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Full text of "Histoire naturelle, g©n©rale et particuli©·re, des poissons; ouvrage faisant suite © l'Histoire naturelle g©n©rale et particuli©·re, compos©e par Leclerc de Buffon, et mise dans un nouvel ordre"

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HARVARD    UNIVERSITY 


LIBRARY 

OF   THE 

MUSEUM  OF  COMPARATIVE  ZOOLOGY 

LlBRARY    OF 

SAMUEL  GARMAN 


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JU/V8    1929 


HISTOIRE 


NATURELLE 


DES      POISSONS, 


TOME     NEUVIEME, 


ON       SOUSCRIT 

A      PARIS, 

!  Du  F  art,  Imprimeur-Libraire  et  éditeur, 
rue  des  Noyers,  N°  22  ; 
Bertrand,  Libraire ,  quai  des  Augustins, 
N°55. 
A      ROUEN, 
Chez  Vallée  ,  frères,  Libraires  ,  rue  Beffroi ,  N°  22» 

A     STRASBOURG, 
Chez  Levrault,  frères  ,    Imprim eurs- Libraires. 

A     LIMOGES, 
Chez  B  a  r  g  e  a  s ,  Libraire. 

A     MONTPELLIER, 
Chez  Vidal,  Libraire. 

A     M  O  N  S, 
Chez    H  o  Y  o  1  s  ,  Libraire. 
Et  chez  les  principaux  Libraires  de  l'Europe. 


HISTOIRE  NATURELLE 

GENERALE  ET  PARTICULIÈRE 

DES     POISSONS; 

Ouvrage  faisant  suite  à  l'Histoire  naturelle,  générale 
et  particulière,  composée  par  Leclerc  de  BuFFON^et 
mise  dans  un  nouvel  ordre  par  C.  S.  Sonniisi,  avec 
des  Noies  et  des  Additions, 

RÉDIGÉ    PAR    C,    S.    SONNINI, 
IEM13RE.de  plusieurs  sociétés  savantes 

ET   LITTÉRAIRES. 

TOME       NEUVIÈME. 


A         PARIS, 
DE   L'IMPRIMERIE    DE    F.    DUFART, 


AN  XI. 


AVERTISSEMENT. 


IJes  personnes  dont  je  respecte  et  me 
plais  à  suivre  les  conseils,  m'ont  fait 
observer  que  la  marche  suivie  jusqu'à 
présent  dans  cette  Histoire  naturelle 
des  Poissons  n'étoit  pas  la  meilleure. 
La  répétition  continuelle  du  nom  de 
M.  de  Lacépède,  placé  en  tête  de  chaque 
article,  paroît,  me  dit- on,  fastidieuse  , 
outre  qu'elle  occupe  dans  la  page  un 
espace  qui  peut  être  employé  plus  uti- 
lement. D'un  autre  côté,  ajoute-t-on, 
mes  additions  à  la  plupart  des  articles , 
ayant  rapport  aux  habitudes  des  pois- 
sons ,  sont  mal  placées  en  notes  ,  où 
souvent  l'on  n'est  pas  disposé  à  les 
chercher,  tandis  que  plusieurs  fragraens 
du  texte  de  Lacépède  pourroient  être 
retranchés  sans  inconvénient  ,  comme 
ayant  un  rapport  moins  direct  à  l'histoire 
de  chaque  espèce  ;  d'où  il  résulteroit 
pour    l'ouvrage    en  général  moins    de 

A  5 


6  AVERTISSEMENT. 

longueurs,  et  en  même  tems  plus  de 
clarté  et  de  précision. 

J'adopte  bien  volontiers  cette  sorte 
de  réforme,  qui  sera  aussi,  je  l'espère, 
du  goût  de  mes  lecteurs.  A  commencer 
de  ce  volume ,  les  articles  ne  porteront 
plus  en  tète  le  nom  de  M.  de  Lacépède, 
parce  que ,  généralement  parlant ,  ils  ne 
seront  plus  en  entier  de  ce  profond  et 
élégant  écrivain.  Ce  qui  sera  sorti  de  sa 
plume  aura  pour  marque  indicative  les 
signes  ))  «.  Le  reste  sera  de  moi  et  les 
notes  ne  contiendront  plus  que  ce  qu'elles 
doivent  contenir,  c'est-à-dire,  les  cita- 
tions et  les  passages  des  ouvrages  cités. 

Quoique  ce  nouvel  arrangement  soit 
pour  moi  un  surcroît  de  travail  ,  je 
n'Lésite  point  à  le  suivre ,  puisque  l'ou- 
vrage doit  y  gagner,  et  que  c'est  un 
moyen  plus  prompt  d'arriver  à  sa  fin, 
sans  qu'il  perde  de  son  intérêt ^  ni  de 
son  utilité. 


HISTOIRE 

NATURELLE 

DES      POISSONS. 
QUATRE-VINGT-SEIZIÈME  GENRE. 

LES      TRIGLES. 

Jloint  d'aiguillons  dentelés  entre  les  deux 
nageoires  dorsales  ;  des  rayons  articulés 
et  non  réunis  par  une  membrane ,  auprès 
de  chacune  des  nageoires  pectorales. 

PREMIER    SOUS-GENRE. 

Plus  de  trois  rayons    articulés    auprès 
de  chaque  nageoire  pectorale. 

PREMIÈRE        ESPÈCE. 

La  trigle   asiatique  ;    trigla  asiatica. 
—  Quatre  rayons  articulés  auprès  de  chaque 
nageoire  pectorale. 

SECOND     SOUS-GENRE. 

Trois  rayons  articulés  auprès  de  chaque 
nageoire  pectorale. 

SECONDE       ESPÈCE. 

La  trigle  lyre  ;  trigla    lyra.  —  Les 

A  4 


8  HISTOIRE 

nageoires  pectorales  longues  ;  la  mâchoire 
supérieure  prolongée  en  deux  lobes  den- 
telés; les  orifices  des  narines  tubuleux,*  la 
nageoire  de  la  queue  un  peu  en  croissant. 

TROISIÈME      ESPÈCE. 

La  trigle  Caroline  ;  irigla  carolina. 
*—  Les  nageoires  pectorales  longues  \  onze 
rayons  à  celle  de  l'anus  ;  celle  de  la  queue 
arrondie  ;  six  rayons  à  la  membrane  des 
branchies. 

QUATRIÈME       ESPÈCE. 

La  trtgle  ponctuée  ;  trigla  punctata. 

—  Les  nageoires  pecLorales  longues  ;  celle 
de  la  queue  arrondie;  la  tête  aîongée;  le 
corps  parsemé  de  petites  taches  rouges. 

CINQUIÈME      ESPÈCE. 

La  trigle  lastoviza  ;  irigla  lastoviza* 
- —  Les  nageoires  pectorales  longues  ;  les 
écailles  qui  garnissent  le  corps,  disposées 
en  langées  transversales  ;  la  ligne  latérale 
garnie  d'aiguillons  à  deux  pointes. 

SIXIÈME      ESPÈCE. 

La  trigle  hirondelle;  trigla  Jiirundo* 

—  Les  nageoires  pectorales  larges  ;  quatorze 
rayons  à  la  nageoire  de  l'anus  ;  celle  de  la 


DES     TRIGLES.  9 

queue  fourchue,  ou  en  croissant;  la  ligue 
latérale  garnie  d'aiguillons. 

SEPTIÈME       ESPÈCE. 

La  trigle  pin  ;  trigla  pini.  —  Des  lames 
ou  feuilles  minces  et  étroites  attachées  le 
long  de  la  ligne  latérale  ;  la  nageoire  de  la 
queue  en  croissant. 

HUITIÈME      ESPÈCE. 

La  trigle  gurnau  ;  trigla  gumardus.  — 
Les  nageoires  pectorales  courtes  ;  celle  de 
la  queue  fourchue  ;  la  ligne  latérale  large 
et  garnie  d'aiguillons  ;  des  taches  noires ,  et 
des  taches  rouges  sur  le  dos. 

NEUVIÈME       ESPÈCE. 

La  trigle  grondin  ;  trigla  grunniens. 
—  Les  nageoires  pectorales  courtes  ;  celle  de 
la  queue  fourchue  ;  la  ligue  latérale  dénuée 
de  larges  écailles. 

DIXIÈME        ESPÈCE. 

La  trigle  milan;  trigla  mifous. —  Les 
nageoires  pectorales  courtes  ;  celle  de  la 
queue  fourchue  ;  la  ligne  latérale  divisée  en 
deux  vers  la  nageoire  caudale. 

ONZIÈME       ESPÈCE. 

La  trigle  menue  ;  trigla  minuta.  —  La 


io  HISTOIRE 

fcageoire  de  la  queue  arrondie  ;  deux  arêtes 
ou  saillies  longitudinales  sur  le  dos  ;  les  na- 
geoires pectorales  et  thoracines  très-pointues; 
huit  rayons  à  chacune  de  ces  nageoires 
pectorales  ;  vingt -quatre  à  la  seconde  na- 
geoire du  dos. 

TROISIÈME    SOUS-GENRE. 

Moins  de  trois  rayons  articulés  auprès 
de  chaque  nageoire  pectorale. 

DOUZIÈME       ESPECE. 

La  triole  CAViLiiONE;  trigla  cavhttonel 
—  La  nageoire  de  la  queue  lancéolée. 


DES    TRIGLES.  n 


LES     TRIGLES, 


»  a  JLrf  e  s  tableaux  génériques  montrent 
les  différences. qui  séparent  les  trigles  des 
prie-notes  et  des  dactj  îoptères.  Mais  si  leurs 
formes  extérieures  ressemblent  assez  peu  k 
celles  de  ces  deux  derniers  genres,  pour  que 
nous  ayons  du.  les  en  séparer,  elles  s'en 
rapprochent  beaucoup  par  leurs  habitudes  ; 
et  presque  toutes  ont,  comme  la  pirapède, 
le  pouvoir  de  voler  dans  l'atmosphère  , 
lorsque  la  mer  ne  leur  offre  pas  un  asyîe 
assez  sûr.  Elles  sont  d'ailleurs  ,  comme  les 
dactyîoptères  et  les  prionotes,  extrêmement 
fécondes  :  elles  pondent  souvent  jusqu'à  trois 
fois  dans  ]a  même  année  ;  et  c'est  cette  re- 
production remarquable  que  plusieurs  an- 
ciens grecs  ont:  voulu  désigner  par  le  nom 
de  trigle  ,  trigla ,  triglis  ,  triglos  ,  corrompu 
de  trigonos,  en  latin  ter p ariens  (qui  produit 
trois  fois  (1)  ).  De  même  que  les  pirapèdes , 

(i)  Voyez  Cppien  1  ,  590  (*)  ;  et  Elien  10 ,  ch.  1. 

(¥)  Accipiunt  trigliœ  terno    cognomina  partu. 

SONNINI. 


lis  HISTOIRE 

elles  volent  et  nagent  en  troupes  nom- 
breuses; elles  montrent  une  réunion  cons- 
tante; et  quoique  la  simultanéité  des  mou- 
vemens  et  des  manœuvres  de  milliers  d'in- 
dividus ne  soit  pour  ces  animaux  que  le 
produit  d'un  danger  redouté  à  la  fois  par 
tous,  ou  d'un  besoin  agissant  sur  tous  dans 
les  mêmes  momens  ,  elles  n'en  présentent 
pas  moins  l'apparence  de  cette  société  lou- 
chante et  ridelle  qu'un  sentiment  mutuel  fait 
naître  et  conserve.  Peintes  d'ailleurs  de 
couleurs  très -vives,  très  -  variées  ,  très- 
agréables  ,  elles  répandent  souvent  l'éclat 
du  phosphore.  Resplendissantes  dans  leurs 
tégumens  ,  brillantes  dans  leur  parure  , 
rapides  dans  leur  natation,  agiles  dans  leur 
vol*,  vivant  ensemble  sans  se  combattre, 
pouvant  s'aider  sans  se  nuire  ,  on  croiroit 
devoir  les  comprendre  parmi  les  êtres  sur 
lesquels  la  Nature  a  répandu  le  plus  de 
faveurs,  Mais  les  dons  qu'elles  ont  reçus 
ne  sont  presque  tous  que  des  dons  funestes  ; 
et  comme  si  elles  a  voient  été  destinées  à 
donner  à  l'homme  des  leçons  de  sagesse  et 
de  modération  ,  leur  éclat  les  trahit  et  les 
perd  ;  la  magnificence  de  leur  parure  ]es 
empêche  de  se  dérober  à  la  recherche  active 
de  leurs  ennemis  ;  leur  grand  nombre  les 


DES  TRIGLES.  i3 
décèle  lorsqu'elles  fendent  en  troupes  le  sein 
des  eaux  salées  ;  leur  vol  les  livre  plus 
facilement  à  l'oiseau  de  proie  ;  et  leurs 
attributs  les  plus  frappans  auroieut  bientôt 
amené  la  destruction  de  leurs  espèces  ,  si 
une  fécondité  extraordinaire  ne  reparoit 
sans  cesse ,  par  la  production  de  nouveaux 
individus  ,  la  perte  de  ceux  qui  périssent 
victimes  des  tyrans  des  mers ,  ou  de  ceux 
de  l'atmosphère  »  ce. 


34  HISTOIRE 

LA*TRIGLE    ASIATIQUE    (i). 

PREMIÈRE       ESPÈ  CE. 

»  «  \J  n  la  trouve  généralement  dans 
rOcéan  ,  mais  particulièrement  dans  les 
mers  de  l'Asie.  Son  corps  est  mince  ;  son 
museau  proéminent;  l'intérieur  de  sa  bouche 
hérissé  d'aspérités  ;  la  première  pièce  de 
l'opercule  branchial  dentelée  ?  et  chaque 
nageoire  pectorale  conformée  comme  une 
sorte  de  faux  (2).  »  «      ^ 

Linnseus  est  le  premier  qui  ait  fait  men- 
tion de  cette  espèce ,  et  la  courte  descrip- 
tion qu'on  vient  de  lire  est  celle  que  ce 
grand  naturaliste  en  a  donnée.  Il  faut  que 
ce  soit  une  espèce  rare ,  puisqu'aucun  autre 
ichthyologiste  n'en  a  parlé,  et  qu'elle  n'a 
été  indiquée  par  aucun  navigateur. 

(1)  Trigla  digitis  quaternis.  . .  trigla  asiatica.  Lin. 
Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  172,  sp.  7.  — Artedi,  gen. 
pisc.  gen.  32  ,  n°  12.  Additament. 

(2)  A  la  première  nageoire  du  dos.    .        7  rayons» 
A  la  seconde j£ 

A  chacune  des  pectorales 18 

A  chacune  des  thoracines 6 

A  celle  de  l'anus 17 

A  celle  de  la  queue 18 


/'/ 


XLIR. 


y. g./. 


if. 


Ve  Taraù'u  S, 


7)c  Jci'e  tii'l. 


l.LA  EYHE. 
.2.EE  PEKLOIX  • 
3.  LE   MALA11MAT. 


DES    TRIGLES.         i5 
LA       L    Y    R    E     (i). 

Voyez  la  planche  XLII1  ,  fig.  i. 
SECONDE       ESPÈCE. 

»  ((    Une    ressemblance  bien  foible ,  je  le 
sais  ,  a  déterminé  les  naturalistes   grecs  à 

(t)  ))«  Trigla  lyra  Dans  plusieurs  provinces  de 
France,  gronau,  rouget.  Sur  les  rivages  voisins  des 
Pyrénées  occidentales ,  boureau.  A  Gènes  ,  or gaule.  A 
Naples  ,  pesce  organo.  En  Angleterre  f  piper.  En 
Allemagne,  meer-Uyer  ou  see-leyer. 
Trigla  lyra.  Lin.  édition  de  Gtnelin. 
Trigle  gronau.  Daubent  on  ,  Encyclop.  méthod.  — . 
Bonatcrre,  planches  de  l'Encycl.  méthod. 

Trigla  rentra  Ion  go  diacfintho ,  naiibus  tubulosis. 
Artedi,gen    46  ,  syn.  y4- 

Gronau  et  l\  re.  Rondelet ,  première  partie  ,  !iv.  10, 
chap.  8.  — Gesner  ,  p.  5 16;  et  (  geim.)  fol.  20,  b.  — 
Jonston,  lib.  1  ,  lit.  5  ,  cap.  1  ,  a  3. 

Lyra  prior  Rondelet.  Aldrovund.  lib.  2,  cap.  7  , 
p.  146. 

Piper.  Bay,  p.  89.  — ■  Bîoch  ,  pi.  cccl.  — -  Willuob. 
Ichthyol.  p.  282.  —  Brit.  Zoolog.  3  ,  p.  254  ,  n°   5 
tab    /4. 

Gronau  ou  grognaut.  Val  mont  de  Bomare,  Diction- 
naire d'histoire  natureJle.  »« 


16  HISTOIRE 

décorer  de  ce  nom  l'être  que  nous  allons 
décrire  (1);  mais  toutes  ]es  fois  que  la  sé- 
vérité de  l'histoire  le  permet ,  ne  nous 
refusons  pas  au  charme  de  leur  imagination 
agréable  et  féconde.  Et  d'ailleurs  le  poisson 
que  nous  voulons  continuer  d'appeler  lyre , 
a  été  revêtu  des  nuances  assez  belles  pour 
mériter  de  paroître  à  jamais  consacré ,  par 
sa  dénomination ,  pour  ainsi  dire  ,  mytho- 
logique ,  au  dispensateur  de  la  lumière  qui 
colore  en  même  tems  qu'elle  éclaire  et 
\ivifie. 

Un  rouge  assez  vif  règne  en  effet  sur 
tout  le  corps  de  la  trigle  que  nous  desirons 
de  faire  connoître  ;  il  se  diversifie  dans  la 
partie  inférieure  de  l'animal ,  en  se  mêlant 
à  des  teintes  blanches  ou  argentées;  la  sorte 
de  dorure  qui  distingue  les  rayons  par  les- 
quels la  membrane  des  nageoires  est  sou- 
tenue ,  ajoute  à  l'éclat  de  ce  rouge  que  font 
ressortir  d'ailleurs  quelques  nuances  de  verd 
ou  de  noir  répandues  sur  ces  mêmes  na- 

La  lyre.  En  allemand  ,  meer-leyer ,  see-leyer. 

Trigla  dlgltis  ternis  ,  naribus  tubulosis.  .  .  trigîa 
lyra.  Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  172,  sp.  2. 

(1)  Aristot.  Hist.  animal,  lib.  4?  caP-  9*  ^Elian. 
îib.   10,  cap.  11.  Sonnimi. 

geoires; 


DES    TRIGLÉS.  17 

geoires  ;  et  ainsi  les  couleurs  les  plus  bril- 
lantes ,  celles  dont  la  poésie  a  orné  le  chat* 
radieux  du  dieu  des  arts  et  de  la  lumière, 
resplendissent  sur  le  poisson  que  l'ingénieuse 
Grèce  appela  du  nom  de  l'instrument  qui 
fut  cher  à  ce  dieu. 

Au  bout  du  museau  de  la  trigle  que  nous 
examinons,  s'avancent  deux  lames  osseuses, 
triangulaires  et  dentelées  ou  plutôt  décou- 
pées ,  de  manière  à  montrer  une  image 
vague  de  cordes  tendues  sur  une  lyre 
antique. 

La  tête  proprement  dite  est  d'ailleurs 
arrondie  et  comme  emboîtée  dans  une  en- 
veloppe lamelleuse ,  qui  se  termine  par 
derrière  par  quatre  ou  six  aiguillons  longs  , 
pointus  et  très-forts  ,  qui  présente  d'autres 
piquans  au  dessus  des  yeux  ,  ainsi  qu'à  la 
pièce  antérieure  de  chaque  opercule,  et 
dont  presque  toute  la  surface  est  ciselée  et 
agréablement  rayonnée. 

De  peiites  dents  hérissent  le  devant  du 
palais  et  les  deux  mâchoires,  dont  l'infé- 
rieure est  la  plus  courte.  Le  corps  et  la 
queue  sont  couverts  de  petites  écailles  ;  et 
des  aiguillons  courts  et  courbés  vers  l'arrière 
garnissent  les  deux  côtés  de  la  fossette  longi- 

Poiss.  Tome  IX.  B 


i8  HISTOIRE 

tudinale  dans  laquelle  l'animal  peut  eouchef 
ses  nageoires  dorsales  (1).  »  « 

Le  foie  est  petit ,  l'estomac  alongé  et  la 
vessie  d'air  longue  et  non  divisée. 

La  lyre  se  tient  plus  volontiers  près  des 
rivages  qu'en  haute  mer.  Elle  vit  dans  notre 
Océan ,  principalement  aux  environs  de 
Cornwallis,  aussi  bien  que  dans  la  Médi- 
terranée ,  près  des  côtes  de  France ,  de 
Gènes  ,  des  îles  de  Malte  et  de  Sardaigne; 
elle  est  à  Saint- Jean  de  Luz  l'objet  d'une 
pêche  abondante.  Lorsqu'elle  se  sent  prise , 
elle  fait  entendre  une  espèce  de  sifflement 
qui  l'a  fait  nommer  en  Angleterre  poisson 
siffleur  (  the  fish  piper  ). 

Ce   poisson  a  la  chair    dure   et  sèche  ; 

aussi  n'est -elle  pas  très  -  recherchée.  C'est 

néanmoins  un  assez  bon  mets  lorsqu'après 

l'avoir  fait  bouillir,  on  la  mange  avec  du 

.  vinaigre  (2). 

m  ■        '  iii  mi  m 

(1)  A  la  membrane  des  branchies.    .        7  rayons. 

A  la  première  dorsale 9 

A  la  seconde 16 

A  chacune  des  pectorales  ....  12 
A  chacune   des  thoracines.  ...        6 

A  celle  de  l'anus 16 

A  celle  de  la  queue 19 

(a)  Rondelet ,  à  l'endroit  précédemment  cité. 


DES    TRIGLES,         19 
LA   TRIGLE    CAROLINE  (1). 

TROISIEME      ESPECE, 

»«  (jette  trigle  a  les  nageoires  pectorales 
très-longues  et  assez  grandes  pour  s'élever 
au  dessus  de  la  surface  des  eaux.  Nous 
devons  donc  l'inscrire  parmi  les  véritables 
poissons  volans.  Voyons  rapidement  ses 
traits  principaux. 

La  tête  est  comme  ciselée,  et  parsemée 
de  figures  éfoilées  ou  rayonnantes  qui  ont 
un  peu  de  relief.  L'enveloppe  lamelleuse 
qui  la  recouvre  montre  deux  petits  piquans 
dentelés  au  dessus  de  chaque  œil,  deux  plus 

+*-.m  j 1 1 — <m 

(1)    >»  «   Trigîa  carolina.  Dans  quelques  contrées 

anglaises  ,  the  smaller flyin g  fish. 

Trigla  carolina.  Lin.  édition  de  Gmelin. 
Trigle  Caroline.  Bonat.  pi.  de  l'Encycl.  méthod. 
Trigle  carolin  ou  Caroline.  Bloch  ,  pi.  ccclii.  >xc 
Le  carolin.  En  allemand ,  tien  carolinschen  seehahn» 
Trigla  digitis  tribus  ,  pinnœ  dorsahs  parte  priore 

maculatâ.  » .  . .  .  trigla  carolina.  Lin.  Syst.  nat*  edit. 

Gmel.  gen.  172,  sp.  n,  —  Artedi;  Gen.  pisc,  gen.  3a, 

n°  14  ?  additament. 

B  2 


»o  HISTOIRE 

grands  à  îa  nuque ,  trois  ou  quatre  à  chaque 
opercule,  et  un  à  chaque  os  claviculaire. 
Les  écailles  qui  revêtent  le  dos  sont  petites 
et  dentelées.  La  ligne  latérale  est  droite  et 
lisse,*  et  le  sillon  longitudinal ,  dans  lequel 
l'animal  peut  coucher  ses  nageoires  dorsales, 
est  bordé  ,  de  chaque  côté  ,  d  aiguillons 
recourbés. 

Une  tache  noirâtre,  qui  occupe  la  moitié 
supérieure  de  l'œil ,  donne  à  cet  organe  une 
apparence  singulière  (1).  Une  autre  tache 
noirâtre  paroît  vers  le  haut  de  la  première 
nageoire  dorsale.  Le  corps  et  la  queue  sont 
jaunâtres  avec  de  petites  taches  violettes , 
et  les  nageoires  pectorales  sont  violettes 
avec  quatre  bandes  transversales  brunes  et 
arquées   (2). 

On  trouve  cette  trigle,  dont  la  chair  est 

(1)  La  prunelle  est  bleue  et  l'iris  d'un  gris  argenté. 

S  on  ni  n  1. 

(2)  A  la  membrane   branchiale  de 

la  Caroline 6  rayons. 

A  la  première  nageoire  du  dos.    .  9 

A  la  seconde 12 

A  chacune  des  pectorales     ...  i5 

A  chacune  des  thoracines.    ...  6 

A  celle  de  L'anus 11 

A   celle  de  la  queue i5 


DESTRIGLES.         21 

dure  et  maigre ,  aux  environs  de  la  Caro- 
line et  des  Antilles.  »  « 

La  longueur  de  ce  poisson  n'excède  pas 
celle  du  doigt.  Browne  est  le  premier  qui 
en  ait  donné  la  description  et  la  figure  (1). 

(1)  Iiist.  of  Jamaïc. 


B 


sa  HISTOIRE.' 

hA    TRIGLE    PONCTUÉE    (i), 

QUATRIÈME       ESPECE. 

L/est  dans  les  mêmes  mers  qu'habite  le 
carolin  que  se  trouve  la  trigle  ponctuée, 
»((  dont  les  couleurs  sont  plus  vives,  plus  va-» 
riées  et  plus  gaies.  Nous  décrivons  ces  nuances 
d'après  une  peinture  qui  fait  partie  de  celles 
du  muséum  d'histoire  naturelle ,  et  dont  on 
a  dû  à  Plumier  le  dessin  original.  La  partie 
supérieure  de  l'animal  est  d'un  rouge  clair, 
et  la  partie  inférieure  d'un  beau  jaune.  Les 
côtés  et  le  dos  sont  parsemés  de  taches 
rondes ,  petites  ,  et  d'un  rouge  foncé.  Ces 
mêmes  taches  rouges  se  montrent  sur  les 
nageoires  du  dos  et  de  l'anus,  qui  sont  lilas; 
sur  celle  de  la  queue,  qui  est  bleue  à  sa 

(i)  ))  «  Triglapunctata.l&vk  espagnol ,  rubio  volador* 

Trigle  ponctuée.  Blocli ,  pi.  cccuu. 

Lyra  alata.  Plumier  ,  peintures  sur  vélin  du, 
Biuseura  d'histoire  naturelle.  )>« 

La  trigle  ponctuée.  En  allemand  ,  den  punkirten, 
tçehahn.   En  anglais ,  gunctulated  trigla» 


DESTRIGLES.  a3 

base  et  jaune  à  son  extrémité  ;  et  sur  les 
ailes ,  qui  sont  également  jaunes  à  leur  ex- 
trémité et  bleues  à  leur  base. 

La  tête  de  la  ponctuée  est  plus  alongéê 
que  celle  de  la  Caroline  (1).  »  « 

(1)  A  chacune  des  nageoires  pecto- 
rales de  la  ponctuée i3  rayons^ 

A  chacune  des  tboracines.  ...  6 

A  celle  de  la  gueue.    .    .    *  A  -A  iz 


B'  4 


U  HISTOIRE 

LA    ÏRIGLE    LASTOVIZA  (i). 

CINQUIÈME       ESPÈCE. 

))«  J_iA  trigîe  Jasloviza  est  rouge  pardessus 
et  blanchâtre  par  dessous  ,  avec  des  taches 

(l)    »  ce    Tri  g/ a  lastoviza. 

Trigla  adriatica.  Lin.  édit.  de  Gmeîin. 

Trigla  lineata.  Jdem.  —  Brunnich  ,  Fisc,  massiî. 
pag.  99. 

Trigle  lastoviza.  Bonaterre  ,  planches  de  l'Encycl. 
métbod.  —  Brit.  zool.  5  ,  p.  256  ,  n°  5.  —  Ray,  Fisc. 
p.  i65  ,  f.  i  r. 

Imbriago.  Blocli  .  pi.  cceuv. 

Autre  espèce  de  surmulet  im.briaco.  Rondelet  ? 
première  partie  ,  liv.  io,  chap.  4-  »« 

La  frigle  lastoviza.  En  anglais  ,  sireahed  gurnard. 
En  allemand  ,  lineirten  seeJiahn.JLn  Languedoc,  rm- 
briaco ,  c'est-à-dirç  ,  ivrogne,  à  ranse  de  sa  brillante 
couleur  rouge.  Sur  les  bords  de  la  mer  Adriatique, 
lastoviza. 

Tri  g! a.  striât  a  rubra  ?  siibtùs  alha trigla 

lineata.  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Giuel.  gen.  17?.,  sp.  12. 
■ —  Trigla  corpore  sqitamis  verticillato  ,  lineâ  laterali 
aculeatâ  ,  pirviis  pectoralibns  subtils  nigris  ,  digitis 
ternis...  trigla  adriatica.  Ibid.  sp.  i4- —  Brunnich  , 
Icblbyol.    massiî.  p.  c)q,   n°    i3. 

Trigla  corpore  slriato  ,  rubro  ;  cperculis  ttelliferis  ; 


DES    TRIGLES.  a5 

et  des  bandes  couleur  de  sang,  ou  noirâtres, 
placées  sur  le  dos.  Les  ailes  offrent  souvent 
par  dessus  quelques  taches  brunes,  et  par 
dessous  une  bordure  et  des  points  bleus  sur 
un  fond  noir.  Les  thoracines  et  l'anale  sont 
blanches,  et  quelquefois  noires  à  leur  som- 
met. Au  reste ,  la  ligne  latérale  de  ce  poisson 
est  hérissée  de  piquans  à  deux  pointes  ;  la 
mâchoire  supérieure  presque  aussi  avancée 
que  l'inférieure;  le  dessus  des  jeux  garni 
de  petites  pointes  ;  la  nuque  hérissée  de 
deux  aiguillons  dentelés;  chaque  opercule 
armé  de  deux  aiguillons  semblables  ;  Fos 
claviculaire  étendu  ,  pour  ainsi  dire  ,  en 
épine  également  dentelée ,  et ,  de  plus , 
longue  ,  aiguë  à  son  sommet  et  large  à  sa 
base;  et  la  fosse! te  dorsale  bordée,  de 
chaque  côié  ,  de  piquans  à  trois  ou  quatre 
pointes  (1).  »  ce 

pinnis  maculatis ;  caadâ  subbifurcâ .  .  .  trigla  lineata, 
Walb.  edit.  G  en.  pi  se  Art  éd.  gen.  5?  ,   species  adhuc 
dubiœ  ,  n°  17. —  Tripla  cor  pore  fquamis  verticillato  ; 
lineâ   laterati  ar.it  leaiâ  ,   pinnis   pecloralibus    sublùs 
nlgrin.  .  .  trigla  lastoviza.  Ibiri.  addifament.  ri°  l5. 
(1)   10  rayons  aiguillonnés  à  la  première  nageoire 
dorsaie  de  la  tiit>le  lastoviza. 
17  rayons  à  la  seconde. 
ig  rayons  à  chacune  des  pectorales. 


26  HISTOIRE 

L'estomac  est  petit ,  avec  plusieurs  ap- 
pendices à  sa  partie  inférieure.  Le  canal 
intestinal  a  deux  sinuosités;  le  foie  partagé 
en  deux  lobes  est  rougeâtre. 

Ce  beau  poisson ,  qui  ne  devient  pas  plus 
grand  que  le  carolin  ou  la  trigle  Caroline, 
habite  dans  l'Océan  du  nord,  dans  la  Médi- 
terranée et  dans  la  mer  Adriatique.  Sa 
chair  dure  et  sèche  est  fort  peu  recherchée. 

i  aiguillon  et  5  rayons  articulés  à  chacun© 
des  thoracines. 
16  rayons  à  celle  de  l'anus. 
1 3  rayons  à  celle  de.  la  queue. 


DESTRIGLES.  27 


LE       PERLON      (1). 

Voyez  planche  XLI1I ,  fig.  2. 
SIXIÈME      ESPÈCE. 

»  a  l_i  A  partie  supérieure  de  ce  poisson  est 
d'un  violet  mêlé  de  brun ,  et  l'inférieure 
d'un  blanc  plus  ou  moins  pur  et  argentin.  »« 

(1)  »  «  L,a  trigle  hirondelle.  Trigla  hirundo.  JEa 
France,  cabote,  galline ,  gallinette,  tinette  ,  perlon , 
grondin.  A  Malte  ,  tigiega.  Dans  la  Ligurie  ,  corsano  et 
eor.sauo.  A  Rome,  capone.  En  Angleterre  ,tub-jish , 
sapphirine  gurnard.  En  Allemagne,  knurr-hahn.  En 
Dancmarck,  soe-hane  ou  knurr-hane.  En  Norvège, 
r?o£ ,  ouskarriot ,  knorrsoehane  %  soekok.  En  Suède  , 
hnorrhane  ,  hnoding  ,  £;z,o£  ou  schmed. 

Trigla  hirundo.  Lin.  édition  de  Gmelin. 

Trigle  hirondelle  de  mer,  Daubenton ,  Encyclop, 
méthod.  -r-Bonaterre  ,  planches  de  l'Eue}  cl.  méthod. 
—  Mus.  Ad.  Frid.  a ,  p.  g5  f.  V  Muller,  Prodr.  zool, 
dan.  p.  47  ,  n°  4°°*  57?  F^n*  suecic.  54o«  *  —  It. 
Wgoth.  p.  176. 

Trigla  capite  aculeata,,  appejidiçibus  utrinque  tri- 
bus ,  etc.  Artedi,  gen.  44  >  syn*  73« 

Korax.  Athen.  lib.  1 ,  fol.  177. 

Hirundo priçr.A\àrov.  lib.  2,  cap.3  ,p.  i55. 

ffjrundo.  Willughby,  p.  280.  —  Raj.  Pisc.  p.  §& 


sS  HISTOIRE 

II  a  l'œil  noir  et  l'iris  argentin  mêlé  de 
rouge  ;  la  nageoire  pectorale  d'un  violet 
clair;  celle  de  la  queue  brune  et  le  palais 
jaunâtre.  Son  estomac  est  petit  et  garni 
d'appendices;  le  canal  intestinal  est  menu 
et  le  foie  d'un  blanc  rougeâtre.  11  atteint 
souvent  deux  pieds  de  longueur  et  cinq  de 
largeur. 

On  le  trouve  dans  l'Océan  du  nord,  prin- 
cipalement vers  le  Danemark  et  la  Suède; 
il  est  plus  rare  dans  la  Baltique  ;  il  vit  aussi 
daais  la  Méditerranée;  les  pécheurs  du  Lan- 
guedoc le  connoissent  sous  le  nom  de  cabote, 
à  cause  de  la  grosseur  de  sa  tète.  11  paroi t 
fréquenter  aussi  les  côtes  méridionales  de 
l'Afrique ,  puisque  Barrow  le  met  au  nombre 

Coruus.  PlJn.  lib.  02,  cap.  11.  — ■  Salv.  fol.  194,  io,5. 

Perlon.  Bloch  ,  pi.  lx. 

Corystion  venLricosus.  Kîein  ,  Miss.  pisc.  4 ,  p.  45, 
n°  3. 

Corax.  Gesner,  Aqnat.  p.  299;  Thicrb.  p.  21. — 
Brit.  zool.  5  ,  p.  9o5  ,  n°  4- 

Corbeau  de  mer.- Rondelet,  première  partie,  liv.  10, 
cliap.  6.  »« 

Le  perlon.  En  suédois  ,  hnorhane  ,  hnading ,  hnot , 
schmed. 

Trigla  digttia  ternis  ,   Uneâ  laterali  aculeatâ 

1ngla  lùrundo.  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  172, 
sp.  G. 


DES    TRIGLÈS.  29 

des  poissons  que  Ton  pèche  au  cap  de  Bonne- 
Espérance  (1). 

»  «  II  nage  avec  une  grande  rapidité ,  ses 
pectorales  pouvant  lui  servir  de  rames  puis- 
santes. Comme  il  habite  les  fonds  de  la  pleine 
mer  pendant  une  grande  partie  de  l'année  , 
on  le  prend  ordinairement  avec  des  lignes 
de  fond;  et  quoique  sa  chair  soit  dure,  il 
est  assez  recherché  dans  plusieurs  pays  du 
Nord ,  et  particulièrement  sur  les  rivages  du 
Danemarck,  où  on  le  sale  et  le  sèche  à  l'air 
pour  l'approvisionnement  des  vaisseaux  (2). 

Le  bruissement  qu'il  fait  entendre  lors- 
qu'on le  touche,  a  paru  aux  anciens  natu- 
ralistes grecs  et  romains  avoir  quelque  rap- 
port avec  le  croassement  des  corbeaux  ;  et 
voilà  pourquoi  ils  Font  nommé  corbeau  de 
mer,  )xc 

(1)  Le  knorhacn  est  un  bon  poisson;  c'est  mie 
espèce  de  trigla.  (  Voyage  dans  la  partie  méridionale 
de  l'Afrique  ,  par  John  Barrow,  traduit  par  Degrand- 
pré,  tom.  I ,  p.  5o.) 

(2)  A  la  membrane  des  branchies   .        7  rayons, 
A  la  première  nageoire  du  dos     .        8 

A  la    seconde i5 

A  chacune  des  pectorales  ....  12 

A  chacune  des  thoracines.    ...  f> 

A  celle  de  l'anus 14 

A  celle  de  la  queue 19 


3o  HISTOIRE 

,—  j —  ,f» 

LA     TRIGLE     PIN    (1). 

SEPTIÈME      ESPÈCE. 

»«  JLiES  lames  ou  feuilles  minces,  étroites 
et  semblables  à  des  feuilles  de  pin ,  qui  gar- 
nissent les  deux  côtés  de  chaque  ligne  laté- 
rale, ont  suggéré  à  Bloch  le  nom  spécifique 
qu'il  a  donné  à  cette  trigle  ,  lorqu'il  Ta  fait 
connoître.  Le  museau  de  ce  poisson  est  un 
peu  échancré  et  terminé  par  plusieurs  aiguil- 
lons ordinairement  au  nombre  de  six  ou  de 
huit.  De  petites  dents  hérissent  les  mâchoires. 
On  aperçoit  un  os  transversal  et  rude  sur  le 
devant  du  palais,  et  quatre  os  rudes  et  ovales 
auprès  du  gosier.  On  voit  un  piquant  au 
dessus  de  chaque  œil,  ou  à  la  pièce  anté- 
rieure de  chaque  opercule ,  deux  à  la  pièce 
postérieure ,  et  un  aiguillon  presque  trian- 
gulaire et  dentelé  à  chaque  os  claviculaire. 
La  fossette  longitudinale  du  dos  est  bordée 

(i)  »((  Triglapinu  Idem.  Bloch  ,  pi.  ccclv.  »« 
Le  pin.    En   allemand,  jichtenxweig.  En   anglais, 
pine-bough* 


DES    T  R  ï  G  L  E  S.         ôx 

dréplnes  inclinées  vers  la  queue  (1).  Les 
écailles  sont  très-petites.  »« 

A  l'exception  du  ventre  qui  est  d'un  jaune 
lavé,  tout  le  corps  du  pin  est  rougeâtre.  Les 
nageoires  tirent  sur  le  bleu,  mais  les  ven- 
trales sont  rouges. 

Bloch  a  reçu  ce  poisson  préparé  de  la 
Hollande  ,  sans  aucune  indication  des  mers 
où  on  le  trouve.  L'individu  que  ce  célèbre 
ichthyologiste  a  fait  peindre  avoit  un  peu 
plus  d'un  demi-pied  de  long. 

{i)  A  la  membrane  des  branchies  .  7  rayons. 

A  la  première  nageoire  dorsale.    .  g 

A  la  seconde m 

A  chaque  nageoire  pectorale.  .    .  10 

A  chacune  des  thoracines.    ...  6 

A  celle  de  l'anus jg 

A  celle  de  la  ciueue    ......  i$ 


5s  H  I  S  T  O  I  RÉ 

LE      G   U   R   N  A  U      (i), 
LE    GRONDIN    (V). 

HUITIÈME    ET    NEUVIÈME    ESPÈCES. 

»  ce  JLja  première  de  ces  trigles  présente  une 
faculté  semblable  à  celle  que  nous  avons 
remarquée  dans  la  lyre.  Elle  peut  faire  en- 
tendre un  bruissement  très-sensible  par  le 

(i)  ))((  La  trigle  gurnau.  Trigla  gurnardus.  Dans 
plusieurs  contrées  de  France,  bellicant ,  gourneau. 
Dans  le  Holstein  ,  schmiedknecht.  A  Heiligeland  , 
see-hahn  ,  ou  hurre  ,  ou  hurre  -  fish.  En  Hollande, 
knorhaan.  A  Malte,  ligiega.  En  Turquie  ,  hirlanidsi- 
baliick. 

Trigla  gurnardus.  Ein.  édit.  de  Gmelin. 

Trigle  grondin.  Daubent.  Encycl.  method. 

Trigle  grondeur.  Bonat.  pi.  de  l'Encycl.  méthod. 

Trigla  varia  ,  rostro  diacantho  ,  aculei  geminis  ad 
utr unique  oculwn.  Artcdi,  gen.  /fi  ,  syn.  74.  —  Grou. 
Mus.  i  ,  p.  44  ,  n°  101  -,  Zoopli.  p.  84»  n°  285.  — 
Brun.  Pisc.  raassil.  p.  74  ,  n°  90. 

Gurneau.  Bloch  ,  pi.  i/vm.  —  Charleton  ,  Onom. 
pag.  159. 

Corystion  gracilis  griseus  ,  etc.  Klein  ,  Miss.  pisc.  4; 
p.  4°  >  n°  5  ,  tab.  14  >  fig-3 

Coccyx  aller  Belon,  Aqnat.  p.  2o4- 

Grey  gurnard.  Brit.  zoolog.  5,  pag.  25 1  ,  n°  1.  — ■ 

frôlement 


DES  TRIGL'ES,  55 
frôlement  de  ses  opercules ,  que  les  gaz  de 
l'intérieur  de  son  corps  font,  pour  ainsi  dire  , 

Willughby,  Iehth.  p.  279,  tab.  S,  2,  fig.  1.  —  Ray, 
Pisc.  p.  86.  »<c 

Trigla  digitis  ternis ,  cforso  maculls  nigris  rubribi 
que. .  . .  trigla  gurnardas.  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel. 
gen.  172  ,  sp.  5. 

Trigla  dorso  ad  pinnas  carinato  scabro  ;  lineâ  late-> 
rali  asperâ  in  caudâ  truncatâ  bifidâ  ;  pinnis  pecto- 
ralibus  albescentibus.  Gronov.  Iccis  suprà  citatis. 

Trigla  digitis  ternis  ,  lineâ  laterali  pinnatâ  ,  radio 
dor sali  primo  anticè  serrato  , pinnis  pectoralibus  subtils 
nigris.,,.  trigla  gurnardus.  Brùnniçh ,  loco  suprà 
citato. 

(2)  »  «  La  trigle  grondin.  Trigla  grunniens.  Dans 
plusieurs  provinces  de  France,  morrude ,  rouget  t 
rouget  grondin  ,  perlon  ,  galline  ,  rondela.  Dans  le  nord 
de  la  France  ,  hunchem.  Dans  plusieurs  contrées  du 
nord  de  l'Europe,  sehe-hanen.  En  Angleterre,  the 
red  gurnard ,  rot  chet.  Aux  environs*  de  Naplcs  , 
cocchou.  Dans  la  Ligurie,  cabriggia.  Sur  plusieurs 
côtes  de  l'Adriatique  ,  organt. 

Trigla  cuculus.  Lin.  édit.  de  Gtnelin. 

Trigle  perlon.  Daubenton ,  Errcyclop.  méthod.— 
Bonaterre  ,  planches  de  l'Encyclop.  méthod.  —  Mus. 
Adolph.  Frid.  2  ,  p.  o,3.  * 

Trigla  tota  rubens  ,  rostro  parùm  bicorni  ,  operculia 
branchiarum  striatis.  Artedi  ,  gen.  45  ,  syn.  74. 

Rouget  et  rouget  grondin.  Bloch  ,  pi.  lix. 

O  kokkix.  Arist.  lib.  4  ,  cap.  9  ;  et  lib.  8  ,  cap.  i3.  — ; 

Poiss.  Tome  IX.  C 


34  HISTOIRE 

vibrer,  en  s'échappaut  avec  violence  lorsque 
l'animal  comprime  ses  organes  internes;  et 
voilà  d'où  lui  yient  le  nom  de  gurnau  qu'elle 
porte.  Ce  gurnau  a  d'ailleurs  plusieurs  rap- 
ports de  conformation  avec  la  lyre,  et,  de 
plus,  il  ressemble  beaucoup  au  grondin,  qui 
est  doué,  comme  la  lyre,  de  la  faculté  de 
siffler  ou  de  bruire.  Mais ,  indépendamment 
des  différences  indiquées  sur  le  tableau  du 
genre  des  trigles,  et  qui  séparent  le  grondin 


JElian.  lib.  10  ,  cap.  il.  — Oppian.  lib.  i  ,  p.  5. — 
Aihcn.  lib.  7  ,  p.  309. 

Cuculus.  Gaz.  Aristot. 

Morrude  ou  rouget.  Rondelet  ,  première  partie  , 
liv.  10  ,  chap.  2.  —  Gesner  ,  p.  5o5  et  3o6,  et  (germ.  ) 
fol.  17  ?  h.  —  Aldrovand.  lib.  2  ,  cap.  4  >  P*  I^9-  — 
Jonston  ,  Pisc.  p.  64  ?  tab.  17  ,  fig.  11.  —  Willughby, 
p.  281.  —  Ray,  p.  89. 

Cuculus  minor.  Beîon,  Aquat.  p.  104» 

Cuculus  lyrœ  species.  Schonev.  p.  32. 

Lyra.  Charlet.  p.  09. 

Corystion  capite  conlco  ,  etc.  Klein  ,  Miss.  pisc.  4  > 
p.  46,  n°  6,  tab.  4.  fig.4- 

Red  gurnard.  Brit.  zool.  5  ,  p.  253  ,  n°  2.)><t 

Le  grondin.  En  Allemagne  ,  roter  seehaJm.  Aux 
environs  de  Kiel  ,  seehahn,  schmiedeknecht.  En  hol- 
landais, hunche ,  c'est-à-dire^  coq. 

Trigla  digitïs  ternis ,  lineâ  laterali  muticâ.. ..  trigla 
cuculus.  Lia.  Syst.  nat.  edit.  Ginel.  gen.  172  ,  sp.  4. 


DES    TRÏGLES,  35 

du  gurnau ,  le  grondin  a  la  tête  et  l'ouver- 
ture de  la  bouche  plus  petites  que  celles  du 
gurnau  :  celui-ci  peut  parvenir  à  la  longueur 
d'un  mètre  (t);  celui-là  n'atteint  ordinai- 
rement qu'à  celle  de  trois  ou  quatre  déci- 
mètres (  douze  à  quinze  pouces  )  (2).  Les 
écailles  qui  revêtent  Je  gurnau  sont  blanches 
ou  grises  ,  et  bordées  de  noir,-  des  taches 
rouges  et  noires  sont  souvent  répandues  sur 
son  dos;  ses  nageoires  delà  poitrine  et  de  la 
queue  offrent  une  teinte  noirâtre  ;  celles  de 
l'anus  et  du  dos  sont  d'un  gris  rougeâtre;  la 
première  dorsale  est  parsemée  de  taches 
blanches;  les  lames  épaisses  et  larges,  qui 
recouvrent  la  ligne  latérale  ,  sont  noires  et 

(1)  A  la  première  nageoire  dorsale 

du  gurnau 7  rayons. 

A  la  seconde iq 

A  chaciVue  des  pectorales  ....  10 

A  chacuùe  des  llioracincs.    ...  6 

A  celle  de  l'anus 17 

A  celle  de  la  queue g 

(2)  A  ia  première  nageoire  dorsale 

du  grondin 10  rayons. 

A  la  seconde 18 

A  chacune  des  pectorales  ....  10 

A  chacune  des  thoracines.    ...  6 

A  celle  de  l'anus 12 

A  celle  de  la  queue i5 

C  a 


56  HISTOIRE 

bordées  de  blanc.  Le  grondin  a  ]es  lames  de 
ses  lignes  latérales  blanches  et  bordées  de 
noir;  la  partie  supérieure  de  son  corps  et 
de  sa  queue  rouge  et  pointillée  de  blanc;  la 
partie  inférieure  argentée  ;  les  nageoires 
caudales  et  pectorales  rougeâfres  ;  celle  de 
l'anus  blanche,  et  les  deux  dorsales  blan- 
ches et  pointillées  d'orangé.  On  voit  deux 
aiguillons  près  de  chaque  œil  du  grondin. 

Au  reste ,  le  gurnau  et  ie  grondin  ont 
tous  les  deux  les  thoracines  blanches.  Leur 
chair  est  très -agréable  au  goût  :  celle  du 
grondin  est  même  quelquefois  exquise.  »  « 

Le  gourneau  habile  l'Océan  européen  , 
sur-tout  dans  la  partie  qui  baigne  les  côtes 
de  l'Angleterre;  il  se  trouve  également  dans 
Ja  mer  Baltique  et  dans  la  Méd if  erra  née.  Il 
se  tient  sur  le  fond  où  il  cherche  les  crus- 
tacés dont  il  se  nourrit.  Aussi  le  pèehe-t-on 
avec  la  ligne  de  fond  à  laquelle  on  atlache 
pour  appât  un  morceau  de  poisson  ou  d'é- 
toffe rouge.  C'est  au  mois  de  mai  et  de  juin 
qu'il  s'approche  des  rivages  pour  y  déposer 
sur  des  fonds  unis ,  ou  pour  y  féconder  ses 
œufs  qui  sont  bons  à  manger. 

L'époque  du  frai  est  la  même  dans  l'es- 
pèce du  grondin  que  dans  celle  du  gourneau  ; 
mais  le  grondin  est  plus  vorace  que  le  go  ur- 


DES    TRIGLES.  37 

neau  et  il  dévore  tout  ce  qu'il  rencontre.  Il 
a  du  reste  les  mêmes  habitudes  et  il  fréquente 
les  mêmes  eaux;  on  le  trouve  aussi,  dit-on, 
dans  celles  du  cap  de  Bonne-Espérance.  On 
le  prend  en  graude  quantité  avec  les  lignes 
de  fond.  C'est  ira  des  poissons  les  plus  dé- 
licats; il  a  d'ailleurs  peu  d'arêtes.  Sa  chair, 
quoique  cuite ,  présente  encore  assez  dis- 
tinctement les  couleurs  dont  il  est  paré 
quand  il  est  vivant. 


58  HISTOIRE 


LE    MILAN    DE    MER     (i). 

DIXIÈME       ESPÈCE. 

»  ((  Jl  lu  si  eur  s  trigles  ont  reçu  des  noms 
d'oiseaux  ;  on  les  a  appelées  hirondelle , 
coucou,  milan,  etc.  Il  étoit  en  eiïet  assez 
naturel  de  donner,  à  des  poissons  ailés  qui 
s'élèvent  dans  l'atmosphère,  des  dénomina- 

(i)  ))«  La.  trigle  milan.  Trigla  milvus.  Dans  plusieurs 
provinces  méridionales  de  France,  belugo ,  c'est-à-dire, 
étincelle  ,  galline.  Dans  la  Ligurie  ,  organo.  Dans  les 
Deux-Siciles,  cocco, 

Trigla  lacer na.  Lin.  édit.  de  Grnelin. 

Trigle  milan.  Daubenton  ,  Eucycîop.  méthod.  — 
Bonat.  pi.  de  l'Encyclop.  méthod. 

Trigla  rostro  parùm  bifide-  ,  lineâ  laterali ,  ad 
caudam  bifureâ.  Artedi ,  gen.  45,  syn.  75. 

Milan  marin.  Rondelet,  première  partie,  liv.  10, 
chap.  7.  — Aldrov.  lib.  2  ,  cap.  53  ,  p.  276. 

Lucerna,  milvus  et  milvago.  Gesner,  p.  497?  e* 
(  germ.  )  fol.  17,  a. 

Lucerna  venetorum.  *—  Willughby,  p.  281.  —  Ray, 
pag.  S8. 

Cuculus.  Salvian.  fol.  190,  191.  — -  Gronov.  Mus.  i? 
n^  100  j  Zooph.  p.  84  ?  n°  284.  »« 

Triglai  digiiis  ternis ,  rostro  subbifido  lineâ  laterali 


DESTRIGLES.  39 

lions  qui  rappelassent  les  rapports  de  con- 
formation ,  de  facultés  et  d'habitudes,  qui 
les  Kent   avec  les  habitans   de  l'air.  Aussi 
ces   noms  spécifiques  ont  -  ils  été   imposés 
par  des  observateurs  et  adoptés  assez  géné- 
ralement, même  dès  le   tems    des  anciens 
naturalistes ....  La  trigle  milan  a  été  aussi 
appelée  ,   et   même   par   plusieurs  célèbres 
naturalistes,  lanterne  on  fanal,  parce  qu'elle 
offre  d'une   manière  assez  remarquable   la 
propriété   de  luire   dans   les  ténèbres,    qui 
appartient  non  seulement  aux  poissons  morts 
dont  les  chairs  commencent  à  s'altérer  et  à 
se  décomposer,  mais  encore  à  un  nombre 
assez  grand  d'osseux  et  de  cartilagineux  vi- 
vaus  (  1  ).  C'est  principalement  la  tête  du 
milan,  et  particulièrement  l'intérieur  de  sa 
bouche,  et  sur-tout  son  palais,  qui  brillent 
dans  l'obscurité,  de  l'éclat  doux  et  tranquille 
que  répandent ,  pendant  les  belles  nuits  de 
Fêté  des  contrées  méridionales,  tant  de  subs- 

ad  caudam  bifidd...  trigla  lucerna.  Lin.  Syst.  nat. 
edit.  Gmel.  gen.  172  ,  sp.  5. 

Trigla  digitis  ternis ,  lineâ  laterali  pinnatâ  ,  radio 
dorsali  secundo  et  tertio  setaceis  ,  pinnis  pectoralibus 
nigris.  .  .  .  trigla  lucerna.  Brunnich ,  Ichlhyol.  massil. 
P.  76, n°9i. 

(1)  Voyez  le  Discours  sur  la  nature  des  poissons. 

C  4 


4o  HISTOIRE 

tances  phosphoriques  vivantes  ou  inanimées. 
Lorsque  dans  un  tems  calme,  et  après  le 
coucher  du  soleil,  plusieurs  centaines  de 
trigles  milans,  exposées  au  même  danger, 
saisies  du  même  effroi ,  emportées  hors  de 
leur  fluide  par  la  même  nécessité  d'échapper 
à  un  ennemi  redoutable,  s'élaucent  dans  les 
couches  les  plus  basses  de  Fair  et  s'y  main- 
tiennent pendant  quelques  instans,  en  agi- 
tant leurs  ailes  membraneuses,  courtes  à  la 
vérité,  mais  mues  par  des  muscles  puissans, 
c'est  un  spectacle  assez  curieux  que  celui 
de  ces  lumières  paisibles  qui  montant  avec 
vitesse  au  dessus  des  ondes,  s'avançant,  re- 
tombant dans  les  flots,  dessinant  dans  l'at- 
mosphère des  routes  de  feu  qui  se  croisent, 
se  séparent  et  se  réunissent,  ajoutent  une 
illumination  aérienne,  mobile,  et  perpé- 
tuellement variée,  à  celle  qui  repose,  pour 
ainsi  dire,  sur  la  surface  phosphorique  de 
la  mer.  Au  reste  les  milans,  volant  ou  na- 
geant en  troupes,  offrent  pendant  le  jour 
un  coup  d'oeil  moins  singulier,  mais  ce- 
pendant agréable  par  la  vivacité,  la  dispo- 
sition et  l'harmonie  de  leurs  couleurs.  Le 
rouge  domine  fréquemment  sur  leur  partie 
supérieure  ;  et  l'on  voit  souvent  de  belles 
taches  noires,  bleues  ou  jaunes,  sur  leurs 


DESTRIGLES.  41 

grandes  nageoires  pectorales.  Leur  ligne  la- 
térale est  garnie  d'aiguillons,  et  divisée  en 
deux  vers  la  queue  (1).  »  « 

Leurs  écailles  sont  fort  petites  et  le  de- 
dans de  leur  bouche  est  jaunâtre.  Wiliughby 
pense  avec  toute  raison  que  le  milan  marin 
n'est  point  une  espèce  distincte  de  l'hiron- 
delle de  mer.  En  effet,  ces  deux  trigîes  se 
ressembleroient  entièrement  si  la  ligne  la- 
térale du  premier  ne  se  partageoit  pas  vers 
la  queue  (2).  Gmelin  soupçonne  aussi  que 
ce  ne  sont  que  des  variétés  de  la  même 
espèce  (3). 

On  trouve  le  milan  de  mer  dans  l'océan 
Septentrional  et  dans  la  Méditerranée.  Il 
est  peu  estimé ,  sa  chair  étant  presque  tou- 
jours dure  et  sèche.  Les  marins  ont  observé 
que,  lorsque  ce  poisson  s'élève  au  dessus  de 
la  surface  de  l'eau,  c'est  un  signe  de  chan- 
gement de  tems. 

■   ■  .  . .  .  ■ 

(1)  A  la  première  nageoire  du  dos  .      10  rayons. 
A  la  seconde 17 

A  chacune  des  pectorales  ....  10 
A  chacune  des  thoracines  ....  6 
A  celle  de  l'anus i5 

(2)  Plis  t.  pisc.  loco  suprà  citato* 
(j)  Lin.  syst.  nat. 


42  H  I  S  T  O  I  R  E 

LA    TRIGLE     MENUE    (i). 

ONZIÈME      ESPÈCE. 

7)  «  JLe  nom  de  cette  trigle  désigne  sa  pe- 
titesse :  sa  longueur  n'égale  ordinairement: 
que  celle  du  doigt.  Les  deux  saillies  longi- 
tudinales qui  forment  la  fossette  propre  à 
recevoir  les  nageoires  du  dos  lorsque  l'ani- 
mal les  incline  et  les  plie ,  sont  composées 
de  petites  lames  un  peu  redressées  et  pi- 
quantes. Le  museau  est  échancré  et  dentelé. 
On  compte  deux  aiguillons  au  dessus  des 
3reux;  deux  autres  aiguillons  (2),  et  deux 
piquans  plus  forts  que  ces  quatre  premiers, 

(1)  »«  Trigla  minuta.  Lin.  édit.  de  Gmelin. 

La  petite  trigle.  Bonaterre ,  planches  de  l'Encycî. 
méthodique.  »« 

Trigla  digitis  tribus,    dorso    bicarinato , 

tri gla  minuta.  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  172? 
»p.  to. —  Artedi  ,  Gen.  pisc.  gen.  52,  n°  i5  ,  additam. 

(2)  5  rayons  aiguillonnés  à  la  première  nageoirs 

du  dos. 
24.  rayons  à  la  seconde. 
8  à  chacune  des  pectorale». 


DES    TRIGLE  S.         43 

auprès  cle  l'occiput  ;  et  une  épine  assez; 
grande  garnit  la  partie  postérieure  de  chaque 
opercule  »  «  :  La  queue  est  arrondie  ;  les  na- 
geoires du  ventre  et  les  pectorales  se  ter- 
minent en  pointe  aiguë. 

Cette  espèce  vit,  selon  Linnceus  (1),  dans 
les  mers  de  l'Inde. 

6  rayons  à  chacune  des  thoracines. 
14  à  celle  de  l'anus. 

10  à  celle  de  la  queue. 

(i)  Mantis.  plant,  alter.  p.  528. 


44  HISTOIRE 

LA     CAVILLONNE     (i). 

DOUZIÈME      ESPÈCE. 

»  «  RoNDELETa  décrit  cette  trigle,  dont 
il  a  aussi  publié  une  figure  gravée.  N'ayant 
que  deux  rayons  articulés  et  isolés  à  chaque 
fcageoire  pectorale ,  non  seulement  elle  est 
séparée  des  espèces  que  nous  venons  de 
décrire,  mais  elle  appartient  même  à  un 
sous-genre  particulier  »  ce. 

On  Ta  appelée  cavillone  en  Languedoc , 
à  cause,  dit  Rondelet,  de  sa  ressemblance 
avec  une  cheville  que  l'on  y  appelle  caville. 
Ce  poisson  est  en  effet  court,  arrondi,  gros 
vers  la  tête  et  se  terminant  en  pointe.  Il 
ne  passe  guère  la  longueur  du  doigt.  Ses 
écailles  sont  petites ,  placées  obliquement , 
dentelées  sur  leurs  bords,  et  très -rudes, 
d'où  le  naturaliste  que  nous  venons  de 
citer  a  donné  à  cette  trigle  la  dénomination 

(i)   ))«  La  trigle  cavillone.  Trigla  cavillone. 
Autre  espèce  de  surmulet,  dite  cavillone.  Rondelet, 
première  partie  ,  liv.  10  ,  cliap.  5. 
Mullus  asperus.  Id.  ibid.  »«. 


DES    TRIGLES.  45 

latine  de    mullus    asperus  >  c'est  -  à  -  dire , 
surmulet  couvert  d'aspérités. 

»  «  La  ligne  latérale  est  très -droite  et 
très-voisine  du  dos.  Ou  voit  un  piquant  au 
dessus  de  chaque  œil,  et  six  aiguillons  très- 
grands  et  un  peu  aplatis  à  la  partie  posté- 
rieure de  cette  sorte  de  casque  ou  d'enve- 
loppe lamelleuse  et  ciselée,  qui  défend  la 
tête. 

La  cavillone  est  d'un  très -beau  rouge,' 
lequel  fait  ressortir  la  couieur  de  ses  ailes, 
qui  sont  blanches  par  dessus,  et  d'un  verd 
noirâtre  par  dessous  (1).  Ses  dimensions  sont 
ordinairement  aussi  petites  que  celles  de  la 
menue.  Son  foie  est  très  -  long  ;  mais  son 
estomac  est  peu  étendu,  et  son  pylore  garni 
d'un  petit  nombre  d'appendices  ou  cœcums. 
La  chair  de  cette  trigle  est  dure,  et  peu 
agréable  au  goût.  »  «  C'est  un  poisson  de  la 
mer  Méditerranée. 

(i)  7  rayons  aiguillonnés  à  la  première  nageoire 
du  dos,   qui  est  triangulaire. 


46  HISTOIRE 


QUATRE-VINGT-DIX-SEPTIÈME  G. 
LES    PERISTEDION  S. 

JL/es  rayons  articulés  et  non  réunis  par 
une  membrane  ?  auprès  des  nageoires 
pectorales;  une  seule  nageoire  dorsale; 
point  d'aiguillon  dentelé  sur  le  dos;  une 
ou  plusieurs  plaques  osseuses  au  dessous 
du  corps. 

PREMIÈRE       ESPÈCE. 

Le  péristédion  MA&ARMÀt;  peristedion 
malarmat.  —  Tout  le  corps  cuirassé. 

SECONDE     ESPÈCE. 

Le  péristédion  chabrontère;  peris- 
tedion chabrontera.  —  Deux  plaques  osseuses 
garnissant  le  dessous  du  corps. 


DES    PERISTEDIONS.     47 


LE    MALARMAT     (1).' 

Voyez  la  planche  XLIII ,  fig.  3. 
PREMIÈRE        ESPÈCE. 

»  «  JLjes  plaques  osseuses  qui  garnissent 
le  dessous  du  corps  des  péristédions ,  et  y 
forment  une  sorte  de  plastron ,  séparent  ces 

,  .... 

(i)  »«  Le  péristédion  malarmat.  En  Italie,  pèses 
caponc  ,  pesée  furca  ,forchato  ,  pesce  forcha.  Datis  la 
Iiigurie ,  scalafeno.  En  Allemagne ,  gabel-fisch  ,  pan- 
zerhalm.  En  Hollande,  roode  duyvel  visch.  En  Angle- 
terre ,  rochet.  Dans  les  Indes  orientales  ,  ikan  seytan 
mera  et  ikan  paring.  En  grec  ,  olosteon. 

Trigla  cataphracta.  Lin.  édit.  de  Graelin.  —  Blocli , 

pi.    CCCXL1X. 

Trigle  malarmat.  Danbenton  ,  Encyclop.  méthod. 
—  Bonat.  planches  de  l'Encyclop.  méthod.  —  Mus. 
Adolpb.  Fr.  2  ,  p- 92.* 

Trigla....  corpore  octogono.  Arted.  gen.  46,  syn.  j5. 

Lyr a  altéra  Ronde letii.  Aldrovand.  lib.  2  ,  cap.  7, 
p.  147.  —  Willughby,  p.  285.  —  Ray,  p.  89. 

Lyra.  Salvian.  fol.  192  ,  b  ,  ad  iconem  ,  et  193. 

Malarmat.  R.ondelet ,  première  partie,  liv.  10, 
chap.  9.  —  Gesner,  p.  5 1 7,  6 1  o  5  et  (  germ.  )  fol.  20 ,  b . 
Gronov.  Mus.  1 ,  n°  98. 

Malarmat*  Duhamel,  Traité  des  pêches,  part.  2  , 


48  HISTOIRE 

poissons  des  trigîes  proprement  dites,  et 
nous  ont  suggéré  le  nom  générique  que 
nous  leur  donnons  (  1  ).  Cette  cuirasse  est 
très  -  étendue  sur  la  partie  inférieure  du 
malarmat;  elle  la  couvre  en  entier;  elle  se 
réunit  avec  celle  qui  défend  la  partie  su- 
périeure; ou,  pour  mieux  dire,  la  totalité 
du  corps  et  de  la  queue  de  cet  osseux  est 
renfermée  dans  une  sorte  de  gaine  com- 
posée de  huit  rangs  de  lames,  qui  la  font 
paroître  octogone.  Chacune  de  ces  lames 
est  plus  large  que  longue ,  et  irrégulière- 
ment hexagone  ;  dans  son  milieu  elle  est 
relevée  par  un  piquant  recourbé  vers  l'ar- 
rière. Ces  plaques  ou  lames  dures  sont  d'au- 
tant moins  grandes  qu'elles  sont  placées  plus 
près  de  la  queue,  et  Ton  compte  quelque- 
fois plus  de  quarante  pièces  à  chacune  des 


sect.  5,  cliap.  5,  p.  i 15,  pi.  ix  ,  fig.  i  et  2.  —  Valmont 
de  Bomare  ,  Dictionnaire  d'histoire  naturelle.  »<c 

Trigla  digitis  geminis  ,  rostro  furcato  elongato  , 
corpore  loricato.  . .  trigla  cataphracta.  Lin.  Syst.  nat. 
edit.  Gmel.  gen.  172,  sp.  1. 

Trigla     digitis  geminis  ,  rostro  furcato   elongato  , 

corpore  loricato   angulato trigla  cataphracta, 

Brunnich ,  Içhthyol.  massil.  p.  72  ,  n°  89. 

(1)  PerUtethion ,  en  grec ,  signifie  pectoral ,  plastron. 

rangées 


DES  PERISTEDIONS.  49 
rangées  longitudinales  de  ces  lames  aiguil- 
lonnées. 

La  tête  est  renfermée ,  comme  celle  de 
presque  toutes  les  trigles,  dans  une  enve- 
loppe à  quatre  faces,  dure,  un  peu  osseuse, 
relevée  par  des  arêtes  longitudinales  ,  et 
parsemée  de  piquans  dans  sa  partie  supé- 
rieure. Le  museau  se  termine  en  deux  os 
longs  et  plats  ,  dont  l'ensemble  ressemble 
assez  à  celui  d'une  fourche. 

Les  mâchoires  sont  dépourvues  de  dents 
proprement  dites  ;  le  palais  et  la  langue  sont 
lisses.  On  voit  à  la  mâchoire  inférieure  plu- 
sieurs barbillons  très-courts,  et  deux  autres 
barbillons  longs  et  ramifiés. 

Chaque  opercule  est  composé  d'une  seule 
lame  et  terminé  en  pointe.  L'anus  est  plus 
près  du  museau  que  de  la  nageoire  cau- 
dale, qui  est  en  croissant,-  et  on  ne  compte 
auprès  de  chaque  nageoire  pectorale  que 
deux  rayons  articulés  et  libres,*  ce  qui  donne 
au  malarmat  un  rapport  de  plus  avec  la 
triglq  cavillone  (1). 

(1)  7  rayons  à  la  membrane  branchiale. 

7  rayons  à  la  première  partie  de  la  nageoire 
du  dos,  dont  la  membrane  est  plus  basse  que 
ces  mêmes  rayons. 

Poiss.  Tome  IX,  D 


5o  H  I  S  T  O  I  RE 

Presque  tout  l'animal  est  d'un  rouge  pâle, 
comme  plusieurs  trigles;  les  thoracines  sont 
grises  et  les  pectorales  noirâtres.» ce 

A  l'intérieur,  ce  poisson  a  un  petit  esto- 
mac, le  pylore  entouré  de  six  appendices, 
le  foie  grand  et  blanchâtre,  la  raie  petite 
et  rouge,  la  vésicule  d'air  fort  ample. 

Le  malarmat  habite  toute  l'étendue  de  la 
Méditerranée:  il  est  fort  abondant  sur  les 
côtes  de  France ,  d'Espagne  et  de  l'Etat 
romain,  plus  rare  près  de  celles  de  Gènes. 
On  le  trouve  aussi  aux  Indes  orientales  et 
aux  îles  Moluques.  Il  se  nourrit  de  vers 
marins ,  de  mollusques  et  de  plantes  ma- 
rines ,  qu'il  recherche  au  fond  de  la  mer 
où  il  se  tient  communément.  Il  nage  avec 
tant  de  rapidité  que  souvent  il  brise  ses 
appendices  et  sa  cuirasse  contre  les  rochers. 
De  là  lui  est  venu  vraisemblablement  le 
nom  de  malarmat  (  mal  armé). 

On  le  pèche  pendant  toute  l'année;  mais 
principalement ,  en  beaucoup  d'endroits ,  au 


26  rayons  à  la  seconde  partie  de  cette  même 

nageoire. 
12  rayons  à  chaque  pectorale. 
20  à  celle  de  l'anus. 

i5  à.  celle  de  la  queue» 


DES  PERISTEDIONS.  5i 
tems  de  carême.  Ce  poisson  a  peu  de  chair 
et  fournit  peu  à  manger  lorsqu'il  est  petit; 
il  se  dessèche  même  si  aisément  qu'il  devient 
fort  léger,  et  que,  pendu  au  plancher, il  peut 
tenir  lieu  de  girouette  et  indiquer  par  la 
direction  de  sa  queue  l'endroit  d'où  soufle 
le  vent.  On  ne  fait  cas  de  cette  espèce  de 
trigle  que  quand  elle  a  acquis  de  la  gros- 
seur ;  et  quoique  sa  chair  ne  soit  point  suc- 
culente, Fart  des  cuisiniers  parvient  à  la 
faire  figurer  sur  nos  tables  comme  un  bon 
mets.  Après  avoir  trempé  le  poisson  dans 
l'eau  bouillante  pour  le  dépouiller  de  ses 
mailles  ,  ils  l'apprêtent  avec  différentes 
sauces,  ou  bien  ils  lui  ouvrent  le  ventre,  le 
vuident,  le  remplissent  d'une  farce  et  le  font 
rôtir.  Il  est  à  remarquer  que ,  dès  que  le 
malarmat  a  perdu  la  vie,  sa  couleur  rouge 
s'altère  et  s'efface. 

Féche  du  malarmat. 

Sur  une  grande  étendue  des  côtes  de  la 
Méditerranée ,  l'on  fait  la  pèche  au  malarmat 
avec  un  filet  que  Ton  nommoit  autrefois 
tartane,  parce  que  Ton  y  employoit  les  petits 
bàtimens  de  ce  nom.  Les  pêcheurs  proven- 

D  2 


52  HISTOIRE 

eaux  l'appellent  à  présent  trabacou  ou  ira- 
buqué.  C'est  une  espèce  de  drège  (1)  qui  a 
une  manche  ou  poche  assez  étendue,  dans 
laquelle  le  poisson  s'engage.  Ce  filet  a  beau- 
coup d'ampleur;  on  l'établit  sur  l'eau  à 
vingt,  trente  ou  trente-cinq  brasses,  et  on 
le  traîne  par  le  moyen  de  tari  ânes  ou  de 
tout  autre  bâtiment  à  la  voile.  (Voyez  la 
pi.  XLIV,  fig.  i.  Il  faut  éviter  soigneu- 
sement les  fonds  de  roche  qui  endomma- 
geroient  les  filets. 

(i)  Voyez  la  description  et  la  figure  de  la  drège  f 
dans  le  vol.  VII,  p.  73  ;  de  cette  Histoire  des  poissons» 


y.Q.f\K 


De  Jeiw   Je/ 


Ve  TarJieu 


l.TRAEACOli    an    MAIS 
2  .XE  ÎIOUGET. 


DES    PERISTEDIONS.     55 

LE      PÉRISTÉDION 
CHABRONTÈRE     (i). 

SECONDE        ESPÈCE. 

La  cliabrontère,  qui  se  trouve  clans  la 
Méditerranée  ,  a  le  museau  fourchu  ;  le 
corps  arrondi  et  marqué  de  quatre  sillons; 
plusieurs  aiguillons  droits  ou  recourbés  au 
dessus  du  museau;  six  petits  piquans  disposés 
en  triangle,  trois  au  desssus  et  trois  autres 
au  dessous  de  la  queue  (2)  ;  la  partie  infé- 
rieure du  corps  couverte  de  deux  plaques 
osseuses;  toutes  les  nageoires,  excepté  celle 
de  la  queue  ,  très  -  longues  et  d'un  rouge 
éclatant  (5). 

(1)  ))«   Peristedion  cJiabrontera.   Osbeck  ,   Fragiro. 
ichthyol.  Hispan. 

Trigle  cliabrontère.  Bonaterre  ,  planches  de  l'Enc. 
méthodique.  »« 

(2)  »«  A  la  membrane  des  branchies.        7  rayons» 
A  la  nageoire  du  dos 26 

A  chacune  des  thoracines.    ...        6 
A  celle  de  l'anus 20  »« 

(5)  Osbeck,  loco  suprà  citato, 

d  s 


54  HISTOIRE 

QUATRE-VINGT-DIX-HUITIÈME  G. 

LES      ISTIOPHORES. 

»«  L  oint  de  rayons  articulés  et  libres  auprès 
des  nageoires  pectorales  ni  de  plaques  os- 
seuses au  dessous  du  corps;  la  première 
nageoire  du  dos  arrondie,  très-longue  et 
d'une  hauteur  supérieure  à  celle  du  corps; 
deux  rayons  à  chaque  thoracine. 

ESPÈCE. 

L'istiôphore  pqrte-geaive;  istiophorus 
gladifer.  —  La  mâchoire  supérieure  pro- 
longée en  forme  de  lame  d'épée;  deux 
nageoires  de  l'anus.  »  « 


DES    ISTIOPHORES.       55 


LE     VOILIER     (1) 


»  «  M.  arcgrave,  Pison ,  "Willugliby , 
Ray,  Jonston  ,  Ruysch  ,  mon  savant  con- 
frère Bioussonnet  et  feu  le  célèbre  Rloch 
ont  parlé  de  ce  poisson  très -remarquable 
par  sa  forme,  sa  grandeur  et  ses  habitudes. 
En  effet  ?  sa  tête  ressemble  beaucoup  à  celle 
des  xiphias;  il  parvient,  comme  ces  der- 
niers ,  à  une  longueur  de  plus  de  trois  mèi  res 
(neuf  pieds)  :  comme  ces  derniers  encore, 
il  jouit  d'une  grande  force,  d'une  grande 
agilité  ,  d'une  grande  audace;  il  attaque 
avec  courage  ,  et  souvent  avec  avantage , 
des  ennemis  très -dangereux 

(1)  »  ce  Iitiophore  porte-glaive  ;  istiophorus  gladifer. 
Par  plusieurs  auteurs  ou  voyageurs  français,  voilier, 
brochet  volant,  bécasse  de  mer.  Par  les  allemands, 
schwerdt-mahrebe.  Par  les  anglais  ,  ola  et  sivord-fish. 
Par  les  hollandais  des  Indes  orieutales,  zeyl-visch , 
layer ,  zee-snippe.  Aux  Indes  orientales,  ihan  tsjabe- 
lang  jang  ierbang. 

/    >iéiet*3  scomàer  gladius.  Blocb  ,  pi.  cccxlv.  »cc 
Le  voilier.  Au  Brésil,  guebucu ,  par  les  indigènes; 
et  bicuda  par  les  portugais, 

D  4 


m  HISTOIRE 

La  mâchoire  supérieure  de  l'istiophore 
que  nous  décrivons  est  trois  fois  plus  avan- 
cée que  l'inférieure  :  très  -  étroite  ,  très- 
longue,  convexe  par  dessus  et  pointue,  elle 
ressemble  à  une  épée  ,  et  a  indiqué  le  nom 
spécifique  de  l'animal.  Elle  est  garnie,  ainsi 
que  le  palais  et  la  mâchoire  inférieure ,  de 
dents  très-petites  dont  on  ne  trouve  aucun 
vestige  sur  la  langue.  La  tête  est  menue  ; 
chaque  opercule  composé  de  deux  lames; 
le  corps  aîongéj  épais  et  garni,  ainsi  que  la 
queue ,  d'écaillés  difficiles  à  voir  au  dessous 
de  la  membrane  qui  les  couvre;  la  ligne 
latérale  courbe  et  terminée  par  une  saillie 
longue  et  dure;  le  dos  noir;  chaque  côté 
bleu;  le  dessous  du  corps  et  de  la  queue 
argentin;  la  couleur  des  pectorales  et  de 
l'anale  noire,  et  celle  de  la  première  na- 
geoire dorsale  d'un  bleu  céleste  parsemé  de 
taches  petites  et  d'un  rouge  brun(i). 

(i)  A  la  membrane  branchiale  .    .  7  rayons. 

A  la  première  nageoire  dorsale.  .  4  5 

A  la  seconde 7 

A  chaque  pectorale i5 

A  chaque  thoracine.    .....  2 

A  la   première  de  Fa  nus.    ...  r> 

A  la  seconde  de  l'anus.    ....  5 

A  celle  de  la  queue*  .    »   .    .    .    .  2a 


DES    ISTIOPHORES.      57 

Les  peclorales  sont  pointues;  la  caudale 
est  fourchue;  chaque  nageoire  ihoracine  ne 
présente  que  deux  rayons  longs,  larges  et 
un  peu  courbés  :  on  compte  deux  nageoires 
de  Fanus;  elles  sont  toutes  les  deux  trian- 
gulaires ,  et  à  peu  près  de  la  même  surface 
que  la  seconde  dorsale ,  au  dessous  de  la- 
quelle la  seconde  nageoire  de  l'anus  se  trouve 
placée. 

Quant  à  la  première  dorsale ,  sa  forme  et 
ses  dimensions  sont  très-dignes  d'attention. 
Elle  s'étend  depuis  la  nuque  jusqu'à  une 
petite  distance  de  l'extrémité  de  la  queue  : 
elle  est  donc  très-longue.  Elle  est  aussi  très- 
haute,  sa  hauteur  surpassant  la  moitié  de 
sa  longueur.  Son  contour  est  arrondi  ,  et 
elle  s'élève  comme  un  disque,  ou  plutôt 
comme  un  voile,  quia  fait  nommer  l'animal 
voilier ,  et  d'après  laquelle  nous  lui  avons 
donné  le  nom  générique  de porte-poile  {isthio- 
p  ho  rus  ,  istiophore  (1)  ).  ))  « 

Les  parties  intérieures  de  ce  poisson  ne 
diffèrent  point ,  suivant  la  remarque  de 
Pison,  de  celles  du  xiphias  et  du  thon  (12). 

(1)  Istion  ,  en  grec,  signifie  voila  de  navire. 

(2)  Ilist.  nat.  et  me  die.  Indiœ  utriusque ,  lib.  5; 

pas-  57. 


