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HARVARD UNIVERSITY
LIBRARY
OF THE
MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY
LlBRARY OF
SAMUEL GARMAN
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JU/V8 1929
HISTOIRE
NATURELLE
DES POISSONS,
TOME NEUVIEME,
ON SOUSCRIT
A PARIS,
! Du F art, Imprimeur-Libraire et éditeur,
rue des Noyers, N° 22 ;
Bertrand, Libraire , quai des Augustins,
N°55.
A ROUEN,
Chez Vallée , frères, Libraires , rue Beffroi , N° 22»
A STRASBOURG,
Chez Levrault, frères , Imprim eurs- Libraires.
A LIMOGES,
Chez B a r g e a s , Libraire.
A MONTPELLIER,
Chez Vidal, Libraire.
A M O N S,
Chez H o Y o 1 s , Libraire.
Et chez les principaux Libraires de l'Europe.
HISTOIRE NATURELLE
GENERALE ET PARTICULIÈRE
DES POISSONS;
Ouvrage faisant suite à l'Histoire naturelle, générale
et particulière, composée par Leclerc de BuFFON^et
mise dans un nouvel ordre par C. S. Sonniisi, avec
des Noies et des Additions,
RÉDIGÉ PAR C, S. SONNINI,
IEM13RE.de plusieurs sociétés savantes
ET LITTÉRAIRES.
TOME NEUVIÈME.
A PARIS,
DE L'IMPRIMERIE DE F. DUFART,
AN XI.
AVERTISSEMENT.
IJes personnes dont je respecte et me
plais à suivre les conseils, m'ont fait
observer que la marche suivie jusqu'à
présent dans cette Histoire naturelle
des Poissons n'étoit pas la meilleure.
La répétition continuelle du nom de
M. de Lacépède, placé en tête de chaque
article, paroît, me dit- on, fastidieuse ,
outre qu'elle occupe dans la page un
espace qui peut être employé plus uti-
lement. D'un autre côté, ajoute-t-on,
mes additions à la plupart des articles ,
ayant rapport aux habitudes des pois-
sons , sont mal placées en notes , où
souvent l'on n'est pas disposé à les
chercher, tandis que plusieurs fragraens
du texte de Lacépède pourroient être
retranchés sans inconvénient , comme
ayant un rapport moins direct à l'histoire
de chaque espèce ; d'où il résulteroit
pour l'ouvrage en général moins de
A 5
6 AVERTISSEMENT.
longueurs, et en même tems plus de
clarté et de précision.
J'adopte bien volontiers cette sorte
de réforme, qui sera aussi, je l'espère,
du goût de mes lecteurs. A commencer
de ce volume , les articles ne porteront
plus en tète le nom de M. de Lacépède,
parce que , généralement parlant , ils ne
seront plus en entier de ce profond et
élégant écrivain. Ce qui sera sorti de sa
plume aura pour marque indicative les
signes )) «. Le reste sera de moi et les
notes ne contiendront plus que ce qu'elles
doivent contenir, c'est-à-dire, les cita-
tions et les passages des ouvrages cités.
Quoique ce nouvel arrangement soit
pour moi un surcroît de travail , je
n'Lésite point à le suivre , puisque l'ou-
vrage doit y gagner, et que c'est un
moyen plus prompt d'arriver à sa fin,
sans qu'il perde de son intérêt ^ ni de
son utilité.
HISTOIRE
NATURELLE
DES POISSONS.
QUATRE-VINGT-SEIZIÈME GENRE.
LES TRIGLES.
Jloint d'aiguillons dentelés entre les deux
nageoires dorsales ; des rayons articulés
et non réunis par une membrane , auprès
de chacune des nageoires pectorales.
PREMIER SOUS-GENRE.
Plus de trois rayons articulés auprès
de chaque nageoire pectorale.
PREMIÈRE ESPÈCE.
La trigle asiatique ; trigla asiatica.
— Quatre rayons articulés auprès de chaque
nageoire pectorale.
SECOND SOUS-GENRE.
Trois rayons articulés auprès de chaque
nageoire pectorale.
SECONDE ESPÈCE.
La trigle lyre ; trigla lyra. — Les
A 4
8 HISTOIRE
nageoires pectorales longues ; la mâchoire
supérieure prolongée en deux lobes den-
telés; les orifices des narines tubuleux,* la
nageoire de la queue un peu en croissant.
TROISIÈME ESPÈCE.
La trigle Caroline ; irigla carolina.
*— Les nageoires pectorales longues \ onze
rayons à celle de l'anus ; celle de la queue
arrondie ; six rayons à la membrane des
branchies.
QUATRIÈME ESPÈCE.
La trtgle ponctuée ; trigla punctata.
— Les nageoires pecLorales longues ; celle
de la queue arrondie; la tête aîongée; le
corps parsemé de petites taches rouges.
CINQUIÈME ESPÈCE.
La trigle lastoviza ; irigla lastoviza*
- — Les nageoires pectorales longues ; les
écailles qui garnissent le corps, disposées
en langées transversales ; la ligne latérale
garnie d'aiguillons à deux pointes.
SIXIÈME ESPÈCE.
La trigle hirondelle; trigla Jiirundo*
— Les nageoires pectorales larges ; quatorze
rayons à la nageoire de l'anus ; celle de la
DES TRIGLES. 9
queue fourchue, ou en croissant; la ligue
latérale garnie d'aiguillons.
SEPTIÈME ESPÈCE.
La trigle pin ; trigla pini. — Des lames
ou feuilles minces et étroites attachées le
long de la ligne latérale ; la nageoire de la
queue en croissant.
HUITIÈME ESPÈCE.
La trigle gurnau ; trigla gumardus. —
Les nageoires pectorales courtes ; celle de
la queue fourchue ; la ligne latérale large
et garnie d'aiguillons ; des taches noires , et
des taches rouges sur le dos.
NEUVIÈME ESPÈCE.
La trigle grondin ; trigla grunniens.
— Les nageoires pectorales courtes ; celle de
la queue fourchue ; la ligue latérale dénuée
de larges écailles.
DIXIÈME ESPÈCE.
La trigle milan; trigla mifous. — Les
nageoires pectorales courtes ; celle de la
queue fourchue ; la ligne latérale divisée en
deux vers la nageoire caudale.
ONZIÈME ESPÈCE.
La trigle menue ; trigla minuta. — La
io HISTOIRE
fcageoire de la queue arrondie ; deux arêtes
ou saillies longitudinales sur le dos ; les na-
geoires pectorales et thoracines très-pointues;
huit rayons à chacune de ces nageoires
pectorales ; vingt -quatre à la seconde na-
geoire du dos.
TROISIÈME SOUS-GENRE.
Moins de trois rayons articulés auprès
de chaque nageoire pectorale.
DOUZIÈME ESPECE.
La triole CAViLiiONE; trigla cavhttonel
— La nageoire de la queue lancéolée.
DES TRIGLES. n
LES TRIGLES,
» a JLrf e s tableaux génériques montrent
les différences. qui séparent les trigles des
prie-notes et des dactj îoptères. Mais si leurs
formes extérieures ressemblent assez peu k
celles de ces deux derniers genres, pour que
nous ayons du. les en séparer, elles s'en
rapprochent beaucoup par leurs habitudes ;
et presque toutes ont, comme la pirapède,
le pouvoir de voler dans l'atmosphère ,
lorsque la mer ne leur offre pas un asyîe
assez sûr. Elles sont d'ailleurs , comme les
dactyîoptères et les prionotes, extrêmement
fécondes : elles pondent souvent jusqu'à trois
fois dans ]a même année ; et c'est cette re-
production remarquable que plusieurs an-
ciens grecs ont: voulu désigner par le nom
de trigle , trigla , triglis , triglos , corrompu
de trigonos, en latin ter p ariens (qui produit
trois fois (1) ). De même que les pirapèdes ,
(i) Voyez Cppien 1 , 590 (*) ; et Elien 10 , ch. 1.
(¥) Accipiunt trigliœ terno cognomina partu.
SONNINI.
lis HISTOIRE
elles volent et nagent en troupes nom-
breuses; elles montrent une réunion cons-
tante; et quoique la simultanéité des mou-
vemens et des manœuvres de milliers d'in-
dividus ne soit pour ces animaux que le
produit d'un danger redouté à la fois par
tous, ou d'un besoin agissant sur tous dans
les mêmes momens , elles n'en présentent
pas moins l'apparence de cette société lou-
chante et ridelle qu'un sentiment mutuel fait
naître et conserve. Peintes d'ailleurs de
couleurs très -vives, très - variées , très-
agréables , elles répandent souvent l'éclat
du phosphore. Resplendissantes dans leurs
tégumens , brillantes dans leur parure ,
rapides dans leur natation, agiles dans leur
vol*, vivant ensemble sans se combattre,
pouvant s'aider sans se nuire , on croiroit
devoir les comprendre parmi les êtres sur
lesquels la Nature a répandu le plus de
faveurs, Mais les dons qu'elles ont reçus
ne sont presque tous que des dons funestes ;
et comme si elles a voient été destinées à
donner à l'homme des leçons de sagesse et
de modération , leur éclat les trahit et les
perd ; la magnificence de leur parure ]es
empêche de se dérober à la recherche active
de leurs ennemis ; leur grand nombre les
DES TRIGLES. i3
décèle lorsqu'elles fendent en troupes le sein
des eaux salées ; leur vol les livre plus
facilement à l'oiseau de proie ; et leurs
attributs les plus frappans auroieut bientôt
amené la destruction de leurs espèces , si
une fécondité extraordinaire ne reparoit
sans cesse , par la production de nouveaux
individus , la perte de ceux qui périssent
victimes des tyrans des mers , ou de ceux
de l'atmosphère » ce.
34 HISTOIRE
LA*TRIGLE ASIATIQUE (i).
PREMIÈRE ESPÈ CE.
» « \J n la trouve généralement dans
rOcéan , mais particulièrement dans les
mers de l'Asie. Son corps est mince ; son
museau proéminent; l'intérieur de sa bouche
hérissé d'aspérités ; la première pièce de
l'opercule branchial dentelée ? et chaque
nageoire pectorale conformée comme une
sorte de faux (2). » « ^
Linnseus est le premier qui ait fait men-
tion de cette espèce , et la courte descrip-
tion qu'on vient de lire est celle que ce
grand naturaliste en a donnée. Il faut que
ce soit une espèce rare , puisqu'aucun autre
ichthyologiste n'en a parlé, et qu'elle n'a
été indiquée par aucun navigateur.
(1) Trigla digitis quaternis. . . trigla asiatica. Lin.
Syst. nat. edit. Gmel. gen. 172, sp. 7. — Artedi, gen.
pisc. gen. 32 , n° 12. Additament.
(2) A la première nageoire du dos. . 7 rayons»
A la seconde j£
A chacune des pectorales 18
A chacune des thoracines 6
A celle de l'anus 17
A celle de la queue 18
/'/
XLIR.
y. g./.
if.
Ve Taraù'u S,
7)c Jci'e tii'l.
l.LA EYHE.
.2.EE PEKLOIX •
3. LE MALA11MAT.
DES TRIGLES. i5
LA L Y R E (i).
Voyez la planche XLII1 , fig. i.
SECONDE ESPÈCE.
» (( Une ressemblance bien foible , je le
sais , a déterminé les naturalistes grecs à
(t) ))« Trigla lyra Dans plusieurs provinces de
France, gronau, rouget. Sur les rivages voisins des
Pyrénées occidentales , boureau. A Gènes , or gaule. A
Naples , pesce organo. En Angleterre f piper. En
Allemagne, meer-Uyer ou see-leyer.
Trigla lyra. Lin. édition de Gtnelin.
Trigle gronau. Daubent on , Encyclop. méthod. — .
Bonatcrre, planches de l'Encycl. méthod.
Trigla rentra Ion go diacfintho , naiibus tubulosis.
Artedi,gen 46 , syn. y4-
Gronau et l\ re. Rondelet , première partie , !iv. 10,
chap. 8. — Gesner , p. 5 16; et ( geim.) fol. 20, b. —
Jonston, lib. 1 , lit. 5 , cap. 1 , a 3.
Lyra prior Rondelet. Aldrovund. lib. 2, cap. 7 ,
p. 146.
Piper. Bay, p. 89. — ■ Bîoch , pi. cccl. — - Willuob.
Ichthyol. p. 282. — Brit. Zoolog. 3 , p. 254 , n° 5
tab /4.
Gronau ou grognaut. Val mont de Bomare, Diction-
naire d'histoire natureJle. »«
16 HISTOIRE
décorer de ce nom l'être que nous allons
décrire (1); mais toutes ]es fois que la sé-
vérité de l'histoire le permet , ne nous
refusons pas au charme de leur imagination
agréable et féconde. Et d'ailleurs le poisson
que nous voulons continuer d'appeler lyre ,
a été revêtu des nuances assez belles pour
mériter de paroître à jamais consacré , par
sa dénomination , pour ainsi dire , mytho-
logique , au dispensateur de la lumière qui
colore en même tems qu'elle éclaire et
\ivifie.
Un rouge assez vif règne en effet sur
tout le corps de la trigle que nous desirons
de faire connoître ; il se diversifie dans la
partie inférieure de l'animal , en se mêlant
à des teintes blanches ou argentées; la sorte
de dorure qui distingue les rayons par les-
quels la membrane des nageoires est sou-
tenue , ajoute à l'éclat de ce rouge que font
ressortir d'ailleurs quelques nuances de verd
ou de noir répandues sur ces mêmes na-
La lyre. En allemand , meer-leyer , see-leyer.
Trigla dlgltis ternis , naribus tubulosis. . . trigîa
lyra. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 172, sp. 2.
(1) Aristot. Hist. animal, lib. 4? caP- 9* ^Elian.
îib. 10, cap. 11. Sonnimi.
geoires;
DES TRIGLÉS. 17
geoires ; et ainsi les couleurs les plus bril-
lantes , celles dont la poésie a orné le chat*
radieux du dieu des arts et de la lumière,
resplendissent sur le poisson que l'ingénieuse
Grèce appela du nom de l'instrument qui
fut cher à ce dieu.
Au bout du museau de la trigle que nous
examinons, s'avancent deux lames osseuses,
triangulaires et dentelées ou plutôt décou-
pées , de manière à montrer une image
vague de cordes tendues sur une lyre
antique.
La tête proprement dite est d'ailleurs
arrondie et comme emboîtée dans une en-
veloppe lamelleuse , qui se termine par
derrière par quatre ou six aiguillons longs ,
pointus et très-forts , qui présente d'autres
piquans au dessus des yeux , ainsi qu'à la
pièce antérieure de chaque opercule, et
dont presque toute la surface est ciselée et
agréablement rayonnée.
De peiites dents hérissent le devant du
palais et les deux mâchoires, dont l'infé-
rieure est la plus courte. Le corps et la
queue sont couverts de petites écailles ; et
des aiguillons courts et courbés vers l'arrière
garnissent les deux côtés de la fossette longi-
Poiss. Tome IX. B
i8 HISTOIRE
tudinale dans laquelle l'animal peut eouchef
ses nageoires dorsales (1). » «
Le foie est petit , l'estomac alongé et la
vessie d'air longue et non divisée.
La lyre se tient plus volontiers près des
rivages qu'en haute mer. Elle vit dans notre
Océan , principalement aux environs de
Cornwallis, aussi bien que dans la Médi-
terranée , près des côtes de France , de
Gènes , des îles de Malte et de Sardaigne;
elle est à Saint- Jean de Luz l'objet d'une
pêche abondante. Lorsqu'elle se sent prise ,
elle fait entendre une espèce de sifflement
qui l'a fait nommer en Angleterre poisson
siffleur ( the fish piper ).
Ce poisson a la chair dure et sèche ;
aussi n'est -elle pas très - recherchée. C'est
néanmoins un assez bon mets lorsqu'après
l'avoir fait bouillir, on la mange avec du
. vinaigre (2).
m ■ ' iii mi m
(1) A la membrane des branchies. . 7 rayons.
A la première dorsale 9
A la seconde 16
A chacune des pectorales .... 12
A chacune des thoracines. ... 6
A celle de l'anus 16
A celle de la queue 19
(a) Rondelet , à l'endroit précédemment cité.
DES TRIGLES, 19
LA TRIGLE CAROLINE (1).
TROISIEME ESPECE,
»« (jette trigle a les nageoires pectorales
très-longues et assez grandes pour s'élever
au dessus de la surface des eaux. Nous
devons donc l'inscrire parmi les véritables
poissons volans. Voyons rapidement ses
traits principaux.
La tête est comme ciselée, et parsemée
de figures éfoilées ou rayonnantes qui ont
un peu de relief. L'enveloppe lamelleuse
qui la recouvre montre deux petits piquans
dentelés au dessus de chaque œil, deux plus
+*-.m j 1 1 — <m
(1) >» « Trigîa carolina. Dans quelques contrées
anglaises , the smaller flyin g fish.
Trigla carolina. Lin. édition de Gmelin.
Trigle Caroline. Bonat. pi. de l'Encycl. méthod.
Trigle carolin ou Caroline. Bloch , pi. ccclii. >xc
Le carolin. En allemand , tien carolinschen seehahn»
Trigla digitis tribus , pinnœ dorsahs parte priore
maculatâ. » . . . . trigla carolina. Lin. Syst. nat* edit.
Gmel. gen. 172, sp. n, — Artedi; Gen. pisc, gen. 3a,
n° 14 ? additament.
B 2
»o HISTOIRE
grands à îa nuque , trois ou quatre à chaque
opercule, et un à chaque os claviculaire.
Les écailles qui revêtent le dos sont petites
et dentelées. La ligne latérale est droite et
lisse,* et le sillon longitudinal , dans lequel
l'animal peut coucher ses nageoires dorsales,
est bordé , de chaque côté , d aiguillons
recourbés.
Une tache noirâtre, qui occupe la moitié
supérieure de l'œil , donne à cet organe une
apparence singulière (1). Une autre tache
noirâtre paroît vers le haut de la première
nageoire dorsale. Le corps et la queue sont
jaunâtres avec de petites taches violettes ,
et les nageoires pectorales sont violettes
avec quatre bandes transversales brunes et
arquées (2).
On trouve cette trigle, dont la chair est
(1) La prunelle est bleue et l'iris d'un gris argenté.
S on ni n 1.
(2) A la membrane branchiale de
la Caroline 6 rayons.
A la première nageoire du dos. . 9
A la seconde 12
A chacune des pectorales ... i5
A chacune des thoracines. ... 6
A celle de L'anus 11
A celle de la queue i5
DESTRIGLES. 21
dure et maigre , aux environs de la Caro-
line et des Antilles. » «
La longueur de ce poisson n'excède pas
celle du doigt. Browne est le premier qui
en ait donné la description et la figure (1).
(1) Iiist. of Jamaïc.
B
sa HISTOIRE.'
hA TRIGLE PONCTUÉE (i),
QUATRIÈME ESPECE.
L/est dans les mêmes mers qu'habite le
carolin que se trouve la trigle ponctuée,
»(( dont les couleurs sont plus vives, plus va-»
riées et plus gaies. Nous décrivons ces nuances
d'après une peinture qui fait partie de celles
du muséum d'histoire naturelle , et dont on
a dû à Plumier le dessin original. La partie
supérieure de l'animal est d'un rouge clair,
et la partie inférieure d'un beau jaune. Les
côtés et le dos sont parsemés de taches
rondes , petites , et d'un rouge foncé. Ces
mêmes taches rouges se montrent sur les
nageoires du dos et de l'anus, qui sont lilas;
sur celle de la queue, qui est bleue à sa
(i) )) « Triglapunctata.l&vk espagnol , rubio volador*
Trigle ponctuée. Blocli , pi. cccuu.
Lyra alata. Plumier , peintures sur vélin du,
Biuseura d'histoire naturelle. )>«
La trigle ponctuée. En allemand , den punkirten,
tçehahn. En anglais , gunctulated trigla»
DESTRIGLES. a3
base et jaune à son extrémité ; et sur les
ailes , qui sont également jaunes à leur ex-
trémité et bleues à leur base.
La tête de la ponctuée est plus alongéê
que celle de la Caroline (1). » «
(1) A chacune des nageoires pecto-
rales de la ponctuée i3 rayons^
A chacune des tboracines. ... 6
A celle de la gueue. . . * A -A iz
B' 4
U HISTOIRE
LA ÏRIGLE LASTOVIZA (i).
CINQUIÈME ESPÈCE.
))« J_iA trigîe Jasloviza est rouge pardessus
et blanchâtre par dessous , avec des taches
(l) » ce Tri g/ a lastoviza.
Trigla adriatica. Lin. édit. de Gmeîin.
Trigla lineata. Jdem. — Brunnich , Fisc, massiî.
pag. 99.
Trigle lastoviza. Bonaterre , planches de l'Encycl.
métbod. — Brit. zool. 5 , p. 256 , n° 5. — Ray, Fisc.
p. i65 , f. i r.
Imbriago. Blocli . pi. cceuv.
Autre espèce de surmulet im.briaco. Rondelet ?
première partie , liv. io, chap. 4- »«
La frigle lastoviza. En anglais , sireahed gurnard.
En allemand , lineirten seeJiahn.JLn Languedoc, rm-
briaco , c'est-à-dirç , ivrogne, à ranse de sa brillante
couleur rouge. Sur les bords de la mer Adriatique,
lastoviza.
Tri g! a. striât a rubra ? siibtùs alha trigla
lineata. Lin. Syst. nat. edit. Giuel. gen. 17?., sp. 12.
■ — Trigla corpore sqitamis verticillato , lineâ laterali
aculeatâ , pirviis pectoralibns subtils nigris , digitis
ternis... trigla adriatica. Ibid. sp. i4- — Brunnich ,
Icblbyol. massiî. p. c)q, n° i3.
Trigla corpore slriato , rubro ; cperculis ttelliferis ;
DES TRIGLES. a5
et des bandes couleur de sang, ou noirâtres,
placées sur le dos. Les ailes offrent souvent
par dessus quelques taches brunes, et par
dessous une bordure et des points bleus sur
un fond noir. Les thoracines et l'anale sont
blanches, et quelquefois noires à leur som-
met. Au reste , la ligne latérale de ce poisson
est hérissée de piquans à deux pointes ; la
mâchoire supérieure presque aussi avancée
que l'inférieure; le dessus des jeux garni
de petites pointes ; la nuque hérissée de
deux aiguillons dentelés; chaque opercule
armé de deux aiguillons semblables ; Fos
claviculaire étendu , pour ainsi dire , en
épine également dentelée , et , de plus ,
longue , aiguë à son sommet et large à sa
base; et la fosse! te dorsale bordée, de
chaque côié , de piquans à trois ou quatre
pointes (1). » ce
pinnis maculatis ; caadâ subbifurcâ . . . trigla lineata,
Walb. edit. G en. pi se Art éd. gen. 5? , species adhuc
dubiœ , n° 17. — Tripla cor pore fquamis verticillato ;
lineâ laterati ar.it leaiâ , pinnis pecloralibus sublùs
nlgrin. . . trigla lastoviza. Ibiri. addifament. ri° l5.
(1) 10 rayons aiguillonnés à la première nageoire
dorsaie de la tiit>le lastoviza.
17 rayons à la seconde.
ig rayons à chacune des pectorales.
26 HISTOIRE
L'estomac est petit , avec plusieurs ap-
pendices à sa partie inférieure. Le canal
intestinal a deux sinuosités; le foie partagé
en deux lobes est rougeâtre.
Ce beau poisson , qui ne devient pas plus
grand que le carolin ou la trigle Caroline,
habite dans l'Océan du nord, dans la Médi-
terranée et dans la mer Adriatique. Sa
chair dure et sèche est fort peu recherchée.
i aiguillon et 5 rayons articulés à chacun©
des thoracines.
16 rayons à celle de l'anus.
1 3 rayons à celle de. la queue.
DESTRIGLES. 27
LE PERLON (1).
Voyez planche XLI1I , fig. 2.
SIXIÈME ESPÈCE.
» a l_i A partie supérieure de ce poisson est
d'un violet mêlé de brun , et l'inférieure
d'un blanc plus ou moins pur et argentin. »«
(1) » « L,a trigle hirondelle. Trigla hirundo. JEa
France, cabote, galline , gallinette, tinette , perlon ,
grondin. A Malte , tigiega. Dans la Ligurie , corsano et
eor.sauo. A Rome, capone. En Angleterre ,tub-jish ,
sapphirine gurnard. En Allemagne, knurr-hahn. En
Dancmarck, soe-hane ou knurr-hane. En Norvège,
r?o£ , ouskarriot , knorrsoehane % soekok. En Suède ,
hnorrhane , hnoding , £;z,o£ ou schmed.
Trigla hirundo. Lin. édition de Gmelin.
Trigle hirondelle de mer, Daubenton , Encyclop,
méthod. -r-Bonaterre , planches de l'Eue} cl. méthod.
— Mus. Ad. Frid. a , p. g5 f. V Muller, Prodr. zool,
dan. p. 47 , n° 4°°* 57? F^n* suecic. 54o« * — It.
Wgoth. p. 176.
Trigla capite aculeata,, appejidiçibus utrinque tri-
bus , etc. Artedi, gen. 44 > syn* 73«
Korax. Athen. lib. 1 , fol. 177.
Hirundo priçr.A\àrov. lib. 2, cap.3 ,p. i55.
ffjrundo. Willughby, p. 280. — Raj. Pisc. p. §&
sS HISTOIRE
II a l'œil noir et l'iris argentin mêlé de
rouge ; la nageoire pectorale d'un violet
clair; celle de la queue brune et le palais
jaunâtre. Son estomac est petit et garni
d'appendices; le canal intestinal est menu
et le foie d'un blanc rougeâtre. 11 atteint
souvent deux pieds de longueur et cinq de
largeur.
On le trouve dans l'Océan du nord, prin-
cipalement vers le Danemark et la Suède;
il est plus rare dans la Baltique ; il vit aussi
daais la Méditerranée; les pécheurs du Lan-
guedoc le connoissent sous le nom de cabote,
à cause de la grosseur de sa tète. 11 paroi t
fréquenter aussi les côtes méridionales de
l'Afrique , puisque Barrow le met au nombre
Coruus. PlJn. lib. 02, cap. 11. — ■ Salv. fol. 194, io,5.
Perlon. Bloch , pi. lx.
Corystion venLricosus. Kîein , Miss. pisc. 4 , p. 45,
n° 3.
Corax. Gesner, Aqnat. p. 299; Thicrb. p. 21. —
Brit. zool. 5 , p. 9o5 , n° 4-
Corbeau de mer.- Rondelet, première partie, liv. 10,
cliap. 6. »«
Le perlon. En suédois , hnorhane , hnading , hnot ,
schmed.
Trigla digttia ternis , Uneâ laterali aculeatâ
1ngla lùrundo. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 172,
sp. G.
DES TRIGLÈS. 29
des poissons que Ton pèche au cap de Bonne-
Espérance (1).
» « II nage avec une grande rapidité , ses
pectorales pouvant lui servir de rames puis-
santes. Comme il habite les fonds de la pleine
mer pendant une grande partie de l'année ,
on le prend ordinairement avec des lignes
de fond; et quoique sa chair soit dure, il
est assez recherché dans plusieurs pays du
Nord , et particulièrement sur les rivages du
Danemarck, où on le sale et le sèche à l'air
pour l'approvisionnement des vaisseaux (2).
Le bruissement qu'il fait entendre lors-
qu'on le touche, a paru aux anciens natu-
ralistes grecs et romains avoir quelque rap-
port avec le croassement des corbeaux ; et
voilà pourquoi ils Font nommé corbeau de
mer, )xc
(1) Le knorhacn est un bon poisson; c'est mie
espèce de trigla. ( Voyage dans la partie méridionale
de l'Afrique , par John Barrow, traduit par Degrand-
pré, tom. I , p. 5o.)
(2) A la membrane des branchies . 7 rayons,
A la première nageoire du dos . 8
A la seconde i5
A chacune des pectorales .... 12
A chacune des thoracines. ... f>
A celle de l'anus 14
A celle de la queue 19
3o HISTOIRE
,— j — ,f»
LA TRIGLE PIN (1).
SEPTIÈME ESPÈCE.
»« JLiES lames ou feuilles minces, étroites
et semblables à des feuilles de pin , qui gar-
nissent les deux côtés de chaque ligne laté-
rale, ont suggéré à Bloch le nom spécifique
qu'il a donné à cette trigle , lorqu'il Ta fait
connoître. Le museau de ce poisson est un
peu échancré et terminé par plusieurs aiguil-
lons ordinairement au nombre de six ou de
huit. De petites dents hérissent les mâchoires.
On aperçoit un os transversal et rude sur le
devant du palais, et quatre os rudes et ovales
auprès du gosier. On voit un piquant au
dessus de chaque œil, ou à la pièce anté-
rieure de chaque opercule , deux à la pièce
postérieure , et un aiguillon presque trian-
gulaire et dentelé à chaque os claviculaire.
La fossette longitudinale du dos est bordée
(i) »(( Triglapinu Idem. Bloch , pi. ccclv. »«
Le pin. En allemand, jichtenxweig. En anglais,
pine-bough*
DES T R ï G L E S. ôx
dréplnes inclinées vers la queue (1). Les
écailles sont très-petites. »«
A l'exception du ventre qui est d'un jaune
lavé, tout le corps du pin est rougeâtre. Les
nageoires tirent sur le bleu, mais les ven-
trales sont rouges.
Bloch a reçu ce poisson préparé de la
Hollande , sans aucune indication des mers
où on le trouve. L'individu que ce célèbre
ichthyologiste a fait peindre avoit un peu
plus d'un demi-pied de long.
{i) A la membrane des branchies . 7 rayons.
A la première nageoire dorsale. . g
A la seconde m
A chaque nageoire pectorale. . . 10
A chacune des thoracines. ... 6
A celle de l'anus jg
A celle de la ciueue ...... i$
5s H I S T O I RÉ
LE G U R N A U (i),
LE GRONDIN (V).
HUITIÈME ET NEUVIÈME ESPÈCES.
» ce JLja première de ces trigles présente une
faculté semblable à celle que nous avons
remarquée dans la lyre. Elle peut faire en-
tendre un bruissement très-sensible par le
(i) ))(( La trigle gurnau. Trigla gurnardus. Dans
plusieurs contrées de France, bellicant , gourneau.
Dans le Holstein , schmiedknecht. A Heiligeland ,
see-hahn , ou hurre , ou hurre - fish. En Hollande,
knorhaan. A Malte, ligiega. En Turquie , hirlanidsi-
baliick.
Trigla gurnardus. Ein. édit. de Gmelin.
Trigle grondin. Daubent. Encycl. method.
Trigle grondeur. Bonat. pi. de l'Encycl. méthod.
Trigla varia , rostro diacantho , aculei geminis ad
utr unique oculwn. Artcdi, gen. /fi , syn. 74. — Grou.
Mus. i , p. 44 , n° 101 -, Zoopli. p. 84» n° 285. —
Brun. Pisc. raassil. p. 74 , n° 90.
Gurneau. Bloch , pi. i/vm. — Charleton , Onom.
pag. 159.
Corystion gracilis griseus , etc. Klein , Miss. pisc. 4;
p. 4° > n° 5 , tab. 14 > fig-3
Coccyx aller Belon, Aqnat. p. 2o4-
Grey gurnard. Brit. zoolog. 5, pag. 25 1 , n° 1. — ■
frôlement
DES TRIGL'ES, 55
frôlement de ses opercules , que les gaz de
l'intérieur de son corps font, pour ainsi dire ,
Willughby, Iehth. p. 279, tab. S, 2, fig. 1. — Ray,
Pisc. p. 86. »<c
Trigla digitis ternis , cforso maculls nigris rubribi
que. . . . trigla gurnardas. Lin. Syst. nat. edit. Gmel.
gen. 172 , sp. 5.
Trigla dorso ad pinnas carinato scabro ; lineâ late->
rali asperâ in caudâ truncatâ bifidâ ; pinnis pecto-
ralibus albescentibus. Gronov. Iccis suprà citatis.
Trigla digitis ternis , lineâ laterali pinnatâ , radio
dor sali primo anticè serrato , pinnis pectoralibus subtils
nigris.,,. trigla gurnardus. Brùnniçh , loco suprà
citato.
(2) » « La trigle grondin. Trigla grunniens. Dans
plusieurs provinces de France, morrude , rouget t
rouget grondin , perlon , galline , rondela. Dans le nord
de la France , hunchem. Dans plusieurs contrées du
nord de l'Europe, sehe-hanen. En Angleterre, the
red gurnard , rot chet. Aux environs* de Naplcs ,
cocchou. Dans la Ligurie, cabriggia. Sur plusieurs
côtes de l'Adriatique , organt.
Trigla cuculus. Lin. édit. de Gtnelin.
Trigle perlon. Daubenton , Errcyclop. méthod.—
Bonaterre , planches de l'Encyclop. méthod. — Mus.
Adolph. Frid. 2 , p. o,3. *
Trigla tota rubens , rostro parùm bicorni , operculia
branchiarum striatis. Artedi , gen. 45 , syn. 74.
Rouget et rouget grondin. Bloch , pi. lix.
O kokkix. Arist. lib. 4 , cap. 9 ; et lib. 8 , cap. i3. — ;
Poiss. Tome IX. C
34 HISTOIRE
vibrer, en s'échappaut avec violence lorsque
l'animal comprime ses organes internes; et
voilà d'où lui yient le nom de gurnau qu'elle
porte. Ce gurnau a d'ailleurs plusieurs rap-
ports de conformation avec la lyre, et, de
plus, il ressemble beaucoup au grondin, qui
est doué, comme la lyre, de la faculté de
siffler ou de bruire. Mais , indépendamment
des différences indiquées sur le tableau du
genre des trigles, et qui séparent le grondin
JElian. lib. 10 , cap. il. — Oppian. lib. i , p. 5. —
Aihcn. lib. 7 , p. 309.
Cuculus. Gaz. Aristot.
Morrude ou rouget. Rondelet , première partie ,
liv. 10 , chap. 2. — Gesner , p. 5o5 et 3o6, et (germ. )
fol. 17 ? h. — Aldrovand. lib. 2 , cap. 4 > P* I^9- —
Jonston , Pisc. p. 64 ? tab. 17 , fig. 11. — Willughby,
p. 281. — Ray, p. 89.
Cuculus minor. Beîon, Aquat. p. 104»
Cuculus lyrœ species. Schonev. p. 32.
Lyra. Charlet. p. 09.
Corystion capite conlco , etc. Klein , Miss. pisc. 4 >
p. 46, n° 6, tab. 4. fig.4-
Red gurnard. Brit. zool. 5 , p. 253 , n° 2.)><t
Le grondin. En Allemagne , roter seehaJm. Aux
environs de Kiel , seehahn, schmiedeknecht. En hol-
landais, hunche , c'est-à-dire^ coq.
Trigla digitïs ternis , lineâ laterali muticâ.. .. trigla
cuculus. Lia. Syst. nat. edit. Ginel. gen. 172 , sp. 4.
DES TRÏGLES, 35
du gurnau , le grondin a la tête et l'ouver-
ture de la bouche plus petites que celles du
gurnau : celui-ci peut parvenir à la longueur
d'un mètre (t); celui-là n'atteint ordinai-
rement qu'à celle de trois ou quatre déci-
mètres ( douze à quinze pouces ) (2). Les
écailles qui revêtent Je gurnau sont blanches
ou grises , et bordées de noir,- des taches
rouges et noires sont souvent répandues sur
son dos; ses nageoires delà poitrine et de la
queue offrent une teinte noirâtre ; celles de
l'anus et du dos sont d'un gris rougeâtre; la
première dorsale est parsemée de taches
blanches; les lames épaisses et larges, qui
recouvrent la ligne latérale , sont noires et
(1) A la première nageoire dorsale
du gurnau 7 rayons.
A la seconde iq
A chaciVue des pectorales .... 10
A chacuùe des llioracincs. ... 6
A celle de l'anus 17
A celle de la queue g
(2) A ia première nageoire dorsale
du grondin 10 rayons.
A la seconde 18
A chacune des pectorales .... 10
A chacune des thoracines. ... 6
A celle de l'anus 12
A celle de la queue i5
C a
56 HISTOIRE
bordées de blanc. Le grondin a ]es lames de
ses lignes latérales blanches et bordées de
noir; la partie supérieure de son corps et
de sa queue rouge et pointillée de blanc; la
partie inférieure argentée ; les nageoires
caudales et pectorales rougeâfres ; celle de
l'anus blanche, et les deux dorsales blan-
ches et pointillées d'orangé. On voit deux
aiguillons près de chaque œil du grondin.
Au reste , le gurnau et ie grondin ont
tous les deux les thoracines blanches. Leur
chair est très -agréable au goût : celle du
grondin est même quelquefois exquise. » «
Le gourneau habile l'Océan européen ,
sur-tout dans la partie qui baigne les côtes
de l'Angleterre; il se trouve également dans
Ja mer Baltique et dans la Méd if erra née. Il
se tient sur le fond où il cherche les crus-
tacés dont il se nourrit. Aussi le pèehe-t-on
avec la ligne de fond à laquelle on atlache
pour appât un morceau de poisson ou d'é-
toffe rouge. C'est au mois de mai et de juin
qu'il s'approche des rivages pour y déposer
sur des fonds unis , ou pour y féconder ses
œufs qui sont bons à manger.
L'époque du frai est la même dans l'es-
pèce du grondin que dans celle du gourneau ;
mais le grondin est plus vorace que le go ur-
DES TRIGLES. 37
neau et il dévore tout ce qu'il rencontre. Il
a du reste les mêmes habitudes et il fréquente
les mêmes eaux; on le trouve aussi, dit-on,
dans celles du cap de Bonne-Espérance. On
le prend en graude quantité avec les lignes
de fond. C'est ira des poissons les plus dé-
licats; il a d'ailleurs peu d'arêtes. Sa chair,
quoique cuite , présente encore assez dis-
tinctement les couleurs dont il est paré
quand il est vivant.
58 HISTOIRE
LE MILAN DE MER (i).
DIXIÈME ESPÈCE.
» (( Jl lu si eur s trigles ont reçu des noms
d'oiseaux ; on les a appelées hirondelle ,
coucou, milan, etc. Il étoit en eiïet assez
naturel de donner, à des poissons ailés qui
s'élèvent dans l'atmosphère, des dénomina-
(i) ))« La. trigle milan. Trigla milvus. Dans plusieurs
provinces méridionales de France, belugo , c'est-à-dire,
étincelle , galline. Dans la Ligurie , organo. Dans les
Deux-Siciles, cocco,
Trigla lacer na. Lin. édit. de Grnelin.
Trigle milan. Daubenton , Eucycîop. méthod. —
Bonat. pi. de l'Encyclop. méthod.
Trigla rostro parùm bifide- , lineâ laterali , ad
caudam bifureâ. Artedi , gen. 45, syn. 75.
Milan marin. Rondelet, première partie, liv. 10,
chap. 7. — Aldrov. lib. 2 , cap. 53 , p. 276.
Lucerna, milvus et milvago. Gesner, p. 497? e*
( germ. ) fol. 17, a.
Lucerna venetorum. *— Willughby, p. 281. — Ray,
pag. S8.
Cuculus. Salvian. fol. 190, 191. — - Gronov. Mus. i?
n^ 100 j Zooph. p. 84 ? n° 284. »«
Triglai digiiis ternis , rostro subbifido lineâ laterali
DESTRIGLES. 39
lions qui rappelassent les rapports de con-
formation , de facultés et d'habitudes, qui
les Kent avec les habitans de l'air. Aussi
ces noms spécifiques ont - ils été imposés
par des observateurs et adoptés assez géné-
ralement, même dès le tems des anciens
naturalistes .... La trigle milan a été aussi
appelée , et même par plusieurs célèbres
naturalistes, lanterne on fanal, parce qu'elle
offre d'une manière assez remarquable la
propriété de luire dans les ténèbres, qui
appartient non seulement aux poissons morts
dont les chairs commencent à s'altérer et à
se décomposer, mais encore à un nombre
assez grand d'osseux et de cartilagineux vi-
vaus ( 1 ). C'est principalement la tête du
milan, et particulièrement l'intérieur de sa
bouche, et sur-tout son palais, qui brillent
dans l'obscurité, de l'éclat doux et tranquille
que répandent , pendant les belles nuits de
Fêté des contrées méridionales, tant de subs-
ad caudam bifidd... trigla lucerna. Lin. Syst. nat.
edit. Gmel. gen. 172 , sp. 5.
Trigla digitis ternis , lineâ laterali pinnatâ , radio
dorsali secundo et tertio setaceis , pinnis pectoralibus
nigris. . . . trigla lucerna. Brunnich , Ichlhyol. massil.
P. 76, n°9i.
(1) Voyez le Discours sur la nature des poissons.
C 4
4o HISTOIRE
tances phosphoriques vivantes ou inanimées.
Lorsque dans un tems calme, et après le
coucher du soleil, plusieurs centaines de
trigles milans, exposées au même danger,
saisies du même effroi , emportées hors de
leur fluide par la même nécessité d'échapper
à un ennemi redoutable, s'élaucent dans les
couches les plus basses de Fair et s'y main-
tiennent pendant quelques instans, en agi-
tant leurs ailes membraneuses, courtes à la
vérité, mais mues par des muscles puissans,
c'est un spectacle assez curieux que celui
de ces lumières paisibles qui montant avec
vitesse au dessus des ondes, s'avançant, re-
tombant dans les flots, dessinant dans l'at-
mosphère des routes de feu qui se croisent,
se séparent et se réunissent, ajoutent une
illumination aérienne, mobile, et perpé-
tuellement variée, à celle qui repose, pour
ainsi dire, sur la surface phosphorique de
la mer. Au reste les milans, volant ou na-
geant en troupes, offrent pendant le jour
un coup d'oeil moins singulier, mais ce-
pendant agréable par la vivacité, la dispo-
sition et l'harmonie de leurs couleurs. Le
rouge domine fréquemment sur leur partie
supérieure ; et l'on voit souvent de belles
taches noires, bleues ou jaunes, sur leurs
DESTRIGLES. 41
grandes nageoires pectorales. Leur ligne la-
térale est garnie d'aiguillons, et divisée en
deux vers la queue (1). » «
Leurs écailles sont fort petites et le de-
dans de leur bouche est jaunâtre. Wiliughby
pense avec toute raison que le milan marin
n'est point une espèce distincte de l'hiron-
delle de mer. En effet, ces deux trigîes se
ressembleroient entièrement si la ligne la-
térale du premier ne se partageoit pas vers
la queue (2). Gmelin soupçonne aussi que
ce ne sont que des variétés de la même
espèce (3).
On trouve le milan de mer dans l'océan
Septentrional et dans la Méditerranée. Il
est peu estimé , sa chair étant presque tou-
jours dure et sèche. Les marins ont observé
que, lorsque ce poisson s'élève au dessus de
la surface de l'eau, c'est un signe de chan-
gement de tems.
■ ■ . . . . ■
(1) A la première nageoire du dos . 10 rayons.
A la seconde 17
A chacune des pectorales .... 10
A chacune des thoracines .... 6
A celle de l'anus i5
(2) Plis t. pisc. loco suprà citato*
(j) Lin. syst. nat.
42 H I S T O I R E
LA TRIGLE MENUE (i).
ONZIÈME ESPÈCE.
7) « JLe nom de cette trigle désigne sa pe-
titesse : sa longueur n'égale ordinairement:
que celle du doigt. Les deux saillies longi-
tudinales qui forment la fossette propre à
recevoir les nageoires du dos lorsque l'ani-
mal les incline et les plie , sont composées
de petites lames un peu redressées et pi-
quantes. Le museau est échancré et dentelé.
On compte deux aiguillons au dessus des
3reux; deux autres aiguillons (2), et deux
piquans plus forts que ces quatre premiers,
(1) »« Trigla minuta. Lin. édit. de Gmelin.
La petite trigle. Bonaterre , planches de l'Encycî.
méthodique. »«
Trigla digitis tribus, dorso bicarinato ,
tri gla minuta. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 172?
»p. to. — Artedi , Gen. pisc. gen. 52, n° i5 , additam.
(2) 5 rayons aiguillonnés à la première nageoirs
du dos.
24. rayons à la seconde.
8 à chacune des pectorale».
DES TRIGLE S. 43
auprès cle l'occiput ; et une épine assez;
grande garnit la partie postérieure de chaque
opercule » « : La queue est arrondie ; les na-
geoires du ventre et les pectorales se ter-
minent en pointe aiguë.
Cette espèce vit, selon Linnceus (1), dans
les mers de l'Inde.
6 rayons à chacune des thoracines.
14 à celle de l'anus.
10 à celle de la queue.
(i) Mantis. plant, alter. p. 528.
44 HISTOIRE
LA CAVILLONNE (i).
DOUZIÈME ESPÈCE.
» « RoNDELETa décrit cette trigle, dont
il a aussi publié une figure gravée. N'ayant
que deux rayons articulés et isolés à chaque
fcageoire pectorale , non seulement elle est
séparée des espèces que nous venons de
décrire, mais elle appartient même à un
sous-genre particulier » ce.
On Ta appelée cavillone en Languedoc ,
à cause, dit Rondelet, de sa ressemblance
avec une cheville que l'on y appelle caville.
Ce poisson est en effet court, arrondi, gros
vers la tête et se terminant en pointe. Il
ne passe guère la longueur du doigt. Ses
écailles sont petites , placées obliquement ,
dentelées sur leurs bords, et très -rudes,
d'où le naturaliste que nous venons de
citer a donné à cette trigle la dénomination
(i) ))« La trigle cavillone. Trigla cavillone.
Autre espèce de surmulet, dite cavillone. Rondelet,
première partie , liv. 10 , cliap. 5.
Mullus asperus. Id. ibid. »«.
DES TRIGLES. 45
latine de mullus asperus > c'est - à - dire ,
surmulet couvert d'aspérités.
» « La ligne latérale est très -droite et
très-voisine du dos. Ou voit un piquant au
dessus de chaque œil, et six aiguillons très-
grands et un peu aplatis à la partie posté-
rieure de cette sorte de casque ou d'enve-
loppe lamelleuse et ciselée, qui défend la
tête.
La cavillone est d'un très -beau rouge,'
lequel fait ressortir la couieur de ses ailes,
qui sont blanches par dessus, et d'un verd
noirâtre par dessous (1). Ses dimensions sont
ordinairement aussi petites que celles de la
menue. Son foie est très - long ; mais son
estomac est peu étendu, et son pylore garni
d'un petit nombre d'appendices ou cœcums.
La chair de cette trigle est dure, et peu
agréable au goût. » « C'est un poisson de la
mer Méditerranée.
(i) 7 rayons aiguillonnés à la première nageoire
du dos, qui est triangulaire.
46 HISTOIRE
QUATRE-VINGT-DIX-SEPTIÈME G.
LES PERISTEDION S.
JL/es rayons articulés et non réunis par
une membrane ? auprès des nageoires
pectorales; une seule nageoire dorsale;
point d'aiguillon dentelé sur le dos; une
ou plusieurs plaques osseuses au dessous
du corps.
PREMIÈRE ESPÈCE.
Le péristédion MA&ARMÀt; peristedion
malarmat. — Tout le corps cuirassé.
SECONDE ESPÈCE.
Le péristédion chabrontère; peris-
tedion chabrontera. — Deux plaques osseuses
garnissant le dessous du corps.
DES PERISTEDIONS. 47
LE MALARMAT (1).'
Voyez la planche XLIII , fig. 3.
PREMIÈRE ESPÈCE.
» « JLjes plaques osseuses qui garnissent
le dessous du corps des péristédions , et y
forment une sorte de plastron , séparent ces
, ....
(i) »« Le péristédion malarmat. En Italie, pèses
caponc , pesée furca ,forchato , pesce forcha. Datis la
Iiigurie , scalafeno. En Allemagne , gabel-fisch , pan-
zerhalm. En Hollande, roode duyvel visch. En Angle-
terre , rochet. Dans les Indes orientales , ikan seytan
mera et ikan paring. En grec , olosteon.
Trigla cataphracta. Lin. édit. de Graelin. — Blocli ,
pi. CCCXL1X.
Trigle malarmat. Danbenton , Encyclop. méthod.
— Bonat. planches de l'Encyclop. méthod. — Mus.
Adolpb. Fr. 2 , p- 92.*
Trigla.... corpore octogono. Arted. gen. 46, syn. j5.
Lyr a altéra Ronde letii. Aldrovand. lib. 2 , cap. 7,
p. 147. — Willughby, p. 285. — Ray, p. 89.
Lyra. Salvian. fol. 192 , b , ad iconem , et 193.
Malarmat. R.ondelet , première partie, liv. 10,
chap. 9. — Gesner, p. 5 1 7, 6 1 o 5 et ( germ. ) fol. 20 , b .
Gronov. Mus. 1 , n° 98.
Malarmat* Duhamel, Traité des pêches, part. 2 ,
48 HISTOIRE
poissons des trigîes proprement dites, et
nous ont suggéré le nom générique que
nous leur donnons ( 1 ). Cette cuirasse est
très - étendue sur la partie inférieure du
malarmat; elle la couvre en entier; elle se
réunit avec celle qui défend la partie su-
périeure; ou, pour mieux dire, la totalité
du corps et de la queue de cet osseux est
renfermée dans une sorte de gaine com-
posée de huit rangs de lames, qui la font
paroître octogone. Chacune de ces lames
est plus large que longue , et irrégulière-
ment hexagone ; dans son milieu elle est
relevée par un piquant recourbé vers l'ar-
rière. Ces plaques ou lames dures sont d'au-
tant moins grandes qu'elles sont placées plus
près de la queue, et Ton compte quelque-
fois plus de quarante pièces à chacune des
sect. 5, cliap. 5, p. i 15, pi. ix , fig. i et 2. — Valmont
de Bomare , Dictionnaire d'histoire naturelle. »<c
Trigla digitis geminis , rostro furcato elongato ,
corpore loricato. . . trigla cataphracta. Lin. Syst. nat.
edit. Gmel. gen. 172, sp. 1.
Trigla digitis geminis , rostro furcato elongato ,
corpore loricato angulato trigla cataphracta,
Brunnich , Içhthyol. massil. p. 72 , n° 89.
(1) PerUtethion , en grec , signifie pectoral , plastron.
rangées
DES PERISTEDIONS. 49
rangées longitudinales de ces lames aiguil-
lonnées.
La tête est renfermée , comme celle de
presque toutes les trigles, dans une enve-
loppe à quatre faces, dure, un peu osseuse,
relevée par des arêtes longitudinales , et
parsemée de piquans dans sa partie supé-
rieure. Le museau se termine en deux os
longs et plats , dont l'ensemble ressemble
assez à celui d'une fourche.
Les mâchoires sont dépourvues de dents
proprement dites ; le palais et la langue sont
lisses. On voit à la mâchoire inférieure plu-
sieurs barbillons très-courts, et deux autres
barbillons longs et ramifiés.
Chaque opercule est composé d'une seule
lame et terminé en pointe. L'anus est plus
près du museau que de la nageoire cau-
dale, qui est en croissant,- et on ne compte
auprès de chaque nageoire pectorale que
deux rayons articulés et libres,* ce qui donne
au malarmat un rapport de plus avec la
triglq cavillone (1).
(1) 7 rayons à la membrane branchiale.
7 rayons à la première partie de la nageoire
du dos, dont la membrane est plus basse que
ces mêmes rayons.
Poiss. Tome IX, D
5o H I S T O I RE
Presque tout l'animal est d'un rouge pâle,
comme plusieurs trigles; les thoracines sont
grises et les pectorales noirâtres.» ce
A l'intérieur, ce poisson a un petit esto-
mac, le pylore entouré de six appendices,
le foie grand et blanchâtre, la raie petite
et rouge, la vésicule d'air fort ample.
Le malarmat habite toute l'étendue de la
Méditerranée: il est fort abondant sur les
côtes de France , d'Espagne et de l'Etat
romain, plus rare près de celles de Gènes.
On le trouve aussi aux Indes orientales et
aux îles Moluques. Il se nourrit de vers
marins , de mollusques et de plantes ma-
rines , qu'il recherche au fond de la mer
où il se tient communément. Il nage avec
tant de rapidité que souvent il brise ses
appendices et sa cuirasse contre les rochers.
De là lui est venu vraisemblablement le
nom de malarmat ( mal armé).
On le pèche pendant toute l'année; mais
principalement , en beaucoup d'endroits , au
26 rayons à la seconde partie de cette même
nageoire.
12 rayons à chaque pectorale.
20 à celle de l'anus.
i5 à. celle de la queue»
DES PERISTEDIONS. 5i
tems de carême. Ce poisson a peu de chair
et fournit peu à manger lorsqu'il est petit;
il se dessèche même si aisément qu'il devient
fort léger, et que, pendu au plancher, il peut
tenir lieu de girouette et indiquer par la
direction de sa queue l'endroit d'où soufle
le vent. On ne fait cas de cette espèce de
trigle que quand elle a acquis de la gros-
seur ; et quoique sa chair ne soit point suc-
culente, Fart des cuisiniers parvient à la
faire figurer sur nos tables comme un bon
mets. Après avoir trempé le poisson dans
l'eau bouillante pour le dépouiller de ses
mailles , ils l'apprêtent avec différentes
sauces, ou bien ils lui ouvrent le ventre, le
vuident, le remplissent d'une farce et le font
rôtir. Il est à remarquer que , dès que le
malarmat a perdu la vie, sa couleur rouge
s'altère et s'efface.
Féche du malarmat.
Sur une grande étendue des côtes de la
Méditerranée , l'on fait la pèche au malarmat
avec un filet que Ton nommoit autrefois
tartane, parce que Ton y employoit les petits
bàtimens de ce nom. Les pêcheurs proven-
D 2
52 HISTOIRE
eaux l'appellent à présent trabacou ou ira-
buqué. C'est une espèce de drège (1) qui a
une manche ou poche assez étendue, dans
laquelle le poisson s'engage. Ce filet a beau-
coup d'ampleur; on l'établit sur l'eau à
vingt, trente ou trente-cinq brasses, et on
le traîne par le moyen de tari ânes ou de
tout autre bâtiment à la voile. (Voyez la
pi. XLIV, fig. i. Il faut éviter soigneu-
sement les fonds de roche qui endomma-
geroient les filets.
(i) Voyez la description et la figure de la drège f
dans le vol. VII, p. 73 ; de cette Histoire des poissons»
y.Q.f\K
De Jeiw Je/
Ve TarJieu
l.TRAEACOli an MAIS
2 .XE ÎIOUGET.
DES PERISTEDIONS. 55
LE PÉRISTÉDION
CHABRONTÈRE (i).
SECONDE ESPÈCE.
La cliabrontère, qui se trouve clans la
Méditerranée , a le museau fourchu ; le
corps arrondi et marqué de quatre sillons;
plusieurs aiguillons droits ou recourbés au
dessus du museau; six petits piquans disposés
en triangle, trois au desssus et trois autres
au dessous de la queue (2) ; la partie infé-
rieure du corps couverte de deux plaques
osseuses; toutes les nageoires, excepté celle
de la queue , très - longues et d'un rouge
éclatant (5).
(1) ))« Peristedion cJiabrontera. Osbeck , Fragiro.
ichthyol. Hispan.
Trigle cliabrontère. Bonaterre , planches de l'Enc.
méthodique. »«
(2) »« A la membrane des branchies. 7 rayons»
A la nageoire du dos 26
A chacune des thoracines. ... 6
A celle de l'anus 20 »«
(5) Osbeck, loco suprà citato,
d s
54 HISTOIRE
QUATRE-VINGT-DIX-HUITIÈME G.
LES ISTIOPHORES.
»« L oint de rayons articulés et libres auprès
des nageoires pectorales ni de plaques os-
seuses au dessous du corps; la première
nageoire du dos arrondie, très-longue et
d'une hauteur supérieure à celle du corps;
deux rayons à chaque thoracine.
ESPÈCE.
L'istiôphore pqrte-geaive; istiophorus
gladifer. — La mâchoire supérieure pro-
longée en forme de lame d'épée; deux
nageoires de l'anus. » «
DES ISTIOPHORES. 55
LE VOILIER (1)
» « M. arcgrave, Pison , "Willugliby ,
Ray, Jonston , Ruysch , mon savant con-
frère Bioussonnet et feu le célèbre Rloch
ont parlé de ce poisson très -remarquable
par sa forme, sa grandeur et ses habitudes.
En effet ? sa tête ressemble beaucoup à celle
des xiphias; il parvient, comme ces der-
niers , à une longueur de plus de trois mèi res
(neuf pieds) : comme ces derniers encore,
il jouit d'une grande force, d'une grande
agilité , d'une grande audace; il attaque
avec courage , et souvent avec avantage ,
des ennemis très -dangereux
(1) » ce Iitiophore porte-glaive ; istiophorus gladifer.
Par plusieurs auteurs ou voyageurs français, voilier,
brochet volant, bécasse de mer. Par les allemands,
schwerdt-mahrebe. Par les anglais , ola et sivord-fish.
Par les hollandais des Indes orieutales, zeyl-visch ,
layer , zee-snippe. Aux Indes orientales, ihan tsjabe-
lang jang ierbang.
/ >iéiet*3 scomàer gladius. Blocb , pi. cccxlv. »cc
Le voilier. Au Brésil, guebucu , par les indigènes;
et bicuda par les portugais,
D 4
m HISTOIRE
La mâchoire supérieure de l'istiophore
que nous décrivons est trois fois plus avan-
cée que l'inférieure : très - étroite , très-
longue, convexe par dessus et pointue, elle
ressemble à une épée , et a indiqué le nom
spécifique de l'animal. Elle est garnie, ainsi
que le palais et la mâchoire inférieure , de
dents très-petites dont on ne trouve aucun
vestige sur la langue. La tête est menue ;
chaque opercule composé de deux lames;
le corps aîongéj épais et garni, ainsi que la
queue , d'écaillés difficiles à voir au dessous
de la membrane qui les couvre; la ligne
latérale courbe et terminée par une saillie
longue et dure; le dos noir; chaque côté
bleu; le dessous du corps et de la queue
argentin; la couleur des pectorales et de
l'anale noire, et celle de la première na-
geoire dorsale d'un bleu céleste parsemé de
taches petites et d'un rouge brun(i).
(i) A la membrane branchiale . . 7 rayons.
A la première nageoire dorsale. . 4 5
A la seconde 7
A chaque pectorale i5
A chaque thoracine. ..... 2
A la première de Fa nus. ... r>
A la seconde de l'anus. .... 5
A celle de la queue* . » . . . . 2a
DES ISTIOPHORES. 57
Les peclorales sont pointues; la caudale
est fourchue; chaque nageoire ihoracine ne
présente que deux rayons longs, larges et
un peu courbés : on compte deux nageoires
de Fanus; elles sont toutes les deux trian-
gulaires , et à peu près de la même surface
que la seconde dorsale , au dessous de la-
quelle la seconde nageoire de l'anus se trouve
placée.
Quant à la première dorsale , sa forme et
ses dimensions sont très-dignes d'attention.
Elle s'étend depuis la nuque jusqu'à une
petite distance de l'extrémité de la queue :
elle est donc très-longue. Elle est aussi très-
haute, sa hauteur surpassant la moitié de
sa longueur. Son contour est arrondi , et
elle s'élève comme un disque, ou plutôt
comme un voile, quia fait nommer l'animal
voilier , et d'après laquelle nous lui avons
donné le nom générique de porte-poile {isthio-
p ho rus , istiophore (1) ). )) «
Les parties intérieures de ce poisson ne
diffèrent point , suivant la remarque de
Pison, de celles du xiphias et du thon (12).
(1) Istion , en grec, signifie voila de navire.
(2) Ilist. nat. et me die. Indiœ utriusque , lib. 5;
pas- 57.
58 HISTOIRE
)) « Le porte-glaive nage souvent à la surface
de Feau , au dessus de laquelle sa nageoire
dorsale paroît d'assez loin, et présente une
surface de quinze ou seize décimètres (trois
pieds et demi environ ) de long sur huit ou
neuf (près de deux pieds) de haut. Il habile
les mers chaudes des Indes orientales aussi
bien que des occidentales. Le célèbre che-
valier Banks l'a vu à Madagascar et à l'Isle
de France. Il a pris à Surate un individu
de cette espèce, qui avoit plus de trois mètres
(neuf pieds) de longueur, dont le plus grand
diamètre du corps étoit d'un quart de mètre
( neuf pouces ), et qui pesoit dix 1113 ria-
grammes ( deux cents livres environ.)
