IIH^K
LIBRARY OF
1885-1056
HISTOIRE NATURELLE
DES INSECTES.
HISTOIRE NATURELLE
DES INSECTES,
Composée d'après Réaumur , Geoffeoy,
Degeer, Roesel, Linnée , Fabricius,
et les meilleurs ouvrages ^ui ont paru sur
cette partie ;
Rédigée suiv^ant la méthode d'OLiviER ;
Avec des notes , plusieurs observations nouvelles,
et des figures dessinées d'après nature.
Par F. M. G. T. DE TIGNY , Membre de la
Société d'Histoire naturelle de Paris.
TOME IX.
1)K L'IMPRIMERIE DE CRAPELET.
A PARIS,
Chez Deterville , rue du Battoir, n° i6.
AN X.
HISTOIRE NATURELLE
DES INSECTES.
CLXXXVr GENRE.
C L Y T R E.
Caractères génériques. Antennes en scie,
plus couites que la moitié du corps , le
second et le troisième petits. — Quati^e
aiitennules presque égales ; les antérieu-
res un peu plus longues , composées de
quatre articles, dont lepremierpetit , les
deux suivans un peu plus gros , presque
coniques , le dernier mince , cylindrique j
les postérieures de trois articles, dont le
premier court, le second assez long , le
troisième un peu plus minç^ — Tête as-
sez large , un peu enfoncée dans le corse-
let. — Pénultième article des tarses bifi-
de , garni de houppes.
Linné E et Degéer ont place ces
insectes avec les chiysomèles. Le ci-
toyen Geoffroy en a fait un genre sous
Insectes. IX. i
2 HISTOIRE NATURELIE
le nom de mclolontlie. M. Fabricius
lésa réunis aux gribouris. Le cit. Oli-
vier les a d'vibord laissés avec ces in-
sectes , mais ensuite les en a séparés et
en a fait un genre sous le nom de cly-
tre , nom qui leur a été donné par
M. Laichartaing.
On distingue les clytres des gribou-
ris par leurs antennes qui sont en scie;
au lieu que celles des gribouris sont
filiformes , par les mandibules grandes ,
arquées, et par quelques autres partie»
de la bouche.
Les antennes sont un peu plus lon-
gues que le corselet , composées de onze
articles , dont le premier est gros , ren-
flé à l'extrémité ; les deux suivans sont
petits , arrondis -, le quatrième est un
peu alongé ; les autres sont égaux , en
scie -, elles ont leur insertion à lapartie
antérieure de la tête entre les yeux.
La tête est assez large, un peu ap-
platie , cachée en partie sous le corse-
Jet j les yeux sont arrondis , saillans j
DESCLYTRES. 3
la bouche est composée d'une lèvre su-
périeure cornée , échancrée et ciliée ;
de deux mandibules assez grandes ,
avancées , élargies à la pointe , biden-
tées ; de deux mâchoires bifides , à di-
visions écartées ; l'intérieure un peu
plus petite ; d'une lèvre inférieure
courte , cornée ; et de quatre anten-
nules.
Le corselet est large , peu convexe ,
rebordé , un peu plus étroit antérieu-
rement que postérieurement ; l'écussoa
triangulaire.
Les élytres sont dures , convexes ,
de la longueur de l'abdomen j elles re-
couvrent deux ailes membraneuses.
Les pattes sont souvent de grandeur
inégale , les antérieures beaucoup plu*
longues que les autres ; les tarses com-
posés de quatre articles, dont les troia
premiers presque égaux , assez larges ;
le troisième est bifide ; le dernier alon-
g£ , renflé à l'extrémité , terminé par
deux crochets assez forts.
4 HISTOIRE NATURELLE
Le corps est alongë , cylindrique.
Les elytres sont en général de gran-
deur médiocre ; quelques espèces sont
même assez petites ; elles fréquentent
les fleurs des prai ries et celles des chênes,
et se laissent prendre facilement, parce
qu'elles ont le vol lourd ; leur larve
n'est point connue, maison croit qu'elle
vitdans la terre. Elles forment un genre
composé d'une trentaine d'espèces ,
dont on trouve plus de la moitié en
Europe.
La Clytre tridentée, Clytra
tridentata.
Elle a cinq lignes de longueur : les
antennes sont noires , un peu plus lon-
gue que le corselet ; la tête , le corselet ,
le dessous du corps et les pattes d'un
bleu noirâtre luisant ; les élytres d'un
jaune pâle , finement pointillées ; le
corselet est tridenté à sa partie posté-
rieure j les pattes antérieures sont beau-
DES C L Y T R E S. 5
coup plus longues que les autres ; les
jambes de ces patLes un peu arque'es.
On la trouve en Europe : elle est
très-commune dans les départemens
méridionaux de la France , sur les
fleurs.
La Clytre longimane , Cfyira
longimana.
Elle est beaucoup plus jielite que la
■précédente : les antennes sont d'un noir
bleuâtre -, la tête , le corselet, le dessous
du corps et les pattes sont d'un vert
noirâtre bronzé ; les éljlres d'un jaune
pâle , finement pointillées ; les pattes
antérieures sont très-longues ; les jam-
bes arquées ; les cuisses un peu renflées,
avec une petite dent peu ^narquée.
On la trouve dans presque toute
l'Europe : elle est assez commune aux
environs de Paris , sur les fleurs dans
les prairies.
6 HISTOIRE NA.TURELLE
LaClytre lojigipècle , Cfytra
longipes.
Elle varie pour la grandeur depuis
quatre jusqu'à six lignes et demie : les
antennes sont noires , de la longueur
du corselet -, la tête , le corselet , le
dessous du corps et les patles d'un noir
bleuâtre ; les élytres d'un jaune testacé
pâle j avec trois points noirs sur chaque ;
un à la base , près du bord extérieur ;
les deux autres nn peu au-delà du mi-
lieu , formant une bande transversale ;
les pattes antérieures sont beaucoup
plus longues que les autres ; les jambes
de ces pattes un peu arquées ; toutes
les cuisses légèrement renflées.
On la trouve au midi de l'Europe ,
sur différentes fleurs.
La Clyire quadriponcluée ^
Clylra quadripunctata.
Elle a cinq lignes de longueur : les
antennes sont noires , avec le second et
DES CLYTRES. 7
le troisième articles fauves ; la tête , le
corselet, l'écusson, le dessous du corps
et les pattes sont noirs ; les ëlytres d'un
rouge pâle , avec chacune deux taches
noires ; l'une très-petite à la base , près
du bord extérieur \ l'autre plus grande,
vers le milieu , où elle forme une bande
transversale : le dessous dvi corps est
couvert d'un léger duvet cendré.
On la trouve dans presque toute
l'Europe , sur les fleurs du chêne , du
prunelier , de l'aubépine : elle est com-
mune aux environs de Paris.
La Clylre Bucéphale, Clytra
Bucephala,
Elle a deux lignes et demie de lon-
gueur : les antennes sont en scie , noi-
res , avec les quatre premiers articles
fauves -, la tête est d'un bleu violet ,
luisant , avec la bouche fauve ; le cor-
selet fauve sur les côtés, d'un bleu lui-
sant sur le milieu -, les ëlytres iont fine-
8 HISTOIRE NATURELLE
ment poiiitillées d'un bleu fonce lui-
sant ; le dessous du corps est d'un bleu
îioirâtre ; les pattes sont fauves ; les
tarses noirs.
On la trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris , sur différentes fleurs.
La Cly tre roiigeâtre, C/^/ra ruhra.
Elle a près de trois lignes de lon-
gueur : les antennes , la tête , le des-
sous du corps et les pattes sont noirs ;
le corselet est rouge , avec un point
noir plus ou moins marqué sur le mi-
lieu, ou sans point-, les élytres sont
rouges , avec chacune deux taches noi-
res 5 l'une à la base , près du bord ex-
térieur \ l'autre au-delà du milieu.
On la trouve aux environs de Paris,
en Allemagne , sur les fleurs.
La Cly tre indigo , Clytra cyanea.
Elle a environ trois lignes de lon-
gueur : les antennes sont d'un noir
Tom . J.T, ^V/- '^-
% 1
\Meunier i/el ■ F? Tarsien d'culp\
a. Qytr . T-oxLgeâtre . 4- Cass . gi^osse .
2, . Cass . verte . 6 . Cass . treillie .
3. Cass. maciilee
DES CLYTRES. 9
bleuâtre, avec les quatre premiers ar-
ticles fauves ; la tête est d'un bleu fon-
cé , luisant -, le corselet fauve, luisant ;
les élytres sont fortement pointillces,
d'un beau bleu fonce, luisant; le des-
sous du corps est d'tin blcïi noirâtre 5
les pattes sont fauves.
On la trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris , sur différentes fleurs.
La Cly tre semblable , Cfytra
affinis, Panzer.
Elle a trois lignes et demie de lon-
gueur : les antennes sont noirâtres j avec
les quatre premiers anneaux fauves ;
la tête est d'un noir luisant ; le corselet
fauve sur les côtés , d'un noir luisant
en dessus -, les élytres sont finement
pointillées d'un noir bleuâtre luisant ;
le dessous du corps est noir -, les pattes
sont fauves.
On la trouve en Europe, aux envi-
rons de Paris , sur les Heurs.
lO HISTOIRE NATURELLE
CLXXXVir GENRE.
C A S S I D E.
Caractères génériques. Antennes courtes ,
presque filiformes, grossissant insensible-
ment vers la pointe , très -rapprochées à
leur base. — Quatre antennules inégales,
presque filiformes ; les antérieures com-
posées de quatre articles , dont le dernier
est ovale , alongé, terminé en pointe ;
les postérieures composées de trois, dont
le dernier un peu plus gros et ovale. —
Pénultième article des tarses bifide, garni
de houppes. — Corselet et élytres beau-
coup plus larges que le corps.
On a vulgairement nommé ces in-
sectes tortue , scarabé-toi tue , parce
que leur tête est entièrement caclie'e
par la plaque e'cailleuse du corselet, qui
est très-grande ; et que les élytres, qui
débordent de beaucoup le corps, le ca-
chent également , de sorte qu'on ne
voit en dessus qu'une espèce d'écaillé ,
DES C A S S I D E S. Il
ovale ou circulaire , assez semblable à
celle des tortues ; ce qui a fait donner
à ces insectes , par Linne'e , le nom de
cassida , qui signifie casque.
Les cassides ne peuvent être confon-
dues avec aucun insecte des autres
genres : ceux avec lesquels elles ont
quelque ressemblance , qui sont les
ërotylesj les boucliers et les coccinelles,
se distinguent, les premiers, parleurs
élytres moins larges , et leurs antennes
ïiioniliformes, terminées en masse ap-
platie; et les deux autres , par le nom-
bre d'articles des tarses : les boucliers
en ont cinq , les coccinelles n'en ont
que trois , au lieu que les cassides en ont
quatre.
Les antennes sont à peine plvis lon-
gues que le corselet , composées de onze
articles qui vont en grossissant insen-
siblement de la base au sommet ; elles
sont insérées à la partie antérieure de
la tête , entre les yeux , très-rappro-
cliwes à leur base.
12 HISTOIRE NATURELLE.
La tête est très-petite , entièrement
cachée par le corselet ; les yeux sont
ovales, peusaillans: ia bouche est com-
jiosée d'une lèvre supérieure courte ,
large , peu éch ancrée , ciliée ; de deux
mandibules plattes , très-dentées , de
deux mâchoires bifides , à divisions
alongées-, d'une lè^i-e inférieure étroite ,
aiongée , entière , et de quatre anten-
nules.
Le corselet est plat en dessus, très-
large , débordant la tête et les côtés de
la poitrine , arrondi antérieurement , ou
légèrement échancré -, de sorte que pour
voir la tête , il faut retourner l'insecte ;
l'écusson est petit , triangulaire.
Les ély très sont grandes ^ convexes
en dessus, beaucoup plus larges que le
corps; elles ont en dessous, vers le
milieu , une espèce de rebord qui em-
brasse le haut de l'abdomen ; elles re-
couvrent deux ailes membraneuses.
Les pattes sont courtes , dc|)assent
à peine les élytres j les tarses courts ;,
DES C A S S I D E S. 1 S
composés de quatre articles , dont le
premier est coiirt, le troisième bifide,
le dernier court , un peu renflé à l'ex-
trémité , tei-miné par deux crochets.
Le corps est de forme ovale , applati
en dessous. On trouve ces insectes sur
les plantes dont ils se nourrissent : on
les prend facilement , parce qu'ils mar-
chent assez doucement et font rarement
usage de leurs ailes: ils sont en géné-
ral de grandeur moyenne ; quelques
espèces sont ornées de couleurs dorées
ou argentées qui disparoissent à la mort
de l'insecte. Quoique les cassides ayent
une forme qui les fasse remarquer ,
elles méritent bien plus de fixer l'at-
tention sous l'état de larve que sous
celui d'insecte parfait ; aussi les célèbres
lîéaiunur , Geoifroy ; Degéer ont-ils
suivi ces larves dans toutes leurs mé-
1 amrorphoses , et nous ont donné des
détails très-intéressans sur leurs habi-
tudes. C'est dans leurs ouvrages que
Insectes. IX. 2
l4 HISTOIRE NATURELLE
nous puiserons ce que nous dirons sur
ces larves.
Elles ont six pattes écailleuses ; la
tête arrondie , également écaillease ,
munie de deux mâclioircs ; le corps
large , court , applati , bordé sur les
côtés d'appendices branchues et épi-
neuses j les épines sont placées sur des
éniinences charnues , en forme de ma-
melons y et leur position est horizon-
tale , avec le plan sur lequel marche
la larve. Lorsqu'elle est en repos , sa
tête et ses pattes sont entièrement ca-
chées : le corps est terminé par une
espèce de queue fourchue , qui se re-
courbe en dessus du dos ; chaque bran-
che de cette queue est extérieurement
garnie d'épines courtes , depuis la base
jusqu'à une certaine distance. lia larve
peut donner des positions différentes bt,
sa queue , mais elle la tient ordinaire -
ment inclinée du côté de la tête : l'anu^
est placé à l'extrémité d'un mamelon
g^ui se trouve entre les deux branche*
DES CASSIDES. l5
fîe la fourche ; de sorte que lorsque cette
larve rend des excrémens, les deux
parties de la fourche sont placées pour
les recevoir , et inclinées de manière à
former une pente le long de laquelle
ils peuvent couler ; quand il s'en
amasse trop auprès de l'origine de la
queue , le mamelon où est l'anus les
pousse et les fait aller plus loin : les
anneaux et les épines qui les bordent
aident encore à les faire aller en avant ;
peu à peu ils s'accumulent, se collent
les uns contre les autres , et sont pous-
sés au-delà des pointes de la fourche ,
et soutenus par ceux qui sont collés à
l'extrémité ; alors ils forment une es-
pèce de toit capable de couvrir tout le
corps de l'insecte; le plus souvent ce
toit le touche sans le charger ; quelque-
fois il est un peu élevé au-dessus , et
y est presque parallèle ; dans d'autres
temps l'insecte lui fait prendre d'au-
tres inclinaisons ; de sorte que les ek.-
crémens de cette larve , qu'elle sou-
iii HISTOIRE NATURELLE
tient toujours au-dessus de son corps,
lui servent à le mettre à l'abri des im-
pressions trop vives de l'air ; lorsqu'ils
sont trop desséchés , elle s'en débar-
rasse, et de nouveaux prennent la place
des anciens.
Cette larve cliange plusieurs fois de
peau -, elle se transforme en nymphe
sans entrer dans la terre et sans faire
de coque : c'est sur une des feuilles de
la plante où elle a vécu qu'elle subit
sa métamorphose. En quittant sa peau
de larve pour la dernière fois , elle se
défait en même temps des épines qui y
tenoient , et elle reste attachée à sa
vieille peau par daux filets qui sont
engagés dans les branches de sa queue :
la nymphe qui succède à la larve est
large , applatie , presque ovale ; sou
corps est garni tout autour de nouvelles
appendices ou épines, qui diiïèrent des
premières en ce qu'elles sont plus larges
àJeur base, applaties et terminées par
une pointe fine j ces appendices res-
DES CASSIDES. 1/
semblent à des feuilles : le corselet est
très-grand, à-peu-près de forme semi-
lunaire, et cache entièrement la tète;
le contour de ce corselet est bordé d'é-
pines courtes et simples : en regardant
cette nymphe en dessous, on distingue
presque toutes les parties de l'insecte
parfait, contenu sous son enveloppe -,
la tête, les antennes et les pattes sont
brunes. Cette singulière nymphe est
d'vm vert pâle ; elle a quelques taches
brunes sur le corselet , et ses épines ou
appendices latérales sont blanches : elle
tient à la feuille par les deux derniers
anneaux de son corps , qui y sont collés
et qui restent engagés dans la peau
qu'elle a quittée , et par les deux filets
de sa queue. Douze à quinze jours après
cette métamorphose , l'insecte parfait
sort de la nymphe par une ouverture
qui se fait à la partie antérieure de la
peau de dessus : cet insecte dépose sur
les feuilles ses œufs , qui sont rangés
les uns auprès des autres , et forment
)'S HISTOIRE NATURELLE
des plaques souvent couvertes d'ex-
ciémens.
Le genre casside est composé déplus
de quatre-vingts espèces : on en trouve
au plus une vingtaine en Europe ; les
autres habitent rAinërique et l'A-
frique.
La Casside verte, Cassida viridls.
Elle est longue de quatre lignes ,
large de deux et demie , de forme ova-
le : le corselet et les élytres sont con-
vexes, beaucoup plus larges que le corps,
d'une belle couleur verte ; les antennes
sont de la longueur du corselet • le des-
sous est applati, noir, les pattes sont
pâles.
On la trouve dans presque toute
l'Europe : elle est commune aux envi-
rons de Paris , sur les plantes verlicil-
lées et sur les chardons.
DES C A S SI D E S. I<)
La Casside maculée , Cassida
inurrœa»
Cette casside et la casside panacliée
du cit. Olivier, sont la même espèce,
comme l'a très-bien remarqué le ci-
toyen Geoffroy. Sa couleur varie , elle
est verte en dessus , avec quelques pe-
tites taches noires irrégulières sur les
élytres , principalement à la suture ;
mais en vieillissant , souvent la couleur
verte devient d'un rouge brun : les an-
tennes, ledessousdu corps et les pattes
sont d'un noir foncé ; les élytres ont
des stries formées par des points en-
foncés.
On la trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris , sur l'aunée. Selon le
cit. Geoffroy , sa larve ressemble à celle
de la casside verte : elle se nourrit des
feuilles de l'aunée , et se couvre avec &e.s
excrémens.
ao HISTOIRE NATURELLE
La Casside marquée, Casaida
vibex.
Elle est moins grande que la casside
verte : les antennes sont noires-, le cor-
selet est d'un jaune rougeàtre , sans
taches -, les élytres ont des stries for-
mées par des points enfoncés*, elles sont
d'un vert jaunâtre , couvertes dans
quelques endroits de petits points noirs
qiii les font paroitre obscures : le corps
est noir; les pattes sont fauves , avec
une tache noire sur les cuisses.
On la trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris, sur les chardons.
La Casside pointillée , Cassida
a-ffinis.
Elle est de la grandeur de la précé-
dente : les antennes sont fauves à la
base , noirâtres à l'extrémité ; le cor-
selet est jaunâtre; les élytres sont d'un
gris verdàtre; avec des taches noires
DES CASSIDES. 2l
sur le milieu el à l'extrémilë; elles ont
des stries formées par des points en-
foncés ; le dessous du corps est noir ;
les pattes sont fauves.
On la trouve aux environs de Paris ,
en Allemagne.
La Casside nébuleuse , Cassida
nebulosa.
Elle est un peu moins grande que la
casside verte , d'un jaune roux : les an-
tennes sont noires ) le corselet est ar-
rondi antérieurement ; les élytres ont
des stries formées par des points en-
foncés et des points noirs irréguliers ;
le dessous du corps est noir j les pattes
sont jaunâtres ) les cuisses ont une ta-
che noire.
On la trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris , sur les chardons.
22 HISTOIRE NATURELLE
La Casside hébraïque , Cassida
hebrœa.
Elle est moins grande que la précé-
dente , plus arrondie ; les antennes ,
le corps et les pattes sont d\in jaune
pâle ; le corselet est transparent, d'un
blanc jaunâtre -, les élytres sont jaunâ-
tres, garnies de veines noires qui foi-
ment une espèce de réseau sur le milieu ;
les bords sont jaunes , transparens \
l'extrémité des antennes est noire.
On la trouve dans l'Amérique méri-
dionale, àCayenne, à Surinam.
La Casside purpurine , Cassida
purpurea.
Elle est de forme arrondie , longue
de quatre lignes : les antennes sont d'un
jaune fauve , avec l'extrémité noire -,
le corselet est d'un jaune citron , sans
taches ; les élytres sont d'un jaune ci-
tron , avec une grande tache d'un rouge
DES CASSIDES. 23
pourpre sur le milieu , et sur laquelle
est un point jaune ; le dessous du corps
et les pattes sont fauves.
On la trouve à Cayenne , à Surinam.
La Casside bifasciée , Cassida
bifasciata.
Elle est de forme arrondie, longue
de quatre lignes : les antennes sont d'un
jaune pâle ; le corselet est arrondi an-
térieurement, d'un jaune fauve sur le
milieu , pâle sur les côte's y les élytres
sont de la couleur du corselet, elles
ont en dessous chacune une tache noire ,
qu'on apperçoit en dessus au travers
des élytres ; le dessous du corps et les
pattes sont fauves ; l'abdomen a plu-
sieurs taches irrégulières noires.
On la trouve dans l'Amérique méri-
dionale , à Surinam.
24 HISTOIRE NATURELLE
La Casside noble , Cassida nohilis.
Elle est longue de deux lignes, de
forme oblongue , d'un vert jaunâtre en
dessus : les ély très ont des stries for-
mées par des points enfoncés , et cha-
cune une ligne longitudinale d'un beau
vert doré , qui ne se voit que sur l'in-
secte vivant , et qui disparoît lorsqu'il
est mort : les antennes sont jaunes à
leur base , noirâtres à l'extrémité \ le
dessous du corps est noirj les pattes
sont d'un vert jaunâtre.
On la trouve dans toute l'Europe ,
vSur les chardons et sur les plantes chi-
coracées.
La Casside perlée , Cassida
margaritacea.
Elle est de forme ovale , longue de
deux lignes : le corselet est d'un vert
pâle \ les élytres d'un vert argenté bril-
lant lorsque l'insecte est vivant , et
DES CASSIDES. 25
d'un vert pâle lorsqu'il est mort ; le
dessous du corps et les pattes sont jau-
nâtres ; la tête et la poitrine noires.
On la trouve aux environs de Paris ,
en Allemagne.
"O*
La Casside tuberculée , Cassida
tuherculata.
Cette espèce est un peu plus grande
que la casside verte, de forme ovale,
très-convexe : les antennes sont fauVcs
î\ leur base , noirâtres à l'extrémité ; le
corselet est pointillé d'un vert bronzé ,
avec une ligne longitudinale sur le mi-
lieu et les bords jaunes ; les ély très sont
fortement pointillées, d'un brun fer-
rugineux, bordées tout autourde jaune
fauve -, le dessous du corps et les pattes
sont fauves.
On la trouve à Cayenne , à Suri-
nam.
Insectes. IX.
26 HISTOIRE NATURELLE
La Casside marginée , Cassida
margitiata.
Elle est un peu plus grande que la
casside tuberculée , presque ronde : les
antennes sont d'un brun obscur; le cor-
selet est d'un noir violet luisant ; les
élytres sont d'un jaune fauve , avec
chacune deux points noirs jl'un au mi-
lieu du bord antérieur , l'autre à la
suture près de l'écusson : elles sont
bordées de noir tout autour ; le dessous
du corps et les pattes sont d'un noir
violet luisant.
On la trouve àCayenne, à Surinam.
La Casside bleue j Cassida cyanea.
Elle est presque liémispliérique , lon-
gue de huit lignes, large de neuf, d'un
vert bleuâtre luisant , doré en dessus;
le dessous du corps , les antennes et les
pattes sont noirs j le corselet est lisse j
DES CASSIDES. 2/
les élytres ont des nervures élevées
qui forment une espèce de réseau.
On le trouve à Cayenne, à Surinam.
La Casside jaune , Cassida flava.
Elle est presque ronde , longue de
cinq lignes : les antennes sont ferrugi-
neuses à la base , brunes à l'extrémité ;
le corselet est d'un jaune pâle , avec
le bord postérieur brun ; les élytres
sont d'un jaune pâle , avec le bord an-
térieur brun , et une élévation sur le
milieu ; le dessous du corps et les pattes
sont bruns.
On la trouve dans l'Amérique méri-
dionale.
La Casside réticulée , Cassidct
reticulata.
Elle est longue de sept lignes, de
forme plus alongée que les deux précé-
dentes : les antennes sont noires , le
28 HISTOIRE NATURELLE
corselet est jaune , avec le milieu et les
côtes d'un vert foncé luisant : les ély-
tres sont jaunes , avec des taches irré-
gulières ; la suture et le bord extérieur
d'un vert foncé ; le dessous du corps
et les pattes sont noirs ou d'un brun
obscur.
On la trouve dans l'Amérique méri-
dionale.
La Casside variée , Cassida
variegata.
Elle a environ huit lignes de lon-
gueur : les antennes sont noires , plus
longues que le corselet ; le corselet est
plus large que long , échancré anté-
rieurement, d'un rouge foncé mélangé
de brun et de noir -, les élytres sont un
peu anguleuses, fortement ponctuées ,
d'un rouge obscur , avec des taches ir-
régulières et les bords noirs •, la tête ,
le dessous du corps et les pattes sont
d'un rouge brun.
On la trouve à Surinam.
DES CASSIDES. 2^
La Casside grosse , Cassida grossa.
Elle est la plus grande des espèces
connues , longue de dix lignes , large
de onze : les antennes sont noires ; le
corselet est rouge , sans tache , con-
vexe au milieu, applati sur les côtés ;
les élytres sont rouges , avec des taches
rondes , noires sur le milieu ; les côtés
sont dilatés , avec quatre bandes d'un
noir bleuâti^e , les ailes d'un brnn fon-
cé ; le dessous du corps et les pattes
sont roriges ; les anneaux de l'abdomen
sont séparés par des lignes noires.
On la trouve dans l'Amérique méri-
dionale.
La Casside treillée , Cassida
clatrata.
Elle a six lignes et demie de lon-
gueur et autant de largeur : les anten-
nes sont d'un brun obscur ; le corselet
est d'un rouge brun, convexe en des-
OO HISTOIRE NATURELLE
sns , avec les côte's du bord postérieur
anguleux : les élytres sont d'un rouge
foncé , bordées tout autour d'une large
bande noire -, elles ont sur le milieu
une ligne longitudinale noire , et une
transversale qui s'étend depuis cette
ligne jusqu'au bord extérieur ; le des-
sous du corps" et les pattes sont d'un
brun roux , les tarses jaunâtres.
On la trouve dans l'Amérique mé-
ridionale.
La Casside inégale , Cassida
inœqualis.
Elle est de la grandeur de la précé-
dente : les antennes sont noires ; le
corselet est bronzé , luisant en dessus ,
d'un vert cuivreux en dessous ; les ély-
tres sont bronzées , luisantes, un peu
raboteuses , avec cliacune une grande
tache ovale jaune près du milieu j le
dessous du corps et les pattes sont d'un
vert bronzé j les ailes brunes.
DES CASSIDES. 3l
On la trouve dans l'Amérique mé-
ridionale.
La Casside discoïde , Cassida
discoïdes.
Elle est un peu. moins grande que la
précédente : les antennes sont noires ;
le corselet est d'un vert luisant doré ,
sans taches -, les ély très sont pointillées,
delà couleur du corselet, avec chacune
deux grandes taches ovales , d'unjaune
clair , placées l'une à côté de l'autre ;
le dessous du corps et les pattes sont
noirs ; la portion des élytres qui dé-
borde le corps est , en dessous , d'un
beau violet luisant.
On la trouve à Cayenne , à Surinam.
02 HISTOIRE NATURELLE
CLXXXVIir GENRE.
T R I T O M E ( 1 ).
Caractères génériques. Antennes courtes ,
en masse , les trois ou quatre derniers
gros , applatis , formant une masse ovale.
— Quatre antennules inégales ; les aQté-
rieures un peu plus longues , composées
de trois articles , dont le dernier hémi-
sphérique, comprimé ; les postérieures de
. trois, dont le dernier très-court. — Corps
ovale ou arrondi, rehordé , convexe. —
Corselet un peu échancré pour recevoir
la tête.
C E genre a été e'tabli par le cit. Geof-
froy. Cet auteur n'ayant trouvé que
trois articles aux tarses du seul insecte
(i) Dans les caractères des genres , le
genre tritome se trouve dans la quatrième
division ; mais d'après l'examen des tarses ,
nous le plaçons dans la troisième , à la suite
des cassides.
DES T R I T O M E S. 33
qu'il a décrie , lui a donne le nom de
tritome. Mais de nouvelles observations
ayant fait découvrir qu'il en a quatre ,
et tous les caractères des mycëtopha-
gues , on l'a placé avec ces insectes.
Le genre tritome a été adopté pau
M. Fabricius et le cit. Olivier. Le pre-
mier a réuni dans ce genre des insectes,
dont les uns ont cinq articles aux tar-
ses , et les autres quatre. Comme d'a-
près la méthode que nous suivons, tous
ces insectes ne peuvent entrer dans
notre genre tritome , nous ne donne-
rons les caractères que de deux, qui
ont quatre articles. Le cit. Latreille a
fait un genre des autres sous le nom.
de cholève. Le cit. Olivier n'ayant
point encore décrit les tritomes , nous
ignorons de quels insectes il composera
ce genre. Ils ne peuvent être les mêmes
que les tritomes du cit. GeofiProy et de
M. Fabricius , puisque , selon cet au-
teur , un des principaux caractères de
ces insectes est d'avoir trois articles aux
54 HISTOIRE NATURELLE
tarses ; et cependant il cite le cit. Geof-
froy et M. Fabricius : ce ne peut être
qu'une erreur , que sûrement il recti-
fiera.
Les antennes des tri tomes sont moins
longues que le corselet, composées de
onze arlicles , dont le premier est un
peu renflé -, les autres petits, granuleux,
égaux entre eux-, les trois ou quatre
derniers plus gros , applatis , formant
une masse ovale : elles sont insérées
au-devant des yeux.
La tète est petite , arrondie, un pca
inclinée , enfoncée sous le corselet : les
jeux sont ovales, un peu saillans ; la
bouche est composée d'une lèvre su-
périeure , cornée , légèrement échan-
crée ; de deux mandibules cornées , ar-
quées, bifides à l'extrémité ; de deux
mâchoires courtes, membraneuses, cy-
lindriques , bifides à divisions inégales j
d^une lèvre inférieure cornée à la base,
membraneuse à l'extrémité, légèrement
échancrée j et de quatre aittennules.
DES TRITOMES. 35
Le corselet est convexe , rebordé,
ëchancré antérieurement , moins large
que les élytres ; l'écusson est assez
grand , triangulaire.
Les élytres sont convexes , de la lon-
gueur de l'abdomen , dont elles embras-
sent les côtés ; elles recouvrent deux
ailes membraneuses repliées.
Les pattes sont de longueur moyen-
ne ; les jambes courtes, comprimées;
les tarses courts, composés de quatre
articles , dont les trois premiers larges,
d'égale longueur , le dernier est assez
long , arqué , terminé par deux petits
crochets.
Le corps est ovale , convexe.
Les tritomes sont de petits insectes,
dont les habitudes et les larves sont
inconnues. M. Fabricius en a décrit
neuf espèces , parmi lesquelles quel-
ques-unes n'appartiennent point à ce
genre. Comme nous ne connoissons
qu'une espèce des autres ; nous nous
36 HISTOIRE NATURELLE
bornerons à sa description , afin de ne
point commettre d'erreur.
La Tritome bipustulée, Tritoma
bipustulata.
Elle a deux lignes et demie de lon-
gueur : les antennes sont ferrugineuses,
moins longues que le corselet ; la tête
et le corselet d'un noir luisant j les ély-
tres noires, luisantes, avec chacune
une grande tacite d'un rouge vif à la
base extérieure 5 elles sont plus larges
à leur origine qu'à l'extrémité , et ont
des stries peu marquées , formées par
de petits points enfoncés ; le dessous
du corps et les pattes sont d'un brun
rougeâtre.
Elle est rare aux environs de Paris :
on la trouve en iV^gleterre.
C'est mal-à-pi'opos que M. Fabricius
cite le cit. Geoffroy , dans la Synony
mie ; la tritome de cet auteur est très-
différente de celle-ci.
Tom . IX.
Jletmier de/
f.'KL
i 1
M
w
/r*" Tartùeu ifcu/f^'
i.Tritom Tîipui' talée . 4- Coce. ecLimiacr •
a. Coce . iinpoiictaee 6 . Poriic , liiponctue
3. Coce . ocnlee .
DES A N A S P E S. 5/
CLXXXIX^ GENRE.
A N A S P E.
Nota. A l'imitation du cit. Olivier,
nous avons réuni ce genre aux mor-
delles. Fo/es Mordelles fauves.
Insectes. ÎX»
35 HISTOIRE NATURELLE
QUATRIÈME SECTION.
Quatre articles à tous les tarses.
C X C GENRE.
COCCINELLE.
Caractères génériques. Antennes courtes ,
presque en masse 5 premier article un peu
alongé , les autres presque globuleux ,les
. trois derniers plus gros , en masse. —
Quatre antennules inégales ; les anté-
rieures un peu plus longues , composées
de trois articles, dont le dernier plus gros,
en forme de hache ; les postérieures com-
posées de deux articles égaux. — Corps
hémisphérique , plat en dessous. Corselet
et ély très bordés.
Ces insectes , connus vulgairement
sous les noms de bête-à-Dieu , de va-
clie-à-Dieu, de bête -de -la- Vierge',
sont connus depuis long- temps , en His-
toire Naturelle , sous le nom de scarabé
liémispliéri<iue , nom q^ui leur a été
DES COCCINELLES. 3iJ
donné à cause de la forme de leur corps.
Les coccinelles ne peuvent être con-
fondues avec les érotylcs ni avec les
chrysomèles , quoiqu'elles ayent quel-
ques rapports avec ces insectes : le nom-
bre des articles des tarses sert à les dis-
tinguer les uns des autres : ou sait que
les érotyles et les chrysomèles eu ont
quatre ù tous les tarses, et les cocci-
nelles trois seulement. D'ailleurs les
antennes et les parties de la bouche of-
frent aussi des différences , ainsi qu'on
peut le voir par la description de ces
parties.
