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DAUnRE
HISTOIRE
NATURELLE
DES POISSONS.
PS 2
STRASBOURG, IMPRIM. DE V.® BERGER-LEVRAULT.
U, S, National
HISTOIRE
NATURELLE
DES POISSONS,
PAR
M. LE B.°" CUVIER,
Pair de France, Grand-Offcier de la Légion d'honneur, Conseiller d'État et
au Conseil royal de lInstruction publique, l’un des quarante de l’Académie
française, Associé libre de l’Académie des Belles-Lettres, Secrétaire per-
pétuel de celle des Sciences, Membre des Sociétés et Académies royales de
Londres, de Berlin, de Pétersbourg, de Stockholm, de Turin, de Gcættingue,
des Pays-Bas, de Munich, de Modène, etc.:
ET PAR
M. A. VALENCIENNES,
Membre de l'Académie des sciences de l'institut, Professeur de Zoologie
au Muséum d'Histoire naturelle, Membre de l'Académie des sciences de
Berlin, de la Société zoologique de Londres, de la Société impériale des
naturalistes de Moscou, ete.
= ——
TOME VINGT-DEUXIÈME.
A PARIS,
Chez P. BERTRAND, évrreur,
LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
,
rue Saint-André-des-arcs, n.° 65.
STRASBOURG, chez V.° Levraucr, rue des Juifs, n.° 33,
1849.
Ft eu:
Mus
CS
132$
C,]
“AVERTISSEMENT.
Je termine dans ce volume l’exposé des genres
aussi nombreux que variés de la grande famille
des Poissons qui se groupent autour de notre
Saumon. J'arrive ainsi à présenter lhistoire
des Acanthoptérygiens et des Malacoptérygiens
abdominaux dans un cadre renfermé dans les
limites du prospectus donné par éditeur. Il ne
s'était engagé à publier que quinze à vingt vo-
lumes sur l'Histoire naturelle des Poissons. Il
termine donc cette première série, complétée
par le vingt-deuxième et dernier volume de cet
ouvrage, ayant pour titre : Histoire naturelle
des Poissons, par MM. Cuvier et Valenciennes.
Il fut conduit par nos travaux communs jus-
qu'au huitième volume, et je lai continué,
depuis la perte de ce grand naturaliste, par
mes seules et pénibles recherches.
V} AVERTISSEMENT.
L'éditeur a fait tous les sacrifices nécessaires
pour rendre lexécution de cet ouvrage digne
du grand nom inscrit en tête de ces volumes.
Il avait annoncé que chaque livraison serait
accompagnée de quinze à vingt planches ; il na
pas craint de doubler ce nombre; et il termine
aujourd’hui un atlas de six cent cinquante
planches. C’est le plus considérable qui ait en-
core paru sur lIchthyologie ; car Pouvrage de
Bloch ne contient que quatre cent trente-deux
planches.
Je n’oublie pas cependant quels sont les en-
gagements que cette première publication m’a
fait contracter envers la science, et avec les
savants qui ont bien voulu honorer mes tra-
vaux de leurs encouragements et de leur appui.
Je leur en exprime de nouveau ma bien vive
reconnaissance.
Je vais donc continuer l'étude des familles
qui doivent suivre celles dont j'ai écrit Fhistoire.
Quand ce travail sera terminé, je le publieraï.
Je mettrai cette première série de l'Histoire des
Poissons au niveau de létat de la science, par
des suppléments que ses nombreux accroisse-
ments rendront nécessaires.
AVERTISSEMENT. vi]
Pendant que j'imprimais ce volume, un voya-
geur courageux, zoologiste zélé et instruit, M.
Morelet, terminait un voyage scientifique dans
l'Amérique centrale. Il a rapporté du grand lac
de Peten une précieuse collection de poissons,
presque tous nouveaux. Îl na pas été moins
heureux en Erpétologie et en Entomologie, et
dans les autres classes de la Zoologie. Je suis
heureux, en terminant, de faire connaître, par
ces peu de mots, ce que les sciences naturelles
vont recueillir par ses efforts et par ses pro-
chaines publications.
Au jardin des Plantes, mai 1849.
le
Ne MU IOA DHL 42
tam 4
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LT
CL Pan
TABLE
DU VINGT-DEUXIÈME VOLUME.
SUITE DU LIVRE VINGT-DEUXIÈME.
SUITE DE LA FAMILLE DES SALMONOÏDES.
Pages. Planch.
CHAPITRE IX.
Da'sente CORLMATE : Men CORRE
Le Curimate cyprinoïde (Curim. cyprinoides, n.)
Le Curimate cilié (Curim. cihatus, Muller). . . 1
Le Curimate de Gilbert (Curim. Gilbert, Quoy
OY —J
et Gaimard). . . . . RE RAT Tee et MSP 16
Le Curimate ablette (Curim. alburnus, Muller et
IETOSCHEE PRE ET Ne NAN EU 18
Le Curimate de Spix (Curim. latior, Spix). . + 19
Le Curimate allongé (Curim. elongatus, Agassiz) 20
Le Curimate à large tête (Curim. laticeps, nob.) 21 634
CHAPITRE X.
Du genre Lérorin (Leporinus) . . . . . . . . 23
Le Léporin de Fréderici (Lep. Frederici, Ag.) 25
Le Léporin à dents obtuses (Lep. obtusidens,
NE NL SRE à ER. en Lui 28
Le Léporin Leschenault (Lep. Leschenaulti,nob.) 3o 635
Le Léporin tacheté (Lep. maculatus, Mull.) . . 31
Le Lépori aux bandes noires (Lep.nigrotæniatus,
LINE C1 qe TR OO, TARA TEE 32
Le Léporin à bandelettes (Lep. witattus, nob.). 33
X TABLE.
Pages. Planch.
Le Léporin fascié (Lep. fasciatus, Agassiz) . . 34
Le Léporin à queue épaisse (Lep. pachyurus, n.) 36
Le Léporin allongé (Lep. elongatus , nob.) . . 37
Le Léporin anostome (Lep. anostomus, nob.) . 38
CHAPITRE XI.
Du genre ÉprcyRTE (Epicyrtus). . 0... 41
L'Épicyrte bossu (Æp. gibbosus, Muller) . . . 43 636
L'Épicyrte exodonte (Æp. exodon, nob.) . . . 46
CHAPITRE XII
Du genre ParopontEe (Parodon, nob.). . . . . 50
Le Parodonte suborbital (Par. suborbitale, nob.) 51 637
CHAPITRE XIII.
Du genre Sazmin (Salminus, Agassiz) . . . . . 55
Le Salmin de Cuvier (Salminus Cuvieri, nob.). 56
Le Salmin aux fortes mâchoires (Salminus maxil-
losug; dob.)N ee; ess ER te 62
Le Salmin de Saint-Hilaire (Salm. Hilarü, nob.) 64
Le Salmin de d'Orbigny (Salm. Orbignyanus, n.) 65
CHAPITRE XIV.
Des Pacus, Crrnarines, Prasuques etHémriononres 69
À. Des Pacus (Prochilodus, Agassiz). . . . . . 69
Le Pacu argenté (Prochil. argenteus, nob.). + 71
Le Pacu à, côtes (Prochil. costatus, nob.). . + 79
Le Pacu noirâtre (Prochil. nigricans, Agassiz). . 80
Le Pacu dobulin (Prockil. dobulinus, nob.) . . 81
Le Pacu brème (Prochil. brama, nob.). . . + 82
TABLE. x}
Pages. Planch.
Le Pacu rayé (Prochil. lineatus, Val.). . . . . 84
Le Pacu à queue rayée (Prochal. tæniurus, Val.) 86
Le Pacu à deux taches (Proch. binotatus, Val.) 87
Le Pacu brillant (Prockil. insignis, nob.). . . 88
Le Pacu aux bandes roses (Pr. rubrotæniatus ,n.) 89
Le Pacu de Humboldt (Prochil. Humboldti; Cu-
rimatus Amazonum, Humb.). . . . . . . . 90
Le Pacu réticulé (Prockil. reticulatus, nob.) . . 92
B. Des Crrnarines (Citharinus, Cuv.) . . . . . 94
La Citharine de Geoffroy (Citk. Geoffræi, Cuv.) 95
La Citharine chilode (Citk. chilodus , nob.; Chi-
lodus punctatus, Muller). . . . . . . . . 103
CuDes Prasvouss ee UE ae 2. 106
Le Piabuque argentin (Piabuca argentina, Cuv.) 108
Le Piabuque schizodonte (Piab. schizodon, nob.) 112
Le Piabuque à bandelette (Piab. vittata, nob.) 115
D. Des Hémrioponres (Hemiodus) . . . . . . . 116
L'Hémiodonte à caudale rayée (em. notatus, n.) 119 638
L'Hémiodonte à une tache (Hem. unimaculatus,
Oo REA AC AUTRE RE nt 124
CHAPITRE XV.
Du genre Térraconorrire (Tetragonopterus) . 126
Le Tétragonoptère d’Artedi (Tetr. Artedi,n.) . 128
Le Tétragonoptère argenté (Tetr. argenteus ,
Cuviet). 2. entr, das hide de ie re tie 132
Le Tétragonoptère aux pieds roux (Z'etr. ru-
fipes; noob, ) CC Le Anne ee x 3 6
xIJ TABLE.
Le Tétragonoptère de Schomburgk (Tetr. Schom-
burskns mob)... 411.1. ES el à à
Le Tétragonoptère orbiculaire (Tetr. orbicularis,
rie oi (et aNene RSR OURS 3114
Le Tétragonoptère brême (Tetr. abramis, Jen.)
Le Tétragonoptère chalcée (Tetr. chalceus, Ag.)
Le Tétragonoptère de Linné (Tetr. Linnæt, n.)
Le Tétragonoptère de Gronovius (Zeir. Gro-
AGUA = n0b-). RL Ce SN NT Ce, Le
Le Tétragonoptère à bandelettes (Tetr. tæniatus,
DÉS AR PAR NN PNEU
Le Tétragonoptère à grandes écailles (Zetr. gran-
Cogeanes. Muller} NN Re". 2
Le Mojarra (Tetr. Orbignyanus, nob.) . . . .
Le Tétragonoptère fascé (Tetr. fasciatus, nob.)
Le Tétragonoptère à nageoires rugueuses (Z'etr.
Scabripinnes) nob.) ed Us. PAR.
Le Tétragonoptère à ligne latérale interrompue
(Teir. interruptus , ACHynS Je Roanne
Le Tétragonoptère du Pérou ( Tetr. Res
HODA) ENS CNE DR PE AS Ven Au AU este.
Le Tétragonoptère Wapri (Tetr. Wappi, nob.)
Le Tétragonoptère viejita (Tetr. viejita, nob.) .
Le Tétragonoptère à queue noire (T'etr. mela-
AUTUS MOD.) etes e © OR Pme
Le Tétragonoptère à caudale mouchetée (Teir.
SHIMANO): : 7. AM SEaRS :
Pages.
197
138
139
140
142
151
1 52
Planch
TABLE. xii}
Pages. Planch,
CHAPITRE XVI.
Du genre Bryan (Brycinus). . « . .. AU CREME No dr,
Le Brycin aux grandes écailles (Brycinus macro-
lepidatus mob} ti en RU 157 639
CHAPITRE XVI
Du genre Prasucine (Piabucina). . . . . . .. 161
Piabucine érythrinoïde ( Piab. erythrinoides ,n.) 161 640
CHAPITRE XVIII.
Du genre Serre (Gasteropelecus) . . . . . .. 165
La Serpe (Gasteropelecus sternicla, Pallas) . . 169 641
CHAPITRE XIX.
Du genre Disricnone (Distichodus) . . . . . . 172
Le Nefasch ( Distichodus nefasch, nob.). . . . 175 642
CHAPITRE XX.
Du genre Azesre (4lestes, Muller) . . . . . . 179
Le Raï (Alestes Hasselquisti, Muller). . . . . 180
L'Aleste nurse (_Zlestes nurse, nob.). . . . .. 188
L'Aleste sethentée ({lestes sethente, nob.). . . 190
CHAPITRE XXI.
Du sébnéMtréress- et. à à DOME re à 192
Le Mylète à large opercule (Myl. macropomus,
CONTES RE, SU RS SEE 195
Le Mylète à opercule court (My. brachypomus,
CUVE) Ne EE NB ET re 199
Le Mylète aux petites écailles ( My£. bidens, Spix) 201
XIV TABLE.
Pages. Planch.
Le Paco de l'Amazone (Myl. Paco, Humboldt) 204
Le Mylète à fortes épines (WMyT. duriventris, Cuv.) 206
Le Mylète à ventre épineux (My. acanthogaster,
LEE CD POP | POS SUR 272 à 00 PES 209
Le Mylète rhomboïdal (MyL. rhomboidalis, Cuv.) 210
Le Mylète à anale lobée (MyL. lobatus, nob.). 212
Le Mylète de Schomburgk (Myl. Schomburgkk,
LILI 0) PARENIU NE AA PRET PO RUES COR 212
Le Palomète (Myl. Palometa, nob.). . . . . 214
Le Mylète dévariqué (Myl. divaricatus , nob.) . 215
Le Mylète aux nageoires rouges (Myl. rubripinnis,
Muller) 49: Neon. No as: 70 GORE 216
Le Mylète à étoiles (My. asterias, Muller) . . 217
Le Mylète hypsauchen (My1. hypsauchen, Mull.) 219
Le Mylète de d'Orbigny (My. Orbignyanus, n.) 220
Le Mylète lune (Myl. luna, nob.). . . . . .. 221
Le Mylète à dents en cuilleron (WylL. doidyxodon
CREER EME 0 RPAEAINONT ES EU à BEL AT EE 229
CHAPITRE XXII.
Des genres Tomëre, Myzée et MyLésine . . . . 225
A. Des TomEres (J'omeles) MEN ASE 20, 225
Le Tomète à anale trilobée (Tom. trilobatus ,
DOS Je ait ta A ARE MP ee 226
Le Tomète unilobé (Tom. unilobatus, nob.) . . 228
Le Tomète à haute nageoire (Tom. altipinnis, n.) 230 643
B. Des Myzées (Myleus, Muller). . . . . .. 231
Le Mylée sétigère (Myleus setiger, Mull.) . . . 232
Le Mylée oligacanthe (My. oligacanthus, Mull.) 233
TABLE.
C. Des Myzéses (Mylesinus) . . : . . . . .
Le Mylésine de Schomburgk (Mylesinus Schom-
burgkü, mob) OMR hs een .
CHAPITRE XXIIL.
Du genre Cnazcée (Chalceus, Cuv.). . . . . .
Le Chalcée à grandes écailles (CA. macrolepi-
dos nb)" need et ae ler la ent
Le Chalcée ararapeera (Ch. ararapeera, nob.) .
Le Chalcée opalin (CA. opalinus, Cuv.) . . . .
Le Chalcée de Saint-Hilaire (C4. Hilarü, nob.) .
Le Chalcée de d'Orbigny (Ch. Orbignyanus, n.)
Le Chalcée aux nageoires roses (CA. rodopterus,
noob, } 6-4 asp ei ) cadenas
Le Chalcée de Schomburgk (C4. Schomburgkü,
Mules) br God, sd Veil 5. ste
Le Chalcée pesu (C4. pesu, Muller) . . . . . .
Le Chalcée carpophage (CA. carpophaga, n.). .
Le Chalcée en faux (CA. falcatus, Muller). . .
Le Chalcée guile (CA. guile, nob.). . . . . . .
CHAPITRE XXIV.
Du genre Cmazcin (Chalcinus) . . . . .. Ve À
Le Chalcin à opercule court (Chalc. pins
HEC Pt E ct en EE DE
Le Chalcin à oreilles (Calc. ee nob.) .
Le Chalcin anguleux (Chalc. angulatus, nob. "
CHAPITRE XX V.
Du genre Serrasazme (Serrasalmus). . . . . .
Le Serrasalmerhomboïde (Serr. rkhomboides, Lac.)
XV
Pages. Planch.
234
240
244
244
265
272
XV] TABLE.
Pages. Planch.
Le Serrasalme bordé (Serr. marginatus , nob.) . 293
Le Serrasalme à tache sur l'épaule (Serr. hume-
TS AUDE) Mr 0 > LP RÉRRNRALLLs d 279
Le Serrasalme caribe (Serr. caribe, nob.) . . . 279
Le Serrasalme doré (Serr. aureus, Spix). . . . 282
B. Des Pyeocentres (Pygocentrus). . . . . . 284
Du Piraï ou Huma (Pygocentrus niger, Muller) 286
Du Piraya de Marcgrave (Pyg. Piraya, Muller) 291
Le Pygocentre noirâtre (Pyg. nigricans, Muller) 295
Le Pygocentre Palometa (Pyg. Palometa, nob.) 296
GDS: PYcoPRisris er cn ae lt Mecs vpèine 296
Le Pygopriste denticulé (Pygop. denticulatus ,n.) 297
Le Pygopriste serrulé (Pyg. serrulatus, nob.) . 300
Le Pygopriste enfumé (Pyg. fumarius, Muller) 302
D: Des Éiropmions: . ISOLER TER, 302
Le Catoprion mentonnier (Catop. mento, Mull.) 304
CHAPITRE XXVI.
Des genres Hynrocyn, Cynororame, et de quel-
ques autres voisins de ceux-ci. . . . . . . . 307
À. Des Hyprocyns (Hydrocyons). . . . . . . 309
L'Hydrocyon de Forskal (Æydr. Forskaliü, Cuv.) 309
B. Des Cynororames (Cynopotamus, nob.) . . 316
Le Cynopotame argenté (Cynop. argenteus, nob.) 317
Le Cynopotame à tache sur l'épaule (Cyrop. hu-
MéRaUs;nOb.)} "ee RUES RE
Le Cynopotame bossu (Cynop. gibbosus, nob.) 321 645
TABLE. XVI]
Pages. Planch.
GC. Des :Gynoponsi.: 25m RE 323
Le Cynodon scombéroïde (Cynod. scomberoides,
AS RÉ) ANUS AS AS er AR 324
Le Cynodon renard (Cynod. vulpinus, Agassiz) 329
Le Cynodon bossu (Cynod. gibbus, Agassiz). . 333
D. Des XyPHoraynques (Xyphorkynchus). . . 336
Le Xyphorhynque faucille (Xyp#. faleatus, Ag.) 337
Le Xyphorhynque falcirostre (XypA. falcirostris,
AO LGE) ARE UN PAPE HA A RE EPST 341
Le Xyphoryhnque aux petites écailles (47 ph. mi-
UOTE S REA ANRReees 342
Le Xyphorhynque hepset (Xyph. hepsetus, Quoy
et Gaan: )n.nnaomannts Gerra 343
Le Xyphorhynque Odüe (Xyph. Odôe, nob.) . 345
E. Des Aconiates ( Agoniates, Muller), et en
particulier de l’Agoniates halecinus . . . . . 347
F. Des XyPmosromss (Xyphostoma). . . . . . 348
Le Xyphostome brochet (Xyph. lucius, Spix) . 350
D 080 AND Co LE + th a A Sie 355
Le Xyphostome ocellé (Xyp. ocellatum, nob.) 355
Le Xyphostome moucheté (Xyph. maculatum,n.) 357
Le Xyphostome hujeta (Xp. hujeta, nob.). . 358
CD ES RE s er ARR NRA 359
Le Salanx de Cuvier (Salanx Cuvieri, nob.). . 360
Le Salanx de Reeves (Salanx Reevesü, nob.) . 363 646
CHAPITRE XXVIL
Des Gonosromess, des CaauLiones et des ScopëLes. 367
XVii] TABLE.
Pages. Planch.
À. Des Gonosromes (Gonostoma) . . . . . . . 373
Le Gonostome nu (Gon. denudata, Cocco). . . 376
B. Des Cuauzropes (Chauliodus). . . . . CRE:
Le Chauliode de Sloane (Chaul. Sloani, Bloch) 382 647
Le Chauliode de Field (Chaul. Fieldi, nob.) . . 389
GC. Des 'ArGyYROPELEGUS, V0 PME RENNRAENPETTS 392
L'Argyropelecus de la Méditerranée (4rg. hemi-
SMS, O0CCO) APR TI ONE See 398
L'Argyropelecus de d'Urville (4rg. Urvillei,nob. 405
L'Argyropelecus à épines (/rg. aculeatus, nob.) 406
L'Argyropelecus d'Olfers (4rg. Olfersü, nob.). 408
DD SrenNorprr ke UNE RS SR Res a 412
Le Sternoptyx d'Hermann (Stern. diaphana ,
Hermann)" PRES Sen Tr 415
E. Des Ononrosroues 1 MM RE 423
L'Odontostome Balbo (Odont. hyalinus, Cocco) 424
F. Des ScorPëzrs (Scopelus).,... 0... 429
Le Scopèle de Humboldt (Scop. Humboldti ,
Cuvier). "RSR RTE SNA 431
Le Scopèle de Pennant (Scop. Pennanti, n.). . 436
Le Scopèle boréal (Scop. borealis, nob.) . . . 438
Le Scopèle de Maurolico (Scop. Maurolici, nob.) 439
Le Scopèle de Cocco (Scop. Coccoï, nob.) . . 440
Le Scopèle de Tenore (Scop. Tenore, Ch. Bon.). 440
Le Scopèle de Power (Scop. Poweriæ, nob.). . 441
Le Scopèle lumineux (Scop. metopoclampum, n.) 442
Le Scopèle de Rafinesque (Scop. Rafinesqui,
DOD das ad Lee NP ES 444
TABLE. XIX
Pages. Planch.
Le Scopèle de Gemellaro (Scop. Gemellarü, n.) 445
Le Scopèle de Canino (Scop. Caninianus, nob.) 445
Le Scopèle de Risso (Scop. Rissoei, Cocco). . 46
Le Scopèle crocodile (Scop. crocodilus, nob.). . 447
Le Scopèle de Bonaparte (Scop. Bonapartü, n.) 449
Le Scopèle aux grands yeux (Scop. boops, nob.) 451
Le Scopèle brillant (Scop. resplendens, nob.) . 452
Le Scopèle ovale (Scop. ovatus, Cocco) . . . . 453
Le Scopèle étincelant {Scop. coruscans , nob.) . 454
Le Scopèle rude (Scop. asper, nob.) . , . . . 454
Le Scopèle de Lesueur (Scop. notatus, Les.). . 455
CHAPITRE XXVIIL.
Du genre Saunus (Cuvier). ….. . .- . . . . . . 457
Le Saure ordinaire (Saurus lacerta, Risso). . . 463
Le Saure odorant (Saurus fœtens, Risso). . . . 471
Le Saure synode (Saurus synodus, Dussumier). 477
Le Saure anolis { Saurus anolis, nob.). . . . . 483
Le Saure méléagride (Saurus meleagris, nob.). 484
Le Saure de Forster (Saurus myops, nob.) . . 485
Le Saure ophiodonte (Saurus ophiodon, Cuv.) 490
CHAPITRE XXIX.
Du genre SaurinE (Saurida, nob.). . . . . . . 499
Le Sauride tombil (Saurida tombil, nob.) . . . 500
Le Sauride nuageux (Saurida nebulosa, nob.). 504 648
CHAPITRE XXX.
Du:éenre Faribaencetne AC ANNE, 507
La Farionelle de Gay (Æarionella Gayi, nob.) 508 649
XX TABLE.
Pages. Planch.
CHAPITRE XXXL
Du genre Aurore ( Aulopus, Cuvier) . . . . . 512
L’Aulope filamenteux (Æ{ulop. filamentosus, n.) 513
L'Aulope de Miles ( Æulop. Milesii, nob.) . . . 519
L'Aulope d'Agassiz (Æulop. Agassizi, nob.). . 521
CHAPITRE XXXII.
Du genre Arépisaure (Ælepisaurus). . . . . . 526
L'Alépisaure féroce (4lep. ferox) . . . . . .. 529
L'Alépisaure bleu ( Ælepisaurus azureus, nob.). 530
650
HISTOIRE
NATUBBLEE
DES POISSONS.
SUITE DU LIVRE VINGT-DEUXIÈME.
SUITE DE LA FAMILLE DES SALMONOIDES.
ApËrs avoir décrit, dans le volume précédent,
les Salmonoïdes d'un premier groupe, qui
ont la joue entièrement nue, je vais présenter
l’histoire d’une seconde tribu, caractérisée par
des sous-orbitaires souvent assez élargis pour
couvrir d’une cuirasse osseuse l'intervalle qui
sépare l'orbite du bord montant du préoper-
cule. La réunion de ces espèces compose une
nombreuse famille secondaire, analogue dans
les Salmonoïdes, à celles des joues cuirassées
parmi les Percoïdes. Elles sont toutes étran-
gères, et surtout abondantes dans l'Amérique
méridionale.
Ces poissons ont fait le sujet d'un beau
travail, dû à MM. Muller et Troschel, de Ber-
lin, dont jai été heureux de profiter”. Ces
4. Horæ ichthyologicæ , par MM. Muller et Troschel , in-4.°
Berlin , 1845 , avec planches.
DJDDE | 1
D LIVRE XXIL SALMONOIÏDES.
savants les faisaient entrer dans leur famille
des CHarAcinr. J'ai déjà montré, en traitant
des Érythrins, que je ne croyais pas devoir
adopter cette subdivision. La discussion à la-
quelle je me livre sur chacun des genres sui-
vants apportera de nouvelles preuves à l'appui
de cette opinion.
L’énumération de toutes ces espèces nous
conduit insensiblement à celle des nombreux
petits poissons de nos mers, et surtout de la
Méditerranée, que j'avais cru pouvoir séparer
plus nettement des Salmonoïdes que je ne
dois le faire aujourd'hui, après en avoir étu-
dié toutes les nombreuses modifications. Je
pensais que le caractère des Salmonoïdes re-
posait sur la forme de l'arcade de la machoire
supérieure, constituée par les maxillaires et les
intermaxillaires. Je croyais que le maxillaire
n'entrait pas dans la composition de l'arc de
la mâchoire supérieure des Scopèles. Cela est
vrai pour quelques genres, mais on ne trouve
plus ce caractère dans les Gonostomes, qui
lient par un passage insensible les Scopèles
aux autres Salmonoïdes. Cette conformation
appelle alors dans la grande famille des Sau-
mons tous les Saurus et semble la compléter.
DSI
QI
CHAP. IX. CURIMATES.
CHAPITRE IX.
Des Curimates.
M. Cuvier a pris dans Marcgrave le nom
de Curimate, pour désigner un genre de Sal-
monoïdes admis dès la première édition du
Règne animal. Ce sont, dit-il, des poissons qui
ont toute la forme extérieure des Ombres,
leur petite bouche, et dont quelques-uns leur
ressemblent plus spécialement par l'absence
de dents visibles; ils n'en diffèrent que par
le nombre des rayons branchiaux. Pour fixer
davantage les idées de ses lecteurs, il renvoie
‘au $almo edentulus de Bloch, et probable-
ment au $Salmo cyprinoides de Linné d'après
Gronovius. Puis il ajoute que la plupart des
espèces ont encore quelques singularités à
leurs dents, et il établit, d'après cela, plu-
sieurs subdivisions, qu'il ne caractérise pas
suffisamment. Cependant il désigne nettement
les dents des Hémiodus, en disant quelles
sont tranchantes et denticulées comme celles
des Acanthures. Il fallait ajouter peu de chose
à cette comparaison fort juste, pour com-
pléter la diagnose de ce groupe. Dans une
troisième coupe il met aussi les naturalistes
4 LIVRE XXII SALMONOIÏDES.
sur la voie, en disant que les poissons de cette
subdivision ont les dents antérieures tran-
chantes et comparables à celles des Balistes.
Sans qu'elle soit complète, on ne peut nier que
ce ne soit une grande partie de la diagnose
des Leporinus. Après cette publication et
quelques années avant la seconde édition du
Règne animal, Spix d'abord, puis M. Agassiz
vinrent modifier le travail de M. Cuvier. Mon
célèbre confrère sépara des Curimates, sous
le nom d'Anodus, les espèces de la première
subdivision, en en faisant connaître de nou-
velles, mais en altérant de suite la composition
du genre, parce que ce savant yÿ associait
| mon Curimatus tæniurus, qu'il aurait dü
placer dans le genre Pacu ou Prochilodus.
Il me paraît, d’après la synonymie, quil
aurait eu la pensée de réserver le nom de
Curimate à un poisson que M. Cuvier n'avait
pas vu, mais qui appartenait au genre Pia-
buque. Il est évident que cette manière de
faire embrouillait le premier travail de M.
Cuvier, loin de l’éclaircir. Malheureusement
notre illustre maitre n’a pas rétabli les choses
comme elles auraient dû l'être, dans la seconde
édition du Règne animal. En effet, reprenant
la première phrase diagnostique de son genre
Curimate, il associe au Salmo edentulus de
CHAP. IX. CURIMATES. 5
Bloch le S. unimaculatus, qu'il avait si bien
caractérisé dans la première édition, et il efface
complétement la comparaison quil en avait
faite avec les Acanthures. Il ajoute à mon
Salmo tæniurus, un Salmo curima, tiré des
matériaux de Marcgrave , que je lui avais
rapportés de Berlin, et il dit : ce sont les
Pacu de Spix; ses Anodus en diffèrent par
une bouche un peu plus fendue. Ces deux
propositions manquent tout à fait de préci-
sion. Il place encore le .S. cyprinoides de
Gronovius avec doute, mais il oublie bientôt
le rang qu'il cherche à lui assigner, car on
voit reparaître ce même %. cyprinoides de
Gronovius comme une espèce de Citharine,
détermination évidemment plus fautive que
la première.
Tel était l'état de lichthyologie sur ces
poissons, lorsque MM. Muller et Troschel ont
adopté le genre Anodus dans leur monogra-
phie des Characins. Ils y comprennent les
différentes espèces de Salmonoïdes, que je ca-
ractérise par une bouche sans dents, dont les
mächoires, sans lèvres, ont le bord tranchant;
la supérieure porte une petite échancrure,
dans laquelle est recu un tubercule saillant
de linférieure. La fente de la bouche est trans-
versale et sous le museau. Dans le plus grand
G LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
nombre des espèces il fait une légère saillie; il
est quelquefois même taillé en biseau. Quant
à la forme générale, elle varie, puisque nous
avons des espèces qui ont le corps allongé
et arrondi; d’autres l'ont raccourci et com-
primé. Tous ces poissons se ressemblent à
l'intérieur parce que la branche montante de
l'estomac devient une sorte de gésier, à cause
de l'épaisseur de ses paroïs musculaires. Il y
a un nombre assez considérable de cœcums
autour du pylore; j'en ai compté jusqu'à dix-
huit. L'intestin est un des plus longs qu'on
observe dans les poissons de ce groupe; il
est grêle et souvent filiforme.
Si les ichthyologistes de Berlin n'avaient
inscrit sous les Ænodus que des poissons qui
eussent tous les caractères queje viens de rap-
peler, ils eussent formé un genre parfaitement
naturel, dont on ne peut nier que la première
pensée n'appartienne à M. Cuvier, et il me
semble qu’au lieu de faire disparaitre de leur
Monographie le nom de Curimate, ils auraient
dû le réserver à ce groupe de poissons. C'est
ce que je vais faire.
En reprenant la première idée du genre
Curimate, je détruirai un double emploi en
établissant l'identité du Salmo cyprinoides
de Linné, et du $. edentulus de Bloch. Je
CHAP. IX. CURIMATES. | &
comparerai à cette première espèce linnéenne
l'Anodus ciliatus de Müller, qui en est très-
voisine. L’Ænodus Gilbert: en est une troi-
sième très-semblable, qui ne me paraït pas la
même que lAnodus alburnus des deux ich-
thyologistes de Berlin. Viendront ensuite
l'A. latior de Spix, et enfin, une belle es-
pèce nouvelle, originaire des environs de
Maracaïbo. L’Anodus Amazonum et V À. tæ-
niurus appartiennent au genre Proclulodus.
Le CURIMATE CYPRINOÏDE.
(Curimatus cyprinoides , nob.)
Nous sommes assez heureux pour retrouver
dans nos poissons plusieurs exemplaires de
l'espèce désignée par Linné, dans le Systema
naturæ, sous le nom de $Salmo cyprinoides.
Cest par elle que nous allons commencer les
descriptions de ces différents Curimates.
Rien ne ressemble plus à une Brême ou
aux espèces voisines d'Ables que le Curimate
cyprinoïde. '
Il a le corps comprimé, assez élevé; la tête petite;
le museau déprimé, obtus et saillant au-devant de
la bouche. Les écailles sont de moyenne grandeur.
À ces caractères que donne l’observation générale
LIVRE XXII SALMONOIÏDES.
du poisson, ajoutons les détails suivants. La plus
grande hauteur du tronc, mesurée sous la dorsale,
fait le tiers de la longueur totale. L’épaisseur est
trois fois et demie dans la hauteur. La tête est courte,
sa longueur est comprise quatre fois et un tiers dans :
la longueur totale. La distance du bout. du museau
à la nuque égale une fois et deux tiers la longueur
de la tête. L’œil est éloigné du bout du museau d’une
fois son diamètre, lequel est contenu trois fois et
deux tiers dans la longueur de la tête. Une paupière
adipeuse assez marquée cache le bord antérieur et
postérieur du globe, et s'étend jusqu’au cercle de
la pupille. Ge membrane adipeuse couvre en ar-
rière une partie de la joue, car elle passe sur tout
le haut de l’opercule. Le cercle de l'orbite est bordé
en dessous par cinq osselets sous-orbitaires. Le
premier est très-petit, assez éloigné de l'œil et sous
la narine. Le second naît de l’angle du maxillaïre,
puis il se prolonge en une petite palette arquée au
delà de l’aruculauon de la mâchoire inférieure.
Ces deux premières pièces sont en quelque sorte
perdues sous. l’adipeuse naissant de la paupière.
Le troisième os est le plus grand de tous : il se
porte jusqu’à la partie postérieure de l’orbite. Le
cercle est complété par deux autres petites pièces
minces comme une écaille, quadrilatères et enga-
gées sous le prolongement de l’adipeuse postérieure.
On ne voit que très-peu du préopercule sous ces
Son bord est mince et arrondi : 1l recouvre
presque en enter l’interopercule, dont l'angle pos-
térieur dépasse le précédent comme une petite
CHAP. IX. CURIMATES. 9
plaque triangulaire. L’opercule est assez grand, légè-
rement convexe; son bord est arqué et se divise en
deux parües, dont la supérieure est beaucoup plus
longue que l’inférieure; la disunction des deux bords
est marquée par un angle assez obtus. Un sous-
opercule étroit, arqué, complète cet appareil et le
bord de l’ouverture branchiale. Le bord membra-
neux de l’opercule est mou et assez large. On compte
sans aucune difficulté quatre rayons à la membrane
branchiostège; ces rayons sont tous assez larges,
aplatis, fortement imbriqués et très-peu cachés sous
la membrane; ils sont reculignes sous la gorge, et ils
se redressent un peu en se terminant sous l’opercule.
La membrane branchiostège est assez épaisse, mais -
peu étendue. La bouche est très-peu fendue; lex-
trémité du museau est formée par des intermaxillaires
assez dilatés, cachés sous la peau épaisse qui continue
celle du crâne. Ces deux intermaxillaires sont réunis
à angle obtus, de manière que la bouche a la forme
d'un chevron: On ne peut pas dire qu'il y a des
lèvres mobiles. Le maxillaire est très-peut, entière-
ment invisible quand la bouche est fermée, parce que
sa poruon supérieure est engagée sous les téguments
communs du front et des intermaxillaires, et parce
que l'extrémité libre de l'os est cachée sous le sous-
orbitaire. On ne voit que cette très-petite portion
quand la bouche est ouverte. La mâchoire inférieure
a une sorte de petit tubercule saillant vers la sym-
physe : elle est d’ailleurs très-mince, tranchante et
sans lèvre apparente. La langue est courte, obtuse,
mais assez grosse. Il n’y à aucune espèce de dents. Le
10 LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
palais est creusé en une goutüère assez profonde
derrière un petit tubercule du vomer. Les deux ou-
vertures de la narine sont petites et rapprochées l’une
de l'autre, supérieures, l’antérieure est plus petite
que la postérieure.
- Le profil du dos est assez convexe, et 1l s'élève
à parur de la nuque jusqu’à la dorsale, qui est un
peu plus en avant que la moiué du corps. On peut
dire que le premner rayon est inséré aux deux cin-
quièmes de la longueur totale. Cette nageoire est
courte; le premier rayon est un peu plus dur que
le second et le troisième ; il ne mesure que le quart
de la hauteur de celui qui le suit, lequel est
prolongé en long filament, qu le rend plus long
que la hauteur du tronc mesurée sous lui. Ce filet
dépasse cette hauteur d’environ un sixième de sa
longueur. Le second est un peu plus court; le troi-
sième lest beaucoup plus, et ils diminuent suc-
cessivement et assez rapidement jusqu'au dernier,
qui n’a pas même le cinquième de la hauteur du
plus long rayon. La caudale est fourchue; ses lobes
sont arrondies et les rayons se terminent en filets
déliés. L’anale est courte et basse, ses premiers
rayons sont assez épais et assez durs. La pectorale
est étroite, attachée tout près de la ligne du profil
du ventre; elle est plus courte que le sixième de
la longueur du poisson; ses rayons sont grèles et
rapprochés l’un de l’autre, La ventrale est sensible-
ment plus longue que la pectorale, et elle est beau-
coup plus large, quoiqu’elle ait moins de rayons.
CHAP. IX. CURIMATES. A À
B. 4; D. 11; À. 411; C. 93: P. 15; V. 10.
Les écailles sont de grandeur médiocre; leur
portion radicale a de nombreuses siries concentri-
ques; mais je ne vois pas de rayon à l'éventail, bien
que le bord soit un peu crénelé. La portion libre a
des stries rayonnantes, faciles à voir avec une loupe.
Elles sont plus grandes auprès du ventre que sur
le dos. Nous en comptons cinquante-huit rangées
le long de la ligne latérale, qui est droite, tracée
par le milieu de la hauteur et marquée par des tu-
bulures simples et non rameuses.
La couleur du poisson paraît avoir été uni-
forme, d’un vert plus ou moins rembruni, à reflets
argentés. Les nageoires paraissent verdâtres, assez
foncées.
À l'ouverture de l'abdomen, on voyait les grappes
nombreuses des ovaires flotter librement dans la
cavité abdominale, comme cela a lieu dans tous les
Salmonoides, et entre elles deux les nombreuses cir-
convolutions d’un intestin aussi fin qu’un fil de la
grosseur d’une épingle ordinaire. En rejetant l'ovaire
et en écartant un peu les replis de l’intesun, on met
à nu l’estomac; on voit alors que l'œsophage et sa
poruon dilatée deviennent un tube très-mince, à paroi
presque membraneuse, qui s’élargit un peu en un
cul-de-sac, à peu près à la moitié de la longueur
de la cavité abdominale; puis l'estomac se recourbe
pour former la branche montante accolée sous
l'œsophage; ses parois sont plus musculeuses, et
elles s’épaississent en un petit gésier pyriforme, d’au-
tant plus résistant que tout l’intérieur est plus rempli
12 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
d’humus. Arrivé presque sous le diaphragme, un
rétrécissement très-marqué indique la place du pylore.
Le duodénum commence immédiatement, en remon-
tant d’abord vers l'avant de la cavité abdominale; 1l se
recourbe pour passer à droite de l’estomac; descendre
au delà de ce viscère et se replier en faisant des
cercles concentriques autour de la branche montante
et musculeuse de l’estomac. Lorsque les contours de
la spirale ont atteint le milieu de cette branche, ils se
détournent en sens contraire, de manière à former
une seconde spirale, dont les cercles vont en s’agran-
dissant, et d’où il résulte que l’estomac se trouve
enveloppé par vingt-trois tours de l’intesün, au delà
desquels celui-ci, sans presque changer de diamètre,
se rend droit à l'anus, entre les deux oyaires. Autour
du pylore on compte dix cœcums, cinq de chaque
côté. Dans le haut de la cavité abdominale et à
droite de l'estomac on voit un petit lobe triangu-
laire consutué par le foie et auquel est attachée une
vésicule biliaire assez longue et suspendue à un très-
long canal bépato-cystique. Au-dessus du repli du
péritoine qui enveloppe les viscères digesufs se trouve
la vessie aérienne; elle est double; le lobule anté-
rieur est court, arrondi; le postérieur est conique
et se termine en une pointe très-aiguë. Cette vessie
ressemble parfaitement à celle d’un cyprin. La se-
conde communique avec l'intestin par un canal
pneumatique. On y remarque des brides longitu-
dinales, semblables à celles des macrodons, mais il
n'y à point de cellules comme dans la seconde
vessie des érythrins.
CHAP. IX. CURIMATES. 13
La longueur du plus grand individu con-
servé dans le Muséum d'histoire naturelle est
de huit pouces et demi. C'est un des poissons
rapportés de l'Amazone par M. de Castelnau.
Cet exemplaire est celui auquel conviennent
parfaitement les expressions caractéristiques
de la diagnose que Linné a donnée à son
Salmo cyprinoides.
Il existe dans la collection du Muséum un
petit exemplaire venu très-probablement de
Surinam, et qui n'a guère que quatre pouces
de longueur. Il me paraît impossible de ne
pas le considérer comme de la même espèce,
et cependant je lui trouve les lobes de la
caudale plus aigus; la dorsale est haute et
triangulaire , et ses premiers rayons ne sont
pas prolongés en filaments aussi longs que
ceux de exemplaire décrit plus haut. On peut
se demander si ces différences ne sont pas
dues à la jeunesse du poisson.
J'en ai d’autres sous les yeux qui ont été
cédés par le Musée royal de Leyde, et qui
ont été envoyés de Surinam par M. Diepering.
Je rapporte encore à cette espèce un autre
individu que M. Robert Schomburgk a pris
dans l’'Esséquibo. Cet individu a cependant
la tête un peu plus large, et les rayons anté-
rieurs de la dorsale n’ont pas des filets aussi
414 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
longs. Je ne le considère que comme une va-
riété.
Enfin nous avons un autre petit exemplaire
de cette espèce, envoyé de Cayenne.
Bloch avait recu de Surinam son Salmo
edentulus. | le devait à la générosité dugou-
verneur de cette colonie, M. de Fréderici.
Il reconnut que son poisson ressemblait beau-
coup au Salmo cyprinoides de Linné; mais
il ne crut pas qu'il füt de la même espèce,
parce quil manquait de la longue soie qui
termine le premier rayon de la nageoire du
dos. Quand on a sous les yeux un nombre
assez considérable d'individus, on ne tarde
pas à reconnaitre quil y a sous ce rapport
des variations fort notables, et que, soit dif-
férence de sexes, soit peut-être variations
dues aux saisons, on voit deux poissons de
la même espèce varier cependant par le plus
ou moins long prolongement des rayons fili-
formes de la dorsale. Il n’y a donc pas de doute
que le Salmo edentulus de Bloch n'ait été au-
paravant décrit par Linné. Non-seulement j'ai
vu un assez grand nombre de ces poissons dans
le Musée de Paris, mais je crois avoir dessiné
à Leyde l'individu de Gronovius, et il est par-
faitement semblable à ceux qui ont été rappor-
tés par M. de Castelnau.
sai bar lle fonte
CHAP. IX. CURIMATES. 45
M. de Lacépède avait déjà fait cette réu-
nion en inscrivant son Characin carpeau dans
la liste des espèces de ce genre.
Le CURIMATE citté.
(Curimatus ciliatus, Muller.)