58  HISTOIRE 

))  «  Le  porte-glaive  nage  souvent  à  la  surface 
de  Feau ,  au  dessus  de  laquelle  sa  nageoire 
dorsale  paroît  d'assez  loin,  et  présente  une 
surface  de  quinze  ou  seize  décimètres  (trois 
pieds  et  demi  environ  )  de  long  sur  huit  ou 
neuf  (près  de  deux  pieds)  de  haut.  Il  habile 
les  mers  chaudes  des  Indes  orientales  aussi 
bien  que  des  occidentales.  Le  célèbre  che- 
valier Banks  l'a  vu  à  Madagascar  et  à  l'Isle 
de  France.  Il  a  pris  à  Surate  un  individu 
de  cette  espèce,  qui  avoit  plus  de  trois  mètres 
(neuf  pieds)  de  longueur,  dont  le  plus  grand 
diamètre  du  corps  étoit  d'un  quart  de  mètre 
(  neuf  pouces ),  et  qui  pesoit  dix  1113  ria- 
grammes  (  deux  cents  livres  environ.) 

Dans  sa  natation  rapide,  Fisiiophore  porte- 
glaive  s'avance  sans  crainte,  se  jette  sur  de 
très -gros  poissons,  ne  recule  pas  devant 
l'homme  ,  et  se  précipite  contre  les  vais- 
seaux ,  dans  le  bordage  desquels  il  laisse 
quelquefois  des  tronçons  de  son  arme  brisée 
par  la  violence  du  choc.  Il  lutte  avec  faci- 
lité contre  les  ondes  agitées,  ne  se  cache  pas 
à  l'approche  des  orages  ,  paroît  même  re- 
chercher les  tempêtes  ,  pour  saisir  plus 
promptement  une  proie  troublée  ,  fatiguée 
et,  pour  ainsi  dire,  à  demi-vaincue  par  le 
bouleversement  des  flots;  et  voilà  pourquoi 


DES    ÏSTIOPHORES.       59 

son  apparition  sur  l'Océan  a  été  regardée 
par  des  navigateurs  comme  le  présage  d'un 
ouragan. 

11  avale  tout  entiers  des  poissons  longs  de 
trois  ou  quatre  décimètres  (douze  à  quinze 
pouces).  »(( 

Il  a  beaucoup  de  chair  ,  qui  est  sans  arêtes 
et  assez  bonne  ,  pourvu  qu'il  soit  encore 
jeune  ;  e\\e  n'est  point  alors  trop  imprégnée 
de  graisse,  ni  visqueuse,  comme  dans  le 
poisson  qui  a  acquis  de  la  grosseur  avec  l'âge 
et  que  l'on  abandonne ,  dit  Pison ,  aux  ma- 
telots et  aux  porte-faix. 


6o  HISTOIRE 

QUATRE-VINGT-DIX-NEUVIÈME  G. 

LES     GYMNETRES. 

y>  a  JtoiNT  de  nageoire  de  l'anus,*  une 
seule  nageoire  dorsale;  les  rayons  des  na- 
geoires thoracines  très-alongés. 

ESPÈCE. 

Le  gymnètre  hawken;  gymnetrm 
Jiawhenii.  —  Deux  rayons  à  chaque  nageoire 
thoracine.  »  ce 


DES    GYMNETRES.        6v 


LES     GYMNETRES. 


))  a  JLjes  poissons  renfermés  dans  ce  genre 
n'ayant  pas  de  nageoire  de  l'anus ,  nous 
aurions  inscrit  les  gymnètres  à  la  tête  des 
lhoracins.de  Ja  cinquième  division,  si  l'es- 
pérance de  recueillir  de  nouveaux  rensei- 
gnemens  au  sujet  de  ces  animaux  ne  m"a- 
voit  fait  différer  jusqu'à  ce  moment  l'im- 
pression de  cet  article. 

Les  gymnètres  ont  beaucoup  de  rapports 
avec  les  régalées;  mais  indépendamment  de 
plusieurs  différences  qu'il  est  aisé  d'aperce- 
voir, et  sans  considérer,  par  exemple,  que 
les  régalées  ont  deux  nageoires  dorsales,  et 
que  les  gymnètres  n'en  ont  qu'une ,  ces 
derniers  appartiennent  à  l'ordre  des  thora- 
cius,  et  les  régalées  à  celui  dos  apodes.  »  « 


6a  HISTOIRE 

LE    GYMNÈTRE    HAWKEN    (i). 

»  «  Aje  hawken  a  été  ainsi  nommé  par 
reconnoissance  pour  l'ami  des  sciences  na- 
turelles (M.  Hawken)  qui  a  envoyé  dans 
3e  tems  un  individu  de  cette  espèce  à 
Bloch  de  Berlin  »  «. 

Voici  la  description  qu'en  donne  ce  célèbre 
ichthyologiste  :  le  hawken  se  distingue  par  sa 
nageoire  du  ventre  qui  a  deux  rayons;  cha- 
cun de  ces  rayons  se  partage  vers  le  bout 
en  plusieurs  rameaux  enfermés  dans  une 
large  membrane.  La  nageoire  de  la  queue 
est  en  forme  de  croissant  et  le  corps  en 
forme  de  glaive.  Les  ouvertures  branchiales 
sont  larges,  les  rayons  mous.  On  voit  par 
la  figure  coloriée  que  les  nageoires  sont  cou- 
leur de  sang;  le  corps  et  la  queue  d'un  gris 
bleu  avec  des  taches  et  de  petites  bandes 
brunes  disposées  assez  régulièrement.  - 

L'individu  envoyé  par  M.  Hawken  h 
M.  Bloch  avoit  été  pris  dans  la  mer  des 
Indes ,  aux  environs  de  Goa ,  le  20  juillet  1788. 
Il  avoit  trois  pieds  et  demi  de  longueur ,  sur 
dix  pouces  de  largeur  ;  il  pesoit  dix  livres. 

(1)  ))«  Gymnetrus  Hawkenii.  Bloch ,  pi.  ccccxxm.  »« 
Le  gymnètre  hawken.  En  anglais ,  hawkens-jish.  Eh 
allemand ,  gymnetere  hawken. 


DES    6YMNETRES.         63 


CENTIÈME     GENRE. 

LES     M  U  L  L  E  S. 

»«  JLje  corps  couvert  cle  grandes  écailles  qui 
se  détachent  aisément  ;  deux  nageoires 
dorsales;  plus  d'un  barbillon  à  la  mâchoire 
inférieure. 

PREMIÈRE       ESPÈCE. 

Le   mul.ee   rouget;   mullus   ruber. 

—  Le  corps  et  la  queue  rouges  ,  même 
lorsqu'ils  sont  dénués  d'écaillés;  point  de 
raies  longitudinales  ;  les  deux  mâchoires 
également  avancées. 

SECONDE       ESPÈCE. 

Le  mulle  surmulet;  mullus  surmuletus. 

—  Le  corps  et  la  queue  rouges  ;  des  raies 
longitudinales  jaunes;  la  mâchoire  supé- 
rieure un  peu  plus  avancée  que  l'infé- 
rieure. 

TROISIÈME       ESPÈCE. 

Le  mulle  japonais  ;  mullus  japonicus, 
« —  Le  corps  et  la  queue  jaunes;  point  de 
raies  longitudinales. 

QUATRIÈME       ESPECE. 

Ls   mulle  auriflamme;   mullus  auri- 


64  HISTOIRE 

fl  anima.  —  Le  dos  comme  bronzé  ;  une 
raie  longitudinale  large  et  rousse,  de  chaque 
côté  de  l'animal;  une  tache  noire  vers  l'ex- 
trémité de  la  ligne  latérale;  la  nageoire  de 
la  queue  jaune  et  sans  tache;  les  barbillons 
blancs;  des  dents  petites  et  nombreuses. 

CINQUIÈME       ESPÈCE. 

Le    mulle    rayé;    mullus    vittatus: 

—  Blanchâtre;  cinq  raies  longitudinales  de 
chaque  côté,  deux  brunes  et  trois  jaunes; 
la  nageoire  de  la  queue  rayée  oblique- 
ment de  brun;  les  barbillons  de  la  lon- 
gueur des  opercules;  les  écailles  légèrement 
dentées. 

SIXIÈME      ESPÈCE. 

Le  mulle  tacheté;  mullus  maculatus. 

—  La  tête ,  le  corps ,  la  queue  et  les  na- 
geoires rouges;  trois  taches  grandes,  presque 
rondes,  et  noires,  de  chaque  côté  du  corps; 
huit  raj^ons  à  la  première  nageoire  du  dos; 
dix  à  celle  de  l'anus. 

SEPTIÈME       ESPÈCE. 

Le  mulle  deux-bandes;  mullus  bifas- 
ciatus.  —  Une  bande  très- foncée,  trans- 
versale ,  et  terminée  en  pointe ,  à  l'origine 
de  la  première  nageoire  du  dos;  une  bande 
presque  semblable  vers  l'origine  de  la  queue; 

la 


DES    M  U  L  L  E  S.  65 

la  nageoire  caudale  divisée  en  deux  iobes 
très-distincts;  la  tèle  couverte  d  écailles  sem- 
blables à  celles  du  dos  ;  les  barbillons  épais 
à  leur  base ,  et  déliés  à  leur  extrémité. 

HUITIÈME       ESPÈCE. 

Le  mulle  cyclostome;  mullus  cyclos- 
t ornas,  —  Point  de  raies,  de  bandes,  ni  de 
taches;  l'extrémité  des  barbillons  atteignant 
à  l'origine  des  thoracines  ;  l'ouverture  de  la 
bouche  représentant  une  très -grande  por- 
tion de  cercle;  la  ligne  latérale  parallèle 
au  dos;  huit  rayons  à  la  première  dorsale. 

NEUVIÈME       ESPÈCE. 

Le  mulle  tPlOIs-bandes  ;  mullus  trifas- 
ciatus.  — Trois  bandes  transversales,  larges , 
très-foncées,  et  finissant  en  pointe;  la  tête 
couverte  d'écaillés  semblables  à  celles  du 
dos;  l'extrémité  des  barbillons  atteignant  à 
l'extrémité  des  nageoires  thoracines. 

dixième     espèce. 

Le  mulle  macronème  ;  mullus  macro* 
nema.  — -  Une  raie  longitudinale  de  chaque 
côté  du  corps  ;  une  tache  noire  vers  l'ex- 
trémité de  la  ligne  latérale;  sept  rayons  à 
la  première  dorsale  ;  l'extrémité  des  bar- 
billons atteignant  à  l'extrémité  des  nageoires 
thoracines. 

Poiss.  Tome  IX.  E 


66  HISTOIRE 

ONZIÈME       ESPÈCE. 

Le  mulle  bareertn;  mullus  barberinus. 
—  Une  raie  longitudinale  de  chaque  côlé 
du  corps  ;  une  tache  noire  vers  l'extrémité 
de  la  ligne  latérale,-  huit  rayons  à  la  pre- 
mière dorsale;  l'extrémité  des  barbillons 
n'atteignant  que  jusqu'à  la  seconde  pièce  des 
opercules;  cette  seconde  pièce  garnie  d'un 
piquant  recourbé. 

DOUZIÈME      ESPÈCE. 

Le  mulle  rougeatre  ;  mullus  ruhes- 
cens.  —  Le  corps  et  la  queue  rougeâtres  ; 
une  tache  noire  vers  l'extrémité  de  la  ligne 
latérale;  la  seconde  dorsale  parsemée,  ainsi 
que  la  nageoire  de  l'anus  et  celle  de  la 
queue ,  de  taches  brunes  et  faites  en  forme 
de  lentilles. 

treizième     espèce. 

Le  mulle  rougeor  ;  mullus  chrysery- 
dros.  —  Le  corps  et  la  queue  rouges;  une 
grande  tache  dorée  entre  les  nageoires  dor- 
sales et  celle  de  la  queue  ;  des  rayons  dorés 
aboutissant  à  l'oeil  comme  à  un  centre;  les 
opercules  dénués  de  piquans,  et  non  d'é- 
cailles  semblables  à  celles  du  dos;  les  bar- 
billons atteignant  jusqu'à  la  base  des  tho- 


D  E  S    M  U  L  L  E  S.  67 

racines ,  et  se  recourbant  ensuite  ;    quatre 
rayons  à  la  membrane  des  branchies. 

QUATORZIÈME      ESPECE. 

Le  mulle  cordon-jaune;  mullas  jlavo- 
îineatas.  —  Le  dos  bleuâtre  ;  une  raie  la- 
térale et  longitudinale,  dorée;  la  nageoire 
de  la  queue  et  le  sommet  de  celles  du  dos, 
jaunâtres  ;  trois  pièces  à  chaque  opercule  ; 
un  petit  piquant  à  la  seconde  pièce  oper- 
culaire  ;  les  opercules  dénués  d'écaillés  sem- 
blables à  celles  du  dos;  quatre  rayons  à  la 
membrane  des  branchies;  les  barbillons  re- 
courbés ,  et  n'atteignant  pas  tout  à  fait 
jusqu'à  îa  base  des  nageoires  thoracines.  »« 


E2 


68  HISTOIRE 

LE      ROUGET     (1). 

Voyez  la  planche  XLIV  ,  fig.   2. 
PREMIERE        ESPÈCE. 

»  ((  Avec  quelle  magnificence  la  Nature 
n'a  - 1  -  elle  pas  décoré  ce  poisson  !  Quels 
souvenirs  ne  réveille  pas  ce  mulle  dont  le 

(1)  »k  Le  mulle  rouget.  Mullus  ruber.  Dans  plu- 
sieurs contrées  de  France  ,  barbet ,  petit  surmulet.  En 
Angleterre,  red  surmulet,  smaller  red-  beard.  En 
Allemagne  ,  der  hleine  roth-bart ,  die  rothe  see  barbe. 
Par  les  tamules,  nagarey.  Par  les  turcs,  tekyr.  En 
Italie,  triglia.  Sur  les  rivages  de  la  Liguiie,  triglia 
verace.  A  Venise  ,  barboni.  En  Portugal  ,  barbarin. 

Mullus  barbatus.  Lin.  édit.  de  Gmelin.  —  Mus. 
Àdolpli.  Frid.  2,  p.  91  .*  —  Bloch  ,  pi.  cccxlvih  ,  fig.  2» 

Mulet  rouget.  Daubenton  et  Haiiy  ,  Encycl.  mélh. 
—  Bonat.  pi.  de  l'Encyclop.  méihod, 

Trigla  capite  glabro  ,  cirris  geminis  in  maxilla  infe- 
riore  Artedi  ,  gen.  /j.3  ,  syn.  j'â. 

E  trigla.  Arist.  lib.  2,  cap.  17;  îib.  4,  cap.  11  ; 
îib.  5  ,  cap.  9  y  lib.  6,  cap.  17  ',  lib.  8  ,  cap.  2  ,  i5;  et 
lib.  9  •  cap.  2  ,  57. 

Trigle.  iElian.  lib.  2,  cap.  41,  p.  118;  lib.  q? 
cap.  5i,  65  ,  p.  557;  et  lib.  10,  cap.  2.  —  Athées,  lib.  7, 
p.  524  ,  325.  —  Oppian.  lib.  1  .  p.  5,  G.  —  Plin.  lib.  9, 


DES    M  U  L  L  E  S.  69 

nom  se  trouve  dans  les  écrits  de  tant  d'au- 
teurs célèbres  de  la  Grèce  et  de  Rome!  De 
quelles  reflexions,  de  quels  mouvemens,  de 
quelles  images  son  histoire  n'a- t- elle  pas 
enrichi  la  morale,  l'éloquence  et  la  poésie! 
C'est  à  sa  brillante  panne  qu'il  a  du  sa  cé- 
lébrité. Et  en  effet ,  non  seulement  un 
rouge  éclatant  le  colore  en  se  mêlant  a  des 
teintes  argentines  sur  ses  côtés  et  sur  son 
ventre  ,  non  seulement  ses  nageoires  res- 
plendissent des  divers  reflets  de  l'or,  mais 
encore  le  rouge  dont  il  est  peint,  apparte- 

cap.  17,  18,  5i  ;  et  lib.  32,  cap.  10  ,  1 1.  —  Wotton , 
lib.  8,  cap.  169,  fol.  i5i,  b.  —  P.Jov.  cap.  18,  p.  85. 

Mullus  minor.  Salvian.  —  Schonev.  p.  47- —  Wil- 
lughby,  p.  285. 

Malins.  Raj.  p.  90. 

Mulus  ,  vel  mullus.  Cuba  ,  lib.  3  ,  cap.  60,  fol.  84  tb. 

Mullus  barbatus.  Vairon  ,  Ruslic.  lib.  3,  cap.  17. 
—  Rondelet,  première  partie  ,  liv.  10,  cîiap.  5. 

Mullus  barbatus.  Gcsner ,  Aqnat.  p.  565. 

Mullus  Gesneri,  qui  minor  Salviani  dicitur.  Aldrov. 
lib.  2  ,  cap.  1  ,  p.  i5i.  —  Belon  ,  Pise.  p.  170. 

Red  surmulet.  Brit.  zoo!.  5  ,  p.  227  f  n°   1. 

Surmulet.  Val  mont  de  Bomare ,  Dictionnaire  d'his- 
toire naturelle.  »<c 

Le  rouget.  En  Sardaigne  ,  triglia. 

Mullus  cirris  geminis  ,   corpore  rubro mullus 

barbatus.  Lin.  Syst,  nat.  édit.  Omel.  gen.  171 ,  sp.  1» 


?o  H  ï  S  T  O  I  R  E 

liant  au  corps  proprement  dit  du  poisson  i 
et  paroissaot  au  travers  des  écailles  très-* 
transparentes  qui  revêtent  l'animal,  reçoit 
par  sa  transmission  et  le  passage  que  lui 
livre  une  substance  diaphane ,  polie  et  lui- 
sante, toute  la  vivacité  que  Fart  peut  donner 
aux  nuances  qu'il  emploie ,  par  le  moyeu 
d'un  vernis  habilement  préparé.  Voilà  pour- 
quoi le  rouget  montre  encore  la  teinte  qui 
le  distingue  lorsqu'il  est  dépouillé  de  ses 
écailles;  et  voilà  pourquoi  encore  les  ro- 
mains, du  tems  de  Varron ,  gardoient  les 
rougets  dans  leurs  viviers  comme  un  or- 
nement qui  devint  bientôt  si  recherché, 
que  Cicéron  reproche  à  ses  compatriotes 
l'orgueil  insensé  auquel  ils  se  livraient ,  lors- 
qu'ils pouvoient  montrer  de  beaux  mulles 
dans  les  eaux  de  leurs  habitations  favorites. 
La  beauté  a  donc  été  l'origine  de  la  cap- 
tivité de  ces  mulles  ;  elle  a  donc  élé  pour 
eux,  comme  pour  tant  d'autres  êtres  dignes 
d'un  intérêt  bien  plus  vif,  une  cause  de 
contrainte  ,  de  gêne  et  de  malheur.  Mais 
elle  leur  a  été  bien  plus  funeste  encore  par 
un  effet  bien  éloigné  de  ceux  qu'elle  fait 
naître  le  plus  souvent  ;  elle  les  a  condamnés 
à  toutes  les  angoisses  d'une  mort  lente  et 
douloureuse,*  elle  a  produit  dans  l'ame  do 


DES    MULLES.  71 

leurs  possesseurs  une  cruauté  d'autant  plus 
révoltante,  qu'elle  étoit  froide  et  vaine.  Sé- 
nèque  et  Pline  rapportent  que  les  romains, 
fameux  par  leurs  richesses,  et  abrutis  par 
leurs  débauches ,  mêloieiit  à  leurs  dégoû- 
tantes orgies  le  barbare  plaisir  de  faire  ex- 
pirer entre  leurs  mains  un  des  mulles  rou- 
gets, afin  de  jouir  de  la  variété  des  nuances 
pourpres,  violettes  ou  bleues,  qui  se  succé- 
doient  depuis  le  rouge  du  cinabre  jusqu'au 
blanc  le  plus  pâle,  à  mesure  que  l'animal 
passant  par  tous  les  dégrés  de  la  diminution 
de  la  vie ,  et  perdant  peu  à  peu  les  forces 
nécessaires  pour  faire  circuler  dans  les  ra- 
mifications les  plus  extérieures  de  ses  vais- 
seaux le  fluide  auquel  il  avoit  dû  ses  cou- 
leurs en  même  tems  que  son  existence  (1), 
parvenoit  enfin  au  terme  de  ses  souffrances 
longuement  prolongées  (2).  Des  mouvemens 

(1)  Voyez  le  discours  sur  la  nature  des  poissons. 

(2)  Le  luxe  effréné  et  cruel  de  l'ancienne  Rome 
commandoit  que  l'on  fit  cuire  le  rouget  à  un  feu  très- 
lent  ,  sur  les  tables  mêmes  et  sous  un  verre  ,  afin 
que  les  convives  pussent  jouir  des  belles  nuances  que 
produisoit  la  dégradation  de  sa  charmante  couleur 
rouge ,  et  se  repaître  ,  pour  ainsi  dire  ,  la  vue  des 
souffrances  du  malheureux  animal  ,  avant  de  se  ras- 
sasier de  sa  chair.         Sonkiwi. 

e  4 


rj2  II  ISTOIRE 

convulsifs  marquoient  seuls,  avec  les  dégra- 
dations  des  teintes,  l'approche  de  îa  un  des 
tournions  du  rouget.  Aucun  son,  aucun  cri 
plaintif,  aucune  sorte  d'accent  touchant 
n'annonçaient  ni  la  vivacité  des  douleurs, 
ni  la  mort  qui  alloit  les  faire  cesser.  Les 
niulîes  sont  muets  comme  les  autres  pois- 
sons; et  nous  aimons  à  croire,  pour  l'hon- 
neur de  l'espèce  humaine,  que  ces  romains', 
malgré  leur  avidité  pour  de  nouvelles  jouis- 
sances qui  échappoient  sans  cesse  à  leurs 
sens  émoussés  par  l'excès  des  plaisirs,  n'au- 
roient  pu  résister  à  la  plainte  la  plus  (bible 
de  leurs  malheureuses  victimes  :  mais  ses 
tourmens  nen  étaient  pas  moins  réels  ;  ils 
n'en  étoient  pas  moins  les  précurseurs  de 
la  mort.  Et  cependant  le  goût  de  ce  spec- 
tacle cruel  ajouta  une  telle  fureur  pour  la 
possession  des  niulîes,  au  désir  raisonnable, 
s'il  eût  été  modéré,  de  voir  ces  animaux 
animer  par  leurs  mouvemens  et  embellir 
par  leur  éclat  les  étangs  et  les  viviers,  que 
leur  prix  devint  bientôt  excessif:  on  donnoït 
quelquefois  de  ces  osseux  leur  poids  ea 
argent  (  i  ).  Le  Calliodorc,  objet  d'une  des 

(i)  Des  rougets  ont  pesé   deux  kilogrammes.   L* 
kilogramme  d'argent  vaut  à  peu  près  200  francs, 


DES    M  U  L  L  E  S.  fi 

satires  de  Juvénal ,  dépensa  4oo  sesterces 
pour  quatre  de  ces  mulles.  L'empereur 
Tibère  vendit  4000  sesterces  un  rouget  du 
poids  de  deux  kilogrammes  (cinq  livres  à  peu 
près),  dont  on  lui  avoit  fait  présent.  Un 
ancien  consul  nommé  Céière  en  paya  un  8000 
sesterces  ;  et  selon  Suétone  ,  trois  mulles 
furent  vendus  5o,ooo  sesterces.  Les  Àpicius 
épuisèrent  les  ressources  de  leur  art  pour 
parvenir  à  trouver  la  meilleure  manière 
d'assaisonner  les  mulles  rougets;  et  c'est  au 
sujet  de  ces  animaux  que  Pline  s'écrie  : 
On  s'est  plaint  de  voir  des  cuisiniers  éva- 
lués à  des  sommes  excessives;  maintenant 
c'est  au  prix  des  triomphes  qu'on  achète 
et  les  cuisiniers  et  les  poissons  qu'ils  doivent 
préparer.  Et  que  ce  luxe  absurde  ,  ces 
plaisirs  féroces,  cette  prodigalité  folle,  ces 
abus  sans  reproduction,  cette  ostentation 
sans  goût ,  ces  jouissances'sans  délicatesse , 
cette  vile  débauche,  cette  plate  recherche, 
ces  appétits  de  brute,  qui  se  sont  engendrés 
mutuellement,  qui  n'existent  presque  jamais 
l'un  sans  l'autre,  et  que  nous  rappellent  les 
traits  que  nous  venons  de  citer,  ne  nous 
étonnent  point.  De  Rome  républicaine  il 
ne  restoit  que  le  nom  ;  toute  idée  libérale 
avoit  disparu;  la  servitude  avoit  brisé  tous 


74  HISTOIRE 

les  ressorts  de  Famé  ;  les  sentimens  généreux 
s'étoient  éteints;  ]a  vertu,  qui  n'est  que  la 
force  de  Famé,  n'existoit  plus,-  le  goût,  qui 
ne  consiste  que  dans  la  perception  délicate 
de  convenances  que  la  tyrannie  abhorre, 
chaque  jour  se  dépravoit;  les  arts,  qui  ne 
prospèrent  que  par  l'élévation  de  la  pensée, 
la  pureté  du  goût,  la  chaleur  du  sentiment, 
éteignoient  leurs  flambeaux  ;  la  science  ne 
convenoit  plus  à  des  esclaves  dpnt  elle  ne 
pouvoit  éclairer  que  les  fers;  des  joies  fausses  , 
mais  bruyantes  et  qui  étourdissent,  des  plai- 
sirs grossiers  qui  enivrent,  des  jouissances 
sensuelles  qui  amènent  tout  oubli  du  passé, 
toute  considération  du  présent,  toute  crainte 
de  l'avenir,  des  représentai  ions  vaines  de 
ces  trésors  trompeurs  entassés  à  la  place  des 
vrais  biens  que  l'on  avoit  perdus ,  plusieurs 
recherches  barbares,  tristes  symptômes  de 
la  férocité  ,  dernier  ternie  d'un  courage 
abâtardi ,  dévoient  donc  convenir  à  des  ro- 
mains avilis,  à  des  citoyens  dégradés  ,  à 
des  hommes  abrutis.  Quelques  philosophes 
dignes  des  respects  de  la  postérité  s'élevoient 
encore  au  milieu  de  cette  tourbe  asservie: 
mais  plusieurs  fuient  immolés  par  le  des- 
potisme ;  et  dans  leur  lutte  trop  inégale 
contre   une   corruption    trop  générale,   ils 


D  E  S    M  U  L  L  E  S.  75 

éternisèrent  par  leurs  écrits  la  honte  de 
leurs  contemporains ,  sans  pouvoir  corriger 
leurs  vices  funestes  et  contagieux. 

Les  poissons  dont  le  nom  se  trouve  lié 
avec  J'histoire  de  ces  romains  dégénérés,  ont 
fixé  l'attention  de  plusieurs  écrivains.  Mais 
comme  ïa  plupart  de  ces  auteurs  étoient  peu 
versés  dans  les  sciences  naturelles ,  comme 
d'ailleurs  le  surmulet  a  été,  ainsi  que  le 
rouget,  l'objet  de  la  recherche  prodigue  et 
de  la  curiosité  cruelle  que  nous  venons  de 
retracer ,  et  comme  ces  deux  osseux  ont 
les  mêmes  habitudes,  et  assez  de  formes  et 
de  qualités  communes  pour  qu'on  ait  sou- 
vent appliqué  les  mêmes  dénominations  à 
l'un  et  h  l'autre,  on  est  tombé  dans  une 
telle  confusion  d'idées  au  sujet  de  ces  deux 
mulles,  que  d'illustres  naturalistes  très-ré- 
cens  les  ont  rapportés  à  la  même  espèce , 
sans  supposer  même  qu'ils  formassent  deux 
variétés  distinctes. 

En  comparant  néanmoins  cet  article  avec 
celui  qui  suit ,  il  sera  aisé  de  voir  que  le 
rouget  et  le  mulet  sont  différens  l'un  de 
l'autre. 

Le  devant  de  la  tête  du  rouget  paroi t 
comme  tronqué,  ou,  pour  mieux  dire,  le 
sommet  de  la  tète  de  cet  osseux  est  très- 


76  HISTOIRE 

élevé.  Les  deux  mâchoires,  également  avan- 
cées, sont,  de  plus,  garnies  d'une  grande 
quantité  de  petites  dents.  De  très  -  pe  lit  es- 
aspérités  hérissent  le  devant  du  palais ,  et 
quatre  os  placés  auprès  du  gosier.  Deux 
barbillons,  assez  longs  pour  atteindre  à  l'ex- 
trémité des  opercules,  pendent  au  dessous 
du  museau.  Chaque  narine  n'a  qu'une  ou- 
verture. Deux  pièces  composent  chaque 
opercule,  au  dessous  duquel  la  membrane 
branchiale  peut  être  cachée  presque  en  en- 
tier (1).  La  ligne  latérale  est  voisine  du  dos  ; 
l'anus  plus  éloigné  de  la  tète  que  de  la  na- 
geoire de  la  queue ,  qui  est  fourchue  ;  et 
tous  les  rayons  de  la  première  dorsale,  ainsi 
que  le  premier  des  pectorales,  de  l'anale  et 
des  thoracines,  sont  aiguillonnés. 

Les  écailles  qui  recouvrent  la  tète,  le 
corps  et  la  queue ,  se  détachent  facile- 
ment (a)ï  »  « 

(1)  A  la  membrane  branchiale.    .    .  5  rayons. 
A  la  première  nageoire  du  dos.    .         7 

A  la  seconde 9 

A  chacune  des  pectorales.    ...  i5 

A  chacune  des  thoracines.   ...  6 

A  celle   de  l'anus 7 

A  celle  de   la  queue 17 

(2.)  L'csiomac  est  composé  d'une  membrane  mince  ^ 


DES    MUtLES.  77 

Le  rouget  n'atteint  guère  que  huit  à  neuf 
pouces  de  longueur.  Il  se  nourrit  de  crus- 
tacés ,  de  coquillages ,  de  plantes  marines 
et  même  de  cadavres  d'animaux.  Il  se  tient 
près  des  rivages  plus  souvent  qu'en  haute 
mer ,  et  il  fraie  trois  fois  par  an.  On  le 
pèche  à  la  ligne ,  à  laquelle  on  attache  ua 
nurceau  d'écrevisse,  et  au  filet.  Sa  chair  est 
blanche ,  ferme ,  et  d'un  goût  exquis.  Ses 
parties  intérieures  se  corrompent  facilement; 
de  là  vient  qu'on  ne  peut  le  transporter  au 
loin,  et  qu'on  le  voit  rarement  dans  les 
marchés  de  Paris.  Si  on  veut  l'envoyer 
dans  des  lieux  éloignés  de  la  mer,  on  le 
fait  cuire  et  on  le  met  en  pâte. 

Ce  poisson  vit  dans  plusieurs  mers;  il 
est  commun  dans  la  Méditerranée,  près  de 
la  France ,  de  Rome,  des  îles  de  Malte  et 
de  Sardaigne.  Je  l'ai  vu  assez  fréquemment 
dans  les  eaux  de  l'archipel  du  Levant,  et 
j'ai  remarqué  qu'il  étoit  plus  gros  qu'ailleurs 
sur  les  rivages  de  Candie,  l'ancienne  Crète. 
Je  l'ai  mangé  excellent  à  Alexandrie.  La 
Proponlide  ,  le  Bosphore  et  la  mer  Noire 
nourrissent  cette  espèce  en  grand  nombre, 


vingt-six  cœcums  sont  placés  auprès  du  pylore  -,  le 
foie  est  divisé  en  deux:  lobes  ;  et  la  vésicule  du  fiel 
petite. 


78  HISTOIRE 

et  c'est  un  des  poissons  les  plus  communs, 
et  en  même  lems  les  plus  recherchés  à 
Constantinople  ;  la  bonté  de  sa  chair  lui  a 
fait  donner  en  Crimée  le  nom  de  sultan 
balik,  poisson  de  Sultan.  Celui  que  Ton 
pêche  dans  la  mer  Noire  n'a  pas  cinq  pouces 
de  long  ,  mais  c'est  un  manger  délicieux 
lorsqu'on  l'a  fait  mariner  (i). 

Le  même  poisson  fréquente  l'océan  Atlan- 
tique, le  long  du  Portugal,  de  l'Espagne  et 
de  la  France  ,  sur-tout  aux  enviions  de 
Bordeaux.  On  le  pêche  également  dans  la 
mer  Britannique  près  de  Cornwallis ,  dans 
la  mer  du  Nord  sur  les  rives  bataves  ,  et 
dans  la  partie  de  la  Baltique  qui  baigne  les 
côtes  du  ûanemai  ck.  On  le  retrouve  encore 
aux  îles  Moluques ,  et  Bîoch  l'a  reçu  de 
Tranquebar  (2). 

(1)  Nouveau  Voyage  de  M.  Pallas  dans  les  gouver- 
nemens  méridionaux  de  l'Empire  de  Russie  ,  en  179^ 
et  1  794  ?  traduction  française,  tom.  II  7  p.  408. 

(2)  Je  l'ai  reçu  ,  il  y  a  quelque  terni,  de  M.  John 
de  Tranquebar  ,  qui  m'en  dit  ce  qui  suit  :  Ce  poisson  , 
extrêmement  beau  ,  a  des  taches  d'or  sur  un  fond 
rouge  *,  il  a  six  pouces  de  longueur;  sa  chair  est  de 
très-bon  goût.  Il  n'entre  jamais  dans  les  rivières;  ou 
le  prend  à  chaque  saison,  mais  en  petite  quantité. 
(  Bîoch  ,  Histoire  naturelle  des  poissons  ?  article  du 
rouget.) 


DES    MULLES.  7$ 

LE      SURMULET     (i). 

SECONDE      ESPÈCE. 

»  «  \_J  e  s    raies    dorées    et    longitudinales 
servent  à  distinguer  ce  poisson  du  rouget. 

(1)  »«  Le  mullet  surmulet.  Mullus  surmuletus.  Dans 
plusieurs  contrées  de  France  ,  barbarin,  rouget  barbéy 
mulet  barbé.  En  Turquie ,  tekyr.  En  Allemagne , 
rothbart.  Dans  le  Holstein,  peter  -  mœnnchen  ,  gol- 
deckeu.  Près  d'Eckernfœrde,  schmerbutten  et  bagunt- 
ken.  En  Hollande  ,  konig  van  de  liaaring.  Dans  les 
Moluqnes  hollandaises,  byenaneque  et  baart-mannetje. 
A  la  Chine  ,  ikan  tamar. 

Mulet  surmulet.  Bonaterre  ,  planches  de  TEncycl. 
mélh.  —  Bloch  ,  pi.  lvii. 

Trigla  capita  glabro ,  lineis  utrinque  quatuor  lu- 
teis  ,  etc.  Artedi ,  gen.  43  ,  syn.  72. 

Mullus  major.  Salvian. 

Mullus  major  ex  Hispahia  missus.  Aldrov.  lib.  2  , 
cap.  1  ,  p.  is3. 

Mullus  major  noster  et  Salviani.  Willughby,  p.  285, 
lab.  S,  7,  fig.  1.  —  TUy,  p.  91,  n°  2.  —  Brun.  Fisc. 
Massil.  p.  71,  n°  88. 

Surmulet.  Belon  ,  Aquat.  p.  176. 
Striped    surmulet.  Brit.  zoolog.  5.  p.   229  ,  n°  2  , 
tab.  i3.  »  « 

Mullus  cirris  geminis,  lineis  luteis  longitudinale 


8o  HISTOIRE 

Eîies  s'étendent  non  seulement  sur  le  corps 
et  sur  la  queue ,  mais  encore  sur  la  tête , 
ou  elles  se  marient ,  d'une  manière  très- 
agréable  à  l'œil  j  avec  le  rouge  argentin  qui 
fait  le  fond  de  la  couleur  de.  cette  partie. 
Il  paroît  que  ces  nuances  disposées  en  raies 
appartiennent  aux  écailles,  et  par  consé- 
quent s'évanouissent  par  la  chiite  de  ces 
lames;  tandis  que  le  rouge  sur  lequel  elles 
sont  dessinées ,  provenant  de  la  distribution 
des  vaisseaux  sanguins  près  de  la  surface  de 
l'animal,  subsiste  daus  tout  son  éclat,  lors 
même  que  le  poisson  est  entièrement  dé- 
pouillé de  son  tégument  écailleux.  Le  bril- 
lant de  l'or  resplendit  d'ailleurs  sur  les 
nageoires  ;  et  c'est  ainsi  que  les  teintes  les 
plus  riches  se  réunissent  sur  le  surmulet , 
comme  sur  le  rouget,  mais  combinées  dans 
d'autres  proportions,  et  disposées  d'après  un 
dessin  différent. 

L'ouverture  de  la  bouche  est  petite  ;  la 

bas. . .  mullus  surmuletas.  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel* 
gcn.  171,  sp.  2. 

Mullus  cirris  geminis ,  corpore  argenteo  •  luteo  Ion- 

gitudinaUter  lineato  desquamato  rubro mullus 

Larh.itus.  Bruimich,  Ichlltyol.  massil.  p.  71  ?  n°  88. 

Nota ,  que  cet  auteur,  comme  beaucoup  d'autres  , 
cgufoud  le  rouget  avec  ic  surmulet. 

mâchoire 


DES    MULLES.  8i5 

mâchoire  supérieure  un  peu  plus  avancée 
que  l'inférieure,  et  la  ligne  latérale,  pa- 
rallèle au  dos ,  excepté  vers  la  nageoire 
caudale.  Les  deux  barbillons  sont  un  peu 
plus  longs  à  proportion  que  ceux  du  rou- 
get (i).  ))« 

Ce  poisson  a  l'estomac  arrondi ,  le  tube 
intestinal  assez  court,  vingt-six  appendices 
au  pylore,  le  foie  rougeâtre,  et  la  rate 
noire. 

))«  Le  surmulet  vit  non  seulement  dans  la 
Méditerranée  et  dans  l'océan  Atlantique 
boréal  ,  mais  encore  dans  la  Baltique  , 
auprès  des  rivages  des  Antiîles,  el  dans  les 
eaux  de  la  Chine  (2).  Il  y  varie  dans  sa 
longueur    depuis    deux   jusqu'à  cinq   déci- 

(l)  »<c  5  rayons  à  la  membrane  des  branchies. 

7   rayons  aiguillonnés  à  Ja  première  nageoire 

dorsale. 
9  rayons  à  la  seconde. 
l5  à  chacune  des  pectorales. 

6  à  chacune  des  tho racines. 

7  à    celle  de   l'anus. 

22  à  celle  de  la  queue.  »« 

(2)  Le  commodore  Byron  trouva  une  grande 
quantité  de  très -beaux  surmulets  ,  dans  une  baie 
sablonneuse  delà  côte  des  Patagons ,  au  détroit  de 
Magellan.  (Voyage  autour  du  monde.)     Sonnini. 

JPoiss.  Tome  IX,  F 


82  HISTOIRE 

mètres  (environ  cinq  à  quinze  pouces);  et 
quoique  Juvénal  ait  écrit  qu'un  mulle,  qui 
parôît  devoir  être  rapporté  à  la  même  espèce 
que  notre  surmulet,  a  pesé  trois  kilogrammes 
(  environ  sept  livres),  on  ne  peut  pas  attri- 
buer à  un  surmulet ,  ni  à  aucun  autre  mulle , 
le  poids  de  quarante  kilogrammes  (environ 
quatre-vingt-deux  livres  ),  assigné  par  Pline 
à  un  poisson  de  îa  mer,  Rouge,  que  ce  grand 
écrivain  regarde  comme  un  mulle  ,  mais 
qu'il  faut  plutôt  inscrire  parmi  ces  silures 
si  communs  dans  les  eaux  de  l'Egypte,  dont 
•plusieurs  deviennent  très -grands,  et  qui, 
de  même  que  les  muiles,  ont  leur  museau 
garni  de  très-longs  barbillons. 

Le  mulle  surmulet  a  îa  chair  blanche, 
un  peu  feuilletée ,  ferme  ,  très-agréable  au 
goût,  et,  malgré  l'autorité  de  Galien,  facile 
à  digérer ,  quand  elle  n'est  pas  très-grasse. 
Nous  avons  vu  dans  l'article  précédent  , 
qu'il  étoit,  comme  le  rouget  ,  pour  les  ro- 
mains qui  vi voient  sous  les  premiers  empe- 
reurs, un  objet  de  recherche  et  de  jouissance 
insensées.  Aussi  ce  poisson  avoit-il  donné 
lieu  au  proverbe ,  ne  le  mange  pas  qui  le 
prend.  Les  morceaux  que  l'on  en  estimeit 
le  plus,  étoient  la  tête  et  le  foie. 

11  se  nourrit  ordinairement  de  poissons 


DES    MULLES.  85 

très -jeunes,  cle  cancres,  et  d'animaux  à 
coquille.  GaJien  a  écrit  que  l'odeur  cle  ce 
poisson  étoit  désagréable  ,  quand  ii  avoit 
mange  des  cancres  :  et  suivant  Pline  ,  il 
répand  cette  mauvaise  odeur  quand  il  a 
préféré  des  animaux  à  coquille.  Au  reste, 
comme  le  surmulet  est  vorace  .  il  se  jette 
souvent  sur  des  cadavres  ,  soit  d'hommes  , 
soit  d'animaux.  Les  grecs  croy oient  même 
qu'il  poursuivoit  et  parvenait  à  tuer  des 
poissons  dangereux;  et  le  regardant  comme 
une  sorte  de  chasseur  utile  ,  ils  l'avoient 
consacré  à  Diane. 

Les  surmulets  vont  par  troupes,  sortent, 
vers  le  commencement  du  prinlems  ,  des 
profondeurs  de  la  mer,  font  alors  leur  pre- 
mière ponte  auprès  des  embouchures  des 
rivières  ;  et  selon  Aristote  ,  pondent  trois 
fois  dans  la  même  année,  comme  d'autres 
mulles,  et  de  même  que  plusieurs  trigles. 

On  les  pêche  avec  des  filets ,  des  louves , 
des  nasses  ,  et  sur-tout  à  l'hameçon  ;  et  dans 
plusieurs  contrées ,  lorsqu'on  vut  pouvoir 
les  envoyer  au  loin  sans  qu'ils  se  gâtent, 
on  les  fait  bouillir  dans  de  l'êau  de  mer 
aussitôt  après  qu'ils  ont  été  pris,  on  les  sau- 
poudre cle  farine,  et  on  les  entoure  d'une 
pâte  qui  les  garantit  de  tout  contact  de  l'air. 

F  a 


84  HISTOIRE 

LE    MULLE    JAPONAIS    (i). 

TROISIÈME      ESPÈCE. 

))  a  (je  poisson,  qu'Houttuyn  a  fait  con- 
noître,  ressemble  beaucoup  au  rouget  et  au 
surmulet;  mais  il  en  diffère  par  la  petitesse 
des  dents  dont  ses  mâchoires  sont  garnies, 
si  même  elles  n'en  sont  pas  entièrement 
dénuées  :  et  d'ailleurs  il  ne  présente  pas  de 
raies  longitudinales;  et  sa  couleur  est  jaune, 
au  lieu  d'être  rouge  (2).  »  ce 

Sa  longueur  ordinaire  est  d'un  demi-pied: 
Il  paroît  n'être  qu'une  variété  du  surmulet. 
On  le  trouve  dans  la  mer  du  Japon. 

m ' "  '  ■ 

(1)  ))«  Mullus  japonicus.  "Lin.  édition  de  Gmelin. 
—  Houttuyn  ,  Act.  Haarl.  XX  ,  2 ,  p.  354  >  n°  2^.  »« 

JkTullus  flavus  non  striatus,  caudâ  blfurcâ ,  cirrhis 

geminis mullus  japonicus.  Lin.  Syst.  nat.  edit. 

Gmel.  gen.  171 ,  sp.  4»  —  Artedi ,  Gen.  pisc.  nov,. 
gen.  Lin.  var.  b. 

(2)  »«  A  la  première  nageoire  du  dos.   7    rayons^ 
A  la  seconde,  ♦   .    .   »,  .  .....   9  »« 


DES    MULLE  S.  85 

&  ■-'     '  =as 

L'AMBIR    (1). 

QUATRIÈME       ESPÈCE. 

J_jes  arabes  donnent  le  nom  iïambir  à  une 
espèce  de  mulle  que  Forskœl  a  observée 
dans  la  mer  Rouge  (2).  Ses  mâchoires  sonfc 
armées  d'un  grand  nombre  de  dents  fort 
petites ,  mais  très  -  serrées.  Les  trois  indi- 
vidus que  Forskœl  a  pu  examiner  lui  pa- 
rurent avoir  perdu  une  partie  de  leurs  bar- 
billons, qui  sembloient  coupés  tant  ils  étoient 
courts  ;  cependant  les  pêcheurs  dirent  au 
naturaliste  danois  que  cette  forme  des  barbes 
se  trouvoit  constamment  sur  tous  les  pois- 
sons de  cette  espèce. 

Des  traits  jaunes  marquent  les  côtés  i<5 

(1)  »  «  Le  mulle  auri flamme  ;  mullus  auriflamma. 
Mulet  ambir.  Bonaterre ,  planches  de  l'Encyclop. 

métkod.  »(c 

Mullus  cirrhis  duabus  albis  ,  vittâ  utrinque  fulvâ  • 
dorsofusco  œneo  :  caudœ pimiâfiavâ  ,  immaculatâ. .. 
mullus  auriflamma.  Forskœl ,  Faun.  jEgypt.  arab. 
p.  5o ,  n°  19.  —  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  171 , 
sp.  5.  —  Artedi ,  Gen.  pisc.  nov.  gen.  Lin.  n°  2. 

(2)  Loco  suprà  citato. 

F  s 


86  HISTOIRE 
la  tête  de  l'ambir.  Une  large  bande  de  cou- 
leur d'or  brille  de  chaque  côté  sur  le  milieu 
du  corps  ;  il  y  a  au  dessous  de  la  queue 
deux  autres  bandes  moins  éclatantes  et  d'un 
jaune  terne.  Les  nageoires  d\\  dos  et  de  la 
queue  sont  jaunes  e!  les  autres  blanchâtres  (1). 
L'on  voit  une  tache 'noire  sur  la  queue  au 
dessus  de  la  ligne  latérale.  Les  écailles  ont 
leur  bord  membraneux. 
, L « 

(1)  ))«  5  rayons  à  la  membrane  des  branchies. 

7  rayons  aiguillonnés   à  la  première  nageoire 

du  dos. 
i  rayon  aiguillonné  et  g  rayons  articulés  à  la 
seconde   dorsale. 
17  rayons  à  chaque  pectorale. 
6  rayons  à  chaque  thoracine. 
2  rayons  aiguillonnés   et  7  rayons  articulés  à 
celle  de  l'anus. 
i5  rayons  à  celle  de  la  queue.  »« 


DES    MULLES.  87 

LE     MULLE     RAYÉ     (1). 

CINQUIÈME      ESPÈCE. 

v^e  poisson  que  Forskcel  a  trouvé,  comme 
le  précédent ,  dans  les  eaux  de  la  mer 
Rouge  (2),  a  de  très -petites  dents,  serrées 
les  unes  contre  les  autres,  dont  la  réunion 
semble  former,  sur  chaque  mâchoire,  deux 
os  séparés  en  devant.  Les  deux  barbes  qui 
sont  sous  la  bouche  ont  la  longueur  des 
opercules  des  ouïes  ;  le  bord  des  écailles  est 
dentelé ,  et  la  ligne  latérale  suit  une  direc- 
tion presque  droite,  mais  plus  rapprochée 
du  dos  que  du  ventre.  Au  dessus  de  cette 

(1)  »«  Mullus  vittatus. 

Mulet  rayé.  Bonaterre  ,  planches  de  l'Encyclop. 
méthod.  >;« 

En  arabe  ,  abou  dagn ,   c'est-à-dire  ,  barbu. 

Mullus  cirrhis  geminis  ,  corpore  vittis  utrinque 
duabus  fuscis  tribus  jlavis ,  pinnâ  caudœ  oblique  fur  - 

catd mullus  vittatus.  Forskœl  ,  Faun.  iEgypt. 

arab.  pag.  3i  ,  n°  20.  — Lin.  Sysl.  nat.  edit.  Gmel. 
gen.  171,  sp.  6.  —  Artedi ,  Gen.  pisc.  nov.  gen. 
Lin.  n°  3. 

(2)  Loco  suprà  citato, 

F  4 


88  HISTOIRE 

ligne  sont,  de  chaque  côté,  deux  bandes 
brunes  et  longitudinales  ;  l'on  en  voit  une 
autre  roussâtre  au  milieu  des  côtés  du  corps 
et  au  dessous  deux  autres  d'un  jaune  de 
soufre.  Le  reste  du  poisson  est  blanc  ;  il  y 
a  des  traits  noirs  et  obliques  sur  les  na- 
geoires du  dos  et  de  la  queue  (  1  ). 

(i)  «a  5  rayons  à  la  membrane  des  branchies. 

y  rayons  aiguillonnés  à  la  première  nageoire 

du  dos. 
i  rayon  aiguillonné  et  g  rayons  articulés  à  la 
seconde.  »cc 


DES    MULLES.  89 

m  .  * 

LE    MULLE    TACHETÉ    (i). 

SIXIÈME      ESPÈCE. 

»  «  IVlARCGRAVE,  Pison ,  Ruysch,  Klein, 
et  le  prince  Maurice  de  Nassau ,  cité  par 
Bloch,  ont  parlé  de  ce  mulle,  que  le  pro- 
fesseur Gmelin  ne  regarde  que  comme  une 
variété  du  surmulet.  On  trouve  le  tacheté 
dans  la  mer  des  Anlilles,  et  on  le  pêche 
aussi  dans  les  lacs  que  le  Brésil  renferme. 

(1)  »  «  Mullus  maculatus.  En  Espagne  et  en  Por- 
tugal ,  salmoneta.  Au  Brésil ,  pirametara.  —  Bloch , 
planche  cccxlviii  ,  fig.  1.  —  Marcgrav.  Brasil.  181. — 
Pisc.  Ind.  p.  60.  »« 

En  allemand  ,  geflechter  rothhart.  En  anglais  , 
maculated  surmulet. 

Mullus  surmuletus ,  pirametra.  Lin.  Syst.  nat.  edit, 
Gmel.  gen.  171  ,  sp.  2  ,  var.  b. 

Mullus  sanguineus ,  maculis  tribus  rotundis  ni  gris 
ad  lineani  lateralem,  et  Jlmbriâ  aureâ  pinnœ  caudalis 
hifurcâ  ornatus  ,  cirrliis  geminis .  .  .  mullus  maculatus» 
Walbaum  ,  Arted.  Gen.  pisc.  nov.  gen.  Lin.  n"i, 
var.  g. 

Autre  poisson  de  roche.  Rochefort ,  Hist.  nat.  et 
morale  des  îles  Antilles  ;  i658  ,  ehap.  16  y  pag.  172,  et 
fig.  p.  173. 


9o  HISTOIRE 

Ce  poisson  a  dans  certaines  eaux ,  et  parti- 
culièrement dans  celles  qui  sont  peu  agitées, 
la  chair  tendre,  grasse  et  succulente.  Les 
deux  mâchoires  sont  également  avancées  ; 
Fouverture  de  l'anus  est  placée  vers  le 
milieu  de  la  longueur  tolaîe;  une  belle 
couleur  rouge  répandue  sur  presque  tout 
Tanimal  est  relevée  par  la  teinte  dorée  ou 
jaune  des  barbillons,  ainsi  que  du  bord  de 
3a  nageoire  caudale ,  et  par  trois  taches 
noires,  presque  rondes  et  assez  grandes, 
que  Ton  voit  de  chaque  coté  sur  la  ligne 
latérale  (1)  »  «. 

Peu  de  tems  après  la  mort  de  ce  poisson, 
il  perd  sa  couleur  rouge  et  elle  se  change 
en  une  teinte  dorée  ou  jaune,  à  laquelle 
se  trouvent  encore  mêlées  quelques  traces 
de  rouge  de  sang  (2).  Il  atteint  la  longueur 
d'un  petit  saumon  (  5  )  ,  et  sa  chair  est  si 

(1)  A  la  première  nageoire  du  dos.        8  rayons. 
A  la  seconde 10 

A  chaque  pectorale.    .    .    -    .    .        i5 

A  chaque  thoraeiue 6 

A  celle  de  l'anus 10 

A  celle  de  la  queue 19 

(2)  Marcgrave  ,  à  l'endroit  précédemment  cité. 
(5)  Manuscrit,  du  prince  de  Nassau,  cité  par  Bloch, 

Hist.  nat.-iles  poissons  ,  article  du  mulet  tacheté. 


DES    SIULLES.  91 

délicate  que  ce  n'est  qu'à  force  d'assaisonne- 
ment et  depices  que  l'on  parvient  à  la 
conserver.  Pison  ajoute  que  le  foie  de  ce 
mulle  est  d'un  blanc  roussàtre ,  mais  sans 
vésicule  de  fiel,  ce  qui  fait  qu'on  le  mange 
avec  plaisir  dans  plusieurs  ragoûts  (1). 


(i)  Hist.  nat.    et  me  die.   Indice   utriusque ',  lib.  5, 
>as.  61. 


92  HISTOIRE 

LE   MULLE    DEUX -BANDES    (i), 

LE  MULLE  CYCLOSTOME  (2), 

LE   MULLE   TROIS -BANDES   (5), 

et  LE  MULLE  MACRONÈME  (4). 

7%     8e,     9e     ET     10e     ESPÈCES. 

»  «  L'est  d'après  les  observations  ma- 
nuscrites de  Commerson,  qui  m'ont  été  re- 
mises dans  le  tems  par  Buffon,  que  j'ai 
inscrit  parmi  les  mulles  ces  quatre  espèces 
encore  inconnues  des  naturalistes.  Disons 
uniquement  dans  cet  article,  que  le  deux- 
bandes  a  les  écailles  de  sa  partie  supérieure 
tachées  vers  leur  base  ,  et  ses  mâchoires 
garnies  de  petites  dents  (5)  ;  que  le  cy clos- 
tome  (6)  a  sa  nageoire  caudale  non  seule- 

«m  1  .1  11.  .  ,  ■ 

(  1  )  Mullus  bifasciatus. 
(2)   Mullus  cyclostomus. 
(5)  Mullus   trifasciatus. 

(4)  Mullus  macronemus. 

(5)  7  rayons  aiguillonnés  à  la  première  dorsale  (1b 

mulle  deux-bandes, 
i   rayon  aiguillonné  et  9  rayons  artieulés  à  la 

seconde, 
6  ou  7  rayons  à  celle  de  l'anus. 

(6)  T^a  dénomination  de  cyclostome  désigne  la 
forme  de  la  bouche:  hyklos  signifie  cercle;  et  sioma  , 
bouche. 


DES    MULLES.  g5 

ment  fourchue  comme  celle  de  presque 
tous  les  mulJes,  mais  encore  très- grande , 
et  de  petites  dénis  à  ses  deux  mâchoires  (1)  ; 
que  les  opercules  du  trois-bandes  sont  com- 
posés chacun  de  deux  pièces,  et  ses  deux 
nageoires  dorsales  très-rapprochées  (2);  que 
le  macronème  (5)  a  les  thoracines  beaucoup 
plus  petites  que  les  pectorales,  et  une  bande 
longitudinale  et  très-foncée  sur  la  base  de 
la  seconde  dorsale  (4);  et  enfin  que  de  pe- 
tites dents  arment  les  mâchoires  du  macro- 
nème et  du  trois-bandes ,  qui  l'un  et  l'autre 
ont ,  comme  le  cyclostome  l  la  mâchoire 
inférieure  plus  avancée  que  la  supérieure  »  ce. 

(1)    8  ra5rons  aiguillonnés  à  la  première  dorsale  du 
cyclostome. 
1   rayon  aiguillonné  et  8  rayons  articulés  à  la 
seconde. 

7  ou  8  rayons  à  celle  de  l'anus. 

{2)    7  rayons  aiguillonnés  à  la  première  dorsale  du 
trois-bandes. 
9  rayons  à  la  seconde. 

6  ou  7  rayons  à  celle  de  l'anus. 

(5)  Makros  veut  dire  long,  et  nema ,  fil ,  filament , 
barbillon. 

(4)7  rayons  aiguillonnés  à  la  première   dorsal© 
du  macronème. 

8  ou  9  rayons  à  la  seconde. 

7  ou  8  rayons  à  celle  de-  l'anus, 


94  HISTOIRE 


LE    MULLE    BARBERIN   (1), 

LE    MULLE    ROUGEATRE    (2), 

LE   MULLE    ROUGEOR   (3), 

et  LE  MULLE  CORDON -JAUNE  (4). 

11e,      12e,      l5e     ET      14e     ESPÈCES. 

»  «  Voici  quatre  au  1res  espèces  de 
irmlies  ,  encore  inconnues  des  naturalistes, 
et  dont  nous  devons  Ja  description  à  Com- 
merson. 


(1)  Mullus   barberinus. 

M'ait  us  binis  in  menlo  cirris ,  tœniâ  longitudinali 
nigrâ ,  ocelloque  cciudœ  ulrinque  nigricante  ,  etc. 
Commerson  ,  manuscrits  déjà  cités. 

(2)  Mullus  rubescens. 

Surmulet.  Commerson  ,  manuscrits  déjà  cités. 

Mullus  rubescens ,  macula  supra  caudœ  basin 
nivrâ  }  pinnâ  dorsi  secundo. \ }  anali  ,  et  caudâ  fuscâ  t 
Itnticulatis.  Id.  ibid. 

(5)   Mullus  chryserydros. 

Mullus  rubens  ,  dorso  inter  pinnam  cognominem 
et  caudœ  basin  flavescente  >  lineis  aureis  circà  oculos 
radiatis.  Commerson,  manuscrits  déjà  cités. 

(4)  Mullus  jlavo  lineatus. 

Mullus  lineâ  laterali  jlavo  deauratâ  ,  caudâ  apict* 
burque  pinnarum  superiorum  sublutescentibus.  Com- 
merson ,  manuscrits  déjà  cités. 


DES    MULLES.  95 

Le  barbariu  parvient  jusqu'à  la  longueur 
de  quatre  ou  cinq  décimé  1res  (  quinze  à 
dix -huit  pouces.)  Sa  partie  supérieure  est 
d'un  verd  foncé,  mêlé  de  quelques  teintes 
jaunes  ;  du  rougeâtre  et  du  brun  règuent 
sur  la  portion  la  plus  élevée  de  la  tête  et 
du  dos  ;  une  raie  longitudinale  et  noire 
s'étend  de  chaque  côté  de  l'animal,  dont  la 
partie  inférieure  est  blanchâtre,-  une  tache 
noire,  presque  ronde  et  assez  grande,  paroît 
vers  l'extrémité  de  chaque  ligne  latérale  ; 
et  une  couleur  incarnate  distingue  les  na- 
geoires (1). 

La  mâchoire  supérieure  extensible,  et  un 
peu  plus  avancée  que  l'inférieure ,  est  garnie , 
comme  celle-ci,  de  dents  aiguës,  très-courtes 
et  clair-semées;  la  langue  est  cartilagineuse 
et  dure  ;  quelques  écailles  semblables  à  celles 


(i)  5  rayons  à  la  membrane  des  branchies. 
7  à  la  première  nageoire  du  dos.     . 

9  à  la  seeonde  (  le  dernier  est  beaucoup 

plus  long  que  les  autres). 
îj  à  chacune  des  pectorales. 

6  à  chacune  des  thoracines. 

.7  à  celle  de  l'anus. 

1Q  à   celle  de  la   queue  ,    qui   est   très- 

fourchue. 


9G  HISTOIRE 

du  dos  sont  répandues  sur  les  opercules,  au 
dessous  de  chacun  desquels  Commerson  a 
vu  le  rudiment  d'une  cinquième  branchie; 
la  ligne  latérale,  qui  suit  la  courbure  du 
dos ,  dont  elle  est  voisine,  est  composée, 
comme  celle  de  plusieurs  mulles  ,  d'une 
série  de  petits  traits  ramifiés  du  côté  du  dos 
et  semblables  aux  raies  d'une  demi-étoile  ; 
et  enfin  les  écailles,  qui  revêtent  le  corps  et 
la  queue,  sont  striées  en  rayons  vers  leur 
base  et  finement  dentelées  à  leur  extrémité , 
de  manière  à  donner  la  même  sensation 
qu'une  substance  assez  rude,  à  ceux  qui 
frottent  le  poisson  avec  la  main ,  en  la  con- 
duisant de  la  queue  vers  la  tête. 

Le  barberin  habite  la  mer  voisine  des 
Moluques 

Le  rougeâtre,  dont  les  principaux  carac- 
tères sont  exposés  dans  le  tableau  générique 
des  mulles,  parvient  communément,  selon 
Commerson ,  à  la  longueur  de  trois  déci- 
mètres (  près  d'onze  pouces  )  ou  environ. 

Il  paroît  que  le  rougeor  ne  présente  pas 
ordinairement  des  dimensions  aussi  étendues 
que  celle  du  rougeâtre ,  et  que  sa  longueur 
ne  dépasse  guère  deux  décimètres  (  sept 
pouces.  On  le  trouve  pendant  presque  toutes 

les 


D  E  S     M  U  L  L  E  S.  97 

les  saisons ,  mais  cependant  assez  rarement 
auprès  des  rivages  de  File  de  France. . . .  Ses 
couleurs  brillantes  sont  indiquées  par  sou 
nom.  Il  resplendit  de  l'éclat  de  l'or ,  et  de 
celui  du  rubis  ou  de  l'améthyste.  Un  rouge 
foncé  et  assez  semblable  à  celui  de  la  lie  du 
vin  paroît  sur  presque  toute  sa  surface.  Une 
tache  très-grande ,  très-remarquable  ,  très- 
dorée  ,  s'étend  entre  les  nageoires  dorsales  et 
celle  de  la  queue ,  descend  des  deux  côtés 
du  mulle  et  représente  une  sorte  de  selle 
magnifique  placée  sur  la  queue  de  l'animal, 
lies  yeux  sont  d'ailleurs  entourés  de  rayons 
dorés  et  assez  longs;  et  des  raies  jaunes  ou 
dorées  sont  situées  obliquement  sur  la  se- 
conde dorsale  et  sur  la  nageoire  de  l'anus  (1). 
La  mâchoire  supérieure  est  extensible  , 

(1)  4  rayons  à  la  membrane  des  branchies  du 
rougeor  (  le  quatrième  est  très-éloi- 
gné  des  autres). 

7  à  la  première  nageoire  dorsale, 
10  à  la  seconde. 

16  à  chacune  des  pectorales. 

6  à  chacune  des  thoracines. 

8  à  celle  de  l'anus. 

i5  à  celle  de  la    queue  ,   qui    est   très- 

fourchue. 

Foiss.  Tome  IX.  G 


98  HISTOIRE 

et  un  peu  plus  longue  que  l'inférieure  ;  les 
deux  mâchoires  sont  garnies  de  dents  courtes, 
mousses,  disposées  sur  un  seul  rang  et  sépa- 
rées l'une  de  l'autre;  la  langue  est  attachée 
à  la  bouche  dans  tout  son  contour  ;  des  dents 
semblables  à  celles  d'un  peigne  garnissent 
le  côté  concave  de  l'arc  osseux  de  3a  pre- 
mière branchie;  à  la  place  de  ces  dents ,  on 
voit  des  stries  dans  la  concavité  des  arcs 
osseux  des  trois  autres  organes  respiratoires. 

Sa  chair  est  d'un  goût  agréable;  mais  celle 
du  cordon-jaune  est  sur-tout  très-recherchée. 

Ce  dernier  mulle  paroit  dans  différentes 
saisons  de  Tannée.  Sa  grandeur  est  à  peu 
près  égale  à  celle  du  rougeor.  Sa  partie 
supérieure  est  d'un  bleu  mêlé  de  brun ,  sa 
partie  inférieure  d'un  blanc  argentin;  et  ces 
nuances  sont  animées  par  un  cordon  ou  raie 
longitudinale  d'un  jaune  doré  qui  règne  de 
chaque  côté  de  l'animal. 

Ajoutons  que  le  sommet  des  deux  na- 
geoires dorsales  présente  des  teintes  jaunâ- 
tres; qu'on  voit  quelquefois  au  devant  des 
yeux  une  ou  deux  raies  obliques  jaunes  ou 
dorées. . . 

Les  formes  du  cordon -jaune  ont  beau- 
coup de  rapports  avec   celle  du   rougeor: 


DES    MULLES.  99 

mais  ses  dents  sont  beaucoup  plus  petites , 
et  même  à  peine  visibles  (1).  »« 


(1)  A  la  membrane  des  branchies  du 

cordon- jaune 4  rayons. 

A  la   première  nageoire  dorsale.  7 

A  la  seconde g 

A  chaque  pectorale 16 

A    chaque   ihoracine (> 

A  celle  de  l'anus 8 

A  celle  de  la  queue  ,  qui  est  four- 
chue   j5 


G  a 


loo  HISTOIRE 

CENT-UNIÈME    GENRE. 
LES     APOGONS. 

T 

»  «  -^es  écailles  grandes  et  faciles  à  détacher; 
sommet  de  la  tèle  élevé;  deux  nageoires 
dorsales  ;  point  de  barbillons  au  dessous 
de  la  mâchoire  inférieure. 

ESPÈCE. 

L' apogon  rouge;  apogon  ruber.  —  Six 
rayons  aiguillonnés  à  la  première  nageoire 
dorsale-  »  ce 


LE    ROI    DES    ROUGETS    (i). 

»«  Ce  poisson  vit  dans  les  eaux  qui  bai- 
gnent les  rochers  de  Malte.  Il  est  iemar- 


(i)  »  «  Lp  apogon  rouge;  apogon  ruber.  A  Malte, 
re  di  triglia. 

Mulet,  roi  des  rougets,  Daubenton  ,  Eticycl.  mélh. 
—  Bonat.  planches  de  i'Encycl.  méihod 

Trigla  capite  glabro  ,  tota  rubens  ,  cirris  carenss 
Àrtedi  ,  gen.  45  ,  syn.  72. 

Mullus  imberbis  ,  sive  rex  mullorum.  Willngbby, 
p.  286. — Ray,  p.  91.  »« 

Mullus  imberbis* .. .  mullus  imberbis.  Lin.  Syst. 
nat.  edit.  Gmel.  gen.  171  ,  sp.  5. 


DES    A  P  O  G  O  N  S.        101 

quable  par  sa  belle  couleur  rouge.  I/ouver- 
ture  de  sa  bouche  est  grande;  son  palais 
et  ses  deux  mâchoires  sont  hérissés  d'aspé- 
rités (1).  »  (C 

Les  écailles  du  roi  des  rougets  sont  gran- 
des ;  ses  gros  yeux  ont  l'iris  couleur  d?or  ; 
sa  langue  est  unie  ;  son  estomac  ample  et 
muni  de  quatre  appendices  ;  sa  vésicule  d'air 
entière  et  son  foie  placé  dans  l'hypocondre 
gauche. 

(i)    6  rayons  à   la  première  dorsale. 

2  rayons  aiguillonnés  et  8  rayons  articulés  à 

lu  seconde. 
12  rayons  à  chaque  pectorale. 
6  rayons  à  chaque  thoracine. 
2  rayons  aiguillonnés  et  S  rayons  articulés  à 
la  nageoire  de  l'anu3. 
20    ra}rons    à    celle     de    la     queue  ,    qui    est 
échancrée. 
^pogort  signifie  ,  imberbe,  sans  barbe,  sans  bar- 
billons. 


G  3 


ios  HISTOIRE 


CENT-DEUXIEME     GENRE. 

LES     LON  CHIURE  S. 

»  «  Lja  nageoire  de  la  queue  lancéolée  ;  cette 
nageoire  et  les  pectorales  aussi  longues, 
au  moins,  que  le  quart  de  la  longueur 
totale  de  ranimai  ;  la  nageoire  dorsale 
longue  ,  et  profondément  échancrée  ; 
deux  barbillons  à  la  mâchoire  inférieure. 

ESPÈCE. 

Lje  lonchiure  dian ème ;  lonchiums 
dianema,  —  Le  premier  rayon  de  chaque 
thoracine  terminé  par  un  long  filament.  »« 


1    L  E  L  (  )  N  C 1 U  U  RE  Jumtmt  . 
2.LABM   a  Jeux   /xmJe.' . 


Btqant 


DES    LONCHIURES.     io3 


LE    LONCHIURE    DIANÈME    (i). 

Voyez  la  planche  XLV,  fig.   1. 

»  a  west  Bloch  qui  a  fait  connoîtrè  ce 
genre  de  poisson  ,  auquel  nous  n'avons  eu 
besoin  que  d'assigner  des  caractères  précis , 
véritablement  distinctifs  ,  et  analogues  à  nos 
principes  de  distribution  méthodique.  La 
seule  espèce  que  Ton  ait  encore  inscrite 
parmi  ces  lonchiures  ou  poissons  à  longue 
queue ,  est  remarquable  par  la  longueur  du 
filament  qui  termine  le  premier  rayon  de 
chaque  thoracine  (2);  et  voilà  pourquoi  nous 
l'avons   nommée   dianème ,    qui   veut   dire 


(i)   »  «  Lonchiurus  dianema. 

Lonchiurus  barbatus.  Bloch,  pi.  ccclx.  »« 

£11  anglais  ,   the  beardrt  lanzettail.  Eu  allemand  , 

den  bartigen  lanzettschwantz.  Par  Bloch  ,  lonchiure  à 

barbillons. 

(2)  À  la  membrane  branchiale 
A   la  nageoire   dorsale 
A  chacune  des  pectorales. 
A  chacune  des  thoracines, 
A  celle  de  l'anus  .    .    . 
A  celle  de  la  queue. .    . 


5  rayons, 

46 

6 

9 

18   . 

G  4 


104  HISTOIRE 

deux  fils  ou  deux  filamens.  L'individu  que 
Bloch  a  vu  lui  avoit  été  envoyé  de  Su- 
rinam ,  »  ce  et  voici  la  description  que  ce 
naturaliste  en  a  publiée  : 

La  tête  comprimée  et  toute  couverte 
d'ceaiîïes  finit  en  forme  de  nez,*  l'ouverture 
de  3a  bouche  est  petite  ;  les  mâchoires  d'é- 
gale longueur  sont  également  armées  de 
petites  dents  pointues.  Les  os  des  lèvres  sont 
larges;  les  narines  sont  solitaires  et  ovales; 
les  yeux  verticaux  ont  la  prunelle  noire  et 
l'iris  bleu.  L'opercule  antérieur  a  plusieurs 
incisions  au  bord,  qui  le  font  paroître  den- 
telé. L'anus  est  au  centre  du  corps  ;  la  ligne 
laléraîe  est  proche  du  dos ,  et  forme  vers  le 
milieu  un  arc  léger.  Toutes  les  nageoires  se 
terminent  en  pointe,  et  n'ont  que  des  rayons 
mous  et  ramifiés  ;  la  dorsale  seule ,  qui  est 
composée  de  deux  parties ,  a  des  rayons 
simples.  Une  couleur  brune  domine  presque 
bur  tout  le  corps  (1). 

(l)  Bloch  ,  Hist.  nat.  des  poissons,  article  du  ion- 
chiure  à  ba>iiillons* 


DES    MACROPODES,      io5 

CENT-TROISIÈME    GENRE. 

LES    MACROPODES. 

»  «  Jlj  e  s  thoracines  au  moins  de  la  longueur 
du  corps  proprement  dit  ;  la  nageoire 
caudale  très-fourchue,  et  à  peu  près  aussi 
longue  que  le  tiers  de  la  longueur  totale 
de  ranimai  ,*  la  tête  proprement  dire  et 
les  opercules  revêtus  d'écaillés  semblables 
à  celles  du  dos  ;  l'ouverture  de  la  bouche 
très-petite. 

ESPÈCE. 

Le  macropode  verd-doré  ;  macropodus 
viridi- auratus .  —  Les  écailles  variées  d'or  et 
de  vercl  ;  toutes  les  nageoires  rouges  ;  une 
petite  tache  noire  sur  chaque  opercule.  »« 


io6  HISTOIRE 


LE  MACROPODE  VERD-DORÉ  (i). 


»«  J_iE  verd-doré  ne  parvient  qu'à  do 
petites  dimensions  ;  il  n'a  ordinairement 
qu'un  ou  deux  décimètres  de  long  (  de 
trois  à  six  pouces  à  peu  près  )  :  mais  il 
est  très  -  agréable  à  voir  ;  ses  couleurs  sont 
magnifiques ,  ses  mouvemens  légers  ,  ses 
évolutions  variées  ;  il  anime  et  pare  d'une 
manière  charmante  l'eau  limpide  des  lacs; 
et  il  n'est  pas  surprenant  que  les  chinois  , 
qui  cultivent  les  beaux  poissons  comme  les 
belles  fleurs  ,  et  qui  aiment  ,  pour  ainsi 
dire ,  à  faire  de  leurs  pièces  d'eau  ,  éclairées 
par  un  soleil  brillant,  autant  de  parterres 
vivans ,  mobiles  ,  et  émaillés  de  toutes  les 
nuances  de  l'iris,  se  plaisent  à  le  nourrir, 
à  le   multiplier,  et  à  multiplier  aussi  son 

image  par  une  peinture  Rdelîe 

Le  nom  spécifique  de  ce  poisson  indique 
l'or  et  le  verd  fondus  sur  sa  surface  et  re- 
levés par  le  rouge  des  nageoires.  Ce  rouge 

(i)  Macropodu-s  viridï-auratus. 


DES  MACROPODES.  107 
ajoute  d'autant  plus  à  la  parure  de  l'animal, 
que  ses  instrumehs  de  Datation  présentent 
de  grandes  dimensions,  particulièrement  la 
nageoire  caudale  et  les  thoracines  ;  et  la 
longueur  de  ces  thoracines ,  qui  sont  comme 
les  pieds  du  poisson  ,  est  le  trait  qui  nous 
a  suggéré  le  nom  générique  de  macropode , 
lequel  signifie  long  pied. 

Au  reste,  le  verd-doré  n'a  pas  de  dents, 
ou  n'a  que  des  dents  très -petites.  Chaque 
opercule  n'est  composé  que  d'une  pièce  ; 
et  sur  la  surface  de  cette  pièce  on  voit  une 
tache  petite  ,  ronde  ,  très  -  foncée  ,  faisant 
de  loin  l'effet  d'un  vuide  ou  d'un  trou  ,  et 
imitant  l'orifice  de  l'organe  de  l'ouïe  d'un 
grand  nombre  de  quadrupèdes  ovipares  »«, 


io8  HISTOIRE 


NOMENCLATURE 

Des  labres  9  cheilines ,  cheilo diptères  ,  ophi- 
eèphales  ,  hologymnoses  ,  scares  ,  osto- 
rhlnques  ,  spares  ,  diptérodons  ,  lutjans  , 
centropomes ,  bodlans  ,tœnianotes ,  sciènes, 
microptères ,  ho lo centres  et  perse  ques. 

»  ce  1_jes  poissons  renfermés  dans  les  dix- 
sept  genres  que  nous  venons  de  nommer, 
forment  bien  plus  de  deux  cents  espèces , 
et  composent  par  leur  réunion  une  tribu* 
à  l'examen  ,  à  la  description  ,  à  l'histoire 
de  laquelle  nous  avons  dû  apporter  une 
attention  toute  particulière.  En  effet,  les 
caractères  généraux  par  lesquels  on  pourroit 
chercher  à  la  distinguer,  se  rapprochent 
beaucoup  de  ceux  des  tribus  ou  des  genres 
voisins.  De  plus,  les  espèces  qu'elle  com- 
prend ne  sont  séparées  l'une  de  l'autre  que 
par  des  traits  peu  prononcés,  de  manière 
que  depuis  le  genre  qui  précéderait  cette 
grande  et  nombreuse  tribu  en  la  touchant 
immédiatement  dans  l'ordre  le  plus  naturel, 
jusqu'à  celui  qui  la  suivroit  dans  ce  même 
ordre    en   lui    étant   aussi   immédiatement 


DES    LABRES.  109 

contigu,  on  peut  aller  d'espèce  en  espèce 
en  ne  parcourant  que  des  nuances  très- 
rapprochées.  Et  comment  ne  s'avanceroit-on 
pas  ainsi,  en  ne  rencontrant  que  des  diffé- 
rences très-peu  sensibles  ,  puisque  les  deux 
extrêmes  de  cette  série  se  ressemblent  beau- 
coup, sont  placés,  par  conséquent,  à  une 
petite  élévation  l'un  au  dessus  de  l'autre  , 
et  cependant  communiquent  ensemble,  si 
je  puis  employer  cette  expression,  par  plus 
de  deux  cents  dégrés? 

Les  divisions  que  Ton  peut  former  dans 
cette  longue  série  ne  peuvent  donc  être 
déterminées  qu'après  beaucoup  de  soins,  de 
recherches  et  de  comparaisons  ;  et  voilà 
pourquoi  presque  tous  les  naluraJistes, 
même  les  plus  habiles  ,  n'ayant  pas  eu  à 
leur  disposition  assez  de  tems,  ou  des  col- 
lections assez  nombreuses,  ont  établi  pour 
cette  tribu  des  genres  caractérisés  d'une 
manière  si  foible  ,  si  vague,  si  peu  cous- 
tante,  ou  si  erronée  ,  que ,  malgré  dts  efforts 
pénibles  et  une  patience  soutenue,  il  étoit 
quelquefois  impossible ,  en  adoptant  leur 
méthode  distribuai ve,  d'inscrire  un  individu 
de  cette  tribu,  que  Ton  avoit  sous  les  yeuxy 
dans  un  genre  plutôt  que  dans  un  autre , 
de  le  rapporter  à  sa  véritable  espèce  ,  ou, 


no  HISTOIRE 

ce  qui  est  la  même  chose,  d'en  reconnoître 
ïa  nature, . . . 

J'ai  employé  et  circonscrit  d'une  manière 
nouvelle  et  rigoureuse  les  genres  des  labres, 
des  scares,  des  spares,  des  luljans,  des  bo- 
dians, des  holocentres,  et  des  persèques. 
J?ai  introduit  parmi  ces  associa  lions  parti- 
culières le  genre  des  ophicéphaies ,  proposé 
récemment  par  BIocïi.  Séparant  dans  chaque 
réunion  les  poissons  à  deux  nageoires  dor- 
sales, de  ceux  qui  n'en  ornent  qu'une,  j'ai 
fait  naître  le  genre  des  eheilodiptères  dans 
le  voisinage  des  labres  ,  celui  des  di ptéro- 
dons auprès  des  spares,  celui  des centropomes 
à  la  suite  des  luljans,  celui  des  véritables 
sciènes,  que  Ton  a  eu  jusqu'ici  tant  de  peine 
à  reconnoître,  à  une  petite  distance  des 
bodians.  J'ai  placé  entre  ces  sciènes  et  les 
bodians  le  nouveau  genre  des  tsenianotes, 
qui  forme  un  passage  naturel  des  unes  aux 
autres  ;  j'ai  inscrit  le  nouveau  groupe  des 
cheilines  entre  les  labres  et  les  cheilodip- 
tères ,  celui  des  hologymnoses  entre  les 
ophicéphaies  et  les  scares ,  celui  des  os- 
torhiuques  entre  les  scares  et  les  spares, 
celui  des  microptères  entre  les  sciènes  et  les 
holocentres;  et  j'ai  distribué  parmi  les  labres, 
parmi  les  luljans,  ou  parmi  les  holocentres , 


DES    LABRES.  m 

les  espèces  appliquées  par  Bloch  à  ses  genres 
des  j  ohm  us.,  des  anthias,  des  épinéphèles, 
et  des  gymnocéphales ,  qui  m'ont  paru  ca- 
ractérisés par  des  traits  spécifiques  plutôt 
que  par  des  caractères  génériques ,  et  que 
par  conséquent  je  n'ai  pas  cru  devoir  ad- 
mettre sur  mon  tableau  général  des  pois- 
sons. 

Toutes  ces  opérations  ont  produit  les  dix- 
sept  genres  des  labres  ,  des  cheilines ,  des 
clieilodiptères ,  des  ophicéphales ,  des  holo- 
gymnoses,  des  scares,  des  ostorhinques,  des 
spares ,  des  diptérodons ,  des  luijans  ,  des 
centropomes,  des  bodians,  des  teenianotes, 
des  sciènes ,  des  microptèi  es  ,  des  liolo- 
centres  et  des  persèques,  dont  nous  allons 
tâcher  de  présenter  les  formes  et  les  habi- 
tudes. 


112  HISTOIRE 


CENT-QUATRIEME    GENRE. 

L-E  S      LABRES. 