Les antennes ne sont guère plus
longues que la tête , composées de onze
articles , dont le premier est un peu
plus gros ; les suivans arrondis, égaux;
les trois derniers plus gros, formant
une masse -, le dernier tronqué à l'ex-
trémité -, elles sont insérées à la partie
antérieure de la tête , au-devant des
yeux ; dans l'état de repos , l'insecte
les tient cachées sous la tête»
4o HISTOIRE NATURELLE
La tête est petite, placée dans une
ecliancrure ou cavité qui se trouve à
la partie antérieure du corselet ; les
yeux sont presque ovales, peu saillans ;
la bouche est composée d'une lèvre su-
périeure , petite , avancée , arrondie et
ciliée ; de deux mandibules courtes ,
cornées , arquées , pointues ; de deux
mâclioires courtes, droites , arrondies ,
un peu ciliées intérieurement; d'une
lèvre inférieure arrondie , membra-
neuse à l'extrémité , et de quatre an-
tennules.
"Le cor5elet est convexe . plus large
que long , échancré antérieurement ,
rebordé sur les côtés , arrondi posté-
rieurement ; l'écusson est très-petit ,
triangulaire.
Les élytres sont convexes en dessus,
légèrement rebordées ; en dessous elles
ont de chaque côté un rebord qui em-
brasse l'abdomeii -, elles recouvrent
deux ailes membraneuses 5 repliées dans
l'état de repos j et l'insecte en fait sou-
vent usage pour voler.
Les pattes sont courtes , simples ; les
tarses composés de trois articles , dont
le premier est large , le second bifide ,
le troisième conique , un peu arqué ,
terminé par deux crochets assez forts.
Le corps est très-convexe en dessus ,
plat en dessous.
Les coccinelles sont d'assez petits in-
sectes : les plus grandes connues n'ont
guère que quatre à cinq lignes de lon-
gueur ; et toutes sont presque aussi
larges que longues, lisses, luisantes,
plus ou moins marquées de taches ré-
gulièrement placées ; elles marchent
lentement , mais volent bien : on les
trouve ordinairement sur les plantes :
lorsqu'elles sont en repos , elles ont
les pattes appliquées contre le corps ,
et les antennes couchées sous la tête,
de sorte qu'en les regardant en dessus ,
on n'apperçoit aucune de ces parties.
Pour peu qu'on les toïiche ; elles fojit
42 HISTOIRE NATURELLE
sortir de l'extrémité de leurs cuisses
une petite goutte d'une liqueur jaune ,
mucilagineuse , d'une odeur forte et dé-
sagréable ; ce qui suppose qu'elles ont
une ouverture à la portion de la cuisse
qui se joint à la jambe. Ces insectes sont
très-communs-, ils passent rhiver,et sont
des premiers qui reparoissent au prin-
temps; alors ils s'accouplent. Dans l'ac-
couplement, le mâle est placé sur le dos
de la femelle, et après que celle-ci est
fécondée , elle va déposer ses œufs sur
les plantes mêmes où elle a vécu. Ils se
nourrissent de pucerons; aussi les trou-
ve-t-on communément sur les plantes
et les arbres habités par ces insectes.
Leurs larves sont hexapodes -, elles
ont le corps de forme conique , divisé en
douze anneaux : de l'extrémité du der-
nier , il sort souvent un mamelon char-
nu, dont elles se servent comme d^une
septième patte, en l'appuyant contre le
plan de position sur lequel elles mar-
chent. La tête est écaiileuse; munie de
deux antennes courtes, articulées, de
deux mandibules dentées, et de deux
lèvres dont l'inférieure est garnie de
deux antennules. Les six pattes sont
écailleuses , et diffèrent un peu de celles
des larves des autres cx)léoptères ; elles
sont divisées en trois parties^ la dernièie
est terminée par un ongle crochu assez
fort. liCS deux premières sont couver-
tes de poils de différentes longueurs j les
plus courts , placés à l'extrémité du côté
inférieur^ sont terminés en masse alon-
gée. Comme ces larves adhèrent forte-
ment aux objets sur lesquels elles mar-
chent , on peut croire que ces poils
fournissent un^matière gluante propre
à les fixer sur les feuilles. Les larves de
quelques espèces ont les anneaux cou-
verts de plaques écailleuses j d'autres les
ont hérissés d'épines en dessus et sur
les côtés \ des tubercules garnis de
pointes mousses , couvrent le corps de
quelques autres , enfin plusieurs n'ont
ni tubercules, ni épines ; et sont lisses,
44 HISTOIB-E NATURELLE
mais toutes ont le dessous du corps velu.
Ces larves sont très-voraces , elles dé-
truisent une grande quantité de puce-
rons, dont elles se saississent avec les pat-
tes de devant, et qu'elles portent ensuite
à leur bouche avec ces mêmes pattes.
Elles ne s'épargnent pas davantage en-
tr'elles, et s'entre-mangent les unes et
les autres quand elles le peuvent.
Pour se transformer en nymphe, elles
s'attachent sur les feuilles , les branches
uu d'autres objets, avec le mamelon
charnu du derrière , d'où elles font soi'-
tir une liqueur gluante , qui le colle con-
tre le plan de position. Peu à peu leur
corps se raccourcit, et ;iu bout de deux
ou. trois jours elles paroissent sous la
forme de nymphe. Elles se débarrassent
de leur peau , en la faisant glisser vers
le derrière, où elle se ramasse en un
peloton , dans lequel la nymphe reste
engagée par l'extrémité du corps.
Les nymphes sont joliment tache-
tées de noir et d'autres couleurs : le seul
DES COCCINELLES. 45
mouvement qu'elles se donnent est de
hausser et de baisser le corps alternati-
vement , particulièrement quand on les
touche. Souvent elles se redressent per-
pendiculairement sur le derrière, et
restent quelques instans dans cette posi-
tion. Les coccinelles quittent l'enve-
loppe de nymphe, souvent au bout de six
jours , quelquefois après dix ou onze.
Nouvellement sorties de cette envelop-
pe,leurs élytres sont ordinairement d' un
blanc jaunâtre , molles et flexibles ; mais
à mesure qu'elles s'endurcissent par l'ac-
tion de l'air extérieur , elles deviennejit
d'une couleur plus foncée , et les taches
commencent à paroître. Le dessous du
corps, qui étoit également d'un blanc
jaunâtre, devient noir, brun, ou roux,
selon les différentes espèces.
Onconnoît environ cent cinquante
coccinelles : on en trouve plus de cent
en Europe. Souvent on voit des espèces
très-différentes accouplées ensemble.
On les a divisées en trois familles d'à-
46 HISTOniE NATURELLK
près la couleur des élytres. La première
comprend celles à élytres rouges ou jau-
nes , tachées de noir ; la seconde , celles
à élytres rouges ou jaunes, tachées de
blanc • la troisième , celles à élytres noi-
res, tachées de jaune ou de rouge.
PREMIÈRE FAMII.LE.
Elytres rouges ou jaunes tachées de noir.
La Coccinelle ini ponctuée, Cocci-
nella iryipiinctata.
Les plus grandes de cette espèce ont
deux lignes de longueur : tout le corps
est rougeàtre , sans taches ; la lèvre su-
périeure et les yeux sont noirs ; le corse-
let est obscur sur le milieu, ainsi que le
dessous de l'abdomen \ les pattes sont
rougeàtres.
On la trouve au nord de l'Europe,
aux environs de Paris.
DES COCCINELLES. 4/
La Coccinelle livide , Coccinelia
Iwida,
Elle est petite , de forme ovale ; la
tête, le corselet et les clytres sont d'un
gris pâle. Les élytres sont parsemées de
petites taches noires , avec chacune une
tache , alongée de même couleur : vers
Textrémité elles forment une bande
transversale ; le dessous du corps est
brun , mêlé de iloir ; les pattes sont d'un
brun jaunâtre.
On la trouve au nord de l'Europe.
La Coccinelle biponctuée , Cocci^
nella hipunctala.
Elle a deux lignes de long : la tête est
noire, avec deux points jaunes j le cor-
selet noir , avec les côtés et deux points
jaunes le long du bord postérieur; les
clytres sont rouges, avec chacune un
point noir sur le milieu; le dessous du
corps et les pattes noirs.
48 HISTOIRE NATURELLE
On la trouve dans toute l'Europe, sur
différens arbres.
La Coccinelle hiéroglyphique ,
Coccinella hieroglyphica.
Elle est plus petite que laprëcëdeiite :
la tête est noire ; le corselet noir , avec
une tache jaune de chaque côte \ les cl y-
tres sont d'un rouge jaunâtre, avec des
taches irrégulières , sinuées , alongées ,
noires ; le dessous du corps et les pattes
sont noirs.
On la trouve en Europe.
La Coccinelle cinq points , Cocci-
nella quinque punctata.
Elle est petite : la tête est noire , avec
deux taches jaunes à sa partie antérieure;
le corselet noir , avec une tache jaune
de chaque côté -, les élytres sont rouges ,
avec chacune deux taches noires sur le
milieu ; et une commune près de l'ëcus-
DES COCCINELLES. 49
son; le dessous du corps et les pattes
sont noirs.
On la trouve dans toute l'Europe.
La Coccinelle sept points , Cocql^
nella septem maculât a.
Elle a quatre lignes de long : les an-
tennes sont testace'es; la tête est noire,
avec deux points jaunes à sa partie su-
périeurej le corselet noir, avec une taclie
jaune de chaque côté; les ëlytres sont
rouges , avec sept points noirs , dont
trois sur chaque et un commun au-des-
sous de l'écusson ; le dessous du corps et
les pattes sont noirs.
On la trouve dans toute l'Europe , sur
différentes plantes et sur différens ar-
bres.
La Coccinelle neuf points , Cocci-
nella novem punctata.
Elle varie pour la grandeur : la te te
est noire , avec deïix petites taches jau-
Insectes. IX. 5
i>0 HISTOIRE NATURELLE
nés; le corselet noir, avec les côtés jau-
nes; les élytres sont rouges, avec une
tache triangulaire noire au-dessous de
l'écusson, commune aux deux élytres, et
cliacune quatre taches sur le milieu ; le
dessous du corps et les pattes sont noirs -,
la poitrine a deux points jaunes de cha-
que côté.
On la trouve dans toute l'Europe.
T-<a Coccinelle dix taches , Cocci-
?iella decem maculata.
Elle est de forme oblongue , longue
de trois lignes : la tête est noire , avec
une ligne rouge sur le front ; le corselet
noir, avec les bords rouges -, les élytres
sont rouges, avec dix taches noires,
dont deux communes aux deux élytres
sur la suture ; le dessous du corps et les
pattes sont noirs.
On la trouve dans l'Amérique septen-
trionale.
DES COCCINELLES. ^^
La Coccinelle oculée , Cocclnella
ocellata.
Elle a près de quatre lignes de lon-
gueur : les antennes sont ferrugineuses ;
la tête est noire , avec deux points jau-
nes ; le corselet noir , avec deux points
jaunes au bord postérieur ; les côtés et le
bord antérieur de la même couleur ^ avec
un point noir sur la tache jaune du côté ;
les élytres sont rouges , avec quinze
points noirsentourés d'un cercle jaune ,
et un commun près de l'écusson ; le des-
sous du corps est noir; les pattes sont
noires, les tarses ferrugineux.
On la trouve au nord de l'Europe ,
en Allemagne, aux environs de Paris.
La Coccinelle échiquier, Coccl-
nella cojiglomerata.
Elle a deux lignes et demie de long:
la têt€ est jaune -, le corselet jaune à sa
partie antérieure , noir à sa partie pos-
^^'■^ HISTOIRE NATURELLE
torieure ; les élytres sont jaunes , avec
la suture , et cliacune sept taches noi-
res, de forme carrée, réunies en quel-
ques endroits ; le dessous du corps est
noir, avec les bords de l'abdomen jau-
nes ; les pattes sont jaunes -, les cuisses
ont une tache noire.
On la trouve en Europe : elle est
commune aux environs de Paris , sur
les fleurs et les plantes , dans la cam-
pagne et les jardins.
DEUXIÈME FAMILLE.
Elytres rouges ou jaunes tachées de blanc.
La Coccinelle laclies oblongnes ,
Coccinella oblongo-guttata.
Elle est large de trois lignes et de-
rnie-, la tête est fauve ; le corselet a deux
lignes longitudinales noires , et les cô-
tés d'un blanc jaunâtre : les élytres sont
d'un jaune brun , quelquefois rougeà-
tre ; avec des lignes et des taches alon ■
DES COCCINELLES, 53
gées, d'un blanc jaunâtre ; le dessous
du corps et les pattes sont d'un brun
noirâtre : dans quelf[ues individus , les
pattes sont entièrement brunes.
On la trouve au nord de l'Europe.
La Coccinelle effacée , Coccinella
ohliterata.
Elle est petite , et varie pour la cou-
leur : la tête et le corselet sont d'un
jaune pâle , celui-ci est marqué de cinq
points noirs ; les élytres d'un jaune
fauve , avec chacune trois petits points
noirs placés en triangle : dans quelques
individus , ces points sont roussâtres ;
le dessous du corps est noir , les patte»
et les antennes sont d'un jaune obscur.
On la trouve au nord de l'Europe.
54 HISTOIRE NATURELLE
TROISIÈME FAMILLE.
Elytres noires , tachées de jaune ou de
rouge.
La Coccinelle impustulée , Cocci-
nella inipustulata»
Elle est noire , luisante ; le corselet a
le bord antérieur d'un jaune pâle, et
les côtés de la même couleur , avec un
point iioiri les ély très sont sans taches j
les pattes noires.
On la trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris.
La Coccinelle anale , Coccinella
analis.
Elle est très-petite : la tête est rouge ;
le corselet noir, avec le bord antérieur,
et les bords latéraux rouges ; les élytres
sont noires, avec chacune une tache
rouge près de l'extrémité j le dessous
DES COCCINELLES. 55
du corps est noir ; rabclomen rougeâ-
tre ; les pattes sont rougeâtres.
On la trouve en Allemagne, aux en-
virons de Paris.
La Coccinelle du Nopal , Cocci-
nella Cacti»
Elle a trois lignes de long : la tête, le
corselet sont noirs , lisses , luisans ; les
élytres noires, avec chacune une tache
rouge sur le milieu ; le dessous du corps
est brun ; les pattes sont noires.
La larve se trouve sur la raquette ,
cactuR cochenillifer i et se nourrit de la
cochenille.
On la trouve dans l'Amérique méri-
dionale.
La Coccinelle bipustulée , Cocci-
nella bipustulata.
Elle a deux lignes de longueur : la
tête et le corselet sont noirs , luisans ,
^'G HISTOIRE NATURELLE
sans taches ; les ély très noires , luiî'an-
tes , avec une tache rouge , irrëgulière
sur le milieu ; le dessous du corps et les
pattes sont noirs ; l'extrémité de l'ab-
domen est rouge.
Cette coccinelle en sortant de la dé-
pouille de nymphe, a les élylres d'un
rouge très- vif ; ensuite elles deviennent
d'un noir luisant , si poli , qu'il ressem-
ble au plus beau vernis de la Chine.
- On la trouve dans toute l'Europe ,
sur le saule.
La Coccinelle sphéroïde, Cocci-
nella splieroidea,
Elle est petite, de forme ovale ; la
tête et le corselet sont noirs ; les élytres
noires , avec un cercle jaune qui s'é-
tend depuis la base jusque vers l'extré-
mité de chaque élytre; le dessous du
corps et les pattes sont rougeàtres \ les
cuisses postérieures renflées.
DES COCCINELLES. 5j
On la trouve au cap de Bonne-Espé-
rance.
La Coccinelle pantliérine , Cocci-
nella pantherina.
Elle est petite, d'un brun noirâtre;
le corselet est brun, avec une tache jau-
nâtre sur les côtés -, les élytres sont d'un
brun noirâtre, avec chacune cinq taches
jaaines \ le dessous du corps est brun*^
les pattes sont fauves.
Cette espèce est la même décrite par
Ijinnée et M. Fabricius, comme n'ayant
que quatre taches sur chaque élytre.
On la trouve au nord de l'Europe.
La Coccinelle tigrine , Coccinella
tigrincu
Elle est de grandeur moyenne, de
forme ovale; la tête est noire, avec une
ligne longitudinale d'un rouge jaunâtre;
le corselet est noir , avec les côtés d'un
rouge jaunâtre; les élytres sont noires.
5"^ HISTOIRE NATURELLE
avec dix points d'un rouge foncé, dont
les trois intermédiaires sont placés sur
la suture ; le dessous du corps et les
pattes sont noirs.
On la trouve à Surinam.
La Coccinelle pabescente , Cocci^
nella puhescens.
Elle a une ligne et demie de lon-
gueur;, la tête est noire j le corselet noir ,
avec les côtés rouges \ les élytres sont
noires , luisantes , un peu velues , avec
chacune deux points rouges , l'un grand
et rond placé sur le milieu, l'autre petit
vers l'extrémité. Le dessous du corps
est noir, les pattes sont fauves, les cuis-
ses noires.
La larve vit sous les vieilles écorcps
et sur les feuilles de prunier, où elle se
nourrit de pucerons ; elle est toujours
couverte d'un long duvet blanc, ce qui
lui a fait donner le nom de barbet blanc
des écorces. Ce duvet s'enlève aisément.
On la trouve aux environs de Paris.
DES F O R F I C U L E S. 5<^
CXCr GENRE,
F O R F I C U L E.
Caractères génériques. An tenues filiformes,
presque sétacéesj premier article gros et
alongé , les autres [égaux , eylindiiques,
— Quatre antennules inégales, filiformes5
les antérieures beaucoup plus longues .
composées de cinq articles , dont les deux
premiers assez courts ; le& postérieures
composées de trois, dont le premier très-
court. — Elytres très- courtes. — Abdo-
men terminé par des pinces longues, cor-
nées , très-fortes.
CEsinsectes sont très-connus ; les pin-
ces qu'ils ont à l'extrémité de l'abdo-
men, forme un caractère assez distinc-
tif pour empêcher de les confondre avec
aucun autre. Ce sont ces pinces qui leur
ont fait donner le nom de forficula, et
en français celui de perce-orille , parce
qu'on s'est imaginé que le forficule s'in-
troduisoit dans ks oreilles ; qiie de-là il
^o HISTOIRE NATURELLE
pénétroit dans le cerveau et faisoit pé-
rirj mais ceux qui savent l'anatomie ,
ainsi que le dit le cit. Geoffroy , con-
noissent l'impossibilité d'une pareille
introduction dans l'intérieur du crâne,
attendu qu'il n'y a point d'ouverture
qui y communique ; mais ce qui a pu
donner lieu à cette opinion, c'est qu'il
se peut qu'un de ces insectes soit entré
dans le conduit de l'oreille de quelqu'un
qui aura été effrayé, et alors les forficu-
les seront devenus redoutables , avant
qu'on ait examiné s'ils pouvoient être
dangereux. Mais ces pinces sont trop foi
blés pour produire la moindre impres-
sion sensible, et quoique ces insectes'
paroissent vouloir s'en servir pour se
défendre, on ne doit pas les craindre. Les
jardiniers ont beaucoup plus que tout
autre, à se plaindre des forficules, par le
dégât qu'ils font aux fruits mûrs; tels
que les pêches, les abricots, qu'ils ai-
ment à ronger et à dévorer.
Les antennes sont filiformes, de la
DES FORFICULES. 6l
longueur de la moitié du corps , compo-
sées de onze ou douze articles, ou beau-
coup plus , selon les espèces ; le premier
est gros, assez long; le second petit ; les
autres sont presque égaux, cylindri-
ques : elles sont insérées à la partie
antérieure de la tête à quelque distance
des 5'^eux.
La tête est large , un peu applatie :
elle est unie au corselet'par une partie
courte , ou espèce de col peu sensible ;
les yeux sont ronds , peu saillans ; la
bouche est composée d'une lèvre supé-
rieure membraneuse, arrondie et ciliée ;
de deux mandibules cornées, arquées,
terminées en pointe ; de deux mâchoires
cornées , arquées, minces , bifides à l'ex-
trémité -, d'une lèvre inférieure alongée,
membraneuse, trifide , la division in-
termédiaire large , arrondie , les deux
autres un peu plus longues, minces, cy-
lindriques, obtuses; et de quatre anten-
nules, dont les antérieures, selon M. Fa-
bricius, ont quatre articles , et cinq se-
lasectes. IX. 6
62 IIÎSTOIRE NATURELLE
Ion le cit. Olivier. Entre les mâchoire^
et les antennules antérieures, on trouve
une pièce mince, cylindrique, de la .
longueur des mâchoires , à laquelle
M. Fabricius a donné le nom de galea.
Le corselet est moins large que la
tête et les élytres, rebordé, tranchant
sur les côtés, et au bord postérieur.
Les élytres sont coriacées, très-cour-
tes, couvrant à peine le tiers de l'abdo-
men , les ailes sont membraneuses re-
pliées longitudinalement sous les ély-
tres , qu'elles dépassent un peu.
Les pattes sont de longueur moyen-
ne j les antérieures un peu plus courtes
que les autres ; les tarses sont com] 'O-
sés de trois articles, dont le deuxit-
me court; le premier et le dernier asstz
longs ; celui-ci est terminé par deux
crochets.
Le corps est alongé , terminé par
deux pièces mobiles en forme de pinces ,.
plus grosses à leur origine qu'à leur ex-
trémité; garnies intérieurement de pe-
DES F O R F 1 C U L I^: S. 63
t'iles dentelures ; les mâles ne cliiFèrent
extérieurement desfemelles que parées
parties , qui sont plus longues et plus
grosses : on trouve ces insectes dans les
endroits humides, sous les pierres et
les écorces des arbres : ils se nourrissent
de différentes substances , mais sur-
tout de fruits lors^vi^ils en trouvent.
Degéer qui a vu leur accouplement,
rapporte que le mâle s'approche à re-
culons de la femelle, dont il tâte l'ab-
domen avec sa pince , pour rencontrer
l'endroit propre à s'unir à elle, et ap-
pliquant alors l'extrémité de son ven-
tre contre le dessous du corps de la fe-
melle , ils se joignent l'un à l'autre, au
moyen d'une partie qui sort du ventre
du mâle entre le pénultième et dernier
anneau : ils restent tranquillement dans
cette position , la pince du mâle appli-
quée contre le ventre de la femelle et
réciproquement celle de cette dernière
contre le ventre du mâle ; alors ils sont
64 HISTOIRE NATURELLE
places sur une iiiêine ligne , ayant la
tête tournée du côté opposé.
Le même auteur a trouvé an com-
mencement d'avril , sous des pierres ,
des perce-oreilles femelles, accompa-
gnées d'un tas d'oeufs, sur lesquels la
mère se tenoit placée sans jamais s'en
éloigner , et dont elle avoit tous les
soins possibles : c'est aussi ce que Frisch
avoit déjà observé ; il prit les œufs ,
les mit dans un poudrier sur de la
terre fraîche , et les dispersa; mais bien-
tôt la mère les prit l'un après l'autre
entre ses dents, les rassembla, et en-
suite resta constamment placée sur ce
tas d'œufs, qu'elle sembloit couver,
sans le quitter un moment. Ces œufs
sont blancs , lisses , de forme ovale , et
les petits en sortirent le 12 mai. Les
petits sont très-grand sa proportion de
l'œuf d'où ils sortent, ce qui prouve
que toutes leurs parties s'y trouvent
fortement comprimées. Ils ressemblent
à leur mère , excepté qu'ils n'ont ni ailes
DES FORFICÎTLES. 65
ni élytres, et les branches de la pince
du derrière sont droites. Cet observa-
teur voyoit diminuer les petits de jour
en jour, la mère mourut , et il la trouva
dépèces et à moitié mangée ; comme
elle n'avoit pu l'être que par sa pro-
géniture, il conjectura^ que les petits
qui avoient disparu, avoient sans doute
eu le même sort, ainsi ces insectes s'en-
tre-mangent donc ; mais il paroît que
c'est seulement lorsqu'ils manquent d©
nourriture , car on ne les voit jamais
s'attaquer dans les champs , lorsqu'ils
peuvent s'en procurer d'une autre esr-
pèce. On distingue sur la nj'^mphe , le«
élytres et les ailes , qui sont renfermées
dans des fourreaux. Ces fourreaux sont
très-plats et comme collés sur le dos de
la nymphe -, les pinces ont alors la cour-
bure qu'elles doivent avoir , au lieu que
la larve a ces parties presque droites.
Degéer a aussi trouvé une femelle
accompagnée de plusieurs petits -, ils se>
tenoient auprès d'elle sans la quitter el:
6^ HISTOIRE NATURELLE
se plaçoient souvent sous son ventre et
entre ses pattes , comme font les pous-
sins avec les poules ; la mère étoit fort
tianquille , les laissoit faire et sembloit
les couver; les petits restoient quelque-
fois une heure entière dans cette posi-
tion. Ces insectes ont en quelque sorte
soin de leurs petits, même après leur
naissance , et paroissent vouloir les
prote'ger en restant auprès d'eux.
Les transformations des forficules
sont du second ordre des métamorpho-
ses de Swammerdam, c'est-à-dire, qu'ils
ne cessent jamais de marcher et de man-
ger ; mais qu'ils reçoivent dans un cer-
tain pe'riode des fourreaux sur le dos,
qui renferment l«s élytres et les ailes,
et c'est alors qy.'ils sont réputés être sous
la forme de nymphes. Après la dernière
mue ils dé^Dloyent leurs ailes , et sont
alors dans l'état de perfection. Par leur
manière de croître et de se transfor-
mer, et même par les parties de la bou-
che , ils se rapprochent des orthoptères,
DES F O R F I C U L E S. ÇiJ
et devroient être placés parmi les insec-
l€s de cet ordre, d'après le système de
Swammerdam et celui de M. Fabri-
cius; mais le cit. Olivier les a placés
avec les coléoptères, parce qu'ils ont
les étytres jointes par une suture droite,
et les ailes repliées , caractères princi-
paux que cet auteur a assignés aux in-
sectes de ce dernier ordre.
Lesforficules forment un genre com-
posé de seize ou dix-huit espèces : on
n'en trouve que quatre en Europe.
Le Forficule auriculaire , Forfi-
cula auricularia.
Il a environ sept lignes de longueur ;
les antennes sont d'un jaime pâle, com-
posées de treize ou quatorze articles,
selon le cit. Olivier. Nous n'en trou-
vons que onze, à l'individu que nous
avons sous les yeux, dont les antennes
sont entières et les articles très- dis-
tincts ) la tête est d'un brun rougeâtre ,
^8 HISTOIRE NATURELLE
avec les yeux noirs; le corselet est de for-
me carrée , arrondi postérieurement ,
d'un fauve pâle , avec une grande tache
brune sur le milieu; les élytres sont d'un
fauve pâle ; le corps est brun ; \ç^s pince»
sont d'un brun moins foncé que le carps,
dentéesàla base, arquées et saus deutelu-
res à l'extrémité ; les pattes sont pâles.
On le trouve dans toute l'Europe
sous l'écorce des arbres, sous les pierres
et dans des feuilles roulées.
Le Forficule biponctué, Forfîcula
bipunitata.
II est un peu plus grand que le pré-
cédent; les antennes sont noires, com-
posées de onze articles; la tête est noire,
fauve postérieurement; le corselet est
noir , bordé de fauve ; les él5'^tres sont
noires, avec une grande tache blanchâtre
sur la suture, et les bords pâles ; l'abdo-
men est noir ; la pince est aiguë, droite.
M. Fabricius donne ainsi la descrip-
DES FORFICULES. G9
tion de cet insecte : ceux que le citoyen
Olivier avoit sous les yeux en décri-
vant cette espèce , ont les antennes
d'un fauve obscur,composéesde dix arti-
cles ; la tête est entièrement d'un fauve
brun, avec les yeux noirs; l'abdomen
est d'un brun noirâtre ; la pince est
droite , simple , brune à sa base , noire
et légèrement arquée à l'extrémité ; les
pattes sont pâles.
Nous possédons un individu qui dif-
fère de ceux décrits par ces deux au-
teurs , en ce que les antennes sont
brunes, composées de douze articles,
et que les élytres ont chacune vers le
milieu , près de la base , une tache ron-
de , d'un jaune fauve , et une semblable
tache sur l'extrémité de l'aile qui dé-
borde l'élj'^tre ; du reste il ressemble à
celui décrit par M. Fabricius , à l'ex-
ception de la pince qui est un peu ar-
quée à l'extrémité.
On le trouve en Italie , dans les pro-
vinces méridionales de la France.
70 HISTOIRE NATURELLE
Le Forficule nain , Forjîcula
jninor.
Il à deux à trois lignes de longueur :
les antennes sont pâles, composées de
onze articles , selon le citoyen Olivier :
celles de l'individu que nous décrivons
ne sont pas entières ; la tête est d'un
brun noirâtre -, le corselet carré, arron-
di postérieurement, d'un brun noirâ-
tre ; lesélytres sont testacées -, l'abdomen
est d'un bran foncé en dessus , plus pâle
en dessous ; la pince est testacée , pres-
que droite , dentée dans l'un des deux
sexes-, les pattes sont pâles.
On le trouve dans presque toute
TEurope. Il n'est pas très-communaux
environs de Paris -, on le voit souvent
voler , pendant la nuit , dans les mai-
sons , où il paroît être attiré par la lu-
mière.
DES F O R F I C U L E S. 71
Le Foriîcule Morio , Forjîcula
Morio,
Les antennes sont noires ^ longues ,
composées de dix-huit articles , dont
le premier , le quatrième et le cin-
quième sont blancs ; le corselet est noir,
arrondi postérieurement ; les élytres
sont noires , tronquées ) les ailes noires ,
avec l'extrémité^transparente ; l'abdo-
men est noir ; la pince grande , cour-
bée , munie de dentelures à la base ;
les pattes sont noires j les tarses ferru-
gineux.
On le trouve dans l'île d'Otaïti.
Le Forlicule crénelé , Forficula
crenata.
Il a environ quatorze lignes de lon-
gueur : les antennes sont d'un jaunv3
obscur , composées de vingt-quatre ar-
ticles ; la tête est brune ; la bouche tes -
lacée j les yeux sont obscurs j le corselet
72 HISTOIRE NATURELLE
€st noirâtre, avec les bords pâles; les
ëlytres sont d'un brun noirâtre , avec
la suture fauve ; la partie des ailes qui
dépasse les élytres est blanchâtre , avec
une petite ligne obscure ; le dessus de
l'abdomen est d'un brun noirâtre ; la
pince brune à la base, noire à l'extre'-
mité , légèrement arquée , munie inté-
rieurement de chaque côté de neuf den-
telures ; le dessus du corps et les pattes
sont pâles.
On le trouve au midi de l'Afrique.
DES DIPTÈRES. /S
CARACTÈRES DES GENRES
DE L'ORDRE DES DIPTERES.
Oestre. — Antennes courtes , sétacées ,
premier article gros et globuleux.
Trompe très-courte, rétractible,
sétacée , cachée entre deux espè-
ces de lèvres vésiculeuses.
Suçoir composé de trois soies
membraneuses , flexibles , courtes ,
presque égales, appliquées sur la
trompe.
Taon. — Antennes courtes , rapprochées ;
sept articles , dont le troisième
grand , dilaté , ayant une espèce
de dent latérale , les trois derniers
courts , peu apparens , terminés en
pointe.
Trompe courte bilabiée , can-
nelée.
Suçoir divisé en sept piècçs ;
quatre supérieures , larges , appla-
ties , contenant trois soies dans la
cannelure de la trompe.
Deux antennules grandes , con*
Insectes. IX. 7
74 HISTOIRE NATURELLE
tournées et appuyées sur la trompe,
NïMOTÈLE. — Antennes courtes , rappro-
chées ; trois articles grenus , rao-
iiilif'ormes ; le dernier terminé en
pointe aiguë, alongée.
Trompe courte, bilabiée , can-
nelée.
Suçoir divisé en quatre pièces ,
une supérieure large , membra-
neuse , applatie , contenant trois
soies courtes dans la cannelure de
la trompe.
Deux antennules filiformes , in-
sérées à la base latérale du suçoir ,
et appuyées sur la trompe.
Stratiome. — Antennes cylindriques , bri-
sées, un peu plus longues que la
tête ; trois articles , le premier et
le troisième très-longs, le second
très-court.
Trompe courte , cannelée , bila-
biée.
Suçoir libre, formé d'une seule
soie , reçue dans la cannelure de la
trompe.
Deux antennules courtes , en
masse , composées de trois articles,
dont le dernier gros et ovale , et
DES DIPTÈRES. 7^
insérées à la partie latérale de la
trompe.
Ecusson souvent armé de pi-
quant.
SYRrHE, — Antennes courtes , deux arti-
cles , dont le premier ovale, com-
primé , et le second formant un©
soie très-mince^
Trompe courte, rétractlble , bi-
labiée , cannelée.
Suçoir divisé en quatre pièces ; la
supérieure pi uslongue et pluslargc^
contenant trois soies renlermées.
dans la cannelure de la trompe.
Deux antennules minces^ artlca-
lées , de la longueur des soies , in-
sérées à côté du suçoir, et appli-
quées sur la trompe.
Mouche. — Antennes courtes , deux arti-
cles , dont le premier ovale , sou-
vent alongé , comprimé , et le se-
cond formant une soie très-mince.
Trompe courte, rétractible, bi-
labiée , cannelée.
Suçoir libre , formé d'une seule
soie , reçue dans la cannelure de
la trompe.
Deux antennules filiformes , un
peu plus grosses veis la pointe , in.-
76 HISTOIRE NATURELLE
sérées à la partie latérale un peu
supérieure de la trompe,
Stomoxe, — Antennes courtes, rapprochées,
courbées ; deux articles, le premier
ovale, alongé , un peu comprimé ;
et le second formant une soie très-
mince et velue.
Trompe rétractible , alongée ,
liliforme, cylindrique , bifide, cou-
dée à sa baje.
Suçoir formé de deux soies , ren-
fermées dans la trompe.
Deux antennules courtes, filifor-
mes , insérées à la base supérieure
de la trompe.
Khingie. — Antennes courtes, composées
de trois pièces , dont la troisième
plus grande , ovale , munie d'un
poil latéral très-fin.
Trompe rétractible , cannelée ,
bilabiée , cachée sous une espèce
de bec avancé.
Suçoir composé de quatre soies ,
reçues dans la cannelure de la
tiompe.
Deux antennules minces, filifor-
mes , insérées à la base du suçoir ^
et appliquées sur la trompe,
CoNOPs. •— Antennes plus longues que la
DES DIPTERES. jj
tête, presque en masse, réunies à
leur base , dernier article renflé ,
terminé en pointe.
Trompe rétractible , cannelée >
bilabiée.
Suçoir composé de deux pièces j
la supérieure un peu plus large et
applatie , contenant une soie dans
la cannelure de la trompe.
Deux antcnnules courtes , fili-
formes , insérées à la base du su-
çoir , et appliquées sur la trompe.
Myope. — Antennes courtes , courbées j
trois articles, dont le second pres-
que conique , le dernier ovale , ap-
plati , muni d'un poi! latéral assez
court.
Trompe rétractible, longue, fili-
forme , brisée et repliée au milieu.
Suçoir formé d'une seule vsoie >
renfermée dans la trompe.
Deux antennules minces , très-
courtes , composées de trois arti-
cles presque égaux , insérées à la
base latérale un peu supérieure de
la trompe.