L'espèce qui me paraît se rapprocher le
plus du Salmo cyprinoides de Linné, décrit
dans l’article précédent, est l'Anodus ciliatus
de MM. Muller et Troschel.:
L'espèce en diffère cependant,
par ce que la courbure du ventre est beaucoup plus
grande, d’où il résulte que la ligne latérale n’est pas
tracée par le milieu de la hauteur du tronc. Le mu-
seau est moins avancé au-devant de la bouche, et
il est beaucoup plus court que le diamètre de loeil.
Les pectorales sont moins pointues; les ventrales
sont moins allongées; les rayons de la dorsale ne
sont pas prolongés en filaments, et le dernier rayon
mesure, à très-peu de chose près, la moiué de la
hauteur du second. La caudale est fourchue ; l’anale
est plus courte et a les rayons antérieurs propor-
üonnellement plus longs.
DAT DST AS 24 3 Pl 245 57Y 00.
1. Muller et Troschel, Horæ ichthyologicæ , p. 8,n.°8,ctp. 2,
t. IV, fig. 4.
16 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
|
Ces nombres diffèrent très-peu de ceux qui ont
été donnés par les deux auteurs cités plus haut, et
cette légère différence ne me paraît pas jusüfier une
distinction spécifique. Les écailles sont manifestement
cihiées, de grandeur médiocre; nous en avons compté
cinquante rangées le long de la ligne latérale. Je
trouve cependant que M. Muller en donne cinquante-
sept à son poisson.
La couleur verdätre sur le dos est argentée sur
le reste du corps.
L'individu qui a fait le sujet de cette des-
cription, est long de six pouces quatre lignes ;
il a été rapporté de l'Amazone par M. de
Castelnau. L'espèce entre dans les affluents
de ce grand fleuve; ceux qui ont servi à la
description de M. Muller ont été rapportés
de l'Esséquibo par M. le chevalier Robert
Schomburgk.
Le CURIMATE DE GILBERT. 3
(Curimatus Güilberti, Quoy et Gaimard.)
Une troisième espèce, voisine des deux pré-
cédentes, est le petit poisson découvert dans
les eaux douces des environs de Rio-de-Ja-
néiro par les compagnons du capitaine Frey-
cinet, MM. Quoy et Gaimard. Ils l'ont dédié
à un chirurgien de la marine, M. Gilbert,
mort des suites de la fièvre jaune dans les
Antilles.
CHAP. IX. CURIMATES. 47
L'espèce se distingue des précédentes par son corps
plus allongé et par ses écailles assez grandes et tout
à fait lisses. Leur bord n’est point cilié. La hauteur
fait le quart de la longueur totale. Sans être filamen-
teux, les premiers rayons de la dorsale sont assez
prolongés. La caudale est fourchue et les lobes sont
pointus. L’anale est courte.
B. 4; D. 11; A. 9; C. 23; P. 14; V. 9.
Nous comptons quarante et une écailles le long
de la ligne latérale. La couleur est verdâtre sur le
dos, plus ou moins argenté ; il y a une tache noire
auprès de la queue et une bandelette longitudinale
bleuâtre, d'autant plus marquée qu’elle est plus près
de la queue.
Nous faisons cette description d’après l'in-
dividu , long de quatre pouces, déposé dans
le Cabinet national par MM. Quoy et Gaimard.
C'est celui quils ont pris dans les lieux ma-
récageux baignés par le Rio Macacu du Brésil.
Nous en avons deux autres de même taille,
et parfaitement semblables pour les formes et
pour les couleurs, qui ont été rapportés des
environs de Rio-Janéiro par le célèbre bota-
niste, M. Auguste de Saint-Hilaire. Cest, sans
aucun doute, le Curimate Gilbert des natu-
ralistes que nous avons cités; car nous réta-
blissons l'espèce d’après leur propre individu.
De É 2
A8 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
Le CURIMATE ABLETTE.
_, (Curimatus alburnus, Mull. et Trosch.)
Ce n'est pas sans quelque hésitation que je
distingue le poisson qui va faire le sujet de
cet article de celui qui vient d'être décrit. Je
le mentionne d'après ce que les habiles ich-
thyologistes de Berlin en ont dit dans leur
Monographie des Characins. À en juger par
la figure, l'espèce se distinguerait de toutes les
autres de ce genre par un caractère curieux
et facile à saisir; car la caudale est représen-
tée couverte de petites écailles; mais je crains
beaucoup que le dessinateur n'ait rendu les
articulations des rayons sous cette forme écail-
leuse.
D'ailleurs la forme générale du corps et celle des
écailles ressemble tout à fait à l'espèce précédente.
Je crois cependant que la dorsale est plus haute. Je
vois aussi que M. Muller ne compte que trente-six
écailles le long de la ligne latérale.
D. 12; A. 10; P. 153 V. 10.
Les couleurs paraissent un glacé d’argent tout
uniforme; les auteurs ne décrivent ni taches ni
bandes, et on n’en voit aucune trace dans le dessin.
Les individus ont quatre pouces de long :
ils ont été pris dans un lac de la Guyane,
l'Amucu, par M. Robert Schomburgk.
CHAP. IX. CURIMATES. 49
L'absence de taches ou de bandes et la
grandeur des écailles, justifient peut-être suffi-
samment la distinction faite entre ce poisson
et le précédent.
Le CURIMATE DE Spix.
(Curimatus latior, Spix.)
L'espèce que je vais décrire est remarquable
par la petitesse de ses écailles :
Son corps est ovale et plus allongé que celui des
espèces dont nous avons déjà parlé. La courbure
du dos et celle du ventre sont assez régulières. La
hauteur fait le tiers de la longueur du corps, en
n'y comprenant pas la caudale.
La tête mesure le quart de cette même distance;
elle est assez large; sa lèvre supérieure dépasse
à peine l'inférieure. La dorsale est haute, trapézoï-
dale; la ventrale est longue et pointue ; la pectorale
est courte; là caudale, fourchue, a ses lobes larges
et arrondis.
B. 4; D. 11; A. 44; C. 93; P. 15; V. 9.
Les écailles du ventre sont beaucoup plus sem-
blabies à celles du dos que dans les espèces précé-
dentes, et le nu de la nuque se prolonge sur le dos
jusqu’au pied de la dorsale.
Nous comptons cent huit écailles le long de la
ligne latérale. Les couleurs ne paraissent pas différer
de celles des espèces précédentes.
20 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Nos exemplaires ont huit pouces et demi :
ils ont été pris dans l'Amazone par M. de
Castelnau.
Le CURIMATE ALLONGÉ.
(Curimatus elongatus, Agassiz.)
Le même voyageur nous a rapporté celle
des espèces figurées par Spix : c'est l'4nodus
elongatus d'Agassiz.
C'est, en effet, de tous nos Curimates celui qui a le
corps le plus long. Si lon compare les espèces pré-
cédentes à nos Brèmes (C. brama, L.) ou à nos
Rosses (C. rulilus, L.), celle-ci devrait être mise à
côté des Barbillons (C. barbus, L.). La hauteur est
comprise près de huit fois dans la longueur totale.
Au contraire de toutes les auires espèces, la tête
est plus longue que le corps n’est élevé. Sa longueur _
est contenue quatre fois et un quart dans celle du
corps. La dorsale n’a pas les rayons très-élevés; la
caudale est fourchue, et ses lobes sont très-pointus ;
les ventrales ne sont pas plus longues que les pecto-
rales.
B. 4; D. 11; À. 11; C. 23; P. 19; V. 15.
Les écailles sont très-petites, finement striées et
cilées. Il y en a cent dix rangées le long des flancs.
La couleur, verte sur le dos, paraît dorée sur
les parties inférieures. Une tache noire se montre
sur les flancs en arrière des ventrales ou des pecto-
rales; mais elle paraît devoir s’eflacer facilement.
Ou 4 ot GO
ans. > “à
AS TO INR TS Pl MOI ITS S UN UN - OU SNS ER IT TS If | |
, CHAP. IX. CURIMATES. 91
Nous possédons deux individus longs de
neuf pouces, qui ont été pêchés dans le haut
Amazone par M. de Castelnau. C'est l'espèce
représentée dans l'Histoire des poissons du
Brésil, pl. 40. Je dois cependant dire que la
figure n’est pas très-bonne; mais, avec l'aide
de la description de M. Agassiz, je ne conserve
aucun doute sur ma détermination.
Le CURIMATE A LARGE TÈTE.
(Curimatus laticeps, nob.)
Les collections du Muséum possèdent en-
core une très-jolie espèce d'Anodus, remar-
quable
par la largeur de sa tête et de son museau, et par la
longueur de l’opercule. Le front est légèrement con-
cave au-dessus des yeux. La courbe du dos est sou-
tenue et arquée jusqu’à la dorsale. Celle du ventre
est régulière depuis la gorge jusqu’à la fin de lanale.
La hauteur est le uers de la longueur totale. La tête
en fait le quart. L'œil est recouvert par d’épaisses
paupières adipeuses. Les deux premiers sous-orbitaires
forment une grande plaque mince, comme écailleuse,
détachée de la tête. Sous cette voûte on voit jouer
le maxillaire dans les mouvemenis de la bouche. Le
troisième sous-orbitaire est oblong; les autres sont
cachés sous la paupière postérieure. Toute la joue
22% LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
est cuirassée. Le limbe se prolonge un peu en ar-
rière en un angle arrondi, et au delà l’interopercule
s'étend sous un angle assez aigu, mais dont le sommet
est tronqué et arrondi en une palette, qui se porte
sur la ceinture humérale assez près de l'insertion
de la pectorale. L’opercule est triangulaire, rétréci
vers le haut, coupé carrément vers le bas. Le sous-
opercule a le bord très-arqué. La dorsale est haute
et pointue; les ventrales, beaucoup plus longues
que les pectorales, sont pointues comme elles ; l’anale
est coupée en lame de faux; la caudale est fourchue.
D. 11; À. 17, etc.
Les écailles sont excessivement petites; il y en a
plus de quatre-vingt-dix rangées entre l’ouie et la
caudale.
La couleur est un jaune cuivré de laiton très-
brillant.
Nous possédons deux beaux exemplaires de
cette belle espèce, dont le plus grand a onze
pouces : ils viennent des eaux douces des
environs de la grande lagune de Maracaïbo.
Nous les devons aux infatigables recherches
de M. Plée.
CHAP. X. LÉPORINS. 23
CHAPITRE X.
Du genre Lépor (Leporinus).
Ce genre, établi par Spix, a été accepté par
M. Agassiz et par M. Muller pour recevoir les
espèces que M. Cuvier rangeait dans sa troi-
sième subdivision des Curimates. Il peut être
caractérisé de la manière suivante :
Ce sont des poissons à corps allongé, un
peu comprimé, à ventre arrondi, qui ont une
bouche petite, entourée de lèvres charnues,
recouvrant un très-petit nombre de dents.
Elles sont, en effet, implantées sur les inter-
maxillaires et sur la mâchoire inférieure, et,
comme les deux mitoyennes d'en haut et d'en
bas sont plus longues que les autres, comme
elles sont projetées en avant et presque hori-
zontalement, M. Cuvier, dans la première édi-
ion du Règne animal, les avait comparées
avec raison aux dents de quelques Balistes.
Il ne faut pas toutefois conclure que la res-
semblance soit assez grande pour qu'il y ait
identité de forme,
Les dents pharyngiennes sont disposées par
bandes transversales. Leur couronne est com-
primée latéralement, assez longue et terminée
par deux pointes crochues d’une longueur
inégale. Ajoutons à cela que la fente des bran-
24 LIVRE XXII. SALMONOÏiDES.
chies est petite, à cause de la réunion de la
membrane branchiostège au chevron de la
ceinture humérale; que la membrane bran-
chiostège est soutenue par quatre rayons.
L'intestin, assez large, ne fait qu’une seule
circonvolution. Le nombre des cœcums varie
dans les différentes espèces de dix à dix-huit.
J'ai trouvé l'estomac de ces poissons rempli de
débris de végétaux, de fruits, de petits pois-
sons et d'insectes. Presque tous sont remar-
quables par une assez grande similitude dans
leurs couleurs, qui dépend de ce que les
flancs sont ordinairement marqués d’une ou
plusieurs taches noires allongées. Un seul a
des bandes transversales.
La monographie de ce genre va présenter
dans mon ouvrage un nombre un peu plus
considérable d'espèces que celle de mes pré-
décesseurs. Des exemplaires de chacune d'elles
sont conservés dans les collections du Mu-
séum. M. Muller avait pensé qu'il fallait réunir
sous Lep. Frederici les Léporins que j'ai in-
diqués dans le Voyage de M. d'Orbigny sous
les noms de Curimatus acutidens et C. obtu-
sidens. Je n'hésite pas à reconnaître le pre-
mier de ces deux poissons dans celui de Bloch;
mais l'espèce à laquelle j'ai donné le nom de
C. obtusidens doit être conservée.
sintnctider stube dE
CHAP. X. LÉPORINS. 25
Le Léprorin DE FRÉDERICI.
(Leporinus Frederici, Ag.)
Bloch avait recu de Surinam par les soins
du gouverneur de cette province, M. Fréde-
rici, l'espèce qu'il a dédiée à cet amateur de
bibralosie sous le nom de Salmo Fre-
derict.
C'est un poisson à corps trapu, dont les flancs
sont arrondis, dont la queue est si courte que
l’anale touche à la caudale. La courbure du dos est
à peu près semblable à celle du ventre. La hauteur
du tronc mesure le cinquième de la longueur totale,
et celle de la tête y est comprise cinq fois. Le dessus
du crâne est large, arrondi; le museau est gros et
obtus ; l'œil est médiocre, sur le milieu de la joue;
son diamètre est contenu quatre fois et quelque
chose dans la longueur de la tête. Les sous-orbitaires
sont minces et à peu près perdus dans la peau
épaisse et adipeuse qui recouvre les joues. Le préo-
percule est assez large, car son limbe descend jusque
sous la gorge, sans cacher toutefois la membrane
branchiostège. L’opercule est aussi une assez large
plaque triangulaire; mais le sous-opercule et l'inter-
opercule sont très-petits. La bouche est petite et
très- peu fendue. Les maxillaires sont rejetés tout à
fait sur l'angle de la commissure, et presque entiè-
rement cachés à l’état de repos par le premier sous-
orbitare, Les intermaxillaires portent chacun quatre
26 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
dents, et il y en a de même huit à la mâchoire infé- \
rieure. Les mitoyennes sont les plus longues; celles ,
d'en bas sont proclives et irès-pointues ; elles con-
servent leur acuité dans les individus adultes tout
aussi bien que dans les plus petits. Les ouïes sont
peu fendues; il n’y a même pas d'ouverture sous
listhme de la gorge, parce que les deux membranes
se rejoignent et sont tellement soudées à la sym-
physe de la ceinture humérale qu’elles se conunuent
avec la peau du corps. IL y a quatre rayons plats à
la membrane branchiostège.
Les dents pharyngiennies sont petites et coniques.
Le dernier rayon de la dorsale répond à la moitié
de la longueur totale. La base de la nageoïre mesure
les deux tiers de sa hauteur. L’adipeuse est petite et
répond au milieu de l’anale. La caudale est fourchue;
l’'anale est assez haute ; les pectorales, pointues, sont
loin d'atteindre aux ventrales, dont le bord est un
peu arrondi. Tout le tronc est couvert de larges
écailles; mais 1l n’y en a point sur la tête ni sur la
nageoire ; elles sont très-finement granuleuses; leur
bord radical a deux dentelures, et toute la surface
des stries d’accroissement d’une extrême finesse.
On en compte trente-huit le long des flancs. Je
ne vois pas d’ailleurs que celles qui existent à la
base de l’anale méritent une mention particulière.
LS RER 8 JA € GOUT à 7 De à LA) Au ét
Ce poisson est verdâtre, avec des reflets argentés
sous le ventre. Trois taches noires, quelquefois
oblongues, se voient le long des flancs ; la première
est sous la dorsale; la seconde répond aux premiers
CHAP. X. LÉPORINS. 97
rayons de l'anale; la troisième à l’extrémité de la
queue, près de la base des rayons mitoyens de la
caudale. L’anale a une tache noire oblongue, et
quelquefois le bord est coloré. Cette tache ne dis-
paraît pas plus que celle des flancs, et est caracté-
ristique dans ce poisson.
Je la retrouve dans les huit exemplaires que j'ai
examinés. Elle n'avait pas échappé davantage à
M. d'Orbigny, qui l'avait représentée dans les croquis
de cette espèce, faits à Monte-Vidéo. On voit aussi
qu'il en restait quelques traces sur les individus de
Bloch; il a seulement donné à cette tache de l’anale
une teinte bleuître.
Nos exemplaires ont près de huit pouces
de long: ils viennent de l'Esséquibo par M.
Schomburgk. Un individu, beaucoup plus
ancien, est conservé dans la collection du
Muséum. Il provient des recherches faites à
Surinam par Levaillant. J'en ai vu un autre,
adressé au Musée de Leyde par M. Diepering,
qui l'avait trouvé aussi à Surinam. M. Auguste
de Saint-Hilaire a rencontré cette espèce dans
le Rio San-Francisco du Brésil, et M. d'Or-
bigny l’a péchée dans la Plata.
Les nombreux individus que je viens de
comparer entre eux ne me laissent aucun
doute sur la détermination spécifique de
cette espèce. Cest bien le Salmo Frederict
28 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
de Bloch'; cest le poisson que jai fait figu-
rer dans l'Atlas ichthyologique du voyage de
M. d'Orbigny*; mais je n'admets pas, avec
M. Muller, que mon Curimatus acutidens
soit de la même espèce que mon Curimatus
obtusidens. |
Bloch dit que cette espèce a la chair d’un
très-bon goût.
Le LÉPORIN A DENTS OBTUSES.
(Leporinus obtusidens, Val.3)
Une seconde espèce, assez semblable à la
précédente par les trois taches oblongues des
flancs, se distingue cependant de celle-ci,
parce quelle
a la tête beaucoup plus courte ; le corps moins
trapu. L’anale n’atteint pas à la caudale. Les dents
sont tronquées et les mitoyennes d’en haut sont
proportionnellement plus grosses et plus longues.
B. 4; D. 12: A 115:C.:98:0P."163:.:N 9;
Les nombres des rayons ne sont pas tout à fait
les mêmes, et je compte quarante-deux écailles le
long des flancs. Les pectorales, les ventrales et
lanale sont jaunes, sans aucune tache.
. Bloch, tab. 378. :
Val. apud d'Orbigny, Pie BE 8, fig.
Val. apud d'Orbigny, pl. 8, fig. 2.
2 19
CHAP, X. LÉPORINS. 29
L'individu, rapporté de Buénos-Ayres par
M. d'Orbigny, est long de dix pouces; mais
jen ai un plus grand, long de quatorze pouces
et demi, pêché dans le Rio San-Francisco par
M. Auguste Saint-Hilaire.
Enfin, je crois encore retrouver cette espèce
dans un poisson rapporté de l'Amazone par
M. de Castelnau.
M. d'Orbigny en a vus qui avaient soixante-
dix centimètres de longueur. Il croit que les
trois taches noires disparaissent dans les indi-
vidus très-vieux.
Les pêcheurs lui ont donné cette espèce sous
le nom de Koga, et ce voyageur l'a observée
depuis le 24° latitude sud jusqu'au 34”, c'est-
à-dire sur le cours du Parana jusqu'à son em-
bouchure dans la Plata, près de Buénos-Ayres.
On ne l'observe jamais dans les lacs ni dans
les marais; elle voyage toujours en troupes
nombreuses dans les grandes rivières, et pré-
fère les endroits rocailleux où il y a beaucoup
de courants et de remous. Ce Léporin est si
vorace qu'on le pêche avec des hamecons
amorcés avec de la viande: c'est un assez bon
poisson.
30 LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
Le LéÉPorin LESCHENAULT.
(Leporinus Leschenaulti, nob.)
Une troisième espèce, assez voisine des pré-
cédentes, s'en distingue
par un corps plus épais et plus raccourci. En effet,
lanale s'étend sur le lobe de la caudale quand les
rayons sont pliés. La tête est beaucoup plus large
que dans les espèces précédentes. Les dents sont
plus petites, sans être pointues. La dorsale est un
peu plus haute. L’adipeuse est assez large; l’anale
est triangulaire et haute; la caudale, profondément
fourchue, a ses lobes arrondis.
D. 12; À. 11; C. 213 P. 18; V. 9.
La pectorale n’est pas moins étroite que celle dés
autres espèces ; mais ses rayons sont plus gros ; aussi
nous lui en trouvons trois de moins. Je ne compte
que trente-six rangées d’écailles le long des flancs.
Les écailles sont bordées d'un vert foncé; ce qui
dessine un réseau très-marqué sur le corps de ce
poisson. Il n’y a point de tache sur l’anale ; mais les
flancs en portent deux très-larges, placées comme
dans les espèces précédentes.
L'exemplaire que je décris a été envoyé de
la Mana par MM. Leschenault et Doumerc :
il est long de neuf pouces.
CHAP. X. LÉPORINS. 51
. Le LÉPORIN TACHETÉ.
(Leporinus maculatus, Mull.)
Nous avons retrouvé parmi les poissons que
nous devons à la générosité de M. le cheva-
lier Robert Schomburgk, l'espèce qui a été
décrite par MM. Muller et Troschel sous le
nom que nous lui conservons.
Ce petit Léporin a le corps allongé; le museau
pointu; la dorsale et l’anale assez hautes; les lobes
de la caudale étroits et pointus; les dents aiguës.
BAS DUT ANAL: C21;P 16 5V.9.
Je compte quarante rangées d’écailles le long
de la ligne latérale. Elles sont striées et bordées de
noirâtre. Outre les trois taches que nous avons 1in-
diquées dans les espèces précédentes, l’une, la plus
grande, est entre la dorsale et les ventrales; la seconde
répondant aux premiers rayons de l’anale, et la
troisième à la base de la caudale; on voit que les
flancs sont parsemés au-dessus et au-dessous de
la ligne latérale de grosses taches noires. Il n’y en
a aucune sur les nageoires.
Ce joli petit poisson, long de cinq pouces
et demi, a été trouvé par M. Schomburgk
dans la rivière Takutu, l’un des affluents du
Rio Branca.
C'est, comme je l'ai dit plus haut, le pois-
son décrit dans les Zoræichthyologicæ'. Je ne
1. Mull. et Trosch., Hor. icht., p. 11, n.° 8.
32 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
puis douter de ma détermination spécifique, :
malgré les petites différences que les exem-
plaires donnés par M. Robert Schomburgk
à la collection du Muséum d'histoire natu-
relle, offrent dans le nombre des rayons de
la dorsale et dans les rangées des écailles. M.
Muller indique une variété; je crois en pos-
séder une seconde, rapportée de l'Amazone
par M. de Castelnau. Je lui trouve les écailles
un peu plus striées, l'anale un peu moins
haute, et Les taches au-dessous de la ligne la-
térale sont beaucoup plus rares. Il ne serait
pas impossible, qu'en examinent plusieurs in-
dividus bien conservés de l’une et de l’autre
variété, on ne vint à les distinguer spécifi-
quement.
Le LÉPORIN AUX BANDES NOIRES.
(Leporinus nigrotæniatus , Mull.)
MM. Muller et Troschel ont rapporté avec
raison au genre actuel le Chalceus nigrotæ-
-niatus de M. Schomburgk.
C'est un poisson à corps très-allongé, dont la
hauteur est quelquefois contenue plus de six fois
dans la longueur totale, La physionomie générale
est celle de nos petits barbillons. La tête est longue;
le museau pointu; les dents petites, pointues; les
latérales sont peu visibles. La caudale a ses lobes
CHAP. X. LÉPORINS. 33
larges et arrondis; elle est cependant profondément
fourchue. L’anale est haute, et atteint à la base du
lobe de la caudale. La dorsale est presque carrée;
les pectorales sont courtes.
Bi: D: 12: A AT Pal Le UV 9.
Les écailles sont au nombre de quarante-deux le
long des flancs ; elles sont assez fortement striées. A
parür de la dorsale, on voit sur chaque flanc une
raie noire, qui s'étend jusqu’à la caudale. Les trois
individus que j'ai sous les yeux n'offrent aucune
trace de ce trait sur la région pectorale. Ces restes
de coloration se rapportent parfaitement à la cou-
leur dont l’enluminure des poissons de la Guyane
a été peinte. Tout le dos du poisson est vert, et
cette teinte s’affaiblit graduellement pour se fondre
dans le jaunâtre du centre. Les nageoires sont
vertes et sans tache.
Nos individus ont de six à sept pouces de
longueur; mais M. Schomburgk' dit quils
atteignent quatorze à seize pouces. Il les a
pris à lhamecon à Pedrero sur le Rio Negro.
Le LÉPORIN A BANDELETTES.
(Leporinus vittatus, nob.)
Üne espèce de Léporin à corps allongé,
comme celui de la précédente, s'en distingue
par ses dents tronquées, comprimées.
1. Fish. of Guyana, part. 1, p. 213, pl. 138, fig. 2.
2% 3
34 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Elle a le museau un peu plus obtus ; la caudale plus
engagée sous les écailles du corps.
B. 4; D. 113 À. 9; C:923; V.19: P. 16.
Les écailles, plus nombreuses sur les flancs, sont
au nombre de quarante-cinq. La tête est couverte
de points noirâtres. Des taches plus grosses, disposées
par séries longitudinales, marquent cinq à six bandes
longitudinales sur le haut du côté. Le ventre n'a
que quelques taches effacées. Je vois sur chaque lobe
de la caudale trois raies noires obliques. Il y à
aussi une raie sur la dorsale. Le fond de la nageoire
me paraît avoir été jaunâtre; les autres nageoires
sont sans tache.
Je possède deux individus de cette espèce,
longs de six pouces et demi, et qui ont été
rapportés de l'Amazone par M. de Castelnau.
Le LÉPORIN FASctÉ.
(Leporinus fasciatus , Agassiz.)
Le poisson décrit et figuré par Bloch sous
le nom de Salmo fasciatus, est évidemment
de ce genre. Cette affinité a été reconnue par
M. Agassiz, lorsqu'il a publié la description
des poissons du Brésil de Spix et Martius. Il
avait seulement changé l’épithète de Bloch en.
celle de novemfasciatus, afin de préciser da-
vantage le caractère qu'il donnait à son espèce,
changement qui cependant n'a pas été heu-
hr Te
CHAP. X. LÉPORINS. 35
reux, puisque le nombre des bandes varie,
ainsi quil était facile de le prévoir.
Un des caractères remarquables de cette
espèce consiste
dans la longueur des deux dents mitoyennes de la
mâchoire inférieure. Ce caractère n’a échappé ni à
Bloch ni à Spix.
Le poisson à d’ailleurs le corps allongé ; le museau
assez long, arrondi ; la caudale profondément four-
chue, mais à larges lobes; la dorsale haute ; l’anale
atteignant jusqu'aux rayons de la caudale.
B. 4; D. 12; À. 10; G. 23; P. 16; V. 10.
Il y a quarante-deux écailles le long des flancs.
L'individu que j'ai sous les yeux est traversé par
dix bandes brunes, qui s’évanouissent au-dessous de
la ligne latérale.
Ce poisson vient de Surinam, d’où il a été
envoyé au musée de Leyde par M. Diepering.
L'exemplaire est long de quatre pouces.
Nous en avons un autre plus grand et long
de six pouces et demi, qui faisait partie des
collections du Stathouder. Je ne vois aucune
trace de bandes sur la caudale. En cela il
ressemblerait plus à la figure de Spix' qu'à
celle de Bloch; mais il y aurait sur le corps
une bandelette de plus. Le nombre de celles
1. Spix, Leporinus novemfasciatus, tab. 31.
56 LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
indiquées par Bloch est plus considérable ;
car il y en a trois ou quatre qui sont doubles.
Il y en a aussi sur la tête. Bloch avait recu
son exemplaire de Surinam par les soins de
‘M. de Fréderici, gouverneur de cette colonie.
M. Muller en a recu d’autres exemplaires
venant du Brésil.
Le LÉPORIN A QUEUE ÉPAISSE.
(Leporinus pachyurus , nob.)
Nous avons plusieurs Léporins, voisins de
ceux que nous venons de décrire, mais qui
ne me paraissent pas avoir des taches noires
sur les flancs.
L'une de ces espèces, remarquable par la
taille de quelques individus, a été rapportée
de l'Amazone par M. de Castelnau.
Ce sont des poissons à corps trapu, à queue
courte, dont la caudale est remarquable par la lar-
geur et l'épaisseur de ses rayons. L’anale est basse.
B..4::D.:11:; A, 9: G. 23:4P. 14; V9.
Les écailles sont de grandeur moyenne, assez
épaisses ; il y en a quarante entre l’ouie et la caudale.
La tête est courte et grosse. Le front est très-large.
Les dents sont fortes; celles de la mâchoire supé-
rieure tout à fait tronquées; les deux mitoyennes
d'en bas sont longues, épaisses et proportionnelle-
ment beaucoup plus pointues que celles du Z. obtu-
CHAP. X. LÉPORINS. 37
sidens, quoique individu que je décris soit beaucoup
plus grand ; ce qui prouve que les dents de ces
poissons ne deviennent pas émoussées avec l’âge.
La couleur me paraît avoir été un vert assez uni-
\ forme sur le dos et sur les flancs, avec le centre
des écailles un peu plus clair. Le dessous du
ventre était blanc argenté; les nageoires n’ont con-
servé aucune trace parücuhère de taches.
Le plus grand de nos individus a dix-sept
PAS F
pouces; un second, plus petit, n'en a que
quatorze.
Le LÉPORIN ALLONGéÉ.
(Leporinus elongatus, nob.)
Üne seconde espèce, sans tache sur les
flancs, se distingue
par son corps allongé; la tête, et surtout le museau,
sont proporuonnellement plus longs que dans les
précédentes. La caudale à aussi les lobes propor-
uonnellement plus longs, plus étroits et plus pointus ;
toutes circonstances qui tendent à faire paraître le
corps plus allongé. La hauteur du tronc est à peu
près du cinquième de la longueur totale. La dorsale
est assez haute et étroite; l’adipeuse est allongée;
l'anale n’atteint pas à beaucoup près au lobe de la
caudale. La pectorale est courte et arrondie.
BRUN) 127 A EL COTE PA TGS IN, 9:
Les écailles sont assez grandes, et cependant, à
38 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
cause de lallongement du corps, on en compte
quarante-deux rangées entre l’ouie et la caudale.
Elles ont toutes un assez large bord membraneux,
coloré en vert argenté, plus foncé que l’écaille elle-
même. Je ne vois aucune tache sur les nageoires,
mais les pectorales me paraissent un peu plus grises
que les ventrales et même que l’anale. La dorsale
était verdâtre.
Nous avons recu un individu de cette es-
pèce, long de quinze pouces et demi, par
les soins de M. Auguste de Saint-Hilaire.
Notre confrère a pris ce poisson dans le Rio
San-Francisco du Brésil. M. d'Orbigny en a
envoyé un second, long d’un pied, pris dans
la Plata à Buénos-Ayres. Je ne m'étonnerais
pas que l’on rencontrât des variétés de cette
espèce qui porteraient quelques taches sur
les flancs, car il semble qu'il y en ait eu une
sur le côté gauche de l'individu rapporté par
M. Auguste de Saint-Hilaire.
Le LéPoRIN ANOSTOME.
(Leporinus anostomus , nob.)
En lisant avec attention la description de
Gronovius, et en comparant la figure que ce
célèbre zoologiste a donnée de son Anostome,
il me paraît douteux qu’il faille faire de ce
poisson un genre distinct. La saillie de la
CHAP. X. LÉPORINS. 39
mächoire inférieure me paraît être un carac-
tère tout à fait spécifique. J'en trouve déjà quel-
que trace dans certaines espèces de Leporinus.
L’avance de la mâchoire a déterminé la posiuion
de la bouche, qui, d’ailleurs, est armée de dents
petites, contiguës, brunes, parallèles entre elles et
situées sur un seul rang. Le corps est comprimé,
oblong et épais. La tête est petite.
EP AP AO C2 SPL ASSNVEANT:
La couleur est brune, variée de lignes brunätres
peu marquées le long des flancs.
La première description de ce poisson a
paru sous le nom d’AÆnostomus dans le Mu-
seum ichthyologicum’ de Gronovius. Elle a
été reproduite dans le Zoophylacium. Les
auteurs de l'Encyclopédie en ont donné une
copie. Cest sur ce renseignement que repose
le Salmo anostomus du Systema naturcæ.
Si je ne me trompe pas dans la détermi-
nation que jétablis ici, il est certain que le
genre Leporinus aurait déjà été établi par
Gronovius, et quil faudrait par conséquent
rapporter à cet auteur la création de cette
coupe générique. Mais la dénomination quil
a employée désigne un caractère trop spéci-
fique. Cest sur ce caractère qu'a porté l'at-
1. Mus. ichth., t. AL, p. 18, n.° 165,.tab. 7, fig. 2.
40 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
tention et de Gronovius et même de M. Cu-
vier, qui na pas eu plus que moi l’occasion
de voir ce poisson. Je crois donc éviter toute
confusion en conservant aux espèces que jai
vues sur nature le nom qui leur a été donné
par Spix, et en placant à la suite et sous les
réserves que je pose ici, l'Anostome de Gro-
novius. Si l'examen de cette espèce nous fait
découvrir un jour quelque caractère d’une
plus haute valeur que la saillie de sa mâchoire,
on sera toujours à même de rétablir ce genre
qui doit prendre place à la suite de ce groupe.
CHAP. XI. ÉPICYRTES. JA
CHAPITRE XL
Du genre ÉPICYRTE (Epicyrtus).
On doit l'établissement du genre Épicyrte
à M. Muller, qui a précisé dans sa diagnose
les caractères d’un poisson déjà connu par
Gronovius, et que Linné avait désigné sous le
nom de Salmo g:bbosus. L'auteur des Æoræ
tchthyologicæ a même traduit le nom linnéen
pour en faire la dénomination nouvelle du
genre quil composait avec raison. On conçoit
que M.Cuvier, qui avait porté son attention sur
la longueur de lanale, afin de réunir les espèces
qu'il rapportait à ses Piabuques, y ait associé le
Salmo gibbosus. Mais, si nous appuyons nos
caractères sur la dentition de nos différents
Characins , nous ne tardons pas à reconnaître
que les Épicyrtes en ont une assez remarqua-
ble : elle se compose de dents coniques sur les
maxillaires et les intermaxillaires; quelques-
unes sont redressées sur le corps de los, de
manière à paraître implantées irrégulièrement
et à sortir de la bouche, comme les dents de
plusieurs Scares, de plusieurs autres Labroïdes
qui nous ont fait rappeler, dans la description
de ces poissons, une disposition comparable
à celle des défenses de nos sangliers. Nous
49 LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
possédons un exemplaire du Salmo gibbosus \
dont les deux mâchoires sont complétement
hérissées de ces dents coniques, redressées et
dirigées en dehors. C'est là ce qui m'a décidé
à réunir aux Épicyrtes de M. Muller le genre
Exodon qu'il a établi dans cette même mo-
nographie. En faisant cette réunion, nous ver-
rons les espèces varier entre elles, à peu près
de la même manière que dans nos différents
Piabuques. Ainsi, Le corps est plus ou moins
comprimé, le ventre plus ou moins tranchant,
l'anale plus ou moins allongée. Les deux es-
pèces ont d’ailleurs les intestins peu allongés,
ne faisant qu'une seule circonvolution. Les
appendices pyloriques sont au nombre de six
ou de sept.
J'ai accepté le nom d'Epicyrtus, quoique
je regrette que M. Muller n'ait pas conservé
celui que Gronovius avait donné à ce genre
de poisson dans son Museum ichthyologi-
cum. Il me paraît évident qu'il est la première
pensée du genre Charax de cet illustre natu-
raliste ; je n'aurais pas même hésité à conserver
cette dénomination, de préférence à celle de
Muller, si Gronovius n'avait lui-même altéré
son genre Charax par les espèces qui y sont
réunies dans le Zoophylacium.
CHAP. XI. ÉPICYRTES. 43
L'ÉPICYRTE BOSSU.
(Epicyrtus gibbosus , Muller:)
Le poisson décrit et figuré par Gronovius,
et qui a servi de type au genre Æpicyrtus,
établi avec raison par M. Muller, est très-re-
marquable
par la hauteur de son corps au-dessus de la nuque
et par sa compression. On voit, en effet, la ligne
du profil s'élever rapidement de la nuque jusqu'à
la dorsale; puis, au delà de cette nageoire, elle
redescend d’abord subitement pour se rendre à la
queue, en suivant une courbe un peu concave. La
courbure du ventre est régulière depuis la gorge
jusqu’à la caudale. La plus grande hauteur du tronc
est un peu en avant de la dorsale, et est comprise
deux fois et deux üers dans la longueur totale.
L’épaisseur du tronc n’est guère que le quart de
cette hauteur. La tête est courte, aussi haute que
longue à la nuque, dont le profil est très-concave à
cause de l'élévation et de la convexité de la crête
interpariétale. La longueur de cette partie du corps,
portée sur le tronc entre l’ouie et la caudale, en
fait le üers. L’œil est grand. Son plus grand diamètre,
qui est un peu oblique, surpasse le tiers de la lon-
gueur de la tête. On voit au-devant de lui un premier
sous-orbitaire très-étroit, couché derrière le maxil-
lure, sans le recouvrir. Le second sous - orbitaire
couvre toute la joue en touchant au limbe du préo-
44 LIVRE XXIL SALMONOIÏDES.
percule, mais sans le couvrir. Sa surface est rugueuse ,
son bord festonné, son angle inférieur arrondi. Les
trois autres osselets sous-orbitaires sont petits et irré-
gulièrement striés. L’opercule est un grand arc,
assez étroit, qui ne recouvre pas l’huméral. Le sous-
opercule est peut; l'interopercule, mince, est presque
entièrement caché. Le limbe du préopercule est ca-
verneux, et a deux arêtes très- distinctes, surtout
vers le bas. Tous ces os sont plus ou moins rugueux.
La mâchoire inférieure dépasse la supérieure, et
vient se placer au-devant d’elle quand la bouche
est fermée. Comme la symphyse est assez grosse, il
en résulte que la fenie de la bouche est transversale
et étroite ; mais elle devient large quand la mâchoire
inférieure est abaissée. Les maxillaires, assez longs,
sont couchés de chaque côté de la tête, au-devant
de l'œil ; ils sont entièrement nus, et ils n’ont que.
quelques petites dents auprès de la commissure
quand Ja bouche est fermée. Les trois ou quatre
dernières sont plus fortes que celles voisines de
lintermaxillaire, et elles sont mêmes dirigées en
dehors et implantés sur la surface externe de l'os.
Les intermaxillaires sont petits, courts, hérissés de
dents coniques, de grosseur inégale; les unes sur le
bord de l'os et dirigées comme à l'ordinaire; les
autres sur la surface externe, et dirigées dans divers
sens. Je vois la même singulière denution à la mà-
choire inférieure. La ceinture humérale est assez
large; le bas de l’humérus a une forte échancrure,
qui reçoit la pectorale. L’extrémité inférieure de l’os
se prolonge en avant en une peute pointe assez aiguë,
CHAP. XI. ÉPICYRTES. 45
qui termine la carène, en bordant les écailles du
dessous de la poitrine. La pectorale est longue,
étroite et arquée. La pointe atteint presque jusqu'aux
extrémités des ventrales, dont l'insertion répond à
peu près au milieu de la longueur de la première
de ces deux nageoires. Le premier rayon de la dor-
sale est sur le milieu de la longueur du tronc. Celle-ci
est une fois et demie plus haute que longue; l’anale
est étendue sous toute la queue, et est égale à la
moitié de la longueur du corps, la caudale non
comprise. Cette nageoire est très-basse, et a son bord
arrondi. La caudale est courte, bilobée plutôt que
fourchue. Le lobe inférieur est beaucoup plus large
que le supérieur.
B. 4: D. 11: A. 60: C. 23; P. 163 V..9.
Les écailles sont très-finement striées, très-petites ;
celles du dos le sont plus que celles du ventre.
J'en compte cent dix le long de la ligne latérale. La
couleur est un gris verdâtre sur le dos, devenant
d’un argenté très-brillant sur les flancs et sur le
ventre. Il y a derrière l'épaule et au-dessus de la
ligne latérale une tache noire. Une seconde, plus
pâle, est à la base de la caudale. Toutes les nageoires
sont grises, devenant noirâtres près de l'extrémité
des rayons.
Un exemplaire desséché, long de huit pou-
ces, a été rapporté des eaux douces de l'in-
térieur du Brésil par MM. de Castelnau et
Deville ; d’autres, beaucoup plus petits, et
2? » , , 4 \
nayant que trois pouces, ont élé envoyés à
46 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
de LD je riad nl aÉ
Leyde par M. Diepering : ils viennent de Su.
rinam. M. Temminck a bien voulu en céder |
au Muséum d'histoire naturelle.
C'est bien là le poisson qui a été décrit et
figuré par Gronovius, dans son Museum ich-
thyologicum, et qui était le premier Charax
de cet auteur. Linné l'a introduit, en s'ap-
puyant sur ce renseignement dans la dixième
édition du $Systema naturæ, sous le nom de
Salmo gibbosus, qui a été adopté par tous ses
successeurs. On ne compte cependant, dans
le Systema naturæ, que cinquante rayons à
l'anale, lorsque nous en avons trouvé jusqu'à
soixante. M. de Lacépède a inscrit cette espèce
parmi ses Characins, et elle est enfin devenue
lEpicyrtus gibbosus de MM. Muller et Tro-
schel.
L'ÉPICYRTE EXODONTE.
(Epicyrtus exodon, nob.)
La seconde espèce d'Æpicyrtus est à la pré-
cédente, ce que notre Piabuca scluzodon est
au P. argentea.
C'est, en effet, un poisson à anale aussi courte que
celle de l'Æpicyrtus gibbosus , et allongée. La forme
générale du corps est un ovale assez régulier. La cour-
1. Mus. ichth., 1. I, p. 19, n.° 53, tab. 1, fig. 4.
CHAP. XI. ÉPICYRTES. 47
bure du ventre est cependant un peu plus forte que
celle du dos. La crête interpariétale suit la courbure
du front, d’où il résulte que la nuque n'a aucune
concavité. L'intervalle qui sépare les deux yeux est
à peine plus grand que le diamètre de l'orbite, lequel
est du tiers de la longueur de la tête; celle-c1, portée
sur la longueur totale, y est comprise quatre fois
et un üers. La hauteur du tronc n’est que le uers
de celle du corps, sans compter la nageoire de
la queue. Le premier sous-orbitaire est très- petit
et réduit à un peut stylet grêle, couché entre l'œil
et le maxillaire. On croirait presque que ce dernier
os est en contact avec le cercle de l'œil. Derrière lui
est un second sous-orbitaire, aussi très-peut et don-
nant, vers le bas, une petite languette, qui ne
descend pas sur la joue autant que le troisième sous-
orbitaire ; celui-ci est le plus grand de tous; il couvre
tout le préopercule, dont on n’aperçoit que le limbe
caverneux, il est donc assez semblable à celui de
l'espèce précédente. Le quatrième sous-orbitaire est
très-petit ; le cinquième et le sixième remontent sur le
haut du cercle de l'orbite et vont chercher le sour-
cilier, qui est très-peu mobile. L’opercule a son
bord postérieur assez nettement échancré, de sorte
qu'il est un peu plus large vers le bas que vers le
haut; d’ailleurs, cette pièce est étroite; elle porte
le long de son bord inférieur un très-petit arceau,
qui est le sous-opercule. On voit très-peu de l'inter-
opercule au delà de l’angle du limbe du préopercule.