Dans sa natation rapide, Fisiiophore porte-
glaive s'avance sans crainte, se jette sur de
très -gros poissons, ne recule pas devant
l'homme , et se précipite contre les vais-
seaux , dans le bordage desquels il laisse
quelquefois des tronçons de son arme brisée
par la violence du choc. Il lutte avec faci-
lité contre les ondes agitées, ne se cache pas
à l'approche des orages , paroît même re-
chercher les tempêtes , pour saisir plus
promptement une proie troublée , fatiguée
et, pour ainsi dire, à demi-vaincue par le
bouleversement des flots; et voilà pourquoi
DES ÏSTIOPHORES. 59
son apparition sur l'Océan a été regardée
par des navigateurs comme le présage d'un
ouragan.
11 avale tout entiers des poissons longs de
trois ou quatre décimètres (douze à quinze
pouces). »((
Il a beaucoup de chair , qui est sans arêtes
et assez bonne , pourvu qu'il soit encore
jeune ; e\\e n'est point alors trop imprégnée
de graisse, ni visqueuse, comme dans le
poisson qui a acquis de la grosseur avec l'âge
et que l'on abandonne , dit Pison , aux ma-
telots et aux porte-faix.
6o HISTOIRE
QUATRE-VINGT-DIX-NEUVIÈME G.
LES GYMNETRES.
y> a JtoiNT de nageoire de l'anus,* une
seule nageoire dorsale; les rayons des na-
geoires thoracines très-alongés.
ESPÈCE.
Le gymnètre hawken; gymnetrm
Jiawhenii. — Deux rayons à chaque nageoire
thoracine. » ce
DES GYMNETRES. 6v
LES GYMNETRES.
)) a JLjes poissons renfermés dans ce genre
n'ayant pas de nageoire de l'anus , nous
aurions inscrit les gymnètres à la tête des
lhoracins.de Ja cinquième division, si l'es-
pérance de recueillir de nouveaux rensei-
gnemens au sujet de ces animaux ne m"a-
voit fait différer jusqu'à ce moment l'im-
pression de cet article.
Les gymnètres ont beaucoup de rapports
avec les régalées; mais indépendamment de
plusieurs différences qu'il est aisé d'aperce-
voir, et sans considérer, par exemple, que
les régalées ont deux nageoires dorsales, et
que les gymnètres n'en ont qu'une , ces
derniers appartiennent à l'ordre des thora-
cius, et les régalées à celui dos apodes. » «
6a HISTOIRE
LE GYMNÈTRE HAWKEN (i).
» « Aje hawken a été ainsi nommé par
reconnoissance pour l'ami des sciences na-
turelles (M. Hawken) qui a envoyé dans
3e tems un individu de cette espèce à
Bloch de Berlin » «.
Voici la description qu'en donne ce célèbre
ichthyologiste : le hawken se distingue par sa
nageoire du ventre qui a deux rayons; cha-
cun de ces rayons se partage vers le bout
en plusieurs rameaux enfermés dans une
large membrane. La nageoire de la queue
est en forme de croissant et le corps en
forme de glaive. Les ouvertures branchiales
sont larges, les rayons mous. On voit par
la figure coloriée que les nageoires sont cou-
leur de sang; le corps et la queue d'un gris
bleu avec des taches et de petites bandes
brunes disposées assez régulièrement. -
L'individu envoyé par M. Hawken h
M. Bloch avoit été pris dans la mer des
Indes , aux environs de Goa , le 20 juillet 1788.
Il avoit trois pieds et demi de longueur , sur
dix pouces de largeur ; il pesoit dix livres.
(1) ))« Gymnetrus Hawkenii. Bloch , pi. ccccxxm. »«
Le gymnètre hawken. En anglais , hawkens-jish. Eh
allemand , gymnetere hawken.
DES 6YMNETRES. 63
CENTIÈME GENRE.
LES M U L L E S.
»« JLje corps couvert cle grandes écailles qui
se détachent aisément ; deux nageoires
dorsales; plus d'un barbillon à la mâchoire
inférieure.
PREMIÈRE ESPÈCE.
Le mul.ee rouget; mullus ruber.
— Le corps et la queue rouges , même
lorsqu'ils sont dénués d'écaillés; point de
raies longitudinales ; les deux mâchoires
également avancées.
SECONDE ESPÈCE.
Le mulle surmulet; mullus surmuletus.
— Le corps et la queue rouges ; des raies
longitudinales jaunes; la mâchoire supé-
rieure un peu plus avancée que l'infé-
rieure.
TROISIÈME ESPÈCE.
Le mulle japonais ; mullus japonicus,
« — Le corps et la queue jaunes; point de
raies longitudinales.
QUATRIÈME ESPECE.
Ls mulle auriflamme; mullus auri-
64 HISTOIRE
fl anima. — Le dos comme bronzé ; une
raie longitudinale large et rousse, de chaque
côté de l'animal; une tache noire vers l'ex-
trémité de la ligne latérale; la nageoire de
la queue jaune et sans tache; les barbillons
blancs; des dents petites et nombreuses.
CINQUIÈME ESPÈCE.
Le mulle rayé; mullus vittatus:
— Blanchâtre; cinq raies longitudinales de
chaque côté, deux brunes et trois jaunes;
la nageoire de la queue rayée oblique-
ment de brun; les barbillons de la lon-
gueur des opercules; les écailles légèrement
dentées.
SIXIÈME ESPÈCE.
Le mulle tacheté; mullus maculatus.
— La tête , le corps , la queue et les na-
geoires rouges; trois taches grandes, presque
rondes, et noires, de chaque côté du corps;
huit raj^ons à la première nageoire du dos;
dix à celle de l'anus.
SEPTIÈME ESPÈCE.
Le mulle deux-bandes; mullus bifas-
ciatus. — Une bande très- foncée, trans-
versale , et terminée en pointe , à l'origine
de la première nageoire du dos; une bande
presque semblable vers l'origine de la queue;
la
DES M U L L E S. 65
la nageoire caudale divisée en deux iobes
très-distincts; la tèle couverte d écailles sem-
blables à celles du dos ; les barbillons épais
à leur base , et déliés à leur extrémité.
HUITIÈME ESPÈCE.
Le mulle cyclostome; mullus cyclos-
t ornas, — Point de raies, de bandes, ni de
taches; l'extrémité des barbillons atteignant
à l'origine des thoracines ; l'ouverture de la
bouche représentant une très -grande por-
tion de cercle; la ligne latérale parallèle
au dos; huit rayons à la première dorsale.
NEUVIÈME ESPÈCE.
Le mulle tPlOIs-bandes ; mullus trifas-
ciatus. — Trois bandes transversales, larges ,
très-foncées, et finissant en pointe; la tête
couverte d'écaillés semblables à celles du
dos; l'extrémité des barbillons atteignant à
l'extrémité des nageoires thoracines.
dixième espèce.
Le mulle macronème ; mullus macro*
nema. — - Une raie longitudinale de chaque
côté du corps ; une tache noire vers l'ex-
trémité de la ligne latérale; sept rayons à
la première dorsale ; l'extrémité des bar-
billons atteignant à l'extrémité des nageoires
thoracines.
Poiss. Tome IX. E
66 HISTOIRE
ONZIÈME ESPÈCE.
Le mulle bareertn; mullus barberinus.
— Une raie longitudinale de chaque côlé
du corps ; une tache noire vers l'extrémité
de la ligne latérale,- huit rayons à la pre-
mière dorsale; l'extrémité des barbillons
n'atteignant que jusqu'à la seconde pièce des
opercules; cette seconde pièce garnie d'un
piquant recourbé.
DOUZIÈME ESPÈCE.
Le mulle rougeatre ; mullus ruhes-
cens. — Le corps et la queue rougeâtres ;
une tache noire vers l'extrémité de la ligne
latérale; la seconde dorsale parsemée, ainsi
que la nageoire de l'anus et celle de la
queue , de taches brunes et faites en forme
de lentilles.
treizième espèce.
Le mulle rougeor ; mullus chrysery-
dros. — Le corps et la queue rouges; une
grande tache dorée entre les nageoires dor-
sales et celle de la queue ; des rayons dorés
aboutissant à l'oeil comme à un centre; les
opercules dénués de piquans, et non d'é-
cailles semblables à celles du dos; les bar-
billons atteignant jusqu'à la base des tho-
D E S M U L L E S. 67
racines , et se recourbant ensuite ; quatre
rayons à la membrane des branchies.
QUATORZIÈME ESPECE.
Le mulle cordon-jaune; mullas jlavo-
îineatas. — Le dos bleuâtre ; une raie la-
térale et longitudinale, dorée; la nageoire
de la queue et le sommet de celles du dos,
jaunâtres ; trois pièces à chaque opercule ;
un petit piquant à la seconde pièce oper-
culaire ; les opercules dénués d'écaillés sem-
blables à celles du dos; quatre rayons à la
membrane des branchies; les barbillons re-
courbés , et n'atteignant pas tout à fait
jusqu'à îa base des nageoires thoracines. »«
E2
68 HISTOIRE
LE ROUGET (1).
Voyez la planche XLIV , fig. 2.
PREMIERE ESPÈCE.
» (( Avec quelle magnificence la Nature
n'a - 1 - elle pas décoré ce poisson ! Quels
souvenirs ne réveille pas ce mulle dont le
(1) »k Le mulle rouget. Mullus ruber. Dans plu-
sieurs contrées de France , barbet , petit surmulet. En
Angleterre, red surmulet, smaller red- beard. En
Allemagne , der hleine roth-bart , die rothe see barbe.
Par les tamules, nagarey. Par les turcs, tekyr. En
Italie, triglia. Sur les rivages de la Liguiie, triglia
verace. A Venise , barboni. En Portugal , barbarin.
Mullus barbatus. Lin. édit. de Gmelin. — Mus.
Àdolpli. Frid. 2, p. 91 .* — Bloch , pi. cccxlvih , fig. 2»
Mulet rouget. Daubenton et Haiiy , Encycl. mélh.
— Bonat. pi. de l'Encyclop. méihod,
Trigla capite glabro , cirris geminis in maxilla infe-
riore Artedi , gen. /j.3 , syn. j'â.
E trigla. Arist. lib. 2, cap. 17; îib. 4, cap. 11 ;
îib. 5 , cap. 9 y lib. 6, cap. 17 ', lib. 8 , cap. 2 , i5; et
lib. 9 • cap. 2 , 57.
Trigle. iElian. lib. 2, cap. 41, p. 118; lib. q?
cap. 5i, 65 , p. 557; et lib. 10, cap. 2. — Athées, lib. 7,
p. 524 , 325. — Oppian. lib. 1 . p. 5, G. — Plin. lib. 9,
DES M U L L E S. 69
nom se trouve dans les écrits de tant d'au-
teurs célèbres de la Grèce et de Rome! De
quelles reflexions, de quels mouvemens, de
quelles images son histoire n'a- t- elle pas
enrichi la morale, l'éloquence et la poésie!
C'est à sa brillante panne qu'il a du sa cé-
lébrité. Et en effet , non seulement un
rouge éclatant le colore en se mêlant a des
teintes argentines sur ses côtés et sur son
ventre , non seulement ses nageoires res-
plendissent des divers reflets de l'or, mais
encore le rouge dont il est peint, apparte-
cap. 17, 18, 5i ; et lib. 32, cap. 10 , 1 1. — Wotton ,
lib. 8, cap. 169, fol. i5i, b. — P.Jov. cap. 18, p. 85.
Mullus minor. Salvian. — Schonev. p. 47- — Wil-
lughby, p. 285.
Malins. Raj. p. 90.
Mulus , vel mullus. Cuba , lib. 3 , cap. 60, fol. 84 tb.
Mullus barbatus. Vairon , Ruslic. lib. 3, cap. 17.
— Rondelet, première partie , liv. 10, cîiap. 5.
Mullus barbatus. Gcsner , Aqnat. p. 565.
Mullus Gesneri, qui minor Salviani dicitur. Aldrov.
lib. 2 , cap. 1 , p. i5i. — Belon , Pise. p. 170.
Red surmulet. Brit. zoo!. 5 , p. 227 f n° 1.
Surmulet. Val mont de Bomare , Dictionnaire d'his-
toire naturelle. »<c
Le rouget. En Sardaigne , triglia.
Mullus cirris geminis , corpore rubro mullus
barbatus. Lin. Syst, nat. édit. Omel. gen. 171 , sp. 1»
?o H ï S T O I R E
liant au corps proprement dit du poisson i
et paroissaot au travers des écailles très-*
transparentes qui revêtent l'animal, reçoit
par sa transmission et le passage que lui
livre une substance diaphane , polie et lui-
sante, toute la vivacité que Fart peut donner
aux nuances qu'il emploie , par le moyeu
d'un vernis habilement préparé. Voilà pour-
quoi le rouget montre encore la teinte qui
le distingue lorsqu'il est dépouillé de ses
écailles; et voilà pourquoi encore les ro-
mains, du tems de Varron , gardoient les
rougets dans leurs viviers comme un or-
nement qui devint bientôt si recherché,
que Cicéron reproche à ses compatriotes
l'orgueil insensé auquel ils se livraient , lors-
qu'ils pouvoient montrer de beaux mulles
dans les eaux de leurs habitations favorites.
La beauté a donc été l'origine de la cap-
tivité de ces mulles ; elle a donc élé pour
eux, comme pour tant d'autres êtres dignes
d'un intérêt bien plus vif, une cause de
contrainte , de gêne et de malheur. Mais
elle leur a été bien plus funeste encore par
un effet bien éloigné de ceux qu'elle fait
naître le plus souvent ; elle les a condamnés
à toutes les angoisses d'une mort lente et
douloureuse,* elle a produit dans l'ame do
DES MULLES. 71
leurs possesseurs une cruauté d'autant plus
révoltante, qu'elle étoit froide et vaine. Sé-
nèque et Pline rapportent que les romains,
fameux par leurs richesses, et abrutis par
leurs débauches , mêloieiit à leurs dégoû-
tantes orgies le barbare plaisir de faire ex-
pirer entre leurs mains un des mulles rou-
gets, afin de jouir de la variété des nuances
pourpres, violettes ou bleues, qui se succé-
doient depuis le rouge du cinabre jusqu'au
blanc le plus pâle, à mesure que l'animal
passant par tous les dégrés de la diminution
de la vie , et perdant peu à peu les forces
nécessaires pour faire circuler dans les ra-
mifications les plus extérieures de ses vais-
seaux le fluide auquel il avoit dû ses cou-
leurs en même tems que son existence (1),
parvenoit enfin au terme de ses souffrances
longuement prolongées (2). Des mouvemens
(1) Voyez le discours sur la nature des poissons.
(2) Le luxe effréné et cruel de l'ancienne Rome
commandoit que l'on fit cuire le rouget à un feu très-
lent , sur les tables mêmes et sous un verre , afin
que les convives pussent jouir des belles nuances que
produisoit la dégradation de sa charmante couleur
rouge , et se repaître , pour ainsi dire , la vue des
souffrances du malheureux animal , avant de se ras-
sasier de sa chair. Sonkiwi.
e 4
rj2 II ISTOIRE
convulsifs marquoient seuls, avec les dégra-
dations des teintes, l'approche de îa un des
tournions du rouget. Aucun son, aucun cri
plaintif, aucune sorte d'accent touchant
n'annonçaient ni la vivacité des douleurs,
ni la mort qui alloit les faire cesser. Les
niulîes sont muets comme les autres pois-
sons; et nous aimons à croire, pour l'hon-
neur de l'espèce humaine, que ces romains',
malgré leur avidité pour de nouvelles jouis-
sances qui échappoient sans cesse à leurs
sens émoussés par l'excès des plaisirs, n'au-
roient pu résister à la plainte la plus (bible
de leurs malheureuses victimes : mais ses
tourmens nen étaient pas moins réels ; ils
n'en étoient pas moins les précurseurs de
la mort. Et cependant le goût de ce spec-
tacle cruel ajouta une telle fureur pour la
possession des niulîes, au désir raisonnable,
s'il eût été modéré, de voir ces animaux
animer par leurs mouvemens et embellir
par leur éclat les étangs et les viviers, que
leur prix devint bientôt excessif: on donnoït
quelquefois de ces osseux leur poids ea
argent ( i ). Le Calliodorc, objet d'une des
(i) Des rougets ont pesé deux kilogrammes. L*
kilogramme d'argent vaut à peu près 200 francs,
DES M U L L E S. fi
satires de Juvénal , dépensa 4oo sesterces
pour quatre de ces mulles. L'empereur
Tibère vendit 4000 sesterces un rouget du
poids de deux kilogrammes (cinq livres à peu
près), dont on lui avoit fait présent. Un
ancien consul nommé Céière en paya un 8000
sesterces ; et selon Suétone , trois mulles
furent vendus 5o,ooo sesterces. Les Àpicius
épuisèrent les ressources de leur art pour
parvenir à trouver la meilleure manière
d'assaisonner les mulles rougets; et c'est au
sujet de ces animaux que Pline s'écrie :
On s'est plaint de voir des cuisiniers éva-
lués à des sommes excessives; maintenant
c'est au prix des triomphes qu'on achète
et les cuisiniers et les poissons qu'ils doivent
préparer. Et que ce luxe absurde , ces
plaisirs féroces, cette prodigalité folle, ces
abus sans reproduction, cette ostentation
sans goût , ces jouissances'sans délicatesse ,
cette vile débauche, cette plate recherche,
ces appétits de brute, qui se sont engendrés
mutuellement, qui n'existent presque jamais
l'un sans l'autre, et que nous rappellent les
traits que nous venons de citer, ne nous
étonnent point. De Rome républicaine il
ne restoit que le nom ; toute idée libérale
avoit disparu; la servitude avoit brisé tous
74 HISTOIRE
les ressorts de Famé ; les sentimens généreux
s'étoient éteints; ]a vertu, qui n'est que la
force de Famé, n'existoit plus,- le goût, qui
ne consiste que dans la perception délicate
de convenances que la tyrannie abhorre,
chaque jour se dépravoit; les arts, qui ne
prospèrent que par l'élévation de la pensée,
la pureté du goût, la chaleur du sentiment,
éteignoient leurs flambeaux ; la science ne
convenoit plus à des esclaves dpnt elle ne
pouvoit éclairer que les fers; des joies fausses ,
mais bruyantes et qui étourdissent, des plai-
sirs grossiers qui enivrent, des jouissances
sensuelles qui amènent tout oubli du passé,
toute considération du présent, toute crainte
de l'avenir, des représentai ions vaines de
ces trésors trompeurs entassés à la place des
vrais biens que l'on avoit perdus , plusieurs
recherches barbares, tristes symptômes de
la férocité , dernier ternie d'un courage
abâtardi , dévoient donc convenir à des ro-
mains avilis, à des citoyens dégradés , à
des hommes abrutis. Quelques philosophes
dignes des respects de la postérité s'élevoient
encore au milieu de cette tourbe asservie:
mais plusieurs fuient immolés par le des-
potisme ; et dans leur lutte trop inégale
contre une corruption trop générale, ils
D E S M U L L E S. 75
éternisèrent par leurs écrits la honte de
leurs contemporains , sans pouvoir corriger
leurs vices funestes et contagieux.
Les poissons dont le nom se trouve lié
avec J'histoire de ces romains dégénérés, ont
fixé l'attention de plusieurs écrivains. Mais
comme ïa plupart de ces auteurs étoient peu
versés dans les sciences naturelles , comme
d'ailleurs le surmulet a été, ainsi que le
rouget, l'objet de la recherche prodigue et
de la curiosité cruelle que nous venons de
retracer , et comme ces deux osseux ont
les mêmes habitudes, et assez de formes et
de qualités communes pour qu'on ait sou-
vent appliqué les mêmes dénominations à
l'un et h l'autre, on est tombé dans une
telle confusion d'idées au sujet de ces deux
mulles, que d'illustres naturalistes très-ré-
cens les ont rapportés à la même espèce ,
sans supposer même qu'ils formassent deux
variétés distinctes.
En comparant néanmoins cet article avec
celui qui suit , il sera aisé de voir que le
rouget et le mulet sont différens l'un de
l'autre.
Le devant de la tête du rouget paroi t
comme tronqué, ou, pour mieux dire, le
sommet de la tète de cet osseux est très-
76 HISTOIRE
élevé. Les deux mâchoires, également avan-
cées, sont, de plus, garnies d'une grande
quantité de petites dents. De très - pe lit es-
aspérités hérissent le devant du palais , et
quatre os placés auprès du gosier. Deux
barbillons, assez longs pour atteindre à l'ex-
trémité des opercules, pendent au dessous
du museau. Chaque narine n'a qu'une ou-
verture. Deux pièces composent chaque
opercule, au dessous duquel la membrane
branchiale peut être cachée presque en en-
tier (1). La ligne latérale est voisine du dos ;
l'anus plus éloigné de la tète que de la na-
geoire de la queue , qui est fourchue ; et
tous les rayons de la première dorsale, ainsi
que le premier des pectorales, de l'anale et
des thoracines, sont aiguillonnés.
Les écailles qui recouvrent la tète, le
corps et la queue , se détachent facile-
ment (a)ï » «
(1) A la membrane branchiale. . . 5 rayons.
A la première nageoire du dos. . 7
A la seconde 9
A chacune des pectorales. ... i5
A chacune des thoracines. ... 6
A celle de l'anus 7
A celle de la queue 17
(2.) L'csiomac est composé d'une membrane mince ^
DES MUtLES. 77
Le rouget n'atteint guère que huit à neuf
pouces de longueur. Il se nourrit de crus-
tacés , de coquillages , de plantes marines
et même de cadavres d'animaux. Il se tient
près des rivages plus souvent qu'en haute
mer , et il fraie trois fois par an. On le
pèche à la ligne , à laquelle on attache ua
nurceau d'écrevisse, et au filet. Sa chair est
blanche , ferme , et d'un goût exquis. Ses
parties intérieures se corrompent facilement;
de là vient qu'on ne peut le transporter au
loin, et qu'on le voit rarement dans les
marchés de Paris. Si on veut l'envoyer
dans des lieux éloignés de la mer, on le
fait cuire et on le met en pâte.
Ce poisson vit dans plusieurs mers; il
est commun dans la Méditerranée, près de
la France , de Rome, des îles de Malte et
de Sardaigne. Je l'ai vu assez fréquemment
dans les eaux de l'archipel du Levant, et
j'ai remarqué qu'il étoit plus gros qu'ailleurs
sur les rivages de Candie, l'ancienne Crète.
Je l'ai mangé excellent à Alexandrie. La
Proponlide , le Bosphore et la mer Noire
nourrissent cette espèce en grand nombre,
vingt-six cœcums sont placés auprès du pylore -, le
foie est divisé en deux: lobes ; et la vésicule du fiel
petite.
78 HISTOIRE
et c'est un des poissons les plus communs,
et en même lems les plus recherchés à
Constantinople ; la bonté de sa chair lui a
fait donner en Crimée le nom de sultan
balik, poisson de Sultan. Celui que Ton
pêche dans la mer Noire n'a pas cinq pouces
de long , mais c'est un manger délicieux
lorsqu'on l'a fait mariner (i).
Le même poisson fréquente l'océan Atlan-
tique, le long du Portugal, de l'Espagne et
de la France , sur-tout aux enviions de
Bordeaux. On le pêche également dans la
mer Britannique près de Cornwallis , dans
la mer du Nord sur les rives bataves , et
dans la partie de la Baltique qui baigne les
côtes du ûanemai ck. On le retrouve encore
aux îles Moluques , et Bîoch l'a reçu de
Tranquebar (2).
(1) Nouveau Voyage de M. Pallas dans les gouver-
nemens méridionaux de l'Empire de Russie , en 179^
et 1 794 ? traduction française, tom. II 7 p. 408.
(2) Je l'ai reçu , il y a quelque terni, de M. John
de Tranquebar , qui m'en dit ce qui suit : Ce poisson ,
extrêmement beau , a des taches d'or sur un fond
rouge *, il a six pouces de longueur; sa chair est de
très-bon goût. Il n'entre jamais dans les rivières; ou
le prend à chaque saison, mais en petite quantité.
( Bîoch , Histoire naturelle des poissons ? article du
rouget.)
DES MULLES. 7$
LE SURMULET (i).
SECONDE ESPÈCE.
» « \_J e s raies dorées et longitudinales
servent à distinguer ce poisson du rouget.
(1) »« Le mullet surmulet. Mullus surmuletus. Dans
plusieurs contrées de France , barbarin, rouget barbéy
mulet barbé. En Turquie , tekyr. En Allemagne ,
rothbart. Dans le Holstein, peter - mœnnchen , gol-
deckeu. Près d'Eckernfœrde, schmerbutten et bagunt-
ken. En Hollande , konig van de liaaring. Dans les
Moluqnes hollandaises, byenaneque et baart-mannetje.
A la Chine , ikan tamar.
Mulet surmulet. Bonaterre , planches de TEncycl.
mélh. — Bloch , pi. lvii.
Trigla capita glabro , lineis utrinque quatuor lu-
teis , etc. Artedi , gen. 43 , syn. 72.
Mullus major. Salvian.
Mullus major ex Hispahia missus. Aldrov. lib. 2 ,
cap. 1 , p. is3.
Mullus major noster et Salviani. Willughby, p. 285,
lab. S, 7, fig. 1. — TUy, p. 91, n° 2. — Brun. Fisc.
Massil. p. 71, n° 88.
Surmulet. Belon , Aquat. p. 176.
Striped surmulet. Brit. zoolog. 5. p. 229 , n° 2 ,
tab. i3. » «
Mullus cirris geminis, lineis luteis longitudinale
8o HISTOIRE
Eîies s'étendent non seulement sur le corps
et sur la queue , mais encore sur la tête ,
ou elles se marient , d'une manière très-
agréable à l'œil j avec le rouge argentin qui
fait le fond de la couleur de. cette partie.
Il paroît que ces nuances disposées en raies
appartiennent aux écailles, et par consé-
quent s'évanouissent par la chiite de ces
lames; tandis que le rouge sur lequel elles
sont dessinées , provenant de la distribution
des vaisseaux sanguins près de la surface de
l'animal, subsiste daus tout son éclat, lors
même que le poisson est entièrement dé-
pouillé de son tégument écailleux. Le bril-
lant de l'or resplendit d'ailleurs sur les
nageoires ; et c'est ainsi que les teintes les
plus riches se réunissent sur le surmulet ,
comme sur le rouget, mais combinées dans
d'autres proportions, et disposées d'après un
dessin différent.
L'ouverture de la bouche est petite ; la
bas. . . mullus surmuletas. Lin. Syst. nat. edit. Gmel*
gcn. 171, sp. 2.
Mullus cirris geminis , corpore argenteo • luteo Ion-
gitudinaUter lineato desquamato rubro mullus
Larh.itus. Bruimich, Ichlltyol. massil. p. 71 ? n° 88.
Nota , que cet auteur, comme beaucoup d'autres ,
cgufoud le rouget avec ic surmulet.
mâchoire
DES MULLES. 8i5
mâchoire supérieure un peu plus avancée
que l'inférieure, et la ligne latérale, pa-
rallèle au dos , excepté vers la nageoire
caudale. Les deux barbillons sont un peu
plus longs à proportion que ceux du rou-
get (i). ))«
Ce poisson a l'estomac arrondi , le tube
intestinal assez court, vingt-six appendices
au pylore, le foie rougeâtre, et la rate
noire.
))« Le surmulet vit non seulement dans la
Méditerranée et dans l'océan Atlantique
boréal , mais encore dans la Baltique ,
auprès des rivages des Antiîles, el dans les
eaux de la Chine (2). Il y varie dans sa
longueur depuis deux jusqu'à cinq déci-
(l) »<c 5 rayons à la membrane des branchies.
7 rayons aiguillonnés à Ja première nageoire
dorsale.
9 rayons à la seconde.
l5 à chacune des pectorales.
6 à chacune des tho racines.
7 à celle de l'anus.
22 à celle de la queue. »«
(2) Le commodore Byron trouva une grande
quantité de très -beaux surmulets , dans une baie
sablonneuse delà côte des Patagons , au détroit de
Magellan. (Voyage autour du monde.) Sonnini.
JPoiss. Tome IX, F
82 HISTOIRE
mètres (environ cinq à quinze pouces); et
quoique Juvénal ait écrit qu'un mulle, qui
parôît devoir être rapporté à la même espèce
que notre surmulet, a pesé trois kilogrammes
( environ sept livres), on ne peut pas attri-
buer à un surmulet , ni à aucun autre mulle ,
le poids de quarante kilogrammes (environ
quatre-vingt-deux livres ), assigné par Pline
à un poisson de îa mer, Rouge, que ce grand
écrivain regarde comme un mulle , mais
qu'il faut plutôt inscrire parmi ces silures
si communs dans les eaux de l'Egypte, dont
•plusieurs deviennent très -grands, et qui,
de même que les muiles, ont leur museau
garni de très-longs barbillons.
Le mulle surmulet a îa chair blanche,
un peu feuilletée , ferme , très-agréable au
goût, et, malgré l'autorité de Galien, facile
à digérer , quand elle n'est pas très-grasse.
Nous avons vu dans l'article précédent ,
qu'il étoit, comme le rouget , pour les ro-
mains qui vi voient sous les premiers empe-
reurs, un objet de recherche et de jouissance
insensées. Aussi ce poisson avoit-il donné
lieu au proverbe , ne le mange pas qui le
prend. Les morceaux que l'on en estimeit
le plus, étoient la tête et le foie.
11 se nourrit ordinairement de poissons
DES MULLES. 85
très -jeunes, cle cancres, et d'animaux à
coquille. GaJien a écrit que l'odeur cle ce
poisson étoit désagréable , quand ii avoit
mange des cancres : et suivant Pline , il
répand cette mauvaise odeur quand il a
préféré des animaux à coquille. Au reste,
comme le surmulet est vorace . il se jette
souvent sur des cadavres , soit d'hommes ,
soit d'animaux. Les grecs croy oient même
qu'il poursuivoit et parvenait à tuer des
poissons dangereux; et le regardant comme
une sorte de chasseur utile , ils l'avoient
consacré à Diane.
Les surmulets vont par troupes, sortent,
vers le commencement du prinlems , des
profondeurs de la mer, font alors leur pre-
mière ponte auprès des embouchures des
rivières ; et selon Aristote , pondent trois
fois dans la même année, comme d'autres
mulles, et de même que plusieurs trigles.
On les pêche avec des filets , des louves ,
des nasses , et sur-tout à l'hameçon ; et dans
plusieurs contrées , lorsqu'on vut pouvoir
les envoyer au loin sans qu'ils se gâtent,
on les fait bouillir dans de l'êau de mer
aussitôt après qu'ils ont été pris, on les sau-
poudre cle farine, et on les entoure d'une
pâte qui les garantit de tout contact de l'air.
F a
84 HISTOIRE
LE MULLE JAPONAIS (i).
TROISIÈME ESPÈCE.
)) a (je poisson, qu'Houttuyn a fait con-
noître, ressemble beaucoup au rouget et au
surmulet; mais il en diffère par la petitesse
des dents dont ses mâchoires sont garnies,
si même elles n'en sont pas entièrement
dénuées : et d'ailleurs il ne présente pas de
raies longitudinales; et sa couleur est jaune,
au lieu d'être rouge (2). » ce
Sa longueur ordinaire est d'un demi-pied:
Il paroît n'être qu'une variété du surmulet.
On le trouve dans la mer du Japon.
m ' " ' ■
(1) ))« Mullus japonicus. "Lin. édition de Gmelin.
— Houttuyn , Act. Haarl. XX , 2 , p. 354 > n° 2^. »«
JkTullus flavus non striatus, caudâ blfurcâ , cirrhis
geminis mullus japonicus. Lin. Syst. nat. edit.
Gmel. gen. 171 , sp. 4» — Artedi , Gen. pisc. nov,.
gen. Lin. var. b.
(2) »« A la première nageoire du dos. 7 rayons^
A la seconde, ♦ . . », . ..... 9 »«
DES MULLE S. 85
& ■-' ' =as
L'AMBIR (1).
QUATRIÈME ESPÈCE.
J_jes arabes donnent le nom iïambir à une
espèce de mulle que Forskœl a observée
dans la mer Rouge (2). Ses mâchoires sonfc
armées d'un grand nombre de dents fort
petites , mais très - serrées. Les trois indi-
vidus que Forskœl a pu examiner lui pa-
rurent avoir perdu une partie de leurs bar-
billons, qui sembloient coupés tant ils étoient
courts ; cependant les pêcheurs dirent au
naturaliste danois que cette forme des barbes
se trouvoit constamment sur tous les pois-
sons de cette espèce.
Des traits jaunes marquent les côtés i<5
(1) » « Le mulle auri flamme ; mullus auriflamma.
Mulet ambir. Bonaterre , planches de l'Encyclop.
métkod. »(c
Mullus cirrhis duabus albis , vittâ utrinque fulvâ •
dorsofusco œneo : caudœ pimiâfiavâ , immaculatâ. ..
mullus auriflamma. Forskœl , Faun. jEgypt. arab.
p. 5o , n° 19. — Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 171 ,
sp. 5. — Artedi , Gen. pisc. nov. gen. Lin. n° 2.
(2) Loco suprà citato.
F s
86 HISTOIRE
la tête de l'ambir. Une large bande de cou-
leur d'or brille de chaque côté sur le milieu
du corps ; il y a au dessous de la queue
deux autres bandes moins éclatantes et d'un
jaune terne. Les nageoires d\\ dos et de la
queue sont jaunes e! les autres blanchâtres (1).
L'on voit une tache 'noire sur la queue au
dessus de la ligne latérale. Les écailles ont
leur bord membraneux.
, L «
(1) ))« 5 rayons à la membrane des branchies.
7 rayons aiguillonnés à la première nageoire
du dos.
i rayon aiguillonné et g rayons articulés à la
seconde dorsale.
17 rayons à chaque pectorale.
6 rayons à chaque thoracine.
2 rayons aiguillonnés et 7 rayons articulés à
celle de l'anus.
i5 rayons à celle de la queue. »«
DES MULLES. 87
LE MULLE RAYÉ (1).
CINQUIÈME ESPÈCE.
v^e poisson que Forskcel a trouvé, comme
le précédent , dans les eaux de la mer
Rouge (2), a de très -petites dents, serrées
les unes contre les autres, dont la réunion
semble former, sur chaque mâchoire, deux
os séparés en devant. Les deux barbes qui
sont sous la bouche ont la longueur des
opercules des ouïes ; le bord des écailles est
dentelé , et la ligne latérale suit une direc-
tion presque droite, mais plus rapprochée
du dos que du ventre. Au dessus de cette
(1) »« Mullus vittatus.
Mulet rayé. Bonaterre , planches de l'Encyclop.
méthod. >;«
En arabe , abou dagn , c'est-à-dire , barbu.
Mullus cirrhis geminis , corpore vittis utrinque
duabus fuscis tribus jlavis , pinnâ caudœ oblique fur -
catd mullus vittatus. Forskœl , Faun. iEgypt.
arab. pag. 3i , n° 20. — Lin. Sysl. nat. edit. Gmel.
gen. 171, sp. 6. — Artedi , Gen. pisc. nov. gen.
Lin. n° 3.
(2) Loco suprà citato,
F 4
88 HISTOIRE
ligne sont, de chaque côté, deux bandes
brunes et longitudinales ; l'on en voit une
autre roussâtre au milieu des côtés du corps
et au dessous deux autres d'un jaune de
soufre. Le reste du poisson est blanc ; il y
a des traits noirs et obliques sur les na-
geoires du dos et de la queue ( 1 ).
(i) «a 5 rayons à la membrane des branchies.
y rayons aiguillonnés à la première nageoire
du dos.
i rayon aiguillonné et g rayons articulés à la
seconde. »cc
DES MULLES. 89
m . *
LE MULLE TACHETÉ (i).
SIXIÈME ESPÈCE.
» « IVlARCGRAVE, Pison , Ruysch, Klein,
et le prince Maurice de Nassau , cité par
Bloch, ont parlé de ce mulle, que le pro-
fesseur Gmelin ne regarde que comme une
variété du surmulet. On trouve le tacheté
dans la mer des Anlilles, et on le pêche
aussi dans les lacs que le Brésil renferme.
(1) » « Mullus maculatus. En Espagne et en Por-
tugal , salmoneta. Au Brésil , pirametara. — Bloch ,
planche cccxlviii , fig. 1. — Marcgrav. Brasil. 181. —
Pisc. Ind. p. 60. »«
En allemand , geflechter rothhart. En anglais ,
maculated surmulet.
Mullus surmuletus , pirametra. Lin. Syst. nat. edit,
Gmel. gen. 171 , sp. 2 , var. b.
Mullus sanguineus , maculis tribus rotundis ni gris
ad lineani lateralem, et Jlmbriâ aureâ pinnœ caudalis
hifurcâ ornatus , cirrliis geminis . . . mullus maculatus»
Walbaum , Arted. Gen. pisc. nov. gen. Lin. n"i,
var. g.
Autre poisson de roche. Rochefort , Hist. nat. et
morale des îles Antilles ; i658 , ehap. 16 y pag. 172, et
fig. p. 173.
9o HISTOIRE
Ce poisson a dans certaines eaux , et parti-
culièrement dans celles qui sont peu agitées,
la chair tendre, grasse et succulente. Les
deux mâchoires sont également avancées ;
Fouverture de l'anus est placée vers le
milieu de la longueur tolaîe; une belle
couleur rouge répandue sur presque tout
Tanimal est relevée par la teinte dorée ou
jaune des barbillons, ainsi que du bord de
3a nageoire caudale , et par trois taches
noires, presque rondes et assez grandes,
que Ton voit de chaque coté sur la ligne
latérale (1) » «.
Peu de tems après la mort de ce poisson,
il perd sa couleur rouge et elle se change
en une teinte dorée ou jaune, à laquelle
se trouvent encore mêlées quelques traces
de rouge de sang (2). Il atteint la longueur
d'un petit saumon ( 5 ) , et sa chair est si
(1) A la première nageoire du dos. 8 rayons.
A la seconde 10
A chaque pectorale. . . - . . i5
A chaque thoraeiue 6
A celle de l'anus 10
A celle de la queue 19
(2) Marcgrave , à l'endroit précédemment cité.
(5) Manuscrit, du prince de Nassau, cité par Bloch,
Hist. nat.-iles poissons , article du mulet tacheté.
DES SIULLES. 91
délicate que ce n'est qu'à force d'assaisonne-
ment et depices que l'on parvient à la
conserver. Pison ajoute que le foie de ce
mulle est d'un blanc roussàtre , mais sans
vésicule de fiel, ce qui fait qu'on le mange
avec plaisir dans plusieurs ragoûts (1).
(i) Hist. nat. et me die. Indice utriusque ', lib. 5,
>as. 61.
92 HISTOIRE
LE MULLE DEUX -BANDES (i),
LE MULLE CYCLOSTOME (2),
LE MULLE TROIS -BANDES (5),
et LE MULLE MACRONÈME (4).
7% 8e, 9e ET 10e ESPÈCES.
» « L'est d'après les observations ma-
nuscrites de Commerson, qui m'ont été re-
mises dans le tems par Buffon, que j'ai
inscrit parmi les mulles ces quatre espèces
encore inconnues des naturalistes. Disons
uniquement dans cet article, que le deux-
bandes a les écailles de sa partie supérieure
tachées vers leur base , et ses mâchoires
garnies de petites dents (5) ; que le cy clos-
tome (6) a sa nageoire caudale non seule-
«m 1 .1 11. . , ■
( 1 ) Mullus bifasciatus.
(2) Mullus cyclostomus.
(5) Mullus trifasciatus.
(4) Mullus macronemus.
(5) 7 rayons aiguillonnés à la première dorsale (1b
mulle deux-bandes,
i rayon aiguillonné et 9 rayons artieulés à la
seconde,
6 ou 7 rayons à celle de l'anus.
(6) T^a dénomination de cyclostome désigne la
forme de la bouche: hyklos signifie cercle; et sioma ,
bouche.
DES MULLES. g5
ment fourchue comme celle de presque
tous les mulJes, mais encore très- grande ,
et de petites dénis à ses deux mâchoires (1) ;
que les opercules du trois-bandes sont com-
posés chacun de deux pièces, et ses deux
nageoires dorsales très-rapprochées (2); que
le macronème (5) a les thoracines beaucoup
plus petites que les pectorales, et une bande
longitudinale et très-foncée sur la base de
la seconde dorsale (4); et enfin que de pe-
tites dents arment les mâchoires du macro-
nème et du trois-bandes , qui l'un et l'autre
ont , comme le cyclostome l la mâchoire
inférieure plus avancée que la supérieure » ce.
(1) 8 ra5rons aiguillonnés à la première dorsale du
cyclostome.
1 rayon aiguillonné et 8 rayons articulés à la
seconde.
7 ou 8 rayons à celle de l'anus.
{2) 7 rayons aiguillonnés à la première dorsale du
trois-bandes.
9 rayons à la seconde.
6 ou 7 rayons à celle de l'anus.
(5) Makros veut dire long, et nema , fil , filament ,
barbillon.
(4)7 rayons aiguillonnés à la première dorsal©
du macronème.
8 ou 9 rayons à la seconde.
7 ou 8 rayons à celle de- l'anus,
94 HISTOIRE
LE MULLE BARBERIN (1),
LE MULLE ROUGEATRE (2),
LE MULLE ROUGEOR (3),
et LE MULLE CORDON -JAUNE (4).
11e, 12e, l5e ET 14e ESPÈCES.
» « Voici quatre au 1res espèces de
irmlies , encore inconnues des naturalistes,
et dont nous devons Ja description à Com-
merson.
(1) Mullus barberinus.
M'ait us binis in menlo cirris , tœniâ longitudinali
nigrâ , ocelloque cciudœ ulrinque nigricante , etc.
Commerson , manuscrits déjà cités.
(2) Mullus rubescens.
Surmulet. Commerson , manuscrits déjà cités.
Mullus rubescens , macula supra caudœ basin
nivrâ } pinnâ dorsi secundo. \ } anali , et caudâ fuscâ t
Itnticulatis. Id. ibid.
(5) Mullus chryserydros.
Mullus rubens , dorso inter pinnam cognominem
et caudœ basin flavescente > lineis aureis circà oculos
radiatis. Commerson, manuscrits déjà cités.
(4) Mullus jlavo lineatus.
Mullus lineâ laterali jlavo deauratâ , caudâ apict*
burque pinnarum superiorum sublutescentibus. Com-
merson , manuscrits déjà cités.
DES MULLES. 95
Le barbariu parvient jusqu'à la longueur
de quatre ou cinq décimé 1res ( quinze à
dix -huit pouces.) Sa partie supérieure est
d'un verd foncé, mêlé de quelques teintes
jaunes ; du rougeâtre et du brun règuent
sur la portion la plus élevée de la tête et
du dos ; une raie longitudinale et noire
s'étend de chaque côté de l'animal, dont la
partie inférieure est blanchâtre,- une tache
noire, presque ronde et assez grande, paroît
vers l'extrémité de chaque ligne latérale ;
et une couleur incarnate distingue les na-
geoires (1).
La mâchoire supérieure extensible, et un
peu plus avancée que l'inférieure , est garnie ,
comme celle-ci, de dents aiguës, très-courtes
et clair-semées; la langue est cartilagineuse
et dure ; quelques écailles semblables à celles
(i) 5 rayons à la membrane des branchies.
7 à la première nageoire du dos. .
9 à la seeonde ( le dernier est beaucoup
plus long que les autres).
îj à chacune des pectorales.
6 à chacune des thoracines.
.7 à celle de l'anus.
1Q à celle de la queue , qui est très-
fourchue.
9G HISTOIRE
du dos sont répandues sur les opercules, au
dessous de chacun desquels Commerson a
vu le rudiment d'une cinquième branchie;
la ligne latérale, qui suit la courbure du
dos , dont elle est voisine, est composée,
comme celle de plusieurs mulles , d'une
série de petits traits ramifiés du côté du dos
et semblables aux raies d'une demi-étoile ;
et enfin les écailles, qui revêtent le corps et
la queue, sont striées en rayons vers leur
base et finement dentelées à leur extrémité ,
de manière à donner la même sensation
qu'une substance assez rude, à ceux qui
frottent le poisson avec la main , en la con-
duisant de la queue vers la tête.
Le barberin habite la mer voisine des
Moluques
Le rougeâtre, dont les principaux carac-
tères sont exposés dans le tableau générique
des mulles, parvient communément, selon
Commerson , à la longueur de trois déci-
mètres ( près d'onze pouces ) ou environ.
Il paroît que le rougeor ne présente pas
ordinairement des dimensions aussi étendues
que celle du rougeâtre , et que sa longueur
ne dépasse guère deux décimètres ( sept
pouces. On le trouve pendant presque toutes
les
D E S M U L L E S. 97
les saisons , mais cependant assez rarement
auprès des rivages de File de France. . . . Ses
couleurs brillantes sont indiquées par sou
nom. Il resplendit de l'éclat de l'or , et de
celui du rubis ou de l'améthyste. Un rouge
foncé et assez semblable à celui de la lie du
vin paroît sur presque toute sa surface. Une
tache très-grande , très-remarquable , très-
dorée , s'étend entre les nageoires dorsales et
celle de la queue , descend des deux côtés
du mulle et représente une sorte de selle
magnifique placée sur la queue de l'animal,
lies yeux sont d'ailleurs entourés de rayons
dorés et assez longs; et des raies jaunes ou
dorées sont situées obliquement sur la se-
conde dorsale et sur la nageoire de l'anus (1).
La mâchoire supérieure est extensible ,
(1) 4 rayons à la membrane des branchies du
rougeor ( le quatrième est très-éloi-
gné des autres).
7 à la première nageoire dorsale,
10 à la seconde.
16 à chacune des pectorales.
6 à chacune des thoracines.
8 à celle de l'anus.
i5 à celle de la queue , qui est très-
fourchue.
Foiss. Tome IX. G
98 HISTOIRE
et un peu plus longue que l'inférieure ; les
deux mâchoires sont garnies de dents courtes,
mousses, disposées sur un seul rang et sépa-
rées l'une de l'autre; la langue est attachée
à la bouche dans tout son contour ; des dents
semblables à celles d'un peigne garnissent
le côté concave de l'arc osseux de 3a pre-
mière branchie; à la place de ces dents , on
voit des stries dans la concavité des arcs
osseux des trois autres organes respiratoires.
Sa chair est d'un goût agréable; mais celle
du cordon-jaune est sur-tout très-recherchée.
Ce dernier mulle paroit dans différentes
saisons de Tannée. Sa grandeur est à peu
près égale à celle du rougeor. Sa partie
supérieure est d'un bleu mêlé de brun , sa
partie inférieure d'un blanc argentin; et ces
nuances sont animées par un cordon ou raie
longitudinale d'un jaune doré qui règne de
chaque côté de l'animal.
Ajoutons que le sommet des deux na-
geoires dorsales présente des teintes jaunâ-
tres; qu'on voit quelquefois au devant des
yeux une ou deux raies obliques jaunes ou
dorées. . .
Les formes du cordon -jaune ont beau-
coup de rapports avec celle du rougeor:
DES MULLES. 99
mais ses dents sont beaucoup plus petites ,
et même à peine visibles (1). »«
(1) A la membrane des branchies du
cordon- jaune 4 rayons.
A la première nageoire dorsale. 7
A la seconde g
A chaque pectorale 16
A chaque ihoracine (>
A celle de l'anus 8
A celle de la queue , qui est four-
chue j5
G a
loo HISTOIRE
CENT-UNIÈME GENRE.
LES APOGONS.
T
» « -^es écailles grandes et faciles à détacher;
sommet de la tèle élevé; deux nageoires
dorsales ; point de barbillons au dessous
de la mâchoire inférieure.
ESPÈCE.
L' apogon rouge; apogon ruber. — Six
rayons aiguillonnés à la première nageoire
dorsale- » ce
LE ROI DES ROUGETS (i).
»« Ce poisson vit dans les eaux qui bai-
gnent les rochers de Malte. Il est iemar-
(i) » « Lp apogon rouge; apogon ruber. A Malte,
re di triglia.
Mulet, roi des rougets, Daubenton , Eticycl. mélh.
— Bonat. planches de i'Encycl. méihod
Trigla capite glabro , tota rubens , cirris carenss
Àrtedi , gen. 45 , syn. 72.
Mullus imberbis , sive rex mullorum. Willngbby,
p. 286. — Ray, p. 91. »«
Mullus imberbis* .. . mullus imberbis. Lin. Syst.
nat. edit. Gmel. gen. 171 , sp. 5.
DES A P O G O N S. 101
quable par sa belle couleur rouge. I/ouver-
ture de sa bouche est grande; son palais
et ses deux mâchoires sont hérissés d'aspé-
rités (1). » (C
Les écailles du roi des rougets sont gran-
des ; ses gros yeux ont l'iris couleur d?or ;
sa langue est unie ; son estomac ample et
muni de quatre appendices ; sa vésicule d'air
entière et son foie placé dans l'hypocondre
gauche.
(i) 6 rayons à la première dorsale.
2 rayons aiguillonnés et 8 rayons articulés à
lu seconde.
12 rayons à chaque pectorale.
6 rayons à chaque thoracine.
2 rayons aiguillonnés et S rayons articulés à
la nageoire de l'anu3.
20 ra}rons à celle de la queue , qui est
échancrée.
^pogort signifie , imberbe, sans barbe, sans bar-
billons.
G 3
ios HISTOIRE
CENT-DEUXIEME GENRE.
LES LON CHIURE S.
» « Lja nageoire de la queue lancéolée ; cette
nageoire et les pectorales aussi longues,
au moins, que le quart de la longueur
totale de ranimai ; la nageoire dorsale
longue , et profondément échancrée ;
deux barbillons à la mâchoire inférieure.
ESPÈCE.
Lje lonchiure dian ème ; lonchiums
dianema, — Le premier rayon de chaque
thoracine terminé par un long filament. »«
1 L E L ( ) N C 1 U U RE Jumtmt .
2.LABM a Jeux /xmJe.' .
Btqant
DES LONCHIURES. io3
LE LONCHIURE DIANÈME (i).
Voyez la planche XLV, fig. 1.
» a west Bloch qui a fait connoîtrè ce
genre de poisson , auquel nous n'avons eu
besoin que d'assigner des caractères précis ,
véritablement distinctifs , et analogues à nos
principes de distribution méthodique. La
seule espèce que Ton ait encore inscrite
parmi ces lonchiures ou poissons à longue
queue , est remarquable par la longueur du
filament qui termine le premier rayon de
chaque thoracine (2); et voilà pourquoi nous
l'avons nommée dianème , qui veut dire
(i) » « Lonchiurus dianema.
Lonchiurus barbatus. Bloch, pi. ccclx. »«
£11 anglais , the beardrt lanzettail. Eu allemand ,
den bartigen lanzettschwantz. Par Bloch , lonchiure à
barbillons.
(2) À la membrane branchiale
A la nageoire dorsale
A chacune des pectorales.
A chacune des thoracines,
A celle de l'anus . . .
A celle de la queue. . .
5 rayons,
46
6
9
18 .
G 4
104 HISTOIRE
deux fils ou deux filamens. L'individu que
Bloch a vu lui avoit été envoyé de Su-
rinam , » ce et voici la description que ce
naturaliste en a publiée :
La tête comprimée et toute couverte
d'ceaiîïes finit en forme de nez,* l'ouverture
de 3a bouche est petite ; les mâchoires d'é-
gale longueur sont également armées de
petites dents pointues. Les os des lèvres sont
larges; les narines sont solitaires et ovales;
les yeux verticaux ont la prunelle noire et
l'iris bleu. L'opercule antérieur a plusieurs
incisions au bord, qui le font paroître den-
telé. L'anus est au centre du corps ; la ligne
laléraîe est proche du dos , et forme vers le
milieu un arc léger. Toutes les nageoires se
terminent en pointe, et n'ont que des rayons
mous et ramifiés ; la dorsale seule , qui est
composée de deux parties , a des rayons
simples. Une couleur brune domine presque
bur tout le corps (1).
(l) Bloch , Hist. nat. des poissons, article du ion-
chiure à ba>iiillons*
DES MACROPODES, io5
CENT-TROISIÈME GENRE.
LES MACROPODES.
» « Jlj e s thoracines au moins de la longueur
du corps proprement dit ; la nageoire
caudale très-fourchue, et à peu près aussi
longue que le tiers de la longueur totale
de ranimai ,* la tête proprement dire et
les opercules revêtus d'écaillés semblables
à celles du dos ; l'ouverture de la bouche
très-petite.
ESPÈCE.
Le macropode verd-doré ; macropodus
viridi- auratus . — Les écailles variées d'or et
de vercl ; toutes les nageoires rouges ; une
petite tache noire sur chaque opercule. »«
io6 HISTOIRE
LE MACROPODE VERD-DORÉ (i).
»« J_iE verd-doré ne parvient qu'à do
petites dimensions ; il n'a ordinairement
qu'un ou deux décimètres de long ( de
trois à six pouces à peu près ) : mais il
est très - agréable à voir ; ses couleurs sont
magnifiques , ses mouvemens légers , ses
évolutions variées ; il anime et pare d'une
manière charmante l'eau limpide des lacs;
et il n'est pas surprenant que les chinois ,
qui cultivent les beaux poissons comme les
belles fleurs , et qui aiment , pour ainsi
dire , à faire de leurs pièces d'eau , éclairées
par un soleil brillant, autant de parterres
vivans , mobiles , et émaillés de toutes les
nuances de l'iris, se plaisent à le nourrir,
à le multiplier, et à multiplier aussi son
image par une peinture Rdelîe
Le nom spécifique de ce poisson indique
l'or et le verd fondus sur sa surface et re-
levés par le rouge des nageoires. Ce rouge
(i) Macropodu-s viridï-auratus.
DES MACROPODES. 107
ajoute d'autant plus à la parure de l'animal,
que ses instrumehs de Datation présentent
de grandes dimensions, particulièrement la
nageoire caudale et les thoracines ; et la
longueur de ces thoracines , qui sont comme
les pieds du poisson , est le trait qui nous
a suggéré le nom générique de macropode ,
lequel signifie long pied.
Au reste, le verd-doré n'a pas de dents,
ou n'a que des dents très -petites. Chaque
opercule n'est composé que d'une pièce ;
et sur la surface de cette pièce on voit une
tache petite , ronde , très - foncée , faisant
de loin l'effet d'un vuide ou d'un trou , et
imitant l'orifice de l'organe de l'ouïe d'un
grand nombre de quadrupèdes ovipares »«,
io8 HISTOIRE
NOMENCLATURE
Des labres 9 cheilines , cheilo diptères , ophi-
eèphales , hologymnoses , scares , osto-
rhlnques , spares , diptérodons , lutjans ,
centropomes , bodlans ,tœnianotes , sciènes,
microptères , ho lo centres et perse ques.
» ce 1_jes poissons renfermés dans les dix-
sept genres que nous venons de nommer,
forment bien plus de deux cents espèces ,
et composent par leur réunion une tribu*
à l'examen , à la description , à l'histoire
de laquelle nous avons dû apporter une
attention toute particulière. En effet, les
caractères généraux par lesquels on pourroit
chercher à la distinguer, se rapprochent
beaucoup de ceux des tribus ou des genres
voisins. De plus, les espèces qu'elle com-
prend ne sont séparées l'une de l'autre que
par des traits peu prononcés, de manière
que depuis le genre qui précéderait cette
grande et nombreuse tribu en la touchant
immédiatement dans l'ordre le plus naturel,
jusqu'à celui qui la suivroit dans ce même
ordre en lui étant aussi immédiatement
DES LABRES. 109
contigu, on peut aller d'espèce en espèce
en ne parcourant que des nuances très-
rapprochées. Et comment ne s'avanceroit-on
pas ainsi, en ne rencontrant que des diffé-
rences très-peu sensibles , puisque les deux
extrêmes de cette série se ressemblent beau-
coup, sont placés, par conséquent, à une
petite élévation l'un au dessus de l'autre ,
et cependant communiquent ensemble, si
je puis employer cette expression, par plus
de deux cents dégrés?
Les divisions que Ton peut former dans
cette longue série ne peuvent donc être
déterminées qu'après beaucoup de soins, de
recherches et de comparaisons ; et voilà
pourquoi presque tous les naluraJistes,
même les plus habiles , n'ayant pas eu à
leur disposition assez de tems, ou des col-
lections assez nombreuses, ont établi pour
cette tribu des genres caractérisés d'une
manière si foible , si vague, si peu cous-
tante, ou si erronée , que , malgré dts efforts
pénibles et une patience soutenue, il étoit
quelquefois impossible , en adoptant leur
méthode distribuai ve, d'inscrire un individu
de cette tribu, que Ton avoit sous les yeuxy
dans un genre plutôt que dans un autre ,
de le rapporter à sa véritable espèce , ou,
no HISTOIRE
ce qui est la même chose, d'en reconnoître
ïa nature, . . .
J'ai employé et circonscrit d'une manière
nouvelle et rigoureuse les genres des labres,
des scares, des spares, des luljans, des bo-
dians, des holocentres, et des persèques.
J?ai introduit parmi ces associa lions parti-
culières le genre des ophicéphaies , proposé
récemment par BIocïi. Séparant dans chaque
réunion les poissons à deux nageoires dor-
sales, de ceux qui n'en ornent qu'une, j'ai
fait naître le genre des eheilodiptères dans
le voisinage des labres , celui des di ptéro-
dons auprès des spares, celui des centropomes
à la suite des luljans, celui des véritables
sciènes, que Ton a eu jusqu'ici tant de peine
à reconnoître, à une petite distance des
bodians. J'ai placé entre ces sciènes et les
bodians le nouveau genre des tsenianotes,
qui forme un passage naturel des unes aux
autres ; j'ai inscrit le nouveau groupe des
cheilines entre les labres et les cheilodip-
tères , celui des hologymnoses entre les
ophicéphaies et les scares , celui des os-
torhiuques entre les scares et les spares,
celui des microptères entre les sciènes et les
holocentres; et j'ai distribué parmi les labres,
parmi les luljans, ou parmi les holocentres ,
DES LABRES. m
les espèces appliquées par Bloch à ses genres
des j ohm us., des anthias, des épinéphèles,
et des gymnocéphales , qui m'ont paru ca-
ractérisés par des traits spécifiques plutôt
que par des caractères génériques , et que
par conséquent je n'ai pas cru devoir ad-
mettre sur mon tableau général des pois-
sons.
Toutes ces opérations ont produit les dix-
sept genres des labres , des cheilines , des
clieilodiptères , des ophicéphales , des holo-
gymnoses, des scares, des ostorhinques, des
spares , des diptérodons , des luijans , des
centropomes, des bodians, des teenianotes,
des sciènes , des microptèi es , des liolo-
centres et des persèques, dont nous allons
tâcher de présenter les formes et les habi-
tudes.
112 HISTOIRE
CENT-QUATRIEME GENRE.
L-E S LABRES.
» (( JLiA lèvre supérieure extensible; point
de dents incisives ni molaires; les oper-
cules des branchies, dénués de piquans
et de dentelure; une seule nageoire dor-
sale; cette nageoire du dos très-séparée
de celle de la queue, ou très - éloignée
de la nuque, ou composée de rayons ter-
minés par un filament. » a
PREMIER SOUS-GENRE.
La nageoire de la queue fourchue, ou
en croissant.
PREMIÈRE ESPÈCE.
Le labre hèpate ; lahrus hepatus. —
Dix aiguillons et onze rayons articulés à
la nageoire du dos ; la mâchoire inférieure
plus avancée que la supérieure; une tache
noire vers le milieu de la longueur de la
nageoire dorsale ; des bandes transversales
noires.
SECONDE ESPÈCE.
Le labre operculé ; lahrus operculatus.
— Treize aiguillons et sept rayons articulés
D E S L A B R E S, n5
à la nageoire du dos; une tache sur chaque
opercule , et neuf ou dix bandes transver-
sales brunes. ■*
TROISIÈME ESPÈCE.
Le labre aurite ; labrus auritus. —
Chaque opercule prolongé par une mem-
brane alongée, arrondie à son extrémité et
noirâtre.
QUATRIÈME ESPÈCE.
Le labre faucheur ; labrus falcatus.
— Sept aiguillons à la nageoire dorsale; les
premiers rayons articulés de cette nageoire,
et de celle de l'anus , prolongés de manière
à leur donner la forme d'une faux.
CINQUIÈME ESPÈCE.
Le labre oyÈne ; labrus oyena. — Neuf
aiguillons et dix rayons articulés à la na-
geoire du dos; les deux lobes de la nageoire
caudale lancéolés ; les deux mâchoires égales ;
la couleur argentée.
SIXIÈME E S P È C E.
Le labre sagittaire; labrus jaculatrix.
— La nageoire du dos éloignée de.la nuque;
les thoracines réunies l'une à l'autre par
une membrane ; la mâchoire inférieure plus
avancée que la supérieure ; cinq bandes
transversales.
Foiss. Tome IX. H
ii4 HISTOIRE
SEPTIÈME ESPÈCE.
Le labre cappa; labrus cappa. — Onze
aiguillons et douze rayons articulés à la na-
geoire du dos; un double rang d écailles
sur les côtés de la tête.
HUITIÈME ESPÈCE.