»  ((  JLiA  lèvre  supérieure  extensible;  point 
de  dents  incisives  ni  molaires;  les  oper- 
cules des  branchies,  dénués  de  piquans 
et  de  dentelure;  une  seule  nageoire  dor- 
sale; cette  nageoire  du  dos  très-séparée 
de  celle  de  la  queue,  ou  très  -  éloignée 
de  la  nuque,  ou  composée  de  rayons  ter- 
minés par  un  filament.  »  a 

PREMIER    SOUS-GENRE. 

La  nageoire  de  la  queue  fourchue,  ou 
en  croissant. 

PREMIÈRE        ESPÈCE. 

Le  labre  hèpate  ;  lahrus  hepatus.  — 
Dix  aiguillons  et  onze  rayons  articulés  à 
la  nageoire  du  dos  ;  la  mâchoire  inférieure 
plus  avancée  que  la  supérieure;  une  tache 
noire  vers  le  milieu  de  la  longueur  de  la 
nageoire  dorsale  ;  des  bandes  transversales 
noires. 

SECONDE       ESPÈCE. 

Le  labre  operculé  ;  lahrus  operculatus. 
—  Treize  aiguillons  et  sept  rayons  articulés 


D  E  S    L  A  B  R  E  S,  n5 

à  la  nageoire  du  dos;  une  tache  sur  chaque 
opercule ,  et  neuf  ou  dix  bandes  transver- 
sales brunes.  ■* 

TROISIÈME       ESPÈCE. 

Le  labre  aurite  ;  labrus  auritus.  — 
Chaque  opercule  prolongé  par  une  mem- 
brane alongée,  arrondie  à  son  extrémité  et 
noirâtre. 

QUATRIÈME      ESPÈCE. 

Le  labre   faucheur  ;    labrus  falcatus. 

—  Sept  aiguillons  à  la  nageoire  dorsale;  les 
premiers  rayons  articulés  de  cette  nageoire, 
et  de  celle  de  l'anus ,  prolongés  de  manière 
à  leur  donner  la  forme  d'une  faux. 

CINQUIÈME       ESPÈCE. 

Le  labre  oyÈne  ;  labrus  oyena.  —  Neuf 
aiguillons  et  dix  rayons  articulés  à  la  na- 
geoire du  dos;  les  deux  lobes  de  la  nageoire 
caudale  lancéolés  ;  les  deux  mâchoires  égales  ; 
la  couleur  argentée. 

SIXIÈME       E    S    P    È    C    E. 

Le  labre  sagittaire;  labrus  jaculatrix. 

—  La  nageoire  du  dos  éloignée  de.la  nuque; 
les  thoracines  réunies  l'une  à  l'autre  par 
une  membrane  ;  la  mâchoire  inférieure  plus 
avancée  que  la  supérieure  ;  cinq  bandes 
transversales. 

Foiss.  Tome  IX.  H 


ii4  HISTOIRE 

SEPTIÈME       ESPÈCE. 

Le  labre  cappa;  labrus  cappa.  —  Onze 
aiguillons  et  douze  rayons  articulés  à  la  na- 
geoire du  dos;  un  double  rang  d écailles 
sur  les  côtés  de  la  tête. 

HUITIÈME      ESPÈCE. 

Le  labre  lépisme  ;  lahrus  lapisma.  — 
Dix  aiguillons  et  neuf  rayons  articulés  à  la 
nageoire  du  dos;  une  pièce  ou  feuille  écail- 
leuse  de  chaque  côté  du  sillon  longitudinal, 
dans  lequel  cette  nageoire  peut  être  cou- 
chée. 

neuvième     espèce. 
Le  labre  unimaculé;  labrus  unimacu- 
latus.  —  Onze  aiguillons  et  dix  rayons  arti- 
culés à  la  nageoire  du  dos;  une  tache  brune 
sur  chaque  côté  de  l'animal. 

dixième  espèce. 
Le  labre  bohar  ;  labrus  bohar.  —  ~D\x 
aiguillons  et  quinze  ra}^ons  articulés  à  la 
nageoire  dorsale  ;  les  thoracines  réunies 
Tune  à  l'autre  par  une  membrane  ;  deux 
dents  delà  mâchoire  supérieure  assez  longues 
pour  dépasser  l'inférieure;  la  couleur  rou- 
geâtre  avec  des  raies  et  des  taches  irrégu- 
lières blanchâtres. 


DES    LABRES.  ii5 

ONZIÈME       ESPÈCE. 

Le  labre  bossu  ;  labrus  gibbus.  —  Le 
dos  élevé  en  bosse  ;  les  écailles  rouges  à 
leur  base  et  blanches  à  leur  sommet;  deux 
dents  de  la  mâchoire  supérieure  une  fois 
plus  longues  que  les  autres. 

DOUZIÈME        ESPÈCE, 

Le  labre  noir;  labrus  niger.  —  Dix 
rayons  aiguillonnés  et  point  de  rayons  arti- 
culés à  la  nageoire  du  dos  ;  les  pectorales  fal- 
ciformes  et  plus  longues  que  les  thoracines; 
la  pièce  antérieure  de  chaque  opercule  pro- 
fondément échancrée. 

TREIZIÈME      ESPÈCE. 

Le  labre  argenté;  labrus  argentatus, 

—  Dix  rayons  aiguillonnés  et  quatorze  rayons 
articulés  à  la  nageoire  dorsale  ;  la  lèvre 
intérieure  plus  longue  que  la  supérieure; 
la  pièce  postérieure  de  chaque  opercule  an- 
guleuse du  côté  de  la  queue, 

Q    U    A    T    O    R    Z    I    È    M    E       ESPÈCE. 

Le  labre  nébuleux;  labrus  hehulosùsï 

—  Dix  rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons 
articulés  à  la  nageoire  dorsale;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  sept  rayons  articules  à  celle 
de  l'anus  ;  les  rayons  des  nageoires  terminés 
par  des  fi  la  meus, 

H  2 


*i6  HISTOIRE 

QUINZIÈME       ESPÈCE. 

Le  labre  grisâtre;  labrus  cinerascens, 
—  Onze  rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos;  cette  na- 
geoire et  celle  de  l'anus  prolongées  et  angu- 
leuses vers  la  caudale  ;  une  seule  rangée  de 
dents  très-menues. 

seizième     espèce. 
Le  labre  armé  ;  labrus  armatus.  —  Un 
aiguillon    couché  horisontalement   vers  la 
tête  au  devant  de  la  nageoire  du  dos  ;  la 
ligne  latérale  droite;  la  couleur  argentée. 

dix -septième  espèce. 
5  Le  labre  chapelet;  labrus  catenula.  — 
Onze  rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  la  mâchoire 
inférieure  plus  avancée  que  la  supérieure; 
huit  séries  de  taches  très-petites ,  rondes  et 
égales  sur  chaque  côté  de  l'animal  ;  deux 
bandes  transversales  sur  la  tête  ou  la  nuque  ; 
le  dos  élevé. 

D  I  X  -  H  U  I  T  I  È  M  E      ESPÈCE. 

Le  labre  long -museau;  labrus  longi- 
rostris.  —  Neuf  rayons  aiguillonnés  et  dix 
rayons  articulés  à  la  nageoire  dorsale;  le 
museau  très-avancé  ;  chaque  opercule  com- 


DES  LABRES.  117 
posé  de  deux  pièces  dénuées  d'écaillés  sem- 
blables à  celles  du  dos. 

DIX-NEUVIÈME      ESPECE. 

Le  labre  thUNBERG  j  labrus  Thunberg: 
—  Douze  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articulés  à  la  nageoire  dorsale;  tous  ces  rayons 
plus  hauts  que  la  membrane;  la  mâchoire 
inférieure  un  peu  plus  avancée  que  la  supé- 
rieure; la  courbure  du  dos  et  celle  de  la 
partie  inférieure  de  ranimai  diminuant  à 
la  fin  de  la  nageoire  dorsale  et  de  celle  de 
l'anus. 

VINGTIÈME       ESPÈCE. 

Le  laere  grison  ;  labrus  griseus.  — 
Onze  rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos;  celle  de  la 
queue  en  croissant  très-peu  échancré  ;  deux 
grandes  dents  à  chaque  mâchoire;  la  cou- 
leur grisâtre. 

VINGT-UNIÈME     ESPÈCE. 

Le  labre  croissant;  labrus  lunaris.-— 
Huit  rayons  aiguillonnés  et  quinze  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  celle  de  la 
queue  en  croissant;  une  teinte  violette  sur 
plusieurs  parties  de  l'animal. 

VINGT-DEUXIÈME     ESPÈCE. 

Le  labre  fauve;  labrus  rufus.  —  Vingt- 

H  5 


3i3  HISTOIRE 

trois  rayons  à  la  nageoire  du  dos;  douze  à 
celle  de  l'anus;  celle  de  la  queue  en  crois- 
sant ;  tout  Je  poisson  d'une  couleur  fauve  ou 
jaune. 

VINGT-TROISIÈME     ESPECE. 

Le  labre  cei  lan;  labrus  zeylanicus.  — . 
Neuf  rayons  aiguillonnés  et  treize  î^ons 
articulés  à  la  nageoire  dorsale  ;  celle  de  la 
queue  en  croissant;  la  couleur  générale  de 
Tanimal  verte  par  dessus  et  d'un  pourpre 
blanchâtre  par  dessous;  des  raies  pourpres 
sur  chaque  opercule. 

VINGT-QUATRIÈME     ESPÈCE. 

Le  labre  deux -bandes;  labrus  bifas- 
ciatus.  — Neuf  rayons  aiguillonnés  et  douze 
rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  onze  rayons  articulés  à  celle 
de  l'anus  ;  la  caudale  en  croissant  ;  deux 
bandes  brunes  et  transversales  sur  le  corps 
proprement  dites. 

VINGT-CINQUIÈME     ESPÈCE. 

Le  labre  mèlagastre  ;  labrus  mela- 
gaster.  —  Quinze  rayons  aiguillonnés  et  dix 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  les 
thoracines  alongées  ;  la  pièce  antérieure  de 
l'opercule  seule  garnie  d'écaillés  semblables 
à  celles  du  dos. 


DES    LABRES,  119 

VINGT-SIXIÈME      ESPECE. 

Le  labre  malaptère;  labrus  malapte- 
rus.  —  Vingt  rayons  articulés  et  point  de 
rayons  aiguillonnés  à  la  nageoire  dorsale  ; 
douze  rayons  articulés  à  celle  de  l'anus;  la 
tête  dénuée  decailles  semblables  à  celles 
du  dos. 

•VINGT-SEPTIÈME     ESPÈCE. 

Le  labre  a  demi-rouge;  labrus  semi- 
ruher.  —  Douze  rayons  aiguillonnés  et  onze 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  le 
sixième  rayon  articulé  de  la  dorsale  beau- 
coup plus  long  que  les  autres  ;  la  base  de  la 
partie  postérieure  de  la  dorsale  garnie  d'é- 
cailles;  quatre  dents  plus  grandes  que  les 
autres  à  la  mâchoire  supérieure;  la  partie 
antérieure  de  l'animal  rouge  et  la  postérieure 
jaune. 

VINGT-HUITIÈME     ESPECE. 

Le  labre  tètr acanthe;  labrus  tetra- 
canthus,  —  Quatre  rayons  aiguillonnés  et 
vingt- un  rayons  articulés  à  la  nageoire  dor- 
sale; la  lèvre  supérieure  large,  épaisse  et 
plissée  ;  dix-huit  rayons  articulés  à  celle  de 
l'anus;  ces  derniers  rayons,  et  les  rayons 
articulés  de  la  dorsale,  terminés  par  des 
filamens  ;   trois  rangées  longitudinales   de 

H  4 


*2o  HISTOIRE 

points  noirs  sur  la  dorsale;  une  rangée  de 
points  semblables  sur  la  partie  postérieure  de 
la  nageoire  de  l'anus;  la  caudale  en  croissant. 

VINGT-NEUVIÈME     ESPECE. 

Le  labre  demi  -  disque  ;  lahras  semi-* 
disons.  —  Vingt  -  un  rayons  à  la  nageoire 
dorsale  ;  cette  nageoire  festonnée  ainsi  que 
celle  de  l'anus;  la  tète  et  les  opercules  dénués 
décailles  semblables  à  celles  du  dos  ;  la  se- 
conde pièce  de  chaque  opercule  anguleuse; 
dix -neuf  bandes  transversales  de  chaque 
côté  de  ranimai;  une  tache  d'une  nuance 
très -claire  et  en  forme  de  demi -disque  à 
l'extrémité  de  la  nageoire  caudale,  qui  est 
en  croissant. 

TRENTIÈME       ESPECE. 

Le  labre  cercle  ,  labrus  do  liât  us.  — 
Neuf  rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  la  tète  et  les 
opercules  dénués  d'écaillés  semblables  à 
celles  du  dos;  la  seconde  pièce  de  chaque 
opercule  anguleuse;  la  caudale  en  croissant; 
vingt -trois  bandes  transversales  de  chaque 
côté  de  l'animal. 

trente-unième     espèce. 
Le  labre  hérissé;  labrus  hirsutus.  — 
Onze  rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons 


DES    LABRES.  121 

articulés  à  la  dorsale  ;  la  nageoire  en  crois- 
sant ,  six  grandes  dents  à  la  mâchoire  supé- 
rieure ;  la  ligne  latérale  hérissée  de  petits 
piquans  ;  douze  raies  longitudinales  de  chaque 
côté  du  poisson;  quatre  autres  raies  longi- 
tudinales sur  la  nuque  ;  le  dos  parsemé  de 
points. 

TRENTE-DEUXIÈME     ESPECE. 

Le  labre  fourche  ;  lahrus  furca.  — 
Neuf  rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons  arti- 
culés à  la  nageoire  du  dos  ;  le  dernier  rayon 
de  la  dorsale  et  le  dernier  rayon  de  Fanale 
très -longs;  les  deux  lobes  de  la  caudale 
pointus  et  très-prolongés  ;  la  mâchoire  infé- 
rieure plus  avancée  que  la  supérieure;  de 
très-petites  dents  à  chaque  mâchoire. 

TRENTE-TROISIÈME      ESPÈCE. 

Le  labre  six-bandes  ;  lahrus  sexfas- 
ciatus.  —  Treize  rayons  aiguillonnés  et  dix 
rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  le  museau 
avancé;  l'ouverture  de  la  bouche  très-petite; 
la  mâchoire  inférieure  plus  longue  que  la 
supérieure;  six  bandes  transversales;  la  cau- 
dale fourchue. 

trente-quatrième    espèce. 
Le  labre  macrogastère  ;   lahrus   ma-* 
crogasler.  —  Treize  rayons  aiguillonnés  et 


122  HISTOIRE 

quinze  rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  le 
ventre  très-gros  ;  des  écailles  semblables  à 
celles  du  dos ,  sur  la  tête  et  les  opercules  ; 
la  caudale  en  croissant;  six  bandes  trans- 
versales. 

TRENTE-CINQUIÈME     ESPECE. 
LE    LABRE     FILAMENTEUX  ;     lilbrilS   flld- 

mentosus.  —  Quinze  rayons  aiguillonnés  et 
garnis  chacun  d'un  filament,  et  neuf  rayons 
articulés  à  la  dorsale;  l'ouverture  de  la 
bouche  en  forme  de  demi -cercle  vertical; 
quatre  ou  cinq  bandes  transversales  sur  le 
dos. 

TRENTE-SIXIEME     ESPECE. 

ÏjE  labre  anguleux;  labrus  angulosus. 
—  Douze  rayons  aiguillonnés  et  neuf  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  les  rayons  articulés 
de  celte  dorsale  beaucoup  plus  longs  que 
les  aiguillonnés  de  cette  même  nageoire  ; 
les  lèvres  larges  et  épaisses1;  des  lignes  et 
des  points  représentant  un  réseau  sur  la 
première  pièce  de  l'opercule  ;  la  seconde 
pièce  échancrée  et  anguleuse  ;  cinq  ou  six 
rangées  longitudinales  de  petits  points  de 
chaque  côté  de  ranimai. 

TRENTE-SEPTIÈME     ESPECE. 

'  '  Le    labre    huit  -  p,aies  :    labrus   octo~ 


DES    LABRES.  ia3 

vittatus.  —  Onze  rayons  aiguillonnés  et 
douze  rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois 
rayons  aiguillonnés  et  sept  rayons  articulés 
à  la  nageoire  de  l'anus  ;  la  caudale  en  crois- 
sant; les  dents  de  la  mâchoire  supérieure 
beaucoup  plus  longues  que  celles  de  l'infé- 
rieure; la  pièce  postérieure  de  l'opercule 
anguleuse  ;  la  tète  et  les  opercules  dénués 
d'écaillés  semblables  à  celles  du  dos;  quatre 
raies  un  peu  obliques,  de  chaque  côté  du 
poisson. 

TRENTE-HUITIÈME     ESPECE. 

Le  labre  moucheté;  lahrus punctulatus. 
—  Treize  rayons  aiguillonnés  à  la  dorsale, 
qui  est  très -longue;  cette  dorsale,  l'anale 
et  les  thoracines,  pointues;  la  caudale  en 
croissant  ;  la  mâchoire  inférieure  plus  avancée 
que  la  supérieure;  l'ouverture  de  la  bouche, 
très-grande;  cinq  ou  six  grandes  dents  â  la 
mâchoire  d'en  bas,  et  deux  dents  également 
grandes  à  celle  d'en  haut  ;  toute  la  surface 
du  poisson  parsemée  de  petites  taches 
rondes. 

trente-neuvième    espèce. 

Le  labre  commersonnien  ;  labrus 
Commersonnii.  —  Neuf  rayons  aiguillonnés 
et  seize  rayons  articulés  à  la  nageoire  du 


124  HISTOIRE 

dos  ;  les  dents  des  deux  mâchoires  presque 
égales;  un  rayon  aiguillonné  et  dix -sept 
rayons  articulés  à  la  nageoire  de  l'anus;  le 
dos  et  une  grande  partie  des  côtés  du  poisson 
parsemés  de  taches  égales  ,  rondes  et  petites. 

QUARANTIÈME       ESPECE. 

Le  labre  lisse;  lahrus  lœvis.  —  Quinze 
rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons  arti- 
culés à  la  dorsale  ;  les  rayons  articulés  de 
cette  nageoire  plus  longs  que  les  aiguil- 
lonnés ;  la  mâchoire  inférieure  un  peu  plus 
avancée  que  la  supérieure  ;  les  dents  grandes, 
recourbées  et  égales  ;  la  ligne  latérale  presque 
droite;  la  caudale  un  peu  en  croissant;  les 
écailles  très  -  difficilement  visibles  ;  cinq 
grandes  taches  ou  bandes  transversales. 
quarante-unième    espèce. 

Le  labre  macroptère  ;  labrus  macrop- 
terus.  —  Vingt  -  huit  rayons  à  la  dorsale  ; 
vingt-un  à  l'anale;  presque  tous  les  rayons 
de  ces  deux  nageoires  longs ,  et  garnis  de 
filamens;  la  caudale  en  croissant  ;  une  tache 
noire  sur  l'angle  postérieur  des  opercules, 
qui  sont  couverts ,  ainsi  que  la  tète,  d'écaillés 
semblables  à  celles  du  dos. 

quarante-deuxième    espèce. 

Le  labre  quinze-èpines  ;  labrus  quin-« 


D  E  S    L  A  B  R  E  S.  125 

decim-aculeatus.  —  Quinze  rayons  aiguil- 
lonnés et  neuf  rayons  articulés  à  la  nageoire 
dorsale;  trois  rayons  aiguillonnés  et  neuf 
rayons  articulés  à  celle  de  l'anus;  la  mâ- 
choire supérieure  plus  avancée  que  l'infé- 
rieure,- les  dents  petites  et  égales;  l'opercule 
anguleux;  six  bandes  transversales  sur  le 
dos  et  la  nuque. 

QUARANTE-TROISIÈME      ESPECE. 

Le  labre  macrocéphale  ;  Icihrus  ma- 
crocephalus.  —  Onze  rayons  aiguillonnés  et 
neuf  rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois 
rayons  aiguillonnés  et  neuf  rayons  articulés 
à  l'anale  ;  la  tête  grosse  ;  la  nuque  et  l'entre- 
deux  des  yeux  très-élevés;  la  mâchoire  in- 
férieure plus  avancée  que  la  supérieure;  les 
dents  crochues,  égales,  et  très-séparées  l'une 
de  l'autre;  la  nageoire  de  la  queue  divisée 
en  deux  lobes  un  peu  arrondis;  les  pecto- 
rales ayant  la  forme  d'un  trapèze. 

QUARANTE-QUATRIÈME      ESPECE. 

Le  labre  plumièrien  ;  labrus  Plumieris. 
■ —  Dix  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articulés  à  la  dorsale;  un  rayon  aiguillonné 
et  neuf  rayons  articulés  à  la  nageoire  de 
l'anus;  des  raies  bleues  sur  la  tête;  le  corps 
argenté  et  parsemé  de  taches  bleues  et  de 


is6  HISTOIRE 

taches  couleur  d'or;  les  nageoires  dorées; une 
bande  transversale  et  courbée  sur  la  cau- 
dale. 

QUARANTE- CINQUIÈME     ESPECE. 

Le  labre  gouan  ;  labrus  Gouanii.  —  Huit 
rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons  articulés 
à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et 
treize  rayons  articulés  à  la  nageoire  de  l'anus; 
chaque  opercule  composé  de  trois  pièces 
dénuées  d'écaillés  semblables  à  celles  du  dos, 
et  terminé  par  une  prolongation  large  et 
arrondie;  la  ligne  latérale  insensible;  une 
appendice  pointue  entre  les  thoracines;  la 
caudale  en  croissant. 

QUARANTE-SIXIÈME     ESPECE. 

Le  labre  ennéacanthe  ;  labrus  en- 
neacanthus .  —  Neuf  ra}^ons  aiguillonnés  et 
dix  rayons  articulés  à  la  dorsale;  la  ligne 
latérale  interrompue  ;  six  bandes  transver- 
sales ;  deux  autres  bandes  transversales  sur 
la  caudale,  qui  est  en  croissant;  deux  ou 
quatre  dents  grandes,  fortes  et  crochues  à 
l'extrémité  de  chaque  mâchoire;  les  écailles 
grandes. 

QUARANTE-SEPTIÈME     ESPECE. 

Le  labre  rouges-raies  ;  labrus  rubro 
ïineatus.  —  Douze  rayons  aiguillonnés   et 


DES    L  A  B  R  E  S.         127 

onze  ra}>ons  articulés  à  la  nageoire  du  dos; 
trois  rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons 
articulés  à  celie  de  l'anus;  les  dents  du  bord 
de  chaque  mâchoire  alongées,  séparées  l'une 
de  l'autre ,  et  seulement  au  nombre  de 
quatre  ;  la  mâchoire  supérieure  un  peu  plus 
avancée  que  l'inférieure;  onze  ou  douze 
raies  rouges  et  longitudinales  de  chaque  côté 
du  poisson  ;  une  tache  œillée  à  l'origine  de 
la  dorsale;  une  autre  tache  très-grande  à 
la  base  de  la  caudale  qui  est  un  peu  en 
croissant. 

QUARANTE-HUITIÈME     ESPECE. 

Le  labre  kasmira  ;  labrus  kasmira.  — 
Dix  rayons  aiguillonnés  et  quinze  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  neuf  rayons  articulés  à  l'anale;  la 
lèvre  inférieure  plus  courte  que  la  supé- 
rieure; les  dents  coniques;  la  pièce  anté- 
rieure des  opercules,  échancrée  ;  la  caudale 
en  croissant;  sept  raies  petites  et  bleues  sur 
chaque  côté  de  la  tète;  quatre  raies  plus 
grandes  et  bleues  ,  le  long  de  chaque  côté 
du  corps. 

QUARANTE-NEUVIÈME    ESPÈCE. 

Le  labre  salmoïde  ;  labrus  salmoïdes. 
—  Neuf  rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons 


128  HISTOIRE 

articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  treize  rayons 
à  la  nageoire  de  l'anus;  l'opercule  composé 
de  quatre  lames,  et  terminé  par  une  pro- 
longation anguleuse;  deux  orifices  à  chaque 
narine;  la  couleur  générale  d'un  brun  noi- 
râtre. 

CINQUANTIÈME       ESPECE. 

La  labre  iris  ;  labrus  iridens.  —  Onze 
rayons  aiguillonnés  et  quatorze  rayons  ar- 
ticulés à  la  dorsale;  sept  rayons  aiguillonnés 
et  seize  rayons  articulés  à  l'anale  ;  l'opercule 
composé  de  quatre  lames,  et  terminé  par 
une  prolongation  anguleuse;  la  caudale  un 
peu  en  croissant;  une  tache  ovale,  grande, 
noire,  et  bordée  de  blanchâtre  à  l'extrémité 
de  la  nageoire  du  dos;  une  petite  tache 
noire  à  l'angle  postérieur  de  l'opercule. 

SECOND    SOUS-GENRE. 

La  nageoire  de  la  queue  rectiligne,  ou 
arrondie ,  ou  lancéolée. 

CINQUANTE-UNIÈME    ESPECE. 

Le  labre  paon;  lahrus  papo.  —  Quinze 
rayons  aiguillonnés  et  dix-sept  rayons  ar- 
ticulés à  la  dorsale  ;  le  corps  et  la  queue 
d'un  verd  mêlé  de  jaune,  et  parsemé,  ainsi 
que  les  opercules  et  la  nageoire  caudale, 

do 


DES    LABRES.  129 

de  taches  rouges  et  de  taches  bleues;  une 
grande  tache  brune  auprès  de  chaque  pec- 
torale, et  une  tache  presque  semblable  de 
chaque  côté  de  la  queue. 

CINQUANTE-DEUXIÈME     ESPECE. 

Le  labre  borde;  lahrus  marginalis . — 
Deux  ra3'ons  aiguillonnés  et  vingt  -  deux 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos;  la 
couleur  générale  bruœ;  la  dorsale  et  l'anale 
bordées  de  roux. 

CINQUANTE-TROISIÈME    ESPÈCE. 

Le  labre  rouillé  ;  lahrus  ferruglneus: 
—  Deux  rayons  aiguillonnés  et  vingt  -  six 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos;  trois 
aiguillons  et  quatorze  rayons  articulés  à 
celle  de  l'anus;  le  corps  et  la  queue  couleur 
de  rouille  et  sans  tache. 

CINQUANTE-QUATRIÈME     ESPÈCE. 

Le  labre  (Killé  ;  labrus  ocellaris.  — 
Quatorze  rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons 
articulés  à  la  dorsale;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  dix  rayons  articulés  à  Tanale;  les 
dents  égales;  les  rayons  de  la  nageoire  du, 
dos  terminés  par  un  filament  ;  une  tache 
bordée  auprès  de  la  nageoire  caudale. 

PoUs.  Tome  IX.  I 


ï5o  HISTOIRE 

CINQUANTE-CINQUIÈME    ESPECE. 

Le  labre  mélops  ;  lahrus  melops.  — 
Seize  rayons  aiguillonnés  et  neuf  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  les  opercules 
ciliés  ;  l'anale  panachée  de  différentes  cou- 
leurs; un  croissant  brun  derrière  les  yeux; 
des  filamens  aux  rayons  de  la  nageoire  du 
dos. 

CINQUANTE-  SI  XI  È  M  E     ESPECE. 

Le  labre  nil  ;  labrus  niloticus.  —  Dix- 
sept  rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons  ar- 
ticulés à  la  dorsale;  les  dents  très-petites  et 
échancrées;  la  couleur  générale  blanchâtre; 
la  dorsale,  l'anale  et  la  caudale  nuageuses. 

CINQUANTE-SEPTIÈME    ESPÈCE. 

Le  labre  louche  ;  labrus  luscus.  —  Dix- 
huit  rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  onze  rayons  articulés  à  l'anale;  le 
dessus  de  l'œil  noir  ;  toutes  les  nageoires 
jaunes  ou  dorées. 

CINQUANTE- HUITIÈME    ESPÈCE. 

Le  labre  triple-tache;  labrus  trima- 
culatus.  —  Dix-sept  rayons  aiguillonnés  et 
treize  rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos; 
trois  aiguillons  et  neuf  rayons  articulés  à 


DES    LABRES.  i3r 

celle  de  l'anus;  le  corps  et  la  queue  rouges 
et  couverts  de  grandes  écailles;  trois  grandes 
taches. 

CINQUANTE-NEUVIÈME    ESPECE. 

Le  labre  cendré;  labrus \  cinereus,  — * 
Quatorze  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  dix.  rayons  articulés  à  la  nageoire 
de  i'anus  ;  l'ouverture  de  la  bouche  étroite  ; 
les  dents  petites  ;  celles  de  devant  plus  lon- 
gues ;  des  raies  bleues  sur  les  côtés  de  la 
tête  ;  une  tache  auprès  de  la  caudale. 

SOIXANTIÈME       ESPÈCE. 

Le  labre  cornubien;  labrus  cornuhius. 
—  Seize  rayons  aiguillonnés  et  neuf  ra}'ons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  huit  rayons  articulés  à  celle 
de  l'anus;  le  museau  en  forme  de  boutoir; 
les  premiers  rayons  de  la  dorsale  tachetés 
de  noir  ;  une  tache  noire  sur  la  queue  dont 
la  nageoire  est  rectiligne. 

soixante-unième  espèce. 

Le  labre  mêlé  ;  labrus  rnixtus.  —  La 
partie  inférieure  de  l'animal  jaune  ;  la  supé- 
rieure bleue ,  avec  des  nuances  brunes  ou 
jaunes;  les  dents  antérieures  plus  grandes 
que  les  autres. 

I  2 


i3a  HISTOIRE 

SOIXANTE-DEUXIEME     ESPECE? 

Le  labre  jaunâtre  ;  labrus  fulvus.  — 
L'ouverture  de  Ja  bouche  large  ;  trois  ou 
quatre  grosses  dents  à  l'extrémité  de  la  mâ- 
choire supérieure;  de  pelites  dents  au  palais; 
la  mâchoire  inférieure  plus  avancée  que  la 
supérieure  et  garnie  d'une  double  rangée  de 
petites  dents;  un  fort  aiguillon  à  la  caudale; 
les  écailles  minces  ;  la  couleur  fauve  ou 
orangée. 

SOIXANTE-TROISIÈME     ESPECE. 

Le  labre  merle;  labrus  merula.  — Dix 
rayons  aiguillonnés  et  garnis  d'un  filament, 
et  quinze,  rayons  articulés  à  la  dorsale;  la 
caudale  recli  ligne  ;  l'ouverture  de  la  bouche 
médiocre;  les  dents  grandes  et  recourbées; 
les  mâchoires  également  avancées;  les  écailles 
grandes;  la  couleur  générale  d'un  bleu  tirant 
sur  le  noir. 

SOI  XA  N  T  E-QUA  TRIE  ME     ESPECE. 

Le  labre  rone  ;  labrus  rone.  —  Seiz^ 
rayons  aiguillonnés  et  neuf  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  six  rayons  articules  à  celle  de  l'anus; 
la  caudale  rectiligne;  la  nageoire  du  dos 
détendant  depuis  la  nuque  jusqu'à  une  petite 
distance  de  la  caudale;  les  rayons  de  celle 


DES    LABRES.  i53 

nageoire  garnis  d'un  ou  deux  filamens;  la 
partie  supérieure  du  poisson  d'un  rouge 
foncé  avec  des  taches  ou  des  raies  vertes  ;  la 
partie  inférieure  d'un  rouge  mêlé  de  jaune. 

SOIXANTE-CINQUIÈME    ESPECE. 

Le  labre  fuligineux  ;  labrus  fuligi- 
nosus.  —  Neuf  rayons  aiguillonnés  et  onze 
rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  deux  rayons 
aiguillonnés  et  neuf  rayons  articulés  à  l'anale; 
la  mâchoire  supérieure  un  peu  plus  courte 
que  l'inférieure;  les  deux  premières  dents 
de  chaque  mâchoire  plus  alongées  que  les 
autres  ;  la  tête  variée  de  verd ,  de  rouge  et 
de  jaune  ;  quatre  ou  cinq  bandes  transver- 
sales. 

soixante-sixième    espèce. 

Le  labre  brun;  labrus  fusais.  — Sept 
l'ayons  aiguillonnés  et  filamenteux  et  treize 
rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  deux  rayons 
aiguillonnés  et  onze  rayons  articulés  à  fanale; 
les  deux  dents  de  devant  de  chaque  mâ- 
choire plus  longues  que  les  autres;  des  rugo- 
sités disposées  en  rayons  auprès  des  yeux  ; 
deux  raies  vertes,  larges  et  longitudinales  de 
chaque  côté  du  corps;  des  écailles  sur  une 
partie  de  la  caudale  qui  est  recfiligne;  des 


i54  HISTOIRE 

traits  colorés  et  semblables  à  des  lettres  chi- 
noises, le  long  de  la  ligne  latérale. 

SOIXANTE-SEPTIEME     ESPECE. 

Le  LABRE  échiquier  ;  labrus  cenliqua- 
clras.  —  Neuf  rayons  aiguillonnés  et  filamen- 
teux et  treize  rayons  articulés  à  la  dorsale; 
deux  rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons 
articulés  à  la  nageoire  de  l'anus;  les  quatre 
dents  antérieures  de  la  mâchoire  supérieure 
et  les  deux  de  devant  de  la  mâchoire  infé- 
rieure plus  alongées  que  les  autres  ;  la  tête 
variée  de  rouge;  toute  la  surface  du  corps  et 
de  la  queue  peinte  en  petits  espaces  alterna- 
tivement blanchâtres  et  d'un  noir  pourpré. 

SOIXANTE-HUITIÈME     ESPECE. 

Le  labre  marbre;  labrus marmoratus . — 
Dix  rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons  arti- 
culés plus  longs  que  les  aiguillonnés  à  la 
dorsale  ;  deux  rayons  aiguillonnés  et  six 
rayons  articulés  à  l'anale  ;  les  dents  égales  et 
écartées  l'une  de  l'autre;  la  nageoire  caudale 
rectiligne  ;  la  tête  et  les  opercules  dénués 
d'écaillés  semblables  à  celles  du  dos  ;  presque 
toute  la  surface  de  l'animal  parsemée  de 
petites  taches  foncées  et  des  taches  moins 
pelites  et  blanchâtres,  de  manière  à  paroître 
marbrée. 


D  E  S    L  A  B  R  E  S.  i35 

SOIXANTE-NEUVIÈME     ESPÈCE. 

Le  labre  large -queue  ;  labrus  macrou- 
rus.  —  Vingt-six  rayons  à  la  nageoire  du 
dos  ;  dix-neuf  à  celle  de  l'anus  ;  le  museau 
petit  et  avancé  ;  les  dents  grandes,  fortes 
et  triangulaires  ;  dix  rayons  divisés  chacun 
en  quatre  ou  cinq  ramifications  à  la  caudale, 
qui  est  rectiligne  et  très -large,  aiusi  que 
très -longue ,  relativement  aux  autres  na- 
geoires ;  un  grand  nombre  de  petites  raies 
longitudinales  sur  le  dos;  une  tache  sur  la 
dorsale  à  son  origine;  presque  toute  la  queue, 
l'anale  et  l'extrémité  de  la  nageoire  du  dos 
d'une  couleur  foncée. 

SOIXANTE-DIXIÈME     ESPECE. 

Le  labre  girelle;  labrus  julis.  —  Neuf 
rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons  arti- 
culés à  la  dorsale  ;  les  deux  dents  de  devant 
de  la  mâchoire  supérieure  plus  grandes  que 
les  autres;  une  large  raie  longitudinale  den- 
telée et  d'un  blanc  jaunâtre  de  chaque  côté 
du  corps;  le  plus  souvent  une  raie  bleue, 
étroite  et  longitudinale  au  dessous  de  la  raie 
dentelée  ;  la  caudale  arrondie. 

SOIXANTE-ONZIÈME     ESPÈCE. 

Le  labre  parotique  ;  labrus  paroticus. 
—  Neuf  ravons  aiguillonnés  et  douze  rayons 

14 


3o6  HISTOIRE 

articulés  à  la  dorsale  ;  les  dents  de  devant 
plus  grandes  que  les  autres  ;  les  nageoires 
rousses  ;  une  tache  d'un  beau  bleu  sur 
chaque  opercule. 

SOIXANTE -DOUZIÈME     ESPECE. 

Le  labre  bergsnyltre  ;  labrus  bergs- 
nyltrus.  — Neuf  rayons  aiguillonnés  et  huit 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  trois 
rayons  aiguillonnés  et  sept  rayons  articulés 
à  celle  de  l'anus  ;  les  rayons  de  la  dorsale 
garnis  de  filamens  ;  une  tache  noire  sur  la 
queue. 

soixante-treizième  espèce. 
Le  labre  guaze;  labrus  guaza.  —  Onze 
rayons  aiguillonnés  et  seize  rayons  articulés 
à  la  dorsale;  la  caudale  arrondie  et  composée 
de  rayons  plus  longs  que  la  membrane  qui 
les  réunit  ;  la  couleur  brune. 

soixante-quatorzième  espèce, 
Le  labre  tancoïde;  labrus  tancoïdes.— 
Quinze  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  dix  rayons  articulés  à  l'anale;  le 
museau  recourbé  vers  le  haut;  la  caudale 
arrondie  ;  la  couleur  générale  d'un  rouge 
nuageux ,  ou  des  raies  nombreuses,  rouges^ 
bleues  et  jaunes. 


DES    LABRES.  iSj 

SOIXANTE-QUINZIÈME     ESPECE. 

Le  labre  double-tache;  labrus  bima- 
culatus.  —  Quinze  rayons  aiguillonnés  et 
onze  rayons  articulés  à  3a  dorsale  ;  quatre 
rayons  aiguillonnés  et  huit  rayons  articulés 
à  l'anale  ;  des  filameus  aux  rayons  de  la 
nageoire  du  dos  et  aux  deux  premiers  rayons 
de  chaque  thoracine  ;  l'anale  lancéolée  ;  l'ex- 
trémité de  la  dorsale  en  forme  de  faux  ;  une 
grande  tache  sur  chaque  côté  du  corps  et  sur 
chaque  côté  de  l'animal. 

SOIXANTE-SEIZIÈME     ESPECE. 

Le  labre  ponctué  ;  labrus  punctatus.  — 
Quinze  rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos;  quatre  rayons 
aiguillonnés  et  huit  rayons  articulés  à  celle 
de  l'anus  ;  toutes  les  nageoires  pointues  , 
excepté  la  caudale  qui  est  arrondie  ;  la  pièce 
postérieure  de  chaque  opercule  couverte 
d'écailîes  semblables  par  leur  forme  et  égales 
par  leur  grandeur  à  celles  du  dos  ;  la  ligne 
latérale  interrompue;  de  petites  écailles  sur 
une  partie  de  la  dorsale  et  de  l'anale  ;  plu- 
sieurs rayons  articulés  de  la  dorsale  beaucoup 
plus  aîongés  que  les  aiguillons  de  cette  na- 
geoire; un  grand  nombre  de  points;  neuf 


i38  HISTOIRE 

♦aies  longitudinales  et  trois  taches  rondes  sur 
chaque  côté  du  poisson. 

SOIXANTE-DIX-SEPTIÈME     ESPECE. 

Le  labre  ossifage;   lahrus  ossiphagus. 

—  Dix-sept  rayons  aiguillonnés  et  quatorze 
rayons  articulés  à  la  dorsale;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés  à  la 
nageoire  de  Fanus. 

SOIXANTE-DIX- HUITIÈME   ESPÈCE. 

Le  labre  onite;  lahrus  onitis,  —  Dix- 
sept  rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons  arti- 
culés à  la  dorsale;  trois  rayons  aiguillonnés 
et  huit  rayons  articulés  à  l'anale  ;  la  caudale 
arrondie  et  jaune  ;  la  couleur  générale  brune; 
îa  partie  inférieure  de  l'animal  tachetée  de 
gris  et  de  brun  ;  des  filamens  aux  rayons  de 
la  nageoire  dorsale. 

SOIXANTE-DIX-NEUVIÈME   ESPÈCE. 

Le  labre  perroquet  ;  labrus  psittacus. 

—  Dix -huit  rayons  aiguillonnés  et  douze 
rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés  à  la  na- 
geoire de  l'anus;  la  couleur  générale  verte; 
le  dessous  du  corps  jaune;  une  raie  longitu- 
dinale bleue  de  chaque  côté  du  corps;  quel- 
quefois des  taches  bleues  sur  le  ventre. 


DES    LABRES:         1S9 

QUATRE-VINGTIÈME     ESPECE. 

Le  labre  tourd  ;  labrus  turdus.  —  Dix- 
huit  rayons  aiguillonnés  et  quinze  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  douze  rayons  articulés  à  l'a- 
nale  ;  le  corps  et  la  queue  alongés  ;  la  partie 
supérieure  de  l'animal  jaune  avec  des  taches 
blanches  ou  vertes ,  et  quelquefois  avec  des 
taches  blanches  et  bordées  d'or  au  dessous 
du  museau. 

QUATRE-VINGT-UNIÈME     ESPÈCE. 

Le  labre  cinq-épines;  labrus  pentacan- 
thus.  —  Dix-neuf  rayons  aiguillonnés  et  six 
rayons  articulés  à  la  dorsale;  cinq  rayons 
aiguillonnés  et  huit  rayons  articulés  à  l'anale; 
des  fila  mens  aux  rayons  de  la  nageoire  du 
dos  ;  le  corps  et  la  queue  bleus^  ou  rayés 
de  bleu. 

QUATRE-VINGT-DEUXIÈME    ESPÈCE. 

Le  labre  chinois  ;  labrus  chinensis.  — 
Dix-neuf  rayons  aiguillonnés  et  cinq  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  cinq  rayons  aiguil- 
lonnés et  sept  rayons  articulés  à  l'anale  ;  des 
filamens  aux  rayons  de  la  nageoire  du  dos  ; 
le  sommet  de  la  tête  très-obtus  ;  la  couleur 
livide. 


i4o  HISTOIRE 

QUATRE-VINGT-TROISIÈME    ESFECE. 

Le  labre  japonais,  lahrus  japonicus. — 
Dix  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons  arti- 
culés à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillonnés 
et  cinq  rayons  articulés  à  la  nageoire  de 
l'anus  ;  des  filamens  aux  rayons  de  la  nageoire 
du  dos  ;  les  opercules  couverts  d'écaillés 
semblables  à  celles  du  corps  ;  des  dents  pe- 
tites et  aiguës  aux  mâchoires  ;  la  couleur 
jaune. 

QUATRE- VINGT -QUATRlÈxUE    ESPECE. 

Le  labre  linéaire;  labrus  linearis. — 
Vingt  rayons  aiguillonnés  et  un  rayon  arti- 
culé à  la  nageoire  du  dos  ;  quinze  rayons  à 
celle  de  l'anus;  la  dorsale  très -longue;  le 
corps  alongé  :  la  tête  comprimée  ;  la  couleur 
blanche  ou  blanchâtre. 

quatre-vingt-cinquième    espèce. 

Le  labre  lunule  ;  labrus  lunulatus.  — 
Neuf  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  neuf  rayons  articulés  à  !a  nageoire 
de  l'anus  ;  les  écailles  larges  et  striées  eu 
creux;  les  pectorales  et  la  caudale  arrondies; 
la  ligne  latérale  interrompue  ;  la  couleur 
générale  d'un  brun  verdâtre  ,  avec  des 
bandes  transversales  plus  foncées;  le  plus 


DES    LABRES.  ï4i4 

souvent  un  croissant  jaune  et  bordé  de  noir 
sur  le  bord  postérieur  de  chaque  opercule  ; 
deux  taches  jaunes  sur  la  membrane  bran- 
chiale qui  est  verte. 

QUATRE-VINGT-SIXIÈME     ESPECE. 

Le  labre  varié;  labrus  variegatus.  —~ 
Dix-sept  rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons 
articulés  à  ia  dorsale,  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  douze  rayons  articulés  à  l'anale  ; 
les  lèvres  larges  et  doubles;  la  caudale  un 
peu  arrondie  ;  le  corps  et  la  queue  alongés; 
la  couleur  générale  rouge  ;  quatre  raies  lon- 
gitudinales olivâtres  et  quatre  autres  bleues 
de  chaque  côté  du  poisson;  la  dorsale  bleue 
à  son  origine  ,  ensuite  blanche  ,  ensuite 
rouge;  ia  caudale  bleue  en  haut  et  jaune 
en  bas. 

quatre-vingt-septième  espèce. 
Le  labre  maillé;  labrus  reticulatus.  — « 
Quinze  rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  neuf  rayons  articulés  à  celle 
de  l'anus  ;  l'ensemble  du  poisson  comprimé 
et  ovale;  la  couleur  verte  avec  un  reseau 
rouge;  une  tache  noire  sur  chaque  opercule 
et  sur  la  dorsale;  des  bandes  et  des  filamens 
rouges  à  la  nageoire  du  dos. 


142  HISTOIRE 

QUATBE-VINGT-UUITIEME   ESPECE. 

Le  labre  tacheté  ;  labrus  guttatus,  — 
Quinze  rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons 
articulés  à  la  dorsale;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  onze  rayons  articulés  à  l'anale  ; 
la  couleur  générale  rougeâtre;  un  grand 
nombre  de  points  blancs  disposés  avec  ordre; 
des  taches  noires  ;  une  tache  au  milieu  de  la 
base  de  la  caudale. 

QUATRE-VINGT-NEUVIEME    ESPECE. 

Le  labre  cock  ;  labrus  coquus.  —  La 
caudale  arrondie;  la  partie  supérieure  nuan- 
cée de  pourpre  et  de  bleu  foncé  ;  l'inférieure 
d'un  beau  jaune. 

QUATRE-VINGT-DIXIEME    ESPECE. 

Le  labre  canude  ;  labrus  cinœdus.  — - 
Des  rayons  aiguillonnés  à  la  dorsale  qui 
s'étend  depuis  la  nuque  jusqu'à  la  caudale; 
la  gueule  petite  ;  les  dents  crénelées  ou  lobées; 
la  couleur  générale  jaune  ;  le  dos  d'un  rouge 
pourpre. 

quatre-vingt-onzième  espèce. 

Le  labre  blanches-raies  ;  labrus  albo 

vittatus.  —  Neuf  rayons  aiguillonnés  et  onze 

rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons 

aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés  à  l'anale; 


De  Jeve   <7?l '. 


l.LA  GIRELLE  . 

i.IAME   du  $r&rzl. 


Jiii/tmt  j: 


DES  LABRES.  nfi 
une  seule  rangée  de  dents  petites  et  aiguës 
à  chaque  mâchoire  ;  les  lèvres  très-épaisses  ; 
le  corps  alongé;  la  couleur  générale  jau- 
nâtre ;  deux  raies  longitudinales  blanches  et 
très-longues,  et  une  troisième  raie  supérieure 
semblable  aux  deux  premières ,  mais  plus 
courte  de  chaque  côté  de  ranimai ;  la  cau- 
dale arrondie. 

QUATRE  -  VINGT  -  DOUZIÈME    ESPECE. 

Le  laere  bleu;  labrus  cœruleus.  —  Dix- 
sept  rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  deux  rayons 
aiguillonnés  et  douze  rayons  articulés  à  la 
nageoire  de  l'anus  ;  la  couleur  générale 
bleue,  avec  des  taches  jaunes  et  des  raies 
bleuâtres  ;  une  grande  tache  bleue  sur  le 
devant  de  la  dorsale  ;  les  thoracines ,  l'anale 
et  la  caudale  bordées  delà  même  couleur; 
les  dents  de  devant  plus  longues  que  les 
autres. 

quatre-vingt-treizième  espèce. 
Le  labre  rayé;  labrus  lineatus.  —  Dix- 
sept  rayons  aiguillonnés  et  treize  raj^ons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  raj^ons  aiguillon- 
nés et  douze  rayons  articulés  à  l'anale  ;  les 
dents  de  devant  plus  longues  que  les  autres; 
le  museau  long;  la  nuque  un  peu  relevée 


144  HISTOIRE 

et  convexe  ;  le  corps  a]ongé  ;  la  caudale 
arrondie,*  le  dos  rougeâtre  ;  les  côtés  bleus; 
la  poitrine  jaune  ;  le  ventre  d'un  bleu  pâle  ; 
quatre  raies  vertes  et  longitudinales  de 
chaque  côté  du  poisson. 

QUATRE-VINGT-QUATORZIÈME    ESPECE. 

Le  labre  ballan  ;  labrus  ballan.  — 
Vingt  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnes et  neuf  rayons  articulés  à  l'anale;  la 
caudale  arrondie;  un  sillon  sur  la  tête  ;  une 
petite  cavité  rayonnée  sur  chaque  opercule  ; 
la  couleur  jaune  avec  des  taches  couleur 
d'orange. 

QUATRE- VINGT  -  QUINZIEME    ESPECE. 

Le  labre  bergylte;  labrus bergylta.— 
Vingt  rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  six  rayons  articulés  à  l'anale  ;  la 
caudale  arrondie;  la  tète  alongée  ;  les  écailles 
grandes  ;  les  derniers  rayons  de  la  dorsale  et 
de  l'anale  beaucoup  plus  longs  que  les  autres  ; 
des  taches  sur  les  nageoires  ;  des  raies  brunes 
et  bleues  disposées  alternativement  sur  la 
poitrine. 

QUATRE-VINGT-SEIZIÈME   ESPÈCE. 

Le    labre   hassek  ;   labrus    liasse k.  — 

Point 


D  E  S    L  A  B  R  E  S.  145 

Point  de  rayons  aiguillonnés  aux  nageoires; 
le  corps  très-alongé;  la  ligne  latérale  droite 
ou  presque  droite  ;  une  raie  longitudinale 
et  mouchetée  de  noir  de  chaque  côté  de 
ranimai. 

QUATRE-VINGT-DIX-SEPTIÈME   ESPECE. 

Le  labre  aristé  ;  labrus  aristatus.  — 
Trente-deux  rayons  à  la  dorsale;  vingt-cinq 
à  l'anale  ;  le  corps  comprimé  et  ovale;  les 
écailles  courtes  et  relevées  chacune  par  deux 
arêtes;  les  dents  éloignées  Tune  de  l'autre; 
les  deux  de  devant  de  la  mâchoire  inférieure 
plus  avancées  que  les  autres. 

quatre-vingt-dix-huitième  espèce. 
Le  labre  birayé;  labrus  bivittatus.  — 
Neuf  rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillon- 
nés et  onze  rayons  articulés  à  l'anale  ;  toutes 
les  nageoires  pointues,  excepté  celle  de  la 
queue  qui  est  arrondie;  le  dos  rouge;  les 
côtés  jaunes  ;  deux  raies  longitudinales  et 
brunes  de  chaque  côté  du  poisson  ;  la  su- 
périeure placée  sur  l'œil;  des  taches  jaunes 
sur  la  caudale  qui  est  violette;  le  ventre  rou- 
geâtre. 

quatre  -  vingt  -  dix  -  neuvième  espèce. 
Le  labre  grandes -écailles  ;  labrus 
Poiss.  Tome  IX.  & 


146  HISTOIRE 

macrolepidotus.  —  Neiif  rayons  aiguillonnés 
et  treize  rayons  articulés  à  la  nageoire  du 
dos  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons 
articulés  à  celle  de  l'anus  ;  les  écailles  grandes 
et  lisses  ;  les  mâchoires  aussi  avancées  l'une 
que  l'autre;  la  tète  courte  et  comprimée; 
deux  demi -cercles  de  pores  muqueux  au 
dessous  des  yeux;  la  caudale  arrondie;  la 
couleur  générale  jaune. 

CENTIÈME        ESPÈCE. 

Le  labre  tête  -  bleue  ;  labrus  cyanoce- 
phalus.  —  Neuf  rayons  aiguillonnés  et  onze 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos;  deux 
rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons  arti- 
culés à  celle  de  l'anus  ;  la  caudale  arrondie  ; 
la  ligne  latérale  interrompue  ;  les  écailles 
grandes ,  rondes  et  minces  ;  les  opercules 
terminés  en  pointe  du  côté  de  la  queue;  1@ 
dos  bleu  ;  les  côtés  argentés  ;  la  tête  bleue. 

CENT     UNIÈME     ESPÈCE. 

Le  labre  a  gouttes  ;  labrus  guttulatus. 
—  Point  de  rayons  aiguillonnés;  dix-neuf 
rayons  à  la  dorsale  ,  neuf  à  l'anale  ;  la  cau- 
dale arrondie  ;  les  écailles  dures  et  couvertes 
d'une  membrane  ;  le  dos  brun  ;  les  côtés 
bleus  ;  le  dessous  blanchâtre  ;  la  tête  bleue; 
des  taches  argentées  sur  la  tête ,  les  côtés  et 


DES    LABRES.  147 

Fanale;  des  taches  jaunes  sur  la  nageoire  dri 
dos. 

CENT     DEUXIÈME      ESPECE. 

1_jE  labre  boisé  ;  luBrus  tesseUatus,  — - 
Dix-sept  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articulés  à  la  dorsale;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  neuf  rayons  articulés  à  là  na- 
geoire de  l'anus;  ia  tête  et  les  opercules 
presque  entièrement  dénués  d  écailles  sem- 
blables à  celles  du  dos,  excepté  dans  une 
petite  place  auprès  des  yeux;  les  deux  mâ- 
choires également  avancées;  plusieurs  pores 
niuqueux  au  dessous  des  narines  ;  quatre 
rayons  à  la  membrane  branchiale  qui  est 
étroite  ;  les  écailles  petites  et  molles  ;  le  corps 
alongé  ;  la  caudale  arrondie;  le  dos  violet; 
les  côtés  argentés  ;  des  taches  imitant  des 
compartimens  de  boiserie. 

cent  troisième  espèce. 
Le  labre  cinq-taches;  labrus  quinque- 
maculatus.  — Quinze  rayons  aiguillonnés  et 
dix  rayons  articulés  à  la  dorsale;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  neuf  rayons  articulés  à  l'anale; 
la  tête  garnie  d'écaillés  semblables  à  celles 
du  dos;  un  demi-cercle  de  pores  muqueux 
au  dessous  de  chaque  narine;  la  couleur 
générale  d'un  jaune  mêlé  de  violet  \  une 

K  2 


148  HISTOIRE 

tache  sur  le  nez;  une  tache  sur  l'opercule; 
deux  taches  sur  la  dorsale,  et  une  cinquième 
sur  la  nageoire  de  l'anus. 

CENT    QUATRIÈME     ESPECE. 

Le  labre  microlèpidote;  labrus  micro- 
lepidotus.  —  Dix -sept  rayons  aiguillonnés 
et  treize  rayons  articulés  à  la  nageoire  du 
dos  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons 
articulés  à  la  nageoire  de  l'anus  ;  les  oper- 
cules garnis  d'écaillés  semblables  à  celles  du 
dos;  les  écailles  très-petites;  la  partie  supé- 
rieure de  l'animal  d'un  jaune  brun  et  sans 
tache  ;  l'inférieure  argentée  ;  la  caudale 
arrondie. 

cent  cinquième  espèce. 
JiE  labre  vieille  ;  labrus  vetula.  — 
Seize  rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  onze  rayons  articulés  à  l'anale; 
six  rayons  à  la  membrane  branchiale  ;  le 
museau  dénué  d'écaillés  semblables  à  celles 
du  dos;  de  peîites  écailles  sur  la  caudale 
qui  est  arrondie;  la  tête  rougeâtre;  le  dos' 
couleur  de  plomb  ;  les  côtés  jaunes  et  tachés; 
les  thoracines,  l'anale  et  la  caudale  bleuâtres 
et  bordées  de  noir  ;  des  taches  arrondies  et 
petites  sur  l'anale ,  la  caudale  et  la  dorsale. 


DES    LABRES.  149 

CENT      SIXIÈME      ESPÈCE. 

Le  labre  karut  ;  lahrus  caruita,  — 
Onze  rayons  aiguillonnés  et  vingt  -  neuf 
rayons  articules  à  la  dorsale  qui  présente 
deux  parties  très -distinctes  ;  toute  la  tête 
couverte  d'écaillés  semblables  à  celles  du 
dos  ;  la  caudale  arrondie  ;  la  partie  supé- 
rieure du  museau  plus  avancée  que  l'in- 
férieure. 

CENT     SEPTIÈME     ESPÈCE. 

Le  labre  anèi  ;  lahrus  aneus.  —  Neuf 
rayons  aiguillonnés  et  vingt-quatre  rayons? 
articulés  à  la  dorsale  qui  présente  deux  par- 
ties très  -  distinctes  ;  toute  la  tête  couverte 
d'écaillés  semblables  à  celles  du  dos  ;  la 
caudale  arrondie  ;  la  mâchoire  inférieure 
plus  avancée  que  la  supérieure. 

CENT     HUITIÈME     ESPÈCE. 

Le  larré  ceinture;  labrus  cingulum.— 
Neuf  rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  seize  rayons 
à  celle  de  l'anus  ;  les  deux  dents  de  devant 
de  chaque  mâchoire  plus  grandes  que  les 
autres  ;  le  museau  pointu  ;  la  partie  anté- 
rieure de  l'animal  livide,  la  postérieure 
brune  ;  ces  deux  portions  séparées  par  une 
bande  ou  ceinture   blanchâtre  ;  des  taches 

K  5 


i5o  HISTOIRE 

petites,  lenticulaires  et  d'un  noir  pourpré 
sur  la  tête ,  la  dorsale,  l'anale  et  la  caudale 
qui  est  arrondie. 

CENT     NEUVIÈME     ESPECE. 

Le  labre  digr<imme;  lahrus  digramma. 
•—  Onze  rayons  aiguillonnés  et  huit  rayons 
articulés  à  ia  nageoire  du  dos  ;  un  rayon 
aiguillonne  ei  dix  rayons  articulés  à  celle 
de  l'anus;  la  mâchoire  inférieure  un  peu 
plus  avancée  que  la  supérieure;  les  deux 
dents  de  devant  plus  grandes  que  les  autres; 
deux  lignes  latérales;  la  supérieure  se  ter- 
minant un  peu  au  delà  de  la  dorsale  et  s'y 
réunissant  à  la  lalérale  opposée  ;  l'inférieure 
commençant  à  peu  près  au  dessous  du  mi- 
lieu de  la  dorsale  et  allant  à  la  caudale  qui 
est  arrondie. 

CENT     DIXIÈME     ESPECE. 

Le  labre  hololépidote  ;  labrus  holo- 
lepidotus.  —  Onze  rayons  aiguillonnés  et 
vingt -sept  rayons  articulés  à  la  dorsale; 
deux  rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons  ar- 
ticulés à  l'anale;  les  dents  de  la  mâchoire 
inférieure  à  peu  près  égales;  la  tête  et  les 
opercules  garnis  d'écaillés  semblables  à  celles 
du  dos;  chaque  opercule  terminé  en  pointe; 
la  caudale  très-arrondie. 


DES    LABRES.         i5x 

CENT     ONZIÈME     ESPÈCE. 

Le  labre  TiENioURE;  labrus  tœniourusi 

—  Vingt  rayons  à  la  nageoire  du  dos;  trois 
rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons  articulés 
à  la  nageoire  de  l'anus  ;  les  dents  des  deux 
mâchoires  grandes  et  séparées  ;  la  tète  et 
les  opercules  dénués  d'écaillés  semblables 
à  celles  du  dos  ;  les  écailles  grandes  et  bor- 
dées d'une  couleur  foncée;  point  de  ligné 
latérale  facilement  visible;  une  bande  trans- 
versale à  la  base  de  la  caudale,  qui  est  ar- 
rondie. 

CENT      DOUZIÈME     ESPECE. 

Le  labre  parterre;  labrus  hortulanus. 

—  Cinq  rayons  aiguillonnés  et  quinze  rayons 
articulés  à  la  dorsale,  qui  est  basse;  deux 
rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons  articulés 
à  l'anale  ;  le  museau  avancé  ;  les  dents  de 
la  mâchoire  supérieure  presque  horisôntales  ; 
deux  lignes  latérales  se  réunissant  en  une 
vers  le  miiieu  de  la  nageoire  du  dos;  la 
caudale  arrondie  ;  des  taches  sur  la  tête  et 
les  opercules  ,  qui  sont  dénués  d'écaillés 
semblables  à  celles  du  dos;  une  ou  deux 
taches  à  côté  de  chaque  rayon  de  la  dorsale 
et  de  l'anale;  la  surface  du  corps  et  de  la 

K  4 


i52  HISTOIRE 

queue,  divisée  par  des  raies  obliques  ,  eii 
losanges  dont  le  miiieu  présente  une  tache» 

CENT     TREIZIÈME     ESPECE. 

Le   labre    sparoïde  ;   lahrus   sparoïdes- 

—  Dix  rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  dix  rayons  aiguil- 
lonnés et  seize  rayons  articulés  à  l'anale , 
qui  est  très  -  grande  ;  la  hauteur  du  corps 
égale ,  ou  à  peu  près  ,  à  la  longueur  du 
corps  et  de  la  queue  pris  ensemble  ;  une 
concavité  au  dessus  des  yeux  ;  la  mâchoire 
inférieure  plus  avancée  que  la  supérieure; 
la  tête  et  les  opercules  garnis  d'écaiiks  sem- 
blables à  celles  du.  dos;  la  caudale  arrondie; 
(\es  taches  irrégulières,  ou  en  croissant,  ou 
en  larmes ,  répandues  sans  ordre ,  sur  chaque 
côté  de  ranimai. 

CENT      QUATORZIÈME     ESPÈCE. 

Le  labre    léopard  ;    lahrus   leopardus. 

—  Neuf  rayons  aiguillonnés  et  quatorze 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos;  deux 
rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés 
à  la  nageoire  de  l'anus;  l'ouverture  de  la 
bouche  assez  grande  ;  les  deux  dents  de 
devant  de  chaque  mâchoire  plus  grandes 
que  les  autres  ;  deux  pièces  à  chaque  oper- 
cule; la  caudale  et  les  pectorales  arrondies?. 


DES    LABRES.  i55 

les  rayons  aiguillonnés  de  la  dorsale  plus 
hauts  que  la  membrane;  point  d'écaillés  fa- 
cilement visibles;  une  raie  noire  s'étendant 
depuis  l'œil  jusqu'à  la  pointe  postérieure  de 
l'opercule;  une  bande  très  -  foncée  placée 
sur  la  caudale  ;  des  taches  composées  de 
taches  plus  petites,  et  répandues  sur  la 
tète ?  le  corps,  la  queue,  la  dorsale  et  l'a- 
nale ,  de  manière  à  imiter  les  couleurs  du 
léopard. 

CENT      QUINZIÈME     ESPECE. 

Le  labre  malaptéronote  ;  labrus  ma- 
lapteronotus.  —  Vingt  -  un  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos  ;  treize  rayons  à  celle 
de  l'anus;  la  mâchoire  inférieure  un  peu 
plus  avancée  que  la  supérieure;  les  dents 
de  devant  de  la  mâchoire  inférieure  incli- 
nées en  avant  ;  la  tête  et  les  opercules 
dénués  d'écaillés  semblables  à  celles  du  dos; 
une  tache  foncée  sur  la  pointe  postérieure 
de  l'opercule  ;  la  ligne  latérale  fléchie  en 
en  bas,  en  formant  ensuite  un  angle,  pour 
se  diriger  vers  la  caudale,  qui  est  arrondie; 
trois  bandes  blanchâtres  de  chaque  côté  du 
poisson. 

cent    seizième    espèce. 
Le  labre  diane  ;  labrus  diana.  —  Douze 


i54  HISTOIRE 

rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés 
à  la  dorsale;  deux  rayons  aiguillonnés  et 
treize  raypns  articulés  à  la  nageoire  de  Ta- 
mis ;  la  nageoire  dorsale  présentant  trois 
portions  distinctes  ;  la  caudale  arrondie  ;  la 
tète  et  [es  opercules  dénués  d'écaillés  sem- 
blables à  celles  du  dos  ;  quatre  grandes 
dents  au  bout  de  la  mâchoire  supérieure; 
deux  grandes  dents  au  bout  de  la  mâchoire 
inférieure;  une  dent  grande  et  tournée  en 
avant ,  à  chaque  coin  de  l'ouverture  de  la 
bouche  ;  un  petit  croissant  d'une  couleur 
foncée  sur  chaque  écaille. 

CENT      DIX- SEPTIÈME    ESPÈCE. 

Le  labre  macrodonte  ;  lahrus  macro~ 
doutas.  —  Treize  rayons  aiguillonnés  et  huit 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos;  trois 
rayons  aiguillonnés  et  neuf  rayons  articulés 
à  la  nageoire  de  l'anus;  la  caudale  arrondie; 
les  derniers  rayons  de  la  dorsale  et  de  Fa- 
nale  plus  longs  que  les  premiers;  les  écailles 
assez  grandes  ;  la  partie  postérieure  de  la 
tête  relevée;  quatre  denîs  fortes  et  crochues 
à  l'extrémité  de  chaque  mâchoire;  une 
dent  forte,  crochue,  et  tournée  en  avant, 
auprès  de  chaque  coin  de  l'ouvertuie  de 
la  bouche. 


DES    LABRES.  i-5B 

CENT     DIX-HUITIÈME     ESPECE. 

Le  labre  neustrien;  labrus  Neustriœ. 
—  Vingt  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articules  à  la  nageoire  du  dos;  trois  rayons 
aigailionnés  et  sept  rayons  articulés  à  celle 
de  1  anus;  sept  rayons  à  la  membrane  bran- 
chiale ;  la  caudale  arrondie  ;  les  dents  égales  , 
fortes  et  séparées  Tune  de  l'autre  ;  le  dos 
marbré  d'aurore,  de  brun  et  de  verdâtre; 
les  côtes  marbrés  d'aurore ,  de  brun  et  de 
blanc. 

cent    dix-neuvième    espèce. 

Le  labre  calops;  labrus  calops.- — Douze 
rayons  aiguillonnés  et  huit  rayons  articulés 
à  la  dorsale;  treize  rayons  à  l'anale;  le 
premier  et  le  dernier  des  rayons  de  la  na- 
geoire de  l'anus  articulés  ;  l'œil  très-grand 
et  très-brillant;  la  ligne  latérale  droite;  les 
écailles  fortes  et  larges;  la  tète  dénuée  d'é- 
cailies  semblables  à  celles  du  dos  ;  une  tache 
giande  et  brune  au  delà,  mais  auprès  de 
chaque  nageoire  pectorale. 

cent    vingtième    espèce. 

Le  labre  ensanglante;  labrus  cruen- 

tatus.  —  Neuf  rayons  aiguillonnés  et  quinze 

rayons  articulés  à  la  nageoire  du. dos;  les 

dents  courtes,  égales  et  séparées  l'une  de 


i56  HISTOIRE 

l'autre  ;  la  mâchoire  inférieure  plus  avancée 
que  la  supérieure;  l'œil  très-grand;  la  ligne 
latérale  très-voisine  du  dos  ;  la  hauteur  de 
l'extrémité  de  la  queue  très -inférieure  à 
celle  de  sa  partie  antérieure  ;  la  caudale 
arrondie;  la  couleur  générale  argentée,  avec 
des  taches  très-grandes,  irrégulières,  et  cou- 
leur de  sang. 

CENT      VINGT- UNIÈME     ESPECE. 

Le  labre  perruche;  labrus  psittaculus. 
— -  Dix  -  huit  rayons  à  la  dorsale ,  qui  est 
très-basse,  et  à  peu  près  de  la  même  hauteur 
dans  toute  sa  longueur;  l'ouverture  de  la 
bouche  très  -  petite  ;  les  deux  mâchoires 
presques  égales;  le  corps  alongé;  la  caudale 
arrondie;  la  couleur  générale  verte;  trois 
raies  longitudinales  et  rouges  de  chaque 
coté  de  l'animal  ;  une  raie  rouge  et  longi- 
tudinale sur  la  dorsale,  qui  est  jaune;  une 
bande  noire  sur  chaque  œil;  une  bande 
ronge  et  bordée  de  bleu ,  de  l'œil  à  l'origine 
de  la  dorsale ,  et  sur  le  bord  postérieur  de 
chacune  des  deux  pièces  de  l'opercule. 

CENT      VINGT-DEUXIÈME     ESPECE. 

Le  labre  keslïk  ;  labrus  keslik.  —  Huit 
rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos;  trois  rayons  aiguil-; 


DES    LABRES.  i57 

lonnés  et  douze  rayons  articulés  à  la  na- 
geoire de  l'anus  ;  la  caudale  rectihigne;  l'o- 
percule terminé  par  une  prolongation  ar- 
rondie à  son  extrémité  ;  la  ligne  longitudinale 
qui  termine  le  dos ,  droite,  ou  presque  droite  ; 
des  raies  longitudinales  jaunâtres,  et  souvent 
festonnées  ;  une  tache  bleue  auprès  de  la 
base  de  chaque  pectorale. 

CENT      VINGT-TROISIÈME     ESPECE. 

Le  laere  comere  ;  labrus  comber.  — 
Vingt  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  quatre  rayons  articulés  à  l'anale; 
la  caudale  lancéolée  ;  l'opercule  terminé 
par  une  prolongation  arrondie  à  son  ex- 
trémité ;  le  dos  rouge  5  une  raie  longitudi- 
nale et  argentée  de  chaque  côté  de  l'a- 
nimal. 

TROISIÈME   SOUS-GENRE. 

La   nageoire    de   la    queue    divisée  en 
trois  lobes. 

CENT     VINGT-QUATRIÈME      ESPECE. 

Le  laere  brasilien  ;  labrus  brasiliensis. 
*—  Neuf  rayons  aiguillonnés  et  quatorze 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  trois 
rayons  aiguillonnés  et  vingt -deux  rayons 


i58  HISTOIRE 

articulés  à  la  nageoire  de  Fanas;  le  premier 
et  le  dernier  rayon  de  Ja  caudale  prolongés 
en  arrière  ;  deux  dents  recourbées  et  plus 
longues  que  les  autres  à  la  mâchoire  su- 
périeure; quatre  dénis  semblables  à  la  mâ- 
choire inférieure  ;  deux  ou  trois  lignes 
longitudinales  à  la  dor&ale  et  à  l'anale. 

CENT      VINGT-CINQUIÈME     ESPECE. 

Le  labre  verd  ;  lahrus  viridis.  —  Huit 
rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons  arti- 
culés à  la  dorsale  ;  treize  rayons  à  l'anale  ; 
le  premier  et  le  dernier  rayon  de  la  cau- 
dale très  -  prolongés  en  arrière  ;  les  deux 
dents  de  devant  de  chaque  mâchoire  plus 
longues  que  les  autres  ;  les  écailles  vertes 
et  bordées  de  jaune;  presque  toutes  les 
nageoires  jaunes,  et  le  plus  souvent  bordées 
ou  rayées  de  verd. 

CENT     VINGT-SIXIÈME     ESPECE. 

Le  labre  trilobé  ;  labrus  trilobatus,  — • 
Vingt- neuf  rayons  à  la  nageoire  du  dos; 
dix- sept  à  celle  de  l'anus;  la  dorsale  longue 
et  basse  ;  les  dents  grandes,  fortes,  et  presque 
égales  les  unes  aux  autres;  la  tête  et  les 
opercules  dénués  d'écaillés  semblables  à  celles 
du  dos  ;  la  ligne  latérale  ramifiée ,  droite , 


DES    LABRES.         iSj 

fléchie  ensuite  vers  le  bas ,  et  enfin  droite 
jusqu'à  la  caudale;  des  taches  nuageuses. 

CENT     VINGT-SEPTIÈME     ESPECE. 

Le  labre  deux-croissans  ;  labrus  bi- 
lunulatus.  —  Treize  rayons  aiguillonnés  et 
treize  rayons  articulés  à  la  dorsale ,  qui 
présente  deux  portions  distinctes  ;  la  tête 
dénuée  d'écaillés  semblables  à  celles  du  dos; 
quatre  grandes  denfs  à  chaque  mâchoire; 
la  mâchoire  inférieure  un  peu  plus  avancée 
que  la  supérieure  ;  une  petite  tache  sur  un 
grand  nombre  d'écaillés;  une  grande  tache 
de  chaque  côté  de  l'animal,  auprès  de  l'ex- 
trémité de  la  dorsale. 

CENT     VINGT-HUITIÈME     ESPECE.' 

Le  labre  hébraïque;  labrus  hebraïcusl 
—  Vingt- un  rayons  articulés  à  la  nageoire 
du  dos  ;  treize  rayons  à  la  nageoire  de  l'a- 
nus; des  raies  imitant  des  caractères  hé- 
braïques ou  orientaux ,  sur  la  té  e  et  les 
opercules ,  qui  sont  dénués  d'écaillés  sem- 
blables à  celles  du  dos;  une  petite  tache  à 
la  base  d'un  très-grand  nombre  d'écaillés  ; 
les  pectorales  d'une  couleur  très -claire  ou 
très -vive,  ainsi  qu'une  bande  transversale 
située  auprès  de  chaque  opercule. 


i6o  HISTOIRE 

CENT   VINGT-NEUVIÈME    ESPECE. 

Le  labre  large-raie  \  labrus  latopittatus. 
—  Quarante-deux  rayons  presque  tous  ar- 
ticulés à  la  dorsale  ;  quarante  -  un  rayons 
articulés  à  l'anale;  la  dorsale  et  l'anale 
très-longues  ;  le  corps  alongé  ;  la  tête  très- 
alongée,  et  dénuée,  ainsi  que  les  opercules, 
d'écaillés  semblables  à  celles  du  dos;  un 
grand  nombre  de  dents  très-petites  et  égales  ; 
une  raie  longitudinale  sur  la  base  de  la  na- 
geoire du  dos;  une  raie  longitudinale,  large 
et  droite ,  depuis  la  base  de  chaque  pecto- 
rale jusqu'à  la  caudale. 

CENT     TRENTIÈME     ESPECE. 

Le  labre  annele;  labrus  annulatus.  — 
Vingt-un  rayons  à  la  nageoire  du  dos;  quinze 
rayons  à  celles  de  l'anus  ;  les  dents  petites 
et  égales;  l'opercule  terminé  un  peu  en 
pointe  ;  les  écailles  très  -  difficiles  à  voir  ; 
dix-neuf  bandes  transversales,  étroites,  ré- 
gulières ,  et  placées  de  chaque  côté  du 
poisson,  de  manière  à  se  réunir  avec  les 
bandes  analogues  du  côté  opposé.  »  ce 


LES 


DÈS    LABRES.  iSï 


LES     LABRES, 


»  «  Lja  Nature  n'a  accordé  aux  labres  nî 
la  grandeur,  ni  la  force  ,  ni  la  puissance...; 
mais  ils  ont  reçu  des  proportions  agréables, 
des  mouvemens  agiles  ,  des  rames  rapides  ; 
mais  toutes  les  couleurs  de  Tare  céleste  leur 
ont  été  données  pour  leur  parure.  Les 
nuances  les  plus  variées,  les  tons  les  plus 
vifs  ,  leur  ont  été  prodigués.  Le  feu  du 
diamant,  du  rubis,  de  la  topaze ,  de  l'eme- 
raude ,  du  saphir,  de  l'améthyste,  du  grenat 
scintille  sur  leurs  écailles  polies;  il  brille 
sur  leur  surface  en  gouttes 9  en  croissans, 
en  raies,  en  bandes,  en  anneaux,  en  cein- 
tures, en  zones,  en  ondes;  il  se  mêle  à 
l'éclat  de  For  et  de  l'argent  qui  y  res- 
plendit sur  de  grandes  places,  ou  il  relève 
les  reflets  plus  doux,  les  teintes  obscures, 
les  aires  pâles,  et  pour  ainsi  dire  décolo- 
rées  Un  présent  bien  plus 

précieux  a  été  fait  par  la  bienfaisante  Na- 
ture à  ces  animaux  dont  la  splendeur  et 
l'élégance  plaisent  aux  yeux  Ils  ont  plus 
que  de  1  éclat ,  ils  ont  le  repos  ;  l'homme  du 
Foiss.  Tomjs  IX.  L 


i62  HISTOIRE 

moins  ne  leur  déclare  presque  jamais  la 
guerre;  et  si  ieur  asyle  ,  où  ils  ont  si  peu 
souvent  à  craindre  les  filets  ou  les  lignes 
des  pêcheurs  ,  est  quelquefois  troublé  par- 
la tempête,  ils  peuvent  facilement  échapper 
à  l'agitation  des  vagues  ,  et  aller  chercher 
dans  d'autres  plages  des  eaux  plus  tran- 
quilles et  un  séjour  plus  paisible.  Tous  les 
climats  peuvent  en  effet  leur  convenir.  11 
n'est  aucune  partie  du  globe  où  on  ne 
trouve  une  ou  plusieurs  espèces  de  labres; 
ils  vivent  dans  les  eaux  douces  des  rivières 
du  Nord ,  et  dans  les  fleuves  voisins  de 
Féquateur  et  des  tropiques.  On  les  rencontre 
auprès  des  glaces  amoncelées  de  la  Norvège 
ou  du  Groenland  ,  et  auprès  des  rivages 
brûlans  de  Surinam  ou  des  Indes  orientales; 
dans  la  haute  mer,  et  à  une  pelite  distance 
des  embouchures  des  rivières  ;  non  loin  de 
la  Caroline,  et  dans  les  eaux  qui  baignent 
la  Chine  et  le  Japon  ;  dans  le  grand  Océan, 
et  dans  les  mers  intérieures,  la  Méditerranée, 
le  golfe  de  Syrie,  l'Adriatique,  la  Propon- 
tide  ,  le  Pont-Euxin ,  l'Arabique;  dans  la 
rner  si  souvent  courroucée  d'Ecosse,  et  dans 
celle  que  les  ouragans  soulèvent  contre 
les  promontoires  austraux  de  l'Asie  et  de 
l'Afrique. 


DES    LABRES.  iB3 

De  celte  dissémination  de  ces  animaux 
sur  le  globe ,  de  cette  diversité  de  leurs  sé- 
jours ,  de  cette  analogie  de  tant  de  climats 
differeiis  avec  leur  bien-être,  il  résulte  une 
vérité  très- importante  pour  le  naturaliste, 
et  que  nous  avons  déjà  plusieurs  fois  indi- 
quée :  c'est  que  les  oppositions  d'un  climat 
à  un  autre  sout  presque  nulles  pour  les 
habitans  des  eaux;  que  l'influence  de  l'at- 
mosphère s'arrête  ,  pour  ainsi  dire  ,  à  la 
surface  des  mers  ;  qu'à  une  très- petite  dis- 
tance de  cette  même  surface  et  des  rivages 
qui  contiennent  les  ondes ,  ^intérieur  de 
l'Océan  présente  à  peu  près  dans  toutes  les 
saisons  et  sous  tous  les  dégrés  d'élévation 
du  pôle  une  température  presque  uniforme, 
dans  laquelle  les  poissons  plongent  à  volonté 
et  vont  chercher,  toutes  les  fois  qu'ils  le 
désirent ,  ce  qu'on  pourroit  appeler  leur 
printems  éternel  ;  qu'ils  peuveut ,  dans  cet 
abri  plus  ou  moins  écarté  et  séparé  de  l'in- 
constante atmosphère,  braver  et  les  ardeurs 
du  soleil  des  tropiques,  et  le  froid  rigoureux 
qui  règne  autour  des  montagnes  congelées 
et  entassées  sur  les  océans  polaires  ,*  qu'il 
est  possible  que  les  animaux  marins  aient 
des  retraites  tempérées  au  dessous  même 
de  ces  amas  énormes  de  monts  de  glace 

L  2 


m  HISTOIRE 

floltans  ou  immobiles  ;  et  que  les  grande^ 
diversités  que  les  mers  et  les  fleuves  pré- 
sentent relativement  aux  besoins  des  pois- 
sons ,  consistent  principalement  dans  le 
défaut  ou  l'abondance  d'une  nourriture 
nécessaire ,  dans  ia  convenance  du  fond  , 
et  dans  les  qualités  de  l'eau  salée  ou  douce , 
trouble  ou  limpide  ,  pesanle  ou  légère  , 
privée  de  mouvement  ou  courante,  presque 
toujours  paisible  ou  fréquemment  boule- 
versée par  d'horribles  tempêtes. 