La mâchoire inférieure se relève un peu au-devant
de la supérieure, cependant pas, à beaucoup près,
. ÀS LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
autant que dans l’espèce précédente ; aussi le museau w
paraït-1l conique quand la bouche est fermée, ets
dans ce cas, les deux mâchoires paraissent à peu :
près égales. Le maxillaire est étroit et armé sur toute .
sa longueur d’assez fortes dents coniques, dirigées
en dehors, et près de son arüculation supérieure 1l
y en a un second rang. Des dents semblables exis-
tent sur l'intermaxillaire; elles sont placées en di-
vergeant, et quelquefois sur trois rangs; les deux
denis mitoyennes sont les plus grosses. La mâchoire »
inférieure a aussi des denis coniques et divergentes
près de la symphyse, et d’autres, plus petites et !
crochues, le long des branches. Les ouies sont :
largement fendues. La dorsale est une fois et demie
plus haute que longue. L’anale est un peu plus longue
que le lobe antérieur n’est élevé, mais les rayons pos-
térieurs sont très-courts. La pectorale n’atteint pas
à la ventrale ; la caudale est peu fourchue.
5.4: D. 40::4"929% 0198 SP 16. V8.
Les écailles sont assez grandes. Nous en avons
compté trente-sept le long de la ligne latérale. La
couleur est argentée sur tout le corps, avec une ban-
delette latérale très-brillante, Les opercules ont aussi
un éclat métallique très-vif. Les côtés du corps
sont relevés de deux taches noires; l’une, un peu
en avant de la dorsale et au-dessus de la ligne laté-
rale; l’autre, sur toute la queue, au-devant de la
caudale. Les nageoïres me paraissent avoir été jaunes.
La longueur de nos individus est de trois
pouces. Îls viennent de l'Amazone : ils faisaient
CHAP. XI. ÉPICYRTES. 49
partie des collections de MM. de Castelnau et
Deville.
M. Muller a donné de cetie espèce une
description et une figure très-exactes dans ses
Horæ ichthyologicæ. Cest incontestablement
le poisson qu'il a nommé £xrodon paradoxus.
Ne trouvant rien de plus paradoxal à cet Épi-
cyrte qu'aux autres espèces, et ne croyant pas
devoir le séparer génériquement (ayant d’ail-
leurs employé le mot d'Exodon pour un genre
de Siluroïdes, établi depuis plus de quinze ans
dans nos collections du Muséum}, j'ai pensé
qu'il était convenable de donner à cette espèce
le nom spécifique inscrit en tête de cet arti-
cle, afin de conserver, autant qu'il dépen-
dait de moi, le travail de mon célèbre ami.
M. Muller a décrit ses poissons d'après des
exemplaires rapportés de l’'Esséquibo et de ses
affluents par M. Schomburgk.
22.
=
50 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
CHAPITRE XIT
Du genre PARODONTE (Parodon, nob.).
Au milieu de toutes ces combinaisons si
variées que nous offre la dentition des Cha-
racins, jen trouve une qui ne me paraît pas
encore avoir été observée : cest celle du pois-
son que je vais décrire dans cet article et qui
a des dents implantées dans l'épaisseur de la
lèvre à la machoire supérieure ; ces dents mo-
biles sont un peu courbes; leur couronne est
élargie en une petite palette triangulaire à
bords denticulés ou comme frangés; la mâ-
choire inférieure n’a de dents que sur les côtés,
de sorte que, quand la bouche est fermée,
les dents de la mâchoire inférieure ne ren-
contrent pas celles de la supérieure.
Les collections nationales ne possèdent en-
core qu'une seule espèce imparfaitement con-
nue de ce curieux poisson qui vit dans les
eaux douces de Maracaïbo.
J'ai essayé de signaler la singulière disposi-
tion de ses dents, placées latéralement, par la
dénomination que j'ai imposée à ce nouveau
genre.
CHAP. XII. PARODONTES. 54
Le PARODONTE SUBORBITAL.
(Parodon suborbitale , nob.)
Ce poisson a
le corps rétréci de l'avant, à cause de la petitesse de
la tête. Le profil s'élève presque en ligne droite jus-
qu'à la dorsale; la courbure du ventre est beaucoup
plus sensible jusqu'aux ventrales, de sorte que la
plus grande hauteur du tronc, mesurée au-dessus
d'elles, est égale au quart de la longueur totale.
La hauteur du tronçon de la queue derrière l’anale
fait, à peu de chose près, la moitié de la hauteur
du tronc.
La tête de ce poisson est petite. Le museau est
gros, obtus et tout à fait tronqué. La longueur
de la tête est comprise sept fois dans celle du corps
enter, L’oil est petit, percé sur le haut de la joue
sans que cependant le cercle de l'orbite entaille la
ligne du profil. Il est entouré par une chaine d’os-
selets sous-orbitaires extrêmement remarquable par
la manière dont ils cuirassent la joue. Le premier,
placé obliquement au-devant de l'œil, descend en
une large palette derrière la mâchoire inférieure ;
cette palette est élargie par le concours entier du
second sous-orbitaire, qui vient s’imbriquer sur le
troisième, lequel est un peu caverneux vers le haut,
et prend un tel développement qu'il cache le préo-
percule tout entier jusqu'à son limbe, et que
son bord postérieur touche à l’opercule. Le qua-
trième et le cinquième sont placés derrière l'œil : 1ls
59 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
sont peuts; le sixième est tout à fait sur le cercle
de l'orbite et contigu au sourailier. L’opercule est
triangulaire, un peu strié. Le sous-opercule est
étroit; au-devant d’eux et au-dessous du préopercule
il existe l'arc osseux constitué par l'interopercule,
lequel os est plus large et plus facile à voir que le
préopercule, qui est intérieurement caché par les
osselets sous-orbitaires. Aucun poisson ne m’a mon-
tré encore ce singulier agencement des différents os
de la joue. J'ai dit que le museau est obtus et forte-
ment tronqué. Il n’est pas difficile de s'assurer qu'il
est entièrement formé-par les intermaxillaires qui
recouvrent presque en enter les très-petits maxil-
laires. Les dents, sur un seul rang, ne sont pas
soudées à l'os: elles sont retenues dans l'épaisseur
de la lèvre; elles sont un peu courbes et leur extré-
mité dilatée en une petite palette triangulaire, dont
le bord est denuculé et comme finement frangé. La
mâchoire inférieure offre une disposition peut-être
encore plus curieuse. Sa partie moyenne est droite,
extrêmement mince, de sorte que le bord, tout à
fait linéaire, vient s'appuyer sur les dents supérieures.
La mâchoire ne porte aucune dent mitoyenne, mais
les branches latérales se relèvent sur les côtés, et sur
le bord de cette espèce d’apophyse coronaire on
compte trois dents, semblables par leur forme, à
celles de la mâchoire supérieure, mais dont le bord
lisse et un peu obtus n’a aucune dentelure. Quand
la bouche est fermée, ces dents latérales remontent
sur les côtés de la joue sans se rencontrer avec les
denis de la mâchoire supérieure. C’est une des plus
CHAP. XII. PARODONTES. 53
singulières dentitions que j'aie encore observée chez
les poissons, et je ne saurais en signaler de compa-
rable à celle-ci. Le dessous de la gorge est arrondi
* peu près comme le dessus de la nuque. Les ouies
sont assez largement fendues, et la membrane n’ad-
hère pas à la ceinture humérale. Celle-ci est élargie
et forme en dessous une palette qui rappelle celle
des Callionymes, des Gobies et d’un grand nombre
d’autres poissons. Il en résulte que la pectorale, en
s'écartant du corps, s'étend horizontalement. Elle
est petite et arrondie. La ventrale répond à peu près
au milieu de la longueur totale et sous la dorsale.
Celle-ci est étroite et haute de l'avant. L’anale est
courte et proporuonnellement beaucoup plus haute
que la dorsale. La caudale est fourchue. IL existe
certainement une adipeuse au-dessus d’elle; j'insiste
sur ce fait, à cause de la petitesse de cette nageoire,
que l’on pourrait facilement négliger.
Br450D2 11:14, 9:C93; 2/16; V. 8.
Les écailles sont assez grandes, assez fortes, et
très-élégamment striées. J'en compte trente-sept entre
l'ouie et la caudale. Les couleurs me paraissent
avoir été verdâtres. Je vois quelques parties rem-
brunies sur les pectorales et au milieu de la caudale.
Ce poisson a évidemment les ovaires d’un Salmo-
noïde; mais 1l me semble que sa vessie natatoire est
simple et non divisée en deux lobes comme celle
des autres Characins. Il est aussi très-remarquable
par la grosseur de ses côtes et surtout des pre-
mières.
Je regrette que les exemplaires du Muséum
54 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
ne soient pas assez bien conservés pour que
je puisse en donner une description anato-
mique plus complète. J'ai cependant sous les
yeux trois individus, longs de cinq pouces,
qui ont été rapportés des rivières de Mara-
caïbo par M. Plée. Cest bien certainement
une des plus curieuses espèces américaines à
recommander à l'attention des voyageurs.
CHAP. XIII. SALMINS. 55
CHAPITRE XIIL
Des Saimns (Salminus, Agassiz).
Je crois qu'il faut placer ici les espèces du
genre Salmunus, qui se distinguent par leurs
dents, disposées sur plusieurs rangs aux deux
machoires. C'est à cause de ce nombre de dents
sur la mâchoire supérieure que quelques natu-
ralistes avaient pensé devoir les mettre au-
près des Chalcées; mais, comme leurs dents
sont simples et coniques, il me paraît plus
naturel de les rapprocher des genres précé-
dents.
Les Salminus sont des poissons qui ont le
corps allongé, assez semblable à celui de nos
Truites. La bouche ressemble aussi beaucoup
à celle de ces dernières; mais, comme dans la
plupart des Characins, la langue et le pa-
lais sont lisses. Nous trouvons aux intermaxil-
laires deux rangs de dents coniques; les maxil-
laires n'en ont qu'un; il y en a deux rangées
à la mâchoire inférieure, et les dents internes
sont remarquables par leur petitesse, leur éga-
lité et leur insertion inclinée sur les branches
de la mâchoire.
Ce genre, proposé par M. Agassiz, a été
56 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
accepté par MM. Muller et Troschel; mais ces.
habiles ichthyologistes paraissent n’en avoir
examiné qu'une seule espèce, celle des envi-
rons de Rio-Janéiro. Plus heureux que nos
prédécesseurs, nous en possédons dans la col-
lection du Muséum cinq espèces, qui nous
viennent toutes des eaux douces qui se ver-
sent dans l’'Amazone ou dans la Plata.
Je vois, dans une des notes de M. Pent-
land, que les Salminus remontent dans la
rivière de Santa-Anna, à vingt lieues au nord-
ouest de Cusco. Cette rivière est la conti-
nuation de l'Uyucali. La plus grande hau-
teur où M. Pentland ait vu ces poissons, est
de 4800 pieds anglais, la mission de Santa-
Anna étant à peu près à 12° 4o' sud.
Le SALMIN DE CuviERr.
(Salminus Cuvieri, nob.)
En adoptant avec M. Muller, le genre pro-
posé par M. Agassiz, je vais commencer par dé-
crire l'espèce sur laquelle ces naturalistes l'ont
établi. Elle ne peut plus conserver l’épithète
de Æ. brevidens que M. Cuvier lui avait don-
née, en l’opposant aux autres Hydrocyons avec
lesquels il les réunissait, parce que le Muséum
d'histoire naturelle possède une seconde es-
CHAP. XIII. SALMINS. 57
pèce qui a les dents tout aussi courtes, si
même elles ne le sont davantage. Je me crois
donc autorisé à donner à ce poisson un nom
nouveau, et celui que je propose rappellera
aux ichthyologistes que la première descrip-
tion en a été faite par M. Cuvier.
C’est un poisson de forme élégante, qui ressemble
à celle de nos Truites. Il a, comme elles, une tête
assez forte ; une gueule largement fendue ; mais il en
diffère par de nombreux caractères. La hauteur du
tronc fait à peu près le cinquième de la longueur
totale. La tête en surpasse le quart. Comme la bouche
est fendue un peu obliquement, la mâchoire infé-
rieure paraît plus longue que la supérieure quand
elle est abaissée; mais, lorsque la gueule est fermée,
la supérieure se montre plus longue. L’oœil est placé
sous le devant et éloigné du bout du museau d'à
peu près une fois et deux üers la longueur de son
diamètre, lequel est contenu six fois et demie dans
la longueur de la tête. Un premier sous-orbitaire,
très-étroit, mais très- haut, recoit sous lui le maxil-
lire, quil peut cacher presque entièrement. La
portion de cet os qui cerne le devant de l'œil, a
le bord antérieur convexe, un peu sinueux, et elle
forme une sorte de talon qui est compris une fois
et demie dans la longueur de la portion de l'os qui
descend jusqu’à l'angle du maxillaire. Dans les jeunes
individus, il nous paraît que cette queue est un peu
plus courte. Le bord postérieur a une forte échan-
crure au-dessous de l'œil. On voit ensuite un second
58 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
sous-orbitaire qui couvre toute la joue en s'étendant
jusqu’au limbe du préopercule, Toute la surface est
couverte de stries rayonnant de l'angle antérieur vers
tout le bord de l'os. Un troisième sous-orbitaire,
extrêmement étroit, comme une simple languette
osseuse, s'étend horizontalement à la hauteur du
dessous de l’œil jusqu’à l’opercule. Au-dessus d’elle
existe un quatrième sous-orbitaire, irrégulièrement
triangulaire, dont l’angle va jusqu’à la tempe; puis
nous voyons au-dessus un cinquième et un sixième
sous-orbitaires à surface striée; le dernier va se
réunir au sourcilier; celui-ci est petit et placé presque
au-devant de l'œil jusqu'auprès de la narine. Le
préopercule ne montre que son limbe, qui est arqué
et un peu rugueux. L’opercule, presque trois fois
aussi haut que large, descend, en faisant un angle
assez aigu, jusqu'auprès du préopercule. Le sous-
opercule est encore assez large; l’interopercule
est étroit ; ces deux os sont lisses. Le dessus du
crâne est assez profondément ciselé; il est formé,
comme à l'ordinaire, par des frontaux principaux,
appuyés en avant sur l’ethmoide; celui-ci donne at-
tache de chaque côté aux branches montantes de
l'intermaxillaire, qui porte à l'extérieur le nasal. Les
pariétaux, en arrière des frontaux, sont aussi forte-
ment ciselés, très-unis à un interpariétal, dont la crête
se prolonge assez loin. Ce crâne, très-osseux, est
méplat entre les yeux, et sa largeur égale à peu près
deux fois le diamètre de l'œil. Les deux intermaxillaires
occupent, comme c’est l'ordinaire dans les Salmo-
noïdes, l’extrémité d’un museau arrondi; ils n’attei-
CHAP. XIIL SALMINS. 59
gnent pas en arrière l’aplomb de l'ouverture de la
narine, car la portion dilatée et antérieure du maxil-
laire remonte jusqu'auprès de cet organe. Chaque
intermaxillaire porte deux rangs de dents; l’antérieur
est composé de sept fortes denis coniques; ce qui
fait donc à l'extrémité du museau et sur le devant
de la gueule un premier arc, composé de quatorze
dents. Derrière lui existe un second rang de dents
coniques, composé de deux dents mitoyennes plus
grosses que les six qui suivent, et qui sont laté-
rales. Ces dernières sont séparées des antérieures
par une cavité conique, destinée à recevoir la grosse
canine de la mâchoire inférieure. Il y a donc là un
arc intérieur, composé de seize dents. Le maxillaire,
qui est assez long, étroit, qui peut se cacher presque
entièrement sous le premier sous-orbitaire, ne laisse
voir dans cet état de retrait que son bord den-
telé; car 1l n’y a point de lèvres. Les dents sont
petites, coniques, vont en diminuant graduellement
à mesure qu’elles s’éloignent de lintermaxillaire.
J'en trouve quarante-deux sur la mâchoire, Le vomer
et les os palatins sont lisses, recouverts par une
membrane palatine très-épaisse; le voile du palais
est large et charnu. La mâchoire inférieure a des
branches très-hautes, aplaties sur les côtés, sous
listhme; les deux plans sont séparés par une carène
mousse, mais très-sensible. La mâchoire est armée
de deux rangs de dents; l’externe est composée de
deux rangs de dents coniques et pointues, moins
convexes en dehors qu’en dedans. On en voit deux
peutes intermédiaires ; puis viennent les deux grosses
60 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
DR ET
qui rentrent dans les fossettes de lintermaxillaire ; »
elles sont suivies de trois petites, en arrière des-
quelles commence une série de dents coniques, plus
grosses, qui vont, en diminuant graduellement, jus-
qu'à la commissure. En dedans de la branche, il
existe un second rang de très-petites dents coniques
et serrées, toutes rapprochées l'une de l’autre, cou-
chées vers le fond de la bouche. Enfin, on voit
derrière elle le voile inférieur, qui est aussi épais
et charnu. La langue est très-grande, très-large;
sa pointe antérieure est tout à fait libre. L’os lingual
est un triangle étroit, dont la base serait dirigée en
avant; il ne porte aucune dent. Les ouïes sont lar-
gement fendues ; la membrane branchiostège a quatre
rayons larges et forts. La ceinture humérale est
tellement avancée que l’inserüon de la pectorale a
lieu sous le bord antérieur du préopercule, où du
moins très-peu en arrière de cet os. Le premier
rayon de la nageoire est très-fort, courbé en arc ; les
rayons internes sont, au contraire, assez petits; 1l
en résulte que la nageoire est pointue ; elle surpasse
au moins d’un üers la longueur de la ventrale, qui
est insérée assez en avant de la dorsale; celle-ci ré-
pond à peu près au milieu de la longueur du trone,
en n’y comprenant pas la caudale; elle est à peu
près deux fois aussi haute que longue. L’adipeuse
est petite. L'anale est étendue à peu près deux
fois autant que son premier rayon est élevé, les
derniers n’ont guère que le uers des antérieurs. La
caudale me parait être trilobée, c’est-à-dire, que les
rayons miloyens sont presque aussi longs que les
CHAP. XIII. SALMINS. 61
rayons externes; mais les intermédiaires à chaque
lobe sont un peu plus courts. Les rayons, très-di-
visés, sont forts et comme osseux.
B. 4; D. 11; A. 27; C. 25; P. 16; V. 9.
Les écailles sont de grandeur médiocre, cepen-
dant plutôt petites que grandes. Il y en a quatre-vingts
rangées le long des flancs; elles sont finement striées
et très-fortement imbriquées. La ligne latérale des-
cend du haut du scapulaire vers le bas du ventre;
elle suit donc une courbe concave, tracée par les
deux tiers de la hauteur. La couleur du poisson est
un vert ohivâtre, plus ou moins foncé sur le dos,
avec des marbrures jaunes, qui deviennent plus sen-
sibles sur les flancs et sur le ventre. Sur chaque
écaille se trouve un point noir, formant dans toute
la longueur des flancs des rangées longitudinales,
parallèles au nombre de dix-huit à vingt. Les na-
geoires sont plus ou moins jaunâtres. La dorsale
parait ürer davantage au verdâtre. Une tache noire
longitudinale est étendue sur tous les rayons mi-
toyens de la caudale.
Tel est le poisson qui a été décrit et dessiné
par M. Cuvier' dans son Mémoire sur les Hy-
drocyns sous le nom de Æydrocyon brevidens,
mais qui n'est pas, comme cet illustre natura-
liste la supposé, le Characinus amazonicus
de Spix; ce que M. Muller avait déjà avec
1. Cuvier, Mém. du mus., p.5, pl. 27, fig. 1.
62 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
raison établi dans son beau mémoire sur la
famille des Characins.
Outre l'individu décrit et use par M. Cu-
vier, et conservé dans le Muséum d'histoire
naturelle, la collection nationale en possède
un autre exemplaire long de dix-neuf pouces,
rapporté du Rio San-Francisco du Brésil par
M. Auguste de Saint-Hilaire.
M. Cuvier a donné, dans le Règne animal},
une répétition de la figure publiée dans son
mémoire.
M. Ménétrier a aussi observé cette espèce
à Rio-Janéiro, dans la province de Minas
Géraës, où elle se nomme Barro de Jiquitiba.
Le SALMIN AUX FORTES MACHOIÏRES.
(Salminus mazxillosus, nob.)
Je crois devoir distinguer du poisson pré-
cédent un autre individu
qui a des formes un peu plus trapues, dont la tête
est surtout beaucoup plus grosse et beaucoup plus
large. Tout le dessus est sensiblement plus convexe.
L'intervalle qui sépare les deux yeux content plus
de trois fois le diamètre : 1l n’est que double dans
l'espèce précédente. Les ciselures du crâne sont plus
nombreuses et en même temps plus rugueuses. Le
museau est plus large. Les denis de l'intermaxillaire
1. PI. 19, fig. 2
|
CHAP. XIII. SALMINS. 63
sont plus égales entre elles. Les branches de la
mâchoire inférieure sont beaucoup plus larges, plus
arrondies, leur forme donne une tout autre phy-
sionomie à cet individu. Les denis sont toutes égales
entre elles. Le maxillaire est proportionnellement
plus long et beaucoup plus épais, aussi y a-t-1l plus
d’un diamètre de l'orbite entre le bord antérieur
de l'œil et la pointe des dents. Le premier sous-
orbitaire a sa partie supérieure plus large et plus
rugueuse ; la portion inférieure, proportionnellement
plus longue, est bien profondément ciselée. L’échan-
crure du bord postérieur offre plus de sinuosités.
Le bord postérieur du second sous-orbitaire a en
arrière un angle très-marqué. Les stries de la surface
sont beaucoup plus profondes, et il en est de même
de celles du troisième et du quatrième. Ce troisième
sous-orbitaire est plus large; l’opercule est plus
étroit ; le sous-opercule est plus large, surtout vers
le bas. L’interopercule est profondément ciselé, Je
trouve les écailles proporuonnellement plus petites,
puisque nous en comptons cent cinq entre l’ouie et
la caudale, L’anale me paraît moins haute de l'avant
et plus basse de l'arrière. La caudale est trilobée.
Quant aux couleurs, elles diffèrent très-peu de celles
de l'espèce précédente. Ce sont des rangées de points
le long des flancs, au nombre de vingt-deux à
vingt-quatre au-dessous de la dorsale.
B 4: D £1: À 27310. 26:P. 163.9
L'individu que je décris est long de deux
pieds huit pouces : il a été rapporté de l'Ama-
zone par MM. Deville et de Castelnau. J'ai
64 LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
exposé avec détail les différences qui me pa-
raissent exister entre le poisson décrit dans
cet article et le Salminus Cuvieri. Je me suis
demandé si elles ne dépendaient pas de l’âge,
de la grandeur à laquelle était parvenu notre
poisson; je ne le pense pas, parce qu’en ad-
mettant que les stries ou les rugosités des
différents os fussent en effet augmentées ou
plus développées par la croissance de lindi-
vidu, on ne voit pas de raisons pour admettre
que les dents ne suivraient pas un développe-
ment semblable et que les canines ne seraient
pas plus fortes dans l'adulte que dans le jeune
âge. Cela n'arrive pas ordinairement; c’est d’ail-
leurs un point que les naturalistes, appelés à
faire de nouvelles recherches sur les poissons
de l'Amazone, décideront, mieux que moi,
sur les lieux.
Le SALMIN DE SAINT-HILAIRE.
(Salminus Hilarii, nob.)
M. Auguste de Saint-Hilaire a rapporté de
la même rivière une espèce voisine de la pré-
cédente, mais qui s'en distingue par plusieurs
traits spécifiques faciles à saisir. Il faut d’abord
remarquer que
ioutes les pièces sous-orbitaires sont plus lisses; que
CHAP. XIII. SALMINS. 65
le premier sous-orbitaire a sa porüon descendante
beaucoup plus courte que celle de l'espèce précé-
dente, car elle n’atteint pas à Porbite. Son bord est
presque droit. Les dents me paraissent plus petites.
Les écailles sont plus grandes : je n’en compte que
soixante-huit rangées le long des flancs. La caudale
est beaucoup plus profondément fourchue.
B. 4; D. 10; A. 23; C. 25; P. 15; V. 9.
L’anale est plus courte ; elle a quatre rayons de
moins. Les couleurs me paraissent très-peu différer
de celles de l’espèce précédente. J’y vois la grande
tache noire de la caudale.
Outre les exemplaires du Rio San -Fran-
cisco, le Muséum en a recu deux autres par
les soins de MM. Deville et de Castelnau.
Ceux-là viennent des rivières de l'intérieur du
Bresil.
Le plus grand de nos exemplaires a dix
pouces et demi.
Le SALMIN DE D'ORBIGNY.
(Salminus Orbignyanus, nob.)
Une troisième espèce est celle que j'ai figu-
rée dans l'Atlas ichthyologique de M. d'Orbi-
gny, en la confondant dans un premier essai
avec lZydrocyon brevidens de M. Cuvier.
Je croyais que les différences étaient indivi-
22. ÿ
66 LIVRE XXI. SALMONOÏDES.
duelles et qu'elles dépendaient de l'âge du
poisson; mais les observations nouvelles que
je viens de faire sur ces diverses espèces me
les font maintenant mieux distinguer.
Celle-ci a les ciselures du sous-orbitaire très-
profondes. La portion inférieure est plus que dou-
ble de la partie remontant au-devant de l'œil, lequel
est beaucoup plus large. Les dents antérieures de
la mâchoire inférieure sont toutes égales, et celles
de l'angle sont proportionnellement beaucoup plus
grosses. On juge aisément de légalité des dents
inférieures, quand elles sont enlevées, par l'absence
de fosseite aux intermaxillaires supérieurs, et par la
continuité de toutes les dents de l’arc intérieur des
intermaxillaires; elles sont au nombre de vingt. Il
existe encore d’autres différences appréciables dans
les rugosités profondes creusées sur le limbe du
préopercule , dans les veinules de l’opercule, du
sous-opercule et de l’interopercule. La portion hori-
zontale des branches de la mâchoire inférieure est
également profondément sillonnée, La caudale est
comme trilobée ; l'anale est basse et assez longue.
B, 4; D. 11; À. 25; OC. 27; P. 16; V. 10.
Les écailles sont peuites ; il y en a cent dix ran-
gées le long de chaque flanc. Quant à la couleur,
elle est très-brillante. M. d'Orbigny nous la fait
connaître par un très-beau dessin fait sur le poisson
sortant de l’eau. C’est un vert olivâtre sur le dos,
passant au jaune sur le flanc et se fondant dans un
CHAP. XII. SALMINS. 67
orangé brillant sur tout le ventre. Quinze ou seize
rangées de points noirs occupent tout le dos et les
côtés; mais le ventre n’a aucune tache. Le dessus
de la tête est olive comme le dos. Les opercules
sont orangés comme le ventre. Il en est de même
des pectorales et des ventrales. La caudale a ses
lobes orangés, avec les pointes jaunes. L’anale est
de la même couleur. La grande tache noire de la
caudale se fait remarquer à sa place ordinaire. Les
deux dorsales sont olive, plus ou moins foncé.
M. d'Orbigny a rapporté au Muséum un
superbe exemplaire, long de deux pieds et
demi ; mais il dit quil en a vu de beaucoup
plus grands, qui avaient au moins trois pieds.
Ce poisson habite, depuis les Missions jus-
quà Buénos-Ayres, dans tous les affluents
du Parana ou de l'Uruguay. Cette espèce est
extrêmement répandue, et M. d'Orbigny dit
qu'on peut la considérer comme le Brochet
des rivières de ce pays; car elle est très-carnas-
sière et elle détruit une quantité considérable
de poissons. Les Espagnols lui donnent, à
cause de sa belle couleur dorée, le nom de
Dorado, qui serait la traduction de son nom
guarani : on l'appelle, dans ce dialecte, Pira-yu
(poisson jaune).
M. d'Orbigny ajoute, dans ses notes, que
ce Dorado poursuit les poissons qui voyagent
en troupes; ce qui le fait entrer dans toutes
GS LIVRE XXII SALMONOÏDES.
les rivières, quels que soient leurs fonds ou
leur rapidité. Il en a rencontré une fois une
troupe si nombreuse dans un rapide, que les
individus tellement pressés pouvaient à peine
nager et quune partie de leur corps était
hors de l’eau. Les habitants de la province
de Corrientes prétendent le reconnaître par
l'odeur, même à une assez grande distance.
Les pêcheurs lui disaient souvent : Allons à la
pêche; nous sentons qu'il passe des Dorados.
Il a même eu soin de rapporter une légende
de ce pays, dans laquelle les Indiens Paya-
guas racontent que les Espagnols sont sortis
des Dorados, parce qu'ils sont plus blancs
qu'eux; et que les naturels tirent leur origine
du Pacu (Prockhilodus tœæniatus), d’où il suit
que les Indiens valent beaucoup mieux que
les Espagnols, parce que le Pacu est un bien
meilleur poisson que le Dorado. Cependant,
M. d'Orbigny ajoute que ce Salminus est un
excellent poisson très-estimé dans le pays. On
le prend à l'hamecon, en l'amorcant avec de
la viande. Les Guaranis croient qu'on peut se
préserver des attaques du Pulex penetrans,
en se frottant les jambes avec la graisse de
Dorado.
CHAP. XIV. PACUS. 69
CHAPITRE XIV.
Des Pacus, CITHARINES, PrABUQUES
et HÉMIODONTES.
Je réunirai dans un même chapitre les Pacus,
les CirHARiNes, les Prapuques et les Hémio-
DONTES, parce qu'ils ont avec leurs dents fes-
tonnées un caractère commun, celui de man-
quer de carène dentelée sous le ventre.
A. Des Pacus DE Spix.
(Prochilodus , Agassiz.)
Ce genre a été fort imparfaitement connu
de M. Cuvier. Spix, en rapportant des fleuves
du Brésil deux espèces de ce groupe, recon-
nut, avec raison, qu'elles ne pouvaient pas en-
trer dans le genre des Curimates de M. Cuvier,
et il en fit un genre sous le nom brésilien, que
M. Agassiz changea en celui de Proclulodus.
Il exprime la très-singulière disposition des
dents implantées sur la lèvre. J'avais adopté,
dans mon examen des poissons rapportés par
M. d'Orbigny , cette séparation générique.
M. Muller a présenté une diagnose fort exacte
dans son beau travail sur les Characins.
Ce genre est caractérisé par une bouche
petite, protractile, fendue à l'extrémité du
70 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
museau et entourée de lèvres extrêmement
épaisses ; elles portent sous leur bord une
rangée de dents excessivement petites, sem-
blables à des cils, et qui, vues à un fort gros-
sissement , sont courbées et ont la couronne
élargie en palette, quelquefois festonnée. En
arrière de la série marginale il existe, sur le
milieu des lèvres, une seconde série de dents
semblables, formant un arc rentrant vers le
fond de la bouche. Ce sont d’ailleurs des
poissons à corps allongé, mais cependant tra-
pu, un peu comprimé, semblable à celui de
nos carpes. [ls ont quatre rayons à la mem-
brane branchiostège. La branche montante
de l'estomac a des parois charnues, mais moins
épaisses que celles des Curimates ; aussi cette
sorte de gésier est-elle plus allongée. Les
intestins font encore d'assez nombreuses cir-
convolutions; ils sont cependant moins grêles
que ceux des précédents. Le nombre des ccœæ-
cums est si considérable, que je n'ai pas même
essayé de les compter. M. Muller, qui a fait
des observations semblables sur l'anatomie de
ces poissons, a très-judicieusement reconnu
dans la première espèce le Curimata de Marc-
grave.
La peinture du livre de Mentzel, conservée
dans la bibliothèque royale de Berlin, ne
CHAP. XIV. PACUS. 71
_ laisse aucun doute sur la place générique de
cette figure, que l’on a associée à Lort au Sz/mo
Rs. : c’est donc le Szlmo curima de
la seconde édition de M. Cuvier.
J'ai rapporté à ce genre mon Curimatus
tæ@niurus, jy ai ajouté quelques espèces in-
diquées par M. Schomburgk, et dont j'ai pu
déterminer le genre avec certitude, parce que
plusieurs d’entre elles ont été données au
Muséum par cet habile voyageur. On va voir
la description de ces différentes espèces dans
la monographie suivante.
Le PaAcUu ARGENTÉ.
(Prochilodus argenteus, nob.)
Je commence la description des espèces de
ce genre par celle dont nous trouvons une
figure parfaitement reconnaissable dans le pré-
cieux ouvrage de Marcgrave; toute rude
qu’elle paraît, elle est cependant meilleure
que celle laissée par Spix, dans son Histoire
des poissons du Brésil. On aurait toute incer-
ütude sur cette synonymie, si M. Agassiz
n'était venu nous éclairer par son excellente
description.
Ce Curimate de Marcgrave a la forme générale
du corps assez semblable à celle d’une Carpe. La
12 LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
courbure du profil est soutenue depuis le bout du
museau jusqu'à la dorsale. Le profil du ventre ap-
partient à un arc beaucoup moins convexe. La hau-
teur, mesurée sous l’aplomb de la dorsale, est en-
viron du qpall de la longueur totale. La tête est
petite et n’a pas tout à ee le cinquième de cette
même longueur. La distance du bout du museau
jusqu’à la nuque atteint au bord postérieur du cercle
de l'orbite. Le dessus de la tête est large et convexe,
et égale trois fois le diamètre de l'œil. Un large
sillon longitudinal est creusé sur le milieu de la
tête entre les deux pariétaux, et il vient s’effacer sur
la réunion des deux frontaux antérieurs; puis on
voit de chaque côté des rugosités qui appartiennent
au pariétal, et enfin, sur le bord de l'orbite, il en
existe d’autres sculptées sur le sourcilier, le sous-
orbitaire postérieur, et même sur le surscapulaire.
Tout le reste de la tête est recouvert par une peau
adipeuse, épaisse, lisse, qui se confond avec les
grosses lèvres. L’œ1l n’a guère que le quart de la
longueur de la tête, et cependant il ne paraît pas
plus grand que celui du Curimate noirâtre; mais il
faut remarquer que la tête de celui-ci est beau-
coup plus allongée. Je trouve, pour les osselets
sous-orbitaires, une chaine de sept pièces. Le pre-
mier est oblong, avancé au-dessous de la na-
rine, de manière à former une large fosse dans
laquelle se cache l'angle très-gros et compliqué de
la bouche. Nous reviendrons tout à l’heure là-dessus
en décrivant les mâchoires. Le second sous-orbitaire
est étroit, allongé, et recouvre un peu la branche
CHAP. XIV. PACUS. 73
horizontale de la mâchoire inférieure. Vient ensuite
le troisième sous-orbitaire, qui constitue une grande
plaque osseuse et arquée, couvrant presque toute
la joue. Le quatrième, le cinquième et le sixième
complètent ce cercle, cuirassant la joue en passant
par-dessus l'angle du préopercule et en touchant à
lopercule. Le sepuème remonte sur les côtés du
crâne et cache une grande fosse mastoïdienne. Nous
voyons au-dessus de l'œil un sourcilier qui se porte
en avant jusqu’auprès de la narine. Il en résulte que
presque tout le cercle de l'orbite est entouré par
des os rugueux, très-solides. Il faut excepter le
bord antérieur, qui correspond à la cavité de la
narine, Celle-ci est couverte par la peau épaisse et
muqueuse , étendue sur le dessus de la tête. Les
deux ouvertures sont grandes et rapprochées l’une
de l’autre; elles ont au-devant d'elles un nasal
très- développé, qui se porte en avant sur le fron-
tal, en donnant appui au premier sous - orbitaire.
C'est par la largeur de ces os et des frontaux anté-
rieurs que l’on se rend raison de la grandeur et de
la voûte de la cavité, dans laquelle viennent se reti-
rer les angles de la mâchoire. Cest à présent le cas
de décrire la bouche. La petitesse de son ouverture
jusufie très-bien le nom de Boca chica (peute bouche)
que les Espagnols donnent à ce poisson. L’épais-
seur des lèvres peut faire supposer que la bouche
agit Comme un organe de succion. Les os maxillaires
ou intermaxillaires sont à peine visibles dans l’épais-
seur de la lèvre; cependant, lorsqu'on cherche avec
soin ces pièces osseuses, on ne tarde pas à reconnaitre
/
74 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
que l'extrémité du museau est en partie formée par
la saillie de l'ethmoïde; que, sur les côtés du tu-
bercule osseux, se trouve attaché et perdu dans la
peau un assez court intermaxillaire, un peu dilaté
à son extrémité, et sous lequel existe un maxillaire
tout aussi court, entrainé dans les mouvements du
précédent, et tous deux servant à soutenir la lèvre
charnue. Le maxillaire et l'angle de la bouche se
retirent entièrement dans la grande fossette sous-
orbitaire, et y ramènent avec eux l'angle de la
mâchoire inférieure ; celle-ci mérite une attention
toute particulière, à cause de la remarquable divi-
sion des os qui la composent. En effet, le dentaire
qui porte la lèvre est un os plat, élargi vers la
portion articulaire et creusé sur le devant jusqu’au-
près de la symphyse par une gouttière courbée en
arc comme la mâchoire. Cet os s’arucule avec un
second, assez large, mince, couché le long du sous-
orbitare, et qui se porte en arrière jusqu’au jugal
et au préopercule. Il me paraît l’analogue de laru-
culaire. Enfin, sous lui, existent trois petits osselets
linéaires, attachés à la suite l’un de l’autre, dont
l’un peut être comparé à l’angulaire, et les deux
autres seraient des complémentaires. Dans cetie ma-
nière de voir, six osselets composeraient la branche
de la mâchoire inférieure. Ce n’est pas le premier
exemple d’une aussi grande division de cet os dans
les poissons : il y en a sept dans les Lépisostées. Il
résulte de cette disposiion que le mouvement qui
relève la mâchoire supérieure et la porte en avant,
fat faire un mouvement de bascule au levier coudé
CHAP. XIV. PACUS. 75
qui forme la mâchoire inférieure, d’où il sut
que, quand l'articulaire, couché sous le sous -orbi-
taire, vient à s’abaisser, il porte en bas, mais en
avant, la mâchoire inférieure ; de sorte que la
bouche tend à s'ouvrir comme une sorte de ventouse
charnue, dont les bords sont formés par des lèvres
très-épaisses. L'ouverture même de la bouche n’est
pas ronde; elle est plus haute que large et son
pourtour est sinueux. Il n’y a aucune dent sur les
os des mâchoires ou de la voûte palatine; mais les
lèvres, charnues, ont sur tout le bord qui marque
Ja séparation de la surface externe de l’interne, une
rangée de petites dents, fines comme des cils. Ces
dents, serrées et rapprochées, ont une assez longue
porüon radicale, et leur couronne est aplatie en
une palette déviée sur le côté. La transparence de
ces dents permet d’en faire l'examen microscopique.
On y observe l'émail, creusé de canaux anastomosés,
qui m'ont paru renflés, surtout à leur extrémité. Je
n'ai pas vu ces canaux se prolonger dans la racine.
Au centre de chaque lèvre il y a deux che-
vrons qui se regardent par leur pointe quand les
lèvres sont rapprochées et qui sont formés par deux
arcs linéaires de dents semblables à celles du bord.
La langue est un très-court tubercule, à peine déta-
ché du corps de l’hyoïde. Les pharyngiens sont
peuts, les supérieurs sont hérissés de dents coniques
et pointues, mais d’une extrème petitesse; les pha-
ryngiens inférieurs sont recouverts d’une muqueuse
plissée, ayant un grand nombre de papilles dispo-
sées par bandes transversales. Les ouies sont médio-
76 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
crement fendues ; les quatre rayons de la membrane
branchiostège sont tous visibles sous l’isthme assez
large du dessous de la gorge. Le bord membraneux
de l’opercule est étendu, mais peu épais. Quant à
l'os même, 1l est assez grand ; car il couvre à lui
seul plus du tiers postérieur de la joue. La surface
est ciselée de stries rayonnantes. Le sous-opercule
est extrêmement petit et réduit à un simple peut
stylet. Le préopercule a son limbe assez large, un
peu caverneux ; l'angle est arrondi; au-dessous de
l’ouie et derrière son angle on voit, à l'extérieur,
linteropercule qui remonte assez haut entre les deux
précédentes pièces de l'appareil operculaire. La dor-
sale s'élève à peu près sur le milieu du dos : elle
est au moins deux fois aussi haute que longue, et
elle l’est presque autant que le tronc mesuré sous
elle. Le premier rayon est très-court; le second,
fortement collé au troisième, le suit à peu près dans
les deux tiers de sa longueur. Le quatrième, le cin-
quième et le sixième s’allongent encore un peu
moins, les autres vont en décroissant, de manière
que le dernier est un peu plus court que le second.
L'adipeuse est extrêmement petite. L’anale a un se-
cond rayon gros et arqué, simple, mais très-évidem-
ment articulé, les autres rayons forment un large
éventail; cette nageoire est d’ailleurs presque aussi
haute que longue; le dernier ne fait guère que les
deux cinquièmes du second. La caudale est four-
chue, ses lobes sont larges, longs et arrondis; cela
dépend surtout de la longueur et de la largeur de
l'éventail de chaque rayon. Les pectorales sont étroites
CHAP, XIV. PACUS. Fire
et pointues ; elles atteignent jusqu’à laisselle de la
ventrale, dont l'insertion répond au troisième ou
au quatrième rayon de la dorsale. Il y a dans l'angle
de la nageoire une membrane écailleuse assez longue.
Les ventrales sont d’ailleurs plus larges que la pec-
torale.
B. 4; D. 12— 0; À. 10; C. 23; P. 16; V. 9.
Les écailles sont de grandeur ordinaire : leur sur-
face est rugueuse, et quand on les examine au mi-
croscope, on voit que la parüe centrale offre des
veinules anastomosées semblables à celles que nous
avons déja indiquées dans les Ostéoglossum et plu-
sieurs autres genres voisins. On en compte quarante-
sept rangées le long de la ligne latérale. Celle-ci est
droite depuis le scapulaire jusqu’au milieu de la
queue : elle est formée d’une série de petites tubu-
lures relevées sur chaque écaille. La couleur me pa-
rait avoir été argentée avec quelques lignes flexueuses
d'un vert rembruni plus marquées vers la queue que
sur la région thorachique. Je ne vois point de taches
sur la caudale ni sur les autres nageoires. La dorsale
seule a quelques traces très-pàles de points grisâtres
sur ses derniers rayons.
L’estomac de ce poisson m'a paru assez petit. Sa
branche montante n’a pas des parois épaissies,
quoiqu’elles soient encore évidemment musculaires.
L'intestin est très-long et cache, par ses nombreux
replis, l’estomac et le foie. La vessie aérienne est
double; la seconde est très-grande et terminée en
pointe assez aiguë. Nous n’avons trouvé dans l’inté-
rieur de l'estomac que du limon.
78 LIVRE XXII. SALMONOIÏDES.
Le poisson que nous avons sous les yeux a
été rapporté du Rio San- Francisco du Brésil
par notre confrère, M. Auguste de Saint-Hi-
laire. Il est long d'environ un pied.
C’est, comme je l'ai dit plus haut, sans aucun
doute le Curimata de Marcgrave ". J'ai pour
garant de cette détermination la comparaison
que j'ai pu faire de notre poisson avec la figure
originale, qui a été considérablement réduite
dans lHistoire des poissons du Brésil. Celle-ci
existe dans le recueil des peintures conser-
vées dans la bibliothèque royale de Berlin
sous le titre de Ziber Mentzelu. À la page 205
de ce livre de Mentzel il y a une autre pein-
ture, longue de neuf pouces trois quarts, co-
lorée en blanc verdâtre, sous le nom de Curi-
mata?, et dans laquelle on peut reconnaître
encore plus facilement notre poisson à cause
de la grandeur. Cet auteur dit quil est de
bon goût, et nous verrons tout à l'heure que
M. Spix confirma cette observation sur une
autre espèce.