Partie antérieure de la tète pres-
que vésiculeuse.
Bhaoiox. — Anteunes courtes, trois arti-
jS HISTOIRE NATURELLE
clés grenus , m o ni lilo mes , ter-
minés par lin poil alongé.
Trompe très-courte, bilabiée ,
cannelée.
Suçoir composé de trois soies ,
reçues clans la cannelure de la
trompe.
Deuxantennules avancées, de 1»
longueur de la trompe, filiformes,
assez grosses et velues.
Asile. — Antennes de la longueur de la
tête, rapprochées, presque lili-
formes ; le dernier article alongé,,
terminé en pointe.
Trompe filiforme , cannelée.
Suçoir composé de quatre piè-
ces , la supérieure très-courte et
assez large , contenant trois soies
dans la cannelure de la trompe.
Deux antennules courtes , très-
velues , insérées à la base latéral»
de la trompe.
Empis. — Antennes presque de la longueur
de la tête, rapprochées ; premier
et second article , grenus, arron-
dis; le troisième terminé en pointe
très-alongée.
Trompe liliforme , longue , bi'
fide ^ cannelée.
^ E s D î F T E R E S» J^
Suçoir composé de quatre piè-
ces ; la supérieure assez grosse , de^
la longueur de la trompe, conte-
nant trois soies , reçues dans la
cannelure de la trompe.
Deux antennules courtes , filifor-
mes , un peu velues , insérées à la
base latérale de la trompe.
BoMBiLUE» — Antennes courtes, rappro^
ehées , filiformes ; trois articles ^
dont le premier long , le second
court , le dernier alorigé , terminé
en pointe.
Trompe droite , alôngée , séta-
cée , cannelée , bifide.
Suçoir composé de quatre piè-
ces j la supérieure un peu plus
large , contenant trois soies dans-
la cannelure de la trompe.
Deux antennules courtes , fili-
formes , insérées à la base de la
trompe»
Cousin. — Antennes sétacéss^ velues ^pcc-
tinées ou plumeuses^ de la lon-
gueur du corselet.
Trompe longue , sétacée , can-
nelée , bifide.
Suçoir composé de cinq^ pièces
égales, très-minces et très-déliées,
^O HISTOIRE NATURELLE
reçues dans la cannelure de ta
trompe.
Deux antennules courtes , fili-
formes , velues , insérées à la basfr
latérale de la trompe.
TiPTJLE. — Antennes sétacées , simples oa
velues, ou plumeuses , ou pecti-
nées , beaucoup plus longues que la
tête.
Trompe courte , bilabiée , can-
nelée.
Suçoir libre, formé d'une seule
soie , reçue dans la cannelure de
la trompe.
Deux antennules filiformes ,
beaucoup plus longues que la trom-
pe , composées de plusieurs arti-
cles , dont les trois premiers plus,
gros et plus distincts.
BiBiON. — Antennes moniliformes, un peu
plus courtes que la tête ; articles
courts, applatis , perfoliés.
Trompe courte, bilabié« , can-
nelée.
Suçoir libre , formé d'une seule
soie , reçue dans la cannelure de la
trompe.
Deux antennules filiformes,, pliis
DES DIPTERES. 8t
longues que la trompe , compo-
sées de cinq articles distincts.
Tête grosse et arrondie dans le
mâle , petite et applatie dans la
femelle.
HiPPor.osQUE. — Antennes très- courtes ,
sétacées ; deux articles , dont le
premier très- court , et le second
plus long.
Trompe très-courte , divisée en
deux.
Suçoir formé d'une seule soie ,
forte , presque cornée , contenue
entre les deux pièces delà trompe»
Point d'antennules.
Corps un peuapplati.
82 HISTOIRE NATURELLE
ORDRE SEPTIEME.
DES DIPTERES.
jN o u s avons commencé l'histoire des
insectes par celle des animaux de cette
classe , dans lesquels la faculté de voler
paroissoit portée au plus haut degré de
perfection. Les divisions du système
que nous avons adopté étant fondées
sur la disposition des ailes , nous avons
dû suivre ce ttemarcliCj et arriver, pour
ainsi dire , par degrés jusqu'aux insec-
tes qui n'ont plus cette propriété singu-
lière et précieuse , qui n'appartient
qu'à plusieurs d'entr'eux et aux oi-
seaux. Les coléoptères , dont nous ve-
nons de terminer l'histoire, ne présen-
tent déjà plus , dans les organes du vol,
que deux ailes parfaites j les deux ély-
DES DIPTÈRES. 85
très ne sont point des ailes, ainsi que
nous l'avons vu; elles n'en ont ni la
structure légère , ni les mouvemens ra-
pides. Nous avons vu également qu'un
assez grand nombre de coléoptères
étoient privés de la faculté de voler, et
que presque tous ceux qui en jouissoient,
lefaisoient lourdement, d'unemanière
gauche ; qu'ils n'étoient , pour ainsi
dire, point maîtres de leurs mouve-
mens , et qu'il y avoit une distance
énorme entre le vol brusque d'un lu-
cane, d'un scarabée, et le vol léger et ra-
pide des spliinx et des libellules, qui
ont presque la vélocité des oiseaux de
proie.
Quoique les insectes , que l'on com-
prend sous la dénomination générale
de diptères , n'ayent que deux ailes ,
ainsi que leur nom l'indique , ils n'en
jouissent pas moins d'un vol léger, ra-
pide , étendu, et qu'ils peuvent diri-
ger à volonté ; les mouches les plus
communes , qui nous tourmentent pas
84 HISTOIRE NATURELLE
leur nombre et par leur importunitë ,
nousen offrent tous les jours la preuve ;
nous les voyons voltiger des heures
entières dans le milieu d'un apparte-
ment , en décrivant des cercles nom-
breux ; elles paroissent quelquefois im-
mobiles , mais elles savent échapper
avec une surprenante agilité à la main
la plus vive qui va pour les saisir. Si ,
pour étendre la sphère de nos coiniois-
$ances , nous étendons celle de nos ob-
servations , que nous nous transpor-
tions dans la campagne , des preuves
d'une agilité de vol , encore plus sur-
prenante dans des êtres si petits, se
présenteront en foule; nous verrons le
même taon , le même oestre suivre
pendant plusieurs lieues un cheval ,
marchant au grand trot et prenant
même quelquefois le galop -, nous ver-
rons des nuées de moucherons accom-
pagner pendant plusieurs heures la
même voiture ; nous retrouverons dans
ces jolis diptères, nommée hombyles j
DES DIPTERES. 85
l'immobilité desoiseavix de proie lors-
qu'ils planent , et leur rapidité aussi
prompte c[ue celle de l'éclair lorsqu'ils
se précipitent sur leur proie ; dans 1©
premier moment on prend ces insectes
pour un point noir, suspendu par un
fil invisible ; on s'avance pour y tou-
clier -, ils échappent avec tant de promp-
titude , qu'ils ont l'air de s'évanouir ;
mais ils reparoissent à quelque dis-
tance, et y reprennent leur première
immobilité.
Ce n'est point l'étendue des ailes qui
donne aux insectes la légèreté et la
rapidité du vol ; les spbinx , les bom-
byles , quelques sirphes qui volent si
bien , ont des ailes fort petites ; elles
sont au contraire d'une grandeur re-
marquable dans le bombix grand paon ,
dans les myrmeleons, les tipules, dont le
vol est si pesant et si lâche. En général,
les ailes des diptères sont médiocres ,
lorsqu'on les compare avec celles d'un
grand nombre d'autres insectes : cei
Insectes- IX. 8
86 HISTOIRE NATURELLE
ailes, presque toujours diaphanes et
sans couleur foncée , sont ovoïdes ; c'est
à la partie postérieure du corselet
qu'elles sont attachées, elles sont com-
posées d'une membrane mince, tendue
par un réseau de nervures , dont la
disposition constante dans les espèces
d'un même genre , a fourni déjà à plu-
sieurs Naturalistes des caractères de di-
vision , d'autant meilleurs , qu'ils sont
faciles à représenter ou à décrire.
La nature semble avoir destiné
quatre ailes à tous les insectes auxquels
elle a accordé la faculté de voler. Les
diptères sont les seuls insectes qui pa-
ji-oissent faire exception à cette loi; mais
en les examinant avecattention^on croit
reconnoître les rudimens de la seconde
paire d'aile à la base de celle qui existe :
on voit en eflet dans l'angle rentrant
de ré union du corselet avec l'abdomen,
«ne petite pièce membraneuse, arron-
die, lenticulaire , supportée et écartée
DES DIPTÈRES. 87
du corps par un pétiole ou filet délié ,
qui la faisant ressembler aux balanciers
dont se servent les danseurs de corde ,
lui a fait donner ce nom. Il n'est pas
probable cependant que cette frêle par-
tie puisse avoir un usage analogue ; il
faut mieux avouer qu'on ignore à quoi
elle sert , que de kii donner une utilité
imaginaire , qui empêclieroit de re-
cliercher son véritable usage, en fai-
sant croire qu'il est trouvé et reconnu.
Ces balanciers sont peu visibles dans
les mouches communes ; mais ils sont
très -remarquables dans les tipules^ les
cousins , etc.
Au-dessus des ailes, et encore plus
directement à leur base , se voit une
autre partie dont il est plus aisé de
soupçonner l'usage ; c'est une espèce
d'écaillé membraneuse , concave inie-
rieurement et jouissant d'une sorte
d'élasticité 5 on l'a nommée cuilleron ;
il paroît qu'elle fait ressort sur l'aile,
lorsque celle-ci est élevée ; et qu'elle ac-
88 HISTOIRE NATURELLE
cëlère par sa pression des mouvemcns
de haut en bas, au moj'^en duquel ce
membre, en frappant l'air avec plus
de rapidité qu'il ne peut céder, trouve
dans ce fluide un point d'appui.
De même que la nature a placé dans
presque toutes les classes d'animaux ,
privés de la puissance de voler , quel-
ques espèces privilégiées auxquelles
elle a accordé cette brillante propriété,
de même elle a refusé à quelques es-
pèces des classes d'animaux doués de
cette faculté , le pouvoir de partager
cet avantage ; c'est , parmi les oiseaux ,
le casoard , l'autruche, etc.; parmi les
lépidoptères , quelques femelles des
bombix ; parmi les nevroptères ,
quelques termes ; parmi les orthoptè-
res , des mantes , des criquets , etc. ;
parmi les coléoptères, beaucoup d'es-
pèces ; parmi les hyménoptères , les
mulets de fourmis , de mutilles , quel-
ques ichneumons. Parmi les diptères ,
au contraire , il n'y a qu'une ou deux
DES DIPTÈRES. 89
espèces du genre hyjîpobosque c[ui soient
re'ellement privées de cette faculté :
toutes les autres espèces volent , et vo-
lent même beaucoup mieux , ainsi que
BOUS l'avons déjà fait remarquer, qu&
la plupart des insectes à grandes ailes,-
Les ailes des diptères étant en géné-
ral petites , ces insectes sont obligés de-
gagner, par la vitesse de leurs mou-
vrmens , ce qu'ils perdent en puis-
sance du côté de l'étendue ; c'est ce qui
produit ce bourdonnement remarqua-
ble et quelquefois importun que la plu-
part d'cntr'eux font entendre en volant.
L'observation de la nature fait voir
que rarement des facultés , dont le but
est à-peu.-près le même , sont accordées
avec la même puissance , au même
animal : les oiseaux qui volent bien ,.
marchent mal ; ceux qui nagent rapi-
dement , volent et marchent lourde-
ment. Il en est de même des insectes :
les libellules , les papillons savent à
peine marcher , tandis que les carabes.
go HISTOIRE NATURELLE
privés d'ailes , sont aussi légers à la
course qae les premiers le sont dans
leur vol : on doit donc s'attendre à
trouver au plus grand nombre de dip-
tères une démarche lente, et d'autant
plus gênée 5 que leurs pattes sont plus
longues ; en sorte qu'ils offrent une ex-
ception remarquable à la règle que nous
avons établie dans les généralités , en
annonçant que la grandeur des pattes
indiquoit dans les insectes une plus
grande célérité. Cette loi , dont l'appli-
cation se rencontre fréquemment parmi
les coléoptères , ne peut convenir aux
diptères : il est aisé de s'en assurer en
voyant marcher les tipules , les cou-
sins et la plupart des mouches.
Après les ailes, la partie la plus re-
marquable des diptères, celle qui pré-
sente encore un caractère important
pour distinguer ces insectes , c'est la
bouche , quoique cette partie offre ,
dans les diverses espèces , des différen-
ces tellement considérables, qu'il est
DES DIPTERES. 9I
difficile d'en donner une description,
générale.
Tous les diptères se nourrissent d'a-
limens liquides , parce que tous ont
une bouche propre à sucer et non pro-
pre à broyer desalimens : mais comme
il y a au moins deux manières de pren-
dre , par la succion, des alimens liqui-
des , on peut dire aussi que la bouche
des diptères est construite sur deux
modèles différens.
Les mis peuvent piquer différens
corps renfermant des liquides , et pom-
per ces liquides dont ils ont ouvert les
canaux ; les autres ne peuvent prendre
que les liquides déjà épanchés sur les
surfaces , les lécher pour ainsi dire, et
les aspirer au moyen d'une espèce de
trompe.
liCs premiers , tels que les asiles ,
les taons , les cousins, les stomoxes ou
mouches d'automne, ont une trompe
membraneuse , composée souvent de
deux demi-canaux d'inégale longueur^
92 HISTOIRE NATURELLE
qui , s'appliquant l'uii contre Tautre ,
forment un canal entier -, clans ce canal
glii-sent plusieurs soies aiguës qui sont
]es instrumens dont se sert l'insecte
pour pénétrer dans les corps vivans :
à la base de cette trompe assez analo-
gue par sa forme et par ses usages à
celle des hémiptères , se trouvent deux
antennules ou palpes très-courts qui en
font un des caractères distinctifs.
Les autres diptères ont quelquefois
pour bouche un canal membraneux ,
rétractile, semblable à un tuyau, ter-
miné à son extrémité parune espèce de
rebord ou de lèvre : en appliquant cette
espèce de bouche ou de suçoir sur les
liquides épanchés ., ils les font monter
dans leur bouche : on trouve aussi une
paire de palpes très-courts à la base de
ce canal.
Presque tous les diptères suceurs se
nourrissent du sang des animaux vi-
vans , qu^ils tourmentent cruellement ;
ils font pénétrer leurs soies déliées au
DES DIPTÈRES. g?
travers de la peau la plus épaisse et la
plus dure ; ils percent celle des bœufs ,
des chevaux , et font sortir par la plaie
imperceptible qu'ils ont faite, de grosses
gouttes de sang ; les autres se conten-
tent de lécher les liquides, végétaux,
animaux ou composés, qui sont déjà
épanchés ; les plus fétides comme les
plus sucrés leur conviennent également ;
et quoique certaines espèces se nourris-
sent de vinaigre , de colle aigrie , on
remarque cependant que les liqueurs
acides ne conviennent qu'au plus petit
nombre d'entr'eux.
Les antennes des diptères sont géné-
ralement courtes ; leur structure est
assez remarquable : on voit à leur base
une suite d'articles plus ou moins gros,
applatis ou globuleux -, le dernier est
ordinairement plus large ^ échancré sur
le côté, ou tout-à-fait en croissant; il
part de cette échancrure vm poil court,
roide et unique -, mais quelquefois il
est rameux ou en forme de païiaches :
9^ HISTOIRE NATURELLE
on sent qu'il est assez difficile d'assi-
gner un usage à de semblables parties;
on doit seulement remarquer que si
nous avons comparé les diptères aux
hémiptères par la structure de la bou-
che , ils ressemblent aussi aux cigales ,
fu]gores^ etc., par levn's antennes.
Les yeux de ces insectes sont des
yeux à réseau d'une moyenne gran-
deur ; quelquefois ils présentent les
couleurs les plus brillantes ; mais ces
couleurs éclatantes disparoissent pen
après la mort de l'insecte.
La tête , ordinairement tronquée
net postérieurement , tourne sur le cor-
selet , au moyen d'un pédicule fort
court , fort délié , mais creux cepen-
dant et même composé , puisqu'il doit
donner passage aux alimens, et qu'il
est viccompagné du cerveau , des mus-
cles moteurs, et de quelques vaisseaux
aériens.
Le corselet n'offre rien de remarqua-
ble j il porte sur les côtés les stigmates
DES DIPTERES. ^5
au nombre de deux , et postérieure-
ment récvisson qui est triangulaire quoi-
qu'arrondi , et même quelquefois pres-
que vésiculaire.
L'abdomen est encore plus mou dans
ces insectes que dans ceux des autres
classes ; il porte les stigmates , il est
quelquefois terminé par un canal qui
est une espèce d'oviducte assez ferme ;
mais il n'est jamais armé d'aucune es-
pèce d'aiguillon.
Enfin les pattes , presque toujours
déliées et foibles , sont terminées par
des tarses composés de cinq articles; les
derniers articles des tarses sont sarnis
en dessous de petites houppes ou bros-
ses de poils , qui servent à ces insectes
à se fixer sur les corps les plus lisses,
à grimper sur les marbres, les métaux
polis, les glaces perpendiculaires ; à y
agir , à y rester en repos sans marquer
la plus légère inquiétude.
Telles sont les parties qui compo-
sent extéiieuremeiit le corps des dip-
96 HISTOIRE NATURELLE
tères, et tel est l'usage qu'ils en font.
Il nous reste à parler actuellement de
la génération de ces insectes et de leur
développement.
Parmi ces insectes comme parmi tous
les autres , le mâle est plus petit que la
femelle , sur-tout par l'abdomen ; mais
il a aussi souvent la tête plus grosse ,
les yeux plus saillans , les antennes
plus composées.
Les larves qui éclosent des œufs pon-
dus par cette femelle sont constamment
apodes , et par conséquent incapables
de se mouvoir pour aller d'un lieu dans
un autre cliercher leur nourriture ; il
n'y a cependant point de mulets parmi
ces insectes qui puissent soigner les
larves comme le font les mulets de
quelques hyménoptères ; la mère , tou-
jours attentive , est donc obligée d'em-
ployer un moyen différent pour con-
server la vie de ses enfans ; elle a soin
d'aller pondre ses œufs dans le milieu
des substances qui doivent leur servir
DES DIPTERES. 97
cl'aliinens ; en sorte que la petite larve
qui vient d'ëclore , étant environnée
de toutes parts de la substance alimen-
taire , n'a qu'à ouvrir le suçoir très-
simple qui lui tient ordinairement lieu
de bouche pour prendre sa nourritui^e :
c'est ainsi que les uns pondent leurs
oeufs sur les cadavres et les viandes
mortes, dont les larves ont la faculté
d'accélérer la putréfaction -, que d'au-
tres les déposent dans les fleurs ou dans
les réceptacles des végétaux, et y font
naître, à la manière de quelques hé-
miptères , des galles ou protubérances
dans lesquelles ces larves trouvent une
nourriture abondante et une retraite
assez sûre ; que d'autres répandent leurs
œafs au milieu des eaux 5 les habitans
microscopiques de ce liquide servent
de nourriture aux larves de ces dip-
tères j elles sont alors plus agiles , et
savent fort bien, quoique privées de
pattes réelles , se transporter d'un lieu
dans un autre par les mouvemens d'on-
Iiisecles. IX. 9
98 HISTOIRE NATURELLE
dulation qu'elles donnent à leur corps :
enfin, il en est qui choisissent pour
leur larve une habitation plus remar-
quable encore , mais présentant tou-
jours à la larve le logement et la nour-
riture en même temps : ils sont assez
hardis pour déposer leurs œufs dans le
corps même des animaux vivans. Ils les
tourmentent d'une manière cruelle et
quelquefois mortelle , ainsi que nous
le verrons en parlant des oestres.
Toutes ces larves sontprivëesd'j^eux ;
leur bouche consiste presque toujours
enunsimple suçoir; leur corps estmou
et C3dindrique , quelquefois un peu dé-
primé ; leur peau est fine : les stigmates
peu nombreux ont des positions va-
riées et des formes singulières ; ils sont
souvent placés à l'extrémité de l'abdo-
men.
La métamorphose de ces larves pa-
roît encore plus remarquable que leur
manière de vivre. Elles croissent très-
jiromptement ; lorsqu'elles ont pris
DES DIPTERES. 99
toute leur croissance , elles deviennent
immobiles , mais ne changent point de
figure. Le seul changement qui paroît
s'opérer en elles, c'est le durcissement
de leur peau. En effet , cette enveloppe
devient dure et cornée , plus brune
qu'elle n'étoit auparavant. Si au bout
de quelque temps on l'ouvre, on trouve
dans cette enveloppe le dij)tère qui doit
en sortir ; mais ses parties molles et
transparentes sont repliées sur elles-
mêmes ; c'est une véritable nymphe ana-
logue à celle des coléoptères et des hy-
ménoptères. La peau durcie de la larve
n'étoit donc point celle de cette nym-
phe : elle faisoit ici fonction de coque
ou d'enveloppe extérieure.
Lorsque cette nymphe a acquis les
forces nécessaires , elle fait sauter une
calotte de l'extrémité de sa coque , et
en sort à l'état parfait. On a remarqué
qu'elle avoit été quelquefois forcée de
se retourner dans cette coque pour sor-
tir par l'extrémité la plus aisée à forcer.
lOO HISTOIRE NATURELLE
C'est au commencement del'automne
que ces diptères paroi ssent en plus
grand nombre. La durée de la vie de
ces insectes est très-courte. Comme ils
aiment beaucoup la chaleur , ils sont
engourdis et tués par les premiers froids.
Î>E s OESTRES. lOf
ORDRE SEPTIÈME.
LES DIPTÈRES.
C X C I P G E N R E.
O E & T R K
Caractères génériques. Antennes comtes ,
sétacées , premier article gros et globu-
leux- — Trompe très-courte , rétractible ,
sétacée ,_ cachée entre deux espèces de
lèvres vésiculeuses. — Suçoir composé de
trois soies membraneuses , flexibles ,
courtes , prescjue égales , appliçLuces sur
la trompe»
Ij es deux caractères principaux qui dis-
lingiient les oestres des autres insectes
de cet ordre, sont des antennes tTcs-
ct)iirtes et très^d'éliëes, et la boucliequi
îVest poiiit apparente ^ car on n'apper-
102 HISTOIRE N\TURELLE
çoit, dans l'endroit où elle est ordi-
nairement placée, que trois petits points
enfoncés.
La tête est arrondie antérieurement ,
presque aussi large que le corselet, mu-
nie de deux yeux à réseau assez grands ,
de forme ovale, et de trois petits yeux
lisses ; les antennes placées vers le mi-
lieu de la partie antérieure de la tête,
sont composées de deux articles, dont
le premier est gros , en forme de tuber-
cule -, le second mince et sétacé, sort du
milieu du premier •, la trompe est très-
courte , rétractiblej les trois soies qui for-
mentle suçoir, sont appliquées dessus.
Le corselet est assez gros, renflé;
l'abdomen de forme oblongue, un peu
convexe en dessus.
Les ailes sont de la longueur de l'ab-
domen, sur lequel elles sont couchées ;
dans quelques individus , elles en sont
un peu écartées j les balanciers qui se
trouvent placés au-dessous de l'origine
des ailes, sont assez saillaus.
DES OESTRE S. lo5
Les pattes sont de longueur moyen-
ne ; le dernier article des tarses est ter-
miné par deux crochets assez grands et
écartés ; entre ces crochets sont deux
parties vésiculeuses.
Ces insectes ressemblent à une grosse-
mouche ; leur corps gros et court , est
plus ou moins velu : ils vivent peu de
temps sous leur dernière forme ; aussi
ne tardent-ils pas à s'accoupler et à dé-
poser leurs ceufs. C'est sous la peau des
bêtes à cornes , dans le fondement des
chevaux, dans le nez des moutons, que
les femelles des différentes espèces les
placent : on trouve aussi des larves de
ces insectes , dans la tête des cerfs, près
de la racine de la langue , dans des es-
pèces de bourses placées au fond, du pa-
lais de ces animaux. L'instrument que
la nature a donné à la femelle de l'oes-
tre, pour percer le cuir épais d'un
grand animal, au-dessous duquel la lar^
ve vit et croît , est placé à l'extrémité
de son abdomen, où de longs poils 1®^
lo^t HTSTOTRE NATURELLE
cacliont en partie. C'est une espèce de
cylindre, d'un bniii noir luisant, qui
paroît écaillcux. La loupe fait voir que
cette partie est une sorte de tarière très-
composée , qui peut s'alongcr autant
qu'il est nécessaire pour porter les
œufs dans les cliairs qui se trouvent au-
dessous du cuir épais des bœuis : elle est
composée de quatre tuyaux, qui ren-
trent les uns dans les autres ; le dernier^
qui est le plus court et le plus mince,
vu en dessous, c'est-à-dire du côté du-
ventre, paroît terminé par cinq petits
boutons qui sont les bouts de cinq dif-
férentes parties écailleuses. Deux de ces
parties sont d'égale longueur et placées
de chaque côté; les trois autres sont
derrière celles-ci, et disposées en fleurs
d-e lys ; ces dernières sont destinées à
préparer le logement des œufs-. Cliac une
d'elles est an- crochet, dont on n'ap-
pei'çoit que îe coude , parce que la poin--
te est recourbée en dessous ; ces trois
ÊTOchetssout les seules parties qui agis-
sent sur la peau; leurs pointes réunies,
forment une cavité semblable à celle
d'une tarière qui se termine en cuiller.
Il paroît que les piqûres de ces insectes-
ne sont pas communément bien dou-
loureuses; mais cependant il peut y
avoir des circonstances où elles le sont
beaucoup-, c'est ^ par exemple, lorsque
des filets de nerfs viennent à être dé-
chirés; alors la bête à cornes fait des
sauts, se met ensuite à courir avec une
telle vitesse que rien ne peut l'arrêter,
et finit par entrer dans une espèce de
fureur. Réaumur, qui a ouvert des fe-
melles d'oestres , a trouvé leur corps
rempli d'un si grande quantité d'œufs,
que, selon cet Observateur, une seule
femelle peut suifire à faire venir des
bosses sur tous les bestiaux d'un assez
grand canton. Chaque femelle fait au
même animal un nombre considérable
de petites plaies dont chacune est le
nid d'un œuf, et c'est-là qu'il doit être
CQuvé par la ohaletu' de l'animal. Des
loG HISTOIRE NATURELLE
que la larve est sortie de TceLif, elle est
loge'e dans un lieu où elle trouve des
alimens en abondance, et où elle est à
l'abri des injures de l'air.
Ces larves ont le corps applati en
dessus , convexe en dessous , plus gros à
l'extrémité postérieure qu'à la partie
antérieure ; divisé eu onze anneaux,
dont le huitième est plus renflé que les
autres : elles sont dépourvues de pattes -,
la peau à la vue simple, paroît fine-
ment chagrinée ; mais la loupe y fait
découvrir des épines plattes , triangu-
laires ; le dessous du corps est plus gar-
ni de ces épines que le dessus j celles
qui sont placées sur la partie antérieure
de chaque anneau ont leur pointe diri-
gée en arrière , et celles de la partie pos-
térieure l'ont dirigée en avant ; à l'excep-
tion du dixième et onzième anneaux,
tout le dessous du corps est armé d'épi-
nes de cette sorte ; le dos n'en a de sem-
blables et disposées de même que sur
les trois premiers anneaux. La laive se
DES OESTRES. lOJ
sert de ces épines, comme de pattes
pour se fixer et changer de place , en les
appuyant contre les parois de la cavité
qu'elle habite. Ces épines peuvent aussi
par leur frottement irriter l'intérieur
de la plaie, y causer un épanchement
de suc, et une suppuration nécessaire
à la larve. La bouche diffère un peu de
celle des autres larves de cet ordre : elle
n'est qu'une cavité dont la moitié jjos-
lérieure est environnée de quatre ma-
melons charnus très-mousses; à l'en-
droit où sont ordinairement placées les
mandibules , on y apperçoit deux pe-
tits boutons écailleux , d'un brun noi-
râtre; à côté de chacun d'eux est un
petit mamelon charnu ; une portion
d'anneau garnie d'épines , y forme com-
me une lèvre supérieure; l'extrémité
du corps est souvent terminée par un
plan circulaire , divisé en deux parties
inégales, dans la plus grande partie qui
est plus proche du dos . son t deux grands
stigmates analogues à ceux à&s autros
To8 HISTOIRE NATURELLE
larves. Deux pièces brunes, cornées,
en relief, en forme de croissant , entou-
rent chacune l'un ^e ces stigmates ;
outre ceux-ci, dans la partie la plus
près du ventre, sont encore huit autres
stigmates, plus petits, rangés sur une
même lignej au-dessus se trouvent quel-
ques petits trous , et un peu plus loin
des cliairs relevées et froncées comme
joour boucher une ouverture qui est
celle de l'anus. Selon Réaumur, ces pe-
tits stigmates sont destinés à donner
passage à l'air qui sort du corps et les
grands à lui donner entrée.
Les endroits du corps des animaux
où ces larves habitent , sont très-mar-
qués en de certains temps , et très-aisés
à reconnoître ; au-dessus de cliaque
larve , est une élévation ou tumeur ,
semblable à une bosse ; chaque bosse a
intérieurement une cavité qui croît à
mesure que la larve grandit: ce n'est que
vers le milieu de mai qu'on voit des
bosses dans toute leur grosseur ; les plus
DES OESTRES, lOf)
grosses ont environ seize à dix -sept li-
gnes de diamètre à leur base, et s'élè-
vent d'un pouce ou davantage ; à peine
sont-elles sensibles avant l'iiiver. C'est
ordinairement sur les jeunes vaclies et
les jeunes boeufs , qu'on trouve le plus de
ces bosses : il est rare d'en voir sur de
vieux animaux de cette espèce. Quel-
ques vaches n'en ont que trois ou quatre,
d'autres en ont trente à quarante : elles
ne sont pas toujours placées dans les mê-
mes endroits ; assez ordinairement il y
en a près de l'épine du dos ; mais il y en a
de placées près des cuisses et des épau-
les , même sur ces dernières; les unes
sont isolées , les autres si rapprochées
qu'elles se touchent. Les bêtes à cornes
de tous les pays ne sont pas sujettes à
avoir de ces bosses : on n'en trouve point
à celles qui vivent dans les plaines , et
on en trouve ordinairement à celles
qui vivent dans les pays de bois.
La larve prend son accroissement
dans cette tumeur, et ïï^qïi sort que
Insectes- IX. zp
110 HISTOIRE NATURELLE,
pour subir ses métamorphoses. La tu-
meur d'où la larve est prête à sortir , a
un trou assez grand jDour se faire remar-
quer ; ce trou , par oiî l'oeuf a été in-
troduit , n'a jamais été fermé , il s'est
même agrandi , à mesiu'e que la tu-
meiu^ a crû ; ces trous sont rarement
placés au sommet de la bosse , et assez
souvent très-près de sa circonférence. Il
est bien essentiel à la larve que ce trou
reste toujours ouvert ; car c'est par là
-qu'elle conserve une communication
avec l'air qu'elle a besoin de respirer ;
la larve est toujours placée dans la posi-
tion la plus favorable pour recevoir
l'air; comme ses stigmates sont placés à
sa partie postérieure, elle a toujours le
derrière en baut, vis-à-vis du trou, et
souvent de niveau avec le bord inté-
rieur de cette ouverture.
La larve de la tumeur d'un animal,
est une larve d'une galle animale ; nous
n'avons pas autant d'exemples de galles
de ce geiu^e , que nous en avons de gai-
DES OESTRES. l\i
les végétales. En décrivant les surpre-
nantes variétés que ces dernières offient,
nous n'avons point vu qu'il fut essen-
tiel aux larves qui les habitent, de se
conserver une communication avec
l'air extérieur ; mais les ouvertures par
lesquelles l'air parvient à l'habitant de
la galle ligneuse , n'en sont pas moins
réelles, quoique leur petitesse les dé-
robe à notre vue. L'usage du trou de
nos galles animales , n'est pas seule-
ment de donner entrée à l'air : il a un
autre usage , au moins aussi important ;
on peut s'en assurer en considérant l'in-
térieur de la cavité ou le logement delà
larve , dont la capacilé est telle , qu'elle
peut s'y retourner. On doit s'attendre à
trouver cette habi tation très-dégoûtan-
te ; on ne peut en donner une idée sans en
rappeler de désagréables. Chaque larve
est dans une plaie considérable , où il se
doit faire une suppuration j une partie
de la cavité ne peut donc manquer d'être
remplie de pus : si celui qui s'y forme
112 HISTOIRE NATURELLE
journellement n'avoit point d'issue , la
tumeur devienclroit un abcès dans le-
quel la larve përiroit ; mais le trou de
la bosse qui donne entre'e a l'air , per-
met au pus de sortir. Cette matière oc-
cupe le fond de la cavité , et c'est aussi
au fond de la cavité que la larve qui a
été destinée par la nature à croître dans
un endroit oii se trouve la plus dé-
goûtante de toutes les matières, a sa
tête : elle y est donc continuellement,
ou presque continuellement dans le
pus ; mais malgré tout ce que notre ima-
gination nous en peut dire , la tête de
la larve est plongée dans une espèce de
lait ou de chyle plus animal et plus pré-
paré que le lait et le chyle ordinaire;
car ce pus n'est autre chose que des ma-
tières animales, et sur-tout des chairs
bien dissoutes, et pour ainsi dire bien
digérées et mêlées avec ce qui s'échappe
des vaisseaux ouverts. Cette matière
paroît être l'unique aliment accordé à
la larve ; car d'après la conformatiou
ipr
DES O E S T P.. Ti S. Il3
de sa bouche, il n'y a pas d'apparence
qu'elle vive de chair, puisqu'elle est
dépourvue de mandibules , qui sont les
parties qui servent à la dépecer, et elle
ne semble propre qu'à recevoir la li-
queur dont elle est toujours environ-
née. Deux ou trois jours avant de quit-
ter son habitation , la larve en agrandit
l'ouverture avec l'extrémité posté-
rieure de son corps , ensuite elle en sort
à reculons , roule sur le corps de l'ani-
mal, et tombe à terre ; peu après elle se
traîne en avant, et cherche un endroit
où elle puisse subir ses métamorphoses.
C'est ordinairement dans le gazon , sous
une pierre, qu'elle se retire , et elle y
reste parfaitement tranquille. Sa peau
qui est molle , et qui doit devenir la
coque sous laquelle toutes ses mélamor-
phoses s'accompliront, prend peu à peu
de la consistance , au bout de vingt-
quatre heures elle résiste à une légère
pression , et au bout de deux jours clic
est Cil état d'eu soutenir- une assez forte.
Il4 HISTOIRE NATURELLE
Pendant que la peau se durcit, les an»
neaux du corps s'efFacent peu à peu, et
la peau qui étoit d'un gns foncé, de-
vient noire; alors l'insecte s'en est de'ta-
clié en entier ou en grande partie : elle
est devenue pour lui une coque très-so-
lide, d'où il ne sortira que sous sa der-
nière forme. L'épaisseur de celte coque,
selon Réaumur, égale celle du maroquin.