Le labre lépisme ; lahrus lapisma. —
Dix aiguillons et neuf rayons articulés à la
nageoire du dos; une pièce ou feuille écail-
leuse de chaque côté du sillon longitudinal,
dans lequel cette nageoire peut être cou-
chée.
neuvième espèce.
Le labre unimaculé; labrus unimacu-
latus. — Onze aiguillons et dix rayons arti-
culés à la nageoire du dos; une tache brune
sur chaque côté de l'animal.
dixième espèce.
Le labre bohar ; labrus bohar. — ~D\x
aiguillons et quinze ra}^ons articulés à la
nageoire dorsale ; les thoracines réunies
Tune à l'autre par une membrane ; deux
dents delà mâchoire supérieure assez longues
pour dépasser l'inférieure; la couleur rou-
geâtre avec des raies et des taches irrégu-
lières blanchâtres.
DES LABRES. ii5
ONZIÈME ESPÈCE.
Le labre bossu ; labrus gibbus. — Le
dos élevé en bosse ; les écailles rouges à
leur base et blanches à leur sommet; deux
dents de la mâchoire supérieure une fois
plus longues que les autres.
DOUZIÈME ESPÈCE,
Le labre noir; labrus niger. — Dix
rayons aiguillonnés et point de rayons arti-
culés à la nageoire du dos ; les pectorales fal-
ciformes et plus longues que les thoracines;
la pièce antérieure de chaque opercule pro-
fondément échancrée.
TREIZIÈME ESPÈCE.
Le labre argenté; labrus argentatus,
— Dix rayons aiguillonnés et quatorze rayons
articulés à la nageoire dorsale ; la lèvre
intérieure plus longue que la supérieure;
la pièce postérieure de chaque opercule an-
guleuse du côté de la queue,
Q U A T O R Z I È M E ESPÈCE.
Le labre nébuleux; labrus hehulosùsï
— Dix rayons aiguillonnés et dix rayons
articulés à la nageoire dorsale; trois rayons
aiguillonnés et sept rayons articules à celle
de l'anus ; les rayons des nageoires terminés
par des fi la meus,
H 2
*i6 HISTOIRE
QUINZIÈME ESPÈCE.
Le labre grisâtre; labrus cinerascens,
— Onze rayons aiguillonnés et douze rayons
articulés à la nageoire du dos; cette na-
geoire et celle de l'anus prolongées et angu-
leuses vers la caudale ; une seule rangée de
dents très-menues.
seizième espèce.
Le labre armé ; labrus armatus. — Un
aiguillon couché horisontalement vers la
tête au devant de la nageoire du dos ; la
ligne latérale droite; la couleur argentée.
dix -septième espèce.
5 Le labre chapelet; labrus catenula. —
Onze rayons aiguillonnés et treize rayons
articulés à la nageoire du dos ; la mâchoire
inférieure plus avancée que la supérieure;
huit séries de taches très-petites , rondes et
égales sur chaque côté de l'animal ; deux
bandes transversales sur la tête ou la nuque ;
le dos élevé.
D I X - H U I T I È M E ESPÈCE.
Le labre long -museau; labrus longi-
rostris. — Neuf rayons aiguillonnés et dix
rayons articulés à la nageoire dorsale; le
museau très-avancé ; chaque opercule com-
DES LABRES. 117
posé de deux pièces dénuées d'écaillés sem-
blables à celles du dos.
DIX-NEUVIÈME ESPECE.
Le labre thUNBERG j labrus Thunberg:
— Douze rayons aiguillonnés et onze rayons
articulés à la nageoire dorsale; tous ces rayons
plus hauts que la membrane; la mâchoire
inférieure un peu plus avancée que la supé-
rieure; la courbure du dos et celle de la
partie inférieure de ranimai diminuant à
la fin de la nageoire dorsale et de celle de
l'anus.
VINGTIÈME ESPÈCE.
Le laere grison ; labrus griseus. —
Onze rayons aiguillonnés et douze rayons
articulés à la nageoire du dos; celle de la
queue en croissant très-peu échancré ; deux
grandes dents à chaque mâchoire; la cou-
leur grisâtre.
VINGT-UNIÈME ESPÈCE.
Le labre croissant; labrus lunaris.-—
Huit rayons aiguillonnés et quinze rayons
articulés à la nageoire du dos ; celle de la
queue en croissant; une teinte violette sur
plusieurs parties de l'animal.
VINGT-DEUXIÈME ESPÈCE.
Le labre fauve; labrus rufus. — Vingt-
H 5
3i3 HISTOIRE
trois rayons à la nageoire du dos; douze à
celle de l'anus; celle de la queue en crois-
sant ; tout Je poisson d'une couleur fauve ou
jaune.
VINGT-TROISIÈME ESPECE.
Le labre cei lan; labrus zeylanicus. — .
Neuf rayons aiguillonnés et treize î^ons
articulés à la nageoire dorsale ; celle de la
queue en croissant; la couleur générale de
Tanimal verte par dessus et d'un pourpre
blanchâtre par dessous; des raies pourpres
sur chaque opercule.
VINGT-QUATRIÈME ESPÈCE.
Le labre deux -bandes; labrus bifas-
ciatus. — Neuf rayons aiguillonnés et douze
rayons articulés à la dorsale ; trois rayons
aiguillonnés et onze rayons articulés à celle
de l'anus ; la caudale en croissant ; deux
bandes brunes et transversales sur le corps
proprement dites.
VINGT-CINQUIÈME ESPÈCE.
Le labre mèlagastre ; labrus mela-
gaster. — Quinze rayons aiguillonnés et dix
rayons articulés à la nageoire du dos ; les
thoracines alongées ; la pièce antérieure de
l'opercule seule garnie d'écaillés semblables
à celles du dos.
DES LABRES, 119
VINGT-SIXIÈME ESPECE.
Le labre malaptère; labrus malapte-
rus. — Vingt rayons articulés et point de
rayons aiguillonnés à la nageoire dorsale ;
douze rayons articulés à celle de l'anus; la
tête dénuée decailles semblables à celles
du dos.
•VINGT-SEPTIÈME ESPÈCE.
Le labre a demi-rouge; labrus semi-
ruher. — Douze rayons aiguillonnés et onze
rayons articulés à la nageoire du dos ; le
sixième rayon articulé de la dorsale beau-
coup plus long que les autres ; la base de la
partie postérieure de la dorsale garnie d'é-
cailles; quatre dents plus grandes que les
autres à la mâchoire supérieure; la partie
antérieure de l'animal rouge et la postérieure
jaune.
VINGT-HUITIÈME ESPECE.
Le labre tètr acanthe; labrus tetra-
canthus, — Quatre rayons aiguillonnés et
vingt- un rayons articulés à la nageoire dor-
sale; la lèvre supérieure large, épaisse et
plissée ; dix-huit rayons articulés à celle de
l'anus; ces derniers rayons, et les rayons
articulés de la dorsale, terminés par des
filamens ; trois rangées longitudinales de
H 4
*2o HISTOIRE
points noirs sur la dorsale; une rangée de
points semblables sur la partie postérieure de
la nageoire de l'anus; la caudale en croissant.
VINGT-NEUVIÈME ESPECE.
Le labre demi - disque ; lahras semi-*
disons. — Vingt - un rayons à la nageoire
dorsale ; cette nageoire festonnée ainsi que
celle de l'anus; la tète et les opercules dénués
décailles semblables à celles du dos ; la se-
conde pièce de chaque opercule anguleuse;
dix -neuf bandes transversales de chaque
côté de ranimai; une tache d'une nuance
très -claire et en forme de demi -disque à
l'extrémité de la nageoire caudale, qui est
en croissant.
TRENTIÈME ESPECE.
Le labre cercle , labrus do liât us. —
Neuf rayons aiguillonnés et treize rayons
articulés à la nageoire du dos ; la tète et les
opercules dénués d'écaillés semblables à
celles du dos; la seconde pièce de chaque
opercule anguleuse; la caudale en croissant;
vingt -trois bandes transversales de chaque
côté de l'animal.
trente-unième espèce.
Le labre hérissé; labrus hirsutus. —
Onze rayons aiguillonnés et douze rayons
DES LABRES. 121
articulés à la dorsale ; la nageoire en crois-
sant , six grandes dents à la mâchoire supé-
rieure ; la ligne latérale hérissée de petits
piquans ; douze raies longitudinales de chaque
côté du poisson; quatre autres raies longi-
tudinales sur la nuque ; le dos parsemé de
points.
TRENTE-DEUXIÈME ESPECE.
Le labre fourche ; lahrus furca. —
Neuf rayons aiguillonnés et dix rayons arti-
culés à la nageoire du dos ; le dernier rayon
de la dorsale et le dernier rayon de Fanale
très -longs; les deux lobes de la caudale
pointus et très-prolongés ; la mâchoire infé-
rieure plus avancée que la supérieure; de
très-petites dents à chaque mâchoire.
TRENTE-TROISIÈME ESPÈCE.
Le labre six-bandes ; lahrus sexfas-
ciatus. — Treize rayons aiguillonnés et dix
rayons articulés à la dorsale ; le museau
avancé; l'ouverture de la bouche très-petite;
la mâchoire inférieure plus longue que la
supérieure; six bandes transversales; la cau-
dale fourchue.
trente-quatrième espèce.
Le labre macrogastère ; lahrus ma-*
crogasler. — Treize rayons aiguillonnés et
122 HISTOIRE
quinze rayons articulés à la dorsale ; le
ventre très-gros ; des écailles semblables à
celles du dos , sur la tête et les opercules ;
la caudale en croissant; six bandes trans-
versales.
TRENTE-CINQUIÈME ESPECE.
LE LABRE FILAMENTEUX ; lilbrilS flld-
mentosus. — Quinze rayons aiguillonnés et
garnis chacun d'un filament, et neuf rayons
articulés à la dorsale; l'ouverture de la
bouche en forme de demi -cercle vertical;
quatre ou cinq bandes transversales sur le
dos.
TRENTE-SIXIEME ESPECE.
ÏjE labre anguleux; labrus angulosus.
— Douze rayons aiguillonnés et neuf rayons
articulés à la dorsale ; les rayons articulés
de celte dorsale beaucoup plus longs que
les aiguillonnés de cette même nageoire ;
les lèvres larges et épaisses1; des lignes et
des points représentant un réseau sur la
première pièce de l'opercule ; la seconde
pièce échancrée et anguleuse ; cinq ou six
rangées longitudinales de petits points de
chaque côté de ranimai.
TRENTE-SEPTIÈME ESPECE.
' ' Le labre huit - p,aies : labrus octo~
DES LABRES. ia3
vittatus. — Onze rayons aiguillonnés et
douze rayons articulés à la dorsale ; trois
rayons aiguillonnés et sept rayons articulés
à la nageoire de l'anus ; la caudale en crois-
sant; les dents de la mâchoire supérieure
beaucoup plus longues que celles de l'infé-
rieure; la pièce postérieure de l'opercule
anguleuse ; la tète et les opercules dénués
d'écaillés semblables à celles du dos; quatre
raies un peu obliques, de chaque côté du
poisson.
TRENTE-HUITIÈME ESPECE.
Le labre moucheté; lahrus punctulatus.
— Treize rayons aiguillonnés à la dorsale,
qui est très -longue; cette dorsale, l'anale
et les thoracines, pointues; la caudale en
croissant ; la mâchoire inférieure plus avancée
que la supérieure; l'ouverture de la bouche,
très-grande; cinq ou six grandes dents â la
mâchoire d'en bas, et deux dents également
grandes à celle d'en haut ; toute la surface
du poisson parsemée de petites taches
rondes.
trente-neuvième espèce.
Le labre commersonnien ; labrus
Commersonnii. — Neuf rayons aiguillonnés
et seize rayons articulés à la nageoire du
124 HISTOIRE
dos ; les dents des deux mâchoires presque
égales; un rayon aiguillonné et dix -sept
rayons articulés à la nageoire de l'anus; le
dos et une grande partie des côtés du poisson
parsemés de taches égales , rondes et petites.
QUARANTIÈME ESPECE.
Le labre lisse; lahrus lœvis. — Quinze
rayons aiguillonnés et treize rayons arti-
culés à la dorsale ; les rayons articulés de
cette nageoire plus longs que les aiguil-
lonnés ; la mâchoire inférieure un peu plus
avancée que la supérieure ; les dents grandes,
recourbées et égales ; la ligne latérale presque
droite; la caudale un peu en croissant; les
écailles très - difficilement visibles ; cinq
grandes taches ou bandes transversales.
quarante-unième espèce.
Le labre macroptère ; labrus macrop-
terus. — Vingt - huit rayons à la dorsale ;
vingt-un à l'anale; presque tous les rayons
de ces deux nageoires longs , et garnis de
filamens; la caudale en croissant ; une tache
noire sur l'angle postérieur des opercules,
qui sont couverts , ainsi que la tète, d'écaillés
semblables à celles du dos.
quarante-deuxième espèce.
Le labre quinze-èpines ; labrus quin-«
D E S L A B R E S. 125
decim-aculeatus. — Quinze rayons aiguil-
lonnés et neuf rayons articulés à la nageoire
dorsale; trois rayons aiguillonnés et neuf
rayons articulés à celle de l'anus; la mâ-
choire supérieure plus avancée que l'infé-
rieure,- les dents petites et égales; l'opercule
anguleux; six bandes transversales sur le
dos et la nuque.
QUARANTE-TROISIÈME ESPECE.
Le labre macrocéphale ; Icihrus ma-
crocephalus. — Onze rayons aiguillonnés et
neuf rayons articulés à la dorsale ; trois
rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés
à l'anale ; la tête grosse ; la nuque et l'entre-
deux des yeux très-élevés; la mâchoire in-
férieure plus avancée que la supérieure; les
dents crochues, égales, et très-séparées l'une
de l'autre; la nageoire de la queue divisée
en deux lobes un peu arrondis; les pecto-
rales ayant la forme d'un trapèze.
QUARANTE-QUATRIÈME ESPECE.
Le labre plumièrien ; labrus Plumieris.
■ — Dix rayons aiguillonnés et onze rayons
articulés à la dorsale; un rayon aiguillonné
et neuf rayons articulés à la nageoire de
l'anus; des raies bleues sur la tête; le corps
argenté et parsemé de taches bleues et de
is6 HISTOIRE
taches couleur d'or; les nageoires dorées; une
bande transversale et courbée sur la cau-
dale.
QUARANTE- CINQUIÈME ESPECE.
Le labre gouan ; labrus Gouanii. — Huit
rayons aiguillonnés et onze rayons articulés
à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et
treize rayons articulés à la nageoire de l'anus;
chaque opercule composé de trois pièces
dénuées d'écaillés semblables à celles du dos,
et terminé par une prolongation large et
arrondie; la ligne latérale insensible; une
appendice pointue entre les thoracines; la
caudale en croissant.
QUARANTE-SIXIÈME ESPECE.
Le labre ennéacanthe ; labrus en-
neacanthus . — Neuf ra}^ons aiguillonnés et
dix rayons articulés à la dorsale; la ligne
latérale interrompue ; six bandes transver-
sales ; deux autres bandes transversales sur
la caudale, qui est en croissant; deux ou
quatre dents grandes, fortes et crochues à
l'extrémité de chaque mâchoire; les écailles
grandes.
QUARANTE-SEPTIÈME ESPECE.
Le labre rouges-raies ; labrus rubro
ïineatus. — Douze rayons aiguillonnés et
DES L A B R E S. 127
onze ra}>ons articulés à la nageoire du dos;
trois rayons aiguillonnés et douze rayons
articulés à celie de l'anus; les dents du bord
de chaque mâchoire alongées, séparées l'une
de l'autre , et seulement au nombre de
quatre ; la mâchoire supérieure un peu plus
avancée que l'inférieure; onze ou douze
raies rouges et longitudinales de chaque côté
du poisson ; une tache œillée à l'origine de
la dorsale; une autre tache très-grande à
la base de la caudale qui est un peu en
croissant.
QUARANTE-HUITIÈME ESPECE.
Le labre kasmira ; labrus kasmira. —
Dix rayons aiguillonnés et quinze rayons
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil-
lonnés et neuf rayons articulés à l'anale; la
lèvre inférieure plus courte que la supé-
rieure; les dents coniques; la pièce anté-
rieure des opercules, échancrée ; la caudale
en croissant; sept raies petites et bleues sur
chaque côté de la tète; quatre raies plus
grandes et bleues , le long de chaque côté
du corps.
QUARANTE-NEUVIÈME ESPÈCE.
Le labre salmoïde ; labrus salmoïdes.
— Neuf rayons aiguillonnés et treize rayons
128 HISTOIRE
articulés à la nageoire du dos ; treize rayons
à la nageoire de l'anus; l'opercule composé
de quatre lames, et terminé par une pro-
longation anguleuse; deux orifices à chaque
narine; la couleur générale d'un brun noi-
râtre.
CINQUANTIÈME ESPECE.
La labre iris ; labrus iridens. — Onze
rayons aiguillonnés et quatorze rayons ar-
ticulés à la dorsale; sept rayons aiguillonnés
et seize rayons articulés à l'anale ; l'opercule
composé de quatre lames, et terminé par
une prolongation anguleuse; la caudale un
peu en croissant; une tache ovale, grande,
noire, et bordée de blanchâtre à l'extrémité
de la nageoire du dos; une petite tache
noire à l'angle postérieur de l'opercule.
SECOND SOUS-GENRE.
La nageoire de la queue rectiligne, ou
arrondie , ou lancéolée.
CINQUANTE-UNIÈME ESPECE.
Le labre paon; lahrus papo. — Quinze
rayons aiguillonnés et dix-sept rayons ar-
ticulés à la dorsale ; le corps et la queue
d'un verd mêlé de jaune, et parsemé, ainsi
que les opercules et la nageoire caudale,
do
DES LABRES. 129
de taches rouges et de taches bleues; une
grande tache brune auprès de chaque pec-
torale, et une tache presque semblable de
chaque côté de la queue.
CINQUANTE-DEUXIÈME ESPECE.
Le labre borde; lahrus marginalis . —
Deux ra3'ons aiguillonnés et vingt - deux
rayons articulés à la nageoire du dos; la
couleur générale bruœ; la dorsale et l'anale
bordées de roux.
CINQUANTE-TROISIÈME ESPÈCE.
Le labre rouillé ; lahrus ferruglneus:
— Deux rayons aiguillonnés et vingt - six
rayons articulés à la nageoire du dos; trois
aiguillons et quatorze rayons articulés à
celle de l'anus; le corps et la queue couleur
de rouille et sans tache.
CINQUANTE-QUATRIÈME ESPÈCE.
Le labre (Killé ; labrus ocellaris. —
Quatorze rayons aiguillonnés et dix rayons
articulés à la dorsale; trois rayons aiguil-
lonnés et dix rayons articulés à Tanale; les
dents égales; les rayons de la nageoire du,
dos terminés par un filament ; une tache
bordée auprès de la nageoire caudale.
PoUs. Tome IX. I
ï5o HISTOIRE
CINQUANTE-CINQUIÈME ESPECE.
Le labre mélops ; lahrus melops. —
Seize rayons aiguillonnés et neuf rayons
articulés à la nageoire du dos ; les opercules
ciliés ; l'anale panachée de différentes cou-
leurs; un croissant brun derrière les yeux;
des filamens aux rayons de la nageoire du
dos.
CINQUANTE- SI XI È M E ESPECE.
Le labre nil ; labrus niloticus. — Dix-
sept rayons aiguillonnés et treize rayons ar-
ticulés à la dorsale; les dents très-petites et
échancrées; la couleur générale blanchâtre;
la dorsale, l'anale et la caudale nuageuses.
CINQUANTE-SEPTIÈME ESPÈCE.
Le labre louche ; labrus luscus. — Dix-
huit rayons aiguillonnés et treize rayons
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil-
lonnés et onze rayons articulés à l'anale; le
dessus de l'œil noir ; toutes les nageoires
jaunes ou dorées.
CINQUANTE- HUITIÈME ESPÈCE.
Le labre triple-tache; labrus trima-
culatus. — Dix-sept rayons aiguillonnés et
treize rayons articulés à la nageoire du dos;
trois aiguillons et neuf rayons articulés à
DES LABRES. i3r
celle de l'anus; le corps et la queue rouges
et couverts de grandes écailles; trois grandes
taches.
CINQUANTE-NEUVIÈME ESPECE.
Le labre cendré; labrus \ cinereus, — *
Quatorze rayons aiguillonnés et onze rayons
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil-
lonnés et dix. rayons articulés à la nageoire
de i'anus ; l'ouverture de la bouche étroite ;
les dents petites ; celles de devant plus lon-
gues ; des raies bleues sur les côtés de la
tête ; une tache auprès de la caudale.
SOIXANTIÈME ESPÈCE.
Le labre cornubien; labrus cornuhius.
— Seize rayons aiguillonnés et neuf ra}'ons
articulés à la nageoire du dos ; trois rayons
aiguillonnés et huit rayons articulés à celle
de l'anus; le museau en forme de boutoir;
les premiers rayons de la dorsale tachetés
de noir ; une tache noire sur la queue dont
la nageoire est rectiligne.
soixante-unième espèce.
Le labre mêlé ; labrus rnixtus. — La
partie inférieure de l'animal jaune ; la supé-
rieure bleue , avec des nuances brunes ou
jaunes; les dents antérieures plus grandes
que les autres.
I 2
i3a HISTOIRE
SOIXANTE-DEUXIEME ESPECE?
Le labre jaunâtre ; labrus fulvus. —
L'ouverture de Ja bouche large ; trois ou
quatre grosses dents à l'extrémité de la mâ-
choire supérieure; de pelites dents au palais;
la mâchoire inférieure plus avancée que la
supérieure et garnie d'une double rangée de
petites dents; un fort aiguillon à la caudale;
les écailles minces ; la couleur fauve ou
orangée.
SOIXANTE-TROISIÈME ESPECE.
Le labre merle; labrus merula. — Dix
rayons aiguillonnés et garnis d'un filament,
et quinze, rayons articulés à la dorsale; la
caudale recli ligne ; l'ouverture de la bouche
médiocre; les dents grandes et recourbées;
les mâchoires également avancées; les écailles
grandes; la couleur générale d'un bleu tirant
sur le noir.
SOI XA N T E-QUA TRIE ME ESPECE.
Le labre rone ; labrus rone. — Seiz^
rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés
à la nageoire du dos; trois rayons aiguil-
lonnés et six rayons articules à celle de l'anus;
la caudale rectiligne; la nageoire du dos
détendant depuis la nuque jusqu'à une petite
distance de la caudale; les rayons de celle
DES LABRES. i53
nageoire garnis d'un ou deux filamens; la
partie supérieure du poisson d'un rouge
foncé avec des taches ou des raies vertes ; la
partie inférieure d'un rouge mêlé de jaune.
SOIXANTE-CINQUIÈME ESPECE.
Le labre fuligineux ; labrus fuligi-
nosus. — Neuf rayons aiguillonnés et onze
rayons articulés à la dorsale ; deux rayons
aiguillonnés et neuf rayons articulés à l'anale;
la mâchoire supérieure un peu plus courte
que l'inférieure; les deux premières dents
de chaque mâchoire plus alongées que les
autres ; la tête variée de verd , de rouge et
de jaune ; quatre ou cinq bandes transver-
sales.
soixante-sixième espèce.
Le labre brun; labrus fusais. — Sept
l'ayons aiguillonnés et filamenteux et treize
rayons articulés à la dorsale ; deux rayons
aiguillonnés et onze rayons articulés à fanale;
les deux dents de devant de chaque mâ-
choire plus longues que les autres; des rugo-
sités disposées en rayons auprès des yeux ;
deux raies vertes, larges et longitudinales de
chaque côté du corps; des écailles sur une
partie de la caudale qui est recfiligne; des
i54 HISTOIRE
traits colorés et semblables à des lettres chi-
noises, le long de la ligne latérale.
SOIXANTE-SEPTIEME ESPECE.
Le LABRE échiquier ; labrus cenliqua-
clras. — Neuf rayons aiguillonnés et filamen-
teux et treize rayons articulés à la dorsale;
deux rayons aiguillonnés et douze rayons
articulés à la nageoire de l'anus; les quatre
dents antérieures de la mâchoire supérieure
et les deux de devant de la mâchoire infé-
rieure plus alongées que les autres ; la tête
variée de rouge; toute la surface du corps et
de la queue peinte en petits espaces alterna-
tivement blanchâtres et d'un noir pourpré.
SOIXANTE-HUITIÈME ESPECE.
Le labre marbre; labrus marmoratus . —
Dix rayons aiguillonnés et treize rayons arti-
culés plus longs que les aiguillonnés à la
dorsale ; deux rayons aiguillonnés et six
rayons articulés à l'anale ; les dents égales et
écartées l'une de l'autre; la nageoire caudale
rectiligne ; la tête et les opercules dénués
d'écaillés semblables à celles du dos ; presque
toute la surface de l'animal parsemée de
petites taches foncées et des taches moins
pelites et blanchâtres, de manière à paroître
marbrée.
D E S L A B R E S. i35
SOIXANTE-NEUVIÈME ESPÈCE.
Le labre large -queue ; labrus macrou-
rus. — Vingt-six rayons à la nageoire du
dos ; dix-neuf à celle de l'anus ; le museau
petit et avancé ; les dents grandes, fortes
et triangulaires ; dix rayons divisés chacun
en quatre ou cinq ramifications à la caudale,
qui est rectiligne et très -large, aiusi que
très -longue , relativement aux autres na-
geoires ; un grand nombre de petites raies
longitudinales sur le dos; une tache sur la
dorsale à son origine; presque toute la queue,
l'anale et l'extrémité de la nageoire du dos
d'une couleur foncée.
SOIXANTE-DIXIÈME ESPECE.
Le labre girelle; labrus julis. — Neuf
rayons aiguillonnés et douze rayons arti-
culés à la dorsale ; les deux dents de devant
de la mâchoire supérieure plus grandes que
les autres; une large raie longitudinale den-
telée et d'un blanc jaunâtre de chaque côté
du corps; le plus souvent une raie bleue,
étroite et longitudinale au dessous de la raie
dentelée ; la caudale arrondie.
SOIXANTE-ONZIÈME ESPÈCE.
Le labre parotique ; labrus paroticus.
— Neuf ravons aiguillonnés et douze rayons
14
3o6 HISTOIRE
articulés à la dorsale ; les dents de devant
plus grandes que les autres ; les nageoires
rousses ; une tache d'un beau bleu sur
chaque opercule.
SOIXANTE -DOUZIÈME ESPECE.
Le labre bergsnyltre ; labrus bergs-
nyltrus. — Neuf rayons aiguillonnés et huit
rayons articulés à la nageoire du dos ; trois
rayons aiguillonnés et sept rayons articulés
à celle de l'anus ; les rayons de la dorsale
garnis de filamens ; une tache noire sur la
queue.
soixante-treizième espèce.
Le labre guaze; labrus guaza. — Onze
rayons aiguillonnés et seize rayons articulés
à la dorsale; la caudale arrondie et composée
de rayons plus longs que la membrane qui
les réunit ; la couleur brune.
soixante-quatorzième espèce,
Le labre tancoïde; labrus tancoïdes.—
Quinze rayons aiguillonnés et onze rayons
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil-
lonnés et dix rayons articulés à l'anale; le
museau recourbé vers le haut; la caudale
arrondie ; la couleur générale d'un rouge
nuageux , ou des raies nombreuses, rouges^
bleues et jaunes.
DES LABRES. iSj
SOIXANTE-QUINZIÈME ESPECE.
Le labre double-tache; labrus bima-
culatus. — Quinze rayons aiguillonnés et
onze rayons articulés à 3a dorsale ; quatre
rayons aiguillonnés et huit rayons articulés
à l'anale ; des filameus aux rayons de la
nageoire du dos et aux deux premiers rayons
de chaque thoracine ; l'anale lancéolée ; l'ex-
trémité de la dorsale en forme de faux ; une
grande tache sur chaque côté du corps et sur
chaque côté de l'animal.
SOIXANTE-SEIZIÈME ESPECE.
Le labre ponctué ; labrus punctatus. —
Quinze rayons aiguillonnés et dix rayons
articulés à la nageoire du dos; quatre rayons
aiguillonnés et huit rayons articulés à celle
de l'anus ; toutes les nageoires pointues ,
excepté la caudale qui est arrondie ; la pièce
postérieure de chaque opercule couverte
d'écailîes semblables par leur forme et égales
par leur grandeur à celles du dos ; la ligne
latérale interrompue; de petites écailles sur
une partie de la dorsale et de l'anale ; plu-
sieurs rayons articulés de la dorsale beaucoup
plus aîongés que les aiguillons de cette na-
geoire; un grand nombre de points; neuf
i38 HISTOIRE
♦aies longitudinales et trois taches rondes sur
chaque côté du poisson.
SOIXANTE-DIX-SEPTIÈME ESPECE.
Le labre ossifage; lahrus ossiphagus.
— Dix-sept rayons aiguillonnés et quatorze
rayons articulés à la dorsale; trois rayons
aiguillonnés et dix rayons articulés à la
nageoire de Fanus.
SOIXANTE-DIX- HUITIÈME ESPÈCE.
Le labre onite; lahrus onitis, — Dix-
sept rayons aiguillonnés et dix rayons arti-
culés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés
et huit rayons articulés à l'anale ; la caudale
arrondie et jaune ; la couleur générale brune;
îa partie inférieure de l'animal tachetée de
gris et de brun ; des filamens aux rayons de
la nageoire dorsale.
SOIXANTE-DIX-NEUVIÈME ESPÈCE.
Le labre perroquet ; labrus psittacus.
— Dix -huit rayons aiguillonnés et douze
rayons articulés à la dorsale ; trois rayons
aiguillonnés et dix rayons articulés à la na-
geoire de l'anus; la couleur générale verte;
le dessous du corps jaune; une raie longitu-
dinale bleue de chaque côté du corps; quel-
quefois des taches bleues sur le ventre.
DES LABRES: 1S9
QUATRE-VINGTIÈME ESPECE.
Le labre tourd ; labrus turdus. — Dix-
huit rayons aiguillonnés et quinze rayons
articulés à la nageoire du dos; trois rayons
aiguillonnés et douze rayons articulés à l'a-
nale ; le corps et la queue alongés ; la partie
supérieure de l'animal jaune avec des taches
blanches ou vertes , et quelquefois avec des
taches blanches et bordées d'or au dessous
du museau.
QUATRE-VINGT-UNIÈME ESPÈCE.
Le labre cinq-épines; labrus pentacan-
thus. — Dix-neuf rayons aiguillonnés et six
rayons articulés à la dorsale; cinq rayons
aiguillonnés et huit rayons articulés à l'anale;
des fila mens aux rayons de la nageoire du
dos ; le corps et la queue bleus^ ou rayés
de bleu.
QUATRE-VINGT-DEUXIÈME ESPÈCE.
Le labre chinois ; labrus chinensis. —
Dix-neuf rayons aiguillonnés et cinq rayons
articulés à la dorsale ; cinq rayons aiguil-
lonnés et sept rayons articulés à l'anale ; des
filamens aux rayons de la nageoire du dos ;
le sommet de la tête très-obtus ; la couleur
livide.
i4o HISTOIRE
QUATRE-VINGT-TROISIÈME ESFECE.
Le labre japonais, lahrus japonicus. —
Dix rayons aiguillonnés et onze rayons arti-
culés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés
et cinq rayons articulés à la nageoire de
l'anus ; des filamens aux rayons de la nageoire
du dos ; les opercules couverts d'écaillés
semblables à celles du corps ; des dents pe-
tites et aiguës aux mâchoires ; la couleur
jaune.
QUATRE- VINGT -QUATRlÈxUE ESPECE.
Le labre linéaire; labrus linearis. —
Vingt rayons aiguillonnés et un rayon arti-
culé à la nageoire du dos ; quinze rayons à
celle de l'anus; la dorsale très -longue; le
corps alongé : la tête comprimée ; la couleur
blanche ou blanchâtre.
quatre-vingt-cinquième espèce.
Le labre lunule ; labrus lunulatus. —
Neuf rayons aiguillonnés et onze rayons
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil-
lonnés et neuf rayons articulés à !a nageoire
de l'anus ; les écailles larges et striées eu
creux; les pectorales et la caudale arrondies;
la ligne latérale interrompue ; la couleur
générale d'un brun verdâtre , avec des
bandes transversales plus foncées; le plus
DES LABRES. ï4i4
souvent un croissant jaune et bordé de noir
sur le bord postérieur de chaque opercule ;
deux taches jaunes sur la membrane bran-
chiale qui est verte.
QUATRE-VINGT-SIXIÈME ESPECE.
Le labre varié; labrus variegatus. —~
Dix-sept rayons aiguillonnés et treize rayons
articulés à ia dorsale, trois rayons aiguil-
lonnés et douze rayons articulés à l'anale ;
les lèvres larges et doubles; la caudale un
peu arrondie ; le corps et la queue alongés;
la couleur générale rouge ; quatre raies lon-
gitudinales olivâtres et quatre autres bleues
de chaque côté du poisson; la dorsale bleue
à son origine , ensuite blanche , ensuite
rouge; ia caudale bleue en haut et jaune
en bas.
quatre-vingt-septième espèce.
Le labre maillé; labrus reticulatus. — «
Quinze rayons aiguillonnés et dix rayons
articulés à la nageoire du dos; trois rayons
aiguillonnés et neuf rayons articulés à celle
de l'anus ; l'ensemble du poisson comprimé
et ovale; la couleur verte avec un reseau
rouge; une tache noire sur chaque opercule
et sur la dorsale; des bandes et des filamens
rouges à la nageoire du dos.
142 HISTOIRE
QUATBE-VINGT-UUITIEME ESPECE.
Le labre tacheté ; labrus guttatus, —
Quinze rayons aiguillonnés et douze rayons
articulés à la dorsale; trois rayons aiguil-
lonnés et onze rayons articulés à l'anale ;
la couleur générale rougeâtre; un grand
nombre de points blancs disposés avec ordre;
des taches noires ; une tache au milieu de la
base de la caudale.
QUATRE-VINGT-NEUVIEME ESPECE.
Le labre cock ; labrus coquus. — La
caudale arrondie; la partie supérieure nuan-
cée de pourpre et de bleu foncé ; l'inférieure
d'un beau jaune.
QUATRE-VINGT-DIXIEME ESPECE.
Le labre canude ; labrus cinœdus. — -
Des rayons aiguillonnés à la dorsale qui
s'étend depuis la nuque jusqu'à la caudale;
la gueule petite ; les dents crénelées ou lobées;
la couleur générale jaune ; le dos d'un rouge
pourpre.
quatre-vingt-onzième espèce.
Le labre blanches-raies ; labrus albo
vittatus. — Neuf rayons aiguillonnés et onze
rayons articulés à la dorsale ; trois rayons
aiguillonnés et dix rayons articulés à l'anale;
De Jeve <7?l '.
l.LA GIRELLE .
i.IAME du $r&rzl.
Jiii/tmt j:
DES LABRES. nfi
une seule rangée de dents petites et aiguës
à chaque mâchoire ; les lèvres très-épaisses ;
le corps alongé; la couleur générale jau-
nâtre ; deux raies longitudinales blanches et
très-longues, et une troisième raie supérieure
semblable aux deux premières , mais plus
courte de chaque côté de ranimai ; la cau-
dale arrondie.
QUATRE - VINGT - DOUZIÈME ESPECE.
Le laere bleu; labrus cœruleus. — Dix-
sept rayons aiguillonnés et douze rayons
articulés à la nageoire du dos ; deux rayons
aiguillonnés et douze rayons articulés à la
nageoire de l'anus ; la couleur générale
bleue, avec des taches jaunes et des raies
bleuâtres ; une grande tache bleue sur le
devant de la dorsale ; les thoracines , l'anale
et la caudale bordées delà même couleur;
les dents de devant plus longues que les
autres.
quatre-vingt-treizième espèce.
Le labre rayé; labrus lineatus. — Dix-
sept rayons aiguillonnés et treize raj^ons
articulés à la dorsale ; trois raj^ons aiguillon-
nés et douze rayons articulés à l'anale ; les
dents de devant plus longues que les autres;
le museau long; la nuque un peu relevée
144 HISTOIRE
et convexe ; le corps a]ongé ; la caudale
arrondie,* le dos rougeâtre ; les côtés bleus;
la poitrine jaune ; le ventre d'un bleu pâle ;
quatre raies vertes et longitudinales de
chaque côté du poisson.
QUATRE-VINGT-QUATORZIÈME ESPECE.
Le labre ballan ; labrus ballan. —
Vingt rayons aiguillonnés et onze rayons
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil-
lonnes et neuf rayons articulés à l'anale; la
caudale arrondie; un sillon sur la tête ; une
petite cavité rayonnée sur chaque opercule ;
la couleur jaune avec des taches couleur
d'orange.
QUATRE- VINGT - QUINZIEME ESPECE.
Le labre bergylte; labrus bergylta.—
Vingt rayons aiguillonnés et douze rayons
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil-
lonnés et six rayons articulés à l'anale ; la
caudale arrondie; la tète alongée ; les écailles
grandes ; les derniers rayons de la dorsale et
de l'anale beaucoup plus longs que les autres ;
des taches sur les nageoires ; des raies brunes
et bleues disposées alternativement sur la
poitrine.
QUATRE-VINGT-SEIZIÈME ESPÈCE.
Le labre hassek ; labrus liasse k. —
Point
D E S L A B R E S. 145
Point de rayons aiguillonnés aux nageoires;
le corps très-alongé; la ligne latérale droite
ou presque droite ; une raie longitudinale
et mouchetée de noir de chaque côté de
ranimai.
QUATRE-VINGT-DIX-SEPTIÈME ESPECE.
Le labre aristé ; labrus aristatus. —
Trente-deux rayons à la dorsale; vingt-cinq
à l'anale ; le corps comprimé et ovale; les
écailles courtes et relevées chacune par deux
arêtes; les dents éloignées Tune de l'autre;
les deux de devant de la mâchoire inférieure
plus avancées que les autres.
quatre-vingt-dix-huitième espèce.
Le labre birayé; labrus bivittatus. —
Neuf rayons aiguillonnés et douze rayons
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillon-
nés et onze rayons articulés à l'anale ; toutes
les nageoires pointues, excepté celle de la
queue qui est arrondie; le dos rouge; les
côtés jaunes ; deux raies longitudinales et
brunes de chaque côté du poisson ; la su-
périeure placée sur l'œil; des taches jaunes
sur la caudale qui est violette; le ventre rou-
geâtre.
quatre - vingt - dix - neuvième espèce.
Le labre grandes -écailles ; labrus
Poiss. Tome IX. &
146 HISTOIRE
macrolepidotus. — Neiif rayons aiguillonnés
et treize rayons articulés à la nageoire du
dos ; trois rayons aiguillonnés et treize rayons
articulés à celle de l'anus ; les écailles grandes
et lisses ; les mâchoires aussi avancées l'une
que l'autre; la tète courte et comprimée;
deux demi -cercles de pores muqueux au
dessous des yeux; la caudale arrondie; la
couleur générale jaune.
CENTIÈME ESPÈCE.
Le labre tête - bleue ; labrus cyanoce-
phalus. — Neuf rayons aiguillonnés et onze
rayons articulés à la nageoire du dos; deux
rayons aiguillonnés et douze rayons arti-
culés à celle de l'anus ; la caudale arrondie ;
la ligne latérale interrompue ; les écailles
grandes , rondes et minces ; les opercules
terminés en pointe du côté de la queue; 1@
dos bleu ; les côtés argentés ; la tête bleue.
CENT UNIÈME ESPÈCE.
Le labre a gouttes ; labrus guttulatus.
— Point de rayons aiguillonnés; dix-neuf
rayons à la dorsale , neuf à l'anale ; la cau-
dale arrondie ; les écailles dures et couvertes
d'une membrane ; le dos brun ; les côtés
bleus ; le dessous blanchâtre ; la tête bleue;
des taches argentées sur la tête , les côtés et
DES LABRES. 147
Fanale; des taches jaunes sur la nageoire dri
dos.
CENT DEUXIÈME ESPECE.
1_jE labre boisé ; luBrus tesseUatus, — -
Dix-sept rayons aiguillonnés et onze rayons
articulés à la dorsale; trois rayons aiguil-
lonnés et neuf rayons articulés à là na-
geoire de l'anus; ia tête et les opercules
presque entièrement dénués d écailles sem-
blables à celles du dos, excepté dans une
petite place auprès des yeux; les deux mâ-
choires également avancées; plusieurs pores
niuqueux au dessous des narines ; quatre
rayons à la membrane branchiale qui est
étroite ; les écailles petites et molles ; le corps
alongé ; la caudale arrondie; le dos violet;
les côtés argentés ; des taches imitant des
compartimens de boiserie.
cent troisième espèce.
Le labre cinq-taches; labrus quinque-
maculatus. — Quinze rayons aiguillonnés et
dix rayons articulés à la dorsale; trois rayons
aiguillonnés et neuf rayons articulés à l'anale;
la tête garnie d'écaillés semblables à celles
du dos; un demi-cercle de pores muqueux
au dessous de chaque narine; la couleur
générale d'un jaune mêlé de violet \ une
K 2
148 HISTOIRE
tache sur le nez; une tache sur l'opercule;
deux taches sur la dorsale, et une cinquième
sur la nageoire de l'anus.
CENT QUATRIÈME ESPECE.
Le labre microlèpidote; labrus micro-
lepidotus. — Dix -sept rayons aiguillonnés
et treize rayons articulés à la nageoire du
dos ; trois rayons aiguillonnés et dix rayons
articulés à la nageoire de l'anus ; les oper-
cules garnis d'écaillés semblables à celles du
dos; les écailles très-petites; la partie supé-
rieure de l'animal d'un jaune brun et sans
tache ; l'inférieure argentée ; la caudale
arrondie.
cent cinquième espèce.
JiE labre vieille ; labrus vetula. —
Seize rayons aiguillonnés et treize rayons
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil-
lonnés et onze rayons articulés à l'anale;
six rayons à la membrane branchiale ; le
museau dénué d'écaillés semblables à celles
du dos; de peîites écailles sur la caudale
qui est arrondie; la tête rougeâtre; le dos'
couleur de plomb ; les côtés jaunes et tachés;
les thoracines, l'anale et la caudale bleuâtres
et bordées de noir ; des taches arrondies et
petites sur l'anale , la caudale et la dorsale.
DES LABRES. 149
CENT SIXIÈME ESPÈCE.
Le labre karut ; lahrus caruita, —
Onze rayons aiguillonnés et vingt - neuf
rayons articules à la dorsale qui présente
deux parties très -distinctes ; toute la tête
couverte d'écaillés semblables à celles du
dos ; la caudale arrondie ; la partie supé-
rieure du museau plus avancée que l'in-
férieure.
CENT SEPTIÈME ESPÈCE.
Le labre anèi ; lahrus aneus. — Neuf
rayons aiguillonnés et vingt-quatre rayons?
articulés à la dorsale qui présente deux par-
ties très - distinctes ; toute la tête couverte
d'écaillés semblables à celles du dos ; la
caudale arrondie ; la mâchoire inférieure
plus avancée que la supérieure.
CENT HUITIÈME ESPÈCE.
Le larré ceinture; labrus cingulum.—
Neuf rayons aiguillonnés et treize rayons
articulés à la nageoire du dos ; seize rayons
à celle de l'anus ; les deux dents de devant
de chaque mâchoire plus grandes que les
autres ; le museau pointu ; la partie anté-
rieure de l'animal livide, la postérieure
brune ; ces deux portions séparées par une
bande ou ceinture blanchâtre ; des taches
K 5
i5o HISTOIRE
petites, lenticulaires et d'un noir pourpré
sur la tête , la dorsale, l'anale et la caudale
qui est arrondie.
CENT NEUVIÈME ESPECE.
Le labre digr<imme; lahrus digramma.
•— Onze rayons aiguillonnés et huit rayons
articulés à ia nageoire du dos ; un rayon
aiguillonne ei dix rayons articulés à celle
de l'anus; la mâchoire inférieure un peu
plus avancée que la supérieure; les deux
dents de devant plus grandes que les autres;
deux lignes latérales; la supérieure se ter-
minant un peu au delà de la dorsale et s'y
réunissant à la lalérale opposée ; l'inférieure
commençant à peu près au dessous du mi-
lieu de la dorsale et allant à la caudale qui
est arrondie.
CENT DIXIÈME ESPECE.
Le labre hololépidote ; labrus holo-
lepidotus. — Onze rayons aiguillonnés et
vingt -sept rayons articulés à la dorsale;
deux rayons aiguillonnés et dix rayons ar-
ticulés à l'anale; les dents de la mâchoire
inférieure à peu près égales; la tête et les
opercules garnis d'écaillés semblables à celles
du dos; chaque opercule terminé en pointe;
la caudale très-arrondie.
DES LABRES. i5x
CENT ONZIÈME ESPÈCE.
Le labre TiENioURE; labrus tœniourusi
— Vingt rayons à la nageoire du dos; trois
rayons aiguillonnés et onze rayons articulés
à la nageoire de l'anus ; les dents des deux
mâchoires grandes et séparées ; la tète et
les opercules dénués d'écaillés semblables
à celles du dos ; les écailles grandes et bor-
dées d'une couleur foncée; point de ligné
latérale facilement visible; une bande trans-
versale à la base de la caudale, qui est ar-
rondie.
CENT DOUZIÈME ESPECE.
Le labre parterre; labrus hortulanus.
— Cinq rayons aiguillonnés et quinze rayons
articulés à la dorsale, qui est basse; deux
rayons aiguillonnés et onze rayons articulés
à l'anale ; le museau avancé ; les dents de
la mâchoire supérieure presque horisôntales ;
deux lignes latérales se réunissant en une
vers le miiieu de la nageoire du dos; la
caudale arrondie ; des taches sur la tête et
les opercules , qui sont dénués d'écaillés
semblables à celles du dos; une ou deux
taches à côté de chaque rayon de la dorsale
et de l'anale; la surface du corps et de la
K 4
i52 HISTOIRE
queue, divisée par des raies obliques , eii
losanges dont le miiieu présente une tache»
CENT TREIZIÈME ESPECE.
Le labre sparoïde ; lahrus sparoïdes-
— Dix rayons aiguillonnés et douze rayons
articulés à la dorsale ; dix rayons aiguil-
lonnés et seize rayons articulés à l'anale ,
qui est très - grande ; la hauteur du corps
égale , ou à peu près , à la longueur du
corps et de la queue pris ensemble ; une
concavité au dessus des yeux ; la mâchoire
inférieure plus avancée que la supérieure;
la tête et les opercules garnis d'écaiiks sem-
blables à celles du. dos; la caudale arrondie;
(\es taches irrégulières, ou en croissant, ou
en larmes , répandues sans ordre , sur chaque
côté de ranimai.
CENT QUATORZIÈME ESPÈCE.
Le labre léopard ; lahrus leopardus.
— Neuf rayons aiguillonnés et quatorze
rayons articulés à la nageoire du dos; deux
rayons aiguillonnés et dix rayons articulés
à la nageoire de l'anus; l'ouverture de la
bouche assez grande ; les deux dents de
devant de chaque mâchoire plus grandes
que les autres ; deux pièces à chaque oper-
cule; la caudale et les pectorales arrondies?.
DES LABRES. i55
les rayons aiguillonnés de la dorsale plus
hauts que la membrane; point d'écaillés fa-
cilement visibles; une raie noire s'étendant
depuis l'œil jusqu'à la pointe postérieure de
l'opercule; une bande très - foncée placée
sur la caudale ; des taches composées de
taches plus petites, et répandues sur la
tète ? le corps, la queue, la dorsale et l'a-
nale , de manière à imiter les couleurs du
léopard.
CENT QUINZIÈME ESPECE.
Le labre malaptéronote ; labrus ma-
lapteronotus. — Vingt - un rayons articulés
à la nageoire du dos ; treize rayons à celle
de l'anus; la mâchoire inférieure un peu
plus avancée que la supérieure; les dents
de devant de la mâchoire inférieure incli-
nées en avant ; la tête et les opercules
dénués d'écaillés semblables à celles du dos;
une tache foncée sur la pointe postérieure
de l'opercule ; la ligne latérale fléchie en
en bas, en formant ensuite un angle, pour
se diriger vers la caudale, qui est arrondie;
trois bandes blanchâtres de chaque côté du
poisson.
cent seizième espèce.
Le labre diane ; labrus diana. — Douze
i54 HISTOIRE
rayons aiguillonnés et dix rayons articulés
à la dorsale; deux rayons aiguillonnés et
treize raypns articulés à la nageoire de Ta-
mis ; la nageoire dorsale présentant trois
portions distinctes ; la caudale arrondie ; la
tète et [es opercules dénués d'écaillés sem-
blables à celles du dos ; quatre grandes
dents au bout de la mâchoire supérieure;
deux grandes dents au bout de la mâchoire
inférieure; une dent grande et tournée en
avant , à chaque coin de l'ouverture de la
bouche ; un petit croissant d'une couleur
foncée sur chaque écaille.
CENT DIX- SEPTIÈME ESPÈCE.
Le labre macrodonte ; lahrus macro~
doutas. — Treize rayons aiguillonnés et huit
rayons articulés à la nageoire du dos; trois
rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés
à la nageoire de l'anus; la caudale arrondie;
les derniers rayons de la dorsale et de Fa-
nale plus longs que les premiers; les écailles
assez grandes ; la partie postérieure de la
tête relevée; quatre denîs fortes et crochues
à l'extrémité de chaque mâchoire; une
dent forte, crochue, et tournée en avant,
auprès de chaque coin de l'ouvertuie de
la bouche.
DES LABRES. i-5B
CENT DIX-HUITIÈME ESPECE.
Le labre neustrien; labrus Neustriœ.
— Vingt rayons aiguillonnés et onze rayons
articules à la nageoire du dos; trois rayons
aigailionnés et sept rayons articulés à celle
de 1 anus; sept rayons à la membrane bran-
chiale ; la caudale arrondie ; les dents égales ,
fortes et séparées Tune de l'autre ; le dos
marbré d'aurore, de brun et de verdâtre;
les côtes marbrés d'aurore , de brun et de
blanc.
cent dix-neuvième espèce.
Le labre calops; labrus calops.- — Douze
rayons aiguillonnés et huit rayons articulés
à la dorsale; treize rayons à l'anale; le
premier et le dernier des rayons de la na-
geoire de l'anus articulés ; l'œil très-grand
et très-brillant; la ligne latérale droite; les
écailles fortes et larges; la tète dénuée d'é-
cailies semblables à celles du dos ; une tache
giande et brune au delà, mais auprès de
chaque nageoire pectorale.
cent vingtième espèce.
Le labre ensanglante; labrus cruen-
tatus. — Neuf rayons aiguillonnés et quinze
rayons articulés à la nageoire du. dos; les
dents courtes, égales et séparées l'une de
i56 HISTOIRE
l'autre ; la mâchoire inférieure plus avancée
que la supérieure; l'œil très-grand; la ligne
latérale très-voisine du dos ; la hauteur de
l'extrémité de la queue très -inférieure à
celle de sa partie antérieure ; la caudale
arrondie; la couleur générale argentée, avec
des taches très-grandes, irrégulières, et cou-
leur de sang.
CENT VINGT- UNIÈME ESPECE.
Le labre perruche; labrus psittaculus.
— - Dix - huit rayons à la dorsale , qui est
très-basse, et à peu près de la même hauteur
dans toute sa longueur; l'ouverture de la
bouche très - petite ; les deux mâchoires
presques égales; le corps alongé; la caudale
arrondie; la couleur générale verte; trois
raies longitudinales et rouges de chaque
coté de l'animal ; une raie rouge et longi-
tudinale sur la dorsale, qui est jaune; une
bande noire sur chaque œil; une bande
ronge et bordée de bleu , de l'œil à l'origine
de la dorsale , et sur le bord postérieur de
chacune des deux pièces de l'opercule.
CENT VINGT-DEUXIÈME ESPECE.
Le labre keslïk ; labrus keslik. — Huit
rayons aiguillonnés et treize rayons articulés
à la nageoire du dos; trois rayons aiguil-;
DES LABRES. i57
lonnés et douze rayons articulés à la na-
geoire de l'anus ; la caudale rectihigne; l'o-
percule terminé par une prolongation ar-
rondie à son extrémité ; la ligne longitudinale
qui termine le dos , droite, ou presque droite ;
des raies longitudinales jaunâtres, et souvent
festonnées ; une tache bleue auprès de la
base de chaque pectorale.
CENT VINGT-TROISIÈME ESPECE.
Le laere comere ; labrus comber. —
Vingt rayons aiguillonnés et onze rayons
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil-
lonnés et quatre rayons articulés à l'anale;
la caudale lancéolée ; l'opercule terminé
par une prolongation arrondie à son ex-
trémité ; le dos rouge 5 une raie longitudi-
nale et argentée de chaque côté de l'a-
nimal.
TROISIÈME SOUS-GENRE.
La nageoire de la queue divisée en
trois lobes.
CENT VINGT-QUATRIÈME ESPECE.
Le laere brasilien ; labrus brasiliensis.
*— Neuf rayons aiguillonnés et quatorze
rayons articulés à la nageoire du dos ; trois
rayons aiguillonnés et vingt -deux rayons
i58 HISTOIRE
articulés à la nageoire de Fanas; le premier
et le dernier rayon de Ja caudale prolongés
en arrière ; deux dents recourbées et plus
longues que les autres à la mâchoire su-
périeure; quatre dénis semblables à la mâ-
choire inférieure ; deux ou trois lignes
longitudinales à la dor&ale et à l'anale.
CENT VINGT-CINQUIÈME ESPECE.
Le labre verd ; lahrus viridis. — Huit
rayons aiguillonnés et douze rayons arti-
culés à la dorsale ; treize rayons à l'anale ;
le premier et le dernier rayon de la cau-
dale très - prolongés en arrière ; les deux
dents de devant de chaque mâchoire plus
longues que les autres ; les écailles vertes
et bordées de jaune; presque toutes les
nageoires jaunes, et le plus souvent bordées
ou rayées de verd.
CENT VINGT-SIXIÈME ESPECE.
Le labre trilobé ; labrus trilobatus, — •
Vingt- neuf rayons à la nageoire du dos;
dix- sept à celle de l'anus; la dorsale longue
et basse ; les dents grandes, fortes, et presque
égales les unes aux autres; la tête et les
opercules dénués d'écaillés semblables à celles
du dos ; la ligne latérale ramifiée , droite ,
DES LABRES. iSj
fléchie ensuite vers le bas , et enfin droite
jusqu'à la caudale; des taches nuageuses.
CENT VINGT-SEPTIÈME ESPECE.
Le labre deux-croissans ; labrus bi-
lunulatus. — Treize rayons aiguillonnés et
treize rayons articulés à la dorsale , qui
présente deux portions distinctes ; la tête
dénuée d'écaillés semblables à celles du dos;
quatre grandes denfs à chaque mâchoire;
la mâchoire inférieure un peu plus avancée
que la supérieure ; une petite tache sur un
grand nombre d'écaillés; une grande tache
de chaque côté de l'animal, auprès de l'ex-
trémité de la dorsale.
CENT VINGT-HUITIÈME ESPECE.'
Le labre hébraïque; labrus hebraïcusl
— Vingt- un rayons articulés à la nageoire
du dos ; treize rayons à la nageoire de l'a-
nus; des raies imitant des caractères hé-
braïques ou orientaux , sur la té e et les
opercules , qui sont dénués d'écaillés sem-
blables à celles du dos; une petite tache à
la base d'un très-grand nombre d'écaillés ;
les pectorales d'une couleur très -claire ou
très -vive, ainsi qu'une bande transversale
située auprès de chaque opercule.
i6o HISTOIRE
CENT VINGT-NEUVIÈME ESPECE.
Le labre large-raie \ labrus latopittatus.
— Quarante-deux rayons presque tous ar-
ticulés à la dorsale ; quarante - un rayons
articulés à l'anale; la dorsale et l'anale
très-longues ; le corps alongé ; la tête très-
alongée, et dénuée, ainsi que les opercules,
d'écaillés semblables à celles du dos; un
grand nombre de dents très-petites et égales ;
une raie longitudinale sur la base de la na-
geoire du dos; une raie longitudinale, large
et droite , depuis la base de chaque pecto-
rale jusqu'à la caudale.
CENT TRENTIÈME ESPECE.
Le labre annele; labrus annulatus. —
Vingt-un rayons à la nageoire du dos; quinze
rayons à celles de l'anus ; les dents petites
et égales; l'opercule terminé un peu en
pointe ; les écailles très - difficiles à voir ;
dix-neuf bandes transversales, étroites, ré-
gulières , et placées de chaque côté du
poisson, de manière à se réunir avec les
bandes analogues du côté opposé. » ce
LES
DÈS LABRES. iSï
LES LABRES,
» « Lja Nature n'a accordé aux labres nî
la grandeur, ni la force , ni la puissance...;
mais ils ont reçu des proportions agréables,
des mouvemens agiles , des rames rapides ;
mais toutes les couleurs de Tare céleste leur
ont été données pour leur parure. Les
nuances les plus variées, les tons les plus
vifs , leur ont été prodigués. Le feu du
diamant, du rubis, de la topaze , de l'eme-
raude , du saphir, de l'améthyste, du grenat
scintille sur leurs écailles polies; il brille
sur leur surface en gouttes 9 en croissans,
en raies, en bandes, en anneaux, en cein-
tures, en zones, en ondes; il se mêle à
l'éclat de For et de l'argent qui y res-
plendit sur de grandes places, ou il relève
les reflets plus doux, les teintes obscures,
les aires pâles, et pour ainsi dire décolo-
rées Un présent bien plus
précieux a été fait par la bienfaisante Na-
ture à ces animaux dont la splendeur et
l'élégance plaisent aux yeux Ils ont plus
que de 1 éclat , ils ont le repos ; l'homme du
Foiss. Tomjs IX. L
i62 HISTOIRE
moins ne leur déclare presque jamais la
guerre; et si ieur asyle , où ils ont si peu
souvent à craindre les filets ou les lignes
des pêcheurs , est quelquefois troublé par-
la tempête, ils peuvent facilement échapper
à l'agitation des vagues , et aller chercher
dans d'autres plages des eaux plus tran-
quilles et un séjour plus paisible. Tous les
climats peuvent en effet leur convenir. 11
n'est aucune partie du globe où on ne
trouve une ou plusieurs espèces de labres;
ils vivent dans les eaux douces des rivières
du Nord , et dans les fleuves voisins de
Féquateur et des tropiques. On les rencontre
auprès des glaces amoncelées de la Norvège
ou du Groenland , et auprès des rivages
brûlans de Surinam ou des Indes orientales;
dans la haute mer, et à une pelite distance
des embouchures des rivières ; non loin de
la Caroline, et dans les eaux qui baignent
la Chine et le Japon ; dans le grand Océan,
et dans les mers intérieures, la Méditerranée,
le golfe de Syrie, l'Adriatique, la Propon-
tide , le Pont-Euxin , l'Arabique; dans la
rner si souvent courroucée d'Ecosse, et dans
celle que les ouragans soulèvent contre
les promontoires austraux de l'Asie et de
l'Afrique.
DES LABRES. iB3
De celte dissémination de ces animaux
sur le globe , de cette diversité de leurs sé-
jours , de cette analogie de tant de climats
differeiis avec leur bien-être, il résulte une
vérité très- importante pour le naturaliste,
et que nous avons déjà plusieurs fois indi-
quée : c'est que les oppositions d'un climat
à un autre sout presque nulles pour les
habitans des eaux; que l'influence de l'at-
mosphère s'arrête , pour ainsi dire , à la
surface des mers ; qu'à une très- petite dis-
tance de cette même surface et des rivages
qui contiennent les ondes , ^intérieur de
l'Océan présente à peu près dans toutes les
saisons et sous tous les dégrés d'élévation
du pôle une température presque uniforme,
dans laquelle les poissons plongent à volonté
et vont chercher, toutes les fois qu'ils le
désirent , ce qu'on pourroit appeler leur
printems éternel ; qu'ils peuveut , dans cet
abri plus ou moins écarté et séparé de l'in-
constante atmosphère, braver et les ardeurs
du soleil des tropiques, et le froid rigoureux
qui règne autour des montagnes congelées
et entassées sur les océans polaires ,* qu'il
est possible que les animaux marins aient
des retraites tempérées au dessous même
de ces amas énormes de monts de glace
L 2
m HISTOIRE
floltans ou immobiles ; et que les grande^
diversités que les mers et les fleuves pré-
sentent relativement aux besoins des pois-
sons , consistent principalement dans le
défaut ou l'abondance d'une nourriture
nécessaire , dans ia convenance du fond ,
et dans les qualités de l'eau salée ou douce ,
trouble ou limpide , pesanle ou légère ,
privée de mouvement ou courante, presque
toujours paisible ou fréquemment boule-
versée par d'horribles tempêtes.
