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Full text of "Histoire naturelle des végétaux: Phanérogames"

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246 NOSOGRAPHIE GÉNÉRALE. 
trompe d'Eustache , et il continue de la remplir pendant 
ia vie. 

Trompe d'Eustache. C'est ainsi au’on nomme un 
conduit qui s’étend depuis la caisse du tympan jusqu’à la 
partie supérieure du pharynx, où il s'ouvre derrière la fosse 
nasale. Ce conduit, qui est en partie creusé dans la base da 
temporal, estosseux dans cette partie ; il est cartilagineux et 
membraneux dans le reste de son étendue; son orifice in- 
terne , qui est étroile et un peu évasée, est située vis-à-vis 
l'extrémité postérieure du cornet inférieur. Sa direction est 
oblique de dehors en dedans , d’arriére en avant et de haut 
en bas. La trompe d'Eustache communique avec le tam- 
bour par un orifice assez large qui s’ouvre à la partie an- 
térieure et supérieure de la caisse. 

La membrane muqueuse du pharynx et des fosses na- 
sales se prolonge dans la trompe d’Eustache qu’elle tapisse, 
et delà dans la caisse du tambour, ou elle acquiert la con- 
sistance du périoste. Les vaisseaux et les nerfs du pharynx 
fournissent des rameaux aux trompes d'Eustache. 

La trompe d’Æustache, comme nous l'avons dit plus 
haut, établit une communication directe entre l’arrière- 
bouche et le tympan , de sorte que l’air atmosphérique con- 
tenu dans la caisse du tambour , peut se renouveler sans 
cesse par ce conduit et conserver l’élasticité nécessaire à la 
transmission des sons. Le voile du palais, en se relevant 
pendant la déglutition, couvre l’orifice interne de la trempe 
d’'Eustache et empêche les alimens d'y pénétrer. 

Labyrinthe. On appelle ainsi plusieurs cayités com-= 
muniquant entre elles et creusées dans la portion pierreuse 
du temporal. On les distingue en vestibule , limaçon et ca- 
naux demi-circulaires. 

Vestibule : c’est une cavité ovalaire, rendue irrégulière par 
deux enfoncemens, l’un antérieur hémi-sphérique, l’autre 


HISTOIRE NATURELLE 


DES 


VÉGÉTAUX. 


PHANÉROGAMES. 


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HISTOIRE NATURELLE 


DES 


VÉGÉTAUX. 


PHANÉROGAMES. 


Par M. Épouar SPACH, 


AIDE-NATURALISTE AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE , MEMBRE DE LA 
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE FRANCE, CORRESPONDANT 
DE LA SOCIÉTÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE DE LONDRES. 


TOME QUATRIÈME. 


OUVRAGE ACCOMPAGNÉ DE PLANCHES. 


PARIS. 
LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET, 


RUE HAUTEFEUILLE, N° 10 Is. 


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Released from Library 


f New York, Inc. 


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Kenneth K. Markenzie 


VÉGÉTAUX PHANÉROGAMES 
DICOTYLÉDONES: 


VEGETABILIA DICOTYLEDONEA. 


SEPTIÈME CLASSE. 


(SUITE. ) 


LES COLUMNIFÈRES: 
COLUMNIFERÆ Baril. 
CINQUANTE-DEUXIÈME FAMILLE. 


LES TILIACÉES. — TILTACEÆ. 


( Tiliaceæ Juss. Gen. — Vent. Tabl: TIL, p. 204. — Kunth. , Malv. 


p. 14. — Bartl. Ord. Nat. p. 358. — Tiliaceæ et Elæocarpeæ De 
Gand. Prodr. I, p. 503 et 519. ) 


Le nom des Tiliacées dérive des Tilleuls ou Tilia; 
mais ce genre, le seul d’ailleurs qu’on puisse envisager 
comme indigène, est loin de donner une idée complète 


| des caractères de la famille, qui renferme des végétaux 


irès-disparates. On connaît au moins deux cents espè- 
ces, dont une trentaine seulement croissent en dehors 
de la zone équatoriale. 


BOTANIQUE, PHAN:« T. 1Y k 1 


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9 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. 


Les propriétés des Tiliacées ont beaucoup d’analogie 
avec celles des autres Columnifères. Leurs parties ver- 
tes contiennent en général un mucilage copieux quiles 
rend utiles en thérapeutique ou dans l’économie domes- 
tique. Leurs écorces offrent des fibres tenaces et texti- 
les; mais les bois des arbres de cette famille sont peu 
solides. Une foule d’espèces se parent de fleurs très- 
apparentes. 


CARACTÈRES,. 


Arbres, ou arbrisseaux, ou moins souvent herbes. 

Feuilles simples, alternes (par exception opposées), 
penninervées ou palmatimervées, entières, ou palmati- 
lobées, ou crénelées, où dentées , ou dentelées. Stipu- 
les géminées, libres, le plus souvent caduques. 

Fleurs hermaphrodites, régulières, très-souvent dis- 
posées en cime ou en corymbe. Pédoncules axillaires, 
ou intra-axillaires, ou oppositifoliés, ou terminaux, uni- 
flores, ou pauciflores, ou pluriflores, bractéolés. 

Calice imadhérent, non-persistant, souvent coloré, à 
3-7 (le plus souvent 5 \ sépales libres ou plus ou moins 
soudés; estivation valvaire. 

Disque annulaire ou plus souvent inapparent. 

Gynophore plane ou stipitiforme. 

Pétales (par exception nuls) hypogynes (insérés plus 
bas que les étamines, lorsque l'ovaire est stipité), libres, 
en même nombre que les sépales et alternes avec eux , 
onguiculés, souvent squamulifères ou foyéolés à la base; 
éstivation imbricative. 

Étämines en nombre indéterminé (rarement en nom- 
bre déterminé), hypogynes (toujours insérées au som= 


met du gynophore). Filets libres, où moins souvent soit 


éourtémeht monadelphes , soit polyadelphes (quelque- 


FAMILLE DES TINIACÉES. 4 


fois une ou plusieurs séries de filets stériles pétaloïdes). 
Anthères ovales, ou suborbiculaires, ou oblongues, ver- 
satiles, ou adnées, à 2 bourses parallèles et contigués, 
ou disjointes et plus ou moins divergentes, déhiscentes 
afftérieurement soit par des fentes longitudinales , soit 
par des pores apicilaires. 

Pistil : Ovaire 2-5-loculaire (rarement pluriloculaire). 
Ovules solitaires, ou géminés, ou en nombre indéter- 
miné, axifixes. Style indivisé ou nul, continu. Stigmates 
en même nombre que les loges de lovaire , ordimaire- 
ment libres. 

Péricarpe capsulaire, ou baccien, ou drupacé, ou car- 
cérulaire, 2-5-loculaire ( rarement pluriloculaire ) , OU: 
par avortement 1-loculaire ; loges monospermes, ou 
oligospermes, ou polyspermes. 

Graines axifixes, quelquefois arillées, Périsperme 
charnu. Embryon curviligne ou plus souvent rectiligne, 
axile ; cotylédons planes, ou quelquefois convolutés ou 
chiffonnés; radicule infère ou rarement supère , ap- 
pointante. 

La famille des Tiliacées se compose comme suit : 


1° TRIBU. LES TILIACÉES. — TILLA C£EÆ DeCand. Prodr. 
Pétales indivises, Anthères déhiscentes longitudinalement. 


Entelea R. Br. — Sparmannia Thunb. — Helocarpus 
Linn. (Mona Houst.)— Antichorus Linn. fl. (Car- 
richtera Scop.) — Corchorus Linn. — Honckneya Willd. 
— Triumfetta Linn. (Bartramia Gærtn.) — Porpa Blum. 
— GrewiaLinn. (Microcos Linn. Malococca Forst. Cha- 

« dara Forsk.) — Columbia Pers. (Colona Cavan.) —Ti- 
la Linn. — Diplophractum Desfont. — Slounea Linn. 
— Apeiba Aubl, (Aubletia Schreb. Oxytandrum Neck.) 


4 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. 
— Muntingia Linn. — Christiania De Cand. — Luhea 
Willd. (Alegria Moc. et Sess.) — Mollia Mart. 


II: TRIBU. LES ÉLÉOCARPÉES. — £ELÆOCARPEZÆ Juss. — 
De Cand. Prodr. 


Pétales lobés ou fimbriés au sommet. Anthères déhiscentes 
par deux pores apicilaires. 


Elæocarpus Linn. (Ganitrus Gærtn. Adenodus Lour.) 
— Aceratium De Cand. — Dicera Forst. — Friesia De 
Cand. — Y’allea Mutis. — Tricuspidaria Ruiz et Pav. 
(Tricuspis Pers.) — Æcronodia Blum. (Acrezus Spreng.) 


GENRES VOISINS DES TILIACÉES , OU INCOMPLÉTEMENT 
CONNUS. 


Brownlowia Roxb. — Ablania Aubl. (Trichocarpus 
Schreb.) — Æasseltia Kunth. — Fatica Linn.— Espera 
Willd. — Berrya Roxb. — Trilix Linn. — Gluta Linn. 
— Decadia Lour. — Vateria Linn. 


T° TRIBU. LES TILIACÉES — 7ILIACEÆ De Cand. 
Prodr. 


Pétales indivisés. Etamines ordinairement très-nombreuses. 
Ænthères obtuses, déhiscentes par deux fentes longitudi-- 
nales. 


Genre ENTELEA. — Æntelea R. Brown. 


Calice à 4 ou 5 sépales libres. Pétales 4 ou 5, étalés, de la 
longueur du calice. Étamines nombreuses, toutes fertiles; fi- 
lets à peine toruleux; anthères arrondies. Stigmate ombili- 
qué, denticulé. Capsule spinelleuse, globuleuse , à 5 ou 6 
loges polyspermes. Graines bisériées, obovées. 

Arbre. Feuilles grandes, cordiformes, anguleuses. Pubes- 


FAMILLE DES TILIACÉES, 5 


cence étoilée. Pédoncules longs, axillaires. Fleurs grandes, 
blanches, , disposées en ombelles composées et involucrées. 

Ce genre, très-voisin du Sparmannia, ne renferme que 
l'espèce suivante : 


ENTÉLÉA ARBORESCENT. — Æntelea arborescens R. Br. in 
Bot. Mag. tab. 2480. 

Petit arbre. Feuilles acuminées , doublement crénelées, 5-ner- 
vées, longues d’un demi-pied, sur 4 à 5 pouces de large : les jeunes 
cotonneuses: les adultes pubescentes. Pétiole renflé à la base, 
long de 4 à 5 pouces. Stipules petites, persistantes, foliacées. 
Ombelles bifurquées, multiflores ; pédoncule commun un peu 
moins long que le pétiole. Pédicelles filiformes, penchés, non- 
bractéolés. Fleurs larges de 1 pouce. Sépales oblongs-lancéolés, 
acuminés. Pétales ovales, acuminés , flasques. Étamines courtes, 
jaunâtres. Capsule couverte de longues pointes subulées, roides, 
opaques , pubescentes, terminées en spinule transparente. 

Cetarbre croît à la Nouvelle-Zélande. Il est remarquable par la 
légèreté de son bois, dont les naturels du pays se servent en guise 
de Liége, pour soutenir les filets au-dessus de l’eau. L’Enteéléa 
ressemble beaucoup au Sparmannia ; depuis quelques années an 
le cultive dans les orangeries. 


\ 


Genre SPARMANNIA. — Sparmannia Thunb. 


Calice à 4 sépales libres. Pétales 4, étalés, plus grands que 
les sépales. Étamines nombreuses, plurisériées ; filets des sé- 
ries extérieures stériles, moniliformes ; anthères médifixes, 
suborbiculaires. Ovaire sessile, à 5 ou 6 loges pluriovulées ; 
ovules bisériés. Style filiforme , ascendant, infrapicilaire. 
Stigmate petit, pénicilliforme. Capsule spinelleuse, 5-gone, 
5-loculaire , loculicide; loges polyspermes. Graines appen- 
dantes , pyriformes , irrégulièrement anguleuses, brunâtres; 
chalaze apicilaire , mammiforme. Embryon rectiligne. 

Feuilles longuement pétiolées, cordiformes, lobées ou an- 
guleuses, inégalement crénelées, palmatinervées. Stipules 
longues, subulées. Pédoncules solitaires, axillaires ou oppo- 


* 


6 CLASSE DES COLUMNIFERES. 


sitifoliés, multiflores. Fleurs grandes, blanches, en ombelle 
simple. . 
Voici la seule espèce qui rentre dans ce genre : 
SPARMANNIA DU GAP. — Sparmannia africana Linn. fil. — 
Vent. Malm. tab. 78. — Bot. Mag. tab. 516. 


Petit arbre haut de 15 à 20 pieds ; cime arrondie, touffue. Ra- 
mules, pétioles, pédoncules et calices hérissés de poils blancs éta- 
lés. Feuilles molles, hérissées, cordiformes-ovales ou arrondies, 
anguleuses , ou lobées ; lobes plus ou moins allongés : le terminal 
toujours pointu ou acuminé; les latéraux quelquefois arrondis ; 
lame longue de 8 à 5 pouces, sur une largeur souvent égale; pé- 
tiole un peu plus court que la lame. Stipules membranacées, lon- 
gues de près d’un pouce. Pédoncules plus longs que les pétioles. 
Bractées subulées. Pédicelles penchés avant la floraison. Sépales 
oblongs - lancéolés, blanchâtres. Corolle blanche, longue de 
1 pouce; pétales multinervés, obovales; filets dressés, plus 
courts que la corolle, plus longs que le style : les extérieurs (sté- 
riles ) jaunes ; les intérieuts (fertiles) d’un pourpre noirâtre. 

Le Sparmannia , originaire du cap de Bonne-Espérance, se 
cultive dans toutes les orangeries, comme plante d'agrément. Pen- 
dant la plus grande partie de l’année, même au milieu de l'hiver, 
ilest paré de son ample feuillage, et couvert d’une multitude 
de fleurs. 


Genre HÉLIOCARPE. — feliocarpus Linn. 


Calice à 4 sépales colorés, libres. Pétales #, inégaux, plus 
courts que le calice. Etamines 12-20, toutes fertiles. Ovaire 
stipité, à 4 loges uniovulées. Style plus court que les étami- 
nes. Stigmate bifurqué, recourbé. Capsule stipitée, clavi- 
forme, comprimée, ciliée, biloculaire, bivalve, disperme. 
Graines ovoïdes. | 

Arbres ou arbrisseaux à pubescence étoilée. Feuilles tri- 
lobées. Fleurs petites , disposées en cime ou en panicule, 
Pédoncules terminaux. 

Ce genre, dont le nom fait allusion à la capsule bordée de 


FAMILLE DES TILIACÉES. 7 


poils rayonnants, ne renferme que les deux espèces suivan- 
tes : 


… Héurocarre pu Pérou.—Heliocarpus popayanensis Kunth, 
in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. v. 5. 


Ramules et inflorescence floconneux. Feuilles suborbiculaires, 
tilobées, irrégulièrement dentelées, scabres en dessus, cotonneu- 
ses (brunâtres) en dessous. Cimes trifurquées, subdichotomes, 
iès-rameuses, divariquées. 

Grand arbre. Feuilles membranacées, 7-nervées , longues et 
larges d’un demi-pied; veines et nervures hérissées. Pétioles 
courts , cotonneux. Fleurs fasciculées, jaunâtres , de la grandeur 
de celles d’un Tilleul. Sépales linéaires-lancéolés, pointus, ner- 
veux. Pétales spatulés, obtus. Étamines de la longueur de la 
corolle. Capsule longue d’un demi-pouce. à 

Gette espèce, remarquable par la beauté de son feuillage, a 
été observée par MM. de Humboldt et Bonpland à Popayan. 


Hérrocarpre n’AmériqQue. — Heliocarpus americana Linn. 
— Hort. Cliff. tab. 16. —Trew. Ehret. tab. 45. — Jacq. Hort. 
Schæœnbr. tab. 4. 


Cette espèce, qui se cultive dans les serres chaudes, diffère de 
la précédente par ses feuilles et ses panicules glabres, Elle forme 
un arbrisseau élégant, haut de quinze à vingt pieds. 


Genre CORÈTE. — Corchorus Linn. 


#2 


. Calice à 5 sépales libres. Pétales 5, obovales, un peu plus 
courts que les sépales. Étamines nombreuses. Filets subulés, 
flexueux ; anthères petites, versatiles, arquées. Gynopaore 
court. Ovaire à 2-5 loges incomplètes, multiovulées ; ovules 
bisériés, pendants. Style tubuleux, filiforme. Stigmate glo- 

‘buleux, fimbrié. Capsule siliquiforme, moins souvent ovoi- 
de ou globuleuse, 2-5-valve, 2-5-loculaire, polysperme. 
Graines glabres, anguleuses, superposées. Embryon diver- 
sement replié : radicule allongée; cotylédons linéaires ou or- 
biculaires. HOME 


LS 


CLASSE DES COLUMNIFÈRES, 


Arbrisseaux, ou sous-arbrisseaux, ou herbes. Feuilles den- 
tées : les inférieures souvent plus petites et d’autre forme que 
les supérieures. Pédoncules oppositifoliés ou latéralement 
axillaires, uniflores ou pluriflores, bractéolés. Corolle jaune, 
petite. 

Ce genre renferme une trentaine d’espèces, toutes indi- 
gènes dans la zone équatoriale. Le mucilage copieux que 
contiennent ces végétaux, principalement dans leurs feuilles 
et leurs fruits, en fait cultiver plusieurs dans les pays chauds 
comme plantes alimentaires. Voici les espèces les plus no- 
tables: 


a) Capsule siliquiforme, 3-6-valve, non-corniculée au sommet. 


Corère raizocuzairE. — Corchorus trilocularis Linn. — 
Jacq. Hort. Vind. tab. 173. 

Feuilles ovales, ou ovales-oblongues, ou ovales-elliptiques, 
obliquement cordiformes à la base, inégalement crénelées. Pé- 
doncules oppositifoliés, subgéminés, uniflores, courts. Capsule 
3-valve, trigone, linéaire, obtuse, scabre. 

Herbe annuelle, rameuse , hérissée de poils trés-courts, haute 
de r à 2 pieds. Feuilles d’un vert foncé, longues de 1 à 3 pouces, 
sur ‘/: à 2 pouces de large; les deux crénelures basilaires sou- 
vent terminées en soie réfléchie ; pétiole long d’un pouce ou moins. 
Stipules petites, subulées. Capsule grêle , longue de 2 pouces. 

Cette plante se cultive comme herbe potagère, en Barbarie et en 
Arabie. 


Corère comesrieze. — Corchorus olitorius Linn. — Jacq. 
Hort. Vind. tab. 85. — Pluck, tab. 27, fig. 3. — Bot. Mag. 
tab. 2810. 

Feuilles ovales ou ovales-oblongues , acuminées, doublement 
dentelées ; dentelures basilaires sétifères. Pédoncules oppositifo- 
liés, solitaires, uniflores, très-courts. Capsule 5-valve, anguleuse, 
oblongue, glabre, rétrécie en bec obtus. 

Herbe entièrement glabre, rameuse, haute de 1 à 2 pieds. 
Feuilles longues de x à 3 pouces, sur 6 à 18 lignes de large. Cap- 
sule longue de 2 à 3 pouces, sur 3 à 4 lignes de diamètre. 


FAMILLE DES TILIACÉES, 9 


Cette espèce est commune dans toute la zone équatoriale, et se 
cultive très-fréquemment comme herbe potagère en Égypte, en 
Orient et dans l’Inde. C’est un aliment fade, mais assez nourris- 
sant, etcomparable en tout point au Gombo. 


b) Capsule globuleuse, spinelleuse, déprimee. 
(Gawsa Rumph. — De Cand. ) 


Corte carsuzarRe. — Corchorus capsularis Linn.—Ganja 
sativa Rumph. Amb. 5, tab. 76, fig. 1.— Gærtn. Fr. tab. 29. 
— Jacq. fil. Ecl. 2, tab. 120. — Pluck. tab. 295, fig. 4. 

Feuilles ovales-lancéolées , acuminées , dentelées : les 2 dentc- 
lures inférieures sétifères. Pédoncules courts, uniflores, subge- 
minés. Capsule glabre. 

Herbe annuelle, rameuse vers le sommet, s’élevant jusqu'a 
10 pieds. Feuilles longues de 5 à 6 pouces, sur 1 à 2 pouces de 
large, vertes en dessus, grisôtres en dessous. Capsule du volume 
d’une Groseille à maquereau. 

Cette espèce croît dans les deux presqu’iles de l'Inde, et se 
cultive fréquemment dans ces mêmes contrées ainsi qu'aux 
Moluques. Ses feuilles servent de légume, comme celles des es- 
pèces précédentes. L’écorce des tiges fournit une filasse très-forte, 
dont on se sert pour faire des filets, du fil à coudre, etc. 


Genre GREWIA. — Grewia (Linn.) Juss, 


Calice à 5 sépales libres, coriaces, colorés en dessus. Péta- 
les 5, étroits, glandulifères ou squamulifères à la base, insé- 
rés plus bas que les étamines. Étamines nombreuses, toutes 
fertiles, insérées au sommet d’un gynophore stipitiforme ; 
filets grêles ; anthères médifixes, oblongues , arquées après 
l’anthèse. Ovaire 4-lobé, 4-loculaire. Style filiforme. Stig- 
mate arrondi, 4-lobé. Étairion à 4 (ou 5 par avortement) 
drupes soudés par la base , biloculaires , dispermes, ou par 
avortement monospermes; ou bien un seul drupe à plusieurs 

* noyaux. 
Arbres ou arbrisseaux. Feuilles persistantes, coriaces, tr 


140 CLASSE DES COLUMNIFERES. 


‘" 

pli- ouquintupli-nervées à la base, dentées, ou moins souvent 
lobées; stipules petites, ordinairement caduques. Pédoncu- 
les solitaires ou fasciculés, umiflores ou pluriflores, oppositi- 
foliés. Fleurs ordinairement assez grandes, blanches, ou jau- 
nâtres, ou rougeûtres, le plus souvent disposées en cime ou 
en ombelle simple. 

: Les Grewia sont en général des végétaux très-élégants, 
mais on n’en possède qu’un petit nombre dans les collec- 
tions de plantes vivantes. On en connaît une cinquantaine, 
la plupart indigènes dans les contrées intertropicales de 
l’ancien continent. Voici les espèces les plus remarqua- 


bles : 
2 


a) Pétales très-courts. Feuilles triplinervées inférieurement. 


GREWIA À FEUILLES DE GuazumMa.—Grewia guazumæfolia 
Juss. Diss. in Annal. du Mus. 4 , tab. 45, fig. 3. 

Feuilles ovales-oblongues , acuminées , dentelces , subéquilaté- 
rales , glabres en dessus, cotonneüses en dessous. Pédoncules 
longs, solitaires , triflores. Sépales linéaires-oblongs, obtus, 2 
fois plus longs que les étamines. 

Féuilles longues d’environ 4 pouces , sur 2 pouces de large ; 
dentelures subobtuses : les inférieures glanduleuses. Fleurs larges 
de x ‘/, pouce. Pédoncules longs de 2 pouces. 

Cette espèce croit à Java. 


GREwWIA COTONNEUxX. — Grewia tomentosa Juss. 1. €. tab. 
49 ; fig. 1. ) 

Feuilles ovales-lancéolées, pointues, dentelées, cotonneuses aux 
2 faces, très-obliques. Pédoncules solitaires , courts, multiflores. 
Sépales oblongs , obtus ; de la longueur des étamines. 

Feuilles longues d’environ 5 pouces , larges de » ‘/, pouce à 
la base ; dentelures pointues. Pédoncules longs de 1 pouce. Fleurs 
larges de ?/, pouce. 

Cette espèce est indigène à Java. 


Grewia À periy FRuIT.— Grewia microcos Linn. — Burm. 
Leyl. 159, tab. 174. — Hort. Malab. x, tab. 56. 


FAMILLE DES TILIACÉES. 44 


Feuilles, ovales-lancéolées, acuminées, glabres, vemeuses en 
dessous, légèrement crénelées, ou enüères. Fleurs paniculées , 
‘terminales. Sépales plus longs que les étamines. 

.. ‘ Petit arbre haut de 5 à G pieds. Feuilles longues de 6 pouces. 
Fleurs jaunâtres. Drupes subpyriformes, noirs, de la grosseur 
d’un Pois, d’une saveur douceûtre. 

Cette espèce croît au Malabar. Les Hindous en mangent les 


| drupes. 


b) Pétales presque aussi longs que les sépales. Feuilles tri- 
plinervées à la base. 


Grewia ÉLEvÉ.— Grewia excelsa Vahl.—Chadara arborea 
Forsk. — Grewia arborea Lamk. 

Feuilles oblongues, inégalement dentelées , glabres en dessus, 
incanes en dessous. Pédoncules subsolitaires, triflores. Sépales 
lancéolés, plus longs que les étamines. Pétales oblongs, plus 
courts que le calice. 

Arbre très-élevé. Pédoncules cotonneux. Feuilles longues d’en- 
viron 4 pouces. Fleurs jaunâtres, larges de 1 pouce. Drupe glo- 
pulenx, jannètre; pulpe charnue , ferme : noyau 8-loculaire. 

Cet arbre croit dans les HHRIABRES de lYémen, où 1l porte Le 

-nom de Sérak. 


Grewia LuIsanT. — Grewia nitida Juss. 1. c. tab. 50, 
‘Hg 
Feuilles oblongues, obtuses, dentelées, subéquilatérales, gla- 
bres. Pédoncules courts, i- ou 3-flores. Sépales ovales-lancéolés, 
pointus. Étamines et corolle subisomètres. Pétales ovales, tron- 
-qués, plus courts que les sépales. 


Feuilles longues de 1 à 2 pouces, sur 5 à 8 lignes de large. 
Fleurs longues de1 pouce. 


Cette espèce habite la Chine. 


GREWIA BICOLORE. — Grewia bicolir Juss. 1, c. tab. 139; 
fig. 2. : 

‘ Feuilles ovales-oblongues, ébéaso ciliolées-denticulées, gla- 

‘bres , subéquilatérales , vertés en abus blanchâtres en dessous. 


12 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. 


Pédoncules grèles, solitaires ou géminés, 1-3-flores. Péctales et 
sépales linéaires, isomètres. 

Feuilles longues d’environ 2 pouces , larges de 8 à 12 lignes. 
Pédoncules de moitié plus courts que les feuilles. Fleurs larges 
de ‘/: pouce. 

Gette espèce croit au Sénégal. 


GREwIA GLANDULEUxX. — Grewia glandulosa Linn. — Juss. 
L c. tab. 48, fig. 1. 

Feuilles ovales-lancéolées, pointues, [dentelées, glabres. Pé- 
doncules solitaires , tres-courts, subtriflores. Sépales oblongs, ob- 
tus, de la longueur des étamines. Pétales ovales, plus courts que 
les sépales. 

Feuilles longues de 3 pouces, larges de 18 lignes : dentelures 
fines , rapprochées : les inférieures glanduleuses. Fleurs larges 
d'environ 8 lignes. 

Cette espèce croit à l'Ile-de-France. 


GREWIA ACUMINÉ. — Grewia acuminata Juss. 1. c, tab. 48, 
fig. 2. 

Feuilles ovales ou ovales-oblongues , acuminées , obtuses, 
dentelées, glabres. Pédoncules allongés , subgéminés , triflores. 
Sépales oblongs- linéaires , plus longs que les étamines. Pétales 
linéaires , obtus, 3 fois plus longs que les sépales. 

Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 18 lignes : dente- 
lures triangulaires, pointues. Pédoncules de moitié plus longs que 
les feuilles. Fleurs larges de 2 pouces. 

Cette espèce croit à Java. , 

Grewia pu Car. — Grewia occidentalis Linn. — Herb. de 
l’Amat. tab. 05. — Bot. Mag. tab. 422. 

Feuilles ovales, ou obovales, ou ovales -oblongues , obtuses , 
crénelées, glabres. Pédoncules solitaires , 1-3-flores , plus courts 
que les feuilles. Sépales oblongs, pointus , 1-nervés, cotonneux 
en dehors, plus longs que les étamines. 

Petit arbre très-rameux , haut de 10 à 15 pieds. Ramules 
courts , subdistiques. Feuilies longues de 6 à 12 lignes; pétiole 


FAMILLE DES TILIACÉES. 45 


très-court. Stipules apparentes. Fleurs larges de 1 pouce, de 
couleur lilas. Pétales linéaires, pointus, de moitié plus courts 
queiles sépales. Style flexueux, plus long que les étamines. Drupe 
petit, globuleux , rougeätre. 

Ce Grewia se cultive fréquemment dans les collections de 
serre tempérée. Ses fleurs se succèdent pendant tout l'été. Il de- 
mande une terre forte et de fréquents arrosements. 


GREWIA A FEUILLES DE CHARME. — Grewia carpinifolia 
Beauv. Flor. Oyvar. — Juss. 1. c. tab. 51, fig. x. 


Feuilles cordiformes-ovales , pointues, dentelées, équilatérales, 
lisses en dessus, scabres en dessous. Pédoncules solitaires ou gé- 
minés, courts, subtriflores. Sépales oblongs, obtus, de la longueur 
des étamines , un peu plus longs que les pétales. 

Feuilles longues de 2 pouces, larges de 18 lignes : dentelures 
fines, ponctuées, rapprochées ; pétiole très-court. Fleurs larges de 
18 lignes. Fruit lisse, pisiforme. 

Gette espèce a été trouvée par Palisot Beauvois sur la côte 
d'Ovare. 


c) Feuilles quintuplinervées à la base. 


Grewia À FEUILLES DE Peuprier. — Grewia populifolia 
Linn. — Chadara tenax Forsk. — Grewia Chadara Lamk. 
Feuilles orbiculaires , inégalement dentées , glabres en dessus, 
pubescentes en dessous. Pédoncules solitaires, longs, filiformes, 
uniflores. Sépales linéaires-oblongs, plus longs que les étamines. 
Pétales de moitié plus courts que les sépales. | 
Arbrisseau. Galice d’un pouce de diamètre. Corolle blanche. 
Cette espèce croît en Arabie. 


GrewiA A reuirues De BourEau. —. Grewia betulæfolia 
Juss. L. c. tab. 50, fig. 1. 

Feuilles cordiformes, ou ovales-arrondies , dentées, équilaté: 
rales , velues. Pédoncules solitaires , grêles, uniflores. Sépales 


et les subisomètres , linéaires-lancéolés , un peu plus longs 
que les étamines. 


ÿ 


44 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. 


Feuilles longues d’un pouce, dépassant de peu les pédoncules. 
Fleurs blanches, larges de 2 pouces. 

Cette espèce, originaire du Sénégal , se cultive dans les 
serres. 


Grewia D'AstE. — Gresvia asiatica Linn. — Sonner. V si 
2, p. 244, tab. 138. 


Feuilles cordiformes-arrondies , inégalement dentelées, glabres 
en dessus, incanes en dessous. Pédoncules géminés ou fasciculés, 
longs, ordinairement 3-flores. Sépales oblongs, un peu plus 
longs que les étamines. Pétales ovales, 2 fois plus courts que les 
sépales. 

Feuilles longues de 2 à 3 pouces , semblables à celles du Til- 
léul ; pétiole court, épais. Fruit du volume et de la forme d’une 
Cerise, glabre, rougeûtre. 

Gette espèce croît sur la côte de Coromandel ; où elle porte le 
nom de Falzé. Son fruit , légèrement acide, est mangeable. 


GrEWIA À FEUILLES DE TILLEUL. — Grewia tiliæfolia Juss. 
L. c. tab. 51, fig.2. | 


Feuilles cordiformes-ovales , subobtuses , obliques, dentelées , 
glabres. Pédôncules fasciculés, subtriflores, plus courts que le pé- 
tiole. Sépales oblongs-lancéolés, plus longs que les étamines. 
Pétales linéaires-lancéolés, 2 fois plus courts que les sépales. 

Feuilles longues d’environ 3 pouces , larges de 20 à 30 lignes; 
dentelures subobtuses ; pétiole long de r pouce. Fleurs larges de 
1 pouce. Fruit à 2 drupes globuleux, de la grosseur d’un Pois. 

” Cette espèce croit dans l'Inde et à Ceylan. 


GREWIA À FEUILLES DE NoisETIER. — Greivia conffélia 
Rich. fil. in Flor. Senegamb. v. 1, p. 95, tab. 20. 

Feuilles cordiformes - orbiculaires, très-obtuses, inégalemant 
dentelées, cotonneuses-ferrugineuses en dessous. Fleurs en épis ou 
en glomérules subsessiles. Pétales très-courts. Drupe subglobu- 
leux ; déprimé , hérissé, crustacé, à 4 noyaux. 

Arbrisseäu ramieux, haut de 8 à 10 pieds. Rameaux couverts 
dun duvet férrugineux, Feuilles larges de 3 à 4 pouces, Sépales 


FAMILLE DES TILIACÉES. 45 


linéaires, pointus, ferrugmeux en dehors. Pétales oblongs, obtus, 
échancrés, longuement onguicules. LE brunâtre , de la gros- 
seur d’une pere Cerise: 

* Cette espèce, l’une des plus belles du genre , a été découverte 
par M. Perrottet aux environs du Cap-Vert. On la cultive dans 
les serres du Jardin du Roï. 


Génre TILLEUL. — 7ilia Lann. 


. Galice à5 sépales libres, caducs, concaves, fovéolés en des- 
sus à leur base, réfléchis après l'anthèse. Pétales 5 , subspa- 
tulés, concaves, arqués en ayant. Étamines 25- T0 : filets 
libres où irrégulièr ement polyadelphes par leur base, capil- 
laires; anthères à 2 bourses disjointes, submédifixes, Cinq 
staminodes presque conformes aux pétales mais plus petits, 
antépositifs , soudés à la base des filets (ces staminodes man- 
quent dans quelques espèces indigènes). Réceptacle presque 
plane, pentagone, glandu}eux. Ovaire non-stipité, subglo- 
buleux, à 5 (rarement 4) loges biovulées. Ovules superposés, 
appendants. Style cylindrique, dressé , articulé par la base, 
non-persistant. Stigmates 5, courts, trièdres, dentiformes, 
connivents pendant l’anthèse, puis écartés ou étalés. Carcé- 
rule ‘coriace (rarement mince et fragile), subglobuleux, 
ou turbiné, ou ovoïde, subpentagone, 5-costé (rarement 
à côtes presque inapparentes), par avortement 1-loculaire 
et monosperme (rarement 2-sperme). Graines obovales, 
rétrécies à la base, appendantes, pariétales. Chalaze orbi- 
culaire, apicilaire. Périsperme corné, huileux. Embryon 
médiaire , rectiligne, verdâtre : de oblongue-clavifor- 
me, Monet ; cotylédons très-minces, subcordiformes, pen- 
nati-5-lobés, convolutés : lobes inégaux , denticulés, repliés 
en | plusieurs sens. 

_ Arbres à tête ovale ou arrondie, très-touffue. Écorce inté- 
rieure filandreuse. Ramules souvent rougeâtres après la chute 
des feuilles. Feuilles pétiolées , inéquilatérales, denteléés, 
obliquement tronquées ou cordiformes et 4-T-nervées à la 
base, souvent anguleuses, plus ou moins barbues en dessous 


416$. 7 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. 


aux aisselles des nervures et des veinules; pétiole cylindri- 
que , renflé aux deux bouts, souvent grêle et presque aussi 
long que la lame. Stipules caduques. Fleurs odorantes, dis- 
posées en cime trichotome (rarement en ombelle simple ou 
en corymbe). Pédoncules solitaires d’un côté des pétioles, 
grêles, défléchis, pendants , adnés par leur partie inférieure 
à la côte d’une grande bractée liguliforme, chartacée, réti- 
culée ; pédicelles non-bractéolés , dilatés au sommet , munis 
tantôt à leur base, tantôt plus haut , d’une ou de plusieurs 
glandules verruciformes qui les font paraître comme arti- 
culés. Sépales satinés en dessus et barbus à la base, presque 
diaphanes, finement trinervés. Pétales blanchätres ou d’un 
jaune pâle, subflabellinervés, parsemés d’un grand nombre 
de vésicules diaphanes visibles surtout après la dessiccation. 
Filets blanchâtres, dressés et imbriqués avant la floraison, 
puis divergents. ‘Anthèr es jaunes : bourses souvent diva- 
riquées. Style ordinairement plus court que les pétales au 
moment de l’épanouissement de la fleur, puis plus ou 
moins saillant. Ovaire velouté ou incane. Carcérule se 
séparant du réceptacle par une scission circulaire de la base, 
que la radicule perce lors de la Se Feuilles sémi- 
nales prnses, 

La forme élégante, le feuillage touffu et les fleurs odo- 
rantes des Tilleuls font trouver place à ces arbres dans tou- 
tes les plantations d'agrément. Ils se plaisent dans les ter- 
rains légers, sablonneux, humides et un peu profonds. Les 
espèces indigènes parviennent quelquefois à un âge très- 
avancé , et leur tronc peut acquérir quarante pieds et plus 
de ne ee 

Le miel que les abeilles retirent des fleurs de Tilleul est 
d’une qualité excellente. L’infusion théiforme de ces fleurs 
a des RE ape antispasmodiques et légèrement toniques : 
personne n’ignore combien l’usage en est général. L'eau dis- 
tillée de fleurs de Tilleul se prescrit fréquemment comme 
remède calmant. Le péricarpe des Tilleuls a une saveur as- 
tringente , et s’'employait autrefois contre les hémorrhagies. 


+ 


FAMILLE DES TILIACÉES. 47 


La sève des Tilleuls contient beaucoup de principes sucrés ; 
par la fermentation elle donne une liqueur vineuse assez 
agréable. Les graines sont huileuses, mais si difficiles à ex- 
traire du fruit, qu’on ne saurait en tirer un parti ayanta- 
geux. 

Le bois de Tilleul est mou, léger et fléxible; il n’est pro- 
pre ni au chauffage, ni à la charpente; mais on le débite en 
planches minces, dont on fait de la volige. Lestourneurs, les 
ébénistes, les menuisiers l’emploient à divers ouvrages; et 
comme il n’éclaté pas sous le ciseau, il est fort recherché des 
statuaires. On le préfère à tout autre bois pour des balles 
d'imprimerie. Les cordonniers se servent ordinairement de 
tables de Tilleul pour couper le cuir, parce que les entailles 
faites par le tranchant de l’instrument se referment aussitôt. 
À l'état sec, le pied cube de ce bois pèseenviron vingt-trois 
kilogrammes. Le charbon de Tilleul est excellent pour la fa- 


‘brication de la poudre à tirer. L’écorce intérieure sert à faire 


des cordes et des nattes dont l’usage est fort répandu. Les 
Tilleuls de douze à quinze ans sont ceux dont on préfère 
l'écorce, parce que c’est l’âge où elle a le plus de force et de 
souplesse. Les feuilles peuvent servir à la nourriture des 
troupeaux ; elles possèdent aussi des qualités émmollientes; 
souvent on les trouve enduites d’un suc visqueux très-abon- 
dant, dont la saveur approche de celle de la Manne. 

Théophraste et Pline ont paie du Tilleul et de ses usa- 
ges. Pline dit que le bois servait à faire des boucliers, parce 
qu'il est très-flexible et que ses plaies se ferment à l'instant. 
Le même auteur rapporte que l'écorce était employée à cou- 
vrir les toits des cabanes, qu’on en faisait des corbeilles et 
de grands paniers pour transporter le blé et les raisins. Les 
anciens écrivaient sur des feuillets de liber de Tilleul, qu’on 
appelait Phytlira. 

On sème lés graines des Tilleuls én automne, dès leur ma- 
turité, ou bien on les conserve dans du sable ; jusqu’au prin- 
temps; car sans cette précaution , elles ne lèver aient que la 
seconde année. Les Tilleuls se DORE aussi der ejetons et 


ROTANIQUE. PHAN, T, IY: 2 


18 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. 


de marcottes qu’on enlève en automne pour les mettre en 
pépinières, et qu’on peut travsplanter à demeure au bout de 
quatre ou cinq ans. Cette méthode est moins longue que la 
voie des semis. Pour se procurer un grand nombre de mar- 
cottes, il faut planter, dans un terrain bien labouré, des 
Tilleuls de six à sept ans, dont on coupe ensuitelle tronc rez- 
terre. Les souches poussent un grand nombre de rejets que 
lon marcotte en les couchant : une année suffit pour qu'ils 
soient enracinés. Les Tilleuls reprennent assez difficilement 
de boutures. On multiplie de greffes les espèces rares. 
Nous alions décrire toutes les espèces connues de ce genre. 


SECTION I, 


Staminodes (appendicés ou filets pétaloïdes) nuls, Étamines 
25-45 , plus longues que les pétales : filets à peine bifur- 
qués au sommet , tantôt libres dès leur base, tantôt (dans 
la même espèce) soudés irrégulièrement en phalanges 5- 
8-andres, placées devant les pétales et alternes avec 1-5 fi- 
lets libres. Carcérule ou submembranacé, fragile et à cô- 
tes minces, ou coriace et à côtes saillantes. 


Les trois espèces que renferme cette section sont propres à ‘Pancien 
continent. 


A. Feuilles DATE ( excepté en dessous aux aisselles des ner- 
vures) de méme que les pétioles et les jeunes pousses. 


a) Carcérule oblique, submembranacé, fr abéiui à côtes très-minces , 
inapparentes ayant la disparition du dut qui les recouvre. 


Tirreuz syLvEsrre. — Tilia sylvestris Desfont. Hort. Par. 
— Tilia parvifolia Ehrh. — Borkh. — Engl. Bot. tab. 1705. 
— Schk. Handb. tab. :141. — Hayn.…. Arzn, IL, 46. — 

Guimp. et Hayn. Deutsch. Holg. tab. 106. — Tiliæ micro- 
ph Ua Vent. Diss. tab. 1, fig. 1. — Tilia europæa y Linn. — 
Tilia ulmifolia Scop. — Tilia europæa boréalis Wahlenb. 

Feuilles suborbiculaires, ou orbiculaires, ou réniformes-orbi- 


a 
\ ‘à 


FAMILLE DES TILIACÉES. 19 


culaires , ou ovales, ou ovales-cl'iptiques, où evalés orbiculaircs, 
acurinées-cuspidées, inégalement dentelces, d’un vert foncé.et 
presque luisantes en dessus, glauques en dessous et barbués aux 
aisselles des nervures : base chliquement cordiforme , ou tron- 
quée, ou semi-cordiforme, ou arrondie; pétiole des feuilles su- 
périeures aussi long, oupresque aussi long, ou de moitié moins 
long que la lame. Pédoncules 2-0-flores ( ordinairement 5-9- 
flores). Carcérule subolobuleux ou obové, mamelonné au som- 
met. AE 

Parmi les nombreuses variétés de ce Tilleul, les suivantes 
sont les plus marquantes, sans que toutefois léurs caractères 
soient invariables sur le même individu : 
— a: À FEUILLES OVALES. 


Feuilles ovales ,. très-obliques, tronquées ou arrondies à la base, 
petites (longues de x ‘l2 à 2 pouces, sur 10 à 15 lignes de 
large): les supérieures des ramules florifères à peme plus 
longues ou un peu plus courtes que leur pétiole. 

— £:À Feuirres corprrormes. ( Tilia parvifolia Guimp. et 


Hayn. L. e. 


Feuilles cordiformes ou cordiformes-ovales, grandes (longues 


d'environ 3 pouces, sur 2 7 pouces de large), plus ou moins 
obliques à la base, 


— y : À Fevizres SUBORDICULAIRES. ( Tilia microphylla Vent. 
En MMS 
Feuilles suborbiculaires , presque également cordiformes, larges 
de 1 à 3 pouces, un peu moins longues que larges. dente- 
lures souvent très-larges, semi- orbiculaires; pétioles des 
feuilles supérieures (des ramules florifères ) antôt presque 
aussi longs que la lame, tantôt de moitié moins longs. (Cette 
variété parait plus commune en France que les pr a Eloi) ) 
+ Arbre atteignant 80 pieds de haut, sur 6 pieds de diamètre. 
Bois d’un jaune tirant sur le rouge. Écorce des vieux troncs ri- 
ieuse , d’un gris noirâtre. Jeunes troncs «et branches d’un brun 
olive, lisses. Ramules de l’annce précédente d’un brun ver- 
dâtre ou d’un jaune tirant sur le rouce, Branches étalées, for- 


20 CLASSE DES COLUMNITÈRES. 


4 


mant une tête conique-pyramidale. Bourgeons ovales, obtus, 
courbés en dedans, d’un brun roux. Feuilles longues de x à 3 
pouces (le pétiole non compris ), larges de 1 à 3 pouces, 5-ou 
7-nervées à la base, membranacées, munies en dessous aux ais- 
selles des nervures d’un duvet roussâtre floconneux; dentelures 
triangulaires ou semi-orbiculaires, plus ou moins rapprochées ou 
écartées, inégales ou presque égales, brusquement terminées en 
courte pointe blanchâtre, cartilagineuse , quelquefois calleuse au 
sommet; pétiole grêle, long de 6 lignes à 2 pouces ( celui des 
feuilles inférieures toujours plus court que la lame }). Pédoncules 
ordinairement un peu moins longs que la feuille, toujours plus 
longs que le pétiole; bractées lancéolées ou lancéolées-oblongues, 
arrondies ou rétrécies au sommet, tantôt distantes de la basedu pé- 
doncule, tantôt décurrentes jusqu’à la base du pédoncule, tantôt 
débordant les fleurs, tantôt déhordées par celles-ci ; pédicelles en 
ombelle, ou en corymbe , ou en cime trichotome, tantôt aussi longs 
tantôt plus courts que la partie inadhérente du pédoncule. Sépales 
longs de 2 lignes ou un peu plus, chlongs-lancéolés ou ovales- 
lancéolés, subobtus, glabres ou pulvérulents en dessous, co- 
tonneux en dessus. Pétales longs de 2 "/, à 3 lignes, lan- 
céolés-spathulés, ou spathulés-oblongs, obtus, subdenticulés au 
sommet, d’un blanc sale. Étamines 25 à 50, libres (1), de moitié 
à peu près plus longues que les pétales. Ovaire cotonneux. Style 
glabre, après l’anthèse presque aussi long que les étamines. 
Stigmates obtus, tantôt étalés tantôt dns après l’anthèse. 
Carcérule de la grosseur d’un petit Pois, très-mince, se 
brisant facilement entre les doigts, recouvert d’un duvet rous- 
sâtre floconneux, qui disparait plus ou moins vers l’époque de 
la maturité. Graine d’un brun roux. 

Cette espèce, nommée vulgairement Tillet , Tillot et Tillier, 
RAR En 2 SS 

(1) Dans un très-grand nombre de fleurs observées par nous sur diffé- 
rentes variétés , nous n’avons jamais pu trouver des étamines polyadel- 
phes, ni ee plus grand nombre que 50 ; mais ces caractères étant varia- 


bles dans d’autres espèces nous ne Sc pas qu’ils soient d’une grande 
valeur dans celle qui fait le sujet de cette description. 


FAMILLE DES TILIACÉES. 21 


est commune dans les bois de la France, tant en plaine que dans 
les montagnes ; mais elle abonde surtout dans le nord de l'Europe, 
de même que dans l’Oural, la Sibérie et Le Caucase. Elle s’ac- 
commode d’un sol aride et pierreux , ainsi que des sables les plus 
ingrats; mais pour qu’elle parvienne à de fortes dimensions, il lui 
faut, comme à ses congénères, un terrain profond etlégèrement hu- 
mide. En général, il ne commence à fleurir qu’en juillet; mais 1l 
est des individus qu’on trouve en pleine fleur dès la première moi- 
tié de juin. La durée de sa croissance est d'environ cent cin- 
quante ans ; mais il peut vivre plusieurs siècles et peut-être près 
dé mille ans. Son bois est plus dur que celui des autres Tilleuls 
d'Europe, et par conséquent d’un usage plus avantageux pour 
le chauffage ainsi que pour l’ébénisterie. 

En faisant bouillir dans l’eau l’écorce de ce Tilleul avec 
parties égales en poids d’alun, et en versant dans la décoc- 
tion une dissolution alcaline , on obtient un précipité d’une belle 
couleur rose.-On est parvenu aussi à préparer avec cette écorce 
un papier roussâtre, mais tres-lisse , et fort propre au dessin. 

Dans l’Europe septentrionale et dans beaucoup de contrées de 
l'Allemagne, le Tülleul sylvestre se choisit de préférence à la plu- 
part des arbres pour ombrager les routes , les promenades, et les 
habitations champêtres. Le nom de famille du célèbre Linnée lui 
vint d’un énorme individu de cette espèce, planté au village de 
Stégaryd, en Smolande : le Tilleul étant appelé Linn en sué- 
dois. 

b) Carcérule coriace , ordinairement équilateral , à côtes assez 
| saillantes. 


TiLLEUL iNTERMÉDIAIRE. — Tilia intermedia De Cand. 
Prodr. — Tilia europæa Smith , Engl. Bot. tab. 610.— Bull. 
Herb. tab. 95. — Svensk Bot. tab. 40. — Flor. Dan. tab. 553. 
— Tilia vulgaris Hayn. Arzn. LL, tab. 47.—Guimp. et Hayn. 
Deutsch. Holz. tab. 107. — Tilia Tecksiana C. Bauh. 

Feuilles suborbiculaires, ou ovales-orbiculaires, ou ovales, 
acuminées-cuspidées, inégalement dentelées, d’un vert clair où 
jaunâtre en dessus, pâles en dessous et barbues aux aisselles des 


22 CLASSE DES COLUMNIFERES. 


nervures : base obliquement cordiforme , ou tronquée, ou semi- 
cordiforme, ou presque également cordiforme, ou arrondie; 
pétiole des feuilles supérieures 1 à 3 fois moins long que la 
lame. Pédoncules 2-5-flores. Garcérules irrégulièrement turbinés, 
ou oboves et obliques, mamelonnés au sommet , veloutés. 

Les individus que nous avons observés offraïent toutes les varia- 
tions que nous venons d'indiquer ci-dessus : les feuilles très-oblique- 
ment cordiformes-ovales étaient plus fréquentes que les feuilles 
suborbiculaires , ou également cordiformes, D’autres individus, 
peut-être, produisent plus habituellement ces dernières formes. 

Arbre haut de 4o à 60 pieds ou plus. Tronc épais, d’un gris 
noirâtre, rimeux. Branches grisâtres, divergentes, un peu dres- 
sées, formant une tête pyramidalé ou pyramidale conique. Ra- 
mules d’un brun olive ou jaunâtre, parsemés de petites verrues 
grisâtres. Bourgeons ovales, un peu comprimés, lisses, d’un 
jaune verdâtre lavé de rouge d’un côté. Feuilles (le pétiole non- 
compris ) longues de 2 à 3 ‘/, pouces, larges de 18 à 45 lignes 
(celles des pousses stériles atteignant jusqu’à 4 ’[, pouces de 
long , sur une largeur à peu près égale), membranacées, 5-ou 7- 
nervées à la base, lisses en dessus , quelquefois luisantes en des- 
sous, toujours munies aûx Re des nervures d’un duvet jau- 
nâtre, ou brunâtre, où d’un roux clair, floconneux ; dentelures 
trjangulaires ou moins souvent arrondies, plus ou moins inégales, 

rusquement terminées en courte pointe cartilagineuse, souvent 
calleuse au sommet; pétiole long de G à 20 lignes, grêle mais 
plus ferme que celui de l’espèce précédente. Pédoncules presque 
aussi longs que les feuilles, ou un peu plus courts, ordinairement 
4-7-flores; pédicelles à peu près aussi longs que la partie inadhé- 
rente du pédoncule, ou plus courts, disposés en ombelle ou en 
corymbe simples, ou en cime soit AC soit trichotome ; 
bractée lancéolée, où LpcMecopone, DES ordinaire- 
ment décurrente presque jusqu’à la base du MERE Sépales 
ovales- Jancéolés, ou oblongs-lancéolés, subobtus, glabres en des- 
sus, cotonncux, cn Fa et aux Fat longs de 2 ‘/, lignes. 
Pétales longs de 3 lignes, RP MRUR , Où spatulés- 
oblongs, obtus, subdenticulés au sommet, d’un jaune de paille, 


’ 


FAMILLE DES TILIACÉES. 25 


Étamines 30-35, libres, ou polyadelphes par leur base (1). Ovaire 
cotonneux. Style glabre, après l’anthèse à peu près aussi long que 
les étamines. Stigmates obtus, denticulés aux bords, tantôt dres- 
sés ou connivents, tantôt étalés (2). Carcérule long de 3 à ‘à li- 
ones, sur 2 :/, à 3 lignes de diamètre, dur, pentagone, recou- 
vert d’un duvet floconneux jaunâire, qui disparaît vers la ma- 
turité. Graine obovée, d’un brun roux. 

Ce Tilleul est plus. commun dans toute l AHbrdete que le 
Tilleul sylvestre, et on le retrouve aussi dans le ol de l'Eu- 
rope. Nous ignorons s’il croît spontanément en France , mais on 
le rencontre quelquefois dans les plantations (par exemple au 
bois de Boulogne). Il fleurit dans la seconde moitié de juin et en 
juillet. On l’a souvent confondu à tort, soit avecle Tilleul syl- 
vestre, dont il se distingue au premier coup d’œil par le vert 
clair de son feuillage, soit avec le Tilleut dit de Hollande, qui 
en différe par ses bill pubescentes et parses fruits à côtes beau- 
coup plus saillants. 

La durée du Tilleul intermédiaire n’est pas moins longue que 
celle du Tilleul sylvestre, mais sa croissance est plus rapide. 
Son bois, blanc, lisse et mou, se recherche surtout pour la 
sculpture. L’écorce se préfère à celle des autres espèces d'Europe, 

‘pour la confection des nattes et cordages. 

Le Tilia hybrida (Bechstein, Forstbot. tab. 4), qui croit 
épars dans les forêts de la Thuringe et de la Franconie, ne diffère 
du Tilia intermedia APE fe pubescentes en dessous 
aux nervures ainsi qu'aux veinules. M. Bechstein pense que ce 
Tilleul est une De du Tilia intermedia et du T. ilia platy- 
phyllos. 3 


‘ 


B. Carcérule ligneux , à côtes très-saillantes. Nervures de la 


(1) Selon M. . Hayne, ie filets scraient toujours libres ou insensiblement 
polyadelphes; nous les avons trouvés visiblement polyadelphes dans un 
très-grand nombre de fleurs que nous avons examinées, 

(2) M. Hayne indique des stigmates dressés comme caractère de 
l'espèce ; nous nous sommes assurés que ce caractère est loin d'être inva- 
siable. nds te ri 608 


94 CLASSE DES COLUMNIFERES. 


face inférieure des feuilles plus ou moins hérissees de méme 
que les pétioles et les jeunes pousses. Parenchyme des feuil- 
les pubescent, surtout en dessous. 


Trreuz À FEUILLES MOLLES.— T'ilia mollis Spach , Monogr. 
imed. — Tilia platyphylla Scopol. Carn.— Vent. Diss. tab. 1, 
fig. 2 (var.) — Dubham. ed. nov. v. 1, tab. 50 (var.) — Tilia 
cordata Mill. Dict. (var.)— Tilia cordifolia Bess. Gal.— Tilia 
europæa Desfont. Cat. Hort. Par. (var.) — Hook. Flor. Lond. 
tab. 190; Engl. Bot. nov. ser. tab. 2520 (var.) — Tilia pauci- 
flora Hayn. Arzn. WI, tab. 48. — Guimp. et Hayn. Deutsch. 
Holz. tab. 108 (var.) — Tilia corallina Ait. Hort. Kew. (var.) 
— Tilia rubra De Cand. Prodr. (var.) — Tilia corinthiaca 
Bosc. iu Dict. d’Agr. — T'ilia triflora Horn. 


Feuilles orbiculaires, ou suborbiculaires, ou ovales, ou ovales- 
orbiculaires , acuminées-cuspidées, inégalement dentelées ou cré- 
nelées, équilatérales ou obliques, à base cordiforme, ou semi- 
cordiforme, ou arrondie, ou tronquée, pubérules en dessus, pu- 
bescentes et hérissées en dessous ; pétiole des feuilles supérieures 
aussi long ou jusqu’à 3 fois plus court que la lame. Pédoncules 
3-7-flores. Carcérule turbiné, ou pyriforme, ou obovale, ou ovale, 
ou ellipsoïde, ou subglobuleux , mammelonné au sommet ou sub- 
acuminé , cotonneux ou velouté (1). 


(1) Nous nous abstiendrons de signaler les variétés de ce T'illeul. Les 
différentes modifications que nous venons d’indiquer dans la forme de 
plusieurs des organes se rencontrent trop souvent sur le même individu ; 
mais quelquefois J’une ou l'autre des formes prédomine, surtout pour ce 
qui concerne les fruits. La forme et la grandeur des bractées ne varie pas 
moins que celle des feuilles et des fruits. Il nous a paru nécessaire de n’a- 
dopter aucun des noms déja appliqués à cette espèce, parce qu’ils ne don- 
nent qu’une idée fausse de ses caractères habituels. La plupart des Zilia 
mollis, à l’état sauvage , ne diffèrent point, quant à la dimension de leurs 
feuilles, du Tilia sylvestris. Les variétés à pédoncules pluriflores sont aussi 
communes que celles à pédoncules triflores. Le Tia rubra ou Tilleul de 
Corinthe, différerait , selon M. De Candolle , du Tilia platyphyllos, par 
des fruits globuleux sans côtes , et par des ramules qui prennent une teinte 
pourpre après la chute des feuilles : les côtes des fruits de cette variété sont 


FAMILLÉ DES TILIACÉES. 25 


Arbre haut de 60 à 100 pieds, sur 2 à 3 pieds de diametre ou 
plus. Écorce des vieux troncs d’un gris roussâtre , rimeuse. Jeu- 
nes troncs et branches d’un gris cendré, verruqueux. Branches 
érigées, grosses, touffues , formant une tête ovale ou pyramidale, 
Ramules de l’année précédente d’un brun olivâtre , ou jaunätres, 
ou d’un rouge de sang plus ou moins vif, ou verts surtout au 
printemps, ponctués, très-touffus. Jeunes pousses hérissées, 
ponctuées. Gemmes ovales, obtuses, d’un brun roux. Feuilles 
longues de 1 à 4 pouces (celles des pousses stériles quelquefois 
jusqu’à 6 pouces), tantôt aussi larges que longues, tantôt jusqu’à 
1 fois moins larges que longues, un peu rugueuses et d’un vert 
gai ou plus où moins foncé ou jaunâtre en dessus, pâles et quel- 
quefois luisantes en dessous, 5-ou 7-nervées à la base ; dentelures 
ou crénelures plus ou moins rapprochées, brusquement terminées 
en courte pointe blanchâtre, subcartilagineuse , calleuse au som- 
met; pubescence de la face supérieure très-courte; pétiole long 
de :}, à 2 ‘|, pouces, hérissé ou velouté de même que les aisselles 
des nervures de la face inférieure; côte, nervures et veines he- 
rissées de poils mous étalés. Bractées à peu près aussi longues 
que les feuilles, ou plus courtes, quelquefois un peu plus lon- 
gues , larges de 3 à 8 lignes, sessiles, ou distantes de la base 
du pédoncule, liguliformes, ou lancéolces, ou lancéolées -oblon- 
gues, obtuses ou pointues ; pédicelles divariqués ou plus ou moins 
dressés, tantôt plus longs tantôt plus courts que la partie inadhé- 
rente du pédoncule, ordinairement débordés par la bractée , dis- 
posés soit en ombelle ou en corymbe simples, soit en cime sub- 
tricliotome. Sépales ovales-lancéolés , presque obtus , glabres en 
dehors, satinés en dedans et aux bords, longs de 2 ‘/, à°3 lignes, 
d’un blanc jaunâtre. Pétales longs de 3 à 4 lignes, d’un jaune de 


1 


toujours très-saillantes lors de La maturité; avant cette époque, le duvet 
épais qui les recouvre les rend quelquefois moins apparentes ; et quant à la 
couleur qu’offrent les ramules en hiver , nous pouvons assurer que souvent 
elle est d’un rouge plus ou moins vif dans toutes les autres variétés, et 
que très-fréquemment aussi elle est ou brunâtre, ou jaunâtre, ou verdâtre, 
dans toutes, 


26 « CLASSE DES COLNMNIFERES. 


paille , oblongs-spatulés ou oblongs-obovales, obtus, très-entiers 
ou légèrement crénelés vers 1e sommet. ee 30 à 45; 
filets libres ou polyadelphes. Ovaire satiné ou velouté. Style gla- 
bre ou barbu à la-base, long d’environ 2 lignes. Sugmates obtus, 
dressés ou étalés. Carcérule long de 2 à 4 lignes, sur 1 ‘}, à 3 
lignes de diamètre, plus ou moins velouté, ou incane, ou quelque- 
fois presque glabre; côtes plus ou moins saillantes, le plus sou- 
vent très-fortes, toujours apparentes à l’époque de la maturité. 
Graine ovale où obovale, d’un brun roux. 

Le Tilleul à feuilles molles, vulgairement appelé Tilleulde Hol- 
lande et Tilleul à grandes feuilles ou à larges feuilles, croît dans 
toute l’Europe , jusque vers le 63° degré de latitude. Il forme de 
vastes forêts dans la Pologne ainsi que dans la Russie méridionale, 
et se retrouve au Caucase. Il préfere les terrains dont la base est 
calcaire ou granitique; un sol trop humide ne lui convient pas 
mieux qu’un sol aride. Son développement s’accomplit dans l’es- 
pace d’environ cent ans; mais dans les localités qui lui sont favo- 
rables , sa vie peut durer cinq siècles et plus. Il existe en Allema- 
gne plusieurs Tilleuls de cette espèce dont on estime l’âge à près 
de mille ans, + 

Aux-environs de Pagis la floraison de ce Tilleul a lieu, en gé- 
néral, dès la première moitié de juin ; mais il y a aussi des variétés 
tatiies qui ne fleurissent qu’en juillet. C. Bauhin a déjà” remar- 
qué que certains individus ne donnaient jamais de fleurs , ou n’en 
produisaient, tous les ans, qu’un petit nombre : circonstances qui 
tiennent peut-être à la nature du terrain. 

Le bois du Tilleul à feuilles molles est plus léger et plus 
mou que celui des deux espèces précédentes ; le pied cube de ce 
bois , étant bien sec, ne pèse que vingt-neuf livres. IL est tenace, 
blanc, lisse, peu sujet à être attaqué par les insectes, et prend 
Étébent toutes les couleurs : qualités qui le font rechercher des 
menuisiers, des tourneurs, et des sculpteurs en bois. Le charbon 
qu’il donne est excellent pour la fabrication de la poudre à tirer. 

En Russie, l'écorce épaisse des vieux troncs sert à faire des 
paniers , des caisses, des boîtes, et on en couvre les toits des 
cabanes. L’écorce intérieure des jeunes troncs fournit un aubier 


FAMILLE DES\TILIACÉES. 97 


dont il se fait une forte consommation dans le Nord; on en con- 
fectionne des nattes, des cordages, des filets, des paniers, des 
chapeaux, des souliers et du fil. L’aubier se sépare de l'écorce en 
le faisant rouir comme le Chanvre. 

En F rance, cette espèce est plus commune dans les plantations 
d'agrément que toutes ses congénères ; on la recherche surtout 
comme arbre d’ alignement. 


SECTION El. 


Fleurs munies de 5 staminodes. Étamines 20-80, plus courtes 
que les pétales; filets bifurqués au sommet, irrégulière- 
ment polyadelphes, adnés par leur base aux bords des on- 
glets des staminodes. Carcérule ligneux , à côtes minces 
ou inapparentes. Cimes 7-50-flores. — Feuilles ordinaire- 
ment plus grandes que celles des espèces de la section F°, 


Presque toutes les espèces de cette section croissent en Amérique. 


A. Gemmes grosses , luisantes, glabres de, même que les pe- 
tioles , les pédoncules et les jeunes pousses. Feuilles. gla- 
bres C excepté les barbules de la face inférieure) ou à pu- 
bescence non-étoilée. Étamines de ‘]: environ plus courtes 
que les siaminodes. Siyle barbu à la base. 


a) Feuilles légérement pubérules aux bords, glabres en dessous (ex- 
cepté aux HE des nervures et des veinules. ) 

Trezeuz nom. — Tilia nigra Borkh. Dendr.—Tilia glabra 
Vent. Diss. tab. 2. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 45. 
— Tilia americana Ait. Hort. Kew. — Michx. fil. Arb. 3, 
p. 311. Ic. — Wais. Dendr. Brit. tab. 45. 

— B: À RAMULES ROUGEATRES, — Tilia missisippiensis 
Bosc. in Dict. d’ Agricult. 

Feuilles dentelées, acuminées , cuspidées, 2 à 4 fois plus lon- 
gues que les He. les inférieures ‘cordiformes ou cordiformes- 
orbiculaires ; les’supérieures ovales ou ovales- -elliptiques : base 
arrondie ou semi-cordiforme d’un côté, obliquement tronquée de 
Vautre. Cimes 7-30-flores. Pétales oblongs ou lancéolés-oblongs, 
‘obtus ou tronqués , légèrement crénelés au sommet. Staminodes 


28 CLASSE DES COLUMNIFERES,. 


linéaires-spatulés, ou oblongs-spatulés. Style plus ou moins 
saillant après l’anthèse. Carcérule subglobuleux , ou obovale, ou 
ovale, mamelonné au sommet, ou acuminé, velouté, ou incane, 
légèrement 5-costé, subpentagone. 

Arbre atteignant (dans son pays natal) 70 à 80 pieds de haut, 
sur 3 à 4 pieds de diamètre. Écorce des vieux troncs rimeuse, 
d’un gris noirâtre. Jeunes troncs et branches lisses, d’un brun 
d'Olive. Ramules bruns, ou verdâtres , ou rougeûtres, luisants, 
ponctués. Tête ovale-globuleuse. Gemmes grosses, ovales, poin- 
tues, luisantes, glabres, brunâtres. Feuilles souvent longues de 5 
à Ô pouces, sur 4 à 5 ‘|, pouces de large (les inférieures des ra- 
mules florifères longues de 1 ‘/: à 3 pouces , ordinairement aussi 
larges que longues; feuilles des pousses non-florifères atteignant 
jusqu’à un pied de long, et presque autant de large), fermes, 
presque coriaces , d’un vert foncé en dessus, plus päles en des- 
sous et munies aux aisselles de petites houppes de poils brunätres 
(les naissantes légèrement cotonneuses à toute la face inférieure ) ; 
base 1-ou 2-nervée d’un côté, 2-ou 3-nervée de l’autre ; nervures 
très-saillantes en dessous; veines fines, réticulées; dentelures 
triangulaires ou semi-orbiculaires, presque égales ou inégales, 
plus ou moins rapprochées, brusquement terminées en courte 
pointe subcartilagineuse, blanchâtre, inclinée; pétiole long de 10 
à 24 lignes, glabre de même que les ramules. Stipules courtes, 
lancéolées, ou ovales-acuminées. Bractées longues de 1 */; à 6 pou- 
ces, larges de 5 à 10 lignes, subsessiles, ou distantes de la base 
du pédoncule, liguliformes, ou lancéolées, ou lancéolées-oblongues, 
obtuses ou pointues, tantôt débordées par la cime , tantôt plus 
longues que celle-ci, tantôt plus longues que les feuilles, tantôt 
plus courtes; pédoncule adné jusqu’au tiers ou même jusqu’au-delà 
du milieu de sa longueur ; pédicelles divariqués, comme articulés 
au milieu, ou au-dessus de la base, claviformes supérieurement, 
1 à 2 fois plus longs que le calicé. Calice d’un brun jaunâtre; sé- 
pales ovales-oblongs, ou ovales-lancéolés, pointus, longs de 3 li- 
gnes. Corolle d’un jaune pâle : pétales longs d’environ 4 lignes, 
sur 1 à 1 ‘}, ligne dans leur plus grande largeur. Staminodes longs 
d'environ 3 lignes , larges de ‘/: ligne à 1 ligne, légerement cré- 


FAMILLE DES TILIACÉES. : 8.20 


nelés ou échancrés au sommet. Étamines 65-75. Ovaire incane. 
Style long de 3 à 3 ‘2 lignes après l’anthèse, d’abord plus court 
que les pétales, puis plus ou moins saillant. Carcerule du volume 
d’un Pois : côtes filiformes. Graine obovale , d’un brun noirätre. 

Le nombre des fleurs de chaque cime, ainsi que la forme et la 
grandeur des feuilles et des bractées varient beaucoup, dans cette 
espèce, sur les mêmes individus. Il en est de même de la forme 
du fruit. 

Le Tilleul noir, nommé aussi Tilleul du Canada, Tilleul 
d'Amérique , Tilleul glabre, se recommande pour l’ornement 
des bosquets par la beauté de son feuillage, beaucoup plus ample 
que celui des trois espèces d'Europe que nous venons de dé- 
ecrire. Ses fleurs, qui sont trés-odorantes, s’épanouissent aux en- 
virons de Paris durant la seconde moitié de juin, ou au commen- 
cement de juillet. | 

« Des diverses espèces de Tilleuls qui croissent dans l’Améri- 
» que septentrionale, à l’est du Missisippi, dit M. Michaux, 
» celle-ci est la plus multipliée: Elle se trouve dans le Canada, 
» mais elle est encore plus commune dans le nord des États- 
» Unis, où elle se désigne habituellement par le nom de Baes- 
» Food; quelquefois aussi on lui donne celui de Lime-Tree. 
» On observe qu’à mesure qu’on se dirige vers le Sud, cet arbre 
» devient plus rare, tellement que dans la Basse-Virginie, les 
» deux Carolines et la Géorgie, on ne le voit que dans les mon- 
» tagnes. Dans certains cantons des états du Milieu et du Nord, 
» il constitue fréquemment les deux tiers de la masse des forêts, 
» et quelquefois il les compose exclusivement. | 

» Dans le nord des États-Unis, Ed il ne croît point de T'ulipiers, 
» on se sert du bois de ce Tilleul pour faire les panneaux de la 
» caisse des cabriolets, et le siége-des chaises, dites de Windsor : 
» mais comme il est plus tendre que le Tulipier, il se raye plus 
» facilement, et par conséquent il convient moins bien pour cet 
» usage. » 


b) Feuille pubescentes en-dessous. 


Tuxeur overré, — Tilia neglecta Spach, Monosr. ined, 


Kf: 


30 CLASSE DES COLUMNIFERES. 


Feuilles acuminées-cuspidées, dentelées, mollement pubescentes 
en dessous : les inférieures cordiformes, ou cordiformes-ovales, 
ou cordiformes-orbiculaires ; les supérieures ovales, ou ovales- 
elliptiques, 73a x fois pluslongues que le pétiole : base semi-cor- 
diforme ou arrondie d’un côté et obliquement tronquée de l’au- 
tre, ou tronquée des deux côtés. Cymes liches, corymbiformes , 
5-12-flores. Pétales oblongs, ou lanccolés-oblongs, obtus, légère- 
ment crénelés au sommet. Staminodes linéaires -spatulés ou 
oblongs-spatulés. Style plus où moins saillant après l’anthèse. 
Carcérule subglobuleux, ou cbovale, ou ovale, ou turbiné, 
mamelonné au sommet, incane ou velouté, subpentagone, lé- 
gèrement 5-costé. 

Arbre ayant le port et la taille du 7ülleul noir. Ramules de 
l’année précédente rougeâtres. Gremmes grosses, ovales, pointues 
ou obtuses , luisantes. Feuilles et bractées semblables, dans leurs 
formes et leur grandeur, à ceux du Zilleul noir, et offrant les 
mêmes variations. Pétiole des feuilles supérieures long de 18 à 
30 lignes. Sépales lancéolés , subobtus , longs d’environ 3 lignes. 
Pétales d’un jaune de paille, longs de 4 lignes, sur x ligne 
de large. Staminodes longs de 3 lignes, larges de ”/, ligne à 
leur partie supérieure, très-entiers ou légèrement crénelés au 
sommet. Étamines 50 à 60. Ovaire incane. Style barbu à la base, 
long de 2 à 3 lignes. Carcérule du volume d’un Pois, de forme 
très-variable sur les mêmes individus. | 

Ce Tilleul, dont nous ignorons l’origine, mais qui ne saurait 
être Wbfhdur avec le précédent , se trouve Pr les plantations de 
la ménagerie du Muséum ® higioire naturelle. 


B. Gemmes pubescentes ou cotonneuses (de même que les 
pétioles et les jeunes pousses), petites. Feuilles couvertes en 
dessous d'un duvet étoilé plus ou moins dense. Étamines * 
à 2 fois plus courtes que les starminodes. 


a) Style glabre. Feuilles toutes 3 à 5 fois pue longues que Leur pétiole. 


TiLLEUL A FEUILLES TRONQUÉES. — Tilia truncata Spach, 
Monosr. ined, 


FAMILLE DES TILIACÉES. 51 


Feuilles ovales, ou ovales-ellipiiques, ou ovales-triangulaires, 
ou semi-cordiformes , courtement acuminées, plus ou moins inca- 
nes en dessous (les naissantes veloutées aux deux faces), la plu- 
part très-obliquement tronquées à la base, profondément dente- 
lées. Cimesmultiflores, denses. Pétales oblonss, obtus, légèrement 
crénelés au sommet. Staminodes ovales-spatulés. Style court, à 
peine saïllant après l’anthèse. Carcérule velouté, subglobuleux , 
à côtes très-fines. 

_ Petit arbre à tête ovale-arrondie. Ramules de l’année précé- 
dente rougeâtres ou verdâtres. Feuilles longues de 2 ‘/; à 4 pou- 
ces (celles des pousses stériles longues jusqu’à 7 pouces), sur 2 à 
3 pouces de large, ou rarement aussi larges que longues, fermes, 
d’un vert gai en dessus, plus ou moins grisätres en dessous et 
munies aux aisselles des nervures et des veinules de très-petites 
houppes de poils roussätres ; base ordinairement tres-inéquilaté- 
rale, 2-nervée et arrondie ou un peu rentrante d’un côté, 1-ner- 
vée et fortement tronquée de l’autre ; nervures saillantes en des- 
sous; veinules fines ; dentelures triangulaires ou arrondies, mu- 
cronées , souvent très-grandes , inégales et distantes ; pétiole long 
de 6 à 9 lignes. Stipules ovales, ou ovales-lancéolées, acuminées. 
Gemmes ovales, obtuses. Bractées longues de 2 à 3 pouces, larges 
de 6 à 12 lignes, subsessiles, oblongues, obtuses, échancrées ou 
rétrécies à la base, ordinairement de moitié plus courtes que la 
feuille, tantôt débordées par la cime, tantôt aussi longues ou plus 
longues que celle-ci. Cimes 20-5o-flores. Pédicelles à peu près 
aussi longs que le calice, subclaviformes, comme articulés au- 
dessus de la base. Sépales longs de 3 lignes, ovales-lancéolés, 
pointus, incanes avant la floraison, puis jaunâtres. Pétales longs 
de 4 lignes, sur x ‘/: ligne de large , blanchätres , rétrécis à la 
base. Staminodes longs d’environ 3 lignes, sur 1 ligne de large à 
leur sommet. Étamines 4o-5o. Style après l’anthèse long au plus 
de 2 ‘|, lignes. Carcérule de la grosseur d’un petit Pois. 

Cette espèce, qui a été confondue par Ventenat et d’autres au- 
teurs sous le nom de Tilia pubescens, avec le Tilia laxiflora 
Michx., croît dans le midi des États-Unis. On peut la cultiver 
en pleine terre dans le nord de la France, mais elle me forme 


J2 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. 


qu’un petit arbre et fructifie rarement. Ses fleurs, tres-odorantes, 
s’épanouissent en juillet. 


TiLLEUL À FLEURS LACRES. — Jülia laxiflora Michx! Flor. 
Amer. Bor.— Tilia pubescens Ait. Hort. Kew. — Michx! 
fil. Arb. vol. 3, p. 315, Ic. — Duham. ed. nov. 1, tab. 51. 
— Wats. Dendr. Brit. tab. 135. — Tilia pubescens B, lepto- 
phylla Vent. Diss. 

Feuilles dentelées ou sinuolces-denticulées , courtement acumi- 
nées, légèrement pubescentes en dessous : les inférieures cordi- 
formes, ou cordiformes-orbiculaires , subéquilatérales; les supé- 
rieures ovales, ou ovales-elliptiques, à base obliquement tronquée, 
ou semi-cordiforme , ou cunéiforme, ou arrondie. Cimes multi- 
flores, lâches. Pétales linéaires-oblongs, profondément échancrés. 
Staminodes linéaires-spatules. Style long, très-saillant. Carcé- 
rule ovale, ou subglobuleux, mamelonné au sommet, incane, 
à côtes presque inapparentes. 

Arbre atteignant, en Amérique, 40 à 5o pieds de haut. Écorce 
du tronc grisätre. Ramules rougeätres, ou brunâtres, ou verdä- 
tres. Gemmes ovales, obtuses, pubescentes. Feuilles longues de 2 
à 4 pouces, larges de 1 à 3 pouces ( celles des pousses stériles 
longues jusqu’à 1 pied, sur 6 à 8 pouces de large) : les naïssantes 
veloutées aux 2 faces ; les adultes d’un vert foncé en dessus ; gri- 
sâtres ou pâles en dessous (le duvet finissant par disparaître 
presque entièrement) ; base binervée des deux côtés, ou uniner- 
vée d’un côté et binervée de l’autre; dentelures triangulaires ou 
plus ou moins arrondies, mucronulées , tantôt petites et rappro- 
chées , tantôt grandes et plus ou moins écartées , égales ou inéga- 
les ; pétiole long de 8 à 12 lignes. Stipules ovales-acuminées, ou 
ovales-oblongues , ou oblongues-lancéolées. Bractées longues de 2 
à 4 pouces , larges de 6 à 15 lignes , plus courtes que les feuilles, 
ordinairement débordées par la cime, oblongues, ou ovales- 
oblongues, ou lancéolées-oblongues , obtuses ou pointues, sessiles 
et arrondies à la base, ou subsessiles et décurrentes, pubescentes. 
Cimes divariquées ,subpaniculées, 0-30-flores, Pédoncules incanes 
de même que le pédicelle), dilatés au sommet, comme articu- 


FAMILLE DES TILIACÉES. ‘ 99 


lés au-dessus de leur base ou plus haut, ordmairement plus longs 
que le calice. Sépales incanes avant l’anthèse, puis jaunâtres, 
longs de 3 lignes , oblongs-lancéolés, pointus. Pétales longs de 
3 ‘2 à 4 lignes, sur 1 ligne de large. Staminodes longs de 2 li- 
gnes , larges de x ‘/: ligne, obtus, entiers. Étamines 40 à 50. 
Ovaire incane. Style après l’anthèse long de 4 lignes. Carcérule 
de la grosseur d’un Pois. Graines obovales , d’un brun roux. 

Cette espèce habite les mêmes contrées que la précédente. Dans 
le nord de la France, eïle ne forme qu’un petit arbre qui pro- 
duit rarement des fruits. Ses fleurs, qui répandent une odeur de 
Narcisse, s’épanouissent en juillet. 


TiLLEUL ARGENTÉ. — Tilia argentea Desfont. Cat. Hort. 
Par. — Tilia alba Waldst. et Kit. Plant. Rar. Hungar. 1, 
tab. 3. — Wats. Dendr. Brit. tab. 71. — Tilia rotundifolia 
Vent. Diss. tab. 4. — Duham. ed. nov. 1, tab. 52. — Turpin, 
in Dict. des Sciences Nat. Ic. — Tilia tomentosa Mœnch. 

Feuilles finement dentelées, courtement acuminées-cuspidées, 
cotonneuses (blanchâtres) en dessous, non-barbues aux aisselles 
des veinules : les inférieures cordiformes ou cordiformes-orbicu- 
laires ; les supérieures ovales ou ovales-orbiculaires, à base ar- 
rondie ou tronquée d’un côté et semi-cordiforme de l’autre. Ci- 
mes denses, 7-15-flores. Pétales oblongs ou cunéiformes-oblongs, 
légèrement crénelés au sommet. Staminodes obovales-spathulés. 
Style saillant. Carcérule ovale ou subglobuleux , mammelonné au 
sommet, velouté, pentagone : côtes peu apparentes. 


— f: À FEUILLES GLABRESGENTES. — Feuilles d’un vert pâle 
en dessous : les adultes presque glabres. Carcérule “HAE 
aminci aux 2 bouts : côtes saillantes. 

Grand arbre à tête ovale-arrondie. Écorce des jeunes branches 
d’un brun noirâtre. Ramules de l’année précédente rougeâtres en 
hiver, verdâtres en été. Jeunes pousses cotonneuses. Gemmes 
ovales, obtuses, cotonneuses. Feuilles longues de 2 à 4 pouces 
(celles des pousses stériles longues jusqu’à 6 pouces) , ordinaire- 
ment aussi larges que longues; les naissantes cotonneuses aux 
2 faces; les adultes fermes, glabres et d’un vert tres-foncé en des- 

BOTANIQUE. PHAN. Te IVa 3 


54 CLASSE DES COLUMNIFERES. 


sus, couverles en dessous d’un duyet étoilé blanchâtre très-serré ; 
base 2-nervée d’un côté et 1-nervée de l’autre, ou 2-neryée des 
deux côtés, ou 3-neryée d’un côté et 2-nervée de l’autre, plus 
où moins oblique; dentelures triangulaires ou arrondies, mucro- 
nées , rapprochées ; pétiole long de 6 à 15 lignes. Stipules ovales- 
lancéolées, ou oblongues-lancéolées, pointues, ou acuminées. 
Bractées longues de 1 ‘/, à 3 pouces, larges de 4 à 10 lignes, or- 
dinairement plus courtes que les feuilles, cotonneuses, oblongues 
ou lancéolées-oblongues , obtuses, subsessiles ou un peu écartées 
de la base du pédoncule, arrondies ou cunéiformes à la base. Pé- 
doncule plus court que la bractée, cotonneux de même que les 
‘pédicelles et le calice; pédicelles subclaviformes , ordinairement 
plus longs que les sépales. Sépales ovales-lancéolés, subobtus, 
longs d'environ 3 lignes. Pétales un peu plus longs que les sépa- 
les, larges de 1 ligne. Staminodes longs de 2 lignes , larges de 
*/2 ligne au sommet, très-entiers ou subdenticulés au sommet. 
Étamines 5o-70. Ovaire cotonneux. Style après l’anthèse long de 

‘à lignes. Carcérule de la grosseur d’un Pois. Graine d’un brun 
roux. 

La variété à feuilles glabrescentes, oblenue au Jardin de Tria- 
non , à ce qu’on assure de graines du type de l’espèce, est très- 
remarquable par ses feuilles verdâtres en dessous, et par la forme 
de ses fruits. Serait-ce peut-être une hybride? 

Le Tilleul argenté croit dans la Hongrie , la Transylvanie, 
l'Esclavonie et li Croatie. Cette espèce se cultive fréquemment 
dans les jardins paysagers ; son feu:llage, argenté en dessous, 
produit un fort bel effet ; elle offre en outre l’ avantage de fleurir 
en juillet, plus tard que tous les autres Tilleuls. L’odeur de ses 
fleurs est semblable à celle des Narcisses. 


b) Pétiole des feuilles supérieures presque aussi lie | que la D 
! Ê Style barbu a la base. 


TinLEuL néTÉROPAYLLE. — Tilia heterophylla Vent. Diss. 
tab, 5, — Tilia alba Michx. fil. Arb. 3, p. 125, le. 

Feuilles finement dentelées, courtement acuminées-cuspidées , 
cotonneuses-blanchâtres en dessous et barbues aux aisselles des 


FAMILLE DES TILIACÉES. 55 


veinules : les inférieures cerGiformes où cordiformes-oibiculaires ; 
les supérieures ovales ou ovales-orbiculaires : base arrondie ou 
tronquée d’un côté et semi-cordiforme de l’autre, ou tronquée des 
deux côtés. |Gimes denses, 7-15-flores. Pétales oblongs ou cunéi- 
formes-oblonss , lésèrement crénelés au sommet. Staminodes obo- 
vales-spathulés. Style peu saïllant. Careérule subglobuleux, pen- 
tagone : côtes saillantes. 

Grand arbre. Feuilles longues de 2 à 4 pouces, ordinairement 
aussi larges que longues (celles des pousses stériles longues de 6 
à 8 pouces, sur 4 à 6 pouces de large), glabres et d’un vert foncé 
en dessus (les naissantes cotonneuses aux deux faces), blanchà- 
tres en dessous et munies d’un grand nombre de houppes de poils 
roux (quelquefois toutes les nervures et veinules sont en outre re- 
couvertes d’un duvet roussâtre très-fin); base plus ou moins 
oblique, ou subéquilatérale; dentelures triangulaires ou arron- 
dies, mucronées, rapprochées (très-profondes et inégales sur les 
feuilles des pousses stériles). Stipules ovales-lancéolées ou oblon- 
gues-lancéolées, pointues, ou acuminées. Inflorescence comme 
dans le Tilleul argenté. Sépales ovales-lancéolés, subobtus, longs 
d'environ 3 lignes. Pétales longs de 4 lignes, sur 1 ligne de large. 
Staminodes longs de 3 lignes. Étamines 5o-70. Ovaire coton- 
neux. Style après l’anthèse long d'environ 2 lignes. Carcérule co- 
tonneux , de la grosseur d’un Pois. 

Ce Tilleul est très-facile à distinguer du Tilleul argenté aux 
houppes de poils roux dont est parsemée la face inférieure de ses 
feuilles , et qui contrastent élésamment avec le duvet blanchâtre 
de cette même face. 

Le Tilleul héiérophylle croît aux États-Unis, dans les yal- 
lons fertiles de l'Oko, du Missisippi et de leurs- affluents. Cette 
espèce est peu répandue dans les jardins, quoique ce soit peut-être 
la plus belle de toutes. Les pépiniéristes la désignent sous lenom de 
Tilix macrophylla : nom assez mal choisi , parce que les feuilles 
des ramules florifères ne sont pas plus grandes que celles des au- 
tres Tilleuls d'Amérique, 


56 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. 


Genre DIPLOPHRACTE. — Diplophractun Desfont. 


Calice à 5 sépales libres, étalés. Pétales 5, elliptiques-spa- 
thulés, squamulifères à la base, de la longueur des sépales. 
Étamines nombreuses. Anthères suborbiculaires, basifixes ; 
filets grêles. Ovaire 10-loculaire, stipité. Style plus court que 
les étamines. Stigmates 5, petits, rapprochés. Péricarpe glo- 
buleux, cotonneux , indéhiscent, pentaptère, à 10 loges po- 
lyspermes. Graines ovales, scrobiculées, horizontales, parié- 
tales, arillées, séparées les unes des autres par des diaphrag- 
mes. Embryon plus court que le périsperme; cotylédons 
planes, elliptiques. 

Feuilles sessiles, très‘inéquilatérales, dentées. Stipules fo- 
liacées, persistantes : l’une intérieure , à 2 lobes arrondis, 
aristée au milieu ; l’autre, extérieure, suborbiculaire, aristée 
latéralement. Ramules florifères axillaires et terminaux, 
subbiflores ; feuilles florales petites, cordiformes-lancéolées, 
acuminées , très-entières, à stipules réduites à une arête sé- 
tiforme. Fleurs semblables à celles des Grewia. 

Ce genre , qui diffère de toutes les autres Tiliacées par la 
structure de son fruit, ne renferme que l’espèce dont nous 
allons parler : 


DiPLOPHRAGTE AURIGULÉ. — Diplophractim auriculatum 
Desfont. in Mém. du Mus. v. 5, p. 36, tab. r. 


Tiges ligneuses. Ramules cotonneux. Feuilles oblongues-obova- 
les, cuspidées , sinuolées inférieurement , denticulces-sinuolces 
vers le sommet, triplinervées à la base, glabres en dessus , co- 
tonneuses en dessous, à base D orime-HitdlEe) longues de 3 à 
6 pouces, sur 1 à 2 pouces de large. Stipules Pr aux bords, 
larges d’un pouce ou moins. Pédoncules courts. Fleurs de 6 à 8 
lignes de diamètre. Sépales elliptiques, obtus , cotonneux en de- 
hors. Étamines de la longueur de la corolle. Ovaire obtus , co- 
tonneux, à 5 côtes arrondies. Péricarpe épais, de la grosseur 
d’une petite Noix ; Ailes ondulées. Graines brunes. 

Cette plante a été trouvée à Java, par M. Léchenault. 


‘4 FAMILLE DES TILIACÉES. HT 


Genre SLOANÉA. — S/oanea Linn. 


Calice à 4-T sépales plus ou moins soudés inférieurement, 
lancéolés-linéaires, veloutés en dessous, colorés en dessus. 
Corolle nulle. Étamines très-nombreuses. Filets très-courts. 
Anthères basifixes , très-longues , appendiculées au sommet. 
Ovaire sessile. Style filiforme ou presque nul. Stigmates 4 
ou 5, subulés. Capsule ligneuse, globuleuse, hérissée de soies 
raides, 4-5-loculaire, 4-5-valve; loges 4-5-spermes. Graines 
enveloppées dans un arille charnu. 

Arbres. Feuilles grandes, très-entières, ou dentées. Fleurs 
unibractéolées. 

* Ce genre renferme cinq espèces dont voici les plus nota- 


bles : 


a) Calice 5-T-fide. Style allonge. Capsule 3-6-loculaire , he- 
rissée de longues soies épaisses , raides, ligneuses, entre- 
croisées. 


SLCANÉA A FEUILLES DENTÉES. — Sloanea dentata Linn. — 
Plum. Ie. ed. Burm. tab 24h.—Castanea Sioree Mill. Dict. 
— Wloanea grandiflora Smith. 

Feuilles din -ovales, pointues , dentées. Stipules cor- 
diformes-triangulaires, dentelées. Grappes axillaires. 

Arbre haut de 4o à 5o pieds, sur 2 à 3 pieds de diamètre. 
Feuilles tres-grandes. Calice campanulé : segments pointus ,: éta- 
lés. Étamines environ 140 : anthères verdâtres, velues. Ovaire 
velu. Capsule roussâtre. Graines PHpieus enveloppées dans 
un arille rouge, succulent. 

Cette espèce croit à la Guiane et aux Antilles. Ses ‘capsules 
ressemblent aux fruits du Châtaignier encore enveloppés dans leur 
cupule. 


b) Calice Hart : sépales ovales : À égaux, plus grands ; 
le cinquième plus petit. Style presque nul. Stigmates filifor- 
mes. Capsule 4-5-loculaire, hérissée de longues soies gréles, 
trés-rapprochées, piquantes. 


SLOANÉA DE SINÉMART, —Sloanes sinemariensis Aubl. Guian, 
lab, 212, 


98 CLASSE DES COLUMNIFEÈRES. 


Feuilles ovales-arrondies ou elliptiques, obtuses ou échancrées, 
très-entières. Stipules oblongues , acuminées , caduques. Grappes 
axillaires , plus courtes que le pétiole. 

Arbre : tronc haut de 40 à 5o pieds, sur 2 pieds de diamè- 
tre. Écorce épaisse, roussâtre , ridée. Bois rougeâtre, dur. Bran- 
ches vagues. Feuilles vertes, lisses, coriaces, penninervées, 
longues et larges d'environ 2 pouces; pétiole presque ligneux, ren- 
flé aux 2 bouts. Fleurs petites. Étamines 100 ou plus, plus lon- 
gues que l’ovaire. Capsule verdâtre, globuieuse, à 4 ou 6 côtes. 
Graines oblongues, enveloppées d’un arille rouge. 

Cet arbre croît à la Guiane et aux Antilles. 


Genre MUNTINGIA. — Muntingia Linn. 


Calice 5-7-parti; sépales étalés, plus courts que les pétales. 
Étamines nombreuses, libres ; anthères elliptiques, échan- 
crées aux 2 bouts. Ovaire sessile , poilu à la base. Stigmate 
sessile, pelté, 5-7-gone, rayonnant. Baie globuleuse, ombili- 
quée par le stigmate, à 5-7 loges polyspermes. Graines nidu- 
lantes, arrondies, minimes. Embryon plus court que le pé- 
risperme. s 

Ce genre ne renferme que l’espèce que nous allons dé- 
crire. 


MunrinciaA Cazasure. — Muntingia Calabura Linn. — 
Jacq. Amer. tab. 105. — Gærtn. Fruct. 2, tab. 59, fig. 6. — 
Tussac , Flor. Antill. v. 4, tab. 21. 

Arbrisseau rameux dès la base, ou petit arbre haut de 15 à 
20 pieds. Rameaux velus, garnis de ramules feuillés, distiques. 
Feuilles ovales - oblongues, acuminées , dentelées, velues, blan- 
châtres en dessous, visqueuses, horizontales, distiques , oblique 
ment cordiformes à la base, courtement pétiolées, longues de 3 
à 5 pouces. Pédoncules axillaires, géminés, velus, uniflores , 
arqués, longs d’un pouce. Fleurs inodores , blanches, larges d’un 
pouce. Sépales lancéolés, acuminés, concaves à la base. Pétales 
arrondis, très-entiers , courtement onguiculés, étalés. Filets capil- 
laires , étalés, 2 fois plus courts que les pétales. Ovaire de la 
longueur des étamines. Baie rouge, de la grosseur d’une Cerise. 


FAMILLE DES TILIACÉES. 09 


Le Calabure croît aux Antilles et dans l'Amérique méridio- 
pale. Il mérite d’être cultivé en serre à cause de l’élégance deson 
fruit et de son feuillage. Son inflorescence présente une particu- 
larité assez curieuse. Les pédoncules, d’abord réfléchis de manière 
à placer les boutons derrière les feuilles , se recourbent en sens in- 
verse lors de l’anthèse et portent les fleurs devant les feuilles. 

« Cet arbre, dit M. de Tussac, est d’un aspect très-agréable 
» lorsque , au printemps, il est couvert de fleurs d’un beau blanc, 
» ou au mois de juin lorsque ses fruits contrastent agréablement, 
» par leur jolie couleur rouge, avec le vert tendre du feuillage ; 
» ils sont très-recherchés par les jeunes créoles, qui leur trou- 
» vent un goût agréable ; on les sert même sur les tables. 

» Le Calabure se trouve ordinairement dans les plaines qui 
» bordent les rivières, et surtout dans les terrains d’alluvion; 
» son bois, blanc et mou, n’est point employé, mais l’écorce est 
» très-recherchée pour faire des cordes, qui sont d’un meilleur 
» usage que celles faites avec le Furcræa ou Pütre. » 


Genre LUHÉEA. — Luhea Willd. 


Calice à 5 sépales libres, accompagné d’un involucelle 6- 
12-phylle. Pétales glandulifères à la base. Étamines nom- 
bréuses , pentadelphes : phalanges courtes, alternes avec les 
sépales; filets plurisériés : les extérieurs stériles, pétaloïdes, 
fimbriés; anthères oblongues. Ovaire à 5 loges multiovulées. 
Style épaissi vers le sommet. Stigmate 5-lobé, papilleux. 
Capsule loculicide, 5-valve, à 5 loges oligospermes ou poly- 
spermes. Graines bisériées , imbriquées , ailées, Due 3 
suspendues : embryon rectiligne, axile. 4 

Arbres. Feuilles alternes-distiques, cotonneuses et réticu- 
lées en dessous, dentelées, courtement pétiolées. Poils étoilés. 
Stipules caduques. Eleüs bractéolées, rarement solitaires êt 
terminales, plus souvent en-cimes dichotomes axillaires et 
terminales, ou bien en grappe ou en panicule. Corolle 
blanche ou rose. 

Les Luhéa appartiennent à a entr équatoriale; on 
en connait onze espèces , dont dix ont été observées au Bré- 


ë 


40 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. 


sil. Ces végétaux croissent de préférence dans les campagnes 
découvertes et élevées. Nous allons faire connaître celles qui 
sont remarquables soit par l’élégance de leurs fleurs et de 
leurs feuilles, soit par leur utilité. 


LunéA UNIFLORE. — Luhea uniflora Aug. Saint-Hil. Flor. 
Bras. Merid. 1 , tab. 57. 

Feuilles ovales, pointues, entières vers la base, cotonneuses- 
ferrugineuses en dessous. Fleurs terminales, solitaires, presque 
sessiles. Involucelle à o folioles lancéolées. Pétales oblongs-li- 
néaires , pointus, 3 fois plus longs que les sépales. Filets stériles 
capillaires , flexueux. 

Arbrisseau haut d’environ 15 pieds. Feuilles longues de 16 
à 30 lignes, de moitié moins larges; pétiole court. Fleurs blan- 
ches, larges de 2 à 3 pouces. 

M. Aug. de Saint-Hilaire a trouvé cette espèce dans la pro- 
vince de Rio-Janéiro. 


LuHÉA DIVARIQUÉ. — Luhea divaricata Martius et Zuccar. 
Nov. Gen et Spec. Brasil. 1, tab. 63. 

Feuilles ovales-oblongues ou ovales , acuminées, inéquilaté- 
rales , entières vers la base, cotonneuses (blanchâtres) en des- 
sous. Fleurs en panicule terminale composée de cimes dichoto- 
mes. Involucelles à 6 folioles linéaires, pointues. Pétales 
obovales, étalés. Filets stériles ovales, fimbriés supérieurement. 

Arbre haut d'environ 30 pieds : cime touffue. Feuilles longues 
de > à 4 pouces, de moitié moins longues que larges; pétiole 
court. Panicules 3 ou 4 fois dichotomes; pédicelles latéraux 3 
à 4 fois plus longs que les pédicelles dichotoméaires. 

Cette espèce, qui croît dans les provinces mériodionales du Bré- 
sil, se distingue par ses fleurs roses de plus d’un pouce de diamètre 
et fort semblables à celles de la Ronce odorante. Son bois, 
blanc et léger, mais d’un grain serré, s'emploie dans le pays 
à beaucoup d’usages , et notamment à la confection des crosses 
de fusil. 


LunéA pANIGULÉ. — Luhea paniculata Mart. et Zuccar. I, 
C. tab, 62. — Aug. Saint-Hil, Plant. Us, des Bras, tab, 66. 


FAMILLE DES TILIACÉES. 41 


Feuilles ovales-elliptiques, subobtuses, denticulées tout au- 
tour , obliquement cordiformes à la base , blanchâtres en dessous. 
Fleurs en panicule terminale , dichotome , cimeuse, ample, feuil- 
lée. Involucelle à 9 folioles lancéolées, Pétales rhomboïdaux. 
Étamines stériles pénicilliformes. 

Cet arbre croît au Brésil, dans les montagnes de la province des 
Mines. On se sert de son écorce pour tanner les cuirs. Les fleurs, 
de couleur rose ou blanche , sont semblables à celles de l’espèce 


précédente. 


LunÉA GRANDIFLORE.— Luhea grandiflora Mart. et Zuccar. 
L. c. tab. Gr. | 

Feuilles ovales-elliptiques, ou obovales-elliptiques, ‘courte- 
ment acuminées, arrondies à la base, denticulées tout autour, 
blanchätres ou ferrugineuses en dessous. Fleurs en grappes axil- 
laires et terminales. Pédicelles allongés , ferrugineux de même 
que les calices. Involucelle à 8 ou 9 folioles cordiformes, poin- 
tues. Pétales dressés, rhomboïdaux, un peu plus courts que le 
calice. Étamines stériles ne 

Arbre haut de 20 à 25 pieds, sur 8 à 12 pouces de diamètre. 
Rameaux disposés en tête ovale. Ramules, pédoncules et calices 
couverts de poils de couleur olivätre. Pétales blancs, longs d’un 
pouce. 


LunÉA A FEUILLES ROUSSES. — Luhea rufescens Aug. Saint- 
Hil. Flor. Bras. Merid. 1, tab. 58. A. 


Feuilles elliptiques ou obovales, subcordiformes à la base, den- 
telées vers le sommet, courtement acuminées , veloutées (rougeä- 
tres) en dessous. Deule terminale, lâche, cimeuse, feuillée à la 
base. Involucelle à 9 folioles AE A Pétales ovales- 
oblongs, un peu plus courts que le calice. Filets stériles Jigulifor- 
mes, fimbriés au sommet. ; 

Arbre. Ramules pulvérulents. Feuilles longues de 4 à 5 pou- 
ces ; stipules triangulaires , semi-hastiformes , plus longues que le 
pétiole. Gimes partielles pédonculées , pauciflores, dichotomes; 
pédicelles allongés, Sépales oblongs, pointus. Fleurs subcampanu. 


42 CLASSE DES COLUMNIFERES. 
lées, blanches, larges de 1 /: pouce. Fruit prismatique, penta- 
gone, obtus, long d’environ 18 lignes. 

Cette espèce a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire, au 
Brésil , dans les savanes de la province des Mines. 


Lunka pu MExIQUE. — Luhea mexicana De Cand. Prodr. 
— Alegria candida Hern. Flor. Mex. ined. Ic. (ex De 
Cand. ) 

Feuilles ovales, dentelées. Involucelle à 10 ou r2 folioles éta- 
lées, lancéolées, pointues. Pétales obovales. 

Gette espèce, indigène au Mexique, forme un arbre magnifique, 
à fleurs blanches, de la grandeur d’une Rose, et semblables par 
leur forme à celles du Sparmannia. 


Genre MOLLIEA. — Mollia Mart. 


Calice non-caliculé : sépales 5, libres. Pétales 5 , tron- 
qués, mucronés. Étamines plurisériées : les extérieures pen- 
tadelphes ; les intérieures irrégulièrement polyadelphes. An- 
thères médifixes, linéaires. Ovaire 2-loculaire, pluriovulé. 
Stigmate entier. Capsule ligneuse, biloculaire, loculicide- 
bivalve jusqu’au milieu, polysperme. Graines comprimées, 
marginées , attachées par paires séparées les unes des autres 
par des diaphragmes. 

On ne connaît de ce genre que l’espèce suivante : 


MozLra suPERBE. — Mollia speciosa Mart. et Zuccar. Nov. 
Gen. et Spec. Brasil. tab. 62. 

Arbre de hauteur médiocre, ayant le port d’un Tilleul. 
Feuilles ovales on ovales-oblongues, courtement acuminées, den- 
telées vers leur sommet, glabres en dessus, couvertes en dessous 
d’un duvet étoilé. Stipules petites, caduques. Pédoncules 1-flores, 
ou corymbifères, axillaires. Fleurs larges d’environ 2 pouces. 
Sépales linéaires-lancéolés, un peu plus longs que les pétales. Pe- 
tales blancs, lavés de bleu. Filets bleus. Capsule obovale-oblon- 
gue, mucronée , ancipitée. 

Cet arbre, remarquable par ses fleurs magnifiques, a été ob- 


FAMILLE DES TILIACÉES. 45 


servée par M. de Martius au Brésil, dans les forèts-vierges Si- 
tuées sous l’équateur. 


Genre BROYWNLO WIA. — Brownlowtia Roxb. 


Calice 3- ou 5-parti, campanulé. Pétales 5, révolutés après 
Vanthèse, courtement onguiculés , insérés à la base d’un 
court gynophore tur biné. Étamines en nombre indéfini , li- 
bres, iasérées au sommet du gynophore; anthères à bourses 
disjointes à la base. Cinq staminodes pétaloïdes, insérés 
à la base de l’ovaire, alternes avec les carpelles. Ovaire 
à 5 loges biovulées. Ovules superposés, appendants. Style 
subulé. Stigmate simple. Péricarpe à 1-5 coques bivalves, 
monospermes, Périsperme nul. Radicule infère. 

Feuilles alternes, lobées, non-stipulées , couvertes d’une 
pubescence étoilée. Fleurs en panicules terminales. 

L'espèce suivante constitue à elle seule le genre : 

BrownLowia ÉLANCÉ.— Brownlowia elata Roxb. Corom. 3, 
tab, 265. — Bot. Reg. tab. 1472. 

Grand arbre. Tronc droit, atteignant 15 pieds de circonfe- 
rence. Branches nombreuses, étalées, formant une tête très-ample, 
ovale, touffue. Écorce du tronc et des grosses branches lisse, de 
couleur cendrée. Jeunes ramules TR Feuilles DRUr PACA ; 
3-7-nervées , lisses en dessus , pubescentes en dessous , longues 
de 4 à 12 pouces, sur 3 à 8 pouces de large, à autant de lobes 
que de nervures; pétiole renflé aux 2 bouts, cylindrique, pu- 
bescent, 2 à 3 fois plus couxt que la lame. Panicules-amples, 
très-rameuses , ovales , pubescentes. Fleurs subfasciculées , d’un 
jaune vif. Pétales use , obliques. Étamines stériles (stamino- 
des) plus courtes que le étamines fertiles. Ovaire cotonneux. 
Coques ovales-arrondies, d’un pouce et demi de diamètre. Graine 
conforme à la coque. 

.. Get arbre magnifique , indigène dans les montagnes du Chit- 
tagong ; se cultive dans les collections de serre chaude. 


44 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. 


a 


Ie TRIBU. LES ÉLÉOCARPÉES. — ELÆOCARPEÆ 
De Cand. Prodr. 


Pétales lobés ou fimbriés au sommet. Étamines 15-90 : filets 
courts, libres ; anthères filiformes-tétragones, à 2 bourses 
déhiscentes chacune au sommet par un pore oblong. Ovaire 
à loges 2-ou pluri-ovulées. Style indivisé. Périsperme 
charnu. Embryon rectiligne : cotylédons planes, foliaces. 


Genre ÉLÉOCARPE. — Æ læocarpus Linn. 


Calice à 5 sépales libres, coriaces. Pétales 5, fimbriés au 
sommet. Disque multiglandulaire, Étamines 15-90 : anthères 
basifixes, linéaires-tétragones, bisétifères au sommet. Ovaire 
5-loculaire. Drupe à noyau osseux, 5-loculaire, ou par avor- 
tement 1-loculaire. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles entières ou dentées, pétio- 
lées. Fleurs en épi ou en grappe : pédoncules axillaires. 

Les Éléocarpes se fontremarquer en général par la beauté 
de leurs fleurs; plusieurs espèces produisent des fruits man- 
geables. D’après les observations de M. Blume , l'écorce de 
ces végétaux est amère et aromatique. Le genre appartient 
presque entièrement à l’Asie équatoriale. On en connaît 
seize espèces, dont voici les plus intéressantes : 


ÉLÉOCAR?E À FRUIT 8LEU.— Élæocarpus cyaneus Ait. Hort. 
Kew. — Bot. Mag. tab. 1737. — Herb. de l’Amat. tab. 237. 
— Elæocarpus reticulatus Bot. Reg. tab. 657. 

Feuilles lancéolées, ou lancéolées-oblongues, dentelées, réticu- 
lées. Grappes plus courtes que les feuilles; fleurs unilatérales, 
nutantes. Pétales dressés , un peu plus longs que le calice. Drupe 
globuleux : noyau presque lisse. 

Arbrisseau haut de 3 pieds ou plus. Feuilles luisantes, per- 
sistantes. Fleurs petites, blanches. Drupe d’un bleu vif, de la 
grosseur d’une Cerise. 


FAMILLE DES TILIACÉES. 25 


Cette espèce, indigène dans la Nouvelle-Hollande, se cultive 
dans les collections de serre tempérée. 


Éréocarre LANCÉOLÉ. — Elæocarpus lanceolatus Blum. 
Bijdr. 1, p. 110. 

Feuilles lancéolées, subobtuses, bordées de dentelures écar- 
tées. Grappes axillaires , penchées, plus longues que les feuilles. 
Pédicelles plus longs que les pcétioles. Drupe ellipsoïde : noyau 
hérissé d’épines courbées. 

Cette espèce est fréquemment cultivée dans les jardins des 
Javanais, qui regardent la décoction de son écorce comme un 
excellent diurétique. 


ÉLÉOCARPE A FEUILLES ÉTROITES. — Élæ0carpus angusti- 
Jolius Blum. I. c. 


Feuilles oblongues-lancéolées , acuminées aux 2 bouts, dente- 
_ lées vers le sommet. Grappes axillaires, plus courtes que les 
feuilles. Drupe globuleux : noyau rugueux, sillonné. 

M. Blume a observé cette espèce dans les montagnes de Java. 


ÉLÉOGARPE FLEURI. — Elcocarpus floribundus Blum. I. c. 


Feuilles elliptiques-oblongues, acuminées, pointues à la base, 
coriaces, très-glabres, bordées de dentelures obtuses. Grappes 
axillaires, penchées, de la longueur des feuilles. Pétales fimbriés. 

Cette espèce a été trouvée par M. Blume à Java, au mont 
Salak. 


ÉLéocarre coToNNEux.—ElæocarpustomentosusBlum. 1. c. 
” Feuilles elliptiques, acuminées, arrondies à la base, cotonneu- 
ses en dessous, bordées de dentelures sétacées. Ramules et pédon- 
cules veloutés. Grappes axillaires, allongées 

Cette espèce habite les montagnes de Java. 


ÉLÉOCARPE RÉSINEUX. — Elæocarpus resinosus Blum. 1. c. 

Feuilles elliptiques-oblongues, acuminées, obtuses à la base, 
glanduleuses aux aisselles de la côte, bordées de dentelures peu 
apparentes. Grappes axillaires, plus courtes que les feuilles. Pé- 
tales fimbriés, velus en dessus. 


A6 CLASSE DES COLUMNIFÈRES, 


Arbre haut de 5o pieds. 
Cet Éléocarpé croît dans les montagnes de Java, où il est 
appelé Æatulampa. 


ÉLÉOCARPE A GRANDES FEUILLES. — Elæocarpus macro- 


phyllus Blum. L. c. 


Feuilles elliptiques-oblongues, arrondies à la base, obtuses, 
sinuolces-dentelées. Stipules semi-orbiculaires, foliacées. Grappes 
axillaires, plus courtes que les feuilles. Drupe ellipsoïde, glabre. 

Arbre haut de 80 pieds. 

Cette espèce croît dans les montagnes de Java, où on la nomme 
Katulampa Bandak. 


ÉLéocarre Kara. — Elæocarpus Perimkara De Cand. 
Prodr. — Hort. Malab. 4, tab. 24. 


Feuilles ovales-lancéolées, dentelées. Grappes axillaires. Drupe 
globuleux : noyau irrégulièrement sillonné et rugueux. 

Grand arbre. be gros. Écorce épaisse, de couleur cendrée 
à l'extérieur, pourpre à l’intérieur. Bois dense, blanchâtre. 
Feuilles luisantes, d’un vert foncé, longues d’environ 3 pouces. 
Grappes lâches , longues de 3 à 4 pouces. Fleurs blanches, odo- 
rantes. Drupe du volume et de la forme d’une grosse Olive, d’un 
pourpre violet à la maturité. 

Cet arbre croît au Malabar, ainsi que dans d’autres contrées de 
l'Inde, où ses fruits sont très-estimés , à cause de leur saveur su- 
crée et acidule. On mange ces fruits crus, ou confits soit au su: 
cre, soit à la saumure ou au vinaigre. 


ÉLéocarpe DENTELÉ. — Élœocarpus serratus Linn, — Ga- 
nitri Rumph. Amb. 3, tab. 101.— Burm. Flor. Leyl. tab. 40. 
— Ganitrus sphærica Gærtn. Fruct. tab. 130. 


Feuilles oblongues, dentelées , rétrécies aux 2 bouts. Grappes 
unilatérales, pendantes, plus courtes que les feuilles. Drupe 
sphérique : noyau 5-sulqué, spinelleux. 

Grand arbre : tronc un peu tortueux , très-épais. Écorce gla- 
bre, jaune à l'intérieur. Feuilles non-persistantes, courtement pé- 
tiolées, penninervées, longues de G à 7 pouces, sur 2 pouces 


FAMILLE DES TILIACÉES. 47 


de large. Fleurs campanulées, longues d’un demi-pouce : pétales 
blancs, devenant rouges après l’anthèse. Drupe du volume d’une 
balle de fusil, de couleur bleue : noyau sphérique, d’un brun 
roux, 

Cette espèce croit dans les montagnes des Moluques et des iles 
de la Sonde; on la connaît dans ces contrées sous les noms de Ga- 
niter ou Ganitri. C'est, selon Rumphius, un végétal énorme, qui 
élève sa cime au-dessus de celles de tous les autres arbres, et qu'on 
reconnaît de loin à la couleur écarlate que prennent ses feuilles 
avant leur chute. Son bois s'emploie dans les constructions ; mais 
quoiqu'il soit pesant et assez dur, il ne résiste pas longtemps à 
l'humidité de la terre. Les fruits mürs ont un goût vineux : les 
oiseaux et le bétail en sont très-friands. Le noyau des drupes, qui 
sert à faire des colliers et des rosaires , est un objet de commerce 
dans toute l’Inde. 


” 

ÉLÉOGARPE A FRUIT ELIIPSOÏDE. — Élæocarpus oblongus 
Smith. — Ganitrum oblongum Rumph. Amb. 3, tab. 102. 

Feuilles ovales ou ovales-oblongues, pointues, tres-entières, 
rétrécies # la base. Grappes unilatcrales , penchées , multiflores. 
Drupe ellipsoïde, obtus, monosperme : noyau rugueux. 

Arbre très-élevé. Feuilles molles , d’un vert foncé, discolores , 
penninervées, longues de 5 à 8 pouces, sur 2 à 3 pouces de large. 
Drupe rouseätre, du volume d’une Prune ; chair jaunâtre, molle, 
visqueuse; noyau oblong, grisätre. 

Cet arbre croît aux iles de la Sonde, où on en cultive aussi 
une variété comme arbre fruitier. La saveur du drupe est dou- 
ceâtre, mais fade. Le bois, de couleur blanchâtre et rayé de vei- 
nes rouges, est pesant et très-dur ; il s’emploie fEqnemens aux 
constructions. 


ÉLrOcARPE À FEUILLES ENTIÈRES, —Ælæocarpus integerrima 
Lour. Flor. Cochinch. | 

* Feuilles lancéolées , très-entières. Pédoncules agrégés. Ovaire 
10-coque. Drupe orle, pointu , 1-loculaire, | 

Arbre de grandeur médiocre : rameaux étalés, Fleurs jaunes, 


43 CLASSE DES COLUMNIFÈRES. 


odorantes, nombreuses. Pétales plus longs que le calice. Drupe 
petit, noirâtre. 

Cette espèce croît en Cochinchine; on la cultive dans les jar- 
dins de ce pays , à cause de la beauté et du parfum de ses fleurs. 


Écxocarre pe Cocainemne. — Ælæocarpus sylvestris Poir. 
— Adenodus sylvestris Lour. Flor. Cochinch. 


Feuilles ovales -lancéolées, dentelées. Épis subterminaux. 
Disque à 5 glandules persistantes , bilobées. Sépales réfléchis, 
de la longueur des pétales. Drupe ovoïde-oblong, monosperme : 
ncyau rugueux. 

Arbre de grandeur médiocre : rameaux étalés. Fleurs blanches, 
panachées de rouge. Étamines 15. Drupe petit, glabre. 

Cette espèce croît en Cochinchine. 


Geure FRIESIA. — Friesia DeCand. 


Calice 4-parti. Pétales 4, trilobés au sommet. Etamines 
42, courtes : anthères cordiformes -oblongues, acuminées, 
déhiscentes au sommet. Baie sèche, substipitée, indéhiscen- 
te, à 2-4 sillons, et à autant de loges 2-spermes. 

Ce genre ne renferme que l’espèce suivante : 


FRIESIA A LONGS PÉDONGULES. — Friesia peduncularis De 
Cand. Prodr. — Elæocarpus peduncularis Labill. Nov. Holl. 
tab. 155. 


Arbrisseau haut d’une quinzaine de pieds ; ramules dressés , cy- 
lindriques. Feuilles longues de 2 pouces, dentelées , lancéolées, 
acuminées , subsessiles, opposées, ou rarement soit alternes, soit 
verticillées-ternées. Pédoncules axillaires, uniflores, filiformes, 
défléchis , solitaires , ou géminés, ou ternés, plus courts que les 
feuilles. Fleurs très-petites. Sépales ovales, acuminés, de la 
longueur des pétales. Baie obovée ou ellipsoïde, obtuse aux 2 
bouts , 2-4-sulquée, 2-4-loculaire. Graines ovoïdes. 

Gette plante, indigène à la terre de Diémen , se cultive, comme 
plante d’agrément , en crangerie. 


FAMILLE DES TILIACÉES, 49 


Genre VALLEA. — F'allea Mutis. 


Calice à 5 sépales libres, colorés. Pétales 5, trilobés. Éta- 
mines 50-40, bisériées : anthères basifixes, mutiques. Disque 
annulaire. Ovaire à 3-5 loges biovulées. Style 3-5-fide. Cap- 
sule ligneuse, ovoïde , spinelleuse, 3-5-loculaire, 3-5-valve, 
loculicide. Graines géminées. Embryon rectiligne : cotylé- 
dons planes, foliacés. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles cordiformes, entières. Pé- 
doncules axillaires et terminaux , 2- ou 5-flores, bractéolés. 

Ce genre, propre à l'Amérique équatoriale , renferme trois 
espèces, dont la suivante est la plus remarquable. 


VaALLÉA sTiPuLAtRE. — Vallea stipularis Mutis, ex Kunth, 
in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. v. D, tab. 480. 

Arbrisseau : rameaux glabres, rougeûtres, cylindriques. Ra- 
mules étalés. Feuilles pétiolées, ovales, obtuses, cordiformes, 
très-entières, un peu obliques, réticulées, membranacées, glabres, 
barbues en dessous aux aisselles des veines. Stipules pétiolulées , 
subréniformes, plus courtes que le pétiole. Fleurs presque en co- 
rymbe, pendantes, pédicellées, de la grandeur de celles du Til- 
leul. Sépales 3-5-nervés, oblongs, obtus. Pétales un peu plus 
longs que le calice, roses, suborbiculaires, à 3 lobes obtus. Éta- 
mines plus courtes que la corolle. 

Cet arbrisseau élégant habite les plateaux de Santa-Fé de 
Bogota. 


a ——_—]—_—_—— 


GENRE VOISIN DES TILIAGFES. 


Genre VATERIA. — J’ateria Liin. 


Calice 5-parti, persistant, Pétales 5, échancrés. Étamines 
40-50 : anthères allongées, es rostrées , subsessiles. 
Style indivisé. Stigmate capitellé. Capsule ovale, coriace, 

1-loculaire, 3-valve, monosperme. 

Ce genre est constitué par l'espèce dont nous allons faire 
mention. 


BOTANIQUE, PHAN, T. IV 4 


50 CLASSE DES COBUMNIFERES. 


Varérra D’Inne. — Vateria indica Linn. — Gærtn. Fruct. 
tab. 189.— Hort. Malab. 4, p. 35, tab. 15.— Roxb. Corom. 3, 
tab. 286, | 

Grand arbre. Écorce résineuse. Jeunes pousses couvertes d’une 
pubescence étoilée. Feuilles longues de 4 à 8 pouces, sur 2 à 4 
pouces de large, lisses, coriaces, pétiolées, obtuses ou échancrées, 
oblongues, très-entières ; pétiole long d’environ 1 pouce. Stipules 
oblongues, caduques. Panicule terminale, ample, rameuse, com- 
posée de grappes subunilatérales. Fleurs pédicellées, larges de 
* /a pouce. Bractées oblongues, caduques. Sépales oblongs, obtus, 
velus en dehors. Pétales ovales, échancrés, un peu plus longs que 
les sépales. 

Ce végétal, remarquable par une magnifique inflorescence, 
croît au Malabar. 


HUITIÈME CLASSE. 


LES LAMPROPHYLLÉES. 
LAMPROPHYLLEÆ Baril. 


CARACTÈÉRES. 


Arbrès ou arbrisseaux. Ramules cylindriques. Sucs 
propres aqueux, ou quelquefois résineux, ou laiteux. 

Feuilles éparses (par excepiion opposées}, presque 
toujours coriaces, luisantes, simples, penninervées, in- 
divisées, très-entières ou dentées, non-ponctuées, non- 
stipulées ou moins souvent stipulées. 

Fleurs régulières , hermaphrodites, ou rarement po- 
lygames, ordinairement axillaires ( soit solitaires , soit 
fasciculées), quelquefois en grappes ou en panicules ter- 
minales. 

Calice inadhérent, quelquefois bractéolé, à 3-7 ( ot- 
dinairement 5 ) sépales concavés, imbriqués en préflo- 
raison. ch 

Pétales hypogynes, en même nombre que les sépales, 
ou quelquefois en plus grand nombre que les sépales, 
interpositifs, ou rarement antépositifs, libres, ou cohé- 
rents par la base, caducs; estivation contortive. 

Étamines hypogynes, en nombre indéfini. Filets sou- 
vent monadelphes ou pentadelphes et adnés par leur 
base aux pétales. Anthères inappendiculées, à 2 bourses 
contiguës, déhiscentes chacune par une fente longitudi- 
nale, ou toutes deux par un seul pore. 

Pisul : Ovaire imadhérent, 2-5-loculaire, Placentaires 


59 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. 


centraux, multiovulés. Styles en même nombre que les 
loges, soudés inférieurement. Suigmates libres. 

Péricarpe capsulaire, ou baccien, ou drupacé, ou car- 
cérulaire, 2-5-loculaire, ou par avortement 1-loculaire; 
loges 1-spermes, ou oligospermes, ou polyspermes. 

Graines axiles, inarillées. Périsperme charnu ou nul. 
Embryon rectiligne ou curviligne : radicule appoin- 
tante. 

Cette classe, outre ses nombreux rapports avec les 
Columnifères et Les Myrtinées , se rapproche beaucoup 
des Guttifères et des Sapotées. Presque toutes les Lam- 
prophyllées apparüennent à la Flore équatoriale. 

Les familles qui constituent cette classe sont les Chlé- 
nacées , les Ternstrémiacées et les Camelliacées. 


QE © 


CINQUANTE-TROISIÈME FAMILLE. 


LES CHLENACÉES. — CHLENACEÆ. 


Chlenaceæ Pet. Thou. Hist. des Végét. de l’Afr. austr. p. 46. — De 
Gand. Prodr. I, p. 521.— Bartl. Ord. Nat. p. 336.) 


On ne connaît que sept espèces de Chlénacées, toutes 
indigènes à Madagascar, et remarquables par l'élégance 
de leurs formes. 


CARACTÈRES DE LA FAMILLE. 


Arbres ou arbrisseaux. 

Feuilles éparses, simples, penninervées, entières. Sti- 
pules caduques ou nulles. 

Fleurs hermaphrodites, régulières, souvent très-gran- 
des , rouges , ou blanches , disposées en panicule ou en 
cime. Pédoncules axillaires et terminaux. 

Calice inadhérent, persistant , ou caduc, petit, 3-sé- 
pale; presque toujours caliculé. 

Pétales 5 ou 6 (rarement 11 ou 12), hypogynes, Lies 
ou soudés par la base, inéquilatéraux.. £ 

Etamines irès-nombreuses (par exception 10), hy- 
pogynes. Filets monadelphes, ou adnés inférieure- 
ment aux pétales. Anthères oblongues ou suborbiculai- 
res, versatiles, ou adnées, à deux bourses contiguës, dé- 
hiscentes'chacune antérieurement par une fente longitu- 
dinale. : 

Pistil : Ovaire 3-loculaire. Placentaires centraux, bi- 
ovulés. Style indivisé, filiforme. Stigmate capitellé, 3= 
lobé. | 


Péricarpe : Capsule 3- ou 5-loculaire , ou par avorte- 


54 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. 


ment {-loculaire , 3-valve, loculicide , recouverte par 
l’involucre amplifié et quelquefois charnu; loges disper- 
mes ou, par avortement, monospermes. 

Graines imverses. Périsperme corné. Embryon cen- 
tral, verdâtre : cotylédons foliacés; radicule appoin- 
tante. 

Voici les genres qui constituent la famille : 

Sarcolæna Pet. Thou. — Leptolæna Pet. Thou. — 
Schizolæna Pet. Thou. — Rhodolæna Pet. Thou. 


; Genre SARCOLÈNE. — Sarcolæna Pet. Thou. 


Involucre 1-flore, urcéolé, 5-denté, cotonneux, plus grand 
que le calice. Pétales 5, dressés, soudés en tube par les onglets. 
Étamines en nombre indéterminé, insérées au fond dela co- 
rolle. Anthères basifixes, adnées. Ovaire à 3 loges bioyulées. 
Capsule à 5 loges monospermes , recouverte par l’involucre 
devenu charnu et bacciforme. Graines scabres : radicule ob- 
longue; cotylédons foliacés. 

Rameaux dichotomes. Feuilles pétiolées, cotonneuses-fer- 
rugineuses en dessous, avant l’épanouissement plissées lon- 
gitudinalement et renfermées dans une grande stipule co- 
nique, spathacée, caduque. Cimes triflores ou pluriflores, 
subterminales. Corolle blanche. Pédicelles munis de brac- 
téoles caduques. 