Il  ne  faut  pas  conclure  néanmoins  de  ce 
que  nous  venons  de  dire,  que  toutes  les 
espèces  de  labres  aient  absolument  la  même 
organisation  :  les  unes  ont  le  dos  élevé  ,  et 
une  hauteur  remarquable  relativement  à 
leur  longueur,  pendant  que  d'autres,  dont 
3e  corps  et  la  queue  sont  très-alongés,  pré- 
sentent clans  cette  même  queue  une  rame 
plus  longue,  plus  étendue  en  surface,  plus 
susceptible  de  mouvemens  alternatifs  et 
précipités.  La  longueur,  la  largeur  et  la 
figure  des  nageoires  offrent  aussi  de  grandes 
différences,  lorsqu'on  les  considère  dans  di- 
verses espèces  de  labres. D'ailleurs  plusieurs 
de  ces  poissons  ont  les  yeux  beaucoup  plus 
gros  que  ceux  de  leurs  congénères,  et  con- 
formés de  manière  à  leur  donner  une  vu^ 


DES    LABRES.  i65 

plus  fine  ,  ou  plus  forte  ;  ou  plus  délicate* 
et  plus  exposée  à  être  altérée  par  la  vive 
lumière   des  régions   polaires,    ou  par  les 
rayons  plus  éblouis  ans  encore  que  le  soleil 
répand  dans  les  contrées  voisines  des  tro- 
piques. De  plus  .  la  forme  ,  les  dimensions  -, 
le  nombre  et  la  disposition  des  dénis  varient 
beaucoup   dans    les    labres  ,    suivant   leurs 
différentes  espèces.  Ceux-ci  ont   des  dents 
très  -  grandes ,   et  ceux-là  des  dents  très- 
petites  ;  dans  quelques   espèces   ces   armes 
sont  égales  entre  elles .  et  dans  d'autres  très- 
inégale-  ;  et  enfin  ,  loi  squ'on  examine  succes- 
sivement  tous  les   labres  .déjà  connus  ,  on 
voit  ces  mêmes  dents  tantôt  presque  droites 
et  tantôt  très-crochues,  souvent  implantées 
perpendiculairement  dans    les  os   des   mâ- 
choires, et  souvent  inclinées  dans  un  sens 
très-  oblique,  il  n'est  donc  pas  surprenant 
qu'il  y  ait  aussi  de  la  diversité  dans  les  ali- 
niens  des  différentes  espèces  que  nous  allons 
décrire    rapidement  ;    et    voilà    pourquoi, 
tandis  que   la   plupart  des  labres  se  nour- 
rissent   d'œufs  ,   de   vers  ,   de    mollusques  y 
d'insectes  marins,  de   poissons  très -jeunes 
ou  très-petits,  quelques  uns  de  ces  osseux» 
et  particulièrement  le  lancoïde,  qui  vit  dans 
la.  mei -Britannique,  préfèrent  des  crustacés 

L  3 


i66  HISTOIRE 

ou  des  animaux  à  coquille,  dont  ils  peuvent 

briser  la  croûte ,  ou  concasser  j'écaille. 

Au  reste,  si  les  naturalistes  qui  nous  ont 
précédés  ont  bien  observé  les  couleurs  et 
les  formes  d'un  assez  grand  nombre  de  ^é- 
ritables  labres ,  ils  se  sont  peu  attachés  à 
conuoitre  leurs  habitudes  générales,  qui  ne 
présentant  rien  de  différent  de  la  manière 
de  vivre  de  plusieurs  genres  de  thoracins 
osseux,  n'ont  piqué  leur  curiosité  par  aucun 
phénomène  particulier  et  remarquable.  Nous 
n'avons  donc  pu  tirer,  de  la  diversité  des 
mœurs  de  ces  poissons,  qu'un  petit  nombre 
d'indications  pour  parvenir  à  distinguer  les 
espèces  auxquelles  ils  appartiennent.  Mais, 
en  combinant  les  traits  de  la  conformation 
extérieure  avec  les  tons  et  les  distributions 
des  couleurs  ,  nous  avons  obienu  des  ca- 
ractères spécifiques  d'autant  plus  propres  à 
faire  éviter  toute  équivoque,  que  la  nuance 
et  sur- tout  les  dispositions  de  ces  mêmes 
couleurs  m'ont  paru  constantes  dans  les 
diverses  espèces  de  labres ,  malgré  les  diffé- 
rences d'âge,  de  sexe  et  de  pays  natal,  que 
les  individus  m'ont  présentées  dans  les  nom- 
breux examens  que  j'ai  été  à  portée  (.ren 
faite;  et  c'est  ainsi  que  nous  avons  pu  com- 
poser un  tableau  sur  lequel  on  distinguera 


DES    LABRES.  167 

sans  peine  les  signes  caractéristiques  des 
cent  trente  espèces  de  véritables  labres  que 
l'on  devra  compter  d'après  les  recherches 
que  j'ai  eu  le  bonheur  de  faire  »  a. 


LE    LABRE    HÉPATE    (1). 

PREMIÈRE       ESPÈCE. 

»  «  L'on  trouve  ce  poisson  dans  la  Médi- 
terranée ,  et  dans  quelques  rivières  qui 
portent  leurs  eaux  au  fond  de  l'Adriatique; 
son  museau  est  pointu;  son  palais  montre 
un  espace  triangulaire  hérissé  d'aspérités , 
et  ses  mâchoires  sont  garnies  de  petites 
dents.  ))  « 


(1)   »a  Labrus  hepatus. 

Labre  hépale.  Daubenton  et  Haliy,  Encycl.  mélh. 
—  Idem.  Bonaterre,  planches  de  l'Encycl.  mélh.  »« 

Labrus  maxillâ  inferiore  longiore ,  lineis  utrinque 
transversîs  ni  gris.  .  .  .  labrus  hepatus.  Lin.  Syst.  nat, 
edit.  Gmel.  gen.  166,  sp.4« 

Labrus  maxillâ  inferiore  longiore ,  caudâ  bifurrâ  , 
lineis  utrinque  transversis  nigris.  Artedi,  Gen.  pisc. 
gen.  27  ,  sp.  8.  —  Syn.  pag.  55 ,  n°  2. 

On  le  nomme  sacheto  à  Venise  et  sur  les  bords  de 
la  mer  Adriatique. 

L  4 


1G8  HISTOIRE 

Ajoutons  que  Pouverture  do  la  bouche 
de  ce  poisson  paroi t  grande  en  proportion 
du  volume  de  sa  tète  et  de  sou  corps;  que 
la  mâchoire  inférieure  est  plus  alongée  que 
la  supérieure  y  que  les  écailles  sont  fort 
minces  ;  que  l'iris  de  l'œil  est  argenté  ;  que 
des  bandes  noirâtres  entourent  le  corps,  et 
qu'une  tache  noire  marque  à  peu  près 
le  milieu  de  la  longueur  de  la  nageoire 
dorsale  (i). 

(i)  )>«    i5  rayons  à  chaque  pectorale. 

l  rayon    aiguillonné   et  5   rayons  articulés  à 

chaque  thoracine. 
5  rayons  aiguillonnés  et  6  rayons  articulés  4 

la  nageoire  de  l'anus.  »«; 


DES    LABRES.  169 


LE    LABRE    MOUCHE    (1). 

SECONDE        ESPÈCE. 

\J  n  trouve  la  mouche  dans  Jes  mers  de 
l'Asie  et  particulièrement  dans  le  grand 
golfe  de  l'Inde  ;  sa  forme  représente  à  peu 
près  un  paraléllograme  alongé  ;  sa  nageoire 
dorsale  se  prolonge,  à  son  sommet  ,  en  une 
sorte  de  filament  ,  et  celle  de  la  queue  est 
échancrée  (2).  il  présente  de  peiites  taches 
noires  sur  le  derrière  de  la  tète ,  une  tache 
brune  vers  l'extrémité  de  chaque  opercule, 
et  dix  bandes  transversales  brunes  sur  le 
corps  (3). 

(1)  »<c  Le  labre  opercule  ;  labrus  opcrculatus.  Am?rn. 
acadcin.  4,  pag.  :>48- 

Labre  mouche.  Daubenlon  et  Haiiy,  Encycl.  méth. 
—  Idem.  Bonatcrre,  planches  de  l'JEncycl.  méth.  »« 

Labrus  corpore  fasciis  décent,  macula  que  opercule— 

rum  fuscis labrus  operculaius.  Lin.  Syst.  bat. 

edil.  Gmelj  gen.  \&\ ,  sp.  7. 

Labrus  caudâ  bifid.â  ,  corpore  fasciis  decem  macu- 
laque  aperçut 'or uni  fuscis  . .  .  lab\  us  opercularis.  Arled. 
Gen.  pisc.  gen.  27,  additament.  n°  i5. 

(2)  »t(   ifi.  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

1  rayon  aiguillonné    cl  5   rayons   articules  à 

chaque  tlioracine. 
i5  rayons  aiguillonnés  et  i5  rayons  articulés  à 

ïa  nageoire  de  l'anus. 
ï6  rayons  à  celle  de  ia  queue.  »« 

(5)  Lin.  Amïçnit.  loco  suprà  citato* 


170  HISTOIRE 


LE    LABRE    AURITE    (i). 

TROISIÈME       ESPÈCE. 

»«  1_/est  dans  les  eaux  douces  ou  dans 
les  eaux  salées  de  l'Amérique  septentrionale 
que  vit  l'aurite  »  «.  Il  est  particulièrement 
remarquable  par  la  forme  des  opercules  de 
ses  ouïes  ,  lesquelles  se  prolongent  en  une 
longue  membrane  noire  et  arrondie  à  son 
extrémité ,  ce  qui  leur  donne  Fapparence 
de  nageoires  (2).  Les  yeux  ont  leur  iris  de 
couleur  jaune. 

(1)  »  u  Labrus  auritus. 

Labre  aurite.  Duubenton  et  Haiiy,  Encycl.  mcth. 
—  Idem.  Bonaterre,  planches  «le  l'Encycl.  méth.  »<c 

Labrus  operculis  branchiarum  pinniformibus 

labrus  auritus.  Lin.Syst.  nat.  edit.  Gmel.  g.  i66,  sp .9. 

Labrus  caudâ  bifidâ  ;  operculis  branchiarum  pinni- 
formibus. . .  labrus  auritus.  Artedi,  G  en.  pi  se.  gen.  27, 
additament.  n°  i5. 

(2)  »<(   10  rayons  aiguillonnés  et  11  rayons  articu- 

lés à  la  nageoire  dorsale. 
i5  rayons  à  chacune  des  pectorales. 
6  rayons  à  chacune  des  thoracines. 
3  rayons  aiguillonnés  et  10  rayons  articulés  à 

l'anale. 
17  rayons  à  la  caudale.  »<c 


DES    LABRES.  171 

LE    LABRE    FAUCHEUR    (.). 

QUATRIÈME      ESPECE. 

JL)  E  même  que  l'aurite,  ce  labre  vit  clans 
les  rivières  et  les  lacs  de  l'Amérique  sep- 
tentrionale ,  aussi  bien  que  dans  la  nier  qui 
baigne  les  cotes  de  cette  contrée.  11  a  le 
corps  aussi  large  que  la  brème,  les  dents 
aiguës ,  la  couleur  argentée  ,  les  nageoires 
du  ventre  petites  et  les  cinq  premiers  rayons 
articulés  des  nageoires  du  dos  et  de  l'anus 
prolongés  de  manière  à  donner  à  ces  na- 
geoires la  forme  d'une  faux  ;  d'où  est  venu 
le  nom  de  faucheur  imposé  au  poisson  (2). 

(1)  ))«    Labrus  falcatus. 

Labre  faucheur.  Daubent  on  et  Haûy  ,  Encyc.  métb. 
—  Idem.  Bonaterrc,  planches  de  l'Encycl.  mélb.  »<c 

Labrus  pinnâ  dorsali  analique  radiis  quinque  pri- 
mis  hier  mil)  us  fa  Ica  ta . . . .  labrus  falcatus.  Lin.  S}'st. 
nat.  edit.  G  m  cl.  gen.  166,  sp.  10.  —  Artedi,  Gen.  pisc 
gen.  27  ,  additakneht.  n°  19. 

(2)  »<(   20  rayons  articulés  à  la  nageoire  dorsale. 
17  rayons  à  chacune  des  pcclorales. 

5  rayons  à  chacune  des  thoracines. 
5  rayons  aiguillonnés  et  17  rayons  articulés  à 
l'anale. 
20  rayons  à  la  caudale.  »« 


173  HISTOIRE 


LE    LABRE    OYENE    (i). 

CINQUIÈME      ESPÈCE. 

XjA  mer  ronge  nourrit  l'oyène.  ForskœJ 
la  trouvé  à  Suez  et  à  Dsjedda  ;  il  se  lient 
sur  les  fonrls  sablonneux,  et  si  quelque  bruit 
ou  quelque  agitation  subite  de  l'eau  viennent 
à  l'épouvanter,  il  s'enfonce  dans  le  sable, 
s'y  couche  sur  le  côté  et  évité,  par  cette 
ruse  ,  les  filets  des  pécheurs;  le  danger  passé  a 
il  sort  de  sa  retraite. 

Ses  dents  sont  très-nombreuses,  mais  en 
même  tems  très-courtes  ;  ses  mâchoires  ont 
une  longueur  égale,-  sa  lèvre  supérieure  est 
rélractile,  son  dos  en  arc,  son  ventre  droit 
et  son  corps  oblong.  La  ligne  latérale  s'é- 
tend près  du  dos  et  passe  au  milieu  de  la 

queue   sans   faire   d'inflexion.   Les   écailles 

■  . 

(i)   »«  Labrus  oyena% 

Labre  oyène.  Bonal.  planches  de  l'Encyc.  nié  th.  »<c 

Le  labre  oyène.  En  arabe  ,   abou  oye.na. 

Labrus  corpore  argenteo  ;  radlis  dorsalibus  i  —  5. 
subinermibus.  .  ,  labrus  oyena.  Forskœl  ,  Fauji.  segvpt. 
arab.  pag.  55  ,  n°  9.  —  Lin,.  Syst.  nat.  edil.  Grnek 
gen.  166  ,  sp.  48.  —  Artedi ,  Gen.  pisc.  gen.  27  r  addi- 
xnent.  n°  n. 


DES  LABRES.  iyS 
iknil  larges,  arrondies  sur  leurs  bords,  et 
leur  surface  présente  des  traits  élevés  qui, 
partant  de  la  circonférence,  aboutissent  au 
même  point  ;  il  y  a  aussi  des  écailles  sur 
la  partie  antérieure  des  opercules  des  ouïes. 
Les  deux  lobes  de  la  nageoire  de  la  queue 
imitent  un  fer  de  lance  (1)» 

Une  belle  couleur  argentée  est  répandue 
sur  le  poisson  entier,  à  l'exception  de  ses 
nageoires  teintes  en  verd  de  mer,  et  d'un 
liseré  noir  à  l'angle  antérieur  de  la  nageoire 
du  dos. 

Forskœl  a  vu  dans  les  mêmes  eaux  de 
la  mer  Rouge  un  autre  labre,  qui  réunit 
les  attributs  et  les  habitudes  de  l'oyéne, 
mais  qui  en  diffère  par  des  raies  rougis  et 
non  continues.  Ce  n'e;t  peul-êïte  qu'une 
varié! é  cfâge  ou  de  sexe  ;  cependant  ies 
arabes  le  distinguent  par  un  nom  particu- 
lier, celui  de  gasa  (2). 

(1)  »  «  k">  rayo.'is  à  chacune  des  pectorales. 

9  rayons  aiguillonnés  et  10  articulés  à  la  na- 

geoire  du  des. 
1  rayon    aiguillonné    et  5   rayons  articulés  à 

chacune  des   tnoracinès. 
5  rayons  aiguillonnés  et  7  rayons  articulés  à 

l'anale. 
16  rayons  à  la  caudale.  »<c 

(2)  Forskoel,  loco  suprà  citato. 


i74  HISTOIRE 


LE    LABRE    SAGITTAIRE    (i). 

SIXIÈME      ESPÈCE. 

Celui-ci  se  trouve,  avec  la  mouche, 
dans  les  mers  de  l'Asie.  11  a  la  mâchoire 
inférieure  plus  longue  que  la  supérieure , 
la  nageoire  du  dos  placée  loin  de  la  tète , 
une  membrane  qui  unit  les  nageoires  tho- 
racines ,  des  nuances  d'un  jaune  doré  et 
cinq  bandes  transversales  sur  le  corps  (2)  (5). 

(1)  »«  Labrus  jaculalrix. 

Sciène  sagittaire.   Bonatene  ,  planches  de  l'Eiiçjç}. 
méthodique.  —  Trans.  philos,  vol-  LV1  ,  pag.  187.  »« 

(2)  »<c  4  rayons  aiguillonnés  et  11  rayons  articulés 

à  la  nageoire  dorsale. 
12  rayons  à  chacune  des  pectorales. 
1   rayon  aiguillonné    et   5  rayons  articulés  à 

chacune  des  thoracines. 
5  rayons  aiguillonnés  et   i5  rayons  articulés 

à  l'anale. 
17  rayons  à  la  caudale.  »« 
(5)  Trans.  philos,  loco  citato. 


DES    LABRES,  175 

LE    LABRE    CAPPA    (1). 

SEPTIÈME       ESPÈCE. 

On  trouve  cette  espèce  dans  la  Méditer- 
ranée. Un  double  rang  d'écaillés  se  remarque 
sur  les  cô(és  de  sa  tête.  Ses  yeux  sont  grands, 
son  corps  se  dessine  en  ovale,  sa  nageoire 
de  la  queue  est  échancrée ,  et  la  base  de  sa 
nageoire  dorsale  e^t  placée  dans  une  sorte 
de  sillon ,  où  elle  reste  cachée ,  lorsque  le 
poisson  la  replie  en  arrière  (2). 

(1)  »«  Lab rus  cappa.  Mus.  Adolph.  Frid.  2  ,  p.  81.* 
Scierie  daine.    Bonaterre  ,  planches  de  l'Eue,  méth. 

? —  Idem.  Diuhenfon  et   Haiiy  ,  Encycl.  méthod.  »<c 
Sciœna   cnpitis    lateribus   .squamarum    ordine    du- 

plici sciœna  cappa.   Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel. 

gen.  167  ,  sp.  1.  —  Artedi ,  Gen.  pisc.  gen.  29  ,  addi- 
tamenl.  n°  1  5. 

(2)  »«    16*  rayons  à   chacune  des  pectorales. 

1    rayun  aiguillonné    et   5  rayons  articulés  à 

chacune  des   thoiacines. 
5  rayons  aiguillonnés  et   10  rayons  articulés 
à   l'anale. 
ij  rayons  à  la  caudale.  »« 


i7r»  HISTOIRE 

LE    LABRE    LÉPISME     (1). 

HUITIÈME       ESPÈCE. 

\J  n  ne  connaît  point  les  mers  où  vit  le 
lépisme,  et  ion  ne  sait  sur  son  sujet  que  le 
peu  que  Liniiceus  nous  en  a  appris.  Deux 
lames  écailieUses  garnissent  de  part  et  d'autre 
la  base  de  la  nageoire  dorsale  de  ce  labre 
et  forment  nne  sorte  de  gouttière  dans  la- 
quelle il  peut  coucher  et  cacher  cette  na- 
geoire (2). 

(1)   »«   Labrus  lêpîsma» 

Sciène  lépisme.  Bonat.   planches  de  l'Encycl.  métîi, 
■ —  Idem.  Danljv:n1on  ei  Hatty  ,  Enc}rc!.  rnéthod.   )mc 
Sciœna  pinnâ    dorsali    intra    duo  foLia    scjuamect 

recondeadû  ....  sciœwi  lepUma.   Lin.  SvsL  uai.   edit. 

*  « 

Gmel.  gcn.  167  ,  sp.  2  —  Artedi  ,  G  en.  pisc  i>en.  29  , 
additament.  n°  5.  —  Nota.  YV'aibaiim  ajoute,  avec 
ton  le  raison  ,  que  le  défaut  de  bonne  description 
rend,   encore   cette   espèce  fort  douteuse. 

(2)   »  «    10  rayons  aiguillonnés  et  9  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos. 
1 1   rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
1   rayon  aiguillonné  et  5  rayons  articulés  à 

chacun  des  tboracines. 
5  rayons  aiguillonnés  et    16  rayons  articulés 

à  l'anale. 
i5  rayons  à  la  caudale.  »« 

LU 


DES    LABRES,  177 

LE   LABRE    UNIMACULÉ   (1). 

NEUVIÈME       ESPÈCE. 

Une  tache  brune  vers  le  milieu  de  chaque 
côté  du  corps  de  ce  poisson  lui  a  fait  donner 
par  Linnreus  la  dénomination  spécifique 
d'ummaculé  (unimaculatus).  »  ce  II  a  quatre 
dents  à  la  mâchoire  d'en  haut,  et  six  dents 
un  peu  grandes,  ainsi  que  quelques  autres 
plus  petites,  à  la  mâchoire  d'en  bas  (2).  »  ce 
On  le  trouve  dans  la  mer  Méditerranée. 


(1)  »«  Labrus  unlmaculatus. 

Sciène  mouche.  Bonat.  planches  de  l'Encycl.  mélh. 
—  Idem.  Daubenton  et  Haiïy ,  Encycl.  méthod.  )xr 

Sciœna  macula  fuscâ  in  medio  ufrinque  lateris,  .  . . 
sciœna  unima  dilata.  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel. 
gen.  167,  sp.  5.  —  Artedi ,  Gen.  pisc.  gen.  29  ,  addi- 
taraent.  nQ  12. 

(2)  11  rayons  aiguillonnés  et  10  rayons  articulés 

à  la  nageoire  du  dos. 
i5  rayons  à  chacune  des  nageoires  pectorales. 
1   rayon  aiguillonné   et  5    rayons  articulés  à 

chacune  des  thoracines. 
3  rayons  aiguillonnés  et  9  rayons  articulés  à 

l'anale. 
17  rayons  à  la  caudale. 

Poiss*  Tome  IX.  M 


i78     HISTOIRE 
LE  LABRE  BOHAR  (i). 

DIXIÈME       ESPÈCE. 

Dohar  ou  bhar  est  le  nom  que  ce  poisson 
porte  en  Arabie  sur  les  bords  de  la  mer 
Rouge,  où  Forskœl  l'a  observé  et  décrit  (2); 
Le  corps  est  oblong;  ]a  mâchoire  inférieure 
est  plus  courte  que  la  supérieure,  et  il  sort 
de  celle-ci  deux  dents  assez  longues  pour 
déborder  la  mâchoire  d'en  bas.  Entre  ces 
deux  dents  Ton  en  remarque  deux  plus 
courtes,  et  celles  des  côtés  sont  placées  sur 
une  même  rangée  ;  en  bas  les  dents  du  mi- 
lieu sont  écartées,  et  parmi  les  latérales  les 
trois  premières  ont  le  moins  de  longueur  ; 
une  plus  grande  les  suit ,  et  la  dernière  est 
trois  fois  plus  longue  que  les  autres.  Il  y  a 
deux  petits  barbillons  au  devant  des  narines. 

(1)  ))<(  Labrus  bohar. 

Scierie  bohar.  Bonat.  pi.  de  l'Encyclop.  métliod.  »<c 

Sciœna  rubens  ,  Ikieis  nebulisve  albidis.  . .  .  sciœna 

bohar.   Forskœl,  Faun.  œgypt.  arab.  p.  46,  n°47«  — 

Lin.  Syst.   nat.  edit.  Gmel.  gen.  167,  sp.  9.  —  Arted. 

Gen.  pisc.  gen.  29  ,  addit aïnent.  n°  18. 

(2)  Loco  suprà  citato. 


D  E  S    L  A  B  R  E  S.  179 

!Les  écailles  sont  lisses;  une  membrane  unit 
les  nageoires  ventrales,  et  celle  fie  la  queue 
est  échancrée.  La  couleur  générale  de  ce 
labre  est  le  rougeâtre,  entre-mèlé  de  traits 
et  d'ondes  blanchâtres.  Quand  le  poisson 
est  vivant,  il  porte  près  du  dos,  de  chaque 
côté,  deux  grandes  taches  qui  disparoissent 
à  sa  mort  (1). 

(1)  »«   10  rayons  aiguillonnés  et  i5  rayons  articulés 
à   la   nageoire  dorsale. 
7  rayons  à  la  membrane  branchiale. 

16  rayons  à  chacune  des  pectorales. 

1   rayon  aiguillonné    cl   5   rayons  articulés  à 

chacune  des  thoracines. 
5  rayons  aiguillonnés  et  9  rayons  articulés  à 

l'anale. 

17  rayons  à  la  caudale,  jxc 


M  2 


.*8o  HISTOIRE 


LE    LABRE    BOSSU    (i). 

ONZIÈME      ESPÈCE. 

La  grande  élévation  du  dos  de  ce  poisson 
a  engagé  Forskœl  à  lui  donner  le  nom  de 
Bossu.  Il  vit  dans  la  nier  d'Arabie  avec  le 
bohar  ,  auquel  il  ressemble  sous  plusieurs 
rapports.  Les  seuls  traits  de  dissemblance 
qui  l'en  séparent  consistent  dans  la  sorte  de 
bosse  du  dos ,  et  l'arrangement  des  dents , 
parmi  lesquelles  deux  dents  de  la  mâchoire 
supérieure  sont  du  double  plus  longues,  et 
celles  du  milieu  serrées  l'une  contre  l'autre. 
Les  couleurs  ne  sont  pas  non  plus  les  mêmes; 

(i)   »<c   Labrus  gibbus. 

Scierie  naglL  Bonat.  pi.  de  PEncycl.  métbod.  »<e 

Le  labre  bossu.  En  arabe  ,  selon  Forskœl ,  nagil , 
naqil ,  et  quelquefois  asmudi. 

Sciœna  rubens ,  albo   guttata ,   dorso  gibbo 

sciœna  gibba.  Forskœl,  Faun.  segypt.    arab.  p.  46, 
n°  48*   —   \An.   Syst.   nat.    edit.    Gmel.    gen.   167, 
sp.  10.  —  Artedi ,  Gen.  pisc.  gen.  29,  additament. 
n°  18,  var. 
> 


DES    LABRES.  181 

les  écailles  du  bossu  sont  rouges  avec  une 
bordure  blanche  (1). 

(1)  »«  6  rayons  à  la  membrane  brancLiale. 

10  rayons  aiguillonnés  et  5  rayons  articulés  à 
la  nageoire  du  dos. 

16  rayons  à  chacune  des  pectorales. 

1   rayon  aiguillonné   et    5  rayons   articulés  à 

chacune  des  thoracines. 
5  rayons  aiguillonnés  et  9  rayons  articulés  à 

l'anale. 

1 7  rayons  à  la  caudale.  »  « 


M  3 


i8a  HISTOIRE 


LE     LABRE     NOIR     (i). 

DOUZIÈME      ESPÈCE. 

»  «  vJn  peut  remarquer  aisément  que  l'ex- 
trémité de  chaque  mâchoire  du  labre  noir 
est  dépourvue  de  dents,  et  que  son  gosier 
est  garni  d'un  très- grand  nombre  de  dents 
petites  et  effilées.  »  ce 

Ces  dents  laissent  entre  elles  une  lacune 
sur  le  milieu  des  mâchoires.  Les  lèvres  sont 
obtuses ,  et  la  supérieure  s'avance  et  se  re- 
tire au  gré  de  ranimai.  Le  dessus  de  la  tête 
est  convexe  et  sans  écailles  ;  celles  qui  cou- 
vrent le  corps  n'ont  aucune  strie  ni  dente- 
lure. Les  nageoires  pectorales  se  recourbent 

(i)  »  «  La  brus  niger. 

Sciène  gatie.  Bonaterre ,  planches  de  l'Encyclop. 
méthodique.  )>cc 

Le  labre  noir.  En  arabe ,  gatie. 

Sciœna  tota  nigra  ,  ventre  fusco-albescente 

sciœna  nigra.  Foi  skœl ,  Fann.  œgypt.  arab.  p.  47  , 
n°  49.  —  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  167 ,  sp»  U« 
—  Artedi ,  Gen.  pisc.  gen.  29,  additam.  n°3. 


D  E  S    L  A  B  R  E  S.  i83 

en  faux  et  sont  plus  longues  que  les  ven- 
trales. La  pièce  antérieure  de  chaque  oper- 
cule est  profondément  échancrée  (1). 

(i)   »((  10  rayons   aiguillonnés  et    point    de    rayons 

articulés  à  la  nageoire  du  dos. 

7   rayons   à  la  membrane  branchiale. 

16  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

1   rayon   aiguillonné   et  5    rayons  articulés  à 

chacune  des  thoracines. 
3  rayons  aiguillonnés  et  9  rayons  articulés  à 

l'anale. 

17  rayons  à  la  caudale. 

Ce  poisson  tire  son  nom  d'un  noir  ordinairement 
foncé  qui  règne  sur  sa  partie  supérieure  ,  et  dont  on 
voit  des  teintes  au  milieu  des  nuances  blanchâtres 
et  brunes  de  son  ventre.  »  «  Forskœl  l'a  observé  à 
Dsjedda  dans  les  eaux  de  la  mer  Rouge. 


M  4 


i84  HISTOIRE 


LE    LABRE    ARGENTÉ    (i), 

TREIZIÈME      ESPÈCE, 

))  ((  Dans  Fargenté  les  dents  sont  d'autant 
plus  grandes  qu'elles  sont  plus  éloignées  du 
bout  du  museau.»  ce  La  mâchoire  inférieure 
se  prolonge  davantage  que  la  supérieure.  Les 
opercules  sont  couverts  d'écaillés ,  et  leur 
pièce  postérieure  se  termine  par  un  angle 
du  côté  de  la  queue. 

))  «Les  écailles  de  l'argenté  sont  brunâtres 
et  bordées  d'argent,  et  une  bandelette  bleue 
paroît  au  dessous  de  chaque  œil  de  ce 
poisson.  ))  «  Ses  nageoires  sont  d'un  brun 

(1)  »  «  Labrus  argentatus. 

Sciène  schaafen.  Bonaterre  ,  planches  de  l'Encycl. 
méthodique.   »« 

Le  labre  argenté.  En  arabe,  schaafen. 

Sriœna  argenti  maculât  a,  Forskœî ,  Faun.  œgypt. 
arab.  }>.   47?  n°  5o. 

Sclœna  squamis  supra  nigricantibus  marglne  et 
apice  argenteis  subtils  rufescentibus ,  margine  palli- 
ais. .  .  sciœna  argentata.  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel. 
geti.  167,  sp.  12.  — Artedi,  Gen.  pisc.  gen.  2(),addi~ 
tament.  n°  17» 


D  E  S    L  A  B  R  E  S.  i85 

roussâtre ,  à  l'exception  de  celles  du  dos 
qui  sont  colorées  en  verd  de  mer  et  en- 
tourées d'un  liseré  roux  clair.  Du  reste, 
dit  Forskœl,  il  ressemble  au  bohar,  avec 
lequel  on  le  trouve  dans  la  mer  d'Arabie.  (1). 

(i)  »«   10  rayons  aiguillonnés  et   14  raj^ons  articulés 
à   la  nageoire  dorsale. 
7  rayons  à  la  membrane  branchiale. 

17  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

1   rayon  aiguillonné    et  5  rayons  articulés  à 

chacune  des  thoracines. 
3  rayons  aiguillonnés  et  9  rayons  articulés  à 

l'anale. 

18  rayons  à  la  caudale.  »« 


îS6  HISTOIRE 

LE    LABRE    NEBULEUX    (i). 

QUATORZIÈME      ESPECE. 

v^ette  espèce,  qui  habite  la  mer  Rouge; 
se  distingue  par  sa  tête  qui  en  dessus  s'a- 
baisse en  ligne  droite,  par  sa  queue  four- 
chue, par  les  fiîaniens  qui  terminent  les 
rayons  de  ses  nageoires,  enfin  par  des  taches 
nuageuses  bleues  et  d'un  brun  jaunâtre  qui 
sont  répandues  sur  tout  son  corps  (2). 

(1)   »«  Labrus  nebulosus. 

Seiène  bonkose.  Bonaterre,  planches  de  l'Encyclop. 
méthod.  »« 

Le  labre  nébuleux.  En  arabe  ,  scliaur  et  bonlcose. 
Sciœna  nebulosa  hamrur.  Forskœl  ,  Faun.  regypt. 
arab.   p.  52  ,  n°  61. 

Sciœna  nebulis  longitudinalibus  cœruleis  et  fusco- 
Jlavescentibus .  .  . .  sciœna  nebulosa.  Lin.  Syst.  nat. 
edit.  Gmel.  gen.  16 7  ?  sp.  22.  —  Artedi ,  Gcn.  pise. 
gen.  ^9,jî°  8. 

(2)  »«    jo  rayons  aiguillonnés  et  10  rayons  articulés 
à  la  nageoire  dorsale. 
5  rayons  aiguillonnés  et  7  rayons  articulés  à 
l'anale. 
i5  ra3^ons  à  chaque  nageoire  pectorale. 


DES  LABRES.  187 
Forskoel  a  remarqué  dans  cette  espèce  de 
labre  une  variété  qui  offre  des  raies  lon- 
gitudinales d'un  violet  peu  foncé  ;  la  plus 
large  est  rouge  et  se  trouve  près  du  ventre. 
Cette  variété  est  Yabou  hamrur  des  arabes  (1). 

1  rayon  aiguillonné   et  5  rayons  articulés  à 
chacune  des  ihoracines. 
17   rayons   à  la  caudale.  »  « 
(1)   Sciœîia   vittis  longitudinalïbus  obsoletis  viola- 
ceis.   Forskœl  ,   Faun.   œgypt.   arab.   p.    52  ,   n°  61, 
var.  b.  —  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  167,  sp.  22. 
var.  b.  —  Artedi ,  Gen.  pisc.  gen.  29,  additam.  n°8, 
var.  a. 


i88  HISTOIRE 

LE    LABRE    GRISATRE    (i). 

QUINZIÈME      ESPÈCE. 

»  ((  J_je  grisâtre  est  d'un  gris  tirant  sur  le 
verd  ,  avec  des  raies  longitudinales  jaunes, 
et  un  liseré  blanc  autour  des  pectorales  (2).  »  « 


(1)   »<c    Labrus  cinerascens. 

Sciène  tahmel.  Bonaterre  ,  planches  de  l'Encyclop. 
méthod.  )xc 

Le  labre  grisâtre.  En  arabe,  tahmel. 

Scîœnn  clnereo  -  virescens  ;  lineis  longitudinalibus 
fiavis.  .  .  sciœna  cinerascens.  For*>k.œ!  ,  Faun.  iEgypt. 
arab.  p.  55,  n°  66.  —  Lin.  Syst.  nat.  élit.  Gmel. 
gen.  167,  sp.  27.  —  Artedi,  Gen.  pisc.  gen.  29,  n°  14» 

(2)  »«  11   rayons  aiguillonnés  et   12  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos. 
18  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
7  rayons   à   la  membrane  branchiale. 
1   rayon  aiguillonné    et  5  rayons  articulés  à 

chacune  des  thoracines. 
5  rayons  aiguillonnés  et  11   rayons  articulés  à 

i'anale. 
i5  rayons  à  la  caudale.  »« 


DES    LABRES.  189 

Il  a  les  opercules  des  ouïes  entiers  et  re- 
vêtus d  écailles;  le  corps  en  ovale  alongé;  ]a 
nageoire  de  la  queue  échancrée,  et  chacune 
de  ses  deux  parties  obluse  à  son  extrémité; 
les  nageoires  dorsale  et  anale  prolongées  et 
formant  un  angle  vers  la  queue  ;  une  seule 
rangée  de  dents  très-fines.  C'est ,  de  même 
que  les  précédens  ,  un  poisson  de  la  mer 
d'Arabie. 


igo  HISTOIRE 


LE     LABRE     ARMÉ    (i). 

SEIZIÈME       ESPÈCE. 

HiN  décrivant  les  espèces  de  labres  que 
Forskœl  a  trouvées  dans  la  nier  Rouge, 
ce  naturaliste  convient  que  ce  qu'il  en  rap- 
porte n'est  pas  sans  incertitude.  Souvent, 
dit-il,  les  dents  de  ces  animaux  tombent  ou 
se  déforment  par  quelque  accident;  la  cou- 
leur des  écailles  est  si  fugitive  et  si  chan- 
geante; les  dimensions  sont  si  peu  constantes 
et  les  rayons  des  nageoires  varient  si  fré- 
quemment en  nombre,  que  les  notes  qu'il 
L  .■■-.-.- 

(i)  ))«  Labrus  arma  tu  s. 

Sciène  galenfish.  Bonaterre ,  planches  de  l'Encycl. 
méthod.  ))« 

Sciœna  ?  galemfish sciœna  armata.  Forskœl , 

Faun.  œgypt.  arab.  pag.  55  ,  n°  68. 

Sciœna  argentea  ,    spina   inter   caput  pinnamque 

dorsalem  rigidâ  horizontali ,   caudâ  bifidâ 

sciœna  armata.  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  167  , 
sp.  29.  —  Artedi ,  Gen.  pisc.  gen.  29 ,  additament. 


DES    LABRE  S.         191 

m'a  été  possible  de  rassembler  ont  besoin 
du  sceau  de  nouvelles  observations  (1). 

»  «  L'armé  montre  un  aiguillon  presque 
horisoutal,  tourné  en  avant  ,  et  situé  entre 
la  tête  et  la  dorsale  ;  ce  qui  lui  donne  un 
rapport  assez  grand  avec  les  caesioniores , 
dont  il  diffère  néanmoins  par  plusieurs 
traits,  et  avec  lesquels  il  seroit  impossible 
de  le  confondre  ,  par  cela  seul  que  les 
ca3siomores  ont  au  moins  deux  piquans 
entre  la  dorsale  et  le  derrière  de  la  tète.  »« 
Le  corps  de  ce  poisson  a  la  forme  d'ua 
ovale  qui  se  termine  en  pointe  à  un  bout, 
et  un  peu  aplati  sur  les  côtés  ;  il  brille  de 
la  couleur  et  de  l'éclat  de  l'argent  ;  ses 
nageoires  sont  blanches  ,  à  l'exception  de 
celle  de  la  queue  qui  est  brune ,  liserée  de 
blanc  et  échancrée  ;  il  a  aussi  une  bordure 
noire  à  la  nageoire  du  dos  et  à  l'anale.  »  ce 

(1)  Forskoel ,  ouvrage  cilé  ,  p.  47  et  48. 
Nota  ,  que  cet  auteur  a  rangé  ces  labres  d'Arabie 
dans  le  genre  des  scieries. 


iga  HISTOIRE 

LE    LABRE    CHAPELET  (i) 
et  tLE   LABRE   LONG   MUSEAU  (2). 

17e     ET     l8e     ESPÈCES. 

»  «Les  deux  labres  ne  sont  pas  encore 
connus  des  naturalistes,  et  nous  en  avons 
vu  la  figure  dans  les  dessins  de  Commer- 
sou.  On  les  trouve  dans  le  grand  golfe 
de  l'Inde  et  dans  les  mers  voisines  de  ce 

golfe Six  grandes  dents  arment  les 

mâchoires   du  chapelet L'on    peut 

compter,  sur  chaque  côté  du  long-museau, 
quatre  ou   cinq  petites  raies  longitudinales 
et  trois  ou  quatre  séries  de  taches  très-pe- 
tites et  éloignées  Tune  de  Tau  ire  (5).  »  a 
>  ..« 

(1)   Lahrus  catenula. 

Il)  Labrus  longirostris. 

(5)  5  rayons  aiguillonnés -et  7  rayons  articulés  à  1* 
nageoire  de  l'anus. 


LE 


DES    LABRES.         ï93 

tèzi — •     ■ 

■  —  '■■'  "li 

LE    LABRE    THUNBERG    (1). 

DIX-NEUVIÈME     ESPECE. 

»  «JLjes  eaux  salées  qui  mugissent  si  sou- 
vent autour  des  rivages  orageux  du  Japon, 
nourrissent  le  thunberg,  auquel  nous  avons 
cru  devoir  j  par  reeoimoissance,  donner  lo 
nom  de  l'habile  voyageur  qui  Ta  observé 
et  décrit.  * . . . .  Une  couleur  brune  ,  ainsi 
qu'une  bordure  blanche  ,  distinguent  les 
écailles  de  ce  poisson  (2)  »  «. 


(1)  Labrus  Thunherg, 

Sciœna  fusca.  Thunberg  ,  Voyage  au  Japon. 

(2)  6  rayons  à  la  membrane  bianchiale. 
i5  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

1  rayon   aiguillonné    et   5   rayons  articulés  à 

chacune  des  thoracines. 
3  rayons  aiguillonnés  et  8  rayons  articulés  à 

Fanal  e. 
19  rayons  à  la  caudale. 


Poiss.  Tome  IX.  N 


ig4  HISTOIRE 

LE    LABRE    GRISON    (i). 

VINGTIÈME       ESPÈCE. 

V-vE  poisson  de  l'Amérique  septentrionale 
a  été  décrit  par  Catesby.  Son  museau  est 
pointu,  sa  bouche  large,  l'extrémité  de 
chacune  de  ses  mâchoires  est  armée  de  deux 
grandes  dents.  Il  n'a  que  trois  nageoires, 
une  fort  longue  et  armée  de  piquaus ,  qui 
couvre  la  plus  grande  partie  du  dos,  une 
sous  le  ventre  et  la  troisième  derrière  l'anus  $ 
sa  queue  assez  grande  se  termine  par  une 
nageoire  qui  finit  \  en  ligne  concave.  Ce 
Libre  passe  en  Amérique  pour  un  assez  bon 
mets. 

(1)    »«   Labrus  griseus. 

Labre  grison.  Danbenfon  et  Haiiy,  Encycl.  méth. 
— -Bonaterre,  planches  de  FEncycl.  métbod.  >xc 

Le  labre  grison.  En  anglais ,  the  mangrove  snapper. 

Tardas  pinnis  branchial/bas  carens.  Catesby,  Hist. 
nat.  de  la  Caroline  ,  tom.  II  ,  p.  9,  fig.  tab.  9. 

Labras    caudâ    subhifidâ ,  corpore   subgriseo 

labras  griseus.  Lin.  Syst.  nat  edit.  Gmel.  gen.  166'  ; 
sp.  5.  — Arfedi,  Gen.  pisc.  gen.  27,  addilam.  u°  82. 

Synagris.  Klein  ,  Miss.  5  ,  p.  55  ,  n°  18. 


DES    LABRES.  i95 

LE    LABRE    CROISSANT    (i). 

VINGT-UNIÈME     ESPECE. 

J_ja  forme  de  la  queue,  assez  semblable  à 
celle  de  la  lune  dans  son  croissant ,  a  valu 
le  nom  de  lunaris  (2)  ou  de  croissant  (3)  à 
cetle  espèce  qui  vit  dans  les  mers  de  l'Inde 
et  de  l'Amérique  méridionale.  Elle  a  la 
tête  large  et  oblongue ,  la  bouche  étroite , 
de  petites  dents  aux  mâchoires ,  les  oper- 
cules des  ouïes  lisses,  sans  écailles  et  se 
terminant  en  pointe  aiguë.  La  tète  est  d'une 

(1)  »u  Labrus  lunaris. 

Labre  croissant.  Daubenton  et  Haiïy,  Encyclop. 
méthod.  —  Bonatcrre,  planches  de  l'Encycl.  méth.»« 

Le  labre  croissant.  Par  les  hollandais ,  gaffelstaart. 

Labrus  ob Ion gus  ,  caudâ  bifurcâ  ,  capite  purpuras- 
sente.  Gronov.  Mus.  2  ,  atf  180  ,  tab.  6. 

Labrus  pinnâ  caudali  medio  truncatâ  ,  dorsali 
unique  lineâpurpureâ,  labiis  plicatis...  labrus  lunaris. 
Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmc!.  gen.  166,  sp.  G. 

(2)  Lin.  syst.  nat. 

(5)  Daubenton,  Encyclop.   méthod. 


496  HISTOIRE 

couleur  pourprée;  il  y  a  des  lignes  blanchie! 
sur  les  opercules;  les  yeux  ont  l'iris  argenté; 
le  corps  est  cendré ,  et  Ton  voit  sur  chaque 
écaille  une  tache  oblongue  ;  la  queue  est 
rousse;  les  nageoires  pectorales,  dorsale  et 
anale ,  ont  une  ou  deux  raies  pourprées  (i). 
■      ■  ■        «.il         i  i  «• 

(i)   i)  oc    17   rayons  à  chaque  nageoire  pectorale  du 
croissant. 
6  rayons  à  chacune  des  thoracines. 
3  rayons   aiguillonnés  et   14  rayons  articulés 

à  l'anale. 
16  rayons  à  la  caudale. 
8  rayons  aiguillonnés  et  i3  rayons  à  la  na« 
geoire  du  dos.  »« 


DES  LABRES.    197 
LE  LABRE  FAUVE  (1). 

VINGT-DEUXIÈME     ESPECE. 

»  a  LiE  fauve ,  qui  parvient  communément 
à  la  longueur  de  trois  ou  quatre  décimètres 
(un  pied  environ),  est  sur  toute  sa  sur- 
face d'un  roux  plus  ou  moins  mêlé  de 
jaune  ou  d'orangé Sa  mâchoire  infé- 
rieure est  plus  longue  que  la  supérieure; 
les  dents  antérieures'  de  la  mâchoire  d'en 
haut  sont  plus  longues  que  les  autres.  La 
Caroline  et  en  général  l'Amérique  septen- 
trionale sont  la  patrie  du  fauve  (2)  »  «. 

(1)  »((  Labrus  ru  fus. 

Labre  fauve.  Daubenton  et  Fïaiiy,  Encycî.  méth.  «• 
Bonaterre  ,  planches  de  l'Encydop.    mélhod.  »cc 

Le  labre  fauve.  En  anglais  ,  the  hog-fish. 

Tardas  flavus  Catesby ,  Hist.  nat.  de  la  Caroline, 
tom.  U  y  p,  11  ,  fig.  pi.  x. 

Labrus  caudâ  lunatâ  ,  corpore  totoflavo.  .  .  labrus 
rufus.  Lin.  Syst.  nat.  cdit.  Gmeî.  gen.  166  ,  sp.  ik 
—  Arted.    Gen.   pisc.  gen- 

Cycla.  Klein  ,  Mise.  pisc.  v.  p.  48  ,  n°  12. 

(2)  17   rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
6  rayons  à  chaque  thoracinc. 

16  rayons  à  la  caudale. 

N3 


ig8-  HISTOIRE 

LE     LABRE     CEILAN    (i). 

VINGT-TROISIÈME     ESPECE. 

»  «  Le  ceilan,  dont  les  dimensions  sont 
ordinairement  plus  grandes  que  celles  du 
fauve ,  a  la  tète  bleue ,  la  dorsale  et  l'anale 
violettes  et  bordées  de  verd  ,  et  la  caudale 
jaune ,  rayée  de  rouge  et  bleue  à  la  base  »  «. 
Les  eaux  salées  qui  baignent  les  côtes  de 
File  de  Ceilan  nourrissent  cette  espèce;  elle 
est  bonne  à  manger. 

(i)  »  «(  Labrus  zeylanicus.  Par  les  chingulais  3 
dschirau  main,  A  Batavia  ,  papagaay*  visch. 

J.  R.  Forstcr ,  Incî.  zool.  tab.  i5  ,  fig.  5.  »  « 

Labrus  caudâ  lunaiâ ,  corpore  suprà  viridi ,  subtàs 
pallidè  purpureo. .  .  labrus  zeylanicus.  Lin.  Syst.  nat. 
edit.  Gmel.  gen.  166,  sp.  47» 

Labrus  zeylanicus.  Artedi  ,  Gen.  pisc.  gen.  27  , 
additament.   n°  17. 


DES    LABRES.  199 

LE   LABRE  A  DEUX  BANDES   (1). 

Voyez   la  planche  XLV  ,  fig.  2. 
VINGT -QUATRIÈME     ESPECE. 

))  «  JLiA  partie  supérieure  du  labre  à  deux 
bandes  est  grise;  sa  tète  violette;  sa  poitrine 
blanche  ;  sa  dorsale  rougeâtre  et  bordée  de 
bleu,  ainsi  que  son  anale;  chacune  de  ses 
pectorales  jaunes ,  de  même  que  les  thora- 
cines,  et  la  caudale  brune  avec  une  grande 
tache  bleue.  »  ce  Les  deux  bandes  brunes 
et  transversales  qu'il  porte  sur  le  corps  le 
caractérisent  distinctement.  Il  a  de  plus  la 
tète  sans  écailles,  la  bouche  petite,  les  mâ- 
choires égales  et  garnies  d'une  rangée  de 
dents  serrées  ,  dont  celles  de  devant  sont 
les  plus  grandes;  les  opercules  des  ouïes 
lisses  et  le  postérieur  terminé  eu  angle  obtus; 
les  }^eux  petits  et  l'iris  verd  ;  les  écailles 
grandes,  minces  et  lisses,  enfin  la  ligue  la- 
térale rapprochée  du  dos  et  formant  une 
forte  courbure  au  bout  de  la  nageoire  dor- 
sale. On  trouve  ce  labre  aux  Indes  orientales. 

(0  »  ce   Labrus  blfasciatus. 

Labre  à    deux  bandes.   Blocli ,  pi.    cclxxxiti.  »  « 
Le  labre  à   deux  bandes.   En   allemand  ,   das  dop- 
pelband.  En  anglais  ,  the  double  streahed  urasse. 

N  ù. 


2oo  HISTOIRE 


LE    LABRE   MELAGASTRE    (i). 

VINGT-CINQUIÈME     ESPECE. 

»  «LiES  écailles  qui  recouvrent  le  méla- 
gastre  sont  variées  de  brun  et  de  noir,  ex- 
cepté celles  qui  revêtent  le  ventre  et  qui 
sont  noires  comme  les  nageoires  »  «.  Ce  labre 
ft  l'opercule  antérieur  des  ouïes  écaiîleux , 
la  tête  courte,  la  bouche  très -petite,  les 
mâchoires  d'égale  longueur ,  et  garnies  de 
dents  pointues  et  presque  imperceptibles;  les 
yeux  grands  à  iris  doré ,  la  ligne  latérale 
interrompue  vers  l'extrémité  de  la  nageoire 
du  dos  ;  les  nageoires  de  la  poitrine  et  du 
ventre  très -longues  et  celle  de  la  queue 
formant  le  croissant. 

Le  docteur  Bloch  qui  a  décrit  cette  espèce^ 
dit  qu'elle  se  trouve  à  Surinam  (3). 

(1)  »«  Labrus  melagaster. 

Labre  melagastre.  Bloch  ,  pi.  ccxcvi  ,  fïg.  I.»« 
Le  labre  mélagastre*  En  allemand  ,  sckwartz-baucli, 
JÊn  anglais  ,  the  black-belly. 

(2)  Histoire  naturelle  des  poissons. 

*>  «   i5  rayons  aiguillonnés  et   10  rayons  articulés  à 
la  nageoire  àïi  dos. 
5  rayons  à  la  membrane  branchiale. 
12  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
1  rayon  aiguillonné  et    5   rayons  articulés   à 

chaque  thoracine. 
5  rayons  aiguillonnés  et  7   rayons  articulés  à 
l'anale. 
2,9  rayons  à  la  caudale,  «ce 


DES    LABRES.  201 

LE   LABRE    MALAPTÈRE   (1). 

VINGT-SIXIÈME     ESPECE. 

»  «  JLi  a  couleur  générale  du  malaptère  est 
d'un  blanc  bleuâtre ,  avec  cinq  taches  noi- 
râtres de  chaque  côté  et  les  nageoires  nuan- 
cées de  jaune  et  de  bleu  (2  )  »  «.  L'iris  de 
l'œil  est  jaune;  une  seule  rangée  de  dents 
petites  et  aiguës  arment  les  mâchoires;  l'ou- 
verture de  la  bouche  est  étroite.  Les  écailles 
sont  grandes  et  lisses  ;  il  n'y  en  a  point  sur 
la  tête. 

Ce  labre  vit  dans  les  mers  du  Japon. 

(1)  )xc  Labrus  malapterus. 

Labre  à  nageoires  mottes,  Blocîi ,  pi.  cccxcvi  , 
fig.   2.  »<c 

Le  labre  malaptère.  En  allemand,  der  weicliflosser. 
En  anglais,  the  soft  finned  wras&e. 

(2)  20  rayons  articulés  et  point  de  rayons  aiguil- 

lonnés à  la  nageoire  dorsale. 
12  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale, 
6  rayons  à  chaque  thoracine. 
12  rayons  articulés  à  l'anale. 
16  rayons  à  la  caudale. 


202  HISTOIRE 


LE  LABRE  A  DEMI  -  ROUGE  (i). 

VINGT-SEPTIÈME     ESPECE. 

»«i\ous  avons  trouvé  une  description 
étendue  du  demi- rouge  dans  les  manuscrits 
de  Commerson;  il  fut  vu  par  ce  voyageur... 
dans  le   marché  au   poisson  de  la  capitale 

du  Brésil La  base  de  la  nageoire  de 

l'anus  est  revêtue  d'écaillés,  comme  une 
partie  de  la  base  de  la  nageoire  du  dos.  . . 
Commerson  ,  dans  la  description  manuscrite 
et  latine  que  nous  avons  sous  les  yeux,  dit 
que  l'opercule  de  ce  poisson  est  composé 
de  deux  pièces,  et  que  le  bord  de  la  pièce 
antérieure  est  très-légèrement  dentelé  (2)  »  «. 
Voyez  les  autres  caractères  distinctifs  de  ce 
labre,  dans  le  tableau  qui  est  à  la  tête  des 
poissons  de  ce  genre. 

(1)  »«  Labrus  semi-ruber. 

Labrus    semi-ruber  ,    semi  -  flavus.    Commerson  , 
manuscrits  déjà  cités. 

Labrus  hemichr y  sus.   Id.  ibid.  »  « 

(2)  12  rayons  aiguillonnés  et  11  rayons  articulés  à 

la  nageoire  du  dos. 
5  rayons  à  la  membrane  branchiale. 
16  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
1  rayon  aiguillonné   et   5  rayons  articulés  à 

chaque  thoracine. 
5  rayons  aiguillonnés  et   i5  rayons?  articulés 

à  l'anale. 
14  rayons  à  la  caudale. 


D  E  S    L  A  B  R  E  S.  2o5 

LE  LABRE   TETRACANTHE  (1). 

VINGT-HUITIÈME     ESPECE. 

»«vJuatre  rangées  de  taches  presque 
rondes,  à  peu  près  égales,  et  très -rappro- 
chées Tune  de  l'autre,  paroissent  sur  chaque 
côté   du  tétracantlie ,   qui   d'ailleurs   a    des 

points  noirs  répandus  sur  sa  caudale 

la  ligne  latérale  est  peu  sensible....  Nous 
ignorons  la  patrie  du  tétracanthe  (2)  »  a. 
Voyez  au  surplus  le  tableau  du  genre  des 
labres. 

(1)  ))«   Labrus  tetracanthus.  »« 

(2)  4  rayons  aiguillonnés  et  21  rayons  articulés  à 

la  nageoire  dorsale. 
18  rayons  articulés  à  l'anale. 


204  HISTOIRE 

LE   LABRE   DEMI-DISQUE    (i), 

LE   LABRE    CERCLÉ   (2), 
et   LE   LABRE    HÉRISSÉ  (3), 

2ge,    3oe     ET     5le     ESPÈCES. 

»  «  Oes  trois  labres,  dont  nous  avons  trouvé 
la  figure  dans  les  dessins  de  Commerson, 
et  dont  la  description  n'avoit  pas  encore, 
été  publiée,  habitent  dans  le  grand  golfe 
de  l'Inde  ou  dans  les  mers  qui  communi- 
quent avec  ce  golfe. . ,  Les  dents  des  deux 
mâchoires  sont  presque  égales  les  unes  aux 
autres  en  longueur  et  en  grosseur,  dans  le 
demi-disque  et  dans  le  cercle ...  Le  hérissé 
montre  sur  sa  queue  une  large  bande  trans- 
versale.... La  ligne  latérale  du  cerclé  est 
très  -  droite  pendant  la  plus  grande  partie 

■  ■    ■  ■        ■  ■     '  '         11       ■  ■  ■    ■■ — 

(1)  »«   Labrus  serai- disais.  »« 

(2)  »«  Labrus   doliatus.  »« 
(5)  »  «  Lab  ru&  hirautus*  »  « 


DES    LABRE  SJ         ao5 

3e  sa  longueur  (  1  )  »  «.  Voyez  au  surplus 
le  tableau  générique  des  labres. 


(i)  »cc   14  rayons  à  la  nageoire  de  l'anus  du  demi- 
disque. 
i3  rayons  à  la  caudale. 
21   rayons  à  la  nageoire  dorsale. 

14  rayons  à  la  nageoire  de  l'anus  du  cerclé. 
11   rayons  à  la  caudale. 

9  rayons  aiguillonnés  et  i5  rayons  articulés  à 

la  nageoire  du  dos. 
4  rayons  aiguillonnés  et  9  rayons  articulés  à 

la  nageoire  de  l'anus  du  hérissé. 

15  rayons  à  la  causale. 

11  rayons  aiguillonnés  et  12  rayons  articulés  k 
la  dorsale.  »« 


âog  HISTOIRE 


LE   LABRE   FOURCHE   (i), 

LE  LABRE  SIX -BANDES  (2),  LE  LABRE 
MACROGASTÈRE  (3),  LE  LABRE  FILAMEN- 
TEUX (4)  ,  LE  LABRE  ANGULEUX  (5)  ,  LE 
LABRE  HUIT -RAIES  (6),  LE  LABRE  MOU- 
CHETE (7),  LE  LABRE  COMMERSONNIEN  (8), 
LE  LABRE  LISSE  (9),  ET  LE  LABRE 
MACROPTÈRE    (lo). 

52e,  33e,  54e,  55e,  56e,  37e,  58e,  59°,  40e 
et  41e   ESPÈCES. 

»  «  /Vue un  de  ces  dix  labres  n'est  encore 
connu  des  naturalistes;  nous  en  avons  trouvé 
la  figure  dans  les  dessins  de  Commerson; 
et  voilà  pourquoi  nous  avons  donné  à  l'un 

(1)  ))<(  Labrus  furca. 

(2)  Labrus  sexfasciatus. 
(5)   Labrus    macrogaster. 

(4)  Labrus  filamentosus. 

(5)  Labrus  angulosus. 

(6)  Labrus  octovittaius. 

(7)  Labrus  punctulatus, 

(8)  Labrus  CommersonniL 
(q)  Labrus  lœvis. 

(10)  Labrus  macropterus.  )>« 


DES    LABRES.  207 

de  ces  poissons  le  nom  de  labre  commerson- 
nien.  La  patrie  de  ees  dix  espèces  est  le 
grand  golfe  de  l'Inde;  et  on  peut  aussi  les 
trouver  dans  la  partie  du  grand  Océan  qui 
est  comprise  entre  la  nouvelle  Hollande  et 
le  continent  de  l'Amérique,  ainsi  que  dans 
cette  mer  si  souvent  bouleversée  par  les 
tempêtes,  et  qui  bat  la   côte  sud  -  est  de 

l'Afrique  et  les  rives  de  Madagascar 

Nous  n'avons  pas  besoin  d'ajouter  beaucoup 
de  détails  à  ceux  que  renferme  le  tableau 
générique...  Le  macroptère,  qui  tire  son 
nom  de  la  grandeur  de  ses  nageoires  du 
dos  et  de  l'anus  (1),  a  la  mâchoire  infé- 
rieure un  peu  plus  avancée  que  la  supé- 
rieure, et  vraisemblablement  garnie,  ainsi 
que  cette  dernière,  de  dents  très  -  petites; 
l'anguleux  et  le  six  -  bandes  doivent  avoir 
des  dents  très-fines;  celles  du  filamenteux 
et  du  macrogastère  sont  très -courtes  et 
presque  égales  les  unes  aux  autres;  la  ligne 
latérale  de  ce  même  macrogastère   (  2  )  est 

(1)  Makros  veut  dire  long  ou  grand  ;  et  pteron , 
aile  où  nageoire. 

(2)  Gaster  signifie  ventre.  On  peut  voir ,  sur  le 
tableau  générique,  que  le  macrogastère  a  en  effet  le 
ventre  très-gros. 


so8  HISTOIRE 

interrompue;  une  tache  irrégulière  et  foncée 
et  cinq  ou  six  petits  points  blancs  sont  placés 
sur  chaque  côté  de  la  nageoire  dorsale  de 
l'anguleux;  et  la  dorsale  du  huit-raies  est 
bordée  de  noir  ou  de  brun  (1).  »  ce 

(i)  2  rayons  aiguillonnés  et  10  rayons  articulés  à 
la  nageoire  du  labre  fourche. 
12  rayons  à  chaque  pectorale  du  six-bandes. 
io  rayons  à  l'anale.  - 

10  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale  du  raa- 

crogastère. 
14  rayons  à  l'anale. 

1 1  rayons  à  la  caudale* 

i5  rayons  à  la  nageoire  caudale  du  filamenteux. 
6  ou  7  rayons  lin  peu  éloignés  l'un  de  l'autre  à 

chaque  nageoire  pectorale  de  l'anguleux. 
3  rayons  aiguillonnés  et  6  rayons  articulés  à 
l'anale. 
j4  rayons  à  la  caudalei 
16  rayons  à  la  nageoire  caudale  du  huit-raies. 

12  ou    i3    rayons    à  la    nageoire    caudale    du 

moucheté. 
12  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale  du  lisse. 
1 1   rayons  à  l'anale. 
16  ou  17  rayons  à  la  caudale 


LE 


DES    LABRES.         209 


LE  LABRE  QUINZE-ÉPINES  (1), 

Ï*E  LABRE  MACROCEPHALE  (2)  ,  LE  LABRE 
PLUMIERIEN  (3),  LE  LABRE  GOUAN  (4), 
LE  LABRE  ENNEACANTHE  (5),  ET  LE 
LABRE    ROUGES-RAIES    (6). 

42e,  45e,  44e  ,  45e,  46e  et  47e  espèces. 

»  al^ES  six  labres  sont  encore  inconnus 
des  naturalistes. . . 

Le  rouges-raies ,  que  Commerson  a  décrit 
avec  beaucoup  cle  soin  dans  son  recueil  latin 
et  manuscrit ,  habite  au  milieu  des  syiies 
et  des  rochers  de  corail  qui  environnent  les 

(1)  »«  Labrus  quindecim-aculeatus. 

(2)  Labrus  macrocephalus. 

(3)  Labrus  Plumierii. 

Turdus  aureo-cœruleus.  Plumier,  peintures  sur 
vélin  ,  conservées  dans  le  muséum  d'histoire  naturelle. 

(4)  Labrus  Gouanii,  (  Un  individu  de  cette  espèce, 
conservé  dans  de  l'alcool,  faisoit  partie  de  la  collec- 
tion hollandaise  donnée  à  la  France.  ) 

(5)  Labrus  enneacanthus. 

(6)  Labrus  rubro  lineatus. 

Labrus  lineis  laterallbus plurimis  rubris  variegatus7 
ocello  pinnœ  dorsalis ,  latissimoque  ad  basim  caudœ  , 
fr-ngulo ,  nigris.  Commerson,  manuscrits  déjà  cités.;)  <c 

Poiss.  Tome  IX.  O 


2i6  HISTOIRE 

îles  de  Madagascar  et  de  la  Réunion.  Nous 
ignorons  la  patrie  de  l'ennéacanthe  (1)  et 
du  gouan ,  que  nous  faisons  connoître  d'après 
des  individus  de  la  collection  hollandaise 
cédée  à  la  France.  Le  plumiérien  vit  en 
Amérique  ;  et  le  rnacrocéphale  (2) ,  ainsi  que 
le  quinze-épines  ....  se  trouvent  vraisem- 
blablement dans  le  grand  golfe  de  l'Inde , 
et  auprès  des  îles  dites  de  la  mer  du  Sud. 

Les  dents  du  labre  gouan  sont  crochues , 
et  d'autant  moins  longues  que  leur  place 
est  plus  éloignée  du  bout  du  museau. 

La  ligne  latérale  est  interrompue  dans  le 
quinze-épines  (3) ,  dorée  dans  le  plumiérien , 


(1)  ))«  Ennéacanthe  désigne  les  neuf  aiguillons  de  la 
dorsale.  Ennea  veut  dire  neuf. 

(2)  Makros    signifie    long   ou   grand ,  et  kephale 
Veut  dire  tête, 

(5)  12  rayons  à  la  nageoire  caudale  du  labre  quinze- 
épines. 

8  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale  du  rna- 
crocéphale. 

6  ou  7  rayons  à  la  membrane  branchiale  du 
plumiérien. 

5  rayons  à  la  membrane  branchiale  du  gouan. 
12  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

1  rayon  aiguillonné  et  5  rayons  articulés  à. 
chacune  des  thoracines, 


D  E  S    L  A  B  R  E  S,  211 

et  garnie  ,  vers  la  tête ,  de  petites  ramifica- 
tions dans  le  rouges-raies.  Ce  dernier  labre 
a  le  fond  de  ses  couleurs  d'un  brun  plus 
ou  moins  foncé  ,  et  ses  nageoires  pectorales 
d'un  rouge  incarnat  ;  et  la  caudale  du  ma- 
crocéphale  est  bordée ,  à  son  extrémité ,  d'un 
liseré  d'une  nuance  vive  ou  très-claire.  »« 

»  ~— — ■■      ■ .  ,  a 

14  rayons  à  la  caudale. 

l3  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale  du  labre 
eunéacantlie. 
1  rayon   aiguillonné  et   5  rayons  articulés  à 
chacune  de*  thoracines 

5  rayons  aiguillonnés  et  9  rayons  articulés  à 

l'anale. 

15  rayons  à  la  caudale. 

6  rayons  à  chacune  des  thoracines  du  rouges- 

raies.»  a 


o  3 


412  HISTOIRE 


LE    LABRE    KASMIRA    (i). 

QUARANTE-HUITIÈME     ESPECE. 

»«  Le  beau  poisson  a  le  sommet  de  la 
tête  blanc,  et  la  couleur  générale  jaune., 
Quelquefois  sa  queue  montre  de  chaque 
côté  une  tache  grande  et  brune  (2).  »  « 

La  lèvre  inférieure  de  ce  labre  est  plus 
courte  que  la  supérieure  ;  les  dénis  sont  en 

(1)  ))«  Labrus  k  as  mira,. 

Scierie  tyrki.  Bonat.  pi.  de  l'Encycîop.  méthod.  »<c 

Le  labre  kasmira.  En  arabe  ,  kasjmiri  et  tyrki. 

Sciœna  jlavescens  ,  viltis  utrinque  cœruleis  quatuor 
majoribus..  .  sciœna  kasmira.  Forskoel,  Fann.  aegypt. 
arab.  p.  4^  ?  n°  4^-  —  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel. 
gen.  167,  sp.  8.  —  Artedi  ,  Gen.  pisc.  gen.  29  ,  addi- 
tament.  n9  19. 

(2)  7  rayons  à  la  membrane  branchiale. 

16  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

1    rayon    aiguillonné   et   5  rayons  articulés   à 
chacune  des  tîioracines. 

17  rayons  à  la  caudale. 

10  rayons   aiguillonnés    et   i5  rayons  articulés 
à  la  dorsale. 
5  rayons  aiguillonnés  et  9  rayons  articulés  à 
l'anale. 


DES  LABRES.  ai5 
cône  ;  la  pièce  antérieure  des  opercules  est 
échancrée  et  la  nageoire  de  la  queue  forme 
le  croissant.  L'on  voit  sept  petites  raies 
bleues  sur  chaque  côté  de  la  tête. 

Forskœl  a  observé  cette  espèce  sur  les 
côtes  de  l'Arabie ,  baignées  par  la  mer 
Rouge.  Le  même  naturaliste  a  rencontré 
une  variété  qui  portoit  une  grande  tache 
brune  près  de  la  queue. 


O  5 


2i4  HISTOIRE 


LE   LABRE    SALMOIDE   (i) , 
et    LE    LABRE    IRIS     (2). 

4ge     E  T     5oe     ESPÈCES. 

»  ce  On  devra  à  Bosc  la  connoissance  du 

labre  salmoïde  et  du  labre  iris 

Le  salmoïde  a  une  petite  élévation  sur  le 
nez  ;  l'ouverture  de  la  bouche  fort  large  ; 
la  mâchoire  inférieure  un  peu  plus  longue 
que  la  supérieure  ;  l'une  et  l'autre  garnies 
d'une  grande  quantité  de  dents  très-menues; 
la  langue  charnue;  le  palais  hérissé  de  petites 
dents  que  l'on  voit  disposées  sur  deux 
rangées  et  sur  une  plaque  triangulaire  ;  le 
gosier  situé  au  dessus  et  au  dessous  de  deux 
autres  plaques  également  hérissées  ;  l'œil 
grand  ;  les  côtés  de  la  tête,  revêtus  de  petites 


(1)  ))«  Labrufi  salmoïdes. 

Perça  trutta.  Manuscrits  communiqués  par  Bosc. 

(2)  Labrus  irideus. 

Perça  iridea.  Manuscrits  communiqués  par  Bosc.»  a 


D  E  S    L  A  B  R  E  S.  2i5 

écailles  ;  la  ligne  latérale  parallèle  au  dos  ; 
une  fossette  propre  à  recevoir  la  partie  an- 
térieure de  la  dorsale  ;  les  deux  thoracines 
réunies  par  une  membrane  ;  l'iris  jaune ,  et 
le  ventre  blanc. 

On  trouve  un  très-graud  nombre  d'indi- 
vidus de  cette  espèce  dans  toutes  les  rivières 
de  la  Caroline  ;  on  leur  donne  le  nom  de 
traut  ou  truite.  On  les  prend  à  l'hameçon  ; 
on  les  attire  par  le  moyen  de  morceaux  de 
cyprin.  Ils  parviennent  à  la  longueur  de  six 
ou  sept  décimètres  (  environ  dix  -  sept  à 
vingt  pouces  )  ;  leur  chair  est  ferme  ,  et  d'un 
goût  très-agreable. 

Le  labre  iris  montre  un  aplatissement  et 
une  petite  rainure  sur  la  tète  ,  au  devant 
des  yeux  ;  des  dents  extrêmement  petites; 
une  membrane  placée  de  manière  à  réunir 
les  thoracines  l'une  à  l'autre;  une  longueur 
d'un  à  deux  décimètres;  une  couleur  géné- 
rale d'un  gris  brun  ponctué  et  taché  d'un 
brun  plus  foncé  ;  une  raie  jaune  et  très-peu 
sensible  sur  presque  toutes  les  écailles;  et 
deux  raies  obliques ,  ainsi  que  plusieurs 
taches  rouges  et  petites  sur  la  nageoire  du 
dos.  Les  individus  de  cette  espèce  vivent 
en  très-grand  nombre  dans  les  eaux  douces. 

O  4 


2i6  HISTOIRE 

de  la  Caroline On  les  y  rechercha 

particulièrement  au  printems  (i).  »  « 

(i)  6  rayons  à  la  membrane  des  branchies  du  labr» 
sal  moule. 
l3  rayons  à  chaque  pectorale. 
6  rayons  à  chaque  thoracine. 
18  rayons  à  la  nageoire  rie  la  queue. 
9  rayons  à  chaque  pectorale  du  labre  iris. 
i    rayon  aiguillonné  et   5   rayons  articulés  h 
chaque  thoracine. 
>  24  rayons  à  la  caudale, 


D  E  S    L  A  B  R  E  S.  217 

LE     LABRE     PAON    (i). 

CINQUANTE-UNIÈME    ESPECE. 

»  «  Lje  labre  habite  dans  la  Méditerranée, 
et  particulièrement  auprès  des  côtes  de 
Syrie.  A  l'époque  où  on  commença  à  l'exa- 
miner     le  labre  paon  dut  frapper  les 

(1)  »  «  Labrus  pavo.  Dans  plusieurs  contrées  de 
l'Italie,  papagallo. 

Labre  paon.  Daubenton  et  Haiïy,  Encycl.  méth.  — 
Bonat.  pi.  de  l'Encycl.  méthod. 

Pavo.  Salvian.  fol.  225  ,  a.  ad  iconem  ,  et  fol.  94 
et  234»  —  Aldrov.  lib.  1  ,  cap.  4 ,  P-  29.  — Jonston, 
lib.  1 ,  tit.  2  ,  cap.  1  ,  a.  5 ,  t.  i3  ,  n°  12.  —  Charlet. 
pag.  i32. 

Seconde  espèce  de  tourd ,  nommée  paon.  Rondelet, 
première  partie  ,   liv.  6,   chap.   6. 

Turdus  secundus  pavo  ,  etc.  Gesner,  p.  1016. 

Turdus  perbella  dictus  ,  etc.  Willughby,  Iclitliyol. 
p.  322.  —  Ray,  p.  157. 

Labrus  pavo.  Hasselquist ,  It.  344  ,  n°  77.  »« 

Le  labre  paon.  En  Languedoc  ,paon. 

Labrus  viridi-cœruleo ,  sanguineo  canoque  varius.., 
labrus  pavo.  Lio.Syst.  nat.  édit.  Gmel.  gen.  166,  sp.  8. 

Labrus  pulchrè  varius ,  pinnls  pectoralibus  in  ex- 
tremo  rotundis.  Àrtedi ,  Gen.  Fisc.  gen.  27  ,  .sp.  3.  — < 
Syn.  p.  55,  n°6. 


2i8  HISTOIRE 

observateurs  par  îa  magnificence  de  sa  pa- 
rure ;  et  il  n'est  pas  surprenant  qu'on  lui 
ait  donné  le  nom  de  l'oiseau  que  Ton  re- 
gardoit  comme  émailîé  des  nuances  les  plus 
vives  et  les  plus  variées.  Ce  ïabre  présente 
en  effet  presque  toutes  les  couleurs  del'arc- 
en-ciel,  que  Ton  se  plaît  à  retrouver  étalées 
avec  tant  de  pompe  sur  la  belle  queue  de 
l'oiseau  paon  ;  et  d'ailleurs  le  poli  de  ses 
écailles,  le  contraste  éclatant  de  plusieurs 
des  tons  dont  il  brille,  et  les  dégradations 
multipliées  par  lesquelles  ses  autres  nuances 
s'éteignent  les  unes  dans  les  autres  ,  ou  s'a- 
niment pour  se  séparer  et  resplendir  plus 
vivement ,  imitent  les  reflets  rapides  qui  se 
jouent,  pour  ainsi  dire,  sur  les  plumes  châ- 
toj'anies  du  paon  ,  et  les  feux  que  l'on 
croiroit  en  voir  jaillir. . .  On  admire  le  verd 
mêlé  de  jaune  que  montre  la  surface  su- 
périeure du  labre  paon,  et  au  milieu  du- 
quel des  taches  rouges  et  des  taches  bleues 
scintillent,  en  quelque  sorte,  comme  les 
rubis  et  les  saphirs  de  l'oiseau  de  Junon. 
Des  taches  plus  petites  ,  mais  également 
bleues  ou  rouges,  sont  répandues  sur  les 
opercules,  sur  la  nageoire  de  la  queue,  et 
sur  celle  de  l'anus,  qui  est  violette  ou  in- 
digo; et  un  bleu  mêlé  de  pourpre  distingue 


DES    LABRES.  219 

le  devant  de  la  nageoire  dorsale,  pendant 
que  deux  belles  taches  brunes  sont  placées 
sur  chaque  côté  du  poisson ,  que  les  thora- 
cines  olïrent  un  rouge  très-vif,  et  que  des 
teintes  d'or,  d'argent,  rouges  ,  orangées  efc 
jaunes,  éblouissantes  ou  gracieuses,  cons- 
tantes ou  fugitives,  étendues  sur  de  grandes 
places,  ou  disséminées  en  Iraits  légers, 
complettent  un  des  assortimens  de  couleurs 
les  plus  splendides  et  les  plus  agréables. 

Au  reste,  ces  beaux  reflets  se  déploient 
sur  un  corps  et  sur  une  queue  alongés  et 
comprimés,-  il  n'y  a  qu'un  seul  rang  de 
dents  aux  mâchoires  ;  les  nageoires  pecto- 
rales sont  arrondies  ;  les  rayons  de  la  dor- 
sale et  de  la  nageoire  de  l'anus  ont  une 
longueur  plus  considérable ,  à  mesure  qu'ils 
sont  placés  plus  loin  de  la  tête  ;  et  com- 
munément le  labre-paon  a  trois  ou  quatre 
décimètres  (environ  neuf  à  douze  pouces) 
de  longueur  totale  (1).  »<c 
— — —  '  '       1  'i       ■ 

(1)  5  rayons  à  la  membrane   branchiale  du  labre 
paon. 
14  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
1    rayon  aiguillonné   et   5   rayons   articulés   à 

chacune  des  thoracines. 
3  rayons  aiguillonnés  et  n  rayons  articulés  à 

l'anale. 
i5  rayons  à  la  caudale. 


32o  HISTOIRE 

La  bonté  de  la  chair  de  ce  labre  ne  ré- 
pond pas  à  la  beauté  de  ses  couleurs.  Sans 
être  mauvaise  ,  elle  n'a  pas  la  délicatesse 
qui  fait  rechercher  celle  de  la  plupart  des 
poissons  dont  le  séjour  habituel  est  sur  un 
fond  de  roches  ;  elle  est  molle  et  même  ua 
peu  visqueuse. 


DES  LABRES.    221 
LE  LABRE  BORDE  (1). 

CINQUANTE-DEUXIEME     ESPECE. 

ve  poisson  est  de  couleur  brune,  mais 
ses  nageoires  du  dos  et  de  ïa  poitrine  ont 
un  liseré  roux ,  ce  qui  a  engagé  Linnaeus  à 
distinguer  ceite  espèce  par  l'épithèle  de 
bordée  (  marginatis  ).'  On  ]a  trouve  dans 
l'océan  Atlantique  (2). 

(1)  )>«  Labrus  marginalis. 

Labre  bordé.  Daubent,  et  Hauy,  EiaçycL  méthod.  — 
Bonat.  pî.  de  l'Encycl.  méthod.  - —  Lsefl.  It.  io5.  ».« 

Le  labre  bordé.  En  espagnol  ,  mero. 

Labrus  subfuscus  ,  margine  pinnarurn  dorsi  peclo- 
raliumque  falyo .  .  .  labrus  marginalis.  Lin.  Syst.  nat. 
edit.  Gtnel.  gen.  i66?  sp.  i3. 

Labrus  pallidè  fuscus ,  margins  pinnarum  dorsa- 

lium  pectoraliumque  fulvo labrus  marginalis. 

Artedi.Gen.  pisc.  gen.  27,  additarn.  nQ  52. 

(2)  »  «  2  rayons  aiguillonnés  et  26  rayons  articulés 

à  la  nageoire  du  dos. 
17  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
6  rayons  à  chaque  thoracine. 
3  rayons  aiguillonnés  et  9  rayons  articulés  à 

l'anale. 
17  rayons  à  la  caudale.  »« 


222  HISTOIRE 

LE    LABRE     ROUILLÉ    (i). 

CINQ  U  AN  TE-TROISIEME    ESPECE. 

Une  couleur  de  rouille  uniforme  et  sans 
tache  est  répandue  sur  tout  le  corps  et  la 
queue  de  ce  poisson;  la  nageoire  de  sa  queue 
n'est  point  échancrée.  U  vit  dans  les  mers 
de  l'Inde  (2). 

■  11  «il  1  ■         «  1         ■     1   1    u  «.    ■■  1  mmm — 

(1)  »«  Labrus  ferrugineus: 

Labre  rouillé.  Daubenton  et  Haiïy,  Encyclop.méth. 
—  Bonaterre  ,  planches  de  l'Encycl.  méthod.  »« 

Labrus  ferrugineus  immaculatus.  .  .  labrus  ferrU" 
gineus.  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  166,  sp.(  14. 

Labrus  immaculatus  ;  caudâ  intégra labrus 

ferrugineus»  Artedi ,  Gen.  pisc.  gen.  27  ,  additament. 
n°  47- 

(2)  »«  2  rayons  aiguillonnés  et  26  rayons  articulé» 

à  la  nageoire  du  dos. 
3  rayons  aiguillonnés  et   14  rayons  articulés 
à  l'anale. 

16  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

1  rayon  aiguillonné   et  5  rayons  articulés  h 
chaque  tho  racine. 

17  rayons  à  la  caudale.  »« 


DES    LABRES.  223 

LE    LA  BUE    (EILLÉ    (1). 

CINQUANTE-QUATRIEME     ESPECE. 

Une  tache  ronde  et  entourée  d'un  cercle 
que  ce  poisson  porte  sur  le  corps ,  près  de 
la  nageoire  de  la  queue,  lui  a  fait  donner 
le  nom  à'œillé  (ocellaris).  Les  rayons  de  la 
nageoire  du  dos  se  terminent  par  un  fila- 
ment. L'on  ne  sait  encore  quelles  sont  les 
mers  qui  nourrissent  cette  espèce  (2). 
■i  ■  ■  ^ 

(ï)  Labrus  ocellaris.  Mus.  Adolpîi.  Fr.  2  ,  p.  78. 