Il ne faut pas conclure néanmoins de ce
que nous venons de dire, que toutes les
espèces de labres aient absolument la même
organisation : les unes ont le dos élevé , et
une hauteur remarquable relativement à
leur longueur, pendant que d'autres, dont
3e corps et la queue sont très-alongés, pré-
sentent clans cette même queue une rame
plus longue, plus étendue en surface, plus
susceptible de mouvemens alternatifs et
précipités. La longueur, la largeur et la
figure des nageoires offrent aussi de grandes
différences, lorsqu'on les considère dans di-
verses espèces de labres. D'ailleurs plusieurs
de ces poissons ont les yeux beaucoup plus
gros que ceux de leurs congénères, et con-
formés de manière à leur donner une vu^
DES LABRES. i65
plus fine , ou plus forte ; ou plus délicate*
et plus exposée à être altérée par la vive
lumière des régions polaires, ou par les
rayons plus éblouis ans encore que le soleil
répand dans les contrées voisines des tro-
piques. De plus . la forme , les dimensions -,
le nombre et la disposition des dénis varient
beaucoup dans les labres , suivant leurs
différentes espèces. Ceux-ci ont des dents
très - grandes , et ceux-là des dents très-
petites ; dans quelques espèces ces armes
sont égales entre elles . et dans d'autres très-
inégale- ; et enfin , loi squ'on examine succes-
sivement tous les labres .déjà connus , on
voit ces mêmes dents tantôt presque droites
et tantôt très-crochues, souvent implantées
perpendiculairement dans les os des mâ-
choires, et souvent inclinées dans un sens
très- oblique, il n'est donc pas surprenant
qu'il y ait aussi de la diversité dans les ali-
niens des différentes espèces que nous allons
décrire rapidement ; et voilà pourquoi,
tandis que la plupart des labres se nour-
rissent d'œufs , de vers , de mollusques y
d'insectes marins, de poissons très -jeunes
ou très-petits, quelques uns de ces osseux»
et particulièrement le lancoïde, qui vit dans
la. mei -Britannique, préfèrent des crustacés
L 3
i66 HISTOIRE
ou des animaux à coquille, dont ils peuvent
briser la croûte , ou concasser j'écaille.
Au reste, si les naturalistes qui nous ont
précédés ont bien observé les couleurs et
les formes d'un assez grand nombre de ^é-
ritables labres , ils se sont peu attachés à
conuoitre leurs habitudes générales, qui ne
présentant rien de différent de la manière
de vivre de plusieurs genres de thoracins
osseux, n'ont piqué leur curiosité par aucun
phénomène particulier et remarquable. Nous
n'avons donc pu tirer, de la diversité des
mœurs de ces poissons, qu'un petit nombre
d'indications pour parvenir à distinguer les
espèces auxquelles ils appartiennent. Mais,
en combinant les traits de la conformation
extérieure avec les tons et les distributions
des couleurs , nous avons obienu des ca-
ractères spécifiques d'autant plus propres à
faire éviter toute équivoque, que la nuance
et sur- tout les dispositions de ces mêmes
couleurs m'ont paru constantes dans les
diverses espèces de labres , malgré les diffé-
rences d'âge, de sexe et de pays natal, que
les individus m'ont présentées dans les nom-
breux examens que j'ai été à portée (.ren
faite; et c'est ainsi que nous avons pu com-
poser un tableau sur lequel on distinguera
DES LABRES. 167
sans peine les signes caractéristiques des
cent trente espèces de véritables labres que
l'on devra compter d'après les recherches
que j'ai eu le bonheur de faire » a.
LE LABRE HÉPATE (1).
PREMIÈRE ESPÈCE.
» « L'on trouve ce poisson dans la Médi-
terranée , et dans quelques rivières qui
portent leurs eaux au fond de l'Adriatique;
son museau est pointu; son palais montre
un espace triangulaire hérissé d'aspérités ,
et ses mâchoires sont garnies de petites
dents. )) «
(1) »a Labrus hepatus.
Labre hépale. Daubenton et Haliy, Encycl. mélh.
— Idem. Bonaterre, planches de l'Encycl. mélh. »«
Labrus maxillâ inferiore longiore , lineis utrinque
transversîs ni gris. . . . labrus hepatus. Lin. Syst. nat,
edit. Gmel. gen. 166, sp.4«
Labrus maxillâ inferiore longiore , caudâ bifurrâ ,
lineis utrinque transversis nigris. Artedi, Gen. pisc.
gen. 27 , sp. 8. — Syn. pag. 55 , n° 2.
On le nomme sacheto à Venise et sur les bords de
la mer Adriatique.
L 4
1G8 HISTOIRE
Ajoutons que Pouverture do la bouche
de ce poisson paroi t grande en proportion
du volume de sa tète et de sou corps; que
la mâchoire inférieure est plus alongée que
la supérieure y que les écailles sont fort
minces ; que l'iris de l'œil est argenté ; que
des bandes noirâtres entourent le corps, et
qu'une tache noire marque à peu près
le milieu de la longueur de la nageoire
dorsale (i).
(i) )>« i5 rayons à chaque pectorale.
l rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
5 rayons aiguillonnés et 6 rayons articulés 4
la nageoire de l'anus. »«;
DES LABRES. 169
LE LABRE MOUCHE (1).
SECONDE ESPÈCE.
\J n trouve la mouche dans Jes mers de
l'Asie et particulièrement dans le grand
golfe de l'Inde ; sa forme représente à peu
près un paraléllograme alongé ; sa nageoire
dorsale se prolonge, à son sommet , en une
sorte de filament , et celle de la queue est
échancrée (2). il présente de peiites taches
noires sur le derrière de la tète , une tache
brune vers l'extrémité de chaque opercule,
et dix bandes transversales brunes sur le
corps (3).
(1) »<c Le labre opercule ; labrus opcrculatus. Am?rn.
acadcin. 4, pag. :>48-
Labre mouche. Daubenlon et Haiiy, Encycl. méth.
— Idem. Bonatcrre, planches de l'JEncycl. méth. »«
Labrus corpore fasciis décent, macula que opercule—
rum fuscis labrus operculaius. Lin. Syst. bat.
edil. Gmelj gen. \&\ , sp. 7.
Labrus caudâ bifid.â , corpore fasciis decem macu-
laque aperçut 'or uni fuscis . . . lab\ us opercularis. Arled.
Gen. pisc. gen. 27, additament. n° i5.
(2) »t( ifi. rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné cl 5 rayons articules à
chaque tlioracine.
i5 rayons aiguillonnés et i5 rayons articulés à
ïa nageoire de l'anus.
ï6 rayons à celle de ia queue. »«
(5) Lin. Amïçnit. loco suprà citato*
170 HISTOIRE
LE LABRE AURITE (i).
TROISIÈME ESPÈCE.
»« 1_/est dans les eaux douces ou dans
les eaux salées de l'Amérique septentrionale
que vit l'aurite » «. Il est particulièrement
remarquable par la forme des opercules de
ses ouïes , lesquelles se prolongent en une
longue membrane noire et arrondie à son
extrémité , ce qui leur donne Fapparence
de nageoires (2). Les yeux ont leur iris de
couleur jaune.
(1) » u Labrus auritus.
Labre aurite. Duubenton et Haiiy, Encycl. mcth.
— Idem. Bonaterre, planches «le l'Encycl. méth. »<c
Labrus operculis branchiarum pinniformibus
labrus auritus. Lin.Syst. nat. edit. Gmel. g. i66, sp .9.
Labrus caudâ bifidâ ; operculis branchiarum pinni-
formibus. . . labrus auritus. Artedi, G en. pi se. gen. 27,
additament. n° i5.
(2) »<( 10 rayons aiguillonnés et 11 rayons articu-
lés à la nageoire dorsale.
i5 rayons à chacune des pectorales.
6 rayons à chacune des thoracines.
3 rayons aiguillonnés et 10 rayons articulés à
l'anale.
17 rayons à la caudale. »<c
DES LABRES. 171
LE LABRE FAUCHEUR (.).
QUATRIÈME ESPECE.
JL) E même que l'aurite, ce labre vit clans
les rivières et les lacs de l'Amérique sep-
tentrionale , aussi bien que dans la nier qui
baigne les cotes de cette contrée. 11 a le
corps aussi large que la brème, les dents
aiguës , la couleur argentée , les nageoires
du ventre petites et les cinq premiers rayons
articulés des nageoires du dos et de l'anus
prolongés de manière à donner à ces na-
geoires la forme d'une faux ; d'où est venu
le nom de faucheur imposé au poisson (2).
(1) ))« Labrus falcatus.
Labre faucheur. Daubent on et Haûy , Encyc. métb.
— Idem. Bonaterrc, planches de l'Encycl. mélb. »<c
Labrus pinnâ dorsali analique radiis quinque pri-
mis hier mil) us fa Ica ta . . . . labrus falcatus. Lin. S}'st.
nat. edit. G m cl. gen. 166, sp. 10. — Artedi, Gen. pisc
gen. 27 , additakneht. n° 19.
(2) »<( 20 rayons articulés à la nageoire dorsale.
17 rayons à chacune des pcclorales.
5 rayons à chacune des thoracines.
5 rayons aiguillonnés et 17 rayons articulés à
l'anale.
20 rayons à la caudale. »«
173 HISTOIRE
LE LABRE OYENE (i).
CINQUIÈME ESPÈCE.
XjA mer ronge nourrit l'oyène. ForskœJ
la trouvé à Suez et à Dsjedda ; il se lient
sur les fonrls sablonneux, et si quelque bruit
ou quelque agitation subite de l'eau viennent
à l'épouvanter, il s'enfonce dans le sable,
s'y couche sur le côté et évité, par cette
ruse , les filets des pécheurs; le danger passé a
il sort de sa retraite.
Ses dents sont très-nombreuses, mais en
même tems très-courtes ; ses mâchoires ont
une longueur égale,- sa lèvre supérieure est
rélractile, son dos en arc, son ventre droit
et son corps oblong. La ligne latérale s'é-
tend près du dos et passe au milieu de la
queue sans faire d'inflexion. Les écailles
■ .
(i) »« Labrus oyena%
Labre oyène. Bonal. planches de l'Encyc. nié th. »<c
Le labre oyène. En arabe , abou oye.na.
Labrus corpore argenteo ; radlis dorsalibus i — 5.
subinermibus. . , labrus oyena. Forskœl , Fauji. segvpt.
arab. pag. 55 , n° 9. — Lin,. Syst. nat. edil. Grnek
gen. 166 , sp. 48. — Artedi , Gen. pisc. gen. 27 r addi-
xnent. n° n.
DES LABRES. iyS
iknil larges, arrondies sur leurs bords, et
leur surface présente des traits élevés qui,
partant de la circonférence, aboutissent au
même point ; il y a aussi des écailles sur
la partie antérieure des opercules des ouïes.
Les deux lobes de la nageoire de la queue
imitent un fer de lance (1)»
Une belle couleur argentée est répandue
sur le poisson entier, à l'exception de ses
nageoires teintes en verd de mer, et d'un
liseré noir à l'angle antérieur de la nageoire
du dos.
Forskœl a vu dans les mêmes eaux de
la mer Rouge un autre labre, qui réunit
les attributs et les habitudes de l'oyéne,
mais qui en diffère par des raies rougis et
non continues. Ce n'e;t peul-êïte qu'une
varié! é cfâge ou de sexe ; cependant ies
arabes le distinguent par un nom particu-
lier, celui de gasa (2).
(1) » « k"> rayo.'is à chacune des pectorales.
9 rayons aiguillonnés et 10 articulés à la na-
geoire du des.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacune des tnoracinès.
5 rayons aiguillonnés et 7 rayons articulés à
l'anale.
16 rayons à la caudale. »<c
(2) Forskoel, loco suprà citato.
i74 HISTOIRE
LE LABRE SAGITTAIRE (i).
SIXIÈME ESPÈCE.
Celui-ci se trouve, avec la mouche,
dans les mers de l'Asie. 11 a la mâchoire
inférieure plus longue que la supérieure ,
la nageoire du dos placée loin de la tète ,
une membrane qui unit les nageoires tho-
racines , des nuances d'un jaune doré et
cinq bandes transversales sur le corps (2) (5).
(1) »« Labrus jaculalrix.
Sciène sagittaire. Bonatene , planches de l'Eiiçjç}.
méthodique. — Trans. philos, vol- LV1 , pag. 187. »«
(2) »<c 4 rayons aiguillonnés et 11 rayons articulés
à la nageoire dorsale.
12 rayons à chacune des pectorales.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacune des thoracines.
5 rayons aiguillonnés et i5 rayons articulés
à l'anale.
17 rayons à la caudale. »«
(5) Trans. philos, loco citato.
DES LABRES, 175
LE LABRE CAPPA (1).
SEPTIÈME ESPÈCE.
On trouve cette espèce dans la Méditer-
ranée. Un double rang d'écaillés se remarque
sur les cô(és de sa tête. Ses yeux sont grands,
son corps se dessine en ovale, sa nageoire
de la queue est échancrée , et la base de sa
nageoire dorsale e^t placée dans une sorte
de sillon , où elle reste cachée , lorsque le
poisson la replie en arrière (2).
(1) »« Lab rus cappa. Mus. Adolph. Frid. 2 , p. 81.*
Scierie daine. Bonaterre , planches de l'Eue, méth.
? — Idem. Diuhenfon et Haiiy , Encycl. méthod. »<c
Sciœna cnpitis lateribus .squamarum ordine du-
plici sciœna cappa. Lin. Syst. nat. edit. Gmel.
gen. 167 , sp. 1. — Artedi , Gen. pisc. gen. 29 , addi-
tamenl. n° 1 5.
(2) »« 16* rayons à chacune des pectorales.
1 rayun aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacune des thoiacines.
5 rayons aiguillonnés et 10 rayons articulés
à l'anale.
ij rayons à la caudale. »«
i7r» HISTOIRE
LE LABRE LÉPISME (1).
HUITIÈME ESPÈCE.
\J n ne connaît point les mers où vit le
lépisme, et ion ne sait sur son sujet que le
peu que Liniiceus nous en a appris. Deux
lames écailieUses garnissent de part et d'autre
la base de la nageoire dorsale de ce labre
et forment nne sorte de gouttière dans la-
quelle il peut coucher et cacher cette na-
geoire (2).
(1) »« Labrus lêpîsma»
Sciène lépisme. Bonat. planches de l'Encycl. métîi,
■ — Idem. Danljv:n1on ei Hatty , Enc}rc!. rnéthod. )mc
Sciœna pinnâ dorsali intra duo foLia scjuamect
recondeadû .... sciœwi lepUma. Lin. SvsL uai. edit.
* «
Gmel. gcn. 167 , sp. 2 — Artedi , G en. pisc i>en. 29 ,
additament. n° 5. — Nota. YV'aibaiim ajoute, avec
ton le raison , que le défaut de bonne description
rend, encore cette espèce fort douteuse.
(2) » « 10 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés
à la nageoire du dos.
1 1 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacun des tboracines.
5 rayons aiguillonnés et 16 rayons articulés
à l'anale.
i5 rayons à la caudale. »«
LU
DES LABRES, 177
LE LABRE UNIMACULÉ (1).
NEUVIÈME ESPÈCE.
Une tache brune vers le milieu de chaque
côté du corps de ce poisson lui a fait donner
par Linnreus la dénomination spécifique
d'ummaculé (unimaculatus). » ce II a quatre
dents à la mâchoire d'en haut, et six dents
un peu grandes, ainsi que quelques autres
plus petites, à la mâchoire d'en bas (2). » ce
On le trouve dans la mer Méditerranée.
(1) »« Labrus unlmaculatus.
Sciène mouche. Bonat. planches de l'Encycl. mélh.
— Idem. Daubenton et Haiïy , Encycl. méthod. )xr
Sciœna macula fuscâ in medio ufrinque lateris, . . .
sciœna unima dilata. Lin. Syst. nat. edit. Gmel.
gen. 167, sp. 5. — Artedi , Gen. pisc. gen. 29 , addi-
taraent. nQ 12.
(2) 11 rayons aiguillonnés et 10 rayons articulés
à la nageoire du dos.
i5 rayons à chacune des nageoires pectorales.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacune des thoracines.
3 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés à
l'anale.
17 rayons à la caudale.
Poiss* Tome IX. M
i78 HISTOIRE
LE LABRE BOHAR (i).
DIXIÈME ESPÈCE.
Dohar ou bhar est le nom que ce poisson
porte en Arabie sur les bords de la mer
Rouge, où Forskœl l'a observé et décrit (2);
Le corps est oblong; ]a mâchoire inférieure
est plus courte que la supérieure, et il sort
de celle-ci deux dents assez longues pour
déborder la mâchoire d'en bas. Entre ces
deux dents Ton en remarque deux plus
courtes, et celles des côtés sont placées sur
une même rangée ; en bas les dents du mi-
lieu sont écartées, et parmi les latérales les
trois premières ont le moins de longueur ;
une plus grande les suit , et la dernière est
trois fois plus longue que les autres. Il y a
deux petits barbillons au devant des narines.
(1) ))<( Labrus bohar.
Scierie bohar. Bonat. pi. de l'Encyclop. métliod. »<c
Sciœna rubens , Ikieis nebulisve albidis. . . . sciœna
bohar. Forskœl, Faun. œgypt. arab. p. 46, n°47« —
Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 167, sp. 9. — Arted.
Gen. pisc. gen. 29 , addit aïnent. n° 18.
(2) Loco suprà citato.
D E S L A B R E S. 179
!Les écailles sont lisses; une membrane unit
les nageoires ventrales, et celle fie la queue
est échancrée. La couleur générale de ce
labre est le rougeâtre, entre-mèlé de traits
et d'ondes blanchâtres. Quand le poisson
est vivant, il porte près du dos, de chaque
côté, deux grandes taches qui disparoissent
à sa mort (1).
(1) »« 10 rayons aiguillonnés et i5 rayons articulés
à la nageoire dorsale.
7 rayons à la membrane branchiale.
16 rayons à chacune des pectorales.
1 rayon aiguillonné cl 5 rayons articulés à
chacune des thoracines.
5 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés à
l'anale.
17 rayons à la caudale, jxc
M 2
.*8o HISTOIRE
LE LABRE BOSSU (i).
ONZIÈME ESPÈCE.
La grande élévation du dos de ce poisson
a engagé Forskœl à lui donner le nom de
Bossu. Il vit dans la nier d'Arabie avec le
bohar , auquel il ressemble sous plusieurs
rapports. Les seuls traits de dissemblance
qui l'en séparent consistent dans la sorte de
bosse du dos , et l'arrangement des dents ,
parmi lesquelles deux dents de la mâchoire
supérieure sont du double plus longues, et
celles du milieu serrées l'une contre l'autre.
Les couleurs ne sont pas non plus les mêmes;
(i) »<c Labrus gibbus.
Scierie naglL Bonat. pi. de PEncycl. métbod. »<e
Le labre bossu. En arabe , selon Forskœl , nagil ,
naqil , et quelquefois asmudi.
Sciœna rubens , albo guttata , dorso gibbo
sciœna gibba. Forskœl, Faun. segypt. arab. p. 46,
n° 48* — \An. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 167,
sp. 10. — Artedi , Gen. pisc. gen. 29, additament.
n° 18, var.
>
DES LABRES. 181
les écailles du bossu sont rouges avec une
bordure blanche (1).
(1) »« 6 rayons à la membrane brancLiale.
10 rayons aiguillonnés et 5 rayons articulés à
la nageoire du dos.
16 rayons à chacune des pectorales.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacune des thoracines.
5 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés à
l'anale.
1 7 rayons à la caudale. » «
M 3
i8a HISTOIRE
LE LABRE NOIR (i).
DOUZIÈME ESPÈCE.
» « vJn peut remarquer aisément que l'ex-
trémité de chaque mâchoire du labre noir
est dépourvue de dents, et que son gosier
est garni d'un très- grand nombre de dents
petites et effilées. » ce
Ces dents laissent entre elles une lacune
sur le milieu des mâchoires. Les lèvres sont
obtuses , et la supérieure s'avance et se re-
tire au gré de ranimai. Le dessus de la tête
est convexe et sans écailles ; celles qui cou-
vrent le corps n'ont aucune strie ni dente-
lure. Les nageoires pectorales se recourbent
(i) » « La brus niger.
Sciène gatie. Bonaterre , planches de l'Encyclop.
méthodique. )>cc
Le labre noir. En arabe , gatie.
Sciœna tota nigra , ventre fusco-albescente
sciœna nigra. Foi skœl , Fann. œgypt. arab. p. 47 ,
n° 49. — Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 167 , sp» U«
— Artedi , Gen. pisc. gen. 29, additam. n°3.
D E S L A B R E S. i83
en faux et sont plus longues que les ven-
trales. La pièce antérieure de chaque oper-
cule est profondément échancrée (1).
(i) »(( 10 rayons aiguillonnés et point de rayons
articulés à la nageoire du dos.
7 rayons à la membrane branchiale.
16 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacune des thoracines.
3 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés à
l'anale.
17 rayons à la caudale.
Ce poisson tire son nom d'un noir ordinairement
foncé qui règne sur sa partie supérieure , et dont on
voit des teintes au milieu des nuances blanchâtres
et brunes de son ventre. » « Forskœl l'a observé à
Dsjedda dans les eaux de la mer Rouge.
M 4
i84 HISTOIRE
LE LABRE ARGENTÉ (i),
TREIZIÈME ESPÈCE,
)) (( Dans Fargenté les dents sont d'autant
plus grandes qu'elles sont plus éloignées du
bout du museau.» ce La mâchoire inférieure
se prolonge davantage que la supérieure. Les
opercules sont couverts d'écaillés , et leur
pièce postérieure se termine par un angle
du côté de la queue.
)) «Les écailles de l'argenté sont brunâtres
et bordées d'argent, et une bandelette bleue
paroît au dessous de chaque œil de ce
poisson. )) « Ses nageoires sont d'un brun
(1) » « Labrus argentatus.
Sciène schaafen. Bonaterre , planches de l'Encycl.
méthodique. »«
Le labre argenté. En arabe, schaafen.
Sriœna argenti maculât a, Forskœî , Faun. œgypt.
arab. }>. 47? n° 5o.
Sclœna squamis supra nigricantibus marglne et
apice argenteis subtils rufescentibus , margine palli-
ais. . . sciœna argentata. Lin. Syst. nat. edit. Gmel.
geti. 167, sp. 12. — Artedi, Gen. pisc. gen. 2(),addi~
tament. n° 17»
D E S L A B R E S. i85
roussâtre , à l'exception de celles du dos
qui sont colorées en verd de mer et en-
tourées d'un liseré roux clair. Du reste,
dit Forskœl, il ressemble au bohar, avec
lequel on le trouve dans la mer d'Arabie. (1).
(i) »« 10 rayons aiguillonnés et 14 raj^ons articulés
à la nageoire dorsale.
7 rayons à la membrane branchiale.
17 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacune des thoracines.
3 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés à
l'anale.
18 rayons à la caudale. »«
îS6 HISTOIRE
LE LABRE NEBULEUX (i).
QUATORZIÈME ESPECE.
v^ette espèce, qui habite la mer Rouge;
se distingue par sa tête qui en dessus s'a-
baisse en ligne droite, par sa queue four-
chue, par les fiîaniens qui terminent les
rayons de ses nageoires, enfin par des taches
nuageuses bleues et d'un brun jaunâtre qui
sont répandues sur tout son corps (2).
(1) »« Labrus nebulosus.
Seiène bonkose. Bonaterre, planches de l'Encyclop.
méthod. »«
Le labre nébuleux. En arabe , scliaur et bonlcose.
Sciœna nebulosa hamrur. Forskœl , Faun. regypt.
arab. p. 52 , n° 61.
Sciœna nebulis longitudinalibus cœruleis et fusco-
Jlavescentibus . . . . sciœna nebulosa. Lin. Syst. nat.
edit. Gmel. gen. 16 7 ? sp. 22. — Artedi , Gcn. pise.
gen. ^9,jî° 8.
(2) »« jo rayons aiguillonnés et 10 rayons articulés
à la nageoire dorsale.
5 rayons aiguillonnés et 7 rayons articulés à
l'anale.
i5 ra3^ons à chaque nageoire pectorale.
DES LABRES. 187
Forskoel a remarqué dans cette espèce de
labre une variété qui offre des raies lon-
gitudinales d'un violet peu foncé ; la plus
large est rouge et se trouve près du ventre.
Cette variété est Yabou hamrur des arabes (1).
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacune des ihoracines.
17 rayons à la caudale. » «
(1) Sciœîia vittis longitudinalïbus obsoletis viola-
ceis. Forskœl , Faun. œgypt. arab. p. 52 , n° 61,
var. b. — Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 167, sp. 22.
var. b. — Artedi , Gen. pisc. gen. 29, additam. n°8,
var. a.
i88 HISTOIRE
LE LABRE GRISATRE (i).
QUINZIÈME ESPÈCE.
» (( J_je grisâtre est d'un gris tirant sur le
verd , avec des raies longitudinales jaunes,
et un liseré blanc autour des pectorales (2). » «
(1) »<c Labrus cinerascens.
Sciène tahmel. Bonaterre , planches de l'Encyclop.
méthod. )xc
Le labre grisâtre. En arabe, tahmel.
Scîœnn clnereo - virescens ; lineis longitudinalibus
fiavis. . . sciœna cinerascens. For*>k.œ! , Faun. iEgypt.
arab. p. 55, n° 66. — Lin. Syst. nat. élit. Gmel.
gen. 167, sp. 27. — Artedi, Gen. pisc. gen. 29, n° 14»
(2) »« 11 rayons aiguillonnés et 12 rayons articulés
à la nageoire du dos.
18 rayons à chaque nageoire pectorale.
7 rayons à la membrane branchiale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacune des thoracines.
5 rayons aiguillonnés et 11 rayons articulés à
i'anale.
i5 rayons à la caudale. »«
DES LABRES. 189
Il a les opercules des ouïes entiers et re-
vêtus d écailles; le corps en ovale alongé; ]a
nageoire de la queue échancrée, et chacune
de ses deux parties obluse à son extrémité;
les nageoires dorsale et anale prolongées et
formant un angle vers la queue ; une seule
rangée de dents très-fines. C'est , de même
que les précédens , un poisson de la mer
d'Arabie.
igo HISTOIRE
LE LABRE ARMÉ (i).
SEIZIÈME ESPÈCE.
HiN décrivant les espèces de labres que
Forskœl a trouvées dans la nier Rouge,
ce naturaliste convient que ce qu'il en rap-
porte n'est pas sans incertitude. Souvent,
dit-il, les dents de ces animaux tombent ou
se déforment par quelque accident; la cou-
leur des écailles est si fugitive et si chan-
geante; les dimensions sont si peu constantes
et les rayons des nageoires varient si fré-
quemment en nombre, que les notes qu'il
L .■■-.-.-
(i) ))« Labrus arma tu s.
Sciène galenfish. Bonaterre , planches de l'Encycl.
méthod. ))«
Sciœna ? galemfish sciœna armata. Forskœl ,
Faun. œgypt. arab. pag. 55 , n° 68.
Sciœna argentea , spina inter caput pinnamque
dorsalem rigidâ horizontali , caudâ bifidâ
sciœna armata. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 167 ,
sp. 29. — Artedi , Gen. pisc. gen. 29 , additament.
DES LABRE S. 191
m'a été possible de rassembler ont besoin
du sceau de nouvelles observations (1).
» « L'armé montre un aiguillon presque
horisoutal, tourné en avant , et situé entre
la tête et la dorsale ; ce qui lui donne un
rapport assez grand avec les caesioniores ,
dont il diffère néanmoins par plusieurs
traits, et avec lesquels il seroit impossible
de le confondre , par cela seul que les
ca3siomores ont au moins deux piquans
entre la dorsale et le derrière de la tète. »«
Le corps de ce poisson a la forme d'ua
ovale qui se termine en pointe à un bout,
et un peu aplati sur les côtés ; il brille de
la couleur et de l'éclat de l'argent ; ses
nageoires sont blanches , à l'exception de
celle de la queue qui est brune , liserée de
blanc et échancrée ; il a aussi une bordure
noire à la nageoire du dos et à l'anale. » ce
(1) Forskoel , ouvrage cilé , p. 47 et 48.
Nota , que cet auteur a rangé ces labres d'Arabie
dans le genre des scieries.
iga HISTOIRE
LE LABRE CHAPELET (i)
et tLE LABRE LONG MUSEAU (2).
17e ET l8e ESPÈCES.
» «Les deux labres ne sont pas encore
connus des naturalistes, et nous en avons
vu la figure dans les dessins de Commer-
sou. On les trouve dans le grand golfe
de l'Inde et dans les mers voisines de ce
golfe Six grandes dents arment les
mâchoires du chapelet L'on peut
compter, sur chaque côté du long-museau,
quatre ou cinq petites raies longitudinales
et trois ou quatre séries de taches très-pe-
tites et éloignées Tune de Tau ire (5). » a
> ..«
(1) Lahrus catenula.
Il) Labrus longirostris.
(5) 5 rayons aiguillonnés -et 7 rayons articulés à 1*
nageoire de l'anus.
LE
DES LABRES. ï93
tèzi — • ■
■ — '■■' "li
LE LABRE THUNBERG (1).
DIX-NEUVIÈME ESPECE.
» «JLjes eaux salées qui mugissent si sou-
vent autour des rivages orageux du Japon,
nourrissent le thunberg, auquel nous avons
cru devoir j par reeoimoissance, donner lo
nom de l'habile voyageur qui Ta observé
et décrit. * . . . . Une couleur brune , ainsi
qu'une bordure blanche , distinguent les
écailles de ce poisson (2) » «.
(1) Labrus Thunherg,
Sciœna fusca. Thunberg , Voyage au Japon.
(2) 6 rayons à la membrane bianchiale.
i5 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacune des thoracines.
3 rayons aiguillonnés et 8 rayons articulés à
Fanal e.
19 rayons à la caudale.
Poiss. Tome IX. N
ig4 HISTOIRE
LE LABRE GRISON (i).
VINGTIÈME ESPÈCE.
V-vE poisson de l'Amérique septentrionale
a été décrit par Catesby. Son museau est
pointu, sa bouche large, l'extrémité de
chacune de ses mâchoires est armée de deux
grandes dents. Il n'a que trois nageoires,
une fort longue et armée de piquaus , qui
couvre la plus grande partie du dos, une
sous le ventre et la troisième derrière l'anus $
sa queue assez grande se termine par une
nageoire qui finit \ en ligne concave. Ce
Libre passe en Amérique pour un assez bon
mets.
(1) »« Labrus griseus.
Labre grison. Danbenfon et Haiiy, Encycl. méth.
— -Bonaterre, planches de FEncycl. métbod. >xc
Le labre grison. En anglais , the mangrove snapper.
Tardas pinnis branchial/bas carens. Catesby, Hist.
nat. de la Caroline , tom. II , p. 9, fig. tab. 9.
Labras caudâ subhifidâ , corpore subgriseo
labras griseus. Lin. Syst. nat edit. Gmel. gen. 166' ;
sp. 5. — Arfedi, Gen. pisc. gen. 27, addilam. u° 82.
Synagris. Klein , Miss. 5 , p. 55 , n° 18.
DES LABRES. i95
LE LABRE CROISSANT (i).
VINGT-UNIÈME ESPECE.
J_ja forme de la queue, assez semblable à
celle de la lune dans son croissant , a valu
le nom de lunaris (2) ou de croissant (3) à
cetle espèce qui vit dans les mers de l'Inde
et de l'Amérique méridionale. Elle a la
tête large et oblongue , la bouche étroite ,
de petites dents aux mâchoires , les oper-
cules des ouïes lisses, sans écailles et se
terminant en pointe aiguë. La tète est d'une
(1) »u Labrus lunaris.
Labre croissant. Daubenton et Haiïy, Encyclop.
méthod. — Bonatcrre, planches de l'Encycl. méth.»«
Le labre croissant. Par les hollandais , gaffelstaart.
Labrus ob Ion gus , caudâ bifurcâ , capite purpuras-
sente. Gronov. Mus. 2 , atf 180 , tab. 6.
Labrus pinnâ caudali medio truncatâ , dorsali
unique lineâpurpureâ, labiis plicatis... labrus lunaris.
Lin. Syst. nat. edit. Gmc!. gen. 166, sp. G.
(2) Lin. syst. nat.
(5) Daubenton, Encyclop. méthod.
496 HISTOIRE
couleur pourprée; il y a des lignes blanchie!
sur les opercules; les yeux ont l'iris argenté;
le corps est cendré , et Ton voit sur chaque
écaille une tache oblongue ; la queue est
rousse; les nageoires pectorales, dorsale et
anale , ont une ou deux raies pourprées (i).
■ ■ ■ «.il i i «•
(i) i) oc 17 rayons à chaque nageoire pectorale du
croissant.
6 rayons à chacune des thoracines.
3 rayons aiguillonnés et 14 rayons articulés
à l'anale.
16 rayons à la caudale.
8 rayons aiguillonnés et i3 rayons à la na«
geoire du dos. »«
DES LABRES. 197
LE LABRE FAUVE (1).
VINGT-DEUXIÈME ESPECE.
» a LiE fauve , qui parvient communément
à la longueur de trois ou quatre décimètres
(un pied environ), est sur toute sa sur-
face d'un roux plus ou moins mêlé de
jaune ou d'orangé Sa mâchoire infé-
rieure est plus longue que la supérieure;
les dents antérieures' de la mâchoire d'en
haut sont plus longues que les autres. La
Caroline et en général l'Amérique septen-
trionale sont la patrie du fauve (2) » «.
(1) »(( Labrus ru fus.
Labre fauve. Daubenton et Fïaiiy, Encycî. méth. «•
Bonaterre , planches de l'Encydop. mélhod. »cc
Le labre fauve. En anglais , the hog-fish.
Tardas flavus Catesby , Hist. nat. de la Caroline,
tom. U y p, 11 , fig. pi. x.
Labrus caudâ lunatâ , corpore totoflavo. . . labrus
rufus. Lin. Syst. nat. cdit. Gmeî. gen. 166 , sp. ik
— Arted. Gen. pisc. gen-
Cycla. Klein , Mise. pisc. v. p. 48 , n° 12.
(2) 17 rayons à chaque nageoire pectorale.
6 rayons à chaque thoracinc.
16 rayons à la caudale.
N3
ig8- HISTOIRE
LE LABRE CEILAN (i).
VINGT-TROISIÈME ESPECE.
» « Le ceilan, dont les dimensions sont
ordinairement plus grandes que celles du
fauve , a la tète bleue , la dorsale et l'anale
violettes et bordées de verd , et la caudale
jaune , rayée de rouge et bleue à la base » «.
Les eaux salées qui baignent les côtes de
File de Ceilan nourrissent cette espèce; elle
est bonne à manger.
(i) » «( Labrus zeylanicus. Par les chingulais 3
dschirau main, A Batavia , papagaay* visch.
J. R. Forstcr , Incî. zool. tab. i5 , fig. 5. » «
Labrus caudâ lunaiâ , corpore suprà viridi , subtàs
pallidè purpureo. . . labrus zeylanicus. Lin. Syst. nat.
edit. Gmel. gen. 166, sp. 47»
Labrus zeylanicus. Artedi , Gen. pisc. gen. 27 ,
additament. n° 17.
DES LABRES. 199
LE LABRE A DEUX BANDES (1).
Voyez la planche XLV , fig. 2.
VINGT -QUATRIÈME ESPECE.
)) « JLiA partie supérieure du labre à deux
bandes est grise; sa tète violette; sa poitrine
blanche ; sa dorsale rougeâtre et bordée de
bleu, ainsi que son anale; chacune de ses
pectorales jaunes , de même que les thora-
cines, et la caudale brune avec une grande
tache bleue. » ce Les deux bandes brunes
et transversales qu'il porte sur le corps le
caractérisent distinctement. Il a de plus la
tète sans écailles, la bouche petite, les mâ-
choires égales et garnies d'une rangée de
dents serrées , dont celles de devant sont
les plus grandes; les opercules des ouïes
lisses et le postérieur terminé eu angle obtus;
les }^eux petits et l'iris verd ; les écailles
grandes, minces et lisses, enfin la ligue la-
térale rapprochée du dos et formant une
forte courbure au bout de la nageoire dor-
sale. On trouve ce labre aux Indes orientales.
(0 » ce Labrus blfasciatus.
Labre à deux bandes. Blocli , pi. cclxxxiti. » «
Le labre à deux bandes. En allemand , das dop-
pelband. En anglais , the double streahed urasse.
N ù.
2oo HISTOIRE
LE LABRE MELAGASTRE (i).
VINGT-CINQUIÈME ESPECE.
» «LiES écailles qui recouvrent le méla-
gastre sont variées de brun et de noir, ex-
cepté celles qui revêtent le ventre et qui
sont noires comme les nageoires » «. Ce labre
ft l'opercule antérieur des ouïes écaiîleux ,
la tête courte, la bouche très -petite, les
mâchoires d'égale longueur , et garnies de
dents pointues et presque imperceptibles; les
yeux grands à iris doré , la ligne latérale
interrompue vers l'extrémité de la nageoire
du dos ; les nageoires de la poitrine et du
ventre très -longues et celle de la queue
formant le croissant.
Le docteur Bloch qui a décrit cette espèce^
dit qu'elle se trouve à Surinam (3).
(1) »« Labrus melagaster.
Labre melagastre. Bloch , pi. ccxcvi , fïg. I.»«
Le labre mélagastre* En allemand , sckwartz-baucli,
JÊn anglais , the black-belly.
(2) Histoire naturelle des poissons.
*> « i5 rayons aiguillonnés et 10 rayons articulés à
la nageoire àïi dos.
5 rayons à la membrane branchiale.
12 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
5 rayons aiguillonnés et 7 rayons articulés à
l'anale.
2,9 rayons à la caudale, «ce
DES LABRES. 201
LE LABRE MALAPTÈRE (1).
VINGT-SIXIÈME ESPECE.
» « JLi a couleur générale du malaptère est
d'un blanc bleuâtre , avec cinq taches noi-
râtres de chaque côté et les nageoires nuan-
cées de jaune et de bleu (2 ) » «. L'iris de
l'œil est jaune; une seule rangée de dents
petites et aiguës arment les mâchoires; l'ou-
verture de la bouche est étroite. Les écailles
sont grandes et lisses ; il n'y en a point sur
la tête.
Ce labre vit dans les mers du Japon.
(1) )xc Labrus malapterus.
Labre à nageoires mottes, Blocîi , pi. cccxcvi ,
fig. 2. »<c
Le labre malaptère. En allemand, der weicliflosser.
En anglais, the soft finned wras&e.
(2) 20 rayons articulés et point de rayons aiguil-
lonnés à la nageoire dorsale.
12 rayons à chaque nageoire pectorale,
6 rayons à chaque thoracine.
12 rayons articulés à l'anale.
16 rayons à la caudale.
202 HISTOIRE
LE LABRE A DEMI - ROUGE (i).
VINGT-SEPTIÈME ESPECE.
»«i\ous avons trouvé une description
étendue du demi- rouge dans les manuscrits
de Commerson; il fut vu par ce voyageur...
dans le marché au poisson de la capitale
du Brésil La base de la nageoire de
l'anus est revêtue d'écaillés, comme une
partie de la base de la nageoire du dos. . .
Commerson , dans la description manuscrite
et latine que nous avons sous les yeux, dit
que l'opercule de ce poisson est composé
de deux pièces, et que le bord de la pièce
antérieure est très-légèrement dentelé (2) » «.
Voyez les autres caractères distinctifs de ce
labre, dans le tableau qui est à la tête des
poissons de ce genre.
(1) »« Labrus semi-ruber.
Labrus semi-ruber , semi - flavus. Commerson ,
manuscrits déjà cités.
Labrus hemichr y sus. Id. ibid. » «
(2) 12 rayons aiguillonnés et 11 rayons articulés à
la nageoire du dos.
5 rayons à la membrane branchiale.
16 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
5 rayons aiguillonnés et i5 rayons? articulés
à l'anale.
14 rayons à la caudale.
D E S L A B R E S. 2o5
LE LABRE TETRACANTHE (1).
VINGT-HUITIÈME ESPECE.
»«vJuatre rangées de taches presque
rondes, à peu près égales, et très -rappro-
chées Tune de l'autre, paroissent sur chaque
côté du tétracantlie , qui d'ailleurs a des
points noirs répandus sur sa caudale
la ligne latérale est peu sensible.... Nous
ignorons la patrie du tétracanthe (2) » a.
Voyez au surplus le tableau du genre des
labres.
(1) ))« Labrus tetracanthus. »«
(2) 4 rayons aiguillonnés et 21 rayons articulés à
la nageoire dorsale.
18 rayons articulés à l'anale.
204 HISTOIRE
LE LABRE DEMI-DISQUE (i),
LE LABRE CERCLÉ (2),
et LE LABRE HÉRISSÉ (3),
2ge, 3oe ET 5le ESPÈCES.
» « Oes trois labres, dont nous avons trouvé
la figure dans les dessins de Commerson,
et dont la description n'avoit pas encore,
été publiée, habitent dans le grand golfe
de l'Inde ou dans les mers qui communi-
quent avec ce golfe. . , Les dents des deux
mâchoires sont presque égales les unes aux
autres en longueur et en grosseur, dans le
demi-disque et dans le cercle ... Le hérissé
montre sur sa queue une large bande trans-
versale.... La ligne latérale du cerclé est
très - droite pendant la plus grande partie
■ ■ ■ ■ ■ ■ ' ' 11 ■ ■ ■ ■■ —
(1) »« Labrus serai- disais. »«
(2) »« Labrus doliatus. »«
(5) » « Lab ru& hirautus* » «
DES LABRE SJ ao5
3e sa longueur ( 1 ) » «. Voyez au surplus
le tableau générique des labres.
(i) »cc 14 rayons à la nageoire de l'anus du demi-
disque.
i3 rayons à la caudale.
21 rayons à la nageoire dorsale.
14 rayons à la nageoire de l'anus du cerclé.
11 rayons à la caudale.
9 rayons aiguillonnés et i5 rayons articulés à
la nageoire du dos.
4 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés à
la nageoire de l'anus du hérissé.
15 rayons à la causale.
11 rayons aiguillonnés et 12 rayons articulés k
la dorsale. »«
âog HISTOIRE
LE LABRE FOURCHE (i),
LE LABRE SIX -BANDES (2), LE LABRE
MACROGASTÈRE (3), LE LABRE FILAMEN-
TEUX (4) , LE LABRE ANGULEUX (5) , LE
LABRE HUIT -RAIES (6), LE LABRE MOU-
CHETE (7), LE LABRE COMMERSONNIEN (8),
LE LABRE LISSE (9), ET LE LABRE
MACROPTÈRE (lo).
52e, 33e, 54e, 55e, 56e, 37e, 58e, 59°, 40e
et 41e ESPÈCES.
» « /Vue un de ces dix labres n'est encore
connu des naturalistes; nous en avons trouvé
la figure dans les dessins de Commerson;
et voilà pourquoi nous avons donné à l'un
(1) ))<( Labrus furca.
(2) Labrus sexfasciatus.
(5) Labrus macrogaster.
(4) Labrus filamentosus.
(5) Labrus angulosus.
(6) Labrus octovittaius.
(7) Labrus punctulatus,
(8) Labrus CommersonniL
(q) Labrus lœvis.
(10) Labrus macropterus. )>«
DES LABRES. 207
de ces poissons le nom de labre commerson-
nien. La patrie de ees dix espèces est le
grand golfe de l'Inde; et on peut aussi les
trouver dans la partie du grand Océan qui
est comprise entre la nouvelle Hollande et
le continent de l'Amérique, ainsi que dans
cette mer si souvent bouleversée par les
tempêtes, et qui bat la côte sud - est de
l'Afrique et les rives de Madagascar
Nous n'avons pas besoin d'ajouter beaucoup
de détails à ceux que renferme le tableau
générique... Le macroptère, qui tire son
nom de la grandeur de ses nageoires du
dos et de l'anus (1), a la mâchoire infé-
rieure un peu plus avancée que la supé-
rieure, et vraisemblablement garnie, ainsi
que cette dernière, de dents très - petites;
l'anguleux et le six - bandes doivent avoir
des dents très-fines; celles du filamenteux
et du macrogastère sont très -courtes et
presque égales les unes aux autres; la ligne
latérale de ce même macrogastère ( 2 ) est
(1) Makros veut dire long ou grand ; et pteron ,
aile où nageoire.
(2) Gaster signifie ventre. On peut voir , sur le
tableau générique, que le macrogastère a en effet le
ventre très-gros.
so8 HISTOIRE
interrompue; une tache irrégulière et foncée
et cinq ou six petits points blancs sont placés
sur chaque côté de la nageoire dorsale de
l'anguleux; et la dorsale du huit-raies est
bordée de noir ou de brun (1). » ce
(i) 2 rayons aiguillonnés et 10 rayons articulés à
la nageoire du labre fourche.
12 rayons à chaque pectorale du six-bandes.
io rayons à l'anale. -
10 rayons à chaque nageoire pectorale du raa-
crogastère.
14 rayons à l'anale.
1 1 rayons à la caudale*
i5 rayons à la nageoire caudale du filamenteux.
6 ou 7 rayons lin peu éloignés l'un de l'autre à
chaque nageoire pectorale de l'anguleux.
3 rayons aiguillonnés et 6 rayons articulés à
l'anale.
j4 rayons à la caudalei
16 rayons à la nageoire caudale du huit-raies.
12 ou i3 rayons à la nageoire caudale du
moucheté.
12 rayons à chaque nageoire pectorale du lisse.
1 1 rayons à l'anale.
16 ou 17 rayons à la caudale
LE
DES LABRES. 209
LE LABRE QUINZE-ÉPINES (1),
Ï*E LABRE MACROCEPHALE (2) , LE LABRE
PLUMIERIEN (3), LE LABRE GOUAN (4),
LE LABRE ENNEACANTHE (5), ET LE
LABRE ROUGES-RAIES (6).
42e, 45e, 44e , 45e, 46e et 47e espèces.
» al^ES six labres sont encore inconnus
des naturalistes. . .
Le rouges-raies , que Commerson a décrit
avec beaucoup cle soin dans son recueil latin
et manuscrit , habite au milieu des syiies
et des rochers de corail qui environnent les
(1) »« Labrus quindecim-aculeatus.
(2) Labrus macrocephalus.
(3) Labrus Plumierii.
Turdus aureo-cœruleus. Plumier, peintures sur
vélin , conservées dans le muséum d'histoire naturelle.
(4) Labrus Gouanii, ( Un individu de cette espèce,
conservé dans de l'alcool, faisoit partie de la collec-
tion hollandaise donnée à la France. )
(5) Labrus enneacanthus.
(6) Labrus rubro lineatus.
Labrus lineis laterallbus plurimis rubris variegatus7
ocello pinnœ dorsalis , latissimoque ad basim caudœ ,
fr-ngulo , nigris. Commerson, manuscrits déjà cités.;) <c
Poiss. Tome IX. O
2i6 HISTOIRE
îles de Madagascar et de la Réunion. Nous
ignorons la patrie de l'ennéacanthe (1) et
du gouan , que nous faisons connoître d'après
des individus de la collection hollandaise
cédée à la France. Le plumiérien vit en
Amérique ; et le rnacrocéphale (2) , ainsi que
le quinze-épines .... se trouvent vraisem-
blablement dans le grand golfe de l'Inde ,
et auprès des îles dites de la mer du Sud.
Les dents du labre gouan sont crochues ,
et d'autant moins longues que leur place
est plus éloignée du bout du museau.
La ligne latérale est interrompue dans le
quinze-épines (3) , dorée dans le plumiérien ,
(1) ))« Ennéacanthe désigne les neuf aiguillons de la
dorsale. Ennea veut dire neuf.
(2) Makros signifie long ou grand , et kephale
Veut dire tête,
(5) 12 rayons à la nageoire caudale du labre quinze-
épines.
8 rayons à chaque nageoire pectorale du rna-
crocéphale.
6 ou 7 rayons à la membrane branchiale du
plumiérien.
5 rayons à la membrane branchiale du gouan.
12 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à.
chacune des thoracines,
D E S L A B R E S, 211
et garnie , vers la tête , de petites ramifica-
tions dans le rouges-raies. Ce dernier labre
a le fond de ses couleurs d'un brun plus
ou moins foncé , et ses nageoires pectorales
d'un rouge incarnat ; et la caudale du ma-
crocéphale est bordée , à son extrémité , d'un
liseré d'une nuance vive ou très-claire. »«
» ~— — ■■ ■ . , a
14 rayons à la caudale.
l3 rayons à chaque nageoire pectorale du labre
eunéacantlie.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacune de* thoracines
5 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés à
l'anale.
15 rayons à la caudale.
6 rayons à chacune des thoracines du rouges-
raies.» a
o 3
412 HISTOIRE
LE LABRE KASMIRA (i).
QUARANTE-HUITIÈME ESPECE.
»« Le beau poisson a le sommet de la
tête blanc, et la couleur générale jaune.,
Quelquefois sa queue montre de chaque
côté une tache grande et brune (2). » «
La lèvre inférieure de ce labre est plus
courte que la supérieure ; les dénis sont en
(1) ))« Labrus k as mira,.
Scierie tyrki. Bonat. pi. de l'Encycîop. méthod. »<c
Le labre kasmira. En arabe , kasjmiri et tyrki.
Sciœna jlavescens , viltis utrinque cœruleis quatuor
majoribus.. . sciœna kasmira. Forskoel, Fann. aegypt.
arab. p. 4^ ? n° 4^- — Lin. Syst. nat. edit. Gmel.
gen. 167, sp. 8. — Artedi , Gen. pisc. gen. 29 , addi-
tament. n9 19.
(2) 7 rayons à la membrane branchiale.
16 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacune des tîioracines.
17 rayons à la caudale.
10 rayons aiguillonnés et i5 rayons articulés
à la dorsale.
5 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés à
l'anale.
DES LABRES. ai5
cône ; la pièce antérieure des opercules est
échancrée et la nageoire de la queue forme
le croissant. L'on voit sept petites raies
bleues sur chaque côté de la tête.
Forskœl a observé cette espèce sur les
côtes de l'Arabie , baignées par la mer
Rouge. Le même naturaliste a rencontré
une variété qui portoit une grande tache
brune près de la queue.
O 5
2i4 HISTOIRE
LE LABRE SALMOIDE (i) ,
et LE LABRE IRIS (2).
4ge E T 5oe ESPÈCES.
» ce On devra à Bosc la connoissance du
labre salmoïde et du labre iris
Le salmoïde a une petite élévation sur le
nez ; l'ouverture de la bouche fort large ;
la mâchoire inférieure un peu plus longue
que la supérieure ; l'une et l'autre garnies
d'une grande quantité de dents très-menues;
la langue charnue; le palais hérissé de petites
dents que l'on voit disposées sur deux
rangées et sur une plaque triangulaire ; le
gosier situé au dessus et au dessous de deux
autres plaques également hérissées ; l'œil
grand ; les côtés de la tête, revêtus de petites
(1) ))« Labrufi salmoïdes.
Perça trutta. Manuscrits communiqués par Bosc.
(2) Labrus irideus.
Perça iridea. Manuscrits communiqués par Bosc.» a
D E S L A B R E S. 2i5
écailles ; la ligne latérale parallèle au dos ;
une fossette propre à recevoir la partie an-
térieure de la dorsale ; les deux thoracines
réunies par une membrane ; l'iris jaune , et
le ventre blanc.
On trouve un très-graud nombre d'indi-
vidus de cette espèce dans toutes les rivières
de la Caroline ; on leur donne le nom de
traut ou truite. On les prend à l'hameçon ;
on les attire par le moyen de morceaux de
cyprin. Ils parviennent à la longueur de six
ou sept décimètres ( environ dix - sept à
vingt pouces ) ; leur chair est ferme , et d'un
goût très-agreable.
Le labre iris montre un aplatissement et
une petite rainure sur la tète , au devant
des yeux ; des dents extrêmement petites;
une membrane placée de manière à réunir
les thoracines l'une à l'autre; une longueur
d'un à deux décimètres; une couleur géné-
rale d'un gris brun ponctué et taché d'un
brun plus foncé ; une raie jaune et très-peu
sensible sur presque toutes les écailles; et
deux raies obliques , ainsi que plusieurs
taches rouges et petites sur la nageoire du
dos. Les individus de cette espèce vivent
en très-grand nombre dans les eaux douces.
O 4
2i6 HISTOIRE
de la Caroline On les y rechercha
particulièrement au printems (i). » «
(i) 6 rayons à la membrane des branchies du labr»
sal moule.
l3 rayons à chaque pectorale.
6 rayons à chaque thoracine.
18 rayons à la nageoire rie la queue.
9 rayons à chaque pectorale du labre iris.
i rayon aiguillonné et 5 rayons articulés h
chaque thoracine.
> 24 rayons à la caudale,
D E S L A B R E S. 217
LE LABRE PAON (i).
CINQUANTE-UNIÈME ESPECE.
» « Lje labre habite dans la Méditerranée,
et particulièrement auprès des côtes de
Syrie. A l'époque où on commença à l'exa-
miner le labre paon dut frapper les
(1) » « Labrus pavo. Dans plusieurs contrées de
l'Italie, papagallo.
Labre paon. Daubenton et Haiïy, Encycl. méth. —
Bonat. pi. de l'Encycl. méthod.
Pavo. Salvian. fol. 225 , a. ad iconem , et fol. 94
et 234» — Aldrov. lib. 1 , cap. 4 , P- 29. — Jonston,
lib. 1 , tit. 2 , cap. 1 , a. 5 , t. i3 , n° 12. — Charlet.
pag. i32.
Seconde espèce de tourd , nommée paon. Rondelet,
première partie , liv. 6, chap. 6.
Turdus secundus pavo , etc. Gesner, p. 1016.
Turdus perbella dictus , etc. Willughby, Iclitliyol.
p. 322. — Ray, p. 157.
Labrus pavo. Hasselquist , It. 344 , n° 77. »«
Le labre paon. En Languedoc ,paon.
Labrus viridi-cœruleo , sanguineo canoque varius..,
labrus pavo. Lio.Syst. nat. édit. Gmel. gen. 166, sp. 8.
Labrus pulchrè varius , pinnls pectoralibus in ex-
tremo rotundis. Àrtedi , Gen. Fisc. gen. 27 , .sp. 3. — <
Syn. p. 55, n°6.
2i8 HISTOIRE
observateurs par îa magnificence de sa pa-
rure ; et il n'est pas surprenant qu'on lui
ait donné le nom de l'oiseau que Ton re-
gardoit comme émailîé des nuances les plus
vives et les plus variées. Ce ïabre présente
en effet presque toutes les couleurs del'arc-
en-ciel, que Ton se plaît à retrouver étalées
avec tant de pompe sur la belle queue de
l'oiseau paon ; et d'ailleurs le poli de ses
écailles, le contraste éclatant de plusieurs
des tons dont il brille, et les dégradations
multipliées par lesquelles ses autres nuances
s'éteignent les unes dans les autres , ou s'a-
niment pour se séparer et resplendir plus
vivement , imitent les reflets rapides qui se
jouent, pour ainsi dire, sur les plumes châ-
toj'anies du paon , et les feux que l'on
croiroit en voir jaillir. . . On admire le verd
mêlé de jaune que montre la surface su-
périeure du labre paon, et au milieu du-
quel des taches rouges et des taches bleues
scintillent, en quelque sorte, comme les
rubis et les saphirs de l'oiseau de Junon.
Des taches plus petites , mais également
bleues ou rouges, sont répandues sur les
opercules, sur la nageoire de la queue, et
sur celle de l'anus, qui est violette ou in-
digo; et un bleu mêlé de pourpre distingue
DES LABRES. 219
le devant de la nageoire dorsale, pendant
que deux belles taches brunes sont placées
sur chaque côté du poisson , que les thora-
cines olïrent un rouge très-vif, et que des
teintes d'or, d'argent, rouges , orangées efc
jaunes, éblouissantes ou gracieuses, cons-
tantes ou fugitives, étendues sur de grandes
places, ou disséminées en Iraits légers,
complettent un des assortimens de couleurs
les plus splendides et les plus agréables.
Au reste, ces beaux reflets se déploient
sur un corps et sur une queue alongés et
comprimés,- il n'y a qu'un seul rang de
dents aux mâchoires ; les nageoires pecto-
rales sont arrondies ; les rayons de la dor-
sale et de la nageoire de l'anus ont une
longueur plus considérable , à mesure qu'ils
sont placés plus loin de la tête ; et com-
munément le labre-paon a trois ou quatre
décimètres (environ neuf à douze pouces)
de longueur totale (1). »<c
— — — ' ' 1 'i ■
(1) 5 rayons à la membrane branchiale du labre
paon.
14 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacune des thoracines.
3 rayons aiguillonnés et n rayons articulés à
l'anale.
i5 rayons à la caudale.
32o HISTOIRE
La bonté de la chair de ce labre ne ré-
pond pas à la beauté de ses couleurs. Sans
être mauvaise , elle n'a pas la délicatesse
qui fait rechercher celle de la plupart des
poissons dont le séjour habituel est sur un
fond de roches ; elle est molle et même ua
peu visqueuse.
DES LABRES. 221
LE LABRE BORDE (1).
CINQUANTE-DEUXIEME ESPECE.
ve poisson est de couleur brune, mais
ses nageoires du dos et de ïa poitrine ont
un liseré roux , ce qui a engagé Linnaeus à
distinguer ceite espèce par l'épithèle de
bordée ( marginatis ).' On ]a trouve dans
l'océan Atlantique (2).
(1) )>« Labrus marginalis.
Labre bordé. Daubent, et Hauy, EiaçycL méthod. —
Bonat. pî. de l'Encycl. méthod. - — Lsefl. It. io5. ».«
Le labre bordé. En espagnol , mero.
Labrus subfuscus , margine pinnarurn dorsi peclo-
raliumque falyo . . . labrus marginalis. Lin. Syst. nat.
edit. Gtnel. gen. i66? sp. i3.
Labrus pallidè fuscus , margins pinnarum dorsa-
lium pectoraliumque fulvo labrus marginalis.
Artedi.Gen. pisc. gen. 27, additarn. nQ 52.
(2) » « 2 rayons aiguillonnés et 26 rayons articulés
à la nageoire du dos.
17 rayons à chaque nageoire pectorale.
6 rayons à chaque thoracine.
3 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés à
l'anale.
17 rayons à la caudale. »«
222 HISTOIRE
LE LABRE ROUILLÉ (i).
CINQ U AN TE-TROISIEME ESPECE.
Une couleur de rouille uniforme et sans
tache est répandue sur tout le corps et la
queue de ce poisson; la nageoire de sa queue
n'est point échancrée. U vit dans les mers
de l'Inde (2).
■ 11 «il 1 ■ « 1 ■ 1 1 u «. ■■ 1 mmm —
(1) »« Labrus ferrugineus:
Labre rouillé. Daubenton et Haiïy, Encyclop.méth.
— Bonaterre , planches de l'Encycl. méthod. »«
Labrus ferrugineus immaculatus. . . labrus ferrU"
gineus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 166, sp.( 14.
Labrus immaculatus ; caudâ intégra labrus
ferrugineus» Artedi , Gen. pisc. gen. 27 , additament.
n° 47-
(2) »« 2 rayons aiguillonnés et 26 rayons articulé»
à la nageoire du dos.
3 rayons aiguillonnés et 14 rayons articulés
à l'anale.
16 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés h
chaque tho racine.
17 rayons à la caudale. »«
DES LABRES. 223
LE LA BUE (EILLÉ (1).
CINQUANTE-QUATRIEME ESPECE.
Une tache ronde et entourée d'un cercle
que ce poisson porte sur le corps , près de
la nageoire de la queue, lui a fait donner
le nom à'œillé (ocellaris). Les rayons de la
nageoire du dos se terminent par un fila-
ment. L'on ne sait encore quelles sont les
mers qui nourrissent cette espèce (2).
■i ■ ■ ^
(ï) Labrus ocellaris. Mus. Adolpîi. Fr. 2 , p. 78.
Labre œi.llê. Daubenton et Haliy , Encycl. méthocL
— Idem. Bonaterre, planches de l'Encycl. métli. »<c
Itfibrus pinnâ dorsali ramentaceâ, ocello in medio
ad basin caudœ labrus ocellaris. Lin. Syst. nat.
edit. Gmel. gen. 166, sp. 20. — Artedi , Gen. pisc.
gen. 27 , additament. n° 3o.
(2) »« 14 rayons aiguillonnés et 10 rayons articulés
à la nageoire dorsale.
5 rayons à la membrane branchiale.
i5 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
i3 rayons à la caudale. »«
324 HISTOIRE ,
LE LABRE MÉLOPS (1).
CINQUANTE-CINQUIÈME ESPECE.