Ce genre renferme trois espèces, dont voici les deux plus 
notables : 


SARCOLÈNE GRANDIFLORE. — Sarcolæna grandiflora Pet. 
Thou. Hist. des Végét. de l’Afr. austr. tab. 9. 

Feuilles oblongues, ou oblongues-lancéolées, pointues, coton- 
neuses-ferrugineuses en dessous. Cimes subtriflores, terminales. 
Iavolucre fructifere transversalement ellipsoïde, hérissé en de- 
dans, déprimé. 

Petit arbre très-élégant. Rameaux réclinés. Feuilles longues de 
4 à 5 pouces, Inyolucre recouvert de poils scabres, d’une cou- 


FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES, 55 


leur fauve très-brillante, à l’époque de la maturité du volume 
d’une petite Nèfle, d’un vert d'Olive, lisse. Corolle comme cam- 
panulée : lames larges d'environ 6 lignes, obliquement tronquées 
et échancrées au sommet. 

M. Aubert du Petit-Thouars a découvert cet arbre à Mada- 
gascar, eù il porte le nom de Toudinga. L’involucre charnu de 
son fruit a une saveur assez agréable ; mais les poils roides dont 
sa cavité intérieure est tapissée causent des démangeaisons insup- 

“portables, et incommoderaient beaucoup ceux qui seraient ten- 
tés d’en goûter. 


: 

SARCOLÈNE MULTIFLORE.— Sarcolæna multiflora Pet. Thou. 
1. c.‘tab. 10. 

Feuilles oblongues ou oblongues-lancéolées , pomtues, glabres 
en dessous excepté aux nervures. Cimes trichotomes, multi- 
flores, terminales. Involucre fructifère subglobuleux , trilobé ; 
hérissé en dedans. 

Arbre très-semblable à l’espèce précédente par le port et le 
feuillage. Fleurs beaucoup plus petites mais nombreuses. [nvo- 
lucre fructifère verdâtre , de la grosseur d’une Cerise. 

Gette espèce habite les mêmes contrées que la précédente. 


Genre LEPTOLÈNE. — Leptolæna Pet. Thou. 


Involucre charnu, 6-denté, uniflore , plus court que le 
calice. Sépales 5, concaves, due Péfales 5, longuement on- 
guiculés, soudés inférieurement en tube. Étamines 10, mo- 
nadelphes. Androphore urcéolaire, à 10 crénelures; anthè- 
res médifixes , versatiles. Ovaire à 5 loges biovulées. Style 
épais. Stigmate 3-lobé. Capsule par avortement 1 -loculaire 
et monosperme , recouverte par l’inyolucre deyenu charnu 
et bacciforme. 

L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : 

LEPTOLÈNE MULTIFLORE.— Leptolæna multiflora Pet. Thou. 
Retab. 11. | 

Petit arbre très-élégant, semblable aux Leptolenes. Tronc 
haut de 3 à 4 pieds, sur 6 pouces de diamètre. Cime touffue, 


56 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. 


haute de 6 à 8 pieds. Rameaux grèles, cylindriques. Stipules ca- 
duques. Feuilles longues de 2 ‘/, à 3 pouces, larges de 18 lignes, 
lancéolées ou lancéolées-oblongues, brusquement terminées en 
courte pointe obtuse, glabres, ondulées ; pétiole long de 5 à6 li- 
gnes, large de 1 ligne, aplati en dessus. Cimes terminales, mul- 
üflores , irrégulièrement trichotomes. Pétales blancs, lancéolés. 
Involucre fructifère de la grosseur d’un Pois, subglobuleux. 

Cet arbre a été observé par M. Aubert du Petit-Thouars à Ma- 
dagascar. 


Genre SCHIZOLÈNE. — Schizolæna Pet. Thou. 


Involucre petit, biflore, crénelé. Sépales 5, concaves, 
membranacés. Pétales 5 , connivents. Étamines en nombre 
indéterminé, monadelphes : androphore annulaire, à 10 cré- 
nelures; filets spatulés au sommet ; anthères adnées, laté- 
ralement déhiscentes. Ovaire 3-loculaire. Style aussi long 
que les étamines. Stigmate trilobé. Capsule trilobée, trilo- 
culaire, trivalve, recouverte par l’involucre amplifié, mem- 
branacé, visqueux, irrégulièrement lacinié. 

Ce genre renferme trois espèces, dont voici la plus mar- 


quante. " 
ScuIZOLÈNE ROSE. — wWSchizolæna rosea Pet. Thou. I. c. 
tab. 12. 


Petit arbre trèes-élégant. Gime touffue , peu étalée. Rameaux 
alternes. Feuilles un peu étalées, longues de 2 à 3 pouces, sur 
x */, à 2 pouces de large, d’un vert brillant en dessus, couvertes 
dans leur jeunesse d’une pubescence blanchâtre, étoilée, puis 
glabres, elliptiques ou oblongues, courtement acuminées ; pétiole 
long de 6 lignes. Stipules géminées, lancéolées, caduques. Pani- 
cules axillaires, irrégulièrement dichotomes, lâches , 6-10-flores, 
bractéolées. Pétales larges d'environ 3 lignes , obovales-orbicu- 
laires, de couleur rose. Involucre fructifère semblable à celui du 
Noisetier d'Orient. Capsule scabre. 

M. Aubert du Petit-Thouars a trouvé cette espèce à Mada- 
gascar, 


FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES. 57 


Genre RHODOLÈNE. — Rhodolæna Pet. Thou. 


Calice dibractéolé à la base : sépales 3, concaves, membra- 
nacés. Pétales 6, libres, contournés de gauche à droite, très- 
inéquilatéraux, tronqués au sommet. Étamines en nombre 
indéterminé, monadelphes : androphore annulaire ; anthè- 
res oblongues, supra-basifixes, versatiles. Ovaire à 3 loges 
pauciovulées. Style filiforme, beaucoup plus long que les 
étamines. Stigmate trilobé. (Péricarpe inconnu.) 

L’espèce suivante constitue à elle seule ce genre. 


RaoDoLENE ÉLANGÉ..— Rhodolæna altivola Pet. Thou. L. c. 
tab. 13. 

Arbuste élégant, grimpant au sommet des plus grands arbres. 
Feuilles longues de 4 à 5 pouces, larges de 2 à 3 pouces, ova- 
les-oblongues ou elliptiques, obtuses ou pointues, fermes, d’un 
vert foncé; pétiole long de 4 à 5 lignes. Pédoncules axillaires et 
terminaux , longs de 2 à 3 pouces, biflores au sommet : pédicelles 
épaissis au sommet, longs d'environ 6 lignes. Sépales ovales, 
acuminés, fauves, visqueux, longs de 1 pouce. Corolle d’un 
pourpre trés-brillant, large de 2 ‘/: à 3 pouces. Style presque 
aussi long que les pétales. 

Cet arbrissseau croît à Madagascar : ses fleurs, selon M. Au- 
bert du Petit-Thouars, sont des plus magnifiques qu’on puisse 
voir. 


Mu 


CINQUANTE-QUATRIÈME FAMILLE. 


LES TERNSTRÉMIACÉES. —7TERNSTROE- 
ML. ACEÆ, 


( Ternstræmiaceæ Mirb. in Bullet. dela Soc. Philom. 1813, p. 351. — 
De Cand. in Mém. de la Soc. d'Hist. Nat. de Genève, 1; Prodr. B, 
p.225 — Bart. Ord. Nat. p. 355. — Cfr. Cambess. Mém. sur Îles 
Ternstrémiacées et les Guttifères, in Mém, du Mus. v. 16; et ejusd. 
Ternstræœmiaceæ in Flor. Brasil. Merid. — Mart. et Zuccar. Nov. 
Gen. et Spec. Brasil. ) ! 


Une inflorescence souvent magnifique, jointe à un 
feuillage élégant et toujours vert, rendent cette famille 
très-intéressante. En outre, beaucoup de Ternstrémiacées 
contiennent un mucilage copieux , qui les rend utiles 
comme remèdes émollients; d’autres possèdent des 
propriétés astringentes. 

Plus de cent espèces , dont aucune n’est indigène en 
Europe, et qui appartiennent presque toutes aux con- 
trées équatoriales, composent ce groupe. 


CARACTÈRES DE LA FAMILLE. 


Arbres, ou arbrisseaux, ou rarement sous-arbrisseaux. 

Feuilles simples, coriaces, persistantes, alternes (par 
exception opposées), penninervées ou penniveinées , 
très-entières, ou dentées (par exception palmatilobées), 
très - rarement ponctuées, presque toujours non-sti- 
pulées. # 

Fleurs hermaphrodites (par exception polygames ), 
rosacées, axillaires, ou terminales, blanches, ou rouges, 
ou roses, ou rarement jaunes. Pédoncules solitaires ou 
fasciculés, articulés par la base, dibractéolés au sommet, 


FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES. 59 


Calice inadhérent, persistant ou non-persistant , sou- 
vent bractéolé, à 5 sépales imbriqués, concayes, coria- 
ces, obtus, souvent inégaux. 

Disque hypogyne, annulaire. 

Pétales 5 (par exception 6-9), insérés au disque, an- 
tépositifs ou plus souvent interpositifs , libres ou cohé- 
rents par la base, non-persistants, contournés en pré- 

floraison. 

Étamines en nombre indéterminé, insérées au disque, 
1-3-sériées. Filets courts, subulés, libres, ou plus ou 
moins soudés mférieurement ( monadelphes), presque 
toujours adnés aux pétales:‘par la base. Anthères ovales, 
ou oblongues, ou suborbiculaires, basifixes et adnées, ou 
médifixes et mobiles, extrorses ou introrses, à 2 bourses 
contiguës, déhiscentes longitudinalement, ou par des 
pores soit basilaires, soit apicilaires. 

Pistil : Ovaire 2-5-loculaire. Placentaires centraux, 
multiovulés. Style indivisé, ou 2-5-fide. Stigmates ter- 
minaux, ordinairement libres. 

Péricarpe ?-5-loculaire , capsulaire , ou carcérulaire, 
ou baccien , ou drupacé ; loges polyspermes , ou oligo- 
spermes. 

Graïnes suspendues, ou ascendantes, ou horizontales, 
ailées ou aptères, de forme variée. Épisperme double. 
Périsperme charnu ou inappärent. Embryon rectiligne 
ou plus ou moins curviligne : radicule appoirtante ; co- 
tylédons planes ou plissés. 

La famille des Ternstrémiacées se compose comme 

suit : ; f l 

°° TRIBU. LES TERNSTRÉMIÉES. — TERNSTROEMIEÆ. 


Pétales antépositifs , cohérents par, la base. Anthères : 
adnées. 


Ternstræmia Linn, (Toanabo Aubl.) 


60 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. 
11° TRIBU. LES FRÉZIÉRÉES. — FREZIEREÆ. 


Pétales interpositifs, libres. Anthères adnées. Péricarpe 
charnu. 


Cleyera Thunb.— Freziera Swartz. — E uryaThunb. 
— Leitsomia Ruiz et Pay. — Geeria Blum. 
IIIe TRIBU. LES SAURAUJÉES. — SAURAUJEÆ. 
Pétales interpositifs, cohérents par la base. Anthères 
incombantes. Péricarpe capsulaire. 
Saurauja Willd ( Apatelia De Cand. Palava Ruiz et 
Pay.) | 
IV° TRIBU. LES BONNÉTIÉES. — ZONNETIEÆ: 


Pétales libres, interpositifs. Anthères adnées ou incom- 
bantes. Péricarpe capsulaire. 


Caraïpa Aubl. — Xielmeyera Mart. — Bonnetia Mart. 
(Kieseria Nees. ) — Mahurea Aubl. (Bonnetia Schreb.) 
— Archilæa Mart. — Ventenatia Beauv. — Laplacea 
Kunth. (Hæmocharis Mart. ) 


V° TRIBU. LES GORDONIÉES. — GORDONIEÆ. 


Pétales interpositifs, souvent soudés par la base. Capsule 
à loges 1- ou 2-spermes. Périsperme nul. Embryon rec- 
tiligne : radicule oblongue; cotylédons foliacés ; plissés 
longitudinalement ; plumule imperceptible. 


Malachodendron Cavan. — Stewartia Cavan.— Rein- 
wardta Blum. (Blumia Spreng.) — Gordonia Ellis. (La- 
catheaSalisb.Franklinia Marsh.)}—#Wickstræmia Schrad. 
(Lindleya Nees.) 


GENRE ANOMALE. 


Cochlospermum Kunth. (Wittelshachia Mart. 


FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES. 61 


À —- = 


Te TRIBU. LES TERNSTRÉMIÉES. — TERNSTROE- 
MIEZÆ Le Cand. Prodr. 


Calice dibractéolé à la base. Pétales cohérents par la base, 
antépositifs. Anthères adnées. Style et stigmate indivisés. 


Genre TERNSTREMIA. — Ternstræmia Linn. 


Calice à 5 ou 6sépaleslibres, inégaux. Pétales 5 ou 6, iné- 
gaux, soudés par la base. Filets très-courts, adhérents infé- 
rieurement à la base des pétales. Anthères basifixes , intror- 
ses, longitudinalement déhiscentes. Ovaire à 2-5-loges 2-4- 
ovulées. Styles et stigmates soudés en un seul. Péricarpe 2- 
5-loculaire , globuleux , charnu et indéhiscent, ou bien co- 
riace et s’ouvrant irrésulièrement en 2-5 valves séminifères. 
Graines pendantes, oblongues. Périsperme charnu. Em- 
bryon curviligne; cotylédons linéaires. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles éparses, très-entières ou 
dentelées. Pédoncules axillaires, solitaires, uniflores. - 

Les Ternstrémia ont un port très-élégant, et souvent aussi 
de belles fleurs. On en connaît une vingtaine d’espèces, dont 
voici les plus notables : 


Ternsrrémra Du BRÉSIL. — Ternstrœmia brasiliensis Cam- 
bess. in Flor. Brasil. Merid. 1, tab. 50. 

Feuilles lancéolées, ou or obovales, ou obovales, ob- 
tuses, ou échancrées, ou pointues, révolutées aux bords, le: 
ment dentelées. Pédoncules plus courts que les feuilles. Sépales 
denticulés. Pétales ovales-lancéolés. Graines ponctuées. 

Arbre de moyenne taille. Feuilles longues de 3 à 5 pouces, 
larges de 15 à 20 lignes. Fleurs larges de 6 à 12 lignes. 

_  Gette espèce a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire, au 

Brésil, dans la province des Mines. 


TERNSTRÉMIA À LONGS PÉDONCULES, == Ternstronia Ho 
cularis De Cand. Prodr, 


62 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. 


Feuilles oveles-oblongues, obtuses, très-entières. Pédicelles la- 
téraux , 3 fois plus longs que les fleurs. 

Cette espèce , originaire des Antilles, se cultive dans les col- 
lections de serre chaude. 


TERNSTRÉMIA A FEUILLES DENTELÉES. — T'ernstræmia den- 
tata Swartz. — Toanabo dentata Aubl. Guian. tab. 227. 

Feuilles glabres, elliptiques-oblongues, acuminées aux 2 bouts, 
dentelées. Pédicelles latéraux et axillaires, de la longueur des 
pétioles: Sépales et pétales ovales, pointus. 

Tronc haut de 25 pieds et plus, sur 2 pieds de diamètre. 
Écorce épaisse, de couleur cendrée extérieurement, rougeâtre 
intérieurement. Fleurs petites, jaunâtres. 

Grand arbre, indigène dans la Guiare, où il porte le nom 
vulgaire de Palétuvier des PER L’é corce est employée 
pour tanner les cuirs. 


TERNSTRÉMIA A FEUILLES DENTICULÉES. — Ternstræmia 
punctata Swartz. — Toanabo dentata Aubl. I. c. tab. 298. 

Feuilles glabres, oblongues ou elliptiques, échancrées, denti- 
culées. Pédicelles axillaires, filiformes, plus longs que les pétioles. 
Sépales ovales-lancéolés. 

Get arbre croît dans les mêmes contrées que le précédent, dont 
il a le port et les dimensions. Son bois et son écorce servent 
aussi au tannage. 


Il: TRIPBU. LES FRÉZIÉRÉES. — FREZIEREEÆ 
De Cand. Prodr. 


Calice dibractéolé à la base. Pétales libres, interpositifs. 
Style indivisé. Stigmates 2-5. Péricarpe charnu. Graïnes 
aptères. Périsperme charnu. Embryon subcurviligne. 


Geure CLÉYÉRA. — Cleyera Thunb. 


Calice x 5 sépales libres. Pétales 5, libres. Etamines adhé- 
rentes à Ja base des pétales ; anthères dressées, ciliées, Ovare 


FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES, 63 


globuleux, Style indivisé, filiforme, Stigmates 2 ou 5, li- 
bres. Baie à 2-5 loges 5-4-spermes. 

Ce genre ne renferme que les deux espèces dont nous al- 
lons faire mention. 


Crévéra pu Japon. — Cleyera japonica Thunb. Flor. Ja- 
pon.— Kæmpf. Amæn. Exot, p. 774. Ie. 

Feuilles oblongues-lancéolées, obtuses, rétrécies en pétiole, 
rapprochées à l'extrémité des ramules, dentelées vers le sommet. 
Pédoncules solitaires, ou géminés, ou ternés, penchés, ra- 
méaires , plus longs que les pétioles. 

Arbre de moyenne grandeur. Fleurs très-abondantes , blan- 
ches, tres-odorantes, larges de 8 à 12lignes, Baie écarlate, sem- 
blable à une Cerise; chair blanche, astringente. 

Cette espèce est cultivée au Japon, pour l’ornement des jar- 
dins ; elle porte le nom vulgaire de Mokokf. 


CLÉéyéra DE Kzæmprrer. — (Cleyera ochnacea De Cand. 
— Banks. Ic. Kæmpf. tab. 33. 

Feuilles elliptiques-oblongues, courtement pétiolées, très-en- 
tières, acuminées aux 2 bouts, Pédoncules axillaires et latéraux, 
solitaires, penchés, de la longueur des pétioles. — Fleurs blan- 
ches, larges de 6 lignes. Drupe de la grosseur d’un grain de Poi- 
vre ; pulpe et amande astringentes. 

Cet arbre croit au Japon ; suivant Kæmpffer, il est consacré 
aux divinités du pays. 


Genre FRÉZIÉRA, — Freziera Swartz. 


Galice à 5 sépales libres, inégaux. Pétales 5, égaux, libres. 
Étamines glabres; filets très-courts, Re anthères sub- 
cordiformes, introrses, longitudinalement déhiscentes. Style 
indivisé. Stigmate petit, globuleux, 5-lobé. Baie presque sè- 
che, à 5 ou 5 loges polyspermes. Graines oblongues. 

Arbres plus ou moins élevés , ayant le port des Lauriers. 
Feuilles grandes, souvent cotonneuses en dessous. Fleurs so- 
litaires ou fasciculées , pédicellées ou sessiles, axillaires, de 
grandeur médiocre, blanches, 


64 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. 


On connaît sept espèces de ce genre, indigènes dans l’A- 
mérique équatoriale. Plusieurs croissent à une élévation de 
plus de mille toises au-dessus du niveau de la mer; la beauté 
de leur feuillage, qui se conserve toute l’année , la régula- 
rité de leurs formes, jointe à la facilité avec laquelle ces ar- 
bres semblent devoir se naturaliser chez nous’, en font dési- 
rer l'introduction. 


FRÉZIÉRA RÉTICULÉ. — Freziera reticulata Humb. et 
Bonpl. Plant. Équat. tab. 5. 

Feuilles ovales-lancéolées , dentelées, réticulées, cotonneuses 
en dessous ; pédicelles dressés, fasciculés au nombre de 2-5. 
Pétales ovales , pubescens en dessous, un peu plus longs que le 
calice. Baie 4-loculaire. 

Cette espèce, qui croit dans les Andes du Pérou, forme un ar- 
bre trèes-rameux, haut d’une trentaine de pieds. 


FRÉZIÉRA GRISATRE. — Freziera canescens Humb. et Bonpl. 
1. c. tab. 6. 


Feuilles elliptiques-oblongues, subsessiles, rétrécies aux 2 bouts, 
finement dentelées, cotonneuses-grisâtres en dessous. Pédicelles 
solitaires ou géminés, dressés. Pétales ovales , pubescens en de- 
hors, plus longs que le calice. Baie 3-loculaire. 

Arbre haut d’une trentaine de pieds, trouvé par MM. de 
Humboldt et Bonpland dans les Andes du Pérou , aux environs de 
Quito. 

« Parmi toutes les espèces de Fréziéra , observent ces célè- 
» bres naturalistes , celle-ci est remarquable par ses feuilles co- 
» riaces et reyêtues en dessous par une laine épaisse d’un blanc 
» sale; le bois prend un beau poli ; il est flexible, peu POreux , 
» et serait très-utile pour les layetiers. » 


FRéztéRA BRONZÉ. — Freziera chrysophylla Humb. et . 
Bonpl. L. c. tab. 7. 


Feuilles elliptiques-lancéolées, acuminées, entières , pétiolées) 
cotonneuses (bronzées) en dessous. Pédicelles plus courts que les 


FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES. 65 
pétioles, subgéminés. Pétales lancéolés, 2 fois plus longs que le 
calice. Baie 3-loculaire. ; 

Cet arbre, dela même taille que les précédents, croït en 
abondance dans les localités froides des Andes , aux environs de 
Popayan. Il porte dans le pays le nom vulgaire de Mandul. Son 
bois, suivant les remarques de MM. de Humboldt et Bonpland,, 

l'est préféré, pour faire du charbon, à celui des Synanthérées et 

des Loranthus en arbre, qui forment avec lui d’épaisses et rian- 
tes forêts. Le duvet qui couvre les jeunes branches et la face in- 
férieure des feuilles a un lustre doré. 


FrézrérA SATINÉ. — Freziera sericea Humb. et Bonpl. I. c, 


tab. 8. 


Feuilles subsessiles, arrondies à la base, ovales-lancéolées, 
acuminées , dentelées, soyeuses en dessous. Fleurs géminées ou 
ternées, sessiles. Pétales ovales, oblongs, plus longs que le ca- 
lice. Baie 3-loculaire. 

Cette espèce, qui croît dans les Andes, entre les villes deQuito 
et de Popayan, forme un grand arbre dont le tronc s’élève à plus 
de trente pieds. On la distmgue facilement de toutes ses congé- 
nères à la couleur argentée de la face inférieure des feuilles. 


FRÉzIÉRA NERVEUX. — Freziera nervosa Humb. et Bonpl. 
I. c. tab. 0. 


Feuilles elliptiques-oblongues , acuminées, dentelées, rétrécies 
à la base, courtement pétiolées, presque glabres en dessous. Pé- 
dicelles fasciculés plus courts que les pétioles. Pétales ovales , 
obtus, à peine plus longs que le calice. 

Cet arbre croït dans les endroits froids des Andes de la pro- 
vince de Pasto, au Pérou. Son tronc atteint plus de trente pieds 
de haut, sur quinze pouces de diamètre. Son bois est préféré à 
tout autre par les habitans de ces contrées, à cause de sa dureté, 

… qui le rend excellent pour les constructions. 


: 


FRÉZIÉRA A FEUILLES ONDULÉES. — #reziera undulata 
Swar!z, Flor. Ind. Occid. 


Feuilles elliptiques-lancéolées, acuminées, dentelées , ondu- 
BOTANIQUE, PHAN, T, IV. 5 


66 CLASSE DES LAMPROPIYLLÉES. 


lées, glabres aux 2 faces, pétiolces. Pédicelles fasciculés. Pé- 
tâles oblongs. Baie triloculaire. 

Cette espèce croît dans les forêts élevées des montagnes des 
Antilles. Elle forme un arbre élégant de plus de cinquante pieds 
de haut. 


FR£éziérA Faux Tue. — Freziera theoides Swartz, Flor. 
Ind. Occid. 

Feuilles ovales-lancéolées, périls: glabres aux 2 faces : den- 
telures obtuses. Pédicelles solitaires, pendants. Pétales ovales- 
arrondis, subondulés, légèrement ciliés. Baie 3-loculaire. — 
Arbre haut de 30 à 4o picds. 

Gette espèce habite les montagnes dela Jamaïque. 


Genre EURYA. — Æurya Thunb. 


Calice à 5sépales soudés par la base. Pétales 5, soudés par 
les onglets. Étamines 12-15, unisériées. Ovaire 3-loculaire, 
multiovulé. Style indivisé. Stigmates 5, libres. Baie trilocu- 
laire, polysperme. Graines réticulées. 

Ce genre est très-voisin des Fréziéra, dont il diffère par 
des fleurs polygames-dioïques, et des pétales soudés inférieu- 
rement. On en connaît huit espèces, dont les plus remar- 
quables sont les suivantes : 


Eurya pu Japon. — Eurya japonica Thunb. Flor. Japon. 
p: 191, tab. 95. 

Feuilles glabres, elliptiques ou oblongues, échancrées, ré- 
trécies aux 2 bouts , dentelces. Pédicelles filiformes , axillaires, 
géminés, ou solitaires, penchés, de la longueur des pétioles. 

Arbrisseau rameux, très-semblable au Thé par le port et la 
forme des feuilles. Baie rougeâtre ou bleue, de la ss de 
celle du Génévrier. 


Cette espèce croit au Japon, où on la cultive comme planté 
d’agrément. 


Eurya GLaBRE. — Æurya glabra Blume, Bijdr. 2, p. 125. 


pate 


FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES. 67 


Ramules glabres. Feuilles oblongues-lancéolées, scuminées, 
glabres. Fleurs fasciculées , axillaires. 
Cette espèce habite les montagnes de Java. 


EuryA À FEUILLES OBOVALES. — £Eurya obovata Blum. 1. c. 
Ramules glabres. Feuilles obovales, très-entières vers la base, 
dentelées vers le sommet, rétuses, glabres. Fleurs axillaires, en 
petit nombre. 
M. Blume a découvert cette espèce à Java. 


EuryA A FEUILLES ÉTROITES. — Eurya angustifolia Blum. 
Bie: 

Feuilles lancéolées (étroites), acuminées , dentelées , soyeuses 
en déssous ainsi que les ramules. Fleurs femelles 3-gynes où pen- 
tagynes. 

Cette espèce croît à Java. 


Ie TRIBU. LES SAURAUJÉES. 
De Cand. Prodr. 


SAURAUJEÆ 


Calice non-bractéolé. Pétales cohérents par la base , interpo- 
sitifs. Anthères incombantes, déhiscentes par deux pores 
apicilaires. Styles 3-5, soudés inférieurement. Graines 
petites, anguleuses , aptéres. Périsperme charnu. Em- 
bryon lineaire. 


Genre SAURAUJA. — Saurauja Wild. ; 


Calice 5-sépale. Pétales 5, soudés par la base. Étamines 
submonadelphes et adnées aux pétales par la base. Ovaire 3- 
5-loculaire. Styles 5-5, souvent soudés inférieurement, Stig- 
mates obtus. Baie sillonnée, polysperme, pulpeuse, à autant 
de loges qu’il y a de styles. Placentaires charnus, bilamelleux 
dans chaque loge. | 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles dentelées. Inflorescence 
axillaire ou latérale, Fleurs blanches, 


68 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. 


Les parties vertes des Saurauja contiennent une grande 
quantité de mucilage. Les jeunes fruits de plusieurs espèces 
sont recherchés parcette raison comme denrées alimentaires. 
On connaît environ vingt espèces de ce genre. Nous allons 
faire mention des plus notables d’entre elles. 


a) Calice glabre. 


SAURAUJA À FEUILLES FASCICULÉES.—Saurauja fasciculata 
Wall, Plant. Asiat. Rar. tab. 148. 

Feuilles oblongues , acuminées , dentelées, glabres et lisses en 
dessus , nerveuses et ferrugineuses en dessous de même que les ra- 
mules et pétioles. Pédoncules latéraux, fasciculés, filiformes , 
lisses, subtriflores. 

Arbre haut de 20 pieds. Feuilles coriaces, longues de 6 à 
12 pouces. Pédoncules très-nombreux ; recouvrant souvent les 
ramules sur un espace de 1 à 2 pieds. Fleurs d’un rose très- 
pâle, légérement odorantes. 

Cette espèce , remarquable par la beauté de ses fleurs, croît au 


Népaul. 


SAURAUSA DE Noronna. — Saurauja Noronhiana Blume, 
Bijdr. 1, pag. 126. 

Feuilles elliptiques, acuminées, obtuses à la base , squamuleu- 
ses aux 2 faces , bordées de dentelures calleuses. Péuoles et ra- 
mules muriqués. Pédoncules fasciculés , axillaires , uniflores, 
penchés. 

Cette espèce croît dans les montagnes de Java, où les habitants 
l’appellent Arlého Badak. 


SAURAUJA CAULIFLORE. — Saurauja cauliflora Blum. 1. c. 

Feuilles oblongues , obtuses à la base, glabres en dessus , co- 
tonneuses-jaunätres en dessous, bordées de dentelures aristées. 
Pédicelles uniflores, fasciculés sur le tronc. 

Cette espèce croît à Java. 


SAURAUJA A FLEURS PENDANTES,— Saurauja pendula Blum. 
LE. 


FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES. 69 


Feuilles oblongues-obovales , pointues, rétrécies à la base, pla- 
bres aux 2 faces , bordées de dentelures slanduleuses. Pédoncules 
axillaires, pendants, 2-ou-3-fides au sommet, beaucoup plus 
longs que les pétioles; pédicelles en cime. 

M. Blume a découvert cette espèce à Java. 


b) Calice herisse. 


Saurausa DE Reiwarpr. — Saurauja Reinwardtiana 
Blum. !. c. | 

Feuilles elliptiques-oblongues , acuminées, obtuses à la base, 
dentelées. scabres aux nervures des 2 faces. Pédoncules axillaï- 
res, subsolitaires , plus longs que les pétioles, triflores au som- 
met; pédicelles en cyme , munis de bractéoles oblongues-lancéo- 
lées , foliacces. 

Cette espèce croit dans les montagnes de Java. 


SAURAUJA GIGANTESQUE. — Saurauja gigantea Blum. 1. c. 

Feuilles elliptiques, acuminées, cordiformes à la base, glabres 
en dessus, veloutées-roussâtres en dessous, bordées de dentelu- 
res sétacées. Pédoncules axillaires, subtrichotomes, de moitié 
plus courts que les feuilles ; bractées lancéolées , foliacées. 

Ce Saurauja croit dans les montagnes de Java, où les habi- 
tants le désignent par le nom de Arleho Mundins. WU fleurit 
pendant toute l’année. 


IV: TRIBU. LES BONNÉTIÉES. — BONNETIE Æ 
Baril. Ord. Nat. j 


Pétales libres, interpositifs. Anthères adnees ou incomban- 
tes. Péricarpe capsulaire. Graines souvent ailées , apéri- 
spermées. Embryon ordinairement rechligne. 


Genre CARAIPA. — Caraipa Aubl. 


Calice 5-fide , non-bractéolé. Pétales 5, inéquilatéraux, 
égaux, Étamines monadelphes par la base ; anthères versa- 


70 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. 


tiles, longitudinalement déhiscentes : connectifépais, termi- 
né en urcéole concave. Ovaire à 3 loges 1-3-ovulées. Style 
indivisé. Stigmate trilobé. Capsule trigone , souvent inéqui- 
latérale par l'avortement d’une des loges , à 3 valves épaisses. 
Graines suspendues, grosses, aptères. Périsperme nul. Em- 
bryon rectiligne : cotylédons épais, charnus, échancrés. 

Arbres ou quelquefois arbrisseaux. Feuilles alternes ou ra- 
rement opposées, très-entières, quelquefois stipulées. Fleurs 
axillaires et terminales, disposées en grappe, ou en corymbe, 
ou en panicule. 

Ce genre, très-caractérisé par l’urcéole glanduleux qui 
surmonte les anthères , renferme douze espèces , indigènes 
dans l'Amérique intertropicale; en voici les plus remarqua- 
bles : 


Garaïpa DE Ricuarn. — Caraipa Richardiana Cambess. in 
Mém. du Mus. v. 16, tab. 16. 


Feuilles alternes , oblongues , très-glabres, arrondies à la base, 
brusquement acuminées en pointe courte et obtuse. Gorymbes 
terminaux, pauciflores. Pétales acuminés. Ovaire glabre. Cap- 
sule "0 E UT, 

Arbrisseau rameux , haut de 6 à 12 pieds. Feuilles longues de 
3 à 6 pouces. Fleurs blanches, lavées de rose, larges de 1 pouce. 

Cette espèce croît sur les côtes sablonneuses de la Guiane. 


CanRAÏPA À PETITES FEUILLES. — Caraipa parvifolia Aubl. 
Guian. tab. 223, fig. 1. 

Feuilles alternes, ovales, pointues, glabres en dessus , coton- 
neuses-blanchâtres en dessous. Fleurs en corymbes terminaux. 
Capsule velue, ovale-pyramidale , oblique, acuminee. 

Gette espèce habite les forêts de la Guiane. Les naturels du 
pays emploient les cendres de l’écorce, mêlées avec une terre 
grasse, pour faire leur poterie. Les colons nomment l'arbre 
Manche-hache, parce que son bois, rouge, dur et compacte, 
est excellent pour la confection des manches de toutes sortes d’in- 
étruments, 


FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES, 74 


Genre MAHURÉA. — Mahurea Aubl. 


Calice non-bractéolé, à 5 sépales libres. Pétales 5, un peu 
inégaux, inéquilatéraux. EÉtamines monadelphes par la base ; 
filets grêles; anthères basifñixes, immobiles, déhiscentes En 
gitudinalement: conneectif terminé par un appendice glau- 
duleux concave. Style filiforme. Stigmate 3-ou 4-lobé. Cap- 
sule oblongue , 3-loculaire , à 3 valves opposées aux placen- 
taires. Graines nombreuses, imbriquées , comprimées , ailées 
aux bords. 

Ce genre diffère de la plupart des autres Fernstrémiacées 
par ses feuilles stipulées et ponctuées; il ne renferme que 
l'espèce suivante, indigène dans la Guiane : 


ManURÉA AQUATIQUE. — Mahurea palustris Aubl. Guian. 
tab. 222.—Cambess. in. Mém. du Mus. v. 16, tab. 16, fig. C. 


Arbre à tronc haut d’une quinzaine de pieds, sur 5 à 8 pou- 
ces de diamétre. Rameaux dressés. Feuilles longues d’un défhi- 
pied, pétiolées, elliptiques, tres-entières. Fi en grappes ter- « 
minales. Pédicelles solitaires, ou géminés, ou ternés. Corolle large 
de r pouce, de couleur pourpre. 


Genre KIELMÉYÉRA. — Krelmeyera Mart. 


Calice non-bractéolé, à 5 sépales cohérents par la base : les 
2 extérieurs souvent plus courts. Pétales 5, égaux, inéquila- 
téraux. Étamines libres, ou quelquefois monadelphes par la 
base; filets grêles, persistants; anthères médifixes , mobiles, 
oblongues, déhiscentes longitudinalement. Styles5, libres au 
sommet, soudés ainsique les stigmates. Capsule trileculaire, 
9-valve, PoRPyEgne Graines bisériées, horizontales, oblon- 
gues, comprimées, ailées. Périsperme pelliculaire. Embryon 

- rectiligne : cotylédons grands, réniformes. 

Arbres, ouarbrisseaux, ou sous-arbrisseaux résineux. Feuil- 
leséparses, souvent roselées au sommet des ramules , entiè- 
res. Fleurs grandes, tantôt axillaires, tantôt en grappe 


79 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. 


terminale ou en corymbe, ou rarement en panicule. Pé- 
doncules bractéolés. 

Ce genre, qui appartient au Brésil, renferme douze 
espèces , toutes remarquables par des fleurs d’une grande 
beauté. Voici les espèces les plus marquantes : 


KïELMÉYERA A FLEURS ROUGES. — Âielmeyera rubriflora 
Cambess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 60. 

Tige simple, suffrutescente. Feuilles oblongues, cu elliptiques- 
oblongues, obtuses, ou échancrées, pubescentes en dessous. Fleurs 
en corymbes terminaux. Sépales ovales, pubescents, presque 
égaux. 

Sous-arbrisseau , haut d’environ 18 pouces. Feuilles longues 
de 2 pouces à 3 ’/, pouces, larges de 7 à 16 lignes. Corolle large 
de 2 pouces ou plus, d’un rose vif. 

M. Aug. de Saint-Hilaire a observé cette espèce au Brésil, 
dans la province des Mines. 


KTELMÉYÉRA ÉLÉGANT. — Âielmeyera speciosa Aug. Saint- 
Hil. Plant. Us. des Bras. tab. 58. 

Feuilles subsessiles , oblongues, ou elliptiques , obtuses, subré- 
volutées aux bords, légerement pubescentes en dessous. Grappes 
courtes, terminales. Sépales égaux, ovales, obtus, cotonneux. 

Arbre haut de 8 à 15 pieds, tortueux, sécrétant un suc propre 
blanc, qui jaunit au contact de l’air. Rameaux subéreux. Feuilles 
longues de 5 à 7 pouces , larges de 20 à 30 lignes. Pétales longs 
de 2 pouces, sur 1 pouce de large. Filets jaunes ou pourpres, 
courts. | 

Cet arbre abonde au Brésil, dans la partie méridionale de la 
province des Mines. Ses feuilles, qui abondent en mucilage, 
s’emploient comme remède émollient. 


KiELMÉYÉRA A FLEURS ROSES. — Kielmeyera rosea Mart, 
et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. v. 1, tab. 68. 

Tige ligneuse, rameuse. Feuilles lancéolées ou oblongues, 
discolores , très-glabres , rétrécies en pétiole court. Fleurs sub- 
ternées, en corymbes terminaux. Sépales ovales-arrondis, presque 
égaux, pubescents de même que les pétales. 


FAMILLE DES TERNETRÉMIACÉES. 75 


Arbrisseau de 3 à 4 pieds. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, 
larges de 6 à 10 lignes. Pétales roses, longs de 15 lignes, sur 
9 lignes de large. Anthères jaunes. 

Cette espèce, qui habite les mêmes contréees que la précé- 
dente, est l’une des plus élégantes du genre. Ses fleurs peuvent 
rivaliser avec celles des plus beaux Camellia. 


KrEeLMÉyÉRA A coRYMBEs.— Âielmeyera corymbosa Mart. et 
Zuccar. 1. c. 1, tab. 72. 


Tige ligneuse , simple, effilée. Feuilles obovales-oblongues, 
obtuses ou échancrées, glaucescentes, glabres, courtement pétio- 
lées. Fleurs en panicule. Sépales ovales-lancéolés, ciliolés , pres- 
que égaux. 

Sous-arbrisseau haut de 3 à 4 pieds. Pétales blancs, ciliolés, 
longs de 7 lignes, sur 5 lignes de large. Feuilles longues de 3 à 
5 pouces, larges de 18 à 30 lignes. 


KiEzmMÉyÉRA DÉCOMBANT.— Mielmeyera humifusa Cambess. 


in Flor. Brasil. Merid. tab. 63. 


Tiges suffrutescentes, couchées. Feuilles courtement pétiolées, 
ovales-elliptiques, obtuses, glabres en dessus, pubescentes en 
dessous : base arrondie ou cordiforme. Fleurs en grappe. Sé- 
pales ovales, pubescents, presque égaux. 

Sous-arbrisseau touffu, haut d’environ 1 pied. Feuilles longues 
d'environ 2 pouces, sur 8 à 14 lignes de large. Fleurs roses, 
larges de 1 pouce. 

Cette espèce a été trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire, au 
Brésil, dans la province des Mines. 


. 


KIELMÉYÉRA COTONNEUx.— Aielmeyera tomentosa Gambess. 
L e.tab. Gr. ? 
Tiges ligneuses. Feuilles obtuses ou échancrées , elliptiques , 
 rétrécies à la base, révolutées, cotonneuses en dessous. Fleurs en 
corymbes terminaux. Sépales ovales, cotonneux, presque égaux. 
Feuilles longues de 3 à 5 pouces, sur 18 à 24 lignes de large. 
Corymbes simples ou rameux, 5-0-flores. Fleurs larges de 2 pou- 
ces, Pétales blancs, cotonneux en dessous. 


74 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. 


M. Aug. de Saint-Hilaire a trouvé cet abrisseau au Brésil, 
dans la province des Mines. 


KiELMÉYERA PÉTIOLAIRE. — Âielmeyera petiolaris Mart. 
et Zuccar. 1. c. tab. 68. 

Tige subarborescente. Feuilles oblongues ou elliptiques-oblon- 
gues, obtuses, glabres, longuement pétiolées. Fleurs terminales, 
en grappe ou en corymbe. Sépales arrondis, très-inégaux, gla- 
bres de même que les pétales. 

Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds, ou petit arbre de 8 à 10 pieds : 
suc propre laiteux. Feuilles longues de 2 à 6 pouces, sur 12 à 
28 lignes de large. Fleurs blanches, de 2 à 3 pouces de dia- 
mètre. 

Cette espèce croît au Brésil, dans les savanes et sur les collines 
de la province des Mines. 


KIELMEYERA ÉLANCÉ. — Âielmeyera excelsa CGambess. in 
Flor. Brasil. Merid. 

Arbre. Feuilles rétrécies en pétiole, elliptiques -oblongues, 
obtuses, tres-glabres. Fleurs en grappe. Sépales ovales, glabres, 
presque égaux. 

Tronc haut d'environ 60 pieds. Écorce lisse, grisâtre : suc 
propre blanc, ER au contact de l'air. Feuilles éparses, 
longues de 2 ’/, à 4 pouces, sur 12 à 15 lignes de large. Grap- 
pes courtes , pr -flores : pédicelles longs de 6 à 9 lignes. Pétales 
blancs, glabres, obovales, longs de 8 lignes, sur 5 lignes de large: 

Cette espèce a été observée par M. Aug, de Saint-Hilaive, au 
Brésil, dans les forêts-vierges des environs de Saint-Sébastien. 


Genre BONNÉTIA. — Bonnetia Martius. 


Calice non-bractéolé , à 5 sépales cohérents par la base. 
Pétales 5, inéquilatéraux. Étamines libres : anthères mobi- | 
les, submédifixes , biporeuses à la base. Ovaire à 5 ou À lo- 
ges multiovulées. Styles 3 ou 4, soudés presque jusqu ’au 
sommet. Stigmates capitellés. Cipôule 5-4-loculairé, 5- ou 4- 
valve, polysperme. Graines ascendantes, imbriquées, linéai- 
res, ailées, 


FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES. 19 


Arbres peu élevés ou arbrisseaux. Feuilles entières, sub- 
sessiles. Pédoncules axillaires ou terminaux, 1-flores ou plu- 
riflores. Fleurs blanches, assez grandes. 

Ce genre, qui appartient à l'Amérique méridionale , ren- 
ferme trois espèces, dont voici la plus intéressante : 


BonnériA ANCIPITÉ. — Ponnetia anceps Mart. et Luccar. 
Nov. Gen. et Spec. Brasil. 1, tab. 100. 


Arbrisseau haut de 3 à 15 pieds : écorce rougeätre. Feuilles 
longues de 3 à 4 pouces, larges de 12 à 18 lignes, oblongues- 
oboyales , obtuses, rétrécies à la base, glabres, luisantes. Pédon- 
cules ancipités , subtriflores, axillaires et terminaux , rapprochés 
en panicule feuillée; pédicelles bractéolés. Corolle large de 2 
pouces , d’un beau blanc : pétales obcordiformes. Anthères rou- 
geatres. 

Cette espèce élégante croit sur les plages du Brésil méridional. 


Genre VENTÉNATIA. — J’entenatia Beauv. 


Calice à 5 sépales caducs, égaux, oblongs, obtus, Corolle à 
11 ou 12 pétales unisériés, étalés, spathulés, arrondis au som- 
met. Anthèresbasifixes, oblongues. Ovaire 5-loculaire. Style 
filiforme , plus long que les étamines. Stigmate 5-fide. Baie 
ovoïde, 5-sulquée, à 5 loges polyspermes.(Graines inconnues.) 

Ce genre, qui paraît avoir plus d’affinité avec les Chlé- 
nacées qu'avec les Ternstrémiacées, ne renferme que l’es- 
pèce dont nous allons traiter. 


VENTÉNATIA GLAUQUE. — V’entenatia glauca Beauv. Flor. 
d’Owar. et Bén. tab: 17. à 

Arbrisseau. Feuilles pétiolées, très-entières, ovales-oblongues, 
acuminées, glabres, glauques en dessus, ferrugineuses en dessous, 
longues de 3 à 8 pouces, larges de 2 à 2 ‘|, pouces; pétiole long 
de 1 pouce. Pedoncules terminaux, latéraux, et oppositifoliés, so- 
litaires, 1-flores , plus courts que les bte Corolle d’un beau 
rouge ( de carmin, large de 3 pouces. , 


Cette plante, remarquable par un feuillage élégant et des fleurs 


76 CLASSE DES LAMPROPNYLLÉES. 


magnifiques , a été observée par Palisot de Beauvais dans le pays 
d’Oware. 


Genre LAPLACÉA. — Laplacea (Kunth) Cambess. 


Calice non-bractéolé, caduc, à 4 ou 5 sépales inégaux. Pé- 
tales 5-9, libres, inéquilatéraux, presque égaux. Étamines li- 
bres, ou adhérentes à la base des pétales ; anthères versatiles, 
longitudinalement déhiscentes. Ovaire à 5-10 loges 3-6-ovu- 
lées. Styles 5-10, libres, courts. Capsule ligneuse, 5-10-lo- 
culaire , déhiscente du sommet jusqu’au milieu en 5-10 val- 
ves loculicides. Graines oblongues, ailées au sommet. Em- 
bryon rectiligne : cotylédons ovales. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles entières ou dentées, cour- 
tement pétiolées. Fleurs axillaires ou subterminales, grandes, 
blanches. Calice et corolle satinés en dehors. 

Les Laplacéa ressemblent aux Camellia par le port et la 
grandeur des fleurs. Voici les trois espèces qui constituent 
ce genre. 


LAPLACÉA A FEUILLES RHOMBOIDALES. — Laplacea semiser- 
rata Cambess. in Flor. Brasil. Merid. — ÆZæmocharis semiser- 
rata Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. 1, tab. 66. 

Feuilles glabres, rhomboïdales-lancéolées, obtuses, dentelées 
vers leur sommet, entières inférieurement, inéquilatérales. Fleurs 
subterminales. Pétales 8 à 10, obcordiformes. Capsule obovale, 
anguleuse. 

Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 8 à r2 lignes. 
Fleurs larges de 2 pouces. 

Cette espèce, qui forme quelquefois un arbre haut de trente à 
quarante pieds , croît au Brésil, dans la province de Saint-Paul. 


LAPLACÉA COTONNEUx.— Hæmocharis tomentosa Mart. |. c. 
tab. 67. 

Feuilles obovales, équilatérales, presque entières, glabres en 
dessus, cotonneuses en dessous. Fleurs solitaires, terminales. 
Pétales 5, obovales, entiers. Capsule obovale , 5-ou 6-gone, — 


FAMILLE DES TERNSTRÉMIACÉES, br: 


Arbrisseau, Fleurs moins grandes que celles de l'espèce précé- 
dente. 
M. de Martius a observé ce Laplacéa dans le midi du Brésil. 


LapLacÉA ÉLÉGANT. — Laplacea speciosa Kunth , in Humb. 
et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. 5, tab. 461. 

Feuilles subsessiles, oblongues-lancéolées, pointues, très-entiè- 
res, glabres. Fleurs solitaires, axillaires, pédonculées. Pétales 9, 
ovales-oblongs. Capsule oblongue , légèrement 5-costée. 

Très-bel arbre. Feuilles d’un vert gai, longues d’environ 
2 pouces, sur 9 lignes de large. Fleurs larges de près de 3 pou- 
ces. Étamines 4 fois plus courtes que les pétales. 

MM. de Humboldt et Bonpland ont découvert cette espèce au 
Pérou. 


Ve TRIBU. LES GORDONIÉES. — GORDONIEÆ 
De Cand. Prodr. 


Pétales interpositifs, souvent cohérents par la base. Capsule 
à loges 1-ou 2-spermes. Périsperme nul. Embryon rectili- 
gne : radicule oblongue ; cotylédons foliacés , plissés lon- 
gitudinalement ; plumule imperceptible. 


Genre MALACODENDRE. — Malachodendron Cavan. 


Calice dibractéolé, à 5 sépales soudés par la base. Pétales 5 
ou 6, presque égaux , fimbriés au sommet. Étamines mona- 
delphes , adhérentes au fond de la corolle; anthères oblon- 
gues, versatiles. Ovaire oblong, à 5 loges biovulées. Ovules 
peltés. Styles 5, libres. Stigmates capitellés. Capsule à 5 co- 
ques monospermes. Graines osseuses. 

L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : 


MALOCODENDRE A FEUILLES OVALES. — Malochodendron 
ovatum Cavan. Diss. 5, tab. 158, fig. 2.—Sruartia pentagyna 
L'hérit. Stirp. Nov. tab. 74. — Smith, Exot. Bot. tab. 101.— 
Bot. Reg, tab. 1104. 


Li 


78 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. 


Arbrisseau très-rameux , haut de 5 à 6 pieds. Feuilles gran- 
des, ovales, pointues , dentelées, pubescentes en dessous. Fleurs 
axillaires , subsolitaires, subsessiles , larges de 2 pouces. Sépales 
lancéolés. Pétales obovales, d’un blanc tirant sur le jaune, on- 
dulés et déchiquetés au sommet. Filets blancs. Capsule subglo- 
buleuse. 

Le Malacodendre croit dans les montagnes de la Géorgie et 
des deux Carolines. Ce végétal , à raison de son beau feuillage et 
de ses grandes fleurs odorantes, mérite d’orner les jardins; mais 
il ne résiste au climat du nord de la France que dans une situa- 
tion très-abritée. Un terrain léger, à la fois humide et ombragé, 
lui est indispensable. Sa multiplication peut se faire de marcottes, 
lesquelles né prennent racine qu’au bout de deux ans ; les fruits 
ne se développent que sous un climat chaud. 


Genre STUARTIA. — Stewartia Cavan. 


Calice dibractéolé, à 5 sépales soudés jusque audelà du mi- 
lieu, inégaux. Pétales 5, presque égaux, entiers. Filets mo- 
nadelphes, adhérant par la base au fond de la corolle; an- 
thères oblongues.lversatiles. Style indivisé. Stigmate 5-lobé. 
Capsule 5-valve, 5-loculaire, loculicide. Graines ovales, 
lisses, aptères. 

Ce genre, peu différent du précédent, n’est constitué que 
par l'espèce dont nous allons parler : 


STUARTIA DE VIRGINIE.—Stewartia virginica Gavan. Diss, 5, 
tab, 150, fig. 2.— Siuartia Malachodendron Linn.—L’hérit. 
Stirp. Nov. tab. 73. — Andr. Bot. Rep. tab. 73. 


_Arbrisseau haut de 6 à 1% pieds, très-rameux. Jeunes pousses 
pubescentes. Feuilles lancéolées ou ovales-lancéolées, acuminées, 
dentelées , fortement pubescentes en dessous , courtement pétio- 
lées. Fleurs subsessiles, axillaires, solitaires, ou rarement gé- 
minées, larges d'environ 2 pouces, tres-odorantes. Galice cam- 
panulé, 5-fide: sépales ovales, obtus, mucronés.Pétales obovales, 
blancs, maculés de rouge à la base, subdenticulés au sommet, pu- 
bescents en dehors. Étamines beaucoup plns courtes que la co- 


D ne CAC 


FAMIPLE DES TERNSTRÉMIACÉES, 79 


rolle : filets d’un pourpre vif, poilus à la base; anthères bleues. 
Ovaire cotonneux. Capsule de la grosseur d’une Pomme , globu- 
leuse. 

Cette espèce, indigène dans le midi des États-Unis, se cultive 
comme arbrisseau d'agrément ; elle demande les mêmes soins que 
le Malacodendre, et n’est pas commune dans les coilections. Il 
lui faut un terrain sec, mais fertile. 


Genre GORDONIA. — Gordonia Ellis. 


Calice non-bractéolé, à 5 sépales libres, coriaces, arrondis, 
presque égaux. Pétales 5, soudés par la base, presque égaux. 
Étamines monadelphes PR ca adhérentes au fond 
de la corolle. Style indivisé. Stigmate 5-lobé. Capsule 5-lo- 
culaire, 5-valve, loculicide. Graines comprimées , ailées au 
sommet. 

Arbres ou arbrisseaux. Fleurs grandes, blanches, solitai- 
res, axillaires. 

Voici les trois espèces qui constituent ce genre: 


a) Feuilles coriaces , luisantes , persistantes. Étamines pres- 
que pentadelphes. 


GorDONIA GLABRE. — Gordonia Lasianthus Linn. — Cavan. 
Diss. 6, tab. 161. — Bot. Mag. tab. 668. 

Feuilles lancéolées-oblongues, pointues , dentelées, glabres, 
pétiolées. Fleurs pédonculées. Sépales ovales-orbiculaires, soyeux. 
Pétales extérieurs fimbriés. Style et étamines subisomètres. Cap- 
sule ovale-conique, acuminée. * 

Arbre atteignant (dans le an des États- Unis) 6o à 80 pieds 
de haut. Pétioles longs de */; pouce. Pédoncules subterminaux, 
peu nombreux, longs de 1 à 2 pouces. Étamines presque 2 fois 
plus courtes que la corolle. 

Ce Gordonia croît dans les terrains tourbeux et marécageux de 
la Géorgie et des deux Carolines. « Le Lasianthus , dit Elliot, 
» qui, tant qu’il est jeune, forme lun des plus beaux orne- 
» ments des forêts des états méridionaux, .commence à dépérir 


80 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. 


» par le sommet à un âge très-peu avancé. Il est remarquable 
» par la direction superficielle de ses racines, qui s’étendent, 
» pour ainsi dire, à la surface du sol. On assure que son écorce 
» ne le cède point en qualité à celle des Chênes, pour le tannage. 
» Le bois a l’aspect de l’Acajou , mais son grain n’est pas asseZ 
» fin pour servir à de beaux ouvrages d’ébénisterie. » 

En Europe, ce végétal se cultive comme arbrissean d’orange- 
rie; mais 1l reste rabougri et fleurit très-rarement. 


GorponiA pE Wazuicn. — Gordonia Wallichii De Cand. 
Prodr. 


Feuilles ovales, acuminées, entières. Fleurs axillaires , courte- 
ment pédonculées. 
Cette espèce croît au Népaul. 


b) Feuilles peu coriaces, non-persistantes. Etamines presque 
glabres. 


GoRDONIA PUBESCENT. — Gordonia pubescens Pursh. — 
Lois. in. Herb. de l’Amat. tab. 236.— Vent. Malm. tab. 1.— 
Cayan. Diss. 6, tab. 162. — Lacathea florida Salisb. Parad. 
Lord. tab. 56. 

Feuilles cunéiformes-lancéolées, ou lancéolées-obovales, poin- 
tues, dentées, subsessiles, luisantes en dessus , cotonneuses 
en dessous. Fleurs subsessiles. Galice et corolle soyeux en de- 
hors. Style plus court que les filets. Capsule subglobuleuse. 

Arbre haut de 40 à 5o pieds ; cime très-étalée. Jeunes bran- 
ches très-lisses , pubescentes au sommet. Feuilles longues d’envi- 
ron 3 pouces. Pétales subondulés. Filets du tiers de la longueur 
des pétales, de couleur orange. Anthères jaunes. Ovaire coton- 
neux. 

! Cette espèce habite aussi le midi des États-Unis. Les localités 
où elle croit sont, selon Elliot, très-limitées. Bartram en trouva 
quelques pieds aux environs du Fort-Barrington sur l’Altamaha, 


et c’est de ces individus que proviennent tous ceux qu’on cultive 
dans les serres. 


FAMILLÉ DES TELNSTRÉMIACÉES, 81 


GENRE ANOMALE. 
Genre COCHLOSPERME. — Cochlospermum Kunth. 


Calice persistant , non-bractéolé , à5 sépales soudés par la 
base : 2 extérieurs, plus petits. Pétales 5, persistants, inéqui- 
latéraux. Étamines persistantes, glabres : filets libres; anthè- 
res adnées, linéaires , tétragones, déhiscentes par un seul 
pore apicilaire. Ovaire uniloculaire par le retrait des cloi- 
sons. Style filiforme, onciné au sommet. Capsule à 3-5 val- 
ves placentifères. Graines arquées ou réniformes, envelop- 
pées dans un arille laineux. Périsperme charnu. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles alternes, stipulées, palma- 
tifides. Fleurs grandes, jaunes, paniculées. 

On connaît cinq espèces de Cochlospermes ; les plus re- 
marquables sont les deux suivantes : 


COGHLOSPERME MAGNIFIQUE. — Cochlospermum insigne 
Aug. Saint-Hil. Plant. Us. des Bras. tab. 57. — YWWittelsba- 
chia insignis Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. x, 
tab. 55. 

Feuilles 5-lobées, cordiformes à la base, presque glabres : 
lobes ovales-acuminés, dentelés. Fleurs en panicules terminales. 

Arbrisseau haut de 2 à 6 pieds. Fleurs larges de 2 à 3 pouces. 

Cette espèce, remarquable par la grande beauté de ses fleurs, 
croit dans le midi du Brésil ; les habitants de ces contrées em- 
ploient la décoction de ses racines comme remède dépuratif. 


CocuLosPERME TINGTORIAL. — Cochlospermum tinctorium 
Perrot. — Rich. fil. in Flor. Seneg. vol. 1, p.99, tab. 21. 

Racine tubéreuse. Tiges suffrutescentes. Feuilles longuement 
pétiolées , 5-lobées : lobes pointus, dentelés. Pédoncules 2-4-flo- 
res. Pétales oblongs ou obcordiformes. Capsule oblongue, acu- 
mince , cotonneuse, trivalve. 

Sous-arbrisseau à peine haut d’un pied. Racine très-grosse. 
Fleurs larges d'environ 2 pouces, naissant ayant les feuilles. Pé- 

BOTANIQUE. PHAN, T. 1Vs G 


32 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES, 


doncules longs de 5 à 6 pouces , bractéolés. Calices cotonneux. 
Pétales jaunes. 

Cette espèce , fort différente de toutes ses congénères , a été ob- 
servée dans la Sénégambie, par M. Perrottet. Les nègres lui 
donnent le nom de Fayar; ils V emploient no-seulement comme 
médicament contre l’aménorhce, mais elle leur fournit en abon- 
dance un principe colorant jaune , qui sert à teindre les étoffes de 
coton. 


CINQUANTE-CINQUIÈME FAMILLE. 


LES CAMEZLIACÉES. — CAMELLIACEÆ. 


( Camelliaceæ Bartl. Ord. Nat. p. 354. — Camellieæ De Cand. Prodr. 
ZI, p. 528. — Theaceæ Mirb. in Bullet. de la Soc: Philom. Dec. 1815. 
— Cfr. Cambess. T'ernstræmiaceæ in Flor. Brasil. Merid. et ejusdem 
Diss. de Ternstrœmiaceis et Guttiferis , in Mém. du Mus. vol. 16. 


Le groupe qui renferme les Camellia et les T hés ne 
saurait manquer d’attirer toute l'attention de nos lec- 
teurs. Dailleurs il offre plusieurs autres végétaux dignes 
de décorer les serres, ou remarquables par leur utilité. 
Le nombre des espèces connues ne se monte qu’à dix ; 
toutes sont exotiques , et en grande partie indigènes 
dans les régions intertropicales. 

Les Camelliacées ont des rapports si intimes avec les 
Ternstrémiacées, que M. Kunth a jugé nécessaire de les 
réunir à ces dernières : manière de voir quepartage aussi 
M. Cambessèdes, dans son savant Mémoire sur les Tern- 
strémiacées et les Guttifères. 


CARACTÈRES DE LA FAMILLE. 


Arbres ou arbrisseaux. Ramules cylindriques. 

Feuilles alternes, coriaces, persistantes, simples, en- 
tières ou dentelées, rétrécies en pétiole court. nr 
nulles. 

Fleurs hermaphrodites , régulières, axillaires ou ter- 
minales, rouges, ou Dhs ou jaunâtres. 

Calice inadhérent, à 5-T sépales libres, concaves, CO- 
riaces, caducs, imbriqués en Poe Ée : 

Disque hypogyne. 

 Pétales insérés au disque, en même AA que les 


bA CLASSE DES LAMPROPHYLLÈES, 

sépales, ou en nombre multiple des sépales, interpo- 
sitifs , souvent cohérents inférieurement , caducs ; ésti- 
vaiion contortive. 

Étamines insérées au disque, très-nombreuses. Filets 
filiformes, courtement monadelphes, ou polyadelphes, 
souvent adnés inférieurement à la base des pétales. 
Anthères elliptiques ou suborbiculaires , versatiles , à ? 
bourses contiguës , parallèles, déhiscentes chacune par 
une fente longitudinale. 

Pistil : Ovaire 3-5-loculaire : loges pauciovulées. Styles 
3-5, plus ou moins soudés. 

Péricarpe capsulaire, 3-5-loculaire ; loges souvent mo- 
nospermes par avortement ; placentaires axiles. 

Graines apérispermées. Embryon rectiligne : cotylé- 
dons épais , huileux , planes antérieurement, convexes 
postérieurement ; radicule appointante, très-courte, 
incluse. 

Voici les deux genres qui constituent la famille : 

Camellia Linn. — Thea Linn. s 


Genre CAMELLIA. — Camellia Linn. 


Calice non-bractéolé, à 5-9 sépales libres, inégaux : les ex- 
térieurs plus courts que les intérieurs. Pétales 5-7, soudés 
par la base, inégaux: les extérieurs plus courts que les inté- 
rieurs. Etamines polyadelphes ou plus ou moins monadel- 
phes inférieurement, souvent adhérentes à la base des péta- 
les; anthères suprabasifixes, oblongues, longitudinale- 
ment extrorses; connectif épais. Styles 5-5, soudés jus- 
ques audelà du milieu. Ovaire oblong, à 5-5 loges 5-ovulées 
ou pluriovulées; cloisons épaisses; ovules suspendus, allon- 
gés, bisériés, alternes-distiques. Capsule à 3-5 coques mono- 
spermes par avortement. 

Axbrisseaux, Feuilles entières ou dentelées. Fleurs gran- 


FAMILLE DES CAMELLIACÉES. 55 


des, axillaires et terminales , blanches, ou rouges, ou roses, 
ou jaunâtres. 

Ce beau genre , dont le nom est familier à tout le monde, 
appartient aux régions chaudes de l’Asie orientale. Pour les 
habitans de ces contrées, les Camnellia ne sont pas seulement 
des objets d'agrément ; car les graines de toutes les espèces 
contiennent beaucoup d'huile grasse, qu’on en retire par ex- 
pression, et qui sert aux usages alimentaires. l est probable 
aussi que plusieurs sortes de Thés se confectionnent avec des 
feuilles de certains Camellia. 

Les Camelïia simples, se propagent de boutures ou de 
marcottes, et les individus qui en proviennent servent le plus 
souvent à recevoir les greffes des variétés doubles. Les bou- 
tures se font en août avec des jeunes pousses bien formées, 
qu'on plante en terrines remplies d’un mélange de sable 
et d'argile, ou de sable et de terre de bruyère, ou de sable 
pur. On place ces terrines dans une bâche ou sous un 
chässis non-vitré, en prenant soin de les mettre au besoin à 
l’ombre. Au printemps suivant, les boutures enracinées se 
développeront sous l'influence d’une chaleur modérée. Une 
méthode très-prompte pour obtenir des sujets, est de planter 
des Camellia d’une certaine force dans une bâche destinée à 
cet usage, et de faire des marcottes par couchage. La plupart 
des branches couchées prennent racine au bout d’un an. 
M. Poiteau conseille les boutures étouffées sous cloche, et 
les marcottes par strangulation. La multiplication des varié- 
tés doubles se fait ordinairement par la greffe en approche. 
M. de Soulange emploie, ayecle même succès, la greffe en 
fente, étouffée sous cloche, procédé plus expéditif et qui 
donne des plantes mieux faites. Les Camellia produisent ra- 
rement des graines en France. 

Un terrain un peu substantiel convient mieux aux Camel- 
lia qu’un sol trop léger. Les célèbres cultivateurs Loddiges, 
de Londres , chez lesquels on voit une admirable collection 
de ce genre, donnent la préférence à la terreargileuse légère. 
D’autres horticulteurs emploient la terre de bruyère pure, 


86 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES, 


ou bien un mélange de terre de bruyère et d'argile ou de 
terreau. M. Loudon assure que les Camellia produisent des 
fleurs magnifiques dans un composé d'argile et de terre de 
bruyère, CORRE. , qui fait en Écosse de la multiplication 
de ce beau genre unç branche d’industrie spéciale, emploie 
an composé, par parties égales, de terreau de jardin, de sa- 
ble de rivière et deterre de bruyère, mélangés avec autant de 
terreau de feuilles. Les racines des Canellia étant sujettes à 
former en peu de temps des mottes compactes et imper méa- 
bles à l’eau , 1l importe de les rempoter de temps à autre. 
Lorsqu'ils sont en fleur, ils demandent des arrosements 
fréquents et une température plus élevée que celle de l’oran- 
gear Si la chaleur leur manque en novembreet décembre, 
la plupart des boutons tombent avant de s'épanouir, et si 
après la floraison ils inanquent d’eau et de chaleur, les 
pousses se développent mal. Pendant les grandes chaleurs 
de l'été, on doit les placer dans une situation ombragée. 
Nous allons traiter de toutes les espèces du genre. 


Camerria pu Japon. — Camellia japonica Linn.—Cavan. 
Diss. G, tab. 160. — Jacq. Îc. Rar. 3, tab. 553. — Duham. 
ed. nov. 1, tab. 71. — Herb. de l’Amat. tab. 43, 44, 45 et 
46. — Bot. Mag. tab. 42. — Confr. B. Booth, Monogr.,Ca- 
mell. in Trans. Hort. Soc. Lond. v. 7. — Chandler, Camell. 
Monogr. (cum Ic. ) à 

Rameaux dressés. Feuilles ovales, ou ovales-elliptiques, où 
elliptiques-oblongues , acuminces, glabres , à dentelures obtuses. 
Fleurs axillaires et terminales, solitaires, subsessiles. Pétales 
5-9, obovales-arrondis. Ovare be. 

Le nombre des variétés de ce Camellia est Re très- 
considérable. Sweet en cite plus de soixante-dix. Nous JeUQRE 
nous borner à faire mention des plus notables. 


CamELLIA rouge simple. 
— blanc simple. — Bot. Reg. tab. 353. 
— rouge semi-double, — Andr. Bot. Rep. tab. 559. 
++ rouge dôble. — Andr. Bot. Rep. tab, 199: 

y 


3 TT 


FAMILLE DES CAMELLIACÉES. 57 


— carné. — Lodd. Bot. Cab. tab. 455. 
— à feuilles de Myrte. — Bot. Mag. tab. 1650 (Camellia 
involuta). — Bot. Reg. tab, 633. 
— pourpre-noir, — Lodd. Bot. Cab. tab. 170. 
—  Waratah rouge, ou /némone. — Bot. Mag. tab. 1654. 
—  OEillet. — Cameilia EE Bot. Mag. tab. 2577. 
_— por rose. nm 2 Reg. tab. : 


— Welbank blanc. — Lead. Bot. Cab. tabs 1 70 
— jaune-päle. — Bot. Reg. tab. 708. 
“— jaundtre. — Bot. Reg. tab. 112. 

—. blanc double. — Andr. Bot. Rep. tab. 25, 

— panaché. — Andr. Bot. Rep. tab. 91. 

—  Waratah panaché. — Chandi. Camell. tab. 1 et 2. — 
Bot. Res. tab. 887. 

—  Aiton bte. — Chandl. Camell. tab. 3. 

—  Rose-Trémiére. — Chandl. Camell. tab. 4. 

— Corail. — Chandl. Cameli. tab. 5. 

°— magnifique. — Chandl. Camell. tab. 6. 

— à fleurs fasciculées. — Chandl, Camell, tab, 7. 

— Anémone blanche. — Chandl. Camell. tab. 8. 

— de Reeves. — Bot. Reg. tab. i5or. 

— à pétales imbriques. “Pos. Res. tab. 134821 

— à pétales ponctués. — Bot. Reg. tab. 1267. 

— de Cobille. — Don, in Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, 
tab. 2. — Cette variété est remarquable par ses fleurs 
larges de près de quatre pouces, d’un rose pâle panache 
et ponctué de pourpre. 

— de Sweet. — Don, in Sweet, Brit. Flow. Cd. ser. 2, 
tab. 133. — Varicté le à la précédente par la 
forme de la fleur, qui est d’un rose vif panaché de 
: pourpre: 

Le Camellia du Japon est sans contredit l’un des arbrisseaux 

les plus recherchés par les amateurs de fleurs. En Chine et au 
Japon on ne lui rend pas moins d’honneurs qu’en Europe. Quoi- 
que introduit en Angleterre depuis 530 Me élégant végétal 


Le) 


85 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. 


n’est pourtant devenu un objet commun que depuis le commen- 
cement de ce siècle. Aujourd’hui sa culture rivalise presque avec 
celle des Roses. On sait que dans le nord de la France il faut lui 
faire passer l’hiver dans une serre tempérée ; mais dans l’Europe 
australe, et même sur les côtes occidentales de la France, ainsi 
qu'en Angleterre, il prospère en pleine terre et forme des buis- 
sons magnifiques. ; 


CaMELLIA RÉTIQULÉ. — Camellia reticulata Lindl. in. Bot. 
Reg. tab. 1078. 

Feuilles oblongues ou elliptiques-oblongues, acuminées aux 
2 bouts, dentelées, réticulées, planes. Fleurs axillaires et ter- 
minales. Sépales 5, colorés. Ovaire satiné. 

Arbrisseau ayant le port du Camellia du Japon. Feuilles 
roides, non-luisantes. Fleurs d’un pourpre vif, de la grandeur de 
celles du Pæonia Moutan. Sépales lavés de pourpre. Pétales 
17 où 18, ondulés. Étamines beaucoup plus courtes que les pé- 
tales. Ovaire subglobuleux , 2-4-loculaire. Style 2-4-fide. 

Cette espèce, tres-voisine du Camellia japonica, a été in- 
troduite de Chine en Angleterre, il y a une dixaine d’années. 


Camezzra Sasanqua Ker, Bot. Reg. tab. 12, 547 et 1091. 
— Thunb. Flor. Japon. tab. 30. — Curt. Monogr. tab. 1. — 
Loddig. Bot. Cab: tab. 1255. — Macartn. Embass. v. 2, 
p- 467, Ie. 

Rameaux éffilés , flexueux , velus. Feuilles elliptiques-lancéo- 
lées , pointues, glabres, à dentelures obtuses. Fleurs solitaires, 
axillaires-subterminales. Pétales 5-10, obovales, ou obcordi- 
formes. 

Arbrisseau faible, un peu diffus, atteignant 6 à 8 pieds de 
haut. Branches pendantes. Feuilles lisses, coriaces , longues de: 
2 à 3 pouces, sur 1 pouce de large. ble blanches , larges de 
18 à 24 lignes, très-semblables à celles du Thé. Filets plus 
courts que les pétales, ordinairement étalés. 

m : croîten Chine et au Japon, et dans ces payson acul- 
tive généra ement comme plante oléagineuse. Lenomde Sasanqua 

Lo 


FAMILLE DES CAMELLIACÉES. 49 


est celui par lequel elle se désigne au Japon. Les Chinois la nom- 
ment Tcha-Ouak , c’est-à-dire Fleur de Thé, soit à cause de la 
ressemblance de ses fleurs avec celles des Thea , soit parce que, 
selon Staunton et le docteur Abel, on mêle ses pétales au Thé 
pour le parfumer. On assure aussi que ses feuilles sont souvent 
mêlées aux Thés qui s’importent en Europe. 

"Les horticulteurs anglais se servent fréquemment de ce Ca- 
mellia pour greffer les variétés du Camellia japonica. graine 
assez souvent, et un bon nombre des Camellia du commerce sont 
des hybrides obtenues en fécondant ses fleurs avec le pollen du 
Camellia japonica. ñ 


CAMELLIA OLÉIFÈRE. — Camellia oleifera C1. Abel, Journ, 
p- 174. — Lindl. in. Bot. Reg. tab. 942. * 

Ramules légèrement pubescents. Feuilles elliptiques, pointues, 
rétrécies aux 2 bouts, dentelées, glabres. Fleurs axillaires ou 
terminales, solitaires, sessiles (blanches). Pétales 5 ou 6, cu- 
néiformes , bilobés, étalés. 

Cette espèce, indigène en Chine, n’est introduite en Europe 
que depuis 1820. Dans son pays natal elle forme un arbuste très- 
pittoresque, qui atteint quelquefois la hauteur d’un petit Gerisier; 
elle se cultive en grand, parce que ses graines fourmissent une 
huile qui ne le cède en rien à la meilleure huile d’Olives. 

Encore fort rare aujourd’hui dans les collections des amateurs, 
le Camelliaoleïfère est du nombre de ces végétaux dont la na- 
turalisation pourrait devenir précieuse pour le midi de la France. 
Les terrains les plus favorables à sa croissance sont ceux de 5a- 
ture sablonneuse. $ 


Camezzia Eurya. — Camellia euryoides Lindi. in. Bot. 
Reg. tab. 983. 

. Rameaux poilus ou hérissés, grêles. Feuilles ovales, acumi- 
nées , tronquées à la base, dentelées, glabres en dessus , poi- 
lues ou soyeuses en dns Fleurs solitaires , axillaires , tur- 
binées, blanches. Pétales 7 ou 3, dressés, PE 

Cette espèce tient le milieu entre les genres Thea et Cumellia, 


par ses pédoneules recouverts de bractéoles et ses calices à 5 sé: 
LE 


Li 


90 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES, 


pales libres. Elle ne se distingue point par la beauté de ses fleurs ; 
mais on doitla signaler à l'attention des cultivateurs ; parce que les 
jardiniers ie ont coutume de s’en servir comme sujet pour 
les greffes de leurs belles et nombreuses variétés du Camellia 


japonica. 1. 
# 
CAMELLIA À FLEURS AXILLAIRES. — Camellia axillaris 


Roxb. ex. Bot. Reg: tab. 349.—But. Mag. tab. 2049. — Poly- 
spora axillaris Sweet, Hort. Brit. 

Feuilles cunéiformes-oblongues ou obovales : les inférieurés 
dentelées vers le sommet; les supérieures très-entières. Fleurs 
solitaires, axillaires, subsessiles. Sépales 5 où 6: Pétales 6, 
obcordiformes. Styles soudés presque jusqu’au sommet. 

Cet arbrisseau , indigène dans l’ile de Pulo-Pinang , se cultive 
depuis quelques années dans les serres. Ses fleurs sont d’un blanc 
jaunâtre, et larges d’environ deux pouces. 


Camerzra Kissr. — Camellia Kissi Wallich. — De Gand. 
Prodr. | 

Feuilles ovales-oblongues , acuminées, à dentelures pointues. 
Fleurs axillaires et terminales (blanches), solitaires , subsessilés. 
Calice satiné. Styles 3 , presque libres. 

Cette espèce croit au Népaul. 


Camezua? prurrÈènx. — Camellia drupacea Loureir. 
Flor. Cochinch. 

Feuilles ovales-oblongues , légèrement crénelées. Fleurs gémi- 
nées ou ternées, terminales, 8-pétales. Drupe 4-loculaire. 

Cette espèce , qui doit probablement former un genre distinct, 
croit en Cochinchine , où l’on exprime de l’huile de ses graines. 


Genre THÉ. — Thea Linn. si 


ie non-bractéolé , à 5 ou 6 sépales coul par la base. 
Pétales 3-9, inégaux: les extérieurs plus petits FLE les inté- 
rieurs. Étamines presque libres, adhérentes à la base des 
pétales; anthères médifixes, ovales ou oblongues; Jongitu- 
dinalement eXtrorses ; ; connectif épais. Ovaire à 3 coques 


# 


FAMILLE DES CAMELLIACÉES. 91 


Z-ovulées. Ovules bisériés ; alternes : les deux inférieurs sus- 
pendus; les 2 supérieurs ascendants. Stvles 5, soudés jusques 
au-delà du milieu. Stigmates capitellés. Capsule à 5 coques 
(ou par avortement à 2 ou 1 seule) 1- ou 2-spermes, déhis- 
centes au sommet. Grainestsubplobuleuses, aptèrcs. 

Arbrisseaux. Feuilles alternes, dentelées. Fleurs axillai- 
res, blanches. 6 , 

C’est une opinion généralement reçue que les deux espèces 
dece genre, nommées par les bôtanistes Thea viridis et Thea 
Bohea fournissent , l’une, les différentes sortes de Thés verts 
dufcommerce, l’autre, le Thé noir ou Thé Bou. Rien cepen- 
dant n’est moins exact. Selon Clark Abel , célèbre par son 
voyage en Chine, chacune des deux co peut servir à 
faire du Thé soit vert soit noir; mais c’est le Thea viridis 
qu’on emploie de préférence pour la fabrication du premier. 
Cette assertion s'accorde avec les renseignemens communi- 
qués à ce sujet à M. Hooker par sir Charles Millet, officier 
supérieur de la factorerie anglaise à Canton. « La plante à 
» Thé, dit M. Millet, est presque aussi rare aux environs de 
» Canton qu’en Angleterre. La contrée où on la cultive est 
» très-éloignée de cette ville, et les Thés qu’on y transporte 
» restent plusieurs mois en route sur les canaux du pays. On 
» cultive deux espèces de plantes, dont l’une a les feuilles d’un 
» vert beaucoup plus foncé que l’autre ; ; mais c’est aux diffé- 
» rents modes de préparation que sont dus les Thés noirs et 
» les Thés verts du commerce. Pour prouver ce fait on a en- 
» voyé en Angleterre du Thé vertprovenant dela plante dite 
» notre. On obtient du Thé noir ou du Thé vert soit de l’une, 
» soit de l'autre des deux plantes, selon le mode de prépa- 
» ration qu’on fait subir aux feuilles. Les différentes sortes 
» de Thés du commerce sont dues au sol, à la culture; au 
» mode de préparation et, surtout, à la partie de Pa 
» sur lequel ont été cueillies les feuilles. Chaque année il se 
» fait trois récoltes sur lemême individu. La première donne 
» les sortes les plus estimées, telles que le Pou-Chong et le 
» Péko. Celui-ci consiste dans les extrémités des jeunes pous- 


ni 


92 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. 
» ses. La première cueillette se fait en juin, la seconde en 
» juillet et la troisième en août. » 

La culture des Thés paraît être confinée à la zone tempé- 
rée. Au Japon, elle s’étend jusqu’au 45° degré de latitude. 
Suivant Kæmpffer , le Thé le plus estimé dans ce pays, croît 
dans les environs dela ville d’Udsi, située non loin de la mer. 
Là se trouve une montagne célèbre, employée tout entière à 
la culture du Thé dont l’empereur fait usage. Cette monta- 
gne est entourée d’un large fossé pour en interdire tout ac- 
cès aux hommes et aux animaux. Les plantations y sont ali- 
gnées, et tous les jours on lave et on nettoie les arbrisseaux. 
Pendant la récolte , les hommes qui en sont chargés se bai- 
gnent deux ou trois fois par jour, et ils ne cueillent les feuil- 
les que les mains enveloppées de gants. Lorsqu’elles sont 
torréfiées , on les enferme dans des vases précieux, et elles 
sont portées en grande pompe au palais de l’empereur. En 
Chine, suivant le doctéur Abel, la province de Kiang-Nan, 
située entre les 29° et 1° degrés de latitude , est le vrai dis- 
trict de la culture du Thé vert. Le The noir (Thea Bohea) 
se cultive surtout dans la province de Fo-Kien, entre le 27° 
et le 28°, degré de latitude, sur le versant sud-ouest d’une 
chaîne de montagnes, qui sépare de la province de Fo-Kien 
de celle de Kiang-Si. 

Au Japon, on sème le Thé dans le courant de février, 
d’espace en espace, sur la lisière des champs cultivés, 
afin que son ombre ne soit pas nuisible aux moissons, et 
qu'on en puisse recueillir les feuilles avec plus de commo- 
dité. En Chine, on le cultive en plein champ. ILse plaît par- 
ticulièrement sur la pente des coteaux exposés au midi et 
dans le voisinage des rivières. Lorsque les jeunes plants ont 
atteint l’âge de trois ans, ou peut en cueillir les feuilles. A 
sept ans, leur produit devient médiocre : alors on coupe le 
tronc près de la racine, parce que la souche repousse de nou- 
veaux rejetons, qui donnent d’abondantes récoltes. Quel- 
quefois on diffère cette opération jusqu’à la dixième année. 

Le nombre des sortes de Thés que le commerce importe 


FAMILLE DES GAMELLIACÉES, 95 
eñ Éurope n’est pas considérable ; én comparaison de celles 
qui restent dans le céleste empire. Le baron de Schilling a 
publié un catalogue de trente six sortes, énumérées dans un 
manuscrit chinois. Ces Thés sont classés comme suit : 1° Thés 
du district de la ville de Sou-Gan-Tchien , province de 
Kiang-Nan : 8 sortes. —%° Thés verts du district de la ville 
de Hoy-Tchien, province de Kiang-Nan Soung-Lo: 11 sor- 
tes. — 3° Thés du district de Hang-Tchien-Fo, province de 
Té-Kiang : 5 sortes. — 4° Thé de la province de Ho-Koang : 
4 sorte. — 5° Thés noirs (//’0-Éi) de la province de Fo-Kien: 
40 sortes; parmi celles-ci, les suivantes sont les plus estimées : 
Lao-Kiun-Méï, ou sourcils de vieillard vénérable; Pé-Kaoou 
Péko, c’est à dire cheveux blancs; Tcho-Méï, ou sourcils d’un 
âge très-avancé ; Kicou-Khin-Lian-Sin, ou cœur d’Jris de 
Kiéou-Khin; Ouang-Nin-Fong , c’est à dire Thé de la ha- 
che de la fille du Roi; 7u-Hang-Phao ou grandes queues 
rouges, et Sian-Tchin-Tchang ou Palmiers des immor- 
tels, etc. — 6° Thés de la province de Sou-Tchouang : 2 
sortes. M. Abel Rémusat ajoute encore à cette liste quinze 
autres sortes, parmi lesquelles se trouvent les Thés les 
plus répandus en Europe, savoir : ÆVou-E1i-Tcha, ou Thé 
Wou-Fi, nom qui est celui d’une montagne de la pro- 
vince de Fo-Kien, montagne célèbre par ses cultures de Thé, 
et c’est de là que dérive l'expression de Thé Boy. — Æay- 
Tchon-Tcha, Thé Hyswen ou Heyson. _ Phi-Tcha, sorte 
appelée en anglais Skin Tea. — Siao-Tchoung-Tcha, le Sou- 
chong du commerce. — Pao-Tchoung-Tcha, connu en Eu- 
rope sous le nom de Pouchong. — Soung-Tseu-Tcha, Thé 
Souchais. — Koung-Fou-Tcha, Thé Congo. — Chanz- 
Koung-Tcha, Thé Camphon ou Campoy.— 7chu-Tcha, ou 
Thé perlé. — Ya-Toung-Tcha , Thé d'hiver, — Tun-Ki- 
Tcha, Thé Twankay. — Xian-Peu-Tcha, autre sorte de 
Thé Campoy. — On-Tcha; sorte qui sert à teindre en noir 
les étoffes. — Ye-Tcha , Thé du désert : ce Thé provient 
d'un grand arbrisseau à feuilles luisantes, et à fleurs d’un 
jaune doré. — Chan-Tcha, Thé sauyage ou de montagne 


YZ CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. 


Les marchands chinois, lorsqu'ils ont quelque expérience, dis- 
tinguent ces diverses sortes de Thés au moyen de la dé- 
gustation. Ce talent est de rigueur pour remplir la charge 
d’essayeur de Thés (assayer of Teas) à Canton, et le Chinois 
auquel elle est confiée jouit d’un traitement annuel de 
4,000 livres sterling. 

Le Thé en briques est ainsi nommé parce que les feuilles 
dont il se compose sont agglomérées en masses carrées. 
Cette sorte est la moins estimée de toutes; on ne l’importe 
guère en Europe; mais les Kalmouks et autres nomades des 
steppes de Asie centrale, en font une grande consomma- 
tion. Leur manière de le préparer consiste à le faire bouillir 
dans une chaudière, en y mêlant du sel, de la farine et du 
beurre rance. À défaut de feuilles de Thé, ils emploient 
celles du Saxifraga crassi{olia et de plusieurs autres herbes 
astringentes. 

La Chine produit une énorme quantité de Thé, car la 
plante y est cultivée en grand sur un espace de 1,372,450 
milles (anglais) carrés. Son usage cependant ne remonte pas 
à des temps aussi reculés qu’on serait peut-être tenté de le 
croire. Voici ce que racontent à ce sujet les chroniques du 
pays. Darma , prince hindou, révéré comme saint, visita la 
Chine vers l’an 500 de notre ère, dans l'intention de prêcher 
sa religion aux habitants. Sa vie fut un exemple d’absti- 
nence ; il refusait à son corps toute espèce de repos; mais à 
la longue, épuisé par la fatigue et les jeünes, il s'endormit. 
En punition d’un oubli anssi grave de ses devoirs, il se çou- 
pa les deux paupières, instruments de son crime, et les jeta 
par terre : sur-le-champ chaque paupière fut métamorpho- 
sée en arbrisseau à Thé, végétal jusqu'alors inconnu aux 
mortels. Darma découvrit à l'instant les rares propriétés de 
ce breuvage, qui soutint son esprit dans le cours de ses di- 
vines méditations; il le recommanda à ses disciples, et bien- 
tôt l'usage se répandit dans toute la Chine. Le souvenir 
de l'inventeur est retracé sur les peintures chinoises et ja- 
ponaises, sous la figure d’un vieillard ayant une baguette à 


, FAMILLE DES CAMELLIACÉES. 95 


ses pieds , et l’une de ses paupières se métamorphosant en 
feuille de Thé. 

Linschot, dit-on, est le premier voyageur qui ait fait men- 
tion du Thé, en parlant d’une herbe dont les Japonais pré- 
parent une boisson qu’ils offrent à leurs convives comme 
marque d’une haute considération. Gaspard Bauhin le dé- 
signe dans son Pinax sous le nom de 7Tcha. Ge ne füt que 
dans les premières années du 17° siècle qu’on commença à 
goûter le Thé en Europe. Les Hollandais les premiers 
en firent le commerce, apportant aux Chinois de la Sauge 
en échange. Mais l’usage de celle-ci ne se maintint pas 
longtemps en Chine, tandis que la consommation du 
Thé allait en proportion toujours croissante en Europe. 
En 1641, Tulpius, médecin célèbre et consul d’Amster- 
dam, en préconisa les bonnes qualités dans une disserta- 
tion spéciale. En 1667, Jonquet, médecin français, en 
fit pareïillement l’éloge. En 1678, Bontekoe , médecin de 
l'électeur de Brandebourg, qui jouissait d’une grande répu- 
tation, en vanta aussi les vertus, dans une dissertation qu’il 
publia sur le Café, le Thé et le Chocolat. Vers l’année 1730, 
la compagnie anglaise des Indes ne vendait encore que 
50,000 livres de Thé par an; en 1784 , la consommation de 
la Grande-Bretagne fut estimée à 1 5; 538, 000 livres ; aujour- 
d’hui elle monte dans ce même pays à 28,000,000 Lyc es. 

Vers l’année 1666, deux lords rapportèrent de la Hol- 
lande une certaine quantité de Thé, qui se vendit alors à plus 
de soixante-dix francs la livre; mais déjà avant cette épo- 
que, on prenait beaucoup de Thé en Angleterre, parce que 
en 1660, le gouvernement mit un impôt de 8 d. par gallon 
sur ce qui se débitait de cette infusion dans les maisons pu- 
bliques. En Écosse, Vusage du Thé ne devint général qu'un 
siècle plus tard. Sir Walter Scott raconte que des personnes 
encore vivantes se rappèlent comment lady Pumphraston, 
ayant reçu en cadeau ve livre de Thé vert, le fit cuire et 
servir sur table dans une sauce au beurre, regrettant beau- 
coup que, malgré tous les efforts, on n’eût pu ramollir 
ce légume étranger. 


06 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES, 

L'Amérique aussi importe d'énormes quantités de Thé; 
mais c’est la Russie qui, après la Grande-Bretagne, en fait la 
consommation la plus étendue , parce qu’elle en achète en 
Chine 25,200,000 livres par än. Le Thé qui arrive en Eu- 
rope par cette voie, est connu sous le nom de Thé de cara- 
vane, et plus estimé que celui qui vient par mer. 

Au Japon, suivant Kæmpffer, on prépare le Thé dans des 
maisons publiques où se trouvent les instruments nécessaires 
à cette opération ; elle consiste à mettre à la fois quelques li- 
vres de feuilles nouvellement cueillies, dans une espèce de 
poële de fer mince, large, peu profonde, d’une forme cir- 
culaire ou carrée, et chauffée au moyen d’un fourneau des- 
tiné à cet usage. On agite les feuilles et on les retourne ra- 
pidement avec les mains, pour qu’elles se torréfient le plus 
également possible, et l’on continue jusqu’à ce qu’elles fas- 
sent entendre un petit craquement sur la plaque de fer; la 
chaleur , en les dépouillant de leur suc, leur fait perdre les 
propriétés narcotiques qu’elles ont à l’état vert. Il faut les 
torréfier très-fraiches , parce que, si on les conservait quel- 
ques jours, elles noirciraient et perdraient de leur prix. En 
Chine, on trempe les feuilles dans l’eau bouillante pendant 
une demi-minute avant de les torréfier. Cette opération ac- 
complie, on les retire de la poêle avec une spatule de bois, 
et on les fait passer à des personnes chargées spécialement 
du soin de les rouler. On les roule rapidement et d’un mou- 
vement uniforme avec la paume des mains, sur des tables 
recouvertes de tapis tissus de brins de joncs très-déliés. La 
eompression légère qu’elles éprouvent alors en exprime un 
suc d’un jaune verdätre, qui occasionne aux mains une ardeur 
presque insupportable; néanmoins il faut continuer l’opéra- 
tion jusqu’à ce qu’elles soient refroidies, car elles ne se rou- 
lent que quand elles sont chaudes, et, pour qu’elles ne se dé- 
roulent pas, il est essentiel qu’elles se refroidissent sous les 
mains. Plus lerefroidissement est rapide, mieux elles restent 
roulées ; on le hâte même en agitant l'air avec une sorte d’é- 
ventail ; mais quelque soin que l’on prenne, il y en a tou- 
jours un certain nombre qui se déroulent. On continue de 


ire res due 6 


FAMILLE DES CAMELLIACÉES, 97 


les rouler encore et on torréfe une seconde fois celles qui, 
faute d’avoir été assez desséchées, ne sont pas susceptibles de 
se rouler , en prenant cependant la précaution de ralentir 
l’action sa feu , de crainte de les noircir et de les calciner. 


Certaines sortes sont torréfiées et roulées jusqu'à cinq fois, 


en diminuant graduellement l’intensité du feu. Par cette pra- 
tique, elles conservent mieux leur couleur verte, et elles s’al- 
tèrent moins. À chaque fois que l’on recommence l’opéra- 
tion, on lave la poële avec de l’eau chaude, pour en enlever 
les sucs et autres parties hétérogènes qui pourraient sy être 
attachés. On met sur un tapis les feuilles ainsi préparées, 
et l’on sépare celles qui sont épaisses , mal roulées ou trop 
brülées. Les feuilles des Thés de première qualité doivent 
être plus torréfiées que les autres. Lorsqu'on les a cueillies 
très-jeunes , on se borne à les tremper dans l’eau chaude, 
puis on les fait sécher à la chaleur du feu, étendues sur un 
carton , et on se dispense de les rouler, à cause de leur peti- 
tesse. Les’habitants des campagnes torréfienile Thé sans beau- 
coup de précaution, en l’agitant dans des vases de terre ex- 
posés au feu. Souvent ce Thé est de bonne qualité, quoi- 
qu'il se vende à bas prix. 

Au bout de quelques mois on ôte le Thé des vases où il es 
enfermé, et on l’expose de nouveau à une chaleur douce, 
pour qu’il n’y reste plus d’humidité, et qu’il ne coure pas 
risque de se détériorer lorsqu'on le renferme pour toujours. 
Pour que le Thé se conserve, il faut qu’il soit dans des va- 
ses bien clos et entièrement à l'abri du contact de l'air. 
Kæmpffer assure que celui qu’on apporte en Europe a tou- 
jours perdu de sa qualité, et qu'il ne lui 4 jamais trouvé 
cette saveur agréable , ce parfum délicat qu'il a dans son 
pays natal : aussi a-t-on coutume dans ces contrées d’en pren- 
dre l’infusion sans sucre ni autre mélange. Les Japonais 
le renferment dans des vases d’étain laminé, et lorsque ces 
vases sont d’une grande capacité on les met crus des caisses 


de Sapin, et on bdièhd avec du papier les fentes de ces cais- 


BOTANIQUE, PHAN+ :T. IV. 7 


98 CLASSE DES LAMPROPHYLLÉES. 


ses, tant à l'intérieur qu’à l'extérieur. Les Thés de première 
qualité sont mis dans des vases de porcelaine. 

Le docteur Siebold, célèbre par son voyage au Japon, as- 
sure que Kæmpffer avance à tort qu’on parfume le Thé avec 
différentes fleurs odorantes. 

Les deux espèces de Thea que nous allons décrire, consti- 
tuent à elles seules le genre. Loureiro indique une troisième 
espèce, indigène en Cochinchine , mais il ne la définit pas 
avec la précision nécessaire pour faire ressortir ses caractè- 
res distinctifs. 


Tué VERT. — Thea viridis Linn. — Loddig. Bot. Cab. 
tab. 227. — Woodw. Med. Bot. Suppl. p. 116, tab. 227. — 
Hook. in Bot. Mag. tab. 5148. — Turp. in Dict. des Sciences 
Nat. Ic. — Bohea laxa Ait. Hort. Kew. — Thea chinensis 
viridis Sims, in Bot. Mag. tab. 008. 


Branches étalées. Feuilles lancéolées ou lancéolées-elliptiques , 
convexes, ondulées. Fleurs solitaires, penchées, subterminäles. 
Calices glabres. 

Arbrisseau ou petit arbre. Branches étalées, brunâtres ; 
jeunes pousses vertes. Feuilles assez écartées, courtement pétio- 
les, longues de 3 à 5 pouces, coriaces sans être très-épais- 
ses, d’un vert un peu foncé en dessus, pâles en dessous; veines 
et côtes proéminentes en dessous. Fleurs larges de 15 à 20 lignes, 
odorantes, naissant seulement aux aisselles des feuilles supé- 
rieures ; pédoncule un peu plus long que le pétiole. Sépales 5, 
arrondis , étalés, verts. Pétales A Ement 6, eliptiques- 
arrondis, ctalés, 2-ou 3-sériés, un peu plus Lu que les éta- 
mines. 

Cette espèce n’est pas rare dans les collections d’orangerie, et 
presque assez robuste pour supporter en plein air les hivers du 
nord de la France. Ses fleurs, très-odorantes, paraissent en au- 
tomne. Sa culture, dans les serres, n’offre aucune difficulté; on 
peut même Ja She l'hiver dans une bache non-chauffée. La 


multiplication de la plante se fait facilement de marcottes, ou de 
- boutures. 


FAMILLE DES CAMELLIACÉES. 99 


Il n’est pas douteux que le Thea viridis puisse s’acclimater dans 
le midi de la France ; mais cette acquisition ne nous affranchirait 
probablement pas du PE que nous payons à la Chine ; car, sui- 
vant M. Hooker, on a essayé déjà à plusieurs reprises , la culture 
de cette plante au Brésil, et l’on a fini par y renoncer, unique- 
ment, comme dit M. Hooker, en raison du haut prix de la main 
d'œuvre. La naturalisation du Thé dans nos départemens méri- 
dionaux n’offre donc, que l'intérêt qui s’attache à une plante d’a- 
grément , inférieure sous ce rapport à plusieurs Camellia. 

Suivant le docteur Siebold, le Thea viridis ne serait indigène 
ni en Chine, ni au Japon, mais dans la Corée. 


Ta sou.— Thea Bohea Linn.—Loddig. Bot. Cab. tab. 226. 
— Lois. in Herb. de l’Amat. tab. 255. — Thea cantoniensis 
Lour. Flor. Cochinch. — Camellia Thea Link. Enum. 


Branches roides, dressées. Feuilles lancéolées ou lancéolées- 
elliptiques, obtuses, planes. Pédicelles axillaires, fascicules, 
penchés. Galices soyeux. 

Arbrisseau moins grand dans toutes ses parües que le Thèa 
viridis. Feuilles d’un vert très- sombre, Coriaces, longues d'environ 
2 pouces, sur 8 lignes de large. Pédiceiles un peu plus longs 
que le pétiole. Sépales ut membraneux aux bords. 
Corolle large de 1 pouce. Pétales ne de moitié plus longs 
que les étamines. Fleurs légèrement HE 

Cette espèce, assez fréquemment cultivée dans les collections 
de serre tempérée, comme arbuste d'agrément, est beaucoup 
plus délicate que la précédente. Elle fleurit en hiver.et au com- 
mencement du printemps. Suivant Loureiro, elle croît spontané- 
ment dans le midi de la Chine et en Goulfinéhinée 


NEUVIÈME CLASSE. 


LES MYRTINÉES. 


MYRTINEÆ Baril. 


CARACTÈRES. 


Arbres, où arbrisseaux , ou rarement sous - arbris- 
seaux où herbes. 

Feuilles opposées, ou moins souvent éparses, simples, 
indivisées , très-entières (rarement crénelées ou den- 
tées), souvent parsemées de glandules ponctiformes 
transparentes. Stipules géminées et caduques, ou plus 
habituellement nulles. 

Fleurs hermaphrodites, le plus souvent régulières, 
solitaires, ou bien disposées en épi, ou en grappe, ou 
en cyme , ou en panicule, ou en glomérule. 

Calice plus ou moins adHére ; limbe périgyne ou 
épigyne , le plus souvent 4-ou à-parti : segments imbri- 
qués ou distants en préfloraison, quelquefois connés en 
coëffe se détachant par une scission circulaire. 

Disque annulaire ou laminaire, adné à la gorge du 
calice ou au sommet de l'ovaire. 

Pétales (rarement nuls) insérés au disque ou à la 
gorge du calice, interpositifs, indivisés, courtement 
onguiculés, caducs ; éstivation imbricative ou contor- 
tive, 

Étamines en nombre défini ou en nombre indéfini, 
unisériées où plurisériées, ayant même insertion que 


CLASSE DES MYRTINÉES, 401 


les pétales. Filets libres ou diversement soudés. Anthères 
terminales , ordinairement à 2 bourses. 

Pistil : Ovaire adhérent ou semi-adhérent , 2-8-locu- 
laire. Placentaires axiies, biovulés ou plus souvent plu- 
riovulés. Un seul style. Stigmate indivisé. 

Péricarpe capsulawe , ou bien mdéhiscent et coriace, 
ou charnu, 2-8-loculaire {rarement 1-loculaire et mo- 
nosperme par avortement ); loges monospermes, ou 
oligospermes , ou polyspermes. 

Graines inarillées , apérispermées. Embryon curvili- 
gne’, ou rarement rectiligne. 

Cette classe se compose des Myrtacées, des Mélasto- 
macées et des Mémécylées. La structure du pistil fait 
distinguer sans peine les Myrtinées et les Calycanthi- 
nées ; l’éstivation du calice les sépare des Caliciflores. 


RE ————————————————— 


CINQUANTE-SIXIÈME FAMILLE. 


LES MYRTACÉES. — MYRTACEÆ. 


(Mrti Juss. Gen. p. 525. — Myrioideæ Vent. Tabl.— Myrteæ Juss. in 
Dict. des Scienc. Nat. v. 24, p. 79. — NMyrtaceæ R. Brown, Gen. 
Rem. in Flind. Voy. IL, p. 546. — De Cand. in Dict. Class. v. XI; et 
Prodr. III, p.207. — Bart. Ord. Nat. p. 350. ) 


Plus de huit cents espèces composent cette famille, 
dont le Myrte commun est pourtant le seul type indigène 
en Europe. Les irois quarts des espèces appartiennent 
à la zone torride ; mais lhémisphère austral én offre un 
bien plus grand nombre que l’hémisphère septentrio- 
nal. L'Amérique semble ètre “beaucoup plus riche en 
Myrtacées que l’ancien continent, à en juger par les 
nombreuses découvertes faites au Brésil par MM. Aug. 
de Saint-Hilaire et de Martius. Toutefois il paraît que 
la famille manque dans l’Amérique septentrionale soit 
équatoriale , soit extra-tropicale. La Nouvelle-Hollande 
nourrit aussi beaucoup de Myrtacées, mais on mena 
trouvé qu’une seule espèce au cap de Bonne-Espérance. 

Aussi élégantes que variées dans leurs formes, les 
Myrtacées offrent une foule de plantes d’agrément. 
Tout le monde connaît les Wélaleuca, les Métrosidéros, 
les Eucalyptus, les Leptospermes , les Béckéa et d’au- 
tres plantes de ce groupe, qui font l’ornement de toutes 
les collections de serre, et dont plusieurs peuvent croi- 
tre sur le sol du midi de la France. 

Les organes foliacés , les fleurs , et quelquefois aussi 
les graines des Myriacées contiennent des huiles essen- 
tielles très-aromatiques. Les Clous de Girofle, le Piment, 
Vhuile de Caïéput proviennent de végétaux de cette fa 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 405 


mille. Les écorces, les feuilles et les jeunes fruits abon- 
dent le plus souvent en principes astringents. Les fruits 
charnus de plusieurs espèces, telles que les Goyariers, les 
Jambosiers et autres, sont d’une saveur agréable, et 
précieux pour les pays chauds, à cause de leurs quali- 
tés rafraîchissantes. L’infusion des feuilles de Lepto- 
sperme se prend en guise de Thé, dans les colonies de 
la Nouvelle-Galles du Sud. Les Zécyihis et le Berthollé- 
tia produisent des amandes excellentes. 


CARACTÈRES DE LA FAMILLE. 


Arbres , ou arbrisseaux , ou quelquefois sous-arbris- 
seaux , ou rarement herbes. 

Feuilles simples, opposées, ou quelquefois alternes, 
entières (rarement dentées), penninervées (rarement 
triplinervées ou quintuplinervées), courtement pétio- 
lées , presque toujours coriaces, munies ordinairement 
(de même que les autres parties herbacées ) de glan- 
dules mammillaires transparentes contenant de l’huile 
essentielle. Stipules le plus fréquemment nulles. 

Fleurs hermaphrodites , dibractéolées à la base, soli- 
taires, ou en grappe, ou en épi, ou plus souvent en 
cyme soit triflore, soit trichotome. Pédoncules axil- 
laires et terminaux , ou terminaux. Corolle blanche, ou 
rougeâtre , ou jaunâtre (jamais d’un jaune pur, ni 
bleue), 

Calice plus ou moins adhérent ; limbe persistant ou 
caduc , 4-ou 5- (rarement 6- y imbriqué en pré- 
floraison ( quelquefois calyptriforme ou operculäire , se 
détachant par une scission:circulaire ). 

Disque charnu , épigyne , formant un bourrélet à à la 
gorge du calice. 

Pétales (‘quelquefois nuls) en même nombre que Îles 


\ 


+ 


\ 


404 CLASSE DES MYRTINÉES. 


lobes du calice, interpositifs, insérés au disque, courte- 
ment onguiculés, caducs. 

Étamines ayant même insertion que la corolle, en 
nombre double, ou triple, ou multiple des pétales, ou 
en nombre indéfini ( par exception en même nombre 
que les pétales ), plurisériées. Filets libres, ou penta- 
delphes, ou polyadelphes, ou monadelphes : phalanges 
antépositives ou interpositives. Anthères petites, ovales, 
ou arrondies , submédifixes, versatiles, à deux bourses 
(par exception à une seule bourse adnée au filet ) paral- 
lèles, contiguës ou écartées, longitudinalement déhis- 
centes. 

Pistil : Ovaire adhérent, 2-6-loculaire (rarement 1- 
loculaire). Placentaires axiles, 2-ou 4-ovulés, ou plus 
souvent multiovulés. Style indivisé. Stigmate entier, ou 
par exception fendu. 

Péricarpe czpsulaire, ou carcérulaire, ou drupacé, ou 
baccien, 2-6-loculaire (rarement 1-loculaire et mono- 
sperme par avortement); loges 2-spermes, ou oligo- 
spermes, ou plus souvent polyspermes. 

Graines imarillées, apérispermées. Embryon rectili- 
gne ou plus souvent curviligne : cotylédons planes, 
rich , quelquefois épais ou soudés ; radicule latérale- 
ment appointante ; plumule imperceptible. 

La famille des Myrtacées se compose comme suit : 


1° TRIBU. LES CHAMÉLAUCIÉES. — CHAMÆLAUCIEÆ. 


Ovaire uniloculaire. Ovules très-nombreux, dressés. — 
Feuilles ponctuées. 


Calythrix Labill, — J’erticordia De Cand. — Chame- 
laucium Desfont. — Genetyllis De Cand. — Pileanthus 
Labill, 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 105 
4 


Il° TRIBU. LES LEPTOSPERMÉES. — ZEPTOSPERMEÆ. 
Péricarpe sec; pluriloculaire. — Feuilles ponctuees. 


Astartea De Cand. — Tristania R. Br. — Beaufortia 
R. Br. — Calothamnus Labill. (Billottia Coll. Baudinia 
Lech.) — Lamarkea Gaudich. — Melaleuca Linn. (Ca- 
japuti Adans.)—ÆEudesmia R. Br.—Æ ucalyptus L’hérit. 
— Angophora Cavan. — Callistemon R. Br. — Metrosi- 
deros Gærin. (Nani Adans.) — Leptospermum VForst.— 
Fabricia Gærin. — Bæckea Linn. (Jungia Gærtn. Im- 
bricaria Smith. Mollia Gmel.) — Partlingia Brongn. 


IIIe TRIBU. LES MYRTÉES. — MFRT£LÆ. 


Péricarpe charnu, pluriloculaire. — Feuilles leplus souvent 
ponctuées. 


Sonneratia Linn. fil. ( Aubletia Gærtn.) — MVekiris 
Gærin. ( Decaspermum Forst.) — Campomanesia Ruiz 
et Pav. — Psidium Linn. ( Guajava Tourn. Burchardia 
Neck.) — Jossinia Commers. — Myrius Linn. — Myr- 
cia De Cand. — Calyptranthes Swartz. ( Chytraculia et 
Suzygium É. Brown. Chytralia Adans.) — Syzygium 
Gærtn. (Opa Lour. Calyptranthus Blum.) —Caryophyl- 
lus Linn. — Æcmena De Cand. — Eugenia Linn. (Pli- 
nia Linn. fil. Greggia Gærtn. Olynthia Lindl. Guapu- 
rium Juss.) — Jambosa Rumph.— Marlierea Cambess. 
— Felicianea Cambess. 

IV° TRIBU. LES BARRINGTONIÉES.—BÆRRINGTONIE AE. 
Étamines ee M BNGsES , monadelphes par leur base. 


Périearpe pluriloculaire. Cotylédons grands , Charnus. 
— Feuilles non-ponctuees. 


Barringtonia Forst. (Butonica Lamk. Commersona 
Sonner. Huttum Adans. Mitraria Gmel.)— Sérapadium 
Juss, {Stravadia Pare, Meteorus Lour, Menichea Son- 


4tr 
dt 


106 CLASSE DES MYRTINÉES. 


ner. — Gustavia Linn. (Pirigafa Aubl. Spallanzania 
Neck.) L 

V° TRIBU. LES LÉCYTHIDÉES. — ZLECYTHIDEÆ. 
Pétales inégaux , ordinairement soudées par la base. 

Étamines très-nombreuses, monadelphes : androphore 

urcéoläire à la base, prolongé d’un côté en ligule sub- 

cuculliforme. Péricarpe pluriloculaire, pyxidien. — 

Feuilles éparses , non-ponctuees. 

Lecythis Lœffl. — Eschweileræ Mart. — Bertholletia 
Humb. et Bonpl. — Couroupita Aubl. (Pontoppidana 
Scopol.) — Couratari Aubl. (Lecythopsis Schrank. Cu- 
rupita Gmel.) 


GENRES PLACÉS AVEC DOUTE À LA SUITE DES MyRTACÉESs. 


Catinga Aubl. — Coupoui Aubl. — Careya Roxb. — 
Glaphiria Jack. — Crossostylis Forst. — Grias Linn.— 
Petalotoma De Cand. ( Diatoma-Lour.) — Fœtulia Com- 
mers. — Myrrhinium Schott. 


le TRIBU. LES CHAMÉLAUCIÉES. — CHAMÆLAU- 
CIE Æ De Cand. Prodr. 


Limbe calicinal 5 SDÈNE Pétales 5. Étamines unisériées , li- 
bres ou subpolyadelphes, entremélées de filets dépourvus 
d'anthères. Ovaire uniloculaire. Ovules en nombre déter- 
minëé ou en nombre indéterminé, dressés, attachés à un 
placentaire central quelquefois basilaire. Péricarpe sec , 
1-loculaire. | ù 

Arbrisseaux aÿant le port des Bruyères. Feuilles opposées, 
ponctuées. Fleurs petites, pédicellees, accompagnées de 
2 bractéoles libres ou quelquefois connées en étions de 


coëffe. 


Ce groupe est propre à la nr 


Le 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 107 
+ 


Genre GALYTHRICE. — Calythrix Labill. 


Calice hypocratériforme; tube semi-adhérent ; limbe à 
5 lobes ovales, terminés par une longue soie. Pétales ca- 
ducs. Étamines 10-50, libres; anthères suborbiculaires. 
Ovaire 1-loculaire, 2- art Style filiforme, de la longueur 
des étamines. Péricarpe sec, 1-loculaire, indéhiscent , MO- 
nosperme par avortement. 

Feuilles petites, roides, éparses, imbriquées, le plus 
souvent courtement pétiolées et munies de 2 stipules séti- 
formes. Fleurs blanches ou pourpres, axillaires , solitaires. 
Bractées persistantes, membraneuses, carénées, connées 
à la base. 

Les Calythrices sont de petits ar Re d’un port touffu 
et très-élégant. On en cultive plusieurs dans les collections 
de serre tempérée. Moigi les espèces connues de ce HE 


a) Feuilles stipulees. 


CaryraRicE GLABRE. — Calythrix glabra De Gand. Prodr. 

— Bot. Reg. tab. 409. — Lodd. Bot. Gab. tab. 566. 

Peiles glabres ou légèrement pubescents, dressés. Feuilles 
pétiolées , Apphodites : les adultes glabres de même que les 
bractées. Fleurs icosandres. 

Cette espèce croît aux environs du port Jackson et à la terre 
de Diémen. , 


Ones EFFILÉ. — Calythrix virgata Cunning. in 1'Bot. 
Mag. tab. Haas 

harules effilés » presque seb es. Feuilles pétiolées , , éparses : 
les adultes tres- “glabres de même que les bractées. Brivtées de 
moitié plus courtes que le tbe calicinal. 

Fleurs blanches , en capitules raméaires. Anthères violettes. 

. Gette espèce, ahcéièite par M. Cunningham aux environs 
de Bathurst, est cultivée au Jardin de Kevr depuis 1823. 


HA nie A COURTES reuILLES. — Calythrix brachy- 
phylla Cunning. 1. c. 


105 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Feuilles pétiolées, courtes, obtuses. Bractées glabres (demême 
que les ramules ), 4 fois plus courtes que le tube calicinal. Éta- 
mines 20. 

Ceite espèce croit au port du Roi-Georges. 


CALYTURICE TÉTRAPTÈRE. — Calythrix teiraptera De Gand. 
Proër. — Calythrix tetragona Labill. Nov. Holl. tab. 148. 

Feuilles pétiolces : les adultes et les bractées glabres, Ramules 
veloutés, velus. Etamines 20. 

M. de Labillardière a découvert celte espèce à laterre de 
Leuwin, 


CALYTHRICE DÉCANDRE. — Cakythrix decandré De Cand. 
Prodr. 

Feuilles pétiolées, pointues , presque planes ; lisses de même 
que les ramules et les bractées. Bractées acuminées , 3 fois plus 
courtes que le tube calicinal. Fleurs décandres. 

Cette espèce habite la côte méridionale de la Nouvelle-Hol- 
lande. 


Cazvrunice DE Fraser. — Calythrix Fraseri Cunnming. L c. 


Feuilles pétiolées, obtuses , arquées, presque planes endessus, 
lisses de même que les bractées et les ramules. Bractées rétuses , 
4 fois plus courtes que le tube calicinal. Pétales ovales, pointus, 
1 fois plus courts que les appendices des sépales. Étamines 20. 

M. Fraser a déconvert cette espece en 1827 , sur la. côte oc- 
cidentale de la Nouvelle-Hollande. 1 

CALYTHRICE STRIGUEUX. — Calythrix strigosa Cunning. 
Let 

Feuilles pétiolées, courtes, obtuses, très-éparses, glabres de 
même que les bractées et les ol: Bractées 3 fois re cour- 
tes que le tube calicinal. Calice strigueux. 

M. Cunningham a découvert cette espèce sur la côte occiden- 
tale de Ja Nouvelle-Hollande. 


CALYTHRICE SAUNATRE. — Calythrix flavescens Cunniogk. 
Le. 


FAMILLE DES MYRTACÉES, 409 


Feuilles étalées ou réfléchies , très-glabres de même que les 
ramules et les bractées. Bractées aristées, 3 fois plus courtes 
que le tube calicinal. Étamines 20. 

Cette espèce a été trouvée par M. Fraser sur la côte occiden- 


tale de la Nouvelle-Hollande. 


Cazyrarice Faux Brunra.— Calythrix brunioides Gunning. 
10 

Feuilles pétiolées, éparses, spinelleuses aux bords et à la côte 
(de même que les bractées), scabres. Bractées r fois plus courtes 
que le calice. Ramules cotonneux. 

Geïte espèce croît dans Pintérieur de la Nouvelle-Galles du 


Sud. 


CazvTuricE scagre. — Calythrix scabra De Cand. Prodr. 

Feuilles pétiolées, hispides, scabres , ciliées. Bractécs 1 fois 
plus courtes que le tube calicmal, aies : à la côte. Ramules 
veloutés ,velus. Étamines 20. | 

Cette espèce croît au port Jackson. 


b) Feuilles non-stipulees. 


CALYTHRICE DENSIFLORE. — Calythrix conferta Cunning. 
Pc: 

Feuilles sessiles, pointues, imbriquées, courbées, ciliées de 
poils roides. Ramules glabres. Bractées scabres, presque , aussi 
longues que le tube calicinal. Segments calicinaux ciliés ; arêtes 
presque aussi longues que les pétales. Étamines 20. 


M. Cunningham a découvert cette espèce sur la côte nord- 
ouest de la N elles Hollande. 


CaLYTuRICE À PETITES FEUILLES. — Calythrix Micro le 
Cunningh. 1. ce. — Calyihrix exstipulata De Cand. Prodr. 

Feuilles glauques, très-courtes, sessiles, obtuses, mucronu- 
lées, concaves en dessus. Bractées acuminées, 3 fois plus cour- 
tes que le tube calicinal. Arêtes calicinales denticulées de haut en 
bas, plus courtes que les pétales. 


_ Cette espèce habite la côte septentrionale de la Nouvelnr 
lande. 


410 CLASSE DES MYRTINÉES,. 
Genre VERTICORDIA. — ferticordia De Cand. 


Calice à 5 lobes palmatipartis. Pétales 5. Étamines 20 : 
10 stériles, liguliformes, alternes avec 10 fertiles de lon- 
gueur égale entre elles, plus courtes que les stériles. Style 
filiforme, saillant, infléchi au sommet. Stigmate plu- 
meux. Ovaire 1-loculaire, 5-6-ovulé. Péricarpe mono- 
sperme par avortement. Graine globuleuse. 

Arbrisseaux. Feuilles opposées, linéaires, trièdres. Fleurs 
longuement pédicellées, axillaires vers le sommet des ra- 
mules, rapprochées en corymbe. Boutons recouverts par 
2 bractées libres ou soudées en forme de coëffe. 

Ce genre ne renferme que les deux espèces dont nous al- 
lons faire mention. 


Verricorpra DE DesronraINes. — Werticordia Fontanesii 
De Cand. Prodr. — Chamælaucium plumosum Desfont. in 
Mém. du Mus. v. 5, p. 42, tab. 4. 

Feuilles linéaires-subulées, pointues, de la longueur des pédi- 
celles. Bractées ovales, concaves, mutiques, soudées. Calice 
velu : lobes à lanières linéaires, ciliées. Pétales elliptiques, ob- 
tus, plus courts que les lobes du calice. 

Rameaux nombreux, grêles. Feuilles imbriquées , longues de 
4 à 5 lignes, larges de ‘/; de ligne. Fleurs nombreuses, blanches, 
longues d’environ 2 lignes. } 

Cette espèce, qui se cultive dans les serres tempéré, LL ori- 
ginaire de la Nouvelle-Hollande. 


Vænrirconnia DE Brown. — Verticordia Brownii De Cand. 
Prodr. — Chamælaucium Browni Desfont. 1.ctab. 19. 

Cette espèce, qui habite les mêmes contrées que la précédente, 
en diffère par des feuilles obtuses, des bractées libres et des ca- 
lices à lobules linéaires-subulés , aristés et barbus au sommet. 


Genre CHAMÉLAUCIUM. _— Chamæläieium Desfont. 


Calice à 5 lobes entiers, pétaloïdés, ciliés. Pétales 5. 
Étamines 90 : 10 liguliformes, stériles, alternes avec 10 fer 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 111 


tiles alternativement plus longues et plus courtes. Style 
rectiligne, plus court que les étamines. Stigmate glabre, 
capitellé. Ovaire 1-loculaire, 5-J-ovulé. Péricarpe mono- 
sperme par avortement. Graine globuleuse. 

Feuilles opposées, recouvrantes, linéaires-trièdres. Fleurs 
axillaires, courtement pédicellées, blanches. Bractées cu- 
culliformes,  mucronces postérieurement, soudées en forme 
de coëffe. 

L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : 


ChaméLauqium Quié. — Chameælaucium ciliatum Desfont. 
in. Mém. du Mus. v. 5, p.40, tab. 3, fig. B. 

Arbrisseau à tige droite, très-rameuse. Rameaux grêles , iné- 
gaux, presque dressés. Feuilles linéaires-subulées, sabobtuses , 
imbriquées, longues de 4 à 5 lignes, sur ‘/, ligne de large. Fleurs 
nombreuses , subterminales , larges d'environ 3 lignes : pédicelles 
plus courts que les feuilies. Tube calicinal glabre. Étamines un 
peu plus courtes que la corolle. 

Cet élégant arbrisseau, qu’on rencontre quelquefois dans les 
collections de serre, croit dans la Nouvelle-Hollande, au part 
du Roi-Georges. 


Genre PILÉANTHE. — Pileanthus Labill. 


Tube calicimal urcéolé , semi-adhérent; limbe à 10 lobes 
arrondis, denticulés, pétaloïdes, or Pétales 5. Éta- 
mines 20 , toutes fertiles, divergentes; filets presque libres, 
élargis à la base, tantôt indivisés, tantôt bifurqués au sommet 
et portant les deux bourses de l’anthère disjointes. Ovaire 
1-loculaire ; ovules 5-T, attachés au fond de la loge. Style 
filiforme, saillant, ce gi à la base. Stigmate capitellé. 
( Péricarpe inconnu. ) 

Fleurs subterminales, courtement pédonculées, recou- 
vertes avant lanthèse page HIDE en forme de coëffe, 
caduc. ; 

L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : 


ie aNTEE. Limace. — Pileétihss Eine Labill. Nov. 


119 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Holl. 2 , tab 149. — Desfont. in Mém. du Mus. v. 5, tab. 3, 
fig. A. 

Arbrisseau à ramules opposés en croix. Feuilles rapprochées, 
un peu charnues, subclaviformes , sillonnées antérieurement, 
convexes postérieurement , tuberculeuses , glabres, longues d’en- 
viron 4 lignes. Fleurs nombreuses, larges d’un demi-pouce. 
Sépales suborbiculaires, crénelés, Pétales crénelés, oblongs, 
2 fois plus longs que les .sépales. Filets plus courts que les pé- 
tales. 

Cette plante, remarquable par la structure de ses fleurs , a été 
découverte par M. Labillardière à la terre de Leuwin. On la cul- 
tive comme arbuste d’agrément , en serre tempérée. 


11° TRIBU. LES LEPTOSPERMÉES. — ZEPTO- 
SPERMEZÆ De Cand. Prodr. 


Limbe calicinal 4-G-parti. Pétales en même nombre que 
les lobes du calice. Etamines libres ou polyadelphes. Pé- 
ricarpe sec, pluriloculaire. Graines apérispermées. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées ou éparses , le plus 
souvent ponctuées. Fleurs en cyme, ou en épi, ou en ca- 
pitule. 


Toutes les Leptospermées habitent la Nouvelle-Hollande et les îles 
voisines. 


Secrion T°. LES MÉLALEUCÉES. — Melaleuceæ De 
Cand. Prodr. 


Etamines polyadelphes. 


Genre ASTARTÉA. — Astartea De Cand. 


Tube calicinal hémisphérique; limbe 5-parti, à lobes 
arrondis. Pétales onguiculés, suborbiculaires. Étamines 
pentadelphes, plus courtes que les pétales; phalanges mul- 
tifides, interpositives. Style filiforme. Stigmate capitellé. 


BAMILLE DES MYRTAUCÉES. 145 


Capsule setni-adhérente, triloculaire , trivalve, polysperme, 
Ce genre diffère des Mélaleuca par ses phalanges alter- 

nes avec les pétales et non antépositives, ainsi que par ses 

fleurs pédicellées. Il ne renferme que l’espèce suivante: 


ASTARTÉA FASCICULAIRE. — ÆAstartea fascicularis De Cand. 
Prodr. — Melaleuca fascicularis Labill. Nov. Holl. SE 
tab. 170. 


- Arbrisseau trés-rameux, haut d’environ 10 pieds. Ramules 
subtétragones. Feuilles opposées, linéaires, pointues, charnues, 
glabres , longues d’environ 3 lignes , sur ‘/, ligne ou moins de 
large; les jeunes fasciculées aux aisselles des adultes. Fleurs 
blanches , solitaires, axillaires , larges de 2 à 3 lignes : pédon- 
cules un peu moins he que le feuilles, munis vers leur milieu 
d’une bractéole caduque. Phalanges 5-8-andres. 

Cette plante , découverte par M. de Läbillardiëre à la terre de 
Diémen , se cultive dans les collections de serre tempérée. 


Genre TRISTANIA. — Tristania R. Br. 


iphine calicinal 5- 5de persistant; tube turbiné. Pétales 

. Étamines pentadelphes, aussi longues que la corolle; 
7. antépositives; anthères incombantes. Capsule 
triloculaire, polysperme, incluse, ou semi-saillante. Graines 
aptères. 

Feuilles opposées ou alternes. Fleurs en cor ymbes ar 
laires.… 

Ce genrese compose deseptespèces, dont Hébase se font 
remarquer par leur élégance et se cultivent dans les collec- 
tions d’orangerie. En voici les plus notables : 


Dsrance lave Roc — Tristania nerüfolia K. Br. 
Prodr. — Herb. de l’Amat. vol. 3. — Bonpl. Nav. tab. 30. — 
MWelaleuca nerüfolia Sims, Bot. Mag. tab. 1058. — Mela- 


leuca salicifolia Andr. Bot. Rep. tab. 485. 


Feuilles opposées, lancéolées, pointues, glauques en dessous, 
courtement pétiolées. Pedoncules plus courts que les feuilles. Co- 


BOTANIQUE. PHAN,. T. IV. 8 


j14 CLASSE DES MYRTINÉES. 


rymbes pubescents , pauciflores. Phalanges 3- ou 5-andres. 
Pétales obovales , étalés, 3 fois plus longs que les sépales. Cap- 
sule incluse. 

Arbrisseau haut de 3 à 6 pieds. Feuilles longues d'environ 2 
pouces, sur 4 lignes de large, semblables à celles du Laurier- 
Rose. Fleurs d’un jaune vif. 

Cette espèce est très-commune dans les collections. 


TaisTANIA A FEUILLES DE LauRIER. — Tristania laurina K. 
Brown, in Hort. Kew. ed. 2.— Melaleuca laurina Smith , in 
Act. Soc, Linn. Lond. v. 3, p. 275. 

Feuilles alternes , cunéiformes-lancéolces. Ramules et calices 
pubescents. Capsule semi-supère. 


