, dlaiis Tean de Seine,
au milieu de plantes aquatiques ; une yacuoie creusée près delà
base des filaments [aurait pu être prise pour une boucbe, mais
dans divers indlFidus cette yacuoie occupait une antre place. Le
filament flagelliforme, deux ou trois fois aussi long que le corps,
8*agîtait dans toute sa longueur, son épaissenr était à peine de
0,0006 ; le filament ti'atfaànt, quabre fois aussi lobg qUe lé corps ,
était épais de o,ook s , quelquefois, il flottait libréihêht , ttiàis plai
Souyent aussi , il M collait çà et là Sur la plaque dé tèrfë dit poHé-
objet, et formait Une ligne brisée dont chaque angle répondait i
nn des points d adhérenCGi Quand ce dernier filament ëtâlt flot*
(I) Bodo grandît i Èhr» Inflifc. PI. II , %. îa. p. S^.
C'est vraisemblAbleitient notre espèce qne M. Ehrenberg nbmme ainn»
et qu'il décrit comme ayant « le corps oblong , arrondi anx deux es-
tréhiités, long de o,o3i , hyalin , avec une queue sétacèe , roide , at-
tachée au ventre , ei de grands eslomaci. » Il cite les DN tTerneek et
Focke , comme ayant également observé cet Infusolre aofvel il teul
attribuer des ovaires et un testicule ovale.
Ses antres Bodos ne sont point des Hétéromites, mais des Cercamomta
oti Jimpkimcnai Sial observés. '
Dtê ivrtJsoiftM. M9
tant , il r^H k la otmiére d'un fattremall le ttuafigimt pto*
doit ^ !• lllaiiieiit flagellifenna » et ranimai nagiait lentêineiit
et imilbraiémenten ayant. Quand le filament s'agglntinait, il re-
tenait à la manière d*un câble l'infusoire c}ni s'agltiliC pins tîto»
ment , ou bien bo contractant tout à coup , il le reliraijt brusque-
ment en arriére.
Le 18 mars i838, je retrouvai dans une fontaine, au sud de
Parîs^, cette Hëtéromite plus petite (0,037) ®^ contenant encore
àm DArienlet et des granules nombreux.
1. HMkoKttE oaiHUtB. — Eeterçmita graHuiÊM» PI. lY, fi§/ iS^
Corptf globuleux à stirfiioe granutease. — Long de 0,011. —
Mirln.
Je l'obierTait^ an mois do mats, dans de l'ean de mer consenrëe
dspms ipiatre jours arec des CorallineS et dëjà un peu altérée; le
filament traînant était aussi mince que le filament flagelliforme*
3.? HmaoMiTE êteoite. — Èeteromita âiigUitd, Pi. VI» fig. 94.
Corps étroity lancéolé , légèrement flexueux, aminci aux deux
extrémités» avee un filament flagelliforme et un second filament
partant da même point » dressé en avant à sa base et flottant dans
le reste de sa longueur. — Long de 0,026.
Je range avec donte dans le genre Hétéromite cet Infnsoire que
j'obêervais le i4 avril i838 dans de l*eau recueillie à l'étang de
Mendon » et déjà putréfiée: son corpi, en fotme de feuille lancéo-
lée avec une rainure on un pli longitudinal, était aminci aux deux
extrémités et terminé en avant par deux fllathëiiti, dont Fun, plus
<lélté » s*àgitaft dans tonte sa longueur » et dont l'antre, toide et
dirigé obliquement en avant pour le premier tiers de sa longueur,
éuit flexueux et flottait dans le reste comme un fouet ou une
ligne de pScheûr.
V Ghiib. trichomonas. — Trichomonaê.
Corps otoTde dtt globtilcttx , stiscepUble de s'étirer en
s'agglôUiiAnt àU porte -objet, et présentant qtlelqnefois
300 . HISTOIRE NATURELLE
ainsi un prolongement caudal. — Un filament flagcUiforme
antérieur est accompagné d'un groupe de cib Yibraliles.
1. TiuGHOXoifAS Yàcmàh, — Trichomonas vaginalis,^-T\.Vft fig-lî*
Corps glutineux, nodulenx, inégal , creusé de vacuoles ; s^aggiu-
tinani souvent à d'autres corps. Mouvement vacillant. — ^liOng.0,01.
Cet Infosoire, qui vit dans le Mucus vaginal altéré, a été ob-
servé d'abord par M. Donné qui me l'a commoniqaé. 11 fonne
des groupes irrëguliers avec d'autres animalcules de son eip^
et avec des parcelles de mucus, et d'ailleurs par loî-jiéme, ai
raison de la consistance glutineuse de son corps , il adhère an
porte-objet et, continuant à s'agiter, il étire en manière de queue,
une portion de sa substance. Le filament flagcUiforme qu'il porte
en avant est flexueux , plus épais k la base et long de 0,018 a
o,o33; sept ou huit cils vibratiles accompagnent ce filameot,
rangés d'un côté à partir de sa base. I^ corps est soaveiil creoM
de vacuoles.
2. Tricbomonàs DES LIMACES. — TrichomoiMs limacis.^-rVU lV,flg. i4*
Corps ovoïde lisse , prolongé en pointe aux deux extrémilé» et
terminé en avant par un filament flagelltforme, de la base duquel
part une rangée de cils vibratiles dirigés en arrière. MouveiBeat
assez vif en avant et en tournoyant sur son axe. — > Long. 0,015.
Je l'ai trouvé dans l'intestin de la Limax ngretiis. Il présente
ordinairement des vacuoles régulières nombreuses.
10* Genre. UVELLE. — Uwlla.
An . globuleux ou ovoïdes, pourvus d'un seul filament fla- j
gelliforme, et vivant agrégea en masses sphàriqnes qui se
meuvent librement en tournant dans le liquide.
Les Uvelles sont des Monades habituellement agréées et
bien reconnaissables dans cet état , mais qu'on ne peut nul- i
lement distinguer de ces Infusoires simples , quand sponta-
nément ou par accident elles se sont elles-mêmes désagré-
gées et quand elles se meuvent isolément dans le lîquKie.
M. Ehrenberg admet que les Uvelles vivent altemattveineflt
1
DES IITFUSOIRES. 301
ées et isolées, et qu'elles changent plusieurs fois leur
*re d'être. Je n'ai rien vu qui me peimette de penser
en puisse être ainsi. Les Uvellcs désagrégées ne m'ont
paru con^ïcrver une tendance à s'agréger de nouveau ;
rcgaixle comme tout à fait fortuites les réunions de
ns Monadicns à corps glutincux , qu'on voit quelque-
ans les infusions remplies de ces animalcules.
I . UvELLE vEaoïTRE. — UvcHa virescetu* B ory (i).
ps ovoïdes , verdàtrcs , long.^ de 0,015, réunis en groupes
de 0,09 à 0,011.
*aî observée en août 1 838 dans de feau de 1 étang du Plessis-
t, où étaient mortes des Spongilles. Mûller Tavaît trouvée ra-
it parmi les L<mna potjrrhiza au mois d'août. M. Ehreuberg
tfu d'abord Toir ces Uvelles munies d*mie conroune de cils
îles , et il les représente encore ainsi dans son histoire des
lires (pi. I, fig. sG) ; mais dans le texte, il exprime l'opinion
pourrait y avoir seulement deux trompes flagelliformes ,
e chez d*tatres espèces analogues ; quant à moi , je n'y ai
r qo'nn filament unique. Ce même auteur, qui n'a pu faire
>er d'indigo à ces Infusoires, suppose que leur couleur verte
odaite par leurs œufs, et qu'une tache claire, dont parle
r, est ou la bouche, que lui-même, dit^il, a vue aussi, on le
lie qu'il n'a pu reconnaître.
s. UvXLLE aoSACE. -^Upelia rotaeea, Bory (s).
ps globuleux incolores , longs de 0,008, réunis en groupes
de 0,0S5.
f^Uvax uva, Mûller, Pi. III, Hg. 17, ai.
Havirescens, Bory^ Kncycl. i8a4*
ila flasKfviridii , Ehr. ]83i, m^m. acad. Berlin.
Ua ¥ir€scenSf Ehr. Infus. Pi. I, fig. 26.
Ckmot. Gleicben, Inf. Pi. XVII.
vox tocialis^ Mûller, Pi. III, fig. 8, 9.
ilarosacca, Bory, l834- Encyclop.
^vox glaticoma^ Henip. el Ehr. itbS , Syiub. Pbyuca , Pi. 11.
nmtgiaHComa^ Ehr. iS'JQ.
Mu f^iaucomm , M. et Ehr. i83l.
302 HISTOIRE NATURELLE
Mtiller, qui observa cette espèce dans de Teau conienrée depuis
un mois avec des Ckara , la distingue par rëcartement mntoel des
corpuscules agrégés ; M. Ehrenberg, qui sous le nom ^Uvella alih
musy veut réunir les Monas atomus et Monas Uns de MfiQer et
dubitativement le Vohox tocialU du même auteur , lui dôme
pour caractère d*étre d'un naturel vorace , d'avoir de grands es-
tomacs qui se remplissent aisément d*indigo dans les ezpérieneei
de coloration artificielle ; il attribue en outre une doable trahie
flagelliforme à chaque animalcule.
*Polytoma uifeUa, Ehr. (1).
Le genre Polytoma de M. Ehrenberg di£[^ des Uvelles
suivant cet auteur , parce que les animaux au lieu d'être
alternativement libres et fiiés , forment primitivement nue
agrégation par suite de leur mode de division spontanée
en long et en travers : ils sont, dit-il, pourvus d^une trompe
flagelliforme double et d'une bouche terminstle tronquée.
La seule espèce qu'il rapporte à ce genre a été décrite par
MùUer sous le nom de Monas uva ; elle pr^ute des agré-
gations larges de 0,07 formées d'animaux longs dç 0,012 à
0»Q23, et se trouva seulemeat daus Veau putréfiée
11< Genre. ANTHOPHYSE. — AvUhopkfêa.
An. ovoïdes ou pyriformes , munis d'un seul Clament
flagelliforme, et agrégés à rexlrémiié des rameaux d'an
support ou polypier, ramifié, sécrété pair eips:.-^ Groupe
devenus libres , semblables aux Uvella.
Il est fort difficile de distinguer une Uvelle et une Antho-
physe devenue libre , mais on ne peut conserver de doutes
si l'on voit en mcme temps d«)ns le liquide quelques-uas des
(l) Monas uvaf Mûller^ PL I, fig. 12, l3*
Spallanzani, p. 209, Pi. II , fig. i5 , B, C, D.
Uvelia chamofMioruf, Bory, |8a4» Encyd.
Monas polytoma , Ehr. i83o, Mém. acad. Berlin.
Polytoma uvella , Ehr. x838. Inf«s. Pi. 1 , 6g. 3u.
Df,i IKfUGOIRES. 303
mmetu des Apthopliyies. Ces supports , en forme
arbustes irréguliei's , lirunùlrcs à h liase, goat
leur plus claire, et mijme diaphanes à l'extrcmité
IX qui paraissent nodulcui ou raboteux ; ils sont
: les animalcules, et on les voit Giés aux parais du
3 A inîs depuis peu de temps l'eau contenant, ces
Cliai|ue groupe d'animnlculcs est d'abord fixé a
Idiaphauedu rameau qui l'a sécrété^ mais l'agt-
liquide Qu quelque choc brusque l'eu détache
et alori il se meut en tournoyant dans le liquide,
est le résultat de l'action simultanée des ûla-
B^liformes dont chaque animal en particulier est
orsqae d'à i lieu i-s quelque groupe a été désagrégé
t ou spontanément , ou volt des individus isolés
comme des Mooadcs à Fdament simple.
^rt formé de ramcaui , qui d'abord mous et glu-
'Bviennenl peu à peu plus consistants, brunâtres
encc coruée, et semblent ne plus participer à la
malcules , doit donner une idée du mode de foi-
la charpeate fibreuse de certaines éponges. Ou
BlûUeut^ que les ramcaui se bifurquent là où les
Infusoircs se divisent eux-mêmes par suite de la
ition de ces animaux.
connaît encore qu'une seule espèce d'Anthopbysc.
rangea parmi les Volvo» ; M. B017 en lit le genre
^ise, qu'il classa dans son soHS-rèj:;nc Psychodiairc ;
liei^ , qui sans doute ne l'a pas étudiée avec soin,
bis son genre £pUtylis au milieu des Vorliccllîens
^fàits.
on M'iici.jXh, — jtnt\cphyia JUûlUri, Sniy (1], — >
Pi. 111,%. ijetiB.
irrégulièrement ramiflé ; animalcules pyriformes plus
raot. — Loufj'ueur des tiges, 0,1 à 0,3; épaisseur desra-
30J^ HISTOIRE NATURELLE
meaux, 0,006 ; largeur des groupes, 0,024 à 0,052 ; tongaeur d*uii
individu isolé , 0,010.
Je ]*ai trouTée souvent dans Teau de Seine; le lo août i834 ,
j'avais mis dans un pelit bocal des cailloux recouverts do Gonlerves
et pris au fond do la Seine , le lendemain je vis déjà des Antho-
physes fixées aux parois. Le ii octobre iSSy, de l*ean avait été
prise dans ce même fleuve avec des Conferves; cinq jours après,
elle était déjà altérée et sentait mauvais, cependant les Anthophyses
8^ trouvaient abondamment. Mûller l'avait observée dans l'eau
de rivière au mois de novembre. Les Animalcules isolëa ont nue
forme très-variable , ovoïde ou pyriforme on renflée.
ArPESrDICE AUX FAMUXES
DES AMIBIENS ET DES MOINADIENS.
OHCANISATION DE5 EPONGES.
Quand on déchire des époni^es d'eau douce ou spon-
gilles TÏvantes , et qu'on soumet au microscope le^ ~
parceltes flotl-iiiles et celles qui .ndliOrent à la plnque
de verre, on recounaît que ces parcelles (PI. III,
(ig, 19-b) sont pour la plupart munies de lilamenU
vibratiles d'une ténuité extrême , analogues à ceux de*
Monndîens , et qu'elles ont en outre la faculté d'émet-
tre des expansions variables en lobes .irrondts , comme
certaines Amibes ; ce sont surtout les parcelles dépour-
raes de filaments viLratiles et reposant sur la pla- I
ipitàe verre (PI. ITI, fi^. 19, a. a. ) , qui rampent à
li»ani£re des Amibes au moyen de ces expansion!
^phanes arrondies; les autres nagentdansIeliqui'ICf
wi bien , si elles reposent sur la plaque de verre , l'a- •
|itatioD continuelle qu'elles éprouvent empêche qœ
kurs expansions ne soient aussi visibles. Toutes ces
parcelles dé spongillc renferment des cranulcs colorés
et ordinairement verts, qui se comportent comme
Il chromule des végétaux, et que ilaus aucun cas,
]( crois , on ne peut nommer les œufs de ces spon-
giOes. Eo effet, on voit paraître à une certaine épo-
que de l'année , dans lesspongîlles, de nombreux glo-
Imlés j^iunAtres, larges de deux tiers de millimètre .
WTÎron, et qui sont les corps reproducteurs de ces
tires. D'autres corps reproducteurs émis par ces
•■taes spongilles, suivant les observations de M. Lau-
fat, sont couverts de cils vibratiles , comme les corps
306 HISTOIRE HATURELLE
reproducteurs des épouges marines , et isc meuvent
dans le liquide jusqu'à ce qu'ils se soient fixés pour
se développer en éponges. Dans plusieurs éponges
marines , et notamment dans une masse charnue en-
croûtant la base du Fucus digitatus sur les côtes de
la Mauche, j'ai vu des parcelles, isolées par le déchi-
rement de la masse » se mouvoir aussi à la mani£rc;ides
Amibes ; et d'ailleurs M. Laurent a vu des lobes ou
fr^agments spontanément émis par les spopgilles offrir
ces mêmes caractères.
On ne peut sans doute penser que les éppngea soient
des amas d'Infusoires intermédiaires entre tes Amibes
et les Monades ; tout, au contraire, tend à prouver qa'il
y a dans ces êtres une vie commune. Ainsi M. Laurent
a observé et m'a fait voir, à l'eitécieur des jeunes
spongilles, des expansions diaphanes membraneuses
en forme de mamelons ou de tubes, dans lesqueb se
produit un courant de liquide ; et cette observation
l)ien exacte ne peut se concilier avec les précédentes,
qu'en admettant que cette même partie vivante com-
mune peut être divisée en parcelles qui conservent la
vie temporairement au moins, en oilrant les mêmes
phénomènes que certains Infusoires. Ainsi', de pari et
d'autre , dans les éponges comme dans les Amibiens et
les Monadiens , s'observerait la même simplicité d'or-
ganisation; ce serait toujours une substance glu tineuse,
homogène , susceptible d'émettre des expan&ions va-
riables ou des filaments vibratiles.
Quant à la production des filaments cornés ou des
spicules des éponges, elle serait analogue à la produc-
tion du support rameux des Anthopbjscs et du têt des
Rhizopodes et des Tbécamonadiens qu'çn voit danslies
divers gejgucQs corné ou calcaire, ou même siliceux
DES IMjrUSOIBIS. 907
VI* FAMILLE.
VOLVOCIÈNS.
Ammaox sans organisatioii interne appréciable,
sans bosche, poirvns d'un ou de plusieurs filaments
tagèllifbilnes y et réunis fiar unq enveloppe commune ,
oiipourvu8d''enYeloppe^prbpresqiii se soudent en une
masse conupune.
LéStrYolyociens paraissent;généralement aussi siqu-
ptement organisés, que des Monadiens qui seraient
fixés 'dans une masse commune comme un polypier ; ou
plulÀt ce sont dçs Xhécamonadiens , 'doht les enye*
loppes, plus ^piaisses et plus molles^ se soudent en
ose niasse commune à mesure que ces animalcules se
molti^Kent par .ditisioA spontanée. On connaissait de-
puis longtemps le Yokox , type de cette famille ; il
avait ezcilé ladu^ration de Leeuwenhoek ^ de Rô^el ,
de Itef^r, de Spallanzani , de MuUer, etc. ; mais c'est
i M. Ekraiberg qu'on doit , dans ces dernières années ,
«ne connaissance plus complète de sa structure. Ce
n'est point un jseul animal comme on TaTait cru ; c'est
une agrégation d'animalcules occupant la surface
4'ane masse glutineuse , diaphane j d'abord pleine ,
puis offrant en son centre. ime cavité que vient oc-
cuper l'eau a mesure que la surface s'augmente par
suite de la multiplication des animalcules , et dans la-
quelle se développent , sous forme de boules plus pe-
tites et plus compactes , de nouvelles agrégations
d'ammulcules semblables. Cbacuii de ces animalcules,
de ctmsâtanoe molle , coloré en vert on en jaune bm*
aàtre , .est pourvu d'un ou de deux filaments flagelli-
30.
308 HISTOIKS NATCEEUE
formes qu'il agite continueUement au dehors de la
masse ; d'où réscdte , à la surface externe , un mqiive-
ment Tibratile irrégulier» trèiKlifficile à reoooiuiittre,
qui détermine le mouvement général assSz lent de ro-
tation et de translation de la masse. Une ]iétfte tache
irréguliëre rouge, dans chacun desfinimaloiiles, a été
prise pour un ceil par'M. Ehreftberg , et Itfi a finuiii
:pn caractère distinctif pour plusieurs ^de ^9 genres de
Yolvociens.
Les caractères que noug venons de tracer sont ceux
des Voivox proprelnentflits ; un miVh genre, Pamdo-^
rina^ en difière parc^ç'que tous lèçanimaUhiles fonneikt
un ou plusieurs groiipes ail centre d'une masse' gtoko*-
leuse diaphaçè , «fh lieu. d'âtire«f épartis à la avrfaoe.
Un troisième genre ^'UrÎDgtena^ firéseiite des aBSbal-
cules retenus au centre jd'unej masse globulèase dia-
phane servant.d'enveloppe^commiAie y par fm^n^on-
gement caudiforme qui leur penoist 'd'agiter à la
surface leurs filaments flagéHifor]:ae8«..Dan8 un qua-
trième genre , Gonium , les animalcules , en se mttlti-
pliant par division spontanée, restent agrégés en ime
plaque quadrangulaire , souvent régulière. -Un dn-
quième genre enfin , Syncrypta , se distinguerait, sui-
vant M. Ehrenberg , par l'existence^'une doiibie enve-
loppe; savoir» une enveloppe propre à chaque animil-*
cule, et une enveloppe glutineuse commune; mais
peut-être doit-on le reporter parmi les ThépamoDB-
diens , comme notre Tétrabœna.
Millier institua le genre Gonium ^ et y plaça, avec
l'espèce qui nous sert de type , quelques Inf usoires fort
douteux. Il adjoignit au Foluox glohator de Lidd^
une Pandorine sous le nom de Vohox morum , %t ]Jii-
sieurs autres espèces douteuses ou tout à
à la famille des Volvociens.
DES INFUSOIBES. 309
M. Bory forma un genre Pandoni^a pour le Fohox
glôbator et Ja Pandorina morum , et le prit pour type
de sa famille des Pandorinées« ^qui comprend à la fois
le genre jPectoro^e , institué^ pour lé .vrai type du
genre Gooùàn , et lé genre Uyellà , que nous plaçons
STec les Monadiens. Cet auteui^ créait en outre une
famille des Volvociens avec les mauvaises espèces de
Yolvoxde Mûiler, formant ses ^nres Gygës et Yolvok,
auxquels il ajoutait le genre Endfielys , qui n'a avec eux
aucun rapport.
M. Ebrei^erg, en 18^30, f>laçait les genres Gomum ,
Folyojff et deux autres genres nouveaux, trësrvoisins du
VoItox, dans sa famille des Peridinœa, laquelle^-paral-
Ulementaux (^c/iJina, devait contenir des Infasoirés
cuirasses de la deusi^me section des Pj^ygastriques
aAentérés, eu des Épitricha, ayant pour caractère le
corps cilié, la bouche tantôt ciliée, tantôt nue, etc.
C'est qu'-alord cet auteur regardait encore un Yolvox ,
un Gonium , etc. , comme im animal unique pourvu
de cils à sa surface , etc. ; mais dans soi^roisième me-*
mçire (1833), il modifia sa classification d'après des ob-
senrations plus exactes. Séparant les Vohocina des
Petidinœa^ il en fait une famille placée à la suited'e ses
Cr^]pfomo/iaJi/ia parallèlement aux Monadina^ c'est-
à-dire dans la série des Infusoires cuirassés , en leur at^^
txibnant un corps spontanément divisible dans une cui-
rasse qui est commune à plusieurs et susceptible de des-
traction. Il y plaçait alors dix genres, divisés suivant
U présence ou TaH^sence de la tache rouge qu'il nomme
^ \ savoir, les Gygès, Pandorina , Gonium , Sphœ^
rosira, Syncryjpta et Synura, qui n'ont point d'œil ou
détache rouge; elles Chlamidomonas , Eudorina^
^od^eœet Ùroglena^ qui en sont pourvus. Il* déclarait
310 HISTOIRE HATURCILE
alors que ce ne sont.poînt des Polygastrîques épitri<»
ques , comme il l'avait cru d'abord , mais des .Gymni*
ques nus , agrégés , pourVus chacun d'une trompe
filiforme qu^ils agitent d'un mouvement ondulatoire ;
et. qu'en conséquence on ne doit point' sûjîposer une
bouche unique au globule entier formé par utae telle
agrégation d'animalcules : c'est alors diacijn de ces
animalcules en particulier qui a Une bouche , un ap*
pareil digestif ^ des œufs , etc.
En 1838 ( Ikifusionsthierchen , pag. M), Fauteur
conserve les mémei» genres dans sa faihill^ des Volvo-
ciua , en les csiractérisânt d'une manière différente ,
d'après la découverte des yeux ôtf points rouges dans
les Sphœrosira , et la présence d'un double filament
dans les , VqUh)x et (7A/a/iii</oifitf>M5. Ainsi, 'dans une
première division, sotit4es Volvocina sans, œil; lès
uns , sans queue , formeht \ s'ils ont ime cuirasse sim-
ple, les trois genres (rygès^ Pandotina et Goninm}
lesdeux pi:emiers étant de forme globuleuse, le premier
seul, sans trompe ou filament flagelliformé , et le troi-
sième étant comprimé en forme de* tablettie. Le genre
Syncrypta comprend ceux qui ont une cuirasse dou-
ble : ceux qui ont une queue constituent Iq genre
Synura.
Les Volvocina pourvus d'un œil se partagent en cinq
genres d'après leur snode de division spontanée; si cette
division est uniforme, simple, saas donner lieu à la lb^
mation de gemmes ou de groupes internes , ce sont ou
des Uroglena^ pourvus d'une queue; ou des ^udorina^
si, manquant de queue , ils ont une trompe sitopk»
ou des Chlamidomonas , s'ils sont sans queue et a^
deux trompes. Si , au contraire , la division spontanée
n a pas lieu uniformément , et s'il en résuHe des gem*
, DES 1HFUSOIRE8. 311
meB ou des globules internes , ce sont , ou des ^hœ^
rosira qui n'ont qu^une seule trompe , ou des VoIshkë
qui en ont deux.
Dant'^h définition actuelle, M. Ëhrenberg dit que
se& F^ohocina sont des « Polygastriques anentérés ,
gymniques » k corps uniforme , semblables à des Mo-
nades , ms^s pourvus d'une enveloppe ou d'une cui-
rasse sous laquelle ils éprouvent une division sponta-
née complète, d'où résulte une sorte de polypier;
cette cuirasse se rompant enfin , les animalcules deve-
nus libres recommencent ce même cercle de dévelop-
pemeot» » Elnsuite, dans les remarques subséquentes,
il mentionne l'existence da filament simple ou double
qu'il nomme une trompe; il considère pomme produite
par des cnufs très-nombreux de grandeur égale , la co-
loration ordinairement verte de ces animaux ; il dit
aTOir vu les organes mâles sous la forme de deux glandes
orales bien distinctes dans les genres Gànium , CA/a-
midampnas , F^oluox et Uroglena , et avoir vu en ou-
tre des vésicules séminales contractiles dans les trois
premiers de ces genres ; quant aux estomacs , il ne les
a vus , dit-il , que d'une manière douteuse.
Eln admettant même cette définition , nous croirions
devoir séparer de la famille des Volvociens les genres
Gygès et Clilamidomonas , pour les joindre aux Thé-
camonadiens ; et nous le ferions mieux encore d après
iK>trt propre définition , qui veut que les vrais Volvo-
ciens soient réunis par une enveloppe commune , ou
pourvus d'enveloppes particulières soudées entre elles.
Ne pouvant d'ailleurs attribuer aux tacbes rouges la
significationiet Timporlnnce que leur donne M. Eliren-
tcrg, nous sommes conduits h réunir ses Eudorinasiat
Pandoiina, ses Synura aux Uroglena \ à considérer
312 HISTOIRE NATURELLE
comme douteux sob genre Syncrjrpta^ et à rapprochor
dubitativement les Sphœrosira des Pandd^ina.^ml
nous ne conservons que quatre genres comme authen-
tiques, même en nous fondant sur les obsenrâffioitis de
cet auteur.
Les Yolvociens , ordinairement de couleur Verte,
n'ont été trouvés jusqu'à présent que dai^ifis e^ux
douces limpides , entre les Conferves et lés autres
plantes aquatiques.
!•' Genre. VOLVOX. — f^olvax.
Animalcules verts ou jaune - brunâtre , réguJiABemeiit
disséminés dans l'épaisseur et près de la surface d' oit glo-
bule gélatineux transparent, devenant creux et Tem(rfi
d*cau par suite de son entier développement , et ilans leqôel
alors se produisent d'autres globules plusi|)etits au nombre
de cinq à huit , organisés de môme , et destinés à éprouver
les mêmes changements quand par la rupture du globide
contenant ils sont devenus libres. Animalcules musb
chacun d'un ou de deux Glaments flagelUrormes , <jui , par
leur agitation hors de la surCace , déterminent le mouve-
ment de rotation de la masse.
I. VoLVOX TOURifOïÂWT. — Volvox glohalor, Mûll. (i). — PI. llïi
fig. 25 et PI. lV,fig."3o.
Globules verts ou jaune - brunâtre , larges d*un tiers de milti-
(l) Leeuwenhoek , Contin. arcan. nalura , p. 149, fig. a, 1698.
Kugelthier^ Baker , Employ. for thc micr. p. 418, Pi. Xil , iig. a;*
Kugelthier, Rœsel, t. III , Pi. CI , fig. 1-3 , p. <>, 7.
yotvox gtobator ^ Linné, Syct. nat^ éd. X^tl^SS.
f^olyox globator y PaUas, Elench. zooph. p. 4^7*
Folvox globator , MùUer , Inf. Pi, III , fig. la , l3 ^ p. 18.
f^olvov, Spallanzani , Opusc. phys. trad. franc, t. I , p. 193 ,VUlli
Pandorinq Leeuwenhoekii f Bory , 1834.
y^olvQX globator, "Ehrtnh. i83o-i834, t838, Infuf. PI. IV, fig. i.
DES INFUSOIHES. 313
méire à on miUîfliètre, formés d'animalcules longs de 0,009 et larges
de 0,0066 y épars dans l'épaisseur d'une membrane spfaérique, gé-
Utineuse , diaptiane , dont chacun est muni d'un filament flagelli-
tane , égalant trois fois sa longueur , et d'un point intérieur
rouge. — ^^Cinq à huit globules plus petits contenus à l'intérieur.
Cait aioii qne j*ai toujours vu le Fohox globaior, qui le trouTe
abondammant en été dans 1 étang de Meudoii(juîn iB38), et
que j'ai rem en juin iSSg dans les eaux stagnantes aux euTirons
de Tooloose ; mais je n'ai pas vu la double trompe flagelliforme
iadiquée pur M. Ehrenberg, ni les cocdons qni, suiFant cet auteur*
sniisieiit «omme un réseau tons les animalcules a la surface des
globales. Qnand on a mis dans un flacon de l'eau contenant des
YoItox 9 on voit leurs globules monter et descendre en tournoyant
lentement dans le liquide , comme pourraient faire des corps lé-
gen dans de l'^u agitée ; il suffit d'en approcher une lonpe forte
OQ une lentille d'an court foyer pour distinguer la forme géné-
rale dn globule , et les petits grains verts épars à la surface , et
Wi cinq ou six globales colorés plus petits contenus à l'intérieur.
Laeuwenboek le premier observa le Volvox dans 1,'eau des ma-
nii,ie 3o août : « Je vis , dit-il , dans cette eau une grande quantité
de pacticales rondes flottantes de la grosseur d'un grain de sable.
Eq l'es approchant du microscope,. je remarquai non-seulement
qu'elles sont bien rondes , mais aussi que leur membrane ezté-
neore est» çà et là , couverte de particules saillantes , nombreuses,
qui nu semblaient à trois facettes et terminées en pointes. Quatre-
TJQgts de ces particiiles également espacées occupaient la çircon-
féreoce d'nn grand cercle dn globale , de sorte que le nombre
toul des particulea» réparties sur la 'surface, n'est pas moindre
qsedeox mille.
* Gela m'offrait un spectacle charmant, parce que ces globales
n'étaient jamais en repos « et que leur mouvement avait lieu en
loamoyant {pcr eircumvoliUionem),,, Mais plus ces particules
éUieat petites , plus elles moutraient la couleur verte , tandis que,
tu contraire , dans la partie extérieure des plus grandes , on ne
ponfait reconnaître aucune coloration.
* Chacun de ces globales avait à l'intérieur cinq » six , ou sept ,
tt màiie jusqu'à douze globules plus petits , ronds , de même stmc-
^ que le corps dans lequel Ûs étaient renfermés* Ayant tenu
^Mfaogiempa Àa vue &rie aw im des pins kros liblNd^
3H HISTOIRE fTATURCLLE
dtmB une petite quantité d*eaa , je tîs te produirez , dàU m: piflîe
extérieore , one oaTertore par laquelle tortail une det pibtfëldQi
rondei incluaes qui montrait une belle coulent ▼erCe, «A qui
exécutait dans Teau lev' mêmes moUTemeùtsquefaifail pifcrtéoni
ment le globule d'où elle était sèctîe.
» Ensuite le premier globule demeurait immobile et laîastit
sortir à peu d'interralle , par la même onrerlnre, une iMHide,
puis une tft)isième particule, et il 'arriTait que tooleacet parti-
cules incluses sortaient successivement ainsi en acqnëAint im miMh
▼ement propre. *
■ Après un intervalle de* quelques jowrs , ley.prémi«r gMak
s'était en quelque sorte dissous "dans l'eau; je ne ponvait en lè-
trouver aucune trace.
• Dans Tobservation de ces globules , j'ëtaîs surtout tnrpris de
ce que, pendant tons leurs diflerents mouvements, j^ne vojawjt-
mais les particules incl^8es changer de place , qnoiqtt*^les oefin-
sent point contiguës , mais qu'elles restassent écastéea d*ime cer-
taine distance. »
Leenwenhoek dit ensuite comment , ajant renfermé dans on
tnbe de verre , gros comme une plume à écrire et en partie
rempli d'eav^ , deux gros globules de Yolvoz contenant cbaeiin
cinq globules plus petits , et un troisième Volvoz cofldenant lept
globules très-petits , il vit quatre jpurs .afnès qve la mêadiiaDe
externe des deux premiers, devenue très-mince et frantparentef
s'était déchirée, et que les dix petits globules inch» se mouviiéBt
eA tournoyant dans Teau tantôt d'un côté , tantôt de l'autif. An
bout de cinq jours , il vit que les globules plus petits /renferméi
dans le troisième Volvox, aTaient augmenté de vôlome, etqn'ob
y pouvait distinguer d'autres particules devant naître à rintérienr.
Après cinq autres jours , le troisième Yolvox s'était déchiré d'on
côté, et les particules contenues étaient devenues IH^res; néan-
moins le Volvox, quoique ouvert d*un côté , continuait a se moU'
voir en tournant dans le liquide connue au^ravant; Qtielqiu<
autres jours après , on ne pouvait reconnaître que quelques fri^
ments des grands Volvox, lesquels bientôt ne .furent plus da
tout visibles. 11 continua à observer chaque jour Ibt petits VoI^ox
sortis des grands -, et remarqua non-seulement qu'ib grossisftieut
peu à p^u , mais aussi que les particules incluses devenaient pi**
grandes. Quand ces nouveaux Vplvox se rompaient à leor li''^
pour mettra au jouxte partîcnleijdolaief » ils étwfiit qualN^
DES INFU60IRK8. 315
ploi petite qfie ceux dont il§ êlaient itsus , ce qai fait peDier à
LeeMnenhoric quiiU n'oyaient point atteint tout lenr déreloppe-
■mt, on qn'ilt n*aTaient pas rc<;a assez de noarritnre. Sans se
MiqpàDeér fur la nature et snr la destination de ces globules ,
Leeuwenhoek est conduit à reconnaître qu'ils ne naissent pas
iponlan^ment , mais qu'ils se propagent comme toutes les plantes
iont nous sarons que chaque graine , si petite qu'elle soit , con-
tiaol d^à 1* jeune plante qui en doit proTenir. Cette opinion de
Lêenwenfaoek , basëe sur Tidëo que le globule du VoWox est un
kve indÎTidnel , m été adoptée et dëreloppée par tous les auteurs
^, après lui, ont obsenré leVoIrox; et, jusqu'à ces derniers
iMBpa, on a regarde ce phénomène de sa propagation comme
vie des preores les plus manifestes du principe de l'emboîtement
des germes..
Baker TÎt le VoItox comme Leeuwenhoek , mais de plus, il aper-
çât les cils partant des granules de la surface , et reconnut que ce
sont là les Trais moyens de locomotion de cet être. Rdi^el n'ayant
pa, après Baker, distinguer les cils moteurs, en nia Texistence
H^coposa » pour expliquer le niouTement du VoWox , un modo
d'eiplication fort bizarre , en supposant que chaque granule do
k surface aurait un orifice snsceplible de s'ouvrir et de se fermer
la gré de ranimai.
Ifiilier ne vit point non plus les cils moteurs du Volvox , il le
décrit comme formé d'une membrane diaphane couverte et
CQuune hérissée de molécules répandues abondamment à la sur-
laee, et renfermant à l'intérieur plusieurs globules immobiles
tmnsparents au centre. Les molécules de la surface peuvent, dit-
il, se détacher, et la membrane alors reste nue. Cet auteur dé-
eril ainsi la partnrition : • La membrane se fend , et les petits, uu
ks globules inclus, sortent par la déchirure, et la mère elle-
même on la membrane se dissout. Ainsi celte mère , par suite d'un
adoiirable emboîtement de sa race, se montre souvent grosse de
Nt fih| de ses petits-fils , et de ses arrière-petits-fils. »
* Volvox aureus et Volvox sUllalut , etc.
M. Ehr^berg décrit comme une espèce dislinctele Volvox jau-
nâtre qne Mûller regardait comme simple variété du Volvox glo-
haiort jai vu moi-même beaucoup de nuances diverses parmi
des VoItoz que je crois devoir laisser dans la même espèce. Quant
316 HISTCORE . HATUBBLLE
au Folvox stellatus , qui aurait été signalé d'abord piur Sdunnk ,
il différerait parce que les glolNilefl internes aBraientliilNv«alenx
et paraîtraient comme dentelés en étoile sur leur' coiàtoiir. Les
dimonsions de ces espèces sont les mêmes que pour lia prébëdeate.
* Spharasim Fohox. £h. Infàs. i83S, pi. m, fig. 8.
Le même auteur fait un genre particulier de cet IftAnoireqiii ,
suivant lui , n'aurait qu'une trompe flagellifoiine simple» mn ïléOL
de l'avoir douMe comme les Yolvoz ; mais, ainsi que je l'ai dit
plus haut, je n'ai pu voir qu'un filament simple à ceux qqe j*ai
observé» .^fns plusieurs lieux. Lesanimakulesdu Spkœrosirm sont
décrits comme ayant de longueur o,oi 2 , et formant def gWMdei
de o,ô6« ^
â« Genbb. PANDORINE. — Pandorina. Boiy.
*■■
Animaux verts très-petits, groupés ep phisieoi» globales
éparsdans Tintàrieur d'une massQ|[élaliiieiise, diàpliaae,
ovoïde ou globuleuse.
Les Pandorines ne montrent pas» comme les Yolvoz, les
animalcules fixés à la surface, mais ce sont des animalcales
plus ou moins rapprochés ou groupés au milieu cTuti globale
transparent ; par conséquent aussi le mode de propagation
ne peut être le même, et l'on ne voit pas, comme chez les
Yolvox, des globules intérieurs éti*G mis au jour par suite
de la rupture de la membrane externe, pour se développera
leur tour en une membrane parsemée de grains verts.
Mûller avait distingué, comme espèce de son genre Vol-
vox, la seule Pandorîne qu'il connût. M. Bory réunit cette
même espèce et le vrai Volvox dans le genre Pandorine qu'il
créa. M. Ehi*enberg, enfin, a circonscrit plus exactement le
genre Pandorine ; mais il en a voulu séparer aussi, sous le
nom d'jEudorifia, une espèce qui n'en diffère que par la pré-
sence des points rouges piîspar lui pour des yeux.
BE8 iirru50iU8. 317
I. PiUDOiiiiB NVfiB. — Ftmdùrima mantm (t). Bcnry.
Ammanx verts longs de 09009^ ponrais d^im fllamenl flagel-
Bfome deux feteanssi long , et diversement groapés dans on glo-
bule diaphane hors' duquel sortent |es ilaments , large de O^SO à
0,9i. —Mouvement lent de rotation.
MQIlor» qni observa cette espèce en antomne, parmi les Lemna^
It d^prît eomme fbrm^ d'an amas de globnles Torts entourés
dftoa membrane sphërique diaphane ; et il parle aossi d*nnrabord
■oir ^i n'est antre chose qijfune illusion d'optique produite par
kiéAripgenoe de l'enveloppe.
3. PAiVDOEnis iLÉGÀMTB. ^- PandcHna elegaru (3).
Animam globuleux, verts, longs de 0,015, pourvus d'un
paînt rouge peulfonfie et d*un long filament flagelliforme , et réu-
ïis au nomJire de 10 à 10 dans un globule diaphane dé 0,04
i 0495.
M. Ehrenbcrg a obsenré, auprès de Berlin et en Russie, cette
«pèee, qn'il prend pour type de son genre Eudorina; il conjec-
tifè qn^dle a été vue par les divers obsenratenrs qui ont décrit le
YshoflLoomme préientant trente à quarante globules intérieurs.
* Lf AAme antëor nomme Pandorima hyalina une esp&ee dou-
iMaqtf il aurait ebserrée dans Feau du Nil, parmi lesOmferves,
ik qn liannerait des%iobnles incolores de 0,037.
-3* GmiB. GONIUM. — Gomiim. M«U.
Animaux vçrts ovoïdes , réunis par suite de la division
ipoolmée, au moyen d*imc envdoppc oommune en forme
it ilaqae ijuadrangulaire qui se meut lentement dans
fean.
(I) Fol9ox morum , Mùner , Infos. Pi. III , %. i4-i6.
PnmdoHiui'morm g Bmj, l8a4«
Ptmdorima morum , Efar. IoIbi. PI. II , fig. 33.
(1) Bmdârimm degâmt, Cfcr. lai». PI. III, âg. 6.
S18 UISTCPIAS VATUBXLLE
Les Gonium ont été aperçus d'abord par Mùllerj qui ne
soupçonna pas du tout leur organisation , et prit lear en-
veloppe commune pour un seul animal. Sclirank, en nom-
mant d'abord Volvox complanatusV espèce type de ce genre,
semble avoir pressenti leur vrai rapport avec le YcItot.
M. Bory voulut former le genre Pectoraline avete'lft Gonium
pectorale ; mais il n'avait rien vu de plus^ que ses prédéces-
seurs. M. Ehrenbcrg, en 1830» le décrivait conuiie fixnw
d'une enveloppe comprimée , carrée, ciliée «m aDf|le^, c(
contenant seiie gemmes à l'intérieur; mais, en 1834^ il en
donnait une description plus eiaote d'après ses nooTeOes ob-
servations. Les globules verts n'étaient plas des gemmes,
mais des animaux distincts , dont la réunion en carré for-
mait une famille, et chacun d'eux lui paraissait pouno
d'une trompe filiforme.
1 . GorritM RECTORAL. — Ganùm peetoralè (i^. MftIL
Animaux ovoïdes ou globuleux , verts , larges de 0,006 àO,OS0,
réunis par 16 en plaques carrées ou quadrangulaires de 0,0S3
â 0>08ff.
Mfiller décrit ce Gonium cona&e formé de seize corpoiçQks
ovales, presque égaux, verdâtres, demi-transparents, fmwei
dans une membrane quadrangulaire qui réfléchit la lumière sur
chacune de tes faces. 11 se propage par la séparation de chacim
des globales qui bientôt se montre, à son tour, composa de «e
globales plus petits. Tnrpîn fa décrit eon^e un Tégëlai dans Ici
Mémoires du muséum ( 1818 , t. XVI , pi. i3], et dans le DictioD-
nairc des sciences natarellet, sous le nom de Fectoraline, en le
signalant comme une preuve de sa théorie de la gTobuline.
* Gonium punciatum. Ebr. Inf. i838, pf. III, f. a.
M. £hrenl>erg a décrit sous ee nom une espèce qui païaît diié'
rcr de la précédente par des taches noires sur chacun des aiUBiftl-
cales Tcrls; il l'a observé à Berlin.
(1) Gonium pectorale , Millier, Tnfus. Pi. XVI , fîg. 9,11.
Pectoraiina hebraica , Borjr , 1824 , Encycl 1828, Dicl. chu. <• 1'
Gonium pectorale , Khr. In&ic. i638 ,,ri. IH , fi^. 1.
ABS iirusoiEis. 319
Le Conium puh'inalum de Millier ne peut être rapporte avec
rliiudo a ce genre; il a été obserrë dans une eau de fumier
dcicrit par cet auteur comme une plaque quadrangulaire ren-
e en forme de coufsin et formée de trois ou quatre bourrelets
rallèles, présentant ensuite des divisions transverses et animée
m moaycment vibratoire leat.
Ob doit , je crois , regarder comme un végétal le Gonium Iran-
Himm décrit par M. Mèyen dans Tes Ifov, acta mit. curios, t. XIV,
. 43, Gg. 36, comine formé de seize corpuscules verts , disposés
r deuoi 00 par quatre dans use plaque quadrangulaire quelque*
îsplus longue que large, et sans mouvement propre.
4' GcwB. UROGLÉNE. — L-roglena. £hr.
M. Ehrcnberg n forme les deux genres Uroglena et Sy^
ura pour les InRisoires agrégés dans une enveloppe gela-
neose commune, ainsi que les autres Yolvociens ; mais dis-
ogoés par la présence d'un prolongement ciiudiforme qui
!S retient adhérents au centre de la masse commune. Ses
Jnglena forment une seule espèce, U. P'ohox (Ehr.Infus.
lUl^ Cg.il )i présentant des animalcules oblongs jau-
itres, retenus par une queue trois à six ibis plus longue
ie le corps qui s'avance liors de la masse commune ; ils
firent surtout dasSynura par la présence d*un point co-
é, que l'auteur nomme un q'Î]. Ces derniei*s , également
lâtres, saillants hoi^de la masse commune, forment la
e espèce Synura uveUa ( Ehr. Infus. PI. III , i!g. 9}.
* Syncrypia, Elir.
même auteur institue un genre Syncrypia pour deslnfusoi-
rti agrégés, qu'il décrit comme pourvus d'une euvcloppe
), et réunis dans une enveloppe commune. Ces Infusoires
le 0,009, i^^'iini* en glubulcs de 0,047, forment une seule es-
yynerypla vohox{J\\T. hifus. PI. 111 , fijr. 7); il J'aob«ervée
I. J*ai bien aussi de mou oôté rencontre des Infusoires,
, et munis d'un lésutneiit propre ; maiïi n*ayanl pas re*
Jstinctcmeut cbcz eux une enveloppe commune , j'ai cru
«reporter paruii les ThccauiDuadieus. (Noyez Cnptomo-
320 HISTOIRE KâTITKELLE
Vn* FAMILLE.
CINOBRYENS.
ê
Infîisoires à filament flagelliforme , contracHles an
fond d'une carapace ouverte ; se multipliant p<r gem-
mation» de telle sorte que les nouvelles carapaces restent
adhérentes par leur base au sommet des prtoëdantes ,
d'où résulte un polypier Fameux.
Les Dinobryens, dont je n'ai observé que deux es-
pèces »- m'ont paru être des animalcules analc^nes aox
Monadiéns ; mais la rapide altération de l'ean qui les
contenait avec d'autres productions de l'étang de
Meudon, ne m'a pas permis de les étudier complète-
ment, et de reconnaître cbez eux l'existence du fila-
ment fla^llifôrme , ni de m'assurer si , d^^s leur ca-
rapace, ils auraient un second tégument contractile
analo^e à celui des Eugléniens , ce que pourtant je ne
puis croire ; car ils ne me montraient qu'une masse
verte changeant lentement de forme au fond de chaque
petite carapace en forme de cupule. Ces animalcules
forment, par la gemmation, de nouvelles carapaces qui
se greSent successivement les unes sur les autres, d'où
résulte un petit polypier comme un Sertulaire mi-
croscopique, ordinairement fixé sur les Gyclopes et les
•
autres petits animaux aquatiques , mais souvent aussi
flottant librement dans le liquide j après s'être détache
de son support. Quand les Dinobryens se sont décom-
posés en mourant , leur polypier se conserve parCsiite-
ment transparent.
M. Ehrenberg, qui le premier a fait connaître les
Dinobryens en 1833 et 1834, en les définissant des
DES IHfUSOInES.
321
ux polyt-'astriques c
, ancntérés/sani
lestin) , sans autun poil ou appendice externe, et dont
le corps est de forme chanireante, les classait alors h
ojlé des Volvociens ; mais il les pLice aujourd'hui (/«-
fùsionslhierchen , 1838) à la suite de ses j4stasiœa, ea
les regardant comme des Astasiées à carapace. Il dit,
avec plus de réserve, n qu'ils sout évidemment ou
vraiEembliiblemeiit polygnstriques , aneutérés, pjm-
niques . cuirassés , de forme spontanément variable. ■
Et tout en déclarant que dans cette famille l'organisa-
lioo n'est pas sufTiisamment connue, il assure avoir
TU chez les Dinobryon comme organe locomoteur une
trompe simple filiforme; puis il dit que les granula-
tions verdâtres ou jaunâtres de tous les individus
paraisseut constituer l'ovaire, et qu'une vésicule claire,
aa milieu du corps de son Epipyxis , pourrait âtre la
vésicule séminale contractile. Enfin il accorde un œil
rouge au Dtnobiyon. Cet auteur place dans cette fa-
mille , avec ses Dinobryon , un second genre Epi~
ffxis, qui se distingue par l'absence du prétenda
ml.
1" Gk^he. dinobryon. Ehr.
{Mêmes caracii:rcs que pour la /amitié. )
I. iMllOllTOn SERTl'LiUKE. — Dl
Pl.l.fig.
lulurUi. Ehr. (i).
Aoimatn dans des urcik)leg ou cupules sessilfs, formant un
pglfpier, souvent libre. — Longueur d'une cupule, 0,0*. — Lon-
PHOT du polypier, 0,5ï.
J'ïi Irourc «bon dam ment cette eipé« flottant dnns l'eau de
l'eiang tic Meudon , entre let «pongiUe», le lo m>rs i838. Le
tKFUSOUSf*
, Ejir. llirus.
,8, m. Vlll.llE.l
333 HISTOIRE KâTUBBLLB
oorps des anismlcnles est vert, et le polypier est «Time diapha-
néité parfaite. H* Ehrenberg Ta otMerrëe en mars et a^ril iSSs ,
présdeBei^lia. Ufixe |a longueur des copules à 09047.
s. DinoBETON PÉnoii. — Dinobrjronpetiolaium.^r (PI. L fig. is.)
4QÎIIIIIUX ^(irts f]s{is des nrcéoies m eupidM longiiMunii pé-
()p,popl^ , fpi panent de l'intérieur des cuml^ pips i^iqenpi»,
— Lonjjoeur d'une cupule et d'un aninialcule , O.piS;. •— Lftngqeiir
du pédoncule , 0,08 à 0>10. — Longueur du polypier, 0,23.
J'ai tfOOTé > en tatme tempi que la précédente, cette etpèee
&f^^far d^ C^clopes ; qi^lqne^nnsdes pédoncules lespluf Ifinsp
montraient nn bourgeon latéral.
^DiiiOBBTOif SOCIAL. — - Dinohtyon sociale, Bhr. (i).
y. Elupe^bqg s décrit fpus ce pom nnei||ilrifefp«cef9i*ili|fist
d*abor4 prise |x>nr une ^aginiçola^ et qni diff^rç iqrUHit de|s
première par ses dlmensioiis moindres d'un tiers.
* Enrrxxs. Ehr.
Le ijoéme i^ntwr institue ions ce nopm ^n genre particulier pour
un Dinobryon incomplètement obseryé, et nommé par lui-mêiiM
d'abord (i83i) Cocconema utriculut; il est en forme d'utricnles
coniques remplie^ de gra^ul^ ja^uâtrea, et fixéea par un pédi-
cule sur les conferves. Il soupçonne que la Frustulia crinita de
Martens et YArUlcHa minuta de K^tzing sont la mdme chose qae
son Epip^xù,
\ 0) f^aginicola socialis , Ehr. i83o-i83i , Mém. acad. Berlin.
ÏHHobryon sociale , Ehr. i838 , Jnfai. fi, Vlll, fig. 9.
DES INFUSOIEES. 82S
Vin* FAMILLE.
THÉCAMONADIENS-
Animaux ordinairement colorés , revêtus d'un tégu-
iDent non contractile > membraneux ou dur et cassant,
et n ayant pas d'autres organes locomoteurs qu'un ou
phisieurs filaments flageliiformes,
I^ lufusoires de cette famille n ayant de commun ,
en quelque sort^ qu'un caractère négatif, la non-con-
tractilité d'un tégument , pourront sans doute être di-
visés plus tard en plusieurs familles , d'après leur
forme , d après la nature de leur tégument, et d'après
lenombre et la dispo^tion de leurs filament^ moteurs.
On en voit en effet de globuleux et de foliacés \ quel-
ques-uns ont une coque dure, comme pierreuse j
d'aatres ne sont revêtus que d'une membrane mince ,
flexible ; il en est enfin qui n'ont qu'un seul filament ,
tmdis que d'autres en ont deux semblables , ou bien
dsvx de grosseur différente , ou encore en ont plu-
sieurs. En attendant que de nouvelles observations
aicftt augmenté le nombre et la connaissance des es-
pèces ^ ces différences que nous venons de signaler ser-
viront seulement à caractériser des genres bien plus
réellement distincts dans cette famille que parmi les
Monadiens. C'est qu'aussi les Tbécamonadiens sont
plus avancés en organisation que les Monadiens ; on
lie les voit point comme ceux-ci se produire dans les
infusions artificielles , et changer de formes et de ca-
ïaclères suivant la nature du milieu où ils vivent. Ils
soQt aux Monadiens ce que les Rhizopodes sont aux
Amibiens ; ils n^ont pas plus d'organes distincts , mais
21t
32<l' HISTOIRE NATURELLE
leur individualité est déjà plus précise ; ils se midti-
plient dans des eaux stagnantes , qu'on peut bien assi-
miler à des infusions faites en grand ; mais il n'est
plus permis de penser qu'aucun d'eux puisse être le
produit d'une génération spontanée , ou du développe*
ment de ces corps préorganisés qu'admettait Spallan*
zani ; de ces germes disséminés dans l'atmosphère ,
auxquels on attribuerait l'origine des Monadiens , des
Amibiens , des Yibrioniens , et de quelques autres In-
fusoires.
Ainsi les Thécamonadiens , de forme globuleuse et
munis d'un seul filament, seront des Trachelomonas ,
si leur enveloppe est dure et cassante ; ce seront des
Cryptomonas , si elle est membraneuse et molle. Ceux
qui , n'ayant aussi qu'un seul filament , sont de forme
aplatie , formeront les genres Phacus et Grumenule
qui diffèrent , parce que celui-ci n'a pas le prolonge-
ment caudiforme qu'on observe plus ou moins pro-
noncé chez celui-là. Les Thécamonadiens à deux fila-
ments seront les Diselmis , si les deux filaments sont
également vibratiles ; mais si Tun de ces filaments est
traînant et rétracteur, l'autre étant vibratile et flagelli-
forme, on en fera les deux genres Anisonème etPloeo-
. tie; ce dernier se distingue par sa forme en nacelle,
Tautre est ovoïde ou en forme de pépin. Enfin , s'il
y a plusieurs filaments vibratiles , ce sera le genre
Oxyrrbis, dont le nom indique comment son corps se
prolonge antérieurement en forme de nez.
. Plusieurs de ces animaux ont été vus par les anciens
micrographes , qui ne soupçonnèrent nullement la pré-
sence des filaments moteurs. Mûller en a décrit quel'
ques-uns dans ses genres Monas , Volvoxei Cercaria,
M. fiory les a laissés aussi confondus avec des hîur
DES INFU80IRES. 325
soiresnus dans plusieurs genres. Mais M. Ehrenberg,
le premier, senlit la nécessité de créer une famille pour
les Infusoires revêtus d'un tégument résistant, et d'ail-
leurs semblables aux Monades ; il la nomma famille des
Crjrptomonadina , du nom d'un de ses principaux
^ËnresCryptomonas. Cette famille, la première des
cuirassés, anentérés, gymniques, était caractérisée
chez cet auteur, en 1830, par « une enveloppe membra-
neuse , subglobuleuse ou ovale , propre à chaque indi-
vidu, qui était non divisible ou divisible avec l'enve-
loppe. » Une première section , comprenant les ani-
malcules simples , était partagée en trois genres ,
savoir : les Cryptomonas , sans yeux, mais avec une
bouche ciliée ; les Gygès , sans yeux et sans bouche
ciliée ; et les Ctyptoglena , avec un œil rouge. Un
quatrième genre , Pandorina , reporté depuis dans la
famille des Volvociens , était censé contenir les Cryp-
tomonadines composées, ou se reproduisant par des
divisions internes. Le genre Gygès , sans être mieux
connu qu'à cette époque , a été également reporté de-
puis par cet auteur dans la famille des Volvociens, de
sorte qu'il ne reste plus que deux des genres primitifs ,
lesquels sont même réunis dans notre genre Crypto-
ntonas. Mais, en 1832, dans son troisième mémoire ,
M. Elhrenberg, en même temps qu'il instituait sa fa-
mille des F^ohocina , créait les nouveaux genres Pro-
rocentruni^ Lagcnella et Trachelomonas ^ chez les-
quels il avait reconnu l'existence d'un filament flagel-
liforme qu'il prend pour une trompe. Enfin , en 1836,
il créait le genre Ophidomonas ; de sorte que sa fa-
mille des Ctyptomonadina est, dans son Histoire des
Infusoires (1838), divisée en six genres de cette ma-
nière. Les espèces sans yeux , a carapace obtuse ,
3S6 HISTOIRE NATUBELLE
sont des Ctyptomonas , si la forme est courte et si la
division spontanée est nulle ou longitudinale ; ce sont
des Ophidomonas, si la forme est longue etla division
transversale. Celles qui , sans yeux, ont la carapace
antérieurement prolongée en pointe , sont les Prora^
centrum. Quant aux espèces pourvuesd'un œil ou d'tin
point rouge , elles sont divisées en trois genres , suivant
la forme de la carapace : les Lagenella ayant une ca-
rapace globuleuse avec un prolongement en forme de
goulot ; les Trachelomonas ayant la carapace globu-
leuse , sans goulot ; et les Cryptoglena ayant une cara-
pace ouverte d'un côté, ou en forme de bouclier.
De ces dix genres , nous en acceptons deux seule-
ment y en réunissant les Cryptoglena et les Lagenella
aux Cryptomonas comme des sous-genres. Le Proro-
centrum pourrait être la même cbose que notre Oxyr-
rhis; et, d'ailleurs, nous réunissons aux Trachelomonas
les genres Chœtotyphla et Chœtoglena, placés, par
M. Ehrenberg , parmi les Péridiniens. Quant au genre
Phacus , il a été réuni aux Euglènes par cet auteur,
malgré la différence que présente son tégument non
contractile. IN^otre Diselmis enfin se rapporte en partie
aux Chlamidomonas du même auteur.
Les Thécamonadiens sont tous très-petits » mais ils
deviennent visibles à Tœil nu, en raison de leur grand
nombre et de leur coloration ; ils sont ordinairement
verts, et colorent la surface des eaux stagnantes , des
ornières , etc. Il en est aussi de rouges qui produisent
la coloration des salines. Ils sont reconnaissables , le
plus souvent, à leur raideur et à l'uniformité de leur
mouvement. M. Ehrenberg attribue à la plupart de
ces Infusoires un double filament flagdliforme ; il
n'a pu leur faire avaler de substances colorées , néan-
DU IVF1780IRM. BgJ
moins il prend pour des estomacs les vésicules internes,
sauf celle qu'il appelle yésicule séminale contractile ,
et qu'il indique dans une seule espèce de Gryptomo-
nas. n a nommé testicules ou glandes séminales , des
corpuscules arrondis , incolores , qui se voient dans
plusieurs de ces animaux ; enfin, comme pour d'outrés
fEimilles , il dit que leur couleur verte consiste en
globules serrés qui lui pairaissent être les œufs , et il
désigne comme un œil le point rouge que plusieurs
présentent à Tintérieur en avant.
B |S \^ feuille. |
§ {ni \5aii« prolongement. • 4* CBVMnorLA.
I. ,
/ Deux filamenU temblablet 5. Diuufit.
A 1
J§ l /Corps prMDâfti<|«e « ^ ^j^l^^
I lUn filament fligel- 1 ou en naeelle. I ^' '^•"^•
|.« a I lifo^me et nn fila- /
ment traînant ré- / Corps OTOïde ou I * ^
tracteur. \enforme de pépin, j 7- ARWoifEMA.
k ptuiîeuri filamenU. 1 Corpè antérieurement | g OxTaaeu.
[ ' f prolongé en pointe. )
r OmiB. TRAGHEIXMONAS. — TrachetomofM. Ehr.
An. 9èerébtbi m iêi globtdent ou ôvoldè , dur et cas-
sant , par tuie petite ouverture , duquel sort un long 6la-
meot flagediforme.
E
338 HISTOIRE NATURELLE
I . Tracbelomon AS voLVOCiKE. -^ Trachelontcnas pohoeinm, Ehr.
Pl.II, fig*ii.
Corps sphérique ^ jaune-bruoâtre oq roogeâtre , avec un point
ocolifomie, rouge. Bord de l'orifice épaissi îhtériearenient. —
Long de 0,0167.
Cette espèce se trouve en hiver (sS janvier 1837) dans l^gnffld
bassin du Jardin des Plantes à Paris , et au premier printemps
dans la mare d'Autenil ; son tét est dur et cassant. M. Ëhrenberg
dit avoir constaté qu*il est siliceux et résiste à la combostion ; Je
n*ai point répété cette expérience , mais il m*a paru que Facide
nitrique le dissout lentement sans effènresceDce et en le rendant
transparent. Le filament, long de 0,049 très-délié, s*agite toigours
auprès et autour du tét, et produit souvent Fapparence d\ui
nœud qui de sa base s'avance vers Teitrémité.
* Trachelomonas nigricaruet TV. ^lindrica, Ehr,
M. Ehrenberg distingue sous le nom de Tr, nigricant une
espèce qu*il avait d'abord confondue avec la précédente , et qu'il
décrit comme ayant le tét ovoïde , presque globuleux ; une troi-
sième espèce , Tr. cj*lindrica , est décrite par lui comme ayant le
corps, oblong presque cylindrique ; mais elle avait également été
nommée d'abord MicrogUna volvôcina comme les deux autres,
dont elle ne paraît en effet différer que par sa forme moins glo-
buleuse.
♦♦
Chatoiyphla armata , Ehr. Infns. i838 , p. 35o, PI. XXII, f. 10.
M. Ehrenberg a placé dans sa famille des Peridinea un genre
Chœtoijrphla qui paraît ne différer des Trachelomonas que par
les soies et les épines dont son têt est entouré. 11 créa ce genre
en i83s et le définit ainsi : « Polygastriqnes , anentérës, épitri-
qnes, revêtus d'une cuirasse roide tout entourée de soies. Œil
nul. » Il supposait que le mouvement vibradle à la partie anté-
rieure était plus probablement dû à des cils qu'à une trompe.
Dans la description qu'il en donne plus tard en i838 , il paraît
douter davantage delà présence des cils, en ajoutant que le moo-
BES IlfFUSOIRES. 829
Dent de rotation autour de Taxe longitudinal peut bien être
a une trompe ; il dit que le tét siliceux est conrert de petites
nies on soies dont les postérieures sont les plus fortes, et
ribue cooune toujours la coloration à des œufs. 11 n*a pu faire
Mirer à l'intérieur le carmin ou l'indigo. La Ckaio{x^hla
%ata , qu'il arait d abord nommé Pantoirichum armatum , est
m, OToïde, hérissé de soies courtes dont les postérieures plus
\m et noires, au nombre de huit environ , forment une cou-
ine assez régulière en arriére ; Vauteur ajoute que les soies
BS de la surface sont quelquefois indistinctes. 11 a fait une se-
ide espèce, Ch, atpera , pour des individus trouvés près de
*lîn avec ceux de la première espèce, dont ils ne diffèrent que
r une forme un peu plus allongée, et par les épines postérieures
irses sans ordre. Leur longueur est de 0,04 3. II a aussi rap-
lié â ce genre , mais avec doute , un corps fossile, oblong ,
risië de soies , observe dans le silex pyromaque de Delitsch.
Ckcttoglena volvocina, Ehr. Inf. i838,p.352 , PI. XXll, f. 13.
Le même auteur a désigné ainsi depuis 1 83 2 un Infusoire qui
rapproche encore plus que les précédents du Trachelomonas ;
•t ovoïde , long de o,oa3 , vert brunâtre , tout hérissé de soies
vtes avec un point roage oculiforme et un filament flagelli-
nue plus long que le corps. Il fut trouvé auprès de Berlin entre
I Conferves , et c'est un des premiers Infusoires chez lesquels
été reconnu le filament que M. Ebrenberg nomma alors une
ompe. Son lét dur, siliceux , se rompt par la pression en frag-
eats anguleux , et montre autour de la trompe un prolonge-
ent court en forme de goulot. Le genre Cha-logUna , placé par
iDteur dans la famille des Peridinea, ne diffère du Chatoijrphla
le par le point ronge pris pour un œil.
y Genre. CRYPTOMONAS. — CrypUmanas. Ehr.
An. de forme globuleuse ou peu déprimée, sécrétant un
i membraneux , flexible , et pourvus d'un Clament flagei-
focme très-délié.
Sans ce genre Gryptomonas, je comprends tous lesThé-
UBonadiens à un seul filamenl doni le tét n'esl pas dur et
gSO HISTOIRE NATURELLE
cassant i et dont le corps n'est pas déprimé comme cehiî des
Phacus et Grumenule : aussi ne douté-je pafi qo» paimi ees
Infusoiresy quand ils seront mieux connus, on ne doive
trouver à établir plusieurs genres bien distinolt par httr
forme plus on moins globuleuse , par le d^gré de cooÉb-
tance de leur enveloppe, et surtout par leur mâoiètt de
vivre. J'Indique déjà au moins fcomme sôus-geiit^ les tir
genella , dont l'enveloppe est prolongée en manUire de gon-
lot , et les Tetrabœna^ qui vivent agrégés par quatre^ sam
cependant être réunis comme les Yolvociens dans unt en-
veloppe commune. Quant au caractère fourni par la pré-
sence chei certains individus d'un point rouge prit peur
un œil par M. £brenbei*g, je ne peux y trouver vu eaïao*
tère générique pour distinguer ces animaux; non plus que,
chez les Crypiomonas et Crypioglena de cet auteur, je
ne peux reconnaître un tét en forme de bouclier et ouvert
d'un côté ; bien au contraire, j'ai vu dans tous ceux que j'ai
observés ce tét enveloppant entièrement la partie vivante
de l'animal et paraissant seulement dans certains cas dé-
primé d'un côté pour s'appuyer plus exactement sur eetle
partie vivante. Le tégument dans tous les cas est notabfe-
ment plus lai^e que le contenu, et en parait écarté sur tout
son contour par un espace diaphane en forme d'annesti
qui donne bien nettement la notion de l'existence d'osé
enveloppe.
M. Ehrenberg, en 1S30, créa une famille des Ciyp((h
monadina caractérbée par une enveloppe globuleuse oo
ovoïde , et ayant pour type son genre CryptomonaSy auquel
il attribuait une bouche ciliée ; il distinguait en outre œ
genre par l'absence du point rouge qu'il nommait un oeil
chez ses Cryptoglena. Plus tard , en se fondant sur des
observations plus récentes , il caractérisa aiùsî en i8M le
genre Crypiomonas .• « Anîm, dépourvu d'œll , à cuirasse
courte , obtuse en avant , divisible spontanéméiit daiM le
sens longitudinal ou jamais divisible. » La cuirasse, ajoute-
t-il , est dans la plupart des espèces un bouclier ouvert en
DBS IirFVSOIRBS. Ml
etcb avant, et reconrbé au bord { dans une »enle
opèoe, C oif€Ua , elle paraît être une utricule ftnnée. Gomme
organe locomoteur , trois dt ses espèces , C7. cupvata ^ C.
mUa et C, erosa^ lui ont montre un filament flagelli-
IbnÉe, simple» et le C. glauca lui en a laissé voir deux. Il
désigne d'ailleurs comme des estomacs les vacuoles ou ve-
ncales internes, et comme des œufs les granules colorés ; de
plus , il attribue deux testicules ovales ou ronds à trois de
NS e^èces, et une vésicule séminale contractile au C.
mua. Son genre CryptogUna ne diffère absolument que
pr k point ronge oculiforme ; il lui attribue également une
MihMfe ouverte en avant et en dessous > et formant an
pêâtboiidier roulé sur les bords. Dans une seule espèce, C.
arnica, il a observé un double filament moteur qu'il nomme
BBe trompe , et d'ailleurs 11 reconnaît dans ces Infusoires,
conime dans les précédents , des estomacs et des organes
imels.
Nos Gryptomonas, et nous ne parlons sous ce nom que de
eraxqui n'ont qu'un filament moteur, sont toujours colorés,
ci le pins souvent ils sont verts ; on les trouve dans les
cm de mer ou de marais, quelquefois dans des eaux stag*-
aCMet infectes, mais non dans les vraies infusions.
uÙLfnomonàâGvottcvt.'^C/yrpiimonasghbÉliu.^^, Vil, flg.f.
Corps glolmleux vert» souvent plissé , presque aussi large que
hafdo|ipe diaphane. LongaeurdeO,OiOà 0,015.
Dans un flacon où je conservais depuis deux jours de Veau pm'sée
ikaMured'Aatenil avec des Confenres , le i6 mars, je voyais on
innd nombre de ces globules verts munis d*an filament trèt-dé-
Mil s'agîler en tout sens dans le liquide, et venir se fixer à la
pnpi éclairée da flacon; alors ils cessaient d*ôtre aussi ronds, et
■entraient quelques grands plis et des rugosités.
s.GiTrroiiORASiHÉciLE. — Crjrptomonas inaqualis. ^-^ PJ. VII,
fig. 3.
Corps oTOlde vert, moins épais qoe large , avec une dépression
333 HISTOIRS NATURELLE
longitadinMe , et une ou deux échancrures inégales dans b partie
colorée , qui est toujours beaucoup plus étroite que Tenveloi^.—
Longueur de 0,010 à 0,011. — Marin.
Cet Infosoire colorait en yertrean demer sta|;nante sur la plage
à côté dn port de Cette.
* Crjrpiomonas. — Ehr.
M. Ehrenberg décrit dans son dernier ouvrage , en i8S8, lept
espèces de Gryptomonas , dont deux, Cr, glauca ( Ehr. Inf. PI. Il,
fig. 2o) et Cr/fusca (Ehr. Inf. PI. II, tîg. s i), sont indiquées par Ini-
méme conune douteuses. Celle-ci , en effet , nommée d'abord pir
loi Bacterium fuscum^ a le corps brun, oblong, |»riamaliqiie t
angles ànoussés • arrondi aux deux extrémités , long de 0|OiS.
EUe n a été vue quenSibérie, et Ton ne peutdîre ce qn*elle est réel-
lement. L'autre munie d*un double filament, avait déjà été citée
par l'auteur comme pouvant être le type d'un nouveau genre qu'A
aurait nommé Diploiricha, Une troisième espèce, Cr. curvata (Ebr.
Infns. PI. II, fig. i6), longue de 0,094, est tellement comprimée,
qu'elle doit appartenir à notre genre Crumenula. Les quatre an-
tres sont probablement de vraies Cryptomonas , mais ne les ayant
pas rencontrées moi-même , je n'en puis parler avec certitude.
L'une, Cr, of'a/a(Ehr. lufus. PI. II, fig. 17), longue de 0,047 •
0,094» a le corps vert, ovale, déprimé, deux fois plus long que
large. Elle est rapportée avec doute par l'auteur à YEnchclfs fi-
ridis de Mûller, dont M. Bory avait fait une Craterine; une
deuxième, Cr, erosa (Ehr. Infus. PI. II, fig.18), longue deo,os8,
également verte, ovale et déprimée, présente en avant nne
place diaphane, comme nne large érosion de la partie verte; une
troisième , Cr, c^Undrica ( Ehr. PL H , fig. 19), longue de o,o3i,
oblongue, presque cylindrique , trois fois plus longue que large*
obliquement tronquée et échancrée en avant, n'a pas laissé voir
son organe moteur ; sa coloration est produite par des graonles
verts dont le diamètre est la vingtième partie delà longueur dn
corps; une quatrième enfin , Cr. Uniicularis (Ehr. PL 11, fig. ")•
longue de 0,01 G, verte, de forme lenticulaire et à cuirasse épaisse,
n'a point non plus laisse voir son filament moteur.
DES INTUSOIRES. 383
♦ *
Cryptoglenay £hr.
Des trois espèces de Cryptoglena de M. Ehrcnberg, l*ime, Cr,
arnica (Ehr. PK 11 , fig. 26) , lai ayant montré un double fila-
ment flagelliformey ne doit pas être comptée parmi nos CrypiO'
momat ; les deux autres , trop imparfaitement observées avant
i83i, ne peuvent être rapportées avec probabilité à aucun de
DOS genres caractérisés par leurs filaments moteurs, puisqnà
cette époque Tauleur n'y a rien vu de tel. L'une, Cr, cœrulescent
(Ehr. PI. II, fig. 97), longue de 0,0045, a le corps ovale déprimé,
éehencré en avant , vert bleuâtre avec une bande plus claire
kngitndinale , et un point rouge au milieu; Tautre, Cr.pigra
(fikr. Pi. II, fig. s6), longue de o,oog, est moins déprimée et d*une
oonlear plus verte. L'une et l'autre ont été observées près de
Bcriin entre des Conferves.
%, OartommàA (Lagsrellb) enflés. — Cr, (JLageneUd) in/latat —
PL V, fig. a.
Corps ovoïde , renflé en arrière , rétréci en forme de goulot à
k partie antérieure; tégument diaphane plus épais en avant et
«tour du goulot , rempli d'une substance verte avec un point
iw^ au milieu. — Mouvement en zigzag. —Long. 0>0S25.
J'observais , le 34 février i838 , cet Infusoire dans un flacon où
jeoonserrais depuis l'automne de l'eau de marais avec des Lemna.
M. Ehreoberg décrit sous le nom de Lagenella euehlora un In-
fiaoire de même grandeur qui diffère du nôtre par sa forme plus
aDoogée, et surtout parc^que la substance verte s'avance davan-
tage près du goulot , tandis que dans le nôtre Tépaississement du
tëgoment est tel à la partie antérieure qu'il parait ne laisser
qB'nn psMage étroit pour le filament flagelliforme.
4. CiTPTOMONis (TcTBABiENs) sociiLX. — O*. (Telrabœno) tocialU, —
PL V, fig. I.
An. à corps ovoïde , régulier , vert avec un point ronge au mi-
Uai , enveloppé d'un tégument épais , diaphane et offrant souvent
à llmérieiir un commencement de cUrisiiMi spontanée. —Vivant
su UISTOIIE MATUBBUE
agrégés en groupes réguliers de quatre individus amplement
agglutinés, et ayant leurs filaments flagelliformes dirigés du
même côté. -- Long, de 0,0156 à 0,020.
Le 36 janyier, dans l'eau d'un tonneau d'arrosage an jardin dn
Roi , k Paris , j'obserrais ces Inftifoires formant des gronpei nom-
breux de quatre indiridns faiblement agglutinés et se movraiit
lentement par Teffet de l'agitation simultanée da filament fkf
gelliforme de obacnn d'eux. Je les anrais pris porar des GoÊmm
s'il m'eAt été possible d*y apercevoir quelque trace d'envdoppe
commune; je ne peux douter néanmoins qu'ils nHùent la fte
grande analogie et avec les Trais €ûmum , et avec ce que M. Eb-
renberg a nommé fyncr^ia dans sa famille des Fhlroeimm» On
conçoit d'ailleurs que la dÎTÎiion spontanée, dont on nrit le cem*
menœment dans quelques individus , étant suivie de la disM>-
lution du tégument , a dû prodm're de telles agr^ations dam
ces divers genres d'infusoires. Ce mode de propagation a sans
doute lien dans la plupart de ceux d<nit le tégument est mon et
glutineux ; mais dans des animaux comme les Trachélomonas,
dont le tégument est dur et cassant, on ne sait pas comment
s'opère la multiplication.
3* Genre. HETAGUS. — Phaeus. Nifjsdi.
Au. k corps aplati et coqiiDe foliacé y ordiiiair^nent t^
et orné 4'uii point rouge en ayant , avec un filanaent (lag^
liforme, et revêtu d'\ui tégmnent n^emhrsineu:i( réâalilDt,
INr<dongé poBtérieurement en manière de ^ome.
Le genre Pl^cHs a été proposé par M. Nit^sch pour laGerca-
ria pleuronectes de KluUer ; il comprend quelques autres es-
pèces que M . Ehi*enbci*g a réunies à son genre £luglène à came
de l'analogie de coioration ; la difTcrence entre ces deux genres
e&t cependant très-çonsidérable, cardans celui-ci se \çi% un té-
gument contractile qui p^met à l'animal de changer de forme
à chaque instant ; chez lesPhacus, au contraire, le tégumeot
parait totalement privé de contractilité et la foimeest abo-
loment invariable. Les Phacns montrent d'ailleurs une te»-
dance bien marquée à bt disposition spirale par la muère
»S8 IKfUSOfBZS. 885
Mit lenr corps foliacé est quelquefois légèrement tordu ou
mtoumé autour de Taxe longitudinal ; leur sur&ce est sou-
eot sillonnée dans le sens de la longueur, et leur bord an-
irieur offre une sorte d'entaille , dont un des bords s'avance
hHqueBunit plus que l'autre , et de laquelle part le filament
igdlifbrme qui est très-long et très-délié. Ce filament qui
iraon agitation continuelle produit le mouvement lent et
palier de l'animal , a été, je crois , aperçu pour la première
Hf tel qu'il est réellement par moi à la fin de 1835, et re-
fiÊtnté dans les annales des sciences naturelles (1836,
ome y, pi. 9)) cependant M. Ehrenberg, qui précédem-
lent avait vu imparfaitement dans divei*s Infusoires un fi-
ment flagelliforme , et qui, sous le nom de ti*ompe, l'a tou-
oors représenté ti*op coui*t et trop épais , a peut-être laprio-
U^ pour cette observation.
I^e téigi^ment fies Phacus persiste fiprès la mort de Tani-
Bil, et r^/im% apr^ la destruction da la substance verte in-
térieure , et après l'action de divers agents chimiques \ il de-
nent alors d'une transparence parfaite. Le filament moteur
d^pai'alt au contraire comme le reste de la partie vivante \
Biais parmi les globules ou disques qu'on aperçqit au miliei^
4a corps . il en est un ou plusieurs qui persistent aussi après
biiiorf. Comioe ou n'a jamais observé a^cun indice de con*
tnolitité dans ces diiques ou globules ou vésicules apparents
(br-intérieur» comme on n'y a jamais vu pénétrer ni sub*
rtttieei colorées, ni aucup corps étranger, et comme d'ail-
kan CD n'aperçoit aucune relation ou communication entre
en, il est impossible de se faire une idée juste de leur na-
ture et de leurs fonctions ; cependant M. Ehreqberg, qui a
nommé œil le point rouge antérieur, et œufs les préten-
des granules dont serait formée la substance veite, veut
reoQDiiattre aqssi des estomacs dans les globules incolores,
et des testicules dans les disques persistants. Il suppose aussi
qnll y aurait une bouche dans l'échancrure antérieure.
Noos pensons qu'il serait plus convenable de dire que les
PAocttf , par le nvuiqu^ 4^1u 4fi co^itr^çtiUtié <U(i« kur en-
336 HISTOIRE NATURELLE
veloppe et dans leur substance interae, sembleraieiit éfre
des végétaux si on ne connaissait pas leur filament flagellî-
forme , qui est l'attribut des Infusoires de notre troisîènie
ordre.
L'espèce la plus anciennement connue est une Cereainit
MùUer dont M. Bory a fait une Firguline, et que M. Nitiacb
a prb pour type de son genre PIulcus ; elle se trcave, ainâ
que les auti'es espèces , dans les eaux stagnantes oa mène
dans les eaux vertes des ornières et des fossés ; ou bien chos
ces mêmes eaux conservées très-longtemps dans des flacons ;
mais on n'en voit pas dans les infusions artificielles»
I . Phacds fleuronkctb. — Phacus pleuronectet. Nitssch (i),— 11. V|
fig. 5.
Corps très-déprimé, ovale , presque circolaire, vert, i?ec da
sillons longitudinaux peu marqués, et un prolongement candi-
forme trois ou quatre fois plus court. — Longueur de 0,040 à
0,048; mouvement vacillant.
Cet Infusoire, très-commun dans les eanz stagnantes, a été ob-
servé dans presque toute l'Europe ; cependant , il serait ponflik
que plusieurs espèces très-voisines eussent été confondues looi l6
même nom , car j*en ai vu de plus allongées et de plus circnlairei
dont les sillons longitudinaux étaient plus on moins nombreax«
plus ou moins prononcés. Son filament flagelliforme est un des phv
difficiles à distinguer; il est plus long que le corps, et s'agite vive-
ment soit à côté, soit devant le corps même. Son épaissenr aa
grossissement de 3oo ne paraît pas plus forte que celle d*iin brin
de laine fine, vu à l'œil nu; on ne peut donc Ini supposer plu
de o,oooo6 d'épaisseur réelle. J'ai observé fréquemment cet Info'
soire ; en ib 35, je le trouvais dans une eau douce stagnante do
côtes du CaWados , son point rouge ocnliforme était très-marqnê;
en décembre 1 836 , je Vavais vu dans des eaux marécageoseï in-
fectes des environs de Paris ; il n'avait pas de point rouge b>CB
(i) Cercaria pleuronecteSf Mûller, Infus. Pi. XIX, fig. 19-ai.
Virgulina pleuronectess Borjr, Encycl. 1824» dict. class. i83o.
jEu^enapieuronecies pEhr Infos. i838, Pi. VII; fig. la.
DES llIFUSOIRES. 337
marqué; sa forme était pluf oblongne; en noYemhre iSS; , je
rétedîaî de nonyeau dans l'eau de l'étang de Meudon; il était plus
dreolaire, montrait un on deux disques incolores bien nets à
niitérienr« et douze sillons longitudinaux bien prononcés , son
point ronge était aussi net. Enfin , le Phacus que jusque-là je n'a-
fû rencontré qu'isolément , je l'ai tu .à Toulouse, le lo janTîer
1840 V colorer en Tert foncé Tean des fossés du bonleyard ; il était
loog de 0,04 4 0,043, large de o,oas5 à o,o3 arec dix à douze
riDonf granuleux, presque effacés , avec un point rouge trés-ir-
r^lîer que je ne pus prendre pour un œil , et arec plusieurs
dbqnei incolores à zones concentriques (PI. V, fig. 5. c. )• souYcnt
perforés an centre , et de forme tout à fait inyariable. Voulant
n'assurer de la nature de ces disques 1 je les traitai sur la plaque
de Terre • saccessiyement par l'acide nitrique , par une solution
boaillantede carbonate de soude, par l'ammoniaque, par l'al-
cool et par Téther, sans les attaquer ni les dissoudre ; Téther lais-
Mit après le traitement quelques gouttelettes Tertes • huileuses,
provenant de la snbstance Tcrle intérieure. 11 m'est donc bien
impossible de Toir dans ces disques si iuTariablcs les organes que
M. Ehrenbei^ a touIu y reconnaître. Dans un de ces Phacus , on
foyaitan centre un grand disque bien transparent, à moitié en-
looré par une plaque marquée de zones et recourbée en arc de
être de même nature.
]• PiACVs A LOKGi E VI Ei'B. -* Phiicus longîcaudu. — PI. V, fig. G.
Corps déprimé en forme de feuille, ovale, arrondi, tordu sur son
ne, marqué de douze à quinze larges sillons longitudinaux avec
ne fente ou une entaille au milieu du bord antérieur , d'où part
long filament flagelliforme , et prolongé postérieurement en
queue diaphane , droite, presque aussi longue que le corps.
— Longueur, 0,09S avec la queue.
De l'ean rapportée de l'étang du Plessis-Piquet, le s 3 novembre
i83S, et conservée dans un flacon avec des débris de plantes mê-
me fournissait abondamment ce Phacus que j'ai re-
lans les Annales des scieuce» naturelles ( 1 83G, t. S, Pi . IX),
pendant les mois de décembre et de janvier. Le filament, aussi long
(1) Euglemalomgkaudrt, Ehr. i83i-i838, Inf. Vl VU, 0g. i3.
IirUftOUES. Sfi
38S UI8T0IHB NATURELLE
qae le ooipi, était noUblement plni épais et pins TÎsiblo qne dani
l'espèce précédente; soo épaisseur à sa base n'était pas moindR
que 0,000 iv lés înterralles des sillons de la surface étaient réga-
lîèrement tubercules ^ il n*y avait pas de point tQUfd antéripnr,
quoiqu'on Vy Toie quelquefois. M. Ehrenberg regarde* an eqn*
traire , ce point rouge comme un cirgane essentiel et eancléris
tique; il altribne an Phacus longicauda des cspls Tçrfs'de e^oeiS
à o,oos8, des eslomics, un testicule et deux Téskolea epmînalsi
contractiles, et enfin , il dit avoir tu , dans cette eqièeQ » wi gan-
glion nerrenz , clair, nettement circonscrit atir^woni dn poiol
octtlatre iiouge. Quant an filament flagellifonne , qne cet anlenr
persiite à nommer une trompe partant d'une lèvre snpérieu«| il
ne Ta représenté, pour la première fois, que dans qamémoiie
imprimé à la an de i836 , et envoyé le i3 mari 1887 , à rinstitnl
de France. A la vérité , dans son troisième mémoire C>8|33) , il dit
quelque part (pag. io4-io5) avoir reconnu que le nunivemeqt es
certaines Ëuglènes est produit par une trompe et non par leicfli
qu'il avait figurés et décrits précédemment; mais dans ce inéiUNis
mime , il b'a point rq>résQnté d'Euglèues avec cet orgme.
3. Pbaccs TBiFrtaa. — - Phâeui tripietit. — PI. V, flg. 7.
Corps oblong à trois fsuiUets longitudinBUx lénnis diashi^
un peu tordu sur cet axe, avec un point rouge en avant , et oa
prolongement caudifonne diaphane en arriéra. -^ Longosur de
0,065 à 0,080.
J'ai trouvé cet Infnsoire, d'abord an mois de novemfani dssi
l'eau des ornières , au sud de Paris , et plus tard » le 1 5 juin i8lâi
dans de l'eau ou s'étaient pourries des ^mngîUes de l'étaug es
Heudon.
* Phacus iriqueira, — (EugUna trigtntht, Ëhr. i83a , 111* mém.
pi. VU, i838. Infusionsth. PL VU, fig. i4, pag. m.)
Gett» espèce, qui diffère de la précédente par sa forme plus et-
culaire , et par sa longueur beaucoup moindre (de 0,0 sS k o,o4f)
a été trouvée par M. Ehrenberg, entre des Lemna mittor^ en arrf
et en juin t83s, auprès de Berlin. Elle est moins tordue surfoa
axe ; elle est caractérisée ainsî par cet auteur : « corps ovale, fo-
liacc , caréné, triquètre, vart, avec une queue diaphane coirts.*
£)llc ue montre pas de stries uu de sillons longitudiaaiiç.
DES INFU80XRE8. 339
V Gknrb. GRUMENULE. — Crumenula.
An. àoorpsoyale, déprimé, revêtus d'un tégument ré-
listant, obliquement strié et comme réticulé, laissant sortir
obliquement d'uno entaille du bord antéricnr un long fila-
■BDt flagdliforme. — Mouvement lent.
I. GsimsifiJLE TftsssÈE. — Crumenula texta, — PI. V| fig. 8.
Têt résistant, réticulé rempli de substance verte avec des va-
coolesou des globules hyalins , et un gros globule rouge en avant.
* Longueur, 0,03.
Gst Inftisoire , que j'ai obsenré plniicnn fois , en décembre et
juTier, dans l'eau de l'étang du Plessis-Piqnet , conservée depuis
qaelques mois arec des vcgëtaux virante et des débris (voyez Au-
Mies des icienoes natnr. i836, t. 5, PI. IX), a la forme d'un sac
Imé» aplati et rempli de matière verte entremêlée de granules
a de globules hyalins; vers le quart ou le tiers antérieur, se voit
sa gbbnle rouge large de o,oo5 , que je ne puis regarder comme
M «il ; et, tout a fait en avant, se voit un pli ou une entaille for-
née par une saillie en manière de lèvre; du fond de cette entaille
Kvtnn filament trois fois plus long que le corps, et épais de o,ooo i G,
leiptti contourne sur lui-incmc un grand nombre de fois, s'agilo vi-
TBnmt sans faire beaucoup avancer l'animal. Avec les Gruménnles
nraniet, il s'en trouve de mortes, dont le test limpide ne contient
ptasqne des granules brunâtres, réguliers , longs de o,ooi6 , qui
\ Mat penlétre des corps reproducteurs.
* GiwaB pROAOGDrrRnic. Ehr.
i M. Elirenberg nomme Prorocentrum nUcans (Infus.
; H. II, iig. â3) » un des Infusoircs phosphorescents de la mer
BsltiqnCy observe précé<lemment par M. Michaelis <{ui ne
pot y reconnaître le filament moteur. Cet liiiusoirc, de cou-
4 leur jaunâtre, long de 0,06» est ovale, comprimé, plus
^it en arrière, revêtu d'une cuirasse glabre prolongée en
peinte au xaiiiea du bord aniisrifiiu' \ il présente à l'iniérieur
22.
n
*M0 HISTOIRE NATURELLE
I)Iii:»ieui>i véhicules ou globules plus clairs, qae raatear
nomme des estomacs, et se meut en sautillant au moyen d'an
filament flagelliforme qui sort du tct , en arrière de la pinnte
antérieure. M« Ehrenberg place son genre Prorocenimm
dans sa famille des Cryptomonadina, et le caractériae ainsi :
« An. dépourvus d'œil , à cuirasse glabre , tenninee par une
pointe frontale. » Sa forme déprimée et son tiq[innent.Be
font croire que cet Infusoire , s'il n'appartient pas au genre
Gruménule , doit en être fort voisin.
5« Genre. DISELMIS. — Diselmii.
An. à corps ovoïde ou globuleux , revêtus d'an tégument
presque géîatineux non contractite , et poonros de deux
Glaments locomoteurs égaux.
Ce genre, qui répond à peu près au Chlamidomonat de
M. Ehrenberg, tel que cet auteur le définit aujourd'hiii,
mais non tel qu'il le voyait précédemment , comprend des
Infusoires presque globuleux, verts, dont les organes loco-
moteurs n'ont pu être vus des anciens micrographes , et qui
ont dû conséquemment être classés avec les Monades , pv
Goeze, parMûller, parM. Boryet même parM. Ehrenberg en
1831 . Je reconnus en 1837, leur double filament moteor, et
ce caractère me paraissant devoir les distinguer de tons les
autres Infusoires indiqués comme ayant une trompe simple»
je proposai dans les Annales des sciences natnrdet
(tom.8, 1837), d'en former le nouveau genre Diselmis. A
cette époque en effet , M. Ehrenberg était censé définir en-
core son genre ChUunidomonas , comme dans son trobieiBe
mémoire en 1 832 , c'est-à-dire en lui attribuant une trompa
filiforme simple; mais dans son histoire des Infusoires, en
1838 , il lui a reconnu une trompe double et il a continoét
l'inscrire dans sa famille des Vohocinai parce qu'à llntérieor
de la carapace on voit des indices de division spontanée en
deux ou en quatre.
Cette même raison devrait faire reporter k la fkmille de*
018 IITFUSOIRES. 311
F'ol^pQcina, notre Teirabœna, mais comme je I ai dit précé-
demmeot. je ne place dans ma famille des Yolvociens que
les Infusoires montrant une agrégation d'individus com-
plets dans une enveloppe commune.
Les Dîselmis m'ont toujours paru composés d'un tégu-
ment diaphane non résistant , susceptible de se dissoudre
après la mort ; déjà même , quand l'animal n'est plus dans
lei conditions normales , on voit sortir à travers le tégument
plusieurs globules de sarcode , d'une transparence parfaite ,
œ qui semble bien annoncer que le tégument est perméable
et que la partie vivante est essentiellement formée de ce sar-
code diaphane. Toutefois le tégument est rempli d'une sub-
stance verte, dont M. Ehrenberg attribue la coloration à des
oeufs : cette opinion me semble d'autant moins probable que
«s animalcules, remplis de cette substance verte» sontsensi-
bleseui-mémesà la lumière, et, comme des végétaux, se fixent
à la partie la plus éclairée du vase en dégageant du gaz ( oxy-
gène?) s'ils sont exposés aux rayons du soleil. Au milieu de la
substance verte, se voient des granulations inégales et un dis-
que renflé aux bords, nommé sans motif un testicule, et sou-
vent aussi un point rouge pris à tort pour un œil j car , je le
répète , c'est par la substance verte tout entière , que les
Diieiinis paraissent être sensibles à la lumière , et non par le
point rouge seul. Les filaments moteurs sortent par une même
oavcrtnre du tégument , et souvent même, ils partent d'un
lobe diaphane , saillant par cette ouverture. Les Diselmis se
trouvent dans les eaux stagnantes , au milieu des débris de
végétaux plus ou moins décomposés, ou dans des flacons où
l'on conserve depuis longtemps des eaux de marais, mais non
dans les infusions artificielles faites en petit. La coloration
enrooge des salines de la Méditerranée est due à un Lifu-
soire qui parait appartenir à ce même genre.
S4S WSTOIBB NATUBlIiUS
i.DuEUiiSTEtn, — DUêlmù piridii (i). ^ PI. III , flg. so-si.^
Corps OToIde, renflé, tert avec un point ronge , et dent tti-
ments d'une longueur double environ. — Longoeor de 0,010.4
0,01».
jrofaMrvaii,«n moîf dojnin i837«cetInfaioire dent de 1'
de plnie qni depois qpiinie jours baignait da terreau Uhmà &!'
bre dans une terrine , et qui en était totalement colorée en Tert
Cette ean Terte ezposëe dans un flacon an soleil» d^gtgeait baitt*
coup de gai , et les Diselmis montndent une di^KMitioti Uen na-
nifeste k se fixer ans parois les phia TiTement éclaizéaa* on i Ibr-
mer nne pellionle continue k la surface. Je les ai remes fWqttsm-
ment depuis, mais Januis en si grande quantité, k rintérieev» on
distingue quelquefois un disque déprimé an centre et regards
comme un testicule par If» Ehrenberg. Les deux filaments mo-
teurs me parurent deux fois et demi aussi longs que le corps daai
les indirîdus obserrés an mois de juin. Ils sortaient d'une onrer-
Tertnre oblique placée un peu en arrière dn bord antériev;
dans les indiridus obsenrés au mois d'avril 1838, les fli«™*wf«
n'araient pas deux fois la longueur dn corps ; ils étaieiit quelque-
fois portés par nn lobecbamn sortant par uneonvertnrepresqM
terminale. Ces filaments, d'une extrême tAmité, ne derieonentvi-
sibles que quand ils cessent de s'agiter anssi Tivement; qnsnd
tous les deux sont agita également , l'animal se ment vnlfomé-
ment en avant, mais quelquefois Tun d'eux s'agite seul , et l'antre
fixé on af^Iatinë k la plaque de Terre retient l'animal qni sa ba-
lance autour de ce point d'appui ; d'autres fois , les deux *<'■"—«*■
se fixent en même temps en fonnant entre eux nn angle presqne
droit, et l'animal reste immobile pendant quelques instants; sos-
vent aussi ils se détachent à lenr base , et on les voit flotter dam
(i) Monas ovulum, Goeze, Wiltemb. magax. 3 , p. 3 , 178S.
Âfonas pttlvitcultu, Millier , Inftii. Pi. i, flg. 5-6.
Monas lent. Nées d'Esenbeck.— Hornschnch, Not. act. nat. cor. (.X,
, 517.
Monas pulvisculus , Ehrenb. i83x , mém. Berlin.
Chlamidomoiias pulvisculus, Ehr. i83a-i838, Infos, pi. HT, %. 10*
Diselmis viridis^ Doj. Ann. ce. nat. iSSy, t. 8.
DES IIIFU80IAE8. 343
>. Les Ditelmis tenues depuif quelque temps entre les 1n-
rre lainent exsuder sur leur contour des globules dia-
9 isrcode qui ont dû passera traren le tëgnment, quoi-
r aperçoÎTe ni mailles ni laeunes ; si ces Infnsoires sont
éf, ils font sortir par l'ouTerture antérieure une masse
se qui s*ctale en large disque , et ne contient que quelques
fertet ou même reste entièrement diaphane. Parmi les
fixées et derennes ainsi plus globuleuses, je voyais plu-
simletTerts un peu plus gros, divises intérieurement en
en quatre , et qui peut-être étaient oei mêmes Infnsoires
le le diviser spontanément.
wdbable qne Mfiller a voulu parler de cette même espèce
om et Mcmas puhiteulus, 11 l'a observée dans les eaux
91, au mois de mars, et la décrit comme des granules
M, translucides, à bord vert, dont les plus grands mon-
intàleur des indices de division spontanée : ces grannlei,
trouvent dans chaque goutte d'eau par myriades, et for-
B pdlicnle verte à la surface de l'eau , et sur les parois du
ndonnéee par l'eau.
s. DisELMis KABnvB. ^ Ditelmit marina,
pfctqae globuleux , obtui et arrondi en avant , grattolenx
eor. — Long de 0,0S7.
Bqpèce, plus grande que la précédente , ploi globuleuse et
B toijonn dépourvue de point rouge, se trouvait abon-
it« le 3 mars 1840, dans de Veau de mer stagnante et co-
▼ert , mr la plage à cdté du port de Cette.
siuns rrioiTi. — Dutlmii angasta, — - Fl. V, flg. s 9.
pyriforme, oblong, paraissant plissé et tuberculeux à Tin-
ayant quelquefois un point rouge peu visible. »Long.
»6 à 0,01é5 ; largeur, 0,007S.
lAiaoire qui , vn de côté était allongé et rétréci en avant ,
A perpendiculairement paraissait un simple globule vert «
fait, le 3 février, dans un bocal contenant deiiuis cinq
l'eau Frite à l'étang de Meudon , et conservée avec divers
IX,
Zkh' HISTOIRE HATURELLE
Je pourrais citer d'après mes notes plnsienrs antres espèceide
Diielmis et notamment une espèce de forme ovoïde , à tégunent
granuleux, inégal et comme floconneux en defaon« ayant na
point rouge bien prononcé. Sa iongnenr était de o,os et 0,0x4 •
et sa largeur de 0,01 3.
* DUelmii Dunaiii. — {Menas Dunalii , Joly » Histoire d'un petit
Gmstaoé. etc. Montpellier, 1840.)
M. Joly, en recherchant la cause de la coloration des sslinei
de la Méditerranée , a reconnu que cette coloration en ronge,
souvent trés-vif , est due à des Infosoires qu'il nomme Mwu
Dunalii , et qu'il décrit ainsi :
« Corps ovale ou oblong, souvent étranglé dans son milien,
quelquefois cylindrique ; incolore chei les très-jeunes individn,
verdâtre chei ceux qui sont plus avancés , d'un ronge poneen
chex les adultes. Bouche en forme de prolongement conique,
rétrac tile, d'un blanc hyalin. Deux trompes flageHiformes ploi
longues que le corps, sitnées sur les côtés de celte bouche. Pnbt
d'yeux. Estomacs indistincts. Anus et queue nuls. Corps rempli
d'un nombre variable de globules verts ou rouges donnant à
l'animal la couleur qni le distingue , et servant probablement à
perpétuer son espèce. •
6' Gehre. âJVISONÈME. — Anisanma.
An. à corps incolore , oblong, plus ou moins déprimé,
revêtu d'un tégument résistant par une ouverture , duquel
sortent deux filaments ; Fun flagelliformc dirigé en avant,
l'autre plus épais traînant et réfracteur. — Mouvement
lent.
Gomme je l'ai dit en parlant de l'Hétéromite (page 297] »
nous trouvons dans trois de nos familles, desinfusoires pour-
vus comme TAnisonèmede deux filaments moteurs diflférents;
l'un plus délié, sans cesse agité d'un mouvement ondula*
toire et servant uniquement à faire avancer Tanimal ; l'autre
plus épais , non agité de même , mais flottant dans le^Uqnide
DES INFU80IRE8. Zkb
et tenraot «lors comme un gouvcraail pour rendre plus ré-
gulier le mouvement » ou s'agglutinant pour ratenir l'animal
ou pour le tirer brusquement en arrière par sa contraction
subite. L'Anisonème se distingue des autres par son tou-
rnent résistant non contractile et qu'on voit quelquefois
dans le liquide rester vide et parfaitement diaphane. Il se
pouirait que le Bodo grandis de M. Ehrenbei^, se rap-
portât k quelque espèce de ce genre en même temps qu'à
t. AnsonnuE kmh. — Jnisonetna aeinus.'-~'V\, V, fig. 37.
Coq» oUongy déprimé, arrondi en arriére , plus étroit en a?ant
OQ en teme de pépin , avec une ouverture presque terminale.
Momreinent rectiligne en avant. — Long de 0,aO à 0,051.
/ai trouvé cette espèce abondanunent arec les Trinèmes dans
In ftaeoos o& je oonaervais en hiver, de Veau prise avec divers
éébris dans l'étang du Plessis-Pîqnet. Son tét monbranenx trans-
pnwit parait a«ei résistant et nese décompose pu après la mort
ds Vanimal, il présente souvent en dessus une côte arrondie, sail-
Ittile.
1. AmSQiiiMB soumiii. -* Jnuonema sulcata. — PI. V, fig. 18.
Gorpi ovale , déprimé , avec quatre ou cinq sillons longitudi-
SMK, et une entaille oblique en avant, d*où sortent les deux fila-
Mais. — Mouvement vacillant circulaire. ^ Longueur 0,093.
Cet Inftiioirequi , probablement pins tard , devra constituer un
ftture distinct du précédent , a bien pu être confondu avec les
Çjdidea par les anciens micrographes, son filament flagelliforme
«rt trobfois aussi long que le corps; le filament trainant n*est
qa'ane fois et demie ou deux fois aussi long.
11 vivait dans l'eau de l'étang de Ifeudon , conservée depuis un
r Gknbi. PLQEOTIA. — Plœoiia.
An. i ooq» diaphane , ayant lAusieurs o6te8 ou carènes
loagiindinaka, saluantes an milira , et un bord circolaire
846 HISTOIRE NATURELLE
d'une limpidité parfaite , d'où résulte qnelcpie analogie
avec la forme d'un navire ( Trlotov ). Deux fllamenta loco-
moteurs diflKrents partant d'une extrémité.
Sous ce nom , je désigne une forme d'Infusoire tout ï
fait distincte , et que j'eusse prise pour une Bacillariée,à
je n'eusse bien vu ses deux filaments moteurs | il me pank
extrêmement probable que MûIIer a décrit quelque dioie
d'analogue à notre Plœotie ; &ous le nom de Trichodapriâma
(Infus. p. 187, pi. xxYi, fig. 20-21). Il l'obsorva comae
nous dans de l'eau de mer conservée depuis plusieurs joan,
son mouvement était vacillant comme celui d'une barque
flottante. Il le caractérise ainsi : « animal des plus petits, à
peine visible, en raison de sa transparence de cristal, OTtle,
convexe comme une nacelle en dessous , comprimé en fense
de carène en dessus, pins étroit en avant , sans aucune bice
de poils ou de cils. » Les organes locomoteurs que Màlkr
ne peut avoir aperçus , je les ai vus dans notre Plœotie son
la forme de deun filaments dilTérents , comme ceux des Aiii-
sonèmea, l'un flagelliforme , agité continuellement d'à
mouvement ondulatoire, l'autre plus épais, flottant|iM-
ceptible de s'aglutiner aux coips solides pour retirer bmsqpK'
ment l'animal en arrière quand il se contracte.
I. Plceotib viTfi£E. -^Plœotia viirea, — PL V, fig. 3.
Corps hyalin , avec trois ou quatre lignes longitudinales sail-
lantes au milieu , et quelques granules intérieurs. — Longoent
0,02. — Iklouvement lent.
Dans Tcau de mer prise k Cette , le iS mars , et conservée <I^
puis deux mois.
8* Genre. OXYRRHIS. — Oxfrrhii.
An. à corps ovoïde, oblong, obliquement écbancréea
avant et prolongé en pointe; plusieurs filaments flagdli-
formes partant latéralement du fond de Féchancrure.
Les lufusoires ont été jusqu'à présent si peu observa
&E8 INFUSOIBEI. 847
ins la Méditerranée et dans les autres mers des pays chauds,
D'il n'est pas douteux que de nouveaux genres , tels que ce-
li-ci et le précédent ne doivent £tre établis plus tard avec
s espèces qu'on y aura découvertes. Cet Oxyrrhb dont le
om dérivé du grec ( oÇùppe; ) indique le prolongement an-
Tienr du tégument , est bien reconnaissable par sa forme
Mongue, irrégulière, ti*onqnée obliquement, et par ses fi-
ments flagelliformes.
I. OxTUiii Màuni. — - Ox/rrhit mariiia.— PI. y, fig, 4.
Gorpi ÎBOolore, sub-eyiindrique, rugueux, ammdi en arridre.