V^/E labre vit dans les mers méridionales
de l'Europe. Il a derrière les yeux une tache
brune en forme de croissant ; la nageoire
anale comme panachée de diverses couleurs,
et des fiiamens aux rayons de la nageoire
du dos (2).
(1) ))(( Labrus melops.
Idem. Mus. Adoîph. Frid. 2 , p. 78.
Labrus melops. Daubenton et Haiiy, Encycl. méth.
'•»— Idem. Bonaterre , planches de l'Encycl. méth. »«
Labrus pinnâ dorsali ramentaceâ unique variegatâ ,
lunulâ fuscâ ponè oculos labrus melops. Lin.
Syst. nat. edit. Gmel. gen. 166, sp. 24. — Artedi ,
gen. 27 , additament. n° 56.
(2) »« 16 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés
à la nageoire du dos.
6 rayons à la membrane branchiale.
i5 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
5 rayons aiguillonnés et 10 rayons articulés à
l'anale.
12 rayons à la caudale. »<c
LE
DES LABRES. 2*5
LE BOLTY (i).
CINQUANTE- SIXIÈME ESPECE;
JlJans mon Voyage en Egypte (tom. II,"
pag. 3q5 et planche 27), j'ai donné ]a des-
cription et la figure de ce labre qn'Hassel-
quist avoit déjà observé avant moi. C'est le
nébuleux de quelques auteurs, dénomination
tirée des taches obscures qui sont répandues
en forme de nuages sur le fond gris des
nageoires du dos, de la queue et sur l'anale:
Les égyptiens l'appellent bolty. Ses mâ-
choires, à peu près d'égale longueur, sont
munies d'un rang de petites ôfents fines
et serrées, derrière lequel sont plusieurs
aspérités. Les écailles sont larges , et elles
(1) »« Le labre nil. Labrusniloticus. Mus, Ad. Fr. 2,
pag. 79.
Labrus niloticus. Hasselquist , It. p. 546, n9 78.
Labre nébuleux. Daubenton et Haiiy, Encyclop.
méthod. — Bonalerre, planches de l'Encycl. métli.»<c
Labrus pinnâ dorsali , ani caudâque nebulatis. . »,
labrus niloticus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 166*
sp. 25. — Artedi , Gen. pisc, gen, 27 , additament.
n° 54.
Poiss. Tome IX. P,
226 HISTOIRE
s'avancent sur la tête jusqu'au dessus des
yeux. La couleur générale est blanchâtre;
il y a de larges bandes noirâtres et trans-
versales, dont la teinte s'éclaircit en s'éloi-
gnant du dos. On aperçoit quelques nuances
de rouge et de bleu sur les côlés de la tête.
L'iris de l'œil est de couleur d'or.
On pêche le bolty dans le Nil , et plus
particulièrement dans les petits canaux qui
en dérivent , aussi bien que dans les flaques
d'eau qui subsistent après l'inondation. 11
se nourrit de plantes et de vers aquatiques;
sa chair est délicate et de bon goût (1)
»,
(i) »« 17 rayons aiguillonnés et i3 rayons arti-
culés à la dorsale.
i5 rayons à chaque nageoire pectorale du nil.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
5 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés à
l'anale.
20 rayons à la caudale. »«
D E S L A B R E S. 227
LE LABRE LOUCHE (1).
CINQUANTE-SEPTIÈME ESPECE.
Xja partie supérieure de l'œil de ce poisson
est noir, ce qui lui donne quelque chose
de sombre dans le regard et le fait paroître
louche. Sa couleur est jaunâtre, et ses na-
geoires ont celle de For; la nageoire de sa
queue n'est pas fourchue. Il se trouve dans
les mers de 1* Amérique (2).
(1) ))« Labrus luscus. Mus. Ad. Frid. 80.
Labre louche. Daubenton et Haiiy, Encycl. méth.
— Bonat. planches de l'Encycl. méthod. »«
Labrus plnnis omnibus flavis , palpebrâ superiore
nigrâ... labrus luscus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel.
gen. 166 , sp. 5o. — Artedi , Gen. pisc. gen. 27, addi-
tament. n° 57.
(2) jkc 18 rayons aiguillonnés et i5 rayons articulés
à la nageoire dorsale.
i4 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
14 rayons à la caudale. »«
p 2
528 HISTOIRE
LE LABRE TRIPLE -TACHE (i).
CINQUANTE-HUITIÈME ESPECE.
»(( Jua dorsale, l'anale et la caudale du
triple - tache sont quelquefois liserées de
bleu. La nourriture ordinaire de ce labre ,
dont les écailles réfléchissent différentes
nuances d'un beau rouge, consiste dans des
animaux à coquille, dont il brise l'enve-
loppe calcaire par le moyen de ses dents
antérieures, plus longues et plus fortes que
(i) » v. Labrus trimaculatus. En Norvège ? suder-r
naal. En Angleterre , red wrasse.
Labre triple-tache. Bonaterre, planches de l'Encyc,
-Hiélbocîique.
Paon rouge , labrus carneus. Blocli , pi. cclxxxix.
Labrus ruber , vel carneus. Ascagne , 2 cah. p. 6*5
planche xnr.
Trlmaculated tarasse. Pennant , Brit. zoolog. 5 ,
pag. 206 > nQ 5. »<c
Labrus ruber , maculis duabus utrinque ad basim
pinnœ dor salis , tertiâque enter hanc et caudam. Lin.
Syst. nat. edit. Gmel. gen. jC6 . sp. 57.
Labrus rubens , maculis ni gris tribus dorsalibus
super caudam. . . labrus trimaculatus. Artedi, Gen.
pisc. gen. 27 , additament. n° 11.
D E S L A B R E S. 229
les autres ; nouvel exemple de ces rapports
de ]a qualité des alimens avec la vivacité
des couleurs. » a Trois grandes taches noires,
dont deux sont placées à la partie posté-
rieure du dos et la troisième près de la
nageoire de la queue , distinguent cette
espèce. Elle a en outre la tête étroite , la
bouche petite, les mâchoires presque d'égale
longueur, une rangée de dents pointues,
les écailles petites , les nageoires courtes et
arrondies, enfin l'iris de couleur dorée (1).
Ce poisson habite les mers du nord, près
du Danemarck, de la Norvège, etc.
(1) »(( 6 rayons à la membrane branchiale.
i5 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
17 rayons aiguillonnés et i5 articulés à la na-
geoire du dos. »«
p 3
zoo HISTOIRE
LE LABRE CENDRÉ (i).
CINQUANTE-NEUVIÈME ESPECE.
»(( Jlje cendré a sa partie supérieure grise
eh pointillée d'un gris plus foncé, et les na-
geoires rougeâtres avec des taches d'un jaune
obscur ; »« des raies bleues sur les côtés de
]a lêie; l'iris de couleur verte; la nageoire
de la queue jaunâtre vers sa base. L'ouver-
ture de sa bouche est petite; ses dents sont
courtes, mais celles de devant ont un peu
(i) »<c Labrus cinereus.
Labrus griseus. Lin. édit. de Gmelin. Nota. Le
nom -spécifique cle griseus a été employé par Gmelin
pour son cinquième et son soixante-quatrième labre.)
Labre cendré. Bonat. pi. de l'Encycl. méthod. »<c
Labrus cor pore griseo , obscurius punctato , macula
baseoë caudœ nigrâ. Brunnich , Icblhyol. massiî.
p. 58 , n° 75. — Labrus griseus. Lin. Syst. nat. edit.
Gmel.gen. 166, sp. 64.
Labrus griseus , punctatus ; genis cœruleo lineatis ;
maculis caudœ nigrâ, pinnis rubicundis. Waibaum ,
Arted. Gen. pisc. gen. 17, addilament. n° 76.
D E S L A B R E S. s5i
plus de longueur. Il vit dans les eaux de la
Méditerranée (1).
(i) )>« i/j. rayons aiguillonnés et n rayons articulés
à la nageoire dorsale.
3 rayons aiguillonnés et 10 rayons articulés à
la nageoire de l'anus.
5 rayons à la membrane branchiale.
i5 rayons à chaque nageoire pectorale,
i rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
i3 rayons à la caudale. »«
P 4
232 HISTOIRE
LE LABRE CORNUBIEN (i).
SOIXANTIÈME ESPECE.
J t, est commun sur les côtes de la Grande-
Bretagne. Son museau a la forme d'un bou-
toir; on voit une tache noire sur sa queue,
et la nageoire de cette partie est entière.
Sa longueur n'excède jamais cinq à six
pouces (2).
(1) »« Labrus cornubius.
Labre go Idsinny. Bonat. pl.de l'Encycl. méth.
Goldsinny cornubiensium. Pennant, Brit. Zool. 5,
p. 209 , n° 6. — Raj. pisc. p. i65 , fig. 5. »«
Le labre cornubien. Par les habitans de Cornouailles,
goldsinny.
Labrus macula propè caudam magna , pinnœque
dorsalis radiis pinnis nigris, caudâ œquali. . . labrus
cornubius. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 166, sp. 67.
(2) ))« 16 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés
à la nageoire du dos.
5 rayons aiguillonnés et 8 rayons articulés
à l'anale.
14 rayons à chaque nageoire pectorale.
6 rayons à chaque ihoracine. »«
DES LABRES. 253
LE LABRE MÊLÉ (1).
SOIXANTE-UNIÈME ESPECE.
Un mélange de jaune et de bleu colore
ce labre qui vit dans la Méditerranée. La
tête et le haut de la nageoire de la queue
sont bleus ; le bas de cette même nageoire
est jaune , aussi bien que le ventre. Les
dents antérieures ont plus de longueur que
les autres.
(1) »« Labrus mixius.
Labrus ex jlavo et cœruleo varius , dentibus ante-
rioribus majoribus. Arledi , gen. 54 > syn. 5j.
Turdus major varias prœcedenti similis. Willughb.
p. 522. — Raj. p. 157.
Labre mélangé. Bonaterre , planches de l'Eneyclop.
méthodique, »«
Labrus è Jlavo cœruleoque varius , dentibus ante-
rioribus majoribus» . . labrus mixtus. Lin, Syst. nat.
edit. Gmel. gen. 166 , sp. 07.
s34 HISTOIRE
LE LABRE JAUNATRE (i).
SOIXANTE-DEUXIÈME ESPECE.
On pèche cette espèce dans la mer de
l'Amérique septentrionale. Sa bouche est
large, sa mâchoire inférieure plus avancée
que la supérieure et garnie d'une double
rangée de petites dents ; il y en a trois ou
quatre grosses à l'extrémité de la mâchoire
d'en haut, et d'autres plus petites fixées au
palais. La nageoire de la queue est armée
d'un fort aiguillon ; les écailles sont minces
et d'une couleur orangée ; l'iris des yeux
est rouge.
(i) » « Labrus fulvus. Catesby, Carol. 2, p. 10,
tab. i o , fig. 2.
Labre jaunâtre. Daubenton et Haiiy, Encyclop.
mélhod. — Bonat. planches de l'Encycl. mélhod. »«
Le labre jaunâtre. En anglais , the yellowfish.
Labrus corpore fulvo . . . labrus fulvus. Lin. Syst.
nat. edit. Gmel. gen. j68, sp. 38. — Artedi , Gen.
pisc. gen. 17 , additam. n° 79.
D E S L A B R E S. a35
LE LABRE MERLE (i).
SOI XANTE- TROISIÈME ESPECE.
» « JLi e noir bleuâtre que présente le labre
merle , lui a fait donner, dès le tems cVAris-
tote , le nom spécifique qu'il porte. 11 offre
(i) » a Labrus merula. Dans la Ligurie , tarda
d'alga.
Labre merle. Daubenton et Haiiy, Encycl. méth.
— Bonat. pi. de l'Encycl. méth.
Labrus cœruleo nlgrieans. Artedi.
O hottyphos. Arist. lib. 8 , cap. i5 et 3o. — Alhen.
lib. 7 , fol. 1 5i , 35. — Oppian. lib. i , p. 19 , et lib. 4.
— iEîian. lib. 1 , cap. 14*
Merula. Columell. lib. 8, cap. 16. — Plin. lib. 9 ,
cap. 1 5; et lib. 32 , cap. 11. — Jov. cap. 20 , p. 87, 88.
Merle. Rondelet, première partie, liv. 6, ebap. 5.
Merula. Salvian , fol. 220, b. ad iconem , 87, et
223, b. 224 «• — Gesner, pag. 543; et ( germ. )
fol. 8 , b. — Jonston , lib. 1 , tit. 2 , cap. 1 , a , 4 ,
t. 14 , n° 2. — Charlet. p. i33. — Aldrovand. lib. 1 ,
cap. 6 , p. 35.
Turdus niger. merula Salvianï et Rondeletii. Wil-
lngby, p. 52o. — Raj. p. 137.
Merle ou merlot. Valmont de Bomare, Dictionn-
d'histoire naturelle. )>«
Labrus cœruleo-nigricans . . . labrus merula. Lin.
Syst. nat. edit. Gmel. gen. 166 , sp. zjo.
236 HISTOIRE
en effet les mêmes nuances et les mêmes
reflets que l'oiseau si commun en Europe
et connu sous le nom de merle ; et il n'est
pas indifférent de faire remarquer que les
premiers observateurs, frappés des grands
rapports qu'ils trou voient entre les écailles
et les plumes, la parure des oiseaux et le
vêtement des poissons, les ailes des premiers
et les nageoires des seconds, le vol des habi-
tans de l'atmosphère et la natation des habi-
tans des eaux, ai moi en t à indiquer ces res-
semblances curieuses par des noms d'oiseaux
donnés à des poissons. Celteintenlion adoptée
par plusieurs naturalistes modernes, leur a
fait employer les noms de merle et de tourd
ou de grive , pour le genre des labres, dont
cependant ils connoissoient à peine quelques
espèces ; et comme , lorsqu'on a fait valoir
une ressemblance , on aime à l'étendre de
même que si elle étoit devenue son propre
ouvrage, on a voulu trouver des individus
blancs parmi les merles labres, comme
on en voit quelquefois parmi les merles
oiseaux. On est ensuite allé plus loin. On
a prétendu que ce passage du noir au blanc
étoit régulier , périodique, annuel et com-
mun à toute l'espèce pour le labre qui nous
occupe, tandis que, pour le merle oiseau ,
DES LABRES: s3?
il est régulier, fortuit, très-peu fréquent et
propre à quelques individus de la couvée
dans laquelle on compte d'autres individus
qui ne présentent en rien cette sorte de
métamorphose. Aristote a écrit que les
merles, ainsi que les tourds, se montraient
au printems, après avoir passé l'hyver dans
les profondeurs des rochers des rivages ma-
rins , qu'ils étoient alors revêtus de leur
beau noir chatoyant en bleu , et que pen-
dant le reste de Tannée ils étoient blancs. Il
faut tout au plus croire que, dans certaines
contrées, le défaut d'aliment, la qualité de
la nourriture, la nature de l'eau , la tempé-
rature de ce fluide, ou toute autre cause
semblable , affoiblissent l'éclat des écailles
du labre merle, en ternissent les nuances,
en altèrent les tons , au point de les rendre
plutôt pâles et un peu blanchâtres que d'un
bleu foncé et presque noir. . . Aristote a dit
encore que les merles poissons fécondoient
les œufs d'autres espèces de labres, et que
ces autres labres rendoient féconds les œufs
des poissons merles. Ce fait n'est pas impos-
sible : mais il en a été fait de cette remarque
comme de beaucoup d'aperçus d'homme de
génie; l'idée d'Arislofe a été dénaturée, et
Oppien, par exemple, l'a altérée jusqu'à
aî8 HISTOIRE
écrire que les merles n'étoient que les mâles
des tourds. Au reste, l'iris du merle labre
est d'un beau rouge (1). »«
C'est uu poisson des mers de l'Europe; sa
chair est tendre , molle et assez succulente.
(i) »(c i rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine. )><c
Voyez aussi les généralités à la tête de l'histoire
des labres.
D E S L A B R E S. 239
LE LABRE RONE (i).
SOIXANTE -QUATRIÈME ESPECE.
Il se trouve particulièrement dans les mers
de Norvège. La forme de son corps est
ovale; celle de sa tête est conique: la nageoire
du dos commence au dessus des yeux et
s'étend presque jusqu'à celle de la queue 5
laquelle est entière. La longueur ordinaire
de ce labre est d'environ un demi-pied ; sa
couleur générale est rouge , à laquelle se
mêle du jaune sur le ventre; des taches
vertes sont semées sur le corps et sur les
nageoires.
(i) »« Labrus rone. En Danemark, sJcr and harasse.
Ascagne, cah. 2, p. 6 , pi. xiv. — Mull. Zoolog. danic.
prodrom. p. 46.
Labre rone. Bonat. pi. de l'Encycl. tnéihod.
16 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés à
la nageoire du dos.
3 rayons aiguillonnés et 6 rayons articulés à
l'anale.
5 rayons à la membrane branchiale.
14 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
14 rayons à la caudale. »«
s>i° HISTOIRE
LE LABRE FULIGINEUX (i),
LE LABRE BRUn(2),LELABRE ÉCHIQUIER (3),
LE LABRE MARBRÉ (4) ET LE LABRE
LARGE QUEUE (5).
65% 66e, 67e, 68e et 6(f espèces.
» « Jlj'iriç. .... dans le labre fuligineux
est d'un jaune doré. Ce fuligineux a d'ailleurs
la dorsale d'un pourpre noir avec quelques
points bleuâtres ; les pectorales rougeâtres
avec une tache noire à leur base ,* les tho-
racines variées de bleu , de pourpre , de
noir et de verdàtre ; l'anale, d'un noir tirant
sur le bleu; la caudale, d'un verd mêlé de
brun , et une petite tache noire à l'extrémité
de chaque ligne latérale (6).
(1) »« Labrus fuligino sus.
(2) Labrus fuscus.
(3) Labrus centiquadrus.
(4) Labrus marnwratus.
( 5) Labrus macrourus, y> «
(6) 14 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
i4 rayons à la caudale.
Le
DES LABRES. 24t
Le nom du labre brun vient de la teinte
de son dos et de sa tète , qui est brune; sa
dorsale , son anale et sa caudale sont bordées
de verd , ses thoracines légèrement verdâtres,
et ses pectorales jaunes à leur base , et brunes
à leur extrémité (1). . . . Ou voit des points
et des lignes rouges sur la dorsale et sur
Fanale du labre échiquier,- une tache noire
paroît sur chacune des pectorales, et la
caudale est jaunâtre (2)
Quant aux formes principales de... ces
labres , nous ne pouvons que remuer au
tableau générique. . . Le fuligineux , le brun
et l'échiquier vivent parmi les rochers qui
environnent les îles de Madagascar , de
France et de la Réunion ; le marbré et le
large-queue appartiennent au grand Océan
équatorial. Ces cinq labres ont été observés
par Commerson. . . . »«.
r ' ' ' ' ■ ' .' ' ' * 1 . , ■ . , ■■
(1) 16 rayons à chaque nageoire pectorale.
6 rayons à chaque thoracine.
12 ou 14 rayons à la caudale.
(2) 14 rayons à chaque nageoire pectoraIe»s
G rayons à chaque thoracine.
12 rayons à la caudale.
Foiss. Tome IX. Q
342 HISTOIRE
'le LABRE GIRELLE (i).
Voyez planche XLVl, fig. i.
SOIXANTE-DIXIÈME ESPECE.
» « Une couleur bleuâtre ou d'un vercl
foncé , répandue sur la partie supérieure de
la girelîe, relève avec tant de grâce les
taies larges et longitudinales que le tableau
générique nous montre sur chacun des côtés
(l) »« Labrus julis. Dans la Ligurie , don sella ,
teigorella. Dans plusieurs contrées d'Italie ,jurella ou
fula^ donzellina , menchina oire. Dans l'île de Rhodes,
zillo. Dans Vî\e de Candie, afdelles. Dans quelques
provinces méridionales de France , dovella. A Malte,
haruza. En Arabie , arusa. En Allemagne, see-frau-
leïn , meerjunher , et rcgenboganfîsch. En Angleterre,
sëa junkerlin et rainbowjiah. En Hollande , jonher-
visch. Mus. Ad. Frid. 2 , pag. j5. * • — Bloch ,
pi. CCLXXXV1T , fig. I.
Labre girelle. Daubenton et Haiiy, Encycl. métli.
— Bonaterre , planches de i'Enc. rnéth.
Ltabrus palmaris varias , dentibus duobus majo-
rihus maxillœ superioris, Artedi , gen. 54> syn. 55.
JE ioulis. Aiislot. lib. 9, cap. 2. — Athen. lib. 7 ,
cap. 5o4-
Ioulis. J£.\is.n. iib. 2 , cap. 44; P* la^. — Oppian,
DES L A B R E S. 24$
de ce labre, qu'il n'est pas surprenant qu'on
le regarde comme un des poissons de l'Eu-
rope dont la parure est la plus belle et la
plus agréable. La dorsale et l'anale offrent
une bande jaune, une bande rouge et une
bande bleue placées l'une au dessus de
l'autre , et l'on croit que les mâles sont
lib. 1 , p. 6 ; et lib. 2 , fol. 127 , 56. — Galen. class. 2 ,
fol. 29 , O. F.
Julia ou Julis. Salviau , fol. 2 17 , ad iconem , et
fol. 19.
Julis. Plin. lib. 52 , cap. 9.
Girella. Rondelet, seconde partie, liv. 6 , chap. 7,
Julis. Gesner, p. 464 et 549 i et ( §erm« ) f°l« J4> a-
— Aldrovand. lib. 1, cap. 7, p. 59. — Jonston , lib. 1 ,
tit. 2 , cap. 1 ,a.5 , t. 14, n° 5. — Willughby, Icbth.
p. 524.— Ray, p. i58.
Girelle. Vàlmont deBomare, Dictionnaire d'his-
toire naturelle. »<c
Le labre girelle. A Marseille , girelle. A Antibes,
demoiselle. En Sardaigne, zigurella. ANaples, men-
china di re. Dans les îles de l'Archipel de la Grèoe ,
illeka et igluqua.
Labrus . lateribus cœrulëscentibus , vk-tâ longitu-
dinali fulvâ utrinque dentatâ. ... labrus julis. Lin.
Syst. nat. edit. Gmel. gen» 166, sp. i5.
Labrus oblongus nigricans , lateribus^ lineâ albâ
utrinque sinuatâ varius , caudâ mdiuisâ. <Jronov.
Mus. 2, n° 184.
544 HISTOIRE
distingués par deux lâches, dont la supé-
rieure est rouge et l'inférieure noire , et
que Ton voit en effet ainsi disposées sur
les premiers rayons de la nageoire du dos
de plusieurs individus. Une variété de cetie
espèce a sa partie supérieure rouge, Finfé-
rieure blanche, la caudale verte, et le bout
des opercules bleu. Des couleurs vives ,
gracieuses, brillantes , variées, et distribuées
de manière à se faire ressortir sans aucune
dureté dans les tons , appartiennent donc
à tous les individus que Ton peut compter
dans cette espèce de la girelle.
Ce labre vit souvent par troupes , et se
plaît parmi les rochers On pêcliè ia
girelle dans la Méditerranée, ainsi que clans
la mer Rouge (•]).»«.
Ce poisson, de forme élégante et sur lequel
brillent d'un doux éclat les couleurs les
plus vives et ]es plus suaves, est commun
dans la mer de Grèce, particulièrement dans
(1) 6 rayons à la membrane 'branchiale.
i5 ra)rons à chaque nageoire pectorale,
i rayon aiçuiîlonné et 5 rayons arLiculés k
chaque thoracîne.
i5 rayons h l'anale.
12 rayons à la caudale.
DES LABRES. 24S
les rochers qui forment les rivages de plu-
sieurs îles de l'Archipel. Sa chair est ferme
et délicate ; mais sa brillante parure devroit
le garantir de la gloutonnerie des hommes.
Il se nourrit de petits crustacés et de frai
(le poisson , et il mord aisément à la ligne.
L'estomac de la girelle est petit, le canal
intestinal sans appendices, le foie d'un jaune
pale , la rate rougeâtre et triangulaire , la
vésicule du fiel ample relativement à la
grandeur du poisson, qui n'est commune-*
ment guère plus long que le doigt,
Q 3
2i6 HISTOIRE
LE LABRE PAROTIQUE (i):
SOIXANTE-ONZIÈME ESPECE.
» « Vj e labre a le dos gris et le ventre
blanchâtre ; » « les nageoires rousses et les
opercules des ouïes d'un bleu céleste. C'est
sans doute ce dernier attribut qui a engagé
Linnasus à distinguer cette espèce par l'épi-
thète paroticus , qui signifie en grec un orne-
ment pour les oreilles.
La nageoire de la queue n'est point
échancrée. On trouve le paro tique dans les
mers des Indes (3).
(1) »(( Labrus paroticus. Mus. Ad. Frid. 2, p. 76.
Labre par ot. Daubenton et Haiiy, Enc. niétb.—
Bonaterre, planches de l'Encycl. mclh. »«
Labrus lineâ laterall curvâ , pinnis rujis , operculis
eyaneis... labrus paroticus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel.
gen. 166 , sp. 16.
Labrus caudâ intégra , lineâ laterall curvâ ; pinni$
rujis; operculis eyaneis. . . labrus paroticus. Artcdi ,
Gen. pisc. gen. 27 , addiment. n° z5.
(2) )>« i2ra}ronsà chaque nageoire pectorale.
G rayons à chaque thoracine.
14 rayons à l'anale.
14 rayons à la caudale. »a
DE S LABRES. 247
1
LE LABRE BERGSNYLTRE (1),
SOIXANTE-DOUZIEME ESPÈCE.
» « JLiE violet paroît être la couleur do-
minante du bergsnyltre, dont la mâchoire
inférieure et les pectorales sont quelquefois
d'un beau jaune.» a II a une tache noire
sur la queue. Cette espèce préfère l'océan
Atlantique boréal («2).
p ' ■ . 1 1 1 ,111
(1) »« Labrus bergsnyltrus.
Labre bergsnyltre. Daubenton et Haiiy , Encycl.
méthod. — Bonaterre , planches de l'JEncyel. métb*
Sparus bergsnyltra. It. Wgoth. 179. »«
Le labre bergsnyltre. En Suède , bergsnultra. En
Norvège, blagylta.
Labrus pinnâ dorsali ramentaceâ , macula nigrâ
suprà caudam , spinis dorsalibus novetn.... labrus
suillus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 16.6, sp. 17. —
Faun. suec. n° 66. — Arted. Gen. pisc. gen. 27 , addi-
lament. n° 21.
(2) » « i3 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque nageoire des thoracines.
24 rayons à la caudale. » «
\
Q4
248 HISTOIRE
-■ ■ ... y.:. ' : : ■■■%
LE LABRE GUAZE (i).
SOIXANTE-TREIZÈME ESPECE.
Il vit dans l'Océan : sa couleur est brune,
sa queue arrondie et les rayons de la na-
geoire qui la termine dépassent la mem-
brane (u).
(i) » « Labrus guaza. LaeH. ït. îo^
Labre guaze. Daubenion et Haiiy, Encycl. xnétli.
— Bona terre, planches de l'Encyc.l. méth. »«
Labrus fusais , caudâ rotundatâ , radiis membra-
nani superantibus . . ... labrus guaza. Lin. Syst. nat.
edit. Gmel. gen. }66 , sp. 19. — Artedi, Gen. pisc.
gen. 27, addilament. n° 44»
(2) »(( 16 rayons à chaque nageoire pectorale,
6 rayons à chaque thoracine.
i5 rayons à l'anale.
i5 rayons à la caudale. »&
DES LABRES. 249
LE LABRE TANCOIDE. (1).
SOIXANTE-QUATORZIÈME ESPECE.
» « JLje tancoïtle habite pendant une grande
partie de Tannée dans les profondes anfrac-
tuosités des rochers qui ceignent les rivages
britanniques , ou qui sont peu éloignés de
ces rivages.
(r) »« Labrus tancoïdes. Eu Angleterre , wrasse,
elcl wife y et gwrach.
Labre tanche de mer. Daube nton et Haiiy , Encyc*
méth. — Bonat. planches de l'Encyc. méth.
Turdus vulgatissimus ; tinea marina veneti s. Wil-
lughby, p. 5i9-
The wrasse. Pennant , Brit. zool. tom. III , p. 2o5.
Tanche de mer. Valmont de Bomare , Diciionn.
d'histoire naturelle. »cc
Le labre tancoïde. A Venise , tinca marina. A Mar-
seille, roucao.
Labrus rosiro sursum reflexo , caudâ in extremo
eirculari. . . labrus tinca. Lin. Syst. nat. edit. Gmel.
gen. 166 , sp. 21. — Arledi, Gen. pisc. gen. 27 , sp. 1.
Syn. pag. 56, n° 9.
Labrus corpore viridi , regione ani nigrâ , rostro
acuto reflexo labrus tinca, Brunnich ? Ichthyol.
massiî. p. 55^ 210 70.
25o HISTOIRE
Nous croyons que quelques naturalistes
ont été induits en erreur par des accidens
ou des altérations que leur ont présentés
des individus de cette espèce, lorsqu'ils ont
écrit que la' lame supérieure de l'opercule
étoit dentelée ; nous pensons que la confor-
mation qu'ils ont aperçue dans l'opercule
de ces individus, étoit une sorte d'érosion
plus ou moins irréguîière, et bien différente
de la véritable dentelure , que nous regar-
dons comme un des principaux caractères
du genre des lutjans : mais si notre opinion
se trouvoit détruite par des observations
constantes et nombreuses , il seroit bien aisé
de transporter le tancoïde dans ce genre
des lutjans , et de l'y inscrire dans le second
sous-genre. »«
On a nommé ce poisson tanche de mer,
à cause de sa ressemblance dans la forme
du corps avec la tanche de rivière. Sa lon-
gueur ordinaire est de neuf pouces. Il a le
museau alongé et recourbé en dessus , les
lèvres épaisses, la bouche petite, les dents
semblables à celles d'une scie; dans la bouche
quatre tubercules osseux et hérissés de
petites dents , le corps revêtu d'écaillés assez
grandes et l'extrémité de la nageoire de la
queue arrondie en arc.
DES LABRES. a5t
Les teintes et la distribution des couleurs
varient beaucoup dans cette espèce. Un
rouge obscur est assez généralement la cou-
leur dominante. Quelques individus ont vers
la tête des bandes bleues , rouges et jaunes,
et presque tous des raies semblables sur la
nageoire du dos. Les nageoires de la poitrine
sont d'un jaune doré ; l'iris est tantôt de
cette dernière couleur et tantôt bleu.
Quoique le tancoïde vive parmi les ro-
chers, sa chair, au rapport de Willughby,
n'est ni délicate, ni saine (i).
■ ■ M . ..
(1) »« 5 rayons à la membrane branchiale.
14 rayons à chaque nageoire pectorale.
6 rayons à chaque thoracine.
i3 rayons à la caudale. »<c
a5a HISTOIRE
LE LABRE DOUBLE-TACHE (1).
SOIXANTE-QUINZIÈME ESPECE.
»« JLje double -tache se trouve clans la
Méditerranée, et ou l'a observé aussi dans
les eaux salées qui entourent la grande
Bretagne. »cc II porte une tache brune sur
chacun de ses cotes , près de la queue. Les
rayons de la nageoire du dos se terminent
par un filament (2).
(1) »« Labrus bimaculatus.
Labre double- tache. Daubenton et Ilatiy , Encycl.
méthod. — Bonaterre, planches Je l'Encycl. méth.
Sciœna macula fuscâ in medlo corporis et suprà
basini caudœ. Mus. Ad. Frid. i , p. 66. — British.
zool. 5 , p. 2o5 , 11° 2. ))«
Labrus pinnâ dorsali ramentaceâ , macula fuscâ
in tatere medio et ad caudam. . . . labrus bimaculatus»
Lin.Syst. nat. edit. Gmel. gen. 166, sp. 22. — Artedi,
G en. pisc. gen. 27 , additament. np 4°-
{2) »cc 6 rayons à la membrane branchiale.
i5 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque tlioracine. »«
DES LABRES. a55
LE LABRE PONCTUÉ (i).
SOIXANTE-SEIZIEME ESPECE.
»« JLjes eaux de la mer Equatoriale qui
baigne Surinam pa missent préférées par le
ponctué Ce labre est brun , et cette
teinte obscure n'est relevée que par des
points d'un gris très- foncé ou noirâtres, qui
composent les raies longitudinales indiquées
dans le tableau générique, et par d'autres
taches, ou points, ou petites raies transver-
sales ou longitudinales , du même ton ou
(i) nu Labrus punctatus. En Suède, prick snylta.
Labre ponctué. DaubciUon et Haiïy, Encycl. méth.
— l>onatcrre, planches de l'Encyc!. méth.
Sciœna lineis longltudinalibus plurimis fusco-punc-
talis. Mus. Ad. Frid. i , p.Go. — Bloeli , pi. ccxcv,
fig. I . » <c
Le labre ponctué. En allemand , der punhtirte lipp*
fisch. En anglais , the punctulated ivrasse.
Labrus pinn a dur sali ramenlaceâ , lineis parallelis
fasco-punctatis . . . labrus punctatus. Lin. Sj'st nat.
cdit. Gmei. gen. iG6,sp. ?5. -— Arted. Gen. pisc.
«jcn. 27, additament. n° 55*
254 HISTOIRE
à peu près, et épars sur la queue ainsi que
sur une partie de la dorsale et de la nageoire
de l'anus (1). »cc
1 ■ ' ' ■■- ■ t
(l) 6 rayons à la membrane branchiale.
i5 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
DES LABRES, s55
■ ■ ■• •
LÉ LABRE OSSIFAGE (i).
SOIXANTE -DIX-SEPTIÈME ESPECE.
yj n trouve ce labre dans les mers de 'l'Eu-
rope et principalement dans la Méditerranée.
Son principal caractère distinctif consiste,
selon Linnœus , dans la forme de ses lèvres
tjui sont plissées (2).
»__ 1 — , . , . . , ii — m
(1) »cc Labrtts ossïfagus. Lin. édit. de Gmelin.
Labre ossifage, Daubenton et Haïiy, Ehcycl. niéth.
- — Bonat. planches de l'Encycl. métli. »«
{2) »« i5 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
ï5 rayons à la caudale. »«
s56 HISTOIRE
LE LABRE ONITE (i).
SOIXANTE-DIX-HUITIEME ESPECE.
Un ne connoît pas les mers qu'habile
Tonite. Il a des mouchetures de couleur
cendrée sur le ventre et d'autres taches
parsemées sur le corps (2).
(1) >h< Labrus onitis. Mus. Ad. Frid. 2 , p. 79.
L,abre onite. Danbenton et Haïïy, Encycl. mélhorï.
— Bonaterre , planches de l'Encycl. méthodique. »<c
L,abrus pinnâ dorsali ramentaçea ,abdomine cinerco
fuscoque maculato labrus onitis. Lin. Syst. nat.
edit. Ginel. gen. 1G6, sp. 28. — Artedi, Gen. pisc.
gen. 27 , additam. n° 42*
(2) »« i5 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque tlioracine.
14 rayons à la caudale. »«
LE
DES LABRES. &fy
LE LABRE PERROQUET (1).
SOIXANTE-DIX-NEUVIEME ESPECE.
Il est presqu'en entier de couleur verte,
à laquelle une teinte jaune se mêle sur le
ventre. Les côtés sont marqués par une
raie bleue qui commence près des yeux;
quelques individus ont de plus le ventre
et la tête tachetés de la même couleur (2).
On pêche cette espèce dans la Méditer-
ranée.
(f) »« Labrus psittacus.
Dixième espèce de tourd. Rondelet , première partie ,
liv. 6, cliap. 6.
Turdus viridis , §eu decimus Rondeletii. Willughb.
Ichlhyol. p. 3t2o.
Labre perroquet. Daubenton et Haiiy, Énc. méth. —
Botiaterre, planches île l'Encyclop. mcthod. »«
Labrus pinnâ caudœ medio truncatâ , pinnarum
margine , vittâ abdominaii , cJiaracteribusque capifis
cœruleis. . . . labrus psittacus. Lin. Syst. nat. ejit.
Omet gen. 166, sp. 44*
Labrus viridis , lineâ utrinque cœruleâ. Artedi ,
Gen. pisc. gen. 27 , sp. 2.
(2) »« 14 rayons à chaque nageoire pectorale.
6 rayons à chaque thoracine.
14 rayons à la caudale. »«
Pàiss. Tome IX. R
258 HISTOIRE
■ — - — ■ — ■■■■ . ii BBS
LE LABRE TOURD (1).
QUATRE-VINGTIÈME ESPECE.
» a l_i es dents antérieures du tourd sont
plus grandes que les autres. Il est facile de
voir, en parcourant le tableau générique;
que ce labre tourd peut présenter, relati-
vement à ses couleurs, trois variétés plus
ou moins permanentes. Lorsqu'il est jaune
avec des taches blanches , sa tête montre
communément , et indépendamment des
taches blanches , quelques taches noires
vers son sommet, et quelques filets rouges
sur ses côtés; son ventre est alors argenté
avec des veines rouges , et ses nageoires
■ ■ ' '■' ' ■■ ' ' ' ' ' »
(1) )>(( Labrus turdus.
Labrus oblongus viridis, iride luted. Arted.gen. 54 »
syn. 57.
Turdus viridis major. Willughby, p. 022.
Turdus oblongus ^fuscus, maculosus. Id. p. 323. — -
Ray, p. 157.
Labre tourd. Daubenlon et Haiïy, EncycL méth. — .
Bonaterre, planches de l'Encyclop. métbod.
Labrus oblongus , viridescens , maculatus , etc*j
Brunn. Pisc. massiî. p. 5i , nQ 67. »«
Le labre perd. A Marseille , roucao perd.
Labrus oblongus viridis , iride aureâ labrus
turdus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 166 , sp. 3s
DES LABRES. s5a
âorsale, thoracine, anale et caudale sont
rouges et tachées de blanc. Si ce même
tourd a sa couleur générale Verte , ses pec-
torales sont d'un jaune paie, ses thoracines
bleuâtres , et sa longueur est un peu moins
grande que lorsqu'il offre une aulre variété
de nuances. Et enfin, quand il a des taches
dorées ou bordées d'or au dessous du mu-
seau, avec la partie supérieure verte, il
parvient aux dimensions ordinaires de son
espèce,- il est long de trois décimètres (onze
pouces ) environ ; il a le ventre jauuâtre
et parsemé de taches blanches, h régulières,
bordées de rouge ; une îc.je loi niée de points
blancs et rougeâtres règne avec la ligne
latérale, et est placée au dessus de plu-
sieurs autres raies longitudinales, composées
de petites taches blanches et vertes (ij. » ce
C'est un poisson de la mer xVLediterranée.
"Willughby remarque que le linge ou le
papier, dont on l'enveloppe quand il est en-
core frais, se teigaent de la couleur verte
de ses écailles.
(i) »« 5 rayons à la membrane branchiale.
14 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoraciue.
i3 rayons à la caudale, »«
R 2
260 HISTOIRE
LE LABRE CINQ-EPINES (i).
QUATRE-VINGT-UNIÈME ESPECE.
y> a JLiE cinq -épines a été rencontré dans
cette mer si souvent hérissée de montagnes
de glaces , et qui sépare la Norvège du
'Groenland. » « 11 tire son nom des cinq
premiers rayons de sa nageoire anale, les-
quels sont épineux. Un des rayons de celle
du dos se termine en long filament. Il a
le corps rayé de bleu ( 2 ).
(1) »« Labrus pentacanthus. Faun. Suec. 35i. —
Miïil. l'rodrom. zool. dan. 386. — Strorn. Sond. 267,
n° 3.
Labre cinq -épines. Daube nton et Haiiy, Encyclop.
inêthod. — Bonat. pi. de i'Encycl. méthod. »«
Le labre cinq-épines. En anglais, strtped wrasse.
En norvégien , blaagomme , bluastaal y blaastak. En
gro^nianduis, kt-blernak.
Labrus pinnâ dorsi ramentaceâ , corpore lineis
çœruleis , pinnâ ani spicis quinque. . . labrus exoletus.
Oth. Fabiic. Faun. Groenland, p. 166 , n° 120. — Lin.
Sysl. nat. edit. Grnel. gen. 166, sp. 53. — Arledi ,
Gen. pisc. gen. 27 , additament. n° 07.
(aj )>« i5 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracinc.
18 rayons à la caudale. »<c
D E S L A B R E S. *6t
LE LABRE CHINOIS (1).
QUATRE - VINGT - DEUXIEME ESPECE.
» « JLrfE chinois a été vu près des cotes de
la Chine. » « II a le sommet de la tèîe obtus ,
les rayons de la nageoire du dos terminés
en filament et la couleur livide (2).
•.
{1) »« Labrus chinensis.
Labre livide, Daubenîon et Haiiy, Encyc. mélli. —
Bonat. pi, de l'Encyclop. méthod. >hc
Labrus pinnâ dorsali rarnentaceâ , corpore livido ,
vertice retuso.*,. labrus chinensis. L,in. Syst. nat.
edit. Gmel. gen. 166, sp. 54- — Artedi, Gen. pisc.
gen. 27 , additament. n° 5/j.
(2) »c< 1^ rayons à chaque nageoire peclornîe.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons ariipulés h
chaque thoracine.
12 rayons à la caudale. »<c
R
262 HISTOIRE
LE LABRE JAPONAIS (i).
QUATRE-VINGT-TROISIÈME ESPECE.
» «ixouttuyn a découvert le japonais
près des mers du Japon. » « Il a un demi-
pied de long et deux pouces de large ; ses
opercules sont revêtus d'écaillés ; de petites
dents aiguës garnissent ses mâchoires, et sa
couleur dominante est un jaune foncé (2).
(1) » « Labrus japonicus. Houttuyn, Act. Haaxl.
2CX , 2 , p. 524.
Labre du Japon. Bonaterre , planches de l'Encyc.
méthodique. »«
Labrus Jlavissimus labrus japonicus. Lin.
Syst. nat. edit, Gmel. gen. 166, sp. fia. — Artedi,
Gen. pisc. gen. 27, additament. n° 66.
(2) »« 6 rayons à la memhrane branchiale.
16 rayons à chaque pectorale.
1 rayon aignillonné et 5 rayons articulés »
chaque thoracine.
jfi rayons à la caudale. »c
D E S L A B R E S. $63
LE LABRE LINÉAIRE (1).
QUATRE-VINGT-QUATRIÈME ESPÈCE.
% T
1_je linéaire a, comme plusieurs autres
labres, et particulièrement comme le bleu
et le rayé, les dents de devant plus grandes
que les autres.» « Ce poisson est comprimé
sur ses côtés et d'une forme alongée ; la
nageoire du dos s'étend sur presque toute
la longueur de cette partie, et celles de la
poitrine sont en fer de lance (2).
» a Le linéaire se trouve dans les Indes
et près des rivages de l'Amérique méri-
dionale. » a
(1) a« Labrus linearis. Amaenit. acad. i , p. 3i5.
Labre linéaire. Daubenton et Haiïy, Encyc. méth*
— Bonaterre , planches de l'Encycl. mélhod. »«
(2) » « 6 rayons à la membrane branchiale.
12 rayons à chaque nageoire pectorale.
6 rayons à chaque ihoracine.
12 rayons à la caudale. »«
R 4
^64 HISTOIRE
LE LABRE LUNULE (i).
QtJATRE- VINGT -CINQUIÈME ESPECE.
)) « Lje lunule a la tête et la poitrine par-
semées de taches rouges , tes pectorales
jaunes, les autres nageoires vertes avec des
taches rouges ou rougeâtres, et quelquefois
«les rayons rouges autour des yeux;»« le
corps et l'iris d'un brun verdàtre; chaque
écaille marquée d'un trait transversal et
vioîet foncé; un croissant roussâtre sur l'o-
percule postérieur des ouïes.
Forskœl a observé ce labre à Dsjedda
(i) ))« Labrus lunulatus.
Labre lunule. Bonat. planches de l'Encycl. méth. »«
Le labre lunule. En arabe , abou djabbe et sanuat
abou djabbe.
Labrus fusco - virescens , fasciis obscurioribus ,
sçuamls singulis fasciâ ferrugineâ f capit.e pectoreque
rubro guttato , lunulâ operculi ponè fitlvâ. . . labrus
lunulatus. Forskœl , Fann. segypt. arab. p. ^7, n° 34-
— Lin.Syst. nat. edit. Gmel.gen. 166, sp.56. — Arted.
Gen. pisc. gcn. 27, additam. n° 14.
DES LABRES. 2^5
sur les cotas d'Arabie ; il vit parmi les roches ;
on l'y pèche à la ligne, mais il y mord
difficilement, si on ne lui présente des vers
marins pour appât ( i ).
(i) »<c 5 rayons à la membrane branchiale.
12 rayons à chaque nageoire pectorale,
i rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracinê.
i3 rayons à la caudale. »«
*86 HISTOIRE
LE LABRE VARIÉ (i).
QUATRE-VINGT-SIXIÈME ESPECE.
» «Les opercules du varié sont gris et
rayés de jaune; ses pectorales tachées d'o-
livâtre à leur base, et ses thoracines, ainsi
que son anale , bleues à leur sommet. » a
Sa dorsale est aussi bleue à sa naissance ,
blanche dans son milieu et rouge dans le
reste. La nageoire de la queue est arrondie
et mi-partie de bleu et de jaune (2).
Ce labre vit dans les mers de la Grande-
Bretagne, et particulièrement près des îles
Skerry.
(1) »« Labrus variegatus.
Striped tarasse. Brit. zool. 5, p. 207, n° 4* )>(£
Le labre varié. En anglais , striped wrasse.
JLabrus ruber } striis lateralibus parallelis oliuaceis
quatuor totidemque ca;rulcis. Lin. Syst. nat. edit.
Gmel. gen. 166, sp. 58.
Labrus ruber , uitiis parallelis , olwaceis et cœruleis
alte.rnis ; caudâ intégra.... labrus vittatus. Waib«
Arledi , Gen. pisc. gen. 27, additamcnt. n° 52.
(2) »« 5 rayons à la membrane branchiale.
ï5 rayons à chaque pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque Uioracine. )uc
DES LABRES. 267
LE LABRE MAILLÉ (1).
QUATRE-VINGT-SEPTIÈME ESPECE*
Kje labre qui se trouve dans la Méditer-
ranée est d'un verd tendre avec de petites
veines rouges qui en s'entrelaçant forment
des espèces de mailles. L'on remarque une
tache noire sur ses opercules, ainsi que sur
sa nageoire dorsale. Il excède rarement trois
pouces de long (2).
m . ■ . — n
|i) » « Labrus reticulatus.
Labre maillé. Bonat. planches de l'Encycl. mélh.»«
Labrus viridis venis rubris anastomosantibus , ma-
cula operculorum pinnœque dorsalis nigris. Brunnich ,
Içhthyol. massil. p. 58 , n° 74. — Labrus venosus..
Lin. Syst.nat. edit. Grnel. gen. 166, sp. 63. — « Artedi ,
Qen. pisc. gen. 27, additam. n° 74.
(2) »« 5 rayons à la membrane branchiale.
i5 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à,
chaque thoracine.
ï3 rayojas à. la caudale. »«ç
268 HISTOIRE
LE LABRE TACHETÉ (i).
QUATRE-VINGT-HUITIÈME ESPECE.
1 L ne devient pas plus grand que le maillé
et vit , comme lui , dans la Méditerranée.
Le fond de sa couleur est un rouge pâle,
sur lequel sont répandus des taches noires
et des points blancs; une tache plus grande
que les autres paroît à la base de la na-
geoii e de la queue. Il y a aussi deux traits
noirs et obliques au dessus des yeux. Toutes
les nageoires sont communément rousses ;
les ventrales et l'anale sont vertes sur quel-
ques individus ; celte dernière nageoire a
toujours des taches blanches (2).
(r) »« Labrus guttatus.
Labre tacheté. Bonat. pi. de l'Encyc. mélh. » «
Labrus corpore rubescente nigro vario , macula in
me.dio baseos pinnœ caudalis. Brunnich , Ichthyol.
massil. p. 59, n° 76. — Labrus guttatus. Lin. Syst. nat.
edit. Gmel. gen. 166 , sp. 65.
Labrus rubicundulus , albo nigroque varie gatus ;
macula nigrâ in pinnd caudali. . . labrus guttatus.
Walbaum, Arte<îi, Gen. pisc. gen. 27, additament.
n° 76.
(2) ))« 5 rayons à la membrane branchiale.
14 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
17 rayons à la caudale. »«
DES LABRES. 269
LE LABRE COCK (1).
QUATRE-VINGT-NEUVIEME ESPECE.
vock est le nom que porte ce labre dans
le pays de Coriiouailles, près des côtes du-
quel on le trouve très-fréquemment. Il est
fort petit, de couleur pourpre, mêlée de
t>leu foncé; son ventre est jaune et la na-
geoire de sa queue arrondie.
(j) »« Labrus ciquus.
Cock cornubimsmm. lirit. Zool. 2, p. 210 , n° 8. —
Ray, Fisc. p. i65 , f. 4 w "•
Labrus purpur eus et obscure cœruleus, subtàsjlavus,
eaudd rotundatâ labrus coquus. Lin. Syst. nat.
©dit. Gmel. gen. 166, 6p. 69.
Labrus dor.so purpureo et mdico ; ventre jlavescente,
naudâ rotundatâ. Walbaum , Artedi , Gen. pisc,
gen. 27 , additament. u° 61.
270 HISTOIRE
LE LABRE CANUDE (i>
QUATRE-VINGT-DIXIEME ESPECE.
» a J_jE canude se pêche dans la Méditer^
ranée, où il étoit connu dès le tems d'A-
thénée et même de celui dAristote, et où
on l'avôit nommé alphestas et cinœdus ,
(i) »(c Labrus cinœdus. Dans plusieurs provinces
méridionales de France , rochau , canus , canudo.
Bans la Ligurie , rosa.
Labrus luteus , dorso purpureo , pinnâ a capite ad
caudam continua. Arledi , syn. 56.
Alphestai* Athen. lib. 7, cap. 281.
Cinœdus. Pli il.
Canus. FLondelet, première partie , liv. 6, chap. 4-
Cinœdus Rondeletii. Alflrov. lib. 1 , cap. 14, p. 67.
^-îonston , lib. 1 , tit. 1 s cap. 1 , a. 10, tab. i5, ri° 1.
Alphestes, vel cinœdus. Gesner , p. 56, 4° > et
( germ. ) fol. i5.
Alphestes. Charlet. p. i55.
Alphestes , sive cinœdus. Willnghby , p. 525. —
Raj. p. i57-
Labre canude. Daubenton et Haiiy, Encycl. méth.
— Bonat. pi. de l'Eticycl. métbocb>«
Labrus luteus , dorso purpureo , pinnâ à capite ad
caudam continuatâ labrus cynœdus. Lin. Syst.
uat. edit. Gtnel. gen. 1G6 , sp. 41.
DES LABRES. 271
parce qu'on voyoit presque toujours les in-
dividus de cette espèce nager deux à deux
à la queue l'un de l'autre* La chair de ces
canudes présente les mêmes qualités que
celle de la plupart des autres poissons qui
vivent au milieu des rochers, et qu'on a
nommés saxatiles ; elle est, suivant Ron-
delet, molle, tendre, friable, facile à digé-
rer, et fournit une nourriture convenable
aux malades ou aux convalescens. » ce
Rondelet ajoute que le bouillon fait avec
ce labre relâche; que le poisson lui-même
est meilleur cuit à la sauce que grillé ou
bouilli, et qu'il est fort bon frit et mangé
avec du jus d'orange (1).
Du reste, le canude est d'un rouge pourpré
sur le dos et jaune sur le ventre; ses dents
sont petites et serrées l'une contre l'autre ;
sa nageoire du dos occupe sans interruption
toute la longueur de cette partie.
(r) Histoire des poissons, à l'endroit précédejn-
aient cité.
27* HISTOIRE
LE LABRE BLANCHES - RAIES (i).
QUATRE-VINGT-ONZIÈME ESPECE.
JL/on ne connoît point la patrie de ce
labre , qui a été décrit par KœJreuter dans
les nouveaux Mémoires de l'académie de
Pétersbourg. L'individu sur lequel ce natu-
raliste a fait sa description avoit trois pouces
.cinq lignes de longueur ; il était d'un jaune
sale et trois bandes blanches s'étendoient le
long de son corps. Ses mâchoires avoient
un seul rang de petites dents aiguës; ses
nageoires pectorales étoient triangulaires
et celles du ventre avoient la forme d'un
fer de lance; la nageoire de la queue n'étoifc
point échancrée (2).
(1) ))k Labrus albo vittaius.
JLabre rayé de blanc. Bonat. planches de FEncycI.
mélhod. — Kœlreuter , Nov. Coram. Petrop. toin. 9,
p. 458. »«
(2) » « i5 rayons à chaque nageoire pectorale.
6 rayons à chaque thoracine.
12 rayons à la caudale. »«
LE
DES LA B F, E S. a73
fi- ■ ■ ■ ; - _—
LE LABRE BLEU (i):
QUATRE -VINGT - DOUZIEME ESPECE.
X out le corps de ce poisson est agréable-
ment varié de jaune , de bleu et de rou-"
geàtre ; les opercules des ouïes sont colorés
en brun et en bleu ; on voit une grande
tache de la même couleur sur le devant de
la nageoire du dos, et un liseré également
bleu le long des nageoires ventrale, anale
et caudale (2).
La longueur commune du labre bleu est
de dix pouces; il se plaît sur les rives de
l'Angleterre, du Danemarck et de la Nor-
vège.
{1) »« Labrus cœruleus. En Danemarck , blaastal
et blanstak.
Paon bleu. Ascagne , cali. 2 , p. 5 , pi. 12.
Labre bleu. Bonat. pl.de l'Encycl. méth. »«
(2) »cc 5 rayons à la membrane branchiale.
14 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
14 rayons à la caudale. »«
Fgîss. Tome IX. S
sl^ HISTOIRE
g=-^-T — ■ . — —,.... aga
LE LABRE RAY É (i),
QUATRE - VING T - TREIZIEME ESPECE.
» « JLiE rayé présente un liseré bleu au
bout des thoracines; de l'anale et de la
caudale; les rayons de cette dernière na-
geoire sont jaunes à leur base > et une tache
bleue est placée sur la partie antérieure de
îa dorsale. (2) » ce '-
Dans cette espèce , le museau est long et
un peu pointu , les dents les plus grandes
se trouvent en devant de la bouche, la na-
geoire de la queue est arrondie et la lon-
gueur ordinaire de dix pouces. Elle vit dans
les mers de la Grande-Bretagne.
m • ' - ■ ■ ■ ».
(1) »cc Labrus lineatus. Pennant , Brit. zool. 3,
pag. 249.
Labre rayé. Bonatérrè, pî. de l'Enc. méth. »«
(2) »« 5 rayons à la membrane branchiale.
l5 rayons à chaque nageoire pectorale.
i rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque tlioracine.
DES LABRES. 275
LE LABRE BALLAN (1).
QUATRE-VINGT-QUATORZIÈME ESPECE,
Il habite les mêmes mers que le précédent y
il est jaune et parsemé de taches de jaune
orangé. On remarque une cavité toute
rayonnée sur les opercules des ouïes, un
sillon entre les yeux et une rainure pro-
fonde entre les nageoires du dos et de la
queue ; cette dernière n'est point échan-
crée (2).
(1) »<c Labrtts ballan. Pennant , Brit. zool, 3,
pag. 246.
Labre ballan. Bonaterre, planches de FEncyclop.
métbod. »«
(3) »« 4 rayons à la membrane branchiale.
14 rayons à chaque nageoire pectorale.
i rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine. »«
S a
wjB HISTOIRE
LE LABRE BERGYLTE (i).
QUATRE-VINGT-QUINZIÈME ESPECE.
» « LjA teinte générale du bergylte est
brune , et ce brun est mêlé de jaune sur
les opercules. »« Toutes les nageoires ont
des taches d'un brun luisant sur un fond
jaune teinlé de violet. L'iris est doré. La
tête est obscure; les mâchoires sont d'égale
longueur et niunies d'une rangée de dents
aiguës , outre plusieurs autres dents courtes
et arrondies qui sont implantées dans l'in-
térieur de la bottfche sur trois tubercules
osseux; les écailles sont grandes, minces et
lisses ; elles s'étendent sur les opercules des
m , ': ■,<>.,,{ ,, 1 -, ; n], n n rt m,- tV; • , la;
(i) »«' iLàbruà beYjrylta. En Norvège, berg-galt,
berg- gyke , sea àborne. En Daneoiarck , see carpe
carpe de mer. )
JLabrus bergylta. Ascagne , pi. i.
Labre tacheté. Bloch , pi. ccxciv.
Labre bergylte. Bonat. planches de l'Enc. mélh. »«
Le labre bergylte ou labre tacheté. En allemand ,
der gefieckte lippfisch. En anglais , the maculated
wrasse.
DES iABRES. 277
ouïes et sur une partie de la nageoire de
la queue (1).
Les couleurs du mâle sont plus vives
que celles de la femelle. Ces poissons se
pèchent dans la mer du Nord, sur les
haut -fonds près des rivages; il y en a de
quinze pouces de long; ils ont beaucoup
de chair, qui est en même tems grasse et
de bon goût.
(1) »(c 5 rayons à fa membrane branchiale.
14 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 ra)ron aiguillonné et 4 rayons articulés à
chaque thoracine.
18 rayons à la caudale. »<:
-
5
S S
s78 HISTOIRE
LE LABRE HASSEK (i).
QUATRE-VINGT-SEIZIEME ESPECE.
» (( LiE hassek est verd , avec le dos brun
et des taches blanchâtres sur les côtés. »«
Il en a de violettes sur la tête et autour
de la bouche. Ce poisson , que Forskœl a vu
dans la mer Rouge , atteint la longueur d'un
pied, mais il n'a guère que deux pouces
de largeur. La mâchoire supérieure est plus
longue que l'inférieure. Une rangée de dents
garnit les mâchoires ; les deux du milieu
sont crochues et plus grosses que les autres
qui toutes sont droites. Des écailles couvrent
en partie les opercules des ouïes; celles du
corps sont larges ? ovales et non dentelées ;
les nageoires pectorales sont longues et ob-
tuses.
(i) »« Labrus hassek.
Labre hassek. Bonat. pi. de l'Encycl. méthod.
Labrus inermis. Id. ibid.»«
Le labre hassek. Eu arabe , ghassek,
Labrus radiis pinnarum spinosis nullis; corpore li-
neari oblongo, virenti ; vittâ laterali nigro-guttatâ . . .
labrus inermis. Forskœl , Failli, aegypt. arab. pag. 34 >
sp. 27.
DES LABRES. 379
LE LABRE ARISTE (1).
QUATRE-VINGT-DIX-SEPTIÈME ESPECE.
JM. Sparrman l'a trouvé dans les mers de
la Chine. Il a le corps ovale , les dents
écartées Tune de l'autre et les deux de de-
vant de la mâchoire inférieure plus longues ,
les opercules lisses, les écailles très-courtes
et relevées chacune par deux arêles, enfin
des stries transversales sur le corps (2).
(1) »« Labrus aristatus.
Labre aristé. Bonat. planches de l'Encycl. méth.—
Sparrman , Amœn. acad. vol. 7, p. 5o5. »«
(2) )>« 12 rayons à chaque nageoire pectorale.
6 rayons à, chaque thoracine. »«
s 4
£8o HISTOIRE
LE LABRE BIRAYÉ (i).
QUATRE - VINGT - DIX - HUITIEME ESPECE.
)) «Fresque toutes les nageoires du bi-
rayé sont d'un violet mêlé de jaune. »«
Deux raies brunes, dont Tune passe au
dessus de l'œil et l'autre sur le ventre, s'é-
tendent le long du corps et sont les attributs
Caractéristiques de cette espèce. Le dos et
le ventre sont rouges et les col es jaunes.
Cette dernière couleur est celle de l'iris. La
tête large à son sommet est comprimée sur
}es côtés ; le front est étroit et couvert de
grandes écailles; la nageoire de la queue
est arrondie et toutes les autres se terminent
en pointe (2).
C'est au docteur Bloch que Ton doit la
connoissance de ce labre, dont il n'a vu
qu'une dépouille sans avoir appris dans quels
lieux on le trouve.
(1) »« Labrus bivit£atus.H\ac\i , pi. cclxxxiv, fîg. i.»<c
Le labre birayè , ou labre à deux lignes. En alle-
mand , der doppelstrich. En anglais, the double strea-
hed tarasse.
(2) »« 5 rayons à la membrane branchiale.
14 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracinc.
i5 rayons à la caudale. »«
DES. LABRES. 281
LE LABRE GRANDES ÉCAILLES (1).
QUATRE-VINGT-DIX-NEUVIÈME ESPECE.