TRISTANTA A FEUILLES RAPPROCHÉES. — Tristania conferta 
BR. Brown. I. M 

Feuilles Hs ; lancéolées-elliptiques , pointues. Lobes cali- 
cinaux pointus, foliacés. | 


Trisranta ODorANT.— Tristania suaveolens Smith , in Rees. 
Cyel. 

Feuilles alternes, elliptiques. Calice hémisphérique , sinuolé, 
velu. | 


Genre BEAUFORTIA. — Beaufortia R. Br. 


Calice turbiné ; limbe 5-parti ,à lobes pointus. Pétales 5 à. 
Étamines Sphere ti phalanges antépositives ; anthères 
basifixes, bifides au sommet. ob coriace, à loges. mo- 
nospermes. 

Arbrisseaux. Feuilles opposées ou éparses, sessiles. 

Les Beaufortia sont très-remarquables par l'élégance de 
leur port et par l’abondance de leurs fleurs ; aussi re- 
cherche-t-on ces arbrisseaux pour l’ornement des serres 
tempérées, Leur culture n’exige aucun soin particulier, si 
ce n’est la terre de bruyère. On les multiplie de marcottes. 
Voici les trois espèces connues de ce genre : 


Beavronrra ÉLÉGANT. — Beaufortia decussata R. Br, in 


FAMILLE DES MYPRTACÉES. 445 


Hort. Kew. ed. 2.—Bot. Reg. tab. 18.—Bot. Mag. tab. 1733. 
— Colla, Hort. Ripul. tab, 22. 

Feuilles opposées en croix, ovales ou elliptiques, :multiner- 
vées, Androphores à onglets très-longs. Filets divergents. Styles 
souvent flexueux. — Fleurs grandes, d’un pourpre brillant. 


Brauronria DE Damprer.—Beaufortia Dampieri Gunningh. 
ined. ex Hook. in Bot. Mag. tab. 3272. 

Feuilles opposées en croix, recouvrantes, ovales-elliptiques 
ou ovales-orhiculaires, obtuses, trinervées ; nervures confluen- 
tes au sommet, Pétales elliptiques-oblongs, conçayes,, ciliolés, 
2 à 3 fois plus courts que les phalanges. Filets étalés. 

Arbuste nain à ramules nombreux ; opposés ou subverticillés. 
Feuilles petites , coriaces, ordinairement réfléchies. Fleurs d’un 
rose pâle , disposées en verticilles raméaires subterminaux. 

Ceite plante, dit M. Cunningham, est du peut nombre des 
arbrisseaux qu’on trouve dans les dunes sablonneuses et stériles de 

‘île de Dirk-Hartog, située non loin de la côte occidentale de la 
Nouvelle-Hollande. On Hoi l'espèce au Jardin Royal de Kew. 


Ba FÉUTLLES ÉPARsEs. — Beaufortiæ sparsa R. 


Br. L c. 


Feuilles éparses , ovales , multinervées. 


Genre CALOTHAME. . Calothamnus Labill. 


} Calice hémisphérique , 4-ou 5-denté. Pétales courts, co- 
riaces. Étamines pentadelphes; phalanges linéaires, très- 
longues, antépositives; filets capillaires, terminaux; \an- 
thères basifixes , très-entières. Capsule adhérente, coriace , 
5-loculaire, pales 
PART Feuilles éparses, presque imbriquées , ponc- 
tuées, on die Fleurs pourpres, agrégées en 
épis raméaires. 
Le nom de Crete, formé de deux mots éteeé si- 
gnifiant belle branche, fait Anse à l'élégance de ces vé- 
gétaux, couverts de fleurs d’un pourpre intense et disposées 


ü ULASSE DÉS MYNPINRÉES 


en épis serrés, Les Calothames se cultiveat à la mänièré des 
Mélaleuca : leur multiplication se fait de graines, ou très-fa 
cilement de boutures en sable. On ne connait que les quatre 
espèces suivantes : 


CALOTHAME ROUGE DE SANG. — Calothamnus sanguinea 
Labill. Nov. Holl. tab. 164. 

Feuilles linéaires-cylindriques , mucronulées : les naissantes 
poilues ; les adultes glabres. Fleurs axillaires , subsolitaires , qua- 
drifides. Deux des phalanges 22-16-andres, soudées en ligule 
subflabelliforme ; les deux autres filiformes, stériles. 

Arbrisseau haut d'environ 10 pieds. Feuilles nombreuses, un 
peu arquées , longues de 9 à 15 lignes, sur ‘/2 ligne de large. 
Calice un peu cotonneux , à dents obtuses. Pétales ovales, subon- 
guiculés , scarieux aux bords. Phalanges de couleur poupre : les 
2 fériles formant une ligule longue de 1 pouce. 

Cette espèce a été trouvée par M. Labillardière à la terre ide 


Leuwin. 


CALOTHAME QUADRIFIDE. — Calothamnus quadrifida R. Br. 
in Hort. Kew. ed. 2. — Reichenb. Gart. Mag. tab. 9. — Bil- 
lotia acerosa Colla, Hort. Ripul. tab. 23. Tr 

Glabre. Feuilles linéaires, ou linéaires-spathulées , mucronu- 
lées, souvent réfléchies ou arquées. Fleurs subunilatérales , 4-fi- 
des. Phalanges libres, 12- ou 15-andres. 

Peut arbre. Ramules grêles, souvent prolifères. Feuilles lon- 
gues d’environ 6 lignes, larges de */: de ligne. Épis courts. - dl 
langes longues de 1 pouce et plus. 

Cette espèce est commune dans les serres. 


CALoTHAME vecu. — Calothamnus villosa R. Br. 1. c. — 
Bot. Reg. tab. 1099. — Reichenb. Gart. Mag. 1, tab. 9, fig. in- 
fer, — Colla, Hort. Rip. 2, tab. 15: 

Cette espèce diffère de la présente par la villosité de. toutes 
ses parties herbacécs, par ses fleurs 5-fides et ses phalanges po- 


lyandres. 


Cazoraame GRËLE. — Calothamnus gracilis R. Br. |. €. 


FAMILLE DES MYRTACÉES. AR 


Tige rameuse. Feuilles très-longues, glabres. Phalanges libres, 
triandres, isométres. 


Genre MÉLALEUCA. -— Melaleuca Linn. 


Tube calicinal subhémisphérique; limbe 5-parti. Pétales 
courts, suborbiculaires, subsessiles. Étamines 30-35, pen- 
tadelphes : phalanges plus ou moins allongées, antépositives, 
liguliformes, ou linéaires; anthères incombantes. Style filifor- 
me, Stigmate obtus. Capsule adhérente, incluse , adnée à 
la branche, triloculaire, polysperme. Grames anguleuses. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées ou alternes, 
souvent recouvrantes ou imbriquées, ‘quilatérales, pétiolées. 
Fleurs blanches, ou jaunâtres, ou pourpres, ou violettes, 
adnées, solitaires, ou plus souvent agrégées-en capitules ou 
en épis. 

Ce genre ést l’un des plus beaux parmi les Myrtacées de 
la Nouvelle-Hollande , et l’on en cultive un grand nombre 
d'espèces dans les collections de serre tempérée. 

Les Mélaleuca se plaisent dans un terrain composé de 
_ parties égales de terre de bruyère et de terre franche. Leur 
culture ne diffère point de celle de la plupart des pläntes 
d’orangerie. Les horticulteurs anglais assurent que la terre 
de bruyère non-mélangée leur est plutôt nuisible que pro- 
fitable. La multiplication se fait de graines, ou de boutures 
en sable, sous cloche. Dans le midi de la France la plupart 
des espèces peuveat être cultivées en pleine terre. 

À l’exception de deux espèces, indigènes dans l’fnde, les 
autres, au nombre d'environ quarante, croissent à la Nou- 
velle-Hollande et à la terre de Diémen. 


a) Feuilles alternes. 


Mécazeuca Casépur. — Melaleuca minor Smith , m Rees. 
“Cycl. —Rumph. Amb. 2, tab. 17) su 1.—Melaleuca es à 
Roxb. (non Linn.), 

Feuilles lancéolées-linéaires, pointues, subfalciformes , 3-ou 
5-nervées. Ramules et calices velus. 


1148 CLASSE DES MYRTINÉES, 


Grand arbrisseau , rameux dès la base. Écorce mince, non- 
subéreuse, Tronc rareisent de plus d’un pied de circonférence. 
Feuilles longues de 3 à 4 pouces, de la largeur du petit doigt, 
assez semblables à celles du Saule blanc, d’une odeur aromatique 
agréable. 

Cette espèce croit aux Moluques. Toutes ses parties sont for- 
tement aromatiques. C’est d’elle qu'on retire par distillation 
l'huile volatile connue dans le commerce sous le nom d’Æuile de 
Cajéput. On croyait long-temps à tort que cette essence s’obte- 
nat de l’espèce suivante, qui croit dans les mêmes contrées , et 
que les Malais nommentaussi Caju Pur. 

L’essence de Cajéput récente est très-volatile; en vieillissant, 
elle devient plus onctueuse : son odeur est analogue à celle d’un 
mélange de Camphre ét de Térébenthine; sa couleur ordinai- 
rement verte, où plus rarement blanche. Elle a, comme la 
Menthe poivrée , une saveur fraiche qui ensuite devient chaude 
et amère. Du reste, le prix de cette huile, très-élevé sur les 
lieux mêmes où on la prépare, fait qu’elle est peu employée en 
Europe. On lui attribue des vertus antispasmodiques, apéritivés, 
résolutives, carminatives si Er EMeEe et maenAcEnS Beau- 
coup d'auteurs assurent qu’on l’administre avec succès dans les 
coliques venteuses , le rhumatisine , la goutte, les maladies ner- 
veuses, les maux de tête et des né C'est l’un des moyens 
les plus sûrs pour garantir des insectes les hardes. 2 


MéLazeuca Faux CAJÉPUT. — Melaleuca Léucadendron 
Don. — Rumph. Amb. 2, tab. 16. 


Glabre. Feuilles pétiolées, lancéolces, acuminées, subfalcifor- 
mes, glauques , 3-ou 5-nervées. Ramules florifères pendants. 
Fleurs lâches. 

Arbre assez élevé. Tronc tortueux, de la grosseur du corps 
d’un homme, et atteignant souvent un volume 3 fois plus consi- 
dérable. Rameaux peu nombreux , vagues. Feuilles longues de 7 
à 5 pouces et plus, larges de 1 pouce. Épis ee: d’un a 
pouce. Fleurs blanches. Filets très-longs. : | 

Cet arbre, commun dans toutes les Moluqués, se lait di les 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 449 


grandes forêts au pied des montagnes. La base de son tronc; au 
rapport de Rumphius, paraît toujours noire comme du Fr ; 
les branches et le feuillage, au contraire, se font remarquer ait 
loin par leur couleur blanchâtre. Par cette raison les Malais ont 
nommé l'arbre  Caju Puti, ce qui veut dire Arbre blanc, et la 
même allusion a été reproduite par Linné, soit dans le mot de 
Melaleuca (noir et blanc), soit dans ché de Leucadendron 
(arbre blanc). L’écorce, de l’épaisseur d’un doigt, se détache en 
une infinité de me minces et fragiles. Cette matière, dit 
Rumphius, est la meilleure qu’on puisse trouver pour calfeutrer 
les vaisseaux , et on l’emploie généralement à cet usage dans les 
Indes. Le bois est excellent pour les constructions navales. 

Nous avons déja fait remarquer que le Melaleuca Leucaden- 
dron était fort longtemps considéré à tort comme le végétal dont 
on obtient l’huile de Cajeput. 


MéLALEUCA A FEUILLES DE Diosma.—Melaleuca diosmifolia 
Andr, Bot. Rep. tab. Â76. — Melaleuca chlorantha Bonpl. 
Nav. tab. 8. 


Glabre. Feuilles recouvrantes , planes, courtement pétiolées, 
ovales ou oblongues, 1-nervées. Épis oblongs, Phalanges 3-ou 
5-andres. 

Petit aïbre. F leurs d’un jaune verdâtre. 

Gette espèce est commune dans les collections de serre. 


MeLaLeuGA pe Fraser. — Melaleuca Fraseri Hook. in Bot. 
Mag. tab. 3210. | 

Feuilles uésite subit ‘comprimées, mucronées , recour- 
bées, innervées. Gnilbeweslés-eluulents) terminaux. Phälan- 
ges 12-14-andres, à onglets plus longs que la corolle. , 

Arbrisseau bas, très-rameux. Rameaux courts, opposés ou 
subverticillés ; PA vers leur partie supérieure. Pétales obo- 
vales, concaves , dressés, blancs. Étamines | roses : filets subiso- 
mètres. 

” Cette espèce, indigène ps la Nouvelle-Galles GI Sud, a été 
introduite récemment en Angleterre. 


420 CLASSE DES MYRTINÉES. 


MELaLEUCA GLOMÉRULE. — Melaleuca nodiflora Smith, 
Exot. Bot. tab. 35. —Vent. Malm. 1, tab. 112. — Metroside- 
ros nodosa Cavan. Ic. 4, tab."334. 

Feuilles éparses, planes, étalées, r-nervées, linéaires-subulées , 
roides, piquantes. Fleurs subterminales, en capitules globuleux. : 
Sépales membraneux. Phalanges 3-6-andres, très-courtes. 

Arbrisseau haut de 6 à 10 pieds. Fleurs blanches. 

Celle espèce est cultivée dans les serres. 


MÉLALEUCA À FEUILLES DE BRUYÈRE. — Melaleuca ericifo- 
lia Smith, Exot. Bot. tab. 34. 

Glabre. Feuilles éparses ou opposées, linéaires-subulées , non- 
piquantes, étalées ou recourbées. Épis latéraux , ovales , couron- 
nés. Phalanges décandres, courtes. 

Petit arbre haut d’une vingtaine de pieds. Ramules Elie à 
filiformes , blanchätres. Feuilles très-étroites , longues d’un demi- 
pouce. Fleurs blanches. 

Cette espèce se cultive dans les collections de serre. 


MéLaALEuca ROUGISsANT. — Melaleuca erubescens Otto, in 
Hor. Phys. Berol. — Reichenb. Hort. Bot. tab. 82. 

Feuilles linéaires-subulées , planes en dessus, mucronulées. 
Épis cylindracés-coniques, très-glabres. Pétales spathulés ; 2 fois 
plus longs que les dents du calice. Phalanges dodécandres , à on- 
glets plus longs que les pétales. 

Arbrisseau haut de 2 à 3 pieds. Rameaux grèles, effilés, grisä- 
tres. Feuilles recouvrantes, longues d’un demi-pouce. Fleurs d’un 
rose tres-vif. Filets soudés jusqu’au-delà du milien , rayonnants. 

Cette espèce, fréquemment cultivée dans les collections de 
serre tempérée, est l’une des plus élégantes du genre. 


MÉLALEUCA ARMILLAIRE, — Melaleuca armillaris Smith. = 
Melaleuca ericifolia Vent. Malm. tab. 76. — . Bot. M: 
tab. 195. (non Smith.) 

Glaibre. Feuilles deessées, lingaires-subulées, mucronées, re- 
courbées au sommet. Épis cylindriques, PEAR couronnes. 
Phalanges polyandres, linéaires, plus longues que les pétales; filets 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 121 


presque en corymbe. Style subrectiligne ; presque aussi long que 
les étamines. ‘ 

Petit arbre à rameaux blanchâtres, verticillés. Épis longs 
d’environ 2 pouces, sur 8 lignes de large. Fleurs d’un blave ti- 
rant sur le jaune. 


 Ceite espèce se rencontre fréquemment dans les serres. 


Mécareuca scare. — Melaleuca scabra R. Br. in Hort. 
Kew. ed. 2. — Sweet , Flor. Austral. tab. 10. 

Feuilles subcylindriques, mucronulées , scabres, rapprochees. 
Capitules globuleux. Phalanges 4-6-andres : onglets presque aussi 
longs que les pétales. — Fleurs pourpres. 

Cette espèce habite la côte méridionale de la Nouvelle-Hollande. 


MÉLALEUCA À FEUILLES DE GÉNEVRIER. — Melaleuca juni- 
perina Sieber. — Reichenb. Hort. Bot. tab. 112. 

Feuilles éparses, subulées-cylindracées , tuberculeuses. Capi- 
tules terminaux et axillaires, globuleux, multiflores, courtement 
pédonculés. Pétales et sépales obovales-spathulés. Phalanges pen- 
tandres, palmatifides. 

Rameaux roides. Feuilles longues d’environ 8 lignes , courte- 
ment pétiolées. Fleurs d’un jan pâle. Gapitules du volume d’un 
gros Pois. 


Mérareuca Faux Srvpnécia. — Melaleuca styphelioides 
Smith, in Act. Soc. Linn. Lond. 3, P- 278. 

RE velus. Feuilles gläbres , triées, lancéolées ou ovales- 
lanceolées, piquantes, ee à la base, épis couronnés, jubes- 
cents. 

” Petit arbre à feuillage tres-élégant. Fleurs blanches. 

Gette espece est fréquente dans les collections. 


MéLareuca ÉLÉGANT. — Melaleuca pulchella R. Br. in Hort. 
Kew. ed. 2. — Bot. Cab. tab. 200. — Reichenb. Gart. Mag. 
tab. 8 » fig. 2. — Melaleuca densa Colla, Hort. Ripul. App. 1, 
tab. (44 

Feuilles ovales ou obovales ; obtuses , recourbées, imbriquees, 
trinervées, glauques, ordinairement ternes. Fleurs solitaires, 


122 CLASSE DES MYRTINÉES. 


latérales, éparses. Phalanges presque étalées , arquées , les 
mes, 2 fois plus longues que les pétales ; staminiferes à toute a 
face interne. x 

Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds! Ramules toftueux , eff, 
grisätres. Fleurs larges de 1 pouce, d’un liläs foncé. fouittééà sém- 
blables à celles du Serpolet. 

Cette espèce, très-distincte par la disposition de ses fleurs et 
ses longs androphores de couleur lilas, se voit fréquemment dans 
les collections; c’est l’une des plus jolies du genre. 


Myrareuca Faux Tuvm. — Melaleuca thymoides Labill. 
Nov. Holl. tab. 167. 

Feuilles lancéolées-oblongues, pointues, pétioléés. Épis denses, 
couronnés, subglobuleux. Phalanges o-r0-andres , très-courtes. 
Filets, beaucoup plus longs que la corolle. 

Arbrisseau haut d’une dixaine de pieds. Rameaux nombreux. 
Feuilles longues d’environ 3 lignes, larges de 1 ligne. Capitules 
larges de 6 à 10 lignes. Fleurs jaupâtres. 

Cette espèce se cultive dans les serres. 


MÉLALEUCA ÉCAILLEUX. — Melaleuca squamea Labill. L.e. 
tab. 168. 

Feuilles éparses, recouvrantes, ovalés-lancéôlées; pointues , 
trinervées. Fleurs raméaires, glomérulées. Pétales concaves, em- 
brassant les filets. Ada Daevra très-courts. Filets très- 
longs. 

Arbre. Écorce subéreuse : épiderme se détachant s sponta- 
nément en lamelles squamiformes. Ramules poilus. Feuilles lon- 
ques de 2 lignes, larges de moins de 1 ligne. Fleurs longues d'en- 
viron 5 lignes. 

Cette espèce, mdigene à la terre de Diémen , se cultive dans 
les collections. 


Mécareuca À FEUILLES DE GenÊt.— Melaleuca genistifolia 
Smith, Exot. Bot. 1, tab. 55. 

Féhilles liuéaires-lancéolées, planes, trinervées, ponctuées , 
glabres de même que les ramules. Phalanges polyandres : : onglets 
presque aussi longs que les pétales. — Fleurs blanc 1es. 


FAMILLE DES MYRYACÉES. 193 


MÉraLEUcA À FEUILLES LANGÉOLÉES, — Melaleuca lanceo- 
lata Link et Otto , Ic. Rar. Hort. Berol. tab. 36. 

Feuilles Éyéolées, pointues , finement 3-nervées, peu ponc- 
tuées , recourbées au sommet gläbres de mème que les ramules. 
Phélan£os polyandres : onglets presque aussi longs que les pétales. 
— Fleurs jaunâtres. 


. Mérazeuca srmiE. — Melaleuca striata Kakul. Nov. Holl. 
tab. 165. detre 

Feuilles alternes, roides, striées, non-recouvrantes, subpétio- 
lées, Jancéolées, pointues. Épis démos. subovales, subtermi- 
naux. Androphor es linéaires-flabelliformes, 9-15-andres, un peu 
plus longs que les pétales ; filets beaucoup plus longs que la co- 
rolle. 

Arbrisseau haut d’une quinzaine de pieds. Rameaux subdicho- 
tomes. Feuilles long gues de 4 à 6 lignes, larges de D'A ligne. 
Épis longs d’un pouce à 15 lignes, larges de 10 à 15 ne Ca- 
lice'soyeux , à dents obtuses. 

Cette espèce a été découverte par M. de Tone à ke terre 
de Leuwin. 


MÉLALEUGA PENTAGONE. — Mélaleuca pentagona Labill. 1. 
c. tab. 166. 

Feuilles non-recouvrantes , lancéolées, pointues, sessiles, sub- 
trinervées. Épis subcapitellés , serrés, couronnés. Péricar pe gla- 
bre, pentagone- globuleux. Androphores 5-andres, suüblinéaires x 
plus courts que les pétales ; ; filets beaucoup plüs longs que la ri 
r0lle). : 

Arbrisseau haut d’une dixaine de pieds et plus. Rameaux dres- 
sés. Feuilles Jongues. de 6 à. 10 lignes, larges de” 1 à 2 lignes. 
Car itules d’un demi-} “pouce de diamétré. 

M. de Labillardière a observé celte espèce dans les mêmes lo- 
calités que la précédente. 


 b) Feuilles opposées. 


… MéLALEUCA A FEUILLES ELLIPTIQUES. — Melaleuca elliptica 
Labill. Nov. Holl. tab. 173. 


494 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Feuilles rapprochées, étalées, pétiolées , elliptiques, obtuses, 
veineuses. Épis raméaires, oblongs, densiflores. Pétales obovales- 
| oblongs. Androphores linéaires-flabelliformes, multifides au som- 
met, beaucoup plus longs que les pétales. 

Arbrisseau très-rameux , haut de 6 pieds et plus. Feuilles bot: 
ques de 4 lignes. Épis 1e de 2 à 3 pouces. Fleurs longues de 
près de 1 pouce. 

Cette belle plante a été observée par M. de Labillardière à la 
terre de Leuwvin. 


MÉLALEUCA A FEUILLES DE Gnipia.—Melaleuca gnidiæfolia 
Vent. Malm. tab. 7. — Melaleuca thymifolia Smith, Exot. 
Bot. tab. 36. — Reichenb. Gart. Mag. 1, tab. 8. 


Feuilles lancéolées-oblongues, subobtuses, glauques en dessous, 
5-nervées. Épis latéraux, denses, pauciflores. Androphores li- 
néaires, staminifères aux bords, polyandres, 3 fois plus longs que 
les pétales. Style arqué au sommet. | 

Petit arbrisseau très-rameux. Ramules filiformes , rougeâtres. 
Feuilles longues de 2 à 3 lignes, larges de *}, à 1 pe Épis 
longs de ‘/, pouce. Fleurs violettes. 

Cette espèce est fort recherchée comme plante d'ornement. 


MéLaLEuca ÉCLATANT. — Melaleuca fulgens R. Br.— Bot. 
Mag. tab. 103. 

Glabre. Feuilles lancéolées-linéaires, pointues, uninervées. 
Épis ovales, raméaires. Androphores palmati-mulufides : onglets 
de la longueur des pétales. 

Petit arbre. Androphores longs de près de 2 pouces, d’un écar- 
late brillant. 

Cette espèce est très-recherchée par les amateurs. Il n’en est 
probablement pas de plus belle dans tout le sqne des Mélaleuca. 


MäéLALEUCA A FEUILLES DE LINAIRE. — Melaleuca linarifo- 
lia Smith, Exot. Bot. tab. 56. — Metrosideros hyssopifolia 
Cavan. Icon. 4, tab. 336. 

Glabré. Feuilles glauques , recouvrantes, linéaires-lancéolées , 
trinervées à la base, pointues, subfalciformes. Épis subterminaux, 


A 


BaMitie Dés MIRTACÉÉS 135 


agrégés, lâches. Androplhiores polyändres , linéaires, penratipar- 
tis, beaucoup plus longs que les pétales. Style court, rectiligne. 

Petit arbre. Rameaux grisâtres. Ramules grêlés, verticil- 
lés. Feuilles longues de 1 pouce, sur 1 ligne de large. Épis 
%ongs d’environ 1 pouce. Pétales blanchâtres. Audiophaeds jau- 
nâtres , longs de ‘/, pouce. 

Cette espèce, remarquable par la ressemblance de ses feuilles 
avec celles de la Linaire, est commune dans les collections. 


Mécareuca pÉoussé. — Melaleuca decussata R. Br. m 
- Hort. Kew. ed. 2. — Bot. Mag. tab. 2268. — Colla, Hort. 
Ripul. tab. 15. 

Feuilles opposées, décussées, ovales-lancéolées, trinervées. 
Épis ovales, très-glabres, Androphores polyandres : onglets très- 
sourts. — Fleurs d’un lilas pâle. 

Cette espèce, originaire de la côte méridionale de la Nou- 
velle-Hollande, n’est pas rare dans les collections. | 


MéLaLeucA À PETITES FLEURS.— Melaleuca parviflora Ouo, 
Hor. Phys. Berol. p. 37. — Reichenb. Hort. Bot. tab. 22. 

Feuilles lancéolées, obscurément trinervées. Épis pauciflores. 
Phalanges polyandres, à onglets très-courts. 

Arbrisseau dressé, rameux, haut de 2 à 4 pieds. Rameaux op- 
posés ou subverticillés, divergents, roides, brunâtres. Feuilles 
petites, corlaces, obtuses, glauques. Fleurs raie ou subter- 
minales , petites. Galice à 5 dents obtuses. Pétales Das -arron- 
dis, d’un rouge vif ainsi que les étamines. à 


MéraLEucA À FEUILLES DE Mizzeperruis. — Melaleuca hy- 
pericifolia Smith, in Act. Soc. Linn. Lond.— Andr. Bot. 
Rep. tab. 258. — Wendl. Coll. D tab. 18. — Vent. Hort. 
Gels. 1, tab. 10. 

Hans glabres, a aus pal ailés. Feuilles elliptiques- 
oblongues, pointues, irinervées : nervures filiformes, les margi- 
nales oblitérées vers le sommet. Épis. gros, cylindracés, latéraux, 
non-couronnés. Androphores polyandres, très-allongés, linéaires : 
filets divergents, en corymbe. Style infléchi au sommet. 

Petit arbre. Rameaux effilés, pendants, rongeâtres , feuillés 


# 


120 CLASSE DES MYRTINÉES. 


dans toute leur longueur. Feuilles rapprochées, semblables à 
celles du Myrte, longues de 1 pouce, larges de 4 lignes. Épis 
longs de 2 à 3 pouces. Fleurs longues de près de 1 RPHEGa; Co- 
rolle verdâtre. Étamines d’un pourpre vif. 

Cette espèce est Fune des plus communes dans les pat à 
Elle mérite en effet la préférence qu’on Jui accorde sur la plupart 
de ses congénères, par son port, élégant et l’abondance de ses 
fleurs, qui paraissent toutes les années, tandis que beaucoup d’au- 
tres Mélaleuca n’en produisent que rarement. 


MéLaLeuca À FEUILLES DE Myrre.— Welaleuca myrtifolia 
Vent. Malm. tab. 47. — Melaleuca squarrosa Labill, Now. 
Holl. 2 , tab. 160. 

Feuilles subimbriquées ; pointues , glabres, 5-ou PET 
rétrécies en pétiole court. Fleurs axillaires ou Jatérales, rappro- 
chées en épi verticillé, Androphores dodécandres, très;eourts : 
filets longs. | 

Arbre atteignant, dans la Nouvelle-Hollande, 40 à 60 pieds de 
haut. Écorce fongueuse. Ramules subtétragones, velus. Feuilles 
longues de 3 à 5 Fes. larges de 2 lignes. Éis longs de rTà 
2 pouces. Étamines d’un blanc | jaunâtre. 


MÉLALEUCA À FEUILLES n'Emrérrum. — Melaleuca empe- 
trifolia Reichenb. Hort. Bot. tab. 102. ; 

: Feuilles opposées-croisées, oblongues:trigones, trinervées à la 
base. Capitules terminaux , globuleux. 5 rer pentandres : 
onglets barbus. — Fleurs de couleur écarlate. 


Secrion Il. LES FREE ONE — Eur 
De Cand. Prodr. 


Etamines libres. 
Brie EUCALYPTUS. — Æucalyplus Labil. 


Tube calicinal obovale ou cupuliforme, persistant; imbe 
operculaire, entier, caduc. Corolle nulle. Étami ies en 
HELENE 

nombre indéterminé. Capsule adhérente , déhiscente au 

sommet , 4-oculaire ou par avortement 5-loeuaire; poly- 


sperme. 


FAMILLE DES MYRTACÉES, 497 


Arbres. Feuilles lisses, coriaces, très-entières, sessiles, ou 


pétiolées, souvent älternes. Fleurs axillaires, subséssiles, 


solitaires, ou plus souvent en cymes axillaires ou latérales, 
pédéeulées , pauciflores. 

Environ soixante espèces d’Eucalyptus ont été décrites ; 
mais, suivant M. R. Brown, il en existe dans les Lérbidre 
d'Angleterre une centaine. Toutes habitent la Nouvelle- 
Hollande, et plusieurs sont du nombre des arbres les plus 
élevés de cette partie du monde. 

En général , les Eucalvptus se font remarquer par l’élé- 
gance de leur portet de leur feuillage; on en cultive un 
nombre assez considérable dans les orangeries; mais il serait 
à désirer qu’ils fussent répandus dans le midigle la France, 
où ils viendraient presque tous en pleine terre, parce qu'ils 
supportent | facilement quelques degrés de froid. Leurs 
écorces contiennent beaucoup de résine et de tannin. 

La culture des Eucalyptus, en orangerie, n’exige que les 
soins ordinaires; mais la plupart des espèces fleurissent très- 
rarement. Ils se plaisent dans le terreau de bruyère mêlé 
avec un tiers de terre franche. Leur multiplication par mar- 
cottes, par drageons , ou par boutures est très-difficile ; la 
greffe par approche réussit mieux. Voici les espèces les plus 
intéressantes : 


a) Feuilles toujours alternes. 


Eucazvetus RÉsINEUx. — Eucalyptus resinifera Smith, 
Exot. Bot. tab. 84. — White , Voyag: pag. 331 , tab. 25, — 
Andr. Bot. Rep, tab. 400. — D. Arzn. Gew. 10, tab. 5. 

F euilles linéaires- lancéolées ou oblongues- ph acérées , 
cunéiformes à la base, trimervées, sessiles, subfalciformes. Pédon- 
cules axillaires, courts, comprimés. Opercule conique- cylin- 
dracé, coriace, 2 fois Dis long que le tube. 

Abrehiés-éleré. Ramules rougeâtres, feuillés, touffus. Fenilles 
longues de 2 a 4 pouces, larges de 3 à 5 jignes : nervures laté- 
rales fines , submarginalés. 4 

+ Gette espèce est remarquable par la grande quantité de gomme. 


128 ELASSÉ DES MŸRTINÉES, 


résine qu’elle content. White dit qu’en incisant l'écorce, où te: 
tire souvent d’un seul individu plus de soixante gallons de cette 
substance, qui devient rouge en se desséchant, et qui se dissout 
en grande partie dans l'alcool , auquel elle communique la même 
couleur ; elle est astringente, et; selon l’auteur que nous venons 
de citer, on l’emploie avec succès contre les dyssenteries et les 
diarrhées. 


EucALYPTUS A FEUILLES D'AMANDIER, — Eucalyptus amyg- 
dalina Labill. Nov. Holl. tab. 154. 

Feuilles courtement pétiolées, presque sans veines, lancéolées- 
linéaires, pointues. Pédoncules latéraux et terminaux, courts, 
subelaviformes, solitaires, 2-5-flores. Opercule cupuliforme, mu- 
tique, petit. Bäbe calicinal turbiné. Style plus court que les éta- 
mines. 

Arbre de grandeur moyenne. Ramules subcylindriques. Feuilles 
longues de 3 à 4 pouces, larges de 3 à 4 lignes. Calice long de 
2 lignes. 

Cette espèce, observée par M. de Labillardière à la terre de 
Diémen , est assez commune dans les collections. 


EucaLyPTUS À FEUILLES ÉPAISSES. — PHARE énortstta 
Labill. Nov. Holl. tab. 150. 

Feuilles cunéiformes-oblongues, pointues, épaisses, veineuses, 
rétrécies en pétiole. Pédoncules ancipités, solitaires, 3-ou 5-flo- 
res , de la longueur du pétiole. Opercule conique, de la longueur 
du tube. Style un peu plus long que les étamines. Capsule ovale- 
turbinée. 

Arbrisseau haut d'environ 10 pieds. Feuilles longues de 3 pou- 
ces, sur 6 à 8 lignes de large. Pédoncules et pétioles. longs de 
‘/a pouce. Calice ide de plus de ‘/, pouce. 

Cette espèce a été trouvée par M. de Labillardière à la terre 
de Leuwin. Jr ER 


FFF ruExIBLE, — Eucalyptus sénine D Labill. Nov. 
Holl. tab. 151, 


Feuilles lancéolées-linéaires, pointues, East, suhnninstities. 


sm 


308 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 199 


Pédoncules axillaires et latéraux, solitaires, courts, 2-ou 3-flores. 
Opercule cupuliforme, mucroné, plus court que le tube. Style 
plus court que les étamines. Capsule globuleuse. 

Arbre de grandeur médiocre. Ramules anguleux au sommet. 
Feuilles longues de 5 à 8 pouces, sur “/: pouce de large. Pédon- 
cules et pétioles longs de 4 à 5 lignes. 

Cette espèce, découverte à la terre de Diémen par M. de La- 
billardière, est remarquable par ses longs rameaux flexibles. 


EUCALYPTUS A FEUILLES OVALES.—Æucalyptus ovata Labill. 
Nov. Holl. tab. 1535. 


Feuilles ovales ou ovales-elliptiques , subobtuses ou pointues, 
entières ou crénelces, pétiolées , veineuses. Pédoncules latéraux 
et terminaux, courts, subtriflores. Opercule cupuliforme, mu- 
croné, court ; tube calicinal turbiné. Style plus court que les éta- 
lines. 

Arbrisseau haut d’une dixaine de pieds et plus. Feuilles lon- 
ques de 2 à 3 pouces, sur 15 lignes de large. Pétioles et pédon- 
cules longs de 3 à 6 lignes. Calice long de 4 lignes. 

Cette espèce a été trouvée par M. de Labillardière à la terre 
de Leuwin. 


Eucaryprus GIGANTESQUE. — ÆEucalyptus robusta Smith, 
Je. Nov. Holl. tab. 13. 

Feuilies ovales ou ovales-oblongues, acuminées, pétiolées, pen- 
ninervées : base inéquilatérale , arrondie. Pédoncules latéraux et 
terminaux, ancipités. Opercule calicinal étranglé au milieu, 
plus court et plus large que Le tube. , 

Gette espèce se distingue de la plupart des Eucalyptus par 
l'ampleur de ses feuilles, lesquelles ont quatre à six pouces de 
long, sur près de trois pouces de large. Elle forme un arbre ma- 
guifique dont le bois est dur, pesant et de couleur rouge; on 
l’emploie de préférence à tout autre bois, dans la Nouvelle-Galles 
du Sud, pour la mâture et dans les constructions navales. Les 
Anglais lui ont donné le nom d’Acajou de la Nouvelle-Hol- 
lande. 


BOTANIQUE. PHAN, T. 1V. ÿ 


450 CLASSE DES MYRTINÉES. 


EucaLyPTUS A FEUILLES SCABRES, — Æucalyptus scabra 
Dum. Cours. Bot. Cult. 

Feuilles ovales-lancéolées , acuminées, pétiolées, penniner- 
vées, très-curiaces, inéquilatérales ; pétioles, nervures et ra- 
muies couverts de poils courts fasciculés. Pédoncules multiflo- 
res, axillaires et terminaux , comprimés, à peu près de la lon- 
gueur du pétiole. Opercule calicinal subeonique, plus court que 
le tube. 

Ramules longs, flexibles, brunâtres, scabres. Feuilles rap- 
prechées , corlaces , d’un vert sombre , longues de 3 pouces, sur 
12 à 15 lignes de large. Ombelles denses , 15-20-flores. 

Cette espèce diffère de la plupart de ses congénères, par ses 
feuilles ondulées , très-coriaces, et par sa pubescence scabre. On 
la cultive dans les collections. 


EucaLyprus PpoIvré. — ÆEucalyptus piperita Smith. — 
Reichenb. Gart. Mag. tab. 42. — White, Voyag. pag. 226, Ic. 

Feuilles pétiolées, coriaces, lancéolées ou ovales-lancéolées, 
acuminées , Subfalciformes, penninervées, à base inéquilatérale. 
Pédoncules axillaires et latéraux , comprimés , plus courts que les 
pétioles. Ombelles pauciflores. Opercule calicival Re, 
mucronulé , plus court que le tube. 

Arbre haut d’une centaine de pieds : tronc de huit pieds et 
plus de circonférence. Rameaux anguleux. Feuilles longues de 
4 à 6 pouces, sur 1 pouce de large, luisantes aux 2 faces; pé- 
tiôle long d'environ 8 lignes. Fleurs petites, nombreuses. 

Cette éSpèce est cultivée dans les orangeries. L'huile volatile 
qW’élle contient est analogue à Pessence de Menthe pou mais 


d’ une saveur moins piquante. 
M, 


b ucALxPrUS A FEUILLES OBLIQUES. — Eucalyptus obliqua 
L’hérit.. Sert. Angi. tab. 20. — Salisb. Parad. Lond. tab. 15. 

«Feuilles pétiolces, penninervées , lancéolées ou oblongues- 
lancéolées, pointues, méquilatérales, très-coriaces. Pédoncules 
laiéraux et axillaires, subcylndriques, de la longueur du pé- 
üole. Ombelles multiflores. Opercule calicinal hémisphérique, 


mucronulé, plus court que le tube. 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 131 


Arbre haut d’une centaine de pieds:tronc atteignant souvent 
plus de 24 pieds de circonférence. Feuilles discolores, luisantes en 
dessus, longues de 6 à 7 pouces. Ombelles 9-12-flores. 

Geite espèce est très-commune dans la Nouvelle-Galles du Sud, 
ainsi.que dans les collections en Europe. C’est elle qui a servi à 
L'Héritier de type pour la formation du genre. Au rapport de 
M. de Labillardière, son écorce, de même que celle dé l’'Euca: 
lyptus résineux , devient peu à peu fongueuse par la superposi- 
tion des lames de l’épiderme , et acquiert ainsi plusieurs pouces 
d'épaisseur. Elle se laisse facilement détacher du tronc en grands 
lambeaux, et les naturels de la Nouvelle-Hollande emploient 
cette espèce de Liège à la construction de leurs huttes et de leurs 
radeaux. 


Eucaryprus À FRUIT DISCIFORME. — Æucaiyptus Globulus 
Labill. Voyage, vol. 1 , tab. 13. 

Feuilles pétiolées, ovales ou ovales-lancéolées , acuminées ; 
subfalciformes, penninervées. Fleurs axillaires , solitaires | sub- 
sessiles. Opercule calicinal d’abord conique, de la longueur dü 
tube, plus tard déprimé, mucronulé ; tube subiétragone. Fruit 
hémisphérique, aplati. 

Arbre s’élevant jusqu’à 150 pieds. Tronc haut de 60 pieds, 
sur 7 à 8 pieds de circonférence. Feuilles longues de 7 à 8 pou- 
ces, sur 1 poucé de large; pétiole long : 1 pouce. Fruit sub- 
globuleux , d’un pouce dé date ds 

Cet arbre, découvert par M. de Labillardiere à la terre de 
Diémen; est, de toutes les espèces connues , celle qui atteint es 
plus grandes dimensions , ct dont par conséquent l’intfoduction 
dans le midi de France serait le plus à désirer. Son fruit ressém- 
ble à un bouton d’habit. L’écorce, les feuilles et les fruits sont 
irès-aromatiques. 


EucaryPTUs HÉTÉROPHYLLE. —  Eucalyptus diversifolia 
Bonpl. Nav. tab. 13. 
 Ramules tuberculeux. Feuilles lancéolées , acérées , glauques, 
subfalciformes, courtement pétiolées (celles É jeunes individus 
opposées), Eu elliptiques où elli piiques-obovales, très- 


132 CLASSE DES MYRTINÉES. 


obtuses. Pédoncules multiflores, solitaires, axillaires, de la 
longueur des peuoles. Opercule calicinal conique, obtus, de la 
longueur du tube. 

Arbre haut de 20 pieds. Tronc droit, cylindriqne, de 4 à 5 
pouces de diamétre, Écorce grisâtre, presque lisse. Feuilles 
longues de 2 à 4 pouces, sur 5 à 8 lignes de large; pétiole 
rougeâtre, tuberculeux, long de 7; pouce. Fleurs blanches , 
denses. 

Cette espèce est cultivée dans les orangeries. 


EucaLYPTUS A FEUILLES DE PEUPLIER. — Eucalyptus popu- 
Lifolia Desfont. Cat. Hort. Par. 


Feuilles pétiolées , glauques , inéquilatérales, suborbiculaires , 
acuminées, subsinuolées. 

Arbre. Ramules grèles, flexueux, d’un brun roux. Feuilles 
distantes, veineuses, larges de 2 à 3 pouces ; pétiole long de 1 
pouce. Fleurs et fruits inconnus. i 

Cette espèce, remarquable par son feuillage glauque et tout-à- 
fait semblable à celui du Tremble, se cultive dans les orangeries. 


Eucaryprus ÉLÉGANT. — ÆEucalyptus pulchella Desfont. 
Cat. Hort. Par. 


Ramules filiformes. Feuilles un peu glauques, subsessiles, 
linéaires , rétrécies aux 2 bouts, acérées. Ombelles axillaires, 
pauciflores. Opercule calicinal convexe, mamelonné. 

Ramules nombreux, paniculés, lisses, rougeûtres. Feuilles 
longues de 2 à 3 pouces, sur 2 lignes de large. Fleurs petites. 

Cette espèce diffère de toutes ses congénères par ses feuilles 
très-étroites. On la cultive dans les collections. 


b) Feuilles opposées. 


Eucaryprus GLAuQuE. — Eucalyptus glauca De Cand. 
Prodr. — Eucalyptus pulverulenta Link, Enum. Hort. Ber. 
Ramules tuberculeux , tétragones, presque ailés ; feuilles ses- 
siles ou courtement pétiolées, alternes ou opposées, ovales, ou 
ovales-lancéolées , ou elliptiques-lancéolées, acérées , à base cor- 


FAMILLE DES MYRTACLES. 40% 


diforme ou arrondie : les jeunes glauques et pulvérulentes aux 
2 faces ; les adultes vertes en dessus, pâles en dessous. 

Grand arbre. Feuilles longnes de 2 à 8 pouces, larges de x à 
2 pouces. Fleurs et fruits mconnus. 

Cette espèce, qui n’est pas rare dans les collections, se fait 
remarquer par la beauté de son fruillage. 


EucazyPrus PULVÉRULENT. — Eucalypius pulverulenta 
Sims, in Bot. Mag. tab. 208 (non Link). — Eucalyptus cor- 
data Link, Enum. Hort. Berol. 


Ramules cylindriques. Feuilles sessiles, glauques , entières, 
ovales-arrondies, subcordiformes, presque équilatérales, glau- 
ques et pulvérulentes aux 2 faces, tres-obtuses ou apiculées. 
Pédoncules axillaires, courts, triflores. Opercule calicinal hé- 
misphérique. — Feuilles d’un glauque bleuâtre, recouvrantes, 
coriaces , larges de 18 à 24 lignes. 

De même que la précédente, cette espèce est d’un tres-bel 
effet par son feuillage glauque. 


EucALYPTUS À FEUILLES CORDIFORMES. — Æucalyptus cor- 
data Labill. Nov. Holl. tab. 152. 
Feuilles opposées-croisées, sessiles, cordiformes, pointues, 
léserement crénelées, ampléxicaules, glauques , veineuses. Pc- 
, P ; ques , 
doncules semi-cylindriques, solitaires, subtriflores, de la lon- 
Y ques, ; ; 
gueur du calice. Opercule calicinal cupuliforme , mucroné, 
court; tube turbiné. Style plus court que les étamines. 
Grand arbre. Ramules cylindriques. Feuilles longues d’envi- 
x. q £ 
ron 2 pouces, sur 15 à 18 lignes de large. 
M. de Labillardière a trouvé cette espèce à la terre de Diémen. 


Eucaryptus piscorore. — ÆEucalyptus discolor Desfont. 
Cat. Hort. Par. — Eucalyptus | purpurascens Link, Enum. 
Hort. Berol. 

Ramules lisses , subtétragones. Feuilles sessiles ou courte- 
ment pétiolées, subéquilatérales, vertes en dessus, glauques ou 
rougeûtres en dessous, lancéolées on oyales-lancéolées, ou oblon- 
gues-Jancéolées , acuminées. 


454 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Arbre. Feuilles coriaces , longnes de 9 à 4 pouces, larges de 
10 à15 lignes. Fleurs et fruits inconnus. 
On cultive cette espèce dans les orangeries. 


EucarYPTUS PERFOLIÉ. — Eucalypius perfoliata Desfont. 
Cat. Hort. Par. 

Ramules cylindriques , glanduleux. Feuilles glauques, ovales 
ou ovales-elliptiques, acuminées , connées, mucronces, légère- 
ment crénelées. 

Ramules grèles, rougeâtres. Feuilles recouvrantes, coriaces, 
longues de 12 à 18 lignes , larges de 10 à 15 lignes, couvertes 
d’une poussière d’un glauque verdâtre. 

Gette espèce très-distincte est cultivée dans les collections. 


EucaLYPTUS GLANDULEUx. — Eucalyptus glandulosa Des- 
font. Cat. Hort. Par. ed. 3. — Æucalyptus tuberculata De 
Cand. Prodr. | 

Ramules filiformes, tuberculeux. Feuilles subconnées , oblon- 
gues-lancéolées, pointues , scabres , submembranacées. 

Feuilles longues de 2 à 4 pouces, larges de 6 à ro lignes. 
Fleurs et fruits inconnus. 

Gette espèce se cultive dans les orangeries, 


Genre ANGOPHORA. — Angophora Cavan. | 


Calice turbiné , 5-denté. Pétales 5. Étamines en nombre 
indéterminé ; anthères ovales. Style filiforme. Capsule co- 
riace , adhérente, triloculaire, trivalve, oligosperme. | 

Arbres. Feuilles grandes , opposées (les supérieures quel- 
quefois alternes), Pédoncules axillaires et terminaux. Fleurs 
en corymbe. 

Les Ængoplora ressemblent beaucoup aux Eucalyptus 
par le port et le feuillage. On en connaît trois espèces , in- 
digènes dans la Nouvelle-Hollande ; en voici la plus remar- 
quable : 


ANGOPHORA A FEUILLES CORDIFORMES. — Ængophora Cordi- 
folia Cavan, Ic. tab. 336, — Metrosideros hispida Smith, — 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 1355 


Bot. Mag. tab. 1960. — Hfeirosideros hirsuta Andr. Bot. Rep. 
tab. 289. — Metrosideros anomala Vent. Malm. tab. 2. 

Ramules et pédoncules pubescents , hispides. Feuilles sessiles 
ou courtement petiolées, opposées (les supérieures subalternes), 
penninervées , coriaces , glabres , ovales-oblongues, obtuses , cor- 
diformes à la base , subampléxicaules. 

Petit arbre très-rameux. Feuilles longues de 3 à%4 pouces} 
larges de 12 à 15 lignes. Fleurs d’un blanc jaunätre, larges de 
près de r pouce. 

Cette plante croît au Port-Jackson. Elle est eus à cause 
de l'élégance de ses feuilles et de ses fleurs. 


Genre CALLISTEÉMON. — Callistemon R. Brown. 


Tube Te hénusphérique ; limbe à 5 lobes obtus. Pé- 
tales 5. Étamines en nombre indéterminé, beaucoup plus 
longues que les pétales; anthères incombantes. Style fili- 
forme. Stigmate capitellé. Péricarpe adhérent, ligneux, 
adné au rameau , triloculaire , indéhiscent , polysperme. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles alternes , sessiles , coria- 
ces , allongées. Fleurs verdâtres ou ARE , sessiles, 
to en épis raméaires couronnés. 

Les Callisitémons, tous indigènes dans la Nouvelle-Hol- 
lande, sont un démembrement des #étrosideros | lesquels 
n’en diffèrent guère que par des fleurs pédonculées. On 
connaît une douzaine d’espèces de Callistémons, dont la 
plupart se cultivent comme plantes d'ornement de serre 
tempérée. Ce sont des arbrisseaux d’un port élégant, assez 
robustes , et qu’on propage de marcottes , de boutures, de 
drageons , ou de graines. Ces dernières doivent être semées 
au printemps , sur couche. Le sol le plus convenable à la 
culture des Callistémons, est: un mélange de terreau de 
bruyère et de terre franche. 

Voici les espèces qu’on rencontre dans les collections : 


a) Filets des étamines de couleur verdätre. 


* GaLLISTÉMON A FEUILLES DE Pin. — Callistemon pinifolium 
R, Br, — Metrosideros pinifolia Wendl. Collect, tab, 16,° 


156 CLASSE DES MYRTINÉES. d 
Feuilles linéaires-filiformes, mucronées , canaliculées, scabres. 
Calices glabres. Pétales ovales, 3 fois plus courts que les filets. 
— Fleurs vertes , longues de 1 pouce. 
Cette espèce est remarquable par ses feuilles roides et pi- 
quantes , semblables à celles d’un Pin. 


CALLISTÉMON A FLEURS VERTES. — Callistemon viridiflorum 
De Cand. Prodr. — Metrosideros v'ridiflora Sims, in Bot. Mag. 
tab. 2602. , 

Feuilles linéaires-lancéolées , piquantes, scabres, velues étant 
jeunes, de même que les ramules. Filets défléchis, 4 fois plus longs 
que la corolle. 

Les feuilles de ce Callistémon ressemblent à celles du Ruscus 


aculeatus. 


CALLISTÉMON A FEUILLES DE SAULE. — Callistemon sali- 
gnum De Cand. Prodr. — Metrosideros saligna Smith. — Bot. 
Mag. tab. 1821. — Vent. Hort. Gels. tab. 70. — Bonpl. Nav. 
tab. 4. 

Feuilles lancéolées, acérées : les jeunes pubescentes; les adultes 
glabres. Calices glabres. Pétales arrondis, 2 à 3 fois plus courts 
que les filets. 

Petit arbre. Feuilles longues de 2 à 3 pouces , larges de 4 à 6 
lignes. Épis courts, lâches. Fleurs longues de 172 pouce. 


CALLISTÉMON À FLEURS PALES. — Callistemon pallidum De 
Cand. Prodr. — Metrosideros pallida Bonpl. Nav. tab. 41. 

Feuilles obovales-oblongues , mucronées, glauques : les adultes 
glabres ; nervures latérales presque inapparentes. Galice glabre. 

Cette espèce, fort voisine de la précédente, se cultive souvent 
dans les collections. 


b) Filets des étamines de couleur pourpre. 


CALLISTÉMON A FEUILLES ROIDES. — Callistemon rigidum 
R. Br. in Bot. Reg. tab. 393. — Metrosideros linearis Willd. 
Enum. (non Spec.) 

Feuilles linéaires ou lancéolées-linéaires , suhfalciformes, acé- 


# 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 437 


rées, piquantes : les naissantes velues ; les adultes glabres. Ca- 
lices pubescents. j 

Petit arbre. Feuilles longues d’environ 4 pouces, sur 2 lignes 
de large. Épis denses, longs de 2 à 3 pouces. Étamines longues 
de près de 1 pouce. 


CALLISTÉMON A FEUILLES LINÉAIRES. — Callistcmon lineare 
De Cand. Prodr. — Metrosideros linearis Smith. — Melaleuca 
linearis Wendl. Sert. Hannov. tab. 11. 

Feuilles linéaires , très-étroites , mucronées , piquantes, subré- 
volutées, arquées, poilues; nervures latérales marginales. Ca- 
lices pubescents. Filets plus longs que le style. 

Feuilles longues d’environ 3 pouces, sur une ligne de large. 
Épis denses, longs de 2 à 3 pouces. Filets longs de près de 
s pouce, d’un pourpre foncé. 


CALLISTÉMON TUBERCULEUX. — Callistemon rugulosum De 
Cand. Prodr. — Metrosideros rugulosa Willd. Enum. — Me- 
trosideros scabra Colla, Hort. Ripul. — Metrosideros glandu- 
losa Desfont. Cat. Hort. Par. 

Feuilles linéaires ou linéaires-spathulées , tuberculeuses, sca- 
bres , poilues, très-courtes. 


CALLISTEMON commun.— Callistemon lophanthum De Cand. 
Prodr. — Metrosideros lophantha Vent. Hort. Gels. tab. 60. 

Feuilles lancéolées, ou lancéolées-oblongues , mucronées , lis- 
ses , velues étant jeunes. Calices pubescents, beaucoup plus courts 
que les étamines. 

Petit arbre. Feuilles longues de 1 à 1 */; pouce, sur 3 à 4 lignes 
de large. Épis très-serrés, longs de 3 à 5 pouces; filets d’un 
écarlate brillant. 


CALLISTÉMON ÉLÉGANT. — Callistemon speciosum De Cand. 
Prodr. — Metrosideros speciosa Sims, in Bot. Mag. tab. 
1761. — Metrosideros glauca Bonpl. Nav. 1, tab. 34. 

Feuilles éparses, lancéolées , veineuses , mucronées : les jeunes 
pubescentes ; les adultes glabres. Épis couronnés, denses , ovales- 
oblongs. Dents calicipales obtuses, velues. à 


Cr 


# 


138 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Arbrisseau. Branches longues, flexibles. Feuilles longues de 
2 à 3 pouces, larges de 4 à 5 lignes. Épis longs de 3 à 4 pouces, 
larges de > pouces. Filets tres- longs, d’un Den br écarlate très- 
brillht. Style et étamines subisométres. 


Genre MÉTROSIDÉROS. — Metrosideros R.Brown. 
Li 

Tube calicinal adhérent, non-anguleux ; limbe 6-fide. 
Étamines 20 à 50, saillantes. Style filiforme. Stigmate ca- 
pitellé. Capsule 2- ou 5-loculaire, polysperme. Graines 
non-ciliées. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées ou alternes. 
Fleurs pédicellées. 

Dans ses limites actuelles, ce genre ne renferme qu’une 
douzaine d’espèces , dispersées dans toute l’Australasie et la 
Polynésie, On en a aussi trouvé une au cap de Bonne-Espé- 
rance et une autre à l’île d'Owaïhi. Voici les Fe à les plus 
notables : 


MérrosibéRos PoLymorpE. — Metrosideros polymorpha 
Gaudich. in Freycinet, Voyage, tab. 85. 

Feuilles opposées , oblongues, ou elliptiques, ou ovales, ou 
cordiformes , ou suborbiculaires : les jeunes cotonneuses en des- 
sous ; les adultes glabres, Pédoncnles terminaux et latéraux , co- 
ARR ; Cotonneux ainsi que les calices. Pétales süborbieu- 
laires. Styles plus longs que les étamines. 

Cette espèce, découverte par M. Gaudichand à l'île d'Owaïhi ; 
est remarquable par la grande variété de formes qu ‘offrent ses 
feuilles. maeet sh 

abs 

M£raosinéros À caprru Les. — Metrosideros capitata Smith. 
—Callistemon capitatum Reichenb. Gart. Mag. 1 1, tab. re 
Stenospermum capititum Sweet, Hort. Brit, ed. 2, 

Feuilles éparses, courtes, obovales, mucronées, scabres aux 
bords, glabres. Capitules terminaux , denses , 6-10-flo es. Pé- 
tales FRET) , presque aussi longs que les étamines. AREA 


Arbrisseau haut de 3 pieds et plus. Ramulés grêles , ; effilés, 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 439 


d’un brun cendré : les jeunes velus. Feuilles recouvrantes, glau- 
ques , subtrinervées. Calice velu. Corolle rose. Filets d’un pour- 
pre violet. 

Cette espèce, qu’on cultive comme plante d'agrément , est in- 
digène dans la Nouvelle-Hollande. 


MÉTROSIDÉROS A FEUILLES DE Coris. — Metrosideros cori- 
folia Vent. Malm. tab. 46. — Leptospermum ambiguum Smith, 
Exot. Bot. tab. 59. 

Feuilles éparses, recouvrantes , presque imbriquées , linéaires, 
ou linéaires-spathulées, mucronées, légèrement pubescentes ou 
poilues de même que les ramules. Fleurs axillaires , éparses , on 
en grappes feuillées, subsessiles, Galice glabre, campanulé. Pé- 
tales arrondis, 1 à 2 fois plus courts que les étamines. 

Petit arbre à rameaux pendants. Ramules courts, très-nom- 
breux , étalés ou pendants, pubescents. Feuilles longues de 3 à 5 
lignes, larges de 172 ligne. Fleurs très -abondantes , de la gran- 
deur de celles du Prunellier. Pétales blancs. LA UNE ER jaunâtres. 

Cette espèce, originaire de la Nouvelle-Hollande, est fort re- 
cherchée comme plante d'ornement. 


MErRosIDEROS cILIÉ. — Metrosideros ciliata Smith, m Act, 
Soc. Linn. Lond. — Labill. Sert. Austr, Caled: tab. 59. — 
Melaleuca ciliata Forst. Prodr. 

Feuilles éparses ou opposées , elliptiques, obtuses, coriaces : 
les jeunes ciliées à la base de même que les ramules. Corymbes 
denses. Sépales pointus , persistants. 

Cette espèce croit dans la Nouvelle-Calédonie, et mériterait 
d’être eultivée à cause de l'élégance de ses fleurs. 


MÉrROsIDÉROS A FEUILLES ÉTROITES. — Metrosideros angus- 
tifolia ! Smith ,in Act. Soc. Linn. Lond. 

Feuilles opposées , linéaires-lancéolées , glabres. Ombelles 
axillaires. Bractées lanecolées , glabres. Étamines trèes- -longues. 
Cette espèce croît au cap de Bonie-Espér ance. 


MÉTROSIDÉROS A OMBELLES. — [Metrosideros umbellate 


Cavan. Ic. tab, 337. 


a 


440 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Feuilles opposées, linéaires-lancéolées, glabres. Pédoncules 
axillaires-subterminaux, courts, pubescents. Ombelles pauci- 
flores. Pétales oblongs. Sépales pointus. Étamines très-longues, 


de couleur pourpre. 
Cette espèce croit à la Nouvelle-Hollande. 


MérrosiDÉROS VELU. — Metrosideros villosa Smith , in Act. 
Soc. Linn. Lond. — Melaleuca villosa Linn. fil. Suppl. —He- 
laleuca æstuosa Forst. Prodr. 

Feuilles opposées, ovales, veineuses , pubescentes en dessous. 
Thyrses axillaires ou terminaux , opposés, velus. Fleurs sessiles, 


rapprochées. 
Cette espèce croît à l’île d’Otaïti. 


Mérrosipéros vrAI. — Metrosideros vera Linn.— Rumph. 
Amb. 3,p. 16, tab. 7. — Lindl. Collect. Bot. tab. 18. 

Feuilles opposées-croisées , lancéolées-oblongues, ou ovales- 
lancéolées, acuminées , courtement pétiolées : les naïssantes pubes- 
centes ferrugineuses; les adultes très-glabres. Cymes opposées , 
axillaires , multiflores, courtement pédonculées. Galice campa- 
nulé, sinuolé-5-denté. Pétales ovales-rhomboïdaux , obtus, cour- 
tement onguiculés, étalés. Étamines unisériées, 2 fois plus lon- 
gues que les pétales. Capsule biloculaire. 

Arbre très-élevé. Ramules lisses , verdâtres. Feuilles longues 
de 3 à 5 pouces , larges de 15 à 30 lignes. Fleurs verdâtres, de 
la grandeur de celles du Cerisier. 

Cette espèce croît dans les montagnes de Java , d’Amboine et 
dans plusieurs autres iles de l’Archipel indien. Les Malais lui 
donnent le nom de Wani. Selon Rumphius, elle forme un arbre de 
première grandeur, dont le bois est si dur, qu’il est impos- 
sible de le travailler, si ce n’est à l’état frais ; les Chinois en font 
des ancres qu'ils preférent à celles de fer ; il n’est point sujet à 
être attaqué par les vers; mais quoique plus dur que l’Ébène, il 
n’est pas susceptible d’un aussi beau poli. L’écorce, qui se dé- 
tache spontanément du tronc, est employée par les Malais contre 
les diarrhées et les leucorrhées, 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 141 


Genre LEPTOSPERME. — Leptospermuin Forst. 


Tube calicinal subturbiné ; limbe à 5 dents pétaloïdes, tri- 
angulaires. Pétales 5, obovales. Etamines 20 à 50, libres, 
plus courtes que les pétales. Style filiforme. Stigmate capi- 
tellé. Capsule à 5-5 loges polyspermes. Graines très-petites, 
aptères. 

Arbrisseaux très-rameux. Feuilles petites, alternes, sessi- 
les, très-entières, recouvrantes. Fleurs blanches, pédicellées, 
ordinairement éparses. 

Les Leptospermes sont one pour les collections d’o- 
rangerie à cause de leur port élégant ; leurs fleurs , quoique 
petites, font un bel effet par leur grand nombre, Ces arbus- 
tes sont très-robustes et résistent en plein air aux hivers du 
midi de la France ; mais le manque d’air et de lumière leur 
est très-nuisible. De même que les autres Myrtacées de la 
Nouvelle-Hollande, ils se plaisent dans un sol composé 
de terreau de bruyère et de terre franche. A défaut de 
graines, on les multiplie de marcottes , de drageons, et de 
boutures. Les semis se font au printemps, sur couche 
tempérée, en terrines remplies de terre de bruyère. 

On connait environ trente espèces de Leptospermes, tou- 
tes indigènes dans la Nouvelle-Hollande. Voici celles qui 
offrent le plus d’intérêt pour les amateurs d’horticulture : 


a) Fleurs pédicellées, solitaires, éparses. Capsule le plus 
souvent 4-ou 5-loculaire. (Euzrrrospermum De Cand. 


Prodr. ) 


LEPTOSPERME À FEUILLES ÉCHANCRÉES. — Leplospermum 
emarginatum Wendl. fil. 

Feuilles linéaires-spathulées, échancrées au sommet, 5-ner- 
vées , glabres. Fleurs solitaires ou géminées, latérales, éparses. 

Feuilles dressées, longues de 1 à 2 pouces, larges de 2 à 4 
lignes, d’un vert gai. Fleurs de la grandeur de celles du Pru- 
nellier. 


Gette espèce, qui ressemble beaucoup au Fabricia lævigata, 


142 CLASSE DES MYRTINÉES. 


se reconnaît facilement à ses feuilles lisses et beaucoup plus gran- 
des que celles de la plupart de ses congénères. 


LEPTOSPERME A FEUILLES SOYEUSES. — Leptospermum se- 
riceum Labill. Nov. Holl. tab. 147. 

Feuilles obovales, mucronées , 3-ou 5-nervées , soyeuses au* 
2 faces ainsi que les A SU persistants. 

Cette espèce croît à la terre de Diémen. Elle est rare dans les 
collections, quoiqu’elle mérite la préférence sur la plupart des 
Leptospermes , à cause de son feuillage argenté. 


LEPTOSPERME TUBERCULEUX. — Leplospérmum tubercula- 
tum Poir. Suppl. 

Feuilles ovales-lancéolées, ou oblongues-lancéolées , ponc- 
tuées en dessous , 3-nervées : les adultes glabres ; les ndissantes 
et les jeunes ramules soyeux. Calices soÿeux, glabres lors de la 
maturité du fruit. 

Cette espèce croît au port Jackson. 


LEPTOSPERME À GRANDES FEUILLES. — — Leptospermum g gran- 
difolium Smith. — Bot. Mag. tab. 1810. — Lodd. Bot. Cab. 
tab. jo1. 

Feuilles lancéolées-oblongues , mucronées , 5-nervées , subpé- 
tiolées : les jeunes velues de même que les sr 4 et er calices, 

Cette espèce, qui est commune dans les collections , éroît à la 
terre de Diémen et au port Jackson. 

LEprospermE LAINEUX. — Lépiospérmum lanigerum Ait. 
Hort. Kew. — Lodd. Bot. Cab. tab. 1192. 

Feuilles oblongues ou obovales-oblongues , mucronées, 5-ner- 
vées , subpétiolées , pubescentes. Ramules velus. Calice hérissé 
de NL étalés. 

Petit arbre couvert à presque toutes ses parties hérltieééi de 
poils étalés. Rameaux effilés , rougeâtres. Ramules coufts. Feuil- 
les étalées, petites , larges d’environ 1 ligne. 

Cette espèce est commune dans les collections. 


LEPTOSPERME TRINERVÉ. — Leptospermum trinerve White x 
Voy. p. 220, lc. 


RE tn 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 443 

Feuilles ovales-lancéolées, 3-nervées. Calices soyeux : dents 
foliacées , persistantes. à 

LéprOSPERME À BALAIS. — Lepiospermum scoparium 

Smith. — Andr. Bot. Rep. tab. 622. — Forst. It. 1, tab. 22. 


Feuilles ovales, ou lancéolées, ou elliptiques, mucronées, 
subtrinervées , rapprochées : celles des jeunes pousses soyeuses ou 
pubescentes. Fleurs latérales, solitaires, éparses. Calices gla- 
bres. 

Arbrisseau fort touffu, haut de 8 à o pieds. Feuilles longues 
de 1 à 4 lignes, larges de ‘/: à x ligne: les naïssantes velues ; les 
adultes glabres. Fleurs larges d'environ 4 lignes. 

Cette espèce croît au port Jackson et dans d’autres contrées de 
la Nouvelle-Hollande. C’est l’une des plus communes dans les 
collections; mais il est fort probable qu’on confond plusieurs 
espèces sous le même nom. 

L’infusion des feuilles du ZLepiosperme à balais, ainsi que 
celle de plusieurs autres Leptospermes , est prise en guise de 
Thé par les colons de la Nouvelle-Galles du Sud. Le capitaine 
Cook en fit faire une bière antiscorbutique pour son équipage 
pendant ses navigations dans les mers australes. 


Leprosperme Tné, — Lepiospermum flavescens Smith. 
— Leptospermum Thea Willd. —.Bot. Mag. tab. 2605. — 
Melaleuca Thea W endl. Sert. Hannov. 1, tab. 14. 9 

Feuilles linéaires, ou linéaires-oblongues , ou linéaires-lancéo- 
lées, mucronulées, ordinairement trinervées : les jeunes pubes- 
centes ; les adultes glabres. : 

Arbrisseau très-rameux et touffu. Ramules grêles, rougeûtres, 
feuillés. Feuilles non-recouvrantes, longues de 6 à g lignes, 
larges de */2 à 1 ligne. Fleurs nombreuses, blanches, larges 
de:/, pouce. 

_Geite espèce n’est pas rare dans les orangeries. Ses fleurs jau- 
nissent par la dessiccation, d’où vient le nom spécifique. Ses 
feuilles sont employées en guise de Thé dans les établissements 


anglais de la Nouvelle-Galles du Sud. 


"ME £ k:\ / 


144 CLASSE DES MYRTINÉES. 


LEPTOSPERME POROPHYLLE. — Leptospermum porophyllum 
Cavan. Ie. 4, tab. 330, fig. 2. 


Feuilles obovales-lancéolées, pointues, uninervées, ponc- 
tuées , glabres. Calices soyeux , à dents pointues. 


LEPTOSPERME À PETITES FEUILLES. — Leptospermum parvi- 


folium Smith, in Act. Soc. Linn. Lond. 


Feuilles oblongues-lancéolées, ponctuées, glabres , innervées. 
Calices velus, à dents membraneuses, colorées. Ramules nais- 
sants velus, puis glabres. 


LEPTOSPERME A FEUILLES DE MyrTE. — Leptospermum 
myrtifolium Sieber , ex De Cand. Prodr. 

Feuilles obovales-oblongues , trinervées , ponctuées : les jeunes 
pubescentes. Calices soyeux-velus, à lobes membranacés, colo- 
rés , pubescents. 


LEPTOSPERME A FEUILLES RÉTRÉCIES. — Leplospermum 
attenuatum Smith, in Act. Soc. Linn. Lond. 

Feuilles lancéolées-linéaires , pointues, trinervées. Calices 
soyeux-velus, à dents membranacées, colorées, presque gla- 
bres. 


LEPrOSPERME MULTIFLORE. — Leptospermum multiflorum 
Cavan. Ic. 4, tab. 357, fig. 1. 

Feuilles rétrécies à la base, linéaires, acuminées, uniner- 
vées, non-ponctuces. Calices glabres, à limbe caduc après l’an- 
thèse. 

LEPTOSPERME À FEUILLES DE GÉNEVRIER. — Lepiospermum 
Jjuniperinum Smith. — Vent. Malm. tab. 89. 

Feuilles linéaires ou lancéolées-linéaires, mucronées , piquan- 
tes, uninervées : les naissantes soyeuses ; les adultes glabres. Ca- 
lices glabres. Fleurs latérales, éparses, solitaires. 

Petit arbre haut de 12 à 15 pieds. Feuilles non-recouvrantes, 
longues d'environ 4 lignes, sur 1 ligne de large. Fleurs blan- 
châtres, larges de */, pouce, roses avant l’anthèse. 

Cet arbrisseau, remarquable par son feuillage semblable à 


FAMILLE DES MYATACÉES. 445 


celui du Génevrier commun , se rencontre souvent dans les oran- 
gerles. 


LEPTOSPERME TRILOGULAIRE. — Leptospermum triloculare 
Vent. Malm. tab. 84. — Lodd. Bot. Cab. tab. 797. 

Feuilles ciliées, linéaires, piquantes , uninervées, souvent 
arquées. Calices soyeux. Étamines 15. Capsule souvent trilocu- 
laire. 

Espèce très-semblable à la précdente et sonvent confondue avec 
elle dans les collections. 


LEPTOSPERME A FRUIT BACCIFORME. — tn bac- 
catum Smith. — Cavan. Ic. 4, tab. 331, fig. 2. 

Ramules hérissés. Feuilles linéaires- Me ; piqüantes , 
3-nervées à la base. Calices glabres , à dents pubescentes. Cap- 
sule un peu charnue. 

Arbrisseau très-touffu , se couvrant au printemps d’une grande 
quantité de fleurs , roses avant l’anthèse , larges de ‘/; pouce. 


LEPTOSPERME ARANÉEUX. — Leptospermum arachnoideum 
Smith. — Melaleuca arachnoidea Gærtn. Fruct 1, tab. 35, 
fig. 3. 

Feuilles subulées, piquantes. Ramules hérissés. Calices velus. 


b) Fleurs sessiles, aglomérées en capitules globuleux. Cap. 
sule triloculaire. (Aconis De Cand. Prodr. ) 


LEPTOSPERME A FEUILLES MARGINÉES. — Leptospermum 
marginatum Labill. Nov. Holl. tab. 148. 

Fenilles obovales-oblongues, ciliées, 3-nervées , muniés d’un 
rebord blanchâtre; nervures latérales distantes di bord, obli- 
térées vers le sommet. 

Cette espèce a été trouvée par M. Labillardière au détroit 
d'Entrecasteaux. 


LEPrOSPERME FLEXUEUXx. — Leptospermum  flexuosum 
Spreng. Syst. — Colla, Hort. Ripul. app. ur, Pi 18. — Me- 
trosideros flexuosa Willd. 

Feuilles linéaires-lancéolées, rétrécies aux 2 bouts, glabres, 


BOTANIQUE. PHAN. T, IV. 10 


146 CLASSE DES MYRTINÉES. 


trinervées : nervures latérales rapprochées des bords, non-obli- 
térées. Rameaux pendants, flexueux, glabres. 

Cette espèce, qui ressemble à un Métrosideros , où à cer- 
tains Eucalyptus, croit sur la côte orientale de la Nouvelle- 
Hollande. On la cultive dans les collections. 


Genre FABRICIA. — Fabricia Gærtn. 


Calice semi-adhérent, 5-fide, campanulé. Pétales 5, sessi- 
les. Éiamines en nombre indéterminé. Stigmate capitellé. 
Capsule semi-adhérente, pluriloculaire , déhiscente au som- 
mét. Graines ailées. 

Arbrisseaux. Feuilles alternes, glauques, ponctuées. 
Fleurs solitaires, axillaires, subsessiles. 

Ce genre, qui appartient à la Nouvelle-Hollande ; ren- 
ferme quatre espèces, dont les deux suivantes sont cultivées 
dans presque toutes les collections d’orangerie, comme plan- 
tes d'agrément. 


FaëriGIA À FEUILLES DE MYRTE. — Fabricia myrtifolia 
Gærtn. Fruct. tab. 35. — Fabricia lævigata Smith. — Bot. 
Mag. tab. 1304. : 

Feuilles A AL ou oblongues-obovales, obtuses, mucronu- 
lées , 3-ou 5-nervées , subsessiles : les adultes glabres; les naïs- 
santes soyeuses, Dents calicinales suborbiculaires. Capsule à 
loges 2-ou 3-spermes. 

Arbrisseau à rameaux nombreux , grèles, rougeâtres. Feuilles 
longues de 10 à 15 lignes, larges de 3 à G lignes. Fleurs nom- 
breuses, blanches. 


FABRICIA A FEUILLES LISsEs. — Fabricia lævigata Gærtn. 
Cette espèce diffère de la précédente par ses feuilles entière- 
ment glabres dès leur naissance; par ses dents calicinales trian- 
gulaires, et par ses capsules à loges 5- -8-spermes. 


Genre BÉCKÉA. — Bæckea Linn. 


Calice campanulé où turbiné, 5-denté, Pétales 5. Étami- 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 447 


nes 5 ou 10, plus courtes que la corolle. Style filiforme. 
Stigmate capitellé. Capsule 2-5-loculaire, polysperme. 

Arbrisseaux. Feuilles opposées, glabres, petites. Fleurs 
blanches , en ombelle , ou solitaires. 

Les Béckéa sont des arbustes fort élégants, ayant le port 
de certaines Bruyères. Leur culture et multiplication ne dif- 
fèrent point de celles des autres Myrtacées australasiennes. 
Parmi les dix espèces connues, les suivantes sont les plus 
remarquables : 


Bécréa GRÊLE. — Bæœckea virgata Andr. Bot. Rep. tab. 
598. — Bot. Mag. tab. 2127. — Lodd. Bot. Cab, tab. 341. — 
Herb. de l’Amat, vol. 4. — Melaleuca virgata Lin. fil. 

Ramules effilés. Feuilles linéaires-lancéolées, pointues aux 
2 bouts, subsessiles. Pédoncules axillaires, ombelliferes. Dents 
calicinales petites, glanduleuses. Pétales obovales. 

Arbrisseau haut de 3 à 5 pieds. Tige grêle. Ramules très- 
nombreux, grisâtres. Feuilles rapprochées, rombreuses, d’un 
vert gai, longues d’environ 6 lignes, sur 1 ligne de large. Pé- 
doncules nombreux, filiformes , de la longueur des feuilles, 3- 
10-flores. | 

Cet arbrisseau, originaire de la Nouvelle-Calédonie, est fort 
recherché comme plante d'ornement, et commun dans toutes. 
les collections. 


BÉCKEA FRUTESCENT. — Bæckea frutescens Linn. — Os- 
beck, It. p. 251, tab. 1. — Gærin. Fruct. tab. 31. 

Feuilles linéaires, mutiques. Pédicelles axillaires, 1-flores. 
Dents calicinales membranacées, colorées. 

Cette espèce croît en Chine. 


Bécxkéa À reurcces pe Pin. — Bæckea pinifolia De Cand. 
Prodr,— Leptospermum pinifoliurm Labill. Sert. Austro-caled. 
tab. 62. 

Feuilles linéaires, allongées, acuminées, innervées. Pédoncules 
axillaires, 3-flores, plus longs que les feuilles, Étamiues 10. Cap- 
sule 3-loculaire. 


148 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Cette espèce a été trouvée par M. de Labillardière dans la 
Nouvelle-Calédonie. 


BéckÉA A FEUILLES DENSES. — Bæckea densifolia Smith, 
in Act. Soc. Linn. Lond. vol. 3. 

Feuilles linéaires-subulées , acéreuses, mucronces, recour- 
bées au sommet , imbriquées sur 4 rangs. 

Cette espèce croît à la Nouvelle-Hollande. 


BÉcrÉA ÉLÉGANT. — Bæckea pulchella De Cand. Prodr. 


Feuilles linéaires , pointues , recouvrantes , agrégées aux ais- 
selles. Pédicelles axillaires, uniflores , non-bractéolés, de la 
longueur des feuilles. 

Cette espèce, remarquable par l’abondance de ses fleurs, 
habite la Nouvelle-Hollande. 


BéexéaA camPpnré. — Bæckea camphorata R. Br. — Bot. 
Mag. tab. 2694. 

Très-glabre. Feuilles obovales-lancéolées planes, ponctuées, 
imbriquées sur 4 rangs , [âches , légèrement marginées ; pétiole 
tres-court. Fleurs solitaires ou géminées, axillaires, pédicellées. 
Étamines 15. 

Cette espèce, originaire de la Nouvelle-Hollande, n’est in- 
troduite que depuis peu en Angleterre. 


BÉcKÉA DES ROCHERS. — Bæckea saxicola Cunningham, 
ex Hook. in Bot. Mag. tab. 3160. . 


Feuilles imbriquées sur 4 rangs, très-glabres, obovales, 
pointues, ponctuées, non-marginées, subsessiles. Fleurs gémi- 
nées ou solitaires aux aisselles des feuilles supérieures, courte- 
ment pédonculées, décandres. 

Petit arbrisseau trèes-glabre : rameaux dressés ou diffus. Ramu- 
les opposés, quadrangulaires. Feuilles petites, aromatiques, 
d’un vert sombre. Fleurs petites. Tube calicinal turbiné; lobes 
pétaloïdes, arrondis, d’un rose pâle. Pétales orbiculaires , roses, 
un peu plus longs que les sépales. 

Ce Béckéa, déconvert par M. Cunningham sur la côte sud- 


Mn Es ne 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 1449 


ouest de la Nouvelle-Hollande, est cultivé au Jardin Royal de 
Kew. 


III: TRIBU. LES MYRTÉES. — MYRTEÆ De Cand. 
Prodr. 


Lobes calicinaux 4 ou 5. Pétales en méme nombre que les lo- 
bes du calice ( par exception nuls). Filets des étamines li- 
bres. Péricarpe charnu , pluriloculaire. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées, ponctuées , ou non- 
ponctuées , très-entières. Pédoncules axillaires , uniflores, 
ou trichotomes , souvent rapproches en panicule terminale. 


Presque toutes les Myrtées croissent dans la zone équatoriale. 


Genre SONNÉRATIA. — Sonneratia Linn. fil. 


Calice adhérent par la base, campanulé, 4-ou 6-fide ; lo- 
bes pointus : éstivation ane Pétales (quelquefois ETS 
étalés. Étamines en nombre indéterminé; anthères arron- 
dies. Style filiforme. Stigmate capitellé. Bic grosse, adhé- 
rente par la base, multiloculaire, polysperme, subglobu- 
leuse ; pannexterne et cloisons membranacées. Graines nidu- 
lantes, arquées, apérispermées. Embryon curviligne : radi- 
culelongue ; cotylédons foliacés, courts, convolutés, négaux. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées, entières, cour- 
tement pétiolées, un peu charnues, uninervées , noñ-ponc- 
tuées. Fleurs grandes, terminales, subsolitaires. 

Ce genre, propre à l’Asie équatoriale, se compose de trois 
espèces dont voici les plus curieuses : 


SONNÉRATIA A FRUIT ACIDE. — Sonneratia acida Linn. fil. — 
Papagati Sonn. Voy. p. 16, tab. ro et 11. — Aubletia caseo- 
laris Gærtn. Fruct. tab. 78.— Rhizophora caseolaris Linn.— 
Rumph. Amb. 3, tab. 74. — Hort. Malab. 3, tab. 40. 


Ramules tétragones. Feuilles obovales ou oblongues , obtuses, 


150 CLASSE DES MYRTINÉES. 


cunéiformes à la base. Fleurs rouges, 6-pétales. Baie globuleuse, 
déprimée, mucronée. — Petit arbre à rameaux tortueux. 

Ce végétal habite les Moluques , où on ie nomme Brappat, la 
côte de Malabar, où les Hindous l’appellent Blatti, et la Nouvelle- 
Guinée. Il croît dans les marais et au bord des rivières, mais on 
le cultive aussi autour des habitations. Ses racines produisent 
souvent des excroissances en forme de cornes, qui s’élèvent à plu- 
sieurs pieds au-dessus de la surface du sol. Les feuilles servent 
aux Malais en guise d’herbe potagère. Le fruit , de couleur verte 
et rempli d’une pulpe farineuse , répand, selon Rumphius, une 
forte odeur de fromage; malgré sa saveur très-acide, les Malais 
en font leurs délices. 


SONNÉRATIA A FLEURS BLANCHES. — Wonneralia alba Smith. 
— Rumph. Amb. 3, tab. 73. 

Ramules cylindriques. Feuilles ovales-arrondies. Fleurs gémi- 
nées ou ternées, 6-8-fides, apétales. Baie ohconique , déprimée 
au sommet, mucronée. 

Grand arbre semblable au Chêne par le port. Tronc épais, si- 
nueux. Écorce fendillée , ruguense. Rameaux tortueux , étalés. 
Feuilles longues de 4 pouces , sur autant de large. Filets longs, 
dressés, blancs. Fruits larges de 3 à 4 pouces, glauques, couron- 
nés; chair sèche, blanchâtre , granuleuse, acidule, inodore. 

Cette espèce croît anx Moluques, sur les plages pierreuses baï- 
gnées par la marée haute, La partie inferieure de son tronc offre 
une multitude de protubérances , et les racines poussent de nom- 
breuses excroissances en forme de corne ou hifides , qui s’élèvent 
à plusieurs pieds au-dessus du sol : ces excroissances garnissent 
les alentours de l’arbre à de grandes distances , et elles sont d’au- 
tant plus longues qu’elles s’en éloignent davantage; leur grosseur 
va Jusqu'à un pied de diamétre, et elles ont la consistance du 
Liège. Le bois, rougeâtre et compact, résisté longtemps à l’ac- 
tion de l’eau marine , et par cette raison on l’emploie fréquem- 
ment aux constructions navales. Le fruit n’est point mangeable, 
mais les feuilles servent d’assaisonnement. 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 451 


Geure CAMPOMANESIA. — Campomanesia Ruiz et 
Pavon. 


Tube calicinal globuleux ; limbe 4-ou 5-parti. Pétales 4 ou 
5. Étamines en nombre indéterminé. Style filiforme. Stig- 
mate subpelté. Baie pulpeuse, globuleuse, polysperme, 7-10- 
loculaire. Placentaires gros, charnus. Graines nidulantes, 
umisériées, subréniformes. 

Arbres. Feuilles opposées, pétiolées, très-entières, ponc- 
tuées. Pédoncules uniflores ou pluriflores, naissant aux ais- 
selles des anciennes feuilles. Fleurs blanches. 

Ce genre, propre à l'Amérique méridionale, renferme 
trois espèces dont la suivante est la seule qui soit bien con- 
nue. 


CAMPOMANÉSIA A FEUILLES DE CORNOUILLER. — Campomane- 
sia cornifolia Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. 
v. 6, tab. 547. 

Arbre à ramules cotonneux , ferrugineux. Feuilles subellipti- 
ques, pointues , condupliquées , léèrement pubescentes en des- 
sous, longues de 3 à 4 pouces, sur 22 à 27 lignes de large. Pé- 
doncules solitaires et agrégés, dibractéolés ; bractées linéaires. 
Calice cotonneux. Pétales obovales. entiers. Fruit de‘ /; pouce de 
diametre. | 

Cette espèce a été observée par MM. de Humboldt et Bonpland 
dans la Nouvelle-Grenade, à une élevation de sept mille pieds 
au-dessus du niveau de la mer. Ses fruits sont mangeables et 
d’une saveur délicieuse; on les connaît dans le pays sous le nom 
de Goyaves d’ Anselme. : 

Le Campomanesia lineatifolia Ruiz. et Pav. , est peut-être la 
même espèce que celle dont nous venons de traiter. Cet arbre, 
qui croît dans les forêts de la région chaude des Andes du Pérou, 
où on la cultive sous le nom de Palillo, produit également des 
fruits mangeables. 


459 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Genre GOYAVIER. — Psidium Linn. 


Tube calicinal elliptique ou obovale; limbe persistant, in- 
divisé avant l’anthèse , puis fendu en 4 ou 5 lobes. Pétales 
5, ou rarement 4. Étamines très-nombreuses, insérées au 
limbe calrcinal et au disque; anthères médifixes. Style fili- 
forme. Stigmate capitellé. Ovaire 4-loculaire ou multilocu- 
laire; placentaires septiformes, plus ou moins saillants, 
partagés en 2 lames révolutées, ovulifères en dedans. 
Baie couronnée, polysperme. Graines nidulantes. Test crus- 
tacé ou osseux. Embryon semi-circulaire ou spiralé : radicule 
allongée; cotylédons très-petits. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées , penninervées, 
ponctuées ounon-ponctuées, Pédoncules axiilaires, opposés, 
1-5-flores, dibractéolés. Fleurs blanches. 

On connait une soixantaine d’espèces de Goyaviers, la 
plupart indigènes dans l'Amérique équatoriale, et dont 
beaucoup produisent des fruits mangeables. L’écorce des 
Goyaviers contient de l’acide gallique et du tannin en 
abondance : aussi peut-elle servir au tannage des cuirs , et à 
la préparation de tisanes astringentes. 


Goyavier GULTIVÉ. — Psidium pyriferum Linn. — Rumph. 
Amb. 1, tab. 47. — Trew. Ehret. tab. 43. — Guayava pyri- 
formis Gærtn. Fruct. tab. 38. 

Ramules tétragones. Feuilles courtement pétiolées , penniner- 
vées, réticulées, elliptiques, pointues, pubescentes-veloutées en 
dessous. Pédéueules uniflores. Fruits pyriformes. 

Cette espèce se cultive fréquemment dans toute la zone équato- 
riale, ainsi que dans les régions chaudes de la zone tempérce. 
Elle prospère même en Provence, et, en Angleterre, elle donne 
de bons fruits dans les serres. 

Les Goyaves sont jaunes à l’extérieur, et remplies d’une pulpe 
succulente blanchätre , ou rouge, ou verdâtre. Leur goût est dou- 
ceâtre, aromatique et musqué, mais légèrement astringent. On les 
mange crues ou en confitures; leur odeur cependant ne plaît pas 
à toutes les personnes. 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 455 


GoyaAvier POMIFERE.— Psidium pomiferum Linn.—Rumph. 
Amb. 1, tab. 48.—Jacq. Hort. Schœnbr. 3, tab. 366.—Tussac, 
Flor. Antill. 2, tab. 22. 

Ramules tétragones. Feuilles courtement pétiolées, penniner- 
vées, réticulées , oblongues-lancéolées, ou ovales-lancéolées, pu- 
bescentes en dessous. Pédoncules triflores ou pluriflores. Fruits 
subglobuleux. 

Ce Goyavier se cultive aussi fréquemment que le précédent 
dans les contrées intertropicales. Ses fruits se mangent rarement 
crus, à cause de leur astringence, mais on en fait d’excellentes 
compotes. 


GoxaAviEr A FRUIT POURPRE. — Psidium cattleianum Livdl. 
Collect. Bot. tab. 16. — Bot. Reg. tab. 622. — Sabine, im 
Hort. Trans. Lond. 4, tab. 11. 


Ramules cylindriques, glabres, dressés. Feuilles pétiolées, 
obovales, pointues, coriaces, glabres. Fleurs opposées, solitaires, 
subsessiles. Fruit subglobuleux , pourpre. 

Cette espèce, indigène en Chine, a été introduite en Angleterre 
en 1818. Son fruit, du volume d’une Pêche et de couleur pour- 
pre, contient une pulpe succulente, sucrée et léserement acide, 
d’une saveur plus délicate que celle des Goyaves communes. 


Goyavier DE LA TRiNITÉ. — Psidium polycarpum Lamb. 
in Trans. Linn. Soc. Lond. vol. 11, tab. 17. — Bot. Reg. 
tab. 653. 


Ramules cylindriques, hérissés, pendanis. Feuilles ovales- 
oblongues, pointues, légèrement ondulées, subsessiles, pubes- 
centes en dessous , scabres et ridées en dessus. Pédoncules soli- 
taires et géminés Courts, soyeux, triflores. Fruit globuleux, 
jaune. 

Cet arbrisseau, qui ne s’élève guère à plus de trois pieds, 
croit dans les savanes herbeuses de la Trinité. On le cultive en 
Angleterre dans les serres à fruits. Sa baie n’est pas plus grosse 
qu’une Noix, mais d’une saveur délicieuse. 


. 


154 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Goyavier sAVOUREUX.— Psidium sapidissimum Jacq. Hort. 
Schœnbr. tab. 366. 

Ramules tétragones, cotonneux. Feuilles courtement pétiolées, 
oblongues, pointues, glabres en dessus , cotonneuses en dessous. 
Pédoncules solitaires, uniflores, courts, dressés. Fruit jaune, glo- 
buleux. \ 

La patrie de cette espèce est inconnue. Son trone s'élève 
à cinq pieds. Le fruit, du volume d’une Noix, contient une 
pulpe molle, rougeâtre, d’une odeur et d’une saveur délicieuses ; 
Jacquin assure qu'il emporte de beaucoup sur les Goyaves or- 
dinaires. 


GoyYaAvIER DES CHIENS. — Psidium caninum Loureir. Flor. 
Cochinch. 


Feuilles courtement pétiolées, ovales, pointues, cotonneuses 
aux 2 faces. Grappes axillaires et terminales, multiflores. Fruit 
ovoïde. 

Arbuscule très-rameux, diffus, haut de 2 pieds. Fleurs blan- 
ches. Baie de 3 lignes de diamétre. 

Cette espèce a été observée par Louréiro dans la Cochinchine. 
Cet auteur rapporte que les chiens sont très-friands de ses fruits, 
qui les transportent dans une espèce d’ivresse. 


GoyAviER TÉTRAËDRE. — Psidium acutangulum Martius, 
in De Cand. Prodr. 


Ramules à 4 angles aliformes. Feuilles ovales ou elliptiques- 
oblongues , courtes, pétiolces, rétrécies aux 2 bouts. tuberculeu- 
ses. Pédicelles uniflores, solitaires. Lobes calicinaux ovales, 
réfléchis, plus longs que le tube. 

Cette espèce a été découverte au Brésil par M. de Martius. 
Ses fruits, de couleur jaune, sont de la grosseur d’une Pomme 
moyenne et remplis d’une pulpe acidule mangeable. 


GOYAVIER DES MONTAGNES. —+ Psidium montanum Swartz , 


Flor. Ind. Occid. 
Ramules tétragones. Feuilles ovales-oblongues, acuminées , 


FAMILLE DES MYRTACÉES. th 


très-glabres, entières ou crénelées. Pédoncules multiflores. Fruits 
globuleux. 

« Cet arbre, dit P. Browne, est l’un des plus élevés qu’on 
» trouve dans les forêts de ïa Jamaïque. Il atteint souvent soixante 
3 à soixante-dix pieds de haut, sur une grosseur proportionnée. 
» Son bois, de couleur opaque , est excellent pour les construc- 
» tions : il se travaille facilement et prend un beau poli. Les 
» fleurs et les feuilles exhalent une odeur d’Amandes amères. Les 
» fruits sont petits et acides. » 


Goyavier DE GuINÉE. — Psidium guineense Swartz, Flor. 
Ind. Ocacid. 

Ramules cylindriques, velus. Feuilles pétiolees , ovales, gla- 
bres en dessus, couvertes en dessous d’un duvet ferrugineux. PE: 
doncules 1-3-flores. Fruit brunätre, globuleux. 

Ce Goyavier, qu’on croit originaire de Guinée, est cultivé aux 
Antilles. Son fruit est petit, mais d’un goût exquis. 


GOYAVIER A FEUILLES ÉTROITES. — Psidium angustifolium 
Lamk. TL. tab. 406, fig. 2. — Psidium pumilum Wild. Spec. 

Racines stoloniferes. Rameaux quadrangulaires, cotonneux. 
Feuilles courtement pétiolées , étroites, lancéolées , entières , co- 
tonneuses et blanchätres en dessous. Pro pubescents, Fa 
taires, uniflores. Fruit globuleux. 

Petit arbrisseau ne s’élevant guère qu’à 2 ou 3 pieds. Feuilles 
longues de 1 à 2 ue , larges de 6 lignes. Étamines très-sail- 
Jantes. 

Cet arbrisseau croît dans Inde. Selon Rumphius , on le cul- 
tive souvent dans les jardins, à cause de son élégance. Le fruit 
n’est pas mangeable. 


Govayrer A FEUILLES TERNÉES, — Psidium ternatifolium 
Cambess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 136. de 

Tige suffrutescente, simple. Feuilles ternées, elliptiques, cour- 
tement pétiolces , cotonneuses-blanchâtres en dessous. Pédoncules 
solitaires, 1-flores. Limbe calicinal à 5 dents pointues. 

* Sons-arbrisseau haut d'environ 2 pieds, dressé. Feuilles lon- 


456 CLASSE DES MYRTINÉES. 
gues de 2 :/, à 3 pouces, larges de 1 ‘|, à 2 pouces. Pétales obo- 
vales, concaves, longs d'environ 6 lignes. 


M. Aug. de Saint-Hilaire a observé cette espèce au Bresil, 
dans la province de Saint-Paul. 


GoYAVIER MULTIFLORE. — Psidium multiflorum Cambess. 
in Flor. Brasil. Merid. tab. 137. 

Feuilles pétiolées, pointues, elliptiques, pubescentes en dessous. 
Pédoncules pluriflores. Limbe calicinal à 5 dents pointues. 

Arbrisseau. Feuilles longues de 2 ‘/, à 3 ‘/: pouces, larges de 
14 à 20 lignes. Pédoncules longs de 8 à 10 lignes, 3-7-flores. 
Tube calicinal obconique. Pétales 5 , obovales-orbiculaires , con- 
caves, ciliolés, longs de 5 lignes. 

Cette espèce a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire, au 
Bresil, dans les environs de Saint-Paul. 


Goyavier DE MEnGaur. — Psidium Mengahiense Gambess. 
in Flor. Brasil. Merid. tab. 138. 

Feuilles sessiles, oblongues , obtuses, pubescentes-incanes en 
dessous. Pédoncules solitaires, uniflcres. Baie ellipsoïde, pu- 
bérule. 

Arbrisseau. Feuilles longues de 15 à 30 lignes, larges de 5 à 
8 lignes. Pédoncules longs de 3 lignes, 1-3-flores. Fruit long de 
8 lignes, sur 6 lignes de diametre. 

Cette espèce croît au Brésil, dans la province des Mines. 


Goyavier Faux-Eucénia.—Psidium eugenioides Gambess. 
1. c. tab. 130. 

Feuilles pétiolées, elliptiques , acuminées, presque glabres. 
Pédoncules solitaires, 1-flores. Limbe calicinal à 5 dents obtuses. 

Arbrisseau haut de 6 à 8 pieds. Feuilles longues d’environ 
2 pouces, sur 1 pouce de large. Pédoncules 1-flores, longs de 9 à 
14 lignes. Pétales obovales, ciliolés, longs de 3 lignes. 

M. Aug. de Saint- Hilaire a trové tete espèce au Brésil, dans 
les environs de Saint-Paul. 


Goyavier CiTRONELLE.— Psidium aromaticum Aubl. Guian. 
tab. 191. — Psidium grandiflorum Aubl. 1. c. tab. 190. 


A 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 457 


Feuilles glabres, bosselées, courtement pétiolées, oblongues- 
lancéolées , terminées en pointe obtuse. Pédoncules solitaires , 
axillaires, 1-flores , 2 fois plus longs que les pétioles. Baie glo- 
buleuse , 4-loculaire. 

Petit arbre : tronc haut d’environ 5 pieds, sur 3 à 4 pouces 
de diamétre ; écorce roussâtre. Feuilles longues de *, pied , lar- 
ges de pouces. Baie jaunâtre, de la grosseur d’une petite Prune. 

On trouve cette espèce à la Guiane. « Le bois, les branches, 
» les fleurs , et surtout les feuilles , dit Aublet, sont très-aroma- 
» tiques. Elles ont une forte odeur de Mélisse, ce qui a porté les 
» habitants à nommer cet arbre Cüitronelle. Ton emploie à 
» Cayenne, dans les bains, la décoction des rameaux et des 
» feuilles. Les baies ont un goût agréable : les créoles les man- 
» gent avec plaisir. » 


Genre MYRTE. — Myrtus Linn. 


Tube calicinal subglobuleux ; limbe 5-parti ou rarement 
4-parti. Pétales 5, ou rarement 4. Étamines très- nombreuses. 
Ovaire 2-3- ou rarement 4-loculaire; loges 2- ou pluri-ovu- 
lées. Baie 2- ou 3-loculaire , subglobuleuse , couronnée , or- 
dinairement polysperme. Graines réniformes, osseuses. Em- 
bryon curviligne : cotylédons semi-cylindriques , courts ; ra- 
dicule allongée. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées, ponctuées. Pé- 
doncules axillaires, uniflores. Fleurs dibractéolées, ordinai- 
rement blanches. 

Ce genre renferme une cinquantaine d’espèces, presque 
toutes indigènes dans l'Amérique méridionale. On en a ob- 
servé une en Europe, une au Japon, trois dans l’Indeet une 
dans la Nouvelle-Hollande. Voici les espèces les plus re- 


marquables : - ” 


a) Fleurs blanches. Graines nidulantes , presque en forme 
de fer à cheval. 


MyrTE commun.— Myrtus communis Linn.—Duham. Arb. 
ed, nov. 1, tab. 45. — Gærtn. Fruct. tab. 38. . 


+ 


1458 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Feuilles ovales ou ovales-lancéolées, pointues, acuminées , 
subsessiles, glabres, penninervées. Pédicelles solitaires, à peu 
près aussi longs que les feuilles. Calices 5-fides. 

Petit arbre, ou buisson haut de 10 à 20 pieds. Feuilles coriaces, 
luisantes, d’un vert foncé, rapprochées , distiques, longues de 1 
à 2 pouces, sur 4 à 6 lignes de large. Fleurs larges d’environ 
G lignes. Bractéoles petites, caduques. Dents calicinales semi- 
ovales, pointues. Pétales étalés , concaves , beaucoup plus grands 
que les dents du calice , plus courts que les étamines. Baie ovoïde, 
noirâtre ( blanche dans une variété ), du volume d’un gros Pois. 

Parmi les variétés cultivées du Myrte commun , les suivantes 
sont les plus notables : 


MYRTE DE BELGIQUE. — Myrtus belgica Mill. Dict, — Feuilles 
lancéolées. 

— A PETITES FEUILLES. — Myrtus minima Mill. Dict. — 
Feuilles petites , linéaires-lancéolées. 

— a FEUILLES D'ORANGER. — Myrius bœtica Mill. Dict. 
— Blakw. Herb. tab. 114. — Feuilles ovales-lancéo- 
lées, très-rapprochées. 

— pe Rome. — Wyrtus romana Mill. Ie. tab. 184, fig. 1. 
— Feuilles ovales. 


— p'Iraure. — Myrtus italica Mill. Dict. — Feuilles 
ovales-lancéolées, pointues. Rameaux érigés. 


— DE Porrucaz. — Myrtus lusitanica Mill, Dict. — 
Clus. Hist. 1, p. 66, fig. 1. — Feuilles lancéoléés, 
pointues. 


On possède en outre des variétés à fleurs doubles où semi-dou- 
bles , et à feuilles panachées. 

Le Myrte, indigène en Orient et dans le midi de YEuropé, 
n’exige dans ces contrées aucun soin de culture , tandis que sur 
les côtes de la Bretagne, de la Normandie, et Là pays de Galles, 
où on le rencontre quelquefois en pleine terre, 1l est sujet à le 
les hivers rigoureux , et il n'arrive point, d’ailleurs ; au même 
développément qu’én Provence et en Languedoc. Dans les pro- 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 1459 


vinces méridionales, ainsi qu’en Italie, on fait avec le Myrte des 
haies et des rideaux de verdure, qu'il faut tondre tous les ans. 
Dans les pays où 1l ne peut plus vivre en pleine terre, on l’élève 
sur une seule tige, et l’on donne à sa tête une forme arrondie. 
Ainsi planté en pot, ou en caisse, il a besoin d’une terre substan- 
tielle, semblable à celle des Orangers, et de fréquents arrosements 
en été. On le multiplie de boutures, faites en juillet avec des jets 
vigoureux de l’année, lesquels se plantent en pots, qu’on plonge 
dans une couche tiède et ombragée ; au bout de six semaines , la 
plupart des boutures ont pris racine , et peuvent être exposées en 
plein air , mais à l'ombre. La multiplication peut aussi s’effectuer 
au moyen de marcottes et de drageons , ou bien par graines. 

Le Myrte entre dans la catégorie des arbres poétiques. La my- 
thologie antique s’en est emparée ; plus d’un peuple en a fait usage 
pour le culte divin. En effet , que l’on considère ou sa verdure 
perpétuelle, ou les parfums qui en émanent, on le trouvera digne 
de cette préférence. Ainsi, dans la fête du tabernacle, les Hé- 
breux portaient des rameaux où le Myrie se mariait aux feuilles 
du Palmier et de l’Olivier. Les poëtes grecs expliquent, avec 
quelques variantes , pourquoi le Myrte fut ne la déesse de 
la beauté. Vénus, disent les uns, se cacha , au sortir d’un bain, 
sous la verdure touffue de cet arbre , pour se dérober aux regards 
indiscrets des satyres. Elle s’est couronnée de Myrte , prétendent 
les autres, lors du célèbre jugement de Pâris. Minerve aussi 
armait le Myrte ; Vune des Grâces en portait un bouquet , la muse 
Érato une couronne. Aux funérailles des grands bommes, on or- 
nait leur statue de branches de Myrte ; dans les repas, elles pas- 
saient avec la 1yre d’un convive à l’autre , et chacun alors y lisait 
l'invitation ou l’ordre de chanter à son tour des vers érotiques. 

Les Romains aimaient cet arbre non moins que les Grecs; eux 
aussi l’avaient-consacré à Vénus ; ils en couronnaient la tête de 
lovateur. Le chantre d'Énée place des bosquets de Myrte dans 
les enfers ; Pline raconte que lors de l’enlèvement des Sabines, 
les ravisseurs se purifièrent avec des rameaux de Myrte, symbole 
de l’union des éponx ; que deux Myries fleurissaient devant le 
temple de Romulus , l’un patricien , l’autre pléhéien , et que dans 


160 CLASSE DES MYRTINÉES. 


le plus ou moins de vigueur de ces végétaux symboliques , on li- 
sait le plus ou moins de prospérité des deux ordres. 

Indépendamment de cette illustration poétique et historique , le 
Myrte jouissait encore chez les Anciens d’une grande célébrité 
médicale ; avec les fruits on préparait une huile etun vin (#yrte- 
danum ); les fruits et les feuilles étaient employés contre la dys- 
senterie, l’hémorrhagie, lhydropisie, etc. L'eau distillée des 
mêmes parties de l’arbre était employée autrefois , sous le nom 
d’eau d'ange, comme cosmétique. La saveur aromatique des 
baies les rendrait propres à la préparation de certaines sauces , si 
la découverte du Poivre et des Clous de Girofle ne les eussent 
rendues tout-à-fait inutiles. En Allemagne on a tenté de les em- 
ployer à la teinture, mais elles ne produisent qu’une couleur ar- 
doisée et sans éclat. 

Le Myrte peut vivre fort longtemps : il s’en trouve en Italie et 
en Sicile, auxquels on prête plusieurs siècles d'existence. 


Myrre MUSQUÉ. — Myrtus Ugni Lamk. Dict. — Molin. 
Hist. Nat. du Chili, p. 161 et 352. 

Feuilles ovales. Fleurs pentapétales. Pédicelles solitae fili- 
formes. Baïeslovales ou globuleuses. 

Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds. Feuilles petites, assez semblables 
à celles du Buis. Fleurs blanches. Baies rouges, de la grosseur 
d’une petite Prune. 

Ce Myrte croît au Brésil et au Chili. Les naturels de ce dernier 
pays font avec ses fruits, qui ont une odeur aromatique forte mais 
suaye, une sorte de vin stomachique très-agréable, que les 
étrangers , dit-on , préferent au meilleur vin muscat. 


Myrre Luma. — Myrtus Luma Molin. Hist. Nat. du Chili, 
P- 173. — Myrtus multflora De Cand. Prodr. 
. Feuilles ovales-orbiculaires, mucronées, opaques, coriaces, 
hérissées (de même que les ramules et les pétioles) aux ner- 
vures. Pédicelles solitaires, allongés, rapprochés en grappe. 
Fleurs pentapétales. 


Arbre haut de 4o pieds et plus. Feuilles longues de 8 à 9 li- 
gnes, larges de 6 à 7 lignes. 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 161 


Cette espèce croît au Chili, où les aborigènes emploient ses 
fruits comme ceux du Myrte musqué. Son bois est excellent pour 
la fabrication des voitures , et on l’exporte au Pérou à cet usage. 


MyrTE ÉLANCE. — Myrtus excelsa Cambess. in Flor. Brasil. 
Merid. tab. 140. 

Ramules cotonneux. Feuilles pétiolées , elliptiques-oblongues, 
pointues , cotonneuses-blanchâtres. Pédoncules 1-flores , rappro- 
chés en corymbe. Galice 5-fide : lobes pointus. Baie globuleuse , 
cotonneuse , 1-2-sperme. Style aussi long que les étamines. 

Grand arbre à cime touffue. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, 
larges de 7 à 10 lignes. Pédoncules longs de 2 lignes. Pétales 
obovales, pubescents. Baie de la grosscur d’une Cerise. 

Cette espèce a été trouvée par M. Aus. de Saint-Hilaire au 
Brésil, dans la province des Mines , sur les bords du San-Fran- 


cisco. 


Myrte ÉLÉGANT. — Myrtus elegans De Cand. Prodr. — 
Cambess. in Flor. Brasil. Merid. 

Ramules glabres. Feuilles courtement pétiolées , lancéolées, 
pointues , glabres. Pédoncules 1-flores, d’un tiers plus courts 
que les feuilles. Style plus long que le calice. Calice 4-fide : 
l5bes pointus. Baie globuleuse , glabre , polysperme. 

Feuilles longues de 8 à 14 lignes , larges de 3 à 5 lignes. Baie 
noire , de la grosseur d’un fruit de Cacis. 

Cette espèce croît au Brésil , dans la province des Mines. 


4 L.) , 
MyeTre Mucroné. — Myrtus mucronata Cambess. |. c. 


Tige suffrutescente , tres-rameuse , glabre, Feuilles sessiles , 
lancéolées, pointues , glabres. Pédoncules 1-flores, plus courts 
que les fevilies. Calice 5 -fide : lobes mucronés. Style aussi long 
que les étamines. Baie globuleuse , glabre , polysperumne. 

Sous-arbrisseau haut de 1 ‘/. à 2 :/: pieds. Feuilles longues de 
16 à 24 lignes, larges de 4 à xo lignes. Pétaies ovales , pointus, 
glabres , longs de 5 lignes. Fruit vert, de la grosseur d’une 
Cerise. 

Ce Myrte , dont les fruits ont une saveur trés-agréable , a été 


BOTANIQUE. PHAN. T. IV. 44 


169 CLASSE DES MYRIINÉES. 


trouvé par M. Aug. de Saint-Hilaire sur les bords du La Plata et 
de l'Uraguay, dans la province Cis-Platine. 


MyrTe À PETITES FEUILLES. — Myrtus microphylla Humb. 
et Bonpl. Plant. Équat. tab. 4. 

Feuilles subsessiles, rapprochées, ovales, pointues, subrévolu- 
tées aux bords, luisantes en dessus, soyeuses en dessous. Pédicelles 
solitaires, axillaires, uniflures, plus courts que les feuilles. Calices 
quadrifides , hérissés. Pétales elliptiques , ciliés ; plus courts que 
le calice. Baie 3-loculaire , globuleuse. 

Arbrisseau haut de 6 pieds. Tige divisée dès la base en un 
grand nombre de rameaux droits , alternes. Feuilles longues de 
3 à 4 lignes, sur 2 lignes de large. 

Cette espèce a été observée par MM. de Humboldt et Bonpland, 
au Pérou, sur la montagne de Saragaru, près de Loxa, à plus 
de 2,500 toises d’élévation, où elle forme, avec quelques espèces 
de Mélastomes et d’Aralias, des bois taillis très-touffus, qui 
conservent leurs feuilles toute l’année, malgré un froid de 
quelques degrés. La régularité avec laquelle ce Myrte pousse ses 
branches depuis le collet de la racine jusqu’au sommet de la tige, 
la disposition de’ ces branches qui lui donne une forme semblable 
à celle du Cyprès , le blanc de neige de ses jeunes feuilles et de 
ses fleurs , qui se mélange avec la couleur toujours verte de toute 
la plante , en font un végétal d’une grande élégance. Les fruits, 


qui par la maturité acquièrent une couleur rouge, sont d’un goût 
sucré. 


LA 


b) Fleurs roses. Graines comprimées, bisériées. 


MYnTE COTONNEUX. — Myrtus tomentosa Ait. Hort. Kew. 
— Bot. Mag. tab. 250. — Herb. de l’Amat. tab. 267. 

Feuilles ovales ou ovales-elliptiques, subobtuses, triplinervées, 
courtement pétiolées, glabres en dessus, cotonneuses en dessous. 
Pédoncules 1-3-flores, plus courts que les feuilles. Calice à 5 lo- 
bes arrondis , incanes. Pétales 2 fois plus longs que les étamines. 
Style saillant. 


Petit arbrisseau. Feuilles coriaces ; persistantes, d’un vert 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 163 


foncé en dessus , blanchâtres en dessous (les naissantes veloutées 
aux 2 faces), longues d'environ 3 pouces, sur 18 lignes de 
large. Corolle d’un beau rose, large de 18 lignes. Filets pourpres. 
Fruit ovoïde, biloculaire. 

Get arbrisseau , qui croît en Cochinchine, en Chine et dans les 


montagnes de l'Inde , se cultive comme plante d'agrément, en 
serre tempérée. 


Myrte suPErge. — Myrtus spectabitis De Cand. Prodr. 


Feuilles ovales-oblongues , trinervées , aCumminées , rétrécies à 
la base, coriaces , glabres en dessus, cotonneuses-arsentées en 
dessous. Pédicelles rapprochés , uniflores , axillaires , plus courts 
que les feuilles. Calices soyeux, quadrifides. 

Cette espèce a été déconverte à Java ; par M. Blume. 


Genre MYRCIA. — Hyrcia De Cand. 


Tube calicinal subglobuleux ou rarement ovale; limbe 5- 
parti. Pétales 5. Etamines très-nombreuses 


, Insérées au lim: 
be calicinal ou au disque. Ovaire 2- 


ou 3-loculaire; loges 
biovulées ; ovules presque collatéraux. Baie couronnée, sou- 
vent 1-loculaire par avortement, 1-ou 2-sperme., Test mem- 
nacé ou coriace, lisse. Cotvlédons foliacés, chiffonnés. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées , trés-entières , 
ponctuées. Fleurs blanches, dibractéolées, disposées en pani- 
cule cymeuse, Pédoncules axillaires et subterminaux. 

Ce genre renferme environ cent quarante espèces, dont 
vingt-quatre croissent aux Antilles , et toutes les autres dans 
l'Amérique méridionale intertropicale. De même que la 
plupart des Myrtacées, les 


Myrcia se font remarquer par 
leur élésance, 


et beaucoup d’entre eux sont très-aromati- 
ques. Voici les espèces les plus remarquables : 


MyrCta 4CRE. — Myrcia acris De Cand. Prodr. — Hook. 
in Bot. Mag. tab. 3153. — Myrtus acris Swartz, Flor. Ind. 


Occid. — Myrtus caryophyllata Jacq. Obs. (non Lion.) — 
Pluck. Almag. tab, 155, fig. 3. 


104 CLASSE DES MYRTINÉES, 


Feuilles elliptiques , obtuses, convexes, coriaces , très-clabres , 
réticulées en dessus , très-finement ponctuées. Pédoncules axil- 
laires et terminaux, trichotomes, cymeux, comprimés, plus 
longs que les feuilles. Fleurs 5-fides. 

Arbre. Tronc élancé, droit, terminé par une tête pyramidale 
et touffue. Écorce très-lisse , brune dans les individus jeunes, gri. 
sâtre ou blanchâtre dans les adultes. Feuilles longues de 3 à 5 
pouces. Calice obconique, ponctué; lobes obtus, cotonneux en 
dessus. Pétales subsessiles, orbiculaires , petits, d’un blanc lavé 
de rose. Baies globuleuses , de la grosseur d’un Pois , 7-ou 8- 
spermes. * 

Cet arbre, indigène aux Antilles, est connu dans ces îles sous 
les noms de Cannellier sauvage, Giroflier sauvage, Bay-berry, 
et Bois d'Inde. Remarquable par la rare élégance de son port, il 
parfume les forêts d’un arome approchant de celui de la Cannelle. 
Son bois, très-dur , pesant , et de couleur rouge, est susceptible 
d’un beau poli et propre à toutes espèces de constructions ou de 
mécaniques. Les fruits, comparables aux Clous de Girofle , tant 
par leur forme que par leur saveur, servent à l’assaisonnement 
ainsi que les feuilles. 


Myrcra Faux Piment. — Myrcia pimentoides De Cand. 
Prodr. — Myrtus citrifolia Poir. Dict. 

Feuilles elliptiques-oblongues , obtuses ou pointues , coriaces , 
opaques. Ramules tétraédres, glabres de même que les pédicelles. 
Panicules axillaires et terminales , trichotomes , cymeuses. Cap- 
sule sphérique. 

Cette espèce , qui ressemble beaucoup au vrai Piment (Euge- 
nia Pimenta), est indigène aux Antilles. 


Myncra ÉCLATANT. — Myrcia splendens De Cand. Prodr. — 
Myrtus Splendens Swartz , Flor. Ind. Occid. — Eugenia peri- 
_ plocifolia Jacq. Collect. tab. 108. 

Feuilles ovaies-elliptiques, acuminées, fortement ponctuées, 
coriaces, glabres, luisantes en dessus, réticulées en dessous. 
Gemmestrès-velues. Panicules axillaires et terminaies , cymeuses, 
velues de même que les ramules. Capsule sphérique. 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 165 


Arbrisseau. Feuilles longues d'environ 18 lignes. Panicules 
tantôt plus longues, tantôt plus courtes que les feuilles. Fleurs 
petites. Baïe écarlate. 

Gette espèce croît aux Antilles. 


MyrCIA À GRANDES FEUILLES. — Myrcia grandifolia Cambess. 
in Flor. Brasil. Merid. 

Ramules cotonneux (jaunätres). Feuiiles pétiolées , oblongues, 
acuminées , cotonneuses-jaunâtres en dessous. Panicules multi- 
flores , aussi longues que les feuilles, cotonneuses. Lobes calici - 
naux suborbiculaires. Baie 1-loculaire, cotonneuse , globuleuse. 

Feuilles longues de 6 à 12 pouces, larges de 2 à 3 ‘/, pouces. 
Panicules maltiflores, longues de 1 à 4 pouces. Fleurs sessiles ou 
subsessiles. Pétales suborbiculaires , cotonneux. Baie de la gros- 
seur d’un fruit de Cacis. 

Cette espèce a été trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire dans 
les forêts vierges de la province de Saint-Paul. 


Myrcia MAGNIFIQUE. — Myrcia spectabilis Martins , in De 
Cand. Prodr. — Cambess. in Flor. Bras. Merid. 

Ramules veloutés (jaunätres). Feuilles courtement pétiolées, 
oblongues , acuminées, presqne glabres. Panicules plus courtes 
que les feuilles , multiflores. Calice velouté; lobes ovales-orbicu- 
Jaires. : 

Feuilles atteignant r pied de long, sur 3 pouces de large. Pani- 
cules longues de 3 à 4 pouces : fleurs sessiles, fasciculées. Pétales 
ovales-orbiculaires , coriaces, veloutés en dehors, longs de 3 
lignes. s 

Cette espèce croit dans le midi du Brésil. 


Myrcia RÉrIGULÉ. — Myrcia reticulata Cambess. in Flor. 
Brasil. Merid. tab. 149. 


Rameaux poilus. Fewilles courtement pétiolées , oblongnes-lan- 
céolées ou lancéolées , pointues, réticulées en dessus , fovéolées et 
pubescentes en dessous. Panicules multiflores, plus courtes que 
les feuilles. Fleurs pubescentes, roussâtres. Lobes calicinaux 
obtus. 


166 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Arbrisseau haut de 4 à 5 pieds. Ramules anguleux. Feuilles 
longues de > à 6 pouces , larges de 12 à 18 lignes. Pédicelles 
courts, en corymbe. Pétales longs de 5 lignes, obovales, con- 
caves , poilus en dehors. 

M. Aug. de Saint-Hilaire a découvert cette espèce au Brésil, 
dans les environs de Saint-Sébastien. 


Myrcia DE Goyaz. — Myrcia Goyazensis Cambess. in Flor. 
Brasil. Merid. tab. 143. ? 

Tige suffrutescente , simple. Feuilles subsessiles , lancéolées , 
obtuses , glabres. Fleurs subterminales , peu nombreuses, subses- 
siles. Calice incane-cotonneux. Pétales glabres. Baie globuleuse, 
cotonneuse. 

Sous-arbrisseau à tiges touffues , hautes de 6 à 12 pouces. 
Feuilles longues de 12 à 30 lignes, larges de 3 à 6 lignes. Fleurs 
3 ou 5 : les 3 supérieures dites des » inférieures. Pétales ob- 
ovales-orbiculaires , longs de 3 lignes. Baie incane, du volume 
d’une petite Cerise. 

M. Aug. de Saint-Hilaire a découvert cette espece au Brésil, 
dans le midi de la province de Goyaz. 


MyrCiA oDORANT. — Myrcia suaveolens Cambess. in Flor. 
Brasil. Merid. 

Rameaux glabres, glanduleux. Feuilles pétiolées , oblongues- 
lancéolées, ou moins souvent elliptiques, ou obovales, presque 
glabres. Panicules terminales , amples , pubérules. Calice pubé- 
rule : lobes ovales , obtus, dressés. 

Arbrisseau simple ou peu rameux , haut de 2 :/, pieds. Feuilles 
longues de 1 à 3 pouces, larges de 4 à 12 lignes. Panicules très- 
rameuses, multiflores , longues de 2 à 8 pouces. Pétales subor- 
biculaires, concaves, glabres, longs de 2 lignes. 

M. Aug. de Saint-Hilaire a observé cette espèce dans les cam- 
pos des provinces des Mines et de Goyaz. 


L 


k ÿ L - 
Myncia ROUGrATRE. — Myrcia rubella Cambess: in Flor. 


Brasil. Merid. 


Ramules glabres. Feuilles subsessiles , elliptiques, ubtuses , 


FAMILLE DES MYRTACÉES. to 


glabres. Panicules glabres ou pubérules, multiflores , 2 fois plus 
longues que les feuilles. Calice glanduleux : lobes ovales-orbicu- 
laires , presque égaux , réfléchis. | 

et rameux, haut de 1 ‘}: à 2 pieds. Feuilles longues 
de 1 à 2 pouces, larges de 6 à 10 lignes. Fleurs lâches , très- 
petites. Pédicelles filiformes, rougeätres. Calice long de 1 ligne. 
Pétales obovales- orbiculairés concaves, glabres, 2 pi PRE 
que Le calice. 

Geite espèce croit au Brésil, dans la province de Goyaz. 


Myrera cLauque. — Myrcia glauca Cambess. in Flor. 
Brasil. Merid. tab. 145. 

Rameaux pubérules au sommet. Feuilles pctiolées, oblongues, 
obtuses, glabres, opaques. Panicules à peu près aussi longues 
que les feuilles, lâches , pubérules. Calice pubérule en dehors, 
presque cotonneux en dedans : lobes suborbiculaires , presque 
égaux , dressés. 

Arbrisseau haut de 4 pieds. Tige solitaire, dressée, rameuse, 
Feuilles longues de 2 pouces, larges de o lignes. Calice long de 
1 ligne. Pétales suborbiculaires , concaves , pubérules à peine 
plus longs que le calice. : 

M. Aug. de Saint-Hilaire à découvert cette espèce au Brésil , 
dans la province des Mines. 


MyYRGrA BLANG DE NEIGE. — Myrcia nivea Cambess. in Flor. 
Brasil. Merid. tab. 146. 

Tiges suffrutescentes. Rameaux cotonneux ( très-blancs ) de 
même que les pédoncules et les calices. Feuilles sessiles, lancéo- 
lées, pointues, opaques , cotonneuses (très-blanches) : les adultes 
listes et glabres en dessus. Pédoncules axillaires et terminaux, 
plus courts que les feuilles : les inférieurs 1-flores; les supé- 
rieurs 3-5-flores. Lobes calicinaux ovales, pointus. 

Sous-arbrisseau rameux , haut de 2 pieds. Feuilles longues de 
6 à 12 lignes, larges de 1 ?j, à 3 lignes. Pédoncules » à 3 fois 
plus longs que les feuilles. Calice long de x ‘/: ligne. Pétales un 
peu plus longs que les lobes du calice , suborbiculaires, concaves, 
glabres, 


165 CLASSE DES MYRTINÉES. 


M. Aug. de Saint-Hilaire a trouvé cette espèce au Brésil, dans 


Ja province des Mines. 


MyrctA A FEUILLES DE Pin. — Myrcia pinifolia Cambess. 
in Flor. Brasil. Merid. tab. 147. 

Sous-arbrisseau très-glabre. Feuilles sessiles, linéaires , poin- 
tues, opaques. Pédoncules axillaires , filiformes , rapprochés : les 
inférieurs 1-flores, plus courts que les feuilles ; les supérieurs 
souvent 3-flores, plus longs que les feuilles. Calice à lobes ovales, 
obtus. 

Tiges nombreuses, ascendantes , diffuses, hautes de 3 à 
8 pouces. Feuilles longues de 6 à 12 lignes, larges de 5 ligne ou 
moins. Calice rougeâtre , long de r ligne. Pétales suborbiculaires, 
concaves , glabres , larges de 1 ligne. 

M. Aug. de Saint-Hilaire a trouvé cette espèce au Brésil, 
dans la province de Goyaz. 


MyRGIA À FEUILLES LINÉAIRES. — Myrcia linearifolia Gam- 
bess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 148. 

Tige suffrutescente, pubérule au sommet. Feuilles sessiles, 
linéaires, pointues, opaques, pubérules. Pédoncules axillaires 
et terminaux , rapprochés en panicule : les supérieurs très-courts. 
Calice laineux : lobes ovales ; les 3 extérieurs pointus; les 2 in- 
térieurs obtus. 

Tiges nombreuses, ascendantes, rameuses, hautes de 19 à 
18 pouces. Feuilles longues de 4 à 10 lignes, larges de '/, à 
*/* de ligne. Pédoncules inférieurs longs de 3 à 4 lignes. Calice 
long de 1 ligne. Pétales 2 fois plus longs que les lobes du calice , 
suborbiculaires, concaves , laineux en dehors. 

Cette espèce a été découverte par M. Aug. de Saint-Hilane, 
au Brésil, dans les montagnes de la province de Goyaz. 


Genre CALYPTRANTHE. — Calyptranthes Swartz. 


Tube calicinal obovale; limbe entier, se détachant par là 
base sous forme d’un opercule latéral, Corolle nulle, ou bien à 
2 ou 3 pétales trés-petits. Etamines très-nombreuses : filets 


FAMILLE DES MYRTACÉES, 469 


capillaires; anthères petites, arrondies. Style et stigmate 
simples. Ovaire à 2 ou 5 loges 2-spermes. Baie par avorte- 
ment uniloculaire, 1-3-sperme. 

Arbrisseaux. Feuilles penninervées. Pédoncules axillaires, 
multiflores. 

Ce genre renferme une trentaine d'espèces , toutes indi- 
gènes dans l’Amérique équatoriale ; en voici les plus remar: 


quables : 


CazypTRANTHE Faux EucÉNiA. — Calypiranthes euge- 
nioides Cambess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 155. 