- longueur 0>Off.
Vivant dans l'eau de la Méditerranée , conservée depuis deux
Mit avec des Ulves.
* Opbidoiionaa JENEN8IS. — £hr. Infus. i838, p. 43.
8oasc6 nom, M. Ehrenberg a dëorit un Infosoire bmn&tre,
loagde 0,04, filiforme, à corps très-mince , courbé en spirale,
^dément obtus aux deux extrémités, ayant une trompe filiforme
ponr organe locomoteur , et beaucoup de cellules stomachales à
îlilàîeur. 11 le découvrit, le 18 septembre, prés d'iêna, et le
prît pour type d*im nouveau genre Ophidomonas^ caractériië
lÎDH : « Animaux dépourvus d'œil, à carapace obtuse, nue, en
bnne de fil , et se multipliant par division transverse complète. •
IX" Famiixe.
EUGLÉNIENS.
Anlmatix de forme très-variable, poarvns d'nn
légmnent contractile , et d'un ou plusieurs filaments
flagelliformes servant d'organes locomoteurs.
Nos Eugléniena répondent en grande partie à la fa-
mille des jistasiœa de M. Ehrenberg , et j'aurais con-
servé le nom d'Astasiena, si Ton ne m'eût pas £ait
3(8 HISTOIRE NATURELLE
remarquer la ressemblance de ce nom avec celui d' Asta-
ciens , déjà employé pour des Crustacés. Les Euglé-
niens , bien caractérisés par l'instabilité de leur forme
et par leur filament flagelliforme moteur, ne pourraient
être confondus qu avec certains Monadiens » si Ton ne
savait constater suffisamment chez eux la présence
d* un tégument; mais pour cela plusieurs indices d^
vront guider l'observateur ; ainsi , qu«ind le corps est
susceptible de s'aglutincr et de s'étirer ensuite , c'est
une preuve de l'absence d'un tégument; quant, au con-
traire , le corps toujours libre ne présente dans ses chan-
gements de formes que des renflements et des lobes ar-
rondis , comme le pourrait faire un sac élastique non
entièrement rempli d'une certaine quantité de matière
qui change de place à l'intérieur sans changer de vo-
lume ; on peut conclure que Flnfusoire est enveloppé
lui-même aussi d'un tégument contractile. Un autre
indice est pris de la disposition de la surface qui , dans
les Monadiens nus » est inégalement renflée en nodulO)
tandis que dans les Eugléniens elle est lisse ou réguliè-
rement plissée ou striée. Ces animaux ne pourraient
d'ailleurs être confondus avec des Thécamonadiens, que
s'ils étaient tout à fait privés de mouvement : c'est bien ^
ce qui arrive pour des Euglènes qui , à une certaine i
époque de leur vie» se fixent en prenant une forme a
globuleuse ; mais elles sont ordinairement en si grand
nombre dans le liquide » qu'on en doit voir en même
temps quelques autres en mouvement , et qu'on peot
dès lors prononcer avec certitude sur la nature de celles
qui sont fixées.
Certains Eugléniens sont remarquables par leur co-
loration en vert ou en rouge » et par la présence d*mi
ou de plusieurs points colorés que M. Ehrenbei]; a
DES IIIFUS0IRE8. 349
wmméB des yeux , d'où le nom Euglena ( iùç , beau ;
im^ œil); nais cela ne suffirait pas, à notre avis ,
Mr établir des distinctions génériques ; c est dans la
ilnre oo la structure apparente du tégument , dans
nombre , et dans le mode d'insertion des filaments
lOleors » qu'on doi t mieux trouver ces caractères . Ainsi
M» pouvons séparer d'abord un genre Pofy-selmis^ ca-
ictérisé par la multiplicité de ses filaments, puis de
sm qui ont deux filaments, faire le^ deux genres
ygaselmù et Hétéronème , suivant que les deux fila-
lents sont inégaux dans celui-ci comme dans les Ani-
nèmesetles Hétéromites, ou égaux dans celui-là
Mnme dans les Diselmis. Restent les Eugléniens à un
eol filament » pour lesquels les distinctions seront bien
lus artificielles et incertaines. Ceux dont le corps
cdinairement coloré se prolonge en queue et qui- ont
ni point rouge oculiforme , sont les Euglènes, ayant
MMr type la Cercaria uiridis de Mûller; mais pour
it pas rompre des rapports naturels , on est obligé
rajouter à ces Euglènes à queue des espèces qui
QOt habituellement arrondies en arrière. Les es-
lèees sans coloration et sans prolongement caudi-
me sont des Astasia , si le filament , agité dans
Nite son étendue, est inséré brusquement comme
bn les Euglènes, au fond d'une entaille du bord an-
orieur ou sur ce bord même ; ce sont des Péranèmes,
i ce filament est plus épais et plus roide à sa base , où
semble n'être que le résultat de l'amincissement gra-
oel du corps en avant. Mais ces deux derniers genres,
ortout, ne doivent être considérés que comme établis
vovisoirement pour aider à la désignation de certaines
mues ; ils montrent ôes passages si insensibles de l'un
d'autre» et même aux Monadiens , que l'on sera exposé
350 HISTOIRE HÂTURBLLE
à placer dans des genres diQérents les divers degrés de
développement d'un même animal. Gela tient , je le
répète, à letat d'imperfection de nos connaissances
réelles sur les Infusoires en général , et m'oblige à ré-
péter encore que la classification proposée ici a seule-
ment pour but de faciliter une étude que des classifica-
tions , basées sur de pures hypothèses » avaient rendue
presque inaccessible.
Trois espèces du genre Euglène ont été connues de
Mûller, qui les classa dans ses trois genres, Vibrio,
Cercaria et Enchelys; il est vraisemblable que dans
ce dernier genre, cet auteur a placé également desPé*
ranèmes ou des Astasia ; mais on ne peut , comme je
lai déjà dit , reconnaître avec certitude ces espèces
trop imparfaitement décrites. M. Bory, frappé des ca-
ractères de la Cercaria uiridis de Millier , la prit pour
type de son genre Raphanelle^ caractérisé par un corps
cylindracé, contractile, au point d'être quelquefois
polymorphe, aminci postérieurement en manière de
queue ; mais il plaça dans le même genre le Pro-
teus tcnax, et les Enchelys caudata et gemmata^
de Millier. D'un autre côté, il plaça dans son genre
Laciymatoirc ^ le Vibrio acus du même auteur, qui
est une vériLnhle Euglène; et laissa dans son genre
Enchélide, Y Enchelys dcses , de Millier, qui est aussi
une Euglène, mais qu'il regarde comme étant évi-
demment un Zoocarpe.
M. Ehrcnberg créa , en 1830 , la famille des Jlsia-
siœa^ comprenant « les polygnstriques nus et gymni-
ques ou sans appendices, à bouche ciliée ou nue, à corps
allongé devenant polymorphe par la contraction , sou-
vent cylindrique ou fusiforme , et se divisant sponUt-
nément d»ns le sens longitudinal ou obliquement. » i'
DES IHFUSOIBES. 351
p faisait trois genres , savoir, les j4stasia sans yeux ,
isEiiglena et les Amblyophis , pourvus d'un seul œil ;
lais ceux-ci sans queue, et ceux-là avec une queue «
lus tard, en 1831 , il crca un qualriéme genre , Di»
\igma pour les espères à deux points colorés , ou »
Dmme il le dit, à deux yeux. Puis , en 1832 , il ajouta
Qcore le genre Colacium pour des esp&ces sans yeux ,
Dmme les Aslasia, mais fixées par rextrcmité de la
ueueet pourvues de cils rotatoires (?). Précédemment
[ avait attribué à tous ses Astasiés , comme à ses Mo-
ladienSy une bouche entourée de cils; mais alors il
ommençaità douterdc ce caractère, et quelque temps
iprès il reconnut en cilct que ces animaux ont jïour
organe locomoteur un filament qu'il nomme une
trompe. En 1838 , enfin , il ajouta un sixième genre ,
Chlorogonium, formé d'une ancienne espèce d'Âslasia ,
qui n'est pas, dit-il, privée dœil comme ses congé-
uères, et qui, déplus, possède deux trompes filiformes.
Uaintenaut sesudstasiœa sont pour lui des « polygas-
riqnes anentércs (ou sans tube intestinal), gymni-
les (ou sans appendices ni cuirasse), changeant spon-
lémcut la forme de leur corps , qui est ou r^ui n'est
\ terminé par une queue , et ayant un seul orifice a
«pareil digestif. » II distingue d'abord le genre
asia^ sans yeux; puis, parmi ceux qui ont uu
les Colacium , qui sont fixés par un pédoncule ;
les autres étant libres, sont les Chlorogoninm ,
mt deux trompes ; des /ftnblyophis^ s'ils sont sans
c; des Eiiglena, s*ils en sont pourvus au ron-
; un seul genre enfin, Distigma^ est curaetérisé
présence de deux yeux. De ces six genres, nous
nellons deux , Aslasia et Euglcna , en réunis-
cc dtrnier les ./mft/;'t)/;^/\$ , et eu le réduisant
352 HISTOIRE NATURELLE
aux espèces contractiles. Le genre Colacium^ que nous
avons rencontré sans Tétudier suffisamment , ne peut
être qu'indiqué ; les deux autres nous sont inconnus.
Mais nous complétons la famille par Tar^jonction de
diverses formes que M. Ehrenberg n'y admet pas , ou
qu'il n'a pas connues.
Cet auteur interprète à sa manière les divers détaik
qu'on aperçoit par transparence dans l'intérieur du
corps des Eugléniens ; comme il a été dit plus haut, les
points colorés sont pour lui des yeux , et il a voulu
reconnaître un ganglion nerveux auprès de l'œil de
son Ambljopliis. Il attribue à des œufs la coloration
en vert ou en rouge de plusieurs de ces animaux , et
croit voir des estomacs et des organes génitaux mâles
dans les parties de forme diverse qu'on voit au miliea
de la substance colorée , et qui réfractent plus forte-
ment la lumière , mais qui n'ont aucune connexion
entre eux.
La plupart des Eugléniens vivent dans les eaux sta-
gnantes , quelques-uns même y sont tellement abon-
dants, qu'ils les colorent en vert ou en rouge; d'autres
se développent dans de vieilles infusions exposées à
la lumière. On est exposé à les prendre pour des êtres
différents quand on les voit nager, ou quand on les Toit
fixés sous forme de globules colorés ; on les voit sou-
vent en outre se mouvoir en rampant à la manière des
Amibes , quand ils ont penlu leur filament moteur
qui se détache à une certaine époque , et reste flottant
dans le liquide. Leur mode de propagation n'est pas
exactement connu ; M. Ehrenberg dit avoir obserfé
chez eux la division spontanée dans le sens longitudi*
nal pour quelques-uns ; il attribue un mode de diti*
sion spontanée multiple dans une direction oblique au
j
■i
DES lirFUSOIRES. SB8
£hlorogO¥Uum. Je n'ai rien vu de tel» et je ne puis
joiéiiM bien conceroir la possibilité de ces fidts ; ^maie
J'ai TU dans les Euglènes» fixée sous fonne de globules,
la substance colorée divisée en deux masses distinctes ,
qui m'a paru être un indice de multiplication pro-
l
\
a i Filament plut épais à ta base, parUni d'un pro- \ p^^.^^
B I loDgement aminci } *^«^""^-
ÎSans point ocnliforme. • AiTAtu.
Avec un on plnsienrt) .
poinU oenUformea. . . . j **<»""^-
ÎDenx filaments égaux ZroosiLMis.
Un filament ilagelliforme plosN
mince et un filament traînant [ Hmaonnu.
rétractenr /
EUGLÉNIENS a plusieurs filaments Poltsblmis.
f Gbnbb. PÉRANÊME. — Peranema.
An. à corps de forme variable , tantôt presque globuleux,
tailôt renflé en arrière et aminci en avant, où il se pro-
b^e en un long filament aminci à l'extrémité. — Mouve-
f Mit lent 9 uniforme , en avant.
Les Péranèmes , dont le nom est fonné des mots gi*ecs
t^ sac, vîifAx fil, avaient d*abord été nommés par moi Py-
ronèmes (Ânn. se. nat. 1836, t. 5, pi. 9), pour indiquer
leur forme souvent en poire ; mais cette dénomination pou-
nnt être comprise autrement d'après lemploi d'une autre
ndne (irvp)» et d'ailleurs étant employée parles Botanistes,
f «î dû la changer.
Les Péranèmes sont incolores, formés d'une substance
diaphane jiemi-fluide , entremêlée de (jirapfdes et de vacuoles
UFUSOUES. 23
i
et imtottrde d*un tégument cotiti*âctlle , dont TetiitéUM »
qatlquefoiB doutenie f ne êe matiilëste que par te mode de
cantraètkxi générale ^ ou par des pilMemcnts ^t dea réticn*
laiioW peu marquées. Elles n'ont aucun autre oi^gam ttlé^
rkur que la filament flagelliforme qui, très -long et agité
seulement à l'extrémité, produit un mouvement lent | ani*--
forme en avant , pendant que le coi*ps change de forme en
se contractant plus où moins. Ce filament se détache queU
quefois à sa baseï l'animal alora» au moj^n de ies omtrac*
tions variées, rampe sur la plaque de vei^ , et présente une
certaine ressen^ïlance avec une Amibe, mais on reconnaît
cepen4ant que les lobes ou expansions varilblea qu^ émet
de côté et d'autre » ne sont pas entièrement dépourvoft de
tégument comme chef les Amibes* Chacun de ces lobes sa
retire après s'être avancé, au lieu de devenir un point de dé-
part pour de nouvelles expansions.
Il est probable que les Péranëmes ont été vues par les pré-
cédents observateurs , qui les auront prises pour des Enché-
lides. Je soupçonne que M. Ehrenberg a décrit une espèce de
ce genre, sous le nom de Trachelius irichophorus, en citant
le yibrio strictus de Millier comme synonyme douteux.
Ces lufusoires se trouvent dans les eaux de marais plus ou
moins altérées , et principalement à la suiface des végétaux
morts et couverts de vase.
I. PÉRAifBiiB £TiE£E. — Peratiema proiraela» (^fyronema, Aoa*
se. nat. i836, t. 5. p. 9.)
Corps obiong ( mou , renflé en arriérai très-adiinci en avant. -
Longueur de 0,051 à 0,070. >— Largeur de 0,014.
Tobservais cet Infosoire, au mois de janvier t836 , parmi déf
débris de plantes marécageuses prises à l*étang du Plessis-Piqn^
deux mois auparavant. Son filament, longdeo,o9 à o,tO| m1
épais de 0,00016 à rezlrémité où il 8*agite vivement 1 et ilét*
vient de plus en plus épais vers sa base où il n'a pas moins de
0,004, et gu il se continua avec la partie amincie du eor^ J'ai fa
quolquefuis cet animal privé de son filament par qœlipie aod-
DES IlTFUSOtBtt. SS5
«lent y eCoontiniiant à se monroir comme mie Amibe» mais sans
émettre de prolongementi comme elle , et smrtont fans changer de
lien , il présente alors mie certaine ressemblance ayec le Proteus
t^mue de IlOUer.
Son corps est le pins sonyent pyriformet alongé, mais il prend
<i;nelquefois laforme d'un sac arrondi, et montre une on plnsienrt
-vacuoles à rintërieur ; je le décrirais, en 1 836, comme ayant sa
■urface garnie de tubercules ou de granules asses gros disposés
en séries irrégaliéres , et j'ajoutais qu on n'y peut reconnaître un
tégument réel, quoiqu'il paraisse àToir à l'intérieur plusde con-
sistance que les Monades. Depuis cette époque, l'étude que j'ai eu
Foccasion de faire plusieurs fois de cette espèce et de la suirante
ne permet d'interpréter différemment les apparences extérieures
«tles circonstances du mouvement de cet Infusoire , et d'y consi-
dérer, sinon comme certaine , au moins comme probable, l'ezis-
teace d'un tégument. Des Poranèmes que j'observais au mois de
mars i838, dans de l'eau de marais longtemps conservée, mon-
trtient plus distinctement nn tégument. Leur longueur était de
o,o34 ào,o5.
Je crois que c'est une Pérauème que M. Ehrenberg a décrite sous
if oomde Trachêliut iriehophorut (Inf. PI. XXXIII, fig. 1 1) , en lui
lUribuant un corps cylindrique variable, long de 0,02 s ù 0,063 ,
presque en massue ^ avec une trompe ilagelliforme très mince. Il
ijoute que cette trompe est terminée par nn bouton , mais il dit
D'tfoir point revu ce bouton terminal dans la même espèce
. obierrée en Russie. Il n'a pu lui faire absorber de couleur. Ce-
I pendant , il dit que cet Infusoire est très-gourmand (gefrassig) ,
i it qu'il avale des objets volumineux par une ouverture située à la
lnie de sa trompe.
s. PiiAaîifB CLoacLSLSB. — Peranemu çlohulosa, — PI. I(|,
fig. î4.
Corps presque globuleux, plus ou moins étiré en avant, avec des
plis obliques à la surface. — Longueur de 0,016 à 0,020. --Lar-
gear 0,015.
Cette espèce, bien distincte par sacontractilité en boule, et par
le plissement de sa surface qui dénote clairement l'existence d'un
l^goinent,se trouvait, le 19 novembre i838, dans taui delà
^e conservée depuis dix jours avec des Callitricbes.
23
386 HI8T0IBE IIATURELLE
* Pebakèmk verdatu. — Peranema pîreteent,
^ J*obflerTaÎ8, le 1 1 octobre 183;, dans Teau de la Semé, une Pé-
jrmnème qui « en raison de ses rapides changements de foll^Ble, pa-
nisait demi-fluide , comme une Amibe. Elle était longue de
o»oSào,o5, d'une couleur yerdÂtre; de nouvellee obeerralions
montreront peut-être que c'est une espèce distincte.
â« Genre. âSTASIE. — AsUma. Ehr.
An. ordinairement incolores, à corps oblong de forme
Tariable , avec un filament flagcUiformc , articnlé brusque*
ment au bord antérieur, ou partant d'une entaille plus ou.
moins profonde.
Les espèces de ce genre inteimëdiaire entre les Péranèmes
et les Euglènes , sont groupées aitificiellement ici d'aprt»
des caiactères insuffisants, et en attendant qu'une étude plus
Approfondie permette de diviser autrement tous les Euglé-
niens à filament unique. Nous n'y comprenons pas sans
doute toutes les espèces dont M. Ehrenberg a composé son
gienre Astasia , car il le distingue seulement du genre de ses
Euglènes, par l'absence du point rouge oculiforme, et y
place également des Infusoires verts ou rouges à corps plus
ou moins prolongé en queue, dont un seul, jéstasiapusiUa^
lui a laissé voir le filament flagelliforme. Four nous, en ce
moment , les vraies Astasies sont incoloi*es , revêtues d'un
^ tégument bien réel et souvent marqué de stries en spirale,
et leur corps, de forme variable , est plus ou moins obtas ou
arrondi en amèi*e; elles se trouvent dans les eaux de mer
ou de marais , conservées avec des végétaux vivants.
I. AsTASiE TOBDUE. — Jtiatia conloria, — PI. V, fig. i3.
Corps incolore , demi-iraiis|>arent , contenant des grains fou*
ves^ c3flin{lroïde 9 renflé au milieu, obtus aux deux exIréoùiÂi)
i
DBS nirusoiuEs. 857
mirqué de ttries obliques bien dûtiiictes , oo panthunt tonki.
— LoDgoeiir 0,wr. — Marin.
Elle TiTaUdani de ]*eau de mei*, prise le i3 inart 1840 dam
l'cUngde Thau et conservée à Toulouse depuis quinxe joan. Elle
It en avant une saillie diaphane en forme de lèrre au-des-
de laquelle était inséré le Blâment flagelliforme long de 0,07
il 0,09 et épais de 0,001 environ à sa base ; à l'intérieur ae voyaient
le long de l'axe beaucoup de ^ains fauves comme dans la Cru-
méoule , et qu'on pourrait également regarder comme det corpe
reprodocleurs. Le corps était bien flexible et contractile , mais
beaucoup moins que celui de l'Astaaie limpide ou det Englènet.
). AfTAaiB iNrLÉB. — Jttasia inflata. — PI. V, fig. ii.
Corps demi - transparent , contractile, ovoïde, obliquement
plissé ou strié avec régularité. — Long de 0,046.
Cette espèce , qui se trouvait dans l'eau de mer ainsi que la
précédente , parait bien distincte par sa forme moins alongée et
■Mot rariable, par sa transparence plus grande, et parce que ton
^punent paraît moins résistant.
3. AsTASiB LiMPiDB. — Jsiosia limpida, — PI. V, fig. is.
Corps diaphane , lisse , très-variable , fdsiforme , plus on moins
«blus aux deux extrémités , comme fendu en avant et souvent
tbfiquement replié ou tordu sur son axe. — Long de 0,04 à 0,03.
•
Tai observé, au mois de décembre 1 838, cet Tnfutoire dans le
âép^ formé au fond d'un verre ou je faisais végéter depuis long-
tept det Lemna en rajoutant de l'eau de temps en temps; sa
finae éUit aussi variable que celle de l'Englène verte , et qnel-
9ms petits granules plus opaques étaient avec de rares vacuoles
toit ce qu'on distinguait à l'intérieur ; son filament flagelliforme
long de 0,06 était bien visible.
" Àitatia /laçicant et yitt. pusilla, Ehr. (Inf. PI. Vil, flg. s et 3.)
Des quatre espèces rapportées aujourd'hui par M. Ehrenberg k
wa genre Astasia . les deux qui sont colorées en rouge et en vert
[J. kamaiodet, A. çiridit), me paraîsicnt , malgré Tabsence du
3M HISTOIU VAT1JBBU.E
point ocnliforme ronge » deroir èttt reportées aTeo let Kogiinei ;
les deux autres , J.Jiavicans et J, putilla , soi|t sinon idonftMpus
du moins bien voisines de notre Astasie limpide. Leur forme
vtrfe exactement de la même manière , et elles ne difiîàrent guère
que par leur grandeur , la première étant longue de o,oSs5 et la
MBônde de o,o3i s ; il est bien Traisemblable qu'elles ont l^nneet
rentre on filament flagelliforme quoique l'auteur ne Tait tu que
dans la plus petite; Tautre, obserrèe en i83i en printemps,
présentait une couleur jaune d'oore bien manifeste, et même elle
colorait de la même nuance la surface d'une eau stagnante* Elle
montrait aussi en avant une entaille comme notre Astasîe lim>
pîde. M. £hrenberg attribue sa coloration k des mafk ; il n'a p«
lui faire avaler des substances colorées non plus qu'a Xjê, pusîlU
qu'il croit distincte en raison de la présence dn filament et de la
grandeur plus considérable des vacuoles ou vésicules internes
qu'il nomme des estomacs.
3* Ghier. EUGLÈNE. — - Eugtena. tbr.
An, ordinairement colorée en vert on en ronge, ée
forme très-yariablc , le plus souvent oblong» et ftisifiom»
ou renflés au milieu pendant la yie , contractés en bcmle
dans le repos on après la mort ; avec un filament flageOi-
forme partant d'une entaille en avant, et wi on plnrienrs
points rouges ou irrégalien vers Textrémitè antérieure.
Le genre Euglène, ayant pour type la Cerearia tdriditàt
Mûller, a été institué par M, Ehrenberg, et composé, d'une
part , avec des espèces analogues à celle-là , également con-
tractiles ; et d'autre part , avec des espèces de forme compri-
mée ou foliacée, entièrement dépourvues decontractilitéiCt
devant appartenir au genre Phacus, Aussi cet auteur distio-
gue-t-il simplement ses Euglènes des autres Astasiés par il
présence d un œil rouge et d'un prolongement caudiforme. H
leur attribuait , dans ses premiers mémoires , une couronne
de cils vibratiles autour de la bouche ; mais plus récemment,
il a reconnu leur filament moteur qu'il nomme une trompe
simple filiforme. Comme orgpines digestib . il décrit dhei <»
DES INFUSOIRES. M9
[nfusoires de nombreuses vésicules ou vacuoles^ mai& il n'a pu
eur faire avaler des substances colorées ; la coloration propre
le tous ces êtres lui paraît provenir d'une accumulation de
pranules qu'il prend pour des œufs, et dans plusieurs espèces,
1 a voulu nommer testicules des concrétions internes de dii>
rerses formes ; ce sont des corpuscules trapsparepts , baciU
aires dans VEuglena acus / ces corpuscule^ res&embleni k
les cristaux polyédi'iques dans VjE, deses, et ce sont deux
gros corps annulaires dans 1'^. spirogyra. Il indique ladir
vision spontanée de VEuglena acus ^ comme ayant lieu dans
le sens longitudinal ; il déclare que les points rouges sont de
vrais yeux, et termine en disant que les vaisseaux, en rai-
son de leur finesse , sont restés inconnus.
Les Eugtcnes , parmi lesquelles je ne comprends , comme
je Tai déjà dit , que les c<^pèces contractiles , m'ont paru tout
autrement organiséesqu a M. £hrenl>erg. En effet, le point
rouge dont cependant j'indique la présence comme caracté-
ristique, bien loin d'ctre un œil véritable, se monti*e souvent
comme une agrégation in'égulièro de deux , trois ou même
quatre grains rouges quelquefois très-écartés les uns des
lutres \ la substance verte intérieure parait tapisser irrégu-
lièrement le tégument contractile diaphane , et quand on
écrase l'animal entre deux lames de verre , cette substance
verte se répand comme une pulpe molle glutineuse qui so
contracte en globules inégaux , ainsi que la substance gluti-
neuse des autres Infusoires, mais elle n'est point du tout foi^
née de granules réguliers. Au milieu de cette pulpe verte,
il reste dans l'enveloppe, après l'écrasement, un disque blanc
qui réfracte un peu plus fortement la lumière , et qu'on ne
peat rationnellement prendre pour un ganglion ner^'cux ni
poor un testicule : c'est quelque chose d'analogue aux disques
diaphanes , résistants, des Phacus sur la nature desquels on
ne peut rien dire.
La substance verte , qui est assez uniformément répan-
due à l'intérieur dans les Eugicnes bien vives , se conti*acte
en forme de gros plis irréguliors , laissant entre eux des la-
860 HISTOIRE KATURELLE
canes et des vacuoles» quand ces animaux ne se tronyent
pins dans les conditions nécessaires à leur existence : les in-
^tervalles sont occupés par une substance glutineuse dia-
phane, incolore y qu'on voit bien sortir en même temps,
lorsqu'on écrase une Englène , et qui occupe seule U queue
et la partie antérieure du corps. J'ai bien vu d'ailleurs dans
YEuglena acus, les corpuscules bacillaires signalés par
M. Ehrenberg , mais je ne sais ce qu'ils peuvent être. Les
Euglènes soumises à l'action de la potasse , meurent sans
présenter la moindre trace de tégument, la couleur verte
n'est pas altérée , et la tache rouge persiste comme un petit
noyau bien distinct,' ou laisse plusieurs noyaux semblables.
L'acide nitrique, au contraire , change la couleur verte en
couleur olive; il n'altère pas les granules rouges, et laisse
une apparence de tégument transparent. Les Euglènes na-
geant librement dans l'ean au moyen de leur filament flagel-
lifbrme, sont ordinairement alongées en fuseau $ mais si
elles éprouvent quelque gène, elles se courbent et se renflent
de diverses manières ; on les voit successivement prendre II
forme de navet , de radis ou de poire ou de toupie ou de
globale , mais elles prennent invariablement cette dernière
forme, quand elles se fixent aux parois les plus éclairées da
vase, ou aux bords du liquide; et comme alors elles sont pri-
vées de mouvement et dégagent du gaz (oxygène ?) sous Tio-
fluence de là lumière solaire , elles peuvent bien être prises
pour des végétaux , comme elles l'ont été en effet par bean-
coup de botanistes. Quand elles sont ainsi fixées , on en
voit souvent qui présentent à l'intérieur d'une enveloppe
diaphane la substance verte formant deux masses distinctes,
ce qui semble annoncer une division spontanée commen-
çante. Les Euglènes sont quelquefois en si grand nombre
dans les eaux , qu'elles les colorent en vert ou en rouge , et
qu'elles forment à la surface et sur les bords une pellicole
luisaqte, vivement colorée; cette pellicule, recueillie sur du
papier, conserve pendant quelque temps sa nuance brillante,
mais peu à peu elle la perd et se fane comme la chromale
des végétaux.
DES I!fFUSOIRE8. 861
Oo observe que quand i'eau commence à manquer, le fi-
imeut des Eoglènes se détache , et on le voit isolé dans le
iquide y tandis que l'animal privé de cet organe continue
i se mouvoir en changeant de forme presque comme les
kinibes.
Les Euglfenes se trouvent principalement dans les eaux
(tapantes, dans les ornières et dans les fossés près des ha*
bitations $ on en voit souvent dans des eaui de marais con-
mmiu depuis longtemps avec des débris de végétaux ; on
Wi voit aussi quelquefois dans de très-vieilles infusions ex-
potées à la lumière , et même dans l'eau de pluie gardée dans
un flacon vivement éclairé.
I. ^OLBHX YZRn. — Euglena viridit (i). Pi. V. fig. g et lo.
Csrps ftisiforme y aminci postérieurement en manière de queue ;
urt — Longueur de 0,05 à 0,09. — - Largeur 0,025 , quand il
«leontracté en boule.
(Ma espèce, la plus commune de ce genre , et peut-être la
(Ivrépandne de tons les Infosoires, est celle qui colore le plus ordi-
sAement les eaux stagnantes. On ne peut donc manquer de la
rcHontrer toutes les fois qn on voudra fétodier. Je l'ai même
\*mpfét vivante dans Tean gelée des omièref en hiver. C'est à elle
Vfm se rapportent surtout les généralités exposées ci-dessus. Son
OiBMnt moteur est pins long qne le corps , et d'une ténuité ex-
trame. Mûllor, qui la nomma Cerearia viridis, Ini attribua fausse-
mnt une qnene bifide, par snite d'une illusion d'optique. 11 l'ob-
iWi , «a mois 4*avril , dans l'eau d'un fossé de faubourg , recou-
virti d'une pdnicule verte , et signala fort bien tons ses change-
n«ls de formes.
8a longueur est plus souvent an dessons qu'an dessus de la
{l)JSmekêfy* tertiay Hill. Hîtt. of anim. 1741*
BmcMys viridis, Schrank. 1780 , mém. de Munich .
Ctrcmria viriMif Mûller , Infcu. Pi. XIX , fi^. 6-1 3.
-Fmnoetren viridis^ Lamarck, An. tant vert. t. i.
Mmeheiys viridit, Nitzsch. Beytr. — Encycl. 1827.
JHafkmmêHa urhica, Bory , Encycl. 1824.
^argfcM nridit, Ehr. mém. i83o. Infiu. i838, Pi. Vif, fig. 9.
362 HISTOIRE N4TUREI.LE
loDgnenr moyenne 0,07. Une Eaglène, longna de q,«4&, t'é-
tait dêyeloppée abondamment dana une yieîUe îofoiioii de n-
glisse, et tapissait d*une couche verte l'intérienr du flacMj n
couleur était un vert très-foncé, et le point rouge était peu vîn-
ble ; l'extrémité caudale était aussi plus obtuse que dans Tï^'
glène rerte ordinaire. Aussi avais-je pensé à la regarder eonoM
une espèce distincte , d'autant plus que beaocmip dPhidifidDi
contractés en boule montraient k l'intérienr le metiire «M
divisée en deux lobes , ce qiû était no indîoe certain àmméy
plication ; mais depuis lors , je me suit conTeioen ^ne eetti S»
glène varie oonsidérablement de grandeur t mifWic kl éna^
stances de son développement,
s. EcGLÈfCE GÊiviccLÊE. ^^ EugUna geniculaia, — PI. V. fig. iS-i(.
Corps alongé, cylindrique, flexible, mais peu contractile,!
mouvements lents, avec une qoene amintie, irtienlée en a^gte 00
génicidée ; vert. — Longueur de 0,lfiS à 0,iM).
J'ai observé plusieurs fois (16 octobre i837),dansretndeSâe0i
on dans l'eau des étangs des environs de Paria 1 celte grande Mr
pèce d'Eugléne remarquable par sa forme al^ngée» paraondilir
mètre presque égal dans tonte sa longueur, aana rrnflfflMrf
comme dans la précédente , et par sa queue articolëe, et an-
ceptible de se fixer en s agglutinant à la plaq;ne de Terre.
3. EcGLÈNS OBScuas. — Ei^Un^ obtêura.
Corps épais, oblong, renflé et obtus en arrièpe » de fanna ièi-
variable , vert-noir&tre, plus clair et rougeàUe ai arant, afse*
point oculiforme rouge-noirâtre ; filament une fèis et dnei wd
long que le eorps. — Loqgueur 0,OS^.
Dans Teau d'un fossé , à Sucy , près de Paris , avec des Conjo*
gées et des Hydres, le 18 juin 1837. Le filament était liiei
visible.
SIS xNFUBonyt. ans
4. Euçiini UKTE. — Euglenadetet (i). — PL V, 6g« 19.
Corps très-alongé , cylindrique, obtus ou terminé en pointe pey
Wqiïée y flexible et contractile de di?erses manières, mais ayec
munir ; vert. — Longueur de 0,07 à 0,112. — Largeur, 0,011.
Jtrobtnrai» le i5 Juin 1887, dans Tean où s*ëlaient pourries
l»8poofiUes apportées de rëtang deMendon; le filament en
il bien visible ; la partie antërienre dn corps est incolore, le
liiiit ocnlilbniie n'y existe pas toujours ; et dans le reste dn
erpe« on voit des corpuscules rectaD|[a1aires alongës qu'on crof-
■it être des cristaux de sulfate de chaux.
M. Ehrenberg a distingue pour la première fois cette espèce
lans son troisième mémoire (i83a)t et il en a complété la des-
rifitîon dans son Histoire des Infnsoires (i8dB), en disant que
on corps 9 resiemblaiit à un fil non élastique, n'est jamais fnsi-
Sonne • mais seulement cylindrique ; jamais nageant , mais ram-
Mot; et en lui attribuant une* bouche fendue dont la lèvre supé-
îenre porte une trompe filiforme égale au tiers on au quart de
■ longueur du corps, et qu'il dit aroir obsenrée depuis i834. Il
imrde la couleur verte comme produite par de très-fins gra-
nies qui paraissent envelopper en partie les estomacs , et entre
lisqpiela se trouvent beaucoup de corpuscules diaphanes analogues
Iriques considérés par lui comme des testicules.
5. EcGiiifS SAKGOiNE. — EugUna tanguinea^ £hr. (s).
Corps obloDg » eylîndrique ou fusiforme , arrondi en avant ,
iNBîoé par une queue courte » conique , un peu aiguë. — Fila-
■lut flageUifbrme plus long que le corps. — Couleur d'abord
verte, puis d'iin rouge sanguin. — Long de 0,llft.
(1) Enchdys detes , Mûller, Infat. PI. IV, fig. 45.
Emtkelys deses , Bory , Encycl. 1834.
Eugiema acus, yar. £hr. 1'' mim. i83o, Pi. i , fig. 3.
Euglena deses, Ehr. 3« mém. i83a-33. Infut. x838, Pi. VIT, flg. 8.
(3) Leeowenhoek, Cont. arc. nat. p. 38i, 1701*
Eucheiys sanguinea, Neet et GoldfaN. ArchiT. ffir Ifatorl. Vlf^ p. 1 16.
Eugiemn sanguinea, Ehr. l83l. Inf. i838»11. TIT, ftg. VI, p. |p5.
9êk fllSTOUB ITATnBLU
Cette espèce âmât été aperçue par let anciens micrographei»
mait c'eit If. Ehrenberg qoi , le premier , Fa décrite en loi attri-
buant d'abord (i83i) une boocbe entourée de dis TÎbratiles, et
plus tard (iS38) nne trompe filiforme qoi eit , dit-fl , le prolon-
gement de la lèrre lopérienre, qoi Inî semble en outre rétractîle,
et an-deMons de laqadle doit se tronTcr une boadie bîlabiée.
Une seule fois, il a tu deux trompes on filaments , et re^sniB
cette particularité comme un indice de division spontanée eo»
mençante. Le mouTcment des Englènes sanguines est lent , ce-
pendant elles nagent souvent en tournant sur elles-mêmes; ccA
à dles que M. Ehrenberg attribue la cokvation des etnz es
rouge on le prétendu changement des eaux en sang obserté
dans l'antiquité.
UJstatia kœmaiode* (InfoB. i838, PI. YII » fi^. i), knperlldle-
mentobserrée par le même auteur pendant son Toyage en Sibérie,
pourrait être un degré de développement de cette espèce dotft
elle diflere principalement par sa taille 0,068 • et par Tabienoe
du point ronge anqnd nous ne mnlons pas accorder une trop
grande importance.
6. EuGiiiiB AioCTLLE. — - Ettgletm aau , Ehr. (1). — Pl^ V, fig. 18.
Corps très-effilé, en forme de fosean mince , ordinaîranent
droit , quelquefois renflé ; vert au milieu , diaphane aux deux
extrémités. — Queue très-aiguë. — Longueur de 0,047 à 0,1S5.
Je n ai vu cette Euglène que dans les eaux douces des odtflida
Calvados en septembre ; Millier la tronra deux ou trois fois fen-
lement dans les fossés du château de Copenhague; M. Ehrenbof
l'a observée à Berlin et en Sibérie , et l'a reprélentée en iS3o
comme se divisant spontanément suivant sa longueur, ce que je
ne puis aucunement comprendre ; il a reconnu depuis en i83S
son filament moteur , et regarde les nombreux corpuscules bs"
cillaires de l'intéHeur comme des testicules.
(i) nbrio acus , Mûller , Inf. Pi. VIII, fig. 9*10.
Closterium acuty Nitzsch. Beytr.
Lacrymatoria acus , Borjr , Encjclop. i8!l4*
Mugiena aau^ EJir. l83| , lofas. l838 , pi. Vif , fig. XV, p. lis-
DES I1IFU801RE8* S6S
. EoGiiirB spiaocTAS. -7- Euglena ipirogjra » £br. (i)« — ' Pi. V»
Corps oMong , fo&iforme , cylindroide ou déprimé , arrondi en
(vaaC, terminé par une queue courte , pointue. — Vert , obli-
IMownt strié en héliee. — Mouvement lent. — Longueur 0,106
it,l».
Je l'ai trouTëe dans ]*eau de Seine recueillie avec des Gon-
Hvreile 11 octobre iSS;. M. Ehrenberg , qui Ta fait connaître
01 i83o, l'a recueillie seulement daus les eaux courantes ou
nnplîes de végétation , parmi les Conferves et les Bacillariées ;
il loi attribue une longueur de o, 1 1 s à o, s sS , une couleur vert-
bnmâtre foncée , et la décrit comme sillonnée obliquement par
ilci itries trés-granideuses dont quatorze sont visibles à la fois
dW côté ; il a YU souvent , dit-il , ces lignes , d'abord longitu-
finales et parallèles, deyeuir obliques par suite de la torsion du
Qirps. Le filament flagelliforme que je n*ai pas vu moi-même est
iaéiqaé par cet auteur comme ayant environ le tiers de la lon-
gMor du corps. Deux pièces ovales ou annulaires observées dans
rinlérieur ont été nommées aussi des testicules par M. £bren-
• EugUna hj-alina. (Ehr. Inf. Pi. VIÏ, fi^'. 7.)
V . Ehrenberg a décrit sous ce nom , une Euglène do même
ham que TE. verte, mais incolore'; elle se trouvait le 14 mars
iHS , prés de Berlin , avec le Meridion vernale,
" Euglena rotlrata. (Ehr. Inf. PI. Vil , ^g. 16.)
Le même auteur désigne ainsi une espèce qui paraît réellement
distincte par un prolongement antérieur et aminci , dépassant
bcancoop le point d'insertion du filament flagelliforme. Cette
Esglène, longue de o,o4C à o,o5G, verte au milieu, incolore aux
sMrémités, rétrécie en arrière, et terminée par une queue coui*te,
(I) Emglena Spircgyra, Ehr. l83o, l^^ mém. pi. IV, f. fV. — lof.
1^3^ pL VU, ag. X.
S86 HISTOtBB HATtlIKflU
a été obserrée à Berlin entre les Bacillariées. Elle ne pmit pts
ae contracter en moorant , ce qiii la rapprocherait beattooitpdei
Thécamonadiens.
«**
Euglena j^Tum. (Ghr. Inf. PI. Vil» fi|. ii.)
Cette espèce a été décrite ponr la première fols en i83i,coiiiiiie
ayant le corps oToïde gonflé, pyriforme, obliquement sillonné,
yert , arec nne queue presque aussi longue. Elle se ment lente-
ment en tournant sur son axe, ce qui fait supposer reiistenrs
d'une trompe inaperçue. Sa longueur est de 0,03 d à o,o3i«
«•*•
JmbJjrophis çiridis. (£hr. Inf. pi. VIF, fig. 5.)
Cet InfVuoîrè, long de o, i iS à 0,236 , de forme alongée ejliii-
drique ou comprimée , arrondi en arriére, Tert arec rextrëmits
antérieure incolore , orné d'un point oculiforme ronge , a été
pris des i83i pour type d'un nouveau genre par M. El^renbeig.
Ce genre, caractérisé d'abord par une forme comprimée, non pith
longée en queue , et par la présence d'un œil , était repréieoté
alors aYec une couronne de cils autour d'une bouche bilabiée{
mais en 1 838, il a été caractérisé comme une Euglènesans ^aewi
plutôt cylindrique ou renflée , que comprimée ; avec une trompe
filiforme ayant la cinquième partie de la longueur, du corps et
portée par la lèvre sQpérieure de la bouche bilabiée. M. Ehreo-
berg regarde la substance verte intérieure comme fonnée d'œnft;
il désigne comme organes génitaux, divers corpuscules bacillaireh
et nomme ganglion nerveux, une masse globuleuse» située sotiila
tache rouge oculiforme. Cct£e espèce qui, je crois, peut être réu-
nie aux Eugicnes, se distingue par la lenteur de ses mouvemeots;
on la trouve rampante au fond du liquide, comme les E.jpiroQiTt
et£, lenle^ avec lesquelles elle a beaucoup de rapport.
««•t»
Chlorogonium euchlorum, ( £hr. Inf. PI. VU, fig. 17*)
C*est ainsi que M. Ehrenberg nomme un lufosoire appelé
d*abord par lui (i85o-i83i) Jsiasia euchlora ; il en fait le type
d'uti nouveau genre que caractérisent la présence d'un œil unKI^^
et de deux trompes filiformes , et la forme du coipe non flié pir
un pédottdile , mais libre et terminé par une qiiena. Le Qte^
DES tirpusoiMS. 96T
forfawl remarquable, saWant r«titear, en raison de sa
liTÎikm spontanée multiple , suivant plusieurs lignes obliques. 11
«lëmut souTent arec d'autres indÎTidus en groupes roulants, au
iDO|«n de sa queue. Son corps, qui paraît ordinairement peu con-
knetile , prend quelquefois par la contraction » la forme d'une
grappe de raisin fusiforme. Il rit en commun avec l'Euglène verte
tlfeChlamidomonas {Disclmis) dans l'eau Terte des ornières; sa
hftgnebr est de o,o23 à 0,093.
* Gtifiiz CoLAciUM. — Ehr. Infus. 1838, p. 114.
Oe genre tres-imparraitement connu a été institue par
M. Ehrenberg dans son IIP mémoii*e (1832) , et caractérisé
ainsi: « An. polygastriques anentérés, gymniques, non cui-
niaés, de forme variabie , se fixant au moyen de leur queue
(tvec ventouse terminale?) (trompe nulle?) cils de la bouche
msleurs ?7eux nnk ? » . Mais cette caractéristique si dubi-
talift a été modifiée en 1838, et le Golacium est aujourd'hui
pMr Ttutear a an animal poun'u d'un œil unique , fixé par
■a pédoncule simple ou rameux (par suite de la division
ipontanée) ; dont les organes du mouvement ne sont pas
nesrt assex connus, mais se manifestent par un tourbillon
podoit à la partie antérieure dans Teau colorée , lequel on
pu attribuer à une trompe filiforme simple. » Des vési-
oti vacuoles internes sont pour lui des organes digestifs
connus ; les organes génitaux femelles sont les granules
qoi produisent la coloration ; quant aux organes mâles,
iiMftit, dit-il, inconnue, de même que les vaisseaux san-
Une première espèce indiquée comme douteuse, Colacium?
■wicu/utitm, et nommée d'abord Stentor? pygntœus , a le
ovale fusiforme , variable , d'un vert gai , avec des vé-
intemes distinctes et un pédoncule très-court , rare-
ramifié. L'auteur y a vainement cherché le point rouge
ue , et II dit que les vésicules internes pourraient
citomacs* Ce Golacium vit fixé sur le corps des Gy*
ai on l'en détache , il se meut enrai&pant et en
368 HISTOIRE NATURELLE
se tordant avec lenteur comme VJEuglenadeses, Sa boguenr
est de 0,31.
Une deuxième espèce, Colacium stentorinum, ^kment
nommée d'abord Stentor? pygmceus, se trouve aussi fixée
sur les Gyclopes, mais elle diffère de la précédente par n
longueur moindre 0,023 , par sa forme vaiiable presque
cylindrique, conique , ou presque en entonnoir, el sortOBt
par ses pédoncules le plus souvent rameux, d*oa résultnt
des groupes de 2 à 12 animaux. Le point coloré pris ponr
un œil est quelquefois tellement pâle, qu'on ne peiit l'aper-
cevoir ; ce qui , survant nous , tend à montrer combien a peu
de valeur le caractère fourni par ce prétendu organe de ' !
vision.
""^GeITRE DlSTlGMA. Efar.
Le genre Distigma^ établi en 1830 par M. Ehrenbergpoor
des Infusqires de forme très-variable , pourvus de dem
points oculiformes et sans queue , est caractériaé dans le
dernier ouvrage de cet auteur, 1838 , par les seuls mots :
liberum , oculis duobus insigne. Les orgaqes locomoteurs,
dit i'autcur, ne sont pas visibles, et il parait n'en point exi»- g
ter àTextcneur, caries Distigma ne nagent point, ne pro-
duisent pas de tourbillons dans 1 eau colorée, et ratopent
plutôt comme les sangsues en changeant la forme de leur
corps , sans cependant émettre de proiongem^ll^ comiDe
les Amibes. De nombreuses vésicules observées dâSK deox
espèces ont cu|priscs pour des estomacs, quoiqu'on n*y voie
point pénétrera couleur délayée dans l'eau. Comme or-
ganes de reproc(uction , Fauteur cite seulement la couleur
verte d'une espèce qu'il dit produite par des œufs; naii
dans les autres espèces, il déclare n'avoir pu reconnaître iQ-
cun organe sexuel . Enfin , il veut nommer des yeux les très-
petits points noirs qu'il indique près du bord antérieur.
N'ayant moi-même rien vu qui se rapporte entièremeat à
cette desa'iption, je ne puis avoir d'opinion sur la vraie n**
ture des Distigma. Les espèces décrites an nombre de quatre
0£8 IllFU501ft£8. 369
Si : le DUtigma? tenax (Ehr. Jnfus. Pi. YIII, fig. 3),
igde 0, 112, hyalin jaunâtre, tour à tour renfle et rcs-
Té çà et là , avec des yeux peu distincts : il est donné à
rt comme synonyme du Proteus tenax de Muller (luf.
. II , fig. 13-18) ; ^ le Distigma proteus (Ehr. Infus.
• YIII, fig. 4), long de 0,0625, incolore, todr à tow* ti*ès-
iiflë et très-resserré ça et ià . avec des yeux distincts \ Z^ le
îmîgma viride (Ehr. Infus. Pl.VIII, fig. 5), long de 0,0625,
rt, donné avec doute comme synonyme de YEnchelys
ii|crî/ènx de MûUer (Inf. PI. lY, fig. 2-3); i*» enfin, sous
nom de Distigma planaria , un animal long de 0,112 ,
lins renflé. que les espèces précédentes, eflilé et pointu
X deux extrémités , observé seulement pendant le voyage
rl'auteor en Afi-ique, et qui, vraisemblablement, n'est pas
eme un Ipfusoire.
4* Gbnrb. 2YG0SELMIS. — Zygoéclmis,
An. de forme variable , nageant au moyen de deux fila-
cnls flageUiformes égaux , sans cesse agités.
C'est la contractilité et la vanabilité du corps des Zygo-
dmis qui les distinguent des Diselmis ; la seule espèce con-
ae ne montre pas de tégument réticulé , distinct, et c'est
htôt par ses changements de forme que par l'observation
iftide p qu'on est conduit à y admettre ce tégument.
. ZfCOtBUOS KXSGLECsi. — Zjrgoielmii nebulùia, Vl. Ulf fig. 23.
Corps incolore , tantôt globuleux , tantôt diversement renflé en
lire on en toupie, rendu trouble par des granules nombreux. —
lag de 0,08 avec deux filamenu égaux, de cette même longueur,
foi sont épais de 0,0006 environ.
GbC Infosoîre , qui change incessamment de forme en nageant,
itronraît, le i8 mars i838, dans l'eau d*nne fontaine (fontaine
r), au tod de Paris.
nnitCMBEi. • 9k
370 HISTOIRE NATURELLE
5« Genre. HÊTÉRÔNÈMÉ. — Heleronema.
An. de forme variable , oblongae , irrcgolièreiiicnt ren-
flée en arrière ; ayant un fllament flageUiforme fUns ûm.
et un Clament tratnant plus épais , rétracteur.
Je ne puis que répéter ici ce que j'ai dit précédemment
en parlant des Hétéromites et des Anisooèmes , ^u sujet d^
deux filaments de ces divers Infusoires , et du r6le dlScrent
que chacun d'eux remplit dans la locomotion. Les fiéfm-
nèmes se distinguent par la présence d'un tégument co^r^
tile, obliquement sti*ié; mais on ne peut méconnaître leur
rapport bien prononcé avec les Anisonèmes*
I. Hjbtéronèmb marine • — Hcteronema marina'. — PI. y, fig. 14.
«
Corps oblong, irrégulièrement renflé en arrière , (this étroit en
avant, marqué de stries obliques très-nombreuses. — Longueur,
0,06.
JobsenrAÎs, le 28 mars 1840, cet Infusoîre dans d^'ean-de
mer apportée de Cette depuis quinze jours ; les fllameira élaieot
plus longs que le corps.
6'' Genre. POLYSELMIS.-- Po/yie/mû:
An. oblongs, de forme variable , nageant au moyen de
plusieurs fllamcnts flagelliformes partait du bord antérieur.
Le seul Infusoire que j'aie trouvé avec ces caractèrei}
ressemblait à une Euglène oblougue et arrondie aux 'deut ex-
trémités ; un filament plus long s'agitait en avant ; et autpur
de sa base , se voyaient distinctement trois ou quatre fila-
ments très-déliés plus courts .
I . PoLTSEUiis VERTI. — PoljTselmis viridis. — Pi. III fig. 26.
Corps alongé , arrondi aux deux extrémités , plus on moins ren-
flé et plié au milieu , vert avec un point oculirorme rouge. ^ Lan-
gueur, 0,04.
Observé le 7 décembre 1 838 dans un verre où était
depuis plusieurs mois de i eau de marais avec dan
DES IITFUSOIKES. 371
X* FAMILLE.
PÉRIDINIBNS.
Ânimanx sans organes intérieurs connus, enve-
loppés d'un lèt résistant ou membraneux régulier,
d'où sort un long filament flagelliforme , et qui pré-
sente en outre un sillon ou plusieurs sillons occupés
par des cils vibsatiles.
Les PéridiDiens sont encore très -imparfaitement
connus , parce qu'il n'en existe que fort peu dans les
txax douces , et que l'épaisseur et le peu de transpa-
rence de leur tét roide et non contractile empêchent
d'apercevoir distinctement ce qui se trouve à Tinté-
rieur ; il semble toutefois que ce tét ne présente aucune
onverture béante , car on n'y voit point de corps étran-
gers, et les substances colorées, si facilement avalées
par d'autres Infusoires , n'y pénètrent point pendant
b vie de l'animal. On ne voit de vivant, au dehors,
qu'un long filament analogue à celui des Thécamo-
niens, dont les Péridiniens se rapprochent par la non
contractilité de leur tét, mais dont ils sont sufEsam-
ioent distincts par des cils vibratiles, occupant un sillon
ordinairement transverse. Plusieurs d entre eux ont
leur tét prolongé en pointes, ou en cornes de la miinicre
la plus bizarre; plusieurs aussi montrent à l'intérieur
un point coloré, que M. Ehrenber^r prend pour un œil
conune chez certains Thécamonadiens.
Deux ou trois espèces seulement de Péridiniens ,
^Èlont une marine , ont été aperçues par Millier, qui ne
soupçonna pas leurs organes locomoteurs, et plaça
Fônedans son genre Bursaire {B, hirundinclla), l'autfe
i
372 HISTOIRE NATURELLE
parmi ses Cercaires (C tripos) , et la troisième , qui est
encore douteuse, parmi ses Vorticelies ( f^. cinfta) ; la
première fut revue par Schrank, qui, avec raison,
la prit pour type d'un nouveau genre , et l'appehi G^
ralium tetrûceros. La seconde espèce fut rapportée par
Nitzsch à ce même genre Ceratium; elle fat plus pa^
ticulièrement étudiée avec plusieurs espèces nouvelles
de la mer Baltique , sous le rapport de la phosphores-
cence , par M. Michaelis. M. Bory «ivait peut-être re?a
la première , dont il fit le genre Hirondinelle. Enfti
M. Ehrenberg fît connaître un peu mieux la structure
et les organes li^moteurs de ces mêmes espèces et de
plusieurs autres , et le premier il créa le genre Pm-
diniuniy et la famille des Peridiniœa. Mais cette famille
fut d'abord fort mal conçue : en 1830 elle devait cor-
respondre comme famille d'Infusoires cuirassés aux
Cyclidina , qui étaient des Infusoires nus , et former
avec eux la deuxième section des polygastriques anen*
térés, celle des Epitricha, ayant le corps cilié ou gaiyû
de soies ; la bouche tantôt ciliée » tantôt nue, etc. Atcc
le genre Peridinium , auquel étaient réunis les Cera-
tium; cette famille contenait le genre ChœtotypUafX
plusieurs Koluociens, Ceux-ci ne furent érigés en fa-
mille par Tauteur allemand qu'en 1832-1833 , et la
famille Peridiniœa fut complétée par le genre Chœto-
glena et par le genre Acineta , qui en est si diffé-
rent. Enfin , dans son histoire des lufusoires (1838)»
M. Ehrenberg y laissant toujours cette famille àoôté
des Cyclidina , la compose définitivement des quatre
genres Chcetotyphla^ Chœtoglena, Peridinium et
Glenodinium, Or les deux premiers, entièrement dé-
pourvus de sillon et de cils vibratiles , et n'ayant an-
cipi autre organe locomoteiqr qu'un fikimeiiivflagelli-
BEs iitrusoiRES. 373
ime, B«nt évidemment à reporter avec lesTliéca-
onadiens , dont ils n'ont pu être séparés que quand
la voulu confondre les épines ou aspérités du (et
ec des cils vibratiles. Quant au genre Glenodinium,
doit être fondu dans le genre Peridiniium , dont il se
stingue seulement par la présence d'un point coloré
le M. Ehrenber;^ prend, suivant son usage , pour un
ilet pour le représentant d'un système nerveux. Mais
genre Peridinium nous paraît devoir être restreint
IX espèces fflobuleuses et sans cornes alongées , tan-
% que les espèces, plus ou moins concaves d'un côté
prolongées en cornes, forment le genre Ccratium.
Si maintenant nous passons à re>:an:ien des caractères
mués aujourd'hui par M. Ehrenhcrg. aux Peridi-
•aa, en ces termes : •> An. évidemment ou vraiseni-
ablement polyirastriques , anenlêrés (sans intestin] ,
itnssés . vibrants, appendiculés par des cils ondes
lies épars sur le corps ou la cuirasse ; souvent ornés
une ceinture ou dune couronne de cils, avec une
iverture unique de la cuirasse , » on voit que sans
irlerdes organes digestifs qui ne sont pas même vrai-
mblablement connus, il vaudra mieux ne faire men-
3n que de la ceinture de cils , et ajouter, comme ca-
ctère de première valeur, la présence du Clament
igeljiforme, pris pour une trompe par cetauteur. La
loraliou artificielle de leurs estomacs ne lui a réussi ,
t-il. qu'avec les Peridîinutn pulvisculiis et Peridi-
um cinctum; maie d'après ce qu'on voit dans tous
I antres lofusoires à filament, on peut douter ou de
vraie dénomination générique de ces deux espèces ,
t de In réalité de l'expérience. I! croit qu'une cer-
ioe tacbe observée dans le Ccratium tripos , est le
islicule de cet animal ; eofia il ajoute ■. « Toutes les es-
874 RISTOIRE NATURELLE
pèces des divers genres sont colorées en vert» en jau-
nâtre ou en brun; et, chez plusieurs espèces, cttle
coloration provient évidemment de granules iptema
qui sont des œufs. i> Quant à la vésicule confractile
dont il fait le complément de l'appareil génital mas-
culin , il avoue qu'elle n'a pas encore été reconnue
dans cette famille ; ce qui , en somme , n'apprend pas
grand chose de positif sur l'organisation des Pérâi-
niens.
Les Infusoires de cette famille vivent , soit dans la
mer, soit dans les eaux douces stagnantes , au miliea
des végétaux , ils ne se trouvent ni dans les infusions
ni dans les eaux conservées.
i" Genre. PERIDINIUM (1). Elir. j
a
CofTpA gldbnlenx ou ovoïde , entooré d'an on de plo-
sicnrs sillons garnis de cils vibratlles. Tét membraneux.
I . PsaiAnutni ocuis.t^ Ptridmium oeulaîum{y).
Corps ovoïde , jaunâtre , entouré d'an sillon , du<{ae1 part , d^ ]
seul côté à angle drdit , un autre sillon marqué d*ane tache co- ^
lorée ; cuirasse membraneuse , lisse.f — longueur, 0,047.
Cette espèce n*est coanne que parles descriptions de M. Ehren-
berg qui a tu un filament flagelliforme de la longnenr du corfi
partir du point de rencontre des denx sillons au-dessous deli
tache colorëelqu'il prend ponifnn œil en disant^: «Une partie (fe
la tache blanchejprés de l'œil peut bien être le cerreaa Inî-iiiéias,
comme cela se voit encore plus clairement dans V^^iMjroplùi m>
nW//. » 11 n'a pu lui faire avaler du carmin ; il admet que It bon*
che est au centre , et que de nombreux estomacs entoura par la
ovaires se voient distinctement. En/aisôn de la signification qn'O
(i) De vtpi , aulour ; fim, tourbillon.
(a) Glenpdinium dnetmm, Ehr. M. i838, pi. XXIf, p.^aS;.
0B8 ixfusoiiieI, 8T5
tUn'boe à la tache rouge, il a pris celte espèce pour type de ton
^mnCtenodinium qui difiere eu cela seulement des Yrab/Vrû/f-
marsi. Ajceméme genre il rapporte deux autres espèces, G, tabula-
Um et G, apiculatum , obsenrëes par lui , comme la précédente , à
leriin; Tane et Tautre sont d*un vert jaunâtre areo nn point ocu-
KibcBM obloDg. Celle-ci , obtuse aux deux extrémités , a la oan-
pice Une , divisée en compartiments par des filions hérissés de
dis; celle-là, bidentée , tronquée en arrière, un peuaignS et
dentdée , a la carapace granuleuse , divisée en compartiments
pv des lignes élevées , formant un réseau, mais non h'érissées.
1. PnnDiniUM POussiEB. — PericUnium pulvUeului, [Ehr, Inf. i838.
PI. XXII, F. XIV , 2S3.)
Corps brun> lisse , presque globuleux , à trois lobes peu mar-
foés, avec un sillon transverse, long c|e 0,0117 à 0,025.
M. Ehrenberg , qui seul a observé cet Infnsoire près de Berlin,
à't avoir pu , en i83o , y recopnaître , par Tintroduction 4a car-
min onde l'indigo, plus de vingt estomacs très- petits. Depuis lors
(i835), il y a constaté Texistence du filament flagelliforme.
* PftaiDimiiM CEiiiTDiuK. — PeriMnium cinctum, (Ehr. Infni« PI.
XXII, F. XIII, p. s53) (i).
Corps vert , lisse , presque gl obuleux , à trois lobes peu marqués ;
me uo nlkm transverse. — Diamètre, 0904^8.
Ce n*est qu'avec doute que cette espèce peut être inscrite dans
W goure Peridininm , car M. Ehrenberg n*a pu y voir le filament
IsgellifomA , et il assure avoir une fois vu les vésicules internés
•a crtomacs se remplir d'indigo. MUUer, qui lavait plusieurs fois
obwrveè an mois de novembre, dans Feau des marais , la décrivit
étant opaque , d'une couleur noire-verdâtre , de forme
ière • trapézoTde , entourée de cils très-déliés , tous vibra-
Oas et plus longs d'un c6té : elle sa mootre touvent, dit-il , ovafe
it entourée d'une carène transversale , et présente sur ses bordis
éoiz on quatre entailles correspondantes. Elle se meut lentement
ii lîmmant sur son centre.
(j) yoHiceUm dneta, BfûUtr, laf. Pi. XXXV, f. 5-6, p. 956.
376 «81*01111 HATURCLLI
** PBaiDnfiuM B»nN. — Peridiniumfiucum. — (Ehr. Inf. PI. 31X11,
F. XV, p. a54-)
Corps brun, lisse , ovoïde , im peu oomprimé , «ign en mot et
arrondi en arrière , avec on sillon transversal » et on antre siHoi
partant à angle droit pour se rendre au sommet. — Longnev
de 0,008 à 0,094.
Cette espèce a été également obserrëe k Berlin par II. Ama-
berg, qui n*7 a point vu le filament flagellifonne*
*** Peridinium Kcvumi. — Peridinium aeumimatum, {IStur. Ihf.
PI. XXII.fig. i6,p. 954.)
•
Corps brun- jaunâtre , lisse, globuleux, à trois lobes peu mar-
qués avec une pointe saillante en arrière, et un sillon transvene
cilié. — Longueur , 0,o45.
Dans Veau de la mer Baltique à Kiel.
**** Peridimum Miehaelis. — (Ehr. Inf. PI. XXII, fig. 19.)
Corps jaune, lisse, globuleux avec une pointe saillante en avmt,
deux pointes en arrière , et un sillon transverse. — Longuear,
0,047.
Cette espèce, qui habite aussi la mer Baltique, est phctpho-
rescente dans rohscnrité. C'est une de celles que M. Michaëlis
avait fait connaître , en 1 83o , dans un mémoire sur la phoiplKH
rescence des eaux de cette mer.
2* Genre. CERATIUM. — Cb*artum, Scbrank.
Corps irrégùlicr , concave sar nnc partie de sa surface
et prolongé en cornes, avec un seul sflkm garai de cils, et
an long filament flagelUfonne.
Cette dénomination ayant été employée par les botanistes,
M. Ehrenberg a cru devoir la rejeter; mais il nous a paru
convenable de la conserver comme bien significative pour
les espèces à tét cornu ( xfpoc 9 corne }«
BC8 IirFVSOIRBS. IfTI
U GtiATitTic iiROHDiiviLLB. *- Cèralium hirundinella (i). — -PI. IV,
fig.s.
Corps brunâtre oa verdâtre , à surface rude , irrégulièrement
rhomboldal ou trapézoïdal à côtés convexes ; latéralement pro-
ongé dans le sens de la grande diagonale en cornes courbes , et
xtentant en outre un tubercule oblique plus ou moins saillant ou
ligo à chacun des antres sommets ; concave d'un côté, convexe de
*antre, avec un sillon dans le sens de la petite diagonale sur le côté
xmvexe. — Longueur de 0,180 à 0,i80.
J*ai trouvé abondamment dans Tétang de Mendon , le sS mars
i83g, un Peridinium d'une conlenr vert-bmnâtre, dont je donne
la flgore , et que je crois analogue k Vetpéce de Mflller , quoique
ie n'aie pn y voir les deux dents obliques représentées a tort , je
crois, par Tantenr danois aux extrémités du sillon. Mflller l'avait
observé , aux mois de juillet et d'août , nageant en foule comme
nne fine poussière antour des Lemna , dans Tean des mares
(Tone foret; il le décrit comme formé d'une nSembrane trans-
lucide , excavé an milieu , prolongé sur ses bords en quatre lobes
on en quatre pointes opposées deux â deux , et présentant une
double ligne saillante en travers; il nomme latérales les deux plus
petites pointes , et regarde, comme l'antérieure et la postérieure ,
les deux plus longues. • Ces Infusoires , dit 'il , tournoyant lente-
ment avec leurs bras étendus , rappellent la figure des hirondelles
niant les eaux, ou des navires à la voile aperçus dans le lointain. »
L'espèce de Schrank et celle de M. Ehrenberg ne sont peut-être
pas identiques avec la mienne. Ce dernier a bien vu le filament
âagellîfome , mais il n'a pu faire absorber de substances colo-
rées , ce qui ne l'empêche pas de nommer estomacs les globules
nombreux , transparents, qu'on aperçoit à l'intérieur. H donne
aussi le nom d'œufs ou d'ovaire , suivant son système, à la masse
grenue qui produit la coloration de l'animal. Enfin , il s'est as*
<l) Burtaria hirundinella, Mûller, Inf. Pi. XVII, f. 9-12. p. II7.
Cerutium tetraceroi, Schrank. Nainrg. I^qB. If(, p. 76.
HirumdimMn quadricutpis , Bory , Enejrcl. 1804.
FeridimimmeoTHUtum, Rhr« Inf. i838 , XXf 1» f. XVIf.
^*^B nWtqi^B PATUULLE
sur^ que 1a carapnce, ainsi que celle de son Glenodinium einetnm^
n a rien de siliceux , car elle disparaît entièremenf par |a cotn-
bustion.
a. CÉRATiDM TRÉPIED. — Cctatium tripot (i). — PI. IV, f. tj.
Corps jaune, lisse, phosphoresceat , triangulaire à côtés eoih
vexes, jargemejDt excavé; avec deux longues cornes latérales re-
courbées en arriére, une troisième corné droite encore phN
longue en forme d^ queue , et un sillon cilié , obliqoeni^ traoï-
verse. — Longueur totale « 0,187 , ou sans les cornes, 0,06.
Mûller, qui avait m très-rarement cette espèce dans Veau deU
mer Baltique récemment pqisëe , |a décrit comme ajànt le corpi
déprimé , transparent ; il attribue à des cils cac)iés son moufs-
ment de translation lent et sans aucune agitation ; remarquât
que, toutes les fois que Tanimal se trouye arrêté par radbérence
dé sa queiie , il se produit le long de son corps un courant qui
part de son extrémité antérieure.
M. Micbaëlis, qui robsenra depuis (i83o) dftns le même lieo,
et qui a fait connaître le phénomène remarquable de phospho-
rescence qu'il présente , a aperçu le premier chez cet Infiuoire
le filament; flagelliforme caractéristique des Péridiniens; ouii
trompé par une illusion d*opMqne, il le crut multiple, etd'iil-
leurs il ne vit pas les cils vibratiles du sillon. C'est M. Ehrenberg
qui , étudiant de nouveau les Péridiniens phosphorescents de It
mer Baltique, a définitivement fait connaître leurs organes loco-
moteurs.
3. GÂRATiUM FOSEAC. — Ceratiumfutui (s).
Corps jaune, lisse, phosphorescent, oblong et prolongé laté-
ralement, en deux cornes opposées, presque droites , et traversé
par un sillon cilié. — Longueur de 0,225 à 0,28.
(i) Cercaria tripos, Mûller, Inf. Pi. XIX, fig. aa , p. l36.
Ceratium tripos , Nitzsch , Beytr. p. 4*
Tripos MtiUerif Borj, Eocycl. i8a4*
Cercaria tripos, Michaëlii, Leachlen der CHlMe. i83o, p. 38 , ?!• |'
Peridinium tripos, Ehrenb. lof. i838, PI. XXII , f. XVIII, p. 355.
(a) Michaelif , Leuchten der Oitsee, i83o, p. 88, PI. i,
PendiHimn/utm , Elirtob. lofas. i838, Pi. XXii, ag. XX,p.s56
m ivfv$onu. 110
Cest une des espèces phosphorescentes observées dans Veau
de la mer Baltique , et montrant un filament flagelliforme bien
distinct.
*M. Ehrenberg décrit encore comme provenant du même lieu,
ekëgalendent i^osphorescente une espèce qu'il nomme Ptridi"
nium Jurca , et qui pourrait bien n'être qu*une rariétë ou une
modification de la précédente.
*Le même auteur a classé avec doute parmi les Peridinium
deux corps organisés fossiles des silex pyromaques de Delitzsch.
Le premier I P. ^ropAortfm, présente une carapace ovoïde,
grenue , un peu aiguë en arrière et munie de deux pointes en
avanL Sa longueur est de 0,046 à o,o56. Cest ce que Turpin
(G>mpte-rendus de TAcad. iSS; , p. Si 3], crut être un œuf de
Gristatelle ; {'autre, P. dciuicnje , présente une carapace 9vo^e ,
èdlulènse • aiguë en arrière et avec une pointe roide ,' Utérafe
«a milieu ; la longueur est de 0,062 à 0,093.
380 HISTOIRE IUTUIIBI4.E
ORDRE IV.
Infusoires ciliés , sans tégument contractile, atec
ou sans bouche. — ^ Nageants.
XI* FAMILLE.
ENCHÉLYENS-
Antmanx partiellement ou totalement revètitt de
cils yibratiles ëpars sans ordre. Sans bonche.
Nous manquons de connaissances suffisantes , et par
conséquent aussi de caractères positifs pour distinguer
les Infusoires ciliés de cette famille et de la suivante;
il faut donc considérer seulement comme des groupe-
ments artificiels et provisoires ces familles et les genres
dans lesquels nous les avons divisées. Nous aurons en-
core ici des êtres aussi simples que dans les ordres pré-
cédents; nous serons aussi embarrassés pour préciser
dans beaucoup de cas des caractères d'espèce et de
genre ; car nous ignorerons si Tanimal observé est
complètement développé , on s'il n'a pas subi quelque
modification importante de la part du milieu dans le-
quel il vit : cependant nous avançons vers les types
plus complexes qui nous montreront une bouche , une
manducation réelle et des organes locomoteurs mieux
appropriés au service d une volonté. Rien de cela ne se
trouve encore cbez les Enchélyens; mais Fanalogiedes
cils vibratiles moteurs et de la forme extérieure pour-
rai t faire soupçonner quelque chose de plus que ce qu'on
aperçoit. Parmi les Enchélyens, les uns sont ciliés sur
DES INFUSOIRES. 881
me partie seulement de leur corps , ce sont les Acomia
iliés à une des extrémités , nus sur tout le reste , et les
rostrochœta ayant seulement, d'un côté ou en dessous,
ne fente garnie de cils vibratiles ou ondulants. Ceux
ui sont ciliés sur tout le corps sont des Encheljs^ s'ils
'ont qu'une seule espèce de cils ; des Alyscum , s'ils ont
n outre quelques longs filaments contractiles qui leur
ervent à s'élancer tout à coup d'un lieu à l'autre ; ou
nfin ce sont des Uronema , s'ils portent en arrière un
iDg filament droit.
Les Elnchélyens, se développant presque tous dans les
afusions ou dans les eaux stagnantes putiréfiées , ont
lu être vus par tous les anciens micrographes ; mais
1 est impossible de reconnaitre avec certitude ce qu'on
I voulu décrire, quand on n'a point indil[ué les or-
ganes locomoteurs , ni la grandeur réelle de ces êtres ,
qui eût été au moins un caractère dislinctif. Néan*
moins on peut conjecturer que plusieurs Enchélydes
et Tricbodes de Mûller appartiennent à cette fa-
mille, ainsi qu'une partie des Infusoires désignés par
Gleicbeu par le nom de petites ovales. M. Ebrenberg ,
ajant toujours basé la distinction de ses genres et
de ses familles sur la disposition des organes digestifs
qu'il est impossible de voir comme il les a vus , on ne
peut encore, qu'avec doute » rapprocher de nos En-
diâyens plusieurs de ses Cyclidium et Trichoda.
ENCHiElteNS /Ciliés à une extrémité Acomia.
ara dliéf partont. (ciii^, aani un sillon longiladiiMil. . GAmoauiTi .
ICils tons semblables • • . EifCHif.vs.
Des cils et des ûlamenU traSnanU) . .
rélracteurs. JAlïscom.
Un long ftUmcat ànii en arriére. Vaçmma.
38fl HI8T0IKE VATURKLLE
' l'^ GoiBB AOOIHIE. — Acomia.
An. à corps ovoïde oblong, ou irrégoUer, ifuxdore oa
trouble, formé d'une substance g^jitineuse ^ homqgèqei
contenant quelques granules in^ux , et cilié à .une ex-
trémité.
Ce n'est pas, je le rëpète^ d'après des caractères positifi oa
zoologiques , que je réunis sous ce nom divers Infusoitei
sans bouche , sans auti*es organes visibles que des dis vibra «
tiles à une extrémité seulement : je reconnais, au oootrai|:t|
que , parmi ces animaux spontanément divisibles , les uns
transversalement I les autres longitudinalement ; les uns for-
més d'une substance glutineuse, diaphane comme les Mo-
nades, les autres, paraissant doués d'un degré de consi-
stance plus considérable; je reconnaïs, dis-je, qu'il devra se
trouver, quand ils seront mieux étudiés, de quoi établir
plusieurs genres distincts.
I . AcoMiA c^ cuoE. — Jeoihia cjrelidium, — V\, Vil « fig. 5.
. t
Corps ovale-oblong, déprimé^ contenant des granules assez
vofaimineux . et quelques vacuoles , spontanément divisible en
travers. — Long., 0,04. — Marin.
C'est dans Feau de la Méditerranée,^ conservée depuis quatre
jours , avec des Corallines , le 7 mars 1840 , et déjà altérée, qne
se trouvait en grand nombre cet Infusoire qui , par sa forme ex-
térieure , se rapproche beanconp des Cyclîdes de M. Ehrenberg ,
mais qui n*a ni bouche ni cils sur son contour. Lorsqu'il se divise
spontanément , les jeunes individus sont discoïdes.
2. AcoMiE VITREE. — Jcomiù vitrea» —PI. VII, fig. 6.
Corps ovoïde , en partie cristallin , rendu troiible par des gra-
nules, dans sa moitié postérieure , cilié au borci antérieur , ipCA-
tanémént (divisible , d'avant en arrière. — Long., 0,OâOS. *
Cet Infusoire est fémarqualiïe^par Ailimptdil» parfaite ea<▼an^
I
«
t
DES INFUSOIRES. 383
et par son mode de division spontanée d'où rë:^uUcnt des animaux
doubles et soudés en arrière par une partie commune diaphane ;
il le tronrait en abondance le s^ décembre dans unie eau fétide
où sëtaient pourris des lombrics depuis on mois.
f* AcoMiB OVALE. — Jcomia ovaia, — PL VI, fig. ii. a-b.
Celte Acomie ne diffère de la précédente que par les granules
épars dans la partie antérieure qui est moins limpide , et par sa
loDgneiir (o,o3) d'un tiers plus considérable. Elle était dans une
eau de mai^is devenue fétide dans un flacon ; elle m*a' montre
(Tane manière bien remarquable le phénomène de la formation
gpontanée de vacuoles dans les exsudations discoïdes du sarcode*
(PI. VI, fig. I a. b.)
3 ? Acomie œdf. — Jcomia ovulum. — PI. VII, fig. 7.
Corps ovoïde présentant une partie noduleuse ou granuleuse
qui semble se contracter à Tintérieur d'une enveloppe diaphane.
— Moutement de tournoiement. — Long. 0,02.
Je ne place qu'avec doute parmi les Acomfes cette espèce que
j'observais le so décembre 1 835 dans l'eau verte prise • quinze
jours auparavant , dans une ornière près de Paris. Elle me pa-
rtirait alors revêtue d'une enveloppe sphérique , gélatineuse»
■ODS laquelle était irtégulièrement contractée une masse nodu-
leoie trouble. Cn avant se voyaient difficilement des cils droits ,
mement agités ; sou mouvement était bien celui que M. Ehren-
l^ittribae à son Doxococcoa.
4 T'Acoiin TOBTicELLK. — Jcomia vorticella. PI. XI, fig. i.
Corps ovoïde , presque globuleux , incolore , trouble , ctlié dans
^ moitié ant/êrieure ; cils recourbés en arrière. Alouvement recti-
Kgoe en tournant sur son axe. — Long. 0,0S6.
Elle était le s8 février dans l'eau de la mare d'Auteuil , sur la-
<|QelIe se trouvait encore de la glace. On peut croire que c'est le
iQ^me Infftsom que MûUer a nommé f^oriicella. Ce n'esl qu'aveo
^ouie que j'inscris ici cette espèce qui , par son mode de loco-
iMbû « diftbre coqndoraUelheat dès préoë&iKes.
384 uisToiaË naturelle
é
*
5 ? AcoMii ▲ CÔTES. — Jcomia cottata, — PL XI» fig. u
Corps ovoïde oblong , plus étroit en avant • paraissant eiitelo|ipé
d*une membrane épaisse ou d'ane couche plus oonsistaotA , ma*
duleuse , formant souvent une ou plusieurs côtes longhndindti
noduleuses. Division spontanée transversale. — > Long* de 0,04
à 0,052.
Cet Infoioîre , que j'observais au mois de dëcembreilaiii une
infusion d*a]gnes marines fraîches , se montrait d*abord ppaïqai
cylindrique, avec une côte longitudinale saillante « înterrompaB
par une échancmre un peu avant le bord antêrflnir qni aral ot
garni de cils ; au bout de quelque temps il était creôsé de vacoDlfll
aplaties , trés-graiides et très-nombreuses , qui se sondaient ji»
^- sieurs ensemble et paraissaient être sous le téflftment. Puis , eoBOi-
mençant à se décomposer , il s'aplatissait sur la plaque dé vitre,
et laissait exsuder sur son contour de larges disques de sarcode
parfaitement limpides.
6. ?? AcoMiE TAUiBLB.— 'Jcomia variaru. ^— PI. XI, fig. 3.
Corps oblong , cylindroïde , tronqué et anguleux en avant,
renOé ou resserré tour à tour en divers points de sa longseur, et
par suite alternativement aminci postérieurement, et terminera
queue pointue ou arrondie. — Mouvement rectiligne en tôoRuat
sur son axe. — Long de 0,026 à 0,055.
J'aurais besoin , pour être bien fixé sur ses organes locomoteorit
de revoir cet Infusoire , observé dans une infusion fétide de
lombrics, en i835, à une époque où mes moyens d'obsem-
tion. ne me permirent pas de voir sMl existe des cils on des filft'
ments flagelliformes. Les angles prolongés du bord antérieur
pourraient faire penser qu'il y a des filaments, comme ches l^
Trépomonas.
2* Genrk. GASTROCHiETE! — Gastrochœla.
An. à corps ovale , convexe d'un côté et creusé tfoD
large sillon longitudinal du côté oppofij^ ; cils yibratilesditf
tout le sillon et principalement aux extrémités.
J'ai institué œ genre pom* \xu% sei^e espèce hmx ippv
ntB iiirusoiREs. 385
MOltoonnuey ou bitn remarquable par la simplicité île
rguiitationscar à une époque (9 novembre 1838), où
•le iiiiéiR |irépàré à faire de bonnes et complètes ob-
iéibf^9*}e sellai vue que comme un corps ovale nu et
4^ïiH>iPnf aur la plus-grande partie de sa surface, et
jtii^t^ièiireiQent d'un côté, un large sillon évasé en avant,
est un peu échancré , rétréci en arrière et pro-
' tèJ Lés cils vibratiles ne se montrent que dans
ri!il^:.et c*i^t surtout à la partie antérieure qu'ils sont le
Sngi, ib sont agités d'un mouvement ondulatoire un
!nt 9 qui fait toutner le corps de gauche à droite sur
Mit. Le corps, demi-transparent, contient à Tin teneur
•nules nombreux et des vacuoles. II se pourrait que
foime^^ingulière fût due à la présence d un tégument
ootractile, comme celui des Ervilies, qui ont égalc-
l|p sillon garni de cils vibratiles ; je ne les connaissais
core lorsque j'étudiais leGastrocbaete : ce sera un point
fier.
pnocnjETE FCKDrE. — Gattroehœta Jb/a, PI. VII , fig. 8 .
ps demi-transparerit, ovale tronqué en avant , montrant une
etite pointe mousse au milieu du bord postérieur , convexe
s en dessus , creusé d*un sillon longitudinal en dessous. —
enr^ 0,064.
) novembre dans Teau de Seine recueillie avec des calUtri-
an nims auparavant.
S< G£.NRB. EMGHÉLYDE. — Enchelys. Hill.
. à corps cylindrique, oblong ou ovoidc, cntparé de
Antilcs droits, uniformes, épars sans ordre.
désir de conserver dans l'histoire des Infusoircs une
énominations les plus anciennes et les plus fréquem-
employées , m'a déterminé à former ce genre Enché-
IVQC des çspèces qui ont 9 bien certainement, été nom-
infUflOiRES. S5
386 BISTOIRE NATURELLE
•
mécs ainsi par MuUer et par d'autres micrographie
ce ne sont certainement pas cell^ qae )!^|^aîs,Q^<
par ce nom qui, en grec. Veut dire AuguiOc; Û|Ml<,|i9i
que ces premières Enchélydes étaient desËiD^g^UoDes^il
être desTrachélius, ou même le Spnrostoin^ Mte;j
lostome. Gomme il est désormais impossible deiC4
cette signification du mot Enchelys avec la forme ^
soires auxquels nous pourrions rappUqa.^.auj[èiià|^
choisi pour cela une des formes les plus.siaaples.et'j
fréquentes en même temps, une de celles qu'on -M
jours certain de l'encontrer, comme les Kolpodes et
ramécics , dès le début des recherches ; mais il eaitni
que plusieurs espèces d*Acomies ou de Trichodes j
réunies par la suite , quand une connaissance glus ei
ces Infusoîres , si simples, pei'mettra d'établir diffère
la caractéristique du genre.
Des Enchelys de Millier, il en est tout au plus
( E. seminiilum, E. tremula^ E. fcstinans et jB.
mium?)^ qu'on puisse rapporter à notre genre, oi
aux Enchélyens en général -, les autres sont des Moi
(E. intcrmedia , E. conslricta) , des Tliécamonadii
puhisculus ) , des Eugléniens {E, deses , E. viriéL
Trachelius (E. gemmata ) , et surtout des Paramécl
similis^ E, serotina,E. ncbulosa, E. Oifulum, E, j,
E, farcimen, E, papa) , dont i au tour n'avait pu
guer les cils vibratiles ; plusieurs même sont tout
indéterminables, telles que les E, index , E. triiiu
Inn'a , E, piipula ; on pourrait enfin penser que s<
chclys rétrograda est une Planariée, et que son E
est une Navicule.
M. Ehrenberg a institué, en 1830, un genre Endi
(l) M. Ehrenberg a pris son genre Enchelys pour tjpé «
iiiîtlc des Enchelya^ la quînxîcme de sa classincalion ; celte far
tal^inent difrérenle de no^ ICnch<*lyens , esl placée par cet aot
la division de» poljf^aslriqupii enlérodélês ou à intestin distinc
liolrètes ou jijraul li|^ oriiiccs du tube digestif aux deux «xirc
DES INFUSOIRES. SÇ?
oot différent (lu nôtre, et il le caractérisait ainsi : « An. ppîy-
jHtriquesentérodélés (ou à intestin) en antiotrètes (à bouche
t-anus opposés), ayant la bouche droite garnie de cils,
tfb le corps entièrement nu , sans cils ni soies. » C'est en-
ftinû qu'il le décrit dans son histoire des Infusoires ,
ir|M. Il la dÎTise en dix genres , de celle manière : un seul genre Pro-
Mbs, lyailt la bouche dentée , est placé à la fin ; des neuf aulres ,
m Molsnieat, les Leucophrys et les Holophrya , ont toute la surface
pvifie 4e eils Tibratiles ; ils diflerent parce que les uns ont la bouche
lfÉ|ncment tronquée avec une lèvre , et que ceux-ci ont la bouche
rme sans lèvre ; parmi ceux qui n*ont pas de cils vibraliles sur lonte
riaHbcedo corps, une première section caractérisée par la disposition
eb bouche droilc, terminale , sans lèvre , comprend les genres En-
hdys et Disoma , montranl encore des cils vibraliles autour de la
WHbc', et les genres jtctinophrys ^ Tiichodiscus et Podophrya , si
ifccaU de tous les autres par leurs tentacules ou appendices filiformes,
lywttianls, non Tibratiles; ce sont nos Aclinophryens (voyex page aSQ) ;
M ëraxième section, caractérisée par la disposition de la bouche obli-
pMMieiiltronquéetlmonie d'une lèvre, se compose des genres Trichoda
àLmerymaria , ce dernier seul ayant le corps prolongé en manière de
Ok T^t donc qu'à part les Actinophryens, il se trouve encore dftns
mitAmille des genres tout à (ait dissemblables qui n*ont pu être réunis
^4^aprèsla fauue supposition don intestin droit que l'auteur n'a pu
N^tsenter que d'une manière purement idéale , en i83o , dans quel-
fMf Enchélys et Leucophrcs , qu'il a même été obligé de représenter
lits tard avec une forme et des caractères différents.
Lncipèces rapportées par cet auteur à son genre JSnchelys me sonl
■■Riiiies , ce sont : i<* Ènchclys pupa de Mûller (Mûll. Inf. Pi. V, f.
i5-96l — Ehr. Inf. Tl. XXXI, fig. i), longnc de 0,^87, jaune verdiltre,
lyftnBe'de massue plus mince en avant : a" V Enchélys farcimen de Mùl-
li^CMùll Inf Pi. V, Cg. 7-8.— Ehr i838, Inf. Pl.XXXî, fig. 2), longue
JMJ^ofa , cylindrique ou en forme de massue. Ce même auteur la nom-
■Ht Eitekeiys pupa en i8a9-i83i , il la décrit,- comme amincie en
nm. tandis que Millier la dit quatre fois plus longue que large , par-
lait ^^lenent épaisse, droite ou sinueuse, et tronquée aux deux ex-
Iréflltés : 3^ V Enchélys infuscata (Ehr/ Infus. Pi. XXXI, fig. 3) longue
leo,op à 0,11 , ovale oti sphériquc , avec un cercle brun autour de la
bMebe;4^ TA'/icAf/v» nebulosn (Ehr. Infus. Pi. XXXÏ, fig. 4), longue de
Vtlt à 0,046 , ovale , diaphane , n bouche saillante en forme de bec.
^^Itnt «n genre Jf/isoma, il a été établi sur un Infosoi^e trè«-incom-
pMlfneBl observé pendant le voyage de l'aulrur en*Égyple , cl l'on ne
w«l t'en former aucune iéve précise d'apro* le deAin qui le représente
ciIflMAt growi L '
25.
388 HISTOIRE NATURELLE
mais je dois dire que je n'ai jamais rencontré , dans le oomi
de mes observations , aucun Infusoire auquel cette défiai
lion pût s appliquer , en faisant même abstraction^ de mpQc
tendue disposition de l'intestin et de la grappe d'^eatooifa
qu'il supporte ; je suis donc conduit à penserque les £iidi»
lydes de cet auteur sont des Paraméciens à bouche teimi-
nale, ou des Bui*sariens mal observés, et dont on n'a posso
i*econnaitre la surface ciliée. La famille des ÇycUdina (1) de
cet auteur a beaucoup plus de rapport avec nos Enchélydei.
En effet , il ne suppose point aux Infusoires de cette fanflie
un intestin ni une bouche terminale ; il ne distingue les
(i) La famille des Cyclidina de M. Ehrenberg a pour eai|elire
la présence des soies ou des cils vibratîles snr tout le corps «ïT'fwfc
contour seulement, et d'un seul orifice auquel aboutissent lei estonao;
elle (ait donc partie de ses poly^striqùes anentérés, épittiqntb Vk
comprend trois genres mal définis et très-impar(aitemelit connas. L'ai,
Chœtomonag, caractérisé par des soies non vibratiles, se eotÊfomàt
deux espèces représentées par des figures tout à fait défectneoics lo
grossissement de 3oo diamètres qui permettent seulement dt f/^BUtr
que ce doivent être des Monadiens ; l'une {Chœtom. gtobuius t £hr. bL
PU XXII, fig. 5) vit dans l'infusion de chair; l'autre {Chœt. cotM^
Ehr. Inf. PI. XXII, fig. 6), se développe dans le corps des HjMm>
mortes. ^•*
Les deux autres genres de Cycljdines^. se distinguent par les t^fî-
brailles qui garnissent seolemenl le contour du corps aplati des Cydi-
dium, et qui couvrent au contraire tout le corps arrondi des iV^ilM»*-
chum. Le Pantotrickum Enchdys (Ehr. Inf. Pi. XXII. f. 7), loaj^
0,0'j3, observé dans l'infusion fétide de chair, parait bien être otlK
Enchelys nodulosa ; le Pantotrichum volvox (Ehr. Inf. PLXPBi
fig. 8) , long de o,o3i , globuleux , vert, pourrait être le jeumi^^
quelque Paramécien ; le Pantotrichum lagenula (Ehr. Infus.:Pl. XPl*
fi?* 9)t long* de o,oi5 à 0,046, ovoïde, également arromli m ^
extrémités avec une saillie en forme de bec ou de cou , é%t r^réscBtt
par Tautcur aussi régulièrement cilié que nos Paraméciens. *
Des <]^atre espèces de Cyclidcs , deux {C? planui^ C, lentiform),
indiquées par l'auteur lui-même comme douteu5;es, -ne sont déettlcsct
figurées que d'après les notes prises pendaa^ son voyage d'Afirifit o
1828; une autre , C. glaucoma (MûlI. Infjis. Pl^XI, fig. 6^.-^tt'-
Infus. Pi. X&li;fig. i), a it corps elliptique^ aplati, long da OfOl6S,
une dernière enfiri^ C. rM^rgnritaccum (Ehr. TnCps. Pi. XXfl, %. l.-
Cercaria CycUdîum , Mi^l. Infus. Pi. XX, fig. u ) a le corps ^^^
oblong , strié en dessus, tong de o,oa6S.
DES INPU801»X8. S89
Pa$iotnchuni et ses CjrcUdium^ que pai*ce que ceux-ci sont
allés seulemeot sur le contour, tandis que ceui-là le ^sont
tor toute la surface, et véritableinent les détails très-incom-
piHi qu'il donne sur les uns et sur les autres permettent
HeB de n'y voir que nos Enchélydes.
Ces Inftisoires se multiplient par division spontanée trans-
I. EhcbÊltde RODrLKrsE. — Erichefj^s nodulota, — PI. VI, fip. 2 ,
Cl PI. VII. fig. 9j •
Gorpsincolore , peu transparent, ovoïde, oblong, plus ou moins
pKisé, et irrégulièrement noduleux; entouré de cils rayonnants
très-fins , ayant souvent une ou plusieurs grandes vacuoles. —
Longueur, 0,018 à 0,024.
Cette espèce , très-commune dans les eaux de fossé ou de ma-
nis qui se «ont putréfiées dans les bocaux où on les conserve,
■6 paraît être la même que M. Ehrenberg a nommée Pantoiri-
dmm Encheirs {\nf. Pi. XXII, fig. 7), quoique cet auteur, qui
Uaisigne pour habitation les infusions fétides de chair, la dé-
crire comme ayant « le corps cylindrique, oblong, arrondi de
put et d*autre, jaunâtre-pâle, trouble au milieu , diaphane aux
tex extrémités. • 11 n'a pu lui faire avaler de substance colorée,
eC regarde les espaces diaphanes des extrémités, iun comme la
boncfae , Tautre , avec doute , comme un testicule.
Notre Enchélyde a le corps oblong , plus étroit en avant , mar-
^ de cinq à six côtes nodnleuses dont quelquefois deux ou trois
fiai prononcées le rendent comme prismatique ; eile se multiplie
psrditkion spontanée transversale , et plus rarement par divi-
riôa lo^tudinale ; en mourant elle se contracte en boule nodu-
koie, souvent creusée d'une grande vacuole ; quelquefois aussi
délaisse eximdcr un \arçie disque de sarcode. Elle montre ordi-
nairenieoi , pendant la vie , une vacuole terminale , et plus rn-
ripient une qp deux vacuoles au milieu et en avant , lesquelles
■Ht peu profondes, et ont souvent l'apparence de cupules à^'re-
Htods noduleux. Ea raison de sa disposition à prendre une forme
naoprnlaire, |>eut-élre pourraiC-i>ii aussi rapporter cette espace
^Parameciummi/iuni do M. Klirciibcrp; , niaÎA non an CrcluUum
ntHum de MÛller que cet .-mteur indique lomnie synonymes.
390 HISTOIRE WATURBLLE
a.ÉNâBÉLTDE TÎtiôOKTRE. — Enehcljrs trigueira, — pf. ^, fig. S.
Corps incolore y peu transparentl» oUong, mgatiix mt M
pljs l(iftigitudinaux, irréguliers, qui le readenteoniHie prJMMtiipt,
ayant^ouvent une grande vacuole en arrière. — Longueur, OfiR,
Cette Eochélyde ,est très^bondante dans les eaux de mutSk
putréfiées, ainsi que la précédente, dont on la pourrait croire
une simple variété ; mais sa forme est toujours plus effilée, ses
plis sont plus marqués , et surtout sa longueur est beaucoup phs
considérable. Elle meurt en s'aplatissant , mais sana se contrac-
ter en boule , et en laissant sortir sur son contour plusieurs dit-
ques de sarcode. Ses cils sont moins longs que ceux de l'espèce
précédente.
C'est peut-être le Cjrclidium milium de Mûtler.
Z» Ekchêlyde ridée. — Enchcljrs corrugata. — Pi. Vil, fig. n.
Corps incolore , peu transparent , obtorig, plus étroit et limpi^
en avant , rugneux , avec des plis longituâinanx nddoleux ; ayant
souvent une vacuole en arrière et des granules à rintérieitf. -^
Long de 0,043 à 0,049. — Marin.
Cette espèce ressemble aussi beaucoup aux deux précédeotei.
mais elle est encore plus grande, elle s'aplatit en mourant et laiiK
alors sortir par expression , sur tout son contour , plosienn
disques de sarcode. Le nombre des plis ou dès rangées de do-
dnles varie de quatre à six sur une face. L'extrémité anlérienre
est mince et flexible , Tanim^ s en sert comme les Trachelins
pour palper les objets.
Je lobservais au mois d'octobre et de décembre , danJ^l'en
de mer gardée depuis dix ou quinze jours avec divers loopbytei
Je l'ai vue aussi dans i eau douce qui avait serfl-fâ laver va»
grande quantité d'algues.
4. Enchélyde suB-ANGtJLEusE. — Enchtlj^s iulhangulaia.
Corps incolore, ovoïde, un peu granuleux, oblique et com-
primé de manière a présenter deux ou trois angles arrondis, ijvi
souvent une vacuole profonde en arrière.^lj^ng.de O^OSf ï^fl^
J'ai trouvé j en i835, dans l'eau de l'Orne conserrée avecdd
DES IirPU80IRBi. Ml
ntioatet , cette espèce que j'ai sonyent revue danf det eaux
naeee plot oA htoftis hltëirëet. Elle se distingue par «et cils plot
NirU et plus nombreux , par sa surface simplement granuleuse
ttodalense on rugueuse , bômme ehes les {nréoédèntes es-
; une Tâcnoie qu'elle {Mntente ordûuircsBieiii en arrîècie, a
MMéquemmei^tune profondeur en apparence iJus /ceitf idtfriihtet
lie se meut en tournant sur son axe.
ê, £NCH£Ln» oTALi. — EjuhcljT^ ùvotm. — PL vu « fig. II.
Corps ineolpits , ovôTde ou dfifynf; , éf^emetà arrondi aux èxfrë-
Ms , eonteii de cils courts oMMaiis , et eeMtettttft ftes 'grâinfleb
ti vacuoles.— Long de 0,049 i 0,0611.
tle Encbëlyde se trouvait , 1c sti janvier i836 , âans l'eau d'tin
Mssin au Jardin du Roi ; elle se mouvait en totùrnânt sûr son axe,
ille avait en arrière une grande vacuole.
4' Genre. ALYSCUM. — Alyscum.
An. à coir^ ovoïde-bUong irr^iîlicr, chilourË Ae cUs
nyonnants , et portant en outre un faisceau latéral àè longs
rib rëlracteuts, au mojfen desquels il sAate brosqucBient
txtlka dans on autre.
Li seule espèce d'Âlyscum que j'aie reconnue , ressemble
bt^ucoup à PEnchélydenoduleusei elle ne s'en distingue que
pirses filaments rétracteurs ; on pourrait même supposer que
dei observations nouvelles feront connaître dans d'autres
EiMJkëlfEles quelque diose d'analogue.
lAlyscdm sactakt. — Jljrscum saltans , —PI. VI, fig. 3.
wtîsuiootôi^, oblong, arrondi aux éxtréhiitës, lin petiéon-
eifs éxï eOté qiii |N>rte lo faisceau dfe fllanients Irétiracteurs ; ayant
fasillmis longitudinaux presque effacés. — Longueur de 0,oà0
lO^OIS.
rofaservais cette espèce , en janvier 1 835, dans une infusion de
«a préparée depuis un mois; en mars i838, dans Feau d'une
vhiM delf ontrouge conservée depuis longtemps ; et en janvier
839 » <I<uas de l*oan de Seiue où s'étaient pourries des callitriches.
392 HISTOIRE NATUHELLE
• V
5* Gbnrb. URONÉME.— Ufmema. v
fi *v
An. à corps dongé, plus étroit en aTUit, w^pn
ooorbé, entooré de cils rayonnants, et portant en aitiin
mi long cil droit.
C'est en examinant avec soin les Infusoires sans booek
qui peuTcnt être confondus avec les Enchélydes, qnsfn
reconnu ce type, qui réellement a trop pgpijfiyportMice
pour constituer un genre ; mais je crois déHflMe sigO*^
sous une dénomination particulière , pour appder l'AttAr
tion sur les particularités offertes par les Infusoires les jm
communs en apparence.
I. Uroneme marime. — Uronema marina, — PI. VII , fig. i3.
Corps incolore, demi-transparent, npduleux, alongé, rétréci
en avant, et courbé légèrement avec qimbe ou cinq côtes longito-
dinales peu marquées. — Longueur, 0.044.
Dans Tean de la Méditerranée , gardée depuis trois joon ivk
des Corallines « an mois de mars , et derennerfélide ; cet Intefii*
montrait ordinairement une vacuole à rextrémitë postérieure, ^
quelquefois une autre au milieu. J*ai cm voir pïusienrs fois on
long filament roide en avant.
X1I« FAMILLE.
TRICHODIENS.
Infusoires à corps mou , flexible , de forme plél OQ
moins variable , cilié ; ayant une bouche visible » oo
simplement indiquée par une rangée ^ dis plo^
forts, en crinière , en écharpe ou en moustadie.^
Dépourvus de cirrhes. *"
Comme je Tai déjà Hit plus haut , en parlant dei
1>£8 IVFU80IIIE8. 398
cette deuxième famille aussi , qui pour-
suit parait naturellement indiquée , n'est établie que
fane manière incertaine; les types qui s'y rappor-
eut ne sont pas encore sufiSsamment connus , et ses
Inactères sont trop vagues. Cependant, pour faciliter
'étude y il faut nécessairement mettre à part les Infa-
oires qui , sans avoir une bouche aussi clairement
ritible que les Kéroniens y ne peuvent pas être regardés
somme en étant privés, et qu'on peut, jusqu'à un
certain point , considérer comme présentant un degré
d'organisation intermédiaire entre les Enchélyens ,
qui sont les plus simples ées ciliés , et les Kéroniens
qui nous conduisent aux types les plus complets de
la classe des Infusoires. Mais , je me bâte de le dire ,
ce caractère de la présence d'une boucbe non visible
ou supposée est en vérité trop loin de la précision qu'on
adroit d'exiger dans les classifications zoologiques ; il
faut donc chercher un caractère extérieur plus facile
à apprécier, quoique bien moins important en réalité,
et OD le trouve dans la nature dès cils yibratiles et des
appendices , dont aucun ne peut mériter le nom de
cirrhe, ou de style ou d» crochet, comme ceux qu'on
toit dans la famille des Kéroniens. On est conduit
alors à grouper avec les Trichodicns » en attendant
qu'on en fasse une famille h paf t , le Dileptus , qui
est couvert de cils fins vibra tiles , et qui a une bouche
lûen visible à la base d'un prolongement antérieur en
forme de cou , mais sans la rangée caractéristique de
ciJs en moustache. Un autre Infusoire, la Pelecida,
éfi;alement pourvu d'une bouche visible, est terminé en
avant par un bord obliquement recourbé en fer de
hache^^es espèces sans bouche visible peuvent, d'aprc's
leur forme i^énérale et d'après la disposition de la ran-
S9( UI8T0IRE NATURELLE
gée de cils , former trois genres, savoir : len jicineiia^
de même forme, ou plus alongés que les Péléddei^
avec le bord antérieur obliquement courbé et portant
une rangée de cils dirigés en avant ; les TraçhelWi de
forme très-alongée , ou au moins rétrécie en maniin
de cou en avant , avec une rangée des cils divergenti
et disposés en crinière au bord antérieur ; et les JW-
choda, de form£ oblongue, ovoïde ou pyriforme, avec
une ranimée de cils ordinairement diriîi^és en arrière.
Les Tricbodiens ont été vus par Mûller, et décriti
par cet auteur dans ses genres Trichoda, Vïbrio cl
Kolpoda, M. Bory a institué un ordre des ïricbodés
qui n'a presque rien de commun avec nos Tricbodiens
M. Ehrenberg, de son côté, a placé , dans sa famille de
Enchelia , un genre Trichoda qui répond en partie al
nôtre ; et d'ailleurs il a réparti parmi ses Leucophres
ses Encliélys , scsTracbelius , ses Loxodes , etc., beau-
coup d'Infusoires que nous rapprocbons dans cette fa-
mille y parce que nous ne pouvons voir, comme cet au-
teur, leurs organes digestifs. Les Tricbodiens , voj
isolément, paraissent incolores, ou du moins ne sonl
colorés que par les aliments contenus à rintérieur;
quelques-uns , réunis en amas , peuvent présenter une
couleur brunâtre. Les uns se trouvent dans les infu-
sions , les autres dans les eaux stagnantes ou dans lei
marais , entre les herbes aquatiques. Tous montrenl
à l'intérieur des vacuoles plus ou moins grandes , plui
ou moins nombreuses , qui , dans certaines espèces
sont manifestement susceptibles de s'ouvrir au dehon
pour évacuer leur contenu, et qui, cbez plusieurs
peuvent contenir des substances colorées admises i
l'intérieur par une boucbe. Aucune trace d'imestin
aucim organe distinct ou déterminabic ne se voit d'ail
DES HrFUSOIRKS. 8SfS
km , en outre de ces vacuoles et de quelques gloLides
Mtt organises , huileux ou autres. Le mode de propa*
gition a lieu par yoie de division spontanée trans*
?erse ou longitudinale.
1" Genre. TRICHODE. — Trichoda.
ÈM. à corps ovofde-oblong ou pyriforine , un peu flexible
01 avant , avec une rangée do cils dirigés eft arrière et
firaisBanI indiquer la présence d'une boncbc.
Comve nous 1 avons déjà dit précédemment (page 147) ,
le genre Trichoda de Millier était un amas confus dlnfu*
sotres et de Systolides , u'ayant de commun que la présence
des cils appai'ents sur une partie plus ou moins considé-
rable de leur corps. M. B017 avait déjà trouvé à établir un
grand nombre de genres aux dépens de ces Trichodes ;
M. Eiirenberg a mieux effectué cette séparation , quoiqu'il
tût basée trop souvent sur des caractères supposés ; et il ne
0ODser\'a sous le nom de Trichoda ([u'uii gcni-e très-peu noni-
beiix faisant partie de ses Polygastriques entérodélés nus >
^ntiotrètcs ; c'est-à-dire des Infusoires sans cuirasse , ayant
on intestin s'ouyiânt au dehors par une bouche et un anus
opposés , il le caractérisait en ajoutant que , la bouché ter-
■inalé mais oblique , est souvent ciliée , que le corps n'est
pu cilié, et qu'il n'a point de prolongement en forme de t^
elde cou. Plus rcccmiucut , en 1838, cet auteur a modifié
h ipractéristique de ce genre , en disant que les Trichodes
ont la bouche obliquement tronquée avec une lèvre; c'est
iculement ainsi qu'il les distingue des Actinophrys faisant
Clément partie de la section de ses Enchéliens sans dents,
nm eils vibratiles à la surface , mais qui auraient , dit-il , la
koche tronquée parallèlement et sans lèvre. Il ne comprend
àêt% dans ce genre que six espèces , dont cinq observées très-
iOMriaitement en 1828 , pendant son voyage en Egypte et
en Arabie, sont fort douteuses, et dont une seule, Trichoda
396 HISTOIRE NATURELLE
para (I), observée plus récemment en Europe dam les m-
fusions , paratt se rapporter à notra genre Acomia. M JEh-
renberg, en 1830, plaçait dans son genre Triqhodé «n*
septième espèce, Tr. carnium, qu'il a reportée depuis tftt
les Leucophi^es , parce qu'elle a tout le corpi cilié, et qui,
cependant , nous parait bien mieux mériter le nom de Tii-
chode.