» (( -LiE labre grandes-écailles présente des
nageoires coloriées en violet mêlé de jaune,
des taches violettes sur ses opercules, et
quelques taches bleues à l'origine de la
dorsale. »« Il a la tête courte et comprimée,
les mâchoires égales , un rang de dents ai-
guës dont les antérieures sont les plus lon-
gues; les écailles grandes, lisses, rondes et
colorées en brun jaunâtre. L'on croit que
cette espèce est propre aux mers des Indes
orientales (2).
m — ,
(1) )H( Labrus macrolepidotus. Blocli , pi. cclxxxiv,
fig. 2. » «
(2) »« 5 rayons à la membrane branchiale.
12 rayons à chaque nageoire pectorale,
6 rayons à chaque Ihoracine.
19 rayons à la caudal?. »«
>.$2 HISTOIRE
LE LABRE TÊTE-BLEUE (i).
CENTIÈME ESPÈCE.
» « U n gris tirant sur le vercl distingue
les nageoires du labre tête - bleue. » « Ce
qui le distingue particulièrement est la belle
couleur bleue de sa tête et de son dos ; ses
côtés sont argentés, et l'iris de ses yeux est
jaunâtre. La ligne latérale est interrompue (2}.
Bîoeh , qui a décrit ce poisson , ignoroit dans
quelles eaux il se trouve.
(i) :> « Lahrus cyanocephalus. Bloch , planche
CCJ>XXXV1.»(C
Le labre tête bleue. En allemand, (1er blaukopf.
Un anglais , the blue head.
(2) »« 5 rayons à la membrane branchiale.
12 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
12 rayons à la caudale. »«
DES LABRES. a85
- ■ '
LE LABRE A GOUTTES (1).
CENT UNIÈME ESPECE.
» (( Fresque toutes les taches que l'on
voit sur le labre à gouttes, sont ordinaire-
ment rondes comme des gouttes de pluie. »«
Son dos est brun * son ventre blanchâtre, et
ses côtés, de même que sa tête, sont bleus;
presque toutes les taches ont une teinte
argentée comme l'iris des yeux. Du reste,
ce ppisson , dont on ne connoît pas la patrie,
a le museau obtus , la ligne latérale rap-
prochée du dos et faisant l'arc vers son
extrémité , les écailles dures et couvertes
d'une membrane (2).
(1) »(( Labrus guttalatus. BIocli, pi. cclxxxvii,,
fïg. 2. »((
Le labre à gouttes. En allemand , der getropfte.
lippfisch. En anglais, the dropped tarasse.
(2) ))« i5 rayons à chaque nageoire pectorale
6 rayons à chaque thoracine.
16 rayons à la caudale. >n<
\
284 HISTOIRE
LE LABRE BOISE (1).
CENT DEUXIÈME ESPECE.
» « JLiE boisé a- les thoracines noires, les
pectorales et la caudale bleues , la dorsale
et l'anale variées de bleu , de jaune et de
brun (2) ; » « les opercules et la poitrine
tachetés de brun , de plus grandes taches ,
disposées comme une boiserie ou une mar-
queterie sur le corps, le dos violet, les
côtés argentés, la poitrine et la queue bleues,
Tiris couleur d'argent. L'on voit un petit
(1) ))« Labrus lessellatus. Bioch , planche ccxci 9
fig. 2. »<c
Le labre boisé ou le perroquet boisé. En allemand ,
der getafelte lippjisclu En anglais, the wainscotted
tarasse.
(2) »« 4 rayons à la membrane branchiale.
16 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
16 rayons à la caudale. »«
DES LABRES: f>85
nombre d écailles sur les opercules et près
des yeux. La tête est comprimée, la bouche
petite , le corps alongé et revêtu de très-
petites écailles. Un rang de dents courtes
et aiguës arment les mâchoires qui sont
d'égale longueur.
Bloch a reçu cette espèce des mers de la
Norvège.
■
i
286 HISTOIRE
LE LABRE CINQ-TACHES (i).
CENT TROISIÈME ESPECE.
U n individu de celte espèce a été envoyé
de la Norvège au docteur Bloch. La cou-
leur dominante est le jaune tirant sur le
violet foncé ; on compte cinq taches noires ,
une au museau , une à l'opercule postérieur,
une autre à la nageoire anale , et les deux
autres à la dorsale (2). Des écailles couvrent
la tète, et l'iris de l'œil est jaune.
(1) »« Labrus quinque maculatus. Bloch , pi. ccxci,
fîg. 1. »«
Le labre à cinq taches. En allemand ,der funffhekigû
lippfisch. En anglais, the five maculated wrasse.
(2) »« 5 rayons à la membrane branchiale.
15 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
16 rayons à la caudale. »n.
DES LABRES. 287
LE LABRE MICROLEPIDOTE (1).
CENT QUATRIÈME ESPECE.
Dloch, qui le premier a publié la des-
cription du microlépidote , ignoroit quelle
est la patrie de ce labre La dorsale du
microlépidote (2) est presque entièrement
brune ; ses autres nageoires sont blan-
châtres. ))« La tête et le dos sont d'un jaune
brun, les côtés et le ventre sont argentés,
Piris de l'œil est formée d'un cercle étroit
de couleur jaune et d'un plus large qui a
l'éclat de l'argent. La tête est étroite et sans
écailles jusqu'aux opercules, la bouche petite
et la ligne latérale rapprochée du dos. Les
mâchoires qui sont également longues ont
une seule rangée de dents aiguës et écartées
l'une de l'autre (5).
. (1) »(( Lahrus microlepidotus. Rloch, pi. ccxcir.» ce
Le labre microlépidote ou labre à petites écailles»
En allemand , der kleina'chuppigen lippjï*ch. En an-
glais, the Utile scaled wtasset
(2.) Microlépidote désigne les petites écailles. Mïkro*
signifie petit-» lepis y écaille. »« . -
(3) »« 12 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonne et 5 rayons articulés à
chaque ihoracine.
18 rayons à La caudale. )>(t
s88 II ÏSTOIRE
LE LABRE VIEILLE (i).
CENT CINQUIÈME ESPECE.
» « LiE labre vieille est péché près des côtes
de Norvège. .... On le trouve aussi auprès
des rivages occidentaux de la France
Les deux mâchoires du labre vieille
sont aussi longues Tune que l'autre ; elles
sont de plus garnies de dents pointues et
peu serrées (2). » «
Ce poisson a la tète en forme de coin,
et dégarnie d'écaillés jusqu'aux yeux ; la
bouche petite ; les opercules écailleux , et
la ligne latérale rapprochée du dos. Des
taches d'une teinte plombée sont semées
|
(1) »cc Labrus vetula. Sur quelques côtes occicten-
dales de France , carpe de mer. Bioch . pi. ccxcu. »cc
Le labre vieille. Vieille , vielle ou carpe de mer. A
Granville, vrac ou vr-acq. A Tréguier et à Lanuiorr,
crahatte. En allemand , seeweib. En anglais , sea~
ivife.
(2) 14 rayons à chaque nageoire pectorale.
I rayon aiguillonné et 5 rayons articulés k
chaque llioracine.
16 rayons à la caudale,
sur
D E S L A B R E S. 2B9
sur le fond jaune du corps. Les nageoires
sont bleuâtres ; les ventrales , l'anale et la
caudale ont une bordure noire , et l'on voit
des taches en forme de gouttes de pluie
sur les deux dernières, de même que sur
la dorsale. L'iris est bleu. La longueur ordi-
naire à cette espèce est d'environ un pied.
On la prend aisément à la ligne , et sa chair,
est de bon goût. En basse Bretagne on en
fait des salaisons.
Foiss. Tome IX. T
290 HISTOIRE
LE LABRE KARUT (i),
et LE LABRE ANÉI (2).
106e ET lQ7e ESPÈCES.
<c « Le karut et Fanéi, que Bloch avoit cru
pouvoir comprendre dans un genre parti-
culier qu'il avoit consacré à son ami John,
voyageur et missionnaire dans les Indes,
en donnant à ce groupe le nom de johnius,
nous ont paru devoir être inscrits avec les
véritables labres d'après les principes de
distribution méthodique que nous suivons....
Ce karut et cet anéi vivent dans les eaux
salées des Indes orientales , et particulière-
ment dans celles qui baignent la grande
presqu'île de Tinde Ils n'offrent que
des dents petites et pointues. »«
La mâchoire supérieure du karut se pro-
longe davantage que l'inférieure ; sa tête
(1) «ce Labrus karut.
Johnlus karut. Bloch , pi. ccclvi.
(2) Labrus aneus. Par les malais, anéi kattalei.
Jç/inius aneus. Blocli, pi. ccclvii. »<c
DES LABRES. 291
est arrondie et revêtue d'écaillés; sa bouche
petite , le palais rude, le corps comprimé, la
ligue latérale large et droite (1). Dans l'anéi,
c'est la mâchoire inférieure qui avance; sa
bouche est grande ; son corps alongé ; sa
ligne latérale courbée en devant et rappro-
chée du dos (2).
» a Le dos et les flancs du tarut réflé-
chissent un bleu d'acier; une nuance d'un
beau jaune distingue son venlre et ses lignes
latérales; ses nageoires offrent un brun rou-
geâlre, excepié la dorsale et la caudale qui
sont bleues. L'anéi a le dos noirâtre, les côtés
(1) )>(( 5 rayons à !a membrane branchiale.
16 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
2 rayons aiguillonnés et 7 rayons articulés à
l'anale.
18 rayons à Ja caudale. »«
(2) »« 5 rayons à la membrane branchiale.
14 rayons à chaque nageoire pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
2 rayons aiguillonnés et 7 rayons articulés à
l'anale.
18 rayons à la caudale.»»
T a
2t)2 HISTOIRE
blancs , les pectorales et les thoi acines rou-
geâtres ; la partie postérieure de la dorsale ,
Fanale et la caudale rouges à leur base et
bleuâtres à leur sommet. »«
On pèche le karut dans toutes les saisons
sur les côtes de Tranquebar. Il est plus gras
et de meilleur goût en hyver qu'en été. La
chair de Tanéi n'est pas aussi délicate que
celle du karut.
DES LABRES. 295
LE LABRE CEINTURE (i),
LE LABRE DIGRAMME (2) , LE LABRE HO-
LOLEPIDOTE (3) , LE LABRE T.ENIOURE (4) ,
LE LABRE PARTERRE (5) , LE LABRE
SPAROIDE (6), LE LABRE LEOPARD (7),
ET LE LABRE MALAPTERONOTE (8).
108e, 109e, HOe, IIIe, 112e, ll3e, 314e
et ll5e ESPÈCES.
» a i\ ou s donnons les premiers la descrip-
tion de ces huit labres, d'après les manus-
crits de Commerson , ou les dessins qui
(1) »« Labrus cingulum,
Labriis salurnio anti&â medletate lividus , posticâ
juscus , cingulo intermedio exalbïdo , punctis atro-
purpureis capiti inspersis. Commerson, manuscrits
déjà cités.
Di 'gramme désigne la double ligne latérale, hololê-
pidote les écailles placées sur toute la surface de
l'animal , tœnioure le ruban ou la bande que l'on voit
sur la caudale , et r.ialapih'onote les rayons mous qui
composent seuls la nageoire dorsale dis signifie
deux fois , gramma ligne , o/os entier, tainia ruban
ou bande, oura queue, malakos mon } pter on nageoire,
et notos dos.
(2) Labrus digramma.
(5) Labruii holoiepidotus*
T 1
29i HISTOIRE
faisoient partie de ces manuscrits
lis habitent le grand océan Equatorial , ou
]es mers qui en sont voisines ; et le labre
ceinture a été observé particulièrement
auprès de Fi'sle de France Le bord
de la dorsale et de Fanale du labre ceinture
est souvent blanchâtre , et l'on voit ordi-
nairement sur l'angle postérieur de l'oper-
cule de ce poisson une tache noire, remar-
quable par un point blanc ou blanchâtre,
qui lui donne l'apparence d'un iris avec
sa prunelle (9). »«
f4) Labrus tœniounts.
(5) Labrus hortulanus.
(G) LabruH sparoides.
(7) Labnt.s leopardas.
(8) LabruH malapteronotus . »«
(9) »« i5 rayons à chaque nageoire pectorale du
labre ceinture.
6 rayons à chaque thoracine.
14 rayons à la caudale.
1 1 rayons à chaque nageoire pectorale du.
di grain me.
G rayons à chaque thoracine.
12 rayons à la candi a le.
20 rayons à la caudale du labre hololépidote.
i5 rayons à la caudale du làeuioure.
12 rayons à chaque nageoire pectorale du labre
parterre
16 rayons à la caudale.
17 rayons à la caudale du sparoïde.
12 rayons à la cnndale du léopard.
îi rayons à la nageoire caudale du malap-
téronole. »«
r
D E S L A B R E S. s95
LE LABRE DIANE (1),
LE LABRE MACRODONTE (2) , LE LABRE
NEUSTRIEN (3), LE LABRE CALOPS (4),
LE LABRE ENSANGLANTE (5), ET LE
LABRE PERRUCHE (6).
Il6% 117e, 11 8e, 119e, 120e ET 121e ESPÈCES.
» « L a description comparée de ces six
labres n'a encore été publiée par aucun
naturaliste. Suivant Noël , le
(1) »« Labrus diana.
(2) Labrus macrodontus.
(5) Labrus Neuatriœ. Auprès de Fécamp , grande
vieille.
Bandoulière marbrée. Note comramuniquée par
Noël de Rouen.
(4) Labrus calops, Par les pêcheurs de Dieppe , la
brune.
Bandoulière brune. Note manuscrite communiquée
par Noël de Rouen.
(5) Labrus cruentatus.
Lupus minimus , argenteus , maculis purpureis tes-
sellalus. Peintures sur vélin faites d'après les dessins
de Plumier, et déposées dans la bibliothèque du
muséum national d'histoire naturelle.
T4
â96 H I S T O I R E
calops a les deux mâchoires
garnies d'une rangée de dents doubles et
pointues. La dorsale du neustrien présente
des nuances et une disposition de couleurs
assez semblables à celles que Ton voit sur
les côtés de cet animal, et les pectorales,
les thoracines, l'anale et la caudale offrent
des tons et une distribution de teintes pa-
reils à ceux que montre le dos. L'iris du
calops, qui est très -grand, ainsi que l'œil
considéré dans son ensemble, est d'un noir
si éclatant, que j'ai cru devoir tirer de ce
trait de la physionomie de ce labre le nom
spécifique de calops que j'ai donné à ce
poisson, et qui signifie bel œil (7). Le dos
du labre calops est brunâtre; mais cet osseux
est revêtu sur toute sa surface, excepté celle
de sa tèle, d'écaillés fortes , larges et très-
brillantes. L'éclat des diamans et des rubis,
qui charme les yeux des observateurs sur
l'ensanglanté, est relevé par les nuances des
(6) T^abrus psittacus.
Tardas marinas varias , vulgo petit perroquet.
Peintures sur vélin faites d'après les dessins de FIu-
mier t et déjà citées.
(7) Kahs veut dire beau , et ops œil. »«
DES LABRES. 297
nageoires , qui sont toutes dorées. L'anale
du labre perruche est jaune avec une bor-
dure rouge, et sa caudale est également
jaune, avec quatre ou cinq bandes courbes,
concentriques, inégales en largeur, et alter-
nativement rouges et bleues (1). »((
— 1 1 ... — té
(1) «« 12 rayons à la caudale du labre diane.
5 rayons à la membrane branchiale du labre
macrodonle.
i5 rayons à chacune des pectorales.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacune des Ihoracines.
14 rayons à la caudale.
7 rayons à la membrane branchiale du neus-
trien.»<c
298 HISTOIRE
T.. SSggSgggg | ; -■■■■ ■ , !.. ^
LE LABRE KEKLIK (i).
CENT VINGT-DEUXIÈME ESPECE.
L/est dans le canal de Constantinople que
Ton pèche ce labre; les turcs lui donnent
le nom de keklik baluk, et les grecs celui de
perdika. Il a le dessus de la tête brun et le
dessous roussâtre; les côtés sont marqués par
trois raies longitudinales, celle du milieu
est blanche et dentelée, la supérieure paroît
peu et celle de dessous qui a le plus de lar-
geur est jaune. On remarque une tache
bleue au sommet de l'angle obtus qui ter-
mine l'opercule postérieur des ouïes , ainsi
qu'à la base des nageoires pectorales ; l'anale
et la dorsale sont rouges (2).
(1) »« Labrus keklik.
Labre keklik. Bonaterre , planches Je l'Encyclop.
méthodique. »<(
Labrus caudâ œquali ; vertice glabro dorso recto;
vittis utrinque dentalis , albido - flavicantibus
labrus perdica. Forskœl , Fa un. œgypt. arab. p. 54 »
n° 2G. — Lin. Syst. nat. edit. G met. gen. 166, sp. 5i.
— Arted. G en. pisc. gen. 27, additament. 11 ° 27.
(2) »<c 14 rayons à chacune des nageoires pectorales.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacune des thoracines.
14 rayons à la caudale. »«
DES LABRES. 299
LE LABRE COMBRE (1).
CENT VINGT-TROISIÈME ESPECE.
» « J_je combre a souvent le ventre d'un
jaune clair, et les nageoires rougeâtres. Il
habite dans les mers Britanniques. » ce
Ajoutons que ce labre est d'une forme
déliée; qu'une bandelette d'un blanc argenté
règne sur ses côtés ; que son dos est rouge
et que la nageoire de sa queue se termine
en fer de lance (2).
(1) ))« Labrus comber.
Labre combrs. Bonaterre, pi. de l'Enc. niélh.
Comber. Brit. zool. 3, p. 210, nQ 7. — Ray, Pisc.
p. 160 , fig. 5. »(f
Le combre. Eu anglais , tlty comber.
Labrus corporc miniato , caudâ rotundatâ . . . labrus
comber. Lin. Syst. nat. etlit. Gmel. gen. 166 , sp. 68. '
Labrus ruber , vittâ laterali argenteâ , caudâ rotun-
datâ, . . labrus comber. Walbauni , Artedi , Gen. pisc.
gen. 27, addiUment. n° 55.
(2) ))« 14 rayons à chacune des pectorales.
5 rayons à chacune des thoracines. jxt
5oo HISTOIRE
LE LABRE RRASILIEN (i).
CENT VINGT-QUATRIÈME ESPECE.
Voyez la planche XL VI , fig. 2.
» « LjE brasilien brille, sur presque toute
sa surface, de l'éclat de For, et cette dorure
est relevé© par quelques traits bleus, par le
bleu des raies longitudinales qui s'étendent
sur la dorsale et sur l'anale (12) , et par la
couleur également bleue des pectorales, des
ihoracines et de la caudale. » «
La tête, qui est sans écailles, est finement
rayée. La bouche est petite , les mâchoires
sont également longues et un rang de petites
dents aiguës les garnit sur leurs côtés,* mais
en, devant il y en a deux plus longues et
recourbées à la mâchoire supérieure, et
( 1) » (t Labrus brasiliensis.
Au Brésil , tetimixira. Bloch , planche cclïsx. »ct
(2) »« 11 rayons à chacune des nageoires pectorales.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacune des thoracines.
18 rayons à la caudale. »«
DES LABRES. 3oï
quatre semblables à l'inférieure. Les écailles
sont grandes et lisses, toutes les nageoires
se terminent en pointe.
Ce beau poisson vit dans les eaux du
Brésil, et suivant le manuscrit du prince
Maurice de Nassau , il parvient à la grosseur
d'une carpe. On le prend à la ligne 9 et c'çst
un manger délicat.
5o2 HISTOIRE
LE LABRE V E R D (i).
* CENT VINGT-CINQUIÈME ESPECE.
Kje poisson, qui habite - dans la mer du
Japon, est entièrement d'un beau verd ,
auquel se mêle un peu de jaune en quelques
endroits. Les nageoires dorsale et anale sont
de cette dernière couleur, avec une bor-
dure verte à leur base et à leur extrémité;
les autres nageoires sont jaunes au milieu
et vertes sur leurs bords (2).
(1) »<c Labrus viridis. Blocli , pi. cclxxxu. »<c
Le labre verd. En allemand , der grune lippfisch. En
anglais , the green tarasse. Par les hollandais du Japon,
der grune papagey-fisch.
(2) »« 12 rayons à chacune des nageoires pectorales.
6 rayons à chacune des thoracines.
14 rayons articulés à l'anale. >uc
DES LABRES. 3o3
LE LABRE TRILOBE (i),
LE LABRE DEUX-CROISSANS (2), LE LABRE
HÉBRAÏQUE (5), LE LABRE LARGE-
RAIES (4) ET LE LABRE ANNELE (5).
126% 127e, 128e, 12C)e ET i5oe ESPÈCES.
» « JNous avons trouvé les dessins de ces
cinq labres parmi les manuscrits de Corn-
merson. La ligne latérale des deux der-
niers.... c'est-à-dire, du labre large- raie
et de i'annelé , est courbe à son origine et
droite vers la nageoire caudale : une grande
tache, ayant à peu près la forme d'un crois-
sant, est d'ailleurs placée sur la base de la
caudale de ce labre annelé, et occupe pres-
que toute la surface de cette nageoire ; on
voit de plus une ou deux raies longitudi-
nales sur l'anale de ce même poisson, et
(1) me Labrus trilobatus.
(2) Labrus bilunulatus.
(5) Labrus hebraïcus.
(4) Labrus latouittatus.
(5) Labrus annulât us* vu
5o4 HISTOIRE
une raie oblique passe au dessus de chacun
de ses yeux. La dorsale et Fanale du trilobé
sont bordées d'une couleur vive ou fon-
cée (1) Le verd habite dans les eaux
du Japon; le trilobé, le deux - croissans ,
l'hébraïque, le large- raie et l'annelé ont été
vus dans le grand océan Equatorial. » a
(i) >xc i5 rayons à chacune des pectorales du trilobé.
i5 rayons à la caudale.
i3 rayons à chacune des pectorales du labre
deux-croissans.
i5 rayons à l'anale.
£ rayons à la caudale.
10 rayons à chacune des pectorales du labre
hébraïque.
16 rayons à la caudale.
ii rayons à la caudale du large-raie.
7 rayons à chacune des pectorales de l'annelé.
î5 rayons à 1% caudale. »«
CENT
DES CHEILINES. 5o5
CENT CINQUIÈME GENRE.
LES CHEILINES.
» (( Li A lèvre supérieure extensible ; les
opercules des branchies dénués de piquans
et de dentelure; une seule nageoire dor-
sale; cette nageoire du dos très-séparée
de celle de la queue, ou très - éloignée
de la nuque , ou composée de rayons
terminés par un filament ; de grandes
écailles ou des appendices placées f sur la
base de la nageoire caudale , ou sur les
côtés de la queue.
PREMIÈRE ESPÈCE.
Le cheiline scare ; cheilinus scarus.—
Des appendices sur les côtés de la queue.
seconde espèce.
Le cheiline trilobé; cheilinus irilo-
batus. — Deux lignes latérales 5 la nageoire
caudale trilobée. »cc
Foiss. Tome IX. V
5oS HISTOIRE
LE CHEILINE SCARE (i).
PREMIERE ESPECE.
» ce II est peu de poissons, et même d'ani-
maux, qui aient été, pour les premiers
(i) »« Cheilinus scarus. Dans le midi de l'Europe,
sargo , cantheno. Dans quelques provinces méridio-
nales de France , denté.
Labre scare. Daubenton et Haiïy, Encyclop. méth.
— Bonat.pl. de l'Encycl. méth.
Scarus auctorum. Aitedi, syn. 54-
O skaros. Aristoî. lib. 2 , cap. 17 ; îib. 8 , cap. 2 ; et
lib. 9 , cap. 57. — iElian. lib. 1, cap. 2 } p. 5 ', et lib. 2,
cap. 54. — Oppian, lib. 1 , p. 5, 6; et lib. 2, p. 53.
— Atlien. lib. 7, p. 319.
Scarus. Plin. lib. 9 , cap. 17. — Aldrovand. lib. 1 ,
cap. 2, p. 7.
Scare. Rondelet , première partie , liv. 6 , chap. 2.
— Jonston , lib. 1 , tit. 2 , cap. 1 , a. 1 , t. i5.
Scarus piscis. Jov. cap. 1 , pag. 7. — Willughby,
p. 5o6. — Ray, p- 129.
Scarus. Pelri Artedi Syn. piscium , auctore J. G.
Schneider, p. 85 et 5a8.
Scare. Valmont de Bomare, Dictionn. d'histoire
naturelle. »«
Labrus appendlcibus transversis ad caudœ latera. . •
labrus scarus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 166,
sp. 1.
DES CHEILINES. 5o7
peuples civilisés de l'Europe , l'objet de
plus de recherches , d'attention et d'éloges ,
que le scare dont nous allons parler. Nous
avons cru devoir le séparer des labres
proprement dits, et le mettre à la tête d'un
genre particulier dont le nom cheiline (1)
indique la conformation des lèvres , qui
rapproche des labres cette petite famille ,
pendant qu'elle s'en éloigne par d'autres ca-
ractères. Mais il ne faut pas sur- tout le
confondre avec les osseux connus des natu-
ralistes modernes sous le nom de scares , qui
forment un genre très- distinct de tous les
autres, et qui diffèrent de notre cheiline
par des traits très -remarquables, quoique
plusieurs de ces animaux habitent dans la
Méditerranée, comme le poisson dont nous
écrivons l'histoire
Ce poisson non seulement habite dans la
Méditerranée, ainsi que nous venons de le
dire, mais encore vit dans les eaux qui
baignent et la Sicile , et la Grèce , et les
îles répandues auprès des rivages fortunés
de cette Grèce si fameuse. 11 n'est donc pas
surprenant que les premiers naturalistes
grecs aient pu observer cet osseux avec
(i) Cheilos signiiie lèvre.
V 3
5o8 HISTOIRE
facilité. Ce cheiline esl d'une couleur blan*
chaire ou livide , mêlée de rouge. 11 ne
parvient guère qu'à la longueur de deux
ou trois décimètres (environ sept à onze
pouces). Les écailles qui le recouvrent sont
grandes et très -transparentes, il montre,
sur les côtés de sa queue , des appendices
transversales, dont la forme et la position
ont frappé les observateurs. La conformation
de ses dents n'a pas été moins remarquée :
elles sont émoussées, au lieu d'être pointues,
et par conséquent très-propres à couper ou
à arracher les algues et les autres plantes
marines que le scare trouve sur les rochers
qu'il fréquente. Ces végétaux marins pa-
roissent être l'aliment préféré par ce cheiline,
et cette singularité n'a pas échappé aux
naturalistes d'Europe les plus anciens. Mais
ils ne se sont pas contentés de rechercher
les rapports que présente le scare entre la
forme de ses dents , les dimensions de son
canal intestinal, la qualité de ses sucs diges-
tifs , et la nature de sa nourriture très-diffé-
rente de celle qui convient au plus grancj
nombre de poissons ; ils ont considéré le
scare comme occupant parmi ces poissons
carnassiers la même place que les animaux
ruminans qui ne vivent que de plantes *
DES CHEILINES. 3oç)
parmi les mammifères qui ne se nourrissent
que de proie ; exagérant ce parallèle, éten-
dant les ressemblances , et tombant dans
une erreur qu'il auroit été cependant facile
d'éviter, ris sont allés jusqu'à dire que le
scare ruminoit,- voilà pourquoi, suivant Aris-
tote, plusieurs grecs l'ont appelé merykan.
Les individus de cette espèce vivent en
troupes
Le scare s'avançoit , lors des premiers
siècles de l'ère vulgaire , dans l'Archipel et
dans la mer dite alors de Carpalhie , jusqu'au
premier promontoire de la Troade. C'est
de ces parages que, sous l'empire de Tibère
Claude, le commandant d'une Hotte romaine,
nommé Optât us Ehpertius ou Elipartius y
apporta plusieurs scares vivans qu'il ré-
pandit le long du rivage d'Ostie et de là
Campanie. Pendant cinq ans on eut le soin
de rendre à la mer ceux de ces poissons
que les pécheurs pienoient avec leurs lignes
ou dans leurs filets,* et par cette attention
bien facile et bien simple , mais soutenue ,
les scares multiplièrent promptement et
devinrent très- communs auprès des côtes
italiques, dans le voisinage desquelles on
n'en avoit jamais vu auparavant
Le commentateur d'Aristote , l'égyptien
V 3
Sio HISTOIRE
Philoponus, a écrit vers la fin du sixième
siècle, ou au commencement du septième,
que les scares produisoient quelque son ,
lorsque , placés à la surface de la mer , et
élevant la tète au dessus des ondes , ils fai-
soient jaillir l'eau de leur bouche avec rapi-
dité. Peut-être en effet faudra-t-il attribuer
à ces cheilines la faculté de faire entendre
quelque bruissement analogue, et par sa
nature, et par sa cause, à celui que font
naître plusieurs trigles et d'autres espèces
de poissons cartilagineux ou osseux , dont
nous avons déjà parlé (1).
Dans le tems du grand luxe des romains y
le scare étoit très-recherché. Le poëte latin
Martial nous apprend que ce poisson faisoit
les délices des tables les plus délicates et les
plus somptueuses; que son foie étoit la par-
tie de ce poisson que l'on préféi oit ; et que
même l'on mangeoit ses inteslins sans les
vuider , ce qui doit moins étonner lorsqu'on
pense que cet osseux ne vit que de végé-
taux , que de voir nos gourmets modernes
manger également, sans les vuider, des
oiseaux dont l'aliment composé de subs-
tances animales est sujet à une véritable
(i) Voyez le Discours sur la nature des poissons.
DES CKEIL1NES. 3n
corruption. Dans le siècle de Rondelet , ce
goût pour le scare , et même pour ses in-
testins , étoit encore très- vif : ce naturaliste
a écrit que cet osseux devoit être regardé
comme le premier entre les poissons qui
vivent au milieu des rochers : que sa chair
étoit légère, friable, facile à digérer , très-
agréable, et qucses boyaux , qu'il ne falîoit
pas jeter, sentoit la violette. Mais le prix
que Ton donnoit du scare, à l'époque où
Rondelet a publié son Histoire des poissons,
étoit bien inférieur à celui qu'on eu offrait
à Rome quelque terns avant que Pline ne
mît au jour son immortel ouvrage. Ce
poisson entrait dans la composition de ces
mets fameux pour lesquels on rétinissoit les
objets les plus rares, et que l'on servoit à
Vitellius dans un plat qui , à cause de sa
grandeur , avoit été appelé le bouclier de
Minerve. Les entrailles du scare paraisscier<t
dans ce plat avec des cervelles de faisans et
de paons , des langues de phénicoptères et
des laites du poisson que les anciens appe-
loient murène , et que nous nommons mure"
nophis .
Au reste, ce ne sont pas seulement les
plantes mannes qui conviennent au scare :
il se nourrit aussi de végétaux terrestres; et
V4
5i2 HISTOIRE
voilà pourquoi, lorsqu'on a voulu le pêcher,
on a souvent employé avec succès , pour
amorce , des feuilles de pois , de fèves
ou d'autres plantes analogues à ces der-
nières (1). ))«
J'ajouterai à ce bel article du scare quel-
ques remarques que j'ai été à portée de
faire, au sujet de ce poisson, dans l'Archipel
de la Grèce où il est commun. Les grecs
modernes lui ont conservé le nom de skaros,
qu'il portoit chez leurs ancêtres. On l'y
prépare encore comme dans l'antiquité ,
c'est-à-dire, qu'on ne le vuide jamais; ses
intestins communiquent à sa chair un fort
bon goût, et ils sont eux-mêmes un mets
délicat : aussi les anciens disoient -ils que
sur la table des dieux on ne devoit pas
servir de scares auxquels on auroit ôté les
entrailles.
Il est certain que ces poissons vivent en
sociétés nombreuses dans les trous des ro-
chers qui bordent les rivages des îles de
l'Archipel ; ils en sortent difficilement. Les
(i) Le scare a le cœur anguleux, le foie divisé
en trois lobes, l'estomac petit, le pylore entouré de
quatre ou cinq cœcums, et le canal intestinal courbé
plus d'une fois.
DES CHEILINES. 5i3
pêcheurs grecs assurent que les troupes
de scares ont un chef qu'ils suivent. On
ne les prend qu'à la ligne. Lorsqu'un de ces
poissons a mordu à l'hameçon, on l'attache
à un fil et on le laisse dans l'eau; ses com-
pagnons quittent leurs retraites ténébreuses
pour l'entourer, et finissent par se prendre
eux-mêmes.
5i4 HISTOIRE
LE CHEILINE TRILOBE (i).
SECOND ESPÈCE.
» a O uivant Commerson. . . le trilobé a la
grandeur et une partie des proportions d'une
carpe ordinaire. La couleur générale de ce
poisson est d'un brun bleuâtre relevé sur
la tête, la nuque et les opercules, par des
traits , des taches ou des points rouges ,
blancs et jaunes. Ses pectorales sont jaunes ,
particulièrement à leur base , et ses Ihora-
cines variées de rouge. La tête et le corps
du trilobé sont d'ailleurs hauts et épais.
Presque toute sa surface est revêtue d'é-
cailîes arrondies, grandes et lisses. Les deux
dents antérieures de chaque mâchoire sont
plus longues que les autres. Deux lames
composent chaque opercule. Indépendam-
ment de la forme trilobée et de la surface
très- étendue de la caudale , cette nageoire
est recouverte à sa base et de chaque côté
par trois ou quatre appendices presque
membraneuses, semblables par leur forme
i ■
(i) Chcilinus trilobatus.
DES CHEILIMES. 3i5
à des écailles longues, larges et pointues,
et qui flottent , pour ainsi dire , sur cette
même base , à laquelle elles ne tiennent que
par une petite portion de leur contour. La
dorsale et l'anale se prolongent en pointe
vers la caudale. Les deux lignes latérales
sont très-droites : la supérieure règne depuis
Fopercule jusques vers la fin de la dorsale;
la seconde va depuis le point correspondant
au milieu de la longueur de Fana le , jus-
qu'aux appendices de la nageoire de la
queue (1); et chacune paroît composée de
petites raies qui , par leur figure et leur
position, imitent une suite de caractères chi-
nois. Commerson a observé le trilobé... dans
la mer qui baigne les côtes de l'île de
France et de celle de Madagascar. »«
(i) »(( 9 rayons aiguillonnés et 10 rayons articulés
à la nageoire du dos.
12 rayons à chacune des pectorales.
6 rayons à chacune des thoracines.
5 rayons aiguillonnés et 9 rayons articulés à
l'anale.
12 rayons à la nageoire de la queue. »«
3i6 HISTOIRE
T-r : as = - a
CENT SIXIÈME GENRE,
LES CHEILODIPTÈRES.
S> «JLiA lèvre supérieure extensible; point
de dents incisives, ni molaiies; J es oper-
cules des branchies dénués de piquans et
de dentelure; deux nageoires dorsales.
PREMIER SOUS-GENRE.
La nageoire de la queue fourchue ou en
croissant.
PREMIÈRE ESPÈCE.
Le cheilodiptère hept acanthe; chei-
lodipterus heptacanthus. — Sept rayons
aiguillonnés et plus longs que la membrane
à la première nageoire du dos; la caudale
fourchue; la mâchoire inférieure plus avan-
cée que la supérieure; les opercules cou-
verts d'écaillés semblables à celles du dos.
SECONDE ESPÈCE.
Le cheilodiptère chrysoptère ; chei-
lodipterus chrysopterus. — Neuf rayons ai-
guillonnés à la première dorsale , qui est
arrondie; la caudale en croissant; les deux
DES CHEILODIPTÈRES. 5ij
mâchoires à peu près aussi longues Tune
que l'autre ; la seconde dorsale, l'anale ,1a
caudale et les thoracines dorées.
TROISIÈME ESPÈCE.
Le cheilodiptère rayé; cheilodiptenis
lineatus. — Neuf rayons aiguillonnés à la
première dorsale; la caudale en croissaut;
la niàchoire inférieure un peu plus avancée
que la supérieure; les dents longues, cro-
chues et séparées Tune de l'autre; une bande
transversale, large et courbe auprès de la
caudale ; huit raies longitudinales de chaque
côté du corps.
quatrième espèce.
Le cheilodiptère Maurice ; cheilodip-
terus Mauritii. — Neuf rayons aiguillonnés
à la première nageoire du dos; quatorze
rayons à celle de l'anus; la caudale en crois-
sant ; la lète et les opercules dénués d'écaillés
semblables à celles du dos; la couleur géné-
rale argentée , sans bandes , s^ans raies et
sans taches.
5i8 HISTOIRE
SECOND SOUS-GENRE.
La nageoire de la queue recliligne ou
arrondie.
CINQUIÈME ESPÈCE.
Le cheilodiptère cyanoptère ; chei-
lodipterus cyanopterus. — Neuf rayons ai-
guillonnés à la première nageoire du dos;
]es deux dorsales et la caudale bleues ; la
caudale rectiligne ; la mâchoire supérieure
plus avancée que l'inférieure , qui est garnie
d'un barbillon.
sixième espèce.
Le cheilodiptère boops ; cheilodiptc-
rus boops. — Cinq rayons aiguillonnés à la
première dorsale ; les yeux dès - gros ; la
mâchoire inférieure plus avancée que la
supérieure.
SEPTIÈME ESPÈCE.
Le cheilodiptère acoupa ; cheilodip-
terus acoupa. — Dix rayons aiguillonnés à
la première dorsale; îa caudale arrondie;
la mâchoire inférieure plus avancée que la
supérieure ; plusieurs rangs de dents cro-
chues et inégales; plusieurs rayons de la
seconde dorsale terminés par des filamens.
DES CHEILODIPTERES. 3i9
huitieme espèce.
Le cheilodiptère macrolépidote ;
ckeilodlpterus macrolepidotus . — Sept rayons
aiguillonnés à la première dorsale du dos ;
la caudale arrondie ; ]a mâchoire inférieure
un peu plus avancée que la supérieure ;
l'entre-deux des yeux très-relevé; les oper-
cules et la tête garnis d'écaillés de même
figure que celles du dos ; le corps et la
queue revêtus de grandes écailles.
NEUVIÈME ESPÈCE.
Le cheilodiptère tacheté ; cheilodip-
terus maculatus. — Sept rayons aiguillonnés
à la première nageoire du dos; la caudale
lancéolée; les mâchoires égales; de petites
taches sur les deux dorsales , la caudale et
la nageoire de Fanus. »«
DIXIÈME ESPÈCE.
Le cheilodiptère aigle; cheilodipte-
rus aquila. Deux rayons aiguillonnés à la
première nageoire du dos; la caudale ua
peu arrondie ; les deux mâchoires presque
également avancées.
52o HISTOIRE
LE CHEILODIPTÈRE
HEPTACANTHE (i),
LE CHEILODIPTÈRE CHRYSOPTÈRE (2),
ET LE CHEILODIPTÈRE RAYE (3).
PREMIÈRE, SECONDE ET TROISIÈME ESPÈCES.
» « JLiE premier de ces trois cheilodiptères
a été dessiné sous les 3^eux de Commerson,
qui l'a vu dans le grand océan Equatorial.
Nous lui avons donné le nom d'hepta-
canthe (4), pour indiquer les sept rayons
aiguillonnés, forts et longs que présente la
première nageoire dorsale du dos, et à
la suite desquels on aperçoit un huitième
■ ii m
(1) )>(( Cheilodipterus heptacanthus.
(2) Cheilodipterus chrysopterus.
Cheloniger ex auro et argenteo virgatus. Peintures
sur vélin, d'après les dessins de Plumier.
(5) Cheilodipterus lineatus.
(4) Epta signifie sept, et ahantha , piquant , épine ,
aiguillon.
rayon
DES CHEILODIPTERES. Sa*
rayon très-petit. La seconde dorsale est uu
peu en forme de faux (1)
La seconde espèce de ce genre, celle que
nous appelons le chrysoptère (û) , est encore
inconnue des naturalistes, de même que
î'heplàcanthe, le rayé, le cyauoptère et
Facoupa. Cet osseux chrysoptère vil dans
les eaux de l'Amérique méridionale , où
Plumier Ta dessiné. Ses couleurs sont 1res-
belles. Indépendamment de celle qu'indiqué
le tableau générique, il piësente le ton et
l'éclat de l'argent sur une très-grande partie
de sa surface. Une nuance d'un noir rou-
geâtre ou violet est répandue sur le dos, sur
les côtés, où elle forme, à la droite ainsi
qu'à la gauche de l'animal , neuf grandes
taches ou bandes transversales, un peu trian-
gulaires et inégales sur le premier rayon de
l'anale, et sur le premier et le dernier rayon
de la nageoire de la queue. Quatre raies lon-
gitudinales et dorées régnent d'ailleurs de
■ ■ - ■
(i) »« 24 rayons à la seconde dorsale de l'hcpta-i
canthe.
i3 rayons à l'anale.
i5 rayons à la caudale.
(2) Chrysos veut dire or, etpteron nageoire, »«.
Poiss. Tome IX, X
322 H I S T OIRË
chaque côté du chrysoptère, dont l'iris brille
comme une topaze (1).
Le rayé (2)* habite, comme Thep-
tacanthe , dans le grand océan Equatorial.
Ses yeux sont gros, très-brillans , et entou-
rés d'un cercle dont la nuance est très-
éclatante. »«
fi) ))<( 10 rayons à la seconde dorsale du clirysoptère.
1 1 rayons à l'anale.
(2) 10 rayons à la seconde dorsale du rayé.
8 rayons à chaque nageoire pectorale.
12 rayons à l'anale.
1 5 rayons à la caudale. » ce
/ 7. xz vu.
<-S.J?. f*. 32 3.
J.n Itticme
1. CHEILODIPTERE matcrïce
2 . OPHIC E PII AEE karrwey .
DES CHEILODIPTERES. 3a3
LE C H E I L O D I P T È R E
MAURICE (i).
Voyez la planche XL VII, figure i.
QUATRIÈME ESPECE.
» (( IN o u s rapportons au premier sous-
genre des cheilodiptères ce poisson , que
Bloch a compris parmi les thoiacins aux-
quels il a donné le nom de sciènes
Cet habile naturaliste a décrit cette espèce
d'après un dessin et un manuscrit du prince
J.Maurice de Nassau-Siegen , qui, au com-
mencement du dix - septième siècle ., gou-
verna une partie du Brésil, et dont il a
donné le nom à ce thoracin , pour rendre
durable le témoignage de la reconnoissance
des hommes instruits envers un ami éclairé
des sciences et des arts. Le cheilodiptère
maurice vit dans les eaux du Brésil , où il
"(i) »(( Cheilodipterus Mauritii. Au Brésil, guaru.
Sciœna Mauritii. Bloch , pi. cccvn , fig. i . »«
Le cheilodiptère maurice. En allemand , der morit-
zischer umber.
x3
524 HISTOIRE
parvient à la grandeur de la perche. Sa ligne
latérale est dorée ; ses nageoires présentent
des teintes couleur d'or mêlées à des nuances
bleuâtres; et ce même bleu règne sur le dos
du poisson (i),»« qui, dans le reste, a la
couleur et l'éclat de l'argent.
8a tête est Jisse, ses mâchoires ont une
longueur égale et de petites dents aiguës;
toutes ses nageoires sont petites.
(i) »« 2 rayons aiguillonnés et n rayons articuléa
à la seconde dorsale,
ïo rayons à chacune des pectorales.
a rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacune des thoracines.
3.rayons aiguillonnés et il rayons articulés à
la nageoire de l'anus.
17 rayons à celle de la queue. »«
DES CHEILODIPTEUES. 3i5
LE CHEILODIPTÈRE CYANOPTERE (i) ,
LE CHEILODIPTÈRE BOOPS (2) ,
ET LE CHEILODIPTÈRE ACOUPA (3).
5e, 6e ET 7e ESPÈCES.
» « LiE cyanoptère et Facoupa n'ont pas
encore été décrits. . . . Ces deux espèces vivent
dans l'Amérique méridionale, ou dans la
partie de l'Amérique comprise entre les
tropiques. Quant au boops, il se trouve
— . . ■
(1) »« Cheilodipterus cyanopterus. Gry-gry. Grogro,
Chromis , seu ternbra aureo-cœrulea , linuris fuscis
variegata. Peintures sur vélin d'après les dessins de
Plumier.
(2) Cheilodipterus boops, Houlluyn, Mém. de
Haarl. vol. XX , p. 526.
Labre grand-œil. Bonaterre, planches de l'Encycl.
inélhod. »«
Le cheilodiptère boops. En hollandais, grot 00g
Upvîsh.
Labrus maxillâ inferiore longiore , pinnis dorsa-
libus ducibus. . . . labrus boops. Lin. Syst. nat edit.
Gmel. gen. '65 , sp. 5o. — - Arted. Gen. pisc» gen. 27 ^
additament. n° 84.
(5,) n» Cheilodipterus acoupa, »«
x 3.
3ii6 HISTOIRE
dans les eaux du Japon. Le nom spécifique
de ce dernier, qui veut dire œil de bœuf,
désigne la grandeur du diamèlre de ses yeux ,
qui, par une suite de leurs dimensions, sont
très-rapprochés l'un de l'autre, et occupent
presque la totalité de la partie supérieure
de la tête. Ses opercules sont garnis d'écaillés
semblables à celles du dos. Ceux de facoupa
sont composés chacun de deux pièces. Ori
comple une pièce de plus dans Fopercule
du cyanoptère; et cette troisième pièce est
échanerée du côté de la queue, assez pro-
fondément pour y présenter deux saillies
ou prolongations, dont la supérieure a le
bout un peu arrondi , et l'inférieure l'ex-
trémité très -aiguë. L'acoupa montre une
ligne latérale prolongée jusqu'à la fin de la
nageoire caudale. La ligne latérale du cya-
noptère (1) divise d'une manière très- tran-
chée les couleurs de la partie supérieure
de l'animal et celles de la partie inférieure (2).
(1) »« Kyaneios signifie bleu , et cyanoptère désigne
la couleur bleue des dorsales et de la caudale du
poisson auquel nous avons cru devoir donner ce
nom spécifique. »«
(2) »« i rayon aiguillonne et 18 rayons articulés à
la seconde dorsale du cyanoptère.
DES CHEILODIPTERES. 5zj
Au dessus de cette ligue , le cyanoptère est
varié de nuances dorées, vertes et rouges ,
disposées par bandes étroites, inégales, on-
dulées, et inclinées vers la caudale; tandis
qu'au dessous de cette même latérale on
voit des bandes plus irrégulières, plus si-
nueuses, plus inclinées, et qui n'offrent
guère que des teintes vertes et brunes. Au
reste , les pectorales , les thoracines et l'anale
du cyanoptère réfléchissent l'éclat de l'or. )> ce
il ou 12 rayons à chacune des pectorales,
i rayon aiguillonné et 6 rayons articulés à
chacune des thoracines.
12 rayons à la caudale.
12 rayons à la seconde dorsale du boops.
14 rayons à chacune des pectorales,
i rayon aiguillonné et 5 ra}'ons articulés à
chacune des thoracines.
1 1 rayons à l'anale.
•22 rayons à la caudale.
6 rayons à la membrane des branchies de
l'a coupa,
i rayon aiguillonné et 18 rayons articulés à
la seconde nageoire du dos.
37 rayons à chacune des pectorales.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chacune des thoracines.
1 rayon aiguillonné et 7 rayons articulés à
l'anale.
20 ravons à la caudale. »<c
x 4
328 HISTOIRE
LE CHEILODIPTERE MACROLÉPIDOTE (i)„
ET LE CHEILODIPTERE TACHETÉ (2),
HUITIÈME ET NEUVIEME ESPÈCES.
» « Lje macrolépidote... vit dans les Indes....
Les deux mâchoires de ce cheilodiptère sont
hérissées de dents petites, aiguës et égaies.
Ses écailles sont grandes , mais unies et
tendres. Sa couleur générale est d'un jaune
doré , avec six ou sept bandes transversales
violettes. Les pectorales sont d'un jaune
clair; les thoracines, d'un rouge couleur de
brique; les dorsales, l'anale, et la nageoire
de la queue, jaunes dans la plus grande
partie de leur surface, bleuâtres à leur base^
(1) »« Cheilodipterus macrolepidotus,
Sciène à grandes écailles. Bloch, pi. ccxcvut. »«
Le cheilodiptère macrolépidote. En allemand, der
grosschuppige umber. En anglais , the great scaled
umber.
(2) » ce Cheilodipterus maculai us.
Sciœnamaculata , unibre tachetée. Bloch , pi. ccxcix
Le cheilodiptère tacheté. En allemand ; der fleckig^
ymber. En anglais, the spotled umber*
DES CIIEILODIPTERES. 3at)
et marquées de .plusieurs rangs de taches
petites, arrondies et brunes (1).
Les taches que Ton voit sur la caudale y
l'anale et les dorsales du cheilodiptère ta-
cheté , sont d'une nuance plus foncée,
mais d'ailleurs presque semblables à celles
du macrolépidote, et disposées de même.
Les thoracines du tacheté sont jaunes , et
non pas rouges; et de plus, au lieu de
bandes violettes sur un fond d'un jaune
doré, le corps et la queue offrent des taches
brunes, grandes et irrégulières, placées sur
un fond jaune. Le devant de la tête est,
çn outre, dénué d'écaillés semblables à celles
du dos,* la langue lisse et un peu libre; et
chaque mâchoire garnie de dents courtes ,
pointues, et séparées les unes des autres (2) » a,
(1) »cc 10 rayons à la seconde dorsale dainacrolépidole,
i3 à chaque pectorale.
6 à chaque thoraciue.
1 rayon aiguillonné et 10 rayons articulés à la
nageoire de l'anus.
18 rayons à la caudale.
(2) 4 rayons à la membrane branchiale dn tacheta
9 rayons à la seconde nageoire du dos.
12 rayons a chaque pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque tho racine.
1 rayon aiguillonné et 7 rayons articulés 4,
la nageoire de l'anus.
i5 rayons à celle de la queue.» ce
53o HISTOIRE
£ »
LE CHEILGDIPTERE AIGLE (i).
DIXIÈME ESPÈCE.
»((lMous allons décrire ce poisson, que
3es naturalisl.es ne paraissent pas connoître
encore, d'après des notes manuscrites que
Noël de Rouen , et Mesaize , pharmacien
de la même ville, ont bien voulu nous en-
voyer. . . . Les pêcheurs de Dieppe et de
Fécamp l'appellent aigle de mer. . . .
Ses mâchoires sont armées de deux ran-
gées de dents; une rainure sépare ces deux
rangées : les dents de la première sont fortes;
celles de la seconde sont plus petites. La
lèvre supérieure est extensible, les os du
palais sont unis comme Ja langue, qui d'ail-
leurs est courte et cartilagineuse. On peut
voir au fond de la bouche deux éminences
hérissées d'aiguillons. L'ouverture de la
gueule est large ; deux orifices appartiennent
à chaque narine ; l'œil est un peu alongé
et incliné vers le bout du museau. Deux
pièces composent chaque opercule,* la se-
(i) Chciiodipterus aquila. Aigle de mer.
DES CHEILODIPTERES. 33 1
conde est terminée par une sorte d'appen-
dice; les deux nageoires du dos ont peu
d'élévation. Des écaillés grandes, un peu
ovales, minces ? très -serrées l'une contre
l'autre , et fortement attachées à la peau ,
revêtent le bout du museau , le tour des
yeux , une portion des opercules , le corps
et la queue. La couleur générale est blan-
châtre (1) » ((.
(i) 7 rayons à la membrane branchiale du clici-
lodiptère aigle.
2 rayons aiguillonnés et 7 rayons articulévS à
la première nageoire du dos.
29 rayons à la seconde dorsale.
17 à chaque pectorale.
6 à chaque thoracine.
9 à l'anale.
16 à la nageoire de la queue.
$5* HISTOIRE
CENT SEPTIÈME GENRK
LES OPHICEPHAL.es.
» « roi nt de dents incisives ni molaires;
les opercules des branchies dénués de
piquans et de dentelure ; une seule na-
geoire dorsale; la tète aplatie, arrondie
par devant, semblable à celle d'un ser-
pent, et couverte d'écaillés polygones,
plus grandes que celles du dos , et dis-
posées à peu près comme celles que l'on
voit sur la tète de la plupart des cou-
leuvres ; tous les rayons des nageoires
articulés.
PREMIÈRE ESPÈCE.
L'oPHlCEPHALE KARRUWEY ; opJlice-
plia lus karruwey. -^-Trente-un rayons à la
nageoire du dos; tout le corps parsemé de
points noirs.
SECONDE ESPÈCE.
L'ophicèphale WRAHL ; ophicephalus
wrahl. — Quarante-trois rayons à la nageoire
dorsale; un grand nombre de bandes étroites,
transversales et iiiéguîières.» «
DES OPHICEPHALES. 533
»..-■■■ . ■ ■ »
I/OPHICÉPHALE KARRUWEY (i)>
Voyez là planche XL VII , fig. 2.
et L'OPHICEPHALE WRAHL (2).
Ie ET 2e ESPECES.
» a Indépendamment de la conformation
particulière de la ièle de ces poissons que
nous venons de décrire dans le tableau gé-
nérique, et qui leur a fait donner par Bioch
le nom d'ophicéphale , lequel veut dire tête
de serpent (5;. les osseux compris dans cette
petite famille sont remarquables par la forme
des écailles qui recouvrent leurs opercules,
leur corps et leur queue. Ces écailles, au
lieu d'être ou lisses, ou rayounées, ou re-
levées par une arête, sont parsemées, dans
» — . I ■
(1) »« Ophicephalus karruwey.
Ophicephalus punctatus. Bloc!) , pi. ccclviii.»<c
L'ophicephale karruveyi Par les tamouls , karruvei.
En allemand , der punktirter schlangenkopf. En an-
glais, ihe punclalated snake-head.
(2) »« Ophicephalus striatus. JBloch , pi. ccclix. »*
L'ophicephale wrahl. En allemand , gesteiften
Schlangenkopf. En anglais, the streaked snakehead.
(5) »« Ophis signifie serpent-, et kephalé f tête. »<c
55| HISTOIRE
la portion de leur surface qui est découverte,
de pelits grains ou de petites élévations
arrondies qui les rendent rudes au toucher.
Les eaux des rivières et des lacs de la côte
de Coromandel , et particulièrement du
Tranquebar, nourrissent ces animaux; ils
s'y tiennent dans la vase, et ils peuvent
même s'enfoncer dans le limon d'autant
plus profondément, que la pièce postérieure
de chacun de leurs opercules est garnie in-
térieurement d'une sorte de lame osseuse,
perpendiculaire à ce même opercule , et
qui, en se rapprochant de îa lame opposée ,
ne laisse pas de passage à la bourbe ou terre
délayée , et ne s'oppose pas cependant à
l'entrée de l'eau nécessaire à la respiration
de l'ophicéphaîe. Le côté concave des arcs
des branchies est d'ailleurs garni d'un grand
nombre de petites élévations hérissées de
pointes , et qui contribuent à arrêter le
limon que l'eau entraîneroit dans la cavité
branchiale. . . .
On ne compte encore que deux espèces
d'ophicéphales . . . . La première a l'ouver-
ture de la bouche médiocre, les deux mâ-
choires aussi longues l'une que l'autre et
garnies de dents petites et pointues, le palais
rude , la langue lisse , l'orifice branchial assez
DES OPHICEPHALES. 335
large, la membrane branchiale cachée sous
l'opercule, le ventre court, la ligne latérale
droite , le corps et la queue aîongés , la
caudale arrondie, la couleur générale d'un
blanc sale, l'extrémité des nageoires noire,
et presque toute la surface parsemée de
points noirs ( 1 ). C'est un de ces poissons
que l'on trouve dans les rivières de la partie
orientale de la presqu'île de l'Inde, et par-
ticulièrement du Kaiveri, lorsque, vers le
commencement de l'été et dans la saison
des pluies , les eaux découlant abondam-
ment des montagnes de Gâte, les fleuves
et les lacs sont gonflés , et les campagnes
arrosées ou inondées. Il présente commu-
nément une longueur de deux ou trois dé-
cimètres (sept à onze pouces environ); est
recherché à cause de la salubrité et du bon
goût de sa chair; se nourrit de racines
d'algue, et fraie dans les lacs vers la fin du
printems, ou le milieu de l'été. . . .
(i) »« A la membrane branchiale du
karruwey 5 rayons.
A chacune de ses pectorales. . . 16
A chaque thoracine 6
A l'anale 22
A la nageoire de la queue ... 14 »<c
536 HISTOIRE
Le second ophicéphale a sa parlie supé-
rieure d'un verd noirâtre i sa partie infé-
rieure d'un jaune blanchâtre, et ses bandes
transversales jaunes et brunes. Il parvient
quelquefois à la longueur de douze ou treize
décimètres (quatre pieds environ). Sa chair
est agréable et saine; et comme il se tient
le plus souvent dans la vase, on ne cherche
pas à le prendre avec des filets , mais avec
des bires ou paniers d'osier, ronds, hauts
de six ou sept décimètres (deux pieds en-
viron), larges vers le bas de quarante-cinq
ou cinquante centimètres (un pied et demi
environ), plus étroits vers le haut, et ou-
verts dans leur partie supérieure. On en-
fonce ces paniers en diiférens endroits ping
ou moins limoneux; on sonde, pour ainsi
dire; et le mouvement du poisson avertit
de sa présence dans la brre le pécheur at-
tentif, qui s'empresse de passer son bras par
l'orifice supérieur du panier, et de saisir
l'ophicéphale (1) » «.
(1) »« À la membrane branchiale du
Inrrahl 5 rayons;
A chaque pectorale. .;.... lj
A chaque thoracine 6
A la nageoire de l'anus 26
A la caudale, qui est arrondie. . 17 »«
CENT
DES HOLOGYMNOSES. 337
CENT HUITIÈME GENRE.
LES HOLOGYMNOSES.
» « louTE la surface de l'animal dénuée
d'écaillés facilement visibles; la queue
représentant deux cônes tronqués , ap-
pliqués le sommet de l'un contre le
sommet de l'autre, et inégaux en lon-
gueur; la caudale très- courte; chaque
thoracine composée d'un ou plusieurs
rayons mous, et réunis ou enveloppés de
manière à imiter un barbillon charnu.
ESPÈCE.
L'hol,ogymnose fascé ; hologymnosus
fasciatus. — Dix-huit rayons à la nageoire
du dos, qui est longue et basse; quatorze
bandes transversales, étroites, régulières et
inégales, et trois raies très -courtes et lon-
gitudinales de chaque côté de la queue. » «
.Fois s. Tome IX=
338 HISTOIRE
L'HOLGGYMNOSE FASCÉ (i).
»a Aucun auteur n'a encore parlé de
ce genre, dont le nom hologymnose (en-
tièrement nu) (2) désigne l'un de ses prin-
cipaux caractères distinctifs, son dénuement
de toute écaille facilement visible. Nous
ne comptons encore dans ce genre... qu'une
espèce... que nous avons nommée hologym-
nose fascc , à cause du grand nombre de
ses bandes transversales. La forme de sa
queue , qui va en s'élargissent à une cer-
taine distance de la nageoire caudale , est
très-remarquable , ainsi que la brièveté de
cette caudale , qui est presque recliligne.
Les deux mâchoires sont à peu près égales
et garnies de dents petites et aiguës. La
dernière pièce de chaque opercule se ter-
mine par une prolongation un peu arrondie
à son extrémité. L'anale est moins longue,
mais aussi étroite que la dorsale. Cette der-
(1) »<( Holcgymnosus fasciatus.
h) Olos veut dire entier, et gymnos signifie »«.»«
DES HOLOGYMNOSES. 53$
nière offre, avant chacun des dix derniers
rayons qui la composent, une tache singu-
lière qui, en imitant un petit segment de
cercle dont la corde s'appuyeroit sur le dos
du poisson , présente une couleur vive ou
très-claire, et montre dans sa partie supé-
rieure une première bordure foncée , et
une seconde bordure plus foncée encore.
Les quatorze bandes que Ton voit sur chaque
côté de la queue, n'aboutissent ni au bord
supérieur ni au bord inférieur du poisson,
Les trois raies qui les suivent ne touchent
pas nou plus à la caudale. Ou distingue une
raie étroite et quelques taches ir régulières
sur l'anale , et d'autres taches nuageuses
paroissenl sur la tête et sur les opercules (1).
L'hologymnose fascé vit dans le grand
océan Equatorial ...» a
(i) »« 16 rayons à l'anale.
10 à la caudale.» ce
Y a
5/l0 HISTOIRE
CENT NEUVIÈME GENRE.
LES SCARES.
» (( Jljes mâchoires osseuses, très-avancées,
et tenant lieu de véritables dents; une
seule nageoire dorsale.
PREMIER SOUS-GENRE.
La nageoire de la queue fourchue ou
en croissant.
PREMIÈRE ESPÈCE.