Ramules pubescents. Feuilles pétiolées, oblongues, acumi- 
nées, presque glabres, scabres, légèrement ponctuées. Pédon- 
cules 1-flores. Calice glabre. 

Arbrisseau haut de 8 à 10 pieds. Rameaux cylindriques, gri- 
sâtres. Feuilles longues de 1 ’}, à 2 ‘/, pouces, larges de 8 à 12 
lignes. Pédoncules longs de 4 lignes. Boutons pyriformes, obtus,. 
longs de 3 lignes. Pétales orbiculaires , laineux en dessous, 
longs de 2 lignes, un peu plus courts que les étamines. Style 
aussi long que les étamines. 

M. Aug. de Saint-Hilaire a découvert cette espèce au Brésil, 
dans les parties désertes de la province des Mines. 


CALYPTRANTHE AROMATIQUE. — Calyptranthes aromatica 


Aug. Saint-Hil. Plant. Us. des Bras. tab. 14. 


. Feuilles connées, elliptiques-oblongues , glabres, pointues. 
Panicules axillaires et terminales, géminées : fleurs solitaires ou 
agrégées. Corolle 2-ou 3-pétale. : 

Arbrisseau haut d'environ 9 pieds. Feuilles longues de 12 à 
16 pouces , sur 4 à 6 pouces de large. 

Get arbrisseau croît dans les forèts-vierges de la province 
de Rio-Janéiro. Ses boutons de fleurs, selon M. Aug. de Saint- 
Hilaire, renferment un arome délicieux, tout-à-fait analogue à 
celui ne Clos de Girofle, mais un peu moins fort. 


"CALYPTRANTHE GLOMÉRULÉ. — Calyptranthes glomerata 
bte in Flor. Brasil. Merid. », Dans 


470 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Ramules cotonneux-ferrugineux. Feuilles pétiolées, oblongues, 
acuminées-obtuses, presque glabres. Pédoncules axillaires, pani- 
culés, multiflores, presque aussi longs que les feuilles; fleurs 
glomérulées, cotonneuses, 3-ou 4-pétales. Baie pyriforme: 

Arbre haut de 30 pieds et plus. Feuilles longues de 2 à 3 
pouces, larges de 9 à 16 lignes. Boutons obovales ; obtus, longs 
de 1 */° ligne. Petales obovales, onguiculés, minimes, glabrés. 
Baie de la grosseur d’une Noix. 

M. Aus. ‘a Saint-Hilaire a observé cette espèce au Brésil, dans 
les provinces des Mines et de Saint-Paul. Ses fleurs épaident 
une odeur de Lilas, mais ses fruits à n 1'ont aucune saveur. 


CALYPTRANTHE A FEUILLES ROIDES. nn rigida 
Tussac, Flor. Antill. v. 3 , tab. 26. 

Feuilles ovales, pointues , convexes, roides , innervées, gla- 
bres. Pédoncules 1-4-flores , solitaires, hr 

Arbrisseau haut d'environ 15 Did Écorce grisätre. Ra- 
meaux cylindriques, droits. Fleurs blanches. Baie seb 
leuse , monosperme. 

Cet arbrisseau , remarquable par l'élégance de ses fleurs et de 
son feuillage, a été observé par M. de Tussac dans les. montagnes 
de la Jamaïque. 


Genre SYZYGIUM. — Syzygium Gærtn. 


Tube calicinal obovale; limbe presque entier ou sinuolé. 
Pétales 4 ou 5, arrondis, RE en coiffe convexe, membra- 
neuse, Ooper ne , Caduque. Étamines très- nombreuses , 
libres. Stigmate iles Ovaire à 2 loges pauciovulées, de 
uniloculaire, monosperme ou oligosperme, Graines globu- 
leuses. Cotylédons hémisphériques, gros, charnus ; radicule 
petite, incluse. N 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées, glabres. Pédon- 
cules axillaires ou ter minaux, en cyme corymbiforme. 

Ce genre, qui appartient à la zone équatoriale de l’ancien 
continent : renferme une trentaine d'espèces. Ces végétaux 
jouissent de propriétés aromatiques fort prononcées, et sou- 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 471 


vent ils se font remarquer par la beauté de leursfleurs. Voici 
les espèces les plus remarquables : 


SYZYGIUM JamsOLAN. — Syzygium Jambolanum De Cand. 
Prodr. —Rumph. Amb. 1, tab. to —Jambolifera pedunculata 
Houtt. Syst. 1, tab. 7, un — Eugenia Jamboluna Lamk. 
Dict. 

Feuilles elliptiques ou obovales, acuminées, ou échancrées, ou 
obtuses, penninervées, coriaces, courtement pétiolées. Cymes 
lance, rapprochées en panicule terminale , rameuse, ses- 
sile, divariquée. Calices tronqués. Fruits pédicellés, pendants. 

ve ayant le port du Jambosier commun. Écorce rugueuse. 
Rameaux brachiés. Feuilles longues de 5 à 6 pouces, sur 3 à 
4 pouces de large. Fleurs petites. Fruit de la grosseur d’une 
Olive, d'abord rouge, plus tard noirâtre ; chair Se blan- 
htc) 

Geite espèce croît aux Indes et aux Moluques. Le fruit, qui 
est extrêmement astringent ayant sa parfaite maturité, fait par 
dévenir assez doux. Rumphius ditqu’il n’est pas fort estimé. 


SYzYGTUM GiROFLIER. —Syzygium caryophylleum Gærtn.— 
Myrtus caryophyllata Vinn. — Calyptranthes caryophyllata 
Pers. Ench. 

Feuilles subcoriaces, non-ponctuées, obovales, échancrées, ou 
obtuses. Goryinbes terminaux, trichotomes. 

Cette espèce, Hebmphéremen: connue, croit à Geylan. On croit 
qu’elle fournit l’écorce appelée Bois de Girofle ou Cannelle gi- 
roflée. Geïte écorce ; autrefois employée en médecine , est oujour- 
d’hui hors d'usage, parce que la Cannelle et les Clous de Girofle 
pésstdent 2 De BR éner one 


bee GIROFLIER. — Caryophyllus Linn. 


Calice infondibulhiforme, 4-denté. Pétales 4, cohérents au 
sommet en forme de coiffe. Étamines nombreuses , insé- 
rées à la gorge du calice. Ovaire à 2 loges pluriovulées, 
Baie 4- ou 2-loculaire, 4- ou 2-sperme. Graines cylindra- 


172 CLASSE DES MYRTINÉES. 


cées ou ovales. Embryon rectiligne : cotylédons charnus , 
ponctués, CONCaves, sinueux , inégaux , le plus grand enve- 
loppant le petit; radicule allongée, incluse. 

Arbres à rameaux dichotomes. Feuilles opposées, penni- 
nervées, ponctuées, coriaces. Cymes trichotomes , corym- 
biformes, tantôt toutes terminales, tantôt axillaires et ter- 


minales. 
Ce genre se compose des cinq espèces suivantes : 


GIROFLIER AROMATIQUE. — Caryophyllus aromaticus Linn. 
— Gærtn. Fruct. 1, p. 167, tab. 33. — Lamk. Ill. tab. 419. 
—Turp. in Dict. des Sciences Nat., et in Chaum. Flore Méd. Ic. 
— Bot. Mag. tab. 2749 et 2750.— Rumph. Amb. v. 2, tab. r, 
2 et 3. — Clus. Exot. p. 15, Ic. — Sonner. Voyage à la Nouv. 
Guin. p. 196, tab. 119; et p. 197, tab. 120. — Eugenia ca- 
ryophyllata Thunb. Diss. — Myrtus Caryophyllus Spreng. 
Syst. 

Feuilles lancéoclées- FPE, acuminées. Cymes multiflores , 
terminales. 

Arbre atteignant 40 pieds “ haut. Branches étalées ou incli- 
nées , formant une tête pyramidale et touffue. Feuilles luisantes, 
longues d’environ 4 pouces , finement ponctuées ; pétiole grêle, 
long d’environ 2 pouces. Calice pourpre, long d’un demi-pouce : 
dents ovales, concaves, étalées. Pétales étalés, arrondis, concaves, 
très-caducs, roses. Filets jaunes, beaucoup plus longs que les pé- 
tales. Anthères cordiformes-ovales. Baie oblongue, obtuse aux 
2 bouts, d’un pourpre violet, longue de 1 pouce. Embryon ver- 
dätre. 

Le Giroflier aromatique, indigène aux Moluques où , comme 
l’on sait, sa culture fut longtemps monopolisée par les Hollan- 
dais, est aujourd’hui très-répandu dans l’Inde, aux îles de France 
et de Bourbon , ainsi qu'aux Antilles et dans plusieurs contrées 
de l'Amérique méridionale. : 4 

Les fleurs de ce Giroflier, cueillies un peu avant l’anthèse et 
séchées à Vombre sont les Clous de Girofle du commerce. Du 
reste, toutes les parties de l'arbre sont aromatiques an plus haut 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 473 


degré; Von en retire , par la distillation , une huile volatile d’une 
odeur pénétrante , d’une saveur äâcre et caustique. Gette essence 
s'emploie comme médicament excitant, et pour cautériser les 
dents cariées ; mais ce n’est qu'avec précaution et à petites doses 
qu’on peut l’administrer à l’intérieur. 


GIROFLIER ANTISEPTIQUE. — Caryophyllus antisepticus Blu- 
me , in De Cand. Prodr. 

Feuilles oblongues-lancéolées, rétrécies en pointe obtuse, fine- 
ment veinées. Corymbes axillaires et termmaux. Calice tubuleux , 


à 5 dents obtuses. 
Cette espèce a été trouvée à Java, par M. Blume. ‘ 


GIROFLIER FASTIGIÉ. — Caryophyllus fastigiatus Blum. in 
De Cand. Prodr. 

Feuilles cunéiformes-oblongues, obtuses, inarquées de veinules 
transverses , parallèles, fines. Corymbes terminaux, fastigiés ; 
pédoncules triflores. 

Cette espèce croït également à Jaya. 


GiROFLIER MULTIFLORE. — Caryophyllus floribundus Blum. 
in De Cand. Prodr. 

Feuilles ovales-oblongues, obtuses, rétrécies à la base, luisantes, 
presque sans veines. Corymbes terminaux, trichotomes , divari- 
qués : pédoncules triflores. 

Cette espèce habite les mêmes contrées que les deux précé- 
dentes. 


GiROFLIER ELLIPTIQUE. — Caryophyllus elliptica Läbill. 
Sert. Caled. tab. 63. 

Feuilles ovales ou elliptiques, obtuses. Cymes triflores. 

M. de Labillardière a observé cette espèce dans la Nouvelle- 
Calédonie. 


Genre ACMÉNA. 4 Acmena De Cand. ‘ 


* Tube calicinal turbiné; limbe cupuliforme, tronqué, sub- 
involuté en préfloraison. Pétales 5, petits, distants. Étamines 


vw 


174 CLASSE DES MYBTINÉES. 


nombreuses. Ovaire 5-loculaire. Style court. Baie globu- 


L'oE 


leuse ou ovale, par avortement uniloculaire et monosperme, 


Graine charnue, subglobuleuse ; cotylédons soudés. 

Feuilles opposées, .très-entières, glabres. Pédoncules axil- 
laires et terminaux, multiflores, trichotomes. Fleurs petites, 
blanchätres. 

L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : 


ACMÉNA MULTIFLORE,—4{cmena floribunda De Cand. Prodr. 
— Metrosideros floribunda Smith, in Act. Soc. Linn. Lond. 

v. 3. — Vent. Malm. tab. 55. 

£ : Eugenia elliptica Smith, À. c. — Eugenia Smithii Poir. 

— Myrtus Smithiü Spreng. 

Petit arbre haut d’une vingtaine de pieds. Rameaux grêles, 
pendants, brachiés, Feuilles longues d'environ 3 pouces , sur 8 à 
10 lignes de large, coriaces, luisantes, pétiolées, ponctuées, ova- 
les-lancéolées ou lancéolées-elliptiques, acuminées. Cymes pédon- 
culées, disposées en panicule pyramidale, multiflore , terminale. 
Pétales petits, 2 fois plus courts que les étamines. Baie blanchä- 
tre, astringente, du volume d’un gros Pois. 

Cet arbrisseau, originaire de la Nouvelle-Hollande, est com- 
mun dans les crangeries. Son port et son feuillage sont très-élé- 
gants. 


Genre EUGÉNIA. — Æugenia Michel. 


Tube calicinal subglobuleux; limbe 4-parti. Pétales 4. 
Étamines nombreuses. Ovaire à 2 ou 3 loges pluriovulées. 


Baie globuleuse, couronnée, 1- ou rarement 2-loculaire, 4 


ou 2-sperme. Graines grosses, globuleuses, Cotylédons sou- 
dés ; radicule fort petite ou imperceptibl 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées, ponctuées € ou 
opaques. Pédoncules simples ou rameux , axillaires ou ter- 
minaux. È 

Ce genre, dont on connaît plus de deux cent cinquante 
espèces ; appartient presque exclusivement à l'Amérique 
équatôriale. Voici les espèces les plus remarquables : 


a. 


Fe 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 19 


: ÉvcénrA € Mrcnérr.—Eugenia Michelii Lamk.— Michel. 
Gen. tab. 108: — Myrtus brasiliana, et Plinia rubra Lann. 
—llinia pedunculata Yion. fil. — Bot. Mag. tab. 473. 

Feuilles ovales-lancéolées, glabres. Pédoncules axillaires, un1- 
flores, subsolitaires , plus courts que les feuilles. Limbe calicinal 
4-fide, réfléchi. Baie toruleuse. 

. Arbre indigène en Guiane et au Brésil. On le cultive à la 
Martinique sous le nom de Cerisier de Cayenne. Ses fruits 
sont mangeables. 


EucEnrA purGATIF. — Eugenia dysenterica De Cand. Prodr. 
— Myrtus dysenterica Martius. 

Feuilles courtement pétiolées, glabres, ovales, obtuses. Pédi- 
celles axillaires , uniflores , grêles, plus courts que les feuilles, 
non-bractéolés. Lobes du calice ovales, réfléchis ,cihiés. Baic 1- 
3-sperme , globuleuse-déprimée, jaune , glabre. 

Peut arbre tortueux. Rameaux glabres, subéreux. Feuilles 
longues de 2 à 3 pouces, larges de 12 à 18 lignes. Pédoncules 
rapproches en corymbe au sommet des ramules. Fleurs naissant 
avant les fenilles. Calice 4-fide, jaunâtre, long de 2 ’/, lignes. 
Pétales longs de 5 lignes, Does HAE ciliés, réfléchis. 
Étamines et style aussi longs que les pétales. Baie de la grosseur 
d’une Mirabelle. , 

Cette espèce croît au Brésil, dans les parties désertes de la pro- 


vince des Mines, où on la nomme vulgairement Signe Les 


bestiaux sont fau de ses fruits, qui agissent sur ‘eux comme 
laxatif ; cette propriété se fait ressentir avec plus d’ énergie chez 
les ue qui en mangent avec excès. 


Eucénia srRié.— Æugenia lineata De Cand. Prodr.— Myr- 
tus lineata Swartz , Flor. Ind. Occid. 

Feuilles ovales, acuminées, roides, nerveuses, cotonneuses en 
dessous. Fleurs axillaires  agrégées, presque Rite Calices qua- 
drifides , ferrugineux- pube ii. 1h 

cie espèce, qui croit dans les montagnes de Saint- Domingue, 
produit une baie mangeable, de couleur rouge et de la grandeur 
d’une Cerise. , # 


476 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Eucénra pu Brésiz. — ÆEugenia brasiliensis Lamk. Dict. 
— Cambess. in Flor. Brasil. Merid. 2 tab. 152. 


Rameaux glabres. Feuilles pétiolées , obovales et arrondies au 
sommet , ou rarement elliptiques et pointues , ponctuées , glabres, 
luisantes en dessus. Pédoncules solitaires, axillaires, 1-flores, 
glabres. Calice non-bractéolé, glabre : lobes ovales, obtus, ci- 
liolés. Baie tétragone-globuleuse, lisse, luisante : limbe calicinal 
amplifié, dressé. 


Arbre de la grandeur d’un Oranger. Feuilles longues de 2 :/, 


à 4 pouces, larges de 15 à 25 lignes. Pédoncules longs de 12 à 
18 lignes. Galice long de 5 lignes. Pétales d’un tiers plus longs 
que le calice, obovales, glabres, un peu plus longs que les éta- 
mines. Style aussi Icng que les étamines. Baie de la grosseur 
d’une Cerise, d’un violet noirâtre. 

Cet Eugénia croit dans les bois vierges du Brésil méridional. 
On le cultive dans les environs de Rio-Janéiro, et son fruit, qui 
porte le nom de Grumichama, se vend dans les marchés. La 
saveur de ce fruit est très-agréable. 


Eucénia À FEUILLES DE TRO:NE.—E ugenia ligustrina Willd. 
—Cambess. in Flor. Brasil. Merid.—Myrius ligustrina Swartz, 
Flor. Ind. Occid. 


Rameaux glabres. Feuilles pétiolées, oblongues, ou ellipti- 
ques, rétrécies aux 2 bouts, subacuminées , ponctuées , glabres, 
luisantes. Pédoncules solitaires ou rarement géminés, axillaires, 
glabres, x-flores. Lobes calicinaux ovales , obtus, réfléchis. Pé- 
tales obovales, glabres. 

Arbrisseau très-rameux , haut de 5 à 6 pieds. Feuilles longues 


de 1}, à 2 *}, pouces, larges de 7 à 14 lignes. Pédoncules “LE 


de 1 7, pouce. Calice long de 3 lignes. Pétales longs de 3 lignes, 
d’un blanc rosé, un peu plus longs que les étamines. Baie noire. 

Gette espèce croît aux Antilles et au Brésil. D’après la remar- 
que de M. Aug. de Saint-Hilaire, son fruit est mangeable: 


EucxniA Uvazua. — Eugenia Uvalha Cambess. in Flor. 
Brasil. Merid, 2, p. 367. x 


si 


x 
2e) 


FAMILLE DES MYRTACÉES. AT 


Rameaux pubérules au sommet. Feuilles subsessiles, oblon- 


ques, rétrécies aux 2 bouts, obtuses : les adultes glabres, opa- 
ques; les jeunes ponctuées , pubescentes. Pédoncules solitaires, 
pubérules, x-flores. Calice pubérule : lobes ovales , Dos au 
sommet, ciliolés. Baie pyriforme. 

Grand arbrisseau. Feuilles longues de 10 à 15 lignes, larges 
de 2 :}, à 4 lignes. Pédoncules filiformes, longs de 5 à 6 lignes. 
Galice blanchâtre, long de 2 lignes. Pétales 2 fois plus longs que 
les lobes du calice. Fruit r-ou 2-sperme, jaune, de la forme et 
du volume d’une‘petite Poire, d’une saveur acidule très-agréable. 

Cette espèce croît dans la province de Saint-Paul : on la cul- 
tive aux environs de la ville de Saint-Paul. 


EucEnra Faux Girorcier.—Eugenia Pseudo-Caryophyllus 
De Cand. Prodr. — Cambess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 149. 

Rameaux pubérules au sommet. Feuilles pétiolées, oblongues, 
pointues, glabres en dessus , cotonneuses-incanes en dessous : les 
adulies opaques. Pédoncules multiflores, pubérules , un peu plus 
courts que les feuilles. Galice incane : lobes ovales, subobtus. 
Baie ovoïde , presque glabre. + 

arbre. Ramules légèrement anguleux. Feuilles longues de 
2}, à 4'], pouces, larges de 10 à 20 lignes: Calice long de 2 li- 
gnes. Pétales d’un tiers plus longs que le calice, obovales-orbi- 
cultes , pubérules en dehors, d’un vert Mubite Étamines 
glabres, un peu plus longues que les pétales et le style. Baie 
noire, 4-6-sperme, longue de 4 lignes. 3 

Cette espèce croît an Brésil méridional, dans la province de 


_ Saint-Paul. Ses feuilles ont, lorsqu’elles sont jeunes , une odeur 


de Gitron fort agréable, et un goüt un peu amer, participant du 
Girofle et du Citron ; les boutons ont le goût de Girofle, mais 
leur saveur est moins forte. . 

EucÉNiA A FEUILLES An — Eugenia Cafoie Cam- 
bess. in £lor gBrasil. Merid. tab. 150. 


Rameaux pubérules au sommet. Feuilles courtement pétiolées, 
oblongues, courtement acuminées, pubérules, ponctuées, le plus 
BOTANIQUE. PHAN. T. IV. 42 


478 CLASSE DES MYRTINÉES. 


souvent ternées. Pédoncules pauciflores, pubérules , plus courts 
que les feuilles. Galice incane : lobes ovales, très-obtus, 

Arbrisseau haut de 2 à 2 '|, pieds. Tige simple ou rameuse, 
Feuilles longues de 2 à 3 pouces, larges de 6 à 10 lignes. Pé- 
doncules 3-9-flores. Galice long de 2 ‘/, lignes. Pétales 2 fois 
plus longs que les lobes du calice, obovales-orbiculaires, conca- 
ves , incanes en dehors, d’un Le sale, Étamines un peu plus 
courles que les pétales, aussi longues que Le style, 

M. Aug. de Saint-Hilaire a trouve cette espèce au Brésil , dans 
Ja province de Goya. 


EucEnrA Pimenr. — Eugenia Pimenta De Cand. Prodr. — 
Myrtus Pimenta Linn.— Bot. Mag. tab. 1236.—Tussac, Flor. 
des Antill, 4, tab. 101 


Ramules comprimés : les jeunes pubescents. Feuilles pétiolées, 
ponctuées, glabres, lancéolées-oblongues. Pédoncules axillaires et 
terminaux, trichotomes. Fleurs 4fides. Baie globuleuse, mono- 
sperme. 

Arbre haut d'environ 50 pieds. Tronc droit, recouvert d’une 
écorce grisâtre. Gime très-touffue , pyramidale. Raneaux dicho- 
tomes ou trichotomes. Feuilles longues de 5 à 7 pouces, larges 
d'environ 48 lignes. Fleurs polygames. Baie de la grosseur d un 
Pois. ; 

Cet arbre, indigène aux Antilles, n’est cultivé, suivant M. de 
Tnssac , que par les Anglais, dans la Jamaïque, où il pre le 
nom le Pimento ou Aloigé (toute-épice). 

« Toutes les parties du Myrte Piment, dit M. de Tussac, 
» contiennent une huile essentielle dont l’arome participe de plu- à 
» sieurs espèces d'épices, entre autres des Clous de pe 
» la Cannelle. Les fruits, les feuilles et l'écorce des jeunes ra- 
» meaux, fournissent par la distillation une huile essentielle qui 
» ne le Fr en rien à l’huile de Girofle et qu’on rrait lui 
» substituer. Malgré toutes ces belles qualjtés, les à de Pi- 
» ment, qu'on fait entrer dans presque tous les r@oûts, se ven- 
» dent À bas prix dans le commerce : aussi la culture de cet arbre 
» a-t'lle beaucoup diminué , ét l’on se borne à en récolter les 


4 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 179 


» graines sur Îes arbres isolés dans les plantations de Café. Beau- 
» coup de colons font avec le Myrte Phnent de magnifiques ave- 
» nues, qui réumssent l’utile à l’agréable; car indépendarament 
» de l’ombre que produit leur feuillage épais, ils offrent l'aspect 
» le plus agréable quand ils sont couverts de fleurs. 

» Le bois du Piment est rongeätre, assez dur pour être em- 
» ployé à plusieurs usages économiques , mais 1l a le défaut d’être 
# éminemment hygrométrique , et de se tourmenter aux moimdres 
» modifications de l'atmosphère. » 


Genre JAMBOSIER. — Jambosa De Cand, 


Tube calicinal turbiné, resserré à la base, prolongé au- 
dessus du sommet de l’ovaire; limbe à 4 lobes arrondis. Pé- 
tales 4, concaves, obtus, insérés à la gorge du calice. Etami- 
nes très-nombreuses , plus longues que la corolle.: Ovaire 
pluriloculaire , multiovulé. Baie par avortement 4- ou 2- 
sperme , ombiliquée au sommet Graines anguleuses : coty- 
lédons soudés par les bords; radicule incluse. 

Arbres. Feuilles opposées, ponctuées , coriaces , courte- 
ment pétiolées. Pédoncules latéraux ou terminaux, tricho- 
tomes. Fleurs roses ou blanches, praniet articulées aux pé- 
dicelles. 

Ce genre, qui appartient à l'Asie équatoriale, renferme 
une vingtaine d'espèces, la plupart remarquables par des 
fruits mangeables, et par des fleurs d’une grande beauté. 


Voici les espèces les plus intéressantes : : 


Jamsosrer commun. — Jambosa vulgaris De Cand. Prodr. 
— Hort. Malab. 1, tab. 17. — Eugenia Jambos Linn. -— Bot. 
Mag. tab. 1696.— Herb. de l’Amat, tab. 77. 

Feuilles lancéolées, acérées. Thyrses terminaux, subpyrami- 
Gaux, composés de cymules triflores. 

Arbre haut d’une vingtaine de pieds. Feuilles luisantes , lon- 
guess de4à7 pouces, larges de 12 à 16 lignes. Sépales arrondis, 
Pétales blanchâtres. Filets d’un blanc jaunâtre, dressés, longs 
d’un pouce, Fruit pyriforme, jaunâtre. 


pe 


180 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Cette espèce, indigène dans l'Inde, est cultivée comme arbre 
fruitier dans une grande partie de l’Asie équatoriale , ainsi qu'aux 
Antilles. Elle prospère même en dehors des tropiques, dans les 
régions favorables à la culture de l’Oranger. Son fruit n’est pas 
fort succulent, mais 1l laisse dans la bouche une odeur de Rose. 

On cultive ce Jambosier dans les serres , à cause de l’élégance 
de son port et de la beauté de ses fleurs. Il demande de fréquents 
arrosements en été, et peu d'humidité en hiver. M. Poiteau re- 
commande de ne le rempoter que lorsaw’il en a absolument be- 
soin. Sa multiplication se fait sans difficulté de boutures du jeune 
bois, sur couche chaude. 


JAMBOSIER MAGNIFIQUE. — Eugenia formosa Wallich, Plant. 
Asiat. Rar. 2, tab. 108. (non Cambess.) 

Feuilles elliptiques-oblongues ou elliptiques-lancéolées , sub- 
acuminées , cordiformes à la base, presque sessiles, semi-am- 
plexicaules. Grappes latérales, sessiles , pauciflores , corymbifor- 

es. Sépales étalés, orbiculaires, subrétus. Pétales arrondis, 


2 fois plus longs que les sépales. Baie pendante, globuleuse , 


urcéolée. 

Très-grand arbre entièrement glabre. Cime très-ample. Ra- 
mules triangulaires où comprimés , nus inférieurement. Feuilles 
rapprochées, luisantes, nerveuses, longues de 1 à 1 ‘/: pied. 
Fleurs inodores , pourpres avant l’anthëse, roses lors de l’épa- 
nouissement, Pa de près de 4 pouces. Filets planes ; anthères 
jaunes. Froit blanc , du volume d’une Pêche; pulpe blanche, in- 
sipide. Graines grosses, rugueuses, verdâtres. 

M. Wallich a observé ce beau végétal dans l’empire Birman. 


JAMBOSIER À GRANDES FEUILLES. — Jambosa macrophylla 
De Gand. Prodr. — Eugenia alba Roxb. Cat. Hort. Ge 
Eugenia macrophylla Lamk. Dict. 

Feuilles ovales-lancéolées, acuminées. Cymes latérales, fasci- 
culées, sub-5-flores. 

F cles longues de x pied et plus, sur 5 pouces de large. Pé- 
doncules longs d’environ 3 pouces. : 

Cette espèce se cultive dans l'Inde. 


FAMILLE DES MYRYACÉES. 431 


JAMBOSIER A FEUILLES VEINEUSES. — J'ambosa venosa De 
Cand. Prodr.—Eugenia venosa Lamk. Dict.— Wyrtus venosa 
Spreng. 


Ramules anguleux. Feuilles coriaces, opaques, glabres, réti- 
culées aux 2 faces, elliptiques. Grappes simples, terminales, 
corymbiformes, pauciflores. — Feuilles courtement pétiolées, 
longues de 4 pouces, larges de 2 ‘/; pouces. Fleurs rougeätres. 

Geite espèce se cultive à Madagascar et à l’île de France. 


Jamsosier PourPRÉ. — Jambosa purpurascens De Cand. 
Prodr. — Eugenia malaccensis Smith, Exot. Bot. tab. 61. 
(non Linn.) — Andr. Bot. Rep. tab. 458, 

Feuilles elliptiques-oblongues, acuminées , rétrécies à la base. 
Cymes latérales , subquadriflores, fes 

Arbre élevé, à tête tres-touffue. Tronc d’environ 2 pieds $. 
diamétre ; écorce rougeätre, spongieuse. Feurlles pendantes, cour- 
tement pétiolées, luisantes , d’un vert gai, longues de 4 à 8 pou- 
ces. Pedoncules opposés ou fasciculés, courts, lisses. Fleurs 
grandes, inodores. Galice cyathiforme, à dents triangulaires, 
obtuses. Corolle et filets d’un rose vif. Petales ovales-arrondis, 
3 ou 4 fois plus courts que les étamines. Fruit de la grosseur et 
de la forme d’une Poire moyenne, lavé de rose. 

Cet arbre, indigène dans l’Inde, se fait remarquer par la 
beauté de ses fleurs et de son feuillage. La pulpe de ses fruits est 
d’une saveur vineuse très-agréable. 


Jameosrer DE Maracca. — Jambosa malaccensis De Cand. 
Prodr. — Hort. Malab. 1, tab. 18.— Jambosa nigra Rumph. 
Amb. r, tab. de — Eugenia. malaccensis Linn. — Tussac, 
Flor. Antill. y. 3, tab. 25. — Corréa, in Annal. du Mus. 
V. 9, tab. 25, ss 2. F 

Feuilles lancéolées, pointues. Cymes DAT subsessiles, 
pauciflores. 

Arbre haut de 20 à 30 pieds : tronc de la grosseur du corps 
d’un homme. Feuilles luisantes, longues d’un pied et plus. 
Fleurs grandes, pourpres, très-odorantes. Fruit pyriforme, rou- 
geatre d’un côté, blanc de l’autre, 


L! 


182 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Cette espèce, cultivée de temps immémoria] dans l’Inde et 
dans les archipels voisins, n’est pas rare aujourd’hui dans les 
Antilles, où elle fut introduite d’Otaïti, en 1793. Elle orne les 
jardins, dit M. de Tussac, au mois de mars, par ses belles touf- 
fes de fleurs, dont le rouge éclatant contraste agréablement avec 
le vert des feuilles, et en été par ses fruits, plutôt faits pour 
flatter les yeux que pour satisfaire le goût, car ils ne sont man- 
geables qu’en compote, avec beaucoup de sucre et quelques épi- 
ceries ; ils n’ont ni l'odeur, ni le goût de Rose de ceux du Jam- 
bosier commun. 

On possède aussi ce Jambosier dans les collections de serre. 


JAMBOSIER AMPLEXICAULE. — J'ambosa amplexicaulis De 
Cand. Prodr. — ÆEugenia amplexicaulis Roxb. Cat. Hort. 
Calcutt. — Lindi. in Bot. Reg. tab. 1035. 

Feuilles membranacces, oblongues-lancéolées, obtuses, sub- 
cordiformes à la base, glabres, ondulées. Fleurs solitaires aux 
aisselles des fenilles et çn Sappes terminales. Calice à 4 dents 
obtuses. — Fruit d’un pourpre vif, de la grosseur d’une petite 
Pomme. 

Cette espèce, originaire de Sumatra, se cultive dans les 
serres. 


Jamsoster p'AusrraLasie. — Jambosa australis De Cand. 
Prodr. — Eugenia myrtifolia Bot. Mag. tab. 2230. — Bot. 
Reg. tab. 627. — Lodd. Bot. Cab. tab. 525. — Eugenia aus- 
tralis Wendl. — Colla, Hort. Bipul, App. {, tab. 8. 

Feuilles lancéolées ou lancéolées-elliptiques, acuminées. Pa- 
nicules erminales, densiflores, cymeuses, feuillées à la base. 

Arbrisseau ayant le port du Myrte. Rameaux diffus ; subté- 
tragones. Ramules rougeâtres. Feuilles longues de 1 */, à 2 pou- 
ces, larges de 5 à 10 lignes. Fleurs blanches , larges de */ pouce. 
Fruit petit, rougeätre , pyriforme. 

Cette espèce, originaire de la Nouvelle-Hollande , se cultive 
fréquemment dans les orangeries. Ses fleurs se SuEOTRE pen- 
dant plusieurs mois de l’été. Elle aime une terre légère, et se 
multiplie de boutures on de marcottes. 


(Sa! 


FAMILLE DES [MYRTACÉES. À 


Cenre MARLIFREA. — Marlierea Cambess. 


Calice très-entier avant l’anthèse, se déchirant longitudi- 
nalement en 4 lobes ordinairement inégaux. Pétales 4, ou 
plus souvent nuls. Étamines très-nombreuses, insérées au ca- 
lice. Ovaire adhérent, 2- ou 9-loculaire : loges 2-ovulées. 
Péricarpe charnu. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles opposées, ponctuées, pé- 
tiolées, très-entières. Fleurs en grappe ou en cyme. Pédon- 
cules axillaires et terminaux. 

Ce genre renferme trois espèces , dont voici les plus re- 
marquables : : | 


MARLIÉRÉA COTONNEUX. — /farlierea tomentosæ Cambess. 
in Flor. Brasil. Merid. 2, p. 273. 

Ramules cotonneux (jaunâtres) de même que les jeunes feuil- 
les. Feuilles elliptiques, courtement acuminées. Lohes calicimaux 
inégaux. Corolle nulle. ci 

Grand arbrisseau. ‘Tige faible. Feuilles longues de 8 à 
12 pouces, larges de 3 ‘/, à 6 pouces. Panicules axillaires ct 
terminales, multiflores, plus courtes que les feuilles. Boutons 
obovales , obtus. Étamines 2 fois plus longues que le calice, 
aussi longues que le style. Baie noire , cotonneuse, de la grosseur 
d’une Cerise. (a 

Cette espèce a été trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire, au 
Brésil, dans la province de Saint-Paul. Ses fruits ont une saveur 
agréable, 


e: 2 


 MARLIÉREA ODORANT. — Muarlierea suaveolens Cambess. 
Het 56:" t° , 

Feuilles 121 NMRNEERS longuement cuspidées, glabres. Lobes 
calicinaux égaux. Pétales créé 

, Petit arbre. Rameaux pendants, gelabres. Feuilles longues 
de r :/, à 2 pouces, larges de 6 à 9 lignes. Grappes pauciflores, 
liches, de moitié ou du tiers plus courtes que les’‘feuilles. Bou- 
tons obovales, .mucronulés. Fleurs très-petites. Étamines 2 fois 
plus longues que Le calice. Stylé un peu plus court que les éta- 
mines, 


184 CLASSE DES MYRTINÉES. 


M. Aug. de Saint-Hilaire a trouvé cette espèce au Brésil, 
dans la province de Rio-Janéiro. Ses fleurs répandent une odeur 
d’Aubépine. 


Genre FÉLICIANÉA. — Felicianea Cambess. 


Calice courtement 4-fide. Pétales 4, insérés au disque. 
Étamines insérées au disque, tantôt au nombre de Z et inter- 
positives, tantôt au nombre de 5 ou de 6, dont 1 ou 2 anté- 
positives, saillantes. Ovaire adhérent, à 2 loges pluriovu- 
lées. Ovules horizontaux. Péricarpé charnu, couronné. 

Ce genre, très-remarquable parmi les Myrtacées, à cause 
du nombre défini de ses étamines, est constitué par l’espèce 
dont nous allons parler. 


FÉLICIANÉA A FLEURS ROUGES. — Felicianea rubriflora 
Cambess. in Flor. Brasil. Merid. tab. 157. 

Buisson haut de 4 à 5 pieds. Rameaux grisätres, glabres infé- 
rieurement, subtétragones et pubérules supérieurement. Feuilles 
longues de 1 à 2 pouces, larges de 8 à 10 lignes, courtement 
pétiolées, elliptiques-oblongues ou oblongues, rétrécies aux 2 
bouts, pointues, révolutées en dessous, coriaces , luisantes , glabres. 
Panicules cymeuses, plus courtes que les feuillés, multiflores. 
Calice long de x ‘/, lignes, glabre : lobes ovales, obtus, dressés. 
Pétales longs de 2 :/, ligne, obovales, onguiculés, côncaves, 
hsses, luisants, rouges. Étamines 3 à 4 fois plus longues que 
les pétales. Style plus long que les étamines. Baie sphérique, 
blanchâtre , monosperme. | 

M.Aug. de Saint-Hilaire a observé cet élégant végétal etes 
côtes de la province de Rio-Grande ; ses fruits sont mangeables. 


IV: TRIBU. LES BARRINGTONIÉES. — BARRING- 
æ .  TONIEÆ De Cand. Prodr. 


Calice à 2-8 lobes. Pétales en même nombre que les lobes du 
calice. Étamines très-nombreuses, multiseriées, égales. 
Filets lègerement monadelphes par la base. Fruit sec ow 


L FAMILLE DES MYRTACÉES. 185 


charnu, indéhiscent, pluriloculaire. Cotylédons grands, 
charnus. 

Arbres. Feuilles alternes, ou opposées, ou verticillées , en- 
tières, ou dentelées, nonponctuces. Fleurs en grappe ou 
-en panicule , toujours alternes. 


Genre BARRINGTONIA. — Barringtonia Forst. 


Tube calicinal ovale ; limbe à 2 ou 3 lobes obtus, persi- 
stants. Filets gréles, soudés par la base en androphore an- 
nulaire. Style filiforme , de la longueur des étamines. Stig- 
mate simple. Ovaire à 4 loges biovulées. Baie grosse, uni- 
loculaire, presque drupacée, renflée à la base, tétragone 
vers lesommet. Graines globuleuses, pendantes ; cotylédons 
soudés ; radicule imperceptible. 

Arbres. Fenilles opposées ou verticillées. Fleurs en thyrse 
ou en grappe, grandes ; pédicelles 1-bractéolés. 

Ce genre curieux ne renferme que les deux espèces dont 
nous allons parler. 


BARRINGTONIA MAGNIFIQUE. — Barringtonia speciosa Linn. 
fil, — Rumph. Amb. 3, tab. 114.— Barringtonia Butonica 
Forst. Gen. tab. 38. — Mammea americana Lin. Spec. — 
Commersona Sonner. Voy. tab. 8 et 9. — Mitraria Commerso- 
nia Gmel. Syst. — Butonica speciosa Lamk. Dict. 

Feuilles cunéiformes-oblongues, obtuses, tres-entieres, luisan- 
tes. Thyrses terminaux, dressés. Baie pyramidale-tétraèdre. 

Arbre. Tronc bas, tortueux, gros. Branches tres-longues, 
étalées ou inclinées, terminées chacune en 4 ou 5 rameaux verti- 
cillés. Feuilles. glauques. Filets divergents , pourpres , longs de 
plus de 3 pouces. Fruit de la grosseur du poing, à peu près en 
forme de mitre. 

Ce magnifique végétal abonde sur les plages basses desMolu- 
ques , des îles de la Sonde , de celles de la Polynésie, ainsi qu'aux 
embouchures des fleuves de la Chine méridionale. Selon Rum- 
phius, il en existe à Gélèbes une variéte dont les fruits acquièrent 


136 CLASSE DES MYRTINÉES. 


le volume de la tête d’un enfant. Les Malais emploient les graïnes , 
mélées à d’autres ingrédients , pour étourdir les poissons: 


BARRINGTONIA À GRAPPES. — Barringtonia racemosa Blume, 
in De Cand. Prodr.— Samstravadi Hort. Malab. 4, tab. 6. — 
Eugenia racemosæ Linn. Spec. 

Cetie espèce, qui habite les forêts marécageuses du Malabar , 
diffère de la précédente par des feuilles créneléés , des fleurs en 
grappes pendantes , et des fruits à angles tres-obtus. 


Genre STRAVADIUM. — Siravadium Juss. 


Ce genre ne diffère du précédent que par son limbe ca- 
licinal 4-parti, son ovaire incomplètement biloculaire , et 
son fruit oblong , tétragone. 

On connaît cinq espèces de Stravadium, indigènes dans 
l'Asie équatoriale , et ornées de très-belles fleurs. Voici les 
espèces les plus intéressantes : 


STRAVADIUM A FLEURS BLANCHES. — Stravädium album De 
Cand. Prodr. — Stravadia alba Pers. — Rumph. Amb. 3, 
tab. 116. 

Feuilles lancéolées-oblongues, acuminées, crénelées , pétiolées, 
Grappes lâches , pendantes, plus longues que les feuilles ; Lu 
celles courts, alternes. Drupe.: à côtes obtuses. 

Cet AA croit dans les forêts littorales des Moluques. Ses 
feuiiles atteignent un pied et demi de Jong, sur 6 pouces de huge. 
Les grappes 4 fleurs mesurent jusqu’à 3 pieds. 


SRRAVADIUM A FLEURS ROUGES. — Stravadium rubrum De 
Card. Prodr. — Eugenia acutangula Linn. — Barringtonia 
acutangula Gærtn. Fruct. tab. 111. — Hort. Malab, 4, pr: 

Feuilles cunéiformes-oblongues, pointues, dentelées, 
siles. Grappes pendantes, lâches , plus longues qué les feuilles. 
Pédicèlles courts, alternes. Drupé add dalle al 

On trouve cette espèce dans les forêts aqueuses de la ce de 
Malabar , et dans tout l'archipel Indien. Son tronc s'élève à hau- 
teur d'homme, Les feuilles , fasciculées vers l'extrémité des ra- 


LA 


FAMILLE DES MYKRTAGÉES. 187 


mules, sont longues de douze à dix-huit pouces, et de la largeur 
d’une main. Leur sayeur est légèrement astringente et amère. Les 
Hindous et les Malais ont coutume de les manger crues, en guise 
d’assaisonnement, et ils les regardent comme un remède infail- 
lible contre une foule de maladies. Les grappes atteignent une 
longueur de trois pieds. Le drupe ressemble à une Olive; sa chair 
est d’un goût amer et désagréable, Le bois de l'arbre, Fa et 50- 
lide, s'emploie aux constructions. 


Genre GUSTAVIA. — Gustavia Linn. 


Tube calicinal turbiné ; limbe entier ou à 4, 6 ou8 lobes. 
Pétales 4, 6 ou 8. Étamines soudées àla baseentreelles et aux 
onglets des pétales. Ovaire à 3-6 loges polyspermes. Style 
court. Stigmate obtus, Péricarpe ovale ou subglobuleux, co- 
riace , Ombiliqué par Îes restes du calice, à 5-6 loges oligo- 
spermes. Graines ovales, pendantes : épisperme coriace; fu- 
nicule long, replié. Embryon charnu : cotylédons grands, 
presque éBaux ; radicule mammiforme. 

Arbres. Feuilles alternés, grandes, dentelées ou très-en- 
tières, glabres. Fleurs blanches, grandes, dibractéolées, dis- 
posées en grappe terminale. 

Les Gustavia sont remarquables par des fleurs d’une rare 
beauté. Ce our qui appartient à la zone équatoriale, ren- 
ferme huit espèces, dont voici les plus HObADIES : : 


GUSTAVIA MAGNIFIQUE. — Gustavia augusta Linn. Amæn, 


‘Acad. 8, tab. 5.— Pirigarasuperba Kunth , 10 Humb, et Bonpl. 


Nov. Gen. et Spec. vol 7, p. 261. 

F euilles membranacées, oblongues-lancéolées, acuminées, forte- 
ment rétrécies à la base, bordées de dentelures Atos , pointues. 
Galice entier , glabre. Maui octopétales. 

Cette espèce “habite la Guüiane et la Nouvelle-Grenade. 


 GUSTAVIA SUPERLE. — Gustavia speciosa De Cand. Prodr. 
— Pirigara speciosa Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et 
Spec. vol: 7, p- 261. 


Feuilles corlaces, cblongues-lancéolées , acuminées , rétrécies à 


135 CLASSE DES MYRTINÉES. 


la base, très-entières. Calice presque entier , cotonneux de mème 
que les pédicelles et l'ovaire. Fleurs Héxapétales: 

Get arbre croît dans la Nouvelle-Grenade , où on l’appèle vul- 
gairement Chupa. MM. de Humboldt et Bonplari remarquent 
que les enfants sont très-friands de ses fruits , et qu'après en avoir 
mangé ils deviennent jaunes sur tout le corps ; mais cet accident 
n’a pas d’autre inconvénient, car le teint naturel reparaît au bout 
de quelques jours, sans qu’on emploie aucun remède. 


Gusravia URCÉOLÉ. — Gustavia urceolata Poit. in Mém. du 
Mus. vol. 13, tab. 5. 

Feuilles cunéiformes-oblongues, subobtuses , dentelées supé- 
rieurement , souvent fasciculées. Grappes corymbiformes, lâches, 
2-6-flores. Pédoncules épais , allongés. Corolle évasée, à 6 ou 7 
pétales ovales, obtus. Calice glabre, à bord tronqué. Fruit 
ovoïde , aptère. 

Arbrisseau haut de 4 à 10 pieds (dans les savanes découvertes), 
ou (dans les grands bois) arbre haut de 40 pieds, à 4ronc de x 
pied de diamétre. Rameaux divergents, peu ramifiés, formant 
une tête large et diffuse. Feuilles longues de 6 à 15 pouces. Go- 
rolle évasée en soucoupe, large de 4 à 5 pouces, d’un blanc pur 
en dedans, légèrement rose où carminée en dehors. Fruit de la 
grosseur et de la forme d’une Grenade. 

Cette espèce croît dans la Guiane , où elle porte le nom vulgaire 
de Bois Lt Son bois vert ne sent point mauvais ; mais lors- 
qu'après avoir été coupé , il reste exposé à l'air, il rép au bout 
de quelques jours et pendant longtemps une eu détestable. 
Les fleurs, au contraire, exhalent un parfum analogue à celui 
du Lys blanc; leur corolle est d’une grande beauté, mais de 
durée éphémère. 


GusraviA À FRUIT AILÉ. — Guslavia pterocarpa Poit. 1. c. 
tab. 6. 

Feuilles cunéiformes-vblongues , acuminées, légèrement denti- 
culées. Grappes pauciflores, corymbiformes. Calice à limbe 
6-parti. Pétales 6 ou 7, ovales. Fruit à angles re” 
crépus. 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 489 


Cette espèce, découverte par M. Poiteau suy les bords du Mana 
à Cayenne, s’élève plus que la précédente, et son bois répand 
une odeur fétide dès qu’il est entamé. Les fleurs sont plus petites 
et moins layées de rose. 


Q————_—_—_—_—_———— 


Xe: TRIBU. LES LÉCYTHIDÉES. — LECYTHIDEÆ 
De Cand. Prodr. 


Limbe calicinal à Globes. Pétales 6, épais, soudés par la base, 
inégaux (2 opposés à la ligule de l'androphore, plus 
grands que les 4 autres ). Étamines très-nombreuses , mul- 
tisériées, monadelphes ; androphore adné inférieurement 
à la corolle, charnu , urcéolé à la base, prolongé d’un côté 
en ligule concave ou cuculliforme; filets anthériféres 
courts , épais ; anthères petites , oblongues, pointues. Pé- 
ricarpe ligneux ou drupacé , pluriloculaire , polysperme, 
pYzidien. Cotylédons ordinairement charnus et entre- 
greffes. 

Arbres, souvent très-elevés. Feuilles alternes, non-ponctuées, 
très-entières ou dentelées, souvent pétiolées, quelquefois 
munies de stipules caduques. Fleurs grandes , disposées 
engrappes simples ou rameuses : pédoncules axillaires, ou 
terminaux , ou raméaires. 


Cette tribu, propre à l'Amérique intertropicale, est fort caractérisée par 
la singulière structure de ses fleurs ; et doit peut-être former une famille 
distincte. La plupart des Lecythidées croissent dans les immenses forêts- 
vierges de la Guiane, de la Colombie et du Brésil. Le fruit de plusieurs 
espèces contient des amandes mangeables. 


Genre LÉCYTHIS. — - Lecythis Loœff. 


Tube. calicinal turbiné ; limbe à 6 lobes persistants. Péta- 
les 6, inégaux. Malo bose staminifère à la base : ligule la- 
battue sur le pistil, linguiforme , concave , anthérifère à la 
base, recouverte à toute la face antérieure de filets stér iles 2 
|aviformes; filets anthérifères courts. Ovaire à 2-6 loges 


190 CLASSE DES MYRTINÉES. 


pluriovulées. Style court. Pyxide globuleux ou turbiné, co- 
riace ou ligneux ; loges On SERRES ou oligospermes. 
Graines ovales-oblongues, attachées à la base d’un placentäite 
central. Épisperme épais. Cotylédons charnus, soudés. 

Arbres ou arbrisseaux, Feuilles entières ou dentelées. 
Fleurs jaunes ou plus souvent rougeûtres. 

Les Lécythis sont des arbres gigantesques qui n’intéres- 
sent pas moins par le luxe de leur inflorescence, que par la 
singulière structure de leurs fleurs et de leurs fruits. Ceux- 
ci ressemblent à une petite marmite, recouvérté de son cou- 
vercle, ce qui leur à fait appliquer le nom vulgaire de mar- 
mite des singes; les amandes qu’ils contiennent ont une sa- 
veur excellente, et servent aux usages alimentaires. 

Ce genre renferme une vingtaine d'espèces, dont plusieurs 
ne sont connues que très-impar faitémènt ; én voici les plus 
notables : 


w 


a ) Feuilles très-entières. 


Liécyrmis À GRANDES FLEURS. — Lecythis graniliflora Aubi. 
Guian. 2, tab. 283, 284 et 285. — Lecythis ollaria Lin. 
Amæn. (non Spec. ) 

Feuilles coriaces, glabres, pétiolées, ondulées, ovales, poin- 
tues. Grappes axillaires-subterminäles , ‘ou raméeirés, pen- 
dantes, spiciformes. Pédicelles claviformes, épais , plus courts 
que les pétales. Pyxide ovale-globuleux : opereule pointu: + 

Tronc haut d'une trentaine de pieds. Feuilles longues d’en- 
viron 7 pouces, sur 3 pouces de large. Grappés longues axe 
ligneux. Fleurs larges de 2 pouces. Sépales larges, arrondis, 


concaves , rougeâtres. Pétales et ligule de l'androphore d’un beau 


rose. Filets fer iles blancs. Pyxide dur, ligneux, épais, haut de 
pouces, sur 4 pouces et plus de diamétre ; lesrestes du limbé €ali- 
rar forment au pourtour de l’operculeun rebord ligneax, de près 
d’un pouce de hauteur. Opercule convexe, macroné/ largede2 y: 
pouces Graines grosses ; vblongues , de forme Re USE TR 
Get arbre croît dans les forêts de la Guiane , où on lé nonime 


t 


na! 


TES 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 494 


vulgairement Quatélé, désignation commune à plusieurs de ses 
congénères. Ses amandessont fort bonnes à manger. 

« Les couches intérieures de l'écorce de ce Lécythis, dit 
» M. Poiteau, se dédoublent en un très-grand nombre de feuil- 
» lets, minces comme du papier. Pour obtenir ces feuillets, les 
» Indiens enlèvent des plaques d’écorce aussi grandes qu’ils peu- 
» vent, etils les battent , fraîchement coupées, avec unÿmaillet de 
» rata en moins d’une demi- heure, toutes les lames se détachent 
» les unes des autres, avec une telle neticté que les deux surfaces 
» de chacune sont aussi lisses que du papier satiné. J’ai eu un 
» morceau d’écorce qui s’est ainsi dédoublé en cent dix feuillets. 
» Les Indiens en font des robes de cigarres. » 


Lécyrmsiparimon.—Lecyihis Idatimon Aubl. L.c. tab. 289. 

Feuilles glabres, coriaces, courtement pétiolées, ovales-lan- 
céolées, acuminées. Gb axillaires et terminales, grêles, 
spiciformes. Pétales obtus. Pyxide 4-loculaire, subovoïde, dé- 
primé, mucroné. 

Tronc haut d'une soixantaine de pieds. Fleurs roses. Péri- 
carpe d’un pouce de diamétre. 

Cette espèce croît à la Guiane et au Brésil. Ses amandes sont 
amères. M 

* 

 Lécyrmis À LONGS PÉDIGELLES. — Lecythis longipes Poit. 
in Mém. du Mus. y: 13, tab. 2. 

Feuilles courtement pétiolées, oblongues, acuminées, glabres. 
Grappes terminales, pendantes, très-lâches ; pédicelles alternes, 
allongés, claviformes. Pétales ovales et pointu$, ou obovales- 
obtus, Pyxide déprimé, biloculaire. 

Arbre pyramidal, haut de 25 à 80 pieds. Rameaux courts, éta- 
lés.;, écorce lisse ; boisfilandreux, dur, d’un blanc jaunâtre. Fleurs 
larges de 3 pouces, d’un beau We. Fruit violet (à l’exception de 


di 


Topereule dont la couleur est blanche), de 2 pouces de diamétre. 


mi Cette espèce a été trouvée par M. Poiteau sur la montagne 


bari, dans l'ile de Cayenne. Ses graines paraissent d’ abord 


douces au goût ; mais lorsqu'on les a P'” elles ne 
be ‘amertume ue 


Lu 


wi 


499 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Lécyrmis A FRUIT RUGUEUX. — Lecythis corrugata Poit. 
1. c. tab. 5. 

Feuilles oblongues, rétrécies aux deux bouts, pointues, co- 
riaces. Panicule terminale, dressée, composée de grappes densi- 
flures. Pétales ovales, réfiléhis : au sommet, Pyxide turbiné, ru- 
gueux , acumIné , 4- Loculaiths 

Arbre tres- élevé. Rameaux étalés. Fleurs nombreuses, d’un 
rose vif, larges d’un pouce. Péricarpe d’un pouce de diametre. 

M. Poiteau a découvert cette espèce à Cayenne. 


Lécyrmis A FEUILLES OVALES. — Lecythis ovata Gambess. 
in Flor. Brasil. Merid. tab. 158. 


Feuilles pétiolées , ovales, courtement acuminées, très-entières, » 
glabres. Grappes axillaires et terminales, courtes | sin ns 
flor es. Pétales obovales, obtus, she, cilidlls. (Péricarpe in - 
connu. ) at 

Ramules cylindriques, pubescents. Feuilles longues de 2à 
3 ‘/, pouces , larges de 1 à 2 pouces, révolutées aux bords: pé- 
tiole long de 2 à à lignes. Calice long de 3 à 4 lignes , pubérule, 
d’un jaune doré. Pétales inégaux, Fou de 10 à 12 lignes, 
larges de 8 à 9 lignes, d’un jaune pâle. D à d’un jaune 
dcré : Jigule papilleuse au sommet. 

M. Aug. de Saint-Hilaire a observé cette De au Brésil, 
dans les forêts-vierges de la province du Saint-Esprit. | sc 


Lécyrnis Zarucaso. — Lecy this Zabucajo Aubl. Guian. 
tab. 288. ( noms Pis. Bras. ) 

Feuilles glabres, coriaces, courtement pétiolées , lancéolées- 
oblongues, acuminées. Grappes terminales, pendantes. Pédi- 
celles épais , plus courts que les fleurs. Sépales et pétales pointus. L” 
Pyxide subovoïde, ligneux. 

Tronc haut de U 44 etolus, sur2 pieds et plus de dia- 
métre. Écorce gercée. Bois blanc à la circonférence, rougeâtre 

centre. Feuilles d’un wert pâle, longues de ro pouces, LE 
de 2 ‘/: pouces. Sépales étroits, rougeâtres. Gorolle grande: 
pétales blancs, rosés aux “bords. Ligule & l’androphore er 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 195 


de couleur rose. Porte très-dur, haut de 5 à 7 pouces, sur 4 
5 pouces de diamétre. 
Cette” espèce croit dans les forêts de l’intérieur de la Guiane, 
où les naturels lanomment Quatélé et Zabucajo. « L’on mange, dit 
» Aublet, les amandes de son fruit ; elles sont douces, délicates 
» et pie aux Amandes d'Europe. Les oiseaux et les 
» singes s’en nourrissent : c’est yraisemblablement parcette rai- 
» son que les créoles de Cayenne nomment les fruits des diffé- 
ts » rentes espèces de ce genre Canari Macaque où Marmite de 
| » singe. L’écorce de cet arbre est employée par les Indiens à 
faire des bretelles et à lier des fardeaux. » 


& 


n Lécytmms A AMANDES AMÈRES. — Lecythis amara Aubl. 
# 
Guian, tab. 286 et tab. 285 A A Ce 


Feuilles coriaces  glabres , pétiolées, oblongues, acuminées. 
ju Grappes axillaires et terminales, spiciformes. Pétales subobtus. 
M Pyxide ovoide, 4-loculaire : fs monospermes. 

Tronc haut fr une dixaine de pieds. Branches dressées et ho- 
rizontales. Ramules pendants. Fleurs de grandeur médiocre, 
jaunes. Pyxide de la forme et de la . d’un œuf de poule, 
mince mais dur. ds | sb 

Cette espèce croît dans les forêts de la Guiane; les créoles 
nomment son fruit Petite marmite dé singe. Ses aides sont 
: amères, et ne servent de nourriture qu'aux singes. 


| Lécyrms A PETITES FLEURS, — ROUE pat iflora. Lun 
Guian. tab. 287. ! 

Feuilles pétiolées oblongues, acuminées. Panicules termi- 

Re males, composées de grappes spiciformes. Pétales pointus. Pyxide 
_ subovoïde, fragile, biloculaire, disperme. 

Arbrisseau à. tronc haut d'environ 3 pieds. Rameaux épais, 

inclinés. Fleurs petites, odorantes, d’un jaune doré Capsule 


P le, mince, cassante. . #7 4 
| _ Gete espèce croit aux bords” s-xivières ui la Guiane. Ses 
urs sont FÉNETe Er sont Ambères. F 
D BOTANIQUE. PHAM, T. IV. 13 

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494 CLASSE DES MYRTINÉES. 


b) Feuilles dentelées. 


Lécyrais À MARMITES. — Lecythis Ollaria Lin. Spéc. | 

Feuilles cordiformes-ovales, sessiles. Grappes terminales. 
Pyxide sphérique. ue, 

Cet arbre, indigène dans la Colombie et peut-être au Brésil, 
n’est connu que par les descriptions très-incomplètes de Marcgraf 
et de Pison , qui confondent probablement sousle nom de J'acapu- 
cayo plusieurs espèces de Lécythis. Le fruit,sselon Marcgraf, 
est fort dur et de la grosseur d'une tête d’enfant ; il sert en guise 
de vases aux habitants de l’Amérique méridionale. Le bois de 
l'arbre aussi est d’une extrême dureté: les Portugais du Brésil 
en font les axes des meules à Cannes. Bes amandes ont un goût 
fort agréable et ne le cèdent en rien anx Pistaches ; il s’en fait une 
grande consommation ; SOIt en nature, soit pour une huile grasse 
très-estimée, qu’on en retire par expression. "A ‘4 


LécyTmis pe Pison. — Lecythis Pisonis Cambess. in Flor. 
Brasil. Merid. 2, p. 377. — Zabucajo Pis. p- 65. — Jaca- 
pucayo Marcg. p. 128. | 

Feuilles pétiolées, ovales, courtement acuminéesMGrappes 
terminales. Pyxide ellipsdide. ji Ê 

Très-grand arbre:écorce grisâtre, rimeuse. Feuilles longues 
de 2 ‘/: à 3 ‘/, pouces, larges de 16: à 32 lignes 7 pétiole long 
de 4 lignes, glabre. Calice rougeâtre, long de 6 lignes : lobes 
égaux, ovales, obtus. Pétales inégaux, obôvales, arrondis an 
sommet , d’abord violets , puis blanchâtres : les plus grands longs 
d'environ 8 lignes. Ligule de l'androphore un peu plus longue 
que les pétales, laciniée au sommet. Péricarpe du volume d’une 
tête d'enfant, pendant. Graines de la grosseur d’une Prune. 

Cette espèce croît dans les forêts-vierges du Brésil méridiona . 


Pa 


LécŸrnrs À PERMIS FRUITS. — Lecythis minor Jacq. Li 
)s tab. 109. ,. . | 
: (1 ) 34 A 
. Feuilles pétiolées, distiques, lancéolées-oblongues, acumi-. 
»” nées, dentelées, glabres. Grappessaxillaires et terminales, dr 
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FAMILLE DES MYRTACÉES. 195 
sées, simples, où rameuses à la base : pédicelles solitaires , tres- 
courts. Pétales oblongs , obtus. Pyxide globuleux. 

Arbre élésant, rameux, haut d’une soixantaine de pieds. Grap- 
pes courtes, densiflores. Fleurs odorantes , de couleur blanche, 
larges d'énviEs 2 pouces. 

Cette ne. a été observée par Jacquin aux érivirons de 
Carthagène, où l’on nomme son fruit Marmite de singe. Ses 
grames, malgre leur saveur agréable , sont nuisibles à liomme. 
Jacquin assure qu’une seule de ces graines Jui causä des nausées 
et des maux de tête. 


Genre BERTHOLLÉTIA. — Bertholletia Hamb. et nr 


L 
Limhe/calicinal 2 par ti, caduc. Corolle et étamines com- 


me dans les Lécythis. Ovaire à 4 ou 5 loges 4-ovulées ; oyu- 
_ les bisériés, de ed Style défléchi en même sens que la 
“ ligule de l’androphore. Stigmate capitellé. Pixide gr os, sub- 
globuleux, ligneux, 1-loculaire, recouvert d’un brou charnu; 
…  opercule petit, pipilleux. Graines 46-20, bisériées, ascen- 
dantes, irrégulièrement triangulaires, attachées vers la base 
d’un placentaire central; épisperme osseux, tuberculeux ; F 
embryon gros, charnu : cotylédons entr Site 
Feuilles très-entières, subcoriaces. Fleurs jaunâtres. 
, ? L'espèce dont nous allons donner la description, constitue 
à elle seule ce genre. 


# ‘adobe GiGANTESQUE. — Bertholletia Lg Hub. 
et Bonpl: Plant. Équat. tab. 36. — Poit. in Mém. du Müs. 
V.:18, p. 148, tab. 4. : 


Arbre pyramidal, haut de plus de cent gibds! id droit ; 
cylindrique, de 5 “], à 3 pieds de diamétre; écorce grisâtre, très- 
unie. Rameaux alternes, étalés, très-longs , inelinés au sommet. 
Feuilles courtement Détolécs ; distiques, obiongues , pointues , 
. Jégèrement sinuolées ; Tobgues de 2 pieds, sur 5 à 6 pouces dé | 
# large, luisantes en dessus. d’un vert terne en dessous. Fleurs 
1 hémères, subsessiles , tribractéoléess campanulées ; disposées 
n “grappes terminale es simples où ramenses, Jons oues de 8 à 


a 
# 


196 CLASSE DES MYRTINÉES. 


15 pouces. Corolle large de 18 à 20 pouces, à 6 ou 9 pétales. 
oblongs, concaves, roulés en dehors. Androphore liguliforme, 
rabattu sur le style, perforé à la base et anthérifère en dedans, 
apissé supérieurement de longues papilles pointues (filets sté- 
riles), charnues et jaunâtres. Anthères serrées, petites, arron- 
dies, bilobées, portées sur de courts filets claviformes. Style 
passant à travers la perforation de l’androphore. Péricarpe du 
volume de la tête d’un enfant. 

Le Bertholletia habite le Brésil et les forêts des bords de l’O- 
rénoque. Les fruits qu’il produit sont très-nombreux et contien- 
nent chacun quinze à vingt grosses amandes , d’un goût excellent 
quand elles sont fraiches, mais susceptibles de rancir prompte- 
ment. Les Portugais de Para en importent chaque année des 
cargaisons à Cayenne , sous le nom de Touka. Ils en envoient 
même jusqu’à Lisbonne, où on les appelle Chétaignes de Ma- 
ragnan. Les Espagnols américains leur donnent le nom d’41- 
mendros, qui signifie Amande. M. Poiteau remarque que le Ber- 
thollétia commence à être l’objet d’une culture soignée dans les 
établissemens coloniaux de la Guiane. 


# 


Genre COUROUPITA. | 


Tube calicinai turbiné ; limbe à 6 lobespersistants. Pétales 
6, inégaux , soudés par la base. Androphore à languette ra- 
battue, large, échancrée, anthérifère au sommet et à la base. 
Ovaire turbiné, à 6 loges multiovulées : funicules entregref- 
fés. Style nul. Stigmate étoilé, hexagone. Péricarpe sphé-  : 
rique, indéhiscent, pulpeux en dedans : pannexterne ligneu- 
se, fragile ; sarcocarpe déliquescent ; panninterne crustacée. 
Graines nidulantes , ovales; épisperme coriace , velu. Em- 
bryon subglobuleux, comprimé, rostré, curviligne : cotylé#" 
dons grands, foliacés, rugueux, plissés; radicule claviforme. 

Arbres. Feuilles pétiolées, crénelées. Stipules petites, ca- 
duques. Grappes simples, naissant du tronc et des branches. 
Fleurs grandes, bractéolées, blanchâtres ou rougeâtres. 

Les deux espèces que renferme ce genre sont remarqua- 
bles par leur haute stature, l'éclat de leur inflorescence et 

La 


Couroupita Aubl. 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 197 


le volume de leurs fruits , qui ressemblent à des boulets de 
canon. Nous allons traiter de l’espèce la mieux connue. 


CourouriTA DE Gurane. — Couroupita guianensis Aubl. 
Guian. tab. 282. — Tussac, Flor. Antill. 2, tab. 10 et 11. — 
Hook. in Bot. Mag. tab. 3158 et 3159. — Lecythis bracteata 
Willd. Spec. «— Turp. in Dict. des Scienc. Nat. Ic. — Peckea 
Couroupita Juss. 

Tronc hautde 6o à 80 pieds, sur 2 pieds et plus de diamétre : 
Cime ample, touffue et arrondie. Écorce épaisse, gercée. Bois 
blanc. Feuilles pétiolées, ovales-oblongues, pointues, coriaces, 
glabres, longues de 1 pied, sur 4 pouces de large. Grappes 
dressées, longues de 1 à 3 pieds : pédoncule commun ligneux ; 
pédicelles courts, alternes, 3-bractéolés. Corolle large de 3 à 
4 pouces, d’un jaune pâle en dehors, pourpre en dedans : pétales 
concaves, pointus : 4 plus grands; 2 plus petits. Androphore à 
languette ovoide, convexe en dessus , d’un blanc mélé de rose. 
Filets stériles imbriqués, lamelliformes. Filets anthérifères 
courts, épais. Anthères très-petites , jaunâtres. Péricarpe brun, 
raboteux , de 6 à 8 pouces de diamétre , offrant vers le sommet 
un rebord circulaire saïllant. 

Cet arbre croît sur les plages sablonneuses de Cayenne et dans 
les grands bois de la Guiane. Le nom de Couroupita , emprunté 
aux naturels du Brésil, n’est pas connu , suivant M. Poiteau, 
des colons de Cayenne. Les noms sous lesquels ils le désignent 
sont ceux de Calebasse-Colin et Abricotier du bord de la mer. 
Le bois de arbre est trop mou pour être d’un usage quelconque. 
Les feuilles tombent deux fois par an, en mars et en septembre, 
etaces époques l'arbre reste presquedépouillépendant unehuitaine 
de jours. Les grappes produisent jusqu’à cent fleurs, qui se suc- 
cèdent pendant un mois et plus, caril ne s’en épanouit que de 

deux à quatre chaque matin, lesquelles tombent le soir: ces 

fleurs exhalent un arome Aicieus et charment les Jet par l’é- 

clat de leur couleur. ‘4 
La forme et la grosseur du fruit ont valu à celui-ci, de la 

- part des nègres et des créoles, le nom de boulet de canon. Ge 


198- CLASSE DES MYRTENÉES. 


fruit, dont chaque grappe ne produit qu'un petit nombre, est 
fort pesant lors de sa maturité, et sa chute pourrait devenir fu- 
neste aux passants. La substance charnue qui sépare la paroi ex- 
térieure du péricarpe de la paroi intérieure, finit par devenir 
liquide , de manière à dégager complétement cette dernière, qui, 
dans cet état, forme une boule intérieure et mobile. La pulpe 
dans laquelle sont nichées les graines, est acide et d’un blanc 
verdâtre; le contact de l’air la fait passer au bleu; lorsqu'elle 
entre en fermentation putride, elle prend une couleur livide 
et répand l'odeur la plus infecte. Les fleurs et les jeunes feuilles, 
macérées dans l’eau, déposent une fécule d’un bleu foncé, qu’on 
pourrait peut-être utiliser dans la teinture. 


Genre COURATARI. — Couratari Aubl. 


Tube calicinal turbiné; limbe à 6 lobes souverit inégaux. 
Pétales 6, inégaux. kudr ophore urcéolaire à la base, pro- 
longé d’un côté en ligule filamenteuse au sommet , cuculli- 
forme , pétaloïde, papilleuse : à la face antérieure; anthères 
plurisériées, insérées à la base de Pur céole. Ovaire 5-5-locu- 
laire; loges pluriovulées. Style subulé. Pixide oblong-clavi- 
forme, subtrigone, incomplètement triloculaire, coriace. 
Graines minces, cho GARE IAREPIEES , ailées , attachées au 
fond du péricarpe à 3 placentaires centraux. Cotylédons 
condupliqués, ET foliacés ; radicule grosse, incom- 
bante. 

Feuilles accompagnées de 2 petites stipules caduques. 
Fleurs en grappes axillaires et terminales. 

Ce genre se compose des trois espèces suivantes : 


CouraraRi GLABRE. — Couratari glabra Cambess, in Flor. 
Brasil. Merid. 2, p. 379. 
Feuilles 1 A -lancéolées, acuminées, glabres/ ‘de même 
que les ramules. Grappes courtes. Fleurs glabres, 
Arbre haut de 20 à 30 pieds. Rameaux cylindriques, glabres. 
Feuilles longues de 2 à 4 pouces, larges de 8 à 12 lignes ; légè- 
rement denticulées ; pétiole long de 2 à 3 lignes. Grappes 5-7- 


FAMILLE DES MYBRYACÉES. 199 


flores. Galice long de 2 lignes; lobes ovales, un peu pointus. 
Pétales inégaux, obovales-orbiculaires, concaves, glabres, 
jaunâtres; les plus grands longs de 7 es sur 6 lignes delarge. 
Androphore jaunâtre : ligule tordue en spirale supérieurement, 
Péricarpe long de 4 à 5 pouces, oblong, prismatique, rétréci à 
la base. 

Gette espèce a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire, 
dans les forêts-vierges de la province de Rio-Janéiro. 


COURATARI ROUSSATRE. — Couratari rufescens Cambess. in 
Flor. Brasil. Merid. tab. 159. 

Ramules cotonneux-roussâtres. Feuilles elliptiques-oblongues , 
courtement acuminées, poilues en dessous. Grappes muluflores. 
Fleurs cotonneuses-roussâtres. 

Grand arbre. Feuilles longues de 3 à 7 pouces, larges de 
1 :/, à 3 ‘/A pouces, coriaces, dentelées; pétiole long de2 à 
2 ‘2 lignes. Grappes simples ou rameuses, presque aussi lon- 
gues que les feuilles. Galice long de 4 à 6 lignes : lubes ovales, 
pointus, presque égaux. Pétales presque égaux , libres , longs de 
1 pouce, larges de o lignes, obovales , denticulés au soninet, 
concaves , jaunâtres , veloutés en dessous. Ligule de l’androphore 
longue de 2 *}, pouces , repliée en avant au milieu, recouverte : 
antérieurement vers son sommet d’un grand nombre d’anthtres 
stériles, Péricarpe inconnu. 

M. Aug. de Samt-Hilaire a observé cette espèce dansles forêts- 
vierges de la province de Rio-Janéiro. TE 


Courararr DE GuranE. — Couratari guianensis Aubl. 
Guian. 2, tab. 290. — Rich: in Annal. des Scienc. Nat. r, 
p. 3nok tb. 21. 

Feuilles ovales-oblongues , acuminées, glabres de même que 
les ramules. Grappes multiflores. 

Tronc atteignant 60 pieds.et plus de haut, sur 4 pieds de dia- 
mètre. Branches nombreuses, très-grosses, formant une cime 
ample et touffue, Feuilles longues de 6 pouces, sur 2 pouces de 
large, d’un vert jauûtre: les naissantes rougeäres: Péricarpe 
long < de 4 à à 6 pouces , conique , subtrigone, un peu strié, ce: 


9200 CLASSE DES MYRTINÉES. 


riace : orifice non-denté. Graines longues de 2 à 3 pouces , en- 
tourées d’une aile large de 5 à 6 lignes. 

Le Couratari de Guiane est l’un des arbres les plus élevés 
de ces contrées. Son bois est excellent pour la charpente. Sa 
tête, dit M. Poiteau, est si élévée que les fleurs échappent à la 
vue. L'arbre se reconnait aux fruits que le vent ou la maturité 
font tomber à terre. 


CENRE VOISIN DES MYRTACÉES. 
Genre CAREYA. — Careya Roxb. 


Tube calicinal adhérent, ovale; limbe 4-parti. Pétales 4, 
ovales, concaves, étalés. Étamines très-nombreuses ; filets f- 
liformes, cohérents par la base avec les pétales : les exté- 
rieurs stériles; les intérieurs à anthères ovales. Ovaire 4-lo- 
culaire. Style filiforme. Stigmate capitellé , 4-denté. Baie 
couronnée, globuleuse, pulpeuse, polysperme. ÉrneS ova- 
les, comprimées. 

Arbres ou herbes. Feuilles alternes , penninervées , non- 
ponctuées, glabres. Fleurs grandes, blanches. 

Ce genre, propre à l’Asie équatoriale, renferme trois es- 
pèces, dont voici les plus notables : 


CARÉYA HERBACÉ. — Careya herbacea Roxb. Corom. 
tab. 217. 9 

Herbe vivace, peu rameuse. Feuilles subsessiles, cunéifor- 
mes-obovales, crénelées , échancrées , obtuses. Fleurs axillaires 
et terminales, disposées en grappe lâche; pédicelles allongés. 
Limbe calicinal 4-parti. Pétales plus longs que les filets anthé- 
rifères. Filets stériles plus longs que les fertiles. 

Cette espèce croit au Bengale. Elle est remarquable par la 
beauté de ses fleurs , lesquelles ont plus de trois pouces de large. 


CarÉyA EN ARBRE. — Careya arborea Roxb. 1. c. tab. 218. 
— Hort. Malab. 3, tab. 360. | 


Feuilles his” cunéiformes-obovales, pointues, entières ou 
légèrement Sinuolées. Fleurs en épis terminaux ou latéraux, 


FAMILLE DES MYRTACÉES. 9201 


épais. Limbe calicinal 4-denté. Étamines de la longueur des pé- 
tales, les extérieures (stériles) plus courtes que les intérieures. 

Arbre très-rameux. Tronc dressé, haut d’une vingtaine de 
pieds , sur 1 * pied de diamétre. Écorce rugueuse, d’un rouge 
foncé à l’intérieur. Feuilles caduques au commencement de la 
saison froide, longues de ‘/, pied à 1 pied, larges de 3 à 6 pou- 
ces. Fleurs d’un jaune verdâtre, larges de 1 ‘/; à 2 pouces. 
Fruit subglobuleux , de la grosseur d’une Orange. 

Cette espèce croît dans les contrées montagneuses de l’Inde 
septentrionale. Son bois a la couleur de l’Acajou, mais il n’est 
point aussi dur, ni d’un grain aussi serré. Les Hindous en font 
des mortiers pour piler les graines oléagineuses. L’écorce est 
composée de longues fibres tenaces, dont on fabrique des cor- 
dages très-durables. 


CINQUANTE-SEPTIÈME FAMILLE. 


LES MÉLASTOM ACÉES. — MELASTO- 
MACEÆ, 


(Melastomæ Juss. Gen. p. 528; et in Dict, des Scienc. Nat. vol. 29, 
p- 507. — Melastomaceæ Don , in Edinb. Philos. Journ. 1823, P- 80; 
et in Mem. Wern. Soc. v. 4, p. 281. — De Cand. Prodr. v: 3, p. 99; 
ed Diss. de Melastomac, in ejusd. Collect. des Mém. — Bar Ord, 
Nat. p. 328.— Cr. Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. v, 3.) 


Peu de familles offrent un aussi grand nombre d’es- 
pèces placées, par des formes d’une rare beauté, aux 
premiers degrés de l'échelle végétale. Les fleurs des 
Mélastomacées, dont l’aspect rappelle les Roses, les 
Cistes ou les Rhododendron , naissent en grande abon- 
dance et brillent des couleurs les plus éclatantes. Le 
feuillage, très- caractérisé par une nervation parti- 
culière , n’est pas moins élégant que l’inflorescence. 
Beaucoup de Mélastomacées sont astringentes, mais on 
ne retrouve point dans ce groupe le principe aromatique 
si commun dans les Myrtacées. Plusieurs espèces pro- 
duisent des baies mangeables et imprégnées de sucs 
colorants. 

Les précieux travaux morographiques sur les Méla- 
stomacées, dont MM. Don, De Candolle et de Martius 
ont récemment enrichi la science, portent le nombre 
des espèces jusqu'a plus de sept cents. Presque toutes 
ornent la flore des régions équatoriales, et c’est princi- 
palement dans le nouveau continent qu’elles abondent. 
Aucune n’habite l’Europe , et l'hémisphère septentrio- 
nal, en général, en possède beaucoup moins que l’hé-? 
misphère austral. 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 203 


Il n'existe guère de Mélastomacée qui ne méritât une 
place dans les serres ; mais il est à regretter que la plu- 
part de ces Yéséaux se refusent à la culture : aussi ne 
rencontre-t-on qu’un petit nombre d'espèces dans les 
collections de plantes vivantes. 


‘CARACTÈRES DE LA FAMILLE. 


Arbres, ou arbrisseaux, ou sous-arbrisseaux, ou quel- 
quefois Lerbes. Ramules articulés , presque toujours an- 
guleux. : 

Feuilles opposées (par excepüon verticillées), sim- 
ples , indivisées , très-entières (rarement crénelées ou 
denticulées), pétiolées ou quelquefois sessiles , non- 
ponctuées , 3- où 5- ou T1- ou 9-nervées (par exception 
penuinervées) , rériculées de yeimules transversalement 
parallèles. Stipules nulles. 

Fleurs hermaphrodites, régulières (par exception ir- 
régulières), disposées le plus souvent en thyrse, ou en 
eime trichotome, ou quelquefois en épi, ou en grappe, 
ou en capitule, ou rarement solitaires, Pédoncules axil- 
laires ou terminaux. 

_Calice à tube campanulé, c ou urcéolé, ou oblong, per- 
sistant, adhérent ayant lanthèse à a l'ovaire par 8 à 12 
côtes filiformes , puis libre ou plus ou moins adhérent 
par la base (rarement libre dès l’origine, ou complète- 
ment adhérent ) ; limbe à 5 (rarement 4 ou 6) divisions 
dentiformes, ou plus ou moins profondes, ou rarement 
indivisé, tantôt persistant, tantôt se détachant par une 
scission circulaire de sa base. 

Disque plus ou moins coloré, membranacé, tapissant 
la paroi du calice, quelquefois épaissi au sommet en bour- 

“relet annulaire. | 

Pétales en même nombre que les lobes du calice, in- 

terpositifs , insérés à la gorge du calice (au rebord du 


9204 CLASSE DES MYRTINÉES. 


disque), courtementonguiculés, souvent ciliolés; éstiva- 
tion contortive. 

Étamines ayant même insertion que la corolle , en 
nombre double des pétales (par exception en même 
nombre que les pétales et toutes interpositives), tantôt 
toutes semblables , tantôt alternativement dissembla- 
bles. Filets libres, indupliqués avant la floraison. An- 
thères plongées avant l’anthèse dans les cavités de la 
partie inadhérente du tube calicinal , terminales , allon- 
gées, à ? 2 bourses quelquefois sétifères ou éperonnées à 
la base, le plus souvent confluentes au sommet et prolon- 
gées en te s’ouvrant au sommet soit pee un seul pore, 
soit par ? pores, ou bien rarement s ’ouvrant chacune 
par une fente longitudinale; connectif articulé au som- 
met du filet, tantôt court, tantôt allongé, quelquefois 
renflé à la base, ou bien prolongé en 2 bosses ou éperons 
soit distincts, soit soudés. 

Pistil : Ovaire 2-6-loculaire (loges ordinairement en 
même nombre que les sépales); placentaires axiles, sail- 
lants, multiovulés. Style indivisé. Stigmate ponctiforme 
ou pelté, très-entier. 

Péricarpe pluriloculaire, polysperme, charnu lorsqu’il 
adhère au calice, ou bien inadhérent , capsulaire, locu- 
licide, recouvert par le calice amplifié et resserré supé- 
rieurement. Placentaires scrobiculés, opposés aux sépa- 
les. 

Graines très -nombreuses, petites, subsessiles : épi- 
sperme double : l’extérieur crustacé ; l’intérieur mem- 
branacé ; hile concave ou convexe; raphé saillant. Péri- 
sperme nul. Embryon curviligne et à cotylédons iné- 
gaux, ou bien rectiligne et à cotylédons presque égaux. 

M. De Candolle classe les genres des Mélastomacées 
comme suit : 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 205 


T° TRIBU. LES MÉLASTOMÉES. — MELASTOMEZX:. 


Anthères déhiscentes au sommet soit par deux pores, soit 
par un seul pore. 


-Sxcrion I. LES LAVOISIÉRÉES. — Lavoisiereæ. 


Anthères 1- ou 2-poreuses. Ovaire inadhérent, non-écail- 
Teux ni sétifère au sommet. Capsule sèche. Graines ova- 
les ou anguleuses, non-contournées : hile latéral, li- 
néaire. 


Meriania Swartz. — Axinæa Ruiz et Pav. — Chaste- 
næa De Cand. — Lavoisiera De Cand. — Darya De 
Cand. — Graffenrieda De Cand. — Centronia Don. — 
Truncaria De Cand. — Rhinchanthera De Cand. — Ma- 
cairea De Cand. — PBucquetia De Cand. — Cambes- 
sedesia De Cand. — Chæetostoma De Cand. — Salpinga 
Mart. — Pertolonia Raddi. — Meisnera De Cand. 


Secrion IL. LES RHÉXIÉES. — Rhone. 


Anthères 4-poreuses. Ovaire inadhérent , non-écailleux ni 
sétifère au sommet. Capsule sèche. Graines cochléari- 
formes : hile orbiculaire, basilaire. 


Appendicularia De Cand. — Comoliu De Cand. 
Spennera Mart. — Microlicia Don.— Siphanthera Pohl. 
— Rhexia (Linn. ) R. Brown. — Ho me De Cand. 
— Pachyloma De Cand. —Oxyspora De Cand.— Tricen- 
trum De Cand. — Marcetia De Cand. — Trembleya De 
Cand. — Adelobotrys De Cand. 


SECTION III. LES OSBÉCKIÉES. _ Osbeckieæ. 


Poe 1-poreuses. Ovaire tantôt inadherent, tantôt adné 
au calice, couronné au sommet d’écailles ou de sotes. 
Graines coche iformes; hile orbiculaire, basilaire. 


9206 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Lasiandra De Cand..— Chætogastra De Cand. — 4r- 
throstemma Pax.— Osbeckia Linn. — Tibouchina Aubl. 
(Savastenia Neck.) — Tristemma Juss. — Melastoma 
Burm. Linn. — Pleroma Don. — Diplostegium Don. — 
Aciotis Don. 


Secrion IV. LES MICONIÉES. — Micomiere. 


Anthères 1- ou 2-poreuses, Ovaire adhérent. Péricarpe 
charnu. Graines non-cochléariformes. 


Rousseauxia De Cand. — Leandra Raddi:— Tehudya 
De Cand. — Clidemia Don. — Myriaspora De Cand. — 
Tococa Aubl. — Majeta Aubl. — Calophysa De Cand: 
— Medinilla Gaudich. — Æuberia De Cand: — Caly- 
cogonium De Cand. — Ossæa De Cand. — Sagræa De 
Cand. — Tetrazygia Rich. — Heterotrichin® De Cand. 
— Conostegia Don. — Diplachita De Cand: (Chiens 
Don. Fothergilla Aubl.) — Phyllopus De Cand. 
Henrietiéea De Cand. — Loréya De Cand. — Miconia 
Ruiz et Pay. — Oxymeris De Gand. — Cremanium Don. 
— Blakea Linn. (Topobea Aubl. Valdesia Ruiz et Pa.) 
— Sarcopyramis Wall. À 


fr TRIBU. LES CHARIANTHÉES, 4 HR 


THEÆ. 
Anthères à 2 bourses déhiscentes chacune par une a 
longitudinale. LE — BR 


Kibessia De Cand. — Charianthus Din. = Gyano- 
pleura Rich. — Astronia Blum. — Spathandra Guillem. 


, € Perrot. t{ 
DANS 3) 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 207 


ré TRIBU. LÉS MÉLASTOMÉES. — MELASTOMEÆ 
é . Sering. in De Cand. Prodr. 


Anthères déhiscentes au Sommet soit par un seul pore, 
soit par deux pores. 


SECTION Je, LES LAVOISIÉRÉES. — Lavoisiereæ De Cand. 
Prodr: 


Anthères 1-'où 2-poreusés au sommet. Ovaire inadhé- 
rent, non-écailleux ni sétifère au sommet. Graines 
ovales ou anguleuses , non-cochléariformes : hile la- 
téral, linéaire. 


Genre MÉRIANIA. — Meriania Swartz. 


Tube calicinak campanaulé ; limbe à 5 ou 6 lobes dilatés et 
membraneux ? à la base, subulés au sommet. Pétales 5 ou 6. 
Anthères bipor euses, non-rostrées, courtement éperonnées à 
la base. Ovaire globuleux, un peu déprimé, glabre au som- 
met. Style grèle , claviforme. Capsule Halls bntos 5- ou 6- 
loculaire : placentaires semi-lunés. Graines minimes, cunéi- 
formes, anguleuses. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles pétiolées, AULARES, 
glabres, < ou pubescentes seulement aux nervures. PR 
blanches ot ou rouges, solitaires, axillaires, pédicellées. 

Ce genre est propre à F Amérique équatoriale. Parmi les 
six espèces connues, les trois suivantes se font surtout remar- 
se ar leur élégance, et se cultivent quelquefois dans les 

LE ions de serre : : 


RÉ x FHEUXS BLANGHES- Ti leucantha Swartz, 
Flor. Ind. Occid. 
: Ramüles tétragones , sphse ; Slabres. Feuilles ovales- 
oBlongues ; acuminées , trinervées , denticulées , serres Pédon- 


4 


208 CLASSE DES MYRTINÉES. 


cules munis au sommet de 2 bractées ovales-lancéolées, 3-ner- 
vées , très-entières. , 

Tronc haut de 15 à 30 pieds. Feuilles luisantes, coriaces, 
longues de 5 à 6 pouces. Fleurs grandes, penchées. Pétales 
blancs, roses à la base. 

Cette espèce habite les hautes montagnes de la Jamaïque. 


MÉRIANIA A FLEURS ROSES, — Meriania rosea Tussac, Flor. 
Antill. 1, tab. 6. 

Ramules cylindriques, glabres. Feuilles ovales, trinervées, 
légèrement dentelées, glabres. Pédoncules plus longs que les 
pétioles , munis au sommet de 2 bractées linéaires, 

Gette espèce croît à la Jamaïque. 


MÉRIANIA POURPRE. — Meriania purpurea Swartz , Flor. 
Ind. Occid. 2, tab. 15. 

Ramules Féntriques ; glabres. Feuilles ovales-lancéolées, 
denticulées, glabres. Pédoncules plus longs que les pétioles; brac- 
teés quaternées , lancéolées , denticulées. 

Arbre à tronc haut de 10 à 15 pieds. Feuilles non-luisantes, 
subcoriaces, discolores. Fleurs grandes , d’un pourpre foncé. 

Cette espèce croit dans les montagnes élevées de la Jamaïque. 


Genre LAVOISIÉRA. — Lavoisiera De Cand. 


Tube calicinal oblong-turbiné; limbe 5-10-lobé. Pétales 

5-10, ovales ou obovales. hide 10-20 ; anthères ovales, 
courtement rostrées, 1-poreuses, REA MOL TANT dissembla- 
bles : les unes à connectif allongé, prolongé inférieurement 
en appendice subbilobé; les autres à connectif court et pres- 
que inappendiculé, Capsule 5-10-loculaire. Graines angu- 
leuses. 

Arbrisseaux ordinairement très-glabres. Feuilles planes 
ou carénées, sessiles, uninervées, ou multinervées à la base, 
ouétroites et innervées, très-entières , ou quelquefois denti- 
culées-ciliées, ou rarement ciliées de poils mous. , 

Ce genre caractérise la flore des montagnes du Brésil orien- 
tal, entre les 19° et 95° degrés de latitude australe. M. de 


vw 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 209 


Martius en a découvert quinze espèces, dont plusieurs crois- 
sent à une élevation de 5300 pieds au-dessus du niveau de 
l'Océan. Le feuillage et les fleurs de ces végétaux sont d’une 
rare élégance. Nous allons faire connaître les espèces les plus 
curieuses : 


LAVOISIÉRA IMBRIQUÉ. — Lavoisiera imbricata De Cand. 
Prodr. — Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. tab. 265. 

Très-glabre. Rameaux dressés, dichotomes ; fastigiés , cica- 
triqueux. Feuilles apprimées, imbriquées sur 4 rangs, ovales, 
pointues, ciliées de poils roides. Fleurs solitaires. Lanières ca- 
licinales membranacées au sommet, blanchâtres, presque en- 
tières. 

Arbuscule haut drà3 pieds. Tiges solitaires où nombreuses, 
dressées. Feuilles longues de 1 à 2 lignes. Calice 6 fidestnbe 
hémisphérique; lanières ovales-oblongues. Corolle large de près 
de 1 pouce:pétales étalés, inéquilatéraux, obovales, roses, 
Capsule incluse, subglobuleuse. 

M. de Martius a dre cetfe espèce dans les montagnes de 
Ja province des Mines. si 


LAVOISIÉRA GATAPHRAGTE. — Lavoisiera cataphracta De 
Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 133. 

Très-glabre. Rameaux irrégulièrement dichotomes, subfasti- 
giés, cicatriqueux. Feuilles étalées, imbriquées sur 4 rangs, 
ovales, pointues, ciliéesde poils roides. Fleurs solitaires. 
Lanières calicinales linéaires-oblongues , membranacées blan- 
châtres , ciliées de poils roides. j 

Arbrisseau de la hauteur d’un homme. Rameaux grêles, dres- 
sés, tétragones , aphylles inférieurement. Feuilles longues de 
3 à 4 lignes, larges de 2 à 3 ‘/. lignes. Calice long de 1 à x 
ligne: tube obovale; limbe étalé, 3 fois plus long que le tube. 
Pétales obovales, mucronés , roses , glabres. 

_ Gette espèce a été ie par M. de Martius dans les monta- 
gnes de la province des Mines. 


i Lavoisréra Passe GENTIANE. — Lavoisiera gentiansides 
| BOTANIQUE, PHAN, T. IY, "1 


DD CLASSE DES MYRTINÉES. 


De Cand. Prodr. — Mat. et Zuccar. 1, e. tab. 267 , fig. 1. 

Rameaux dichotomes, tétragones. Feuilles apprimées, imbri- 
quées sur 4 rangs, lancéolées, acuminées, multinervées, poilues : 
les supérieures plus longues que les fleurs. Cymules pauciflores. 
Bractées ovales-cordiformes. 

Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds, un peu dichotome. Tige 
grêle. Feuilles longues de 3 à 5 pouces, larges de 6 à 12 lignes. 
Calice long de près ‘@ 1 pouce : tube cylindrique, poilu supérieu- 
rement; lanières triangulaires, acuminées. Corolle blanche, 
large de 2 pouces : pétales obovales , échancrés. 

M. de Martius a trouvé cette espèce daus les montagnes de la 
province des Mines, 


LAvoïsiÉRA A FEUILLES ÉPAISSES. Lavoisiera crassifolia De 
Gand. Prodr. — Mart. et Zuccar 1. c. tab. 267, fig. 2. 

Très-glabre. Rameaux dichotomes, cicatriqueux; entrenœuds 
subeylindracés, bisulqués. Feuilles étalées, imbriquées sur 
4 rangs, ovales onu oblongue#, subcoriaces, épaisses et très- 
entières aux bords. Fleurs solitaires. Lanières calicinales mu- 
cronulces. 

Arbuscule haut d'environ 1 ‘/ pied. Tige dichotome: Feuil- 
les longues de ‘/; pouce à 1 pouce, d’un vert foncé, luisantes. 
Calice long d’environ 4 lignes, tube ovale- cylindrique. Pétales 
longs de 8 à 9 lignes, d’un violet tirant sur le pourpre, obo- 
vales. 

M. de Martius a découvert cette espèce dans 1 hautes mon- 
tagnes de la province des Mines. 


LAVoisiéRA A FLEURS BLaNCuEs. — Layoisiera alba De 
Cand. Prodr.— Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 268. 


Très-glabre, un peu glauque. Tige et rameaux tétragones ; 

Fique : ailés. Feuilles elliptiques- oblongues, mucronulées, tri- 
nervées. Fleurs terminales et axillaires, solitaires, . avant l’an- 
thèse recouvertes par 2 bractées. pr calicinales triangu- 
laires. ç 

Arbusecule haut d'environ 4 Hiedl, Feuilles Jongués de, > pou- 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 9211 


ces, larges de :}, pouce. Galice long de 6 lignes: tube urcéolé, 
Pétales oboyales-oblongs, blancs , longs d'environ 1 pouce. 

M. de Martius a trouvé cette espèce dans les hautes montagnes 
de la province des Mines. 


Lavorsréra AranéEux. — Lapoisiera mucorifera De Can. 
Prodr. — Mart. et Zuccar. I. c. tab. 260. 

Hérissé de poils glandulifères. Tige et rameaux tétragones. 

Feuilles étalées, décussées, 3-7-nervées, lancéolées : les: flo- 
rales plus larges, ovales. Fleurs terminales, presque en corÿymbe. 
Lanières calicinales lancéolées-triangulaires. 

Arbuseule dichotome, haut de 1 à 2 pieds. Rameaux denses, 
fastigiés. Feuilles rapprochées, longues de 3 à 8 lignes. Fleurs 
larges de près de 1 pouce. Tube calicinal ovale-globuleux , pubes- 
cent inférieurement. Pétales violets, obovales. Capsule cylin- 
drique , à 6 loges. 

Cette cxpèce a été trouvée par M. de Martius dans les montagues 
de la province des Mines, à l’élevation de 3800 à 4000 pieds 
au-dessus du niveau de l Océsh.: 


Lavorsréra Fe — Lavoisiera punctata De FAR 
Prodr. — Mart; et Pic L.'c. tab. 270. 

Très-glabre. Tige et rameaux tétragones. Feuilles presque éta- 
lées, dus de ponctuées en dessous, 
subtrinmervées : les jeunes épaissies et denticulées aux bords. 
Fleurs termivales. Dents calicinales triangulaires à pointues. 

Arbüscule dichotome , haut de 1 à 2 pieds. Feuilles Jappro- 
chées vers l’extrémité des ramules , longues de 1 pouce et plus, 
fermes, d’un vert sombre. Fleurs larges de plus de 2 pouces. 
Tube calicinal oblong. Pétales oboyales- ‘oblongs ». étalés, d’un 
pourpre vif. Capsule subo} ‘obuleuse. 

Ge végétal élégant, qui ressemble à aun Bhudodendion.. croit 
dans les savanes des Rates. montagnes de la province des Mines. 


Lavotsnéna D'Îramsé. — Lavoisiera itambana De Gand. 
Prodr. — Mart. et Zuccar. L. c. tab. 271. ( 
Très- glabre. Rameanx dichotomes, fastigiés, cicatriqueux , 


219 CLASSE DES MYRTINÉES. 


subarticulés; entrenœuds tétragones, bisulqués. Feuilles érigées, 
imbriquées sur 4 rangs, ovales-oblongues, subobtuses, r-ner- 
vées, très-finement dentelées aux bords. Fleurs solitaires , ter- 
minales. Lanières calicinales ovales, obtuses. 

Arbuscule haut de 3 à 4 pieds , semblable au précédent. Feuil- 
les longues de 6 à 8 lignes. Fleurs larges de près de 2 pouces. 
Tube calicinal campanulé, long de 3 lignes. Pétales obovales , 
subbilobés , jaunes. Capsule subglobuleuse, 6-8-loculaire. 

Cette espèce a été trouvée par M. de Martius dans la province 
des Mines, à 5000 pieds d’élévation au-dessus de la mer. 


LavoistéRA MAGNIFIQUE. — Lavoisiera pulcherrima De 
Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. l.'c. tab. 272. 


Très-glabre. Rameaux irrégulièrement étalés, cicatriqueux ; 
entrenœuds subtétragones, bisulqués. Feuilles étalées, tétra- 
stiques, ovales-lancéolées, tres-entières, multinervées , un peu 
glauques : les florales plus petites. Fleurs terminales. Dents cali- 
cinales pointues, triangulaires. 

Arbrisseau haut de 4 à 6 pieds. Feuilles recouvrantes, lon- 
gues de 1 à 2 pouces. Calice cyathiforme, rougeâtre. Pétales 
longs de 1}, pouce, obovales, subbilobés, étalés, d’un rose 
vif. Capsule subglobuleuse. 


Genre DAVYA. — Davya De Cand. 


Calice campanulé ou ovale-oblong, à 10 ou 12 dents sou- 
dées en rebord suhmembranacé. Pétales 5 ou 6. Anthères 
rostrées, 1-poreuses ; connectif prolongé à la base en éperon 
souvent 2- ou S-sétifére au sommet. Ovaire globuleux ou 
oblong, inadhérent, glabre et déprimé au sommet. Style fil 
forme. Capsule 5-loculaire. . 

Arbrisseaux ou arbres, ayant le port des Banistéria, Féuil 
les pétiolées, ovales, 5-nervées, presque glabres. Fleurs jau- 
nes, disposées en corymbe paniculé ou enthyrse. 

Ce genre, propre à l'Amérique équatoriale, renferme qua- 
tre espèces, dont voici la plus intéressante : | 


OI 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES, 21 


Davya panicuzé. — Dayya paniculata De Gand. Prodr. 
— Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 261. 

Arbrisseau débile : rameaux brachiés : les jeunes cotonneux- 
incanes de même que les pétioles. Feuilles longues de 4 à 6 pou- 
ces, larges de 2 à 3 pouces, distantes, ovales ou oblongues, 
acuminées, quintuplinervées, très-glabres en dessus, cotonneuses- 
incanes en dessous aux nervures. Thyrse subpyramidal, termi- 
val, courtement pédonculé:ramules brachiés ; pédicelles en co- 
rymbe. Calice long de 2 lignes , cvale-campanulé; dents petites, 
obtuses. Corolle large de 1 pouce, prune | 

M. de Martins a trouvé cette espèce dans les foréts-vierges du 
Brésil méridional. 


‘Genre GRAFFENRIEDA. — Grafjenrieda Mart. 


Calice campanulé : limbe 5-denté, non-persistant, tapissé 
en dedans d’une membrane. Pétales5, étalés. Fur 10, 
presque semblables ; anthères 1-poreuses au sommet, appen- 
diculées d’un côté à la base. Ovaire 3- ou 5-loculaire. Style 
filiforme. Stigmate ponctiforme. Capsule ovale, 5-valve au 
sommet. Graines anguleuses. 

Arbres ou arbrisseaux. Rameaux subtétragones ou com- 
primés. Feuilles pétiolées, opposées , triplinervées ou quin- 
tuplinervées. Cymules disposées en thyrse terminal brachié. 
Bractées petites, caduques. Fleurs blanches ou roses. 

Ce genre ne renferme que les trois espèees dont nous al- 
lons traiter. s PERTE 


GRAFFENRIEDA ÉLÉGANT. — Graffenrieda jucunda Mart. 
et Zuccar. Nov. Gen. et Spec.. Brasil. tab. 276. — Osbeckia 
jucunda De Cand. Prodr. . 

Ramules comprimés. Feuilles subcordiformes,  . 
lancéolées, ou oblongues, acuminées, très-entières, glabres, 
quintuplinervées. Thyrse à ramules triflores. Pétales lancéolés. 

Arbrisseau haut de 6 pieds et plus. Feuilles longues de 4 à 
6 pouces, larges de 1 à 3 pouces, luisantes, d’un vert foncé : 
les jeunes couvertes en dessous d’une pubescence étoilée. Thyrse 


914 CLASSE DES MYRTINÉES. 


pyramidal, long de 6 à 5 pouces ; pédoncules et pédicelles co- 
tonneux. Lanières calicinales courtes , trianguilaires, obtuses. Pe- 
tales longs de4 à 5 lignes, larges de r ligne, linéaires-lancéo- 
lés, pointus, blanchâtres. 

M. de Martius a observé cette espèce dans Îes forêts-vierges 
de la province de Bahia. 


GRAFFENRIEDA  ÉLANCE. — Graffenriedu excelsa De Cand. 
Prodr.— Rhexia excelsa Bonpl. Rhex. tab. 34. — Osbeckia 
excelsa Spreng. Syst. 

Ramules tétragones. Feuilles longuement pétiolées, ovales, 
n-nervées, crénelées, glabres et bullées en dessus, veloutees- 
ferrugineuses en dessous de même que les pétioles et pédoncules. 
Thyrse paniculé , terminal. Fleurs 2-bractéolées. Anthères à ap- 
pendice obtus. Capsule ombiliquée au sommet. 

Tiges touffues, herbacées, hautes de 6 à 10 pieds. Lobes ca- 
licivaux triangulaires. 

Cette espèce croît au Pérou. 


GRAFFENRIEDA A FEUILLES RONDES. — Graffenrieda rotun- 
difolia De Cand. Prodr, — Rhexia rotundifolia Bonpl. Rhex. 
tab... 95, 

Ramules cylindriques, glabres. Feuilles courtement pétiolées , 
orbiculäires , subcordiformes, très-entières, 3-nervées, glabres 
et luisantes en dessus, pulvérulentes en dessous ; nervures laté- 
rales presque marginales. Thyrse paniculé, termisal. Pétales 5, 
obovales. Anthères à appendice sétiforme. Capsule non-ombili- 
quée. Fleurs roses. Dents calicinales très-courtes. 

Cette espèce croit dans la Nouvelle-Andalousie. 


Gênre RHYNCHANTHÉRA — RAynchahthera De Cand. 


Tube calicinal subglobaleux; limbe à 5 lobes linéaires ou 
sétacés. Pétales 5, obovales. Étamines 10, dont 5 plus cour- 
tes, quelquefois stériles, et 5 plus longues; anthères ellipti- 
ques, rostrées; connectif allongé, auriculé à la base. Ovaire 
ovoide-- globuleux. Capsule 3-5-loculaire, Graines anguleu- 
ses où onlongues, 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 5 


Arbrisseaux , ou sous-arbrisseaux , où herbes. Ramules cv- 
lindriquesou à #angles obtus. Feuillès cordiformes eu oblon- 
gues , 5-9-nervées. Fleurs rouges ou violettes: Pédoncules 
axillaires , ordinairement pluriflores. 

Ce genre ; propre à l'Amérique méridionale , renferme 
quinze espèces dont voici les plus remarquables : 


Révnomanrnéra GRANDIFLORE. — Rhynchanthera grandi- 
flora De Gand. Prodr. — Melastoma grandiflora Aubl, Guian. 
tab. 160. — Rhexia grandiflora Bonpl. Rhex. tab. 11. 

Ramules cylindriques, couverts (de mème que les pétioles ) de 
poils glanduhfères. Feuilles longuement pétiolées, hérissées ; 
cordiformes-ovales, acuminées, o-nervées. Cymes triflores, de la 
longueur des feuilles. Lobes du calice sétacés , plus longs que le 
limbe. Cinq des étamines stériles. Capsule 5-loculaire. 

Arbrisseau rameux, très-élégant, Le de 3 à 4 pieds. Feuilles 
d’un vert jaunâtre , longues de 2 à 3 pouces. Fleurs d’un beau 
violet, larges d’environ 2 pouces. 

Cette espèce croît à la Guiane et sur les bords de l’Orénoque. 
Aublet dit que les créoles emploient l’infusion de ses fleurs pour 
calmer la toux, et les autres parties de la plante comme remède 
vulnéraire. 

RHYNGHANTHÉRA A FEUILLES DENTICULÉES. — Rhÿichan- 

thera serrulata De Cand. Prodr. — Rhexia sérrulata Rith. in 
Bonpl. Rhéx. tab. 8. 


Ramules tétragones, poilus. Feuilles abpédien linéaires-lan- 
céolées, rétrécies aux 2 bouts, denticulées, 5-nervées. Fleurs 
scilldités et terminales, bit dés subsessiles, Cälice poilu : 
lobes linéaires, plus soit que le tube. Cinq des Fee stériles. 
Capsule triloculaire. 

Herbe annuelle ; dressée , ramense, ‘visqueuse. Fleurs roses. 

_ Gette espèce croît en Gale! L 


nant DE SGHRANCK. — Rhynchanthera Schrant 
 Ckiaha Mart. et Zuccar. Nov: Gen. et Spec. Brasil. tab. 25g.— 


916 CLASSE DES MYRTINÉES. 


RhynchantheraSchranckiana et Rhynchanthera pentanthera 
De Cand. Prodr. 

Hérissé de poils glanduliferes. Feuilles cordiformes-ovales, 
acuminées , dentelées. Cymules axillaires et terminales. Bractées 
lancéolées , de la longueur du calice. Les 5 étamines plus courtes 
ordinairement sans anthères. 

Arbrisseau ou sous-arbrisseau, de la hauteur d’un homme. Tige 
grèle, tétragone. Feuilles larges de 2 à 3 pouces. Tube calicinal 
subglobuleux ; lanières subulées, de la longueur du tube. Pétales 
obovales, violets, longs de 1 pouce. Anthères violettes. Capsule 
globuleuse, campanulée. 

M. de Martius a trouvé cette espèce dans la province des 
Mines. 


RayYNCHANTHÉRA CORDIFORME. — Rhynchanthera cordata 
De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 6o. 

Hérissé de soies roïides. Feuilles ovales-orbiculaires, cordifor- 
mes à la base, pointues , doublement dentelées. Cymules dispo- 
sées en thyrse pyramidal. Bractées lancéolées , plus courtes que 
le calice. Étamines 5 , Où 10 alternativement stériles et fertiles. 
Capsule trivalve. 

Tige grèle , presque simple. Feuilles longues de 1 pouce au 
plus. Thyrse long de près de 1 pied. Pétales obovales, violets. 
Capsule ovale-globuleuse, incluse. 

Cette espèce habite les mêmes contrées que la précédente. 


Genre CAMBESSEDESIA. — Cambessedesia De Cand. 


Tube calicinal globuleux ou obovale, évasé; limbe à 5 
Jobes étroits, pointus , persistants. Pétales 5, obovales. Éta- 
mines 40 ; anthères conformes, linéaires falciformes, subro:, 
strées, gibbeuses à la base; connectif peu apparent, prolongé 
en auricule obtuse, entière. Style filiforme. Capsule ovale- 
globuleuse, triloculaire. Graines anguleuses ou ovales; hile 
linéaire, | 

Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux ordinairement glabres. 
Feuilles sessiles, Fleurs de couleur pourpre ou ponceau. 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES, M 1) 


Ce genre se compose de dix espèces indigènes au Brésil; 
la plupart croissent à des hauteurs considérables au-dessus 
du niveau dela mer. Voici les espèces les plus remarquables : 


Camsrssépésra Espora. — Cambessedesia Espora De Cand. 
Prodr. — Rhexia Espora Aug. Saint-Hil. in Bonpl. Rhex. 
tab. 58. 

Ramules subtétragones. Feuilles 3-nervées, ovales, cordifor- 
mes , pointues, à dentelures écartées. Fleurs solitaires au som- 
met de petits ramules axillaires formant un tuyrse terminal 
feuillé. Calice turbiné. Pétales lancéolés, pointus. Capsule 3-lo- 
culaire. 

Sous-arbrisseau glbre, dressé, rameux dès la base. 

Cette espèce croît au Brésil, dns les montagnes de la pro- 
vince des Mines. Ses fleurs sont remarquables par leur couleur 
ponceau , comme celles de la Capucine. 


CAMBESSÉDÉSIA DU DISTRICT DES DIAMANTS. — Cumbessede- 
sia adamantium De Cand. Prodr. — Rhexia adamantium 
Aug. Saint-Hil. L. c. tab. 6o. 

Ramules tétragones, poilus, cotonneux aux articulations. 
Feuilles subtrinervées , subsessiles , denticulées-ciliées , ovales- 
lancéolées. Ramules axillaires, Al disposés en ne ter- 
minal serré. Calice turbiné, à lobes élargis , très-courts. Pétales 
ovales, pointus. Capsule tune. ovale-oblongue, poilue au 
au sommet. 

Sous-arbrisseau rameux, couché, parsemé de poils glanduleux. 
Fleurs couleur ponceau. 

Cette espèce a été observée par M. Aug. de Saint- Hilaire 
dé les pie di district des PÉREES 


D DE Samvr-Hizaire. — EN Hila- 
riana De Cand. Prodr. — Rhexia Hilariana Kunth,. in Bonpl. 
Rhex. tab. 56. — Rhexia suberosa Spreng. Syst. 

Ramules tétragones. Feuilles subpétiolées, oblongues- linéaires, 
obtuses, entières (ou 1-2-dentées ), fasciculées aux aisselles 
les. Pédoncules 1-3-flores, axillaires et terminaux, formant une 


92145 CLASSE DES MYRTINÉES. 
panicule lâche. Galice à lobes courts, larges, mucronés. Éta- 
mines dissemblables. | 
Sous-arbrisseau glabre, ascendant. Fleurs de éme couléur 
que ‘celles des deux espèces précédentes. 
Gette plante a été trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire dans 
les montagnes de Ja province des Mines. 


CAMBEsSÉDÉSIA ÉCARLATE. — Cambessedesia purpuräta De 
Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. Nov. Gén. et Spec. tab. 562. 

Très-glabre, d’un glauque verdätre. Feuilles opposées , réni- 
formes- able es, tres-entieres. Cymes terminales , paticulées, 
divariquées. Bacs inférieures ovales- EN ; bractées 
supérieures subulées. 

Axbrisseau dressé, haut de 3 à 4 pieds. Tige grèle. Ramules 
dressés, tétragones. Feuilles horizontales, longues äu plus de 
1 pouce. Calice campanulé, long d’environ 2 lignes; dents dres- 
sées, subulées ; pétales longs des lignes, d’un écarlate tirant sur le 
pourpre, ovales-orbiculaires ou obovales , pointus. Filets blancs , 
fliformes. Capsule ovale-globuleuse brunätre, incluse. 

M, de Martius a trouvé cette espèce dans les montagnes de la 
province de Bahia. 


Camerssépésia vieux. — Cambessedesia latévenosa De 
Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. c: tab. 263. CAE LL 

Velouté, un peu scabre. Feuilles opposées , cordiformes-ova- 
les, pointues , rugueuses et bullées en dessus , veineuses en des- 
sous, Cymes terminales , paniculées. Bractées et bractéoles pres- 
que égales, glabres. 

Petit arbrisseau roide, haut d’environ 3 pieds. Tiges rameu- 
ses au sommet, tétragones. Feuilles d’un vert foncé, longues de 
1 à 2 pouces. Calice cam parulé, poilu , long d’environ 2 lignes. 
Corolle écarlate, large de près de 1 pouce. dune Lei url 
tüs. Capsule lattes. 

Gette espèce croît dans les hautes montagnes de h prévice dés 


Mines. 
N 


0 


er | 
RE 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 219 
: Genre CHÉTOSTOMA. — Chætostoma De Cand. 


Tube calicinal obovale, subturbiné, garni äu sommet 
d’une collerette de poils ; limbe à 4 ou 5 lobes dressés, pi- 
quants. Pétales 4 ou 5. Anthères très-courtement rostrées, 
4-poreuses ; connectif inappendiculé, à peine gibbeux. Caps 
sule prismatique, 4- ou 5-goné, allongée. 

Arbuscules très-glabres. Tiges grèles. Feuilles recouvran- 
tes, 1-nervées, pointues, très-entières, petites. Fleurs termi- 
nales, solitaires. 

Les Chétostoma forment des arbuscules très - -élégants, 
aÿant le port des Biuyéres. Ils häbitent les savanes dés mon- 
tagnes du Brésil méridional ; élevées de plus de 2000 pieds 
au-dessus dû niveau de là mer. Voici les trois espèces con- 


niués dé ce genre : 
. 


_Cnérosroma Piquanr. — Chcæiosioma pungens De Cand. 
Prodr. —Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. tab. 264. 

Tigés dressées: Foulles apprimées, subuléts : ; Carénées , tres- 
pointués, piquantes, 5- ou 6-nervées, cilices de poils roides. 
Calice cylindrique, 5-denté, multinervé, sélifère en dehors aux 
bords. Anthères cylindriques ; grèles ; connectif des étamines dis- 
semblables. linéaire. Capsule aussi longue que le tube calicinal. 

: Arbuscule hant de 1 à 1 "/: pied. Rameaux subfastigiés. 
Feuilles longues de 4 à 6 lignes, d’un vert gai. Calice glabre, 
long de 344 lignes. Pétales longs de */, pouce; d’un ni 
tirant sur le violet ; 6vales- -cblongs , acuminés. 


M. de Martius a Aécoivést cette espèce dans les montagnes de 
la provinée des Mines. 


| GaÉiérnu TÉTRASTIQUE. Chætostoma tetrasticha De 
Late Prodr. — Mari. et Zuccar. 1. c. tab. 264, fig. 0. 
Feuilles presque dressées , carénées-trièdres , pointues , pone- 
tuées : les jeunes ciliées. Galice campanulé, 4-denté, sétifère en 
dehors aux bords. Étamines ] presque égales. 
Puit arbrisseau touffu. Feuilles longues d'environ 2 pouces. 
Cilicé fougeätre. pétales obüvalès-Grbiculairés, pourpres. 


PRESS er 


290 CLASSE DES MYRTACÉES. 


M. de Martius a découvert cette espèce dans les montagnes des 
provinces des Mines et de Bahia. 


CuérosromA Fausse BruYÈRE. — Chætostoma ericoides De 
Cand. Prodr. — Rhexia ericoides Spreng. Syst. 
Feuilles sessiles, opposées, un peu décurrentes, linéaires, condu- 
pliquées, ciliées. Fleurs octandres. 

Cet arbrisseau croît au Brésil. 


Genre BERTOLONIA. — Bertolonia Raddi. 


Calice campanulé, à 5 lobes obtus, le plus souvent larges 
ettrès-courts, quelquefois soudés en rebord entier. Pétales 5, 
obovales. Étamines un peu dissemblables ; anthères ovales, 
obtuses, 1-poreuses, rétrécies à la base et inappendiculées ou 
très-légèrement auriculées. Capsule trigone, à 3 valves cir- 
conscindées au-dessous du sommet. Graines cunéiformes À 
trièdres, scabres. 

Herbes radicantes. Feuilles pétiolées, ovales, corlibiils: 
5-11-nervées, crénelées. Cymes terminales. Fleurs blanches 
ou pourpres. 

Ce genre appartient à la flore du Brésil. On en connaît 
quatre espèces, dont les deux suivantes sont les plus remar- 
quables par l’élégance de leurs fleurs. 


BerroLontA À FEuILLESs DE Nupnar. — Bertolonia nym- 
phæifolia Raddi, Mém. Bras. — De Gand. Prodr. — Rhexia 
nymphæifolia Kunth, in Bonpl. Rhex. tab. 53. 

Tige courte, simple , glabre. Feuilles pétiolées , cordiformes, 
suborbiculaires, ondulées, crénelées , 9- ou 1 1-nervées , presque 
glabres , blanchâtres en dessous. Cymes pédonculées. Limbe ca- 
licinal légèrement sinuolé. — Feuilles larges de 4 pouces. Fleurs 
blanches. 

Cette espèce habite les montagnes des environs de Rio-Janéiro. 


BERTOLONTA MACULÉ. — Bertolonia maculata De Cand. 
Prodr, — Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. tab. 257. 
Tiges décombantes ou radicantes, rameuses, courtes, hérissées 


. 
FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 291 


de même que les feuilles et les pédoncules. Feuilles longues de 
*/ à 2 pouces, d’un vert foncé et maculées en dessus, blan- 
châtres ou roses en dessous, cordiformes-ovales, obtuses , pres- 
que entières, 5-nervées. Pédoncules axillaires : fleurs en grappe 
lâche, subunilatérales. Galice hispidule : tube hémisphérique ; 
lanières ovales, dressées. Corolle large d’environ 4 lignes : pé- 
tales obovales , courtement acuminés. Capsule trigone. 

_ Cette espèce a été trouvée par M. de Martius dans les forêts 
vierges de la province de Bahia. 


Secrion Il. LES RHÉXIÉES.-—RAexieæ De Cand. Prodr. 


Anthères uniporeuses. Ovaire inadhérent , non-écail- 
leux ni sétifère au sommet. Capsule sèche. Grames 
cochléariformes : hile orbiculaire , basilaire. 


Genre SPENNÉRA. — Spennera Mart. 


Calice globuleux, à 4 ou 5 lobes courts : bouton conique. 
Pétales lancéolés, pointus. Étamines 8 ou 10 ; anthères ova- 
les, obtuses, uniporeuses ; connectif allongé, inappendiculé. 
Capsule libre, 2 ou rarement 5-loculaire. Graines muri- 
quées. 

Herbes annuelles, dressées. Racine fibreuse. Feuilles pé- 
tiolées, 5-nervées, membranacées, ciliées-denticulées. Pani- 
cules terminales, lâches, à rameaux divariqués. Bractées pe- 
tites , linéaires. Fleurs blanches ou roses, de grandeur mé- 
aie 

On connaît une vingtaine d’espèces de ce genre, lesquel- 
les croissent la plupart au Brésil. En voici les plus notables : 


SPÉNNÉRA AQUATIQUE. — Spennera aquatica Mart. — De 
Cand. Prodr. — Rhexia aquatica Swartz, Flor. Ind. Occid.— 
Bonpl. Rhex. tab. 40. — - Melastoma aquatica Aubl. Guian. 
tab. 169. 

Ho quadrangulaires > poilus. Feuilles cordiformes à la 
base, ovales-oblongues » subacuminées, dentelées , 5-nervées, 


292 CLASSE DES MYRTINÉES. 


glabres en dessus, pubescentes en dessous aux nervures. Rameau 
des panicules allongés, filiformes, lâches. Étaminés 8. “Pétales 
oblongs, pointus, roses, plus courts que les étamines. (Capsule 
subglobuleuse , 3- feutres 

Cette espèce croit dans les marais des Antilles, de la Guiane, 
et du Brésil. 


SPÉNNÉRA A FEUILLES PENDANTES. — 1$pennera pendulifolia 
De Gand. Prodr. — Rhexia pendulifolia Boupl. Nav: tab. 26. 

Feuilles cordiformes à la base, ovales-lancéolées, 5-nervées, 
denticulées, très-glabres, pendantes. Panicule très-rameuse. Fleurs 
minimes, décandres. Lobes calicinaux linéaires. Pétales ovales. 
Capsule globuleuse. 

Cette espèce habite la Guiane. 


SPÉNNÉRA GLANDULEUX. — Spennera glandulosa De Cand. 
Prodr. — Rhexia glandulosa Bonpl. Nav. tab. 27. 

Feuilles cordiformes à la base, ovales, crénelées , très-glabres 
aux 2 faces , 3-ou 5-nervées. Fleurs subsolitaires ; terminales ou 
axillaires , petites, décandres. Lobes calicinaux linéaires-oblongs, 
beaucoup plus longs que le tuhe. Pétales ovales , blancs, bima- 
culés à la base. Filets rouges. Connectif biglanduleux. Capsule 
3-loculaire. db 

Cette espèce croît dans les mêmes contrées que la précédente. 


Genre MICROLICIA. = Hicrolicia De Caid: SUN 


Calice 5-fide ; lanières subulées n persistantes. Pétales - 
ovales. Étamines 10; anthères ovales- cylindracées , unipo- 
reuses et rostrées au a nt alternativement dissemblables : 
les unes (plus grandes) à connectif prolongé en. appendice 
claviforme ; les autres (plus courtes) à connectif iuappendi- 
culé. Capsule coriace ou membranacée, triloculaire, y ve. 
Graines nombreuses, réniformes, ponctuées. 1,0 

Arbuscules ou rarement SANS Raméaux ad 
mules souvent fastigiés. Feuilles sessiles , décusséés , ordi- 
nairement petites, finement trinervées. Fleurs ent 
pédonculées , dibractéolées , sessiles aux aisselles | dés feuilles 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES, 9293 


supérieures, éparses ou presque en corymbe. Corolle rose, 
ou blanche, ou violette, ou pourpre. Pubescence non-étoi- 
lée, souvent glandulifère. 

Ce genre, propre à l'Amérique méridionale, renferme 
une trentaine d'espèces, presque toutes indigènes au Brésil. 
Nous allons faire connaître celles qui se font surtout remar- 
quer par leur beauté. 


Mrcrozicra cRENELÉ.—Microlicia crenulata Mart. et Zuccar. 
Nov. Gen. et Spec. Brasil. tab. 251. 

Suffrutescent. Rameaux fastigiés, glabres. Feuilles ovales-or- 
biculaires, mucronulées, crénelées , érigées, souvent condupli- 
quées en dehors : les naissantes visqueuses de même que les ca- 
lices. Fleurs terminales , subglomérulées. 

Sous-arbrisseau touffu, haut de :/, à 2 pieds. Feuilles longues 
de.2 à 4 lignes, recouyrantes. Fleurs larges de 6 à 12 lignes. Ca- 
lice cyathiforme , rougeätre. Pétales ovales-oblongs, roses. Éta- 
mines plus courtes que la corolle. Capsule ovale, de la grosseur 
déun grain de Millet. 

Cet arbuscule charmant croit dans les hauts campos de la pro- 
vince des Mines. 


Microrxcra Fausse Eupuorse. — Microlicia euphorbioides 
Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 252. 

Frutescent, rameux, hérissé. Rameaux dichotomes, étalés. 
Feuilles lancéolées ou oblongues-ancéolées, étalées, trinervées, 
ponctuées. Fleurs axillaires et terminales, solitaires. Galice cy- 
hndracé : lanières triangulaires , 2 fois plus courtes que le tube. 

Arbrisseau haut de 1 ‘/, à 2 pieds, touffu. Feuilles longues de 
6 à 12 lignes, larges de 2 à 5 lignes. Galice verdätre ou rougeä- 
tre. Pétales ovales-oblongs , inéquilatéraux , courtement acumi- 
sés, étalés, blancs ou violets, glabres. Étamines jaunes. 

M, de Martius a découvert cette espèce dans les montagnes de 

“Aa province des Mines. 


A Microcicra SÉTIFÈRE. — Müicrolicia subsetosa De Cand, 
Prodr. — Mart. et Zuccar. I. c. tab. 253 » fig. 1. 


td 


294 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Frutescent, hispide. Rameaux irrégulièrement dichotomes " 
presque étalés, noduleux. Feuilles presque dressées, ovales ou 
ovales-oblongues , pointues , très-entières, RE légère- 
ment glanduleuses , eiliées et hérissées FT poils AE Calice 
campanulé, ponctué , hispide : lanières aussi longues que le tube. 

Petit arbrisseau haut de 2 à 3 pieds. Feuilles presque imbri- 
quées, longues de 3 à 4 lignes, larges de 1 ligne ou plus. Galice 
rougeätre, long de 4 lignes : lanières lanccolées, pointues. Pé- 
tales longs de 5 lignes, d’un violet tirant sur le pourpre, oblongs, 
courtement acuminés. 

M. de Martius a découvert cette espèce dans les moñtagnes de 
la province de Bahia: LL 


MicroLICIA BALSAMIQUE. — Microlicia graveolens De Gand. 
Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. -c. tab. 53, fig. 2. 


Pubescent, couvert de poils glanduliferes. Rameaux étalés. 
Feuilles sessiles, ovales, pointues, dentelées, ponctuées , subtri- 
nervées. Fleurs axillaires et terminales, quelquefois agrégées. 
Galice glanduleux : tube cylindracé-campanulé, nerveux, 2 fois 
plus long que les lanières. 

Petit Fe n ai haut de 2 à 3 pieds. Feuilles longues dk 2 à 
4 lignes. Calice long de 2 lignes : lanières triangulaires , acumi- 
nées, sétifères. Corolle large de ‘/, pouce, rose. Capsule ovale, 
acuminée, 15 

M. de Martius a trouvé cette espèce dans les pâturages de la 
province des Mines, élevés de 3000 à 4000 pieds au dessus du 
niveau de la mer. 