Ce genre, que je propose pour conserver «^onvenàUement
un nom créé par Millier, et fréquemment employé depuis,
devrait ne comprendre que des lufusoires plus ou moins
complètement ciliés, mais sans réticulation apparente w
sans disposition sériale des cils , comme les Acomia et ks
JEnchefy'S^ mais il se distinguerait de ces deux genifKparli
présence d'une rangée régulière de cils, analogue à celle <iiii
accompagne la bouche des Kérones.
Les Trichodes qui sont encore des Infusoires d'une orgi-
(l) M. Ehrenberg caractérise ainsi ton g-enre Trichode :« Gorptnt
bouche sana dents, munie de cils ▼ibraiiles, obliquement tnu^
avec une lèvre, mais sans cou. » H ajoute que les rapports orginifHi
do ce genre sont incomplètement observai, il a Cependant ceaitaté
Tintromission des substances colorées et en a conclu la ]|f^sîlîoo it
Tanus, mais il déclare que les organes sexuels ont été imparbittHfft
observés , et que la division spontanée n'a été vue que dans la Tr,
pjrnun.€{ui est une des espèces si incomplètement observées pendant mb
voyajife en Arabie. r,'
Sa Trichodapura (Inf. i838, Pi. XXXI, %. li,p. So^), eit.liMi
décrite : « Corp^oblong, en massue, aminci en avant, avec unebowk
latérale et des estomacs petits. Elle se trouve abondamment dans 1«Â-
fusions végétales avec le Cyclidium giaucoma^ et ressemble beaocoip*
la Leucophrys pyriformis qui est un peu plus grosse et ciliée partofll-
Elle admet aisément dans son corps les substances colorées, moelle
se distingue des espèces analogues par ses très-petits estomacs an ooiB*
bre de plus de vingt. Précédemment, dit-il. Je confondais ces den
espèces, et je via souvent au milieu de leur corps une tache ronde
claire qui parait être un testicule , et que depuis j'ai revue senlemcB^
dans la Leucophre. Cet Infu^oire nage en toiirnant lentement'Vsr fon
axe puisqu'il a seulement peu d'organes locomoteurs. Une Leoco-
phre srinblable vil dans les infusions félidés de rhair , et l'on peqt.l>i«>
lui comparer aussi le Glniiconia scintillnns et le Chilodon cucjâbt'» "
Grosseur 1/60 lig. (o.oS^S), presque double de celle du Çyqfffi^-'
M. Ehrenberg pense c^e cette espèce est une de celles que Miller *
DES lirF080lR£8. 397
DÛation en apparence fort simple^ se trouvent surtout clans
les infusions et dans les eaux de marais conservées long-
temps ou putréfiées.
1. TuciODi ANGULEUSE. — Trlchoda anguiala, PI. XI, fig. 8.
Corps oblong, obliquement et irrégulièrement plié ou anguleux,
ayant souvent une ou plusieurs vacuoles superficielles. — Lon-
gueur, 0,082.
Dans l'eau conserrée avec des plantes marécagenses et déjà
gâtée. Ce pourrait être la même espèce que la suirante.
. * TiiCHODA pfRUM. — {Kolpoda /y^^eim ? Millier.)
Corps ovoïde, oblong, aminci en avant ou pyriCorme, plis épais
tes un sens que dansTautre. — Long de 0,020 à 0,061.
Cette espèce, qui se voit fréquemment dans les infusions fétides
' r
•on* le nom de Kolpodn pyrum avec la Trlchoda pyrum ,
Itf ttuewfhrys pyrifùrmis et enrnium , et avec divers degrés de dé-
vdoppement des Ginucoma scintUlam , Chilodon cucuUuius * Para-
■selBk KoipotUtj etc. Il caractérise Ini-méme ainsi (1. c. p. 3o6), sa
Triehoda pjrrum qu'il n'a vue qu'au mont SinaS et qu'il représente
gfOHÎe 300 fois et non ciliée : «-Corps ovale , gonflé , subltemenl
•■ioci et pointu en avant. » Long de o.oasS. iTous lesaynonjniMpré-
timU , dit-il , sont incertains , et Ton ne peut rien cofidiire îles
Igirefldans lesquelles les caractères ont été omis. Tout ce que j'avais
prfeédenuBent considéré comme Trichada pyrum à Berlin, Je suis
■untenant plus porté à le rapporter à la Leucophrys pyriformii dont
•0 De peut apercevoir les cils de la surface, sinon quand on a délajé de
h eoulenr dans l'eau : son mouvement a lieu en tournant lentement. La
Ttidioda puru^ quand elle vient de se diviser spontanément, peut pré-
Mer une forme analogue. •
'Les Trichoda nasamonutn , Tr. ovata^ Tr. asiatica du même au-
Icar, ont été observées seulement à la hâte en Egypte et en Anibie; elles
arlknt d'abord été décrites comme autant d'espèces de Condy/oftoma ,
ià iyfty dans les Symhoiœ physicœ de MM. Uempriclit et Ehrenberg;
■■e dernière espèce enfin , décrite en même temps par ces auteurs sou*
Is JHMn de Trichoda œthiopica , est conservée sous ce nom comme
driutcoae; mais il faut se rappeler que ceb qu.itre dernières espèces ne
peuvent en aucune manière être comparées ni d'après les fi^urv», ni
d'après les descripUons avec ce que nous connaissons.
398 uisToinE naturelle
de chair, est sans doute la même que M. Ehrenberg avait nomnée,
en 1 83o , Trichoda camium, la croyant alors ciliée aMemeoft ik
bord antérienr, et qae depuis , en 1 838, il à inscrit-aii'i
ees Leucophres {L, carnium) , parce qu'il a reconiMt»^
en i835, dit^il, quelle est ciliée partout, mais il admet qulci
cils de la au:ftce 'forment enriron dix rangées de cheqne oAfeB,
ce qui Térita^^^ment serait un caractère de nos Infnsoires dliéit
tégument contractile , et ce qui , je crois , a bien lieq[ poorioa
Leucophrys j>piformis^ qu on doit au^contraire reporter evee fci
Glaucomes et les Kolpodes. Cet auteur décrit ainsi ta Leueo^ktfî
emrnium (Infus. PI. XXII, fig. 5, p. 3 1 3) : « Corps ovale» oldong
Uanchâtre, nn peu pointu en avant , avec des estomacs pfas
étroits. » Il dit lui avoir reconnu récemment ; comme orgaïn
sexuels, desc^ufsde un sooo^ de ligne, o,ooi i s, on testipole rond
et une vésicule contractile simple, qui est sans 4(Kl^*lft grapde
vacuole que moi-même j ai vue aussi. 11 a observé leMtdeU colon-
tion artificielle , et indique un anus à l'extrémité postérienrtjù
il croit avoir vu un amas de substances excrétées. 11 a vuaiMÎli
di¥îsi(m spontanée en long et en travers,
2^ Genre. TRACDÉLIUS. — TrocAe/itif, Schrvikr
Corps plus ou moins allongé , notablement xtttéà en
forme de cou en avant ; cib da bord antMemr dheifeits
et disposés en crinière.
Le genre Trachélius a été établi par Schrank avec des
Trichodes, des Vibrions et des Kolpodes de Mûller, d*aprèi
le caractère d*un prolongement antérieur en forme de odu,
comme l'indique son nom formé du mot grec rpiyT/ik^u <^'
M. "Ehrenberg, adoptant ce genre , le prit pour type de sa
famille des Trachclina (1), comprenant les polygastriqiie$
entérodélésallotrètes , ou spontanément divisibles en longet
(i) La fnmîllc des Trarhdina do M. Ehrenberç aîiiM carartériféè cfl
divitii'e CD huit genres de cfitle mnnièrc : ceux qai ont la boafeV|f^
iht sont les Chilodons ou les Nasfula , suivant que la lèvre tvp^risv*
est ou n'tat pas prolongée. Ceux qui ont la bouche sans denti, mû
avec une lame vibratilc , sont les Giauoomn ; les autres sans lansvil*^
lile à la bouche, sont les IHùalina , dout le front est prolopg^ «n ■>*
DES INFUSOIRES. 399
n Iravci'S, qui ont la bouche inférieure et Tenus terminal ;
uis il distingua ce genre de ceux qui sont aussi sans dents et
ins couronne de cils, parce que sa lèvre supérieure ou son
tMit est alongé, cylindrique ou déprimé, et se prolonge en
lanière de trompe étroite. Plus tard , en 1838, il Ta caracté-
ifé ainsi : « Corps cilié partout, bouche simple inerme, lèvre
Dpérieure très-longue en forme de trompe. » En ajoutant
oe les cils de la surface n*ont été vus par lui qôc dans cinq
£ ses huit e^èccs , et que le prolongement en forme de
rompe qui porte la bouche non à son sommet, mais a sa
•se sert principalement ou accessoirement à la locomotion.
I a obser\'é leiait de Ja coloration artificielle dans quatre
le ses espèces y et atti-ibue un suc digestif rouge-paile à son
Pr. fiuleagrù; îi leur attribue des œufs, des testicules rands
)a ovales et une seule vésicule contractile; il a pris le phé-
nomène de la diflluencc pour la ponte chez deux de ses es-
pèces , et enfin , nonobstant sa définition de 1830 , suivant
laquelle la division spontanée devait avoir lieu de deux ma-
lières, il déclare avoir vu seulement la division spontanée
tnnsverse dans deux espèces.
Pour nous, qui à la vérité ne pouvons voir de vrais Tra-
^lius dans toutes les espèces de cet auteur, nous n'attri-
booDs pas une organisation aussi complexe à ces animaux;
bien loin de là : les Trachelius nous semblent dépourvus de
tégament contractile ou rétiËuIé distinct ; leur corps se com-
pose d'une substance glutineusc, contenant des granules
iMgaax et in*éguhèrement renflée en nodules formant
^Mlqucfois des rangées ; quand ils meurent sur le porte-
objet du microscoi)e , ils s'aplatissent et s*é talent en laiiisant
seulement des granulations irrégulières. En avant, ils ont,
fiomme nous Tavonsdit, une soiie de crinière formée par
ûcN de tenon; 1m Hpirostomum ^ dont U bouclie est en spirale. Les
TWlduf/ , dont la lèvre eut prolon»:éc en forme de trompe ; leaZoxo-
^«dont U lèvre est aplatie et diUtée en fer de hai-bc ; el 1rs liursnria,
^ le dof fec prolonge en uuoiùrv de front con?eKc an-deous de U
iMHUhe.
400 HISTOIRE NATURELLE
des cils plus forts que ceux du reste du corps , mais ils ne
monti^cnt pas de boudie distincte ; en arrière , on voit soo-
vent une vacuole assez grande. Les cils de cette criDière
sont d'ailleurs seuls visibles sur plusieurs espèces.
Les Trachélius se trouvent dans les eaux stagnantes ou
puti-cfiées, douces ou marines ^ on en voit quelquefob nm
dans les infusions artificielles.
I. TiACHÉuus BTROiT. — Tmchelius ttrictiu, — PI. VU* fig. 8.
Corps filiforme^ un peu pointu aux deux extrémités, afec dfs
cils visibles en avant seoleaient. — Longueur, 0,065.
Xobierrais, au moi» de février i836, cette espèce dans im fla-
con où je conservais de l'eau de Seine, avec des débris de foe-
taux et des Lemna.
2. TsAcnÉucs GYLiivDBiQUE. — Thuhelùu teretm *- M. V1I| fig. ^
m
Corps filiforme, cylindrique, obtus en avant, aminci et poiiiB
en arrière , cilié au bord antérieur seulement. . — Longueur, 0,15.
— Marin.
Dans Teau de mer stagnante avec des Ulves a Cette, hi*^
mars 1840. OUe espèce diflcro de la prëeédente par son habita-
tion et par sa taille , il faudra que des obserrationi nltàîcares
fasient connaître d'antres caractères.
3. TsACBÊLiLS LAMELLE. — Tmchelitu lamelia, — PI. VU, fig. lo*
Corps trôs-alongé, déprimé, ou en forme de bandelette iesik,
un i>eu plas large et obtus en arrière, cilié an bord antériaorseu-
lemeut. — Longueur de 0,15 à 0,18. — Marin.
J'ai f u fréquemment cette espèce, en octobre i835, danirsis
de mer où étaient morts depuis peu quelques Zoophytes des cdtei
de la Manche. 11 était souvent uu peu tordu sur Ini-méme.
4. TbxchÈlius rAi3X. — Trachcl tus faix, — J'I. VI , fig. 8, 9 et i;-
Corps aiongè, déprimé, lancéolé ou sîgmoîde, variable <
plus étroit et un peu roconrbé en forme de Taux en avant ; ^^
partout, avec une ou deux vacuoles en arrière'. — Longueur, u/^
I
I
DES INFUSOir.ES. 401
lis sous ce nom plusieurs Trachéiius de forme variable,
arfois d'une manière plus ou m^ins distincte la forme
e de faux , un peu obtuse à Veztrémilé ; mais pouvant
le contractant se rapprocher beaucoup de l'espèce sui-
i TU dans ces Infbsoires des vacuoles remplies do fyra-
armin une demi-heure après avoir ajoute cQtte couleur
B où ils nageaient. Je les ai particulièrement étudiés
L de pluie ayant séjourné au fond d'une auge en pierre
leiiiJles mortes, au mois d'avril ; et 'dans* l'eau des br-
letlbsiés au ndhi de Paris, le i5 novembre i838.
DLitis ÀVATiciiLE. — Tracheliiu anaticula, PI. VI, fig. 16.
yriforme, aminci et alongé en avant, quelquefois en
lacon à long goulot, cilié partodt, avec une grande va-
rrière. — Longueur de 0,05 à 0,09.
tf dans des eaux de marais Conservées dépuis plusieurs
des herbes , et dans l'eau des bassins du Jardin du roi ,
• novembre. J'ai vu plusieurs fois deux individfas collés
int pendant plus d'une heure ; l'un était un peu plus
e l'autre, et je ne pouvais voir là ui un accouplement ni
division spontanée, mais simplement un fait d'agglu-
ortuile , et une preuve de l'absence d'un tégument.
tnberg observa, en i832, ce même Infusoire qu'il décri-
on troisième mémoire ; il le distingue seulement des
Sf» parce qu'il y reconnaît une sorte de bouche, que
B je n'ai pu apercevoir. Cet auteur d'ailleurs recon-
e Trachélius anaticule ne peut avaler de couleurs; il
Isicule séminale la grande vacuole postérieure. 11 assure
-çu, dans la partie trouble du corps , le contour peu dis-
sstomacset les œufs, enfin, il termine en di^intqueles
Qt dix a douze rangées sur chaque moitié de U surface ,
Âe À la coftiparaison de la Trichoda pjrrum et de la Leu»
riformis.
JSOIRES. 26
402 UISTOIRE NATUIlEIiLE
3« Gbnre.^ ACUSÉRIE. — Acineria.
Corps oblong , déprimé oa lancéolé , avec une rahgée de
cils dirigés en ayant sur un dw côtés qui est r^lMNiibé
obliquement en lame de sabre.
Je crois devoir indiquer, comu^ pouvant fonner un |;eDre
particulier, quelques Infusoii^e^ qui se distinguent des Tn-
chélius par la disposition de leur ran|ëe de cils et par ksr
courbure en avant. Ils paraissent dépounus de bouche
comme les Trachélius ^ et c'est là surtout {e qui les distmgiie
des Pélécides , qui ont une foj'n^e analogue,
I. Acufiiit COURBE, -r ^cineria inctttpàtm, ^ Pi. XI , flg. 4»
Corps contractile, oblong, comprimé, presque lamel\|fonne, ar-
rondi ou obtus en arrière, rétréci et recourbé .vers rextrémité an-
térieure ^ avec une rangée régulière de dis dirigés^en i^aDt sur
le bord convexe ; montrant cinq ou sbt côtes granuleuses peu mar-
quées, et une ou plusieurs vacuoles variables.— Longueur, 0,041.
— Marin.
G*esk dans de l'eau de la Me'diterranëe conservée depuis thift
jours , le 3 avril 1840, que j'observai avccioin cette espèce^ «pi
m'a paru n'avoir pas d'autres cils que ceux dd la rangée aaté-
rieure, et n'avoir pat de tégument réticule et contnclUef if^ir
qu'elle fût contractile et flexible en^totalité. La vacuola posté'
rieure était variable et lentement contraetile.
3. AciN^BiE aigu' . ^- jicineria acuia. 1*1. VI, fig. i5.
Corps diai^ne, avec des granules disséminés k rimériaor,
oblong, comprimé, pointu aux deux extrémtrtk ou lanoéolà,aw*
un des côtés ()Iu$ convexe en avant, et garni sur presque Mti(>
longueur d'une rangée de cils fins dirigés en avant. Une vaGOoI<
à rextrémité postérieure. — Longueur, 0,043.
.l'observai cet Infusoirc, avec beaucoup d'autres espèces renwr-
quablcb, dans l'eau d'une ornière des Balignolles, au micd ^
I)E6 IMFUSOIRES. 403
sa novembre il'38. II me parut n'avoir pas danlres ciU
iux du bord convczo, sa surface était bien lisse, sans
granuleuses , et sa consistance semblait êixéi gélatineuse.
mues disséminés dans l'inlérieur étaient plus abondants
m t>andes longitudinales, entre le bord et Taxe; je crois
ëtdent étrangers a lorganisme , c'est-à-dire qae ce n'é-
pas des oeufs.
4* Gei^re. PÉLÉafiE. — JPe/tfctda.
«
à corps flexible , contractile , obloDg , comprimé ,
lien arrière, recourbé en fer debaclie en avant,
artoat , et pourvu d'une bouche visMe on démontrée
présence à rintérieur do divers objets avalés par
al. , '.
is les genres précédents, la présem^ d'une bouche
[ne soupçonnée , ici au contraire f elle est démontrée
frdans la. pUpart lies Paraméèiens dont les ÏPélëcitles
Brenï'qoe par Fabsebee d'an tégument cqAtractîle.
lede ce genre a été placé par Millier avec les Kolpodes
' M. Ehrcnberg avec les Loxodes.
LiciDE ROSTRE. — Pelccitla rosir um (i). — PL XI, fig. 5.
» oblong, un peu épaissi en arrière , lametliforme et plus
B en avant, oà il est obliquement recourbé en forme de vir-
nn en fer de hache,. contenant à Fintérieur des vacuoles
«uses , et divers objets avalés. — Longueur de 0,15 à 0,20.
obserré cette espèce , le 24 octobre i835, d.ins l'eau de
, cooserTéa depuis 34 jours arec des f(nitinaleB. Elle conte-
I fAuid nombre de nayicules qui lui commttniqaaieofc nna
rjannatre et qui semblaient réellement être engagées dans
fiance glutineusc vivante de l'intérieur; entre elles r se
nt aussi beaucoup de vacuoles bien distinctes, ne contenant
KW/RNfo rosirum , Màller, Infas. PL XII, fig. 7 , 8 , p. 9^
Nte rmirmm , Ëhr. lofai. i838, PL XXXIV, % l, p. 3a4.
26.
kOh HISTOIRE NATURELLE
que de 1 eau. Les cils épars sur toute la surface sont d*une té-
nuité extrême.
Il est Traisemblable que c^est la même espg^e que MnQer a dé-
crite sous le nom de Kolpodn ro^rum^ en la désignant parfcitroii
mots : oblonga^ anticè uncinata, G'eit, dît-il • « nn animal gMi
recourbé d'un cdté en crochet vers reztréÉftité antérieure, obts
en arrière , rempli de molécules noirâtres , et dont on dei borà
se replie souvent en avant jusqu au milieu , de telle lorte qoe le
corps, d'ailleurs aplati dans cet endroit, paraît épak et. triangor
laire. Les plus grands individus , ^uand ils toumoyent, leimMiBt
avoir le corps triangulaire ; ils montrent à Tintérienr 5 à 7 ^
bules plus grands (ovnles?) ; ils égalent dix fois la longueur da
plus petits , et sont jaunâtres, tandis que ceux-ci sont gris : qnei-
ques-uns échouant sur le rivage, ^se décomposent pea à penen
granules très-petits ; d'autres ^se dissolvent subitement en molé-
cules ; leur mouvement est lent et horizonlal , avee de fréqneeli
changements de fa{:e (Mûller, Infus. p. 94). • Mûller indique celte
espèce comme assez rare dans les eaux conrertet de Lemna.
M. Ehrenberg, qui la nommé Loxodet rottrum^ laçaractérltoainB:
« Corps blanc , lancéolé , légèrement courbé en S , a came de ti
lèvre quÎTorme un crochet latéral. > — « Elle se troore^ntre Ici
conferves, et elle devient trèd^rande; cependant, dit-il » j*en ai
vu aussi de petites en voie de s^ diviser sponjtanément , en mène
temps que les grandes. J'ai vu souvent dans Tintérienr, des Navi-
cules, des Synédres et des Chiamidomônas avalées; mais elle nt-
vale jamais de couleur. La bouche est ù la base de sa trompe sëtn-
riforme qui a un pli longitudinal. Les œufs forment souvent deoz
bandes aux deux côtés du corps. Les organes mâles ne sont pis
distincts (Ehr. Infus. i838, p.*324.)**
5« Genre. DILÊPTE. — Dileptus.
An. à corps fusiformc, très-prolongé en manière de oon
de cygne en ayant , avec une bouche latérale à la base de
ce prolongement antériem* ; cils vibratiles sur toatc la wr-
face , mais plus prononcés en avant , et près de la booAe.
Les Infusoires rapporta à ce genre ont été placés ptf
Mullcr parmi les Vibrions , en raison de leur fleiibilité etde
leurs» mouvements analogues à ceux des AnguiUakSi qui»
DES IlfFUSOtHES. kOi
auteur, semblent avoir été le type des Vibrions.
ibei*g les a rangés dans son genre AmphiUptug avec
àliisoires d'une foime à peu près analc^ue ^^mais
hridemment pourvus d'un tégument réticulé, lâche
% autres Paraméciens; tandis que nos vrais^ileptet ,
aspect y par leur mode de diffluence ou de décom-
semblent bien être sans tégument d'aucune es-
ir corps parait uniquement formé d'une substance
itineuse assujettie à conserver une certaine forme
ia vie de l'animal , mais se répandant, se dispei*sant
» et eu globules de sarcode aussitôt <{ile la vie
e à décroître ou à s'affatbHr en lui. La surface est
de cils épars sans ordre » elle est parsemée de gra-
;agés dans l'épaisseur même de la substance gluti-
qui découlent avec les expansions sarcodiques,
décomposition par diffluence. Cette dëcopiposition,
, peut être provoquée par^la plus légère cause de
ic^ do liquide où nagent lesDileptes,
il suffit d'approcher du p«rte-objet une plume
lans l'ammoniaque y pour voir aussitôt l'Infusoirc
:teret mburfr en laissant échapper à la fois toute la
Itineuse farcie de granbles ; mais si au lieu d'agir
sent , on soumet l'animal à une action délétère
e et plus lente , On voit la matière glutineuse for^
autour du corps des expansions en lobes arrondis
ent et s'agrandissent peu à peu. Il se produit alors
>mène bien digne d'attention y et dont l'explication
l>trc très-utile : les granules primitivement immo-
s la substance glutineuse vivante où ils sont enga-
imenoent à être agités vivement du mouvement
l"dans les expansions sarcodiques, à mesure que
sions se forment. C'est ensuite ce mouvement Brow-
granules , lequel a Heu plus vivement dans le sar-
dans l'eau pure , c'est oc mouvement qui détermine
oonent des lobes ondes disques sarcodiques, car
les cle sareode qui ne contiennent pas de granules
(OS HI8T0IBS KATURZXXE
Be s'élalent point ainsi. Ces phénomènes démontrent ddr^
ment Tabienoe de toute membrane extérieure , de (oote es-
pèce de tégument chez les Diieptes. On doit cependant re-
connaître que la $ur&ce présente un certain degré de réâ>
tance excepté à la base du prolongement antérieure dins «n
endroit qu'on peut nomiijier bouche. C'est par Ik , sans
doute y que les substances étrangère pénètrent K noté-
rieur et l'on peut croire que le mouvement des cik détemi-
nant en cet endroit l'afflux du liquide cht^fii de ees sub-
stances , une cavité produite par cette .impulsion se creuse
et s'atigiiente jusqu'à ce qu'elle puisse se refermer par k
rapprochement des parois contre l'orifice; il 'en résulte
la formation d'une vacuole pleine d'eau et de substances
étrangères oq une vésicule stomachale sans parois propm ,
qui, par suite de l'impulsion sans cesse renouvelée au mène
orifice et communiquée èrtoute la masse intérieure, setrqave
peu à peu ti*ansférée jusqu'à l'extrémité postérieure (1). Plu-
sieurs vacuoles ou vésicules , venant alors à se rencontrer an
même endroit , elles se soudent et'se fondent en une seule
vésicule plus grande , à la mani^ des gouttes d'I^ik oa
des bulles de gaz qui se tnmvent en contact dans Teau. U
grande vacuole qui en résulte , se rapproche peu à peu de
la surface extérieure , et finit par pei*cer la paroi et par se
vider en partie au dehors. C'est donc un anus accidentel
sans aucune relation avec un intestin qui n'existe pas. Il fàot
mentionner aussi les vacuoles qui se forment en grand
nombre , quand l'animal est retenu entre des lames de verre.
(i) Je doîi dire cependant que je n^i pas va directement luitr*'
ductîon des matières étrangères s'effectuer ainsi^ comme Je lai »
dans les Paramécies, et qu'il serait possible que l'animal, en rampant et
en appuyant cet orifice sur le plan de reptation, fit entrer par prew'w
dans sa propre substance les objets qu'il rencontre. Ce qui tendrait à
faire croire qu'il en est ainsi , c'est que d'une part les substances colo-
rées n'ont pas été introduites à Tinlérieur par le tourbillon comoMch»
les Paramécies, que d'autre part on yoit des vacuoles semblables à odfef
qui contiennent les aliments, se former et disparaître dans les dÎTCM*
parties du corps, même en avant de la bouche.
tm tirpu6oiBE8. 407
Tels sont les seuls détails d*organisation que nous connais-
lions cbçz, les Dileptes , et ^ous ne voyons rien qu'on y
poisse d&Igner comme des organes génitaux, pas même les
granules disséminés dans toute la ;nasse sarcodique, et dont
loidiamètre vaiie de 1/400 i 1/700 millimètre, (de 0,0025 à
0,00143 ) , et que rien ^utorise à nommer dA œufs.
l^ Dileptes ne se trouvent que dans les eaux de rivière
ou de marais entra les herbes, ou dans des ekux stagnantes ,
mais non dans les inlbsions.
I. DiLins JL tcmo GOc. — Dileptusj^nter (t). — PI. Vil, flg. 17.
Corps moUy demi-transparent, très-flexfble, changeant deftmne
par ses flexions et contractions continuelles. — Long de 0,8<) à
0,40. ** large de 0,05 à 0,l6.
•
J*iii TU soQTent cet Infusoire dans Teau de la Seine on des
étangs des enrirùns de Paris i mais uuesenle foia, le 4 déounbre
liSO , je l'ai trouvé en quantité prodiflense dans Veau des or-
nières, le long du parc de Monceaux, à Paris. 11 colorait en bmn
la forfa^e de !• boue, natnrenement blanchâtre ions le liquide
Uiapide; avee lai se tronvaient des Hydatines; des Euglànes et des
Diselmis. La couche brune ayant été recueillie dana un flacoasiveo
i^ Xfiku I je vis • aTcc surprise , cette eau fourmiller de Dileptes ,
qpe je pus alors étudier complètement. Ils se^. mouvaient dans
Vsan avec agilité, et en reoourji^ant leur long Cou en tout sens , ils
montraient distinctement un orftce latéral un peu saillaht à la
dn cou, Ja. voyais des vacuoles se former spontanément à
, puis s*efiacer ; et quand l'eau commençait à leur
Manquer , ils se contractaient de manière à faire disparaître pres-
que entièrement le cou , et albrs les vacuoles jf devenaient plus
ndtaifamises et plus rapidement contractiles. Je voyais bien, pen-
dant la mouvemeft de l'animal , quelques vacwdes peu à peu re-
: j
^) — Joblot, Obi. mîcr. i-a , p. 66 , Pi. VIII , fig. 8.
Goexe, Trad. ail. de rinseclotogie de Bonnet, p. 38i , Pi. IV. %• 9*
Vibfio anser, Mûller, Inf. Pi. X, fig. 7-11 , p. ^3.
Jmpkiiêptus amser,Ehr. i83oi838, Infuf. Pi. \X XVIT , fig. 4,
p. 355.
4.08 HISTOIRE NATURELLE
poussées vers ]*extrëraité postérieure où elles le fondftieot en vaut
seule grande vacuole irrégulière ou lobée, coptenant de petits Ift*
fusoii*es verts el d'autre objets avalés, qui étaient ezfdkiés an de?
hors, comme excréments, par ane ouyeiinre fortoila qui sen-
fermait ensuite. Le carmin' délayé dans Teau ne pénêtraiCM
dans les raqioles , c*est à peins si l'on en apercevait quelques^
nulês disséminés. Cet Infusoire sed^^niposai^pardiffiiienoedÎBiB
manière fort remarquable en s*entonrant tfe lobes liitcodiifiKi,
dans lesquels s'agitaient vivement les granules auparavant te-
mobiles dans la substance charnue, et dans ce mq^ de déooM-
posilion , on acquérait l'entière conviction de Tabsence dfan té-
gument, tjes cils, qui étafknt irrégulièrement éparsa U,|nxfiMe,
avaient environ 0,0066 de longueur, eto,oooi8 dlépaisseor.
MUller, en décrivant cetlntïisoire sons le nom de F'ihriomuer,
lui donna pour caractère d'avoir le corps elliptique avec nn ti-
bercule dorsal à la base d'ud long cou; ce tnl^^rcule que j'ai m
de mon côté, ainsi que M. Ehrenberg , est la bouche. Voici li
description qu'en fait Mûller (Inftis. p. 78) :
m Le tronc elliptique, arrondi, sans bosse latértde» eitdivene-
ment extensible et flexible, juscp*à deverifr membraneux; il eit
rempli de molécules, aminci et diaphane en arrière, prolongé t
l'extrémité antérieure en un con diapMme, compnmé, plus long
que le tfiqnc^ et très-flexueux. Lie cou est égal, noil renfle ÀFei-
trémitéi mais ôbliqueipent tronqué , et montre des cananx (i)
bleuâtres le long de chaque bord ; un courant rapide se voit daoi
le liquide, depuis Textrémité du cou jusqu*an commencement du
tronc ; une rangée de globtiles crislallias occupe souvent tonte It
longueur du cou.
» Le mouvement du corps est lent, celni du cou flexuenz, plosvîf,
souvent en spirale. 11 aime à se reposer sur un*poînt en tenant la
moitié de son tronc repliée d*un cdté et immobile , et en repliant
son cou et le portant de différents cdtés.
^ Dana le F'ihrio anser , j*ai observé nn phénomène tare. An
milieu du tronc opaque, envoyait une li{(he obnqne 'de* division;
un rudiment de cou déjà distinct pour la partie po8térienre,onnn6
saillie cristalline, angulSuse^s y appliquait sur la partie antérieure.
La partie postérieure s'agitant de côté et d'autre en cet endroits
s'efforçait de s'en séparer : en quelques minutes, la séparation
■
(1) C'est apurement une illnsion d'optique.
DES INFUSOIRES. (09
l'effoelna ; puis , fons mon œil , le cou de U partie postérieure
oûirifaniant à saccroitre en même temps que la queue de la
partie antérieure. Tune et Tautre moitié, dans Vespace d*nne heure,
étaient devenues mi animal complet qui n eût pu être distingué
det entra. »
M. Ehrenberg, qui nomme ce même Infusoire jimphilcptus an-
ter^ le déerft ainsi : « Corps gonflé , filiforme , blanchâtre, arec
me âtmipe obtuse de la longueur du corps , et une queue courte
pefaitiie. » n ajoute que la trompe , quoique eu forme de cou, n'est
pas m COQ , mais un front ou une lèrre supérieure , puisque la
boQcbe est à la base ; il n*a pu lui faire avaler de couleur , mais il
a TU dea Chlamidomonas avalées dans les vésicules intérieures ; il
prétend aussi avoir vu une vésicule séminale contractile, et deux
testicules arrondis.
3. DiLKPTE rsuiLLE. — DUepiutfoUum. ^ PI. XI , f. 6*
Corps trës-flexible , en forme de feuille lancéolée , rétréci en
afaat; avec des côtes noduleuses, réticulées, irrégulières. — Long
de 0,15 à 0,20.
Cette espèce , que j'observais en septembre iS35 dans Teau de
l*Oroe , est bien distincte par sa forme déprimée et par ses réti-
CQlations noduleuses , qui ressemblent un peu aux nervures d'une
ièeiUe. On voit ordinairement à l'intérieur une on deux vacuoles
îatcrrompant les séries de nodules : ce qui tend à prouver que ces
nodules sont de simples renflements de la substance glutineuse.
^ n*#i pat bien vu les cils de la surface.
*r^i observé, dans l'eau des mares delà forêt de Fontainebleau,
eo avril t^38, un Dilepte dont je donne la figure (Pi. XI, fig. 7),
^qm montrait à la fois lorifice saillant à la base du cou comme
le DiUptui amer y et les rangées de nodules de la surface comme
le Dileptusjblium , mais ces rangées de nodules avaient une ap-
iMrence de réguUrité qui aurait pu faire croire qu'on avait sons
les npx nn AmphiUptus. Les cils vibratiles étaient visibles sur
toQie la surface , et des vacuoles se formaient dans le cou comme
^lans le reslb du corps.
410 BISTOttt MTUttLLB
* DiLCFTVt (AtfVBftimf MAReaumER , Ehr. Inft». PI. XXIVII,
fig. 5, p. 855).
M. Ebrenberg veat donner ce nom à un Infmoireqiifrlittkra
confondu ftveo le précédent en signalant la rungëa c|oféik«lM
qni le diatingne, et il le décrit ainti : « Gorpi g^rétaj^SUfinM,
blanchâtre, orné d'une rangée de réiicnlei en ligfie drali^ 9m
une trompe aussi longue que le corps^ et une quiene ^PQfhêt Fps
et Tautre un peu pointues, n 11 regarde ces résicnleacaiBine eûo-
tenant un suc digestif, incolore, et attribue au miâme animal 4t
petits œufs, et une vésicule sémindo pontractilei timpl^; oiabil
n'a pu voir de testicules*
Xin* FAMILLE.
KÉRONÎENS.
Animaux à corps irrëgallèrement dlié rpion , flexi*
ble , avec une rangée rëgalière de cils obliques yihra-
tiles conduisant à la bouclie , et des cils forts ou cirrbes
en forme de stylets ou de crocheti mobiles , mais bob
▼ibratiles.
Les appendices en forme de stylets ou de cfodiets
caractérisent à la fois cette famille et celle des Plces-
coniens ; mais celle-ci se distingue par une apparence
de cuirasse , et nos Kéroniens sont mous » flIniUes ,
sans aucune apparence de tégument. Ce sont ixê
Infusoires extrêmement communs qu'au premier coup
d'œii on reconnaîtra toujours à ces appendices qui
paraissent roides comme les soies ou les moustaches
des mammifères, mais qui, en réalité, sont d'(iD0
nature bien différente. Ces appendices , en i^ef • im
diffèrent pas du reste de la substance viTdhte et se
contractent ou se décomposent de même, lors de b
mort de l'animal ; leur roî9eur n'est donc qu'appa-
I
DES tRFDBOlREB. &11
, et ila aoDt flexibles et contractiles par eux-
mâmes ; aussi l'animal s'en serl-il souvent comme de
pieds pour marcher sur les corps solides. D'après leur
forme , on » donné ti ces appendices les noms de cils ,
de soies , de stylets , de crochets ou de cornicules ;
mais comme ce sont toujours des prolongements d'une
iDéme substance sans autre diflérence réelle que leur
volume ou leur Élexibilitc, on ne peut caractériser
d'une manière absolue des genres ou des espèces
fl'après telle ou telle forme d'appendices. Cependant,
pour faciliter l'étude des Kéroniens, nous disLin-
iiuons sous le nom de Kero/ia ceux seulement qui
ont des appendices courts , plus épais à la hase
et ordinairement recourbés en crochet «juand ils sont
appuyés eontre un corps solide. Nous nommons Oxy-
tricAa, ceux qui n'ont point ces cornicules ou cro-
chets, et qui sont seulement pourvus de cirrhes ou
d'appendices droits, roides en apparence et ressem-
Uuit h des soies ou à des stylets suivant leur volume.
Un autre genre , ffaheria , qui mériterait peut-être
de former une famille à part , se rapproche des pré-
cédmts, seulement par le volume de ses grandes soies
roides , roa's il en diffère considérablement par sa
nuinière de vivre et par ses mouvements.
Tous nos Kérouieijs sont compris dans le genre
Kei-ona de Millier , que cet auteur caractérise par ses
appendices cornicules et dans son genre Trichoda
m partie. M. Bory, qui a créé le genre Oxytriquc sans
cependant le circonscrire convenablement, l'a plac^
ivec le genre Kérone dans sa famille des Mystacinées ,
caraclérisce par la disposition des cils en petits fais-
Otttn ou eu séries ; mais J reporta l'Halteria {Tricho~
da granHinella , M.) parmi ses Urcéolaires.
M2 HISTOIRE NATURELLE
M. Ehrenberg a formé, en 1890, sous le nom
d'Oxytrichina , une famille qui répond à peu près à
nos Kéroniens ; mais en voulant tirer de la forme des
appendices un caractère trop absolu , il a établi deux
genres de plus que nous , savoir : les Urostyla ayant
des stylets sans crochets , et que nous réuniastas aux
Oxjrtricha distingués uniquement par Fabsence de
stylets , et les Stylonychia pourvus de styl«ts et de
crochets que nous voulons réunir aux Kérones qui,
suivant cet auteur , n'auraient que des crodkets sans
stylets. Un cinquième genre a été créé. par M. Eh-
renberg sous le nom de Ceratidium , pour un Infa*
soire à front cornu , dépourvu de crodiets et de stylets,
et qui parait être quelque autre Kéronien altéré oa
mutilé. Quant à notre Haltena , cet auteur la réunit
avec de vraies tJrcéolaires dans soni genre Trichodina^
dont cependant elle n'a nulléknent les caractères.
Les Kéroniens ne montrent qu'une substance AioDe,
diaphane, glutineuse, formant une masse obloogiie
très-flexible et très-variable , rapidement décomposée,
au moins en partie, par un phénomène de diffluoioe
très-rema|rquable aussitôt que la vie a cessé ou que les
circonstances nécessaires à la vie ont commencé à chan-
ger. A lextérieur on ne voit que les différentes sortes
d'appendices dont nous avons parlé , et un orifice large
servant de bouche à 1 extrémité inférieure de la rangée
de cils vibra tiles, en moustache ou en écharpe. Le
mouvement régulier, mais non continuel de la nngée
de cils, produit dans le liquide un courant qui, en frap-
pant rorifice buccal , y détermine le creusement d'une
vésicule stomacale sans parois propres, contenant a?ec
de Teau diverses substances avalées. Cette vésicule
venant à être séparée de cet orifice, par le rapproche*
DES INFUSOmES. kiZ
mcottlclasubstanccj^lutineuse derrière l'orifice m£me,
est transportée dans l'intérieiir de la masse en vertu île
l'impulsion reçue. A l'intérieur on voit des canules
et des corpuscules de diverse nuture, les uns évidetn-
meDt avalés par l'animal , tels que des grains de férule,
des fiacillariées , des débris de végétaux, de petits
lafusoifCS, etc. Souvent même on y voit des Infu-
MÎres vacore vivants, qui, continuant h s'agiter dans
ta ncuole pleine d'eau qui les contient , pourraient
iôoBtr lieu de croire qu'il j a là quelque organe par-
ticulier. D'autres coqjuscules ou granules très-petits
HBt disséminés dans toute la masse , mais leur irré-
gularité ne permet pas de penser que ce soient des œufs.
Eaootre des vacuoles ou vésicules internes, conte-
nant l'eau seule, ouïes substances avalées, on voit
innià l'intérieur un ou plusieurs corps ovales demi-
InnspareQls que M. Ehrenberg a nommés testicules.
Une ou plusieurs vacuoles plus grandes, plus visi-
Ucment extensibles et contractiles spontanément,
ont cgalemcnt été nommées par cet auteur vésiculc3
Kininales. M. Ehrenberi^ n'a représenté directenjcnt
rintestin qu'il attribue h ces Infusoires, que dans
UDc seulelîguredesa Siylonjrvhia mylilus, en 1833,
«I encore le représentt: t-il tout ditléremmeat de ce qu'il'
r î'aïait annoncé d'abord, large partout , avec des esto-
t DUCS en massue, à large pédoncule. Mais, ni dans cette
P espèce , ni dans aucun autre Kéronien , je n'ai jamais
rien vu qui autorisât à y admettre l'existence d'un in-
ttalin quelconque , servant de lien commun aux pré-
ll^as estomacs. Cependantj'ai bien vu, paruncn
ïntare fortuite du contour, «ne excrétion véritable -
4ci substances avalées et (juclque temps rclcnuesdans
^tésiculcs ou vacuoles à l'intérieur du corps.
hik HISTOIRE KâTURELLE
La division spontanée des Kcroniens s^obsenre Irèi*
fréquemment; elle est plus ordinairement InAsvcaeiCi
Ton doit faire attention que les animaux récctanttl
provenus de ce mode de multiplication différent» plue
encore par leur forme que par leur taille, det mdifidiii
con]y;>lets. Les premiers indices de division apontavje
sont un étranglement et une seconde rangée transvcnl
de cils au milieu de la longueur ; cela pourrait fain
croire qu'on a sous les yeux . une espèce différttU.
Mais des erreurs de cette sorte proviennent sartooi
des déformations singulières produites chez kl Ké*
roniens par uif^e mutilation , par une blessure, ou pir
une décomposition partielle.
Les Kéroniens se trouvent dans les eaux stagnantei)
douces ou salées; quelques-uns se montrent plus.po^
ticulièrement quand ces eaux sont déjà altérées et
putréfiées , ou bien dans les infusions végétales. La
plupart sont incolores ou ne sont colorés que parles
substances avalées , mais il en est plusieurs qui ODt
une couleur propre bien prononcée.
1" Genre. HA.LTÊRIE. — HaUeria.
An. à corps presque globuleux ou turbiné , entouré de
longs cils rétracteurs très-fins qui , s'agglutinant au porte-
objet et se contractant tout àjcoup, lui permettent de
changer de Hou brusquement et comme en sautant. Une
rangée de dis obliques très-forts occupe le contour.
Le type de ce genre est an Infusoire trcs-comman qaîmit
été nommé par Muller Trichoda grandinella, parcç ip^
paraît sauter et' rebondir comme un grêlon. Son orffOtt^
lion est très-obscure , il montre à l'extérieur deux sortei
d'appendices; savoir : iodes cils droits rayonnants, d'une
ténuité extrême , qui paraissent cti^ la cause de ses mouit-
DES I1IFUS01RE5. (15
mcnts , &i bni&qucs qu'on ne peut, malgré la plus grande at-
tenlîon , itcoofiattre eiactcuicnt comment ils sont produits ;
2* des cils très-forts rangés obliquement sur tout le contour,
et qui rappellent bien, parleur disposition, la rangée de
dis en moustache des Kérones et des Ozy triques. Ils parais-
sent ^i&lement destinés à conduire les aliments à la bouche,
mais Je n'ai pas vu cette bouche, quoique M. Ehrcnberg ait
représenté un de ces Infusoires occupé à avaler un long brin
d*Oscillaire. A TinUiricur du corps des Haltéries, on ne voit
que des granules irrégulicrs et une ou plusieurs vacuoles no-
duleiises. Si on emprisonne un de ces animaux entre dos
lames de verre avec de 1 eau , il ne tarde pas à se décomposer
en laissant sortir de larges expansions sarcodiqucs diaphanes ,
bientôt creusées de vacuoles régulières. En même temps, le
corps tout entier secontracte par petites secousses ; quelque-
(Sois, on voit ao milieu de la masse un disque blanchâtre qui
réfracte la lumière plus fortement que la substance environ-
nante.
I Hàltérie GRELON. — HalUria grandinella. •
Corps presque globuleux ou turbiné , à peine transparent ; pa-
fnksant, vu de foce , comme un disque de 0,007 à 0,030 , entouré
<li db épais ». obliques, et , tu de c6té , comme un ovoïde court ,
ploi étroit en arriërs » couronné |iBr ces mêmes cils et entouré de
cib rayonnants extrêmement fins. Mouvement par sauts brusques.
i. Cet Infusoire , l'un des plus communs et des plus faciles à re-
eoDosiitre , est en même temps l'un des plus difliciles à étudier en
Aîson de la. vivacité bnisque de ses mouvements. Muller l'in-
dique comme vivant dans les eaux les plus pores et dans les In-
fbriiws Tégétales ; il le décrit sous le nom de Trichoda grandinella
(laf. p. tOo), comme un globule très-petit , diaphane, muni sur
wm point de sa surface de deux , trois on plusieurs cils qui,
«■tfradés «vsc beaucoup de force , le font presque à chaque in-
>rs du champ de, la vision. Cet auteur, trompé par
apparence , ajoute qtui les cils sont étalés eu deuic iais-
ceinxoa répartis sm* tout le eoutour d*uue ouverture qu'il suppose
devoir exister.
iS|.lG IIISTOIKC IVATL'RELLE
/
M. Ebrenberg a placé cet Infusoire qu'il nomme Triekih
dina dans sa famille des F'orticellina , avec des espèoM toUle»
ment différentes et auxquelles nous restituons le nom d*Ureè>-
laire ; il la caractérise ainsi : « G)rps conique» presq|ftt gloBidcnx,
ayant le front tronqué et couronné de cils , et le ddt im pn
pointu, inerme. » 11 lui a fait avaler de Tindigo, et dit âvoirvi
un individu continuant à tournoyer avec un brin d*06cillaire m
partie avalé et sortant encore d*une longueur double hu^ %b\k
bouche. ■'*
J'ai trouvé presque constamment l'Haltérie dam les flaeoiu o&
je conservais de l'eau de marais ou de rivite avec des conferm,
et dans l'eau qui baignait des conferves et des oscillawes dans mB
soucoupe.
J'ai vu quelquefois exclusivement dans un liquide, des indifi-
dus tous très-petits (0,007) et qui pourraient bien être une c^ke
particulière ; d'autres fois , j'en ai vu esdasirement aussi ^mt
certaioe grandeur plus considérable, et je pourrais même dire
d'une forme un peu différente ; mais il est ti difficile de regarder
attentivement cetlnftisoires pendantquelqne temps, que jenepâ
ctre certain d'une diiTérence spécifique réelle.
2e Gesre. OXYTRIQUE. — Oxytrkha, Bory.
An. à corps mou, flexible, ovale ou oblong, jAis oa
moins déprimé avec des cirrheson cils plus forts nonvibn-
(iles eu forme de soies ou de stylets, mais sans Gormcuks.
Les Oxy triques confondus par Muller, parmi sesTri-
cliodes , ont le corps évidemment mou^ sans tégument, muni
de cils vibratiles épars, entre lesquels sont d'atuttes cils plus
épais, droits, flexibles, mais non vibratiles, ayant ijsppa-
renée de soies roides ou de stylets; une rangée régulière de
cils obliques plus forts se voit ordinairement en avant, et
produit dans le liquide un tourbillon destiné à condairekB
aliments à la bouche. A Tintérieur on obser>'e des gnnofe
de diverses sortes, et des vacuoles ou vésicules ranplio
d'eau sculemeut, ou contenant en même temps des sub-
stances avalées. Quelquefois aussi on y voit des corps oviks
»IS IHFUSOIRES. 417
irrondisybianchStreir, demi-transparents, que M. Elircn-
g a nommés des testicules.
f. Bory a formé son genre Oxy trique avec des Trichodcs
mJÛLlfi^/telles que la Tr. Upus^ Tr. pellionella^ etc. ,
^•pO^'Âiftp, en effet, des Oxytiiques comme nous les
ippenons , et les Kerona pullaster, et Lepus du même
eur ; mais il y a réuni beaucoup d'autre» espèces de Tri-
des très-différentes , et dont plusieurs ont été établies
Mûller, d'après des Infusoires altérés ou mutilés.
A. Ehrenberg rapporte à ce genre huit espèces seulement,
is deux de ses Trichodcs ( Tr. nasamonum^ et Tr. ccUdo-
a) nous paraissent devoir y être également rapportées,
si que ses Urostyla, Lui-même, eu 1838, y a réuni
: espèce dont il avait fait précédemment un Uroleptus;
A autre côté , nous pensons que son Oxy tricha cicada
MUtient à la famille des Plœsconiens.
bes Oxytriques , dont plusieurs sont colorées en rouge ,
trouvent dans les eaux stagnantes douces ou salées , et
ns les infusions naturelles ou artificielles : elles se multi-
ent par division q^ntanée oixlinairement transverse,
us aussi longitudinale suivant M. Ehrenberg.
. Qkttiioiik PELLiOiftLUB. — Oxytricha peiUoneiia. — PI. XI ,
fig. 10(1).
Corps déprimé, oblong, incolore , irrégulièrement granuleux ,
se des soies droites à la partie postérieure. — Longueur
0,07 à 0,10.
>t Inftnoire est on des pins commoni dam les eaux stugnan-
oopotréfiëes; il a été tu par tons les micrographas, et comme
ait Ausîlenient altère ou mutile , il a donné lieu à fétablisic-
at de plosieurs espèces. Il se montre souvent bombé d'un cAté
1} Trichoda pelUontlla . Mùll. Inf. Pi. XXX( , fig. Và.
Oxjtrieka peliioMella , Bory, EncycL i834«
Oxj^tricka peUionella , Ehr. Inina. Pi. Xi., fig. 10.
IHFUSOIRES. 27
J||.18 HISTOIRE NATURtLLE
et nn peu conravo de l'aulre : les grannieson noilulef de la nr-
face sont irrégulièrement épars, cependant on dîstiogne qiid«>
qnefois des plis longitudinaux. Comme il se remplit fk^nemiiieli t.
des subàlances qu'il avale , il est diversement coloi
s. OxTTfiiouE KERThkE, ^- Oxriricha incrassatk',M4
Corps ovoïde, allongé, incolore, garni de soies roidei en in
rière. — Longueur, 0,075. — Marin.
Cette espèce diffère de la précédente par sa longaenr mdîiidre,
par son habitalion, et surtout parce que sou corps est bien moîJii
déprimé. Jelai observée dans l'eau de la Méditerranée, coniervN
depuis trois jours et déjà altérée, au mois de mars.
3. OxrTRTOUfi L4NCUE. — Oxj^tricha Untçua, — PI. Xî, fig. 1 1."
Coips diaphane , déprimé, flexible, allongé, presque égaleoM'Ul
large |)arlout et arrondi aux deux exUrémilés, sans soies ettiamci^
apparents en arrière ; granules de la suiTacc en rangées fMresque
régulières. — Longueur, 0,lSi5.
J'observais an mois de décembre cet Infosoire dans de l'caa
conservée depuis nn mois avec des Gonferves prises dans des foiin
au sud de Paris. Il se meut seulement en avant d'un mouvetnent
assez lent et sans tourner sur son axe ; il s 'inlléchit souvent en S.
quand il renconlrc des obstacles. A en juger par les figures r6
pourrait bien être le même que Mûller a nommé Trithodt
linter,
4. OxYTRioiiE BOSSUE, — Ojrj^trtcha gihha, — PI. XI, fig. 18.
Corps incolore , oblong , renflé au milieu avec deux rangée
ventrales de cils. — Longueur , 0,11.
•
Je nomme aiusi une Ozy trique que j'ai observée dans TeiH de
la Méditerranée conservée depuis quinze jours . mais non ^if^î
mais je ne suis nullement certain que ce soit la mèow ^
M. Ehrenl>erg désigne sous ce nom (Infus. PI. XLl, fig. s}f^
qu'il a trouvée dans l'eau douce entre des Oscillairesçt desH*'''
cnles au mois de février. Il la décrit comme ayant une larfv^
(
DES IlfFIISOTRES. 410
ho arrondie et contenant de nombreuses Tésicules storaticales
t des Navicnles avale'es. Ce meinc auteur y rapporte comme
mooyme la Trichoda gibha de MttUer (Mûll., Inf. PI. XXV,
g. 'i€-io), mais ce rapprochement me paraît fort douteux, car
ffiller ne parle point de la double rangée de cils qui certaine-
Mot ne lui eût pas échappé, et d'ailleurs il lui donne pour ca-
letère d'aroir le dos couTeze ou bossu » et le Toatre coacave ou
tCKfé , et lui attribue des stries loogitadinalei.
. OzTTUODE AMBIGUË. — OxjrtrUha ambigua^'^W XI, fig. i5.
Corps incolore, ovale, oblong, déprimé au centre, et concave
*an côté avec les bords arrondis » renflés , pourvu de cils locomo-
»ur8 très- forts, épars sur la face concave et de soies roides en
rrière. Sans bouche. — Longueur, 0,08. — Marin.
J*obsenraisce singulier Infusoire le 3o mars 1840, dans de l'eau
e mer puisée dans l'étang de Thau dix huit jours auparavant,
ialgré tous mes efforts je n'ai pu y reconnaître aucun indice de
ooche ; anssî dois-je penser qu'il pourrait être le type d'un nou-
eaa genre à établir. Beaucoup de vacuoles existant à l'intérieur
résentaient au centre un globule huileux réfractant beaucoup
I lumière et qui paraissait avoir été la cause de leur formation.
OxTTBlocE ROUGE. '•^ Oxytricha ruhra.^^VX. XI, fig. t3.
Corps allongé, linéaire, rouge, aminci et pourvu de soies en ar-
ièie. •— Longueur de 0,18 à 0,22. — Marin.
J'ai trouvé abondamment cette espèce dans l'eau du canal des
langs, k Cette, avec plusieurs autres Infusoires également colo-
£s en rouge ; les soies de la rangée antérieure étaient surtout
ien prononcées , mais je n'ai pas vu aussi distinctement les deux
mgées ventrales de soies que M. Ehrenberg attribue à l'Infusoire
larin qu'il nomme ainsi (Ehr., Infus. PI. XL, fig. 9). Cet auteur
K observé en décembre et janvier dans l'eau de la mer Baltique,
mservée depuis le mois d'août. II y était, dit-il, tellement
boudant, que l'eau en était colorée eu ronge. M. Ehrenberg
ipporte eomme synonyme la TrichikU pmiem de MQller (Inftii,
LXXVl, fig. im).
VI.
430 HISTOIRE KATURELUE
M
7» OxTTBiQDE A QiiELE. — Ox^Uncha caudùta, — Pi. Xlll, fig. 6.
Corps incolore , allongé, linéaire, lancéolé , arrondi en .ayant,
prolongé postérieurement en manière de queue. — LoDgieiir,
0,30.
M. Ehrenberg (Infos. i838, p. 365) nomme ainiî on Infoioîie
qu'il a observé dant l'eau douce à Berlin , et il en rapproche un
aulre Infusoire de même forme , mais quatre fois plus petit, qu'A
a TU dans Teau de la mer Baltique. Il Tarat d*abord (en i833}
décrit sous le nom d*Uroleptut paient, J*ai observé de mon coté
une (bnne analogue dans les eaux stagnantes des envinns de
Paris, et je lai représentée dans la planche i3«, fig. 6 (i).
OxTTBiODB aATomuLHTE. — Oxyiricha radiaiu»'^FL XI, fig. !&
Corps discoïde , rouge , entouré de longues soies rayonnantes,
obliques. — Longueur» 0,05.
Au nombre des Infusoires ronges que j'observai en grand do0-
bre dans l'eau du canal des Étangs, à Cette, se trouvait cette forme,
que je ne rapporte ici qu'avec doute, parce qu'elle ponrraitn'ébe
qne le jeune âge de quelque autre espèce.
Vi) Le genre UroUptus de M. Ehrenberg, à en jnger «Taprci Ici
figurei» de la plupart des espèces , doit être en partie rénni aux Oiy-
triques , quoique cet auteur lait rangé parmi ses Colpodées en le ca*
raclérisant .seulement par l'absence d'an oïl, d'une langue et à'wH
trompe, et par la présence d'une queue. Des cinq espèces qu'il j r^
porte ai^ourd'liui, Uj^remi^ref UroUptus pUcis (Infns. i838, PI- XL,
'*g* 0> donnée comme synonyme du Trichoda piscit de MûUer ^Mûii.
Inf. Pi. XXXI, tig. 4 7 1-4) > ^v"i^ ^'^ ^^ i^o nommée par le nêne
auteur Oxy tricha pi sds ; elle a le corps cylindrique, presque turbiné,
aminci postérieurement en forme de qneue épaisse. Sa longueur eitde
o,i8; ce pourrait bien être la même que nous nommons Ùxythà^
caudata. La deuxième, Vroleptus ritusculus (1. c. fig. a) , donnée pev
synonyme du Trichoda musculus (MûH. inf. Pi. XXX, fig. â-^). nul
été placée par M. Bory dans le genre lintule ; elle a le corps blanc i
pyriforme, renflé en arrière', puis aminci tout à coup en forme àt
queue, long de o,i3. La figure donnée par MûUer n'est assorémealpu
eallo d'une Osytri^o , «t U pbraae caractiriitiq[ac de cet aoteur îiér
'* DES IHF05OIRE3. kii
** Oj^ir^ha lepus. E^r. Inf. PL XL^fig. 5, et Oxy-tricha puUarttr»
Ehp. 1. c. f. 3.
Lei AtnoL espèces qae M. Ehrenberg reat nommer ainsi nons
pinitient fort douteuses. En effet, il dit lai-méme ne les «roir
pM remes depuis i83o; il décrit la première con^ne ayant le
« eorpa blanchâtre , elliptiqne, glabre, plat, cilië en arant, mnni
inyiei en arrière. » La seconde a le « corps blanehitire, lancéolé ,
MJpi ans deux extrémités, et rentra an milien , «Tec une tête
■V-pon distincte , nne qoene hérissée , et la bouche fort étroite. »
Le TriAoda nasamonum du mdme anfteur, nommé d'abord par
nfei iMur 11. Hemprichi Condjrlatioma parait bien être, comme
il le pense aussi , nne Oxytrique imparfaitement obserrée en
IMpie I elle est longue de 0,09 , et la figure n*est grossie que
cent foîi. Ge dont M. Ehrenberg a youIb faire le genre Ceraiidium^
BAràetérisé par nne profonde échancrure en arant, n*est sans
Aoute aussi qu'une Oxytrique mutilée ; il ne l'a pas reme depuis
ijBso , et, à cette époque y il la trouva parmi des conferres, et ne
pot robsenrer qu'au grossissement de 100 diamètres. Il la décrit
comme ayant le corps cunéiforme, le front bicorne awe les
oomea tronquées.
faaiit nne forme aplatie et une queue implantée en deoous et quelquet
bHs raree et trè«-eoQrt« en arant , te rapporterait plntAt i qb SystoHde
n à une Errilie. Dans l'ourrage de M. Ehrenberg , la figure repréiento
bien on Infntoire muni partout de cils en séries régulières , comme les
Nraméciens ; mais les cils plus longs de la bouclit , et la forme générale
pe'rappertent an contraire à une Oxytrique. La troisième espèce, I7ro-
}9fÊmt kaip€S (Inf. M. XL, fig. 3) a été Tue par M. Ehrenberg en aTril
itan aoAt i83i , dans les eoTeloppea mnqmeuact TÎdct d« frai de Gre-
aenilla. Dana chaque cellule il ny avait qu'un seul aninul long de
9,1X3 verdatre, oralo-oblong , turbiné, obliquement tronqué et ex-
earè en ayant, et eflSlé en manière de queue en arrière. La quatrième
aipItL , nommée arec doute Oroiêptus? lamdla est probablement un
Trmekêiimi{ quant à b cinquième enfin , JJroleptusJÛum (Inf. Pi. XL ,
Ig. 5) , il est Traisemblable qu'elle a plus de rapports avec le Spi-
r^ttumum ambiguum^ qu'avec les autres Uroieptus ou les Oxytrique* ,
en avM fEmektfyt camiutm de Miller (Inf. PL fV , fig. 95 , ^} , citée
Bsal è propos comme qrnonjma.
42!9( ' HISTOIRE ITATUiOUJiE
%
••• Urosij-la.
m. •
Le genre Urasi^la de M. Ehrenberg contient mia aenla ttçirn^
Urotiyla grandis (Ehr. Infos. PI. XLI , fig. 8) , qui par •& taaàt
le rapproche bien des Ozytriques , maii <iai, mÎTant la deicrip- '
tion de Tanteur , en différerait par des rangée». 4e cik nom-
fareuscfs et régulières , comme chez les Paramëcieiia et les Bor-
sariens. Sa longueur est de 0,18 à 0,18. Son corps est blanc,
demi -cylindrique, presque en massue, arrondi aux deux ei-
trémitésy mais un peu plus épais ei^ arant^ il est muni de s^yïi
courts. La bouche est une très-grande fente ntuée en avant»
bordée de longs cils , et égalant le tiers ou le quart de la lon-
gueur totale En arrière , dit M. Ehrenberg , on distingue une
fente plus petite , qui est éridemment l'anus et qui est aenkaMot
bordée de cinq à huit petits stylets d'un côté. Ij!yrpttyle aVris
facilement 1* indigo; elle contient sourent à Fint&iàir des Bt-
cillaires et de petits Infnsoires qu'elle a dérorés et. qui la font
paraître bigarrée.
3* Gbnrb. KÉaONE. — Kerma.
An. à corps mou, flexible, oyale, déprimé avec dei
cirrhes ou cils épais , non yibratiles , en fcmne de soi»
ou de stylets, et avec d'autres cirrhes plus courts et phtf
épais , recourbés en fcMruie de crochets ou de comiculet, et
servant souvent de pieds.
Les Kërones de Mtdler , bien caractérisées par ce que oet
auteur nomme des comicules , appartiennent presque toutes
à notre genre Kérone. M. Ehrenberg^ au contraire, a sé-
paré des Kérones,pour en former son genre S^ylonytMai
toutes les espèces qui , avec les comicules , ont aussi des
stylets , de sorte qu'il ne conserve le nom de Kérone, qn't
une seule espèce , vivant parasite sur les Polypes d'Ain
douce.
Les Kérones ne diffèrent des Oxytiîques que par la fbnne
de leurs cirrhes ou appendices, dont la base est ordmaiit-
DES INFUSOIRES. (23
neot renflée en un globule transparent qui se meut en même
ODps. Elles sont également voraces, et se montrent de
ijme abondamment dans les eaux stagnantes et dans les
rfusions. Elles éprouvent facilement des déformations très*
ariées , qui ont donné lieu à l'établissement de beaucoup
'espèces par MùUer.
. Ubone PumitÉK. Kerona pustulaia (i). — PI. VI , fig. lo, 1 1 ,
Uet i8, etPl. Xill,Ûg. 7.
Corps incolore, ovale, oblong , déprimé , contenant fréquem
lem des corps étrangers. — Long. 0,18.
Gtt Infnsoire , Tun des plus communs et des plus faciles â
Konnaître , te montre dans les infusions et surtout dans l'eau
es marais consenrée avec quelques herbes , et déjà altérée par
i putréfaction; j'ai représenté (PI. VI, fig. ii, i4> 18) quel-
mt-ones des déformalioiis bioguliéres qu*il présente par suite
'me mutilation ou d'uue décomposition partielle ; on reconnaît
iiément dans ces altérations l'absence d'un tégument cbei les
irooes , et la possibilité qu'a un lambeau ou un lobe isolé de
ontinner à rivre. La figure 18 de la planche VI montre corn-
Mot des corps étrangers (e) avalés par l'animal t>envent être
nrétés on expulsés an dehors ; on y voit aussi une partie ova-
lire (a) en apparence moins molle et moins transparente que le
(1) Gr9ss€ araignée aquatique , goulue. Joblol , Microsc. PI. »,
|. S-S, PI. 8, âg. 9. PI. 10 , fig. 19.
Foiçox omiseus , Ellû, Phil. trans. t. 59.
Tnchoda sUurut p — cydidium , — pulex , — caMUum , •— eurtor,
• magur , Mûller.
Mêmmm pmtUUaia , — MÛlIer , Pi. XXXIV , f. 14.
SùmoMiapus larva, volutator, Fabr. Ap. Mâller.
(hey tricha pulex, — voluiator, — puilaster, Bor/ , Encjcl.
JTcroiui pmttuiata , augur, — forcata , — silurus , — larpoide ,
Mjgtmeodela cydidium , Bory , Encycl.
Kmomm fmttuUu , Ehr. Mém. Berlin, i83o-i83i.
Styhmyekia pmttfilnta , Ëhr. Inf. i838 , Pi. XUI « lig. 1
hn UISTOIBE VATURELLE
reito ; o^est oe que M. Ehrenberg a ronln nommer la tM&ili.
J'ai Yopir l'addition d'une seule gouttelette d*«looolc«iKéioiMi
le décomposer k vue en commençant par une extrémité et Umt
flotter dans le liquide des globules sarcodiquas et des loboki
encore retenus par cette même substance ét|rée > tandis qie le
reste du corps continue à se mouvoir.
* Eerona eahiiium (Mûll. Inf. PI. XXXIV), fig. i i-i3; et TWdbck
fopeaia (Mfill. Inf. PI. XXXVI , fig..6-S).
On peut je crois rapporter à Tespéce précédente, comme tSa^
pies Tariétés, les deux Infnsoires décrits sons ce nom par lllllkr;
car les appendices qui caractérisent cette espèce mat trèsfirii'
blés quant à leur nombre et quant à leurs dimensions ; qniJqiii
fois même on naperçoit que par instants et dans certaines poa-
tions les comicnles caractéristique!. Le premier de ces Inftaioîni
est signalé par les seuls mots « laiiuseula , ohlonga, aniichcormr
culis micaniihas. » Et à cette phrase linnéenne indiquant qn*îl ert
oblong , un peu large, muni en ayant de comicnles agitées. Y»
teur, dans la notice suivante, ajoute que la corps est égal {vciqw
plan , obtus aux deux extrémités , rempli de molécules noinltni,
qu'il a en avant deux ou trois comicnles et qu*il est nnmi defoia
en arrière. Il a été trouvé dant les infusions végétales, et IffiUcr
dit avoir rencontré un animal très-semblable dans l'eau deJMr.
L*autre (7V. foveaia) a pour phrase caractéristique ces leoli.
mots « oblong un peu large , avec des comicules agitées en ithiC,
mais sans soies en arrière. • C'est dans les remarques snifiiittt
que Millier dit qu'il est excavé d'un côté et renflé an bons Ai
côté opposé. 11 a été trouvé dans l'eau de mer fétide.
** Kerona histrio (Mûll., PI. XXXIII, fig. 3-4) Sij-lomehu hit-
trio (£hr. , Infus. Pi. XUI , fig. 4).
Cest probablement aussi une variété on une modification de la
Kerona pustulata qui a reçu ces noms de Mûller et de If. Ehren-
berg. Le premier de ces naturalistes Ta observée dans les esiu
douces , parmi les conferves ; il la caractérise par cette phnfi
« K. ovale obiongue , pourvue en avant de points noirs vbboo^
nés (punctis mueronatU nigris) et an arrière de pîiinnlasbHi|i'
ndinales » ; et il ^oiita dans sas remarquas qua las qoirfreea
i
DES IlfFUSOUBS. kSA
Éq points noîn mobilst de la partie antérienre lont des pomtei
obfles sur on nodule, ou pins exactement sont des globules
mrros d*ane comicole flexible et paraissant cbanger de place
ir SDÎte de leur agitation continuelle. Le corps membraneux,
•phane, est rempli de très-petits points moléculaires entre le§-
lels sont des globales plus grands, isolés, très- transparents, au
Msbre de quatre ou davantage, et qu il suppose être des ovules ,
I observant qn*on ne les voit pas dans tous les individus. Les pin-
ilea postérieures ressemblent à des soies , elles ne dépassent pas
corps et sont rarement écartées. M. Ehrenberg, en la regar-
ni comme synonjme de Tespèce deMûller, décrit saSi/'lonichia
ttrio comme ayant le «corps blanc, elliptique, un peu renflé au
iliea avec des crochets rassemblés en un groupe antérieur , et
omida stylets, mais sans soies.» «Elle est dit -il, très -analogue
la St, puiimlaia et me paraît en différer seulement parce que ses
gdiets sont groupés près du front au lieu d*étre disséminés sur
vie la face ventrale , par Tabsence des trois soies terminales et
ir la position plus recalée de la bouche. » ( Ehr. 1. c. SyS.)
* Eâromepimltiit.^Kerona puUoster. — (Mûll. Inf. Pl.XXXllI ,
flg. 3i-s3].
Sous ce nom » Mûller a décrit une espèce dont il donne trob
pNs totalement dissemblables et qui nons paraissent encore
m lérones postolées , mal observées ou déformées par une cause
jielconqne. Cet auteur la décrit comme ayant le corps presque
file, sinaeuz en avant, le front comiculé, et Textrémité posté-
inre garnie de soies. M. Ehrenberg l'indique conmie synonyme
• son Ojç^lrichapuUmtter {Inî. 1 838^1. XLI, fig. 9 ).
t. KlaoMS MOULE. — Kerona mjriilus, — PI. Xlll, fig. i-3 (i).
Corps très-déprimé , ovale oblong, élargi et arrondi aux deux
■MnitéSy pourvu d'appendices très-longs, formant une rangée
{i) Le pirouetteur f Joblot, Micr. PU II, fig. 3. — Paramecium^
ft. 1751.
Kvma mytilut , Mûller , Inf. PI. XXXIV , fig. 1-4.
ipfaVi*to mfUUu , Bhr. 9* Mém. i83S» H. VI. — lafiu. i838,
XU,ig. IX.
J^26 HISTOIRE NÂTUKELLE
de cils très-forts en avant; une s«!conde rangée decirrhesreeOnbès
en crochet, et des stylets nombreux en arrière. La rangée decOi
qui conduit à la bouche n'atteint pas le milieu du corps.— Longoeur
de 0,14 à 0,28.
Cet Infosoire, Tan dés plus grands, vit dans Veau de max«l
conserrée depuis longtemps , et surtout dans l'eau qui baigne da
Oscillaires ou desConferves ; il ne diffère encore guère delaKénme
pustulëe que par ses dimensions et par la force de ses appendioa;
il faut cependant noter aussi que les bords antérîenr et potténAI^
sont plus minces , plus flexibles et susceptibles de se relerer cmm
les obstacles , de la même manière que chez certains FœlsoonieaB,
notamment chez la Plœsconie patelle , avec laquelle il a qodqoer
rapports, et chez les Lozodes. Il avale un grand nombre de coq*
étrangers» et j*ai tu même nn indiridu contenant une bnlle d'à*
que sans doute il arait aralée à la surface des conferres enitf
lesquelles il vit.. 11 se décompose en difflnant avec nne uihêM
facilité. Pour peu que le liquide soit modiflé par révaporatioQ oa
autrement , et si la décomposition n*est pas complète , le rolf
continue a vivre sons nne forme tout à fait différente. Aine,
conune le pense avec raison M. Ehrenberg , les Kerona t^rf^*
K» haustrum K. haustellum et Trichoda Jimhriaia de Mûller, ioat
établies sur des restes de la partie antérieure de notre Kérone
moule ; les Trichoda trota et T, rostrata sont des restes de la paitie
postérieure, et les ffimantoput acarus^ S, ludio H. sannio tXS. e»-
rona ont été institués par Fabricius , d'après les dessins de MOUer,
représentant divers débris du même Infusoire.
Mûller décrit la Kérone moule conune étant presque clavifonne
aVec les deux extrémités plus larges, diaphanes, ciliées, et comme
pourvue de cornicnles en%vant et de soies en arrière; pob il
ajoute que la forme de cet Infusoire, qui est l'un des plus grands,
est difficilement déterminée ; il signale la présence d*nne rangée
de globules diaphanes le long d'un des bords et décrit exactement
le mode de décomposition par diffiuence. Il l'a trouvée cboumi-
nément dans l'eau de marais conservée longtemps dans des vas»
M. Ehrenberg, qui prend cfette espèce ponr type de ton genre
Stj^lonjrchia, lai attribue nn large intestin d*où partent de nom-
breux estomacs en massue , nn ovaire granuleux, denx terticnlcf
ovales et une vésicule séminale contractile. 11 lui assigne la forme
d'une monle et la représente entourée d*nne rangée de cib inflé-
chie d'nn côté , qoe jen'ai pu voir conune lui.
■^
0E8 iirrusoiftBfi. kHt
I. UiONi •iLUiii.-^JKfrofui /î/icntf»— PL XDI, fig. 4 (i).
Corps ofale oblong , plus large et arrondi en avant, garni de
inlies eomicolés sur toute la face ventrale, et de stylets en ar-
Hn; la rangée de cils qui conduit à la bouche occupe la moitié
■ corps. — Longueur , 0,1S.
Qnnqae tres-Toifine de la préoëdente , cette espèce paraît s*en
Wngner saflhamment par sa taille et par ses appendices. Elle
I tfonre de même dans l'eau de marais conserTëe longtemps.
l'a' fort mal figurée en la parsemant de crochets trop pro-
I, tandis que dans sa notice descriptiTe il dit que les crochets
a eondenles ne s'aperçoirent pas facilement et qne sourent ils
Ml paraisMnl qne comme de simples points mobiles. M. Ehren-
Mffg nomnia Stjrlonychia silurùs un Infusoire qu'il ne rapporte
^9im» doQte à Tespèce de Mûller ; il le décrit comme de même
hnaa qne la précédente espèce, mais plus petit et pourm de
i|||t eits frontanz, de huit crochets, de cinq stylets et de trois
i» tons oei aiqpendices étant très-longs.
* Sijrlowfrckia appendieulaia (Ehr. , Infos. PI. XLII, fig. 3).
Sons ce nom M. Ehrenberg décrit un Infusoire qu'il a trouvé
l'eau de la mer Baltique , et qui me paraît bien roitin du
prioédent ; l'auVeur lui attribue également de longs appendices,
il le distingue par sa forme elliptique plus arrondie, et le
d'insertion oblique des soies.
I.î E$ram0 lanetolata. {Stjrlonjréhia lanceolaia^ Ehr. Inf. PI. XLII,
fig. 5.)
Gitte espèce, que je n'ai point vue, paraît d'après la deicription
il M. Hhrenberg devoir être bien distincte de toutes les autres;
lia a le eorpa long de o, so à o, i s d'une couleur verdâtre pâle,
Wiéolé» également obtus aux deux extrémités; son ventre est
(I) KëroHa sUurus ? Miill. Inf. Pi. XXXIV, fig 9.
S^j€m êÊmmi , Ehr. Inf. i838» M. XLII, Hg. 9.
kiS HISTOIMX NATURELLE
plat , ses crochets sont groupés près de la bouche , elle nunqBe
de stylets. Elle rit parmi les Gonferres. L auteur loi attribtti moC
k dix-huît rangées dorsales régulières de cils, ce qui tendrait à la
faire prendre pour un Bnrsarien. 11 a compté en âTUil cinq cro-
chets et en arrière quatre stylets; il dit aussi aTohr m ime réà'
cale sémhiale simple et un grand testicule orale. Enfin il daoit
et représente la décomposition par diffluence oomme le plicas'
mène de la ponte. On ne peut d'ailleurs, d'après sa descriptioD,
s'empêcher de supposer une grande analogie entre cette «pies et i
VUrosi^la grandU du mècne «nteur.
5« Eêrpnmpofyformm (fibr., Inf. PI. XLl, fig. 7),
Sous ce nom M. Ehrenberg décrit nn Infoioîré qui earaitd^
été TU par Leeurenhoek , Trembley et Rosd» TÎTanft perMÎtoar
l'Hydre ou polype d*éaa douce, et qui aurait été nommé Çfreiidim
ptdieulut par Schrank et par Olfen. Cet animal, long de o,it^
blanchâtre, déprimé, à contour presque réniformé, est poen*
de cils et de crochets a la hch infériemre, et présente eft anat
une rangée de cils plus saillantf. M. Ehrenberg ne conaam^
cette seule espèce dans son genre Kérone qu'il caractérise alon
par rabsence dei ityleti.
XIV* FAMILLE.
PLOESGONIENS.
Animaux à corps ovale ou rëniforme, déprint)
non contractile et très-peu flexible , mais soutenu par
une cuirasse qui n'est qu'apparente , et se décompose
par diffluence en même temps que tout le reste; avec
des dis vibratiles autour de la bouche , formant soafeot
une rangée régulière, et souvent aussi avec des cirriies
en formes de stylets ou de crochets mobiles ; — nageant
au moyen de cils vibratiles ou marchant au moyen des
autres appendices.
La famille des Ploeaooniens comprend in^ types
1
MES IWFU80IRE8. kM
lien différents , qui n ont de commun qu'une appa-
lence de cuirasse résultant d'une consolidation tem-
poraire de la surface du corps , qui n'est que peu ou
point fieiible , et qui ne montre une sorte de contrao-
tilîlé que quand l'animal commence à se décomposer.
On voit bien alors que ces Infusoires , comme tous les
pcécédants, ne sont encore formés que d'une sub-
stance molle , glutineuse , sans traces de fibres ou de
Bttnbranes. De ces Infusoires , les uns ont des drrbes
plus forts en forme de crochets ou de stylets comme
ksKéroniens, et pourraient véritablement constituer
iM famille à part : ce sont ceux dont M. Ebrenberg
Ame sa famille des Euplota, les autres n'ont que des
xib minces > vibratiles , souvent à peine visibles ; cesont
kl Laxodes, genre établi par M. Elhrenberg, mais
m^rté par lui avec ses Trachelina,
Les Plœsconiens, pourvus decirrbes ou d'appen-
dices en forme de stylets , de crocbets , etc. , se divi-
sent en quatre genres , dont les deux premiers , PUes-
<onia et Chlamidodon , distingués par la présence
^Que bouche bien visible » diffèrent l'un de l'autre
|ar l'armure dentaire qu'on observe chez le second
isolemenl. Les deux autres genres n'ont pas de bouche
; ils sont caractérisés par la position des cirrhes
appendices qui, chez les Diophrys^ sont groupés
deux extrémités , tandis que , chez les Coccudina^
iitnocupent toute la face inférieure.
* Mûller laissa tous ces Infusoires confondus parmi
ses Trichodes , ses Kérones et Be& Kolpodes ; M. Bory
^•éparc les Plœsconia, mais il les a malheureuse-
ment associés avec des Systolides dans sa familles des
CitharoïJes.
[^ Plœsconiens , comme les divers types des fa-
430 HISTOIRE IfATUBVLLE
milles précédentes, ont pour organes locomoteurs des
cils ou cirrhes plus ou moins épais , plus ou moi»
mobiles; chez plusieurs, la bouche est très-Tisibie,
ainsi que la rangée de cils destinée ^par son agitatiiai
à y conduire les aliments. Quelques-uns ont la booife
entourée d'un faisceau de soies fortes^. A rintérkor*
.v(Mt aussi , comme dans les précédents , des Yaeoobi
les unes contenant les aliments, les autres ne oontarii
que de l'eau et se contractant plus rapidement 6a A^
paraissant tout à fait , mais rien n* j ■ rffsgamWe à m
intestin.
Souvent des corps étrangers, avalés par Vwtûaâ}
se voient à l'intérieur, ainsi qu«> des corps ovaUm
demi -transparents , que M. Ëhrenberg » oomme dm
les autres types , veut nommer des testicules.
Leur multiplication a lieu par division spontaofei
transverse ; mais on voit dans des infusions des infi*
vidus beaucoup plus petits, qui s'accroissent pesi
peu , et qui ont dû provenir d^un autre mode de prs*
pagation ; cependant je ne crois pas qu'on soit soi-^
samment fondé à nommer œufs les granules qiAi
aperçoit dans l'intérieur du corps de divers PkeioiK
niens , ni ceux qui restent après la décomposition Je
ces animaux par diffluence.
Plusieurs se produisent abondanunent dans Ici il*
fusions végétales non putrides » et dans les eaox à
marais conservées avec des débris végétaux ; d'aatrtf
habitent en foule dans les eaux stagnantes» soit dootts,
soit marines , parmi les herbes aquatiques.
DES INFUSOIRES* %81
<•' Gbnrb. PLOESCONIE. — Plœsconia.
An. à contour ovale, plos ou moins déprimés, soutenus
pat mie apparence de cuirasse marquée de côtes longitu-
dinales, munis, sur une des faces ordinairement plane, de
db épars, charnus, épais , en forme de soies roides ou de
apocbels non vibratiles , mais mobiles et*servant , comme
ntamt de pieds pour la progression sur les corps solides *,
fortani sur Tautre face une. rangée semi-circulairtt et en
jkaodrier ou en écharpc , de cils vibraiiles régulièrement
d^ÎBote, dépassant le bord , et devenant plus minces à par-
tir de la partie antérieure jusqu'à la partie postérieure où
té trJove la bouche.
Il n'y a pas d'Infusoires plus faciles à reconnaître d'une
toauière générale que les Plœsconiens , dont la forme et le
aKKle de natation sont assez bien indiqués par le mot grec
. vUio> navire , et qui ont en outre Thabitude de se servir
^des cils de leur face ventrale comme de pieds pour mai*cher
. lentement sur différents corps solides à la manière des lu-
aeetes, ce qui leur a fait donner le nom de petites araignées
Citiques, par d'anciens micrographes; mais en même
ps » il n'en est pas de plus difficiles à étudier dans les
**^lilaib de leur forme et de leur organisation. Leur transpa-
** Vaqp^t si grande , et leur cuirasse apparente comme leui*s
VÊk y ont si peu de consistance , que pour se faire une idée
fle kor strdcture , on n'a pas d'autre moyen que de dessiner
- in grand nombre de fois et de comparer les apparences qu'ils
^ pùëment sous différentes incidences de lumièœ ou quand
aalàit varier légèrement la distance du poi*te-objet aux len-
tllesdu microscope : et encore, malgré toutes ces précau-
tions, est-on fort embarrassé pour décider ce qui est le dessus
^ le dessous de l'animal , et si tels cils , tels appendices
en particulier, telles côtes saillantes appartiennent à la face
tapérieure ou à la face inférieure. On ne sera donc pas sur-
fris de voir qu'il est absolument impossible de rapporter
438 HISTOIRE IIATURKLLE
avec certitude les espèces figui-ées par Millier, et notAmmoit
son Trichoda Charon à aucune des espèces qu'on voudn
étudier avec soin aujourd'hui. Bi*jn plus, je dob direqall
m'a été impossible de reconnaître une quelconque des es-
pèces que j'ai étudiées , dans aucune des figures données à
trois différentes époques (1830-1833-1838) , comme de phi
eu plus exactes, par M. Ehrenberg pour son Eupkta on Bt-
ploies Charotiy qu'il dit être le même que le Trichoda Cka^
ron de Millier. Tout dans la forme des Plœsconia manque
de symétrie , je dirais même de régularité, si Ton ne troonit
cette dernière condition dans la disposition des cils fbnnant
la bande semi-circulaire, et jusqu'à un certain point dans
les côtes de la cuirasse apparente ; mais ni les «ârrliei qui
servent de pieds , ni le contour du corps, ni les diverses siil-
lies, ne montrent la moindre régularité«t On ne peut mène
plus apercevoir aucune ti*ace de régularité dans le reste,
quand par suite de l'altération du liquide ou par l'effet d'une
circonstance quelconque, l'animal n'est plus dans des oondi*
lions convenables ; car alors cette apparence de cuirasse ve-
nant à s'effacer peu à peu, il s'arrondit en ua disque creusé
de vacuoles de plus en plus nombreuses, et ses cils ou cirrlies,
après s'être agités encore pendant quelque temps , se crispent
ou se flétrissent et finissent par disparaître (pi. X fig. IsK);
tel est l'effet produit par l'approche d'une barbe depluine
trempée dans l'ammoniaque ; ou bien si l'animal a étfjjUessé
ou décbiré par quelque fix>ttement ou par la oompMbioo
entre les débris sur lesquels il se trouve, on le voit déformé
et contourné de la manière la plus bizarre (pi. X , fig. 7 ^
fig. 13) ; sa cuirasse a disparu, et c'est à peine si l'on rçcoD-
iiaît un indice de régularité dans les cils de i'écharpe.
Je n'oserais assurer que dans tous les cas j'aie pu mt
faire une idée bien précise de la structure des Plœsconies;
cependant voilà ce que j'ai cru voir à plusieurs reprises et
après de nombreuses observations : une Plccsconie alafonns
d'un disque obloug , un peu plus épais au centre. La bce
supérieure, lisse ou marquée de côtes suivant les espèces i
>
i
i
MES nrrvsoiBEs. 48S
prétente «me rangée de dis presque semi-circulaire, ou
■Jenx en ëcharpe ou en baudrier, qui, étendue d'abord
près du bord antérieur, descend à gauche jusqu'au delà du
i^lîeii y en rentrant peu à peu vers le centre. Ces cils plus
é|ptb i h base , infléchis diversement dans le reste de leur
Ibogoeor , ont une direction oblique vers la gauche : ils
^romrent tous successivement un mouvement de vibration
rapide, qui se propage depuis le bord antérieur jusqu'à
fettrémité postérieure où se trouve la bouche, et où ce
■onvement conduit les particules nutritives qui sont ava-
léei par l'animal , ou du moins logées dans les vacuoles qui
m fimnent successivement au fond de la bouche. C'est aussi
am moyen du mouvement vibratile des mêmes oils , que l'ani-
mal peut nager. La face infërieure » celle qui est toujours
toomée vers les surfaces sur lesquelles marche la Plœsconie,
art pourvue de gros cirrhes épais à leur base, amincis au som-
met, souvent roides ou courbés en crochet; mais toujours
trèi-fleïibles et susceptibles de se mouvoir dans toute leur
longoeor au gré de l'animal qui s'en sert absolument comme
litfpîeds , tandis qu'il nage à l'aide des cils de la rang^ en
idiarpe. Les cirrhes de la face inférieure ou ventrale sont
ilk{iun{n très - irrégulièrement ; on remarque néanmoins
qiAb sont plus abondants aux deux extrémités , et quel*
fwSrit , ils ferment comme une rangée vers le côté (boit,
■s peuvent être tous semblables » mais ordinairement , ceux
4b fextrémitë antérieure sont plus courts et ont la forme
4ê crochets (uncini de Mtiller); et ceux de l'estrémité
ieure sont plus longs, plus roides et ont été dé-
espar le nom de stylets ( styli, Ehr.); leur base paraît
supportée par un renflement globuleux , ce qui a fait croire
fphh sont sécrétés par un bulbe comme les poils des ani-
■ans supérieurs, mais c'est une erreur; bien loin d'être des
fèib véritables , ce sont des prolongements de la subsUnce
ne de llnfnsoire , participant à la vitalité de tout le
• Ce qui le prouve , c'est la manière dont ils se dé-
et s€ contractent quand l'animal meurt.
ivrmoiiu. 38
kdk HISTOIRE VàTUASLLE
Aiusi, dans mon opinion , une Plœsconia, màïffi]k
complexité apparente de son organisation , est encore lu
animal aussi simplement organise que ceux que nous avons
étudiés précédemment : une simple substance charnue ho-
mogène, prenant pendant la vie une forme asseï oompleu»
qu'elle perd à Tinstaut où l'animal va cesser de vivre, pane
que rien de membraneux et de fibreux ne la soutient s ds
cils ou des ciiThes de diverses formes , mais encore de màie
nature f et je dirais presque de même consistance; nae
bouche > mais point d'anus ; des vacuoles creusées soit M
fond de la bouche par TefTet de l'impulsion communîqiiK
par les cils vibratiles au liquide environnant » soit oreméa
spontanément dans un endroit quelconque près de la sir-
lace, quand l'animal comprimé ou n'étant plus dans ks
conditions normales, va cesser de vivre (PI. YI, fig. 7.*
PI. VllI , fig. 4. —PI. X, fig. là) i enfin des granules de di-
vei'sc nature, disséminés dans la masse, et que je ne pois
prendre pour des organes déterminés ou pour des oeu&.
Il y a bien loin de cette manière de voir à celle de M.Eb-
renberg ; en effet, pour cet auteur, les Plœsconia dont il a
changé le nom d'abord euEuplœa (ku bon, irXoiov navire)»paii
en Euplotes (eu bon, n^orY:; navigateur), sont des« Polygastri-
ques cuirassés, à tube intestinal distinct, ayant deux orifices
séparés et dont aucun n'est terminal. » 11 a constaté, dît4l,
la structure polygastriquc de l'appareil digestif dans qualic
espèces, en leur faisant avaler des substances colorées, nuK
il ne montre dans ses figures que des globules de couleur et
non l'intestin. Dans une seule espèce, il a reconnu direde-
ment la position de l'anus par la sortie des excrements ; dam
les autres , il la déduite de la saillie de la cuirasse en arrière.
Les appareils génitaux qu'il dit avoir vus dans leur dualume
chez sept espèces, mais complètement dans une seule, sonti
la fois chez quatre de ces espèces des granules incolores, roods
ou ovoïdes, qu'il appelle des œufs \ puis chcs trois espèces, an
corps 1 ond qu'il nomme testicule ) enfin , diez cinq espèces,
une vacuole \ et chez une auti'c, deux vacuoles qu'il nonuoe
i
I
I
DES IKFUSOIRES. <k35
des véticnles séminales. Il dit que la division- spontanée a
été obiervée ches une seule espèce dans le sens longitudinal
et dans le sens transversal, et que chez les autres, ce dernier
mode seul a été observé.
-Mous 4!royons qu'en efiet la division spontanée ne se fait
ehei ces Infusoires qne transversalement, et le fait de deux
individMeoilés pamllèlement^.quoiqiile vu par Alùller une
seule fois et p!àr M. Ehrenbcrg , est accidentel et sans rap-
port avec la propagation de ces êtres.
, lies Plœsconies se trouvent très-abondamment dans Teau
de mer stagnante et dans celle ({ui est conservée avec quel-
ques plantes marines ; elles se trouvent aussi dans les eaux
douces conservées de la même manière; enfin, certaines es-
pèces se produisent en quantité considérable dans les Infu-
sions.
fkXELLB.^^ PlascamttpaiMt(i), — PI. V111, fit;. i-1.
Gorps'dépriméy en ovale presque régulier (d un quart plu«long
fM iai^), aminci et transparent sur les bords; rangées de cils
Tibratîks lbrmaD^un arc de cercle assez éloigné du bord qui est
ëÊkîé de ce côté , et ne dépass^ant pas lo milieu de la longueur ;
tO à W cirrhes presque semblables en dessous ; cinq côtes |H'U mar-
quées à la cuirasse. — Long de 0,080 à 0,126.
<i
'iJFn trouvé abondamment cet Infusoire , le ili janvier 1 83(» , et
.^é^ I" an 6 mars 1 838 , dans un bocal où je conservais depuis six
de Tean de Vëtanfc de Meudon avec des Lemna et des Coii-
I; j*^i vu des individus avec des rirrhes rameux, d'autres
nn prolongem'ent irréfinlieren manière de quene; beauconp
avec des vacuoles très-grandes. Quand Tcau dans laquelle na-
geaient les T'iœsconies entre des lames de verre , s'était à moitié
(j) T'richoda palelltt , Miiller, Yerm. p. ()5.
M/erona paWlla , Miïll. Inf. Pi. XXXIII , T. l4-l8, p. :)t38.
CoccuJina Keroninn êl (\ rl*iusa^ V*ory, Knc>rl. i8^4» V- '1'^*
Euptoivs patelin, Klir. ii>33. — Infus l83S . Pi- \l.ll . t. IX
p. 3:8.
28.
436 HISTOlItE NATURELLE
éTaporée , si j'ajoatais lont à conp de Teaulntcfae , je yopk ca
animalcules changer de forme en s'arrondissant (Pi. VIII , fig.4),
émettant sur leur contour un on plusieurs lobes saroodkiMi,
dans lesquels se produisaient, comme dans le reste dn oorps,
de nombreuses vacuoles qui en s*agrandissant finÎMaiént par n
fondre ensemble , et d*où résnltaient des ▼acnolea pins grands î
contour lobé ; en même tempi» les cils se contractaient et
saient par disparaître.
Mûller doit avoir vu cette espèce , mais il la figure de la
uière la plus înezactc , sauf peut-être les figurée r6 et 17. fi II
définit comme une«Kêrone univalre, échancrée et comicaléeei
avant, pourvue en arriére de soies (cirrhes) flexibles, îtendanlMi»
11 signale les globules mobiles qui supportent les cirrhes dinit ra-
nimai se sert alternativement . comme de pieds on de rames. H
l'observait pendant l'hiver deiyyGàiy;; dans de Feaif dent- ^
rais conservée avec des Lenma; M. Ehrenbeig, qni observa os
même Infusoire au mois de janvidr i836, avec des Lemnaje-
cneilHes sons la glace , en donne une figure (Inf. Pi. XUl, flg. 1) ^
qu'on ne peut s'empêcher de trouver fort inexacte. Il Iniattriba»
sept cAtes fines sur la cuirasse, dit que le gosier est en Irriérs de
milieu , et que îanus est derrière la base des styles; il a con^
3o à 33 estomacs ; il indique une grosse glanfle ovale (testiads)
au milieu du corps , cl une vésicule séminale contractfle nmple
en arrière ; enfin, il compte lo crochets^ quatre styles, deus^'soNi
et vingt ou trente cils.
i
•i. Plcbsconie vah. — Piasconia vanntu (i). •« PI. X^ i^ li^
Corps déprimé , ovale-oblong (deux fois plus long qne \uf}t
très-transparent, lisse, sans côtes ; la rangée de dis vibratiles li
écharpe s'approchant du bord , et atteigniint presque le quart poi*
térieur de la longueur ; cirrhes de Pextrémité antérieure an noD-
bre de 5 à 8 en forme de crochets coorts, quelques-uns près de
bord droit ; 7 à 8 autres, droits, peu allongés en arrière. — Lon-
gueur, 0,lâ.
Observée, le s avril 1840, dans de l'eau de la Méditerranée con-
(i) Kvrona luinniis , Miitl. Inf. ?1. XXXllI , f. I2)-30> p* 7^»
Pietscunia i'ennu'r , Boty, Encjfcl. i8*j4*
DES lïfFCJSOlRES. 1^37
depoîtTÎogt jours. — Millier l'aTait observée dan<i l'eau
du la mer Baltique.
*. ? PLàOCOKiE BoucLUB» — Platconia scuium, — PI. X , f!g. 7.
Dant la même eau de mer, où j'avais précédemment observé
TespAce précédente , j*ai vu , deux mois plus tard, une Plœsconie
phM grande , ayant la bande de cils vibratiles moins prolongée
merriérav et les cirrbes de l'extréinité postérieure infléchis et si-
MpK; ifailleiirs, les- proportions étaient à peu près les mêmes;
Mis' je n*ai m tfae des individus phis ou moins altérés par le
ntteinent on là compression, pendant que j'étudiais d'autres ob-
(plij; je donne donc ici les trois figures 7 a-b-c , plutôt pour
les modifications de forme dont ces animaux sont sus-
es^Uest que pour proposer rétablissement d'une nouvelle es*
■V
3. FkAseonE ABAUDai». i— Picueonia ttaîieûià, -« PI. X, fig. is,
iBorps ofale*(atie fois et demie aussi long que large), un peu
|hM étroit en avant, diaphane, avec cinq côtes grenues presque
lAjDèet; la rangée de cils vibratiles s'approchant du bord gauche
' siimat, et se prolongeant en arrière au delà des cinq sixièmes de
^Ingneinr; cîrrhes faibles, peu nombreux. — I.ongueur , 0,086.
. Je l'ai observée, le 5 mars 1840, à Cette , dans de l'eau de mer
' ^B:^^*^ ^ '^ P^*^ fétide ; le prolongement extraordinaire
4fiinngée de cîli , qui dénoie pour la bouche une position plus
Wdieqne dans aucune autre espèce, la distingue suffisamment ;
ShlMBiedecirrhes en forme de crochet suffirait aussi pourempê-
^sr ^'on ne la regardât comme variété de la Fltescoma vannus,
"m
' 4. PtnRSCOifiE JLUTH, — Plœsconia cithara, — PI. X , fig. 6.
GÎMr^ ovale (une fois et demie aussi long que large), avec dix
Botes régulières, Hsses , bien marquées ; la rangée de cils vibra-
'lihs en demi-cercle , prolongée |usqu*aux deux tiers de sa lon-
Soeor ; cîrrhes peu allongés, presque tous àrextrémité pastérieure.
-- Long de 0,090 à 0,093.
Gma ÏMe espèce était eSteènvement abondante , à la fin de
k2S HISTOIRE ITATURELLE
février, dans quelques flaques d'eau de mer stagnante, k cdtédn
rhcniin de fer de Celle , avec des Crjrptomonas dont elle M nmv-
rissait. Elle ce dislingue, au premier coup d œil, par son contour
presque régulier et par ses côtes longitudinales, pint nombnHM
que dons aucune autre. J'aurais cru pouvoir affirmer qu'elle na
pas de cîrrhes en crochets ou comicnlésà la partie ant^rieore, li
je n'en avais aperça deux ou trois trésHlifficilement, une fois seu-
lement. Il paraît toutefois que ces appendices manquent souTcnt.
C'est une des espèces où j*ai cru voir la rangée de cib aitoéeâ
droite au lieu d'être à gauche « comme dans, te' plus grand mbk-
bre ; mais je n'ai pas une entière certitude à ce sujet. ^
Les figures données par Mûller , pour sa Trichoda ckaron , m-
sembleut plus à cette espèce, par le contonr et par le peu desaSHs
des appendices, qu'à celle que nous nommons Pi<rtcomie ckams
d'après la description de cet auteur', il est probable qu'il a con-
fondu plusieurs espèces sous la même dénomination.
T). Plctsgonie épaisse. — Plateonia eraaa,^-^ PI. X , fig. S.
• :
m
Corps ovale, oblong (la largeur n'est que les 5/8 delà longueur],
épais (de moitié de sa largeur) , diaphane, avec quelques indicci
de C(Mes presque effacées ; la rangée de cils vîbratiles peu courliée,
assez éloignée rlu bord, dépa^isant la moitié de la longueur; ar-
rhes groupés aux deux extrcraités, les antérieurs» au nombre de 6 i J
8, coniiculès; les postérieurs, au nombre de Kà 7, preiqoe
droiu. — Longueur de U,U72 à 0,080.
C^tle espèce se trouvait abondamment avec la précédeute dont
elle se distingue par sa forme plus allongée, plusépaisM, pv
l'absence presque totale des cotes , par la présence des appeiidicei
rnrnirulés, cl enfin par ses dimensions moindres. Elle estis*
marquuhie aus<ii par i ecartemcnt sonvcnt considérable qu'on ob*
serve entre la rriiiiçre de cils et le bord externe.
Je l'ai revue dans Tean du anal des Etangs apportée deCett^î
Toulouse, depuis vingt jours.
(i. PLOR«roNiE Caron. — PItrsconia Cfiaron. — l'I, X, fig. 8-iî'
Corps irrégnlièremrnt ovale (la largeur excède les 3/3 de U Iod*
frncur;, tronqué en avant, phis étroit en arrière, marqué dtofttes i^
DES IHFUSOIRES. 4S9
régaliéreii très-prononcées, qui le rendent comme plissé ou prisma-
tique et épais, ou en coque de navire; la rangée de cils presquau
JMMTd , peu recourbée en dedans, et dépassant le milieu de la lon-
loear , des cirrhes assez longs , droits en arrière , point de cirrhes
eonikulés en avant. — Long de 0,065 à 0,07.
GsUe «spèce , extrêmement commune dans Teau de mer conser^
fét, «t Traisemblablemcnt celle queMûlIer a décrite sous le nom
éa Thchcda Charon , mais non celle qu'il a figurée ; il la dit
Ins- abondante dans Teau de mer déjà fétide; de mon côté,
jarai obserrée sur les cdtes de la Manche , en octobre i83$, et
èau l'aaa de la Méditerranée que je conservais depuis vingt
jQVft le 3 avril 1840. Elle est bien reconnaissable à ses côtes
Iril-prononcëes , comme des plis allant aboutir en convergeant
• rotrëmilc postérieure qui est un peu rétrécie ; le bord saillant
^ porte la rangée de cils présente à son point de départ, en
•faut et à droite (quand on le voit par-dessus) , une échancrure
prafondequi, en raison de la forte réfringence de ce bord, fait
pinître le corps tronqué en avant. Les cils vibratiles , très-longs
•t très-déliés , dépassent beaucoup le bord externe, dont leur in-
Mion est d'ailleurs afsez rapprocliëe ; je n*ai pas vu de cirrhes cor-
aîcBlés vers l'extrémité antérieure ; mais seulement des cirrhes
^ droits , longs , irrégulièrement distribués vers l'extrémité
ire , et le long du bord droit. Cet Infusoire , blessé par
Ma compression trop forte, a présenté la singulière déformation
.tel je donne la figure (PI. X, fig. i3); il continuait à se mouvoir
itsc ooe eitréme agilité , mais il n'offrait plus aucune trace de
M enmsae et de ses cirrhes postérieurs.
Mftiler dëBnit sa Trichoda Charom par ces paroles : « T. en forme
diAftoelle, sillonnée, chevelue en avant et en arrière.» 11 la décrit
die comme ayant le corps ovale , creusé en dessus d'une fos-
loogitndinale qui contient les viscères , et replié sur les côtés,
l«qaftls, vos à un fort grossissement, sont sillonnés ; puis il ajoute
^'OB deasoBS ou à la face dorsale, il est convexe, sillonné , offrant
mm poapa arrondie , garnie d'une touffe de poils infléchis , pen-
ëaaiif et une proue plus étroite munie de quelques soies dressées.
Qrt anteur a vu , quand l'animal mourait par suite de l'évaporation
M'md, les cils seuls disparaître, et les poils, ainsi que les sillons du
eorpa, peisister tandis que le corps même se dissout à peine ; mais
eeb iMt , je pense , à ce que l'ean de mer en s'évaporant laîise
kkO HISTOIRE HATUBELLE
une sointion saturée de sels dcliquescents, bîea propn à
ver intacts les Infusoires; car j'ai vu moi-même, dani oette cii^
constance , toutes les Plœsconici marines , et d aulreieqièe«BQft
contraclilcs , conserver assez bien leur forme : dinsrean douMi il
en est tout autrement.
Mûller a pris pour un ovaire une ezpansioQ MrcodiqBe (kiUs
pelluciila) d*ane de ses Triehoda Charons el dam d'uitrei, ilâvé
une grande vacuole qu'il nomme amsi huila pellmciim^ TÎdft tt » ^
colore , occuper soit la poitrine , soit une partie dn ventre; m
bout de deux mois, il en vit un qui contenait une bulle opaqei^
jaunâtre {huila fareta etflavida). Cet Infuioiref dit-il , le roopit
instantanément, comme un pétard d*arti6oe, et le corps tout eniiar
se décomposant en molécules, il ne resta que la bulle, à Tii
de laquelle on voyait un globule asses grand rempli de
Mûller conséquemment veut y voir un ovaire que cet Inlbioîrapa>
tait sous sa poitrine , à la manière des Qoportes; mais il ert Imb
plus probable qu'il n*y a eu dans tout cela qn*nn phénomène de
décomposition par diffluence, après lequel restait me mM
de substances précédemment avalées par la Plœsoonie.