Labre  œi.llê.  Daubenton  et  Haliy  ,  Encycl.  méthocL 
—  Idem.  Bonaterre,  planches  de  l'Encycl.  métli.  »<c 

Itfibrus  pinnâ  dorsali  ramentaceâ,  ocello  in  medio 

ad  basin  caudœ labrus  ocellaris.  Lin.  Syst.  nat. 

edit.  Gmel.  gen.  166,  sp.  20.  —  Artedi ,  Gen.  pisc. 
gen.  27  ,  additament.  n°  3o. 

(2)  »«  14  rayons  aiguillonnés  et  10  rayons  articulés 
à  la  nageoire  dorsale. 
5  rayons  à  la  membrane  branchiale. 
i5  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
1  rayon  aiguillonné   et  5   rayons   articulés  à 
chaque  thoracine. 
i3  rayons  à  la  caudale.  »« 


324  HISTOIRE       , 

LE    LABRE     MÉLOPS  (1). 

CINQUANTE-CINQUIÈME     ESPECE. 

V^/E  labre  vit  dans  les  mers  méridionales 
de  l'Europe.  Il  a  derrière  les  yeux  une  tache 
brune  en  forme  de  croissant  ;  la  nageoire 
anale  comme  panachée  de  diverses  couleurs, 
et  des  fiiamens  aux  rayons  de  la  nageoire 
du  dos  (2). 

(1)  ))((  Labrus  melops. 

Idem.  Mus.  Adoîph.  Frid.  2  ,  p.  78. 

Labrus  melops.  Daubenton  et  Haiiy,  Encycl.  méth. 
'•»—  Idem.  Bonaterre ,  planches  de  l'Encycl.  méth.  »« 

Labrus  pinnâ  dorsali  ramentaceâ  unique  variegatâ , 

lunulâ  fuscâ  ponè  oculos labrus  melops.   Lin. 

Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  166,  sp.  24.  —  Artedi , 
gen.  27  ,  additament.  n°  56. 

(2)  »«    16  rayons  aiguillonnés  et  9  rayons  articulés 

à  la  nageoire  du  dos. 
6  rayons  à  la  membrane  branchiale. 
i5  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
1  rayon  aiguillonné    et  5  rayons  articulés  à 

chaque  thoracine. 
5  rayons  aiguillonnés  et  10  rayons  articulés  à 

l'anale. 
12  rayons  à  la  caudale.  »<c 

LE 


DES    LABRES.  2*5 

LE    BOLTY    (i). 

CINQUANTE- SIXIÈME     ESPECE; 

JlJans  mon  Voyage  en  Egypte  (tom.  II," 
pag.  3q5  et  planche  27),  j'ai  donné  ]a  des- 
cription et  la  figure  de  ce  labre  qn'Hassel- 
quist  avoit  déjà  observé  avant  moi.  C'est  le 
nébuleux  de  quelques  auteurs,  dénomination 
tirée  des  taches  obscures  qui  sont  répandues 
en  forme  de  nuages  sur  le  fond  gris  des 
nageoires  du  dos,  de  la  queue  et  sur  l'anale: 
Les  égyptiens  l'appellent  bolty.  Ses  mâ- 
choires, à  peu  près  d'égale  longueur,  sont 
munies  d'un  rang  de  petites  ôfents  fines 
et  serrées,  derrière  lequel  sont  plusieurs 
aspérités.  Les  écailles  sont  larges ,  et  elles 


(1)  »«  Le  labre  nil.  Labrusniloticus.  Mus,  Ad.  Fr.  2, 
pag.  79. 

Labrus  niloticus.  Hasselquist  ,  It.  p.  546,  n9  78. 

Labre  nébuleux.  Daubenton  et  Haiiy,  Encyclop. 
méthod.  —  Bonalerre,  planches  de  l'Encycl.  métli.»<c 

Labrus  pinnâ  dorsali  ,  ani  caudâque  nebulatis. .  », 
labrus  niloticus.  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  166* 
sp.  25.  —  Artedi  ,  Gen.  pisc,  gen,  27  ,  additament. 
n°  54. 

Poiss.  Tome  IX.  P, 


226  HISTOIRE 

s'avancent  sur  la  tête  jusqu'au  dessus  des 
yeux.  La  couleur  générale  est  blanchâtre; 
il  y  a  de  larges  bandes  noirâtres  et  trans- 
versales, dont  la  teinte  s'éclaircit  en  s'éloi- 
gnant  du  dos.  On  aperçoit  quelques  nuances 
de  rouge  et  de  bleu  sur  les  côlés  de  la  tête. 
L'iris  de  l'œil  est  de  couleur  d'or. 

On  pêche  le  bolty  dans  le  Nil ,  et  plus 
particulièrement  dans  les  petits  canaux  qui 
en  dérivent ,  aussi  bien  que  dans  les  flaques 
d'eau  qui  subsistent  après  l'inondation.  11 
se  nourrit  de  plantes  et  de  vers  aquatiques; 
sa  chair  est  délicate  et  de  bon  goût  (1) 

», 

(i)  »«   17  rayons  aiguillonnés  et   i3  rayons  arti- 
culés à  la  dorsale. 
i5  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale  du  nil. 
1  rayon   aiguillonné   et  5  rayons  articulés  à 

chaque  thoracine. 
5  rayons  aiguillonnés  et  9  rayons  articulés  à 
l'anale. 
20  rayons  à  la  caudale.  »« 


D  E  S    L  A  B  R  E  S.         227 
LE    LABRE    LOUCHE     (1). 

CINQUANTE-SEPTIÈME    ESPECE. 

Xja  partie  supérieure  de  l'œil  de  ce  poisson 
est  noir,  ce  qui  lui  donne  quelque  chose 
de  sombre  dans  le  regard  et  le  fait  paroître 
louche.  Sa  couleur  est  jaunâtre,  et  ses  na- 
geoires ont  celle  de  For;  la  nageoire  de  sa 
queue  n'est  pas  fourchue.  Il  se  trouve  dans 
les  mers  de  1* Amérique  (2). 

(1)  ))«  Labrus  luscus.  Mus.  Ad.  Frid.  80. 

Labre  louche.  Daubenton  et  Haiiy,  Encycl.  méth. 
—  Bonat.  planches  de  l'Encycl.  méthod.  »« 

Labrus  plnnis  omnibus  flavis  ,  palpebrâ  superiore 
nigrâ...  labrus  luscus.  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel. 
gen.  166  ,  sp.  5o.  —  Artedi ,  Gen.  pisc.  gen.  27,  addi- 
tament.  n°  57. 

(2)  jkc  18  rayons  aiguillonnés  et  i5  rayons  articulés 

à  la  nageoire  dorsale. 
i4  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
1   rayon   aiguillonné  et  5  rayons  articulés  à 

chaque  thoracine. 
14  rayons  à  la  caudale.  »« 

p  2 


528  HISTOIRE 

LE  LABRE   TRIPLE -TACHE  (i). 

CINQUANTE-HUITIÈME    ESPECE. 

»((  Jua  dorsale,  l'anale  et  la  caudale  du 
triple  -  tache  sont  quelquefois  liserées  de 
bleu.  La  nourriture  ordinaire  de  ce  labre , 
dont  les  écailles  réfléchissent  différentes 
nuances  d'un  beau  rouge,  consiste  dans  des 
animaux  à  coquille,  dont  il  brise  l'enve- 
loppe calcaire  par  le  moyen  de  ses  dents 
antérieures,  plus  longues  et  plus  fortes  que 

(i)  »  v.  Labrus  trimaculatus.  En  Norvège  ?  suder-r 
naal.   En  Angleterre  ,  red  wrasse. 

Labre  triple-tache.  Bonaterre,  planches  de  l'Encyc, 
-Hiélbocîique. 

Paon  rouge  ,  labrus  carneus.  Blocli ,  pi.  cclxxxix. 

Labrus  ruber  ,  vel  carneus.  Ascagne  ,  2  cah.  p.  6*5 
planche  xnr. 

Trlmaculated  tarasse.  Pennant ,  Brit.  zoolog.  5 , 
pag.  206  >  nQ  5.  »<c 

Labrus  ruber  ,  maculis  duabus  utrinque  ad  basim 
pinnœ  dor salis ,  tertiâque  enter  hanc  et  caudam.  Lin. 
Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  jC6  .  sp.  57. 

Labrus  rubens  ,  maculis  ni  gris  tribus  dorsalibus 
super  caudam. . .  labrus  trimaculatus.  Artedi,  Gen. 
pisc.  gen.  27  ,  additament.  n°  11. 


D  E  S    L  A  B  R  E  S.  229 

les  autres  ;  nouvel  exemple  de  ces  rapports 
de  ]a  qualité  des  alimens  avec  la  vivacité 
des  couleurs.  »  a  Trois  grandes  taches  noires, 
dont  deux  sont  placées  à  la  partie  posté- 
rieure du  dos  et  la  troisième  près  de  la 
nageoire  de  la  queue  ,  distinguent  cette 
espèce.  Elle  a  en  outre  la  tête  étroite  ,  la 
bouche  petite,  les  mâchoires  presque  d'égale 
longueur,  une  rangée  de  dents  pointues, 
les  écailles  petites ,  les  nageoires  courtes  et 
arrondies,  enfin  l'iris  de  couleur  dorée  (1). 
Ce  poisson  habite  les  mers  du  nord,  près 
du  Danemarck,  de  la  Norvège,  etc. 

(1)  »((  6  rayons  à  la  membrane  branchiale. 
i5  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
1   rayon   aiguillonné   et  5   rayons  articulés  à 
chaque  thoracine. 
17  rayons  aiguillonnés  et  i5  articulés  à  la  na- 
geoire du  dos.  »« 


p  3 


zoo  HISTOIRE 

LE    LABRE    CENDRÉ    (i). 

CINQUANTE-NEUVIÈME    ESPECE. 

»((  Jlje  cendré  a  sa  partie  supérieure  grise 
eh  pointillée  d'un  gris  plus  foncé,  et  les  na- 
geoires rougeâtres  avec  des  taches  d'un  jaune 
obscur  ;  »«  des  raies  bleues  sur  les  côtés  de 
]a  lêie;  l'iris  de  couleur  verte;  la  nageoire 
de  la  queue  jaunâtre  vers  sa  base.  L'ouver- 
ture de  sa  bouche  est  petite;  ses  dents  sont 
courtes,  mais  celles  de  devant  ont  un  peu 

(i)  »<c   Labrus  cinereus. 

Labrus  griseus.  Lin.  édit.  de  Gmelin.  Nota.  Le 
nom -spécifique  cle  griseus  a  été  employé  par  Gmelin 
pour  son  cinquième  et  son  soixante-quatrième  labre.) 

Labre  cendré.  Bonat.  pi.  de  l'Encycl.  méthod.  »<c 

Labrus  cor  pore  griseo  ,  obscurius  punctato  ,  macula 
baseoë  caudœ  nigrâ.  Brunnich  ,  Icblhyol.  massiî. 
p.  58  ,  n°  75.  —  Labrus  griseus.  Lin.  Syst.  nat.  edit. 
Gmel.gen.  166,  sp.  64. 

Labrus  griseus  ,  punctatus  ;  genis  cœruleo  lineatis  ; 
maculis  caudœ  nigrâ,  pinnis  rubicundis.  Waibaum  , 
Arted.  Gen.  pisc.  gen.  17,  addilament.  n°  76. 


D  E  S    L  A  B  R  E  S.  s5i 

plus  de  longueur.  Il  vit  dans  les  eaux  de  la 
Méditerranée  (1). 

(i)  )>«  i/j.  rayons  aiguillonnés  et  n  rayons  articulés 
à  la  nageoire  dorsale. 
3  rayons  aiguillonnés  et  10  rayons  articulés  à 

la  nageoire  de  l'anus. 
5  rayons  à  la  membrane  branchiale. 
i5  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale, 
i  rayon  aiguillonné   et  5  rayons  articulés  à 
chaque  thoracine. 
i3  rayons  à  la  caudale.  »« 


P  4 


232  HISTOIRE 

LE    LABRE    CORNUBIEN    (i). 

SOIXANTIÈME      ESPECE. 

J  t,  est  commun  sur  les  côtes  de  la  Grande- 
Bretagne.  Son  museau  a  la  forme  d'un  bou- 
toir; on  voit  une  tache  noire  sur  sa  queue, 
et  la  nageoire  de  cette  partie  est  entière. 
Sa  longueur  n'excède  jamais  cinq  à  six 
pouces  (2). 

(1)  »«  Labrus  cornubius. 

Labre  go Idsinny.  Bonat.  pl.de  l'Encycl.  méth. 

Goldsinny  cornubiensium.  Pennant,  Brit.  Zool.  5, 
p.  209 ,  n°  6.  —  Raj.  pisc.  p.  i65  ,  fig.  5.  »« 

Le  labre  cornubien.  Par  les  habitans  de  Cornouailles, 
goldsinny. 

Labrus  macula  propè  caudam  magna ,  pinnœque 
dorsalis  radiis  pinnis  nigris,  caudâ  œquali.  .  .  labrus 
cornubius.  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  166,  sp.  67. 

(2)  ))«  16  rayons  aiguillonnés  et  9  rayons  articulés 

à  la  nageoire  du  dos. 

5  rayons  aiguillonnés    et   8   rayons   articulés 
à  l'anale. 

14  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

6  rayons  à  chaque  ihoracine.  »« 


DES  LABRES.    253 
LE  LABRE  MÊLÉ  (1). 

SOIXANTE-UNIÈME   ESPECE. 

Un  mélange  de  jaune  et  de  bleu  colore 
ce  labre  qui  vit  dans  la  Méditerranée.  La 
tête  et  le  haut  de  la  nageoire  de  la  queue 
sont  bleus  ;  le  bas  de  cette  même  nageoire 
est  jaune ,  aussi  bien  que  le  ventre.  Les 
dents  antérieures  ont  plus  de  longueur  que 
les  autres. 


(1)   »«  Labrus  mixius. 

Labrus  ex  jlavo  et  cœruleo  varius ,  dentibus  ante- 
rioribus  majoribus.  Arledi ,  gen.  54  >  syn.  5j. 

Turdus  major  varias prœcedenti  similis.  Willughb. 
p.  522.  —  Raj.  p.  157. 

Labre  mélangé.  Bonaterre  ,  planches  de  l'Eneyclop. 
méthodique,  »« 

Labrus  è  Jlavo  cœruleoque  varius  ,  dentibus  ante- 
rioribus  majoribus» .  .  labrus  mixtus.  Lin,  Syst.  nat. 
edit.  Gmel.  gen.  166  ,  sp.  07. 


s34  HISTOIRE 

LE    LABRE    JAUNATRE    (i). 

SOIXANTE-DEUXIÈME     ESPECE. 

On  pèche  cette  espèce  dans  la  mer  de 
l'Amérique  septentrionale.  Sa  bouche  est 
large,  sa  mâchoire  inférieure  plus  avancée 
que  la  supérieure  et  garnie  d'une  double 
rangée  de  petites  dents  ;  il  y  en  a  trois  ou 
quatre  grosses  à  l'extrémité  de  la  mâchoire 
d'en  haut,  et  d'autres  plus  petites  fixées  au 
palais.  La  nageoire  de  la  queue  est  armée 
d'un  fort  aiguillon  ;  les  écailles  sont  minces 
et  d'une  couleur  orangée  ;  l'iris  des  yeux 
est  rouge. 

(i)  »  «  Labrus  fulvus.  Catesby,  Carol.  2,  p.  10, 
tab.  i  o  ,  fig.  2. 

Labre  jaunâtre.  Daubenton  et  Haiiy,  Encyclop. 
mélhod.  —  Bonat.  planches  de  l'Encycl.  mélhod. »« 

Le  labre  jaunâtre.  En  anglais  ,  the  yellowfish. 

Labrus  corpore  fulvo . .  .  labrus  fulvus.  Lin.  Syst. 
nat.  edit.  Gmel.  gen.  j68,  sp.  38. —  Artedi ,  Gen. 
pisc.  gen.  17  ,  additam.  n°  79. 


D  E  S    L  A  B  R  E  S.  a35 


LE    LABRE    MERLE    (i). 

SOI  XANTE- TROISIÈME     ESPECE. 

»  «  JLi  e  noir  bleuâtre  que  présente  le  labre 
merle  ,  lui  a  fait  donner,  dès  le  tems  cVAris- 
tote ,  le  nom  spécifique  qu'il  porte.  11  offre 

(i)  »  a  Labrus  merula.  Dans  la  Ligurie  ,  tarda 
d'alga. 

Labre  merle.  Daubenton  et  Haiiy,  Encycl.  méth. 

—  Bonat.  pi.  de  l'Encycl.  méth. 
Labrus  cœruleo  nlgrieans.  Artedi. 

O  hottyphos.  Arist.  lib.  8  ,  cap.  i5  et  3o.  — Alhen. 
lib.  7  ,  fol.  1 5i  ,  35.  —  Oppian.  lib.  i  ,  p.  19 ,  et  lib.  4. 

—  iEîian.  lib.    1  ,  cap.  14* 

Merula.  Columell.  lib.  8,  cap.  16.  —  Plin.  lib.  9  , 
cap.  1 5;  et  lib.  32  ,  cap.  11.  —  Jov.  cap.  20  ,  p.  87,  88. 

Merle.  Rondelet,  première  partie,  liv.  6,  ebap.  5. 

Merula.  Salvian  ,  fol.  220,  b.  ad  iconem  ,  87,  et 
223,  b.  224  «•  —  Gesner,  pag.  543;  et  (  germ.  ) 
fol.  8 ,  b.  —  Jonston  ,  lib.  1  ,  tit.  2 ,  cap.  1  ,  a ,  4 , 
t.  14  ,  n°  2.  —  Charlet.  p.  i33.  —  Aldrovand.  lib.  1 , 
cap.  6  ,  p.   35. 

Turdus  niger.  merula  Salvianï  et  Rondeletii.  Wil- 
lngby,  p.  52o.  —  Raj.  p.  137. 

Merle  ou  merlot.  Valmont  de  Bomare,  Dictionn- 
d'histoire  naturelle.  )>« 

Labrus  cœruleo-nigricans . . .  labrus  merula.  Lin. 
Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  166  ,  sp.  zjo. 


236  HISTOIRE 

en  effet  les  mêmes  nuances  et  les  mêmes 
reflets  que  l'oiseau  si  commun  en  Europe 
et  connu  sous  le  nom  de  merle  ;  et  il  n'est 
pas  indifférent  de  faire  remarquer  que  les 
premiers  observateurs,  frappés  des  grands 
rapports  qu'ils  trou  voient  entre  les  écailles 
et  les  plumes,  la  parure  des  oiseaux  et  le 
vêtement  des  poissons,  les  ailes  des  premiers 
et  les  nageoires  des  seconds,  le  vol  des  habi- 
tans  de  l'atmosphère  et  la  natation  des  habi- 
tans  des  eaux,  ai  moi  en  t  à  indiquer  ces  res- 
semblances curieuses  par  des  noms  d'oiseaux 
donnés  à  des  poissons.  Celteintenlion adoptée 
par  plusieurs  naturalistes  modernes,  leur  a 
fait  employer  les  noms  de  merle  et  de  tourd 
ou  de  grive  ,  pour  le  genre  des  labres,  dont 
cependant  ils  connoissoient  à  peine  quelques 
espèces  ;  et  comme  ,  lorsqu'on  a  fait  valoir 
une  ressemblance ,  on  aime  à  l'étendre  de 
même  que  si  elle  étoit  devenue  son  propre 
ouvrage,  on  a  voulu  trouver  des  individus 
blancs  parmi  les  merles  labres,  comme 
on  en  voit  quelquefois  parmi  les  merles 
oiseaux.  On  est  ensuite  allé  plus  loin.  On 
a  prétendu  que  ce  passage  du  noir  au  blanc 
étoit  régulier ,  périodique,  annuel  et  com- 
mun à  toute  l'espèce  pour  le  labre  qui  nous 
occupe,  tandis  que,  pour  le  merle  oiseau , 


DES  LABRES:  s3? 
il  est  régulier,  fortuit,  très-peu  fréquent  et 
propre  à  quelques  individus  de  la  couvée 
dans  laquelle  on  compte  d'autres  individus 
qui  ne  présentent  en  rien  cette  sorte  de 
métamorphose.  Aristote  a  écrit  que  les 
merles,  ainsi  que  les  tourds,  se  montraient 
au  printems,  après  avoir  passé  l'hyver  dans 
les  profondeurs  des  rochers  des  rivages  ma- 
rins ,  qu'ils  étoient  alors  revêtus  de  leur 
beau  noir  chatoyant  en  bleu ,  et  que  pen- 
dant le  reste  de  Tannée  ils  étoient  blancs.  Il 
faut  tout  au  plus  croire  que,  dans  certaines 
contrées,  le  défaut  d'aliment,  la  qualité  de 
la  nourriture,  la  nature  de  l'eau  ,  la  tempé- 
rature de  ce  fluide,  ou  toute  autre  cause 
semblable  ,  affoiblissent  l'éclat  des  écailles 
du  labre  merle,  en  ternissent  les  nuances, 
en  altèrent  les  tons ,  au  point  de  les  rendre 
plutôt  pâles  et  un  peu  blanchâtres  que  d'un 
bleu  foncé  et  presque  noir. . .  Aristote  a  dit 
encore  que  les  merles  poissons  fécondoient 
les  œufs  d'autres  espèces  de  labres,  et  que 
ces  autres  labres  rendoient  féconds  les  œufs 
des  poissons  merles.  Ce  fait  n'est  pas  impos- 
sible :  mais  il  en  a  été  fait  de  cette  remarque 
comme  de  beaucoup  d'aperçus  d'homme  de 
génie;  l'idée  d'Arislofe  a  été  dénaturée,  et 
Oppien,  par  exemple,  l'a  altérée  jusqu'à 


aî8  HISTOIRE 

écrire  que  les  merles  n'étoient  que  les  mâles 
des  tourds.  Au  reste,  l'iris  du  merle  labre 
est  d'un  beau  rouge  (1).  »« 

C'est  uu  poisson  des  mers  de  l'Europe;  sa 
chair  est  tendre ,  molle  et  assez  succulente. 

(i)  »(c   i  rayon  aiguillonné  et  5  rayons  articulés  à 

chaque  thoracine.   )><c 
Voyez  aussi  les  généralités  à  la  tête  de  l'histoire 
des  labres. 


D  E  S    L  A  B  R  E  S.  239 

LE     LABRE     RONE    (i). 

SOIXANTE -QUATRIÈME     ESPECE. 

Il  se  trouve  particulièrement  dans  les  mers 
de  Norvège.  La  forme  de  son  corps  est 
ovale;  celle  de  sa  tête  est  conique:  la  nageoire 
du  dos  commence  au  dessus  des  yeux  et 
s'étend  presque  jusqu'à  celle  de  la  queue  5 
laquelle  est  entière.  La  longueur  ordinaire 
de  ce  labre  est  d'environ  un  demi-pied  ;  sa 
couleur  générale  est  rouge  ,  à  laquelle  se 
mêle  du  jaune  sur  le  ventre;  des  taches 
vertes  sont  semées  sur  le  corps  et  sur  les 
nageoires. 

(i)  »«  Labrus  rone.  En  Danemark,  sJcr and  harasse. 
Ascagne,  cah.  2,  p.  6  ,  pi.  xiv.  —  Mull.  Zoolog.  danic. 
prodrom.  p.  46. 

Labre  rone.  Bonat.  pi.  de  l'Encycl.  tnéihod. 

16  rayons  aiguillonnés  et  9  rayons  articulés  à 
la  nageoire  du  dos. 
3  rayons  aiguillonnés  et  6  rayons  articulés  à 

l'anale. 
5  rayons  à  la  membrane  branchiale. 
14  rayons  à  chaque  nageoire   pectorale. 
1  rayon   aiguillonné   et  5  rayons  articulés  à 
chaque  thoracine. 
14  rayons  à  la  caudale.  »« 


s>i°  HISTOIRE 


LE   LABRE   FULIGINEUX   (i), 

LE  LABRE  BRUn(2),LELABRE  ÉCHIQUIER (3), 
LE  LABRE  MARBRÉ  (4)  ET  LE  LABRE 
LARGE    QUEUE    (5). 

65%  66e,  67e,  68e  et  6(f  espèces. 

»  «  Jlj'iriç.  ....  dans  le  labre  fuligineux 
est  d'un  jaune  doré.  Ce  fuligineux  a  d'ailleurs 
la  dorsale  d'un  pourpre  noir  avec  quelques 
points  bleuâtres  ;  les  pectorales  rougeâtres 
avec  une  tache  noire  à  leur  base  ,*  les  tho- 
racines  variées  de  bleu  ,  de  pourpre ,  de 
noir  et  de  verdàtre  ;  l'anale,  d'un  noir  tirant 
sur  le  bleu;  la  caudale,  d'un  verd  mêlé  de 
brun ,  et  une  petite  tache  noire  à  l'extrémité 
de  chaque  ligne  latérale  (6). 

(1)  »«  Labrus  fuligino sus. 

(2)  Labrus  fuscus. 

(3)  Labrus  centiquadrus. 

(4)  Labrus  marnwratus. 

( 5)  Labrus  macrourus,  y>  « 

(6)  14  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

1   rayon  aiguillonné  et  5  rayons  articulés  à 
chaque  thoracine. 
i4  rayons  à  la  caudale. 

Le 


DES    LABRES.  24t 

Le  nom  du  labre  brun  vient  de  la  teinte 
de  son  dos  et  de  sa  tète  ,  qui  est  brune;  sa 
dorsale  ,  son  anale  et  sa  caudale  sont  bordées 
de  verd  ,  ses  thoracines  légèrement  verdâtres, 
et  ses  pectorales  jaunes  à  leur  base ,  et  brunes 
à  leur  extrémité  (1). . . .  Ou  voit  des  points 
et  des  lignes  rouges  sur  la  dorsale  et  sur 
Fanale  du  labre  échiquier,-  une  tache  noire 
paroît  sur   chacune    des    pectorales,  et  la 

caudale  est  jaunâtre  (2) 

Quant  aux  formes  principales  de...  ces 
labres  ,  nous  ne  pouvons  que  remuer  au 
tableau  générique. . .  Le  fuligineux  ,  le  brun 
et  l'échiquier  vivent  parmi  les  rochers  qui 
environnent  les  îles  de  Madagascar ,  de 
France  et  de  la  Réunion  ;  le  marbré  et  le 
large-queue  appartiennent  au  grand  Océan 
équatorial.  Ces  cinq  labres  ont  été  observés 
par  Commerson. . . .  »«. 

r        '         '     '      '     ■    ' .'  '   '  *  1        . ,     ■  .  ,  ■■ 

(1)  16  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
6  rayons  à  chaque  thoracine. 

12  ou  14  rayons  à  la  caudale. 

(2)  14  rayons  à  chaque  nageoire   pectoraIe»s 

G  rayons  à  chaque  thoracine. 
12  rayons  à  la  caudale. 


Foiss.  Tome  IX.  Q 


342  HISTOIRE 

'le    LABRE    GIRELLE    (i). 

Voyez  planche  XLVl,  fig.    i. 
SOIXANTE-DIXIÈME     ESPECE. 

»  «  Une  couleur  bleuâtre  ou  d'un  vercl 
foncé  ,  répandue  sur  la  partie  supérieure  de 
la  girelîe,  relève  avec  tant  de  grâce  les 
taies  larges  et  longitudinales  que  le  tableau 
générique  nous  montre  sur  chacun  des  côtés 

(l)  »«  Labrus  julis.  Dans  la  Ligurie  ,  don  sella , 
teigorella.  Dans  plusieurs  contrées  d'Italie  ,jurella  ou 
fula^  donzellina ,  menchina  oire.  Dans  l'île  de  Rhodes, 
zillo.  Dans  Vî\e  de  Candie,  afdelles.  Dans  quelques 
provinces  méridionales  de  France  ,  dovella.  A  Malte, 
haruza.  En  Arabie  ,  arusa.  En  Allemagne,  see-frau- 
leïn  ,  meerjunher ,  et  rcgenboganfîsch.  En  Angleterre, 
sëa  junkerlin  et  rainbowjiah.  En  Hollande  ,  jonher- 
visch.    Mus.    Ad.    Frid.    2  ,   pag.    j5.   *    • —    Bloch , 

pi.    CCLXXXV1T  ,  fig.   I. 

Labre  girelle.  Daubenton  et  Haiiy,  Encycl.  métli. 
—  Bonaterre ,  planches  de  i'Enc.  rnéth. 

Ltabrus  palmaris  varias  ,  dentibus  duobus  majo- 
rihus  maxillœ  superioris,  Artedi ,  gen.  54>  syn.  55. 

JE  ioulis.  Aiislot.  lib.  9,  cap.  2.  —  Athen.  lib.  7  , 
cap.  5o4- 

Ioulis.  J£.\is.n.  iib.  2  ,  cap.  44;  P*  la^.  —  Oppian, 


DES    L  A  B  R  E  S.  24$ 

de  ce  labre,  qu'il  n'est  pas  surprenant  qu'on 
le  regarde  comme  un  des  poissons  de  l'Eu- 
rope dont  la  parure  est  la  plus  belle  et  la 
plus  agréable.  La  dorsale  et  l'anale  offrent 
une  bande  jaune,  une  bande  rouge  et  une 
bande  bleue  placées  l'une  au  dessus  de 
l'autre  ,  et  l'on   croit   que  les  mâles   sont 


lib.  1  ,  p.  6  ;  et  lib.  2  ,  fol.  127 ,  56.  —  Galen.  class.  2  , 
fol.  29  ,  O.  F. 

Julia  ou  Julis.  Salviau ,  fol.  2 17  ,  ad  iconem  ,  et 
fol.  19. 

Julis.   Plin.  lib.  52  ,  cap.  9. 

Girella.  Rondelet,  seconde  partie,  liv.  6  ,  chap.  7, 

Julis.  Gesner,  p.  464  et  549  i  et  (  §erm«  )  f°l«  J4>  a- 
—  Aldrovand.  lib.  1,  cap.  7,  p.  59.  —  Jonston  ,  lib.  1 , 
tit.  2  ,  cap.  1  ,a.5  ,  t.  14,  n°  5.  —  Willughby,  Icbth. 
p.  524.— Ray,  p.  i58. 

Girelle.  Vàlmont  deBomare,  Dictionnaire  d'his- 
toire  naturelle.   »<c 

Le  labre  girelle.  A  Marseille  ,  girelle.  A  Antibes, 
demoiselle.  En  Sardaigne,  zigurella.  ANaples,  men- 
china  di  re.  Dans  les  îles  de  l'Archipel  de  la  Grèoe  , 
illeka  et  igluqua. 

Labrus  .  lateribus  cœrulëscentibus  ,  vk-tâ  longitu- 
dinali  fulvâ  utrinque  dentatâ.  ...  labrus  julis.  Lin. 
Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen»  166,  sp.  i5. 

Labrus  oblongus  nigricans  ,  lateribus^  lineâ  albâ 
utrinque  sinuatâ  varius ,  caudâ  mdiuisâ.  <Jronov. 
Mus.   2,  n°   184. 


544  HISTOIRE 

distingués  par  deux  lâches,  dont  la  supé- 
rieure est  rouge  et  l'inférieure  noire ,  et 
que  Ton  voit  en  effet  ainsi  disposées  sur 
les  premiers  rayons  de  la  nageoire  du  dos 
de  plusieurs  individus.  Une  variété  de  cetie 
espèce  a  sa  partie  supérieure  rouge,  Finfé- 
rieure  blanche,  la  caudale  verte,  et  le  bout 
des  opercules  bleu.  Des  couleurs  vives , 
gracieuses,  brillantes  ,  variées,  et  distribuées 
de  manière  à  se  faire  ressortir  sans  aucune 
dureté  dans  les  tons ,  appartiennent  donc 
à  tous  les  individus  que  Ton  peut  compter 
dans  cette  espèce  de  la  girelle. 

Ce  labre  vit  souvent  par  troupes  ,  et  se 

plaît  parmi  les  rochers On  pêcliè  ia 

girelle  dans  la  Méditerranée,  ainsi  que  clans 
la  mer  Rouge  (•]).»«. 

Ce  poisson,  de  forme  élégante  et  sur  lequel 
brillent  d'un  doux  éclat  les  couleurs  les 
plus  vives  et  ]es  plus  suaves,  est  commun 
dans  la  mer  de  Grèce,  particulièrement  dans 


(1)   6  rayons  à  la  membrane  'branchiale. 

i5  ra)rons  à  chaque  nageoire  pectorale, 
i   rayon  aiçuiîlonné   et  5   rayons  arLiculés  k 
chaque  thoracîne. 
i5  rayons  h  l'anale. 
12  rayons  à  la  caudale. 


DES    LABRES.  24S 

les  rochers  qui  forment  les  rivages  de  plu- 
sieurs îles  de  l'Archipel.  Sa  chair  est  ferme 
et  délicate  ;  mais  sa  brillante  parure  devroit 
le  garantir  de  la  gloutonnerie  des  hommes. 
Il  se  nourrit  de  petits  crustacés  et  de  frai 
(le  poisson ,  et  il  mord  aisément  à  la  ligne. 

L'estomac  de  la  girelle  est  petit,  le  canal 
intestinal  sans  appendices,  le  foie  d'un  jaune 
pale ,  la  rate  rougeâtre  et  triangulaire  ,  la 
vésicule  du  fiel  ample  relativement  à  la 
grandeur  du  poisson,  qui  n'est  commune-* 
ment  guère  plus  long  que  le  doigt, 


Q  3 


2i6  HISTOIRE 

LE    LABRE    PAROTIQUE    (i): 

SOIXANTE-ONZIÈME     ESPECE. 

»  «  Vj  e  labre  a  le  dos  gris  et  le  ventre 
blanchâtre  ;  »  «  les  nageoires  rousses  et  les 
opercules  des  ouïes  d'un  bleu  céleste.  C'est 
sans  doute  ce  dernier  attribut  qui  a  engagé 
Linnasus  à  distinguer  cette  espèce  par  l'épi- 
thète  paroticus ,  qui  signifie  en  grec  un  orne- 
ment pour  les  oreilles. 

La  nageoire  de  la  queue  n'est  point 
échancrée.  On  trouve  le  paro tique  dans  les 
mers  des  Indes  (3). 

(1)  »((  Labrus  paroticus.  Mus.  Ad.  Frid.  2,  p.  76. 
Labre  par ot.  Daubenton  et  Haiiy,   Enc.  niétb.— 
Bonaterre,  planches  de  l'Encycl.  mclh.  »« 

Labrus  lineâ  laterall  curvâ  ,  pinnis  rujis ,  operculis 
eyaneis...  labrus  paroticus.  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel. 
gen.  166 ,  sp.  16. 

Labrus  caudâ  intégra ,  lineâ  laterall  curvâ  ;  pinni$ 
rujis;  operculis  eyaneis. . .  labrus  paroticus.  Artcdi  , 
Gen.  pisc.  gen.  27  ,  addiment.  n°  z5. 
(2)  )>«  i2ra}ronsà  chaque  nageoire  pectorale. 
G  rayons  à  chaque  thoracine. 
14  rayons  à  l'anale. 
14  rayons  à  la  caudale.  »a 


DE  S    LABRES.  247 

1 

LE   LABRE   BERGSNYLTRE   (1), 

SOIXANTE-DOUZIEME     ESPÈCE. 

»  «  JLiE  violet  paroît  être  la  couleur  do- 
minante du  bergsnyltre,  dont  la  mâchoire 
inférieure  et  les  pectorales  sont  quelquefois 
d'un  beau  jaune.» a  II  a  une  tache  noire 
sur  la  queue.  Cette  espèce  préfère  l'océan 
Atlantique  boréal  («2). 
p  '  ■  .  1  1  1         ,111 

(1)  »«   Labrus    bergsnyltrus. 

Labre  bergsnyltre.  Daubenton  et  Haiiy ,  Encycl. 
méthod.  —  Bonaterre  ,  planches  de  l'JEncyel.  métb* 

Sparus  bergsnyltra.  It.  Wgoth.  179.  »« 

Le  labre  bergsnyltre.  En  Suède ,  bergsnultra.  En 
Norvège,  blagylta. 

Labrus  pinnâ  dorsali  ramentaceâ  ,  macula  nigrâ 
suprà  caudam ,  spinis  dorsalibus  novetn....  labrus 
suillus.  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  16.6,  sp.  17. — 
Faun.  suec.  n°  66.  —  Arted.  Gen.  pisc.  gen.  27 ,  addi- 
lament.  n°  21. 

(2)  »  «   i3  rayons   à  chaque  nageoire  pectorale. 

1   rayon  aiguillonné  et    5  rayons  articulés  à 

chaque  nageoire  des  thoracines. 

24  rayons  à  la  caudale.  »  « 
\ 

Q4 


248  HISTOIRE 

-■  ■  ...  y.:.     '  :  :        ■■■% 

LE    LABRE    GUAZE    (i). 

SOIXANTE-TREIZÈME     ESPECE. 

Il  vit  dans  l'Océan  :  sa  couleur  est  brune, 
sa  queue  arrondie  et  les  rayons  de  la  na- 
geoire qui  la  termine  dépassent  la  mem- 
brane (u). 

(i)  »  «  Labrus  guaza.  LaeH.  ït.  îo^ 
Labre  guaze.  Daubenion  et  Haiiy,  Encycl.    xnétli. 
—  Bona terre,  planches  de  l'Encyc.l.  méth.  »« 

Labrus  fusais  ,  caudâ  rotundatâ  ,  radiis  membra- 
nani  superantibus . . ...  labrus  guaza.   Lin.  Syst.  nat. 
edit.  Gmel.   gen.  }66 ,  sp.  19.  —  Artedi,  Gen.  pisc. 
gen.  27,  addilament.  n°  44» 
(2)  »((  16  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale, 
6  rayons  à  chaque  thoracine. 
i5  rayons  à  l'anale. 
i5  rayons  à  la  caudale. »& 


DES    LABRES.         249 
LE    LABRE    TANCOIDE.     (1). 

SOIXANTE-QUATORZIÈME  ESPECE. 

»  «  JLje  tancoïtle  habite  pendant  une  grande 
partie  de  Tannée  dans  les  profondes  anfrac- 
tuosités  des  rochers  qui  ceignent  les  rivages 
britanniques  ,  ou  qui  sont  peu  éloignés  de 

ces  rivages. 

(r)  »«  Labrus  tancoïdes.  Eu  Angleterre  ,  wrasse, 
elcl  wife  y  et  gwrach. 

Labre  tanche  de  mer.  Daube nton  et  Haiiy  ,  Encyc* 
méth.  —  Bonat.  planches  de  l'Encyc.  méth. 

Turdus  vulgatissimus  ;  tinea  marina  veneti s.  Wil- 
lughby,  p.  5i9- 

The  wrasse.  Pennant ,  Brit.  zool.  tom.  III ,  p.  2o5. 

Tanche  de  mer.  Valmont  de  Bomare  ,  Diciionn. 
d'histoire  naturelle.  »cc 

Le  labre  tancoïde.  A  Venise ,  tinca  marina.  A  Mar- 
seille, roucao. 

Labrus  rosiro  sursum  reflexo ,  caudâ  in  extremo 
eirculari.  .  .  labrus  tinca.  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel. 
gen.  166 ,  sp.  21.  —  Arledi,  Gen.  pisc.  gen.  27  ,  sp.  1. 
Syn.  pag.  56,  n°  9. 

Labrus  corpore   viridi ,  regione   ani   nigrâ ,   rostro 

acuto  reflexo labrus  tinca,  Brunnich  ?  Ichthyol. 

massiî.  p.  55^  210  70. 


25o  HISTOIRE 

Nous  croyons  que  quelques  naturalistes 
ont  été  induits  en  erreur  par  des  accidens 
ou  des  altérations  que  leur  ont  présentés 
des  individus  de  cette  espèce,  lorsqu'ils  ont 
écrit  que  la'  lame  supérieure  de  l'opercule 
étoit  dentelée  ;  nous  pensons  que  la  confor- 
mation qu'ils  ont  aperçue  dans  l'opercule 
de  ces  individus,  étoit  une  sorte  d'érosion 
plus  ou  moins  irréguîière,  et  bien  différente 
de  la  véritable  dentelure ,  que  nous  regar- 
dons comme  un  des  principaux  caractères 
du  genre  des  lutjans  :  mais  si  notre  opinion 
se  trouvoit  détruite  par  des  observations 
constantes  et  nombreuses ,  il  seroit  bien  aisé 
de  transporter  le  tancoïde  dans  ce  genre 
des  lutjans ,  et  de  l'y  inscrire  dans  le  second 
sous-genre.  »« 

On  a  nommé  ce  poisson  tanche  de  mer, 
à  cause  de  sa  ressemblance  dans  la  forme 
du  corps  avec  la  tanche  de  rivière.  Sa  lon- 
gueur ordinaire  est  de  neuf  pouces.  Il  a  le 
museau  alongé  et  recourbé  en  dessus ,  les 
lèvres  épaisses,  la  bouche  petite,  les  dents 
semblables  à  celles  d'une  scie;  dans  la  bouche 
quatre  tubercules  osseux  et  hérissés  de 
petites  dents  ,  le  corps  revêtu  d'écaillés  assez 
grandes  et  l'extrémité  de  la  nageoire  de  la 
queue  arrondie  en  arc. 


DES    LABRES.  a5t 

Les  teintes  et  la  distribution  des  couleurs 
varient  beaucoup  dans  cette  espèce.  Un 
rouge  obscur  est  assez  généralement  la  cou- 
leur dominante.  Quelques  individus  ont  vers 
la  tête  des  bandes  bleues ,  rouges  et  jaunes, 
et  presque  tous  des  raies  semblables  sur  la 
nageoire  du  dos.  Les  nageoires  de  la  poitrine 
sont  d'un  jaune  doré  ;  l'iris  est  tantôt  de 
cette  dernière  couleur  et  tantôt  bleu. 

Quoique  le  tancoïde  vive  parmi  les  ro- 
chers, sa  chair,  au  rapport  de  Willughby, 
n'est  ni  délicate,  ni  saine  (i). 

■  ■  M  .  .. 

(1)  »«  5  rayons  à  la  membrane  branchiale. 
14  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
6  rayons  à  chaque  thoracine. 
i3  rayons  à  la  caudale.  »<c 


a5a  HISTOIRE 

LE  LABRE   DOUBLE-TACHE  (1). 

SOIXANTE-QUINZIÈME     ESPECE. 

»«  JLje  double -tache  se  trouve  clans  la 
Méditerranée,  et  ou  l'a  observé  aussi  dans 
les  eaux  salées  qui  entourent  la  grande 
Bretagne.  »cc  II  porte  une  tache  brune  sur 
chacun  de  ses  cotes ,  près  de  la  queue.  Les 
rayons  de  la  nageoire  du  dos  se  terminent 
par  un  filament  (2). 

(1)  »«  Labrus  bimaculatus. 

Labre  double- tache.  Daubenton  et  Ilatiy  ,  Encycl. 
méthod.  —  Bonaterre,  planches  Je  l'Encycl.  méth. 

Sciœna  macula  fuscâ  in  medlo  corporis  et  suprà 
basini  caudœ.  Mus.  Ad.  Frid.  i  ,  p.  66.  —  British. 
zool.  5  ,  p.   2o5  ,  11°  2.  ))« 

Labrus  pinnâ   dorsali  ramentaceâ  ,    macula  fuscâ 
in  tatere  medio  et  ad  caudam.  .  .  .  labrus  bimaculatus» 
Lin.Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  166,  sp.  22.  —  Artedi, 
G  en.  pisc.  gen.  27  ,  additament.  np  4°- 
{2)   »cc  6  rayons   à  la  membrane  branchiale. 
i5  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
1   rayon  aiguillonné   et  5  rayons  articulés  à 
chaque  tlioracine.  »« 


DES    LABRES.         a55 
LE    LABRE    PONCTUÉ    (i). 

SOIXANTE-SEIZIEME     ESPECE. 

»«  JLjes  eaux  de  la  mer  Equatoriale  qui 
baigne  Surinam  pa missent  préférées  par  le 

ponctué Ce  labre  est  brun  ,  et  cette 

teinte  obscure  n'est  relevée  que  par  des 
points  d'un  gris  très- foncé  ou  noirâtres,  qui 
composent  les  raies  longitudinales  indiquées 
dans  le  tableau  générique,  et  par  d'autres 
taches,  ou  points,  ou  petites  raies  transver- 
sales ou  longitudinales  ,  du  même  ton  ou 

(i)   nu   Labrus  punctatus.  En  Suède,  prick  snylta. 

Labre  ponctué.  DaubciUon  et  Haiïy,  Encycl.  méth. 
—  l>onatcrre,  planches  de  l'Encyc!.  méth. 

Sciœna  lineis  longltudinalibus plurimis  fusco-punc- 
talis.  Mus.  Ad.  Frid.  i  ,  p.Go.  —  Bloeli ,  pi.  ccxcv, 
fig.  I .  »  <c 

Le  labre  ponctué.  En  allemand  ,  der  punhtirte  lipp* 
fisch.  En  anglais  ,  the  punctulated  ivrasse. 

Labrus  pinn  a  dur  sali  ramenlaceâ  ,  lineis  parallelis 
fasco-punctatis . . .  labrus  punctatus.  Lin.  Sj'st  nat. 
cdit.  Gmei.  gen.  iG6,sp.  ?5.  -—  Arted.  Gen.  pisc. 
«jcn.  27,  additament.  n°  55* 


254  HISTOIRE 

à  peu  près,  et  épars  sur  la  queue  ainsi  que 
sur  une  partie  de  la  dorsale  et  de  la  nageoire 
de  l'anus  (1).  »cc 

1  ■  '      '  ■■-  ■  t 

(l)  6  rayons  à  la  membrane  branchiale. 
i5  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
1  rayon   aiguillonné   et  5  rayons  articulés  à 
chaque  thoracine. 


DES    LABRES,  s55 

■    ■  ■•  • 

LÉ    LABRE    OSSIFAGE    (i). 

SOIXANTE -DIX-SEPTIÈME     ESPECE. 

yj  n  trouve  ce  labre  dans  les  mers  de 'l'Eu- 
rope et  principalement  dans  la  Méditerranée. 
Son  principal  caractère  distinctif  consiste, 
selon  Linnœus  ,  dans  la  forme  de  ses  lèvres 
tjui  sont  plissées  (2). 

»__ 1 — ,   . ,  .  .  ,      ii  —  m 

(1)   »cc  Labrtts  ossïfagus.  Lin.  édit.  de  Gmelin. 
Labre  ossifage,  Daubenton  et  Haïiy,  Ehcycl.  niéth. 
- — Bonat.  planches  de  l'Encycl.  métli.  »« 

{2)  »«    i5  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

1   rayon  aiguillonné   et  5    rayons  articulés  à 

chaque  thoracine. 
ï5  rayons  à  la  caudale.  »« 


s56  HISTOIRE 

LE    LABRE    ONITE  (i). 

SOIXANTE-DIX-HUITIEME    ESPECE. 

Un  ne  connoît  pas  les  mers  qu'habile 
Tonite.  Il  a  des  mouchetures  de  couleur 
cendrée  sur  le  ventre  et  d'autres  taches 
parsemées  sur  le  corps  (2). 

(1)  >h<  Labrus  onitis.  Mus.  Ad.  Frid.  2  ,  p.  79. 
L,abre  onite.  Danbenton  et  Haïïy,  Encycl.  mélhorï. 

—  Bonaterre ,  planches  de  l'Encycl.  méthodique.  »<c 
L,abrus  pinnâ  dorsali  ramentaçea  ,abdomine  cinerco 

fuscoque  maculato labrus  onitis.  Lin.  Syst.  nat. 

edit.  Ginel.  gen.  1G6,  sp.  28.  — Artedi,  Gen.  pisc. 
gen.  27 ,  additam.  n°  42* 

(2)  »«  i5  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

1   rayon  aiguillonné    et  5  rayons  articulés  à 
chaque  tlioracine. 
14  rayons  à  la  caudale.  »« 


LE 


DES    LABRES.  &fy 


LE    LABRE    PERROQUET    (1). 

SOIXANTE-DIX-NEUVIEME   ESPECE. 

Il  est  presqu'en  entier  de  couleur  verte, 
à  laquelle  une  teinte  jaune  se  mêle  sur  le 
ventre.  Les  côtés  sont  marqués  par  une 
raie  bleue  qui  commence  près  des  yeux; 
quelques  individus  ont  de  plus  le  ventre 
et  la  tête  tachetés  de  la  même  couleur  (2). 
On  pêche  cette  espèce  dans  la  Méditer- 
ranée. 

(f)    »«   Labrus  psittacus. 

Dixième  espèce  de  tourd.  Rondelet ,  première  partie , 
liv.  6,  cliap.  6. 

Turdus  viridis  ,  §eu  decimus  Rondeletii.  Willughb. 
Ichlhyol.   p.  3t2o. 

Labre  perroquet.  Daubenton  et  Haiiy,  Énc.  méth.  — 
Botiaterre,  planches  île  l'Encyclop.  mcthod.  »« 

Labrus  pinnâ  caudœ  medio  truncatâ ,  pinnarum 
margine  ,  vittâ  abdominaii  ,  cJiaracteribusque  capifis 
cœruleis. . . .  labrus  psittacus.  Lin.  Syst.  nat.  ejit. 
Omet  gen.  166,  sp.  44* 

Labrus  viridis  ,  lineâ  utrinque  cœruleâ.  Artedi , 
Gen.  pisc.  gen.  27  ,  sp.  2. 

(2)  »«  14  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
6  rayons  à  chaque  thoracine. 
14  rayons  à  la  caudale.  »« 

Pàiss.  Tome  IX.  R 


258  HISTOIRE 

■  — - — ■  — ■■■■  .  ii  BBS 

LE    LABRE    TOURD  (1). 

QUATRE-VINGTIÈME     ESPECE. 

»  a  l_i es  dents  antérieures  du  tourd  sont 
plus  grandes  que  les  autres.  Il  est  facile  de 
voir,  en  parcourant  le  tableau  générique; 
que  ce  labre  tourd  peut  présenter,  relati- 
vement à  ses  couleurs,  trois  variétés  plus 
ou  moins  permanentes.  Lorsqu'il  est  jaune 
avec  des  taches  blanches ,  sa  tête  montre 
communément  ,  et  indépendamment  des 
taches  blanches  ,  quelques  taches  noires 
vers  son  sommet,  et  quelques  filets  rouges 
sur  ses  côtés;  son  ventre  est  alors  argenté 

avec   des  veines  rouges  ,   et    ses   nageoires 

■        ■         '        '■'  '       ■■   '     '  '    '    '      » 

(1)   )>((   Labrus  turdus. 

Labrus  oblongus  viridis,  iride  luted.  Arted.gen.  54 » 
syn.  57. 

Turdus  viridis  major.  Willughby,  p.  022. 

Turdus  oblongus  ^fuscus,  maculosus.  Id.  p.  323.  — - 
Ray,  p.  157. 

Labre  tourd.  Daubenlon  et  Haiïy,  EncycL  méth.  — . 
Bonaterre,  planches  de  l'Encyclop.  métbod. 

Labrus  oblongus  ,  viridescens  ,  maculatus  ,  etc*j 
Brunn.  Pisc.  massiî.  p.  5i  ,   nQ   67.  »« 

Le  labre  perd.  A  Marseille ,  roucao  perd. 

Labrus  oblongus  viridis  ,  iride  aureâ labrus 

turdus.  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  166 ,  sp.  3s 


DES    LABRES.  s5a 

âorsale,  thoracine,  anale  et  caudale  sont 
rouges  et  tachées  de  blanc.  Si  ce  même 
tourd  a  sa  couleur  générale  Verte ,  ses  pec- 
torales sont  d'un  jaune  paie,  ses  thoracines 
bleuâtres ,  et  sa  longueur  est  un  peu  moins 
grande  que  lorsqu'il  offre  une  aulre  variété 
de  nuances.  Et  enfin,  quand  il  a  des  taches 
dorées  ou  bordées  d'or  au  dessous  du  mu- 
seau, avec  la  partie  supérieure  verte,  il 
parvient  aux  dimensions  ordinaires  de  son 
espèce,-  il  est  long  de  trois  décimètres  (onze 
pouces  )  environ  ;  il  a  le  ventre  jauuâtre 
et  parsemé  de  taches  blanches,  h  régulières, 
bordées  de  rouge  ;  une  îc.je  loi  niée  de  points 
blancs  et  rougeâtres  règne  avec  la  ligne 
latérale,  et  est  placée  au  dessus  de  plu- 
sieurs autres  raies  longitudinales,  composées 
de  petites  taches  blanches  et  vertes  (ij.  »  ce 
C'est  un  poisson  de  la  mer  xVLediterranée. 
"Willughby  remarque  que  le  linge  ou  le 
papier,  dont  on  l'enveloppe  quand  il  est  en- 
core frais,  se  teigaent  de  la  couleur  verte 
de  ses  écailles. 

(i)  »«   5  rayons  à  la  membrane  branchiale. 

14  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
1   rayon  aiguillonné  et  5  rayons  articulés  à 
chaque  thoraciue. 
i3  rayons  à  la  caudale,  »« 

R  2 


260  HISTOIRE 


LE    LABRE    CINQ-EPINES    (i). 

QUATRE-VINGT-UNIÈME     ESPECE. 

y>  a  JLiE  cinq -épines  a  été  rencontré  dans 
cette  mer  si  souvent  hérissée  de  montagnes 
de  glaces  ,  et  qui  sépare  la  Norvège  du 
'Groenland.  »  «  11  tire  son  nom  des  cinq 
premiers  rayons  de  sa  nageoire  anale,  les- 
quels sont  épineux.  Un  des  rayons  de  celle 
du  dos  se  termine  en  long  filament.  Il  a 
le  corps  rayé  de  bleu  (  2  ). 

(1)  »«  Labrus  pentacanthus.  Faun.  Suec.  35i. — 
Miïil.  l'rodrom.  zool.  dan.  386.  — Strorn.  Sond.  267, 
n°   3. 

Labre  cinq -épines.  Daube nton  et  Haiiy,  Encyclop. 
inêthod.  —  Bonat.  pi.  de  i'Encycl.  méthod.  »« 

Le  labre  cinq-épines.  En  anglais,  strtped  wrasse. 
En  norvégien  ,  blaagomme  ,  bluastaal  y  blaastak.  En 
gro^nianduis,  kt-blernak. 

Labrus  pinnâ  dorsi  ramentaceâ  ,  corpore  lineis 
çœruleis  , pinnâ  ani  spicis  quinque.  .  .  labrus  exoletus. 
Oth.  Fabiic.  Faun.  Groenland,  p.  166  ,  n°  120.  —  Lin. 
Sysl.  nat.  edit.  Grnel.  gen.  166,  sp.  53.  —  Arledi  , 
Gen.  pisc.  gen.  27  ,  additament.  n°  07. 
(aj  )>«    i5  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

1  rayon  aiguillonné  et  5  rayons  articulés  à 
chaque  thoracinc. 
18  rayons  à  la  caudale.  »<c 


D  E  S    L  A  B  R  E  S.  *6t 

LE    LABRE    CHINOIS    (1). 

QUATRE  -  VINGT  -  DEUXIEME     ESPECE. 

»  «  JLrfE  chinois  a  été  vu  près  des  cotes  de 
la  Chine.  »  «  II  a  le  sommet  de  la  tèîe  obtus , 
les  rayons  de  la  nageoire  du  dos  terminés 
en  filament  et  la  couleur  livide  (2). 

•. 

{1)   »«  Labrus  chinensis. 

Labre  livide,  Daubenîon  et  Haiiy,  Encyc.  mélli.  — 
Bonat.  pi,  de  l'Encyclop.  méthod.  >hc 

Labrus  pinnâ  dorsali  rarnentaceâ  ,   corpore  livido  , 
vertice  retuso.*,.    labrus  chinensis.  L,in.    Syst.    nat. 
edit.  Gmel.  gen.  166,  sp.  54-  —  Artedi,  Gen.  pisc. 
gen.  27  ,  additament.  n°  5/j. 
(2)   »c<   1^  rayons  à  chaque  nageoire  peclornîe. 

1  rayon   aiguillonné   et  5  rayons   ariipulés  h 
chaque  thoracine. 
12  rayons  à  la  caudale.  »<c 


R 


262  HISTOIRE 

LE    LABRE    JAPONAIS    (i). 

QUATRE-VINGT-TROISIÈME    ESPECE. 

»  «ixouttuyn  a  découvert  le  japonais 
près  des  mers  du  Japon.  »  «  Il  a  un  demi- 
pied  de  long  et  deux  pouces  de  large  ;  ses 
opercules  sont  revêtus  d'écaillés  ;  de  petites 
dents  aiguës  garnissent  ses  mâchoires,  et  sa 
couleur  dominante  est  un  jaune  foncé  (2). 

(1)  »  «  Labrus japonicus.  Houttuyn,  Act.  Haaxl. 

2CX  ,  2  ,  p.  524. 

Labre  du  Japon.  Bonaterre ,  planches  de  l'Encyc. 
méthodique.  »« 

Labrus  Jlavissimus labrus  japonicus.  Lin. 

Syst.   nat.   edit,   Gmel.  gen.  166,  sp.   fia.  —  Artedi, 
Gen.  pisc.  gen.  27,  additament.  n°  66. 
(2)  »«  6  rayons  à  la  memhrane  branchiale. 
16  rayons  à  chaque  pectorale. 
1   rayon   aignillonné  et  5  rayons  articulés  » 
chaque  thoracine. 
jfi  rayons  à  la  caudale.  »c 


D  E  S    L  A  B  R  E  S.  $63 


LE    LABRE    LINÉAIRE    (1). 

QUATRE-VINGT-QUATRIÈME    ESPÈCE. 
%    T 

1_je  linéaire  a,  comme  plusieurs  autres 
labres,  et  particulièrement  comme  le  bleu 
et  le  rayé,  les  dents  de  devant  plus  grandes 
que  les  autres.»  «  Ce  poisson  est  comprimé 
sur  ses  côtés  et  d'une  forme  alongée  ;  la 
nageoire  du  dos  s'étend  sur  presque  toute 
la  longueur  de  cette  partie,  et  celles  de  la 
poitrine  sont  en  fer  de  lance  (2). 

»  a  Le  linéaire  se  trouve  dans  les  Indes 
et  près  des  rivages  de  l'Amérique  méri- 
dionale. »  a 

(1)   a«  Labrus  linearis.  Amaenit.  acad.  i ,  p.  3i5. 
Labre  linéaire.  Daubenton  et  Haiïy,  Encyc.  méth* 
—  Bonaterre ,  planches  de  l'Encycl.  mélhod.  »« 
(2)  »  «  6  rayons  à  la  membrane  branchiale. 

12  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

6  rayons  à  chaque  ihoracine. 
12  rayons  à  la  caudale.  »« 


R  4 


^64  HISTOIRE 


LE    LABRE    LUNULE    (i). 

QtJATRE- VINGT -CINQUIÈME     ESPECE. 

))  «  Lje  lunule  a  la  tête  et  la  poitrine  par- 
semées de  taches  rouges  ,  tes  pectorales 
jaunes,  les  autres  nageoires  vertes  avec  des 
taches  rouges  ou  rougeâtres,  et  quelquefois 
«les  rayons  rouges  autour  des  yeux;»«  le 
corps  et  l'iris  d'un  brun  verdàtre;  chaque 
écaille  marquée  d'un  trait  transversal  et 
vioîet  foncé;  un  croissant  roussâtre  sur  l'o- 
percule postérieur  des  ouïes. 

Forskœl  a  observé  ce  labre  à   Dsjedda 


(i)  ))«  Labrus  lunulatus. 

Labre  lunule.  Bonat.  planches  de  l'Encycl.  méth.  »« 

Le  labre  lunule.  En  arabe  ,  abou  djabbe  et  sanuat 
abou  djabbe. 

Labrus  fusco  -  virescens  ,  fasciis  obscurioribus  , 
sçuamls  singulis  fasciâ  ferrugineâ  f  capit.e  pectoreque 
rubro  guttato  ,  lunulâ  operculi  ponè  fitlvâ.  . .  labrus 
lunulatus.  Forskœl ,  Fann.  segypt.  arab.  p.  ^7,  n°  34- 
—  Lin.Syst.  nat.  edit.  Gmel.gen.  166,  sp.56.  —  Arted. 
Gen.  pisc.  gcn.  27,  additam.  n°  14. 


DES    LABRES.  2^5 

sur  les  cotas  d'Arabie  ;  il  vit  parmi  les  roches  ; 
on  l'y  pèche  à  la  ligne,  mais  il  y  mord 
difficilement,  si  on  ne  lui  présente  des  vers 
marins  pour  appât  (  i  ). 


(i)  »<c  5  rayons  à  la  membrane  branchiale. 
12  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale, 
i  rayon  aiguillonné   et  5  rayons  articulés  à 
chaque  thoracinê. 
i3  rayons  à  la  caudale.  »« 


*86  HISTOIRE 


LE     LABRE     VARIÉ    (i). 

QUATRE-VINGT-SIXIÈME     ESPECE. 

»  «Les  opercules  du  varié  sont  gris  et 
rayés  de  jaune;  ses  pectorales  tachées  d'o- 
livâtre à  leur  base,  et  ses  thoracines,  ainsi 
que  son  anale  ,  bleues  à  leur  sommet.  »  a 
Sa  dorsale  est  aussi  bleue  à  sa  naissance , 
blanche  dans  son  milieu  et  rouge  dans  le 
reste.  La  nageoire  de  la  queue  est  arrondie 
et  mi-partie  de  bleu  et  de  jaune  (2). 

Ce  labre  vit  dans  les  mers  de  la  Grande- 
Bretagne,  et  particulièrement  près  des  îles 
Skerry. 

(1)  »«  Labrus  variegatus. 
Striped  tarasse.  Brit.  zool.  5,  p.  207,  n°  4* )>(£ 
Le  labre  varié.  En  anglais ,  striped  wrasse. 
JLabrus  ruber }  striis  lateralibus  parallelis  oliuaceis 
quatuor   totidemque   ca;rulcis.  Lin.    Syst.   nat.   edit. 
Gmel.  gen.  166,  sp.  58. 

Labrus  ruber  ,  uitiis  parallelis  ,  olwaceis  et  cœruleis 
alte.rnis  ;   caudâ  intégra....    labrus  vittatus.  Waib« 
Arledi  ,  Gen.  pisc.  gen.  27,  additamcnt.  n°  52. 
(2)  »«  5  rayons  à  la  membrane  branchiale. 
ï5  rayons  à  chaque  pectorale. 
1  rayon  aiguillonné    et  5  rayons  articulés  à 
chaque  Uioracine.  )uc 


DES    LABRES.  267 

LE    LABRE    MAILLÉ    (1). 

QUATRE-VINGT-SEPTIÈME   ESPECE* 

Kje  labre  qui  se  trouve  dans  la  Méditer- 
ranée est  d'un  verd  tendre  avec  de  petites 
veines  rouges  qui  en  s'entrelaçant  forment 
des  espèces  de  mailles.  L'on  remarque  une 
tache  noire  sur  ses  opercules,  ainsi  que  sur 
sa  nageoire  dorsale.  Il  excède  rarement  trois 
pouces  de  long  (2). 

m  .    ■  . —  n 

|i)   »  «  Labrus  reticulatus. 

Labre  maillé.  Bonat.  planches  de  l'Encycl.  mélh.»« 
Labrus  viridis  venis  rubris  anastomosantibus ,  ma- 
cula operculorum  pinnœque  dorsalis  nigris.  Brunnich  , 
Içhthyol.  massil.  p.  58  ,  n°  74.  —  Labrus  venosus.. 
Lin.  Syst.nat.  edit.  Grnel.  gen.  166,  sp.  63.  — «  Artedi , 
Qen.  pisc.  gen.  27,  additam.  n°  74. 
(2)   »«  5  rayons  à  la  membrane  branchiale. 

i5  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
1  rayon  aiguillonné  et   5  rayons    articulés  à, 
chaque  thoracine. 
ï3  rayojas  à.  la  caudale.  »«ç 


268  HISTOIRE 


LE    LABRE    TACHETÉ    (i). 

QUATRE-VINGT-HUITIÈME   ESPECE. 

1 L  ne  devient  pas  plus  grand  que  le  maillé 
et  vit ,  comme  lui ,  dans  la  Méditerranée. 
Le  fond  de  sa  couleur  est  un  rouge  pâle, 
sur  lequel  sont  répandus  des  taches  noires 
et  des  points  blancs;  une  tache  plus  grande 
que  les  autres  paroît  à  la  base  de  la  na- 
geoii  e  de  la  queue.  Il  y  a  aussi  deux  traits 
noirs  et  obliques  au  dessus  des  yeux.  Toutes 
les  nageoires  sont  communément  rousses  ; 
les  ventrales  et  l'anale  sont  vertes  sur  quel- 
ques individus  ;  celte  dernière  nageoire  a 
toujours  des  taches  blanches  (2). 

(r)   »«  Labrus  guttatus. 

Labre  tacheté.  Bonat.  pi.  de  l'Encyc.  mélh.  »  « 
Labrus  corpore  rubescente  nigro  vario  ,  macula  in 
me.dio    baseos  pinnœ    caudalis.    Brunnich  ,  Ichthyol. 
massil.  p.  59,  n°  76.  —  Labrus  guttatus.  Lin.  Syst.  nat. 
edit.  Gmel.  gen.  166  ,  sp.  65. 

Labrus    rubicundulus ,    albo  nigroque   varie gatus  ; 
macula  nigrâ  in  pinnd  caudali. . .    labrus  guttatus. 
Walbaum,  Arte<îi,  Gen.   pisc.  gen.  27,  additament. 
n°  76. 
(2)  ))«  5  rayons  à  la  membrane  branchiale. 

14  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
1  rayon  aiguillonné    et  5  rayons  articulés  à 
chaque  thoracine. 
17  rayons  à  la  caudale.  »« 


DES  LABRES.    269 
LE  LABRE  COCK  (1). 

QUATRE-VINGT-NEUVIEME    ESPECE. 

vock  est  le  nom  que  porte  ce  labre  dans 
le  pays  de  Coriiouailles,  près  des  côtes  du- 
quel on  le  trouve  très-fréquemment.  Il  est 
fort  petit,  de  couleur  pourpre,  mêlée  de 
t>leu  foncé;  son  ventre  est  jaune  et  la  na- 
geoire de  sa  queue  arrondie. 

(j)   »«  Labrus  ciquus. 

Cock  cornubimsmm.  lirit.  Zool.  2,  p.  210 ,  n°  8.  — 
Ray,  Fisc.  p.  i65  ,  f.  4  w  "• 

Labrus purpur  eus  et  obscure  cœruleus,  subtàsjlavus, 

eaudd  rotundatâ labrus  coquus.  Lin.  Syst.  nat. 

©dit.  Gmel.  gen.  166,  6p.  69. 

Labrus  dor.so purpureo  et  mdico  ;  ventre  jlavescente, 
naudâ  rotundatâ.  Walbaum  ,  Artedi ,  Gen.  pisc, 
gen.  27  ,   additament.  u°  61. 


270  HISTOIRE 

LE    LABRE    CANUDE    (i> 

QUATRE-VINGT-DIXIEME    ESPECE. 

»  a  J_jE  canude  se  pêche  dans  la  Méditer^ 
ranée,  où  il  étoit  connu  dès  le  tems  d'A- 
thénée et  même  de  celui  dAristote,  et  où 
on    l'avôit  nommé   alphestas    et    cinœdus , 


(i)  »(c  Labrus  cinœdus.  Dans  plusieurs  provinces 
méridionales  de  France  ,  rochau  ,  canus  ,  canudo. 
Bans  la  Ligurie  ,  rosa. 

Labrus  luteus  ,  dorso  purpureo  ,  pinnâ  a  capite  ad 
caudam  continua.  Arledi ,  syn.  56. 

Alphestai*  Athen.  lib.  7,  cap.  281. 

Cinœdus.  Pli  il. 

Canus.  FLondelet,  première  partie ,  liv.  6,  chap.  4- 

Cinœdus  Rondeletii.  Alflrov.  lib.  1  ,  cap.  14,  p.  67. 
^-îonston  ,  lib.  1  ,  tit.  1  s  cap.  1  ,  a.  10,  tab.  i5,  ri°  1. 

Alphestes,  vel  cinœdus.  Gesner ,  p.  56,  4°  >  et 
(  germ.  )  fol.  i5. 

Alphestes.  Charlet.  p.  i55. 

Alphestes ,  sive   cinœdus.  Willnghby  ,  p.  525.  — 

Raj.  p.  i57- 

Labre  canude.  Daubenton  et  Haiiy,  Encycl.  méth. 
—  Bonat.  pi.  de  l'Eticycl.  métbocb>« 

Labrus  luteus  ,  dorso  purpureo  ,  pinnâ  à  capite  ad 

caudam  continuatâ labrus  cynœdus.  Lin.  Syst. 

uat.  edit.  Gtnel.  gen.  1G6  ,  sp.  41. 


DES    LABRES.  271 

parce  qu'on  voyoit  presque  toujours  les  in- 
dividus de  cette  espèce  nager  deux  à  deux 
à  la  queue  l'un  de  l'autre*  La  chair  de  ces 
canudes  présente  les  mêmes  qualités  que 
celle  de  la  plupart  des  autres  poissons  qui 
vivent  au  milieu  des  rochers,  et  qu'on  a 
nommés  saxatiles  ;  elle  est,  suivant  Ron- 
delet, molle,  tendre,  friable,  facile  à  digé- 
rer, et  fournit  une  nourriture  convenable 
aux  malades  ou  aux  convalescens.  »  ce 

Rondelet  ajoute  que  le  bouillon  fait  avec 
ce  labre  relâche;  que  le  poisson  lui-même 
est  meilleur  cuit  à  la  sauce  que  grillé  ou 
bouilli,  et  qu'il  est  fort  bon  frit  et  mangé 
avec  du  jus  d'orange  (1). 

Du  reste,  le  canude  est  d'un  rouge  pourpré 
sur  le  dos  et  jaune  sur  le  ventre;  ses  dents 
sont  petites  et  serrées  l'une  contre  l'autre  ; 
sa  nageoire  du  dos  occupe  sans  interruption 
toute  la  longueur  de  cette  partie. 


(r)  Histoire  des  poissons,  à  l'endroit  précédejn- 
aient  cité. 


27*  HISTOIRE 

LE  LABRE  BLANCHES  -  RAIES   (i). 

QUATRE-VINGT-ONZIÈME   ESPECE. 

JL/on  ne  connoît  point  la  patrie  de  ce 
labre ,  qui  a  été  décrit  par  KœJreuter  dans 
les  nouveaux  Mémoires  de  l'académie  de 
Pétersbourg.  L'individu  sur  lequel  ce  natu- 
raliste a  fait  sa  description  avoit  trois  pouces 
.cinq  lignes  de  longueur  ;  il  était  d'un  jaune 
sale  et  trois  bandes  blanches  s'étendoient  le 
long  de  son  corps.  Ses  mâchoires  avoient 
un  seul  rang  de  petites  dents  aiguës;  ses 
nageoires  pectorales  étoient  triangulaires 
et  celles  du  ventre  avoient  la  forme  d'un 
fer  de  lance;  la  nageoire  de  la  queue  n'étoifc 
point  échancrée  (2). 

(1)  ))k  Labrus  albo  vittaius. 

JLabre  rayé  de  blanc.  Bonat.  planches  de  FEncycI. 
mélhod.  —  Kœlreuter  ,  Nov.  Coram.  Petrop.  toin.  9, 
p.  458. »« 

(2)  »  «   i5  rayons  à    chaque   nageoire    pectorale. 
6  rayons  à  chaque  thoracine. 
12   rayons  à  la  caudale.  »« 

LE 


DES    LA  B  F,  E  S.  a73 

fi-  ■ ■  ■  ;  -  _— 

LE     LABRE     BLEU     (i): 

QUATRE  -VINGT  -  DOUZIEME   ESPECE. 

X  out  le  corps  de  ce  poisson  est  agréable- 
ment varié  de  jaune  ,  de  bleu  et  de  rou-" 
geàtre  ;  les  opercules  des  ouïes  sont  colorés 
en  brun  et  en  bleu  ;  on  voit  une  grande 
tache  de  la  même  couleur  sur  le  devant  de 
la  nageoire  du  dos,  et  un  liseré  également 
bleu  le  long  des  nageoires  ventrale,  anale 
et  caudale  (2). 

La  longueur  commune  du  labre  bleu  est 
de  dix  pouces;  il  se  plaît  sur  les  rives  de 
l'Angleterre,  du  Danemarck  et  de  la  Nor- 
vège. 

{1)  »«  Labrus  cœruleus.  En  Danemarck  ,  blaastal 
et   blanstak. 

Paon   bleu.  Ascagne  ,  cali.  2  ,  p.  5  ,  pi.  12. 
Labre  bleu.  Bonat.  pl.de  l'Encycl.  méth.  »« 
(2)   »cc  5  rayons  à  la  membrane  branchiale. 
14  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
1  rayon  aiguillonné   et  5   rayons  articulés   à 
chaque  thoracine. 
14  rayons  à  la  caudale.  »« 

Fgîss.  Tome  IX.  S 


sl^  HISTOIRE 

g=-^-T —  ■    .    —  —,....    aga 

LE    LABRE     RAY  É    (i), 

QUATRE  -  VING  T  -  TREIZIEME   ESPECE. 

»  «  JLiE  rayé  présente  un  liseré  bleu  au 
bout  des  thoracines;  de  l'anale  et  de  la 
caudale;  les  rayons  de  cette  dernière  na- 
geoire sont  jaunes  à  leur  base  >  et  une  tache 
bleue  est  placée  sur  la  partie  antérieure  de 
îa  dorsale.  (2)  »  ce  '- 

Dans  cette  espèce ,  le  museau  est  long  et 
un  peu  pointu ,  les  dents  les  plus  grandes 
se  trouvent  en  devant  de  la  bouche,  la  na- 
geoire de  la  queue  est  arrondie  et  la  lon- 
gueur ordinaire  de  dix  pouces.  Elle  vit  dans 
les  mers  de  la  Grande-Bretagne. 

m  •  '  -     ■  ■  ■      ». 

(1)  »cc  Labrus  lineatus.  Pennant ,  Brit.  zool.  3, 
pag.  249. 

Labre  rayé.  Bonatérrè,  pî.  de  l'Enc.  méth.  »« 

(2)  »«  5  rayons  à  la  membrane  branchiale. 
l5  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
i  rayon  aiguillonné    et  5  rayons  articulés  à 
chaque  tlioracine. 


DES  LABRES.    275 
LE  LABRE  BALLAN  (1). 

QUATRE-VINGT-QUATORZIÈME    ESPECE, 

Il  habite  les  mêmes  mers  que  le  précédent  y 
il  est  jaune  et  parsemé  de  taches  de  jaune 
orangé.  On  remarque  une  cavité  toute 
rayonnée  sur  les  opercules  des  ouïes,  un 
sillon  entre  les  yeux  et  une  rainure  pro- 
fonde entre  les  nageoires  du  dos  et  de  la 
queue  ;  cette  dernière  n'est  point  échan- 
crée  (2). 


(1)  »<c  Labrtts  ballan.  Pennant ,  Brit.  zool,  3, 
pag.  246. 

Labre  ballan.  Bonaterre,  planches  de  FEncyclop. 
métbod.  »« 

(3)  »«  4  rayons  à  la  membrane  branchiale. 
14  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
i  rayon  aiguillonné  et   5  rayons  articulés  à 


chaque  thoracine.  »« 


S  a 


wjB  HISTOIRE 

LE    LABRE    BERGYLTE    (i). 

QUATRE-VINGT-QUINZIÈME   ESPECE. 

»  «  LjA  teinte  générale  du  bergylte  est 
brune  ,  et  ce  brun  est  mêlé  de  jaune  sur 
les  opercules.  »«  Toutes  les  nageoires  ont 
des  taches  d'un  brun  luisant  sur  un  fond 
jaune  teinlé  de  violet.  L'iris  est  doré.  La 
tête  est  obscure;  les  mâchoires  sont  d'égale 
longueur  et  niunies  d'une  rangée  de  dents 
aiguës ,  outre  plusieurs  autres  dents  courtes 
et  arrondies  qui  sont  implantées  dans  l'in- 
térieur de  la  bottfche  sur  trois  tubercules 
osseux;  les  écailles  sont  grandes,  minces  et 
lisses  ;  elles  s'étendent  sur  les  opercules  des 

m  ,    ':      ■,<>.,,{       ,,     1 -,  ;     n],     n     n  rt  m,- tV; •      ,       la; 

(i)  »«'  iLàbruà  beYjrylta.  En  Norvège,  berg-galt, 
berg-  gyke ,  sea  àborne.  En  Daneoiarck ,  see  carpe 
carpe  de  mer.  ) 

JLabrus  bergylta.  Ascagne  ,  pi.  i. 

Labre  tacheté.  Bloch ,  pi.  ccxciv. 

Labre  bergylte.  Bonat.  planches  de  l'Enc.  mélh.  »« 

Le  labre  bergylte  ou  labre  tacheté.  En  allemand  , 
der  gefieckte  lippfisch.  En  anglais  ,  the  maculated 
wrasse. 


DES    iABRES.  277 

ouïes  et  sur  une  partie  de  la  nageoire  de 
la  queue  (1). 

Les  couleurs  du  mâle  sont  plus  vives 
que  celles  de  la  femelle.  Ces  poissons  se 
pèchent  dans  la  mer  du  Nord,  sur  les 
haut -fonds  près  des  rivages;  il  y  en  a  de 
quinze  pouces  de  long;  ils  ont  beaucoup 
de  chair,  qui  est  en  même  tems  grasse  et 
de  bon  goût. 

(1)  »(c  5  rayons  à  fa  membrane  branchiale. 
14  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
1  ra)ron  aiguillonné  et  4  rayons  articulés  à 
chaque  thoracine. 
18  rayons  à  la  caudale.  »<: 


- 

5 


S  S 


s78  HISTOIRE 

LE     LABRE     HASSEK    (i). 

QUATRE-VINGT-SEIZIEME   ESPECE. 

»  ((  LiE  hassek  est  verd ,  avec  le  dos  brun 
et  des  taches  blanchâtres  sur  les  côtés.  »« 
Il  en  a  de  violettes  sur  la  tête  et  autour 
de  la  bouche.  Ce  poisson ,  que  Forskœl  a  vu 
dans  la  mer  Rouge ,  atteint  la  longueur  d'un 
pied,  mais  il  n'a  guère  que  deux  pouces 
de  largeur.  La  mâchoire  supérieure  est  plus 
longue  que  l'inférieure.  Une  rangée  de  dents 
garnit  les  mâchoires  ;  les  deux  du  milieu 
sont  crochues  et  plus  grosses  que  les  autres 
qui  toutes  sont  droites.  Des  écailles  couvrent 
en  partie  les  opercules  des  ouïes;  celles  du 
corps  sont  larges  ?  ovales  et  non  dentelées  ; 
les  nageoires  pectorales  sont  longues  et  ob- 
tuses. 

(i)   »«   Labrus  hassek. 

Labre  hassek.  Bonat.  pi.  de  l'Encycl.  méthod. 

Labrus  inermis.  Id.  ibid.»« 

Le  labre  hassek.  Eu  arabe  ,  ghassek, 

Labrus  radiis  pinnarum  spinosis  nullis;  corpore  li- 
neari  oblongo,  virenti  ;  vittâ  laterali  nigro-guttatâ . . . 
labrus  inermis.  Forskœl ,  Failli,  aegypt.  arab.  pag.  34 > 
sp.  27. 


DES    LABRES.  379 


LE     LABRE     ARISTE    (1). 

QUATRE-VINGT-DIX-SEPTIÈME   ESPECE. 

JM.  Sparrman  l'a  trouvé  dans  les  mers  de 
la  Chine.  Il  a  le  corps  ovale  ,  les  dents 
écartées  Tune  de  l'autre  et  les  deux  de  de- 
vant de  la  mâchoire  inférieure  plus  longues , 
les  opercules  lisses,  les  écailles  très-courtes 
et  relevées  chacune  par  deux  arêles,  enfin 
des  stries  transversales  sur  le  corps  (2). 

(1)  »«  Labrus  aristatus. 