, Le scare sidjan; scarus sidjan. — Treize
rayons aiguillonnés et dix rayons articulés
à la nageoire du dos ; sept rayons aiguil-
lonnés et neuf rayons articulés à celle de
l'anus ; les denticules des mâchoires fili-
formes, et d'autant plus courtes qu'elles sont
plus éloignées du bout du museau; des raies
longitudinales et ondulées.
SECONDE ESPECE.
Le se are étoile ; scarus s te liai us. — ■
Treize rayons aiguillonnés et onze rayons
articulés à la dorsale ; sept rayons aiguil-
lonnées et dix rayons articulés à l'anale;
DES S C A RE S. 041
point de ligne latérale visible; l'anus caché
par les thoracines; un grand nombre de
taches hexagones.
TROISIÈME ESPÈCE.
Le scare ennéacanthe; scçirus ennea*
canthus. — Neuf rayons aiguillonnés et àlx
rayons articulés à la nageoire du dos; trois
rayons aiguillonnés ^et neuf rayons articulés
à celle de l'anus'; la caudale en croissant;
la ligne latérale interrompue; les denlicules
des mâchoires très- distinctes et arrondies.
QUATRIÈME ES P È C E. ,
•
Le scare pourpré; scarus purpurcus.
— - Huit rayons aiguillonnés et quatorze
rayons articulés à la nageoire du dos; deux;
rayons aiguillonnés et douze rayons articulés
k l'anale ; la ligne latérale rameuse <; trois
raies , longitudinales pourpres de chaque
çpté du corps.
CINQUIÈME ES P:È C E.
Le scare harid; scaràs harid. < — Point
de rayons aiguillonnés et vingt rayons arti-
culés à la nageoire du dos ; treize rayons
à celle de l'anus ;. quatre rayons à la mem-
brane branchiale; deux lignes latérales; deux
den ticules plus saillantes que les autres à
chaque mâchoire, .
y 3
342 II I S T O I R E
Sl'XïÈM E ESPECE.
Le scare chadri; scarus chadri, — Point
de rayons aiguillonnés et vingt rayons à la
dorsale; douze rayons à l'anale; deux den-
ticules plus saillantes que les autres à la
mâchoire supérieure ; la couleur générale
noirâtre ou d'un beau bleu ; des raies ou
des points pourprés, ou d'un verd foncé ou
bleuâtre, sur la tête; les nageoires bordées
dé bleu ou de verd plus ou moins foncé.
SEPTIÈME ESPÈCE.
Le ScAre perroquet ; scarus psittacus.
— Point de rayons aiguillonnés et vingt
rayons à la nageoire du dos ; onze rayons
à celle de l'anus; -cinq rayons à la mem-
brane branchiale; deux lignes latérales; ces
deux lignes rameuses; deux dentieules plus
saillantes que les autres à la mâchoire in-
férieure, et six à la supérieure; la couleur
générales ver te; des traits bleus et quelque-
fois mêlés de jaune sur la tête; les nageoires
bordées de bleu. 9fc
HUITIÈME ESPÈCE.
Le scare' kakatoe ; scarus kakaîoe. —
Point de ra3rons aiguillonnés et vingt rayons
à la dorsale; onze rayons à celle de l'anus;
la ligne latérale très -rameuse; là caudale
D E S S C A R E S. 343
en croissant; la tête et les opercules cou-
verts d'écaillés semblables à celles du dos;
la partie supérieure de ranimai d'un verd
foncé; l'inférieure d'un verd jaunâtre; point
de taches.
NEUVIÈME ESPÈCE.
Le scare denticulè; scarus denticula-
tus. — Point de rayons aiguillonnés et dix-
huit rayons à la nageoire du dos; onze rayons
à celle de l'anus ;la caudale en croissant; les
opercules couverts d'écaillés semblables à
celles du dos; les dentelures des os des deux
mâchoires très-fines , très-séparées et égales.
DIXIÈME ESPÈCE.
Le scare bridé; scarus frenatus. —
Point de rayons aiguillonnés et dix - neuf
rayons à la nageoire du dos; dix rayons à
celle de l'anus; une seule ligne latérale; la
caudale en croissant ; les premiers et les
derniers rayons de cette caudale beaucoup
plus longs que les autres; point de dente-
lure sensible aux os des mâchoires ; deux
bandes placées l'une au dessus et l'autre au
dessous du museau , réunies auprès de l'œil,
et prolongées ensuite jusqu'au bord posté-
rieur de l'opercule.
Y 4
344 HISTOIRE
ONZIÈME ESPÈCE.
Le scare catesby; scarus catesby. —
Trente-trois rayons à la dorsale ; la caudale
en croissant; la couleur générale verte; un
croissant rouge sur la caudale.
SECOND SOUS-GENRE.
La nageoire de la queue rectiligne ou
arrondie.
DOUZIÈME ESPÈCE.
Le scare verd ; scarus viridis. — Vingt
rayons à la nageoire du dos ; onze rayons à
celle de l'anus; la caudale jectiligue; quatre
raj^onsà la membrane branchiale; les écailles
arrondies, rayomiées et bordées de verd.
treizième espèce.
Le scare ghobban; scarus ghobban. —
Dix-neuf rayons à la dorsale; douze à celle
de l'anus ; quatre à la membrane branchiale;
la caudale rectiligne; deux lignes latérales
de chaque côté de l'animal; chaque écaille
marquée de deux taches, Tune brune et
placée à sa base, et l'autre bleuâtre et située
à son milieu ou près de son extrémité.
QUATORZIÈME ESPÈCE.
Le scare ferrugineux;, scarus ferru-
gineus. — Vingt rayons à la nageoire du dos;
DES S C A R E S. 545
douze à celle de l'anus; la caudale recti-
ligue; la ligne latérale double ; chaque mâ-
choire séparée en deux os, et d'une cou-
leur verte , ainsi que le bord des nageoires ;
la couleur générale d'un brun couleur de
rouille; le corps et 3a queue un peu hauts,
QUINZIÈME ESPÈCE.
Le scare forskœl ; scarus forskœl. — Vingt
rayons à la nageoire du dos; douze à celle
de l'anus ; la caudale rectiligne ; la ligne
latérale double ; chaque mâchoire séparée
en deux os ? et d'une couleur rougeâtre ;
le corps et la queue étroits et alongés.
SEIZIÈME ESPÈCE.
Le scare sciilosser; scarus Schlosseri.
— Quatre rayons aiguillonnés et onze rayons
articulés à la nageoire du dos; Irois rayons
aiguillonnés et quinze rayons articulés à
celle de l'anus; la mâchoire inférieure plus
avancée que la supérieure; la couleur géné-
rale d'un jaune doré; cinq taches brunes
de chaque côté.
dix-septième espèce.
Le scare rouge; scarus ruher. — Neuf
rayons aiguillonnés et dix rayons articulés
à la nageoire du dos; un rayon aiguillonné
et dix rayons articulés à l'anale ; la caudale
346 HISTOIRE
arrondie ; la ligne latérale rameuse ; la cou-
leur générale d'un rouge mêlé d'argenté;
quelquefois deux raies longitudinales blan-
ches ou argentées.
TROISIÈME SOUS-GENRE.
La nageoire de la queue trilobée.
DIX-HUITIÈME ESPÈCE.
Le scare trilobé; scarus trilobatus. —
Deux rayons aiguillonnés et seize rayons
articulés à la nageoire du dos ; trois lobes
très-marqués à la nageoire de la queue.
DIX-NEUVIÈME ESPÈCE.
[Le scare tacheté ; scarus maculosus:
— Point de rayons aiguillonnés et vingt-un
rayons à la nageoire du dos ; neuf rayons à
celle de l'anus; point de dentelure sensible
aux os des mâchoires; l'opercule d'une seule
pièce; une petite tache sur presque toutes
les écailles du corps et de la queue.
D E S S C A R E S. 347
LES SCARES,
»« 1_ja conformation du museau des scares
est très-remarquable. Elle suffirent seule pour
les distinguer des autres poissons osseux
Leurs mâchoires sont osseuses, très-dures,
très-saillantes au delà des lèvres , au moins
à leur volonté , convexes à l'extérieur , con-
caves à l'intérieur , quelquefois lisses sur
leurs bords , quelquefois crénelées ou den-
telées comme une lame de scie, composées
chacune , suivant quelques observateurs ,
d'une seule pièce dans certaines espèces,
formées de deux portions très-distinctes dans
les autres, et presque toujours dénuées de
dents proprement dites Ce museau , dont
l'ensemble offre souvent l'extérieur d'une
portion de sphère creuse, a été comparé non
seulement à celui des tortues , qui sont ,
comme les scares , dépourvues de véritables
dents , mais même au bec de quelques
oiseaux , et particulièrement à celui des
perroquets. On a saisi d'autant plus cette
analogie , que les mâchoires du scare sont
fortes , et propres à couper ; trancher et
348 HISTOIRE
écraser, comme celle des perroquets
Les scares emploient avec succès leur mu-
seau pour réduire en pièces les petits têts
et les coquilles des crustacés et des mollus-
ques dont ils aiment à se nourrir. Un long
exercice de leurs mâchoires et une pression
fréquemment renouvelée de ces instrumens
de nutrition contre des substances très-*
compactes et très-difficiles à entamer ou à
casser, altèrent les bords de ces os convexes
et avancés, et en les usant inégalement , y
produisent souvent des saillies et de petits
enfoncemens irréguliers. Mais il est toujours
aisé de distinguer ces effets accidentels que
Je teins amène , d'avec les formes constantes
que présentent ces mêmes mâchoires dans
certaines : espèces , même au moment où
l'individu vient de sortir de l'œuf, et qui \
consistant dans des denticules plus ou moi lis
sensibles, ont toujours une disposition sy-
métrique , signe non équivoque de leur
origine naturelle...... Les scaies sont de très-
beaux poissons.....
■
DES SCARES. Zl&
LE SCARE SIDJAN (1).
PREMIÈRE ESPÈCE.
» « jLâ e sidjan est d'un bleuâtre très-
agréable à la vue 3 et relevé par des taches
noires , ainsi que par le jaune clair ou doré
de ses raies longitudinales. »« il a les den-
telures des mâchoires efîilées et rapprochées
l'une de l'autre; les écailles fort petites;
des appendices membraneuses derrière les
rayons de la nageoire du dos ; un aiguillon
(i) ))« Scarus sidjan.
Scare sidjan. Bonaterre, planches de l'Encyclop.
méthod. »«
Le scare sidjan. En arabe , sidjan 7 sigian et
dj ezavi.
Scarus rivulatus ; maxillis continuis , compla-
natis , margine serrato denticulatis : denticulis ap-
proximatis , filiformibus , à rnedio labro paulatim
decrescentibus scarus siganus. Forskcel , Faun.
œ^ypt. arab. p. 2.5 , n° 9. — Lin. Syst. nat. edit.
Gmel. gen. 1 65 bis, sp. 1. — Artedi, Gen. pisc. addi-
tament.Gen. Forskœïii, n° 10.
35o H I S T O 1 R E
devant celle même nageoire, et celle de
la queue fourchue (i).
Les poissons de ee!te espèce atteignent,
suivant Forskœl, jusqu'à une aune de lon-
gueur ; on les pèche dans la nier Rouge ,
où ils se nourrissent de différentes herbes
aquatiques , particulièrement de zostera.
»(( Leur chair est agréable au goût;
cependant, comme les blessures faites par
les aiguillons de leurs nageoires ont souvent
été douloureuses et ont causé des inilamma-
tions assez vives , on les a regardés comme
venimeux. ))«
Les arabes attribuent à la chair de ce
poisson une propriété échauffante , et à sa
graisse fondue et appliquée chaudement sur
les articulations , la vertu de soulager dans
les douleurs de la goutte.
(1) )>« i5 rayons à chaque pectorale.
2, rayons aiguillonnés (le premier et le der-
nier ) et 2 ou 5 rayons articulés à chaque
tnôracine.
17 rayons à la caudale. »«
D E S S C A R E S. 35i
LE SCARE ÉTOILE (1).
SECONDE ESPÈCE.
»(( JL4' étoile se montre couvert presque
en entier de taches hexagones ou de petites
étoiles blanches ou jaunes, ou d'un beau
noir , disséminées sur un fond noirâtre
et accompagnant le jaunâtre des pecto-
rales, le jaune de la dorsale, ainsi que de
l'anale, et les raies dorées que l'on voit sur
la caudale de quelques individus. »«
Ce poisson n'a guère que neuf à dix
pouces de longueur ; sa forme est ovale , et
la nageoire de la queue partagée en deux
lobes ; ses opercules sont couverts d'écaillés.
»« 11 a, de même que le sidjan, au devant
de la nageoire du dos un aiguillon com-
munément tourné vers la tèle , et caché
sous la peau , au moins en grande partie ;
(1) »« Scarus stellatus.
Scarc étoile. Bonat. pi. de l'Encycl. métîiod. »<,<
Le scare étoile. En arabe , ghœftham
Scarus ovalis , fasciis annulis cœruleo -palliais ,
subhexagonif;, undique contiguis. . . . scarus stellatus.
Forskoel , Fauii. œgypt. arab. p. 26 , n° 10.
35a HISTOIRE
ïes écailles qui revêtent ces poissons sont
petites; et ils paroissent préférer pour leur
nourriture les plantes marines qui croissent
au milieu des coraux ou des rochers, auprès
des rivages arabiques (1). »«
L'éioilé paioît moins commun que le
sidjan ; il ne mord point à la ligne , et on
ne le prend qu'avec des nasses (2).
(1) »« 16 ra}rons à chaque pectorale de l'étoile.
2 rayons aiguillonnés ( le premier et le der-
nier ) et 2 ou 5 rayons articulés à cbaqu©
thoracine.
17 rayons à la caudale. »<c
(2) Forskoel , loco suprà ciûato*
LE
DES LABRES. 355
LE SCARE ENNEACANTHE (1).
TROISIEME ESPÈCE.
»(( L/ennèacanthe se trouve dans
le grand océan Equinoxial, où il a été
pêche sous les yeux de Comraerson. Nous
ignorons de quelles co<i (leurs ce tîioracin a
été peint par la Nature ; mais ses nuances
doivent être vives , puisque ses écailles sont
très -grandes (a). »« Voyez au surplus le
tableau générique.
(i) »« Scarus enneacantJius.
(2) i3 rayons à chaque pectorale.
1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
22 rayons à la caudale. »<c
Foiss. Tome IX;
354 HISTOIRE
LE SCARE POURPRÉ (i).
Q XJ AT RIÈME ESPECE.
»« JLies mies pourpres- et longitudinales cïu
pourpré se marient , par une sorte de
chatoiement très- varié , avec Je ver'dâlre
de la partie supérieure de ce poisson , le
bleu de sa partie inférieure , la tache noire
et carrée , et la bordure pourprée de chaque
opercule, le croissant noir que Ton voit
sur chaque pectorale et sur ia dorsale, le
verd de ces mêmes nageoires, celui de la
«P« ■ ■ '■ ' '■ ■ " . • m
( i ) » ce Scaru s p ur pur eus.
Scare pourpré. tBonatcrre, planches dé l'Encyclop.
xnétliod. »«
Le scare pourpré. En arabe, durrat elhahr , c'est-
à-dire, perroquet de mer.
Scarus ohscurè-viridis ; vittis utrinque tribus pur-*
pureis ; ventre cœruleo ; pinnis dorsi et ani lineâ
purpureâ : caudâ medio truncatâ. . . . scarus purpu-
reus. Forskoel , Faun. segypt. arab. p. 27, n° 12.
L,abrus pinnâ caudali medio truncatâ , dursali
anique vittâ ad basin longitudinal/ purpureâ repandâ
pictls labrus purpureus. Lin. Syst. nat. edit.
Gmel. gen. 166, sp. 43. — Arledi, addilament. nov,
gen. Foiskoelii, np 14*
DES SCÀËË8. 555
caudale qui d'ailleurs est tachée de pourpre ;
et le bleu de l'anale, ainsi que des deux
tho racines. Ces tous si diversifiés sont au
reste l'attribut bien naturel d'animaux qui,
en s'approchant de la surface des mers >
peuvent Facilement , dans le climat qu'ils
habitent, être fréquemment imprégnés de
rayons solaires nombreux et éclatans »'
L»e pourpré vit près des côtes de l'Arabie,
où il a été observé par Forskœl
Le pourpré est bon à mauger Ses
écailles.... sont très-larges ; elles ont de plus
une forme rliomboïdale, montrent une cise-
lure en rayons , et ne sont attachées que
foiblement à la peau. On voit au devant de
ses narines un petit trou et un^ sorte de
barbillon; ses opercules sont dénués d'écaillés
semblables à celles du dos (1). »«
(ï) »« 5 rayons à la membrane branchiale,
i5 rayons à chaque pectorale.
G rayons à chaque thoracine»
22 rayons à la caudale. d«
Z 2
356 HISTOIRE
LE SC ARE HARID (i),
LE SCARE CHADRI (2), LE SCARE PERRO-
QUET (5), LE SCARE KAKATOE (4), LE
SCARE DENTICULÉ (5) 9 ET LE SCARE
BRIDÉ (6).
5e, 6e, 7e, 8% 9e ET 10e ESPECES.
»« Cj'est dans les eaux de la mer Ara-
bique que Forskœl a vu le harid , le chadri ,
(1) » « Scarus harid.
Scare harid. Bonat. planches de l'Encyc. méth. »cc
Scarus caudâ bifurcâ, média basi squamis septâ . ...
scarus h a rid. Forskœl , Faun. regypt. arab. p. 5o ,
ïi° iy. — Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. i65 bis ,
sp. 63. — Arted. Gen. pisc. additament. nov, gen.
ITorskœlii , n° 7.
(2) » « Scare chadri.
Scare chadri. Bonat. pi. de l'Encyc!. mêtliod.
Odax odon , odax , ioio corpore cœruleus , circula
oculos ambiente , purpureo. Commerson, manuscrits
déjà cités. »«
Le scare chadri. En arabe , chadri.
Scarus ovato-oblongus , nigro fuscus , labris rubris :
Tiiaxillis lïturis capitis pinnarumque , exceptis pecto-
ralibus ; margine exteriori viridi cœruleis. . . . scarus
niger. Forskœl , Faun. œgypt. arab. p. 2S , n° i4-
D E S S C A R E S. 357
le perroquet. Le kakaloe , auquel nous
avons dû d'autant plus conserver le nom
Labrus caudâ medio truncatâ , gulâ vitlâ longi-
tudinali obscure viridi. . . . labrus nlger. Lin. Syst.
liât. edit. Gmel. gen. 166, sp. 45. — Artedi. G en.
pisc. additam. nov. gen. Forskoeîii , u° 9.
(3) »« Scarus psittacus.
Labrus psittacus.
Scare bec de perroquet. Bonaterre , planches de
l'Encyclop.- métliod. »«
Le scare perroquet. En arabe , durrat el barr , per-
roquet de terre.
Scaj'us virescens , lineis flavicantibus pinnarum
margine , vittâ ab dominait , characteribusque capitis
cœruleis... scarus psittacus. Forskœl , Faun. œgypt.
arab. p. 29 , n° 16. — Labrus psittacus. Lin. Syst.
nat. edit. Gmel. gen. 166, sp. 44. — Artedi, Gen. pisc.
nov. gen. Forskoeîii , n° 5.
(4) »« Scarus kakatoe. Dans les Indes, kakatoeka ,
eapitano.
Labre aiolé. Danbenton et Haiiy , Encyclop. méth.
— Bonat. pi. de l'Encycl. mélb. — Bloch , pi. ccxx.
Labrus tetraodon virescens , caudâ bifurcâ. Arledi,
gen. 54, syn.57. .
Scarus crelensis. Aldrov. p. 229. — Ray, p. 129.
Turdus viridis indicus. Lister, App. Willugliby,
p. 25 , tab. X , 10. <c <c
Labrus dentibus quatuor, virescens... labrus cre -
tensis/Lm. Syst. nat. edit. Gmel. gen. i66> sp. 2.
(5) »<i Scarus denticulatus.
{6) Scarus frenatus. »«
% 5
558 HISTOIRE
qu'il porte dans les Indes, où il est très-
commun, que cette dénomination indique
les rapports que lui donne la forme de son
museau avec les kakatoès , ou perroquets
huppés , vit non seulement dans plusieurs
mers asiatiques, mais encore dans celle qui
baigne et les rivages de Crète, et le^ côtes
de Syrie, et les bords septentrionaux de
l'Egypte.
Le denticulé et le bridé ont été observés
dans Je grand océan Equinoxial par Com-
merson > qui en a laissé des dessins parmi
ses manuscrits, et qui a trouvé le cliadri
dans cette même grande bande marine située
entre les deux tropiques. D'après ce célèbre
voyageur , le cliadri , qui présente de chaque
côté deux lignes latérales composées de traits
petits et rameux , est couvert d'écaillés très-
grandes et entièrement lisses ; les opercules
présentent des écailles semblables à celles
du dos ; et l'on voit dans l'intérieur de la
bouche deux plaques osseuses, que plusieurs
rangs d'élévations ou de très- petites dents
hérissent ou font paroître comme chagri-
nées , et qui sont très-propres à écraser les
tiges des coraux et les fragmens des madré-
pores Le harid aime à s'en nourrir
11 n'est pas surprenant qu'il ne soit pas
DES SCARES, 35tj
recherché à Fisle de France , où Coin mer-
son Ta décrit , et qu'il y soit regardé connue
mal-faisant Commerson a remarqué que
ce scare avoit autour des yeux un anneau
ou cercle coloré en pourpre. Quant auxj
couleurs des autres cinq scares nommés dans
cet article , le tableau générique indique
les principales de celles qui sont répandues
sur quelques-uns de ces animaux. Disons de
plus, que le harid a les pectorales jaunâtres,
et le dessous du corps violet , ainsi que la
dorsale, la caudale et la nageoire de l'anus;
que le perroquet a la base de ses nageoires
pourprée ; que le kakatoe a les côtés d'un
vercl clair , et les nageoires jaunes à leur
base et vertes à leur extrémité; que la plus
grande partie de la queue du bridé est d'une
teinte plus claire que le reste de la surface
de l'animal (1); que la ligne qui sépare les
(i) »<c i5 rayons à chaque pectorale du liarid.
6 à chaque thoracine.
il à la caudale.
5 rayons à la membrane branchiale du chadsi,-
a5 à chaque pectorale.
y à chaque thoracine.
*5 à la nageoire de la queue.
Z 4
56o HISTOIRE
deux nuances générales de ce thoracin est
courbe ; et que la dorsale ainsi que l'anale
de ce poisson présentent , à leur base et à
leur bord extérieur, une raie longitudinale
très-étroite, et d'une couleur foncée ou très-
Vive.
i5 rayons à chaque pectorale du perroquet.
6 à chaque thoracine.
12 à la nageoire de la queue.
4 rayons à la membrane branchiale du kakatoe.
16 à chaque pectorale;.
6 à chaque thoracine.
18 à celle de la queue.
i4 rayons à chaque pectorale du dentieuîé.
ii à la caudale.
i6 rayons à chaque pectorale du bridé.
io à. la caudale. »«
D E S S C A R E S. 36i
LE SCARE CATESBY («).
ONZIÈME ESPÈCE.
» «Latesby a observé ce scare qui vit
dans les eaux de la mer voisine de la Ca-
roline La dorsale de ce thoracin est
très-longue , et sa caudale très-haute ; les
denlicules de ses deux mâchoires sont très-
grandes , très - fortes et égales. L'ensemble
foi nié par son corps et sa queue est très-
élevé il n'es!; pas recherché pour la
délicatesse de sa chair, mais il plaît par sa
beauté. Le verd dont brillent ses écailles
est relevé par le brun du dessus de la tête
de îa dorsale, des pectorales et des -thora-
cines ; ces thoracines et ces pectorales sont
d'ailleurs bordées de bleu. L'opercule est
bleu, bordé de rouge du côté de îa queue,
et marqué, sur sa pièce postérieure, d'une
tache jaune et éclatante; et enfin une raie
rouge règne sur toute la longueur de la
nageoire de l'anus. »«
(i) )xc Scarus catesby. Catesb. Carolin. 2 , p. 29,
tab. 29.
occire , poisson verd, Bonaterre , planches de l'Eii-
cyclop. ruétliud. »«
362 HISTOIRE
LE SCARE VERD (i),
Voyez la planche XL VIII, fig. i.
LE SCARE GHOBBAN (â) , LE SCARE FERRU-
GINEUX (3), LE SCARE FORSKŒL (4),
LE SCARE SCHLOSSER (5), ET LE SCARE
ROUGE (6).
12e, l3e, 1//, l5e, l6e ET 17e ESPECES.
î) «JL/ans plusieurs individus de l'espèce
du scare verd, on voit, de chaque côté, la
dernière dentelure de Tune et l'autre des
(1) )>« Scarus viridis. Au Japon , cacatoea yoe*
Bloch, pi. ccxxn. »<(
Le scare verd. Par les français, badian. Par les
hollandais, der groene cacatoea. Par les allemands ,
der grune papageifiseh.
(2) »« Scuriis ghobban.
Scare ghobban. Bonaterr e , planches de l'Encyclop.
méihod. » (f
Le scare ghobban. En arabe , ghobban.
Scarus caudâ œquali , maxillis albidis ; lituris.
capitis et pinnarum margine exteriori viridi cœru-
leis. . . scarus ghobban. Forskœl , Faun. aegypt. arab.
pag. 28, n° i3. — Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen.i65
bu , sp. 5. — Artedi , Gen. pisc. additamenU nov.
gen. Forskoelii , i\° 2.
<y . g./] 362
7>e J'i'l'C t/i'/
J.B. Racine J\
ILE SC ARE verJ.
i.LA DOHADE.
D E S S C A R E S. 3G5
deux mâchoires recourbée en arrière comme
(3) »« Scarus ferrugineus.
Scare ferrugineux. Bonaterre , planches de l'Encycl.
mélhod. »<c
Le scare ferrugineux. En arabe, abou mêles.
Scarus corpore fuaco-ferrugineo ; moxillis margine-
que pin n arum exteriori viridibus : caudâ œquali. . . .
scarus ferrugineus. Forskœi , Faun. aegypt. arab.
p. 29 , n9 i5. — JLin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. i65
bis , sp. 4* — Arledi , Gen. pisc, additarnent. nov*
gen. Forskœi ii, n° 5.
(4) » « Scarus forskœi*
Scare sale. Bonat. pi. de l'Encycl. méth. »«
Le scare forskœi. En arabe , biss.
Scarus maxillis rubentibus , corpore fusco ferrugi-
neo ; pinnis obscurioribus , caudâ surgente pinnâ
œquali.... scarus sordidus. Forskœi, Faun. asgypt,
arab. pag. 5o, n° 18. — Lin. Syst. nat. edit. Gmel.
gen, i65 bis , sp. 5. — Artedi, Gen. pisc. additarnent.
nov. gen. Forskœlii, n° 8.
(5) »« Scarus Schlosseri. Pallas, Spic.zool. 8, p. 4I-,,K
Scarus aureus maculis utrinque quinque fuscis ,
dorso fuscescente , caudâ subœquali. . . scarus Schlos-
seri. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. i65 bis, sp. 7. —
Artedi, Gen. pisc. additarnent. nov. gen. Forskœlii ,
species adhuc dubiœ , n° 12.
(6) »« Scarus ruber. Au Japon, ican cacatoea
merra. Bloch , pi. ccxxi. »«
Le scare rouge. Par les hollandais qui fréquenteut
le Japon , de rode petpagaivish. En allemand , dey
rathe papagerfac/i.
564 HISTOIRE
une sorte de crochet, et beaucoup pi us longue
que les autres Le ghobban a deux
lignes latérales rameuses, dont l'inférieure
commence avant la fin de la supérieure. . .
Le rouge a, sur la partie supérieure de
son museau , un grand nombre de pores
très-sensibles; on voit deux petits barbillons
auprès de chacune de ses narines , et cinq
ou six denticules plus grosses et plus longues
que les autres à la mâchoire supérieure (1).
On doit le compter parmi les poissons
dont la parure est la plus riche et la plus
élégante. L'éclat de l'argent et la vivacité
du rouge le plus agréable sont réunis pour
former ce qu'on est tenté de nommer un
assortiment de couleurs du meilleur goût.
La partie inférieure de ranimai est argentée ;
deux larges bandes argentées aussi s'étendent
de chaque côté de plusieurs individus, de-
puis les yeux jusqu'à l'extrémité ou auprès
de l'extrémité de la queue,* et la base des
pectorales, des thoracines et de la caudale
est dorée. * .
Les couleurs qui distinguent le forskeel
sont bien moins brillantes. A la vérité, ses
(i) »(( Une sorte d'aiguillon tourné vers la queue
est placé au côté extérieur de chaque thoracine. » «
DES S C A R E S. 365 j
pectorales et sa caudale sont jaunâtres : mais
ses thoracines sont violettes; sa dorsale est
brune , et sa partie supérieure d'un brun
foncé , ou gris de fer.
Le même gris de fer , ou un brun presque
semblable, mêlé de teintes couleur dérouille,
compose la couleur générale du ferrugineux,
dont la dorsale et la caudale sont jaunâtres,
et les thoracines , ainsi que l'anale > d'un
rouge violet.
Le rouge violet caractérise aussi les na-
geoires du ghobban , dont la dorsale et l'a-
nale sont bordées à l'intérieur ou à l'exté-
rieur , et quelquefois en haut et en bas,
d'un verd tirant sur le bleu j dont la caudale,
et souvent les pectorales et les thoracines,
sont liserées de verdâtre," et dont la tête
montre des raies du même ton, ou à peu
près.
Ce ghobban vit dans la mer d'Arabie ,
ainsi que le ferrugineux et le forskœl (1)
■i i ■ ■ ii ■ . »
(i) >xc 4 rayons à la membrane branchiale du verd.
l4 à chaque pectorale.
6 à chaque thoracine.
i5 à celle de la queue,
i4 rayons à chaque pectorale du ghobban,
6 à chaque thoracine.
12 à la caudale.
S66 HISTOIRE
Le verd habite dans les eaux du Japon?
ïe schlosser à Java, et ïe rouge dans la mer
des Antilles, aussi bien que dans celle des
Indes orientales. » a
13 rayons à chaque pectorale du ferrugineux,
6 à chaque thoracine*
i3 à la caudale.
14 rayons à chaque pectorale du forskœl.
6 à chaque thoracine.
1% à la caudale.
4 rayons à la membrane branchialedu schlosser.
i4 à chaque pectorale.
i aiguillouné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine.
1*1 à la caudale.
4 ra3rons à la membrane branchiale du rouge»
li à chaque pectorale.
I aiguillonné et 5 rayons articulés à
chaque thoracine*
15 à la caudale* »<t
DES SCARES. 36?
gT, , ... ■■■,.. — n
LE SCARE TRILOBÉ (i)
et LE SCARE TACHETÉ (2):
l8e ET 19e ESPÈCES»
» ce JNojets avons trouvé dans lés manus-
crits de Plumier le dessin du scare trilobé.*.
Son nom spécifique indiqua la forme tri-
lobée , très - remarquable , ou le double
croissant très-marqué, que présente sa na-
geoire caudale. La mâchoire supérieure de
ce thoraein est plus longue que l'inférieure;
et de pius , son museau s'avance en s'ar-
rondissant au dessus et au delà de la mâ-
choire d'en haut. Ses couleurs sont diver-
sifiées. 11 habite dans les eaux de l'Amérique
méridionale (5).
(1) »« Scarus trilobatus.
Tardas varias , rictu obtuso , caudâ fuscinulatâ.
Manuscrits de Plumier, déposés à la bibliothèque
nationale.
(2) Scarus maculosus.
Ç5) 9 rayons à chaque pectorale du trilobé.
5 rayons aiguillonnés et 6 rayons articulés à
la nageoire de l'anus.
f S rayons à la oaudale. »«
368 H I S T DIRE
Le tacheté a été vu dans le grand océan
Equinoxial par Commerson. . . . L'anale de
ce scare offre deux raies longitudinales très-
petites, et situées la première au bord ex-
térieur, et la seconde au bord intérieur de
cette nageoire.
Les autres traits de ce poisson et du tri-
lobé sont indiqués dans les notes de cet ar-
ticle, ou sur le tableau générique (1). » «
(i) )><c i5 rayons à chaque pectorale du tacheté. »<c
CENT
DES OSTORHINQUES. 36g
CENT DIXIÈME GENRE.
LES OSTORHINQUES.
» « Ljes mâchoires osseuses très-avancées;
et tenant lieu de véritables dents; deux
nageoires dorsales.
ESPÈCE.
I/ostorhinque fleurieu; ostorhinchus
fleurieu. — Huit rayons aiguillonnés à la
première dorsale 3 la caudale en croissant. » «
Poiss. Tome IX. A a
57o HISTOIRE
I/OSTORH1NQUE FLEURIEU (1):
» « JLj e s ostorhinqnes ne diffèrent . des
scares que parce qu'ils ont deux nageoires
sur le dos , au lieu de ne présenter qu'une
seule nageoire dorsale ; et leur museau ,
composé de deux mâchoires osseuses et
très-avancées, ressemble, comme celui des
scares, au devant de la bouche des diodons,
des ovoïdes, des létrodons, des tortues, et
même au bec des perroquets.
Ils ne composent encore qu'une espèce ,
dont nous publions la description d'après
les manuscrits de Commerson , qui en a
dessiné les traits
L'ostorhinque que nous examinons a la
mâchoire inférieure un peu plus avancée
que la supérieure; les yeux gros; la tête
dénuée d'écaillés semblables à celles du
dos; les nageoires dorsales et de l'anus assez
m" . . ■ i m i il ■ — «— ■ ■■—— ^
(i) »« Ostorhinchus fleur ieiu »«
DES OSTORHINQUES. 57i
courtes ; la caudale très-grande , et une
bande transversale d'une couleur vive ou,
foncée auprès de cette nageoire de la queue.
La ligne latérale n'est pas sensible (1). »«
(i) »« 14 rayons à la seconde dorsale.
8 à chaque pectorale.
9 à la nageoire de l'anus.
18 à celle de la queue. îhc
Aa 2
372 HISTOIRE
CENT ONZIÈME GENRE.
LES SPARES.
»(( Ljes lèvres supérieures' peu extensibles
ou non extensibles, ou des dents inci-
sives, ou des dents molaires, disposées
sur un ou plusieurs rangs ,* point de
piquans ni de dentelure aux opercules ;
une seule nageoire dorsale; cette nageoire
éloignée de celle de la queue, ou la plus
grande hauteur du corps proprement dit ,
supérieure, ou égale, ou presque égale à
la longueur de ce même corps.
PREMIER SOUS-GENRE.
La nageoire de la queue fourchue ou
en croissant.
PREMIÈRE ESPÈCE.
Le spare dorade; spams auratus.—-
Onze rayons aiguillonnés et quatorze rayons
articulés à la nageoire du dos ; trois rayons
aiguillonnés et douze \ ayons articulés à la
nageoire de l'anus; six dents incisives a
chaque mâchoire; un croissant doré au-
dessus des yeux ; une tache noire sur la
queue.
D E S S P A R E S. 373
SECONDE ESPÈCE.
Le spare sparaileon; spams sparulus:
— Onze rayons aiguillonnées et treize arti-
culés à la nageoire du clos ; trois rayons
aiguillonnés et onze articulés à la nageoire
de l'anus ; les dents incisives un peu poin-
tues ; une appendice écailleuse auprès de
chaque thoracine ; la couleur générale jau-
nâtre; une tache à la queue.
TROISIÈME ESPÈCE.
Le spare sargue; spams sargus. —
Douze rayons aiguillonnés et treize rayons
articulés à la nageoire du dos ; trois rayons
aiguillonnés et quatorze rayons articulés à
l'anale ; huit incisives larges à leur bout ;
deux rangées de molaires arrondies de chaque
côté; des bandes transversales noirâtres,* une
tache noire à la queue.
quatrième espèce.
Le spare oblade ; spams oblada. —
Onze rayons aiguillonnés et quatorze arti-
culés à la nageoire du dos * trois ra}ons
aiguillonnés et quatorze rayons articulés à
celle de l'anus ; quatre incisives comme
tronquées à leur extrémité, et dentelées à
la mâchoire supérieure ; plusieurs taches et
Aa 3
%4 HISTOIRE
des raies longitudinales de chaque côté de
i animal ; une tache à la queue.
CINQUIÈME ESPÈCE.
Le spare smaris; sparus smaris. — Onze
rayons aiguillonnés et quatorze rayons arti-
culés à Fanale; des dents incisives comme
tronquées , et mêlées à des dents plus peiites
et plus serrées ; un grand nombre de pores
sur la partie antérieure de la tête ; la cou-
leur générale argentée; le dos rougeâtre,
SIXIÈME ESPÈCE,
Le spare mendole; sparus mendola. —
Onze rayons aiguillonnés et douze rayons
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil-
lonnés et dix rayons articulés à Fanale;
chaque mâchoire garnie d'une rangée de
dents très-serrées Tune contre l'autre , sem-
blables à un poinçon.
SEPTIÈME ESPÈCE.
Le spare argenté ; sparus argenteus. ™
Neuf rayons aiguillonnés et vingt-six arti-
culés à la nageoire du dos ; trois rayons
aiguillonnés et six rayons articulés à la
nageoire de l'anus; des écailles argentées
sur presque toute la surface du poisson ;
une tache noire auprès des branchicsr
DES SPARES. Z75
HUITIÈME ESPÈCE.
Le spare hurta; spams hurla. — Onze
rayons aiguillonnés et douze articulés à la
dorsale ; trois rayons aiguillonnés et six arti-
culés à la nageoire de l'anus ; des dents
molaires arrondies ; les dents antérieures de
la mâchoire supérieure conformées comme
des dénis laniaires, et très-avancées; des
bandes transversales rouges.
NEUVIÈME ESPÈCE.
Le spare pagel ; spams pagel. — Douze
rayons aiguillonnés et dix rayons articulés
à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et
neuf rayons articulés à l'anale; un double
rang de dents molaires; les dents antérieures
fortes et pointues; une couleur rouge très-
vive sur presque toute la surface du poisson.
DIXIÈME ESPÈCE.
Le spare pagre; spams pagms. — Douze
rayons aiguillonnés et dix rayons articulés
à la nageoire du dos; trois rayons aiguil-
lonnés et neuf rayons articulés à l'anale;
une membrane placée au dessus de la base
des rayons articulés de la dorsale et de fa-
nale, et autour du dernier rayon de chacune
de ces deux nageoires; deux rangs de dents
molaires arrondies; les dernières de ces mot
A a 4
376 HISTOIRE
laires plus grosses que les autres; la partie
supérieure de l'animal rougeâtre ; l'infé-
rieure argentée.
ONZIÈME ESPÈCE.
Le spare porte-épine ; spams spinifer.
— Sept rayons aiguillonnés et dix-huit ou
vingt rayons articulés à la dorsale; les deux
premiers rayons aiguillonnés de cette na-
geoire très-courts, les cinq autres plus longs
et filiformes ; trois rayons aiguillonnés et
;neuf rayons articulés à la nageoire de l'anus ;
quatre dents incisives et coniques à chaque
mâchoire 5 un grand nombre de molaires
hémisphériques, et serrées les unes contre
les autres; la couleur générale d'un rouge
argenté; le dos et des raies d'une nuance
obscure.
DOUZIÈME ESPÈCE.
Le spare bague ; spams boops. — Trente
rayons à la nageoire du dos ; seize rayons
à celle de l'anus ; les dents de la mâchoire
supérieure obtuses et dentelées; un grand
nombre de raies longitudinales; les quatre
raies inférieures dorées ou argentées.
TREIZIÈME ESPÈCE.
Le spare canthère; spams canthams.
— Onze rayons aiguillonnés et treize rayons
D E S S P A R E S. 577
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil-
lonnés et onze rayons articulés à l'anale ;
plusieurs rangées de dents ; les antérieures
de la mâchoire supérieure très-grosses; les
antérieures de la mâchoire inférieure fort
petites; la ligne latérale très-large; une ving-
taine de raies longitudinales et jaunes de
chaque côté du poisson.
QUATORZIÈME ESPECE.
Le spare saupe; sparus salpa. — Onze
rayons aiguillonnés et dix -sept rayons ar-
ticulés à la nageoire du dos ; trois rayons
aiguillonnés et quatorze rayons articulés à
celle de l'anus ; vingt dents incisives , ou
environ , à chaque mâchoire ; ces dents
placées sur un seul rang à la mâchoire d'en
haut et à celle (ïen bas ; chaque incisive de
la mâchoire supérieure un peu échancrée
pour recevoir la pointe de l'incisive corres-
pondante de la mâchoire inférieure ; onze
raies longitudinales, jaunes ou dorées, de
chaque côté du poisson.
QUINZIÈME ESPÈCE.
Le spare sarbe; sparus sarba. — Onze
rayons aiguillonnés et quatorze rayons arti-
culés à la dorsale ,- trois rayons aiguillonnés
et onze rayons articulés à la nageoire de
578 HISTOIRE
l'anus,- les dents incisives serrées et un peu
coniques; les molaires nombreuses et hémi-
sphériques; seize ou dix- sept raies longi-
tudinales et brunes , de chaque côté de
l'animal.
SEIZIÈME ESPÈCE.
Le spare synacre ; spctrus synager. —
Seize rayons aiguillonnés et quatorze arti-
culés à Ja nageoire du dos ; celte nageoire
longue et échancrée ; l'anale arrondie ; la
couleur générale d'un violet pourpre ; sept
raies longitudinales et dorées de chaque côté
du poisson ; la caudale rouge.
dix -septième espèce.
Le spare élevé ; spams altus. — Douze
rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés
à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et
huit rayons articulés à Fanale; la hauteur
de l'animal égale, à peu près, à la moitié
de la longueur totale; la couleur générale
jaunâtre; la lèLe argentée.
DIX- HUITIÈME ES PE C E.
Le spare strié; s parus virgatus. — Huit
rayons aiguillonnés et- dix rayons articulés
à la nageoire du dos; deux rayons aiguil-
lonnés et huit articulés à la nageoire de
l'anus; le museau arrondi; le corps alongé,
DES S PARE S. 5-9
déprimé , et couvert d'écaillés conformées
et disposées de manière à le faire paroi tro
strié.
DIX-NEUVIEME ESPECE.
Le spare haffaba; spams haffàra. —
Onze rayons aiguillonnés et treize rayons
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil-
lonnés et dix rayons articulés à l'anale ;
chaque mâchoire garnie de dents incisives
fortes , émoussées , et un peu éloignées les
unes des autres ; des tubercules hémisphé-
riques auprès du gosier ; la couleur générale
argentée ; treize ou quatorze raies longitu-
dinales d'un brun jaunâtre, de chaque côté
de l'animal.
VINGTIÈME ESPÈCE.
Le spare berda; spams berda. — Douze
rayons aiguillonnés et onze rayons articulés
à la nageoire du dos ; trois layons aiguil-
lonnés et dix rayons articulés à celle de
l'anus ; l'ensemble du corps et de la queue
présentant de chaque côté une sorte d'ovale ;
quatre dents incisives et longues à chaque
mâchoire; les molaires nombreuses et demi-
sphériques; les molaires les plus éloignées
du museau , plus grandes que les autres ,•
38o HISTOIRE
la lèvre supérieure plus longue que l'infé-
rieure; les écailles grandes et arrondies.
VINGT-UNIÈME ESPECE.
Le spare CHILI ; spams chilensis, —
Treize rayons aiguillonnés et quinze rayons
articulés à la dorsale; deux rayons aiguil-
lonnés et douze rayons articulés à Panale ;
les yeux gros et rapprochés ; les incisives
"un peu coniques ; les molaires émoussées ;
l'ensemble du corps et de la queue com-
primé de manière à présenter de chaque
côté une sorte d'ovale ; les écailles grandes f
rhomboïdales , et tachées de blanc.
VINGT-DEUXIÈME ESPÈCE.
IjE spare èperonnè ; sparus calcaratus*
— Treize rayons aiguillonnés et dix rayons
articulés à la nageoire du dos ; sept raj^ons
aiguillonnés et neuf rayons articulés à celle
de Fanus ; un piquant recourbé vers le
museau au devant de la dorsale ; le pre-
mier et le dernier rayon de chaque thora-
cine aiguillonnés ; des raies bleues et tor-
tueuses.
VINGT-TROISIÈME ESPÈCE.
Le spare morme ; sparus mormyrus. —
Onze rayons aiguillonnés et douze rayons
arliculés à la dorsale ; trois rayons aiguil-
DES SPARES. 38t
lonnés et dix rayons articulés à l'anale; la
mâchoire supérieure un peu plus avancée
que l'inférieure; trois ou quatre rangées de
petits tubercules arrondis , ou petites dents
molaires ? sur le bord intérieur de la mâ-
choire d'en haut, et deux rangées de dents
semblables sur le bord intérieur de la mâ-
choire d'en bas; plusieurs bandes transver-
sales étroites , et alternativement argentées
et noirâtres.
VINGT-QUATRIÈME ESPECE.
Le spare brunâtre; sparus fuscescensi
—-Treize rayons aiguillonnés et onze rayons
articulés à la nageoire du dos; deux rayons
aiguillonnés et dix rayons articulés à celle
de l'anus; la hauteur de l'animal assez
grande relativement à sa longueur; la cou-
leur brunâtre.
VINGT-CINQUIÈME ESPECE.1
Le spare bigarré ; sparus variegatus.
— Douze rayons aiguillonnés et quatorze
rayons articulés à la dorsale; trois rayons
aiguillonnés et vingt-quatre rayons articulés
à la nageoire de l'anus ; l'ensemble du corps
et de la queue comprimé de manière à pré-
senter de chaque côté une sorte d'ovale;
les incisives serrées l'une contre l'autre; les
582 HISTOIRE
opercules revêtus d'écaillés semblables à
celles du dos; une pièce écailleuse auprès
de chaque ihoracine ; de grandes taches ou
bandes transversales noires.
VINGT-SIXIÈME ESPECE.
Le spare osbeck ; sparus osbeck. — Onze
rayons aiguillonnés et onze rayons articulés
à la nagaeoire du dos ; quatorze rayons à
l'anale ; la mâchoire inférieure recourbée
et garnie de quatre dents assez grandes; la
tête panachée de bleu et de rouge; des raies
alternativement bleues et jaunes de chaque
côté de Tanimal.
VINGT-SEPTIÈME ESPÈCE.
Le spare marseillais; sparus massi-
liensis. — Douze rayons aiguillonnés et
douze rayons articulés à la dorsale ; trois
rayons aiguillonnés et dix rayons articulés
à la nageoire de l'anus ; les incisives de la
mâchoire inférieure un peu saillantes au
delà des lèvres ; le lobe inférieur de la
queue plus court que le supérieur; la cou-
leur générale d'un or pâle; des raies lon-
gitudinales bleues , courtes , plus ou moins
voisines de la caudale, et une ou plusieurs
taches brunes de chaque côté du corps.
D E S S P A R E S. 385
VINGT-HUITIÈME ESPECE.
Le s pare castagnole ; spams castaneola.
— Trois rayons aiguillonnés et trente-cinq
rayons articulés à la nageoire du dos ; deux
rayons aiguillonnés et trente rayons arti-
culés à celle de l'anus ; les rayons de ces
deux nageoires couverts de petites écailles;
le devant de la tête élevé et arrondi ; le
museau avancé et arrondi; la mâchoire in-
férieure plus longue que la supérieure ; le
dos noir; les côtés bleus; la partie inférieure
argentée.
vingt-neuvième espèce.
Le spare bogaravèo; spams bogaraveo.
—Douze rayons aiguillonnés et treize rayons
articulés à la dorsale; trois rayons aiguil-
lonnés et treize rayons articulés à l'anale;
l'ensemble du corps et de la queue com-
primé de manière à présenter une sorte
d'ovale de chaque côté de l'animal; toute
la surface du poisson argentée , et sans
taches.
trentième espèce.
Le spare mahséna ; s parus mahscna.
— Dix rayofls aiguillonnés et dix rayons
articulés à la nageoire du dos ; trois rayons
aiguillonnés et neuf rayons articulés à
584 HISTOIRE
l'anale; dix-huit dents coniques et fortes à
chaque mâchoire; les molaires émoussées et
larges; des denLs sétacées auprès du gosier;
la première pièce de chaque opercule dénuée
de petites écailles; des bandes transversales
argentées et nébuleuses.
TRENTE-UNIÈME ESPECE.
Le s pare harak ; sparus harak. — Dix
rayons aiguillonnés et treize rayons articulés
à la nageoire du dos ; trois rayons aiguil-
lonnés et neuf rayons articulés à celle de
l'anus; quatre dents incisives à chaque mâ-
choire ; les molaires émoussées et disposées
sur un seul rang ; les antérieures de ces mo-
laires larges, les postérieures hémisphériques;
des dents sétacées et nombreuses auprès de
ces dernières; la première pièce de chaque
opercule garnie de petites écailles; la cou-
leur générale verdâtre; une tache noirâtre
et souvent bordée de brun, de chaque côté
de ranimai.
trente-deuxième espèce.
Le spare ramak ; sparus ramah. — Dix
rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés
à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et
neuf rayons articulés à l'anale ; les rayons
de cette nageoire de l'anus d'autant plus
grands
DE S SPARE S. 385
grands qu'ils sont plus éloignés de la tête;
les dents antérieures un peu plus grandes
que les autres; la couleur générale d'un
blanc verdâtre; des raies longitudinales d'uii
jaune violet.
TRENTE-TROISIÈME ESPECE.
Le spare grand t (El Li,; spams grando-
culis. — Dix rayons aiguillonnés et onze
^30115 articulés à la nageoire du dos; trois
layons aiguillonnés et neuf rayons articulés
à celle de l'anus; six incisives à chaque
mâchoire ; les molaires larges , planes et
courtes; la lèvre inférieure renflée; lentre-
deux des yeux tuberculeux; la membrane
de la caudale couverte de petites écaillas;
i'œil très-grand ; la couleur générale bleuâtre.
i TRENTE-QUATRIÈME ESPÈCE.
Le spare queue-rouge; sparas
erythrourus. — Neuf rayons aiguillonnés et
onze rayons articulés à la dorsale ; trois
rayons aiguillonnés et sept rayons articulés
à la nageoire de l'anus; un seul rang de
dents très - petites à chaque mâchoire ; la
tète et l'ouverture de la bouche petites;
les opercules, la nageoire du dos, l'anale
et la caudale revêtus, en partie, d'ecailles
plus petites que celles du dos; l'anus plus
Foiss. Tome IX. Bb
386 H I S TO I R E
proche de la caudale que de la lète ; là
couleur générale argentée; le dos bleu; les
nageoires rouges.
TRENTE-CINQUIÈME ESPECE,'
Le spare queue-d'or; sparus chrysurusl
— Dix rayons aiguillonnés et dix - sept
rayons articulés à la nageoire du dos; trois
rayons aiguillonnés et vingt -trois rayons
articulés à celle de l'anus; l'œil très petit;
chaque opère nie terminé par une prolon-
gation arrondie à son extrémité; l'anus plus
près de la tête que de la caudale; la cou-
leur générale d'un violet argenté; une raie
longitudinale et dorée depuis la tête jusqu'à
la nageoire de la queue; une seconde raie
dorée depuis les thoracines jusqu'à l'anale;
cette nageoire de l'anus, la caudale et la
dorsale, dorées.
TRENTE-SIXIÈME ESPÈCE.
Le spare cuning; spams cuning. — Dix
rayons aiguillonnés et quinze rayons arti-
culés à la nageoire du dos ; trois rayons
aiguillonnés et onze rayons articulés, à celle
de l'anus ; la mâchoire inférieure plus
avancée que la supérieure ; chaque opercule
composé de trois pièces, terminé par une
prolongation arrondie, et garni de petites
DES S.PA R ES. 387
écailles; le dos et le ventre carénés; le dos
violet,* les côtés argentés et rayés d'or. >
TRENTE-SEPTIÈME ESPECE.
Le spare galonné; spams lemniscatus:
-~ Dix rayons aiguillonnés et quatorze
rayons articulés à la dorsale ; trois rayons
aiguillonnés et dix rayons articulés à l'anale;
les dents serrées ; l'anus plus près de la
caudale que de la tête; le dos violet; deux
bandes transversales et noires, l'une sur
l'œil, et l'autre sur la poitrine; sept raies
jaunes et longitudinales de chaque côté du
poisson.
TRENTE-HUITIÈME ESPE CE.
Le spare brème; sparus brama, — Dix
rayons aiguillonnés et douze rayons articulés
à la nageoire du dos; trois rayons aiguil-
lonnés et dix rayons articulés à la nageoire
jde Tamis ; les dents de la mâchoire supé-
rieure plus larges et plus serrées que celles
de l'inférieure ; la ligne latérale large , et
courbée d'abord vers le haut, ensuite vers
le bas; les écailles placées au dessus do la
Jigue latérale , plus petites que celles qui
sont placées au dessous ; les unes et les
autres rudes au toucher ; le dos gris ; les
Bb 2
588 HISTOIRE
côtés d'un argenté mêlé de doré; le ventre
blanc.
TRENTE-NEUVIÈME ESPECE.
Le spare gros -œil; sparus macroph-
thalmus. — Douze rayons aiguillonnés et
dix rayons articulés à la dorsale,* trois rayons
aiguillonnés et huit rayons articulés à l'anale;
le devant de la mâchoire supérieure garni
de plusieurs rangs de dents ; les huit dents
antérieures de la mâchoire inférieure plus
grandes que les autres ; les yeux gros; des
raies longil udinales rouges, placées au dessus
des raies longitudinales jaunes, de chaque
côté du poisson.
quarantième es p è c e.
Le spare rayé; sparus vittatus. — Onze
rayons aiguillonnés et huit rayons articulés
à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés
et sept rayons articulés à celle de l'anus;
cinq rayons à la membrane 'branchiale; un
grand nombre de dénis; celles de la mâ-
choire inférieure plus grandes que celles de
la mâchoire supérieure ; trois raies longitu-
dinales et bleues de chaque côté de l'animal;
la plus élevée de ces raies plus courte que
les autres.
D E S S P A R E S. 58g
QUARANTE-UNIÈME ESPECE.
Le spare ancre ; spams anchorago. — -
Treize rayons aiguillonnés et huit rayons
articulés à la dorsale; trois rayons aiguil-
lonnés et neuf rayons articulés à la nageoire
de l'anus; plusieurs dents de la mâchoire
inférieure tournées en dehors et courbées
en dedans ; les yeux très - rapprochés l'un
de l'autre ; la couleur générale jaune ; des
bandes transversales bleuâtres.
quarante-deuxième espèce.
Le spare trompeur; sparus insidiator.
— - Neuf rayons aiguillonnés et neuf rayons
articulés à la nageoire du dos; trois rayons
aiguillonnés et huit rayons articulés à celle
de l'anus; le museau très-aîongé en forme
de tube; les mâchoires situées à l'extrémité
de ce tube ; deux dents droites , coniques
et plus grandes que les antres à chaque
mâchoire ; deux lignes latérales ; la caudale
en croissant; le dos rouge ; les côtés jau-
nâtres.
quarante-troisième espèce.
Le spare porgy ; sparus porgy. — Treize
rayons aiguillonnés et onze rayons articulés
à la nageoire du dos ; trois rayons aiguil-
lonnés et treize rayons articulés à celle de
Bb 5
39o HISTOIRE
l'anus ; la caudale en croissant ; un sillon
longitudinal sur le dos ; .l'iris doré ; des raies
bleues sur la tête ; toutes les nageoires rouges ,
excepté la dorsale.
QUARANTE- QUATRIÈME ESPECE.
Le spare zanture; spams zanturus.—
Douze rayons aiguillonnés et quatorze
rayons articulés à la dorsale ; quinze rayons
à l'anale ; la caudale en croissant; un sillon
sur Je dos ; l'iris argenté; les dents de devant
coniques; un long filament à chacun des
trois premiers rayons de la dorsale.
quarante-cinquième espèce.
Le spare denté ; spams dentex. — Onze
rayons aiguillonnés et onze rayons articulés
à la nageoire du dos ; trois rayons aiguil-
lonnés et huit rayons articulés à celle de
l'anus; la partie supérieure et antérieure de
3a tête dénuée d'écaillés semblables à celles
du dos ; quatre dents plus grandes que les
autres à chaque mâchoire; les yeux rap-
prochés l'un de l'autre ; la dorsale , les
pectorales , l'anale et la caudale garnies ,
en partie , de petites écailles ; la couleur
générale ou blanche \ ou pourpre ? ou d'un
jaune argenté.
DES SPARES. 5ç)i
QUARANTE-SIXIÈME ESPECE.
Le s pare fasce; sparus fasciatus. —
Neuf rayons aiguillonnés et onze rayons
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil-
lonnés et neuf rayons articulés à l'anale ;
cinq rayons à la membrane branchiale ; la
caudale en croissant ;la ligne latérale double;
des dents coniques, et des molaires peliles
et arrondies ; la dorsale , l'anale et la caudale
garnies , en partie , de petites écailles ; la
couleur générale jaunâtre; six ou sept bandes
transversales brunes.
quarante-septième espèce.
Le spare faucilee; sparus falcatus.—
Quatorze rayons aiguillonnés et sept rayons
articulés à la nageoire du dos; quatre rayons
aiguillonnés et vingt rayons articulés à celle
de l'anus ; la caudale eu croissant ; quatre
dents grandes et recourbées au devant de
chaque mâchoire ; plusieurs molaires petites
et arrondies; la dorsale, l'anale et la caudale
couvertes , en partie , d'écaillés petites ,
minces , et semblables à celles du dos ; les
derniers rayons de la dorsale et de l'anale
plus longs que les autres; la tète et les na-
geoires vertes y au moins en partie.
Bb 4
592 HISTOIRE
QUARANTE-HUITIÈME ESPÈCE.
IjE spare japonais; sparus japonicus, —
Dix rayons aiguillonnés et neuf rayons ar-
ticulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés
et sept rayons articulés à l'anale ; la caudale
en croissant ; cinq rayons à la membrane
branchiale ; la mâchoire inférieure plus
avancée que la supérieure ; le sommet de
la tète arrondi et élevé ; les yeux rappro-
chés l'un de l'autre; le dos brun; les côtés
argentés; des raies jaunes et longitudinales.
QUARANTE-NEUVIÈME ESPECE.
Le spare surïnam ; sparus surinamensis.
— Quinze rayons aiguillonnés et treize
rayons articulés à la nageoire du dos; trois
rayons aiguillonnés et huit rayons articulés
à la nageoire de l'anus ; la ligne latérale
interrompue; la caudale en croissant; la
couleur générale jaune; des bandes trans-
versales rouges; trois taches grandes et noires
de chaque côté du poisson,
CINQUANTIÈME ESPECE.
Le spare cynodon ; sparus cynodon. —
Onze rayons aiguillonnés et quatorze rayons
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil-
lonnés et oiize rayons articulés à la nageoire
de l'anus; la mâchoire supérieure garnie dp
DES SPARES, 393
quatre dents plus grandes que les autres, et
semblables à des canines de mammifère ;
les opercules garnis d'écailies petites, minces
et lisses comme celles du dos ; la dernière
pièce, de chaque opercule , terminée en
angie ; la caudale en croissant ; le dos d'un
verd brunâtre ; la tête et les côtés jaunes ;
le ventre d'un jaune argenté ,• les pectorales ,
les thoracines et la caudale rouges.
CINQUANTE-UNIÈME ESPECE.
Le spare tétr acanthe; sparus tetra~
canthus. — Onze rayons aiguillonnés et sept
rayons articulés à la nageoire du dos; quatre
rayons aiguillonnés et sept rayons articulés
à celle de l'anus ; un rayon aiguillonné et
sept rayons articulés à chaque thoracine ; le
dos violet ; la tète et les nageoires d'un violet
jaunâtre ; le ventre argentin.
CINQUANTE-DEUXIÈME ESPECE.
Le spare vertor ; sparus viridi-aureus:
— Treize rayons aiguillonnés et quatorze
rayons articulés à la dorsale, dont la partie
antérieure est arrondie , et la postérieure
triangulaire; quatorze rayons à la nageoire
de l'anus ; chaque mâchoire garnie de dents
incisives qui se touchent; la seconde lamç
de chaque opercule terminée par une ou
Sçs4 HISTOIRE
deux petites prolongations arrondies à ïenr
bouts ; cinq rayons à ia membrane des bran-
chies; la couleur générale dorée et, mêlée de
verd et de brun ; cinq bandes transversales
un peu larges et noires.
CINQUANTE-TROISIÈME ESPECE.
!Le spare mylostome ; sparus mylosto-
mus. — Dix rayons aiguillonnés et dix-huit
rayons articulés à la dorsale , dont presque
tous les rayons sont inégaux en longueur;
trois rayons aiguillonnés et onze rayons
articulés à la nageoire de l'anus ; la caudale
un peu en croissant; le sommet de la
tète et le dos très-relevés ; le fond du palais
pavé de dents molaires ; sept rayons à la
membrane des branchies; plusieurs raies
longitudinales plusieurs fois interrompues,
et alternativement bleues et dorées.