Microricra VARIABLE, — Microlieit AE Mart. in De 
Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. e. tab. 254, fig. 5. 


Herbe annuelle, hérissée de poils glandulifères. Feuilles sub- 
sessiles , ovales-orbiculaires, subcordiformes, pointues, dente- 
lées, 3-ou 5-nervées. Fleurs subsolitaires, terminales. Tube ca- 
licinal campanulé : lanières subulées, presque aussi longues. que 
le tube. 

Tiges hautes de ‘/2 à 1 pied, simples ou rameuses, d dressées ou 


T7 
ee -— 


[FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 995 


ascendantes. Feuilles longues de 2 à 8 lignes. Galice rose, long 
de 5 à 6 lignes. Pétales longs de 3 à 6 lignes, d’un rose tirant 
sur le bleu, vbovales, courtement acuminés. 

M. de Martius a trouvé cette espèce au Brésil, dans les marais 
de la province des Mines. 


Genre SIPHANTHERA. — Siphanthera Pohl. 


Tube ‘calicinal ovale; limbe à % lobes lancéolés, persi- 
stans. Pétales 4, obovales. Étamines 4, saillantes; anthères 
ovales, longuement rostrées ; cet très-court, renflé 
Mu de l’articulation en 2 auricules. Style filiforme. 
Capsule biloculaire. 

Herbes annuelles, dressées, hérissées de poits glanduleux. 
Feuilles sessiles, ovales, penninervées. Capitules axillaires 
et terminaux, courtement pédonculés , denses, 7-9-flores. 
Bractées foliacées, ovales, ciliées. Fleurs roses. 

On ne connait de ce genre que les trois espèces dont nous 
allons parler; elles croissent au Brésil et sont remarquables 
par l'élégance de leurs fleurs. 


SIPHANTHÉRA A FEUILLES CORDIFORMES. — Siphanthera cor- 


data Pohl, Plant. Brasil. Ie. tab. 84. 
Feuilles cordiformes, suborbiculaires , crénelées, pubérules. 
Capitules multiflores, courtement pédonculés. Appendice apici- 


laire de l’anthère aussi long que les bourses, — Tige rougeâtre, 
haute de 5a6 EURE 


Grand GRÈÊLE, — rie subtlis Pohl, L. c. 
tab. 85, fig. 2. 

Feuilles ovales, crénelées , poilues : les inférieures rosélées ; 
les supérieures écartées. Capitules longuement pédonculés. A5. 
pendice apicilaire de l’anthère de moitié plus court: que les bour- 
ses, — Tige simple, haute de 2 à 3 pouces. 


SIPHANTHÉRA DÉLICAT. — 1Siphanthera tenera Pohl, 1.c. 
tab. 85, fig. r. 
- Tige presque simple. Feuilles ovales, crénelées , poilues, ro- 
BOTANIQUE. PHAN, T. IY. M Le 15 


# 


2326 CLASSE DES MYRTINÉES. 


selées au collet. Capitules longuement pédonculés. Anthères à ap- 
pendice apicilaire très-court. 


Genre RHEXIA. — Rhexia (Linn.) R: Brown. 


Tube calicinal ovale, bouffi inférieurement, resserré au 


sommet en col; limbe 4-fide, persistant. Pétales 4, obovales. . 


Anthères 8, incombantes ou dressées ; connectif inapparent. 
Capsule libre, 4-loculaire; placentaires semi-lunés. Grai- 
nes cochléariformes. 

Herbes lisses. Tiges dressées, tétragones. F éuilles sessiles, 
très-entières , trinervées. Fleurs pourpres, ou blanches, ou 
jaunes, ternées, disposées en cyme corymbiforme. 

Dans ses limites actuelles , ce genre ne renferme plus que 
huit espèces , toutes indigènes dans l'Amérique septentrio- 
nale tempérée. Les Rhéxia ont le port de petits Rhoden- 
dron , et leurs fleurs sont très-élégantes. La culture de ces 
végétaux ne réussit qu’en terre de bruyère, et ils sont assez 
rares daus les jardins , sans doute parce qu’ils souffrent de 
nos hivers; aussi préfère-t-on en général les tenir en 
orangerie ou dans une bâche. Voici les espèces les pie inté- 
ressantes : 


a) Anthères incombantes. 


RuéxrA pu MaryLanp. — Rhexia mariana Linn. — Pluck. 
Mant. tab. 498, fig. 1. — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. . 4x. 

Tige aptère, hérissée. Feuilles lancées, ou lancéolées-oblon- 
gues; ou ovales-lancéolées, pointues , tie: fortement 3- 
nervées , denticulées- files. Calice presque glabre. - 

Herbe vivace, haute de 1 à 2 pieds. Tige sillonnée, presque 
ronde. Lobes calicinaux de moitié moins longs que le tube. Pé- 
tales grands, pourpres, inéquilatéraux , hérissés en dessous. Style 
beaucoup plus long que les étamines. Capsule incluse: 

Cette espèce est commune aux États-Unis, dans les terrains sa- 
blonneux humides , depuis la Géorgie jusqu’au New-Jersey. 


RuËxIA A FEUILLES ÉrTROITES.— Rhexia angustifolia Elliot, 
* 1 


ed 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 297 


Sketch, — De Cand. Prodr. — Rhexia mariana var. exalbida 
Michx. Flor. Amer. Bor. 

Tiges touffues, aptères, hérissées. Feuilles linéaires, ou linéai- 
res-lancéolées, subfasciculées. Calice cylindracé, court, lisse. 
Étamines déclinées. 

Fleurs blanches, plus petites que telles de l espèce précédente. 


Cette espèce habite la Géorgie et les deux Carolines. 
{ 


Ruéxra GLagre.— Rhexia glabella Michx. Flor. Amer. Bor, 
— Bonpl. Rhex. tab. 44. 

Glabre. Tige aptère. Feuilles ovales , ou ovales-lancéolées; où 
lancéolées , trinervées , denticulées , glauques. Galice visqueux j 
poilu. 

Tige haute de 2 à 3 pieds, légèrement sillonnée. Feuilles $es- 
siles. Pétales grands, un peu pointus, inéquilâtéraux ; pouirpres. 

Cette espèce croît dans les forêts sablonneuses humides dés 
deux Carolines et de la Géorgie. Elliot remarque que ses feuilles 
et ses jeunes pousses ont une saveur douceâtre trés-agréable, qui 
les fait rechercher par les enfants ainsi que par les bêtes fauves. 


ao curE. — Rhexia ciliosa Michx. Flor. Bor. Amer.— 


Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 298. 


Tige tétragone , Slabre. Feuilles ovales-lancéolées, deffèlééé, 
ciliées, trinervées , pubérules en dessus, glabres en dessous. Pa- 
nicule RE POER lâche. Fleurs imvolucrées, aglomérées trois à 
trois. 

Tige haute d’environ 18 pouces. Feuilles subsessiles. Pétalés 
grands, pourpres, suborbiculaires. 

Cette espèce habite les terrains sablonneux humides, en os- 
gie et dans la Caroline méridionale. 4 


 Raëéxra DE LA VIRGINIE. — Rhexia virginica Lin. — Bot. 
Mag. tab. 968. A 

Tige tétraptère, Fewlles ovales-lancéolées , denticulées-ciliéés, 
3-b-ou 7-nervées , parsemées. (de même que es calicés ) dé poils 
couchés. Panicule dichotome, presque corymbiforme. 


# 


\ 


298 CLASSE DES MYATINÉES. 


Tige rameuse, lisse, haute de 2 à 3 pieds. Feuilles sessiles. 
Fleurs petites, pourpres. Pétales obovales, mucronés. 

Cette espèce croit aux États-Unis, dv les marais et les ter- 
rains humides, depuis la Géorgie jusqu’au New-Jersey. 


. @ : 
b) ÆnthèreS dressées, terminales. 


RaExIA A FLEURS JAUNES. — Rhexia lutea Walt. Flor. 
Carol. — Michx. Flor. Amer. Bor. 

Tige quadrangulaire, brachiée, hispide. Feuilles 3-nervées, 
hérissées de poils épars : les inférieures cunéiformes-oblongues ; 
les supérieures lancéolées ou linéaires-lancéolées. Panicule pyra- 
midale, 

Tige haute d'environ 18 pouces. Segments calicinaux pointus, 
aussi longs que le tube. Pétales obovales, mucronés, jaunes. An- 
thères courtes. #5, 

Cette espèce croît dans les terrains humides dés forêts de Pins, 
en Floride et en Géorgie. 


Genre PACHYLOMA. — Pachyloma De Cand. 


Calice cylindracé-obconique, prolongé beaucoup au-des- 
sus de l'ovaire , tronqué et à peine 4-denté au sommet. Pé- 
tales 4, ovales. Étamines 8, égales ; anthères linéaires, allon- 
gées, acuminées, uniporeuses ; connectif allongé, prolongé à 
sa base en appendice sétiforme , alternativement simple et 
double. Ovaire inadhérent, 4-costé, glabre. Style filiforme, 
très-saillant. Stigmate ponctiforme. Péricarpe inconnu. 

Rameaux cylindriques, noueux. Feuilles subsessiles , ova- 
les, coriaces, très-entières, à 7 nervures dont 2 marginales 

et très-épaisses. Thyrse A. lâche, terminal, non-brac- 
téolé, Fleurs pourpres. 

On ne connaît de ce genre que l’espèce suivante, très- -re- 
marquable par la structure particulière de ses feuilles, les- 
quelles se terminent au sommet en languette bifide, dont 
les lobes se croisent de manière à ressembler au bec de l’oi- 
seau qu’on nomme vulgairement Bec-croiïsé. 


2 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 999 


PAcayLOMA À FEUILLES CORIACES. — Pachyloma coriaceum 
De Cand. Prodr. 

Arbrisseau glabre. Feuilles ovales on oblongues, ordinairement 
bicuspidées. Calices glabres ou hérissés de poils glanduleux. 

M. de Martius a trouve ce végétal au Brésil , dans les contrées 
arrosées par l’Amazone et le Rio-Néoro. 


Genre OXYSPORA. — Oxyspora De Cand. 


Calice oblong , à 4 lobes ovales, mucronulés. Pétales 4, 
pointus, inéquilatéraux. Étamines 8, alternativement plus 
longues et plus courtes, prolongées à la base en 2 éperons 
obtus; connectif presque inapparent. Style subclaviforme, 
infléchi. Capsule 4-loculaire, 4-valve. Graines minimes, 
scobiformes , aristées aux deux bouts : hile concave, termi- 
nal. 

Arbrisseaux. Feuilles pétiolées , 5- où 7-nervées , glabres 
en dessus. Thyrse terminal, paniculé. Fleurs blanches, pen- 
chées. , | 

Voici les deux espèces que renferme ce genre : : 


OxysporA PANICULÉ. — Oxyspora paniculata De Gand. 
Prodr.— Wall. Plant. Asiat. Rar. 1, tab. 88.— Arthrostemma 
paniculatum Don , Prodr. Flor. Nepal. 

Feuilles cordiformes-ovales, acuminées, 7-nervées, denticulées, 
cotonneuses en dessous. Thyrse dressé, feuillé à la base, composé 
de cymes triflores, courtement pédonculées. 

Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds. Tige courte. Rameaux sub- 
quadrangulaires, couverts vers le haut (de même que les ramules 
et les pétioles} d’un duvet abondant, lâche, étalé, roussâtre, 
entremêlé de longs poils. Feuilles horizontales, rapprochées , 
coriaces, luisantes et d’un vért sombre en dessus, longues de 5 à 
10 pouces; duvet des nervures dense, ferrugineux ; pétioles 
longs de 1 ‘/, pouce. Panicule longue d’un pied et plus; axe, ra- 
mules, pédicelles, calices, corolle et filets de couleur pourpre. 
Fleurs longues de 1 pouce. Pétales obovales, acuminés, Quatre 


% 


250 CLASSE DES MYRTINÉES. 


des étamines à anthères violettes, 2 fois plus longues que les-pé- 

tales ; les 4 autres à anthères jaunes , près de 2 fois plus courtes. 
Cette espèce , l’une des Mélastomacées les plus élégantes qu’on 

connaisse, est commune au Népaul, sur les collines ombragées. 


Oxyspora INCLINÉ, — Oxryspora vagans Wall. 1. c. 

Tige un peu sarmenteuse., Rameaux inclinés. Feuilles subcor- 
diformes-ovales ou ovales-lancéolées, acuminées, crénelées, 5-ner- 
vées, ciliées , presque glabres en dessous. Panicules grêles, pen- 
dantes. 

Cette espèce, non moins belle que la précédente, croît au Chit- 
tagong et au Silhet. 


Genre MARCETIA. — Marcetia De Cand. 


Calice oblong ou cylindracé, à 4 lobes lancéolés. Pétales 
z, ovales, pointus. Étamines 8, égales ; anthères oblongues, 
uniporeuses , bituberculeuses à la base. Ovaire inadhérent, 
glabre. Style filiforme. Stigmate ponctiforme. Capsule 4- 
valve, 4-loculaire , presque aussi grande que le calice, Grai- 
nes cochléariformes. 

Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux. Rameaux cylindriques. 
Feuilles subsessiles, très-entières , un peu charnues , souvent 
innervées. Fleurs axillaires, solitaires, subsessiles,. 2 br actéo- 
lées, blanches ou rougeâtres. 

Ce genre, qui appartient au Brésil, renferme onze dise 
ces, dont voici les plus marquantes : | 


ManrGÉTIA À FEUILLES D'Ir, — Marcetia taxifolia De Cand. 
Prodr. — Rhexia taxifolia Aug. Saint-Hil. in Bonpl. Rhex. 
tab. 57. | 

Arbrisseau très-rameux, couvert d’une pubescence glendu- 
Jeuse. Feuilles subsessiles, elliptiques-oblongues ou presque li- 
néaires , réyolutées aux bords , cordiformes à la base, innervées. 
Calice hispide , à lobes oups linéaires. Pétales blanes ou x 
prés, mucronés. huit 

Cette espèce eroît au Brésil, dans la province des Mines. 


RE Le nn De À 


* 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES: 9231 


MarCÉTIA EXCORIÉ. — ÂMarcetia excoriata De Cand. Prodr.. 
— Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. 3, tab. 248. 


Arbuscule haut de 2 à 3 pieds, couvert d’une pubescence 
glanduleuse , un peu visquense. Tige divisée supérieurement en 
un grand nombre de rameaux subfastigiés ; écorce se détachant 
sous forme de fibres. Feuilles longues de :/, pouce à 1 pouce, 
sessiles, cordiformes à la base, ovales, pointues, trinervées, pla- 
nes, imbriquées. Fleurs axillaires et terminales, subsessiles, dis- 
posées en grappes feuillues. Calice dibractéolé, très-velu : tube 
ovale ; lanières d’abord dressées , puis réfléchies, aussi longues 
que le tube ; bractées plus courtes que le calice. Pétales oblongs- 
obovales, réfléchis , longs de 3 à 4 lignes, de couleur lilas. Gap- 
sulecblongue, incluse. 

Get arbrisseau élégant a été trouvé par M. de Martius dans les 
montagnes de la province des Mines. 


Genre TREMBLÉYA. -— Trembleya De Cand. 


Calice ovale, resserré au sommet, à 5 lobes dilatés et ter- 
minés en appendice oblong ou sétiforme, Pétales 5, ovales. 
Etamines 40; anthères alternativement diséémblahlie 5 

ovales-oblongues, terminées en bec obtus : connectif prolon- 
gé en ligule obcordiforme ou spathulée ; les 5 autres à con- 
nectif presque inappendiculé. Stigmate ponctiforme. Cap- 
sule glabre, ovale, 5-loculaire. 

Arbrisseaux. Feuilles sessiles ou pétiolées, très-entières, 1- 
ou 5-nervées , oblongues ou linéaires. Pédoncules axillaires 
ou toile 1-5-flores. Fleurs jaunes ou pourpres. 

M. De Candolle à fait connaître six espèces de ce genre, 
toutes indigènes au Brésil. En voici les plus élégantes : 


Trempzéya Faux Romanix. — 7 rembleya rosmarinoides 
De Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et 'uS Brasil. 
v. 3, tab. 240. 


Frutescent , glabre. Rameaux nombreux , fastigiés. Filles 
subsessiles, linéaires-lancéolces, pointues , À toners , jaunâtres 


932 CLASSE DES MYRTINÉES, 


en dessous. Fleurs axillaires et terminales , solitaires. Galice” 
ovale : lanières linéaires-triangulaires. Pétales obovales. 

Arbrisseau très-rameux , haut de 1 pied et plus. Feuilles lon- 
gues au plus de 8 lignes, 1 rges de 1 ligne. Bractées linéaires, 
un peu plus longues que le calice, Calice long de 2 ‘/2 lignes, d'un 
jaune verdûtre. Corolle large de 4 lignes, jaune. 

Cet arbrisseau a été trouvé par M. de Martius au Brésil , dans 
la province des Mines, à une élévation de 4000 à 5000 pieds au- 
dessus du niveau de la mer. Toutes ses parties contiennent un suc 
jaune, propre à la teinture. 


TREMBLÉYA PULOGIFORME. — Trembleya phlogiformis De 
Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. L. c. tab. 250. 

Suffrutescent, couvert de poils glanduliferes. Feuilles subses- 
siles, lancéolées, ou lancéolees-elliptiques , pointues , trinervées. 
Ramules florifères disposés en panicule pyramidale. Pédoncules 
axillaires et terminaux, 1-flores, allongés, dibractéolés au som- 
met. Lanières calicinales sétacées, aussi longues que les bractées. 
Pétales oblongs. | 

Sous-arbrisseau haut de 1 ‘/: à 2 pieds. Feuilles longues de x 
à 1 ‘/, pouce, larges de ‘/, pouce. Calice long de 4 à 7 lignes : 
tube oblong. Pétales longs de 4 à 8 lignes, glabres, d’un vert 
foncé. 


M. de Martius a découvert cette espèce au Brésil, dans la pro- 
vince de Saint-Paul. 


Secriox III. LES OSBÉCKIÉES. — Osbeckieæ De Cand. 
Prodr. 


Anthères uniporeuses au sommet. Ovaire adhérent. ou 
inadhérent , écailleux ou sétifère au sommet. Graines 
cochléariformes : hile orbiculaire , basilaire. 


Genre LASIANDRA. — ZLasiandra De Cand. 


Calice ovale, à 5 lobes étroits, acuminés. Pétales 5, obo- 
vales, Étamines 10: filets poilu anthères allongées, cour- 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 935 


tement rostrées : connectif renflé et biauriculé à la base. 
Ovaire inadhérent, sétifère au sommet. Style souvent poilu. 
Capsule sèche, 3-loculaire. Graines peu nombreuses, un peu 
anguleuses. 

+ Arbrisseaux. Rameaux strigueux. Feuilles courtement 
pétiolées ou sessiles , 3- ou 5-nervées , très-entières, ciliées, 
strigueuses en dessus, sétifères ou velues en dessous aux ner- 
vures, veloutées ou velues entre les nervures. Fleurs gran- 
des, pourpres, disposées en grappe ou en panicule termina- 
les. Bractées caduques , géminées sous chaque fleur. 

M. De Candolle a décrit vingt-cinq espèces de Lasiandra, 
toutes indigènes dans l’Amérique méridionale. Voici les es- 
pèces les plus intéressantes par la beauté de leur feuillage et 
de leurs fleurs : 


LasraNprA DE Manrius. — Lasiandra Martiusiana De 
Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. 3, 
tab. 242: 

Rameaux trigones, scabres. Feuilles verticillées-ternées , sub- 
sessiles , oblongues , très-entières, pointues, trinervées, glabres 
en dessus , strigueuses en dessous et aux bords. Panicule termi- 
pale. Calice strigueux : lobes ciliés, caducs. Pétales ciliés. Filets 
hispides. Style glabre. 

Arbrisseau haut de 3 à 6 pieds. Feuilles longues de 1 à 3 pou- 
ces, larges de ‘/; pouce. Panicule ample, feuillée à la base : 
ramules triflores. Corolle large de 1 pouce, violette : pétales obo- 
vales. Filets d’un rose tirant sur le violet. Capsule ovale-globu- 
leuse , un peu saillante. î 

Cette espèce a été trouvée Fat M. de Martius dans les monta- 
gnes de la province des Mines , à une élévation de 3500 à 4800 
pieds au-dessus du niveau de 1 Ier. 


LasranDRA DE MaximiLiEN. — Lasiandra Mazximiliana De 
. Gand. Prodr. — Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 241. 

 Rameaux tétragones, scabres et strigueux de même que les 
pétioles et les pédoncules. Feuilles pétiolées, ovales, pointues, 
strigueuses et scabres en dessus, innervées en dessous : neryules 


934 CLASSE DES MYRTINÉES. 


satinés. Thyrse paniculé, terminal. Galice strigueux. Style gla? 
bre. Filets poilus à la base, 

Arbrisseau haut de 4 à 5 pieds. Tiges hrs Ransules verts, 
tétragones. Feuilles étalées , longues de 1 ‘|: à 4 pouces; larges 
de 1 à 2 pouces. Panicule feuillée : à Ja base : shouts  subtriflores ; 
pédicelles en cyme. Pétales longs de près de 1 pouce ; obovales, 
un peu échancrés , d’un lilas tirant sur le violet. Filets rosés : les 
extérieurs longs de 6 lignes. Capsule ovale, longue de 4 lignes, 
incluse. 

Cette espèce croît au Brésil, dans les provinces de Saint-Sé- 
bastien et de Saint-Paul. 


Lasranpra DE DEsronNraines. — Lasiandra Fontanesiana 
De Cand. Prodr. — Rhexia Fontanesii Bonpl. Rhex. tab. 36. 
— Melastoma granulosa Bot. Reg. tab. 671. 


Ramules tétragones, presque ailés , strigueux de même que les 
pétioles, les e Loeiles et la face supérieure des feuilles. Feuilles 
pétiolées, oblongues, pointues, 5-nervées , veloutées en dessous, 
séteuses aux bords et aux nervures.Grappes ter minales : pédicelles 
opposés, 1-3-flores. Calice très-velu. Filets très-hérissés. Style 
glabre. 

Feuilles longues d'environ 5 pouces. Fleurs grandes , d’un 
rose vif. 

Cette espèce, originaire du Brésil méridional, se cultive dans 
les collections de serre. 


LaAsrANDRA FISSINERVÉ. — Lasiandra Jissinervia De Cand. 
Prodr. — Mart, et Zuccar. 1. c. tab. 2434 


Rameaux tétragones. Pétioles, pédoncules et face supérieure 
des feuilles strigueux. Feuilles pétiolées, oblongues, pointues, 
veloutées en ou et strigueuses aux nervures, 3-nervées : ner- 
vures latérales bifides. Fleurs en grappe : pédoncules opposés, 

1-3-flores. Calice pubescent, blanchâtre. Filets hérissés. di 
Ji 

Arbrisseau atteignant la hauteur d un homme. Fetilles longues 
de 3 à 5 pouces, larges de 1 ‘/: pouce. Panicule feuillée, simple : 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 235 


pédencules subtriflores. Corolle d’un rose vif, large de 1 pouce : 
pétales obovales. Filets roses, velus au sommet. 

M. de Martius a découvert cette espèce au Brésil, dans les 
montagnes dela province des Mines. 


Lasraspra DE Lancsoorr. — Lasiandra Langsdorfiana 
DeCand. Prodr.—Rhexia Langsdorfiana Bonpl. Rhex. tab. 51. 


Ramules tétragones, presque ailés, séteux de même que les pé- 
doncules. Pétiolés velus, très-courts. Feuilles elliptiques, mucro- 
nées, -nervées, strigueuses en dessus, cotonneuses en dessous et 
velues aux nervures. Panicule thyrsiforme, terminale, multiflore. 
Calice ovale, velu, blanc : lobes lancéolés, caducs. Filets et style 
hispidules. — Fleurs grandes, pourpres. 

Cette espèce croit au Brésil, dans les provinces de Saint-Paul 
et de Rio-Janéiro. On la cultive en Europe dans les serres. 


LastanDrA ARGENTÉ, — Lasiandra argentea De Gand Prodr. 
— Rhexia holosericea Bonpl. Rhex, tab. 12. — Bot. Reg. 
tab. 323. — Bot. Cab. tab. 236. — Herb. de l’Amat. tab. 321. 
— Mélastoma clavata Pers. Enchir. — Melastoma argentea 
Desrouss. in Lamk. Dict. (non Linn.) 


Rameaux tétragones, strigueux. Feuilles sessiles, ovales, 5- ou 
7-nervées, très-entières, satinées- rargentées aux 2 faces. Thyrse 
paniculé, terminal : rachis satiné, comprimé. Galice tubuleux. 
Filets et style légerement el — Fleurs grandes, d’un 
bleu vif. sg 

Cette espèce magnifique se cultive fn dans les col- 
lections je: serre ; elle est | originaire des environs de Rio-J apéiro. 


Genre CRTOGASRA, — Chœæiogastra De Cand. 


Galice ae ou squamellifère , turbiné, à 5 lobes persi- 
stants. Pétales 5 , obovales. Étamines 10; filets glabres ; an- 
thères oblongues, semblables 1-poreuses : Rue prolongé 
à sa base tantôt en éperon soit entier , soit bifide, tantôt en 
2 gibbosités cbtuses, quelquefois minimes. Ovaire sétifère au 


L 


936 CLASSE DES MYRTINÉES, 


sommet et souvent denticulé , inadhérent. Capsule 5-locu- 
laire. Graines cochléariformes. 

Arbrisseaux ou rarement herbes, la plupart strigueux. 
Feuilles 5- ou 5-nervées, très-entières, ou légèrement den- 
telées. Fleurs blanches ou pourpres, terminales. 

Ce genre, dont M. De Candolle décrit vingt-huit espèces, 
appartient à l'Amérique méridionale. En général, les Che- 
togastra se parent de fleurs éclatantes et d’un feuillage très- 
élégant. Voici les espèces les plus marquantes : 


Secrion I'° MONOCENTRA De Cand. Prodr. 


Calice obovale ou turbiné : lobes lancéoles , dilatées à la base. 
Éperon du connectif entier. Ovaire denticulé au sommet. 
— Arbrisseaux. Fleurs grandes , pourpres. Rameaux cy- 
lindriques. 


CnÉroGAsTRA ÉLÉGANT. — Chætogastra speciosa De Cand. 
Prodr. — Rhexia speciosa Bonpl. Rhex. tab. 4. 

Rameaux veloutés. Feuilles courtement pétiolées , oblongues, 
3-nervées , très-entières , ciliées , glabres aux 2 faces excepté les 
nervures. He terminales , solitaires. Calice turbiné, pubes- 
cent. Éperon du connectif épais, conique. 

Arbrisseau tres-rameux , haut d’environ 10 pieds , semblable 
par son port au Cistus ladaniferus. Feuilles d’un beau vert, 
longues d’environ 3 pouces. Fleurs d’un pourpre vif, te 
3 pouces. 

« Le Rhexia speciosa, dit M. Bonpland, croit avec le 
» Quinquina jaune et plusieurs autres espèces de Rhexia, 
» dans les environs de la ville de Popayan, à une élévation de 
» 1786 mètres. Les habitants de cetté ville le connaissent sous le 
» nom de #lor de mayo, parce qu’il donne ses fleurs au mois 
» de mai. C’est de toutes les Mélastomacées connues jusqu’à ce 
» jour, celle qui a les plus grandes fleurs. » 


CHÉTOGASTRA RÉTICULÉ. — Chætogastra roristitit De 
Cand, Prodr, — Rhexia reticulata Bonpl. Rhex. tab. 9. 


n. 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. VET 


Feuilles pétiolées, 5-nervées, ovales-lancéolées, acuminées, 
denticulées, séteuses en dessus, réticulées en dessous. Fleurs 
terminales, presque sessiles, subsolitaires. Galice campanulé , 
velu : lobes ovales-lancéolés. Connectif à éperon filiforme. 

Petit arbre haut de 6 à 9 pieds; sommité des jeunes ramules 
d’un violet foncé. Feuilles légèrement coriaces , bullées en des- 
sus, longues de 2 à 3 pouces. Fleurs d’un beau violet, larges 
de 2 pouces ou plus. 

« Le Rhexia reticulata, dit M. Bonpland, est remarquable 
» par la grandeur et la beauté de ses fleurs. Il croït spontané- 
» ment sur la montagne de Saragaru, près la ville de Loxa, 
» à 2000 mètres d'élévation. Avec plusieurs espèces de Fein- 
» mannia, il fait le fond de la végétation de cette partie des 
» Andes. » 


Szcrion IL. DIODANTHERA De Cand. Prodr. 


Calice obovale, non-bractéolé. Connectif à éperon bifide ou à 
2 auricules obtuses. — Fleurs blanches ou roses. 


CHÉTOGASTRA CILIÉ.— Chœætogastra ciliaris De Cand. Prodr. 
—Meriana ciliaris Vent. Choix. tab. 34. 

Tige herbacée, tétragone, très-hispide de même que les pé- 
tioles et pédoncules. Feuilles courtement pétiolées, oblongues, 
acuminées, dentelées, 5-nervées, séteuses en dessus, pâles et 
très-velues'en dessous. Cyme terminale. Calice tres-velu : lobes 
courts, lancéolés. Connectif à 2 auricules obtuses. Pétales obo- 
vales, ciliés , de couleur pourpre. : 

Cette espèce, originaire de la Colombie, se cultive dans les 
collections de serre. 


CHÉTOGASTRA LANCÉOLÉ. — Cheœtogastra lanceolata De 
Gand. Prodr.— Bot. Mag. tab. 2836. — Rhexia fleruosa Ruiz 
et Pav. Flor. Peruv. tab. 320, fig. 6. — Rhexia lanceolata 
Bonpl. Rhex. tab. 21.— Osbeckia lanceolata Spreng. Syst. » 
Feuilles pétiolées, lancéolées, acuminées, denticulées-ciliées, 
 5-nervées, velues. Thyrse terminal, composé, paniculé , feuillé 


" 


258 CLASSE DES MYRTINÉES. 


à la base, presque corymbiforme. Lobes du calice subulés , plus 

longs que le tube. Connectif inapparent, gibbeux à la base. 
Sous-arbrisseau indigène au Pérou, Rameaux cylindriques. à 

villosité couchée. Fleurs blanches: | 
Gette espèce indigène au Pérou, se cultive dans les serres. 


CuÉTOGASTRA TORTUEUX. — Chætog, sastra tortuosa De Cand. 
Prodr. — Rhexia tortuosa Bonpl. Fin tab. 7. 


Feuilles subsessiles, lancéolées, 3-nervées, poilues, très- 
entières. Pédoncules courts, terminaux, 1-2-flores, Calicé velu, 
à lobes subulés, de la longueur du tube. Connectif à appendice 
court , échancré. 

Arbrisseau tortueux ; inégalement ramifié, haut d'environ, un 
pied. Feuilles petites , membraneuses. Fleurs Blanchet larges de 
‘Ja pouce. 

Cette espèce ressemble à un Rhododendron ; elle à été observée 
par MM. de Humboldt et Bonpland , dans la Nouvelle-Espagne, 
à 1200 toises d’élévation au-dessus du niveau de la mer. 


CHÉTOGASTRA BLANCHATRE. — Chætogastra canescens De 
Cand. Prodr. — Rhexia canescens Bonpl. Rhex. tab. 6. 


Feuilles pétiolées , ovales , pointues, 3-nervées , très- “entières, 
couvertes de poils mous très-serrés. Fleurs penchées, courte- 
ment pédicellées, subterminales, solitaires ou ternées. Calice 
hérissé; lobes de la longueur LA tube. Connectif presque nul; L: 


anthères échancrées à la base. ue (Ed 


Arbnisseau très-rameux , haut d'environ un pied. Jeunes ; ra- 
meaux fortement poilus. Feuilles longues de ‘a pouce où bit a 


Fleurs larges de 12 à 15 lignes, d’un beau violet. élu 


Cette espèce, qui a tout l'aspéct du Rhododention | érisse 


de nos Alpes, croit sur le volcan de Purase; près de Po- 
payan, dans un sable souvent couvert de neige. C'est} disent 
MM. de Humboldt et Bonpland, une des dérnières plantes 
qu'on trouve en allant au cratère, à 3300 mètres d’élévauonaü- 
desstis du hiveau de la mer. Les habitants de toûte la province de 


Popayan , de celle de Quito et du royaume de Sahta-Fé, le con- 


LE 


4 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 959 


naissent sous le nom de Sarzileja , et ils en emploient la décoc- 
tion pour guérir toutes les affections du système urinaire. 


| CHÉrOGASTRA STRIGILLEUX. — Chœtogastra strigillosa 
Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. 3, tab, 245. 
Herbacé , dressé, irès-strigilleux. Feuilles someone pé- 
, tiolées, oblongues ou ovales, pointues, très-finement crénelées. 
Fleurs sessiles en glomérules axillaires, ou pacs Calice 
‘strigueux. Pétales obovales. 
.… Tiges grêles, hautes de 1 à 2 pieds. Feuilles longues de 2 à 
4pouces, larges de 1 à 1 ‘pouce. Pédoncules axillaires et termi- 
naux. Calice long de 6 lignes. Pétales longs de 1 pouce, violets, 
obovales, inéquilatéraux , ciliolés. Capsule oblongue, incluse. 
Gette espèce a été trouvée par M: de Martius au Brésil, dans la 
province des Mines.» 


CHÉTOGASTRA MURIQUE. — Chætogastra muricata De Cand. 
Prodr.—Rhexia muricuta Bonpl. Rhex. tab. 1. 

Feuilles pétiolées, 5-nervées, ovales, pointues, bulleuses 
et séteuses en dessus, soyeuses en dessous. Fleurs solitaires, ter- 
minales. Calice hérissé : lobes ovales, pointus. Connectif ë à ap- 
pondre court, échancré à la base. 

Arbrisseau - ble au Cistus salvifolius ; s’élevant de 6 à 
12 pieds , divisé dès sa base et presque entièrement garni de 
feuilles ; rameaux opposés en croix, cylindriques. th pres- 


que COrIACes, longues de 2 pouces. Fleurs violettes , larges de 
‘1 


2 pouces. 

Cette A remarquable par la grandeur et la beauté de ses 
fleurs, croît entre la ville de Popayan et le volcan de Purase, à 
3250 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle supporterait 
probablement en pleine terre le climat du midi de la France. 


 CHÉTOGASTRA CaxDinar.—Chætogastra cardinalis De Cand. 
Prodr. — Rheria cardinalis Bonpl. Rhex. tab. 37. — Melas- 
tomna éardinalis Spreng. Syst. ER 
Ramules légèrement tétragones, hérissés, ill. Feuilles® 
ubsessiles, réniformes-orbiculaires, très-entières, 5 -ou 7-nervées, 
‘strigueuses en dessus; hérissées en dessous de poils soyeux, 


# 


240 CLASSE DES MYRTINÉES. Fe 


Fleurs terminales, agrégées, subsessiles. Calice hispide, cam- 
panulé ; lobes obtus, plus longs que le tube. Connectif court, 
échancré à la base. — Calice ds en dedans. Corolle grande ; 
d’un rose tirant sur le pourpre. 

Cette espèce magnifique croit au Brésil, dans la province de 


Para. #* 


CHÉTOGASTRA SARMENTEUX. — Chætogastra sarmentosa De 
Cand. Prodr. — Rhexia sarmentosa Bonpl. Rhex. tab. 10. 

Feuilles sessiles, cordiformes-ovales, pointues, denticulées, 
7-nervées, velues. Fleurs terminales, subsessiles, ternées. Ca- 
lice tres-velu : lobes oblongs, de la longueur du tube.“Connec- 
tif bicalleux à la base. Étamines unilatérales. 

Arbrisseau sarmenteux, entièrement couvert de poils. Ra- 
meaux très-ouverts. Feuilles coriaces , longues de 1 à 2 pouces. 
Fleurs d’un rose violet, larges de 18 lignes. 

Cet arbrisseau habite les régions chaudes du Pérou. 


Caérocasrra RoIDE.— Chætogastra stricta De Gand. Prodr 
— Rhezia stricta Bonpl. Rhex. tab. 8 (non Pursh). : 

Feuilles courtement pétiolées, ovales-lancéolées, pointues, 
très-entières , trinervées, poilues. Fleurs terminales, solitaires, 
subsessiles , penchées , dibractéolées. Calice coloré, campanulé : 
lobes aussi longs que le tube. Pétales ciliés au sommet. Connec- 
tif prolongé en 2 soies pitellées au sommet. 

Arbrisseau haut d’environ 3 pieds. Rameaux dressés, r roidle, 
grêles. Feuilles coriaces , longues de 3 à6 lignes. Fleurs larges 
de 1 pouce. Calice pourpre. Corolle violette. 

Cette espèce a été trouvée par MM. de Humboldt et Bon- 
pland , au Pérou , sur le volcan de Purase, à dix mille nr re au- 


dessus du niveau de la mer. 
Secrion III. BRACTEARIA De Congres ! 


Calice re poilu, ou entouré à sa base de 6 PU 
sériées ?dobes Pr. Connectif inarticulé. 


Cuérocasrea TOurrU. — Chætogastræ conferta De 
Prodr. —Rheria conferta Bonpl. Rhex. mé, 20. F 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 241 


Arbuseule très -rameux. Ramules un peu hérissés. Feuilles 
recouvrantes, petites, courtement pétiolées, ovales, obtuses, 
-nervées, strigueuses. Fleurs terminales, solitaires, penchées. 
Pétales suborbiculaires, conmvents , violets. Capsule globuleuse, 
à 5 petites dents hispidules. 

Cette espèce croit dans les hautes Andes de Pérou , aux envi- 


ue de Loxa. 
Genre ARTHROSTEMMA. — Arthrostemma Pay. 


Calice turbiné ou campanulé, souvent poilu, ou sétifère , 
ou écailleux, à 4 lobes lancéolés, persistants; point d’ appens 
dices dans les interstices des lobes. Pétales 4. Étamines 8; 
filets glabres; anthères oblongues, 1-poreuses : connectif al. 
longé, 2-auriculé la base. Ovaire sétifère au sommet. Cap- 
sule 4-loculaire. Graines cochléariformes. 

Sous-arbrisseaux ou herbes. 

M. De Candolle classe dans ce genre vingt-trois espèces, 

ét indigènes dans l'Amérique mérigionale. En voici les 


plus curieuses : 


La 
0: 
* Secrion l'°. CHÆTOPETALUM De Gand. Prodr. 
Pétales Z, ovales, aristés au sommet" Anthères 8, ovales , 


cdanclf inappendiculé. Ovaire A-denté au sommèt. Cap- 
« sule L-loculaire. Graines ré formes. — Herbes suffrutes- 
centes à la base, Fleurs pl ches ou jaunes. F 


FR A RE ee angustu- 
rense De Cand. Prodr. — Ahexia angusturensis Bonpl. Rhex. 
D tb..20- 7 
Herbacé. Feuilles Jlancéolées, 3-nervées , tres-entières , poi- 
lues aux 2 faces. Fleurs anale Afohiitres (blanches ). 
Calice pubescent Étamines à à peine ph longues que les pétales : : 
anthères linéaires #alciformes. L 
… Cette espèce a été trouvée par MM. de Humboldt æ? Bonpland, # 
p. es bords de Y one aux environs jé ba 


A 


| BOTANIQUE. PRAN OT. IV. ‘ 16 
s * » 
# ji 
Li 
3% 4 * 


“ 


249 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Secrion II. BRACHYOTUM De Gand. Prodr. 


Calice 4-fide. Pétales subaristés, souvent convolutés. Connèc - 
tif très-courtement bi-auriculé. Ovaire sétifère au sommet. 
Capsule 4- loculaire. — Sous-arbrisseaux. 


ARTHROSTEMMA CAMPANULÉ. — Arthrostemma nt , 
De Cand. Prodr.— Rhexia campanularis Bonpl. Rhex. tab. 14. 

Ramules pubescents-ferrugineux. Feuilles ovales, 5-nervées , 
très-entières, hispides en dessus, cotonneuses en dessous. Fleurs 
penchées, campanulées. Calice poilu. Pétales d'un pourpre noi- 
râtre, Capsule globuleuse. nn 

Gette espèce habite les régions alpines des Andes du Pérou. 


Sreriox III. LADANOPSIS De Cänd, Prodr. 


Calice A-fide. Pétales obovales, étalés ; connectif un peu al- 
longé, couriement biauriculé à la base. Capsule sétifère 
au sommet; graines cochléariformes. — Herbes ou SOUS-ar= 
brisseaux. 7 


ARTHROSTEMM aux LADANUM.— Arthrostemma ladanoides 
De Cand. Prodr. — her ladanoides Rich. in Bonpl. Rhex 
tab. 27. % 

Herbacé , dressé. Tige tétragone ; strigueuse de même que des 
2 faces des feuilles. Feuilles «courtement pétiolées, ovales-lan- 
céolées , acuminées, 3-nervées, dentelées. Pédoncules axilläires 

1-flores et terminaux , 3- florés, distants. Galice M : tube 
ovale; lobes oblongs, mire , plus courts que le tube. 
Get espèce habite la CAT et le Brésil. L à # | a 
_ ARTBROSTEMMA VERSICOLORE. __Arthrosteninæ versicolor De 
Cand. Prodr.— Rhexia versicolor Lindl. in Bot, Reg. tab.1066:. 

. Poilu à à toutes les parties herbacées, F Feuilles ovales-lliptiqués 
où ovales-oblongues , … dentelées » 5-nervées, dicolores € en des- 

| sous. Fleurs terminales, solitaires, plus courtes que les feuilles. 
Capsule ovale, poilue au sommet. hair s Fi 


Tige suffrutescente, rameuse , tiéspuiléel “Feuilles ae 


x . 


; à 


1 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. )45 


12 à 18 lignes , rougeâtres en dessous et aux bords. Fleurs plus 
courtes que les bractées , d’abord blanches, puis rougeâtres. Ca- 
lice ovale, poilu : segmens spathulés, dentelés au sommet, Pétales 
onguiculés , le. obtus, ciliés. 

Cette plante, indigène dans l’ile de Saine- Catherine , voisine 


“de la côte du Brésil méridional, a été introduite en 1830 au jar- 


din de la société horticulturale de Londres. On la cultive en 
orangerie. Elle fleurit pendant tout l'été. 


Arrarosremma LUISANT.— Arthrosjemma nitida Hook. in 
Bot. Mag: tab. 3142. 10 à 

Tige suffrutescente, dressée , tétraptère, hérissée (de même 
que les ramules) de Sas roux étalés. Feuilles ovales, poin- 
tués , dentelées , ciliées ; luisantes en dessus, glanduleuses-his- 
Die aux nervures de la face inférieure. Pédoncules a%illaires- 
subterminaux , 3-flores, plus longs que le pétiole. Pétalés ob- 
ovales , tds Anthères dissemblables ; us coutèment 
bi- Surieule, 

Herbe vivace. Rameaux étalés où ascendants. Féuilles longues 
de 3 pouces , sur 2 pouces de large. Calice Appaginirs :0 
Corolle d’un lilas pâle , large de 1 pouce. is 

Cette plante a été obienue en Angleterre, de graines récoltées 
aux environs de Buénos- . k 


Calice 4 ” # Connectif taie en éperon entier ou échum- 
Pepe ascendant, ou bien en soie basilaïre. 


ARTHROSTEMMA MYRTE. — Arthrostemma myricidèum De 
Cand. Prodr. — Rhexia my rtoidea Bonpl. Rhex. tab, 3. 

. Süffrutescent. Ramules veloutés. Feuilles oblongues, trés-en- 
tières, glabres en dessus , blanchâtres et triplinervéés en dessous. 
Flèurs axillaires- xopatrés et terminales-ternées. Tube cälicin 
turbiné, glabre. Anthères longuement éperonnées. Pétales: ovalés- 


 lancéolés, violets. * * ji 
Cette espèce croit aux environs de Santa-Fé de Bogota. 
1 
# 
4 
# ». 


RS 


244 CLASSE DES MYRTINÉES. 


ARTAHROSTEMMA MULTIFLORE. — Arlhrostemma multiflorum 
De Cand. Prodr. — Rhexia multiflora Bonpl. Rhex. tab. 6. 

Suffrutescent , rameux dès la base. Feuilles courtement pétio- 
lées , lancéolées , 5- ou 7-nervées, très-entières , velues. Thyrse 
paniculé , terminal, muluflore. Anthères à appendice sétifor- 
me , basilaire. Fleurs roses. 


Gétte espèce habite les bords de l'Orénoque. 


Genre OSBÉCKIA. — Osbeckia (Linn.) Don. 


Calice ovale, souvent couvert de soies ou de poils étoilés, 
à 4 ou 5 lobes persistants ou caducs, alternes avec des ap- 
pendices de forme variée. Pétales 4 ou 5. Étamines 8 ou 40; 
filets glabres; anthères presque égales, courtement rostrées : 
conuectif biauriculé à la base. Ovaire sétifère au sommet, 
Capsule 4- ou 5-loculaire. Graines cochléariformes. 

Sous-arbrisseaux ou herbes. Feuilles 3-ou 5-nervées, très- 
entières. Fleurs terminales. 

On trouve des Osbéckia dans la zone équatoriale des deux 
continents, mais ce genre offre beaucoup plus d’espèces dans 
l'Amérique méridionale qu’ailleurs. M. De Candolle en dé- 
crit trente-quatre, dont voici les plus intéressantes : 


Secriox J'*, MICROLEPIS De Cand. Prodr. : 


FE ; . 14 
Tube calicinal ovale-oblong , resserré au sommet; limbe 
5-fide, caduc : appendices minimes, ciliés. 


OssÉckrA À EEUILLES D'OLIVIER. — Osbeckia oleæfolia De 
Cand. Prodr. — Lasiandra oleæfolia Mart. et Zuccar. Nov. 
Gén. et Spec. Brasil. 3, tab. 244. 4 , 

 Rameaux lens tétragones , cotonneux. Feuilles pétio- 
lées, oblongues-lancéolées, très-entières, 3-neryées, veloutées- 
blanchâtres en dessous , glabres en dessus. Thyrse terminal. Ca- 


lice velonté, recouvert avant l'épanouissement par les bractées : 


lobes courts, oblongs. Anthères un peu dissemblables. 


Arbrisseau haut de 3 à 5 pieds. Rameaux brachiés. Feuilles 


sé 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. . 245 


longues de 1 à 2 pouces, larges de ‘/: pouce. Panicule nue, 
multiflore : pédoncules sub-5-flores. Galice campanulé. Corolle 
large de ‘|, pouce, violette. Pétales obovales-oblongs. Filets 
longs de 5 à 4 lignes. Capsule oblongue, Incluse. 

M. de Martius a découvert cette espèce dans la province de 
Saint-Paul. 


Secrion II. CHAÆTOLEPIS De Cand. Proûr. 


Calice à 4 lobes persistants, aliernes avec des houppes de 
soies. 


OssécrktA À PETITES FEUILLES. — Osbeckia microphylla 
De Cand. Prodr. — Rhexia microphylla Bonpl. Rhex. tab. 2. 

Arbrisseau très-rameux.. Rameaux cylindriques , ‘ strigueux, 
scabres. Feuilles subsessiles, ovales, très-entières, 5-nérvées, 
strigueuses aux 2 faces, pâles en dessous. Fleurs solitaires, pé- 
donculées , presque en corymbe. ‘Tube calicinal ovale , sétifere 
au sommet. Ovaire couronné de 8 soies. Pétales jaunes, obovales ; 
anthères obtuses. 

Cette espèce croit dans les montagnes des environs de Santa - 


Fé de Bogata. 
Sscrion III. PTEROLEPIS De Cand. Prodr, 


Calice à 4 ou 5 lobes persistants : appendices ciBise pec- 
tinés. 


Ha) Fleurs 5- Pen É 


Lei 


OsÉaxtA DE SIMS. — Di Simsii De Cand. Prodr. — 
Melastoma Osbeckioides Sims, in Bot. Mag. tab. 2935. 

Rameaux tétragones, hispides. Feuilles courtement pétiolées , 
elliptiques-oblongues , 3-nervées, hérissées aux bords et aux 
nervures. Fleurs terminales , agrégées (de couleur pourpre ). 

Cette espèce, originaire de lIle-de-France, se cultive dans | 
les serres. 


…  OsséokiA Privé. — Osbeckia Princeps De Gand, Prodr, 


ee Ahesia Princes Bonpl, Rhex, tab, 46. 


946 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Ramules anguleux, cotonneux-ferrugineux de même que la 
face inférieure des feuilles. Feuilles pétiolées, cordiformes-ob- 
longues , dentelées, 7-nervées, strigueuses en dessus. Corymbes 
terminaux. Calices Mesh de poils glanduliferes. 

Cette espèce croît au Bresil. 


b) Fleurs 4-fides. 


OssécKIA ALPESTRE. — Osbeckia alpestris De Cand. Prodr. 
— Chætogastra alpestris Mart. et Zuccar. 1. c. tab. 247. 

Herbacé, strigueux-velu. Tige presque simple, dressée. 
Feuilles très-courtement pétiolées, ovales, pointues, finement 
crénelées. Fleurs terminales , glomérulées. Galice strigueux : 
lanières alternes avec des soies palmces , stipitées. Pétales obo- 

vales.  : 

Tige haute de */, à 2 pieds, grèle, subtctragone. Feuilles or- 
dinairement longues de 1 pouce, sur 6 lignes de large. Calice 
long de 5 à 6 lignes. Corolle large de ‘/; pouce, d’un pourpre ti- 
rant sur le Vol Étamines plus longues que les ne sie 
roses, glabres, Capsule inc'use. 

M. de Martius a trouvé cette espèce au Brésil, dans Rs mon- 


tagnes de la province des Mines. . 


OsBÉCKIA A PÉTALES SINUOLES. — Osbeckia repanda De 
Cand. Prodr. — Chætogastra repanda Mart. et Zuccar. Nov. 
Gen. et Spec. Bras. 3, tab. 246. 

Herbacé, ascendant , strigueux. Feuilles pétiolées, ovales-acu- 
wunées , ou ovales- Laridediées! Pédoncules allongés , subtri- 
flvres. Lanières calicinales alternes avec des houppes de soie. 
Pétales cunéiformes , tronqués et sinuolés au sommet. 

Tiges grêles, hautes de à 2 pieds. Feuilles longues de 
1. pouce, larges de ‘/, pouce. Calice parsemé de poils simples, 
roussâtres. Petales longs de 1 pouce, violets, nn 
Filets roses à la base, Mini au sommet. 

M. de Martins a observé cette espèce au Brésil, a: la pro-. 
vince des Mines. 


OsÉvEta Guoménuti, — Osbeckia glomerata De Card, 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 247 


Prodr. — Bot. Mag. tab. 2838. — Rhexia glomerata Rotth. 
Sur. 8, tab. 4. — Lodd. Bat. Gab. tab. 334. — Rhexia capitata 
Rich. in Bonpl. Melast. 2, tab. 32. 

Suffrutescent ou herbacé. Rämeaux presque cylindriques, stri- 
gueux. Feuilles subsessiles, lancéolées, acuminées , 3-nervées, 
satinées. Fleurs axillaires - subsolitaires et en capitules termi- 
naux. Tube calicinal ovale : lobes raides , lancéolés. Pétales 
roses ou blancs, obovales, à peine plus longs que les lobes da 
calice. 

Cette espèce, originaire du Brésil , se cultive dans les serres. 


Secrionx IV. OSBECKIARIA De Cand. Prodr. 


Calice 4-ou 5-fide, recouvert de soies étoilées : appendices 
plumeux ou plus souvent pectinés, caducs de même que 
les lobes. 


OssécxrA DE Cuine. — Osbeckia chinensis Linn. — Bot. 
Reg. tab. 542. 

Herbacé. Tige tétraedre. Feuilles subsessiles, lancéolées-ob- 
longues, 3-nervées, hispidules, légèrement crénelées. Cyme ter- 
minale, pauciflore. Calice hémisphérique : lobes linéaires, poin- 
tus , séteux. Pétales obovales, acuminés, plus longs que les 
étamines , de couleur violette. Anthères subfalciformes. Style fi- 
liforme, courbé au sommet. Capsule globuleuse , blanchatre. 

Cette espèce n’est pas rare dans les collections de serre. 


OssécxkrA DE CÉILAN. — Osbeckia zeylanica Lin. fl. 
Bot. Reg. tab. 565. 

Rameaux tétragones , strigueux. Feuilles ovales - lancéolées , 
3-nervées, subsessiles, strigueuses , presque pendantes. Fleurs 
subsessiles, subternées. Calice tubuleux, 4-fide : lobes ovales- 
oblongs. Pétales oboyales, acuminés, bee grands , 
roses. Ovaire couronné de 16 à 20 soies. Style He rectiligne. 
SUR E ellipsoïde. - 


Cette espèce se cultive dans les serres. 


OsnÉcrrA pu NÉPAUL. — Osbeckia nepalensis Hook. Exot, 


| Flor, tab, 312 


948 CLASSE DES MYRTINÉES, 


Rameaux subtétragones, scabres , strigueux. Feuilles sessiles , 
oblongues-lancéolées , 5-nervées , strigueuses. Fleurs fasciculées, 
bractcolées. Galice recouvert de squamules palmatifides : tube 
obovale ; lobes caducs , de la longueur du tube. Pétales obovales, 
violets. Anthères subfalciformes , ondulées. Capsule glabrescente, 


tronquée. 

Cette espèce se cultive dans fes serres. 

OssÉckiA ÉTOILE. — Osbeckia stellata Don, in Bot. Reg. 
tab. 674. 


Feuilles lancéolces-oblongnes , acuminées, 5-nervées, his- 
pides ainsi que les rameaux. Calice oblong, urcéolé, hérissé 
de poils étoilés. Étamines ascendantes. Anthères flexueuses, plus 
Jongues que les filets. 

Arbrisseau dressé, haut de 2 pieds et plus. Rameaux té- 
tragones. Feuilles longues de 2 à 6 pouces. Corolle rose, de plus 
de 2 pouces de diametre. Pétales cunéiformes- obovales. 

Cette espèce, originaire de l'Inde, se cultive dans les serres. 


Geure TIBOUCHINA. — Tibouchina Aubl. 


Calice turbiné, écailleux, accompagné à la base de ? 
involucres composés chacun de 2 bractées connées ; lobes 5, 
lancéolés; point d’appendices dans les interstices. Pétales D; 
obovales : le supérieur plus grand que les 4 inférieurs. Éta- 
mines 10; filets glabres; connectif biauriculé à la base. 
Ovaire adhérent. sétifère au sommet. Capsule J-valve, 5- 
loculaire. Graines cochléariformes. 

L’espèce suivante constitue à elle seule ce genre : 


Tioucuna scaëne. — Tibouchina Scabra Aubl. Guian. 
tab. 177. — Melastoma aromatica Vahl. Ecl. 

Arbrisseau haut de 3 à 4 pieds, rameux dès la base. Tige ra- 
meuse , tétragone, couverte de squamules oncinées très-scabres. 
Feuilles courtement pétiolées , ovales', pointues , 5-nervées , très- 
entières. Ramules florifères axillaires et terminaux , rapprochés 
en thyrse pyramidal , lâche , feuillé, Fleurs solitaires et terndes ; 


e 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 249 


subterminales , pédonculées. Corolle pourpre , large de ‘y, pouce. 

Cette espèce croît dans la Guiane , où les colons emploient l’in- 
fusion de ses fleurs comme remède calinant et pectoral. Toutes 
les parties de la plante sont aromatiques. 


Genre MÉLASTOMA. — Mélasioma Burm. 


Tube calicinal ovoïde , souvent recouvert de squamules ; 
limbe 5-fide (moins souvent 4-ou 6-fide), caduc, quelquefois 
alterne avec de petits appendices. Pétales 4-6. Étamines en 
nombre double des pétales (rarement en même nombre que 
les pétales). Connectif tantôt raccourci, tantôt allongé, pro- 
longé à sa base en 2 soies ou en 2 éperons. Stigmate poncti- 
forme. Péricarpe charnu, ordinairement 5-loculaire. 

Arbrisseaux. Feuilles pétiolées, entières ou dentelées, 3-5- 
ou T-nervées. Pédoncules axillaires ou terminaux. Fleurs 
grandes, blanches, ou roses, ou pourpres. 2 

Dans ses limites actuelles, ce genre est propre à l’ancien 
continent. M. de Candolle en énumère soixante-quatre es- 
pèces, dont voici les plus remarquables : 


a) Lobes calicinaux , pétales et étamines en nombre quinaire, 
ou rarement en nombre sénaire. Panicules corymbiformes, 
terminales. i 7 


MéLasroma pes Mozuques. — Melastoma malabathricum 
Linn.— Hort. Malab. 4, tab. 42.— Rumph. Amb. 4, tab. 72. 

Ramules tétragones , strigueux, Feuilles elliptiques-oblongues, 
tres-entières , pointues, vertes aux 2 faces , arrondies. à la base. 
Corymbes pauciflores. Galice squamelleux , à 6 lobes ovales, 
pointus. Anthères alternativement à connectif très-long et irès- 
court. Fleurs grandes , de couleur pourpre. 

Cet arbrisseau abonde aux Moluques ainsi qu'aux îles de la 
Sonde. Son fruit, de couleur viglette ou noirâtre et du volume 
de celui de Arbousier, contient une chair mangeable, granu- 
leuse et succulente, d’une saveur douceâtre; au Malabar on s’en 
sert pour teindre le coton en bleu, 


950 CLASSE DES MYRTINÉES, 


Mxrasroma scagre. — Melastoma asperum Linn. — Hort,. 
Malab. 4, tab. 43. — Rumph. Amb. 4, tab. 71. 

Rameaux à 4 angles obtus, hérissés (ainsi que les feuilles ) de 
soies scabres. Feuilles elliptiqués , pointues, trinervées, vertes 
aux 2 faces. Panicule composée de petites grappes : pédicelles 
courts. Calice hispide et recouvert d’une pubescence apprimée : 
lobes longs, obtus , carénés. Fruit rouge , tuberculeux. 

Cet arbrisseau , indigène aux Moluques et à Ceylan , produit 
aussi un fruit mangeable, qu’on peut comparer à celui de l’Ar- 
bousier , tant pour la forme que pour la saveur. 


MÉLAsTOMA A GROS FRUIT.—Welastoma macrocarpum Don, 
in Mem. Soc. Wern. 4, p. 289. — De Cand. Prodr. — Melas- 
toma malabathricum Sims, in Bot. Mag. tab. 529 (excel. syn. }— 
Bot. Reg. tab. 672 (excl. syn.) 

Rameaux presque cylindriques, strigueux. Pétioles sub- 
hispides , strigueux. Feuilles ovales-oblongues, acuminées, 5-ner- 
vées, très-entières, vertes aux 2 faces, scabres en dessus, pu- 
bérules en dessous et scabres aux nervures. Fleurs terminales, 
subsolitaires. Galice subglobuleux , hérissé de longues soies. 
Étamines alternativement dissemblables. — Fleurs grandes, 
d’un rose vif. 

Cette espèce, originaire de Chine, n’est pas rare dans les col- 
lections de serre. 


MÉLASTOMA A SOIES POURPRES. — Melastoma sanguineum 
Don, 1. c. — Bot. Mag. tab. 2241. 

Rameaux cylindriques, fortement hérissés de longues soies 
pourpres. Feuilles courtement pétiolées , ovales-lancéolées, acu- 
minées, 5-nervées, vertes et’ luisantes en dessus, pourpres en 
dessous aux nervures. Fleurs terminales, peu nombreuses. Ca- 
lice hérissé de longnes soies étalées. Pétales 6, amples, de cou- 
leur lilas. 

Cette espèce, qui croît au détroit de la Sonde, se cultive dans 
les serres. 


Mérasroma À caLicEs sofnés. — Melastoma rubrolimba- 
tum Link:et Otto, Te, Rar, Hort, Berol. tab, 41: , 


hr: 


14 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES, 251 


Rameaux cylindriques, hérissés de poils roux ainsi que les 
panicules et les pétioles. Feuilles pétiolées, ovales-lancéolées, 
acuminées , cordiformes à la base, crénelées, 5-nervées. Fleurs 
en cyme. Pie 5-fide, bordé de rouge : tube globuleux ; lanières 
sétacées. Étamines 10, égales, rostrées : filets barbus S la base. 
Fleurs blanches. 

Get arbrisseau, qu’on cultive dans les serres , est originaire 


de l'Inde. + 


MéLAsTOmMA, NORMAL. — ÂMelastoma normale Don, Prodr. 
Flor. Nepal.—Melastoma nepalensis Loddig. Bot. Cab. tab. -707- 


Rameaux recouverts de poils raides. Feuilles elliptiques, poin- 
tues , 5-nervées , hispides en dessus, laineuses en dessous. Fleurs 
terminales, ternées. Calice globuleux : tube recouvert de squa- 
mules incanes, linéaires-sétacées , ciliées ; limbe caduc. Cinq des 
anthères à connectif tres-long. — Fleurs d’un blanc tirant sur le 
rose. | 

Cette espèce, originaire du Népaul, se cultive dans les serres. 


* MéLASsTOMA cyMEUx.— Melastoma cymosum Vent. Malm. 
tab. 14. — Loisel. in Herb. de PAmat. tab. 135. — Melastoma 
corymbosum Sims, in Bot. Mag. tab. 084. 

Tige rameuse, verruqueuse, pubescente, à 4 angles obtus. 
Feuilles pétiolées , cordiformes-acuminées , dentelées, 7-ner- 
vées. Fleurs en cyme. Galice campanulé : dut triangulaires, 
de moitié plus courtes que le tube. Pétaies obovales, inc- 
quilatéraux, acuminés, pourpres Style et étamines défléchis. 
Les 5 grandes anthères falciformes, pourpres : connectif tron- 
qué et échancré à la base. Capsule 5-loculaire. | 

Cette espèce, originaire de Sierra-Léone, se cultive fréquem- 
ment dans les serres. 


Genre PLÉROMA. — Pleroma (Don.) De Cand. 


Calice ovale, recouvert avant la floraison de 2 bractées 
non-persistantes ; limbe à 5 lobes caducs. Pétales 5, obovales, 
Étamines 10; filets glabres; anthères presque épales, allon- 


959 CLASSE DES MYRTINÉES. 
gées, arquées à la base; connectif stipitiforme , courtement 
biauriculé à la base. Ovaire adhérent, sétifère au sommet. 
Stigmate ponctiforme. AA charnu, 5-loculaire. Grai- 
nes cochléariformes : 

Arbrisseaux ayant le port des Lasiandra. 

Ce genre, propre à Amérique méridionale, renferme huit 
espèces, dont les deux suivantes se cultivent en serre, comme 
plantes d'ornement : 


PLéroMA FLexIBLE. — Pleroma vimineum Don , in Mem. 
Soc. Wern. 4, p. 203. — Rhexia viminea Bot. Reg. tab. 664. 


Feuilles ovales-lancéolées, pointues, petiolées, scabres de même 
que les rameaux , incanes en-dessous. Calice couvert de poils 
glanduleux : lanières lancéolées , mucronées. — Fleurs violettes. 

Cette espèce croit au Bresil. 


PLEROMA HÉTÉROMALLE. — Pleroma heteromallum Don, 
|. c. — Melastoma heteromalia Bot. Reg. tab. 644. — Bot. 
Mag. tab. 

Feuilles cordiformes-ovales, pétiolées, laineuses en dessous. 
Lanières calicinales oblongues, obtuses. Pétales obcordiformes. 
Filets courts, glabres, connivents. — Fleurs d’un pOHrpEe 
violet. 

Cette espèce est originaire du Brésil. 


: s 
Section IV. LES MICONIEES. — Miconieæ. De Cand. Prodr. 


Anthères uniporeuses ou biporeuses. Ovaire adhérent. Péri- 
carpe charnu. Graines non-cochléariformes.. 


Genre CLIDÉMIA. — Clidemia Don. 


Calice ovoïde, ordinairement ébractéolé; limbe à 5 lobes 
persistants, étroits, pointus. Pétales 5 ou rabat Eta- 
mines 10; anthères étranglées à la base, subbiauriculées, uni- 
poreuses au sommet, Ovaire adhérent, couronné d’un cer- 
cle de soies, Style filiforme, Stigmate ponctiforme, Cepsuls 


2 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 953 


charnue , 5-loculaire. Graines ovales ou anguleuses, inap- 
pendiculées. 

Arbrisseaux hispides ou hérissés. Feuilles ordinairement 
crénelées, 5-ou7-nervées. Fleursaxillaires ou terminales. 

M. de Candolle décrit soixante-quatre espèces de Clidémia, 
toutes de l'Amérique équatoriale, etla plupart du Brésil. En 
voici quelques-unes des plus marquantes : 


À. Épis ou panicules axillaires. 


Cuinémra msrine. — Clidemia hirta Don. — Melastoma 
hirtum Linn.— Bot. Mag. tab. 1971. 

Ramules cylindriques, hérissés de poils roux (ainsi que les 
pétioles et les pédoncules). Feuilles ovales-lancéolées, acumi- 
nées , rétrécies à la base, denticulées , 5-nervées , poilues. Cymes 
axillaires, trichotomes, pauciflores, pédonculées, à peine plus 
longues que les pétioles. Lobes du calice sétacés. Pétales obo- 
vales, blancs. 

Cette espèce, originaire des Antilles, est cultivée dans les 
collections de serre. 


CziDÉMIA ÉLÉGANT. — Clidemia elegans Don. — Melas- 
toma elegans Aubl. Guian. tab. 167. 

Ramules tétragones. Feuilles cordiformes-acuminées, 5-ner- 
vées, ciliées, crénelées. Cymes axillaires, pauaiflores , tricho- 
tomes, plus longues que les pétiolés. Calice hispide : lobes sé- 
tacés. Pétales obovales. 

Arbrisseau rameux dès la base, haut d’environ 3 pieds, cou- 
vert de poils roussâtres. Feuilles longues jusqu’à 5 pouces, sur 
3 pouces de large. Fleurs blanches. 

Cette espèce habite le Brésil et la Guiane ; dans ce dernier 
pays on en mange les baïes qui sont d’une saveur douce. La 
plante se rencontre quelquefois dans les collections de serre. 


CzipEmia À épis. — Clidemia spicata De Cand. — Melas- 
toma spicatum Aubl. Guian. tab. 165. 

Ramules cylindriques. Feuilles courtément péliolées, ovales- 
acuminées , dentelées , 5-nervées. Grappes axillaires , rameuses , 


234 CLASSE DES MYRTINÉES. 
spiciformes , plus courtes que les feuilles : pédicelles opposés, 1- 
3-flores. Galices hispides ; lobes sétacés, acuminés. 

Arbrisseau hérissé de poils roussätres. Tiges rameuses , hau- 
tes de 3 à 4 pieds. Feuilles longues d’environ 5 pouces, sur 
> pouces de large. Fleurs petites, roses, en grappes denses, 
longues d’environ 3 pouces. 

Cette espèce croît aux Antilles, à la Guiane et au Brésil. Elle 
est également du nombre de celles qu’on possède dans les serres. 
Selon Aublet, ses baies, de couleur rouge, sont bonnes à man- 


ger. 


B. Pedoncules terminaux. 


Crinémia AGResTE. — Clidemia agrestis Don. — Melasto- 
mia agreste Aubl. Guian. tab. 166. 

Tiges herbacées , cylindriques. Feuilles courtement pétiolées , 
ovales-oblongues, acuminées, dentelées, 5-nervées. Paniculés 
subterminales , lâches : rameaux opposés, pauciflores. Bractées 
nulles ou minimes. Calice à 5 lobes courts, pointué. 

Herbe vivace, velue, à tiges rameuses , hautes de 2 à 3 pieds; 
poils rougeätres. Feuilles Éopnil de 4 pouces, sur 2 ROUGES de 
large. Fleurs petites , blanches. Baie bleue. 

Cette espèce, indigène en Guiane, produit aussi des baies 
mangeables. 


Genre TOCOCA. pr Tococa Aubl. 


Tube calicinal oblong, glabre, non-bractéolé ; limbe.ur- 
céolé, persistant, à 5 dents larges, obtuses, spi bi ciliées. 
Pétales 5, obovales, Étamines 10 ; anthères égales; connec- 
tif fort OùTE ou inapparent, D onlée à la base. Ovaire cou- 
ronné par un cercle de soies. Style cylindracé, Stigmate 
grand , orbiculaire, pelté. Capsule charnue, 5-loculaire. 
Graines ovales-anguleuses ; hile linéaire. 

Arbrisseaux hérissés de gros poils. Rameaux tétragones. 
Feuilles 5- ou 5-nervées ; pétiole vésiculeux au sommet. 
Fleurs blanches ou roses, disposées en thyrse ou en grappe: 

Les Tococa sont remarquables par la structure singulière 


AE Lacs 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 955 


de leur pétiole, qui offre au $onxmet deux grosses vésicules 
perforées en dessous ; c’est par ces ouvertures que s’intro- 
duisent les fourmis , qui établissent souvent leur demeure 
dans les tiges creuses de ces végétaux. Le genre est propre à 
l'Amérique méridionale; on en connaît cinq espèces dont 
voici les plus intéressantes : 

-Tococa DE Gurane. — Tococa guianensis Aubl. Guian. 
tab. 174. , 

Feuilles ovales , acuminées , 5-nervées, légèrement crénelées, 
séteuses aux nervures et aux bords : vésicules pétiolaires g chute 
leuses. Fleurs en grappes terminales : pédicelles ternés. Dents du 
calice ciliées. Pétales concaves. 

Tiges creuses , hautes de 5 à 6 pieds, couvertes de poils roux. 
Feuilles lonoues jusqu’à 9 pouces, sur 4 pouces de large. Fleurs 
larges d’un pouce , couleur de chair. Fruit pourpre. 

Get arbrisseau habite la Guiane, où il porte le nom de Bois 
Macaque , parce que les singes en recherchent le fruit, qui est 
aussi du goût de beaucoup d habitants du pays; les Gale l’ap- 
pellent Tococo. 


Tococa supurère. — Tococa bullifera Mart. et Schranck ; 
in De Cand. Prodr. — Mart. et Se Nov. Gen. et Spees 
Brasil. tab. 277. 


Raïeaux un peu hérissés, presque cylindriques. Feuilles oblon- 
gues, acuminées, très-entières, hérissées : ampoule oblongue, ré- 
trécie aux deux bouts, adhée au pétiole. Grappes axillaires et 
terminales , plus courtes que les feuilles : rhachis et pédoncules 
tétragones , rougéâtres. Calices hérissés.. 

Arbrisseau haut de 5 à 6 pieds. Rameaux dichotomes, rou- 
geâtres. Feuilles longues de 3 à 7 pouces, larges de 2 à 4 pouces ; 
ampoule longue de 1 pouce ; nervures 3 où 5, rougeâtres. Grap- 
pes subsessiles, longues de 2 à 4 pouces. Bractéoles petites, subu- 
lées. Calice cyathifurme : limbe rougeâtre , à dents subulées. Pé- 
tales obovales , concaves, d’un rose pâle, à peu près aussi longs 
que le calice. 


256 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Cette espèce a été trouvée par M. de Martins au Brésil, dans 
les forêts vierges de la province de Rio-Négro. 


Tococa À FOURMIS. — Tococa formicaria Mart. et Zuccar. 
I. c. tab. 278. 


Rameaux subeylindriques, très-hérissés. Feuilles oblongues , 
acuminées, dentées, hérissées : ampoule placée au sommet du pé- 
tiole, érigée, ovale, bilobée, hispide. Thyrses pyramidaux , mul- 
tiflores ; bractéoles remplacées par des faisceaux de poils roux. 
Calices tite. 

Arbrisseau haut de 5 à 6 pieds. Rameaux Attnrd Ramules 
hérissés de longues soies jaunâtres ou ferrugineuses. Feuilles at- 
teignant jusqu’à 1 pied de long; ampoule sessile à la face supé- 
rieure du pétiole. Thyrse long de 4 à 8 pouces : rhachis ét pédon- 
cules tétragones. Galice vert, campanulé : dents subulées. Pétales 
oblongs , roses, à peine longs de 3 lignes. 

Gette espèce a été trouvée par M. de Martins au Brésil , dans 
la province des Mines. 


TococA À GROSSES GRAINES. — T'ococa macrosperma Mart. 
et Zuccar. I. c. tab. 270. 


Légèrement hispide. Rameaux subcylindracés. Feuilles denti- 
culées, très-dissemblables : l’une, plus grande, obovale-oblon - 
gue, acumunée, renflée à la base en ampoule hérissée, ovale, 
bilobée au sommet , inadhérente postérieurement , prolongée anté- 
rieurement sur la lame de la feuille ; l’autre ovale | acuminée, 
cordiforme à la base, non-renflée en ampoule. Fleurs solitaires, 
alaires, Calice hispide. 

Arbrisseau haut d'environ 6 pieds. Rameaux dichotomes, ou 
irrégulièrement rameux. Feuilles les unes longues de 4 à 6 pou- 
ces, larges de 2 à 3 pouces ; les autres longues de 12 à 18 lignes. 
Dents calicinales triangulaires, étroites, étalées. Pétales oboyales, 
blancs. Baie de la grosseur d’un Pois, tiloplatres Graines pyri- 
formes , longues de près de 1 ligne. 

M. de Martius a observé cette espèce au Brésil, dans les forêts 
vierges des bords de |’ Amazone et du Japura. 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 257 
Genre MAÏÉTA. — Maieta Aubl. 


Calice pentagone, ovale-oblong, hérissé, 5-denté, souvent 
bractéolé. Pétales 5, obovales, concaves. Étamines 10; an- 
thères égales; EN neotE très-court, biauriculé à la bad 
Ovaire glabre, tronqué au sommet. Stigmate capitellé. Cap- 
sule charnue, 5-loculaire. Graines ovales-anguleuses. 

Sous-arbrisseaux hérissés de longs poils. Ramules un peu 
comprimés. Feuilles courtement pétiolées, inégales à cha- 
que articulation : les plus grandes munies à la base de 2 vési- 
cules souvent confluentes. Fleurs axillaires, sessiles. 

Ce genre, propre à l'Amérique méridionale, renferme 
trois espèces, remarquables, comme les Tococa, par la struc- 
ture de leurs feuilles. 


Maïéra DE Guiane. — Muieta guianensis Aubl. Guian. 
tab. 176. 

Feuilles ovales, pointues, denticulées, poilues, roussâtres, 5- 
nervées ; vésicules confluentes. Fleurs solitaires. Calice à dents 
subulées , accompagnées de 4 bractées acuminées. 

Tiges hautes de 2 à 3 pieds, garnies de poils roussâtres. Feuilles 
très-inégales : les grandes longues de 5 à 6 pouces. Calice écar- 
late. Pétales blancs. 

Cet arbrisseau, selon Aublet, Ron une baie succulente 
bonne à manger. hi: 


Maïéra DE Marrtius. — Maieta hypophysca Mart. in De 
Cand. Prodr. — Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec.” Brasil. 
tab. 280. 

Rameaux flexueux, comprimés, hérissés de poils glandulife- 
res. Pétioles verruqueux , dilatés en gaîne à leur base, cotonneux 
en dessus. Feuilles oblongnes , acuminées : ampoule oblongue 
convexe inférieurement , transyersalemént striée. Fleurs axillaires 
agrégées. 

Tige très-rameuse, haute de 5 à 6 pieds. Feuilles distantes : les 
ampullifères longues de 4 à 6 pouces, larges de 2 à 3 pouces; les 
autres 4 ou 5 fois plus petites. Galice cylindracé, long de 2 à 3 


ROTANIQUE. PHAN. T. IV. 17 


258 CLASSE DES MYRTINÉES. 
lignes, pourpre; dents du limbe subulées. Pétales petits, blancs, 
linéaires. Baie pourpre, 

M. de Martius a observé cette espèce dans les forêts-vierges de 
Ja province de Rio-Négro. 


Genre DIPLOCHITA. — Diplochita De Cand. 


Calice cylindracé , 5-denté, adhérent par la base, cilié à 
la gorge, enveloppé avant la floraison dans 2bractées cadu- 
ques. Corolle à 5 ou G pétales. Anthères biauriculées à la 
base, 1-poreuses au sommet. Ovaire ovale-oblong , couronné 
d’un disque calleux, épais, glabre. Style filiforme. Stigmate 
pelté ou capitellé. Capsule sèche, indéhiscente , 5-loculaire. 
Graines oblongues. 

Grands arbrisseaux très-élégants. Feuilles pétiolées, très- 
entières ou crénelées, presque glabres en dessus, souvent ve- 
loutées en dessous. Fleurs blanches ou roses (par exception, 
jaunes), disposées en thyrses terminaux à rameaux oppo- 
sés. 

Les Diplochitahabitent les Antilles et Amérique méridio- 
nale; on en connaît onze espèces, dont voici quelques-unes 
des plus intéressantes : 


Drecocmra FornerGizza. — Diplochita Fothergilla De 
Gand. Prodr. — Fothergilla mirabilis Aubl. Guian. tab, 175. 
— Melastoma Fothergilla Rich. in Bonpl. Melast. tab. 32.— 
Melastoma compressa Vahl, Decad. Amer. 2, tab. 17. 


Ramules comprimés. Feuilles elliptiques-oblongues, acuminées, 
presque entières, 5-nervées , veloutées-ferrugineuses en dessous, 
d’än vert jéinätre en FT Thyrse multiflore, paniculé, com- 
posé de cymes triflores, verticillées-quaternées. Pétales oblongs. 
Stigmate dilaté, subpelté. 

Arbre de moyenne taille ; tronc haut de 4 à 5 pieds, sur 4 à 5 
pouces de diamétre. Feuilles atteignant jusqu’à 7 pouces de long, 
sur 2 à 3 pouces de large, Fleurs blanches. 

Cette espèce habite la Guiane. 


FAMILLE DES MÉLASPOMACÉES, 359 


Disiocuira mucnoné. — Diploch'ia mucronata De Cand, 
— Melasioma mucronata aeh. in Bonpi. Melast. tab, 18. 

Ramules presque cylindriques. Feuilles elliptiques, brusque- 
ment acuminées, denticulées, 5-nervées, glabres en dessus, velou- 
tées en dessous. Panicule composée de 3 ou 5 thyrses axillaires et 
terminaux, lâches, multiflores. Calices et bractées cotonneux. 
Pétales oblongs, concaves. Stigmate ponctiforme. 

Grand et bel arbrisseau s’élevant jusqu’à 12 pieds; ramules 
couverts d’un duvet roux velouté. Fleurs blanches, très-nom- 
breuses. Feuilles longues d’un demi-pied, sur 3 à 4 pouces de 
large ; face inférieure comme dorée. 

Cette espèce croît dans les forêts de la Guiane. 


Genre PHYLLOPUS. — Phyllopus De Cand. 


Calice campanulé; limbe 5-lobé. Pétales 5, suborbicu- 
laires, étalés. Étamines 10 , presque semblables ; filets ren- 
flés au milieu; anthères biporeuses, mucronées, inappendi- 
culées à la base. Ovaire adhérent par la base, 5-loculaire , 
multiovulé, Style filiforme. Stigmate ponctiforme, (Péri- 
carpe inconnu.) 

Feuilles opposées, pétiolées , triplinervées. Fleurs solitai- 
res, axillaires. Corolle violette, 

L’espèce suivante constitue à elle seule ce genre : 


Payziopus DE Manrtrus. — Phyllopus Martii De Cand. 
Prodr. — Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. tab. 275. 


Arbrisseau haut de 8 à 10 pieds. Rameaux subtétragones , 
renflés aux entrenœuds. Feuilles courtement pétiolées, lancéolées, 
acuminées , longues de 4 à 6 pouces, larges de 1 pouce, coton- 
neuses-blanchätres en dessous et pubescentes aux nervures. Pé- 
doncules courts, subterminaux. Brattées foliacées , linéaires-lan- 
céolées. Calice long d’environ 5 lignes : tube glabre. Corolle large 
de 1 pouce : pétales acuminés, violets de même que les anthères, 

M. de Martius a trouvé celte plante au Brésil, dans la pro- 
vince de Rio-Négro. 


%60 CLASSE DES MYRTINÉES, 
Genre HENRIETTÉA.— Henriettea De Cand. 


Calice campanulé, à 5 lobes larges, obtus. Pétales 5, ova- 
les, veloutés. Étamines 10; anthères épaisses, Lau à la 
base , rostrées et LA au sommet. Style cylindrique, 
hérissé. Stigmate obtus. Baie 5-loculaire. 

Outre l'espèce dont nous allons parler, M. De Candolle 
en rapporte avec doute deux autres à ce genre. 


HENRIETTÉA A FRUITS SUCCULENTS. — ÜHenriettea succosa 
De Cand. Prodr. — Melastoma succosa Aubl. Guian. tab. 162. 

Feuilles courtement pétiolées , obovales, pointues , rétrécies à 
la base, très-entières, quintuplinervées, vertes en dessus et héris- 
sées de poils raides , cotonneuses-blanchâtres en dessous. Fleurs 
subsessiles, fasciculées aux aisselles des anciennes feuilles. Calices 
ferrugineux, velus. 

Arbrisseau haut d’environ 12 pieds: tronc de 4 à 5 pouces de 
diamétre. Branches droites, nues; ramules tétragones , ferrugi- 
neux. Feuilles longues de 5 pouces, sur 3 ‘/; pouces de large. 
Fleurs petites, blanches. Fruit rougeâtre, du volume d’une Gro- 
seille à maquereaux. 

Cet arbrisseau habite la Guiane , où l’on attribue à ses feuilles 
des propriétés vulnéraires. Le fruit, rempli d’une pulpe douce, 
molle, fondante et rougeâtre , est très-recherché par les naturels 
du pays. 


Genre LORÉYA. — Loreya De Cand. 


Calice adhérent par la base , campanulé , tronqué, à 10 
dents courtes, arrondies. Pétales 5, bifides à la base , obova- 
les, obtus. Étamines 40 ; anthères épaisses, ovales, obtuses, 
gibbeuses à la base. Style filiforme. Stigmate capitellé, sub- 
pentagone. Baie 5-loculaife, 


L'espèce que nous allons décrire constitue à elle seule ce 
genre : 


LoréyA DE GUIANE. — Loreya arborescens De Cand. Prodr. 
— Melastoma arborescens Aubl. Guian. tab. 163. 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 261 


Grand arbre : tronc haut d’une soixantaine de pieds, sur 1 ‘/, 
pied de diamétre, profondément sillonné àla base. Écorce cendrée, 
ridée. Bois compacte, blanchâtre, devenant rougeätre par la des- 
sicca‘icn Branches longues, opposées en croix. Rameaux noueux, 
tétraganes. Feuilles courtement pétiolées, entières, glabres, ova- 
les-elliptiques, obtuses, triplinervées, longues de 7 pouces, sur 
4 ‘7, pouces de large. Fleurs petites , blanches, bractéolées , dis- 
posées aux aisselles des anciennes feuilles en cymes pauciflores 
pédonculées. 

Les fruits de cet arbre contiennent une pulpe molle, fondante 
et d’un goût douceâtre. Ils sont de couleur jaune , de la forme et 
du volume d’une petite Néfle : aussi les colons de la Crime les 
connaissent-1ls sous le nom de Méles. 


Genre MICONIA. — Miconia Ruiz et Pav. 


Tube calicinal adhérent; limbe court, persistant, à 5 dents 
(quelquefois à 6 ou 8) obtuses, souvent connivéntes après la 
floraison. Pétales 5, obovales, obtus. Étamines 10 ; anthères 
oblongues-linéaires, courtement auriculées à la base. Ovaire 
glabre , subombiliqué au sommet. Style filiforme. Stigmate 
obtus. Capsule charnue, 5-loculaire. Graines triédres, lis- 
ses. Hile long, linéaire. 

Arbrieseaux glabres, ou pubescents, ou cotonneux, jamais 
hérissés de soies raides. Inflorescence terminale, paniculée. 

M. De Candolle décrit quatre-vingt-deux espèces de M:- 
conia , toutes indigènes dans l'Amérique équatoriale. En 
voici quelques-unes des plus remarquables : 1 


Secrrox. l°. LEIOSPHÆRA De Cand. Prodr. 


Tube calicinal globuleux, très-glabre. Thyrses terminaux , 
composés de cymes glomérulées, ou de grappes. 


Miconra À crArPEs. — Miconia racemosa De Cand. Prodr. 
— Melastoma racemosa Aubl. Guian. tab. 156. — Rich. in 
Bonpl. Melast. tab, 27. 


Ramules subcylindracés, glabres, munis aux entrenœuds d’une 


s% 


262 CLASSE DES MYRTINÉES. 
collerette de poils. Feuilles pctiolées, elliptiques-oblongues, ré- 
trécies à la base, pointues , dentelces, ciliées de poils raides, 3- 
nervées, glabres aux deux faces. Thyrse paniculé, composé de 
grappes unilatérales, — Fleurs roses. 

Cette espèce, qu’on rencontre quelquefois dans les collections 
de serre, croît dans les marais de la Guiane et des Antilles. 


MiconrA A ENTRENOEUDS BARBUS. — /Wiconia setinodis De 
Gand. Prodr. — Melastoma setinodis Bonpl. Melast. tab. 2. 

Rameaux cylindriques, barbus aux entrenœuds. Feuilles pé- 
tiolées , elliptiques-oblongues , rétrécies aux 2 bouts, pointues , 
5-nervées , dentelées-ciliées, barbues aux aisselles des nervures. 
Thyrse sessile, multiflore, dense, compusé de grappes rameuses. 
Calice campavulé, à 6 ou 8 dents obtuses. 

Petit arbre haut d’environ dix pieds : tête arrondie, très- 
touffue. Rameaux glabres ; entrenœuuds munis d’une collerette 
de longues soies jaunes. Feuilles d’un vert foncé en dessus, lon- 
ques de 2 à 3 pouces, sur 1 pouce de large. Fleurs blanches. 

« Le port de cet arbrisseau , dit M. Bonpland , est très-élégant 
» par l'épaisseur et le beau vert de son feuillage , et par les nom- 
» breuses grappes de fleurs qui terminent les rameaux. Il croît 
» sur Ja montagne de Quindiu , à la hauteur de 15oomètres, Le 
» climat où il se trouve est tempéré , ce qui rendrait la culture 
» de cette plante tres-facile dans nos climats. » 


Miconra cité. — Miconia ciliata De Gand. Prodr. —Me- 
lastoma ciliata Rich. in Bonpl. Melast. tab. 26. 

Rameaux presque cylindriques ; glabres. Feuilles pétiolées, 
oblongues-lancéolées , acuminées, dentelées , glabres aux 2 faces, 
trinervées , ciliées de soies raides. Thyrse terminal, presque 
spiciforme : fleurs agrégées en verticilles distants. — Fleurs 
blanches. | 

Cette espèce , qu’on possède dans les collections de serre, croit 
dans ja Guiane. | 


Section II, ERIOSPHÆRA De Gand. Prodr, 


Calice slobtlèux, colonneux, à limbe très-court. Baie plo- 


œ 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 263 


buleuse.— Feuilles discolores, glabres en dessus, cotonneuses 
en dessous. Panicules terminales , incanes : rameaux 0p- 
posés ; fleurs unilatérales, sessiles , ou rarement agrégées- 
subterminales. 


MiconrA FAUVE. — Miconia fulva De Cand. Prodr.— Me- 
lastoma fulva Rich. in Bonpl. Melast. tab. 11. 


Ramules tétragones. Feuilles opposées, ou verticillées-ternées, 
ou quaternées, subsessiles, 5-nervées, elliptiques-oblongues , si- 
nuolées, rétrécies à la base, cuspidées, vertes en dessus, roussä- 
tres en dessous. Panicule sessile, pyramidale, rameuse, composée 
de cymes bifurquées, pauciflores. Rameaux étalés ; fleurs sessiles, 
unilatérales. Calice presqne tronqué. Baie globuleuse. 

Arbrisseau haut d'environ 6 pieds, couvert d’une pubescence 
écailleuse roussâtre et luisante. Fleurs très-petites. Calice rouge. 
Pétales blanchitres. 

Gette espèce croît à la Guiane. Elle se fait remarquer par la 
belle forme de ses feuilles, dont le vert foncé de la face supé- 
rieure contraste avec le brun luisant de la face opposée. 


MrconrA À FEUILLES ARGENTÉES. — Miconia arsyrophylla 
Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. tab. 284. 


Ramules tétragones, cotonneux-veloutés de même que les thyr- 
ses. Feuilles oblongues-lancéolées, acuminées, luisantes en des- 
sus, veloutées-cotonneuses (argentées) en dessous. Thyrse ter- 
minal , composé de cymules bifurquées : fleurs unilatérales, ses- 
siles. Galice fructifere à 10 côtes. 

Arbrisseau de hauteur variable. Feuilles longues de 5 à 6 pou- 
ces. Thyrse subpyramidal. Fleurs petites, blanches, très-rappro- 
chées. Pétales oblongs , de la longueur des filets. 

M. de Marius a trouvé cette espèce au Brésil, dans la province 
de Rio Négro. 


MiconrA VELOUTÉ. — Miconia holosericea De Cand. 
Prodr.— Melastoma holosericea Linn. (non Swartz. )—Bonpl. 


Melast, tab. 25 et 24.=—Melastoma albicans Swartz, Flor. Ind, 
Occid, 6 é 


264 CLASSE DES MYRTINÉES, 

Ramules cylindriques, veloutés de même que les pétioles , la 
face inférieure des feuilies , les panicules et les calices. Feuilles 
pétiolées, elliptiques-oblongues, pointues, subcordiformes à la 
base, 5-nervées, glabres et ponctuées en dessus. Panicule com- 
posée d’épis unilatéraux. Corolle blanche. Baie violette, 3-ou 
4-loculaire. 

Cette espèce magnifique, indigene aux Antilles et dans Ja 
Guiane, se cultive dans les serres. 


Section III. EUMICONIA De Cand. Prodr. 


Tube calicinal obovale ou turbine. — Panicule jamais com- 
posée d’épis. 


Miconia À FEUILLES SESSILES. — Miconia impetiolaris Don, 
in Mem. Soc. Wern. 4, p. 315. — Melastoma impetiolaris 
Swartz, Flor. Ind. Occid. — Rich. in Bonpl. Melast. tab. 29. 

Rameaux presque cylindriques, couverts (de même que les 
panieules et la face inférieure des feuilles) d’une pubescence étoilée, 
veloutée , tres-dense, roussätre. Feuilles sessiles, semi-am- 
plexicaules, cordiformes-ovales , acuminées , presque entières, 
5-nervées , glabres en dessus. Thyrse paniculé : fleurs sessiles. 
— Pétales blancs, suborbiculaires. Baie bleue, globuleuse , 3-ou 
4-loculaire. 

Cette espèce, qu’on possède aussi das les serres, est com- 
mune aux Antilles. 


MiconiA COTONNEUx. — Miconia tomentosa Don, 1. c. — 
Melastoma tomentosa Rich. in Bonpl. Melast. tab. 16. 

Ramules cylindriques. Feuilles subsessiles, très-entières, 
ovales, acuminées, rétrécies à la base, 5-nervées, glabres en 
dessus, veloutées en dessous; côte trifurquée supérieurement. 
Panicule cotonneuse, racémiforme. Calice urcéolé, à 5 lobesdres- 
sés , ovales. Baie globuleuse, noirâtre, cotonneuse. 

Arbrisseau haut de 3 à 5 picds : pubescence étoilée, Feuilles 
très-inégales, les plus grandes atteignant presque un pied de 
long , sur 3 à 5 pouces de large. Fleurs blanchâtres. 

Cette espèce croît au Brésil et en Guiane, 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES: 265 


MiconiA AILÉ. — Miconia alata De Cand. Prodr. — Mela- 
stoma alata Aubl. Guian. tab. 155. 

Ramules cotonneux, à 4 angles ailés. Feuilles sessiles , très- 
entières, quintuplinervées, ovales-elliptiques, acuminées aux - 
2 bouts, vertes en dessus, cotonneuses-blanchätres en des- 
sous. Panicule très-rameuse, étalée ; composée de cymes tricho- 
tomes. Calice turbine, à dents petites, obtuses. Capsule peu 
charnue. 

Arbrisseau à tiges hautes de 6 à 7 pieds. Pubescence blan- 
châtre, coïtonneuse, étoilée. Feuilles longnes de à 12 pouces, 
sur 3 à 5 pouces de large. Fleurs très-petites. 

On trouve cette espèce au Brésil et en Guiane ; dans ce dernier 
pays'la décoction de ses feuilles est employée comme vulnéraire. 


Miconra À LONGUES FEUILLES. — ÂMiconia longifolia Aubl. 
Guian. tab. 190. 

Ramules 8-gones, scabres. Feuilles verticillées, subsessiles , 
triplinervées, irès-entières, oblongues-lancéolées , pointues, ré- 
trécies aux 2 bouts, glabres en-dessus, pubescentes en dessous. 
Panicule sessile , très-rameuse, composée de thyrses pyramidaux, 
verticillés. Galice urcéolé, pubescent. Capsule peu charnue. 

Arbrisseau à tiges hautes de 7 à 8 pieds; pubescence étoilée. 
Feuilles longues d’un demi-pied, sur 1 ‘/: pouce de large. 
Fleurs petites, blanchâtres , innombrables. 

Cette espèce , indigène au Brésil et en Guiane, sert aux De 
tants de ce dernier pays à teindre les toiles en noir. 


Miconra cauDé. — ÂMiconia caudata De Cand. Prodr. — 
Melasioma caudata Bonpl. Melast. tab. 7. 

Ramules tétragones, veloutés. Feuilles opposées | pétiolées, 
5-nervées , très-entiéres , glabres en dessus, veloutées en dessous, 
dique: acuminées en languette obtuse. Panicule ra- 
meuse, dense, pyramidale, composée de cymes trichotomes. 
Galice pubescent , campanulé, à 5 dents obtuses. 

Petit arbre. Rameaux cylindriques, glabres. Feuilles longues 
de6 à 8 pouces , sur 1 à 2 pouces de large. Pétales roses, 
étalés, Baie sphérique, de la grosseur d’un petit Pois, 


266 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Cette espèce a été observée par MM. de Humboldt et Bon- 
pland , dans les régions tempérées de la Nouvelle-Grenade. Elle 
forme un petit arbre très-élégant, remarquable par le prolonge- 
ment de ses feuilles en longue languette obtuse, ainsi que 
par le duvet ferrugineux dont elles sont couvertes en dessous. 


MiconiA MULTIFLORE. — Miconia floribunda De Cand. 
Prodr. — Melastoma floribunda Bonpl. Melast. tab. 53. 


Rameaux subtétragones, couverts (de même que les pétioles, 
les nervures à la face inférieure des feuilles , et les calices ) d’un 
duvet pulvérulent ferrugineux. Feuilles opposées , pétiolées, el- 
liptiques-oblongues, pointues aux 2 bouts, septuplinervées, 
très-entières, glabres en dessus. Panicule termunale, trèsxa- 
meuse, lâche: bractéoles nulles ou caduques. Galice à 5 denti- 
cules. — Pétales elliptiques, tronqués à la base, roses. Filets 
garnis au sommet de poils glandulifères ; anthères épaisses. Stig- 
mate large, pelté. | 

Cette espèce croît dans les régions tempérées du Pérou. 


Micowta zisse. — Miconia lævigata De Cand. Prodr.  — 
Melastoma lævigata Desrouss. in Lamk. Dict, — Bot. Reg. 
tab. 363. 

Ramules cylindriques, légèrement veloutés ou glabres. Feuil- 
les opposées, pétiolées, elliptiques-oblongues , acuminées , den- 
ticulées-ciliées, glabres aux 2 faces. Cymes paniculées, tricho- 
tomes à la base : fleurs unilatérales, sessiles. Dents calicinales 
courtes, obtuses. — Fleurs blanches. Baie subglobuleuse. 

Cette espèce, qu’on possède dans les collections de serre , est 
originaire des Antilles. 


Genre CRÉMANIUM. — Cremanium Don. 


Calice campanulé ou turbiné, adhérent, 4- ou 5-denté. 
Pétales 4 ou 5, obovales. Étamines 10, égales. Anthères 
courtes, cunéiformes à la base, obtuses et biporeuses au som” 
met. Style filiforme. Stigmate orbiculaire, pelté, Baie 5-5- 
loculaire, Graines aiguleuses, ovales : kile linéaire: 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 267 


Arbrisseaux. Feuilies pétiolées, coriaces, très-entières ou 
dentelées. Fleurs petites, blanches , disposées en panicuie 
terminale. 

Ce genre se compose d’une trentaine d’espèces, indigènes 
dans l'Amérique équatañale. Les plus remarquables sont les 
suivantes : 


CRÉMANIUM GRENU. — Cremanium granulosum De Gand. 
Prodr. — Melastoma granulosa Bonpl. Melast. tab. 12. 

Ramules subtétragones, veloutés. Feuilles pétiolées , ellipti- 
ques-oblongues , arrondies à la base , rétrécies au sommet , poin- 
iues, subrévolutées, 3-ou 5-nervées, peu dentelées, glabres en 
dessus, velontées-ferrugmeuses en dessous. Panicule sessile : 
ramules étalés ; fleurs capitellées au sommet des ramules. Dents 
du calice obtuses, sibbeuses. 

Petit arbre haut d’une quinzaine de pieds. Pubescence granu- 
leuse , très-fine. Feuilles longues de 3 à 4 pouces, sur 1 à 2 pou- 
ces de large. Fleurs petites, blanches. 

Cette espèce a été observée par MM. de Humboldt et Bonpland, 
dans la Nouvelle-Grenade, à 750 toises au-dessus du niveau 
de la mer. 


CRÉMANIUM TINCTORIAL. — Cremanium tinctorium De 
Cand, Prodr. ë 

Très-glabre. Rameaux cylindriques , barbus aux entrenœuds. 
Feuilles pétiolées, ovales-oblongues , subacuminées , dentelées, 
trinervées, coriaces, luisantess T hyrse paniculé, termmal, 
dense. Calice à 6 dents très-obtuses. Pétales orbiculaires ; un peu 
plus longs que les étamines. Anthères courtes, cunéiformes. Stig- 
mate pelté: 

Gette espèce habite le Pérou , où son écorce, suivant Dom- 
bey, est employée à teindxe en jaune. 

Orémanium Tné — Cremanium theezans De Cand. Prodr. 
— Melastoma theezans Bonpl. Melast. tab. o. 

Ramules cylindriques. Feuilles pétiolées, 5-nervées , dente- 
lées, ovales-lancéoices, pointues, glabres, Panicule sessile, py- 


%68 CLASSE DES MYRTINÉES. 


ramidale : ramules étalés; fleurs fasciculées, subsessiles. Calice 
à bord presque tronqué. 

Arbre haut de 12 à 20 pieds, glabre à toutes ses parties. 
Feuilles longues de 2 à 3 pouces. Fleurs petites, blanches, très- 
nombreuses. 

Ce Crémanium croît au Pérou, près A ville de Popayan, à la 
hauteur de 900 toises, dans un climat doux et tempéré , avec 
le Rhexia speciosa et plusieurs Composées arborescentes. Les 
habitants de la ville de Popayan font avec ses feuilles une infu- 
sion moins astringente que le Thé, mais plus aromatique. 


Genre BLAKEA. — Blakea Linn. 


Calice campanulé, accompagné d’un involucre de 4 ou 6 
écailles disposées en quinconce ou en ordre ternaire ; limbe 
persistant, membranacé , à 6 lobes ou à 6 dents. Pétales 6. 
Anthères grandes, obtuses et biporeuses au sommet, courte- 
ment éperonnées à la base. Baie couronnée par le calice, 6- 
loculaire. Graines ovales, anguleuses. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles pétiolées, 3-ou 5-nervées, 
coriaces , glabres et luisantes en dessus, cotonneuses-ferrugi- 
neuses en dessous. Pédoncules axillaires, uniflores, opposés 
ou solitaires, plus courts qne les feuilles. Fleurs grandes, ro- 
ses. 

Ce genre est propre à l'Amérique méridionale. Parmi les 
douze espèces qu’on en connaît, les suivantes méritent d'é- 
tre citées de préférence : 


BLakÉA TRINERVÉ. — Blakea trinervia Linn. — Bot. Mag. 


tab. 451.— Tussac, Flor. Antill. v. 3, tab. 24. — P. Browrne, 
Jam. tab. 35. 


Feuilles ovales-oblongues , 3-nervées : les adultes glabres et 
luisantes aux 2 faces ; les jeunes dentelées , cotonneuses-ferrugi- 
neuses de même que les pétioles et les ramules. Pédoncules soli- 


taires, plus longs que les pétioles. Bractées plus longues que les 
valices, 


, VE 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES, 269 


Petit arbre. Tronc haut de 12 à 15 pieds. Tête touffue. Ra- 
mules pendants. Fleurs grandes, d’un beau rose. 

Le Blakéa trinervé, originaire de la Jamaïque, se cultive sou- 
vent dans les serres. La couleur et la grandeur de ses fleurs lui 
ont fait donner, par les créoles, le nom de Rosier sauvage. 


BLakÉA QUINQUÉNERVÉ. — Blakea quinquenervis Aubl. 

Guian. tab. 210. 
. Feuilles ovales-elliptiques, acuminées, glabres, luisantes, quin- 
tuplinervées, entières, pétiolées. Pédoncules géminés, plus courts 
que les feuilles. Bractées plus longues que le calice. Pétales iné- 
quilatéraux , obovales, échancrés à la base, crénelés. Étamines 
16 ou 18; filets dilatés vers le haut. Stigmate pelté. 

Tronc haut de 10 à 12 pieds, sur 7 à 8 pouces de diamétre. 
Écorce lisse. Bois dur, blanc, devenant roussâtre par la dessic- 
cation. Branches peu nombreuses , longues, flexibles. Feuilles 
longues de 9 pouces, larges dé 4 pouces et plus. Fleurs larges de 
plus d’un pouce. Galice roussâtre. Pétales roses en dessus, blancs 
en dessous. Baie jaune, succulente, de la grosseur d’une petite 
Nèfle. | 

Cet arbre, indigène en Guiane, se fait remarquer par la beauté 
de son feuillage et de ses innombrables fleurs odorantes. Ses fruits 
sont doux et bons à manger : les créoles les nomment Cormes ou 
Méles. 


BLAKÉA PARASITE. — Blakea parasitica Don, in Mem. Soc. 
Wern. 4, p. 327.—Topobea parasitica Aubl. Guian. tab. 180. 

Feuilles pétiolées , cordiformes-ovales, pointues, 7-nervées, lé- 
gèrement dentelées, discolores, glabres excepté aux nervures. 
Pédoncules ternés ou fasciculés, plus courts que les pétioles. Ca- 
lices campanulés , à bord sinuolé-6-denticulé. Bractées de la lon- 
gueur du calice. Pétales inégaux, arrondis. Anthères arquées. 

Arbrisseau sarmenteux , parasite sur le tronc des grands ar- 
bres. Branches pendantes , iétragones. Feuilles longues de 6 pou- 
ces, sur 3 ‘/: pouces de large. Fleurs roses, larges d’un demi- 
pouce. Baie route de la grosseur d’une Noisette. 

Cette espèce a été observée par Aublet dans l’intérieur de la 


#70 CLASSE DES MYRTINÉES, 


Guiane, sur les bords du Sinémari; Îes Caraïbes inatgett Sn 
fruit , et ils l’emplorent à teindre en rouge, 


TT 3 


II° TRIBU. LES CHARIANTHÉES, — CHARLAN- 
THE Æ Sering. in De Cand. Prodr. 


Anithères à 2 bourses déhiscentes chacune par une fente 
longitudinale. — Fruit charnu. Graines cunéiformes , an- 
guleuses. 


Genre KIBESSIA, — Xibessia De Cand. 


Limbe calicinal calyptriforme, caduc. Pétales 4. Étami- 
nes 8; filets larges , courts; anthères longitudinalement dé- 
hiscentes, charnues postérieurement. Ovaire hérissé de cour- 
tes soies rameuses. Péricarpe charnu; placentaires pe 
basilaires, ascendants. 

L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : 


Kimessra AzURÉ. — Aibessia azurea De Cand. Prodr. — 
Melastoma azurea Blum. Bijd. p. 1070. 

Petit arbre. Feuilles trinervées, ovales-cblongues, rétrécies aux 
2 bouts, glabres, très-entitres. Pédoncules umiflores et pauciflo- 
res , axillaires et terminaux. 

M. Blume a observé ce végétal dans les forêts des montagnes 
de Java, où les habitants lui donnent le nom de Aibessié. 


Genre CHARIANTIHUS. — Charianthus Don. 


Calice ovale, urcéolé; limbe étalé, persistant, à 4 lobes ob- 
tus. Pétales 4, dressés, sas Étamines 8, presque égales ; 
filets HHétres anthèr AT “ébioa bide av LME inaäp- 
pendiculées à la base, déhiscentes longitudinalement. Ovaire 
adhérent. Style filiforme, saillant. Péricarpe charnu, globu- 
leux, ombiliqué, 4- AU incomplètement déhiscent au 
sommet; placentaires semi-lunés. Graines ovales : hile large, 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 274 


latéral, Périsperme nul. Embryon rectiligne lcotylédons 
épais ; radicule allongée, infère. à. 
‘Arbrisseaux. Feuilles pétiolées, 5-nervées. Fleurs | pour- 
pres, disposées en cyme trichotome. 
Ce genre, qui appartient aux Antilles, renferme cinq es- 
pèces, dont voici les plus intéressantes : 


CHARIANTHUS ÉCARLATE. — Charianthus coccineus Don, in 
Mem. Soc. Wern. 4, p. 327. — Melasioma coccinea Rich. in 
Bonpl. Melast. tab. 44. — Melastoma alpina Swaitz, Flor. 
Ind. Occid. 


Rameaux presque cylindriques. Feuilles elliptiques, 2 
très-entières, parsemées en dessous de poils étoilés (les adultes 


glabres ). 
Cette espèce croit à Cayenne et dans les tourbières des monta- 
gnes de la Jamaïque. 


CHARIANTHUS POURPRE. — Charianthus purpureus Don, 1. c. 
— Melasioma coccinea Vahl, Ic. Amer. tab. 16 (non Rich.). 


Ramules et pétioles hispides. Feuilles elliptiques, courtement 
acuminées, cordiformes à la base, 5-nervées, poilues en dessous 
et aux bords. 

Cette espèce croit à l'ile de Montsertat. 


Genre CHÉNOPLEURA. — Chœnopleura Rich. 


Calice adhér ent; limbe à 5 dents obtuses.Pétales 5, subor- 
biculair Pine 10, à peine plus longues que les nes 
anthères longitudinalement déhiscentes : connectif biauriculé 
à la base. Stvle claviforme. Stigmate orbiculaire, un peu om- 
biliqué. Péricarpe 5- ou 4-loculaire. (Graines inconnues. ) 

L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre. 


CHÉNOPLEURA À GRAPPES GRËLES. — Chænopleura stenobo- 
trys De Cand. Prodr.— Melastoma stenobotrys Rich. in Bonpl. 
Melast. tab. 30. (excl. syn.) 

Axbrisseau très-glabre, ayant le port des Miconia. Feuilles pé- 


»79 CLASSE DES MYRTINÉES. 


tiolées, oblongues-lancéolées, acuminées, denticulées-ciliées, 3-ner- 
vées. Thyrse terminal, allongé, composé de grappes opposées. 
Fleurs carnées. Bractéoles et dents calicinales légèrement pubes- 
centes aux bords. 

Ce végétal croît dans les montagnes de Saint-Domingue. 


Genre ASTRONIA. — Astronia Blum. 


Calice adhérent; limbe 5- ou 6-denté > porsisanse Pétales 
5ou 6. Étaminies 10 ou 12 ; filets comprimés’, membraneux ; 
anthères loola tiaelane déhiscentes, charnues et courte- 
ment rostréespostérieurement. Stigmate pelté. Baie sèche, 
ombiliquée, 3- ou 4-loculaire, polysperme, déhiscente au 
sommet; placentaires convexes, basiiaires. Graines enve- 
loppées d’un grand arille membraneux. Périsperme nul. 
Embryon linéaire, dressé. 

Arbres ayant le port des Mélastomes. Feuilles opposées, 
nerveuses. Fleurs petites, en panicule terminale. 

Ce genre ne renferme que deux espèces, découvertes par 
M. Blume dans les montagnes de Java. 


ASTRONIA ÉLÉGANT. — Æstronia spectabilis Blu Bijdr. 
p- 1050. | 

Feuilles trinervées, elliptiques-oblongues, acuminées, couvertes 
en dessous d’une pubescence écailleuse ferrugineuse. 


ASTRONIA A GRANDES FEUILLES. — ÆAstronia macrophylla 
Blu. 1. c. 


Feuilles triplinervées , elliptiques-oblongues, acuminées, cou- 
vertes en dessous d’une pubescence écailleuse ferrugineuse. 


Genre SPATHANDRA.—Spathandra Guillem: et Perrott. 


Calice petit, turbiné, sinuolé-4-denticulé. Pétales 4. Éta- 
mines 8; filets courts, cylindriques ; anthères à 2 bourses lon- 
BAS LATTES déhiscentes ; connectif épais, arqué, creusé à 
son dos d’une fossette cblonguis prolongé à sa base en grand 
appendice spathiforme , bifide, Ovaire pulvérulent, 1-locu- 


FAMILLE DES MÉLASTOMACÉES. 273 


laire, 7- ou 8-ovulé; placentaire central, basilaire, ascen- 
dant. Péricarpe charnu, 4-loculaire, 1- ou plus souvent 2- 
sperme. Graines hémisphériques, remplissant la cavité du 
fruit ; test épais; cotylédons charnus. 

Ce genre, très- caractérisé par la forme de son connectif 
ainsi que par son ovaire uniloculaire , ne renferme que l’es- 
pèce suivante : 


SPATHANDRA A FLEURS BLEUES. — Spathandra cærulea Guil- 
lem. et Perrott. Flor. Senegamb. y. 1, p. 313; tab. 7r. 

Arbre rameux, haut de 25 à 30 pieds. Tronc d'environ 6 pouces 
de diamétre. Rameaux divergents, cylindriques, glabres. Feuilles 
opposées, sessiles, ovales-oblongues, courtement acuminées , gla- 
bres aux deux faces, coriaces, longues de 4 à 6 pouces, larges 
de 5 pouces. Fleurs petites , très-nombreuses, bleues, disposées 
en panicules cymeuses ; pédoncule commun axillaire, long d’en- 
viron 1 pouce. Baie globuleuse, brunâtre, couronnée, de la 
grosseur d’un Pois. 

Get arbre a été observée par M. Leprieur dans la Sénégambie, 
sur les bords de la Casamance. 


BOTANIQUE, PHAN4 T. IV. 418 


CINQUANTE-HUITIÈME FAMILLE. 


LES MÉMECYLYES. — MEMECYLEÆ. 
( Memecyleæ De Cand. Prodr. TI , p. 5. — Bartl. Ord. Nat. p. 327.) 


Cette famille est d’un intérêt purement scientifique ; 
on n’en connaît que vingt-deux espèces, toutes indigè- 
nes dans la zone équatoriale. 


CARACTÈRES DE LA FAMILLE. 


Arbres où arbrisseaux. Ramules eylindriques ou té- 
tragones. 

Feuilles opposées, glabres, simples , indivisées, très- 
entières , penninervées (rarement 3-nervées), rétrécies 
en pétiole, non-ponctuées. Stipules nulles. 

Fleurs hermaphrodites, régulières, solitaires ou fasci- 
culées, ordinairement ne Hltese 

Calice ovale ou subglobuleux , adhérent ; limbe épi- 
gyne, 4- ou 5-lobé, ou sinuolé, ou tronqué, persistant. 

Pétales 4 ou 5, interpositifs, insérés à la gorge du ca- 
lice, caducs, contournés en préfloraison. 

Étamines ayant même insertion que la corolle, en 
norabre double des pétales, libres. Anthères meomban- 
tes , arquées , à 2 bourses déhiscentes chacune par un 
pore ou par une fente longitudinale. 

Pistil : Ovaire 2-4- ou rarement 8-loculaire : loges 1- 
ou 2-ovulées. Style indivisé. Stigmate simple. 

Péricarpe baccien ou drupacé, indéhiscent : loges 
monospermes (quelquefois par avortement 1 seule loge 
monosperme). 


FAMILLE DES MÉMÉCYLÉES. 275 


Graines apérispermées. Embryon rectiligne : radicule 
supère; cotylédons foliacés, convolutés. 

M, De Candolle rapporte à cette famille les trois gen- 
res suivants : 

Memecyton Linn. (Valikaha Adans.} — Scutula Lour. 
— Mouriria Juss. { Mouriri Aubl. Petalotoma Swartz.) 


Genre MEMÉCYLON. — Memecylon Linn. 


Tube calicinal hémisphérique ou subglobuleux; limbe 
À-denté, ou entier, ou sinuolé. Pétales 4, ovales. Étamines 8, 
plus longues que les pétales; anthères médifixes, rostrées 
d’un côté, obtuses de l’autre. Ovaire à 2-4 loges biovulées. 
Baie séche, globuleuse, monosperme. 

Arbres ou arbrisseaux. Rameaux renflés aux eñtrenœuds. 
Feuilles glabres, penninervées, ou rarement trineryées. 
Fleurs violettes, en capitules ou en fascicules axillaires, ac- 
compagnées de bractéoles opposées et quelquefois connées. 

On connait quinze espèces de Mémécylon, dont onze ha- 
bitent les Indes orientales, et quatre les îles de France et de 
Bourbon. Nous devons nous borner à citer la suivante : 


MÉMÉCYLON coOMESTIBLE. — Memecylon edule Roxb. Co- 
rom. 1, tab. 82. 

Petit arbre, irrésulièrement rameux. Feuilles ovales, coriaces, 
luisantes , courtement pétiolées. Fleurs en ombelle simple ou en 
grappe, axillaires ou latérales; pédoncules tétragones. Pétales 
chovales, acuminés. Baie dobilau bleuâtre. L 

Cette espèce abonde sur la côte de Coromandel; les Hindoûs 
en mangent le fruit, qui contient une pulpe eie et légère- 
ment astringente. 


Genre SCUTULA. — Sultuke Loureir. 


Calice coloré, charnu : limbe scutelliforme, tronqué, étalé. 
Pétales ou 5, arrondis, acuminés, connivents. Étamines 8 
ou 10 , insérées plus bas que la corolle; filets infléchis. Baie 
scutelliforme, à 8 loges monospermes. Pouce comprimées, 


276 CLASSE DES MYRTINÉES. 


Arbrisseaux glabres. Pédoncules axillaires ou terminaux. 
Fleurs bleues ou violettes. 

Ce genre, qu’on doit peut-être réunir aux Mémécylon, 
renferme deux espèces, indigènes en Cochinchine. 


ScuTULA A OMBELLES. — Scutula umbellata Lour. Flor. 
Cochinch. 

Arbrisseau très-rameux , haut d'environ 4 pieds. Feuilles ses- 
siles , ovales-lancéolées , épaisses. Ombelles terminales , longue- 
ment pédonculées. Fleurs petites, panachées de blanc et de 
bleu. 

Selon Loureiro , les baies de cette plante sont astringentes et 
toniques comme celles du Myrte. 


Genre MOURIRIA. — Mouriria Juss. 


Calice accompagné de 2 écailles à sa base ; limbe urcéolé, 
5-denté. Pétales 5 , élargis à la base. Étamines 10; filets in- 
égaux ; anthères oblongues, biporeuses au sommet. Ovaire 
subglobuleux. Style filiforme. Stigmate capitellé. Baie cou- 
ronnée , globuleuse, 1-4-loculaire, 1-4-sperme. 

Arbres ou arbrisseaux, glabres. Rameaux opposés, noueux. 
Feuilles penninervées, très-entières , coriaces. Pédoncules 
axillaires. 

Ce genre, qui a de l’affinité non-seulement avec les Mémé- 
cylées, mais aussi avec les Mélastomacées et les Myrtacées, 
appartient à l'Amérique équatoriale. Il renferme cinq ou 
ax espèces, dont la suivante mérite d’être signalée : 


MouririA DE SAINT-Domneur. — Mouriria (Petalotoma) 
domingensis Tussac, Flor. Antill. v. 3, p. 119; tab. 37. | 

Feuilles ovales , acuminées. Pédoncules uniflores , fasciculés. 
Pétales ovales , pointus. Baie globuleuse , 4-loculaire. 

Arbre haut d'environ 50 pieds. Tronc droit. Écorce grisätre, 
crévassée. Cime composée de rameaux courts , nombreux , dicho- 
tomes. Feuilles longues de 2 à 3 pouces. Corolle rose. Baie rou- 
geâtre. 


Cette espèce a été observée par M. de Tussac, à Saint-Domin- 


FAMILLE DES MÉMÉCYLÉES. 277 


gue, aux environs du Cap-Français. Les colons de l’île le nom- 
ment vulgairement Cormier, parce que ses fruits se mangent 
comme les Cormes, à l’époque où ils deviennent mous, et subis- 
sent le premier degré de fermentation. Ces fruits, assez recherchés 
par les nègres et les enfants de toute couleur , ne sont pas servis 
sur les tables. Le port de l’arbre est très-élégant ; le bois sert à 
faire des bardeaux pour couvrir les maisons. 


He 


+ 


DIXIÈME CLASSE. 


LES CALYCANTHINÉES. 
CALYCANTHINEZÆ Bartl. 


CARACTÈRES. 


Arbres ou arbrisseaux. Ramules opposés, subtétrago- 
nes. | 
Feuilles opposées (rarement éparses), non-persistan- 
tes, simples, penninervées , très-entières , non- ponc- 
tuées, rétrécies en péuole court. Stipules nulles. 

Fleurs régulières, hermaphrodites , terminales, ou 
axillaires, solitaires, pédonculées (rarement subsessiles, 
agrégées). 

Calice tubuleux, coloré; tube urcéolé ou turbiné 
charnu , adhérent ou inadhérent; limbe marcescent, à 
divisions unisériées et en nombre défini, ou à divisions 
plurisériées en nombre mdéfini. 

Disque laminaire , adné au tube calicinal et terminé à 
la gorge de celui-ci en bourrelet annulaire. 

Pétales en même nombre que les lobes du calice, in- 
sérés entre ceux-ci au bourrelet du disque, ou plus sou- 
vent nuls. ; 

L'tamines en nombre indéterminé, insérées à la gorge 
du calice, plurisériées, libres, ou rarement soudées par la 
base. Anthères à 2 bourses longitudinalement déhiscen- 
tes. . 

Pistil : Ovaires en nombre mdéfini (rarement en nom- 
bre défini), libres, pariétaux, plurisériés, biovulés.Styles 


Li 


CLASSE DES CALYCANTHINÉES. 279 


libres, en mêmenombre que les ovaires. ( Par exception : 
un seul ovaire adhérent, monostyle, à plusieurs loges 
multiovulées, superposées en deux séries.) 

Péricarpe :Car cérules libres, pariétaux, monospermes, 
recouverts par le tube calicinal, (Par exception : pyri- 
dion à plusieurs loges polyspermes.) 

Graines apérispermées. Embryon rectiligne : cotylé- 
dons spiralés. 

Cette classe, peu naturelle, appartient à la zone tem- 
pérée de l’hémisphère septentrional ; elle se compose 
des familles des Calycanthées et des Granatées. 


PQ QU QU QUO À 


CINQUANTE-NEUVIÈME FAMILLE. 


LES CALYCANTHÉES. — CALYCAN- 
THEÆ. 


( Calycantheæ Lindl. in Bot, Reg. n° 404, — De Cand. Prodr, y. III, 
p- 1: — Bartl. Ord. Nat. p. 325. — Calycanthineæ Link, Enum. 
Hort. Berol. II, p. 46. — Genera Rosaceis affinia , Juss. Gen. — 
Nees, in Act. Nat. Cur. XI. — Genera Monimieis affinia Juss. in 
Ann. du Mus. v. XIV, p. 419.) 


Le genre Calycanthus, qui sert de type à ce petit 
groupe, est rangé par M. de Jussieu à la suite des Rosa- 
cées , et en effet ses affinités avec le genre Rosa sont 
non-seulement très-nombreuses, mais plus fortes peut- 
être que celles quile rattachent aux Granatées et aux 
Myrtacées. 

Le nombre des Calycanthées est peu considérable ; 
mais ces végétaux intéressent vivement les amateurs 
d’horticulture, par la beauté et le parfum de leurs 
fleurs. 


CARACTÈRES DE LA FAMILLE. 


Arbrisseaux. Rameaux brachiés, tétragones, noueux, 
inermes. Bourgeons axillaires ou intrapétiolaires. 

Feuilles opposées, simples, très-entières, scabres, non- 
ponctuées. Stipules nulles. 

Fleurs terminales ou latérales , solitaires, pédoncu- 
lées, hermaphrodites, régulières, odorantes. « 

Calice inadhérent, coloré ; tubeurcéolé, charnu; lim- 
be à lanières plurisériées, inégales, imbriquées. 

Disque tapissant la paroiintérieure du tube calicinal, 
épaissi au sommet en bourrelet annulaire. 


FAMILLE DES CALYCANTHÉES. 981 


Pétales en nombre indéterminé, plurisériés, imbri- 
qués, le plus souvent se confondant avec les lanières ca- 
licinales. 

_ Étamines nombreuses, insérées au bourrelet du dis- 
que, plurisériées : les séries intérieures stériles; la 
série extérieure fertile. Anthères adnées, extrorses, api- 
culées , à 2 bourses parallèles, longitudmalement dé- 
hiscentes. 4e 

Pistil : Ovaires en nombre indéterminé, pariétaux, 
libres entre eux, uniloculaires, biovulés.Styles saillants, 
en même nombre que les ovaires. Stigmates simples, 
pointus. 

Péricarpe : Carcérules en nombre indéfini, pariétaux, 
coriaces, monospermes par avortement, recouverts par 
le tube calicinal devenu charnu. 

Graines ascendantes , inarillées, apérispermées. Hile 
correspondant au point d'insertion du carpelle. Em- 
bryon rectiligne : radicule infère; cotylédons convolu- 
tés, foliacés. 

Les deux genres suivants constituent à eux seuls la fa- 
mille : 

Calycanthus Lin. (Buttneria Duham. Beurreria Eh- 
ret. Basteria Adans.) — Chimonanthus Lindl. (Meratia 
Loisel. Nees.) 


° 


Genre CALYCANTHE. — Calycanthus (Linn.) Lindl. 


Tube du périanthe turbiné , non-écailleux ; limbe partagé 
en lanières multisériées, sublinéaires, un peu charnues, co- 
lorées, veloutées en AR imbriquées , inégales mais con- 
formes. Étamines environ 48, beaucoup plus courtes que les 
lanières du périanthe , non-persistantes : les 12 extérieures 
anthérifères; les intérieures petites, stériles. Ovaires très-nom- 
breux. Calice fructifère charnu, polycarpellaire. 


e 


& 


282 GLASSE DES CALYCANTHINÉES. 


Bourgeons très-petits, renfermés pendant l’été dans la base 
des pétioles. Feuilles courtement pétiolées, scabres en dessus, 
Ramules florifères très-courts, diphylles, naissant à la placé 
des anciennes feuilles le long des pousses de l’année précé- 
dente. Fleurs fortement odorantes ou presque inodores, 
grandes, solitaires, terminales, pédonculées, dressées, d’un 
brun fauve, où plus souvent d’un pourpre sait yerdâtre, 
soit noirâtre. 

Les fleurs de la plupart des Calycanthes exhalent une 
odeur fortement aromatique, analogue à celle des Pommes 
de Reinette ; la même odeur se retrouve à un degré moins 
fort dans l’écorce et dans les parties vertes de ces plantes. 

Les Calycanthes ne prospèrent que dans un terrain frais, 
léger et ombragé; aussi le terreau de bruyère leur convient- 
il mieux que toute autre espèce de sol: Rarement ils pre- 
duisent des graines en France, mais leur multiplication 
peut se faire de marcottes, ou de rejetons, ou de boutures. 

Voici les espèces que renferme le genre 


CALYCANTHE GLAUQUE. — Calycanthus glaucus Wild. 
Ernum. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 5. — Calycan- 
thus fertilis Ait: Hort. Kew. — Lindl. in Bot. Reg. tab. 404. 

Feuilles elliptiques-oblongues ou lancéolées- “cblongues ; où ob- 
longues-lancéolées , ou lancéolées-elliptiques, aeuminées, glau- 
ques en dessous et glabres excepté aux nervures, Lanières du 
périanthe lancéolées-linéaires , pointues. sc 

Buisson haut de 3 à 4 DE Rameaux étalés, d’un brun roux. 
Ramules jeunes pubescents, puis glabres. Feuilles longues de 

2 à 3 pouces, larges de 6 à 12 lignes, rugueuses et luisantesen 
dessus. Fleurs PPUEER odorantes , d’un pourpre brunâtre ou 
verdâtre , pet de 1 pouce et plus. Galice fructifere oblong- 
oboyc. Carcérules ellipsoïdes, brunâtres, luisants, un peu poilus. 