1. Marcgr., Brasil., p. 156.
2. J'ai écrit très-distinctement Curemata, sur la copie que j'en
ai prise dans Ja bibliothèque royale de Berlin , Zb. Mentz., p. 205.
CHAP. XIV. PACUS. 79
Le PAcU A CÔTES.
(Prochilodus costatus, nob.)
M. Auguste de Saint-Hilaire a rapporté du
même fleuve que le précédent un Pacu, qui
parait sen distinguer par plusieurs caractères
essentiels.
Il a, en effet, le dos moins arqué; la tête plus
étroite; le sillon médian beaucoup plus large; les
rugosités des sous-orbitaires, du sourcilier et du
surscapulaire beaucoup plus marquées. La courbure
de l’opercule est presque nulle vers le haut; ce
qui rend cet os plus étroit à la partie supérieure,
et plus large à l’inférieure; il offre, d’ailleurs, les
mêmes ciselures que le précédent. La dorsale est
plus basse; la caudale a les lobes plus allongées ;
les pectorales n’atteignent pas à l’aisselle des ven-
trales; on peut même ajouter que l’anale est un peu
plus petite. Nous trouvons un rayon de moins à
la dorsale et à l’anale.
BD 14:04:11; 40)28; PS To: A0
Mais 1l faut encore ajouter à ces caractères celui
que nous ürons de la présence de cinq carènes
longitudinales, mousses, mais très-sensibles au tact,
comme à la vue, sur les côtés de la queue. Les su-
périeures commencent à se montrer sous la dorsale,
mais elles ne deviennent sensibles qu’au delà de cette
nageoire. Les écailles sont de même grandeur et
tout aussi rugueuses que celles de l’espèce précé-
80 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
dente. Il y en a le même nombre. La coloration
du poisson est la même. |
L'individu desséché, conservé dans la col-
lection, est long de quinze pouces.
Le PACU NOIRATRE.
(Prochilodus nigricans, Agassiz.)
C'est auprès de ces espèces que nous placons
celle figurée par Spix sous le nom de Pacu
nigricans, et décrite par M. Agassiz sous celui
de Prochilodus nigricans.
Ce poisson a le dessus du crâne tout au moins
aussi large que celui de la première espèce. Le sillon
ressemble, au contraire, davantage à celui de la
seconde; elle a aussi le même opercule; mais le
sixième sous-orbitaire est un peu différent; car 1l
est plus trapézoïdal, plus profondément échancré
en arrière, et 1l forme avec le cinquième une crête
sourcilière, qui manque à l'espèce précédente. Le
dos est assez convexe. La hauteur du tronc mesure
le üers de la longueur du corps en n’y comprenant
pas la caudale. La dorsale n’est pas très-haute, et
elle est aussi longue que large. L’anale est petite.
Les pectorales sont courtes et n’atteignent pas à la
ventrale. Les nombres sont :
D. 12; A. 10; CG. 23; P. 16; V. 9.
Les écailles sont assez semblables, par leur gran-
deur, à celles des deux précédents Pacus; mais elles
sont plus lisses, et l’on ne voit point ces côtes caracté-
CHAP. XIV. PACUS. 81
ristiques de l’espèce précédente. Le poisson a d’ail-
leurs des couleurs assez distinctes; car le corps est
d'un vert noirâtre assez foncé. La dorsale et la
caudale sont couvertes de points noirs, conservés
dans les six individus de la collecüon d’origines
diverses, et réunis sous nos yeux.
Cette description est faite d'après un indi-
vidu long d'un pied, rapporté de l'Amazone
par M. de Castelnau ; il en avait, d’ailleurs,
rassemblé plusieurs autres pris dans le même
fleuve.
Outre la figure de Spix, et la description
d'Agassiz' citées plus haut, nous ne devons
pas oublier l'excellente figure que M. Muller *
a donnée de la dentition de ce poisson dans
ses Horæ ichthyolosice.
Nous en avons encore un autre exemplaire,
rapporté de l'Esséquibo par M. Robert Schom-
burgk.
Le PAcuU DoBULIN.
(Prochilodus dobulinus, nob.)
Nous décrirons sous ce nom une belle et
grande espèce rapportée de l'Amazone par
1. Pisc. brasil., p. 64, t. 39.
2. Mull. et Troschel, Horæ 1chthyol., 1. F, fig. 4 et 4 a.
22. 6
82 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
M. de Castelnau, parce qu'elle ressemble à l'un
de nos Cyprins ( Cyp. dobula ).
La largeur de sa tête est, sans contredit, plus grande
que celle d'aucune autre espèce du genre. Le corps
est un ovale assez régulier, parce que Le dos n’est pas,
à beaucoup près, aussi arqué que celui des espèces
précédentes; mais, comme le ventre l’est un peu
plus, on retrouve la forme générale que j'indique
ici. La dorsale ne me paraît pas avoir été très-haute ;
ses rayons sont gros; la caudale a les siens très-
élargis ; 1l en est de même de l’anale et de la ventrale.
La pectorale est courte et arrondie.
B. 4; D. 11; À. 12; C. 23; P. 16; V. 9.
Les écailles sont un peu plus petites et plus lisses.
Nous en comptons cinquante le long de la ligne
latérale. La couleur paraît avoir été un argenté assez
uniforme. Il n’y à aucune tache sur les nageoires.
L'individu est long de vingt pouces.
Le Pacu BRÈME.
(Prochilodus brama, nob.)
Voici encore une espèce nouvelle, aussi
caractérisée par ses formes générales que par
les différents détails qu'une étude attentive
de ses parties peut y ajouter.
Ce poisson a la tête large; car cette largeur égale
à peu près les deux üers de la longueur. Le dessus
CHAP. XIV. PACUS. 83
du crâne est beaucoup plus plat que celui du Pro-
chilodus dobula. Le sillon médian est assez marqué.
Le front, le devant du museau, les sourciliers,
les sous-orbitaires, le limbe du préopercule et l'in-
teropercule sont lisses et sans aucune strie n1 gra-
nulation. Il n’y a que quelques stries très-faibles le
long du bord de l’opercule; tout le reste de sa sur-
face est aussi uni que luisant. Il en est de même du
préopercule, qui est beaucoup plus large que celui
des espèces précédentes. L’œil est grand; son dia-
mètre est trois fois et deux tiers dans la longueur
de la tête, et deux fois et trois quarts seulement
dans la largeur du crâne, Le tronc de ce poisson
est haut et le dos est élevé, surtout au commence-
ment de la dorsale. Sous l’aplomb de cette nageoire,
la hauteur n’est que deux fois et deux uers dans la
longueur totale. La courbure du ventre est soutenue.
La dorsale est haute et pointue; l’anale est courte
et haute de l'avant. Sous ce rapport, ce poisson ne
ressemble pas autant à une Brême que son nom
pourrait l'indiquer; mais c’est par la forme générale
que j'ai saisi cette ressemblance. L’adipeuse, quoique ,
petite, est un peu plus développée que celle des
espèces précédentes. La pectorale est étroite et poin-
tue; elle n’atteint pas à la ventrale; mais sa pointe en
approche plus que celle du Prochilodus costatus.
D. 11; A. 12: C. 93: P. 16: V. 9.
Les- écailles sont sensiblement plus pettes que
celles de toutes les autres espèces. Nous en comp-
tons soixante rangées le long de la ligne latérale.
La couleur, verdâtre sur le dos, me parait argentée
84 LIVRE XXIL SALMONOIÏDES.
sur tout le reste du corps, et je ne vois aucune
tache sur les nageoires.
Cette belle espèce, très-nettement carac-
térisée, a été rapportée de l'Amazone par MM.
Deville et de Castelnau.
L'individu est long d'un pied.
Le PAcU rAYÉ.
(Prochilodus lineatus, Val.)
Cest auprès de ces espèces quil faut en-
core placer celle que M. d'Orbigny a trouvée
dans la rivière de la Plata à Buénos-Ayres.
Le poisson a la tête courte et petite. La courbure
du dos est à peu près semblable à celle du ventre,
et la hauteur du tronc est comprise à peu près
quatre fois dans la longueur totale. La dorsale est
pointue de lavant. L’anale est courte; la caudale
n’est pas très-profondément fourchue; la pectorale
est étroite, pointue, et n’atteint pas, à beaucoup
près, la ventrale.
D. 12; A. 11, etc.
Les écailles sont de grandeur moyenne. J'en
compte à peu près cinquante entre l’ouie et la cau-
dale. La couleur est verte, à reflets argentés sur les
flancs et un peu rembrunie sur le dos. On voit de
chaque côté dix à douze lignes vertes longitudinales.
Les nageoires impaires sont un peu plus claires que
le dos et sans aucune tache. Les nageoires paires
sont grises.
CHAP. XIV. PACUS. 85
Les individus, rapportés par M. d'Orbigny,
sont longs de vingt-trois pouces. J'ai donné
une figure de cette espèce dans l'Atlas ich-
thyologique de ce Voyage, pl. VIIT, fig. 3, et
je l'ai alors nommé Pacu lineatus, parce qu'au
moment de cette publication je me faisais
des Curimates de M. Cuvier une tout autre
idée que celle que l'étude de ce genre ma
donnée aujourd’hui; je croyais alors qu'il fal-
lait conserver le genre de Spix et réserver aux
Leporinus le nom de Curimate.
Les Guaranis ont donné ce poisson à M. d'Or-
bigny sous lenom dePacu.Ce voyageur l'atrouvé
dans le Rio Parana et dans l'Uruguay; mais le
Pacu est plus rare dans la Plata, où il ne s'en-
gage que dans les plus fortes chaleurs de l'été.
Il n'entre jamais dans les lagunes; il préfère les
endroits où il y a le plus de courants; il reste
ordinairement au fond de l'eau; on le voit
rarement paraître à la surface; les individus
vivent isolés; on le pêche à la ligne. M. d'Or-
bigny dit que c'est un manger délicieux. Les
pécheurs prétendent l’'attirer en jetant des ci-
trons dans l'eau. Telles sont les notes que
M. d'Orbigny a bien voulu nous communi-
.Quer sur une espèce qui devient assez grande,
puisqu'on en voit des individus d’un mètre
de long; ceux de quatre-vingts centimètres
ne Sont pas rares.
86 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Le PAcu A QUEUE RAYÉE.
(Prochilodus tæniurus, Val.)
J'ai décrit, dès l'année 1817, dans mon
premier travail sur les poissons fluviatiles de
l'Amérique équinoxiale, une espèce que jai
appelée Curimatus tæniurus'. Cest un pois-
son du genre dont je traite, et
qui a le corps allongé; la dorsale assez avancée; la
pectorale petite, pointue; la caudale à lobes assez
profondément fourchues. Les premiers rayons de
la dorsale ont leur filet externe prolongé en une
petite soie. Je retrouve ce même prolongement aussi
aux rayons de la ventrale. L’anale est basse. Les
nombres sont semblables; mais les écailles sont
plus petites que dans aucune autre espèce; elles
portent toutes une petite carène verticale. Il y en a
soixante-seize rangées le long de la ligne latérale.
Ce poisson, desséché, est entièrement décoloré,
et cependant on voit encore très-distinctement sept
bandeleties noires longitudinales sur la caudale. Il
y en à trois sur chaque lobe, et une médiane dans
la direcuon de la ligne latérale. Il est probable que
le dos avait quelques rayures longitudinales vertes
ou grises; car on en voit encore des traces.
L'individu que j'ai décrit n'a guère que sept
pouces de longueur. C'est à la générosité de
L
1. Recueil d’observ. zool. et d’anat. comp. , t. IL, p. 166.
CHAP. XIV. PACUS. 87
M. de Humboldt que j'ai dû la permission de
faire connaître cette espèce, lorsqu'il avait la
bonté d'encourager les premiers essais de ma
carrière scientifique, en m'accordant l'honneur
de mettre mon nom à côté du sien dans notre
Mémoire sur les poissons fluviatiles de lAmé-
rique équinoxiale. Qu'il veuille bien accepter
encore, après un si long espace de trente an-
nées, l'expression de ma vive et pieuse recon-
naissance !
Le PAcu À DEUX TACHES.
(Prochilodus binotatus, nob.)
Le poisson figuré par M. Schomburgk”, est
une espèce très-voisine de la précédente; car
elle lui ressemble par les rayures de la cau-
dale, qui sont au nombre de trois sur le lobe
supérieur et de quatre sur l'inférieur; mais il
en diffère
par une tache noire sur le haut de l'épaule; par
une autre tache à l’éxtrémité de la queue, tout près
de l'insertion des rayons de la nageoire. Il n’y a sur
le dos aucune trace de lignes longitudinales noirà-
tres. C'est, d'ailleurs, un poisson dont le dessus de
la tête est coloré en olive foncé, passant sur le dos
1. Prochilodus binotatus. Schomb., Fish. of Guyana, t. X,
p. 260, pl. 29.
88 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
à un gris bleuâtre jusqu’à la ligne latérale, au-dessous
le corps est à couleur verdûtre et à reflets argentés.
La dorsale est vert bleuâtre ; l’adipeuse olive; la pec-
torale et la ventrale, verdâtres, ont dans leur aïsselle
une légère tente carminée. Le bord de la seconde
des nageoires paires est rouge de vermillon, et 1l y
a deux traits de cette couleur sur la pointe de
l'anale. La caudale est jaune, et ses raies sont bleues.
L’oil est grand, et son iris est jaune.
D.415 A0; P:185 V9;
Ce poisson a été pris dans le Rio Branco.
Le PACU BRILLANT.
(Prochilodus insignis, nob.)
Nous trouvons dans le même ouvrage’ une
seconde espèce un peu plus différente de celles
que nous avons examinées sur la nature, mais
qui se rapproche cependant de notre Proclu-
lodus tæniurus par les rayures de sa caudale.
Voici ce que nous apprend M. Schomburgk
sur cette espèce :
Cest un poisson à corps assez haut, dont le
dos et le ventre sont fortement arqués. Sa cou-
leur est un bleu argenté passant au rose sous le
ventre. La tête est verdâtre. L’anale, d’un carmin
foncé, porte trois bandes noires, dont les deux
1. Prochilodus insignis. Schomburgk , Fish. of Guyane, 1.1,
p. 261, pl. 30.
CHAP. XIV. PACUS. S9
premières sont courtes et sur la pointe antérieure ;
la troisième se rend du milieu de la base à l'angle
postérieur. La caudale, d’un rouge orangé, porte
onze raies longitudinales et un peu obliques. Les
deux dorsales sont vertes, les pectorales et les ven-
trales ont les premiers rayons roses ou couleur de
carmin pâle; le reste de la nageoïre est jaune-verdä-
tre. Voici les nombres comptés par M. Schomburgk :
Du A29 C5 225)P. MAS TVNE
Ce Pacu habite le Rio Branco; il y est
très-abondant et fort estimé comme nourri-
ture. On le prend au filet et point à l'hamecon.
Cette espèce, ainsi que la précédente, ne pa-
raissent pas se trouver dans le Démérara n1
dans l'Esséquibo.
Le PAcU A BANDES ROSES.
0]
(Prochilodus rubrotæniatus, nob.)
Une troisième espèce, mentionnée et figurée
dans le même ouvrage, est celle qui paraïtrait
porter plus spécialement, dans les dialectes
des peuplades visitées par M. Schomburgk, le
nom de Curimate.
Le dos est rembruni, à reflets verdâtres et les côtés
élégamment rayés de bandes purpurines. La tête est
verdâtre, la dorsale, la pectorale, la ventrale et l’anale
ont une parie de leur membrane colorée en vert,
et l’autre en carnun. La caudale est tout entière de
celte dernière couleur, parsemée de points noirs.
90 ” LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
D. 11; A. 10; C. 29; P. 45; V. 9.
Ce poisson existe dans les Rios Branco, Né-
gro et Esséquibo et dans leurs tributaires.
Il atteint huit pouces. On le prend dans des
filets ; il ne mord point à Fhamecon. Sa chair
est blanche, très- savoureuse et fort estimée
pour la table; mais on ne peut le conserver
longtemps après sa mort, et il périt presque
aussitôt qu'on le sort de l’eau. C'est une es-
pèce qui a, comme l’observe l’auteur de lIch-
thyologie de la Guyane, quelque affinité avec
le Curimatus lineatus de la Plata; mais je lui
en trouve encore de plus grandes avec le Curi-
matus nigricans, dont la caudale est couverte
de points. Je le crois cependant d’une espèce
particulière. |
s
Le Pacu DE HumsoLzpr. |
(Prochilodus Humboldti, C. Amazonum , Humb.)
C'est pour déterminer les affinités de l'espèce
qui va faire le sujet de cet article, que j'ai pu-
blié la description du Prochilodus tæniurus.
J'ai vu le dessin fait sur les lieux par mon
illustre ami, et l'exactitude qu'il mettait à faire
toutes ses observations ayant toujours été con-
firmée par nous-même chaque fois que nous
avons été assez heureux pour obtenir les mêmes
CHAP. XIV. PACUS. M
poissons que lui, me fait croire que son Cu-
rimatus Amazonum esi une espèce particu-
lière que nous n'avons pas encore retrouvée.
Voici ce que dit M. de Humboldt de son
Boquichico :
C’est un beau poisson à grandes écailles, qui a la
première dorsale placée au-dessus des ventrales, qui
est d’un blanc verdâtre, à reflets argentés, et dont
la caudale, fourchue, est de la couleur du corps et
sans aucune tache, dont les écailles sont rondes,
grandes et assez lâchement imbriquées.
La tête n’a guère que le cinquième de la longueur
totale. La bouche est petite, munie de lèvres pro-
tractiles, sans dents; les yeux grands, jaunes et laté-
raux. Voici les nombres tels qu'il les a comptés :
B. 4; D. 8 à 10: À. 9; C: 20; P. 14; V. 9.
Il faut ajouter à ces caractères celui que l'on
doit tirer du dessin, c’est que les écailles au-
dessous de la ligne latérale sont plus grandes
que celles du dos. Je ne ferais pas attention
à ce caractère, si nous ne lavions observé
constamment dans toutes les espèces de Cu-
rimates. Je suis porté à croire que les voya-
geurs retrouveront dans le haut Amazone le
Pacu décrit par M. de Humboldt, et qui
offre la réunion de caractères communs aux
Prochilodus et aux Curimates. On ne peut
en effet supposer, que le poisson qui nous
occupe, puisse appartenir au genre Curimate ;
92 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
car M. de Humboldt n'aurait pas manqué de
dire labuis nulles.
Cette nouvelle espèce devient assez grande,
puisque l'individu dessiné avait dix-sept pou-
ces de longueur. M. de Humboldt l'a vu pé-
cher dans le haut Maragnon, vis-à-vis de la
cataracte de Rentema, dans la province de
Saint-Jean de Bracamoros, dans un endroit
où la surface du fleuve est élevée de quatre
cents mètres au-dessus du niveau de l'Océan.
Puisque nous connaissons maintenant plu-
sieurs autres espèces de Pacus dans FAma-
zone, jai pensé qu'on ne pouvait plus laisser
à celui-ci le nom de C. Amazonum, et je n'ai
pas hésité à dédier à l'illustre voyageur le pois-
son qu'il nous à fait connaître.
Le PAcu RÉTICULÉ.
(Prochilodus reticulatus , nob.)
M. Plée nous a apporté de la lagune de
Maracaïbo un Prochilodus, que les Espagnols
appellent, comme sur l'Amazone, Boca chica.
Il n'est pas sans avoir quelque ressemblance
avec le poisson du même nom décrit dans le
Recueil des observations zoologiques.
1. Recueil d’observ. de zool. et d’anat. comp. , t. IE, p. 165,
pl. 45, fig. 2.
CHAP. XIV. PACUS. 93
Cependant toutes les écailles sont égales entre
elles, et elles sont toutes bordées d’un trait verdâtre
. et comme enfoncé, ce qui couvre le corps du pois-
son d’une réticulation remarquable et dont on ne
voit aucune trace dans Les espèces précédentes. Toutes
ces écailles sont d’ailleurs recouvertes d’aspérités cou-
chées sur la surface suivant la longueur du poisson
et qui ont l'air d’être elles-mêmes imbriquées. Les
bords sont légèrement frangés.
Ce poisson, d’ailleurs, a la forme allongée de nos
Gardons. La hauteur est comprise quatre fois et un
quart dans la longueur totale. La tête, courte, y est
comprise cinq fois et un üers. Le sillon du dessus
du crâne est large et enfoncé. Il n’y a que très-peu
de scabrosités sur les pariétaux, et les sous-orbitaires
ont une simple carêne dans le milieu. Les pectorales
sont loin d'atteindre aux ventrales; la dorsale est
médiocre et insérée en avant. L’anale est peute; la
caudale est fourchue. Le premier interépineux de
la dorsale est bifide.
DAME OA MSC 288 P." 167 :V. "9.
Nous comptons quarante-quatre écailles le long
de la ligne latérale. La couleur parait avoir été ver-
dâtre plus ou moins argenté vers le bas; la dorsale
est ponctuée. Je ne vois aucune tache sur les autres
nageoires.
Nous possédons six exemplaires de ce pois-
son, longs de dix à treize pouces, et sur les-
quels M. Plée a eu soin d'indiquer les sexes.
Il ny a pas de différence extérieure entre les
mâles et les femelles.
94 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
B. Des CITHARINES.
(Citharinus, Cu.)
M. Cuvier a suivi, pour la constitution du
genre Citharine , la même marche que pour
ses Curimates. Il à réuni, dans des sections
qu'il caractérisait incomplétement, des espèces
constituant des genres évidemment différents.
M. Muller n’a pas manqué de saisir ce qui de-
vait compléter son travail, en établissant un
genre Distichodus, dont nous parlerons plus
loin, et en réservant le nom de Citharine aux
poissons qui ont le corps élevé, comprimé,
rhomboïdal. La bouche, fendue horizontale-
ment à l'extrémité du museau, a l'arcade su-
périeure presque entièrement formée par des
intermaxillaires, les maxillaires étant rejetés sur
les côtés et couvrant l'angle de la bouche. Les
dents sont extrêmement petites, implantées sur
les lèvres, elles paraissent comme de simples
cils ; vues à un fort grossissement, on reconnaît
qu'elles sont coniques et un peu recourbées ;
elles sont sur un seul rang ; il n’y a pas de
rangée interne comme dans les Pacus.
En caractérisant ainsi les Citharines on re-
connaît leur affinité avec le genre précédent,
et, cependant on arrive facilement à les en dis-
CHAP. XIV. CITHARINES. 95
tinguer. Mais cela nous conduit à réunir dans
ce genre l'espèce américaine dont M. Muller
a fait le genre Chilodus. En lisant la descrip-
tion détaillée que nous en donnons, on re-
connaît, comme l'a bien établi M. Muller,
que cest un petit Salmonoïde à dents pe-
tites, cylindriques, disposées sur un seul rang
sur les lèvres devant l'intermaxillaire et sur
la mâchoire inférieure. Ces deux espèces ont
une anatomie peu différente : elles se nour-
rissent toutes deux du limon des fleuves; elles
ont plusieurs appendices pyloriques ; leurs in-
testins font de nombreuses circonyolutions.
Les différences dans les nombres ne me pa-
raissent être que simplement spécifiques.
La CiTHARINE DE GEOFFROY.
(Citharinus Geofjræi, Cu.)
Le Nil nourrit en très-grande abondance
un poisson
à corps comprimé, à peu près ellipuque, que les
Arabes nomment Gamor el lelleh ou Astre de la
nuil, à cause de ses teintes blanches et brillantes, à
reflets argentés. Le museau est déprimé; la nuque
un peu concave; puis la circonscription du profil
monte par une courbe régulière jusqu’à la dorsale,
et se continue au delà de cette nageoire en faisant
96 LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
une petite saillie à l’adipeuse. La courbure du ventre
est peu sensible jusqu’à l’anale; de là le corps re-
monte assez obliquement jusqu'a la queue. La hau-
teur de ce tronçon est quatre fois et demie à cinq
fois dans celle du tronc, mesurée sous la dorsale.
Cette hauteur est deux fois et demie dans la longueur
totale. J'ai cependant un individu qui parait légère-
ment plus haut. La hauteur de la tête, mesurée
à l’aplomb de la nuque, et portée sur la joue, n’at-
teint qu'au bord du préopercule. L'œil, dont le
diamètre n’est guère que du cinquième de la lon-
gueur de la tête, est rapproché du bout du mu-
seau et à peu près au milieu de la hauteur de la
joue. La longueur entière de la tête est quatre fois
et un üers dans la longueur totale. Les sous-orbi-
taires sont étroits; le premier ne recouvre pas le
maxillaire; le troisième est le plus large de tous,
mais 1l n’atteint pas au bord du limbe. Le préoper-
cule à son angle tout à fait arrondi; son bord mon-
tant dirigé un peu obliquement; l'inférieur descend
aussi un peu vers l'articulation de la mâchoire. Il
faut remarquer que le cercle de l'orbite est large,
comparativement à la grandeur de l'œil, et que son
diamètre est à peu près le quart de.la longueur de
la tête. Le sourcilier est peu mobile, assez large ;
il contribue à l’écartement du dessus du crâne, qui
est assez convexe; l'intervalle qui sépare les deux
yeux est plus que double du diamètre de l'orbite.
Bien que l'extrémité du museau fasse une petite
saillie, on doit dire, cependant, que la bouche est
fendue horizontalement à l'extrémité. Toute l’arcade
CHAP. XIV. CITHARINES. 97
supérieure est formée par l’intermaxiilaire; le maxil-
laire n'étant qu’un très - peut osselet articulé à l’ex-
trémité de l'os précédent, est placé de chaque côté
de l'angle de la bouche. La mâchoire inférieure a
ses branches déprimées et élargies horizontalement ;
elles forment, en dessous, deux palettes écartées,
mobiles à la symphyse, laquelle est relevée en un
peut tubercule. Les lèvres sont tellement minces,
qu’on peut à peine donner ce nom au bourrelet de
la peau qui recouvre les os des mâchoires, et c’est
cependant sur elles que sont implantées les dents
fines, comme les cils d’une veloutée; elles sont,
par conséquent, beaucoup plus petites que celles des
Pacus ; elles ne forment pas, comme les dents de ces
poissons, ces lignes recourbées en chevron sur
elles-mêmes, qui en simulent deux rangées. La
forme de la bouche, la petite saillie du museau
sont plus semblables à ce que nous voyons dans les
Curimates. L’opercule est grand, à bord convexe et
porté en arrière; sa surface est tout à fait lisse
et brillante. Un sous-opercule, étroit et mince, et
qui remonte jusqu'à l'angle, élargit encore toute
cette parte vers le bas. Enfin, l’interopercule se
montre derrière l'angle arrondi du préopercule en
une assez grande plaque triangulaire, prolongée en
avant en une palette mince et étroite. Les ouïes sont
très-largement fendues, et cependant la membrane
branchiostège est attachée sous l'isthme jusqu'à la
ceinture humérale; elle s’étend ensuite en un large
bord membraneux au dela de l’opercule; elle est
soutenue par quatre rayons. La pectorale, qui est
DIU OR.
œ
98 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
courte et ovale, atteint à peine à Vaisselle de la
ventrale; la dorsale est haute et pointue de l'avant.
L’adipeuse est généralement assez longue et assez
large ; mais je la vois varier d’étendue sur les nom-
breux individus que j'ai sous les yeux. La caudale
est fourchue ; l’anale est longue, basse; ses premiers
rayons dépassent un peu les suivants, et je vois le
nombre des rayons varier de vingt-sept à trente.
B. 4: D. 19: À. 21-30; C. 27; P. 16; V. 40.
La couleur des individus conservés dans l'esprit
de vin est un gris violacé, plombé, devenant ar-
genté sur toutes les parties inférieures. Les nageoires
paraissent jaunes. Nous pouvons juger du poisson
par un très-beau dessin que M. Geoffroy a fait faire
en Égypte, sur le frais, par M. Redouté. Il lui donne des
teintes qui ressemblent assez à celles de notre Brême,
c'est-à-dire, que le dessus du corps est vert- foncé;
que cette teinte s’efface, en ne devenant plus que des
points sur la base des écailles des flancs. Tout le corps
est glacé d'argent. La dorsale est verdâtre, avec les
premiers rayons rougeâtres. Le lobe supérieur de la
caudale est aussi de la couleur du dos; le lobe
inférieur, ainsi que l’anale et les ventrales, sont rou-
geätres. La pectorale n’a de rouge que dans l’aisselle ;
le reste est verdâtre. L’adipeuse a une large bor-
dure rougeûtre. Les écailles sont petites ; 1l y en a
de quatre- vingt-cinq à quatre-vingt-dix rangées de
chaque côté, et dans la hauteur nous en avons
trouvé constamment quarante, quoique nous les
ayons comptées sur des exemplaires de largeur en
apparence assez différente. Examinées au microscope,
CHAP. XIV. CITHARINES. 99
elles montrent une structure curieuse à cause du
grand nombre de stries concentriques et des petites
ciselures entrecoupées, dont la partie radicale seule
est marquée.
Il y a dans les collections du Muséum plus
de vingt exemplaires de cette espèce, depuis
cinq pouces de longueur jusqu'à dix-neuf.
C'est d’après l'examen de ces individus que
je me suis décidé à ne reconnaître qu'une
seule espèce de ce genre dans les grands
fleuves de l'Afrique. M. Geoffroy en a rap-
porté du Nil un assez grand nombre. M. Dar-
naud en a pris dans le haut Nil et jusque
dans le Nil blanc. MM. Jubelin et Leprieur
en ont envoyé du Sénégal. La comparaison
minutieuse que jai faite des Citharines
de ces différents fleuves, a été jusqu’à l’exa-
men microscopique des écailles, et il y a
sous ce rapport la ressemblance la plus com-
plète entre les poissons du Nil et ceux du
Sénégal.
M. Geoffroy a décrit et figuré la Citharine
dans le grand ouvrage sur l'Égypte : , sous le
nom de Serrasalme citharine (Serrasalmus
citharinus). Il faut avouer qu'à cette époque
ce zoologiste élargissait beaucoup le cadre du
4. Geoff., Égypte, in-fol., 1809, p. 40, poiss., pl. 8.
100 LIVRE XXII SALMONOIÏDES.
senre Serrasalme de Lacépède, pour réunir
un poisson qui a la gueule aussi fortement
armée que l'espèce américaine, à celui qu'il
observait dans le Nil. M. Geoffroy reconnaît
que la carêne du ventre n'est pas dentelée,
et il fonde la ressemblance principale sur
l'aplatissement des flancs, et la grande di-
mension en hauteur du corps de son pois-
son. Il à imaginé le nom de Citharine, parce
qu'il a cru reconnaître en lui le poisson dont
Aristote, Athénée, Strabon ont fait mention
sous le nom de Kægos. J'avoue que rien ne
me paraît plus incertain que cette détermi-
nation. Tous les auteurs cités par Athénée,
Phérécrates, Épicharme, Apollodore et Ar-
chestrate parlent du Cztharus comme d'un
poisson agréable au goût, et M. Geoffroy dit
précisément que la chair de son Serrasalme
est fade. Cette observation n'avait point
échappé à la sagacité de l'auteur qui faisait
ce rapprochement ; il n'aurait dû d’ailleurs
conserver aucun doute sur la différence du
K/æeos des anciens et de son poisson, s'il eût
tenu plus compte de l’épithète remarquable
de Xxeyxægodes, donné par Aristote au K/fagos. Il
est impossible d'appliquer un semblable trait
à la Citharine. Si l'on veut chercher lequel des
poissons du Nil peut mériter cette épithète,
CHAP. XIV. CITHARINES. 401
il me semble qu'on se tromperait moins en
la donnant à notre Hydrocyon.
Nous aurons d’ailleurs occasion de revenir
sur l'application du nom de K#æegos des Grecs,
car les ichthyologistes du 16.° siècle ont ap-
pliqué ce nom à certaines espèces de Pleu-
ronectes ; et il est en effet probable qu'Élien
a donné ce nom à un poisson de cette famille.
Après mêtre expliqué sur cette synonymie
ancienne de ce poisson du Nil, il n'en est
pas moins établi aujourd'hui en ichthyologie
que la Citharine de Geoffroy ne soit une es-
pèce parfaitement caractérisée. IL est assez
curieux de voir quun poisson dont nous
avons autant d'individus, ait échappé aux
recherches d'Hasselquist et de Forskal. Ces
auteurs et Linné, qui a contribué à faire
connaitre les espèces déposées dans le Musée
d'Upsal par son élève Hasselquist, n’en font
aucune mention.
M. Muller, qui a mieux circonscrit le genre
Citharine que ne l'avait fait M. Cuvier, et qui
se l’est en quelque sorte approprié par la pré-
cision quil a su donner à sa diagnose, a cru
devoir distinguer une seconde espèce de Ci-
tharine sous le nom de Citharinus latus d'Eh-
renberg. Il lui donne pour caractère d'avoir
soixante-huit rangées d’écailles entre l’ouïe et
102 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
la caudale, tandis que la Citharine de Geoffroy
en aurait quatre-vingt-six. Il indique aussi
vingt-deux rayons à la dorsale et vingt-six à
l'anale. Je trouve dans mes notes un dessin
fait à Berlin d’un Citharinus latus d'Ehren-
berg, où j'ai compté vingt-neuf rayons à l’anale.
Je me crois cependant très-sür de la déter-
mination spécifique que je prenais à Berlin,
parce que cest avec M. Ehrenberg que jai
complété tout le travail de la détermination
des poissons rapportés par ce célèbre voyageur.
D'ailleurs en examinant maintenant, dans les
collections nationales de Paris, les nombreux
exemplaires qui y sont réunis, j'ai trouvé des
variations considérables dans le nombre des
écailles, dans ceux des rayons de l’anale, ainsi
que dans les proportions relatives de la hau-
teur et de la longueur du corps de ces diffé-
rents individus; et jai vu non-seulement ces
variations dans les individus du Nil, mais elles
se reproduisent aussi dans ceux du Sénégal.
Cela me fait penser que le Citharinus latus
peut bien être une simple variété de l'espèce
de Geoffroy.
J'ai retrouvé parmi les dessins de M. Riffaut
une de ces variétés courtes qui semblerait
appartenir au Citharinus latus. Il porte le
même nom arabe de Amar el lelle.
CHAP. XIV. CITHARINES. 103
La CITHARINE CHILODE.
(Citharinus chilodus, nob.; Chilodus punctatus,
Muller.)
Nous voyons presque toutes les espèces de
Salmonoïdes du Nil former des genres qui se
trouvent représentés en Amérique par des con-
génères souvent beaucoup plus nombreuses.
Je crois que le petit poisson dont M. Muller
a fait un genre particulier sous le nom de
Chilodus, est un nouvel exemple de cette re-
production des genres africains en Amérique.
Qu'on lise, en effet, la diagnose inscrite dans
les Æoræ ichthyologicæ, et lon ne verra
aucune différence notable dans l'expression
des caractères.
L'espèce qui fait le sujet de cette remarque
est un petit poisson
dont la forme rappellerait celle de plusieurs de nos
peuts cyprins , et notamment celle de la Bouvière
(Cyprinus amarus), de même que la Citharine de
Geoffroy, pourrait être facilement comparée à la
Brême. Le dos est beaucoup plus convexe que le
ventre. La hauteur du tronc est égale à celle de la tête
et au quart de la longueur totale. Le museau est petit,
mince et déprimé. l'intervalle qui sépare les deux
yeux est égal au diamètre de l'œil ; le dessus du crâne
est méplat. L’œil est assez grand. Son diamètre n’est
104 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
guère que deux fois et demie dans la longueur de la
tête. L'intervalle entre le bord de l'orbite et l’extré-
mité du museau égale les trois quarts de ce dia-
mètre. Le premier sous-orbitaire couvre presque
tout cet espace; il est irrégulièrement quadrilatère.
Le second est étroit, triangulaire et prolongé en
pointe, qui s'étend sur le troisième sous-orbitaire.
Les trois suivants complètent ce cercle de l'orbite
en cuirassant la joue, et ils vont rejoindre le sour-
cilier, qui est petit, mais très-mobile. L’opercule est
de grandeur médiocre et triangulaire; 1l a au-dessous
de lui un assez large sous-opercule, triangulaire et
strié; au-devant d’eux est un interopercule assez
grand. L'isthme est excessivement étroit dans ce
poisson, car les deux appareils operculaires se tou-
chent entre eux. Les ouïes sont largement fendues,
quoique la membrane branchiostège soit attachée
au cheyron de la ceinture humérale. La bouche,
fendue en travers à l’extrémité du museau, est bordée
par des lèvres assez épaisses, qui cachent entièrement
les maxillaires ou les intermaxillaires, qui, d’ailleurs,
sont fort petits. La mâchoire mférieure est un peu
plus longue que la supérieure. Les dents sont très-
petites, mobiles sur les lèvres charnues, qui les
portent. Celles de la mâchoire supérieure sont en
peut nombre et ne correspondent qu'aux intermaxil-
laires ; elles sont coniques, un peu obtuses et beau-
coup moins fines que celles de la mâchoire inférieure,
dont l'apparence est celle de simples soies, couchées
horizontalement sur le devant de la bouche. La
ceinture humérale porte tout à fait vers le bas des
CHAP. XIV. CITHARINES. 105
pectorales, étroites et courtes, qui n’atteignent pas
tout à fait l’aisselle de la ventrale, laquelle est beau-
coup plus longue et beaucoup plus large que la
nageoire antérieure. La dorsale est à peu près qua-
_drilatère, et à ses rayons prolongées en filets assez
courts. L’anale est basse; la caudale est fourchue.
B. 4; D. 11; A. 13; C. 21; P. 16; V. 9.
Les écailles sont assez fortes, au nombre de vingt-
cinq le long de la ligne latérale. Les stries d’accrois-
sement, examinées au microscope, SOUS un grossis-
sement peu considérable, n'apparaissent que sur les
bords; le centre de l’écaille n’a que de fines granu-
latüons. La couleur, d’un roux verdàtre, offre des
points assez nombreux, disposés par bandes sur
chaque côté. Une bandelette noire, longitudinale,
traverse le corps. Les nageoires sont aussi poin-
ullées de noir.
L'individu, long de deux pouces et demi,
que nous devons à M. Schomburgk, vient du
lac Amucu, de l'intérieur de la Guyane. M.
Muller, auteur de ce genre, a décrit et figuré
la même espèce dans ses Joræ ichthyologice.
C'est le Chilodus punctatus de MM. Muller et
Troschel, qui ont donné également une bonne
figure des dents grossies.
L'anatomie de cette espèce montre que lin-
testin n'est pas très-long; il n’a que trois cir-
convolutions. Les appendices cœcales sont au
nombre de dix; mais il paraît qu’elles varient
106 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
dans cette espèce, comme dans la plupart des
autres, Car M. Muller n’en a compté que huit.
L’estomac était rempli de limon.
C. Des PraBuquess.
Le genre des Piabuques a été établi par
M. Cuvier; mais il ne l’a pas caractérisé comme
nous le circonscrivons aujourd'hui. En effet,
faisant reposer les caractères sur la petitesse
de la tête et de la fente de la bouche, sur la
forme d'un corps comprimé avec une carène
du ventre non dentelée et sur une très-longue
anale, M. Cuvier y réunissait un certain nom-
bre de poissons qui appartiennent, par leur
dentition, à des groupes distincts; car le
Salmo bimaculatus et le S. melanurus de
Bloch ont la dentition des Tétragonoptères,
caractérisés par leurs deux rangs de dents
festonnées à la mâchoire supérieure. Le Sak
mo gibbosus de Gronovius, qui a des dents
longues et coniques sur un seul rang, appar-
tient encore à un autre genre fort bien ca-
ractérisé par M. Muller, sous le nom d'Æpi-
cyrtus. Je dois ajouter que la longueur de
l'anale n’est qu'un caractère spécifique; car
le Salmo argentinus seul à l’'anale longue et
étendue.
CHAP. XIV. PIABUQUES. 107
IL résulte de ces réflexions, que nos Pia-
buques ne comprendront plus que les es-
pèces à dents tranchantes et comprimées,
dont la couronne est dentelée et qui sont re-
marquables par leur mobilité sur la lèvre dans
laquelle elles sont implantées. Cette rangée
unique de dents correspond aux intermaxil-
laires et à la mâchoire inférieure. L'intestin
des Piabuques ne fait qu’une seule circonvo-
lution; le pylore est entouré d'un certain
nombre de cœcums.
Ce genre, ainsi caractérisé, doit ramener à
lui les espèces qu'Agassiz avait réunies pour en
former son genre des Schizodons; et, quoique
cettesubdivision ait été adoptée par M. Muller,
je n'hésite pas à la confondre dans mes Pia-
buques. Je ne vois aucune différence essentielle
dans les caractères que je considère comme
génériques, et jai soin d'ajouter, ce qui me
paraît avoir échappé à mon illustre confrère
de Berlin, le caractère fort essentiel de la
mobilité des dents labiales. C'est Là ce qui
mautorise à placer les Piabuques à la suite
des Prochlodus et des Citharines.
Aux deux espèces de Piabuques (lune dé-
crite par Bloch, l'autre que j'appelle Piabuca
scluzodon, voulant rappeler par cette épithète
quel était le type du genre ainsi nommé par
108 . LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Agassiz), j'ajoute une troisième, qui fait partie
des collections du Muséum.
Le PIABUQUE ARGENTIN.
(Piabuca argentina, Cuv.)
Le poisson décrit par Marcgrave sous le
nom de Piabucu, et dont Kælreuter a publié
une description beaucoup plus étendue sous
le nom de 7rutta dentata, à pris dans le Sys-
tema naturæ le nom de Salmo argentinus :
c'est la première espèce de ce genre.
Il a le corps tellement comprimé que l'abdomen
est tranchant et qu’on voit sur les individus parfaite-
ment conservés une carène molle, formée par la
saillie de deux rangées d'écailles; mais cette carène
n’est pas dentelée. Je vois la hauteur du corps varier
dans les deux individus que j'ai sous les yeux. Le
plus grand a la hauteur comprise cinq fois dans la
longueur totale. Dans un plus peut, elle y est com-
prise six fois. La tête est petite. Sa longueur est
une fois et demie dans la plus grande hauteur du
tronc chez l’un; chez l’autre, elle est égale à cette
hauteur. Je ne crois pas, cependant, que ces diffé-
rences puissent être considérées comme des caractères
spécifiques ; elles dépendent de l’âge des individus.
Le dessus du crâne est court; mais la crête interpa-
riétale se prolonge assez loin entre les muscles du
dos. L’œil, qui est recouvert par une adipeuse plus
ou moins large, est assez grand; son diamètre fait
CHAP. XIV. PIABUQUES. 109
le tiers de la longueur de la tête. Les intermaxillaires
sont en partie cachés sous une lèvre assez épaisse et
dans laquelle sont généralement implantées les dents.