M. Ehrenberg a décrit et figuré de plusieurs manières db A*
plaa ou Euplotes Charon vivant dans Teau douce, et qu'il ngarii
comme identique avec la Triehoda Charon de Mûller, mais apê^
dans aucun cas, je ne puis rapporter aancnne des espèces qasf*
▼ues. Il l'a décrit d'abord (i83o i*' mém. PI. VI, fig. s. Erkâ.
tUrKupJy p. 102), comme nageant sur ledos qui est revêtu difli
bouclier diaphane, muni en dessous d'une double rangée de cro:,
chets dont il se sert comme de pieds , portant en arrière ennitt
cinq soies plus fortes et plus longues, et en avant , quelques aaM
soies plus fines; ayant une bouche formée par une très-gnui^
fente latérale ciliée , qui occupe toute la longueur du odié droitll
offre au milieu un orifice particulier plus petit pour Teotiée (b
Toesophage; c'est à son extrémité postérieure, et un peu deoM
que se trouve l'anus. En i833, il rectifie, d'après de meilleoraiol»'
servations, dit-il , la première description , quant au nombre de
divers appendices , et il ajoute ce qu'il nomme organedeféoondi'
tion ; ses figures montrant déjà la rangée de cils un peu moiiiB pit-
longée en arrière , et les crochets qui servent de piedi moios dom*
^ breux et moins régulièrement placés. En i838, enfin, il le décrit
comme ayant une cuirasse ovale, elliptique, un peu tronqede oUi'
4taement en avant^ et avec 6à 7 striesdomleeghuuiUee» 7&i«^
DES INFUSOIRES. khi
ihett lerTant de \j\eà%{Krttllcnfûsse) , 5 styles presque semblal>Ies,
!t so • 4o cils ; ajoutant qu'il n'a pas vu de soies (Bortlen). Les
umTelles figures ( Infns. PJ. XUl, fip. lo) ne montrent plus du
oat U double rangée de cirrhcs ou crochets servant de pieds , et
odiquent les stries dorsales comme autant de ran$;ées de perles,
• qui est totalement diflcrent de ce que je puis voir ; quant à la
uigëe de cils, quoique très -inexactement exprimée , elle n'est
iloi trop longue.
7. FuncoHiB TOisiNE. — /Vovro/iia ajpnis, — PI. VI, fig. 7.
Différant de la PI. Coron, seulement par son habitation dans
*eaB douce , et par sa forme plus étroite en avant , un peu plus
lende et moins plissée en arrière. Il m'a semblé aussi que le rebord
nîlUnt qui porte la rangée de cils n'est fiasécliancrécde mémo à
rorigine. — Longueur, 0,068.
Elle TÎTait en grand nombre, le 8 janvier i838. dans de l'eau
ncneillie quinze jours auparaTant dans une ornière près de Pa-
ris où Tivaient d'abord des E^daiina tenta et des Euglènes qui
k coloraient en vert. Les Hydatinea aTaient disparu, et les Eu-
Relies étaient en petit nombre et contractées. Ces Plcesoonies com-
primées entre des lames de Terre m'ont présente les déforma-
liOBsles plm curieuses (PI. VI, fig. 7 // 7 r) ; elles s'arrondissaient
p0Q a peu, en cessant de présenter aucun indice de la cuirasse et
tecirrhet ; mais les cils vibratiles repoussés au bord continuaient
Uagiter. En même temps, ces Infusoires se creusaient de Tacuoles
trèt-Dombreuses, qui bientôt, eu s'agrandissant, Tenaient à se
tefaer et à se confondre lentement comme des gouttelettes de
inuaie ior du bouillon qui se refroidit.
■
8? PkASCORiE ARRONDIE.— Plascottia subroÊunda. —PI. Xlll, fig. 5.
Coq» ovale (la largeur égale les 4/5 de la longueur d'abord ;
fhs tard elle en e>t les S/4 seulement) , épais , trouble , Lranuleux ,
MBi e<Kf s «V'stinctes ; tronqué et échancré en avant. La raiigêe de
db oonrte , éloignée du bord externe et ne dépassant pas le mi-
lita de la longueur; des cils longs et minces aux deux extrémités.
— Longueur de 0,041 à 0,055.
Cette espèce s'est développée abondamment dans me infusion
kk% HISTOIRE NATURELLE
de fiîîn prépan'n le ? 1 dôccmbre iS^."» , cl tenue à une tempéra-
ture de lo» à la®. Le =i janvier, il y avait dôj» beaucoup Je
Pltrrconîes jeunes, arrondies, Ion<rues de 0,0^1 ; ce* Infnioirei
élaient revus un peu pliisgi-os à diverses époques; le s s février,
uotauimenl, il y en avait de loup de 0,0 {S à o,o3.S , et ainn
d*nne forme moins allongée ; de sorte que le principal caractère,
tiré de la forme , pourrait bien tenir simplement à l âge ou au d^
f;ré de développement : et si les cûlcsétaicDl aussi apparentes que
dans la Plirsconie voisine , ou dans la Pitfsconie Caron , on ne de-
vrait pas liésitcrà la considérer comme une simple variété.
* 8?PLfR8CONii RATONNâiiTE. — Ptœsconia radiosa.
Elle diifôre de )a précédente par ses dimensions un peu pi»
considérables ((>.<).'> à o,oG(i) par des côtes an^si prononcées que
celles de la /V. Ctron, et eu même temps par des cilslrês-lougi,
égaux et élalés en rayons aux deux extrémités.
(/est dans Teau de Seine gardée pendant cinq ou six mois dam
des bocaux avec des Myriophj'lium , des Zygncma, etc., quefii
vu fréquemment en hiver cette Plœsconie, qui n'est peut-éhi;'
qu'une variété ou un âge plus avancé de respècc précédente.
9. pLfcscoME i.ONr.iKÈiiE. — Plœsconia hngiremis, — PI. X, fig. 9
et I?.
Corps très-dèprimé , irrégulièrement ovale (la largeur égale le*
2,/5 (h* la longueur) , ins-dilalc du côio de la rangéi' de cil^, |rfu«
transparent dans rcile partie , et montrant troi< ou quatre côti^
larges , greunes , pivsi|ne effacée:?, l.a rangée de cils i»n èrliarpe
forme un demi -cercle arconipaguc d'une large bande diapliaiv
et (lé|>as:ie la uiuitié de la longueur. — Cirrhes nonibi'eux, Irèr
lougs, llexibles. — Longueur de 0,U65 à 0,M^5.
(^tle espèce est très-eninmune dans leau de mer; rlle funnniS-
lait dans de l'uau apportée des cdtes de la Manche à Paris, depaîf
un mois, le premier décembre i8;i5; d'autre eau du même liée,
apportée le 10 dt'ceujbre , en était encore remplie le s février
i8«W»; je l'employai à préparer des infusions avec un 80* deioo
poids de gélatine ou un 80' de gomme ; dix jours après, ceiinfa-
iions contenaient encore les Plœscouies , peut-être filus grosief «t
DES INFUSOIRES. H3
is arrondies, avec-beaucoup d'autres Infusoireu qui s y claient
reloppéf. Cette espèce, exposée uu iiistaiil à l'odeur de lamuio-
iqne , s'est décomposée comme le montre la figure i :: ah- elle
rrondît d'abord en disque, se creusa de vacuoles, et sescirrhes
eritpéreiit, puis les vacuoles devenant toii^ours plus nombreuses
plm graindes, elle ne présenta plus que l'aspect de la figure i s ^.
». PUBScoKiE A AIGUILLON. — Euploies acuUata, (Khr. Inf. ,
PI. XLll, fig. 10.)
Corps ovale oblong , presque carré , à dos convexe, avec deux
tes longitudinales, dont Tune porte au milieu un aiguillon court.
Longueur, 0,062.
M. Ehrenberg a obser\*é dans l'eau de la nier Raltique cette
pèce remarquable, qui pourrait bien avoir une cuirasse meni-
raneuse , et devrait alors appartenir à un autre genre ; il lui
Iribuc six à huit cirrbes ou crochets épars à la face ventrale ;
ajoute qu'elle paraît aussi avoir quatre ù cinqsLylels, el que
(pendant il n'a pas vu clairement ces détails. 11 suppose que ce
•orrait être la Kerona rmicllam de Millier.
' Le même auteur décrit sons le nom d'£up{otei lurriiui un
Btre Infusoire portant sur le milieu du dos un long aiguillon un
flQ courbe. Il l'a trouvé dans l'eau douce et dans l'eau de mer;
liai a vu cinq stylets en arrière , et cinq cirrhes en crochet à la
>vtie antérieure ; mais il n'a pu lui reconnaître de cils, en raison
ie la rapidité de ses mouvements.
** Malgré tous mes elTort«, je n'ai pu reconnaître dans trois
Ultres espèces du même uulcur : Euplotet ttriatux E, appemlicu-
^fttSt E, iruncatus, aucune des espèces que j'ai vues.
*" \j^ genre Ditcocephnlus de M. Elircnberg a été établi sur nu
Jifivoire observe, comme il le ditini-méme. non assez, cxacle-
IMÏit, DÎ â uu grossissement asseï considérable (cent luis le dia-
lièlre], eu i8i«>, dans l'^^u de mer. Il est rcprc>cnté cuninie
Bonne de deux disques inégaux, garnis de longs cirrhes , etcaiar-
Mê par 1 elrangleuient ()ui répare ainsi une sorte de lête discoïde
;Bir. luf. m. XLII , fig. G , p. 370).
î^ki HISTOIRE NATURELLE
"* GB5XIE l/imantophorus. Ehr^
Sous ce nom, M. Ebrenberg a instilué un genre qu'il
avait d'abord nommé , comme Fabricius , HimaniopiM^ et
qui contient une seule espèce , Himantopus Qiaron (Fabr.,
Mùll. Infus. Pi. XXXIV, fig. 22},Himanlophorus Charmi
(£hr. Infus. Pi. XLII, fig. 7), vivant dans l'eau de mer et
dans Teau douce;' mais que je n'ai pas vue moi-même, à
moins que ce ne soit quelque Plœsconie sans stylets visibles,
comme la PL sctitum ^ dont tous les appendices serueut
également flexueux.
Millier la décrit comme étant c en forme de nacelle ^ d-
lonnée et pourvue de cirrhes dans une excavation ventrale.»
Elle rappelle beaucoup , dit-il , sa Trichoda Choron ^ maii
elle est plus grande , et s'en distingue par l'absence des poib
( stylets) postérieurs et par les ciiTbes flezuenx » situés à la
face ventrale.
M. Ebrenberg distingue aussi son genre Himantophoit
par l'absence des styles et par ses crocbets (uncini) trèi-
nombreux ; il décrit l'Himantophore caron , comme ayant
le « corps diaphane , plan , elliptique , un peu obliquement
tronqué en avant , avec de petits cils et des crochets lonp
ot grclcs. » Ces crochets , ser\'ant de pieds , forment une
large bande sur la face ventrale, où ils sont presque dispo-
sés par paires. De ce côté est aussi une rangée de cils allant
de la bouche fort loin en arrière. De nombreuses ^-ésictiks
stomacales se voient à l'intérieur. Au bord postérieur se
trouve une grande vésicule séminale contractile , et le looj
de la rangée de cils une série de taches glanduleuses.
2* Genre. CHLAMIDODON. — Chlamidodon. Èhr.
Animal de forme ovale aplatie ; pourvu de cils et de cro-
chets à la face ventrale, et ayant une bouche enloorée
d'un faisceau de baguettes ou de dents droites.
Une senle espèce, ÇhUunidodon Mnemosynt (Ehr. laf*
DES mf USOIRES. kho
I. XLII» fig. 8), dont nous donnons la figure d'après
[. Ehrenherg.(Pl. XIII, fig. 8), constitue ce genre bien
inarquable, créé par cet auteur et placé dans sa faniilie
^JEuplota^ en notant que c'est une Oxytrique cuirassée et
snfeée. Cet infusoii-e, long de 0,11 , est vert ou hyalin,
Crament bigari*éde vésicules roses; il vit dans leau de
. Bier Baltique.
3* Gehbe. DIOPHRYS. — Diophiys.
An. de forme disccÂ'de irrcguliëre , épais , concave d'un
Mé et convexe de l'autre , avec de longues soies groupées
if deux extrémités. Sansbonche.
I. IhoniBTs UàKint,^'Diophr^s marina. — PI. X, fig. 4, a-é.
Corps ovale, avec une excavation longitudinale , terminée en
mit par dnq grands cils vîbratiles , et en arrière par quatre
«cinq soies très-longues, géniculées. — Longueur, 0,045.
Git Infatoire , si remarquable par ta forme et par ses appen-
Kesi, 66 trouvait , au mois de mars 1 84o. dans Teau du canal des
ttaoSB, à Cette. Il diffère considérablement desPlœsconies, el
apmdant plusieurs des figures données |mr Millier, pour sa
UrmutpaieUa (les fig. 1 4, i5 et i8 , PI. XXXIII), présentent du
lèaades appendices en deux groupes terminaux , aux extrémi-
è d'une excavation longitudinale, et surtout les cirrbes posté-
Ms géniculés on infléchis en angle au milieu de leur lon-
{Mr.
4* Gbhre. GOGCUDINE. — Coccudina.
AH' à corps ovalo , déprime ou presque discoïde , S4)u-
Ûitun peu simion\ au bord; convexe, sillonné ou gra-
Mlenx et glabre en dessus ; concave en dessous et pourvu
kcfls vibratiles et de cirrhes ou appendices corniculés
ïTint de pieds. Sans bouche.
JLc» Infif^oircâ réunis daus ce-genre »ont très-imprikite-
kkH HISTOIRE ITATURELLE
ment connus : ils sont intermédiaires entre les Loxodei etks
Plœsconies, comme ayant les appendices decelles-cietlt fime
générale de ceux-Jà ; mais c'est là tout ce que nous savons snr
leur orisanisation. On ne leur voit pas de bouche ; ou dis-
tingue seulement à l'intérieur des granules irrégulienetdes
vacuoles remplies d'eau. Ils se servent de leurs cirrhespov
marcher sur les corps solides, comme des insectes ou dts
petites araignées ; aussi doit-on penser que Joblot a voola
désigner sous cette dernière dénomination quelques Cocca-
dines.
Ce nom de geni'e a été créé par M. Bory, qui le donna
mal à propos à la Plœsconie patelle en mémç temps qa'i de
vraies Coccudines. M. Elu*enberg ne Ta pas admis et il i
laissé parmi les Oxytriqucs et les P}oesconies ou Euplotfi
les espèces qu'il a connues, rt que déjà précédemment Môl-
1er avait classées parmi les Trichodes ( 7V. cicada, Tr.
cimex).
Leur multiplication a lieu par division spontanée tran»- ^
verse. i
1. CitccrniNE \ cdi'ES. — Coccudina cosiala. — PI. X, fig. i.
Corps ovale , obliquement rétréci et .sinueux en avant, coniev
et sillonné on dessus, ou préseutant cinq à six eûtes trcs-saillaoïes
tuberculeuses; appondiccs groupes aux deux extréiiiilési lésa-
teneurs plus minces, vibraliles. — Longueur, 0,027.
Je Tobservais , au mois de décembre , dans de l'eaii de mil**
(du iMessis-Piquel), conservée depuis le mois d'août arec desdébn ,
de végétaux.
•». CoccvDixE L:piis<;E. — Coccudina crassa, — P|. X, fig. !•
Corps ovale , plus large et comme tron(]ué en arrière , rétréci
et sinueux en avant , rouvoxo en dessus et marquer de cotes fW-
que effacées; convexe en dr^sous, avec les bords épaissi?, k^
penrliccs de la moitié nnlfTÏenre en forme de crochet*; !esposl^
rieurs droits on forme de ^^tylcls. — Longueur, 0.05. — Blirin.
Kllc vivait dans l'eau lît' mer prise à Otte depuis huit jours a^**^
des Corallinct» . et Jujii gidlée .
DES 1NFUS0IRE8. H7
|. GooctDimc POLVMDB. — CoceuJîna paijrporh, — 1*1. X, fîg. :).
Corps ovale, sinueux en avant, convexe et marqué en dessusi
de sept à huit edtes èiruiies, plat en dessoun , et muni de cirriies
égên , nombreux, longs et Uexibles. — Longeur, 0,055. — Mariu.
Dansl'ean de mer stagnante , près du chemin do fer, à Celte,
le 5 mars.
4. GoccuDiTïE CIGALE. — Coccudîna eicadam — PI. Xlll , fîg. i.
Corps ovale , gramileux , trés-convtxe , à bonb arrondis , con-
Civo en dessous , et muni Je cirrhes épars longs et flexibles. —
iLsogueur, 0,053.
Cet Lufusoirc , que j'ai iroiivé dans Teau de Seine , entre les
Ctrmiaphj'iium^ en novembre ii>o8, paraît bien être le même iiuo
mitera décrit sous le nom de Trichoda eicatia (Mtiller, In Ins.,
|l. XXXlIt fig* s 5-37)1 comme étant « orale, à bords obscurs ,
chevelue en avant et en dessous , sans cils en arrière. » Mali ce
a'eil pas, je crois, l'espèce que M. Ehrenberg donne sous le nom
^Oxfrtrîeha eitada (Ehr. , Inf. , pi. XM , fig. /(), comme syno-
de celle de MUller. En eflcl cet auteur lui donne ponr ca-
d'avoir le dos sillonné cl crénelé, ce qui ferait penN*r
9t*iia eu eu vue notre Coceudina cotlata (i) et non la C, cicada.
' Coceudina vimex, Bory.
ie ne sais s'Jl faut réellement faire une espèce de Cocrudine de
nafiuoire nommé par Miiller Tnckoda cimcx (Miill. Inf. PI. XXXII,
Ig.. 2 1-24), ou li ce n'est pas sînipleuieut une Plœsconie mal
'd) M. Khrenberg dit .-i\uir ii'ii^m .^ oolorfi- par l'iiifligo Ip^ nombreux
ièrihact de »on OjUricha vîcndn, qiif* noui croyons pouvoir être
Wff Caeeudlna civruf.t; il Itt' 1 •■nniplr I !i'! j tr«'l/<* ri'iies (lor«n1f«, ri
îltl«ni.irqiir qiicil.insl:i ili'.i..jji"i«.ir^nM j ir (i.innfiu'f <lc ffl lllfll^oi^•■ ♦
ta reconnaît que le coip- lo.ii int!. r • -l nou , rv <|ui le conduit h le
raoger plulôl parmi I0 0\} M npu-s nii;i\i- i--; l»|n'^roni«r« , quniq«u cca
Jmi^rû altnt bien ce leènM.* «ractii-e.
kkH HISTOIRE HATUR£LLE
observée. Cet auteur la décrit comme étant « ovale, à bordi
transparenU , pourvue de cils en avant et en arrière. » Il ajonte
que , quand l'eau s évapore» elle montre , en se contractant, da
sillons longitudinaux, et il termine en disant qu'elle esttnp
semblable (nimii similis) à sa Triehoda Choron ^ qnî est une de
nos Plœsconies. Il lui donne pour synonyme ce que Joblot (BlicsoL
3 part., p. 79» pi. lo, fig. lo) a nommé petite araignée aq»
tique.
M. Ehrenberg a nommé d*abord cette espèce SiylonycHê}
cimex , puis il Ta confondue avec umEuplotes (^arom , et enfin il
en a fait une espèce distincte, sous le nom d'Euplotes cimex (Ebr.
Inf., p. 38o, PI. XLII, fig. 17), en déclarant toutefois qu'elle de-
mande une observation plus exacte. 11 lui attribue on tét obloog,
elliptique, lisse, et la dit pourvue de cils, de stylets et de cracheb.
** Coceudina reiieulaia.
Je ne fais qn'indiqner sons ce nom un Infosoire observé aninrii
de décembre dans de Tean de Seine, conservé depuis Tété avec
des Myriophylles vivants. 11 était long de 0,040 , et sa soHaee
granuleuse était évidemment réticulée on marquée de strisi
croisées , d'où résultait une dentelure an contonr. Il avait anx
deux exlrcuiités des cirrhes coudés assez volumineux.
* Gezirb Aspidisca. Ehr.
C'est bien, je crois, avec les Coccudines qu'il faut ranger i
Je Triehoda Lynceus (Mùller, Inf. PI. XXXII, fig. i-2], ]
dont M. Ehrenberg a fait le type de son genre jispidUea j
et par suite, de sa famille des Aspidisciita qui, suivant loi, i
flevrnit contenir les Polygastriques cuirassés, enterodéici,
à urifictr douhlt' , mais dont Torificeanal est seul terminai-
En décrivant son genre Aspidisca ( Ehr. Inf. p. 343) , il éU
que cet animal a la plus grande analogie avec les JEuplotes,
mais que chez ceux-ci la cuirasse déboixle le corps en arrièiv
comme en avant, ce qui fait que roriiice anal, de même que
ia bouche, n'est pas terminal.
Miillei <lésigne sa Triehoda Lynceus par ces mots • '"*
» Ti*. prc2>que carrée, à bec crochu, à bouche cilî^, et 6ord
DES IHFUSOIRES. 449
rieur garni tk soies. » Au premier aspect , diuil , elle
able à un Entomostracé du genre Lyncée, mais elle
pouiTue ni de cuirasse ni dyeux , etc. « Son corps
smbraneux, comprimé, sans épaisseur, prolongé en un
Mxmrbé en avant , et tronqué en arrière. Sous le bec
fidaceau de poils pendants, qui par son agitation ferait
que l'animal avale de l'eau. Le bord postérieur est
H, muni de soies rares qui s'agitent au gré de l'animal
raissent servir à la natation. Les intestins (inieranea)
OLtrémement remarquables; en effet ^ un tube courbé
1 de la bouche jusque dans les viscères {iniestina) du
du corps ; ceux-ci, ainsi que le tube, éprouvent une
ote agitation; entre le bord postérieur et l'antérieur
autre tube longitudinal souvent rempli d'une liqueur
re. Le corps et les molécules cristallines ont un bord
r distinct J'en ai surpris quelques-uns accouplés;
ganes génitaux sont situés dans l'échancrure du bord
ieur » Millier a représenté en efiet les Infusoires
te espèce joints par le bord postérieur ; mais tous ces
d'une organisation que Millier croit avoir vue n'ont
rapport avec ce que de sou côté M. Ehrenberg pi*é-
ivoir découvert.
5** GuiRE. LOXODE. — loxodes.
k oorpa plat , membraneux ou revêtu d'une enve-
nembraneuse apparente , flcuble , non contra
au milieu de la face supérieure ou dorsale , souvent
e 4 la face inférieure ; à contour ovale irrégulier ,
K, et obliquement prolongé eu avant, pourvu de
très-fins au bord antérieur aeulenient.
snre, confondu par Millier avec lesKolpodes, est bien
ent distinct, mais il est encore peu connu sous le
t de la structure et de l'organisation^ et sa place
série des Infusoires est très-difficiie à indiquer avec
>n ; il ne peut être placée ni avec les Paraméciens ,
FUSOIRFS. 89
(50 HISTOTHE ItATURtLLE
ni avec les Leucdphryens , puisqu'il n'a point iâ wrfaee
réticulée pu garnie de rangées régulières de cik; il ponmit
peut-être avec plus de raison être rapproché des TVoeU-
lius dans la famille des Trichodiens; mais il offine mie ippt-
rence de tégument tellement nette que je me soif tnomë
dans rallemative de créer pour lui seul une famille pnti*
culière, ou de le placer avec les Ploesconiens auxquels il le
rattache à la vérité par les Goccudines ; cependant il t'es
éloigne aussi par l'absence de cirrhes, et c'est ee qai empêche
de caractériser cette famille aussi nettement qu'on lepooniit
faire. De nouvelles observations permettront assurénot
d'apporter dans la classification des InfiisoiresnnepréeinM
plus grande; pour le moment nous nous contentons de fiûre
connaître autant que possible ces animaux.
Les Loxodes sont de ceux qu'on rencontrera le pins sAre^
ment et le plus fréquemment dans les infusions et dans 1b
eaux de marais déjà altérées par la puti*éfàction. Ils ne moo-
trent à l'œil en quelque sorte qu'un disqde presque diaphue
obliquement prolongé en avant en une manière de bec obtas
d'une transparence parfaite ; ils rampent souvent sur la 80^
face des corps solides et alors ils se plient pour s'aooomnodv
aux inégalités de ces corps , et leur bord antérieur se repfo
contre tous les obstacles qu'il rencontre. On distingue pres-
que toujoui^s le contour de la partie charnue vivante, an
milieu d'une enveloppe plus transparente ; mais qui cq»en-
dant n'est pas une membrane persistante, comme le prouve
la fecilité qu'ont les Loxodes de s'agglutiner quand ib TÎeD-
nent à se toucher entre eux.
Les cils du bord antérieur, seuls organes externes des Lo-
xodes, sont souvent très^ifiiciles à apercevoir; à l'intérieur,
on ne voit que quelques vacuoles isolées, ordinairement co-
lorées en rouge pâle. Une bouche est rarement visifaki w^
des corps étrangers, tels que des Navicules, qu'on voit dass
l'intérieur, n'ont évidemment pu y pénétrer que pariœ
ouverture buccale. Quelques Infusoires, ressemblant d'ail*
leurs entièrement aux Loxodes, ont an contraire une boocbe
ht$ tifFusotncs. (Si
tpê rend parfaitement visible un fiiisceau tubuleax de peti-
tèi baguettes transparentes qui l'entourent. La présence de
œlte armature buccale ne me parait pas toutefois un motif
mffisant pour les réunir aux Chilodons qui ont toute la.
uarÙLce ciliée comme les autres Paraméciens avec lesquels
je les ai placés.
M. Ehrenberg, en 1830, institua le genre Loxode et y
comprit six espèces, savoir : Vie L, eueuUulus^ dont il a
fidt plus tard le genre C/UlodoH; 2^ le £. cucuUio , qu'il
pitc» avec doute aujourd'hui dans son genre Kolpodef 3® le
£. rostrum^ dont nous faisons le genre Pélecides 4"" le £.
cithara^quïest certainement un Bursanen ou un Paramécien ;
5* le X. bursaria , regardé d'abord par l'auteur comme une
variété de son Paraniecium chty salis ^ et qui nous paraît
devoir y en effet» appartenir à la famille des Paraméciens ;
cofin , 6* le £. pUcatuSj dont l'auteur lui-même signale la
paade analogie avec VOxy tricha cicada; il s'ensuit que le
foue Loxode de M. Ehrenberg n'a presque plus aucun
rapport avec le nôtre aujonrdliui (i).
I. LotODK CBAnaoK . — Loxodes eueullutus. — PI. XllI, fig. 9(2).
Corps ovale, lisse ou un peu granuleux, renfR au milieu,
' et flexible en avant. — Long de 0,05 à 0,06.
•
(j) Le Laxodês cithara (Ehr. Inf. PI. XXXIV , B^. a) i l« corps
trÎMigiilaîre , comprimé , blanc , 4I*'P «t obli^emtDi iron^né en
■vtBl, rétréci en arrière. Long de o,ia5- — Le L. bursaria (1. c,
%• S) tat Teri , oblong , obliquement tronqué et comprimé en avant ,
iàféiÊH êi fenflé en arrière, long de 0,09. — Lé L, piicatut ( I. c.
%. 4) * ^ corps elliptique , comprimé , renflé an milita «vee nfle lértê
«laradMi, «t i*abdomen obscnrément sillonné tt plîMé; il est long dé
aya6, — Tona les trois ont été observés dans let eattx douces des enTi«
wmê de Berlin.
(â) Petitu kuttrts , Joblot , Microsc. PI. Il , Pi. IV , Pi. V , Bg. 4.
iuMf HiU. i^Si. — Volvox tor^uiUa , EUis, Philos, traniact.
ÇfcistUum, HiU. i^Si. — f^oivox tor^uiUa . EUis, Philos, trai
Th^dbi»ckn , QleMiMi , IttAu. Pi. XXVn , XXVni, XXX.
Mwlgf^én taemlim , MiUer , InL Pi. XV, «g. 7-11.
29.
452 HUTOIRE HATUfllLLE
Cette eqpèoe , décrite par Mûller sons le n(Hn dm Kaipodowcd'
lutiu y est une des pliu commîmes dans les înfiuKMis et 'di^ ki
eaux stagnantes. Xobseryais ce Lozode le 1 4 jairrièr i83€ dm
Teau d*im appareil d'endosmose préparé depuît cinqoanta-qoilie
heures aTCc de la Tcssiede cochon et de Tean sucrée ; il pcdMintiîf
quelques yacudes qui derenaient plus nombreuses quand 9 aflut
cesser de rirre , il se contractait irrégulièrement alon et perdsk
cette apparence membraneuse si distincte qu'il avait auparafant.
J*ai TU fréquemment dans le liquide où les Lojtodes ëtiieut très»
abondants, deux ou troia de ces Infusoires agglutiné» par aa
point quelconque de leur surface » ce que Y on ne pouTait aa-
cunement , comme je l'ai dit, prendre pour accooplemeot
Millier, qui les observa dans une infusion de Laitron (Sonektutr-
vensis), où ils s'étaient ezcessirement multipliés au mob d'odobre,
dit en avoir vu ainsi jusqu'à cinq agglutinés par le doa et m-
géant ensemble pendant quelquesinstants. Ce même auteur déoft
son Kolpode comme ayant le corps pnriongé en avant au delà di
contour ovale, et paraissant dans cette même partie comfnimécn
carène : « C'est , dit-il, un animal très-diaphane, crislaUia,
pourvu dedeux globules ditiphêne» (jglokiiiêpeliueidù) euaxriéis^
ou d'un plus grand nombre de ces gk^ules , épars au milien^
Ces globules sont ce que je nomme des vacuoles.
M. Ehreuberg en i83o avait confondu cette espèce avec k
Chilodon eucullus qui est beaucoup plus grand ; aussi lui aUri*
buait-il alors une longueur de 0,098.
•
Loxodes cucuUio,
Je ne sais si Ton doit regarder comme une espèce disliocte le
iTo/^ixia ciitfif //io de Mûller (Inf. PI. XV, fig. 12, 19), que cet au-
teur décrit comme étant ovale, déprimé, très-l^;èrement sinneox
près de l'extrémité antérieure , déprimé en dessus etconvauca
dessous; ayant le tiers antérieur de son corps formé d'une mesH
brane diaphane , ainsi que le bord postérieur. La membrane an-
térieure est très-flexible et susceptible de se replier contre to
obstacles. 11 se meut lentement en glissant dans une positîoD ren-
versée, c'est-à-dire sur la partie convexe du corps. Mûller l'iiidi-
que comme vivant dans les eaux couvertes de Lemna^ avec Ici
Rotifèrçs et les Paramécies; il }'a trouvé aussi dans une infiuioo
de poire. D'après cette description , on ssvait tenté de rapporter
DES INFL'SOIRES. 433
«ile espèce au Loxodes cueulluluty mais les figures données par
mller sont totalement diflTërentes^, et Ton doit penser qu il a re^
traMntë en même temps plusieurs autres Infîuoires voisins des
M. Ehreoberg avait nommé d'abord Loxodes eueuUiojULlûîur
ofapeloiig de o,o3 , qui est peut^tre celai de MiUler ; mais plus
trd il l'a réuni à ses Kolpodes.
i?1j09CObx ainciiLs. — • Loxoda retieulatui. ^« PI. XllI, 6g.<)-io*
Gnrpt orale , un peu rétréci et sinueux en avant , oà il est plus
tadUe; sorfM» granuleuse , presque réticulée. — Long de 0,055*
robserraîs, en janTier 1 836, cet Infusoire dans l'eau de marais
jjà s'ëtait pourrie dans un flacon; je n'y ai pu distinguer de cils*
3. Loxoi>E MAEiN. — Loxodes marimusm — PI* XIII, fig. ii.
Corps déprimé , à contour ovale ^ sinueux, presque réniforme ,
née une petite pointe en arrière : des granulations fines dans
natérienr, et une rangée de points près des bords antérieur et
yirtériear. — Long de 0,075.
J'ai tronvë ce Loxode dans l'eau du canal des étangs, qui com-
nmique avec la mer à Cette. Il avait une grande vacuole bya-
lasdansTintérienr, et contenait desNaricnles, ce qui prouve
ranstence d'une bouche asses ample. Le bord antérieur est garni
^ cils obliques très-fins.
4. LoxoDX UNTÊ. '^LoJt&éUs iUniatus,
Têi ptoienrs fois rencontré des Infosoires de même forme que
IsLonde ckaperon , mais pourvus d'un faisceau de b«gaettes ao-
la bouche comme les Ghilodons , dont ils difiirent par la
et par Tabsence des cils de la surface.
4S4 HISTOIRE IfATUBKLLS
XY« Famiuj:.
ERVILIENS.
Animaux de forme ovale pins on moins déprimée,
revêtus en partie d'une cuirasse membraneuse persis-
tante , et pourvus de dis vibratiles sur la partie dt-
couverte ; avec un pédicule court ra forme de ^pieoe.
La (amille des Erviliens se compose d'espèces peu
nombreuses et encore peu connues : elle est snrtmit
remarquable qoL ce qu'elle présente à la fois plusieurs
caractères de l'organisation des Systdides i^vec kf
caractères négatifs les plus importants des Infusoira,
savoir : l'absence de symétrie et Tabsenoe d'im gsdiI
digestif* Ces animaux, en effet, sous une cuîraiie
résistante , paraissent composés seulement d*ane suIh
stanoe saroodique homogène qui se creuse sponlfr
nément de vacuoles. Leur multiplication a lieQ aan
par division spontanée transverse.
La seule espèce connue de M. Elhrenherg a été
confondue par cet auteur avec ses E^uplaUs (Plw-
conia), sous le nom à^EvploÊes numastybis. Pnit-
étre aussi, ce que Mûller avait nommé CereorûKaiifo»
et dont M. Bory a fait le genre Turbinella, et
M. Ehrenberg le genre Urocentrum , doit-il appar-
tenir à cette famille ? CSe serait alors un exempta d&
vilien vivant dans Tean douce , tandis que les ospèov
iconnues avec certitude sont exclusivement propres à
l'eau de mer. Lès deux seuls Erviliens connus doiVttt
appartenir à deux genres ; le premier EFviliacanciéâÊé
par une cuirasse comprimée et ouverte d'un c6té, k
deuxième TrochUia montrant une cuirasse ouvortecs
avant seulement*
DES IHFUSOIBES. fcSS
1" Gbneb. TSKVIUE. — Ervilia.
An. de forme ovale , comprimée , revétus[d'one cuirasse
mvertc latéralement et en avant ; pourvus de cils vi-
Irttiles tout le long de cette ouverture , et d'un appendice
brmant un pédicule latéral à l'extrémité postérieure.
I. EnfiUK GOUMB. — Ervilia legumen. —PI. X, fig. 14.
Garps trèe-diaphane , montrant quelques vacuoles à Tintérieur.
- Long de 0^04 à O9O6.
Xai tronrë dans l'eau de le Méditerranée, en mars 1 840 , cet
(nftisoire dont la forme rappelle nn peu celle d*ane gooMe d*£r-
«, d'où j'ai dérÎTé son nom génériqoe. Le pédicule peut s*ag*
iMfavBr inr let corps tolîdei. M. Ehrenberg a trooré dans Teau
dfli mer Baltique un animal que je crns bien être le même,
||PoiqDe U deKription et la figure ne s'accordent pas tout à fai^
tftc ce que j'ai yu. Il le nomme Euplotet monoitjrlus (£hr. , Inf.
fl.,XLn , fig. 14), et dît avoir observé sa multiplication par diri-
liaiiqKmlanée transrene , et la coloration artificielle par l'indigo,
t« Ginmi. TROCHIUE. — TrochiUa.
•
An. de forme irrégulièrement ovale , plus étroite en
.mul^ où se montrent des cils vibratiles \ cuirasse oblique-
IfBl sJHounée , et conune contournée et terminée en arrière
ff un pédicule mobile. — Point de boqche distincte.
l*TaocMn4x hgmoîde. — Trocldlia tigmoides. — PL X, fig. i5.
Corps ofala, rétréd et sinueux en avant; cqirasse UKmtrant
dm à six côtes arrondies , obliques; pédicule snsoeptible de
,l||t^|||ntiner au porte-objet^ — Long de 0,028 à (SflVi,
iehservli en grand nombre des Trochilies dans l'eau de mer
.i GeHe, au eanal des JÈtanga , et ooDiervée depuis, un
456 HISTOIEE HATURfiLLE
se diviser spontanément en fraTers ; on distinguait alors an mi-
lieu le. nouveau pëdicnle de la moitid antërîenre ; le nombre dei
côtes ou des sillons était assez variable ainsi que leur degré de
fonîon.
XVr FllllLLE.
LEUCOPHRTENS.
Animaux de forme déprimée , ovale on oblongoe,
reyètns de dis vibratiles trës-fierrés et dispoièi ci
séries régulières. — Sans bouche distincte.
Les Leacophryens paraissent entièrement dépoomu
de bouche , ou bien s'ils en ont une , eUe n*est pas
distincte et leur sert seulement pour avaler le liquide
au milieu duquel ils vivent', car les vacuoles de fin-
térieur ne contiennent ni corpuscules étrangen , ni
rien de solide , et il est plus prdkable que cea ^«îwMMt
se nourrissent uniquement par abscMrptiQn. La fb-
part vivent parasites dans les cavités viscérales oa
interviscérales des Annélides et des Batraciens, et
quand ils en sont retirés pour être mis en liberté dans
Teau pare , ils nagent d'abord avec une extrême TÎn-
cité, mais ils ne tardent pas à périr par suite de Fac-
tion dissolvante , de ce liquide ainsi que les Hdmin-
thés. C'est quand ils vont cesser de vivre quVm tmt
exsuder sur tout leur contour des disques et des glo-
bules de sarcode dans lesquels il se produit souicnt
des vacuoles, d'une manière fort reman|Qalile. An
milieu du corps des Leucophryens on observe une oa
plusieurs masses d'apparence spongieuse , qui à h
mort de l'animal se contractent de plus en plus : oa
ne peut supposer que ce soient des glandes dont os
n^aperœfrait point les rdatiws avec dlratrw ergoies;
DES INFUSUIIItS. 457
ni plu tût les restesd'untissuou d'une sorte de trame
conlr^iclile priJalablement étendue dans tout le corps.
Les Leucophryens se multiplient par division spon-
taoée transverse. Nous en faisons trois genres, savoir :
les Leacophrei et les Spathidies qui n'ont aucune
trace de bouche et qui se distinf^uent parce que
celles-ci sont élargies et tronquées en avant , et que
celles-là sont arrondies aux deux extrémités. Puis un
dernier genre, Opaline , chez lequel une fente oblique
en avant paratt indiquer une bouche.
Millier avait établi un ^'cnre Leucophre caractérisé
par les cils vihratiles dont la surface est entièrement
garnie. Ce genre très -nombreux contenait avec quet
qaes vraies Leucopbres beaucoup de Paraméciens et
de Bursariens , et divers objets qui ne sont même pas
de< Infusoires, tels que des débris de branchies de
Moule, n avait placé dans sou genre Ëncbelys notre
Spathidie. M- Bory a conservé presque sans cban<
cément le genre de Millier. M, Ebrenberg , dès l'année
1830 , admit on genre Leucophre faisant partie de la
famille des Endiéliens, mais caractérisé par une large
bouche obliquement tronquée , et par conséquent bien
pliu voisin des Bursaires, quoiqu'il renferme uussi
ime Leucophre sans bouche , celle de l'Anodonte
et la Spathidie qui est également dépourvue de
boocbe. C'est au contraire dans son genre Bursaire
qoe cet auteur a reporté la plupart des vrais Leu-
COpbryens avec d'autres lofuaoires à bouche très-dis-
■ Gbhbe. spathidie. — Spaihidium.
. à corps obloDg , plus épais ctarrondi en anîèrp;
nlnoe , élargi et tronqué (Â>liqiieitteiil en avant.
458 HISTOIRE lfATUK£LLE
I. S?ATHIDII HTAU1I. — SpaiKidium hyalinum, — PI. VIII, fig. lo.
Corps oblong, lancéolé, hyalîn , aminci et comme membnuKux
en avant , et terminé par an bord rectiligne oblique y le long du-
quel s^observent des petits points noirt» irr^guliërem^t rangés.
— long de 0,18 à 0,34.
J*ai obserré plurienn Inftiioîres de cette espêcedens Teaiid^nM
ornière des fiatignolles, aanord de Paris, le 1 1 norembre iSM.
Us étaient d'une transparence parfaite , ne contenaient aname
particule solide qu'on eût pu croire avalée par eux, et montraient
une ou plusieurs vacuoles limpides ; on comptait sur une face
vingt k vingt-sept stries parallèles indiquant des rangeât de dis
vibratiles très-fins; mais le bord antérieur ne montrait ni cib ni
aucun indice de bonche.
VEnchelys tpaihula de MtUler (Inf. PI. V, fig. 19-to) pandt
bien être la même espèce ; lauteor le décrit «comme ayanileeorpi
exactement cylindrique, trèsHiiaphane , cristallin* marqué de
stries longitudinales très^déliées; dilaté, membraneux an ■Ar*»'»**i
et tronqué, sinueux en avant , avec les angles tant soit peu rqM
en oreilles, d*oà résulte une figure de ^thnle.» IfOileraremar-
que aussi des vaeudlei on vésicules hyalines ordinairemai^aBaon-
fare de deux, Tone au delà dn milieu , Tautre à l'extrindlé poi-
térieure«
H. Ehrenberg a décrit sous le nom de LeMcopfux* yftafe
(Ehr., Inf. PI. XXXII, fig. 1), conune synonyme de YMmehef^tét
Mûller, un Infusoire qui paraît différer du nôtre par nnf rangée
de cils très-prononcée au bord antérieur, où Tauteur snppo^one
bouche en forme de fente ; les stries de la surface sont an nombre
de neitf seulement de chaque côté, et garnies également de cas
plus visibles. M. Ehrenberg dit en outre avoir ooloaré per Viaàifp
les vésicules stomacales de son Infnsoiré.
2" Gehbe. LEUGOPHRE. — Leucophrys. "
An. k corps déprimé , ovale ou oblong, également arraidi
aux AeofL extréniités , couvert de long» cils yibrfitil^for-
DES INFUSOIBK8. U9
Les seuls Infusoires auxquels je conserve le nom de Leu-
Dphre vivent parasites dans le corps des Lombrics entre
intestin et l'enveloppe musculaire; peut-être doit-on y
jouter aussi celle que M. Ehrenberg a trouvée dansTAno-
onte? Gleichen et Mùller les avaient déjà observées, et on
s rencontrera certainement si on les recherche avec persé-
érance dans le liquide qui s*écou!e des blessures faites à des
lombrics , surtovt vers la partie postérieure , et si Ton son-
lit à celte recherche les Lombrics de diverses locali^.
I. LniGOPiSB snÔMn'^ Lcueophra ftriaf^t, — Pi. IX , fig. 1-4.
Corps d>loDg, marqué de 55 stries longitudinales granulées.
- Ung de 0,08 A 0,125.
fendant les mois de mars et d'avril i838, k Paris, je trouvai
boodamment cette Lencophre dans les Lombrics de mon jardin.
Niservée dans le liquide écoulé de la blessure du Lombric, elle est
BÎfonnément demi-transparente , avec quelques petits granules
linémînos « et présente quelques vacuoles contractiles irrégnliè-
m^ant rangés le long d*un des côtés on des deux côtés. Tenue
Itns ce m^me liquide préservé (ierévaporation, laLencophremon-
re bientôt an milieu de son corps une bande longitadinàle irré-
plière, trouble. En ajoutant de Veau, le mouvement de la Leu-
nplire est d'abord plus vif, son contour est plus tranché, et
Ton dislingue un double rébord ; en même temps la bande cen-
trale devient plus distincte; bientôt les vacuoles se montrent plus
sômbrenses , quelques-unes même sont multiples , mais on voit
daurement qu'elles ne communiquent point avec la bande cen-
trale, qni dans aucun cas ne peut être nommée un intestin ; les
Mm cessent d*étre aussi distinctes, et des exsudations discoïdes
oa globuleuses de sarcode se montrent sur le contour ; enfin ,
qaand la Lencophre est morte, on voit^ au lieu de la l>ande
cintrale, une masse allongée plus on moins infléchie et si-
Lss stries granuleuses, épaisses de 0,001 4 et bien régulières d'a-
ted, s'^eiaeent peu à peu, et les cils dont elles sont garnies ces*
•ttit de vilMn^r aussi unifoirniêment* fe groupent diverseniept et
Muent alors plus visibles.
460 HISTOIRE NATURELLE
Dans le nombre des Leucophres nageant dans le liquide ioté'
rieur des Lombrics , il y en a souvent qui sont en Toîe deiedîfi-
ser spontanément ; chacune des moitiés , après cette diriiion, «it
moins arrondie du côté où elle touchait à l'autre.
s. Lbuoohiu ifODULBUBi. — Lcucophrjrs nodulaUi. — H. Q,
fi«. 5-9 (0-
Corps oblong , Féguliërement cîUé, mais sans stries bien dis-
tinctes ; ayant deux rangées de vacuoles. — Long de OyiO à OiiSL
An mois d'octobre i835 , en Nonnandie, j'obserrai , dans des
Lombrics , cette Leucophre que je crois dbtincte de la pvécédoile
par l'absence de stries ; cependant toutes les fois que depuis ksi
j'ai essayé de la trouver, je n'ai vu que la Leucophre striée; pest-
être cette différence tient-elle seulement k ce que mes Lenooplirei
de 1 835 avaient dcjja été altérées parleur e^ur dans l'eau.
J'ai décrit avec soin dans les Annales des sciences natoréUsi
(tome 4, décembre i835), les phénomènes que présente eetblta-
soire, dans l'eau, quand il va cesser de vivre ; je donne dsu
notre planche IX , fig. 7, 8, 9, quelques-unes des flgnres que j'a-
vais publiées alors pour montrer comment les ezstMlatioiis ds
sarcode se forment autour de la Leucophre et se creusant defs-
cnoles.
Gleichen avait trouvé dans un Lombric un Inftucnreqneje aqh
pose être le même que celui-ci ; Mûller a décrit sous le nom de
Leucûpihra nodulaia un Leucophryen que je croirais bien kn
exactement le nôtre , s'il ne l'eût trouvé exclusivement dans Tin-
testin de la Nais Uitoralis, Il lui attribue une forme ovale-obloD-
gue déprimée, une double rangée de nodules (vacuoles) et m pe-
tit tube intermédiaire.
3? LiDcomiB i>£ L'AifOooifTB. ^- Leuccphrri Ânodonlœ, — (Ehr. 1
Inf., PI. XXXII , fig. 6.)
Sous ce nom M. Ehrenberg décrit comme douteuse une espèce
de Leucophre qu'il a trouvée en Sibérie dans un Anodonte» a
il) PerUnthUrchen.aUvchetk^ Microic. Pl. XXVII^ f. i ,«iP]. XZVin.
f. a.
Leucophra moduiata , Mâïler , Zool. dau. fiifc. 3a Ub. 80» %• «->'
— IbIvs. p. i53t
i
UE& IHFUSOIKES» 461
fui dntiiMmt pour ftjaoujme^ ttneo dpnto, la Itucopkrajlmda de
IWikr^lfaiL, Zod. dan., faic. s, PL tXJQII , fig. 1-6. — Inf. ,
p. i56)« trcmTëe par cet anteur dans Teau de la moule commîmes
el %n*on doit plutôt considérer comme on lambeau de la bran-
cbîe dn mollnique. Quant a Tetpèet de M. £brenberg, ce paraît
être un Térîtable Infusoire, cilié partout et sans boucbe distincte.
Les vacuoles qu'il présentait à rintérieur ont empêcbé Tautenr
de le confondre avec les lambeaux de branchies. Son corps est
ovale, gonflé, hyalin, trés-obtusdepartet d*autre, long de 0,062.
3« Gbubb opaline. — Opaliiia.
An. à corps ovale oa oblong, avec une fente (ri>liqae
indiqnant nne bonche vers l'extrémité aotérienre.
Le genre Opaline proposé par MM. Purkinje et Ya-
ientin , pour des Infusoires vivant dans l'intérieur du corps
des Grenouilles » est un genre tout à fait artificiel et pro*
visoire ; car si la bouche existe il faut le réunir aux Para-
Bcdens $ ai elle n'existe pas il fai|t le réunir aux Leuco*
pkres avec lesquelles il a la plus grande analogie; c'est
même cette analogie qui nous a déterminé à le placer ici en
attendant de nouvelles recherches. On trouve les Opalines
dam Fintestin ou dans les humeurs des Batraciens et des
I. Opaumi do lombmc. — Opalina lumhrici, — PL X111 , fig. is.
Corps ovale , déprimé , plus étroit en avant , tronqué en arrière.
- Long de 0,14 i 0,18.
ie trouvai, le 4 septembre i836 , dans un Lombric pris sur le
tÎTage humide de la Seine , des Infusoires tréf-ressemblants k des
Itticophres, mais ayant en avant une apparencede bonche obli-
qae; l'un d*eux fortement tronqué et même excavé en arriére,
anit deux , rangées régulières de six vacuoles ; un autre , plus
^u^ et plu^ arrondi en arrière , avait une grande vacuole en-
'^Kirée de petites vacuoles formant comme un rang de perles.
^6U HlSTOilŒ kATUftÊiLB
r
S. Opalins du maïs. — Op^lina naïdum, — PI. DC, fig. lO-ii..
Corps oblong ou très-allongé , presque cylindrique , marqué de
stries longitudinales et transverses, et parsemé de iràeooki. Oh
pli oblique partant de Textrémité antérieure arrive presqu'in m*
lieu. — Long de 0,10 à 0,20.
Cette Opaline était fort abondante dans le corps des NhSi tpA
peuplaient les fossés du boulevard Mont-Parnasse, à Parii , le
24 février 18^7 ; quelques individus trèt-alloogés étaient praqoe
cylindriques et courbés en arc (fig. 10), d'antres étaient beancoop
plus eourts» mais les uns et les autres étaietit revétns de dlstacs-
déliés disposés en séries longitudinales. J*ai trouvé dana l'inleitia
de Yffœmopb sanguUuga des Opalines presque semblables qai
devaient provenir desNafo dont cette Annelide se nourrit
3. Opalivb dis GaxiiooiLLBs. — Opalina ranarum» — PI. XIII,
fig. i^CO-
Corps rotid ou ovoïde plus ou moins allottgé , de forme variiMé,
avec une large fente oblique , ciliée en avant. -— Long de 0,iOà
0,80.
Dans les excréments d'un Triton nourri depuis vingt jours sTec
des lombrics, au mois d'avril 1 838, je trouvais beaucoup d*Iiifa*
soires à corps rond ovoïde, obtus en avant • plus étroit en arrière,
longs de 0,17 à 0,30 , et larges de 0,107 à 0,126 , tournant lor
eux-mêmes, et ayant leur surface couverte de stries granifléei r^
gulières très-fines. Des vacuoles contractiles, de plus en phii nom-
breuses et très- vastes, se montraient à rintérienr, et quand eesàni-
maux avaient séjourné dans Teau pure , ils comUiènçaieDt à le
décomposer en laissant exsuder des globules de sarcode qui ic
creusaient de vacUoleé , et souvent renfermaient deS (Mrticnie»
agitées du mouvement Brownien.
Le 1 1 juin de la même année, dans le liquide mélê de MOg
qui occupait la cavité pectorale d*une grenouille morte àttféi
vingt heures , je trouvai dés Infusoires analogues , mais de ditcr
ses formes ; les uns presque globuleux, les antres pcesqM nf
miformes, quatre k cinq fois aussi longs qne larges, tëriéêm
WÊÈ ncrusoincs. 4^
hHit ptneiliës de très-petits granules, et renfermant des
■otnrent très-grandes. Précédemment , en férrier i836,
isfti trouvé , dans des excréments de grenoailles , desOpa-
îorme variable y dont quelqnes-unes étaient comprimées
nmées diversement, et qui finissaient par se creuser de
très-nombreuses .
I eet variétés me paraissent devoir constituer mie seule
M Leeuwenhoeck le premier a observée dans les ezcré*
l^nouilles où elle est très-commune, que Bloch observa
it sous le nom de Chaos intestinalu , et ^Hirudo intestin
que MM. Purkînje et Valentin décrivirent comme nou-
s le nom d'Opalina ranantm ; mats Mfiller lui-même en
à parlé sous le nom de F'ibrio vermieulus et de Leueo^
Mifera y et M. Ehrenberg , en i83i , Tavait inscrite
sBnrSaireSy sous le nom de Bursaria ini€stinalis.heméai3b
istingua, en i83S, sous le nom de Bursaria nucUus, ceux
ifusoires qui ont le corps ovale plus petit , arrondi aux
rémités, mais un peu plus étroit en avant ; puis, en i838,
a Bursaria ranarum ceux qui ont le corps ovale , lenticu-
iprimé , mi peu aigu en avant , et souvent tronqué en
Mais, comme je Tai dit , je présume que ce ne sont que
iiés d'un même animal.
XVIP Famille.
PARAMÉCIENS.
nanx à corps mou , flexible , de forme variable,
Tement oblong et plus on moins déprimé >
I d'an tégument réticulé lâche , à travers lequel
. des cils vibratiles nombreux en séries régu*
•^ Ayant une bouche.
■mille des Paraméciens , pour qu'elle pût être
hisëe plus nettement, devrait être débarrassée
dques genres comme les Pleuronema et La^
riM y dont on formerait des familles distinctes ;
46l{ HISTOIEE NATURELLE
mais en altendant que ces aDimaux soient micix
connus» nous avons préféré les grouper tout ^m^mÊMm
d'après les caractères un peu vagues tirés de la pré-
sence du tégument et de la disposition des cils Tikt-
tiles. En effet , la bouche attribuée aax ParamédcBi
en général , n'est que soupçonnée chez les Lacijmirit,
et elle nous paraît douteuse quoique renfoncement dé*
signé comme tel soit bien visible^ chez lesPleoroncaïa.
C'est chez les Pâraméciens que Ton obserre mieax
le summum d'organisation des Infusoires , car ils mon-
trent à la fois le tégument réticulé contractile , les db
en séries régulières servant d'organes locomoteurs-, la
bouche au fond de laquelle le tourbillon excité parles
cils détermine le creusement d'une cavité en cal*de-
sac , et la formation dé vacuoles sans parois permanentes
dans lesquelles sont renfermées -les substances avalées
avec de l'eau ; chez eux aussi on observe la prodoctioa
spontanée de vacuoles contractiles près de la surface et
des exsudations de sarcode sur tout le contour, et
enfin on voit souvent à l'intérieur ce que M. Ehreo-
berg a nommé le testicule.
Les Paraméciens ont été vus de tous les andens
observateurs ; ils sont répartis dans les genres Para-
mécie, Gyclide, Kolpode et Vibrion de Muller.
M. Bory les a classés aussi dans plusieurs familles où
bien souvent ils sont confondus avec des animaui
tout à fait différents. M. Ehrenberg les a distribués
dans ses familles des Ophryocercina, des EnchelyeiiS)
des Trachéliens et des Kolpodiens , suivant la position
de la bouche qui est terminale chez les Enchéljreos
seulement , et suivant la position de l'anus que cet
auteur prétend être terminal chez les Trachéliens. L
Nous reconnaissons bien en effet que chez des Ps- L
DES IHFUSOIRES. 46K
ramécieos la boucLe est Utntùt latérale et tantât ter-
minale . et nous trouvons là de bonnes distinctions
génériques i mais, comme nous l'avons dit précédem-
ment , nous n'accordons à ces animaux ni intestin , ni
anus, et consëquemmentnous ne pouvons nous servir
des caractères supposés par M, Ehrenberg. Nous
aTons donc dû , pour distinguer les genres de Para-
méciens , cbercber des caractères dans la forme gé-
nérale du corps de ces animaux , et dans la présence
d'tiii faisceau de petites baguettes entourant la boucbe
comme une sorte d'armure dentaire.
Séparant donc d'abord les Laciymaiia et les Pleu-
ronenta dont la boucbe est douteuse et gui difièrent- -
ehlet eux parce que chez celui-ci le corps est ovale, -
obloBg, déprimé avec une large ouverture latérale
d*où sort un faisceau de filaments, et (jue l'autre a le
corps rond prolongé en manièce de cou , il reste en-
cpre dix- genres (juC l'on divise en deux groupes sui-
Tant la position dt la boiicbe .savoir : ceux qui ont
la boacho latérale , parmi lesquels on distingue d'abord
les GtoHcoma et les Kolpoda qui ont la bouche ap-
peniliculéc ou pourvue d'une lèvre qui est longttu -
jinoie et vibratile dans ceux-là , inférieure et trans-
Tcne dajis ceux-ci ; les autres , ayant la bouche non
appendiculée , sont distingués par la forme du corps,
be corps en effet n'est jamais globuleux chez tes Pa-
ramecium , les Ampkileptas , les Loxophjllum et les
Chilodon. Ces deux derniers a corps aplati , sinueux,
iliOirrïit parce que ,1a LouchetLe Pun est nue et celle
de l'atilre dentée ou entourée d'un faisceau de pe-
rtes baguettc&[cornécs; les deux autres ont le corps
ofalong marqué d'un' pli oblique chez les premiers et
tr^-allongé ou rétract cht£ les seconds.
iicmoiHU. 30
ft
469 HISTOIRE KkTtfûKVLE
Le corps passé au contraire de la forme OTOlde oi
oblongue à la forme globuleuse chez les Panophrjiî^
les Nassula , qui diffèrent encore parcfs ^e.la boq^
est nue chez ceux-là et dentée chez ceux-ci.
Le deuxième groupe, caractérisé par la ppsitnm ter-
minale de la bouche , ne renferme que deux genres :
Hblophîya à bouche ntie, et Prorodon à boucbe
dentée. . - ' .
.Les Paraméciens se multiplient par division, ipon-
tabée,, le plus ordinairemept transverse: Us* se dé-
veloppent pour la plupart dans les infusions ou dus
des eaux stagnantes , qui soot de. vraies infosMis na-
turelles ; d*autres se trpuvent exclusivenjcAt dans A(i
eaux stagnantes, limpides ,^ côûteo^t certains jrâ-
cipes en dissolution ; d'auti'es' enfin dans les eaux
pures , entre les herbes aqaatiquq^ Presque tous %M
blancs ou incolores, ef leur .{nuUitdJde est Quelquefois
si prodigieuse que Teàu en pst IjFôbblée;^ ^efques-uns
soM colorés soit par eùx-méjûjes , 'spit par leuh ali-
m^ents. • *'.*'•
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30.
(Q8 HISTOIRE VàTURUXI
l«r Gbioub. IJiCRYnAIKE. — Lacrynuma.
An. à corps rond oapyrifonne, trës-eontractOe el variih
' Ue, revêtu d'an tégoment réticalé, et prolongéen manière
éfi coa ayec une apparence de bouche indiquée .par descis
près de rextrémité.
• • • '
Les Infuséires de ce geùre , tous earactérisés parleur fiiitiie
«de fiok à long coF, ou de lacrymatoire, ont été vos de tooi
les micrograpkes , mais jrappôrtéB par eux à des genres diS^
rents ou même a des familles éloignées; ainsi MûUer en fit
desTnohodesquandlescilsétaient visibles pour lui 9 et des
Yibflons dans le cas contraire; Schranck les rangea dans
son genre TracheUusi M. Bory ien fit des Amibes, des lâ-
fu^matoires et das Phialioies ; ML Ehrenherg etifin, atlaet-
tantque laplupartont le corps non cilié» lésa classés, d'apiii
la position snppdsée d'une bouche et d un «nus» dam le
genre Làctymaria de sa fitmilte des £nchéliens , ou>&u W
genre Phialina de sa famille des TnaiMliens, ou enfin dm
le geiire I^xichelàcerea , type de sa famille derOpHayecnr
QUBS. Ainsi ses Xociynuina auraient le corps sans cils pro-
longé en un cou étroit et terminé par fine boudie dliée
obliquement tronquée, et l'anus à rjc^trémité opposée {fci
Phialina en différeraient seulement parce que le cou» m Uei
d'être terminé par un renflement simple , présenterait uae
entaille près de rextrémité qui serait alors en. forme de t^
non» d'où résulte» pour remplacement présnmé*de hî Bouche,
une position un peu latérale; ses 7Vi0ofte/oe0#Vtf»'qull'|ioaiis
\ ui-méme des Ztftc/yiiuzna à queue» sontcensés avoir la boa-
che seulement terminale et l'anus latéral en avant du pro-
longement conique caudiforme. Cet auteur a réuasLà colo-
rer artificiellement les vésicules stomacales des Làcrfmfft^y
et parait même admettre que. Jes substances avalées^doiYClit
traverser un œsophage étroit delà longueur du oou. Ilsomae
ceuis les granules blancs\ ou colorés qu'on observe cho^i*
»IS IlfPUSOIKIS. (60
plupart; il signale aussi comme organe m&le une granda va-
cuole postërienre qu'il nomme vésicule contractile chez les
Phialines. Enfin il n'a point vu ces Infusoires se diviser
spontanément. Ceux de ces animaux que nous avons ren- '
contrés vivaient isolément dans les eaux de la Seine entre
les herbes ; leur corps était très-contracâle, de forme telle-
vent variable qu'ils méritaient bien le nom de Protée que
leur avait donné Baker. Leur surface était distinctement vé^
ticttlée et ciliée.
!• Lagitmaiss ctgne. — Laetymaria oUr (i).
Corps ftisiforme , prolongé en un cou très-long, renflé A l*éxM-
■Ité. — Long de 0,11 sans le cou , ou 0^ à 0,tf avec le^eou.
Milllery qui trouva rarement cet Inftisoir^ dansVeanUss marais
fimii les lentilles d'eau , le décrit comme tgStanf suis cesse avec
vivaeité scmloogcon, qui estcylindriqnatfilifonne, épà, très-
diaphane, ordinairement étendn, souvent anssi flexuenz » mais
Jpmaif retiré et caché dans l'intérieur du corps; ce cou, renflé à
Fntr^ipnité on terminé par un tabercnle » esidenx fois , trois fois
et joiqn'à six Ibis aussi long que le corpe. Ifflller n'a pu y voir
éo eOs, qnoiqn'il en existe bien certainement.
M. Éhrenbeig dit avoir vu le résidu de la digestion excrété par
VM ouverture située au côté dorsal en avant de la queue » que
Afféeeelafl vent nommer non ancTqnene, mais un
«fiad.
tjHÊÊàitmut ProUui , PaUa», Elench. sooph. p. 94.
Flk^Pnêimt» MttUer, V^n. Urr.flmr. a8. — Fibrio Ucr , UxA\.
L AZ/ag^ ia-i5.
ffVflcMiw màtàngt^^ Scbrailk. Faon. boic. 111,2.
'Amdkm «lir. — Fhiafima cjrgHU»* — Laaymaria oior , B017 , Eocjcl.
Utrymmia hitr^ Skr. Mi^. i83o*i83i. — Trackêlocerca oior,
IafiM.<i838, PI. XXXTUI , ag. 7, p. 34a.
1^70 HISTOIRX NATURKUS
3. LACamuRS Yvaz. -^ Lacrjrmaria viridis, '^ {Troeheloegna fi-
ridû,Ehr. Inf., pi. XXXVllI, fig. 8.) (i).
Cori>s fusiforme, vert, avec un cou très-agile et très-long «In-
miné par une petite tête, comprenant une bou(^e cUiéè et vm
lèvre. — Long de 0,229.
M. Ehrenberg, qnî seul a vu cette espèce dont il fait nue f^
^li^erea , dit qu elle se distingue par ses omlea v«rts» mail
anssi par une sorte de lèTre articulée comme chez ka Zocgrams.
Il ajonte que là surface est couverte de plis transvenèa fins.
* }jQ même auteur a inscrit dans son genre Tnu^lùeetea^
comme>une troisième espèce (7>. biceps) , nn Infnsoire de mèms
formç que les précédents, mais bifide en avant et comme ponmi
d*ane dopble tâte. p ne Ta yu qu'une seule fois, et pense qnecs
pourrait être îmo vionstmosité.
3. LAcatkAiax. PaotsE. — Laetymaria Proteus. (Ehr. Inf.,
pLaXXI,flg.i7(s).
Corps crvoide^ oblas en arrière , ponrva en avant d*aB en al-
longé , rétraetile. — Longuenr totale » 0,18.
Mûller l'a trouvée dans Fean de rivière avec la X. e^rgm, 4
laquelle elle renemble beaucoup , mais dont elle diffère par li
rétractilitë de son cou jnoins long et moins délié, et par kepii-
tractilite de son corps. Cet auteur signale aussi les cils bien vîii-
bles de Textrémitédu cou; mais il donne mal & propos cette »
pèce comme synonjsme du Protëe de Baker. M. Ehrenbeig, qui
la décrit comme finement plîssée en travers, dit avoir vu Ilndigo
pénétrer dans ses estomacs, en traversant rapidement, par nxdé-
cules, son œsophage étroit; mais il ne lui a vu ni ovul^ ni tor
ticnles, ni vésicule contractile.
(i) M. Ehrenberg inititua, en i83l , ime CuniHa àtf Opkiyvemdk*
pour un stul Infuoire qn*U nomma Opiryçeerdmm ovmm fr. pag.487),
mais plna lard il reconnut que ee qu'il avait prie po«r «bo qutw e(
dont il avait fait le caractère diBtinctif de ce genro , ttt ma. oODlfânv wm
partie antérieure ; en conséquence il*r«porta cet Infasoirt aa g*ri
Tracheliui , mais en même temps Jl trouva d'autres formes doat Tosp-
niiation se rapportait à celle qu'il avait supposée an genre suppriflé; A
fut done conduit à conserver la famille dea. Qpkry^cerctma fom le
nouveau genre Tracheloctrca auquel il AttribBa trois aepèoiei
(a) Pkialinay Bot j.^Tnchod^Frotius.mW. Inf. Pl.XxV, i%. i-S-
BIS innisoiRis. Mi
' LëêrfmarU guita. — Ehr, Inf. PI. XXXI , 6g. il, ti Loir.
n^am,l. o. fig. 19.
Ehrenberg'
raiffent pea distincte! : la première n le corps preiqne globnlem,
kng de o,os5 , lisse, Kvtt un cou très-long (0,10); l'auteur Ta
tnmrée en i83i et ne Ta pas re^ue depuis : Tautre a le corps
presque globuleux, rugueux, long deo,o5, aTec un cou de
loDgnêlir médiocre (0,08), sans cils TÎsibles ; la coloration artifi-
»elle n*a pas réussi.
* 4. LACftTiiAiBK TEUATtLE. «^ ÎMMîymarià pertaiilis. — ( Trichoda
persatilis , mi\^, PI. ZXV, L &-10. -^Phialina, Bory.)
«
Mfiller a trouTé abondamment dans l'ean de mer, à la fin d'oo-
\KÀtte 1 781 et an mois de novembre 1 7^3, eet Inftisoire qu'il dé-
Bit cemme ayant le corps fusiferme, et le oon rétractfie cilié
m-dessôns du sommet.. Il serapprioche beaucoup, ditril, du
IK JPrciéê f mais 11 |fte. distingue par son cou plus court » moins
iihërique au bout , par sa forme pointue en arrière, et par son
kabitaticm dans Teau de mer. Son cou cylindrique » hyalin » peut
ittèinidre U longueur du corps et se raccourcir de la moitié ; il
BÎt terminé par un renflement globuleux sons lequel s'agitent des
ik pendants , et il laicse roir dans son intérieur un canal ali-
•tiftaiH, dit l'auteur. '
^f^LAOEfiuiU noLX. — Uetjrmaria iarnaiilis,P\. XIV, fig. i.
•Cd^ giobuleuz, surmonté dHm col plus ou moins long , cilié à
ItaAvhé. — iokg de 0,0^.
«
Sam ce nom , je réunis divers Paramëciens dont la surface est
fmU cuiéa et obliquement striée, et qui se meurent en tournant
mi l0ar axe. Leur cou est rétractile et disparaît quelquefois
praque enfièrement, laiisant roir seulement les cils qui en cou-
hMUMttt l'extrémité.
Vn HISTOIBK VÀTVRILLS
* GiRU f Stravolœma , Bory. — {Triehoda mdiiea ,
MuUer , PL XXVUI , flg. 5-10. )
Cet Infusoire très-remarquable, qui paraît biep mérilarde
former un genre distinct, n'a été vu. que dans Teau deiaer
par Mûller, qui le dit très-rare , et le décrit comme ayant le
corps oblong , cilié, et le cou dilatable en une membrane lî-
nueuse, et terminé parim renflement globq|||euxcilié.
** Gobe Phimlina. Ehr. Jtory. — (Triehoda vemuculam,
Mûller, Infus. PI. XXVlU , fig. 14 (1).)
Qn deyra peut-étreaussiconsidérârcomme type Jon genre
distinct en raison de la brièveté de soi^ cou, 1^2Vic&4Mfaf«f-
micularù de MûUer , trouvée .par cet auteur dans Teitde
rivièrê, et décrite comme ayant le oo^cylindracéoUong,
aVec un cou court cilié au^âùnuo^t comme odnii de h
Z>. Protée , mais différant de œlle-oî par la brièveté dncoa
et par la contractilité du corps, quichange,^néqiÙ!in]iHBlde
forme sans cependant cacher entièrement le cou ; âlecA £f-
fere en outre par ses dimepsions -plus considérables et pr
son mouvement plus lent.
M. Ehrenberg admet le genre Phialina en- le car|ç^
sant autrement que M. Bory, fondateur de ce gçni^, itiw-
tout en lui donnant pour caractère cette brièveté dn caa et
la position de la bouche latérale près de l'extréiiut^dsosn»
et celle de l'anus terminal ; cet auteur prend pour typein
Infusoire qu'il décrit comme ayant le coqpte ovale^cjÂiMlR-
que, long de 0,11, s'amincissant peu à peu en ayant', HadC,
avec un cou très-court. « Le mouvement vif de sei db,
ditril, est analogue à celui des cils de la Trichadina gnah
dinella [Halteria). » Il lui a fait absorber de la cjoolrarfB
— — t ^ ^
(i) Phialina hirundimoidês , Bory, Encjcl. l8a4'
PhùOinm VÊrmictdant , Khr. Infl P\. XXXVI» fig. 3.
4
DES IHFD80IBES. (fS
le laissant toute une nuit dans l'eau colorée. M. Ehrenbei^
1 décrit sous le nom de PhiaUna viridis (Inf. PI. XXXYI,
Sg. 4, p. 334) une autre espèce qui, dit-il, se rappro-
:he plus encore que la précédente de la forme d'un Echi-
lorliynque. Elle a le corps ovoïde, lagéniforme , vert ,
létiéci brusqueinent en avant et insensiblement en arrière,
!t présente un cou très-court avec une couronne de cik. Sa
longoeor est de 0,09 ; elle n'a pu avaler de couleur ainsi que
rentre ; elle a été observée dans les eaux douces près de
Berlin.
9« GsRBB. PLEURONÈME. — Pleuronema.
An. à c(Mrps ovale oblong déprimé, avec une large ou-
ffrtore htérde d*où sort on bisceau de longs filaments
lottanls et oontractfles.
Je proposai ce genre en 1836 (Ann. se. nat., avril 1836)»
pour un Infusoire qui, en raison des particularités de sa
iinicture, me partdssait tout à fait nouveau ; dépuis lors j ai
fpcoBfkU que c'est le même qui , imparfiûtmentlStudiéy a êU
BOBuqé ParamfciUm chrysalis par M. Efarenberg. Je per-
■ite'néaiiinoins à en faire un genre distinct , car il n'a rien
de commnn que sa forme oblongue avec les Paramécies , et
fe tûsceati de fongi cils ou filaments contractiles qui lui
servent à i^amarrer le distingue de tons lea autres genres; il
ÉViÂe d'Ébsilogie sons'ce rapport qu*avec le genre Alysciûn
Cfif^ pi 891). SftvSurface est fînemcôit réticulée , ou bien
dJpflMfésenlé des séries régulières de granules d'entre lesquels
«Hllfait des dis rayonnants asses longs^ qui paraissent servir
à Poiniiàl uniq[liement pour se mouvoir dans le liquide , mais
■OQ pour produire des tourbillons comme les dis vibratiles
te Paramédes et des Kolpodes , qui amènent la nourri-
\i^ à la bouche. Aussi ne pufs-je considérer comme une
mue bouche servant à l'introduction des aliments solides
cette large ouvertiu^, latérale. par laquelle sortent les fila«
nâiU. GepenOant jjs dois dire que M. Ehrenbqrg A i^pré-
4T4 nSTOIEl H ATURILLI
§eaté «on Pofameeimm chy salis arec de nombremes ticoo-
les remplies d*indigo.
J'ai trouvé fréquemment dans les eaux douces desPlen-
rohèmes de formes un peu différentes, mais que je crms d'ttoe
même espèce; cette année aussi j'en ai trouvé une autre es-
pèce bien distincte dans Teau de mer.
lé PLinaoïfÈMi ^Aim. '^Pleuronema tnusa, — ^Fl. VI, fig. i» et
PL XIV, fig. s.
Corps OTOîde oblong , un peu déprimé , et quelquefois on peo
plié obliquement j arrondi aux deux extrémités. — Long de 0,06
à 0,01.
Tobserrai cet Infuioire à Paris , an mois de janvier .i 8U» dia
Teau rapportée de l'étang du Plessis -Piquet, avec des B^drei, m
mois auparavant ; et j*ai continué à l'y observer dnrant plus de
cinq mois. U est tout entouré de cils rayonnants dont répeiaenr
est a peine de o,oOo9, et dont la longueur est deo^oi ;<s« nr-
iaceest marquée de stries granuleuses -assez régn1ièrqf;fenle
tiers antérieur, il présente une grande onvértoi^ latérale de U-
qnelle sortent buit à douze longs filaments, înféclris.feD atri^f
épais de o,ooi6 à leur base , et susceptible ^e s'ag^ntineriai
corps solides et de se contracter. A rinfcérienr se voyaient qnek|a0
vacuoles ne contenant que de l'eau.
Le s 5 novembre i838, dans llean de la Seine couservéeatec
des Gallitriches depuis i6 Jours, j'observli d autres Pleuooèmei
dont la forme était un peu plus raccouicpie ; les strifn de U fB^
face étaient moins marquées et. les filamço^ paraissaienl.SQrtir
du -contour de Touverture plutôt qne de Touverture méoie; qnd'
quefois méfne ils paraissaient naître de re^ttrémité postérienre.
d'où ils revenaient en avant ponr JOÎotter avec ceux qui paatateat
de Touverture. Les vacuoles très-grandes et tr^nombreoies de
ces Pleuronèmes étaient ordinairement diaphsSies et reaplia
d*eau seulement, mais quelquefois ausBi leur 'centre était eeSapé
par une petite masse d'apparence spongieuse , par lue sorte ds
nncléns qui semblait avo>r occasionné leur formation s je ne peii
penser que ce soient là des substances avalées.
Je crois que c'est le mdme Infnsoire que M. ShMnbirg a dsoit
DK8 UTFUSOIRES. 4T5
•oas le nom de Parameeium chrysalis ( Infiu., PL XXXCC ,
I. 359), en lui attribuant des cils très-Iongi k la bouche,
font l'effet d'une membrane agitée en ondulant; mais ce
être le même qu'il arait représenté d'une manière fort
te en i83o ( i** Mëm.» pi. IV, fig. s) , arec nn pli obli(|ue
Doncé, avec une lèrre saillante ou trompe hémisphé-
)t arec 1 20 estomacs remplis d'indigo. La longueur qu'il
bue, o, 1 13 , est d'ailleurs presque double de U longueur
). Il lui donne pour synonyme le Paramcciùm ehr^salis de
qui est encore autre chose, puisqu'il vit dans l'ean de mer.
lOHÈMS manfE. -^ Ptearonema marina, — PI. XIV, Og. 3.
OToTde très- allongé , un pen déprimé , terminé en pointe
Xise , finement strié , ayant une large caverture latérale
[uart antérieur , avec des filaments très-longs , partant les
bord de roaverture, les autres de reztrémité postérieure.
; de 0,10.
niin 1840, dans de Tean apportée de la Méditerranée de-
ii»e jours, j'obsenrai, à Toulouse, cet Infuefre, bien
dm précédent par sa forme plus allongée et par son habi-
f ai pu me oonraincre que tous les filaments ne partaient
xvd de ronrerturet quoiqu'ils Tinssent tousse réuiir e&
3* GBRitB. GLAUCOME. — Glweâàa.
h çorpo cilié ovale déprimé plus large et arrondi en
, «vee une b^nchcIrés-gRuide sHnée latéralement
tiers antérienr de la longaear , Qt munie d*ane lèvre
le longitudinale.
■
mre Glaucome , bien car^ctërlsé par la lame ou val-
ifaratile dont sa bouche est garnie, a été institué par
renberg pour un des Inf usoires les plus conununs et
isiaciles à rencontrer dans les infusions , soit arti-
I, aoit naturellea. Le Glaucome a été vu de tous
arograpliei) ^ en ont fait un Cjclide ou un Yol-
(76 HI8T0IBS ITAllJRKLU
VOS. en le caractérisant seulement par sa fofmeextâneniect
par son mouvement. M. Ehrenberg, qui d'abord Faifaitom
dépourvu de cils , a, dans son dernier ouvrage, indiqué ki
rangées longitudinales de eils dont il est ooaveirlt; iHnia
atti^ué des estomacs , un anus à l'extrémité postérieure, et
conséquemment aussi un canal digestif, et il Fa placé dam
sa famille des Trachâîens. Il a aussi observé un testicak
et une grande vacuole étoilée qu'il nomme la véncok oo»-
tractile. H Ta vu se diviser spontanément en long et en lia-
vers; ce denier mode est le seul que noua ayons vu.
1 • Glaucome scuitillaiit. — Glaueoma seiKUHam,'-^^ Vif fig* i^
PL VIII , fig. 8, et PL XIV, fig. 4 (0-
»•
Corps incolore, booGfae située plus près du bord antJMeor ^
du milieu. — Long, de 0,04 à 0,07.
Xai fréquemment observé cet Infàsoire, qui m*à part trsi-n-
riable, toit en raison de son dévek^|>pemenft plus ou noos
complet, soit en raison de la natdre des liquides oïl Q est |io-
duit; ainsi les individus plus jémeset jdns pedts (de 0,3 ào»4)
ont proportionnellement la boQcfaè plus grande et |te ra^pr^
chée du milieu ; leur contour est aussi plus régulièrement dhf-
tique. Au mois d'avril 1840, dans un veire d*eau où étiwat
tombées quelques particules de substances animales depù dii
jours , j'en trouvai qui étaient longs de 0^04 , sans cib iMki
et sans stries ni réticûktions àla surface; ils contenaient des glo-
bales d'apparence builense et des vacuoles. L» 6 novembre i83lt
dans l'eau déjà corrompue d'mi rase dettenrs, j'en tiroBfai qsî
montraient ou contnISre des plis obliques trés-prononeéi i kv
surface, et de très-grandes vacuoles à l'intâriMur ;.lepr1oiig«v
était de 0^04 à o,o5 . En avril et en dëcembrei 838, dans reau l«it0i
(i) 0val9s de Joblot , Micros. PL II , III , V et Vil.
Grosse Ovalthierchcn , Gleichen , Infai. PL XXIIf et XXVIII.
Qrciidium bulla , MûUer, Inf.
Burtaria bullina , Schrink, Fa un. boic. III , a, p. ^.
Glaueoma sdntUltmt , £hr. Inf. PL XXXVI, fig. 6.
Glaueoma scintUlans, Dvy. Ann. te. nak. i838.
DES llfFUSOIRES. 473
iree d« fenillei mortes au food d'une auge en iSerre , j'obtervnî
de* Glancomi» longi de 0,0 j, dont la surface montrait sur cbaqoa
bctt qninte côtes ToDgitudioales granuleuses presque eflacéci ; !■
booohe, qaelquelbis Millante, était située au quart antérieur ds
h hmgnenr ; elle avait deux lèvres loogitudiiudes bien distiucteii
atre iMqnelles uoe troisième lèvre, réelle en apparence, sem-
blait qndqnefois agitée. (Voyei in.XlV. (ig. 4 6.)
VuBiatmloudeVtcbenilmliricarîapariclino), pro'parëele iSdé-
tetobre 1 835 . me montrait , le 1 7 février suivant , une foule de ' ^
GUtic<nne4, longs de 0,06. creusés de gmades vacuoles et mar-
qués de dix à douze c^ies lougitudiualei granoIeuBea presqne
tflacMS; leur bouclio était obliquement placée au quart an l«riear
de la longueur; je leur fis avaler du carmin qui le logea dao*
d« vDcnolet repousscessaccesslvemcnt ensuivant le contour, jut-
ijo a revenir occuper l'espace entre la bouche et le bord antërieitr;
pois la forme globuleuse des vacuoles s'cITBr.-iii, et le carmin
restait interposé en granules dam la substance du corps. Cette
expérience prouve bien que les substances avalées n'allaient pas
diercliur uu orifice extérieur en faisant un si lt>ug trajet.
V.ae iofuaion de foin, préparée à la même époque, donnait,
m bout d'un mois , des Glaucomes longs de o,o3 â 0,07 et de
forme très- variable ; les uns ovales, les Autres iviiiformes aa
tiilDMU comme les Kotpodes; d'autres oblongs, presque cylla-T «1
driifius, recourbés en avant do la bouche; tous munirai
douae a qninie stries granuleuses, dont le» granules se corref-
pondaieut de manière à former des rangées obliquas croisées,
d'oâ résaltnit une réticulation assez régulière de la surface. D.iu
n* Glaucomes se voyaient aussi des vacuoles ayant â leur centu^
iB aucleus ou globule granuleux, quï paraissait avoir déterminé
ItnrliannatioD.
Dm* beaucoup d'autres infusioni , j'ai vu des Glaucomes avM
lior lovre vibmlile bien distincte, mais j'en Ki va ausai trè«^
MOvnit qn'il m'était diflicife, sinon impossible , de dislingaflr
il«s Kolpodes; leur boucbe, plui ronde , un peu saillante . n*-
nooirait que des ciU au lieu de la lèvre vibralila - cela, dani '
^ntaios cas, pourrait bien faire penser que celle lèvre ii'mÇ
appiirenoe produite par de* cils qui , en se su[>«rpasaal',
■lus visibles.
!
i78 HISTOIHX NATURELLE
1. Glaucome teit. — Glaucoma viridis^?l.^fUlt Sg*"').
Corps vert y ovale, court , avec une bouche grande , ntnéa pin
près du milieu que du bord antérieur. -*- Long de 0,05 à 0|ÛI.
J*ai indiqué et représenté dans les Annales des sdeqoes natal-,
relies (i838, t. lo , pi. i5, pag. 3i4) cette espèce, que je en»
distincte de la précédente par sa couleur et par sa fonne. dk
s'était déreloppée abondamment au ikiois de juin iBSy dans m
tonneau enduit de tartre de vin rouge , qui aVait senri à recnsil-
lir de Teau de pluie depm's un mois , et dans lequel Tean s*étut
putréfiée. Ces Glaucomes contenaient beauiconp de groaes n-
cuoles; leur surface montrait douze a treize côtes nodnleuHi
peu marquées.
4« Genre. KQLPODB.^Kalpoda.
r
An. à corps oydde isinucux eaéchaiicréd'iuicôté,el
qaèkpiefois réniforme, à surface réticulée oa marquée de
stries nodulcuscs , croisées obliquement ; bouche latérab
située au fond de l'échancrureet pourvue d'une lèvre tran»-
vcrse saillante.
Le genre Kolpode établi par MûUer fut caractérise seok-
ment d'abord par son oontour sinueux } aussi dut-il contoir
chea cet auteur plusieurs Infusoires très-différents dqnt sa
a fait plus tard des Loxodes , des Ghilodon , des Loiophyi-
ium, etc. M. Bory adopta le genre Kolpode en lui attribuait
un corps parfaitement membraneux , très-yariable ^ atténoé
vers l'une de ses extrémités, et k prit pour type 4e sa &iiiilie
des Kolpodinées qui» dans le genre Amibe si mal çamfosi,
contient de vrais Eolpodés, tandis que de tous les Kolpodes
de cet auteur aucun ne doit conserver ce nom. M^ EÏucn-
berg a paiement pris le genre Kolpode pour type d'une
famille des Kolpodea répondant en partie à qotre fiaSk
desParaméciens ; mais il a trop cherché, dans une préteSiiiK
disposition des organes digestifs » \s» caractères de ses 6"
■ii iiivuMiiiis. 4Ti
rt s'est trouvé conduit à séparer <ks genres qm avaient
x les pins grands rapports. Parmi ses Kolpodes , qui
avoir une langue conrte, et n'être ciliés que du côté
leur dos étant nu, cet auteUr n'inscrit qu'une seule
ivec certitude, le Kolpoda cucuUus, et deux espèces
es, le JIl. ren et le K. cucuUio, qu'il avait précédem-
ipporté au genre Loxodes dans lequel nous-mène
laissons encore. Mais cet auteur reporte avec les
emiiM, sous le nom dé P. Kolpoda^ des individus
is et ciliés partout que nous croyons n'être que des
a euèullus plus développés. M. Ehrenbei^ d'ail-
corde à tous ses Kolpodes un anus latéral, un' ovaire
I sous forme d'un réseau blandiâtire très-fin dans
30rps , une ou deux vésicules contractiles et un gros
; rond ou ovale ; en déclarant que le rapprochement
ires et des estomacs n'a pas permis jusqu'à présent
•avrir d'antres détails ; cependant ii dtt avoir con-
fresence d'une peau qui avait, été observée pax*
• neusy en étudiant avec soin les Kolpod^ qui se ren-
it si souvent sous Fœil du nvicrographç, nous n'y
ien vu d'autre que ce qui est mentionné dans nos ob-
ms générales sur l'organisation des Iniusoires.
KiD^podes se montrent avec ima abondanceextrtme
^infusions et se multiplient par divisions pontanée*
n» càxtcMcm. — Kolpoda cueuUus, — - Pi, IV » fig* i%f et
«. XIV, fig* 5 (i).
iTCnUft^réniformey un peu eoftipniné, cilié partoat.-^
^0^ à 0,09. ■ ,*
iftlpodes préientaii une infinité de modifications et de
*y> « , ^ \ » * — ~^
mI ànimoU. Lctowenhoek , 1677 , Phil* .traaMd.
wS^Êg orgmfiêÊf MgMM argvâtéf « oftMKlt dMi, loMat.
i.^lpa$t.a«^. â,3, 4-.. / .
alôit^aM. pkyi. i « p. 'Skj'j , A. 9.
Bsi iifrijsoiftit. 4SI
[ htàê ffoDgaeiiz qui t'ëtargniMt pur la pression de manière à kûner
I «nfamr de lui un anneau vide qni paraûsait clair on obscur, snî-
'mut l'incidence de la lumière. EalMsantaraler du carmin à ces
Xolpodet , je ris, au bout d'un certain temps,H couleur, qui d*abord
«eenpait desTacnoles bien rondes , former des amas oMongs on
wêBOfô des masses fongueuses entourées d'un annean ride et pins
iiidf an milieu des racuoles. Ces Kolpodes qui , bien certainement
«fpertenaient à une seule espèce, montraient tontes les modifica-
tions de formes; les uns étant régulièrement ovales, d'antres
egrlindnqaes, droits on courbés , on réniformes on en forme de
d'antres enfin diversement contournés ou défor-
par suite d'une décomposition partielle.
M - y Genre. PARAMÉCIE.— Paramecîum.
"» -
^ T An. à corps oblong comprimé , ayant eonyent un pli
^ 'loagltiidinal oblique dirigé yers la boadhe , qui est laté-
et obliqaenent située vers le tiers antérieur de la
Les Paramécies étant les plus gros des animaux qui se
jRidiiisent en foule dans les infusions , ont dû être vus de
micrographes , car il suffit d'une loupe un peu forte
distinguer , et souvent même on les voit à l'œil nu
des nuages comme une poussière blanche l^ère dans
liquide où des végétaux ont macéré pendant l'été '^
Feau non renouvelée d'un vase de fleurs , par exemple.
•ont aussi de tous les Infusoires proprement dits ceux
Lt Porganisation ou la structure a pu être le mieux
Anoiée.
Hin leur donna le nom de Paramécie , fcnrmé de l'adjec-
tif grec signifiant oblong , par opposition avec ceux dont la
était plus arrondie ou plus vermiforme. MùUer qui
Toyait point encore les cils de leur surface ni leur orifice
Imocal , les caractérisait simplement aussi par leur forme
^ «tt indiquant le pli que présente leur corps; M. Bory les ca-
, jBmdérisa de même et leur associa quelques espèces apparte-
à d'autres types. M. Ehrenberg, le pnmier , indiqna
iiirfïsoiRXs. 31
482 HISTOIRE NATURELLE
les vrais caractères des Paramécies, d'avoir une bpjichf libé-
rale et d'cfre entièrement ciliées ;. mais les autres détajkfoe
cet auteur a donnés à diverses reprises sur leur organitaiMm
nous paraissent au moins contestables. > ''aiUeun bomaTOH
dit précédencunent , dans notre livre 1 ^^ tout œ que nov
savons de précis sur œ sujet. Nous ajouterâM senleineiit ici
que la forme des Paramédes est tellement altérsilde et varit-
ble , que iW'Sera fréquemment exposé à méocmiiattie ces
Infusoires j quand les circonstances de leur développemat
auront été modifiées , ou quand ils auront éprouvé quclcpe
blessure.
Les Paramécies, les Kolpodes , les Glaucomes, les Psdo-
phrys et même les Amphileptes » kHraqu'ik sont tiQBtés kog-
temps renfermés entre des lames de verre ou lorsque le mi-
lieu dans lequel ils vivent ne leur convient plua autut,
perdent leur caractère distinctif , pour prendre ime forme
ovo'ide plus ou moins déprimée , sans oesier d'ètie ieiifaki
et contractiles. On serait alors tenté de les oonsidéitr Ms
comme des modifications d*un même type dont le caradèie
commun serait leur forme ovoïde , leur surfeuse i^dcatSe et
r^;ulièrement cilife , et la position latérale de leur boodK.
I . Parâmècib AcRÎCLns. — Parameeium ^inv/xa,-«PI.VlQy fig.M(i}* h
Corps ovale oblong, arrondi ou obtns aux deux extrémités, pin
large en arrière. — Long de 0,18 à 0,Stf .
Elle se trouve abondamment dans les infusions , dans l'etada
(1) Leeuwenhoek, 1677, Phil. Trans. — Okatisson ^ SohloitUxr
Pi. X . fig. 23.
Paramecium , Bill. Hist. nat. m , PI. i , f. 3.
yolvox Urebella^ Ellis, Philos. Trans. 1769 , p. l38, %. 5.
Spallanzani , Opusc. phya. 1 , Pi. 2 , flg. 18.
Pnntoffîelthier , Gleîchcn , Mîcr. entdeck. PI. 22 Infos. W. î3
et 29.
Paramecium Aurélia , Mûller , Infus. PI. XII , ûg, 1-14.
Paramecium Aurélia Peritricha pleuronectes, .^ Bmnark eakit
lui y Bory , Encycl.
ParmmeâumAutdU^ Ehr. 3*mcm. PI. HI, Itg. 1. .bltai. iWi
PI. xzxix, if « 6. ^
DES INFUSOIRES. 483
««Btnlet barbet aqiia(M|iiet»iiirioiii lonqne cette eau a été
éa peadant plmitun jours.
s.pAaAMÉciB Aouiuz. — Paramecium caudatum, — PI. VIII, fig.^ (i).
Corps fùaifimne , obtus ou arroudi en a?ant , ammci en arrière.
i— famg de 0^. •« J*ai obaenré cette «fpèoe» à Tonlonie, peu-
duU rété de 1840.
Det cioq especcB de Paramécies décrites par If aller, la P. Jureiia
■nie peut être rapportée avec certitude a ce genre; la P. ehryta-
Kr, que M. Ehrenberg croit être synonyme, ainsi que la P. 09tfe-
rmm^ de l'espèce dont nons faisons le genre Plenronème, pourrait
Uen être autre chose , car MÛUer Tobêenrait dans l'eau de mer,
9l fl remarquait qn*en mêlant le liquide qui la contient à une in-
Ipou remplie de Paramécies Anréiies, eeUesHsi seules périssaient
tavt A coup.
M. Ehrenberg , avec les deux espèces que nous admettons et la
P. ûkrfriaiitf qu'il reut conserrer, et la P. kolpoda dont nous fai-
noi un Kolpode, admet encore quatre autres Paramécies, dont
kax obserrées à la hâte et trés-imparfaitement durant ses Toya-
yii, sont marquées par lui-même d*un point de doute; une troi-
ttme, P. eomprtsmm, parasite des Lombrics , est pour nous le
(■m Ptagiotoma , de la famille des Bursariens ; une dernière
afin, P. miîium^ donnée par l'auteur comme synonyme du ^-
Udtmm wùlmm de Mfiller, k corps petit , oblong , triquétre, long
le o,oi& , nous paraît être une de nos EncMjrs^ VE, nodulata ou
'jff. tri^meira (royes pag. 389, 890);
«* GiHEB. AMPHILEPTE. —Amphilqfiui.
Au. à corpe allongé, fusifonne ou lancécdé, rétréci au
bu extrémités ou au moins à l'extrémité antérieure avec
boiicbe latérale oblique.
Les Ânphileptes qu'on pourrait nonuner des Paramécies
(I) Pmrameeimm caudatum , Icmianii. — Schrank. — Elir. 3* mén,
1. m, ig. a. — Ur. lalàt. i$88, PU XXXIX, ig. 7.
SI.
484 HISTOIRE NATUAELLB
à COU, ont été distingués comme genre par M. Ebif&bai,
mais cet auteur, tout en leur assignant pour caractèredPcmr
une trompe et une queue , a compris sous le même nom di-
verses espèces sans queue , et renflées ou arrondies enarrièRy
et d'autre part, cherchant toujours un caractère distindif
pour ses diverses familles, dans la position d'un anus q«^
accorde à tous ses Infusoires entérodélés , il a laissé dal?
genre Trachelius plusieurs espèces qui nous paraissent de-
voir être inscrites parmi les Amphileptes , et Im-même a
plusieurs fois transporté, d'un genre dans l'autre, certainesci-
pèces ; c'estqu'en effet la forme extérieure seule ne poumit
suffisamment distinguer ces deux genres, et Schranokqai
institua le genre TracheUus put les confondre sous cettedéDO-
mination. Ne pouvant admettre la distinction établie psr
M. Ehrenberg, nous en avons cherché une autre, qui oom
paraît plus réelle et en même temps plus facile à oonttalcr.
C'est la présence d'un tégument réticulé contractile dont ki
Amphileptes sont pourvus et qui manque aux TracbeEv.
Les cik de la surface, comme s'ils sortaient entre les maiBo
du tégument, doivent donc chez les Amphileptes former da
séries r^;ulières : cela précisément nous a conduit & sépucr
des Amphileptes de M. Ehrenberg, son ^4, anser pour en
faire le type de notre genre Dilepte {frayez pag. 4O4-409},
Nous avons également dû en séparer notre Lojpopkgtttim
MeleagriSy dont Midler avait fait un Kolpode. Millier a
connu plusieurs autres de ces Infusoires , et les a rangés pa^
mi ses Vibrions et ses Trichodes. Leur forme est teUement
variable qu'on sera exposé souvent à prendre pour des es-
pèces différentes ou même à rapporter à des genres différents,
des individus d'une même espèce , plus ou moins contncto
ou déformés. Aussi M. Bory a-t-il cru devoir en placer qudr
ques-uns avec ses Amibes. M. Ehrenberg a décrit chez no
de ses Amphileptes une sorte de cordon noueux, en forme «le
rangée de perles, situé au milieu du corps et qu'il regarde
comme un testicule, de même que les masses glanduleuses
ovales qu'il indique chez plusieurs autres. Il a signalé aim'
I>£8 IHFUSOIRES. 485
dies |dusieurs Amphileptes , des séries marginales de vési-
cules ou Tacuoles remplies d'un liquide limpide qu'il nomme
suc digestif.
Les Amphileptes se trouvent ordinairement dans les eaux
limpides des marais et des nùsseaux entre les herbes aquati-
ques; plusieurs sont colorés en vert, soit par eux-mêmes ,
soit par la nourriture dont ik s emplissent.
•
I. Amphleptb bandblittb. "^ jâmphileptus fiuciola (i).
GoqM blanchâtre , déprimé y lancéolé-linéaire , plat en dessous,
convexe en dessus. — Long de 041.
Cet Infosoîre , que M. Ehrenberg avait d'abord placé parmi les
TVffcA^/iW, et qu'il a représenté d'une manière difTérente en 1 838,
parait bien être , comme il Vadmet , le même que Mûller a décrit
le nom de f^ibrio fasciola (M£U1., Inf. , pi. IX, fig. i8-io);
Js je ne crois pas qu'il ait aussi pour synonyme le P^ibrio anas
(IfQlI., Inf., pi. X , 6g. 3-5 ), qui, suivant cet auteur, a le corps
finflbrme, et qni d'ailleurs vit dans l'eau de mer. Quant à ton
FHrio/àiei4>ia, MfiUer dit qu*il se trouve aises rarement dans
Fean des marais après la gelée, et il en indique une Tariété obtuse
sa arrière » qn*il a trouvée à la fin d'octobre dans l'eau couTerta
de Lemna, et une antre dans la mer. M. Ehrenberg , au con-
Iraira, dit que son Jmphileptus est trèi-commnn dans tontes les
* t. JmphUeptiu9iridit (Ebr.inf. Pi. XXXVIli , fig. s).
• Ebre&berg a nommé ainsi un Amphilepte à corps fnsiforme,
, vert au milieu , long de o» s s , ayant la trompeet la queue
(1) yihrio anas. — f^ faseioia et F. intermedius , MûUer, Inf.
H. IX, ag. 18-10^ Pi. X, f. 3-5.
Trmckdms ptanaria , Schrank .
Kai^poda/asdoiaris eipianari/ormis,^~Parameciumncutum.^^P. ait"
cip, fiory , Encyc. 18^4.
TmdktUm/asdoia , Ehr. 1er mém. i83o , Pi. IV , f. 4- —
lyfwAMMi, Ekr. lof. PI. XXXVIII, f. S.
kB9 H18TOIBB RATIIIIEUB
comiet, incoloret, et montrant lor chaque ikca iS è tpiémi
longîtndinalet de cîli. H attribue à det cenà la oonloor vartf, qv
est due peut-être à la nourriture.
« 3. JmphUtpiiu margariiifer (£hr. Inf. PI. XXXVU , fig. &). .
Le même auteur a dériré de la rangée de résicnlet eh cbap»-
let le nom de cet Amphilepte , qui est long de o-S5» grêle • In-
forme, blanc , aTec son cou presque aussi long que le oorptetii
queue tràsKïonrte.
* 4. Jmphileptus porax. — (Trackelius poroje^ Ebr. InC
Pl.XXXin,fig. 7.)|
A en joger par la figure decette espèce, que Je n*aipaf TBeaoe
plus que les deux précédentes , elle doit être rapportée i noirs
genre Amphflepte. Son corps est claTifome • renflé • Uene , afse
un cou épais , obtus , de moitié pins court» et nne large bondie
située Tcrs le milieu du corps. Elle se ment trèa-lentemenl en
rampant et en tournant sur elleHOdéme. M. Ehrenberg n'a pttlni
faire prendre de couleur, mais il lui a tu ayaler d'anties pittl
Inftasoires {Loxodet hursmria) dont quatre à six indÎTidni élaisnl
engagés tout entiers dans autant de sesTésicoles tfinnefhaltff
* 5. Jmphileptus monîliger (E3ir. Inf. PI. XXXVIII , fig. i).
Cest de la présence d*un cordon moniliforme pris par hn pov
un testicule , que M. Ehrenberg a tiré le nom de cet Infnsoirs
qui a le corps large , renflé . blanc arec une trompe on un coe
assez grêle et nne queue presque nulle. « Cet AmphilepCei, dîtril.
a nne grande analogie arec le Troehelius ovum , dont Iç dWa*
guent essentiellement la petite pointe de son eztrânité posté-
rieure et sa glande moniliforme. Il ne prend pas de ceolenr. U
position de la bouche est éridente ; l'anus n'est pat risible . mû
paraît être an cdtë dorsal de la petite pointe. » Sa longmnr «t
de o,s8 à 0,3; ; il a été obserré à Berlin.
ns miusoiREs. k9ff
6. jimphiteptut opum, — (Trachelitu ovum, Ehr. Inf.
PI. XXXIIl, fig. i3 (i).
L'anftlogle indiqnëe par M. Ehrenberg lui-même ne permet
&ém pUcar ailleurs cet Infasoire qui avait été m précédem-
eot par Eichiiom et par Schrank , et dont lui-même avait
iboffd-ToaIn faire le type du genre Ophr^ocerca et de la famille
Wypkrjrveereina , en prenant pour une queue ce qu'il reconnut
■tfird être une partie analogue k la trompe des Amphileptes.
Mv-iiiliiie nous arons obserrë dans Fean de la Vilaine , an
ois d'oetobre 1 840 « cet Infusoire qui a le corps presque glo-
taur avee un prolongement latéral en forme de bec ou de
ompe ; mais nous n'avons point tu le large canal digestif et
■lee Ms ramifications comme M. Ebrenberg les a représentés.
^hk longueur est de o,8g.
7. Gnms. LOXOPHYLLE. — Loxophyllum.
Att. k oorps très-déprimé , lameDiforme , obliiiae, trëe-
ffriUe et sinueux ou ondulé sur les bords ; boudie laté-
ile; c3|ji en séries parallèles écartées.
Ces Infîisoiies sont distingués par leur forme de feuille
blique et par les sinuosités mobiles de leur bord membra-
MùUer en avait fait des Kolpodes, M. Bory les laissa
itdans non genre Kolpode , M. Ebrenberg en a fait
Isa Amphileptes et leur a attribué la même organisation
fn% œs animaux , et notanunent la rangée de vésicules lim-
idëi oflntenant un suc digestif. Les Loxophylles vivent dans
es èànx stagnantes, dans les fossés, mais non dans les inf u-
fm propreme^Qt 4Âtes.
(I) Kufel gtpiiztê, Eichhora, Beytr. PI. 5« I. 8.
Traehelius eicery Schrank , Faun. boic. m , 3, p. 60.
Opkrjro€Wf€a wmm^ Ehr. a* nfni. i83i.
TrmthMiut wmm , Ehr. Infiu. i838 , PI. XXXIII, S|. i3.
1^66 HIST01fi£ 5ATURELLK
I. LoxQPBTLLi PiHTADE. — Loxcphjrllum 3f(p/cap*f/. — F). XIV,
fig. 6 (i).
Corps grand, comprimé , membraneux, obliqnemoit liMialé
et reooorbéaa sommet ; un des bords an moins, flexible etÙMn,
ou crénelé en manière de crête. — Long de 0,87.
Cet Infosoire , que j*ai obsenrë en norembre i8SS daair«i
d*nn foMé «a nord de Paris , aTait été étudié arec aoin par Iflkr
qni le caractérise par cet phrase : « K. plicatOe, d^riBé,«
crochet an sommet, arec le bord antérieur crénelé, • et lediErik
ensuite en ces termes : « C'est un infnsoire des plna gnndi, Irib*
singulier , en effet , c*est une membrane élargie fnaœptibla dan
plier très-délicatement , pràentant à chaque înatani des fleûvi
et des plissements Taries; la partie antérieure de son eocps jv-
qu'an milieu est transparente , la partie postérieure eatrenqilîede
molécules , et diTersement plisiée en traTers par des plîs Bafllnb.
Le sonmiet est recourbé en crochet ; le bord diTersement siiBiax
partout, présente trois ou quatre dentelures an-dessoHéa
sommet. Quelquefois même sa stmetnre est ptasremaïqpriis,
car son bord latéral antérieur an lien de dents présente deaoB-
brenses crénelnres raj^irocbées , et en cotre près dn boid ps^
térieur , Il est orné de douce globules on daTantage qn sont
égaux , diaphanes (pellncides) et forment une rangée ]oB|iti-
dinale , droite ou flexueuse suiTant les mooTementa de raninsL
Entre ces deux bords se Toient des lignes longitndinalas tri^
déliées , et Ters le bord postérieur, an milieu, trois ^obolss pis
grands , qui , non toiyonrs Tisibles , tiennent pent-étre Uai d!'sf-
tomac ou d*intestin , car ces Tiscères quand ils sont TÎdes cbes In
BuUaria et lesiYanoirexsont moinsdistincts. — 11 se meut lentamaat
à la manière des Planaires en plissant diTersement sa memhcsns.
et en sonleTant son sommet reconrbé. — Il se tronre dans les saii
couTcrtes de Lemna , pendant les derniers mois de l'année, isiii
(1) Kolpoda Mêleagris^ MOller, laf. PI. XIV, f. i^ , PL X?,C
1-5.
Kolpoda Meieagris, *- iC. gygoma, — K, hirmmiiimmetm » lirji
fincfcl. i8a4.