Pour en sortir , l'insecte parfait , après
avoir quitté sa dépouille de nymplie, eu
détache une pièce triangulaire, qui se
trouve à sa partie antérieure et supé-
rieure , et dont les bords tiennent foi-
blement au reste.
Ces larves, comme nous l'avons dit,,
ne croissent pas seulement dans les tu-
meurs des bœufs et des vaches. Redi a
parlé des larves de même espèce qui vi-
vent dans des tumeurs de cerfs. Vallis-
nieri croit que les daims et les cha-
meaux sont sujets à avoir de ces bosses,
et que les chevaux en ont quelquefois.
Selon Linnée, les rennes nourrissent
DES OESTRES. Il5
aussi sous leur peau des larves du môme
genre.
La larve de l'oestre du clieval naît et
prend son accroissement dans ses intes-
tins; c'est en été et au commencement
de l'automne qvie la femelle clierclie à
s'introduire dans le fondement des che-
vaux, pour y déposer ses œufs. L«es lar-
ves pénètrent quelquefois jusque dans
l'estomac de cet animal. Cette larve, et
celle qui vit dans le nez des moutons,
diiTèrent un pende celle des tumeurs du
bœuf; elles sont verdà très ou jaunâtres
lorsqu'elles sont jeunes, et brunissent en
vieillissant ; leur bouche est y.emblable
à celle de ]a larve de l'oestre du bœuf^
mais elle a de plus deux crochets écail-
leux, qui leur servent à se cramponner
dans l'intesliii, ou dans la cavité du
nez, et à empêcher qu'elles ne soient
poussées en dehors par les matières qui
passentdans ces endroits, etparlc mou.
vement péristaltique des intestins. Ou-
tre ces crochets , les onze aii^ieaux d»
Il6 HISTOIRE NATURKLLE
leur corps sont bordés de pointes trian-
gulaires, dont l'angle aigu est tourne'
vers le derrière de la larve ; de sorte que
par la disposition de ces épines , elle peut
avancer dans la cavité où elle vit, mais
ne peut reculer. Les stigmates posté-
rieurs de ces larves sont enfermés dans
une espèce de bourse , qui s'ouvre de
temps en temps, et laisse voir une ca-
vité assez profonde, dans le fond de la-
quelle on découvre six sillons, qui sont
les véritables ouvertures des stigmates.
L'usage de cette bourse est de mettre à
converties stigmates, et d'empêcher que
leurs ouvertures ne soient bouchées par
les excrémens ou autre matière vis-
queuse.
Pour se transformer , ces larves sor-
tent de l'endroit qu'elles habitent, tom-
bent à terre et cherchent une retraite
pour subir leurs métamorphoses , qui
sont les mêmes, et ont lieu de la même
manière que celles des larves des tumeurs
des boeuf». Toutes le? larves d'oestres ;
DES OESTRES. 11/
avantde passer à l'état de nj^mphe, pren-
nent une forme ovale; leur peau se dur-
cit, et leur sert de coque. Elles restent
un mois, ou plus, sous la figure de nym-
phe , et deviennent ensuite insecte par-
fait.
Des observations de plusieurs années
ont fait voir à Réaumur que les che-
vaux qui nourrissent de ces larves, ne se
portent pas moins bien que ceux qui
n'en sont pas attaqués \ mais Vallisnieri
leur a attribué la cause d'une maladie
épidémique, qui fit périr beaucoup de
chevaux dans le Véronnois et le Man-
touan en lyiJ. Le docteur Gaspari
ayant disséqué quelques jumcns mortes
de cette maladie , a trouvé dans leur es-
tomac une si grande quantité de ces lar-
ves, que pour en donner quelque idée ,
il compare le nombre de celles qu'il y
a vues, à celui des grains d'une grenade
ouverte. Chaque larve s'étoit fait une
espèce de cellule, en rongeant la mem-
brane de l'estomac. Dans la cavité oc-
Il8 HTSTOIRE NATURELLE
cupée par chacune d'elles , on pouvoit
facilement loger un grain de blé de
Turquie. Les membranes extérieures
étoient enflamme'es, et les intérieures
ulcérées. Il a trouvé très-peu de ces lar-
ves dans les intestins grêles, et quel-
ques-unes seulement dans les gros in-
testins , auxquels elles s'étoient accro-
cliées sans les avoir rongés. Au reste ,
peu de femelles suffiroient pour peupler
l'intérieur des clievaux, si elles y dépo»
soient tous leurs œufs , et que tous y
vinssent à bien; car Vallisnieri en a
compté plus de sept cents dans le corps
d'une seule femelle.
Le nom d'oestre a été donné à ces
insectes, à cause de l'agitation extrême
ou espèce de fureur qu'ils causent aux
grands animaux, lorsqu'ils veulent s'in-
troduire dans leur nez ou leur fonde-
ment. On en a décrit liuit espèces , dont
sept habitent l'Europe, la huitième se
trouve à la Caroline.
Des oestres. 119
L'Oeslre des bêtes à cornes ,
Oestrus buccatus.
Cet insecte est le plus grand de ceux
de ce genre. La tête est grise , avec
quelques points noirs brillans ; le corse-
let gris, avec les côtés pâles; l'abdomen
gris^ avec des bandes transversales blan-
ches, et quelques points noirs; les ailes
et les balanciers sont bruns.
On le trouve dans l'Amérique sep-
tentrionale, sur difiPérens animaux. Le
cit. Bosc en a trouvé deux individus sur
un lièvre.
L'Oestre des Bœufs , Oestrus
Bopis,
Il est delà grandeur d'une grosse mou-
clie : les yeux sont noirs ; le corselet est
jaune, avec une bande transversale noire
sur le milieu , et quelques poils noirs et
fauves au milieu du bord postérieur ;
l'abdonien est fauve , avec le dernier an-
ÏÛO HISTOIRE NATURELLE
îieau et les bords des autres noirs ; il est
ierminé par une espèce de queue re-
courbée en dessous. Les ailes sont blan-
ches, avec une large bande transversale
brune sur le milieu , et trois petits
points vers l'extrémité ; les balanciers
sont blancs ; les pattes pâles.
On le trouve en Europe. La femelle
dépose ses œufs sous le cuir des bœufs,
Voy. Génér. de ce genre.
L'Oestre des Veaux , Oestrus
Vituli,
Il a environ sept lignes de longueur \
les antennes sont testacées ; la partie an-
térieure de la tête est couverte de poils
blancs , et la supérieure de poils testa-
cés ; les yeux sont bruns. Le corselet est
velu , de couleur fauve, avec quelques
poils cendrés sur les côtés , et une large
bande transversale brune sur le milieu ;
les ailes sont blanches , avec une large
bande obscure sur le milieu , et quelques
Tom .IJr.
J'qt/ . Juo .
/iara/KuiJ Je{ .
Jf TarJù'u ifcufy'
1. Oert. des veaTix .
3 . Tatan. miicoi'iie
4' . T al) ail . 11 OU' .
DES OESTRES. 121
points de la même couleur à l'extrémi-
té; Tabdomen, les balanciers et les pat-
tes sont de couleur ferrugineuse sans
taches.
On le trouve dans prescjue toute l'Eur-
rope.
L'Oestre du nez des Moutons ,
Oestrus Opis,
Il a cinq lignes de longueur : il est de
couleur grise, couvert de petites taches
noires et de petits tubercules de même
couleur, qui le font paroîtrc chagriné;
son corps est peu velu ; la partie anté-
rieure de sa tête est d'un jaune pâle; ses
ailes ont des lignes longitudinales noi-
res, depuis leur origine jusque vers l'ex-
trémité , où est une ligne transver-
sale de même couleur ; ses pattes sont
brunes.
On le trouve en Europe. Sa larve ha-
bite dans les siaius frontaux du nez des
moutons.
Insectes. IX. xx
122 HISTOIRE NATURELLE
L'Oestre du fondement des Che-
vaux 5 Oestrus Equi,
Il est de la grandeur du pre'ce'dent,
très- velu : le premier article des anten-
nes est brun , globuleux ; le corselet est
noir, peu velu sur le milieu, avec des
poils jaunâtres sur les côtés ; l'abdomen
est noir , couvert de poils jaunâtres à
son origine, et de poils d'un jaune fon-
cé à l'extrémité; le milieu est lisse. Les
ailes ont une teinte brune ; les pattes
sont jaunâtres , la femelle a le corps plus
alongé et moins velu que celui du mâle j
ses ailes sont aussi d'un brun plus foncé.
On le trouve en Europe. La larve vit
dans les intestins des chevaux. Voyez
Génér. de ce ^<ix\xQ,
DES TAONS. 123
CXCIir GENRE.
TAON.
Caractères génériques. Antennes courtes,
rapprochées , composées de sept articles,
dont le troisième grand , dilaté , ayant
une espèce de dent latérale , les trois der-
niers courts , peu apparens , terminés en
pointe. — Trompe courte, bilabiée, can-
nelée. — Suçoir divisé en sept pièces j
quatre supérieures, larges, applatîes ,
contenant trois soies dans la cannelure de
la trompe. — Deux antennules grandes ,
contournées et appuyées sur la trompe.
Les taons, qui portent en latin le
nom de tabanus , ressemblent à de gran-
des mouches j ils sont connus parle tour-
ment qu'ils causent fux chevaux et
aux bœufs , en leur suçant le sang con-
tinuellement , et avec le plus grand
acharnement, pendant l'ëtë ; c'est ordi-
nairement an commencement de cette
saison qu'ils commencent à paroître.
124 HISTOIRE NATURELLE
Les antennes sont subnlëes, de la lon-
gueur de la tête; le troisième article est
grand, dilaté ; les suivans sont peu dis-
tincts : elles sont terminées en pointe,
et insérées à la partie antérieure de la
tête , très-rapprochées à leur base.
La tête est beaucoup plus large que
longue ; arrondie antérieurement , ap-
platie , et un peu concave postérieure-
ment : elle tient au corselet par un col
court et mince. Les deux yeux à réseau ,
sont très-grands , ils couvrent presque
tout le devant et les côtés de la tête, et
ne laissent entre eux , dans la femelle ,
qu'un très petit espace ; mais dans le
mâle, ils l'occupent toute entière , et se
touchent par leurs bords intérieurs;
dans l'insecte vivaut, ils sont colorés
par bandes ou tachetés ; mais après sa
mort, ils sont d'un brun obscur. Sur le
derrière de la tête , sont trois petits yeux
lisses.
La trompe , qui est presque perpen-
diculaire au plan de position, est à dé-
DES TAONS. 120
couvert, et non dans une cavité de la.
tête, comme celles des mouches; elle
est noire , charnue , composée d'une tig@
courte et de deux grosses lèvres j en des-
sus , elle a une coulisse , dans laquelle se
trouve placé un corps pointu, qui est le
suçoir; les pièces qui le composent sont
en forme de lancette, minces et pointues
à l'extrémité , ce qui les rend très-pro-
pres à percer la peau des chevaux et
d'autres animaux ; elles sont presque
cornées , et se trouvent soutenues dans
la coulisse de la trompe les unes par \c,s
autres. Les antennules sont coniques,
avancée?, plus longues que la tête, com-
posées de deux articles, dont le premier
est court et mince à son origine, gros à
l'extrémité : le second est renflé à la ha-
se , diminue insensiblement de grosseur,
et se termine en pointe mousse. Elles
ont leur insertion de chaque coté de la
base de la trompe, et la recouvrent en
dessus.
Le corselet est grand , lisse , de fonue
12G HISTOIRE NATURELLE
ovale. L'ëcusson est airondi , distinct ;
l'abdomen est ovale , aloiigo , divisé en
sept anneaux.
Les ailes sont alongées, plus longues
que l'abdomen, sur lequel elles sont cou-
chées ; dans quelques espèces , elles ont
des taches et des bandes qui les rendent
très-jolies. Les écailles qui se trouvent
au-dessous de l'origine des ailes sont de
forme ovale, plates et rebordées tout
autour ; les balanciers sont placés sous
ces écailles.
Les pattes sont de moj'-enne longueur;
les tarses terminés par deux crochets,
entre lesquels sont trois pelottcs.
C'est ordinairement dans les prés bas
et les bois humides qu'on trouve les
taons en abondance. Ils volent en plein
jour avec rapidité et en bourdonnant,
sur-tout quand il fait très- chaud et que
le soleil luit , on les voit alors poursui-
vre les chevaux et les bœufs, s'y atta-
cher et leur sucer le sang; ils attaquent
aussi quelquefois les hommes , mais
DES TAONS. 127
plus rarement. On a observé que ceux qui
atLaquoient les chevaux et autres ani-
maux étoieut, des femelles j on n'ajamais
remarqué aucun mâle parmi elles. On a
fait la même observation à l'égard des
cousins , dont jamais les mâles ne vien-
nent nous piquer. On trouve souvent
des taons mâles sur les fleurs desquelles
ils semblent tirer leur nourriture en les
suçant avec leur trompe. Vers la fin du
jour , on les voit voler en l'air , et faire
plusieurs tours et détoars dans mi assez
pptit espace, c'est sans doute pour in-
viter les femelles à se rendre auprès
d'eux.
Degéer . qui le premier a parlé de la
larve de ces insectes , a observé celle du
taon des boeufs. Elle vit dans la terre ,
elle est sans pattes, d'un blanc jaunâtre;
son corps est cylindrique, divisé en
douze anneaux-, la partie antérieure se
termine en pointe conique ; la tête est
écailleuse, petite, alongée , munie de
deux petites antennes courtes ; d'anteu-
128 HISTOIRE NATURELLE
nviles , et de deux grands crochets mo-
biles , écailleux placés eu dessus de la
tête, et recourbés en dessous. Degéer
croit qu'ils servent à la larve pour creu-
ser la terre , dans laquelle elle s'enfonce.
Le dernier anneau du corps est en for-
me de petit tubercule conique et mem-
braneux ; son extrémité estgarnie d'une
petitepiècealongée, relevée, écailleuse,
d'un brun jaunâtre, placée verticale-
ment , à laquelle on remarque une fente
longitudinale, qui paroît être un stig-
mate. Endessousdupénultièmeanneau,
près de celui qui le précède , est une élé-
vation charnue, garnie également ad
milieu d'une fente longitudinale que
Degéer croit être l'ouverture de l'anus.
Sur le devant du quatrième, cinquième
et des anneaux s nivans , jusqu'au dixiè-
me inclusivement, est une espèce de
cordon qui fait le tour du corps : ces
mêmes anneaux ont encore vers les cô
tés et en dessous , des éminences char-
Hues ; eu forme de tubercule , que la
DES TAONS. 129
ïarve peut retirer dans le corps et faire
sortir à volonté. Pour changer de place ,
cette larve, c[ui n'a point de pattes^donne
des mouvemens vermiculaires à ses an-
neaux , et fait en même temps usage des
crochets de sa lête et des tubercules char-
nus de ses anneaux qui lui servent de
pattes. C'est dans la terre qu^ellesechan-
ge en une nymphe de forme cylindrique,
dontle ventre est divisé en huit anneaux;
au bord postérieur de chacun de ces an-
neaux est une frange de longs poils gris;
le dernier est armé à son extrémité de six
pointes dures et écailleuses, qui semblent
servir à la n3'mphe pour la pousser en
dehors de la terre. Environ un mois après
que la larve a change déforme, l'insecte
parfait sort de la dépouille de nymphe
par une ouverture longitudinale , qui se
fait dans toute la longueur du dessus du
corselet , et une semblable de chaque
côté de la tête.
On connoît environ cinquante espè-
ces de taon : une vingtaine se trouve en
l3o HISTOIRE NATURELLE
Europe , les autres en Afrique , en Amé-
rique et en Chine.
Le Taon des Bœufs _, Tahanus
JBovinus»
Il a environ onze lignes de longueur :
la tête est d'un blanc grisâtre , avec les
yeux bruns j le corselet est d'un brun
noirâtre avec cinq lignes longitudinales
grises en dessus ; le dessous et les côtés
sont couverts de poils courts et blan-
ckàtres 5 l'abdomen est de la couleur du
corselet, avec un peu de jaune sous les
ailes, et trois taches triangulaires blan-
châtres sur chaque anneau ; ses bords
latéraux sont aigus et blanchâtres ; les
ailes sont transparentes , veinées de
brun ; les pattes sont d'un brun noirâ-
tre , avec une grande tache jaunâtre sur
chaque jambe.
On le trouve en Europe pendant
l'été : il incommode beaucoup les boeufs
et les chevaux.
DES TAONS. l3l
Le Taon Morio , Tahanus Morio.
Il est de la grandeur du précédent ,
entièrement noir , lisse , à l'exception
de quelques poils courts de chaque côte
du corselet; la dent latérale du troisiè-
me article des antennes est très-grande ;
les ailes ont une teinte brune ; les pat-
tes sont de la couleur du corps.
On le trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris , en Barbarie.
Le Taon d'automne _, Tahanus
autumnalis.
Il a environ sept lignes de longueur :
la tête est grise; les yeux sont brunit
dans l'insecte mort; le corselet est gris
en dessoiis et sur les côtés , brun en
dessus , avec cinq lignes longitudinales
et quelques poils blanchâtres sur cha-
que côté ; l'abdomen est brun en des-
sus , avec une tache triangulaire sur le
milieu de chaque anneau^ et une pe-
l32 HISTOIRE NATURELLE
tite arrondie de même couleur vers les
côtés , le dessous est blanchâtre ; les
ailes sont transparentes , veinées dç
brun -, les pattes grises, avec une grandç
tache jaunâtre à la base des jambes.
Le Taon ardent, Tahanus calens.
Il est plus grand que le taon des
bœufs : la tête est jaune j les yeux sont
verdâtres -, les antennes de couleur
rousse ; le corselet est d'un brun roujj; 5
récussonestfauve,avecune tache noiji't;
l'abdomen est d'un brun obscur , n^jL-
râtre , avec une ligne grise à l'extr«i-
mité de chaque anneau -, les ailes sont
jaunâtres , avec les nervures fauves ;
les pattes et les antennules sont de mêmQ
couleur que les antennes j la trompe e^t
noire.
On le trouve dans l'Amérique mé-
ridionale.
DES TAONS. l33
Le Taon albipède , Tahanus
alhlpes.
Il a environ un pouce de longueur :
la tête est noire ; les yeux sont bruns ;
le corselet est noir , couvert en dessus
et sur les côtés de poils fauves -, l'ab-
domen est lisse en dessus et en dessous ,
d'un brun noirâtre, avec quelques poils
fauves sur les côtés ; les ailes sont d'un
blanc jaunâtre à la base, brunes à l'ex-
trémité , avec une grande tacbe d'un
brun foncé sur le milieu.; les cuisses
sont noires , velues , les jambes blan-
ches , les tarses noirâtres.
On le trouve en France , aux envi-
rons de Paris.
Le Taon fervent , Tahanus
ferpens.
Il est de grandeur moyenne ; la tête
et les antennes sont jaunes; les yeux
bronzés ; le corselet est d'un brun obs-
Iniectes. IX. la
l54 HISTOIRE NATUREL! E
cur, jaune sur les côtés ; l'abdomen est
jaune, à l'exception des deux ou trois
derniers anneaux, qui sont d'un brun
obscur en dessus ; les ailes sont brunes,
avec une petite tache d'un jaune pâle
sur le milieu -, les pattes sont jaunes ,
avec les tarses bruns.
On le trouve dans l'Amérique méri-
dionale.
Le Taon rô ti, Tahanus exœstuans.
Il a environ sept lignes de longueur ;
la tête est d'un brun grisâtre; les yeux
sont obscurs; les antennes noirâtres; le
corselet est gris , quelquefois d'un brun
roux ; l'abdomen est d un brun noirâ-
tre , avec l'extrémité des anneaux d'un
gris cendré ; les ailes sont transparentes,
avec les nervures brunes; les cuisses et
les tarses sont noirs ; les jambes blan-
châtres, avec l'extrémité noire.
On le trouve dans l'Amérique méri-
dionale.
DES TAONS. l55
Le Taon ruliconie^ Tahanus
ruficornis»
Il a dix lignes de longueur ; la tête
est d'un blanc jaunâtre à sa partie anté-
rieure ; les antennes sont fauves ; les
yeux bruns-, le corselet est d'un brun
noirâtre, avec qiielques lignes longitu-
dinales d'un gris jaunâtre sur le milieu ,
et des poils de la même couleur sur les
côtés ; l'abdomen est d'un noir bleuâ-
tre en dessus , avec une tache triangu-
laire d'un blanc jaunâtre sur le milieu
de chaque anneau ; le dessous est d'un
blancjaanâtre, avec le bord des anneaux
blanchâtre \ les pattes sont brunes , avec
les cuisses testacées.
On le trouve à la Caroline.
Le Taon noir , Tahanus atratus*
Il est long de huit lignes ; tout le
corps est d'un noir bleuâtre ; ]g& yeux
sont d'un gris presque noir j les ailes
l36 HISTOIRE NATURKI.T.K
noires ; les pattes de la couleur du
corps.
On le trouve à la Caroline.
Le Taon tacheté , Tabanus
bromius.
Il a environ six lignes de longueur ;
la tête est d'un gris foncé -, les antennes
sont brunes ; les yeux verts, avec une
ligne transversale de couleur pourpre ;
le corselet et l'abdomen sont d'an gris
cendré, avec des tacîies noires , qui , sur
le corselet , forment des lignes longitu-
dinales 'y le dessous du corps est d'un
gris foncé -, les ailes sont transparentes ,
sans taches, avec les nervures brunes.
On le trouve en Europe , vers le mi-
lieu de l'été j il vole avec beaucoup de
rapidité.
Selon M. Fabricius , l'eau chaude
rend aux yeux de cet insecte leurs
couleurs , qu'ils perdent à sa movt.
BES TAONS. l37
Le Taon olivâtre , Tabanus
Mexicanus^
Il est de la grandeur du précèdent ;
d'un vert grisâtre; la tête est grosse et
plus grande que dans les autres espèces ;
les yeux sont d*un Jaune doré luisant ;
l'abdomen est gros et court, tei-miné en
pointe conique; les ailes sont transpa-
rentes, avec une légère teinte de vert
et bordées de jaune : elles ont quel-
ques petites taches brunes, placées sur
les nervures; fa trompe est pins Ion-
gue que la tête, noire; les anténnulcs
sont d*un vert clair.
On le trouve a Surinam,
Le Taon rustique, Tabanus
rusticus,
ïî est long d@ quatre lignes, de cou-
leur grise, plus foncée en. dessus qu'en
dessoïîâ; les ailes sont jaunâtres à leur
origine et ]« Icr^g; du bcrd exté^rieur ,
l38 HISTOIRE NATURELLE
transparentes à l'extrémité; les pattes
sont d'un fauve pâle.
On le trouve en France, aux envi-
rons de Paris.
Le Taon occidental , Tahanus
occidentalis.
Il a environ six lignes de longueur j
la tête est grise-, les yeux sont bronzés,
sur l'insecte mort, sans raies ni taches
sensibles j le corselet est d'un brun obs-
cur en dessus, gris en dessous \ l'abdo-
men est brun en dessus, avec trois li-
gnes longitudinales jaunes, dont celle
du milieu est souvent plus distincte
que les deux autres , le dessous est
d'un gris jaunâtre ; les ailes sont trans-
parentes , avec les nervures brunes et
le bord extérieur jaune ; les pattes an-
térieures sont noires, avec la base des
jambes blanche -, les autres sont jaunes^
avec les tarses noir.^'.
On le trouve à Surinam.
DES TAONS. 109
Le Taon tropique , Tahanus
tropicus.
Il a environ ncnf lignes de longueur ;
les antennes sont fauves mélangées de
noir ; les yeux sont d'un vert luisant ,
avec trois bandes transversales de cou-
leur pourpre j la trompe est noire , avec
les antennes grises ; le corselet est brun,
avec des poils gris en dessous et sur les
côtés •, l'abdomen est brun , avec une
grande tache fauve de chaque côté des
deux ou trois premiers anneaux j tous
les anneaux sont bordés de gris posté-
rieurement; les ailes sont transparen-
tes, avec les nervures brunes, et une
petite tache de même couleur le long
du bord extérieur.
On le trouvo en Europe. C'est de
cette espèce de taon , que les chevaux
ont le plus à souffrir ; pendant qu'il
fait chaud, il ne les laisse jamais en re-
pos , et les pique si fort, que souvent le
sang coule de la plaie.
l4o HISTOIRE NATURELLE
Le Taon pluvial , Tabdnus
pliwialis.
Il a six lignes de longueur : il est d'un?
brun cendré ; les autennes sont noires ;
les yeux, dans l'insecte vivant, sont
d'un vept brUlant , avec cinq lignes
traiTsversales ondées de couleur pour-
pre ; entre les yeux sont trois tacLes
rondes, d'uunoir velouté, placées en
triangle; le devant de la tcte, près des
antennes , est d'un noir lisse luisant ;
le corselet a plusieurs lignes longitudi-
nales blanchâtres; le dessus de l'abdo-
men api usi^ur^ taches rondes, de cou-
leur gri.se ; l'extrémité des anneaux a
une ligne de la même couleur; les ailes
sont transparentes, grises, parsemées
de petites taches irrégulières noirâtres;
les pattes sont noires, les jambes ont
des anneaux d'un jaune foncé.
Ce taon , qui paraît un peu plus tard
^ue les autres , toVirmenle beaucoup les
D E s T A O N s. l42
chevaux et les bestiaux : il pique aussi
les hommes, principalement quand il
fait très-chaud; mais quoique sa piqûre
soit douloureuse , elle ne ca.use point
de démangeaison à la partie blessée.
On le trouve dans toute l'Europe ;
cette espèce est une des plus communes-
dans les prés.
Le Taon strié , Taha?ius striatus.
Il a environ six lignes de longueur; la
partie antérieure de la tête est couverte
de poils blancs; la trompe est noire, avec
les antennules blanches ; les antennes
sont fauves ; les yeux bronzés ; le cor-
selet est d'un brun noirâtre, avec quel-
ques lignes longitudinales peu mar-
quées ; l'abdomen est testacé , avec trois
lignes blanches sur chaque anneau, qui
forment trois lignes longitudinales sur
l'abdomen; les ailes sont transparentes,
sans tftchea; les pattes sont brunes, aves
l42 HISTOIRE NATURELLi;
les ïambes et l'extrémité des cuisses,
d'un blanc jaunâtre.
On le trouve en Chine , à la Caro-
line.
Le Taon aveuglant , Tahanus
cœcutlens»
Il a cinq lignes de longueur -, la tête
est jaunâtre, avec trois taches noires,
luisantes, placées en triangle à sa partie
antérieure, dont deux au-dessous des
antennes , la troisième au-dessus j les
antennes sont noires, avec la base des
premiers anneaux fauve . Dans l'insecte
vivant les yeux sont de couleur verte
mélangée de fauve, avec quelquespoiuts
noirs; le corselet est brun, avec quel-
ques lignes longitudinales grises en des-
sus et des poils fauves sur les côtés ;
l'abdomen a les premiers anneaux jau-
nes , avec une tache triangulaire noire
sur chaque ; les autres sont noirs , bor-
dés postérieurement de jaune; les aile&
D ES T A O N s. l45
sont blanches, avec des bandes trans-
versales et des taches brunes et noires ;
les pattes sont jaunes , les tarses noirâ-
tres.
On le trouve en Europe , au com-
mencement de l'été : il suce le sang des
chevaux et des bœufs, et pique aussi
les hommes.
Le Taon vitré , Tabanus fsfies-
iratus.
Il est de la grandeur du précédent;
les antennes sont longues, noires, avec
la base fauve ; la tête est d'un gris jau-
nâtre, avec trois points noirs, lisses,
placés en triangle à sa partie antérieure;
deux au-dessous des antennes, un au-
dessus ; la trompe est noire , avec les an-
tennules jaunes -, le corselet estd'un gris
jaunâtre,avec trois ligncslongitudinal^s
noires à sa partie supérieure -, l'abdomen
est jaune , avec deux taches noires sur
cliaq^ue anneau , ç[ui forment des lignes
l44 HISTOIRE NATURELLE
longitudinales-, les ailes sont blanches,
avec le bord extérieur brun , une
grande tache de même couleur un peu
au-delà du milieu , où elle forme une
bande transversales et une petite tache
près de l'extrémité : on voit sur le mi-
lieu de la bande un point transparent
assez grand-, les pattes sont ferrugineu-
ses , avec l'extrémité des cuisses ; celle
des jambes et les tarses, noirs.
On le trouve aux environs de Paris :
il est assez rare.
Le Taon lugubre , Tahanus
lugubris.
Il est de la grandeur du taon -vitré,
d'un brun noirâtre \ les ailes sont bru-
nes depuis la base jusque vers les deux
tiers de leur longueur ; blanches et trans-
parentes a l'extrémité , avec une tache
brune à l'angle : il a quelques poils jau-
nes de chaque côté de la poitrine, et en
dessous de l'abdomen, sur les côtés des
D E s T A O N s. l45
premiers anneaux -, les pattes sont
noires.
On le trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris,
Le Taon vert , Tahanus viridls ^
Bosc.
Il a six à sept lignes de longueur : il
est entièrement d'un jaune verdâtre , à
l'exception de l'extrémité des antennes
et de la trompe qui sont noires ; des
yeux qui sont très-grands et d'une belle
couleur bronzée, et des derniers an-
neaux de l'abomen , qui ont une teinte
rousse, tant en dessus qu'en dessous;
les ailes sont blanches transparentes,
avec les nervures d'un jaune verdâtre.
Cette espèce a été apportée de la Ca-
oline, parle cit. Bosc.
[nscctes. IX. i3
H6 HISTOIRE NATURELLE
G X C I V GENRE.
N É M O T È L E.
Caractères génériques. Antennes courtes,
rapprochées, trois articles grenus , mo-^
niliformes, le dernier terminé en pointe
aiguë, a longée. — Trompe cou rte,bi labiée,
cannelée. — Suçoir divisé en quatre pièces,
une supérieure, large, membraneuse,
applatie , contenant trois soies ourtes
dans la cannelure de la trompe. — Deux
antennules filiformes , insérées à la base
-latérale du suçoir , et appu^^ées sur la
trompe.
L E cit. Olivier à l'imitation de De-
géer , a conservé le nom de némotèle ,
donné par SchaBffer aux mouches à
antennes en filets de Linnée , et dont
les antennes sont placées sur le front , et
non sur une espèce de bec avancé ,
comme celles des némotèlesdu citoyen
Geoffroy. Le genre némotèle deDegéer,
est divisé en quatre familles^ et com-
posé d'insectes dont les uns appartien-
DES NÉMOTÈLES. 14/
nent au genre rhagion , les autres au
genre mouche, et quelques espèces au
genre midas de M. Fabricius. Les né-
motèles du cit. Olivier , qui sont celles
de la troisième famille des némotèles de
Degéer, sont décrites par M. Fabricius
dans son Mantissa , sous le nom de bi-
bio ) mais dans son dernier ouvrage ,
cet auteur a séparé ce genre en deux;
du plus grand nombre d'espèces , il a
formé le genre anthrax , et de l'autre ce-
lui midas; etil a donné le nom de bibio à
de nouvelles espèces , parmi lesquelles
il a placé deux mouches de Linnée.
Les némotèles du cit. Geffroy, né-
motèles du cit. Latreille , diffèrent du
celles du cit. Olivier , par la forme de
corps, par la position des ailes, qui sont
couchées sur l'abdomen , et par les an^
tenues , qui sont composées de six ar-
ticles, dont cinq courts , moniliformes;
le sixième long, filiforme, terminé en
pointe : elles sont insérées sur un bec
avancé j au lieu que les antennes des
l48 HISTOIRE NATURELLE
insectes de ce genre, n'ont que trois
articles grenus, dont le troisième se ter-
mine en pointe aiguë , avancée ; elles
sont plus courtes que la tête , insérées
vers le milieu de sa partie antérieure,
et écartées lune de l'autre.
La tête est arrondie, presque entiè-
rement occupée par les yeux à réseau
qui sont très-grands, et entre lesquels
sont trois petits yeux lisses-, la trompe
est très-courte, bilabiée, entièrement
cachée dans une cavité , placée en des-
sous de la tête , lorsque l'insecte n'en
fait pas usage-, le corselet est grand, de
la largeur de l'abdomen.
L'adomen est de forme ovale ^ appla-
li, arrondi à l'extrémité ; les ailes sont
grandes , beaucoup plus longues que
labdomen, dont elles sont très-écartées.
Les pattes sont longues , minces ; les
tarses terminés par deux crochets.
Les némotèles ont le corps plus ou
moins velu -, quelques espèces ont les
ailes transparentes et sans couleurs seiv
DES TMÉMOTÈLES. 1^9
sihles-, d'autres les ont opaques et très-
colorées ; elles volent avec beaucoup de
légèreté , sur - tout lorsque le soleil
brille ; alors on les voit planer dans
Tair, ensuite se poser sur les fleurs et
les plantes ; et ce n'est qu'avec beaucoup
d'adresse et de célérité qu'on parvient
à les attraper : on ne connoît point leur
larve.
M. Fabricius a décrit vingt- trois es-
pèces d'anthrax , parmi lesquelles sont
les némotèles du cit. Olivier. Comme
nous ne les connoissons pas toutes, nous
nous bornerons à la description de celles
que nous avons sous les yeux. De ces
vingt-trois espèces , douze se trouvent
en Europe.
La Némotèle nigritienne, iVemo-
telus nigrilus.
Elle a neuf à dix lignes de longueur:
la tête et le corps sont couverts de poils
courts, d'un noir brunj les yeux sont
l5o HISTOIRE NATURELLE
alongésj étroits, échancrés postérieure-
ment; rabdomen est large, applati , ter-
miné en pointe conique , avec des taches
blanches à l'exlrémité et sur les côtés
des anneaux , formées par des poils ; les
ailes sont plus longues que le corps,
blanches , transparentes , avec les ner-
vures et un grand nombre de taches ir-
régulières noires ; les pattes sont lon-
gues, minces , d'un brun obscur.
On la trouve dans l'Amérique sep-
tentrionale.
La Némotèle Morio , Nemotelus
Morlo,
Elle a six lignes de longueur : tout
le corps est Tioir , velu , avec deux ta-
ches blanches formées par des poils as-
sez longs à l'extrémité de l'abdomen;
les ailes , beaucoup plus longues que le
corps , sont d'un brun presque noir ,
avec l'extrémité blanche, transparen-
tes ; les pattes sont noires , loiigues et
minces.
DES NEMOTÈLES. l5l
Réaumur a trouvé cette espèce dans
un morceau de bois de cliêne à moitié
2)ouiri : ce même morceau avoit plu-
sieurs cavités , dont cliacune contenoit
un certain nombre d'individus de qua-
tre autres espèces de mouches, et d'une
espèce de tipule : cet observateur croit
qu'elles avoient été creusées par des
guêpes ichneumons , spJiex , pour y
déposer leurs œufs , et que ces insectes
avoient élé apportés dans ces nids par
le sphex pour nourrir les larves qui dé-
voient sortir de leurs œufs.