CINQUANTE-QUATRIÈME ESPÈCE.
Le spare myeio ; sparus mylio. — Onze
rayons aiguillonnés et quatorze rayons arti-
culés à la nageoire du dos ; trois rayons
aiguillonnés et dix rayons articulées à la
nageoire de l'anus; celte anale couverte de
petites écailles sur près de la moitié de sa
surface; cinq rayons à la membrane bran-
chiale ; tout le palais pavé de dents molaires
DES S P A R E S. 595
arrondies ; plusieurs raies longitudinales ,
brunes et interrompues; deux bandes trans-
versales noires , Tune sur le devant de la
tête , et l'autre sur l'opercule.
CINQ TJ AN TE-CINQUIÈME ESPECE.
Le spare breton ; spams britannus. —
Neuf rayank aiguillonnés et dix rayons arti-
culés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et
sept rayons articulés à la nageoire de l'anus;
la hauteur de l'animal très-grande relative-*
ment à la longueur totale, dont elle égale
à peu près le tiers; cinq rayons à la mem-
brane des branchies; les plus longs rayons
des pectorales atteignant jusqu'à la nageoire
de l'anus; la couleur générale argentée; le
dos légèrement bleuâtre; les côtés pare nés
de taches, ou de petites raies longitudinales,
interrompues et brunes.
CINQUANTE-SIXIÈME ESPECE.
Le spare rayé d'o r ; spams aurèo-
llneatus, — Dix rayons aiguillonnés et dix
rayons articulés à la nageoire du dos; trois
rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés
à la nageoire de l'anus ; une écaille alongée
en forme d'aiguillon auprès du bout exté-
rieur de la base de chaque thoracine ; deux
pièces à chacun des opercules qui sont cou-
596 HISTOIRE
verts de petites écailles ; la première pièce
terminée par une ligne droite, et îa seconde
par une ou deux prolongations anguleuses ;
des raies longitudinales et dorées ; une tache
alongée et brillante d'or et d'argent au
dessons de l'extrémité de la dorsale ; toutes
les nageoires rouges.
CINQUANTE-SEPTIÈME ESPECE.
Le spare catesby; sparus cateshy. —
Douze rayons aiguillonnés et dix rayons
articulés a la dorsale ; cette nageoire du dos
composée de deux parties réunies , mais
distinctes; la mâchoire inférieure un peu
plus longue que la supérieure,* la caudale
noire et bordée de blanc; des raies bleues
sur la tète; des raies longitudinales et jaunes
de chaque côté du poisson.
CINQUANTE- HUITIÈME ESPECE.
Le spare sauteur; sparus saltator. —
Huit rayons aiguillonnés et dix rayons arti-
culés à la nageoire du dos; trois rayons
aiguillonnés et six rayons articulés à celle
de l'anus ; la dorsale composée de deux par-
ties réunies, mais distinctes; trois forts aiguil-
lons à la partie antérieure de la caudale ;
le ventre jaune et rayé de gris; la caudale
DES S PAR El S. 597
rouge à l'extrémité ; de grandes taches d'un
jaune obscur au dessus de la ligne latérale.
CINQUANTE-NEUVIEME ESPECE.
Le spare venimeux ; spams venenosus.
— Dix rayons afguilio'nn'és el quinze rayons
articulés à la dorsale; douze j ayons à l'anale;
la caudale en croissant ; la dorsale composée
de deux parties réunies, mais distinctes; les
écailles minces et unies; la couleur générale
brune; un grand nombre de .petites taches
rouges et bordées de noir.
SOIXANTIÈME ES P È C E.
Le spare salin; spams salin. — Douze
rayons aiguiil onnés et seize rayons articulés
à la nageoire du dos; trois rayons aiguillon-
nés et treize rayons articulés à la nageoire
de l'anus; celle de là queue en croissant;
les deux mâchoires également avancées; la
hauteur du poisson très-grande relativement
à la longueur totale; une tache noire de
chaque côté sur le corps et au dessous de
la ligne latérale; des raies longitudinales
dorées. .
soixante-unième espèce.
• Le spare jub; spams jub — - Douze rayons
aiguillonnés et seize rayons articules à la
dorsale ; trois rayons aiguillonnés et neuf
398 HISTOIRE
rayons articulés à l'anale; la caudale en
croissant; les deux mâchoires également
avancées; la hauteur du poisson très grande
relativement à la longueur totale; la couleur
générale argentée; six raies jaunes et longi-
tudinales de chaque côté de l'animal; le dos
violet; une bande noire et bordée de jaune
s'étendant. jjusques sur l'œil; deux taches
brunes sur la caudale.
S O T X A NT E-DEUXIÈME ESPECE.
Le spare melanote ; sparus melanotus:
— Oiize rayons aiguillonnés e» seize rayons
articulés à la dorsale; trois rayons aiguillon-
nés et quatorze rayons articulés à la nageoire
de l'anus; la caudale eu croissant; Tanus
près de deux fois plus éloigne de la tète que
de la caudale; le corps et la queue alongés;
la couleur générale arséniée; le dos noi-
râtre; les pectorales, les thoracines et l'anale
grises, avec la base rougeâtre; point de taches.
SOI XANTE- TROISIÈME ESPECE.
Le spare niphon; sparus niplion. — Dix
rayons aiguillonnés et dix rayons articulés
à la nageoire du dos; deux rayons aiguillon-
nés et six rayons articulés à celle de l'anus;
cinq rayons à la membrane des branchies;
la caudale en croissant; la couleur générale
D E S S P A R E S. 3<$
blanche ; le dos brunâtre ; des raies longi-
tudinales jaunâtres; les nageoires grisâtres-
SOI XAN TE^Q UAT RIEME ESPECE.
Le s pare demi-xune; sparus semiluna.—^
Vingt rayons à la dorsale ; trois rayons aiguil-
lonnés et neuf rayons articulés à Fanale; la
caudale en croissant; les deux cornes du
croissant très-aîongées ; la hauteur de rani-
mai supérieure à la longueur du corps pro-
prement dit; les pectorales deux fois plus
longues que les thoracines ; la lame posté-
rieure des opercules terminée par une pro-
longation molle et anguleuse ; la couleur
générale rouge ; plusieurs taches dorées et
irrégulières sur la partie supérieure des côtés,
et sur le dos qui est bleu; une raie longi-
tudinale , dorée, très -large, et s'étendant
directement depuis la première pièce de
l'opercule jusqu'à la base de la caudale, vers
laquelle elle s'élargit; la caudale dorée; la
dorsale dorée , avec une raie longitudinale
large et rouge.
SOIXANTE-CINQUIEME ESPÈCE.
Le spare holocyaneose ; sparus halo-
cyan£os.~- Onze rayons aiguillonnés et neuf
rayons articulés à la dorsale; dix m$bm à
la nageoire de l'anus ; la caudale en crois-
4oo HISTOIRE
sant ; tes deux, cornes de ce croissant très-
éloignées Tune de l'autre; les pectorales
falciforaies ; les mâchoires également avan-
cées; la tête et les opercules dénués de pe-
tites écailles* les écailles du corps et de la
queue grandes , hexagones et rayonnées ;
toute la surface de. l'animal bleue et sans
taches.
SOIXANTE-SIXIÈME ESPECE.
Le s pare lepistjre ; span/s lepisurus. — -
Dix rayons aiguillonnés et quatorze rayons
articulés à la nageoire du dos ; trois rayons
aiguillonnés et sept rayons articulés à la
nageoire de l'anus: de petites écailles sur les
opercules; la seconde pièce de chaque oper-
cule terminée par un prolongement angur
leux ; une grande partie de la nageoire
caudale et de l'anale recouverte de petites
écailles ; deux taches rondes ou ovales sur
le dos, et de chaque côté de TanimaL
SOI XANTE- SEPTIÈME ES PECE.
Le spare bilobè; spariis bilobatus. —
Onze rayons aiguillonnés et dix rayons ar-
ticulés à la dorsale; quatre rayons aiguil-
lonnés et neuf rayons articulés à la nageoire
de l'anus ; la caudale fourchue et divisée en
deux lobes arrondis à leur bout; la tète et
les
DES SPARES. \ot
les opercules garnis d'écaillés semblables à
celles du dos; l'êntre-deux des yeux relevé
en bosse; les yeux gros; quatre ou six dents
longues, pointues et crochues, placées au
bout de la mâchoire supérieure^ au devant
d'une rangée de molaires hémisphériques $
de pelites écailles sur la base de la caudale.
SOIXANTE -HUITIÈME ESPECE.
IjE spaiie cardinal ; spams cardinalis*
*•— Vingt- un rayons aiguillonnés et douze
rayons articules à la nageoire du dos ; cinq
rayons aiguillonnés et douze rayons arti-
culés à la nageoire de l'anus ; une sorte de
calotte élevée d'un rouge de cinabre, placée
entre les yeux, et avancée jusqu'au dessus
de la mâchoire supérieure; la paitle supé-
rieure de l'animal d'un rouge foncé; la partie
inférieure d'un rouge clair, séparé du rouge
foncé d'une manière tranchée.
SOIXANTE-NEUVIÈME ESPECE.
Le s PARE chinois ; s parus chinensis. *-ai
tin long filament au lobe supérieur de la
nageoire de la queue; la partie supérieure
du poisson rouge, l'inférieure jaune; les pec-
torales et les thoracines jaunes; quatre raies
longitudinales jaunes , placées à chaque côté
Poiss. Tome JX. Ce
4o2 HISTOIRE
du corps, et prolongées jusqu'à l'extrémité
de la caudale.
SOIXANTE-DIXIÈME ESPECE.
Le spare bufonite ; spams bufonites. —
Onze rayons aiguillonnés et treize rayons
articulés à la nageoire du dos; quinze rayons
à la nageoire de l'anus; la caudale en crois-
sant ; une partie de cette caudale couverte
de petites écailles ; cette portion figurée en
croissant ; le dos élevé ; de petites écailles
sur les opercules; six dents incisives, grosses
et émoussées au devant de la mâchoire su-
périeure ; quatre dents incisives semblables
au devant de la mâchoire inférieure ; Tinté-
rieur de la bouche pavé de molaires hémis-
phériques et très-inégales en grandeur ; onze
ou douze raies longitudinales de chaque côté
de Fan i mal.
SOIXANTE-ONZIÈME ESPÈCE.
IjE spare perroquet ; sparus psittacus*
—Quatorze rayons aiguillonnés et dix rayons
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillon-
nés et dix rayons articulés à l'anale; la cau-
dale en croissant ; l'occiput et le dos arqués
et très-élevés ; la tête et les opercules dé-
nués de petites écailles; le museau semblable
au bec d'un perroquet; le palais pavé de
D E S S P A R E S. 4o3
dents molaires; onze ou douze raies longi-
tudinales de chaque côté de l'animal.
SECOND SOUS-GENRE.
La nageoire de la queue rectiiigne ou
arrondie.
SOIXANTE-DOUZIÈME ESPECE.
Le spare orphe; spams orpkus, — Dix
rayons aiguillonnés et quatorze rayons arti-
culés à la nageoire du dos 5 trois rayons
aiguillonnés et dix rayons articulés à la na-
geoire de l'anus ; les yeux grands ; le corps
d'un rouge pourpré ; la tête roussâtre ; une
tache noire auprès de la caudale.
SOIXANTE-TREIZIÈME ESPÈCE.
Le spare marron ; spams chromis. —
Quatorze rayons aiguillonnés et neuf rayons
articulés à la dorsale ; deux rayons aiguillon-
nés et dix rayons articulés à l'anale; des dents
obtuses aux mâchoires ; la ligne latérale ces-
sant avant d'aboutir à la caudale; les écailles
grandes ; trois petits aiguillons au dessus et
au dessous de la queue ; la couleur générale
brune ; une tache noire à la base de chaque
pectorale; sept ou huit raies longitudinales.
SOIXANTE-QUATORZIÈME ESPÈCE.
Le spare rhomboïde ; spams rhomboïdes.
Ce 2
Sog HISTOIRE
— Douze rayons aiguillonnés et dix rayons
articulés à îa dorsale ; trois rayons aiguillon-
nés et douze ra}ons articulés à l'anale ; les
incisives larges, égales et pointues; plusieurs
rangs de molaires obtuses; des raies longi-
tudinales jaunes ; une tache noire entre la
dorsale et chaque pectorale.
SOIXANTE-QUINZIÈME ESPECE.
Le spare bride; spams capisiralus . — -
Neuf rayons aiguillonnés et onze rayons
articulés à la nageoire du dos; un rayon
aiguillonné et quinze rayons articulés à îa
nageoire de Fanus ; la hauteur de l'animal
très-grande relativement à sa longueur; la
dorsale très - longue ; les deux dents anté-
rieures de la mâchoire supérieure, et les
quatre de la mâchoire d'en bas plus grandes
que les autres; les écailles foiblement atta-
chées; chaque écaille présentant auprès de
son extrémité une raie blanche et coudée
en équerre.
soixante-seizième espèce.
Le spare galiléen ; spams galilœus. —
Dix -sept rayons aiguillonnés et quatorze
rayons articulés à la dorsale ; trois rayons
aiguillonnés et douze rayons articulés à la
nageoire de l'anus ; cinq rayons à îa mem-
DES SPARES. 4o5
brane des branchies ; sept rayons à chaque
thoracine; la partie supérieure de ranimai
verdâtre, et l'inférieure blanche.
SOIXANTE -DIX-SEPTIÈME ESPECE.
Le spare carudse ; spams carudse. —
Dix-sept rayons aiguillonnés et neuf rayons
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil-
lonnés et onze rayons articulés à la nageoire
de Fanus ,* les rayons aiguillonnés de la na-
geoire du dos garnis d'un filament; ; les plus
grosses molaires placées au milieu de la
mâchoire supérieure; une tache brune sur
le bord supérieur de la caudale, et souvent
sur la partie antérieure de la dorsale.
SOIXANTE-DIX-HUITIEME ESPECE.
Le spare paon; spams pavo. — Dix-huit
rayons aiguillonnés et treize rayons arti-
culés à la nageoire du dos; trois rayons
aiguillonnés et neuf rayons articulés à celle
de l'anus; les rayons aiguillonnés de la dor-
sale garnis d'un ou plusieurs filamens ; la
ligne latérale interrompue; les écailles dures
et dentelées; la caudale arrondie; une raie
longitudinale noire sur chaque opercule ;
une tache noire et bordée de blanc auprès
de la base de chaque pectorale , et de chaque
coté de l'extrémité de la queue ; des taches
Ce 3
4oG HISTOIRE
noires et blanches distribuées sur la caudale;
la partie postérieure de la dorsale, et la
partie postérieure de la nageoire de Tamis.
SOIXANTE-DIX-NEUVIÈME ESPECE.
Le spare rayonné ; spams radiatus. — •
Onze rayons aiguillonnés et onze rayons
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguil-
lonnés et treize rayons articulés à l'anale;
la caudale arrondie; la ligne latérale com-
posée de petites écailles divisées chacune
en trois rameaux, partagés chacun en deux ;
le dos verd ; des stries ou rayons bleus ,
jaunes et verds sur la tête ; deux taches ,
l'une pourpre et l'autre jaune , sur chaque
opercule.
QUATRE-VINGTIÈME ESPECE.
Lie spare plombé ; sparus lividus. — Dix-
huit rayons aiguillonnés et douze rayons
articulés à la nageoire du dos; trois rayons
aiguillonnés et dix rayons articulés à la na-
geoire de l'anus ; la caudale arrondie ; des
molaires arrondies; les rayons aiguillonnés
de la dorsale filamenteux ; la ligne latérale
courbe, et ensuite droite; la couleur géné-
rale d'un brun livide; le dessous de la tête
et le bord des nageoires d'un bleu foncé.
DES SPARES, 407
QUATRE-VINGT-UNIÈME ESPECE.
Le spare clavière ; spams claviera, —
Les dents de la mâchoire supérieure larges
et serrées; la caudale arrondie; la couleur
générale variée de pourpre, de verd, de
bleu et de noir; deux taches d'un rouge
de pourpre au bas du ventre.
QUATRE - VINGT - DE UXIEME ESPECE.
Le spare noir ; spams niger. — Huit
rayons aiguillonnés et onze rayons articulés
à la nageoire du dos; trois rayons aiguil-
lonnés et dix rayons articulés à celle de
Fanas ; la caudale arrondie ; une rangée de
molaires arrondies à chaque mâchoire ; deux
dents laniaires à la mâchoire supérieure;
deux autres tournées en dehors à la mâ-
choire d'en bas; les yeux bordés de pores;
la ligne latérale droite jusqu'à la fin de la
dorsale , courbée ensuite vers le bas , et
enfin droite jusqu'à la caudale; les nageoires,
excepté les pectorales, entièrement noires;
QUATRE - VINGT - TROISIEME ESPECE.
Le spare chloroptère ; spams chlorop-
ierus. — Neuf rayons aiguillonnés et onze
rayons articulés à la dorsale ; deux rayons
aiguillonnés et dix rayons articulés à l'anale ;
la caudale arrondie; chaque mâchoire garnie
Ce 4
4o8 HISTOIRE
de deux dents alongées , saillantes et placées
sur ie devant, et de deux rangées de mo-
laires arrondies et inégales en grandeur; de
petites écailles sur une partie de la caudale;
la couleur générale verdàtre; toutes les na-
geoires vertes.
QUATRE- VINGT -QUATRIEME ESPECE.
Le spare zonéphore ; spams zonephoras.
* — Huit rayons aiguillonnés et onze rayons
articulés à la nageoire du dos,- deux rayons
aiguillonnés et onze rayons articulés à la
nageoire de l'anus ; la caudale arrondie ; un.
rang de molaires arrondies à chaque mâ-
choire ; les lèvres très - grosses. ; les écailles
grandes et lisses; de petites écailles sur la
première pièce de chaque opercule ; la cou-
leur générale olivâtre; cinq ou six bandes
transversales brunes.
QUATRE -VINGT- CINQUIÈME ESPECE.
IjE spare pointillé; spams punctulatus.
r-« Dix rayons aiguillonnés et douze rayons
articulés à la dorsale; trois rayons aiguil-
lonnés et six rayons articulés à l'anale; la
caudale arrondie; la mâchoire inférieure
plus avancée que la supérieure ; la pièce
postérieure de l'opercule terminée par une
prolongation échancrée; la couleur gêné?
DESSPARES. 409
raie blanchâtre ; presque toute la surface
de Tanimal parsemée de petites taches ou
points bleuâtres; du rouge sur le dos.
QUATRE-VINGT-SIXIÈME ESPÈCE.
Le spare sanguinolent; spams cmcn*
tatus. — Neuf rayons aiguillonnés et dix
rayons articulés à la nageoire du dos ; deux
rayons aiguillonnés et sept rayons articulés
à celle de l'anus; la caudale arrondie; l'o-
percule terminé par une prolongation ar-
rondie à sou extrémité ; la ligne latérale
droite; presque toute la surface de Tanimal
rouge , et parsemée de petites taches d'au
rouge foncé.
QUATRE-TINGT-SEPTlÈxME ESPECE.
Le spare acara; spams acara. — Quinze
rayons aiguillonnés et douze rayons arti-
culés à la dorsale ; quatre rayons aiguillonnés
et huit rayons articulés à l'anale; la caudale
arrondie; la partie supérieure de Tanimal
brune, Tinférieure argentée; deux taches
brunes de chaque côté , Tune au dessus de
la pectorale , et l'autre auprès de la cau-
dale.
QUATRE-VINGT-HUITIÈME ESPECE.
Le spare nhoquunda ; spams nho-
guunda. -h* Point de rayons aiguillonnés et
4io HISTOIRE
vingt-trois rayons articulés à la nageoire du
dos ; trois rayons aiguillonnés et onze rayons
articulés à celle de l'anus; la caudale ar-
rondie ; la ligne latérale droite ; les écailles
petites et dures ; la couleur générale ar-
gentée; les nageoires dorées; une double
rangée de taches ovales et noires le long
de la ligne latérale.
QUATRE-VINOT-NEUVIEME ESPECE.
Le spare atlantique ; spams atlan-
ticus. — Quatorze rayons aiguillonnés et dix
rayons articulés à la dorsale; trois rayons
aiguillonnés et sept rayons articulés à l'a-
nale ; la caudale arrondie ; la mâchoire in-
férieure plus avancée que la supérieure;
les écailles grandes; l'opercule terminé par
une prolongation molle; la couleur géné-
rale blanchâtre ; presque touLe la surface
de l'animal parsemée de petites taches
rouges.
QUATRE-VINGT-DIXIEME ESPECE.
Le spare chrysomelane ; sparus chry-
somelanus. — Neuf rayons aiguillonnés et
treize rayons articulés à la nageoire du
dos; deux rayons aiguillonnés et onze rayons
articulés à la nageoire de l'anus; la partie
antérieure de la dorsale arrondie ; trois
D E S S P A R E S. 411
pièces à chaque opercule, la seconde dé-
passant la troisième par une prolongation
arrondie à son extrémité ; la couleur gé-
nérale dorée ; neuf bandes transversales
presque noires.
QUATRE-VINGT-ONZIÈME ESPECE.
Le spare hémisphère ; spams hemis-
phœrium. — Dix rayons aiguillonnés et douze
rayons articulés à la dorsale ; deux rayons
aiguillonnés et quatorze rayons articulés à
l'anale; la tête arrondie en demi -sphère,
et dénuée de petites écailles , ainsi que les
opercules ; les dents antérieures de la mâ-
choire supérieure plus longues que les autres ;
la ligne latérale double de chaque côté ; la
caudale arrondie ; une bande transversale
et courbe à l'extrémité de cette dernière
nageoire ; une tache noire à la base de chaque
pectorale et à la partie antérieure de la
dorsale.
quatre-vingt-douzième espèce.
Le spare panthérin ; spams panthe-
rinus. — Dix rayons aiguillonnés et onze
rayons articulés à la dorsale ; trois rayons
aiguillonnés et huit rayons articulés à l'anale ;
la caudale arrondie ; la nuque relevée et
4i2 HISTOIRE
arrondie ; de petites écailles sur la tête et
les opercules ; ces opercules arrondis dans
leur contour ; la mâchoire inférieure garnie
de quatre dents plus grandes que les autres,
et semblables k des laniaires de mammifère ;
cette même mâchoire relevée contre la su-
périeure lorsque la bouche est fermée; de
très-petites taches arrondies , noires et iné-
gales, répandues sur la tête, les opercules
et le ventre.
QUATRE -VINGT-TREIZIÈME ESPECE.
XjE spare brachion ; spams brachion.—~
Vingt rayons à la nageoire dorsale; quatorze
rayons à Fanale; la caudale arrondie ; chaque
pectorale aï tachée à une prolongation char-
nue ; dix incisives larges et plates sur le
devant de la mâchoire supérieure; huit in-
cisives presque semblables sur le devant de
la mâchoire d'en bas ; la tête et les opercules
dénués de petites écailles.
QUATRE-VINGT-QUATORZIEME ESPECE.
Le spare méaco; sparus meaco. — Neuf
rayons aiguillonnés et dix rayons articulés -k
]a dorsale ; trois rayons aiguillonnés et huit
rayons articulés à l'anale ; la caudale arron-
die; les deux dents de devant de chaque
DES SPARES: %i$
mâchoire plus grandes que les autres; les
écailles grandes, ovales et striées ; la couleur
générale brune; six bandes transversales
blanches ; une lâche grande et brune au
milieu de la queue ou de la caudale.
QUATRE-VINGT-QUINZIÈME ESPECE.
Le spare desfont ain es; sparus Desfon*
tainii, — Vingt - trois raj^ons à la nageoire
du dos; onze rayons à celle de l'anus,- une
tache noire sur la partie supérieure du bord
postérieur de l'opercule.
TROISIÈME SOUS-GENRE.
La nageoire de la queue divisée en trois
lobes.
QUATRE-VINGT-SEIZIÈME ESPÈCE*
Le spare abtldgaard; sparus ^4ïnld~
gaardi. — Neuf raA ons aiguillonnés et dix
raj^ons articulés à la nageoire du dos; les
rayons aiguillonnés delà dorsale garnis d'un
ou plusieurs filamens ; douze rayons à la
nageoire de l'anus; un rang de dents fortes
à chaque mâchoire ; les lèvres grosses ; des
pores auprès des yeux ; la ligne latérale
rameuse efcinlerrompue ; les écailles grandes,
414 HISTOIRE
minces et hexagones; le dos violet; la tête,
les côtés et les nageoires variés de violet et
de jaune.
QUATRE-VINGT-DIX-SEPTIEME ESPECE.
Le spare queue -verte; sparus chlo-
rourus. — Dix rayons aiguillonnés et neuf
ra}^ons articulés à la dorsale ; les rayons
aiguillonnés de la dorsale filamenteux; trois
rayons aiguillonnés et huit rayons articulés
à Fanale ; chaque mâchoire garnie de deux
laniaires recourbées et d'un rang de molaires
courtes et séparées les unes des autres; l'oper-
cule terminé par une prolongation arrondie
à son extrémité ; la ligne latérale inter-
rompue; le corps et la queue comprimés;
les écailles larges et minces; les premiers
et les derniers rayons de la caudale très-
alongés ; cette caudale d'un verd foncé ,
ainsi que l'anale et les thoracines; la cou-
leur générale verte.
QUATRE-VINGT-DIX-HUITIÈME ESPECE.
Le sfare rougeor ; sparus aureoruber. —
Neuf rayons aiguillonnés et sept rayons
articulés à la nageoire du dos ; un ou deux
rayons aiguillonnés et neuf rayons articulés
D E S S P A R E S. 4i5
à la nageoire de l'anus ; la mâchoire infé-
rieure plus courte que la supérieure et
garnie de douze incisives fortes et rappro-
chées ; la tête et les opercules dénués d'é-
cailles semblables à celles du dos ,• la couleur
de presque toute la surface de l'animal d'un
rouge plus ou moins foncé ; chaque écaille
grande , arrondie , bordée d'or , et marquée
dans son centre d'une petite tache d'un
rouge brunâtre.
4i6 HISTOIRE
LE S PARE DORADE (1),
Voyez planche X L V 1 1 1 , fig. 2.
PREMIÈRE ESPÈCE.
)) (x 1 lusieurs poissons présentent un
■vêtement plus magnifique que la dorade ;
(i) »« Sparus aurata. Dans plusieurs contrées de
France, daurade, aourade , aurado. Dans plusieurs
provinces méridionales de France, sauquesme , lors-
que l'animal est encore très-jeune , et qu'il n'a pas
deux décimètres (sept pouces quatre lignes) de
long; méjatie, lorsque l'animal est moins jeune, mais
qu'il n'a pas encore quatre décimètres ( quatorze
pouces neuf lignes ) de longueur ; subre daurade ,
lorsque l'animal est très-grand. Sur quelques côtes
françaises de la Méditerranée j saucanelle , lorsque
l'animal est encore très-jeune , et qu'il n'a pas deux
décimètres (sept pouces quatre lignes) de long ; pou-
merengue ou paumer grav , lorsque l'animal esl moins
jeune > mais qu'il n'a pas encore quatre décimètres
( quatorze pouces neuf lignes) de long. A Rome et à
Gênes , orata. A Venise , ora. En Sardaigne, canina»
A Malte, aurada. A Alger, orada. Par les grecs
modernes, sipparis. En Hollande, ver guide , goud
hraassem. En Angleterre, gilt head , gilt-pol.L En
Allemagne, gold brassem. Mus. Ad. Frid. 2, p. 72.
Spare dorade, Daubcnlon et Haïïy, JEncycl. rnéth.
aucun
DES SPARE S. 417
aucun n'a reçu de parure plus élégante.
Elle ne réfléchit pas l'éclat éblouissant de
— Bonaterre , planches de l'Encycl. méthodique.—
Blocîi , pi. cclxvi.
Sparus dorso acutissimo , lineâ arcuatâ aureâ inter
oculos. Artedi , gen. z5 , syn. 63.
O chrysophrys. Arisî. lib. i, cap. 5; lib. 2, cap. 17;
lib. 4* caP- J°j lib. 5> capi. 105 lib. 6, cap. 17,
et lib. 8 , cap. 2 , j 3 , i5 et 19.
Krousophrys. iElian , lib. i3, cap. 28; lib. il,
cap. 33 ; et lib. 16, cap. 12. — Athen. lib 7 et lib. 8.
— Oppian. lib. 1 , p. 7, et lib. 5 , fol. i55 , b.
Chrysophrys. Vairon , Rust. lib. 5 , cap. 5.
Aurata. Columèll. lib; 8 , cap. 16. — ■ Martial. Epig.
lib. i5 , 90. — Plin. lib. 9, cap. 16. — Cuba , lib. 5 ,
en p. 4 , fol. 7 1 , b. — P. Jov. cap. 1 1 , p. 68. — Wott.
lib. 8 , cap. 174, fol. i56.
Daurade. Rondelet , première partie, lib. 5, cb. 2.
Aurata. Salv. fol. 174,6. 176. — Gesner , p. 1 10,
128 ; et ( germ. ) fol. iZ , c. — Jonston , lib. 1 , tit. 5 ,
cap. 1 , a. 8, tab. 19, fig. 3. — Charlet. p. 140. —
Wiilu^hby, p. 307. — Raj. p. i5i.
Aurata vulgaris: Aldrov. lib. 2 , cap. i5 , p. 171.
. Sparus aurata, Gronbv. Mus. 1 , n° 90. — Hassel-
quist , It. 357.
La daurade. Duhamel , Traité des pêches , part. 1,
sect. 4 y chap. 2 , art . 1 , pi. xi , fig. 1.
Dorade. Valmont de Bomare, Dictionnaire d'his-
toire naturelle. »«
Sparus Lunulâ aureâ inter oculos . . . spai'us aurata*
Lin. Syst. 11 a t. edit. Gmel. gen. n5, sp. 1.
Poiss. Tome IX. Dd
4i8 HISTOIRE
l'or et de la pourpre ; mais elle brille de
la douce clarté de l'argent et de l'azur. Le
bleu céleste de son dos se fond avec d'au-
tant plus de grâce dans les reflets argentins
qui se jouent sur presque toute sa surface,
que ces deux belles nuances sont rele-
vées par le noir de la nageoire du dos, par
celui de la nageoire de la queue, par les
teintes foncées ou grises des autres nageoires,
et par des raies longitudinales brunes qui
s'étendent comme autant d'ornemens de bon
goût sur le corps argenté du poisson. Un
croissant d'or forme une sorte de sourcil
remarquable au dessus de chaque œil; une
tache d'un noir luisant contraste, sur la
queue et sur l'opercule, avec l'argent des
écailles; et une troisième tache d'un beau
rouge , se montrant de chaque côté au des-
sus de la pectorale, et mêlant le ton et la
vivacité du rubis à l'heureux mélange du
bleu et du blanc éclatant , termine la réu-
nion des couleurs les plus simples, et en
même tems les mieux ménagées , les plus
riches, et cependant les plus agréables. Les
grecs, qui ont admiré avec complaisance
ce charmant assortiment, et qui cherchoient
dans la Nature la règle de leur goût , le type
de leurs arts, et même l'origine de leurs
D E S S P A R E S. 419
modes, l'ont choisi sans doute plus d'une
fois pour le modèle des nuances destinées à
parer la jeune épouse, au moment où s'al-
lumoit pour elle le flambeau de l'hyménée.
Ils avoient du moins consacré la dorade à
Vénus. Elle éloit pour elle l'emblème de
la beauté féconde : elle était donc celle de
la Nature; elle étoit le symbole de cette
puissance admirable et vivifiante, qui crée
et qui coordonne, qui anime et qui embellit,
qui enflamme et qui enchante , et qu'un
des pins célèbres poètes de l'antique Rome,
pénétré de l'esprit mythologique qu'il clier-
choit cependant à détruire, et lui rendant
hommage même en le combattant, invo-
quait sous le nom de la déesse des grâces
et de la reproduction , dans un des plus
beaux poëmes que les anciens nous aient
transmis.
La dorade vit dans tous les climats. Toutes
les eaux lui conviennent : les flo(s des ri-
vières, les ondes de la mer, les lacs, les vi-
viers, l'eau douce, l'eau salée, l'eau trouble
et épaisse, Feau claire et légère entretiennent
son existence et conservent ses propriétés,
sans les modifier, au moins profondément.
La diversité de température paroit n'ahérer
non plus, ui ses qualités, ni ses formes : elle
Dds
feb HISTOIRE
suj3porte le froid du voisinage des glaces flot-
tantes, des rivages neigeux et congelés, et
dé la croûte endurcie de la nier du Nord;
elle n'y succombe pas du moins lorsqu'il n'est
pas excessif. Elle résiste à la chaleur des mers
des tropiques* et nous verrons en parcou-
rant l'histoire des animaux de sa famille, qui
peut-être sont des races plus ou moins an-
ciennes, lesquelles lui doivent leur origine,
que le spare , auquel nous avons donné le
nom de notre savant ami Desfontaines, se
plaît au milieu des eaux thermales de la
Barbarie. Cette analogie avec les eaux ther-
males ne pourroit-elle pas être considérée
d'ailleurs comme un reste de cette conve-
nance de l'organisation , des besoins et des
habitudes, avec des fluides plus échauffés
que l'eau des fleuves ou des mers de nos
jours, qui a dû exister dans les espèces con-
temporaines des siècles où nos continens
éfcoient encore cachés sous les eaux, au moins
si nous devons penser avec les Leibnitz , les
Buffori et' les Laplace, que la température
générale de notre planète , et par conséquent
celle des mers de notre globe , étoit beau-
coup plus élevée avant le commencement
de l'ère de l'existence de nos continens, que
dans les siècles qui viennent de s'écouler?
DES S P A R E S. 42i
Quoi qu'il en soit tle cette dernière con-
jecture , faisons remarquer que parmi ces
dépouilles de dorade qui attestent en même
tems et plusieurs des révolu lions qui ont
changé la face de la terre, et l'ancienneté
de l'espèce dont nous écrivons l'histoire, les
fragmens les plus nombreux et les mieux
conservés appartiennent à ces portions des
animaux, dont la conformation toujours la
même prouve le mieux la durée des princi-
paux caractères de l'espèce, parce que de
la constance de leur manière d'être on doit
conclure la permanence de la manière de
vivre de l'animal, et de ses autres princi-
pales habitudes, toujours liées avec les formes
extérieures et les organes intérieurs les plus
importans. Ces restes d'anciennes dorades
qui habitoient l'Océan il y a des milliers d'an-
nées , sont des portions de mâchoires , ou des
mâchoires entières garnies de leurs dents
incisives et de leurs rangées nombreuses de
dents molaires. Pour comparer avec soin
ces antiques dépouilles avec les dents des
dorades actuellement vivantes , il ne faut
pas perdre de vue qu'indépendamment de
six incisives arrondies et séparées les unes
des autres , que Ton trouve sur le devant
de chaque mâchoire de ces spares, la mâ-
D cl 5
422 HISTOIRE
choire supérieure est armée ordinairement
de trois rangs de molaires. Le premier de
ces rangs contient dix mâehelières de
chaque côté. Le second et le troisième n'en
comprennent pas un aussi grand nombre;
mais celles de la troisième rangée, et par-
ticulièrement les plus éloignées du bout du
museau , sont plus grandes et plus fortes que
les autres. On remarque le plus souvent , dans
la mâchoire inférieure, des lïnéaméns d'un
quatrième rang de molaires, ou une qua-
trième rangée intérieure très-bien confor-
mée ; et en général , la quantité de rangées
et de molaires paroît augmenter avec la
grandeur , et par conséquent avec Page du
poisson. La configuration de ces mâehelières
varie aussi vraisemblablement avec les di-
mensions de l'animal ; mais le fond de cette
configuration reste, et ces dents destinées à
broyer ont le plus fréquemment une forme
ovale ou demi-sphérique, plus ou moins
régulière , convexe ou aplatie , et même
quelquefois un peu concave , peut-être sui-
vant le nombre et la résistance des corps
durs que le spare a été contraint d'écraser,
et qui par leur réaction ont usé ces instru-
mens de nutriiion ou de défense journalières.
Ce sont ces molaires fossiles , ou arrachées
D E S S P A R E S. 423
& une dorade morte depuis peu de tems,
mais particulièrement les fossiles les plus
grandes et les plus régulières que Ton a
nommées crapaudines ou bufonites , de même
que les mâchelières de Yanarhique loup , et
celles de quelques autres poissons, parce
qu'on les a crues , comme ces dernières ,
des pierres produites dans la tète d'un cra-
paud. On les a recherchées, achetées assez
cher, enchâssées dans des métaux précieux,
et conservées avec soin , soit comme de petits
objets d'un luxe particulier , soit comme
douées de qualités médicinales utiles. On a
sur-tout attaché un assez grand prix , au
moins à certaines époques, aux molaires de
dorade que Ton trouve dans l'intérieur des
couches de la terre , et qui , plus ou moins
altérées dans leur couleur par leur séjour
dans ces couches , offrent différentes nuances
de gris, de brun, de roux, de rouge bru-
nâtre. On a estimé encore davantage ces
mâchelières dont on ignoroit la véritable
nature, lorsque leurs teintes, distribuées
par zones , ont montré dans leur centre une
tache presque ronde et noirâtre. On a com-
paré celte tache foncée h une prunelle ; on
a vu, dans ces molaires ainsi colorées , une
grande ressemblance avec un œil ; on leur
Dd 4
424 HISTOIRE
a donné le nom à' œil de serpent; on les a
supposées des yeux de serpent pétrifiés; on
leur a dès - lors attribué des vertus plus
puissantes; on les a vendues plus cher, et
en conséquence on les a contrefaites dans
quelques endroits voisins des parages fré-
quentés par les dorades, et particulièrement
dans l'île de Malte, en faisant avec de l'acide
nitreux une marque noire au centre de
molaires de spare dorade non fossiles, et
prises sur un individu récemment expiré.
Les mâchoires qui sont garnies de ces dents
molaires ou incisives dont nous venons de
parler, n'avancent pas l'une plus que l'autre.
Chaque lèvre est charnue,* l'ouverture de là
bouche un peu étroite ; la tête comprimée ,
très-relevée à l'endroit des yeux, et dénuée
de petites écailles sur le devant; la langue
épaisse , courte et lisse; l'espace compris entre
les deux orifices de chaque narine, marqué
par un sillon; l'opercule revêtu d'écaillés
semblables à celles du dos, et arrondi dans
son contour; le corps élevé; le dos caréné;
le ventre convexe; Fanus plus voisin de la
caudale que de la tête, et l'ensemble du
corps et de la queue couvert d'écaillés tendres
et lisses, qui s'étendent sur une portion de la
dorsale et de la nageoire de l'anus.
DES S P A R E S. 4*5
Telles sont les for nies principales de la
dorade. Sa grandeur est ordinairement con-
sidérable. Si elle ne pèse communément que
cinq ou six kilogrammes (dix à douze livres)
dans certains parages, elle en pèse jusqu'à
dix (vingt livres) dans d'autres particuliè-
rement auprès des rivages de la Sardaigne;
et le voyageur suédois Hasselquist en a vu
dans l'Archipel , et notamment auprès de
Smyrne , qui avoient plus de douze déci-
mètres (environ trois pieds neuf pouces) de
longueur. Ce spare , suivant son âge et sa
grandeur, reçoit des pêcheurs de quelques
côtes maritimes, des noms difïérensque l'on
trouvera dans la synonymie placée au com-
mencement de cet article, et qui seuls prou-
ve roient combien on s'est occupé de ce pois-
son , et combien on a cherché à reconnoitre
et à distinguer ses diverses manières d'être.
L'estomac de la dorsale est long; le pylore
garni de trois appendices ou cœcums ; le
canal intestinal proprement dit, trois fois
sinueux; le péritoine noir, et la vessie na-
tatoire placée au dessous du dos.
Indépendamment du secours que ce spare
tire de cette vessie pour nager avec facilité,
il reçoit de la force de ses muscles, et de
la vitesse avec laquelle il agite vses nageoires,
426 H I S T O î R E
une grande légèreté dans ses mouvement ?
et une grande rapidité dans ses évolutions:
aussi peut -il, dans un grand nombre de
circonstances , satisfaire la voracité qui le
distingue ; il le peut d'autant plus , que la
proie qu'il préfère ne lui échappe ni par la
fuite , ni par la nature de l'abri dans lequel
elle se renferme. La dorade aime à se
nourrir de crustacés et d'animaux à co-
quille, dont les uns sont constamment atta-
chés à la rive ou au banc de sable sur
lequel ils sont nés , et dont les autres ne
se meuvent qu'avec une lenteur assez grande.
D'ailleurs , ni le têt des crustacés, ni même
Fenveloppe dure et calcaire des animaux
à coquille ne peuvent les garantir de la
dent de la dorade : ses mâchoires sont si
fortes, qu'elles plient les crochets des haims
lorsque le fer en est doux , et les cassent
s'ils ont été fabriqués avec du fer aigre ;
elle écrase avec ses molaires les coquilles
les plus épaisses ; elle les brise assez bruyam-
ment pour que les pêcheurs reconnoissent
sa présence aux petits éclats de ces enve-
loppes concassées avec violence ; et afin
qu'elle ne manque d'aucun moyen d'appaiser
sa faim , on prétend qu'elle est assez indus-
trieuse pour découvrir, en agitant vivement
DES S P A R E S. 427
sa queue , les coquillages enfouis dans le
sable ou dans la vase.
Ce goût pour les crustacés et les animaux
à coquille détermine la dorade à fréquenter
souvent les rivages comme les lieux où les
coquillages et les crabes abondent le plus.
Cependant il paroît que, sous plusieurs cli-
mats, l'habitation de ce spare varie avec les
saisons : il craint le très -grand froid; et
lorsque l'hyver est très-rigoureux, il se re-
tire dans les eaux profondes , où il peut
assez s'éloigner de la surface, au moins de
tems en tems , pour échapper à l'influence
des gelées très-fortes.
Les dorades ne sont pas les seuls poissons
qui passent la saison du froid dans les pro-
fondeurs de la mer , qu'ils ne paroissent
quitter, pour venir à la surface de l'eau,
que lorsque la chaleur du printems à com-
mencé de se faire sentir, et qui, bien loin
d'y être engourdis , y poursuivent leur proie,
s'y agitent en différens sens , y conservent
presque toutes leurs habitudes ordinaires,
quoique séparés , par des couches d'eau
très - épaisses , de l'air de l'atmosphère , et
même de la lumière, qui ne peut du moins
parvenir jusqu'à leurs yeux qu'extrême-
ment aflbiblie. Si ce grand phénomène étoit
428 H I S T O I..R E
entièrement constaté, ildonneroit l'explica-
tion des observations particulières, en appa-
rence contraires à ce fait très-remarquable ,
et qui onc été publiées par des physiciens
très-estimables, llmontreroit peut-être que
si quelques espèces de poissons, soumises à
des circonstances extraordinaires, et placées,
par exemple, dans de très- petits volumes
d'eau, paroissent forcées, pour conserver
leur vie, de venir de tems en tems à la
surface du fluide dans lequel elles se trou-
vent plongées , elles y sont quelquefois
moins contraintes par le besoin de respirer
l'air de l'atmosphère , que par la nécessité
d'échapper à des émanations délétères pro-
duites dans le petit espace qui les renferme
et les retient captives.
On a écrit que Ja dorade craignoit le
chaud, aussi bien que le très-grand froid.
Cette assertion ne nous paroît fondée en
aucune manière, à moins qu'on n'ait voulu
parler d'une chaleur très - élevée , et par
exemple, supérieure à celle qui paroît très-
bien convenir au spare desfontaines. Si en
général une température chaude étoit con-
traire à la dorade, on ne trouver oit pas ce
poisson dans des mers très- voisines de la
ligne ou des tropiques. En effet, quoique la
DES S P A R ES. 429
dorade habite dans la mer du nord , et dans
toute la partie de la mer Atlantique qui
sépare l'Amérique deTJÈurope, on la pèche
aussi dans la Méditerranée , non seulement
auprès dés côtes de France , mais encore
auprès de celles de' la campagne de Rome,
de Naples, de la Sardaigne, de la Sicile , de
Malte, de M Syrie, de la Barbarie. Elle est
abondante au cap de Bonne-Espérance, dans
les mers du Japon, dans celles des grandes
Indes ; et lorsque dans quelques -unes de ces
dernières contrées, comme , par exemple,
auprès des rochers que l'on voit sur une
grande étendue des bords de Ja Méditer-
ranée , îa dorade passé une partie assez
considérable du jour dans les creux et les
divers asylès que ces rochers peuvent lui
présenter, ce n'est pas, au moins le plus
souvent, pour éviter une chaleur trop im-
portune, produite par la présence du soleil
sur l'horizon, mais pour se livrer avec plus
de calme au sommeil , auquel elle aime à
s'abandonner pendant que lé jour fuit encore,
et qui, suivant Rondelet , est quelquefois si
profond qtVand la nuit , préférée presque
toujours par la dorade pour la recherche
de sa proie , n'a pas commencé de régner,
qu'on peut alors prendre facilement ce spare
43o HISTOIR E
en le harponnant, ou en le perçant avec une
fourche attachée à une longue perche.
Dans le tems du frai , et par conséquent
dans le printems , les dorades s'approchent
non seulement des rivages, mais encore des
embouchures des rivières, dont l'eau douce
paroîi alors leur être au moins très-agréable.
Elles s'engagent souvent à cette époque,
ainsi que vers d'autres mois, dans les étangs
ou petits lacs salés qui communiquent avec
la mer : elles s'y nourrissent des coquil-
lages qui y abondent ; elles y grandissent au
point qu'un seul été suffit pour que leur
poids y devienne trois fois plus considérable
qu'auparavant ; elles y parviennent à tles
dimensions telles , qu'elles pèsent neuf ou
dix kilogrammes (dix-huit à vingt-une livres
environ); et en y engraissant elles acquiè-
rent des qualités qui les ont toujours fait
rechercher beaucoup plus que celles qui
vivent dans la mer proprement dite. On a
préféré sur-tout, dans les provinces méri-
dionales de la France , celles qui avoient
vécu dans les étangs d'Bières , de Mar-
tigues et de Lattes , près du cap de Cette.
Les anciens romains, les plus difficiles dans
le choix des objets du luxe des tables, esti-
moient aussi les dorades des étangs beau-
DES SPARES. 43i
coup plus que celles de la Méditerranée :
voilà pourquoi ils en faisoient transporter
dans les lacs intérieurs qu'ils possédoient ,
et particulièrement dans le fameux lac
Lucrin. Columelle même , dans ses ouvrages
sur l'économie rurale, conseilloit de peupler
les viviers de ces spares ; ce qui prouve
qu'il n'ignoroit pas la facilité avec laquelle
on peut accoutumer les poissons marins à
vivre dans l'eau douce , et les y faire mul-
tiplier. Cette convenance des eaux des lacs
non salés , des rivières et des fleuves, avec
l'organisation des spares dorades , et la supé-
riorité de goût que leur chair contracte au
milieu de ces rivières , de ces lacs et des
viviers , n'ont pas échappé à Duhamel ; et
nous partageons bien vivement le désir que
Bloch a exprimé en conséquence , de voir
l'industrie de ceux qui aiment les entreprises
utiles, se porter vers l'acclimation ou plutôt
le transport et 3a multiplication des dorades
au milieu de ces eaux douces qui perfec-
tionnent leurs qualités.
Au reste, lorsqu'on veut jouir de ce goût
agréable de la chair des dorades , il ne suffit
pas de préférer celles de certaines mers, et
particulièrement de la Méditerranée, à celles
de l'Océan, comme Rondelet et d'autres
432 HISTOIRE
écrivains Font recommandé , de rechercher
plutôt celles des étangs salés que celles qui
n'ont pas quitté la Méditerranée, et d'esti-
mer, avant toutes les autres, les dorades
qui vivent dans de l'eau douce : il faut
encore avoir l'attention de rejeter ceux de
ces spares qui ont été péchés dans des eaux
trop bourbeuses et sales , les dorades trop
grandes, et par conséquent trop vieilles et
trop dures ; et enfin d'attendre , pour s'en
nourrir, l'automne, qui est la saison où les
propriétés de ces poissons ne sont altérées
par aucune circonstance. C'est pour n'avoir
pas usé de cette précaution, que l'on a
souvent trouvé des dorades difficiles à di-
gérer , ainsi que Celse l'a écrit ; et c'est , au
contraire, parce que les anciens romains ne
la négligeoient pas , qu'ils avoient des dorades
d'un goût exquis , et d'une chair légère et
ti ès-salubre : aussi en ont-ils donné de très-
grands prix , et un romain nommé Serge
attachoit-il une sorte d'honneur à être sur-
nommé Orata , à cause de sa passion pour
ces spares.
Les qualités médicinales qu'on a attri-
buées à ces poissons , et particulièrement
la vertu purgative, et la faculté de guérir
de
DESSPARÉS. 455
de certaines indigestions , ainsi que de pré-
server des mauvais effets de quelques sub-
stances vénéneuses, ont de même, pendant
quelques siècles, fait rechercher ces osseux.
Du tems d'Élien on les prenoit en formant
sur la grève, que la haute mer devoit cou-
vrir , une sorte d'enceinte composée de
rameaux plantés dans la vase ou dans le
sable. Les dorades arrivoient avec le flux ;
et arrêtées par les rameaux lorsque la mer
baissoit et qu'elles vouloient suivre le reflux ,
elles étoient retenues dans l'enceinte , où
même des femmes et des enfans les saisis-
soient avec facilité. Rondelet dit qu'on em-
ployoit, à l'époque où il écrivoit , un moyen
à peu près semblable pour se procurer des
dorades dans l'étang de Latte , sur les bords
duquel on se servoit aussi de filets pour les
pêcher,* et il y a peu d'années qu'on usoit
dans différentes mers , pour la pêche des
dorades , du bregin , du verveux , du
tremail , et des haims garnis de chair de
scombre et de crustacés, ou d'animaux à
coquille. %
Lorsqu'on prend une très-grande quantité
de dorades, on en fait saler, pour pouvoir
en envoyer au loin ; et lorsqu'on a voulu
Poiss. Tome IX. Ee
434 HISTOIRE, etc!
les manger fraîches , on les a préparées d'un
très-grand nombre de manière , que Ron-
delet a eu l'attention de décrire avec beau-
coup d'exactitude. »«
Fin du neuvième Volume,
TABLE
Des matières contenues dans ce neuvième
Volume.
jTL VËRTISSEMENT. PilgC 5
Quatre-vingt-seizième genre. Les trigles, 7
Les trigles. 1 1
La trigle asiatique , première espèce. jA
La lyre , seconde espèce, pi. XLIII. l5
La trigle Caroline , troisième espèce. jq
ponctuée , quatrième espèce. 22
— — lastoviza y cinquième espèce. 2 4
Le perlon , sixième espèce , pi. XLIII. 27
La trigle pin , septième espèce. 5o
Le gurnauy le grondin , 8e et 9e espèces. 52
Le milan de mer , dixième espèce. 38
La trigle menue , onzième espèce. 42
La carillonne , douzième espèce. 44
Quatre-vingt-dix-septième genre. Les péristédions. 46
Le malarmat , première espèce , pi. XLIII. 47
Pêche du malarmat. 5r
Le périsèédion chabrontère , seconde espèce. 55
Quatre-vingt-dix-huitième genre. Les istiophores, 54
£<? voilier. 55
Quatre-vingt-dix-neuvième genre. Les gymnètres» 60
Les gymnètres. 6l
.£# gymnètre hawhen. £}2
Centième genre. Les mulles. 65
ie rouget , première espèce y pi, XLIV. 68
Le surmulet t seconde espèce, 7 g
Ee 2
436 TABLE.
Le mulle japonais, troisième espèce, 84
L'ambir , quatrième espèce, 85
Le mulle rayé , cinquième espèce. 87
■ tacheté , sixième espèce. 89
deux - bandes , Le mulle cyclostome , le mulle
trois-bandes et le mulle macronème , 7e, 8e, Qc et 1 o°
espèces, 02
barberin , /e mulle rougeâtre , /<? mulle rougeor ,
e£ /é? mulle cordon -jaune , ne, 12e, i5* ££ 14°
espèces. 94
Ctf«£ unième genre. Les apogons. 100
JLe roi cfes rougets, ibid
Orc£ deuxième genre. Les lonchiures. 102
Z»e lonchiure dianème , pi. XLV. io3
Cenf troisième genre. Les macropodes, io5
Le macropode perd-doré. iç$
Nomenclature des labres , cheilines , cheilodiptères ,
ophicéphales , hologymnoses , scares , ostorhinques ,
spares , diptérodons ; lutjans , centropomes , &o-
dians , tœnianotes , scieries } microptères , holocentres
et persèques, 108
Ck/z£ quatrième genre. Les labres, 112
Z,e.<> labres, 161
Z»e labre hé pâte , première espèce, 167
mouche, seconde espèce. 169
— — aurite , troisième espèce, 1^0
faucheur , quatrième espèce. 171
— "~ — oyène , cinquième espèce, ij2
sagittaire , sixième espèce, 1 74
cappa , septième espèce, 175
lépisme, huitième espèce, 176
• unimaculé , neuvième espèce, J77
TABLE. 457
Le labre bohar , dixième espèce. 178
bossu, onzième espèce. 180
noir , douzième espèce. 182
argenté, treizième espèce. 184
nébuleux , quatorzième espèce* 186
grisâtre , quinzième espèce. 188
armé, seizième espèce. igo
chapelet et le labre long-museau , 17e ££ 18e
espèces. jq2
thunberg , dix-neuvième espèce. ig5
— — grisou , vingtième espèce. jqA
croissant , vingt-unième espèce. iq(>
fauve , vingt-deuxième espèce. 107
ceilan , vingt-troisième espèce. 108
à deux bandes , vingt-quatr. espèce , pi. XLV,
mélagasire , vingt- cinquième espèce. 200
malaptère , vingt-sixième espèce. 201
à demi-rouge , vingt septième espèce. 202
tétracanthe , vingt-huitième espèce. 2o5
demi-disque , le labre cerclé et le labre hérissé ,
29, 3o et 52e espèces. 104
fourche , le labre six-bandes , le labre macro-
gastère , le labre filamenteux , le labre anguleux,
le labre huit-raies, le labre moucheté, le labre
commersonnien , le labre lisse et le labre macrop-
tère , 52 , 55 , 54 , 55, 56 , 57 , 38 , 5g , 40 et /fi6
espèces. aog
quinze-épines , le labre macrocêphale , le labre
plumiérien , le labre gouan , le labre ennéacanthe
et le labre rouges - raies , 42, 43 , 44 , 45, 46 eu
47e espèces, 209
Ee 3
438 TABLE.
Le labre kasmira , quarante -huitième espèce, 212
■ salmoïde et le labre iris , 49e et 5oe espèces. 2 1 4
— - — paon , cinquante-unième espèce. 21 7
■ Wûfé , cinquante-deuxième espèce, 221
— — rouillé , cinquante-troisième espèce. 222
o?///e , cinquante-quatrième espèce. 225
mélops , cinquante-cinquième espèce. 224
Z-e &o/ty , cinquante-sixième espèce. 225
Ze /aère louche , cinquante-septième espèce. 227
triple-tache , cinquante-huitième espèce. 228
* cendré , cinquante-neuvième espèce. 25 o
cornubien , soixantième espèce. 252
mêlé, soixante-unième espèce. 255
jaunâtre , soixante-deuxième espèce. 2^4
merle , soixante-troisième espèce. <■ 255
— - — ro/ze , soixante-quatrième espèce. 25g
> fuligineux , /<? labre brun, le labre échiquier,
le labre marbré et le labre large-queue , 65 , 66 ,
67 , 68 e£ 69e espèces. 240
girelle, soixante-dixième espèce ,pl. XL VI. 242
« — — paro tique , soixante- onzième espèce. . 2/fi
bergsny lire , soixante-douzième espèce, 247
guaze , soixante-treizième espèce. 248
tancoïde , soixante-quatorzième espèce. 249
double-tache , soixante-quinzième espèce. 252
ponctué , soixante-seizième espèce. 2.53
»__ — ossifage , soixante-dix-septième espèce* 2.55
onite , soixante- dix-huitieme espèce. 256
perroquet , soixante-dix-neuvième espèce. 2§j
— ' — tourd , quatre-vingtième espèce. 258
cinq-épines ? quatre-vingt-unième espèce. 260
chinois , quatre-vingt-deuxième espèce, 261
TABLE. 4%
Le labre japonais , quatre-vingt-troisième espèce. 262
— — linéaire , quatre-vingt-quatrième espèce» 263
> lunule, quatre-vingt-cinquième espèce, 264
- varié , quatre-vingt-sixième espèce. 266
maillé , quatre-vingt-septième espèce. 267
taché , quatre-vingt-huitième espèce. 268
— — cock , quatre-vingt-neuvième espèce. 269
■ canude , quatre-vingt-dixième espèce. 270
■ blanches-raies , quatre-vingt-onzième espèce. 272
■ bleu, quatre-vingt-douzième espèce. 275
rayé, quatre-vingt-treizième espèce. 274
■ ballan , quatre-vingt-quatorzime espèce. 2j5
• bergylte , quatre-vingt-quinzième espt ce. 276
hassek , quatre-vingt -seizi me espèce. 278
aristé } quatre-vingt-dix-septième espèce. 279
birayè , quatre-vingt-dix-huitième espèce. 280
grandes -écailles , quatre-vingt-dix-neuvième
espèce. 281
tête-bleue , centième espèce. 282
« gouttes , cent unième espèce. 285
&c wé , cent deuxième espèce. 284
■ cinq-taches f cent troisième espèce. 286
microlépidote , cent quatrième espèce. 287
vieille , cent cinquième espèce. 288
karut et le labre anéi , 106 et 107e espèces. 290
ceinture , le labre ai gramme , le labre hololépi-
dote , le labre tœnioure , le labre parterre , le labre
sparoïde , le labre léopard et le labre malapièronote ,
108 , 109, 110, 111 , 112, n5 , 114*^ n5e espèces.
295
ér. — diane , le labre macrodonte , le labre neustrien ,
le labre calops, le labre ensanglanté et le labre
Ee 4
44o TABLE.
perruche , 116,117, 118 , 119, 120 et 121e espèce».
295
> hehlih , cent-vingt-deuxième espèce. 298
combre , cent vingt-troisième espèce. 299
brasilien, cent vingt- quatr. espèce , />/. XLVIo
3oo
— - — l'ère?, cent vingt-cinquième espèce. 3o2
■ trilobé, le labre deux-croissans , /« &zZ>r<? /*é-
braïque, le labre larges-raies et le labre annelè , 126
127,128, 129e* i3oe espèces. 5o3
Cent cinquième genre. Les cheilines. 5o5
Le cheiline scare , première espèce. 5o6
trilobé , seconde espèce. 3i4
C£rc£ «/'.ri: me genre. Les cheiiodipteres. 3i 6
Z.£ cheilodiptere heptacanthe , /e cheilodiptère chry-
soptere et le cheilodiptère rayé , ir% 2 e£ 5e espèces.
52o
maurice , quatrième espèce , /?/. XLV1I. 525
cyanoptère , /e cheilodiptère boops , #£ /e cheHom
diptt re acoupa , 5 , 6 ^ 7e espèces. 32 5
macrolépidote et le cheilodiptere tacheté , 8 ?£ 90
espèces. 5 2 8
aig/e , dixième espèce. 33o
Cere£ septième genre. Les ophicéphales. 352
L'ophicéphale karruwey ,pl. XL VII, etf Vophicèphale
wrahl , ire e£ 2e espèces. 55;>
Cent huitième genre. Les holo gymnases. 337
JJlwlogymnose fascé. 538
Ckrctf neuvième genre. Les scares. 54°
JLes scares. 347
jk<? scare sidjan , première espèce. 349
— — - étoile , seconde espèce. 55 1
TABLE. 44i
Le scare ennèacanthe , troisième espèce. 355
— — pourpré , quatrième espèce. 354
— — harid , le scare chadri, le scare perroquet , le
scare kakatoe , le scare denticulé et le scare bridé ,
5,6,7,8,9^10* espèces. 356
— — catesby } onzième espèce. 56i
perd, pi. XL VIII, le scare ghobban , le scare
ferrugineux , le scare forskœl , le scare schlosser et
le scare rouge , 12, i3 , 14 > i5, 16 et 17e espèces.
36a
— — trilobé et le scare tacheté, 18 et 19e espèces.
36/
Cent dixième genre. Les ostorhinques, 369
L'ostorhinqae Jleurieu. 370
Ce/i£ onzième genre. Les spares. 3j2
Le spare dorade, première espèce ,pl. XL VIII. 4 1*>
Fin de la Table.
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