Jmpkihptus MêUagrts , Ehr. Infîit. ig3S, Pi. XXXVlîl, ig. f-
DES IRFUSOIRES. 489
raremeiit. — Un seul indïTidii m'uflrit an phénomène singulier,
car il te résolvait peu h pea en molôculet jusqu'à la gixièrae partie
antérienre dn corpi; el celte partie restante agitant son ttord
dartal d'an roouvement ondnleloire «e remit à nager virement
comme l'il ne lui fût rien arrivé. Le> globalu pellucidei de-
meurèrent immobiles et »anf cbangenient ; ninii il eii à peina
douteox que ce soient des ovules. — J'en ai contemplé une va-
riété plus rare qui ^tait percée quoique viv^inte, d'une grande
lumne dans m partie antérieure et d'une plus petite en arrière.
— Da« linfuliùre variété l'olTrit encore à moi au commencement
da novembre 1 783 . elle était prolongée en arriére tout la forme
d'tta muteau, et ce prolongement était étendu ou recourbé
(MQUer. Inf. p. 100.)
J'ai tradnit preique littéralement ce passage de Mûller parce
qu'il montre bien le vague qui reste toujours dans les obterva-
tJODi microscopiques en raison de* changements conlinueli de
foRoe des Inrusoires el de» interprétations plus ou moins arbi-
UairM qu'on est porté à donner.
H. Ebrenberg décrit ce m^me Infosoire comme ayant le corps
coaiprimé , membraneux . largement lancéolé , avec une crête
donaledenielêe. à sept ouhnit denteluresobtusesjet avec treize
k dix-huit rangées longitudinales de cils. Il Ini attribue auu;
nne rangée de huit à dix taches incolores (vêsiculei à snc digestif)
IKMi toujonrs visible*. Il n'a pu lui faire avaler de couleur . mais
0 a «u dan* ses vacuoles ou vésicules intérieures de* Navicnle*
•t dw Uonade* verte* emprisonnées, et il a vu l'excrétion du
tiùda de la digestion , t'elTectuer par une oavertnre située au
Éga'il nomme dorsal.
Ob doit, je crois, rapporter à ce même genre la Kolpoda
tchrta de MiUler, que cet auteur a trouvée rarement dans les
tau douce* stagnantes et qu'il décrit comme ayant le corps
alkMtfé, membraneux. Heiible, rétréci au sommet, prolongé
en équerrc à ta basse , et rempli de molécules obscures et de
riticulti ptlluûàri. U se meut en glissant et en repliant de di-
uimi manière* son extrémité rétrécie.
H. Ehreoberg a décrit sous le nom A' jimphihflai longieoU'u
(Ebr. Inf.. iil%. PI. XXXV111, fig- 5) un Infnaoire qu'il doan«
lpkyUum.—(,Kotpoda ofAr.ra, Millier, Inf. PI. Xlll , r.9
k9ù HISTOIRE NATURELLE
arac doate pour lyacmyine du Kolpoda ochrea de Mûller, et qui
a le corpf renflé et dilaté en arrière , rétréci en avant en numièra
de trompe engiJEomie; il Ini attribue de nombreux estomacs , une
boncfae , un anaa, des cits partout , des ovnles , et une rangée de
9 à 10 Téiiciiles limpides , incolores , contenant le «ne digesdf. —
Sa longueur est de 0,26.
** Lojeûpfy'llum.? — Traéhelius Mehagrit, (Ëhr. Inf. Fi. jLajLlII,
fig. 8.)
■
Pent-étre doit-on aussi inscrire ici cette espèce décrite psr
M. Ehrenberg comme ayant le corps comprimé , lancéolé , ion-
Tcnt sigmoïde, blanc et orné d*nne rangée dorsaSa dè'yesicidei
pleines d'un liquide roogéfttre que ranCeur règîMe comiine le idc
digestif ou la bile. —Sa longueureit de 0,37.' '
S* GBiniB. CHIU)BQ]S[. — ChxMm*
An. i «Nrps ovale irrégulier, jMnmsax d'un cOtô , laïad-
liforme , peu flexible , avec 4e«..iawg4e8 parallelet de cil
à la surface, et une bouche obliqnfmtni aituée en awit
du milieu et dentée on entourée d'un faiaoaan tm petitei
baguettes.
Le Qiilodony par sa forme extérieure, ressemble' «0
Loxodes , aussi a-trîl été confondu d*abotd avec eux, rtprf-
cédemment aussi a-t-il été compris en luême temps dans lé
genre Kolpodè de Mùller; mais il se distingue des mif
Kolpodes par sa forme déprimée , et des ]x)xodes par sa sur-
face ciliée régulièrement , ce qui i}i^tc aussi un téyunfnt
réticulé contractile, au lieu de la cuirasse appar^le ^ peak*
ci. Quant à l'armure dentaire , on l'observe aussi , je cvoii»
chez de vrais Loxodes , en même teuips que ches difei*
genres de Paraméciens. Les vrais Ghilodon, réunissant Itm
ces caractères , ne se trouvent pas dans les infusions, mais
seulement dans les eaux douces parmi les herbe». '
» '
DES UIFUSOIRES. 491
l.CnuMKM* CkncMO», ^^ Chilodoncueullulus^TUyit 6^» 6 (i)«
Corps déprimé, à contour sinueux, avec 14 rangées de cils
I clin^ lace. ~ Long de 0,18.
J*ai deMiaé etoc tonte l*eKactîtnde possible cet Infosoire tel
tpm je l'ai m sons 1» microaDope, en 18%. Il renfermait dea
naricnles qu'il avait aralées» mais il m'a été impossible d'ape»-
earoir la moindre trace de l'intestin que M. Ehrenberg repré-
senta » dans ses dessins de 1 833 , comme nn large canal d*où. pai^
tant de nombreux et larges cœcums de tons côtés. Cependant j*ai
bien distingué les rangées longitudinales de cils que cet anteur
a indiquées dans ses nouTeauz dessins de i838 et qu'il n'arait
soupçonnés k l'époque on l'intestin se révélait si dai-
èloî.
rarais obserré plusieurs fois dans l'eau de rOme« en sep-
tcmbK r8dS , un Chilodon long de 0,19 contenant beaucoup de
BaYfcnles av«lées. Il se décomposait sons mes yeux arec di£Quence
ne laissant que le Ikisceau de dents et un globule rougeftre
sntonré d'une aréole qu'on aurait bien pu prendre pour un
sd.
9* GsHEB. PANOPHRTS. — Panophrys.
An^ à corps dlié partout , oYak» déprimé, contractile ,
HofOMÛit OTOI^ et loémc globuleux en se contractant ;
florfaoe marquée de stries droites ou obliques croisées ,
correspondent les rangées régulières de cOs. —
Mérale.
Ayant touIu caractériser les Bursaires par la rangée de
grands cfls en moustache qui conduit à la bouche, j'ai dû
élaJblir iw genre particulier pour certaines Bursaires de
(O ÈCàipoda eueuHulut , Htiller, Inf. Pi. XV, 6g. 7-11 (en partis).
LoxmUs cuemllulus, Ehr. i** et a* mém. i83o-ieSi. — Emodom,
eaemUyUut i833.
GUsJs» tmewiUUut , Ehr. Se n<n. i833 , PI. 11 , f. 1. — Infut.
imty PI. nxvt, ig« 6.
499 HISTOIRE N^TVRKLLE
M. Ehrenberg, qui n'ont point ce caractère et dontlaboudhe
est entourée de cils ordinaires. CesInfusoiresseraientdèsP^
ramécies , s'ils n'avaient la faculté de se contracter en bonk,
et s'ils n'étaient toujours dépourvus du pli oblique aniiricnr
qui caractérise ces derniers. Il sera facile d'ailleurs de OOB-
fondre les animaux de ces deux genres , quand ik ne seront
point dans leurs conditions normales d'existence et quand
ils auront déjà éprouvé certaines déformations.
Les Panoi^irys vivent dans les eaux tranquilhi donoei oq
marines entre les herbes.
I . PAiio?aRn oiiTSAUDB. -^Paru^hryrs ehtytalu. (PI. XIV, fig* 7.)
Corps ovoïde oblong , défHriiné ; boocfae accompagnée d^tanm-
flement , et située prés de rextrémité antérieure.— Coog de ^JBk
-«- Marin.
Cet Inftiioire rirait dans de l'eau de mer priie a Cette, k i3
mars 1840 9 et conserrëe depuis quinze jours.
? s. PâiioniiTS ftovGB. — Panùphrjrs ruhra. (PI. XIV, fig. S.)
Parmi les nombreux Infàsoires rouges que j*obsemî dans rem
du canal des Étangs» à Cette , le a mars l&IO , il s'en troaiiii
d*ovoîdes, presque réniformes , uniformément revêtus de dbfi-
bratiles fins, et pourvus d'une bouche latérale près de Teitrteili
antérieure. — Leur longueur était de 0,07 & 0,08.
Je les inaeris provisoirement ici, en attondant que de nocidto
observations nous apprament s*ils sont rraimeot adnltee ou ■ «
ne sont pas les jeunes de quelque antre espèce.
3. PAifOPHBTS F4BCII. — Fanopfyi faJtcta. (PI. XIV, fig. 9.)
Corps ovoïde oblong , rempli de corpuscules avalés qui le colo-
rent en vert, en jaune rougeâtre ou de diverses couleurs; booehe
latérale, située entre le milieu et le tiers antérieur du eoqps^-'
Long de 0,18 à 0,25.
J*ai rencontré plusieurs fois dans l«i eaux marécageuses enlie
les herbes» cet Inftisoire qui ert comme boqrré des ol^ieli qi'3 *
r.
DIS iirrusoiiit.' 49S
•fâUf. GMOine ces objets sont songent des particnles Totales»
il s'ensoit qne sa couleur la plus ordinaire est le Tert. Je crois
qae c'est one même espèce avec les trois Bursaria çernaiis, leueat
ctyloMt de M. Ehrenberg, et très-probablement aussi avec la
Umetfkrm nrcseens , de Mûller, que cet auteur rapporte avec
donte comme synonyme de sa S. vernaiU.
^ BamcphrU.'^ Bursaria vernalis. (Ehr. Inf. PI. XXXU, fig. 7.)
Coq» of olde oblong, renflé , vert , arrondi aux deux extrémités
■lis on peu aminci en arrière; bouche en deçà du tiers ou du
<|iiart antéreuT du corps.
M. Ehrenberg qui a trouvé cet Infusoire entre des Oscillaires
an premier printemps , à Berlin , le décrit ainsi : « Le mouvement
I lien en tournant autour de son axe longitudinal et en nageant
posément en avant. Le corps est long , garni de cils vibratiles qui
as forment point de rangées distinctes, et en même temps péné-
tré de petites baguettes prismatiques. La bouche a une couronne
de soies fortes , courtes, qui ressemblent presque à des dents. De
Bombrenx estomacs sont souvent remplis de grandes Oscillaires
et de Navienles , et contiennent un suc digestif , d'une couleur
longeltre manifeste. J*ai compté jusqn*a dix grandes Navienles
dans le corps d'un de ces animaux. Une grande glande sexuelle
■lAle et deux vésicules contractiles rondes constituent Tappareil
génital masculin. Le corps est rempli d'ovules verts, qui se répan-
dant périodiquement par l'eiTet d'une diffluence partielle avec toute
■le partie du corps , sans que la vie de l'animal soit compromise.
Vailleim« j'ai tu la division spontanée longitudinale. 11 est par-
tienlièrement intéressant et important de suivre la marche de la
digestion s'exerçant sur les Oscillaires , qui , d'abord élastiques et
lesdei et d'm beau vert Ueuâtre, deviennent visiblement molles
et flexibles, d'un vert clair, puis d'un vert jaune , et se décompo-
sai en lenrs articles isolés qui , finalement, sont d'un jaune sale.
Fte suite de l'évaporation de l'ean , le corps se décompose promp-
took entier par diffluence, et souvent il reste des esto-
qne la contractilitc maintient fermés avec leur contenu,
des globules isolés. » (Ehr. Inf., i838 , p. 339.)
49k HISTOIBK NATURtLLE
♦♦ PànophrjTf, — (Bursaria Leacat. — Ehr. W. XX3ÛV. Ig. 8.)
Corps blanc, oblong, subcylindHqae , presque égatooMttir-
rondi de part et d'antre ; bouche dépassée pa^ la étMfaSbm m
sixième partie du corps. — Long de 0^8.
Cet Infàioire est quelquefois entièrement rempli dtbniiidtll-
cillaires qu'il arale et qui se courbent dans son intérieur , ce qn
paraît à M. Ehrenberg une preuTC de Textensibilîtë pvodigieve
des estomacs cbes ces animaux. Il présente aussi an^TésîcaleooB-
tractile en étoile.
*** Pancphrys, -^Bursaria fapa. —(Ehr. Inf., PI. XXXV| fig. i)
Corps ovoîde-oblong , jaune , souvent un peu rétféd en arrièn;
bouche près du bord antérieur. — Long de 0,18 & 0,28.
Cet Infusoire , obserré en juin et juillet dans fean dcstoiff-
bières ^ prés de Berlin , a le corps cilié partout , mais sans qneki
cils forment des rangées régulières ; il est tout rempli deg^ofadei
d'un jaune d'ocre pâle, larges de 0,0097, qui le rendent opaque.
Il n*a pu être coloré artificiellement.
•
10' Genre. NASSULE. — Nasmla.
An. à coTfê cilié partout, ovoïde ou oblong , contractile
devenant globuleux par la contraction ; bouche latérale den-
tée oa entoorée d'un faisceau de baguettes eoméas.
Les Naaaules ne diffèrent des Panophrya que par le fûs-
ceau de baguettes qui entoure leur bouche conune l'ouver-
ture d'une nasse et qui constitue une sorte d'armure dea-
taire ; ce faisceau , en effet , peut se dilater ou se iiaiiiirr
suivant le volume de la proie que l'animal veut avaler; il
peut également s^avancer au-dehors pour saisir la proie qai
n'est pas amenée à la bouche par le mouvement des ok
vibratiles comme chez les Paraméciens , mais que l'aniiDil
doit aller chercher.
.»!# ÎNFU80IME6. 495
■
Les Naflsules comme les Pauophrys et {Aumimautres Pa-
•mëcieiis ont dû être confondues , par MùUer , àTec ses
«noophres; c'est M. Ehrenberg^ qui lé premier, en 1833,
Il eoimattre leur caractère distinctif . Le même auteur dé-
fii4t atissi alors ce qu'il nomme v^icule contractile ou
i|;ane dVjaculation : c'est une grande vacuole qui , chez
une espèce au moins , se montre entourée de vacuoles plus
lètites, comme d'une rangée de perles. Plus tard enfin il
eur attribua aussi des ovules colorés^ et un suc digestif ; il
i complété depuis la description l'organisation de Nassules
n y indiquant comme testicule un corps ovale demi-
ransparent.
Les Nassules se nourrissent de particules végétales et de
lébris d'algues et sont ordinairement totalement remplies et
xdorées par cette nourriture. Elles vivent dans les eaux
Gagnantes , surtout dans celles qui baignent en petite quan-
tité des Gonferves et des Oscillaires, mais non dans les in-
hiions.
I. Namuli TSftTB. — NassuU ¥iridu, — (NtusuU cmmta ? Ehr.
Inf. PL XXXVU, fig. 1 ; PI. XI, fig. 18.)
Corps ovoïde déprimé , quelquefois orbiculaire ou globuleux ,
àUé , vert avec des taches rougeàtres. — Long de 0,135.
J*avais cet Infosoire , en février et mars i836 , dans une lon-
oonpe ou je conservais depuis longtemps, avec un pen d'eau, une
ooncha de terre recouverte d'Oscillaires, prise dans un fossé an sud
de Paris. J*ai vu plusieurs fois une Nassule avaler successivement
loule «ne Oscillaire, au bout de laquelle on la voyait comme en-
MÉDcbée. Le brin d'oscillaire s'infléchissait et se couibait en cer-
cle dans le corps de l'animal » qu'il distendait fortement par Tefiet
éa son élasticité. Je pouvais me convaincre alors qa il n*y avait
rien ici qui ressemblât le moins du monde à un intestin ; l'ani-
■lal se creusait simplement d'une vaste vacuole dans laquelle
rOiKillaire se logeait comme dans une bourse. Je voyais en
même temps d'autres fragments d'Oscillaires logés dans des va-
cvolci plus petites , parfiûteoient isolées les unes des antres, et
496 ai6TOX&t WàTURtLUB
qui ne consermieat aune relatioii ni arec eelle qui m\
«n cet instant ni arec la bouche. La digestion panll •*«!
très-rapidement. Les Nassnles tenues trop longtemps coafmaài
entre les plaques de Terre, ou soumises à une actioo dMks
quelconque , se décomposent aTcc diffluence en se crensanÉ Sa-
bord de racuoles nombreuses, et en laissant sortir de largs
expansions de sarcode; après cette décompodtîoo , il restes»
Tent une masse ovalaire moins dëcomposable , qui est ee ^
M. Ehrenberg a nommé le testicule ; cette masM , dans riol^
rieur même de Tlnfusoire, s'entoure quelquefois d'une laige vfr
cuole comme si elle déterminait une sorte de départ entre la h^
stance saroodique et Teau ; on voit bien , dans ce cas , comnMrt
ce prétendu testicule est sans aucune connexion avec lesaatra
organes. Le faisceau dentaire parait résister moins à la déooai-
position que celui des Ghilodons ; et si Von ajoute un peu de po-
tasse , on le Toit dbparaître totalement. J*ai bien tu , dans Tsm-
mal mourant , les cils de la surface qui sont longs de o/»(
enriron , d'une ténuité extrême et disposés en séries r^idita.
J'ai TU aussi des Nassnles en Toie de diTÎsion spontanée transfcns,
mais je n'ai pu tu les Tacuolescontractiles entourées d'un esRb
deTacuoles plus petites. M. Ehrenberg décrit, sous le nom do
Nasiula crmaîa ^ un Infusoire beaucoup plus gros (o,i8miIliÉi*
i/81ign.), que je crois cependant être bien l'analogue du ndbs;
il le dit panaché de Tésicnles nombreuses TiolacéM, et lui attri*
bue sur chaque face s 4 rangées longitudinales de cils entre lo-
quels se trouTent d'autres rangées alternes de soies un peu pfa»
fortes. La bouche est sur une des plus larges faces , dans un sa-
foncement , comme chez les Bursaires , et elle est entourée d'os
cAne creux un peu saillant ou d'un cylindre formé de so à s 7 dcob*
« A rinlérieur du corps, dît-il , on distingue, à un groosissemoit
de 3oo diamètres, beaucoup de Tésicnles ou globules brans, Tod,
jaunes ou TÎolets , qui sont de nature bien différente. Tout ki
bruns et les jaunes, ainsi que les plus gros et les plus irrégnlisi
d'entre les verts , sont des estomacs remplis de monades Tertai s(
d'autres aliments, parmi lesquelson ToitsouTcnt aussi de longsbrîoi
d'Oscillaireset desNaricules. Mais en outre le corps est quelqocfoii,
non toujours, rempli de granules verts, ronds, très-réguliers, pio-
portionnellement ti^s-gros , et que je regarde comme des onifi."
(Ehr. , Inf. p. 3*^.) Entre les estomacs et les ovules sont fitaéi
des globules TÎolets, dit-il , qui sont des résicnles remplies (fff
BE8 llirUSOlRES. 497
9f^ JSfjÊÊà^cokuté ^ ef. qni forment six a bnît groupes. Ce sac
fÛM , eiflalsë aTec les excréments , paraît comme des goutCe-
||il|li dliaile dans Teau , et change de couleur aussitôt. « J*ai tu
ij^iif tïwait t dit-il , dans la Bursaria çtrnalis , que ce liquide , aus-
ÀAt 'qa*il touche la nourriture rerte, la colore en jaune et la dé-
ipoee. Au milieu du corps se trouve une grosse glande ronde,
auprès s*ouTre et se ferme , ou se dilate et se contracte
liqœment une grande yésicule serrant à la fécondation
lée , laquelle , dans ses états de contraction extrême et
(tension eatrême, est simple , nutis, dans ses états iutermé-
, a un bord perlé. » (Loc. cit.)
' ;f Nassuia aurea. — (Elir. , Inf. Pi. XXXVll , fig. 3.)
SoQicenom, M. Ehrenberg a établi dans s<»i troisième mé^
■oûre (i833) une espèce distincte caractérisée par sa couleur
jsaiie d'or et par sa forme OTbïde-oblongue , très-obtuse aux deux
«ttrémités. Sa longueur est de o^ss ; elle montre sur chaque face
so à s4 rangées de cils. Elle a été tronrée dans l'eau d*une tonr^
Uère. On pourrait croire que c'est sa nourriture qui a déterminé
M eoloratioD.
M. Ehrenberg a reporté dans le genre Ckiiodon^ sous le nom
de-C%. aureus (Ehr. Inf. PI. XXXVl , fig. 6, pag. 338), un Infu-
loire qu'en i833 il avait considéré fomme une simple variété de
Si Nassula aurea. Cet infosoire, long de o,i8 , est jauoe d'or,
oroidftocoaîqney gonflé, dilaté et obtusément rostre en avant, un
peu pointa en arrière.
«^ Natsula elegans (;Ehr. Inf. PI. XXXVll, fig. i).
Getta autre espèce du même auteur est caractérisée ainsi : Corps
qindrkioe on ovoïde , un peu plus étroit en avant, très-obtus
mt draz extrémités , blanc ou verdâtre , bigarré de vésicules vio-
Isttw.^ Long de 0,18 à 0,22.
EDe ressemble beaucoup , dit M. Ehrenberg , a la Paramécie
Awélie; mais elle est plus transparente et conséquemment plus
dMcile a distinguer. Son corps cylindrique, grêle, un peu en
, est trois ou quatre fois aussi long qu'épais ; mais , pur la
spontanée, il se prodoit aussi des formes ovoïdes ou
nrfvsontcs. 32
498 HISTOIRE NATUBBLLE
pointues en aTant, ou presque sphériques. Le corpe MLhlmr 1»
teux ou incolore quand les ovules verts dont il est ovwidnMiit
pénétré viennent à manquer. Entre ces ovules soot éjMUM ém
vésicules de diverses grosseurs , d*nae belle couleur yiolsHS) #
dont un petit groupe se trouve sur la nuque , d'où part mw nft-
gée particulière de vésicules violettes ou hyalines allant le iongds
dos jusqu a l'anus. Au milieu du corps se trouve un grand Uijà-
cule obliquement situé et eu avant ; près de la booebe dans véH
ouïes contractiles. (Loc. cit., pag. 339.) ,1
m
**** Nassula. — {Ckilodon ornatus. £br., Inf. PI. XXXVI/
fig- 9- )
C'est, je crois , avec les Nassules qu'il faut ranger aussi cet Infa-
soire , donné avec doute comme synonyme de la Lemecpkrm asisto
de Millier. Il a le corps long de 0,1 S, jaune d'or, ovoMo-obkMgi
presque cylindrique , également arrondi aux deux eztrënntèi
sinueux ou recourbé en bec court en avant et orné d'une tadie
violette dans l'enfoncement. Il n'est véritablement distingué du
précédentes Nassules que par sa courbure légère en manière ds
bec peu marqué. Il a été trouvé également dans l'ëan d'nM
tourbière près de Berlin.
% 11* Gbnre. HOLOPHRE. — miophrya.
An. a cotfs cilié partout, tantôt ovoïde oUongov mtm
cylindrique , obtas aux deux bouts , tantôt ^obaku aise
une large bouche terminale.
Les Holophres , en raison de leur forme et de la positios
de leur bouche, sembleraient devoir être reportés parmi b
Infusoires symétriques , si les stries de leur surface n'étaient
quelquefois obliques et si les parties internes n'étaient iné-
gulièrement situées autour de l'axe. M. Ehrenbei|^ , quia
institué ce genre dans sa famille des Enchelya, y avait d'abord
compris Fespèce dont il fait aujourd'hui le Spiroslomm
ambiguumi maintenant il n'y comprend que trois eqpèoes
ayant bien le corps cilié de toutes parts et la boudie ttr-
miiiale} tronquéci sam lèvres ni dénis j il les nonime par cott'
fin iifFusoiRES. 499
ijNUraiMMi des Enchélides ciliées partout. Nous ne pouvons
admettre chez ces lufusoires , non jAus que chez d'autres y
A-aaus terminal et opposé à la bouche que cet auteur leur
IMiibiie.
Holophres diffèrent des Panophrys par la position de
bouche , mais ils offrent d'ailleurs une grande ressem-
Uanœ avec elles et se trouvent de même dans les eaux stag«
Hautes peu profondes parmi les herbes mais non dans les
ÎDlusions.
I. HoLOPBBE BRUMB. — Holophtya bruntica, — PI. XII, fig. i.
Corps brun passant de la forme cylindrique à la forme globu-
leoie en s^emplissant de nourriture et changeant alors de couleur.
— Long de 0^.
J*ai représenté , dans la figure A, cet Infhioire tel qa*îl se trou-
vait à jeun en grand nombre, le i8 mars , à Toulouse, dans un
vase ou j'entretenais depuis plusieurs mois de Feau sur des dé-
bris de végétaux avec quelques Conferves vivantes. Il était d*uo
brun assez foncé , très-cilié , cylindrique et arroudi aux deux
boats ; rien ne pouvait être distingué à l'intérieur. Mais , par
basard , nn Lyncée ayant été écrasé entre les lames de verre que
je tenais écartées par un brin de Cunferve , une Ilolophre « qui
Tint en nageant à travers les débris du petit Crnstacé , s'arrêta
tout à coup et commença à en avaler les parties demi-liquides. Le
moDvement des cils de sa bouche déterminait sans tourbillon Taf-
An da liquide an fond de sa boache qui se creusait peu à peu
«I nn tnbe droit d'abord, puis infléchi. Le fond de ce tube, dans
l«|Del s'accumulaient les gouttelettes huileuses rouges et les par-
charnues vertes ou blanches du Lyncée , était renûé et ar-
ii , puis il se séparait par suite du rapprochement des parois
elfbrmait une vacuole distincte et indépendante , qui, en vertu
de rimpreision reçue, s'allait loger dans l'épaisseur du corps,
oà sa couleur permettait de la distinguer. L'animal continua à
plusieurs reprises d'avaler ainsi la substance du Lyncée , et il en
résulta un grand nombre de vacuoles diversement colorées , ver-
dâtres» rougeÂtres , laiteuses ou iiocolores, suivant la nature des
ubstance avalées , toujours avec mne grande quantité d'eau. Ces
32.
500 HISTOIRE NATURELLE
▼acnoles distendaient le aorps de Tlnfcuoire en angmwitanÉ «
transparence, et le rendaient presque globulenz. (Fig. i-€.}.'
Ceit alors qu'on pouTait suivre beaucoup mieux à rioCérieiirll
formation des vacuoles à l'extrémité de la cavité buccale en IriN ^
qui devenait d'autant plus long et plus sinnenx , qne lei novvAi
vacuoles avaient plus de peine à se loger. 11 était cependant fai-
jours facile de se convaincre qn il n'y avait point là d'infaitfai léeL .
C'est for cet Infnsoire ainsi gonflé qu'on distingue lininnnip
mienx les rangées de cils au nombre de vingt sur chaque ûeei
* Eolcfhr^a ofiim. — (£hr., Infns. PI. XXXIl , fig. j.)
M. Ehrenberg nomme ainsi un Infnsoire ovoîde, presque c|fa*
driqne etcomme tronqué aux deux bouts , vert au milieu, ia|p-
lore aux extrémités et long de o»i ^S, qn'il a trouvé entre loi 1|^
tilles d'eau et les conferves, au printemps de iSSi ; il vit dav
l'intérieur plusieurs petits Infnsoires avalés, il compta oitfii
dix-sept rangées de cils sur une face. Suivant Ini , nne pntis
claire à l'extrémité postérieure, pourrait être nne dilaUtîoadi
l'intestin , une sorte de cloaque. 11 rapporte avec doate la
phra bursata de Mûller, quoique vivant dans l'eau de mer,
synonyme de son Holophtya ovum. De même aussi il doops Is
Trichoda horrida de cet auteur comme synonyme douteux doN
féconde espèce ^Holophrjra qu'il nonune discohr ( Ehr. bt
Pi. XXXII, fig. 8), et qu'il décrit comme ayant le corps km
de o,i I , ovoïde , conique , blanc , un peu pointu en airiéfe é
pourvu de cils plus clair-semés et plus longs. 11 le trouva, ca
juin i83a , près de Berlin, entre des Conferves, ayant le coff*
en partie rempli de Monades vertes.
11 décrit enfin comme troisième espèce d*Eolophrya sousleatf
à'ff. coUps (Ehr. Inf. PI. XXXII, fig. 9), un Infnsoire Um.
long de 0,06 à 0,09 , oblong- cylindrique , arrondi à chaque M
et ayant huit à neuf rangées de cils sur chaque face il le regtrtb
comme un synonyme douteux de la Leucophra globuii/tr* de
Mûller (Mâller. Inf. PI. XXII , fig. 4).
I
tes uirusoiRM. SOI
^W Genre. PRORODON. —Prarodan. Ehr.
Illf'à corps ovQlïde oblong , cilié de tontes parts ; avec la
jÊ^jêiluinale, tronquée et entourée d'une couronne in-
tîlc dents. ^
t £lirehb?rg a établi ce genre pour des Infusoires que
iTid point vus, mais qui me paraissent être très-voisins
Uriophrya dont ils ne différeraient que par le faisceau
|||iettes qui entoure leur bouche; cet auteur y comprend
tmghces, f> le Prorodon niveus (Ehr. Inf. PL XXXII,
Mi long de 0,37, blanc, elliptique, comprimé; ayant
|^gx>nne dentaire comprimée oblongue, composée de
pi^loO dentsi et montrant sur chaque face 30 rangées de
to)t^dans rintérieur un long cordon recourbé on S nommé
ISautem- un testicule ; 2° le Prarodan teres (Ehr. Inf.
oKXXU , iig. 11) long de 0,18 , blanc , ovoïde non com-
pHy» avec sa couronne dentaire cylindrique ; montrant
ï 80 rangées de cils sur chaque face. M. Ehrenfaerg as-
^^^{Ué'jt^^and cet Infusoire commence à se décomposer
Mie Tévaporation de la goutte d'eau qui le contient,
internes sont lancées avec force et les dents f'é-
cpmme des flèches.
XVIIP FAMILLE.
BURSARIENS.
lux à corps très-contractile , de forme très-
^le , le plus souvent ovales , ovoïdes ou oblongs ,
^partout , avec une large bouche entourée de cils
nonatache ou en spirale.
Job Bursariens sont de tous les Infusoires ceux
it la bouche est le plus visible , et ceux que Ton
503 BISTOlkl MTDULLI
voit te plus clairement avaler Ic^r pijote. Lear ti
réticulé et contractile est aussi trës>distiiictt'tt?é-
ritnblcnicnt ils ré[>oiident assez jiour la plup^^àfidie.
(l'une bourse |)<ir leur lurge ouverture et parjcj^n
de leur enveloppe. Nous verrons plus loid <*' *'
ils ont de rapport avec les Urcéolarieiu SOUs cepovl
de vue ; ils en ont beaucoup aussi avec les P»t»nJaim,
et leur place ne peut être mieus assignée qu'entre m
deux familles. ^^, i
Millier avait établi un f^enre Bursaria qui, v — ~~
seule espèce appartenant réellement à'cette fi
renferme d'autres infusoires tout il fait i
comme sa B. hirundinella qui est un P^i i'IWwi*
Lamarck cooserva le genre de Mùller; M. BCFT^w'
créa le genre Kondylostome que nous a-vviu màti^li^-
définit d'une manière particulière le genre BuTsairc
en prenant pour type la principale espèce de MiJIer,
et institua nne famille des Bursariées qui n'a'aluold- I
ment aucun rapport avec la nôtre. En effet il attrihit i
à ta Bursariées « un corps membraneux , soit .ood^ '
stamment, soit quand l'animal se replie sur lui-même, j
prenant la forme d'une bourse, d'un sac, ou d'iUK *
petite coupe. » Cette famille, d'ailleurs, il la compon •
des éléments les plus hétérogènes, savoir des Parratr' "
cies et. desLoxodes dans le genre Bursaire avec la il^
tnmcatella de Mûller , des Péridiniens dans le génie
Hirondinelie , et des Vorticelles détacbées deleturu^-
dicule dans le genre Cratérine.
M. Ehrenberg, en admettant un genre Bursaria , !e
plaça parmi ses Trachélîens ; à càté du ^enre Spir^- I
stomum qu'il institua lui-même pour une espèce mal ^.
propos classée auparavant avec les Trichodes (h^
Millier; mai* d'autres Bnrsaires furent placées par lui
' é
«
r
'
DES IIIFU501RES. SOS
dans son genre Leucophre , les Kondylostomcs furent
confondus avec ses Oxy triques , et le surplus des Rur-
sariens fat compris dans sa fnmille des Kolpodes;
SBTOir : le Plagîotoma qu'il nomme Poi^amecium corn-
fnsiwn et les Opkryoglena dont il a formé un genre
^(mit; nous adoptons.
'Noua divisons les Bursaricns en cinq genres dont
fc^ titHs premiers, qui ont leur surface marquée de
jltries longitudinales, sont d'abord lePlagiotoma carac-
ttnriaé par sa forme très-comprimée ; ensuite VOphiyo^
Iflma et la Bursaria qui ont le corps renflé, ovoïde ou
amodi,' et qui se distinguent parce que l'un a le corps
plnf' étroit en arrière ou turbiné, et parce que sa
fcSaclM de grandeur moyenne est accompagnée d'une
tâche colorée qui a été nommée un œil ; l'autre au
•jyn'traire a le corps plus large en arrière , et la bouche
iHna laîrge, et sans tache oculiforme. Les deux derniers
ijUkTts sont caractérisés par la disposition oblique ou
eh BiSIîce des stries dont est marqué le corps qui chez
esttoujours très-allongé, cylindrique ou fusiforme.
^jSpirostomum à le corps très-allongé, presque cy-
[ùe, et la bouche très- reculée en arrière à
^trimité d'une longue rangée de cils ; l'autre, JTo/i-
\oma , a le corps allongé , avec les extrémités
lées, la bouche latérale très-grande , et bordée
longs cils.
'Les corps d'apparence glanduleuse que M . Ehrenberg
• voulu nommer testicules , se voient très-développés
Ati beaucoup de Bursariens qui présentent fréquem-
Wâitaossi des vacuoles contractiles, très-grandes, rem-
pKes d'eau. On a voulu prendre pour un œil et con-
•éqaemment pour l'indice d'un système nerveux , la
tadie colorée des Ophrjraglena.
SOÏ UISIOIRE 11 AT URSULE
Excepté le Plagiotoma , qui vit parasite dans k
corps des Lombrics , les Bursariens en généralvivent
dans les eaux pures , soit douces , soit marines ^ entre
les plantes aquatiques ; ils sont voraces » et avaient*
d autres animalcules souvent assez Tolumineax avec
des Navicules, des Oscillaires et divers débris devé-
gélaux. Quelques-uns sont colorés naturellemenl >
d'autres prennent la couleur de leurs
1" Genre. PLAGIOTOjME. —Plagiotoma^
m
An. à corps Irës-dcprimé ou lamellifonnc, plus ileadHe,
irrégulièrement ovale, sinueux ou échancré'idHIii eôlé'cl
quelquefois anguleux en arrière , couvert de sériel r^
lières de cils ondulants; bouche située latéralement venle
milieu , au fond de 1 cchancrure, précédée par uMrwaffi
de cils forts et très-nombreux, en peigne, sur la mjiûbmt'
térieurc du bord. ,
-*» # •
I. Flagiotoxe du Lombric. — Plagiotoma Lumbriei, — 14»fiL»
Corps blanc, deini-traiisparcnt avec des corpuscules aDgiMa"!.
clans I intérieur. — Long de 0,16 à 0,25. > « * i ^
Je trouvai abondamment cet InfusotreviTant dans les
de mon jardin, à Paris, pendant tout le mois de ferrie^ il
Il montrait douze à treize rangées longitudinales de Iongi^^aî|<|
dulants; les cils de son bord antérieur très-nombreux ondolaM^h^
avec régularité, de manière à former sur toute la longneWt-
depuis le milieu du corps jusqu'à l'extrémité antérieure* bain «j
neuf ^'roupcs apparents ou faisceaux plus sombres, comme àt^ «-
dents de crémaillère qui se seraient mues de bas en hant, d
mouvement uniforme assez lent : c'était un effet d'optique f
â
(I) liohnenthierchen in Rvgewwurm. Gleiclien, Pi. 37 , f. a.
Leucophra lumbriei , Sdiranli , Fanna boica , 111 , p. 101.
Paramecium comprcttum^ Ehr. In fus. Pi. XXXIX , B:^, la, p.353<
D£S INFLSOIRES. 505
•sultal de la juxtaposition inomentancc des cil*; qui, s'inflë-
liifant les mis aprc» les autres, se trouvaient superposes et pré-
iQtaient , dVspace en espare , un nl)staclc mobile au passa {;e de
lumière. Ce pliénoniêue uptique du niouveincnt des cils et de
translation des dents apparentes d'une crête ciliée est analogue
cdni qu*on observe chez les liotii'ères , chez les Systolides en
■lëral et sur les tentacules des Alcyonelles et des Ëschares , mais
llle part il n'est plus facile à étudier que sur le Plagioloma.
Le mouTemenl des cils produit dans le liquide un courant
rîgé de haut en bas ou en sens inverse du mouvement apparent
ïB dents de la i:réle ciliée ; il en résulte un tourbillon e^ui pé-
stre jusqu'au fond de Téchancrure latérale et de la liouchu (|ui
r tronve ; mais je n ai pu faire avaler au l'Iagiotome de carmin
Ld*aucuno autre substance. Au milieu du nirps de cet Infusoire
I observe souvent des noyaux anguleux in*égnliers, dont le
mbre peut aller jusqu ù quinze et qui ap:issent sur la lumière
pins réfringents que la substance environnante , ou
les corps que M. Rhrenlierg a nommés testicules. Avec
on séparément se voient aussi des vacuoles irrégulières qui
jtannt sur la lumière d*nne manière tout opposc'e.
Glticfaen découvrit, en 177G , cet Infusoire dans les Lombrics
{pnntSt mais non dans Tintestin comme on l'a dit ; car c'est tnu-
NBi entre Tintestin et la couche musculaire cxlerne (pie vivent
• divers Infnsoires parasites des Lombrics; (^leichen compta
ifl espèces d'animaux vivant ainsi dans ces Annélides, mais il
fnple pour trois espèces , les diverses modidcations du Tlagio-
|na, il y comprend une Anguillule et un autre Entozoaire qn il
lia probablement trouvé dans les organes génitaux. Nous avons
ierit précédemment deux Leucophres habitant aussi le corps
■Éf4Màbrics , de sorte que nous connaissons , connue Gleiclicn ,
tfjÊÊ mSM Infnsoires parasites de ces Annélides , sans parler de
pd'auhes vers intestinaux.
^pJEbrenberg décrit sous le nom do Paramecium compreuum
llnibioire qn il a rencontré, dit-il, en 1819, dans une Moule
lindonee de TUral , et, en 18^7 , dans Vintestin du Lombric ,
iMHiA, etqn*il croit le même que celui de Gleichen. La figure
|n m donne ( Ehr. Inf. PL XXXIX . fig. i s ) ressemble bien
l|^& la nôtre, et d'ailleurs nous ne pouvons «-roiru que <'e soit
wffta» Infusoire qui se tronve dans les Moules d'eau douce ef
tili les Lombrics.
606 HISTOIRE NATURELLE
2* Genre. OPHRYOGLENE. — Ophryoglena,
An. à corps cilié ovoïde, ou presque torbiné, renflera
milieu, arrondi en avant cl pointu en arrière, oonvertde
cils en séries longitudinales régulières; ayant laboucke
située latéralement à rextrémilé d'une double rangée de
cils inclinés et disposés en spirale^ avec une tache colorée
(prise pour un œil) derrière la rangée de dis.
Le genre Ophryoglène, créé par M. Ebrenberg et placé pir
lui dans sa famille des Kolpodés ou des Infusoires censés
pourvus d'un intestin a deux orifices latéraux , n'est distin-
gué des autres Kolpodés que par la présence d'un point o^
loré situé k la partie antérieure et pris arbitrairement poor
un ϔl.
Les Opliryop,1cnes , que je n'ai point vues me paraissent
devoir être rapprochées des Bursaîres en raison de la posi-
tion de leur bouche à rrxtréinité d'une rangée de cik. Lenr
corps est pourvu de cils vibratiles en séries longitudinales.
M. Ehrenberga décrit leurs oiganes sexuels qui sont, d'une
part, des ovules colorc';s chez deux esiièces , et d'autre fttU
une [grosse glande centrale et une vésicule séminale contne-
tile, laquelle est eu étoile dans une espèce et ronde dans une
antre. Les deux modes de division spontanée , en long et es
travers , ont été observées par lui sur une espèce.
Les Ophryoglènes vivent dans les eaux douces stagnantes
mais non dans les infusions.
I. Opbrtoglène ifoiBX* — Ophrj^glena afra, (Ehr. Inf. Pi. XL.
fig. 6.)
Corps ovoïde comprimé, noir , conique on pointu en arrière i
œil noir au bord du front , cils blanchâtres. — Long de 0,15.
Elle est rendue presque opaque par des grannlei noîn tril-
fîns que M. Ebrenberg prend pour des orafs. An miKea ^
oorps, elle a me vciicnle contractile entourée de cinq à ■<
DES INFUSOIIIE8. 507
fons également contractileA ; sa bouche est au fond d*nne fos-
te três-creuse qui paraît comme une grande tache claire élcn-
e depuis le bord j use] u'aii milieu du corps. Cet Infusoire a été
turé dans Yenu d'une tourbière, près de Berlin ,|en juin et
llet ; il est donné avec doute comme syqonyme de la Leaco-
nn mamilla. (Muller, lof. Pi. XXI , fîg. 3-5.)
Opurtoglènk POiicTtE. — OphrjToglena acuminata. (Ehr. 1. c.
fig- 7-)
Zorps brun , ovoïde , comprimé , terminé en pointe et avec
e queue courte. — Œil rouge. — Longueur 0,05.
>t Infusoire, trop voisin peut-^tre du précédent, a été trouvé
ilcment dans Fean des tourbières. Deux taches clairet indi*
faf dans le dessin de M. Ehrenberg ont été nommées testicule
Téticule contractile ronde. Cet Infusoire , en se décomposant
r flilDuence , laisse sordr une foule de Navicnles.
OraaTOCLCNB JAriiATBB. — Ophtyoglena Jlavicans, (Ehr^ I. c.
fig. 8.)
CorpH jaunAtre, ovoîdc, renflé, terminé en iioiiite avec un
I frontal rouge. — Long de 0,18.
• Ella ressemble , dit l'auteur, à une Rursaire et s*en distingue
pkoMBt par son œil ( I. c, p. 3fio). • Les cils de la bouche sont
1 pin pins longs que dans les précédentes espèces ; elle a i s à
longitudinales de cils sur chaque face.
Opktyrogltna? — (Bursaria? muraniiaca» Ehr., Inf. Pi. XXXV,
fig- 9-)
Oé doit, je crois, rapporter ici Tlnfusoire décrit sous ce nom
vM. Ehrenberg, comme ayant «le corps ovoïde oblong, un
■ pointu en arrière, obtus en avant, de couleur orangée avec
M tache cendrée à la bouche. • Il vit parmi IcsOscillaires; l'au-
■r soupçonne que la bouche formant une grande fossette dans
M tache grise pourrait être pourvue de dents comme celle des
iMiila.
508 HISTOIRE IfATURELLE
3*" Genre. BURSAIRE. — Bursaria,
An. à corps cilié, ovoïde , ordinairement plus large et
arrondi en arrière , avec la bouche grande, obliqucuNBl
située à l'extrémité d'une rangée de cils disposés en spi-
rale partant de l'extrémité antérieure.
Les Bursaires, comme nous les comprenons, ont bicB
l'ouverture et la forme d'mie bourse , mais les inicrographes
ont appliqué cette dénomination générique , tout diffifrem-
ment que nous. Ainsi , comme nous l'avons déjà dit, il n'y
a qu'une seule Bursairc de Mùller qui mérite vcritaUemeot
ce nom, et encore les figures qu'en donne cet auteur sont
fort inexactes et ne peuvent faire comprendre que raninil
a le corps ovoïde ; mais cet auteur en a connu d'autres ifjii
a reportées avec ses Trichodes. M. Bory, changeant tout i
fait l'acception dans laquelle doit être pris le mot BuisÛR,
a groupé sous ce nom, d'après les dessins de Mùller, et de
la manière la moins convenable , des Infusoires ayant, dit-
il , « le coips membraneux des Kolpodinées ,- destitué d'ap-
pendice, prenant dans la natation une forme concave, oi
plus ou moins excavce en capuchon ou en poche, mais noo
en urcéole invariable. » On voit combien cette définitioD
diffère de la nôtre. Aussi M. Bory, en prenant pour type
de son genre Bursairc la B. truncateUa de Miûler, qu'H
suppose, sans doute d'après la figure de l'auteur, form
d'une membrane roulée sur eUe-mênic en cornet , y remit
IcParamecîumchrysalis de Mùller ^ le Kolpoda cuculliùi^
même auteur el le Chausson de Joblot, qui est bienooiai-
nement la Paramécie aurclie.
M. Elirenberg avait établi un f^enrc Bursaria, dès 18)0,
dans s«'i famille des Trachélina^ lui attribuant un an«$
tenninal cL une bouche inférieure, sans dents, ayaiU uuc
lèvre supérieure comprimée , sub-carénée ou renflée. &
IKiS, il définit ses Bursaires des animaux à coips cilié <k
DES IIIFU801RE8. 509
■
mtes parts, avec le front renflé et prolongé ^ et la bouche
ofie , sans dents et sans appendice vibratîle , et il ajoute
ne œ sont des fx*ucoplirrs à bouche latcrale; et cependant
B est forcé de rq^anler plusieurs de ses Leucophres comme
B yraîs Bursaires. L'obliquité plus ou moins prononcée de
ilioucbe ne pourrait distinguer sufTisaninientlesInfusoires
iV met dans l'un et dans l'autre genre , d'autant plus que
li-même est conduit encore à subdiviser ses Bursaires en
sux sous-genres , réservant ce nom à celles dont la bouche,
fÊfiqvte inférieure, atteint le bord frontal en avant, et
lÎBunant Frontonia celles dont le corps ( le fix>nt ) est pro-
ngé en crochet au delà de la bouche et de sa lèvre. Toutc-
iB, en attribuant une grande bouche à ses Bursaires , il
nr réunit des espèces où l'existence d'une bouche est au
mins douteuse , et que nous avons reportées dans d'autres
aues , tandis que d'un autre côté il a placé dans les genres
BOoophre, Loxodeet Spirostome, des espèces que nous
if|Mntons ici. Cet auteur a reconnu chez les Bursaires un
le digestif blanc ou rougeâtre ; il leur attribue , comme
n précédents Infusoires, des ovules et des organes génitaux
lUtot. Les Bursaires proprement dites se trouvent dans les
ilis itagnantes entre les herbes ; elles sont presque toutes
grandes pour être visibles à l'œil nu.
I. BcUAiu TRONIC ATELLE. — Bursarîa /runcaleiia^ Affilier (i).
Coq» blanc , visible à Toeil nu . ovoïde gonflé , tronqué et lar-
ipHnt excavé en avant , avec une rangée simple de cils. « Long
S e.96 à o,r^.
Mttler, qnî la croyait formée d'nne simple membrane blanche
tenrbée en forme de bourse, la trouvait abondamment prèi
B Gopenhagne, au printemps, dans lei mares et les fossés rem-
Ht de feuilles mortes de hêlre dans les bois; il lui accorde une
<l) Bursaria Iruncatella, MûUer, Infui. Pi. XVII, fiç. i-'j, p. ii5.
Bmrtarin inutcHteiln , Ehr. Inrni. PI. XXXfV , C;. 5.
510 HISTOIRE lfATUIllliL£
*
loqgiMor d*iine demi-ligne (i^iO- M- Shrenberg Ta
troaTé en abondance dans les tourbières auprès de B«lm,
dant les mois de février et de mars. Cet auteur a cousidëré
un suc digestif ou gastrique le liquide diaphane qui entoure dans
les vacuoles ou vésicules stomacales , les animalcules avalés pv
eette Bursaire, lesquels sont quelquefois des Rotifères on d^aObci
Sjfstolides ; il a observé aussi dans cet Infusoire une graida
glande en forme de cordon , recourbée en arc.
5. BoBsiiRB BiiLLiNTE. — Bursana patula. — ( Ltucaphyt^
Ehr.) (i).
Corps hyalin ou blanc , ovoïde , campanule avec une lugt
bouche bâillante. — Long de 0,38.
Millier a sans doute confondu un vrai KondylosCome avec od
Infusoire quand il dit l'avoir trouvé très-rarement dans rinfuBOB
marine et rarement dans T infusion d*eau fluviale conservée pm*
dant plusieurs mois. Il le décrit comme ayant le corps cilié aÎM
que celui des Leucophres, ventru, presque ovofde, obtus en ar-
rière , creusé en avant d*urie fossette qui arrive jusqu'au milisD,
et muni de grands cils en avant et autour de cette fossette- Cri
animal est un de ceux sur lesquels M. Ehreaberg annonça ss
i83o avoir fait là découverte de la structure polygastrique da
InfusoireSt et c'est celui dont la figure fut particulièremeiU
donnée par lui à l'appui de âes observations et reproduite dus
les différents recueils scientifiques (f^ojrcz Annules des Se. natnr.,
1 834 , 1. 1 ). Malheureusement , les figures données depuis lors , pir
l'auteur (iB38), ont représenté le même animal d'une manière
toute différente et avec des détails de structure qui lui échip*
paient sans doute, alors qu'il voyait piécisément cet intestioà
grappes , si difficile à voir qu'il ne l'a pu représenter dans lei
nouvelles figures. Ainsi, la bouche, au lieu d'être comme anpt'
ravant une large ouverture oblique , est décrite et reprcsealce
comme « une très-grande fente qui a une espèce de grosie lent
-;^(l) Trichodapatula, Mùllcr , Infiis. PI. XXVI, iig. 3 5,
Kondylostoma lageiiula^ Bory , Encjcl. 1824.
Leucophryspatula , £hr. 1^' mém. l83o , Pi. 1 1 > fig. 2. — lofmioiil^
i838, PI. XXXII, ûg, I , p. 3ii. ^
DE8 INFUSOIRIS. 5il
■oMIe , quelqnefoit femhUhldau front d'niM Vortîcelle. v «Dans-
qp^quM iadÎTidus , dit Faut^ir, j*ai tu presque un oerde de
gmiMet Tësicnles hyalines , contenant nn snc digestif incolore ,
analogue au liquide violet de^Naasuks.» (Ehr* Inf., p. Sis.)
s Bursaria poriicella.^Ihr.j Inf. PI. XXXIV, fig. è, p. 3»Ç.
m ■
M. Ehrenberg , qui trouva cette espèce à Berlin comme la prë-
eëdente, la caractérise ainsi : «B. à corps grand , presque glo-
buleiiz , campanule , gonflé » blanc , à front largement excavë»
lionqué, avec une double rangée de cils. — Long de o,25. » —
• Elle a , dit-il , une très-grande analogie avec la Leucophiytpa-
M», tellement que je craignais presque que les nouvelles figures
de eelle-ci (i83S, PI. XXXII, fig. a , 3, 4 et 6), n'appartinssent
SBurtaria vorticella. J ai eu, en efiiet, de nouveau (20 octobre
7), sous les yeux , de nombreux exemplaires que je reconnais
enr cette Leucophre, d'après tous les détails, 'et qui pourraient
m nommés des Bursaires en raison de la situation de la bouche
an fond dune fente latérale profonde. Je dois encore suspendre
mon jugement , et je fuis remarquer seulement mon incertitude
àiaoi-méme (Ehr., 1. c, p. 326).» — 11 nous a paru nécessaire
de traduire ici ce passage pour montrer, par le témoignage même
de M. Ehrenberg , combien il reste encore d'incertitude sur le
compte des Infusoires qu'on aurait dû croire les mieux connus.
3. Bursaria spirigera. — Ehr., i833. — Spirottamum v<r«iu , £hr.
Pl.XXXVl,fig. i.p. 33s.
Corps verdÂtre > ovale-oblong » déprimé , tronqué en avant ,
vnmdi eu arrière avec une bouche latérale à Pextrémité d'une
langée de cils en spirale. — Long. 0,22.
«Cet Infusoire, dit M. Ehrenberg, a une grande analogie de
avec le Stentor polymorphus , le Bursaria pernalis (V. Pano-
pluys) et la Leucophrj's patula , mais il est évidemment difierent.
8i bouche est dans une grande fossette latérale à Textrémité an-
tirfrienre , laquelle fossette n'est pas la bouche même comme chez
la Leucophre , mais se prolonge à la face ventrale en se rétrécis-
en entonnoir pour se-tenniner à la boucfae, et ne renfbroae
M2 niSTOIRE NATURELLE
pas en même tempe , comme chez le Stentor, l'aniu qui le troBre
au contraire k rcxtrëmité opposée. ( 1. c. ) •
Il est plat à la face ventrale, et convexe à la ùiee donile; il
présente ao à 3o séries lougitadinales de cils snr iule face.
•
3. BunsAxRE vorâcb. •^Bursaria Mira jr. ^ ( Ehr, Inf. PI. XXXV,
fig- I.)
M. Elireoberg trouva dans une eau bonrbeiue à Berlin, €B
juillet 1801, cet Infusoire qu'il n'a point revu depuis et qu'il dit
avoir une tr^-grande analogie avec ion Uroslyla grandis et anc
sa St^lonj'chia lanceolala {voyez p. 423), dont les crochet» ellei
stylets sont souvent rétractes. 11 le décrit comme ayant le coipi
long de o,s5 , oblong arrondi aux deux extrémités, avec la finte
de la bouche large, égalant le tiers de la longueur du corps et
atteignant le sommet du front. Il la vu rempli de Coleps qaTl
avait avalés.
4 ? Bursaria^ — {Loxodes bursaria» Ehr., Inf. Pi. XXXV, fig. Vi
On doit , je crois , ranger parmi les Bursaires cet Infosoin que
M. Ehrenberg décrit comme ayant le corps oblong, vert, dé
primé et obliquement tronqué en avant , arrondi et renflé en •^
rière, long de 0,09. Il Tavait d'abord (i83o) pris pour une va-
riété verte de sa Paramécie chrysalide; plus tard, il le nommi
Bursaria chr^'salis ; le docteur Focke (Isis, i836, p. 785) la
nommé Paramecium hurtarin,
• Gel infusoire vit daus les eaux stagnantes et se multiplie trti*
rapidement par division spontanée dans un vase. Il nage eu lignt
droite ou en tournant sur son axe , et il s'accroche aux parois da
verre comme la Kéronc pustulée (l.c.p. 3s5).»
^? Bursaria iaUrHia. — (Ehr., Inf. Pi. XXXV, fig. 8. )
Sous ce nom , M. Ehrenber^: décrit une Bursaire rongeâtre î
corps comprimé, ovale triangulaire, ayant le front aigu, horde
de cils en manière de crélc, 1 1 à 18 rangées longitudinales de cils
sur chaque face , longue de 0,18. 11 cite comme synonyme doo-
teux la Trichoda ignita (Muller, Inf. PI. XXVI , fig. 17-19) trouTêc
p«r Millier, eui777ct 1778, pendant l'hiver, parmi leslentîlla
BE8 IlTFCrSOIKSS. 51:t
d'aan et décrite comme étant OTale , pointae au sommet, et pré-
tentant en deitODf nn sillon garni de eilf » et difiërent de presque
tom les antres Infnsoires par sa couleur pourpre-orangée. L*an-
teor danois signale comme un trou Téritable une grande vacuole
qu'il a obserrée k la partie postérieure. 11 a tu , dit-il , deux de cet
animaux assemblés de telle sorte que la pointé de l'un adhérait an
trou postérieur de Tautre par le moyen d*ufi filament inséré dans
oe trou(Mûller, p. i86).
• Bursariapupa. (Ehr., Inf., PI. XXXIV, fig. 9.)
L'espèce ainsi nommée a été trouvée à Berlin et dans une eau
minérale ferrugineuse du Mecklenbourg. Son corps , long de 0,09,
flifc blanc, OTOide-oblong, nn peu aminci en arrière, avec la bouche
iafitrieure rapprochée du sommet, et 16 à 18 rangées longitudi-
aalet de cils sur chaque lace.
* * Burtaria.'^(Leueophiys sanguinea, Ehr. , Inf. PI. XXXI,
fig. 3.)
Cet Inftitoire, long de 0,18 , ronge , cylindrique, arrondi aux
deux extrémités , avec i3 à 19 rangées longitudinales de cils, nous
per»U dévoir être inscrit parmi les Bursaires en raison de sa
bendia qui forme une grande fente longitudinale vers l'extrémité
astérienre , avec une bordure de grands cils. Il fut trouvé an
flMHad*avriri83s , à Berlin , et se multiplia beaucoup , dans un
rmrt , par division spontanée tfansverse.
* * * Bursaria ? cordiformii, Ehr., loc. cit., fig. 6.
Cette Bnrsaire, donnée connue douteuse par M. Ehrenberg , se
tatoave dans Tintestin des grenouilles avec les Bursaria intestinaiit^
B. entozoon, B. nucleus et B» ranarum^ dont nous avons fait des
^ Opaiima, Mais elle en diiïère beaucoup par sa forme ovale échan-
Gréed*nn côté ou en rein, déprimée en avant, et par sa bonche
presque en spirale ; munie d'une rangée de cils comme chex les
Traies Bnrsafres. L'auteur dit n'avoir pas vu les cils vibratiles de
la surface former des séries longitudinales ; il l'avait précédem-
nen^ nommée Bursaria entozoon (Mém. Berlin, i835), et il lui
donne pour synonymes le Paramecium nucUus de Schrank , et le
iXams inlcstinalis cordifonnis de Bloch. La longueur de cet Infu-
•oiraest de 0,13.
iMFusaiRBe. 33
}i\k HI8T01AS MATUUELLB
4«Gekre. SHROSTOME. — SpiroêUmim.
An. à corps cylindrique irès-alloogé et Ms-flenbk,
souvent toridu sur loî-méme , couvert de dis diqposéi soi-
vant les sûries obliques ou en hélice de la 8arfM»i am
une bouche située latéralement au delà du milMi ^ à ta*
trémité d'une rangée de cils plus forts.
Les spirostomes , qui cependant possèdent hiea tous kv
caractères^des vrais Infusoires, pnt embarrassé les mkfo-
graphes , parce que leur forme et surtout leur giandear
relativement considérable paraissaient devobr les (Aoîgitf
beaucoup de ces animaux. Ainsi l'espèce cjuî âinrt de tfft à
ce genre , vue d'abord par Joblot qui la nomma ChemUe
dorée , fut appelée par Muller une Trichode douteuse, Tri-
choda ambigua^ M, Bory en fit une Leucophre dot^teiue,
(£. ambigua) et une Qxytrique douteuse (O. aiii%iM);
M. Ehrenberg , enfin , avant de lui donner le nomi que bous
lui conservons, l'appela successivement Trachfliusamhifm
en 1830 , Holophrya ambigua en 1831 et Bursaria OMt^
en 1833 ; cet auteur avait d'ailleurs {dus parliculièKmoU
institué le (i;eure Spirostome pour une. espèce à corps omut
et à bouche en spirale , S. virens, dont nous faûsons uneBur-
saire. ï-.es Spirostomes ont à rihtérieur un cordon glandu-
leux nommé par M. Ehrenberg un testicule. Leu^^cib, ks
stries granulées de leur tégument , leur bouche et leun pr
cuolessont bien faciles ù distinguer. Ib vivent dans les eâox
puies euti'e les herbes.
I. Spirostome ambigu. — Spirostomum am6i^uum. Yl.XDy
fig. 3.
Corps blanchâlre , long ds 0,75 à 2,0, tantôt cylindriqHè, us
l)eu renflé au milieu et tournant sur son axe , tantôt fortement
tordn st replié diversement comme un cordon , mais cliangeuii ùt
fonne à chaque iostant en glUsant entre les obstacles quil ren-
contre.
Cet Infuioire i bien TÎtibie à l'œil na , le onilUplie qn^qoefois
dam letfoMëf remplis d'herbes aquatique»» taUemont qu'il forme
prêt de la snrfaee des nnages de particules blanches qu'on pour-
nul prendre pour toute autre cKose^ Bi. de Brébisson le trouTa
ainsi, en 1 838, près de Falaise, et m*enToya a Paris un flacon
d*can rendue trouble par la grande quantité de ces Infusoires vi-
rants^ J'ai moi-même rencontré souvent le Spirostome isolément
danàTean de la Seine, parmi les herbeS , et dans les étangs des
éiitfhn^ de Paris.
Mftller a nommé Triehodm anUngaa ( Miill. , Inf., PI. XXVlll ,
fig. it-i6) un Inftisoire qui a peut-être, comme le poHse
IL Ehftnberg « quelque rapport de forme avec notre Spiroslouic y
aiais qui ne peut être exactement le méme^ puisqu'il a été trouvé
dans !*ea'd dé mer très-pure , dans laquelle, au bout de deux mois,
il était feknpTicë par des Pk6sconies Caron.
*dj)frw/<imttm. — {UroUptus Jilum. Ehr., Inf., PI. XL, fig. 5.)
On paie , j« etois , rapprocher de Tespèee préèé^nCe Tiofti-
WÊitm qoa M. Ehrtnfoeèg a nommé ifrùteptus/Uam, en Hh douant
ponr qrnonyme douteux Y£ncheijrs eaudata (MûU., Inf., PI. IV,
fig* 3S,t6). U l'a trouré, en juin iSSs, à Bariin, elle décrit
comme ayant le corps long de o,56 , filiforme, cylindrique, blan-
châtre, arrondi en avant, aminci à l'autre extrémité en une queue
qui égale la longueur du corps , et ayant la bouche oblongue si-
Inéie au milieu du corps. « Il nage , dit-il , droit et sans se cour-
ber. Son corps est blanc et demi-transparent dans la moitié anlë*
rietire; il est incolore et hyalin dans ta moitié postérieure, qui
forme une sorte de queue. La bouche est une fente Tongftodinale
au milieu de sa moitié antérieure. L'anus paraît ne pouvoir être
aîHenrs qn^au comuienceineut de la partie transparente , puisque
les estomacs appartiennent à la partie antérieure. Il n'avale pas
de couleur. J'ai compté 1 2 rangées longitudinales de cib sur une
Ihee. Les organes sexuels mâles sont restés inconnus , mais la né-
bolalité blanchâtre pOttrraH bien provenir de Tovaire. • ( LOc.
ait. 9 pag. 3^9.)
83.
616 HIBTOIRS VATUREUiE
« ■
ô« Genre. KONDYLOSTOME: — /Coiu^totloaMi*
An. à corps plvs ou moins Jong^ cylinAroidQ 4m ftni-
forme, un peu courbé en arc, à extrémités obtnses et
déprimées , ayec une très-gmndé lx)ncbe bordée de ek
trés-forts , située latérdement à Tekirémité «ntérleive;
surface obliquement stlriée et ciliée.
M. Bory établit le genre Kondylostome d'après la figure
donnée par Mùller pour un Ijifusoire iiâu-in, ddnt ce der-
nier tLvait fait une Trichode, en même temps qu*il refortaic
parmi ses Yorticelles ( ^. cucuttw ) uii autre iKoiidjIo-
stome y si ce n'est une variété du même. M* Ehrenheig vnk
vu un Kondylostome dans l'eau de la nier Bdtique , istri
confondu avec d'autres Infusoires tout à fait difféKDftK
Le Kondylostome est un des types d'Infusoires Iss mieux
caractérisés , avec sa vaste bouche ciliée au bord , avec «m
tégument contractile mieurqué de stries obliques ouen hâioe,
granuleuses et ciliées , avec les vacuoles stomacalss dim
lesquelles il engloutit les animalcules ou les débris des ré-
gétaux qui sont pour lui une proie souvent très-volmm-
neuse, et enfin avec le cordon noueux demi-transparént,
analogue de celui que M. Ehrenbei^ nomme le testicule
cliez d'autres infusoires. 11 paraît chercher et avaler sa
proie à la manière des Planariées et non oonmie les Para-
mécies et les Yorticelles , en l'attirant par le tourbillon fne
produisent ses cils vibratiles. U tit seulement dans Feau de
mer tranquille, mais pure> entre les algues et les coralline^
avec les Entomostracés.
I. Kondylostome nkthLkm,'^ Kondy'iatioma paieni, -^PLIUÏ,
fig. 2.
Corps blanc ou coloré par la proie avalée ; long de 0,90 à itSOt
tantôt vermirorme , tanlôt fusiforme , à extrémités raccooicÎM.
J*ai txowré abondamment cet Infusoire dans l*eau de k Uè^
SfEs iifrosoiREs. 517
terrant , an canal dei Étangt, k Cette, le 10 mars i)t;o ; je l'ai
tooËerwé TJvant, depoîs cette époque, arec d*autrefl auimalcales,
des Rhizopodei eC des Entomostracéi , dans des flacons d*eau de
Bwr, ou la Tëgétatibn marine a'est établie et maidteniie. J*ai pu
transporter suecessÎTement deToolonse à Paris et à Kennes, pres-
que sans dommage pour le contenu, ces mêmes flacons tapiôës
d'Ulret, de Géramiaîres naissantes et de Bi^ciUariéei.
Les Kondylostomes , pins on moins nombreux dans dirers
flacons, sont quelquefois eittés, quelquefois plus courts et très-
gonflés par des animalcules qu'Hs ont avalés tout entiers. Il m*a
parp q«e leur forme, naturellement trés-yariable, est modifiée
MÎTant la saison et suÎTant l'altération dil liquide. C'est pourquoi
je snif porté k croire que c'est biiça-ie même animal que Millier
a décrit sous lesnou» de Trichoda patent (Miill. Infns. PI. XXV,
fig. 1-1, p.i8i), et de rhrtieeila eucuUus (MOlU Inftu.Pl.XXXVIII,
âg. 5-8 y pi s64 )• Sa Triehada patu/a , que nous avons rapportée
aat finrsaires, a également de très-grands rapporta avec les Kon-
dylostomes.
Millier décrit sa TYiehodm pûitni comme étant allongée , cylin-
drique, présentant en anmt une fossette dont 'les Ixnrds sont
cfliés; il ajoQte que la partie antérieure du corpa est couchée,
el qu'il se ment avec vivacité en avant et en arrière, altemative-
ment* Sa F'crtietUa, cueuUur, qn*il à trouvée rarement dans
Fean de mer,.est*, dit- il .' « un des plus grands Inftisoires ; elle est
▼kible à l'œil nu, conique', allongée , ou éa forme de chausse de
doefeur , de conltor^un peu fauve ( ce que nonis attribuons k sa
nonrritare) ; Textrémité la plus large ou l'antérieure est oblique-
aient tronquée et ouverte on ezcavée, un de ses bords étant
êdîaiicré: dans l'onvertuBe sont des cib rotatoires difliciles à
voir; l'extrAnité postérieure est amincie pen k peu et close. •
(L. dt. p. 164.)
M. Êhrenbefg avait trouvé dans Veau de la mer Baltique, k
Wimar. en août i833, un Infusoire, long seulement de 0,1?,
ek qu'il rapportait avec ^raison à la Trichoda patens de Millier,
dont elle aurait Eté un jeune individu ; ce qui nous paraît le
prouver , c'est qu'il y observa , dans l'inténour , ce corps glandu-
leux .en chapelet , que nous avons vu dans les Kondylostomes de
la Méditerranée ; mais cet auteur voulut à tort réunir en une
•enle espèce cet Ihfbsoire marin et un Infusoire d'eau douce,
lougUe o, 1 8 à o, f s , qn^il avait vn précédemment ( )6 avril 1 83i )
318 HI8T0IDX «ATVIULE
k Berlin , et il en fit une eipèee dontente d* l/rolepiiis ( U? paUm^
£hr. 3* Mém. i63.% p. i34). Dapuit Ion II « ch^ofé ee m»m
celui d'Ox^rieha âaudaêa ( Ebr. lof. 1 836. pi. XL, fi§. JU. pu Itt),
et il en c' dolinë nue fi^nre qui ort biea c^ d'un OuftriqMi
(Voyesp. 4S0.)
. XIX* PAMILLB.
URGBOLARIE]f&.
Anlmaax de fourme variable^ i cmrps aUMmUie*
meut turbin^ oa hëmisphëriijae , oii 4|rlo))ii|eiix ,« par
suite de ^a contrecUUtë tréa-grande; ôUë partcmt, et
pourra à rextrémité antirieare et eapérieore d^nM
rangAe marginale de cils tri»-|o(rti , diqKNiAfl «& hpinb
et conduisant à la bouche /qui est dttM le bord Bième.
Tantôt nageant , tantôt fixas qton^tanëment 9Q iRffja
des ciûi 4e rei(trëi»it6 postërievre.
-,
Les Uroéolariens composent dans la oUase des b»
fusoires une famille bien distincte > cpioique liée par
des rapports très-évidents avec les familles des Bar-
sarie^s fti des Yorticeiliens, entre lesquelles ellefait le
paasagç. Ce sont encore des types )>ieDi complets pamù
ces animaux , dont lorganisation est si simple. Qp
leur voit une bouche précédée d'une longue rangée
de cils en spirale , qui, en s'agitani, produisent dfms le
liquide un tourbillon destiné à amener 1^ alimppi|( su
fond de la bouche. 0<i voit à llntérieur les diveiffi
sortes de vacuoles , celles qui se forment ^comî-
vement pour contenir les aliments , et celles qui ,
formées spontanément près de la surface , ne con-
tiennent que de l'eau et disparaissant en se contrac-
tant brusquement : ils ont aussi des organes proUié-
matiquesglandulew. Leur surface ordinairementcilioe
DES UTFUSOIRIt. 519
est marquée de stries granuleuses fines ; leur multipU-
cation par division spontanée transTerse a été obsenrée
dans les Stentor seulement; quant aux granules que
diex eux, comme chez d'autres Infusoires, M. Eh-
renberg a voulu nommer des œufs , nous ne pensons
pas qu'on puisse avoir une opinion fondée à ce sujet.
Les Urcéolariens ont été compris par Mûller dans
son genre Vorticelle à l'exception de VUrocentiitm qui
eat sa Cercaria turbo. Lamarck , en créant le genre
Urcéolaire , iq4iqua une séparation bien importante
à faire parmi les Vorticelles , mafs il ne. sut pas dis-
tinguer dans les dessins de MûUer les vrais Urcéo-
lariens. M. Bory, en instituant mne famille des Ur-
céolariées qui répond à peu prèff à la nôtre , et qui
comprend les genres Stentpr et Urcéolaire , y laissa
paiement quelques Vorticelles détachées de leur p^
dîcule et décrites comme des gçnre^ distiqçts ; il en
^igna )>eaucoup au contraire le gq^re Urocentnu^
dont il fit scm genre TurbineUa. M. Ehrenberg , dp
aoD cAtéy a bien distingué le Stentor , mais il l'a placé
dans sa famille des Vorticellina avec le genre Uro"
eenirumy et les Urcéolaires que malheureusement il a
confondues dans son genre Trichodina avec THaltérie,
qui est un vrai Kéronien. En même temps, dans une
Emilie parallèle , celle des Opluydina ou des Vor-
ticeDes cuirassées , il a placé , avec d'autres Yorticel-
licoa, les Ophrydies , qui sont véritablement des Ur*
éclaires engagées dans une masse gélatineuse sécrétée
par elles , et non des Vorticelles cuirassées.
*^>Nons divisons ainsi les Urcéolariens en quatre
genres , dont un douteux ; ceux dont le corps turbiné
ou en trompette est cilié partout, forment le genre
SUtttar: ceux 4ont |e corps n'e^t pas cilié partout,
580 HI8T0IRS NATUIELLE
seront des UrceoUuia s'ils sont sans queue et toujeun
libres ; des Ophydia si également dépourvus de queue
ils sont engagés dans une masse gélatineuse pendant
une partie de leur vie^ Enfin s'ils (mt une queue ib
formeront le genre Urocentrum , que nous admettons
avec doute d'après M. Ehrenberg.
Les Urcéolariens se trouTent tous ditns les eaux
douces , stagnantes ou tranquilles» entrç les herbes:
les Urcéolaires s'y trouvent courant ordinairanenl an
moyen dei leurs cils dorsaux sur les Polypes d'eau douce
(Hydres) , dont ilf paraissent être les parasites.
. l*' Gkhu. stentor. — SêeiUar.
An. à 0(MrpB dlié partout, émineounent oootractfle et po-
lymorphe; susceptiblesdese fixer temporairement au uiojei
des dis de leur extrémité postérieure , qui est «miocie , et
alors prenant la f(»me d'une trompette dont le paviDou eÉ
fermé par une membrane convexe et dont le bofdesigan!
d'une rangée de cQs oUiques très-forts , laquelle vient , en
se contournant en spirale, aboutir à la bouche qui est sitaée
près de ce bord ; ou bien nageant librement au mofea
des cils dont toute leur surface est pourvue et passant al-
ternativement de la forme d'une masstië oud'unftiaeau à b
forme globuleuse en se contractant.
Les Stentors sont du nombre des plus grands Infusoiies^
In plupart sont visibles à l'œil nu, ce sont dpnc aussi de ceux
dont on peut plus facilement constater la structure. On voit
bien les stries granuleuses de leur surface, les cils de di?ene
gi^andeur dont ils sont pourvus et les vacuoles qui se foiment
au fond de la bouche pour renfermer les aliments qn'y
pousse le tourbillon excité par les cils. On peut suivie ai-
sément le chemin parcouru par ces vacuoles dans Tintérieiir
du corps, où elles s'avancent en vertu de l'impulsion commu-
niquée par le tourbillon à toute la massç de la subsianoe
cLarnue tit l'animal, niab sans conserver auiiunp rrlatiori ,
lù entre flics , ni avec la boaclie. En suivaiil le inoilc île foi-
niAUon des autres vacuoles pleines dVau , qui sont d'autant
plus jjiandcs et plus nombreuses que l'animal est plus gêné ,
ou depuis plus longtenipscutredcslamesde verre, on recon-
naît bien qu'elles n'ont aucun rapport a»cc U génération
oHlune l'a siipjtosc M. Elirenberg , et enfin , dans ces Infu-
Aouvs si gros , on reconnaît également que les corps glandu-
leux et quelquefois monîliforraes que l'on voit dans l'inté-
rieur ne peuvent être des teslicules ; c'est dans les Stentors,
où on les peut isoler pliis facilement, que de nouvelles obser-
vations feront connaître leur vraie nature.
M. Ebrenberg , qui place les Stentors dans sa famille des
VorticeUines , leur attribue comme à tous res animaux un
iulcstia recourbé sur lui-même de telle sorte que ses deux
orlGoes se trouvent contigus, l'anus à côté de la bouche, dans
la ni^ie fossette. Il refjarde tes stries de leur surface coiiime
produites par les fibres musculaires ; il pense qu'il existe une
tentouse à l'extréniité par laquelle l'animal se fixe : h Les
organes digestits, dit-il, sont une boucbe en spirale qui sert
eu même temps d'orifice excréteur et un intestin en cha-
pelet , et conséqueiumcnt asseï diflicilc à reconnaître , allant
de la Iwucbe A travers le corps pour revenir se terminer dans
U bouche ; lequel intestin, toujours rempli seulementen pai^
lie , n'est jamais comme un cordon , et d'ailleurs pourvu de
vésicules stomacales, ressemble à une grappe recourbée. »
(Ehr. Inf. 19.38, p. 262.) Cet auteur dit aussi que l'ovaire
ooBsiateen une masse de granules blancs, verts, bleus, jau-
nes, rouges ou brun verdâtre foncés entourant comme un
réseau les estomacs, et que b ponte a beu (toujours?) par la
dÀJOmposition partielle (par dill1uence)de l'animal; il ajoute
que les organes mâles sont d'une part un testicule rond ou
«t ruban ou inonil'iforme , et d'autre part une simple ou
double grande vésicule contractile ronde qui est un organe
éjacnlateiu- ; il attribue au Stentor les deux modes dedivision
^ontanée longitudinale et iransverse, et termine en disant
BM HISTOIBI WATUIBLLX
qiM kt yms^ Ici Bcrfii et bt Tanieaint ne mit pas m-
niis.
Nous n*avoii4 pas beiom de combattre de BOiiTeui lei opi-
nions cbi oâèbre micrographe de BeElin, nous L'avont fidt
suffiaanunent dans notre première fiartie en Gitapt(pag.tt)
les cd)serya|iQDB contradictoires du docteur Fodus*
Les Stenton se troaTei|t esdusÎTemènt dans les eanx doa-
ces stagnantes on tranquilles entreles herbes, ils aoiitpreiqae
tous colorés en vert , en noirâtre on en bien dair.
Corp# IqDg 4e Q,8 à 1|2 quand i| ait étçpdi} , ft en imin de
firompetui» Ipi^gde Q,n qifan4 îl^Mutrac^stde tprioeoi^
))lapCy âerni-transparapt pu color^ par sa iiourfitpre i zym^ um
fkrange latérale de longs cils , depuis la bouche jusqu'au miUen dn
corps y et un cordon ^nduleux en chapelet ji Tintérienr.
Get Infinoire remar^oable a été tu de tous les micrographei;
je l'ai retrouvé, le s8 janrier, dans le bassin dn Jardin des Flanta
à Parip, sor les herbes mortes, et |dasienrs antres fois dans bi
étangs des environs. MtiUer , qui le nommait Foriieeiia tiemtoru,
crut avoir vu un filament tendu dans Tintérienr et servant à k
coQtractîoo. H dit avoir trouvé ordinairement les Sit^tors ffoiii
trois ensemble ^t accrochés à i|ne masse mnqnense en cnpnl^ dufi
laquelle chacun d*enz jse retirait a volonté. M. Ehrenbtfg dit qae
si Ton conserve longtemps ce^ animaux dans un tube de vsnc,
(I) Baker, Micr., p. 429, Pi. i3, f. |. — Ronel , Iiueckt. Bel. III,
f. 595,?!. 9i,f. 7.
ffliite TufintMike Polypi , Treroblej, Phîl. trans.^ 1746 , p. 169.
Ledermûller , 1760^ PL 88. — Trompettent hier , Eichhoni , Hier.,
p. 37, PI. 3»f. P. Q.
Hydra ttentorea , Lina. 8jtt. Dat« X. — « Braehiomus stÊmtoriÊt,
fallat, Eiench. zooph.
yorticclla stentorea, Mûller, Pi. XL, III, fig. 6- 12.
Linsa stentorea , Schrank, Faun. boic, m, a , p. 3l4- — !^ent»
toiitarius , Oken.
Stentonna MtUUH , Bctselii , Bory , Eocyo). f 824.
Stentor MuUeri , Ehr. Infun. i838 , Pi. XXIII , flg. 1.
«n iwfvaotiis. lit
itllxeiit iooeeirifenieiil «me paroii , t'entonmi d^e aoncha
« SU«l€r Hœi^UL^lOax. Inf. -rPLXUV, 9g, s.)
t^Dt oe pom m. Elir6f4>«rg tooI împ me eq^ partioilipra
1^ jjUntor long de o,;( , ifu'il « tromr^, 1^ 6 feni^ i83S, «t-
||< à des feaniM mcNrtèf tous h glace , fst (pune diflCtoe, dit-iU
Staitor de Bfâller que par lop teitieide «n foraie de Irand^-
e^timieiife (rêt-longne et non articnlëe.
** Stehiar eœnUeus. ( Shr. lof. — PI. Xflll , fig. t.)
«éjptme anieiir dûtiogqe oo^^fum fepiœ iwStenler, leng de
f, qu'a a tronr^ fons la glace, lî^tiplié en:^ feoillff nimtèi, et
il m fnmiré pavtfnflièremèp^ ibondant le iQ q^ai e( |e 4 JEÛn
U, Ce Stentor ne diCère dn Stentor de Mûller f{ne i%r la eoii-
^Mtuâtre et pi^ que ta couronne de fUi eit cpntinBe an lien
bre interrompue. II forme qnelqnefoia dfp e)PM tî eoniidér^blfii
' lee corps tnbmergÀ , qn*i1 en résulte une eonche bleue.
î. SnifTOR m»« — Si4m0r poljrmorphus. ( Bhr. înf. —
PI. xxnr, fig. i.)(i)
Qi Sloitor • de même forme que les pvéeëdents t en diffère
rieneent'par m couleur rerte et par l'absence de la frange la-
wim de. dk. Sa couronne de cils est interrompue , son cordon
MJnlenT est pu chapelet Je l'ai tronrë plusieurs fois dans les
aig» de Meudoa. Millier, qui le troarait de temps en temps
■eFean de rtyière, s'exprime ainsi : « A la me simple, c'est
i point rert très-agile ; sous le microscope , il prend , en très-
n d'instants, des formes si nombreuses et si Tariées que la
ma» m lef mot^ ne po|irr^ient ei| rendre compte. De tputes les
Brreilles de la nature qu'il m*a été donné de voir (excepté la
ftiUêlla muliiformit 'et le F'ikrio paxiUifer) , celle-ci est cer-
inement la plus admirable : c^est le suprême artifice de la nature,
li frappe'd'étonnement l'esprit et qui fatigue l'œil.... • (Mûller,
(1) VorîicMa polymorphe, mil. Inf., H. XXXVf, ftg. l-l8 . p. s6o.
59i HISTOnt HATVRELLt;
p. s6o ). Cet aotear dit aimi aroir m plus d'ane fbit Vaniml
Tiramt se dëcompoMr en molëciiiet « tandis que lei cili de la
partie restante continoaiept à s'agiter jnsqa*an dernier imtaaL
M. Ehrenberg dit qu'elle forme souvent nne coadie d'un ben
Tert sur toutes les plantes Tirantes on mortes qnî sa trouyentioQi
Tean des tourbières. Il Ta également trouTJfo veooeTraiit do bail
sons la glace. Il ajoute qne Ton peut facilement eoQftmdreareels
Stentor Malieri cette espèce , quand elle s'ett décolorée ptr snlto
de la disparition des granules rerts qu'il ncmune des tasdEL
3. STENToa MDLTiFOBXE. — Stfntor muliiformii» — ( VcrtMh
multiformit , MûlTer. — PK XXXVI , fi^. U-sS , p. sSs.)
Bj^llèr distingue de l'espèce précédente sa Fw*ticelU wmit^'
misi uniquemeiit parce qu'elle vit dans Veau de. ner« où fl fi
trouYée de temps en temps très ébondammènL II ajoute , fl cil
rral , qne sa couleur Terte est plus foncée et qne set Tésicnles ia-
ternes sont plus grandes, après aroir dit, qn'eHe Ini rewrtsMi
comme un osuf à un taf.
4. Stkntob cocleur di fic.-— 5<tfiitor i^ea/. — Ehr« Jnf. » iStti
p. s64. ( Ehr., i835, p. 164O
M. Ehrenberg obserra sur les feuilles de la Eottonia paUttrit,
à Berlin, une couche d'une couleur rouge de cinabre fonnée de
Stentors moitié plus petits que les précédents (longs de 0,37), sus
frangie latérale, mais arec nnecouronne decils non interrompoe;
ils contenaient des granules jaune Tordâtre, ce qui faisait pasMr
leur nuance du jaune au Termillon. Leur glande ( teatfcnle) été
globuleuse. Beaucoup étaient seulement rouges au fitmt , d^ubsi
sonlemeht jaunes , d'autres Terdâtres.
5.STEIVTOB ifoiR* — Stentor Ri^^r.— Ehr. Inf., PI. XXIII» f. 3(i]'
Corps long de 0,28 , d'une couleur variable du jaune bnafl^
(I) yorticelta nigra , Mûller, Inf., PI. XXXVjI, Bg. 1.4. ^Etdim
uigrtt y Schrank.
Sientorina infundilntium ^ Bory, Eneyd,, i8a4.
B» IMWVêûltM. 5tS
B mouÉOt ^ en forme. de cAne ou deioa(He; m» une freage Ic-
dacdk, mattavecoiieeouroniiedecUsiioiimtenrooiiHie.
Mâller, qui le trouTa sui des prâirief inondéef , au mois
*ÊÔàt , et parmi les conferves des fossés , en très-graiMle aboor
•mce , dit que les V. noires paraissent à l'œil -nu comme de très*
Mb poiiltliKÛlrs nageant i^lëment à la surface de Téau, où leur
lavement est Tacillant^ presque continnel. Gonserrëes dans un
me ée Terra, elles se porteqt exclusirement a la paroi la plus
et s'y fixent bientôt. SouTent elles nagent quatre ou plu-
ensemble reunie» par la queu^.
M. Ehrenberg a tu cette espèce tellement abondante , auprA
e Berlin, pendant l'été , dans les fosses des tourbières, qae Teau
■ ^Uiit colorée comme du café. « A certaines époques de la jour-
île , dit-il , ces Stentors nagent ça et là ; à d'autres époques , ils
I fijflot sur toutes les parties de Tégétaux qui se trouTent sons
•il et qui paraissent couvertes de suie. En nageant, ils ont sourent
■• forme de toupie très-pointue en arrière; quand ils sont en
Mût, ils prennent aussi la forme de trompette, et plus ils sont
fceMiif , plus leur couleur tend a passer au brun et au Tert olire ;
enl-étrey en a-til aussi de jaunes. Je ne suis pas très-sûr , d'a-
rts cria, quequelques-unsdes individus représentés ici(Pl.XXIII,
g, 111 ) n appartiennent à Tespéce rouge. • (Ehr., 1. c, p. 264.)
2" Genre. URCÉOLAIRE. — Urceolaria.
An. à corps non cilié partout , contractile , passant de
A' ferme d'une cupule , d'un disque épais ou d'un urcéole,
I mm forme globuleuse ; terminé supérieurement par une
he^plmie bordée d'une rangée de cils obliques plus forts ,
IHOfllc, en se contournant en spirale, conduit à une
située dans le IxMrd.
Le goure Urcéolaire de Lamarck , formé aux dépens des
Vertîoelles de Mùlier , doit encore être considérablement
iMieint et dégagé de beaucoup de fausses espèces ëtaMies
Kvcc des Yortioelles détachées de leur pédicule. M. Ehren-
bcq;aplaqé dans son genre Trickadina de fraies Urcédaires
528 HI8TOIBS KATUEELLE
cet animal marche toiqoiirt rar le dot aa mojreu de aeidli ta
crochet; manilfixeà s4-sBle Bombre de cei cib ; illaiaeeoidi
aiuti vuoL tefticale rénîforme et mie Téticule contractile tùrnsfê.
2. ^Ubcsolaire D18C0ÏDK. — Urecolaria disctna {F'ortieeiU dueÎMf
MûU., Inf., PI. XXXVIU , fig. 3-5 , pag. '^ji).
•
' MûUer trouva dans Teau de mer, aaiez rarement ^'^c^e espèce,
que M. Ëhrenberg regarde à tort, je crois , comme idenliqoeavee
la précédente. «Eneestorbicu1aire,excavéeen dessus, dit MflDer,
convexèeu dessous, et farcie demolécuIesTésicu1aires,et supportés
par une anse hyaline difficile à distinguer; le diamètre du disqaB
est double du tronc conTexe et triple de l'anse de la baae. Lebori
ou la périphérie du disque est entouré de cils flottants , Ucfcss. *
(MûUm loc. cit.)
3. * UacioLAiix LDficiMB. — Urceolaria limacina (^F'articeH^ lima'
cina , MûlK, Inf., Pi. XXXVI , flg. i6, p. S78).
C'est sur les tentacules et sur le front des jeunes du PUtwUt
contortus et de la BuUafontinalis que Mûller a trouvé abondiv-
ment cette espèce , qui paraît bien distincte par son habitatisB
et par sa forme; elle est sessile, cylindrique, diaphane, et (ail
sortir de son orifice tronqué deux ou quatre cils difficiles à voir,
dit l'auteur ; mais on peut supposer qu'il y a , au contraire, ans
couronne de cils nombreux autour de la base supérieure, qui est
la plus large, et que la base plus étroite par laquelle cet lflfi^
soire se fixe est aussi munie de cils.
* Urceolaria, — (f^orticella hursaia et F'orticeUa utriculata , UôO.,
^nf.,Pl. XXXV, fig. 9-1S, et PI. XXXVll, fig. 9-10.)
Millier fait deux espèces de Vorticelles de ces Infusoiret, qui l'iui
et l'autre sont verts , en forme de bourse ou d'utricule renflée en
arrière, tronquée et ciliée en avant, et qui riyent également «boi
Peau de mer. La seule différence qu'il indique , c'est ^pie k
deuxième n'a pas comme la première une papille saillante ^
milieu de la face anlcrieure ciliée qu'il nomme l'ouvertate, et
qu* elle est susceptible d'un allongement plus prononcé en f&fiae
de goulot , en avant. La iTorUeella hursaUts, que If. Bory a vouh
DXS IITFUSOIRES. 589
RimtUa mamillarity Mt , sniTant Mûller, un des plof grot
; elle présente la forme tl*ime marmite ( olla ) on d'une
tronquée en aTant , translticide de chaque. c6të , et mon-
mC an milieu de cette troncature une papille saillante qui pa-
ît ëchancrée quand Taniinal est en rq>os.
3* Genre. OPHRYDIE. — Ophrydia,
An. tantôt libres, tantôt engagés dans nnc niasse gé-
linease sécrétée par eax $ et par l'effet de lear contrac-
llé pouvant prendre les formes les plus variées depuis
Ile d'an fuseau allongé jusqu'à celles d'une urne, d'une
"oéolo , d'un ovoïde ou d'un globule.
Ce genre , établi par M. Bory pour une espèce d'Infusoire
Il n'a été vue encore que dans le nord de l'Europe , a été
opcé par M. Ehrenberg qui, changeant son nom en Ophry-
m», l'a pris pour type de sa famiUe des Ophrydinaj qui
ai des f^articellina cuirassés. Or la cuirasse , qui, chiez
I Yaginiooles que nous laissons parmi nos Yorticelliens y
t vne vraie membrane résistante en forme d'étui, n'est ici
i%iiie masse gélatineuse sans consistance et sans structure
préciable. Cependant M. Ehrenberg admet que cette masse
t le résultat de la soudure des cuirasses gélatineuses des
ihrydies qui se multiplient par division spontanée^ avec
le nqpidité extrême.
I. Ofirtdii YiasiTiLB. — Ophrjrdia persaiilis(i),
tpbériques ( de 9 à 5o mill. ), gâatinenses, TerdAtres,
[1) FortictlU versatUit , MûUer , Inf. PI. XXXIX, f. l4«l7 »
9S1.
Eimâa prumformit , Schrank , Faun. boic. 12 1 , a , p. 3l3.
CÊSCoddùTis êtagmima, SpreDgeK — Katzing , Linn. |S33, p* 3So ,
. 911, f. 39.
J^roeolaria vtrsntilit ^ Lamk., an. t. Tert. t. II, p. 53, a* M.
Opktydia nastUa , Bory , Encyd. p. 563.
Ofkrydmm versatile, Ehr. Inf. iS38 . PI. XXX« fig. l «P* ^^S.
IMFUSOIIŒS. 34
HltTOIBB VATUIELLE
hylioat, flottântflt ; ptraiMmt , si onlctrtgftrde àklsapt^lm-
Tortées et commfl hénuâei d*iiiiioiiilHrablflt njrooi ^«rtt Irii»
ddliéf prés de la iufIShm. Vuf au microaocqpe, cei njMMMii
fonttM de petites Ugnei oowtes , nngéei for traîa on q^^
à la périphérie, comme «ntent d'épioglef mr nne pelota « OM
épanes mxib ordre, et le plus souTent contrectéei dau le
centre.
Ces petites lignes sont des animaux distincts , qni pendant
qu'ils sont engagés dans la masse géiatinente » oui pear U
plupart le corps cylindrique, allongé ou fusilormetobtas «
avant , aminci en arrière ; <iuelques-uns rapprochent teUemsnt h
parUe antérieure de la postérieure , que le corps derient phi
épais et trois fois phu court; mais Uentôl ils s'alloiigeni kiiie-
ment ; peu à peu ils abandonnent leur prison, et contractant knn
extrémités , ils prennent une forme cylindrique , trois Ibis ploi
ceitfteqttefafome allongée ; ilsfbnt sortir alors lenn cHsiolsIoi-
Ms , et «sus kur nou^lefigttre , qni n'a aueun rapport areersa-
cienne» ils nagent ça stli vivement ; leur eorpe ddsomaislof
Ja«rsQylîiidraoé,asQn bord antérieur un peu rëfldold et sen a»
souvent arancé en me petite ptpîUe saillanto, Mttller, d'ailé
Tappavenee d'un halo entourant la corps» soisyyHin» qna fiii
mal est tout entouré de cils. Cet aplonr trouva au rfirpmanfsiiiil
de septembre, dans le même marais , plnsienn sphères leofiisi
d'animalcules ainsi disposés en phalanges serrées.
M. . Ehrenberg , qui le premier a bien étudié la forme en
Ôpfarydîes, les décrit commodes corpuscules allongés , vorii,
amincis eux deux bouts , agrégés en un pdlypiet presque fj^
buleax , glabre , hyalin , libre on fixé , de grojwur vanièle d^
puis celle d'un pois jusqu'à celle du poing, et d'une coosii-
tance très- analogue à celle du irai de grenouilles. Il In t
trouvés à Berlin en toute saison, même au mois de décemlae,
sous la glace , et en a tu des boules de 4 à 5 pouces de dismèlre
soulevées périodiquement à la surface des eaux par le dévelop-
pement des gaz dans l'intérieur, et poussées sur la rive parles vcnb.
Les animalcules forment à la périphérie une simple riif^-
conune dans le Volvox; mais, comme ils sont trés-senés, Jbsni-
coup d'entre eux venant à se retirer les uns derriéin IflsaOM,
il peut en Msulter 3 4 5 rangées, fians le principe, dit-il, «outo
les cellules gélatineuses paraissent liées an centre par un filamnl»
lequd vient plus tard & disparaître, lainnnt la boule cm» as
DES IITFUSOIRES. S8l
mkét remplfe d'eau. Déjà, en i98o,'fl a^att fait aTaler de
l%o m C8f aaifiiaiix; en i6d5 il indiqim lenn organes ^énU
u U dit Kvoir constate Ifinr mnltiplication par division spon-
», et il les représente arec une couronne de cils TÎbratilâ en
it, et d'autres cils dirigés en arrière et insérés sur un seul
I kmt au^nr du corps , au quart postérieor.de la loogoeor.
animaux, dans leur pins grande extension, ont 0,2 s5; ce
être aussi la longueur des cellules , et par conséquent le-
MOT de la eouche gélatineuse externe des boules. L'auteur dit
vîr pu voir encore directement le bord très-diaphane de ces
nies , mais il a«ouTent yu les animaux faire saillie au dehors.
)fi Gesre. UROCENTRE. — UrocMrum, Nitucb.
to^È inscrivonâ ici , d'après M. Ehreaberg, oe geore qui
^taiûî par 9|< Kitzscli avec une des espèces dugenre Cer-
if de MulleTy de ce g^nre qui oontenait des tfpe^ « dÎTera.
Bory voulut faive de cette même eqiice son genre Tur-
bUu, oMupriidanssa Camille des Gercaiiées arec les Zoo-
PBMuet plusîenrs genres formés des diverses Gercahes de
lier; il le caractérise ainsi : «« Corps subpyriforme,
■s aux deux extrémités , avec un sillon en carène sur
I des côtés ; queue sétiforme , implantée et très-distincte
oorps. » M. Ehrenberg , en 1831', avait inscrit ce genre
a sa famille des Jfionadina , en le caractérisant par la
me anguleuse de son corps conique et muni d'une queue,
|uSy dit-il I sa structure ^ souvent observée depuis ^ Ta
jdnit i le ranger avec les Vorticelles , quoiqu'il avoue n'a-
t point vu-directement l'intestin caractéristique. » Il lui
Ane des cUs vîbraUles^ servant à la fois pour la locomo-
a et pour attirer la proie, des estomacs qui ont pu être
artMoîellement , et un seul orifice pour l'appareil
; ma owBïte jaunâtre peu distinct et ime vésicule
Itnctîle. n a d'ailleurs observé la division spontanée
nsvcrsc, mais il n'a jpas vu les dc^ux points noiis que
iller indique coimiie pouvant être des yeux ; il en conclut
t cet auteur, qui de son cAté n'a point aperçu la couronne
532 HISTOIRE NATURELLE
frontale de cib , a pu confondre quelque jeune Botateur on
Systolide. Quant à nous , nous n'ayons renoontré rien quLie
rapporte aux figures et à la description de cet auteur , m œ
n'est notre Enrilie.
Urocentu tootii. — Uroeenirum iurbo, (Ehr., Inf., H. ŒY,
fig. 7) (0.
Corps hyalin, ovoïde, triquètre , avec un pédicule égala
tiers du corps. — Long de 0,09 à 0>06.
•
]l Tit entre lei Lemna ; M. Ehrenberg le représente avec u
corps analogue à celui des Vorlicdles. BCfiller décrit ainsi sa Carê-
ria iurho : « An. sphériqne oyale , hyalin , comme formé de dsD
petites sphères soudées , dont rinférieore, un peu plus petits» al
terminée par un piquant ou une soie roide moitié plus oowls^
le corps; àrextrànité sopérienret nne ligne transTerse npi-
sente un opercule. A un grossissement plus ocmsidérable , et bh
sans difficulté , on distingue trois angles ; il est muni d'an ^
bule diaphane dans chaque sphère , et d'un antre plus petit à b
base du corps , ou même quelquefois de plusieurs globulck Hm
la ligne traqsverse du sonunet j'ai aperçu de chaque côté on pStt
point très-noir. Est-ce un œil?» (MfiU. , loc. cit. , pag. ssS.)
XX"" Famille.
VORTICELLIENS. ForticeUina.
Animaux à corps brasqoement contractile et et
forme très-variable , tantôt s'ëpanouissant en c6iie rei-
versë, ou en forme de cloche , ou de vase , ou deeoope,
ou comme une corolle à limbe entier ; tantôt se cob-
tractant en globule ou en ovoïde oblong et pUflrt; c(
cela pendant la première période de leur vie , duiil
(I) Cercaria Turbo, Mijller, Inf. Pi. XVlIf, f. i3-l6.
Uroeenirum Turbot Nilzsch, Beytr. 1817, p. 4*
Turbinera maeuligera, hovj, Ebojc. i8a4> p. ;6o.
SES INFUSOIBES. S33
(odie ils sont fixés à an support par leur base : ils
Bf alors munis d'une couronne de dis vibratiles au-
ur d^ni limbe plus ou moins évasé. Cette couronna
r dis est entièrement rétractile avec le limbe qui la
irfa , et se trouve cacbée dans Tintérieur quand Fani-
tl se contracte ; elle est d'ailleurs interrompue par
booche y k laquelle elle se termine en se contournant
oicAtè.
lift plupart de ces animaux pendant iine seconde pé->
)de de leur existence abandonnent leur support pour
iger librement dans le liquide sous une forme toute
Bérente; ils sont alors très-allongés, cylindriques
X €n forme de barillet , et se contractent par inter-
.Ile en devenant plus courts , presque globuleux ; leur
amme de dis demeure alors toujours cacbée » mais
m cils ondulants qui se sont développés autour de
!alrémité postérieure sont désormais leurs seuls or*
mes locomoteurs.
lies Yorticelliens sont à la fois très-abondants et
è*- faciles à reconnaître , mais très -difficiles à bien
iscnrer en raison dé leurs fréquents cbangements de
rme et de leurs brusques contractions. Ils montrent
le bouche bien distincte y et , chez eux surtout , on
nt Bien reconnaître le mode d'introduction des
iaieiits dans les vacuoles de Tintérieur. Les cils de
mr limbe, qui sont si faciles à reconnaître avec les
ieroicopes dont nous nous servons aujourd'hui , ont
é mal vus par la plupart des observateurs ; M. de
tainville affirma que ce sont seulement quelques cils
^métriques; M. Raspail voulut même nier absolu-
leot l'existence de ces cils ; c'est que, en cflet , leur
mnité esl tellcqu'on ne les voit d'abord que quand
ixtaposés.ott réunis en faisceaux , ils interceptent
534 HISTOIRE «ATUBILLE
davantage la lumière et particulièrement ans deni
côtés du bord supérieur. Le tégument des Vortiodr
liens est contractile et réticulé comme celui des Ps-
raméciens et des Bursariens , mais il paraît eiiçsn
plus résistant , car les exsudations de sarcode gntlîse
surtout par la face supérieure qui se gonfle ^uelqucflii
comme une membrane et qui est tellenient dnyhsnc
qu'elle a souvent échappé à Tœil de^ observataifs t
aussi a-t-on décrit les Vorticelles comme complé-
tenient eicavées en forme de coupe ou comme àjaat
une large bouche bordée par la couronne de cils vi-
bratiles. C'est JMl. Ehrenberg qui, le jpremier, ara
reconinaftre la vraie forme des Vorticelles oans les
deux phases âe leur existence , et la position de leur
bouche , mais ne pouvant leur voir que ce seul orifice
il a vouiu conformément à son iclée sur les Pdjgas-
triques leur attribuer un intestin recourbe dont la
deux extrémités aboutiraient au même orifice; ^e la
vient le nom de cyclocœla^ par lequel il designs h
scciîon qui les comprend dans sa classincaiion. Et
cependant rien n'est plus aisé que de se convaincre da
mode de formation des vacuoles ou vésicules slomaôiles
au fond de la bouche , et de la complète indépendance
de ces vésicules, les unes par rapport auxautra,
quand elles ont été transportées dans Tintérieur de h
masse du corps par suite de l'impulsion sans cesse
renouvelée au fond de la bouche et deft contractions
brusques et fréquentes du tégument. Cet auteur lui-
même , comme nous l'avons dit précédemment (pag. 65
et 78] , n'a pu représenter dans ses derniers dessins
l'intestin qu'il avait supposé d'abord. A la vérité chez
les Vorticelliens, plus que chez aucun autre typed^n-
fusoires , la cavité produite au fond de Touverfiut
on uiFusoiftn. 58S
booeale par rimpnlûon incessante du Umrbillte » tsi
prolongée comme on commencemelit d'intestin ; il f
a d'ailleurs à rorigine de ce tube des cils vibratîlts
comme dans le tube digestif de certains animaui in*
férieurs ; mais ce n*est point un rrai intestin , puisque
les parois sans membrane sont toujours stls^tibleé
do se souder , de manière k le faire disparaître tota-
lement ou en interceptant , au fond, une Tacuole indé;
pcndaùte remplie d'dan et d'aliments. Quant k uti ôrl«
ûcé anal supposé obea ces animaux , où conçoit qu'il
n'etiste pas plus , d'une maniArd absolue y cfu'Uii in^
teatin permanent; mais si des substances d'aboifd
ingérées dans le corps des Vot^tieellés , peutimt en
élre expulsées pài> une ourertute temporaire, Il est
dair que ce ne peut être qu'il l'endroit méitte où la
substance môUe intérieure est en contact at^ lu li-*
qoide environnant, satisétrë protégée par le tégtitiiènt.
M. Ebrenberg nomme testi4mle et i^tflcttlë séttlUale
rt œufs , ebea les Yorticelliené eomme cbeà les autres
Infnsoires^ cette maëse demi - transparente et eettb
g^lande racuole contractile et ces granules dont lloUi
déjà parlé. Nooë nous bornons h répéter id qûë
tous cei aliimaux on obderve la fortuAtioa $pCfA*'
tamêà de vacuoles UoUibt^uses et variable remplies
dloau , quand ils sont comprimée entre des lamei de
Terre et près de mourir ; et , qttiS ohez eux aussi se
Toient souvent des exsudations de sarcode.
' Les Vorticelliens ont été presque tous compris dani
lo genre Yorticelle de MUller : cet auteur ayant laissé
aeolcment les Yaginicoles dans son genre Trichode.
Lamarck réformant avec raison ce genre Yorticelle ,
en sépara sous le nom de Purculaire une partie des
S^tolides ; puis il créa son genre Urcéolaire qui cor*
536 HI8TOIBE VàTURELLE
respond comme nous l'avons dit à notre famille des
UrcéolarienSf'sauf les quelques espèces que Mûller
avait mal à propos établies avec des YorticeHet dé-
tachées de leur support ; et comprit ce nouveau genre
et le genre Vorticelle ainsi réduit dans sa section dei
Polypes ciliés , rotifères. M. Bory adopta et multiplia
les distinctions établies par Lamarck , mais il ne laissa
parmi ses Microscopiques que les Urcéolariées et le
genre Vaginicole, dans son ordre des StomoUépharéSi
les Ophrydies dans son ordre des Trichodés , enfin ks
Kérobalanes et les Craterines dans son ordre des
Gymnodés , ces deux derniers genres étant formes
ainsi qu'une partie des Urcéolariées avec des Vor-
ticelles détachées de leur support. Quant aux vraies
Yorticelles il les transporta bien loin des vrais Infii*
soires, dans son nouveau sous -régne P^ychodiaire.