Labre  aristé.  Bonat.  planches  de  l'Encycl.  méth.— 
Sparrman  ,  Amœn.  acad.  vol.  7,  p.  5o5.  »« 

(2)  )>«    12  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

6  rayons  à,  chaque  thoracine.  »« 


s  4 


£8o  HISTOIRE 


LE     LABRE     BIRAYÉ     (i). 

QUATRE  -  VINGT  -  DIX  -  HUITIEME  ESPECE. 

))  «Fresque  toutes  les  nageoires  du  bi- 
rayé  sont  d'un  violet  mêlé  de  jaune.  »« 
Deux  raies  brunes,  dont  Tune  passe  au 
dessus  de  l'œil  et  l'autre  sur  le  ventre,  s'é- 
tendent le  long  du  corps  et  sont  les  attributs 
Caractéristiques  de  cette  espèce.  Le  dos  et 
le  ventre  sont  rouges  et  les  col  es  jaunes. 
Cette  dernière  couleur  est  celle  de  l'iris.  La 
tête  large  à  son  sommet  est  comprimée  sur 
}es  côtés  ;  le  front  est  étroit  et  couvert  de 
grandes  écailles;  la  nageoire  de  la  queue 
est  arrondie  et  toutes  les  autres  se  terminent 
en  pointe  (2). 

C'est  au  docteur  Bloch  que  Ton  doit  la 
connoissance  de  ce  labre,  dont  il  n'a  vu 
qu'une  dépouille  sans  avoir  appris  dans  quels 
lieux  on  le  trouve. 

(1)  »«  Labrus  bivit£atus.H\ac\i  ,  pi.  cclxxxiv,  fîg.  i.»<c 
Le  labre  birayè ,   ou   labre  à  deux  lignes.  En  alle- 
mand ,  der  doppelstrich.  En  anglais,  the  double  strea- 
hed  tarasse. 

(2)  »«   5  rayons  à  la  membrane  branchiale. 

14  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
1   rayon   aiguillonné  et  5  rayons   articulés   à 
chaque  thoracinc. 
i5  rayons  à  la  caudale.  »« 


DES.    LABRES.  281 

LE  LABRE  GRANDES  ÉCAILLES  (1). 

QUATRE-VINGT-DIX-NEUVIÈME   ESPECE. 

»  ((  -LiE  labre  grandes-écailles  présente  des 
nageoires  coloriées  en  violet  mêlé  de  jaune, 
des  taches  violettes  sur  ses  opercules,  et 
quelques  taches  bleues  à  l'origine  de  la 
dorsale.  »«  Il  a  la  tête  courte  et  comprimée, 
les  mâchoires  égales  ,  un  rang  de  dents  ai- 
guës dont  les  antérieures  sont  les  plus  lon- 
gues; les  écailles  grandes,  lisses,  rondes  et 
colorées  en  brun  jaunâtre.  L'on  croit  que 
cette  espèce  est  propre  aux  mers  des  Indes 
orientales  (2). 

m  —  , 

(1)  )H(  Labrus  macrolepidotus.  Blocli ,  pi.  cclxxxiv, 
fig.   2.  »  « 

(2)  »«  5  rayons  à  la  membrane  branchiale. 
12  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale, 
6  rayons  à  chaque  Ihoracine. 
19  rayons  à  la  caudal?.  »« 


>.$2  HISTOIRE 


LE    LABRE    TÊTE-BLEUE    (i). 

CENTIÈME        ESPÈCE. 

»  «  U  n  gris  tirant  sur  le  vercl  distingue 
les  nageoires  du  labre  tête  -  bleue.  »  «  Ce 
qui  le  distingue  particulièrement  est  la  belle 
couleur  bleue  de  sa  tête  et  de  son  dos  ;  ses 
côtés  sont  argentés,  et  l'iris  de  ses  yeux  est 
jaunâtre.  La  ligne  latérale  est  interrompue  (2}. 
Bîoeh ,  qui  a  décrit  ce  poisson ,  ignoroit  dans 
quelles  eaux  il  se  trouve. 


(i)    :>  «    Lahrus    cyanocephalus.   Bloch  ,    planche 

CCJ>XXXV1.»(C 

Le  labre  tête  bleue.   En   allemand,  (1er  blaukopf. 
Un  anglais  ,  the  blue  head. 
(2)  »«  5  rayons  à  la  membrane  branchiale. 

12  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
1   rayon  aiguillonné   et    5   rayons  articulés  à 
chaque  thoracine. 
12  rayons  à  la  caudale.  »« 


DES    LABRES.         a85 

-  ■  '  

LE    LABRE    A    GOUTTES  (1). 

CENT     UNIÈME     ESPECE. 

»  ((  Fresque  toutes  les  taches  que  l'on 
voit  sur  le  labre  à  gouttes,  sont  ordinaire- 
ment rondes  comme  des  gouttes  de  pluie.  »« 
Son  dos  est  brun  *  son  ventre  blanchâtre,  et 
ses  côtés,  de  même  que  sa  tête,  sont  bleus; 
presque  toutes  les  taches  ont  une  teinte 
argentée  comme  l'iris  des  yeux.  Du  reste, 
ce  ppisson  ,  dont  on  ne  connoît  pas  la  patrie, 
a  le  museau  obtus  ,  la  ligne  latérale  rap- 
prochée du  dos  et  faisant  l'arc  vers  son 
extrémité  ,  les  écailles  dures  et  couvertes 
d'une  membrane  (2). 

(1)    »((  Labrus  guttalatus.   BIocli,  pi.  cclxxxvii,, 
fïg.  2.  »(( 

Le  labre  à  gouttes.    En  allemand  ,   der  getropfte. 
lippfisch.  En  anglais,  the  dropped  tarasse. 
(2)  ))«    i5  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale 
6  rayons  à  chaque  thoracine. 
16  rayons  à  la  caudale.  >n< 


\ 
284  HISTOIRE 


LE     LABRE     BOISE     (1). 

CENT     DEUXIÈME     ESPECE. 

»  «  JLiE  boisé  a-  les  thoracines  noires,  les 
pectorales  et  la  caudale  bleues  ,  la  dorsale 
et  l'anale  variées  de  bleu ,  de  jaune  et  de 
brun  (2)  ;  »  «  les  opercules  et  la  poitrine 
tachetés  de  brun  ,  de  plus  grandes  taches , 
disposées  comme  une  boiserie  ou  une  mar- 
queterie sur  le  corps,  le  dos  violet,  les 
côtés  argentés, la  poitrine  et  la  queue  bleues, 
Tiris  couleur  d'argent.  L'on  voit  un  petit 


(1)  ))«  Labrus  lessellatus.  Bioch ,  planche  ccxci  9 
fig.  2.  »<c 

Le  labre  boisé  ou  le  perroquet  boisé.  En  allemand  , 
der  getafelte  lippjisclu    En  anglais,    the  wainscotted 
tarasse. 
(2)  »«  4  rayons  à  la  membrane  branchiale. 

16  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 
1  rayon  aiguillonné    et  5   rayons  articulés  à 
chaque  thoracine. 
16  rayons  à  la  caudale.  »« 


DES  LABRES:  f>85 
nombre  d  écailles  sur  les  opercules  et  près 
des  yeux.  La  tête  est  comprimée,  la  bouche 
petite  ,  le  corps  alongé  et  revêtu  de  très- 
petites  écailles.  Un  rang  de  dents  courtes 
et  aiguës  arment  les  mâchoires  qui  sont 
d'égale  longueur. 

Bloch  a  reçu  cette  espèce  des  mers  de  la 
Norvège. 


■ 


i 


286  HISTOIRE 

LE    LABRE    CINQ-TACHES    (i). 

CENT      TROISIÈME     ESPECE. 

U  n  individu  de  celte  espèce  a  été  envoyé 
de  la  Norvège  au  docteur  Bloch.  La  cou- 
leur dominante  est  le  jaune  tirant  sur  le 
violet  foncé  ;  on  compte  cinq  taches  noires , 
une  au  museau  ,  une  à  l'opercule  postérieur, 
une  autre  à  la  nageoire  anale  ,  et  les  deux 
autres  à  la  dorsale  (2).  Des  écailles  couvrent 
la  tète,  et  l'iris  de  l'œil  est  jaune. 

(1)  »«  Labrus  quinque  maculatus.  Bloch  ,  pi.  ccxci, 
fîg.   1.  »« 

Le  labre  à  cinq  taches.  En  allemand  ,der  funffhekigû 
lippfisch.  En  anglais,  the  five  maculated  wrasse. 

(2)  »«  5  rayons  à  la  membrane  branchiale. 

15  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

1  rayon  aiguillonné  et   5  rayons  articulés  à 
chaque  thoracine. 

16  rayons  à  la   caudale.  »n. 


DES    LABRES.  287 

LE    LABRE    MICROLEPIDOTE    (1). 

CENT     QUATRIÈME     ESPECE. 

Dloch,  qui  le  premier  a  publié  la  des- 
cription du  microlépidote ,  ignoroit  quelle 

est  la  patrie  de  ce  labre La  dorsale  du 

microlépidote  (2)  est  presque  entièrement 
brune  ;  ses  autres  nageoires  sont  blan- 
châtres. ))«  La  tête  et  le  dos  sont  d'un  jaune 
brun,  les  côtés  et  le  ventre  sont  argentés, 
Piris  de  l'œil  est  formée  d'un  cercle  étroit 
de  couleur  jaune  et  d'un  plus  large  qui  a 
l'éclat  de  l'argent.  La  tête  est  étroite  et  sans 
écailles  jusqu'aux  opercules,  la  bouche  petite 
et  la  ligne  latérale  rapprochée  du  dos.  Les 
mâchoires  qui  sont  également  longues  ont 
une  seule  rangée  de  dents  aiguës  et  écartées 
l'une  de  l'autre  (5). 

.   (1)   »((   Lahrus  microlepidotus.  Rloch,  pi.  ccxcir.»  ce 

Le  labre  microlépidote  ou  labre  à  petites  écailles» 
En  allemand  ,  der  kleina'chuppigen  lippjï*ch.  En  an- 
glais, the  Utile  scaled  wtasset 

(2.)  Microlépidote  désigne  les  petites  écailles.  Mïkro* 
signifie  petit-»   lepis  y  écaille.  »«   .  - 

(3)  »«    12  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

1   rayon  aiguillonne  et  5   rayons  articulés  à 
chaque  ihoracine. 
18  rayons  à  La  caudale.  )>(t 


s88  II  ÏSTOIRE 


LE    LABRE    VIEILLE    (i). 

CENT     CINQUIÈME     ESPECE. 

»  «  LiE  labre  vieille  est  péché  près  des  côtes 
de  Norvège. ....  On  le  trouve  aussi  auprès 

des  rivages  occidentaux  de  la  France 

Les  deux  mâchoires du  labre  vieille 

sont  aussi  longues  Tune  que  l'autre  ;  elles 
sont  de  plus  garnies  de  dents  pointues  et 
peu  serrées  (2).  »  « 

Ce  poisson  a  la  tète  en  forme  de  coin, 
et  dégarnie  d'écaillés  jusqu'aux  yeux  ;  la 
bouche  petite  ;  les  opercules  écailleux  ,  et 
la  ligne  latérale  rapprochée  du  dos.  Des 
taches  d'une  teinte  plombée    sont  semées 

| 

(1)  »cc  Labrus  vetula.  Sur  quelques  côtes  occicten- 
dales  de  France  ,  carpe  de  mer.  Bioch  .  pi.  ccxcu.  »cc 

Le  labre  vieille.  Vieille  ,  vielle  ou  carpe  de  mer.  A 
Granville,  vrac  ou  vr-acq.  A  Tréguier  et  à  Lanuiorr, 
crahatte.  En  allemand  ,  seeweib.  En  anglais  ,  sea~ 
ivife. 

(2)  14  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

I   rayon  aiguillonné  et  5   rayons  articulés  k 
chaque  llioracine. 
16  rayons  à  la  caudale, 

sur 


D  E  S    L  A  B  R  E  S.  2B9 

sur  le  fond  jaune  du  corps.  Les  nageoires 
sont  bleuâtres  ;  les  ventrales ,  l'anale  et  la 
caudale  ont  une  bordure  noire ,  et  l'on  voit 
des  taches  en  forme  de  gouttes  de  pluie 
sur  les  deux  dernières,  de  même  que  sur 
la  dorsale.  L'iris  est  bleu.  La  longueur  ordi- 
naire à  cette  espèce  est  d'environ  un  pied. 
On  la  prend  aisément  à  la  ligne ,  et  sa  chair, 
est  de  bon  goût.  En  basse  Bretagne  on  en 
fait  des  salaisons. 


Foiss.  Tome  IX.  T 


290  HISTOIRE 


LE    LABRE    KARUT   (i), 
et     LE     LABRE    ANÉI    (2). 

106e     ET     lQ7e     ESPÈCES. 

<c  «  Le  karut  et  Fanéi,  que  Bloch  avoit  cru 
pouvoir  comprendre  dans  un  genre  parti- 
culier qu'il  avoit  consacré  à  son  ami  John, 
voyageur  et  missionnaire  dans  les  Indes, 
en  donnant  à  ce  groupe  le  nom  de  johnius, 
nous  ont  paru  devoir  être  inscrits  avec  les 
véritables  labres  d'après  les  principes  de 
distribution  méthodique  que  nous  suivons.... 
Ce  karut  et  cet  anéi  vivent  dans  les  eaux 
salées  des  Indes  orientales  ,  et  particulière- 
ment dans    celles  qui   baignent  la    grande 

presqu'île  de  Tinde Ils  n'offrent  que 

des  dents  petites  et  pointues.  »« 

La  mâchoire  supérieure  du  karut  se  pro- 
longe davantage   que   l'inférieure  ;    sa  tête 

(1)  «ce  Labrus  karut. 

Johnlus  karut.  Bloch  ,  pi.  ccclvi. 

(2)  Labrus  aneus.  Par  les  malais,  anéi  kattalei. 
Jç/inius  aneus.  Blocli,  pi.  ccclvii.  »<c 


DES    LABRES.  291 

est  arrondie  et  revêtue  d'écaillés;  sa  bouche 
petite  ,  le  palais  rude,  le  corps  comprimé,  la 
ligue  latérale  large  et  droite  (1).  Dans  l'anéi, 
c'est  la  mâchoire  inférieure  qui  avance;  sa 
bouche  est  grande  ;  son  corps  alongé  ;  sa 
ligne  latérale  courbée  en  devant  et  rappro- 
chée du  dos  (2). 

»  a  Le  dos  et  les  flancs  du  tarut  réflé- 
chissent un  bleu  d'acier;  une  nuance  d'un 
beau  jaune  distingue  son  venlre  et  ses  lignes 
latérales;  ses  nageoires  offrent  un  brun  rou- 
geâlre,  excepié  la  dorsale  et  la  caudale  qui 
sont  bleues.  L'anéi  a  le  dos  noirâtre,  les  côtés 

(1)  )>((  5  rayons  à  !a  membrane  branchiale. 
16  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

1  rayon   aiguillonné   et   5   rayons   articulés  à 

chaque  thoracine. 

2  rayons  aiguillonnés  et  7  rayons  articulés  à 

l'anale. 
18  rayons  à  Ja  caudale.  »« 

(2)  »«  5  rayons  à  la  membrane  branchiale. 
14  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

1  rayon  aiguillonné  et  5  rayons  articulés  à 
chaque  thoracine. 

2  rayons  aiguillonnés  et  7   rayons  articulés  à 

l'anale. 
18  rayons  à  la  caudale.»» 

T  a 


2t)2  HISTOIRE 

blancs ,  les  pectorales  et  les  thoi  acines  rou- 
geâtres  ;  la  partie  postérieure  de  la  dorsale , 
Fanale  et  la  caudale  rouges  à  leur  base  et 
bleuâtres  à  leur  sommet.  »« 

On  pèche  le  karut  dans  toutes  les  saisons 
sur  les  côtes  de  Tranquebar.  Il  est  plus  gras 
et  de  meilleur  goût  en  hyver  qu'en  été.  La 
chair  de  Tanéi  n'est  pas  aussi  délicate  que 
celle  du  karut. 


DES    LABRES.  295 


LE    LABRE    CEINTURE    (i), 

LE  LABRE  DIGRAMME  (2)  ,  LE  LABRE  HO- 
LOLEPIDOTE  (3)  ,  LE  LABRE  T.ENIOURE  (4)  , 
LE  LABRE  PARTERRE  (5)  ,  LE  LABRE 
SPAROIDE  (6),  LE  LABRE  LEOPARD  (7), 
ET   LE    LABRE   MALAPTERONOTE    (8). 

108e,    109e,    HOe,   IIIe,    112e,    ll3e,    314e 
et    ll5e    ESPÈCES. 

»  a  i\  ou  s  donnons  les  premiers  la  descrip- 
tion de  ces  huit  labres,  d'après  les  manus- 
crits de  Commerson ,    ou    les    dessins   qui 

(1)  »«  Labrus  cingulum, 

Labriis  salurnio  anti&â  medletate  lividus ,  posticâ 
juscus  ,  cingulo  intermedio  exalbïdo ,  punctis  atro- 
purpureis  capiti  inspersis.  Commerson,  manuscrits 
déjà  cités. 

Di 'gramme désigne  la  double  ligne  latérale,  hololê- 
pidote  les  écailles  placées  sur  toute  la  surface  de 
l'animal ,  tœnioure  le  ruban  ou  la  bande  que  l'on  voit 
sur  la  caudale  ,  et  r.ialapih'onote  les  rayons   mous  qui 

composent  seuls  la  nageoire  dorsale dis  signifie 

deux  fois  ,  gramma  ligne  ,  o/os  entier,  tainia  ruban 
ou  bande,  oura  queue,  malakos  mon }  pter  on  nageoire, 
et  notos  dos. 

(2)  Labrus  digramma. 
(5)  Labruii  holoiepidotus* 

T  1 


29i  HISTOIRE 

faisoient  partie  de   ces   manuscrits 

lis  habitent  le  grand  océan  Equatorial ,  ou 
]es  mers  qui  en  sont  voisines  ;  et  le  labre 
ceinture    a    été    observé    particulièrement 

auprès  de  Fi'sle  de  France Le  bord 

de  la  dorsale  et  de  Fanale  du  labre  ceinture 
est  souvent  blanchâtre ,  et  l'on  voit  ordi- 
nairement sur  l'angle  postérieur  de  l'oper- 
cule de  ce  poisson  une  tache  noire,  remar- 
quable par  un  point  blanc  ou  blanchâtre, 
qui  lui  donne  l'apparence  d'un  iris  avec 
sa  prunelle  (9).  »« 

f4)   Labrus  tœniounts. 
(5)   Labrus  hortulanus. 
(G)  LabruH  sparoides. 

(7)  Labnt.s  leopardas. 

(8)  LabruH  malapteronotus .  »« 

(9)  »«  i5    rayons  à  chaque  nageoire  pectorale  du 

labre  ceinture. 
6  rayons  à  chaque  thoracine. 
14  rayons  à  la  caudale. 

1 1  rayons    à    chaque    nageoire     pectorale    du. 

di grain  me. 
G  rayons  à  chaque  thoracine. 

12  rayons  à  la  candi  a  le. 

20  rayons  à  la  caudale  du  labre  hololépidote. 
i5  rayons  à  la  caudale  du  làeuioure. 
12  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale  du  labre 
parterre 

16  rayons  à  la  caudale. 

17  rayons  à  la  caudale  du  sparoïde. 
12  rayons  à  la  cnndale  du  léopard. 

îi   rayons    à   la    nageoire    caudale    du   malap- 
téronole.  »« 


r 
D  E  S    L  A  B  R  E  S.  s95 


LE    LABRE    DIANE    (1), 

LE  LABRE  MACRODONTE  (2)  ,  LE  LABRE 
NEUSTRIEN  (3),  LE  LABRE  CALOPS  (4), 
LE  LABRE  ENSANGLANTE  (5),  ET  LE 
LABRE    PERRUCHE    (6). 

Il6%  117e,  11 8e,  119e,  120e  ET  121e  ESPÈCES. 

»  «  L  a  description  comparée  de  ces  six 
labres  n'a  encore  été  publiée  par  aucun 
naturaliste.   Suivant  Noël , le 

(1)  »«  Labrus  diana. 

(2)  Labrus  macrodontus. 

(5)  Labrus  Neuatriœ.  Auprès  de  Fécamp  ,  grande 
vieille. 

Bandoulière  marbrée.  Note  comramuniquée  par 
Noël  de  Rouen. 

(4)  Labrus  calops,  Par  les  pêcheurs  de  Dieppe  ,  la 
brune. 

Bandoulière  brune.  Note  manuscrite  communiquée 
par  Noël  de  Rouen. 

(5)  Labrus  cruentatus. 

Lupus  minimus  ,  argenteus  ,  maculis  purpureis  tes- 
sellalus.  Peintures  sur  vélin  faites  d'après  les  dessins 
de  Plumier,  et  déposées  dans  la  bibliothèque  du 
muséum  national  d'histoire  naturelle. 

T4 


â96  H  I  S  T  O  I  R  E 

calops   a   les   deux   mâchoires 

garnies  d'une  rangée  de  dents  doubles  et 
pointues.  La  dorsale  du  neustrien  présente 
des  nuances  et  une  disposition  de  couleurs 
assez  semblables  à  celles  que  Ton  voit  sur 
les  côtés  de  cet  animal,  et  les  pectorales, 
les  thoracines,  l'anale  et  la  caudale  offrent 
des  tons  et  une  distribution  de  teintes  pa- 
reils à  ceux  que  montre  le  dos.  L'iris  du 
calops,  qui  est  très -grand,  ainsi  que  l'œil 
considéré  dans  son  ensemble,  est  d'un  noir 
si  éclatant,  que  j'ai  cru  devoir  tirer  de  ce 
trait  de  la  physionomie  de  ce  labre  le  nom 
spécifique  de  calops  que  j'ai  donné  à  ce 
poisson,  et  qui  signifie  bel  œil (7).  Le  dos 
du  labre  calops  est  brunâtre;  mais  cet  osseux 
est  revêtu  sur  toute  sa  surface,  excepté  celle 
de  sa  tèle,  d'écaillés  fortes  ,  larges  et  très- 
brillantes.  L'éclat  des  diamans  et  des  rubis, 
qui  charme  les  yeux  des  observateurs  sur 
l'ensanglanté,  est  relevé  par  les  nuances  des 


(6)  T^abrus  psittacus. 

Tardas  marinas  varias  ,  vulgo  petit  perroquet. 
Peintures  sur  vélin  faites  d'après  les  dessins  de  FIu- 
mier  t  et  déjà  citées. 

(7)  Kahs  veut  dire  beau  ,  et  ops  œil.  »« 


DES    LABRES.         297 

nageoires ,  qui  sont  toutes  dorées.  L'anale 
du  labre  perruche  est  jaune  avec  une  bor- 
dure rouge,  et  sa  caudale  est  également 
jaune,  avec  quatre  ou  cinq  bandes  courbes, 
concentriques,  inégales  en  largeur,  et  alter- 
nativement rouges  et  bleues  (1).  »(( 
—        1  1  ...  —        té 

(1)  ««   12  rayons  à  la  caudale  du  labre  diane. 

5  rayons  à  la  membrane  branchiale  du  labre 
macrodonle. 
i5  rayons  à  chacune  des  pectorales. 
1   rayon  aiguillonné  et  5   rayons  articulés  à 
chacune  des  Ihoracines. 
14  rayons  à  la  caudale. 

7  rayons  à  la  membrane  branchiale  du  neus- 
trien.»<c 


298  HISTOIRE 

T..  SSggSgggg  |  ;        -■■■■       ■  ,        !..  ^ 

LE    LABRE     KEKLIK    (i). 

CENT      VINGT-DEUXIÈME     ESPECE. 

L/est  dans  le  canal  de  Constantinople  que 
Ton  pèche  ce  labre;  les  turcs  lui  donnent 
le  nom  de  keklik  baluk,  et  les  grecs  celui  de 
perdika.  Il  a  le  dessus  de  la  tête  brun  et  le 
dessous  roussâtre;  les  côtés  sont  marqués  par 
trois  raies  longitudinales,  celle  du  milieu 
est  blanche  et  dentelée,  la  supérieure  paroît 
peu  et  celle  de  dessous  qui  a  le  plus  de  lar- 
geur est  jaune.  On  remarque  une  tache 
bleue  au  sommet  de  l'angle  obtus  qui  ter- 
mine l'opercule  postérieur  des  ouïes ,  ainsi 
qu'à  la  base  des  nageoires  pectorales  ;  l'anale 
et  la  dorsale  sont  rouges  (2). 

(1)   »«  Labrus  keklik. 

Labre  keklik.    Bonaterre  ,  planches  Je  l'Encyclop. 
méthodique.  »<( 

Labrus  caudâ  œquali  ;  vertice  glabro   dorso  recto; 

vittis   utrinque  dentalis  ,    albido  -  flavicantibus 

labrus  perdica.  Forskœl ,  Fa  un.  œgypt.    arab.  p.  54  » 
n°  2G.  —  Lin.  Syst.  nat.  edit.  G  met.  gen.  166,  sp.  5i. 
—  Arted.  G  en.  pisc.  gen.  27,  additament.  11  °  27. 
(2)   »<c    14  rayons  à  chacune  des  nageoires  pectorales. 
1  rayon  aiguillonné    et  5  rayons  articulés  à 
chacune  des  thoracines. 
14  rayons  à  la  caudale.  »« 


DES    LABRES.  299 


LE  LABRE   COMBRE  (1). 

CENT     VINGT-TROISIÈME     ESPECE. 

»  «  J_je  combre  a  souvent  le  ventre  d'un 
jaune  clair,  et  les  nageoires  rougeâtres.  Il 
habite  dans  les  mers  Britanniques.  »  ce 

Ajoutons  que  ce  labre  est  d'une  forme 
déliée;  qu'une  bandelette  d'un  blanc  argenté 
règne  sur  ses  côtés  ;  que  son  dos  est  rouge 
et  que  la  nageoire  de  sa  queue  se  termine 
en  fer  de  lance  (2). 

(1)   ))«  Labrus  comber. 

Labre  combrs.  Bonaterre,  pi.  de  l'Enc.  niélh. 

Comber.  Brit.  zool.  3,  p.  210,  nQ  7.  —  Ray,  Pisc. 
p.    160  ,  fig.  5.  »(f 

Le  combre.  Eu  anglais ,  tlty  comber. 

Labrus  corporc  miniato ,  caudâ  rotundatâ . . .  labrus 
comber.  Lin.  Syst.  nat.  etlit.  Gmel.  gen.  166  ,  sp.  68.  ' 

Labrus  ruber ,  vittâ  laterali  argenteâ  ,  caudâ  rotun- 
datâ, .  .  labrus  comber.  Walbauni ,  Artedi ,  Gen.  pisc. 
gen.  27,  addiUment.  n°  55. 
(2)  ))«    14  rayons  à  chacune  des  pectorales. 
5  rayons  à  chacune  des  thoracines.  jxt 


5oo  HISTOIRE 

LE   LABRE    RRASILIEN  (i). 

CENT     VINGT-QUATRIÈME     ESPECE. 
Voyez  la  planche  XL  VI ,  fig.  2. 

»  «  LjE  brasilien  brille,  sur  presque  toute 
sa  surface,  de  l'éclat  de  For,  et  cette  dorure 
est  relevé©  par  quelques  traits  bleus,  par  le 
bleu  des  raies  longitudinales  qui  s'étendent 
sur  la  dorsale  et  sur  l'anale  (12) ,  et  par  la 
couleur  également  bleue  des  pectorales,  des 
ihoracines  et  de  la  caudale.  »  « 

La  tête,  qui  est  sans  écailles,  est  finement 
rayée.  La  bouche  est  petite ,  les  mâchoires 
sont  également  longues  et  un  rang  de  petites 
dents  aiguës  les  garnit  sur  leurs  côtés,*  mais 
en,  devant  il  y  en  a  deux  plus  longues  et 
recourbées   à  la    mâchoire    supérieure,    et 


(  1)  »  (t  Labrus  brasiliensis. 

Au  Brésil ,  tetimixira.  Bloch  ,  planche  cclïsx.  »ct 

(2)  »«    11   rayons  à  chacune  des  nageoires  pectorales. 
1  rayon  aiguillonné  et   5  rayons  articulés  à 

chacune  des  thoracines. 
18  rayons  à  la  caudale.  »« 


DES    LABRES.  3oï 

quatre  semblables  à  l'inférieure.  Les  écailles 
sont  grandes  et  lisses,  toutes  les  nageoires 
se  terminent  en  pointe. 

Ce  beau  poisson  vit  dans  les  eaux  du 
Brésil,  et  suivant  le  manuscrit  du  prince 
Maurice  de  Nassau ,  il  parvient  à  la  grosseur 
d'une  carpe.  On  le  prend  à  la  ligne  9  et  c'çst 
un  manger  délicat. 


5o2  HISTOIRE 

LE      LABRE     V  E  R  D    (i). 

*  CENT     VINGT-CINQUIÈME     ESPECE. 

Kje  poisson,  qui  habite  -  dans  la  mer  du 
Japon,  est  entièrement  d'un  beau  verd , 
auquel  se  mêle  un  peu  de  jaune  en  quelques 
endroits.  Les  nageoires  dorsale  et  anale  sont 
de  cette  dernière  couleur,  avec  une  bor- 
dure verte  à  leur  base  et  à  leur  extrémité; 
les  autres  nageoires  sont  jaunes  au  milieu 
et  vertes  sur  leurs  bords  (2). 

(1)   »<c  Labrus  viridis.  Blocli ,  pi.  cclxxxu.  »<c 

Le  labre  verd.  En  allemand ,  der  grune  lippfisch.  En 

anglais  ,  the green  tarasse.  Par  les  hollandais  du  Japon, 

der  grune  papagey-fisch. 

(2)  »«   12  rayons  à  chacune  des  nageoires  pectorales. 
6  rayons  à  chacune  des  thoracines. 
14  rayons  articulés  à  l'anale.  >uc 


DES    LABRES.         3o3 


LE    LABRE     TRILOBE     (i), 

LE  LABRE  DEUX-CROISSANS  (2),  LE  LABRE 
HÉBRAÏQUE  (5),  LE  LABRE  LARGE- 
RAIES    (4)    ET    LE   LABRE    ANNELE    (5). 

126%    127e,    128e,    12C)e    ET    i5oe    ESPÈCES. 

»  «  JNous  avons  trouvé  les  dessins  de  ces 
cinq  labres  parmi  les  manuscrits  de  Corn- 
merson.  La  ligne  latérale  des  deux  der- 
niers.... c'est-à-dire,  du  labre  large- raie 
et  de  i'annelé ,  est  courbe  à  son  origine  et 
droite  vers  la  nageoire  caudale  :  une  grande 
tache,  ayant  à  peu  près  la  forme  d'un  crois- 
sant, est  d'ailleurs  placée  sur  la  base  de  la 
caudale  de  ce  labre  annelé,  et  occupe  pres- 
que toute  la  surface  de  cette  nageoire  ;  on 
voit  de  plus  une  ou  deux  raies  longitudi- 
nales sur  l'anale   de  ce  même  poisson,  et 

(1)  me    Labrus  trilobatus. 

(2)  Labrus  bilunulatus. 
(5)   Labrus  hebraïcus. 

(4)  Labrus  latouittatus. 

(5)  Labrus  annulât  us*  vu 


5o4  HISTOIRE 

une  raie  oblique  passe  au  dessus  de  chacun 
de  ses  yeux.  La  dorsale  et  Fanale  du  trilobé 
sont  bordées  d'une  couleur  vive  ou  fon- 
cée (1) Le  verd  habite  dans  les  eaux 

du  Japon;  le  trilobé,  le  deux  -  croissans , 
l'hébraïque,  le  large- raie  et  l'annelé  ont  été 
vus  dans  le  grand  océan  Equatorial.  »  a 

(i)  >xc    i5  rayons  à  chacune  des  pectorales  du  trilobé. 
i5  rayons  à  la  caudale. 

i3  rayons   à   chacune  des  pectorales  du  labre 
deux-croissans. 
i5  rayons  à  l'anale. 
£  rayons  à  la  caudale. 
10  rayons  à  chacune  des  pectorales  du  labre 

hébraïque. 
16  rayons  à  la  caudale. 
ii   rayons  à  la  caudale  du  large-raie. 
7  rayons  à  chacune  des  pectorales  de  l'annelé. 
î5  rayons  à  1%  caudale.  »« 


CENT 


DES    CHEILINES.        5o5 
CENT    CINQUIÈME    GENRE. 

LES     CHEILINES. 

»  ((  Li  A  lèvre  supérieure  extensible  ;  les 
opercules  des  branchies  dénués  de  piquans 
et  de  dentelure;  une  seule  nageoire  dor- 
sale; cette  nageoire  du  dos  très-séparée 
de  celle  de  la  queue,  ou  très  -  éloignée 
de  la  nuque ,  ou  composée  de  rayons 
terminés  par  un  filament  ;  de  grandes 
écailles  ou  des  appendices  placées  f  sur  la 
base  de  la  nageoire  caudale ,  ou  sur  les 
côtés  de  la  queue. 

PREMIÈRE        ESPÈCE. 

Le  cheiline  scare  ;  cheilinus  scarus.— 
Des  appendices  sur  les  côtés  de  la  queue. 

seconde      espèce. 

Le  cheiline  trilobé;  cheilinus  irilo- 
batus.  —  Deux  lignes  latérales  5  la  nageoire 
caudale  trilobée.  »cc 


Foiss.  Tome  IX.  V 


5oS  HISTOIRE 

LE    CHEILINE    SCARE    (i). 

PREMIERE       ESPECE. 

»  ce  II  est  peu  de  poissons,  et  même  d'ani- 
maux, qui   aient  été,   pour  les    premiers 

(i)  »«  Cheilinus  scarus.  Dans  le  midi  de  l'Europe, 
sargo  ,  cantheno.  Dans  quelques  provinces  méridio- 
nales de  France  ,  denté. 

Labre  scare.  Daubenton  et  Haiïy,  Encyclop.  méth. 

—  Bonat.pl.  de  l'Encycl.  méth. 
Scarus  auctorum.  Aitedi,  syn.  54- 

O  skaros.  Aristoî.  lib.  2  ,  cap.  17  ;  îib.  8  ,  cap.  2  ;  et 
lib.  9  ,  cap.  57.  —  iElian.  lib.  1,  cap.  2  }  p.  5  ',  et  lib.  2, 
cap.  54.  —  Oppian,  lib.  1 ,  p.  5,  6;  et  lib.  2,  p.  53. 

—  Atlien.  lib.  7,  p.  319. 

Scarus.  Plin.  lib.  9  ,  cap.  17.  —  Aldrovand.  lib.  1 , 
cap.  2,  p.  7. 

Scare.  Rondelet ,  première  partie  ,  liv.  6  ,  chap.  2. 

—  Jonston  ,  lib.  1  ,  tit.  2  ,  cap.  1  ,  a.  1 ,  t.  i5. 
Scarus  piscis.  Jov.  cap.  1  ,  pag.  7.  —  Willughby, 

p.  5o6.  —  Ray,  p-  129. 

Scarus.  Pelri  Artedi  Syn.  piscium ,  auctore  J.  G. 
Schneider,  p.  85  et  5a8. 

Scare.  Valmont  de  Bomare,  Dictionn.  d'histoire 
naturelle.  »« 

Labrus  appendlcibus  transversis  ad  caudœ  latera. .  • 
labrus  scarus.  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  166, 
sp.  1. 


DES    CHEILINES.       5o7 

peuples  civilisés  de  l'Europe ,  l'objet  de 
plus  de  recherches ,  d'attention  et  d'éloges , 
que  le  scare  dont  nous  allons  parler.  Nous 
avons  cru  devoir  le  séparer  des  labres 
proprement  dits,  et  le  mettre  à  la  tête  d'un 
genre  particulier  dont  le  nom  cheiline  (1) 
indique  la  conformation  des  lèvres  ,  qui 
rapproche  des  labres  cette  petite  famille  , 
pendant  qu'elle  s'en  éloigne  par  d'autres  ca- 
ractères. Mais  il  ne  faut  pas  sur- tout  le 
confondre  avec  les  osseux  connus  des  natu- 
ralistes modernes  sous  le  nom  de  scares ,  qui 
forment  un  genre  très- distinct  de  tous  les 
autres,  et  qui  diffèrent  de  notre  cheiline 
par  des  traits  très -remarquables,  quoique 
plusieurs  de  ces  animaux  habitent  dans  la 
Méditerranée,  comme  le  poisson  dont  nous 

écrivons  l'histoire 

Ce  poisson  non  seulement  habite  dans  la 
Méditerranée,  ainsi  que  nous  venons  de  le 
dire,  mais  encore  vit  dans  les  eaux  qui 
baignent  et  la  Sicile ,  et  la  Grèce  ,  et  les 
îles  répandues  auprès  des  rivages  fortunés 
de  cette  Grèce  si  fameuse.  11  n'est  donc  pas 
surprenant  que  les  premiers  naturalistes 
grecs  aient   pu    observer   cet   osseux   avec 

(i)  Cheilos  signiiie  lèvre. 

V    3 


5o8  HISTOIRE 

facilité.  Ce  cheiline  esl  d'une  couleur  blan* 
chaire  ou  livide  ,  mêlée  de  rouge.  11  ne 
parvient  guère  qu'à  la  longueur  de  deux 
ou  trois  décimètres  (environ  sept  à  onze 
pouces).  Les  écailles  qui  le  recouvrent  sont 
grandes  et  très -transparentes,  il  montre, 
sur  les  côtés  de  sa  queue  ,  des  appendices 
transversales,  dont  la  forme  et  la  position 
ont  frappé  les  observateurs.  La  conformation 
de  ses  dents  n'a  pas  été  moins  remarquée  : 
elles  sont  émoussées,  au  lieu  d'être  pointues, 
et  par  conséquent  très-propres  à  couper  ou 
à  arracher  les  algues  et  les  autres  plantes 
marines  que  le  scare  trouve  sur  les  rochers 
qu'il  fréquente.  Ces  végétaux  marins  pa- 
roissent  être  l'aliment  préféré  par  ce  cheiline, 
et  cette  singularité  n'a  pas  échappé  aux 
naturalistes  d'Europe  les  plus  anciens.  Mais 
ils  ne  se  sont  pas  contentés  de  rechercher 
les  rapports  que  présente  le  scare  entre  la 
forme  de  ses  dents  ,  les  dimensions  de  son 
canal  intestinal,  la  qualité  de  ses  sucs  diges- 
tifs ,  et  la  nature  de  sa  nourriture  très-diffé- 
rente de  celle  qui  convient  au  plus  grancj 
nombre  de  poissons  ;  ils  ont  considéré  le 
scare  comme  occupant  parmi  ces  poissons 
carnassiers  la  même  place  que  les  animaux 
ruminans  qui   ne  vivent  que  de  plantes  * 


DES  CHEILINES.  3oç) 
parmi  les  mammifères  qui  ne  se  nourrissent 
que  de  proie  ;  exagérant  ce  parallèle,  éten- 
dant les  ressemblances ,  et  tombant  dans 
une  erreur  qu'il  auroit  été  cependant  facile 
d'éviter,  ris  sont  allés  jusqu'à  dire  que  le 
scare  ruminoit,-  voilà  pourquoi,  suivant  Aris- 
tote,  plusieurs  grecs  l'ont  appelé  merykan. 

Les  individus  de  cette  espèce  vivent  en 
troupes 

Le  scare  s'avançoit ,  lors  des  premiers 
siècles  de  l'ère  vulgaire  ,  dans  l'Archipel  et 
dans  la  mer  dite  alors  de  Carpalhie  ,  jusqu'au 
premier  promontoire  de  la  Troade.  C'est 
de  ces  parages  que,  sous  l'empire  de  Tibère 
Claude,  le  commandant  d'une  Hotte  romaine, 
nommé  Optât  us  Ehpertius  ou  Elipartius  y 
apporta  plusieurs  scares  vivans  qu'il  ré- 
pandit le  long  du  rivage  d'Ostie  et  de  là 
Campanie.  Pendant  cinq  ans  on  eut  le  soin 
de  rendre  à  la  mer  ceux  de  ces  poissons 
que  les  pécheurs  pienoient  avec  leurs  lignes 
ou  dans  leurs  filets,*  et  par  cette  attention 
bien  facile  et  bien  simple ,  mais  soutenue , 
les  scares  multiplièrent  promptement  et 
devinrent  très- communs  auprès  des  côtes 
italiques,  dans  le  voisinage  desquelles  on 
n'en  avoit  jamais  vu  auparavant 

Le  commentateur  d'Aristote  ,  l'égyptien 

V  3 


Sio  HISTOIRE 

Philoponus,  a  écrit  vers  la  fin  du  sixième 
siècle,  ou  au  commencement  du  septième, 
que  les  scares  produisoient  quelque  son  , 
lorsque ,  placés  à  la  surface  de  la  mer ,  et 
élevant  la  tète  au  dessus  des  ondes ,  ils  fai- 
soient  jaillir  l'eau  de  leur  bouche  avec  rapi- 
dité. Peut-être  en  effet  faudra-t-il  attribuer 
à  ces  cheilines  la  faculté  de  faire  entendre 
quelque  bruissement  analogue,  et  par  sa 
nature,  et  par  sa  cause,  à  celui  que  font 
naître  plusieurs  trigles  et  d'autres  espèces 
de  poissons  cartilagineux  ou  osseux  ,  dont 
nous  avons  déjà  parlé  (1). 

Dans  le  tems  du  grand  luxe  des  romains  y 
le  scare  étoit  très-recherché.  Le  poëte  latin 
Martial  nous  apprend  que  ce  poisson  faisoit 
les  délices  des  tables  les  plus  délicates  et  les 
plus  somptueuses;  que  son  foie  étoit  la  par- 
tie de  ce  poisson  que  l'on  préféi  oit  ;  et  que 
même  l'on  mangeoit  ses  inteslins  sans  les 
vuider  ,  ce  qui  doit  moins  étonner  lorsqu'on 
pense  que  cet  osseux  ne  vit  que  de  végé- 
taux ,  que  de  voir  nos  gourmets  modernes 
manger  également,  sans  les  vuider,  des 
oiseaux  dont  l'aliment  composé  de  subs- 
tances animales   est  sujet   à  une  véritable 

(i)  Voyez  le  Discours  sur  la  nature  des  poissons. 


DES    CKEIL1NES.         3n 

corruption.  Dans  le  siècle  de  Rondelet ,  ce 
goût  pour  le  scare ,  et  même  pour  ses  in- 
testins ,  étoit  encore  très- vif  :  ce  naturaliste 
a  écrit  que  cet  osseux  devoit  être  regardé 
comme  le  premier  entre   les  poissons   qui 
vivent  au  milieu  des  rochers  :  que  sa  chair 
étoit  légère,  friable,  facile  à  digérer ,  très- 
agréable,  et  qucses  boyaux  ,  qu'il  ne  falîoit 
pas  jeter,   sentoit  la  violette.   Mais  le  prix 
que  Ton  donnoit  du  scare,  à  l'époque  où 
Rondelet  a  publié  son  Histoire  des  poissons, 
étoit  bien  inférieur  à  celui  qu'on  eu  offrait 
à  Rome  quelque  terns  avant  que  Pline  ne 
mît    au    jour    son  immortel   ouvrage.    Ce 
poisson  entrait  dans  la  composition  de  ces 
mets  fameux  pour  lesquels  on  rétinissoit  les 
objets  les  plus  rares,  et  que  l'on  servoit  à 
Vitellius  dans  un  plat  qui ,  à  cause  de  sa 
grandeur ,  avoit  été  appelé    le   bouclier  de 
Minerve.  Les  entrailles  du  scare  paraisscier<t 
dans  ce  plat  avec  des  cervelles  de  faisans  et 
de  paons ,  des  langues  de  phénicoptères  et 
des  laites  du  poisson  que  les  anciens  appe- 
loient  murène ,  et  que  nous  nommons  mure" 
nophis . 

Au  reste,  ce  ne  sont  pas  seulement  les 
plantes  mannes  qui  conviennent  au  scare  : 
il  se  nourrit  aussi  de  végétaux  terrestres;  et 

V4 


5i2  HISTOIRE 

voilà  pourquoi,  lorsqu'on  a  voulu  le  pêcher, 
on  a  souvent  employé  avec  succès  ,  pour 
amorce  ,  des  feuilles  de  pois  ,  de  fèves 
ou  d'autres  plantes  analogues  à  ces  der- 
nières (1).  ))« 

J'ajouterai  à  ce  bel  article  du  scare  quel- 
ques remarques  que  j'ai  été  à  portée  de 
faire,  au  sujet  de  ce  poisson,  dans  l'Archipel 
de  la  Grèce  où  il  est  commun.  Les  grecs 
modernes  lui  ont  conservé  le  nom  de  skaros, 
qu'il  portoit  chez  leurs  ancêtres.  On  l'y 
prépare  encore  comme  dans  l'antiquité  , 
c'est-à-dire,  qu'on  ne  le  vuide  jamais;  ses 
intestins  communiquent  à  sa  chair  un  fort 
bon  goût,  et  ils  sont  eux-mêmes  un  mets 
délicat  :  aussi  les  anciens  disoient -ils  que 
sur  la  table  des  dieux  on  ne  devoit  pas 
servir  de  scares  auxquels  on  auroit  ôté  les 
entrailles. 

Il  est  certain  que  ces  poissons  vivent  en 
sociétés  nombreuses  dans  les  trous  des  ro- 
chers qui  bordent  les  rivages  des  îles  de 
l'Archipel  ;  ils  en  sortent  difficilement.  Les 


(i)  Le  scare  a  le  cœur  anguleux,  le  foie  divisé 
en  trois  lobes,  l'estomac  petit,  le  pylore  entouré  de 
quatre  ou  cinq  cœcums,  et  le  canal  intestinal  courbé 
plus  d'une  fois. 


DES    CHEILINES.        5i3 

pêcheurs  grecs  assurent  que  les  troupes 
de  scares  ont  un  chef  qu'ils  suivent.  On 
ne  les  prend  qu'à  la  ligne.  Lorsqu'un  de  ces 
poissons  a  mordu  à  l'hameçon,  on  l'attache 
à  un  fil  et  on  le  laisse  dans  l'eau;  ses  com- 
pagnons quittent  leurs  retraites  ténébreuses 
pour  l'entourer,  et  finissent  par  se  prendre 
eux-mêmes. 


5i4  HISTOIRE 

LE    CHEILINE    TRILOBE    (i). 

SECOND       ESPÈCE. 

»  a  O uivant  Commerson. . .  le  trilobé  a  la 
grandeur  et  une  partie  des  proportions  d'une 
carpe  ordinaire.  La  couleur  générale  de  ce 
poisson  est  d'un  brun  bleuâtre  relevé  sur 
la  tête,  la  nuque  et  les  opercules,  par  des 
traits ,  des  taches  ou  des  points  rouges , 
blancs  et  jaunes.  Ses  pectorales  sont  jaunes , 
particulièrement  à  leur  base ,  et  ses  Ihora- 
cines  variées  de  rouge.  La  tête  et  le  corps 
du  trilobé  sont  d'ailleurs  hauts  et  épais. 
Presque  toute  sa  surface  est  revêtue  d'é- 
cailîes  arrondies,  grandes  et  lisses.  Les  deux 
dents  antérieures  de  chaque  mâchoire  sont 
plus  longues  que  les  autres.  Deux  lames 
composent  chaque  opercule.  Indépendam- 
ment de  la  forme  trilobée  et  de  la  surface 
très- étendue  de  la  caudale  ,  cette  nageoire 
est  recouverte  à  sa  base  et  de  chaque  côté 
par  trois  ou  quatre  appendices  presque 
membraneuses,  semblables  par  leur  forme 
i  ■     

(i)  Chcilinus  trilobatus. 


DES    CHEILIMES.        3i5 

à  des  écailles  longues,  larges  et  pointues, 
et  qui  flottent ,  pour  ainsi  dire ,  sur  cette 
même  base ,  à  laquelle  elles  ne  tiennent  que 
par  une  petite  portion  de  leur  contour.  La 
dorsale  et  l'anale  se  prolongent  en  pointe 
vers  la  caudale.  Les  deux  lignes  latérales 
sont  très-droites  :  la  supérieure  règne  depuis 
Fopercule  jusques  vers  la  fin  de  la  dorsale; 
la  seconde  va  depuis  le  point  correspondant 
au   milieu  de  la  longueur  de   Fana  le  ,  jus- 
qu'aux appendices   de   la   nageoire    de    la 
queue  (1);  et  chacune  paroît  composée  de 
petites   raies   qui  ,  par  leur  figure  et  leur 
position,  imitent  une  suite  de  caractères  chi- 
nois. Commerson  a  observé  le  trilobé...  dans 
la    mer    qui    baigne    les    côtes   de    l'île  de 
France  et  de  celle  de  Madagascar.  »« 

(i)   »((  9  rayons  aiguillonnés  et    10  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos. 
12  rayons  à  chacune  des  pectorales. 
6  rayons  à  chacune  des  thoracines. 
5  rayons  aiguillonnés  et  9  rayons  articulés  à 

l'anale. 
12  rayons  à  la  nageoire  de  la  queue.  »« 


3i6  HISTOIRE 

T-r  :        as =  -  a 

CENT   SIXIÈME    GENRE, 

LES     CHEILODIPTÈRES. 

S>  «JLiA  lèvre  supérieure  extensible;  point 
de  dents  incisives,  ni  molaiies;  J es  oper- 
cules des  branchies  dénués  de  piquans  et 
de  dentelure;  deux  nageoires  dorsales. 

PREMIER   SOUS-GENRE. 

La  nageoire  de  la  queue  fourchue  ou  en 
croissant. 

PREMIÈRE       ESPÈCE. 

Le  cheilodiptère  hept acanthe;  chei- 
lodipterus  heptacanthus.  —  Sept  rayons 
aiguillonnés  et  plus  longs  que  la  membrane 
à  la  première  nageoire  du  dos;  la  caudale 
fourchue;  la  mâchoire  inférieure  plus  avan- 
cée que  la  supérieure;  les  opercules  cou- 
verts d'écaillés  semblables  à  celles  du  dos. 

SECONDE       ESPÈCE. 

Le  cheilodiptère  chrysoptère  ;  chei- 
lodipterus  chrysopterus. — Neuf  rayons  ai- 
guillonnés à  la  première  dorsale ,  qui  est 
arrondie;  la  caudale  en  croissant;  les  deux 


DES    CHEILODIPTÈRES.      5ij 

mâchoires  à  peu  près  aussi  longues  Tune 
que  l'autre  ;  la  seconde  dorsale,  l'anale ,1a 
caudale  et  les  thoracines  dorées. 

TROISIÈME       ESPÈCE. 

Le  cheilodiptère  rayé;  cheilodiptenis 
lineatus.  —  Neuf  rayons  aiguillonnés  à  la 
première  dorsale;  la  caudale  en  croissaut; 
la  niàchoire  inférieure  un  peu  plus  avancée 
que  la  supérieure;  les  dents  longues,  cro- 
chues et  séparées  Tune  de  l'autre;  une  bande 
transversale,  large  et  courbe  auprès  de  la 
caudale  ;  huit  raies  longitudinales  de  chaque 
côté  du  corps. 

quatrième     espèce. 

Le  cheilodiptère  Maurice  ;  cheilodip- 
terus  Mauritii.  —  Neuf  rayons  aiguillonnés 
à  la  première  nageoire  du  dos;  quatorze 
rayons  à  celle  de  l'anus;  la  caudale  en  crois- 
sant ;  la  lète  et  les  opercules  dénués  d'écaillés 
semblables  à  celles  du  dos;  la  couleur  géné- 
rale argentée ,  sans  bandes ,  s^ans  raies  et 
sans  taches. 


5i8  HISTOIRE 

SECOND    SOUS-GENRE. 

La  nageoire  de  la  queue  recliligne  ou 
arrondie. 

CINQUIÈME       ESPÈCE. 

Le  cheilodiptère  cyanoptère  ;  chei- 
lodipterus  cyanopterus.  —  Neuf  rayons  ai- 
guillonnés à  la  première  nageoire  du  dos; 
]es  deux  dorsales  et  la  caudale  bleues  ;  la 
caudale  rectiligne  ;  la  mâchoire  supérieure 
plus  avancée  que  l'inférieure  ,  qui  est  garnie 
d'un  barbillon. 

sixième     espèce. 

Le  cheilodiptère  boops  ;  cheilodiptc- 
rus  boops.  —  Cinq  rayons  aiguillonnés  à  la 
première  dorsale  ;  les  yeux  dès  -  gros  ;  la 
mâchoire  inférieure  plus  avancée  que  la 
supérieure. 

SEPTIÈME       ESPÈCE. 

Le  cheilodiptère  acoupa  ;  cheilodip- 
terus  acoupa.  —  Dix  rayons  aiguillonnés  à 
la  première  dorsale;  îa  caudale  arrondie; 
la  mâchoire  inférieure  plus  avancée  que  la 
supérieure  ;  plusieurs  rangs  de  dents  cro- 
chues et  inégales;  plusieurs  rayons  de  la 
seconde  dorsale  terminés  par  des  filamens. 


DES    CHEILODIPTERES.      3i9 

huitieme     espèce. 

Le  cheilodiptère  macrolépidote  ; 
ckeilodlpterus  macrolepidotus . —  Sept  rayons 
aiguillonnés  à  la  première  dorsale  du  dos  ; 
la  caudale  arrondie  ;  ]a  mâchoire  inférieure 
un  peu  plus  avancée  que  la  supérieure  ; 
l'entre-deux  des  yeux  très-relevé;  les  oper- 
cules et  la  tête  garnis  d'écaillés  de  même 
figure  que  celles  du  dos  ;  le  corps  et  la 
queue  revêtus  de  grandes  écailles. 

NEUVIÈME       ESPÈCE. 

Le  cheilodiptère  tacheté  ;  cheilodip- 
terus  maculatus.  —  Sept  rayons  aiguillonnés 
à  la  première  nageoire  du  dos;  la  caudale 
lancéolée;  les  mâchoires  égales;  de  petites 
taches  sur  les  deux  dorsales ,  la  caudale  et 
la  nageoire  de  Fanus.  »« 

DIXIÈME       ESPÈCE. 

Le  cheilodiptère  aigle;  cheilodipte- 
rus  aquila.  Deux  rayons  aiguillonnés  à  la 
première  nageoire  du  dos;  la  caudale  ua 
peu  arrondie  ;  les  deux  mâchoires  presque 
également  avancées. 


52o  HISTOIRE 


LE     CHEILODIPTÈRE 
HEPTACANTHE     (i), 

LE    CHEILODIPTÈRE    CHRYSOPTÈRE    (2), 
ET    LE    CHEILODIPTÈRE    RAYE    (3). 

PREMIÈRE,  SECONDE  ET  TROISIÈME  ESPÈCES. 

»  «  JLiE  premier  de  ces  trois  cheilodiptères 
a  été  dessiné  sous  les  3^eux  de  Commerson, 
qui  l'a  vu  dans  le  grand  océan  Equatorial. 
Nous  lui  avons  donné  le  nom  d'hepta- 
canthe  (4),  pour  indiquer  les  sept  rayons 
aiguillonnés,  forts  et  longs  que  présente  la 
première  nageoire  dorsale  du  dos,  et  à 
la  suite   desquels  on  aperçoit  un  huitième 

■  ii  m 

(1)  )>((    Cheilodipterus  heptacanthus. 

(2)  Cheilodipterus  chrysopterus. 

Cheloniger  ex  auro  et  argenteo  virgatus.  Peintures 
sur  vélin,  d'après  les  dessins  de  Plumier. 

(5)  Cheilodipterus  lineatus. 

(4)  Epta  signifie  sept,  et  ahantha ,  piquant ,  épine  , 
aiguillon. 

rayon 


DES    CHEILODIPTERES.      Sa* 

rayon  très-petit.  La  seconde  dorsale  est  uu 

peu  en  forme  de  faux  (1) 

La  seconde  espèce  de  ce  genre,  celle  que 
nous  appelons  le  chrysoptère  (û)  ,  est  encore 
inconnue  des  naturalistes,  de  même  que 
î'heplàcanthe,  le  rayé,  le  cyauoptère  et 
Facoupa.  Cet  osseux  chrysoptère  vil  dans 
les  eaux  de  l'Amérique  méridionale ,  où 
Plumier  Ta  dessiné.  Ses  couleurs  sont  1res- 
belles.  Indépendamment  de  celle  qu'indiqué 
le  tableau  générique,  il  piësente  le  ton  et 
l'éclat  de  l'argent  sur  une  très-grande  partie 
de  sa  surface.  Une  nuance  d'un  noir  rou- 
geâtre  ou  violet  est  répandue  sur  le  dos,  sur 
les  côtés,  où  elle  forme,  à  la  droite  ainsi 
qu'à  la  gauche  de  l'animal ,  neuf  grandes 
taches  ou  bandes  transversales,  un  peu  trian- 
gulaires et  inégales  sur  le  premier  rayon  de 
l'anale,  et  sur  le  premier  et  le  dernier  rayon 
de  la  nageoire  de  la  queue.  Quatre  raies  lon- 
gitudinales et  dorées  régnent  d'ailleurs  de 
■  ■      -  ■ 

(i)  »«  24  rayons  à  la  seconde  dorsale  de  l'hcpta-i 
canthe. 
i3  rayons  à  l'anale. 
i5  rayons  à  la  caudale. 

(2)  Chrysos  veut  dire  or,  etpteron  nageoire,  »«. 

Poiss.  Tome  IX,  X 


322  H  I  S  T  OIRË 

chaque  côté  du  chrysoptère,  dont  l'iris  brille 

comme  une  topaze  (1). 

Le  rayé  (2)* habite,  comme  Thep- 

tacanthe ,  dans  le  grand  océan  Equatorial. 
Ses  yeux  sont  gros,  très-brillans ,  et  entou- 
rés d'un  cercle  dont  la  nuance  est  très- 
éclatante.  »« 


fi)  ))<(   10  rayons  à  la  seconde  dorsale  du  clirysoptère. 

1 1  rayons  à  l'anale. 

(2)   10  rayons  à  la  seconde  dorsale  du  rayé. 
8  rayons  à  chaque  nageoire  pectorale. 

12  rayons  à  l'anale. 

1 5  rayons  à  la  caudale.  »  ce 


/  7.  xz  vu. 


<-S.J?.  f*.   32 3. 


J.n  Itticme 


1.  CHEILODIPTERE  matcrïce 
2  .  OPHIC E PII  AEE   karrwey . 


DES    CHEILODIPTERES.        3a3 


LE     C  H  E  I  L  O  D  I  P  T  È  R  E 
MAURICE    (i). 

Voyez     la   planche    XL  VII,  figure    i. 
QUATRIÈME       ESPECE. 

»  ((  IN  o  u  s  rapportons  au  premier  sous- 
genre  des  cheilodiptères  ce  poisson  ,  que 
Bloch  a  compris  parmi  les  thoiacins  aux- 
quels il  a  donné  le  nom  de  sciènes 

Cet  habile  naturaliste  a  décrit  cette  espèce 
d'après  un  dessin  et  un  manuscrit  du  prince 
J.Maurice  de  Nassau-Siegen  ,  qui,  au  com- 
mencement du  dix  -  septième  siècle  .,  gou- 
verna une  partie  du  Brésil,  et  dont  il  a 
donné  le  nom  à  ce  thoracin ,  pour  rendre 
durable  le  témoignage  de  la  reconnoissance 
des  hommes  instruits  envers  un  ami  éclairé 
des  sciences  et  des  arts.  Le  cheilodiptère 
maurice  vit  dans  les  eaux  du  Brésil ,  où  il 

"(i)   »((  Cheilodipterus  Mauritii.  Au  Brésil,  guaru. 
Sciœna  Mauritii.  Bloch ,  pi.  cccvn ,  fig.  i .  »« 
Le  cheilodiptère  maurice.  En  allemand ,  der  morit- 

zischer  umber. 

x3 


524  HISTOIRE 

parvient  à  la  grandeur  de  la  perche.  Sa  ligne 
latérale  est  dorée  ;  ses  nageoires  présentent 
des  teintes  couleur  d'or  mêlées  à  des  nuances 
bleuâtres;  et  ce  même  bleu  règne  sur  le  dos 
du  poisson  (i),»«  qui,  dans  le  reste,  a  la 
couleur  et  l'éclat  de  l'argent. 

8a  tête  est  Jisse,  ses  mâchoires  ont  une 
longueur  égale  et  de  petites  dents  aiguës; 
toutes  ses  nageoires  sont  petites. 

(i)  »«  2  rayons  aiguillonnés  et  n  rayons  articuléa 
à  la  seconde  dorsale, 
ïo  rayons  à  chacune  des  pectorales. 
a   rayon  aiguillonné  et   5   rayons  articulés  à 

chacune  des  thoracines. 
3.rayons  aiguillonnés  et  il  rayons  articulés  à 

la  nageoire  de  l'anus. 
17  rayons  à  celle  de  la  queue.  »« 


DES    CHEILODIPTEUES.      3i5 

LE    CHEILODIPTÈRE    CYANOPTERE    (i) , 

LE     CHEILODIPTÈRE    BOOPS    (2)  , 

ET    LE     CHEILODIPTÈRE     ACOUPA    (3). 

5e,     6e     ET     7e     ESPÈCES. 

»  «  LiE  cyanoptère  et  Facoupa  n'ont  pas 
encore  été  décrits. . . .  Ces  deux  espèces  vivent 
dans  l'Amérique  méridionale,  ou  dans  la 
partie  de  l'Amérique  comprise  entre  les 
tropiques.  Quant  au  boops,  il  se  trouve 
—  .  .  ■ 

(1)  »«  Cheilodipterus  cyanopterus.  Gry-gry.  Grogro, 
Chromis  ,  seu  ternbra  aureo-cœrulea  ,   linuris  fuscis 

variegata.  Peintures  sur  vélin  d'après  les  dessins  de 
Plumier. 

(2)  Cheilodipterus  boops,  Houlluyn,  Mém.  de 
Haarl.  vol.  XX  ,  p.  526. 

Labre  grand-œil.  Bonaterre,  planches  de  l'Encycl. 
inélhod.  »« 

Le  cheilodiptère  boops.  En  hollandais,  grot  00g 
Upvîsh. 

Labrus  maxillâ  inferiore  longiore ,  pinnis  dorsa- 
libus  ducibus. . . .  labrus  boops.  Lin.  Syst.  nat  edit. 
Gmel.  gen.  '65  ,  sp.  5o.  — -  Arted.  Gen.  pisc»  gen.  27  ^ 
additament.  n°  84. 

(5,)  n»   Cheilodipterus  acoupa,  »« 

x  3. 


3ii6  HISTOIRE 

dans  les  eaux  du  Japon.  Le  nom  spécifique 
de  ce  dernier,  qui  veut  dire  œil  de  bœuf, 
désigne  la  grandeur  du  diamèlre  de  ses  yeux , 
qui,  par  une  suite  de  leurs  dimensions,  sont 
très-rapprochés  l'un  de  l'autre,  et  occupent 
presque  la  totalité  de  la  partie  supérieure 
de  la  tête.  Ses  opercules  sont  garnis  d'écaillés 
semblables  à  celles  du  dos.  Ceux  de  facoupa 
sont  composés  chacun  de  deux  pièces.  Ori 
comple  une  pièce  de  plus  dans  Fopercule 
du  cyanoptère;  et  cette  troisième  pièce  est 
échanerée  du  côté  de  la  queue,  assez  pro- 
fondément pour  y  présenter  deux  saillies 
ou  prolongations,  dont  la  supérieure  a  le 
bout  un  peu  arrondi ,  et  l'inférieure  l'ex- 
trémité très -aiguë.  L'acoupa  montre  une 
ligne  latérale  prolongée  jusqu'à  la  fin  de  la 
nageoire  caudale.  La  ligne  latérale  du  cya- 
noptère  (1)  divise  d'une  manière  très- tran- 
chée les  couleurs  de  la  partie  supérieure 
de  l'animal  et  celles  de  la  partie  inférieure  (2). 

(1)  »«  Kyaneios  signifie  bleu ,  et  cyanoptère  désigne 
la  couleur  bleue  des  dorsales  et  de  la  caudale  du 
poisson  auquel  nous  avons  cru  devoir  donner  ce 
nom   spécifique.  »« 

(2)  »«  i   rayon  aiguillonne  et  18  rayons  articulés  à 

la  seconde  dorsale  du  cyanoptère. 


DES    CHEILODIPTERES.      5zj 

Au  dessus  de  cette  ligue ,  le  cyanoptère  est 
varié  de  nuances  dorées,  vertes  et  rouges , 
disposées  par  bandes  étroites,  inégales,  on- 
dulées, et  inclinées  vers  la  caudale;  tandis 
qu'au  dessous  de  cette  même  latérale  on 
voit  des  bandes  plus  irrégulières,  plus  si- 
nueuses, plus  inclinées,  et  qui  n'offrent 
guère  que  des  teintes  vertes  et  brunes.  Au 
reste ,  les  pectorales ,  les  thoracines  et  l'anale 
du  cyanoptère  réfléchissent  l'éclat  de  l'or.  )>  ce 

il   ou  12  rayons  à  chacune  des  pectorales, 
i   rayon   aiguillonné   et   6  rayons  articulés  à 
chacune  des  thoracines. 
12  rayons  à  la  caudale. 
12  rayons  à  la  seconde  dorsale  du  boops. 
14  rayons  à  chacune  des  pectorales, 
i   rayon  aiguillonné    et  5   ra}'ons  articulés  à 
chacune  des  thoracines. 
1 1   rayons  à  l'anale. 
•22  rayons  à  la  caudale. 
6  rayons   à    la    membrane    des  branchies   de 

l'a  coupa, 
i   rayon  aiguillonné  et  18  rayons  articulés  à 
la  seconde  nageoire  du  dos. 
37  rayons  à  chacune  des  pectorales. 
1   rayon  aiguillonné  et   5   rayons  articulés   à 

chacune  des  thoracines. 
1  rayon  aiguillonné  et   7   rayons    articulés   à 

l'anale. 
20  ravons  à  la  caudale.  »<c 

x  4 


328  HISTOIRE 


LE  CHEILODIPTERE  MACROLÉPIDOTE  (i)„ 

ET    LE    CHEILODIPTERE    TACHETÉ   (2), 
HUITIÈME     ET     NEUVIEME    ESPÈCES. 

»  «  Lje  macrolépidote...  vit  dans  les  Indes.... 
Les  deux  mâchoires  de  ce  cheilodiptère  sont 
hérissées  de  dents  petites,  aiguës  et  égaies. 
Ses  écailles  sont  grandes ,  mais  unies  et 
tendres.  Sa  couleur  générale  est  d'un  jaune 
doré  ,  avec  six  ou  sept  bandes  transversales 
violettes.  Les  pectorales  sont  d'un  jaune 
clair;  les  thoracines,  d'un  rouge  couleur  de 
brique;  les  dorsales,  l'anale,  et  la  nageoire 
de  la  queue,  jaunes  dans  la  plus  grande 
partie  de  leur  surface,  bleuâtres  à  leur  base^ 

(1)  »«  Cheilodipterus  macrolepidotus, 

Sciène  à  grandes  écailles.  Bloch,  pi.  ccxcvut.  »« 
Le  cheilodiptère  macrolépidote.   En  allemand,  der 

grosschuppige   umber.    En  anglais  ,  the  great  scaled 

umber. 

(2)  »  ce  Cheilodipterus  maculai  us. 
Sciœnamaculata ,  unibre  tachetée.  Bloch  ,  pi.  ccxcix 

Le  cheilodiptère  tacheté.  En  allemand  ;  der  fleckig^ 
ymber.  En  anglais,  the  spotled  umber* 


DES  CIIEILODIPTERES.  3at) 
et  marquées  de  .plusieurs  rangs  de  taches 
petites,  arrondies  et  brunes  (1). 

Les  taches  que  Ton  voit  sur  la  caudale  y 
l'anale  et  les  dorsales  du  cheilodiptère  ta- 
cheté ,  sont  d'une  nuance  plus  foncée, 
mais  d'ailleurs  presque  semblables  à  celles 
du   macrolépidote,  et  disposées  de  même. 

Les thoracines  du  tacheté  sont  jaunes  ,  et 

non  pas  rouges;  et  de  plus,  au  lieu  de 
bandes  violettes  sur  un  fond  d'un  jaune 
doré,  le  corps  et  la  queue  offrent  des  taches 
brunes,  grandes  et  irrégulières,  placées  sur 
un  fond  jaune.  Le  devant  de  la  tête  est, 
çn  outre,  dénué  d'écaillés  semblables  à  celles 
du  dos,*  la  langue  lisse  et  un  peu  libre;  et 
chaque  mâchoire  garnie  de  dents  courtes , 
pointues,  et  séparées  les  unes  des  autres  (2)  »  a, 

(1)  »cc  10  rayons  à  la  seconde  dorsale  dainacrolépidole, 
i3  à  chaque  pectorale. 
6  à  chaque  thoraciue. 

1  rayon  aiguillonné  et  10  rayons  articulés  à  la 
nageoire  de  l'anus. 
18  rayons  à  la  caudale. 
(2)  4  rayons  à  la  membrane  branchiale  dn  tacheta 
9  rayons  à  la  seconde  nageoire  du  dos. 
12  rayons  a  chaque  pectorale. 
1   rayon   aiguillonné    et   5  rayons  articulés  à 

chaque  tho racine. 
1  rayon   aiguillonné  et  7  rayons  articulés  4, 
la  nageoire  de  l'anus. 
i5  rayons  à  celle  de  la  queue.» ce 


53o  HISTOIRE 

£  » 

LE   CHEILGDIPTERE    AIGLE    (i). 

DIXIÈME      ESPÈCE. 

»((lMous  allons  décrire  ce  poisson,  que 
3es  naturalisl.es  ne  paraissent  pas  connoître 
encore,  d'après  des  notes  manuscrites  que 
Noël  de  Rouen ,  et  Mesaize ,  pharmacien 
de  la  même  ville,  ont  bien  voulu  nous  en- 
voyer. . . .  Les  pêcheurs  de  Dieppe  et  de 
Fécamp  l'appellent  aigle  de  mer.  .  .  . 

Ses  mâchoires  sont  armées  de  deux  ran- 
gées de  dents;  une  rainure  sépare  ces  deux 
rangées  :  les  dents  de  la  première  sont  fortes; 
celles  de  la  seconde  sont  plus  petites.  La 
lèvre  supérieure  est  extensible,  les  os  du 
palais  sont  unis  comme  Ja  langue,  qui  d'ail- 
leurs est  courte  et  cartilagineuse.  On  peut 
voir  au  fond  de  la  bouche  deux  éminences 
hérissées  d'aiguillons.  L'ouverture  de  la 
gueule  est  large  ;  deux  orifices  appartiennent 
à  chaque  narine  ;  l'œil  est  un  peu  alongé 
et  incliné  vers  le  bout  du  museau.  Deux 
pièces  composent  chaque  opercule,*   la  se- 

(i)  Chciiodipterus  aquila.  Aigle  de  mer. 


DES    CHEILODIPTERES.      33 1 

conde  est  terminée  par  une  sorte  d'appen- 
dice; les  deux  nageoires  du  dos  ont  peu 
d'élévation.  Des  écaillés  grandes,  un  peu 
ovales,  minces  ?  très -serrées  l'une  contre 
l'autre ,  et  fortement  attachées  à  la  peau , 
revêtent  le  bout  du  museau ,  le  tour  des 
yeux ,  une  portion  des  opercules ,  le  corps 
et  la  queue.  La  couleur  générale  est  blan- 
châtre (1)  »  ((. 

(i)  7  rayons  à  la  membrane  branchiale  du  clici- 
lodiptère  aigle. 
2  rayons  aiguillonnés  et  7  rayons  articulévS  à 
la  première  nageoire  du  dos. 
29  rayons  à   la  seconde  dorsale. 
17  à  chaque  pectorale. 

6  à  chaque  thoracine. 

9  à  l'anale. 

16  à  la  nageoire  de  la  queue. 


$5*  HISTOIRE 

CENT    SEPTIÈME    GENRK 
LES    OPHICEPHAL.es. 

»  «  roi  nt  de  dents  incisives  ni  molaires; 
les  opercules  des  branchies  dénués  de 
piquans  et  de  dentelure  ;  une  seule  na- 
geoire dorsale;  la  tète  aplatie,  arrondie 
par  devant,  semblable  à  celle  d'un  ser- 
pent, et  couverte  d'écaillés  polygones, 
plus  grandes  que  celles  du  dos ,  et  dis- 
posées à  peu  près  comme  celles  que  l'on 
voit  sur  la  tète  de  la  plupart  des  cou- 
leuvres ;  tous  les  rayons  des  nageoires 
articulés. 

PREMIÈRE      ESPÈCE. 
L'oPHlCEPHALE      KARRUWEY  ;      opJlice- 

plia  lus  karruwey.  -^-Trente-un  rayons  à  la 
nageoire  du  dos;  tout  le  corps  parsemé  de 
points  noirs. 

SECONDE      ESPÈCE. 

L'ophicèphale  WRAHL  ;  ophicephalus 
wrahl.  — Quarante-trois  rayons  à  la  nageoire 
dorsale;  un  grand  nombre  de  bandes  étroites, 
transversales  et  iiiéguîières.»  « 


DES    OPHICEPHALES.    533 

»..-■■■  .  ■  ■  » 

I/OPHICÉPHALE   KARRUWEY  (i)> 

Voyez  là  planche  XL VII ,  fig.  2. 

et   L'OPHICEPHALE  WRAHL  (2). 

Ie     ET     2e     ESPECES. 

»  a  Indépendamment  de  la  conformation 
particulière  de  la  ièle  de  ces  poissons  que 
nous  venons  de  décrire  dans  le  tableau  gé- 
nérique, et  qui  leur  a  fait  donner  par  Bioch 
le  nom  d'ophicéphale ,  lequel  veut  dire  tête 
de  serpent  (5;.  les  osseux  compris  dans  cette 
petite  famille  sont  remarquables  par  la  forme 
des  écailles  qui  recouvrent  leurs  opercules, 
leur  corps  et  leur  queue.  Ces  écailles,  au 
lieu  d'être  ou  lisses,  ou  rayounées,  ou  re- 
levées par  une  arête,  sont  parsemées,  dans 
»  —      .  I  ■ 

(1)  »«   Ophicephalus  karruwey. 
Ophicephalus  punctatus.  Bloc!)  ,  pi.  ccclviii.»<c 
L'ophicephale  karruveyi  Par  les  tamouls  ,  karruvei. 

En  allemand ,  der  punktirter  schlangenkopf.  En  an- 
glais,  ihe  punclalated  snake-head. 

(2)  »«    Ophicephalus  striatus.  JBloch  ,  pi.  ccclix.  »* 
L'ophicephale    wrahl.    En    allemand  ,     gesteiften 

Schlangenkopf.  En  anglais,  the  streaked  snakehead. 
(5)  »«  Ophis  signifie  serpent-,  et  kephalé  f  tête.  »<c 


55|  HISTOIRE 

la  portion  de  leur  surface  qui  est  découverte, 
de  pelits  grains  ou  de  petites  élévations 
arrondies  qui  les  rendent  rudes  au  toucher. 
Les  eaux  des  rivières  et  des  lacs  de  la  côte 
de  Coromandel ,  et  particulièrement  du 
Tranquebar,  nourrissent  ces  animaux;  ils 
s'y  tiennent  dans  la  vase,  et  ils  peuvent 
même  s'enfoncer  dans  le  limon  d'autant 
plus  profondément,  que  la  pièce  postérieure 
de  chacun  de  leurs  opercules  est  garnie  in- 
térieurement d'une  sorte  de  lame  osseuse, 
perpendiculaire  à  ce  même  opercule ,  et 
qui,  en  se  rapprochant  de  îa  lame  opposée , 
ne  laisse  pas  de  passage  à  la  bourbe  ou  terre 
délayée  ,  et  ne  s'oppose  pas  cependant  à 
l'entrée  de  l'eau  nécessaire  à  la  respiration 
de  l'ophicéphaîe.  Le  côté  concave  des  arcs 
des  branchies  est  d'ailleurs  garni  d'un  grand 
nombre  de  petites  élévations  hérissées  de 
pointes ,  et  qui  contribuent  à  arrêter  le 
limon  que  l'eau  entraîneroit  dans  la  cavité 
branchiale. . .  . 

On  ne  compte  encore  que  deux  espèces 
d'ophicéphales . . . .  La  première  a  l'ouver- 
ture de  la  bouche  médiocre,  les  deux  mâ- 
choires aussi  longues  l'une  que  l'autre  et 
garnies  de  dents  petites  et  pointues,  le  palais 
rude ,  la  langue  lisse ,  l'orifice  branchial  assez 


DES  OPHICEPHALES.  335 
large,  la  membrane  branchiale  cachée  sous 
l'opercule,  le  ventre  court,  la  ligne  latérale 
droite ,  le  corps  et  la  queue  aîongés ,  la 
caudale  arrondie,  la  couleur  générale  d'un 
blanc  sale,  l'extrémité  des  nageoires  noire, 
et  presque  toute  la  surface  parsemée  de 
points  noirs  (  1  ).  C'est  un  de  ces  poissons 
que  l'on  trouve  dans  les  rivières  de  la  partie 
orientale  de  la  presqu'île  de  l'Inde,  et  par- 
ticulièrement du  Kaiveri,  lorsque,  vers  le 
commencement  de  l'été  et  dans  la  saison 
des  pluies ,  les  eaux  découlant  abondam- 
ment des  montagnes  de  Gâte,  les  fleuves 
et  les  lacs  sont  gonflés ,  et  les  campagnes 
arrosées  ou  inondées.  Il  présente  commu- 
nément une  longueur  de  deux  ou  trois  dé- 
cimètres (sept  à  onze  pouces  environ);  est 
recherché  à  cause  de  la  salubrité  et  du  bon 
goût  de  sa  chair;  se  nourrit  de  racines 
d'algue,  et  fraie  dans  les  lacs  vers  la  fin  du 
printems,  ou  le  milieu  de  l'été. . . . 

(i)  »«  A  la  membrane  branchiale  du 

karruwey 5  rayons. 

A   chacune  de  ses  pectorales.    .    .  16 

A  chaque  thoracine 6 

A  l'anale 22 

A   la  nageoire  de  la  queue  ...  14  »<c 


536  HISTOIRE 

Le  second  ophicéphale  a  sa  parlie  supé- 
rieure d'un  verd  noirâtre  i  sa  partie  infé- 
rieure d'un  jaune  blanchâtre,  et  ses  bandes 
transversales  jaunes  et  brunes.  Il  parvient 
quelquefois  à  la  longueur  de  douze  ou  treize 
décimètres  (quatre  pieds  environ).  Sa  chair 
est  agréable  et  saine;  et  comme  il  se  tient 
le  plus  souvent  dans  la  vase,  on  ne  cherche 
pas  à  le  prendre  avec  des  filets ,  mais  avec 
des  bires  ou  paniers  d'osier,  ronds,  hauts 
de  six  ou  sept  décimètres  (deux  pieds  en- 
viron), larges  vers  le  bas  de  quarante-cinq 
ou  cinquante  centimètres  (un  pied  et  demi 
environ),  plus  étroits  vers  le  haut,  et  ou- 
verts dans  leur  partie  supérieure.  On  en- 
fonce ces  paniers  en  diiférens  endroits  ping 
ou  moins  limoneux;  on  sonde,  pour  ainsi 
dire;  et  le  mouvement  du  poisson  avertit 
de  sa  présence  dans  la  brre  le  pécheur  at- 
tentif, qui  s'empresse  de  passer  son  bras  par 
l'orifice  supérieur  du  panier,  et  de  saisir 
l'ophicéphale  (1)  »  «. 

(1)   »«   À  la  membrane  branchiale  du 

Inrrahl 5  rayons; 

A  chaque  pectorale.    .;....  lj 

A  chaque  thoracine 6 

A  la  nageoire  de  l'anus 26 

A  la  caudale,  qui  est  arrondie.    .  17  »« 

CENT 


DES  HOLOGYMNOSES.    337 

CENT     HUITIÈME    GENRE. 
LES     HOLOGYMNOSES. 

»  «  louTE  la  surface  de  l'animal  dénuée 
d'écaillés  facilement  visibles;  la  queue 
représentant  deux  cônes  tronqués  ,  ap- 
pliqués le  sommet  de  l'un  contre  le 
sommet  de  l'autre,  et  inégaux  en  lon- 
gueur; la  caudale  très- courte;  chaque 
thoracine  composée  d'un  ou  plusieurs 
rayons  mous,  et  réunis  ou  enveloppés  de 
manière  à  imiter  un  barbillon  charnu. 