On la trouve en Europe, aux envi-
rons de Paris.
La Némotèle maure , JVemotelus
maurus.
Elle est de la grandeur de la précé-
dente , noire , velue , sur-tout vers les
cotés : le corselet est bordé tout autour
de poils blancs, roux et noirs ; l'abdo-
men a des bandes transversales formées
l52 HISTOIRE NATURELLE
par des poils blancs 5 les ailes sont noi-
les , opaques jusqu'aux deux tiers de
leur longueur , blanclies et transpa-
rentes à l'extre'mité ; les pattes sont
noires , longues et minces.
On la trouve en Europe , sur les
fleurs.
La Némotèle variée , Nemotelus
varias.
Elle est de la grandeur de la némo-
tèle maure , velue , de couleur brune :
le corselet a des poils ferrugineux sur
les côtés; l'abdomen est brun , avec
des taches blanches ; les ailes sont blan-
ches^ avec trois points noirs à la base
le long du bord extérieur , et deux pe-
tits points de même couleur sur le mi-
lieu ; les pattes sont noires.
On la trouve aux environs de Paris ,
sur les fleurs.
Paç . jfi3 ■
Tom . Zr
-0^ -f^
Soj'abanJ Jel-
r-TarJÙ
iCcn/p.
1 , Xeiuot . Hottentote .
a. Strati. Cliaiiieleoiv .
ô. Larve de Slratioine
4 • Sir cl t. ti'iliue
Ô. Strat. ClaAà
DES N É M O T È L E S. l53
LaNémotèle éthiopienne, Nemo^
teins œtliiops.
Elle a la tête et le corselet noirs ,
velus , sans taches -, l'abdomen noir ,
avec des bandes transversales blanches,
et une tache d'un blanc brillant argenté
de chaque côté de l'extrémité ; les ailes
noires à la base , avec des points blancs,
et l'extrémité blanche , avec deux
points noirs ; les pattes sont noires.
On la trouve en Italie.
La Némotèle hottentote, Nemo-
telus hottentotus.
Elle est longue de sept lignes : la
tête est grande , avec des poils jaunes à
sa partie antérieure et en dessous ; les
yeux sont bruns ; le corselet est noir ,
couvert de poils d'un jaune verdâtre ,
plus épais sur les côtés que sur le mi-
lieu ; l'abdomen est noir, également
couvert de poils de la même couleur
l54 HISTOIRE NATUREL! E
<]uc ceux du corselet , assez longs et en
plus grande quantité sur les bords et à
l'extrémité qu'en dessus ; les ailes sont
blanches, transparentes, avec le bord
extérieur brun; les pattes sont noires,
longues et minces.
On la trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris, sur les fleurs.
La Némolèle de Saba, Nemolelus
Sabœus,
Elle est longue de cinq lignes , noire ,
légèrement velue ; la tête a quelques
poils blancs à sa partie antérieure ; le
corselet est presque lisse sur le milieu ,
bordé sur les côtés de poils jaunâtres ;
le bord postérieur des anneaux de Tab-
donienestd'un blanc jaunâtre; lesailes
sont blanches , transparentes , bordées
de brun extérieurement depuis leur
origine jusqu'au-delà du milieu; les
balanciers ont leur extrémité jaune ;
les pattes sont noires , longues et minces.
DES STRATIOMES. ]55
On la trouve eu Italie, aux environs
de Paris.
C X C V GENRE.
STRATIOME.
Caractères génériques. Antennes cylindri-
ques, brisées , un peu plus longues que
la tête , composées de trois articles, dont
le premier et le troisième très-longs , le
second très- court. — Trompe courte ,
cannelée , bilabiée. — Suçoir libre , for-
mé d'une seule soie , reçue dans la canne-
lure de la trompe. — Deux anteunules
courtes , en masse , composées de trois
articles , dont le dernier gros , ovale , et
insérées à la partie latérale de la trompe.
— Ecusson souvent armé d'épines.
Xj E s insectes de ce genre sont connus
depuis long-temps , ils ont été' décrits
parFrisch, Rœsel, Linnée , Swam mer-
dam, Réaumur et autres; mais aucuns
de ces auteurs n'a cru qu'ils dussent for-
mer un genre particulier. Linnée les
l56 HISTOIRE NATURELLE
a placés avec les mouches .parmi celles
à antennes effilées , antennis fllatis,
Swammerdam a donné leur histoire
sous le nom d'asile , et Réaumur sous
celui de mouche à corselet armé. Mais le
cit. Geoffroy en a fait un genre auc[uel
il a conservé le nom français de mouche
armée , qu'il a rendu en latin par celui
de stratiomys : ce genre a été adopté
par tous les auteurs qui ont écrit de-
puis lui.
On distingue les stratiomesdes autres
insectes de cet ordre , par les antennes
plus longues que la tête , et dont le
dernier article foi me un coude à son
insertion avec le second; par l'abdo-
men large , applati ; et par les épines
placées à l'extrémité de l'écusson.
Les antennes sont cylindriques ,
composées de trois articles ; elles ont
leur insertion au milieu du front, et
sont très-rapprochées à leur base ^ très-
écartées depuis le milieu jusqu'à l'ex-
trémité.
DES STRATIOME vS. jB/
La tête est grande , de la largeur du
corselet : les yeux sont grands , de forme
oblongue , occupant une grande partie
de la tête , et entr'eux sont placés trois
petits yeux lisses ; la trompe est ter-
minée par des lèvres charnues, et ca-
eliée dans une cavité en dessous de la
tête.
Le corselet est ovale ; l'écusson ar-
rondi , ordinairement armé postérieu-
rement de deux ou de plusieurs pointes,
en forme d'épines roides , immobiles.
L'abdomen est ovale, applati , large
au milieu , arrondi postérieurement.
Les ailes sont longues , couchées et
croisées sur l'abdomen dans l'état de
repos.
Les pattes sont assez longues , min-
ces ; les tarses terminés par deux cro-
cliets entre lesquels sont trois pelottes
vésiculeuses.
Lia larve de ces insectes vit dans
l'eau , elle est sans pattes , ordinaire-
inent d'un brun verdàtre ou jaunâtre j
Insectes. IX. i4
l58 HISTOIRE NA.TURELLE
son corps est alongé, applati, plus gros
à sa partie antérieure qu'à sa partie
postérieure -, divisé en douze anneaux,
dont les premiers sont plus courts et
plus gros que les autres ; les derniers
plus longs , plus minces et cylindriques ;
la tète est petite, oblongne, dépour^vue
de mandibules , mais garnie de crochets
durs , ëcailleux , et de barbillons , qui
servent à la larve pour saisir ses ali-
mens ; entre ces différentes parties , en
dessous de la tête , on voit une ouver-
ture qui est la bouche , dans laquelle
est un mamelon charnu qui est le su-
çoir , et avec lequel elle pompe sa nour-
riture ; la jDeau qui recouvre les an-
neaux est dure mais flexible ; elle per-
met au corps de la larve de former des
angles à la jonction de chaque anneau j
c'est eu faisant faire successivement,
et avec célérité à ces derniers anneaux
des angles tournés en différens sens que
cette larve avance dans l'eau , ce qui
lui donne une démarche singulière : le
DES STRATIOMES. IO9
dernier anneau est très-remarquable ;
à iion extrémité se trouve vine ouver^
tare, qui est pour cette larve ce que
sont à d'autres les stigmates posté-
rieurs, et c'est par-là qu'elle pompe
l'air : dans l'endroit où cette ouverture
est placée, on voit une espèce d'enton-
noir formé par un grand nombre de
poils , qui tous partent du bout de l'an-
neau, et qui s'élèvent en s'inclinanten
dehors ; chacun de ces poils est garni
de petits poils très-fins , qui forment
«ne espèce de frange , qui empêche l'eau
de pénétrer dans l'entonnoir et de mouil-
ler l'extrémité de l'anneau. Pour res-
pirer l'air , la larve élève au-dessus de
l'eau son dernier anneau , et souvent
reste long- temps dans cette position
a} ant la tête en bas -, mais lorsqu'elle
veut s'enfoncer dans l'eau , elle reploie
la frange des poils , la rassemble en pa-
quet et en couvre l'ouverture du stig-
mate, qui, parce moyen, reste sec.
Parvenue à sa grosseur, la larve se
l'k) HlSTOinE NATURELLE
transforme en nymphe , sous sa peau
qni se durcit sans changer de forme ,
et qui lui sert de coque. La nymphe ,
sur laquelle on distingue toutes les par-
ties que doit avoir l'insecte parfait, est
très-courte, elle n'occupe que la partie
antérieure de la peau -, les quatre der-
niers anneaux restent vides; l'insecte
reste peu de temps sous cette nouvelle
forme -, huit ou dix jours après la mé-
tamorphose de la larve en nymphe, le
stratiome quitte sa coque, et en sort par
le bout antérieur , après en avoir fait
sauter les deux premiers anneaux , qui
se détachent facilement et tombent
comme une calotte : aussi-tôt que la
coque est ouverte, il en sort ses deux
premières pattes et les appuie sur l'eau ;
et lorsqu'il est entièrement dehors , il
reste tranquillement à la surface de
l'eau posé sur ses six pattes jusqu'à ce
que toutes ses parties ayent achevé de
se développer et de s'aifermir ; dès
qu'elles ont pris de la consistance , il
DES STRATIOMES. l6l
prend l'essor , cherche les fleurs pour
sucer le miel qu'elles contiennent , et
ne retourne vers l'eau que pour y dé-
poser ses œufs.
Les stratiomes forment un genre
compose d'une trentaine d'espèces, dont
on trouve la plus grande partie en Eu-
rope.
Le Stratiome Chaméléon , Stra-
tiomys CJiamœleon,
Il a six à sept lignes de longueur :
la tête est jaune ; les yeux sont bruns ;
les antennes longues et noires ; le cor-
selet est brun, couvert d'un le'ger du-
vet de couleur fauve -, l'écusson jaune ,
armé à l'extrémité de deux épines de
la même couleur-, l'abdomen est court ,
large, applati , presque circulaire , d'un
brun noirâtre , avec six grandes taches
d'un brun foncé , dont trois de chaque
côté le long du bord , et une septième
à l'extrémité j le dessous de l'abdomen
iGci HISTOIRE NATURELLE
est jaune , avec le bord antérieur des
anneaux noir ; les pattes sont jaunes ,
avec les cuisses brunes; les ailes ont
leur bord extérieur brun , elles sont
couchées et croisées sur le milieu de
l'abdomen , dont elles laissent les côtés
à découvert : la femelle diffère du
mâle en ce qu'elle a la tête cendrée.
On le trouve en Europe , sur les
fleurs ; il est commun aux environs de
Paris y sa larve vit dans l'eau. Voyez
Génér. de ce genre.
Le Stratiome à selle , Stratiomys
epliippium^
Il est long de cinq lignes , entière-
ment noir , à l'exception du corselet
qui , en dessus , est d'un rouge foncé ,
brillant , comme satiné ; il est armé
d'une épine noire de chaque côté \ l'é-.
cusson est noir , terminé par deux épi-
nes de la même couleur j les ailes sont
DES STRATIOMES. lG5
noirâtres , les pattes de la couleur du
corps.
On le trouve en Europe, aux envi-
rons de Paris.
Le SUatiome Microléon, Stratio-
mys Microléon,
Il est de moitié plus petit que le
stratiome chaméle'on : les antennes
sont noires -, le corselet et lëcussonsont
bronzés; celui-ci est armé de deux épi-
nes d'un jaune fauve ; l'abdomen est
large , applati ^ de couleur noire , avec
six taches alongées , jaunes , dont trois
de cbaque côté vers le bord; les ailes
sont transparentes, d'un jaune brun le
long du bord extérieur-, les pattes sont
noires, avec quelques taches jaunâtres.
Il habite l'Europe : on le trouve au
printemps , sur les fleurs du pissenlit.
l64 HISTOIRE NATURELLE
Le Stralionie moucheté , Stratio-
niys tigrina.
Il a quatre lignes de longueur : la tête ,
le corselet et le dessus de l'abdomen
sont noirs , légèrement velus j l'ëcusson
est noir , armé de deux épines jaunes j
le dessous de l'abdomen est d'un jaune
fauve , bordé de noir tout autour -, les
ailes sont blanches , avec le bord exté-
rieur brun ; les cuisses sont noires ; les
jambes fauves, avec une tache noire
au milieu ; les tarses jaunes.
On le trouve en Danemarck , aux
environs de Paris.
Le Stratiome Hyclroléon , Stratio^
mys Hydroleon,
Il est de la grandeur du précédent :
les antennes sont noires ; les yeux
bruns , très-grands ; dans l'insecte vi-
vant , ils sont d'une belle couleur verte,
avec une bande transversale , violette
DES STRATIOMES. l65
an milieu j le corselet est brun, couvert
d'un léger duvet ; l'écusson est vert ,
ainsi que les deux épines qui le termi-
nent j l'abdomen est vert ; en dessus
sur le milieu , il a une large bande lon-
gitudinale noire ; le dessous est sans
taclies : les ailes sont blanches et trans-
parentes ; les pattes sont jaunâtres.
On le trouve aux environs de Paris,
en Hollande , à Surinam.
Le Stratiome triliné , Stratiomys
trilineata,
H a trois lignes de longueur : les yeux
sont bruns, et occupent presque toute la
tète ; le corselet est verdàtre , avec trois
lignes longitudinales noires ; l'écusson
et les deux épines sont verdâtres; l'ab-
domen est vert , avec trois ou quatre
lignes transversales noires , qui forment
des angles ; les ailes sont blanches ,
transparentes , avec le bord extérieur
lf;5 HISTOIRE NATURELLE
brun ; les pattes sont jaunes ; le des-
sous du corselet est noir.
On le trouve aux environs de Paris,
dans les prairies.
Le Stratiome Hypoléon , Stratio-
mys Hypoléon,
II varie, pour la grandeur, depuis
trois jusqu'à cinq lignes : les antennes
sont noires; le dernier article est sé-
tacë ; le corselet est d'un noir mat , avec
deux taches jaunes de chaque côté ; l'é-
cusson et les deux e'pines qui le termi-
nent sont jaunes ; l'abdomen est noir ,
avec cinq taches jaunes , dont deux de
chaque côté placées obliquement -, la
cinquième à l'extrémité ; le dessous du
corps est noir , sans taches ; les pattes
sont jaunes , avec la base des cuisses et
l'extrémité des tarses noires.
On le trouve au nord de l'Europe ,
aux environs de Paris.
DES S T R A T I O M E S. 1G7
Le Stratiome clavipède ^ Stratio-
mys clavipes.
Ce stratiome dififere un peu des an-
tres par la forme de l'abdomen, qui
est alongé , conique : il a trois lignes
de longueur ; la tête , les antennes et
le corselet sont noirs ; l'écusson est
noir , armé de huit épines de la même
couleur, qui forment une espèce de
demi-cercle à son extrémité; l'abdo-
men est jaune , sans taches •, les ailes
sont noirâtres ; les pattes sont jaunes ,
avec l'extrémité des jambes et les tar-
ses noirs.
On le trouve en Suède , aux envi-
rons de Paris.
l68 HISTOIRE NATURELLE
CXCVr GENRE.
S Y R P H E.
Caractères génériques. Antennes courtes ,
composées de deux articles , dont le pre-
mier ovale , comprimé, et le second for-
mant une soie très-mince. — Trompe
courte, rétractible , bilablée, cannelée.
— Suçoir divisé en quatre pièces ; la su-
périeure plus longue et plus large, con-
tenant trois soies dans la cannelure de la
trompe. — Deux antennules minces , ar-
ticulées , de la longueur des soies , insé-
rées à côté du suçoir , et appliquées sur
la trompe.
Les syrplies ont beaucoup cle rap-
portavecjes mouches . parmi lesquelles
Linnée , Degeer , le cit. GeofiFroy , et
d'autres auteurs les ont placés ; mais
ils en diffèrent par différentes par-
ties, particulièrement par celles de la
bouche. Le suçoir des mouches n'est
composé que d'une seule soie, au lieu
DES S Y R P H E S. 1^9
que celai des syrplies est formé de qua-
tre. Les antennules sont aussi de forme
difFe'reute , comme on le verra par la
description de ces parties. M. Fabricius,
en séparant ces insectes des mouciies ,
en a fait un genre sous le nom de syr-
phus y et ce genre a été adopté par les
auteurs qui ont écrit depuis lui.
Les syrphes ont les antennes cour-
tes , composées de plusieurs articles ,
dont deux seulement sont très appa-
rens \ le premier est ovale , applati ,
en forme de palette, duquel il sort une
soie latérale. Dans quelques espèces ,
cette soie est garnie de chaque côté de
petits poils fins ; ce qui donne à ces an-
tennes de la ressemblance avec une plu-
me ; elles sont très rapprochées à leur
base , et insérées au milieu du front.
La tête est grande, arrondie , jointe
au corselet par un col musculeux peu vi-
sible ; elle est terminée antérieurement
par une espèce de bec court, obtus,
presque perpendiculaire à la tête , sous
ln^ect.es. IX. li '
lyo HISTOIRE NATURELLE
lequel la trompe est cache'e , et munie de
deux grands yeux à résesLU, de forme
oblongue, souvent réunis dans l'un des
deux sexes , occupant la plus grande
partie de la tête , et de trois petits yeux
lisses placés en triangle sur le front.
Le corselet est court, de forme ovale,
presque aussi large que l'abdomen ; l'é-
cusson grand, arrondi postérieurement ;
l'abdomen est de forme ovale , plus ou
moins convexe en dessus , obtus à l'ex-
trémité.
Les ailes sont oblongues , plus lon-
gues que l'abdomen ; les écailles arron-
dies j les balanciers sont courts, termi-
nés en masse ovale.
Les pattes sont assez longues ', les
tarses terminés par deux crochets entre
lesquels sont trois pelottes ovales , gar-
nies de poils fins et serrés.
Les syrplies sont en général peu ve-
lus : on les trouve sur les plantes et sur
les fleurs : ils volent avec rapidité , et
DES SYRPHES. I7I
font entendre, en volant , un bourdon-
nement assez fort.
Les larves de ces insectes ressemblent
à des vers mous de couleur blancliâtre ;
la plupart sont sans pattes ) elles ont le
corps alongé , ordinairement cylindri-
que, composé de plusieurs anneaux-, la
partie antérieure est pointue^ conique;
la partie postérieure grosse et arrondie.
La tête est molle, charnue, de figure
variable ; la bouche est une espèce de su-
çoir souvent accompagné d'un dard
pointu et de deux crochets écailleux,
qui servent à la larve pour hacher les
différentes substances dont elle se nour-
rit. Ces larves respirent par quatre stig-
mates , dont deux sont placés à la jonc-
tion du second anneau avec le troisiè-
me ; les deux autres , beaucoup plus
grands , et dont la forme varie , sont à
l'extrémité du corps , renfermés dans
vine espèce de bourse charnue, et quel-
quefois élevés en forme de cornes. Ces
grands stigmates ont chacun trois peti-
172 HISTOIRE NATURELLE
tes ouvertures, qui paroissent être au-
tant de stigmates renfermés dans ceux-
ci. Les larves dece genre quisontdëpour-
vues de pattes , ne marclient que par le
mouvement des anneaux du corps ,
qu'elles alongent et contractent alterna-
tivement , s'aidant en môme temps des
crochets ecailleux qu'elles ont à la tête ,
en les fixant et cramponnant aux objets
sur lesquels elles se trouvent placées ;
d'autres ont des pattes charnues , en
forme de mamelons, dont quelques-unes
sont armées de crochets. Ce sont ces lar-
ves que Réau mur a appelées vers à queue
de rat.
Ces larves habitent des lieux diffé-
rens : les unes se tiennent sur les arbres
et les plantes peuplés de pucerons, qu'el-
les dévorent et qui sont leur unique
aliment : placéessurdes feuilles où elles
sent entourées de ces insectes, elles en
font un grand carnage. Comme elles sont
dépourvues d'yeux, c'est avec leur tête
qu'elles alongent de côté et d'autres aussi
l") E s S Y R P H E S. 173
loin qu'elles le peuvent, qu'elles cber-
client leur proie. Dès qu'elles ont atteint
\\u puceron , elles le saisissent avec leur
dard, qu'elles rentrent ensuite avec
leur tête sous le second anneau, et for-
cent le puceron de s'enfoncer en partie
sous ce même anneau. Après en avoir
pompé tout le suc, elles le rejettent
aussi sec que le seroit une dépouille, et
en cherchent aussi-tôt un autre. Rëau-
jnur a vu de ces larves qu'il a voit forcées
de jeûner , manger vingt pucerons de
suite en vingt minutes. Quoiqu'elles ne
soient pas toujours aussi affamées , com-
me elles sont très-voraces , il est cepen-
dant rare d'en trouver sans qu'elles aient
un puceron au bout de la trompe. Quel-
ques Naturalistes ont donné aux insec-
tes qu'elles produisent le nom de mou-
ches aphidiuores , c'est-à-dire, mangeu-
ses de pucerons.
Les larves à queue de rat vivent dans
les eaux bourbeuses et marécageuses ;
elles sont de couleur blanchâtre^ mai.^
17^* HISTOIRE NATURELLE
ordinairement couvertes de boue ; le
dessous de leur corps est garni de six
paires de mamelons charnus qui font
l'office de pattes. Ce que ces larves ont de
plus singulier , c'est une longue queue ,
composée de deux tuyaux, qui rentrent
l'un dans l'autre. Le premier , qui est
le plus gros , semble être un prolonge-
ment des parties charnues qui forment
les anneaux du corps ; il est composé
d'une infinité de fibres circulaires. Le
second est noirâtre , et a été nommé par
Réaumur , tuyau de la respiration ; il
sert effectivement à ces larves pour res-
pirer ; il est terminé par un petit ma-
melon brun , dans lequel sont deux ou-
vertures destinées à donner entrée à
l'air. Ce mamelon est ordinairement
élevé au-dessus de la surface de l'eau , il
y est soutenu en équilibre par cinq petits
corps qui partent de son origine, se ter-
minent en pointe, et flottent sur l'eau,
où ils sont étendus en forme de rayons.
Comme le second tuj^au rentre entière-
DES S Y R P H E S. lyS
ment dans l'autre, et que tous les deux
peuvent également s'alonger et se rac-
courcir, la queue a quelquefois cinq pou-
ces d'étendue , longueur considérable
par rapport à la larve qui n'a que sept
ou huit lignes; mais ce n'est que dans
les cas où la surface de l'eau est élevée
à-peu-près de cette hauteur au-dessus du
corps de la larve, que la queue est aussi
longue. Les alimens les plus ordinaires
à ces larves , sont des fragmens de feuilles
pourries , et beaucoup d'autres matières
corrompues qui se trouvent dans les
eaux. Quoiqu'on trouve le plus ordinai-
rement les larves à queue de rat au mi-
lieu d'une boue d'une puanteur insup-
portable, elles peuvent cependant naî-
tre et vivre dans des endroits moins
fétides , car on en trouve quelquefois
dans les mares et les étangs.
Une autre espèce de larve de syrplie
habite les nids des abeilles bourdons qui
vivent en société sous la mousse qui les
couvre. Ce n'est ni à la cire ni au miel
17^ HISTOIRE NATURELLE
qu'elles en veulent, c'est aux larves et
aux nymphes de ces insectes qu'elles
clierclient pour les dévorer. Ces larves
ennemies des abeilles sont sans pattes,'
de couleur blanche , la partie antérieure
de leur corps est pointue, la partie pos-
térieure assez grosse , et garnie de six
pointes cliarnues , étendues en demi-
cercle, dont le diamètre est à la partie
supérieure du corps; à-peu-près au mi-
lieu de ce demi-cercle , sont placés deux
tuyaux adossés l'un contre l'autre plus
courts que les pointes charnues, et qui
sont deux grands stigmates par où. la
larve respire ; le corps semble compose
d'un grand nombre d'anneaux qui le
font paroître sillonné ; la séparation du
dessus et du dessous est marquée par
deux rangées d'espèces de piquans assez
courts ; le dessus de la tète est garni de
deux petites cornes charnues , qui se
touchent à leur origine et ensuite s'écar-
tent l'une de l'autre , la larve ne les fait
voir qu'en marchant j en dessous de la
DES S Y B. PII ES. l'Jf
tête , elle a de chaque côté trois parties
cliarnues en forme d'épines , de gran-
deurs inégales , mais sa bouche est en
tout semblable à celle des antres larves
de ce genre.
Parvenues à leur grosseur , toutes ces
larves se changent en nymphe sous leur
peau qui se durcit; celles qui se nouris-
sent de pucerons^ quittent quelquefois
les tiges et les feuilles sur lesquelles
elles ont vécu, ou s'arrêtent sur une
de ces feuilles , qui s'est courbée en se
fanant, et c'est dans la courbure de la
feuille qu'elles se logent : elles y collent
le dessous de leur corps au moyen d'une
liqueur gluante, qu'elles font sortir de
leur bouche à diverses reprises, et qu'el-
les étalent sur une surface égale à celle
du dessous du corps en passant plusieurs
fois dessus. La larve ainsi collée , chan-
ge peu à peu de figure. Celle qu'elle a
prise au bout de quelques heures et par
degrés , a quelque ressemblance avec
celle sous laquelle on nous peint les lar-
17^^ HISTOIRE NATURELLE
mes. La partie de la larve , qui , j usques-
là a voit été la plus menue , esl: devenue
]a partie la plus grosse \ celle qui est ar-
rondie , est renflée comme une larme ,
et la partie postérieure, dont la gros-
seur surpassoit de beaucoup celle de la
tête, est alors réduite à une espèce de
filet. La peau de la larve en se dessé-
chant devient presque aussi dure que
de la corne , sans perdre sa transparence,
et elle ne devient opaque que sur la
fin , lorsque l'insecte est formé et prêt à
la quitter , ce qui arrive le plus souvent
au bout de seize à dix-sept jours.
Les larves à queue de rat, sortent de
l'eau et s'enfoncent dans la terre , pour
se métamorphoser en nymphes. C'est
également sous leur peau qui se durcit
et devient brune , que ce changement
s'opère; mais la forme de la coque dif-
fère beaucoup de celle de la larve ; la
queue se raccourcit; le corps devient
plus gros et on voit naître à la tête de
la coque quatre cornes ; qui forment
DES S Y R P H E S. I79
uns espèce de carré -, les deux cornes an-
térieures qui sont de moitié plus courtes
que les autres,s'élèvent quelquefois en se
courbant vers le dos, et les deux autres
au contraire se dirigent vers la tête ;
celles-ci ont souvent plus de deux li-
gnes de longueur ; ces quatre cornes
servent à la nymplie pour respirer et
répondent à quatre stigmates, qui se
trouvent sur le corselet de l'insecte qui
doit en sortir. Lorsque la saismi est^a-
vorable , cette espèce de syrplie quitte
sa dépouille de nymphe huit ou dix
jours après le changement de la larve,
il en sort par l'endroit où sont placées
les quatre cornes , en faisant sauter
avec efforts la partie de la coque où
elles sont placées. Ce n'est point avec la
tête qu'il fait cette ouverture, comme
on l'observe dans les autres insectes,
mais avec le derrière; car alors cette
partie de son corps se trouve placée où
peu de temps avant étoit la te le, par
uu mouvement de l'insecte , qui s'est
l8o HISTOIRE NATURELLll
retourné dans sa coque avant de pren-
dre sa dernière forme, mouvement qui
paroît difficile à exécuter , quand on
sait à quel point la coque est remplie
par la nymphe.
Les syrplies tardent peu à s'accou-
pleraprès leurs mélamorplioses, et dans
cette action le mâle est placé sur le
dos de la femelle. Toutes les femelles
sont très-fécondes , et leur odorat ex-
quis leur fait trouver les endroits pro-
pres à déposer leurs œufs et à nourrir
les larves qui doivent en sortir.
Les œufs des syrplies , ennemis des
abeilles, et ceux des syrplies dont la
larve est à queue de rat, sont blancs, de
forme oblongue; les derniers vus à la
loupe paroissent chagrinés, la femelle
ne les dépose pas dans l'eau , mais
dans des endroits humides à quelques
pouces de distance afin que la petite
larve en naissant , puisse entrer dans
l'eau. On tiouve quelquefois de ces
aeufs, rangés par tas , dans des cavités
Tom ./JC.
t
Baraiafiif Je/.
frTardieu ^rcufy>.
■\ . Syi^li . vive . 4 • Svrpli • tenace .
a, . Svrpli . boTirioii . ô . Svi'pli • clavipeae
3 . Svrpli . pendant . 6 . Svi'pli , cneTcr
DES S YR P H E S. 181
■de certains arbres qui conservent de
l'eau de pluie.
Ces insectes forment un genre com-
posé de plus de cent vingt espèces , tren-
te seulement sont étrangers à l'Europe ;
les autres habitent ses différentes par-
ties j on en trouve beaucoup aux envi-
rons de Paris. Ils sont divisés en deux
familles; la première est composée de
ceux à antennes plumeuses; la seconde
de ceux à antennes terminées par une
soie nue. Nous donnerons la descrip-
tion de quelques espèces de chaque fa-
mille.
PREMIÈRE FAMILLE.
A antennes plumeuses.
Le Syrphe vide , Syrphus inanis»
Il a environ neuf lignes de longueur j
les antennes sont plumeuses , de couleur
fauve; la tête est d'un jaune citron.
avec les yeux bruns; le corselet eifc
Insectes. IX. x6
l82 HISTOIPxE NATURELLE
brun, avec une ligne longitudinale de
chaque côté, et quelques t.iclies d'un
brun jaunâtre : il est garni sur les bords
latéraux de quelques poils roides de
couleur noire : on voit de semblables
poils à l'extrémité de l'écusson ; l'abdo-
men est transparent, de forme ovale,
de couleur jaune : il a en dessus deux
bandes transversales noii^es, et en des-
sous trois grandes taches de la même
couleur \ le dessus est entièrement cou-
vert de poils courts, fins et serrés; \gs
ailes ont une forte teinte de jaune , avec
des taches et des nuances brunes, sur-
tout vers l'extrémité ; les pattes sont
brunes.
Il habite l'Eurojje : on le trouve aux
environs de Paris, sur les fleurs, dans
les jardins.
La larve vit dans les nids des abeil-
les-bourdons ; elle y dévore les larves
et les nymphes de ces insectes.
DES SYRPHES. l83
Le Syrplie transparent , SyrpJius
pellucens.
Il a en^âronsept lignes de longueur j
les antennes sont plumeuses , de couleur
jaune ; la tête est jaune : les yeux qui
en occupent la plus grande partie sont
noirs , le corselet est noir , luisant , gar-
ni de poils roides tout autonr : le pre-
mier anneau de Fabdomen est transpa-
rent, d'un blanc jaunâtre, se'paré par
une ligne noire sur le milieu , les autres
sont noirs ; les ailes sont blanches,
transparentes , avec une tache d'un
jaune foncé à leur origine , et une brune
vers le milieu , qui forme une bande
transversale; vers l'extrémité elles ont
aussi quelques petites taches brunes ;
les pattes sont noires.
Il habite l'Europe : on le trouve aux
environs de Paris ; dans les jardins, sur
les rosiei-s.
l84 HISTOIRE NATURELLE
Le Syrphe bourdon , Sjrphus '
bomhjlans.
Cet insecte est de la grandeur d'un
bourdon, auquel il ressemble par la cou-
leur; tout son corps est velu, noir, à
l'exception de la partie antérieure de
la tête, qui est jaune; et les derniers an-
neaux de l'abdomen, qui, en dessus, sont
couverts de poils roux assez longs ; les
pattes sont noires ; les ailes transparen-
tes , avec une grande tache brune vers
le milieu, et quelques petites de la
même couleur à l'extrémité.
On le trouve aux environs de Paris,
et dans presque toute l'Europe, dans
les bois.
Le S^^rphe Bombille , Syrphus
Mystaceus»
Il est de la grandeur du précédent ;
le corps est de forme ovale, très-velu;
les antennes sont plumeuses , de cou-
DES S Y R r H E S. l85
leur rousse \ la partie antérieure de la
tête et le dessus soûl couverts de poils
d'un jaune doré -, les yeux sont très-
grands ;, bruns; le corselet est noir, en-
tièrement couvert en dessus de poils
d'un jaune brillant doré ; l'abdomen a
son extrémité un peu recourbée eu
dessous : il est noir, luisant, avec le
premier anneau couvert de poils jau-
nes : dans quelques individus, les der-
niers anneaux sont également couverts
de poils de la même couleur; dans d'au-
tres, les poils sont d'un blanc jaunâtre ;
les ailes sont blanches, avec une large
taclie briiue au milieu, et quelques pe-
tites à Icxtrémité ; le dessons du corps
est d'un noir luisant, les palLes sont
noires.
On le trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris.
La coque de cette espèce est d'un
ro âge obscur , de forcie ovale , un peu
pointue par-devant , arrondie par-der-
rière. Degéer a trouvé ds ces coques au
l86 HISTOIRE NATURELLE
mois de mai , dans de la bonze de vaclic,
dont sans doute les larves se sont nour-
ries j les syrplies en sortirent au milieu
du même mois.
Le Syrphe à tête jaune , Syrphus
obesus.
Il est de la giandeur de la mouche
commune : les antennes sont plumeu-
ses ; la tête est d'un jaune foncé , avec
les yeux d'un brun rouge ; tou t le corps
est d'un vert bronzé un peu doré -, les
ailes sont d'un brun jaunâtre j les pattes
d'un brun obscur.
On le trouve à Surinam.
SECONDE FAMILLE.
Antennes à soie nue.
Le Syrphe pendant , Syrphus
pendulus,
îl a environ sept lignes de longueur:
^ devant de la tête est jaune , avec un»
î> E 3 S Y R P H E S. 1^7
ligne noire et les yeux bruns ; le cor-
selet est noir , avec quatre lignes longi-
tudinales jaunes ; Fabdomen est noir
en dessus ; les trois premiers anneaux
ont chacun une tache jaune de chaque
côté , qui forment autant de bandes
transversales, interrompues dans leur
milieu -, celles du premier anneau
sont les plus grandes ; le dessous de
l'abdomen est jaune à sa base, brun à
l'extrémité ; les ailes sont blanches ,
transparentes , avec un petit point mar-
ginal brun y lespatles sont jaunes , avec
des taches brunes ; les cuisses posté-
rieures un peu renflées.
On le trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris, sur les fleurs: sa larve
vit dans l'eau ; elle est du nombre de
celles que Réaumur appelle à queue de
rat ; elle est suspendue dans l'eau par
une longue queue qui lui sert à pom-
per l'air. Voyez Génér. da ce genre.
l88 HISTOIRE NATURELLE
Le Syrplie des fleurs , Syrphus
flore us.