Les maxillaires sont petits et ne forment qu’une
palette étroite sur l'angle de la bouche ; la mâchoire
inférieure est plus courte que la supérieure; l’ouver-
ture de la bouche est peute. Les dents des deux
mâchoires sont comprimées, serrées l’une contre
l'autre, et ont leur bord dentelé. Les dents pharyn-
giennes sont aussi comprimées, à couronne terminée
par trois pointes, dont la postérieure est longue et
courbée en un crochet fort aigu. M. Müller à re-
présenté avec exacutude la forme singulière de ces
dents pharyngiennes; elles sont semblables à celles
des Leporinus. Bloch avait déjà bien observé et
figuré les dents maxillaires. La joue est cuirassée
par les sous-orbitaires comme dans les genres pré-
cédents. La suture, entre le troisième et le qua-
trième, correspond à l'angle du préopercule. On
n’en voit que le limbe, lequel est assez large dans
cette espèce; car 1] cache presque en entier l’inter-
opercule. L’opercule est haut, et le sous-opercule
est un arc très-étroit. Les ouïes sont assez largement
fendues et n’adhèrent pas à la ceinture humérale sous
l'isthme de la gorge. La dorsale est reculée sur la
seconde moiué du dos, et ses derniers rayons ré-
pondent aux premiers de l’anale; elle est deux fois
plus haute que longue. L’anale est très-allongée ; car
elle mesure, à peu de chose près, le uers de la
longueur totale ; mais elle est basse. La caudale est
profondément échancrée; les ventrales sont courtes ;
410 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
car elles n’ont guère que les deux tiers de la pecto-
rale. Leur pointe touche presque à l’anale. Les pec-
torales atteignent à la ventrale.
B. 4; D. 11; À. 46: C. 23: P. 16: V. 8.
Les écailles sont petites, finement striées; 1l ÿ en
a quatre-vingt-deux rangées entre l’ouie et la caudale.
La ligne laiérale s’infléchit un peu vers le bas dès
sa naissance. Arrivée à l’aplomb de la ventrale, elle
se rend en ligne droïte à la caudale par le milieu
de la hauteur du tronc. La couleur a dû être un
vert plus ou moins roussätre sur le dos, et s’éclair-
cissant par des reflets argentés sur le ventre. On
voit, par reflet, des lignes longitudinales un peu
onduleuses vers l’origine de l’anale, et une bande-
lette longitudinale argentée, droite, depuis la tempe
jusqu'a la caudale, au-dessus de la ligne latérale.
Une tache noire oblongue existe sur la base de la
queue.
Nous possédons un exemplaire de cette
espèce, long de six pouces, provenant des col-
lections cédées à la République française par
le Cabinet du Stathouder, et un autre, plus
petit, qui n’a que trois pouces et demi, et que le
Muséum doit à la générosité de M. Temminck,
directeur du cabinet de Leyde. Ces deux pois-
sons viennent de Surinam; on leur compte
dix cœcums au pylore; l'intestin ne fait qu'une
circonvolution ; je l'ai trouvé rempli de limon.
CHAP. XIV. PIABUQUES. 111
La rudesse de la figure de Marcgrave ' rend
assez difficile de reconnaître, dans le poisson
que nous venons de décrire, le Psabucu. Silon
veut consulter la figure du livre de Mentzel?,
ainsi que je l'ai fait pendant mon séjour à Ber-
lin, les doutes augmentent au lieu de dimi-
nuer; Car celte peinture représente un poisson
qui est bien loin d’avoir une anale aussi longue
que celle du Samo argentinus de Bloch ou
de Kælreuter. La dorsale est placée beaucoup
plus en avant; c'est d’ailleurs un poisson vert
sur le corps et sur les nageoires ; la pectorale
seule est brune ; une bandelette longitudinale
blanche, mais non brillante, ce qui semble
faire croire qu'elle n’était pas argentée, règne
le long des flancs. Je ne trouve donc pas plus
d'accord pour les couleurs que pour le trait,
et jai lieu de répéter, ce que je disais tout
à l'heure, que la détermination du Piabucu
ne devait être faite quavec beaucoup de
doute, quoiqu'il ait été accepté depuis Kcæl-
reuter par tous les naturalistes. De semblables
doutes ne peuvent pas s'élever sur la déter-
mination de l'espèce décrite et figurée par
Keælreuter”, et qui a pris rang dans la dou-
1. Marcgr., n.° 170. .
2. Mentzel, n.° 155.
8. Kœlr., Nov. Comment. petropolit., t. VII, 1761, p. 413,
tab. 14, fig. 4.
412 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
zième édition du Systema naturæ sous le
nom de Salmo argentinus, mais que son il-
lustre auteur ne place pas dans son groupe
des Characins caractérisé par les quatre rayons
de la membrane branchiostège, mais dans ce-
lui des Truites. Or, je crois que c’est la pré-
sence de cette espèce dans cette subdivision
qui a fait étendre par Linné dans le caractère
générique le nombre des rayons de la mem-
brane branchiostège de quatre à dix. Bloch
possédait ce poisson ; il ne dit pas, dans son
ouvrage, d’où il le tenait; il l'indique seule-
ment comme une espèce habitant les rivières
de l'Amérique méridionale. La figure qu'il en
a donnée est meilleure que celle de Kcl-
reuter. M. de Lacépède* l'a inscrit parmi ses
Characins, et, enfin, M. Muller‘, en inscri-
vant le Piabuçca argentina de M. Cuvier, a
fait figurer la remarquable dentition de cette
espèce.
Le PIABUQUE SscHIZODONTE.
(Piabuca schizodon, nob.)
La dentition maxillaire ou pharyngienne du
poisson dont Spix a laissé une figure parfaite-
1. Bloch, pl. 382, fig. 1.
2. Lacép., 12V) D. 212.
3. Mall. et Trosch., Horæ ichthyol., p. 9, tab. 1, fig. 1.
CHAP. XIV. PIABUQUES. 413
ment reconnaissable sous le nom deCurimatus
Jfasciatus, et qui est devenu pour M. Agassiz
son genre Schizodon, me détermine à ne pas
adopter ce genre, mais à le considérer comme
une espèce de nos Piabuques.
Ce poisson a le corps allongé; les flancs arrondis ;
le ventre non tranchant. La hauteur du tronc sous
la dorsale est quatre fois dans la longueur du corps,
en n'y comprenant pas la caudale. La tête est com-
prise cinq fois dans la même mesure. Ce qui con-
tribue à la faire paraître encore petite, c’est la
dépression de son museau. Le diamètre de loail est
deux fois et deux üers dans l'intervalle de l’un à
l'autre. Tout le dessus de la tête est d’ailleurs lisse
et couvert d’une peau épaisse, Le diamètre de lil
est contenu cinq fois dans la longueur de la tête,
et cet organe est éloigné du bout du museau de
deux fois son diamètre. Les sous-orbitaires sont en
parte cachés sous l'épaisseur de la peau, étendue
sur toute la joue. L’opercule est bombé et forme
un triangle assez grand. Le sous-opercule est étroit;
le bord, membraneux, est très-large. L’angle du
préopercule est arrondi ; il y a des pores très-visibles,
percés sur la peau qui recouvre le limbe, et il y en
a aussi sur la branche de la mâchoire inférieure.
L'interopercule est oblong et se montre au-devant
du sous-opercule par une petite plaque triangulaire.
La bouche est petite, peu fendue. Il n’y a de denis
que sur l'intermaxillaire et sur la mâchoire inférieure.
Ces dents, aplaües, ont leur couronne denielée;
22. 8
4114 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
elles sont en petit nombre; je n’en vois que huit à
chaque mâchoire. La fente des ouies est assez
large, et cependant la membrane branchiostège ad-
hère, à la suite de l’isthme, à la ceinture humérale.
La dorsale est placée sur la première moitié du
corps. Les venirales répondent au premier rayon
de cette nageoire. L’anale est courte et basse.
B. 4; D. 13; A. 11; C. 23; P. 16; V. 9.
Les écailles sont grandes et assez fortes. Il y en
a quarante-deux de chaque côté du corps. La cou-
leur est un vert olivâtre plus ou moins doré, à
reflets argentés sur le bord de chaque écaille. Quatre
ou cinq bandeleties noires descendent du dos sur
l'abdomen.
Nos individus sont longs de douze à seize
pouces. Nous Les tenons de l'Amazone, par M.
de Castelnau; de l'Esséquibo, par M. Schom-
burgk. Longtemps auparavant, M. Plée en avait
rapporté un exemplaire des eaux douces du
golfe du Mexique, près de la lagune de Mara-
caïbo.
Ces Piabuques ont, comme le précédent,
une seule circonvolution à l'intestin; mais le
nombre de leurs cœcums est beaucoup plus
considérable ; ils varient de vingt à vingt-
quatre.
Ce Piabuque schizodon, décrit par Agassiz
et figuré par Spix', a été également figuré par
1. Spix, Pise. Brasil., p. 66, tab. 36.
RG Den race Dent Ml +
Ééntec-5 a nt ons in LÉ
CHAP. XIV. PIABUQUES. 4115
M. Schomburek. Les couleurs indiquées par ce
naturaliste se rapportent à ce que nous avons
décrit. L'individu vient du Rio Branco, et M.
Schomburgk dit qu'il a trouvé dans l'estomac
des débris de fruits d’un palmier du genre
Astrocaryum.
Nous en avons un autre exemplaire, cédé
par le Musée de Leyde, qui l'avait recu de
Surinam par M. Diepering.
Le PIABUQUE A BANDELETTE.
(Piabuca vittata , nob.)
Une autre espèce, semblable à la précédente
par la forme générale, par la brièveté de son
anale, par la peuitesse de sa tête et par son museau
déprimé, offre cependant un caractère remarquable
par la force des épines qui hérissent le bord des
denis.
B. 4; D. 11; A. 9; C. 28: P. 16; V. 10.
Les écailles paraissent un peu plus petites. J'en
ai compté quarante-cinq rangées le long de la ligne
latérale. Les couleurs sont sensiblement différentes
de l’espèce précédente. Le dos est vert plus ou moins
foncé et les flancs sont argentés. IL y a quelques
traces de taches noires assez larges, mais diffuses, le
1. Schomb. , Fish. of Guyan. , vol. 4, part. 1, p. 252, pl. 26.
116 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
long des flancs. L’antérieure, très-effacée, répond à
la pectorale. La seconde et la troisième sont plus
diffuses ; elles répondent d’abord à l'insertion de la
ne puis, pour la seconde, à l'intervalle qui
sépare les ventrales de lanale. Mais une ligne lon-
gitudinale, noire et très-marquée, est tracée par le
milieu du tronçon de la queue.
L’individu desséché que je décris est long
de dix pouces. Il a été rapporté de l'Amazone
par M. de Castelnau.
D. Du genre Hé£mioponTe (//emiodus).
On doit l'établissement de ce genre à M.
Muller. Il en a indiqué les caractères essen-
tiels dans les Comptes-rendus de l'Académie
des sciences de Berlin pour juin 1842, etil
a reproduit avec un peu plus de détail la
diagnose de ce genre dans ses oræ ichthyo-
logicæ. On va voir cependant que je ne la
présente pas tout à fait comme le célèbre
anatomiste de Berlin. Ces Salmonoïdes ont
une dentition fort remarquable. Une seule
rangée de petites dents, rapprochées lune
contre l'autre, existe à la mâchoire supérieure
seulement; l'inférieure en est entièrement dé-
pourvue. Ces dents sont comprimées, arron-.
dies en avant, et tout le bord de la couronne
SRI ET SE CRE
CHAP. XIV. HÉMIODONTES. 117
est finement dentelé. Elles sont mobiles sur
la lèvre supérieure comme les dents des Pa-
cus. Dans les quatre individus que j'ai
examinés, jai toujours pu faire mouvoir les
dents comme les touches d'un piano : elles
ne sont donc pas implantées sur les os de la
mâchoire. Tout l'arc dentaire en est pourvu,
et comme les intermaxillaires sont très-petits
et cachés dans l'épaisseur des lèvres, il est
évident que les dents correspondent aussi
bien à ces petits osselets qu'aux maxillaires
eux-mêmes. Il ne faut donc pas croire que
les dents soient sur l'os intermaxillaire seul.
On voit une bonne représentation de cette
dentition, grossie, à la figure 6 de la planche 1
du Mémoire de MM. Muller et Troschel. Ces
poissons ont d'ailleurs la bouche très-petite, le
corps allongé, le ventre arrondi. De même que
dans les Curimates, les écailles abdominales
sont plus grandes que celles du dos. La mem-
brane branchiostège a quatre rayons du côté
gauche, et cinq du côté droit. Les dents
pharyngiennes sont en velours. Les viscères
ressemblent à ceux de la plupart des espèces
de cette famille, car nous trouvons une bran-
che montante de l'estomac très-musculaire,
des intestins enroulés, une vessie natatoire
double.
118 __ LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
Je n'ai vu qu'une seule espèce de ce genre,
et je lui conserve le nom que M. Schomburgk
lui a imposé dans son Histoire des poissons
de la Guyane, parce que je ne puis avoir
aucun doute sur l'identité de mes exemplaires.
et des siens. [l faut cependant remarquer qu'il
a laissé échapper quelques inexactitudes dans
ses descriptions.
À la suite de cet article, j'indiquerai avec
beaucoup de doute le poisson probablement
très-voisin, décrit et figuré par Bloch sous le
nom de Salmo unimaculatus. Mais je ne
puis admettre avec cet auteur que nous re-
trouvions dans ces Æemiodus le troisième
Charax de Gronovius'. Ce savant naturaliste
cite le Curimate de Pison, ou, ce qui est
la même chose, celui de Marcgrave, qui n'est
certainement pas notre poisson. Îl dit très-
positivement quil y a des dents aux deux
mäâchoires, et que la dorsale a les rayons an-
térieurs très-longs (pinna dorst prior inermis,
ossiculorum decem,anterioribus longissimis).
Ce caractère ne conviendrait qu'à notre pre-
mière espèce de Curimate. Or, Le reste de la
description ne peut s'accorder avec une espèce
de ce genre. On voit donc qu'il reste les plus
ee eee + ere à
1. Gronovius, Zooph., p. 123, n.° 819.
CHAP. XIV. HÉMIODONTES. 419
grandes incertitudes sur le poisson décrit par
lichthyologiste de Leyde.
Bloch a également cité sous son poisson le
Curimate de Marcgrave, erreur que M. Muller
a déjà rectifiée, en rapportant cette citation
à sa véritable place.
Les Hémiodontes, originaires de la Guyane
et du Brésil, paraissent se nourrir, comme leurs
congénères, de la vase du fond des eaux.
M. Schomburgk dit qu'elles ne mordent pas
à l'hamecon.
L'HÉMIODONTE A CAUDALE RAYÉE.
(Hemiodus notatus , nob.)
J'ai sous les yeux quatre exemplaires d’un
poisson qui rentre évidemment dans le genre
établi par M. Muller.
Le corps est de forme élégante et semblable à
celui de nos Cyprins ou de nos petites Marènes. La
hauteur du corps est comprise quatre fois dans la
longueur, mesurée depuis le bout du museau jus-
qu’au centre de la fourche de la caudale, ou quatre
fois et demie dans la longueur totale. La tête est
peute, plus courte que la hauteur. L'œil est assez
grand; car le diamètre mesure au moins le tiers de
la longueur de la tête. Il est recouvert par une large
et double adipeuse qui avance de chaque côté sur
120 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
louverture de la pupille. Il y a six osselets sous-
orbitaires. Le premier est petit, au-dessous de la
narine et assez éloigné de l'œil, car 1l touche au
maxillaire. Le second est étroit, longitudinal et tout
à fait en dessous. Le troisième, triangulaire, se pro-
longe en arrière en une plaque assez forte, augmentée
derrière l'œil par le quatrième. Le cinquième est
vertical et placé entre l’œil et l’opercule ; le sixième
revient horizontalement sur la portion postérieure
du cercle de l’orbite. Comme ces os s'étendent sur
le bord du préopercule, ils cuirassent toute la
joue. On ne voit donc que le limbe de cette pièce
operculaire, réduite presque uniquement à l’extérieur
à la porüon horizontale. L’opercule est assez grand
et en demi- cercle. Le sous-opercule forme un arc
étroit; l’interopercule est très-peuit. Au-dessus de
l'œil on voit un sourcilier étroit et recouvert en
partie par la peau épaisse et comme chagrinée qui
recouvre toute la surface du crâne. Cette sorte de
chagrin donne au-dessus de la tête une apparence
écailleuse. Il n’y a, d’ailleurs, aucune strie mi can-
nelure sur ce crâne. Les narines sont percées au-
devant du sourcilier et un peu en dessus. Les deux
ouvertures de chacune d'elles sont très-rapprochées
l'une de l’autre. La bouche est très-petite. La mà-
choire supérieure est plus longue que inférieure,
et la recouvre enuèrement. Les deux branches de
la mâchoire inférieure forment une sorte de petite
palette aplaue, qui n'a guère qu'un mouvement
d’abaissement ou d’élévauon sur la tête. L'extrémité
postérieure de la branche répond au milieu de Pœil.
CHAP. XIV. HÉMIODONTES. 191
La mâchoire supérieure est formée par de très-
petits intermaxillaires, perdus en quelque sorte dans
l'épaisseur de la lèvre, et par des maxillaires, petits
et courts, mobiles sur les côtés, très-faiblement pro-
tracüles dans les mouvements de la mâchoire infé-
rieure. La lèvre est assez grosse, mais peu mobile,
et parait peu charnue, parce qu’elle est en quelque
sorte solidifiée par les dents implantées dans son
épaisseur. Elles sont mobiles et disposées sur un seul
rang , serrées à côté l’une de l’autre, et vont en dimi-
nuant à mesure qu’on s'approche de l'angle. Quoique
petites, il est facile de les compter; elles sont au
nombre de vingt-huit. Chaque dent a la couronne
aplatie, un peu bombée en avant, et tout le bord
finement crénelé. Il n’en existe pas à la mâchoire
inférieure. Les ouies sont largement fendues et libres
sous un isthme assez large. Je compte cinq rayons
à la membrane branchiostège du côté droit, et quatre
à celle du côté gauche. Les denis pharyngiennes sont
en velours ras. La dorsale répond à peu près au
milieu de la longueur du corps, en n’y comprenant
pas la caudale. Cette nageoïre trapézoïdale est assez
haute de l'avant. L’anale est basse et petite. La cau-
dale est profondément fourchue et ses lobes sont
étroits. La pectorale est pointue et plus petite que
la ventrale.
De 5 D:11:"A: f1; C 29: PT0S NAT.
Il y a, le long de la ligne latérale, soixante-dix
rangées d’écailles; mais 1l faut remarquer qu’elles
grandissent sensiblement au-dessous de cette ligne,
et que celles du ventre sont cinq à six fois aussi
1922 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
RARES
grandes que celles du dos. Ces grandes écailles,
montrent une surface extérieure fortement striée,
en rayonnant du centre vers la circonférence, La
porüon radicale n’a que de très-fines stries d’accrois-
sement. La couleur du poisson paraît avoir été ver-
dâtre sur le dos et argentée très-brillante sous le
ventre. Au-dessus de la ligne latérale et un peu au
delà de la dorsale, il existe une tache ronde et noire
sur le milieu de chaque côté. La caudale a une
bandelette noire longitudinale sur chacun de ses
lobes. La branche montante de l'estomac a des parois
épaisses. L’intesüin n’a qu'une circonvolution. La
longueur de nos individus est de six à sept pouces.
La collection du Muséum en possède de-
puis longtemps un individu donné par M.
Cuvier, et qui avait été rapporté des eaux
douces de Surinam par Levaillant; deux au-
tres ont été cédés à notre collection natio-
nale par le Musée de Leyde; enfin, nous en
avons un quatrième qui a été envoyé du Brésil
par M. de Castelnau. C'est incontestablement
l'Anodus notatus des poissons de la Guyane
de M. Schomburgk'. La figure montre posi-
tivement les dents. Dans la description on.
indique un seul rang de dents à chaque mà-
q 5
choire. J'ai lieu de croire que cette erreur a,
été commise d’après une détermination un peu .
a
1. Schomb., lish. of Guyan., part. 1, p. 218, pl. 15.
RE ee
CHAP. XIV. HÉMIODONTES. 123
légère faite sur l'inspection du dessin; car, je
tiens de M.Schomburgk que cette publication
n'a pas été faite d’après ses objets eux-mêmes,
mais seulement d’après ses dessins et ses notes,
et on voit que l'auteur anglais n'ajoutait pas
une grande importance au caractère de la den-
tion, puisqu'il place, à la vérité avec un point
de doute, une espèce à laquelle il attribue des
dents à chaque mâchoire dans un genre dont
la diagnose transcrite par lui-même porte
l'expression de dentes nul. Je suis d'autant
plus certain de ma détermination, que le cé-
lèbre voyageur à la Guyane m'a permis de
calquer ses dessins originaux, et il est facile
de voir qu'il n’a point indiqué de dents à la
maächoire inférieure. Les couleurs sont un olive
pâle, devenant jaunâtre sur lopercule; le dos
est d'un gris bleuâtre avec quelques marbrures
pâles; la dorsale est verdâtre, et les autres na-
seoires ont quelques teintes jaunes ; les barres
de la caudale sont d’un vert bleuâtre très-
foncé. M. Schomburgk s’est procuré ce poisson
en passant sur un fond de sable du Rio Négro.
Il observe qu'il ne mord pas à l'hamecon.
1924 LIVRE XXI. SALMONOÏDES.
L'HÉMIODONTE A UNE TACHE.
(Hemiodus unimaculatus , Mull.)
Ce n'est quavec beaucoup de doute que
je présente, comme une espèce distincte de
la précédente, le poisson décrit et figuré par
Bloch sous le nom de Salmo unimaculatus.
Il ressemble, en effet, sous presque tous les
rapports à l'espèce que je viens de faire con-
naïtre ;
mais 1] n’y a aucune trace de tache sur la caudale.
Cette nageoïre a ses lobes beaucoup plus longs et
plus pointus ; la dorsale et l’anale sont proportion-
nellement plus hautes; les pectorales plus longues
et les ventrales plus petites. Enfin toutes les écailles
sont d'égale grandeur au-dessus comme au-dessous
de la ligne latérale. Il me semble que ce caractère
est si frappant qu'il n'aurait pas échappé à à Bloch n
à son dessinateur, pour peu qu'ils aient considéré
le poisson avec la moindre attention.
Je me serais volontiers rangé à l'opinion de
considérer le poisson de Bloch comme de la
même espèce que le précédent, si M. Muller
ne me paraissait pas avoir décrit d'après nature
lHemiodus, quil rapporte sans hésiter au
Salmo unimaculatus de Bloch. Or, M. Muller
ne parle que de la couleur argentée du pois-
son et de la tache noire marquée sur le milieu
se
CHAP. XIV. HÉMIODONTES. 495
des côtés. J'ai peine à croire que deux obser-
vateurs aussi exacts que MM. Muller et Tro-
schel, aient négligé de citer les bandelettes de
la bd de D'un autre coté, je ne puis ad-
mettre quelles se détruisent par l'action de
l'alcool, puisque je les trouve encore aussi
visibles que la tache sur l’exemplaire conservé
dans l'alcool, et rapporté de Surinam par Le-
vaillant en 1788. Ces raisons me font croire
que l’Æemiodus unimaculatus de MM. Muller
et Troschel est un poisson d’une espèce par-
ticulière et déjà connue de Bloch.
Le poisson de M. Muller a les mêmes nom-
bres que le nôtre.
D;41:A211-— 12; V. 411; PT
Bloch avait recu ses exemplaires de Suri-
nam. |
126 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
CHAPITRE XV.
Du genre "TÉTRAGONOPTÈRE ( Z'étragonop-
terus ). |
‘Nous trouvons la première indication de
ce genre dans Séba. On voit qu'Artedi avait
la pensée de désigner sous ce nom un poisson
à corps assez élevé, à bouche petite, ayant
deux rangs de dents à la mâchoire supérieure
et un seul à l'inférieure; c'est ce qu'il a parfai-
tement indiqué dans la description détaillée,
donnée, dans son Species, du Coregonus am-
boinensis. M. Cuvier, en adoptant ce genre dans
sa première édition, a fait de son poisson une
description plus détaillée dans son Mémoire
sur les Mylètes, où il a caractérisé ses Chalcées.
Il a aussi eu soin de remarquer, dans ce mé-
moire, qu'Artedi lui avait donné par erreur la
dénomination de Tétragonoptère, en croyant
que ce poisson pouvait se rapporter aux T'étra-
gonoptères de Klein, qui ne sont autres que les
Tétrodons de Linné. Dans la seconde édition
du Règne animal, M. Cuvier a fait rentrer dans
ses Tétragonoptères son Chalceus fasciatus,
puis le Serrasalmus chalceus de Spix; il avait
en cela parfaitement raison; mais il a laissé
une diagnose fort incomplète des Tétragonop-
CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 197
ières, puisquil dit que ces poissons ont les
dents tranchantes et dentelées des Serrasalmes.
Cette comparaison est inexacte non-seulement
quant aux dents, mais aussi quant à la disposi-
tion des os de la mâchoire supérieure, bordée
dans les Serrasalmes par lintermaxillaire seul.
M. Muller a repris les Tétragonoptères d'Ar-
tedi et de M. Cuvier, et en a bien exposé la
diagnose caractéristique. Mais je ne crois pas
qu'il ait été aussi heureux dans la synonymie.
Ainsi il réunit sous sa première espèce, Tetra-
gonopterus argenteus, cinq poissons diffé-
rents. Il en est de même de son 7° macu-
latus, où il fait de plus un double emploi;
car je ne pense pas que le 7°. rutilus de
Jenyns soit différent du 7. fasciatus de M.
Cuvier. D'ailleurs je dois ici faire remarquer
qu'en réunissant le $. bimaculatus de Bloch
au second Charax de Gronovius pour en faire
mon 2: Gronovi, je ne place ce poisson qu'’a-
vec beaucoup de doute dans ce genre, puisque
Gronovius ne lui donne qu'une seule rangée
de dents à chaque mâchoire. Ce caractère le
rapprocherait du 7°: interruptus de Jenyns,
qui, comme l’observe M. Muller, appartient
peut-être à un genre différent des Tétra-
sonoptères, à cause de cette unique rangée
de dents. Mais on sait que dans l'ouvrage que
128 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
äg
<E
je publie je ne parle qu'avec une très-grande »
réserve des poissons que je n'ai pas vus, et je.
n'oserais pas, sur une simple description, éri-.
ger un genre. Îl me paraît probable cependant
que cette combinaison doit exister : elle com-
pléterait dans ce groupe celle que nous offrent
les Tétragonoptères avec deux rangs de dents
à la mâchoire supérieure, les Piabucines, avec
leurs deux rangs de dents à la mâchoire infé-
rieure seulement, et les Gastéropelecus, qui
en ont deux à chaque mâchoire.
La splanchnologie des Tétragonoptères res-
semble à celle de toutes les espèces de ce
groupe, L’intestin ne fait qu'une circonvolu-
tion; le nombre des cœcums varie beaucoup
suivant les espèces, et je crois même suivant.
les individus. J’en ai trouvé treize dans mon
T!. rufipes et vingt-quatre dans un 7°! macu-
latus. L'estomac était rempli de débris d’in-
sectes et de petits poissons.
Le TÉTRAGONOPTÈRE D'ARTEDI.
( Tetragonopterus Artedii, nob.)
Comme j'ai sous les yeux, dans les collec-
tions du Muséum, un des Tétragonoptères
du cabinet du Stathouder, qui a servi aux
travaux d'Artedi, je suis à même de recon-
CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 129
naître la figure peu correcte que nous trou-
vons dans Séba.
Ce poisson a le corps rhomboïdal. Cepen-
dant, l’espèce suivante l'a plus régulier, parce
que, dans celle dont nous nous occupons, la
courbe inférieure du ventre est plus simple depuis
la gorge jusqu'a la queue. La ligne du profil du
dos est d’abord un peu concave sur la nuque; puis
elle forme une courbure convexe jusqu’à la dorsale ;
elle redescend ensuite vers la queue, étant un peu
convexe entre les deux nageoires. La tête mesure à
peu près le quart de la longueur totale. L'œil est
grand, car son diamètre est à peu près la moitié de
la longueur de la tête. L'intervalle d’un œil à l’autre
est un peu plus petit que ce diamètre. Le museau
est gros et obtus. La bouche est fendue en travers.
La mâchoire inférieure est seule mobile. Quand
elle s’abaisse, la fente de la bouche devient assez
grande. Il n’y a guère que la moitié du diamètre de
l'œil entre le bord antérieur de l'orbite et l'angle de la
bouche. On trouve un premier et très-petit sous-
orbitaire au-devant de l'œil; puis un second, élargi
en une peuite palette, et quine descend pas au-dessous
du maxillaire; puis un troisième, assez grand, trian-
gulaire, obtus vers le bas, couvre toute la joue.
Trois autres sous-orbitaires étroits remontent jus-
qu’au haut de l'œil en s'appuyant sur le bord montant
du préopercule. Le limbe de cet os descend jusqu’à
la fente de l’ouie, en cachant presque en entier
l'interopercule. L’opercule est haut et étroit; il n’y
a qu'un très-petut sous-opercule. La fente des ouïes
DD £ 9
130 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
est grande, La membrane branchiostège est soutenue w
par quatre rayons. Les intermaxillaires ont deux ran-
gées de dents comprimées, à couronne tricuspide; les
internes sont un peu plus grandes que les antérieures.
Je vois des dents semblables, à la mâchoire inférieure.
Les maxillaires n’ont que quelques denis coniques
près de larticulauon; puis une fine denticulauon ,
iout le long du bord. La dorsale est haute, mais
peu large. L’anale est basse et à peu près de même
hauteur sur toute son étendue; la caudale est four-
chue; la pectorale dépasse l'insertion de la ventrale.
B:145: D:411:3 A5 40; C"21:.P: 15: N8.*
Les écailles sont assez grandes; on en compte
trente rangées le long des flancs, entre l’ouiïe et
la queue. La couleur du poisson, conservé depuis
très-longtemps dans l'alcool, est argenté. On voit que
le dos devait être plus foncé que le ventre. Une
bandeletie longitudinale blanche va de l'angle supé-
rieur de l’ouie au bord dorsal de la queue, tout
près de la caudale. Une seconde bandelette, argentée, «
très-marquée, part de la tempe et va s’évanouir sur
le dos, un peu au delà de la dorsale. Il en existe
* On ne doit pas s'étonner que nos nombres ne concordent
pas exactement avec ceux d’Artedi '; car si la description des
dents ne laisse aucun doute sur la détermination générique de
l'espéce décrite et figurée par ce célèbre ichthyologiste, on doit
conclure qu'il n’a pas compté les nombres avec beaucoup d’exac-
titude, puisqu'il indique pour le nombre des rayons branchios-
tèges 5 ou 6, qu'il avoue avoir eu de la peine à compter. Il dit
D. 12; A. 34, etc.
{ Artedi, Sp., p. 44, n.° 4. ÿ -
a ce Ne ne à ci: À
CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 131
une autre, plus petite, entre celle-ci et la première,
et qui correspond à l'intervalle des deux nageoires.
Puis on peut croire que toute la carène du dos,
depuis la nuque jusqu'à la caudale, était égale-
ment argentée. La base de la nageoire seule serait
foncée. Enfin, un trait argenté et oblique est tracé
sur le bas des côtés ; il part obliquement du dernier
rayon de l’anale, et va s’évänouir avant d'atteindre
l'extrémité antérieure de la nageoire.
Outre l'exemplaire que j'ai sous les yeux,
je sais quil en existe un second au Musée de
Leyde dont les couleurs sont distribuées tout
à fait comme celles que je viens de décrire.
M. Temminck, directeur de ce Musée, qui
a rendu tant de services à notre ichthyologie,
ma permis d'en prendre le dessin.
Nos individus sont longs de trois pouces
et quelque chose.
J'ai dit, au commencement de cet article,
que je croyais pouvoir rapporter au poisson
dont nous nous occupons ici, la figure de
Séba; cependant je dois faire observer qu’elle
représente l'extrémité du museau beaucoup
plus convexe; l'œil plus petit; mais comme
il est évident que le dessin des écailles et
des nageoires n’a pas été suffisamment soigné,
je n'ose me décider à établir ici une syno-
1. Séba, Thes., t. IT, pl. 34, fig. 8.
1352 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
nymie rigoureuse, et je me demande si cette
figure n'aurait pas été faite d'après une espèce
distincte, quoique très-voisine de toutes celles
que nous rapprochons dans ce chapitre.
Si les ichthyologistes retrouvaient, dans
À mi ir 82
les collections d'Amsterdam ou d’Utrecht, les .
types de cette espèce, elles devraient prendre
le nom de Tetragonopterus Sebæ, puisque
cet auteur aurait le premier publié ce Core-
gonoides amboinensis d'Artedi. On serait en-
core autorisé à établir cette espèce, si elle
n'avait effectivement, comme le dit Artedi,
que trente-quatre rayons à l’anale. Toutefois
on ne peut que s'étonner de voir Gronovius'
associer la figure de Séba à son cinquième
Charax, dont il a publié une bonne figure
dans son Museum ichthyologicum. Cette
erreur de Gronovius n'a pas manqué d’être
copiée par Gmelin et par Bloch.
Le TÉTRAGONOPTÈRE ARGENTÉ
(Tetragonopterus argenteus, Cuv.)
Me paraît une espèce extrêmement voisine
de la précédente, qui s'en distingue plus par
les couleurs que par les formes. Je ne crois
1. Gronov., Mus., tab. 1, fig. 5, et Zoophyl., p. 124, n.°
381.
CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 133
pas être cependant en dehors de la vérité en
disant que le profil de la nuque est un peu
plus concave, et que l'œil est un peu plus
grand. En voici d'ailleurs la description dé-
taillée.
La distance du bout du museau à la dorsale est,
à très-peu de chose près, égale à celle de la dor-
sale à la caudale et aux deux côtés inférieurs qui
vont de chaque extrémité du corps à la plus grande
saillie du ventre. La hauteur est aussi égale à sa
longueur et à peu près moitié de celle du corps.
Le museau est gros et obtus. La mâchoire inférieure
dépasse un peu la supérieure quand elle est relevée,
et beaucoup, quand elle est abaissée. La ligne du
profil monte par une courbe concave sur la nuque,
qui se redresse et devient convexe jusqu’à la dorsale.
De cette nageoïre jusqu’à la queue, la ligne descend
très-obliquement, et elle est très-peu convexe entre
les deux nageoires du dos. La ligne du profil in-
férieur est très-peu concave depuis le museau jusqu’à
l'anus ; elle monte, droite et oblique, le long de
lanale jusqu’à la queue, dont la hauteur est com-
prise quatre fois et demie dans celle du tronc. La
tête est courte. Sa longueur est un peu moindre que
le quart de la longueur totale. L’œil est grand; son
diamètre est, à peu de chose près, moitié de la lon-
gueur de la tête; il est tout à fait sur le haut de la
joue, sans que, cependant, le cercle de lorbite
entame la ligne du profil; car il est évidemment
au-dessous de la nuque. L'intervalle qui sépare les
134 LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
deux yeux est égal au diamètre de l'œil. Entre le,
bout du museau et le bord antérieur de lorbite il
n'y a que la moitié du diamètre. Le premier sous-
orbitaire est irès-peut, mobile derrière le haut du
maxillaire. Le second forme une peute paleite, un
peu élargie vers le bas, et correspond à l'extrémité
du même os. Le troisième est une grande plaque
triangulaire, obtuse vers le bas; elle couvre presque
toute la joue; le quatrième est étroit et trapézoïdal ;
le cinquième et le sixième remontent derrière
l'œil, en touchant à tout le bord montant du
préopercule. Leur largeur est plus petite que la
moitié du diamètre de l'orbite. On ne voit que le
limbe inférieur du préopercule, dont l'angle, très-
mousse, descend assez bas; il couvre presque tout
linteropercule. L’opercule est haut et très-étroit,
et le sous-opercule très- petit. Les ouïes sont très-
largement fendues. L'isthme de la gorge est étroit.
La fente de la bouche devient assez grande quand
la mâchoire inférieure est abaissée; la supérieure est
très-peu mobile. Les intermaxillaires portent deux
rangs de dents tricuspides ; les maxillaires n’ont que
deux ou trois petites canines auprès de leur aruicula-
uon. Les dents de la mâchoire inférieure, semblables
à celles des imtermaxillares, sont sur un seul rang.
J'ai indiqué plus haut la place qu'occupe la dorsale.
Cette nageoire est deux fois plus haute que large; ses
derniers rayons sont bas. L’anale est à peu près
d'égale hauteur dans toute sa longueur ; la caudale
est fourchue; les pectorales atteignent au delà de
l'insertion des ventrales.
CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 135
B. 4; D. 11; A. 40; C. 21; P. 15; V. 8.
Les écailles sont assez grandes, assez fortes, et
nous en comptons trente entre l’ouie et la caudale.
La ligne latérale est très-marquée et courbe à son
origine. La couleur parait avoir été verdâtre sur le
dos et argentée sur tout le reste du corps. En avant
de la dorsale on voit descendre du dos deux bandes
foncées, visibles surtout par reflet, dont l’une s’arrête
sur le haut de la fente des ouies, et la seconde
descend jusqu'à la ligne latérale, à peu près vers le
milieu de la pectorale. Une tache noire, très-marquée,
occupe l’extrémité de la queue le long de la base
de la caudale.
L'exemplaire que je décris est celui qui a
servi à M. Cuvier'; il a près de quatre pouces
de longueur. J'insiste sur cette identité, parce
que M. Cuvier n'a compté que trente-quatre
rayons à l'anale, précisément le même nombre
que celui indiqué par Artedi. J'ai vérifié plu-
sieurs fois le nombre que jindique.
Il y a lieu de croire que ce poisson est ori-
ginaire de Bahia, car il a été rapporté du
cabinet d'Ajuda par M. Geoffroy Saint-Hilaire.
4. Cuv., Mém. du Mus., & IV, p. 455.
136 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Le TÉTRAGONOPTÈRE AUX PIEDS ROUX."
(Tetragonopterus rufipes, nob.)
Ce Tétragonoptère est une espèce très-
voisine des précédentes; cependant elle s'en
distingue un peu par les formes et surtout
par les couleurs.
La crête interpariétale s'élève encore assez haut
pour rendre la nuque concave; mais les trois exem-
plaires que j'ai sous les yeux me prouvent que cette
concavité est moins profonde que chez les espèces
précédentes, parce qu’au-dessus de l’œil le front est
un peu convexe. À partir de la crête interpariétale
jusqu’à la dorsale, la courbe du profil du dos s’élève
obliquement; mais elle est peu convexe. Enfin, la
saillie inférieure du profil près de l'anus est un peu
plus reculée par rapport à la position de la dor-
sale. L’œil est aussi plus grand. Les nombres des
rayons des nageoires et des écailles sont semblables.
B. 4; D. 11; A. 40; C. 21; P. 15; V. 8.
M. d’Orbigny, qui a vu le poisson frais, l’a dessiné
olivâtre, rembruni sur le dos et sur la tête. Les
opercules sont argentés. La dorsale, à base jaunûtre,
a toute sa seconde moitié rembrunie, et sur un de
mes exemplaires je vois que les extrémités de la
caudale sont aussi plus foncées; les pectorales et
l'adipeuse tiennent de la couleur générale du corps;
les ventrales et l’anale sont vivement colorées en
orangé,
sw
CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 137
Ce poisson a été pris sur le marché de
Buénos-Ayres. Nes exemplaires sont longs de
cinq pouces.
Le TÉTRAGONOPTÈRE DE SCHOMBURGK.
( Tetragonopterus Schomburgkii, nob.)
Parmi ces espèces à nuque concave, j'en
trouve une dans les collections de M. Schom-
Purgk qui se distingue de toutes les précédentes
par la grandeur de l'orbite; car le diamètre n'est
qu’une fois et deux üers dans la longueur de la
tête. La hauteur, sous la dorsale, est égale à la moitié
de la longueur du corps, en n’y comprenant pas la
caudale. Les dents de la mâchoire inférieure sont
assez fortes.
B. 4; D. 11; À. 32; C. 25; P. 14; V. 8.
La couleur est un olivâtre clair sur le dos, deve-
nant 1risé de bleu et de rose sur les flancs. Une
large tache noire est sur l'épaule; une autre à la
base de la queue, et enfin, je vois que le bout du
museau et l'angle sont fort rembrunis. La caudale a
une bande verticale effacée ; la dorsale est pâle.
Tel est le poisson pris par M. Schomburgk
dans l'Esséquibo, et dont il m'a communiqué
le dessin. Ce voyageur a donné aux collec-
tions du Muséum un exemplaire de cette es-
pèce; mais l'individu a été blessé, de sorte
qu'il n'est pas possible de décrire avec détail
138 LIVRE XXII SALMONOÏDES. É
et d'après nature le contour depuis la nuquew
jusqu'à la dorsale. Ce que je vois du profil dus
ventre et de la portion postérieure du corps,
me prouve quil est différent des espèces voi-
sines , et d’ailleurs sur cet exemplaire il est
facile de saisir le caractère de la grandeur de
l'orbite. Le poisson est long de six pouces.
Le TÉTRAGONOPTÈRE ORBICULAIRE.
(Tetragonopterus orbicularis , nob.)
Je désigne sous ce nom une espèce, qui se
distingue des précédentes
par un corps plus arrondi. La hauteur n’est qu’une
fois et demie dans la longueur totale. La nuque est
un peu moins concaye. La dorsale est moins pointue
de l'avant. La tête est proportionnellement plus courte;
car elle n'est que le cinquième de la longueur totale.
L’oail est contenu deux fois et demie dans cette tête.
Le troisième sous-orbitaire a son angle inférieur plus
fermé, et le limbe du préopercule, sous lui, est
aussi plus anguleux. La caudale est plus fourchue,
et ses lobes un peu plus aigus.
O
B. 4; D. 11; À. 84; C. 21; P. 113 NV. 1.
La dorsale est moins haute ; l’anale est plus courte.
Le nombre des écailles sur les flancs est de trente-
cinq.
Je possède un exemplaire de cette espèce,
rapporté de lEsséquibo par M. Schomburgk.
CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 139
Il à près de quatre pouces de long; sa couleur
était olivâtre; une bandelette longitudinale et
argentée a laissé des traces sur la queue; on
voit sûr les flancs et sous la dorsale une tache
noirâtre presque effacée ; il n'y a pas de tache
noire à la base de la caudale; mais les rayons
mitoyens me paraissent plus foncés dans l'angle
de la fourche.
J'ai trois autres individus, rapportés de l'A-
mazone par M. de Castelnau. Ceux-à n'ont
guère que deux pouces et demi; ils ont con-
servé le brillant argenté du corps. Le long de
. la ‘colonne vertébrale, une bandelette argen-
tée, paraissant bleue par reflet, semble limiter
la couleur roussâtre ou verdâtre du dos. J'a-
percois sur un de ces exemplaires un reste de
tache noirâtre, un peu plus avancée que dans
celui de M. Schomburgk. Je ne doute pas
cependant que tous ces individus n'appartien-
nent qu'à une seule et même espèce.
Le TÉTRAGONOPTÈRE BRÈME.
( Tetragonopterus abramis, Jen.)
M. Jenyns a donné, sous le nom que nous
lui conservons, la description et la figure d’une
espèce très-voisine de celle-ci.
Elle a cependant la nuque moins concave; le profil,
140 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
en général, plus régulier et plus semblable à celui,
du ventre; la couleur d’un argenté bleuâtre, avec
une bandelette brillante sur chaque côté. Il y a une
tache noire sur l'épaule et une bande de même
couleur sur le milieu de la caudale; celle-ci parait
s'être effacée dans l'alcool; mais la tache de l'épaule
est restée visible.
M. Jenyns a fait suivre la description très-
détaillée de son espèce de quelques observa-
tions sur ses affinités. En indiquant le Tetra-
gonopterus chalceus de Spix, il remarque que
son T° abramis a les écailles beaucoup plus
petites.