ESPÈCE. 

L'hol,ogymnose  fascé  ;  hologymnosus 
fasciatus.  —  Dix-huit  rayons  à  la  nageoire 
du  dos,  qui  est  longue  et  basse;  quatorze 
bandes  transversales,  étroites,  régulières  et 
inégales,  et  trois  raies  très -courtes  et  lon- 
gitudinales de  chaque  côté  de  la  queue.  »  « 


.Fois s.  Tome  IX= 


338  HISTOIRE 


L'HOLGGYMNOSE    FASCÉ   (i). 


»a  Aucun  auteur  n'a  encore  parlé  de 
ce  genre,  dont  le  nom  hologymnose  (en- 
tièrement nu)  (2)  désigne  l'un  de  ses  prin- 
cipaux caractères  distinctifs,  son  dénuement 
de  toute  écaille  facilement  visible.  Nous 
ne  comptons  encore  dans  ce  genre...  qu'une 
espèce...  que  nous  avons  nommée  hologym- 
nose fascc ,  à  cause  du  grand  nombre  de 
ses  bandes  transversales.  La  forme  de  sa 
queue ,  qui  va  en  s'élargissent  à  une  cer- 
taine distance  de  la  nageoire  caudale ,  est 
très-remarquable ,  ainsi  que  la  brièveté  de 
cette  caudale ,  qui  est  presque  recliligne. 
Les  deux  mâchoires  sont  à  peu  près  égales 
et  garnies  de  dents  petites  et  aiguës.  La 
dernière  pièce  de  chaque  opercule  se  ter- 
mine par  une  prolongation  un  peu  arrondie 
à  son  extrémité.  L'anale  est  moins  longue, 
mais  aussi  étroite  que  la  dorsale.  Cette  der- 

(1)   »<(   Holcgymnosus  fasciatus. 

h)   Olos  veut  dire  entier,  et  gymnos  signifie  »«.»« 


DES  HOLOGYMNOSES.  53$ 
nière  offre,  avant  chacun  des  dix  derniers 
rayons  qui  la  composent,  une  tache  singu- 
lière qui,  en  imitant  un  petit  segment  de 
cercle  dont  la  corde  s'appuyeroit  sur  le  dos 
du  poisson ,  présente  une  couleur  vive  ou 
très-claire,  et  montre  dans  sa  partie  supé- 
rieure une  première  bordure  foncée  ,  et 
une  seconde  bordure  plus  foncée  encore. 
Les  quatorze  bandes  que  Ton  voit  sur  chaque 
côté  de  la  queue,  n'aboutissent  ni  au  bord 
supérieur  ni  au  bord  inférieur  du  poisson, 
Les  trois  raies  qui  les  suivent  ne  touchent 
pas  nou  plus  à  la  caudale.  Ou  distingue  une 
raie  étroite  et  quelques  taches  ir régulières 
sur  l'anale ,  et  d'autres  taches  nuageuses 
paroissenl  sur  la  tête  et  sur  les  opercules  (1). 
L'hologymnose  fascé  vit  dans  le  grand 
océan  Equatorial ...»  a 


(i)  »«  16  rayons  à  l'anale. 
10  à  la  caudale.» ce 


Y  a 


5/l0  HISTOIRE 

CENT    NEUVIÈME    GENRE. 

LES      SCARES. 

»  ((  Jljes  mâchoires  osseuses,  très-avancées, 
et  tenant  lieu  de  véritables  dents;  une 
seule  nageoire  dorsale. 

PREMIER    SOUS-GENRE. 

La  nageoire  de  la  queue   fourchue  ou 
en  croissant. 

PREMIÈRE       ESPÈCE. 

,  Le  scare  sidjan;  scarus  sidjan.  — Treize 
rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos  ;  sept  rayons  aiguil- 
lonnés et  neuf  rayons  articulés  à  celle  de 
l'anus  ;  les  denticules  des  mâchoires  fili- 
formes, et  d'autant  plus  courtes  qu'elles  sont 
plus  éloignées  du  bout  du  museau;  des  raies 
longitudinales  et  ondulées. 

SECONDE      ESPECE. 

Le  se  are  étoile  ;  scarus  s  te  liai  us.  — ■ 
Treize  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  sept  rayons  aiguil- 
lonnées et  dix  rayons  articulés  à  l'anale; 


DES    S  C  A  RE  S.  041 

point  de  ligne  latérale  visible;  l'anus  caché 
par  les  thoracines;  un  grand  nombre  de 
taches  hexagones. 

TROISIÈME       ESPÈCE. 

Le  scare  ennéacanthe;  scçirus  ennea* 
canthus.  —  Neuf  rayons  aiguillonnés  et  àlx 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos;  trois 
rayons  aiguillonnés  ^et  neuf  rayons  articulés 
à  celle  de  l'anus';  la  caudale  en  croissant; 
la  ligne  latérale  interrompue;  les  denlicules 
des  mâchoires  très- distinctes  et  arrondies. 

QUATRIÈME      ES    P    È    C   E. , 

• 

Le  scare  pourpré;  scarus  purpurcus. 
— -  Huit  rayons  aiguillonnés  et  quatorze 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos;  deux; 
rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons  articulés 
k  l'anale  ;  la  ligne  latérale  rameuse  <;  trois 
raies  , longitudinales  pourpres  de  chaque 
çpté  du  corps. 

CINQUIÈME      ES   P:È   C  E. 

Le  scare  harid;  scaràs  harid.  < — Point 
de  rayons  aiguillonnés  et  vingt  rayons  arti- 
culés à  la  nageoire  du  dos  ;  treize  rayons 
à  celle  de  l'anus  ;.  quatre  rayons  à  la  mem- 
brane branchiale;  deux  lignes  latérales;  deux 

den ticules  plus  saillantes  que  les  autres  à 

chaque  mâchoire,  . 

y  3 


342  II  I  S  T  O  I  R  E 

Sl'XïÈM   E       ESPECE. 

Le  scare  chadri;  scarus  chadri, —  Point 
de  rayons  aiguillonnés  et  vingt  rayons  à  la 
dorsale;  douze  rayons  à  l'anale;  deux  den- 
ticules  plus  saillantes  que  les  autres  à  la 
mâchoire  supérieure  ;  la  couleur  générale 
noirâtre  ou  d'un  beau  bleu  ;  des  raies  ou 
des  points  pourprés,  ou  d'un  verd  foncé  ou 
bleuâtre,  sur  la  tête;  les  nageoires  bordées 
dé  bleu  ou  de  verd  plus  ou  moins  foncé. 

SEPTIÈME       ESPÈCE. 

Le  ScAre  perroquet  ;  scarus  psittacus. 
—  Point  de  rayons  aiguillonnés  et  vingt 
rayons  à  la  nageoire  du  dos  ;  onze  rayons 
à  celle  de  l'anus; -cinq  rayons  à  la  mem- 
brane branchiale;  deux  lignes  latérales;  ces 
deux  lignes  rameuses;  deux  dentieules  plus 
saillantes  que  les  autres  à  la  mâchoire  in- 
férieure, et  six  à  la  supérieure;  la  couleur 
générales  ver  te;  des  traits  bleus  et  quelque- 
fois mêlés  de  jaune  sur  la  tête;  les  nageoires 
bordées  de  bleu.  9fc 

HUITIÈME        ESPÈCE. 

Le  scare' kakatoe  ;  scarus  kakaîoe.  — 
Point  de  ra3rons  aiguillonnés  et  vingt  rayons 
à  la  dorsale;  onze  rayons  à  celle  de  l'anus; 
la  ligne  latérale  très -rameuse;  là  caudale 


D  E  S    S  C  A  R  E  S.  343 

en  croissant;  la  tête  et  les  opercules  cou- 
verts d'écaillés  semblables  à  celles  du  dos; 
la  partie  supérieure  de  ranimai  d'un  verd 
foncé;  l'inférieure  d'un  verd  jaunâtre;  point 
de  taches. 

NEUVIÈME       ESPÈCE. 

Le  scare  denticulè;  scarus  denticula- 
tus.  —  Point  de  rayons  aiguillonnés  et  dix- 
huit  rayons  à  la  nageoire  du  dos;  onze  rayons 
à  celle  de  l'anus  ;la  caudale  en  croissant;  les 
opercules  couverts  d'écaillés  semblables  à 
celles  du  dos;  les  dentelures  des  os  des  deux 
mâchoires  très-fines ,  très-séparées  et  égales. 

DIXIÈME       ESPÈCE. 

Le  scare  bridé;  scarus  frenatus.  — 
Point  de  rayons  aiguillonnés  et  dix  -  neuf 
rayons  à  la  nageoire  du  dos;  dix  rayons  à 
celle  de  l'anus;  une  seule  ligne  latérale;  la 
caudale  en  croissant  ;  les  premiers  et  les 
derniers  rayons  de  cette  caudale  beaucoup 
plus  longs  que  les  autres;  point  de  dente- 
lure sensible  aux  os  des  mâchoires  ;  deux 
bandes  placées  l'une  au  dessus  et  l'autre  au 
dessous  du  museau ,  réunies  auprès  de  l'œil, 
et  prolongées  ensuite  jusqu'au  bord  posté- 
rieur de  l'opercule. 

Y  4 


344  HISTOIRE 

ONZIÈME       ESPÈCE. 

Le  scare  catesby;  scarus  catesby.  — 
Trente-trois  rayons  à  la  dorsale  ;  la  caudale 
en  croissant;  la  couleur  générale  verte;  un 
croissant  rouge  sur  la  caudale. 

SECOND     SOUS-GENRE. 

La  nageoire  de  la  queue  rectiligne  ou 
arrondie. 

DOUZIÈME        ESPÈCE. 

Le  scare  verd  ;  scarus  viridis. —  Vingt 
rayons  à  la  nageoire  du  dos  ;  onze  rayons  à 
celle  de  l'anus;  la  caudale  jectiligue;  quatre 
raj^onsà  la  membrane  branchiale;  les  écailles 
arrondies,  rayomiées  et  bordées  de  verd. 
treizième     espèce. 

Le  scare  ghobban;  scarus  ghobban. — 
Dix-neuf  rayons  à  la  dorsale;  douze  à  celle 
de  l'anus  ;  quatre  à  la  membrane  branchiale; 
la  caudale  rectiligne;  deux  lignes  latérales 
de  chaque  côté  de  l'animal;  chaque  écaille 
marquée  de  deux  taches,  Tune  brune  et 
placée  à  sa  base,  et  l'autre  bleuâtre  et  située 
à  son  milieu  ou  près  de  son  extrémité. 

QUATORZIÈME      ESPÈCE. 

Le  scare  ferrugineux;,  scarus  ferru- 
gineus. —  Vingt  rayons  à  la  nageoire  du  dos; 


DES     S  C  A  R  E  S.         545 

douze  à  celle  de  l'anus;  la  caudale  recti- 
ligue;  la  ligne  latérale  double  ;  chaque  mâ- 
choire séparée  en  deux  os,  et  d'une  cou- 
leur verte  ,  ainsi  que  le  bord  des  nageoires  ; 
la  couleur  générale  d'un  brun  couleur  de 
rouille;  le  corps  et  3a  queue  un  peu  hauts, 

QUINZIÈME       ESPÈCE. 

Le  scare  forskœl  ;  scarus forskœl. — Vingt 
rayons  à  la  nageoire  du  dos;  douze  à  celle 
de  l'anus  ;  la  caudale  rectiligne  ;  la  ligne 
latérale  double  ;  chaque  mâchoire  séparée 
en  deux  os  ?  et  d'une  couleur  rougeâtre  ; 
le  corps  et  la  queue  étroits  et  alongés. 

SEIZIÈME       ESPÈCE. 

Le  scare  sciilosser;  scarus  Schlosseri. 
—  Quatre  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos;  Irois  rayons 
aiguillonnés  et  quinze  rayons  articulés  à 
celle  de  l'anus;  la  mâchoire  inférieure  plus 
avancée  que  la  supérieure;  la  couleur  géné- 
rale d'un  jaune  doré;  cinq  taches  brunes 
de  chaque  côté. 

dix-septième     espèce. 

Le  scare  rouge;  scarus  ruher. —  Neuf 
rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos;  un  rayon  aiguillonné 
et  dix  rayons  articulés  à  l'anale  ;  la  caudale 


346  HISTOIRE 

arrondie  ;  la  ligne  latérale  rameuse  ;  la  cou- 
leur générale  d'un  rouge  mêlé  d'argenté; 
quelquefois  deux  raies  longitudinales  blan- 
ches ou  argentées. 

TROISIÈME  SOUS-GENRE. 

La   nageoire    de   la    queue  trilobée. 

DIX-HUITIÈME      ESPÈCE. 

Le  scare  trilobé;  scarus  trilobatus. — 
Deux  rayons  aiguillonnés  et  seize  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  lobes 
très-marqués  à  la  nageoire  de  la  queue. 

DIX-NEUVIÈME       ESPÈCE. 

[Le  scare  tacheté  ;  scarus  maculosus: 
—  Point  de  rayons  aiguillonnés  et  vingt-un 
rayons  à  la  nageoire  du  dos  ;  neuf  rayons  à 
celle  de  l'anus;  point  de  dentelure  sensible 
aux  os  des  mâchoires;  l'opercule  d'une  seule 
pièce;  une  petite  tache  sur  presque  toutes 
les  écailles  du  corps  et  de  la  queue. 


D  E  S    S  C  A  R  E  S.  347 


LES      SCARES, 


»«  1_ja  conformation  du  museau  des  scares 
est  très-remarquable.  Elle  suffirent  seule  pour 

les  distinguer  des  autres  poissons  osseux 

Leurs  mâchoires  sont  osseuses,  très-dures, 
très-saillantes  au  delà  des  lèvres ,  au  moins 
à  leur  volonté ,  convexes  à  l'extérieur ,  con- 
caves à  l'intérieur  ,  quelquefois  lisses  sur 
leurs  bords ,  quelquefois  crénelées  ou  den- 
telées comme  une  lame  de  scie,  composées 
chacune  ,  suivant  quelques  observateurs  , 
d'une  seule  pièce  dans  certaines  espèces, 
formées  de  deux  portions  très-distinctes  dans 
les  autres,  et  presque  toujours  dénuées  de 

dents  proprement  dites Ce  museau  ,  dont 

l'ensemble  offre  souvent  l'extérieur  d'une 
portion  de  sphère  creuse,  a  été  comparé  non 
seulement  à  celui  des  tortues  ,  qui  sont , 
comme  les  scares ,  dépourvues  de  véritables 
dents ,  mais  même  au  bec  de  quelques 
oiseaux  ,  et  particulièrement  à  celui  des 
perroquets.  On  a  saisi  d'autant  plus  cette 
analogie ,  que  les  mâchoires  du  scare  sont 
fortes ,    et  propres  à  couper  ;  trancher  et 


348  HISTOIRE 

écraser,  comme  celle  des  perroquets 

Les  scares  emploient  avec  succès  leur  mu- 
seau pour  réduire  en  pièces  les  petits  têts 
et  les  coquilles  des  crustacés  et  des  mollus- 
ques dont  ils  aiment  à  se  nourrir.  Un  long 
exercice  de  leurs  mâchoires  et  une  pression 
fréquemment  renouvelée  de  ces  instrumens 
de  nutrition  contre  des  substances  très-* 
compactes  et  très-difficiles  à  entamer  ou  à 
casser,  altèrent  les  bords  de  ces  os  convexes 
et  avancés,  et  en  les  usant  inégalement ,  y 
produisent  souvent  des  saillies  et  de  petits 
enfoncemens  irréguliers.  Mais  il  est  toujours 
aisé  de  distinguer  ces  effets  accidentels  que 
Je  teins  amène  ,  d'avec  les  formes  constantes 
que  présentent  ces  mêmes  mâchoires  dans 
certaines  :  espèces  ,  même  au  moment  où 
l'individu  vient  de  sortir  de  l'œuf,  et  qui  \ 
consistant  dans  des  denticules  plus  ou  moi  lis 
sensibles,  ont  toujours  une  disposition  sy- 
métrique ,  signe  non  équivoque  de  leur 
origine  naturelle......  Les  scaies  sont  de  très- 
beaux  poissons..... 


■ 


DES    SCARES.  Zl& 

LE     SCARE     SIDJAN     (1). 

PREMIÈRE      ESPÈCE. 

»  «  jLâ  e  sidjan  est  d'un  bleuâtre  très- 
agréable  à  la  vue  3  et  relevé  par  des  taches 
noires ,  ainsi  que  par  le  jaune  clair  ou  doré 
de  ses  raies  longitudinales.  »«  il  a  les  den- 
telures des  mâchoires  efîilées  et  rapprochées 
l'une  de  l'autre;  les  écailles  fort  petites; 
des  appendices  membraneuses  derrière  les 
rayons  de  la  nageoire  du  dos  ;  un  aiguillon 


(i)   ))«    Scarus  sidjan. 

Scare  sidjan.  Bonaterre,  planches  de  l'Encyclop. 
méthod.  »« 

Le  scare  sidjan.  En  arabe  ,  sidjan  7  sigian  et 
dj  ezavi. 

Scarus  rivulatus  ;  maxillis  continuis  ,  compla- 
natis  ,  margine  serrato  denticulatis  :  denticulis  ap- 
proximatis ,    filiformibus  ,   à    rnedio    labro  paulatim 

decrescentibus scarus  siganus.  Forskcel ,  Faun. 

œ^ypt.  arab.  p.  2.5  ,  n°  9.  —  Lin.  Syst.  nat.  edit. 
Gmel.  gen.  1 65  bis,  sp.  1.  — Artedi,  Gen.  pisc.  addi- 
tament.Gen.  Forskœïii,  n°  10. 


35o  H  I  S  T  O  1  R  E 

devant  celle  même  nageoire,   et  celle   de 

la  queue  fourchue  (i). 

Les  poissons  de  ee!te  espèce  atteignent, 
suivant  Forskœl,  jusqu'à  une  aune  de  lon- 
gueur ;  on  les  pèche  dans  la  nier  Rouge , 
où  ils  se  nourrissent  de  différentes  herbes 
aquatiques  ,    particulièrement    de    zostera. 

»((  Leur  chair est  agréable  au  goût; 

cependant,  comme  les  blessures  faites  par 
les  aiguillons  de  leurs  nageoires  ont  souvent 
été  douloureuses  et  ont  causé  des  inilamma- 
tions  assez  vives ,  on  les  a  regardés  comme 
venimeux.  ))« 

Les  arabes  attribuent  à  la  chair  de  ce 
poisson  une  propriété  échauffante ,  et  à  sa 
graisse  fondue  et  appliquée  chaudement  sur 
les  articulations ,  la  vertu  de  soulager  dans 
les  douleurs  de  la  goutte. 

(1)  )>«   i5  rayons  à  chaque  pectorale. 

2,  rayons  aiguillonnés  (le  premier  et  le  der- 
nier )  et  2  ou  5  rayons  articulés  à  chaque 
tnôracine. 
17  rayons  à  la  caudale.  »« 


D  E  S    S  C  A  R  E  S.  35i 

LE    SCARE    ÉTOILE    (1). 

SECONDE      ESPÈCE. 

»((  JL4' étoile  se  montre  couvert  presque 
en  entier  de  taches  hexagones  ou  de  petites 
étoiles  blanches   ou  jaunes,  ou  d'un  beau 

noir  ,  disséminées  sur  un  fond  noirâtre 

et  accompagnant le  jaunâtre  des  pecto- 
rales, le  jaune  de  la  dorsale,  ainsi  que  de 
l'anale,  et  les  raies  dorées  que  l'on  voit  sur 
la  caudale  de  quelques  individus.  »« 

Ce  poisson  n'a  guère  que  neuf  à  dix 
pouces  de  longueur  ;  sa  forme  est  ovale ,  et 
la  nageoire  de  la  queue  partagée  en  deux 
lobes  ;  ses  opercules  sont  couverts  d'écaillés. 
»«  11  a,  de  même  que  le  sidjan,  au  devant 
de  la  nageoire  du  dos  un  aiguillon  com- 
munément tourné  vers  la  tèle  ,  et  caché 
sous  la  peau ,  au  moins  en  grande  partie  ; 

(1)   »«   Scarus  stellatus. 

Scarc  étoile.  Bonat.  pi.  de  l'Encycl.  métîiod.  »<,< 

Le  scare  étoile.  En  arabe  ,  ghœftham 

Scarus  ovalis  ,  fasciis  annulis  cœruleo  -palliais , 
subhexagonif;,  undique  contiguis.  .  .  .  scarus  stellatus. 
Forskoel ,  Fauii.  œgypt.  arab.  p.  26 ,  n°   10. 


35a  HISTOIRE 

ïes  écailles  qui  revêtent  ces  poissons  sont 
petites;  et  ils  paroissent  préférer  pour  leur 
nourriture  les  plantes  marines  qui  croissent 
au  milieu  des  coraux  ou  des  rochers,  auprès 
des  rivages  arabiques  (1).  »« 

L'éioilé  paioît  moins  commun  que  le 
sidjan  ;  il  ne  mord  point  à  la  ligne ,  et  on 
ne  le  prend  qu'avec  des  nasses  (2). 

(1)  »«  16  ra}rons  à  chaque  pectorale  de  l'étoile. 

2  rayons  aiguillonnés  (  le  premier  et  le  der- 
nier )  et  2  ou  5  rayons  articulés  à  cbaqu© 
thoracine. 
17  rayons  à  la  caudale.  »<c 
(2)  Forskoel ,  loco  suprà  ciûato* 


LE 


DES    LABRES.  355 


LE    SCARE    ENNEACANTHE    (1). 

TROISIEME       ESPÈCE. 

»((  L/ennèacanthe  se  trouve dans 

le  grand  océan  Equinoxial,  où  il  a  été 
pêche  sous  les  yeux  de  Comraerson.  Nous 
ignorons  de  quelles  co<i (leurs  ce  tîioracin  a 
été  peint  par  la  Nature  ;  mais  ses  nuances 
doivent  être  vives ,  puisque  ses  écailles  sont 
très -grandes  (a).  »«  Voyez  au  surplus  le 
tableau  générique. 

(i)  »«  Scarus  enneacantJius. 
(2)   i3  rayons  à  chaque  pectorale. 

1   rayon  aiguillonné    et  5  rayons  articulés  à 
chaque  thoracine. 
22  rayons  à  la  caudale.  »<c 


Foiss.  Tome  IX; 


354  HISTOIRE 

LE    SCARE    POURPRÉ    (i). 

Q  XJ  AT  RIÈME     ESPECE. 

»«  JLies  mies  pourpres- et  longitudinales  cïu 
pourpré  se  marient  ,  par  une  sorte  de 
chatoiement  très- varié  ,  avec  Je  ver'dâlre 
de  la  partie  supérieure  de  ce  poisson ,  le 
bleu  de  sa  partie  inférieure  ,  la  tache  noire 
et  carrée ,  et  la  bordure  pourprée  de  chaque 
opercule,  le  croissant  noir  que  Ton  voit 
sur  chaque  pectorale  et  sur  ia  dorsale,  le 
verd  de  ces  mêmes  nageoires,  celui  de  la 

«P«    ■  ■  '■  '      '■  ■    "  .  •    m 

(  i  )   »  ce  Scaru  s  p  ur pur  eus. 

Scare  pourpré.  tBonatcrre,  planches  dé  l'Encyclop. 
xnétliod.  »« 

Le  scare  pourpré.  En  arabe,  durrat  elhahr ,  c'est- 
à-dire,  perroquet   de  mer. 

Scarus  ohscurè-viridis ;  vittis  utrinque  tribus  pur-* 
pureis  ;  ventre  cœruleo  ;  pinnis  dorsi  et  ani  lineâ 
purpureâ  :  caudâ  medio  truncatâ.  .  .  .  scarus  purpu- 
reus.  Forskoel ,  Faun.  segypt.  arab.  p.  27,  n°  12. 

L,abrus  pinnâ  caudali  medio  truncatâ  ,  dursali 
anique  vittâ  ad  basin  longitudinal/  purpureâ  repandâ 

pictls labrus  purpureus.   Lin.  Syst.  nat.  edit. 

Gmel.  gen.  166,  sp.  43.  —  Arledi,  addilament.  nov, 
gen.  Foiskoelii,  np  14* 


DES  SCÀËË8.  555 
caudale  qui  d'ailleurs  est  tachée  de  pourpre  ; 
et  le  bleu  de  l'anale,  ainsi  que  des  deux 
tho racines.  Ces  tous  si  diversifiés  sont  au 
reste  l'attribut  bien  naturel  d'animaux  qui, 
en  s'approchant  de  la  surface  des  mers  > 
peuvent  Facilement ,  dans  le  climat  qu'ils 
habitent,  être  fréquemment  imprégnés  de 
rayons  solaires  nombreux  et  éclatans »' 

L»e  pourpré  vit  près  des  côtes  de  l'Arabie, 
où  il  a  été  observé  par  Forskœl 

Le  pourpré  est  bon  à  mauger Ses 

écailles....  sont  très-larges  ;  elles  ont  de  plus 
une  forme  rliomboïdale,  montrent  une  cise- 
lure en  rayons  ,  et  ne  sont  attachées  que 
foiblement  à  la  peau.  On  voit  au  devant  de 
ses  narines  un  petit  trou  et  un^  sorte  de 
barbillon;  ses  opercules  sont  dénués  d'écaillés 
semblables  à  celles  du  dos  (1).  »« 

(ï)  »«  5  rayons   à  la  membrane  branchiale, 
i5  rayons  à  chaque   pectorale. 
G  rayons  à  chaque  thoracine» 
22  rayons  à  la  caudale.  d« 


Z   2 


356  HISTOIRE 


LE    SC  ARE    HARID    (i), 

LE  SCARE  CHADRI  (2),  LE  SCARE  PERRO- 
QUET (5),  LE  SCARE  KAKATOE  (4),  LE 
SCARE  DENTICULÉ  (5)  9  ET  LE  SCARE 
BRIDÉ    (6). 

5e,   6e,   7e,   8%   9e   ET    10e   ESPECES. 

»«  Cj'est    dans  les  eaux  de  la  mer  Ara- 
bique que  Forskœl  a  vu  le  harid ,  le  chadri , 

(1)  »  «  Scarus  harid. 

Scare  harid.  Bonat.  planches  de  l'Encyc.  méth.  »cc 
Scarus  caudâ  bifurcâ,  média  basi  squamis  septâ . ... 
scarus  h a rid.  Forskœl ,  Faun.  regypt.  arab.  p.  5o  , 
ïi°  iy.  — Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  i65  bis , 
sp.  63.  —  Arted.  Gen.  pisc.  additament.  nov,  gen. 
ITorskœlii ,  n°  7. 

(2)  »  «   Scare  chadri. 

Scare  chadri.  Bonat.  pi.  de  l'Encyc!.  mêtliod. 

Odax  odon  ,  odax ,  ioio  corpore  cœruleus  ,  circula 
oculos  ambiente ,  purpureo.  Commerson,  manuscrits 
déjà  cités.  »« 

Le  scare  chadri.  En  arabe  ,  chadri. 

Scarus  ovato-oblongus ,  nigro  fuscus ,  labris  rubris  : 
Tiiaxillis  lïturis  capitis  pinnarumque  ,  exceptis  pecto- 
ralibus  ;  margine  exteriori  viridi  cœruleis.  . . .  scarus 
niger.  Forskœl ,  Faun.  œgypt.  arab.  p.  2S  ,  n°  i4- 


D  E  S    S  C  A  R  E  S.          357 

le   perroquet.    Le    kakaloe ,    auquel  nous 
avons  dû  d'autant  plus  conserver  le  nom 


Labrus  caudâ  medio  truncatâ ,  gulâ  vitlâ  longi- 
tudinali  obscure  viridi.  .  .  .  labrus  nlger.  Lin.  Syst. 
liât.  edit.  Gmel.  gen.  166,  sp.  45.  —  Artedi.  G  en. 
pisc.  additam.  nov.  gen.  Forskoeîii ,  u°  9. 

(3)   »«   Scarus  psittacus. 

Labrus  psittacus. 

Scare  bec  de  perroquet.  Bonaterre  ,  planches  de 
l'Encyclop.-  métliod.  »« 

Le  scare  perroquet.  En  arabe  ,  durrat  el  barr  ,  per- 
roquet de  terre. 

Scaj'us  virescens ,  lineis  flavicantibus  pinnarum 
margine  ,  vittâ  ab  dominait ,  characteribusque  capitis 
cœruleis...  scarus  psittacus.  Forskœl  ,  Faun.  œgypt. 
arab.  p.  29  ,  n°  16.  —  Labrus  psittacus.  Lin.  Syst. 
nat.  edit.  Gmel.  gen.  166,  sp.  44. —  Artedi,  Gen.  pisc. 
nov.  gen.  Forskoeîii ,  n°  5. 

(4)  »«  Scarus  kakatoe.  Dans  les  Indes,  kakatoeka  , 
eapitano. 

Labre  aiolé.  Danbenton  et  Haiiy  ,  Encyclop.  méth. 
—  Bonat.  pi.  de  l'Encycl.  mélb.  —  Bloch ,  pi.  ccxx. 

Labrus  tetraodon  virescens ,  caudâ  bifurcâ.  Arledi, 
gen.  54,  syn.57.       . 

Scarus  crelensis.  Aldrov.  p.  229.  —  Ray,  p.  129. 

Turdus  viridis  indicus.  Lister,  App.  Willugliby, 
p.  25  ,  tab.  X  ,  10.  <c  <c 

Labrus  dentibus  quatuor,  virescens...  labrus  cre - 
tensis/Lm.  Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  i66>  sp.  2. 

(5)  »<i   Scarus  denticulatus. 
{6)   Scarus  frenatus.  »« 

%  5 


558  HISTOIRE 

qu'il  porte  dans  les  Indes,  où  il  est  très- 
commun,  que  cette  dénomination  indique 
les  rapports  que  lui  donne  la  forme  de  son 
museau  avec  les  kakatoès ,  ou  perroquets 
huppés  ,  vit  non  seulement  dans  plusieurs 
mers  asiatiques,  mais  encore  dans  celle  qui 
baigne  et  les  rivages  de  Crète,  et  le^  côtes 
de  Syrie,  et  les  bords  septentrionaux  de 
l'Egypte. 

Le  denticulé  et  le  bridé  ont  été  observés 
dans  Je  grand  océan  Equinoxial  par  Com- 
merson  >  qui  en  a  laissé  des  dessins  parmi 
ses  manuscrits,  et  qui  a  trouvé  le  cliadri 
dans  cette  même  grande  bande  marine  située 
entre  les  deux  tropiques.  D'après  ce  célèbre 
voyageur ,  le  cliadri ,  qui  présente  de  chaque 
côté  deux  lignes  latérales  composées  de  traits 
petits  et  rameux  ,  est  couvert  d'écaillés  très- 
grandes  et  entièrement  lisses  ;  les  opercules 
présentent  des  écailles  semblables  à  celles 
du  dos  ;  et  l'on  voit  dans  l'intérieur  de  la 
bouche  deux  plaques  osseuses,  que  plusieurs 
rangs  d'élévations  ou  de  très- petites  dents 
hérissent  ou  font  paroître  comme  chagri- 
nées ,  et  qui  sont  très-propres  à  écraser  les 
tiges  des  coraux  et  les  fragmens  des  madré- 
pores   Le  harid  aime  à  s'en  nourrir 

11  n'est   pas  surprenant   qu'il  ne  soit  pas 


DES    SCARES,  35tj 

recherché  à  Fisle  de  France  ,  où  Coin  mer- 
son  Ta  décrit ,  et  qu'il  y  soit  regardé  connue 

mal-faisant Commerson  a  remarqué  que 

ce  scare  avoit  autour  des  yeux  un  anneau 
ou  cercle  coloré  en  pourpre.  Quant  auxj 
couleurs  des  autres  cinq  scares  nommés  dans 
cet  article ,  le  tableau  générique  indique 
les  principales  de  celles  qui  sont  répandues 
sur  quelques-uns  de  ces  animaux.  Disons  de 
plus,  que  le  harid  a  les  pectorales  jaunâtres, 
et  le  dessous  du  corps  violet ,  ainsi  que  la 
dorsale,  la  caudale  et  la  nageoire  de  l'anus; 
que  le  perroquet  a  la  base  de  ses  nageoires 
pourprée  ;  que  le  kakatoe  a  les  côtés  d'un 
vercl  clair ,  et  les  nageoires  jaunes  à  leur 
base  et  vertes  à  leur  extrémité;  que  la  plus 
grande  partie  de  la  queue  du  bridé  est  d'une 
teinte  plus  claire  que  le  reste  de  la  surface 
de  l'animal  (1);  que  la  ligne  qui  sépare  les 

(i)  »<c  i5  rayons  à  chaque  pectorale  du  liarid. 

6  à  chaque  thoracine. 

il  à  la  caudale. 

5  rayons  à  la  membrane  branchiale  du  chadsi,- 
a5  à  chaque  pectorale. 

y  à  chaque  thoracine. 

*5  à  la  nageoire  de  la  queue. 

Z  4 


56o  HISTOIRE 

deux  nuances  générales  de  ce  thoracin  est 
courbe  ;  et  que  la  dorsale  ainsi  que  l'anale 
de  ce  poisson  présentent ,  à  leur  base  et  à 
leur  bord  extérieur,  une  raie  longitudinale 
très-étroite,  et  d'une  couleur  foncée  ou  très- 
Vive. 


i5  rayons  à  chaque  pectorale  du  perroquet. 
6  à  chaque  thoracine. 

12  à  la  nageoire  de  la  queue. 

4  rayons  à  la  membrane  branchiale  du  kakatoe. 
16  à  chaque  pectorale;. 

6  à  chaque  thoracine. 

18  à  celle  de  la  queue. 

i4  rayons  à  chaque  pectorale  du  dentieuîé. 
ii  à  la  caudale. 

i6  rayons  à  chaque  pectorale  du  bridé. 
io  à. la  caudale.  »« 


D  E  S    S  C  A  R  E  S.  36i 


LE    SCARE    CATESBY    («). 

ONZIÈME      ESPÈCE. 

»  «Latesby  a  observé  ce  scare  qui  vit 
dans  les  eaux  de  la  mer  voisine  de  la  Ca- 
roline      La  dorsale  de  ce  thoracin  est 

très-longue ,  et  sa  caudale  très-haute  ;  les 
denlicules  de  ses  deux  mâchoires  sont  très- 
grandes  ,  très  -  fortes  et  égales.  L'ensemble 
foi  nié  par  son  corps  et  sa  queue  est  très- 

élevé il   n'es!;  pas  recherché  pour  la 

délicatesse  de  sa  chair,  mais  il  plaît  par  sa 
beauté.  Le  verd  dont  brillent  ses  écailles 
est  relevé  par  le  brun  du  dessus  de  la  tête 
de  îa  dorsale,  des  pectorales  et  des  -thora- 
cines  ;  ces  thoracines  et  ces  pectorales  sont 
d'ailleurs  bordées  de  bleu.  L'opercule  est 
bleu,  bordé  de  rouge  du  côté  de  îa  queue, 
et  marqué,  sur  sa  pièce  postérieure,  d'une 
tache  jaune  et  éclatante;  et  enfin  une  raie 
rouge   règne  sur  toute  la   longueur  de   la 


nageoire  de  l'anus.  »« 


(i)  )xc  Scarus  catesby.  Catesb.  Carolin.  2  ,  p.  29, 
tab.   29. 

occire  ,  poisson  verd,  Bonaterre  ,  planches  de  l'Eii- 
cyclop.  ruétliud.  »« 


362  HISTOIRE 

LE    SCARE    VERD    (i), 

Voyez  la  planche  XL VIII,  fig.  i. 

LE  SCARE  GHOBBAN  (â) ,  LE  SCARE  FERRU- 
GINEUX (3),  LE  SCARE  FORSKŒL  (4), 
LE  SCARE  SCHLOSSER  (5),  ET  LE  SCARE 
ROUGE   (6). 

12e,    l3e,    1//,    l5e,    l6e    ET    17e    ESPECES. 

î)  «JL/ans  plusieurs  individus  de  l'espèce 
du  scare  verd,  on  voit,  de  chaque  côté,  la 
dernière  dentelure  de  Tune  et  l'autre  des 

(1)  )>«  Scarus  viridis.  Au  Japon  ,  cacatoea  yoe* 
Bloch,  pi.   ccxxn.  »<( 

Le  scare  verd.  Par  les  français,  badian.  Par  les 
hollandais,  der  groene  cacatoea.  Par  les  allemands , 
der  grune  papageifiseh. 

(2)  »«  Scuriis  ghobban. 

Scare  ghobban.  Bonaterr  e ,  planches  de  l'Encyclop. 
méihod.  »  (f 

Le  scare  ghobban.  En  arabe ,  ghobban. 

Scarus  caudâ  œquali  ,  maxillis  albidis  ;  lituris. 
capitis  et  pinnarum  margine  exteriori  viridi  cœru- 
leis. . .  scarus  ghobban.  Forskœl ,  Faun.  aegypt.  arab. 
pag.  28,  n°  i3.  —  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.i65 
bu  ,  sp.  5.  —  Artedi ,  Gen.  pisc.  additamenU  nov. 
gen.  Forskoelii ,  i\°  2. 


<y .  g./]  362 


7>e  J'i'l'C     t/i'/ 


J.B.  Racine  J\ 


ILE  SC  ARE   verJ. 
i.LA  DOHADE. 


D  E  S    S  C  A  R  E  S.  3G5 

deux  mâchoires  recourbée  en  arrière  comme 

(3)  »«  Scarus  ferrugineus. 

Scare  ferrugineux.  Bonaterre ,  planches  de  l'Encycl. 
mélhod.  »<c 

Le  scare  ferrugineux.  En  arabe,  abou  mêles. 

Scarus  corpore  fuaco-ferrugineo  ;  moxillis  margine- 
que  pin n arum  exteriori  viridibus  :  caudâ  œquali. . . . 
scarus  ferrugineus.  Forskœi  ,  Faun.  aegypt.  arab. 
p.  29  ,  n9  i5.  —  JLin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  i65 
bis ,  sp.  4*  —  Arledi ,  Gen.  pisc,  additarnent.  nov* 
gen.  Forskœi  ii,  n°  5. 

(4)  »  «  Scarus  forskœi* 

Scare  sale.  Bonat.  pi.  de  l'Encycl.  méth.  »« 

Le  scare  forskœi.  En  arabe  ,  biss. 

Scarus  maxillis  rubentibus ,  corpore  fusco  ferrugi- 
neo  ;  pinnis  obscurioribus  ,  caudâ  surgente  pinnâ 
œquali....  scarus  sordidus.  Forskœi,  Faun.  asgypt, 
arab.  pag.  5o,  n°  18.  —  Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel. 
gen,  i65  bis ,  sp.  5.  —  Artedi,  Gen.  pisc.  additarnent. 
nov.  gen.  Forskœlii,  n°  8. 

(5)  »«  Scarus  Schlosseri.  Pallas,  Spic.zool.  8,  p. 4I-,,K 
Scarus   aureus    maculis   utrinque    quinque  fuscis , 

dorso  fuscescente  ,  caudâ  subœquali.  .  .  scarus  Schlos- 
seri. Lin.  Syst.  nat.  edit.  Gmel.  gen.  i65  bis,  sp.  7.  — 
Artedi,  Gen.  pisc.  additarnent.  nov.  gen.  Forskœlii , 
species  adhuc  dubiœ ,  n°  12. 

(6)  »«  Scarus  ruber.  Au  Japon,  ican  cacatoea 
merra.  Bloch  ,  pi.  ccxxi.  »« 

Le  scare  rouge.  Par  les  hollandais  qui  fréquenteut 
le  Japon  ,  de  rode  petpagaivish.  En  allemand ,  dey 
rathe  papagerfac/i. 


564  HISTOIRE 

une  sorte  de  crochet,  et  beaucoup  pi  us  longue 

que  les  autres Le  ghobban a  deux 

lignes  latérales  rameuses,  dont  l'inférieure 
commence  avant  la  fin  de  la  supérieure. . . 

Le  rouge  a,  sur  la  partie  supérieure  de 
son  museau  ,  un  grand  nombre  de  pores 
très-sensibles;  on  voit  deux  petits  barbillons 
auprès  de  chacune  de  ses  narines ,  et  cinq 
ou  six  denticules  plus  grosses  et  plus  longues 
que  les  autres  à  la  mâchoire  supérieure  (1). 

On  doit   le   compter  parmi  les  poissons 
dont  la  parure  est  la  plus  riche  et  la  plus 
élégante.  L'éclat  de  l'argent  et  la  vivacité 
du  rouge  le  plus  agréable  sont  réunis  pour 
former  ce  qu'on  est  tenté   de  nommer  un 
assortiment  de  couleurs  du  meilleur  goût. 
La  partie  inférieure  de  ranimai  est  argentée  ; 
deux  larges  bandes  argentées  aussi  s'étendent 
de  chaque  côté  de  plusieurs  individus,  de- 
puis les  yeux  jusqu'à  l'extrémité  ou  auprès 
de  l'extrémité  de  la  queue,*  et  la  base  des 
pectorales,  des   thoracines  et  de  la  caudale 
est  dorée.  *    . 

Les  couleurs   qui  distinguent  le  forskeel 
sont  bien  moins  brillantes.  A  la  vérité,  ses 

(i)   »((   Une  sorte  d'aiguillon  tourné  vers  la  queue 
est  placé  au  côté  extérieur  de  chaque  thoracine.  »  « 


DES    S  C  A  R  E  S.  365  j 

pectorales  et  sa  caudale  sont  jaunâtres  :  mais 
ses  thoracines  sont  violettes;  sa  dorsale  est 
brune ,  et  sa  partie  supérieure  d'un  brun 
foncé  ,  ou  gris  de  fer. 

Le  même  gris  de  fer  ,  ou  un  brun  presque 
semblable,  mêlé  de  teintes  couleur  dérouille, 
compose  la  couleur  générale  du  ferrugineux, 
dont  la  dorsale  et  la  caudale  sont  jaunâtres, 
et  les  thoracines ,  ainsi  que  l'anale  >  d'un 
rouge  violet. 

Le  rouge  violet  caractérise  aussi  les  na- 
geoires du  ghobban ,  dont  la  dorsale  et  l'a- 
nale sont  bordées  à  l'intérieur  ou  à  l'exté- 
rieur ,  et  quelquefois  en  haut  et  en  bas, 
d'un  verd  tirant  sur  le  bleu  j  dont  la  caudale, 
et  souvent  les  pectorales  et  les  thoracines, 
sont  liserées  de  verdâtre,"  et  dont  la  tête 
montre  des  raies  du  même  ton,  ou  à  peu 
près. 

Ce  ghobban   vit  dans  la  mer  d'Arabie , 

ainsi  que  le  ferrugineux  et  le  forskœl  (1) 

■i      i         ■  ■        ii  ■  .  » 

(i)  >xc  4  rayons  à  la  membrane  branchiale  du  verd. 

l4  à  chaque  pectorale. 

6  à  chaque  thoracine. 

i5  à  celle  de  la  queue, 

i4  rayons  à  chaque  pectorale  du  ghobban, 
6  à  chaque  thoracine. 

12  à  la  caudale. 


S66  HISTOIRE 

Le  verd  habite  dans  les  eaux  du  Japon? 
ïe  schlosser  à  Java,  et  ïe  rouge  dans  la  mer 
des  Antilles,  aussi  bien  que  dans  celle  des 
Indes  orientales.  »  a 

13  rayons  à  chaque  pectorale  du  ferrugineux, 
6  à  chaque  thoracine* 

i3  à  la  caudale. 

14  rayons  à  chaque  pectorale  du  forskœl. 
6  à  chaque  thoracine. 

1%  à  la  caudale. 

4  rayons  à  la  membrane  branchialedu  schlosser. 
i4  à  chaque  pectorale. 

i  aiguillouné   et  5   rayons  articulés  à 

chaque  thoracine. 
1*1  à  la  caudale. 

4  ra3rons  à  la  membrane  branchiale  du  rouge» 
li  à  chaque  pectorale. 

I  aiguillonné  et  5   rayons  articulés  à 

chaque  thoracine* 

15  à  la  caudale*  »<t 


DES    SCARES.         36? 

gT,  ,  ...  ■■■,..  — n 

LE    SCARE    TRILOBÉ    (i) 
et    LE    SCARE    TACHETÉ   (2): 

l8e     ET      19e      ESPÈCES» 

»  ce  JNojets  avons  trouvé  dans  lés  manus- 
crits de  Plumier  le  dessin  du  scare  trilobé.*. 
Son  nom  spécifique  indiqua  la  forme  tri- 
lobée ,  très  -  remarquable  ,  ou  le  double 
croissant  très-marqué,  que  présente  sa  na- 
geoire caudale.  La  mâchoire  supérieure  de 
ce  thoraein  est  plus  longue  que  l'inférieure; 
et  de  pius ,  son  museau  s'avance  en  s'ar- 
rondissant  au  dessus  et  au  delà  de  la  mâ- 
choire d'en  haut.  Ses  couleurs  sont  diver- 
sifiées. 11  habite  dans  les  eaux  de  l'Amérique 
méridionale  (5). 

(1)  »«  Scarus  trilobatus. 

Tardas  varias  ,  rictu  obtuso  ,  caudâ  fuscinulatâ. 
Manuscrits  de  Plumier,  déposés  à  la  bibliothèque 
nationale. 

(2)  Scarus  maculosus. 

Ç5)  9  rayons  à  chaque  pectorale  du  trilobé. 

5  rayons  aiguillonnés  et  6  rayons  articulés  à 
la  nageoire  de  l'anus. 
f  S  rayons  à  la  oaudale.  »« 


368  H  I  S  T  DIRE 

Le  tacheté  a  été  vu  dans  le  grand  océan 
Equinoxial  par  Commerson. . . .  L'anale  de 
ce  scare  offre  deux  raies  longitudinales  très- 
petites,  et  situées  la  première  au  bord  ex- 
térieur, et  la  seconde  au  bord  intérieur  de 
cette  nageoire. 

Les  autres  traits  de  ce  poisson  et  du  tri- 
lobé sont  indiqués  dans  les  notes  de  cet  ar- 
ticle, ou  sur  le  tableau  générique  (1).  »  « 

(i)  )><c   i5  rayons  à  chaque  pectorale  du  tacheté.  »<c 


CENT 


DES    OSTORHINQUES.    36g 
CENT    DIXIÈME    GENRE. 

LES     OSTORHINQUES. 

»  «  Ljes  mâchoires  osseuses  très-avancées; 
et  tenant  lieu  de  véritables  dents;  deux 
nageoires  dorsales. 

ESPÈCE. 

I/ostorhinque  fleurieu;  ostorhinchus 
fleurieu.  —  Huit  rayons  aiguillonnés  à  la 
première  dorsale  3  la  caudale  en  croissant.  »  « 


Poiss.  Tome  IX.  A  a 


57o  HISTOIRE 


I/OSTORH1NQUE    FLEURIEU    (1): 


»  «  JLj  e  s  ostorhinqnes  ne  diffèrent  .  des 
scares  que  parce  qu'ils  ont  deux  nageoires 
sur  le  dos ,  au  lieu  de  ne  présenter  qu'une 
seule  nageoire  dorsale  ;  et  leur  museau , 
composé  de  deux  mâchoires  osseuses  et 
très-avancées,  ressemble,  comme  celui  des 
scares,  au  devant  de  la  bouche  des  diodons, 
des  ovoïdes,  des  létrodons,  des  tortues,  et 
même  au  bec  des  perroquets. 

Ils  ne  composent  encore  qu'une  espèce  , 
dont  nous  publions  la  description  d'après 
les  manuscrits  de  Commerson  ,  qui  en  a 
dessiné  les  traits 

L'ostorhinque  que  nous  examinons  a  la 
mâchoire  inférieure  un  peu  plus  avancée 
que  la  supérieure;  les  yeux  gros;  la  tête 
dénuée  d'écaillés  semblables  à  celles  du 
dos;  les  nageoires  dorsales  et  de  l'anus  assez 

m"  .  .  ■  i  m  i    il  ■        — «— ■ ■■—— ^ 

(i)  »«   Ostorhinchus  fleur  ieiu  »« 


DES  OSTORHINQUES.  57i 
courtes  ;  la  caudale  très-grande  ,  et  une 
bande  transversale  d'une  couleur  vive  ou, 
foncée  auprès  de  cette  nageoire  de  la  queue. 
La  ligne  latérale  n'est  pas  sensible  (1).  »« 


(i)  »«  14  rayons  à  la  seconde  dorsale. 

8  à  chaque  pectorale. 

9  à  la  nageoire  de  l'anus. 
18                  à  celle  de  la  queue.  îhc 


Aa  2 


372  HISTOIRE 

CENT    ONZIÈME    GENRE. 
LES    SPARES. 

»((  Ljes  lèvres  supérieures' peu  extensibles 
ou  non  extensibles,  ou  des  dents  inci- 
sives, ou  des  dents  molaires,  disposées 
sur  un  ou  plusieurs  rangs  ,*  point  de 
piquans  ni  de  dentelure  aux  opercules  ; 
une  seule  nageoire  dorsale;  cette  nageoire 
éloignée  de  celle  de  la  queue,  ou  la  plus 
grande  hauteur  du  corps  proprement  dit , 
supérieure,  ou  égale,  ou  presque  égale  à 
la  longueur  de  ce  même  corps. 

PREMIER    SOUS-GENRE. 

La  nageoire  de  la  queue  fourchue  ou 
en  croissant. 

PREMIÈRE       ESPÈCE. 

Le  spare  dorade;  spams  auratus.—- 
Onze  rayons  aiguillonnés  et  quatorze  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  douze  \ ayons  articulés  à  la 
nageoire  de  l'anus;  six  dents  incisives  a 
chaque  mâchoire;  un  croissant  doré  au- 
dessus  des  yeux  ;  une  tache  noire  sur  la 
queue. 


D  E  S    S  P  A  R  E  S.  373 

SECONDE        ESPÈCE. 

Le  spare  sparaileon;  spams  sparulus: 
—  Onze  rayons  aiguillonnées  et  treize  arti- 
culés à  la  nageoire  du  clos  ;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  onze  articulés  à  la  nageoire 
de  l'anus  ;  les  dents  incisives  un  peu  poin- 
tues ;  une  appendice  écailleuse  auprès  de 
chaque  thoracine  ;  la  couleur  générale  jau- 
nâtre; une  tache  à  la  queue. 

TROISIÈME      ESPÈCE. 

Le  spare  sargue;  spams  sargus.  — 
Douze  rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  quatorze  rayons  articulés  à 
l'anale  ;  huit  incisives  larges  à  leur  bout  ; 
deux  rangées  de  molaires  arrondies  de  chaque 
côté;  des  bandes  transversales  noirâtres,*  une 
tache  noire  à  la  queue. 

quatrième     espèce. 

Le  spare  oblade  ;  spams  oblada.  — 
Onze  rayons  aiguillonnés  et  quatorze  arti- 
culés à  la  nageoire  du  dos  *  trois  ra}ons 
aiguillonnés  et  quatorze  rayons  articulés  à 
celle  de  l'anus  ;  quatre  incisives  comme 
tronquées  à  leur  extrémité,  et  dentelées  à 
la  mâchoire  supérieure  ;  plusieurs  taches  et 

Aa  3 


%4  HISTOIRE 

des  raies  longitudinales  de  chaque  côté  de 

i  animal  ;  une  tache  à  la  queue. 

CINQUIÈME      ESPÈCE. 

Le  spare  smaris;  sparus  smaris. — Onze 
rayons  aiguillonnés  et  quatorze  rayons  arti- 
culés à  Fanale;  des  dents  incisives  comme 
tronquées  ,  et  mêlées  à  des  dents  plus  peiites 
et  plus  serrées  ;  un  grand  nombre  de  pores 
sur  la  partie  antérieure  de  la  tête  ;  la  cou- 
leur générale  argentée;  le  dos  rougeâtre, 

SIXIÈME      ESPÈCE, 

Le  spare  mendole;  sparus  mendola.  — 
Onze  rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  dix  rayons  articulés  à  Fanale; 
chaque  mâchoire  garnie  d'une  rangée  de 
dents  très-serrées  Tune  contre  l'autre ,  sem- 
blables à  un  poinçon. 

SEPTIÈME      ESPÈCE. 

Le  spare  argenté  ;  sparus  argenteus.  ™ 
Neuf  rayons  aiguillonnés  et  vingt-six  arti- 
culés à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  six  rayons  articulés  à  la 
nageoire  de  l'anus;  des  écailles  argentées 
sur  presque  toute  la  surface  du  poisson  ; 
une  tache  noire  auprès  des  branchicsr 


DES     SPARES.  Z75 

HUITIÈME       ESPÈCE. 

Le  spare  hurta;  spams  hurla. — Onze 
rayons  aiguillonnés  et  douze  articulés  à  la 
dorsale  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et  six  arti- 
culés à  la  nageoire  de  l'anus  ;  des  dents 
molaires  arrondies  ;  les  dents  antérieures  de 
la  mâchoire  supérieure  conformées  comme 
des  dénis  laniaires,  et  très-avancées;  des 
bandes  transversales  rouges. 

NEUVIÈME       ESPÈCE. 

Le  spare  pagel  ;  spams  pagel.  —  Douze 
rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés 
à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et 
neuf  rayons  articulés  à  l'anale;  un  double 
rang  de  dents  molaires;  les  dents  antérieures 
fortes  et  pointues;  une  couleur  rouge  très- 
vive  sur  presque  toute  la  surface  du  poisson. 

DIXIÈME       ESPÈCE. 

Le  spare  pagre;  spams pagms.  —  Douze 
rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  neuf  rayons  articulés  à  l'anale; 
une  membrane  placée  au  dessus  de  la  base 
des  rayons  articulés  de  la  dorsale  et  de  fa- 
nale,  et  autour  du  dernier  rayon  de  chacune 
de  ces  deux  nageoires;  deux  rangs  de  dents 
molaires  arrondies;  les  dernières  de  ces  mot 

A  a  4 


376  HISTOIRE 

laires  plus  grosses  que  les  autres;  la  partie 
supérieure  de  l'animal  rougeâtre  ;  l'infé- 
rieure  argentée. 

ONZIÈME      ESPÈCE. 

Le  spare  porte-épine  ;  spams  spinifer. 

—  Sept  rayons  aiguillonnés  et  dix-huit  ou 
vingt  rayons  articulés  à  la  dorsale;  les  deux 
premiers  rayons  aiguillonnés  de  cette  na- 
geoire très-courts,  les  cinq  autres  plus  longs 
et  filiformes  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et 
;neuf  rayons  articulés  à  la  nageoire  de  l'anus  ; 
quatre  dents  incisives  et  coniques  à  chaque 
mâchoire  5  un  grand  nombre  de  molaires 
hémisphériques,  et  serrées  les  unes  contre 
les  autres;  la  couleur  générale  d'un  rouge 
argenté;  le  dos  et  des  raies  d'une  nuance 
obscure. 

DOUZIÈME        ESPÈCE. 

Le  spare  bague  ;  spams  boops. —  Trente 
rayons  à  la  nageoire  du  dos  ;  seize  rayons 
à  celle  de  l'anus  ;  les  dents  de  la  mâchoire 
supérieure  obtuses  et  dentelées;  un  grand 
nombre  de  raies  longitudinales;  les  quatre 
raies  inférieures  dorées  ou  argentées. 

TREIZIÈME     ESPÈCE. 

Le  spare  canthère;  spams  canthams. 

—  Onze  rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons 


D  E  S    S  P  A  R  E  S.  577 

articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  onze  rayons  articulés  à  l'anale  ; 
plusieurs  rangées  de  dents  ;  les  antérieures 
de  la  mâchoire  supérieure  très-grosses;  les 
antérieures  de  la  mâchoire  inférieure  fort 
petites;  la  ligne  latérale  très-large;  une  ving- 
taine de  raies  longitudinales  et  jaunes  de 
chaque  côté  du  poisson. 

QUATORZIÈME      ESPECE. 

Le  spare  saupe;  sparus  salpa.  —  Onze 
rayons  aiguillonnés  et  dix -sept  rayons  ar- 
ticulés à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  quatorze  rayons  articulés  à 
celle  de  l'anus  ;  vingt  dents  incisives ,  ou 
environ ,  à  chaque  mâchoire  ;  ces  dents 
placées  sur  un  seul  rang  à  la  mâchoire  d'en 
haut  et  à  celle  (ïen  bas  ;  chaque  incisive  de 
la  mâchoire  supérieure  un  peu  échancrée 
pour  recevoir  la  pointe  de  l'incisive  corres- 
pondante de  la  mâchoire  inférieure  ;  onze 
raies  longitudinales,  jaunes  ou  dorées,  de 
chaque  côté  du  poisson. 

QUINZIÈME      ESPÈCE. 

Le  spare  sarbe;  sparus  sarba.  —  Onze 
rayons  aiguillonnés  et  quatorze  rayons  arti- 
culés à  la  dorsale ,-  trois  rayons  aiguillonnés 
et  onze  rayons  articulés  à  la  nageoire  de 


578  HISTOIRE 

l'anus,-  les  dents  incisives  serrées  et  un  peu 
coniques;  les  molaires  nombreuses  et  hémi- 
sphériques; seize  ou  dix- sept  raies  longi- 
tudinales et  brunes  ,  de  chaque  côté  de 
l'animal. 

SEIZIÈME      ESPÈCE. 

Le  spare  synacre  ;  spctrus  synager.  — 
Seize  rayons  aiguillonnés  et  quatorze  arti- 
culés à  Ja  nageoire  du  dos  ;  celte  nageoire 
longue  et  échancrée  ;  l'anale  arrondie  ;  la 
couleur  générale  d'un  violet  pourpre  ;  sept 
raies  longitudinales  et  dorées  de  chaque  côté 
du  poisson  ;  la  caudale  rouge. 

dix -septième  espèce. 
Le  spare  élevé  ;  spams  altus.  —  Douze 
rayons  aiguillonnés  et  neuf  rayons  articulés 
à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et 
huit  rayons  articulés  à  Fanale;  la  hauteur 
de  l'animal  égale,  à  peu  près,  à  la  moitié 
de  la  longueur  totale;  la  couleur  générale 
jaunâtre;  la  lèLe  argentée. 

DIX- HUITIÈME      ES  PE  C  E. 

Le  spare  strié;  s  parus  virgatus. —  Huit 
rayons  aiguillonnés  et- dix  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos;  deux  rayons  aiguil- 
lonnés et  huit  articulés  à  la  nageoire  de 
l'anus;  le  museau  arrondi;  le  corps  alongé, 


DES    S  PARE  S.  5-9 

déprimé ,  et  couvert  d'écaillés  conformées 
et  disposées  de  manière  à  le  faire  paroi  tro 
strié. 

DIX-NEUVIEME      ESPECE. 

Le  spare  haffaba;  spams  haffàra. — 
Onze  rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  dix  rayons  articulés  à  l'anale  ; 
chaque  mâchoire  garnie  de  dents  incisives 
fortes ,  émoussées ,  et  un  peu  éloignées  les 
unes  des  autres  ;  des  tubercules  hémisphé- 
riques auprès  du  gosier  ;  la  couleur  générale 
argentée  ;  treize  ou  quatorze  raies  longitu- 
dinales d'un  brun  jaunâtre,  de  chaque  côté 
de  l'animal. 

VINGTIÈME       ESPÈCE. 

Le  spare  berda;  spams  berda.  —  Douze 
rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  layons  aiguil- 
lonnés et  dix  rayons  articulés  à  celle  de 
l'anus  ;  l'ensemble  du  corps  et  de  la  queue 
présentant  de  chaque  côté  une  sorte  d'ovale  ; 
quatre  dents  incisives  et  longues  à  chaque 
mâchoire;  les  molaires  nombreuses  et  demi- 
sphériques;  les  molaires  les  plus  éloignées 
du  museau  ,  plus  grandes  que  les  autres  ,• 


38o  HISTOIRE 

la  lèvre  supérieure  plus  longue  que  l'infé- 
rieure; les  écailles  grandes  et  arrondies. 

VINGT-UNIÈME     ESPECE. 

Le  spare  CHILI  ;  spams  chilensis,  — 
Treize  rayons  aiguillonnés  et  quinze  rayons 
articulés  à  la  dorsale;  deux  rayons  aiguil- 
lonnés et  douze  rayons  articulés  à  Panale  ; 
les  yeux  gros  et  rapprochés  ;  les  incisives 
"un  peu  coniques  ;  les  molaires  émoussées  ; 
l'ensemble  du  corps  et  de  la  queue  com- 
primé de  manière  à  présenter  de  chaque 
côté  une  sorte  d'ovale  ;  les  écailles  grandes  f 
rhomboïdales ,  et  tachées  de  blanc. 

VINGT-DEUXIÈME     ESPÈCE. 

IjE  spare  èperonnè  ;  sparus  calcaratus* 
—  Treize  rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  sept  raj^ons 
aiguillonnés  et  neuf  rayons  articulés  à  celle 
de  Fanus  ;  un  piquant  recourbé  vers  le 
museau  au  devant  de  la  dorsale  ;  le  pre- 
mier et  le  dernier  rayon  de  chaque  thora- 
cine  aiguillonnés  ;  des  raies  bleues  et  tor- 
tueuses. 

VINGT-TROISIÈME     ESPÈCE. 

Le  spare  morme  ;  sparus  mormyrus.  — 
Onze  rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons 
arliculés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguil- 


DES    SPARES.  38t 

lonnés  et  dix  rayons  articulés  à  l'anale;  la 
mâchoire  supérieure  un  peu  plus  avancée 
que  l'inférieure;  trois  ou  quatre  rangées  de 
petits  tubercules  arrondis ,  ou  petites  dents 
molaires  ?  sur  le  bord  intérieur  de  la  mâ- 
choire d'en  haut,  et  deux  rangées  de  dents 
semblables  sur  le  bord  intérieur  de  la  mâ- 
choire d'en  bas;  plusieurs  bandes  transver- 
sales étroites ,  et  alternativement  argentées 
et  noirâtres. 

VINGT-QUATRIÈME     ESPECE. 

Le  spare  brunâtre;  sparus  fuscescensi 
—-Treize  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos;  deux  rayons 
aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés  à  celle 
de  l'anus;  la  hauteur  de  l'animal  assez 
grande  relativement  à  sa  longueur;  la  cou- 
leur brunâtre. 

VINGT-CINQUIÈME     ESPECE.1 

Le  spare  bigarré  ;  sparus  variegatus. 
—  Douze  rayons  aiguillonnés  et  quatorze 
rayons  articulés  à  la  dorsale;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  vingt-quatre  rayons  articulés 
à  la  nageoire  de  l'anus  ;  l'ensemble  du  corps 
et  de  la  queue  comprimé  de  manière  à  pré- 
senter de  chaque  côté  une  sorte  d'ovale; 
les  incisives  serrées  l'une  contre  l'autre;  les 


582  HISTOIRE 

opercules  revêtus  d'écaillés  semblables  à 
celles  du  dos;  une  pièce  écailleuse  auprès 
de  chaque  ihoracine  ;  de  grandes  taches  ou 
bandes  transversales  noires. 

VINGT-SIXIÈME     ESPECE. 

Le  spare  osbeck  ;  sparus  osbeck.  —  Onze 
rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons  articulés 
à  la  nagaeoire  du  dos  ;  quatorze  rayons  à 
l'anale  ;  la  mâchoire  inférieure  recourbée 
et  garnie  de  quatre  dents  assez  grandes;  la 
tête  panachée  de  bleu  et  de  rouge;  des  raies 
alternativement  bleues  et  jaunes  de  chaque 
côté  de  Tanimal. 

VINGT-SEPTIÈME     ESPÈCE. 

Le  spare  marseillais;  sparus  massi- 
liensis.  —  Douze  rayons  aiguillonnés  et 
douze  rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois 
rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés 
à  la  nageoire  de  l'anus  ;  les  incisives  de  la 
mâchoire  inférieure  un  peu  saillantes  au 
delà  des  lèvres  ;  le  lobe  inférieur  de  la 
queue  plus  court  que  le  supérieur;  la  cou- 
leur générale  d'un  or  pâle;  des  raies  lon- 
gitudinales bleues ,  courtes  ,  plus  ou  moins 
voisines  de  la  caudale,  et  une  ou  plusieurs 
taches  brunes  de  chaque  côté  du  corps. 


D  E  S    S  P  A  R  E  S.  385 

VINGT-HUITIÈME     ESPECE. 

Le  s  pare  castagnole  ;  spams  castaneola. 

—  Trois  rayons  aiguillonnés  et  trente-cinq 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  deux 
rayons  aiguillonnés  et  trente  rayons  arti- 
culés à  celle  de  l'anus  ;  les  rayons  de  ces 
deux  nageoires  couverts  de  petites  écailles; 
le  devant  de  la  tête  élevé  et  arrondi  ;  le 
museau  avancé  et  arrondi;  la  mâchoire  in- 
férieure plus  longue  que  la  supérieure  ;  le 
dos  noir;  les  côtés  bleus;  la  partie  inférieure 
argentée. 

vingt-neuvième  espèce. 
Le  spare  bogaravèo;  spams  bogaraveo. 
—Douze  rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons 
articulés  à  la  dorsale;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  treize  rayons  articulés  à  l'anale; 
l'ensemble  du  corps  et  de  la  queue  com- 
primé de  manière  à  présenter  une  sorte 
d'ovale  de  chaque  côté  de  l'animal;  toute 
la  surface  du  poisson  argentée ,  et  sans 
taches. 

trentième     espèce. 
Le    spare    mahséna  ;   s  parus  mahscna. 

—  Dix  rayofls  aiguillonnés  et  dix  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons 
aiguillonnés    et   neuf   rayons    articulés    à 


584  HISTOIRE 

l'anale;  dix-huit  dents  coniques  et  fortes  à 
chaque  mâchoire;  les  molaires  émoussées  et 
larges;  des  denLs  sétacées  auprès  du  gosier; 
la  première  pièce  de  chaque  opercule  dénuée 
de  petites  écailles;  des  bandes  transversales 
argentées  et  nébuleuses. 

TRENTE-UNIÈME     ESPECE. 

Le  s  pare  harak  ;  sparus  harak.  —  Dix 
rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  neuf  rayons  articulés  à  celle  de 
l'anus;  quatre  dents  incisives  à  chaque  mâ- 
choire ;  les  molaires  émoussées  et  disposées 
sur  un  seul  rang  ;  les  antérieures  de  ces  mo- 
laires larges,  les  postérieures  hémisphériques; 
des  dents  sétacées  et  nombreuses  auprès  de 
ces  dernières;  la  première  pièce  de  chaque 
opercule  garnie  de  petites  écailles;  la  cou- 
leur générale  verdâtre;  une  tache  noirâtre 
et  souvent  bordée  de  brun,  de  chaque  côté 
de  ranimai. 

trente-deuxième    espèce. 

Le  spare  ramak  ;  sparus  ramah.  —  Dix 
rayons  aiguillonnés  et  neuf  rayons  articulés 
à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et 
neuf  rayons  articulés  à  l'anale  ;  les  rayons 
de  cette  nageoire  de  l'anus  d'autant   plus 

grands 


DE  S    SPARE  S.  385 

grands  qu'ils  sont  plus  éloignés  de  la  tête; 
les  dents  antérieures  un  peu  plus  grandes 
que  les  autres;  la  couleur  générale  d'un 
blanc  verdâtre;  des  raies  longitudinales  d'uii 
jaune  violet. 

TRENTE-TROISIÈME      ESPECE. 

Le  spare  grand  t  (El Li,;  spams  grando- 
culis.  —  Dix  rayons  aiguillonnés  et  onze 
^30115  articulés  à  la  nageoire  du  dos;  trois 
layons  aiguillonnés  et  neuf  rayons  articulés 
à  celle  de  l'anus;  six  incisives  à  chaque 
mâchoire  ;  les  molaires  larges ,  planes  et 
courtes;  la  lèvre  inférieure  renflée;  lentre- 
deux  des  yeux  tuberculeux;  la  membrane 
de  la  caudale  couverte  de  petites  écaillas; 
i'œil  très-grand  ;  la  couleur  générale  bleuâtre. 

i      TRENTE-QUATRIÈME     ESPÈCE. 

Le  spare  queue-rouge;  sparas 
erythrourus.  —  Neuf  rayons  aiguillonnés  et 
onze  rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois 
rayons  aiguillonnés  et  sept  rayons  articulés 
à  la  nageoire  de  l'anus;  un  seul  rang  de 
dents  très  -  petites  à  chaque  mâchoire  ;  la 
tète  et  l'ouverture  de  la  bouche  petites; 
les  opercules,  la  nageoire  du  dos,  l'anale 
et  la  caudale  revêtus,  en  partie,  d'ecailles 
plus  petites  que  celles  du  dos;  l'anus  plus 

Foiss.  Tome  IX.  Bb 


386  H  I  S  TO  I  R  E 

proche  de  la  caudale  que  de  la  lète  ;  là 
couleur  générale  argentée;  le  dos  bleu;  les 
nageoires  rouges. 

TRENTE-CINQUIÈME     ESPECE,' 

Le  spare  queue-d'or;  sparus  chrysurusl 
—  Dix  rayons  aiguillonnés  et  dix  -  sept 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos;  trois 
rayons  aiguillonnés  et  vingt -trois  rayons 
articulés  à  celle  de  l'anus;  l'œil  très  petit; 
chaque  opère  nie  terminé  par  une  prolon- 
gation arrondie  à  son  extrémité;  l'anus  plus 
près  de  la  tête  que  de  la  caudale;  la  cou- 
leur générale  d'un  violet  argenté;  une  raie 
longitudinale  et  dorée  depuis  la  tête  jusqu'à 
la  nageoire  de  la  queue;  une  seconde  raie 
dorée  depuis  les  thoracines  jusqu'à  l'anale; 
cette  nageoire  de  l'anus,  la  caudale  et  la 
dorsale,  dorées. 

TRENTE-SIXIÈME     ESPÈCE. 

Le  spare  cuning;  spams  cuning.  — Dix 
rayons  aiguillonnés  et  quinze  rayons  arti- 
culés à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  onze  rayons  articulés,  à  celle 
de  l'anus  ;  la  mâchoire  inférieure  plus 
avancée  que  la  supérieure  ;  chaque  opercule 
composé  de  trois  pièces,  terminé  par  une 
prolongation  arrondie,  et  garni  de  petites 


DES    S.PA  R  ES.  387 

écailles;  le  dos  et  le  ventre  carénés;  le  dos 
violet,*  les  côtés  argentés  et  rayés  d'or.      > 

TRENTE-SEPTIÈME      ESPECE. 

Le  spare  galonné;  spams  lemniscatus: 
-~  Dix  rayons  aiguillonnés  et  quatorze 
rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés  à  l'anale; 
les  dents  serrées  ;  l'anus  plus  près  de  la 
caudale  que  de  la  tête;  le  dos  violet;  deux 
bandes  transversales  et  noires,  l'une  sur 
l'œil,  et  l'autre  sur  la  poitrine;  sept  raies 
jaunes  et  longitudinales  de  chaque  côté  du 
poisson. 

TRENTE-HUITIÈME     ESPE  CE. 

Le  spare  brème;  sparus  brama,  —  Dix 
rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  dix  rayons  articulés  à  la  nageoire 
jde  Tamis  ;  les  dents  de  la  mâchoire  supé- 
rieure plus  larges  et  plus  serrées  que  celles 
de  l'inférieure  ;  la  ligne  latérale  large  ,  et 
courbée  d'abord  vers  le  haut,  ensuite  vers 
le  bas;  les  écailles  placées  au  dessus  do  la 
Jigue  latérale ,  plus  petites  que  celles  qui 
sont  placées  au  dessous  ;  les  unes  et  les 
autres  rudes  au  toucher  ;  le   dos  gris  ;  les 

Bb  2 


588  HISTOIRE 

côtés  d'un  argenté  mêlé  de  doré;  le  ventre 

blanc. 

TRENTE-NEUVIÈME     ESPECE. 

Le  spare  gros -œil;  sparus  macroph- 
thalmus.  —  Douze  rayons  aiguillonnés  et 
dix  rayons  articulés  à  la  dorsale,*  trois  rayons 
aiguillonnés  et  huit  rayons  articulés  à  l'anale; 
le  devant  de  la  mâchoire  supérieure  garni 
de  plusieurs  rangs  de  dents  ;  les  huit  dents 
antérieures  de  la  mâchoire  inférieure  plus 
grandes  que  les  autres  ;  les  yeux  gros;  des 
raies  longil udinales  rouges,  placées  au  dessus 
des  raies  longitudinales  jaunes,  de  chaque 
côté  du  poisson. 

quarantième     es  p  è  c  e. 

Le  spare  rayé;  sparus  vittatus.  —  Onze 
rayons  aiguillonnés  et  huit  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos;  trois  rayons  aiguillonnés 
et  sept  rayons  articulés  à  celle  de  l'anus; 
cinq  rayons  à  la  membrane  'branchiale;  un 
grand  nombre  de  dénis;  celles  de  la  mâ- 
choire inférieure  plus  grandes  que  celles  de 
la  mâchoire  supérieure  ;  trois  raies  longitu- 
dinales et  bleues  de  chaque  côté  de  l'animal; 
la  plus  élevée  de  ces  raies  plus  courte  que 
les  autres. 


D  E  S    S  P  A  R  E  S.  58g 

QUARANTE-UNIÈME      ESPECE. 

Le  spare  ancre  ;  spams  anchorago.  — - 
Treize  rayons  aiguillonnés  et  huit  rayons 
articulés  à  la  dorsale;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  neuf  rayons  articulés  à  la  nageoire 
de  l'anus;  plusieurs  dents  de  la  mâchoire 
inférieure  tournées  en  dehors  et  courbées 
en  dedans  ;  les  yeux  très  -  rapprochés  l'un 
de  l'autre  ;  la  couleur  générale  jaune  ;  des 
bandes  transversales  bleuâtres. 

quarante-deuxième    espèce. 

Le  spare  trompeur;  sparus  insidiator. 
— -  Neuf  rayons  aiguillonnés  et  neuf  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  huit  rayons  articulés  à  celle 
de  l'anus;  le  museau  très-aîongé  en  forme 
de  tube;  les  mâchoires  situées  à  l'extrémité 
de  ce  tube  ;  deux  dents  droites ,  coniques 
et  plus  grandes  que  les  antres  à  chaque 
mâchoire  ;  deux  lignes  latérales  ;  la  caudale 
en  croissant;  le  dos  rouge  ;  les  côtés  jau- 
nâtres. 

quarante-troisième    espèce. 

Le  spare  porgy  ;  sparus  porgy.  —  Treize 
rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  treize  rayons  articulés  à  celle  de 

Bb  5 


39o  HISTOIRE 

l'anus  ;  la  caudale  en  croissant  ;  un  sillon 
longitudinal  sur  le  dos  ;  .l'iris  doré  ;  des  raies 
bleues  sur  la  tête  ;  toutes  les  nageoires  rouges , 
excepté  la  dorsale. 

QUARANTE- QUATRIÈME      ESPECE. 

Le  spare  zanture;  spams  zanturus.— 
Douze  rayons  aiguillonnés  et  quatorze 
rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  quinze  rayons 
à  l'anale  ;  la  caudale  en  croissant;  un  sillon 
sur  Je  dos  ;  l'iris  argenté;  les  dents  de  devant 
coniques;  un  long  filament  à  chacun  des 
trois  premiers  rayons  de  la  dorsale. 

quarante-cinquième    espèce. 

Le  spare  denté  ;  spams  dentex.  —  Onze 
rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  huit  rayons  articulés  à  celle  de 
l'anus;  la  partie  supérieure  et  antérieure  de 
3a  tête  dénuée  d'écaillés  semblables  à  celles 
du  dos  ;  quatre  dents  plus  grandes  que  les 
autres  à  chaque  mâchoire;  les  yeux  rap- 
prochés l'un  de  l'autre  ;  la  dorsale  ,  les 
pectorales  ,  l'anale  et  la  caudale  garnies  , 
en  partie  ,  de  petites  écailles  ;  la  couleur 
générale  ou  blanche  \  ou  pourpre  ?  ou  d'un 
jaune  argenté. 


DES    SPARES.  5ç)i 

QUARANTE-SIXIÈME     ESPECE. 

Le  s  pare  fasce;  sparus  fasciatus.  — 
Neuf  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  neuf  rayons  articulés  à  l'anale  ; 
cinq  rayons  à  la  membrane  branchiale  ;  la 
caudale  en  croissant  ;la  ligne  latérale  double; 
des  dents  coniques,  et  des  molaires  peliles 
et  arrondies  ;  la  dorsale ,  l'anale  et  la  caudale 
garnies  ,  en  partie ,  de  petites  écailles  ;  la 
couleur  générale  jaunâtre;  six  ou  sept  bandes 
transversales  brunes. 

quarante-septième    espèce. 

Le  spare  faucilee;  sparus  falcatus.— 
Quatorze  rayons  aiguillonnés  et  sept  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos;  quatre  rayons 
aiguillonnés  et  vingt  rayons  articulés  à  celle 
de  l'anus  ;  la  caudale  eu  croissant  ;  quatre 
dents  grandes  et  recourbées  au  devant  de 
chaque  mâchoire  ;  plusieurs  molaires  petites 
et  arrondies;  la  dorsale,  l'anale  et  la  caudale 
couvertes  ,  en  partie  ,  d'écaillés  petites  , 
minces  ,  et  semblables  à  celles  du  dos  ;  les 
derniers  rayons  de  la  dorsale  et  de  l'anale 
plus  longs  que  les  autres;  la  tète  et  les  na- 
geoires vertes  y  au  moins  en  partie. 

Bb  4 


592  HISTOIRE 

QUARANTE-HUITIÈME     ESPÈCE. 

IjE  spare  japonais;  sparus  japonicus, — 
Dix  rayons  aiguillonnés  et  neuf  rayons  ar- 
ticulés à  la  dorsale;  trois  rayons  aiguillonnés 
et  sept  rayons  articulés  à  l'anale  ;  la  caudale 
en  croissant  ;  cinq  rayons  à  la  membrane 
branchiale  ;  la  mâchoire  inférieure  plus 
avancée  que  la  supérieure  ;  le  sommet  de 
la  tète  arrondi  et  élevé  ;  les  yeux  rappro- 
chés l'un  de  l'autre;  le  dos  brun;  les  côtés 
argentés;  des  raies  jaunes  et  longitudinales. 

QUARANTE-NEUVIÈME    ESPECE. 

Le  spare  surïnam  ;  sparus  surinamensis. 
—  Quinze  rayons  aiguillonnés  et  treize 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos;  trois 
rayons  aiguillonnés  et  huit  rayons  articulés 
à  la  nageoire  de  l'anus  ;  la  ligne  latérale 
interrompue;  la  caudale  en  croissant;  la 
couleur  générale  jaune;  des  bandes  trans- 
versales rouges;  trois  taches  grandes  et  noires 
de  chaque  côté  du  poisson, 

CINQUANTIÈME       ESPECE. 

Le  spare  cynodon ;  sparus  cynodon. — 
Onze  rayons  aiguillonnés  et  quatorze  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  oiize  rayons  articulés  à  la  nageoire 
de  l'anus;  la  mâchoire  supérieure  garnie  dp 


DES    SPARES,  393 

quatre  dents  plus  grandes  que  les  autres,  et 
semblables  à  des  canines  de  mammifère  ; 
les  opercules  garnis  d'écailies  petites,  minces 
et  lisses  comme  celles  du  dos  ;  la  dernière 
pièce,  de  chaque  opercule ,  terminée  en 
angie  ;  la  caudale  en  croissant  ;  le  dos  d'un 
verd  brunâtre  ;  la  tête  et  les  côtés  jaunes  ; 
le  ventre  d'un  jaune  argenté  ,•  les  pectorales  , 
les  thoracines  et  la  caudale  rouges. 

CINQUANTE-UNIÈME     ESPECE. 

Le  spare  tétr  acanthe;  sparus  tetra~ 
canthus.  —  Onze  rayons  aiguillonnés  et  sept 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos;  quatre 
rayons  aiguillonnés  et  sept  rayons  articulés 
à  celle  de  l'anus  ;  un  rayon  aiguillonné  et 
sept  rayons  articulés  à  chaque  thoracine  ;  le 
dos  violet  ;  la  tète  et  les  nageoires  d'un  violet 
jaunâtre  ;  le  ventre  argentin. 

CINQUANTE-DEUXIÈME    ESPECE. 