Il est un peu plus grand que le pre'-
cédent : la tête et le corselet sont noirs,
couverts d'une grande quantité de poils
fins et serrés d'un jaune verdâtre qui
font paroître ces paities veloutées ; les
5'eux sont grands, bruns; l'abdomen
est noir, avec de grandes taches jaunes
de chaque côté des anneaux qui forment
autant de bandes interrompues dans
leur milieu ; le dernier anneau est en-
tièrement noir 5 le dessons de Tabdo-
men est jaune , avec des taclies noires ;
les pattes sont noires , avec la pins
grande partie des jambes jaunes ; les
ailes ont une forte teinte d'un jaune
brun , depuis leur origine jnsques vers
le milieu j le reste est blanc, transpa-
rent.
Il Labite l'Europe ; on le trouve aux
environs Je Pa.iis. Ce syrphe vole ay«ic
DES SYRPHES. 189
rapidité clans les jardins, où il cherche
les fleurs : il fait en volant un bour-
donnement très-fort. Degéer croit qu'il
vient d'une larve à queue de rat: il a
vu souvent ces insectes se placer sur
la boue , comme pour y pondre des
œufs.
Le Syrphe des jardins , DegÉer.
Syrphus neniorum ^ Fab.
Il a environ cinq lignes de longueur.:
la tête est grise , avec une ligne longi-
tudinale noire, luisante et les yeux
bruns ; le corselet est brun , couvert
de poils d'un gris jaunâtre ; l'abdomen
est noir en dessus , avec une large
bande transversale jaune, interrompue
dans son milieu sur le premier anneau ;
le bord de cet anneau est blanc , ainsi
que celui des deux suivans , ce qui
forme trois bandes transversales étroi-
tes sur l'abdomen ; le dessous est d'un
jaune pâle \ les ailes sont transparentes.
190 HISTOIRE NATURELLE
avec un petit point marginal noir au
milieu j les pattes sont brunes , avec la
partie supérieure des jambes blanche.
Il habite l'Europe : on le trouve aux
environs de Paris , dans les jardins ,
sur les fleurs ; sa larve est une de celles
nommées à queue de rat par Réaumur.
LeSyrplie iena.c e,Sfrphus tenax.
Il a environ sept lignes de longueur :
ce syrphe ressemble beaucoup à une
abeille par les couleurs et par les poils
dont il est couvert -, le devant de la
tête est d'un brun noirâtre , couvert
de poils blanchâtres ; le corselet est
brun, avec des poils d'un gris jaunâtre
qui le font paroître velouté ; quelque-
fois son extrémité est jaune ; l'abdomen
est brun , avec une large tache jaune
de chaque côté du premier anneau ;
cette tache paroît en dessous et occupe
quelquefois tout le premier anneau :
dans quelques individus^ les trois au»
DES S Y R I» H E S. 19I
très anneaux ont leur extrémité blan-
che , dans d'autres ils sont entière-
ment bruns ; les ailes sont jaunâtres au
milieu, transparentes aux deux extré-
mités ; les pattes sont brunes , avec le
haut des jambes et les tarses d'un blanc
jaunâtre.
Il habite l'Europe.
La larve de ce sj^rphe a une longue
queue, par laquelle elle pompe l'air:
on peut voir sa figure dans Goedart ,
Swammerdam etRéaumur : celte larve
vient dans les latrines, les eaux crou-
pies et autres endroits semblables , au-
tour desquels on rencontre souvent
l'insecte parfait, qui se trouve aussi
fréquemment sur les fleurs : cette larve
vient aussi dans la bouillie des chif-
fons dont on fait le papier ; sur quoi
Linneus observe un fait singulier ,
qu'on auroit peine à croire s'il n'étoit
assuré par un aussi grand Naturaliste :
c'est que lorqu'on bat cette bouillie
pour en faire du papier , la larve, quoi-
1^2 HISTOIRE NATURELLE
que fortement frappée à coups de mar-
teau , n'est point écrasée , ne périt point,
et donne ensuite sa mouche. Si cette
observation est véritable, elle est bien
étonnante. Geoff. tom. 5, pcig, S 21.
Le Syrplie trompeur , Syrplius
fallax.
Il a en\'iron cinq lignes : la tête est
jaune; les yeux sont bruns; le corselet
et l'abdomen sont noirs ; celui-ci a les
derniers anneaux couverts de, poils de
couleur rousse , et les autres le sont par
des poils gris ; les cuisses sont noires ;
les jambes et les tarses noirs , avec des
taches jaunes.
On le trouve en Europe , sur les
fleurs.
Le Syrphe clavipède , Syrplius
clavipes.
Il a environ huit lignes de longueur :
la tête est noire -, le front est couvert
DES SYRPHES. I95
de poils blancs ; les antennes sont noires ;
le corselet est couvert de poils d'an
blanc jaunâtre ; il a une large bande
transversale noire , lisse au milieu ;
l'abdomen est cylindrique , noir ; avec
les premiers anneaux couverts de poils
cendres, les derniers de poils fauves j
les ailes sont blanches , sans taches -, les
pattes noires ; les cuisses sont î^arnies
d'un duvet cendré ; les postérieures
sont très-renflées , arquées et munies
d'une dent vers le milieu. La femelle
diflFère du mâle en ce qu'elle a l'abdo-
men noir , avec le bord des anneaux
blanc.
On le trouve en Italie, aux environs
de Paris, sur les fleurs.
Le Syrphe à segment, SjjpJius
segnis,
lia environ cinq lignes de longueur *
le front est couvert d'un duvet argenté ;
les yeux sont bruns ; le corselet est d'vin
Insectes IX, 17
Ig't HISTOIRE NATURELLE
noir verdâtre , bronzé ; l'abdomen est
alongé, cylindrique; le premier an-
neau est de la couleur du corselet -, les
deux suivans sont d'un jaune rougeâ-
tre , et les derniers d'un noir bronzé ;
les ailes sont transparentes , avec les
nervures brunes -, le dessous de l'abdo-
men est semblable au dessus; les pattes
sont noires ; les jambes ont un anneau
d'un gris jaunâtre ; les tarses ont aussi
quelques anneaux de cette couleur.
On le trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris , dans les bois.
Le Syrphe agréable , Syrphua
festwus»
Il a environ six lignes de longueur :
ce syrplie ressemble à une guêpe ; le
devant de la tête est d'un jaune citron;
les yeux sont bruns ; le corselet est noir,
il a en dessus une ligne longitudinale
jaune de chaque côté , et en dessous deux
taches de chaque côté de la Vix^ïXiQ cou*
DES SYRP H E S, 1^5
leur ; l'écusson est jaune ; l'abdomen
est de forme ovale , applati , d'un noir
luisant , avec quatre bandes transver-
sales jaunes, dont les trois premières
sont interrompues sur le milieu ; le des-
sous a également quatre bandes jaunes
non-interrompues ; les ailes sont bru-
nes , avec le bord extérieur noirâtre ;
les quatre pattes antérieures sont en-
tièrement jaunes ; les postérieures ont
les jambes et les tarses noirs.
On le trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris, sur les fleurs.
Le Syrphe du Poirier, Syrphua
PjrastL
Il a environ six lignes : la tête est
d'un jaune verdâtre; les yeux sont très-
grands, bruns ; le corselet est d'un noir
verdâtre bronzé 5 l'abdomen est ovale,
aiongé , d'un noir mat , avec trois ta-
ches jaunes de chaque côté 5 celles du
milieu , qui ont laforme d'un croissant^
19^ HISTOIRE NATURELLE
ont leurs pointes tournëes vers le haut
de l'abdomen ; le dernier anneau est
bordé de jaune à l'extrémité ; l<î des-
sous de l'abdomen est jaune, avecquel-
ques grandes taches noires; les pattes
sont brunes , jaunâtres aux articnla-
tions ; les ailes sont très-transparentes ,
sans taches.
On le trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris , dans les jardins.
Sa larve se nourrit de pucerons ; elle
est d'une belle couleur verte , avec une
ligne longitudinale blanche ou jaunâtre
sur le milieu du corps; ses stigmates
postérieurs sont bruns, joints ensemble,
raboteux et placés sur une élévation de
la peau.
Le Syrphe crienr _, Sjrplius
pipiens.
Il a quatre lignes de longueur : la tête
et les antennes sont jaunes ; les )'-eux
bruns \ le corselet est noir j avec les
DES S Y R P H E S. 197
côtés d'nn blanc jaunâtre , principale-
ment vers la tête ; l'abdomen est alon-
gé , cylindrique, d'un noir brnn, lui-
sant , avec nne tache janne de cliaque
côte de la base du second et du troisième
anneau ; le dessous des trois premiers
anneaux est jaune, et le dessous du qua-
trième est noir -, les ailes sont transpa-
rentes, sans laclies ; les pattes sont fau-
ves ; les jambes et les cuisses posté-
rieures ont des taches noires ; ces der-
nières sont très-renflées et dentées en
dessous; les jambes de ces pattes sont
arquées.
On le trouve en Europe , dans les
jardins, sur les fleurs.
Selon le cit. Geoffroy, la larve de
cet insecte se nourrit de pucerons.
Mais selon Degéer , il vient d'une larve
bi une qui vit dans le fumier de cheval;
la partie postérieure de cette laive est
moins grosse que la partie antérieure ;
elle a au-devant de la tête une petite
pointe fine ^chaque anneau de son corps
198 HISTOIRE NATURELLE
est garni en dessous de petits mamelons
cliarnus , au moyen desquels elle mar-
che : elle se transforme en nymphe au
commencement de mai, sous sa peau,
qui prend une forme ovale , et se ter-
mine en pointe postérieurement : l'in-
secte parfait se montre vers le milieu
du même mois.
Le Syrplie ruficorne , Syrplius
riificornis.
Il a près de six lignes de longueur :
la tête est jaune ; les antennes sont fau-
ves ; les yeux d'un brun rougeàtre ; le
corselet est légèrement velu sur le mi-
lieu ; les côtés onl quelques poils noirs,
roides, assez longs; il est noir, avec
quatre lignes longitudinales grises ;
l'écusson est d'un blanc jaunâtre; l'ab-
domen est d'un vert cuivreux, bronzé,
légèrement velu sur le milieu , bordd
de poils jauncltrcs tout autour ; lesailes
sont jaunàtrcS; avecdeux taches brunes
DES MOUCHES- 1 9^
vers le milieu ; les pattes sont fauves.
On le trouve en Danemarck, aux
environs Je Paris , sur les fleurs.
ex C VIF GENRE.
MOUCHE.
Caractères génériques. Antennes courtes ,.
composées de deux articles , dont le pre-
mier ovale , souvent alongé , comprimé ^
et le second formant une soie très-mince.
— Trompe courte , rétractibJe, bilabiée^
cannelée. — Suçoir libre , formé d'une
seule soie , reçue dans la cannelure de la
trompe. — Deux antennules filiformes y
un peu plus grosse vers la pointe , insé-
rées à la partie latérale un peusupérieure
de la trompe.
Les mouches sont les insectes qui
doivent être les plus connus de tout le
monde , et depuis long -temps , puis-
qu'on les rencontre par-tout, dans les
champs et dans les maisons. Sous leurs
différens ëtats^ elles ont beaucoup de
200 HISTOIRE NATURELLE
rajiports avec les sj^rphes : aussi tous
les Naturalistes qui eut écrit avant
M. Fabricius , n'ont fait qu'un seul
genre de ces insectes. Les principaux
caractères qui les distinguent les uns
des auties , se trouvent dans les parties
de la bouclie. Celle des syrplies est plus
composée que colle des mouches , le su-
çoir des premiers est divisé en quatre
pièces , reçues dans la cannelure de la
trompe ; au lieu que celui des mouches
u'est formé que d'une seule soie ; il est
également reçu dans la cannelure de la
trompe.
Les antennes sont h palettes , ou for-
mées par une petite masse solide , qui
tantôt est en forme d'un grain lenticu-
laire ;, tantôt alongée comme un fuseau ,
et souvent elle a la figure d'une pluine.
Cette masse ou palette , placée sur v.n
article qui se trouve uni à la tête , et
qui souvent est composé de deux ou
trois pièces , est toujours accompagné
d'un poil distinct, qui sort d'un de ses
DES MOUCHES. 20l
côtés : ce poil est simple on velu. Elles
sont inséiëes à la partie antérieure delà
tête , dans une cavité entre les yeux.
La tête est arrondie, de la largeur
du cort:elet auquel elle est jointe par
un col musculenx ; les yeux à réseau
sont grands, placés vers les côtés de la
tète dont ils occupent la plus grande
partie. Sur lit partie supérieure de la
tête , entre les yeux à réseau , sont les
trois petits yeux lisses , disposés en
triangle. La trompe est mobile , avan-
cée , terminée par deux lèvres char-
nues : dans l'état de repos , elle est
pliée en deux, et presque entièrement
cachée dans une cavité qui se trouve
au-dessous de la tête.
Le corselet est grand , couvert d'une
peau coriace; de chaque côté, il a deux
ouvertures, qui sont les stigmates ou
organes de la respiration \ l'écusson est
arrondi.
L'abdomen est ovale , renflé , obtus
à l'extrémité, rarement cylindrique.
202 HISTOIRE NATURELLE
Les ailes sont membraneuses , trans-
parentes y plus longues qae l'abdomen ;
près de leur origine , en dessous , sont
placées les écailles que Réaumur a nom-
mées doubles coquilles ; au-dessous de
l'écaillé inférieure, se trouve le balan-
cier.
Les pattes sont plus ou moins gran-
des \ le tarse est terminé par deux cro-
chets, entre lesquels se trouvent deux
petites parties ovales en forme de pe-
loltes.
Toutes les mouches , de même que
les syrphes , voient avec rapidité , et
font entendre un bourdoiuiement en
volant. Ce bruit est produit par le frot-
tement de l'origine des ailes contre les
parois de la cavité du corselet où elles
sont insérées.
Ces insectes sont très-incommodes ,
et sans cesse tourmentent les hommes
et les animaux , comme on peut en
avoir journellement l'expérience. Les
mouches qui volent dans nos apparte-
DES MOUCHES. 2o3
-fhens , et qu'on peut appeler mouches
domestiques j se placent continuelle-
ment, et en foule , sur les viandescju'on
nous sert à table , et particulièrement
sur les pâtisseries et les confitures ,
qu'elles sucent avec leur trompe j car
elles aiment extrêmement le sucre , et
tout ce qui est doux. Elles gâtent en-
core les dorures des lambris et les ca-
dres des tableaux , en y déposant leurs
excrémens; qui sont en forme d'une
liqueur ou bouillie. Les mouclieq do-
mestiques se trouvent toujours en quan-
tité pendant tout l'été , mais particu-
lièrement en juillet et août. Cependant
on a remarqué, comme une chose sin-
gulière , qu'une année , dans un endroit
de l'Europe , il n'y eut presque pas de
mouches, il falloit même alors faire
d'exactes recherches pour en trouver
seulement une douzaine \ mais la cause
de ce phénomène est entièrement in-
connue. Les mouches se nourrissent
donc du suc des yiandes , et de toutes
2o4 HISTOIRE NATURELLT^
les liqueurs douces: plusieurs espèces se
rendent sur les fleurs, pour en sucer le
miel. Les unes cherchent les cadavres,
et d'autres, les excrémens de toute es-
pèce.
Les larves des mouchcssont, comme
celles des syrphes , d'une figure alon-
gée, ordinairement cylindrique,et d'une
substance molle et flexible ; le devant
du corps est pointu et conique , au lieu
que le derrière est gros et arrondi ; la
tête est molle et charnue , n'a3\int point
de figure constante , mais variable, et
garnie d'un oudeux crochets écailleux,
qui servent à hacher les substances
dont la larve se nourrit. Le corps est
divisé en anneaux, et garni de stigma-
tes , qui varient en nombre et en figure
selon les différentes espèces. La plupart
de ces larves n'ont point de pattes ; elles
ne marchent que par le mouvement des
anneaux : d'autres ont des pattes char-
nues , en forme de majnelons ; telles
sont les larves à queue de rat, dont
DES MOUCHES. 2o5
nous avons donné la description dans
les généralités du genre syrplie.
Les larves des mouelies se nourris-
sent de différentes matières tant ani-
males que végétales ; les unes dévorent
la chair des animaux morts , à laquelle
elles donnent en même temps la qua-
lité de se corrompre promptement -,
d'autres vivent dans les excrémens ,
dans le fumier et dans la terre grasse ;
d'autres mangent le fromage ; d'autres
se trouvent dans le corps des clienilles
et de plusieurs autres larves qu'elles
rongent et qu'elles consument. Parmi
celles qui se nourrissent de substances
végétales , les unes vivent dans les
feuilles qu'elles rainent intérieurement;
les autres , dans des galles ; d'autres dans
des champignons , d'autres dans les
graines des plantes. Les larves à queue
de rat vivent dans les eaux bourbeuses
et marécageuses , oà elles se nourrissent
defragmens de feuilles pourries , et de
beaucoup d'autres matières corroni=>
Insectes. IX. i8
aoS HISTOIRE NATURELLE
pues. L'utilité des larves carnassières
de ce genre , paroît doue être de con-
sumer les cadavres des animaux qui se
trouvent dispersés dans les bois et les
campagnes, et que les bêtes leroces ont
épargnés ; par leur multitude , elles
sont capables de manger un tel cadavre
en fort peu de temps, et d'en consumer
toute la chair. Celles qui mangent les
excrémens semblent être faites pour
purger la terre de ces immondices ,
comme les larves des syrphes qui man-
gent des pucerons délivrent les plantes
de ces insectes nuisibles Les moticlies
même servent de pâture aux petits oi-
seaux.
La larve des mouclies ne quitte point
sa peau pour r.e métamorphoser ; mais
cette peau extérieure se durcit et de-
vient écailleuse , formant comme une
coque oblongue , ordinairement de cou-
leur brune rougeàtre, ou couleur de mar-
ron , qui renferme toutes les parties de
l'insecte. Dans cette coque, ainsi formée
DES MOUCHES. 20/
de Lipeaacle la larve, elle prend d'abord
la figure d'une boule alongëe , à laquelle
on ne voit aucune partie distincte ; elle
n'est que comme une simple masse de
cliair molle. C'est une découverte qu'on
doit à la sagacité de Réaumur. Ensuite
cette boule se développe, et prend la
figure d'une nymphe, à laquelle on voit
toutes les parties extérieures de la mou-
che. Après un cei'tain temps, celle-ci
brise et fait sauter une certaine portion
de la coque , qui laisse une ouverture par
laquelle elle sort de sa prison. La mou-
che ne paroît alors qu'avec des ailes plis-
sées et entortillées, et si courtes, qu'elles
ne ressemblent qu'à des moignons d'ai-
les , mais qui bientôt se développent ,
s'étendent et deviennent planes et imies,
coin nie cela arrive aux autres insectes
ailés.
Toutes les mouches femelles doivent
s'accoupler avec leur mâle pour être
fécondév^s. Dans cette action , le mâle
est placé sur le dos de la femelle, et après
Î208 HISTOIRE NATURELLE
l'accouplement, la femelle dépose ses
œiii's dans les endroits où les larves doi-
vent vivre. Mais ce qu'il y a de singu-
lier, c'est qu'on trouve aussi des mou-
ches vivipares ; au lieu d'œufs , il sort
de leur corps des petites larves vivani es :
ces mouclies sonJ hien moins fécondes
que les mouches ovipares , et on en
connoît peu d'espèces.
Ce genre est très-nombreux en espè-
ces. M. Fabricius en a décrit plus de
deux cents, et peut-être en est-il beau-
coup d'autres qui ne sont pas encore
connues. La plus grande partie de ces
insectes ss trouve en Europe ; quarante
et quelques espèces seulement sont exo-
tiques.
Les mouches sont divisées en deux
familles : la première est composée de
celles à antennes plumeuses, lascconde
à antennes termince,s par une soie nue.
Nous en décrirons quelque-unes de cha-
que famille.
J'aç . 20^ .
To/n . 7A'
1 . MoTLcli . méi'ïcliemîe
z ■ Mo^icli . géante .
3. Moxicli . arronclie .
4. Mo 11 cil. solslitmle.
ô . AIoucli . cTUAT'rtii e .
1>ES MOUCHES* 209
La Mouclie méridienne , Musca
jiieridiana»
Elle a cinq lignes de longueur : elle
estentièrement d'an noir foncé luisant,
avec une tache alougée d'un jaune doré
de chaque côté de la tête au-dessous des
yeux; l'abdomen est court, assez gros ^
garni , ainsi que le coi'selet, de quelques
poils noirs longsetroidcs comme du crin:
les ailes sont jaunes, depuis leur origine
jusque vers le milieu , et le long du bord
extérieur, Te reste est blanc et transpa-
rent -, les écailles sont blanchâtres.
Elle habite l'Europe : on la trouve
aux environs de Paiis, dans les prés.
Elle dépose ses œufs dans les bouzes de
vaches, oii vit sa larve.
La Mouche carnassière , jM'usca
caniaria,.
Elle asix lignes dé langueur : îa tête es[
d'un jaune doré à sa partie antérieure ,
210 HISTOIRE NATUllELLE
les yeux sont rougeâtres ; tout le corps
est parsemé de poils uoirs assez longs;
le corselet est gris, avec quatre lignes
longitudinales noires ; l'abdomen est
noir, luisant, avec quatre taches blan-
châtres quarrces sur chaque anneau;
l'extrémité du dernier anneau est rouge;
les pattes sont noires et velues; les ailes
ont une légère teinte de noir.
On la trouve en Europe, en Pensyl-
vanie : elle est très-commune aux en-
virons de Paris; on la voit souvent au-
lour de la viande et dans les jardins.
Cette mouche est vivipare , et dépose des
larves vivantes assez grandes sur la
viande et les cadavres.
Ces larves sont blanches; elles ont la
tête pointue , de figure variable , munie
de crochets avec lesquels elles déchirent
le:; chairs; le derrière gros , arrondi ; le
corps composé de douze anneaux ; le der-
nier 5 qui est comme tronqué , a une
grande cavité , dont le contour est garni
de plusieurs émiueiices; eu forme de
DES MOUCHES. 211
mamelons charnus^ que la larve alonge
ou raccourcit à volonté. Elle peut aussi
contracter les bords de la cavité qui
alors se ferme comme une bourse. Au
fond de cette cavité sont placés les prin-
cipaux stigmates ou les organes delà res-
piration. Ce sont deux plaques ovales,
de couleur fauve, sur chacune desquel-
les on voit trois ouvertures de forme
ovale , alongée; placées obliquement, et
qui sont autant de stigmates. L'anus de
la larve est placé en dessous de cette
bourse charnue, et par la pression on en
fait sortir une liqueur bourbeuse. L'u-
sage de la bourse ou cavité où sont pla-
cés les stigmates , est de garantir ces par-
ties, et de les empêcher d'être bouchés
par la liqueur humide et glaireuse qui
vient de la chair qui se corrompt et se
dissout.
Outre ces stigmates , la larve en a
encore deux autres placés à la jonction
du second anneau avec le troisième.
Ces larves croifisentprompteiiient; en
212 HISTOIRE NATURELLE
six ou sept jours elles parvicnncnl ordi-
nairement au terme de leur grandeur ,
qui est d'environ sept lignes de longueur
et deux lignes de grosseur : alors elles
entrent en terre pour se transformer en
nymphe , sous leur peau , qui devient
une coque de forme oblongue , de cou-
leur hrune j et quinze ou dix-huit jours
après cette métamorphose , l'insecte
parfait sort de sa coque , après en avoir
fait sauter les deux premiers anneaux.
La Mouche domestique, Musca
dontestica.
Nous ne nous étendrons pas sm^la des-
cription de cette mouche , qui est la plus
commune et qu'on trouve par-tout :
elle est de couleur grise ; avec cinq lignes
longitudinales d'un gris foncé sur le
corselet.
Chi la trouve dans toute TEurope pcn^
dar.i: l'été.
L'accouplement de cette mouche est
DES MOUCHES. 2l3
des plus singaliers, en ce que la femelle
introduit un long tuyau dans le corps
du mâle, par une fente qu'il a au der-
rière. Il n'est pas rare de voir les mou-
ches mâles monter et s'élancer sur le
corps des femelles^ et ensuite appliquer
leur derrière contre celui de ces derniè-
res ; mais l'accouplement n'a lieu que
lorsque la femelle est disposée à se join-
dre au mâle : dans cette action , celui-ci
reste posé sur le dos de la femelle , qui
souvent l'emporte par-tout où elle vole.
Ces mouclies, et quelques autres espè-
ceS; sont sujettes à une maladie mortelle
assez singulière. Le ventre s'enfle ex-
traordinairement , et jusqu'à en crever
la peau ; les anneaux se déboîtejit , et les
pièces écailleuses qui les couvrent, s'é-
loignent les unes des autres ; la peau
membraneuse est alors très-tendue et
toute blanche-, enfin, en ouvrant le ven-
tre , on le trouve rempli d'une matière
onctueuse blanche, qui souvent pénè-
tie la peau et s'accumule sur la surfaca
21 4 HISTOIRE NATURELLE
extérieure du corps. On trouve souvent
les mouches dans cet état, moites et
accrochées sur les murailles , les fenê-
tres , et sur les plantes des prairies. La
cause de cette maladie est inconnue.
La larve de cette mouche vit dans la
fumier en fermentation: elle ressemble
à beaucoup d'autres larves de ce genre ,
et subit les mêmes métamorphoses.
La Mouche dorée commune ,
Musc a cœsar.
Elle a quatre lignes et demie de lon-
gueur ; tout le corps est d'un vert doré
brillant , couvert en différens endroits
de quelques poils noirs assez longs ; les
yeux sont rougeâ très j le corselet a deux
lignes transversales enfoncées ; les ailes
sont transparentes, avec une légère tein-
te brune ; les pattes sont noires j les écail-
les blanchâtres.
On la trouve en Europe , en Pensyl-
"vanie : elle dépose ses œufs dans les cha-
DES MOUCHES. 2l5
rognes , autour desquelles on la trouve
en quantité ; elle vient peu dans les
maisons , mais elle est très -commune
dans les jardins , les campagnes et le
bois.
La Mouche bleue de la viande,
Musca vomitoria.
Cette mouche n'est que trop connue;
on la voit pendant l'été chercher à dé-
poser ses œufs sur la viande , ce qui la
fait corrompre en très-peu de temps. La
tète est d'un blanc doré par-devant j
les yeux sont bruns j le corselet estnoir j
labdomen gros et court , d'un bleu fon-
cé brillant , garni de longs poils noirs
tout autour •, les pattes sont noires j les
ailes ont une légère teinte noirâtre.
On la trouve dans tonte l'Europe,
2l6 HISTOIRE NATURELLE
DEUXIÈME FAMILLE.
A antennes terminées par une soie nue.
La Mouche loup , Musca fera»
Elle a cinq lignes et demie de lon-
gueur : la tête est noire , avec une ta-
che dorée de chaque côté au-devant des
yeux qui sont bruns ; le corselet est
noir avec l'écusson jaune \ l'abdomen
est jaune avec une large ligne longitu-
dinale noire sur le milieu. Tout le corps
est parsemé de poils noirs assez longs ,
^principalement aux deux derniers an-
neaux de l'abdomen , où il y en aune
plus grande quantité qu'ailleurs ; les
ailes sont brunes, avec la base jaunâtre ;
les pattes sont noires; dans quelques in-
dividus elles sont jaunes avec les cuis-
ses noires.
Elle habite l'Europe , on la trouve
aux environs de Paris dans les campa-
gnes buniides.
DES MOUCHES. 21/
Elle vieil l d'une larve à queue de rat,
cette larve vit dans les eaux bourbeuses
et marécageuses.
La Mouche géante, Musca grossa»
Cette mouche est la plus grande et
la plus grosse de toute celles connues
dans ce pays : elle a environ dix lignes
de longueur •, l'abdomen, c[ui est gros et
court, a cinq lignes de largeur; tout le
corps est noir , parsemé de poils roi-
des de la même couleur ; la tête est
d'un jaune foncé , avec les antennes et
les yeux bruns ; les ailes sont jaunes à
leur origine et le long du bord extérieur,
jusque vers le milieu, le reste a une lé-
gère teinte grise ; les pattes sont ve-
lues , les pelottes des tarses jaunes.
On la trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris , sur les fleurs. Cette mou-
che est très-vive et fait beaucoup de
bruit en volant.
Insectes. IX, i 9
Ûl8 HISTOIRE NATURELLE
La Mouche arrondie , M.usoa
rolundata.
Elle a quatre lignes de longueur ; la
tête est blanchâtre avec deux taches do-
rées entre les yeux-, les antennes sont
noires -, les yeux rougeâtres -, le corselet
est un peu velu , noir , avec quelques
taches jaunes :, l'abdomen est court ,
renflé , arrondi , de couleur fauve , avec
trois ou quatre petites taches noires sur
le milieu ; mais ce qu'il a de singulier ,
c'est qu'il paroît être d'une seule pièce :
ovi. ne distingue point la séparation des
quatre anneaux dont il est composé ;
les ailes sont grises , transparentes, avec
une tache jaune à leur origine j les pat-
tes sont noires.
Elle habite Europe , on la trouve au
mois de juin sur les fleurs.
DES MOUCHES. 21^
La Mouche des Chenilles, Musca
Larvarum,
Elle a six lignes : tout le corps est
velu , noir , luisant ; le devant de la tête
est blanc brillant ; les 3'^eux sont d'un
rouge brun -, le corselet a quelques li-
gnes longitudinales noires plus foncées
que le reste -, l'abdomen a des taches
cendrées changeantes , selon le jour où
on les regarde ; les ailes sont tranparen-
tes , avec une légère teinte de noir et
une tache brune à leur origine.
La larve vit dans le corps de plu-
sieurs espèces de chenilles de grandeur
médiocre, tant rases que velues , qu'el-
le ronge et consume entièrement 5 elle
se change en nymphe sous sa propre
peau , qui devient une coque d'un brun
rougeâtre.
On la trouve dans toute l'Europe.
220 HISTOIRE NATURELLE
La Mouche latérale , Musca
lateralis»
Elle est de la grandeur de la mouclie
domestique : la tête est noire , avec le
front argenté et une ligne longitudinale
d'un noir velouté au milieu ; les j^eux
sont d'un brun rougeâtre; le corselet est
ïioir mélangé de gris ; l'abdomen est
aïoir j avec une grande tache rouge de
chaque côté \ tout le corps est parsemé
■de poils longs , roides et noirs -, les ailes
sont brunes, opaques, avec le bord pos-
térieur blanchâtre et transparent.
Cette mouche est vivipare : sa larve
est blancke , on la trouve en Europe, sur
les plantes dans les prairies.
T/a Mouche de la pluie, Musca
pluvialis.
Elle a environ trois lignes de lon-
gueur : tout le corps est d'une couleur
blanche cendrée j la te est de cette
DES MOUCHES. 221
couleur , avec les 3''eux rougeât^es -, le
corselet a cinq taches noires , lisses ; l'ab-
domen a en dessus neuf taches noires
triangulaires , dont trois sur chacun des
trois derniers anneaux ; souvent ces ta-
ches sont unies ensemble à la base de
l'anneau ; les pattes sotit noires.
Elle habite l'Europe : on la trouve
souvent sur les feuilles, où elle se tient
tranquille dans les temps humides.
La Mouche des latrines , Musca
s errata.
Cette mouche est plus petite qtie la
mouche domestique : la tête est de cou-
leur cendrée, blanche en devant, rousse
sur le front ; les yeux sont rouges ; le
corselet est cendre ; l'abdomen est de
couleur ferrugineuse, il est alongé, co-
nique ; dans Jafemelle il est terminé par
une longue tarière , composée de plu-
sieurs tuyaux qui rentrent les uns dans
les autres , le dernier est fendu à l'ex-
S22 HISTOIRE NATURELLE
trémité et garni de deux petits mame-
lons j la mouche peut alonger et raccour-
cir cette tarière ; les pattes sont d'un
jaune pâle , quelquefois ferrugineuses.
On la trouve en Europe en quantité
dans les latrines.
La Mouche du vinaigre , Musca
cellaris.
Fille est longue d'une ligne et demie ,
de couleur fauve un peu brune , légère-
ment velue ; les yeux sont d'un brun
foncé ; Tabdomcn est d'une couleur plus
foncée à son origine qu'à l'extrémité ;
les ailes sont larges, elles ont trois ner-
vures longitudinales assez marquées et
le bord extérieur épais.
Cette mouche est très-commune; on
la trouve souvent morte dans le vin et
le vinaigre ; elle estattirée par toutes les
liqueurs qui s'aigrissent; et elle y dépose
ses œufs.
DES MOUCHES. 223
La Mouche météorique , Musca
meteorica»
Elle est de la grandeur de la mouclie
domestique : le devant de la têle est
d'un blanc brillant ; les yeux sont d'un
rouge brun -, le corselet est d'un gris
brun , noir dans quelques individus ;
Fabdomen est court, conique et renflé,
de couleur grise , avec une ligne longi-
tudinale brune sur le milieu ; il est, ainsi
que le corselet, garni d'une grande quan-
tité de poils noirs , longs et roid.es ;
les ailes sont d'un brun jaunâtre à leur
origine ; les pattes sont longues , min-
ces et très-velues.
On trouve cette mouche au mois de
juillet; elle est très-incommode pour les
hommes et pour les animaux ; elle vole
en troupe nombreuse autour de la tête
des chevaux et des bêtes à cornes , tâ-
chant sans cesse d'entrer dans leurs yeux
et leurs oreilles , pour s'y nourrir de
224 HISTOIRE NATURELLE
l'humeur ordinaire qui s'y trouve : les
hommes ne sont pas plus à l'abri de ses
poursuites opiniâtres , elle vole con-
tinuellement autour de la tête , et fait
tout son possible pour entrer dans lés
yeux.
Elle habite l'Europe.
La Mouche cuivreuse , Musca
cupraria.
Elle a cinqlignes de longueur : la tête
est arrondie , d'un vert doré ; les yeux
sont bruns , très-grands ; le corselet est
légèrement velu, d'un vert doré brillant;
l'abdomen est alongé , applati , comme
tronqué postérieurement d'une belle
couleur pourpre cuivreuse et brillante ;
les ailes sont beaucoup plus longues que
le corps , transparentes, avec une tache
marginale vers le milieu, de couleur
brune -, les pattes sont d'un noir bronzé,
avec les articulations d'un blanc jau-
nâtre.
DES MOUCHES. 225
Elle habite l'Europe ; on la trouve
aux environs de Paris j sur les fleurs ,
dans la campagne.
La Mouche onguiculée, Musca
ungulata*
Elle a une ligne et demie de longueur :
tout le corps est d'un vert doré ; les yeux
sont rougeâtres \ le corselet est très-con-
vexe, sillonné transversalement vers sa
partie postérieure ; l'abdomen est très-
alongé , conique , terminé en pointe
mousse ; les ailes sont transparentes, noi-
râtres ; les jambes et les cuisses sont d'un
jaune pâle -, les tarses noirs ; toutes les
pattes sont couvertes des l&ngs poils roi-
des ; la tête et le corps sont également
couverts de semblables poils.
On la trouve au mois de juin dans
les endroits humides ; souvent elle
court avec célérité sur la surface des
eaux dormantes et tranquilles.