M. Elhrenbei^ voulant débrouiller la confusion in-
troduite dans la nomenclature de ces animaux , fonna
sa famille des Vorticellines pour les espèces nues , et
sa famille des Ophrydines qui lui est parallèle pour
les espèces cuirassées ou pourvues d'une gatne. Il
définit ses Vorticellines : « des animaux polyga^
triques, enterodélés (c'est-à-dire à tube intes^nal
distinct) , ayant les orifices de la bouche et de l'anos
distincts^ mais réunis dans une fossette commune
{Anopisthia) , dépourvus de cuirasses , solitaires » li-
bres ou fixes , et souvent agrégés et formant des ar-
bustes élégants par suite d'une division spontanée,
imparfaite. » Et il y comprend les genres Sienior,
Tvichodina (Urcéolaire) , et Urocentrum dont nom
faisons notre famille des Urcéolariens » mais il re-
porte dans sa famille des Ophrydinq. toutes les
Vaginicoles dont il fait les trois genres , TifUinrm,
DES INTtSOIBEE. 537
iginicola et Cotharoia. Ses autres Vorticellines
(loDt le corps est périodicjuement pédicellé et soureat
ramcux , coustituent les cinq genres forticeUa . Car- ' 1
chesium , Epistylis , Opercularia et Zootkamnium ,
dont les deux derniers sont caractérisés parce qu'ils
présentent, sur un pédicule rameux , des corps de di-.
verses formes ; ils dîflèrent parce que le dernier a une ■
tige contractile en spirale et l'autre une lige non roa-
Inictile : les trois autres j^enres ne présentent que de#
corps uniformes, touspédicellés ; mais les pédicules de
VEpistylis sont roides, inflexibles; ceux des Vortî-
celles et des Carcftesium sont flexibles et contractiles'
ea spirale, ils sont simples pour les Vorlicelles et* *j
Fameux pour les Oircliesium qui avaient d'abord été
caractérisés par la structure , supposée plus complexe i
du pédicule. Nous n'adoptons que deux de ces ^ttnres,^
les Êpiat^lis dont le corps seul est flexible et contrac*
tile , et dont le pédicule simple ou rameux est in-
Sexible; et les Vorticelles dont le pédicule simple oov
rameux est contractile en totalité ou par parties : ainsi'
nous comprenons dans ce dernier genre les Carcke-
siam, parce que dans les 'Vorticelles à pédicule simple
ou rameux le corps est tellement semblable qu'on ne
peut voir qu'un caractère spécifique dans cette dif-, I
fiérence du support. Quant aux genres Opercularia et
Zoothamnium , nous n'avons pu les rencontrer encore
avec les caractères que leur assigne l'auteur. Uu troi-
sième genre de Vorticellieos est établi par nous aoui.
le nom de Scyphidie pour des espèces sessiles, et
enfin un quatrième genre V:f^inicolc comprend toutes
les espèces pourvues d'une ^aine membraneuse.
tVortioellicns vivent pour la plupart dans les •
pures , douces ou marines , où lia se trouvent
58B nSTOIBB MVUUUE
fixés flur l60 lieriies ou saf les cpquillês , sur 1m Qras-
tftcës, tels que les Gydopes ou sur ks larires èfeà
Nérroptères^ qii<pIquefois mWe sur d^s Hydrophiki
oir der Hydroosnthares } ils . semblent aiv* se fier k
ces animefu; da soip de les transporle^ dani vmt esÉ
saas eesse teBOULvelée s eepeadsont il est aussi des Yiiv-
tioePes et des Scyphidîes gui $t développent dess
les infMsiOAs et m^e dens les infasigas fétides» Teel
se propagent par division spontanée « l^gitiiditlale .
et plvsienrs ont aussi un autre Botode demtilliplîeiH
tion dans la formation des gemmes on IttHurgeens ^
naissent k Tinsertion du pédicule*
l*' Genius. SGTPHIDIE. — ^eSpJkûKa.
An. à toiiië sëisite eîl Mrmé dfer^^
trCS-tofitraetOè , cMt^ d'un ttgmnent Mttculè.
,1. Scrraninc udbb. — Seyj^hidi» rugwa. PI. Xyij fig. 4.
■
Coipà bMong , riititjtié dé stries dHiquek peandiiibraiBélI ,1ÉS-
fbtiAf eoiifitis des ridês. ^ Long de o,(H6.
Je Tobserrais à la fin de décembre dans nn rase où àmk
quaère mois je consenraîs de l*eaa rapportée de Fétang àà Hcm-
Pi^uet, atec des débris de végétàttt.
ScyphidM. ^ ForiMh rv^m (Mfll. Plâ XLIV, Û^ ty)*
On peut je crois rapporter à ce genre la VoriiceUa ringtns de
Minier , trouTée par cet antenr sur les Naïs dans l'eau douce, et
décrite con^me ayant le corps p^ttibhne , pëllucide , sontenn pu-
un pédicule très-court. Avec cette ëstièce s*ett trothratt une antre,
y, inetinûns {L c. fig. ii) dtant le pédienle moiifi court se
nn peu fieziblc , de sorte qœ le corps en se ^pliant présente ii
forme d'une pipe. ' * . '
La F'orticella pjrriformis du même auteur (Inf. p. So; ) , pa-
raît aussi devoir £tre un Scyphidie.
■M urctouEB. SS9
âHi leorps QUdng ïa fermé ée eoitpë oa fisilMiuiMr,
•n^ «ëoVènt dëi |M iMijgtblM ttt^^
pÉt^'âeS péd&btiiài. àiitt^ ou Auûmuz, rMdeé uoû eoii-
- ■ ' ■ ■ • ■
Im pMioriei fawaétii'ito tilteattiibtaiwi «witiaBBiart
iMe MiMtËiiofe yivtttM ftw itoycil dfe làqndk Ifes B|rfsiylki
rayâlètaM piïûdpelit nu jpeii & une tiè odmminie. On aili^
piÊLtOi ae coiifractent ât pldateiirs inanifares sur letir pédi-
cule ; les uns se contractent sinqplement en boule , d'autres
se plient fortement i. leur base en se raccourcissant| d'autres
enfia iç oon|ractent inégalement et se penchent d'un cAté«
M. Hirienberg a obsenré la formation de bouifeons sur les
E. HMlmu et E. plietUilà f mais ces boutgecms ne naitfent
pis de la tige ihéttie. Crame est auteur l'a remarqué nssi »
kes Bpistyys devenues libres premient les ftirmes 4^ ont ëtë
nommées par ditérif inierogrUphes EtcUssdy DHéôUkiA,^
Anieffcl, KenhàMlàet Opkryâla^ les tiédiculeiiramettic4&l
restent Ûxés aux herbes aquatiques., résistent A la d^tnpfi-
sicion , ils sont.souvent visibles à l*ceil nu et pourraient être
pris pour des petits Polypiers.
Les fi^îiiylis ordinairement plus grandes que kl autres
y ortioeDiçùs se trouvent exclusivement dans les eaux pures,
snr les herbes ou sur les animaux aquatiques , formant de
petites iKKqypes blanches bien visibles.
I. ÉruTrui AHASTÀTitfUB. £putjrlU anailaiiea (i).
Animaux longs de 0,09, en lirms de eOne refatenéou Aintoh-
noir, à bords réfléchis, se contractant sans se plisser^ fiortés sur un
pédicule dichotome à rameaux resserrés, long de 0,25 à 0,OOSI,
soutent chargé de par^cules écailleuses. *
(1) Pofypu m bottfuêt, Tremblay. Poljp. 1. \^,^%» 4'^* — D«geer ,
Acl. Stock. 1746. PI. 6, fig. a-5.
Jfterpofyp. Kowel. Int. Beliut. 111. p. Go4« Pi* 90t fig* 1*3.
5b0 HI8T0IBB HATUMBLKB
Cette eipèoe type da genre ert la plni eommiuie detonlM;
elle a été obaenrëe presque par tonte l'Europe, je l'ai fromréeà
Tonn , i Paria, à Gaen et i Rennei nr lei heÂea aqoAiqiMi,
et partîcnlièremflnl tor des Gératophyllet. Mfiller , qm la tnmn
également nr les anîmanz aqnatîqaes en Danettiaricv la déerii
ainii : « Une tige principale prodnil an fommet j[dnueai»ra»
meanz ëtalët en ombelle, lesquels le dirisenteoeereenpMieaki
portant les capitules ( les animaux ) et formani de^ombelhilas....
Sur chaque pédicule se trouTenl ordinairement einq àdircspi-
tules ovales oblongs, tronqués obliquement, très- diaphanes et
contenant cinq à six globules (Tacuoles ) byalîne; plwieon péji-:
cides se trouvent aussi dépourvues de leurs capifkdes.» (L. e» p.
3t6.)
Les petites écailles qui se voient, quelquefois seulement, sur ki
pédicules sont des jeunes ou du frai suivant Tremblej et soivaiit
M. Ehrenberg qui les a vues produire des V<nrtioelles semUaUei
à la mère, mais beaucoup pins petites, de sorte que sur lé pé-
dicule des grandes il s'en trouvait d'antres deux fois plus petitsi.
Ce même auteur regarde comme leurs csniSi, des granules de
o,ooss; il leur attribue comme organe mâle une vésicule cltiie
(vacuole) dont il n'a point vu la contraction ; Il n'a point vu oon
{dus le testicule ni l'intestin, dit-il, ni la formation de bourgeons;
il a remarqué que si cette Épistylis est fixée sur des plantes, lei
pédicules s'allongent davantage que si elle est portée sur dei
animaux.
s. ÉpisttUs JAUNATRE. — EpUijrlU flavicomi (Ehr. Inf.
Pl.XXVm,fig.O(0*
Celte espèce établie par M. Ehrenberg et donnée comme lyno-
nyme de la Forticella acinosa de Mfiller, ne diffère guère de la
(i) Bim polyps, Eichhoni. Bejrir. p. 35, PI. III.
Hydra cratœgaria, Linn. Sjrti. nat. «d. X.
Brachionut eratœgariut et B. acinosus, Pallat. Elench. Zoopii.
p. lOO-IOI.
. yorlicdla anastatica et f^. cralœgaria. Mûll. Inf. PI. XLIV, Ûg. 10
et PI. XLVr, «g. 5.
f^orticelin ringens, — MyrtUina cratœgaria.'^IHgitalina atuutnUf'
Bcrt*y. Eocycl. 1824*
EpistyUt amastatiça. Ehr. Inf. i838. PI. XXVII, fig. 3.
DES .IHFU801BB6. 541
pvéoédente que par lei dimennom plw oonndérablei , car la coa-
hfot jaimAtro qu'on lui attribue peat tenir à fe^ dimensions plus
ivtes; et d'aillenrs, on sait combien la groyseor de ces •■jîm^wr
est Tariable.
me est décrite comme ayant un pédicule I<Hig de deux k trois
iiiinimetres,non articulé , dressé , lisse, dirisé en rameaux rap-
prochés « dilatés à leurs aisselles et terminés par des capitules
Canimauz) longs de 0,14, largement campanules, jaunâtres.
Elle se trouve sur les Lemna , les Cératopbylles et sm: les tiges
aortes des joncs et des Scirpes dans les tourbières. A rintérieor
M roi^ une bande claire recourbée en S que IL Ebrenberg re-
garde comipe pouvant être le testicule.
Ifûller décrit ainsi sa F'ortietlla aeinasa en y rapportant l'Ib-
pèoe décrite par Rcesel (Ins. Belnst. 3 , p. 614 1 pl* 100) , et celle
de Ledermûller (Mîcr., pi. 88, fig. #, «) : • capitules jan-
nilres resstenblant aux anthères dn Biywn pomi/arme , parsemés
de très-petits points opaques. Quand l'orifice est fermé, le capi-
tale est sphérique ; quand il est à demi-ouvert , le capitule se pro-
longe un peu en se rétrécissant , et Touverture est occupée par
des cils; quand il est très-ouvert, lescib sont réfléchis de chaque
cdCé, la base du capitule est resserrée , très-diaphane. •
•
* 3. EnsTTus GRANDIS. (Chr. Inf. PI. XXVII, fig. 3, p. s8).)
Sons ce nom M. Ebrenberg a décrit une espèce observée aux
environs de Berlin sur les Cératophylles et les racines des Nym-
phcea qu'elle couvre d'une couche très-épaisse. Elle ne diffère
encore des précédentes que par ses dimensions, car sa couleur
▼erdâtre on jaunâtre parait dépendre de sa nourriture. Son corps
long de 0,18 à o, s s, est largement campanule, porté sur un pé-
dienlo grêle, lisse , non articulé, à rameaux écartés, formant de
tris-grandes touffes.
* 4. Epiftylu leueoa. (Ehr. Inf. Pi. XXVIII , fig. 3, p. s83.)
M. Ebrenberg nomme ainsi une Êpistylis aussi grosse et de
même forme que la précédente (de o, 1 8 à o, s 1), mais dont le pé-
dicule moins grêle est articulé , lisse , et divisé en rameaux
courts formant une tête. Il la trouva sons la glace à Berlin au mois
de janvier, en arbnsculcs de 1,11 sur les feuilleik de roseau.
5frS HUTOIIE XâTTOELLE
• filte a , dit^l , hbt front ttotabiéBieiit bombé, d«s ômki Uum
dont U oonlenr. la dÉlîifilgae de l'É. Jaimfttite , une eeaRMin
inaplo do cils dans laiiaèllo .«il imo bôuebo bkndio, m» Wrir
cnle contractile ronde et on testicule formant un coffdoé eoaiIflB
OBlS.»
*
^ 5. Epistyiii gaiui. (Bhr. Inf. PI. XXVII, fig. i , p. s8o.)
Cette espèce dîstînguëe par sa forme conique trii allongée,
«t par sa grandeur remarquable (o, i s), a été trouvée ibmiuit dn
artnntes de 4 mil!, k 4,5 sur les Gératophylles à Berlin oà «De eÉ
très-rare. Les deux tiers de son corps sont remplit dîoeiift (éB
^Nnnlei), le tiers postérieur en est dëpourm, mais il monliedfli
itries longitudinales qui , suivant M. Ehrenberg» sont penft-Ars
des muscles, et, de plus , îl se plisse fortement eatnnrên psr b
contraeden. Le commencement de la couronne de oilscîtSB-
dessous , et sa terminaison est au-denui de la bouche qui se pio^
loDge latéralement en bec court tronqué (1. c).
i. ÉnsTTUS puckTiLÈ.'^Epûi^lU piieaiilU. PI. XVI bis, flg. 4 (i).
Animaux à corps conique , allongé (de 0,09 à'<l,iS) , sosoep-
tiUe de se plisser transversalemem par la contraction, tronqué
au sommet et à bord à peine saillant, portés sur un pédicule di-
chotmne, lisse ou chargé de particules écailleuses et souyent ter-
miné en corymbe , et haut de fi à 5 mill.
Celte espèce très -commune fbrme sur les herbes aquti-
qnes de petites houppes blanches visîMes à roeil comme um
moisissure ou un léger dnret, elle est bien caractérisée par lei
plis Iransverses arrondis qu'elle présente dans la moitié iofê-
(l) Meicrocercut» HiU. Bist. anisi. i. I^a.
Hydra pyraria, Linn. Sy«t- nat. éd. X. — f^orticeila pyruria. Linn.
Sytt. nat. XU.
Jfterpolyp. Roecel, Ina. Belnft. 3, p. 606, Pi. 98, fig. i-s.
BratMonus pyriformis, Pallaa. Eleuch. Zooph, p. io2.
yorHeeUnpyrfirm et F. annularis. Militer, Inf. PI. XLV, fig. a-3 et
n. XLVl, fig. 1-4.
J^tylis pUctUiUf. fibr. lof. PI. XXVUl» fig. 1.
DES nnru86i&E8.. SlB
rieore de son corps en se. contractant et le raccourcissant beau**
conp. Je f ai trooWè à Paris dans It Sèiiiè sot Iêi£ér«topbyUe8 ;
lâyîer Ta trouvée dans le Nord stf cette mSme plante, et il la
ûJÊéU aÎKc bien teusle ntMiide ^. />^*»iHa s(ns payftir toute-
Msàe Mi plis, mali en rapp6rtant eonoÉient A i va les éMntales
se* détacher Mes pédicules ponv. nager librement, t^eqpece que
tel aiyteur V nommée Foriieella annular'u citée' par M. Ehren-
fewg comme synonyme de notfe Épistylis , est précisément q^c-^
lÉrMe pair les plis qui la font paraitre^oinèlée à sa base pendyit
li eôntraction. Mais Millier croit que ces plis appcûrtiennent an
iOVUiiet da pédicule qui est simple, très-long; eftlea étëpbfier^
MIT le JVanerli/ eonfor/ir/ , peut-être cette diffârenoe d*iiahîtatl4fL
e-C-^le empêché le pédicule de se développer autant. ' \
L*Épiltylis plicatile est un des Infosoires cités par M. EhreoJbêrg
eeSflM montrant le trajet complet de fîntestin •* « En se. remplis-
Mat é*indffO, dit-il, de très-grosses vésicules stoynacales dé-
ftennent particulièrement visibles, et il arrive souTent aussi qp'on
psBt observerla nourriture traversant rapidement tout l'intestin
et voir sa sortie rapide par remplacement de la bonèhe , de sorte
que la forme du canal digestif devient tout à fidt évidente, le
pense diaprés cela que cette Vorticelle doit être particulièrement
Aeiiieponr fêtttde » (Ehr., 1. c, p. 381). Cet auteur représente
en elibt dans un de ses dessins fPl. XXVIll, fig. 1, 7) , une Épistylis
atee «n intestin noueux coloré par l'indigo et reconrf>é en anse ,
«Idee^éilciilei stomacales isolées de chaque côté en forme de glo-
M0i Meoi ; maisdans cette espèce non plus quedans aucune autre
Inftieoire, nous n avons pu voir autre chose que le prolongement
de la cavité buccale en forme de tube fermé , ou , si Ton veut, de
MiiniÉfffii fUnniil d*intestin , dont rextnhnité se trouve de temps
m temps interceptée pour former des vacuoles isolées et indépen-
La flgive qn^en donne M. Shrenberg montre une cou-
donhte de cils, mais oet auteur lui-même dit ( page 18s ) ;
a, La eenrosuM frontale de oîls est simple, mais die paraSt or-
dinfûrement double.* Il ajon^ que les cib moteurs daTealrémité
pûitérienre forment trois rangées. Or Millier a représenté- de
cette manière sa Vorticelia nmtmU (PL XKXVll, %;. M), qui
est évidemment un indîvida détaché et son pédicule. «
ihk EI8T0IRE NATUEELLK
7. £pi8TTLU uoiTAVi* — IpUijrlis digUaiU (■)•
Animaoz à corps long de 0»09 à 0,11^ campanule, trèa-étralt et
allongé 00 piesque cylindrique, porté sur un pédicale dîdiolàM,
annelé finement, haut de i,8 à i,8 miH. • « •
Mfiller obsenra cette espèce une seule fois , le 8 novemlnre , mr
un Cydope. Il la décrit comme ayant le corps tronqnë on psa
obliquement, et son bord rëflëchi , entaillé ; elle se coditraéle ai
sommet, et son bord tronqué prend une forme conique. Le pëdi-
GBle et ses rameaux peu oombreux sont iistuleux , pins courts et
pus épais que dans les autres espèces. M. Ehrenberg Ta tronrée
abondamment a Berlin, aussi sur lesCycIopes ; il vent rapportera
cette même espèce la F'orticella fraxinina de Mûller (IbBb.,
Pi. XXXYIII, fig. 17, p. S76), que cet auteur a obeerréexns
seule fois , le 'i 7 octobre , formant un groupe de capitales ssaîki
sur la queue d'un Cyclope» et qu'il décrit oomme étant cytin-
dracée , obliquement tronquée, aTcc deux paires de cils , et
ayant son bord fendu an sommet.
Une Épistylis que j'obserrais le 9 norembre i838 dans Fean de
Seine sur desGallitriches, paraît deroir être rapportée ausi àcetti
espèce , quoique sa forme soit bien plus effilée k la base, etqas
son bord supérieur ne soit pas fendu. Elle était longue de at,io &
01, s, contractile en boule, avec deux prolongements étroits sn
haut et en bas, mais sans plissement. Son pédicale était ausn épsii
que sa base 0,01 , il ne m*a pas paru annelé.
• IpiiijrlU? nu/an/ ( Ebr. Inf., PI. XXIX, fig. i , p. 184).
M. Ehrenberg rapporte arec doute au genre Épistylis cette es-
pèce qu'il a obsenrée sur le Myriophylle (juin i83a ), etsnr U
(1) Der diUen/ôrmige Afterpolyp, Roeiel. Ins. Belnst. 3. p. 607.
PI. 98. %. 4.
Hydra digitalis, Lirni. Sysl. nai. éd. X.
Brachiônus dîgilalû» Pallas. Elench. Zooph. 61.
rorticeUa digitalis. Mùli; Iirf. Pi. XLVI.fig. 6.
Digitnlint^Roesdii, tiD aimplex. Boij. Encycl. i8a4.
£putylis digUalis, Ehr. Infi PI. XXVIIJ, «g. 4, et PI, L, Sg 7
DES IHFUSOiRES. &(^5
Hottonia paliuirîs |)eiu{flnt Tbiver , sods la glace. Elle a le corp»
oiFoïde, long de o,q6» aminci anzdeux extrémités on presque
làsîforiDe, et annelé ou i|Hé en trayers comme le pédicule, qui se
nunifieeii ua^rbnslii ^^gant haut de i , i à i ,8 ; sa bouche est plus
dirtinctaoMh^bilabiée , à lèrres saillantes. Peut-être , dit Tauteur,
J8ff«it««lle plus convenablement rangée avec les Opercularia , ou
Minrait-elle foifeer un genre particulier.
tiepémer auteur rapporte aussi à son genre Épistylis quatre
Atree espèces « dont deux sont douteuses pour lui-même ; mais
tofrtes paraissent appartenir à des genres différents. L*une
JTellet É. végétons a été décrite précédemment parmi les Mona-
Cp% sous le nom d*Anthophyse (voyez pag. 3oi) ; une antre, E,
r^is (Ehr. Inf. , pi. XXVII , fig. IV) , pourrait bien être aussi
ilh'iiiottadien agrégé. Les deux autres, E. paratitien et E. arabica^
oot été trouvées dans la mer Rouge et trop imparfaitement obser-
vées pour qu*on puisse s'en former une idée précise.
. * Genre Opercularia ^ Gold. — EpigtyUs opercularia (l).
Cette grande Epistylis , caractérisée par l'apparence d'un
dmverde ou d'un opercule qui se soulève obliquement au-
ilonnn du bord supérieur, a été vue par la plupart des micro-
graphes et prise pour type d'un genre, soit en raison de cet
oparcuje, soit, comme le veut M. Ehrenberg , parce qu'elle
présente des corps de diverse forme ; les uns semblables à des
l^istylis, longs de 0,06, bilabiés, à lèvre supérieure en para-
sc ; les autres beaucoup plus gros , différents des précédents
et différents entre eux. Ces corps sont portés par un pédi-
cule roide, strié et articulé, très-rameux, haut de 4 à Omill. ,
{i)jé/terpolxp mitDtckel. Roetel. Iiu.Bel. 3, p.609. Pi. 98, flg. 5^.
Hydra opercularia, Lînn. éd. X. — f^orticellu operctUaria. Lina.
«i.'XlI.
firmehtOHUS operculatus. Pallat. El. Zooph. p. lo4*
Pèiyp mit der Klappe. Eichhorti. B«jtr. p. 85, Pi. VII, fig. T. II.
OperctUnria artictUata — Campaneila berberina — ynlvtUaria
kiùmeatm, Goldr. Zool. iSao, p. 'jl''j3.*
Opfcuinria Hoeseiii.^- O. Bnkeri. Bory, Encyct. i8a4'
OpmxuUria articuiata. Ehr. laf l838, p. 286-287.
IHFUSOIIIBS ^&
5&6 HisTpiRk vATinuq^
que Ton trouve au mois dé iprs et d'avrR fixé sa «oqpApi
Dytisques et des Hydropliyles. L'indko ou lejcantiîndfliffe
dans Teau sont {)roin()téiTieiit avalés e|pXemiiljypMit 4efil»-
tes vésicules stomacales au nomlwe àt 44 en^DOli' Jfipaito
en ceinture an miUeu du corps. M. Ehrenberg aJoiiliM|pV
lors aussi , « le trajet oom|]tet de Tintestm e^fiMÉ^teiiihittrK
diquc par la couleur , comme peu d*[nf usoirof^lpêaleâ^ k
laissent voir (1). » Cet auteur admet chez cet InfiBSoireia»-
tcnce d'un muscle longitudinal interne destiné à hiie laov-
voir ce qu'il nomme une lèvre supérieure ombracidiliDnK.
Nous avons de notre côté râBContré , dans les étangid^^
environs de Paris , des Epistylis à .coipB long de 0,10, fui*
forme, tronqué au sommet et montrant q[ttelqiiafitMM»dei'
sus du bord supérieur unef)ièce saillante en forme dediiqK
oblique ou d'opercule contractile, bordé de cils vibratiles. La
cavité buccale devenait d'autant plus profonde (PL XKl,
%. 8) , que cette pièce était plus soulevée , et elle était dis-
tinctement garnie de longs cils ondulants à l'intérieur f nais
on ne pouvait distinguer aucune trace d'un moade «éûvo-
teur de cette sorte d'opercule : <m voit 'd'alUem MOffloc
chez des VortiœUes un 'prolongement operadifcnnedrcelfe
aovte»qui n'est .point du tout caractérifltîqae.
*
3« Genrk. Y^IBXKMAj^. — rottietlla.
Animaux d'abord fixés «d'extrémité 4'un pédjcale flinpie
aDnmeii^,>eonlractile/eit^spirale,'6t alors tmtèt globidens
ou pyriformcs en se contractant, tantôt campamdés, oo
en forme de vase ou d'entonnoir à bords renversés et dlic».
quand Hs s*épanouisscnt et quand ils excitent dans le li-
quide, au moyen de leur couronne de cils, un tourbiOciides-
tiné à amener les alimcnls à la boùehe située dans le bord
même ; devenant ensultelfbres , en retirant complètement
( I ) Auch war mcisLder gnnzc VerlaurdesD^irmeN clurch die Farbc sciure
bczciolinet. ^iccs nur wenit( Infusorien erkcnnen lassen. (Ehr., p. 2i^-.
/WJQUOins A^(Wgéç ç!P Qyoïdq , f;? SP CQnjIfacj^tjCt se jmou-
f^t dâuçis IçjUguii}^ aja;pQ]rea d'an cçj^cîc de dis ondi4aAls
g/fi ;se pi:oduî3e9t en dernier lieupi^^le yext^émjjé fos-
Ul^Ve d^Tfjf^ dj^rjigée ,cn ayapt.
i
n n*est pas d animaux qui excitent Fadrairation du na-
turaliste à UD'pbis haut ,dcgré que It^s YortîccUcs par leur
jouroivie de cils et par les toiirbiUons quVlk; prçNduit , et
jUr Ifur ffrme si vai'iable fit si diffc-rentc dans les deux pé-
jjiodea dfi leur vie , et syrtoiU par leur pédicule susceptible
jffi §e qoj(itxaçter brusquement ea tire-bouclion en tirant le
•fiPPV W Wi^e pour 9>^étendre de nouveau. Les particula-
fiPiif4^ kvir.j(6^me,çt de leur double mode d'existence s*ob-
il^'TKH^ .^î^lïfWQt <^b^z les Êpistylis , mais le pédicule ,con-
i^jpC^l^ Ji^r j^«e;(fdui^iyéuicnt pi;opre ; c*cst un cordon mcm-
MK^!^,» jp^t,' plus <^p£Ûftsur un .de ses bords, et contenant
j^SP 4&té \^ vwal cbnt^iu, occupé a\i moins enpajtie pfir
99^ 'W^Q^l^^ .cliju:i\ue ç^nf^Qgue à celle de Fint^ieur du
çerpt^ Jgfpi^nt la contraction ce bord ép{ûs se raccourcit
b^aUlQ>^p gH^B «^e le bord ii^ince , et de là résul^! pn>eisé-
,pfieut la jfqnne.fie.iire-l^uelipn ; cependant je no crois pas
que ce soit une fibre cliarnue logée dans le pt'dicule qui
jprodaîse .ce j;^ccourcisscment , comine le veut M. Elvren-
ber^.
Jbe pédicule est simjple cliez la plupart des \ orticelles ,
^Vais il e§t xan^cux chez quelques-unes , et la contraction
dami ce cas .$e jiixiipage plus ou moins vers le stipc ou
Ja fbs^ ooiui^une qui ^ contacte aussi quelquefois elle-
JUc4i^guu|cut très-coutractilc des YortiecUes est quelque-
SaiÈ strié en .loug et eu travers ^Ic uJIe sorte que la surface
pilait toute diyisée.en granules çgaux régulièrement aligniés;
ipuvent a]^i9si op aperçoit seulement les stries transverses
plus' fortes 4^t plus jCCfirtécs. La face supt*rieure est former
|^Il^^^Il(q^^l^|Uic lîlqs j^çc^ijg^^ à,tr?^>:çrs laquelle
35.
SM H18TOIBE HATURELLE
8e font plus £acilenient lei exsudations de sarcode; die eit
encadrée dansle bord supérieur, qui porte ia oouMnnede
cils et qui est interrompu par la bouche; avec lui dleot
entièrement rétractile à Tintérieur , et dans certaines cir-
constances au contraire die est tellement poussée en àAàn
qu'elle forme une sorte d'opercule saillant comme cdui do
Êpistylis.
Les Yordcdles ont trois sortes de dis : 1» la conromM^de
cils roides inclinés oo légèrement courbés doiît le mouve-
ment vibratile régulier produit le tourbillon deadmé à coo^
duire les aliments à lu bouche e^ à creuser par son impulrâ
les vacuoles au fond4irolongé de cette ouverture : kédb
de la couronne sont déjetés les uns en dehorr* ks àutnica
dedans, et ils forment peut-être une douMe rangée, comme
on le croit voir sur certaines espèfCB , ^ bîeft te sont lei
mêmes cils qui s'inclinent tantôt dans un sens f tantôt duv
l'autre ; 2° la rangée postérieure de cils épais onduLùrts qni,
destinés à la locomotion pendant la seconde période', se dé?fr-
loppent en arrière autour du tubercule ou du disque portent
le pédicule ; 3® des cils minces ondulants qui gamisseatl^
térieur de la cavité buccale jusqu'à une profonde» iaincnt
considérable, et qui sont quelquefois mânè compris dans une
vacuole ou vésicule stomacale.
A riiitéricur se voient comme dans tous les. vrais Infosoi-
res des vacuoles de diverse origine ou de diverse nature ,
les unes produites au fond de la bouche et logées au faassrd
dans la substance glutineuse vivante qui constitue lemi
parois, les autres creusées spontanément d^ns cette mèioe
substance près de la surface , et devenant quelquefois trèsr
grandes , se fondant plusieurs ensemble ou se conuacont
tout à coup. Il s'y voit aussi une masse demi-tranfl|paTente,
nommée sans pi'euvc le testicule , et des corps étrangers on
des particules huileuses ou végétales précédemment avalées,
et d'où résulte souvent une coloration bien pron<Aicée , mais
conscqueininent très-varîahle et ne pouvant fournir de ca-
ractères spécifiques. C'est ainsi que jes particules vertes d&
DES IITFUSOIRES. 549
SpongîUes , venant à se répandre ou i^^întemps dans l'eau
aà vÎTent en même temps les Vorticelleè , doivent pA>diiirc
ces animaux une coloration qu'en aurait tort d'attri*
à des œufs ; et dans une autre saison œ sont des pai^
âcnies jaunâtres ou roussâti^ qui produisent une colori^ion
lilEârente.
Les dimensions sont aussi extrêmement variables , et des
Torticelles d'une ménie espèce peuvent être deux fob, trois
Ibk plus petites ou plus grandes et même davantage, suivant
e iegré de développement^ ou même , si elles sont adultes,
nivant la m^oa et suivant l'abondance de la nourriture.
La forme aussi est tellement variable et mobile qu'elle ne
aeat d'une manière absolue servir à distinguer les espèces ;
X ne sera donc guère que par leur habitation dans l'eau 3e
ner , dans l'eau douce ou dans les infusions , que nbib
itanrons caractériser sûrement les Yortiçelles, à part les
liptinctions fournies par le pédicnle plus ou moins épais ,
lîmple ou radieux.
MûUera vu et décrit mi grand nomlAredeYorticelles,
WfM se faire une idée bien précise de leur organisation.
If. Arenbei^, comme' nous l'avons déjà dit, sépara d'abord
1^ espèces à .pédicule roide , les EpistyUa, et partagea en
iMÎa gienres oelles dont le pédicule est rétortile ou susoepti-
sie de Je rouler en the-bouchon. Ses trois genres, en 1830,
îlaîent les Yorâcelles, dont le pédicule est simpk et toujours
ilein ; les Corcherium , dont le pédicule simple ou râpeux
BSt Greusé>d\m canal occiqpé par un muscle; et les Zooda-
lioBB, qvisur des pédicules creux et ramifiés portentdes corps
k divertes formes. Plus tard , en 1838 , il reconnut que les
fortioelles comme les Carcliesiuui ont le p(*dicule creux, et
il distingua ces deux genres uniquement en' attribuant au
noDnd lin pédicule rameiix ; par conséquent il reporta- avec
les Vorticelles tous les Carcbesium à pédicule simple. En
^ême temps il changea le uoni de ZooclÀdium en Zootham-
mmm pour désigner les VorticeUes rameuses dont les corps
m capitules sontde divonas formes. A ses Varticelles il af-
SSÔ HISTOIRE rtATURÈLLE
ti'îbûc des csloiiiac^doiit le uombre s^&kfé fàsqjutiMï, A
un intestin recotirbé (serpentant) dans lè^iï^ on jMetft, dit4i,
rèconn^ttre avec difficulté le fwnage sùccèsAf des aBniefiti,
parce cfue son ettrême contractiEté s'y opposé (tj : oetMf-
teur jn^tèndaùM? qùè lacoafônheffôntàteAéèQtfesCrfflî-
ple, et que si elle paraît double, c'est une illudèiC ê^àj^
tique (2J.
Les Tortîodiêsse pràJMtgèift (Hbh £ybî6n 9fi6ntÉbèë tOM-
Verset œrtàine^ espèces , fixriiiant légfcnfeZdaSiiftiihiin die
M. Efitenberg, ont quelqiies capiCdteit bttiacoJftp ^us Tah-
mineiist et <{iii pa^aineiit destinés à refirodiûreâ la ioiStt
Iprand nomlîtà d'indiTidoÉf ; ctai voit ^ailléurii se formel son-
vent i labase des Yorticelles^ prèd de l'iniièrtioiK du pédiads,
(z) Vnà man kann nçh. «n allm&hlint Fortr(icl^mder Speiw in â . .
•chluigenartigan iMnnMnlanche ntoniam aaiiàicli machen ^ woKS
Jaadch dat 2âiamméniclineJleiJ kèîié siœrââd îA. teiditcr AtntwMél
et sich bci EpistyUs und Opercularia. (Ehr. Inf. i^Sdi^ p, ^.)
,(a) M. Pdtief a jpubUé en fô36.^^.i U jp,r/ifl /'ÏmI^v f"
obtcnratipni fort curientes j maïs qui ne peuvept être adnuies aant w-
càssion;, parce qiié certaines aj>j»aferfèel'6nt M é^tuipUr caêaèttë
èoMnié deiriàiiléc. fen éiftt, il dit arCir tedoiiflft ^ué, ri l£ carpe (tik
Vorticellç (i^Toisinf^ de U' V, Çitriae fiar /^ f^rae , et de ^efk ^
ombelle de Boesel par ion j^roupemen t , e«t formé par une mémbnM
composée de séries annùràires de petits globules parfibtèîneût âKjjaa;
son extrémité poslérieiire ressemble A une fiëiitc G6DJ>ellè bààîHttk
dont les ftbres sont longitudinales; à cette coDpelU est attaché m
pédoncule composé de deux, jparfies :^ une libri|le d||in aenl rang et
grandies, et une gaine qui lui est adhérente, d*espace en' éqtàotipv
des points qni sont snccesiîYeinëtit oji^îiaés; «hué la contni«li«n, il il
fQrme des sigsags qui ont leurs plis à l'endroit de cca «ttaches^^i
M. Peltier admet aussi qye la (ace antérieure est Cermée par une noa-
brane vineuse , au bord de laquelle est rouvcrtiire d'un petit esnil
pénétrant obliquement jusqu'au tiers du corps , et dont là fond psfiit
fermé et est armé de quelques lamelles vibra tiles. Ce canal pear
l'auteur ne peut être lii une bouche ni un estomac, m L'inténfir
du corps, dit-il, est rempli d*un liquide dans lequel nagent les panvllei
de substances qui yont^^étré... ces corps changent souvent denoinlirc,
de place et de rapports entre eux ; dans ces diverses mutations, il easit
qui pénétrent dans le canal par une communication qui p'tst pas vinklc;
quelques-uns /^sont dissons par le gouvernent des lamelles, d'aolres
sortent Muu être désagrégés.... QuolquetiiHi il it forme des appâitaên
(
DES INFUS0IRE8. 551
des corps bulbiforiues qui se dcreloppeiU en capitules ordi-
naires; on a regarde aussi comme dès corpii^ reproducfctirs
de petites particules blancLes adhérentes aii pédicule de
certaines espèces; enfui qp à attribue de yériubles œufisaux
YortiGeUes , et M. Ehrenberg veut que ces ceuis soient les
granules blancs ou colorés dont le corps de ces animaux est
sourent paxs&né ; mais nous ne toutous partager cette opi-
nion que rien ne démontre ; et a'ailleurs nous pensons que
1^ Tôrticelles produites consiatmment ddns les infusions ,
n*ont pu provenir, d'iih oe ces ihddes de propagdilon.
i. \Q%rHm,iA%àVn'K»'^^'9riieeiiàramatisiima. Pl.XlV»fig. i i(i).
Animaoi longs de 0^045 à 0,06, blanes , oonîquês ou campa-
vliieDleiises qpi ne durent qnun IniUat et dii|Saraidèht taxa MUke^
■Bcnile trace, et lans ^e lei ((lolialei toIiîm soient d^ningéii.... Pi^
rtunltion prolons^e, !«• ■sglomâralt dimidaeiit de nombre i aa bevt
docmqâ «xjoart, lortqne la Vorticelle eai toatà (ait affiiîbUe, elle
les a toiH perdnt, elle n'est plus alors qu'une membrane tris-mince et
S^diàpliane dans Isqucll^ on ne Toit aucun organe. Lorsqu'on joint
spnyxîe i riaanitîon, de {jfrôsses vésîcoles oj>alînei âppitrâiiscnt au
îlchors et doublent le contact htoc le li((nlde; dans cet riat, rahinial
■ «Mpé tdril flkotttcment ; bientôt les partionles dn eorpt se désagrègent ;
il dtaÛBiM d'heure en henre, sans laiaser apercevoir aucun indice
d'intestin ni de oolar ; c%ex d*iutres il se fait nne rupture dans une
MTtie de la membrane..... , une portion dn liquide intérieur sort, et
naitfiàl a cessé de Tkre. >
tl est dair que It. Mtier a tu comme nbus, mais interprété tout
C'emlUënt le phénomène de la formation des vacuoles et des ezpan-
lareoij^qttes.
(l) PUynn m 6ouquci, Trembley. Phil. trans. 174^9 vol. 43 «
|u «69 i TOI. 44; p. 6:17.
•'Poiypes de cyclop*. Degeer, Mém. sur les insectes. VIT , pi. XXX,
iBg- 9-iîi. *'
— Sehsffer. Armpoly^en. PI. T, fig. 3. •- Boesel. Ini. Beinst. III.
Pi. 197, flg. 3, p. 598.
^' JDef Bnum. Lichhorn. Beytr. Pi. V^ fig. I..^Spallanzani, I, Pi. Il,
lig. ia-l4- yoriicella poiypina, Schrank. Faun. boio. III. 'a, p. lit).
-^ Bory. Encjrcl. 18^4* Cnrchciiumpolypinum, Ebr.Inf. ib3S^Pl*XXVIy
§^^ V, p. 'J7S.
552 ■ftTOlRE NATURELLE
nulé6 , à bord évasé , portés sur un pédkule trèa-raneux, contrac-
tile tout entier 4)u par parties , haut de S à S miBiinëtKS.
•
Cette j(^ Vorticelle le trooTe dam lea eaoz doncea de tooilM
paya ; die est trèt-oommune aux eDTÎroni de Paria, et on la voit
fixée ans parois des vates où l'on a mis del'ean da Saine areedn
herbes. M. Ehranberg, qnî la notamit ^rchetiumpoljrpimumju
tronTÔe même sons la glace aux enTirons de Berlin, 11 ditaToir
TU Fîntestin en lui faisant avaler de l'indigo ; seùkaifint il igoili
qne cet intestin ne se voit pas pl^ « nais qne c1uu|m bougeais
traverse rapidement en passant d'vn estodae 4 Tantre (Or.,
Info p. S78). Cet antenr la <^inne conmie synooynie de la Fîpt-
Hetlia poijrpinm de Mftller qui est marine , maia e*eat plntdt a is
FoNieetta neemaia (Millier, Inf., pi. XLVI» fig. lo-ii « p. tk)
qn'on doit , je crois, la rapporter, qnoiqne cet antenr donne posr
caractère à cette espèce d'ean douce d'aroir le ftîpe dn pédicili
roide et les rameaux seuls contractiles. Mflllerdit aToir vn ««
• ■
bout de qumae jours tons les -capitnlea quitter leara p^icnleit qâ
restaient étendus et dix fois pluslbngs que les capitulea. En nilÏM
temps, un grand nombre de Vortic^es 'simples s'étaient .^
fixées anx parois dn vase, et d'avtres nageaient aYec leur |MWs
cherchant un lieu propieaà l'établiisenient de lenrscôloiûei; fan^
tôtcelles-lè poussaientde nonveanvrameause^ét cellaa-ci prwÉsiirt
de nouveau des pédicules portant des capitules. Xai observé , di^
il , leur propagation le faire de cette sortç : une Vovticfelle adaUs
fixe son pédicule à un objet quelconque ; teela fait , il germe aa-
tour de son capitule ou à sa base huit capitules semblables, qn
dans rinterralle de peu d'heures se trouvait élevés snr Uns
propres pédicules; bientdt de la baie de ces derniers capitulai îl
en uail de nouveaux qui sont k lenr tonr portés snr leurs pétfi-
cnles, et ainsi de suite. Cependant les divers pëdîAiles s'allongSit
à la manière des rameaux des plantei , mais le pédicule de la Vor
ticelle mère qui est devenu le stipe commun , conserve la mens
longueur après avoir perdu ion .capitule à la nupificatioD dé-
pouillée de fleurons , de nouveaux fleurons on capitulea rmii-
saient dans Tintervalle de six jours.... » (Mûller» Inf., p^ 33o.)
VES INFUSOIREf. 553
VoBTicKLUE roLTPiiiE. — Forlicelta poij'pina (MÛller, Inf«
PI.XLVl, fig. 7-9, p. 3i8){i).
Celte ee|)èc6, qne son habiUtion dans Tean de met lor les Faew
les Gorallines doit faire considérer comme bien distincte de la
joédente, est décrite par MûHer comme ayant sonpédicule'ra-
nue entièrement contractile et chargé de petits corpasoâles en
ade d'écaillés. Cet auteur Ta trouvée abondamment sur le Fy-
t moâtuus de la mer Baltique.
3. VoiTioiLLi AaBuscoLB. — F'oriictUa arhuseuU (s).
Animaux lo^gs de 0,0B, campaniformes , oblongs , portés par
ifiédicules ramifléa , épais , contractiles , hauts de 5 à 6 milli-
im , sur letqueb se trouvent en même temps des corpuscules
mei, globuleux, bcadeiHip phis^gros , fixés aux iisselles des
OeC|^ Vorticelle trés-remarqnable par les jolis panadies blancs
Éuenx qu'elle forme Jnr les Herbes *dani les eaux douces et
gnantes, a été particulièrement étudiée par M. Ehrenberg,
I fkit remarquer que Hs pédicules particuliers sont beaucoup
Sp^ourts et plus épais que ceux deb précédentes espèces; il rap-
^à anssl que Trembley^obserra d^à en 1744 qne les corpuscules
ittkllenx on bulbes se divisent spontanément et produisent en
l|t-qnatre heures 1 1 o animaux qui prennent successivement la
me des autres Vortiqi^les. M. Ehrenberg » qui n'a pu observer
«iMi
(1) Cormilima nmnium minima, KlUt. Corafl. p. 4i« "** 39t ^1* l3t
«M* èC. Brmekionut ramosissimus," ^\\m, lAench. Zooph. p. 98,
55.-
mm^ Buter, opntc. rabt. I; 1. I, Pi. III, fig. I. abc.
(a)A/xP< à bmibt, Tremblay. Phil. trans tom. XLJV, p. 627, Pi. I,
Imû anattntica, Linn. éd. X. — f^ortiteila anattaticm, Linn. éd. XII.
Brmckiomus ana/tef/ca., Pallaa. El. Zooph. p. 4)9. n'>'56.
ZooAnmnia ovifura, <— Deudrelln MitlUri. Bory, l8:x4« Encycl.
Zoaclétdiuite nrbutcuta. £hr. a"** raém. i83i.
Zootkmmmium mrhuiculQ. Ehr. InF. i838, PI. XXIX, fig. II.
S5&> HISTOIRE NATURELLE
lui«mume le déreloppement de ces bulbes , pense que ce sont des
aniiuaux primiliTement semblables aux autres qui , au lieu d'»-
pronver coaune eux la division spontanée» se gonfleuC progro-
sivement jusqu a ce qu'ils se détachent à leur tour.
4. VoiTiGiLLB uiifAiaB. -- F'oriifieiU Umarit. PI. XIV , fig. is (i).
Corps htaiisphériquB , campanule, long da 0,06 i o,Ott , porté
pir un pédicule simple, membrançoK , uès-large.
J'ai trouTé sur des herbes dans là Seine , lé 9 ncfremfm i8)S ,
une belle Vorticelle blanchâtre , en tottbû Au cfoc&e k fimd ù^
rondi et à bords éyasés, large de 0,07 2 , et portée par un pédicule
de o,oi s au inôins ; les cfli de sa coliMme paftMiôbf dé l'intérienr
et non du bord même, ils paraissaient bien former une doaUe
rtng^.
A ptotwide sa K. lùHMHà, ttUlef obsertè qnèleJ tortMlM
contisètènt sdutëdtà pliiKenrs re|iriMi leur i»ÂUebl« Éhni htâ-
ifièr lènr ébilronnè de cils, et 4ta'alot# elles s^HWldetit dèHtft-
veau subitement, tandis que quand elles ont coîuractë leur àB-
ronne elles s étendent bien' plus lentement; mais il ne poMepsi
qit*bÉi ^inè i((ttll)tttf cette dJitMMice à os Me dâni le déb^
dal les i^orHcellélaliMiedt aTâîë Quelque prm^ pàtoe i^j A*
il, quand des anliiialcules ont été èfttta&iiés jfauls rouTMM dit
le godinre deii Torfaèdlai , Ils eîi sont blentflt r^etét aàibs et ikà
(MUller, p. Sh).
. liii. £hrenberg décrié sa P'orlicetta cmmpanula , qno je croîs anî-
logue à la ndtre, cmnme âyadt le corps liëmisphériqne , cunpa-
iiulé; blanc bléuAtre, avet ià bord Érontal largement tranq|ie,à
veine sailUnte , non àioinelé. (tésl , dit-il^ là plus grande cqwee
du genre ; elle est large de 0,11 « bien visifaleà l'œil nn» «tfiMflis
sur les plantes aquatiques une couche épaisse bleuâtre.
Le même auteur nommç /^. pàtelUna une espèce à corps oioi-
tié plus petit 0,09 , mais beaucoup plus évasé ^ et à bord tni-
large souvent évasé. 11 Tindique comme vivant dans i'ean diNiM
(1) yortictUa lunarh. Mûlï. Inf. TI. XLIV. fig. i5. — y^pnUUina.
Mûll. Zool. dan. PI. 35, iig! 3.
Carchesium fasciculatnm. Eljr. l*"" mém. i83o. — ^oriicUU <"««•
panula et y.patêUina. lujXT. Inf. Pi. 2^XV, iîg. 4 » et Pi. XXVÎ, Uy. li.
les raciDL'ï dei Lemnn , et dans l'cku de la
s peiiaoïu que
BaUiqnej mab
ce aom il a confoodu nolrê f. lunùiré
■ h. Foruccll:i /atcieulala (Mtfller. PI. XLV, flg. S-G).
Millier dcfipae tous ce aoin une Vorticelle Terte qu'il a obMr*
Téeau premier priuiemps tur letCoufervei formant dei mucei
gélotÎDeiues d'une cooJenr ti'èt-foocée ; il la décrit comme ajant
le corp* carapaunlé, rétréci â m baie, avec le bord un peu ré'
Oéchi , et UD p^dionle (r^toiig et trn-délié , ce qui la distingue
de la prt'cédente. M. Ehrenberft en iS3q sTait donné jjouriyuo-
ayme de cette es[>ice ton Carehetiuai faicicalalum dont il fait au-
oord'lmi les f^orlUell/i eampnnatàet f^.paielUnaiil ne tenait pu
compte alor* de la couleur Tcrle-tignalée par Millier; il avait an
Coulraire, en i83i , donné le nom de Carchetium chlcroitigma ,
qn'il inBcrit avec l« mâme nom spéciflqne parmi le» VMU'celtee ,
fencitaiitcomniËlir»''''?'''^ <'<>■'''■'**'" V''^'d''<)B'^1""- *^^
■ , dit-il, te corps long de 0.1 \ , oTOïde-coniqae^ cain^aailté, al»-
nelé . nvec un àTaire *Kt et le bord frontitl étalé. Elle recouvre
quelifilefoi) d'mie belle corileur verte 1e« lierbet et lei joncs des
IMks dans les pr4|Hes préi de Berlin. • G'eil une des espèces que
M. Ehrenberf? n fixées «vet! nn Intettin complètement diltinci,
en suuraat qu'il l'a vue une fois (<i/tfri<i/} ; il lui donne auMi dans
•on devin un pédlonle très-épais.
Conima noua pensoDS que la couleur verte des Vorltcelles ett
vtrbblc suivnnt les saisons , et qu'elle dépend de leur nourriture
b^n plni que deléursœDlï.Dous rapportonsè \a. yorûcella faici-
ealala dé Millier la f^. nuiint du même auteur (Millier, Inf..
^ XLlV • Bg> I ; )i in' a la même forme , le pédicule égalooent
ttltlcei mais qnl a été obaervée, au moii de «eplenibre , sur Is
Iliqjpet de Siraiioiet.
M: Bhrenb«rg , malgré ta forum indiquée par Uûller , lA cite
{ântlue synoujine do ta t^. pauUina, ^
I
«. \o«l
- F'oHUellac.
. l'i. XVI hit, ag. '
Corpa de forme ti^ii- variable , sowaot canlpaniform^ ou presque
eboique. â bord élargi , saillant tt diversi'iUcuï contourné ou dif-
brme. — Long de o,os 10,11.
itobbcrvé, sur kl ticrLie^ dus liatailis et des
556 HUTOIIB NATURELLE
tonneanz d*aiTotage da Jaidin des Plantes , à Paris , nne gniK
Vorticelle d(mt la forme eztrémemeDt rariable n'offrait rien di
caractériÉtiqiWv si ce ii*est on bord large et contourné comnec»'
loi d*an bonnet de laine on d*nn chapeau de feutre mon. Son ta*
gnnient était distinctement réticulé , et quand elle était ptès de
mourir on voyait à sa surface des granulations rêgnlièras es
0,00 s euTiron. Le pédicule est membraneux , moins épais <|M
celui de la V. lunaire , mais beaucoup plus que celui de^ Vorti-
celle des infusions. Sa couronne de cils paraît bien dooble , naii
les cils des deux rangées paraissent naître en dedanv, k la mèas
dislance du bord. Les cils de la caTité buccale sont très-TÎsibiei.
Mfiller donne de la Vorticelle citrine (MOU., Inf., pi. XUV,
fig. 1*7, p. 3o6) des figures très^mparfaites et qui paraiiHit
aToir été dessinées de mémdre ; sa phrase spécifique : « V. »-
pie , multiforme , à orifice contractile., et à pédicule court , • «t
tout à fait insignifiante. ^ notice descriptiTe est un peu phn
satisfaisante : après avoir dit qu'elle est asses dit tincte da la fK-
ehada bomba ^ arec laquelle elle a plniieurs traita eommmis, Q
ajoute que le corps est polymorphe, surtoirt.apréa avoir qeitts
son pédicule, rempli demoléeulesjamiesvwditreev plus grand
que ne sont les autres Vortioelles pédioelléeSt oa cylindraDs
d*égale épaisseur « ou pyriforme aminci à la base, qni est très-
diaphane.
On ne peut s'empêcher de rapporter à cette même espèce h
/^. sacculus et la ^. cirrata du même auteur, qui sont des Vorti-
celles détachées de leur pédicule. La première (Miltl., laf..
pi. XXXVll, fig. i4-i7)f dont M. Boryafait âne Urcéolaire, ai
indiquée par Mfiller comme voisine de la V. citrine , mais obtme
et jamais pointue en arrière : or nous savons que ces difSérenfiCf
s'observent très-certainement chei notre espèce; la deiuiSnis
(Mûll., 1. c, fig. 18-19), caractérisée par nn cirrbe quei'anlesir
a représenté de chaque côté de l'extrémité postérieure , a fossni
à M. Bory le type de son genre Kerobalanc- Blûller dit lui-aate
qu'elle ressemble à la précédente, mais il n'a pu voir lesdhde
l'ouYerlure , et il s'est mépris sur la disposition des cils poité*
rieurs.
M. Ehrenberg avait déjà, en i83o, décrit et figuré souilensn
de Vorticelle citrine une espèce qu'il dit fort abondante dans pm"
que toutes lea infusions végétales recouvertes d'nne pellicule; il
lui assigne une longueur de o, 1 15, et la représente dans on de
...Bta iNFOtouuKs. 557
ri
•et dcHÎns ( i» méio., ia3ot pi. V, fig. B & } aT«c un large in-
laitin, pJiM large. môm^ que let ettomaot, et mûfomiéin^at
PBBipli de ^natiére eolorante. Plua tard , en i838 , est aaleor dë-
efkeetteméite Vortioelle coqune longoe de o«o6 à 0,12, et le
MnTant rarement en petiU groupes inr let Lemnà\ Les figures
il,en donne (lafus., pi. XXV» f. 11« p. >2'} ^^^ a'^*^ ^u^
différentes j.il la caractérise Qjur son bord finonCal di)atë et
éUpaisaat lieaucoup le corps.
**7. VoRTiCBLLB MucLirÈii. — y^UecUa nebulifera (Mttller,
Inf.^pl. XLV, fig. i).
-JjllUler nomme ainsi nne Vorticelle simple, à corps .ovvjlde,
PllMci à sa base, à bord saillant , qu'il a trouvée en amas nna-
leiuc sur la Conftmfa poljrmorphea de la mer Baltique. Cest , je
prbis , la même qui , en Toie de multiplication par difision spon-
t^ée» a. fourni à cet auteur le type de sa VwiictUa gemetla
[ i|ail., Inf., pi. XLVl > fig. 8, 9 ) , obsenrée sur le tét des fiuto-
mostracés marins.
M. Ebrenberg a appliqué la même dénomination f ime ^ipèce
i'ean 'douce ^ qui en doit être bien distincte et à Jaquellernous
evoyotts deroir conserrer le nom de ^ convaiiaria,
V.
8. VoBTiCELLE MtGOKT. •— F'orliceUa eonpallaria (i).
Corps Iqpg de 0,05 à 0,09, campanule , abord ordinairement
rjftguliér peu saillant.
* On a confondu sous cette dénomination des Vorticelles d'eau
doiice on marines et celles qui se produisent dans les infusions ;
^i) Baker. Micr. p. 4ti8, PI. i3, fig. I. — Ledennùller. Micr.
Vr. 88.
— Roeteh Int. Belast. 3, p. 697, Pi. 97, fig. 3-4*7.
BrachioHus cantpanulaiuM, Pallat. Elench. Zoopb. p. 64.
. yorticeila con%faUaria, Linn. Sj«t. nat. éd. XII. ^
— Spallanzani. OpoMï. phjrs. loin. I, Pi. 11, fig. 13.
ybHietila convtdlaria, Mùller. Inf. Pi. XLIV, fig. 16.
^^^M a
Convnllnrina cony^allfirià* Bory.
C^rcheSium nebult ferutn . Ehr. i83o-t83l. — yortictUa mbtUifera,
Ehr , lof. i838. Pi. XXV. fig. I.
ft58 IllSTOIAX «ATUMDLLE
lenr fonne est tetlement TariaMe q«*on n« fient ignèrtto dittin-
gmer qne par lenr ihabitatfion. Nont préCéroiif jBOBji*ir aiiMi ki
Voitioelles d*ean donceseulcment, criAei qotfMftUar^ëoik eavai
ayant le corps exactement campamilë , dont la bain reniéi ot
praqne anssî kurga que le bord y et Tmait mr les oMfiiUj^i»
ipiatUes, mr le Cârttopbjflle et fiirlet£«iiMM. H. Ehftpbaf ,«
cokitraire , â nommé cette espèce y,nebulifirm^ «{ a idMmIe
nom de y, convallaria k celle des infasîons. »
■
J9. VoBTJCEixE BU mrosioTfs. — ^oriieelU ÂnJkfiomMm (1).
PLX\1^.6et9.
Cpipa long ^e 0,05 à.0,09, ordinairement ovoïde on pnqK
glob^lBOX, tronqué antommet, avec un bofd peii nfllant. *
Cette espèce, extrêmement TariAle de fornfe et é^ gnlidflr,
se développe fréquemment dans les infusions réf^SUÊm et sai-
males. Je )*ai TUe très-abondante dans l'ean d*nn apipa^peiMh-
dosmose , préparé depuis cinquante-quatre heures A^pc défha
sucrée et un morceau de vessie de cochon , le 14 janrîeriW,
par une température de 6* à 8*. Lenr fonne la plus habitoe&e suit
presque globuleuse ou comme celle des fleurs dn ^aceimma^mc
un bord étroit en avant. Leur diamètre Tariait de o,oS5 à oflfi;
leur pédicule, très-flexible, clait large de 0,00* enTÎron;lesr
surface était marquée de stries obliques , croisées assez régnline-
(i) Cfiabot, pot-au'hit^ entonnoir, etc. Joblot. Micr. Pi. Vll,j)l. VIII,
pi. X, flg. ai .—Baker. Empl. Micr. Pi. Xyi, %. I. — Micr. made eatf.
PI. VII, %. 7.
Craspedarium corpore subovato. Hill. hUt. an. p. 6, Pi. I.
Glockenthlerchen . Gleichen. Infns.-Pl. a3> fig. i. Pi. 39, Ij. ID-
Animali a bulho, Spallanzani. Opasc. pliy». tom. I, Pï. I, Sg. W
f^orticetla hiâus, V. Jlamata , V, Crâteriformis, Miiller.
f'orticclla cyathina, V. Fritillinn, V, Scyphina, Mûll.
Enchclis/ritiilHS. Mflll, Inf. PI. IV, ttg. îm-23. — TNekoim iHoti?
Mûll.
^orticeUa liians, f^, Nutnns^ V, Monadica, etc. — JScdistamûtuI»,
£, crnicriformis ? E, .tcypfun^i, etc. Schrank. Faun. boic. lll.
Convallntina, — Craterinn. — Keroffalana»^ — 4}phrydin,"^fiiMe!h-
— Vrr col aria. — f 'orlicella. Bory, 1614*
f'^ortirella ronxallaritr. ¥Mt. Inf. Pi. XXVI, flg. 3.—/^ mer»-
stoma, 1. c. Pi. XXVI. fig. 3 '
DE8 IRFUSOIHES. 699
mitant de la contnclîlité de Tenveloppe. La plupart
it à l'intérieur de grandes Tacnolei fÀeiucs d'eao et
nent indépendantes. Dans la foule de ces Vorticelles
'ait qui , plus larges , montraient un indice de dÎTi-
tanée prochaine. £ii continuant à les obsenrer, on
an bout de vingt-cinq mhiutes, sons la forme de
!rep sondées enseirtble, et, vingt minutée plus tard , ces
ires sont simplement contignës. Une de ces Vortieellèi
se snr la lame do verre, mais cependant protégée par le
liquide évaporé y 8*ap1atit et laissa voir les vacuoles
les et lobées : une afTosion du mrme liquide la fit çon-
une masse irrcgniiêre ridée , mais après viqgC-cinq mi-
était revenue à sa forme primitive y quoique pins petite
au mois de juin 1887, des Vortioelles semblables, mais
es ( de O1O7 à o, 1 1 ) , dans de l'eau 011 s'étaient pourries
iltes; j'en ai vu d'autres, au contraire, plus petites,
slrii'es, dans dos eaux stagnante* fétides où vivaient
^nglcncs vertes, nu dans des infàsionsde mousse, d«
ÛDeI(p::cibis , dans des eaux où J» m'attendais à les rcn-
I ne voyais que desj/orlicellcs remplies de grofisès gra-
mais sans aucunes si ries ré$;u1ièro9; pcut*étre y a-t-îl
t plusieurs espùcos dniis les infusions , mais parmi res
rariables je ne vuis aucun caractère fixe pour les dislin-
t au plus devra il -on indiquer comme devant être sépa*
ni se développe dans les inl'usions de productions ma-
de l'eau de mer.
I nommé f'^orlireila hiant une YoKioelle qni est, sans
même que celle dont nous venons de parler : «Elle ost,
e des plus petites ; son corps, en forme de citron , est
u sommet , rétréci ù sa base et atsesc volumineux par
1 pédicule ; elle vit dans les vieilles infusions et dans les
imier parmi lef% moisissures de la surface. » Millier rap-
ime variété nne autre Vnr libelle à coiçps ovoïde , traiis-
smpli de molécules noirâtres , diaphane et bifîde au
il la trouva, au mois de décembre, dans des infusions
I depuis plusieurs semaines. Les f^oriic€Ua humaitt et
formis du même auteur s<mt très-probahlemonl des in-
>re9 de cette espèce , comme M. Khrenberg l'AaMPoncé.
dOtres Vorticelles , des Trichodes et des Enchelis de MAI-
560 HISTOIRE NATURELLE
1er lont également cet méuies Vorticelles libres soui des fonuvt
différentes. Elles ont donné liea k rëtabUssement de plinieiin
genres de M. Bory.
If. Ehrenberg a formé , sons les noms de ^. convailaria et ^.
microtioma , deux espèces aveé les Vorticelles d'infusions sniTtot
qne lenr bord est large et étalé ou très-resserré; mab il dit lui-
même ( Inf. p. 174 ) qu'il est ((oiiteux q«e ces deux eipèccs
•oient suffisamment distinctes, puisqpae dadl la ooAtraction ella se
ressemblent ; cependant il prétend les distinguer aussi par leor
couleur, sa f^. mierasioma ayant une teinte plus gris^ ou Ueuî-
tre, et paraissant jaunâtre par transparence, tandis qne l'antre
est claire et blanche. Le même auteur dédrit sons le nom de
roriicella hamata (Ehr. Inf. Pi. XÏV, f. V, p. 173] , une pflile
" Vorticelle à corps long de 0,046 , ovoïde , rétréci aux deux ix-
trémités et obliquement fixé sur son pédicule.
* roriicella piefa (Ehr. Infns. PI. XXVI , f. IV , p. 176).
m
M. Ehrenberg nomme ainsi une très-petila Vorlicdle qnl t
trouvée en i83i sur la Salvinia natans, et qui! distiognedesi
f^, neèulifera (notre ^. eom^UarU^ par ses dimension^ beanoMp
moindres (de 0,022 à 0,046), et par son pédicule très-fidcipsfit
ponctué de rouge.
V Genre. VAGINICOLE. — J^ayinicola.
Animaux de forme yariable, ovoïde ou campavléef
ou CD entonnoir allongé, plus ou moins semblables aux Vor-
ticelles , mais logés isolément dans une gatne membraneuse
cylindrique, urcéolée ou en ampoule , au fond de hquelle
ils sont sessiles ou rétractiles au moyen d'un pédicule.
I^ corps des Yaginicoles ressemble en général à celui des
Vorticelles , cependant il est quelquefois beaucoup plus al-
longé dans son état d'épanouissement ; il est très-contractile,
de forme très-variable , mais il ne montre pas un t^uiifui
réticulé bien distinct. L*étui 'membraneux qui lui sert Ht-
donieurr , lui en tient lieu sans doute. Quelques Vaginicok^
sont pourvues d*un pédicule contraotile eu tire-4)ouclioni on
DES IMFUSOIRES. 561
k »oit fw^uemiiient qui sont en voie de niiiliJ plie;) lion par
ïvision spontanée longitniJinalc , ou niciiie on voit deux in-
dividus provenant de cette division et fixes dans le même
étui membraneux; or cet étui ne se divisant pas, ilfaulquW
au moins des animaux ^devienne libre à la manière dca
VorticeUcs pour cliercher un nouveau sile. On rencontre
aussi des Infusoîres ovoïdes contractiles poiuvus , à une
IKOiit^ seulement , de cils ondulants qui leur serveM
tauee locomoteurs, ce sont très-probablemf^ntdcs Va)p^
t devenus libres , mois on ne les a pas vus se fixer et
r un nouvel étui.
a connu plusieurs Vacinicolcs dont trois sont
■S parmi ses Trîcliodes , cl trois autres parmi ses Vor-
; celles-ci ont formé pour Laniarck le genre F^llicw
, cotuidéré comme voisin des Brachions, et les troil
nûères ont formé pour ce même auteur le genre f^ugitù'
nU. M. Bory adopta les deux genres de Lamarck en ne lait-
uutqii'Â ime seule espèce, la f'orlicella ampulla, le nom de
FoIUeuline. M. Ëhrenberg, considérant le fourreau mem-
fanoetix des Vagînîeoles comme une cuirasse (/orica), a plac£
CCS Infiisoires dans sa famille des Ophrydina avec l'Ophrydiç
dont nous avons déjà parlé (voyez pag. &29) , et dont il les
le parce que leur cuirasse n'est pas spontanément d>>
le. n les partage en trois genres , dont le premier, TïtH
l'i'iEé partm pédicule contractile; les deux
s sontsessiles ilans leur fourreau et se distinguent l'un
de l'autre parce que les f^aginicoUt sont logés, au fond d'un
GlHirT«au sessilc et les Coihurnia au contraire sont au fond
Id^ fourreau pédicule.
klice Vagînicoles se trouvent dons les eaux pures, douOM
fclliiiiiiii I , fixées aux plantes ou aux Entomostracés.
F ■■ VtcmcoLi LociTiiRE. — faginicoli inquilina (Lamk.').
K' PI. XVI ùU.fig.b.
Corps ovoïde , urcéolé , long de 0,03 , 0x6 latér<ilemcnt par im
pédicule rontrKtde dans un fourreau diaphane, rylindrique. — ,]
Long de 0,10 et large de O.Oï.
UEt)50U£S. 36
511 BISTOIBS «ATVIIILLE
Xai troiiTë aixmdamineQt cet Inf moire dam l*6ttt de mer mt
les Algues , à Celte. Son pédicule coatrèctfle égale une foît et
denûe la longnenr da corps ; il part latéralement près de Tex-
trémité inférieare et s'imére latéralement an q;aart inierieiiréB
foureaa qui est un peu rétréci et tronqué inférieurement.
Ifûller a nommé Trickoda inquUimts (Infm. p. 218. — Zool.
dan. PI. IX , fig. 2) , un Infusoire de la mer Baltique qui eit
prot>ablement le même que le ndtre , quoiqu'il ait toujours été
▼n nageant librement. M. Ehrenberg a nommé cette cspèee
îitUinnus inquilinu» (Inf. PI. XXX , f. Il) ; il la reproKnte arec
un lionrrean arrondi à rextrémité et donne une longueur de
0^045 au corps.
* VagimicolS a long rouRRSAU. — P^aginicola wagiitata (1).
Millier a décrit « som le nom de f^ortieêlia pagimmia , une màn
espèce obsenrée, à Tarrière-saison, dans l'eau de la mer Baldqot.
Son pédicule mince , aussi long que le corps , est inséré à l'entrés
d'un fourreau six fois plm long , et à l'entrée duquel le corps sit
retenu sam presque y pouroir rentrer.
*'*' \àiaaiGOijt SDBDUi. •— * F'mginieola submiain.
M. Ehrenberg nomme Tintinnussubulaius ( Inf. i838 , Pi. XXX,
f. 111 , p. S94} » une Vaginicole marine , à fourreau diaphane»
couique, allongé , en pointe effilée à sa base et long de o.iS. H
la donne ayec doute comme synonyme de la ^ortieelia vagmt^,
♦*♦ Trichoda ingcnita , Mûll. PI. XXXI , 6g. i3-i5 et Tr. lajute,
I. c. f. 16-19.
Som oes noms , Miiller a indiqué des Vagiaicolei marines qaH
n*a obserTées que très-imparfaitement ; en effet il dit n*aToir
rencontré la première qu'une seule fois» et dit que lanCre cflt
rare et qu'elle montre une analogie surprenante arec les pré-
cédents. Cette dernière est caractérisée par un prolongement <1b
fourreau en foi*me de pédicule. La Tr, ingenita paraît , d tprèi
le dessin de lauteur , tellement semblable k la f^&gimeoia tryi-
iallina , que M. Ehrenberg la dte avec doute comme synonyme.
(1) yorUceUm vaginaia, MaU. Inf. PI. XUV , fig. la-iS.
FoliicuiiHa vaginata, LamarclL, Ajs. sansTtrt. Il» p« Se»
s. ViciMCOLE Âiipdi'Lt. — t^agihiàbla ampuUa (i).
Millier trouTa ou mois d'octobre, dans l'eau de la mer Baltique
parmi les L'ives, cet Infiuoire pins grand que la plupart des
. aoimaux microscopiques. « C*est » dit-ii , un follicule hyalin,
▼entra , en forme de fiole à col tronqué dan» léc|uel est logé un
Animalcule très-contractile , mou, farci de molécules grises ,
tantôt occupant tout le follicule , tan ta t resserré au fond, et alors
agitant en avant des cils vermiculaires conime des flammes on-
dnladtw , on de maniéré à fignrer ùhe fbntaiiie qui eoole ; tantôt
ifalloageaiit sons une forme oblouglië et Tèntme Jusqu'à l'orifice
dli Mlicnleet quelquefois même au delà en agitant quelques cils
flotCanls. Mflller rit nnè seule fois Tanimal complètement épanoui
arançânt hors de rouTertUre un col élargi an sommet en deux
lobei ciliés.
3. VkijNicoLB caiSTALLiNB. — P^aginicoia cryiiallina , Ehr.
PI. XVI his, fig. 6.
Corps tùbiforme od en entonnoir. Long de 0,oA à 0,10 , atta-
ché par sa base au fond â*un fourreau diaphane, urcéolé du
ventru, deux fois aussi long que large.
J*ài Croate cet Infkuofire sui^ les herbes , dans la Seine au mois
tfoetobre, dans les basÉiot du Jatdtn-dee-Plantes , au moit de
novembre et dans une fontaine an sod de Paris, le i8 mars.
■• Efarenberg Ta observé tantôt vert, tantôt incolore et il
Ittribne cette différence de coloration à la présenee on à Tab-
ÈÊtKdk des oenfs. H Fa représenté (Infos. i838, PI. XXX,
%. V) , beancônp pins allongé hors de son Ibarrean qoe je ne l'ai
vVl IBOffHBlcnie*
4. Và£ii«icoli ovale. — P'aginicola oçaia, M. XVI hit^ fig. J.
Corps ovoïde long de 0,Oft$ , au fond d'un fourreau urcéolé
long de 0,048.
Cette eq)èce que je crois bien distincte de fa précédèiife, se
bdùvait sur des 2ygaènies de Tétaiig de Heddon , le 37 mM.
(a; ^orUcdU ampulla , Mùll. Inf. Pi. XL , f^. 4'7 * P* 4^'
FôUicttlind atkputia, Lamk. 1. u. ^ tùtf, BMyd. 1814.
36.
SM HISTOIRE MATUAELLE
* Faginieola iineta (Ehr. lof. W. XXX, f.V) et f^agwicUa
decumheru (Ehr, 1. c. fig. VI.)
M. Ehrenberg a décrit comme eipècef diftinctet deux Vagi-
nicolei « corpi tnbîforme allongé , et à fotfrream bronâtie, loig
de 0,09 , Tirant l'one et l'antre sor les racine» de Lemna à Ber-
lin ; mais dont Tnne a le fourreau urcéolaire , dreaéon perpeb-
dicnlaire, et lantre a son fourreau coudié et comprimé à h
surface du support , comme une celhile de Gellépore.
** F'aginieola foUiemlata (roriiêella folUeuiaia , Ifûller, Inf.
p. i85. — Cothunùa imhtrhU. — £hr. Inf^PL XXX » ^. Vil).
Mûller a obsenré sur le Cjrchps ndmuttu plnaienri de ces Ta-
gînicoles qu'il compare a sa Triehoda^imqiùùnus ^ en la dîrtÎB-
guant parce que son fourreau est un peu rentm an-desKN» da
milieu et que le corps est sessile et non pédicule ; c'eat , dit^l ,
un animaloile gélatineux qui dans son plus grand développe-
ment est aminci à sa base et tronqué an sommet, o& il montre
un bord cilié en fer à cheral. Lamarek en a fait une Follicninis;
If. Ehrenberg donne comme synonyme, soos le nom de Ch
ihumia imberbis^ une Vaginicole à fourreau long de 0,09 uroéolé
et porté par un très-court pédicule.. C'est la présence de ce pé-
dicule qui pour cet auteur caractérise le genre CoûturmU^mm
nous ToyoBS souTent la FaginieoU crUtallme arec un pédiode
court, etàenjuger parles dessins de BL Ehrenberg, ce poomit
bien être le même Infnsoire.
M. Ehrenberg a trouré sur les Géramiums de la mer Baltkm,
une antre Vaginicole de même forme • mais moitié pins pstil»,
qu'il nomme Coihumia maritima (Ehr. Inf. PI. XXX , fig. VŒ);
enfin il décrit sons le nom de Cotkurmia htwmensU (1. c. fig. OC,
p. 398) un Infnsoire du même lien, qui a le corps tm-eourt,
campaniforme , logé dans un fourreau en forme de esm^ porté
par un Icmg pédicule.
Genre YORTTGELUDE.
M. Milne Edwards a établi , dans la nouvebe édition de
Lamarcky ce genre pour une Yortioelle composée maou
qu'il a observée de concert avec M. Audouin «nx Hes
Ghausey . Les Vortîcellides sont des animaux à coifps àDon^
et presque enforme de cornet , dont les bords ne se renver-
DES IRFDSOIRES. 56S
sCTit pas en deliors comme ceux lîea Vorlicelles; ils sont
portiis par des pédiculi's filiformes réunis en arbusculcs sur* i
uiie tige commune , dont la portion supérieure se contracte
en spirale , et dont la base rentre dans une gatne cylindr*'^ 1
que, rigide, droite, unpen éTaséeauBommet, et fiixëepar 1
M base.
zsrFUBOnu» sthéthi^ uxs.
Nous rangeons provisoirement sous cette dénoioi»
Dation divers types dissemblables et sans aucun rap-,
port entre eux ; plusieurs même n'ont de rapport ave<^ !
aucune autre famille du règne animal. 11 est bîea |
probable que des rechercbes ultérieures , en augmea-
laot le nombre des animaux i]ue nous indiquons ici,
donneront le moyen de leur assi^er une place pliu
iveaable.
Genre COLEPS. — Co/ep» , Nitiscb.
[{fiuax à corps cylindrique ou en forme de barillet,
pr^ntanl à l'extérieur des rang:écs longitudinales et (rans^
verses de pièces polygonales , solides en apparence et entre
lesquelles sortent quelques cib droits tr^-minces vibratî-
les. L'pxlrémilé antérieure est tronquée ou festonnée et ci-
liée : l'ûxtrémité postérieure est terminée par deux ou troiff
pointes symétriques.
L'oi^anisalion des Coleps est encore bien peu connue i'
Topadté de leur enveloppe empêche de distinguer ce qui
peut se trouver à l'intérieur. On sait seulement que comme
les Infusoires proprement dits, quand ils sont prËs de mourir
OU comprimés entre des lames de verre , ib laissent exsuder
des disques ou des globules de sarcode , et que finalenicnt ,
leur tégument se déforme et se décompose comme celui lie»
Plosconies. On en voit souvent qui sont en voie de se mul-
^ÊÊtltr par division spontanée.
^Hhiller pbça dans son genre CfTCaria la snile esp^ qu'il
(ififl HI8T01IIF IfATUEELLB
ait cpmme i C^cainia Mrtat prenant ainsi ppiir une queue les
pointe^ très-çpurtes de r^trénùté postérieure. Nitisch you-
l4Dt réformer ce genre si coiiff^ je Aluller proposa réta}ilis-
ses^ent du geore CQlep$i Af, Sçry de sop ç^ ayait prisle
même animal pour |7pe de whi genre DiçérateDe, cpii con-
tient aussi un type tout à fait différent , le Ghaêtooote.
M. Ehrenberg «i^ptVk k g^^ie Ççl^ ^V T inscriTit
d'abord (en 1830) trois, pub (en 1838) cinq espèces qui ne
sont peut-^tre pas suffisamment distinctes ; il lai attribue
une bouche et un anus terminaux , up appareil digsslit
polygastrique , une cuifasse multipartila et k ftrmà pour
type de sa famille des CQlqma qu'il plmee à oftté des Ah
ckriia^ «omme rqHrrfieiitwit d« Bn^béliena cuî^rsissA,
|. CoMr* niussî;. — CoUps hirlU4. •*- PI. XVI 9 f^. lO.
Corps oTOîde, oblong ou cylindricé, grisâtre , long de Ô,OS,
terminé en af ^t par ipi eçuroniia <1b iO ^ iS doptelores qui
correspondent à autant de rangées symétriques de nodules an-
guleux saillants, et temtaié eu assiéM par deux poiulaa spié*
triquement plaeées aa*dasBOus ^ l'aii-
Cet Infuspivf n tropve tràMréq««9!Mii«pt e^ abondanmieat
dans leau d^ Sein^ y^m |ei MyrioiAyllM e( loi ;S|r$PéoBfls; et
mrUmi qn^nd oettA eau a éié cQqaerréfi p^d^ot plqii<pnif nm
dans des bocaux où la végétation se continue ; il na^ ploi Im-
tement que les Paramécies; on en roit souTent qui sont en toîs
de sa mnllipiier par divMîpii apontan^a tfansTersQ. Quand en
tient «ntre dfs Ispeu de Terra ce Cola p; » eomprimé mi fiin«
plement g&ié • on yoit sortir de l'extrémité antérieure ou de
quelque dëc)iirure latérale des expansions de sarcode transpst
rent. On reconnaît bien alors que Fenveloppe tuberculeuse ot
dëcomposable comme le reste, et qu'elle n*a qu^me solidité
apparente.
Mûller a décrit sons le nom de Cercaria kirta (MflTI. Inf.
p. 1 38 , PI. XJX, flg. 1 7-i8), nninfnsoire bien Toisin de eelukri,
et ayant comme lui deux pointes courtes que l*autenr a erasi
lire mobiles; mais U rindiqiif pflfnme mani dans Faan de
DES IlIFU^OXRBt. 56T
mer , où deux foU , à nn an d'intervalle , il en troura plnsieun •
M. Ehrenberg nomme CoU^ hiriu4 (Khr. Inftif. i838,
PI. XXXIIl , fig. i), un Infusoire d*ean douce , long de 0,047 à
0,060, qni doit être le nôtre, mais il Ini attribue une euinaie
réliftante y formée de petites plaqfiiea dont la lolidité m dënkmlre
par l'écrasement entre deux plaqnet de Terre. Gef plaquée |
dit-il, forment 19 rangées longitudinales , on i3 rangées trani-
▼erses, et sont par cooiéqne&t an nombre de 147. Cet anteur
prétend aussi qu'il y a ii| denticules en arant et trois pointes en
arrière. Cependant il donne son Cékpt kirém cenuae synenyioo
de la Cercarin hirlm de Millier*
Le même auteur nomme Coiept HHdh (Inftts. 1. 0. fig. t) ,
un Infusoire presque de moitié plus petit que le précédent , a
corps ovoïde , vert « terminé en arrière par trois pointes et re-
vêtu de 160 plaques environ, formant 14 à i5 rangées longi-
tudinales ou II rangées transverses. M. Ehrenberg distingue
sous le nom de C elongatut (Inf. 1. c. fig. 3} , nnColeps qui nous
paraît être une simple variété du C. kirhu avec lequel il a été
trouvé quelquefois ; il est censé en difiërer par sa forme plus
étroite et par le nombre beaucoup moindre (i 43) de ses plaques
qui forment senlement i3 rangées loDgitudinales.
Une espèce qui parait véritablement bîea distincte eit le C
amplMcnnihiu de cet auteur (1* c- ^» 4) '• ûUe est caractérisée
par sa forme plus courte , un peu plus large que bante ; par les
dents inégales qui entourent Textrémité antérieure et par les
trois pointes pins fortes de l'extrémité postérieure ; la inrface est
annelée et montre 12^14 bandes transverses : à Tintérienr se
Toient 10 à 1 1 grosses vésicules stomacales remplies d'aliments, et
«pialques autres restées vides qni, suivant ranteur, appartiennant
peut-être a l'appareil génital. Cette espèce , observée comme les
précédentes à Berlin, n'a pu être colorée artificiellement par l'in-
digo. Sa longueur est de 0,09.
Le C. incurvui de M. Ebrenberg (1. c. fig. 5) , long de 0,06 ,
snbcylindrique , un peu courbé, revêtu de sSG plaques trè»*
convexes formant 16 rangées longitudinales, ou autant de ran-
gées transverses , et terminé par cinq pointes , est probablement
aussi une espèce distincte.
S88 HisTtfkHE HATinimu
Gbirb. PLANABIOLE. — Pkmariolu.
m
An. àcorp6laiiidUiroriiie,obloiig,diTenai^ finiiaix
et replié «a bord , omyeze et glabre ea deasm , ooMiTeet
dUé en deiBOQS.
J'inscris prorâoirement sous oe nom des animany trèi-
semUables aux Planaires par leur aspect et par leur oo»
sistanœ, mab dépourvus de bouche et de tomantEeorifioe
externe, non ciliés partout, mais seulement pour? us ca
dessous de db longs et .très-fins.
FtAMÂiioLA soooi. — PlanarMa nthra. — PL VIU, flg. 1 1.
Corps lameDifDmie, rooge , grannié , kmg de 0,10 ; rétréci m
arrière , élargi en avant avec dieox pUs en fbfane d'oreflles.
Cette espèce était eztrftmemeni sbondento sur les dâvîi de
▼égétanx, dansl'eandn canal desÉtang^èCette, le ■•'mani84o.
Gbhioe. CEUBTONOTE. — OMaMêm. .
An. deformeobkmfuccontexeaet hériasésdeaoieBei
d^écaOles en dessus , plans et pourvus en deaaoïia de cfls
Tibratiles très-minces ; terminés en avant par un bord
arrondi, près duquel est une bouche distincte, et bttr^
qûés en arrière ou temiinés par deux prolongenienla ean-
difiNrmes.
Les Ghœtonotes, par leur forme symétrique , parlessoia
ou appendices dont leur dos est revêtu , et par leur ly-
parencc de tube digestif permanent , s'éloignent beaucosp
des Infusoires pour se rapprocher des Systolides avec lesqndi
M. Ehrenberg leur attribue encore un autre rapport ca
disant qu'ils se propagent par des oeufs peu nombreux cl
d'un volume relativement aussi considérable que celui des
œufs des Rotateurs ; cependant ik diffibent beaucoup ausn
des Systolides , par l'absence de toute armure dentaire et
surtout par l'absence d'un tégument résistant , et par l'ab-
DES IHFUSOIIŒS. S69
sctice de cette contractilltë qui est tout à fait csracti^riMtque
chei les Systolides.
Muller a placé parmi ses Trichodes la seule espèce de
CliKtonote qu'il ait connue. M. Bory a réuni cette même
espèce avec le Colcps dans son genre Dicéralelle. M. Ehren-
bei^ a institue le genre Chiietouote en 1830 , et ill'a inscrite
parmi ses Rotateurs (Systolides] dans la première famille ,
celle des Ichtiiydiens qui , suivant cet auteui' , doivent avoir
un organe rotatoire simple , continu , à bord entier ; mais
dans le fait , les cils vibratiles de la face ventrale des Chœ-
(oootcs ne coiistituent point du tout un organe rotateur.
Les Chictonotes ne se trouvent que dans les eaux douces,
pai'ini les herbes aquatiques ; ils se multiplient quelquefois
beaucoup dans les vases oti l'on conserve ces eaux avec des
lofltdles d'eau.
]. CBf TOHOTE ÉcttLLEnx. — Clurlonotut iguammnius. —
PI. XVIII , flg. 8.
Corps allongé , un peu rétréci ver^ le tiers antérieur , et renflé
au contraire dans sa moîlié postérieure, long de 0,41 à 0,SSi re-
vêtu en dessus de poils courts , élargis en manière d'Mailles poin-
tues régulièrement imbri(|uées.
Cet animal s'était multiplié beaucoup , au mois de janvier 1 840,
dans UD petit bocal où j'araif conterré des Spoagîlles on i838,
et que j'avais apporté de Paris à Toulouse avec tout ce qu'il coa-
tenait. Vu par detsui. ce Chietonote paraît couvert d'écaillés
traniTerses formant sept rangées longitndinalea engrenées ma-
tnellemeut ; maii quand il se recourbe et quand il «e taiise voir
de profil , on reconnaît qne les écailles ne icnC mitre choie qua
la baie d'autant de poils courts qui recouvrent tout le dos et
nidine les deux branches de la bifurcalion postérieure. La bourbe,
qai ordinairement i4s voit comme une ouverture ronde bordée
d'nn anneau , m'a para quelquefois entourée de quatre ou cinq
petites papilles ; \et cils vibratiles de la face ini'éiieure sont très-
lom». rayonnants, et ne se voient bien que sous le tiers antérieur.
^■IL Khrenberg a nommé Chtrlonolm miiximus , une espèce qai Ml
Hant-étro ta mt^me que celle-ci : il lui n>si^ne wia longueur de
570 HISTOlBf HATUEEUA
Oyis «0,12 , et dit que son œuf eit long de o, 07, mais Uie borne
à dire que les soiei dorsales sont courtes et égdes, sans iiien-
tionner leur disposition en écailles.
9. Ga4ETO»0TB MOUBTTI. — CfuftoH^tm loTUi» -— PL XVUU »
fig. 7 (0.
Corps allongé , renflé au mUieu , on peo étranglé , en manière
de Qoa an-dessous du quart antérieur qui est arrondi comme nue
tête; long de p^iO àO>ii ; hérissé en dessus de longs cils noi
▼ibratiles.
JTai obserrë fréqnismment cet animal dans les rases où je con-
servais depuis plusieurs mois ou même depuis plusieurs annév
de Tean de Sekie ou de l'eau de marais arec des herbes aqns-
tiqnes. Quand on le Toît de profil , on reoçnnatt bien que sou
do4 ^ çpu^^rt d'ikipmWs entre lesquelles sortent de longs ciU
droits.
M. Ehrenberg caractérise cette espèce par la plus grande lon-
gueur de ses soies donaks postérieures; il lui attribue un oeof
aussi long que le tiers du oorps. Le mime auteur adniet une troi-
sième espèce , Ch, hrevU moitié plus courte , mais propoition-
nellement plus épanse, ayee des soies dorsales rares j et doùt Tceof
n'a que le einquième de la longueur du corps.
* Icbthtdh. — JchU^^rdium^
M. Ehrenbçrg a formé le genre lehthjrdium , ponr un animsl
qui diffère des Ghaptonotes par l'absence des poils , et qui pré-
sente de même son extrémité antérieure renflée en tête , et son
extrémité postérieure bifurquée , et un tube digestif droit La
seule espèce de ce genre, lehthjrdium podura (Ehr. Infns. i838,
Pi. XLIII , fig. 2) a le corps long de 0,06 à 0,18 , linéaire obicmg.
L*auteur cite comme synonyme , mais à tort , la Cercaria podurû
de MQller (Inf. PI. XIX, fig. i-5 , p. 124), qui paraît platâtie
rapporter à quelque Englène. En effet, Muller dit qu'elle se meut
en tournant fur sou axe.
(i) Tiiehoda anas ^ Mûller, Zool. dan. prodr. add. p. 381.
Trichoda Inxus^ Mûller. Inf. pi. XXXÏ, fig. r»-7.
Urachionus pilosut t Schrank. Bcyti'. p. m, pi. IV, fij*. 3^.
DiceratcUa larus , Bory , Encycl. 1824.
ChœtonoUts larus yTMr, Infus. i838, pi. XLIII, fig. \.
DES IHFUSOIRES. 571
LIVRE IIL
OBSERVATIONS 0lSQrÉRA|<E8 8II|I LB8 8YST0LIDE8.
CHAPITRE I.
SiFIlfITION.
Les Systolides pont des animaux microscopiques,
presque aussi petits que les Infusoires» et comme eux
dérobés à notr^vueparleur extrême petitesse; maisîls
•ont doués d'une organisation bien plus complexe , et
qu'on aurait à peine soupçonnée avant les découvertes
de M. Efhrenberg , qui , le premier , -fit voir qu'ils doi-
vent être séparés des Infusoires» avec lesquels on les
avait confondus jusque-là.
Les Systolides sont des animaux symétriques , con-
stamment revêtus d'un tégument résistant, flexible ,
an moins en partie ; ils sont susceptibles de se retirer
en se contractant sous la partie moyenne de ce tégu-
ment , qui oflfre quelquefois l'apparence d'une cuirasse
solide ; et c'est de cette faculté de contraction que vient
leur nom de Systolides. Ils ont un canal digestii ordi-
nairement droit, avec deux orifices opposés, et sont
pourvus le plus souvent d'une paire de mandibules
engagées dans un bulbe pharyngien musculaire. Leur
bouclic est ofdinairemenl entourée d'un appareil
charnu, revêtu de cils vibrntilcs, qui , dans certains
572 HI8T(»RE ffATUBIUiB
cas , par la régularité de leur mouvement, présentent
touit à fait l'apparence de roues dentées tournant aTcc
rapidité. D'après cela^ on a noquné Rotlfères q[i)elques-
uns d'entre eux et Rotateurs ou Rotatoirer la classe en-
tière , ^oiqu'un grand nombre de genres n'aient
point du tout cette apparence de roues.
Enfin t ils sont tous hermaphrodites.» et se reprodui-
sent uniquement par le moyen d'oKifs peu nomhreiix
et d'un volume relatiTement trèsKxmsidéralile. Ces
œufs édosent quelquefois avant la ponte , et lesfijsti^
lides alors paraissent être vivipares. L'ovaire est tou-
jours bien visible dans les Systolides ; mais il n'en ot
pas de même des (urganes mâles, que M. I&re&l«s
attribue à ces animaux. Les muscles y les nerfj^, ks
organes des HSûBy les vaisseaux, etc., qlie M. Ehrea-
berg prétend avoir reconnus chesles Rotateon» et ki
autres détails découverts par M. Dojère;, dans ks
Taidîgrades, ne nous semblent pas enooce. dewir
fournir des caractères précis pour là définition des
Systolides en général. Cependant tout, dès à présent,
tend à nous prouver que rorganisatùm de ces ^«îi^^mit
est coosidérablement plus complexe que celle des Info-
soires , et nous ne doutons pas que de nonvdks
recherches , entreprises en suivant la marche adoptée
par M. Doyère , ne nous révèlent prochainoncnt nae
foule de faits mal connus ou mal interprétés anjoo^
d'hui. Voilà pourquoi , dans Tattente de ces résoluts
probables » qui permettront de classer définitivement
les Systolides , nous avons 'voulu nous borner id s
une simple esquisse de cette classe d'animaux.
DES IHFUSOIAES.
CHAPITRE II.
DES TÉaVUERTS ET 0E9 ORGAH» LOCOHOTEVBS.
Les Systolides sont tous revêtus d'un té{;uinenl ré-
sisUnt, plus ou moins flexible, qui ne se décompose
|ins.iu£sir.ipidemeiit quele reste du rorps, et qui pré-
sente en .ivnnt une ouverture plus ou moins grande,
par tnquellc la substance charnue iolérieure est mise
en coDliict avec le liquide environuant. Ce tégument,
peu contractile par lui-même, est susceptible de se
plisser, suivant plusieurs lignes louj^i tudinalcs et tran^
verses, en formant des segments qui rentrent plus oin
moins les uns dans les autres, comme les tubes de
lunettes d'approcbei le segment moyen présente ordi-
nairement plus de consistance et devient quelqucfoÎB
une cuirasse membraneuse régulière. La partie anté-
rieure, nue ctdiversement garnie d'appendices clianias
et de cils vibratiles, se relire de même totalemeot k
l'intérieur, et dans les espèces susreptibles de résister
à la dessiccation, comme les Rolif'èrts et les Tardi-
grades, le tégument prend un aspect corné, et protège
toutes les parties essentielles contre les agents exté-
rieurs. Ces animaux, dès l'instant où ils ont commencé
à manquer d'eau, ont retiré en dedans toutes les parties
Baillantes, et n'ont plus formé qu'un globule un peu
translucide.
Au tégument sont fixés quelquefois divers appen-
dices, comme les ongles des Tardigrades et ceux de
l'Emydium, qui possède en outre des soies cornées ; et
les cirrhes ou les arêtes des Polyartlires et des
irthres, les pointes de la ^cuirasse des Brachio-
76 HI8T01RJB RATUBEIiIiE
essentielle de l'animal , c'est le produit d'une sécrétion
muqueuse qui reste seule en prenant plus ou moins
de consistance , de manière à présenter soit une masse
gélatineuse molle , soit une membrane résistante , on
qui sert de ciment à des particules terreuses eu aux
excréments de l'animal , et donne lieu ainsi à la forma-
tion d'un tube analogue à celui de certaines Annélîdes
et de certaines larves dinsectes.
On observe trois modes de locomotion chez les Sjs-
tolides. Le premier, et le plus fréquent , est la natt-
tion produite par le mouvement régulier des cils qui
entourent la bouche et ses appendices charnus , soit
que ces cils plus longs produisent une app^uienoe de
roue dentée , ou que plus courts ils s'agitent simpk-
ment d'avant en arrière.
Le second mode de locomotion , analogue à cdtfi
des Sangsues et des Chenilles arpenteoaes , s'obsem
attemativement avec le premier ches les Rotiffcres; il
a peut-être lieu aussi chez les Albertia , les Flosca-
laria et chez les Mélicertiens. L'animal fixant l'ex-
trémité de sa queue ou sa ventouse terminale à use
surface solide , prend ainsi un point d'appui pour , en
s'aUongeant autant que possible , chercher avec sos
extrémité antérieure un autre point d'appui , duqud
il rapproche tout à coup l'extrémité postérieure; se
fixe de nouveau pour s'allonger encore et recommen-
cer cette série d'actions à chaque pas.
Le troisième mode de locomotion , enfin , ne s'oIh
serve que chez les Tardigrades , qui sont pourfv
d'ongles , au moyen desquels ils mardient ou grimpent
sur les corps solides.
Plusieurs Systolides vivant habituellement fixés par
leur ventouse caudale, n'ont d'autre mouvement que
DES INFUSOIRES. 577
la contraction et Tex tension au dedans ou hors de leur
fourreau^ s'ils en ont un, ou sur leur point d'ad-
hérence; Tagîtation des cils dont la plupart de ces
aniniAux sont pourvus n'a. pour objet alors que de
produire dans le liquide des tourbillons destinés à
mettre sans cesse de nouvelle eau en contact avec les
organes et d'amener les aliment^ à la bouche.
Sous le tégument des Systolides se trouye presque
partout une substance charnue, molle, diaphane ,
diflluentc , semblable au sarcode des Infusoires et à la
substance charnue des Naïs et des jeunes larves d'In-
sectes. Celte substance, contractile par elle- même, est
souvent étirée en cordons qu'on pourrait nommer des
muscles, comme Tout fait M. Ehrenberg et M. Doyère ,
mais il faudra it'alors modifier beaucoup la définition
d'un muscle f et je dois dire que je n'ai pu encore,
comme ces npteiirs", apercevoir de difierence réelle •
entre ce qu'on pourrait' nommer des mnsclas et des
aerfs chez les Systolides.
Cette substance charnue , en apparence homogène ,
parait être seule capable de produire ou de porter des
cils vibrçtilcs chez les espèces qui en sont pourvues.
Ces cils y tout à fait semblables à ceux des Infusoires ,
également mobiles et contractiles par eux-mêmes,
ejL susceptibles de s'agiter dans toute leur étendue ,
s'observent non-seulement sur toutes les expansions
charnues qui entourent la bouche , mais aussi dans le
tube digestif, où leur présence est démontrée par l'a-
gitation des particules alimentaires, et dans des espaces
interviscéraux , et quelquefois même à l'extérieur
comme à l'extrémité de la queue des Ptérodines.
Chez les Rotifèrcs et chez les Brachioniens qui
oHrent l'apparence de deux roues dbtinctes , et chez
INFUSOIRES. 37
578 BISTOIIIE ITATURSLLE
les Mélicertiens qui oui la bouche entourée dune
itès-lar^e e](pansio& en forme 4e ,c(^erétte coniinue ,
ou sinueuse ou lobée > il i^'existe qu'un setk) rang de
grands cils vibratiies d9nt le mouvement .successif
produit bien l'apparence d'Une, voue toulmânt atc€
rapidité ; ches les Furculariens , au contraire , 1^ cib
vibratiies^ diyersement groupés, gamisseflt touteia &çc
interne du vaste entonnoir qui conduit aii pharjfnx,
cependant alors aussi les cils de la rakigée externe sont
les plus forts et produisent <J[uelqurfois assez dis*
tînctement Tapparence d^une ou de deuv roues.
Ce mouvement de roues a é(é pris sinùfe&nement
p6ur une réalités plus tard y on reconnul -que.ce'ne
doit éite qu'une a^>paiiencé , et on Voulut l'expliquer
de divetlses manières. Ainsi M. Dutrdbhet a admis (^
le bord de Torgane rotatoire est oçcupq par une mqi^
Mrane plissée bu gaufirée comme ks fraises cm sol-
luettes du sdzièihe siècle , laquelle membrane , s'agi*
tant d'un mouvement ondùlatbive% . produit tanUl
l'apparencfe d'une rangée de perles, tantôt celle d'âne
roue dentée. M. Faraday a attribué, toutes ces ap-
parences à dès illusions d'optique ; en s'uppo^nt, par
exemple, ijue les cils fléchis rapidement et isolément,
et rendus ainsi momentanément* invisibles ^ se rs-
dr^seraient succesasivement ^t avec lenteturt de ma-
nière à devenir plus >rsib1es.
M. Elbrenberg \ enfin ^ a supposé que chaque dl fi-
bhitile est pourvu à sa base de quatre muades qtd k
meuvent en lui faisant décrire une stirfiice cdniqae
dottt le sommet est à lltiserlion même du vi^; il en
résulte y dit-îl ; que .durant ce mouvement , cfaaguecil
est altematîvemcmt plus près et plus éloigné 'de l'œil,
et conscquemment tantét plus , tantôt moins visible.
DM UIFOSOiRSf. 'S79
Aucun de ces ^modos d'«xplicaUoii n» ttoui pa-
raisftaat aiccepUble» août ed pfopdfeOM igi auiffo en*
invitant les observateurs k la. vérifier sur ceriaiiics
grosses espèces' de ^jrsIoliAes-, comme rHydatinê
<(uand élïç est emprisonnée entre des lanies de verre>
et sur les I^ucbplii;yens et Bursariens / et* en parti-
culier sur le PldgiûOHka dont likws. avons .dqÀ- parlé
sous ce rapport (voyez pay» Wk).
Notre explication des agparencés produites parle
mouvement des cils vibra tiles repose su^ce fait* ^ne
si des lignes égales et parallèles sont paiement espa-
cées , et ((ue si quelques-unes de ces lignes i prises
à des intervalles égaux » viennent i âils inclinées sur
les lignes voisines / elles produiseni des ioterseclions
' ..plus sombres , qui , d'une certaine* distance/ seront
. comme de$ badmres- également espacées Ssur le lland
précédemment nmîforme- Ôr, les xib vibrutiles, étant
rangés pHarallèleûxent et également espacés , jnéfractc-
ront ou intercepteront tous également la lumière , et
. aucun tte sera plus visible que fes autres ; mais si , par
iiuite At Tcigitation qui se propage le long de cette
rangée ée ci^i quelques-uns^ momentanément plus
ia^ifeiés ,. sefk'ouvBnt jutta-posés sut les cib vtyisitas ,
'là lunodl^é sera plus interceptée « et il en r&ultera une
i»aBcl^ plus large et plus obèoure. Onoonçoit donc que
tous les cils venant & s'inclinât de pt'odie -en proche ,
il en résultera: m[ie succession de juxia^peettioas ou
^intersections app<-l^entes qoCon verrs w moavK^r
, (dan^ le seâs de la propagation du mouvement ; or, si
dMcunç des intecsections ^ tout en se mouvant, cpor
sterve la xAtàA fomie êOm^oote prodjuile par un même
nombre de lignes égales , et également inclinées les
Hkîes par rapport aux atttm ; il en résulte tont à fait
37.
580 ' HISTOIRE NATURELLE
pour l'oeil l'apparence d'an corps solide de' formé dé-
finie comme, une flent de sçi^'ou de rouç qui se ment
unifoni)ément ; conséquemment aussi Toir Comprend
comment les rangées rectflignesjle cils des Pls^otoinei
et des Leucophres parmi les Infusoires , et .celles dei
tentacules d'Àlc^onelles et de Flustres. produisent
Tapparence d'une chatne sans fin ; et comment , d'un
autre côté , les x^aé^ circulaires de cils chez les Syl-
tolides produisent rappa];0ncê à'une,roiie dentée en
-mt>uTement (t)*.. ' ' . " .
En outr^ ties cils vibratiles , il existe chez difet$
Systolides d'autres cils roides comme des. soies* en ap
parence, mais cependant 'mous et sppntanément dé-
coQiposables' à' l'instant de la mqrt , comme les cils ri-
bratiles.' ....
La substance charnue* des Systolides , -considérée
sous le rapport cle sa contractilité , forme en avant di-
verses massés globuleuses pu mamelonnées portant lei
cils vibratiles autour de la boilbhe , ^ qui ne peuvent
. • ■',
(i) Pour (aire copnpreodre Vapparence produite par le raouTenent
des ciUy nous ayons représenté au bas de la planche XIX Uposilion d'âne
rangée de cils â un inslanl donné , el nous supposons <^e des dit drntli
parallèles et également espacés, sont 'susceptibles M*osctller socccsù-
irement comme le cil AB , le premier de la série , «t parcoarenL?ebacn
d'un mouvement uniforme un angfe BAC dlont le aommet esC^u poiil
d'attache, en s*écartant à droite delà perpendicnl&ire AB, jusqaict
qu'ils aient atteint la position AC pour VeTenir avec la même Titeiisà
leur position première A B , et recommencer Indéfiniment le lAémetrsJct
dans un sens et dans l'autre ; mUs les 6i1s ât la rangée 041 commeneoU
leur mouvement que (es uns après les autres , chacun é(;iat en a^sacc
d'un quatorzième de l'oscillation totale sur celui quf le soit imnedn-
tement à droite , on en retard de la même quantité sur celui qui le pré-
cède à gauche. Ainsi de quatorze eu quatorze , les «ils dm la rahgre'se
trouvent dans une même positiofi; et une série nçctiligne de dU ^
mouvement oft're , â un certain in&lant , l'api^arencc indiquée duu la
j^lanche XIX, où^ de ]4 ep x4 cils, on voit une iolcrscction ombrer, b-
■■ .9MB IITFUSOIRES. • 881
kft nommées ni dès' muscles , ni des "nerfs \ d'autre
Mrt, cette substance charnue C4)ntnictile forme à
%iitërîçuF plusieurs cordons- irréguliers qui remplis-
oit les. fonctions des muscles, niais qui n'ont point
% strùq^ure si régulière des musclas chez M animaux
ftWilés. Kf . Ehrenberg a cependant attribué ^es
noscl^ striés à ^i^fiuchlani^ triquetra) M. Doyère ,
oofidéraht aussi ces cordons charnus comme deft mus-
les bien définis , en a pprté le nombre à'plus de 300
heàfiJes Tardigrades.