Ce poisson a été pris en octobre par M. Dar-
win dans le Rio Parana.
Le TÉTRAGONOPTÈRE CHALCÉE.
(Tetragonopterus chalceus, Agassiz’.)
Est une espèce
à nuque très-concave, creusée d’un sillon longitu-
dinal, qui avance jusqu’entre les yeux. Au delà de
la nuque, le profil du dos est un peu moins élevé
que celui des espèces précédentes. Les nombres,
d'après M. Agassiz, sont :
D: 1254 32; 07295 /PET4 5 V8.
Tout le corps est couvert de grandes écailles
1. Agassiz, Pise. Brasil., p.°10, pl. 33, fig. 1.
CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 141
minces, plus hautes que longues. La couleur est
un vert rembruni sur le haut du dos, devenant
dorée sur tout le reste du corps. Ces teintes dorées
se fondent dans le bleuâtre des nageoires. Je ne puis
mieux comparer ces couleurs qu’à celles du Cyprinus
carassius. Les opercules sont argentés. L'individu
conservé dans l’alcool existe dans le Musée de Munich ;
il est long de trois pouces trois quarts.
Comme M. Spix n'a indiqué aucune tache
humérale ni caudale; que M. Agassiz n’en parle
pas dans sa description; et comme, d'un autre
côté, les nombreux individus conservés dans
nos collections, conservent parfaitement les
taches noires dont ils sont ornés, je ne crois
pas me tromper, en pensant que cette espèce
manque de ces taches si générales dans pres-
que tous les poissons de ce genre et qu'il faut
la considérer comme distincte. Je me fonde
d'ailleurs, pour établir cette distinction, non
pas seulement sur cette variété des couleurs,
mais sur des différences bien marquées dans
le dessin du contour.
Après avoir décrit ces espèces orbiculaires,
nous arrivons à une suite d'autres poissons que
le caractère de la dentition place auprès des
Tétragonoptères, sans qu'ils aient la forme éle-
vée de ceux-ci. Cette différence dans les formes
442 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
est assez grande pour que j'aie cherché avec
soin, Si je ne trouverais pas quelque caractère:
accessoire pour les séparer. Loin de cela, jar
rive à la forme très-allongée des Tétragonop-
ières de Schomburgk par une intermédiaires
déjà connue de Linné et de Bloch. Cette ran- \
sition justifie pour moi les réunions que j'ai
faites de quelques genres précédents établis
par mes prédécesseurs.
Je vais commencer par la description de
- lespèce à corps le plus haut dans ce groupe
des Tétragonoptères allongés.
Le TÉTRAGONOPTÈRE DE LinNé.
( Tetragonopterus Linnæi, nob.)
La première de ces espèces
a le corps en ovale allongé, dont la hauteur mesure
le uers de la longueur totale. La tête y est comprise
à peu près cinq fois. La dorsale est pointue de
l'avant; l’anale est basse, assez longue; la caudale
est fourchue.
D. 10; A. 32; C. 95: P. 13: V. 8.
Le museau est peut et un peu pointu. La couleur
est un argenté verdàtre sur le dos. Une bandelette
brillante va de l'épaule à la queue. 11 y a deux taches
de chaque côté du corps; l’une, sur l'épaule ; l'autre,
sur la queue. Notre exemplaire a près de trois pouces.
CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 143
Il a été envoyé de Cayenne par M. Leprieur.
C'est, des espèces que j'ai sous les yeux, celle
qui ressemble le plus à la figure du poisson
donné par Linné sous le nom d’Ælbula ma-
culata.”
Le TÉTRAGONOPTÈRE DE GRONOVIUS.
( Tetragonopterus Gronovit, nob.)
Si lon compare à la précédente espèce la
figure de Gronovius”, reproduite dans le Zoo-
phylacium, on ne tarde pas à reconnaitre les
différences principales qui existent entre le
dessin de son contour et celui de la figure du
Musée du prince Adolphe-Fréderic. Or, je re-
trouve dans un assez grand nombre de poissons,
qui nous sont venus de Surinam, les mêmes
différences entre celui que j'ai appelé 7. de
Linné et celui-ci que je dédierai, par une
raison analogue, à la mémoire de Gronovius.
Le corps est allongé. La plus grande hauteur ré-
pond à la région des pectorales, et non pas, comme
dans le précédent, à celle de la dorsale. Cela dépend
de la saillie du ventre en avant des ventrales. Cette
hauteur est un peu moins considérable que celle de
l'espèce précédente; car elle est contenue trois fois
1. Linn., Mus. Ad. Freder., tab. 82, n.° 78.
2. Mus. ichthyol., 1. X, pl. 1, fig. 5.
444 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
et quelque chose dans la longueur totale. Pour le
À
“4
à
47
7
F
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EX
LUS
reste, les poissons se ressemblent sous tous les rap-
ports. Ce qui me paraît le caractère essenuel de
cette espèce, en la comparant à la suivante, serait la M
brièveté de l’os huméral.
D. 11:;.4. 82; C:125; P.:12; V. 8.
Il y a quarante écailles le long des flancs. On
trouve les mêmes taches sur l'épaule et sur la queue,
et le fond de la couleur est semblable.
Nos exemplaires sont venus de Surinam par
MM. Leschenault et Doumerc, et des rivières
de la Guyane, par M. Schomburgk.
Je me crois d'autant plus fondé à établir :
cette espèce, que je retrouve parfaitement le
même profil dans le Sa/mo bimaculatus de
Bloch. J'ai déjà eu occasion de remarquer
comment la synonymie de cet auteur est
erronée. Si la figure de Gronovius, com-
parée au poisson que j'ai sous les yeux, me
détermine à rapporter sa description au genre
des Tétragonoptères, je dois cependant faire
observer que les paroles de Gronovius* me
laissent encore dans l'incertitude; car il dit
expressément, quil n'existe qu'un seul rang
de dents à chaque mâchoire. Si les dents
étaient mobiles sur les lèvres, ce que les au-
1. PL 882, fig. 2.
2. Gronov., Mus. ichthyol., p. 19, n.° 54, tab. 1, fig. 5.
CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 145
teurs de ce temps n'observaient pas avec autant
d'attention que nous le faisons aujourd'hui,
son poisson prendrait place dans nos Piabu-
ques et serait une nouvelle espèce de ce genre.
Mais le grand nombre d'individus de tous ces
Tétragonoptères à tache sur le haut de l'épaule,
que nous avons reçus des différents points de
l'Amérique méridionale, me font cependant
penser que le poisson dessiné par Gronovius
devait être un Tétragonoptère.
Le TÉTRAGONOPTÈRE A BANDELETTE.
( Tetragonopterus 1tæniatus , Jenyns.)
Le Tétragonoptère, publié sous ce nom par
M. Jenyns, est encore excessivement voisin
du précédent ;
car 1l a les mêmes formes générales; les mêmes cou-
leurs ; mais il s’en distingue par deux caractères faciles
à apprécier. L’un d’eux consiste dans une plus grande
largeur de l'os de l'épaule, qui fait au-dessus de la
pectorale un petit écusson triangulaire, très-notable.
Enfin, 1l se distingue encore par le nombre des
rayons de lanale, qui est plus courte. Cette nageoire
n'a que vingl-sepl rayons.
B. 4; D. 10; A. 27; C. 253 P. 143 V. 8.
Les collections du Muséum possèdent un
exemplaire de ce poisson, long dé cinq pou-
SEE 10
446 | LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
spé op
PET Ye
ces: il vient de la Mana, par M. Leschenault.
Outre l’exemplaire que examine ici, Yai la
P 5 ]
certitude qu'il en existe un autre, semblable, .
dans le Musée de Leyde, qui a été envoyé de
Surinam par M. Diepering. Sur le dessin que
j'en ai pris, le caractère du scapulaire y est très-
nettement exprimé. Ma détermination, rela-
tivement à l'espèce de M. Jenyns, n’est fondée
que sur la similitude du nombre des rayons,
et encore n'en compte- -t-1l que ns «| à
l'anale.
Le TÉTRAGONOPTÈRE À GRANDES ÉCAILLES.
(Tetragonopterus grandisquamis, Mull.)
MM. Muller et Troschel!' ont une autre
espèce, distincte par ses grands yeux.
La hauteur est deux fois et demie dans la longueur.
Les nombres des rayons de l’anale sont les mêmes
que ceux de l'espèce précédente, et elle ne me pa-
rait en différer que par l'absence de tache humé-
rale.
D. 11; À. 28; P. 14; V. 9.
Cette espèce est conservée dans le Musée
de Berlin ; je l'ai observée à Leyde, où les in-
4. Mull. et Trochel, Horæ ichthyol., t. VUE, fig. 2, p. 27.
CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 147
dividus proviennent des collections faites à
Surinam par M. Diepering. Je dois cependant
faire observer que ce poisson me paraît extré-
ment voisin de notre 7: tæniatus; car, dans
les individus de cette dernière espèce ; la tache
humérale est quelquelois très -peu marquée.
Elle ne devient, en quelque sorte, visible que
sur les exemplaires qui ont perdu leurs écailles.
Il faudrait, pour plus de certitude, pouvoir
rapprocher tous ces individus.
Le MosaARRa.
( Tetragonopterus Orbignyanus, nob.)
Le voyageur, auquel nous dédions cette
espèce, a eu le soin de dessiner sur les lieux
ce nouveau l'étragonoptère.
Il ressemble tout à fait au Tetragonoplterus
Gronovii par la forme générale. Il a cependant le
dos un peu plus convexe. À en juger par le dessin fait
sur le poisson récemment tiré de l'eau, les couleurs
sont assez différentes. Le dos est gris, avec une assez
large bande qui descend jusqu’à la ligne latérale, en
passant derrière la tache humérale et sans se con-
fondre avec elle. Tout le reste du dos est couvert de
séries verticales de points noirâtres, qui ne descendent
pas au-dessous de la ligne latérale. La tache caudale
se prolonge en bandeleue. Toutes les nageoires sont
d’un assez beau jaune citron.
148 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
Outre les exemplaires de M. d'Orbigny,
nous en avons reçu deux autres qui avaient
été envoyés de la Plata à M. Baillon.
M. d'Orbigny nous a donné sur cette espèce
les renseignements quil a recueillis dans le
pays. On l'y connaît sous le nom de Hojarra.
IL est répandu, depuis les Missions jusqu’à
Buénos-Ayres, dans le Parana, l'Uruguay et
la Plata. Il préfère les fonds sablonneux et
rocailleux, où le courant est rapide; il se jette
avec avidité sur les corps en putréfaction. Il
ne craint pas d'attaquer les hommes qui se
baïgnent, et il les blesse en leur emportant des
morceaux de peau. Cest une des espèces les
plus voraces et les plus acharnées. Les indi-
vidus ne deviennent pas très-grands; ils ne
dépassent guère sept à huit pouces. La tache
noire de la caudale est peu marquée sur les
jeunes. Ce poisson sert de nourriture aux Do-
rados (Sa/minus Orbisnyanus). Les habitants
le mangent et l'aiment beaucoup. On se plaît
à le pêcher, à cause de son extrême voracité.
Il suffit, pour le prendre, d’attacher une épin-
gle pliée au bout d’un fil fixé à une petite ba-
guette et de battre l’eau pour le faire venir.
On l’amorce avec un petit morceau de viande
crue.
CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES, 449
“
Le TÉTRAGONOPTÈRE FASCÉ.
(Tetragonopterus fasciatus, nob.)
C’est effectivement ici la place du poisson
que M. Cuvier a décrit et figuré dans les Mé-
moires du Muséum sous le nom de Chalceus
Jasciatus.
Cette espèce se distingue des précédentes
par un corps un peu plus régulièrement ovale et
allongé. La plus grande courbure du profil du ventre
est en arrière des ventrales. Le museau est aussi plus
gros et plus obtus. Les nombres sont d’ailleurs les
mêmes. Les rayons de l’anale ont des scabrosités
sensibles et semblables à celles que nous retrouve-
rons dans une des espèces suivantes.
C'est un poisson brun roussâtre sur le dos, ver-
dâtre sur les flancs, avec une bande longitudinale
bleuâtre, à reflets argentés, qui se confond sur la
queue avec la tache de l'extrémité. On retrouve aussi
celle de l'épaule.
D. 11; À. 25; C. 25; P. 44; V. 8.
D’après le dessin de M. d'Orbigny, les nageoires
sont roses, assez brillantes.
Les premiers exemplaires apportés à M.
Cuvier viennent du Rio San- Francisco, par
M. de Saint-Hilaire. Nous en avons recu d’au-
1. Cuvier, Mém. du Mus., t. V, p. 352, pl. 26, fig. 2.
150 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
tres, par MM. Quoy et Gaimard, et récem-
ment M. de Castelnau en a envoyé aussi des
eaux douces de ce pays. Les plus longs indi-
vidus ont cinq pouces.
Je ne puis pas croire qu'il faille distinguer
de l'espèce précédente le 7° rutilus de M.
Jenyns'. Quoi qu'il en soit, il est certain
qu'elle ressemble beaucoup plus aux indivi-
dus décrits par M. Cuvier sous le nom de
T! fasciatus, qu'aux différents Tétragonop-
ières auxquels M. Muller les a associés dans
son espèce de 7. maculatus. Les formes sont
tout à fait semblables. Les nombres sont :
D. 10; A. 29, etc,
M. Jenyns indique un brun verdâtre à re-
flets irisés sur le dos, les nageoires d’un orangé
foncé, avec une bande longitudinale noirâtre
sur la caudale. L'espèce observée par M. Dar-
win, vient du Rio Parana.
Je trouve dans les notes de M. d'Orbigny,
que c'est le Salmone des Espagnols de Buénos-
Ayres; quon le prend communément dans la
Plata pendant le mois de janvier; quil est plus
rare depuis le mois de mars jusqu'au mois de
septembre. Ce poisson paraît venir de l’'Uru-
guay; M. d'Orbigny ne l'a pas rencontré dans le
1. Jenys, Zoo!. of the voy. of 1he Beagle, fish., pl. 23, n.° 2.
CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 151
Parana. C'est un excellent poisson, très-estimé,
qui atteint jusqu'à un pied au moins de long.
La tache qui est derrière les opercules est
bleuitre, et elle disparaît chez les adultes. Je
ne serais pas étonné que ce Salmone de Bué-
nos-Ayres ne constituât une espèce distincte
de celle du Brésil.
Le TÉTRAGONOPTÈRE A NAGEOIRES RUGUEUSES.
( Tetragonopterus scabripinnis, nob.)
M. Jenyns a observé un de ces petits Té-
tragonoptères ,
qui a des scabrosités sensibles sur les rayons; elles
sont un peu plus grosses sur l’anale que sur les
autres nageoires. Le poisson a, d’ailleurs, le corps
plus allongé; car la hauteur est comprise trois fois
et deux üers dans la longueur totale.
D. 10; A. 27; C. 19, etc.
Leurs couleurs sont semblables à celles des
espèces précédemment décrites. Ces petits
poissons nous viennent de la rivière qui coule
devant Lima, le Rio Rimac. Ils ont été en-
voyés par M. Fontaine.
Nos exemplaires sont longs de trois pouces.
Ils ressemblent très-bien à la figure que M.
Jenyns*' nous a laissée de cette espèce.
1. Zool. of the Beagle, fish., pl. 28, n.° 3.
152 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Le TÉTRAGONOPTÈRE À LIGNE LATÉRALE
INTERROMPUE.
( Tetragonopterus interruplus , Jenyns.)
Le même naturaliste” a désigné, sous le nom
que nous lui conservons, une espèce très-voi-
sine de celle-ci,
qui a cependant le corps un peu plus court et un
peu plus haut, et qui a un caractère remarquable
dans la brièveté de la ligne latérale; elle cesse, en
effet, vers le premier tiers du corps.
Ce serait une des espèces à anale des plus courtes;
car M. Jenyns n’y a compté que vingt rayons.
Ce poisson vient de Maldonado, où il a été
pris par M. Darwin. Il est long de deux pouces
et demi.
M. Muller remarque, avec raison, que ce
Tétragonoptère étant indiqué par M. Jenyns
avec un seul rang de dents à la mâchoire su-
périeure, appartient peut - être à un autre
genre. Tout en acceptant la justesse de cette
observation, je ne l’étendrai pas autant que
mon célèbre confrère, je dirai seulement que
ce poisson devrait prendre place dans le groupe
des Piabuques; mais comme je ne Pai pas vu,
je n'ai pas trouvé de graves inconvénients à le
1. Jenyns, Zoo!. of the Beagle, fish., pl. 24, n.° 4.
CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 453
laisser où le premier auteur, qui en a fait la
description, l'a placé.
Le TÉTRAGONOPTÈRE DU PÉROU.
(Teiragonopterus peruanus , nob.)
Je crois que nous retrouvons le T'étrago-
noptère indiqué sous ce nom par M. Muller’
dans un petit poisson extrêmement voisin du
précédent
par ses formes générales; mais qui a une ligne laté-
rale, étendue, comme à l’ordimaire, jusqu'a la cau-
dale. Les nombres sont les mêmes :
D. 11; A. 30 — 32.
Notre espèce vient, comme les individus de
M. Muller, du Pérou : elle a été pêchée, avec
la précédente, par M. Fontaine dans la Rimac,
auprès de Lima. Ceux du Musée de Berlin
viennent aussi du même endroit.
Le TÉTRAGONOPTÈRE Wappi.
(Tetragonopterus Wappi, nob.)
M. Schomburgk nous a donné sous ce nom
indien un petit Tétragonoptère
1. Mull. et Trosch., Horæ ichthyol., p. 14, n.° 4, et p. 28,
t. VIIL, fig. 1.
154 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
à troisième sous-orbitaire convexe et strié, qui a les
nageoires courtes et arrondies ; le corps oblong ; car
la hauteur est trois fois et deux üers dans la lon-
gueur totale.
D. 11; A. 25; C. 25; P. 13; V. 8.
Le dos est vert, tacheté de noirâtre; le ventre
rouge; les flancs bleuâtres; les nageoires sont rou-
geûtres. On retrouve la trace d’une tache humérale
et une bandelette noire oblongue, plus foncée sur
la queue qu'en avant de la ventrale.
Ce petit poisson, long de quatre pouces, pa-
rait avoir quelque affinité avec le 7! fasciatus;
mais il est plus allongé, et son sous-orbitaire
le distinguerait suffisamment, quand même il
aurait perdu ses couleurs.
Le TÉTRAGONOPTÈRE. VIEJITA.
( Tetragonopterus viejita, nob.)
À cette longue liste d'espèces, nous avons
encore à ajouter celle que nous trouvons dans
les collections de M. Plée.
Elle est remarquable entre toutes par la grosseur
de ses dents, qui, d’ailleurs, ont tout à fait les ca-
ractères de celles du genre. Le corps est allongé ; les
écailles sont assez grandes; la caudale a une bande-
lette oblongue, qui rappelle celle du T. fasciatus.
D:A1:4.07; P:,18 ,; ete.
Ce poisson est long de cinq pouces et demi;
CHAP, AV. TÉTRAGONOPTÈRES. 155
il vient de la lagune de Maracaïbo. Je crois
devoir rapporter à cette espèce un exemplaire
du Brésil méridional qui a été recueilli par
. M. Auguste de Saint-Hilaire.
Le TÉTRAGONOPTÈRE A QUEUE NOIRE.
( Tetragonopterus melanurus, nob.)
Après l’espèce précédente, si remarquable
par ses grosses dents, nous avons à placer
celle que Bloch a désignée sous le nom de
Salmo melanurus.
Le corps est allongé, et la hauteur est du cin-
quième de la longueur totale. Les maxillaires sont
coudés un peu au-dessous de leur articulation avec
les intermaxillaires, et c’est au-dessus du coude qu'il
y a quelques dents. La mâchoire inférieure est mo-
bile et longue, d’où 1l resulie que la bouche paraît
plus fendue que celles des autres Tétragonoptères.
La pectorale est longue, et atteint jusqu’à l’inseruon
de la ventrale; l’anale occupe aussi une assez grande
étendue,
D. 11; A. 25, etc. +
Malgré la différence du nombre des rayons
à l’anale entre nos exemplaires et ceux comptés
par Bloch, je ne puis douter de l'identité
spécifique de nos poissons.
Nous en avons plusieurs exemplaires de la
Guyane donnés par M. Schomburgk.
156 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Le TÉTRAGONOPTÈRE A CAUDALE MOUCHETÉE.
(Tetragonopterus spilurus, nob.)
Un autre petit Tétragonoptère, originairé
de Surinam, et que le Musée de Leyde a
cédé aux collections nationales de Paris, est
remarquable
par la longueur de son anale; car c’est le seul de
tous ces poissons où elle ait quarante -huit rayons.
Il à d’ailleurs la courbure du ventre très- -arquée
aux ventrales; la hauteur de la queue très-petite ;
le museau pointu.
D. 11; A. 48, etc.
Ce petit poisson, quoique décoloré, a une
bandelette argentée très-marquée sur les flancs
et une tache noire sur la base de la caudale.
Il a été envoyé par M. Diepering. Les exem-
plaires n’ont que deux pouces.
CHAP. XVI. BRYCINS. 457
CHAPITRE XVI.
Du genre Bryce (Brycinus).
Je sépare des Tétragonoptères un poisson
du Nil, qui me paraît cependant représenter
dans ce fleuve les poissons de ce genre. Mes
Bricynus ont le corps allongé comme les Chal-
cées, les dents crénelées, serrées l’une contre
l'autre comme les Tétragonoptères. L’intervalle
qui sépare les deux rangées de la mâchoire
supérieure est plus large. Enfin, je trouve un
caractère distinctif dans la présence du talon
de la couronne. La dorsale et l’anale sont hautes.
Je ne connais encore qu'une espèce de ce genre,
qui se trouve également dans le Sénégal.
Le BRYCIN AUX GRANDES ÉCAILLES.
(Brycinus macrolepidotus , nob.)
Le poisson que je vais décrire, ressemble
plus au Chalceus Nurse qu'au C. Hasselquists.
La forme générale du tronc peut être comparée
à celle d’une Carpe, soit par la rondeur du dos,
soit par la hauteur des flancs et de la queue. Cette
hauteur, prise au-dessus de la ventrale, est quatre
fois dans la distance du bout du museau à la base
de la queue. L'épaisseur est un peu moindre que
la moité de la hauteur. La tête est courte et du
cinquième de la longueur totale. L'œil est éloigné
158 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
du bout du museau de près de deux diamètres, lequel.
est compris quatre fois et demie dans la longueur
totale. La distance d’un œil à l’autre est de deux fois
et demie ce diamètre. Au-devant de l'œil est un pre-
mier sous-orbitaire, dont la partie supérieure me
semble même détachée en une peute palette, située
derrière la narine; puis on voit le second sous-or-
bitaire, rectangle assez régulier, derrière le maxillaire ;
le troisième est placé entre l'œil et l'angle du préo-
percule; il touche au limbe de l'os; le quatrième et
le cinquième suivent le bord montant de l’opercule;
le sixième est tout à fait au-dessus de l'œil, et
se lie à un sourcilier épais et peu mobile. Tous
ces os sont assez fortement striés. {l en est de
même de tous ceux qui concourent à former le
dessus du crâne et la nuque. L’opercule, à bord
postérieur arqué, descend obliquement vers l'angle
du limbe; le sous-opercule est petit et fort étroit;
linteropercule est long et en parte caché par le
préopercule, surtout vers l'angle. L'extrémité du mu-
seau est aplatie et avance comme une espèce de peute
palette. Toute cette saillie est formée par les inter-
maxillaires. Sur les côtés de la bouche descendent
les maxillaires articulés à l'extrémité des premiers
os. Ils n’ont aucune dent; celles des intermaxillaires
sont sur deux rangs très-notablement écartés l’un
de l’autre. La couronne des dents de la rangée
extérieure est comprimée et dentelée. Je compte cinq
de ces dents à chaque os. Les dents de la seconde
rangée sont assez diflérentes entre elles. Les quatre
moyennes ont la couronne large et tronquée, et ces
CHAP, XVI. BRYCINS. 459
espèces de molaires portent trois carènes denticulées.
Vient ensuite de chaque côté une dent comprimée,
dont la couronne n’a que deux carènes dentées;
puis, une quatrième dent, dont la couronne n’a
qu’une seule carène assez longue et multuidentée. Les
dents de la mâchoire inférieure ont aussi la carène
antérieure mulüdentée; mais le reste de la dent est
taillé en biseau. Leur nombre est de huit, et derrière
les deux mitoyennes il y en a deux petites tronquées,
dont le bord antérieur de la couronne se relève en
une pointe triangulaire assez aiguë. On voit, par
conséquent, que les denis sont voisines de celles
des Chalcées ; mais qu’on peut, cependant, les en dis-
tinguer très-nettement. La dorsale de notre poisson
est reculée sur la seconde moitié du corps, et répond
à l'intervalle qui sépare les ventrales de l’anale. Cette
nageoire est trapézoïdale, et assez haute de Favant.
La caudale est plutôt échancrée que fourchue; les
ventrales sont larges et triangulaires; les pectorales
sont insérées à la base d’un huméral, qui se montre
au dehors sous l’opercule en une assez large palette
triangulaire, à bord inférieur festonné. Ces deux
huméraux se rejoignent sous la gorge, de manière à
former une carène assez sensible. La pectorale est
longue, et atteint à l'insertion de la ventrale.
B. 4; D. 10; A. 16; C. 27; P. 13: V. 10.
Les écailles de ce poisson étaient très- grandes.
J'en compte vingt-trois rangées le long des flancs.
L'individu que j'ai sous les yeux est entiè-
rement décoloré. J'ai examiné ses visceres, et
160 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
jai trouvé un estomac très-grand, mais à pa-"
rois très-minces, rempli de débris végétaux,
consistant en fragments très-divisés de graines
de dicotylédones et de rhizomes de monoco-
tylédones. La vessie natatoire ne se prolonge
pas au delà de l’anale, c'est-à-dire que la ca-
vité abdominale ne s'étend pas comme celle
des Chalcées du Nil.
Je ne puis rien voir de l’état des couleurs
de ce poisson, mais je ne crois pas me tromper
en rapportant à notre espèce un des dessins
faits sur le haut Nil par M. Riffaut. Ce dessin
représente incontestablement un poisson du
même genre, et je le crois bien de la même
espèce. Le voyageur a coloré le dos en vert,
les flancs et le ventre sont restés blancs, le
bas de l'opercule était cramoisi, les nageoires
d'un joli gris rosé. C'est le n.° 08 des dessins
de M. Riffaut : le poisson est nommé Cambout.
L'individu a été envoyé du Sénégal : il est
long de quatorze pouces.
CHAP. XVII. PIABUCINES. 4161
CHAPITRE XVIL
Du genre PiABuCINE (Piabucina).
Je séparerai des Tétragonoptères et des Pia-
buques un poisson qui semble tenir, par ses
formes et par sa dentition, de ces deux genres,
mais qui, cependant, présente une combinai-
son dont M. Muller n’a pas trouvé d'exemple
dans le cabinet dont il dispose. Mes Piabu-
cines sont des poissons à corps allongé comme
les Piabuques, à dents crénelées, fixes, comme
celles des Tétragonoptères ; ils se distinguent
de ceux-ci, par ce que la double rangée de
dents est à la mâchoire inférieure; il n’y en a
qu'une à la supérieure : c'est donc tout à fait
l'inverse des Tétragonoptères. Je n'en connais
qu'une espèce qui ressemble assez à un Æry-
thrinus; voilà pourquoi je l'appelle
PIABUCINE ÉRYTHRINOIÏDE.
(Piabucina erythrinoides , nob.)
Le seul poisson connu jusqu'à présent dans
ce genre a tout à fait l'apparence extérieure
d'un Érythrin; mais lorsqu'on étudie avec soin
les différentes parties de son organisation, on
22 ; 11
162 LIVRE XXI. SALMONOÏDES.
ne tarde pas à reconnaître qu'il faut l'en dis-
tinguer, et quil appartient à la famille des
Salmonoïdes.
Il a le corps allongé et arrondi. La hauteur n’est
que le sixième de la longueur totale. La tête est
assez grande. La mâchoire inférieure dépasse la su-
périeure, et termine un museau large et arrondi. Le
dessus de la tête est légèrement convexe et assez
large. Il n’y a que deux fois le diamètre dans l'in-
tervalle des deux yeux, et ce diamètre est égal au
cinquième de la tête. Au-devant de l'œil sont d’abord
deux très-petts sous-orbitaires; puis en vient un
troisième très-grand, à peu près trapézoïdal, suivi
d'un quatrième, triangulaire. Ces deux-la forment
une grande pièce, qui recouvre le préopercule tout
entier, car il cache le bord montant du limbe. Le
cinquième sous-orbitaire est étroit, allongé. Il a
au-dessus de lui et en arrière un sixième petit osselet,
qui touche tout à fait au haut de l’opercule. En avant
de cet os et au-dessus du cinquième sous-orbitaire,
est une petite pièce osseuse, triangulaire et mobile,
placée derrière lœil, et qu'on peut considérer
comme un sourcilier. L’opercule est assez grand.
Son angle est rejeté tout à fait vers le bas. Le sous-
opercule et l'interopercule sont tous les deux étroits
et presque linéaires. Les maxillaires sont très-peuts,
et n’ont que quelques faibles dents auprès de l’inter-
maxillaire. Ceux-ci sont, au contraire, assez longs,
et forment la plus grande partie du bord de la
bouche. Ils sont armés de dents assez fortes, à cou-
ronne tricuspide, serrées l’une contre l’autre et sur
CHAP. XVII. PIABUCINES. 163
un seul rang. La mâchoire inférieure porte une
rangée de dents externes, semblables à celles d'en
haut, et derrière elles se trouve un second rang
de dents également tricuspides, mais très-petites et
couchées sur l'os; elles rappellent, à la forme près,
ce que nous observerons dans les Sa/minus. Les
dents pharyngiennes sont petites, serrées et coniques,
à couronne tout à fait simple. Les ouies sont très-large-
ment fendues, et la membrane est soutenue par quatre
rayons. La dorsale répond à peu près au milieu de
la longueur totale; elle est haute, mais étroite.
L’anale est rejetée assez en arrière; elle est basse,
arrondie, et ses rayons sont très-larges. La caudale
a le lobe supérieur poiniu et plus long que l'infé-
rieur , qui est arrondi. La base est couverte d’écailles.
B. 4; D. 10; A. 12; C. 21; P. 16; V. 8.
Les écailles sont assez grandes, assez lâches, mais
résistantes ; elles sont finement ciselées par de nom-
breuses stries d’accroissement, parallèles au bord;
puis, le centre est couvert d’un très-joli réseau,
qui envoie des rayons tout au pourtour de l'écaille.
Il y en a trente-sept entre l’ouie et la caudale. La
couleur est plus ou moins verdàtre, avec une ban-
delette longitudinale obscure sur le dos, et une
seconde, de même couleur et de même largeur, par
le milieu des côtés. Une tache noire est placée sur
la base des quatre premiers rayons de la dorsale,
et une autre sur l’origine des rayons de la caudale.
Tel est le curieux poisson que nous devons
aux recherches éclairées et assidues de l'in-
464 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
fortuné M. Plée. Ce zélé naturaliste l'a trouvé
dans les rivières de Maracaïbo, du côté du
Parija, avec le Paradon suborbitale.
Les deux individus que je possède ne sont
pas en assez bon état pour essayer de faire
sur eux des recherches anatomiques.
Le plus grand a sept pouces de long.
CHAP. XVIIT. GASTEROPELECUS. 165
CHAPITRE XVIII
Des SERPES où GASTEROPELECUS.
Le très-petit poisson qui a donné lieu à
‘établissement du genre Gasteropelecus, a
été d'abord décrit et figuré par Gronovius
dans le second fascicule de son Museum
ichthyologicum ‘. Mais la description est
inexacte; car cet habile naturaliste ne vit ni
les ventrales, ni ladipeuse; aussi ne furent-elles
pas représentées dans sa figure. Il est assez
singulier que Linné, en acceptant ce que
Gronovius venait de dire de ce poisson, l'ait
placé dans son ordre des abdominaux, au lieu
de lintroduire dans celui des Apodes, et
cependant je crois que Linné avait observé
la Serpe, puisque en la mentionnant dans
la dixième édition du Systema naturæ parmi
ses Clupées, il indique deux raÿons à la mem-
brane branchiostège. La petitesse des ventrales
et celle de l'adipeuse font qu'il n'aperçoit pas
aussi ces nageoires, de sorte que ce petit
Salmonoïde, qui constitue un genre cer-
tainement bien distinct, se trouve confondu
parmi les Clupées; il plaça cette espèce,
1. Gronov., Mus. ichih., 1. 11, p. 7, n.° 255; tab. T, fig. 5.
166 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
à laquelle il donnait pour diagnose pinnis
ventralibus nullis, à côté de son Clupea sima,
dont les ventrales sont extrêmement petites.
Ce Clupea sima est établi dans la dixième
édition, d’après un petit poisson du Musée
de Holm, qui a six rayons à la membrane
branchiostège, cinquante-trois à l'anale, et que
nous avons reconnu parmi nos espèces du
genre Pellone, clupéoïdes remarquables par la
petitesse de leurs ventrales. Quelque temps
après la publication de la dixième édition,
Kælreuter' donna, dans les Actes de Pé-
tersbourg, une nouvelle description et une
nouvelle figure du Gasteropelecus. C'est sans
aucun doute la Serpe que décrit le natura-
liste de Pétersbourg. Il lui compte, comme
Gronovius, trente-deux rayons à lanale,
ce qui ne l'empêche pas de le confondre
avec le Clupea sima de Linné, peut-être
même de faire une double confusion, car au
lieu de citer à la suite de la phrase de Linné
l'épithète de Clupea sima, 1 donne Clupea
sternicla. Mais Linné, dans la douzième
édition, vient augmenter la confusion de
toute cette synonymie; car il cite sous son
1. Comment. nov. Petrop., 1. VI, 1761, p. 405, tab. 14,
fig, 1, 2,18
CHAP. XVIII. GASTEROPELECUS. 167
Clupea sima, bien établi dans la dixième
édition et bien caractérisé par son anale de
cinquante-trois rayons, le Gasteropelecus de
Kcælreuter, qui n’en a que trente-deux, et
qu'il semble alors distinguer du Gasterope-
lecus de Gronovius, quil cite toujours sous
le nom de Sternicla. Pallas, dans son huitième
fascicule des Specilegia zoologica', revint
sur le travail de ses prédécesseurs. Il recon-
naît la seconde nageoire ou l'adipeuse, ainsi
que les ventrales, de sorte quil était tout
près de rectifier ce que Gronovius, Linné et
Kælreuter avaient laissé échapper d'inexact
sur ce poisson. Mais malheureusement Pallas
a adopté la confusion du $ystema naturæ
relativement au Clupea sima; c’est là ce qui
explique son étonnement de ce que Linné
n'ait pas vu l'adipeuse de la Serpe, lorsqu'il
en observait les ventrales. Il faut donc attri-
buer à Pallas la découverte de l'adipeuse de
notre poisson et lui donner le mérite de l'avoir
parfaitement placé dans le groupe des Sau-
mons. Bloch, en profitant du travail de son
illustre compatriote, n’a pas, comme on le
concoit bien, débrouillé les erreurs de syno-
nymie faites avant lui. Il a été suivi ponc-
1. Pallas, Spec. zool., fasc., 8, p. 50, tab. 3, fig. 4.
7
168 LIVRE XXII. SALMONOIÏDES.
tuellement par M. de Lacépède. M. Cuvier,
dans la première édition du Règne animal,
ne me paraît pas avoir encore une idée bien
nette de ce genre, quil prend dans Bloch
et dans Lacépède. Il donne des dents coni-
ques à la mâchoire supérieure, et des tran-
chantes et dentelées à linférieure. IL place
mieux ce genre dans la seconde édition, en
le rapprochant de ses Characins, mais il ne
le caractérise pas plus exactement. C'est M.
Muller qui a établi avec une grande préci-
sion la diagnose de ce genre. Il a très-bien
vu que les dents de l’intermaxillaire et de la
mâchoire inférieure ont une couronne tricus-
pide, que la pointe du milieu est plus longue
que celle des côtés, qu'elles sont sur deux
rangs ; Car cest évidemment par un lapsus
calami qu’il les indique unisériales, attendu
qu'il ajoute que les dents du maxillaire sont
coniques et sur un seul rang. On concoit
qu'ainsi caractérisées, les Serpes constituent un
genre parfaitement distinct dans ce groupe
des Characins. Ces petits poissons sont remar-
quables par la brièveté de leur intestin. J'ai
vu, comme M. Muller, quil ne fait qu'un seul
angle sigmoïdal, et jai trouvé sept cœcums
autour du pylore. Nous ne connaissons encore
qu'une seule espèce de ce genre, originaire
de Surinam.
CHAP. XVIII. GASTEROPELECUS. 169
La SERPE.
(Gasteropelecus sternicla, Pallas).
Ce petit poisson
a le corps excessivement étroit et très-haut à l'aplomb
des pectorales. Il rappelle, par la forme compri-
mée et tranchante de son ventre, celle des Pris-
ügastres , dans la famille des Clupées; mais ici le
tranchant du ventre n’a aucune dentelure. La plus
orande hauteur des flancs est moitié, ou à peu de
chose près, de la longueur totale. J'ai, en effet, un
de ces petits poissons, dont la hauteur, portée deux
fois sur le corps, n’atteint qu’à la base de la caudale,
et j'en ai un autre où elle atteint presque à l’extré-
mité de la nageoire. Dans l’un et l'autre, l'épaisseur
n'est guère que du cinquième de la hauteur. La tête
est très-petite, et surtout très-peu élevée; car sa hau-
teur, mesurée par le travers de l'œil, ne fait guère
que moitié de sa longueur, laquelle est comprise
quatre fois et quelque chose dans la longueur totale.
L'oeil est assez grand. Le premier sous - orbitaire est
étroit, le second et le troisième sont plus larges, et
couvrent tout le préopercule. L’opercule est trian-
gulaire. Son bord inférieur est très-oblique; son
sous-opercule est étroit; on ne voit pas, au dehors,
l'interopercule. La fente des ouïes est longue, très-
oblique d’arrière en avant, et de haut en bas, parce
que la ceinture humérale se porte entre les deux
branches de la mâchoire inférieure plus en avant que
l'œil. La bouche est assez largement fendue pour un
170 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
si peut poisson. Les denis sont assez grosses; 1l
y en a deux rangs sur les intermaxillaires ; un seul
sur les maxillaires et sur la mâchoire inférieure.
Les premières ont la couronne tricuspide, l’épine
du milieu étant plus longue que les deux latérales.
Les dents du second rang de l’intermaxillaire sont
semblables aux précédentes ; elles sont seulement un
peu plus peutes; celles de la mâchoire inférieure
ont encore la même forme, seulement les mitoyennes'
sont plus grandes. Les dents du maxäillaire sont co-
niques, très-pointues ; les deux premières, après l'ar-
üculation, sont plus grosses que les deux ou trois
suivantes. J'ai trouvé sur les deux exemplaires que j'ai
à ma disposition cette double rangée de dents à l’in-
termaxillaire. Il ne me parait pas, d’ailleurs, possible
de croire que j'ai sous les yeux un poisson d'espèce
et peut-être même de genre différents de celui de
Bloch. Les pharyngiennes sont serrées, fines et en
velours ; vues à un fort grossissement, il est facile
de s'assurer qu’elles sont coniques et pointues.
La dorsale est reculée sur le dos, car son pre-
mier rayon correspond à peu près aux deux üers
de la longueur du corps, en n'y comprenant pas
la caudale. L’adipeuse est très-petite et tombe faci-
lement; cependant, elle existe sur nos individus
comme sur ceux de Bloch. L’anale est longue; elle
commence au-devant de l'aplomb de la dorsale; ses
derniers rayons touchent au lobe de la caudale;
celle-ci est fourchue. La pectorale est très-longue,
insérée au tiers supérieur de la hauteur; ses rayons
sont arqués. La nageoire atteint l'extrémité de la
CHAP. XVIII. GASTEROPELECUS. 171
dorsale. Les ventrales sont excessivement petites,
insérées très-peu en avant de l’anale.
B'4:D:9; A:835 C. 121% P: 407.6.
Les écailles, au nombre de trente, entre l’ouie et
la caudale, sont assez fermes; elles ont de nom-
breuses stries d’accroissement et quelques rares rayons
divergents sur leur surface. La couleur est verdätre
sur le dos, argentée au-dessous de la ligne latérale.
Une petite bandelette bleuâtre, plus visible vers la
queue que sur la région antérieure, suit le trajet de
cette ligne.
Les collections du Muséum possèdent deux
exemplaires de ce poisson, lun provenant du
cabinet du Stathouder, et l'autre acheté par
moi à Amsterdam avec d'autres poissons que
le marchand recevait de Surinam.
La longueur de nos exemplaires est de
deux pouces.
M. Muller a observé sept appendices pylo-
riques, un très-court intestin ne faisant pas
même de circonvolution. Il a trouvé, dans
les exemplaires qu'il a disséqués, des insectes
dans l'estomac.
172 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
CHAPITRE XIX.
Des Disricuones (Drstichodus).
Le poisson dont il va être question dans
ce genre est, comme l'a très-jJustement remar-
qué M. Geoffroy Saint-Hilaire, celui qui a
été parfaitement décrit par Hasselquist sous
le nom de Sa/mo niloticus cauda squamosa.*
Ce voyageur l'entendait désigner par les Arabes
de son temps, sous le nom de Vefasch. Mais
très-peu de temps après la publication d'Has-
selquist, Linné donna, dans la dixième édi-
lion du $ystema naturæ, sous le même nom
de Salmo niloticus, l'indication d’un poisson
tout différent, qui, comme l'avait très-bien
vu Forskal, est le Raï (4/estes dentex), et
qu'il reconnaissait pour être très-éloigné du
Salmo niloticus d'Hasselquist, qui est le
Nefasch des Égyptiens. Pour appuyer cette
proposition, Forskal ajoutait que le Nefasch
a quatre rayons aux branchies, vingt-trois à
la dorsale, et la base de la queue couverte
d'écailles. Ce sont ces traits qui ont été em-
ployés dans la treizième édition du Systema
naturæ, pour établir le Sa/mo ægyptius,
1. ler palestinum, p. 318, n.° 88.
CHAP. XIX. DISTICHODES. 173
que Gmelin reconnaît en même temps pour
le Salmo niloticus d'Hasselquist, par consé-
quent on doit admettre que le Sz/mo ægyp-
tius est une espèce bien établie. Elle à été
désignée dans l'Encyclopédie méthodique sous
le nom de Salmone nefasch, épithète adoptée
par M. de Lacépède, quand il a inscrit ce
poisson dans son genre des Characins. Cette
dernière détermination a été suivie par M.
Geoffroy Saint-Hilaire, qui a donné, dans
l'ouvrage d'Égypte, une description fort dé-
taillée de ce poisson. Il l'a accompagnée d’une
magnifique figure peinte d'après le vivant sur
les bords du Nil, par Redouté. Ce characin
nefasch est sur la même planche que la
Citharine.
M. Cuvier, n'ayant pas assez insisté sur la
différence de dentition de ces deux poissons,
les a réunis dans son genre des Citharines.
Cest M. Muller qui a, dans sa Monographie
de la famille des Characins, fondé le genre
Distichodus. 11 est, en effet, parfaitement
caractérisé par un double rang de dents aux
deux mächoires. Elles sont petites, serrées,
à couronne un peu comprimée et bifide. Le
corps est allongé, comprimé, l'abdomen ar-
rondi. La caudale et l'adipeuse sont couvertes
de petites écailles semblables à celles du corps.