. Gette espèce habite les ARAEREA des deux Carolines et celles 
dé Ja Virginie. 


Carvcawrne LissE.— Calycanthus trigats Will. Enum. 
—Hort. Berol. +, tab. 80. — Guimp. et Hayn. Fremd. Ho. 


FAMILLE DES CALYCANTHÉES. 955 


tab. 6. — Bot. Reg. tab. 461. — Calycanthus oblongifolius 
Nuttal. Gen. (var.) — Lalpearinus Jerax Michx. Flor. Amer. 
Bor. 
Feuilles ovales , ou elliptiques , ou oblongues , ou lancéolées- 
oblongues , acuminées , vertes en dessous et glabres ou légèrement 
pubescentes aux nervures. Lanieres du PE lancéolées-li- 
néaires , pointues. 


— 6: À FLEURS COULEUR DE CANNELLE. — Feuilles des ramu- 
les florifères ordinairement ovales ou elliptiques. Lanières du 
périanthe lancéolées ou lancéolées-spathulées , couleur de Can- 
nelle. 

Buisson haut de 3 à 6 pieds. Feuilles longues de à à 3 pouces, 
larges de 6 à 15“ignes, rugueuses et luisantes en dessus. Ra- 
meaux étalés, ou presque érigés , d’un brun roux. Fleurs d’un 
pourpre noirâtre ou brunâtre , longues de 1 pouce, ou moins. 

Cette espèce , peu une du Calycanthe glauque , croit 
dans la Virginie et la Pensylvanie , ainsi que dans les montagnes 
des deux Carolines. 


i 


CALYGANTHE INODORE. — Calycanthus inodorus Elliot, 
Sketch. 

Feuilles lancéolées,, acuminées » très-scabres et luisantes en 
dessus, pubescentes en dessous aux nervures. Rameaux étalés. 
Lanières calicinales lancéolées-linéaires, 

Arbrisseau haut de 4 à 6 pieds. Rameaux effilés , glabres. 
Fleurs grandes , d’un pourpre noirâtre. 

Cette espèce croît en Géorgie. 


» 


CaLYGANTHE MULTIFLORE. — Calycanthus floridus Lion. 
— Bot. Mag. tab. 508. — Duham. Arb. 1, tab 45. — Guimp. 
et Havn. Fremd. Holz. tab. 4. — Calycanthus sterilis Walt. 

Feuilles ovales, ou ovales-oblongues , ou oblongues , courte- 
ment acuminées, cotonneuses en dessous. Rameaux étalés. La- 
nières calicinales EE die de LC , Subobtnses. Galice L 
fère turbiné. ET 

: Buisson haut de 3 à 10 pieds. Racine satésifele: passes 


254 CLASSE DES CALYCANTHINÉES. 


droites effilées. Ramules cotonneux. Feuilles longues de 2 à 
3 pouces, larges de 15 à 18 lignes. Fleurs d’un pourpre noirä- 
tre , longues d’environ 15 lignes. Calice fructifere de la gros- 
seur d’une petite Poire. Carcérules ovales. 

Cette espèce, connue des jardiniers sous le nom de Pompa- 
doura , ou Arbre à Anémones , croît dans la Virginie et dans 
les contrées plus méridionales des États-Unis. Elle est plus com- 
mune dans les jardins que ses trois congénères, qu’elle surpasse 
d’ailleurs quant à l’arome des fleurs, lesquelles se succèdent 
depuis la fin de mai jusqu’en août. Le bois est imprégné d’une 
forte odeur de Camphre. | 


Genre CHIMONANTHUS. — Chimonanthus Lidl. 


Calice subsessile, tarbiné , recouvert d’un grand nombre 
d’écailles imbriquées, suborbiculaires : les inférieures petites, 
scarieuses; les supérieures graduellement plus grandes et 
passant à l’état pétaloïde. Pétales ordinairement 16 , bisé- 
riés, glabres, obtus, dressés ou un peu connivents en boule : 
les extérieurs beaucoup plus longs que les écailles calicinales, 
suboblongs, sessiles, jaunâtres; les intérieurs 2 ou 3 fois plus 
courts que les extérieurs, ovales ou ovales-elliptiques, cour- 
tement onguiculés, d’un pourpre violet. Etamines 20 ou 
moins : 5-7 extérieures , anthérifères , persistantes, conni- 
ventes, plus courtes que les pétales intérieurs ; les autres pe- 
tites, stériles (quelquefois nulles). Ovaires en petit nombre. 
Styles saillants, mais débordés par les étamines.Calice fructi- 
fère un peu charnu, cicatriqueux, couronné par les restes des 
filets. 

Feuilles courtement pétiolées , acuminées, très-scabres 
en dessus, inodores de même que l’écorce. Bourgeons axil- 
laires , apparents. Fleurs beaucoup plus précoces que les 
feuilles, penchées, odorantes, bicolores, solitaires, subsessi- 
les aux aisselles des feuilles de l’année précédente. 

L'espèce que nous allons décrire constitue à elle seule le 
genre, dont le nom, qui signifie fleur d'hiver, fait allusion à 
ce que les fleurs paraissent en février ou en mars, ou même 


- 


FAMILLE DES CALYCANTHÉES. 285 


lorsque l'hiver est doux, dès le mois de décembre, avant que 
l’arbrisseau ne soit complétement dépouillé de ses ancien- 
nes feuilles. 


CaIMONANTEUS ODORANT.— Chimonanthus fragrans Lidl. 
in Bot. Res. sub. N° 404.—Calycanthus præcox Linn.— Bot. 
Mag. tab. 466. — Ait. Hort. Kew. ed. 1, v. 2, tab. 10. — 
Meratia fragrans Nees, in Act. Nat. Our. v. u, p. 107. — 
Loisel. in. Herb. de l'Amat. v. 3, Ic. — Turp. in. Dict. des 
Scienc. Nat. Ic. 

Buisson haut de 3 à 6 pieds. Rameaux étalés, effilés , glabres, 
renflés aux articulations, couverts d’une écorce brune et un peu 
scabre. Feuilles fermes, oblongues , ou oblongues-lancéolées , ou 
lancéolées-oblongues , ou lancéolées-elliptiques , ou lancéolées, 
acuminées , planes , d’un vert foncé en dessus , pâles en dessous , 
un peu luisantes, Dose aux nervures, longues de 3 à 
5 pouces , larges de 1 à 2 pouces. Fleurs tres-odorantes , longues 
d’environ 6 lignes. Écailles calicinales pubescentes , Dan De 
les supérieures plus grandes, jaunâtres. Pétales extérieurs ob- 
longs ou lancéolés-oblongs, sonphants d’un pourpre violet 
a bré de blanc, larges de 1 à 1 ‘/, ligne. Filets blanchâtres. 
Anthères jaunes. Calice fructifère oblong-lagéniforme, acuminé , 
cicatrisé, brunâtre. Carcérules -oblongs, brunâtres, luisants , 
cornés, 


— Bis À GRANDES FLEURS. — Chimonantus fragrans Fi gran- 
diflorus Lindl. in Bot. Reg. tab. 451. f 


Fleurs subglobuleuses , plus grandes. Pétales extérieurs pres- 
que étalés, ondulés aux bords. Feuilles plus scabres, d’un vert 
plus clair. 

Le Chimonanthus odorant, qu’on connaît aussi sous les noms 
de Mératia et Calycanthe précoce, est originaire du Japon, d’où 
il fut introduit en Europe l’an 1766. Ses fleurs, remarquables par 
leur parfum très-suave et analogue à l’odeur de Jonquille, s’épa- 
nouissent au commencement ou à la fin de l'hiver. Son feuillage 
est touffu et trés-élégant, On cultive cet abrisseau en terrede 


286 CLASSE DES CALYCANTAINÉES, 


bruyère ; sa multiplication se fait de marcottes ; les fruits se dé- 
veloppent très-rarement sous le climat de Paris. : 

La variété à grandes fleurs , qui peut-être constitue une espèce 
distincte , n’est introduite en Angleterre que depuis 1812 , eten- 
core assez rare en France. 


RL 


SOIXANTIÈME FAMILLE. 


LES GRANATÉES. — GRANATEÆ.. 


( Granateæ Don, in James. Edinb. Philos. Journ. jul. 4826, p. 134, 
—De Cand. Prodr. v. III, p. 3. — Bartl. Ord. Nat. p. 524.) 


Le Grenadier, que M. de Jussieu place parmiles Myr- 
tacées, constitue à lui seul cette famille. 


CARACTÈRES DE LA FAMILLE. 


Arbres ou arbrisseaux. Rameaux épineux. 

Feuilles opposées, ou rarement verticillées, ou éparses, 
souvent fasciculées aux aisselles, très-entières, non-ponc- 
tuées, glabres, non-stipulées. Bourgeons écailleux. 

Fleurs terminales, subsessiles , écarlates, régulières, 
hermaphrodites. 

Calice un peu coriace, charnu, coloré, semi-adhérent, 
tubuleux, 5-7-fide ; estivation valvaire. 

Pétales 5-1, insérés à la gorge du calice, interpositifs, 
chiffonnés et imbriqués avant l’épanouissement. 

Étamines en nombre indéterminé, insérées à toute la 
partie inadhéreute du tube ealicinal. Filets subulés, 
égaux, libres. Antheres incombantes , ovales, mappen- 
diculées, à 2 bourses déhiscentes chacune antérieure- 
ment par une fente longitudinale. 

Pistil: Ovaire adhérent, pluriloculaire ; loges super- 
posées en deux séries : l’inférieure de 3, la supérieure de 
5-9 ; ovules en nombre indéterminé ; placentaires gros 
10 recouvrant la base et la PRE interne de chaque 
loge. Style indivisé, grêle, renflé à la + di: 
terminal, disciforme, papillon 


288 CLASSE DES CALYCANTHINÉES. 


Péricarpe : Pyridion coriace, sphérique , couronné, 
divisé par un diaphragme en ? compartiments inégaux, 
superposés : compartiment supérieur plus grand que 
l'inférieur, multiloculaire : placentaires charnus, parié- 
taux ; compartiment inférieur plus petit, triloculaire : 
placentairesirréguliers, basilaires ; cloisons membraneu- 
ses. 

Graines tres-nombreuses , horizontales, irrégulière- 
ment polyèdres, enveloppées d’un arille. alnoase , trans- 
parent, Épisperme épais. Périsperme nul, Embryon 
oblong, rectiligne : radicule courte; cotylédons folia- 
cés, convolutés en spirale. 


Genre GRENADIER. — Punica Linn. 


Calice coriace, coloré; tube turbiné, adhérent; limbe 
campanulé. Pétales 5-7. Étamines très-nombreuses, insérées 
à la gorge du calice, incluses. Ovaire multiloculaire. Style 
indivisé. Stigmate papilleux. Pyridion gros, subglobuleux, 
couronné, divisé par un diaphragme en 2 compartiments 
superposés, inégaux, Graines nombreuses dans chaque loge, 
enveloppées d’un arille pulpeux. 

Le nom de Punica dérive soit de puniceus , faisant allu- 
sion à la couleur écarlate des fleurs de l’arbre, soit de r1alus 
punica , terme employé par les Romains pour désigner la 
Grenade, parce que ce fruit leur parvint de Carthage.L'éty- 
mologie de Grenadier se trouve dans granatum, autre nom 
latin de la Grenade, dû à la quantité des grains qui en rem- 
plissent l’intérieur. 


L’espèce dont nous allons parler constitue à elle seule le 
genre. 


GRENADIER COMMUN.—Punica Granñatum Lin. 4 Mag. 
tab. 1832. — Schkuhr, Handb. tab. 131. — Trew. Ehret. 
tab, 71, fig. 1. — Poit. et Turp. Arb. Fruit. tab. 22, — Flor. 


FAMILLE DES GRANATÉES. 289 


Græc. tab. 476. — Andr. Bot. Rep. tab. 96 (var. flor. alb. D 
Duham. ed. nov. v. 4, tab. 11,et 11, bis. 


Arbre haut de 15 à 20 pieds, ou Une Tronc tortueux. Ra- 
meauxtouffus, vagues, menus,épineux. Feuilles luisantes, un peu co- 
riaces mais non persistantes, très-glabres, lancéolées, ou lancéolées. 
elliptiques , ou elliptiques, ou oblongues, ou oblongues-obovales, 
obtuses ou pointues, légèrement ondulées, finement penniner- 
vées, courtement pétiolées : celles des jeunes pousses opposées 
ou rarement éparses, longue de 1 à 2 pouces, larges de 4 à 
6 lignes ; celles des ramules anciens fasciculées , petites. Fleurs 
selitaires, ou agrégées 2-5, terminales, subsessiles, d'un écar- 
late brillant (blanchôtres ou jaunâtres dans certaines variétés 
cultivées ). Galice long de r à 1 ‘/, pouce: lobes larges, triangu- 
laires:,un peu pointus , calleux au sommet. Pétales sessiles , ovales- 
orbiculaires , étalés, beaucoup plus grands que les lobes de calice. 
Étamines Fe même couleur que les pétales. Pyridion du volume 
d’une grosse Noix dans les individus sauvages, atteignant le 
volume d’une grosse Orange dans certaines variétés cultivées, 
rougeâtre ou jaunâtre. Graines nidulantes , osseuses , luisantes, 
blanchäâtres; arille rougeâtre. 


— B:GRENADIER NAIN. — Punica nana Linn. — Bot. Mag. 
tab. 634. — Trew. Ehret. tab. q1, fig. 3. — Tige basse. 
Feuilles presque linéaires. Fleurs écarlates. Cetté variété, 
que plusieurs auteurs ont considérée comme une espèce, se 
cultive fréquemment aux Antilles. 


— y : GRENADIER A FLEURS BLANCHES. — Andr. |. €. tab. 96. 
— Cette variété, qu’ on possède à fleurs simples et à fleurs 
doubles, est originaire de Chine, d’où elle parvint en Angle- 
terre en 1810 ; on la cultive dans les NE 


— d: Grenanren A FLEURS JAUNATRES, — Cette ‘variété, éga- 

lement originaire de Chine, fut introduite en Angleterre à la 

même époque que la frécédeite. Ses fleurs sont très-grandes ; 

* son fruit, de couleur jaunâtre, atteint le volume d’une grosse 
* Orange. A 


BOTANIQUE, PHAN. T. 1. 49 


290 CLASSE DES CALYCANTHINÉES. 


Le Grenadier ou Balaustier croit Spontanément en Barbarie, 
et, dans toute l'Asie tempérée occidentale, jusqu’au Caboul. In- 
troduit d'Afrique en Italie, à l’époque des guerres puniques, il 
se trouve aujourd’hui le dans le dé de l'Europe. La 
beauté de ses fleurs et de ses fruits l'avaient fait consacrer aux 
divinités mythologiques ,.et plus anciennement encore , les Hé- 
breux en faisaient usage dans leurs cérémonies religieuses. 

Sur Les côtes occidentales de la France et dans le midi de l’An- 
gleterre, le Grenadier peut végéter en pleine terre, à la faveur de 
situations abritées; mais aux environs de Paris il résiste rare- 
ment aux hivers, et on ne le cultive que comme plante d’orne- 
ment d’orangerie. Planté en caisse ou en pot, il demande une 
terre substantielle, comme celle qu’on donne aux Orangers. En 
été, 1l exige des arrosemens fréquens et abondans ; car si l’on 
néglige de prendre ce soin, ses fleurs tombent avant de s’épa- 
nouir. C’est en les taillant régulièrement qu’on parvient à élever 
les Grenadiers sur une seule tige, et à leur former une tête régu- 
lière ; opération qui se pratique à la fin de l’hiver ou au commen- 
cement du printemps. Les Grenadiers à fleurs doubles se multi- 
plient de boutures, ou de marcottes ; la dernière méthode surtout 
réussit avec une extrême facilite. On possède, dans les orange- 
ries de Versailles et du Luxembourg, plusieurs Grenadiers dont 
l'âge est estimé à deux ou trois cents ans. | 

Suivant M. Bosc, on cultive, dans le midi, trois variétés de Gre- 
nadiers, savoir celui à pulpe douce, ceiui à pulpe acide, et'celui 
à De mélangée de doux et d’acide. 

La pulpe FA Grenades est astringente et rafraïchissante ; on 
en fait des sirops , des confitures et des sorbets d’un goût :trè as 
agréable, Ses fleurs, nommées en pharmaceutique Balaustes ; 
sont très-astringentes, parce qu elles contiennent beauco de 
annin ; leur décoction s’emploie dans les diarrhées chroniques et 
dans plusieurs autres maladies. On obtient une encre d’un très- 
beau rouge , en faisant macérer ces fleurs dans de l’eau avec un 
peu d’alun. L’écorce du fruit, qui possède les mêmes propriétés 
que les fleurs , sert au tannage des cuirs. C’est avec cette écorce 
que les Tunisiens teignent leurs maroquins en jaune. Elle peut 


FAMILLE DES GRANATÉES, 294 


remplacer la Noix de Galle dans la préparation de l’encre noire, 
L’écorce de la racine de Grenadier, administrée aux doses conve- 
nables, est l’un des remèdes les plus efficaces contre le tænia ou 
ver solitaire. à 

Dans le midi de l’Europe on forme avec le Grenadier d’excel- 
lentes haïes de défense, qui offrent l’avantage de n’être broutées 
par aucun animal. 


ONZIÈME CLASSE. 


LES CALICIFLORES. 
CALYCIFLORÆ Bart. 


CARACTÉÈRES. 


Arbres, ou arbrisseaux , ou sous-arbrisseaux , ou her- 
bes. Tiges et rameaux cylindriques ou anguleux. Suc pro- 
pre aqueux. 

Feuilles opposées, ou éparses, ou rarement verticil- 
lées, simples, penninervées , indivisées, souvent dente- 
lées ou dentées. Stipules le plus souvent nulles. 

Fleurs régulières, ou moins souvent irrégulières , her- 
maphrodites, ou rarement unisexuelles par avortement, 
axillaires, solitaires, souvent disposées en épi, ou en 
grappe (quelquefois agrégées en capitule, ou rarement 
en cyme). 

+ Calice adhérent ou inadhérent ; limbe caduc ou per- 
sistant, 2-6-parti (le plus souvent 4- ou 5-parti; par ex- 
ception inapparent) : éstivation valvaire. | 

Pétales (quelquefois nuls) insérés à la gorge du calice, 
en même nombre que les lobes de celui-ci, interpositifs, 
onguiculés, caducs , contournés en préfloraison. 

Étamines insérées à la gorge du calice (souvent plus 
bas que la corolle), en même nombre que les pétales, 
ou en nombre moindre, ou double, ou multiple. Filets 
libres. Anthères inappendiculés, à 2? bourses (très-rare- 
ment à une seule bourse)longitudinalement déhiscentes. 

Pistil : Ovaire adhérent, ou inadhérent, à loges en 


CLASSE DES CALICIFLORES. 9293 


même nombre que les lobes du calice ( le plus souvent 
4 ou 5). Placentaires centraux, le plus souvent soudés en 
colonne, multiovulés (rarement pauciovulés ou unio- 
vulés. Siyles (quelquefois nuls) libres ou soudés. Stig- 
mates en même nombre que les loges de l’ovaire, le 
plus souvent libres. 

Péricarpe 1-5-loculaire, polysperme, ou oligosperme 
(rarement monosperme par avortement), le plus sou- 
vent capsulaire. | 

Graines suspendues, ou ascendantes, ou horizontales, 
quelquefois arillées ou appendiculées. Périsperme pres- 
que toujours minceou inapparent. Embryon rectiligne : 
radicule appointante. 

Cette classe, répartie entre toutes les contrées du 
globe, renferme les Combrétacées , les Vochysiées, les 
Rhizophorées, les Onagraires, les Lythrariées et les 
Haloragées. 


EEE 
SOIXANTE-UNIÈME FAMILLE. 


LES COMBRÉTACGÉES. — COMBRE- 
T'ACEÆ. 


( Elæagnorum et Onagrarum genn. Juss. Gen. — Myrobalanece Juss. 
in Annal. du Mus. vol. V, p. 223 ; et in Dict, des Sciences nat. vol. 
XXXI, p. 458. — Combretaceæ R. Br. Prodr. I, p. 354 ; Gen, 
Rem. in Flind. Voy. Il, p. 548. — De Cand. Prodr. III, p. 9 — 
Baril, Ord. Nat. p. 322. ) 


Outre ses affinités avec les autres groupes de Calici- 
flores, cette famille offre des points de contact tfès-in- 
times avec les Myrtacées , les Santalacées, et les Lauri- 
nées. On connaît environ cent cinquante espèces de 
Conibrétacées, dont cinq séulement croissent en dehors 
des tropiqués, mais dans les contrées les plus chaudés 
de la zone tempérée. 

Beaucoup de Combrétacées peuvent rivaliser avec ls 
végétaux les plus richement dotés par la nature ; les 
unes forment de magnifiques lianes, parées d’innombra- 
bles grappes de fleurs vivement colorées; d’autres se 
développent en arbres majestueux , remarquables par 
leur taille gigantesque et par l’ampleur de leur feuillage. 
En général les plantes usuelles sont peu nombreuses 
dans ce groupe; toutefois le genre Terminalia renferme 
plusieurs espèces qui produisent des amandes délicieu- 
ses ; c’est du même genre aussi que proviennent les Hy- 
robolans, fruits remarquables par leur astringenss et ja- 
dis célèbres en matière médicale. : 


CARACTÈRES DE LA FAMILLE. 


Arbres ou arbrisseaux. 
Feuilles opposées ou éparses, FES indivisées, très- 


FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 295 
entières , penninervées, rarement ponctuées. Stipules 
nulles. 

_ Fleurs régulières, hermaphrodites, ou par avorte- 
menti polygames, disposées en épi, ou en grappe, ou en 
panicule : pédoncules axillaires ou terminaux. : 

‘Calice adhérent inférieurement ; limbe 4- ou 5fide à 
caduc ou persistant ; ; éstivation valvaire. 


Disque épigyne. 
Pétales insérés à la gorge du calice, en même nombre 


que les lanières de ut interpositifs, caducs ( quel- 
quefois nuls). 


 Étamines insérées à la gorge du calice, où à la gorge 
et au tube, en nombre double des lanières calicmales , 
ou rarement en même nombre que celles-ci et alternes 
avec elles, ou en nombre triple. Filets libres, filiformes. 
Anthères versatiles, submédifixes , à 2 bourses longitu- 
dinalement déhiscentes. . :0f0€ 

Pistil: Ovaire adhérent, uniloculaire , 2-5- ovulé. 
Style indivisé, filiforme. Stigmate simple, Ovules sus- 
pendus au sommet de la ee à des funicules allongés. 
Placertaire i mapparent. 


Péricarpe drupacé , ou nucamentacé, ou sainaroïde , 
uniloculaire, monosperme par avortement (par excep- 
tion 5-sperme), souvent muni de côtes ou d’ailes longi- 
tudinales. | j 


Graines grosses, pendantes, remplissant la cavité du 
péricarpe. Périspérme i inapparent. Embryon rectiligne: 
radicule latéralement appointante; cotylédons convolu- 
tés ou plissés. : 


La famille des Conbrétisses se compose comme 
BULLE | 94 (LUE 


T 


296 CLASSE DES CALICIFLORES. 


re TRIBU. LES TERMINALIÉES.—7TERMINIALEÆ. 


Cotylédons convolutes. 


Bucida Linn. ( Buceras P. Br. Hudsonia Robins.) — 
Agathisanthes Blum. — Terminalia Linn. (Catappa, 
Myrobolanus et Badamia Gærtn. Pamea et Tanibouca 
Aubl. Fatræa Juss.) — Pentaptera Roxb. — Getonia 
Roxb. (Calycopteris Lamk) 
natia Ruiz et Pav.)— Ramatuella Kunth.— Conocarpus 
Linn. (Rudbeckia Adans.) — Laguncularia Gærtn. fil. 
(Sphenocarpus Rich. Schousboa Spreng.)—Æ4nogeissus 
Wallich. — Guiera Juss. — Poivrea Commers. (Crista- 
ria Sonner. Gonocarpus Hamilt. ) — Gyrocarpus Jacq. 


II° TRIBU. LES COMBRÉTÉES. = COMBRETEÆ. 
Cotylédons épais, plissés irrégulièrement ou en long. 


Combretum Lœff. ( Aetia Adans.) — Cacoucia Aubl. 
(Schousbœa Willd. Hambergera Scopol. Hambergia 
Neck.) — ZLumnitzera Willd. — Quisqualis Linn. 


GENRES INCOMPLÉTEMENT CONNUS. 


Ceratostachys Blum. — Bruguiera Pet. Thou. — Bo- 
bua De Cand. 


V° TRIBU. LES TERMINALIÉES. — TERMINALIEÆ 
De Cand. Prod. 


Calice 5- fide. Pétales souvent nuls. Étamines 10. Elle 
cylindracé, ellipsoïde : cotylédons convolutés en Lip 


Genre BUCIDA. -— Bucida Linn. 


Line calicinab campanulé, ur céolé, 5-denté, caduc. Pé- 
tales nuls. Étamines 40, bisériées: 5 plus longues antéposi- 


FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 297 


tives, insérées à la base du limbe; et 5 plus courtes, interpo- 
sitives; anthères cordiformes, didymes. Ovaire triovulé. 
Style subulé, de la longueur des étamines. Stigmate pointu, 
terminal. Drupe bacciforme ; noyauanguleux, monosperme. 
Graine oblongue-cylindracée. 

Arbres. Feuilles éparses, agrégées à l'extrémité des ramu- 
les. Pédoncules axillaires. Fleurs petites, en épi ouen capi- 
tule. 

Ce genre renferme trois espèces, indigènes aux Antilles ; 
la suivante est la seule dont il convienne de faire mention : 


Bucrna 4 connes.— Bucida Buceras Lim. — Sloane, Hist. 
Jam. 2, tab. 189, fig. 3. — Browne, Jam. tab. 23, fig. 1. 


Feuilles oblongues ou obovales, cunéiformes à la base, arron- 
dies au sommet, glabres. Épis grêles , terminaux, pédonculés, 
fasciculés, denses, pubescents. 

Cet arbre , connu à la Jamaïque sous le nom de Black Olive 
(Olivier noir) fournit un’ excellent bois de construction, et les tan- 
neurs font usage de son écorce. Les épis des fleurs se terminent 
souvent par une excroissance grêle, spongieuse, en forme de 
corne , et de plus de trois pouces de long : accident qui provient 
sans Lu de l'avortement des fleurs supérieures. 


Genre AGATHISANTHE. — Ægathisanthes Blum. 


Fleurs dioïques, apétales. — Fleurs mâles : Calice 5-parti: 
lobes imbriqués , connivents. Étamines ordinairement 10; 
filets très-courts, insérés à un disque plane ; anthères Fes 
mes. — leurs femelles : Limbe calicinal court, supère, 5- 
_ denté. Style court, bifide. Ovaire uniovulé. Disque plane. 
Drupe baccien, ae : noyau comprimé, pe 
Embryon inverse. 

L'espèce dont nous allons parler constitue à elle seule le 
genre. 


AGATHISANTHE DE Java. — Ah tentes javanica Blum. 
Bijdr. p. 645. 


298 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Arbre haut d'environ 120 pieds. Feuilles roselées, coriaces, 
oblongues, tres-entières. Capitules axillaires ou latéraux, solitate 
res ou géminés, longuement pédonculés. 

M. Blume a observé ce végétal dans les hautes forêts de l’ouest 
de Java, où les UE le désignent sous le nom de Hirung. 


Genre TÉRMINALIA. — Terminalia Tage 


Fleurs souvent polygames par avortement, Limbe calici- 
nal caduc , campanulé, 5-fide : lobes pointus. Pétales nuls. 
Etamines 10, bisériées , plus longues que le calice, Ovaire 
biovulé. Sty de AISNE pointu. Drupe non-couronné, mo- 
nosperme, ordinairement sec. Graine amygdaloïde. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles alternes, souvent roselées 
au sommet des ramules. Fleurs en épis ou en grappes her- 
maphrodites infériéurement, mâles supérieurement, souvent 
disposés en panicule. 

Ce génre, propre à la zoné équatoriale, renferme une 
quarantaine d’espèces, dont plusieurs toutefois sont très-in- 
complétement connues, et doivent peut-être rentrer dans 
d’autres genres, Les T. chhitialtà se font pt à 2 par un 
port majestueux, ét quelques-uns servent à des usagés très- 
variés. Voici les espèces les plus intéressantes : 


Srcrion I. CATAPPA Gærtn. — De Cand. Prodr. (Terminalia Lamk.) 


Drupe ailé aux bords ou marginé, comprimé. | 
é J 23940 


Pas Ar. TA Baramrer:— Terminalia Catappa Linn.—Jacq: 
Ic..Rar. 1, tab. 197. — Hort. Malab. 4, tab. 3 et 4,.— Hook in 
Bot. Mag. tab. 3004. Roi 

Feuilles lancéolées-elliptiques Ou lhnetolées- dr pointues, 
cordiformes à la base , pubescentes-ferrugineuses en dessous. 
Grappes axillaires, pubescentes, beaucoup plus courtes que Jes 
feuilles. 

Arbre très-élevé. Rameaux verticillés, étalés | féité ane 
cyme pyramidale. Écorce lisse, grisâtre en dehors, rougeâtre 


FAMILLE LES COMBRÉTACÉES. 299 


en dedans, Feuilles atteignant jusqu’à 1 pied de long. Fleurs pe- 
tites, verdâtres en dehors, blanchâtres en dedans. Drupe sem- 
blable à celui de l’'Amandier, mais plus gros : brou rougeâtre: 
coriace , scabre. 

Le Badamier, indigène dans l’Inde, se cultive dans beaucoup 
d’autres contrées équatoriales , soit de l’ancien, soit du nouveau 
continent. C’est à la fois l’un des plus beaux et des plus utiles 
végétaux que l’on connaisse. Sa tête forme une pyramide régulière 
dont les branches inférieures s’étalent tres-loin. Le bois, blanc, 
dur et presque incorruptible, se recherche pour toute espèce 
de constructions; les fruits, dont il se fait trois récoltes par 
an, contiennent une grosse amande d’une saveur aussi agréable 
que celle de nos Amandes douces, et l’huile grasse qu’on en re- 
tire par expression offre l’avantage de ne jamais rancir. 


TERMINALIA À GRANDES AILES. — Terminalia macroptera 
Guill. et Perrott. Flor. Senegamb. v. 1, p. 276; tab. 65. 
Ramules feullus. Feuilles glabres, non-glanduleuses, oblon- 
gues-obovales, arrondies au sommet, rétrécies à la base. Grappes 
axillaires, plus courtes que les el Péricarpe . samaroïde, 
bordé d’une large aïle foliacée, échancrée au sommet. * 
Arbre haut a 30 à à 4o pieds, rameux, ayant Je port du Noyer 
commun. Tronc d’ environ 1 pied de diamétre. Écorce roussäire,, 
rimeuse. Rameaux subfastigiés.. Feuilles coriaces , luisantes en 
dessus, non-persistantes, longues de 10 à 12 pouces, sur 3 à 4 
pouces de large. rs comprimée, elliptique, rétrécie aux 2 
bouts, aunâtre, longue de 2 à 3 pouces, sur 1 pouce de large. 
Cette espèce a été observée par MM. Leprieur et Perrottet, 
dans la Sénégambie, Les nègres lui donnent le nom de Rebreb. 
« Outre les fruitsordinaires de cet arbre, disent MM. Guillemin et 
» Perrottet, -on rencontre sur tous les individus une grande quan- 
» titéde paricelistlauttes fruits monstrueux, arrondis ouovoïdes, 
» de la forme ou de la grosseur d’un œufde pigeon ou d’une grosse 
» Noix revêtue de son brou. Cette monstruosité provient proba- 
» blement de la piqüre d’un insecte. L'intérieur est pue 
» composé de vacuoles ou cellules rondes , remplies d’un suc 


300 CLASSE DES CALICIFLORES. 


» limpide, jaune et épais comme du miel. Ce suc a une saveur 
» acide, et contient beaucoup d’acide gallique. Le Terminalia 
» macroptera étant fort abondant sur les bords de la Gambie, 
» ainsi que dans les environs de Sierra-Leone, où M. Gaillé nous 
» assure l'avoir observé, nous pensons qu'on pourrait tirer un 
»_ parti avantageux de ces espèces de Galles, soit pour le tannage 
» soit pour servir de mordant ou d’avivant dans certaines tein- 
» tures. Leur emploi serait analogue à celui des Myrobolans Ché- 
» bules et citrins qui proviennent d’autres espèces de T'ermina- 
» lia, et qui sont usités au Bengale pour teindre en rouge par 
» le Chayaver (Oldenlandia umbellata). » D’après M. Le- 
prieur, les racines de cet arbre sont purgatives. 


Téremwazra Des MocuquEes. — Terminalia moluccana 
Lamk. Dict.— Rumph. Amb. 1, tab. 68. 

Feuiiles cunciformes-obovales, courtement acuminées , glabres, 
très-entières, subsessiles, biglanduleuses à la base. Grappes pen- 
dantes, lâches, de la longueur des feuilles. Disque velu. Drupe 
ovoïde , émarginé, convexe d’un côté, concave de l’autre. 

Feuilles longues de 5 à 12 pouces, sur 3 à 6 pouces de large. 
Fleurs petites, blanches. Drupe de la grosseur d’un œuf de pi- 
geon, de couleur rougeître, et marqué de veines jaunes. 

Cet arbre se cultive aux Moluques et aux îles de la Sonde. 
Son tronc ne s’élève pas très-haut, mais ses branches , disposées 
en candélabre comme celles du Badamier, forment une ample tête 
pyramidale très-touffue. On a coutume de le planter autour des 
habitations, à cause de l’ombrage épais qu’ procure, Les graines} 
comparables aux Amandes douces, servent aux mêmes usages td 
celles-ci. 


TermiNaALrA À FEUILLES ÉrROITES.— Terminalia angustifolia 
Jacq. Hort. Vindob. 3, tab. 100. — Croton Benzoe Linn- 
Mant. — Terminalia Benzoin Linn. fil. suppl. — Catappa 
Benzoin Gærto. Fruct. 2,p. 206, tab. 127. 

Feuilles L'ÉTAT subsinuolées, rétrécies aux a 
bouts, pubescentes ou poilues en dessous ainsi qu’au pétiole, 
biglanduleuses à la base. 


FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 301 


Cette espèce, indigène dans l’Inde, passait long-temps pour le 
végétal qui produit la gomme Benjoin; parce qu’en effet il en 
découle une substance résineuse analogue au vrai Benjoin. 


Srcriox 1. MYROBOLANUS Lamk. — De Cand. Prodr, ( Myrobola- 
nus et Badamia Gærtn. ) 


Drupe ovale ou légèrement comprimé , sec ou baccien : noyau 
globuleux , anguleux, sillonné. 


TermiwazrA Bezzéric. — Terminalia Bellerica Roxb. Co- 
rom. 2, tab. 108. — Myrobolanus Beillerica Breyn. Ic. 18, 
tab. 4. — Gærtn. Fruct. 2, p. 00, tab. 97. 

Feuilles éparses, roselées, longuement pétiolées, obovales, 
pointues , coriaces, glabres, biglanduleuses à la base. Épis soli- 
taires, axillaires, dressés, simples. Drupe ovale, subpentagone, 
charnu , xelouté. | 

Cette espèce, qui habite les montagnes de Vnde, forme un 
arbre très-élevé; mais son bois est mou.et peu ne En prati- 
quant des 1 inCIsions dans l’écorce, 1l en suinte une gomme abon- 
dante, soluble dans Veau, et analogue à la gomme arabique. Les 
Hinlous mangent les amandes du fruit, lesquelles ont un goût de 


Noisette, mais qui causent une sorte die lorsqu'on en fait 
abus. 


Terminvara CRéBuL. — rninaka Chebula Retz. —Roxb. 
Corom. 2, tab. 197. 

F hiib opposées , ovales-oblongues, pointues, arrondies à la 
base, glabres en. dessus, pubescentes en dessous, glandulifères 
au sommet du pétiole. Épis terminaux, . cotonneux-jaunâtres , 
simples ou rameux, dressés. Fleurs hermaphrodites.. Drupe 
ovale , subpentagone, lisse : noyau ovale, très-dur. 

dre haut, dressé. Rameaux nombreux, étalés. Écorce lisse, 
grisâtre. Feuilles grandes. Fleurs petites, jaunes. Drupe jaune, 
de la grosseur d’un œuf de pigeon. 

. Cette espèce croît dans les montagnes de l’Inde; elle-parvient 
à une hauteur considérable, et fournit un enucllent bois de con- 
struction. La piqüre d’un certain insecte produit souvent sur les 


302 CLASSE DES CALICIFLORES. 


feuilles de l'arbre une espèce de Noix de Galle, préférable, selon 
Roxburgh, à la Galle d'Alep, et dont il se fait une forte consom- 
mation dans l'Inde, pour teindre en jaune. Roxburgh présume 
que le remède astringent connu en Angleterre sous le nom de Fe- 
ves dw Bengale n’est autre chose que la substance dont nous ve- 
nons de parler, L’enveloppe charnue des drupes du Terminalia 
Chebula est aussi d’une astringence extrême; dans l’Inde, ces 
fruits servent à teindre en noir, et jadis ils jouissaient d’une 
grande réputation dans notre matière médicale, sous le nom de 
Myrobolans Chébuls. 


TERMINALIA GIGANTESQUE. — Terminalia procera Roxb. 
Corom. 3, tab. 224. pales 

Feuilles roselées , cordiformes-obovales, pointues, presque 
sessiles, légèrement ondulées, glabres. Grappes axillaires , 50- 
litaires, plus courtes que les feuilles. Fleurs blanches, Drupe 
oblong, obscurément pentagone, non-comprimé, pulpeux : noyau 
pentagone. PRES 

Cette espèce, non moins belle que le Badamier, ést indigène 
dans les îles Andaman ; elle forme un arbre de première gran- 
deur , à branches horizontales, étagées en plusieurs verticilles 
terminés par des ramules distiques. Le drupe, jaune à l’ex- 
térieur, offre une pulpe rougeâtre d’une saveur acidule fort 


agréable. 


TEerminazia Paméa.— Terminalia Pamea De Cand. Prodr. 
— Pamea guianensis Aubl. Guian. tab. 359. sut: > F 

Feuilles oblongues-lancéolées, pointues, rétrécies aux 2 bouts 
glabres , pétiolées, agrégées en verticilles. Drupe ovale oblong, 
trigone. Graine oblongue. M à 
- Tronc haut de 30 pieds et plus, sur 2 pieds de diamétre. 
Branches dressées et inclinées, noueuses, rameuses. Feuilles at- 
teignant jusqu’à 4 pouces de long. M: 

Cette espèce croît dans les forêts de la Guiane; ses grandes 
feuilles, disposées par verticilles aux entrenœuds , lesquels sont 
très-écartés les uns des autres , produisent un effet fort singulier. 
Le drupe renferme une amande douce et bonne à manger. 


+ 


O1 


FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 30 
* Genre GÉTONIA. —- Getonia Roxb. 


Limbe calicinal coloré, persistant, campanulé, profondé- 
ment partagé en 5 lobes oblongs-lancéolés, 3-nervés. Pétales 
nuls. Étamines 10, anses insérées alternativement entre 

oles lobes calicinaux et à la base du limbe; anthères orbicu- 
laires, didymes. Style filiforme, DHscents obtus. Noix ob- 
longue, pentagone, couronnée, uniloculaire, monosperme. 

Arbrisseaux grimpants. Feuilles opposées , très-entières, 
ponctuées, courtement pétiolées. Graines axillaires et termi- 
nales , rapprochées en panicule. Fleurs bractéolées, jaunes. 

Le genre Getonia se compose de deux espèces, indigè- 
nes dans lInde,etr emarquables par la beauté de leurs fleurs. 
Ces végétaux se cultivent dans les collections de serre. 


GÉTONIA FLEURI: — Getonia floribunda Roxb. Gore 1, 
tab. 87. 

Feuilles lancéolées, ou ovales-lancéolées, pointues, pubescen- 
tes en dessus, cotonneuses en dessous. Grappés dressées, plus 
longues que les feuilles; pédicelles verticillés-quaternés. | 

Feuilles longues d’environ 3 pouces, sur 2 pouces de large, 
semblables à celles de l’Oranger. Fleurs d’un jaune-verdâtre, 
inodores, très-nombreuses, de la grandeur de celles de Oranger. 
Bractées lancéolées, plus courtes que les fleurs. Lanières calici- 
nales étalées. Péricarpe brunâtre, long d’environ 18 lignes, y 
compris le limbe calicinal amplifié. 

Géronra A GRAPPES PENCHÉES. — Getonia nutans Roxb. 


Cat. Hort. Calcutt.—De Cand. Prodr. — Getonia nitida Roth, 


Nov. Spec. 

Feuilles ovales, longuement acuminées, glebres en dessus (ex- 
cepté à la côte), — en dessous ; entbes ordinairement 
plus longues que les feuilles. 


Genre CONOCARPUS. — Conocarpus Gærtn. | 
| Limbe PRE PA fide, oblique, sesaile, lon g-temps 


é 


304 CLASSE DES CALICIFLORES. 


persistant. Pétales nuls. Etamines 5, peu saillantes ;anthères 
cordiformes. Ovaire comprimé , 1-loculaire , 2-ovulé. Sty- 
le indivisé. Samares cymbiformes, cor iaces, monospermes, , 
imbriquées de haut en basen cône subglobuleux ettrès-serré. 
Graine irrégulièrement oblongue, pointue. 

Arbres ou arbrisseaux. Feuilles alternes ou rarement op+. 
posées, très-entières. Fleurs jaunâtres, petites, en capitules 
serrés. Pédoncules disposés en panicule. 

Ce genre, remarquable par ses fruits imbriqués de manière 
à former un petit cône qui semble composé d’écailles, ne 
renferme que l’espèce dont nous allons faire mention. 


ConocarPus POLYMORPHE. — Conocarpus erecta Kunth, in 
Bumb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. — Conocarpus erecta et 
C. procumbens Jacq. Amer. tab. 52, fig. r et2. — Sloan. Hist. 

2, tab. 161, fig: 2. — Catesb. Carol. tab. 33. 

Feuilles oblongues, ou obovales, ou lancéolées-oblongues , ou 
suborbiculaires, acuminées, glabres, ou pubescentes, ou soyeuses, 
souvent biglanduleuses à la base. Capitules globuleux, longuement 
pédonculés, axillaires et terminaux. Lobes calicinaux ovales, À 
pointus, dressés. Carcérules marginés, mutiques. 

Le Conocarpus abonde sur les côtes des Antilles et sur les 
plages voisines de la terre-ferme d'Amérique. Les Espagnols le 
nomment Mangle Zaragoza. MM. Leprieur et Perrottet l'ont 
aussi trouvé sur les plages de la Sénégambie. Son port est très- 
variable, selon les localités. Les individus venus dans les en- 
droits inondés ou marécageux, se développent en arbres dont D | à 
tronc dépasse souvent trente pieds de hauteur; ceux qui crois- 

_sent dans des endroits moins aqueux, ou sur des rochers mariti- 
_ mes, forment des buissons touffus. % 


Cenre LAGONCULARIA. — Laguncularia 4 dr 


Limbe calicinal persistant, subcampanulé. Stigmaïte Capi- 
tellé, 5-parti; lobes obtus. Pétales 5, petits, étalés, ca- 
ducs, Étamines 10, bisériées, mcluses. Style subulé. Noix 
marginée , coriace, couronnée, évalve, FAR PEER Ra- 


FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 305 


dicule germant dans le péricarpe avant la chute de ce der- 
nier. 
L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : 


LaconcuLarrA À GRApres.—Laguncularia racemosaGærtn. 
Fil. Fruct. 3°, p. 209, tab. 217. — Sloan. Hist. Jam. tab. 187, 
fig. 1. — Conocarpus racemosa Linn. Spec.—Jacq. Amer. tab. 
53. — Schousboa commutata Spreng. Syst. 

Arbre souvent rameux dès la base. Feuilles opposées, ellip- 
tiques , glabres. Grappes opposées, multiflores. Fleurs sessiles, 
non-bractéolées. 

Ce végétal croît sur les plages des Antilles et de l'Amérique 
méridionale. Les créoles anglais le désignent#par le nom White 
Mangrove (Manglier blanc}, et les Espagnols par celui de 
Mangle bobo ( Manglier fou). Son écorce est tres-astringente, 
et sert au tannage. 


Genre GUIÉRA. — Guiera Juss. 


Involucre 4-parti : segments valvaires en préfloraison, 
puis réfléchis. Tube calicinal oblong, grêle , subcylindracé; 
limbe tubuleux-campanulé , 5-denté. Pétales 5, oblongs-li- 
néaires, petits: Étamines 10, saillantes ; anthères globuleuses. 
Ovaire oblong, 4-ovulé. Style indivisé, filiforme. Capsule 
étroite, cylindracée-pentagone, arquée, monosperme. Grai- 
nes oblongues, costées. 

. L'espèce suivante constitue à elle seule le genre : 


di 


Guiéra pu SÉNÉGAL. — Guiera senegalensis Lamk. Ill. 
tab. 360. — Guillem. et Perrott. Flor. Senesamb. v. 1, p.282; 
tab. 66, fig. 2, Anal. j 

Buisson dressé, très-rameux, haut de 8 à 10 pieds. Rameaux 
cylindriques , effilés, pulvérulents étant jeunes. Feuilles oppo- 
sées , courtement pétiolées , elliptiques-cblongues , entières , légè- 
rement échancrées à la base, mucronulées, quelquefois courte- 
ment acuminées, glabres et d’un vert pâle en dessus, pulvéru- 
lentes-grisâtres et ponctuées de noir en dessous. Fleurs petites, 


BOTANIQUE. PHAN, T. IV. 20 


* 
506 _ CLASSE DES GALICIFLORES. 


jaunâtres , disposées en capitules globuleux : pédoncules axillai- 
res ou termimaux, solitaires, dibractéolés au sommet, Segments 
de l’involucre oyales-lancéolés ; ponctués de noir. Tube calicinal 
velu. Pétales subspathulés,, saillants. 

Cette espèce , remarquable par la beauté de son inflorescence. 
abonde dans les contrées de Walo et de Cayor, où les nègres la 
nomment Guierr. 


Genre POIVREÉA. — Poivrea Commers. 


Limbe calicinal campanulé ou infondibuliforme, caduc, 
5-lobé. Pétales 5, courts. Étamines 10; filets très-longs. 
Ovaire 9-5-ovulé. Style filiforme, saillant, pointu. Péri- 
carpe ovale ou oVale-oblong , à 5 ailes. Graine pentagone ; 
cotylédons souvent ternés, irrégulièrement convolutés. 

Arbrisseaux, la plupart épincux.Feuilles très-entières. Ép is 
ou grappes disposés en panicules terminales feuillées. Fleurs 
unibractéolées à la base. 

Ce genre, remarquable par la beauté de ses fleurs, rén- 
ferme cinq espèces, dont voici les plus intéressantes : a 


PoIVRÉA ÉCARLATE. — Poivrea coccinea De Cand. Prodr.— 
Combrétim éoécinéum Laämk. IN. 14” 282, fig. 2. — Com- 
bretum purpureum Vab]. — Bot. Reg. tab. Hs — Bot. Me 

o 


tab. 2102. — Cristaria coccinea Souner. Voy. 2, tab: 1 


(non Nutta].) 4 p 


Feuilles opposées , courtement pétiolées, cblongues ou ‘lance 
lées-oblongues , obtuses, mucronulées. Fleurs pédicellées , nil 
térales ; bractéoles sétiformes, caduques. Panicules rermivalés, 
nids, fenillées à la base. cel 

Arbuste sarmenteux, inerme. Ramules cylindriques, pendants , 
pubescents. Feuilles coriaces, longues de 3 à 4 pouces} sur 12 à 
15 lignes de large. Rai ol amples , atteignant plus d? un demi- 


pied de long. Corolle écarlate , de Ia grandeur de eelle du Meri- 


sier à grappes. Étamines pourpres, RE d’un Re Pa. 
Style plus court que les filets.i 


&. 


Re er 


FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 307 


Cette espèce, originaire de Madagascar, se cultive pour l’or- 
nement des serres. 


PorvréA TOUFFU. — Poivrea comosa Sweet, Hort. Brit. 
ed. 2° — Combretum.comosum Don. — De Cand. Prodr. — 
Bot. Reg. tab. 1165. 


* Feuilles opposées , oblongues, très-entieres, ponte , Cordi- 
formes à la base, sessiles : les adultes glabres. Épis grêles , den- 
siflores , d posée en panicule dichotome. Bractéoles lancéolées. 

Cette espèce , non moins belle que la précédente, est indigène 
aux environs de Sierra-Léone. On la possède aussi dans les collec- 
tions de serre. Ses fleurs, disposées en amples panicules, sont 
d’un écarlate très-brillant. 


PorvrÉA À FEUILLES ALTERNES. — Poivren ‘alternifolia De 
Cand. Prodr.— Combretum alternifolium Pers. Ench.— Kunth, 
in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. — Combretum decan- 
drum Jacq. Amer. pict. tab. 260, fig. 27. | 

Feuilles alternes , non-persistantes, luisantes, glabres, ellip- 
tiques-oblongues, terminées en courte pointe obtuse. Aiguillons 
subulés, oncinés, épars. Panicule terminale , pédonculée, com- 
posée d’épis lâches. Pétales oblongs, obtus, planes, étalés, 2 
fois plus longs dne le calice. Péricarpe linéaïre-oblong, 5-angu- 
laire. e 

Arbuste sarmenteux, grimpant jusqu’à la hauteur de 20 pieds. 
Rameaux longs, effilés. Panicules très-amples, composées d’envi- 

…ron ro épis longs de ‘/, pied ou plus. Fleurs blanches. 

Ce Poivréa, indigène dans les forêts des bords de l’Orénoque, 
ainsi qu'aux environs de Carthagène, est l’une des Combrétacées 
les plus magnifiques que l on connaisse. On le possède dans RU 
ques collections de serre. 


PoivrÉa ÉPINEUX. — Poiyrea -aculeata De Cand. Prodr. ; ; 
Mém. sur les Combrétac. tab. 4. — Guillew, et Perrott. Flor. 
Senegamb. v, 1, p. 293; tab. 66, fig. x. — Combretum acu- 
leatum Vent. Chi. n° 16, In adn. 

 Épines solitaires sous les bourgeons, aculéiformes ; , oncines. 


508 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Feuilles alternes , courtement pétiolces, ovales , entières, courte- 
ment acuminées, pointues ou obtuses. Grappes courtes, subses- 
siles. Bractées pétiolées. 

Buisson très-rameux , haut de 10 à 12 pieds. Rameaux cylin- 
driques , étalés, souvent sarmenteux. Feuilles longues de 1 à 2 
pouces : les jeunes pubescentes ; les adultes glabres, vertes. 
Grappes axillaires et términales, denses. Fleurs odorantes, d’un 
rose pâle. Pétales lancéolés , poilus, plus longs que les dents cali- 
cisales. Péricarpe pentaptère : ailes roses ou vertes. 

Ge végétal élégant a été trouvé par M. Leprieur dans la Séné- 
gambie. 


Poivréa DE Roxsurau. — Poivrea Roxburghii De Cand. 
Prodr. —Combretum &ecandrum Roxb. Corom. 1, tab. 59. 

Inerme. Feuilles opposées , oblongues ou oblongues-obovales, 
acuminées , subsessiles, glabres en dessus. Ramules florifères 
axillaires et terminaux , paniculés. Grappes axillaires et termina- 
les, subverticillées, grêles, bractéolées, pubescentes, distiques. 
Péricarpe pentapiere. 

Arbrisseau sarmenteux. Feuilles réfléchies , longues d’environ 
6 pouces, sur 2 à 3 pouces de largc. Panicule ample, feuillée. Pé- 
dicelles courts , opposés. Bractéoles lancéolées , plus longues que 
les fleurs. Fleurs petites. Pétales lancéolés, blancs. Péricarpe 
brunâtre. RCE: 

Cette espèce habite les montagnes de la côte de Coromandel. 


+ 


Il: TRIBU. LES COMBRÉTÉES. — COMBRETEÆ 
De Cand. Prodr. | 


Embryon cylindrace-ellipsoïde, anguleux. Cotylédons épars, 
irrégulièrement ou longitudinalement plissés. Calice 4-ou 
5-fide. Pétales 4 ou 5. Étamines 8 ou 10. f 


‘Genre COMBRETUM. — Combretum Linn. 


… Limbe calicinal infondibuliforme ou cyathiforme, resserré 
à la gorge, caduc, 4-lobé ou denté. Pétales 4, Étamines 8, 


FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 509 


bisériées : 4 antépositives très-longues et insérées plus haut 
que les 4 interpositives. Ovaire 2-6-ovulé. Style saillant , su- 
bulé. Stigmate terminal, inapparent. Carcérule coriace, mo- 
nosperme , à 4 ailes égales. Graine anguleuse, oblongue : 
cotylédons plissés longitudinalement. 

Arbres ou arbrisseaux, la plupart sarmenteux. Feuilles or- 
dinairement opposées , entières. Épis simples ou paniculés, 
terminaux et axillaires. 

Ce genre renferme une cinquantaine d'espèces, presque 
toutes remarquables par l'élégance de leur feuillage ainsi que 
par la beauté de leurs fleurs, lesquelles ressemblent à célles 
des Myrtes ou des Mélaleuca. Voici les espèces les plus no- 
tables: à 


À. Especes américaines. 


ComsneTum pu MExIQUE. — Combretum mexicanum Humb. 
et Bonpl. Plant. Équat. 2, tab. 132. 

Arbrissean inerme. Le opposées , elliptiques, acuminées, 
glabres , cordiformes à la base. Panicules axillaires et terminales, 
composées d’épis bractéolés, cylindracés, étalés, denses. Galice 
cotonneux. Pétales glabres, subréniformes , sessiles, plus courts 
que les lobes calicimaux. 

Ramules cylindriques , glabres. Feuilles longues de 4 à 5 pou- 
ces, sur 22 à 26 lignes de large. Fleurs blanches, odorantes, très- 
abondantes. 

Cette espece habite les plages du Mexique. 


° 


CoMBRÉTUM A FEUILLES DE NERPRUN. — Combretum 1e 
gulifolium Kunth, in Auch: et Bonpl. Nov. Ge et es 
tab. 538. NS 


Feuilles opposées , courteient pétiolées , elliptiques ou Hot 
elliptiques, obtuses , rétrécies à la base, furfuracées. Épis soli- 
taires ou rarement géminés, Ru simples. Pédoncules 
multiflores. Tube calicinal cylindracé; dents triangulaires , poin- 
tues. Pétales cunéiformes-obovales , crénelés, plus courts que le 
calice. Péricarpe conique. 


310 CLASSE DES CALICIFLORES, 


Arbre à EE ge glabres, brunâtres. Épis larges, denses, 
longs de 3 à 4 pouces. Fleurs blanches, assez grandes. Feuilles 
deal longues de 2 à 3 pouces. 

Gette espèce a été (ATER vée par MM. de Humboldt et Bonpland, 
sur les bords de l'Orénoque. 


CoMERETUM A FLEURS UNILATÉRALES. — Combreium secur- 


dum Jacq. Amer. tab. 176, fig. 30. 


o 


Rameaux inermes, grimpans. Feuilles pétiolées, opposées, 
ovales-oblongues, acuminées, très-entières, glabres. Panicule 
terminale, composée d’épis tres-denses , opposés. Fleurs unilaté- 
rales, non-bractéolées. Pétales ovales, acuminés, étalés, 2 
fois plus courts que les lobes calicimaux. Filets très-saillants. 

Fleurs très-nombreuses, inodores, verdâtres. Étamines rouges. 

Cette espèce habite la ARTS en NA Ses feuilles et ses 
jeunes pousses, lorsqu’on les froisse, répandent une odeur fétide. 


ComBrÉrTUM À ÉPIs LACHES.— Comnbretum laxum Jacq. Amer. 

Tiges grimpantes, inermes. Feuilles opposées, glabres, ovales, ou 
elliptiques , ou ovales-oblongues , acuminées ou rarement obtuses. 
Épis axillaires et terminaux, opposés , dressés , lâches , sessiles, 
non-bractéolés. Pétales suborbiculaires, coriaces, étalés, 2 
fois plus longs que le calice. Filets très-longs ; étalés. Péricarpe 
tétraptère, rugueux.. ; 

Arbrisseau à rameaux cylindriques, brachiés. Flenrs petites , 
blanchâtres. s 

Cette espèce croit à Saint-Domingue. # 


Comsrérum ÉLÉGANT. — Combretum elegans Kunth, in 
Hamb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spéc. 

Tronc arborescent. Feuilles opposées , ovales-elliptiques , dei- 
minées- obtuses , glabres en dessus, furfuracées en dessous: Épis 
terminaux , solitaires, subsessiles. Fleurs unilatérales. Pétales 
oblongs , chtis » plus courts que le calice... Filets saillants , dres- 
sés. Péricarpe oblonb. 


Grand arbrisseau incrme, Épis dt d’environ 3 pouces. Fleurs 
rouges. 


ne de. 


FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 511 


Cette espèce a été trouvée par MM. de Humboldt et Bonpland, 
sur les bords de l’Orénoque. 


CoMÉRÉTUM FARINEUx. — Combretum farinosum Kunth, 
in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. 


Tiges volubiles , inermes. F euilles opposées, ovales-oblongues , 
obtuses, farineuses. Épis terminaux, géminés , su lee ul. 
tiflores. Fleurs unilatérales. Pétales Hope plus courts 
que le calice. Filets saillants, dressés. Carcérule subpyriforme, 
stipité. 

Cette espèce, remarquable par ses fleurs de couleur orange, 
a été observée par MM. de Humbeldt et Borpland, au Mexique, 
dans les environs d’Acapulco. 


ComsréruM D’Augrer.— Cormbretum ÆAubletit De Cand. 
Prodr. — Combretum laxum Aubl. Guian.tab. 137. — Mirb. 
Élem. tab. 44, fig. 4, fruct. 


Rameaux inermes, grimpans. Feuilles opposées, courtement 
pétiolées, glabres, ovales-acuminées. Épis axillaires et terminaux, 
denses , plus longs que les feuilles. Calice poilu en dedans. Péta- 
les plus courts queles lobes calicinaux. Filets saillants, très-longs. 

Tige haute de 7 à 8 pieds, sur 3 à 4 pouces de diamétre. Ra- 
meaux grimpant jusqu'au sommet des grands arbres : forestiers. 
Filets longs de plus de 1 pouce, pourpres ainsi que les calices. 

Cet arbrisseau croit à la Guiane , dans les forêts, des bords du 
Sinémari. Les naturels du Pays le nomment Chigouma. 


COMBRÉTUM DE SAINT- ne — Combretuni er 
Cambhess. in Flor. Bras. Merid. 2, tab. 529 ( non Kunth. ) 
Feuilles opposées , lliptiques- Suppl acummees , pubérules 
en dessus, cotonneuses--jaunâtres en-dessous. Épis simples, den- 
ses , plus courts que les feuilles. Galice velu : limbe claviforme- 
cylindrique ; dents profondes, étalées, ovales , acuminces, un 
“peu plus courtes que la corolle. Pétales TER 1 pointus, velus. 
‘+ Arbrisseau inerme, sarmenteux. Tige grêle, très-haute. Ra- 
eaux coténneux - Relié (longues de > à 5 pouces, larges de 
16 à 32 lignes; pétioles longs dé 3 à 4 lignes. Bractées subulées. 


312 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Épis courtement pédonculés, longs de 2 à 3 pouces. Fleurs pe- 
tites, jaunâtres , très-nombreuses. Étamines 3 fois plus longues 
qne le calice. 

Cette espèce a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire au 
Brésil , dans la province des Mines. 


Comsrérum Buer.— Combretum Bugi Cambess. 1. c. tab. 530. 

Feuilles opposées, ovales-elliptiques, subobtuses, glabres. 
Panicules simples ou composées , pyramidales : les axillaires pé- 
donculées; les terminales sessiles ; épis courts, distants, denses. Ca- 
lice pubescent; tube cylindracé, ovale-oblong; dents arron- 
dies, très-courtes. Pétales arrondis , glabres , réfléchis. 

Arbrisseau inerme. Ramules cotonneux au sommet. Feuilles 
longues de 2 à 3 pouces, larges de 12 à 22 lignes. Panicules 
longues de 2 à 4 pouces. Fleurs très-petites , jaunâtres. Étamines 
2 fois plus longues que le calice. 

Cette espèce a été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire, au 
Brésil, sur les bords du San-Francisco, dans la province des 
Mines. 

B. Espèces d'Afrique. 


a) Arbrisseaux grimpants. 


ComBrÉrTum À CYMEs. — Combretum racemosum Beauy. 
Flore d’Oware et Bén. tab. 115, fig. a et b. — Guillem. et Per- 
rott. Flor. Senegamb. tab. 67. — Lo de trigonoides Per- 
rott. in De Cand. Prodr. 

Rameaux inermes, presque volubiles, Feuilles opposées ou. 
verticillées , courtement pétiolées, elliptiques ou eilliptiques-oblon- 
gues, ou acuminées , très-glabres. Ramules florifères axil- 
laires et terminaux, presque en cyme. Pédicelles agrégés, sub- 
capitellés. Pétales lancéolés, pubescents, de moitié plus courts 
que le’ calice. Carcérule à ailes semi-orbiculaires , luisantes, 
jaunâtres. 

Arbrisseau multicaule, haut de 15 à 20 pieds. Ramules grêles, 
pendants. Capitules Mira subterminaux. Limbe calicinal in- 
fondibuliforme , pubescent , verdâtre ; tube ferrugineux de même 
que la corolle, Péricarpe d'environ 6 lignes de diamétre. 


FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 313 


Ceite espèce habite la Sénégambie, la Guinée, et le pays 
d’Oware. 


ComsrÉTUM GRANDIFLORE.—Combretum grandiflorum Don. 
— Bot. Mag. tab. 2044. 

Tiges volubiles , inermes , velues. Feuilles opposées , poilues, 
ovales-elliptiques , ou ovales-oblongues , pointues , très-entières , 
subcordiformes à la base. Épis composés, denses. Fleurs oppo- 
sées, pendantes, unilatérales. Pétales cunéiformes-obovales, 
dressés , 2 fois plus longs que le calice. Filets peu saillants. 

Tiges et rameaux couverts de poils mous étalés. Feuilles lon- 
gues de 2 à 5 pouces. Pétiole court, épais, renflé. Pédoncules 
axillaires, subterminaux. Fleurs très-nombreuses , longues de près 
de 2 pouces. Galice infondibuliforme : dents triangulaires , poin- 
tues. Pétales de couleur pourpre. Ovaire 5-ovulé. Style sail- 
lant, 2 fois plus long que les étamines. 

Cette espèce, tres-élégante, originaire de Sierra-Léone , est cul- 
tivée dans les collections de serre. Ses fleurs ressemblent à celles 
de l’Ipomea Quamoclit. 


b) Arbres ou arbrisseaux non-grimpants. 


ComMBRÉTUM A PETITES FLEURS. — Combretum micranthum 
Don, in Edinb. Philos. Mag. — Guillem. et Perroit. Flor. Se- 
negamb. v. 1, p. 287. — Combretum parviflorum Reichenb. 
Gart. Mag. tab. 62. $ 


Rameaux inermes, divariqués. Feuilles elliptiques-oblongues 
ou ovales-oblongues , glabres, opposées : les jeunes pulvérulen- 
tes-ferrugineuses de même que les ramules. Épis fascicules , 
axillaires , denses. Fleurs minimes. Pétales spathulés. Carcérule 
à ailes étroites , semi-lunées, échancrées au sommet. 

Buisson très-rameux , haut de 10 à r2 pieds. Feuilles courte- 
ment acuminées, ou obtuses, ou échancrées, vertes et ponctuées 
aux 2 faces. Fleurs roses ou bronzées. Limbe calicinal cyathi- 
forme : dents minimes. Pétales roses. Carcérule échancré aux 2 
bouts, long d'environ 4 lignes. 


514 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Cette espèce, qu’on cultive dans les serres, est indigène en 
Sénégambie. 


ComBrÉTUM ELANGE. — Combretum altum Perrott. im Le 
Cand. Prodr. — De Cand. Mém. sur les Combret. tab. 5, fig. B 
(fruct.) — Guillem. et Perrott. Flor. Seneg. 1, p. 287. 


Rameaux inermes, divariqués. Feuilles opposées , elliptiques, 
souvent acuminées , plages aux 2 faces. Fruits disposés en grap- 
pes denses : ailes déer semi-lunées, à peme échancrées au 
sommet. 

Arbre haut de 20 à 25 pieds, très-rameux dès la base. 
Feuilles longues d’environ 3 pouces, sur 2 pouces, de, large. 
(Fleurs inconnues.) Grappes fructiféres axillaires, plus courtes 
que les feuilles. Fruits subsessiles, longs d'environ 6 lignes. 

M. Perrottet a découvert cette espèce dans la Sénégambie. 


ComerÉTUM visQuEeux. — Combretum glutinosum Perrott. 
in De Cand. Prodr. — Guillem. et Perrott. Flor. Senegamb. V:1, 
p. 288 ; tab. 68. 


Inerme. Feuilles alternes (ou moins souvent opposées, ou ter- 
nces }, coriaces ( les jeunes visqueuses de même que les ramules ), 
mucronées , elliptiques, ou oblongues-obovales , on obovales. 
Grappes axillaires et terminales , courtes, un peu läches. Pétales 
minimes, échancrés. Carcérule à ailes semi-lunces, membrana- 
cées, visqueuses. 4 wi 

Arbrisseau multicaule , très-rameux, haut de 12 à 25 pieds. 
Feuilles de forme et de grandeur très-variables. Fleurs petites, 
tres-nombreuses , jaunâtres. Limbe calicinal crathifernse pubes- 
cent. Carcérule long d’environ 1 pouce. D 

Cette espèce croit en Sénégambie, où les nègres lui 
lenom de Ratt. D’après M. Leprieur, ses cendres © 
beaucoup d’alcali, et l’on s’en sert dans les bains d’ Indi 


fixer la couleur sur les étoffes de Coton. 


sent 


CombaÉrom À FEUILLES DORÉES. — Combretum chrysophy L 
um Guillei. et Perrott. Flor. Senegamb. r 3 p.289 
Inerme. Feuilles opposées , subsessiles, elliptiqes-oblongues, 


L 


FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 315 


veloutées-ferrugineuses en dessous. Grappes terminales, panicu- 
lées. Fleurs subsessiles, ‘Carcérule elliptique, échancré aux 
2 bouts , velouté. 

ie rameux. Rameaux dressés, cylindriques. Feuilles poin- 
tues ou obtuses, mucronulées : les adultes glabres en dessus; 
les jeunes veloutées aux 2 faces. Fleurs petites, roussâtres. Limbe 
calicinal cyathiforme. Pétales réfléchis, roses, suborbiculaires. 

Cette espèce a été trouvée par M. Perrottet aux environs du 
cap Rouge. 


C. Espèces d'Inde. 


… ComBrÉTuM wAIN. — Combretum nanum Hamilt. in Don, 
Prodr. Flor. Nepal. . 

Suffrutescent, roide, glabre. Hauilles elliptiques-oblongues , 
obtuses ; pétiolées. Épis denses. Fleurs blanches. Limbe calicinal 
campanulé, pubescent; BA ovales, pointues. Pétales gla- 
bres. 


Cette espèce, qu’on possède dans quelques collectiobs de serre, 
croit au Népaul. 


CoMBRÉTUM A FEUILLES PONCTUÉES. — Combretumpunc- 
tatum Blum. Bijdr. | 

Arbuste grimpant. Fetilles opposées, elliptiques-oblongues , 
acuminées, ponctuées aux 9 faces. Panicules axillaires et ter- 
minales, composées d’épis capitellés. Galice velw en dedans. 
Carcérule oblong. 

M. Blume a trouvé cette espèce dans (ee montagnes de Java. 


Éenié CACOUCIA. — Cacoucia Aubl. 


Limbe calicinal tubuleux , campanulé, 5- denté, caduc. 
Pétales 5 5, saillants. Etamines 1 14, saillantes, égales, in- 
sérées à la base du limbe calicinal. Ovaire 3-ovulé. Style 
filiforme. Stigmate. pointu. Carcérulé pulpeux en de- 
dans ; ovoide , 5-angulaire ; pe aux 2 bouts ; 4- où 2- 
sperme. 


Axbrisseaux éarmenteux, F tits alternes, ou opposées, 


w. 


"es 


316 CLASSE DES CALICIFLORES. 


ou verticillées , subsessiles. Fleurs écarlates, bractéolées, al- 
ternes, disposées en épis terminaux. 

Outre l'espèce dont nous allons parler, ce genre en ren- 
ferme deux dont l’une est indigène en Chine, et l’autre dans 


l'Inde. 


CacoucIA ÉGARLATE. — Cacoucia coccinea Aubl. Guian. 
tab. 170. 

Feuilles alternes, coriaces, lisses, entières, ovales-acumi- 
nées. Épis lâches, dressés, solitaires. Bractées ovales-lancéo- 
lées. Fleurs penchées. Sépales et pétales ovales, acuminés. 

Cet arbuste habite les forêts épaisses de la Guiane. Sa tige, de 
6 à 7 pouces de diamétre, émet des sarments rameux qui s'élèvent 
jusqu’à la cime des plus grands arbres, d’où elles «retombent en 
guirlandes, à la manière de toutes les Lianes. Les fleurs forment 
de magnifiques épis de deux pieds de long. Le calice, la co- 
rolle et les filets sont d’un rouge de corail éclatant. 

On cultive ce Cacoucia dans les collections de serre. 


Genre QUISQUALIS. — Quisqualis Linn. 


Calice caduc, grêle, infondibuliforme, 5-denté au sommet; 
tube prolongé longuement au-delà de l’ovaire. Pétales 5, 
étalés, plus longs que les dents du calice. Étamines 10, sail- 
lantes, alternativement plus longues et plus courtes. Ovaire 
4-ovulé. Style filiforme , saillant , obtus. Noix pentagone 
monosperme. 

Arbrisseaux grimpants. Feuilles opposées ou rarement al: 
ternes, trés-entières. Épis axillaires et terminaux, disposés 
en panicule. 

Ce genre renferme cinq espèces, presque toutes indigènes 
dans l'Inde. En voici les plus notables: 


Quisquazis D’Ivnre. — Quisqualis indica Lin. — Bot. 
Mag. tab. 2033. — Bot. Reg. tab. 494. — Rumph. Amb. 5, 
tab. 38? 


Feuilles opposées, courtement pétiolées, rende ovales- 


FAMILLE DES COMBRÉTACÉES. 317 


elliptiques, ou elliptiques-oblongues, subacuminées, obtuses, 
ou pointues, mucronulées , quelquefois cordiformes à la base. 
Épis simples ou rameux , honte , lâches , bractéolés, co- 
rymbiformes, rapprochés en panicule feuillée. Détails oblongs, 
tres-obtus. Dents calicinales pointues. 

Arbrisseau à tiges volubiles, très-longues. Ramules jeunes 
veloutés. Feuilles membranacées, longues de 2 à 4 pouces, 
larges de 1 à 2 pouces. Tube calicinal rougeâtre, long de 
2 pouces. Corolle panachée de jaune et de pourpre. Etamines 
petites, de moitié plus courtes que le style. 

Ceite espèce, indigène dans l’Inde et aux Moluques , est l’une 
des plantes grimpantes les plus élégantes dont on puisse embel- 
lir les serres chaudes. Ses fleurs, très-abondantes, se succèdent 
pendant plusieurs mois. On multiplie l’espèce assez facilement 
. de boutures faites sous cloche. 

Selon Rumphius, les fleurs du Quisqualis indica sont d’un 
blanc pur le matin en s’épanouissant; elles deviennent d’un 
rouge pâle dans l’après-midi, et roses le soir ; le lendemain enfin, 
elles prennent une couleur de sang. Ce phénomène n’a pas lieu 
dans nos serres; mais 1l serait possible aussi que l’espèce dont 
parle Ru ne füt pas la même. 


QuisQUALIS ÉBRACTÉOLE. — Quisqualis ebracteata Beau. 
Flor. Owar. tab. 35. 

Feuilles oblongues ou ovales-oblongues , alternes ou opposées, 
brusquement rétrécies en pointe mousse. Épis allongés , ébrac- 
téolés. Calices très-longs : dents acérées. Pétales lancéolés- -oblongs, 
acuminés. 

Tiges rameuses, faibles. Feuilles longues de 3 à 4 pouces, 
larges d'environ 18 lignes; pétiole court. Fleurs blanches , lon- 
gues de près de 4 pouces. 

Cette espèce a été trouvée sur la côte d’Oware, par Palisot de 
Beauvois. Elle n’est pas moins belle que le Quisqualis indica; 
mais on ne la possède pas en Europe. 


———— EEE LEE 
SOIXANTE-DEUXIÈME FAMILLE, 


LES VOCHYSIÉES. — F'OCHYSIEÆ. (1) 


( Vochysieæ Aug. Saint-Hil. in Mém. da Mus. v. 6, p. 265. —E. 
Meyer , in Act. Nat. Curios. v. 42, p. 819. — De Cand. Proûr. 3, 
p. 25. — Baril. Ord. Nat. p. 520. — Vochysiaceæ Mart. Nov. Gen. 
et Spec. Brasil. 3, p. 123.) 


Les /’ochysiées paraissent appartenir exclusivement 
à l'Amérique méridionale ; on connaît environ quarante 
espèces. Ces végétaux forment des arbres majestueux, 
ou des arbrisseaux d’un port très-élégant ; leurs ‘fleurs 
intéressent par l’éclat des couleurs et par la smgularité 
des formes ; les sucs résineux que beaucoup d’entre eux 
renferment, font présumer qu'ils ne manquent pas de 
propriétés médicales, quoique leurs vertus soient incon- 
nues jusque aujourd” hui. 


CARACTÈRES DE LA FAMILLE. 


Arbres où arbrisseaux. Rameaux opposés. Ramules 
tétragones. 
F cuilles opposées ou verticillées, penninervées, indi- 


TT QU PLAT Il 
(1) La place que les Vochysiées doivent occuper dans la série des fa 
milles naturelles , est assez incertaine. M. Aug. de Saint-Hilaire les. ae 
entre les Légumineuses et les Rosacées ; M. xs Candolle entre les Com 
tacées et les Rhizophorées. Suivant M. A. de Saint-Hilaire, la fa 
plus voisine des Vochysiées est celle des Polygalées, 1 dquëtité Fr 
lement des fleurs plus ou moins irrégulières, et ua ovairé le plus 
pluriloculaire. Les Violariées et certaines Onagraires (surtout les: Lopezia) 
ont de laffinité avec les Vochysiacées , par l’'irrégularité des Meurs ; les 
Marcgraviaeées et les Guttifarès s’en rapprochent par leur port et les sucs 
résineux qu'ils contiennent ; l'embryon seulement des Vochysiacées offre 
de l’analogie avec les Combrétacées. 


FAMILLE DES VOCHYSIÉES. 319 


visées, très-entières, Courtement pétolées, le plus sou- 
vent coriaces. Stipules géminées. 

Fleurs hermaphrodites, irrégulières, jaunes, ou bleues, 
ou rouges , ou bicolores , disposées en grappe , ou en 
cyme, ou en thyrse, ou en panicule. Pédoncules termi- 
naux, ou moins souvent axillaires. Pédicelles bractéolés. 

Calice adhérent ou inadhérent, 4- où 5-parti; seg- 
ments imbriqués en préfloraison, inégaux : le supérieur 
dissemblable , beaucoup plus grand, éperonné posté- 
rieurement. 

Pétales msérés au calice, mterpositifs, mégaux, en 
nombre moindre que les segmenis calicinaux (1-3), ou 
très-rarement en même nombre que les segments cali- 
cinaux. | 

Étamines 1-5, insérées au fond du calice, antépositi- 
ves où rarement interpositives. Filets libres, le plus 
souvent stériles et difformes à exception d’un seul. An- 
thères (ordinairement une seule dans chaque fleur) ad- 
nées, ovales, à 2 bourses déhiscentes chacune anté- 
rieurement par une fente longitudinale ; connectif sou- 
veni prolongé en appendice cuculliforme. 

Pistil : Ovaire adhérent ou madhérent, à 3 loges 1-2- 
ou pauciovulées. Placentaires axiles. Style et stigmate 
indivisés (souvent enveloppés avant l’anthèse par l’an- 
thère de l’étamine fertile). 

Péricarpe (inconnu dans la plupart des espèces) cap- 
sulaire, trigone, triloculaire, loculicide-trivalve. 

Graines apérispermées, ailées, ascendantes. Embryon 
rectiligne : radicule supère; cotylédons grands, plissés, 
fliacés, convolutés. 

Voici les genres classés dans cette famille : 

Callisthène Mart. — Amphilochia Mart. — V'ochysia 
Juss."(Vochy Aubl. Vochya A: Salmonia Neck. 


220 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Cucullaria Schreb.) — Salvertia Aug. Saint-Hil. — Qua- 
lea Aubl. — EÉrisma Rudg. (Debræa Rœm. et Schult. 
Ditmaria Spreng.) 


GENRES RANGÉS AVEC DOUTE A LA SUITE DES VOCHYSIÉES. 


Lozania Mutis. — Agardhia Spreng. — Schweiggera 
Spreng. 
SECTION I. 


Calice 5-parti. Ovaire inadhérent. | 
Genre CALLISTHÈNE. — Callisthene Mart. 


Calice 5-parti; segments inégaux : le supérieur très-grand, 
éperonné. Corolle à un seul pétale, obliquement obcordi- 
forme. Une seule étamine, insérée à côté du pétale : anthère 
à bourses disjointes. Filets stériles nuls. Ovaire à 3 loges 
pauciovulées. Capsule 5-loculaire ; 5-valve ; épicarpe se dé- 
tachant de l’endocarpe; valves non-placentifères; loges 1- 
ou 2-spermes ; placentaire central, trigone, épais, septifère. 
Graines adnées. 

Arbres un peu résineux. Feuilles non-persistantes , oppo- 
sés et distiques de même que les ramules. Fleurs axillaires et 
latérales. Corolle jaunâtre, striée. 

Ce genre renferme les trois espèces suivantes : 


CALLISTHÈNE GRANDIFLORE. — Callisthene major Mart. et 


Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Brasil. 3, tab. 75. 
Glabre. Feuilles elliptiques , ou nr -oblongues , obtuses, ou 
pointues. Fleurs solitaires , axillaires. 


M. de Martius a trouve cette espèce dans les régions chaudes 
du Brésil. 


CALLISTHÈNE À PETITES FLEURS. — Callisthene minor Mart. 
1. c. tab. 76. 

Pubescent. Feuilles linéaires -vblongues, obtuses, mucro- 
nées. Fleurs solitaires , axillaires. 


FAMILLE DES VOCHYSIÉES. 5921 


M. de Martius a trouvé cette espèce au Brésil , sur le plateau 
dit Chepada de Paragnan. 


CALLISTRÈNE FASCICULE. — Callisthene fasciculata Mart. 
1. c. p. 126. 


Feuilles ovales-oblongues, obtuses, échancrées, glabres en 
dessus, velues en dessous. Fleurs axillaires , fasciculées. 
Cette espèce croît au Brésil , dans la province des Mines. 


Genre VOCHYSIA. — Fochysia Juss. 


Calice coloré, 5-parti; segments inégaux : les 4 inférieurs 
petits; le supérieur grand, éperonné. Pétales 3, inégaux, 
insérés entre les segments du calice : l'intermédiaire plus 
grand, concave, caréné, embrassant les deux latéraux. 
Ftamines 5, antépositives : les latérales abortives, sub- 
spathulées ; l'intermédiaire fertile : filet court, dressé, dilaté 
en connectif cuculliforme ; anthère infra-apicilaire, souvent 
barbue. Style filiforme , ascendant , enveloppé ayant Van- 
thèse par l’anthère. Stigmate terminal ou sublatéral. Cap- 
sule orbiculaire ou ovale, trigone, loculicide, trivalve, tri- 
loculaire. Graines solitaires , ascendantes, ailées au sommet. 

Arbres contenant souvent des sucs résineux. Rameaux 
anguleux. Feuilles opposées en quinconce ou verticillées , 
ordinairement pétiolées, réticulées, coriaces, ou membraneu- 
ses. Fleurs jaunes , odorantes , disposées en grandes grapnes 
terminales rameuses. : 

: On connaît seize espèces de F’ochysia ; la plupart ont été 
observées par M. de Martius, au Brésil, entre les 40° et 20° 
degrés de latitude australe. Certaines espèces croissent au bord 
des rivières dansles forêts vierges, où elles parviennent à des 
hauteurs gigantesques, et étalent au loin leurs rameaux touf- 
fus; d’autr es, moins majestueuses , couvrent les vastes sava- 
nes qui ne on que des broussailles ; quelques-unes 
enfin, forment le terme de la végétation arborescente , sur 
les montagnes. Voici les espèces les plus remarquables : 

BOTANIQUE, PHAN, OT, IV, 91 


322 CLASSE DES CALICIFLORES. 


VocmYsIA A FEUILLES RONDES. — Wochysia rotundifolia 
Mart. et Zuccar. Nov. Gen. et Spec. Bras. 1, tab. 83, 


Feuilles ternées ou quaternées, subsessiles , cordiformes -ar- 
rondies , échancrées , glauques en dessous, coriaces. Grappes ter- 
minales , solitaires. Oyaires glabres. 

Petit arbre très-glabre à toutes ses parties ; ramules effilés , cy- 
lindriques : écorce d’un gris jaunâtre. Grappes pyramidales, 
denses , longues de 3 à 4 pouces. 

Gette espèce habite les montagnes de la province des Mines. 


VocaYsiA A FEUILLES ELLIPTIQUES. — Vochysia elliptica 
Mart. Le. tab. 84. ' 


Feuilles opposées, ou ternées, où quaternées ;' elliptiques, 
obtuses , cordiformes ou arrondies à la base ; glabres, coriaces!, 
mie veinées , glauques aux 2 faces. Giappès terminales; s0- 
litaires. Pédoncules et calices pubescents. Ovaires velus.: "0" 

Arbre haut de 10 à:12 pieds. Tronc et rameaux tortueux: 
Ramules LE écorce rougeâtre. Grappes pyramidales, lon- 
gues de près d’un demi-pied. > EC TRUE 

Cette espèce croît sur les plateaux de la province des Mines’ 
à plus de 3,000 pieds HS fer au-dessus du niveau de la mer. 


pre} 


“ 


VocnYsiA POLYMORPHE, — V’ochysia Tucanorum Mart. Le. 
tab. 85. Hd 


Feuilles verticillées 3- 8, Jlancéolées, ou oblongues , ou oxeled 
oblongnes , rétrécies à la base, obtuses-ou échancrées, vertes 
glabres aux 2 faces. Grappes terminales, solitaires. di 1 

Gette espèce croît dans une grande partie du Brésil méridi 
Elle se présente sous une multitude de formes , qu’on pr 
volontiers pour des espèces distinctes , si les transitions fré 

“de l’une à l’autre ne prouvaient pas le contraire. La ha 
l'arbre varie de 15 à 5o pieds. Les grappes sont eylindriq 
atteignent j jusqu’à un pied de long. 7 


: 


Vocuysia FERRUGINEUX.—V'ochy sia rufa Mart. Le. ü. 86. 
Ramules renflés au sommet, cotonneux. Feuilles verticillées 
48, pétiolées , oblongues , obtuses , réticulées, coriaces , | coton- 


FAMILLE DES VOCHYSIÉES. 393 


neuses:rougeôtres en dessous. Grappes solitaires, sparsiflores, 
très-longues. Pédoncules et calices cotonneux. Ovaires hérissés. 

- Arbre haut de 15 pieds et plus. Grappes cylindriques , d’un 
pied de long. Fleurs ferrugineuses en dehors , d’un jaune doré 
en dedans. 

- Gette espèce croit au Brésil, dans la province des Mines. 


L 


VocuysrA azpesTRe. — Wochysia alpestris Mart. 1. c. 
tab. 87.10 

Feuilles opposées , courtement pétiolées, piques ou oblon- 
gues-ellipuiques, arrondies et échancrées au sommet, glabres, 
coriaces, Grappes solitaires, allongées, cylindriques, sparsiflores. 
Ovaire glabre. 

Arbre haut de 15 à 25 pieds. Écorce d’un gris blanchâtre. 
Ramules effilés, anguleux ; rougeâtres. Grappes longues de *£ à 
1 pied. 

Cette espèce croit également dans les montagnes de la province 
des Mines. 


Vocuysia ÉLancÉ. — Vochysia grandis Mart. 1. c. tab. 88. 

. Feuilles quaternées, pétiolées , obovales-oblongues ; arrondies 
ou tronquées au sommet, légèrement échancrées, glabres , mem- 
branacces. Grappes D raaEee , allongées , agrégées , axillaires 
et terminales. Ovaire glabre. te 

Cet arbre, Pun des “plus magnifiques du see croît dns les 
forêts vierges de la province de Rio-Négro , où on le’ némme 
Coariuva. Son tronc, couvert d’une écorce rougeñtre, atteint 
jusqu’à cent pieds de haut, sur trois pieds’ de diamétre. Les 
branches sont disposées en ample tête hémisphérique. Les grap- 
pes, agrégées vers le sommet des ramules ; ont près d’un pied de 
long. Le bois de l'arbre, mou et spongieux ; s'emploie Pa 
ment, dans le ; pays, à faire des canots. 


VocnysiA PyRAMIDAL, — Vochysia pxrémidata Mart. Le; 
tab. 90... 

Feuilles oppostes ou quaternées , aides Lnétoléess acumi- 
nées, arrondies où cordiformes à la bäse , pübescentes-blanchätres] 


*“ 


324 CLASSE DES CALICIFLORES. 


en dessous. Grappes solitaires , terminales, pyramidales , denses, 
pubescentes. Ovaire glabre. 

Arbre très-élégant, haut de 20 pieds et plus. Écorce lisse ; 
d’un gris rougeñtre. Rameaux disposés en tête arrondie. Grappes 
longues de 4 à 8 pouces. 

Cette espèce habite les savanes arides de la province des 
Mines. 

Vocuysra FLEURI. — Vochysia floribunda Mart. 1. c. 
tab. o1. 

Feuilles opposées , ou ternées , ou quaternées, oblongues , acu- 
minées, poilues en dessous, Grappes agrégées, axillaires et 
terminales. Ovaire glabre. 

Ce superbe végétal croît dans les forêts-vierges de la province 
de Rio-Néoro. Il forme un arbre haut de trente pieds ou plus, 
Les grappes , longues de près d’un demi-pied , sont disposées en 
panicule tres-ample . 

VocuysiA D’AUBLET. — Wochysia guianensis Lamk. Il. 
n° 97, tab. 11. — Vochy guianensis Aubl. Guian. tab. 6. — 
Cucullaria excelsa Wild. . 

Feuilles opposées, glabres, oblongues-obovales, courtement 
acuminées , rétrécies en pétiole. Grappes terminales , solitaires , 
simples, multiflores , dressées. 

Ce Vochysia croît dans les forêts de la Guiane, sur les bords du 
Sinémari. C’est un arbre magnifique , dont le tronc, cylindrique, 
dressé, et recouvert d’une écorce grisâtre, atteint jusqu’à quatre- 
vingts pieds de haut, sur deux à trois de diamétre. Son bois 
est dur et d’un vert jaunâtre. Les rameaux forment une tête 
touffue d’une forme très-agréable. La plupart des ramules se 
terminent par de longs bouquets de fleurs, d’un jaune doré et 
d’une odeur agréable. Les naturels ds la Guiane nomment cet ar- 
bre Vochy. 

Genre SALVERTIA. — Salvertia Aug. Saint-Hil. 


Calice 5-parti; segments presque égaux, obtus, elliptiques : 
le supérieur éperonné. Pétales 5, de longueur presque 


FAMILLE DES VOCHYSIÉES, 325 


égale : les 2 supérieurs moins larges que les inférieurs. Éta- 
mines 5, antépositives, insérées au-dessous des pétales infé- 
rieurs : les latérales rudimentaires ; l'intermédiaire fertile : 
filet dressé, court, dilaté supérieurement en connectif linéaï- 
re-oblong, obtus, naviculaire ; anthère enfoncée, oblongue. 
Style claviforme , embrassé avant l’anthèse par l’anthère. 
Stigmate latéral, scutelliforme. Capsule ovale-trigone, tri- 
loculaire, loculicide-trivalve. Graines solitaires, oblongues, 


comprimées, ailées au sommet. 
L'espèce suivante, indigène dans les savanes du Brésil 


méridional, et remarquable par la beauté de ses fleurs, 
constitue à elle seule ce genre. 


SALVERTIA ODORANT. — wWSalvertiæ convallariodora Aug. 
Saint-Hil. in Mém. du Mus. v. 6, p. 20 et V. 9, p. 340. — 
Mart. L. c. tab. 03. 

Feuilles verticillées-sénées ou octonées , pétiolées , obovales, 
ou obovales-oblongues , obtuses , très-entieres, glabres, coriaces. 
Panicules terminales , solitaires, lâches , dressées , très-amples. 
Pédicelles uniflores, courts, dibractéolés. Calices cotonneux, 
rougeûtres. Pétales étalés, oblongs , obtus , glabres. 

Tronc haut d’une trentaine de pieds. Écorce rimeuse , d’un 
gris noïrâtre. Rameaux tortueux , disposés en tête hémisphéri- 
que. Feuilles longues de 4 à 10 pouces, sur 3 à 5 pouces de 
large. Panicule longue de 1 à 2 pieds. Fleurs très-odorantes , de 
la grandeur de celles du Marronnier d'Inde. Calice rougeätre ou 
violet. Pétales blancs lors de l’anthèse ; puis passant à l’ ‘orange et 
au violet rougeätre. 


Genre QUALEA. a Qualea Aubl. 


Calice 5-parti; segments inégaux , arrondis : le supérieur 
très-grand, pétaloïde, ordinairement éperonné. Corolle à un 
seul pétale onguiculé, arrondi, déjeté en dehors (rarement 
à 2 pétales), inséré à la base du calice ou au réceptacle. Une 
seule étamine fertile (rarement 2), insérée à côté du pétale: 

filet linéaire; connectif renflé, concave, cordiforme; anthère 


326 CLASSE DES CALICIFLORES. 


oblongue, basifixe. Stigmate capitellé ;subtrigone. Capsule 
polysperme, ovale-trigone, lisneuse, triloculaire, loculicidé, 
trivalve. Graines bisériées, ailées au sommet. | 

Arbres résineux , à écorce subéreuse. Ramules subdicho- 
tomes. Feuilles pétiolées, opposées, ou rarement verticillées, 
coriaces : veines parallèles , confluentes en nervure margi- 
nale. Stipules nulles où caduques. Fleurs odorantes, ‘axillai- 
res, ou latérales, ou terminales, Corolle jaune, ou bleue , ou 
rose. | 

Les Qualéa sont remarquables par la ressemblance frap- 
pante de leurs fleurs avec celles des Orchis. On en connaît 
neuf espèces : de même que les Vochysia, elles font l'orné- 
ment des immenses sayanes de la Guiane et du Brésil. Moici 
les espèces les plus curieuses. 


a) Calice sans éperon. Fleurs monandres ou diandres. 


QUALÉA NON-ÉPERONNÉ. — Qualea ecalcarata Mart.et Zuccar. 
Nov. Gen. et Spec. Brasil. 1, tab. 78. 

Feuilles opposces, oblongues , acuminées , glabres en dessus, 
réticulées en dessous et couvertes d'un duvet roux. Grappes la- 
térales et terminales, pauciflores , disposées en panicule feuillée. 
Fleurs monandresou diandres, unipétales ou dipétales. Pétales ar- 
rondis , échancrés. + 

Cette espèce a été ohservée par M. de Martius, au Brésil, dans 
la province des Mines. Elle forme un arbre à tronc tortueux, haut 
d’une vingtaine de pieds. Les pétales sont d’un blanc jaunâtre.et 
de près de deux pouces de diamétre. 1 lue 

; 1 
b) Calice éperonné. Fleurs toujours monandres. 


LL 


: QUALEA GRANDIFLORE. — Qualea grandiflora Mart: 1 ne 
tab Au # 
79 | xl 


Feuilles opposées, oblongues-lancéolées , acuminées 


crées à Ja base, glabres en dessus , cotonneuses en dessous, leurs 
solitaires-axillaires et en grappes terminales. Éperon allongé, 


pointu. Pétales arrondis. 


g: 
: 


FAMILLE DES VOCHYSIÉES. 397 


Arbre haut de 10 à 20 pieds. Rameaux formant une tête arron- 
die. 

Cette espèce, également indigène dans les provinces méri- 
dionales du Brésil , se distingue par la grandeur de ses fleurs, 
dont le pétale, de couleur rose et taché de jaune, a plus de deux 
pouces de diamétre dans tous les sens. 


QUALÉA A FLEURS ROSES. — Qualea rosea Aubl. Guian. 
‘tab... 

Feuilles glabres, elliptiques , veineuses , rétrécies en pétiole, 
terminées brusquement en longue pointe obtuse. Panicules ter- 
minales, feuillées , composées de cymes trichotomes. Pétale entier. 
Éperon plus court que le calice. 

Grand arbre. Tronc haut de 60 pieds ét plus, sur 2 pieds de 
diamétre. Écorce ridée. Bois rougeâtre, compacte. Branches pres- 
que horizontales , très-allongées. 

Ce Qualéa croît en Guiane, dans les forêts des bords du Siné- 
mari. Lés naturels du pays le nomment Zaba-Laba. Rien de 
plus beau que ses fleurs , dont le pétale a un pouce et demi de 
long, sur un pouce de large; sa couleur, d’abord rougeätre, passe: 
au Jaune après l’anthèse. Les feuilles ont la singulière forme de 
celles du Ficus rue 


QuarÉA A FLEURS BLEUES. — Qualea cærulea Aubl. Guan. 
iab. 2. 

Feuilles glabres, res arrondies aux 2 bouts , brusque- 
ment terminées en pointe courte et obtuse. Panicules composées de 
grappes presque simples. Éperon de la longueur du calice. Pétale 
obovale, bilobé au sommet. 

Cet Aie croit dans les mêmes localités que le précédent, et J 
porte dans le pays le nom de Qualé. Son tronc acquiert jusqu’à 
quatre-vingts pieds de haut, sur 3 pieds de diamétre. Le bois est 
rougeitre et compacte. Les fleurs , de moitié moins grandes que 
celles de l'espèce précédente, sont fort belles ei exhalentune odeur 
très-suave. Le sépale pétaloïde est échancré, redressé, de couleur 
cendrée en dehors et bleuâtre en dedans. Le pétale, de couleur 
bleue , est marbre de jaune et de noir vers son onglet. 


328 CLASSE DES CALICIFLORES. 


QuaéA MULTIFLORE, — Qualea multiflora Mart. 1. c. 
tab. 80. 

Feuilles opposées ou ternées , ovales-lancéolées, ou oblongues- 
lancéolées, acuminées , glabres aux 2 faces , ou pubescentes en 
dessous. Grappes terminales , feuillées à la base, composées de 
cymes 3-5-flores, subverticillées. Éperon court , pointu : sépale 
supérieur tronqué , échancré. Pétale obcordiforme. 

Arbrisseau ou petit arbre haut d’une vingtaine de pieds. Ra- 
meaux tortueux , formant une tête arrondie. Fleurs nombreuses. 
Pétales d’un blanc jaunätre, larges de 1 pouce. 

Cette espèce croît au Brésil , dans les montagnes de la province 
des Mines. 


Section II. 


Calice adhérent ; limbe 4-ou 5-parti. 


Genre ÉRISMA. — Erisma Rudg, 


Limbe calicinal pétaloïde, 4- ou 5-parti; segments iné- 
gaux : le supérieur obcordiforme, beaucoup plus grand que 
les inférieurs, concave, éperonné , barbu intérieurement. 
Corolle à un seul pétale, onguiculé, obcordiforme, déjeté en 
dehors , inséré devant le sépale inférieur, Une seule étamine 
fertile, insérée à côté du pétale; filet linéaire; anthère mé- 
difixe; 5 ou 4 étamines abortives , subclaviformes. Ovaire 
uniloculaire, à 5 ovules ascendants. Fruit inconnu. 

Arbres à rameaux disposés en tête arrondie. Feuilles op- 
posées en croix , coriaces, glabres : nervures latérales con- 
fluentes vers le bord. Stipules membranacées, persistantes: 
Fleurs en panicule terminale. 

Voici les trois espèces qui constituent ce genre : di 


Érisma À FLEURS VIOLETTES. — Erisma violaceum Mart, et 
Lucear. Nov. Gen. et Spec. Brasil. 1, tab. 82. 

Feuilles oblongues ou oblongues-lancéolées, acuminées. Ra- 
meaux de la panicule glabres, opposés, trichotomes, divariqués ; 
disposés en corymbe, Bractées caduques. 


FAMILLE DES VOCHYSIÉES. 529 


Arbre magnifique. Tronc grêle, haut de 30 pieds ou plus. 
Panicule multiflore , tres-ample. Calice bleu à l’intérieur , blan- 
châtre à l'extérieur. Pétale d’un violet foncé. 

Cette espèce croit au Brésil, dans les forêts humides de la pro- 
vince de Para. Ses fleurs , irès-remarquables par leur forme 
bizarre et semblables à celles des Orchis, forment des panicules 
d’un aspect élégant. 


Éisma MULTIFLORE. — Erisma floribundum Rudg. Plant. 
Guian. 1, p. 7, tab. 1.— Tratt. Obs. Bot. 3, p. 71; tab. 105. 
— Debræa floribunda Rœm. et Schult. Syst. — Ditmaria flo- 
ribunda Spreng. Syst. 

Feuilles ovales , pointues , à 16-18 paires de nervures. Pani- 
cule veloutée-ferrugineuse. 

Gette espèce croît en Guiane. 


ÉrisMa LUISANT. — Erisma nitidum De Cand. Prodr. 
Feuilles elliptiques-oblongues , pointues , luisantes en dessus, 

a7 -Q paires de nervures. Panicule glabre , à rameaux striés. 
Gette espèce croît à l’ile de Cayenne. 


EEE —…—…—…—…"”"…———__—_—— 


SOIXANTE-TROISIÈME FAMILLE. 


LES RHIZOPHOREES. — RHIZOPHOREÆ. 


( Loranthearum genn. Juss. — Rhizophoreæ R. Brown, Gen. Rem. in 
Flind. Voy. v. 2, p. 549 ; in Tuck. Cong. p. 457. — De Cand. Prodr. 
v. 5, p: 51. — Baril. Ord. Naï. p. 519.) 


Les Palétuviers ou Mangjliers (Rhizophora) sont le 
type de cette famille que M. de Jussieu, à plus juste ti- 
tre peut-être, ne sépare pas des Loranthacées. On en 
connaît environ vingt espèces. | 

Les Rlizophorées caractérisent d’une manière bizarre 
la flore des régions tropicales, où elles forment d’épais- 
ses forêts sur les plages basses que baigneni les flots des 
marées. Les racines de ces singuliers végétaux, sembla- 
bles à des arcs-boutants, élèvent le tronc au-dessus 
de la surface du sol; le tronc pousse d’autres raci- 
nes dans presque toute sa longueur ; les branches à 
leur tour, offrent le même phénomène : les racines 
qu’elles émettent, ayant atteint la terre, s’y fixent, re- 
produisent de nouveaux troncs, et finissent par former 
des fourrés impénétrables. Enfin, long-temps avant que 
le fruit ne se détache de la plante-mère, la graine coms 
mence à germer; la radicule perce le péricarpe, et elle 
atteint souvent , dans l’air, une longueur de plusieurs 
pieds. Les forêts de Rhizophorées servent de demeure à 
une multitude d’huîtres, de crabes et d'oiseaux aquati- 
ques ; mais elles fourmillent aussi d’essaims de mousqui- 
tes et d’autres insectes malfaisans. ù 


FAMILLE DES RHIZOPHORÉES. 


G1 
O1 
> 


CARACTÈRES DE LA FAMILLE. 


Arbres. 

Feuilles opposées, coriaces, simples, penninervées, 
très-entières ou dentées, rétrécies en pétiole. Stipules 
solitaires, mterpétiolaires, caduques. 

Fleurs hermaphrodites, régulières. Pédoncules axil- 
laires ou terminaux, 1- ou pluriflores. 


Calice adhérent (par exception , inadhérent); limbe 
périgyne, 4-12-fide, persistant ; éstivation valvaire. 

Péftales en même nombre que les segments calicinaux, 
interpositifs, périgynes, caducs. 

.* Étamines en nombre double des pétales et insérées 
par paires devant ceux-ci, ou bien en nombre multiple 
des pétales. Filets libres, subulés, dressés, quelquefois 
adhérents aux onglets des pétales. Anthères ovales, ba- 
sifixes. 


Pistil : Ovaire semi-adhérent (par exception , madhé- 
rent), 2- ou 3-loculaire. Placentaires centraux. Ovules 
géminés ou en nombre -ndéfini, suspendus. Styles le 
plus souvent soudés. Stigmates libres ou soudés. 

Péricarpe mdéhiscent, sec ou rarement charnu, uni- 
loculaire, monosperme. - 

 Graïne apérispermée ou rarement périspermée , sus- 
pendue. Embryon germant le plus souvent dans le pé- 
ricarpe encore attaché à la plante-mère. Cotylédons 
planes. | | 

Voici les genres qui constituent la famille : 

| Sucriow 1"*, RHIZOPHORÉES, VRAIES. 
Fruit semi-adhérent. 


j Rhizophora Linn. (Brugniera Lank. Paletuviera Pet.- 


332 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Thou.) — Carallia Roxb. ( Barraldeia Pet.-Thou.) — 
Codia Forst. — Olisbea De Cand. 


Secrion II. LEGNOTIDÉES. 
Fruit inadherent. 


Cassipourea Aubl. ( Tita Scop. Legnotis Swartz. ) — 
Richæia Pet.-Thou. (Weïhea Spreng.) 


Genre RHIZOPHORA — Rizophora Linn. 


Tube calicinal obovale , adhérent ; limbe à 415 lobes li- 
néaires-oblongs , persistants. Pétales en même nombre que 
les lobes du calice, oblongs, biaristés au sommet, convolutés : 
chacun embrassant en préfloraison les 2 étamines antépositi- 
ves. Étamines en nombre double des pétales. Anthères dres- 
sées, ovales, basifixes. Ovaire biloculaire; loges pluriovu- 
lées. Style bifide. Péricarpe sec, indéhiscent, monosperme, 
Graine petite , apérispermée. Embryon rectiligne : radicule 
supère, très-allongée en germination. 

Arbres glabres, radicants. Feuilles opposées, un peu 
charnues, très-entières. Pédoncules axillaires. Stipules gran- 
des, enveloppant les feuilles avant leur développement. 

Ce genre renferme une quinzaine d’espèces, dont voici les 
plus remarquables : 


a) Fleurs tétrapétales. 


Raizopnora ManGuier. —Rhizophora Mangle Linn.—Jacq. 
Amer. tab 89. — Catesb. Carol. 2, tab. 63. — Gærtn. Fruct. 
y. 1, tab. 45, fig, 1. — Turp. in. Dict. des Scienc. Nat. Ie. 

uill-chorales dHlonpuss, obtuses. Pédoncules 2-ou 3-flores, 
plus longs que le pétiole. Radicule claviforme-subulée, 

Arbre haut d’environ 50 pieds. Bois blanchâtre, devenant 
rouge par la macération. Écorce très-épaisse, d’un brun foncé. 
Rameaux longs , inclinés. Feuilles longues de 3 à 6 pouces , par- 
semées de points noirâtres, Pédoncules longs de 1 à 2 pouces, 


FAMILLE DES KHIZOPHORÉES. 333 


comprimés, 2-ou 3-fides au sommet; pédicelles fructifères 
longs de 2 pouces. Calice jaunâtre. Pétales blancs, linéaires-lan- 
céolés, velus en-dessus , réfléchis, un peu plus courts que les 
lobes du calice. Filets presque nuls. Anthères linéaires-lancéolées. 

Cette espèce , nommée vulgairement Manglier ou Palétuvier 
(Mangrove des Anglais), abonde aux Antilles ainsi que sur les 
côtes de tout le golfe du Mexique, de la Guiane et du Brésil. Son 
bois et ses fruits servent au tannage des cuirs. 


Rrzopsora Kanpez. — Rhizophora Candelaria De Cand. 
Prodr. — Hort. Malab. 6, tab. 34, — Rumph. Amb. 3, tab. 91 
et 72. 

Feuilles elliptiques-oblongues , pointues. Pédoncules 1-3-flores, 
très-courts, épais. Radicule claviforme-subulée. - 

Cette espèce, qui ressemble beaucoup à la précédente , habite 
l’Inde et les archipels voisins. 

b) Fleurs pentapétales. 


RaIZOPHORA DU MALAPAR. — Rhizophora Kandel Linn. — 
Hort. Malab. 6, tab. 35. 

Feuilles obovales -oblongues, obtuses, courtement pétiolées. 
Pédoncules dichotomes , beaucoup plus longs que le pétiole. Ra- 
dicule très-longue , cylindracée, pointue. 

Buisson haut d’environ 7 pieds. Fleurs blanches. 


c) Fleurs octopétales. 


RH1ZOPHORA A FRUITS CYLINDRIQUES. — Rhizophora cylin- 
drica Linn. — Hort. Malab. 6, tab. 33. 

Feuilles elliptiques-oblongues , acuminées aux 2 bouts. Pédon- 
cules 1-ou 2-flores. Lobes calicinaux réfléchis après la floraison. 


Radicule courte, cylindrique. 


Arbrisseau haut de 15 à 18 pieds. Fleurs blanches. Radicule 


de la longueur et de la grosseur du petit doigt. 
_Gette espèce habite les marais de la côte de Malabar. 


d) Fleurs 1043-pétales. Style 5-fide. 


RaiZOPHORA PALÉTUVIER.— Rhizophora gymnorhiza Lin. 


394 CLASSE DES CALICIFLORES. 


—Hort. Malab. 6, tab, 31 et 32: — Rumph. Amb. 3, tab. 68 
et 70. — Brugniera gymnorhiza Lamk. 11; tab. 395. k 

Feuilles ovales-oblongues, acuminées aux 2 bouts , luisantes, 
non-ponctuées, Pédoncules r-flores , réfléchis, aussi longs que le 
pétiole. Radicule cylindracée, pointue. - 

Arbre haut de 10 à 13 pieds. Tronc tortueux. Écorce épaisse, 
brune, rugueuse, crevassée. Rameaux nombreux , étalés et in 
clinés, radicants. Feuilles longues de 5 à 6 pouces , courtement 
pétiolées. Fleurs larges de près de 1 pouce, pendantes, d’un 
jaune verdâtre. Pétales oblongs, bifides, pointus , eiliés, velus à 
la base. Radicule atteignant jusqu’à 1 pied de long. 

Cette espèce est commune sur les côtes des deux presqu’iles 
de l'Inde, ainsi qu'aux Moluques. Son bois, rougeâtre, dur et 
pesant, AE a) à l’état frais, une odeur sulfureuse tres- os à 
etil brûle en LATE une vive lumiere. Les Chinois emploient 


l’écorce pour teindre en noir. La radicule en germination sert 


d’aliment aux Malais et aux Indous. Suivant Rumphius, les 
jeunes feuilles de l’arbre seraient également comestibles. 


SOIXANTE-QUATRIÈME FAMILLE. 


LES ONAGRAIRES. — ONAGRARIEÆ. 


(Onagrarieæ Bartl. Ord. Nat. p. 318 (exclus. Philadelpheis ). — Ona- 
grarum sect. EL et LIT, Juss. Gen.— Onagrariæ De Cand. Proër, IT, 
“p- 35 (exclusis Wontinieis et Hydroçaryeis. ) 


. Les Onagraires ne paraissent douées d’aucune pro- 
priété efficace ; mais en général, elles se font remarquer 
par la beauté de leurs fleurs; aussi en cultive-t-on 
beaucoup comme plantes d'ornement. Le nombre 
dés espèces aujourd’hui connues s'élève à! près de 
quatre cents, dont la plupart croissent en Amérique: 


CARACTÈRES DE LA FAMILLE. 


Herbes, ou moins souvent arbrisseaux , OU très-rare- 
ment arbres. Tiges et rameaux cylindriques, ou angu- 
leux, inarticulés. 

Feuilles opposées, ou plus souvent éparses, sessiles 
ou pétiolées, simples, penninervées, très-entières , ou 
dentées, ou pennatifides , rarement pAnEÉSe. Stipules 
nulles. : fs 

Fleurs hermaphrodites, régulières (rarement irrégu- 
lières), solitaires, axillaires (rarement terminales), sou- 
vent rapprochées en grappes ou en épis feuillés. Pédi- 
celles inarticulés ou très-souvent nuls, 

… Calice : tube adhérent dans toute sa longueur, ou 
plus ou moins prolongé au-delà de l'ovaire; limbe à 
3-6 (rarement à 2) segments yalwaires en préfloraison. 


k … Disque charnu ou pelliculaire, adné au sommet de 


Povaire ou à la partie inadhérente du tube calicinal, | 


236 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Pétales (par exception nuls ou en nombre moindre 
des segments calicinaux) en même nombre que les seg- 
ments calicinaux, insérés entre ceux-ci, onguiculés ou 
sessiles, non-persistants ( souvent fugaces ), souvent 
échancrés ou bilobés, convolutés et imbriqués en pré- 
floraison. 

Étamines (par exception en nombre moindre des pé- 
tales) en même nombre que les pétales et interpositives, 
ou bien en nombre double des pétales et insérées soit 
toutes à la gorgeducalice, soit alternativement à lagorge 
etau tube. Filets filiformes, ou élargis à la base, aplatis : 
les interpositifs souvent plus longs que ceux opposés aux 
pétales. Anthères submédifixes ou moms souvent basi- 
fixes, ordinairement versatiles, à 2 bourses latéralementt 
déhiscentes. Pollen composé de granulestricoques, sou- 
vent gros et visqueux. 

Pistil : Ovaire adhérent, à loges en même nombre 
que les segments calicinaux (par exception en nombre 
moindre ) et alternes avec ceux-ci. Placentaires axiles. 
Ovules en nombre indéterminé ou rarement en nombre 
déterminé (par exception solitaires), unisériés, ou bi- 
sériés, ou rarement plurisériés, ascendants, ou horizon- 
taux, ou suspendus. Un seul style. Stigmate capitellé, 
on disciforme , ou quadridenté, ou profondément par- 
tagé en 3 ou 4 lobes linéaires, ou oblongs, ou arrondis: 

Péricarpe capsulaire (loculicide ou moins souvent 
septicide), ou carcérulaire, ou charnu, 2-6-loculaire, où 
quelquefois 1-loculaire soit par avortement, soit par le 
retrait des cloisons, polysperme (rarement monosperme 
ou oligosperme par avortement). Cloisons membra- 
neuses ou cartilagineuses, endocarpiennes. Placentaires 


soudés le plus souvent en colonne centrale libre après 
la déhiscence. 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 337 


Graines ascendantes, ou horizontales , ou rarement 
suspendues , rectilignes, ou par exception curvilignes, 
apérispermées ,  emhenlece ou strophiolées, ou 
couronnées soit d’une meinbrane fimbriée , soit d’une 
houppe de poils. Test lisse, ou chagriné , ou scrobiculé, 
pelliculaire, ou plus souvent erustacé. H le porctiforme, 
situé le plus souvent à l’un des bouts de la graine : cha- 
laze située au bout opposé au hile. Raphé saillant ou 
enfoncé, filiforme. Embryon rectiligne ou rarement 
curviligne : radicule courte, conique, obtuse ( rarement 
allongée, subelaviforme), contiguë au hile ; cot;lédons 
planes d’un côté, convexes de l’autre (rarement convo- 
lutés et emboîtés l’un dans l'autre), quelquefois profon- 
dément échancrés à la base. 

Dans une monographie inédite des Onagraires , que 
le défaut d'espace ne nous permet pas de reproduire ici 
en entier, nous divisons cette famille comme suit : 


1°. TRIBU. LES JUSSIÉVÉES, — JUSSIEVEÆ. 


Tube calicinal non-prolongé au-delà de l'ovaire ; limbe 4- 
6-parti, persistant. Disque adné au sommet de l'ovaire, 
souvent conique ou pyramidal, à 4-6 lobes opposés aux 
pétales. Etamines en nombre double des segments calici- 
naux, ou en méme nombre que les segments calicinaux. 
Péricarpe capsulaire : déhiscence septicide. Graines 
nues, inappendiculées. Radicule souvent allongée. 


Vahlia Thunb. — Jussiæa Linn. (Jussiæa et Prieurea 


De Cand.) — ZLudwigia Linn. — Jsnardia Lin. (Lud- 
wigia Elliot. Dantia Pet.-Thou.) — Spondylantha Presl. 


I TRIBU. LES ONAGRÉES. — OWNAGREÆ. 


Tube calicinal plus ou moins prolongé au-delà F > l'o- 
‘paire : partie inadhérente caduque; limbe À4-parti, 


BOTANIQUE. PHAN. T, IV. 22 


= 


338 CLASSE DES CALICIFLORES. 


le plus souvent réfléchi. Disque adné au calice. Etamines 
en nombre double des segments calicinaux. Péricarpe 
charnu, ou capsulaire-loculicide, ou carcérulaire. Radi- 
cule courte, conique (rarement allongée). 


Section l'°. GAYOPHYTÉES. — Gayophyteæ. 


Tube calicinal (partie madhérente) court ou presque 
nul ; limbe réfléchi. Étamines unisériées, alterna- 
tivement plus longues et plus courtes. Stigmate indi- 
visé. Péricarpe capsulaire. Graines nues, inappendi- 
culées. Radicule le plus souvent allongée. 


Gayophytum Juss. fil. — Ægassizia Spach. — Ca- 
lylophus Spach. 


Secrion Il. ŒNOTHÉRÉES. — Énothereeæ. 


Tube calicinal (partie inadhérente) allongé; limbe 
réfléchi. Étamines unisériées, de longueur égale. 
Stigmate 4-parti : lobes linéaires. Péricarpe cap- 
sulaire ou carcérulaire. Graines nues. Radicule très- 
courte. 


Baumannia Spach. — OEnothera Spach. — Onagra 
Spach. — Megapterium Spach. — Pachylophus Spach. 
— Lavauxia Spach. — Hartmannia Spach. — Xneiffia 
Spach. — Xylopleurum Spach. — Gauridium Spach. — 
Gaura Linn. y 


Secrion III. ÉPILOBIÉES. — Epilobicæ. 


Tube calicmal (partie inadhérente) court ou presque 
nul (par exception allongé); limbe réfléchi ou dres- 
sé. Étamines unisériées ou bisériées, alternativement 
plus longues et plus courtes. Stigmate claviforme, 
ou à 4 lobes le plus souvent courts et arrondis, quel- 
quefois connivents. Péricarpe capsulaire. Grames 


FAMILLE DES ONAGPAIRES, 539 


submarginées, ou couronnées soit d’une membrane 
fimbriée, soit d’une aigrette de longs poils. 


Cratericarpium Spach. — Porsduvalia Spach.— Phæo- 
stoma Spach. — Clarkia Pursh. — Chameænerium Tour- 
nef. — Æpilobium Linn. — Zauschneria Pres]. 


Secriox IV. FUCHSIEES. — Fuchsiee. 


Tube calicinal (partie inadhérente) allongé, resserré au- 
dessus de lovaire ; limbe dressé, ou étalé, ou rare- 
ment réfléchi. Étamines unisériées ou bisériées, al- 
ternativement plus longues et plus courtes. Stig- 
mate indivisé, ou quadridenté, ou 4-parti. Péricarpe 


plus ou moins charnu, mdéhiscent. Graines nues, in- 


appendiculées , quelquefois réniformes. Radicule 
courte , conique. 


Brebissonia Spach. — Xïerschlegeria Spach. — Fuch- 
sia Linn. — Schufia Spach. — Skinnera Forst. 


III TRIBU. LES LOPÉZIÉES: — LOPEZIEÆ. 


Tube calicinal peu ou point prolongé au-delà de l'ovaire 
(par exception très-prolongé) ; partie inadhérente cadu- 
que; limbe 2- ou 4-parti. Étamines 2 (l'une souvent pé- 
taloide et stérile), ou une seule. Stigmaïe capitellé, 
échancré. Péricarpe capsulaire (loculicide) ou rarement 
carcérulaire : placentaire non-séparable des cloisons. 
Graines nues, inappendiculées , rugueuses. Radicule 
courte, obtuse, conique. 


‘‘Secrion 1°. RIESENBAGBIÉES. — Aiesenbachiecæ. 
Tube calicmal prolongé au-delà de Povaire. Une seule 
_ étamine. 
 Riesenbachia Pres]. 


340 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Secrion Il. LOPÉZIÉES VRAIES. — Jopezieæ veræ. 


Tube calicinal non-prolongé. Étamines 2 : l’une le plus 
souvent pétaloïde. 


Lopezia Cavan. — Circæu Linn. 


EE 
le TRIBU. LES JUSSIÉVÉES. — JUSSIEVEÆ. 


Tube calicinal non-prolongé au-delà de l'ovaire ; limbe 4:6- 
parti, persistant. Disque adné au sommet de l'ovaire, 
souvent poilu, à 4-6 lobes opposés aux pétales. Etamines 
en nombre double des segments calicinaux, ou en même 
nombre que les segments calicinaux. Péricarpe capsulaire, 
septicide, membraneux. Graines nues , inappendiculées, 
très- petites. Embryon rectiligne : radicule souvent aussi 
longue ou plus longue que les cotylédons. 

Fleurs sessiles ou pédicellées , axillaires , régulières(quelque- 
‘fois apétales ), jaunes , ou rarement blanches. Pédicelles 
souvent dibractéolés. Feuilles alternes ou rarement -op- 
posées, entières, ou dentées. 


La plupart des Jussiévées croissent dans les régions chaudos de la zonc 
équatoriaie. ÿ 


Genre JUSSIEU A. — Jussiæa Linn. 


Tube calicinal adhérent; limbe 4- ou 5-parti (rarement 8- 
ou 6-parti). Pétales en même nombre que les segments cali- 
cinaux (quelquefois nuls), étalés, très-caducs, insérés au dis- 
que. Étamines en nombre double des segments calicinaux ÿ 
ayant même insertion qne les pétales. Filets isomètres. An- 
thères submédifixes, presque didymes. Ovaire prismatique 
ou cylindrique, tantôt plane au sommet, tantôt prolongé en 
cône ou en pyramide au-delà du tube calicinal , à 5-6 (ordi- 


FAMILLE DES ONAGRAIÏRES, 541 


nairement #4) loges multiovulé>s. Ovules suspendus, imbri- 
qués ; unisériés. Style court. Stigmate capitellé, 3-6-sulqué, 
Capsule couronnée, souvent anguleuse ; valves caduques ; 
côtes persistantes. Graines très-petites, très-nombreuses, 
souvent soudées par paires. Embryon cylindrique : radi- 
cule courte ou allongée, supère. 

Herbes, ou arbrisseaux, ou très-rarement arbres. Feuilles 
alternes , le plus souvent très-entières. Fleurs jaunes ou ra- 
rement blanches, axillaires, le plus souvent dibractéolées à 
la base. 

Ce genre, qui sans doute doit être divisé en plusieurs 
autres, renferme plus de soixante-dix espèces , dont beau- 
coup sont incomplétement connues. Nous allons en signaler 
quelques-unes des plus élégantes : 


JussiEuA DE L'ORÉNOQUE. — Jussiæa maypurensis Kunth, 
in Humb. et, Bonpl. Nov. Gen. et Spec. v. 6, tab. 53r. 

Feuilles oblongues ou oblongues-lancéolées , mucronulées , très- 
entières, glabres en dessus , pnbérules en dessous aux nervures. 
Tube calicinal conique, 4-gone ; segments 4, ovales , acuminés, 
5-nervés , presque aussi longs que la corolle, Pétales arrondis. 
Style cylindrique, court. 

Arbrisseau. Feuilles subsessiles , longues d’environ 2 pouces, 
larges de 4 à 8 lignes. Pline pubescents, dressés, plus 
courts que les feuilles; bractées oblongues, acuminées, petites, 
appliquées contre le bu. Fleurs jaunes, de la grandeur de celles 
dlE pilobe à feuilles étroites. Étamines de moitié plus courtes 
que la corolle. 

Gette plante a été observée par MM. de Humboldi et à Bnpland 
sur les bords de l’Orénoque. 


JussIEuA PorLu. — Jussiæa pilosa Kunth, 1. c. tab. 532, 
a et b. 

Feuilles lancéolées-oblongues , subobtuses , très-entières, ré- 
trécies en pétiole, pubérules aux 2 faces. Pédoncules très-courts, 
ébractéolés, Tube calicinal linéaire- oblong, 10-sulqué , hispide; 
segments oblongs-lancéolés, trinervés, plus courts que la corolle. 


342 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Pétales obovales-arrondis, échancrés. Capsules linéaires -cylin- 
dracées , sillonnées , hispides. Style aussi long que les étamines. 
Herbe droite; tiges et rameaux anguleux, couverts de poils 
étalés. Feuilles nus de 27 à 30 lignes, larges de 6 lignes: 
Corolle jaune , large d’un demi-pouce. Étamines de moitié plus 
courtes que les pétales. Capsule longue de 1 pouce. 
Cette espèce croît aux environs de Caracas. 


JussIEUA À GRANDS FRUITS. — Jussiæa macrocarpa Kunth, 
1. c. tab. 533. 

Feuilles lancéolées-oblongues, acuminées, tres-entières, pu- 
bescentes aux 2 faces. Pedoncules poilus, plus courts que les 
feuilles. Tube calicinal obconique , velu; segments ovales, 
acuminés , 7-nervés, un peu plus courts que la corolle. Pétales 
obovales, échancrés. Style conique, plus court que les étamines. 
Capsule striée, cylindracée-oblongue, rétrécie à la base. 

Herbe suffrutescente, dressée, rameuse, haute d’environ 2 pieds, 
velue. Feuilles longues d'environ 30 lignes, larges de moins de 
x pouce. Pédoncules longs de :/, pouce. Fleurs jaunes , de la 
grandeur de celles de l’Onagre commune. Capsule longue de 
1 pouce, sur 4 lignes de diamétre. 

Cette espèce a été observée par MM. de Humboldt et Bonpland 
dans la Nouvelle-Grenade. 


Jussrgua ÉLÉGANT. — Jussiæa elegans Cambess. in Flor. 
Brasil. Merid. 2, tab. 131. 


Feuilles elliptiques ou obovales, acuminées aux 2 bouts, 
scabres, poilues, subsinuées. Pédoncules presque étalés. Tube 
calicinal turbiné; segments 4, ovales-lancéolés , acérés. Pétales 
arrondis , plus longs que les sépales. Style épais , conique. Cap- 
sule obovale , à 8 côtes. 

Arbrisseau haut d’environ 2 pieds. Feuilles subsessil Us 
inférieures longues de 18 lignes, sur 15 lignes de large. Î édon- 
cules filiformes , longs de 5 à 8 lignes. Bractées lancéolées, alice 
pubescent. Éirolle; jaune , large de 1 pouce. Étamines plus courtes 
que les Sépales, de la longueur du style. 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 343 


Cette plante a été observée par M. Aug. de Saint- FATAL dans 
la province de Rio- de-Janéiro. 


Jussizva Cararosa. — Jussiæa Caparosa Gambess. in Flor. 
Brasil, Merid. 2, p. 258. 

Feuilles oblongues, courtement acuminées , très-entières , hé- 
rissées. Calice 4-fide, hérissé. Capsule obconique , obscurément 
tétragone. Graines ellipsoïdes. 

Arbrisseau. Rameaux hérissés de poils roux. Feuilles longues 
de 1‘ à2 |, pouces, larges de 6 à 12 lignes. Pédoncules longs 
de 9 à 12 lignes. Pétales obovales, échancrés, jaunes, longs 
de 8 à 9 lignes. 

Cette espèce croît au Brésil, dans la province des Mines. M. Aug. 
de Saint-Hilaire remarque qu’on s’en sert pour faire de l’encre. 


Jussieu À FeutwLES DE Myrre. — Jussiæa myrtifolia Cam- 
bess. 1. c. tab. 132. 

Feuilles lancéolées ou oblongues-lancéolées, pointues, tres- 
entières , sessiles, rapprochées , glabres en dessus, pubescentes 
en dessous. Segments calicinaux ovales-lancéolés , acérés, 9- 
nervés. Pétales obovales-arrondis. Style claviforme, un peu sail- 
lant. 

Axbrisseau très-rameux, haut d’environ 4 pieds. Rameaux 
” feuillés, couverts de poils jaunâtres. Feuilles longues de 6 à 8 
lignes, larges de 1 à 2 ‘/, lignes. Pédoncules hérissés » Presque 
dressés. Corclle ; jaune, La de 1 pouce. Étamines de moitié 
plus courtes que les segments calicinaux. 