La grande transparence de la substance 'charnue des
tjgtblides né pem^et pas»de déterminer exactement la
lature de quelques masses arrondies non contractiles,
t ^i «ont 'peut-^étre des glandes'; mais^quelles que
nent l'apparence et la 'destination probable .dé ces
ias9Q3 charnues 'y leur consistance^xarait être molle et
lutuieuse autant que celle du sarcodç des Infusoires ,
a même aussi elles se décomposent en se creusaiK de
m
■elle saviacé uaiformément de gauche à droîtf, pmM|n« ehaqn» cil
lit weodre sdbceMiTament la position dejcelni qui U tfnit à droite.
Si en elTet^ on suppose U durée de roscillation partagée en quatorze
aleata « m cil oecupeo^ sucç^iYementJes pos^Cions AB ou A-o , A- 1 ,
j% , A-3 . A-4 . A-S , A-6 , A-7 , dam la figure BAC , pendant la pre-
iAftf moitié de roscilNtion, le mdùvement ayant lien de gauche à droite.
fd^miire poeition A-7 ou AC est la limite de la demi-osctUatîon , et
C0flMBencement du mouvenient en sens inverse oo'dlie droite a gauche.
If atotres positions pendant la seconde moitii.'de l'oscillatioil , le mou-
ItMatayan^lien de droite à gauche, sont, A-B , A>9^Â-io, A-i i , A-13,
•t3^ A-74 > ^* positiotf Â-i4 est là même que A B on A-o , ceat la li-
ile ^e U seeende moitié de. l'oscilU^on et le comfaiêncement d use
Minrene oscillation. '• .,
Ainai les intersections sDus l'apparence de dents paraîtront s'avancer
liiirménient dans le sens où le mouvement d'oscillation se propage ; ce
ra l'apparence d'une chaîne ou d'une rangée de perles, en mouvement,
lajé le cas d'une rangée rectiUgne de cils ; ce sera l'apparence d'une
mm dentée, si les ciU sont disposés autour d'un lobe on d'une expansion
rmlaire.
SSB - B18TCI1IC IIATiniRLC
vacuoles qiiiind Toatmah yn «fs^er de Tiffe , on quand
il ont tenu Gomprîmë entre de» lamea de Terre ; on Tek
d'ailMurs aussi dans ce cSis des disquee 9n des globales
sarcodiques p9rfail;isiiienl diaphanes ae délaeber de hi
niasse qiâ. p>orle loi eils , o» en 'exsuder 1^ traders k$
téguments.
•-
GHAPITEB III.
. DBS iÉ>R04HBS DIGISTIÎÎ Pl^S STST^IV'M-
Chez tous les Systolides , rapppreil digestif est bien •
dî^linct; il se coqipose toujours* dW àihal presque
droit, à parois épa{sse« , ' plus pu moiii^ renfie ca
différents eùdroils'; orainaireqiçnt il présente à ion
origine ou au fonà à'uxi large orifice hucoil un appa-
reil maxillaire, couvent tr&SHB0iBpIi((u4 1 for]i\é4'oQe
paire de mAchoilres trÂs-mohi)e^ portées par.onç sorte
de châssis dii par un système Je leviers articulés qu'en-
toure une masse ^arrondie' charnue trèsrcontractile.
Le canal digestif est revêtu intérieurement de cils vi«
bratiles que Ton voit "dis tinqtemept en t^ertaina dte , et
qui d'autres fois'maniCsstent leur présfnee par le lou^
billonnement qu'ils prodUi/sént dans h- masse des sub-
stances avalées • comme cela se voit aussi dans ThitettiB
des FluslreA, dçs Aplides , etc. Le yëstibule on Tavuit-
bouclie , ordipaireinrot très<tvaste pu dtt moins Irè^
dilatable , montre plus distinctement encxii^ des cib
vîbratiles. M. Ehrcnberj^ a voulu désigner par des dé-
nominations particulières les Syjitelides rotatears,
qu il nomme aussi Iri/usoires monogastriques , snirant
la forme d^ leur intestin , pour lequel il distingue
quatre dispositions principales ; ainsi , il homme Thi-
chélogastriques ceux con\me l'^/f eero/^ea et le Chœto-
918 nrpusoiiB». MB
notus^ qui , dëpourvuji ^e mâchoires , oui un phaiynx
très-allongé ; ceux au contraire qui oat des mâchoires
et un pharynx courts sont des Cwiogasirique^ ; si Tinr
lestin est simple 'comme chez les Mydaiines , ee sont
des Gasêei-Qiiàies ; si IVnteitin est divise par un vétrér
cissement en deur moftiés , dont rantérieore parait
être un estomac , «t la postérieure un gros intestin
comme ohex les Brathionsi ce sont des TraçhétocyS'^
tiques t si Pintestin rétréci, en forme de canal délié dans
toute sa portion antérieure , présente en arrière seigle-
ment un clai^issement en forme de doaque , comme
dans les Rotifèi««. .Cependant cet auteur lui<-méme
reconnaît que ces caractères , tirés dp Porganiçation
intéheupe» ne peuvent élre employés à la dasiification
de ces animaux. Des différences beaucoup plus impor*
tantes s'observent dans k forme et la structure de
l'appareil maxillaire jst du pharynx. On doit signaler
d'abord la stmiêture de cet appareil obex les Tardi-»
grades, qui Qn( labouche non ciliée , rétrécie en tube
011 on suçoir, et les màcHbires effilées presque comme
celles des Insectes suceurs et des Aeariens. I^a plupart
des autres Systolides'out au contraire la bouche lar-
genient évasée ou située au fond d'un large entonnoir
dlié; quelques-uns 'i pomme l^s £nterpple(ij sont
tout à fait dépourvus de ipâchoixes . quoique rcssem-
bfant d'ailleurs aux.«FurcuIaires et aux Hydatines;
'd'tutres ont bien des tnâchoires , mais n'ont point de
tils vibratiles autour et eu avant de la bouche, comme
les Floscuiaria et les Lindia.
Tous les autres Systplides, ayant des mâchoires
enchâssées dans un bulbe pharyngien musculaire,
mobile et protractile , au fond 3'un vestibule cilié, se-
ront encore distingués suivant la forme de ces ma-
584 HISTOIRE NATCKELLB
choires : ainsi y les Rotifères ont leurs mâchoires en
forme d'étrier, opposées par la base, et portant
deux ou plusieurs petites dents couchées paralltteinent
comme les flèches sur un arc.. Le bord externe , qui eit
en demi-cercle , fournit im poiiit d'atlache aux mos-
des du bulbe pharyngien , et ;;tiré[iar eux , il s'élèit
et s'abaisse fortement pour produire , pendant la man*
ducation , le mouvement des mâchoires ; leur bord iiv-
teme est composé de deux barres transvefsef un peu
arcpiées en dehors. M. Ehrenberg , pour indiquer, par
des dénominations particulières , les calraclètes tirti
de la forme des mâchoires » nomme Zjrgagomphia (de
CV70C, joug, et, TOfifcoç, dent mâchelière ), ceux qui atec
un tel appareil maxillaire n'ont qu'une fMiiVç de pe-
tites dents couchées sur l'éfrier de chaque côté; il
nomme ZocAo^ompAia (deXox^c'» troupe)*, ceux qui,
ayec le même appareil , ont plus de deux dents coa-
diées parallèlement sur l'étrîer: Tons les autres , qu'il
divise en Monogomphia et Pofy-gomphia^ ont do
mâchoires plus ressemblànifes à celles des 'animaux
articulés, et composées d'un assemblage de pièces ar-
ticulées qu'on pourrait , jusqu'àr un- certain point,
comparer aux deux paires de mandibules -et de mi-
choires , à la lèvre , à la lang|uétte et aux palpes la-
biaux des Insectes. En eflet, chez beaucoup deSjsto-
lides , on observe de même une pièce centrale impaire
sur laquelle s'articulent deux branches simples qui
vont s'appuyer ou s'assembler) à charnière , au milieu
des pièces mobiles et articulées, support des mâchoires
proprement dites , et leur transmèllent ainsi tout l'ef*
fort de la masse musculaire moyenne .pour les faire
mordre sur la proie, 'en leur fournissant ub point
d'appui quand les muscles latéraux tirent en arrière
DES IRFpSOtRES. 585
les branches externes qui portent les mâchoires.
J'ai proposé , à l'occasion de la description de YAl-
bertia ( Annales des sciences naturelles, 1838 , t. 10 »
pag. 177) , de distinguer lés pièces îfrincipalés de cet
appareil maxillaire , eu nommant support {fulcrwn)
la pièce centrale impaire avec ses deux branches.articu-
lées » et fût (scapus) , chacune des bran<;^m latérales
terminées par ja pointe (ocie^) articulée» simple ou
multiple , qui est la mâchoire proprement dite.
Non-seulement on observe des diilérences notables
dans la forme des mâchoires et dans les dents plus ou
moins nombreuses qui l^s 'terminent ; maik aussi on en
voit dont le bulbe muscuiaire,'beau<;oupplud mobile,
peut, ens'avançant considérablement, porter lesmâ*
choires tout à lait çu dehors du bord cilié. Gela per-
met à l'animal à'ailer chercher et d» saisir, sa proie,
au lieu d'attendre que le mou^ementdes cits vibra tiles
l'attire au fond du pharynx , comme il arrive -chez la
plupart des Systolides ciliés.
• ' Le bulbe musculaire est pr^que toujours agité d'un
•môuvemerit de contraçJtiQp pétistaltique assez régu-
lier, qui l'a fait prendre pour un rceur par. plusieurs
des observateurs précédents. Le rés|ilt«it de ce mouve-
ment péristaltique est d'ouvrir et <le fermer les ma-'
choires; lors même qu'il ne passe pas d'aliments so-
lides;
M. Ebrenberg ayaut eu l'oicxasion de faire sécher
•* une grande quantité de Brochions,* qui s'étaient mul-
tiplia éxtraordinairement dans un vase , a constaté
que leurs cendres contiennent beaucoup de phosphate
^6 chaux ,' qu'il croit provenir de la partie «olide de
• leurs mâchoires..
A l'intestin sont annexés ordinairement divers ap-
68S' HUTrcniB wAtumu»^
pendiccft avales «n allongés, db$parfs
M. EhpesbMg, apvès avoi^ topposé
vaiaiit étva des iestioulem a^Mt arrêté k V<
d6 soBt'daa glaii^ai sécrétant une km
i fiidliltâf IWp de la digasticn. Ces appendiops sont
djaphanas , sans stnictare app>^^c> V et on les Yoit
tré^BemnijAvl'fi^tisés de vaeuo}as pl||| <m< moins pro-
fonde^ , qui f^enaal à s^efiaoar peu k pea ^rpamssott
quelquefois oomm^^des disques Iranalliqideef fiiM
t'Albeptia , ^ni a deiUE- jMiires d^^ppéndio^ «n^'des on
. réniftirines , tenant par un pédieole eouvl au eommcâ*
oement^eVintestin , on reGonnatCquié oe^tet des sacs
susceptibles de se eoatracter , en refoulant ^dans l'in-
testia leur eonte&ù qui les remplit de*nouvoan qvmni
ils qe dilatent bientôt après ( dans ce' eas » an motus ,
' ^n'peiit done cëosidérer -ces* appendices pomme dst
coecums plotAt que comme des glandes.
D'autres èrganek glandcdeur^ appliqua à la surfue
de l'intestin ou logés dans l'épaisseur {le eee paroi^i
pourraient bien remplir lea fonetions du Soie , ainsi
que chez certaipes Annélides. . '
G.HAPITàB iv. - •
D^8 pBG^NBs' Génitaux' DBS sts^lid^s.
Les Syslolides montrept tous, quand .ils isnl
aduKes , un oraire bien distinèt contenant des cmirs
peu nombroux » ynais d^ime grosseur^caniidaraUfi ve-
lativèm^nt au volume de laniibal ; eee neufs traiijip^-
ventf baissent ordioairament^voir dans l'intérieur ip
• - ■
jeune animal , ou au mûias sef michoirea , qui soat
formées de .très-bonne' heure , et les pointa rougsi
qupn a pris pour des yeux.
MBS iwfuaonBt* 687
Pendant Li laiaon obaude , les muh ne tardent pas
h éclore; mais à Vapprqdie de Tbiver ils acquièrent
une ooque plut épaisse, aourent épineuse, et sont
destinés à n'édlore qu'au printemps suivant. Cm œufs
épineux, observés par d'anoims miorogmpbos, avaient
été pris pour toute autre chose) M. Tnrpin notam»
ment lés vi^pporta i|u règne végétal.
Ofaes certains Syslolides, tels que les Rotifères et
'les jâiierH^^ les eoufs éclosent avant d'être pondus ;
cependant epè animaui , de même que tous les autres
. Systolîdes , ne sont pmnt réellement vivipares, car en
même temps que les pmbryons déji^ éclos qt mobiles ,
on voit dans leur ovaire des œufs à divers degrés de
développement entièrement semblables à ceux des
espèces vofsines.
Plusieurs autres Sjrstolides de la famille des Bra^
cbioniefis portent leurs œufs attachés ^ la base de leur
queue ou h la j^arlie postérieure 4o leur cuirasse. Lies
Tordigrades présentent une particuliirité remarquable
en ce qu'ils 'abandonnent.leurs csufs dans la peau dont
ils se dépouillent.
Gomme tqus les Systolides sont pourvus d'un ovaire
et qu'on n'a pointobseri^o chez eux d'aopouplement,
on est porté'à admettre que c^ animaux se propagent
par monogénie, ou qu'au moins ils présentent un her-
maphrodisme complet : -pour justifier cette dernière
opinion y M. Ehrenbe^g a. cherché des organes mâles
chez les Sjrstolidçs , et.il a cru pouvoir nommer testi-
cules deux cordons laténiux, sinueux, qui nous p<i-
raissent plutôt être en relation avec les organes vibra-
tiles intérieurs ou orgnncs respiratoires. Mais ces cor-
idoùâ ne s\iperçoivcnt pas toujours , et Ion n'a aucune
preuve directe de In justesse de cette interprétation .
588 HISTOIRE NATURELLE
Le même auteur, pour expliquer le mécanisme dé la
fécondation chez ces animaux, supposée hertimphro-
dites, a attribué les fonctions de vésicule «séminale à
un sac globuleux , diaphane , situé 'ad voisinage de
Tanus , et que l'on voit se gonfler altemativemeiU en
s'emplissant d'un liquide limpide comme l'eau, puis se
vider brusquement en se plissant plutôt qu'en* se cod-
tractant : on n'aperçoit aucun indice de Tpcpulsion da
liquide hors du corps : et d'ailleurs , la fréquence des
contractions de cet organe ne se concilie guère avec l'i-
dée des fonctions génitales, aussi pensons-nous que son
rôle se rapporte plutôt b la respiratiou interne dont
nous parlerons plus loin. D'un antre côté, les rech^
ches de M. Doyère sur les Tàrdigrades pouroaient
conduire à croire ces derniers animaux pourvus de
testicules et même de zoosperm^.-
M. Eïhrenberg avait aussi d'abord ^té conduit pfr
sa méthode d'investigation , à prenjlre ponr-iiip ofjgaHie
copulateur , l'appendice en forme de tube droit qu'en
observe près de l'extrémité antérieure, ou de'Ja boudie
des Rotifëres ; il le nommait pénis ou clitoris ; aujour-
d'hui il l'appelle éperon {câlcar) etJe regard^ comme
un tube respiratoire, servant à ameper l'eau sur les
branchies intérieures , quoiqu'on ne vbie "absolumeot
aucun indice de l'eptrée et dé la sortie de feaù par
l'extrémité. • ' • • *
DES lAfUSOIRES. 589
CHAPITRE V.
DS LA CIRCULATION BT DE LA RESPIRATIOIT, DBS ORGANES
«DES SENS, ETC. , CHEZ LES STSTOLIDES.
*8 auteur^ i comme M. Bory Saint- Vincent,
ont attribué aux Systolides un système circulatoire ,
eu prenant pour un cœur le bulbe pharyngien , dont
les contractions péristaltiques et presque continuelles
fol^t agir les m&choires. M. Ehrenberg, ayant démon-
tré la vraie signification de ces derniers organes , cher-
cba ailleurs l'indice d'un système circulatoire , et il
chit Favoir trouvé dans les plis longitudinaux et trans*
rmn^ ^ que. chez les Systolides il nomme des vais-
seaux. Ce seraient donc des vaisseaux assujettis à se
cou{>er exclusivement à angle droit, sans s'anastomoser
d'aucune autre manière. Plus tard encore , le même
auteur a prétendu avoir découvert un réseau vascu-
laîre à mailles très-nombreuses et très-serrées , formant
une baildé uniforme près du bord du vaste entonnoir
cilié qui entoure la bouche ; mais il nous parait bien
plu^ probable que le fluide nourricier, qu'on pourrait
nommer le sang , est librement répandu dans l'inté-
rieur du -corps y quoique nous ne puissions regarder
ooBMnq de véritables globules sanguins , ainsi que l'a
fait M. Doyère , les globules granuleux qui se voient
dons les Tnrdigrades entre l'intestin et l'enveloppe
externe.
Larespiralion (*hez les Systolides parait s'effectuer
en général par le conlacl des cils vibratiles et de la
siûpface charnue qui les porte , avec le hquide sans cesse
renouvelé par I-agitation des cils ; mais pour les sys-
tolides dépourvus de cils vibratiles 9 il doit assurément
exister un autre mode de respiration, quoique chez
les Floscularia et les Tardigrades nueun organe ne
puisse être jugé plus spécialement approprié à cett«
fonction , à moins que ce ne soit la surface^entière da
corps pour ces derniers • et les grands cils filiformes
pbiir lès Floscularia.
ICiertàihs ISys tolides , quoique j>ou^ti8 de clts.vibrti-
tilès y laissent voit à nntérieùr pliisieura. paires d'or-
ganes 1res -petits, Vibra tiks ôii trclnl>lotâhté , qae
M. E3irehbèk*g "a aperçuis le premier» et qu^il décrit
cùmme ajànt la forme d'une noie de musique. Tat, de
itiôn côté , décrit , àans TAlberlia (Ânn. scienc. mit
1638) , et observé dans beaucoup d'autres Syètolides ,
ces organes vibrants , que je crois bien itne en ^et
destinés à ia respiration « mais ils 'm'ont toujours )^
formés d'un filament court , agité d'un mouvenftc&t
dAd'uiatoife.
Je crois bien en outre que la vessie conti^ctilè des
Syàtolideà pourrait être aussi un organe reapiratoiit,
comme je 1 ai dit précédemment , et non comme k
veut M. Elkrenberg , un organe de récondallon indiîi-
d'uelle , un réservoir de liqueur séminale , ce qui sap-
posèrail une prodigieuse sécrétion dé ce liquide.et
une répétition de Tacte de la fécondation tiullementen
rapport avec le nonlbre des œufs , puisque la vessie se
contracte souvent six fois par minute. GoiniAe d ailleon
on doit reconnaître que Veau peut pénétrer libremeiit
dans l'intérieur du corps pour baigner les organes tî-
brâbts,^insi qùélepfoïivelû vatiabilité Au volumefolal,
pdr ftliite d(ë là contra'cliôii de& téguments , cet auteur
vetlt qUeViûlfoduction du liquide ait lieu par lappcn-
M» |«IFUStMR£S. Ml
tàem oU réperon <ca&iir> i qu'il avait^it préoéilemiiieKt
IM Un orj^àHe gctiiial màle ou' MnéUe , et qu'il ne*
^anle ^vec aussi peu de fQtidemei»taajoard'liih comme
m tttbe reapiratéire ; maia ^ je le répèltie ),ri«i na pfeui
)8D6ter rexiftfeence d'un oottrttnt de liquide éalraiii4>u
nlrtaiiipar i*extréflûté clecet appeiidicei ailes eo«lèUrB>
iélay^iea daùa Tea)! , au^aojeii desquelles tm reo4»tmalt
là lacilemeioit les tourbiiloos ou les reaiOM dans le li*
inide^ donùent dafls ce cas un résultat «légaitf.
" M. Ehreuberg a été conduit ji atlribuer un ^slAnxe
^cryeuac àuk Systolîdes, eu partant de cette auppo!^-
dott que les points Ami^^s obseinrés à Ifti^on finootale
Mb dorsale chec plusieurs d'eutr'evx sont des ytfux tfùi
ioirent être supportés pîir un nArf ou igangltnn tg^
tique. Par suite > cet auteur a repsésent^des ganglions
Bt des nerfediez plusieurs de œt/puimaux , et même
chez THydatine , ^ui n'a m^me pas* de points rouge^;
toutefois ) il a -dû raoonnattm qne la.grfUfde tnuis^
parence de ces prétendus uedb ne permet pas ^^ les
distinguer suffisamment. »
Pour nfoaâ s sans Vouloir iàtft qMjsM ^^MAtt roéges
n'aient une t«rfiiine analogie Bteé te pé^l ifdfyeé
l^'on-obsbhrecfanlés'Cjdiei^ €it qu'on pgftt <awà-
ÉÊq: im tâl^ itous ne {IraYons iepr uHrilkuer unie tuèë-
grùde irapôrtfmce V^r.il est booÉtnit que cea ))lrflMs
EdBges .diaparaissent ^mt ÏMSfàxttÂip oa txfè âilfaSaaikk
Aerenus apdfdtes ^ et ^tm Bflo&t't&ti-, ih 9é tnontreM
pInatHi moins distinets.^ suivant le ^dt^é dé dévelop-
pement que la saison tt te lîieu^llabilatioà^ UjHt perÀiis
d'atteindre à cettaim Syntolidea. Kh n^6ët dcfie pas
élfi IjBk présence de ces poittts tàtf^ ai TftHal^ que
BOtts voudrions ooâdure à' l'exfMeiM "d'tm ajfistème
nerveux ; et -pte* cowéquent «tistà nmut m toctikiona
592 fllSTOIftE RATUEELLE
pas prendre B05.Gainictère8 génériques pour la classi£-
catioD des SjsUilides dans la présence et' dans la db-
positioD de ces points rouges.
Les observations importantes de M. Doyère sur ki
Tardigrades tendent à démontrer chez les Systolidqi
l'existence d'un systéine nerveux tout autre que odin
que M. Elhrenberg a admis ; n|ais quoique dans cet
observations , dont nous avoiiji été témoin . il y eàt
assurémettient bien autre chose que des inductionsi
cependant nous croyons devoir attendre qu'elles
aijent été vérifiées et soumises an contrôle des li-
tres microg^phës , et que le mode d'expérimentatioa
de M. Doyère ait é^ appliqué avec autant de bonheur
à. d'autres «SysU^ides.
CHAPITRE YI.
1
DES NOTEifft M Taouvot, DE OONAaVftE BT .D'éTUDIBI
LES STSTOLIOSt.
A l'exception des Rotifîères et des Tardigrades, qui
vivent dans les lieux simplement humectés soit tem-
IM>rairement , soit constamment, et des Albertiaqui
vivent dans l'intérieur du corps des Lombrics et des
Limaces , tous les Systolides^habitent, comme les In-
fusoires / les eaux où leur petitesse les dérobe égale-
ment à la vue ; leur recherche est donc également sub-
ordonnée au hasard , et le mieux , pour les trouver,
sera d*ëxplorer avec une loupe les parois d'un ilaccm
ou d'un bocal contenant Feau qui est censée contenir
ces animaux. Ce sont les eaux stagnantes ou peu agi-
tées qui baignent des plantes aquatiques, soitdansh
mer, soit dans les rivières, ou les miirais, ou les fossù*
DES m^usoiREs. 593
qotles coDtîennont plus ordiDairement ; c'est souvent
dftns les ornières remplies depuis plusieurs jours par
lefjeaux pluviales qu'on en rencontre le plus. On ne
iBi trouve jamais dans les véritables infusions (1) ni
lâns lés eaux putréfiées. Il est même très-difficile de
Donsenrer longtemps vivants la plupart des Systolides
dans des vases avec l'eau et les herbes aquatiques.
GVst parmi les Conferves et les Lemna ou Lentilles
f eau qute vivent la plupart des espèces d'eau douce ,
raelqi^s - unes se tiennent presque exclusivement
B^ées, soit isolées, soit en groupes sur les Cérato-
pbyllÂ,, sur les Mjriophjlles et les Hottonies , tels
■ont les Mélicertiens.
Qliant aux Systolides qui ne vivent pas dans l'eau,
mais qiii n'exigent qu'un certain degré d'humidité.
On les t couve soit dans la t«rre humide, soit sur les
Hypnwais pris n l'ombre dans les bois, en lavant avec
on peu d'eau ces mousses ou cette terre on trouve à
la iois des Rolifères , des Anguillules , des Bacilla-
riées , etc. Mais c*est surtout dans les touffes de Bryum
exposées à des alternatives de sécheresse et de végé*
Ution sur (es toits , sur les murs et dans les allées de
làrdin /ainsi que dans le sable des gouttières que l'on
reboontre plus fréquemment les Rotiféres et les Tar-
digrades. C'est dans ce sable que Spallanzani observa
ces animaux sur lesquels il put constater le singulier
phéhomène de leur résurrection après une dessiccation
'(i) Ob troiiYe qtielquefoit des Rotifêret, des FarcoUftenf et qvelqnet
lafrcsSjstolidef dan« des infusion* oa plutôt dans des maoératioM non
jmlréaéet de diverses plantes vertes sur lesquelles se trouvaient par ha-
■ffd.let omis de ces animaux. C'est ainsi que Joblot en a observé dans
les infusions de foin.
INFUSOIRES. 38
S8t HISTeilB VATURELLE
trës-prolôiigée. Ce fait ai extraordinaire fut mocpié
en douto par la plupart des naturalistet qui .yfcirvftt
ensuite , et notamment par M. Bory et par M. Ehnn-
berg. Mais M. Schultae , ayant plus réoemmeat répété
toutes les obserraticms de Bpailansani > en reocmnot
l'entière exactitude et mit tout les mierograpbes en
mesure de les yérifier comme lui. Depms lors, per-
sonne n'a douté que les Rôti Ares et les Tardigiades,
exposés^ durant un été brûlant, à la sécbemss
sur les toits, au milieu des touffes de Bryjun oa
du sable des gouttières ^ ne puissent reprendre la fit»
quand ils sont humectés de nouveau. Cet anîMiV|f,
ainsi desséchés , sont contractés en petites boules t0ttBp>
lucides « assez dures i leur env^ppe cornée semble les
protéger contre ks agents extérieurs et leur'pcs»ei
de conserver une vie latente* dont 1a durée est indé-
finie. Quant aux Sjstdides habitants des eaux, on a
pu mesurer la durée de leur vie i M. Ehrenberg a
reconnu que lllydatiae peut vivre dix-huit à tingi
jours en automne ; mais cette durée doit varier tai^
vaut la température et suivant la facilité que iani-
mal trouve à faire sa ponte, après laquelle il ne tarde
pas à mourir.
Les espèces que l'on peut observer dans les eaoxi
conservées depuis plusieurs mois» sont peu nom-
breuses : ce sont divers Furculariens et RotifèreSi des
Tardigrades ^ des Floscukria , des Golurelles et des
Lépadelles.
Les règles que nous avons données dans notre
livre l''^ pour k manière d'observer et de représenter
les Infusoires , sont toutes applicables ici ; mail la
présenee du tégume&t solide et des mâ(èK>tres pennct-
tra d'obtenir des résultats plus précis, avec certains
réadifi, teli que la poUssqii lacicLe niiriquo, etc.;
et , à'un autre côté , Tetiïploi du compreMeur , qui
a 6i bien réuMi à M. Doyère pour 1 élude des Tardi-
gra&i, feira coooattre denilétaib d'organisniiôa iaa-
parçu5 aupararayaioil.
. ; CHAPITRE YU; .
-' PII i;(A* Q^iswiçAno' ^^ SY^TCa«lPE0.
11 ^0U8 -i^raU tout atusi difllcile d établi^ actu^l-
l^QeaJt upe c^ssification^pour If^ Systoiides que pour
« le;( Iitf usoires ; «i ^«Ji^ir orf^a^isation est micuic connue
sur certains points, elle laisse, cependciul encore tant à
connaitre ; les découvertç^ ou plutôt les interpréta-
Uûiu de. m'. Bhfenb^rg sopt ^nicQrç , pour la plupart
si conteskddes, et« d'Un ajgire cuLé , )es reçhericb^s la-
borieuses de M. Doyèr^ fout prévoir tant dç décou-
irtrles réelles dans l'étude des ajaimaux inférieurs,
qu oà est n^iuJrellenieul porté à ajourjgier jtout travail
définitif sur ces animiiux. Il convient cependant,
coDuna nou% l'avons iait d^a pour los Infusoîr^,
d'examiner la valeur des classificatioiis oi^térieures ,
et dbns Iç cas d'insuQisance de ces classiGcations, d en
firaposer nous-méme quelqu'une provisoiremef)! i qui
nous paraisse plus propre à guider les observateurs
«Uns la recherche de ces êtres.
O. F. Millier» comme nous l'avons dit plus haut,
ne peut être consulté que pour la détermination et la
synonymie de quelques espèces des plus conununes j
qu'il a réparties dans ses genres Bracfaiou , Vorticellc ,
Cercairc et Trichodc. LamarcL, sans avoir observé lui-
jBiéme y fit judicieusement la distioclÂW du genre Fur-
38.
596 HUTOIKE ' H A?rUR£LLE
culaire établi aux dépéAstlesVorti celles dé MuBer;il
fonnd aussi ungente Furçotferque et un genr^Tô-
cHocergue; qui ne diffèrent que par l'absence dh» ce-
lui-là des cils vibratiles dont celui-ci est'jpourfn':'»
espèces qu'ils cotaprenoent sont des Gercaires et dtt
Txichodes de M uller , et doivent presque toutes être
classées parmi lès Systolides.' t^marclCcréa jm aaUe
genre Ratule pour d^x Trichodps de MûU^rjqijisaBt
aussi des Systolides^'taiais iljavsa dans songi^dre Vor*
ticelle, plusieurs animaux appartenant à la oKtoc
classe , et forma son genre Tubicolaire àyiec qoelqwf
autres Systcdides , décrits ^r M. Dutrochet si^i^k
nom de Rotifères. Le seul 'genre .Fùrcocerqme élut
laissé par Lamarçk dans sa classe des Infusoiics ; ^
Brachiôns et tous ses autres genres conqjpfenaiit ixA
Systolides constituent lo' premier ani(^tde sa cbssç
des Polypes, Tordre des Polypes ciliés, daifs lequdil
veut comprendre également les Vorti^S^es , les' Vap-
nicoles et les Urcéolàires , qui sont dé vérilables Im
soires et dont nous avons formé les familles ^tés Yoiti-
celliens et des Urcéolariens. Ls^marck attribue à tons
ses Polypes ciliés , la faculté de se multiplier par des
scissions naturelles de leur corps et aussi pStr^es gem-
mes , ce qui n'est vrai que pour ceux qiti doivent' être
reportés avec les Infusoires ; il les divise en deux sec-
tions y savoir : les VihratUes , ayant près de la bouche
des cils qui se meuvent en vibrations interrompues , et
les Rotijères ayant un ou deux organes ciliés et roU-
toires, lesquels organes il croit, d'après M.' Dutro-
chet, être un organe unique, plié de manière à pré-
senter la Ggure d'un 8 renversé , et quelquefois même
plié en trois ou en quatre roues partielles , et^dootle
bord est un cordon circulaire / qui , par des zigzags
DES IHIHJSOIRES:. 597
fréquents ; forme une multitude d'angles saillants et
aiçuir, qui imitent des dents ciliiformes. La section de
ses Polypes ciliés Fibratiles comprend les genres Ra-.
tule , Trichocerque et Vâginicole , dont les deux pre-
Biîeri seùlement'sont des Systolides; celle des Polypes
cîliét Motijères cdmprend les genres Folliculine, Bca-
chioo, Furculaire,UrcéoIaire,Vorticelle etTubicolaire.
M. Bory de Saint- Vincent , dans sa classification
des Microscopiques , a confondu les Infusoires et les
Systolides ; cependant il a créé pour ces derniers un
grand nombre de genres qui méritent bien d'être con-
•errés, quoique leurs caractères imparfaitement tra-
cas » aient besoin d'être rectifiés et disposés d'une ma-
nière totalement différente.
Dans «on premier ordre , parmi %e% Gymnodés , qui
sont censés être les anîmaux les plus simples , sans au-
cun organe , ni cirres vibratiles , cet auteur a placé
les genres Furcocerque et Trichocerque de Lamarck ,
avec les genres Céphalodèle et Léiodine y qui en sont
des' démembrements , et qui sont également des Systo-
lides ; il en forme sa famille des Urodiées , caractérisée
par un appendice caudiforme» bifide ou bifurqué, mais
dsuis cette même famille il comprend un genre Ty ,
ibrmé parle Vibrio malleus de Millier (MûlL, Infus. ,
PL yni» fig. 7, 8 ) qui n'est pas suffisamment connu »
et un genre Kerobalane , mal à propos institué pour
des Vorticelles détachées de leur pédicule.
Dans son deuxième ordre , parmi ses Trichodés ,
^i sont censés n'avoir ni bouche ni organes internes
(i) M. Bory, dans inSncydopélie mélhodîqae et dans le Dictionnaire
cUiMÎqiie d'histoire naturelle , admet on g^re Tnchoeerque dans la
Ismille des Urodiées , et on autre dans la Camille àt% ThiUdées.
SB9 Hi^inE luwmftE ./
détetmîAéi , mais qui pféMntent des poils dlîaires,
Mi hoty eontpoâe m troisième famille , eelle'des Uro-
déôÈ areo lei deux i^enreB Rallile et Dinrelle » celiliV»
ajant tm douhie appendice éutiéifoniie » et cselai-Ui
ayant une queue aimplè; OeafeliFetf étaat compoeéi
au moine en partie y avec dee Sy»tolides| deot Miikr
avait fait dei Trtefaodet.
Dans son traMème otAtu^ parmi see BtdmoUé-
pharés , qoi ont une bonehe mnniet de eils Tibratilo ,
maiâ non d'organes rotatoires. M* Bory oomprend dV
bord dans le gehre SynanUiérine de la famille des
Uroéolariens ^ la Vonùmlla sodaiis de Millier 9 dms
la deutième famille» oelle des Thikldées , il eam|Nread
)a majeure partie des Systolides sani appareil rota*
toire ^ et il on (brme les genres FUitm^ Âfnfiooerfiiff,
Fureulaire et TrùAocerqum , aslw(aeii il nssoeie mslà
propos le getire Vaginieole.
Bon quatrième ordre , odui des Rotifères , est fçnaé
de Systolides « composant les genres Bàkérinc^ 7W*
eolaire » Mëgalotroche Èséchiéline , auxquels ot
réuni le genre Folliculine , établi pour la seule Vw-
ticella ampulla de Mûller, qui est une Vaginicole.
Les Bakérines , réunies d abord par M. Bory aoft
Folliculines , n'ont été vues que par Baker ( EmpU
ofthe micr., PI. XIV, lig. il, 118) , les Tubicdairea
et les Mégalotroches, sûut des genres que nous coo-
servons sous ce nom , les Ésédiielines sont nos Roti-
féres.
L'ordre des Grustodés enfin , le dernier de la daiii-
fîcation de M. Bory, comprend tous les Systolides re-
vêtus d'une enveloppe résistante ou d'une cuirasse , et
qui sont des Bracliions de Lafnark ; il se divise en troiii
familles : !• les Brachionides ayant le corps muni po$-
1119 IvrUSOIBEft. MO
térieurement de queuea ou d appendice, et| antarieu-
rament, de cils vibratiles i 2"* les Crymnostamé0$ ajant
égsàemmi en arrière des appevdiaes caudifor^e» art-
licidés I mfis toUlement glabrei ou daponrvuM de ^ils
an avant j 3"" Les Ciili^rçid^s , qui «ont pourvus de
oîls vibratilM i muis qui n'ont pas d'appendice» pontér
rieurs ni de queues, p^ns la ffimiUe def Bradûonidps?
les espèces pouryne^ de daux prgones irotatoiras 4^-
tîncls foqnent les gepre% Brachioa , Siliqu^Ue et Ké-
ralellei qui oqt un tét capsulaire urpéolé , et les
genres Tricalama et Praboffkidie qui ont un t£t uniyalve
ou en carapacç. Les espèce^ dont les cils v)bratile^ ne
se développentjamais en deux rotatoire» pomplcts ^t
distincts forment ]ç% genres Testudinelle et Lépadelle,
qui ont un tét univalve ou en parapacf , la genre My-
tilina , qui a le Ut bivalTe^ et le genre SquatinaUe ,
qui a le tét capsulaire* La {amille des Gjmnostomées ,
caractérisée d'après une observation inexacte , com-
prandt comme la précédante, des espèces pourvues
de cils vibratiles ; M. Bory en a fait les genres Silu-
relle , à tét capsulaire , Colurelle , à tét bivalve , at
SquamaUe , à tét univalve. Quant à la famille des Ci-
tharoïdas , elle renferme le seul genre Anourelle com-
posé de Systolidcs avec les Plœscouies et les Cpccu-
dinas > qui sont de vrais Infusoires*
M. Ebrenberg, s'appuyant sur des observations
nombreu9es et sur des découvertes réellesi a le premier
présenté , pour les Systolides ou Rotateurs» une classi-
fication distincte , dans laquelle malbeureusemcnt il a
accordé trop d'importance à des caractères fugitifs ou
basés sur des interprétations forcées. Prenant d abord
en considération , comme pour les Infusoires , la pré-
sence d'une enveloppe extérieure qu'il veut nommer
600 niSTOIRE HATVltELLE
une cuirasse , quelle que soit sa nature , il fonnè deux
séries de tous ses rotateurs, parmi lesquelê il comprend
les Flosculaires , dont les cils ne sont nullement rota-
teuts , mais dont il exclut les Tardigrades. U les di?ise
en Kotateurs nus et Rotateurs cuirassés. Or, comme
nous Tarons déjà dit , tous les Systolides ou Rotateun
sont revêtus d'un tégument r^istant, de sorte que
pour généraliser le caractère fourni par la présence
d'une cuirasse , l'auteur est forcé de nommer cuirasse
tantôt une portion épaissie et plus résistante du tégu-
ment propre , tantôt un fourreau diaphane que tes
Flosculaires lui ont montré à Berlin , et d<mt ces ani-
maux sont constamment dépourvus en France, ou bien
la sécrétion mucilagineuse dans laquelle sont engagées
en partie les Lacinulaires ou ménoie l'étui des Méli-
certes , qui est évidenmient formé de substances étran-
gères agglutinées par un produit de sécrétion. Aussi,
à notre avis , ne doit-on pas cliercher un caractère de
première valeur dans la pré^nce de ces enveloppes
non organisées, ou de ces épaissisisements du têt qui se-
ront au contraire à peine suffisants , dans bien des cas,
pour distinguer des genres ou même des espèces.
M. Elhrenberg, toutefois , en persistant à séparer ses
Rotateurs en deux séries parallèles , a basé, dans son
dernier ouvrage , ses divisions principales sur le mode
de distribution des cils vibra tiles, lesquels , dit-il,
doivent former une roue ou plusieurs roues , ou seule-
ment une paire de roues symétriques ; de là une dis-
tribution de tous les Rotateurs en trois sections , les
Monotrocha, les Poljtrocha et les Zjgotrocha , com-
prenant chacune deux séries de genres pour les Rota-
teurs nus ou cuirassés. Mais ces caractères , tirés de h
disposition des cils vibratiles , n'ont point la valent
DBa HfFusotmis.'' QOi
absolue et.Ie degré de précision crue leur accorde
rautèuV, léqbel est forcé de conven^^elw caractères
qui j^r^ient fournrs parla forme et la 'disposition du*
canal' digestif et de l'appareil dentaire' ne peuvent
'nuuéinent loncofder avec cetix-Jà. - .^
La prenûère éection , celle des Monotrocha ,^Fac->
térisee par" la présence d^un or^anf rotatoire sitnple' ,
continu , est subdivisée en ^et^ groupes ," suivant que
lebôxd de cet organe est 'entier {holotfoc^a)^bM échav*.
été (Sçhizotroçha). Chacun de ces coupes forme deux
familles',' les Holotroques nus ou Ichthydiha, et les
Holotrôquef cuirassés ou OEcutiha , le^ Schizotroques
m» oit Megalotroqhjea y et les'Schizotroques cuirassés
ou Fl»SCULARIA.
Ibes deux dernières 'setlions forment chacune déUx
familles , savoir : les. Pofy-troques nus ou* Hydathijea,
les Polytroques cuirasses pu EudiLANtooTA , Tes ZjrgO'
troques nus ou PHiAODiif£A , et Zjgotroques cuirassés
ou B^ACHIOHJEA* « *
Le caractère dont M. Ehrenbcrg fait Itf plu^ d'usage
pour la division de ses huit faYnilles lui est fourni par
lès points rouges qu'il nomme des yeux. Cet auteur
distingue donc des genres dépourvus d*yeux d'autres
genres avec un œil*, ou avec deux yeux , ou avec trois
ou plusieùVs yeux , lesquels sont diversement situes
sur le dos ou près du bord antérieur. Mais , comme
nous l'avons dit plus haut , ces prétendus yeux étant
susceptibles de disparaître dans certaines circonstances
d'ftge ou de développement , l'emploi de ce caractère a
fait placer, dans des genres difiérents , des Systolides,
qui ne sont peut-être que des variétés d'une même
espèce. M. Ehrenberg, après avoir ainsi divisé les fa-
milles d'après le nombre et la disposition des yeux ,
6M HIITOIBB VATOIBAc
emploie pûur^ixÎTer à la di^tiiictioa de$ genres^
caractère pH» surtout des appendice eztérieuriv Uk
t|iie-||i qmufl cju'tt bûDEm0 a|is|4 ^^ pi^ > ét'de la-cui-
raisséndufoiûnr^U. * /
Ainsi , la preçiiàre famiUn , celW dea lehihydina ,
oontittit ks dMx istnrti PtygOrm sa»» yaÉ|| t et â^
riùpkmrm ayant da« ytas * ae deraier trèa^împar&ita-
BMmt eonnu , at avic 'aw ka gaarM Ichêkjrdimm et
GAiffonoliif ,, que Aofls rteiiîflsana aux lufiltiMt^ , et
qui diffèMAl fias Ptjqpira fligalûneot déponnrua d^eai,
parce qpa oe doniiera le pvolaiigaaient ^ûet£riear
tronqué , taadia qu'ils soQt'bif uraaés en arrièn.
La deuxième fomille^ OBcùtina , ne contient qâe
deux genres peu étudiés : 1 OEcistes , a;]rant une en«
, valoppe pai'ticuliere potir eltaqtie àfkU&^l ; ^ Cono-
chitus , ^nt une ëuvdopt)!! oqpittiuné potir pldrieors
animad^. •. >• -^ , • . ,
La troisième fainille , MegalotràdhœQ forme trois
genres : 1** le Çyphonautes sans yeux , tontenant une
seule es|)èce observée dans la mer Baltique ;^ 2* le Sfi-
crocodon , ayant un seul œil , et très-imparfaitemeat
connu; V^\t Megalotrocha^ ayant detix y^ux.
' La quatrième famiUe , FlosciUariot^ sp divise en six
gén^s, qui f^OKxi : les TubkqhH^ » sous yet^:^ \ les Su-
phanoceros ^ arec un œil da^ 1^ jeune âge ; et quatre
. autres genres , ayaQt deux yeux dans 1» j^ttU^ Age , et
distingués par le mode de diyisipn de l'organe rotatoire
présentapt deux lobes cbez les Limi^ias , qui ont des
enveloppes séparées, et çb^s Ips LacinuUiria, qqi
ont des (Buvelpppes copamuiies ; quatre lobçs cbez les
MelicerUi, et cinq à six lobes chez les Floscularia.
' La cinquième famille , celle das Jfydatinœa y est h
DIB impusoiiit, MS
plus nombreuse ; elle ne comprend pas moins de dix-
huit genres , dont trois , privés d'yeui * se distinguent
pur 1a présence et par la forme dîea mAehoirei , l'iSit-
teroplea , étant totalement privée de mâchoires ; Vi?/-*
datina ^ a jant des mâchoires à plusieurs dents , et le
Pleurotiveha , ayant des mâchoires unidentées. Ua-
genre FurcaUêtia a un seul csil frontal ; cinq autres
genres n'ont aussi qu'un seul œil , mais situé plus en
arrière sur la nuque ; Vun d'eux , Manocerca » a un
seul appendice oaudiforme ou pied en forme de stylet ;
un autre Poljfarthra est dé|iourvu d'appendioe caudi-
forme; les trois autres étant terminés par un appen*
dice fourchu , sont le Notommata ^ qui n'a ayant que
des cils Tibratiles , sans appendices en crochet ou en
stylet ; le Synchœia , qui a des soies roides en stylet
avec les cils vibratiles, et le Scaridiwn » qui en outre
a aussi des cirres en crochet ou eomioulés. Parmi les
Hydatinées ayant deux yeux, un seul genre Dis^
temma, les a sur la nuque; trois autres genres les
ont plus en avant , au front : ce sont le Diglena , qui a
le corps terminé par un appendice fourchu; le Triar»
thra et le JRattulus , qui ont le corps terminé par un
appendice unique en stylet , mais qui diflèrent par les
appendices latéraux dont le Triarthra seul est pourvu.
Le Triophtalmus a trois yeux à la nuque » VJSosphora
en a également trois i mais dont deux en avant au
front , et un seul à la nuque ; VOtoglena en diffère
parce que l'œil situé à la nuque est porté par un pédi-
cule. Le Cygloglena a plus de trois yeux en un seul
groupe y et le Theorus a également plus de trois yeux,
mais en deux groupes.
La sixième famille , Euchlanidota , forme onxe
genres, dont un seul, LepadeMa^ est dépourvu
60h HisTorac NâTunuE
d'yeux. Cinqde ces genres, caractérisés par la présence
d'un seul œil situé à la nucpie , se distinguent par la
forme de la cuirasse et par l'appendice terminal
qui est simple , en stylet , chez les Monostjrla , dont
la cuirasse est déprimée , et chez les Mastigoeerca ,
dont la cuirasse est prismatique ; cet appendice
au contraire est bifurqué chez les Euchlanis , qui
ont la cuirasse ouverte , et chez les Salpina et les Di-
nocharis , qui ont la cuirasse fermée avec des appen-
dices ou comicules chez ceux-là , ou sans appendices
chez ceux-ci. Quatre autres genres présentent deux
yeux au front ; ce sont : le Monura , ayant un appen-
dice terminal , ou pied , simple , en stylet ; le Colunu
ayant cet appendice bifurqué et la cuirasse comprimée
ou prismatique ^ les Metopidia et Stephanops , ayant
aussi l'appendice bifurqué , mais avec une cuiruse
déprimée ou cylindrique, et qui diffèrent entre eni
par la présence d'une lame saillante en chaperon cbei
celui-ci. Un dernier genre enfin , SquatneUa , est ca-
ractérisé par la présence de trois yeux et par Tappen-
dice terminal bifurqué.
La septième famille , celle des Philodinœa , qui ré-
pond à noire famille des Rotifères , est divisée par
M. Ëhrenberg en sept genres , dont plusieurs sont
établis sur des espèces quHI n'a observées que très-im-
parfaitement et avec un grossissement insuflBsant
pendant ses voyages : ce sont d'abord les trois genres
Callidina, Hydrias et Typhlina , qui sont dépoumu
d'yeux , et dont le premier seul a en avant un prolon-
gement en forme de trompe, et en arrière, l'appendioe
terminal muni de cornicules ; des deux autres , T/fr-
drias se distingue par ses organes rotatoires pédicules.
Trois autres genres, ayant deux yeux frontaux, se
VES'IIIFUSOIRES. 605
distinguent par la forme et le nombre des appendices
da prolongement postérieur. Ainsi , le Rotifer a une
paire de comicules et deux doigts; XAclinuras a un
doigt de plus , et le MonolabU a deux doigts sans cor-
nicules ; un dernier genre , Philodina , a deux yeux
à la nuque.
* La huitième famille, Brachionœa^ ne comprend que
quatre genres , dont le premier, Noteus^ caractérisé
par l'absence totale d yeux ; deux autres , Anurœa et
Brachionus , ayant un œil à la nuque , se distinguent
parce que l'un est dépourvu d'appendice postérieur,
tandis que l'autre a le corps terminé par un appen-
dice bifurqué ; le dernier genre enfin , Pterodina , a
dpux yeux frontaux.
' Cette classification de M. Ehrenberg , basée sur des
caractères dont ]a valeur a été exagérée, et qui sont
loin d'être constants, ne nous parait pas propre à
conduire sûrement l'observateur à là connaissance des
espèces qu'il peut avoir sous les yeux ; car elle rompt
plusieurs affinités naturelles , et répartit dans des
genres différents , et souvent assez éloignés , des es-
pèces qu'on aurait dû s'attendre à trouver rapprochées;
c'est ainsi que les genres Lepadelta , Metopidia , iSfe-
phanops et Squamella , qui difiîèrent principalement
par le nombre des yeux , nous paraissent devoir être
réunis en un seul , dont les espèces sont susceptibles
de variations notables suivant la saison et l'abondance
de nourriture. De même , toute la famille des PAiVo-
dinea nous paraîtrait convenablement réduite à un
sçul ou à deux genres ; pour la même raison , nous
pensQos que le nombre des genres de la famille des
Uydalinœa devrait être considérablement réduit.
Pour nous , tout en dccbrant que, dans Tétat actuel
HI8T01ES rATOMbLE
de la sciencB ^ lUNit me pùméêmiê pts choomi leiiM
ments d'Une daseifioaliiind^nUiTO pour Itt ^yilolîdiiy
▼oici qneUes seraient let faeaet d'une dasiifiailM
provisoire que nous croy<ms pouToir propooer.
Parmi les Sysielides , comprenant les TWdigMiai,
nous formons quatre grandes divisions : !• «m
qui vifwnt fixés par rexUrémité postérimune de lebr
«orpst Sp cens qui n'ont qu'un seul mnde de Imdt
motion au moyen de leurs cik vibratiles , «teest tou-
jours nageurs; V ceux qui ont deux psodes de boa-
motion , et sont tantôt rampants à la manière dn
sangsues, et tantôt nageurs oomme les préeedento;
V ceux qui, dépourvus de cils vibratiles, maia pourms
d'ongles , sont véritablement marcheurs.
Ces deux dernières divisions ne compreiment qu'âne
seule famille chacune ; c'est , pour les Sjratolidea mm*
ponts ) la famille des ^ûtijères , et pour Les Systolidee
marcheurs la famille des Tardijgrades. La première
division , celle dee Systdides^îxef , conti^it au meiiii
deux familles , savoir : les Flascularienâ qui n'ont pas
de cils vibratiles , et conséquemment ne produisent
jamais de tourbillons dans l'eau ; et les Mélieeriiens^
qui onten avant, autour de la bouche, une large men-
brane en entonnoir ou en pavillon » bordée de cils fi-
hratiles dont le mouvement excite des tourbillons dsas
l'eau, et produit ondinairement l'apparence d'one
ou de plusieurs roues dentées.
La deuxième division , celle des Systolidee nageurs,
est de beaucoup la plus nombreuse ^ et doit former
plusieurs familles dont nous ne pouvons indiquer que
ks principales. On doit d'abord former deux seictiom
distinctes de ceux dont le tégument est totalement
flexible et de ceux dont le tégument est en partie so-
pm mrustiAEi. MT
lidc (Ai constitue une cuirasse. Ces depiiers forment
kl famille clés Brachioniehs et peutr^tre quelques au-
tres' familles pour des typei| anoqiàux » ' comme les
Polyarthres , les Batules , etc/ Les j^stoUdes nageurs
à tégunient mou forment la |amilM des Furcidarmns
caractérisée par Tappendtce blAde ou bifavqué qui ter-
mine !• corps en arrière. Paimi eux se trouve ai^ssi
\AB}eHia^ vivant pà|rasile dans.l^ cprps des Lombrics
et des Limaces , et^ui , 6ii.raisot\de sa queue conique
non bifurquée , doit être' le tyhie d'une lamiHé dis-
tincte, les Alberticns,. - •' -
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FL0S€HLÀRIBKS-
*» ».
Anii^auxrdèpourTuà^dë cil»-^braUI^| à CoîrpS cam-
panule , contractile y aminci im base çn un long pédi-
cule^ par l'extrémité duquel ift floùi -fixisVnx coifs
solides ; botiche n^unie fle lA^ndil^ui^^ cornées^
Les Flosculariem , comme tés Mèliceriiens , ont
un certain' raf^port de forme avec le^ Yorticellieas
et les Stentors, et aussi avec ' les Campaifulaires
parmi les. Polypiers; ils vivent de' même fixés aux
Iierbes aquatiques , par un pédicule '.Supportant un
corps campanule ou* en entonnoir, doiït le bord offre
cinq ovt six lobes terminés pat des appendices ou des
cils , mais sans -iiucun indice de mouvement vibra-
loire. Au fond .de cette large ouverture es^ située la
boqche , munie d'un appareil maiidibulairé engagé
daùs un bOfibe charnu ou musculaire, ^gi^é d'un
inouvemen.t péristaltiquè , •analogue à celui qu'on ob-
serve chez les autres Syslolides , mais bien. moins lire-
^^^^^^^1 inFUSOinEs. fa'09
^^WBÏ^ moins régulier. On (lislini,'uc à l'intdrîi
leur iotestiii et leur ovaire contcnunl de très-gros
œufs , ([uelquefois mnrtjués de poiiiU rouges regnrdés
comniedes yeux pur M. Ehrenberg j ce même ituteur
leur assigne un étui membraneux , mais ceux qui ont
été observes en France manquent toujours de cet éluî.
On peut former dans cette fumille deux genres dis-
tinct» : les Floscularia, dont les mandibules sont
simples et dont les lobes marginaux sont courts et
munis de longs cils rayonnants i les Stophartoceros .
dont les mandibules sont composées et dont les lobes
marginaux sont tr^-lougs et munis de cils courts. Les
uns et les autres ont été observés dans les eaux douces
pures, et peuvent se conserver assez longtemps et
même se multiplier dans les vnses où l'on conserve de»
herbes a (| un tiques.
Genrb FLOSCVIMRK. — Floncularia.
Ad. en forme de massnc fixée par son pi-dicule contrar-
lilc et annelé . on en forme de coupe quand il s'épanouît ,
avvc ciiHi lobes saillants urnùs d'une houppe de longs cils ,
Irès-lenlemenl contractiles, mais non vibratilcs. — M4-
cboire» crochaes , courtes.
J'ai observé les Floscidaires dans les eaux slagoantes ou
peu ajptées des environs de Paris et de L» forél de Fon-
tainebleau, et plusnïcenimeut dans le canal d'IlIc-et-Rancc,
i Kennes. M. Oken , le premier, nomma iùimi îles aniinmix
qui avaient été aperçus antérieurement par Baker , et peul^
être aussi par Eicblioru et MuUer ; M. ËhrcnbcrG les Cta^
dia avec plus de soin et reconnut leur affînité avec les Ho-
taleurs ou Systolides ; mais cette affinité, au Ueu de la fonder
seulement sur la forme de l'appareil di^^cstif et sur le mode
dcreprotluclioii|inrdcs<£uls);rosclpeunontbr<^ux, il la veut
INFUSOlilES. 3tt
610 HISTOIRE NATURELLE
trouver dans le mode de division du limbe cilié qu'il asnmile
à Torgane rotateur des Lacinularia , quoique les dis n'en
soient point vibratiles. Cet auteur attribue à Tespèce qu'il
a observée à Berlin, Floscularia omata (1), une gaîne dia-
phane cylindrique, et un corps long de 0,25 , terminé par
six lobes munis de cils. Les œufs sont, dit-il, longs de 0,047,
et pourvus de deux points rouges intérieurs qu'il nomme
des yeux.
Une deuxième espèce, qu'il a décrite plus tard sous le nom
de Fhseularia proboscidea (2), est également pourvue d'une
gaine et de six lobes ciliés ; mais les cils sont plus courts ,
et entre les lobes se trouve une trompe ciliée protrac-
tile; l'animal est long de 1,50; le fourreau a 0,75 et ks
oeufs 0,094.
M. Peltier a publié, en 1836 (3) , la description dune
nouvelle espèce de Flosculaire, observée par lui dans Teau
des fossés du bois de Meudon : je lui suis redevable d'à*
voir pu étudier cette Flosculaire, qui est la même que j*ai
trouvée plus tard dans l'eau des petites mares de Fontaine-
bleau, où vivaient aussi des Tardigrades et des Branchipcs
parmi des Hypnum. EUc est bien réellement dépourvue de
gaîne , et son bord porte seulement cinq tubercules ciliés;
mais M. Peltier ne vit point ses mâchoires , et il se mt^^rit
sur la nature des œufs; les cils, comme cet observateur l'a
indiqué, n'éprouvent de déplacement que par suite de la
contraction et de l'extension du limbe qu'il nomme la
bouche , d'où résulte, dit-il, leur rapprochement en un fais-
ceau droit , ou leur épanouissement en un large o6ne. Quant
à moi, j'ai vu ces cils s'épanouir en rayonnant autour de
l'extrémité globuleuse de chaque lobe qui en est hérioéc;
(0 Flotcularia omata, Ehr. Mém. i83o-l833. — Infos. i858.
PI. XLVI, fig.a.
Floscularia hyacinihina^ Oken, Natnrf^. m, p. 49« l8i5.
(3) FlQtcMdaria proboscidea , Ehr. 1. c. fig. i.
(3) Nouvelle espèce de Floscultire ( Inttitnl. i836, no iS3). — An-
atlet des Sciences nat. ]838 , t. lo, p. 4i , Pi* 4.
DES INFUSOIRES. ' 611
les mâckoires m'ont paru unidentécs, et epgagées d^ns un
bulbe iiiii3culaire situé presque au foad 4e la yasti^ pavité
canipaniforme que présente ranimai dans son état d'épa-
nouissement i ce bulbe se contracte d*un mouvement péri-
staltique en ouvrant et ferment alternativement les mâcboires
comme chez les autres Systolides. Les œufs, longs de 0,05,
montrent un seul point rouge et non deux comn^e ceux qu'a
représentés M. Ehrcnbcrg. Cette Flosculaire , que j'ai repré-
sentée dans la PI. XIX, fig. 7, a le corps long de 0,07 et le
pédicule long de 0,08 , ce qui fait 0,15 pour la longueur
totale ou même jusqu'à 0,20.
Les Flosculaires que j'ai recueillies dans le canal d'IUe-
et-Rance , au mois d'octobre 1840 , et qui se sont multipliées
dans un bocal où je les conserve depuis quatre mois , sont
également dépourvues de gaine ; leurs mâchoires ont deux
dents bien distinctes de chaque côté, et leurs œufs, longs de
0,006 , n'ont aucun point rouge ; leur forme est d'ailleurs
ana]ogueà ceUe des prëoédpnte»; le nombre des lobes du limbe
et la disposition des cils est aussi la même , mais le pédicule
est ordinairement beaucoup plus long (0,32) et plus effilé ,
et j'ai vu souvent un des lobes cihés s'avancer au milieu on
siinuLiiUunc trompe protractile, ce qui m'a fait penser que
la iroinpc de. la /V. proboscidea de M. Ehrenberg n'est
pout-ctrr pas autre chose. Le corps de cette Flosculaire est
lon(; de 0,10 à 0,15, et la longueur totale est de 0,47. En la
conipriniatit avec précaution, j'ai vu cinq cordons indépen-
dants , contractiles , asses réguliers , et qu'on doit peut-être
noninier des muscles, se prolonger dans toute la longueur du
pédicule et jusqu'à l'extrémité des lobes du hmbe^ des plis
très-fins ou des fibres transverses qui paraissent faire le tour
du corps, les croisent à des intervalles presque égaux. Dans
le vestibule* contractile qui précède la bouche et qui est bor-
dé par une sorte de diaphragme, j'ai reconnu la présence de
plusieurs lames ou fdaments agités d'un mouvement vibra-
tile ondulatoire qui , peut-être , contribue à faire arriver la
proie jusqu'aux mâchoires qui la doivent saisir. J'ai qudque-
39.
Olâ HISTOIKÉ HAtUBELLE
fois distingué , dans rintëricur, des petits Infusoires empti-
sonnés et près d'être dévorés. L'intestin est large, très-court,
transversalement placé au fond du corps campaniforme et
souvent rempli de matière colorée. L'ovaire, qui est à c6tf,
contient quelquefois deux ou trois œufis prescpie murs.
Genre STEPHANOCEROS. PI. XIX, fig. 8.
M. Ehrenberg (1) a nommé ainsi un animal dont nous
donnons la figure d'après lui, et qui avait été vu d'aboid
par Eiclihom (2); Mùller l'avait pris pour une Tubulaire,
et M. Goldfuss en avait fait le genre Coronelta. Le Stépha-
nocéros a comme la Flosculaire le corps campaniforme oa
en calice , porté par un pédicule contractile ; mais les cinq
lobes dont son limbe est armé sont allongés conune des ten-
tacules et lui servent, comme les bras de l'Hydre, à saisir sa
proie ; ils sont en outre garnis de cils courts verticiUés. lin
tube diaphane , qu'il a sécrété comme les Tubicolaires , lui
sert de retraite quand il se contracte entièrement. La longueur
totale du Steplianoccros est de 0,75; son œuf a 0,11 ; il n'i
été trouvé jusqu'à présent que dans le nord de l'AUemagne,
à Berlin, à Dantzig.
II'' Famille.
MÉLICERTIENS.
Animaux à corps claviformc ou campaniforme,
porté par un pédoncule charnu , extensible et con-
tractile en se plissant transversalement , et isolé on logé
dans un tubc; limbe supérieur plus ou moins étalé et
bordé de cils rolatoircs > souvent lobé. Bouche près du
limbe , armée de mâchoires eu étrier, à trois ou à plu-
sieurs dents.
<i) Stephanorcros Eichhohnii , Ehr. Infus. Pi. XLV , 6g. 2.
i'i) Kronp(4yp. Eichhorn , Beylr. 1776, Pi. 1 , fi§. i.
DES INFUSOIKES. 613
îticertiens, cju'on trouve ordinairement fixés
sur (les herbes .-icjuatiques, ne sont pas très-commun»
et 8c multiplient cxcluaiTement dans ccrtuines loca-
lités; je n'en ai trouvé jusqu'à ce jour que trois es-
pèces, savoir : une J'tjgura dans l'eau des étangs de
Meudon. une Lacinulaife dans la Seine et une Mé-
licerte dans l'ille. Tous les anciens microgrnphcs ont
observé des animaux de cette f.imille qui . soit isolés ,
soit groupés en boules , soit nus , soit loj^és dans des
tubea ou des fourreaux , sont assez volumineux pour
Otre aperçus à loiil nu , ou avec le secours d'une loupe
de force moyenne; Palliis les réunit aux Bracbiuns;
Eicbborn les nomma Polype-étoile {Sternpoljp) el
Polype-fleur {Blumen-polyp); Mùller les rapporta,
soit aux Vorticellcs parmi tes Infuaoires, soit aux
Sabelles parmi les Vers. Scbrunb, qui le premier es-
saya de les classer . en Gl les genres Meliccrta , Lint'
nias et Linza. M. Dutrochel , qui en étudia plusieurs
à Cfaât eau-Renaud en Touraine , les décrivit comme
des Rotifèrcs de diverses espèce». Lamarck , d'après
lui , en forma 1« j^enre Tubicolaire ,en laissant , comme
l'avait fait MuIlcr , les espèces sans fourre:iu parmi les
Vorticelles. Schweigf^er, de son côté, établit pour ces
mêmes espèces le ^eure Lacinularia , que plus t;ird
M- Bory nomma Mcgnlotroque , en distinguant les
individus moins développés sous les noms de 5;'-
nanthérine et Stentorinv comme des genres parti-
culiers. M. Ehrenberg , enfin , dans ses publications
successives depuis i83o,aadmis pour ces animaux les
genres Ptygiira, Œlcistes, Conochitus , Megalotrocha,
Tubicolai-ia , Limnias , Lacinularia et Meliccrta^
(fu'il répartit dans ses quatre familles des Jcktkydina ,
de OEcistina , des Mcgnloliochaa et des Flotcularia ,
611^ HISTOIRB ITÀTURELLE
savoir : io les Ptjrgura , dans la première famille , ca-
ractérisée par Tabsence d'une carapace et par la forme
de l'organe rotatoire continu , sans échancrureë : il les
associe là avec les Chœtonotes et avec un genre Gleno-
phora qui paraît établi sur des individus jeunes. 2* Les
Œcistes et Conochilus , dans la seconde famille , dis-
tinguée de la première uniquement par la présence
d'une enveloppe qui est une simple gelée diajAane
pour celui'ci, et un tube plus distinct , mais sans con-
sistance , pour celui-ci ; 3« les Megalotrocha , dans Is
troisième famille , caractérisée par l'absence d'tine ca-
rapace et par la forme de l'organe rotatoire édiâilcré
ou sinueut, laquelle famille contient en outre un
genre Cjrphonautes (t) ^ établi sur une espèce marine
d'une forme très-^singulière , n'ayant rien de ânnmtin
avec les autres Sjstolides à en Juger d'àptès la figure
donnée par l'auteur , et un genre Miof^oeodon (1) ,
que Ton doit rapporter préférableihent à quelque autre
famille d'après la forme de l'appendice postél^ieui*, qui
est plutôt une queue articulée, flexible^ qu'un pé-
dicule contractile ; 4*" dans sa quatrième famille enfin,
distinguée de la précédente par la présence d'une cui-
rasse ou d'un étui , et offrant un organe rotatoire le
plus souvent lobé ou fendu profondément , M. Ehi^-
berg place ses quatre autires genreis avec les Stéphano-
céros et les Flosculaires , qui n'ont cependant pas de
véritable organe rotatoire , et qui donnent leur nom à
cette famille des Flosculariées. U distingue ces genres
d'aptèsl'absence ou la préèràce des yeux , aumoinsdans
le jeune âge , et d'après le nombre des Idbé^ de l'organe
(l) Cjrphonautes compressas, Ehr. Infot. i838,Pl. XLIV, ûg. a.
(a) Micràcodon davut , Ehr. I. c. fig* i.
DES INFUS0IRE8. 615
roCatoire. Ainsi les Tubicolaires sont toujours privées
d yeux , tandis que les trois autres genres en montrent
deux dans la jeunesse ; ses Limnias et ses Lacinulaires
ont l'organe rotatoire bilobé , et diffèrent parce que
les uns ont des étuis ou fourreaux coniques , isolés ,
tandis que ceux-ci ont une enveloppe commune qui
n est qu'une masse gélatineuse ; ses Mélicertes ont des
étuis isolés comme les Limnias, mais en diffèrent par
leur organe rotatoire à quatre lobes. Tous ces ani-
maux , d'ailleurs , ont la même forme générale , sauf le
plus ou moins d'extension du limbe cilié, qui est nommé
l'organe rotatoire ; tous présentent une paire de mâ-
choires presque en forme d'étrier , composées d'un arc
traversé par une barre sur laquelle s'appuient par l'ex-
trémité libre trois dents parallèles partant de la cour-
bure de l'étrier qui est engagé dans le bulbe charnu.
(M. Ehrenberg nomme Lochogomphia les animaux
pourvus de cette sorte de mâchoires). Nous pensons
doue que toutes ces distinctions de genres et de fa-
milles , basées soit sur la présence des points rouges
pris pour des yeux , soit sur la présence de l'enveloppe
qui parait être le résultat d'une sécrétion plus ou moins
abondante , et susceptible même de disparaître comme
chez les Flosculaires » nous pensons que ces distinc-
tions sont peu importantes , et que tous ces animaux
doivent former une seule famille , divisée seulement
en quatre genres d'après le mode de développement
du limbe et d'après la nature du fourreau , quand ce
fourreiiu existe. Un premier genre , Ptygurc , est ca-
ractérisé par le peu d'ampleur du limbe bordé de cils<,
courts , et n'offrant pas l'apparence de roues en mou-
vement ; un deuxième genre, Lacinulaire , montrant
au contraire un limbe largement étalé, écbancréd'un
616 HI5TOUIE NATURELLE
seul côté, et bordé de cils assez longs qui offreDt
bien distinctement l'apparence d'un mouvement rota-
toire. Les espèces de ces deux genres sont libres y acci-
dentellement peut-être , ou eogagées dans une sécré-
tion gélatineuse. Les deux derniers genres ooi k
limbe di?isé en lobes comme une corolle de fleur. Ds
se distinguent par la nature du tube , qui est mem-
braneux , transparent chez les Tubicolaires , et in-
crusté de matière terreuse colorée , opaque , chez les
Mélicertes. C'est du nom de ce dernier genre que
nous avons formé le nom de la famille , parce qu'il
n'implique pas une définition basée sur un caractère
qui ne serait pas commun à tous les genres.
Les Mélicertiens ont été jusqu'à présent observés
seulement dans les eaux douces , sur les plantes habi-
tuellement submergées.
1" Gehre. PTYGURE.— Plyjura.— PL XIX, fig. 6.
An. à corps campanule oblong, porté par on pédicole
plus ou moins épais, nus ou logés dans une enveloppe géla-
tineuse i limbe cilié , arrondi , peu développé et dépassant
à peioe le diamètre du corps.
Nous réunissons dans ce genre les trois espèces dont
M. Ehrenberg a fait ses trois genres Ptygura (1), Ô£ctsles(i)
et Conochilus (3) , car ils n'of&rent guère d'autre diffcrenoe
importante que la présence de l'enveloppe gélatineuse qui
forme un tube allongé souillé de matières terreuses et isolé
pour chaque individudel'^tEcislesquenous appellerions Ply*
gura cryêtallinaj tandis que les individus du ConockUuiwmt
(1) Ptygura meUcerta , Ehr. i838 , Infos. Pi. XLIU, %. i.
(2) (JCcistes hyalinus , Ehr. 1. c. %. 7.
(3) Conochilus volvox , Ehr. 1. c. fig* 8.
DES UfFUSOXBES. 617
réunis en amas globuleux et ont leurs pédicules engagés dans
une masse gélatineuse commune, qui provient de la sécré-
tion de tous les individus. Ce dernier, qu'on peut nommer
Ptygura volvoxj est d'ailleurs distingué par deux points
oculiformes rouges et par deux appendices charnus en forme
de tentacules saillants en ayant; sa longueur est de 0,45, et
il forme des masses globuleuses de 3,3 ; ses œufs ont 0,062 :
M. Ehrenbcrg l'a observé à Berlin. UOEcistes de cet auteur
n'a également été vu qu'à Berlin; il est long de 0,78 ; son
œuf a 0,11 et présente deux points rouges qui disparaissent
dans l'animal adulte. La Ptygure mélicerte (Pt, melicerta ,
£hr. ) est dépourvue d'enveloppe gélatineuse et de points
rouges , mais cela peut bien tenir à son état de développe-
ment. M. Ehrenbcrg lui assigne une longueur de 0,19, et des
œufs longs de 0,037 à 0,046 ; j'ai trouvé dans l'eau des étangs
de Meudon , conservée avec des Spongilles , une espèce que
je crois être la même; j'en donne la figure dans la PL XIX
(fig. 6) , elle est longue de 0,30.
•
r Gbkrb. LAGINULAIRE. — Lacinularia. — PL XIV ,
fig. 14.
An. à corps en massue ou en enlonnoir à bord très-largo,
étalé et échancré d'un côté ou réniforme ; monts d'un pédi-
cule très-long et très-contractile , nus on engagés dans une
masse gélatineuse , mais ordinairement réunis en houppes
arrondies.
Les animaux de ce genre, vus par presque tous les anciens
micrographes, ont été réuns, par Midler, à ses Yorticellcs
sous le nom de f^oriicella $ocial%$ (1) et f^, flaculoM ; les
auteurs qui en ont parlé après lui leur ont donné diverses dé-
nominations ; nous adoptons celle de Schweigger, sans vou-
_(i) Rœiel, lu. Bcloft. m, p. 585 , PI. XCIV, fig. i-6.
LedermuUcr , BlicrMC. PI. 88 . fig. C. g.
618 HlfiTOIRB KàTURELLE
loir admettre lâ nécessité d'un autre genre Mtgatotroéhm (1)
pour les individus qui ne sont point engafés dans une mit
gélatineuse commune , lesquels sont tellement semUabks
d'ailleurs à ceux qui montrent cette sécrétion gélatineose ,
qu'on serait tenté d'en faire une seule espèce. Les uns et les
autres ont dans le jeune âge deux points rou^ qui disparais-
sent ordinairement plus tard ; leiu longueur est de 0,75, et ik
forment sur ks feuilles des Gératopliylles , des amas ^bu-
lettx blanchâtres , que Mùller compare à des nids de petites
Araignées , et qui ont souvent plus de 4 mil< de largeur;
leurs ceufis ont 0,06. On trouve souvent ces animaux dans
la Seine; ils cmt été observés aussi dans beaucoup de lieux
en Allemagne et en Danemark.
3« Genre. TUBICOLAIRE. — TMcotàfia.
An. à corps en massue > tronqué au sommet Abordé par
un limbe cilié fortement sinueux 00 à IcdM bien distincts,
muni d'un pédicule très-long , et logé dans un fourreau gé-
latineux diapbam.
Le genre créé d'abord sous ce nom par Lamarck a dû être
réduit par l'établissement du genre Mélicerte pour ne rt-ii-
fermer qu'une seule espèce observée d'abord par M. Dutro-
JUydra sodalis «t M» stentoria , Linn. S/ftt. nat. éd. X et Xll*
Brachionus sociaUs , PalUs , Elencb. zooph. p. 96.
Forticella socialis , Mùller , Inf. Pi. XLIII , f. i3-i5 , p. Soi et
yorticelln Jlosculosa , Mùller , 1. c. f. 16-20.
Linzaflosculosa ^ Schrahck , l^'àun. boic. lll , 3 » p. 3l4*
LacinulariaJlotctUosa , SchweiggSk' , natarg. p. 4o3 > itttio*
Megalotrocha socialis, — Sttniorina Hattlii tt biioba» — SfMn»tkc»
rina socialis , Borj , Eocycl. i824<
Megalotrocha socialis , âemp. et Ehi*. i8a8.
(I) Megalotrocha aiba, Uemp. tt Ëhf. 1828. -^ £hr. l83o-l83i.
Megalotrocha Jlavicans , £hr. l83o , lofus. Pi. XJLIV , fig. 3.
La plupart de» Synonymes rapportés ci-dessns se rapportent au»ià
cette espèce qui n*a point été di»tfa)guét dt celle-là ]^r les auteurs iviol
M. Ehrenberg (i838). ^
DES IlfFUS0IR£8. 619
chct, qui la nommsi Rotifer albivesHius (t). M. Ehrcnbcrg,
qui l'arait d'abord (1831) nommée Lacinulatia mehcerta^
la nomme aujourd'hui Tubicolaria najas (2) ; sa longueur
est de 0,75, ses œufis ont 0,06.
4- Genre. MÉUCERTE. — JlfeKcerto.— PL XtV, ri{^, 13.
An. à corps en massue ou en entonnoir allongé , terminé
supérieurement par un limbe qui s*épanouit en deux ou
quatre lobes distincts , souvent bien réguliers , et loge dans
on foorreaa on peu conique incrusté de matières terreuses
qui le rendent opaque et cassant , ou formé de grains uni-
formes qui sont les excréments.
Nous réunissons sous ce nom les Mélicertes et les Limiiias
de SchraudL et de M. Ehrenberg, dont la distinction est
fondée uniquement sur le nombre des lobes du limbe ; ce sont
toutefois deux espèces bien distinctes , non-seulement d'après
ce caractère, mais aussi à cause de la structure du fourreau,
qui est formé de grains régulièrement disposés dans respccc
à quatre lobes que nous appellerons Melicertaringenêj d'après
Sciirank , tandis que pour la MéLicerte à deux lobes ce four-
reau, d'abord blanchâtre , et coloré en bnm plus tard, est
simplement formé de matière terreuse , amorphe ou sans
grains réguhers. Ces fourreaux^ longs de 0^75 à 1,25, sont
bien visibles à l'œil nu , et les feuilles des Cératophylles et
des Myriophylles en sont quelquefois hérissées ; l'aniiXial ne
montre au dehors que les lobes diaphanes de son limbe ciUé
qui offre alors l'apparence de deux ou quatre roues en mou-
vement ; pour peu que le Uquide soit ébranlé, la Méhcerte
se retire dans son fourreau et y reste quelquefois assez long-
temps sans oser se montrer de nouveau. La Méhcerte à
(1) Rotifer nlbivestiius f Datrochet, Annale* da Moi. tome XIX,
p. 375. PI. XVin,fig. 9-10.
(2) Tubicolaria najas, Ehr. Infîif. i838, Pi. XLV , fig. I.
690 HISTOIRE HATUREIfLE
quatre lobes (1) {Meliceria ringens) a été observée en Hol-
lande 9 en Allemagne , en France , en Italie , et vraisem-
blablement aussi en Angleterre ; elle est ordinairement d'un
tiers au moins plus grande que Tautre; c'est die que M. Da-
trochet notama, RoH fer quadridrcularis ,- die se trouve très-
abondamment dans les rivières et les canaux à Bennes. La
Mélicerte à deux lobes (2) {Melicerta biloha)^ qui est le genre
/.immos Schrank, et que M. Dutrochet avait nonunée RoU-
fer confervicoia y a également été observée en plusieurs Ueux
de France y d'Allemagne , d'Italie et d'Angleterre.
Les deux espèces sont ordinairement pourvues de deux
points rouges oculiformes dans le jeune âge.
(1) Meiicerta niigens ^ Schrank, Faun. boic. iii , a, p. 3io. ~
£hr. Infai. i838 , PI. XLVI , fig. 3. — LeeuweDhoek, Epist. phy».
VII , p. 64. — Phil* innt. tome* i4 et a8. — Baker , Blicr. made euj,
p. 91, PI. VIIl , ag. 4-5. — Brackionus^ Hill.
Serpula ringtns, Linn. Sj«t. nat. X et Sabtlla ringens, syU.
nat. XII, i^éd.
Brachionut tubifer ^ Pallas, Elench. soopfa. p- 91.
'JRoti/er quadridrcidari* , Dutrochet , Ann. M tu. XIX , p. 35S,
PI. XVIII , fig. 1-8 et tome XX.
Tubicolaria quadriloba , Lamarck , Anim. sans vert. 1 1 , p. 53.
Tubicolaria tetrapetala y Cuvier , Règn. anim. a* éd. tome m,
p. 335.
Meiicerta quadriloba , Goldfuss , Zool. — Schweigger , natur. i8iO
Tubicolaria quadriloba , Bory , l8a4> Encjd., et i83o , dict. chu.
(2) Limnias ceratophylli , Schrank , I. c. p. 3li. — Ehrenb.Int
l838, PI. XLVI, fig. 4.
Meiicerta biloba , Ehr. a^ mém. i83i , p. ia6.
DES INFUSOIRES. G21
ORDRE IL
8T8TOUDS8 WAGSURS.
H Section. — CUIRASSÉS.
ni'' FAMILLE.
BRACHIONIENS.
Animaux de forme variable ; les uns presque orbi-
culaires déprimes, les autres ovoïdes ou presque cylin-
driques ou comprimés , mais dont la longueur ne dé-
passe jamais le double de la largeur; revêtus d'une
cuirasse membraneuse d'une ou de deux pièces , sou«
vent munis de pointes saillantes ou d'appendices fixes
ou mobiles , et qui ne changent pas de forme quand ils
se contractent. — Bouche munie de mâchoires et pré-
cédée par un vestibule dont les parois ciliées se pro-
longent plus ou moins en lobes garnis de cils vibra-
tiles offrant Tapparence de roues dentées en mouve-
ment. — Les uns sans queue , les autres munis d'une
queue simple ou bifurquée.
La famille des Brachioniens correspond assez exac-
tement au genre Brachion de Mùller , qui diilère
beaucoup du genre établi précédemment sous celte
même dénomination par Hill et par Pallas , et que ca-
ractérise aussi la cuirasse. M. Bory divisa les Bra-
chioniens de Mùller en douze genres répartis dans les
familles dos Brachionides, des Gymnostomes et des
Citharoïdes, formant son ordre des Crustodés.
M. Ebrenbcrg en a également fait deux familles ,
S2SI HISTOIIE HATCnELLE
mais conçues d'une tout autre manière; et d'abord,
comme nous l'avons dit plus haut , il a placé les fa-
milles de Systolides cuirassés parallèlement aux fa-
milles de Systolides nus ; mais , de plus , il a placé
parmi ces derniers , dans la famille des Hjdatinœa,
les Polyarlbres et les Trîarthres , (pie nous croyons
devoir rapprocher des Brachioniens , tout en recon-
naissant qu'ils pourraient former une famille à part
dans la section des Cuirassés. Les familles des Ench'
lanidota et des Brachionœa , dans lesquelles M. Eb-
renberg comprend les Br^ichions de MûUer , sont disr
tinguées, suivant lui, par la forme de l'organe rotatoire
c(ui est multiple , ou plus <{ue biparti , dans l'une , et
divisé en deux roues simples dans Tautre. Il est bien
vrai que certains de ces animaux ont les lobes ciliés
bien plus distincts ; mais le plus grand nombre, même
parmi ses Euchlanidota , montrent des lobes symétri-
ques garnis de cils vibra tiles, et l'on ne peut admettre
d'une manière absolue la division de Tappareil cilié en
deux orgapes rotatoires, comme œla deyrait être exclo-
sivemeut chez les Zy gotrocha àe^\. Ehrenberg. Nous
pensons bien d'ailleurs que la forme de la cuirasse et
des divers appendices peut fournir un caractère assez
important pour la distinction des genres , mais insuf-
flsant pour des familles. La forme des mâchoires nous
semblerait pouvoir être plus convenablement em-
ployée à cet efiet , concurremment avec les caractères
tirés soit de la forme générale , soit de la structure de
la queue ou de l'absence de cet organe : ainsi , le genre
Plerodina, que M. Elhrenberg a placé parmi ses
Brachionœa , pourrait, ainsi que les Polyarthres, être
pris pour type d'une famille particulière ; peut-être
aussi le genre Ratule mériterait*il d'être séparé des
DES INFUSOIRES. 623
autres Brachioniens, qu'il serait alors bien plus facile
de caractériser. Mais, comme nous Tayons dit déjà,
notre but n'a pu être que d'esquisser ici l'histoire des-
Bracbioniens , et nous attendons de nouvelles obser-
vations pour aller au delà.
Nous en formons dix genres , en commençant par la
Ptérodine , que la forme de ses mâchoires , semblables
à celles des Mélicertiens ,.que sa queue en forme de
trompe , et sa cuirasse en forme d'écaillé ronde , sépa-
rent de tous les autres ; et en terminant par le Ratule ,
que rend si remarquable sa queue en long stylet sim-
ple , et par la Polyarthre , que ses appendices mobiles
en forme de plumes distinguent aussi de tout le reste.
Les Bracbioniens, dont les appendices ciliés , rota-
toires , sont en forme de lobes distincts , arrondis
comme deux roues, forment les genres Anourelle et
Brachion , l'un dépourvu de queue , l'autre au con-
traire ayant une queue articulée et terminée par deux
stylets ou deux doigts. Ces deux genres ont leur cui-
rasse d'une seule pièce encapsule, plutôt déprimée que
comprimée; il en est de même du genre Lépadelle, qui
didere des Brachions parce que ses appendices ciliés
sont moins saillants et présentent moins distinctement
l'apparence de deux roues ; ses mAcboires ont aussi une
forme différente. Un genre que nous plaçons avec
doute à côté des Lépadelles à cause de sa forme gé-
nérale , est l'Euchlanis, dont la queue se termine par
deux stylets subulés, et dont la cuirasse est moins ré-
sistante ou plus flexible que celle des Lépadelles. Un
autre groupe des Bracbioniens se distingue par la forme
comprimée de la cuirasse qui est ou parait être bivalve;
on en fait les trois genres Dinocharis , Salpine et Co-.
lurelle , dont le premier est caractérisé par sa cuirasse
ii^k HISTOIRE NATURELLE
plus molle et par sa queue ayant plus de deux paires
de doigts ou d'appendices; le second a la cuirasse pris-
matique, prolongée en pointes aux extrémités; et le
dernier enfin a la cuirasse bivalve presque comme celle
des Gypris , des mâchoires en crochet , et on appen-
dice en crochet saillant en avant de la bouche.
Ces dix genres représentent dix-sept genres de
M. Ehrenberg qui, comme nous l'avons déjà répété»
a souvent basé ses distinctions génériques sur la pré-
sence et sur le nombre des points rouges oculiformes.
1" Gemrb. PTÉRODINE. — Pterodina. — PL XVffl ,
fig. 4.
An. à carapace arrondie ou ovale en forme d'écaiUe
mince , sous laquelle se retire oitiôrcment le oorps. Bouche
armée de mandibules en étrior, précédée d'un appareil
cilié , dont les deux lobes arrondis dépassent le bord de
la carapace. — Queue en forme de trompe cylindrique,
transvmalement ridée , implantée sous le milieu du corps,
et munie de cils vibratiles à l'extrémité.
La singulière ressemblance de sa queue avec une trompe
qui s'agite et se porte de différents cot^ fit donner à cet
animal, par M. Bory, le nom de Proboskidie, que nous au-
rions adopté comme plus ancien si la dénomination imposée
plus tard par M. Ehrenberg n'avait l'avantage d'être plas
simple et de ne pas renfermer une notion fausse. La forme
de sa carapace fit nommer, par MùUer, ^rocAûmuspa-
tina l'espèce type, et Brachionm clypecUus une seconde es-
pèce , dont M. Bory a cru devoir faire un second genre
Testudinelle dont le nom est également significatif.
Les Ptérodines se trouvent dans les eaux douces limpidi*»
entre les herbes, où on les voit à l'œil nu comme des points
blanchâtres nageant assez lentement. MùUer en indique h
DES IlffUSOIAES. 625
3* espèce comme vivant dans Tcau de mer. L'espèce la plus
commune, la Ptérodine paiéne ( 1 ) {Pierodina p€Uiûa)y est de-
lui-trausparente , longue de 0,22 ; sa carapace très-mince est
orbiculaire , diaphane sur les bords, avec une petite entaille
en avant ; entre les deux organes ciliés rotatoires , vers le
milieu des lobes ciliés se voient deux points rouges oculi-
formes, et de chaque côté deux cordons tantôt sinueux, tan-
tôt obliquement tendus, qui sont peut-être des muscles. Une
deuxième espèce , la PL elliptique (2) {Pi. ellipêica)^ a été dé-
crite par M. Ehrenberg^ comme synonyme de la Proboskidie
patène de M. Bory. Elle difière de la précédente par sa
carapace eUiptique sans entaille en avant ; ses points oculi-
formes sont écartés. Une troisième eq>èce enfin , la PI. d
bouclier (3) {Pt. clypecUa), de même grandeur que les précé-
dentes, en diffère par sa carapace encore plus oblongue et
plus courte (0,19) que le corps, de sorte que son front est
saillant entre les organes rotatoires , ses points oculiformes
sont beaucoup moins écartés.
M. fiory a décrit dans Tencyclopédie (1824), sous le nom
de Testudinelle argule , une autre espèce dont lui seul a
parlé et qui , dit-il „ a près d'une ligne de diamètre , ce qui
en ferait le plus grand des Systolides , si c'était réellement
un animal de cette classe. « Sa carapace est discoïde , l'ou-
verture buccale est garnie en dessous de deux dentelures
pointues entre lesquelles vibrent les cils ; la queue est très-
distinctement annelée. » Cette espèce, d'ailleurs, ainsi que la
précédente, doit, suivant M. Bory , n'avoir en avant qu'un
(l) Brachîonus patina , Mùll. lof. Pi. XLViri, fig. C-IO, p. SS;.
PUrodina patina , Ehr. fnfui. t>l. LXIV , fig. 4*
(a) Pterodinn eiiiptica , Ehr. 1. c. Sg. 5. — Proboskidia patina i*
hoTj , 1894 « Encycl. zooph. p. ^67.
(3) brachîonus clypeatut, MûU. Infot. Pi. XLVIII , fig. Il-l4>
p. 339.
Testudinella dypeata , Bory , i8a4 r^^cjel. soopb. p. 7 36.
Plennlina ciypeata, Ehr. Infvt. Pi. LXIV » fig. 6,
INFUSOIRES. kO
626 histohe hiturelu
faisceau de cils YÎbratiles, et non deux oripaies rotatoires
en cornet; c'est là ce qui , pont* cet attlètur, distmglie les
TestudineUes des '*-■---■-=-■•"
V Genee. ANOURELLE. — Jfumrèlla.
An. à carapace en forme d'utricole déprfaiîée ^ cm de sae
denté en ayant et largement ouyert poor laissdr Mrdr ks
<Nrganesrotatoilreâ, qui sont ohUnâifemânt bien dëtclo|ipés
en deux lobes àrtoMb , éi accompagnés de soies dn dé
dis non Vibràtiles, eA fttdsiëlirs faiscéaox. — t^cnnl de
queue. — Mà^BoiriËS dl^té^; tfâ point rolige ôcoUfoline
au-destftis àeA Md&dtM. — OËof tôlumineiix soaVent td-
h^^nt à la mère.
Les AnoureUes ne di£E%rent des Brachiotis qufc par l'ab-
sence d'une queue ; dks ont été d'abord distiliguées oNume
genre par M. Bory qui, d'après leur fotme, en fit le type
de sa famille des Gtharoïdes en leur donnant œ nom que
M. Ehrenberg a voulu changer en Anwrœa. Qn les trouve
presque toutes dans les eaux douces pures ; j'en ai rencontré
abondanunent une espèce dans la Seine, au mois d'août,
parmi les Potamogetons. Mùller a décrit parmi ses Bra-
cLions quatre ou cinq espèces d' AnoureUes dont l'une, Bror
chianus pala (1) , décrite par lui comme dépourvue de queue
et indiquée d'abord (1830-1831) comme une Anwnn par
M. Ehrenberg, a été reportée plus tard par cet auteur dans
le genre Brachion, comme ayant réellement une queue;
c'est une des plus grosses espèces; sa longueur totale est de
(I) Gretiades aqaati<{ue8, Joblot, Micr. 1718 , Pi. IX, fiç. 4--*
Brachionut tertius , Uill.
Brachianus ctUyciflorut , Pallas , El., zooph. p. 93. — Brachioiuu
pala, Mùll. Inf. PI. XLVni, f. i-a, p. 355.
AnoureUa cithara , Bory, Enoycl. aooph. p. S^o.
Anuneapala^ Ehr. i2l^o*-^ Brachionus pala ^ Shr. Inf. Pi. UDIIi
DES tirpusoittEs. 627
0,75, et la carapace seule a 0,66. Un autre espèce de Mûllfel-,
Brachianuê quadratus (1) , caractérisée pàt deux lotigtleè
épines eu arriê^, a formé le gehrfe Kértttèlle de 1/1. Boi-y.
Sa cuirassç est carrée conune l'indique ÉbA hem ; elle à ètl
ayant six pdinted saillaUlei doht les deUt vofijénhe» 90ht les
plus longues ; sa longueur totale Mt de 0,^, ou dt 0,18 satlii
les épines postérietires. Uue troisième esftfcce, BraèhioMs
bipalium \%)y n'a été vUè qile par MûUct; SA ettli*fltte lisëè,
oblongUe , repliée sur ks bord4 et arrondie tn arrière , pré-
seute en arAnt dix poiutèil ou deUtl^hirès dotit quatre ft cha-
que face, dorsale ou ventrale, et deux latéfàh» ; dlê è§t Idh-
gue de 0^22.
En outre de ces espèces, M. EhrenbeTg cbMpte l2 espèces
d'Anourelles) il les divise en dedx sections, suivant tpl'elles
ont ou n'ont pas d'épines en arrière ; parmi celles sans épi-
nes postérieures sont : V VAfùmttlle étailU (3) {An. sqUa-
mula)y longue de0,12 et large Aé 0,10, àrH>hdie ëil arrière,
tronquée en avant avec six poiiltes dont quatre latértllës et
deux dorsales ; elle vit datlà le» liiartLis parmi les léiltilléè
d'eau; 2"* VAfumrelle rayée (4) (ÂH. êHrUmjy ovale tToliqtiëè
en avant avec six dentelures dont detix latérales , et quatre
(I) BrachioHus quadrtUus , MùU. Inf.^Pi. XLiX , flg. Ia-l3.
Keratêlla quadrata , Dvry y ^SpA * ^ncycl. zooph. p. 469.
Aiiurœn acuieata ,£hr. Ihf. ri. LXIl , fig. 14.
(j) Brachionus btpalium , MûU. Iliftif. Fl. XLVIII , Ûg. 5-5, p. 336.
Anour^la pandurina , Borj , Sncyel* »oo|>h. il ,.p. 54o. — Encyd.
Pi. 27 , fig. lo-ia.
Brachionus bipalium , Lamarck, An. Miu Tert. a* éd. t. 11 , p. 35.
(3) Brachionus squamula , Mûll. Int PI. XLVII , ftg. 4*7 « p. 534*
yaginaria squamiJn, Sehràak , ^tan. boic. Ili , a , p. 14^.
Anourella luth , Bory , £o0^cl. sooph. p. 54o.
Anurœa squamula , Ehr. l836^ Infiu. Pi. LXII , fig. 3.
(4) Brachionus striatus , Mûller, Infni. PI. XLVII ,ûg. 1-3, p. 3Sâ.
— Lamarck , An. sans vert, a* éd. t. Il , p. 35. — Encycl. mélh.
Pi. 37 , fig. 1-3.
Anourella lyra , Bory « Encycl. zooph. p. Sào.
(5) Brachionus striatus, deBltinVUle , Itan. d*actin. Pi. 9^ fig. 3.
Anurœa striata , Ehr. Min. i83i. -> laftu. i838 , Pi. LXII , ^. 7.
628 UISTOtnE HàTURELU:
dorsales ; elle est longue de 0,22 , marquée de 12 stries Ioih
gitudinales; Mûller l'a observée dans l'eau de mer; M. Eh-
renberg la regai'de comme identique avec celle qu'il a troo-
vée dans les eaux douces à Berlin.
Quatre autres espèces, Al guadridmtaia (Ehr. loc cit.
fig. 2); Â. falculata (Ehr. loc. cit. fig;4); j4. cumeoniti
(Ehr. loc. cit. fig. 5) , et Â. hiremis (Ehr. loc. dt. fig. 6) ;
dont la première, connue par sa carapace seulement, est in-
diquée avec doute, et la dernière est marine, sont déaites
par M. Ehrenberg conune appartenant à la division des
Anourelles sans épines postérieures; k. première, longue de
0,12, a quatre pointes ou cornes en avant de sa cuirane, qui
est réticulée ; la deuxième, longue de 0,18, oblongue, a six
pointes ou cornes en avant, dont les deux moyenoes, fins lon-
gues , sont courbées en faucille ; sa cuirasse est granulée ,
rude ; la troisième , longue de 0,12, et large de 0,10, arron-
die en arrière et tronquée en avant , où sa cuirafise réticulée
'est armée de six pointes ou cornes. UA. biremis est ainsi
nommée à cause de deux pointes latérales moUles; elle est
oblpngue , bien plus étroite que les précédentes , longue de
0,18, lisse avec quatre pointes en avant. Dans la diviûon des
Anourelles armées d'épines ou de prolongements de la cara-
pace en arrière , se trouvent VA. quadrata ou Brachionus
quadratus de Mùller, dont nous avons déjà parlé , et deux
autres espèces indiquées par Mùller dans le Naiurforscher
(IX, p. 212-213) , VA. foliacea{l) , et VA. siipiiata (2), dont
la cuirasse , armée de dix pointes en avant, est prolongée pos
térieurement en une seule pointe ; l'une, dont la carapace est
plus longue, élargie dans le tiers postérieur, et rayée, est
longue de 0,15; l'autre, un peu plua petite et proportionnel-
lement plus courte, a la carapace lisse. Deux autres espèces,
(l) Aimrœa folincea , Ehr. Infus. PI. LXIf , fiç. lo.
ynginaria musculus , Okcn , nat. m , p. 44*
(a) Anutœa stspitata , Ehr. Infay. I. c. iig. ii.
ynginaria cuneus ^ Scbrank. — Okcn , naturg. Ili » p. 48.
DES iwmsoir.Es. 629
j4. inrrmis (Elir. loc. cit, Fig. 8), ci y1. acuminata (El.r. loc.
cit. fig, 9) , ont la cuira«e allongée , riftrécie el tronquée en
arrière, suice longitudinalemenl ; «llc-ci, longue de 0,22,
est armée eu avant de aix pointes longues aij^ués ; celle-là ,
longue de 0,18, a sa cuiraue plus molle, Hexible et bordée ■
en avant par quatre dentelures très-peu saillantes. Troi»
autres espèces, A. lesludo (Ehr. loc. cit. fig 12) , -^. BrrrulaU
(Ehr. loc. cit. fig. 13) , et V* ca/jo (Ehr. loc. cU. Bg. 1 S),
ont b cuirasse presque carrée , élep.amment réticulée et
granuleuse, et arini^ de six épines en avant etdi^deuxeii
arrière, coinnie VA. qvadrata dout elles ne sont pcui-ctre que
(les variétés.
3" Gkmie. BRACIUOIN. — JïracftiotuM.— pi. XXJ,fig. Ï.
An. à carapace en forme d'utriculedcprimce oa de foor-
rcau coort , dentée en avant cl largement onvérle , ponr
laisser sortir les Inbcs ciliés de l'iippareil rotatoire; soa-
vvDt dentée on armée de pointes en arrière , et également
ouverte ponr le passage d'une queue articulée que terminb
une paire de doigts uu stylets arlicalcg. — Mâchoires digl-
tces; un point rouge oculifurmo presque toujours visibU)
au-dessus des mâchoires. — Œat volomîneax porté long-
temps par l'animal à la base de la queue.
Les Brachions, cot noie nous l'avons déjà dit, ncdiifèrent
des Anourelles que par la présence d'unequeue. On en trouve
un grand nombre dans les eaux douces et dans l'eau de nu^r,
entre les herbes; et eomine ils sont presque tous assez volu^
nÙDCUx pour être distingués à la' vue simple, ils ont dâ
être vus par tous les tnicrographes ; Hill les prit pour type
de son genre Brachiomu , que Pallas adopta en le gâtant , et
que Millier a rétabli en y coniprcDant seiilcuieni tous noi
Brachiooiens. M. Ehreubci^, attribuant à ta pri«eiice du
point rouge oculiforiiic une lro]> grande importance, a
séparé de» Brachions, [wur l'ii faire son (jeiirc Notais, luie
030 HI6TOXB9 VâTUBICLLE
^ulepfpècç, f\{. çmqdriçamiê (Ehr. loc. cit.pi. LXU^fig. l),
ip^t r^tipifl^ et grflPIil^ I portant qwtrp poîntes en avant
et 4e|U|^ pQÛ^t^ m 4IT^^ ? Çt qui aurait pour caractèi« gé*
p^riOH^ l'^hsenpe 4h point rouge. Ce même ai|teur, coipine
^pi\u l'ftYpns 4it, rapfip pa«»i «p» Br^chipns , i^ b. UpaUum
qv^ej 4'f^près }a 4^scriptipp 4ie Miill^, 1V(. Pory s^nommé
Apour^e ; '}i cpmpte f n outre huit espèce 4e vr^is Bradiioi»
4out trpis 014 quatre opt ^té vus par Alii|ler 9 savoir : 1* Lt
fir. yfçeq{qri^ ( J) ( voypz PJ. XXI, %. 2)4out la c^rafiace lisep,
^rfopdie ^ arrière» longue 4^ Of^SI à 0,1^, pr^eateen
avant sit^ dentelures laides et peu saillantes ; sa longueur
totale, avec les appendices ciliés rotatoires, est de 0,28 à 0,37.
^tftB sfy lolyif idliéf, qui {(Ol^t trèç-dévelopuéi, il a des cils
droits non vibratiles; c'est l'espèce la plus commune ; je Tai
Pimy^ fflntfaiPfy^^t 4aps l'eau des tpun^MU: fin jardin
ftfifPlaAt^; 4 PaWi et surtçiut d4ps ççUe iiui))9^gne ky
BÎ?flte9 9C[u»t¥IM^ #P racole de bot^qu^. Sçy «np|^ pi^ Û,tp
^ Q,|S|- 2* ^e ^. rifftens (EJur. Joe. ât. ^. 4) qnj ff'^ |m-
tnÛ^H^ tW'WI? variété du pr^pMm »v^ feffael ^9f\9$
9t Wnlte r^W confondu I il s'en 4i8ti<igi9#, §fiivai^t 14. ©h
IWbprg, par ?4 <îP«lf W rougeâtre, par ^ dij»pfjsiftps piiu
cpnsid^ra^l^ et par l^ 4ei|t3 4e Ja carapace p}us prouQf^
cées et plus aiguës, ^o L^^ Bf. Bc^k^ (3)> long 4^ P,^;^ à 0,+4,
et dont la carapace, longue de 0,12, est rude et granuleuse,
r^ticiriép 4P milieu, ^vpc six points ^u avaut, dout les deux
(1) ^rocAsoMM eaptmlijionu , a Pdlac, Bl. soopk. p. 91 — Bro-
Brachionui urceolaris^ Mtîl)er , Inf. Pi. L , pg. jÇ-ai , p. 3^6.
Brachionus urceolarù , Ehr. Inf. i83S, Fl. LXIII, / 3^
(a) BriUhionus capsuliflorus , )6. Pallai ,1.0.
Brac^onus quqtftiffemus , HenpaDo. — Mr, q^a4'^con^^4 ctbkomix,
Scjirtnk.
^^'Èrachionut Bakeri, Mûller, Inf. Pi. XLVI^ , fig. i3.
BrnckionuM octodentatus , B017, Eaejcl. sooph.
Noum Baktri , Shr. Mim. i83o-i83i,
BracJioiMM BA^tri, p|ir. ^ai. i838, PL t?(y. #g. i.
DES INFUSOIRES. 681
noyeimes plus longues et courbées, deux longues épines
latérales en arrière, et un fHrolongement bifide au-dessus de
la queue. 4o Le Br> polym^ihus (£hr. loc. cit. PI. LXIV ,
iig. 2) , long de 0,32 à 0,28,^ dont la carapace lisse a quatre
cornes allongées en avant, deux médianes et deux latérales,
et cinq épines postérieures dorsales , dont les extérieures sont
très-lpngues. b"" Une autre espèce, Br. amphiceros (Elir. loc.
cit. PL LXUI fig. 2) , décrite par Joblot sous le nom
de Grenade aquatiqtie, couronnée et barbue (Jobl. PI. IX ,
fig. 4). ToHt^ ces espèces vivent dans lefljeaux douces, ainsi
que les £r. breviepinus (Ehr. loc. dt. fi^ 6) , et Br, miH-
iaris {Ehr. loc. cit. PI. LmY, fig. 3), doi^tTun est long de
û,44 avec vufie carapace arrondieayant en avant six dentelures
très-peu marquées, et en arrière une échancrure entre deux
poiptes courtes ; et dont le dernier, long de 0,22, est remar-
quable par le nombre des éfunes dont est armée sa cara-
pace granuleuse , rude ; en effet, on en compte dix à douze
en ayant , e| m arrière il y en a quatre dont les latérales
sont les plus longues.
Une seule espèce, Br. Âfulleri (Ehr. loc. cit. PI. LXm,
fig* 5) est décrite par M. Ehrenberg comme vivant dans
leau de la mer Baltique^ sa longueur est de 0,44 , et sa
carapace liisp, festonnée, à six dentelures obtuses en avant ,
et un peu échancrée att-dessus de h queue en arrière , est
longue de 0,38.
4« Genre. W|J»ABEU£.— .p!p«de/î«.—Pl. X^, fig. 4-6.
An. à coinuHe solide , ovale , ééjpfimée ou lenticulaire ,
convexe en dessus , presque plane pa dessous , ouverte et
plus ou moins échaiiqrée anx denx exlrtoités , pour le pas-
sage de l'appareil cilié , qui est ordinairement surmonté
d'une écaille dinpfaaoe f ef^po^rbée en avant , et pour le pas-
sage d'une queue triarticalée terminée par deux stylets en
arrière. — Mâchoires élargies, avec deux ou trois dents
peq marquéfss. — Avec 09 fll^n3 ppint^ ocnlifonnes disposés
parpairi».