174 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Il n’y à guère que le bord qui soit nu. Ces
poissons ont un assez long estomac; la bran-
che montante est allongée et très-charnue. Le
pylore est pourvu de nombreux cœcums,
allongés comme des petits intestins ; on en
voit sur une assez longue étendue du duo-
dénum et d'un seul côté. Le canal intestinal
est d'ailleurs assez large et fait quatre circon-
volutions. Ces Nefasch se nourrissent de
plantes; on conçoit qu'ils peuvent très-bien
les couper au moyen de la forme de leurs
dents.
Nous ne connaissons dans ce genre qu'une
seule espèce, qui a été parfaitement décrite
par Hasselquist, dont Linné n’a pas parlé,
que Forskal a assez nettement caractérisée,
que M. Geoffroy a fait mieux connaitre encore
par la belle figure qu'il en a donnée : c'est le
Nefasch des Arabes.
En voici la description. Pour éviter cepen-
dant toutes les confusions qui résultent de
l'emploi des épithètes de niloticus ou d'ægyp-
tius données à ces différents Salmonoïdes, je
suivrai l'exemple de Lacépède, et j'appellerai
le poisson
CHAP, XIX. DISTICHODES, 175
Le NErAscH.
(Distichodus nefasch, nob.)
Le Nefasch du Nil est un Salmonoïde
à corps allongé, à profil inférieur droit et oblique,
depuis le bout du museau jusqu’au delà des pecto-
rales, à peu près horizontal jusqu’à l’anale, et qui a
la queue assez grosse; car sa hauteur est deux fois
et deux uers dans celle du tronc. Le profil du dos
monte par une ligne courbe, depuis le bout du museau
jusqu’à la dorsale; la courbure se continue en s’abais-
sant un peu jusqu'à la fin de la nageoire du dos;
après quoi la ligne du profil s’abaisse insensiblement
en faisant quelques ondulations jusqu’à la caudale.
La hauteur est trois fois et quatre cinquièmes dans
la longueur totale. La tête est petite et courte; elle
est cinq fois et deux üers dans la longueur totale.
Le museau est déprimé. L’'intervalle entre les yeux
est convexe et trois fois plus grand que le diamètre
de l'œil. Le premier sous-orbitaire est tout à fait
couché horizôntalement au-devant de l'orbite, et
recouvre le haut du maxillaire. Le second est une
petite pièce attachée derrière le bord de la mà-
choire; il fait, avec le précédent, une échancrure,
qui est remplie par la porüon visible de cet os.
Le troisième sous-orbitaire est étroit et oblong.
Les trois autres sont de très-petits osselets qui
complètent le cercle de l’orbite. Aucun de ces os
ne touche au bord du préopercule, et ne cuirasse,
par conséquent, la joue. Le bord montant du préo-
176 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
percule descend tout droit; puis dans la direcuüon
de l'angle de la bouche; il donne un peu au-dessus
une sorte de petit talon, qui vient élargir le bas du
limbe arrondi. L’interopercule est peut, assez étroit.
L’opercule est trapézoïdal et convexe; sa surface
est striée; son angle postérieur est arrondi. Le sous-
opercule est étroit et lisse; le bord membraneux
de l’opercule est large. La fente de l’ouie est assez
grande, quoique la membrane soit attachée sous
l'isthme dans une assez grande partie de sa longueur.
Il y à quatre rayons à la membrane branchiostège.
La bouche est fendue horizontalement et un peu sous
le museau. L'ouverture n’est pas très-grande, à cause
du peu de mobilité des deux mâchoires. La supérieure
est formée par les intermaxillaires, qui seuls portent
des dents. Le maxillaire n’en a aucune; il est articulé
et couché sur les angles de la bouche. La mâchoire
inférieure a des dents semblables à celles de la su-
périeure; ses deux branches, courtes et écartées,
reçoivent entre elles un isthme assez large et la plus
grande partie de la membrane branchiostège. Les
dents sont implantées sur deux rangs, et quoiqu’elles
ne soient pas attachées uniquement à la lèvre, elles
sont cependant encore assez mobiles; elles sont toutes
semblables entre elles, serrées les unes contre les
autres. Chaque dent est une espèce de lame com-
primée, dont la couronne est assez profondément
entaillée, de sorte qu’elle est échancrée ou même
bifide. Ii n’y en a point sur le vomer ni sur la langue.
Les dents pharyngiennes sont en fins velours. Le
bord de l’opercule et sa large membrane cachent
CHAP. XIX. DISTICHODES. 477
presque toute la ceinture humérale. On n'aperçoit
que la petite plaque osseuse de l’huméral, au-dessous
de laquelle est articulée la pectorale. Le surscapulaire
est long et grêle. Le scapulaire est petit, court et
étroit. IL est beaucoup moins visible que l'os précé-
dent; mais l’huméral et les deux autres pièces de
l’avant-bras, le radial et le cubital, forment une assez
grande ceinture osseuse, dont la force est encore
augmentée par un gros styléal. La pectorale est
courte; la ventrale est un peu plus large et un peu
plus longue. Le premier rayon de la dorsale répond
à cette nageoire. Elle est allongée et peu haute.
L’anale est courte et un peu arrondie. Il en est de
même des deux lobes de la caudale, qui sont, de
plus, recouverts d’écailles, semblables à celles du
corps, jusqu'a l'extrémité de leurs rayons. L'adipeuse
est aussi entièrement écailleuse.
BY D.802;/A7 4550 215: 7P 18; VIE
Les écailles du corps sont peutes, tellement cilieés
que la surface du poisson est une véritable râpe. Il est
impossible de remonter la main de l'extrémité de la
queue vers la tête. Ces aspérités, vues à la loupe ou au
microscope, rendent le bord libre de chaque écaille
hérissé de dentelures assez longues. Tout le reste est
marqué de stries concentriques. C'est une véritable
écaille de cténoïde par la porüon libre, et de cycloïde
dans tout le reste. La couleur est un vert umiforme,
à reflets argentés. D’après la figure de Redouté, la
caudale serait bordée de blanchâtre ; d’après celle de
M. Riffaut, la base de toutes ces nageoires serait un
peu roussâtre.
Q0: ci
178 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
J'ai sous les yeux un nombre assez con-
sidérable d'individus de cette espèce; car
il ny en a pas moins de dix-neuf de toute
taille, depuis six pouces jusqu’à dix-neuf. Les
plus anciens de la collection ont été rapportés
du Nil par M. Geoffroy et par M. Olivier.
M. Darnaud en a aussi de très-beaux, pris
dans le Nil blanc, et enfin il y en a d'autres
qui proviennent du Sénégal. Cette multi-
plicité d'individus me prouve que certains
d’entre eux ont une forme plus trapue que
la plupart des autres; mais comme je trouve
ces variations aussi a dans le Nil que dans
le Sénégal, et que d’ailleurs les exemplaires
n’offrent aucune différence spécifique notable,
je me crois suffisamment autorisé à dire que
le Nefasch est un poisson commun à ces deux
grands fleuves de l'Afrique équatoriale ou sep-
tentrionale.
CHAP. XX. ALESTES. 479
CHAPITRE XX,
Du genre Axxsre (_4lestes, Mull.)
Ce genre, justement fondé par M. Muller,
comprend plusieurs espèces que M. Cuvier
réunissait dans ses Mylètes. Il est caractérisé,
parce que les dents de l’intermaxillaire sont
sur deux rangées : celles du rang externe
ont trois pointes tranchantes; la couronne
des dents de la rangée postérieure est plus.
obtuse; elle a aussi quelques pointes sail-
lantes. Le maxillaire n’a aucune dent. La mä-
choire inférieure a aussi les dents sur deux
rangs : elles sont assez épaisses, creusées en
gouttière; les bords sont plutôt festonnés
que dentelés. Derrière les dents mitoyennes
on en voit deux petites, coniques. Les pha-
ryngiennes sont très-pelites, mais elles exis-
tent. Je fais cette remarque, parce quelles
paraissent avoir échappé aux observations de
l'illustre fondateur de ce genre. Dans ce pois-
son, les intestins ne font qu'une circonvolu-
tion; nous comptons dix à douze appendices
au pylore pour les espèces du Nil; celle du
Sénégal en a quatorze.
On voit que dans toutes les espèces de ces
différents genres le nombre des cœcums varie
180 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
beaucoup; je crois même que les variations
sont individuelles. Les Alestes sont voraces et
se nourrissent d'insectes, de vers et de pois-
sons. Les espèces de ce genre nous ont offert
une particularité des plus notables, qui n'a
pas échappé aux habiles investigations de
mon célèbre confrère et ami. M. Muller a
très-bien remarqué que la vessie natatoire,
en se prolongeant au delà de l'abdomen, dans
la cavité conique qu'elle se creuse entre les
muscles sacro-coccygiens, est étendue au côté
droit des interépineux de l'anale, de telle
facon qu'elle nest plus placée symétrique-
ment, ce qui est contraire à ce quon observe
généralement dans les autres poissons. Car
j'ai eu occasion de signaler, dans le cours de
cet ouvrage, un grand nombre d'exemples de
ce prolongement de la vessie au delà de la
cavité abdominale, mais l'organe était bifur-
qué, et chaque corne passait l’une à droite,
l'autre à gauche des interépineux de l'anale.
Le Raï.
(Alestes Hasselquisti, Muller.)
Le Raï du Nil est un Salmonoïde
à corps allongé, comprimé. Le ventre l’est un peu
plus que le dos, sans être pour cela tranchant. La
CHAP. XX. ALESTES. 481
hauteur est comprise six fois dans la longueur totale
de certains individus; dans d’autres, je ne la trouve
que cinq fois. L’épaisseur fait en général le uers de
la hauteur. La ligne du profil s’élève par une courbe
très-peu sensible, mais régulièrement convexe, de-
puis l'extrémité du museau jusqu’à la dorsale; elle se
soulève au delà de cetie nageoire. La courbure
du ventre me paraît moins sensible, car on pourrait
presque dire que le profil est rectiligne depuis le
bout du museau jusqu’à l’anale, et qu'il se relève
ensuite obliquement vers la caudale. La hauteur de
la queue est deux fois et deux üers dans celle du
tronc. La tête est pete; elle a le museau étroit et
obtus. La longueur est un peu plus grande que le
septième du corps enter. L’œil, placé au milieu de
la hauteur de la joue, mais plus près du bout du
museau que de l’opercule, est assez grand. Son dia-
mètre mesure le quart de la longueur de la tête.
L'iris est recouvert par une paupière adipeuse, qui
conserve beaucoup de transparence sur la cornée,
mais qui devient sensiblement épaisse entre l’œil et
le maxillaire. Je vois au-dessus de l'orbite un sour-
cilier mince, peu mobile; son extrémité anté-
rieure atteint au bord de la: narine postérieure. Je
trouve au devant de l'œil, le long du maxillaire, un
premier sous-orbitaire fort étroit, et qui recouvre
toute la parue montante du maxillaire, et touche
même au bord de l’intermaxillaire. Cette première
pièce sous-orbitaire donne attache au bord antérieur
de la paupière adipeuse. Vient ensuite un second
sous-orbitaire, petit os rectangulaire, dont le bord
182 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
antérieur est articulé sur la palette latérale du maxil-
laire. Il se rétrécit un peu en arrière pour s’articuler
avec le troisième sous-orbitaire ; celui-ci s'étend jus-
qu’au bord postérieur de l'orbite, et couvre ensuite
tout le bas de la joue jusqu’au limbe du préopercule.
Je trouve ensuite derrière l'œil le quatrième et le
cinquième sous-orbitaire; puis, enfin, le sixième,
plus convexe, occupe toute la région temporale
postorbitaire, et vient s'appuyer sur le sourcilier.
On ne voit du préopercule, comme dans toutes
les espèces de cette famille, que le limbe un peu ca-
verneux de cet os. L'interopercule est long et étroit;
l’opercule est une très-grande plaque en croissant,
qui protége toute la partie postérieure de la joue;
le sous-opercule est une petite plaque mince, comme
écailleuse, étroite, mais longue. Les ouïes sont assez
largement fendues. Nous comptons facilement les
quatre rayons de la membrane branchiostège. La
bouche est petite. La mâchoire inférieure a son mou-
vement de bascule ordinaire; la supérieure est très-
peu mobile. Le bord est presque entièrement formé
par lintermaxillaire. Celui-ci est un petit os très-
épais vers la symphyse; il se prolonge en un arc à
double courbure, derrière lequel monte la plus
grande parue du maxillaire, qui s'articule sur l’ex-
trémité de l’ethmoïde, d’où 1l résulte que la mâchoire
des Alestes est une très-curieuse exception dans toute
cette famille des Characins ; car si l’on ne tenait pas
compte des affinités naturelles et de l’ensemhle des
caractères du poisson, mais. qu’on se laissât guider
par les seuls rapports du maxillaire et de linter-
CHAP. XX. ALESTES. 183
maxillaire, 1l est certain qu'on ne placerait pas les
Alesies dans la famille des Salmonoïdes. L'inter-
maxillaire a dû être dilaté pour donner de la place
à l'insertion des larges dents mitoyennes, implan-
tées sur lui. Il y en a deux rangées; l’une, anté-
rieure et courte, composée de trois petites dents
peu distantes, à couronne tronquée et sans dente-
lures. Derrière est une seconde rangée de quatre
autres dents comprimées, dont la couronne est plus
longue que large. Cette couronne, un peu creusée
en gouttière, porte, en arrière et sur sa troncature,
un petit talon pointu. Le maxillaire n’a aucune dent’;
on l’aperçoit près de l'angle de la mâchoire par une
simple petite palette articulée à l'extrémité de l'inter-
maxillaire; mais tout le corps de l’os remonte derrière
le premier et le second sous-orbitaire. La mâchoire
inférieure a des dents assez épaisses, creuses, dont les
bords sont plutôt festonnés que dentelés, et dont
l'angle antérieur remonte en un petit talon qui cor-
respond à l'intervalle des deux rangées de dents supé-
rieures, ou plutôt qui contribue à user la couronne
des dents de la première rangée et toute la partie
antérieure des denis de la seconde, en même temps
que le talon de la seconde rangée supérieure userait
le talon postérieur des dents d’en bas. Derrière les
deux dents mitoyennes sont deux petites dents co-
niques. Les pharyngiennes sont très-petites. La dorsale
est au milieu du tronc, en n’y comprenant pas la
caudale ; elle est pointue de l'avant; une fois et deux
üers aussi haute que longue; le dernier rayon ra
guère que le üers des premiers. L’anale est longue,
184 LIVRE XXII. SALMONOIÏDES.
ayant à peu près les deux tiers de la hauteur du
tronc au-dessus d’elle. La caudale est profondé-
ment fourchue; les ventrales sont attachées au-
devant de là dorsale, et cependant les pectorales,
quoique étroites et pointues, ne les atteignent pas.
Ces nageoires paires ont chacune dans leur aïsselle
un appendice écailleux, assez long et pointu.
B. 4; D. 10; A. 22; C. 23; P. 15; V. 9.
Les écailles sont assez grandes, orbiculaires ; neuf
stries rayonnent du centre sur toute la circonférence.
M. Riffaut dit que le poisson a le dos brunâtre; les
flancs gris ; la dorsale et la ventrale brunes ; le lobe
supérieur de la caudale est de la même teinte, mais
l'inférieur et l’anale sont rouges. La couleur est
verdâtre sur le dos, ainsi que nous en pouvons
juger par un très-beau dessin peint sur le frais par
Redouté : le dessous des côtés est glacé d'argent; c’est
le dessin qui a servi d’original à la planche gravée
dans l'ouvrage d'Égypte.
Les viscères digestifs de ce poisson ne présentent
rien de très-particulier. Nous avons trouvé douze
appendices pyloriques; un estomac replié sur lui-
même ; la branche montante n’a pas des paroïs no-
tablement épaisses ; le duodénum descend jusqu’à la
moiué de l'intervalle compris entre le diaphragme
et l'anus; puis il remonte dans le côté droit pour
atteindre de nouveau jusqu'au diaphragme et se
courber ensuite pour se rendre droit à l'anus. La
vessie natatoire est double; la portion antérieure a
des parois fibreuses, épaisses et brillantes ; la posté-
CHAP. XX. ALESTES. 185
rieure est très-longue et occupe, comme l'a fait
justement remarquer M. Müller, une posiion très-
singulière, et dont il y a peu d'exemples dans la
classe des poissons, puisqu'elle s'étend à droite des
interépineux de l’anale, à travers les muscles de la
queue jusqu'à la caudale, sans être, par conséquent,
placée symétriquement par rapport aux organes
VOISINS.
La longueur de nos exemplaires est de
quinze pouces.
Les premiers qui ont été placés dans les
collections nationales, ont été rapportés du
Nil par M. Geoffroy Saint-Hilaire lors de
l'expédition francaise en Égypte. Depuis, M.
Ehrenberg en a donné d’autres individus.
Nous voyons cette espèce remonter dans
le haut Nil; car M. Darnaud en a envoyé
plusieurs exemplaires dans la belle collection
quil a donnée au Muséum, et qui avait été
faite pendant son excursion au Nil blanc.
Ce Raï a été parfaitement décrit par Has-
selquist sous le nom de Salmo dentex. Je
crois seulement que cet habile naturaliste a
fait une fausse application de la dénomina-
tion arabe de ces espèces du Nil, en disant
que c'est le Kalb el Bar des Égyptiens, ce
nom étant celui de nos Hydrocyons. Linné
n'accepta pas la détermination de son élève,
186 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
et il fit, dès la dixième édition, du Sa/mo
d'Hasselquist son Cyprinus dentex, et cepen-
dant dans ce même ouvrage il donne parmi
ses Salmo un Salmo niloticus, qui ne peut
être autre chose qu’un double emploi du Raï
ou de ce Cyprinus dentex de Linné. Cest
ce que Forskal a parfaitement vu, quand il
a dit Salmo niloticus Linnæti est Arabum
Rai, espèce très- différente du S$. niloticus
d'Hasselquist, qui est le Nefasch des Égyp-
tiens. Il faut bien faire attention que les notes
de Forskal n’ont pas été mises en ordre avec
assez de soin pour quil n'y ait pas ici une
légère confusion. On en a fait une plus grande
en placant les observations de Forskal sur le
$. dentex d'Hasselquist sous son $. Roschal;
car tout ce qu'il dit de ce poisson appartient,
comme l'a très-bien vu M. Cuvier, à l'Æy-
drocyon Forskalir. C'est pour éviter toutes
ces confusions que M. Cuvier, en décrivant
ce poisson parmi ses Mylètes, lui a donné le
nom de M. Hasselquisti, quil faut conserver.
M. de Lacépède avait accepté, dans son Ich-
thyologie, cette détermination du S. niloticus
de Linné, dont il trouvait la pensée dans
l'Encyclopédie méthodique. Cest pour cela
qu'il fit paraître le Raï sous le nom de Cha-
racinus rmiloticus, mais en conservant par un
CHAP. XX. ALESTES. 187
double emploi et dans ce même genre un
Characinus dentex, quil tirait de Linné et
d'Hasselquist.
Cette synonymie, fort embrouillée, avait
été éclaircie par les travaux de M. Geoffroy,
et ensuite par M. Cuvier, dans les différentes
notes du Règne animal, mais ils n'avaient
pas suffisamment établi l'identité du Salmo
niloticus de Linné et du Cyprinus dentex.
Il ne peut y avoir aucun doute sur ce point.
On devait croire que les travaux de savants
aussi illustres seraient compris par les voya-
geurs, jaloux de publier eux-mêmes les résul-
tats de leurs recherches. Cest ce qui na pas
été fait cependant par M. Joannis, qui, après
avoir conservé dans son tableau des poissons
du Nil, publié en 1835, un Characinus nilo-
ticus de Geoffroy, associé dans ce mémoire
au Characinus nefasch du même auteur,
lesquels sont cependant des genres différents
et bien déterminés par M. Cuvier, vient
ajouter à sa liste un Myletes baremoze , le-
quel n’est autre chose, ainsi que M. Muller
le reconnaît tout comme moi, qu'un nouveau
nom donné à l'espèce dont nous nous occu-
pons.
1. Joannis, Mag. z0ol. de Guérin, 1835, Poissons, pl. 6.
188 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
M. Ruppell a observé ce poisson, et nous
a appris qu'on le nomme au Caire Rachés.
M. Riffaut a aussi dessiné le Raï dans son
expédition sur le haut Nil. Ses teintes s'accor-
dent assez bien avec celles données par les
autres voyageurs; il a écrit pour nom arabe
Raie. |
L’ALESTE NURSE.
(Alestes nurse, nob.)
Le savant et habile naturaliste de Francfort!
a découvert dans le Nil une seconde espèce
qui avait échappé aux recherches d’Hassel-
quist, de Forskal et de M. Geoffroy.
Cest un poisson à corps plus court, plus haut et
remarquable par la brièveté de son anale. On peut
encore ajouter que le museau est un peu plus pointu
et la tête plus courte.
B. 4; D. 105; A: 15: C. 25; P.,13;:-V.'9.
Suivant M. Ruppell, la couleur est d’un bleu ar-
genté sur le dos, verdâtre sur le sommet de la tête.
La dorsale est verdâtre ; l’anale, les pectorales et les
ventrales, transparentes et couleur de chair. Le bord
hbre de la caudale et de l’anale est rose carminé.
L'individu, long de six pouces, a été rap-
porté du Nil par M. Joannis.
1. Ruppell, Fortsetz. der Beschr. und Abbild. mehrerer neuer
Fische im Nil entdeckt, von D." Ed. Ruppell, mit drei Steindruck-
tafeln; Frankfurt am Main, 1832.
CHAP. XX. ALESTES. 189
M. Ruppell ajoute que les dents sont pris-
matiques et tout à fait semblables à celles du
Myletes Hasselquisti. Ce poisson, rare au
Caire dans le mois de mars, sy trouve plus
abondant en été. Les pécheurs l'appellent
Nurse.
M. Muller a cité avec raison cet Aleste dans
sa Monographie; mais il s’est trompé en croyant
que le Myletes guile de M. Joannis est le même
poisson. Nous possédons, dans la collection
du Jardin des plantes, lexemplaire original
décrit sous ce nom, et l’on verra plus loin
que ce prétendu Mylètes est du genre des
Chalcées.
Je trouve aussi ce poisson dessiné d’une
manière reconnaissable dans la collection de
peintures de M. Riffaut. Il porte le nom de
Baramauze. Toutes les nageoires sont lisé-
rées de rose. Ce nom se rapproche assez de
celui que M. Joannis a appliqué au Raï ordi-
naire; mais le dessin de M. Riffaut a un autre
intérêt pour moi, Car il me met sur la voie de
déterminer le Wyletes Allenii de M. Bennett.’
Je suis, en effet, très-porté à croire, que
le Myletes indiqué plutôt que décrit dans
les Proceedings sous ce nom, n'est autre que
1. Bennett, Proceedings of the zool. soc., 1834, p. 45.
190 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
le M. nurse. En effet, les nombres de l’anale
s'accordent assez pour justifier ce rappro-
chement, ainsi que la position de la dor-
sale. Ce poisson, rapporté par le lieutenant
Allen , est conservé, avec les autres objets de
l'expédition de Quorra dans l'intérieur de
l'Afrique, dans le cabinet de la société z00-
logique.
L’ALESTE SETHENTÉE.
(Alestes sethente, nob.)
Le Sénégal nourrit aussi une espèce d’A-
lestes, plus voisine par la forme raccourcie
de son corps de l'A. nurse que de la première;
mais elle se rapproche de celle-ci par la lon-
sueur de son anale.
Le poisson a d’ailleurs la tête courte; les lobes de
la caudale très- - profondément AU la dorsale
un peu en arrière des ventrales.
B. 4: D. 10; À. 29: CG, 25:°P. 13; V. 9.
Les couleurs sont assez différentes, parce que
nous voyons les flancs marqués d’une large bande-
lette longitudinale noirâtre; elle est plus visible par
reflet que par un regard direct. Les lobes de la cau-
dale ont aussi une bandelette longitudinale noire.
Nous possédons plusieurs exemplaires de
cette espèce envoyés par M. Jubelin, lors-
CHAP. XX. ALESTES. 491
qu'il était gouverneur de la colonie. IL est
facile de s'assurer que ce poisson, comme le
précédent, a la vessie natatoire placée comme
dans l'A. d'Hasselquist.
Nos exemplaires ont un pied de long.
192 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
CHAPITRE XXI.
Du genre MY1Ères.
Le genre des Mylètes, établi par M. Cuvier,
devient maintenant le chef de file d'une pe-
tite famille naturelle. M. Muller a subdivisé
les Mylètes, en retirant les Alestes et les
Myleus, et je crois devoir moi-même y
établir un plus grand nombre de genres.
Il faut réserver pour le genre Mylètes tel que
nous l'entendons aujourd'hui, les espèces qui
ont des dents à couronne tronquée sur deux
rangs aux intermaxillaires; point de dents sur
les maxillaires, et dont la mâchoire inférieure
porte deux rangées de dents à couronne tron-
quée. Dans quelques Mylètes, comme dans le
M. macropomus, la rangée interne est com-
posée de sept dents, mais dans la plupart
des autres il n'y a que deux dents coniques
derrière la symphyse. Ces dents, à couronne
tronquée, sont prismatiques, avec les arêtes
mousses. Le bord antérieur des dents de la
première rangée est mince, tranchant et faible-
ment denticulé; les dents de la seconde rangée
ont le bord postérieur plus élevé et le milieu
est un peu plus pointu.
Le corps de ces poissons est comprimé; le
CHAP. XXI. MYLÈTES. 193
ventre est caréné et souvent même fortement
dentelé; cependant toutes les espèces n'ont
pas Les angles des chevrons de la carène assez
saillants pour établir une dentelure en scie;
le, premier interépineux de leur dorsale se
termine par une épine saillante, couchée
horizontalement et dirigée en avant. Très-
souvent la base de cette épine touche au
premier rayon de la nageoiïire du dos, en se
bifurquant en deux pointes, ainsi que Bloch
l'a figuré depuis longtemps dans le Serrasalme.
Les Mylètes se nourrissent de substances vé-
gétales et animales. Nous avons fréquemment
trouvé, dans leur estomac, différents débris
de grosses larves d'insectes de la famille des
Capricornes ou des Lamies, et des fragments
de tiges ou de fruits de diverses plantes. Leurs
intestins sont assez longs. M. Muller na vu
que deux circonvolutions dans le M. asterias,
et seize appendices au pylore. J'en ai trouvé
un plus grand nombre dans le W. rhombot-
dalis, et l'intestin faisait trois replis. L’estomac
est un long cul-de-sac. La branche pylorique
est assez épaisse, mais courte.
Lorsque M. Cuvier composa le genre My-
lètes, il y réunissait des espèces américaines
qui, à cette époque, étaient nouvelles et dont
il a fait le sujet du Mémoire, publié dans
DO FAR)
194 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
les Recueils du Muséum. Ce sont ses Myletes
macropomus , brachypornus, rhomboidals,
duriventris. Presque à la même époque je fis
connaître, dans le tome [I des Observations
Abuse de M. de Humboldt, le Myletes
Pacu de l'Orénoque, et Spix et Agassiz pu-
blièrent bientôt leur Myletes bidens, espèce
qu'on doit conserver, et un Myletes aureus,
qui nest autre que le Myletes duriventris
de M. Cuvier. M. Muller reprit ce travail
dans sa Monographie des Characins, mais
je ne crois pas qu'il faille admettre toutes les
espèces qu'il y a établies. Ainsi je ne doute
pas, d’après le nombre d'exemplaires que j'ai
pu comparer entre eux, que le M. latus et
le M. Schomburgkit ne soient le même que
le M. rhomboidalis de M. Cuvier. On verra
paraître plusieurs espèces nouvelles dans le
travail que je vais présenter. Nous les devons
aux recherches de M. Schomburgk, de M.
Deville, de M. Castelnau et de M. Plée. M. de
Montravel en a aussi rapporté une espèce fort
curieuse de l'Amazone.
CHAP. XXI. MYLÈTES. 195
Le MYLÈèTE A LARGE OPERCULE.
(Myletes macropomus, Cuvier).
Une des plus grandes espèces de ce genre
est celle décrite et figurée par M. Cuvier sous
le nom de M. macropomus. Cest d’après
lexemplaire du Muséum d'histoire naturelle
et qui a servi à M. Cuvier, que je fais la des-
cription suivante :
Le poisson a le corps allongé, elliptique. La hau-
teur fait le uers de la longueur totale. La courbure
du dos est régulière et peu sensible, depuis le bout
du museau jusqu’à la dorsale. Le point le plus élevé
de la courbe est vers la nuque. La courbure du ventre
est un peu plus forte. Une carène dentelée marque
ce'coniour. Les écailles qui forment la dentelure
sont grosses et très-visibles ; mais comme leurs pointes
sont mousses et couchées les unes sur les autres,
il en résulte que la carène n’est pas épineuse. La
longueur de la tête surpasse un peu le quart de la
longueur totale. Dans ce poisson, le développement
des pièces osseuses qui couvrent la joue est fort re-
marquable. Le dessus de la tête est cuirassé par une
sorte de casque grenu, formé par les os du crâne,
cachés, dans l’état frais, par une peau mince et
lisse. L’œil est sur le devant de la joue, très -près
de l'extrémité du museau; car il n’en est éloigné
que d’une fois et demie son diamètre, qui nest
que le huitième de la longueur totale. Il ny à
196 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
qu'une largeur de l'orbite entre le bord et l'extrémité
antérieure du maxillaire. Nous trouvons au-devant
de l'œil, un irès-petit sous-orbitaire, élargi à son
origine en une petite palette, et prolongé ensuite
en un appendice grêle, qui descend le long du
maxillaire. La moitié de cet os peut se reurer sous
le bord antérieur du second sous- orbitaire : c’est
une pièce irrégulièrement quadrilatère, assez large,
dont le bord postérieur atteint au delà de l'aruicula-
uon de la mâchoire inférieure. Viennent ensuite le
troisième et le quatrième sous-orbitaire ; ce sont deux
très-grandes plaques osseuses, rugueuses, étendues sur
toute la joue; puis, au-devant et au-dessus de l’œil,
est un cinquième os, que l’on peut considérer tout
aussi bien comme un sourcilier par sa position au-
dessus de l'orbite, que comme un sous-orbitaire. Je
rattache cette pièce à la chaîne de ces osselets, parce
que nous avons vu déja dans d’autres genres le
dernier sous-orbitaire se placer ainsi sur le haut
de l'orbite; à la vérité, 1l n’avançait pas autant. La
joue, ainsi cuirassée par ces grands sous-orbitaires,
est encore protégée par un large limbe osseux et
rugueux du préopercule. Sa largeur, mesurée de
l'angle très-mousse de cet os à la concavité qui re-
garde l’œil, est égale à celle du troisième sous-or-
bitaire placé au-devant. Le bord montant de los est
légèrement rentrant, et le bord inférieur est concave.
L'interopercule le dépasse un peu en se montrant
comme une longue bandelette étroite et osseuse, à
surface lisse. Le sous-opercule est encore un peu
plus étroit et tout aussi long. Quant à l’opercule,
CHAP. XXI. MYLÈTES. 497
c’est une très-large plaque convexe, à bord posté-
rieur, arqué en une sorte de courbe elliptique. La
hauteur de los égale une fois et deux tiers sa lar-
geur. Le bord membraneux de l’opercule est très-
développé; les ouïies sont très-fendues; la mem-
brane branchiostège a cinq rayons de chaque côté.
Les narines, situées tout près de l'extrémité du
museau et à la face supérieure, sont profondes.
Les deux ouvertures sont rapprochées et séparées
par une simple papille membraneuse; la posté-
rieure est très-large. La bouche, fendue en travers,
est assez grande : c'est la conséquence de la largeur
du crâne; car l'intervalle d’un œil à l’autre égale
cinq fois le diamètre de l’orbite. Tout le bord su-
périeur de l’arcade dentaire est formé par les deux
intermaxillaires. Ils portent deux rangées de dents :
lexterne composée de cinq sur chaque os; puis
viennent, par derrière, quatre autres dents; elles
sont, suivant l'expression de M. Cuvier, prismatiques,
mais à arêtes mousses. La couronne est tronquée.
Le bord antérieur des premières est mince, tranchant
et faiblement denuculé; c’est le bord postérieur des
secondes qui est plus élevé. Le milieu du bord est
plus pointu ; il y a des granulations plutôt que des
dentelures sur le bord antérieur. À la mâchoire infé-
rieure, je vois aussi deux rangées de dents; l’une,
antérieure, composée de douze à quatorze dents;
puis, une seconde, sur le milieu de la mâchoire,
n'est formée que de six dents. La couronne des
deux dents mitoyennes antérieures est creusée en
goutüère arquée; les autres dents ont le bord relevé
198 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
en pointe. Les denis postérieures mitoyennes sont
longues et pointues; les deux latérales sont plus
petites, mais également pointues. Le premier rayon
de la dorsale s'élève à peu près sur le milieu de la
hauteur du corps; les rayons sont tous gros et épais;
la base est à peine plus petite que la hauteur de la
nageoire. L’adipeuse porte sur tout le bord une suite
de rayons osseux, et sa base est recouverte de petites
écailles. On ne peut pas dire, cependant, que ce soit
une véritable nageoire à rayons mobiles, comme
ceux de la dorsale ou de l’anale; car il n'y a pas
de membrane entre ces différents filets. La largeur
et l’ossificauon des rayons de la caudale sont éga-
lement fort remarquables; elle est échancrée, et ses
lobes sont arrondis. L’anale est assez étendue sous
le ventre; ses rayons sont forts et arqués, et sa
base est recouverte de petites écailles. Les ventrales
sont insérées au - devant de la dorsale, et les pecto-
rales, articulées assez bas, répondent presque à l'ar-
üculaton du sous-opercule.
B. 5; D. 16; À. 25; C. 21; P. 17; V. 8.
Je compte quatre-vingts rangées d'écailles le
long des flancs; elles sont petites et assez forte-
ment striées. La couleur paraît avoir été uniforme
et verdâtre.
Notre individu est long de vingt-sept pouces;
il est très-probablement originaire des rivières
du Brésil; nous l'avons recu du cabinet d’Ajuda. «
CHAP. XXI. MYLÈTES. 199
Le MYyLètTE A OPERCULE COURT.
(Myletes brachypomus , Cuv.)
Une seconde espèce, qui me paraît devenir
aussi grande que la précédente, a fait égale-
ment le sujet des recherches de M. Cuvier.
Le corps est un peu plus court et plus haut;
car la hauteur est un peu plus grande que le tiers
de la longueur totale. La tête est plus petite et
plus courte. Sa longueur est le cinquième de celle
du corps entier. Le museau, plus convexe en dessus,
a l’extrémité plus arrondie, et par conséquent, un
peu plus saillante. Le diamètre de l'œil n’est contenu
que cinq fois et un üers dans la longueur de la
tête. Le bord de l'orbite n’est éloigné de l’articula-
üon du maxillaire que de la moitié de son diamètre.
Le second sous-orbitaire paraît plus intimement uni
au premier, et 1l s’élargit en une large plaque osseuse,
dont le bord dépasse en dessous celui du troisième
sous-orbitaire ; celui-ci est rétréci, de sorte qu'il n’at-
teint pas le bord du limbe du préopercule. Le qua-
trième sous-orbitaire est étroit, un peu plus long
que le précédent, et enfin, le cinquième, est une
très-large plaque à bord postérieur, arrondi, et
couvrant derrière l'œil tout le haut de la tempe. Il
me paraît, autant que je puis en juger sur un poisson
desséché, qu'il existe au-dessous de lui un sixième
sous-orbitaire plus peut, à moins que cette surface
rugueuse napparüenne au frontal postérieur. Au-
dessus de lœil est un peut sourcilier terminé en
200 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
pointe. Les narines sont un peu plus latérales, et
l'ouverture postérieure est moins grande. L’arcade
de la mâchoire supérieure est en ogive arrondie, au
lieu d’être droite comme dans l'espèce précédente.
Il y a cinq dents à chaque intermaxillaire pour la
rangée antérieure, et quatre pour la postérieure; elles
sont un peu plus petites que celles du Mryletes
macropomus. La mâchoire inférieure a quatorze
dents sur le rang externe, et il n’y en avait que
deux derrière les dents mitoyennes; ce serait donc
sept dents antérieures sur chaque branche, avec une
seule sur le second rang. Une autre différence notable
dans la dentiuon de cette espèce, lorsqu’on la com-
pare à la précédente, consiste dans la présence de
deux petites dents implantées sur le haut du maxil-
lire, tout près de son articulation. J'ai fait connaître
que les sous-orbitaires ne viennent pas dans ce
poisson cuirasser complétement la joue. Un are
encore assez large, couvert par une simple peau
adipeuse, existe entre ces os et le limbe du préo-
percule; celui-ci est cependant assez grand, car il
descend sur le bas de la joue; sa portion angulaire est
tout arrondie. Le bord inférieur de los est presque:
droit, et le bord montant lésèrement sinueux.
L'interopercule est plus large, mais moins long que
celui de l'espèce précédente, et cetie différence est
encore plus sensible sur le sous- opercule, à cause
du peu de largeur de l’opercule, qui est trois fois
plus haut que long. Le bord postérieur descend
presque parallèlement à l’antérieur. Tous ces os sont
profondément ciselés ou striés. Les ouïes sont lar-
CHAP. XXI. MYLÈTES. 201
gement fendues, et je trouve à cette espèce, comme
à la précédente, cinq rayons branchiostèges. La
dorsale est haute et triangulaire sur le milieu de la
longueur, un peu moins reculée au delà des ven-
trales. Je ne puis rien dire de l’adipeuse, qui à été
cassée sur l'exemplaire que je décris. L’anale est
longue, à lobe antérieur plus allongé; ce qui la
rend coupée en lame de faux. La caudale a les rayons
osseux, quoique très- visiblement articulés; elle est
plutôt échancrée que fourchue ; les lobes sont très-
larges.
B.:5; D. 16; À. 26; C. 28; P. 15; V. 8:
Il y a cent cinq rangées d’écailles entre l’ouie
et la caudale ; elles sont donc plus petites que celles
de l’espèce précédente, et ces différences sont très-
faciles à apprécier.
Ce poisson a la même origine, et comme il est
desséché depuis longtemps, je ne puis rien dire de
ses couleurs. Je ne m'étonnerais pas cependant qu'il
n'ait eu le dos rayé par de nombreuses petites lignes
obliques et onduleuses.
L'exemplaire est long de deux pieds.
Le MyLèTE AUX PETITES ÉCAILLES.
(Myletes bidens, Spix.)
Nous avons maintenant, dans les collections
du Muséum, une espèce que Spix a décrite
sous le nom de M. bidens', qui ressemble
1. Spix, p. 15, pl. 32.
202 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
beaucoup à la précédente, mais qui en diffère
par plusieurs caractères essentiels.
Elle à le corps beaucoup plus haut et plus ar-
rondi. La hauteur n’est que deux fois et deux uers
dans la longueur totale. La longueur de la tête
mesure encore le cinquième de cette même longueur;
mais l'œil est beaucoup plus grand; car le diamètre
de l'orbite est à peine plus peut que le quart de la
longueur de la tête. Le museau est de mème forme,
et les dents ne me paraissent pas différer; mais le
troisième sous- orbitaire est encore un peu plus
étroit; le quatrième est un peu plus long. Le limbe
de l’opercule est beaucoup moins large. Le bord
montant est presque vertical; ce qui rend l'angle
de l’opercule à peu près droit.
B. 5; D. 16; A. 95, etc.
Enfin, ce qui est un caractère extérieur encore
très- sensible, c'est que les écailles sont infiniment
plus petites ; il y en a cent soixante entre l’ouie et
la caudale. Tout le poisson me parait d’une teinte
uniforme, verdâtre, rembrunie sur la tête et sur les
nageoires verticales, et glacée d’argent sur les flancs
et sur le ventre, dont le fond est jaunûtre.
Le seul exemplaire rapporté de l'Amazone
par MM. de Castelnau et Deville, est long de
vingt et un pouces. J'ai conservé le nom que
Spix lui a donné, quoique je ne trouve pas
cette épithète très-convenable.
CHAP. XXI. MYLÈTES. 203
Ceux quine peuvent consulter que les figures
données dans l'Ichthyologie de la el
auront de la peine à croire que le Myletes
pacu, figuré par M. Schomburgk, soit encore
le poisson décrit dans cet article, mais comme
je tiens de la générosité de l’auteur le calque
colorié du beau dessin, long de quatorze
pouces, quil à fait sur les lieux, je ne puis
hésiter à établir cette synonymie. Cest la
même forme dans l’opercule, dans les sous-
orbitaires , et la description que M. Schom-
burgk nous donne des dents, complète ce qui
pourrait rester incertain par le seul examen
de la figure. M. Schomburgk colore ce Mylètes
en brun rougeâtre avec de grandes marbrures
noires dans le voisinage de la dorsale et der-
rière l'épaule. La femelle a les couleurs plus
foncées que le mâle. Les Pacus sortent des
grandes rivières pour aller frayer dans les sa-
vanes ou lieux inondés, puis ils reviennent,
après la ponte, sur les fonds granitiques de
l'Ésséquibo ou du Mazaruni. Leur nourriture
principale et favorite consiste dans le Weyra
ou Haya, espèce de podostémacées voisines
des Arums, qui couvrent ces roches graniti-
ques. M. Schomburgk vante aussi beaucoup
l'excellence de sa chair.
904 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Le Paco DE L'AMAZONE.
(Myletes Paco, Humboldt.)
Je place auprès de cette espèce le Mylètes
que M. de Humboldt a fait connaître sous
le nom de Paco de l'Amazone. Je ne suis pas
même très-sür que ce poisson soit différent
du précédent. Voici ce quen dit l'illustre
voyageur qui nous l'a décrit. Je vais tran-
scrire sa description, parce qu'elle prouvera
avec quelle sagacité ce grand physicien a
observé tout ce qui se présentait autour de
lui dans ses magnifiques tableaux de l'Amé-
rique équinoxiale. Il était impossible de mieux
désigner le caractère des dents des Mylètes
que par les expressions employées sur le jour-
nal de route écrit vingt ans avant les travaux
de M. Cuvier sur les Mylètes.
Corpus albo-virescens, compressum, squamis
minulis lectum, dorso arcualo. Os parvum, labio
inferiore longiore. Dentes validi, anthropomorphi,
duplici ordine disposili. Max. superior : dentes
minores, in anlica parte O, in postica 6. Max. in-
ferior : in postica parte dentes 2 müinimi acuti, in
antica parle 10, quorum 6 duplo majores inter-
medit. Lingua crassa ovala, absque dentibus.
Opercula ossea radialim striata, haud squamis
lecta. Oculi maximi laterales, lutei. Nares tubu-
CHAP. XXI. MYLÈTES. 205
losæ. Pinna dorsalis prim. magna 16 radiata,
librans; postica minula, adiposa. Pinna analis
maxima usque ad caudam protensa. Cauda bi-
furca.
Dépr.16; D. sec. 0; P. 1259V°:8; A 028; G: 122.
Pinnæ omnes ovalæ, sine aculeis, radio ante-
riort solummodo crassiore, arcuato. Abdomen
acule carinatum, carina albida, cartilaginea, non
serrala. Linea lateralis parum conspicua.
M. de Humboldt a vu des individus longs de
deux pieds neufpouces et larges de neuf pouces.