'J2G HISTOIRE NATURELLE
La Mouclie stercoraire ^i)/«5ca
stercoraria»
Elle a quatre lignes de longueur : le
mâle de cette espèce difFère de la femelle -,
ils ont l'un et l'autre les yeux roux, le
devant de la tête jaunâtre , le corselet
gris avec des poils d'un jaune verdâtre ;
l'abdomen court ^ ovale , recourbe en.
dessous : celui du mâle est couvert de
poils d'un jaune fauve , celui de la fe-
melle a des poils gris , mais en moindre
quantité que le mâle \ les ailes ont une
teinte d'un brun jaunâtre , sur-tout à
leur origine : elles sont beaucoup j)lua
longues que l'abdomen, et ont un petit
point brun au milieu; les pattes sont
brunes , les cuisses et les jambes sont
couvertes de poils courts , de couleur
jaune , parmi lesquels sont quelques
poils noirs , très-longs et roides.
Celte mouche est très-commune ; on
la voit continuellement se poser sur les
DES MOUCHES. 227
excrémens des hommes et des animaux,
d'oLi elle tire sa nourriture et sur les-
quels elle dépose des œufs de couleur
blanche ; à l'un de ses bouts chaque œuf
a deux ailerons qui s'écartent l'un de
l'autre comme deux cornes. Ces deux
ailerons servent à la mouche à piquer
son œuf dans la fiente , à mesure qu'il
sort de son coi^ps , et l'empêchent de l'y
faire entrer trop avant ; afin que la pe-
tite larve , qui doit en sortir, ne soit
pas suffoquée par la matière molle et
humide dont l'œuf est environné.
On la trouve dans toute l'Europe.
La Mouche vibrante y Musca
vihrans»
Elle a trois lignes de longueur : la
tête est rouge ; tout le corps est noir lui-
sant ; l'abdomen est C5dindrique , obtus
à l'extrémité , quelquefois un peu doréj
les ailes sont blanches avec une laclic
ïonde , de couleur noire vers Tcxtré-
^28 HISTOIRE NATURELLE
lîiité; les pattes soiil. jaunes dans les fe-
melles, noires dans les mâles.
On la trouve en Europe, aux envi-
rons de Paris, sur les plantes; quand
elle marche ou quand elle est en repos ,
ses ailes sont dans un mouvement con-
tinu : elle les élève et les abaisse alter-
nativement, et les tient écartées du
corps.
La Mouche des Cerises , Musca
Cerasi,
Elle est un peu moins grande que la
mouche domestique 5 la tête , les anten-
nes, et les pattes sont d'un jaune foncé;
les 3^eux sont verts ; le corselet est tes-
tacé , avec une ligne longitudinale jau-
ne de chaque côté; l'abdomen est tes-
tacé sans tache; les ailes sont blanches,
transparentes , avec des lignes transver-
sales ondées d'un brun jaunâtre.
On la trouve dans toute l'Europe.
Sa larve vit dans les cerise* ; et paj:*
DES M O IT C H E S. 22(>
tjciilièrement dans les bigarreaux , dont
elle mange seiilement l'amande qui se
trouve dans le noyau : elle entre en
terre pour se changer en nymphe,
La Mouche de la Bardanne,
Musca ,solstltialis.
Elle a deux lignes de longueur ; la
tête est jaune, avec les yeux bruns ; le
corselet est gris, avec l'ëcusson jaune ;
l'abdomen est noir , lisse ; les ailes sont
blanches , transparentes , avec quatre
bandes transversales brunes , dont la
dernière est à l'extrémité j les pattes
sont fauves.
L'abdomen de la femelle est terminé
par une longue pointe roide, de la lon-
gueur de l'abdomen , qui lui sert pour
enfoncer ses oeufs dans les fleurs de la
bardanne. C'est dans la graine de cette
plante que vit la larve de cette mouche.
Cliaque graine n'en renferme jamais
qu'une, et contient la portion d'aliment
Insectes. IX, 2a
23o HISTOIRE NATURELLE
né(;essaire à la larve jusqu'au moment
où elle cesse de manger : on trouve les
larves vivantes dans les graines , dans
le mois d'août-, elles sont d'nn blanc
jaunâire, et diffèrent peu des autres
larves de ce genre : leur peau est très-
dure et résiste à une forte pression sans
se déchirer. C'est dans la graine même
qu'elles subissent toutes leurs métamor-
plioscs, et la mouclie sort de sa coque,
vers le milieu du mois de juin de l'an-
née suivante.
On la trouve en Europe ; aux envi-
rons de Paris.
DES S T O M O X E S. 25l
ex C VII F GENllE.
S T O M O X E.
Caractères génériques. Antennes courtes,
rapprochées, courbées 5 cUux articles ,
le premier ovale , alongé , un peu com-
primé , et le second formant une soie
très-mince et velue. — Trompe rétracti-
ble , alongée , filiforme , cylindrique ,
"bifide , coudée à sa base. — Suçoir formé
de deux soies, renfermées dans la trompe.
— Deux antennules courtes , filiformes ,
insérées à la base supérieure de la trompe.
C E genre a e'té établi par le cit. Geof-
f^o3^ Liniie'e , qui n'a coiniu que deux
espèces de ce genre , les a placées avec
les conops ; et Dcgcer a fait une mou-
che , d'une de ces denx espèces. Les
stomoxes ont diiFérenles parties par les-
quelles ils ressemblent aux insectes de
ces deux genres : ils se rapprochent des
conops par la trompe ; mais ils s'en éloi-
gnent par la ibrme du corps et par celle
UJI HISTOIRE NVTLIKELLE
de leurs antennes, qui les rapprochent
des mouches de la première famille , ou
à antennes plumeuses ; mais leur trom-
pe , très-difterente de celle de ces in-
sectes ; empêche de les confondre avec
eux.
Les antennes sont composées de deux
articles, dont le premier un peu plus
court, est ovale, en forme de palette
alongée : il est garni extérieurement
près de sa base , d^me soie latérale ve-
lue, qui forme le second article ; elles
sont insérées au milieu du front , très-
rapprocliées à leur origine.
La tête est arrondie, presque aussi
large que le corselet, dont elle est sépa-
rée par un col tiès-court ; les yeux sont
ovales , alongés , et entre eux à la partie
supérieure de la tête, sont placés les
trois petits ^''eux lisses ; la trompe est
dure , très- longue, cannelée à sa partie
supérieure, depuis la courbure jusqu'à
l'exlrémité, et fermée dans cette jiartie,
par deux lèvres charnues : elle contient
DES STOMOXES. 233
une longue pièce écailleuse , flexible ,
large, applatie en dessus^ concave en
dessoiis y terminée en pointe fine, qui a
soninsertion àla courbure de la trompe:
elle sert d'étui au suçoir, qvii est écail-
leux et extrêmement délié. Dans l'inac-
tion la trompe est appliquée au-dessous
de la partie inférieure de la tête , diri-
gée en avant dans une position un peu
oblique.
Le corselet est de forme oblongue ;
l'écusson très-distinct et arrondi pos-
térieurement.
L'abdomen est court , ovale , obtus à
l'extrémité 5 les ailes sont membraneu-
ses , plus longues que l'abdomen ; les
balanciers sont courts ; les écailles gran-
des et arrondies ; les pattes sont très-
longues et minces ; les tarses terminés
par deux ongles crochus , entre lesquels
sont deux petites pelottes.
Ces insectes ont le corps court , de
forme ovale, légèrement velu , parsemé
de poils longs et roides : on les trouve
234 lïISTOIHE NATrrRELLK
par- tout Jans la campagne et dans les
maisons : ils sont très-incommodes, et
piquent fortement, avec leur longue
trompe, les hommes et les animaux,
sur-tout en automne , saison où ils sont
très-communs. Le cit. Geoffroy, qui
n'a décrit qu'une espèce de ce genre ,
lui a donné le nom de stomoxe , qui
signifie insecte à bouche pointue , à
cause de la longueur de sa trompe , et
Degéer a nommé la même espèce , mou-
che piqueuse. La larve de ces insectes ,
est entièrement inconnue , ou peut-être
sa ressemblance avec celles des itiou-
clies, aura empêché de la reconnoîtrc.
M. Fabricius en adoptant ce genre,
a augmenté le nombre des espèces ; des
onze (jii'il a décrites, trois sont exoti-
ques, et les autres se trouvent dans lés
différentes parties de l'Europe.
P.i,r . .i/k
Tom . Z.r.
I
Jia/a.f>a/ui de/.
l?'nir,ieu J\'ulp
3 . Stoiiiox siT>ente . 4 • ^vop. femiajnieiix.
Vb ■ Rliino' à l)ec . l'î . TUiag . bécasse .
:S . Coiiops ruflpècLe . 6 . Asile frelon.
DES S T O M O X E S. 2^0
Le Stomoxe sibérite , Stomoxys
siberita.
Il est de la grandeur de la moticlie
commune; la tête est d'un blanc argen-
té, avecles antennes noires, et les yeax
d^in rouge brun ; la trompe est trois
fois plus longue que la tête, de couleur
îioire ; le corselet et l'abdomen sont
d'un gris jaunâtre, parsemés de poils
noirs longs et roides ; les ailes sont
blanches , transparentes , sans taches ;
les pattes sont d'nn fauve pâle , avec les
tarses noirs.
On le trouve en Danemarck , aux
environs de Paris.
Le Stomoxe piqueur , Stomoxys
calcilrans.
Il a trois lignes de longueur, et res-
semble beaucoup à la mouche commune;
mais ses ailes sont plus écartées , et son
abdomen plus court ; la trompe est très-
23G HISTOIRE NATURKLLE
longue, de couleur noire ; les antennes
sont grises , et les pattes noires.
On le trouve en Europe, aux envi-
rons de Paris : il fatigue beaucoup les
chevaux, et les pique jusqu'au sang.
Selon Linnée ces insectes , par les pi-
qûres qu'ils font aux pieds des bœufs,
sont la cause que ces animaux frappent
continuellement la terre du pied.
Le Stomoxe irritant , Siomoxjs
irritans.
Il a quatre lignes de longueur ; la
tête est d'un blanc argenté' , avec les
antennes noires et les yeux d'un rouge
brun ; la trompe est brune , une fois
plus longue que la tête; le corselet est
gris, avec quelques lignes longitudina-
les noires , peu marqùe'es à sa partie su-
périeure; l'abdomen est court, de forme
ovale, de couleur grise, avec deux pe-
tites taches noires sur chaque anneau ;
les ailes sont blanches , transparentes ;
DES RHINGIES. 25/
sans taches ; les pattes sont noires, avec
la base des jambes pâle.
Il habite l'Europe : on le trouve aux
environs de Piaris, sur les bêtes à cor-
nes, dont il suce le sang.
CXCIX° GENRE,
R H I N G I E.
Caractères génériques. Antennes courtes,
composées de trois pièces y dont la troi-
sième plus grande , ovale , munie d'un
poil latéral très-fin. — Trompe rétracti-
1ble , cannelée , biîabiée , cachée sous une
espèce de bec avancé. — Suçoir composé
de quatre soies, reçues dans la cannelure
de la trompe. — Deux antennules min-
ces , filiformes , insérées à la base des su-
çoirs , et appliquées sur la trompe.
ScopoLT a séparé des conops de Lin-
née , l'insecte dont il a formé ce^enre,
auquel M. Fàbricius a ajouté deux es-
pèces. Ce genre a été adopté par les Na-
turalistes;, qui ont écrit depuis Scopoli»
238 HISTOIRE NATURELLE
Les rliingies ont beaucoup de rap-r
ports avec les mouches, dont elles diffè-
rent par la trompe.
Les antennes sont composées de trois
articles, dontle premier est très-court;
le second large , ovale , applati, en forme
de palette; le troisième est une soie
très-mince , insérée à la base extérieure
du second article : elles sont très-rap-
procliées à leur origine, et sont insérées
sur une petite émiiience à la partie an-
térieure de la tête.
- La tête est arrondie , de la largeur
du corselet , prolongée à sa partie anté-
térieure , formant une espèce de bec
conif[ue inarticulé ;, de substance écail-
îeuse , sous lequel une partie de la
trompe est cachée ; la trompe est beau-
coup plus longue que le bec qui couvre
sa base : elle est dirigée en avant, un
j)eu élevée, cannelée à sa partie supé-
rieure, et renferme le suçoir, composé
de quatre soies ; les A^eux sont très-
grands; ceux du mâle occupent presque
D E S R II T N G I E S. 2o9
tonte la tête;, mais entre ceux de la fe-
melle il y a un petit espace. Sur le som-
met de la tête ^ les trois petits 3-8ax lis-
ses sont placés en triangle.
Le corselet est grand , de forme
ovale ; l'écnsson arrondi postérieure-
ment -, l'abdomen est court , de forme
ovale , obLus à l'extrémité ; les ailes
sont membraneuses , plus longues que
l'abdomen ; les balanciers sont courts ,
' en masse oblongue à l'extrémité ; les
écailles grandes , ovales.
Les pattes sont longues , minces ; les
tarses terminés par deux crochets ,
entre lesquels sont deux petites pe-
lottes.
Les rliingies sont de moyenne gran-
deur; elles ont le corps courte peu ve-
lu: on ne connoît point les habitudes de
CCS insectes et leurs larves sont incon-
nues -, mais il paroît qu'elles vivent dans
la fiente des animaux , ou au moins
celle de la rhingie à bec, rhingia vos--
trata, Scop. Fab. ; elle est née dans vm
Q^O HISTOIRE NATURELLE
poudrier, où Reaumur avoit renferme
de la bouse de vaclie , avec des larves
qui s'en nourrissoient.
Les trois espèces qui composent ce
genre , habitent l'Europe. Nous donne-
rons seulement la description de celle
cjLii se trouve aux environs de Paris.
La "Rliingie à bec , Rhingia
rostrata.
Elle a quatre lignes et demie de lon-
gueur : le devant de la tête, le bec et
les antennes sont d'un jaune testace ;
les yeux sont très-grands , d'un brun
foncé -, le corselet est brun ; l'écusson
testacé ; l'abdomen de la femelle est en-
tièrement d'un jaune testacé , tant en
dessus qu'en dessous; celui du mâle,
qui est de la même couleur, a en des-
sus trois lignes longitudinales noires,
dont une sur le milieu , et une de cha-
que côté •, les ailes sont très-longues ,
transparentes^ avec une teinte jaune
DES CONOPS. *i4l
le long du bord extérieur ; les pattes
sont testacëes.
Elle habite l'Europe ; on la trouve
aux environs de Paris : des deux autres
espèces, l'une se trouve en Allemagne;
l'autre en Danemarck.
C r GENRE.
CONOPS.
Caractères génériques. Antennes plus lon-
gues que la tête , presque en masse , réu-
nies à leur base, dernier article renflé ,
terminé en pointe. — Trompe rétractible,
cannelée , biiabiée. — Suçoir composé de
deux pièces j la supérieure un peu plus
large et applatie , contenant une soie
dans la cannelure de la trompe. — Deux
antennules courtes , filiformes , insérées
à la base du suçoir , et appliquées sur la
trompe.
Les insectes de ce genre , e'tabli par
Linnée, ont un peu de ressemblance
avec les asiles par la forme de leur
Insectes. IX, 21
2^2 HTSTOITÎE NATURELLE
trompe et par la forme de leurs anten-
nes j ce qui , sans cloute, a déterminé
le cit. GeofFroy à les placer avec ces in-
sectes. Mais Texamen de ces parties fait
voir des dilTérences entr'elles , qui em-
pêclicnt de confondre les conops avec
les asiles ; en outre ces derniers ont tou-
jours le corps plus ou moins velu, au
lieu que les premiers ont le corps lisse
et sans poils.
Les antennes sont plus longues que
la tête , composées de trois articles visi-
bles , dont le premier est court , cylin-
drique -, le second long, un peu renflé
à l'extrémité; le troisième, plus court
que celui-ci, est renflé au milieu, ter-
miné en pointe mousse , et composé
de trois petites parties peu distinctes ;
elles sontréunies à leur base, et insérées
sur une petite éminence à la partie an-
térieure de la tête.
La tête est grosse , arrondie, plus
large que le corselet ; à sa partie infé-
rieure elle a une cavité pour recevoir
DES CONOPS, 243
la trompe : les yeux sont grands , nii
peu ovales ; les trois petits yeux lisses
manquent à ces insectes ; la trompe est
plus longue que la tête , composée de
trois parties , dont la plus grande , qui
sert d'étui aux deux autres , est mince ,
déliée , coudée à sa base , cannelée à sa
partie supérieure ; la seconde, qui est
le suçoir, est très-déliée , dure, pointue ,
presque aussi longue que la jDremière ,
el insérée à la courbure de la gaine, dans
la cannelure de laquelle elle est reçue ;
la troisième est courte, large , applatie,
terminée en pointe ; elle sert à contenir
le snçoir dans la gaine.
Selon M. Fabricîus , ces insectes ont
deux antennules insérées sur les côtés
de la courbure delà trompe-, mais selon
les citoyens Olivier et Latreille , ces
parties manquent aux conops; et De-
géer , qui a décrit la trompe de ces in-
sectes , Yi!e\\ fait point mention.
Le corselet est arrondi , renflé à sa
partie supérieure j l'écusson arrondi
244 HISTOIRE NATURELLE
postérieurement ; l'abdomen est alon-
gé , mince à sa base, recourbé et renflé
à l'extrémité.
Les pattes sont de moyenne longueur ,
les tarses terminés par deux crochets ,
entre lesquels sont deux petites pelottes
spongieuses.
Les ailes sont de la longueur de l'ab-
domen , membraneuses et veinées -, les
balanciers minces , ovales à l'extrémité,
et légèrement comprimés.
Ces insectes sont d'une vivacité ex-
trême : on les trouve dans les jardins
et les prairies , où ils clierclient les
fleurs , pour sucer la liqueur miellée
qu'elles contiennent et qui est leur
seule nourriture , ce qui doit les dis-
tinguer encore des asiles qui sont car-
nassières , et ne vivent ^ue d'autres in-
sectes. Réaumur les a comparés aux
guêpes auxquelles ils ressemblent par
la forme et les couleurs: leurs larves
ne sont point encore connues.
Us forment un genre peu nombreux;
DES CONOPS. 245
on n'en a encore décrit que onze espèces,
dont trois sont exotiques.
Le Conops piquant , Qonops
aculeata,
H ressemble beaucoup à une guêpe,
il a six lignes de longuevir : les an tenues
sont noires; la tête est jaune, un peu
vésiculeuse à sa partie ante'rieure ; le
corselet est noir luisant, avec un point
élevé , jaune de chaque côté de sa par-
tie antérieure, et une tache jaune blan-
châtre au-devant des ailes ; l'abdomen
est noir , luisant , avec cinq bandes
jaunes , dont une très-petite sur le pre-
mier anneau , et deux points jaunes
élevés de chaque côté de la base ; les
ailes sont transparentes, avec une légère
teinte de brun; les balanciers sont jau-
nes ; les pattes sont fauves , avec une
taclie alongée noirâtre sur les cuisses.
On le trouve en Europe ; sur les
fleurs.
2j46 histoire naturelle
Le Conops noir , Conops nignu
11 ressemble à un icline union : les
nntennes sont ferrugineuses ; la tête est
noire , jaune à sa partie antérieure ,
avec une ligne en forme d'Y au milieu ;
le corselet est noir, luisant -, l'abdomen
est noir, très-dclié à son origine et
dans une grande partie de sa longueur ,
renflé et courbé à son extrémité ; les
ailes sont blanclies et transparentes à
leur bord interne , noirâtre à leur bord
externe : les balanciers sont fauves j
les pattes fauves , avec l'origine des
cuisses noires.
On le trouve en Europe.
Le Conops rufipède , Conops
rufipes»
Il a environ six lignes de longueur r
les antennes sont noires ; la tête est
jaune , avec les yeux bruns j le corselet
est noir; avec un point élevé; jaune
DES CONOPS. 247
tle chaque côté delà partie antérieure ;
les côtés et le bord postérieur ferrugi-
neux ; l'abdomen est mince et ferru-
gineux à la base , noir et renflé à l'ex-
Irémité , avec le bord des anneaux fer-
rugineux ; les ailes sont transparentes ,
avec le bord extérieur obscur , depuis
la base jusqu'aux deux tiers de l'aile ;
les balanciers sont d'un jaune pâle; les
pattes sont ferrugineuses.
On le trouve en Europe, aux envi-
rons de Paris , vers le milieu de l'été ,
sur les fleurs, dans les prairies.
Le Conops grosse-tête , Conops
niacrocephala.
Cet insecte , qui a près de six lignes
de longueur, ressemble à ime guêpe;
les antennes sont ferrugineuses ; le de-
vant de la tète est d'un jaune clair lui-
sant ; le dessus est d'un brun ferrugi-
neux , avec deux grandes taclies jau-
nes ; le corselet est mélangé de ferrugi-
248 HISTOIRE NATURELLE
neux et de noir; l'abdomen est noirâ-
tre, avec le bord des anneaux jaune , et
l'extrémité ferrugineuse ; les ailes soiit
panaclie'es de brun ; les pattes sont fer-
rugineuses.
On le trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris , dans les prairies.
DES MYOPES. 249
G C r GENRE.
MYOPE.
Caractères génériques. Antennes courtes ,
courbées, composées de trois articles ,
dont le second presque conique , le der-
nier ovale , applati , muni d'un poil la-
téral assez court. — Trompe rétractible ,
longue, filiforme, brisée et repliée au
milieu. — Suçoir formé d'une seule soie ,
renfermée dans la trompe. — Deux an-
tennules minces ^ très-courtes , compo-
sées de trois articles presque égaux , in-
sérées à la base latérale un peu supé-
rieure de la trompe. — Partie antérieure
de la tète presque vésiculeuse.
Une partie des insectes de ce genre ,
établi par M. Fabricius , sont des conops
de Linnée, asiles du cit. GeofiFroy. Les
myopes diffèrent des insectes de ces
deux genres , non-seulement par la
forme des antennes, mais encore par
le nombre des pièces du suçoir.
^50 HISTOIRE NATURELLE
Les antennes sont courtes , recour-
bées , composées de trois articles , dont
Je premier court, cylindrique-, le se-
cond long, plus mince à son origine
qu'à son extrémité; le troisième court,
ovale , applati , arrondi à l'extrémité et
muni d'une soie latérale assez courte;
elles sont rapprochées à leur base et in-
sérées au milieu du front.
La tête est grosse, arrondie, plus large
que le corselet, presque vésiculeuse à sa
partie antérieure, qui est couverte par
îine espèce de masque -, les yeux sont
assez grands , arrondis -, les trois petits
yeux lisses sont placés eu triangle ,
sur le sommet de la tête; la trompe,
qui forme la bouche, est longue , cylin-
drique^ portée en avant, coudée à sa
base , brisée et repliée au milieu : elle
renferme le suçoir, qui est conique,
très-pointu à l'extrémité et biarticulé :
elle est placée dans une cavité qui se
trouve à la partie inférieure de la tête.
Le corselet est presque cylindrique,
DES MYOPES. 25 1
convexe , avec un point élevé de cliaque
côté aux angles antérieurs -, l'abdornen
est cylindrique, arqué, un ^eu renflé
et obtus à l'extrémité ; les ailes sont
membraneuses , à peine de la longueur
de Tabdomen, très-écartées ou couchées
sur le corps \ les balanciers sont alon-
gés , terminés en masse comprimée ,
tronquée.
Les pattes sont de longueur moyen-
ne, assez forte; les cuisses un peu ren-
flées ; les tarses sont terminés par deux
crochets longs, arqués, entre lesquels
sont deux petites pelottes spongieuses.
Ces insectes ont le corps alongé;, lisse.
Quelques-uns se trouvent dans les bois j
leur larve n'est point encore connue.
Des dix espèces décrites par M. Fa-
bricius , huit habitent l'Europe , et
l'une des deux autres , les Indes orien-
tales.
Î252 HISTOIRE NATURELLE
Le Myope dorsal, Myopa dor salis»
Il a environ six lignes de longueur;
les antennes sont ferrugineuses , avec
l'extrémité jaune -, le devant de la tête
est presque vésiculeux, jaune ; les yeux
sont bruns; le corselet est d'un brun
ferrugineux; l'abdomen est cylindri-
que , renflé et recourbé à l'extrémité ,
de couleur ferrugineuse , avec le bord
des anneaux blanc ; les ailes sont obs-
cures, sans taches; les balanciers jaunes;
les pattes ferrugineuses.
On le trouve en Allemagne , et aux
é* environs de Paris.
Le Myope ferrugineux , Myopa
ferruginea»
Il est moins grand que le précédent ;
les antennes sont courtes, ferrugineu-
ses ; le devant de la tête est d'un jaune
citron; les yeux sont bruns; le corselet
est varid de noirâtre et de ferrugineux >
DES MYOPES. 253
î'^-bdomen est cylindrique , alongé , un
peu renflé et recourbé à rextrémité ,
d'un brun ferrugineux ; les ailes moins
longues que l'abdomen, sont noirâtres,
et les pattes ferrugineuses j les balan-
ciers sont jaunâtres.
On le trouve en Europe, aux envi-
rons de Paris , dans les bois.
Le Myope jouflu, Myopahuccata,
Il a quatre lignes de longueur ; les an-
tennes sont brunes ; le devant delà tête
est presque vésicule ux , d'un blanc jau-
nâtre j les yeux sont noirs; le corselet
est brun ; l'abdomen est cylindrique ,
renflé et recourbé à l'extrémité , d'un
brun ferrugineux , avec les derniers
anneaux et le bord des autres blan-
châtres, sur les anneaux blancs sont
quelques taches noires; les ailes sont
obscures , jaunâtres à la base , moins
longues que l'abdomen j les pattes sont
InsecLe.s. IX. 22
254 HISTOIRE NATURELLE
fei rughieiises ; les cuisses et les jambes
ont des anneaux jaunes.
On le trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris , dans les bois.
Le Myope ponctué , Mjopa
punctata,
il a environ trois ligues de longueur ;
les antennes sont noires ; la tcte est tc-
siculeuse, d'un blanc jaunâtre à sa par-
tie antérieure, noirâtre sur le vertcx;
lé corselet est légèrement velu, noir^
avec un point élevé , d'un jaune ver-
dàtre, de cliaque côté de sa partie anté-
rieure; l'écusson a son bord postérieur
d'un jaune verdâlre ; l'abdomen est
ovale, peu recourbé, verdàtre , lui-
sant, avec le premier anneau noir, et
une tache noire de chaque côté des
autres anneaux: celui de la femelle est
terminé en pointe et recourbé ; les ailes
sontblanclîes, transparentes j les pattes •
sont noires.
D K s MYOPES. 2:35
L'individu que nous avons sous les
yeux, qui est une femelle, est en tout
semblable à celui décrit par M. Fabri-
cius , il n'en diffère que par les cuisses
etles jambes, qui sont d'un jaime ver-
dâtre, elj les tarses sont noirs. Peut-être
ces parties varient-elles , dans l'un des
deux sexes.
On le trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris.
256 HISTOIRE NATURELLE
C C I F GENRE.
R H A G I O N.
Caractères génériques. Antennes courtes ^
de trois articles grenus , moniliformes ,
terminés par un poil alongé. — Trompe
très-courte , bilabiée y cannelée. — Su-
çoir composé de trois soies , reçues dans
la cannelure de la trompe. — Deux an-
tennules avancées, de la longueur de la
trompe, tlliformes, assez grosses et velues.
M. Fabricius a formé un genre de ces
insectes, que Linnée a placés avec les
mouclies, le cit. Geoffroy avec les asi-
les , et Dege'er avec les némotèles. Les
rhagionsne peuvent appartenir à aucun
de ces trois genres. La forme de leur
corps , qui les rapproche un peu des asi-
les, les éloigne des mouches et des né-
motèles ; et leurs antennes, qui différent
peu de celles de ces dernières, beaucoup
de celles des mouches, empêchent de les
DES RHAGIONS.
confondre avec les asiles. En outre , le
nombre des pièces du suçoir n'est pas le
même dans tous ces insectes.
Les antennes sont composées de trois
articles, courts, grenus, moniliformes-,
de l'extrémité du dernier , sort une soie
très-mince, plus longue que les trois
articles ensemble. Elles sont insérées au
milieu du front , au-dessous des yeux.
La tète est petite , arrondie antérieu-
rement, applatie postérieurement, sé-
parée du corselet par une espèce de col
court, et presque entièrement occupée
par les yeux qui sont très-grands. Les
trois petits yeux lisses sont placés sur le
vertex. La trompe est nue, très-courte ,
un peu inclinée, cannelée à sa partie su-
périeure pour recevoir le suçoir composé
de trois pièces. Les antennules sont
grosses, velues, presque aussi longues
que la trompe, sur laquelle elles sont
coucliées ; elles ont leur insertion à la
partie supérieure de sa base.
Le corselet est court , convexe ; Fab-
Î258 HISTOIRE NATURELLE
domeii est alongé, conique, plus large»
à son origine qu'à son extrémité , con-
vexe en dessus, un peu applati en des-
sous.
Les ailes sont très-larges, plus lon-
gues que l'abdomen , dont elles sont
écartées. Les balanciers sont saillanSy
alongés, terminés en masse ovale.
Les pattes sont minces, très-longues^
les tarses terminés par deux crochets ,
entre lesquels sont trois petites pelottes
spongieuses.
On trouve ces insectes dans les bois et
les jardins. On en connoît plus de vingt
espèces^ qui toutes habitent l'Europe.
L»es larves qui sont connues, sont celles
du rîiagion-bécasse et celle du rhagion-
ver-lion. Nous les décrirons à la suite
des insectes qu'elles produisent.
Le Rliagion bécasse, Rhagion
scolapaceus.
ÎI a sept à huit lignes de longueur :
΀s antennes sant courtes, brunes, ter-
DES R II A G T O N S. 25^
minées par une soie très-Une ; les ycii>s
sont d'un vert obscur; le corselet est
noir, avec un point élevé, jaunâtre de
chaque côte' de sa partie ante'rieure , l'ab-
domen est jaune , avec une tache noire
sur le milieu de chaque, anneau , une
îi^ne longitudinale de même couleur de
chaque côté, et le dernier anneau noir;
les ailessont transparentes , avec des ta-
ches brunes , dont une plus grande et
plus foncée que les autres au-delà du
milieu du bord extérieur; les pattes^sont
jaunes , avec les tarses obscurs ; les ba-
lanciers sont jaunes.
On le trouve dans toute l'Europe.
La larve est loni;ue, cylindrique,
d'un blanc jaunâtre ; le corps est plus
gros à sa partie postérieure que près de
la tête; les anneaux sont séparés les uns
des autres par une espèce de boorrelet ;
la tête est petite 5 écailleuge, de couleur
brune, munie de deux petites anieiines ;
îe dessous du corps est garni de quel-
ques mamelons charnus ^ui font i'of-
26o HISTOIRE NATURELLE
fice de pattes. Elle vit dans la terre , où
elle subit toutes ses métamorphoses.
Parvenue au terme de sa grosseur , elle
se change en nymphe et quitte sa peau
de larve. La nymphe a plusieurs rangées
d'épines courtes sur le corps. L'insecte
parfait paroît vers la fin du mois de mai.
La femelle pond des œufs minces, alon-
gés, courbés en arc, d'un blanc jau-
nâtre.
Le Rhagion ver-lion , Rhagion
vermileo.
Il a environ cinq lignes de longueur:
les antennes sont jaunes , terminées par
un poil brun ; le corselet est en dessus
d'un jaune obscur, d'un jaune clair sur
les côtés, avec deux lignes longitudina-
les noires luisantes, sur le milieu, et une
tache de même couleur de chaque côté j
l'abdomen est jaune, avec une tache
noire sur le milieu de chaque anneau ,
et une de chaque côté le long du bord
DES R H A G I O N S. sGl
extérieur \ les ailes sont transparentes,
avec une légère teinte brune ; les qua-
tre pattes antérieures sont jaunes , les
deux postérieures brunes.
Sa laiTe est alongée , cylindrique ,
d'un gris jaunâtre , sans pattes, le corps
plus gros à sa partie postérieure que vers
la tête, est divisé en onze anneaux. La
tête est de substance charnue, conique,
pointue à l'extrémité où se trouve une
espèce de dard écailleux , semblable à
celui qu'on voit à la tête des larves de
mouches qui vivent de pucerons. Le
dernier anneau qui est applati et plus
long que les autres, est terminé par qua-
tre appendices charnues assez longues ,
en forme de mamelons; ceux du milieu
plus courts que les autres , sont placés
dans la ligne du corps; les deux autres
sont inclinés. Ces quatre mamelons sont
garnis de poils longs et roides. L'anus
est placé sur le dos entre les deux ma-
melons latéraux , danslamême position
que l'anus des larves du criocère du
2^2 HîSTOir.E NATURELLE
lys^ qui se couvre de ses excrémeiis. Sur
le même anneau, vers le milieu de sa lon-
gueur, sont deux petits points de cou-
leur rousse, queRe'aumur regarde com-
me les deux principaux organes de la
respiration. En dessus du cinquième
anneau , le même auteuraencore trouvé
un petit mamelon entouré de pointes
très-courtes , dans le centre duquel il a
cru appercevoir un dard de substance
cornée , dont la pointe est un peu mous-
se : il soupçonne que ce mamelon sert à
la larve pour saisir sa proie.
Cette larve qui vit d'insectes , établit
sa demeure comme les mj'^rméléons, et
souvent en société avec eux. C'est au
pied des murs dégradés, ou au pied de
certaines roches, dans les endroits où se
trouve un terrein sablonneux ou une
terre réduite en poussière , qu'elle forme
un entonnoir à couvert de la pluie qui
le détruiroit. Placée au centre de cet
entonnoir, elle se tient à l'afFat , pour
saisir et dévorer ensuite les petits in-
DES RHAGIONS. 2^3
sectes qui ont le malheur d'y tomber.
Dès quelle en a saisi un, elle le serre
fortement avec son corps, dont elle en~
toure celui de l'insecte, le perce ensuite
avec le dard qu'elle porte à la tête et le
tue promptement. Alors elle s'enfonce
entièrement dans le sable , où elle en-
traîne sa proie , la suce tranquillement
et la jette dehors après l'avoir sucée.
Pour parvenir à éloigner ce cadavre
qui l'embarrasse , elle commence d'a-
bord par enfoncer un peu sa tête dans le
sable au-dessous de l'insecte mort j et le-
vant ensuite avec vitesse Ja partie anté-
rieure de son corps, elle fait sauter le
cadavre en l'air par-dessus les bords de
l'entonnoir, quelquefois à une distance
de plus de deux pouces. C'est de la même
manière qu'elle rejette le sable du fond
de l'entonnoir hors de ses bords , quand
elle veut l'agrandir et le rendre plus
profond.