Cette espèce, semblable par le port à notre Myrte , croît au 
Brésil , dans la province des Mines. 


Jussieua De Pazmira. — Jussiæa palmitensis Cambess. 1€. 
tab. 133. 


Feuilles lancéolées, pointues, très- entières , sessiles , glabres 
en dessus, es en dessous aux nervures. Ramules flori- 
féres axillaires, plus courts que ia feuille. Ségments calicinaux 

ovales , acuminés , 7-nervés. Pétales obovales. Style pyramidal- 


conique, plus UE que le disque. Capsule subclaviforme. 
d 


\ 


344 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Arbrisseau haat de 3 à 5 pieds. Rameaux nombreux, pubes- 
cents vers le haut. Feuilles longues de 24 à 30 lignes, larges de 
3 à 4 lignes. Pédoncules courts, axillaires, rapprochés en grappe 
feuillée. Curolle jaune, large de 1 pouce. Étamines presque 
aussi longues que les sépales. Capsule longue de 5 à 7 lignes, 
sur 2 à 3 lignes de diamétre. 

Gette espèce a été découverte par M. Aug. de Saint-Hilaire 
dans les montagnes de la province des Mines. 


JussIEUA A LONGUES FEUILLES. — Jussiwa longifolia "De 
Cand. Plant. Rar. Hort. Genev. 1, tab. 4. — Reichenb. Gart. 
Mag. 1, tab. 55. 

Feuilles subsessiles , lancéolces - linéaires , pointues , très-en- 
tières, presque glabres. Pédoncules beaucoup plus courts que les 
feuilles. Segments calicinaux Jancéolés, pointus. Pétales obovales, 
2 à 3 fois plus longs que le calice. Capsule claviforme, 4-costée. 

Tiges suffrutescentes, hautes de 3 à 4 pieds, glabres, effilées, 
3-ou 4-angulaires. Feuilles longues de 5 à 6 pouces, larges de 3 
à 5 lignes. Pédoncules longs de 4 à 10 lignes ; bractées linéaires. 
Corolle d’un jaune pâle, large d’environ 18 lignes. Capsule lon- 
gue de 1 pouce. Graines oblongues. | 

Cette espèce, qu’on possède dans les collections de serre, a 
été observée par M. Aug. de Saint-Hilaire au Paraguay et Le le- 
Brésil méridional. Les Brésiliens lui attribuent des propriétés 
antisyphilitiques. 


JussrEUA GRANDIFLORE. — Jussiæa grandiflora Mich. Flor. 
Amer. Bor. — Bot. Mag. tab 2122. 

Feuilles très-entières, rétrécies en court pétiole : les radicales 
glabres, spathulées , RE ; les caulinaires lancéolées-oblongues, 
pointues , poilues. Pédoncules hérissés, de la longueur des feuilles. 
Segments calicinaux 5, lancéolés, pointus , 5 nervés. Pétales ob- 
cordiformes , plus longs que le calice. Ovaire linéaire , 5-sulqué: 
Style claviforme. tir 

Herbe vivace. Racines rampantes. Tiges dcentlalie ou pro- 
combantes simples, velues supérieurement. Feuilles inférieures 
longues ‘A 9 à 12 lignes, larges de 7 à 9 lignes; feuilles supé- 


FAMILLE DES ONAGPAIRES. 345 - 


rieures longues de 1 à 2 pouces, larges de 4 à 6 lignes. Pédoncules 
dressés , longs de 4 à 8 lignes. Fleurs jaunes, larges de près de 
2 pouces. Étamines presque aussi longues que les sépales. 

Cette plante croit dans les marais dn midi des É'ats-Unis. 
M. Aug. de Saint Hilaire l’a retrouvée aux environs de Monté- 
vidéo, et au Brésil, dans la province Cis-Platine. On la cultive 
quelquefois comme plante d’agrément. Elle demande une exposi- 
tion constamment humide, et l’orangerie en hiver. Les fleurs sont 
très-caduques , mais se succèdent pendant plusieurs mois. 


19 


Jussieua À FEUILLES ELLIPTIQUES.— Jussiæa ovalifolia Sims, 
in Bot. Mag. tab. 2530. s 

Tige dressée, rameuse. Rameaux tétragones, presque ailes. 
Feuilles obovales-elliptiques, ou elliptiques-lancéolées, acumi- 
nées, nerveuses, velues. Sépales #, ovales, afuminés, trinervés, 
poilus. Pétales suborbiculaires , de la longueur des sépales. — 
Fleurs d’un beau jaune, larges d’environ un pouce. 
. Cette espèce , originaire de Madagascar, se cultive quelquefois 
dans les serres.  : 


1° TRIBU. LES ONAGRÉES. — ONAGREEÆ. 


Tube caliciral plus ou moins prolongé au-delà de l'ovaire ; 
partie inadhérente cylindracée, ou infondibuliforme , ou 
subcampanulée, ou obconique, ou cyathiforme, articulée au 
sommet de l'ovaire , caduque ; limbe à 4 (par exception 5) 
segments réfléchis ou rarement dressés. Disque tapissant le 
tube calicinal, souvent épaissi au fond du tube, termine 
tantôt en bourrelet annulaire, tantôt en 4 lobes alternes 
avec les pétales. Étamines en nombre double des segments 

calicinaux (par exception les 4 opposées aux pétales sont 
stériles). Péricarpe charnu, ou carcérulaire, ou capsulaire- 
loculicide : placentaire libre apres la déhiscence. Graines 

a nues , OU couronnées à la chalaze soit d’une crête membra- 
. neusé, soit d’une aïgrette de longs poils , soit d’une mem- 


OT 481 


546 CLASSE DES CALICJFLORES. 
brane fimbriée. Embryonrectiligne, ou par exception curvi 
ligne; radicule conique et trés-courte, ou rarement sub- 
claviforme et aussi longue que les cotylédons. 
” Feuilles alternes, ou quelquefois soit opposées , soit verticil- 
lées , très-entières, ou dentées, ou pennatifides. Fleurs ses- 
siles, axillaires (rarement terminales), régulières, ou ra- 
rement irrégulières, jaunes, ou blanches , ou rouges. 


Secriox I. GAYOPHYTÉES. — Gayophyteæ Spach. 


Tube calicinal (partie madhérente) court ou presque 
nul, subcyathiforme; limbe à 4 segments réfléchis. 
Disque formant un bourrelet annulaire à la gorge 
du calice. Étamines 8 , unisériées , plus courtes que 
les pétales. Filets imégaux : les 4 opposés aux pé- 
tales plus courts que les 4 alternes. Anthères subor- 
biculaires ou elliptiques, submédifixes, ou basifixes, 
ordinairement très-petites. Stigmate subglobuleux ou 
disciforme, indivisé. Capsule membranacée. Graines 
nues, inappendiculées, ordinairement très-petites. 
Embryon subcylindracé ; radicule aussi longue que 
les cotylédons (par exception courte et conique). 

Herbes. Feuilles très-entières ou denticulées : les infé- 
rieures opposées; les supérieures éparses. Fleurs jau- 
nes ou rarement blanches, diurnes, non-éphémères, 
inodores, petites, ou de grandeur médiocre ; bou- 
tons toujours dressés. 


Genre GAYOPHYTE. — Gayophytum Juss. fil. 


Tube calicinal (partie inadhérente) presque nul ; ; limbe à 
4 segments obtus. Pétales 4, obovales , te tES tami- 
nes 8 : les 4 antépositives minimes, stériles. Anthères subor- 
biculaires, échancrées aux 2 bouts, basifixes. Ovaire liné- 
aire-claviforme , tétragone, Hilodalairé ; loges pluriovulées. 


FAMILLE DES ONAGRAIRES, 341 


Ovules ascendants , imbriqués, unisériés. Style court, fili- 
forme, Stigmate capitellé, échancré. Capsule linéaire - cla- 
viforme, tétragone, comprimée , subtoruleuse , tronquée, 
courtement stipitée, biloculaire, 4-valve, polysperme ; val- 
ves inégales : les 2 PDDOÉe aux cloisons planes, plus larges, 
longtemps cohérentes, à côte dorsale nerviforme, assez 
épaisse; les 2 latérales caduques , étroites, carénées, à côte 
presque inapparente. Graines petites, lisses, oblongues-cbo- 
vales, ascendantes, imbriquées, unisériées et au nombre 

, d'environ 15 dans chaque loge ; test membranacé. Embryon 
Tinéaire-claviforme : radicule infère, un peu pluslongue que 
les cotylédons. 

Ce genre, à peu près intermédiaire entre les Jussiévées et 
les Onagrées, est en outre très-remarquable par son ovaire 
qui, au lieu d'offrir autant de loges qu’il y a de segments 
au calice, n’en a que deux, c’est-à-dire la moitié, On ne con- 
naît encore que l’espèce suivante : 


GayoPayTe NAIN.— Gayophytum humile Juss. fil. in Annal. 
des Sciences Nat. vol. 25, Descr. et Ic. 

Herbe annuelle, haute de 1 à 3 pouces, tres-glabre, simple 
inférieurement, divisée supérieurement en un grand nombre de 
ramules axillaires feuillus. Feuilles longues de 3 à 9 lignes’, lar- 
ges de :/, à 1 "/, ligne, très-entières, lancéolées-linéaires, sub- 
falciformes , subobtuses. Ramules florifères filiformes , axillaires, 
plus courts que la feuille. Fleurs minimes. Pétales jaunes. Style 


débordé par les étamines majeures. Capsules longues de 516 
lignes. ; 


” 


Cette plante a été découverte par Bertero dans les régions alpi- 
nes des Andes du Chili. 


Genre AGASSIZIA. — Agassizia Spach. 


Tube calicinal (partie inadhérente) infondibuliforme ou 
_cyathiforme, beaucoup plus court que l'ovaire; limbe 4- 
_ parti, plus long que le tube. Pétales z, To, ou cu- 
néif formes, ou obovales, fabelliveinés, subsessiles , denti iticu- 


348 CLASSE DES CALICIFLORES. 


lés au sommet. Étamines 8, toutes fertiles. Filets filiformes, 
aplatis. Anthères médifixes ou supra-basifixes, mobiles, éga- 
les, orbiculaires, ou elliptiques, ou oblongues, échancrées à 
la base. Ovaire tétragone, subcylindracé , 4-loculaire; loges 
multiovulées, ou par exception pauciovulées. Ovules ascen- 
dants, imbriqués, unisériés. Style filiforme. Stigmate épais, 
subglobuleux, indivisé. Capsule conique ou subcylindracée, 
tctragone, subsessile, rectfligne, ou arquée, 4-loculaire, 4- 
valve, polysperme (par exception oligosperme); valves 
planes, munies d’une côte dorsale très-fine ; cloisons mem- 
branacées, très-minces; placentaire nerviforme, tétragone. 
Graines imbriquées ou superposées, unisériées , ascendamies, 
petites , lisses, ovales, ou obovales, apiculées aux 2 bouts. 
Embryon conforme à la graine: radicule presque aussi lor- 
gue que les cotylédons ; cotylédons biauriculés à la base. 

Herbes annuelles, ordinairement rameuses. Feuilles très- 
entières ou denticulées, sessiles, ou pétiolées. Boutons ovales 
ou subglobuleux, obtus. Fleurs axillaires, distantes. Corolle 
petite, jaune (souvent devenant verdâtre par la dessic- 
cation). 

Nous dédions ce genre à M. Agassiz, naturaliste suisse, cé- 
lèbre par son histoire des poissons fossiles. Toutes les espè- 
ces sont indigènes dans les régions tempérées de l’Amérique, 
tant septentrionale que méridionale. En général, ces plantes 


ont des fleurs peu apparentes. Voici l’espèce la plus remar- 


quable : 


AGASSIZIA À FEUILLES DE GiROFLÉE.— 4gassizia cheiranthi- 
foliæ Spach , Monogr. ined. — OEnothera cheiranthifolia 
Lindi. in Bot. Reg. tab. 1040. 


Herbe annuelle, multicaule, plus ou moins poilue, haute de 
1 pied et plus. Tiges décombantes ou ascendantes, rameuses. Feuil- 
les longues de 6 à 24 lignes, larges de 3 à 8 lignes, pubescen- 
tes, ou presque cotonneuses, ponctuées, glauques, obtuses, très- 
entières ou légèrement dentées : les inférieures obovales- ou ob- 
longues-spathulées, ou subrhomboïdales, longuement pétiolées; 


Ji 


FAMILLE DES ONAGRAIRES, 349 


les florales ovales ou ovales-obiongues, subsessiles. Fleurs très - 
écartées. Tube calicinal infondibuliforme, long d’environ 2 li- 
gnes > segments aussi longs que le tube. Péta’es flabelliformes, 
aussi longs que le tube, 2 fois plus longs que les étamines. An- 
thères petites, suborbiculaires. Ovaire cotonneux, long de 4 à 
5 lignes. Style long de 3 lignes. Stigmate jaunâtre ou rougeûtre. 
Capsule longue de 6 lignes, cylindracée-conique , défléchie, 
presque spiralée , hérissée. 

Cette espèce, indigène au Chili, se cultive quelquefois comme 
plante d’agrément. 


Genre CALYLOPHUS. — Calylophus Spach. 


Tube calicinal (partie inadhérente) infondibuliforme, plus 
court que l’ovaire; limbe à 4 segments concaves, carénés, 
munis au dos d’une crête membraneuse. Pétales 4, presque 
dressés , subsessiles, obovales, flabelliveinés, denticulés au 
sommet. Étamines 8, toutes fertiles. Filets linéaires, fili- 
formes, plus courts que lesanthères. Anthères oblongues, ob- 
tuses aux 2 bouts, médifixes, mobiles. Ovaire linéaire-cylin- 
dracé, subtétragone, 4-sulqué, 4-loculaire : sillons opposés 
aux cloisons; loges pluriovulées. Ovulesascendants, bisériés. 
Style filiforme. Stigmate pelté, disciforme , irrégulièrement 
crénelé. Capsule linéaire, cylindrique, striée, non-sillonnée, 
non-stipitée, subcoriace, 1-loculaire par l’oblitération des 
cloisons, 4-valve, polysperme ; valves linéaires, planes, sub- 
marginées , obscurément binervées; placentaire tétragone, 
fongueux. Graines lisses, petites , ascendantes, superposées, 
par avortement 4-sériées, oblongues, ou subdolabriformes, 
apiculées aux 2 bouts, irrégulièrement anguleuses. Test 
chartacé. Chalaze couronnée d’une petite crête membra- 
neuse. Embryon subclaviforme : radicule courte, conique, 
un peu pointue; cotylédons elliptiques, biauriculés à la 
base. ’ 

. Herbes vivaces, suffrutescentes à la base. Racines rampan- 
tes. Feuilles subsessiles, profondément denticulées. Fleurs 
Axillaires, distantes, plus courtes que les feuilles florales, 


550 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Boutons obovales-claviformes, à 4 crêtes. Corolle d’un jaune 
vif, assez grande. Stigmate d’un pourpre noirâtre. 

Ce genre, dont le nom fait allusion à la crête dorsale 
qu'offrent les sépales, ne renferme que deux espèces, indi- 
gènes en Amérique. La suivante se cultive fréquemment 
comme plante de parterre : 


Cazyropaus DE Nurraz. — Calylophus Nuttallii Spach, 
Monogr. ined. — OEnothera serrulata Nutt. Gen. Amer. 1, 
p. 246. — Hook. Exot. Flor. tab. 140. — Sweet, Brit. Flow. 
Gard. tab. 133. 

Herbe glabre, multicaule , haute de 2 à 3 pieds. Tiges dres- 
sées, très-rameuses. Rameaux eflilés, ascendants , feuillus. 
Feuilles longues de r à 3 pouces, larges de 1 à 3 ‘/; hgnes, d’un 
vert gai, lancéolées , ou lancéolées-linéaires, ou linéaïres-lancéo- 
lces, ou linéaires, mucronées, sinuolées, dentelées, entières et 
téuethéht rétrécies à la base. Calice membraneux semi-dia- 
pléné glabre, d’un jaune verdâtre : tube nerveux, long d’envi- 
ron 4 lignes; segments triangulaires-lancéolés, mucronés , striés, 
Corolle comme cyathiforme. Pétales longs de 5à6 fie sur 
autant de large. Anthères jaunes, longues de 2 tigdèke Style 
jaune, long d’environ 6 lignes. Stigmate large de 1 ligne, con- 
dupliqué en préfloraison. Capsule longue de 10 à 12 lignes, 
grèle, rectiligne ou un peu arquée, brunâtre. Graines longues à 
peine de 1 ligne, d’un brun de Châtaigne. 

Cette plante croît dans les plaines incultes arrosées par le Mis- 
souri. 

———  " — ————————————— 


Srcrion II. ÉNOTHÉRÉES. — OEnothereæ Späch. 


Tube calicinal ( partie inadhérente) allongé , subeylin: 
dracé ; limbe à 4 segments réfléchis, colorés, submem- 
branacés. Disque formant un bourrelet annulaire à la 
gorge du calice. Étamines 8, unisériées, égales, tou- 
tes fertiles. Anthères linéaires ou linéaires-oblongues, 
submédifixés, versatiles. Stigmate #-parti : : lobes li- 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 55À 


néaires, allongés. Péricarpe capsulaire ou carcéru- 
laire, plus ou moins coriace. Graines nues ou quel- 
quefois couronnées d’une crête membraneuse. Em- 
bryon rectiligne : radicule très-courte, conique , ob- 
tuse; cotylédons quelquefois convolutés. 

Herbes ou rarement sous-arbrisseaux. Feuilles très-en- 
tières, ou dentées , ou pennatifides : les radicales or- 
dinairement roselées ; les caulinaires toutes éparses. 
Fleurs jaunes, ou blanches, ou carnées, ou roses, sou- 
vent nocturnes et fugaces , ordinairement grandes, 
axillaires, ou radicales, sessiles, souvent rapprochées 
en épis feuillés inférieurement, bractéolés supérieu- 
rement (rarement en épis nus). Boutons quelquefois 
penchés en préfloraison. 


Presque toutes les Énothérées croissent dans les régions tempérées de 
l'Amérique , tant septentrionale que méridionale. 


Genre BAUMANNIA. _— Baumannia Spach. 


Calice submembranacé : tube grèle; segments planes, 
non-carénés, courtement corniculés au sommet. Pétales 4, 
obcordiformes, ou entiers, subsessiles, flabelliveinés. Eta- 
mines 8. Filets filiformes. Anthères linéaires, contournées 
après l’anthèse. Ovaire grêle, cylindracé, non-stipité, 4-lo- 
culaire, 4-sulqué, 4-costé : sillons alternes avec les cloisons ; 
loges multiovulées. Ovules ascendants, unisériés, superpo- 
sés. Style filiforme, à peine débordé par la corolle. Stig- 
mate à 4 lobes linéaires. Capsule linéaire, tétragone, sillon- 
née, ou non-sillonnée, 4-dentée au sommet, 4-loculaire, 4- 
valve. Graïnes lisses, petites, anguleuses. 

Herbes vivaces ou ‘annuelles. Féuhés caulinaires penna- 
tifides ou dentées, sessiles. Fleurs axillair es, distantes, diur- 
nes, non-éphémères , odorantes , assez gr andes, pendshiil 

svait l'anthèse. Pétales d’abord carnés ou blanchâtres , ha- 


352 CLASSE DES CALICIFLORES. 


culés de j jaune à la base, roses après l’anthèse. Er et 
stigmate jaunes. Filets et style carnés. 

Nous avons dédié ce genre à MM. les frères Baumann, cé- 
lèbres horticulteurs à Bollvyller, en Alsace. Voici les trois 
espèces connues : 


Baumannia pe Douczas. — Banmania Doug'a:iana Sjrach, 
Monvgr. ined. — OEnothera pallida Lindl. in Bot. Res. tab. 
1142. 

Très-glabre. Tiges décombantes, rameuses. Feuilles lancéolées, 
ou lancéolées-linéaires, pointues, incisces-dentces, ou denticu- 
lées, ou très-entières. Segments cahcinaux 2 fois plus courts que 
le tube. Pétales rétus, 2 fois plus longs que les filets, à peine plus 
longs que les segments calicinaux. 

Racines vivaces, rampantes. Tiges suffrutescentes à la base, 
longues de 2 à 3 pieds. Rameanx ascendants ou diffus, lisses, ef- 
filés, flexueux, blanchâtres , rarement simples. Feuilles longues 
de 1 à 4 pouces, larges de 1 à 4 lignes, glaucescentes, lisses, 
ponctuées : côte et veines blanchâtres. Galice carné : tube 
long de 15 à 16 lignes; boutons ovales, apiculés. Pétales longs 
de 8 lignes, larges de 10 à 12 lignes, suborbiculaires, cunéifor- 
mes à la base, d’abord d’un blanc carné, puis roses. Anthères 
presque aussi longues que les filets. Style long de près de 2 
pouces. Capsule coriace , falciforme. 

Cette plante élégante, découverte par M. Douglas dans le 
nord-ouest de l’Amérique, se cultive dans les parterres. 


Baumannia DE Nurraz. — Baumannia Nuttalliana Spach, 
Monogr. ined.— OEnothera albicaulis Fras. Catal. ex Nuttall! 
Gen. Amer. 1, p.245 (non Pursh).—OEnothera Nuttallii Sweet, 
Hort. Buit. ed. 9 > P. 199. 


Tige dressée, presque simple. Feuilles linéaires-sublancéolées, 
subdenticulées , velues en-dessous. Segments calicinaux presque 
aussi longs que le tube, plus IpaEt que les pétales. Pétales en- 
tiers. 

Herbe vivace. Tige haute de 2 à 3 pieds, dressée, rameuse 


AE 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 355 


supérieurement, bsse, glabre, blanchâtre. Rameaux longs, éta- 
lés. Feuilles longues de 2 à 3 pouces, très-entières ou bordées 
de dentelures très-écartées. Pétales petits, blancs. 

Cette espèce, indigène dans l’intérieur de l'Amérique septen- 
trionale , est cultivée en Angleterre. 


BAGMANNIA PENNATIFIDE. — Baumannia pinnatifida Spach , 
Monogr. ined. — OEnothera pinnatifida Nutt. 1. c. (non 
Kunth). — OEnothera albicaulis Pursh, Flor. Amer. Sept. 
(non Nuti.) 

. Pubérule. Tige basse, décombante. Feuilles radicales pres- 
queentières ; feuilles caulinaires pennatifides : segments linéaires, 
pointus. Pétales obcordiformes , beaucoup plus longs que les éta- 
mines. Capsules prismatiques , sillonnées. 

Herbe annuelle. Tige longue de ‘}, pied à 2 pieds, toujours dé- 
combante. Tube calicinal plus long que l’ovaire. Corolle grande, 
d’abord blanche, puis rose. Style filiforme, très-grèle. Capsule 
longue de r pouce, largede 1 ‘/: ligne, quadrangulaire, submar- 
ginée. 

Cette espèce a été découverte par Nuttal sur les bords du Mis= 
souri. 


Genre ÉNOTHÈRE. — OEnothera (Linn.) Spach. 


Tube calicinal (partie inadhérente ) strié, très-allongé; 
limbe à 4 segments corniculés au sommet, le plus souvent 
plus courts que le tube. Pétales 4, pers mes, flabellivei- 
nés. Étamines 8, ordinairement plus courtes que la corolle. 
Filets filiformes, subuiés au sommet, plus longs que les anthè- 
res. Anthères linéaires-oblongues. Ovairesubcylindracé, non- 
stipité, tétragone, 4-costé, 4-loculaire; angles alternes avec les 
cloisons; loges multiovulées. Ovules ascendants, imbriqués, 
bisériés. Style long, filiforme. Stigmate à 4 lobes linéaires. 
Capsule cartilagineuse , claviforme-cylindracée ; obscuré- 
ment tétragone , subr ectiligne, non-sillonnée ni stipitée, 4- 
costée, 4-loculaire, 4-valve, polysperme , couronnée par, 4 


BOTANIQUE, PHAN. T. 1Y. 25 


354 CLASSE DES CALICIFLORES. 


dents échancrées ; cloisons membranacées ou rarement car- 
tilagineuses ; placentaire tétragone, fongueux. Graines in- 
appendiculées, jaunâtres, petites, très-nombreuses, subfusi- 
formes, ou obovales, scrobiculées (à la loupe), ascendantes, 
imbriquées , bisériées dans chaque loge. Test dur, crustacé. 
Embryon conforme à la graine : radicule infère; colytédons 
non-convolutés. 

Herbes annuelles, multicaules. Tiges rameuses. Feuilles 
toutes sinuolées-denticulées , ou bien les supérieures soit si- 
nuées-dentées, soit pennatifides ; les radicales et les caulinai- 
res inférieures rétrécies en pétiole ; les supérieures et flora- 
lesamplexicaules, ourarementsubpétiolées. Fleurs axillaires, 
distantes, vespertines et nocturnes, fugaces, odorantes, tou- 
jours dressées avant la floraison. Pétales et filets d’un jaune 
plus ou moins vif, passant à l’orange ou au rouge après la 
floraison. Anthères d’un jaune pâle. 

Ce genre, das les limites que nous lui assignons, ne ren- 
ferme qu’une vingtaine d’espèces , presque toutes indigènes. 
dans l'Amérique méridionale. Nous allons décrire celles 
qu’on cultive comme plantes de parterre. 


SECTION JI. 


Feuilles sinuolées-denticulées : les radicales courtement pé- 
tiolées , longuement rétrécies vers la base ; les caulinaires 
sessiles; les florales élargies à la base, amplexicaules. Cap- 
sule claviforme-cylindracée, subrectiligne. 4 


À. Ovaire plus court que la partie inadherente du tube cali: 
cinal, ou moins souvent à peu près aussi long. "0" 


a) Pétales un peu plus longs que les segmens calicinaux. Filets » a? 
Jois plus courts que les pétales. ral 


“Énoraère À LONGUES FLEURS. — OEnothera longiflora Jaeq: 
Hort. Vindob. tab. 172. — Bot. Mag. tab. 365. x} 

- Tiges diffuses où ascendantes, presque simples, muriquées, 
hérissées de même que le calice. Feuilles mucronées, subdentieu- 


FAMILLE DES ONAGRAIRES, 555 


lées, ciliées, hérissées aux 2 faces : les radicales lancéolées- 
spathulées ; les caulinaires inférieures lancéolées ou lancéolées- 
oblongues ; les florales ovales ou ovales-lancéolées. Tube calici- 
nal 3 fois plus court que les segments, 5 à 7 fois plus long que 
l'ovaire. Capsule fortement hérissée. 

Racine épaisse, subfusiforme. Tiges longues de 6 à 18 pouces, 
anguleuses. Feuilles d’un vert gai : les radicales longues de 5 à 
12 pouces, larges de 10 à 15 lignes; les caulinaires diminuant 
par degrés en longueur et augmentant en largeur; les florales lon- 
gues de 5 à 7 lignes, larges d’environ 1 pouce. Tube calicinal 
long de 24 à 28 lignes; segments longs de 10 à 12 lignes. Péta- 
les longs de 14 à 15 lignes, larges de 16 à 18 lignes, profondé- 
ment obcordiformes , d’un jaune vif passant à l’orange après l’an- 
thèse. Filets longs d 6 à 7 lignes. Capsules longues de 15 à 18 
lignes. 

Cette espèce habite les contrées les plus méridionales du Bré- 
sil, ainsi que les environs de Monté-Vidéo et de Buénos-Ayres. 


Énoruëre RoIDE. — OEnothera stricta Ledebour, in sched. 
Hort. Dorpat. — Link, Enum. 


Tiges et rameaux dressés, hérissés de même que le calice. 
Feuilles denticulées, pointues, presque glabres aux 2 faces, pu- 
bérules ou hérissées aux bords : les radicales et les caulinaires in- 
férieures lancéolées-spathulées ; les supérieures ovales ou oblon- 
gues-lancéolées , ou linéaires-lancéolées. Tube calicinal du tiers 
plus long que les segments, 2 fois plus long que l’ovaire. 
Capsule poilue ou presque glabre. 

Tiges fermes, hautes de 2 à 3 pieds. Feuilles d’un veit gai : 
les radicales et Li caulinaires inférieures longues de 4 à 8 pou- 
ces, larges de 3 à 6 lignes ; les florales longues de 1 à 2 pouces, 
larges de 3 à 6 lignes; côte et nervures blanchätres. Tube calicinal 
long de 12 à 15 lignes, d’un jaune tirant sur le rouge; segments 
longs de 9 à rolignes, d’un jaune verdâtre. Boutons oblongs. Pé- 
tales longs de 12 à 14 “put surautant delarge; d’un jaune vif pas- 
sant à l’orange-violet après l’anthèse. Ovaire hérissé, long de 6 
à 7 lignes. Capsule longue de 12 à 14 lignes. 


556 CLASSE DES CALICIFLORES. 
Cette espèce est originaire du Chili. 


Énormère oporanre. —OEnothera odorata Jacq. Ie. Rar. 3, 
tab. 356; ejusd. Collect. 3, p. 107. — Bot. Reg. tab. 147. — 
Bot. Mag. tab 2403. — Hock. Exot. Flor. tab. 183.— OEno- 
thera undulata Dryand. (var.) 


Presque glabre ou plus ou moins velouté et hérissé. Tiges et 
rameaux dressés ou ascendants. Feuilles pointues, légèrement 
denticulées : les radicales et les caulinaires inférieures lancéolées- 
spathulées; les supérieures lancéolées ou linéaires-lancéolées; les 
florales ovales-lancéolées , ou oblongues-lancéolées, longuement 
acuminées , ondulées. Tube calicinal , segments et oyaire de lon- 
sueur à peu près égale, Capsule glabre ou poilue. 

Tiges fermes, anguleuses, subflexueuses , longues de x à 
2 pieds. Feuilles glauques où d’un vert gai : les inférieures 
longues de 4 à 7 pouces, larges de 2 à 4 lignes; les ramulaires 
inférieures longues de 2 à 4 pouces, larges de 2 à 4 tignes ; les 
florales longues de 2 à 4 pouces, larges (à la base) de 4 à 
12 lignes. Galice plus ou moins hérissé et velouté : tube long 
de 8 à 10 lignes, d’un jaune orangé; segments longs de 9 à 
11 lignes. Pétales longs de 12 à 14 lignes, larges de 10 à 
12 lignes, d’un jaune vif passant à l’orange après l’anthèse. 
Filets longs de 7 à 8 lignes ; anthères 2 fois plus courtes que les 
filets. Ovaire cotonneux et hérissé, long de 8 à 9 lignes. Capsule 
longue d'environ 18 lignes. 

Cette espèce est originaire de la Patagonie. 

} 
Espèce incomplétement connue , appartenant peut - étre à un 


’ 


autre genre. j { 


Énoruère pe Drummonn.—OEnothera Drummondii Hook: 
in Bot. Mag. tab. 3361. | LAC je. 

Herbe vivace, Tiges longues de 1 à 2 pieds, épaisses, 
rameuses , procombantes. Feuilles longues de 3 à 5 pouces, lan= 
céolées ou lancéolées -oblongues , subobtuses : les inférieures Si- 
nuées-dentées , rétrécies en court pétiole; les supérieures sessiles , 
égèrement denticulées. Fleurs axillaires, distantes, grandes, 


» 
: 


FAMILLE DES ONAGRAIRES, 357 


inodores , jaunés. Tube calicinal cylindracé , long de 2 pouces ; 
segments réfléchis, linéaires-lancéolés, presque 2 fois plus courts 
que le tube. Pétales larges de 1 ‘|: pouce, filiformes, denticulés, 
très-ctalés. Étamines égales, subdéclinées, beaucoup plus courtes 
que les pétales : filets linéaires; anthères oblongues-linéaires, 
médifixes , jaunes. Ovaire hérissé, long de 1 pouce, épais, 
cylindrique, 4-strié , porté sur un stipe presque aussi long et à 
peine moins gros que lui. Fruit inconnu. 

Cette espèce, qui se rapproche des Mégapières par le port, la 
grandeur de ses fleurs , et par son ovaire porté sur un stipe épais, 
en diffère cependant notablement par son ovaire cylindrique. Elle 
a été découverte récemment par M. Drummond, au Mexique, 
dans la province de Téxas, et introduite par lui au jardin de 
l’Université de Glasgow , où elle a fleuri en 1834. C’est une fort 
belle plante d’ornement à ajouter aux Onagraires qui enrichissent 
déjà nos jardins. 


Genre ONAGRE. —- Onagra (Tourn.) Spach. 


Tube calicinal (partie inadhérente) plus long que l'ovaire, 
un peu charnu, cotonneux en dedans; limbe à 4 segments 
membranacés, planes, corniculés au dessous du sommet. Pé- 
tales Z, obcordiformes , flabelliveinés, Étamines 8. Filets 
aplatis, filiformes, plus longs que les anthères. Anthères li- 
néaires, tétragones, versatiles. Ovaire oblong-conique, 4- 
sulqué, 4-costé, 4-loculaire: sillons alternes avec les cloisons; 
loges multiovulées. Ovules horizontaux, bisériés, sessiles, su- 
perposés. Style filiforme. Stigmate 4-parti : lobes linéaires, 
allongés. Capsule subcylindracée ou oblongue-conique, co- 
riace, rectiligne, tétragone , non-stipitée, non-sillonnée , 4- 
costée, couronnée par 4 dents échancrées, /Æ-loculaire, 4-val- 
ve, polysperme : angles alternes avec les cloisons; valves 
planes, penmiveinées : côte dorsale épaisse, large, saillante ; 
cloisons cartilagineuses; placentaire tétragone, fongueux. 
Graines assez grandes, ferrugineuses, lisses, horizontales, bi- 
sériées, superposées, inappendiculées, tronquées aux 2 bouts, 


358 CLASSE DES CALICIFLORES. 


prismatiques-cunéiformes, ou dolabriformes, ou presque car- 
rées : test (arille ?) fongueux, épais; chalaze et raphé inap- 
parents. Embryon beaucoup plus étroit que la graine, sub- 
claviforme : radicule centripète; cotylédons non-convolu- 
tés. 

Herbes bisannuelles, unicaules. Racine pivotante, charnue. 
Feuilles molles, non-ponctuées , nerveuses, sinuolées-denti- 
culées, ou sinuées-dentées: lesradicales grandes, roselées, pé- 
tiolées , subspathulées ; les caulinaires éparses , courtement 
pétiolées, rétrécies à la base ; les florales sessiles, passant gra- 
duellement à l’état de bractées. Fleurs vespertines et noc- 
turnes, odorantes, fugaces, rapprochées en épis feuillés. Tube 
calicinal toujours dressé en préfloraison, pendant après l'an- 
thèse. Pétales d’un jaune plus ou moins vif. 

Nous connaissons douze espèces de ce genre, presque 
toutes indigènes dans l’Amérique septentrionale. Celles 
dont nous allons donner la description se cultivent comme 
plantes de parterre. 


a) Filets 2 à 5 fois plus courts que les pétales. | 


OnAGRE ÉLÉGANTE. — Onagra spectabilis Spach, Monogr. 
ined.—(0Enothera spectabilis Hortor.— OEnothera corymbosa 
Sims, Bot. Mag. tab. 1974 (non Lamk.). 


Tige muriquée, hérissée. Feuilles légèrement denticulées ,. 1 
pointues, pubérules aux 2 faces, velues aux bords : les infé- 
rieures lancéolees ; les florales oblongues-lancéolées ou lancéolé 
oblongues. Sbrnts calicinaux presque aussi longs que le n 
ou plus courts, presque aussi longs que les pétales. Ovaire edf: 
tonneux , pi Capsule hérissée. 7 

Tige haute de 3 à 4 pieds, épaisse, ferme, dressée, rameuse 
supérieurement, garnie (ainsi que les rameaux) de Pr verrues: 
rougeätres , pointues, scabres, pilifères. Feuilles radicales Jon- 
gues de 8 à 12 pouces, larges de 15 à 20 lignes , sinuées-dentées 
vers la base. Feuilles raméaires longues de 2 à 3 pouces ; larges 
de 7 à 10 lignes. Calice hérissé, d’un j jaune orangé : tube long de 


FAMILLE DES ONAGRAIRES, 359 


12 à 15 lignes; segments longs de 10 à 15 lignes. Pétales longs 
de 12 à 15 lignes, sur autant de large, d’un jaune vif passant à 
l'orange après l’anthèse , flabelliformes , profondément échancrés. 
Filets longs de 5 à 7 lignes. Anthères longues de 4 à 5 lignes. 
Ovaire long de 4 lignes. Style un peu débordé par les pétales. 
Capsule longue de 12 à 14 lignes. 

. Gette espèce est originaire du Mexique. 


Onacre ÉLANCÉE. — Onagra Kunthiana Spach, Monosr. 
imed.—OEnothera elata Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. 
ét Spec. v. 6, p. 90. — OEnothera crassipes Hort. Berol. 

Pubérule, presque incane. Tige et rameaux non-muriqués. 
Feuilles sinuolées - denticulées , acuminées : les caulinaires et les 
raméaires inférieures lancéolées ; les florales oblongues-lancéolées, 
ou ovales - lancéolées, ou lancéolées -oblongues. Segments calici- 
naux du tiers ou de moitié plus courts que le tube, presque aussi 
longs que les pétales. Ovaire soyeux. Capsule imcane, 

Tige haute de 3 à 5 pieds , épaisse, anguleuse , sillonnée, ra- 
meuse supérieurement. Jeunes pousses satinées-argentées. Feuilles 
d’un vert glauque : les radicales longues de 6 à 15 pouces, larges 
de 12 à 18 lignes; les caulinaires longues de 4 à 5 pouces, larges 
de 5 à 8 lignes. Galice pubescent, jaunâtre , après l’anthése 
orangé : tube long de 20 à 24 lignes: segments longs de 19 à 
16 lignes. Pétales longs de 14 à 16 lignes, sur autant de large, 
d’un jaune vif, flabelliformes , profondément échancrés. Filets 
2 fois plus courts que les pétales. Anthères longues de 4 lignes. 
Style débordé par les pétales. Ovaire long de 5 à 6 lignes. Capsule 
longue de 15 à 18 lignes : côtes épaisses, rougeñtres ayant la 
maturité. 

Cette espèce croït au Mexique. 


ONAGRE COMMUNE. — Onagra europæa Spach, Monosr. 
ined. — OEnothera biennis Linn. Spec. — Mill. Ic. tab. 189, 
fig. 2.— Engl. Bot. tab. 1534. — OEnotherasuaveolens Desf. 
Hort. Par. ü 

_ Tige et rameaux poilus , muriqués. Feuilles sinuolées ou lé- 
gérement denticulées , pointues , pubescentes : les inférieures lan- 


360 CLASSE DES CALICIFLORES. 


céolées ou lancéolées-oblongues ; les florales oblongues-lancéolées, 
ou ovales-lancéolées. Segments calicimaux du tiers environ plus 
courts que le tube , presque aussi longs que les pétales. Ovaire 
cotonneux , hérissé. Capsule allongée, subcylindracée , hérissée. 

Tige haute de » à 4 pieds, dressée , roide, rameuse ou simple. 
Feuilles radicales longues de 5 à 8 pouces , larges de 1 à 2 pouces, 
ohovales-lancéolées , courtement acuminées ; les caulinaires lon- 
gues de 3 à 8 pouces , larges de 6 à 30 lignes. Calice pubescent, 
d’un jaune verdâtre : tube long de 15 a 20 lignes; segments 
longs de 12 à 20 lignes (rarement aussi longs que le tube }. 
Pétales longs de 12 à 16 lignes, presque aussi larges que longs, 
d’un jaune de Citron, flabelliformes, profondément échancrés, 
Filets longs de 6 à 7 lignes. Anthères longues de 3 à 4 lignes. 
Ovaire long de 4 ‘/, à 5 lignes. Style atteignant ordinairement la 
hauteur des filets. Capsule longue de 12 à 16 lignes : valves 
presque linéaires, larges de près de 2 lignes : côtes rougeâtres 
avant la maturité. 

Cette espèce est commune dans presque toute l’Europe, au 
bord des rivières et des torrents, souvent fort loin des habita- 
tions humaines ; aussi ne nous semble-t-il pas probable qu’elle ait 
été originairement introduite d'Amérique, ainsi que l’avancent 
Linnée et ses copistes. Nous doutons même que l’espèce désignée 
par les botanistes américains sous le nom d’OEnothera biennis 
soit la même que celle en question. 

L’Onagre commune se nomme vulgarement Aerbe aux dnes: 
Ses racines, assez grosses et d’un goût semblable à celui de da 
Raiponce, se mangent en guise de salade, dans beaucoup de 
contrées de l'Europe. int 

OnAGRE INTERMÉDIAMRE. — Onagra media Spach, Mono 
ined. — OEnothera media Link, Enun. Hort. Berol. 


Pubérule. T ige et rameaux poilus, presque lisses. rafl 
subsinuolées , acuminées : les caulinaires inférieures lancéol 
ou lancéolées -oblongues; les supérieures ovales ou ovales-lan- 
céolées. Segments calicinaux presque de moitié plus ( courts que 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 361 


le tube, du tiers plus courts que les pétales. Ovaire pubérule. 
Capsules glabrescentes , allongées , subcylindracées. 

Tige dressée, rameuse, haute de 2 à 3 pieds. Feuilles radi- 
cales longues de 6 à 10 pouces, larges de 12 à 18 lignes, lan- 
céolées ou obovales-lancéolées, pointues, sinuées-dentées à Ja 
base : les caulinaires longues de 2 à 4 pouces, larges de x à 
> pouces, presque entières. Calice pubescent, d’un jaune ver - 
dâtre : tube long de 10 à 13 lignes; segments longs de 6 à 
8 lignes. Pétales longs de 10 à 12 hd, sur autant de large, 
d’un jaune de Citron, profondément échancrés. Filets longs de 
6 lignes. Ovaire long de 4 lignes. Capsule longue de 14 à 
15 lignes. 

Cette espèce passe pour originaire de Amérique septentrionale. 


ONAGRE A FEUILLES DE SAULE. — Onagra salicifolia Spach, 
Monogr. ined. —OEnothera salicifolia Desfont. Hort. Par. 

Glauque, légérement pubescente, non-muriquée. Feuilles 
pointues , légèrement denticulées : les inférieures lancéolées ou 
lancéolées-oblongues : les florales ovales-lancéolées , ou oblongues- 
lancéolées. Segments calicinaux de moitié plus courts que le tube, 
presque aussi longs que les pétales. Ovaire satiné-incane. Capsules 
allongées, subcylindracées, incanes. 

Tige haute de 3 à 4 pieds, dressée, épaisse, sillonnée, ra- 
meuse supérieurement. Rameaux cffilés, presque simples. Feuilles 
caulinaires longues de 3 à 4 pouces, larges de 4 à 8 lignes. Galice 
soyeux , jaunâtre : tube long de 12% à 14 lignes ; segments longs 
de8 à 9 lignes. Pétales longs de 5 ä 9 lignes, sur autant de large, 
d’un jaune assez pâle , flabelliformes, échancrés. Filets longs de 
4 a 4 ‘|: lignes. Anthères longues de 2 */, à 3 lignes. Ovaire 
long de 6 lignes. Style le plus souvent débordé par les filets. 
Capsule longue de 18 lignes. 

La patrie de cette espèce est inconnue | 


OnAGRE SINUOLÉE. —Ünagra erosa Spach,  Monogr, ined. — 
OEnothera erosa Lehm. in Act Nat. Cur. vol. 14; et Fe 
Plant. Nov. 

- :Pubérule , subincane, non-muriquée. Tige et rameaux velus, 


F2 


362 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Feuilles lancéolées ou lancéolées-oblongues, pointues , sinuées- 
dertées ou sinuolées inférieurement , légèrement denticulées ou 
très-entières supérieurement. Segments calicinaux presque 2 fois 
plus courts que le tube , un peu plus courts que les pétales. Ovaire 
inçane, cotonneux. Capsules oblongues-coniques, ou rétrécies 
aux 2 bouts , pubérules, 

Tige presque simple, ou rameuse supérieurement , effilée, 
dressée, haute de 2 à 3 pieds , souvent rougeître. Feuilles cauli- 
naires longues de 2 à 5 pouces, larges de 4 à 12 lignes. Calice 
jaunâtre , pubescent : tube long de rx à 13 lignes ; segments longs 
de 6 à 7 lignes. Pétales longs de 7 à 9 lignes, larges de 5 à 
6 lignes , obcordiformes-bilobés , d’un jaune vif. Filets longs de 
3 à 4 lignes. Anthères longues de 2 ‘/: à 3 lignes. Style ordi- 
nairement un peu débordé par les filets. Capsule longue de 12 à 
15 lignes. 

Gette espèce est originaire du cap de Bonne. Espérance. 


b) Filets à peine de moilié moins longs ou presque aussi 
longs que les pétales. 


ONAGRE JAUNE BRILLANT, — Onagra chrysaniha Spach, 
Monogr. ined. — OEnothera parvifloræ Linn. Spec. — Meerb. 
Ic. 1, tab. 34. — VEnothera muricata Murr. Gomment. Gœt- 
ting- 6, tab. 1. (var.) — OEnothera cruciata Nutt. (var.) 

Tige et rameaux plus ou moins muriqués, poilus. Feuilles 
sinuolées-denticulées , courtement acuminées, pubérules : les 
caubnaires lancéolées ; les raméaires et Les florales oblongues-lan+ 
céolées, ou ovales-lancéolées, ou lancéolées-oblongues. Segments 
calicinaux 2 à 4 fois plus courts que le tube, plus longs que x | 
pétales. Ovaire velouté. Capsules dates ou pibéri ts 
oblongues-coniques. 

Tige haute de 2 à 5 pieds, dressée, simple ou rameuse, M à 
groieur d’un doigt d'homme, souvent rougeâtre, ordinairement 
parsemée de verrues sat bat , pointues, pilifères, d’un se A 
noirâtre. Feuilles radicales RAT de 6 à 12 pouces, gg 
6à 30 lignes , lancéolées-spathulées ou oblongues- -spathulé es, acu- 
ninées, sinuées-dentées à la base. Feuilles caulinaires longues de 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 363 


3 à 8 pouces, larges de 6 à 24 gnes. Galice pubérule, jaunâtre : 
tube long de 12 à 16 lignes ; segments longs de 4 à 8 ligmes. 
Pétales longs de 3 à 7 lignes, presque aussi larges que longs, 
obcordiformes, ou obovales, d’un jaune vif. Filets longs de 3 à 
4 lignes. Anthères longues de 2 à 3 lignes. Ovaire long de 4 à 
5 lignes. Style tantôt à peine saillant hors le tube , tantôt débor- 
dant les filets. Capsule longue de 12 à 15 lignes. 

Cette espèce, très-variable dans son port et la grandeur de ses 
fleurs , est indigène aux États-Unis, et comme naturalisée dans 
beaucoup d’endroits en France. 


Genre MÉGAPTÈRE. — Megapterium Spach. 


Tube calicinal (partie inadhérente) très-long, épais; limbe 
à 4 segments planes, corniculés au sommet. Pétales Z, sub- 
sessiles, obcordiformes, ou flabelliformes, mucronés, palma- 
tinervés à la base. Étamines 8. Filets filiformes, aplatis, An- 
thères linéaires, tétragoues , versatiles, arquées après l’an- 
thèse, plus courtes que les filets. Ovaire ellipsoïde, tétraèdre, 
stipité, 4-costé, 4-loculaire; loges multiovulées. Ovules as- 
cendants, unisériés, imbriqués, subsessiles, couronnés d’une 
crête membraneuse. Style filiforme, très-long. Stigmate 4- 
parti: lobes linéaires. Capsule stipitée, coriace , luisante, 
lisse, subcomprimée, non-sillonnée, 4-costée, 4-ptère, 4-lo- 
culaire, 4-valve, polysperme ; placentaire 4-gone. Graïnes 
(suivant Nuttall) gibbeuses, rugueuses, marginées au som- 
met. R 

Herbes vivaces, multicaules, touffues. Tiges très-simples, 
feuillues. Feuilles pétiolées ou subsessiles, nerveuses, denti- 
culées, ou très-entières, marginées, glauques. Fleurs très- 
grandes , diurnes, non-éphémèrés , légèrement odorantes, 
axillaires, plus longues que les feuilles. Calice glauque : tube 
toujours dressé en préfloraison ; segments marbrés de rouge. 
Corolle d’un jaune vif. Filets, style et stigmates blanchä- 
tres. Anthères d’un jaune pâle. Capsule très-grande. 

Ce genre, propre à l'Amérique septentrionale, ne renfer- 
me que les deux espèces dont nous allons parler. Le nom 


” 


364 CLASSE DÉS CALICIFLORES. 


que nous lui avons donné, fait allusion aux grandes ailes qui 
garnissent la capsule. 


MéGAPTÈRE DE NurraLr. — Megapterium Nuitallianum 
Spach, Monogr. ined. — OEnothera macrocarpa Pursh, Flor. 
Amer. Sept. (excel. Syn. Bot. Mag.)—Sweet, Brit. Flow. Gard. 
tab. 5. 

Feuilles lancéolées, ou ovales-lancéolées, ou lancéolées-obovales, 
acuminces-cuspidées , subsinuolées, légèrement denticulées , co- 
tonneuses aux bords, rétrécies à la base. Segments calicinaux 
aussi longs que les pétales, 4 fois plus courts que le tube. Pétales 
entiers , flabelliformes. Capsule subsessile , ellipsoïde. 

Racine pivotante, Tiges décombantes, épaisses , anguleuses, 
rougeätres, longues de 6 à 15 pouces. Feuilles longues de 3 à 
4 pouces , larges de 9 à 15 lignes : les jeunes satinées- argentées 
aux 2 faces; les adultes glabres excepté aux bords et en 
dessous aux nervures ; pétiole comprimé , marginé , long de 4 à 
8 lignes. Calice pubérule , incane : tube long de 4 à 7 pouces; 
segments longs de 15 à 18 lignes, trinervés , calleux au sommet. 
Pétales longs de 1 ‘2 à 3 pouces , plus larges que longs , étalés , 
denticulés au sommet ; onglet et nervures d’un jaune orangé. Filets 
longs de r pouce. Anthères longues de 6 à 7 lignes. Ovaire in- 
cane, long de 1 pouce : faces planes, larges de 3 lignes ; côtes 
aus presque planes, larges de 1 ‘/; ligne, creusées d’un 
sillon longitudinal peu profond. Style long de pres de ‘/: pied. 
Capsule longue de 2 pouces, large de */, pouce ( y compris les $ 
ailes). 

Cette belle plante, qu’on possède depuis plusieurs années dans, 
les jardins , croît sur les collines calcaires de Ja haute Louisiane, 


Mécarrère pu Missouri. — Megapterium missoutll à 
Spach, Monogr. ined.—(OEnothera missouriensis Sims, in Bot 
Mag. tab. 1592. — OEnothera alata Nutt. Gen? RL 

Feuilles linéaires-lancéolées, pointues , denticulées , subsessiles, 
soyeuses aux bords. Pétales obcordiformes , mucronés. ar 
ellipsoïde ; stipitée. 

Tiges décombantes , simples , longues d'environ 1 pied. Feuilles 


PT 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 365 


longues de 3 à 6 pouces, larges de 3 à 6 lignes. Corolle plus 
petite que celle de l'espèce précédente. 

Cette espèce, qui se cultive aussi comme plante d'agrément, 
habite les mêmes contrées que la précédente. Nuttall paraît avoir 
confondu les deux espèces sous le nom d’OEnothera alata. 


jf Genre PACHYLOPTE, — Pachylophus Spach. 


Tube calicinal très-long, épais ; limbe à 4 segments caré- 
nés, corniculés au sommet. Pétales 4, cunéiformes, bilobés, 
courtement onguiculés , flabellinervés. Étamines 78. Filets 
filiformes, aplatis. Anthères linéaires, tétragones, plus cour- 
tes que les filets, versatiles, contournées après l’anthèse. 
Ovaire court, épais, oblong-conique, stipité, sillonné , 12- 
costé, 4-loculaire ; loges multiovulées ; ovules horizontaux , 
bisériés, subsessiles, superposés. Style grèle, très-long. Stig- 
mate 4-parti : lobes linéaires. Capsule coriace, oblongue-co- 
nique, #-costée, 4-loculaire, 4-dentée, 4-valve, polysperme, 
à 4 crêtes épaisses, alternes avec les cloisons , tuberculeuses, 
creusées d’un sillon longitudinal. Graines horizontales, su- 
perposées, bisériées , ovales, subcylindracées , inappendicu- 
lées. 

Le nom de ce genre fait allusion aux crêtes épaisses qui 
garnissent le péricarpe. L'espèce que nous allons décrire le 
constitue à elle seule. 


PaonyLopse DE Nurraus. — Pachylophus Nuttallii Spach, 
Monogr. ined. — OEnothera cæspitosa Nutt. Gen. Amer. 1; 
p.246. — Bot. Mag. tab. 1503. 

Herbe vivace, multicaule. Racine épaisse , pivotante. Tiges 
touffues , très-courtes , très-simples , dressées, feuillues. Feuilles 
longues de 8 à 12 pouces, larges de 1 à 2 pouces, nerveuses, 
d’un vert glauque, lancéolées , sinuolées- denticulées, pubérules 
aux 2 faces, rétrécies en long pétiole marginé : dents obtuses ou 


quelquefois mucronulées. Fleurs grandes, axillaires, rapprochées, 


nocturnes, odorantes. Tube calicinal long de 2 ‘/: à 3 pouces, 


366 CLASSE DES CALICIFLORES. 


carné, toujours dressé en préfloraison , pendant après l’anthèse ; 
segments longs de 12 à 15 lignes, semi-diaphanes , linéaires- 
lancéolés , presque condupliqués, munis d’une crête dorsale tu- 
berculeuse. Pétales longs de 12 à 15 lignes, sur autant de large, 
d’abord carnés, puis d’un rose pâle : onglet et veines jaunes. 
Filets carnés , longs de 6 à 8 lignes. Anthères jaunes, longues de 
5 à 6 lignes. Ovaire long de 7 à 8 lignes, pubescent aux angles. 
Style long de 3 à 3 ‘/; pouces, débordant le plus souvent les filets. 
Stigmates longs de 4 à 5 lignes. 

Cette plante , découverte par Nuttal sur les bords du Missouri , 
se cultive assez fréquemment dans les parterres, depuis plusieurs 
années. 


Genre LA V AUXIA. — Lavauxia Spach. 


Tube calicinal (partie inadhérente) très-long, épais; limbe 
à 4 segments planes, corniculés au sommet , beaucoup plus 
courts que le tube. Pétales 4, obcor dibiringes ou flabelli- 
formes, subsessiles, palmatinervés à la base. Étamines 8. 
Filets aplatis, filiformes. Anthères linéaires-oblongues , 
tétragones, versatiles, plus courtes que les filets, un peu 
contournées après l’anthèse. Ovaire obové ou oblong, court, 
non-stipité, tétraèdre , 4-costé , 4-loculaire; loges multiovu- 
lées. Ovules horizontaux, bisériés, sessiles, superposés. Style: 
grèle, très-long. Stigmate 4-parti : lobes linéaires. Caps 
ligneuse, elliptique, ou obovale , acuminée, rugueuse, sub 
sessile, 4-dentée, 4-costée, 4-loculaire, tétraèdre : angles pro 
longés supérieurement en crête cartilagineuse ; côtes dors 


épaisses , ligneuses, presque planes ; cloisons cartilaginetiil 


placentaire tétragone, fongueux. Graines grandes, horizôn- 
tales, superposées, bisériées , sessiles , subdolabriformes, ou 
carrées, tronquées , enveloppées d’un arille épais, crustacé; 
chagriné, marbré de violet et de ; jaune, déprimé au bout 
correspondant à la chalaze ; test mince, lisse, jaunâtre. Em- 
bryon obovale : radicule centripète; cotylédons po si 
non-convolutés. P 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 361 


Herbes vivaces ou annuelles. Tiges très-simples ou peu 
rameuses. Feuilles dentées ou pennatifides, longuement pé. 
tiolées, nerveuses. Fleursgrandes, axillaires, odorantes, ves- 
pertines et nocturnes, fugaces. Tube calicinal toujours dressé 
en préfloraison, pendant après l’anthèse. Corolle d’un rose 
pâle, ou jaune, grande. 

Nous dédions ce genre à notre respectable ami, M. Fran- 
çois Delavaux, fondateur du jardin botanique de Nimes; 
c’est à ses savantes recherches que la flore française doit 
un grand nombre de découvertes intéressantes. 

Les Lavauxia habitent l'Amérique. Nous en connais- 
sons quatre espèces , toutes remarquables par la beauté de 
leurs fleurs, et dont plusieurs ne sont pas rares dans les jar- 
dins. 


SECTION I. 


Pétales’ jaunes , trinervés, trilobés au sommet, un peu plus 
longs que les étamines. Segments calicinaux longuement 
acuminés. Racine annuelle, pivotante. 


LAVAUXIA A PÉTALES TRILOBÉS. — Lavauxia triloba 
Spach, Monogr. ined. — OEnothera triloba Nutiall, in Journ. 
Acad. Philad. 1821, p. 118.—Bot. Mag. tab. 2566. — OEno- 
thera rhizocarpa Spreng. Syst... 


Feuilles pubérules aux bords : les Éd et les caulinaires 
supérieures lancéolées, denticulées, souvent incisées-dentées à 
la base ; les caulinaires inférieures interrupté-pennatifides : lobe 
terminal lancéolé on ovale-rhomboïdal , allongé , acuminé ; lobes 
latéraux triangulaires -lancéolés ou linéaires-lancéolés , pointus, 
denticulés, ou très-entiers. Segments calicinäux un peu plus longs 
que les pétales, 5 à 6 fois plus courts que le tube. Capsules ellip- 
tiques ou obovales , presque imbriquées. 

Racine épaisse. Tige dressée , très-courte, simple, flonifere et 
feuillée dès la base. Feuilles longues de 6 à 12 pouces, larges de 
6 à 24 lignes, d’un vert gai, presque glabres, longuement pétio: 
lées : segments longs de 6 à 18 lignes. Tube calicinal long de 


na 


568 CLASSE DES CALICIFLORES; 


G pouces, glabre, rougeâtre : segments longs de 12 à 15 lignes, 
linéaires-lancéolés, subulés au sommet. Pétales longs de 1 pouce, 
sur autant de large, cunciformes : lobes latéraux arrondis, obtus; 
lobe terminal raccourci, imucroné. Filets grèles, d’un jaune 
orangé, longs de 7 à 8 lignes. Anthères d’un jaune pâle, longues 
de 4 lignes. Ovaire long de 4 à 5 lignes. Style débordé par les 
anthères. Stigmates longs de 3 à 4 lignes, d’un jaune orangé. 
Capsule longue de 1 pouce, luisante, d’un brun verdâtre , cou- 
ronnée par 4 dents linéaires -lancéolées , recourbées ; crêtes tri- 
angulaires; valves rhomboïdales, larges de 6 à 7 lignes. 

Cette espèce croît dans l’intérieur de l’Amérique septentrionale, 
sur les bords du fleuve Red-river. 


SEcTion Il. 


Pétales blanchâtres, 5-nervés, rétus, 2 fois plus longs que les 
filets. Segments calicinaux courtement apiculés. Racines 
vivaces, rampantes. Plantes acaules et florifères dès la 
base, la première année, puis caulescentes et plus oumoins 
rameuses. Feuilles roselées au collet (dansles jeunesplantes) 
et au sommet des rameaux (dans les plantes adultes) : les 
primordiales et les supérieures indivisées; les autres ly- 
rées, ou pennatifides, ou auriculées. 


LAVAUXIA A PÉTALES CUSPIDÉS. — Lavauxtia cuspidata 
Spach, Monogr. ined.—OEnothera acaulis Lind]. in pa} Reg. 


tab. 763. (non Cavan.) de 


Feuilles veloutées (incanes ) ou pubescentes aux 2 faces, 


roncinées , ou interrupté-pennatifides , ou pennatiparties ( les’ 
primordiales lancéolées ) : segments entiers, ou denticulés, où 


subsinuolés ; lobe terminal lancéolé, ou linéaire - lancéolé, ou 
ovale-lancéolé, très-allongé, pointu, ou acuminé, ou cuspidé, 
denticulé , ou incisé. Pétales flabelliformes , acuminés-cuspidés, 
2 à 3 Bis plus courts que le tube calicinal. 

Tiges simples ou rameuses, dressées ou ascendantes , d’abord 
presque nulles, puis aiibognt jusqu’à 1 pied de long. Feuilles 
longues de 4 à 8 pouces, de largeur très-variable ; segments li- 


Rom 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 369 


néaires, ou linéaires-lancéolés, ou triangulaires-lancéolés , ou 
oblongs , ou triangulaires , recourbés , ou horizontaux, ou ascen- 
dants , très-entiers, ou denticulés , de longueur et de largeur 
très-variables ; lobe terminal long de 2 à 4 pouces, large de 2 à 
18 lignes , souvent imcisé-denté à la base. Fleurs plus courtes que 
la feuille, radicales et très-rapprochées dans les jeunes plantes, 
éparses sur les tiges dans les plantes adultes. Tube calicimal long 
de 2 à 3 pouces , pubérule, d’un blanc rosé; segments linéaires- 
lancéolés ou triangulaires-lancéolés , verdätres, semi-diaphanes, 
longs de 7 à 8 lignes. Pétales longs de 8 à 12 lignes, sur autant 
de large, d’un blanc carné passant au rose après l’anthèse : ner- 
vures et onglet jaunâtres. Filets longs de 4 à 5 lignes. Anthères 
jaunes , presque aussi longues que les filets. Stigmates jaunes, 
longs de 3 à 4 lignes , un peu débordés par les anthères. Ovaire 
velouté, long de 4 à 5 lignes. Capsule longue de 8 lignes , sou- 
vent rougeâtre avant la maturité, glabrescente, subsessile , elli- 
psoïde ou obovale : valves larges de 4 à 6 lignes. 

Cette espèce habite les contrées extra-tropicales de l Amérique 
méridionale. 


LavaAUXxIA A PÉTALES MUTIQUES. — Lavauxia mutica 
Spach, Monosr. ined. — OEnothera taraxacifolia Sweet, Brit. 
Flow. Gard. tab. 294. — OEnothera anisoloba Sweet, Brit. 
Flow. Gard. ser. 2, tab. 105. — Bot. Reg. tab. 1470. — 
OEnotheru grandiflora Ruïz et Pavon, Flor. Peruv. 3, tab. 318, 


_fig. 6 (nec aliorum). — OEnothera acaulis Cavan. Ic. 4, 


tab. 399 (pessima). 


Feuilles roncinées, ou interrupté-pennatifides , ou pennati- 
parties , ou lyrées , très-finement pubérules aux 2 faces : segments 
dentés, ou denticulés, ou sinuolés, variiformes; lobe terminal 
suborbiculaire , ou ovale , ou lancéolé, incisé, ou denté, ou en- 
tier, quelquefois cordiforme à la base. Pétales flabelliformes, 
mutiques , 2 à 5 fois plus courts que le tube calicinal. 

… Racine épaisse , presque ligneuse. Tige dressée , ou ascendante, 
ou décombante, épaisse, longue de 1 à 15 pouces , souvent 
rougeâtre. Feuilles longues de 3 à 6 pouces, d’un vert glauque, 


FOTANIQUE. PHAN. T. 1Y. 24 


370 CLASSE DES CALICIFLORES. 


de forme très-variable sur les mêmes individus : pétiole commun 
nu à la base, ou marginé et denticulé ; segments longs de 2 à 
12 lignes, larges de 1 à 6 lignes, ovales, ou ovales-lancéolés, 
ou subrhomboïdaux , ou lancéolés, ou oblongs, ou linéaires, 
pointus où obtus , souvent réfléchis , ordinairement alternes avec 
de courtes dents obtuses ou pointues. Calice pubérule : tube long 
de 3 à 6 pouces, rougeûtre ; segments longs de 10 à 12 lignes, 
larges de 2 lignes, linéaires-lancéolés , courtement apiculés, 
verdâtres. Pétales longs de 15 à 18 lignes , sur autant de large, 
d’un blanc carné passant au rose après l’anthèse : nervures et 
onglets jaunâtres. Filets longs de 6 à 7 lignes. Ovaire pubestent, 
long de 4 à 5 lignes. Style débordant le plus sonvent les filets 
Stigmates jaunes , longs de 3 à 4 lignes. Capsule longue de 8,à 
12 lignes , glabrescente , violette ou pourprée avant la maturité, 
obovale, ou oblongue-obovale, ou ellipsoïde : dents obtuses, 
presque dressées ; valves larges de 6 à 7 lignes. 

Cette espèce, originaire du Chili, n’est pas rare dans les 
jardins. | 


Genre HARTMANNIA. — Hartmannia Spach. 


Tube calicinal (partie inadhérente) cylindracé ou infon: 
dibuliforme, quelquefois plus court que l’ovaire; limbe à 
4 segments SP Pétales 4, obovales, ou cugéiformes, 
courtement onguiculés, FFE is Étamines 8. Filets, 
capillaires ou filiformes. Anthères elliptiques ou oblongués! 
versatiles. Ovaire court, stipité, subclaviforme, tétraèdre, 
4-costé, 4-loculaire; ; loges multiovulées. Ovules horizonta 
nidulants, SR à de courts funicules. Style filiforme: 
Stigmate 4-parti : lobes linéaires. Capsule claviforme, ou 
obovale , ou ovale, acuminée ou tronquée, courte, cartila- 
gineuse, ris stipitée, 4-dentée, tétraptère ou tétra- 
èdre, 4-costée, 4-loculaire, 4-valve : côtes carénées, assez 
épaisses; cloisons membranacées; placentaire tétraèdre, fon- 
gueux. Graines ovales ou obovales, petites, lisses, nues, inap- 
pendiculées, jaunâtres, ou brunes, nidulantes, horizontales, 


FAMILLE DES ONAGRAÏRES. 371 


superposées, subsessiles, apiculées; test membranacé. Em- 
bryon conforme à la graine : cotylédons non-convolutés ; 
radicule centripète. 

Herbes annuelles ou vivaces, rameuses. Feuilles radicales 
très-entières ou dentées , spathulées , roselées ; feuilles cauli- 
maires sinuées-dentées , ou pennatifides , ou moins souvent 
denticulées, courtement pétiolées. Fleurs axillaires, distan- 
tes, vespertines et nocturnes, odorantes, toujours dressées en 
préfloraison. Corolle 0e ou Li obaee. ou moins souvent 
jaunûtre. 

Nous avons dédié ce genre à M. Emmanuel Hartmann, 
aujourd’hui en Louisiane, l’un des auteurs du Stirpes Cryp- 
togamcæ Badensi-Alsaticæ. 

Voici les espèces qu’on cultive comme plantes d agrément: 


SECTION I. 


Pétales roses ou carnés. Feuilles caulinaires sinuées-dentées, 
ou incisées-dentées, ou pennatifides. 


À. Tube calicinal grèle , peu amplifié à la gorge, à peu près 
aussi long que les segments du limbe , ou plus long. Petales 
plus courts que les segments RE à peine Dis longs 
que les filets. Style débordé par les Arts 


a) Segments cälicinaux un peu plus longs que le tube. Pétales d’un 
rose vif. 


- 

Harrmannia Faux Gaura. — Hartmannia gauroides 
Spach, Monogr. ined. — OEnothera rosea Ait. Hort. Kew. — 
Bot. Mag. tab. 347.— OEnothera purpurea Lamk. Dict. (non 
Willd.) — OEnothera rubra Cavan. Ic. tab. 400 (mala). 

Tige rameuse , pubescente. Feuilles légèrement pubérules : les 
inférieures sinuées-dentées à la base, ou Iyrées, subobtuses , lon- 
guement pétiolées ; les supérieures ovales. lancéolées ou Locle 
rhomboïdales, pointues , sinuolées ou denticulées. Pétales obova- 
les ou suborbiculaires, du tiers plus courts que les RE du 
calice. ‘Capsule dal ou claviforme , tronquée, rétuse, à 4 an- 
gles marginés. 


372 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Herbe annuelle, haute de 6 à 18 pouces. Tige dressée. Ra- 
meaux grèles, dant. Feuilles longnes de 1 à 3 pouces, 
larges de 3 à 8 lignes : les florales supérieures réduites à de 
courtes bractées. Tube calicinal pubérule, long de 3 lignes ; seg- 
ments linéaires-lancéolés , courtement apiculés, longs de 4 lignes. 
Pétales longs de 3 lignes, sur autant de large, denticulés au som- 
met. Filets capillaires , longs de 2 lignes. Style un peu débordé 
par les filets. Stigmates courts, blanchâtres. Capsule longue de 
3 à 4 lignes, brunâtre, rétrécie à la base, portée sur un stipe 
grèle , long de 6 à 9 lignes : valves carénées, larges de r ‘/: ligne. 
Graines très-petites, jaunâtres. 


B. Tube calicinal infondibuliforme , 2 fois plus court que les 
segments. Pétales grands , 5-nervés , 2 fois plus longs que 
les filets. Style débordant les étamines. ‘ 


HARTMANNIA A GRANDES FLEURS. — Âartmannia macran- 
tha Spach, Monogr. ined. — OEnothera tetraptera  Cayan. 
Ic. 3,tab. 270. — Bot. Mag. tab. 469. — OEnothera du- 
bia et OEnothera capensis Hortor. 

Tige dressée, rameuse, hérissée. Feuilles pubérules aux 
bords : les radicales et Les caulinaires inférieures obovales - spa- 
thulées, obtuses ; les supérieures lancéolées, ou ovales-lancéolées, 
ou lancéolées-rhomboïdales , pointues ou acuminées , dentées, ou 
anguleuses, ou sinuées-pennatifides , ou interrupté-pennatifides, 
Pétales flabelliformes, de la longueur des segments du calice. 
Capsule tétraptère, obovale, acuminée, 4-dentée , presque aussi 
longue que le stipe : Lies et côtes hérissés. 

Herbe annuelle , haute de 6 à re pouces, A très 
rameuse. Feuilles Lueus de 2 à 3 pouces, larges de 2 à raWli- 
gnes , d’un vert glauque. Tube calicinal long de 4 lignes; seg- 
ments longs de nrès de 1 pouce, linéaires-lancéolés, pointus: 
Pétales longs de 12 à 15 lignes, sur autant de large, denticulés au 
sommet , d’un blanc carné passant au rose après l’anthèse : We 
nes et nervures pourpres. Filets filiformes , longs de 6 à 7 lignes. 
Anthères jaunes, longues de 5 à 6 lignes. Ovaire fortement hé- 
rissé, long de 6 à 7 lignes. Style long de 1 pouce. 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 373 


Cette espèce croît dans la Nouvelle-Espagne. 


Genre KNEIFFIA. — Xneiffia Spach. 


Tube calicinal cylindracé, plus long que l’ovaire ; limbe à 
À segments planes, corniculés. Pétales Z, oHtordiféacs fla- 
belliveinés , courtement onguiculés. He 8. Filèts fili- 
formes , subulés au sommet. Anthères linéaires-oblongues, 
obtuses, versatiles, arquées après l’anthèse. Ovaire court, 
stipité, tétraèdre, 4-costé, 4-loculaire; loges multiovulées. 
Ovules nidulants, horizontaux , attachés à de courts fu- 
nicules. Style filiforme. Stigmate 4-parti : lobes linéaires. 
Capsule claviforme, ou obovale, ou subglobuleuse, stipitée, 
ou subsessile, courte, cartilagineuse , luisante, tétraèdre, 4- 
costée, 4-loculaire, 4-valve : côtes saillantes, carénées; .cloi- 
sons chartacées ; placentaire tétraèdre, grêle. Graines ovales 
ou oblongues, petites, lisses, inappendiculées, horizontales, 
nidulantes , subsessiles, apiculées; test membranacé. Em- 
bryon conforme à la graine : cotylédons non-convolutés ; 
radicule centripète. 

Herbes vivaces, touffues. Tiges simples, ou rameuses vers 
le haut. Feuilles très-entières ou lésèrement denticulées , 
ponctuées, peu veineuses : les radicales roselées, rétrécies en 
court pétiole; les caulinaires éparses, subsessiles ; les florales 
supérieures fort courtes. Fleurs axillaires et distantes, ou 
plus souvent rapprochées en épis feuillus, ou subterminales, 
diurnes, non-éphémères, presque inodores, toujours dressées 
_en préfloraison. Corolle et étamines d’un jaune vif. : ORIEIR 

Nous avions dédié ce genre à feu M. C. Kneiff, de Stras- 
bourg, l’un des auteurs du Stirpes Cryptogamæ Badensi-Al- 
saticæ. Toutes les espèces habitent l'Amérique septentrio- 
vale tempérée. Voici celle qui se chvent comme plantes 
de parterre : : | UE” 

| S£GTION I. ï 
Tube calicinal : à peu près aussi long que les segments, Fe 
limbe, 2 à 5 fois plus long que l'ovaire. Capsule à valves 


0 


374 CLASSE DES CALICIFLORES. 


rétuses. Pétales grands, au moins 2 fois plus longs de les 
étamines. Style débordant lès étamines. 


a) Capsule subsessile, plus longue que le stipe. 


KwetFFia GLAUQUE.— Kneiffia glauca Spach, Monogr. ined. 
— OEnothera glauca Michx. Flor, Amer. Bor. — Bot. Mag. 
tab. 1606. — Bot. Reg, tab, 1511. 

Très-glabre. Feuilles ovales où ovales-oblongues, obtuses, . 
sinuolées , légèrement denticulées, glauques. Fleurs subtermina- 
les, presque en corymbe. Capsule ellipsoïde, un peu plus ligue 
que le stipe. 

Tiges hautes de r à 2 pieds, fermes , flexueuses, dressées, un 
peu anguleuses , rameuses vers leur sommet. Feuilles caulinairés 
longues de 1 ‘/: à 3 pouces; feuilles florales longues de 6. 9 li- 
gnes. Calice pubérule : tube grêle, long de 6 à 8 lignes, d’un 
jaune orangé; segments linéaires-lancéolés , cuspidés, presque 
aussi longs que le tube , d’un jaune verdâtre. Pétales longs de 10 
à 13 lignes, sur autant de large. Filets longs de 5 à G lignes ; an- 
thères longues de 2 à 3 lignes. Capsule longue de 5 à 6 lignes : 
valves larges de 2 :/, à 3 lignes. 

Gette espèce croît dans les forêts voisines du Mississipi. 


KNEïFFiA SUFFRUTESGENT. — Âneiffia suffruticosa Spach, 
Monogr. ined. — OEnothera fruticosa Linn. — Bot. Mag. tab. 
332. 

Feuilles lancéolées ou oblongues-lancéolées, subacuminées, ou 
pointues, denticulées, pubescentes aux bords, Fleurs axillaires, 
disposées en longs épis. Capsules oblongues-claviformes, 2 à 3 
fois plus longues que le stipe. 

Tiges hautes de 6 à 18 pouces, fermes, presque simples, flexueur 
ses, souyent rougetres, quelquefois suffrutescentes à la base. 
Feuilles caulinaires longues de 1 48 pouces, larges de 4 à 6 lignes. 
Épis multiflores , finissant par acquérir un pied de long et plus. 
Calice pubérule : tube long de 8 à 9 lignes, grêle, d’un jaune 
orangé; segments un peu plus longs que le tube, linéaires-lan- 
céolés, jaunâtres. Pétales longs de 1 pouce, sur autant de large. 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 375 


Filets 2 fois plus courts que les pétales. Capsule pubérule , lon- 
gue de 13 à 15 lignes (y compris le stipe) : valves oblongues-ob- 
ovales, larges de x */: ligne. 

Cette espèce croît dans les États-Unis > depuis la Géorgie jus- 
qu’au Canada. 


KwerrriA MACULE. — Kneiffia maculata Spach, Monogr. 
ined. — OEnothera serotina Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 184. 

Tiges pubérules, rameuses, suffrutescentes à la base. Feuilles 
lancéolées, ou lancéolées-linéaires, ou linéaires-lancéolées , poin- 
tues, lévèrement denticulées, ou très-entières, subsessiles, macu- 
lées, pubérules aux bords. Fleurs axillaires , distantes, disposées 
en longs épis. Capsules oblongues-claviformes , pubérules, pres- 
que 3 fois plus longues que le stipe. 

Tiges hautes de 1 pied ou plus, fermes, dressées, flexueuses, 
rougeâtres. Feuilles longues de 1 à 3 pouces , larges de r à 8 li- 
gnes, d’un vert foncé , luisantes en dessus, maculées de rouge: 
les florales très-étroites, plus courtes que les fleurs. Épis longs 
de 4 à 7 pouces. Galice pubérule, jaunâtre : tube long de 8 li- 
gmes ; segments linéaires-lancéolés, aussi longsque letube. Pétales 
longs de x pouce, larges de 9 à 10 lignes. Filets longs de 5 à 6 


lignes. Capsule longue de 6 lignes, rétrécie en stipe long de 2 


à 2 *}, lignes : valves oblongues-obovales, larges d’environ 2 li- 
gnes. 


 Knewria DE Fraser. — Kneiffia Fraseri Spach, Monogr. 
ined. — OEnothera Fraseri Pursh , Flor. Amer. Sept. — Bot. 
Mag. tab. 1674. 


Feuilles ovales, ou ovales-lancéolées, ou lancéolées-oblongues, 
subobtuses , lésèrement denticulées , courtement pétiolées, pubé- 
rules aux bords. Fleurs axillaires , disposées en longs épis. Cap- 
sule obovale-claviforme, presque 2 fois plus longue que le stipe. 

Tiges hautes de 6 à 12 pouces , simples ou rameuses , fermes , 
flexueuses, souvent rougeâtres. Feuilles longues de 1 ‘/: pouce à 3 
pouces, larges de 6 à 12 lignes. Épis mulüflores, longs de 5 à 6 
‘pouces. Calice pubérule : tube long de 5 à 6 lignes, grêle, d'un 


sa 


abs 


376 CLASSE DES CALICIFLORES. 


jaune orangé ; segments linéaires-lancéolés ; jaunâtres, aussi longs 
que le tube. Pétales longs de 7 à 8 lignes, sur autant de large. 
Capsule longue de 5 à 6 lignes, pubérule. 

Cette espèce est originaire de la Caroline méridionale. 


KNEïFFiA MULTIFLORE. — Xneiffia floribunda Spach, Mo- 
nogr. ined. — OEnothera hybrida Michx. Flor. Am. Bor. — 
OEnothera ambigua Nutt. Gen. Amer.?— OEnothera tetragona 
Roth. 

Tiges simples ou rameuses, hérissées, ou pubescentes. Feuilles 
lancéolées, ouovales-lancéolées, ou lanceolées-oblongues , obtuses, 
légèrement denticulées ou très-entières, pubescentes, ou hérissées, 
subsessiles. Fleurs rapprochées ou distantes, subterminales. Cap- 
sule ovale ou ovale-giobuleuse, courtement stipitée. 

Tiges hautes de 12 à 18 pouces, dressées, fermes, flexueuses , 
ordinairement rameuses à toutes les aisselles supérieures. Feuil- 
les caulinaires longues de 1 à 3 pouces, larges de 6 à 12 lignes; 
feuilles florales petites, linéaires-lancéolées. Fleurs le plus souvent 
rapprochées au sommet des ramules en épi subcorymbiforme , ou 
rarement en épi lâche. Galice pubescent : tube long de 5 à 6 li- 
gnes, grêle, d’un jaune orangé ; segments jaunâtres, longs de 7 à 
8 lignes. Pétales longs de 8 à 12 lignes , sur autant de large. 
Capsule longue de 3 à 4 lignes, glabre, d’un brun clair, rétré- 
cie en stipe long au plus de 1 ligne : valves ovales ou oblongues , 
larges de r ‘/: ligne. 

Cette espèce croît dans le midi des États-Unis. 


b) Capsule > à k fois plus courte que le stüpe. 


KNErFFIA À FEUILLES LINÉAIRES. — Âneiffia linearis Spach, 
Monogr. ined. — OEnothera linearis Michx. Flor. Amer. 
Bor. | 

Tiges simples où rameuses, grèles, pubérules, ou hispides. 
Feuilles linéaires, ou linéaires-lancéolées, ou lancéolées-linéaires, 
obtuses, tres-entières, ou lésèrement denticulées , pubérules , pu 
soyeuses, ou cotonneuses , ou presque glabres, subsessiles , rétré- 


a. 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 577 


cies à la base. Fleurs subterminales, en épi lâche. Capsuies obo- 
vales-claviformes, ou obovales, glabres, ou cotonneuses. 

Tiges hautes de 6 à 15 pouces , dressées , subflexueuses , sou- 
vent rougeñtres. Feuilles radicales linéaires-spathulées, ou lancéo- 
lées-spathulées, longuement pétiolées. Feuilles caulinaires longues 
de 6 à 24 lignes, larges de ‘/, ligne à À lignes. Pétales longs de 
5 à 6 lignes, sur autantde large. Capsule longue de 2 à 3 lignes, 
portée sur un stipe grêle, cotonneux, long de 3 à 6 lignes. 

Cette espèce habite le midi des États-Unis. 


Section Il. 


Tube calicinal un peu plus long que les segments du limbe. 
Pétales petits, à peine plus longs que les étamines. Style 
débordé par les étamines. Capsule à valves non-rétuses. 


KneirriA NAIN. — Æneiffia pumila Spach, Monogr. ined. — 
OEnothera pumila Linn. Spec.— Bot. Mag. tab. 355.— OEno- 
thera gracilis Schrad. in Sched. Sem. Hort. Gatting.. 

Tiges ascendantes ou décombantes , presque simples, pubéru- 
les. Feuilles obtuses ou pointues, tres-entières , pubérules aux 
bords : les radicales et les caulinaires inférieures oblongues- ou li- 
néaires- ou lancéolées- ou obovales-spathulées, pétiolées ; les supe- 
rieures lancéolées- oblongues, ou linéaires-oblongues- ou lancév- 
lées , subsessiles ; les florales sublinéaires , très-étroites. Fleurs 


axillaires, subunilatérales, en épis lâches. Tube calicinal de moi- 


tié plus long que l'ovaire. Capsules oblongues- ou obovales-clavi- 
formes, subsessiles, ou courtement stipitées , pubérules. 
Tiges grêles, flexueuses, hautes de 4 à 3 pouces , souvent rou- 
geâtres. Feuilles inférieures longues de 1 à 3 pouces, larges de 2 
à 6 lignes. Épis longs de 4 à 6 pouces. Tube calicinal long de 2 
lignes à 2 ?/, lignes; segments linéairés, apiculés. Pétales longs 
de 3 lignes, sur autant de large. Capsule longue de 4 à 5 lignes, 
_ rétrécie en stipe raide, long au plus de 1 ligne. 
Cette espèce croît dans la Caroline et la Virginie. 


4 È El : | j j) 
Me AS Poe... on A Lo 


3178 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Genre XYLOPLEURUM. — Xylopleurum Spach. 


Tube calicinal (partie inadhérente) claviforme, aussi long 
que l'ovaire; limbe à 4 segments planes, acuminés, plus 
longs que le Libé Pétales 4, obcordiformes, courtement on- 
guiculés, nerveux. Étamines 8. Filets filiformes, subulés au 
sommet. Anthères linéaires, versatiles, arquées après l’an- 
thèse. Ovaire fusiforme, tétraèdre , 4-costé, 4-loculaire ; 
cloisons pelliculaires ; loges multiovulées. Ovules nidu- 
lants, subimbriqués, suspendus à des funicules allongés. 
Style filiforme , très-long. Stigmate parti : lobes linéai- 
res. Capsule 1-loculaire (par l’oblitération des cloisons), 
polysperme, presque ligneuse, claviforme, ou subfusiforme, 
sillonnée, courtement acuminée, #-costée , tétraèdre, 4- 
valve au sommet : côtes dorsales et angles épais ; saillants, 
presque contigus; placentaire nerviforme. Graines ovales 
ou oblongues , petites, nidulantes, lisses, jaunâtres , suspen- 
dues , ou appendantes, inappendiculées. Test membranacé. 
Embryon conforme à la graine : cotylédons non-convolutés ; 
radicule supère. 

Racine vivace, rampante. Feuilles radicales lyrées; feuil- 
les caulinaires dentées, subsessiles. Épis terminaux, aphylles, 
lâches, nutants au sommet avant l’anthèse. Fleurs odoran- 


tes, diurnes , non-éphémères, penchées avant l’épanouisse- * 


ment. Corolle grande, d’un blanc carné passant au rose 
après l’anthèse ; onglets, nervures et étamines jaunes. 

Outre l'espèce que nous allons décrire, ce genre en ren- 
ferme une autre, indigène au Mexique. r+ (YEN 


XyLoPLeuruM DE Nurrazz.—Xylopleurum Nuttallis Spat 
Monogr. ined.—OEnothera speciosa Nutt. Gen. Amer. 1, p.{ 
— Hook. Exot. Flor. tab. 80. — Sweet, Brit. Flow. Gard, tab 
253. — Bot. Mag. tab. 3180. # 

Tiges diffuses ou ascendantes, quelquefois ligneuses à à la base, 
rameuses, effilées, incanes, longues de 2 à 3 pieds. Feuilles in- 
canes, pubérules aux 2 É os: penninervées : les radicales Hi 


-. 
ET, 


FAMILLE DES ONAGRAIRES, 379 


pourpres en dessous , interrupté-pennatifides, ou roncinées, lon- 
guement pétiolées, longues d'environ 2 pouces : lobe terminal 
très-grand, lancéolé, denté, ou sinuolé-denté ; les primordiales ob- 
ovales-spathulées , denticulées ; les caulinaires longues de 1 à 2 
pouces, larges de 2 à 5 lignes, dentées, ou denticulées, lancéolées, 
pointues , quelquefois incisées- net à la base. Ramules flori- 
féres nus vers leur sommet, Épis flexueux, 5-o-flores : les fructi- 
féres roides, longs de 3 à 6 pouces. Bractées lancéolées-linéaires 
ou subulées , plus courtes que l’ovaire. Tube calicinal incane, 
long d'environ o lignes ; segments longs de 15 à 16 lignes, linéai- 
res-lancéolés. Pétales longs de 15 à 18 lignes, larges de 12 à 15 
lignes. Filets 2 fois plus courts que la corolle. Anthères de moï- 
tié plus courtes que les filets. Ovaire velouté , long de 7 à 0 li- 
gnes. Style débordant le plus souvent les pétales. Stigmates longs 
de 4 à 5 lignes. Capsule longue de 8 à 10 lignes, incane: valves 
larges de 2 à 2 ‘/; lignes. 

Gette belle plante, originaire de la haute Louisiane, est fort re- 
cherchée pour l’ornement des parterres. 


Genre GAURIDIUM. — Gauridium Spach. 


Tube calicinal (partie inadhérente) cylindracé , plus long 
que l’ovaire; limbe à 4 segments planes, pointus. Pétales 
2 , étalés, ovales, ou obovales, sessiles. Etamines 8. Filets 
dressés , filiformes, Anthères linéaires, ‘versatiles. Ovaire 


non-stipité, tétraèdre , 4-costé, 4-loculaire : loges 1-ovulées. 


Ovules suspendus au-dessous du sommet des loges : funicules 
allongés. Style filiforme. Stigmate 4-parti : lobes allongés, 
linéaires. Carcérule tétraèdre, rugueux, 4-costé, non-stipité, 
osseux , par avortement 1-loculaire , 1-sperme (rarement 2- 
4-sperme). Graines oblongues ou BHÔYALE : assez grosses, 
lisses, convexes d’un côté, anguleuses de l’autre. Test mem 
branacé. Embryon conforme à la graïîne : radicule supère ; 
cotylédons convolutés : l'extérieur enveloppant l'intérieur, 


lequel est roulé en dedans en sens inverse. 


Herbes ou sous-arbrisseaux: Feuilles dentées. Fleurs noc- 


+ 


ds 61 AN |. A7, À 


mi 


580 CLASSE DES CALICIFLORES, 


turnes, fugaces, presque inodores, disposées en épis non- 
bractéolés. Corolle jaune ou rose. 

Ce genre est propre à l'Amérique septentrionale. Voici 
les espèces les plus remarquables : 


GAURIDIUM 4 FLEURS CHANGEANTES. — Gauridium mutabile 
Spach, Monogr. ined. — Gaura mutabilis Cavan. Ic. 3 , tab. 
285. — OEnothera anomala Curt. Bot. Mag. tab. 388. 

Suffrutescent, pubescent. Feuilles ovales ou ovales-lancéolées , 
pointues, courtément pétiolées. Épis lâches. Tube calicinal grêle, 
2 fois plus long que les segments. Pétales ovales-rhomboïdaux, 
subacuminés, plus longs que les étamines. Carcérules oblongs, 
acuminés , pubescents. 

Sous-arbrisseau très-rameux , haut de 2 à 3 pieds. Feuilles 
molles , longues de 1 à 2 pouces , larges de 4 à 8 lignes. Calice 
pubescent, jaunätre : tube long de 1 pouce, grêle ; bouton obco- 
nique, subobtus. Pétales longs de 8 à 9 pouces , d’un jaune pâie 
passant à l'orange après l’anthèse. Anthères 3 à 4 fois plus cour- 
tes que les filets. Carcerules longs d'environ 6 ERA : faces lar- 
ges de 2 lignes, transversalement veineuses. 

Cette espèce, originaire du Mexique, se cultive souvent dans 
les collections d’orangerie. 


GaurIDIUM 4 FEUILLES MOLLES. — Gauridium molle Spach, 


Monogr. ined. — Gaura mollis Kunth, in Humb. et Bonpl. vol. 
6, tab. 520. 


Feuilles ovales, ou ovales-oblongues, ou lancéolées-oblongues, 


denticulées , pubescentes. Bractées ovales-oblongues, acuminées, 


plus courtes que l'ovaire. Segments calicinaux plus longs que les 

pétales. Pétales ovales, obtus. Carcérules oyele-eplten subté- 

traptères. ait 
Herbe dressée, rameuse, poilue. Feuilles courtement pétioiées, 

longues de 1 ‘/: pouce. Épis terminaux, longs de ‘/, pied et plus. 

Calice velu ; tube long de 1 pouce. Corolle jaune, Ja! der Le 

pouce. RES de la longueur des pétales. 01, 
Cette espèce croît au Mexique. 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 581 


Genre GAURA. — Gaura (Linn.) Spach. 


Tube calicinal (partie inadhérente) subcylindracé, plus 
long que l'ovaire; limbe à 4 segments (par exception toutes 
les par ties de la fleur sont en nombre ternaire) planes, liné- 
aires. Pétales 4, ascendants, spathulés, onguiculés. Etamines 
8, déclinées. Filets longs, capillaires. Anthères submédifixes, 
subversatiles , linéaires-sagittiformes, obtuses. Ovaire ses- 
sile ou stipité, tétraèdre , 4-costé, à 4 loges 1- ou 3-ovulées. 
Ovules suspendus au-dessous du sommet des loges; funicules 
allongés. Style filiforme, décliné. Stigmate 4-fide : lobes 


courts , dentiformes , trièdres. : Carcérule sessile, ou stipité,, 


tétraèdre, ligneux, tuberculeux, ou réticulé, par avortement 
1-loculaire , 1-4-sperme. Graines oblongues ou obovales, 
lisses, assez grosses, convexes d’un côté, anguleuses de l’au- 
tre : radicule supère ; cotylédons convolutés : l’extérieur 
enveloppant l’intérieur , lequel est roulé en dedans en sens 
inverse. 

Herbes annuelles, ou bisannuelles , ou vivaces. Feuilles 
entières ou dentées, alternes. Fleurs blanches, ou rougeâtres, 
nocturnes, fugaces, disposées en épis bractéolés. 

Les Gaura croissent dans l'Amérique septentrionale, tant 
entre les tropiques que dans les contrées tempérées. Voici 
les espèces les plus notables : 


GAURA BISANNUEL. — Gaura biennis Linn. — Bot. Mag. 
tab. 380. 

Tige dressée, rameuse, hérissée. Feuilles lancéolées ou lancéo- 
lées-oblongues, pointues , denticulées, sessiles, pubescentes. Épis 
longuement pédonculés , denses, souvent rameux à la base. Tube 
calicinal renflé au-dessus de Porañe un peu plus court que les 
segments. Pétales obovales- -spathulés, obtus , un peu plus courts 

_ que les étamines. Ovaire à loges triovulées. (Te sessiles , 
_imbriqués, rugueux, tétraèdres, qeabprideuE, pointus 
aux 2 bouts. 

Herbe v vivace, haute de 3 à 5 pieds, Feuilles longues de 2 à 4 


M 


Lu 


982 CLASSE DES CALICIFLORES. 


pouces , molles, d’un vert foncé. Évis multiflores. Bractées peti- 
tes, caduques. Calice pubescent, rougeûtre : tube long de 4 à 5 li- 
gnes , grêle. Pétales blancs , courtement onguiculés. Carcérules 
longs d’environ 4 lignes : faces larges de 2 lignes. 


Cette espèce, indigène aux États-Unis, se cultive comme plante 
d’ornement. 


GAURA À FEUILLES ÉTROITES. — Gaura angustifolia Michx. 
Flor. Amer. Bor. 

Feuilles linéaires, ou linéaires-oblongues , ou lancéolées- 
linéaires : les inférieures simuées ; les supérieures sinuolées. 
Grappes paniculées. Carcérules tétraëdres, oblongs, acuminés 
aux 2 bouts. 

Herbe vivace. Tige cylindrique , pubescente , haute d'est 
3 pieds. Ramules frifèrés tres-grêles. Segments calicinaux beau- 
coup plus longs que le tube. Pétales blancs ; obtus , spathulés ; de 
moitié plus courts que les segments du calice. 

Cette espèce croît dans la Géorgie et dans les deux Garolines. 


GaurA ÉGARLATE, — Gaura coccinca Nuttall, Gen. Amer. 
1, pag. 240. 

Tiges simples, décombantes, Feuilles linéaires-lancéolées, den- 
ticulées, incanes, velues. Grappes lâches, multiflores. Pétales ar- 
rondis, un peu plus longs que les segments calicinaux ; onglets 
filiformes. Carcérule pointu aux 2 bouts , tétrasperme. 

Herbe vivace, multicaule, presque cotonneuse, haute d’envi- 
ron 1 pied. Feuilles souvent fasciculées. Fleurs d’abord roses, 
puis d’un écarlate pâle. L 

Cette espèce a été découverte par Nuttall dans la baute Loui- 
siane. cal 


Section LI. ÉPILOBIÉES. — Æpilobieæ. 5 


Tube calicinal (partie inadhérente) cyathiforme ou infon- 
dibuliforme, le plus souvent court , quelquefois pres- 
que nul ; limbe à 4 segments réfléchis ou souvent non- 
réfléchis. Disque terminé en bourrelet annuläiré, ou 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 383 


plus souvent en 4 lobes opposés aux segments calici- 
naux. Étamines 8 : les 4 SRessse aux pétales ordinai- 
rement plus courtes et insérées plus bas que les 4 
alternes, Anthères elliptiques, ou oblongues, ou sub- 
orbiculaires, infra-médifixes, ou basifixes : les 4 op- 
posées aux pétales souvent plus petites, quelquefois 
stériles. Stigmate claviforme ou quadrifide : lobes éta- 
lés ou connivents, courts, obtus. Péricarpe capsulaire. 
Graines submarginées, ou couronnées soit par une ai- 
grette de longs poils, soit par une membrane fimbriée. 
Herbes ou rarement sous-arbrisseaux. Feuilles opposées 
ou éparses, le plus souvent dentées. Fleurs roses, ou 
pourpres , ou blanches, ou violettes (très-rarement 
jaunes), diurnes, non-fugaces, inodores, sessiles ou 
pédicellées. Pollen non-visqueux. 


Genre BOISDUVALIA. — Boisduvalia Spach. 


Calice (partie inadhérente ) infondibuliforme : tube obco- 
nique , plus long que l'ovaire; limbe à 4 segments presque 
dressés. Disque membranacé , 4-lobé. Pétales 4, réticulés, 
obovales, profondément bilobés, presque Frot onguicu- 
lés. Étamines 8, bisériées , toutes fertiles, alternativement 
plus longues et ne courtes. Anthères linéaires ou ellipti- 
ques, égales, submédifixes , versatiles. Ovaire oblong-cylin- 
dracé , subtétragone , Z-costé, 4-loculaire; loges pauci-ovu- 
lées. Que: ascendants, A ; Superposés, unisériés. 
Style filiforme. Stigmate à 4 lobes obtus, recourbés. Cap- 
sule oblongue-cylindracée, obscurément 8-gone , subrectili- 
gne, non- stipitée, 1-loculaire (par l'oblitération des cloisons), 
4-valve, 16- -20-sperme; placentaire caduc, membraneux, 
tétraëdre : : angles marginés où aliformes. Graines Z-sériées, 
ascendantes , subimbriquées, ovales ou obovales , brunes, 
luisantes , lisses d’un côté, scabres de l’autre, marginée s 
aux 2 bouts. Test crustacé.  Embryon ons à la 


384 CLASSE DES CALICIFLORES. 


graine : radicule infère, courte, conique, obtuse; cotylé- 
dons presque planes , suborbiculaires, profondément échan- 
crés à Ja base. 

Herbes annuelles , très-rameuses, fortement pubescentes. 
Feuilles sessiles, dentées, presque sans veines : les basilaires 
opposées ; les autres éparses ; les florales élargies à la base. 
Fleurs bractéolées, sessiles, toujours dressées avant l’anthèse, 
glomérulées aux extrémités des ramules, ou , par l’avorte- 
ment des ramules, aux aisselles des feuilles : les inférieures 
quelquefois axillaires et solitaires. Corolle pourpre, ou rose. 
Anthères jaunes. 

Ce genre , que nous dédions à notre savant collaborateur 
le docteur Boisduval, ne renferme que les deux espèces sui- 
vantes : 


SEcTion I: 


Pétales et étamines antépositives insérés à la même hauteur 
au-dessous de la gorge du calice; filets des 4 étamines 
alternes du tiers plus longues que les autres et débordant 
les segments du calice. Anthères linéaires , submédifixes. 

Style débordant la corolle. Placentaire à angles margi- 
nés, asperme dans sa moitié supérieure. 


BorspuvaLia ÉLÉGANT. — Boisduvalia concinna Spach, 
Monogr. ined. — OEnothera concinna Sweet, Brit. Flow: 
Gard, ser. 2, tab. 183. 

Peu velu et presque cotonneux. Feuilles caulinaires et ramu- 
laires lancéolées ou linéaires -lancéolées , pointues, légèrement 
dentées. Feuilles florales ovales ou ovales-lancéolées, longuement 
acuminées , souvent très-entières. Tube calicinal réles un 
plus long que les segments. Pétales de moitié plus longs que le 
ségments calicinaux. + 

Herbe haute de 6 à 18 pouces. Tige dressée ou ascendante, 
très-rameuse dès la base, Rameaux dressés, ou ascendants, ou 
divariqués, subfastigiés, ou en pyramide, sauf à presque 
toutes les aisselles : les inférieurs opposés ; les supérieurs alternes. 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 385 


Feuilles longues de 1 à 2 pouces, larges de 2 à 4 lignes. Ra- 
mules florifères courts ou presque nuls. Glomérules pauciflores. 
Bractées lancéolées , très-entières, petites, plus courtes que les 
fleurs. Calice pubescent, long de 7 lignes : tube long de 3 ‘/, à 
À lignes, rougeâtre; segments verdâtres, sublinéaires, acuminés. 
Péiales longs de 5 lignes, larges de 3 lignes, carnés, veinés de 
pourpre : lobes obtus, denticulés. Style carné, long de 8 à 9 lignes. 
Stigmates oblongs, obtus, roses. Capsule longue de 4 à 5 lignes, 
rectiligne ou légèrement-arquée, cotonneuse , oblongue-conique, 
sub-20-sperme : valves presque linéaires , larges d’environ 1 ligne. 
Graines longues de 1 ligne. 

Cette espèce, indigène au Chili, mérite d’être cultivée comme 
plante de parterre. 


SEcrion II. 


Pétales insérés entre les segments calicinaux. Étamines an- 
tépositives insérées plus bas que les pétales, à peine sail- 
lantes hors le tube. Étamines alternes presque aussi lon- 
gues que lessegments calicinaux. Anthères minimes, ellipti- 
ques , supra-basifixes. Style court, débordé par les seg- 
ments du calice. Placentaire tétraptère, presque aussi large 
que la capsule, asperme seulement au sommet. 


BorspuvaLia DE DoucLas. — Boisduvalia Douglasii Spacb, 
Monogr. med. — OEnothera densiflora Tindi. in Bot. Reg. 
tab. 1583. 

Pubescent-incane. Feuilles caulinaires et RE UE os 
ou linéaires-lancéolées, subfalciformes , pointues, sinuolées-den- 
ticulées ; feuilles florales ovales ou ovales-lancéolées, acuminées, 
entières. Tube calicinal obconique, à peine plus long que les 
segments. Pétales 2 fois plus longs que les segments calicinaux. 

Plante haute de 8 à 24 pouces. Tige dressée, roide, le plus 


souvent rameuse dès la base. Rameaux grêles, étalés , subfastigiés : 


les inférieurs opposés; les autres UT Hole florifèeres 
courts, axillaires, rapprochés. Feuilles caulinaires longues de 6 à 


30 4 larges te 1 à 4 lignes. Glomérules pauciflores. Bractées 
BOFANIQUE. PHAN. T. 1Y. 25 


386 CLASSE DES CALICIFLORES, 


lancéolées, étroites, plus courtes que les fleurs. Calice long de 
3 lignes, cotonneux : segments triangulaires-lancéolés. Pétales 
longs de 3 ‘/; à 4 lignes , larges de x |, ligne, pourpres : lobes 
obtus, denticulés, Stigmate à lobes très-courts. Capsule longue de 
4 à 5 lignes : valves à peine larges de 1 ligne. Graines d’un 
brun de Châtaigne, longues d’environ 1 ligne. 

Cette espèce, découverte par M. Douglas en Californie , se 
cultive comme plante d'ornement. 


Genre GODÉTIA. — Godetia Spach. 


Tube calicinal (partie inadhérente) cyathiforme ou infon- 
dibuliforme, aussi long que l’ovaire ou plus court, barbu en 
dedans au dessus de la base; limbe à 4 segments concaves, 
pointus, réfléchis. Disque épaissi en bourrelet annulaire. 
Pétales 4, subsessiles , entiers, flabelliformes, flabelliveinés, 
denticulés au sommet. Etamines 8, toutes fertiles. Filets 
aplatis, linéaires-lancéolés : les 4 opposés aux pétales très- 
courts. Anthères égales, oblongues, supra-basifixés, non- 
versatiles, arquées après l’anthèse. Ovaire subcylindracé ; 8- 
sulqué , 4-loculaire; loges multiovulées. Ovules ascendants 
ou subhorizontaux, imbriqués, unisériés. Style court, fili- 
forme, Stigmate 4-parti : lobes courts ou rarement allongés, 
recourbés. Capsuleconique, ou subcylindracée, octogone, ou 
tétragone, subcoriace, non-stipitée ( par exception stipitée) ; 
4-dentée au sommet, 4-loculaire, 4-valve, polysperme; cloi: 
sons 2 ART DIR ; placentaire nerviforme ,  tétragone, 
Graines cubiques ou irrégulièrement anguleuses, pe 
fauves, ascendantes ou subhorizontales, unisériées : 
crustacé , granuleux ; chalaze grande, Dur be M one 
ronnée par un rebord fimbrié. Embryon ovale ou 0 
vale : cotylédons suborbiculaires, échancrés à la base; ; rad 
cule infère ou centripète, 

Herhes annuelles, rameuses. Feuilles ae te ou trs 
entières, peu veineuses , rétrécies en pétiole. Fleurs axillai- 
res, distantes, toujours ia) avant l’anthèse. Pétales ro- 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 287 


ses ou pourpres. Disque et stigmate jaunâtres , ou blanchä- 
tres, ou rougeâtres. Anthères Jaunes. 

Nous dédions ce genre à M. Charles Godet , de Neufchä- 
tel en Suisse, botaniste et entomolopiste très-distingué, dont 
les découvertes ont enrichi la science de beaucoup d’espèces 
nouvelles du Caucase. 

Toutes les espèces sont remarquables par l’élégance de 
leurs fleurs. Nous allons décrire celles qui se cultivent 
comme plantes de parterre. 


SECTION I. 


Ovules subhorizontaux. Capsule obscurément octogone, 
‘ sillonnée. 


a) Tube calicinal infondibuliforme, de méme longueur que 
l'ovaire. 


Gonérra ne Wirroenow.—Godetia WilldenowianaSpach, 
Monogr. ined. — OEnothera PéRHete) Wild. Spec. — Sims, 
Bot. Mag. tab. 352.° 


Tige et rameaux roides, dressés. Feuilles oblongues où lan- 
céolées-oblongues, subobtuses, subsessiles, glauqnes, entières. 
Segments calicinaux triangulaires-lancéolés, acuminés, aussi longs 
que le tube , de moitié plus courts que les pétales. Ovaire hérissé. 
Stigmate à lobes très-courts, obovales. Filets des étamines anté- 
positives très-courts. 

Tige haute de 6 à 15 pouces , roidé,, pubérule, simple ou plus 
souvent rameuse dès la base. Rameaux feuillus, subfastigiés. 
Feuilles longues de 6 à 18 lignes, larges de 3 à 4 lignes, d’un 
vert glauque, glabres ou légèrement pubérules. Tube calicinal 
long de 5 lignes, velu : segments glabres. Pétales longs de 6 à 
7 lignes, d’un pourpre vif. Étamines majeures à peu près aussi 
longues que les segments du calice. Ovaire long de 4 à 5 lignes. 
Style saillant, débordé par les étamines. Stigmate rouge de 
que le disque. Capsule longue de 6 à 8 lignes. 

. Gette espèce est originaire de la Californie. | dis 


388 CLASSE DES CALICIFLORES. 


b) Tube calicinal cyathiforme, 5 à 4 fois plus court que 
l'ovaire. 


GopériaA ptFFus, — Godetia decumbens Spach, Moncer. 
ined. — OEnothera decumbens Dougl. — Bot. Reg. tab. 1221. 
— Bot. Mag. tab. 2880. 

Tiges très-rameuses, diffuses. Feuilles ovales, ou lancéolées , 
ou lancéolées - oblongues , subobtuses , légèrement denticulées ou 
très-entières , glauques , glabres, courtement pétiolées. Segments 
calicinaux un peu plus courts que les pétales , presque 2 fois 
plus longs que le tube. Filets des étamines mineures très-courts, 
Stigmate à lobes tres-courts. Capsule incane. 

Tiges longues de 12 à 20 pouces, effilées , velues. Rameaux 
grêles, feuillus, ascendants. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, 
larges de 3 à 6 lignes. Tube calicinal long de 2 lignes; segments 
triangulaires-lancéolés. Disque jaunâtre. Pétales longs de 5 à 
6 lignes, larges de 4 lignes, d’un rose vif. Étamines majeures 
plus courtes que les segments calicinaux. Ovaire cotonneux , long 
de 5 à 6 lignes. Style débordé par les étamines majeures. Stigmates 
Jjaunâtres ou rougeâtres. Capsule longue de 5 à 7 lignes ; M < 


cylindracée. 
Cette espèce a été découverte par M. Douglas dans la Californie 


septentrionale. 
un 


; @ 
Ovules ascendants. Capsule tétragone, 4-costée, non- dt 
sillonnée. 


Secrion IL. 


A. Filets des étamines mineures plus courts que les anthères. 


s?. $ Capsule non-stipitée. es 
JE 


a) Étamines au moins 5 fois plus courtes que Les pétales : : anthères des 
. 4 mineures presque sessiles. Stigmates à lobes ovales ou “one 


 laires, très-courts. Capsule non-rétrécie inférieurement. 
PILE j 


GoDÉTIA EFFILÉ. — Godetia viminea Spach, Monogr. ined. 
— OEnothera viminea Douglas. — Bot. Reg. tab, 1220: — 
Bot. Mag. tab. 2873. ip n0 1 


— “lp 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 389 


Tiges ascendantes ou dressées, effilées, rameuses. Feuilles 
oblongues, ou lancéolées-oblongues , ou oblongues- lancéolées , 
subobtuses , légèrement denticulées , glauques , subsessiles. ‘Tube 
calicinal ile, presque aussi long que l’ovaire : seg- 
ments un peu plus longs que le tube, presque 2 fois plus courts 
que la corolle. Styie saïllant. Stigmates ovales. Capsule pubérule, 
subincane. 

Tiges touffues , longues de 1 à 2 pieds. Feuilles longues de x 
à 2 pouces, larges de 1 à 4 lignes. Tube calicinal long de 4 à 
5 lignes, pubescent ; segments longs de 6 lignes, linéaires-lan- 
céolés , pointus. Disque jaunäâtre. Pétales longs de 6 à 10 lignes, 
larges de 4 à 7 lignes, cunéiformes-obovales, d’un rose vif. 
Étamines majeures à peu près aussi longues que les segments du 
calice. Ovaire long de 6 à 7 lignes, presque cotonneux. Style 
long d’environ 8 lignes. Stigmate pourpre ou jaunätre. Capsule 
longue d’environ 1 pouce ; valves à peine larges de 1 ligne. 

Cette espèce a été découverte par M. Douglas dans la Cali- 
fornie septentrionale. 


GopériA QUADRIMACULÉ. — Godetia quadrivulnera Spach, 
Monogr. ined. — OEnothera quadrivulnera Dougl.. ined. ex 
Lindl. in Bot. Reg. tab. 1119. 

Tiges ascendantes ou diffuses, effilées, pubérules. Feuilles 
linéaires ou lancéolées-linéaires, tres-entières ou denticulées, 
mucronulées, subsessiles , glauques, pubérules aux bords. Tube 
calicinal infondibuliforme ; 3 fois plus court que l'ovaire ; seg- 
ments 2 à 5 fois plus longs que le tube, presque aussi longs que 
les pétales. Style saillant. Lobes du stigmate suborbiculaires. 
Capsule hispidule. 

Herbe touffue, haute de 1 à 2 pieds, assez semblable:à l'Epi- 
lobium rosmarinifolium. Rameaux grêles. Feuilles longues de 
6. à 20 lignes, larges de 1 à 3 lignes. Tube calicinal à peine long 
de plus de 1 ligne , poilu ; segments longs de:3 lignes, linéaires- 
lancéolés, subulés au sommet. Pétales longs de 4 lignes, larges 
de 3 lignes , obovales-cunéiformes , denticulés au sommet , d’un 
rose pâle, marqués à leur base d’une tache pourpre. Ovaire vel, 


PA = , 


_ 


390 CLASSE DES CALICIFLORES. 


long de 3 lignes. Style long de 3 à 4 lignes , blanchâtre de même 
que le stigmate. Capsule longue de 6 à 8 lignes , rectiligne ou 
subfalciforme : valves larges de 1 ligne. 

Cette espèce a été découverte par M. Douglas sur la côte 
nord-ouest de l'Amérique. 


GopÉria DE Romanzow. — Godetia Romanzowii Spach; 
Monosr. ined.— OEnothera Romanzowii Ledeb in Horn. Hort. 
Hafn. — Bot. Reg. tab. 662. 

Tige et rameaux roïdes, dressés. Feuilles linéaires -oblon- 
gues , ou linéaires-spathulées, ou lancéolées-oblongues, chtuses ) 
soyeuses , subsessiles , ordinairement très-entières. Tube calicinal 
cyathiforme, 2 fois plus court que l’ovaire ; segments 2 fois plus 
longs que le tube , 2 fois plus courts que les pétales. Style très- 
court. Stigmate non-saillant hors le tube : lobes elliptiques. Cap- 
sule cotonneuse , incane. 

Tige haute de 6 à 15 pouces , incane de même que les rameaux. 
Feuilles longues de 1 à 3 pouces, larges de r à 4 lignes , tantôt 
très-entières , tantôt légèrement denticulées : les jennes satinées 
aux 2 faces; les adultes glauques, pubérules. Tube calicinal long 
de 2 lignes; segments longs de 4 lignes, linéaires - lancéolés, 
pointus. Disque violet. Pétales longs de 6 à 8 lignes , sur autant 
de large, d’un violet pâle lavé de blanc. Étinises majeures pres- 
que aussi Angues que les segments calicinaux. Ovaire incane 
long de 4 à 5 lignes. Stigmates pourpres, presque aussi longs 
que le style. Capsule longue de 1 pouce. 

Cette espèce a été découverte par M. Chamisso en Californie. 


Gonéria pe Cavanirzes. — Godetia Cavanillesii Spach} 
Monogr. .ined. — OEnothera tenella Cavan. Ie. 4, tab. 396; 
fig: 2. — Ruiz et Pav. Flor. Peruv. 3, tab. 316. + ts 
Brit. Flow. Gard. tab. 167. 

Tige dressée , effilée. Feuilles dires phulE ou did 
gues-spathulées , ou linéaires-oblongues , ou lancéolées-linéaires; 
obtusés, très-entières ou légèrement denticulées , subsessiles , 
pubérules aux bords. Tube calicinal ssh très-court ; 
segments 2 à 3 fois plus longs que le tube, presque 3 fois plus 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 394 


courts que les pétales. Style saillant. Stigmate à lobes elliptiques. 
Capsule pubérule. 

Tige haute de 6 à 18 pouces, simple ou plus souvent rameuse. 
Rameaux ascendants ou divariqués , pubérules. Feuilles longues 
de 1 à 3 pouces, larges de ‘}2 à 3 lignes : les florales ordinaire. 
ment linéaires. Calice presque glabre : tube long de 1 à 1 /: ligne; 
Seoments longs de 3 lignes, linéaires-lancéolés ou oblongs-lan- 
céolés, pointus. Disque d’un pourpre violet. Pétales longs de 5 
à 6 lignes, sur autant de large, flabelliformes , denticulés , d’un 
pourpre violet, panachés de blanc et de rose. Ovaire incane, 
long de 4 à 8 lignes. Style blanchâtre, filiforme, long de 2 
à 3 lignes. Stigmates d’un pourpre violet. Capsule longue de ro 
à 12 lignes, rectiligne, où un peu arquée. 

Cette espèce croit au Chili. 


b) Étamines à peine 2 fois plus courtes que les pétales : anthères des 
4 mineures de moitié plus longues que leurs filets. Stigmate a lobes 
linéaires-oblongs , allongeés. Capsule rétrécie aux 2 bouts. - 


GopETIA ÉLÉGANT. — Godetia Lehmanniana Spach, Mo- 
nogr. ined. — OEnothera amæœna Lehm. Pug. Plant. Nov. 
fasc. 1, p. 22, et in Act. Nat. Cur. vol. 14, tab. 45. — OEno- 
thera rosegralba Bernh. in Cat. Sem. Hort. Erfurt. — Reichenb. 
Gart. Mag. tab. #7 et 150. — Svveet, Brit. Flow. Gard: 
tab. 268. 

Tige dressée ; rameaux ascendants ou érigés. Feuilles oblon- 
gues ou lancéolées-oblongues , pétiolées , obtuses, trés-entières, 
ou lépèrement denticulées, pubérules , subincanes. Tube calicinal 
cyathiforme , beaucoup us court que l'ovaire; segments 2 fois 
plus longs que le tube, 2 fois plus courts que Le pétales. 

Plante haute de 6 à 15 pouces, le plus souvent très-rameuse. 
Rameaux subfastigiés. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, larges 
de 3 à à 6 lignes , assez semblables à celle de la Julienne de Mahon, 
rétrécies en pétioles longs de4à 6 lignes. Calice ncane : tube 
long de 2 à 3 lignes ; seoments longs de 6 à 7 lignes , linéaires- 
lancéolés poinlus. Pétales longs de 10 à 12 lignes , larges de 5 

ag lignes , cunéiformes, denticulés, panachés de rose et de blanc, Es 


392 CLASSE DES CALICIFLORES. 


marqués vers leur base d’une tache couleur de sang. Étamines 
majeures longues de 6 lignes. Filets blanchätres. Ovaire long de 
1 pouce. Style long de 7 lignes , saïillant , déborde par les an- 
thères. Stigmates blanchâtres , iongs de 2 à 3 lignes. Capsule 
longue de 18 à 20 lignes. 

Cette belle plante est originaire de la Californie. 


Gopéria DE Linprey. — Godetia Lindleyana Spach, Mo- 
nogr. ined. — OEnvthera Lindleyi Dougl. — Hook. in Bot. 
Mag. tab. 2832. — Sweet, Brit. Flow. Gard, ser. 2, tab. 19.— 
OEnothera bifrons Bot. Reg. tab. 1405. (var.) 

Tiges diffuses ou ascendantes , rameuses. Feuilles lancéolées , 
ou lancéolées - linéaires, ou lancéolées - oblongues , pétiolées, 
pointues, denticulées , presque glabres. Tube calicinal cyathi- 
forme, beaucoup plus court que l'ovaire; segments 3 à 4 fois 
plus longs que le tube, de moitié plus courts que les pétales. 

Tiges longues de 6 à 18 pouces, effilées , flexueuses, pubé- 
rules. Feuilles longues de 1 à 3 pouces , larges de 3 à 5 lignes, 
glauques. Galice pubérule , incane : tube long de 2 lignes ; seg- 
ments longs de 6 lignes, linéaires-lancéolés, pointus. Disque 
violet de même que les anthères. Pétales longs de 8 à 12 lignes, 
larges de 7 à 10 lignes, cunéiformes , denticulés, À deu de 
rose et de blanc, pourpres à la base. Htarnines majeures longues 
de 6 lignes. Filets blancs. Ovaire incane , pubérule, long de 12 
à 18 lignes. Style saillant , débordé par ia anthères. Stigmates 
blanchâtres. Capsule longue de près de 2 pouces. 

Cette espèce a été découverte par M. Douglas sur la côte nord- 
ouest de l’Amérique. vi 


Genre PHÉOSTOME. — Phæostoma Spach. 


Tube calicinal (partie inadhérente) cyathiforme, plus 
court que l’ovaire; limbe à 4 segments réfléchis. Disque as- 
sez charnu, ponctué, hérissé , 4-lobé au sommet. Pétales 4, 
rhomboïdaux , longuement onguiculés. Étamines 8, toutes 
fertiles : les zopposées aux pétales pluscourtes, à anthères jau- 
nes, plus petites; les 4 alternes 3 fois plus longues, à anthères 


FAMILLE DES ONAGRAIRES, 593 


violettes. Anthères inégales, linéaires-sagittiformes, basifixes, 
contournées après l’anthèse. Ovaire courtement stipité, sub- 
cylindracé , 8-costé, 8-sulqué , 4-loculaire; loges multiovu- 
lées. Ovules unisériés, ascendants, subimbriqués, sessiles. 
Style filiforme, long. Stigmate 4-parti: lobes courts, ovales, 
obtus, révolutés. Capsule subcylindracée, subsessile, subco- 
riace, 4-costée, 4-sulquée, 4-valve, 4-loculaire, polysperme; 
cloisons cartilagineuses ; placentaire nerviforme, tétragone. 
Graines ascendantes, unisériées, subimbriquées , sessiles, 
obovales, petites, granuleuses : test crustacé; chalaze fa- 
ciale, subterminale, couronnée par un rebord fimbrié. Em- 
bryon conforme à la graine : cotylédons elliptiques, fRTeue 
crés à la base ; radicule infère. 

Herbe annuelle. Feuilles dentées, courtement pétiolées ; 
éparses. Fleurs axillaires, distantes , nutantes avant l’épa- 
nouissement. Pétales à faces discolores. 

Ce genre, intermédiaire entre le précédent et le suivant, 
ne renferme que l'espèce que nous allons décrire. 


PaÉOSTOME ÉLÉGANT. — Phæostoma Douglasii Spach, Mo- 
nogr. ined. — Clarkia elegans Dougl. ined. ex Lindl. in Bot. 
Reg. tab. 1575. — Don, in Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, 
tab. 209. — Clarkia rhomboidea Dougl. in Hook. Flor. Bor. 
‘Amer. 1, p. 214. 

Plante haute de 1 à 2 pieds. Tige rameuse des la base, glauque 
ou rougeätre et glabre de même que les rameaux. Rameaux 
effilés , grêles, dressés ou étalés. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, 
distants, glauques , glabres , légèrement denticulées , pointues, 
penninervées : les inférieures ovales ; les supérieures (sales: lan- 
céolées ou lancéolées ; pétiole long de 1 ligne ou moins. Galice 
glabre : tube long de r ligne ; segments longs de 5 à 6 lignes, 
linéaires-lancéolés , pointus , striés. Disque d’un pourpre violet. 
Pétales longs de 6 à 8 lignes ( y compris l’onglet), étalés : lame 
ovale -rhomboïdale ,. subobtuse , flabelliveinée, denticulée aux 
bords , large de 5 à 7 lignes , pourpre en dessus, rose en dessous ; 
onglet linéaire, rose, aussi long que la lame. Étntines majeures 


394 CLASSE DES CALICIFLORES. 


presque aussi longues que les pétales. Ovaire long de 5 à 7 lignes, 
hérissé de longs poils filiformes entremélés de courtes soies 
claviformes. Style débordant les étamines. Stigmate à lobes blan- 
châtres, veloutés en dessus. Capsule arquée ou subrectiligne, 
hispide, luisante, d’un brun clair, longue à peine de 1 pouce. 

Cette plante, découverte par M. Douglas dans le nord-ouest de 
l'Amérique , est encore assez rare dans les jardins ; mais elle ne 
mérite pas moins'que le Clarkia d’être multipliée pour l’orne- 
ment des parterres. | 


Gére CLABKTA = Cana Po 


Tube calicinal (partie inadhérente)'infondibuliforme, plus 
court que l’ovaire; limbe à 4 segments réfléchis. Disque un 
peu charnu, papilleux, glabre, gibbeux au sommet. Pétales 
4, longuement onguiculés, profondément trilobés (crucifor- 
mes) : onglets 1-dentés de chaque côté. Étamines 8, unisé- 
riées : les 4 opposées aux pétales stériles, minimes, à anthè- 
res abortives; les alternes fertiles, à peine plus longues que 
les onglets : filets filiformes; anthères adnées au filet, oblon- 
gues, contournées après l’anthèse. Ovaire subcylindracé, sti- 
pité, 8-costé, 8-sulqué, 4-loculaire; loges multiovulées. 
Ovaules sessiles, ascendants , unisériés, subimbriqués. Style 
filiforme , long. Stigmate 4-parti : lobes courts , obovales, 
obtus, révolutés. Capsule stipitée, subcylindracé, 4-costée, 4- 
sulquée, 4-valve, 4-loculaire, polysperme, subcoriace : clois 
sons cartilagineuses ; placentaire nerviforme , tétragone, 
Graines petites, sessiles, ascendantes, unisériées , subimbris 
quées, granuleuses , obovales, convexes au dos, He 
concaves à la face : test crustacé. Chalaze grande, faciale, 
subterminale , obovale , couronnée par un rebord fimbri 
Embryon prifatsie € à la graine : cotylédons suborbicalaires; 
radicule infère. Stat 

Herbe annuelle ou bisannuelle. Feuilles éparses, très- 
entières, étroites , rétrécies en pétiole. Fleurs axillaires, di- 
stantes, défléchies et nutantes avant l'épanouissement. Péta- 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 395 
les de couleur lilas (pourpres ou blancs, dans des variétés), 


Anthères jaunes. 
L'espèce suivante constitue à elle Hire le genre. 


CLArkrA ÉLÉGANT. — Clarkia pulchella Pursh, Flor. Amer. 
Sept. 1, p. 260, Ie. — Bot. Reg. tab. 1100. — Bot. Mag. 
tab. 2918. — Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 157. — 
Reichenb. Gart. Mag. 3, tab. 211. 

Herbe haute de 1 à 2 Siéde , ordinairement très-touffue. Tige 
dressée. Rameaux dressés ou ascendants , grêles , flexueux , pubé- 
rules. Feuilles longues de 1 à 3 pouces, larges de 1 à 4 lignes 
(les florales supérieures réduites à de courtes bractées), pubé- 
rules , glauques, très-entières , lancéolées ou lancéolées-linéaires, 
pointues ; pétiole long de 2 à 4 lignes. Galice pubérule : tube 
long d'environ 2 lignes ; segments linéaires-lancéolés, pointus, 
longs de 6 à 7 lignes (souvent cohérents par paires). Pétales 
longs de 8 à 12 lignes (y compris l’onglet) : onglet linéaire, 
étroit, muni de chaque côté d’un appendice étroit, presque subulé, 
recourbé; lame aussi longue que l'onglet ou un peu plus longue, 
ayant 6 à 8 lignes de large dans sa plus grande dimension : lobes 
oblongs, ou oblongs-spatkulés, ou obovales, obtus, denticulés 
au sommet": les latéraux ordinairement divariqués , plus étroits 
et plus courts que le lobe terminal. Filets des étamines fertiles 
pourpres ou carnés, aussi longs que les onglets. Anthères fertiles 
plus courtes que te filets. Étamines stériles à peine longues de 
1 ligne. Ovaire incane , pubérule, long de 4 lignes, rétréci en 
stipe roïide long de 2 à 3 lignes. Style débordant les étamimes 
fertiles. Stigmates planes, blanchâtres , glabres. Capsule longue 
de 6 à 9 lignes, d’un brun clair TA rectiligne, ou quel- 
quefois arquée, ascendante, 2 à ñ fois plus longue que le stipe; 
valves presque linéaires , à peine larges de 1 ligne. Graines d’un 
brun roux. | 5 

Gette plante, qui occupe aujourd’hui le premier rang parmi 
les espèces de parterre , fut'd’abord découverte dans le nord-ouest 
de l'Amérique par Lewis, et Clark; mais son introduction en 
Europe est due aux soins de l'infatigable Douglas, et ne date que 
de 1827. 