Le  spare  vertor  ;  sparus  viridi-aureus: 
—  Treize  rayons  aiguillonnés  et  quatorze 
rayons  articulés  à  la  dorsale,  dont  la  partie 
antérieure  est  arrondie ,  et  la  postérieure 
triangulaire;  quatorze  rayons  à  la  nageoire 
de  l'anus  ;  chaque  mâchoire  garnie  de  dents 
incisives  qui  se  touchent;  la  seconde  lamç 
de  chaque  opercule  terminée  par  une  ou 


Sçs4  HISTOIRE 

deux  petites  prolongations  arrondies  à  ïenr 
bouts  ;  cinq  rayons  à  ia  membrane  des  bran- 
chies; la  couleur  générale  dorée  et,  mêlée  de 
verd  et  de  brun  ;  cinq  bandes  transversales 
un  peu  larges  et  noires. 

CINQUANTE-TROISIÈME     ESPECE. 

!Le  spare  mylostome  ;  sparus  mylosto- 
mus.  —  Dix  rayons  aiguillonnés  et  dix-huit 
rayons  articulés  à  la  dorsale ,  dont  presque 
tous  les  rayons  sont  inégaux  en  longueur; 
trois  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articulés  à  la  nageoire  de  l'anus  ;  la  caudale 
un  peu  en  croissant;  le  sommet  de  la 
tète  et  le  dos  très-relevés  ;  le  fond  du  palais 
pavé  de  dents  molaires  ;  sept  rayons  à  la 
membrane  des  branchies;  plusieurs  raies 
longitudinales  plusieurs  fois  interrompues, 
et  alternativement  bleues  et  dorées. 

CINQUANTE-QUATRIÈME     ESPÈCE. 

Le  spare  myeio  ;  sparus  mylio.  —  Onze 
rayons  aiguillonnés  et  quatorze  rayons  arti- 
culés à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  dix  rayons  articulées  à  la 
nageoire  de  l'anus;  celte  anale  couverte  de 
petites  écailles  sur  près  de  la  moitié  de  sa 
surface;  cinq  rayons  à  la  membrane  bran- 
chiale ;  tout  le  palais  pavé  de  dents  molaires 


DES    S  P  A  R  E  S.  595 

arrondies  ;  plusieurs  raies  longitudinales  , 
brunes  et  interrompues;  deux  bandes  trans- 
versales noires ,  Tune  sur  le  devant  de  la 
tête ,  et  l'autre  sur  l'opercule. 

CINQ  TJ  AN  TE-CINQUIÈME    ESPECE. 

Le  spare  breton  ;  spams  britannus.  — 
Neuf  rayank  aiguillonnés  et  dix  rayons  arti- 
culés à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et 
sept  rayons  articulés  à  la  nageoire  de  l'anus; 
la  hauteur  de  l'animal  très-grande  relative-* 
ment  à  la  longueur  totale,  dont  elle  égale 
à  peu  près  le  tiers;  cinq  rayons  à  la  mem- 
brane des  branchies;  les  plus  longs  rayons 
des  pectorales  atteignant  jusqu'à  la  nageoire 
de  l'anus;  la  couleur  générale  argentée;  le 
dos  légèrement  bleuâtre;  les  côtés  pare  nés 
de  taches,  ou  de  petites  raies  longitudinales, 
interrompues  et  brunes. 

CINQUANTE-SIXIÈME     ESPECE. 

Le  spare  rayé  d'o  r  ;  spams  aurèo- 
llneatus,  —  Dix  rayons  aiguillonnés  et  dix 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos;  trois 
rayons  aiguillonnés  et  neuf  rayons  articulés 
à  la  nageoire  de  l'anus  ;  une  écaille  alongée 
en  forme  d'aiguillon  auprès  du  bout  exté- 
rieur de  la  base  de  chaque  thoracine  ;  deux 
pièces  à  chacun  des  opercules  qui  sont  cou- 


596  HISTOIRE 

verts  de  petites  écailles  ;  la  première  pièce 
terminée  par  une  ligne  droite,  et  îa  seconde 
par  une  ou  deux  prolongations  anguleuses  ; 
des  raies  longitudinales  et  dorées  ;  une  tache 
alongée  et  brillante  d'or  et  d'argent  au 
dessons  de  l'extrémité  de  la  dorsale  ;  toutes 
les  nageoires  rouges. 

CINQUANTE-SEPTIÈME    ESPECE. 

Le  spare  catesby;  sparus  cateshy. — 
Douze  rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons 
articulés  a  la  dorsale  ;  cette  nageoire  du  dos 
composée  de  deux  parties  réunies ,  mais 
distinctes;  la  mâchoire  inférieure  un  peu 
plus  longue  que  la  supérieure,*  la  caudale 
noire  et  bordée  de  blanc;  des  raies  bleues 
sur  la  tète;  des  raies  longitudinales  et  jaunes 
de  chaque  côté  du  poisson. 

CINQUANTE- HUITIÈME    ESPECE. 

Le  spare  sauteur;  sparus  saltator.  — 
Huit  rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons  arti- 
culés à  la  nageoire  du  dos;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  six  rayons  articulés  à  celle 
de  l'anus  ;  la  dorsale  composée  de  deux  par- 
ties réunies,  mais  distinctes;  trois  forts  aiguil- 
lons à  la  partie  antérieure  de  la  caudale  ; 
le  ventre  jaune  et  rayé  de  gris;  la  caudale 


DES    S  PAR  El  S.  597 

rouge  à  l'extrémité  ;  de  grandes  taches  d'un 
jaune  obscur  au  dessus  de  la  ligne  latérale. 

CINQUANTE-NEUVIEME     ESPECE. 

Le  spare  venimeux  ;  spams  venenosus. 
—  Dix  rayons  afguilio'nn'és  el  quinze  rayons 
articulés  à  la  dorsale;  douze  j  ayons  à  l'anale; 
la  caudale  en  croissant  ;  la  dorsale  composée 
de  deux  parties  réunies,  mais  distinctes;  les 
écailles  minces  et  unies;  la  couleur  générale 
brune;  un  grand  nombre  de  .petites  taches 
rouges  et  bordées  de  noir. 

SOIXANTIÈME       ES  P  È  C  E. 

Le  spare  salin;  spams  salin.  —  Douze 
rayons  aiguiil onnés  et  seize  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos;  trois  rayons  aiguillon- 
nés et  treize  rayons  articulés  à  la  nageoire 
de  l'anus;  celle  de  là  queue  en  croissant; 
les  deux  mâchoires  également  avancées;  la 
hauteur  du  poisson  très-grande  relativement 
à  la  longueur  totale;  une  tache  noire  de 
chaque  côté  sur  le  corps  et  au  dessous  de 
la  ligne  latérale;  des  raies  longitudinales 
dorées.  . 

soixante-unième  espèce. 
•    Le  spare  jub;  spams  jub  — -  Douze  rayons 
aiguillonnés   et  seize   rayons   articules  à  la 
dorsale  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et  neuf 


398  HISTOIRE 

rayons  articulés  à  l'anale;  la  caudale  en 
croissant;  les  deux  mâchoires  également 
avancées;  la  hauteur  du  poisson  très  grande 
relativement  à  la  longueur  totale;  la  couleur 
générale  argentée;  six  raies  jaunes  et  longi- 
tudinales de  chaque  côté  de  l'animal;  le  dos 
violet;  une  bande  noire  et  bordée  de  jaune 
s'étendant.  jjusques  sur  l'œil;  deux  taches 
brunes  sur  la  caudale. 

S  O  T  X  A  NT  E-DEUXIÈME    ESPECE. 

Le  spare  melanote  ;  sparus  melanotus: 
—  Oiize  rayons  aiguillonnés  e»  seize  rayons 
articulés  à  la  dorsale;  trois  rayons  aiguillon- 
nés et  quatorze  rayons  articulés  à  la  nageoire 
de  l'anus;  la  caudale  eu  croissant;  Tanus 
près  de  deux  fois  plus  éloigne  de  la  tète  que 
de  la  caudale;  le  corps  et  la  queue  alongés; 
la  couleur  générale  arséniée;  le  dos  noi- 
râtre; les  pectorales, les  thoracines  et  l'anale 
grises,  avec  la  base  rougeâtre;  point  de  taches. 

SOI  XANTE- TROISIÈME    ESPECE. 

Le  spare  niphon;  sparus  niplion.  —  Dix 
rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos;  deux  rayons  aiguillon- 
nés et  six  rayons  articulés  à  celle  de  l'anus; 
cinq  rayons  à  la  membrane  des  branchies; 
la  caudale  en  croissant;  la  couleur  générale 


D  E  S    S  P  A  R  E  S.         3<$ 

blanche  ;  le  dos  brunâtre  ;  des  raies  longi- 
tudinales jaunâtres;  les  nageoires  grisâtres- 

SOI  XAN  TE^Q  UAT  RIEME  ESPECE. 

Le  s  pare  demi-xune;  sparus  semiluna.—^ 
Vingt  rayons  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  neuf  rayons  articulés  à  Fanale;  la 
caudale  en  croissant;  les  deux  cornes  du 
croissant  très-aîongées  ;  la  hauteur  de  rani- 
mai supérieure  à  la  longueur  du  corps  pro- 
prement dit;  les  pectorales  deux  fois  plus 
longues  que  les  thoracines  ;  la  lame  posté- 
rieure des  opercules  terminée  par  une  pro- 
longation molle  et  anguleuse  ;  la  couleur 
générale  rouge  ;  plusieurs  taches  dorées  et 
irrégulières  sur  la  partie  supérieure  des  côtés, 
et  sur  le  dos  qui  est  bleu;  une  raie  longi- 
tudinale ,  dorée,  très -large,  et  s'étendant 
directement  depuis  la  première  pièce  de 
l'opercule  jusqu'à  la  base  de  la  caudale,  vers 
laquelle  elle  s'élargit;  la  caudale  dorée;  la 
dorsale  dorée ,  avec  une  raie  longitudinale 
large  et  rouge. 

SOIXANTE-CINQUIEME    ESPÈCE. 

Le  spare  holocyaneose  ;  sparus  halo- 
cyan£os.~-  Onze  rayons  aiguillonnés  et  neuf 
rayons  articulés  à  la  dorsale;  dix  m$bm  à 
la  nageoire  de  l'anus  ;  la  caudale  en  crois- 


4oo  HISTOIRE 

sant  ;  tes  deux,  cornes  de  ce  croissant  très- 
éloignées  Tune  de  l'autre;  les  pectorales 
falciforaies  ;  les  mâchoires  également  avan- 
cées; la  tête  et  les  opercules  dénués  de  pe- 
tites écailles*  les  écailles  du  corps  et  de  la 
queue  grandes  ,  hexagones  et  rayonnées  ; 
toute  la  surface  de. l'animal  bleue  et  sans 
taches. 

SOIXANTE-SIXIÈME     ESPECE. 

Le  s  pare  lepistjre  ;  span/s  lepisurus.  — - 
Dix  rayons  aiguillonnés  et  quatorze  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  sept  rayons  articulés  à  la 
nageoire  de  l'anus:  de  petites  écailles  sur  les 
opercules;  la  seconde  pièce  de  chaque  oper- 
cule terminée  par  un  prolongement  angur 
leux  ;  une  grande  partie  de  la  nageoire 
caudale  et  de  l'anale  recouverte  de  petites 
écailles  ;  deux  taches  rondes  ou  ovales  sur 
le  dos,  et  de  chaque  côté  de  TanimaL 

SOI  XANTE- SEPTIÈME     ES  PECE. 

Le  spare  bilobè;  spariis  bilobatus.  — 
Onze  rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons  ar- 
ticulés à  la  dorsale;  quatre  rayons  aiguil- 
lonnés et  neuf  rayons  articulés  à  la  nageoire 
de  l'anus  ;  la  caudale  fourchue  et  divisée  en 
deux  lobes  arrondis  à  leur  bout;  la  tète  et 

les 


DES  SPARES.  \ot 
les  opercules  garnis  d'écaillés  semblables  à 
celles  du  dos;  l'êntre-deux  des  yeux  relevé 
en  bosse;  les  yeux  gros;  quatre  ou  six  dents 
longues,  pointues  et  crochues,  placées  au 
bout  de  la  mâchoire  supérieure^  au  devant 
d'une  rangée  de  molaires  hémisphériques  $ 
de  pelites  écailles  sur  la  base  de  la  caudale. 

SOIXANTE -HUITIÈME     ESPECE. 

IjE  spaiie  cardinal  ;  spams  cardinalis* 
*•—  Vingt-  un  rayons  aiguillonnés  et  douze 
rayons  articules  à  la  nageoire  du  dos  ;  cinq 
rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons  arti- 
culés à  la  nageoire  de  l'anus  ;  une  sorte  de 
calotte  élevée  d'un  rouge  de  cinabre,  placée 
entre  les  yeux,  et  avancée  jusqu'au  dessus 
de  la  mâchoire  supérieure;  la  paitle  supé- 
rieure de  l'animal  d'un  rouge  foncé;  la  partie 
inférieure  d'un  rouge  clair,  séparé  du  rouge 
foncé  d'une  manière  tranchée. 

SOIXANTE-NEUVIÈME    ESPECE. 

Le  s  PARE  chinois  ;  s  parus  chinensis.  *-ai 
tin  long  filament  au  lobe  supérieur  de  la 
nageoire  de  la  queue;  la  partie  supérieure 
du  poisson  rouge,  l'inférieure  jaune;  les  pec- 
torales et  les  thoracines  jaunes;  quatre  raies 
longitudinales  jaunes  ,  placées  à  chaque  côté 

Poiss.  Tome  JX.  Ce 


4o2  HISTOIRE 

du  corps,  et  prolongées  jusqu'à  l'extrémité 
de  la  caudale. 

SOIXANTE-DIXIÈME     ESPECE. 

Le  spare  bufonite  ;  spams  bufonites.  — 
Onze  rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos;  quinze  rayons 
à  la  nageoire  de  l'anus;  la  caudale  en  crois- 
sant ;  une  partie  de  cette  caudale  couverte 
de  petites  écailles  ;  cette  portion  figurée  en 
croissant  ;  le  dos  élevé  ;  de  petites  écailles 
sur  les  opercules;  six  dents  incisives,  grosses 
et  émoussées  au  devant  de  la  mâchoire  su- 
périeure ;  quatre  dents  incisives  semblables 
au  devant  de  la  mâchoire  inférieure  ;  Tinté- 
rieur  de  la  bouche  pavé  de  molaires  hémis- 
phériques et  très-inégales  en  grandeur  ;  onze 
ou  douze  raies  longitudinales  de  chaque  côté 
de  Fan i mal. 

SOIXANTE-ONZIÈME     ESPÈCE. 

IjE  spare  perroquet  ;  sparus  psittacus* 
—Quatorze  rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillon- 
nés et  dix  rayons  articulés  à  l'anale;  la  cau- 
dale en  croissant  ;  l'occiput  et  le  dos  arqués 
et  très-élevés  ;  la  tête  et  les  opercules  dé- 
nués de  petites  écailles;  le  museau  semblable 
au  bec  d'un  perroquet;  le  palais  pavé  de 


D  E  S    S  P  A  R  E  S.  4o3 

dents  molaires;  onze  ou  douze  raies  longi- 
tudinales de  chaque  côté  de  l'animal. 

SECOND     SOUS-GENRE. 

La  nageoire  de  la  queue  rectiiigne  ou 

arrondie. 

SOIXANTE-DOUZIÈME     ESPECE. 

Le  spare  orphe;  spams  orpkus,  —  Dix 
rayons  aiguillonnés  et  quatorze  rayons  arti- 
culés à  la  nageoire  du  dos  5  trois  rayons 
aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés  à  la  na- 
geoire de  l'anus  ;  les  yeux  grands  ;  le  corps 
d'un  rouge  pourpré  ;  la  tête  roussâtre  ;  une 
tache  noire  auprès  de  la  caudale. 

SOIXANTE-TREIZIÈME    ESPÈCE. 

Le  spare  marron  ;  spams  chromis.  — 
Quatorze  rayons  aiguillonnés  et  neuf  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  deux  rayons  aiguillon- 
nés et  dix  rayons  articulés  à  l'anale;  des  dents 
obtuses  aux  mâchoires  ;  la  ligne  latérale  ces- 
sant avant  d'aboutir  à  la  caudale;  les  écailles 
grandes  ;  trois  petits  aiguillons  au  dessus  et 
au  dessous  de  la  queue  ;  la  couleur  générale 
brune  ;  une  tache  noire  à  la  base  de  chaque 
pectorale;  sept  ou  huit  raies  longitudinales. 

SOIXANTE-QUATORZIÈME    ESPÈCE. 

Le  spare  rhomboïde  ;  spams  rhomboïdes. 

Ce  2 


Sog  HISTOIRE 

—  Douze  rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons 
articulés  à  îa  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillon- 
nés et  douze  ra}ons  articulés  à  l'anale  ;  les 
incisives  larges,  égales  et  pointues;  plusieurs 
rangs  de  molaires  obtuses;  des  raies  longi- 
tudinales jaunes  ;  une  tache  noire  entre  la 
dorsale  et  chaque  pectorale. 

SOIXANTE-QUINZIÈME     ESPECE. 

Le  spare  bride;  spams  capisiralus .  — - 
Neuf  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos;  un  rayon 
aiguillonné  et  quinze  rayons  articulés  à  îa 
nageoire  de  Fanus  ;  la  hauteur  de  l'animal 
très-grande  relativement  à  sa  longueur;  la 
dorsale  très  -  longue  ;  les  deux  dents  anté- 
rieures de  la  mâchoire  supérieure,  et  les 
quatre  de  la  mâchoire  d'en  bas  plus  grandes 
que  les  autres;  les  écailles  foiblement  atta- 
chées; chaque  écaille  présentant  auprès  de 
son  extrémité  une  raie  blanche  et  coudée 
en  équerre. 

soixante-seizième  espèce. 
Le  spare  galiléen  ;  spams  galilœus.  — 
Dix -sept  rayons  aiguillonnés  et  quatorze 
rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  douze  rayons  articulés  à  la 
nageoire  de  l'anus  ;  cinq  rayons  à  îa  mem- 


DES    SPARES.  4o5 

brane  des  branchies  ;  sept  rayons  à  chaque 
thoracine;  la  partie  supérieure  de  ranimai 
verdâtre,  et  l'inférieure  blanche. 

SOIXANTE -DIX-SEPTIÈME     ESPECE. 

Le  spare  carudse  ;  spams  carudse.  — 
Dix-sept  rayons  aiguillonnés  et  neuf  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  onze  rayons  articulés  à  la  nageoire 
de  Fanus  ,*  les  rayons  aiguillonnés  de  la  na- 
geoire du  dos  garnis  d'un  filament; ;  les  plus 
grosses  molaires  placées  au  milieu  de  la 
mâchoire  supérieure;  une  tache  brune  sur 
le  bord  supérieur  de  la  caudale,  et  souvent 
sur  la  partie  antérieure  de  la  dorsale. 

SOIXANTE-DIX-HUITIEME    ESPECE. 

Le  spare  paon;  spams  pavo.  —  Dix-huit 
rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons  arti- 
culés à  la  nageoire  du  dos;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  neuf  rayons  articulés  à  celle 
de  l'anus;  les  rayons  aiguillonnés  de  la  dor- 
sale garnis  d'un  ou  plusieurs  filamens  ;  la 
ligne  latérale  interrompue;  les  écailles  dures 
et  dentelées;  la  caudale  arrondie;  une  raie 
longitudinale  noire  sur  chaque  opercule  ; 
une  tache  noire  et  bordée  de  blanc  auprès 
de  la  base  de  chaque  pectorale ,  et  de  chaque 
coté  de  l'extrémité  de  la  queue  ;  des  taches 

Ce  3 


4oG  HISTOIRE 

noires  et  blanches  distribuées  sur  la  caudale; 
la  partie  postérieure  de  la  dorsale,  et  la 
partie  postérieure  de  la  nageoire  de  Tamis. 

SOIXANTE-DIX-NEUVIÈME   ESPECE. 

Le  spare  rayonné  ;  spams  radiatus.  — • 
Onze  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  treize  rayons  articulés  à  l'anale; 
la  caudale  arrondie;  la  ligne  latérale  com- 
posée de  petites  écailles  divisées  chacune 
en  trois  rameaux,  partagés  chacun  en  deux  ; 
le  dos  verd  ;  des  stries  ou  rayons  bleus  , 
jaunes  et  verds  sur  la  tête  ;  deux  taches  , 
l'une  pourpre  et  l'autre  jaune ,  sur  chaque 
opercule. 

QUATRE-VINGTIÈME     ESPECE. 

Lie  spare  plombé  ;  sparus  lividus.  —  Dix- 
huit  rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés  à  la  na- 
geoire de  l'anus  ;  la  caudale  arrondie  ;  des 
molaires  arrondies;  les  rayons  aiguillonnés 
de  la  dorsale  filamenteux  ;  la  ligne  latérale 
courbe,  et  ensuite  droite;  la  couleur  géné- 
rale d'un  brun  livide;  le  dessous  de  la  tête 
et  le  bord  des  nageoires   d'un  bleu  foncé. 


DES    SPARES,  407 

QUATRE-VINGT-UNIÈME     ESPECE. 

Le  spare  clavière  ;  spams  claviera,  — 
Les  dents  de  la  mâchoire  supérieure  larges 
et  serrées;  la  caudale  arrondie;  la  couleur 
générale  variée  de  pourpre,  de  verd,  de 
bleu  et  de  noir;  deux  taches  d'un  rouge 
de  pourpre  au  bas  du  ventre. 

QUATRE  -  VINGT  -  DE  UXIEME     ESPECE. 

Le    spare  noir  ;   spams   niger.  —  Huit 
rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons  articulés 
à  la  nageoire  du  dos;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés  et  dix  rayons   articulés  à  celle    de 
Fanas  ;  la  caudale  arrondie  ;  une  rangée  de 
molaires  arrondies  à  chaque  mâchoire  ;  deux 
dents   laniaires  à  la  mâchoire   supérieure; 
deux  autres  tournées  en  dehors  à  la  mâ- 
choire d'en  bas;  les  yeux  bordés  de  pores; 
la  ligne  latérale  droite  jusqu'à  la  fin  de  la 
dorsale ,   courbée   ensuite  vers  le   bas ,   et 
enfin  droite  jusqu'à  la  caudale;  les  nageoires, 
excepté  les  pectorales,  entièrement  noires; 

QUATRE  -  VINGT  -  TROISIEME    ESPECE. 

Le  spare  chloroptère  ;  spams  chlorop- 
ierus.  —  Neuf  rayons  aiguillonnés  et  onze 
rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  deux  rayons 
aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés  à  l'anale  ; 
la  caudale  arrondie;  chaque  mâchoire  garnie 

Ce  4 


4o8  HISTOIRE 

de  deux  dents  alongées ,  saillantes  et  placées 
sur  ie  devant,  et  de  deux  rangées  de  mo- 
laires arrondies  et  inégales  en  grandeur;  de 
petites  écailles  sur  une  partie  de  la  caudale; 
la  couleur  générale  verdàtre;  toutes  les  na- 
geoires vertes. 

QUATRE-  VINGT  -QUATRIEME    ESPECE. 

Le  spare  zonéphore  ;  spams  zonephoras. 
* — Huit  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos,- deux  rayons 
aiguillonnés  et  onze  rayons  articulés  à  la 
nageoire  de  l'anus  ;  la  caudale  arrondie  ;  un. 
rang  de  molaires  arrondies  à  chaque  mâ- 
choire ;  les  lèvres  très  -  grosses.  ;  les  écailles 
grandes  et  lisses;  de  petites  écailles  sur  la 
première  pièce  de  chaque  opercule  ;  la  cou- 
leur générale  olivâtre;  cinq  ou  six  bandes 
transversales  brunes. 

QUATRE  -VINGT-  CINQUIÈME      ESPECE. 

IjE  spare  pointillé;  spams  punctulatus. 
r-«  Dix  rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons 
articulés  à  la  dorsale;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  six  rayons  articulés  à  l'anale;  la 
caudale  arrondie;  la  mâchoire  inférieure 
plus  avancée  que  la  supérieure  ;  la  pièce 
postérieure  de  l'opercule  terminée  par  une 
prolongation  échancrée;  la  couleur  gêné? 


DESSPARES.  409 

raie  blanchâtre  ;  presque  toute  la  surface 
de  Tanimal  parsemée  de  petites  taches  ou 
points  bleuâtres;  du  rouge  sur  le  dos. 

QUATRE-VINGT-SIXIÈME     ESPÈCE. 

Le  spare  sanguinolent;  spams  cmcn* 
tatus.  —  Neuf  rayons  aiguillonnés  et  dix 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  deux 
rayons  aiguillonnés  et  sept  rayons  articulés 
à  celle  de  l'anus;  la  caudale  arrondie;  l'o- 
percule terminé  par  une  prolongation  ar- 
rondie à  sou  extrémité  ;  la  ligne  latérale 
droite;  presque  toute  la  surface  de  Tanimal 
rouge  ,  et  parsemée  de  petites  taches  d'au 
rouge  foncé. 

QUATRE-TINGT-SEPTlÈxME    ESPECE. 

Le  spare  acara;  spams  acara.  —  Quinze 
rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons  arti- 
culés à  la  dorsale  ;  quatre  rayons  aiguillonnés 
et  huit  rayons  articulés  à  l'anale;  la  caudale 
arrondie;  la  partie  supérieure  de  Tanimal 
brune,  Tinférieure  argentée;  deux  taches 
brunes  de  chaque  côté ,  Tune  au  dessus  de 
la  pectorale  ,  et  l'autre  auprès  de  la  cau- 
dale. 

QUATRE-VINGT-HUITIÈME    ESPECE. 

Le  spare  nhoquunda  ;  spams  nho- 
guunda.  -h*  Point  de  rayons  aiguillonnés  et 


4io  HISTOIRE 

vingt-trois  rayons  articulés  à  la  nageoire  du 
dos  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articulés  à  celle  de  l'anus;  la  caudale  ar- 
rondie ;  la  ligne  latérale  droite  ;  les  écailles 
petites  et  dures  ;  la  couleur  générale  ar- 
gentée; les  nageoires  dorées;  une  double 
rangée  de  taches  ovales  et  noires  le  long 
de  la  ligne  latérale. 

QUATRE-VINOT-NEUVIEME    ESPECE. 

Le  spare  atlantique  ;  spams  atlan- 
ticus. — Quatorze  rayons  aiguillonnés  et  dix 
rayons  articulés  à  la  dorsale;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  sept  rayons  articulés  à  l'a- 
nale ;  la  caudale  arrondie  ;  la  mâchoire  in- 
férieure plus  avancée  que  la  supérieure; 
les  écailles  grandes;  l'opercule  terminé  par 
une  prolongation  molle;  la  couleur  géné- 
rale blanchâtre  ;  presque  touLe  la  surface 
de  l'animal  parsemée  de  petites  taches 
rouges. 

QUATRE-VINGT-DIXIEME    ESPECE. 

Le  spare  chrysomelane  ;  sparus  chry- 
somelanus.  —  Neuf  rayons  aiguillonnés  et 
treize  rayons  articulés  à  la  nageoire  du 
dos;  deux  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons 
articulés  à  la  nageoire  de  l'anus;  la  partie 
antérieure   de   la  dorsale   arrondie  ;    trois 


D  E  S    S  P  A  R  E  S.  411 

pièces  à  chaque  opercule,  la  seconde  dé- 
passant la  troisième  par  une  prolongation 
arrondie  à  son  extrémité  ;  la  couleur  gé- 
nérale dorée  ;  neuf  bandes  transversales 
presque  noires. 

QUATRE-VINGT-ONZIÈME    ESPECE. 

Le  spare  hémisphère  ;  spams  hemis- 
phœrium.  — Dix  rayons  aiguillonnés  et  douze 
rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  deux  rayons 
aiguillonnés  et  quatorze  rayons  articulés  à 
l'anale;  la  tête  arrondie  en  demi -sphère, 
et  dénuée  de  petites  écailles ,  ainsi  que  les 
opercules  ;  les  dents  antérieures  de  la  mâ- 
choire supérieure  plus  longues  que  les  autres  ; 
la  ligne  latérale  double  de  chaque  côté  ;  la 
caudale  arrondie  ;  une  bande  transversale 
et  courbe  à  l'extrémité  de  cette  dernière 
nageoire  ;  une  tache  noire  à  la  base  de  chaque 
pectorale  et  à  la  partie  antérieure  de  la 
dorsale. 

quatre-vingt-douzième  espèce. 

Le  spare  panthérin  ;  spams  panthe- 
rinus.  —  Dix  rayons  aiguillonnés  et  onze 
rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  huit  rayons  articulés  à  l'anale  ; 
la  caudale  arrondie  ;  la  nuque  relevée  et 


4i2  HISTOIRE 

arrondie  ;  de  petites  écailles  sur  la  tête  et 
les  opercules  ;  ces  opercules  arrondis  dans 
leur  contour  ;  la  mâchoire  inférieure  garnie 
de  quatre  dents  plus  grandes  que  les  autres, 
et  semblables  k  des  laniaires  de  mammifère  ; 
cette  même  mâchoire  relevée  contre  la  su- 
périeure lorsque  la  bouche  est  fermée;  de 
très-petites  taches  arrondies  ,  noires  et  iné- 
gales, répandues  sur  la  tête,  les  opercules 
et  le  ventre. 

QUATRE  -VINGT-TREIZIÈME     ESPECE. 

XjE  spare  brachion  ;  spams  brachion.—~ 
Vingt  rayons  à  la  nageoire  dorsale;  quatorze 
rayons  à  Fanale;  la  caudale  arrondie  ;  chaque 
pectorale  aï  tachée  à  une  prolongation  char- 
nue ;  dix  incisives  larges  et  plates  sur  le 
devant  de  la  mâchoire  supérieure;  huit  in- 
cisives presque  semblables  sur  le  devant  de 
la  mâchoire  d'en  bas  ;  la  tête  et  les  opercules 
dénués  de  petites  écailles. 

QUATRE-VINGT-QUATORZIEME   ESPECE. 

Le  spare  méaco;  sparus  meaco.  —  Neuf 
rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés  -k 
]a  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et  huit 
rayons  articulés  à  l'anale  ;  la  caudale  arron- 
die; les  deux  dents  de  devant  de  chaque 


DES  SPARES:  %i$ 
mâchoire  plus  grandes  que  les  autres;  les 
écailles  grandes,  ovales  et  striées  ;  la  couleur 
générale  brune;  six  bandes  transversales 
blanches  ;  une  lâche  grande  et  brune  au 
milieu  de  la  queue  ou  de  la  caudale. 

QUATRE-VINGT-QUINZIÈME     ESPECE. 

Le  spare  desfont ain es;  sparus  Desfon* 
tainii,  —  Vingt  -  trois  raj^ons  à  la  nageoire 
du  dos;  onze  rayons  à  celle  de  l'anus,-  une 
tache  noire  sur  la  partie  supérieure  du  bord 
postérieur  de  l'opercule. 

TROISIÈME   SOUS-GENRE. 

La  nageoire  de  la  queue  divisée  en  trois 
lobes. 

QUATRE-VINGT-SEIZIÈME    ESPÈCE* 

Le  spare  abtldgaard;  sparus  ^4ïnld~ 
gaardi.  —  Neuf  raA  ons  aiguillonnés  et  dix 
raj^ons  articulés  à  la  nageoire  du  dos;  les 
rayons  aiguillonnés  delà  dorsale  garnis  d'un 
ou  plusieurs  filamens  ;  douze  rayons  à  la 
nageoire  de  l'anus;  un  rang  de  dents  fortes 
à  chaque  mâchoire  ;  les  lèvres  grosses  ;  des 
pores  auprès  des  yeux  ;  la  ligne  latérale 
rameuse  efcinlerrompue  ;  les  écailles  grandes, 


414  HISTOIRE 

minces  et  hexagones;  le  dos  violet;  la  tête, 
les  côtés  et  les  nageoires  variés  de  violet  et 
de  jaune. 

QUATRE-VINGT-DIX-SEPTIEME   ESPECE. 

Le  spare  queue -verte;  sparus  chlo- 
rourus.  —  Dix  rayons  aiguillonnés  et  neuf 
ra}^ons  articulés  à  la  dorsale  ;  les  rayons 
aiguillonnés  de  la  dorsale  filamenteux;  trois 
rayons  aiguillonnés  et  huit  rayons  articulés 
à  Fanale  ;  chaque  mâchoire  garnie  de  deux 
laniaires  recourbées  et  d'un  rang  de  molaires 
courtes  et  séparées  les  unes  des  autres;  l'oper- 
cule terminé  par  une  prolongation  arrondie 
à  son  extrémité  ;  la  ligne  latérale  inter- 
rompue; le  corps  et  la  queue  comprimés; 
les  écailles  larges  et  minces;  les  premiers 
et  les  derniers  rayons  de  la  caudale  très- 
alongés  ;  cette  caudale  d'un  verd  foncé  , 
ainsi  que  l'anale  et  les  thoracines;  la  cou- 
leur générale  verte. 

QUATRE-VINGT-DIX-HUITIÈME  ESPECE. 

Le  sfare  rougeor  ;  sparus  aureoruber.  — 
Neuf  rayons  aiguillonnés  et  sept  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  un  ou  deux 
rayons  aiguillonnés  et  neuf  rayons  articulés 


D  E  S    S  P  A  R  E  S.  4i5 

à  la  nageoire  de  l'anus  ;  la  mâchoire  infé- 
rieure plus  courte  que  la  supérieure  et 
garnie  de  douze  incisives  fortes  et  rappro- 
chées ;  la  tête  et  les  opercules  dénués  d'é- 
cailles  semblables  à  celles  du  dos  ,•  la  couleur 
de  presque  toute  la  surface  de  l'animal  d'un 
rouge  plus  ou  moins  foncé  ;  chaque  écaille 
grande ,  arrondie ,  bordée  d'or ,  et  marquée 
dans  son  centre  d'une  petite  tache  d'un 
rouge  brunâtre. 


4i6  HISTOIRE 


LE    S  PARE    DORADE    (1), 

Voyez  planche  X  L  V  1 1 1  ,  fig.   2. 
PREMIÈRE       ESPÈCE. 

))  (x  1  lusieurs   poissons    présentent    un 
■vêtement  plus  magnifique  que  la  dorade  ; 

(i)  »«  Sparus  aurata.  Dans  plusieurs  contrées  de 
France,  daurade,  aourade ,  aurado.  Dans  plusieurs 
provinces  méridionales  de  France,  sauquesme  ,  lors- 
que l'animal  est  encore  très-jeune  ,  et  qu'il  n'a  pas 
deux  décimètres  (sept  pouces  quatre  lignes)  de 
long;  méjatie,  lorsque  l'animal  est  moins  jeune,  mais 
qu'il  n'a  pas  encore  quatre  décimètres  (  quatorze 
pouces  neuf  lignes  )  de  longueur  ;  subre  daurade  , 
lorsque  l'animal  est  très-grand.  Sur  quelques  côtes 
françaises  de  la  Méditerranée  j  saucanelle ,  lorsque 
l'animal  est  encore  très-jeune  ,  et  qu'il  n'a  pas  deux 
décimètres  (sept  pouces  quatre  lignes)  de  long  ;  pou- 
merengue  ou  paumer grav  ,  lorsque  l'animal  esl  moins 
jeune  >  mais  qu'il  n'a  pas  encore  quatre  décimètres 
(  quatorze  pouces  neuf  lignes)  de  long.  A  Rome  et  à 
Gênes  ,  orata.  A  Venise  ,  ora.  En  Sardaigne,  canina» 
A  Malte,  aurada.  A  Alger,  orada.  Par  les  grecs 
modernes,  sipparis.  En  Hollande,  ver  guide  ,  goud 
hraassem.  En  Angleterre,  gilt  head ,  gilt-pol.L  En 
Allemagne,  gold  brassem.  Mus.  Ad.  Frid.  2,  p.  72. 

Spare  dorade,  Daubcnlon  et  Haïïy,  JEncycl.  rnéth. 

aucun 


DES    SPARE  S.  417 

aucun  n'a  reçu  de  parure  plus  élégante. 
Elle  ne  réfléchit  pas  l'éclat  éblouissant  de 

—  Bonaterre  ,  planches  de  l'Encycl.  méthodique.— 
Blocîi  ,  pi.  cclxvi. 

Sparus  dorso  acutissimo  ,  lineâ  arcuatâ  aureâ  inter 
oculos.  Artedi ,  gen.  z5  ,  syn.  63. 

O  chrysophrys.  Arisî.  lib.  i,  cap.  5;  lib.  2,  cap.  17; 
lib.  4*  caP-  J°j  lib.  5>  capi.  105  lib.  6,  cap.  17, 
et  lib.  8 ,  cap.  2  ,  j  3  ,  i5  et  19. 

Krousophrys.  iElian  ,  lib.  i3,  cap.  28;  lib.  il, 
cap.  33  ;  et  lib.  16,  cap.  12.  —  Athen.  lib  7  et  lib.  8. 

—  Oppian.  lib.  1  ,  p.  7,  et  lib.  5  ,  fol.  i55 ,  b. 
Chrysophrys.  Vairon  ,  Rust.  lib.  5  ,  cap.  5. 
Aurata.  Columèll.  lib;  8  ,  cap.  16.  — ■  Martial.  Epig. 

lib.  i5  ,  90.  —  Plin.  lib.  9,  cap.  16.  —  Cuba  ,  lib.  5  , 
en  p.  4  ,  fol.  7  1  ,  b.  —  P.  Jov.  cap.  1 1  ,  p.  68.  —  Wott. 
lib.  8  ,  cap.  174,  fol.  i56. 

Daurade.  Rondelet  ,  première  partie,  lib.  5,  cb.  2. 

Aurata.  Salv.  fol.  174,6.  176.  —  Gesner ,  p.  1 10, 
128  ;  et  (  germ.  )  fol.  iZ  ,  c.  —  Jonston  ,  lib.  1  ,  tit.  5  , 
cap.  1  ,  a.  8,  tab.  19,  fig.  3.  —  Charlet.  p.  140. — 
Wiilu^hby,  p.  307.  —  Raj.  p.  i5i. 

Aurata  vulgaris:  Aldrov.  lib.  2  ,  cap.  i5  ,  p.    171. 
.   Sparus  aurata,  Gronbv.  Mus.  1  ,  n°  90.  —  Hassel- 
quist  ,  It.  357. 

La  daurade.  Duhamel ,  Traité  des  pêches  ,  part.  1, 
sect.  4  y  chap.  2  ,  art .  1  ,  pi.  xi ,  fig.  1. 

Dorade.  Valmont  de  Bomare,  Dictionnaire  d'his- 
toire naturelle.  »« 

Sparus  Lunulâ  aureâ  inter  oculos .  .  .  spai'us  aurata* 
Lin.  Syst.  11  a  t.  edit.  Gmel.  gen.  n5,  sp.  1. 

Poiss.  Tome  IX.  Dd 


4i8  HISTOIRE 

l'or  et  de  la  pourpre  ;  mais  elle  brille  de 
la  douce  clarté  de  l'argent  et  de  l'azur.  Le 
bleu  céleste  de  son  dos  se  fond  avec  d'au- 
tant plus  de  grâce  dans  les  reflets  argentins 
qui  se  jouent  sur  presque  toute  sa  surface, 
que  ces  deux  belles  nuances  sont  rele- 
vées par  le  noir  de  la  nageoire  du  dos,  par 
celui  de  la  nageoire  de  la  queue,  par  les 
teintes  foncées  ou  grises  des  autres  nageoires, 
et  par  des  raies  longitudinales  brunes  qui 
s'étendent  comme  autant  d'ornemens  de  bon 
goût  sur  le  corps  argenté  du  poisson.  Un 
croissant  d'or  forme  une  sorte  de  sourcil 
remarquable  au  dessus  de  chaque  œil;  une 
tache  d'un  noir  luisant  contraste,  sur  la 
queue  et  sur  l'opercule,  avec  l'argent  des 
écailles;  et  une  troisième  tache  d'un  beau 
rouge ,  se  montrant  de  chaque  côté  au  des- 
sus de  la  pectorale,  et  mêlant  le  ton  et  la 
vivacité  du  rubis  à  l'heureux  mélange  du 
bleu  et  du  blanc  éclatant ,  termine  la  réu- 
nion des  couleurs  les  plus  simples,  et  en 
même  tems  les  mieux  ménagées ,  les  plus 
riches,  et  cependant  les  plus  agréables.  Les 
grecs,  qui  ont  admiré  avec  complaisance 
ce  charmant  assortiment,  et  qui  cherchoient 
dans  la  Nature  la  règle  de  leur  goût ,  le  type 
de  leurs  arts,  et  même  l'origine  de  leurs 


D  E  S    S  P  A  R  E  S.  419 

modes,  l'ont  choisi  sans  doute  plus  d'une 
fois  pour  le  modèle  des  nuances  destinées  à 
parer  la  jeune  épouse,  au  moment  où  s'al- 
lumoit  pour  elle  le  flambeau  de  l'hyménée. 
Ils  avoient  du  moins  consacré  la  dorade  à 
Vénus.  Elle  éloit  pour  elle  l'emblème  de 
la  beauté  féconde  :  elle  était  donc  celle  de 
la  Nature;  elle  étoit  le  symbole  de  cette 
puissance  admirable  et  vivifiante,  qui  crée 
et  qui  coordonne,  qui  anime  et  qui  embellit, 
qui  enflamme  et  qui  enchante ,  et  qu'un 
des  pins  célèbres  poètes  de  l'antique  Rome, 
pénétré  de  l'esprit  mythologique  qu'il  clier- 
choit  cependant  à  détruire,  et  lui  rendant 
hommage  même  en  le  combattant,  invo- 
quait sous  le  nom  de  la  déesse  des  grâces 
et  de  la  reproduction ,  dans  un  des  plus 
beaux  poëmes  que  les  anciens  nous  aient 
transmis. 

La  dorade  vit  dans  tous  les  climats.  Toutes 
les  eaux  lui  conviennent  :  les  flo(s  des  ri- 
vières, les  ondes  de  la  mer,  les  lacs,  les  vi- 
viers, l'eau  douce,  l'eau  salée,  l'eau  trouble 
et  épaisse,  Feau  claire  et  légère  entretiennent 
son  existence  et  conservent  ses  propriétés, 
sans  les  modifier,  au  moins  profondément. 
La  diversité  de  température  paroit  n'ahérer 
non  plus,  ui  ses  qualités,  ni  ses  formes  :  elle 

Dds 


feb  HISTOIRE 

suj3porte  le  froid  du  voisinage  des  glaces  flot- 
tantes, des  rivages  neigeux  et  congelés,  et 
dé  la  croûte  endurcie  de  la  nier  du  Nord; 
elle  n'y  succombe  pas  du  moins  lorsqu'il  n'est 
pas  excessif.  Elle  résiste  à  la  chaleur  des  mers 
des  tropiques*  et  nous  verrons  en  parcou- 
rant l'histoire  des  animaux  de  sa  famille,  qui 
peut-être  sont  des  races  plus  ou  moins  an- 
ciennes, lesquelles  lui  doivent  leur  origine, 
que  le  spare  ,  auquel  nous  avons  donné  le 
nom  de  notre  savant  ami  Desfontaines,  se 
plaît  au  milieu  des  eaux  thermales  de  la 
Barbarie.  Cette  analogie  avec  les  eaux  ther- 
males ne  pourroit-elle  pas  être  considérée 
d'ailleurs  comme  un  reste  de  cette  conve- 
nance de  l'organisation ,  des  besoins  et  des 
habitudes,  avec  des  fluides  plus  échauffés 
que  l'eau  des  fleuves  ou  des  mers  de  nos 
jours,  qui  a  dû  exister  dans  les  espèces  con- 
temporaines des  siècles  où  nos  continens 
éfcoient  encore  cachés  sous  les  eaux, au  moins 
si  nous  devons  penser  avec  les  Leibnitz  ,  les 
Buffori  et'  les  Laplace,  que  la  température 
générale  de  notre  planète ,  et  par  conséquent 
celle  des  mers  de  notre  globe ,  étoit  beau- 
coup plus  élevée  avant  le  commencement 
de  l'ère  de  l'existence  de  nos  continens,  que 
dans  les  siècles  qui  viennent  de  s'écouler? 


DES    S  P  A  R  E  S.  42i 

Quoi  qu'il  en  soit  tle  cette  dernière  con- 
jecture ,  faisons  remarquer  que  parmi  ces 
dépouilles  de  dorade  qui  attestent  en  même 
tems  et  plusieurs  des   révolu  lions  qui  ont 
changé  la  face  de  la  terre,  et  l'ancienneté 
de  l'espèce  dont  nous  écrivons  l'histoire,  les 
fragmens  les  plus  nombreux  et  les  mieux 
conservés  appartiennent  à  ces  portions  des 
animaux,  dont  la  conformation  toujours  la 
même  prouve  le  mieux  la  durée  des  princi- 
paux caractères  de  l'espèce,  parce  que  de 
la  constance  de  leur  manière  d'être  on  doit 
conclure  la  permanence  de  la  manière  de 
vivre  de  l'animal,  et  de  ses  autres  princi- 
pales habitudes,  toujours  liées  avec  les  formes 
extérieures  et  les  organes  intérieurs  les  plus 
importans.   Ces  restes  d'anciennes  dorades 
qui  habitoient  l'Océan  il  y  a  des  milliers  d'an- 
nées ,  sont  des  portions  de  mâchoires ,  ou  des 
mâchoires  entières   garnies  de  leurs  dents 
incisives  et  de  leurs  rangées  nombreuses  de 
dents  molaires.   Pour  comparer  avec   soin 
ces  antiques  dépouilles  avec  les  dents   des 
dorades  actuellement  vivantes ,  il  ne  faut 
pas  perdre  de  vue  qu'indépendamment  de 
six  incisives  arrondies  et  séparées  les  unes 
des  autres ,  que  Ton  trouve  sur  le  devant 
de  chaque  mâchoire  de  ces  spares,  la  mâ- 

D  cl  5 


422  HISTOIRE 

choire  supérieure  est  armée  ordinairement 
de  trois  rangs  de  molaires.  Le  premier  de 
ces  rangs  contient  dix  mâehelières  de 
chaque  côté.  Le  second  et  le  troisième  n'en 
comprennent  pas  un  aussi  grand  nombre; 
mais  celles  de  la  troisième  rangée,  et  par- 
ticulièrement les  plus  éloignées  du  bout  du 
museau ,  sont  plus  grandes  et  plus  fortes  que 
les  autres.  On  remarque  le  plus  souvent ,  dans 
la  mâchoire  inférieure,  des  lïnéaméns  d'un 
quatrième  rang  de  molaires,  ou  une  qua- 
trième rangée  intérieure  très-bien  confor- 
mée ;  et  en  général ,  la  quantité  de  rangées 
et  de  molaires  paroît  augmenter  avec  la 
grandeur ,  et  par  conséquent  avec  Page  du 
poisson.  La  configuration  de  ces  mâehelières 
varie  aussi  vraisemblablement  avec  les  di- 
mensions de  l'animal  ;  mais  le  fond  de  cette 
configuration  reste,  et  ces  dents  destinées  à 
broyer  ont  le  plus  fréquemment  une  forme 
ovale  ou  demi-sphérique,  plus  ou  moins 
régulière ,  convexe  ou  aplatie  ,  et  même 
quelquefois  un  peu  concave  ,  peut-être  sui- 
vant le  nombre  et  la  résistance  des  corps 
durs  que  le  spare  a  été  contraint  d'écraser, 
et  qui  par  leur  réaction  ont  usé  ces  instru- 
mens  de  nutriiion  ou  de  défense  journalières. 
Ce  sont  ces  molaires  fossiles ,  ou  arrachées 


D  E  S    S  P  A  R  E  S.  423 

&  une  dorade  morte  depuis  peu  de  tems, 
mais  particulièrement  les  fossiles  les  plus 
grandes  et  les  plus  régulières  que  Ton  a 
nommées  crapaudines  ou  bufonites ,  de  même 
que  les  mâchelières  de  Yanarhique  loup  ,  et 
celles  de  quelques  autres  poissons,  parce 
qu'on  les  a  crues ,  comme  ces  dernières , 
des  pierres  produites  dans  la  tète  d'un  cra- 
paud. On  les  a  recherchées,  achetées  assez 
cher,  enchâssées  dans  des  métaux  précieux, 
et  conservées  avec  soin ,  soit  comme  de  petits 
objets  d'un  luxe  particulier ,  soit  comme 
douées  de  qualités  médicinales  utiles.  On  a 
sur-tout  attaché  un  assez  grand  prix  ,  au 
moins  à  certaines  époques,  aux  molaires  de 
dorade  que  Ton  trouve  dans  l'intérieur  des 
couches  de  la  terre ,  et  qui ,  plus  ou  moins 
altérées  dans  leur  couleur  par  leur  séjour 
dans  ces  couches ,  offrent  différentes  nuances 
de  gris,  de  brun,  de  roux,  de  rouge  bru- 
nâtre. On  a  estimé  encore  davantage  ces 
mâchelières  dont  on  ignoroit  la  véritable 
nature,  lorsque  leurs  teintes,  distribuées 
par  zones ,  ont  montré  dans  leur  centre  une 
tache  presque  ronde  et  noirâtre.  On  a  com- 
paré celte  tache  foncée  h  une  prunelle  ;  on 
a  vu,  dans  ces  molaires  ainsi  colorées  ,  une 
grande  ressemblance  avec  un  œil  ;  on  leur 

Dd  4 


424  HISTOIRE 

a  donné  le  nom  à' œil  de  serpent;  on  les  a 
supposées  des  yeux  de  serpent  pétrifiés;  on 
leur  a  dès  -  lors  attribué  des  vertus  plus 
puissantes;  on  les  a  vendues  plus  cher,  et 
en  conséquence  on  les  a  contrefaites  dans 
quelques  endroits  voisins  des  parages  fré- 
quentés par  les  dorades,  et  particulièrement 
dans  l'île  de  Malte,  en  faisant  avec  de  l'acide 
nitreux  une  marque  noire  au  centre  de 
molaires  de  spare  dorade  non  fossiles,  et 
prises  sur  un  individu  récemment  expiré. 

Les  mâchoires  qui  sont  garnies  de  ces  dents 
molaires  ou  incisives  dont  nous  venons  de 
parler,  n'avancent  pas  l'une  plus  que  l'autre. 
Chaque  lèvre  est  charnue,*  l'ouverture  de  là 
bouche  un  peu  étroite  ;  la  tête  comprimée  , 
très-relevée  à  l'endroit  des  yeux,  et  dénuée 
de  petites  écailles  sur  le  devant;  la  langue 
épaisse , courte  et  lisse;  l'espace  compris  entre 
les  deux  orifices  de  chaque  narine,  marqué 
par  un  sillon;  l'opercule  revêtu  d'écaillés 
semblables  à  celles  du  dos,  et  arrondi  dans 
son  contour;  le  corps  élevé;  le  dos  caréné; 
le  ventre  convexe;  Fanus  plus  voisin  de  la 
caudale  que  de  la  tête,  et  l'ensemble  du 
corps  et  de  la  queue  couvert  d'écaillés  tendres 
et  lisses,  qui  s'étendent  sur  une  portion  de  la 
dorsale  et  de  la  nageoire  de  l'anus. 


DES    S  P  A  R  E  S.  4*5 

Telles  sont  les  for  nies  principales  de  la 
dorade.  Sa  grandeur  est  ordinairement  con- 
sidérable. Si  elle  ne  pèse  communément  que 
cinq  ou  six  kilogrammes  (dix  à  douze  livres) 
dans  certains  parages,  elle  en  pèse  jusqu'à 
dix  (vingt  livres)  dans  d'autres  particuliè- 
rement auprès  des  rivages  de  la  Sardaigne; 
et  le  voyageur  suédois  Hasselquist  en  a  vu 
dans  l'Archipel  ,  et  notamment  auprès  de 
Smyrne  ,  qui  avoient  plus  de  douze  déci- 
mètres (environ  trois  pieds  neuf  pouces)  de 
longueur.  Ce  spare ,  suivant  son  âge  et  sa 
grandeur,  reçoit  des  pêcheurs  de  quelques 
côtes  maritimes,  des  noms  difïérensque  l'on 
trouvera  dans  la  synonymie  placée  au  com- 
mencement de  cet  article,  et  qui  seuls  prou- 
ve roient  combien  on  s'est  occupé  de  ce  pois- 
son ,  et  combien  on  a  cherché  à  reconnoitre 
et  à  distinguer  ses  diverses  manières  d'être. 

L'estomac  de  la  dorsale  est  long;  le  pylore 
garni  de  trois  appendices  ou  cœcums  ;  le 
canal  intestinal  proprement  dit,  trois  fois 
sinueux;  le  péritoine  noir,  et  la  vessie  na- 
tatoire placée  au  dessous  du  dos. 

Indépendamment  du  secours  que  ce  spare 
tire  de  cette  vessie  pour  nager  avec  facilité, 
il  reçoit  de  la  force  de  ses  muscles,  et  de 
la  vitesse  avec  laquelle  il  agite  vses  nageoires, 


426  H  I  S  T  O  î  R  E 

une  grande  légèreté  dans  ses  mouvement  ? 
et  une  grande  rapidité  dans  ses  évolutions: 
aussi  peut -il,  dans  un  grand  nombre  de 
circonstances  ,  satisfaire  la  voracité  qui  le 
distingue  ;  il  le  peut  d'autant  plus ,  que  la 
proie  qu'il  préfère  ne  lui  échappe  ni  par  la 
fuite ,  ni  par  la  nature  de  l'abri  dans  lequel 
elle  se  renferme.  La  dorade  aime  à  se 
nourrir  de  crustacés  et  d'animaux  à  co- 
quille, dont  les  uns  sont  constamment  atta- 
chés à  la  rive  ou  au  banc  de  sable  sur 
lequel  ils  sont  nés ,  et  dont  les  autres  ne 
se  meuvent  qu'avec  une  lenteur  assez  grande. 
D'ailleurs ,  ni  le  têt  des  crustacés,  ni  même 
Fenveloppe  dure  et  calcaire  des  animaux 
à  coquille  ne  peuvent  les  garantir  de  la 
dent  de  la  dorade  :  ses  mâchoires  sont  si 
fortes,  qu'elles  plient  les  crochets  des  haims 
lorsque  le  fer  en  est  doux ,  et  les  cassent 
s'ils  ont  été  fabriqués  avec  du  fer  aigre  ; 
elle  écrase  avec  ses  molaires  les  coquilles 
les  plus  épaisses  ;  elle  les  brise  assez  bruyam- 
ment pour  que  les  pêcheurs  reconnoissent 
sa  présence  aux  petits  éclats  de  ces  enve- 
loppes concassées  avec  violence  ;  et  afin 
qu'elle  ne  manque  d'aucun  moyen  d'appaiser 
sa  faim ,  on  prétend  qu'elle  est  assez  indus- 
trieuse pour  découvrir,  en  agitant  vivement 


DES    S  P  A  R  E  S.  427 

sa  queue  ,   les  coquillages  enfouis   dans  le 
sable  ou  dans  la  vase. 

Ce  goût  pour  les  crustacés  et  les  animaux 
à  coquille  détermine  la  dorade  à  fréquenter 
souvent  les  rivages  comme  les  lieux  où  les 
coquillages  et  les  crabes  abondent  le  plus. 
Cependant  il  paroît  que,  sous  plusieurs  cli- 
mats, l'habitation  de  ce  spare  varie  avec  les 
saisons  :  il  craint  le  très -grand  froid;  et 
lorsque  l'hyver  est  très-rigoureux,  il  se  re- 
tire dans  les  eaux  profondes  ,  où  il  peut 
assez  s'éloigner  de  la  surface,  au  moins  de 
tems  en  tems ,  pour  échapper  à  l'influence 
des  gelées  très-fortes. 

Les  dorades  ne  sont  pas  les  seuls  poissons 
qui  passent  la  saison  du  froid  dans  les  pro- 
fondeurs de  la  mer ,  qu'ils  ne  paroissent 
quitter,  pour  venir  à  la  surface  de  l'eau, 
que  lorsque  la  chaleur  du  printems  à  com- 
mencé de  se  faire  sentir,  et  qui,  bien  loin 
d'y  être  engourdis ,  y  poursuivent  leur  proie, 
s'y  agitent  en  différens  sens ,  y  conservent 
presque  toutes  leurs  habitudes  ordinaires, 
quoique  séparés  ,  par  des  couches  d'eau 
très  -  épaisses ,  de  l'air  de  l'atmosphère ,  et 
même  de  la  lumière,  qui  ne  peut  du  moins 
parvenir  jusqu'à  leurs  yeux  qu'extrême- 
ment aflbiblie.  Si  ce  grand  phénomène  étoit 


428  H  I  S  T  O  I..R  E 

entièrement  constaté,  ildonneroit  l'explica- 
tion des  observations  particulières,  en  appa- 
rence contraires  à  ce  fait  très-remarquable  , 
et  qui  onc  été  publiées  par  des  physiciens 
très-estimables,  llmontreroit  peut-être  que 
si  quelques  espèces  de  poissons,  soumises  à 
des  circonstances  extraordinaires,  et  placées, 
par  exemple,  dans  de  très- petits  volumes 
d'eau,  paroissent  forcées,  pour  conserver 
leur  vie,  de  venir  de  tems  en  tems  à  la 
surface  du  fluide  dans  lequel  elles  se  trou- 
vent plongées  ,  elles  y  sont  quelquefois 
moins  contraintes  par  le  besoin  de  respirer 
l'air  de  l'atmosphère ,  que  par  la  nécessité 
d'échapper  à  des  émanations  délétères  pro- 
duites dans  le  petit  espace  qui  les  renferme 
et  les  retient  captives. 

On  a  écrit  que  Ja  dorade  craignoit  le 
chaud,  aussi  bien  que  le  très-grand  froid. 
Cette  assertion  ne  nous  paroît  fondée  en 
aucune  manière,  à  moins  qu'on  n'ait  voulu 
parler  d'une  chaleur  très  -  élevée  ,  et  par 
exemple,  supérieure  à  celle  qui  paroît  très- 
bien  convenir  au  spare  desfontaines.  Si  en 
général  une  température  chaude  étoit  con- 
traire à  la  dorade,  on  ne  trouver  oit  pas  ce 
poisson  dans  des  mers  très- voisines  de  la 
ligne  ou  des  tropiques.  En  effet,  quoique  la 


DES    S  P  A  R  ES.  429 

dorade  habite  dans  la  mer  du  nord  ,  et  dans 
toute  la  partie  de  la   mer  Atlantique  qui 
sépare  l'Amérique  deTJÈurope,  on  la  pèche 
aussi  dans  la  Méditerranée ,  non  seulement 
auprès  dés  côtes  de  France  ,  mais  encore 
auprès  de  celles  de'  la  campagne  de  Rome, 
de  Naples,  de  la  Sardaigne,  de  la  Sicile  ,  de 
Malte,  de  M  Syrie,  de  la  Barbarie.  Elle  est 
abondante  au  cap  de  Bonne-Espérance,  dans 
les  mers  du  Japon,  dans  celles  des  grandes 
Indes  ;  et  lorsque  dans  quelques -unes  de  ces 
dernières  contrées,  comme ,  par  exemple, 
auprès  des  rochers  que   l'on   voit   sur  une 
grande  étendue  des   bords  de   Ja  Méditer- 
ranée ,    îa  dorade  passé    une  partie   assez 
considérable  du  jour  dans  les  creux  et  les 
divers  asylès  que   ces  rochers  peuvent  lui 
présenter,  ce  n'est  pas,  au  moins  le  plus 
souvent,  pour  éviter  une  chaleur  trop  im- 
portune, produite  par  la  présence  du  soleil 
sur  l'horizon,  mais  pour  se  livrer  avec  plus 
de  calme  au  sommeil ,  auquel  elle  aime  à 
s'abandonner  pendant  que  lé  jour  fuit  encore, 
et  qui,  suivant  Rondelet ,  est  quelquefois  si 
profond   qtVand  la  nuit ,    préférée   presque 
toujours  par  la  dorade  pour  la  recherche 
de  sa  proie ,  n'a  pas  commencé  de  régner, 
qu'on  peut  alors  prendre  facilement  ce  spare 


43o  HISTOIR  E 

en  le  harponnant,  ou  en  le  perçant  avec  une 
fourche  attachée  à  une  longue  perche. 

Dans  le  tems  du  frai ,  et  par  conséquent 
dans  le  printems ,  les  dorades  s'approchent 
non  seulement  des  rivages,  mais  encore  des 
embouchures  des  rivières,  dont  l'eau  douce 
paroîi  alors  leur  être  au  moins  très-agréable. 
Elles  s'engagent  souvent  à  cette  époque, 
ainsi  que  vers  d'autres  mois,  dans  les  étangs 
ou  petits  lacs  salés  qui  communiquent  avec 
la  mer  :  elles  s'y  nourrissent  des  coquil- 
lages qui  y  abondent  ;  elles  y  grandissent  au 
point  qu'un  seul  été  suffit  pour  que  leur 
poids  y  devienne  trois  fois  plus  considérable 
qu'auparavant  ;  elles  y  parviennent  à  tles 
dimensions  telles ,  qu'elles  pèsent  neuf  ou 
dix  kilogrammes  (dix-huit  à  vingt-une  livres 
environ);  et  en  y  engraissant  elles  acquiè- 
rent des  qualités  qui  les  ont  toujours  fait 
rechercher  beaucoup  plus  que  celles  qui 
vivent  dans  la  mer  proprement  dite.  On  a 
préféré  sur-tout,  dans  les  provinces  méri- 
dionales de  la  France  ,  celles  qui  avoient 
vécu  dans  les  étangs  d'Bières ,  de  Mar- 
tigues  et  de  Lattes  ,  près  du  cap  de  Cette. 
Les  anciens  romains,  les  plus  difficiles  dans 
le  choix  des  objets  du  luxe  des  tables,  esti- 
moient  aussi  les  dorades  des  étangs  beau- 


DES    SPARES.         43i 

coup  plus  que  celles  de  la  Méditerranée  : 
voilà  pourquoi  ils  en  faisoient  transporter 
dans  les  lacs  intérieurs  qu'ils  possédoient , 
et  particulièrement  dans  le  fameux  lac 
Lucrin.  Columelle  même  ,  dans  ses  ouvrages 
sur  l'économie  rurale,  conseilloit  de  peupler 
les  viviers  de  ces  spares  ;  ce  qui  prouve 
qu'il  n'ignoroit  pas  la  facilité  avec  laquelle 
on  peut  accoutumer  les  poissons  marins  à 
vivre  dans  l'eau  douce ,  et  les  y  faire  mul- 
tiplier. Cette  convenance  des  eaux  des  lacs 
non  salés  ,  des  rivières  et  des  fleuves,  avec 
l'organisation  des  spares  dorades ,  et  la  supé- 
riorité de  goût  que  leur  chair  contracte  au 
milieu  de  ces  rivières  ,  de  ces  lacs  et  des 
viviers ,  n'ont  pas  échappé  à  Duhamel  ;  et 
nous  partageons  bien  vivement  le  désir  que 
Bloch  a  exprimé  en  conséquence  ,  de  voir 
l'industrie  de  ceux  qui  aiment  les  entreprises 
utiles,  se  porter  vers  l'acclimation  ou  plutôt 
le  transport  et  3a  multiplication  des  dorades 
au  milieu  de  ces  eaux  douces  qui  perfec- 
tionnent leurs  qualités. 

Au  reste,  lorsqu'on  veut  jouir  de  ce  goût 
agréable  de  la  chair  des  dorades  ,  il  ne  suffit 
pas  de  préférer  celles  de  certaines  mers,  et 
particulièrement  de  la  Méditerranée,  à  celles 
de  l'Océan,  comme  Rondelet  et  d'autres 


432  HISTOIRE 

écrivains  Font  recommandé ,  de  rechercher 
plutôt  celles  des  étangs  salés  que  celles  qui 
n'ont  pas  quitté  la  Méditerranée,  et  d'esti- 
mer, avant  toutes  les  autres,  les  dorades 
qui  vivent  dans  de  l'eau  douce  :  il  faut 
encore  avoir  l'attention  de  rejeter  ceux  de 
ces  spares  qui  ont  été  péchés  dans  des  eaux 
trop  bourbeuses  et  sales  ,  les  dorades  trop 
grandes,  et  par  conséquent  trop  vieilles  et 
trop  dures  ;  et  enfin  d'attendre ,  pour  s'en 
nourrir,  l'automne,  qui  est  la  saison  où  les 
propriétés  de  ces  poissons  ne  sont  altérées 
par  aucune  circonstance.  C'est  pour  n'avoir 
pas  usé  de  cette  précaution,  que  l'on  a 
souvent  trouvé  des  dorades  difficiles  à  di- 
gérer ,  ainsi  que  Celse  l'a  écrit  ;  et  c'est ,  au 
contraire,  parce  que  les  anciens  romains  ne 
la  négligeoient  pas  , qu'ils  avoient  des  dorades 
d'un  goût  exquis ,  et  d'une  chair  légère  et 
ti  ès-salubre  :  aussi  en  ont-ils  donné  de  très- 
grands  prix  ,  et  un  romain  nommé  Serge 
attachoit-il  une  sorte  d'honneur  à  être  sur- 
nommé Orata ,  à  cause  de  sa  passion  pour 
ces  spares. 

Les  qualités  médicinales  qu'on  a  attri- 
buées à  ces  poissons ,  et  particulièrement 
la  vertu  purgative,  et  la  faculté  de  guérir 

de 


DESSPARÉS.  455 

de  certaines  indigestions ,  ainsi  que  de  pré- 
server des  mauvais  effets  de  quelques  sub- 
stances vénéneuses,  ont  de  même,  pendant 
quelques  siècles,  fait  rechercher  ces  osseux. 
Du  tems  d'Élien  on  les  prenoit  en  formant 
sur  la  grève,  que  la  haute  mer  devoit  cou- 
vrir ,  une  sorte  d'enceinte  composée  de 
rameaux  plantés  dans  la  vase  ou  dans  le 
sable.  Les  dorades  arrivoient  avec  le  flux  ; 
et  arrêtées  par  les  rameaux  lorsque  la  mer 
baissoit  et  qu'elles  vouloient  suivre  le  reflux , 
elles  étoient  retenues  dans  l'enceinte ,  où 
même  des  femmes  et  des  enfans  les  saisis- 
soient  avec  facilité.  Rondelet  dit  qu'on  em- 
ployoit,  à  l'époque  où  il  écrivoit ,  un  moyen 
à  peu  près  semblable  pour  se  procurer  des 
dorades  dans  l'étang  de  Latte ,  sur  les  bords 
duquel  on  se  servoit  aussi  de  filets  pour  les 
pêcher,*  et  il  y  a  peu  d'années  qu'on  usoit 
dans  différentes  mers  ,  pour  la  pêche  des 
dorades  ,  du  bregin  ,  du  verveux  ,  du 
tremail ,  et  des  haims  garnis  de  chair  de 
scombre  et  de  crustacés,  ou  d'animaux  à 
coquille.  % 

Lorsqu'on  prend  une  très-grande  quantité 
de  dorades,  on  en  fait  saler,  pour  pouvoir 
en  envoyer  au  loin  ;  et  lorsqu'on  a  voulu 

Poiss.  Tome  IX.  Ee 


434  HISTOIRE,  etc! 

les  manger  fraîches ,  on  les  a  préparées  d'un 
très-grand  nombre  de  manière ,  que  Ron- 
delet a  eu  l'attention  de  décrire  avec  beau- 
coup d'exactitude.  »« 


Fin  du  neuvième  Volume, 


TABLE 

Des  matières  contenues  dans  ce  neuvième 
Volume. 

jTL  VËRTISSEMENT.  PilgC    5 

Quatre-vingt-seizième  genre.  Les  trigles,  7 

Les  trigles.  1 1 

La  trigle  asiatique ,  première  espèce.  jA 

La  lyre  ,  seconde  espèce,  pi.  XLIII.  l5 

La  trigle  Caroline  ,  troisième  espèce.  jq 

ponctuée  ,  quatrième  espèce.  22 

— —  lastoviza  y  cinquième  espèce.  2 4 

Le  perlon ,  sixième  espèce ,  pi.  XLIII.  27 

La   trigle  pin  ,   septième  espèce.  5o 

Le  gurnauy  le  grondin  ,  8e  et  9e  espèces.  52 

Le  milan  de  mer ,  dixième  espèce.  38 

La  trigle  menue ,  onzième  espèce.  42 

La  carillonne  ,  douzième  espèce.  44 

Quatre-vingt-dix-septième  genre.  Les  péristédions.  46 

Le  malarmat  ,  première  espèce  ,  pi.  XLIII.  47 

Pêche  du  malarmat.  5r 

Le  périsèédion  chabrontère  ,  seconde  espèce.  55 

Quatre-vingt-dix-huitième  genre.  Les  istiophores,  54 

£<?  voilier.  55 

Quatre-vingt-dix-neuvième  genre.  Les  gymnètres»  60 

Les  gymnètres.  6l 

.£#  gymnètre  hawhen.  £}2 

Centième  genre.  Les  mulles.  65 

ie  rouget ,  première  espèce y  pi,  XLIV.  68 

Le  surmulet  t   seconde  espèce,  7  g 

Ee  2 


436  TABLE. 

Le  mulle  japonais,  troisième  espèce,  84 

L'ambir  ,  quatrième  espèce,  85 

Le  mulle  rayé  ,  cinquième  espèce.  87 

■ tacheté  ,  sixième  espèce.  89 

deux  -  bandes  ,  Le    mulle    cyclostome  ,    le    mulle 

trois-bandes  et  le  mulle  macronème  ,  7e,  8e,  Qc  et  1  o° 
espèces,  02 

barberin ,  /e  mulle  rougeâtre  ,  /<?  mulle  rougeor  , 

e£    /é?  mulle  cordon -jaune  ,    ne,     12e,    i5*   ££    14° 

espèces.  94 

Ctf«£  unième  genre.  Les  apogons.  100 

JLe  roi  cfes  rougets,  ibid 

Orc£  deuxième  genre.  Les  lonchiures.  102 

Z»e    lonchiure  dianème ,  pi.  XLV.  io3 

Cenf  troisième  genre.  Les  macropodes,  io5 

Le  macropode  perd-doré.  iç$ 

Nomenclature   des  labres  ,    cheilines ,    cheilodiptères , 

ophicéphales  ,  hologymnoses ,  scares  ,  ostorhinques  , 

spares  ,   diptérodons  ;    lutjans  ,    centropomes  ,    &o- 

dians ,  tœnianotes ,  scieries }  microptères ,  holocentres 

et  persèques,  108 

Ck/z£  quatrième  genre.  Les  labres,  112 

Z,e.<>  labres,  161 

Z»e   labre  hé  pâte ,  première  espèce,  167 

mouche,  seconde  espèce.  169 

— —  aurite  ,  troisième  espèce,  1^0 

faucheur  ,  quatrième  espèce.  171 

— "~ —  oyène  ,  cinquième  espèce,  ij2 

sagittaire ,  sixième  espèce,  1 74 

cappa  ,  septième  espèce,  175 

lépisme,  huitième  espèce,  176 

• unimaculé  ,  neuvième  espèce,  J77 


TABLE.  457 

Le  labre  bohar ,  dixième  espèce.  178 

bossu,  onzième  espèce.  180 

noir  ,  douzième  espèce.  182 

argenté,   treizième  espèce.  184 

nébuleux  ,  quatorzième  espèce*  186 

grisâtre  ,   quinzième  espèce.  188 

armé,  seizième  espèce.  igo 

chapelet  et  le  labre  long-museau  ,    17e  ££  18e 

espèces.  jq2 

thunberg  ,  dix-neuvième  espèce.  ig5 

— —  grisou  ,  vingtième  espèce.  jqA 

croissant  ,  vingt-unième  espèce.  iq(> 

fauve  ,  vingt-deuxième  espèce.  107 

ceilan  ,  vingt-troisième  espèce.  108 

à  deux  bandes  ,   vingt-quatr.  espèce  ,  pi.  XLV, 

mélagasire  ,  vingt- cinquième  espèce.  200 

malaptère  ,  vingt-sixième  espèce.  201 

à  demi-rouge ,  vingt  septième  espèce.  202 

tétracanthe  ,  vingt-huitième  espèce.  2o5 

demi-disque  ,  le  labre  cerclé  et  le  labre  hérissé  , 

29,   3o   et  52e  espèces.  104 

fourche  ,   le  labre   six-bandes  ,  le  labre  macro- 

gastère  ,  le  labre  filamenteux  ,  le  labre  anguleux, 
le  labre  huit-raies,  le  labre  moucheté,  le  labre 
commersonnien ,  le  labre  lisse  et  le  labre  macrop- 
tère  ,  52  ,  55  ,  54  ,  55,  56  ,  57  ,  38  ,  5g  ,  40  et  /fi6 
espèces.  aog 

quinze-épines ,  le  labre  macrocêphale ,   le  labre 

plumiérien  ,  le  labre  gouan  ,  le  labre  ennéacanthe 
et  le  labre  rouges  -  raies ,  42,  43  ,  44  ,  45,  46  eu 
47e  espèces,  209 

Ee  3 


438  TABLE. 

Le  labre  kasmira  ,  quarante -huitième  espèce,  212 

■  salmoïde  et  le  labre  iris  ,  49e  et  5oe  espèces.  2 1 4 

— - —  paon  ,  cinquante-unième  espèce.  21 7 

■ Wûfé  ,  cinquante-deuxième  espèce,  221 

— —  rouillé ,  cinquante-troisième  espèce.  222 

o?///e  ,  cinquante-quatrième  espèce.  225 

mélops  ,  cinquante-cinquième  espèce.  224 

Z-e  &o/ty  ,  cinquante-sixième  espèce.  225 

Ze  /aère  louche  ,  cinquante-septième  espèce.  227 

triple-tache  ,  cinquante-huitième  espèce.  228 

* cendré  ,  cinquante-neuvième  espèce.  25 o 

cornubien  ,  soixantième  espèce.  252 

mêlé,  soixante-unième  espèce.  255 

jaunâtre  ,  soixante-deuxième  espèce.  2^4 

merle ,  soixante-troisième  espèce.  <■  255 

— - —  ro/ze  ,  soixante-quatrième  espèce.  25g 

> fuligineux ,   /<?    labre  brun,  le  labre  échiquier, 

le   labre  marbré  et  le  labre  large-queue  ,  65  ,  66  , 

67  ,  68  e£  69e  espèces.  240 

girelle,  soixante-dixième  espèce  ,pl.  XL VI.  242 


« — —  paro tique  ,  soixante- onzième  espèce.  .     2/fi 

bergsny lire  ,  soixante-douzième  espèce,  247 

guaze  ,  soixante-treizième  espèce.  248 

tancoïde  ,  soixante-quatorzième  espèce.  249 

double-tache  ,  soixante-quinzième  espèce.  252 

ponctué  ,  soixante-seizième  espèce.  2.53 

»__ —  ossifage  ,  soixante-dix-septième  espèce*  2.55 

onite  ,  soixante- dix-huitieme  espèce.  256 

perroquet  ,  soixante-dix-neuvième  espèce.  2§j 

— ' —  tourd  ,  quatre-vingtième  espèce.  258 

cinq-épines  ?  quatre-vingt-unième  espèce.  260 

chinois  ,  quatre-vingt-deuxième  espèce,  261 


TABLE.  4% 

Le  labre  japonais  ,  quatre-vingt-troisième  espèce.  262 
— —  linéaire ,  quatre-vingt-quatrième  espèce»  263 
>  lunule,  quatre-vingt-cinquième  espèce,  264 

-  varié  ,  quatre-vingt-sixième  espèce.  266 

maillé ,  quatre-vingt-septième  espèce.  267 

taché ,  quatre-vingt-huitième  espèce.  268 

— —  cock  ,  quatre-vingt-neuvième  espèce.  269 

■ canude  ,  quatre-vingt-dixième  espèce.  270 

■ blanches-raies ,  quatre-vingt-onzième  espèce.  272 

■ bleu,  quatre-vingt-douzième  espèce.  275 

rayé,  quatre-vingt-treizième  espèce.  274 

■ ballan  ,  quatre-vingt-quatorzime  espèce.  2j5 

•            bergylte ,  quatre-vingt-quinzième  espt  ce.  276 

hassek ,  quatre-vingt -seizi me  espèce.  278 

aristé  }  quatre-vingt-dix-septième  espèce.  279 

birayè  ,   quatre-vingt-dix-huitième  espèce.  280 

grandes -écailles  ,   quatre-vingt-dix-neuvième 

espèce.  281 

tête-bleue  ,  centième  espèce.  282 

«  gouttes  ,  cent  unième  espèce.  285 

&c wé ,  cent  deuxième  espèce.  284 

■ cinq-taches  f  cent  troisième  espèce.  286 

microlépidote ,  cent  quatrième  espèce.  287 

vieille ,  cent  cinquième  espèce.  288 

karut  et  le  labre  anéi  ,  106  et  107e  espèces.  290 

ceinture ,  le  labre  ai gramme ,  le  labre  hololépi- 

dote  ,  le  labre  tœnioure  ,  le  labre  parterre  ,  le  labre 
sparoïde ,  le  labre  léopard  et  le  labre  malapièronote  , 
108 ,  109,  110,  111  ,  112,  n5  ,  114*^  n5e  espèces. 

295 

ér. —  diane  ,  le  labre  macrodonte  ,  le  labre  neustrien  , 

le  labre  calops,  le   labre  ensanglanté  et   le  labre 

Ee  4 


44o  TABLE. 

perruche ,  116,117,  118  ,  119,  120  et  121e  espèce». 

295 

> hehlih  ,  cent-vingt-deuxième  espèce.  298 

combre  ,  cent  vingt-troisième  espèce.  299 

brasilien,  cent  vingt-  quatr.  espèce ,  />/.  XLVIo 

3oo 
— - —  l'ère?,  cent  vingt-cinquième  espèce.  3o2 

■ trilobé,   le  labre   deux-croissans ,  /«    &zZ>r<?   /*é- 

braïque,  le  labre  larges-raies  et  le  labre  annelè ,  126 

127,128,  129e*  i3oe  espèces.  5o3 

Cent  cinquième  genre.  Les  cheilines.  5o5 

Le  cheiline  scare  ,  première  espèce.  5o6 

trilobé  ,  seconde  espèce.  3i4 

C£rc£  «/'.ri:  me  genre.  Les  cheiiodipteres.  3i  6 

Z.£  cheilodiptere  heptacanthe ,    /e  cheilodiptère  chry- 

soptere  et  le  cheilodiptère  rayé ,  ir%  2  e£  5e  espèces. 

52o 

maurice  ,   quatrième  espèce  ,  /?/.  XLV1I.     525 

cyanoptère  ,  /e  cheilodiptère  boops  ,  #£  /e  cheHom 

diptt  re  acoupa  ,  5  ,  6  ^  7e  espèces.  32 5 
macrolépidote  et  le  cheilodiptere  tacheté ,  8  ?£  90 

espèces.  5  2  8 

aig/e  ,  dixième  espèce.  33o 

Cere£  septième  genre.  Les  ophicéphales.  352 

L'ophicéphale  karruwey ,pl.  XL VII,  etf  Vophicèphale 

wrahl ,  ire  e£  2e  espèces.  55;> 

Cent  huitième  genre.  Les  holo gymnases.  337 

JJlwlogymnose  fascé.  538 

Ckrctf  neuvième  genre.  Les  scares.  54° 

JLes  scares.  347 

jk<?  scare  sidjan  ,  première  espèce.  349 

— — -  étoile  ,  seconde  espèce.  55 1 


TABLE.  44i 

Le  scare  ennèacanthe  ,  troisième  espèce.  355 

— —  pourpré  ,  quatrième  espèce.  354 

— —  harid ,  le  scare  chadri,  le  scare  perroquet ,  le 
scare  kakatoe  ,  le  scare  denticulé  et  le  scare  bridé , 
5,6,7,8,9^10*  espèces.  356 

— —  catesby }  onzième  espèce.  56i 

perd,  pi.  XL  VIII,  le  scare  ghobban ,  le  scare 

ferrugineux  ,  le  scare  forskœl ,  le  scare  schlosser  et 
le  scare  rouge  ,  12,  i3  ,  14  >  i5,  16  et  17e  espèces. 

36a 
— —  trilobé  et  le  scare  tacheté,  18  et  19e  espèces. 

36/ 
Cent  dixième  genre.  Les  ostorhinques,  369 

L'ostorhinqae  Jleurieu.  370 

Ce/i£  onzième  genre.   Les  spares.  3j2 

Le  spare  dorade, première  espèce  ,pl.  XL VIII.       4 1*> 


Fin  de  la  Table. 


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