Tant que cette larve est placée au
fojid de son entonnoir , elle est d'une
264 HISTOIRE NATURELLE
vivacité extrême , et s'enfonce prpmp-
tement dans le sable dès qu'on touche
aux bords de son trou : mais tirée de
son habitation et mise à découvert, elle
devient roide et immobile , et se laisse
toucher sans donner le moindre signe
de vie ; elle continue de rester dans
cet état jusqu'à ce que tout paroisse
tranquille autour d'elle ; alors elle com-
mence à se donner du mouvement , tâ-
tant par-tout avec la tête , sans doute
pour chercher du sable et pour y entrer.
Degéer a gardé une de ces larves de-
puis le huitavril jusqu'au quinze juin,
qu'elle s'est changée en nymphe , dans
le sable sans faire de coque. Pour pa-
roître sous cette nouvelle forme , cette
larve se débarrasse en grande partie de
sa peau , qu'elle fait glisser j usqu'à l'ex-
trémité de son coi'ps , ou elle se plisse
et forme un petit paquet, dans lequel
le derrière de la nymphe reste en-
gagé. Quinze jours après cette mé-
tamorphose ; la peau de la uymphe se
1) E s R H A G I O N s. 266
fend sur la tête et sur le dos , et l'in-
secte paroît sous sa nouvelle forme.
On le trouve en Europe.
Le Rhagion tipuliforme, Rhagion
iipuliformis.
Il est de grandeur moyenne : les an-
tennes sont courtes, cylindriques; tout
le corps est d'un brun cendré , sans
taches ; les ailes sont larges , blanches,
transparentes, avecrextrémite et le
bord extérieur noirs.
On le trouve en Allemagne.
Le Rhagion fascié , Rhagioti
fasciatus.
Il a quatre lignes de longueur : les
antennes sont testacées ; le corse] (^t est
renflé, testacë , sans taches j l'abdomen
est cylindrique , testacé , avec cinq
bandes transversales noires ; les ailes
sont blanches , avec plusieurs taches^
Insectes. IX. 23
2€6 HISTOIRE NATURELLE
et rextrémité brunes ; les pattes sont
longues j testacées , avec les caisses
pcàles.
On le trouve en Norwège.
Le Rhagion bicolor, Rhagion
hicolor.
Il est plus petit que le précédent :
la tête est noire, le corselet testacé ,
avec une grande tache noire sur le mi-
lieu ; l'abdomen est testacé, avec l'ex-
trémité noire; les ailes sont blanches ,
avec une grande tache brune peu
marquée.
On le trouve en Italie.
Le Rhagion ponctué, Rhagion
pu?ictatus.
Il est assez petit : les antennes sont
filiforiîies, noires ; la tête est noire ; le
corselet cendré , avec deux lignes cour-
tes , noires , sur le milieu ) l'abdomen
DES ASILES. 267
est ovale, noir, avec le bord des an-
neaux jaunes ; les ailes sont brunes ,
avec deux taches noires ; l'une au mi-
lieu , l'autre vers l'extrémité ; les pattes
sont pâles , avec les tarses noires.
On le trouve en Danemarck.
C C I I P GENRE.
ASILE.
Caractères génériques. Antennes de la lon-
gueur de la tète , rapprochées , presque
filiformes ; le dernier article alongé , ter-
miné en pointe. — Trompe filiforme,
cannelée. — Suçoir composé de quatre
pièces, la supérieure très-courte et assez
large , contenant trois soies dans la can-
nelure de la trompe. — Deux antennule*
courtes , très-velues , insérées à la base
latérale de la trompe.
Les asiles ont des rapports avec les
conops, les myopes, les bombilles et
sur-tout avec les empis : mais on les
distingue facilement des insectes des
268 HISTOIRE NATURELLE
deux premiers genres par la forme des
antennes ; et des empis et des bom-
billes , dont les antennes sont assez
semblables à celles des asiles, par la
trompe : celle des asiles , quoique di-
rige'e en avant comme celle des bom-
billes , est considérablement plus cour-
te , et celle des empis, à peu-près de la
longueur de celle des asiles, est pres-
que perpendiculaire à la tête , sous la-
quelle elle est même un peu incline'e.
. Les antennes sont composées de trois
articles ; les deux premiers sont cylin-
driques, le second moins long que le
premier; le troisième, le plus long de
tous , est presque cylindrique, un peu
renflé et terminé dans quelques es-
pèces par un filet mince , alongé ; elles
sont insérées au milieu du front.
La tète est arrondie , presque de la
largeur du corselet -, les yeux sont
grands , de foi'me ovale ; les trois petits
yeux lisses sont placés sur une éléva-
tion au sommet de la tête ; la trompe
DES ASILES. 269
est de la longueur de la tête ou un peu
plus longue -, elle est roide , écailleuse ,
presque de grosseur égale dans toute
son étendue, portée en avant, composée
de cinq pièces, dont l'une est tronquée
ou arrondie à l'extrémité , où se trouve
une ouverture ; elle est un peu renflée
à sa base , creusée en gouttière à sa
partie supérieure, et reçoit quatre soies
ou filets très-déliés : l'une de ces quatre
pièces, qui est plus longue et plus grosse
que les autres , est en forme de stylet
pointu à son extrémité et garni ea
dessus , dans la moitié de son étendue ,
de poils recourbés et dirig,és vers sa
base: c'est le véritable aiguillon avec
lequel l'asile pique et tue les insectes
qu'il saisit et dont il se nourrit ; les
deux autres pièces , plus courtes que
l'aiguillon , auquel elles servent de se-
cond étui , sont applaties , terminées
en pointe fine, de substance écailleuse ,
de même que l'aiguillon , et garnies d'un
seul côté de petits poils dirigés vers la
270 HISTOIRE NATURELLE
base : la quatrième pièce , de moitié
plus courte que les trois autres , fait
l'office (le lèvre ; elle est placée à la par-
tie supe'rieure cle la trompe, et sert à
y contenir les trois soies ou le suçoir:
de chaque côté de la base de la trompe
on apperçoit deux petites pièces alon-
gées, cylindriques, articulées, garnies
de longs poils : ce sont les antennules.
Le corselet est ovale , renflé , comme
bossu ; l'écusson arrondi ; l'abdomen
alongé , conique, terminé en pointe
dans les femelles, cylindrique et ter-
miné en masse dans les mâles : celui-ci
porte à son derrière une grosse pièce
écailleuse noire , divisée en trois lames,
entre lesquelles on voit deux grands
crochets mobiles, écailleux, dont il se
sert pour s'accrocher au derrière de la
femelle dans l'accouplement.
Les ailes sont étroites, presque de
la longueur du corps : dans l'état de
repos l'insecte les porte couchées sur
l'abdomen , quelquefois écartées , selon
DES ASÎLES* Ijl
îes espèces ; les balaiicit-rs sont très-
apparens , aîonge's , termines par un
petit bouton arrondi, tronqué à Fex-
tre'mité.
Les pattes sont longues, assez grosses ,
garnies , dans plusieurs espèces , de
poils fins et serres , et de poils longs et
roides ; d'autres les ont presque lisses i
les tarses sont composés de cinq arti-
cles dont le premier est cylindrique et
plus long que les autres qui sont courts,
d'égale longueur; le dernier est terminé
par deux crochets assez longs, qui finis-
sent en pointe aiguë; et par deux pe-
lottes , garnies en dessous de poils courts
très-serrés.
Les asiles ont le corps plus ou moins
couvert de poils ; quelques espèces sont
très- velues , d'autres sont lisses ; le de-
vant delà tête est ordinairement garni
de poils longs et roides : en volant ils
font entendre un bourdonnement assez
fort : ils sont très-carnassiers , et vi-
vent uniquement d'insectes qu'il.- al-
272 HISTOIRE NATURELLE
trappent en volant : non-seulement ils
saisissent avec leurs pattes antérieures
des tipules et des mouches, qu'ils su-
cent ensuite avec leur trompe, mais
aussi de petits coléoptères dont ils per-
cent les élytres. On les trouve dans les
champs , dans les jardins et les prai-
ries, où ils incommodent beaucoup les
animaux qui y paissent.
Les larves de ces insectes vivent
dans là terre j elles sont sans pattes ;
leur tête est petite ^ écailleuse ^ garnie
"de deux crochets mobiles , leur cot'ps
est alongé , un peu applati , plus gros
dans le milieu qu'aux deux extrémi-
tés ; divisé en douze anneaux : la tête
est garnie de quelques poils ; le corps est
li»se : les deux crochets dont la tête est
garnie sont courbés en dessous , et
tiennent intérieurement à une tige di-
visée en deux , qui s'étend sous le pre-
mier anneau -, c'est à l'aide de ces cro-
chets qu'elles se fraient une route dans
la terre, dans laquelle elles avancent
DES ASILES. 273
en les cramponnant au plan de po-
sition.
C'est dans la terre que ces larves se
changent en nymphes , en quittant en-
tièrement leur peau , de même que
celles des tipules , et sans faire de co-
ques ; la nymphe est presque par-tout
de grosseur égale , mais le ventre est
terminé en pointe ; la poitrine et la
tête occupent presque la moitié de sa
longueur ; celle-ci est grosse , arrondie ,
garnie en devant de deux pointes écail-
leuses, courbées-, et de chtique côté en
dessous , de trois épines semblables ,
réunies à leur base : Tabdomen est di-
visé en neuf anneaux , garnis chacun ,
tant en dessus qu'en dessous , d'une ran-
gée d'épines courbées en arrière, et de
plusieurs petits poils, son extrémité
est terminée par quatre épines assez
longues.
Ces insectes forment un genre assez
nombreux. M. Fabricius en a décrit
2/4 HISTOIRE NATURELLE
environ trente espèces d'Europe , et
autant d'exotiques.
L'Asile géant , Asïlus grossus.
Il est très-grand : la tête est noire ,
couverte sur le front et sur les côtés de
poils fins , longs et serres , de couleur
grise ; la trompe est épaisse , noire et
coraj)rimée ; le corselet est noir , cou-
vert en dessus d'un duvet serré d'un
gris cendré ; l'abdomen est court , ova--
te j le premier anneau est noir , lisse ;
le second et le troisième sont d'un gris
cendré, velus, les autres noirs j les aile»
sont cendrées, avec les nervures bru-
nes ; les pattes sont noires , sans pi-
quans.
On le trouve en Amérique.
Ij' Asile Frelon , Asilus Crahronî"
formis.
Cet asile, un des plus grands de ceux
d'Europe , a environ un pouce de lou-
DES ASILES. 27.'»
gueur : les deux premiers articles des
antennes sont fauves , le reste est noir :
la trompe et les yeux sont noirs ; Ja
tête est couverte de poils fauves assez
longs ; le corselet est d'un brun jau-
nâtre , avec deux petites lignes brunes
sur le milieu de sa partie antérieure ;
l'abdomen est alongë , terminé en poin-
te ; les trois premiers anneaux sont
noirs , les autres fauves. Les ailes sont
jaunâtres, avec quelques taches bru-
nes à l'extrémité ; les pattes sont fau-
ves , avec les cuisses brunes.
On le trouve en Europe, aux envi-
rons de Paris , dans les champs et dans
les bois : il vole fort vite , sur-tout
quand il fait chaud , et se précipite
«ur les insectes qu'il apperçoit.
L'Asile velu , Asilus epliippium.
Il est de la grandeur du précédent ;
les antennes sont noires, très-rappro-
chées, sans poils à l'extrémité j la tête
276 HISTOIRE NATURELLE
et tout le corps sont noirs ; la partie
antérieure du corselet est couverte de
poils noirs ; la partie postérieure a des
poils d'un jaune verdâtre j l'abdomen
est noir luisant ; les ailes sont brunes ,
avec les nervures d'un brun obscur ; les
pattes sont très-longues-, les cuisses et
les jambes, noires, luisantes-, les tarses
sont fauves en dessous , garnis de poils
de la même couleur ; l'abdomen de la
femelle est large, ovale, applati, un
peu concave en dessous, et recourbé: ce-
lui du mâle est presque cylindrique,
un peu concave en dessous.
On le trouve en Europe, dans les
bois.
lu^Asilehouvàonj ^slius gihbosus»
Il est de la grandeur de l'asile frelon ;
les antennes sont noires, très-courtes, et
n€ sont pas terminées par un filet ; tout
le corps est noir luisant ; le derrière de
la tête et le front sout garnis de iong^
yJL ^7Z „.
rom . J\
Air-aSa/it/ c/e/ ,
ï . Asile dore .
a. Asile Lorde
5 . A sale i ont on .
/f-rarJieu dcu/f>
4 . Kinp . appeiidicnlee
Ô , Boiiil) . bidion .
DES ASILES. 277
poils, d'un gris Jaunâtre ; le corselet est
très-convexe ; l'abdomen ovale , ter-
miné en pointe , couvert de poils cen-
drés à l'extrémité j les ailes sont brunes ,
avec les nervures d'un brun foncé j les
pattes sont couvertes de poils noirs.
On le trouve en Europe, dans les
champs.
L'Asile doré , Asïlus aureus.
Il a dix lignes de longueur ; tout le
corps et les pattes sont velus ; les anten-
nes et la trompe sont noires ; la tête est
couverte de longs poils d'un jaune doré ;
le corselet est brun , avec des poils de la
même couleur; le dessus de l'abdomen,
à l'exception des deux premiers an-
neaux, est couvert de poils d'un jaune
doré ; tout le dessous est brun , sans
poils j les ailes sont brunes , avec le
bord extérieur jaunâtre ; les pattes sont
brunes , avec des poils de même cou-»
leur.
Insectes. IX, %k
3/8 HISTOIRE NATURELLE
On le trouve en Europe, aux envi-
rons de Paris.
L'Asile noir , Asilus ater.
Il est long de huit à dix lignes , cou-
vert de poils longs , peu serrés; tout le
corps est d'un noir foncé : on voit seu-
lement quelques poils blanchâtres à la
partie antérieure de la tête ; les anten-
nes ne sont point terminées par un fi-
let; les ailes et les pattes sont noires.
On le trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris, dans les champs, quel-
quefois au bord de l'eau.
L'Asile diadème, Asilus diadema*
Il est de la grandeur et delà couleur
du précédent. Tout son corps est pres-
que lisse \ le front est gris ; les ailes et
les balanciers sont noirs ; la trompe est
couverte de poils noirs, lougs et serrés.
On le trouve dans les départemens
DES ASILES. 279
méridionaux de la France, aux envi-
rons de Paris et en Italie.
L'Asile jaune , Asilus fiavus.
Il est long d'environ dix lignes ; les
antennes sont noires et n'ont point de
filet terminal ; la trompe est noire plus
longue que la tête; tout le corps est noir,
velu -, les poils de la tête et ceux du des-
sus du corselet sont blanchâtres; l'abdo-
men est OA^ale , applati , couvert en des-
sus de poils fins et serrés , d'un roux
jaunâtre ; les nervures des ailes sont
brunes , les balanciers sont jaunes , les
cuisses sont renflées , garnies de poils
d'un gris cendré ; les jambes sont cou-
vertes de poils roussâtres; les tarse»
sont noirâtres.
On le trouve en Europe.
L'Asile roux , Asilus gilvus.
Il a environ dix lignes de longueur;
il est noir , peu velu ; les antennes sont
îi8o HISTOIRE NATURELLE
ajoires et ne sont point terminées par vin
filet- le front est couvert de poils d'un
gris jaunâtre ; le corselet est presque
lisse sur le milieu , garni sur les côte's
et à sa partie postérieure de quelques
poils fauves ; l'abdomen est noir , cou-
vert en dessus de poils d'un roux fon-
cé, très-luisant, qui le font paroître sa-
tiné ; les ailes ont une teinte noirâtre ,
et sont transparentes à leur origine j les
pattes sont noires, très-velues.
On le trouve en Europe , dans les
bois.
L'Asile bordé, Asilus marginatus.
Il a environ six lignes de long; les
antennes sont noires; la tête est noire ,
avec des poils d'un jaune doré sur le
front ; le corselet est noir ; l'abdomen
large , ovale , noir , avec le bord des
anneaux couvert de poils courts et jau-
nâtres, qui le font paroitre comme
Bordé ; les ailes sont plus longues que
DES ASILES. 2Sî
Fabdomeii , brunes , avec les nervures
obscures j les balanciers sont d'un jaune
citron.
On le trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris.
L'Asiletiendré , Asilus forclpatua*
11^ XBXie pour la grandeur , depuis
sept jusqu'à dix lignes ; tout le corps
est d'une couleur grise cendre'e , pkis
on moins foncée-, les antennes sont noi-
res, terminées par un filet; la trompe
est noire ; assez courte ; la Lete est cou-
verte de poils d'un gris jaunâtre ; le
corselet est très-renflé;, peu velu ; il a
sur le milieu une ligne noirâtre; l'ab-
domen est alongé, presque cylindrique,
terminé en pointé dans la femelle j et
pardeux crochets dans lé mâle : il est
d'une couîeui? eendréè noirâtre, avec le
Bord des-anneaux gris, l'extrémité est
îToîi^ ; les ailes sont en recouvrement
282 HISTOIRE NATURELLE
sur l'abdomen ; les pattes son t d'un bruit
obscur, avec des poils gris.
On le trouve en Europe , dans les
cbamps et dans les bois: il est très-con>
mun aux environs de Paris.
L'Asile Tijpule, ^silus Tipuloides.
Il a quatre lignes de longueur -, les an-
tennes sont noires ; les yeux sont bruns
ou grisâtres ; le corselet est d'une cou-
leur cendrée obscvire , avec trois lignes
longitudinales noires en dessus ; l'abdo-
men des femelles est de la couleur du
corselet : celui des mâles est d'un jaune
pâle -, les ailes de ceux-ci sont d'un
jaune brun : celles des femelles sont
blanches \ dans les deux sexes les pattes
sont très-longues d'un jaune pâle.
On le trouve en Europe, dans les
prés, dans les champs et les jardins.
DES ASILES. 283
ïjWsWeTeiiton , ^sihis Teutonus,
Il a environ dixligncs de longueur; les
antennes sont fauves ; la tête est noire j
le front est couvert d'un duvet doré ,
très -brillant ; le corselet est noir, lisse,
avec une ligne longitudinale d'un jaune
doré de cliaque côté , et plusieurs ta-
ches de la même couleur , au-dessous
des ailes ; l'abdomen est noir , avec un
point blanc formé par des poils courts
sur les côtés de cliaque anneau -, les ailes
ont le bord extérieur jauuv^tre ^ le bord
intérieur et l'extrémité bruns; les pat-
tes sont fauves, les tarses noirs-
On le trouve dans les départemens
méridionaux de la France , on il est
beaucoup plus grand qu'aux environs
de Paris. Cet asile est redoutable aux
petits insectes. Le cit. Olivier l'a vu
prendre au vol de grosses mouclies , et
des abeilles à miel, elles emporter vi-
vantes entre ses pattes.
284 HISTOIRE NATURELLE
L'Asile linéaire , Aslliis Uneails,
Il a environ six lignes de long ; la
tête est noire ; le front est couvert d'un
duvet argenté brillant; le corselet est
noir , luisant, d'un gns cendre à sa par-
tie supérieure, avec quatre lignes noi-
res , dont les deux du milieu sont plus
longues que les autres ; l'abdomen est
alongé , linéaire, noir, luisant, avec le
bord des anneaux jaune ; les ailes sont
transparentes, sans taches ; les balanciers
et les pattes sont fauves.
On le trouve dans les îles du Dane-
marck , aux en\'irGns de Paris.
L'Asile cylindrique , Asilus
œlandicus.
Il varie paur la grandeur depuis sept'
jusqu'à neuf lignes : il est noir , lisse ,
luisant ; les antennes sont plus longues
que la tète, et ne sont pas terminées par
cin iilet : on voit sur le froiit, un duvet
DES A S I I. E S. 285
<î'nn blanc argenté ; Tabrlomen est long,
cylindrique, un peu plus gros à l'extré-
mi té qu'à sa base; les ailes sont étroites,
très-noires ; les balanciers sont fauves j
les pattes sont fauves , avec l'extrémité
des jambes et les tarses noirs.
On le trouve en Europe , clans les près
et dans les bois humides : il est commun
aux environs de Paris,
286 HISTOIRE NATURELLE
CCIV GENRE.
E M P I S.
Caractères génériques. Antennes presque
de la longueur de la tête , rapprochées ;
premier et second article , grenus, ar-
rondis; le troisième terminé en pointe
très-alongée. — Trompe iiliforme , lon-
gue , bifide , cannelée. — Suçoir composé
de quatre pièces ; la supérieure assez
.grosse , de la longueur de la trompe ,
contenant trois soies , reçues dans la can-
nelure de la trompe. — Deux antennules
courtes ,filirorraes , un peu velues , insé-
rées à la base latérale de la trompe.
Les empis ont quelques rapports avec
les asiles et les bombilles; ils ressem-
blent un peu aux premiers parla forme
du corps et par les antennes, et aux se-
conds , par les antennes -, mais ils diffè-
rent des uns et des autres par plusieurs
parties, principalement par la trompe
qui est perpendiculaire à la tête.
DES EMPIS. 287
Les antennes sont composées de trois
articles, dont les deux premiers sont
courts, grenus, arrondis ; le troisième,
plus long que les deux autres ensemble ,
est conique, plus gros àson origine qu'à
son extrémité, qui finit en pointe plus
ou moins alongée.
La tête est petite, arrondie, séparée
du corselet par un col mince ) les yeux
sont grands , ils occupent une partie de
la tète-, les petits 3^eux lisses manquent
à ces insectes \ la trompe est composée de
cinq pièces , celle du dessous , qui est la
plus longue , est large , applatie à son ori-
gine , renflée près de l'extrémité , ter-
minée en pointe mousse, et cannelée à
sa partie supérieure. En dessus de celle-
ci est une autre pièce plus courte, large
à son origine , également terminée en
pointe mousse , et cannelée à sa partie
inférieure. Entre ces deux parties, se
trouvent placées les trois autres pièces ,
qui sont déliées , applaties et transpa-
rentes ; et qui forment le suçoir. A Tori-
288 HISTOIRE NATURELLE
gine de la trompe, on voit deux petites
antennules articulées et velues.
Le corsele t est arrondi, très-convexe
en dessus, comme bossu j l'écusson est
arrondi j l'abdomen est pi as ou moins
alongé-, les ailes sont ovales, ordinaire-
ment plus grandes que l'abdomen sur le-
quel elles sont croisées et couchées. Les
balanciers sont assez longs, terminés par
un petit bouton arrondi.
Les pattes sont longues , attachées au
corselet par des hanches longues et co-
niques; les tarses sont terminés par deux
crochets , et deux petites pelottes spon-
gieuses.
Les empis sont des insectes de gran^
deur moyenne \ toutes sont carnassières
et se nourrissent de mouches et d'autres
petits insectes , qu'elles saisissent et su-
cent ensuiteavecleur longue trompe. On
les voit souvent accouplées : le mâle est
placé sur le dos de la femelle, et pen-
dant l'accouplement même; il est quel-
BES EMPIS. S89
^tiefois occupé à sucer une mouche. La
larve de ces insectes est inconnur.
Ce genre est couiposé d' une vingtaine
d'espèces : on les trouve presq^ue toutes
en Europe,
L'Empis boréale , Empis horealis.
Elle varie pour la grandeur : elle a
ordinairement cinq lignes de longueur 5
elle est très-noire, sans taches; le cor-
selet est très-gros et élevé ; l'abdomen
est mince, alongé, pointu à l'extrémité ;
dans la femelle , il est garni de deux pe-
tites pièces mobiles ; celui du mâle est
terminé par deux crochets. Les ailes
sont très-grandes, d'un brun obscur,
avec le bord extérieur roussâtre; les
pattes sont rousses , avec l'extrémité des
cuisses , celle des jambes et les tarses
noirs.
On la trouve au nord de l'Europe.
Insectes. ÎX.
290 HISTOIRE NATURELLE
L'Empis appendiculée , Eînpis
forcipata.
Elle a trois lignes et demie de lon-
gueur : les yeux sont testacés j le corse-
let et l'abdomen sont cendrés ; celui-ci
est oblong, terminé par une double pin-
ce ; les cuisses sont velues, les jambes
sont longues, de couleur grise ; les ailes
sont transparentes , assez longues.
On la trouve en Europe.
L'Empis maure , Empls maura.
Cette espèce est très-petite : elle n'a
qu'une ligne et demie de longueur 5 la
trompe est un peu plus couiteet un peu
plus grosse que dans les autres espèces ;
les antennes ont les deux premiers arti-
cles courts , arrondis , le dernier long ,
sétacé ; tout le corps est noir, sans ta-
ches -, les pattes sont noires; le premier
article des tarses îuitérieurs est gros,
DES E M P I S. 291
ovale ) les ailes sont beaucoup plus lon-
gues que le corps , blanches , avec le
bord exte'rieur un peu obscur depuis le
milieu jusqu'à l'extrémité.
On la trouve dans toute l'Europe ,
sur les fleurs , selon M. Fabricius : elle
voltige en bourdonnant sur les eaux
L'Empis stercorale , Empis
stercorea.
Elle a environ troislignes et demie de
longueur ; tout le corps est testacé , avec
une ligne longitudinale noire sur le mi-
lieu du corselet et sur le milieu de l'ab-
domen \ les yeux sont d'un brun rougeâ-
tre j les ailes sont grandes , transparen-
tes, avec les nervures brunes ; les cuis-
ses et les jambes sont de la couleur da
corps , les tarses noirâtres.
On la trouve en Europe, aux envi-
rons de Paris; sur les fleurs en ombelles.
ÎS92 HISTOIRE NATURELLE
L'Empis livide , Etnpis Uuida»
Elle a trois à quatre lignes de lon-
gueur : tout le corps est d'un jaune pâle;
les yeux sont bruns ; le corselet a sur
son milieu trois lignes longitudinales
noires ; les anneaux de l'abdomen ont
chacun sur leur miHeu une tache trian-
gulaire brune ; les ailes qui sont couchées
i.ur le corps, sont transparentes, avec les
nervures brunes, et la base jaunâtre.
On la trouve dans presque toute TEu-
rope.
DES BOMBILLE6. 2«>3
C C V GENRE.
BOMBILLE.
Caractères génériques. Antennes courtes ,
rapprochées , filiformes » composées d®
trois articles , dont le premier long , le
second court , le dernieralongé , terminé
en pointe. — Trompe droite , alongée ,
sétacée, cannelée, bifide. — Suçoir com-
posé de quatre pièces j la supérieure un
peu plus large , contenanttroissoiesdans
la cannelure de la trompe. — Deux an-
tennules courtes , filiformes, insérées à la
tase de la trompe.
LiNNÉE, Dcgéer, et d'autres Natu-
ralistes, ont distingué ces insectes des
asiles, parmi lesquels le cil. Geofifroy a
placé la seule espèce qu'il a connue. Les
bombilles ont quelques rapports avecles
asiles et les empis j mais ils différent un
peu des premiers par les antennes, et
beaucoup des uu5 et des autres par la
trompe et par la forme du corps.
2^i HISTOIRE NATURELLE
Lesbombilles ont les antennes un peu
plus longues que la tête ; les deux pre-
miers articles sont cylindriques, le se-
cond est court, le premier est plus gros
et moins long que le troisièn>e, qui finit
en pointe mousse. Elles sont insérées au
milieu du front.
La tête est petite, arrondie, munie
de deux yeux à réseau qui l'occupent
presque entièrement , et de trois petits
yeux lisses placés en triangle sur le som-
met delà tête. La trompe est très-Ion-
gLie : dans la plupart de ces insectes elle
égale le corps en longueur ; elle est min-
ée , déliée , portée en avant , insérée
dans une cavité qui se trouve au-devant
de la tête, au-dessous des antennes. Elle
est composés de cinq pièces qu'on peut
séparer facilement dans l'insecte vi-
vant. De ces cinq pièces, deux sont
plus grandes que les autres, et d'inégale
longueur entre elles; l'une placée à la,
pai^tie inférieiire,et la plu.s Iongue,est un
peu courbée à son extrémité , canneU't*
DES BOMBILLES. 2<j5
en dessus j etsertcle gaine aux trois pic-
ces qui composent le suçoir ; l'autre ,
placée à la partie supérieure , fait l'of-
fice de lèvre et sert à contenir le suçoir
dans la gaine , sur laquelle elle est cou*
chce. Les trois autres pièces ou le su-
çoir sont des filets très-minces et très-
fins, d'inégale longueur ; lès deux laté-
raux sont plus courts que celui du mi-
lieu , et celui-ci est moins long que la
gaine. A l'origine , et de chaque côté de
la trompe , sont les deux antennules ,
qui sont courtes et velues.
Le corselet est large , renflé; î'abdo-
TiiQxv est large, applati, arrondi à l'ex-
trémiîé, uni au corselet dans toute sa
largeur. L'un et l'autre sont entière-
ment couverts de poils longs, fins et
serrés.
Les ailes sont très - longues , peu
larges; l'insecte les porte très-écartées
du corps. Les balanciers sont courts,
terminés par une petite masse compri-
mée, obtuse.
2f)6 HISTOIRE NATURELLE
Les pattes sont très-longues et très-
minces; le dernier article des tarses est
terminé par deux petits crocLets et par
deux petites j^elottes spongieuses.
Les bombilles sont très -agiles et vo-
lent avec beaucoup de rapidité. Ils pla-
nent au-dessns des fleurs sans s'y poser,
et introduisent dedans leur longue
o
trompe , pour en tirer les sucs mielleux
qu'elles contiennent, et dont ils font
leur unique nourriture. En volant , ils
font , avec leurs ailes, un bruit sembla-
ble à celui que font entendre les abeil-
les-bourdons , et quelques insectes de
cet ordre. Leurs larves et leurs méta-
morphoses sont inconnues.
M. Fabricius a décrit dix-neuf de
ces insectes, et le cit. Olivier vingt-sept ;
cet auteur les a divisés en deux famil-
les ; l'une, composée de vingt-quatre
espèces, comprend les bombilles à corps
velu, et la seconde, ceux à corps pubes.
cent. On trouve à-peu-près la moitié d«$
tous ces insectes en Emopc.
DES BOMBILLES. 297
Le Bombille bichon , Bomhylius
major.
Il a environ six lignes de longueur :
le corps est court , couvert de poils d'un
gris jaunâtre ; la trompe est noire, poin-
tue j recourbée à l'extrémité , et de la
longueur du corps ; les ailes sont lon-
gues, blajîcheset transparentes au bord
intérieur et à l'extrémité; brunes de-
puis la base jusque près de l'extrémité
du bord extérieur, où cette grande ta-
che forme des ondes ; les pattes sont
longues , minces , de couleur grise,
chargée d'épines noirâtres assez longues^
les tarses sont noirs.
On le trouve en Europe, aux envi-
rons de Paris.
298 HISTOIRE NATURELLE
Le Bombille ponctué, Bombyliua
médius.
Il est un peu plus grand que le pr(?cé-
dent , auquel il ressemble beaucoup ;
tout le corps est couvert de poils lougs,
fins et serrés de couleur rousse-, les an-
tennes , la trompe et les pattes sont noi-
res ; les jambes sont couvertes de petites
épines noires 5 les ailes sont moitié bru-
nes et moitié blanches; elles ont sur la
partie brune, qui est le long du bord
extérieur, ainsi que sur la partie trans-
parente , plusieurs petites taches obscu-
res à la jonction des nervures , ce qui
les fait paroître comme pointillées.
On le trouve en Europe , aux envi-
rons de Paris.
Le Bombille cul-blanc , Bomhylius
analis, Oliv.
Il a six lignes de longueur : il ne dif-
fère du bombille bichon, qu'en ce que
DES BOMBILLES. 1299
l'extrémité de son corps est couverte de
poils blanchâtres, et que les ailes ne sont
noirâtres qu'à leur origine. La trompe
est noire , longue ; les pattes sont brunes ,
et les tarses noirs.
On le trouve en Provence.
Le Bombille immaculé , Bornhy^
Uns minor.
Il varie pour la grandeur, depuis
quatre jusqu'à six lignes : tout le corps
est noir , couvert de poils d'un gris jau-
nâtre ; la trompe est longue , noire ; les
pattes et les antennes sont noires ; les
ailes sont transparentes , sans taches ,
avec une légère teinte brune à la base.
On le trouve en Europe, aux envi-
rons de Paris.
Le Bombille cuivreux ^ Bomby:^
Uns citpreus.
Il est de grandeur moyenne : les an-
tennes sont iioii'es, longues, réunies à la
3oo HISTOIRE NATURELLE
base ; la trompe , pins courte cpe les an-
tennes, est sétaece, portée en avant; le
corselet est noir , d'une couleur cui-
vreuse sur les côtés , avec la partie an-
térieure couverte de poils fauves , l'ab-
domen est cuivreux ; vu à un certain
jour , il paroît vert ; il a une rangée de
points fauves tout le long de sa partie
supérieure. Les pattes sont noires , les
cuisses pâles en dessous , les postérieu-
res sont comprimées et ciliées j les ailes
sont obscures.
On le trouve à Cayenne.
Le Bombille tacheté , Bombylius
maculatus.
n a environ trois lignes de longueur ;
les antennes et la trompe sont noires ) le
front est couvert de poils blanchâtres ;
le corselet est noir , avec des poils
blancs très-serrés à sa partie antérieure j
l'abdomen est noir, avec des poils blancs
à l'extrémité , entre lescjuels sont des
DES B O M B I L L E S. OOI
points brillans d'un blanc de neige \ les
pattes sont noires.
On le trouve sur la côte de Malabar.
Le Bombille pygmée , Bonihylius
pigmœus»
Il est très-petit : la tête est noire. L©
corselet est velu , obscur , blanc à sa
partie antérieure et postérieure : l'ab-
domen est couvert de poils ferrugineux;
les ailes sont noires le long du bord ex-
térieur , et elles ont quelques pointa
noirs ; les pattes sont ferrugineuses.
On le tjpouve dans TAmérique sep-
tentrionale.
Le Borabille verdâtre, Bomhylius-
virescens.,
La trompe est à peine de la longueur
de la tête ; tout le corps est couvert de
poils fins et serrés de couleur verdâtre;
les ailes sont blanches , sans taches.
Insectes. IX, 26
002 HISTOIRE NATURELLE
Oii le trouve en Espagne , sur les
fle
urs.
Le Bombille Mélanocépliale ,
Boinhylius Melanocephalus,
Il est petit : la trompe est noire ; la
tête , le corselet et l'abdomen sont cou-
verts de poils fins et serrés , noirs sur la
tête, jaunes sur le corselet et Tabdomcn ;
l'anus , ou les deux derniers anneaux ,
sont argentés , brillans ; les ailes sont
blanches , avec un peu de brun à la
base ; les jambes et les tarses sont noirs ;
les cuisses teslacées.
On le trouve en Barbarie , sur les
fleurs.
Le Bombille bi-ilîant , Bonihylius
nitidulus,
lia environ quatre ligues de longueur:
la tête est couverte de poili blancs ; les
antennes et la trompe sont noirer> ; le
DES B O M B I L L E S, 3o3
corselet et l'abdomeii sont couverts de
poils jaunâtres brillans; l'anus est un
peu obscur , les jambes et les tarses sont
testace's ; les cuisses noires les ailes sont
obscures.
On le trouve en Allemagne.
PIN DU TOME NEUVIEME.
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O