396 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Genre CHAMÉNÉRION. — Chamænerium (Tourn.) 
Spach. 


Calice (partie inadhérente) à 4 segmens soudés par la 
base, réfléchis pendant l’anthèse. Disque épais, adné au 
fond du calice. Pétales 4, courtement onguiculés, inégaux , 
étalés, rétus. Étamines 8, unisériées, ascendantes, toutes fer- 
tiles. Filets filiformes , dilatés à la base : les 4 opposés aux 
pétales un peu plus longs que les alternes. Anthères égales, 
elliptiques, obtuses , submédifixes , contournées après l’an- 
thèse. Ovaire sabfusiforme, tétragone , 4-loculaire ; loges 
multiovulées. Ovules ascendants, imbriqués. Style filiforme, 
décliné, velu à la base. Stigmate 4-parti : lobes linéaires, 
révolutés. Capsule mince, 4-gone, oblongue-cylindracée, 
longuement stipitée, 4-loculaire, 4-valve, polysperme; 
placentaire membraneux, comprimé. Graines petites, as- 
cendantes, imbriquées, unisériées, oblongues : test crustacé; 
chalaze apicilaire, couronnée par, ‘ne aigrette de ou 
poils soyeux. Embryon conforme à la graine: radicule in- 
fère; cotylédons minces, presque planes. 

Herbes vivaces, multicaules. Tiges simples ou Jameuses. 
Feuilles subsessiles, denticulées, ou entières, éparses : les flo- 
rales supérieures réduites à de petites bractées, Fleurs 
axillaires, pendantes en préfloraison, rapprochées en grappe. 
Corolle violette, ou pourpre, ou blanche, ou rarement 
jaune. 

On trouve des Chaménérion en Europe, en Sibérie!e 
dans l'Amérique septentrionale. Le genre renferme ou 


six espèces, dont voici les plus remarquables : in 
My À 


CHAMÉNÉRION MULTIFLORE.— Chamænerium angustifolium 
Scopol. — Epilobium angustifolium Linn. — Flor. Dan: 
tab. 289. — Engl. Bot. tab. 1947. — Epilobium Céder 
Allion. — Epilobium spicatum Lamk. 

Tiges dressées, presque simples. Feuilles lancéolées ou (A 
céolées-oblongues, pointues, acuminées, entières, mucronées , 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 397 


glabres, veineuses. Épis multiflcres : bractées subulées, non-adnées 
au stipe. Pétales obovales-orbiculaires, onguiculés. Style aussi 
long que les étamines. 

Racine fibreuse, stolonifère. Tiges hautes de 3 à 5 pieds, 
roides, anguleuses , souvent rougeâtres, rameuses supérieurement. 
Feuilles longues de 2 à 4 pouces’, larges de 4 à 8 lignes, d’un 
vert foncé en dessus, glauques en dessous, subsinuolées, ou 
ondulées, ou bordées de dentelures glanduliformes très-écartées. 
Épis lâches, penchés au sommet en préfloraison, longs de 1 à 
2 pieds : axe et fleurs couverts d’une pubescence pulvérulente 
incane. Bractées la plupart très-petites , réfléchies. Fleurs d’abord 
pendantes , puis étalées , enfin (lors de l’épanouissement ) presque 
dressées. Boutons obconiques, mucronés. Segments: calicinaux 
lancéolés-oblongs , obliques , striés, mucronés , longs d’environ 
4 lignes. Pétales d’un rose vif (blancs dans une variété), rétus, 
veinés, obliques : les majeurs longs de 6 lignes; les mineurs 
longs de 5 lignes. Étamines majeures un peu plus courtes que les. 
pétales ; étamines mineures à peu près aussi longues que les 
sépales. Filets de même couleur que les pétales. Anthères jaunes. 
Ovaire un peu plus long que les sépales , un peu plus court que 
le stipe. Style long de 5 à 6 lignes. Lohes du stigmate 3 fois 
plus courts que le style. Gapsules longues d'environ 2 pouces, 
divergentes à angle plus ou moins ouvert, ou presque étalées, 
oblongues-linéaires | incanes, rétrécies aux 2 bouts, tronquées 
au sommet , portées sur un stipe long de 4 à 8 lignes. 

Cette espèce élégante, qu’on cultive fréquemment comme plante 
de parterre , abonde dans les montagnes de presque toute l'Europe, 
et se plaît surtout dans les bois-taillis, où elle envahit souvent 
le terrain, à l’exclusion de tous les autres végétaux. Dans quel- 
ques parties de la France on lui donne le nom vulgaire de Lau- 
rier de saint Antoine. Sa floraison , qui commence en juin, se 
prolonge jusqu’en automne. 


CHAMÉNÉRION s! FEUILLES DE RomariW. 2 poilobium Tosma- 
rinifolium Hænk. — Reichenb. Plant. Crit. Le. 522. — Lpilo- 
bium angustifolium Lamk, — Waldst. et Kit. Plant. Hounpage 


398 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Rar. tab. 76.— Epilobium angustissimum Suter, Flor. Helvet. 

Tiges ascendantes ou procombantes, effilées, rameuses. Feuil- 
les lines ; pointues , mucronées , pubérules aux bords ; tres- 
entières , non-veineuses. Épis pauciflores : bractées lancéiééleli- 
néaires, EEE inférieurement au stipe. Pétales lancéolés-ellipti- 
ques. Style aussi long que les étamines. 

Racines stoloniferes. Tiges longues de 1 à 3 pieds, suffrutes- 
centes à la base , cylindriques , feuillues , touffues, ramulifères à 
presque toutes les aisselles. Feuilles longues de r à 2 pouces , 
larges de :[, à 1 ‘/, ligne, un peu charnues, d’un vert gai aux 2 
faces. Bractées plus grandes que celles de l’espèce précédente. 
Épis ne s’allongeant guère à plus de 6 pouces. Fleurs presque 
semblables à celles du Chamænerium angustifolium. Capsules 
grêles, longues de 2 à 3 pouces. | 

Cette espèce, commune dans les endroits pierreux et dé- 
couverts des Alpes, ne mérite pas moins que la précédente une 
place dans les parterres. 


CHAMÉNÉRION DENTICULÉ. — Epilobium angustissimum Ait, 
Hort. Kew.— Bot. Mag. tab. 76. — Reichenb Plant. Crit. Is 
523. — Epilobium Dodonæi Villars. — Epilobium denticula- 
tum Wender. — Mert et Koch. Flor. Germ. 

Gette espèce diffère de la précédente par ses feuilles un sd 
plus larges et très-visiblement denticulées , de même que par som 
style de moitié ‘plus court que les étamines. Elle croît dans Léa 
Alpes et se cultive aussi comme plante d'ornement. 


2 48 
Genre ÉPILOBE. — Æpilobium (Linn.) sel :9 


Calice (partie inadhérente) infondibuliforme, ou subcam- 
panulé , 4-fide : segments dressés. Disque pelliculaire; 
lobé. Pétales 4, dressés, égaux, courtement onguiculé 
profondément échancrés. Etamines 8, bisériées, toutes 
tiles : les 4 opposées aux pétales i insérées pus LA que ceux- 
ci; les 4 alternes plus longues, insérées à même Et vs 
les pétales, Filets filiformes, non-dilatés à la base. An 
petites , suborbiculaires, médifixes. Ovaire linéaire , tétra- 


[ 
) 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 399 


gone, stipité, 4-loculaire; loges multiovulées, Ovules 
unisériés , ascendants , imbriqués. Style filiforme, dressé. 
Stigmate claviforme , ou 4-parti, ou 4-fide. Capsule gréle, 
subcylindracée , tétragone , courtement stipitée , mince, 4 
loculaire, 4-valve, polysperme. Graines petites, oblongues, 
cylindriques, unisériées, ascendantes, imbriquées : test crus- 
tacé; chalaze apicilaire, couronnée par une aigrette de longs 
poils soyeux. Embryon conforme à la graine : radicule in- 
fère; cotylédons minces, presque planes. 

Herbes vivaces. Feuilles sessiles ou courtement pétiolées, 
denticulées, ou entières : les inférieures (ou presque toutes) 
opposées (quelquefois verticillées-ternées); les supérieures 
éparces. Fleurs axillaires , distantes, souvent nutantes avant 
l'épanouissement. Corolle rose ou blanchätre. 

La plupart des Épilobes habitent le nord de l’ancien con- 
tinent ou de l'Amérique; on en trouve aussi quelques-uns 
“dans les régions alpines et subalpines de la zone équatoriale, 
ainsi que dans les contrées tempérées de l’hémisphère aus- 
tral. L'espèce suivante seule se fait eee des fleurs 
de quelque apparence. 


ÉpILOBE GRANDIFLORE. — Epilobium grandiflorum Allion. 


Pedem. — ÆEpilobium hirsutum Wild. Spec. — Engl. Bot. 
tab. 838. — Flor: Dan tab. 326. — Epilobium tomentosum 
Vent. Hort. Gels. tab. go (var.) | 

Racine rampante. Tige trés-rameuse, hérissée, cylindrique. 
Feuilles opposées, amplexicaules, Re PURES oblongues-lan- 
céolées, ou oblongues, pointues, denticulées, plus ou moins coton- 
neuses ou hérissées. Stigmate 4-parti. 

Tige haute de 4 à 5 pieds, hérissée de poils horizontaux entre- 
mélés d’une pubescence visqueuse. Pétales obcordiformes , d’un 
rose vif, longs de près de 6 lignes. Ovaire et calice ne 
BAT cotonneux. Sépales lancéolés, mucronés. 

Cette espèce est commune dans IL prairies humides et au 
bord des eaux, dans pique toute l’ Europe. 


LA 


400 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Genre ZAUSCHNÉRIA. — Zauschneria Pres]. 


Tube calicinal (partie inadhérente) infondibuliforme, 
renflé en globe au-dessus de l’ovaire, coloré; limbe à 4 seg- 
ments réfléchis. Pétales 4, obovales, bifides. Étamines 8, 
bisériées. Filets filiformes, plus longs que les pétales. An- 
thères linéaires, médifixes. Ovaire linéaire , tétragone, non- 
stipité, 1-loculaire, multiovulé. Style filiforme, dressé. Stig- 
mate capitellé, 4-lobé. Capsule linéaire , tétragone , courte- 
ment stipitée, 1 “oculaire, 4-valve, polysperme. Graines ob- 
lougues , comprimées , subtétragones, superposées, couron- 
nées au sommet par une aigrette de longs poils soyeux. 

Sous-arbrisseaux. Feuilles opposées , étroites. Fleurs en 
épis terminaux , lâches , bractéolés. Calice et pétales écar- 
lates. 

Ce genre curieux tient le milieu entre les Épilobes et les 
Fuchsiées : ses fleurs sont semblables à celles de ces derniè- 
res , tandis que son fruit ne diffère point de celui des pre: 
miers. On ne connaît que deux espèces, dont la suivante est 
la plus notable : 


ZLaAusCHNÉRIA DE CALIFORNIE. — Zauschneria californica 
Presl, Rel. Hænk. 2, p. 28, tab. 52. 


Sous-arbrisseau très-rameux ; cotonneux-incane à toutes ses 
parües herbacées.Tiges décombantes ou ascendantes, grêles, li 
gneuses , longues ia 1 pied. Rameaux et ramules oppo- 
sés ; cylindriques ; entre-nœuds rapprochés. Feuilles longues de 
3 18 lignes, larges de 1 ligne, sessiles, linéaires , pointues aux 
2 bouts, denticulées au sommet : di des ramules axillaires 
fasciculées, linéaires, très-entières, très-petites. Épis simples , lâ- 
ches, 3-5-flores, LU Fleurs dressées, alternes. Calice longde 
9 lignes, pubescent, écarlate : tube renflé à la base en globe large 
de 1 ligne; segments ovales, acuminés, glabres en dessus, 3 fois 
plus courts.que le tube. Pétales Po aussi longs que 14 seg- 
ments calicinaux , bifides presque jusqu’au milieu : lobes diver- 
gents, obtus , crénelés, Style débordant les étamines. Ovaire long 


: 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 401 


de 2 lignes , dressé, cotonneux. Capsule longue de 8 lignes, 
dressée, portée sur un style long de 1 ligne. Graines brunâtres, 
longues de moins.de 1 ligne : aigrette jaunätre, 3 fois plus lon- 


gue que la graine. 
Cette plante, qui croît en Californie, aux environs de Mon- 


térey, mériterait d’être introduite en Ecope comme plante d’or- 
nement. | k 
* Lautre espèce du genre croît au Mexique. 


Sécrion IV. FUCHSIÉES. — Fuchsiece. 


Tube calicinal (partie inadhérente) obconique ou cylin- 
dracé, resserré au-dessus de l’ovaire ; limbe à seg- 
ments dressés, ou étalés, ou rarement réfléchis. Dis- 
que épaissi au fond du calice en urcéole 4-lobé, Pétales 
4, dressés, courtement onguiculés, souvent convolutés. 
Étamines 8, unisériées ; les 4 filets opposés aux pétales 
plus courts que les # alternes. Anthères courtes, el- 
liptiques, submédifixes. Stigmate mdivisé, ou 4-denté, 
ou à 4 lobes courts. Baie sèche ou charnue, poly- 

. sperme. Graines nues, inappendiculées, assez grosses, 
quelquetois réniformes. Radicule courte, conique, 
obtuse. 

Arbrisseaux ou rarement arbres. Feuilles opposées, ou 

verticillées-ternées, ou rarement altèrnes. Fleurs pé- 
dicellées , axillaires (rarement -en panicule terminale 
aphylle) , non-éphémères , diurnes , inodores. Calice 
rose ou pourpre. Pétales violets ou roses. 


Toutes les Fuchsies croissent en Amérique : elles abondent surtout sur 
les plateaux tempérés des Andes. 


Genre BRÉBISSONIA. — Ados Spach. 


Tube calicinal (partie inadhérente) subcylindracé , allon- 
gé, plus large que l'ovaire; limbe à 4 segments dressés, ou 


étalés, ou réfléchis. Pétales 4, subsessiles, non-convolutés, 3- . 


BOTANIQUE. PHAN, T, 1V. 26 


dt 


402 CLASSE DES CALICIFLORES. 


lobés au sommet. Étamines 8, incluses, très-courtes. Filets 
aplatis , élargis à la base : les 4 opposés aux pétales réfléchis 
dans le tube ; les 4 alternes dressés. Anthères petites , ellip- 
tiques, submédifixes. Ovaire subglobuleux, à 4 loges pauci- 
ovulées, Ovules bisériés, horizontaux. Style filiforme, inclus. 
Stigmate à 4 lobes courts , linéaires, divergents, obtus. Baie 
presque sèche, oligosperme. Graines réniformes, lisses, non- 
anguleuses , médifixes. Embryon curviligne , conforme à la 
graine, #: 

Arbustes très-rameux. Feuilles très-entières ou dentées , 
opposées, pétiolées. Pédicelles solitaires , axillaires, pen- 
chés, filiformes. Fleurs de grandeur médiocre. 

Nous dédions ee genre à notre savant collaborateur M. de 
Brébisson. Voici les espèces qui se cultivent comme e plantés 
d’ornement dans les oranger 1es : 


BRÉBISSONIA À PETVTES FEUILLES. — Brebissonia microphy Îla 
Spach, Monogr. ined.—Fuchsia microphylla Kunth , in Humb 
et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. v. 6, tab. 534. — Sweet, Brit: 
Flow. Gard. ser. 2, tab. 16. D 

Feuilles ovales, ou ovales- “elliptiques, ou ovales- oblongues " 
subobtuses, denticulées, ou dentelées, pubérules aux bords, ou 
très- HE Pédicelles plus longs que les feuilles. Segnients er 
cinäux oblongs-lancéolés, mucronés, dressés, 2 fois plus cour 
que le tube. Pétales UE es s aindfétjes à la base, © 

Buisson atteignant 3 à 4 pieds de haut. Rameaux grêles, 
opposés. Ramüles courts, feuillus. Feuilles longnes de 2 à 3 lignes, 
larges de 1 ‘/, à 2 lignes, d’un vert sombre ; pétiole long de 

‘l ligne. Pédicelles longs de 2 à 4 lignes. Fleurs longues ns 
viron 5 lignes. Calice d’un pourpre foncé. Pétales d’un rose 

de moitié plus courts que les segments du calice. Baie noire, 
globuleuse, de la grosseur d’un Pois. 

Cette espèce a été découverte au Mexique, par MM. deHam- 
boldt et Bonpland, sur le volcan de Jorullo, à 3300 pieds | 
d’élévation ; elle est introduite en Europe depuis plusieurs. an- | 
nées, et sax. se cultiver en plein air, dans une situation abritée, 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 405 


PRÉBISSONIA PACILLAIRE. — Prébissonia bacillaris Spach, 
Monosr. ined. — Fuchsia bacillaris Lindl. in an Res. 
tab. 1h85: 


Feuilles ovales, , où ovales-lancéolées , denticulées, glabres. 
Fleurs géminées ou ternées , plus iongues que les feuilles. Seg- 
ments calicinaux subulés, étalés. Pétales dbovales. 

Branches dressées, grèles , cffilées.. Fleurs d’un rose vif. 

Cette espèce, originaire du Mexique, n’est introduite que 
depuis peu en aoliiènne. M. Lindley observe qu’elle semble plus 
rustique que la plupart des autres Fuchsiées. Ses fleurs se suc- 
cèdent pendant tout l'été et jusqu’à la fin de l'automne. 


- BRÉBISSONIA À FEUILLES DE Tuym. — Brebissonia thymifolia 
Spach, Monogr. ined. — Fuchsia thymifolia Kunth, L. €. 
tab. 535. — Svreet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 25. | 

Feuilles opposées ou alternes, ovalés, ou ovales-orbiculaires , 
ou obovales , obtuses, irès-entières , pubescentes en dessus et aux 
bords, presque glabres en dessous. Pédicelles solitaires, plus 
longs que le pétiole. Segments calicinaux réfléchis , oblongs, 
cuspidés, plus courts que le tube. Pétales cunéiformes. 

Buisson touffu , haut d'environ 3 pieds. Rameaux et ramuüles 
grêles, opposés , Fr l rougeâtres. Feuilles longues de 4 à 

B.lignes, larges d’environ 3 lignes, d’un vert glauque; pétiole 
long de 1à9 lignes. Fleurs Rs de 3 à 4 lignes. Tube cali- 
cinal pourpre; segments verdâtres. Pétales d’un rose vif. Baie 
globuleuse, pubérule, noirâtre , de la grosseur d’un Pois. 

Cette espèce croît au Mexique sur les plateaux élevés de r 100 
à 1200 toises au-dessus du niveau de la mer; aussi résiste-t-elle 
assez facilement en pleine terre aux hivers des environs de Paris. 


Genre KIERSCHLÉGÉRIA. = Kierschlegeria Spach. 


Calice infondibuliforme : tube allongé, subcylindracé ; 
limbe à 4 segments étalés, Pétales 4, convolutés , entiers , 
subsessiles. Étaminés 8, presque ‘aussi longues que Jes péta- 
es , toutes dressées. Filets filiformes. Anthères’ elliptiques , 
médifixes, Ovaire ovale, à 4 loges multiovulées. pate bi- 


404 CLASSE DES CALICIFLORES. 


sériés , horizontaux. Style filiforme, saillant. Stigmate gros , 
à 4 lobes subglobuleux, connivents, Baie sèche, polysperme. 
Graines irrégulièrementanguleuses. Embryon rectiligne. 

Rameaux munis de courts aiguillons presque coniques, 
formés par la base des anciens pétioles. Feuilles éparses, en- 
tières, longuement pétiolées. Pédicelles axillaires, subfasci- 
culés, penchés. Fleurs de grandeur médiocre. 

Nous dédions ce genre à notre ami, le docteur Kierschle- 
ger, auteur d’un flore de l’Alsace. L'espèce suivante est la 
seule que nous connaissions : 


KierscaLÉGÉRIA Faux-Lycier. — Âierschlegeria lycioides 
Spach, Monogr. ined. — Fuchsia lycioides Andr. Bot. Rep. 
tab, 120. — Bot. Mag. tab. 1024. 

Buisson à rameaux longs, grêles , effilés, rougeâtres , épineux, 
inclinés, glabres, un peu anguleux. Feuilles Ines de 6 à 
12 rare larges de 4 à 6 Londt ovales , ou ovales-orbiculaires : 
ou MU. ou oblongues, ou sublancéolées , subobtuses, 
glabres, glauques ; petiole grêle, à peu près aussi long que la 
lame. Pédicelles géminés, ou ternés, ou quelquefois solitaires, 
plus courts que les feuilles. Fleurs longues de 8 à 10 lignes, 
rapprochées en grappe feuillée. Calice long de 6 à 7 lignes ; tube 
d’un rose pâle ; segments triangulaires-lancéolés, pointus, un peu 
plus courts que le tube, 2 fois plus longs que les pétales, d’un 
rose vif en dessus. Pétales cunéiformes-oblongs, obtus, d’un 
pourpre violet. Baie ellipsoïde, mucronée, longue d'environ 
3 lignes. Graines ferrugineuses. : 

Cette espèce, indigène au Chili, n’est pas r rare dans les collec- 
tions d’orangerie. 


Genre FUCHSIA. — Fuchsia (Linn.) Spach.. 


Calice (partie inadhéreute) infondibuliforme : tube renflé 
ou subcylindracé, allongé ; limbe à 4 segments étalés ou 
dressés. Pétales 4, courtement onguiculés, convolutés, en- 
tiers, plus courts que les segments du calice. Étamines 8, 
incluses ou saillantes , toutes dressées. Filets filiformes. “es 


7 


FAMILLE DES ONAGRAIRES, 405 


thères elliptiques, submédifixes. Ovaire ellipsoïde ou oblon g, 
à 4 loges pluriovulées. Ovules horizontaux, bisériés. Style 
saillant ou inclus, filiforme. Stigmate conique ou subglobu- 
leux, très-entier, ou 4-denté. Baie 4-loculaire, polysperme. 
Graines aiguleuses. Émbryon rectihgne. 

Arbrisseaux ou rarement arbres. Feuilles opposées ou 
verticillées. Pédicelles filiformes , penchés , axillaires, soli- 
taires. Fleurs souvent très-longues. 

Ce genre renferme une trentaire d’espèces , toutes indi- 
gènes dans l'Amérique méridionale ;extra-tropicale, ou sur 
les hauts plateaux des Andes. Les Fuchsia forment des buis- 
sons d’une grande élégance , ornés de fleurs pendant toute 
la belle saison. Plusieurs espèces se cultivent en pleine terre 
dans le midi et dans l’ouest de la France, ainsi qu’en Angle- 
terre; elles résistent même aux hivers des environs de Paris, 
à la faveur d’une situation abritée. Leur multiplication s’exé- 
cute facilement par boutures. 

Voici les espèces déjà: ‘Cutiv ges Le en Europe, où Er méri- 
tent d’être introduites : 


À. Tube calicinal à peu près aussi long que le limbe, ou plus 
court que le limbe. Étamines très-saillantes ( plus longues 
que les segments calicinaux). Style débordant les étamines. 


Fucusra DÉCUSSÉ. — Fuchsia decussata Ruiz et Pay. Flor. 
Peruv. tab. 323, fig. b. (non Bot. Mag.) ; 

Ramules bts Feuilles opposées, ou verticillées-ter nées , 
pétiolées , lancéolées, pubescentes aux 2 faces. Pédicelles axil- 


_laires , péndants , plus longs que le calice. Segments calicinaux 


on pointus, plus longs que le tube: Pétales oblonss , pointus. 
En peu saillantes.— Calice d’un rose vif. Pétales écarlates. 
Cette espèce croît au Pérou. 


Fucusra cRÊLE. — Fuchsia gracilis Lindl. in Bot. Reg. 
tab. 847. — Fuchsia decussata Sims , in Bot. Mag. tab. 2507. 
(non Ruiz et Pay.) — Fuchsia mulli or Lindl. in Bot. Reg. 
tab. 1052 (var. ) 


j F5 


406 CLASSE DES CALICIFLORES, 


Feuilles opposées ou verticillées-ternées , longuement pétiolées , 
ovales-lancéolées, ou lancéolées, acuminées, denticulées, gla- 
bres. Pédicelles plus longs que les feuilles. Boutons obconiques, 
pointus. Segments calicinaux oblongs-lancéolés , pointus , dressés. 
Pétales cunéiformes-obovales , rétus. Ovaire ellipsoïde. Stigmate 
conique ou fusiforme. 

Arbrisseau touffu , haut de 3 à 4 pieds. Rameaux gréles, 
réclinés. Ramules filiformes, rougeâtres, presque glabres. Feuilles 
longues de 6 à 16 lignes, larges de 3 à 8 lignes; pétiole 1 à 2 
fois moins long que la lame. Calice grêle, long d’environ 18 
lignes , d’un pourpre tirant sur l’écarlate. Pétales violets. Fi- 
1 d’un rouge pâle. Anthères pourpres avant l’anthèse. 

Ce Fuchsia est l’un des plus rustiques du genre, et fort com- 
mun dans les orangeries ; suivant M. bide, il serait indigène 
au Mexique ; M. Sweet le regarde comme une variété du Fuchsia 
macrostemma. 


FucnsiA À LONGUES ÉTAMINES.—-#uchsia macrostemma Ruiz 
et Pav. Flor. Peruv. tab. 334; fig. b.— Lodd. Bot. Cab. tab. 
1062. — Feuill. Peruv. 2, tab. 47. | 

Rameaux glabres. Feuilles opposées, ou verticillées-ternées, 
courtement pétiolées, ovales, pointues, denticulées, presque : 
glabres. Pédoncules plus longs que les fleurs. Segments calicinaux 
dressés, oblongs, pointus. Pétales obovales. Étamines très-sail- 
lantes. Stigmate 4-denté. 

Arbuste touffu. Fleurs longues de pres de 2 pouces. Calice 
écarlate. Pétales violets. Style et étamines d’un rouge pâle. 

Gette espèce , indigène au Chili , se rencontre fréquemment dans 

les collections. En Angleterre, on ir cultive en pleine terre. 
: Fucusia 4 BOUTONS GLOBULEUx. — Fuchsia globosa Lindl. 
in Bot. Reg. tab. 1556. — Bot. Mag. tab. 3364: — Fuchsia 
macrostemma var. globosa Don, in Sweët, dis Flow. Ki: | 
ser. 2, tab. 216. . 

Feuittés ovales, pointues, ‘denticuléés , &labres. Boutons glo 
buleux. Segments ‘calicinaux pointus, 2 fois plus longs cd la 
corolle, 


FAMILLE. DES ONAGRAIRES. 407 


Arbrisseau ayant le port du Fuchsia gréle. Feuilles d’un vert 
sombre. Fleurs de la grandeur de celles du Fuchsia commun. 
Calice pourpre. Pétales violets. Étamines de moitié plus longues 
que le calice. Sigmate conique, entier. 

L'origine de ce Fuchsia, que M. Sweet ele comme une 
variété du Fuchsia macrostemma, est inconnue ; il a été pré- 
senté à la société horticulturale de Londres, en 1632. 


Fucasia conique. — Fuchsia conica Lidl. in Bot. Reg. 
tab. 1002. 

Feuilles ternées ou quaternées, ovales, denticulées , glabres. 
Pédoncules plus longs que les feuilles. Tube calicinal obconique. 
Pétales Rues aussi longs que le limbe du calice. EE coni- 
que , entier. 

rie feuillu , haut de 2 à 3 pieds. Feuilles d’un vert 
sombre; pétiole pubescent , 3 fois plus court que la lame. Ovaire 
ovale. Calice écarlate, long de x pouce : seoments lancéolés , de 
la longueur du tube. Pétales échancrés, d’un pourpre violet. Éta. 
mines 1 fois plus longues que les segments du calice, de moitig 
plus courtes que le le. Filets violets. 

Suivant M. Don, ce Fuchsia ést aussi une variété du Fuchsia 

.macrostemma. 


Fucusia commun. — Fuchsia coccinea Ait. Hort. Kew:— 
Bot. Mag. tab. 97. — Duham. Arb. ed. nov. 1 , tab: 13.2 
Fuchsia pendula Salisb. Stirp. Rar. tab. 7.— Fuchsia magel. 
lanica Lamk. Dict. — Nahusia coccinea Schneev. Ie. n° 2r. 

Ramules pubescents. Feuiiles opposées ou verticillées-ternées , 
courtement pétiolées , ovales , ou ovales-lancéolées , acuminées , 
denticulées , subcordiformes à la base, poilues aux bords. Pédon- 
_cules plus ln que les fleurs. Galice anfondibuliforme : segments 
olongs-lancéolé, pointus. Pétales cunéiformes - obovales, tron- 
qués, convolutés. Stigmate grêle, fusiforme. 

Buisson très-rameux, haut de 3 à 4 pieds. Rameaux réclinés ; 
ramules grêles, rougeätres. F euilles horizontales ou réfléchies, 
mnt ; d’un vert très-foncé,en dessus, pôles en, dessou y 
longues de 6. à 18 lignes, Galice long d'environ 1 pouce, d’un 


408 CLASSE DES CALICIFLORES. 


pourpre écarlate. Pétales d’un bleu violet. Filets et anthères 
rouges. 

Ce. Fuchsia , originaire des terres de Magellan, est introduit 
en Europe depuis 17388. C’est de toutes les espèces cultivées, 
celle qui résiste le mieux au climat des environs de Paris. En 
Angleterre ainsi que sur les côtes occidentales de la France , elle 
prospère en pleme terre, et forme des buissons charmants , cou- 
verts de fleurs pendant une grande partie de l’année. 


Fucasra PUBESCENT. — Fuchsia pubescens Cambess. in Flor. 
Brasil. Merid. v. 2, tab. 134. 

Feuilles AUIE TN ternées ou quaternées, ovales , ou ovales- 
lancéolées , pointues, denticulées, pubér és: Pédéhotieé de la 
longueur des feuilles. Tube ichl infondibuliforme , de la lon- 
gueur du limbe; segments lancéolés, pointus. Pétales obovales, 
très-entiers. Fruit ovoide-sphérique, pubérule. 

Tiges touffues, grêles, hautes d'environ 5 pieds. Feuilles 
longues ÉTÉ 18 lignes, sur 9 lignes de large ; pétiole long 
de 2 à 3 lignes: Calice écarlate, long de 1 pouce; limbe campa- 
nulé. Pétales violets, 3 fois plus courts que les lobes du calice. 
Fruit noirâtre, luisant, d'environ 4 lignes de diamètre. 

Cette espèce, assez semblable au Fuchsia commun, a été 
observée par M. Aug. de Saint-Hilaire au Brésil, dans Li Cant- 
pos geraës de la province de Saint-Paul, et de les montagnes 
élevées de la province des Mines. 


FucusiA DES MONTAGNES. — Fuchsia montana CS 
L. c. tab. 135. 4 | 

Feuilles ovales -oblongues, ou ovales - lancéolées , pointues, 
subcordiformes à la base, denticulées, presque Mabpoi verti- 
cillées-ternées. Pédoncules de la longueur des feuilles. Tube 
calicinal infondibuliforme, de la longueur du limbe; segments 
oblongs-lancéolés, acuminés. Pétales obovales- arrondis, très- 
entiers. Fruit ovoïde-oblong. 

Sous-arbrisseau presque simple, bat dera2 iii Feuilles 
subsessiles , longues de 18 à 24 lignes, larges de 6 à 8 lignes : 
les jeunes pubérules ; les adultes glabres. Pédoncules longs de 


FAMILLE DES ONAGRAIRES, 409 


12 lignes. Calice pubérule, écarlate , long de 14 lignes : lobes 
7-veinés. Pétales violets, 2 fois plus courts que les lobes du 
calice: Baie subtétragone , longue d’environ 7 lignes, sur 2 lignes 
de diametre. 

Cette espèce a été trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire au 
Brésil, dans les montagnes de la province des Mines. 


B. Tube calicinal 2 à 5 fois plus long que le limbe. Étamines 
incluses de même que le style. 


Fucusra DE Loxa. — Fuchsia loxensis Kunth, in Humb. et 
Bonpl. Nov. Gen. et Spec. vol. 6, tab. 536. 

Feuilles ternées, elliptiques-oblongues, ou lanccolées-oblongues, 
_pointues, glabres excepté aux nervures ; légèrement RS 
Calice hypocratériforme : : tube renflé au- Fo de l’oyaire, dilaté 
supérieurement ; lobes ovales-oblongs, pointus, un peu plus 
courts que la corolle. Pétales ovales-arrondis, courtement ongui- 
culés, pointus, très-entiers. Étamines un bé plus longues que 
les pétales. 

Rameaux pubescents. Feuilles longues de 2 pouces, sur 1 pouce 
de large ; pétiole poilu , long d’environ 4 lignes. Pédoncules fili- 
formes , longs de près de 1 pouce. Fleurs longues de 1 ‘/ pouce. 
Galice écarte; limbe large de près de x pe Pétales rou- 
geâtres. 

MM. de Humboldt et Bonplad ont den cette plante 
élégante aux environs de Loxa , à plus de six mille pieds d’élé- 
vation. 1 


Pass ÉLÉGANT, — Fuchsia venusta Kunth, L c — 
Fuchsia multi enr Linn. 

Feuilles opposées ou ternées, elliptiques > pointues, très- 
entières , glabres , luisantes. Calice-hypocratériforme : tube élargi 
supérieurement ; segments ovales-lancéolés, acuminés, un peu 
plus longs que la corolle. Pétales oblongs-lancéolés, pointus, 
ondulés. Étamines de moitié plus courtes que les MES A 
oblong. 


Ramules PARA Fouillés Res de 24 à 28 lignes, Ed 


410 CLASSE DES CALICIFLORES. 


de r1 à r4 lignes; petiole long d’environ 3 lignes. Peédoncules 
filiformes , longs de 15 lignes. Fleurs longues de 2 pouces. Galice 
pourpre ; limbe large de plus de 1 pouce. Pétales écarlates. 

Cette espèce a été trouvée dans la Nouvelle-Grenade, par 
MM. de Humboldt et Bonpland. 


FucusrA ÉCLATANT. — Fuchsia fulgens Flor. Mex. Ic. ined. 
ex De Cand. Prodr. 

Rameaux glabres. Feuilles opposées , pétiolées , cordiformes- 
ovales, pointues , denticulées , glabres. Pédicelles axillaires, plus 
courts que les fleurs : les supérieurs en grappe. Segments cali- 
cinaux ovales-lancéolés, pointus , plus longs que les pétales. — 
Fleurs écarlates, longues de 2 pouces. Grappes nutantes au 
sommet. 

Cette espèce croit au Mexique. 


Fücuasia DENTICULÉ. — Fuchsia denticulata Ruiz et Pa. 
Flor. Peruv. 3, tab. 325, fig. b. | 

Rameaux trigones. Feuilles verticillées-ternées , pétiolées , 
oblongues-lancéolées , acuminées aux 2 bouts, denticulées, velues 
en dessous à la côte. Pédicelles plus courts que les fleurs. Seg- 
ments cahcinaux lancéolés , acuminés , presque 2 fois plus longs 
que la corolle. Pétales obovales. — Fleurs nutantes , de couleur 
pourpre. "4 

Cette espèce croît au Pérou. 

FucusiA À coRvmpEs. — #uchsia corymbiflora Ruiz et Pay. 
Flor. Peruv. 3, tab. 325, fig. a. | 

Rameaux subtétragones. Feuilles opposées ; pétiolées , Ha 
gues-lancéolées, tres-entières. Pédicelles subterminaux , autants, 
plus courts que les fleurs. Segments calicinaux lancéolés , pointus, 
> fois plus longs que la corolle. Pétales oblongs-lancéolés. ;— 
Fleurs d’un pourpre vif, longues de Lis de 2 Rouet 
ovale-oblongue, pourpre. 

Cette espèce croît au Pérou , dans les forêts des environs. de 


Chinchao et de Mupa,, nb ai fu 


G 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 411 


FucasrA DENTELÉ. — Æuchsia serratifolia Rruis et Pav. 
Flor. Peruv. 3, tab. 323, fig. a. 

Rameaux drone, Feuilles opposées ou verticillées, pétiolées, 
oblongues, dentelées, légèrement pubescentes en dessous. Pédi- 
celles penchés, plus courts que les fleurs. Segments calicinaux 
acuminés , plus longs que la corolle. Pétales ovales-oblongs. — 
Calice long d'environ 18 lignes, bouffi à la base , d’un rose vif. 
Pétales Dune 

Cette espèce habite les mêmes contrées que la précédente. 


FucnsiA A TIGE SIMPLE. — Fuchsia simplicicaulis Ruiz et 
Pav.Flor. Peruv. 3, tab. 320, fig. a. 

Tee simple, très-glabre. Feuilles verticillées -quaternées , 
lancéolées-linéaires , subsessiles. Pédicelles quaternés , très-courts, 
subterminaux , presque en corymbe. Segments calicinaux lancéolés, 
plus longs que la corolle. — Sous-arbrisseau. Verticilles écartés. 
Involucre tétraphylle, un-peu pubescent. Fleurs pendantes. Calice 
rose. Pétales pourpres. 

Cette espèce habite les forêts du Pérou. 


Genre SCHUFIA. — Schufia Spach. 


Calice (partie inadhérente) hypocratériforme : tube obco- 
nique, un peu renflé à la base; limbe à 4 segments réfléchis, 
plus longs que le tube. Pétales 4 , courtement onguiculés, 
planes, obtus, un peu plus courts que les segments calici- 
naux. Étamines 8, saillantes, toutes dressées. Anthères ellip- 
tiques, supra-médifixes. Ovaire à 4 loges pluriovulées. Ovu- 
les bisériés, horizontaux. Style filiforme, saillant. Stigmate : à 
Æ lobes oblongs , Obtus, courts. (Péricarpe inconnu.) 

Feuilles opposées ou verticillées-ternées, grandes , pétio- 
lées, très-faiblement sinuolées, outrès- entières. Fleurs termi- 
nales, disposées en panicules cymeuses  Subtrichotomes, 
Aie ; pédicelles grêles, dressés. 

L'espèce suivante constitue ä elle seule le genre : : 


SCHUFIA ARBORBSCENT, = Schufia arborescens. Spach, Mo- 


A2 CLASSE DES CALICIFLORES. 


nogr. ined.— Fuchsia arborescens Sims, Bot. Mag. tab. 2620. 
— Lindl. in Bot. Reg. tab. 943. 

Arbrisseau. Rameaux glabres , presque étalés. Ramules rou- 
geâtres, feuillus. Feuilles longues de 3 à 5 pouces, larges de 12 
à 18 lignes, lancéolées , ou lancéolées -elliptiques, acuminces, 
subsinuolées , molles, d’un vert gai; côte large, proéminente en 
dessous, rougeâtre de même que les nervures; pétiole long de 2 
à 4 lignes. Panicule muluflore , sessile , très-ramense : les deux 
ramules inférieurs accompagnés chacun d’une feuille ; les supé- 
rieurs nus de même que lespédoncules secondaires etles pédicelles. 
Pédicelles grèles , raides , longs de 4 à 6 lignes. Galice d’ mr 
vif : tube long d’environ 2 lignes ; segments ovales lineal ub- 
obtus, de moitié plus longs que le tube. Pétales lancéolés-oblongs, 
obtus ,roses , un peu plus courts que les segments calicinaux. Filets 
roses , plus longs que les pétales. Anthères jaunes. Style débor- 
dant les étamines. 

Cette espèce, introduite en 1823 du Mexique en Angleterre, 
se cultive en orangerie comme plante d’agrément. Elle fleurit 
pendant presque toute l’année, même en hiver. Ses grandes 
feuilles et ses panicules dressées la font distinguer sans peine de 
toutes les autres Fuchsiées. 


————_—_—_——_—_ 


Ie TRIBU. LES LOPÉZIÉES. — LOPEZIEZÆ Spach. 


Calice ( partie inadhérente) caduc, 2-ou 4-parti, réfléchi 
( rarement tubuleux ). Disque adné au sommet de l'ovaire 
(ou au calice si celui-ci esttubuleux ). Corolle irrégulière, 
ou nulle. Étamines 2 (l’une souvent stérile, pétaloïde), 
ou une seule. Péricarpe capsulaire, ou carcérulaire ; ÿ 
placentaire non-séparable des cloisons. Graines inappen: 
diculées , rugueuses. Radicule courte , obtuse , conique. 

Herbes ou sous-arbrisseaux. Feuilles alternes , ou opposées , 
ou quelquefois verticillées, dentelées , ou dentées.. Fleurs 
axillaires, où en grappe terminale bractéolée, péliéelses ; 
rouges, ou blanches, diurnes , non-éphémères.. 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. A3 
Secrion I. RIESENBACHIÉES. — Riesenbachieæ Spach. 


e 
Calice  infondibuliforme , coloré. Corolle nulle. Une 
seule étamine. Ovaire linéaire, tétragone. 


Genre RIESENBACHIA. — Riesenbachia Presl. 


Tube calicinal (partie inadhérente) grêle; limbe à 4 seg- 
ments. inégaux : à ovales, obtus, étalés ; le quatrième plus 
grand , oblong. Corolle nulle. Étamine insérée entre les 2 
“petits segments du calice. Filet subulé , plane. Anthère li- 
néaire , médifixe , plus courte que le filet. Ovaire oblong, 
4- alice , multiovulé. Style dressé, filiforme , saillant , 
adné inférieurement au tube calicinal. Stigmate pelté ; sub- 
globuleux. Capsule oblongue, tétragone, 4-loculaire, 4-valve 
au sommet. Graines petites, oblongues, anguleuses, rugueu- 
ses, suspendues : radicule sapees cotylédons cbovales, folia- 
cés. 
Herbe. Feuilles dentelées. Grappes terminales, multiflo- 
res. Fleurs alternes, petites, bractéolées. 
L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : 


RiesENBACHIA À GRAPPES. — Riesenbachia racemosa Presl, 
Rel. Hænk. 2, tab. 54. : 

Herbe annuelle, couverte d’une pubescence g glanduleuse. Tige 
cylindrique , rameuse. Rameaux épars ou opposés. Feuilles lon- 
gues de 1 pouce, larges de 3 lignes , pétiolées, ovales-lancéolées, 
acuminées , incgalement dentelées vers le sommet, pubescentes 
aux 2 faces, molles. Grappes simples, allongée, dressées , 
multiflores. Bractées longues de 4 lignes , oblongues-lancéolées, 
acuminées, dentelées, étalées. Pédicelles plus courts que la 
bractée : les floriferes dressés ; les fructifères étalés. Calice rou- 
geâtre, long de 3 lignes. Étuud aussi longue que les petits 


segments. Capsule pubescente, ea de 3 lignes. Graines d’un 
brun fauve. 


Cette plante croît au ue 


M4 CLASSE DES CALICIFLORES. 
% 


Secrion IT. LOPÉZIÉES VRAIES. — Lopezieæ veræ Spach. 


Calice 4-parti, non-tubuleux. Pétales 2 ou 4. Étamines 2: 
l’une souvent pétaloïde, gtérile: Ovaire subglobu- 
leux. 


Genre LOPÉZIA. — Lopezia Cavan. 


Calice (partie inadhérente) 4-parti, coloré : ségments dé- 
fléchis. Pétales #, inégaux, dissemblables, défléchis, courte- 
ment onguiculés. Étamines 2 : l’une stérile, pétaloïde, enve- 
loppant en préfloraison la fertile ainsi que le style. Filet de 
l’étamine fertile court, défléchi. Anthère elliptique, submé- 
difixe. Disque urcéolé, épigyne. Ovaire subglobuleux, 44 
loges pluriovulées. Style court, décliné. Stigmate subglobu- 
leux, échancré. Capsule subglobuleuse, 4-sulquée, 4-locu- 
laire inférieurement, 1-loculaire supérieurement , 4-dentée, 
4-valve au sommet : axe placentifère, épais; loges par avor- 
tementmonospermes. Graines obovales, tuberculeuses : ‘em- 
bryon subglobuleux. 

Herbes ou sous-arbrisseaux. Feuilles alternes ou rarement 
opposées, dentelées, pétiolées. Fleurs petites, axillaires, rap- 
prochées en grappe feuillée, ou quelquefois subterminales. 
Corolle pourpre, ou rose. Pédicelles florifères dressés ; ÿ pé- 
dicelles fructifères défléchis. 

Les espèces de ce genre, au nombre d’une dizaine, crois- 
sent toutes au Mexique. Plusieurs se cultivent comme é PIRE 
d’agrément. En voici les plus notables : 


LOPÉZIA COURONNE. — Lopezia coronata Andr. Bot. ms | 
tab. 551. — Jacq. fil. Ecl. tab, 110. QU 


Feuilles ovales on ovales- lancéolées ; pointues aux 2 bouts , 
subsinuolées, inégalement denticulées, longuement pétiolées. 
Grappes allongées ; feuillées inférieurement.  : dE 

Herbe annuelle, dressée, glabre, lisse, rameuse ; ‘haute d’en- 
viron 1 pied. Feuilles longues d’environ x pouce, larges de 3 


FAMILLE DES ONAGRAIRES. 415 


6 lignes : les florales graduellement plus petites, et réduites ‘au 
sommet des ramules à des bractées beaucoup plus courtes 
que le pédicelle. Pédicelles filiformes , rougeâtres , longs d’envi- 
ron 1 pouce. Fleurs petites. Galice d’un pourpre violet. Pétales 
d’un rose vif. Filet pétaloïde obcordiforme , blanc. Capsule obo- 
vale , de la grosseur d’un grain de Poivre. 

Cette espèce se cultive fréquemment comme te de parterre, 

à cause de la longue durée de sa floraison pis qu’en raison de 


son élégance. 


.… LopézrA À COURTES GRaPPEs. — Lopezia racemosa Cavan. 
Ie. 1, tab. 18. — Bot. Mag. tab. 254. — Bonpland , Nav. tab. 
25. — Lopezia mexicana Jacq. Ic. Rar. tab. 203. 

Cette plante ne diffère de l’espèce précédente , dont elle est 
peut-être une variété, que par ses grappes raccourcies > oryn- 
biformes , non-feuillées. 


LopPézia ROUGE. — Lopezia miniata De Cand. — Jacq. Fil. 
Ecl. tab. 109. — Lopezia frutescens Rœm. et Schult. Syst. 

Tige ligneuse, glabre, hrs Feuilles ovales-lancéolées, 
dentelées. “phnie pétaloïde de même couleur que les pétales. 


LopÉzA HÉRISSÉ. — Lopezia hirsuta Jacq. Collect. 5, tab. 
19, Üg. 4. 
Tige suffrütescente, hérissée, cylindrique. Feuilles ovales- 
lancéolées, dentelées , hérissées. brie pétaloïde de même cou- 


leur dt es pétales. 


Genre CIRCEÉA. — Circæa Énas 


Calice (partie inadhérente) biparti : segments réfléchis, 
subpétaloïdes. Disque épigyne; conique. Pétales 2, obcordi- 
formes-bilobés, rétrécis à la base, égaux, étalés, concaves, 
un peu plus courts que le calice. É tantites 2, fertiles. Filets 
capillaires, dressés. Anthères suborbiculaires. Ovaire tur- 
biné, biloculaire; loges uniovulées: Ovules ascendants, atta- 
chés presque à la base des loges. Style court, filiforme. Stig- 
mate capitellé, échancré. (Capsule biloculaire,; disperme, 


416 CLASSE DES CALICIFLORES. 


2-valve à la base, hérissée de poils crochus. Graines solitaires, 
ascendantes, oblongues. Embryon conforme à la graine : 
radicule minime. 

Herbes vivaces. Feuilles opposées, pétiolées , sinuolées- 
dentelées. Grappes terminales, nues, simples, ou paniculées. 
Pédicelles filiformes : les florifères dressés; les fractifères 
réfléchis. Fleurs petites. Corolle blanche. 


Ce genre renferme quatre espèces , dont voici la plus no- 
table : 


CirRcÉA commun. — Circæa lutetiana Linn. — Flor. Dan. 
tab. 210. — Schkuhr, Handb. tab, 2, a. — Engl. Bot. tab. 
1056. — Bull. Herb. tab. 297. 

Racine rampante. Tige haute de 1 à 2 pieds , ascendante, pu- 
bescente , cylindrique, grêle, simple, ou rameuse au sommet. 
Feuilles longues de 1 */, à 3 pouces, larges de 12 à 18 lignes, cor- 
diformes-ovales, ou ovales lancéolées, acuminées, sinuolées-den- 
telées , longuement pétiolées , pubescentes en dessous, d’un vert 
foncé et opaque en dessus, nerveuses, molles; pétiole cylindri- 
que, fortement pubescent, non-marginé. Grappes longues de 4 à 
12 pouces , pubérules, grêles, tres-Jâches. Calice rougeûtre : 
segments oblongs, acuminés. Pétales profondément bilobés. Cap- 
sule petite, pyriforme , 3 à 4 fois plus courte que le pédicelle. 

Cette plante croît dans les bois humides de l'Europe moyenne. 
Autrefois la superstition lui attribuait une foule de propriétés imas 
ginaires, d’où lui viennent ses noms vulgaires de Herbe des Sor- 
ciers, Herbe aux Magiciennes, Herbe de saint Étienne, ete. 


EEE 


SOIXANTE-CINQUIÈME FAMILLE. 


LES.LYTHRARIÉES. — LYTHRARIEÆ. 


( Salieariæ Juss. Gen. — Calycanthemæ Vent. Tabl. III, p. 298, — 
Lytharieæ Juss. in Dict. des Sciences Nat. v. 27, p. 453. — De 
Cand. Mém. Soc. Hist. Nat. Genev. IIL, 2, p. 65 ; Prodr. IIL, p. 75. 
— Bartl. Ord. Nat. p. 318.) 


Les Lythrariées ou Salicariees ( noms empruntés aux 
Salicaires ou Lythrum ) sont réparties entre toutes les 
contrées du globe ; mais la plupart des espèces croissent 
dans les régions équatoriales ; on en connaît environ 
trois cents. Un grand nombre de ces végétaux méri- 
tent d’être cultivés pour l’ornement des serres ou des . 
jardins ; plusieurs possèdent des propriétés astringentes 
très-prononcées : propriétés qui, d’ailleurs, paraissent 
assez générales à tout le groupe. 


CARACTÈRES DE LA FAMILLE. 


Herbes annuelles ou vivaces, ou bien arbrisseaux , ou 
rarement arbres. Tige et rameaux cylindriques ou tétra- 
gones. 
Feuilles opposées, ou verticillées, ou quelquefois 
éparsés, simples, indivisées, très-entières ou lépère- 
ment dentées , penninervées , sessiles ou pétiolées. Sti- 
pules nulles. 

Fleurs hermaphrodites, régulières (rarement irrégu- 
lières), axillaires, ou alaires, solitaires, ou glomérulées, 
ou en cyme, où en épi, ou en grappe , jaunes , ou plus 
souvent rouges, rarement blanches. 

Calice tubuleux ou campanulé, inadhérent, persis- 

BOTANIQUE. PHANs T. IV. 27 


418 CLASSE DES CALICIFLORES. 


tant, quelquefois très-court , 3-12-denté , ou 3-6-fide ; 
sinus quelquefois appendiculés; estivation valvaire ou 
distante. 

Disque adné au fond du calice, régulier, ou irrégulier. 

Pétales (quelquefois nuls) insérés à la gorge du ca- 
lice, alternes avec les lobes de celui-ci, onguiculés, fu- 
gaces, ou caducs, souvent crépus avant l’épanouisse- 
ment. 

Etamines insérées au tube calicinal plus bas que les 
pétales, en même nombre que ceux-ci, ou en nombre 
moindre, ou double, ou triple, ou quadruple, libres. 
Arnithères médifixes, incombantes, inappendiculées, à 2 
bourses longitudinalement déhiscentes. Connectif plus 
ou moins apparent, articulé au filet. 

Pistil : Ovaire madhérent, 2-5-loculaire. Placentaire 
central, multiovulé. Styles en même nombre que les lo- 
ges, ou soudés en un seul terminé par un stigmate ca- 
pitellé. 

Péricarpe capsulaire, où pyxidien, ou irrégulièrement 
déhiscent, 1-5-loculaire, souvent membranacé; cloisons 
le plus souvent pelliculaires. Placentaire central, libre, 
épais, globuleux, ou anguleux, polysperme. 

Graines horizontales ou appendantes, inarillées, sou- 
vent très-petites, apérispermées. Embryon reculigne 
(toujours?) ; radicule courte, contigue au hile; core 
dons foliacés. 

M. Bartling classe ue genres des Lythrariées comme 
suit : | 


T° TRIBU. LES ÉLATINÉES. — ELATINEÆ. 
Calice 5-5-parti. Styles 5-5, libres. 


Elatine Linn. — Bergia Linn. 


FAMILLÉ DES LYTHRARIÉES. 1419 
1Te TRIBU! LES SALICARIÉES. — SALICARIFÆ. 


Calice tubuleux ou campanule. Un seul style. Graines 
aptères. 


Rotala Linn. — Crypiotheca Blum.— Suffrenia Bell. 
— Ameletia De Cand. — Peplis Linn. (Chabræa Adans.) 
— Ammannia Linn. (Cornelia Ard.) — Lythrum Linn. 
(Salicaria Tourn. Pythagorea Rafin.) — Cuphea Jacq. 
(Melanium et Parsonsia P. Browne. Palsamona Vand.) 
— Acisanthera P. Browne. — Fatioa De Cand. — Pem- 
phis Forst. — Ieimia Link et Otto. — Diplusodon Pohl. 
(Friedlandia Chamiss. ) —"Physocalymma Pohl. — De- 
codon Gmel. — Vesæa Commers. — Crenea Aubl. — 
Lawsonia Linn. — Antherylium Rohr. — Dodecas Liun. 
fil. — Ginoria Jacq. — Adenaria Kunth. — Grislea 
Lœffl, (Woodfordia Salisb.) — ? Hydropityon Gærin. 


IIIe TRIBU. LES LAGERSTRÉMIÉES. - ZLAGERSTROE- 
. MIEÆ. 


Un seul style. Graines bordées d’une membrane aliforme. 


Lagerstræemia Linn. (Munchhausia Linn. Adambea 
Lamk.)— Lafœnsia Vand. (Calyplectus Ruiz et Par.) 


. + Genre SALICAIRE. — Zythrum Linn. 

Calice tubuleux, subcylindracé, 6-denté ; dents courtes, 
triangulaires, dressées, ou courbées en-dedans, plus ou moins 
distantes en préfloraison; sinus prolongés en cornicules su- 
bulés, recourbés. Pétales 6 (quelquefois nuls), oblonys, ob- 
tus, divergents, plissés en préfloraison. Etamines 6 ou 12 
(quelquefois par avortement moins de 6), insérées au milieu 
ou vers la base du tube calicinal. Filets subulés. Anthères 
ovales. Ovaire oblong, biloculaire. Style décliné. Stigmate 
capitellé. Capsule membraneuse , 2-loculaire , polysperme : 


490 CLASSE DES CALICIFLORES. 


recouverte par le calice, s’ouvrant par 2 ou 4 dents; pla- 
centaire épais, adné à la cloison; cloison pelliculaire. Grai- 
nes petites, obovales. 
Herbes ou sous-arbrisseaux. Feuilles entières. Fleurs axil- 
laires ou en épis terminaux. Corolle pourpre ou blanche. 
Ce genre renferme une quinzaine d’espèces ; voici celles 
qui se cultivent comme plantes de parterre : 


a) Fleurs solitaires aux aisselles. Calice cylindracé. Pédicelles 
tibractéolés à la base. 


SALICAIRE AILÉE. — Lythrum alatum Pursh, Flor. Amer. 
Sept.—Bot. Mag. tab. 1812.—Lythrum Vulneraria Schranck, 
Hort. Monac. tab. 27. — Pythagorea alata Rafin. 


Très-glabre. Tige et rameaux dressés, à 4 angles marginés. 
Feuilles sessiles ou courtement pétiolées, opposées, oblongues 
ou ovales-oblongues, mucronulées , subcordiformes à la base, 
Fleurs 6-pétales, 6-andres. Style plus long que le calice. 

Herbe vivace , très-rameuse , haute d’environ 1 pied. Feuilles 
longues de 3 à 6 lignes, à peu près aussi longues que les entre- 
nœuds. Fleurs subsessiles, à peu près aussi longues que les feuilles. 
Pétales d’un pourpre vif. Capsule subcylindracée. 

Cette espèce habite le midi des États-Unis. 


SALICAIRE LANCÉOLÉE.—Lythrum lanceolatum Elliot, Sketch. 
1, P- 544. 

Très-glabre. Tige et rameaux dressés, effilés, tétragones. 
Feuilles lancéolées : les inférieures opposées; les supérieufes” 
subalternes. Fleurs 6-pétales, 6-andres. Style plus long que le 
calice. 

Herbe vivace, haute de 3 à 5 pieds. Tige haute de 3 à 5 pieds, 
légèrement marginée, paniculée au sommet. Feuilles caulinaires 
longues de 1 ‘/, pouce, larges de ‘/2 pouce; feuilles raméaires 
petites. Pédicelles longs de 1 à 2 lignes, dibractéolés à la base. 
Pétales violets, 2 fois plus longs que le calice , aussi longs que les 
filets, Style aussi long que les étamines. Capsule oblongue. 

Cette espèce croît dans le midi des États-Unis. 


FAMILLE DES LYTHRARIÉES. 491 


b) Fleurs solitaires (les inférieures quelquefois géminées , ou 
ternées ), axillaires , rapprochées en épis. Pédicelles non- 
bractéoles. 


Sazicamme EFrILÉE.—Lythrum virgatum Linn.—Bot. Mag. 
tab. 1003. — Lythrum austriacum Jacq. Flor. Austr. tab. . 

Très-glabre. Tiges dressées, effilées , paniculées au sommet. 
Feuilles lancéolées ou oblongues-lancéolées , pointues , subsessiles, 
non-amplexicaules : les inférieures arrondies à la base; les supé- 
rieures pointues aux 2 bouts; les florales très-petites. Fleurs 
6-pétales , 12-andres. Dents calicinales étalées , aussi longues que 
les appendices des sinus. 

Herbe vivace, touffue. Tige hante de 1 à 2 pieds, grêle, 
subtétragone , souvent rougeatre. Feuilles longues de 1 à 2 pouces, 
larges de 2 à 4 lignes. Épis lâches , très-grêles. Feuilles florales 
lancéolées-linéaires , ou linéaires -lancéolées, plus courtes que 
le calice. Pétales pourpres ou d’un rose vif. Style saillant ou 
inclus. 

Cette espèce croït dans l’Europe orientale. 


SALIGAIRE DIFFUSE. — Lythrum diffusum Sweet, Brit. 
Flow. Gard. tab. 149. — Lythrum virgatum Pursh , Flor. 
Amer. Sept. 

Tige ailée, tres-rameuse, suffrutescente à la base; rameaux 
diffus, pubescents , tétraptères. Feuilles opposées, subsessiles, 
oblongues-lancéolées , pointues , glabres , légèrement ciliées. Pe- 
dicelles ternés ou quaternés. Fleurs 6-pétales, 12-andres. 

. Herbe vivace, touffue, haute de 12 à 15 pouces. Feuilles 
beaucoup plus larges que celles du Lythrum virgatum. Pétales 
d’un pourpre vif. 

Cette espèce habite les Éubié 


| | Î 
c) Fleurs fasciculées, disposées en épis verticillés. Pédicelles 
non-bractéoles. 


SALIGAIRE COMMUNE. — Lythrum Salicaria Lion. — Flor. 
Dan. tab. 671.— Engl. Bot. tab. 1061. 
Pubérule. Tige dressée , tétragone. Feuilles opposées où ter- 


422 CLASSE DES CALICIFLORES, 


nées, oblongues, ou oblongues-lancéolées, pointues, ou obtuses, 
subamplexicaules , cordiformes à la base. Fleurs G-pétales, 12- 
andres. Appendices des sinus calicinaux 2 fois plus longs que les 
dents, presque dressés. Style inclus ou saillant. 

Racine épaisse, ligneuse, rameuse, multicaule, garnie de 
grosses fibres. Tiges simples ou ramenses , raides , hautes de 3 à 
5 pieds ; ordinairement rougeâtres. Feuilles subsessiles, d’un vert 
fonce , longues de 1 à 3 pouces. Épis longs de 6 à 18 pouces, 
plus ou moins denses : verticilles inférieurs multiflores. Feuilles 
florales cordiformes : les inférieures plus longues que les fleurs : 
les supérieures très-courtes. Calice pubescent, souvent rougeitre. 
Pétales pourpres, un peu plus courts que les étamines. Anthères 
alternativement bleues et jaunes. 

Cette belle plante, nommée vulgairement Zysimachie rouge, 
abonde dans les prairies humides, et aux bords des eaux. Ses 
propriétés astringentes la faisaient employer jadis comme remède 


détersif. 
Genre CUPHÉA. — Cuphea Jacq. 


Calice tubuleux, gibbeux ou éperonné en dessus à sa base, 
12-denté, 12-nervé , coloré : 6 des dents triangulaires , plus 
grandes , alternes avec les 6 autres beaucoup plus petites 
(quelquefois inapparentes) et un peu plus externes. Pétales 
(très-rarement nuls) ordinairement 6, alternes avec les 
grandes dents, onguiculés : les 2 supérieurs ordinairement 
plus grands. Étamines 41, ou 12, ou rarement moins , insé- 
rées à hauteur inépale au tube calicinal, Ovaire sessile, légu- 
maniforme, biloculaire (quelquefois uniloculaire par Île 
retrait des cloisons). Siyle subulé, courbé. Stigmate capitellé, 
bilobé. Capsule membranacée , léguminiforme, irrégulière- 
ment déhiscente , 1-loculaire, polysperme. Graines lenticu- 
laïres , aplaties. Hile marginal. Cotylédons orbiculaires$ 
biauriculés à la base. | » 

Arbrisseaux, ou sous-arbrisseaux, ou herbes, souvent 
visqueux. Ramules axillaires ou rarement extra-axillaires. 


Feuilles opposées; ou verticillées, ou alternes et opposées 


FAMILLE DES LYTHRARIÉES. A25 


sur le même individu, très-entières. Stipules nulles. Fleurs 
souvent penchées, axillaires, ou en grappes axillaires et 
terminales, ou extra-axillaires. Pédicelles ou pédoncules sou- 
vent dibractéolés. Pétales blancs, ou roses, ou pourpres, ou 
violets, ou jaunes. 

Ce genre, dont on connaît plus de soixante-dix espèces, 
appartient à l'Amérique, et surtout aux régions équatoria- 
les de ce continent. Beaucoup de Cuphéa se font remarquer 
par l élégance de leurs fleurs, et l’on en cultive plusieurs en 
Europe comme plantes d'agrément. Voici les espèces les plus 
intéressantes : 


a) Rameaux axillaires. Feuilles opposées. Fleurs alternes , 
éparses. 


Curaéa Faux Taym.=—Cuphea thymoides Cham. ét Schlecht. 
in Linnæa, v. 2, p. 368. — Aug. Saint-Hil. Flor. Brasil. 
Merid. mi 3, p. 98. 

Tige suffrutescente, souvent tres-rameuse. Rameaux pubescents. 
Feuilles nombreuses, courtement pétiolées, petites , très-obtuses 
à la base, ovales-lancéolées , presque linéaires. Pédoncules plus 
courts que la feuiile. Fleurs peu nombreuses , ordinairement 
horizontales. Calice gibbeux , hispidule. Ovaire pauciovulé. 

Sous-arbrisseau d’un port très-variable. Feuilles longues de 2 
à 7 lignes, glabres, ou plus ou moins poilues ou ciliées. Fleurs 
longues d'environ 5 lignes. Pétales on , très- 
obtus, de couleur pourpre. 

Cette plante croit aux environs de Montévidéo , ainsi que dans 
les provinces méridionales du Brésil. 


CuPxEA 1 FEUILLES D A GINOS. — Cuphea HORIE Aug. 
Saint-Hil. 1. c. p. 00. 

Tige suffrutescente, décombante , rameuse, pubescente , ou 
hispide. Feuilles petites, subsessiles, rétrécies x la base, lan- 
céolées , ou lancéolées- obovales, na” les inférieures souvent 
aise les autres opposées. Fleurs peu nombrerses , courtement 


pédonculées, Galice gibheux, hispidule, Disque trilobé Ovaire 
pauciovule. 


424 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Tige visqueuse, très-rameuse. Feuilles longues de 3 à6 lignes, 
larges de 1 ‘}, à 2 lignes. Fleurs longues d’environ 6 lignes. 
Pétales oblongs, obtus , carnés. Filets barbus. 

Cette espèce a été découverte par M. Aug. de Saint-Hilaire , 
dans la province de Saint-Paul. 


Cupnéa Fausse AIRELLE. — Cuphea Pseudo-Vaccinium 
Aug. Saint-Hil. 1. c. p. 102. 

Tige ligneuse , rameuse. Feuilles très-nombreuses , courtes , 
subsessiles, lancéolées, ou elliptiques, coriaces, presque glabres, 
plus ou moins scabres, subdenticulées , ciliolées. Pédoncules 
extra-axillaires ou axillaires, tres-courts, dibractéolés au-dessons 
du milieu. Galice scabre : bosse presque cochléariforme. 

ÂArbrisseau haut de 2 à 2'/: pieds. Feuilles longues de 6 à xr 
lignes, larges de 2 à 4 lignes, croisées, recouvrantes: Galice 
long d’environ 3 lignes. Pétales oblongs, étroits, glabres, de 
couleur pourpre. Étamines plus où moins barbues. 

M. Aug. de Saint-Hilaire a trouvé cette plante au Brésil , dans 
les montagnes de la province des Mines. 


CupEA PoLYMORPHE. — Cuphea polymorpha Aug. Saint- 
Hil. L. c. p. 103. 

Tige décombante ou retombante, strigueuse , pubescente d’un 
côté. Feuilles opposées , scabres , courtement pétiolées : les infé- 
rieures ovales, pointues ; les supérieures oblongues-lancéolées ou 
ovales. Pédoncules infra-pétiolaires, unilatéraux. Trois des éta- 
mines glabres. Disque semi-cupulaire, engainant la base de l'o- 
vaire. Ovaire 8-12-ovulé. 


Sous-arbrisseau plus ou moins ligneux ou herbacé, très- 


variable. Tiges longues de */, pied à 2 pieds. Feuilles longues 
de 5 à 12 lignes, larges de 4 à 5 lignes. Calice long de 3 à 
6 lignes, velu, RTS Pétales obovales- oblongs , a 
roses. 

Ge Cuphéa a été trouvé par M. Aug. de Saint-Hilaire au Brésil, 
dans les montagnes des provinces des Mines et de Saint-Paul. 


CuPHÉA LLAVEA. — Cuphea Llavea De Cand. Prodr, — 
Bot. Reg. tab. 1386. 


FAMILLE DES LYTHRARIÉES, 295 


* Tiges nombreuses , hispidules. Rameaux ascendants. Feuilles 
subsessiles , lancéolées, scabres. Pédicelles interfoliaires, déflé- 
chis. Pétales 6 : 2, grands, obovales ; les autres abortifs. Éta- 
mines 11. 

Herbe vivace, haute de 1 à 2 pieds. Calice tubuleux, fortement 
gibbeux à la base, velu , rougeâtre, 6-denté. Pétales d’un pour- 
pre noir. 

- Gette espèce est indigène au Mexique , dans les montagnes de 
la province de Méchoacan. 


b) Rameaux axillaires. Feuilles opposées. Fleurs alternes, 
ou en courtes grappes axillaires. 


CupnÉA TRÈS-VISQUEUx.— Cuphea viscosissima Jacq. Hort. 
Vindob. tab. 177. — Aug. Saint-Hil. Flor. Brasil. Merid. y. 3, 
p- 110. — Lythrum Cuphea Lin. fil. 

Plante annuelle, très-visqueuse. Tige dressée, hérissée. Feuilles 
pétiolées, ovales-lancéolées , ou rarement oblongues-lancéolées, 
ordinairement arrondies à la base, pubescentes aux bords. Fleurs 
courtement pédonculées , éparses , souvent en grappe au sommet 
des ramules et quelquefois aussi aux aisselles. Calice à bosse 
très-obtuse. Ovaire pauciovulé. ! 

Tige haute de 1 à 2 pieds. Rameaux alternes, écartés. Feuilles 
longues de 5 à 9 lignes. Calice long d’environ 4 lignes , velu et 
glanduleux , violet. 

Cetteespèce, qu’on cultive quelquefois dans les jardins comme 
plante-d’agrément , croît dans les États-Unis, ainsi que dans les 
provinces méridionales du Brésil. f 


c) Rameaux axillaires. Feuilles opposées ou rarement ver- 
ticillées. Grappes terminales, courtes, très-denses. 


CuP?rEA MELVILLE. — Cuphea Melville Lindi. in Bot. Reg, 


tab. 852. 


Feuilles lancéolées ou ovales-lancéolées, scabres, rétrécies aux 
2 bouts. Grappes terminales, simples, multiflores. Calices arqués, 
bicolores, poilus. Pétales nuls. 

‘Feuilles longues de 3 à 4 pouces. Galice scabre, long de 


426 CLASSE DES CALICIFLORES. 


1 ‘l: pouce, écarlate , vert au sommet. Étamines un peu saillantes. 
Cette belle plante , originaire de l’ile d'Esséquébo, est cultivée 
dans les collections de serre chaude. 


CupnÉA DENSIFLORE. — Cuphea densiflora Aug. Saint-Hil, 
L. c. p. 112. 

Tige presque simple , hispide. Feuilles subsessiles , strigueuses, 
très-scabres : les inférieures orbiculaires ; les supérieures ovales, 
ou ovales-lancéolées. Grappe terminale, dense, courte, simple, 
ou composée. 

Herbe vivace. Tiges ligneuses à la base, longues de 5 à 
7 pouces. Feuilles He d'environ 18 th Ent plus 
longs que les feuilles. Cales subhorizontal , long d’environ 6 li- 
gnes. Pétales larges , très- obtus , de salée pourpre. 

Cette espèce a été trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire au 
Brésil , dans la province de Saint-Paul. 


d) Rameaux axillaires. Feuilles la plupart verticillées. 
Fleurs alternes , ou souvent opposées, ou verlicillées. 


Cupnéa Faux Hyssope. — Cuphea hyssopoides Aug. Saint- 
Hil. Flor. Brasil. Merid. v. 3, p. 114. 

Tige ligneuse, simple, effilée , hérissée, Feuilles très-nom- 
breuses, éparses et verticillées , sessiles , oblongues-lancéolées, 
étroites, très-pointues , uninervées , imbriquées , hispidules-pu- 
bescentes , scabres. Pédoncules interpétiolaires, alternes. Calice 
courtement éperonné. Pétales courts. Capsule oligosperme. 

Arbuscule visqueux, haut de 15 à 20 pouces. Feuilles longues 
d'environ 12 lignes , sur 2 2 lignes de large. Galice long d’en- 
iron 3 lignes, EME x glanduleux, violet, Pétales oboyales, à 
obtus. 

Cette espèce croît au Brésil, dans fa province des Mines. me 


Cupara Faux Lysimacraia.— Cuphea lysimachioides Cham. 
et Schlecht. in Linnæa, v. 2, p. 376. — Aug. Saint-Hil,l.c. 
P- 115. fr 

Tige suffrutescente , presque simple, pubescente. Feuilles 
verticillées , subsessiles ; oblongues-lancéolées , subacuminées et 


* 
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FAMILLE DES LYTHRARIÉES. 427 


pointues, poilues, scabres. Pédoncules interpétiolaires, opposés, 
ou verticilles. Éperon du calice allongé , courbé en-dedans. Pé- 
tales presque aussi longs que le calice. Ovaire pauciovulé. 

Tiges longues de 7 à 17 pouces, grêles , ligneuses à la base. 
Feuilles ternées ou quaternées , longues de 10 à 18 lignes, larges 
de 2 :}, à 5 lignes. Galice long d’environ 5 lignes, horizontal, 
dilaté au sommet, couvert de poils blancs. Pétales lancéoles, 
glabres , carnés. 

Cette espèce habite le Brésil méridional. 


 Gurxéa À FEUILLES DE Diosma. — Cuphea diosmifolia 
Aug. Saint-Hil. Flor. Brasil. Merid. tab. 184. 

Tige suffrutescente, rameuse. Feuilles petites, opposées et 
ternées, ou fasciculées, imbriquées , sessiles, ovales, ou oblongues, 
pointues, scabres. Pédoncules interfoliaires et axillaires, brac- 
téolés à la base, rapprochés en grappe au sommet des ramules. 
Calice à bosse tres-courte. Disque incomplet, subglobuleux. 
Ovaire triovulé. 

Tige bifurquée, ou irrégulierement rameuse au sommet. Feuilles 
longues d’environ 3 lignes, sur 1 */, ligne de large. Calice 
horizontal , hispide. Pétales elliptiques , roses. 

Gette espèce a été trouvée par M. Aug. de Saint-Hilaire au 
Brésil, dans la province des Mines. 


Cupura Fausse BRuyÈRE. — Cuphea ericoides Cham. ét 
Schlecht. in Linnæa, vol. 2, p. 166. — Aug. Saint-Hil. L. c. 

p. 183. (var.) 

Tige suffrutescente , tres- -rameuse. Feuilles linéaires , très- 
étroites, la plupart ternées , imbriquées. Fleurs solitaires , sub- 
terminales , très-rapprochées ou presque en grappe. Disque cor- 
diforme, Lans : défléchi. Ovaire paucioyulé. 

ne en très-variable, ayant le port d’une 
Tiges dressées , nombreuses Lune de 2 pieds ou mins, Feuilles 
plus ou moins nb ou glabres , ou plus ou moins puben 
centes ou hispides , longues de 1 à 7 lignes, larges de ‘/; à ‘/; de 
ligne, Calice ddulèux et hispidule, dun violet fonce, long 
de 4 à 8 lignes. Pétales violets ou pourpres, oblongs ; OU Cunéi- 


] 


498 CLASSE DES CALICIFLORES. 


formes-oblongs, obtus, glabres , presque aussi longs que le ca- 
lice , ou moins longs. 

Cette espèce croît dans les provinces méridionales du Brésil , 
tant en-deçà qu’au-delà du tropique. Les habitants de la province 
des Mines l’appellent Æervita, et ils lui attribuent des vertus 
vulnéraires très-efficaces. 


Genre PEMPHIS. — Pemphis Forst. 


Calice turbiné , à 12 lobes alternativement plus longs et 
plus courts. Pétales 6, obovales, alternes avec les grands 
lobes du calice. Étamines 12, alternativement plus longues 
et plus courtes, insérées vers le milieu du calice. Ovaire 
globuleux. Style court. Stigmate capitelle. Pyxide membra- 
nacé, 6-valve, 5-loculaire inférieurement, polysperme ; pla- 
centaire tridenté. Graines aptères. 

L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : 


Pempuis AGIDULE. —Pemphis acidula Forst. Gen.tab. 34.— 
Lythrum Pemphis Linn. — Melanium fruticosum Spreng. 
Syst. — Rumph. Amb. 3, tab. 84. 

Arbrisseau. Feuilles opposées, glauques, rapprochées, sub- 
sessiles , pubescentes , ovales-lancéolées, très-entières. Pédon- 
cules solitaires, axillaires, courts, penchés, uniflores , dibrac- 
téolés. Fleurs blanches. Pyxide globuleux. 

Ce végétal abonde dans les archipels des Indes ainsi que dans 
ceux de la Polynésie, et à Madagascar. Ses feuilles, qui ont une 
saveur acidule , servent aux Malais en guise d’herbe poiagère. - 


Genre HEIMIA. — Heimia Link et Otto. 


Calice campanulé, dibractéolé à la base, à 6 dents dressées, 
alternes avec 6 appendices subulés, étalés, ou-recourbés: Pé- 
tales 6 , égaux. Etamines 19, presque égales. Ovaire sessi- 
le , 4-loculaire, globuleux. Style filiforme , saillant, géni- 
culé. Stigmate capitellé. Capsule mince, globuleuse , 4-lo- 
culaire, polysperme, recouverte par le calice. con peti- 
tes, cunéiformes, aptères, 


FAMILLE DES LYTHRARIÉES, 429 


Arbrisseaux glabres. Feuilles opposées, ou verticillées-ter- 
nées , ou alternes, très-entières , sessiles , presque coriaces. 
Fleurs axillaires, solitaires, courtement pédicellées, dressées. 
Corolle jaune. 

Ce genre renferme les trois espèces suivantes : 


Hermra À FEUILLES DE SAULE. — Âeimia salicifolia Link 
et Otto. Ic. Rar. Hort. Berol. tab. 28. — Wesæa salicifolia 
Kunth , in Humb. et Bonpl. Noy. Gen. et Spec. v. 6, p. 192. 

Rameaux effilés , presque simples. Feuilles opposées ou verti- 
cillées , lancéolées -oblongues, mucronées , glauques en dessous. 
Pétales obovales. 

Arbrisseau haut de 4 à 5 pieds. Rameaux anguleux, grêles, 
très-longs , florifères à presque toutes les aisselles. Feuilles lon- 
gues d'environ 1 pouce, sur 3 à 4 lignes de large. Bractéoles 
apprimées , lancéolées, de la longueur du calice. Fleurs larges 
d'environ 6 lignes. Calice vert. Pétales et filets d’un jaune orangé. 
Calice fructifère hémisphérique, large de 3 lignes. 

Cette espèce croît dans la Nouvelle-Espagne , sur le volcan de 
Jorullo.Elle résiste ordinairement en’plein air aux hivers des en- 
virons de Paris, et serecommande par l’élégance de son feuillage, 
ainsi que par la durée presque continuelle de sa floraison. 


HeimtA ANTISYPHILITIQUE. — Âeimia syphilitica De Cand. 
Prodr. | 

Feuilles alternes, recouvrantes , linéaires-lancéolées , rétrécies 
aux 2 bouts. Pétales obovales-oblongs. 

Cette espèce croît au Mexique, où on la nomme vulgairement 
Hanchinotl. Au dire des habitants de ces contrées , son suc, pris 
à forte dose, est diurétique , sudorifique et purgatif ; ce remède 
passe pour un excellent antisyphilitique. 


 Hermia À reuizres De Myrrte. — Æeimia myrtifolia Link 
et Otto. 
Rameaux paniculés. Feuilles lancéolées ou lancéolées-linéaires, 
mucronées ; opposées ou ternées , vertes ou glauques en dE SES À 
LE: TAN mr 2 


Le port de cette espèce est beaucoup plus touffu que cell du 


430 CLASSE DES CALICIFLORES, 


Heimia à feuilles de Saule ; ses feuilles sont plus rétrécies aux 
2 bouts; ses fleurs 2 fois plus petites. Elle est originaire du Mexi- 
que, et se cultive dans les orangeries. 


Genre DIPLUSODON. — Diplusodon Pohl. 


Calice dibractéolé à la base, hémisphérique-subcampa- 
nulé, 12-nervé, à 6 lobes triangulaires, alternes avec 6 ap- 
pendices extérieurs subulés. Pétales 6, égaux. Étamines 6, 
ou plus souvent 12, ou 18, ou 24, ou 50, ou 36, où quelque- 
fois, par avortement, 15 ou 16, unisériées, insérées au fond 
du calice. Filets filiformes. Anthères contournées après Pan- 
thèse. Ovaire subglobuleux. Style filiforme, saillant. Stig- 
mate capitellé. Capsule recouverte par le calice, globuleuse , 
bivalve, 1-loculaire: placentaires 2, libres, basilaires, opposés 
aux valves. Grainestrès-nombreuses, elliptiques, comprimées; 
marginées. Radicule allongée. Cotylédons suborbiculäires. 

Arbuscules. Rameaux cylindriques ou tétragones, oppo- 
sés. Feuilles opposées ou rarement verticillées-ternées, 
très-entières. Fleurs sessiles ou pédicellées, axillaires, sou- 
vent rapprochées en grappe ou en épi. Corolle rose, ou d’un 
pourpre violet, ou blanche. 

Ce genre, qui appartient à l'Amérique méridionale, pa- 
raît être très-riche en espèces; on en connaît déjà trente-cinq, 
toutes remarquables par l’élégance de leurs fleurs. Nous al- 
lons en désigner les plus notables. 


a) Feuilles 3-nervées : nervures latérales marginales. 


Drrcusonon PoNcruE. — Diplusodon punctatus Poh] , Plant. a 
Brasil. Ic. tab. 72. 144 

Très-glabre. Rameaux grêles, subtétragones. Feuilles sessiles, 
ldpééolées ; ponctuées , subcoriaces. Pédicelles plus courts que les 
feuilles , dibractéolés au sommet ; bractéoles linéaires-lancéoléés: 
Appendices des sinus calicinaux très-courts. Étamines 12:15/— 
Feuilles distantes , longues de 6 lignes, larges de 2 er _ 
tales d’un poupre ue 

Cette espèce croît au Brésil ; dans la province de Goyÿaz. 


tunÉtE MES e. 


FAMIÈLE DES LYTHRARIÉES. AA 
b) Feuilles penninervées ou penniveinées. 


Dæzusonon erriLé. — Diplusodon virgatus Pohl, 1. e. 
tab. 73. 

Glabre. Ramules tétragones. Feuilles elliptiques-oblongues, 
obtuses, rétrécies à la base, planes, penniveinées. Pédicelles 
courts. Bractéoles ovales-oblongues , obtuses , aussi longues que 
le tube du calice. Appendices calicinaux subulés, recourbés. 
Étamines 12-15. — Tige très-rameuse. Feuilles longues de 8 à 
9 lignes, larges de 3 à 4 lignes. Aïsselles des feuilles barbel- 
lulées. Fleurs blanches. 

Cette espèce croit au Brésil , dans la province des Mines. 


DrPLUsODON À PETITES FEUILLES, — Diplusodon microphyl- 
lus Pohl, L. c. tab. 76. 

Ramules tétragones , pubérules. Feuilles subsessiles, ellipti- 
ques, penninervées, glabres et luisantes en dessus, velues en 
dessous. Fleurs subsessiles. Bractéoles oblongues, obtuses, c1- 
liées, un peu plus courtes que le calice. Calice velu : appendices 
linéaires-subulés, dressés, presque aussi longs que les lobes. 
Étamines 12. — Fleurs violettes, rapprochées au sommet des 
ramules. 

Cette espèce habite les mêmes contrées que la précédente. 


Drrzusopon 2ANGÉOLÉ.— Diplusodon lanceolatus Pol, L.c. 
tab. 81. 

Presque velouté. Ramules comprimés. Feuilles subsessiles, 
oblongues , pointues , scabres aux bords et en dessus , cotonneuses 
et penninervées en dessous. Fleurs sessiles. Bractéoles obovales- 
oblongues, plus longues que le tube calicinal. Appendices calici- 
naux subulés, beaucoup plus longs que les lobes. Étamines 36. 

Cette espèce croit au Brésil, dans les savanes de la province de 
Goyaz. | + 

Drzusonon vELOUTÉ. — Diplusodon alutaceus Pohl, 1. c. 
tab. 80. - | 

* Scabre et velouté. Ramules comprimés. Feuilles subsessiles, 
subovales, ou oblongues, pointues, penninervées : les florales 


432 CLASSE DES CALICIFLORES. 


petites. Fleurs sessiles. Bractéoles elliptiques-oblongues, plus 
longues que le calice. Appendices calicinaux subulés, dressés, 
plus longs que les lobes. — Feuilles longues de près de 2 pouces, 
larges de 10 à 12 lignes. 

Cette espèce habite les mêmes contrées que la précédente. 


DipzusoDON scagre. — Diplusodon scaber Pohl, 1. c. 
tab. 70. 

Ramules comprimés , scabres. Tige et rameaux cylindriques, 
glabres. Feuilles courtement pétiolées, oblongues , un peu poin- 
tues, glabres et ponctnées en dessus, scabres et penninervées en 
dessous : les florales beaucoup plus petites , presque ovales. Fleurs 
sessiles. Bractéoles obovales-oblongues , presque aussi longnes que 
le calice. Appendices calicinaux subulés , dressés, plus longs que 
les lobes. Étamines 12. — Feuilles longues d’environ 18 lignes, 
larges de 5 à 6 lignes. Fleurs petites. 

Cette espèce croît au Brésil, dans les savanes des montagnes 
de la province de Goyaz. 


Drpzusopon ovALE. — Diplusodon ovatus Poll, 1. c. 
tab. 69. , 

Très-glabre. Ramules comprimés , plus tard cylindriques. 
Feuilles sessiles, ovales, pointues, coriaces , penninervées. Fleurs 
pédicellées. Bractéoles lancéolées, plus courtes que le tube calici- 
nal. Appendices calicinaux subulés , étalés , aussi longs que les 
lobes. Étamines 15-18. — Feuilles longues de 2 pouces, larges 
de 15 à 16 lignes. Fleurs pourpres. 

Cette espèce croît au Brésil , dans les sayanes de la province 


des Mines. 14 


Dirzusonon o8LONG. — Diplusodon oblongus Pobl, 1. c. 
tab. 68. 10 

Très-glabre. Ramules tétraèdres. Feuilles courtement pétiolées, 
oblonguess#coriaces , subobtuses , penninervées. Fleurs sessiles , 
beaucoup plus courtes que la feuille. Bractéoles oblongues, 1-ner- 
vées , aussi longues que le tube. Étamines 12. 

Cette espèce croît au Brésil , dans les sayanes de la province de 
Goyaz. ; 


si 


FAMILLE DES LYTHRARIÉES. 4335 


Drrzusopon TRÈS-RAMEUX. — Diplusodon ramosissimus 
Pohl, 1. c. tab. 77. 

Glabre, très-rameux. Ramules un peu comprimés. Feuilles 
coriaces : les inférieures pétiolées , elliptiques-oblongues , poin- 
tues , penninervées ; les florales plus petites , subsessiles, lancéo- 
lées-oblongues , triplinervées. Fleurs subsessiles, 15-18-andres. 
Bractéoles oblongues, 2 fois plus courtes que le tube calicinal. 
Appendices calicinaux linéaires-subulés, presque dressés, plus 
courts que les lobes. — Feuilles longues de près de 3 pouces, 
larges d'environ 18 lignes. Fleurs roses. 

Gette espèce habite les mêmes contrées que la précédente. 


DipLusoDon sTRIGUEUx. — Diplusodon strigosus Pohl, 1. c. 
tab. 71. 

Hérissé de poils étalés. Ramules comprimés , puis cylindriques. 
Feuilles sessiles, ovales, ou elliptiques-oblongues, pointues, pen- 
ninervées. Fleurs subsessiles. Bractéoles suborbiculaires , aussi 
grandes que le calice. Appendices calicinaux lancéolés , aussi longs 
que les lobes. Étamines ee 30. — Feuilles longues de 3 pouces 
et plus, larges de 2 à 2 ‘j, pouces. Lobes calicinaux squamelleux. 
Pétales d’un pourpre violet. 


Cette espèce croit dans les mêmes contrées que les deux précé- 
dentes. 


Drezusonon vezu. — Diplusodon willosus Pohl, 1. c. 
tab. 74. 

Tige et rameaux hérissés de poils mous. Ramules tétragones. 
Feuilles sessiles, elliptiques-oblongues , subobtuses , scabres aux 
2 faces , penninervées. Fleurs sessiles. Bractéoles elliptiques , 2 à 
3 fois plus courtes que le calice. Galice velu : appendices subulés, 
courts, réfléchis. Étamines 15-18. — Feuilles longues de 9 li- 
gnes » Jarges de 4 lignes. Pétales d’un bleu tirant sur le rouge. 


Cette espèce croit au Brésil , dans les montagnes je 5 province 
des Mines. 


Drerusopon Fausse SazicaiRE.—Diplusodon Hitrodies De 

Cand. Prodr. — Diplusodon villosissimus Pohl, 1. c. tab. 75. 

Tige et rameaux hérissés de poils mous. Feuilles sessiles , 
BOTANIQUE, PHAN, T. IV. 28 


454 CLASSE DES CALICIFLORES. 


ovales, pointues, velues, penninervées. Fleurs subsessiles , sub- 
fasciculées aux aisselles. Bractéoles elliptiques-oblongues , poin- 
tues, plus courtes que le tube calicinal. Appendices calicinaux 
subulés, dressés. Étamines 12 ou 15. — Feuilles opposées ou 
verticillées-ternées. Fleurs roses , assez grandes. 

Cette espèce croît au Brésil, que la province des Mines. 


Drezusonon pivariqué. — Diplusodon divaricatus Pol j 
1. c. tab. 67. 

Glauque, presque glabre. Rameaux cylindriques. Feuilles 
coriaces , sessiles, penninervées, ovales, pointues, subcordi- 
formes à la base. Fleurs subsessiles. Bractéoles ovales, minimes. 
Appendices calicinaux tuberculiformes. Étamines 18. 

Cette espèce croit au Brésil , dans les montagnes de la province 


de Goyaz. 


Drezusopon MARGINÉ. — Diplusodon murginatus Pol, Le. 
tab. 66. 

Très-glabre. Feuilles sessiles , ovales-orbiculaires , cordiformes 
à la base, coriaces, penninervées , marginées de pourpre. Eleurs 
pédicellées. Bractéoles ovales, plus courtes que le tube. Appen- 


dices calicinaux très-courts, étalés. Étamines 30. — Feuilles 
longues de près de 2 pouces, larges de 12 à 13 lignes. Fleurs 
pourpres. 


Cette espèce croit au Brésil. 


Dipczusopon imerIQUÉ. — Diplusodon imbricatus Pobl, l.e. 
tab. 75. | 
Glabre. Feuilles sessiles, ovales , pointues , cordiformes sa 
base, glauques, ponctuées, imbriquées, penninervées. Pédicelles 
1-flores , de moitié plus courts que la feuille. Bractéol ovales- 
nes. Tube calicinal globuleux : appendices et lobes réflé- 
chis. Étamines 18. — Pétales pourpres. 149 
Cette espèce habite les savanes du Brésil. À 


Genre PHYSOCALYMMA. — Physocalymma. Poil. 


Calice dibractéolé 2 à la base, campanulé, bouffi, 8-denté. 
Pétales 8, oyales, ondulés et crépus aux bords. Étamines 24, 
v très-ongues, égales, insérées à la base du calice plus bas que 


FAMILLE DES LYTHRARIÉES, 455 


l'ovaire. Ovaire globuleux. Style filiforme, décliné au som- 
met, plus long que les étamines. Stigmate hémisphérique, 
concave, oblique. (Péricarpe inconnu.) 

L'espèce suivante constitue à elle seule ce genre : 


PaysocazymmA FLEURI. — Physocalymma floridum Pohl, 
Plant. Brasil. Ie. tab. 82 et 53. 

Arbre très-rameux , hant de 40 pieds et plus, sur x pied de 
diametre. Rameaux opposés , écartés, divariqués, subtétragones, 
feuillus. Feuilles opposées, non-persistantes ,; membranacées, 
fermes ; courtement pétiolées , étalées , elliptiques , un peu poin- 
tues, scabres aux 2 faces , veineuses, d’un vert sombre en des- 
sus , longues de 4 pouces , sur 2 pouces de large. Panicule ter- 
minale, lâche, subpyramidale, aphylle, longue de : pied et plus, 
composée de grappes tres-läches , bractéolées, opposées. Pédi- 
celles allongés , opposés. Bractéoles suborbiculaires, mucronées, 
concaves, recouvrant le bouton avant l’anthèse. Pétales d’un 
pourpre violet. 

Cet arbre, remarquable par sa magnifique inflorescence , croit 
au Brésil, Le les forèts de la province de Goyaz. 


Genre LAWSONIA. — Lawsonia Linn. 


Calice 4-fide, inappendiculé : tube turbiné ; segments éta- 
lés, valvaires en préfloraison, onguiculés, étalés. Étamines8, 
insérées au fond du calice, alternes par paires avec les pétales. 
Filets filiformes, divergents, plus longs que les pétales. An- 
thères petites, didymes. Ovaire sessile, subglobuleux. Style 
filiforme, géniculé. Stigmate tronqué. Baie sèche, 4-locu- 
laire, polysperme. Graines petites, cunéiformes, 

Arbrisséaux. Feuilles opposées ou éparses , très-entières, 
coriaces. Fleurs petites, blanches, en panicule terminale, 
feuillées à la base. 

L’ Faire suivante est la seule qu'on puisse rapporter ayec 
certitude à ce genre. 


: Lawsonra Henné,— Lawsonia alba Lamk, Dict. ; IL. Gen. 
æ. 296, fig, on Rumgh: Amb, 4, tab. 7° — Lawsonia 


456 CLASSE DES CALICIFLORES. 


inermis et Lawsonia spinosa Linn. — {lcanna spinosa Gærtn. 
Fruct. tab. 110. 

Petit arbre à tronc atteignant 1 pied et plus de diamètre, ou 
plus souvent buisson haut de G à 8 pieds, tres-rameux , ayant 
le port du Troëne. Bois très-dur. Rameaux nombreux, divari- 
qués. Ramules souvent spinescents. Écorce grisètre , ridée. Feuil- 
les longues de 4 à 10 lignes , larges de 2 à6 lignes, subsessiles, 
glabres , obovales , ou lancéolées-obovales , ou oblongues-obova- 
les, acuminces ou obtuses, mucronées , toujours pointues à la 
base. Panicules multiflores, longues de 2 à 6 pouces, décompo- 
sées : ramifications opposées ou alternes, anguleuses, divariquées, 
ou ascendantes; pédicelles tétragones , à peu près aussi longs que 
le calice, le plus souvent en cymules 3-flores, munis au-dessus de 
la base de 2 bractéoles minimes. Boutons obovales, mucronés, 
jaunâtres , longs de 1 ligne. Étamines 2 fois plus longues que les 
pétales. Style à peu près aussi long que les pétales. Baie globu- 
leuse, brunâtre , de la grosseur d’un Pois, membraneuse. Graines 
brunâtres , longues de x ligne 

Le Lawsonia ( Henna des Arabes ) croît sur les côtes de l’É- 
gypte, de l'Arabie, de la Perse, de l’Inde et du Senégal. On le 
cultive fréquemment dans les jardins en Barbarie, en Orient, en 
Perse, dans plusieurs parties de l'Inde, ainsi qu'aux Moluques. Ce 
végétal, connu des Hébreux sous le nom de Æacvpher, et des 
Grecs sous celui de Æypros, servait de temps immémorial aux 
Orientaux pour teindre soit en rouge, soit en jaune orangé les 
ongles, les cheveux, la barbe , ou la peau de différentes parties 
du corps, selon la coutume ou l’empire de la mode. Toutes les 
femmes mahométanes de même que celles de beaucoup de contrées 
l'Inde, ont conservé jusqu’à nos jours l’usage de colorer ainsi les 
ongles et l'extrémité des doigts : pratique indispensable à leur toi- 
lette, et dont elles ne s’abstiennent qu’en signe de deuil. 

On recueille les feuilles de Henné au commencement du prin. 
temps; on les fait sécher à l’air et on les réduit en poudre dans 
des moulins. Cette poudre est un article d'exportation considé- 
rable pour l'Égypte; Prosper Alpin assure que, de son temps, le 
commerce en rapportait à ce pays plus de quatre-vingt-mille du- 
cats par an. Le Hennés’applique aux parties que l’on veut teindre, 


FAMILLE DES LYTHRARIÉES. 437 


sous forme de pâte à laquelle on ajoute de la chaux vive et du 
jus de Citron, ou de l’alun. La couleur dont il empreint les sub- 
stances animales est indélébile ; or dit qu’il existe des momies dont 
les ongles l’offrent encore d’une manière très-visible. On attribue 
aussi aux feuilles de Henné, qui d’ailleurs sont fortement astrin- 
gentes, des propriétés vulnéraires et rafraïchissantes. 

Les fleurs du Henné répandent une odeur forte, semblable, 
selon Olivier, à celles des fleurs de Châtaignier ou d'Épine-Vi- 
nelte ; les Orientaux aiment à en parfumer les vêtements ‘et les 
appartements ; les Hébreux les répandaient dans les habits des 
nouveau-mariés. On en prépare en Égypte, par la distillation, 
une eau de toilette fort estimée. 


Genre GINORIA — Ginoria Jacq. 


Calice coloré : tube campanulé; limbe partagé en 6 laniè- 
res lancéolées, acuminées, étalécs, alternes. Pétales 6, sub- 
orbiculaires, corniculés, longuement onguiculés, insérés au 
sommet du tube calicinal. Étamines 12, de la longueur du 
calice, insérées plus bas que les pétales. Anthères réniformes. 
Ovaire arrondi. Style subulé. Stigmate obtus. Capsule ar- 
rondie, quadrisulquée, uniloculaire, quadrivalve , poly- 
sperme. 

L’espèce suivante constitue à elle seule ce genre : 


GinorrA D’AMÉRIQUE. — Ginoria americana Jacq. Amer. 
tab. 91 ; Icon. pict. tab. 137. 

Arbrisseau rameux , glabre, à tige haute de 3 à 4 pieds. Feuil- 
les opposées , subsessiles , nombreuses, très-entières, lantéolces , 
pointues , longues de 1 pouce. Pédoncules axillaires et terminaux, 
uniflores , solitaires , étalés. Fleurs inodores, de près de 1 pouce 
de diamètre , d’un rouge bleuâtre. Étamines plus courtes que la 
corolle. 

Cet arbrisseau charmant croît à Cuba, sur le bord des rivières ; 
les habitants de cette île le connaissent sous le nom de Rose du 
fleuve (Rosa del Rio}. Le calice des fleurs est rougeâtre ; leur 

_ corolle bleue ; la capsule très-luisante et d’un pourpre foncé, a 
. l'aspect d’un fruit charnu : elle persiste longtemps après la dissé- 
mination des graines. 


438 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Genre GRISLÉA. — Grislea Loœffi. 


Calice tubuleux, coloré, à 4-6 dents dressées; sinus corm- 
culés. Pétales 4-6, petits, oblongs , onguiculés, insérés à la 
gorge du calice. Étamines en nombre double des pétales, in- 
sérées à la base du calice, saillantes. Ovaire sessile, bilocu- 
laire. Style filiforme, saillant, épaissi au sommet. Stigmate 
tronqué. Capsule globuleuse, recouverte par le calice. Grai- 
nes aptères. 

Arbrisseaux. Feuilles opposées, très-entières , ponctuées 
de noir en dessous. Grappes axillaires, pauciflores, subsessi- 
les. Fleurs écarlates. 

Ce genre renferme quatre espèces, dont les suivantes mé- 
ritent d’être décrites ici : 


GRISLÉA coTONNEUx. — Grislea tomentosa Roxb. Corom. :, 
tab. 31. 

Ramules pubescents. Feuilles oblongues-lancéolées , pointues, 
cotonneuses en dessous. Grappes 7-15-flores. Pédicelles courts. 

Tige et branches dressées. Rameaux ascendants. Écorce d’ un 
brun que Feuilles longues de 1 à 3 pouces, larges de 4 à 10 
lignes ; obcordiformes à la base, glauques en dessus, blanchätres 
en dessous. Grappes beaucoup plus courtes que les feuilles. Ca- 
lice long de 8*à 10 lignes, panaché de vert et de pourpre. Pétales 
écarlates. 

Cette espèce croît dans le nord de l'Inde. Les fleurs dont il est 
couvert , et qui conservent leur belle couleur jusqu’à la maturité 
du rit; lui donnent un aspect très-élégant. 


GRISLÉA MULTIFLORE. — Woodfordia foribunda Salisb. 
Parad. tab. 42. 

Ramules pubérules. Feuilles ovales-lancéolées ou oblonguès: 
lancéolées » subobtuses, vertes aux 2 faces , un peu scabres en en 
dessous, s sessiles. Grappes subcorymbiformes. Pédicelles allon: 

Feuilles longues d'environ 2 pouces , sur 10 lignes de la e, 
penniveinées , s subcordiformes à à la base. Grappes 7-15, 

uelquefois rameuses. Calice long de 6 lignes, panaché de vert 


et d’écarlate. Pétales ecarlates, à peine saillants. Filets presque 
2 fois plus longs que le calice , écarlates. 


FAMILLE DES LYTHRARIÉES. 439 


Cette espèce, fort distincte de la précédente, avec laquelle 
elle a été confondue, croit en Chine , à Timor et à Java. On la 
possède dans les collections de serre-chaude. 


Geñte LAGERSTREMIA. — Lagerstræmia Wild. 


hic dibractéolé à la base, 6-fide : tube plane ou plissé ; 
segments valvaires en préfloraison; sinus inappendiculés. 
Pétales 6, suborbiculaires, onguiculés, insérés à la gorge du 
calice. Étamines 18-50, ou plus, insérées au-dessus de la 
base du calice. Ovaire subglobuleux. Style filiforme, tron- 
qué au sommet. Capsule recouverte par le calice, cartilagi- 
neuse, 3-6-loculaire, 4-6-valve , polysperme. Graines mu- 
nies d’une aile membraneuse. 

Arbres ou arbrisseaux. Rameaux tétragones. Feuiles op- 
posées, très-entières. Pédoncules axillaires, 1-ou plutAotes, 
souvent rapprochés au sommet des ramules en pauicule où 
en grappe. Corolle pourpre ou blanche. ; 

Ce genre renfernie sept espèces, indigènes dans l’Asié 
équatoriale. Celles dont nous allons traiter se font remar- 
quer par des fleurs d’une rare beauté. 


Secrion I. SIBIA De Cand. ( Lagerstrœmia Linn. ) 


Calice non-sillonné ni plissé. Les 6 étamines extérieures 
beaucoup plus longues que les autres. 


LAGERSTRÉMIA DE Guine. — Lagerstræmia indica Linn. — 
Rumph. Amb. 7, tab. 28. — Bot. Mag. tab. 405. —Lamk. 
Ul. tab. 473, fig. 1. 

Feuilles ovales-oxbiculaires , pointues, glabres. Panicules mul- 
tiflores , terminales. Pétales crépus , longuement onsuiculés. 

Arbrisseau haut d'environ 6 pieds, ayant le port du Grenadier. 
Rameaux bruns ou rougeâtres, un peu anguleux. Feuilles longues 
de 1 pouce. Fleurs roses. Capsule petite, ovale-globuleuse. 

Gette espèce, qu’on cultive dans les serres chaudes , habite la 
Ghine et le Japon; dans ces contrées 6n la ie fréquemment 
dans les jardins et autour des Fo à causé de l'élégance 
de ses fleurs, 


sa 
CE 


440 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Secrion II. MUNCHHAUSIA Linn. 


Calice non-plissé ni sillonné. Étamines toutes de même 


longueur. 
LAGERSTRÉMIA ÉLÉGANT. — Lagerstræmia speciosa Pers. 
Ench. — Munchhausia speciosa Linn. — Lagerstræœmia 


Munchhausia Willd. 

Feuilles elliptiques-oblongues , acuminées , glabres. Panicules 
terminales. Pétales planes : onglets plus courts que la lame. 

Arbrisseau haut d'environ 7 pieds. Rameaux presque cylindri- 
ques. Feuilles courtement pétiolées , grandes : les supérieures al- 
ternes. Calice turbiné, cotonneux. Pétales d’un pourpre bleuâtre, 
longs de 9 lignes. 

Cette espèce croît en Chine. 


LAGERSTRÉMIA GRANDIFLORE. — Lagerstræmia grandiflora 
Roxb. Cat. — De Cand Prodr. 

Feuilles ovales, glabres aux 2 faces, courtement acuminées, 
cordiformes à la base. Panicules subcorymbiformes , terminales. 
Pétales ovales-oblongs , courtement onguiculés, — Calice grand, 
profondément 5-fide. Pétales longs de 1 pouce. 


Cette espèce croît dans l’Inde. 
Section III. ADAMBEA Lamk. 


Calice longitudinalement sillonné et plissé. Étamines de 
longueur presque égale. 


LacErsTRÉMIAROYAL.— Lagerstræmia Reginæ Roxb.Corom. 
1, tab. 65. — Hort. Malab. 4, tab. 20 et 21. — 4{dambea 
glabra Lamk. Dict. 

Feuilles oblongues ou elliptiques-oblongues, acuminées aux 
2 bouts, glabres. Panicules terminales , simples. Calices coton- 
neux. Pétales orbiculaires , ondulés, courtement onguiculés. 

Arbre de moyenne taille. Branches horizontales. Écorce lisse, 
d’un brun roux. Ramules anguleux, presque ailés. Feuilles 
courtement pétiolées , longues de 4 à 5 pouces, sur 2 pouces de 
large. Panicules roïdes, pyramidales , longues de ‘/; pied. Pé- 
doncules courts, 3-flores. Fleurs larges de 2 à 3 pouces, d’un 


FAMILLE DES LYTHRARIÉES, AAA 


rose pâle le matin lors de l’épanouissement , puis d’un pourpre 
vif. 

Cette espèce, une des plus magnifiques du genre, habite les 
montagnes de la côte de Coromandel. 


Genre LAFONSIA. — Lafæœnsia Vandell 


Calice dibractéolé à la base, campanulé, plissé, 5-ou 6- 
denté; sinus prolongés en languettes membraneuses, réflé- 
chies en dehors. Pétales 10 ou 12, égaux, onguiculés. Eta- 
mines en nombre double des pétales, insérées au-dessus de 
la base du calice. Filets grèles, saillants, tortueux. Ovaire 
biloculaire. Style filiforme, tronqué au sommet. Baie sphé- 
rique, cortiquée, polysperme : placentaire globuleux. Grai- 
nes comprimées. 

Arbres inermes. Feuilles opposées, pétiolées , très-entiè- 
res, glabres. Pédoncules axillaires, solitaires, uniflores. 
Fleurs blanches, très-grandes. Bractéoles caduques. 

De même que les Lagerstrémia, les Lafonsia se parent 
d’une inflorescence magnifique. Le genre renferme quatre 
espèces, dont voici la plus notable : 


LaronsrA surerse.—Lafæœnsia speciosa De Cand. Prodr. 3, 
p. 94. — Calyplectus speciosus Kunth , in Humb. et Bonpl. 
Nov. Gen. et Spec. v. 6, tab. 548, À et B. 

Grand arbre. Écorce lisse. Bois très-dur, jaunûtre. Feuilles 
longues de 2 à 4 pouces, larges de 12 à 20 lignes, luisantes, 
courtement pétiolées , oblongues , courtement acuminées..Pédon- 
cules dressés, presque aussi longs que les feuilles. Fleurs nom- 
breuses , larges de 3 à 4 pouces. Languettes calicinales ovales, 
cuspidées. Pétales oblongs, obtus, ondulés, veineux, étalés. 
Filets longs de 2 ‘/, pouces. Baie lisse, sphérique. 

MM. de Humboldt et Bonpland ont découvert cet arbre dans la 

. Nouvelle-Grenade , où il croît en vastes forêts , dans les Andes, 
entre 1000 et 1200 toises d’élevation. Son bois sert aux habitants 


pour la construction des édifices. Ses fleurs donnent une infusion 
de couleur jaune. 
? 3 


SOIXANTE-SIXIÈME FAMILLE. 
LES HALORAGÉES. — HALORAGEÆ. 


( Halorageæ R. Brown, Gen. Rem. in Flind. Voy. II, p. 549.— Bartl. 
Ord. Nat. p. 314. — De Cand. Prodr. III, p. 65.) 


Les Halorageées se composent en général d’herbes 
aquatiques , la plupart d’un intérêt purement scientifi- 
que.Onen connaît environ cinquante espèces: elles sont 
réparties entre toutes les contrées du globe. 


CARACTÈRES DE LA FAMILLÉ. 


Herbes aquatiques, ou rarement sous-arbrisseaux. 

Feuilles opposées, ou verticillées, ou éparses, simples, 
entières ou dentées : les submergées quelquefois penna- 
tiparties, pectinées. Stipules nulles. 

Fleurs régulières, le plus souvent incomplètes ou uni- 
sexuelles, inapparentes, axillaires, ou en épi, ou ën vèér- 
ticille. 

Calice adhérent : limbe 4-parti (rarement 3-pañti ) où 
quelquefois inapparent ; éstivation valvaire. 

Pétales (souvent nuls ) insérés entre les lobes du ca- 
lice, fugaces. 

Etamines insérées à la gorge du calicé ; en même 
nombre que les pétales ét alternes avec eux, ou en noïn- 
bre moindre, où en nombre double des pétales, libres. 
Anthères dressées , à 2 bourses parallèles (quelquefois 
à une seule bourse AE 1e contigués , longitudina- 
lement déhiscentes : connectif nul. 

Pistil : Ovaire 4-loculaire ( rarement 3-ou 2-loeu- 
laire, ou par avortement 1-loculaire), adhérent; loges 
uniovulées, alternes avec les lobes du calice, Ovules 
suspendus au sommet des loges. Stigmates en même 
nombre que les loges, sessiles ou rarement supportés 
par un seul style. 


FAMILLE DES HALORAGÉES, 445 


Péricarpe carcérulaire, 2-4-loculaire, 2-4-sperme, où 
par avortement {-loculaire et monosperme. 

Graines inarillées. Périsperme mince ou nul. Embryon 
axile, rectiligne : radiculesupère, allongée, cylindrique, 
appointante ; cotylédons courts, entiers (par exception 
inégaux). 

Les genres des Haloragées sont classés comme suit : 

I TRIBU. LES HIPPURIDÉES. — Z/PPURIDEÆ Link. 


Limbe calicinal entier, presque inapparent. Pétales nuls. 
Une seule étamine. Péricarpe 1 - loculaire, mono- 
sperme. 


Hippuris Linn. (Limnopeuce Vaill.) 


TI° TRIBU. LES CALLITRICHÉES. — CALLITRICHEÆ 
Link, 

Limbe calicinal entier, inapparent . Pétales nuls. Une ou 

deux etamines. Anthères à une seule bourse réniforme. 
. Styles 2. Péricarpe 4 -loculaire. 

Callitriche Linn. 

IIIe TRIBU. LES HYGROBIÉES. — ZPGROBIEÆ Rich. 

( Cercodianæ Juss. — Hydrocaryes Link.) 


Limbe calcinal 4-parti (rarement 5-parti). Pétales 4, ou 
rarement nuls. Etamines 3, ou 4, ou 8. 


L Tr rapa Linn. — Myriophyllum Linn. (Pülophyllum 
Nutt. Purshia Rafin. )— Mejonectes R. Br. — Proser- 
pinaca Linn. (Trixis Michx) — Cercodia Murr. — Halo- 
ragis Forst (Goniocarpus Thunb. Gonatocarpus Willd.) 
— Serpicula Linn. (Laurembergia Berg.) 


Genre MACRE. UT rapa Lipn, 
Limbe calicinal 4-parti, persistant, accrescent. Pétales 4, 
obovales. Etamines 4. Filets filiformes.‘Anthères ovales, 


44X CLASSE DES CALICIFLORES, 


Disque épigyne, annulaire, crénelé. Ovaire biloculaire. 
Style filiforme. Stigmate capitellé. Noix osseuse, par axor- 
tement 1-loculaire et monosperme, armée de 2 ou de 4 
cornes spinescentes provenant des dents calicinales. Graine 
grosse, apérispermée. Cotylédons inégaux : l’un très-grand, 
stationnaire en germination; l’autre minime, saillant hors la 
noix en germination. 

Herbes aquatiques , flottantes , annuelles, multicaules. 
Tiges grèles, radicantes à la base. Feuilles hétéromor- 
phes : les submergées opposées, pectinées, pennatiparties ; 
les flottantes roselées , longuement pétiolées : pétiole semi- 
cylindrique, d’abord non-dilaté, puis (lors de la floraison et 
plus tard) renflé au milieu en ampoule creuse. Fleurs peti- 
tes, axillaires, solitaires, blanchâtres, courtement pédicel- 
lées : pédicelles fructifères très-allongés. 

Les Macres croissent dans les eaux lentes ou dormantes. 
Leurs graines se composent de fécule presque pure et d’un 
goût assez agréable : aussi les fruits de ces végétaux servent- 
ils d’aliment à l’homme, là où ils abondent. Le genre ren- 
ferme les cinq espèces suivantes : 


MacrE COMMUNE. — Trapa natans Linn. — Camer. Epit. 
tab. 915.— Schk. Handb. tab. 25.— Mirb. in Annal. du Mus. 
v. 16,p. 447, tab. 19. — De Cand. Organogr. tab. 55. — 
Sturm , Deutschl. Flor. fasc.30. — Lamk. Ill. tab. 75. —Turp. 
in Dict. des Scienc. Nat. Ic. 

Feuilles flottantes subcoriaces , rhomboïdales, dentelées supé- 
rieurement , pointues , luisantes en dessus , laineuses en dessous 
aux nervures. Pédoncules et sommet des pétioles cotonneux. Noix 
noirâtre, à 4 cornes subulées , opposées-croisées : les 2 supé- 
rieures étalées ; les 2 inférieures ascendantes. 

Tiges grêles, noueuses, cylindriques, simples, ascendantes, 
plus ou moins allongées selon la profondeur des eaux : entrenœuds 
très-écartés. Feuilles submergées longues de 1 à 3 pouces : seg- 
ments capillaires. Feuilles flottantes formant une rosette de 6 à 
3 2 pouces de diamètre : les inférieures longuement pétiolées ; les 
pétioles des supérieures graduellement plus courts; lame ner- 

veuse, réticulée ; large de 12 à 18 lignes, un peu moins longue, 


FAMILLE DES HALORAGÉES. 445 


le plus souvent rougeâtre en dessous; ampoule fusiforme. Seg- 
ments calicinaux lancéolés , pointus , glabres. Pétales plus longs 
que les segments du calice, obtus. Éanes petites. Noix de la 
grosseur d’une petite Châtaigne, d’un noir tirant sur le gris. 
Embryon blanc. 

Cette espèce croît dans les étangs en France, en Allemagne , en 
Hongrie , et dans la Russie méridionale. Ses fruits, cuits ou rôtis, 
ont un goût de Chätaigne : d’où leur vient le nom vulgaire de 
Chataignes d’eau. Dans quelques contrées de la Russie, les 
pauvres en font une sorte de pain. 


MAcrE À QUATRE ÉPIiNEs. — Trapa quadrispinosa Roxb: 
Flor. Ind. 

Noix à 4 cornes opposées-croisées, roïdes, pointues. 

Cette espèce croît au Silhet. 

Macre BICORNE. — Trapa bicornis Linn. fil. — Gærtn. 
Fruct. 2, tab. 89. — Trapa chinensis Lour. Flor. Cochinch. 

Feuilles entières ou dentées, rhomboïdales. Noix ( d’un brun 
roux) à 2 cornes opposées, épaisses, obtuses, recourbées au 
sommet. 

Cette espèce est indigène dans le midi de la Chine et en Cochin- 
chine. Loureiro remarque qu’on la cultive avec soin aux environs 
de Canton, comme plante alimentaire. 


Macre DE CocxiNcmine. — Trapa cochinchinensis Lour. 
Flor. Cochinch. 

Feuilles oblongues-rhomboïdales , incisées au sommet, coton- 
neuses en dessous. Noix turbinées, sillonnées , à 2 cornes op- 
posées, épaisses, obtuses , recourbées. AT 

Tige longue , cylindrique , rameuse. Feuilles d’un brun roux. 
Noix noirâtre. 

Cette espèce habite les marais de la Cochinchine ; ses fruits 
servent aux usages alimentaires. 

MACRE À DEUX ÉPINES. — 7 rapa bispinosa Roxb. Corom. 3, 
tab. 234. 

Feuilles rhomboïdales , dentelées » cotonneuses en dessous. 
Pétioles fortement bouffis. Noix à 2 cornes opposées ; roides, pi- 
quantes , barbellulées, 


LA 


446 CLASSE DES CALICIFLORES. 


Cette espèce abonde dans l' Inde, où ses fruits, de la grosseur 
d’une Châtaigne, se vendent aux LR UA comme denrée ali- 
mentaire. ï 


Genre MYRIOPHYLLE,. — Myriophyllum Linn. 


Fleurs monoïques ou rarement hermaphrodites. — Fleurs 
méles : Calice 4-parti. Pétales 4, fugaces (quelquefois nuls). 
Étamines 4, ou 6, ou 8. — Fleurs femelles : Limbe calici- 

mal 4-parti, cadu dl Corolle nulle. Ovaire 4loculaire. Stig- | 
mates 4, barbus, sessiles. Carcérule 4-lobé. Périsperme 
mince. Embryon cylindrique : radicule allongée. : 

Herbes vivaces, submergées excepté les sommités florife- 
res. Feuilles opposées, ou verticillées, ou rarement alternes, 
pennatiparties. Fleurs petites , en épis verticillés : verticilles 
supérieurs mâles; verticilles inférieurs femelles. 

Les Myribphplles habitent les eaux stagnantes ou dorman® 
tes, en Europe et dans l’Amérique septentr ionale. Ces vé- 
gétaux sont tr ès-utiles comme engrais , si l’on peut se les 
procurer en quantité. On connaît dix-huit espèces du genre; 
nous allons en désigner deux des plus communes en Francé 
et dans presque toute l’Europe, 


MyrioPiLLE A ÉPis NUS. — Myriophyllum spicatum Lan. 
— Flor. Dan. tab. 681. — Engl. Bot. tab. 83. — Schk. Handb. 
tab. 206. 

Feuilles verticillées , pectinées-multifides : segments capillaires. 
Verticilles femelles feuillés , distants ; verticilles mâles rappro- 
chés, bractéolés. Bractéolés plus courtes que les fleurs : les in- 
férieures dentelées; les supérieures très-entières. 


MyrIOPHYLLE VERTICILLÉ. — Myriophyllum verticillatu 
Lion. — Engl. Bot, tab. 218. — Turp. in Dict. des Scienc. Nat. 

* — Reichenb. Plant. Crit. X, Ice. 

Feuilles verticillées , pectinées- -multifides : lobes capillaires: 
Verticilles tous écartés, feuillés : feuilles florales à 1dbes linéaires. 
Stpnals oncinés. $ je 


* 


FIN DU TOME .QUATRIÈME DES PHANÉROGAMES, À 


un suep Jau rP[ 9707 152 ][ ‘2191UNT SATA SNJ M” 4 ‘a 1 
an euuye] 9p 9727/0 e sed ou 710910 de,w opejeur ol Me 
% “LIVHENTI AHIHdVHIYOSON 9cG 


) LÉSIONS DES YŒUX. 229 


>»  Abolition, extinction de la sensibilité du nerf 
optique,paralysie , amaurose, goutte sereine, 
cataracte nqire. 


M On donne ces différens noms à la cécité produite par la 
paralysie du nerf cptique, ou seulement de la portion de 
ce nerf distribuée dans la rétine. Cette affection peut être 
accompagnée d’une autre maladie de l'œil ; mais le plus 
communément , elle survient sans qu’il existe d’autres lé- 

Sr sions oculaires gaperentes ; les yeux conservent leur di= 
mension ordinaire, et les humeurs aqueuse et vitrée leur 
# transparence habituelle. 


Causes. L’amaurose peut être occasionnée par toutes les 
causes qui aménent l’ héméralépie voyez plus hant. Alors 


Ac! P'os'cen 


Li la goutte sereine survient d' une. imiére lente 
PI sive ; mais le plus souvent cette ie st. 
à "a répercussion d’une évacuation quelconque ou € 
we 4 ataxique. Les névroses , telles que l’épilepsie, J’hypo 
drie, le satyriasis , Bbystéree. etc., peuvent encore pro- 
Mc: TON duire l’amaurose qui se déclare aussi à la suite des affec- 
tions syphilitique , vermineuse ; etc. La blessu de là 
branche frontale du ner 


thalmique de. Willis peut, en- 
core occasionner la goutte sereine par Îes rapports quetla 
branche nasale de ce dernier établit entre lui et les nerfs ci- 
liaires, La compression du nerf opique par une .exostose 
ouune tumeur développée dans le fond de l'orbite, une lé- 


sion dei9 


tère ophthalmiqne , etc. , : PEN Lan li 


'brpiines Lorsque J’amaurose-est produite par.une 
afFoton générale Fate, ses effets sunJa rétine ou sur 
69) ar june tumeur Pr dans le 


COLLABORATEURS. » 


MM. 

AUDINET-SERVILLE, er-président de 
la Soaëté Entomologique, Membre de plusieurs 
Joccéles savantes, nationales et étrangères. 
(ORTHOPTERES. NÉVROPTÈRES Er HÉMIPTÈRES ). 

AUDOUIN, /ro/ésse -Admiristraleur du 
Muséum, Membre de plusteurs Jocièles. savantes 
nationales el érargeres. (ANNELIDES). 

BIBRON, Aéde -Naldmaliste au Must 
collaborateur de M.Duméril pour les Reptiles . 

BOISDUVAL, Yenbre de plusieurs Jocités 
savantes, nationales el étrangères, auteur de 
[A Entomologie de l’Astrolabe, 4e l'Icones des 
Lépidoptères dE wrope, de la Faune de Mada- 

ascar, eLe, etc. (LÉPIDOPTÈRES). 

DE BLAINVILIE, Lembr ve de lfnstitul, 

Lrofèss eur - lninËnteur du Muséum 
d'Histoire Naturelles ur à ladaculté 
des Serences, ele ! À ot LE LES ). 

DE BREBIS SQ N'* Mnbre de plusieurs 
Socéétés ue 7 a Mousses #/ de La 

ANR UPLANTRS CHOPTOGAMÉS). 
| Genève. (BOTANIQUE). 
No je Dre de l'Institut, (CÉYACÉS). 
I RM (le comte) Ze £gcneral, far de France, 
(COLÉOPTÈRES). 
DES MARE IST, Membre correspondant de 


38 g me socn cbsur beau papier :ce nomûge parait ets Pour 22 

cet ensemble Loute l'étendue convenable, Cage auteur soccapant dopus 27 
- emps de ns: qui Luc est confiée, l'éditeur Sera & même de publeren peu de ds 
à La totalité des trattes dont: ve composer æ celle eZ colles. on. 


À partir de janvier 1834,  parattra au. moëns Lous Les n "15 un volume 
CRE ? de-lévraisons d'environ 10 planches noëres ou cole ttes. 


_. d'réx du lexle, chaque volume), ZT 60° 
> : notre. Eve de PONT N 
: ris de chaque retren AU UT Lo % 


rA 1e { né 


NALes personnes qui Ann pour des parties séparées paicront Eee Ga . 


Un n pet nombre d'exemplaires von imprimés Sur AE eee 


Le PA sera double. 


ON SOUSCRIT, SANS RIEN PAYER D’ AVANCE, 


A"LASL IBRAIRIE ENCYCLOPÉDI QUE. DE RO 
RUE HAUTEFEUILLE, N°10 m8, w8 PARIS, GX ES 
AU COIN DE CELLE DU marron. P ; 


G) Z'Édileur ayant à payer pourcelle collection Mines aux ét 


. auteur de la Monographie des l'enthrédines, 


MM. 

DUMÉRIL, Membr re de {Tnstilul, lo) mn. 
Administrateur du Auséum d'Histoire Nate |? 
relle, l'rofesseur a l'Ecole de | 
etc, etc. (REPTILES). 

LACORDAIRE, Waturalisle - - voyageur) 
Membre de Lx Societe ntomolegique, ets 
ONTROD TION A L'ENTOMOLOGIE }- 

SANDER-RANG, Offiecer au corps 
Royal de La Marine (z00PHYr8s 
ET VERS) avée MW Lesson . 


LESSON; Henbre corcespondantde l'Institut, 
Lrofésseur à Liochefort, ele (100VHYMES #7 VERS). 
MACQUART, recteur du Museum de - |. 
Lille, auteur des Diptères du Nord de la | 
France, edc.ele. (DIPTÈRES). ra 
MILNE-EDWARS, /0/2sseur PRES 
Naturelle, Menibre de. diverses So “4 
avantes, ete: ele, (CRUSTACÉS): 

LE PELETIER DE SAINT FARGI 
L'résident de la Société Æntomoleg 4 


ele. ete . (HYMÉNOPTÈRES ). À 
SPACH, Ade-Naturaliste au Haséan 
(PLANTES PHANÉROGAMES ). © "a 

PAL EN Fa si de n 


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volumes ne peut être-conparé & celui des rétnpressions d'ouvrages ap, 2 ler 


domaige Ml céomemnes # EE dt auteur: ere TPE 


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