632 H18T0IEE HATOâELLE
Les Lépadelks, très-oommunes dans les eaux douces,
stagnantes, et dans les eaux conservées longtemps^ ont été
comprises parmi les Brachioiu par Mùller. M. Bory les en
distingua d'après leur forme ecd'après la disposition deTap-
pareil cilié, plus ou moins lobé, et qui n'offre jamab l'appa-
rence de roues , comme celui des vrais Brachions. M. Ehren-
berg a adopté le genre Lépadelle ; mais , voulant prendre
trop exclusivement ses caractères génériques dans la pié-
sence des points rouges oculiformes^ il en a séparé tom la
individus pourvus de ces points, pour les rapporter à des
genres différents, en faisant de ceux qui ont deux points rou-
ges le genre StepkanopSj caractérisé par la pr^enoe d'une
écaille diaphane, qu'il nomme un cliaperon, et le genre
ilfelopûiûi sans ce chaperon; et de ceux qui ont quatre points
rouges, le genre J'fuame/fa, que M. Bory avait défini d'une
tout autre manière. Mais nous sommes convaincu que ces
points rouges peuvent se montrer ou s'effacer dans les mêmes
espèces, suivant l'âge ou le degré de dévdoppement. Nous
croyons , par exemple , que la Lepadella owUiiet le Sieph/tb-
nopg muticui de M. Ehrenberg sont une seule espèce, Lepa-
della pcUella {l)j avec ou sans pcnnts rouges, laquelle
Mùller avait nonmiée BrachUmus paiellay tandis que le
Br<MchiantÂS ovalis de cet auteur, cité mal à propos comme
synonyme de cette L^[Mulelle par M. Ehrenberg, est certai-
nement une espèce d'un autre genre {Euchkmis) , comme
cela résulte des propres expressions de Mùller, qui dit qu'elle
est jdusieurs fois plus grande que lé Br.patellaj qm est
long de 0,12 à 0,14 tout compris. De mêrate aussi nous
croyons que la Metapidia lepadella (Ehr. Inf. PL LIX,
fig. 10), et la SqfMunella bractea (2) de M. Eluenbeig,
(I) Brachionus patdla, Mûll. Inf. Pi. XLVHI, ftg. i5-i9, p. 34.
LepatUUa patella , Bory , Encyd. sooph. p. 38 et 4^5.
Lepadella ovolu ^ Ehr. Infus. Pi. LVII, fig. i.
Stephanops muticus , Ehr. 1. c. Pi. LIX, fig. 14.
(a) Squamdla bractea , Ehr. 1. c. fig. x6. — M. Ehrenberg donne
comme synonyme le Brachionus bractoa (Mûll. Inf. Pi. XLIX^fig. 6, 7},
DES iirvusoiMfis. 633
sont une seule espèce , que nous nommons Lepadella ro-
iundata , caractérisée par l'échancrure bien moins profonde
de son bord antérieur. lAgSquamella oblonga (Ehr. 1. c.
fig. 17) et la Metopidia acunUnata (Ehr. 1. c. (îg. 11), se-
raient encore deux espèces distinctes de Lépadelles : l'une
(L, oblonga) j longue de 0,13, proportionnellement plus
oblongue que les précédentes , et sans appendices , conune
les suivantes; l'autre (£. acuminaia)^ longue seulement de
0,11, est décrite par M. EhrenJ^g comme terminée en ar-
rière par une pointe peu saillante au-dessus de la queue.
Enfin , une cinquième et une sixième espèce , L, latnel^
loris (1) et L. cirrata (2), décrites par MùUer comme des
Dracliions, sont distinguées par les pointes dont leur cuirasse
est armée en arrière ; celle-ci , longue de 0,1 1 , n'a que deux
pointes en arrière ; elle a été prise par M. Bory pour type de
son genre Squaiinelte; celle-là, longue de 0,10, a trois
pointes en arrière.
J'ai trouvé la Lepadella paklla très-fréquemment dans
l'eau de Seine conservée pendant plusieurs mois et même
pendant plusieurs années, dans des bocaux, avec des plantes
aquatiques ; à diverses époques , j'ai trQUvé aussi , soit cette
même espèce , soit la L. oblonga , soit la £. roiundatay dans
l'eau des tomieaux d'arrosage , au Jardin des Plantes , à
Paris.
représenta par Mfiller êite deas pointes nlnéet de chaque eélé à Tori-
gine de U queue , nuit ee doit être autre chose.
(1) Brackiomus lamdlmrU , MùU. Inf. Pi. XLVII , fig. 8-lJ,
p. 340, Encjfcl. Pi. 27, fig. 22-a5.
Lepadella lamellaris , Bory, Eocycl. xooph. p. 4^.
Siephanopt lameUoris , Ehr. Infns. i838 , Pi. LIX , fig. i3.
(2) Braekionu* cirratui , MOll. Infos. Pi. XLVII , fig. iq , p. 352.
SiiuaUnêUa Caliguia,iotj ^ Encycl. sooph. 1824.
Suphanop4 cirratM , Ehr. Infus. l838, Pi. UX, lig. là.
est HUTCNLRE lATUBELLE
5« Genre ? EUGQUNIS. ~ Euchkms. —PI. XTS , «g. 4.
Aq. à cuirasse oyale , dép^ée oq lentîi^tiUire , ilexifak
et^e ooQtÎQWHt avec le rastedes tégomepts doql die eit éfî-
demmept mie partie plus répistaqte. — Appareil cilié ploi
SftillaDt et lobé à l'extrémité d'op poa rétractîle cfuUi, qu
rpQtraQt à riqtérieor laisie ope échancriire m airant. —
Qaeqe articidée et tonpipée par un oa deux doigt» oi| f^lete
plp» ou mpiiw longs. — Slftcbciires f&mples, à bçaoches
trëi - lopgues ; un wA ifmi rougo orâllfbmie , ipà-
quefoîs eQacé.
146 genr^ EmcHUmMj cr^ par Itf. El^reubeig, ^ qui a
dotmé son qoin k la famiUe àfs^ ^uchlmidoUi ^ œt auteur,
^t p2M*actéri$é d^n^ sa classifics^tion par U pressée d'un seul
œil à la nuque , par une queue ( pied ) bif iirqi|4p « et par une
carapace ouverte. Quant à noi|s , en s^dmçttwt qu'en efîet
la disposition du point rouge oculîfqripe pfiit fournir un
caraptère d'une certaine valeur ici , noiis regs^^ps comme
))eauGOiip plus important le cfurs^çtèr^ ^jé de I4 dex'ifaîb'té
de la çi^ra^ et de la longueur des branches {nouâtes
(scapm) des mâchoires.
Les Euchlanis ont beaucoup de ressemblance avec |es
Lépadelles , et se trouvent comme elles dans les eaux sta-
gnantes et dans des eaux conservées depuis longtemps ; mais
quoique la forme» paraisse d'abord pr^Mpip h mém^ 1 eu les
distingue bientôt par l'allongement plus considérable dont
est susceptible leur partie antérieure , et surtout parce que
leur cuirasse, au lieu de conserver ça forme aprè$ la mort
et de résister à la décomposition y ^ plisse ^% se contracte.
L'espèce type, Euchlanis Ima (Ebr- Inf. PI. I.YI1 , fig. 10),
a été nommée par Mùller ( Inf. PI. XX , fig. 8, 0 ) Cercmia
luna; Lamarck en a fait son genre Furcocerque ; M. Nitzsch
l'a nommée Lecane luna; M. Bory en fait sa Trichocerca
luna; M. Ehrenberg , enfin , lui a donné le nom que nous
DES IlfFUSOIlUBS. 635
adoptons. Elle est longue de 0,14 , oUongue ou presque or-
J^ipulairei et deriçnt fortement échancrëe en avant quand
elle retire son cou ist ses appendices ciliés; sa queue , dont
les deuY stylets se terminent par une petite pointe articulée,
I4 iaif aisém^Y^t reco^m^itre. On doit peut-écre regarder
cofimic unp dtfuxim^ espèce d'Euchlanis la Cerearia orbis
de Mailler (Ipf-* PI* XX, fig. 7) , que L^marck a nommée
FuTCOcerçu offrti, et dont Af. Pory a fait également une
Tricbocejrqpe ; elle est orbiculair^ , dqirimée , avec deux
longs stylets divergent^ en arri^ et une papille obtuse à
l^ur Jxise : (elle ^\ iiidiqu^ poipme très-rare dans les eaux
douces en Pan^mark. Un^ troisième Euchlanis , longue de
0,14 9 as^ 9^gd)lab)e à la première par ses mâchoires et par
sa forme générale, quoique toujours plus allongée, et avec
une quelle ^o^Y^t rqpliée en dessous et qui paraît simple,
a été nonunée alternativement ifoftos^to fonorif (£hr.
Inf. PL LVn , fig. 6) et Lepadella /unarir par M. Ehren-
berg. Cet auteur place égalpnieut dans son g^re Monostyhj
caractérisé par la présence d'un œil unique, par une queue
simple , et par une carapace déprimée : )^ la Manosiyla eor-
nt^a (Ehr. 1. c. fig. 4) , longue de 0,1| , ^t donnée comme
synonyme de la Trickode^ camM$a de Miiller (Mùll. Inf.,
Pl. XXX, fig. t-3), mais que je crois devoir rapporter à une
des précédente^ ^ ^ la ifofiasQf/a quadridmUaia (Ehr. 1. c.
^. 5 } , longue àp P,^ , avec i^e carapace îaunâtre, échan-
crée en avant , avec les pointes latérales très-iuguei , et deux
autres pointes ou cornes au milieu de Téchancrure ; elle doit
s^ps doute êti^ popsid^r^ opnune mp quatrième espèce
d'Euchlanis. Unç cinquième espèce esl VEHchlmiiê OMifa,
que |||Iùl|er 4 décrite spus le nom de JI^Ammiim (^
}nf., PI. XUX, ^. 1-3), et qui se rapporte à VEuehimU
macrurç^ (£hr. Inf. PI. LVIQ, % 1) de M. Ehrenberg,
bien mieux qn'è U L^pqdeUa onmln de oet auteur ; die est
to^g^e 4e 0,28 sans |a queue, qui est (armée de deux longs
^ty)<f ts et ^ççftmF^^ ^ spies ou de ppiptes plus petites à
^ b^. Ou 4qi(t je croîs, y r^umr VEuakkmê dOoMu
636 HISTOIRE NATURELLE
(Ehr. 1. c. fig. 8), qui, trouvée également dans les eau
douces à Berlin , et de même grandeur , est censée' en différer
par sa largeur plus considérable, par l'absence des soies à la
base de la queue , et par un pli longitudinal au milieu de U
face ventrale. M. Ehrenberg rapporte avec doute à ce genre
deux autres espèces, qui sont VEuchlanis Ériqueira (Ehr.
Inf. PI. LYII, fig. 8), longue de 0,56, à cuirasse ovak,
avec une carène saillante au milieu du dos ; et V£, Home-
tnanni (L c. fig. 9) , longue de 0,10, allongée , très-contrac-
tile , et pouvant retirer toute sa moitié antérieure , qui est
cylindrique, dans la cuirasse de la moitié postérieure, qiû est
dilatable , en forme de coupe ; Tune et l'autre ont la queue
formée de deux stylets divergents ; VE. ifiquetra est en outre
représentée par l'auteur avec des fibres musculaires , trans-
versalement striées , et avec des mâchoires dictées , ce qui
dfnrrait l'âoigner des autres Euehlams,
^ Gbkrb ? DINOCHÂRIS. — Dinocharis.
An. à coirasfle cylindrique ou comprimée , flexible , et
se ooatîDuant avec le reste des téguments dont elle est une
partie plus résistante. Appareil cilié à rextrémitc d'un
cou épais, cylindrique, rétractilc, non lobé. — Queue
articulée , avec plusieurs paires de doigts ou de styleb.
— Mâchoires simples , à branches minces. — Un poisl
ronge ocnliforme.
Le genre Dinocharis a été établi par M. Ehrcnberig ,
pour un Systolide, Z>. pocillum (Ehr. Infus. PL UX, fig. 1)?
fort remarquable , vivant dans les eaux douces stagnantes ,
long de 0,22, â corps presque cylindrique , av€*c une queue
triarticulée dont le premier article porte deux doigts on
stylets dressés en haut, et dont le dernier se termine par deux
stylets assez longs avec un appendice intermédiaire un peu
moins long. MùUer l'avait nommé Tfichoda pocillvm
(Midi. Inf. PI. XXIX, fig. 9^12). Scbrandi le plaça àsos,
DES IlfFUSOlBES. 637
son f;enrc P^aginariàj Lamarck et M. Bory en ont fait une
Tricliocerque. M. Ehrenberg a voulu distinguer comme
espèces, sous les noms de D. teiracHs (Ehr. loc. cit. fig. 2)
et D. paupera (Ehr. loc. cit. fig. 3} , les individus chez qui
les appendices de la queue sont moins prononce et dont la
carapace est presque prismatique.
7"^ Genre. SALPINE. — Ja/ptna. — PI. XVHI, fig. 1-2,
et PI. XXI, fig. 1.
An. à cuirasse comprimée, bivalve , on paraissant telle ,
prismatique , plus ou moins renflée an milieu, et plus ou
moins entaillée aux deux extrémités , ou terminée par plu-
sieurs pointes ou cornes qui dépassent peu l'appareil cilié,
— Queue courte , avec deux stylets droits on recourbés en
dessous. — Mâchoires digitées. — Un seul point ronge ocn-
lî forme.
1^ foime très-remarquable des Salpines suffit pour les
distinguer de tous les autres Brachioniens ; aussi , avant
que M. Ehrenberg n'eût établi ce genre, M. Bory avait
pincé dans son genre Mytiline , caractérisé par un tct bivalve,
l'espèce qui peut être regardée comme type , la Salpina mu^
cranata (Elu . Inf. PI. LVIII, fig.4) ; Mùller(Inf. PI. XLIX,
fig. 8-9 ) Tavait nommée Brachionus mucronattÂS ; elle est
longue de 0,25; sa cuirasse présente quatre pointes en avant,
dont deux latérales et deux presque au milieu du bord dor-
sal, séparées par un linteau saillant qui se prolonge jusqu'à
l'extrémité d'un pointe saillante en arrière; deux autres
pointes latérales terminent avec celle-ci , le bord postérieur
de la cuirasse. Je l'ai trouvée dans l'eau de la Seine, au mois
d'octobre, avec la longueur que j'indique; MùUer lui donne
une longueur plus considérable en la disant (Inf. p. 349)
semblable à son Brachionus dentaiusy mais deux ou trois
fois plus grand ; M. Ehrenberg, au contraire, lui assigne seu-
lement b longueur de -— ligne (0,187). Le Br. dmiatui de
638 HlStOIRE HATUaËLLE
Mùller (Inf. PL XLIX , fig. 10-11*) est àâm dbute ode Et-
conde espèce; U eM indiqué comme ayant cliacliii des ttjM
de sa queue termitié par deux ptûtes toieft ; sa ttdhisié M
plus étroite et un peu arquée.
Une troisième espèce^ de forme pt«sqtie feiriblidlb^ A été
nommée par M. Ehrenberg JAlpÂld hrttfi^fiaXBhÈ. hk.
cit. fig. 8); elle est aussi longue que la première (0,25), mais
les pointes qui terminent la cuirasse sotit betfnccM^ plus
courtes , et en outre, la partie aniériëuiie de œtte cuirasseest
hérissée de petits tubercules réguliers dans une longuear
égale à sa hauteur, et son bord M àimplètnent slmleÉa.
M. Ehrenberg décrit aussi comme autant d'espèces dis-
tinctes, sous les noms de S. 9pmigerd(}oc, cit. fig. S),*!*, w»-
troHs (loc. cit. fig. 6), S. ndUnea (loc. cit. fig. 7)et J.'bi-
carinaia (loc. cit. fi^. 9)^ des Salpines txHites de même
grandeuretdemémefol-meàpettprfes, ^ ne diffèrent que
par la longueur et la direction des pointes de la cuirasse;
aussi pensons-nous que ce ne sont que des espèces nominales.
Ou ne pourrait en dire autant du BraehiaMêltipiH de Mùl-
ler (Inf. PI. XUX, fig. 4^) , dont M. B<*y a lait Une My-
tiline et qui parait bien être Une espèce distincte de Salpine;
il est plus petit que le Brachion urcéokdre, revêtii d'une
cuirasse bivalve , renflée au milieu, tronquée en avant et
terminée en arrière par trois pointes.
8' Genre. COLURELLE. — Colurelta. — PI. XVm, fig. 5.
An. à cuirasse bivalye, ovate , compritnfiÊi , ouverte en
dessous et aux extrémités , tronquée ou arrondie en àvint ,
plus étroite on mucronée en arrière. — Organe cilié sûr-
monté d'un appendice en chMshet , tétmctile. — Qneaè
triarticulée, terminée par un on deux Étjlèii. — MAcîtires
en crochet tourné avant. — Deux points ironges ociiBfor-
mes, très-rapprochés en ayant.
Le genre Ck^lurelle a été établi par M. fio^ pour le Birth
DES INFtJSOtRfeS. 639
chionus uncifiatus de Miillier (Inf. PI. L,- flg. 9-11) une des
espèces les plus communes dans les eaux douces entre les
herbes et dans ces mêmes eaux gardées longtemps dans des
ixx^ux; sa longueur est de 0,12 ; sa cuirasse, qui a 0,10, se
termine en arrière par deut pdintes qui s'dppliqUeht l'une
contre l'autre i}Uand les yalrts se rà^lprodieUt ; sa qUeUe
paraît tertninéé par uu stylet simple qUe cependant J'ai tu
quelquefois se dédoubler. M. Ehreuberg a changé le nom
de Cùtunlla en celui de Ctrfuftis qu'il veut réserrer exdu-
sirement aux espèces dont ia queUe a deux stylets , en noin-
maht MoHUra celles qui n'ont qu*Un seul stylet. Soii Oolûims
undnatHs (loc. cit. fig. 6), qu'il donne pour synonyme du
Braekionuê untinoÉHS de Mttlkr, me {Mirait eut la même
espèce dont noUS donnons k figure, quoiqu'il né lui assigne
qu'une longueur de 0,062. Les CôlûràÈ biidUfiidàtui (Ehr.
lo€. cit. fig. 7) et C. mtKtefns (Ehr. loc. cit. fig. 8) de cet
auteur, qui ne diffèrent que par tme différence de longuenl*
des stylets terminaux , sont yridsemblablenient enceite la même
espèce. Quant à la jlfomifti duMê (Ehr. loc. cit. fig. 5), Sa
cuirasse plus comprimée et obUqUement tHmquëe en arrière
peut la faire considérer comme Une espèce pèurtictihèrc de
Colurelle, ainsi que la MDHHfd colums (Ehr. loc. cit. fig. 4),
qui vit dans l'eau de la Méditerranée et qui a sa Cuittmi
arrondie en ârrièi^ ; sa longueur ttt de 0,08.
9* GeNhe. RATULE. — RdtutUi , Lamahà. — Pi. XXI ',
Bg. 3.
An. à corps ovale oblong , à cuirasse flexible, renflée au
milieu et èurmotttèt; d'ttttte carèfaie ti«i-t>HidoAcéê ; ce qui
la rend prismatique ; tronqliée et ouverte en avant pour
le passage de Tappareil cilié, qui ^t peu développé j rétré-
cie en arriére, et se Joignant à la base deU queue, qui est
accompagnée de plusieurs peUtH chthefe , tet se fmlolîge ell
un stylet rolde et aUiïsi long que le cotps , et dressé oti ttk-
fléchi eu-de8iR>uB.— M&dioIresiibtaiiclM l0ii|$tM , «ttotim
6(^0 HISTOIRE NATURELLE
support ( fulcrum ) central droit très-long. — Avec oo suu
point rouge oculiformc.
Lamarck a établi le genre Ratule pour un Systolide Irè»-
remarquable par sa carène dorsale et par sa queue en slykt
simple très-long, Raiulus carifuUus (Lam. An. s. vert.
2* éd. t. 2j p. 24). MùUer l'avait laissé parmi ses Trichodes
{Tr. raUuSy Inf. PI. XXIX, fig. 5-7). M. Bory en forma
le genre Monooerque, que M. Ehrenberg adopta d'abord ,
mais qu'il divisa ensuite en deux genres, MasUgocerca et Mo-
nocerca; l'un Ma$tigocerca carinataj Ehr. lof. PL LTU,
fig. 7), suj^posé revêtu d'une cuirasse et faisant partie delà
famille d^ Euchlanidota ; l'autre {Monocerca ratus , Ehr.
Inf. PI. XLYU, fig. 7), sans cuirasse , rangé parmi les A^
daiinœa. Je crois cependant que ce n'est qa'une seule et
même espèce que j'ai pu étudier, soit à Paris en mars çt
avril 1838, dans l'eau d'une fontaine, près de GendlZj
(fontaine Amidar) , soit à Rennes, en mars 1841, dans l'eau
d'un ruisseau à l'est du jardin botanique. Ce Batule a k
corps long de 0,147, et la queue de même longueur ; ce
qui fait pour la longueur totale 0,29.
M. Ehrenberg a décrit sous le nom de ATofiocerca lM€fiM
(Infus. PI. XLYIII, fig. 8) une espèce qui parait être bien
distincte eu raison des pointes ou cornes dont elle est année
en avant. Cet auteur a réservé le nom de Ratule {R, lwM!n$
£hr. Inf. Pi. LVI, fig. 1) à la Trichoda lunaris de Mùller
(Mùll. Inf. PI. XXIX, fig. 1-3) que Lamarck mit parmi ses
Gercaires.
10" Genre. POLYARTHRE. — Polyarthra. — PI. XXI ,
fig. 6.
An. à corps ovoïde tronqué en avant, révéla d'une cui-
rasse flexible , aux deux côtes de laquelle sont articulés ,
près du bord antérieur, un faisceau d'appendices en forme
de stylets ou de lamelles étroites, ou de plumes aussi longues
6ftl
(juc le corps, qui par la est rendu presque carré. —
Appcadice cilié , aussi large que lu corps , accompaj^iié de
slyle(s bi-arliculés , el d'appeudices charnus tentaculifor-
mes. — Mâchoires unideolées-
M. Eliitinbeig à institue ce genre en 1833 pour un Systo-
lide qu'il a rangé dans sa famille des Euchlamdota , et que
nous croyons plus convenablemont placé auprès des Bra-
chioniens, mais qui véritabfeinciit mériterait déformer une
famille particulière. Je 4onne (PI. XXI, tig. 6) le dessin d'une
Polyartlirequc j'ai trouvée, au nioft deuovcuilire 1836, dans
l'étang du Plessis-Piquet , près de Paris ; sa longueur est de
0,18 et son organisation parait plus complexe que celle des
genres voisins.-M.Ehrenbcrg (Inf. PI. LIV, fig. 3) décrit,
sous le nom de Polyarthra pjo^ptera, luie espèce que je
crois êlre la même; il lui assigne une longueur de 0,14 , et
lui attribue un point oculiformeroi^je , et six appendices
de chaque côté. Sa P. trigïa (Ebr. loc. cit. Gg. 2) en diSin
par SCS appendices sétacés.
Le genro Triarthra du même auteur est vraisemblable-
ment très-voisin de celui-ci , dont il dîttcrc par la présence
d'uu appendice caudal et parce qu'il n'a qu'im appendice
latéral de chaque côté. La Triarlhra mijstacitia [Elir. Inf.
PI. LV, fig. 8) a été décrite par MuUer sous le nom de Bra-
chiona» pasâus (Inf. PL XLIX, fig. 14-16); M. Boryen a fait
son genre FiUna.
Une seconde espèce, Trtarlhra Umgiseta (Ebr. loc. cit.
fig. l),endinti-e par la longueur de ses appendices, et parce
que SCS' yeux ou points ocutiformes sont plus écartés i elle
avait été dc^rîte par Eicliborn sous le nom de Puce d'eau
lfVagier/!ok);sa longueur est de 0,19 sans les appendices,
ou di' 0,.')6 aïrt: eux ; l'autre espèce est longue seulement de
0,14.
iMtUïOiios. il
Q43 HISTOIRE IIATUBEIiLE
lY'' FAMILLE.
FU|ICULARI£NS.
Animaux à corps ovoïde ou cylindrique, ea en
massue , très-contractiles et: de ((Krm^variai^le^ revêtus
4'un tégument flexible , meiubraneux » susceptibie de
se plisser en long ou en travers suivant des lignes
assçz régulièrement espace -^ Ave<f nne qœae
plus ou mcûns longue » terminé^ par deax dcngb im
•tylets. ' " \
• ■
Les Furculariens constituent la iamijUe presque en-
tière des Hydatinœa àe M. Ehrênbeci^; ib ont été
oompris par MûUer dans son geni'e Yorticelle pour la
plupart , et dans ses genres Trichode ,et Cercaire.
Lamarck en fit le genre Fujculaire que M. fiory a
adopté et legenre Trichocerque cpie ce deÂier anommé
Leiodine, en supposant à tort quilest dépourvu de
cils yibratiles. M. Elhrenberg en. a fqjçnié dix.-liuit
genres , dont trois nous ont paru devoir être réunis
aux Brachioniens , savoir : les Monocerca, Poljeu^
thi*a et Trianhra. Quant aux quinae autres , dont les
caractères sont tirés principalement de la pressée et
de la disposition des points oculiform^ , sans avoir
égard à leur forme générale et à la structure de leurs
mâchoires Y nous pensons qu'on peut en réduire le
nombre à cinq , en les circonscrivant d'une manière
toute différente , et en tirant leurs c^rac tères de la
présence et de la forme des mâchoires , et ensuite de la
jdisposition de l'appareil ciHé, qui est ordinairement en
rapport av(îc ce premier caractère. Un sixième iienre,
Lindia , est caractérisé par labseuce de tout appareil
cilié et par la stiuctuic singulièrement complexe de
DU INFUSOIREA. &M
quK lo L'iirps, i|ui par là est rcodo presque carré. —
A ppcadice cilié , aassi large que lo corps , accompo^jué de
s(ylels bi-arlicuiés, et d'appuudices charuas tciilaculifor-
mes. — Mâchoires unideoté».
M. Eliienbei'g à institué ce genre en 1833 pour un SysU^
lide qu'il a rangé dans sa fainille des Euchtanidota , et que
nous oi-oyons plus convenablemi'nt placé auprès des Bra^
cblonieus, inaJs qui véritablement mériterait de former une
foiniUe particulière. Je donne (PI. X\l, fig. 6) le dessin d'uiu:
Polyartlire que j'ai trouvée, au iiioft de novenibi-e 1836, dana
IVbtng du PlessI^Piquct , prés de Paris ; sa longueur est de
0,18 et son orj;ani»atîon paraît plus complexe que celle dea
genres voisins. M.'Elirenbei^ (Inf. PI. LIV, fig. 3) décrit, *
soua le nom de Poiyartkra ptati/plera , une espèce que ja
crois être la intime: il lui assigne tmc lonijueur de 0,14 , et
lui attribue un point oculiformc rouge , et six appeudicca
de chaque côté. Sa /'. trigla (Ehr. loc. cit. fig. 2) eafliffèie
par SCS ttppcnibccs sétacés.
Le genre Triarthra du même auteur est vraisemblable*
litent très-voisin àt: celui-ci , dont il dillî^re par la présence
d'un appeadiee caudal et parce qu'il n'a qu'un appendice
latéral de chaque câté. La Triartkra myttacina (Elir. Inf,
PI. LV, lig. 8) a été décrite par Muller sous le nom de Bra-
chlomupauM Unf. PI. XUX, fig. 14-16]i M. Bory en a fait
son genre Filina.
Une seconde espèce, TVùtriAra longUeta (Ehr. loc. ciL
fig. 1), eu diffère par la longueur de ses appendices, et parce
que seS' yeux ou points octdiformes sont plus écartés ; elfe
avait été déctiU' par Eichborn sous le nom de Puce d'eau
{If aster ftoh) ; sa longueur est de 0,19 sans les appendica,^
ou di;0,56 iivcbruxi l'autre espèce e»l longue seuh-tnent de
0,H.
INFU'.OtbU. ^1
L
6kk HISTOIEK NATUBSfaliE
1 " Genre. ENTEROPLEE. -^EtUeraplea. — PI. XIX» fig. 2.
An. à corps diapfiiane, conique on en massue, tron^oé ea
avant où il présente unappareil cilié très-développê, amind
en arriére où il se termine par detu^njloigts courts. — Boih
che sans mâchoires.
Ce genre, établi par M. Ehrenberg , ne contient qu'ue
seule espèce^ Enteroplea hydatina (Ehr. Inf. PL XLW,
fig. 1), que j'ai eu Toccasion: d'observer^ dans l'eau d'na
fossé , au nord de Paris (aux BatignoUes) , le 11 uoyeiobR
1838 ; sa longueur était de 0,36 /et non'^ 1/10 de ligne,
comme l'indique M. Ehre]:^)erg. Je fus surtout frappé delà
disposition de qiiatre touffes de granules oédicelles , «pii se
voient au tiers postérieur de laTongueur , et de la {vi^enoe
d'un globule incolore ,^fixë sous le tégument . au liêis anté-
rieur, et d'où partaient deux cordons cbàrilus^ dirigés en
avant ; je n'ai pas trouvé de motifs Suffisants pour conatdàer
cela conmie un œil et un système nerveux . Jl^indique ces dé-
tails de structure , ainsi qu'un organe cilié entre les muades
de la queue, dans la figure que j'en donne.'*
V Genre. HÏDATINE.— i/ydo^ina.— PL XIX, fig. 1.
An. à corps diaphane, conique ou en massue tronquée eo
avant où il présente un appareil cilié en large entonnoir }
aminci en arriére où il se termine par denx doigts courts.
— Mâchoires larges , digit^ ou à plusieurs dents. — Arec
ou sans un point rouge oculiforme.
Les Hydatines ressemblent extérieui-enient aux Entéro-
plées ; mais elles en diffèrent considérablement par la struc-
ture interne. L'espèce qui sert de type , Hydatina senia ( Ehr.
Inf. PL XLVII ) , avait été nommée par MiiUer f^ofticeUa
senta (Inf. PL XU , fig. 8-14). C'est sur elle que M. Ehren-
DES INFUSOIKFS. OiS
bei^ a fait les bfllrs obst?rvatîoiis qui ont si viveinriit rxcité
J'aitenlion des natumiistfs j H on a bien drérit le système
- digcitir et Tovdirc , mais il & voulu attribuer une slructurp
trop bien dffii)î<>^ l'appareil cilié, et a voulu interpréter
d'une iiiaiiivre trop absolue la vtesie contractile et les or-
gane» Internes, qu'il pre/id pour des organes mAle«; deinèinv
aussi qu'il à prétendu reconnaître an appnreil vosculoire
dans tes plis superficiels du tégument. Il a vu les organet '
vibratiles internes , qui sont formi'-s d'un filament court , 0I^-
dulant, et non comme il les repré-senle. Cette Hyiiatine «t
Ionf;uede0,50à 0,75; elle est donc bien visible à l'œil nu j
clic se. rencontri' abondamitient dans les fosst's et dans les
ornières où vivent des Euglîines cl d'autres Infasoires verte ,
au printemps et en automne ; je l'ai trouvée constamment à
Montrou;;c et aux Jinhjinolles, nu sud et au nord de Paris,
en novembre et décenilire; j^ l'iji l'ijalemrnt trouvée dans
les oruit-res dm lioulevards de Toulouse , au mois de mars.
M. Ehr^iberg a décrit, comme une espèce distincte, «ous
le Itom de fi. brachydactyla (Ebr. Inf. PI. XLVII - «p. 3),
une Hydatinc observera Berlin, longue de 0,19, et décrite
comme ayant le corps plus aminci en arricre. et terminé
par deux doigts très-courts ; son nyif n'a que 0,06 , tandis
que l'œuf de la première espèce a 0,tl dr longueur. Malgré
la présence du x*"'"* rong^ oculiforn)e , ou doit consid^'rpr
comme dos Hydatines ; 1° le A^otommo/a tuha (Ebr. Inf.
PI.XIJX, fig.5), long de 0.58, eu forme de cône allongé
ou de trompette , et trc3-.inalogU(* ù Vfiydatina tentai 2" le
Notommatn hrachionm [Ebr. I. c PI. L, Jig- .T), long
de 0,38, â corps en forme de coupe tronquiV, et larfpnnent
ouvert en avant, avec tmc queue mince, tri-articulée;
3" le NotommatalripxK\T.\it. I. c. fig. A), long de 0,12, 1
corpsovoide, ti-onquéeiUrgemeai ouvert en avant, ovee une
queue très-couile, termin/f par deux doigts qu'aecompagne
uni- pointe de ra^nie longueur, provinani du l(V,Hmrnl;
AAe NiittmmataclacuUHa{V.\xv. I. c. fig-S), Iongde0,a8,
ovoidc, court , ouvert el évasi- en avant , avec une queue
k
646 HISTOISB WATVWBUf/K
oïjlufbe^ très>HX>urte. Ce n'est cpi'avec Àmte que nous y
rapportons aussi le iVolOMMOto sore^sra ( Ehr. 1. c. ùg. 8).
qui> à en juger par sa forme, se rap|Mche bien davantagt
des Traies Furculaires ; mais «fui, de Diéme^ue les précé-
dents, est rangé par Fauteur dans ^ division des NotXNS-
mates dénoéUm$ ou à dents en pé|gn^. Les ^yncAtfto ds
M. Ehrenbergy caraetérisÀ ches cet auteur |li^ les soîci
roides ou les stylets qui accompagnent l'agpîareil <âlié » m-
raient tout à fait des Hydatines, en raison de leur bmr
conique on campanulée, si leurs mâchoiaes sont réelkssent
pectinées ; sinon il faudrait en faire un genre à part i ïm/t
d'elles, S. Iramcto (Ehr. Inf. PL Un, fig. 7), est donnée
comme synonymb douteux de la f^cfOcella inmmh de
MùUsr(Inf., PLXU, 6^4^); sa longueiir est de 0,âS.
Les S. ptctimOa (Ehr. L c. ég. 4 fet S. obkmga (Ehr. L e.
fig. 6 ) en sont très-voisinei par leur forme et par leur gran-
deur, et vivent Clément dans l'eau douce. La SpÊCkuÊB
b€Uêica (Ehr. 1. c. fig. 5), qui se. distingue par les lobes
étalés de son appareil cilié, vit au contraire dans l'eau de
la mer Baltique; elle est phosf^oresôente ; sa kNugueur est
de 0,â5. Le Diiêemma marùium (Ehr. Inf. PI. LYI , fig. 4%
représenté par cet auteur avec des mâchoires pectinées, eC
placé par lui avec doute dans le genre Distemme, que carac-
térise un double point rouge , nous paraît aussi être une
véritable Hydatine ; il est long de 0;i9, en massue, avec
une queue bi- articulée, terminée par deux doigts, et vît
dans Teau de la mer Baltique.
3* Gewrb. NOTOMMATE. — Notomwiaia. — PI. XIX ,
fig. 3, PI. XXI, fig. 7, et Pi. XXn, fig. 6.
An. h corps fusiformc ou lagéniforme plus on moins ré-
tréci en avant, au-dessous de Tappareil cilié , qui iurméme
est plus étroit que le corps. — Mâchoires digitées on éla^
gios et obtuses à Texlrémité, non entièrement prolractiks.
-- Un point ou une tache rouge au-dessus des notAcboir».
ttBt IlfFUSÔtMES. BbV
Le gcmre Notommate de M. Elirenberg, cardbtëri^ gen-
leinent par la présence d'un seul œil k la nnqUe, par uite
qneue bifurquëe et phr un organe roiatoire multiple , sans
stylets et sans crochets, compit&nd TÎngt-sept espèces diylsées
en deux sections , }es Labidodans qui n*ont qu'une dent à
chaque n^choire,et les C^éfiorfcmsqui en ontplusieurs; mab
ces espèce^ diffèrent considérablement d'ailleurs par leui'
forme, par la disposition de ror|>;ane iîilié, et par fal lotb-
gueur des appendices de la quMiie. Cinq d'ehtre elles nbuè
paraissent être des Hydatines; neuf autres, plus ou moins dis-
tinctes, sont pour nous des Furculaires, trois autres sont des
Plagiognathes , quelques-unes sont trop imparfaitement con-
nues , et six tout au plus offrent assexde caïuctères communs
pour entrer dans un même genre qui consenrerait le nom de
Motommate. Ce sont x 1"* le N. copeui (Ehr. Inf. PI. LI,
fig. l),long de 0^75, avec des oreillettes ciliées fort longues de
diaque côté de l'appareil cilié ^ un prolongement en pointe
au-desstts de la queue et un stylet dressé de chaque côté
au milieu du' corps; ses œufs ont 0,11; 2<>le N. centrura
(Ehr. loc. cit. fig. 2), de même grandeur et de forme presque
semblable, mais sans -stylets latéraux , et avec des oreillettes
tiiès-petites à l'appareil cilié , et ayant tout le corps hérissé de
petites soies ; S"" le iV^ irachyoia (Ehr. loc. cit. fig. 3) , beau-
coup plus petit, 0,âi, et proportionnellement plus étroit, «ans
queue et terminé par deux doigts ou appendices coniques;
4* le N. collaris (Ehr. Inf. PI. LU , fig. 1 ), long de 0,66, à
corps allongé, fusiforme, avec un cou renflé entre deux étran-
glements, dont l'antérieur plus prononcé le sépare de l'ap-
pareil cilié ; une queue articulée et des mAchoircs simples ,
élargies; 5° le N. auriUn (Elu*, loc. cit. fig. 3), décrit par
Millier, sous le nom de Vorticelle (Inf. PI. XLI, fig. 1-3),
et caractérisé par la masse blanche globuleuse sur laquelle
est fixé le point rouge oculiforme ; sa longueur est de 0,M ;
il est commun dans les eaux stagnantes ; sa forme en fuseau
ou en navet, et son appareil cilié, vibratile, élargi en oreil-
lettes de chaque côté , le rapprochent beaucoup du N. HH-
61^8 H18TOIBE RATVRCUiB
jala(Ehr. loc. cit. fig. 5), qui en diflkesuitotttpar Tabsence
de la masse globuleuse qui porte l'œil rou|^. A œs espèces
de Notonunates on 4oit en ajouter une^eptième que M • Eb-
renbei^ nomme Cycloglena lupui (Ehr. Inf. PL LYI,
fig. 10)9 et qui est la Cercaria hipui^ de Mùller (M; Inf.
PL XXy fig. 14-17)^ laquelle a reçu les noms de I^uco-
oerquepar Lamarcky de Gépbalodèle fÂr M. BoryjetdelM-
aranophantM par M. Nitzsch ; elle a presque la même fiarme
et la même grandeur que la iVbl. aurita et n'en difiEère 411e
par la masse globuleuse portant huit points rouges nmliea
d'un seul; c'est pour cela seulement qu'elle est deremie le
type du genre Cycloglma de M. Ehrenberg.
Comme huitième espèce nous indiquons, Bov^te mom de
N. vermieularis (PL XSI , fig. 7) , une Notommate à corps
▼ermiforme très-oontractile et déforme varialile, longde0,23,
ayant un point oculiforme rouge réniforme sur lequri^est
fixé et comme enchâssé un globule blanc tranqMUfenL Je
l'ai trouvée dans la Seine au mois de novembre. ''
4* Genre. FURGULAIRE. — Fureularia. — PL XXH ,
fig. 4.
An. à corps OTOïde, oblong on cylindrique , revêtu d'un
tégument en fourreau , obliquement tronqué et cilié en
avant, et terminé en arrière par une queue plus ou moins
prononcée à laquelle sont articulés deux stylets ou doigts
plus ou moins longs. — Mâchoires aiguës ou acérées, pro-
tractiles jusqu'au dehors du bord cilié , et en forme de te-
nailles. — Avec ou sans points rouges oculiformes.
Jje genre Furculaire, un des plus nombreux , devra sans
doute être subdivisé d'après des observations nouvelles,
mais non pas suivant le nombre et la disposition des points
rouges comme Ta fait M. Ehrenberg. Cet auteur en effet a
distribué des Systoiidcs qui nous paraissent avoir les plus
grands rapports de forme et de manière dé vivre dans huit
un iiCFDflotim. Qlfft
i\c ^'n l'fjiTCf ^ l'jisnnr tlfs PIrurotrorha i\c ifux qui msn-
qiient tout i l'ail dcpoiiil ruii[;t^, Jps FUrntlaria, desA'o-
lommilla ki des Scaridium <lc <.-ciix <}ni oui un srul teil soit
au front, soit à lanuquf ; dpâ Diglcna, des Distmma, <le
wu* qui en om deuK , et enfin dp* Eosphora ri dp» Theonu, ,
de ceux qui pu ont davantage. Or, beaucoup de ces esp«>cea
sont purement nominale^, et tinc révision sévère serait bien è
Voici toutefois les priiici()alea esptos que Von peut ela»-
si-r avec certitude parmi les Furculaires : ]'',la F. furcaia
{rortirelh furcafa. Mull. luf. PI. XXXIX, % -1], A la-
quelle se rapporte la Trichoda &i7URt* du jnênie nutrur , el
que M. Elirenbcr^ a nommée Diglena enudata (Elir. Inf,
PI. LV , fig. 6), en raison des deux points rouges oculifor-
mes qu'elle présente quelquefois pris du bord antérieur,
mais on doit y rapporter aussi sa Diijlena capttala (Ehr. loc.
cit. fig. 51ei sa FarculariagraCilix(E\it. loc. cil. PI. XIjVHJ,
Cg. 6); elle est lonfjue de 0,22, à corps conique tt^és-allongé
ou presque cylindrique terminé par deux doif^ ou stylets
qui forment au moins le quart de la longueur totale. Efte
vit dftns l'eau douce; 2" la F. marina, de même grandei
« de forme presque semblable , main vivant flans l'eau da
mer; elle se distingue par les stylets de sa queue qui son^',
deux fois plus courts, et par sesm^choiresiridenléesetnAïn-
moins très-aigues et en forme de tenailles comme cellesdet
autres Fiu^ulairca ; je l'ai observée dans l'eau de la Médi-
terranée, en mars 1840, et j'en donne la ligure dans la pintt
che XXII ; 3° la /". forcipata , longue de 0,2S , de forme
cylindrique, tronquée en avant et présentant en arrière deux'
plis ou deux crénelures à la base des deux stylets qui sont ,
un peu arqués, et formante peine un cinquième de la ton*
gueur totale ; Muller l'avait classt-e parmi ses Crrrana (Inf.
PI. X\ , fii;. 21-23) , I^niai-ck en n fnit une Tricliocerque,
M. Bory une Ix-iodinc, M, Morren la prisepour tjfpe de
sou );enre/)eA(nia,-enrm,M. Elireuberg l'a plarà' parmi ses
Diglena (Ebr. Inf. PI. LV, fig I) ; 4* la F. grandis {Dijlma
660 HI8TOIBE HATUlUnjf
jjmmdtf, Ebr. Inf. PI. LIV ,-fig. 5), tongue de 0,37, a corps
cylindrique en fourreau, obliquement tronqué en ayant ei
terminé par deux doigts épais , formant un aepUème de la
kmgueu/ totale I 69 la F. forfimla (Ebr. Inf. PL XLVIO,
fig» 6)« à Uquelle on dÎHt réunir leDistemma for/ieulm (Ebr.
Inf, PC LVI 9 fig. 2) y elle est longue de 0,20, à corpa coû-
q«e trà»-allongé. et tenniné (Mur d/eux stylets, reoouibés et
dentés à leur base et qui forment un quart ou un cinquième
de la longueur totale; 6* la ^. eomcula {f^\»rticeUa CMÎ-
ûÊêla^ Mull. Inf. PI. XLU/fig. Si) , que M. Ehmberg ap-
porte atec doute A son genre Digkna {Dn?ffwrUa^ Ehr. InL
PI. LY y ilig. â) s ebe eA, longue de O9I8, à'oorpe cylindrique
tronqué m avant , avec un appareil cilié ^iû s'épanosit en
oveillettes courtes de cbaque côté, et terminé en arrière par
dne queue courte portant deux dcMgts encore {dus ooiurts;
T"* la F^ m^iUf à laquelle se rapportent les divera Çystolides,
pbuoumoinsrapprocbésdesHydatines par leur formé en maa-
sueetpourvuségalementd'unequene%rticulée,tebquelesiVe-
iomnuUa peiromyMùn (Ebr. Inf. PL L« fig. 7) 1 iV. najas (Ebr.
loc. oit. PL U, fig. 2); N. gibba (Ehr. loo. cit. fig. 4) , et
peut-êtremême les Eosphoranajoê (Ebr. loc. oit. PL LVl|
fig* 7), E. digitata (Ehr. loc. cit. fig. S)et£. elongaia (Ehr.
loc. cit. fig. 0); cette Furculaire est longue de 0,16 à 0,i2.
Nous rapportons provisoirement au genre Furculaire plu-
sieurs autres Systolides qui s'en éloignent beaucouq» par leur
forme , les uns trèfr-allongés et terminés par deux stylets très-
longs, tek que la f^orUcella longisêta de Mùller (Inf.
PL XLII , fig. 0-10) , dont M. Ebrenberg a fait ses NoUm-
maia Umfjiêeia (Ebr. Inf. PL UIl , fig. 2), et N. œqualis
(Ebr. 1. 0. fig. 3) , et qui a le corps cylindrique, très-étroit,
long de 0,11 y terminé par deux stylets d'une longueur plus
oonaidéraMe, et la Trichoda longicauda (Mùll. Inf. PL XXXI,
fig. 8-10), que Scbrank avait placée, ainsi que la précédente,
dans s(Mi genre f^aginaria^ qui est poiu: Lamarck une Tri-
cbocerque, pour Scbweig^er, une Yaginicole, pour M. Bory,
une Furculaire , et dont M. Ebrenberg a fait le type de son
BES IHFVSOIRE5. ASI
jjrnri- Seariilium, que ilislinf^iw. tuivani ect auteur > un
(rrochet au fi'ont. Elle h le corps cit innHUf- , tronqué ett
nvnnt, « leriuiné en nrriÈrc par une qucur }>lu9 «'iroitr ,
foruiée (le deux «rlicW e1 de deux stylets droits presqua
aUM) longs que le eorps. l.es autres Sj'stolides , provisoire*
meut rt^uiiis aux Furcidaires , ont au contraire le cor|a *
ovoïde , irès-fpYw , arrondi en arrière , cl tronqué en avontt
ou presque cainpanitbruie , avec une queue oblique , tré»p^ )
courte ; M. Ehreuberg en a fait ses A'otommaM myrmelm- '
M N. tyrinx [Ehr. Inf. PI. StIX , Rr. 1-2) , qui ne diff*-',
rent qua parce t|ue l'un est censé avoir ses mâchoires ter^ *
minées en pointe simple, et que l'autre a cette pointe fenduei
c*» iiiÂclioires sont d'ailleurs en forme de compas à braticlm
courbes , et In longueur du corps est de 0,60 â 0,75 ; l'a
de ces Furculaires n'a pas moins de U, 15 de longueur.
Toutes ces Furcuiaires. excepté la F. marina, & laquelle '
on doit ri^unir probablement la F. Reinhardti (Ehr. Inf..
PI. XLVIII , fig. %), ont été observées dans les eaux iloucest
il est vraisemblable pourtant que le nombre de celles qd
vivent dans l'eau de mer est l>eam-oup plui considérable; t
quant à inoi j'en ai rencontré trois ou quatre espèces bien
distinctes , mais le temps m'a manqué pour les décrire coi*^.
venablement.
5'Gesre. PLAGIOGNATHK.— P/ag-iojnafAfl.— PI. XVlir, '
Rfl. ^6, PI. XXI . fij;. 8 et PI. XXII, fi^. 3.
An. à <»rpB oblong , courbé et convexe d'un c6té, on en
cornet obliquement tronqué en avant, et tcrrainé en arriÉn
par une queue plus ou moins distincte portant deux stylets.
— Mftchoircsâ branches parallèles tournées do mOmecôté,
el recourbées vers le bord cilié, avec uno ti^t^ centrale
{FuliTum) droite , trés-longuc, élargie à sa base. — Un ou
deux points rouges oculiforincs.
Hous proposons ce genre pour des Ptuculnires A eor^w
652 HTSTOIRC «ATUnCLLE
arqué ou bo^su, que la forme de leurs mâchoires distingue de
tous les autres* M. Ëhrenberg les a disséminés dans ses genres
Notommate^ Diglène et Distemme» d'après le nondnre et la
disposition de lehrs points rouges , sans considérer le carae-
tère que nous indiquons. L'eqpèce qu'on peut considérer
comme type , P. felis^ a été nommée par MùUer f^crUDdU
^ felis (Inf. PL XLUI , fig. 1-^) , mais ce n'est pas laiVMoM-
ff mata felis dç M. Ehrenberg ; ^e est k>ngue de 0,i22 ; ses
Vieux stylets, qui forment un quart de la longueur totale,
sont arqués et recourbés en arrière, oonune l'oviscapte d»
' SauterdUes ; ils sont également larges dans toute leur éten-
due ; le dos est convexe , brusquement tronqué en arrière.
' ' J'ai trouvé fréquemment cette e^ièce dans les bassins dn
-v Jardin des Plantes, à Paris, en autc^nne. Une dea:(ième
V
espèce, P. huAtmhUa, nommée yorticella ladnubita^pn
MùUer (Inf. PI. XUI, Gg. 1-à), a'étéjdas^ée parmi les
Notommates par M. Ehrenberg, et parmi les Furculaires
par Jjamarck et par M. Bory ; elle est longue seulement de
0,12, plus large en avant , où le bord cilié est lobé ou fes-
tonné , et dépassé au milieu par les dents ; vue en face , elle
parait conique ; mais, vue de ^té, elle est arquée «(t bossue ^
comme la précédente , dont elle se distingue par ses stylets
plus courts et pointus. Je l'ai trouvée au mois de janvier ,
dans les bassins du Jardin des Plantes , à Paris ; et tantôt
avec deux points rouges , tantôt avec un seul , et , dans ce
cas , un peu plus allongée , ce qui pourrait motiver l'ëta-
blissement d'une seconde espèce , à laquelle on rapporterait
le Disiemma setigerum (Ehr. Inf. PI. LYI , fig. 3). On doit
peut-être aussi regarder comme des espèces distinctes de
Plagiognathe, le Notommata %m(Ehr. PL LUI, fig. 1),
qui , probablement, n'est pas la Trichoda tigris de Mùller,
que l'auteur indique conune synonyme ; et la Diglena catel-
lina (Ehr. PI. LV, fig. 3). Quant à la Diglena lacugtrisdvL
même auteur ( 1. c. PI. LIV, fig. 4), que sa forme en rap-
procherait également, il faudrait, pour se prononcer, con-
naître mieux hx forme de ses mâchoires. Le Nçlùmmaiiê
BiES 11IPUS0IRE5. 659
hyptopus (Ehr. Inf. Pi. L , fig. 6) est représenté par l'auteur
comme ayant des mâchoires unidentëes , analogues à celles
de nos Furcuiaires ; mais un Systolide que nous croyons
bien être ie même , et dont nous donnons là figure Pi. XXI ^
fig. 8, a véritablement de»mâchoires de Plagiognathe;*ii'
est long de 0,l6, très-convexe , et bien reconnaissable à un*
rebord denté, formé par ie tégument autour de l'appareil
cilié, et paraissant être un commencement de cuirasse,
comme diez les Salpines. Je Mai trouvé , au mois de no-
Tembre , dans les tonneaux d*arrosage du Jardin des Plantes.
6* Gehre. LIIfDIE. — Lindia. — Pi. XXII , fig. 2.
An. à corps otriiong, presque vermiforme, avec des plis
transverses, arrondi en avant, mais non cilié , terminé en
arrière par deux doigts coniques courts. — Mâdioircs très-
oomplkpiées à triple branche.
Je propose ce genre pour tm Sj5tolide, Undia ioruUuaj
que j'observai, au mojs^ile novembre 1838 , dans tm fossé
au nord çle Paris ( ]3àtignolles) , et qui , avec la forme géné-
rale du Notommaia vermiculariSy se distinguait par l'absence
de cils vibratilcs et de point rouge oculiforine , et surtout
par la structure singulière de ses mâchoires ; sa longueur
est de 0,34.
V* FAMILLE.
ALBERTIENS, PI. XXH, fig. 1.
Animaux à corps cylindrique , yermiforme , arrondi
en avant , ayec une"^ ouverture oblique , hor^* de la-
quelle sëpanôuil un organe cilié à peine pfus large
que le corps , ternoiin&ien arrière par une queue co-
nique courte. — Mâchoires en tenailles « simples ou
unidentëes.
%fH HI8T0I1B VATURIUE
Celte faipille comprend on seul genre al une seide
espèce , Aîbertia î^mmiculms { P). XXII , fi^. t ), que
j'ai décrit dans les Annales des sciences naturMes
en 1838 (t. 10, pag. 175, PI. 2), comme vivant parasite
.dans Tinteslin des Lombrics et des Limaces à Paris. Sa
longueur totale est de 0,33 à 0,55. On voit à Pintérieur
du corps, des œufs et des fœtus,à divers degr& dedéie-
loppement ; ceux-ci, repliés sur eux-mêmes et dé|à sus-
ceptibles de se mouvoir, onlacquis les deux tiers delà
longueur des adultels avant de sortir du corps de -leur
mère. L'appareil «lié cfui précède la houi^ est sur-
monté d'un appendice en forme de cbaperon.
- ■ >
M» llfFUSOlKES. 655
ORDRE III.
SYftTOUOES AIiTXaVATZTSMSV^ B^fMPAMlftk
ST «AOXAVTS.
VI* FAMILLE.
ROTi'FÈRES , l»l. XVn.
Animaux à corps foëifonhe , contractile en boule ,
et pouvant , dans Fètat d'extension , i^Urer la pointe
antérieure 9 et fair^saiHif à ^ place un^double lobe
cilié qui présente Tapparence ^e deux roues ét\ n^ou-
vement ; terminés en arrière par uuig queue dé plusieurs
articles portant une ou plusieurs paires de doigts ou
de stylets charnus sur les deVnlers afticlps. — Nageant
au moyen du mouvement vibratile des cils ^ op ram-
pant à la manière de» Sangsues , en fixant alternati-
vement les extrémités de leur corps allongé. — Mâ-
choires en étrier. — Deux ou plusieurs p<4ntà rouges
oculiformes.
Les Rotii'ères réunis aux Vorticelle^tpar^MKlIler, et
aux Furculaires par Lamarck , ont formé le f^re
Eziécbiélinede M. Borj.' M. Ebrenberg^ rendit h plu-
sieurs d'entre eux le nom de Motifer^ qui leitr avait été
doni^é primitivement par Fontana ;*pui9 il forma avec
plusieurs autres le genre ^c£miirii5 , qui n'en diffère
que par le nombre des appendices ou plutdt par le dé-
veloppement de Tappendice terminal ; te genre /^Ai-
lodina , <{uj a les points rouges placés plus en qfrière
au-dessus des mâchoires , et le genre Calliàinc , qui
manque totalement de points rouges -, c'est en y ajou-
656 uisToiaE naturjclle
t«int les geni es Jfydi'ïas et Typhlina , basés sur des
observations incomplètes faites durant son voyage en
Egypte , et un genre Monolabis qui doit être placé
ailleurs, qu'il a formé sa famille des PliUodinœa^
placée parallèlement à celle des Brachionœa ; conune
si l'absence de cuirasse était la seule différence qui les
distinguât.
11 est bien certain que les RotiCères ne peuvent être
réunis ni même rapprochés d'aucune autre famille de
Systolides ; car, s'ils possèdent les caractères communs
de la rétractilité à l'intérieur des téguments, et. d'un
appareil digestif assez analogue» avec des. mAchoires
en étrier, conmie cefles des Mélicertiens et des Ptéro-
dines ,' et enfin un système génital' également sem-
blable à ce qui se voit chezlous les autreis Systolides,
sauf i'éclosion des œufs qui , à certaines époques , a
lieu dans le corps de la mère pour la plupart des Ro-
tifères comme pour TAIbertia ; les Rotifères se distin-
guent absolument par leur double mode de locomo-
tion et par le double aspect que présente la partie
antérieure de leur corps dans l'un et l'autre mode de
locomotion. En effet, dans l'état le plus ordinaire,
ces animaux ont le corps fusiforme , aminci en avant
et terminé par un tube cilié à l'extrémité , au moyen
duquel ils se fixent aux objets solides pour exécuter
leur mouvement de reptation ; puis tout à coup reti-
rant à l'intérieur ce tube charnu , ils font saillir deui
lobes arrondis pétaliformes , bordés de cils vibratîles,
et que dans le premier état on distinguait à travers le
tégument comme deux disques réniiormcs on ovales ,
situés à moitié de rinlervnlle entre les mâchoires et
Textrémité du tube; ils cessent alors de ramper, cl
restent fixés par l'extrémité de leur queue , cumuie les
ii£5 inrusuirts. 657
Mùliccrticns , en produisant uo tloublc lourbilton dam
le liquide, ou bieu quiUiiut leur poÎDt d'utlache, ili i
aogeut librement dans l'eau au moyen de ce dou-
ble tourbillon. Sur la face où s'ouvre le prolonge-
ment antérieur du corps pour laisser sortir les lobev
ciliés , au-dessous de ces lobes , et à l'opposite du lieu
où vient rentrer le tube tenninal , on observe un tube
charnu beaucoup plus mince et dirij^é perpendiculai-
rement au corps -. c'est ce t^ue M. Ehrcnberg a nommé
l'éperon , en lui assignant d'abord des fonctions géni-
tales , puis des fonctions respiratoires; m-iis il est
vrai de dire qu'on ae sait encore quelle est sa vraie si-
1,'nilication.
Une propriété bien extrciordinairc que poisèdeot
plusieurs Rotifères , c'est de pouvoir résister à la des-
siccation ; ils vivent dans les mousses humides ou
dans le sol entre les racines des plantes ; puis , quand
vient la sécheresse , ils se contractent en boule et peu-
vent résister ainsi à l'action du soleil le plus ardent ,
ni^me sur des murs, sur des toits d'ardoise ou dans le
sable des gouttières, et demeurer dans un état de
sommeil ou plutôt de vie latente jusqu'au retour de la
saisou pluvieuse. Cette singulière faculté de résurrec-
tion , constatée par SpalLmzani , fut contestée par
beaucoup de naturalistes qui appuyaient leur opinioa
sur des raisons très-conciuantes ; mais des expériences
faites par M. Schuitze, et répétées depuis par tous la-
micrograpkes , sont venues confirmer les résultats d«
Spallanzani. Il ne faut pas croire cependant que tout
les RotifÎTCs aient également le privilège de ressusciter
ainsi- Ce sont seulement rrux i]ui ont été recueilli!
dans les toufles de Bryum, sur les toits , qui montrent
bien ce pbéoomâne.
INrUEUIftES- i-
658 HISTOIRE NATURELLE
Les caractères employés par M. Ebrenberg , pour la
distinction de ses genres de Philodinœa^ ont Yérita-
blement trop peu de fixité pour être admis ; cet auteur
lui-même a vu les points rouges, qu'il nomme des
yeux , varier de nombre et de position ilans ses Rôti-
fires. Quant aux appendices de la queue , ils ne sont
pas toujours également visibles , quoique existant réel-
lement , parce que Tanimal ne les fait faillir qu'à cer-
tains moments ; l'appendice terminal moyen , celui par
le moyeu duquel les Rotifôres se fixent aux corps so-
lides , est lui-même plus ou moins allongé , mais il
existe toujours. Nous pensons donc qu*on ne peut con-
venablement établir que deux genres : Tun, CalUdina,
caractérisé par le faible développement de ses organes
ciliés rotatoires , et manqUcant tout à fait de points
rouges; Tautre, Rotifer^ ayant deux ou plusieurs
points rouges plus ou moins rapprochés de Textrémité,
et surtout ayant les lobes ciliés rotatoires très-déve-
loppés.
M. Ebrenberg nomme Callidina elegans ( Ehr.
Inf. PI. LX , fig. 1) une espèce longue de 0,37, qu'il
a observée à Berlin ; je donne moi-même , dans la
planche XVII (fig. 3) , la figure d'une Gallidine ob-
servée à Toulouse en 1840 ; elle est longue de 0,5 , ses
mâchoires présentent une rangée de petites dents pa-
rallèles , et son appareil cilié rotatoire est très -resserre,
ce qui peut lui faire donner le nom de Callidina
constîicta.
Parmi les Rotifères qui forment des espèces assez
nombreuses, il faut distinguer le Rotifor uulgaris (i)
(l) Animalcula bitUs rotulis , Lecuwcnhoek , Arcan. nal. p. 386.
Chenille aquatique. — Poissons à la grande gtêêtêU , Joblol , Hier.
DES IITFUSOIABS. 659
(Pi. XVII, Gg. 1) , très-commun partout y long de 0,50
à 1,00 lorsqu'il est le plus allongé , ayant ses organes
ciliés rotatoires larges de 0^10 environ , et caractérisé
par la position de ses deux points rouges très-rappro-
cbés de Textrémité antérieure. M. Ehrenberg compte
quatre autres espèces deRotifëres, dontdeux douteuses,
et une espèce d^Actinurus {A. neptunius , Ehr. Inf.
PI. LXI, iig. 1), ayant aussi les yeux frontaux rappro-
chés vers lexlrémiié antérieure ; mais je dois dire qu'il
ne m'a pas encore été possible de saisir de différences
essentielles entre tous les Rotifères ayant les points
rouges ainsi placés , soit q^e ces anûnaux vécussent
dans l'eau des marais ou dans les eaux conservées pen-
dant longtemps , ou dans la terre humide , ou . sur les
mousses vivantes ou sèches , ou enfin dans le sable des
gouttières , quoique bien certainement toas ces Roti-
fères n'eussent pas également la faculté de résister à la
sécheresse*
Le Jiotifer inflalus ( PI. XVII , fig* %) est bien dis-
tinct par sa forme proportionnellement moins effilée ,
par ses organes ciliés moins larges , et par ses points
rouges situés très-près des m&choires ; sa longueur est
de 0,^5; il vit également dans les eaux et dans les
touffes de mousses , et peut offrir les mêmes phé-
nomènes de résurrection que le précédent. M. Ehren-
berg en a fait au moins quatre espèces , suivant la
Brachionus rotatorius , Pallas , El. zooph. p. 9^. — Rndmncher ^
Elchhorn, Beylr. p. il , fig* A-E.
// rotifero^ SpalUnzani . Opus. fitic. 1776, il . Pi. IV , fig. I-V,
VorUcella rotatoria , Mûller , Infu». PI. XLIÎ, fig. II-16.
Rotifer redivivut , CuTÎcr, Tabl. EIcm. — Dulrochet , Ann. mu.
t. XIX , PI. XVIII . f. 7, et t. XX.
Fnrcularia redipivn , Lamarck , An. uni Teri. a' éd. t. 11 , p. 45.
Eicctùelina MuUeri, Bory, Encycl. zooph. p. 53^«
BoHfer vulgaris, Ehr. Infos. Pi. LX , flg. 4*
(3.
660 mSTOUE NATURELLE
teinte rose ou jaunâtre qu'il présente , et suivant la
forme des yeux et la longueur des appendices de la
queue; savoir : 1° la Philodina erythrophthalma (Elhr.
Inf. PI. LXI, fig. h) y blanche » lisse avec les yeux
ronds et les pointes de la queue plus courtes ; â* laP. ro-
seola (toc. cit., fig. S), qui n'en diffère que par sa teinte
rosée et par ses yeux ovales ; 3® la P. citrina (loc. cit.
fig. 8) , qui n'en diffère que par la couleur jaunâtre
jdu milieu du corps ; W la P. macrostyia ( loc. dt.
^S' *^ ) > V^ ^^ blanche avec les yeux oblongs et les
stylets de la queue beaucoup plus longs. Peut-être
doit-on considérer comme espèces distinctes la P. col-
Idns ( Ehr. loc. cit. , fig. 6 ) , indiquée conune ayant
un pli saillant autour du cou , et ccMnme étant deox
fois plus petite ; la P. megalotrocha ( Ehr. loc. dt
fig. 10 ) , longue de 0,25 , blanche . h corps plus
renflé, et avec les organes ciliés très-dé veloppés; enfin
la P. aculeata (Ehr. loc. cit. fig. 9) , dont le corps
lilanc , long de 0,37, est tout hérissé d'épines m<dles.
on. mrusoiMtii 66t
ORDRE IV.
■TftTOUDBS K^HOBSUaS. ( Non eiBéi. >
Vir FAMILLE.
TABDIGRADES.
ADimanx à corps obloDg, contractile en bonle :
avec quatre paires de pattes courtes, oa de mamelons
portant chacun deux ongles doubles ou quatre ongles
simples crochus. — Bouche très-étroite, en siphon i
Textrèmité antérieure , avec un appareil maxillaire
interne qui se compose de deux branches latérales
écartées , mobiles , et d'un bulbe musculaire traversé
par un canal droit armé de pièces cornées articulées.
La famille des Tardigrades comprenait d'abord
une seule espèce , sous le nom de laquelle on confon-
dait plusieurs animaux différents ; mais désormais,
grâce aux travaux de M. Doyère, elle vase trouver com-
posée de trois ou quatre genres bien caractérisés. Elle
forme le passage de la classe des Systolides à celle des
Helminthides d'une part, et à celles des Annélides et
des Arachnides d'autre part.
Les Tardigrades vivent soit dans les eaux sta*
gnantcs , soit dans les touffes de mousse avec les Rôti-
fères , dont ifs partagent la faculté de ressusciter après
la dessiccation. Eichhom est le premier qui en ait
donné une description sous le nom A' Ours (Veau
{Wasscrbàr) , en leur attribuant toutefois cinq paires
de pattes au lieu de quatre ; il avait trouvé son Ours
66S HUTOIU NATUIIUI
d'eau dans un vase où il consenrait de Teau avec des
plantes aquatiques. Corti el , après lui , Spallanzani ,
observèrent , en Italie , dans le sable des toits , un de
ces animaux que le premier nomma Bnteolino ( petite
chenille) , et que le second nomma le Tardigrade, en
raison de la lenteur de ses mouvements ; ces auteurs
fétudièrent particulièrement sous le rapport de sa ré-
surrection après qu'il â été desséché. Schranck décrivit
aussi un Tardigrade sous le nom iiArctiscon dans sa
Fauna boica en i8bi ; M. {Titzsch adopta ce nom
d'Arctisoon en i83S, en décrivant deux alitres espèces;
mais précédemment , en 1833 et \%'ih , M. Schaltxe
avait nommé Macrobiotus Hufhlandii un Tardigrade
dont il constatait la faculté de résurrection , et M. £b-
renberg appelait Trionychium tanUgramun on anî-
ual qu'on pouvait croire analogue à Tim des préoé-
dents» quoiqu'il lui attribuAt trois ongles a chaque
pied ; à moins qu'on ne pensât que sous ces diverses
dénominations c'était toujours une seule et même es-
pèce qu'on avaiteueen vue, et j'avoue que j'étais porté
à adopter cette opinion quand je publiai dans les
Annales des sciences naturelles, en 1838 (tom. 10,
pag. 185 , PI. II), une note sur le Tardigrade. Mais
M. Doyère, par des recherches persévérantes sur ces
animaux, est parvenu non-seulement à démontrer
chez eux une organisation très^complexe et inaperçue
avant lui , mais encore à distinguer nettement les
genres Emydium , Milnesium et Macrobiotus. Nous
devons attendre la pubhcation de son important* tra-
vail pour en connaître tous les résultats , et je dois
me borner ici à donner, d'après les observations moins
complètes que j'ai pu faire moi-même , quelques dé-
tails sur les genres de Tardigrades. 1^ U Emydium ,
DES IHFUSOIRES. 663
dont je donne une fii^ure (PI. XXII, fig. 8), pst carac-
térisé pur sa forme ovoïde plus étroite en avant où 1^ ,
bouche s'avance en une pointe entourée de tjuelqu^ 1
petits appendices charnus , par son tégument plus râr |
sislant, et ijui, suivant M. Dojère , ollriruil méiB^ I
des plaques régulières, par les longs cils cornés qi(i| ]
partent de ce tégument en plusieurs points dé termiué%, I
et enfin pur ses pieds armés chacun de quatre ongl^ P
distincts i l'espèce la plus commune d'£mjdium y^\
dans les touQes de Biyum^ sur les toits , aux environv i
de Paris -, elle est rouge , longue de 0,30 à 0,50. 2" I«9
Macrobioius a le corps tout à fait du ou sans poili,
plus allongé, presque cylindrique, plus obtus en avant;
ses pieds sont munis de deux ongles bifides chacun;
ses mâchoires , dont nous donnons la figure (PI- XXII,
fig. 7), ont des branches latérales très-larges, dures,
cassantes , qui , de même que celles de l'Emydiur
agissent fortement sur la lumière polarisée, tandis q
tout le reste de l'appareil maxillaire est sans action.
L'espèce dont j'ai représenté les mâchoires (iV. Hujo-
landi) vit comme la précédente dans les mousses sur I
les toits , aus environs de Paris , et m'a été communi-
quée par M Doyère ; elle est longue de 0,30 à 0,70,
J'ai trouve , au mois de février, dans les ruisseaux dei j
environs de Rennes, un autre Macrobiotc , long de 1
0,90 ou presque d'un millimètre , et bien distinct do I
précédent par ses ongles trois fois plus grands (0,05) et*J
par les branches de ses mâchoires qui sont plut
étroites. 3" Le Tardigrade proprement dit (PI. XXII,
fig. 6) a le corps proportionnellement plus épais que
ces Aluci-obioles , et les mâchoires dilTéremmcot con-
struites avec deux branches latérales plus étroites , et
deux tiges minces au centre, au hcud'uD canal distinct
6(H HISTOI1*.r HATUnCLLE
c( large. LVspèce dont nous donnons la fi^are est
longue de 0,30 à 0,50 : je lai trouvée à plusieurs re-
prises dans des bocaux où je conservais de Veau aVec
des herbes aquatiques et des débris de végétaux , et
dans Teau des mares de la forêt de Fontainebleau ,
avec des Flosculaires, entre les rameaux de VIfypmtm
ftuitans. W Le genre MUnesium a été établi par
M. Doyère sur une espèce longue de 0,50 , dont les
mâchoires sont différemment construites et sans bran-
ches latérales aussi développées ^ c'est sur lui que cet
observateur a fait principalement ses recherches ana-
tomiques (i).
(i) Le mémoire de M. Doyère, nir let Ttrdîgnidea, a pam diM lei
Aontlei det Sciencei nttnrellet, t. i4, pa^e 969 , lon^e «eUe feuHe
élait déjà imprimée.
DES INFU80TBC8. GG5
LIVRE V.
DBS DIVERS OBJETS BaCBOSGOPIQUBS CONFOUIDUS PAR UCS
AUTBIDRS AVaC LES UVrUSOIRBS.
Avant d'être bien fixé sur les caractères des vrais
Infusoires, on est exposé k confondre avec eux un grand
nombre d'autres objets que le microscope nous fait
connaître. Le premier indice que nous ayons de l'or-
ganisation chez ces objets, c'est le mouvement. On est
donc tout d'abord porté à rapporter à la classe des In-
fiisoires tout ce qu'on voit se mouvoir dans le champ
du microscope , et comme on sait d'ailleurs que cer-
tains animaux , tels que les Amibes , les Rhizopodes,
les Actinophryens , les Éponges , etc. , n'ont que des
mouvements extrêmement lents , il en résulte que le
moindre mouvement observé sous le microscope peut
être pris pour un indice de la nature animale d'un ob- ^
jet que sa petitesse fait naturellement ensuite rappro-
cher des Infusoires ; c'est ainsi que tous les anciens
micrographes et Millier lui-même , si habile observa-
teur, ont réuni sous le même nom les objets les plus
dissemblables. C'est parmi les corps organisés vivants
doués de mouvements spontanés , qu'on a cru recon-
naître des Infusoires ; mais cependant les corps inor-
ganiques eux-mêmes ou privés de la vie ont pu donner
lieu h des méprises , lorsque , réduits en poudre très-
fine t ou en particules de 1/1000 k 1/500 de millimètre,
ils flottent dans un liquide. En eiiet alors ils sont animés
666 HUTOIBB ITATUBELLE
d'un mouvement plus ou moins vif de titubation ou
de va-eirviait dans tous les sens qui a fait prendre cet
particules pour de très-petites Monades. Ce mouve-
ment , qu'on nomme mom^emetU brownien ou num^
ifcment moléculaire , est tout à fait indépendant de la
nature des corps ; on sait seulement qu'il est d'auttnt
plus vif que le liquide a moins de viscosité , que Ici
particules sont plus fines, ou que leur densité est
moins diflérente du liquide, et enfin qne la température
est plus élevée* C'est dans le lait ou dans une émut
sion ) et dans la gomme-gutte délayée, qu'on obsene
plus facilement ce mouvement , et qu'on peut ap
prendre à le distinguer de celui des Monadiena ou dsi
Yibrioniens.
On a assez d'exemples de la motilité des plantes vi*
vantes pour qu'on n'ait pas de peine à concevoir qns
des végétaux microscopiques ou des parties de v%é-
taux pourront , sous le microscope , montrer des mour
vements spontanés que l'amplification de l'instrument
rend parfaitement appréciables. Nous pouvons id
nous dispenser de parler du mouvement de cydose ou
de la circulation dans les cellules végétales, dans celles
des Cbaras, par exemple; nous ne parlerons pas non
plus de la contractilité de la matière verte dans les ar-
ticles des Zygnèmes, soit isolés» soit accouplés ; mail
nous devons signaler les mouvements singuliers des
Zoocarpes et ceux des Zoospermes de mousses, des Os-
cillaires , des Clostéries, et des Bacillariées. On a re-
marqué que la matière verte qui remplit les cellulei
des conferves et de certaines algues , se change à cer-
taines époques en granules verts réguliers de gros-
seur uniforme, ou Zoocarpes» qui s'agitent dans la cel-
lule jusqu'à ce qu'une ouverture latérale, venant à se
DES 1HF17501RE8. 667
produire , leur permette de se répandre au dehors et
de nager dans le liquide pendant un certain temps ,
pour s'aller fixer aux corps solides et se développer en
confenres semblables à celles d'où ces Zoocarpes sont
sortis ; ce sont donc des corps reproducteurs d'un ré-
gétal paraissant jouir momentanément de la vie ani-
male. Divers observateurs ont vu ces Zoocarpes sortir
des cellules de plusieurs conferves ; moi-même je vis
au mois d'avril 1836 les Zoocarpes de la confenfa ri"
imlaris y dont chaque article montrait vers le sommet
un tubercule de plus en plus saillant , et enfin perforé
pour livrer passage à ces corps reproducteurs que j'ai
▼us aussi nager librement dans Teau ; ils tournaient
en avant une partie plus mince et plus claire ; mais
quoiqu'à cette époque je fusse en état de bien voir le fila-
ment flagelliforme des Monades , je n'ai pu \oit aucun
moyen de locomotion à ces Zoocarpes ; leur longueur
était de 0,02, et certainement on eût pu les confondre
avec des Thécamonadiens , qui sont également de
couleur verte.
Les anthères des Sphagnwn^ des Charas et de plu-
sieurs autres cryptogames, contiennent des filaments
très-déliés , susceptibles de se mouvoir spontanément,
et ressemblant beaucoup à des Vibrions ou à des Spi-
rillum ; mais on les en distingue parce que leur mo-
tilité n'a pas une durée indéfinie comme celle de ces
Infusoires; on les a décrits cependant comme des ani-
malcules.
Les Oscillaires sont des végétaux extrêmement ré-
pandus, soit dans les eaux stagnantes , soit sur la terre
humide ou au pied des murs ; ce sont des filaments
minces, ordinairement verts , simples ou non rameux,
composés d'une enveloppe gélatineuse plus ou moins
ojcs uirusoihEs. 669
rique occupée par des granules rouges toujours agités
du mouvement brownien , et au milieu un intervalle
diaphane plus ou moins prononcé. Ils se mulliplient
en se séparant par le milieu pour laisser sortir la ma*
tière verte qui forme les corps reproducteurs comme
chez les Zjrgnëmes. On a de plus annoncé récemment
{Linnœa^ 18^0, p. 278) l'existence d'une circulation
intérieure qui parait assez analogue à celle des Charas ;
enfin on sait de plus que les Clostéries croissant par
liouppes vertes dans les eaux douces au milieu des
oonferves sont susceptibles de se mouvoir lentement ,
et qu'dles viennent se fixer aux parois éclairées des
, bocaux où on les conserve ; mais dans tout cela il n'y
a rien qui ne puisse se concilier avec l'idée qu'on doit
•e faire de la nature végétale de ces êtres : aussi la
plupart des naturalistes, comme MM. Bory, Turpin,
Kûtzing , Morren , de Brébisson, les ont ils-classés
parmi les végétaux. Cependant M. Ëhrcnberg les
regarde comme des animaux de la classe des Poly gas-
triques, et il en fait la famille des Clostcrinay com-
posée du seul genre Closteiiuni , et parallèle à ses f^i^
Âridma » ou représentant des Vibrions cuirassés. II leur
attribue des estomacs multiples qui sont les divers
globules qu'on voit à l'intérieur, ime carapace spon-
tanémentdi visible et des papilles contractiles etmobiles
dans l'ouverture de la carapace , nommant ainsi pa-
pilles les granules rouges que nous voyons dans la ca-
vité bien close de chaque extrémité ; en outre , il les
dit dépourvus de canal alimentaire. II en compte
seize espèces , les unes lisses, les autres slriées, et diffé-
rant entre elles par leur forme plus ou iiioius effilée ,
plus ou moins arquée.
670 USTOIRE RÂTUBELLE
Bacillariées ( Diatomées çt Desmidiées )» PI. XX.
Parmi ses Infusoirespoly gastriques anentérés , dans
la seclion des Pseudopoda , ou Infusoires ikiimis d'ap-
pendices variables , M. Ehrenberg a réuni en une seule
famille, sous le nom de Bacillariées y une foule d'êtres
vivants ou fossiles que la plupart des autres nato-
ralistes considèrent aujourd'hui comme des Tégétaux.
Ce sont pour MM. Âgardh , Lyngbye, Kutzing,
Duby, de Brebisson , etc. , des végétaux inférieurs,
des algues formant les familles des Diatomées et des
Desmidiées , composées d'un grand nombre de genres
différant entre eux de forme et de structure. Les
Desmidiées sont le plus ordinairement revêtues d'une
enveloppe membraneuse flexible , et ne jouissent que
d'une motilité très-peu prononcée pour se porter len-
tement vers les points où arrive le plus de lumière.
Les Diatomées^ au contraire, se meuvent, pour la plu-
part, d'un mouvement assez vif de va-et-vient, et sont
revêtues d'un tét siliceux , diaphane , dur et cassant,
qui résiste parfaitement à la décomposition ; de sorte
que , dans des eaux habitées par ces êtres en grand
nombre , il se dépose avec le temps une couche sili-
ceuse pulvérulente qui est formée presque exclusÎTe-
ment de carapaces ou têts de Diatomées. Ce sont de
tels dépôts accumulés dans certains endroits de la
surface du globe pendant les périodes antédiluviennes,
et connus sous le nom de tripoli ( Polirschiejer) , de
farine fossile {Bejgmehl)^ etc., qui ont été décrits dans
CCS derniers temps comme des amas à' Injusoires fos-
siles ; mais on conçoit que cette dénomination est
entièrement subordonnée à l'opinion qu'on veut adop-
ter sur la nature des Diatomées ou des Bacillariées
DES IHFUSOIRES. 671
en général, et que dans tous les cas il doit y avoir
toujours une immense différence entre ces êtres vivants
ou fossiles et les vrais Intusoires que nous avons dé-
crits précédemment ; à moins qu'on ne veuille établir
quelque comparaison entre ces carapaces siliceuses et
celles des Arcelles et des Péridiniens qui ont pu éga-
lement se trouver à Tétat fossile.
De toutes les Bacillariées , les plus remarquables et
celles qui semblent se rapprocher le plus des animaux
par leur motilité, ce sont les Nauicules ou Frustulics ;
plusieurs d'entre elles ont été rangées par Mûller
dans le g^re Vibrion , sous les noms de Vibrio bipunc»
talus et F. tripunctatus (MûII. Inf. PI. Vil, fig. 1 et
fig. 2) ; le Vibrio paxillifer ( Mûll. Le. f. 8-7) , qui
excita si vivement Tadmiration de cet auteur, appar-
tient aussi à la même famille et a été nommé Bacillaria
paradoxa par M. Ehrenberg , d'après Gmelin et
M. Bory. Beaucoup de Navicules , comme leur nom
l'indique , ont la forme d'une navette ou d'une petite
paceUe , et se meuvent aussi comme une navette dans
un sens et dans l'autre , suivant leur longueur, en se
détournant très-peu quand elles rencontrent desobsta-
des; cette forme de navette ne se voit que dans un
sens, etles Navicules, vues de c6té, ont ordinairement
une forme rectangulaire très-allongée. Leur tét sili-
ceux est lisse ou diversement ciselé, et marqué de
côtes ou de stries longitudinales ou transverscs , sui-
Tant les espèces ; il présente souvent au milieu et sur les
angles une ligne plus saillante avec des renflements
au milieu et aux extrémités : ces renflements réfrac-
tant plus fortement la lumière, et paraissant alors plus
yivement éclairés que le reste , ont été pris pour des
ouvertures ; de même que les lignes longitudinales
672 HISTOIRE HATOIILLE
saillantes , et aussi les côtes transverses , ont pu être
prises pour des fentes ; mais c'est hien à tort suivant
nous , car cette enveloppe nous a paru toujours par-
faitement close. A la vérité, elle est susceptible de se
séparer en deux ou plusieurs parties , mais nous crojons
que c'est par une rupture qui a lieu naturellement sui-
vant les lignes de moindre résistance. A rintërieur oo
voit dans les Navicules vivantes une substance colorée
en brun , en fauve ou en vert , distribuée assez réga-
lièrement dans l'intérieur et entremêlée de globido
d'apparence huileuse, comme la mati&re verte dei
Glostéries : cette partie vivante ne communique donc
avec le liquide extérieur que par les pores de Tenve*
loppeque nos expériences nous ont montrée être per-
méable, non moins que la paroi des cellules végétales.
Les observations les plus minutieuses et les plus per-
sévérantes n'ont pu nous montrer les organes auxquels
divers observateurs ont attribué le mouvement des
Navicules, ni les appendices multiples et variables
que M. Ebrenberg disait d'abord avoir vus sortir par
les ouvertures du tét , ni le pied unique qu'il décrit
en 1838 (Inf., p. iTk) comme semblable au pied d'un
Limaçon , et qu'il prétend avoir vu sortir par lou-
verture moyenne ; ni les cils vibratiles que M. Yalen-
tin [Repertoriumfur Ancuomie ^ t. II, p. 207) prétend
avoir vus rangés sur chaque côté , comme des rames
dont le mouvement , suivant qu'il a lieu dans un wid&
ou dans l'autre pour les deux rangées à la fois, fait
avancer ou reculer la Navicule , et lui permet au con-
traire de rester en repos s'il est inverse dans les deux
rangées. Nous le disons avec conviction : non, il n'existe
rien de tel , et les prétendues ouvertures sont des par-
ties saillantes.
DLS INFUSOinES. 673
Nous donnons {PI. XX , fit^. 1,2,3. 6 et 13) les fi-
gures de diverses Navicules, de forme et de grandeur
variées ( de 0,03 à 0,30 ) , appartenant à autant
d'espèces dillérentes; il en existe encore beaucoup
d'autres plus courtes et presque discoïdes ou plus effi-
lées ; d'autres plus recourbées , etc. Les auteurs en ont
décrit déjà au moins cinquante espèces. M. Turpin
voulut faire un genre particulier de celles dont la
forme est ovale , presque ronde, et qui sont fortement
ciselées-, il les nomma Surtrellcs. Beaucoup de Da«
cillariées , au lieu de vivre toujours libres dans les
eaux douces ou marines , sont d'abord fixées de di-
verses manières , et ne jouissent du mouvement
qu'après avoir quitté leur point d'attache ou leur gîte.
Les unes sont soudées latéralement en longues bande-
lettes, qui paraissent provenir d'une multiplicatioa
par division spontanée ; on en a fait les genres 010-
toma ou BaciUaria ( PI. XX , fig. 10 ) quand elles »e
séparent à une certaine époque , en restant fixées par
leurs angles , et le genre Frttgitlaria , quand elles ne
se séparent point ainsi ; on a nommé Meridion celles
dont les articles ou corpuscules étant plus brges à une
extrémité forment une bandelette contournée en
cercle ou en spirale au lieu d'être droite. D'autres y
fixées immédiatement sans pédicules aux corps sub-
mergés, forment les genres Syneelra si elles sont en
forme de baguettes , ou Podosphenia , si elles sont
plus larges à une extrémité ; celles qui sont fixées par
fies pédicules simples ou rameux forment les genres
Comphonema [ PI. XX , fig. 1 1 et 12 ) et Cocconema
(Cg' k et 5). D'autres , formant les genres Schisoncmay
Mncyoncmti , etc., sont cn^^agécs dans fies tubes muni-
lagineux simples ou rami:U); , ou dans dus masses
inrusotRES. &3
674 HISTOIRE HATURELLE
gélalineuaea , et ressemblent d'ailleurs aux vraies Na-
vicules. A ces genres et à un grand nombre d'autres»
composant la famille des Diatomées des auteurs, ou
les sections des Nai^iculacées , des ÉchineUées et des
Lacernés dans la famille des Bacillariéea de M. Eh-
renberg, on a ajouté encore d'autres genres qui n'ont
absolument aucune analogie avec des animaux ; teb
sont les GalUonella , formées d'articles cylindriques
ou globuleux , réunis en longs filaments lisses on
monilif ormes. Mais les JDesmidiées ou Desmidiacm,
qui forcent u|ie famille distincte pour la plupart da
auteurs , et qui sont seulement une première section
des Bacillariées de M. Ehrenberg , se rapprochent
encore bien davantage des algues véritables; elles
n'ont plus cette motilité inexplicable des Navicules ,
et il nous semble impossible que des observateurs , li-
bres de tout esprit de système , les puissent prendre
pour des animaux ; on en a fait un grand nombre de
genres dont nous ayons représenté quelque»»uns dans
la plancbe XX ( fig. 16 à 33 ).
OS9 AiriBEAirZ ou FBAOBISVTS 1>*AVIKA1IZ
PB28 poim BS8 impusoiaza.
Nous ne pouvons vouloir parler ici de tous les pe*
lits animaux articulés que les premiers micrographes
ont décrits avec les Infusoires , et qui sont si faciles à
reconnaître pour ce qu'ils sont réellement ^ tels que les
Entomostracés , les Hydrachnes , les Acariens en gé-
néral , les petits Insectes et leurs larves » les Nais , etc.
Parmi les animaux arrivés à leur complet développe-
ment, nous n'avons à mentionner que les Nématoïdes
réunis encore sous le nom d'Anguillules , et certaines
petites espèces de Planariées; parmi les animaux non
DES iRFUfmnEs. 675
complètement développéa , nous citerons les Histrio-
ncllcs , t]iii sont le premier âcc ilecerlains Distomes^
les (cufs ciliés et mobiles des Ëponc^es et des Polype*
lunicieos ; enfin , pnrmi les parties vivantes détachéet
ou dérivées du corps dis nnimaux, nous devons citer
les Zoospermes et les lambeaux des brnnchies d'ani-
tnauK invertébrés , et les particules -déticbées de!
membranes muqueuses dos animaux vertébrés et del
Mollusques.
Les Anguillules , ainsi nommées par M. Ebrenberg ,
sont des vers Nématoïdes très-voisinsdes Ascarides par
leur organisation ; Millier les avait réunies à ses Vi-
brions BOUS les noms de f^ibrio anguilluta , V. gor/Unt^
y.serpentulus. F.cotaber[}Aii\\. Inf. PI. VIII et IX),
M. Bory les classa de m^me-. ïtauer en Angleterre
et Dugès en France , les étudièrent avec plus de soin
et reconnurent les caractères tirés de leur ori;anisatioQ,
mais ils leur laissèrent le nom de Vibrion. On trouve
de9ADguitlulcs,d'cspèceBdi(rérentcs, dans le vinaigre,
où tous les anciens micrograpbes surent les voir, dans
la colle de farine aigrie , dans le blé niellé , dans lei
eaux douces ou marines , dans la terre humide et daD>
le corps (les Lombrics, ainsi (jue dans leur intestin et
dans celui des Mollusques terrestres et des Insectes )
et cntin dans les toufies de mousses qui croissent sur
les toits et les murs, et qui, exposées à des alternative*
de sécberesse et d'bumectalion , contiennent en même
temps des Rotifères et des Tardigrades. En outre d«
cette faculté de ressusciter après avoir été dessécbés ,
faculté qui s'observe aussi d'une manière bien fnii>-
pantc sur les Anguillules du blé nielle, ces animaux
olTrent beaucoup d'autres particularités rcmarquablei
dans la faculté qu'ils ont de résister à cerUioe agent*
676 HISTOIRE HATUBELLE
et à certaines influences de température. IJ est rare que
dans la recherche des Infusoires et des Systolides onne
trouve pas aussi des AnguiUules parmi les débris de
végétaux.
Les petites Planaires que Ton rencontre souvent
avec les Infusoires soumis au microscope appartien-
nent au genre Dérostome de Dngès , leur corps eit
fusiforme , long de plus d'un millimètre , tout couvert
de très-petits cils vibratiles^ont le mouvement les (ait
glisser sur les corps solides, plutôt que nager àU
manière des Infusoires.
Le genre Histrionnelle de M. Bory avait été étaUi
pour deux espèces de Gercaria de MûUer , C inquiéta
et C. lemna (Inf. PI. XYIII , fig. 8 , 12), qui différant
en effet beaucoup des autres Gercaires de cet auteur;
je les ai tsouvées fréquemment au printemps, dans
l'eau des marais de Gentilly , recueillie avec des Ljrm-
nées. Ces petits animaux se composent d'un corps
oblong contractile et d'une queue plus longue que le
corps , annelée ou peu marquée de rides transverses
et continuellement agitée , ce qui fait que l'animal se
meut en tourbillonnant et en vacillant avec rapidité.
A un certain instant les Histrionnelles se fixent au
corps des Lymnées et perdent leur queue pour se
changer en Distomes ainsi que l'a démontré M. Baner
( Act. nov. nat. cur. 1. 13> PI. XXIX).
Les œufs des Polypes , des Eponges et de plusieurs
autres animaux inférieurs sont revêtus de cils vibra-
tils au moyen desquels ils se meuvent librement dans
l'eau jusqu'à ce qu'ils se soient fixés à quelques corps
solides pour se développer. Il me parait certain que
les œufs de Spongiiles , dont je dois la connaissance i
M. Laurent , ont été pris par MùUer pour des Leaoo-
DES IHFUSOIRES. (Ï77
phres ; ils sont blnncs ovoïiles el parniasent h l'œil nu
comme des points binncs qui se meuTeot unifor-
mément.
La substance molle , gélatineuse , qui porte les cils
vibratiles sur les braochies des Mollusques et des
Zoophytes, et sur les membranes muqueuses des di-
vers auimaux, est susceptible de ae détacher par
compression, ou par le frottement. Ses petits lam-
beaux contractiles, et conservant la vie pendant un
temps assez long, continuent à se mouvoir en a^Lint
les cils dont ils sont couverts ; lesquels cils entièrement
semblables ïi ceux des Infusoires sont d'une consistance
molle, glutincuse el non point de nature cornée ou
épidermique. Muller a eu l'occasion d'observer de ces
lambeaux ciliés détachés accidentellement des bran-
chies d'une Moule , dans l'eau de laquelle il cbcrcbait
des Infusoires ; et il a décrit ces lambeaux comme des
espèces de Trichode et de Leucophrc.
Les Zoospermes ou animaculesspermatiques, très-
imparfaitement étudiés d'abord et représentés avec la
forme des tCtards de grenouilles , ont ctc classés pnr
M. Bory, dans sa famille des Cercariées ; mais il suffit
de suivre le développement de ces prétendus animaux
pour demeurer convaincu que ce ne sont pas des êtres
doues d'une vie individuelle et susceptible de se re-
produire eux-mêmes , mais que ce sont simplement
des dérivés de l'organisme qui les a fournis , con-
servant une portion de vie, à la manière des cils vibra-
tiles détâchés des membranes muqueuses.
Si l'étendue de ce volume n'avait pas Aé\h dépassé
le beaucoup les limites que nous avions dû nous tracer,
A^ aurait eu bien d'autres choses à dire sur les objets
oius dans ce cinquième livre ; mais alors il serait
t78 nsToni vatuiiui ses ihfusoiueb.
dcrenii un traité de micrographie. Nous espérons y
•nppléer par la publication procJiaine de notre Manutl
de t observateur au microscope , dont l'Atlas est déjà
gravé depuis longtemps ; et d'ailleurs, nous le répé-
tons en terminant » nous avons tant de faits inconnus
à trouver encore dans l'emploi du microscope , que je
n'ai livré cet ouvrage que pour bAter ou pour faciliter
de nouvelles recherches , et non pour tracer les lois
d'une science qui est encore ji faire.
FIN.
TABLE DES MATIÈRES.
Préface I
Discours préliminaire , , l
Histoire dis Iitrusoimsa
Livni l<^r. Observatio^i giuirtUê^ sur /#i I^fuioir^i,
CvAPiTRi i«'. Déflnilioii I7
Cbap. II. Opinions diverses sur le degré d'organisation des In-
fusoires ao
Gbap. III. Substanee charnue des Infusoires 36
Difflnence. « • • • 3a
Sarcode • 55
Chap. IV. Organes locomoteurs et organes eatérienrs oi| ap«
pendiculaires des lufusoipes. • • • 4^
GuAp. V. Bouche et anus des Infusoires ^ • • • 5i
Cbap. VI. Organes digestifs des Infusoires 57
Intestin des Infusoires 6â
Expériences de coloration artificicUe • • . • 7a
Gup. VII. Génération dos infusoires par divUon spontanét, 83
Cbap. VIII. Des œufs y des ovaires, des organes génitaux mâles
des Infusoires et de la génération spontanée. ...... 88
CsAP. IX. De la drcnlation et de la respiration chex les Infti-
soires, de leurs sens, de leurs nerlb , ete 1 • • • I08
Oup. X. Résumé sur Torganisation des Infusoires lia
Gnar. XI. Discussion des caractères offerts par les In(bs«iret 1
et classification basée sur ces caractères. .....•.• 116
Tableau des familles « . • . I16
CsAP. XII. Examen critique des classifications antérieures. . • l39
Classification de Mûller ièid.
Classification de M. Bory de SaintpVioeent
Classification de M. Ehrenberg
Cmap. XIII. De la recherche et de la oonstrration des infti-
soires 164
Cbap. XIV. Des infusions 170
CoAp. XV. Manière d'observer et d'étudier les Infusoires sous
b microscope. ...». •.*.»».. *•..•••• l8o
X
680 TABLE
CvàP. XVI. De la manière de mesurer et de reprétenter les
Infusoires • 189
Cmap. XVII. Coiuerratîon des Infusoires en collection 707
LiTKE II. Description méthodique de* In/usoires.
Infasoires asymétriques. — Okdm I. • 3og
!'• Famille. Vibuioiiiiiis t • ^M*
i*r Genre. Bacterium • . • . aia
2" Genre. Vibrion. 2l6
3« Genre. SpirUlum aaS
{Spirochœta , Ehr. p. aa5. — Spirodiseus , Ehr. p. 226).
Ordre II. — II* Famille. Amiiibhs a36
Genre Amibe 33l
{Proteus diffluens , MûUer , p. a33).
IIP Famille. Bhizopodis • 3^0
jer Genre. Arcelle ^
{Çyphidium , Ehr. p. 347)*
a« Genre. Difflugie ^48
3* Genre. Trinéme 3^9
4" Genre. Euglyphe 35i
5^ Genre. Gromie •- aSi
6« Genre Miliole. a56
Vertébraline ^ Dorb a58
7* Genre. Cristellaire ••... Rid.
8* Genre. Vorticiale 369
4^ Famille AcnifOPHRVBNs Rid.
ler Genre. Actinophrys {Peritricha^ Bory) 36a
(Podophrya, Ehr. p. a66).
a* Genre. Acinète aG;
—Genre Dendrosome^ Ehr. 369
Ordre III. — V« Famille. Movadiivis a;o
l" Genre. Monade • , v^
a« Genre Cyclide 386
3* Genre Cercomonas , aS;
4* Genre. Amphimonat yp
50 Genre. Trepomonas sq^
6« Genre. Chilomonas 3^
7« Genre. Hexamite Qg6
8* Genre. Hétèromite. 307
{Bodo grandis , Ehr. p. 098).
9« Genre. Triclwmonas agg
10« Genre. Uvellc 3oo
{Polytoma^ Ehr.) 3o2
W CenxQ. Anthophjfsc {Vçlvox vcgctam f MixWGt) Ibid.
DES MATIÈRES. 681
Pag.
Appendice aux familles des Amibiens et des Monadiens. — Or*
ganisalion des éponges 3o5
VI* Famille. VoLvociitni 807
1**^ Genre, f^oivox 3ia
'i** Genre. Pandorine 3i6
{Eudorina f £hr. , p. 3 17).
3** Genre. Goniurn {PcctoraUnc , Bory) 3l7
4* Genre. Uroglénc 3 19
{Syncrjrpta . Ehr , p. Srg).
Vil* Famille. Dikobhvems 3ao
I*' Genre. Dinobryon 3ai
EpipyxU ^ Ehr 32a
VIIF Famille. THÎCAMonAOïEns 3'j3
l'f Genre. Trachelomonas 327
(Chœtotyphla , Ehr., p. 328).
(Chcplogiena , Ehr. , p. 329).
2" Genre. Cryptomonas 329
(Crjrptoglena t Ehr., p. 333).
3*" (Srôre. Phacus. . . . t, 334
4* Genre. Cruménule 339
* G. Prorocenirum, Ehr lùùl.
5* Genre. Diselmis 34o
{Chlamidomonas , Ehr., p. 34^).
6r Genre. Anisonème 344
7* Genre. Plœotia • 345
8P Genre. Oxyrrhis 346
IX' Famille. Euci.ÉrfiENs 347
!«' Genre. Pèranùme 353
2* Genre. AstasU- 356
3' Genre. Eugiène. 358
{Raphanclie , Bory , p. 36l).
{Amblyophis, Ehr., p. 36(3. — CfUorogonium , Ehr., Ibid,).
" Genre Coiaciunt 367
•• Genre /><*//é'-/ito 368
4* Genre. Zygoselmis 369
5* Genre. Hètèronèmc 370
6^ Genre. Poiyseimis Ihid.
X^ Famille. PÉKiomiENs. 3^1
l«r Genre. Peridinium 374
(Gienodinium t Ehr. , p. 3^4 •
2* Genre. Ceratium 3^6
ORDKt IV. — Xh Famille. ErrCHCi.M^rs 38<»
l"" Genre. Acomic 382
a'* Genre, iîastrocha'te 38 '|
3* Genre. Eni hèl) de 3t)J
IMFUSOIRES. kh
682 TABLE
4* Gonrc. jllysctun • $91
5* Genre. Uronème 39a
XIF Famille. TiicnODiiirs lUd.
]«!r Genre. Trichode 3q5
a* Genre. Trackèlius SqS
3* Genre. Acinériê 4^
4« Genre. PèlécitU 4o3
5* Genre. Ditepte, 4^
XIII* Famille. Kinomiitt 4io
i«r Genre. Htdtèriê 4i4
a" Genre. Oxytrique 4^^
{Uroleptus , Ehr. , p. 4^0. — • Urostyla , £hr. ,' p. 4^3).
3^^ Genre. Kirone (Slylonychia, Ebr.) 4^
XIV* Famille. PiAscofiiiift IçS^
i*r Genre. Ptœtcoiue (Euplotes ^ Ehr.) 4^'
{Discoeephalus , Ehr. , p. 443> — Himantophorut , Ehr. ,
p. 444).
'A^ Genre. Chlamidodon 444
3^ Genre. JDiophryt 44^
4^ Genre. Coccudinê Ibiâ.
Genre Aspiditca , Ehr 44^
5' Genre. Loxode 449
XV« Famille. ERvii.ints 4M
icr Genre. JSryiiië • • 4-^
a« Genre. TrochUie Rid.
Ordre V. — XV]« Famille. LincopnRTUfS 456
i^r Genre. Spathidie 4^7
7^ Genre. Leucophre 4^
3^ Genre. Opaline 4^'
XVIl^ Famille. Paramécuns 4<i3
1^' Genre. Lacrymaire 4^
(• Gcnre'i Stravolœma , Bory. — p. 472. — ** G. Phialina ,
Ibid,),
1' Genre. Pleuronème • • . 4?^
3' Genre. Glaucome. 47^
4* Genre. Kolpode 4t^
5^ Genre. Paramécie 4^^
& Genre, jlmphilepte 4^
ff Genre. Loxophylle •.. 4^7
8^ Genre. ChiloJon «... 49"
if Genre. Panophrys 49*
10* Genre. Nassule .^9^
11*^ Genre. Hoiophre 49^
la* Genre. Prorodon bo\
XVlir Famille. Dursariens Ibid,
DES MATIÈRES. 683
Pag.
i** Genre. Plagiotomc 5o4
2* Genre. Opkryogiéne 5o6
3* Genre. Bursairt 5o8
4^ Genre. Spirottome *. . 5l4
5* Genre. Kondylostome 5l6
XIX* Famille. URC]£or.ARiEif« . 5l8
1" Genre. Stentor 520
a' Genre. Urcéolairé, SsS
3* Genre. Ophrydie 5^9
4* Genre. Urocentre 53l
XX" Famille. Vorticilliipis T 53a
l"" Genre. Scyphidie 538
a" Genre. Bpistylis 539
* Genre. Opercularia 545
3*^ Genre, yorticelle 546
4* Genre, f^aginicoie 56o
IivrosoiRts tYMKTKiQuis. — Genre Colept 565
Genre Ptanariole. 568
Genre Chœtonote Ibid.
• Ichthydiê, Ehr Sno
Limt HT. Observations générales sur les Systolides.
CMAPrmi I. Déiïnilion des Systolidei 571
Chap. II. Des téguments et des organes locomoteurs 573
Explication du mouvementapparent des organes rotatoiret
(note) 58o
Chap. III. Des organes digestifs des Systolides 582
Chap. IV. Des organes génitaux des Systolides 586
Chap. V. De la circulation et de la respiration , des organes
des sens , ett 589
Chap. VI. Des moyens de trouver , de conserrer et d'étudier
les Systolides 592
Chap. VIT. De la classification des Sjstolides 595
Livre IV. Description méthodique des Systolide»»
Oioni I. — Ir« Famille. Floscolahicns 608
1^ Genre. Flosculaire 609
2" Genre. Stephanocéros 612
11^ Famille. McLiciRTinis Ibid,
1" Genre. Ptygurc 616
2** Genre. Lacinulaire ^17
3^ Genre. Tubicolaire 618
4** Genre. Mélicerte 619
Ordrk II. — IIF Famille. BRACHiOHitrrs G21
I" Genre. Ptérodine 624
tSk TABU VU MATikUS.
8* Genre. ^fiotfiW/e 6a6
i^ Genre* Brachion 639
4« Genre. LèpadeUe 63i
S^ Genre» Buchlanis 634
0* Genre. Dinocharit. • 636
^ Genre. Saipimt 637
8* Genre. ColureUe 638
^ Genre. Malule 639
10« Genre. Polyarihre 640
IV* Famille. FoRcoLAmim 64a
|«r Genre. Bntèroflèe 644
9^ Genre. Hydatimê Ihid.
3* Genre. Ifoiommatt 646
4" Genre. Furculaire 648
5^ Genre. Plngiognatke 65i
e« Genre. Undie 653
V^ Famille. Albirthns. — Genre Albertia Ibid.
Ordsi III. _ VI« Famille. Rotipsru. — Genre CuilidUê.^
Genre RoUfért 655
Oadhi IV. — VI1« Famille. Tardiorades. —Genres iâit^Ae,
Milnetie, Macrobiote 661
LiTRB V. Des divers objets microscopiques confondus pégr les
auteurs uvec tes I^fusoires 665
Clotlériea on Lunnlinet 668
Bacillariéet (Diatomées et Dennidiéei) 670
Dea animaux on fragmtaU d'anipiaux prît popr te Infa-
•oires 674
Des Jîoospermes , 677
riir OE LA TABLI DfiS MATIÈRES.
PARIS. - laiPRïMERlE DE FAIN ET THUNOT,
IMPRIMEURS DB I.'u n I TB R S I TE ROYALE DS F H A If C E ,
RUE RACINE, 38, PRÈS DE L'ODÉGN. '•