Il à observé que la vessie est double, ovi-
forme, très-grande; l'antérieure a huit pouces;
la postérieure six pouces cinq lignes. Il dit
que le Paco est un poisson d'un goût exquis,
cependant rempli d’arêtes. J'ai été extrême-
ment frappé, dit-il, en décrivant le Paco à
Lomependa dans la province de Brocamaros,
de la forme des dents; je le rapprochai dans
mon journal, et avec raison de la Palometa
des plaines de Vénézuéla, et je croyais que
ces deux poissons formaient un nouveau genre.
En comparant le dessin que M. de Humboldt”
nous a laissé de son Paco avec le poisson que
M. de Castelnau nous a rapporté, je ne puis
croire que jai sous les yeux l'espèce du haut
Maragnon. Il ne faut pas que le lecteur oublie
1. Observ. zoolog., t. IE, pl. 47, fig. 2, p. 175.
206 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
que les dents, ajoutées-au dessin de M. Paco,
ont été faites d’après celles du M. rhomboi-
dalis conservé dans les collections du Muséum.
Quant aux deux Palometa de M. de Hum-
boldt, je crois qu'il faut rapporter celui du Rio
Apure et des plaines de Vénézuéla, à cause
de ses dents aiguës et tranchantes, aux Ser-
rasalmes ou aux Pygocentres; celui du haut
Orénoque me paraît tellement voisin d'une
espèce figurée par M. Schomburgk, et dont
je vais parler tout à l'heure, que je crois pou-
voir aujourd'hui fixer sa place auprès de cette
espèce. Le nom de Palometa ou Palometo
n’a pas été inconnu à M. de Schomburgk,
ainsi que nous le verrons plus loin.
Le MYLÈTE A FORTES ÉPINES.
(Myletes duriventris, Cuvier).
M. Cuvier' a fait connaitre, d'après un
animal empaillé, une espèce dont nous pos-
sédons maintenant d’autres exemplaires con-
servés dans l'alcool. C'est d'après ces derniers
que nous allons en donner la description.
Le corps est encore plus orbiculaire que celui de
l'espèce précédente; car la hauteur est une fois et
. À. Cuvier, Mém. du Mus., t. LV; pl. 22, fig. 2.
CHAP. XXI MYLÈTES. 207
cinq sixièmes dans la longueur totale. L'épaisseur
est comprise quatre fois et demie. Le profil est un
peu concave entre les yeux; puis 1l s'élève par une
courbe convexe jusqu’à la dorsale; il descend au
delà, et devient flexueux en se rendant à la caudale.
La courbure du ventre est plus régulière depuis la
gorge jusqu’à la naissance de la queue. La tête est
peute et courte. Sa longueur est quatre fois dans
celle du corps, en ne comptant pas la caudale,
laquelle est comprise six fois et demie dans
cette même longueur. L’extrémité du museau est
arrondie. L'œil est quatre fois et demie dans la
longueur de la tête. Le premier sous-orbitaire est
très-peut; le second se dilate en une petite palette,
qui recouvre tout le maxillaire quand la bouche
est fermée. Le troisième fait un arc étroit; le qua-
trième et le cinquième sont petits, et le sixième re-
monte sur les côtés du crâne au-dessus de l’oail.
L’opercule à le limbe assez étroit ; l'angle arrondi; il
n’est pas entièrement recouvert par le sous-orbitaire ;
mais il cache presque en entier l'interopercule. Le
sous-opercule est extrêmement petit. Quant à l’oper-
cule, c’est une assez grande plaque arquée, deux fois
et demie plus haute que large, et dont tout le bord
postérieur est arrondi. L’os est entièrement strié.
Les dents sont sur deux rangs, au nombre de dix
aux intermaxillaires, et de quatre en dedans. Les
dents de la mâchoire inférieure sont comme dans
les autres Mylètes au nombre de quatre en avant;
puis deux dents coniques et pointues derrière les
mitoyennes. Les couronnes de ces denis ont les
208 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
bords pointus et tranchants. Les ouïes sont très-
largement fendues. La dorsale est courte, à peine
plus haute que longue en avant; mais les der-
niers rayons n’ont que la moitié des premiers. L'adi-
peuse est presque enuèrement écailleuse; il en est
de même de l’anale, dont les rayons, vers le dernier
üers, s’allongent de manière à former à cet endroit
un lobe qui atteint presque à l'extrémité de la cau-
dale; celle-ci n’est pas très-longue; mais elle est
près de deux fois aussi haute que large et entièrement
écailleuse. La ventrale est petite et pointue; la pec-
torale, placée assez haut sur le flanc, atteint presque
à l’aplomb de l'insertion de la seconde des na-
geoires paires.
B. 4; D. 15; À. 33; C. 25; P. 17; V8.
Les écailles sont petites ; il y en a cent cin-
quante entre l’ouie et la caudale. La carène du ventre
est très-tranchante et formée d’une suite de trente-
neuf épines très-dures, saillantes, et qui sont le pro-
longement du corps du chevron osseux qui constitue
cette carène dentelée de l'abdomen. La ligne latérale
est presque droite; car 1l n’y a qu’une légère con-
cavité à l'endroit de la poitrine. Tout le poisson
est d’un vert plus ou moins foncé, à reflets dorés.
Les exemplaires que je viens. de décrire
sont longs de neuf pouces. Ils viennent de
l'Amazone par M. de Castelnau. En com-
parant ces exemplaires avec le Myletes au-
reus' d'Agassiz, que Spix publiait sous le
1. Agassiz, Pisc. bras., p. 14.
CHAP. XXI. MYLÈTES. 209
nom de Tetragonopterus aureus', il est im-
possible de douter un instant de leur identité
spécifique. Je réunis donc ces deux espèces,
qui ont été inscrites séparément et à la suite
lune de l’autre, dans le tableau du genre
Myletes, donné par M. Muller.
Le MYLÈèTE À VENTRE ÉPINEUX.
(Myletes acanthogaster, nob.)
M. Plée a rapporté des environs de la la-
gune de Maracaïbo une nouvelle espèce de
Mylète, voisine du MW. duriventris de M. Cu-
vier. Elle s'en distingue cependant
par un corps plus allongé, par des sous-orbitaires
plus larges, par un limbe du préopercule plus dilaté,
et parce que ces os, ainsi que l’opercule, sont pro-
fondément sculptés ou striés. Les premiers rayons
de l’anale sont beaucoup moins gros, et la région
postérieure du corps est plus étroite. Les écailles
sont excessivement petites.
D. 17; A. 35, etc.
La couleur, verdâtre sur le dos, est blanche et
argentée sur Île ventre, avec quelques marbrures
plombées. La dentelure du ventre est aussi forte
que celle de la précédente; mais les épines sont
plus écartées; les côtés du chevron sont plus courts
et plus ouverts.
1. Spix, pl. 31.
2: 1
210 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Je ne possède qu'un individu empaillé qui
est long d’un pied; c'est une femelle que M.
Plée a désignée sous le nom espagnol de Æ7
pampano.
Le MYLrèTE RHOMBOÏDAL.
(Myletes rhomboïidalis , Cuv.)
Nous pouvons encore parler d’une des es-
pèces de M. Cuvier; c'est son M. rhomboidals,
dont la hauteur est une fois et deux tiers dans
la longueur totale,
qui a le profil un peu concave près de la nuque.
L'oœil assez grand sur le haut de la joue. Les diffé-
rentes pièces de la face sont presque lisses. L’opercule
est très-étroit. Les premiers rayons de la dorsale sont
prolongés en filet; ceux de l’anale, longs et courbes,
constituent un lobe pointu, plus ou moins allongé.
La caudale, assez profondément fourchue, a le bord
des lobes arqué. Les écailles qui bordent la base de
la nageoire s'arrêtent en ligne droite.
D. 238 ; À. 83, etc.
La carène du ventre est sensiblement dentelée,
quoique les épines soient moins fortes que celles
du précédent. La nageoire adipeuse a aussi la base
garnie d’écailles, et je la vois, en général, égaier la
distance qui la sépare de la dorsale; mais elle est
quelquefois plus courte. Je regarde donc la longueur
de cette nageoire comme un caractère variable. Les
écailles sont très-peutes. Nous en comptons cent
CHAP. XXI. MYLÈTÉS. 211
vingt-cinq le long des flancs. La couleur est un gris
plombé, très-finement linéolé de gris foncé ou de
noirâtre. Je vois une tache noire sur le haut de la
dorsale, et l’anale a aussi quelque teinte rembrunie.
Les plus grands individus ont six pouces:
ils viennent de lAmazone, par M. de Castel-
nau. Nous en avons recu d'autres du même
fleuve par les soins de M. de Montravel. Ceux
de M. Cuvier en venaient également, car ils
faisaient partie du Cabinet d’Ajuda. Depuis,
M. Leschenault en a envoyé d’autres exem-
plaires de la Mana, et M. Schomburgk la
rapporté de l’'Esséquibo. Son exemplaire porte
le nom de Kartabak; c'est donc très-certaine-
ment le Tetragonopterus latus des poissons
de M. Schomburgk*, que M. Muller a fait
passer dans la liste des Mylètes avec la même
épithète.
J'ai sous les yeux un de ces Mylètes très-
bien conservé, envoyé de Surinam à Leyde
sous le nom de Kartabak, inscrit par M.
Diepering. Il faut faire attention qu'on peut
très-facilement le confondre avec le Myletes
rubripinnis.
1. Fish. of Guyan., 1. 1, p. 241.
212 LIVRE XXII. SALMONOIÏDES.
Le MYyLèTE A ANALE LOBÉE.
(Myletes lobatus, nob.)
M. de Montravel a rapporté trois autres
Mylètes de l'Amazone qui me prouvent qu'ils
appartiennent à une espèce distincte; mais
les individus ne sont pas assez bien conservés
pour que je puisse donner à leurs caractères
la précision que j'aimerais à y apporter. Je
puis indiquer ici qu'ils ont
le même profil que le précédent; mais l'œil est
plus bas sur la joue, L'anale à ses premiers rayons
formant un lobe arrondi, et les derniers sont re-
couverts à plus de moitié par les petites écailles de
la nageoire.
D. 23; À. 83, etc.
Les épines de la carène du ventre sont peu sen-
sibles.
L'un d'eux est long de huit pouces. Les
deux autres sont un peu plus petits.
Le MYLÈTE DE SCHOMBURGK.
(Myletes Schomburgkii, nob.)
Le poisson que je trouve décrit sous le nom
de Tetragonopterus Schomburgku, me paraît
une espèce extrêmement voisine de celle-ci.
J'en juge par la hauteur du lobe antérieur
de l’anale. Je ne crois pas qu'il soit le Myletes
CHAP. XXI. MYLÈTES. 913
rhomboidalis de M. Cuvier, parce que le mu-
seau me paraît un peu plus pointu et que les
rayons antérieurs de la dorsale ne sont pas
assez allongés.
Cest un poisson à écailles peutes, elliptiques,
adhérentes et finement dentelées. Il y a une épine
couchée sur le devant de la dorsale. Le museau est
étroit. Les nageoïtes paires sont petites et pointues.
La langue est ronde et charnue. Les intesüns ont de
nombreux appendices pyloriques. Les ovaires doubles
remplissent les deux tiers de la cavité abdominale.
Je vois, dans les planches coloriées de
de lIchthyologie de la Guyane, que
la couleur de la tête est un olive päle, tirant au
jaune sur les opercules. Il y a trois taches noires
sous les yeux. Le haut du dos est d’un bleu grisätre,
passant au blanc le long de la ligne latérale, et pre-
nant, sous le ventre, des teintes d’un vert jaunâtre
très-pâle, semé de taches noires. Au-dessus de l’anale,
les teintes sont d’un gris bleuâtre plus pâle que le
dos. Par le milieu du corps, on voit une large bande
noire, oblique, allant des premiers rayons de la dor-
sale aux antérieurs de l’anale. La dorsale est verte
foncée, traversée par deux bandes rembrunies. L’adi-
peuse est olivâtre. L’anale, verte, a la pointe de son
lobe noire, et elle est bordée de rouge. Je trouve
les mêmes teintes à la caudale ; mais la bande rouge
est lisérée extérieurement de vert, et la pointe : su-
périeure de la nageoiïre est noirâtre.
D''203%4 3941070275 PP. 15 :; V.8:
91 4 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
M. Temminck a bien voulu céder un bel
exemplaire de cette espèce. Il l'avait reçu de
Surinam par les soins de M. Diepering. Il est
long de neuf pouces et demi, et haut de près
de cinq.
Le PALOMÉTE.
(Myletes Palometa, nob.)
Cette description et cette figure nous ser-
vent à fixer nos idées sur le Palometa du haut
Orénoque décrit par M. de Humboldt. Voici,
en effet, ce qu'il en dit : C’est un poisson à corps
large et comprimé latéralement, d’un blanc
argenté avec une large bande noire verdätre,
placée transversalement de chaque côté de
l'anus.
Il est bien certain que, si cette description
n'appartient pas à la même espèce que celle
donnée par M. Schomburgk, elle a été faite
au moins d'après une espèce extrêmement
voisine. M. de Humboldt l'a prise près du
confluent du Rio Jao.
Ce qui prouve que ce Palometa du haut
Orénoque doit être rapporté aux Mylètes, c'est
que les Tamanaques de l'Orénoque, comme l'a
remarqué M. de Humboldt*, désignent le Pa-
1. Schomb., Fish. of Guyana, part. 1, p. 243, pl. 22.
2. Humb. , Recueil d’observ. zool., t. Il, p. 177.
CHAP. XXI. MYLÈTES. 945
lometa sous le nom de Pacu. C'est aussi le
nom que M. Schomburgk a indiqué pour celui
des peuplades de la Guyane. D'ailleurs, je
ferai remarquer que le Palometa de l'Oré-
noque n’est pas inconnu à M. Schomburgk ;
car il parle d’un poisson ainsi appelé auprès
des chutes de l’Esséquibo et du Mazarani, et
à la cataracte du Parana, un des tributaires
de l'Orénoque, au-dessus de l’'Esmeralda.
Le MYLÈTE DÉVARIQUÉ.
(Myletes divaricatus, nob.)
Je retrouve la même forme de corps et de
tête dans une espèce voisine, qui me paraît
avoir
l'œil placé un peu moins sur le milieu de la joue.
Les denielures du ventre sont grosses et plus sen-
sibles auprès de l’anus, et l’anale est différente; car
elle a ses rayons plus libres, attendu que les écailles
de la base sont sur une bande plus étroite, et un
autre caractère fort curieux consiste dans la singu-
lière terminaison des rayons de cette nageoire, dont
l'extrémité se porte à droite et à gauche, et forme
une double crête dentelée par des épines étendues
horizontalement de chaque côté. Outre le lobe formé
par l'allongement des premiers rayons, il yena un
second mitoyen, dû à la prolongation du quatorzième
jusqu'au vingt-quatrième rayon; 1l en résulte que
V'anale est bilobée.
D:238; A. 83,
916 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Le poisson est long de huit pouces. Les
rayons de la dorsale s’allongent en filaments
grèles et d’un tiers plus longs que la portion
retenue par la membrane de la nageoire. Les
dents du rang externe sont assez épaisses; la
couronne est taillée en biseau; le bord est
triangulaire et pointu; les quatre dents de la
seconde rangée ont la couronne triangulaire et
le bord postérieur relevé; celles de la mâchoire
inférieure ont le biseau plus aigu, et derrière
elles deux dents mitoyennes très-petites.
Autour de l'anus il y a, comme dans tous
les autres Mylètes, deux rangées d’épines. Il
faut étudier ce poisson avec attention pour
ne pas le confondre avec le Myleus setiger
de M. Muller.
L'exemplaire que j'ai conservé en herbier
est très-intact; il vient de l'Esséquibo, et a
été donné aux collections du Muséum par
M. Schomburgk.
Le MYLÈTE AUX NAGEOIRES ROUGES.
(Myletes rubripinnis, Mull.)
Après ces espèces, qui ont toutes de trente-
trois à trente-six rayons à l’anale, il convient de
placer le Wyletes décrit et figuré par M. Muller
1. Mull., Hor. icht., p. 28 et 88, pl. 9, fig. 8.
CHAP. XXI. MYLÈTES. 917
sous le nom que nous devons naturellement
lui conserver. Cette espèce, infiniment voisine
du M. rhomboidals,
est caractérisée par sa dorsale et par son anale plus
longues. L’adipeuse parait très-petite.
D. 26; A. 42; P. 15; V. 1.
Le lobe de la dorsale est rouge.
J'accepte cette espèce par égard pour M.
Muller, qui a figuré ce poisson en même temps
qu'il a donné sur la planche suivante la repré-
sentation de celle désignée sous le nom de
M. asterias ; mais je suis très-porté à regarder
ce M. asterias et le M. rubripinnis comme
identiques. J'ai, en effet, sous les yeux le
calque du dessin fait par M. Schomburgk. Le
profil convient parfaitement aux différents
exemplaires que je puis comparer. Il me
montre que le corps est couvert de taches
rouges, en même temps que le lobe de
l'anale est de la même couleur.
Le MYLÈTE A ÉTOILES."
(Myletes asterias, Mull.)
C'est une espèce qui diffère des précédentes,
parce que le profil est régulièrement convexe
jusqu à la dorsale.
1. Muller et Troschel, p. 24 et p. 36, pl. 10, fig. 2.
218 LIVRE XXIL. SALMONOÏDES.
Le profil du ventre descend très-obliquement jus-
qu'à l’anale , d’où il remonte presque verticalement
jusqu’à la queue. Il en résulte que la plus grande
saillie de l'abdomen est précisément au commence-
ment de la nageoire de l'anus. L’oil est grand, car
le diamètre n’est que deux fois et demie dans la lon-
gueur de la tête, et l'intervalle d’un œil à l’autre
contient une fois et trois quarts la largeur de
l'orbite. La dorsale est longue; l’adipeuse est petite.
Quand on abaisse le lobe antérieur de l’anale, la
hauteur entre les extrémités des deux nageoires ver-
ticales est plus grande que la longueur totale du
corps; mais il est très-facile de coucher le lobe de
l'anale en arrière, de manière à laisser à la nageoire
la forme d’une lame de faux. La caudale est beaucoup
plus haute que longue, et sans étre fourchue, la
convexité des lobes rend son bord festonné.
D. 27; À. 45. etc.
Le dessin que m'a communiqué M. Schom-
burgk me montre une couleur bleu d'acier
sur le dos, glacée d'argent sur les côtés, la
dorsale jaunâtre avec une tache noire près de
la pointe; l’'anale, beaucoup plus rembrunie
avec le lobe antérieur rouge : des taches de
cette même couleur sont éparses sur le corps.
Le poisson vient de l'Esséquibo. Nos exem-
plaires sont longs de huit pouces et demi; un
autre vient de Surinam : il faisait partie des
collections que M. Diepering a envoyées du
CHAP. XXI. MYLÈTES. 219
même endroit au Musée royal de Hollande,
à Leyde.
Le MYyLÈèTE HYPSAUCHEN.
(Myletes hypsauchen, Mall.)
Ce poisson est remarquable
par la forme orbiculaire de son corps, laquelle dé-
pend de la courbe très-élevée que suit le profil du
dos et du ventre jusqu'aux nageoires verticales. La
hauteur portée sur la longueur, atteint à peu près
au milieu de l’adipeuse, ou est une fois et demie
dans la longueur totale. La crête interpariétale monte
très-haut sur le dos, qui est comprimé et comme
tranchant. Les osselets sous-orbitaires sont étroits ;
mais l'angle du préopercule descend assez bas, et
il n'y à pas une grande différence entre la hauteur
de la tête et sa longueur, laquelle mesure le quart
de celle du corps, en n’y comprenant pas la cau-
dale. Les épines de la carène dentelée du ventre sont
assez grosses. La dorsale est pointue de l'avant. L’adi-
peuse est très-basse, mais très-longue. L'anale occupe
aussi une grande étendue ; elle n’est pas très haute.
La caudale est à peine fourchue.
D. 19; A. 43, etc.
Les écailles sont fort petites. La ligne latérale est
droite. La couleur, plombée et rembrunie sur le
4. Mull. et Trosch., Horæ ichthyol., p. 28, n.° 10, et p. 38.
pl. 10, fig. 4:
290 LIVRE XXII. SALMONOÏDES,
dos, est un glacé métallique argentin sur le reste du
corps.
Les premiers exemplaires de cette espèce
ont été rapportés de l'Amazone par M. de Mon-
travel. Depuis, M. Schomburgk en a donné un
très-bel individu aux collections nationales.
Ils sont longs de cinq pouces. Un autre, ori-
ginaire de la Guyane, a été cédé au Musée
de France par celui de Leyde, qui l'avait
recu par les soins de M. Diepering.
Le MyLèTE DE D'ORBIGNY.
(Myletes Orbignyanus , nob.)
Cette espèce à corps orbiculaire nous con-
duit à parler de celle que M. d'Orbigny a
rapportée,
et qui a le profil du ventre presque en demi-cercle.
Cette ligne est fortement dentelée. Celle du dos est
très-convexe jusqu'à la nuque; mais elle devient
concave sur le dessus de la tête. Une particularité
notable de cette espèce est d’avoir toute la carène
du dos nue et sans écailles. On aperçoit bien quel-
ques traces de cette disposition sur le poisson
précédent; mais l’espace nu n'est pas à beaucoup
près aussi large que dans celui-ci. La tête est petite.
L'anale n’est pas très-haute, et comme la queue
est très-courle, le lobe de la caudale paraît toucher
CHAP. XXI. MYLÈTES. 291
au bord de anale. L’adipeuse est basse et tout
écailleuse.
D. 14; A. 32.
Les écailles sont très-petites. La ligne latérale est
très-peu concave. Ce poisson a le dos plombé; le
ventre jaune; les flancs sont plus pâles. Les nageoires
participent de la couleur du dos.
La longueur du poisson est de dix pouces.
D'après les notes de M. d'Orbigny, nous voyons
quil n'a rencontré cette espèce que bien
au-dessus de Corrientes, dans le Parana, et
vers le mois d'octobre seulement. Il croit
qu'elle descend des parties élevées du grand
fleuve, qu'elle aime les eaux rapides et un fond
sablonneux. Cest un des poissons que les Es-
pagnols nomment Palometa, et les Guaranis
Mbiraï ou Piraï. Cette espèce, peu commune,
vit en petites troupes qui font la terreur des
pêcheurs, à cause de leur voracité et de l'ha-
bitude qu'elles ont de couper les lignes. Cest
une des meilleures à manger; aussi elle est
fort recherchée, quoique sa chair soit remplie
d'arêtes.
Le MYLèTE LUNE.
(Myletes luna , nob.)
Je désigne sous ce nom un Mylète diffé-
rent des précédents
299 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
par son corps orbiculaire, par sa longue dorsale et
par léclat brillant et argentin de tous ses flancs.
Il a, d'ailleurs, le museau gros et arrondi; les yeux
saillants ; la nuque un peu concave ; la courbure du
dos régulière jusqu'a la queue. La dorsale est assez
longue ; l’anale est coupée en faux; la caudale a deux
lobes aigus, sans être profondément fourchus; elle
est cinq fois au moins plus haute que longue. Les
dentelures du ventre sont assez fortes.
B. 4; D. 98; A. 40; C. 25; P. 15; V. 7.
Les écailles sont très-petites; 1l y en a cent le
long de la ligne latérale.
Cette espèce vient de Cayenne; nous la
devons à l'envoi que M. Fremy nous a fait de
cette colonie; mais elle occupe une assez
grande étendue sur la côte américaine ; car
d'autres exemplaires nous ont été envoyés de
la côte ferme et de Carthagène des Indes, par
M. Beauperthuis-
Les plus grands individus ont quatorze
pouces de longueur.
Le MYLÈèTE A DENTS EN CUILLERON.
(Myletes doidyxodon , nob.)
M. de Castelnau a rapporté de l'Amazone
un Mylète
dont les dents commencent à s'éloigner, par leur
forme comprimée et en cuilleron, des poissons
:
CHAP. XXI. MYLÈTES. 993
précédemment décrits. La nuque est à peine con-
cave. La courbe du dos jusqu'à l’épine dorsale, qui
est très-forte, n’est pas très-arquée; celle du ventre
devait l'être beaucoup plus, autant je puis en juger,
du moins d’après mon exemplaire; car la carène de
l'abdomen n’a pas été assez ménagée par le prépa-
rateur. Il ne reste plus que les deux dernières épines
de l'anus; elles sont assez fortes. Je vois à l’inter-
maxillaire une première rangée de quatre dents, vé-
ritables incisives tranchantes, à couronne taillée en
biseau, un peu rétrécie au collet, elliptique et sans
crénelures. Il y a derrière elles et de chaque côté
quatre dents à couronne triangulaire, dont l’arête
postérieure est très-peu pointue. La mâchoire infé-
rieure a des dents très-peu différentes de la supé-
rieure; cependant les deux mitoyennes ont un petit
talon à l'angle externe et quelques traces de festons ;
derrière elles existent deux très-petites dents co-
niques, pointues et courbées en crochet; elles sont
si petites, qu'il faut y regarder avec attention pour
les apercevoir. Cette dentiion ne laisse pas que
d’être assez différente de celle des autres Myletes,
cependant je n’ose fonder sur elle la diagnose d’une
coupe générique. La dorsale est assez longue, et a
les premiers rayons prolongés en peuis filaments.
L’anale à trois lobes. L’extrémité des rayons ne se
termine pas en pointes divergentes. Les premiers
sont courbés en lame de sabre , mais ne sont pas
larges. La caudale est fourchue.
D. 22; A. 35.
2924 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Les écailles sont très - petites. La couleur était
plombée, rembrunie sur le dos et argentée sur tout
le reste du corps.
Ce poisson vient de l’Amazone : il a été
rapporté par M. de Castelnau.
+ CHAP. XXIL TOMÈTES, 295
CHAPITRE XXIL
Des genres Tonère, Myzée et MYrésine.
A. Du genre Tomère (7ometes, nob.)
Je trouve, dans les collections du Muséum,
des poissons constituant un genre distinct des
Mylètes, et que je n'ai pas osé réunir aux
Myleus de M. Muller.
Chaque intermaxillaire porte une rangée
externe de dents à couronne taillée en biseau
très-oblique, qu'on peut parfaitement com-
parer à de véritables incisives; derrière elles
il existe d’autres dents dont les mitoyennes
ont la couronne un peu tronquée. Les laté-
rales sont tout à fait tranchantes leur biseau
est oblique dans le sens opposé à celui de la
dent externe, d’où il résulte une gouttière pro-
fonde dans laquelle pénètre le bord des dents
de la mâchoire inférieure. Derrière les mi-
toyennes de cette mâchoire, il en existe
deux petites, comprimées, et à couronne très-
pointue. Les maxillaires n'ont aucune dent.
J'ai vu ces caractères se reproduire dans trois
espèces que nous avons reçues des eaux douces
de Cayenne ou du Brésil. Elles me paraissent
toutes trois nouvelles. Cest à cause de la
Do MED
226 LIVRE XXII SALMONOÏDES.*
forme de ces dents incisives que j'ai imaginé
le nom de Tomètes, pour désigner ce genre
de Characins, de la même manière que M. Cu-
vier avait fait le nom de Mylètes, pour dési-
gner ceux de ces poissons qui ont la bouche
garnie d'espèces de molaires.
Le TOoMèÈTE A ANALE TRILOBÉE.
( Tometes trilobatus, nob.)
On pourrait facilement confondre l'espèce
dont il s'agit ici, avec le Myleus setiger de
M. Muller, que je n'ai pas vu. Mais la confiance
avec laquelle j'accepte les observations de mon
illustre confrère et ami, m'ôte toute incerti-
tude à cet égard. Le Tomète décrit dans cet
article
a le corps en ovale allongé. La hauteur gst detix
fois et demie dans la longueur totale. La tête est
comprise deux fois dans la hauteur. La courbure
du profil monte régulièrement depuis le bout du
museau jusqu’à la dorsale. Il n’y a pas de concavité
entre les yeux. Le bout du museau est arrondi, et
larcade dentaire convexe. L’œ1l est grand, car son
diamètre n’est que trois fois et un tiers dans la lon-
gueur de la tête. La distance du bout du museau au
bord postérieur du sous-orbitaire est d’une fois le
diamètre. La partie antérieure de l'orbite est recou-
verte par une adipeuse assez large. Je vois, comme
dans les Myletes, six osselets sous-orbitaires. Le
CHAP. XXII, TOMÈTES. 227
premier est excessivement peut; le second, plus large
que tous les autres, couvre presque tout le maxil-
laire. Les autres osselets ne descendent pas jusqu’au
bord du limbe. Le préopercule a le bord arrondi;
le limbe, uni, n’est pas beaucoup plus large que
linteropercule, lequel est plus long. L’opercule est
haut, étroit et uni; le sous-opercule est un arc
assez long, puisque son extrémité supérieure remonte
à peu près à la hauteur de l'angle de la commissure.
L'intervalle qui sépare les deux yeux est égal, à peu
de chose près, à deux fois leur diamètre. Cet élar-
gissement du front dépend d’un sourcilier un peu
dilaté sur le devant de lorbite. C'est au-devant et
tout près de lui que l’on voit la grande ouverture
postérieure de la narine; elle est demi-ovalaire.
Chaque intermaxillaire porte une rangée externe de
cinq dents, à couronne taillée en biseau très-oblique
et à bord tranchant: ce sont de véritables incisives.
Derrière elles nous voyons une rangée de deux dents,
dont les mitoyennes ont la couronne encore un peu
tronquée, quoique le bord postérieur soit beaucoup
plus relevé et très-coupant. L'autre dent, placée der-
rière la seconde du rang externe, est tout à fait
tranchante, et son biseau, taillé sur le devant, forme,
en s'appuyant sur sa dent correspondante, une gout-
üère profonde, dans laquelle pénètre la dent de la
mâchoire inférieure; celles-ci sont de même forme
que les supérieures ; il n’y en a que quatre. Derrière
les deux mitoyennes existent deux petites dents
comprimées, à couronne très-pointue. Leur plan
est dans l'axe longitudinal du corps, et par con-
228 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
séquent, perpendiculaire à celui de la dent incisive.
Il n’y a pas de dents sur les maxillaires. Les ouïes
sont largement fendues. La dorsale a son premier
rayon sur la moiué de la courbe du dos, mesurée
depuis le bout du museau jusqu’à la racine de la
caudale. La longueur de la nageoire est un peu plus
courte que les premiers rayons. L’anale est trilobée,
parce que ses rayons mitoyens sont plus longs que
ceux qui les précèdent ou qui les suivent; mais ils le
sont moins que les trois premiers. La caudale à de
larges lobes arrondis ; elle est peu fourchue.
B. 4: D. 23; À. 89; C. 25; P. 18; V.8.
Les écailles sont peuies ; 1l y en a quatre-vingt-dix
rangées le long des flancs. Je compte à la carène
du ventre vingt-huit épines simples et sept doubles
de chaque côté de l'anus. La ligne latérale est extré-
mement fine, un peu courbe à son origine, et tracée
un peu au-dessous du milieu du côté. L’adipeuse a
sa base couverte d’écailles petites, ainsi que l’anale.
Tout le poisson paraît avoir été verdâtre.
J'ai deux individus empaillés de cette es-
pèce, dont le plus grand a dix-sept pouces.
Tous deux ont été envoyés de Cayenne par
M. Mylius, gouverneur de cette colonie.
Le ToMèTE UNILOBé.
( Tometes unilobatus , nob.)
Nous avons de Cayenne une seconde es-
pèce, très-voisine de la précédente, mais qui a
CHAP. XXII. TOMÈTES. 9229
le corps beaucoup plus élevé, car la hauteur n'est
que deux fois dans la longueur totale. La tête
est plus courte, car elle est comprise deux fois et
demie dans la hauteur. Il n’y a, d’ailleurs, que de
très-légères différences entre les sous-orbitaires et
les quatre os operculaires. Le museau est arrondi.
- Les cinq dents antérieures sont comprimées ; la
dent mitoyenne de la seconde rangée a la cou-
ronne un peu plus large. La dorsale me paraît pro-
porüonnellement un peu plus haute de l'avant;
les écailles s'élèvent moins haut sur l’adipeuse, et
enfin, ce qui caractérise l'espèce, l’anale donne, par
l'allongement des sept ou huit premiers rayons, un
large lobe arrondi; les autres vont en diminuant,
de manière que la nageoïre est coupée en lame de
faux. Les deux lobes de la caudale sont un peu
plus étroits.
D'241;: A 1365" Pr 17: V. 9.
Les épines, au-devant des nageoires ventrales,
sont très-petites. J'en compte dix-huit au delà de
ces nageoires jusqu'à la double rangée de l’anale ;
elles deviennent sensiblement plus grosses. Il y
en a dix, et sept épines de chaque côté de l'anus.
Les écailles sont petites. La couleur est uniformé-
ment verdètre comme celle de l'espèce précédente.
L’individu envoyé de Cayenne par M. le
ommandant Mylius, est long d’un pied.
930 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Le TOMÈTE À HAUTE NAGEOIÏIRE.
( Tometes altipinnis , nob.)
Nous avons une troisième espèce, remar-
quable
par la hauteur de sa dorsale et aussi par la forme de son
anale. Le corps est moins haut que celui de l'espèce
précédente, et à peu près aussi allongé que celui du
Tometes bilobatus; car la hauteur est comprise
deux fois et demie dans la longueur totale. La tête
est courte, deux fois et demie dans la hauteur. Le
museau est saillant et arrondi; mais il est un peu
moins gros que celui des espèces précédentes. La
courbe du dos s'infléchit un peu sur le front pour
se relever par un arc régulier jusqu’à l’adipeuse.
L'oeil est plus petit, car son diamètre est compris
quatre fois dans la longueur de la tête. Les plaques
sous- orbitaires sont minces et étroites, chargées de
” veinules ramifiées. Les dents sont petites; celles d’en
haut me paraissent un peu moins tranchantes que
les inférieures, Les rayons postérieurs de la dorsale
sont égaux aux deux üers des premiers; ce qui rend
la nageoire sensiblement plus haute que celle des
espèces précédentes. Les quatre ou cinq premiers
rayons de l'anale sont longs; mais, cependant, pas
tout à fait autant que les cinq ou six suivants; puis
les rayons diminuent graduellement jusqu'aux der-
niers, qui sont très-courts. La caudale n’est pas tout
à fait aussi haute que dans les précédents; elle est
simplement échancrée.
CHAP. XXII. TOMÈTES. 231
D:,24;: À: 38: C°25; P. 13; V. 8.
Les écailles sont petites. La couleur est blanchätre,
probablement avec des teintes vertes pendant la vie.
L'exemplaire desséché, long de quinze
pouces, est originaire du Rio San-Francisco.
Les collections du Muséum en sont redeva-
bles aux recherches infatigables de notre con-
frère M. A. de Saint-Hilaire.
B. Du genre Myrée (Myleus, Mull.)
M. Muller a établi sous ce nom un genre
qui comprend des espèces très- voisines des
Mylètes. Elles ont deux rangées de dents sur les
intermaxillaires ; les externes comprimées et
tranchantes; les internes à couronne tronquée,
comme des molaires, dont le bord posté-
rieur est relevé et coupant. Il ny a point
de dents sur les maxillaires. Cette description
montre donc que la mâchoire supérieure des
Myleus ressemble tout à fait à celle des My-
lètes. Les dents de la mandibule inférieure
sont sur un seul rang, pointues et tranchantes
le long du bord antérieur. Il n'y a pas de
dents coniques derrière les mitoyennes. Ce
caractère distingue ces poissons des Mylètes
et de mes Tomètes. M. Muller ajoute que le
corps est comprimé; que l'abdomen est ca-
232 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
réné et dentelé; que vers l'anus il y a deux
rangs d'aiguillons; l'ouverture des branchies
est large; les dents pharyngiennes sont en ve-
lours ; la dorsale, avec son aiguillon courbé
en avant, répond à l'intervalle qui sépare les
ventrales de anale. M. Muller a indiqué deux
espèces de ce genre; je n’en ai vu qu'une, dont
voici la description.
Le MyLÉE SÉTIGÈRE.
(Mryleus setiger, Mull.)'
La première espèce de ce genre ressemble
tellement à mon 7Yometes trilobatus que
j'ai hésité longtemps à l'en séparer; mais la
description faite d’après nature et avec beau-
coup d'exactitude ne me permet pas de con-
fondre ces deux poissons, les caractères donnés
par M. Muller sont tout à fait exacts. Dans ce
M. setiger
la hauteur est contenue deux fois dans la longueur
totale. Celle de la tête est deux fois et demie dans
la hauteur. Les sept ou huit prenners rayons de
la dorsale sont prolongés en filets. L’anale a une
double échancrure, parce que les rayons mitoyens
dépassent ceux qui les précèdent ou qui les suivent.
Les trois premiers sont aussi longs que ceux-là; ils
1, Mull. et Troschel, Hor. ichthyol., p. 24 et 39, pl. 11.
CHAP. XXII. MYLÉES. 233
sont en même temps larges et courbés. La couleur
est jaunâtre, devenant grise en dessus. Les nageoires
paraissent jaune-dorées, avec le bord noirûtre.
B,14:.D.:22 ;,A. 364499; P:,16::0V2 9;
Ce poisson, long de huit pouces, vient de
lEsséquibo et de Surinam.
Un petit exemplaire a été cédé par le Mu-
sée de Leyde, qui le tenait de M. Diepering.
Le MYLÉE OLIGACANTHE.
(Myleus oligacanthus, Mull. ):
Dans cette espèce, que je nai pas vue,
et qui nest peut-être pas du même genre
que la précédente,
la hauteur du corps est deux fois et demie dans la
longueur. La longueur de la tête est une fois et trois
quarts dans la hauteur du tronc. Les intermaxillaires
portent cinq dents. Les trois premières sont cou-
panies ; les autres ont la couronne tronquée comme
des molaires. Les dents du second rang ont la cou-
ronne plate, mais avec le bord un peu coupant.
M. Muller dit que la mâchoire inférieure porte deux
peutes dents coniques derrière les antérieures. Dans
ce cas, elle a le caractère des Tomètes. La dorsale
porte, au premier interépineux, deux épines presque
égales; l’une, couchée en avant; l’autre, verucale.
Tous les rayons de la dorsale paraissent dépasser la
1. Mull. et Trosch., Hor. ichthyol., p. 24 et 40, pl. 8, fig. 4.
934 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
membrane. L'anale a une faible échancrure; les pre:
miers rayons sont seuls un peu plus prolongés que
les autres. La caudale est fourchue. Les écailles sont
petites. La couleur est jaunâtre, à reflets métalliques,
et un peu plus foncée vers le dos.
B. 4; D. 19; A. 39; P. 16: V. 9.
La longueur de cet individu est de trois
pouces et demi: il vient de Surinam.
C Du genre MyLésine (Mylesinus).
Je crois aussi devoir séparer des genres
précédents un très-beau poisson, qui a de l'af-
finité avec ceux dont je viens de parler,
par la forme de sa dorsale et de son anale,
mais qui se distingue très-nettement, parce
que les denis incisives sont sur deux rangs;
elles sont tranchantes, serrées l’une contre
l'autre, et leur couronne, dilatée en une pe-
tite palette, a des dentelures de chaque côté.
Le collet de la dent est sensiblement rétréci.
Entre les deux dents mitoyennes il y en a un
second rang dont la couronne est tronquée;
derrière les dents de la mâchoire inférieure
il ny a pas de dents coniques. Ce caractère
rentre donc dans celui qui a fait distinguer
par M. Muller les WMyleus des Mylètes.
Je ne possède encore qu'une espèce de ce
genre, dont voici l'exposé des traits les plus
saillants :
CHAP. XXII. MYLÉSINES. 235
Le MYLÉSINE DE SCHOMBURGK.
(Mylesinus Schomburgkii, nob.)
Je puis seulement indiquer plutôt que dé-
crire ce poisson, parce que je ne l'ai pas assez
entier, pour le décrire convenablement.
La tête que M. Schomburgk a rapportée, montre
que le poisson avait le museau saillant, gros
et arrondi; l'œil éloigné du bout du museau
de deux fois son diamètre. Toutes les pièces
sous-orbitaires sont presque entièrement cachées
sous une peau épaisse et adipeuse. Le premier remonte
aussi haut que l'insertion du maxillaire, et ne le dé-
passe pas en dessous; c’est donc une large plaque
triangulaire, arrondie vers le bas; elle est suivie d’un
second, irrégulièrement trapézoidal, et de trois autres
_osselets, dont le dernier remonte au-dessus de l'œil ;
sur le devant, il y a un sourcilier assez épais. Les deux
ouvertures de la narine sont rapprochées, et la pa-
pille dilatée, qui borde la première, couvre presque
entièrement la postérieure. Les intermaxillaires sont
épais ; ils ont cinq dents excessivement tranchantes,
rangées l’une à côté de l’autre; la couronne, dilatée
en une peute palette, porte deux petits talons de
chaque côté ; puis le collet de la dent se rétrécit un
peu. Ces dents incisives sont donc une sorte de
trèfle, dont le lobe moyen fait presque toute la dent.
Entre les deux dents mioyennes, il y a un peu en
arrière, quoique presque sur le même rang, deux
936 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
dents à couronne un peu tronquée ou taillée en
biseau, et comme le talon est du côté externe, on
pourrait considérer ces deux dents comme formant
une rangée interne, à laquelle apparüendrait une
autre dent semblable par la forme de la couronne,
et par son insertion; celle-c1 est placée entre la pre-
mière et la seconde. Leur couronne n’est pas en forme
de trèfle; on pourrait plutôt dire qu’elle porte au milieu
une petite échancrure. Ces dents sont tellement rap-
prochées des antérieures qu’elles ne laissent pas entre
elles la gouttière remarquable des T'ometes. À la mà-
choire inférieure, il y a une rangée unique de douze
dents de chaque côté, plus hautes et plus étroites que
les supérieures, ayant également un lobe moyen, en
ovale très-allongé, avec un petit talon de chaque côté.
Comme dans les Wyleus de M. Muller, il n’y à point
de dents coniques sur un second rang à la symphyse.
Ces dents sont recouvertes, en avant, par des lèvres
charnues, très-épaisses et papilleuses. En dedans, la
muqueuse fait au-devant du repli du voile, soit su-
périeur, soit inférieur, un bourrelet très-épais,
formé de longues papilles, serrées les unes contre
les autres; enfin, le palais est couvert d’une mem-
brane très-épaisse, faisant derrière le voile deux
espèces de bourrelets oblongs. La langue est égale-
ment très-remarquable par son épaisseur. Les ouïes
sont très-largement fendues; 1l n’y a que quatre
rayons à la membrane branchiostège. La pectorale
de ce poisson est longue et pointue. La tête est
colorée en brun violacé; elle est longue de trois
pouces, et haute de cinq.
CHAP. XXII. MYLÉSINES. 237
Je regrette infiniment de ne pas posséder
ce poisson tout entier; mais le dessin que j'en
ai trouvé dans les collections de M. Schom-
burgk me permet cependant d'ajouter que la
dorsale est assez longue et a ses dix-huit ou
vingt rayons prolongés en filaments, dont les
plus grands sont plus larges que la portion
du rayon comprise entre la membrane; que
la caudale a le lobe supérieur beaucoup plus
haut que l'inférieur; que les rayons de la partie
postérieure de l'anale se prolongent; et forment
un premier lobe; ce qui rend la nageoire un
peu échancrée; le quatrième, le cinquième
et le sixième rayon sallongent de nouveau
en un lobe plus court que le postérieur.
Tout le poisson est peint d'un bleu d'indigo
foncé sur le dos, un peu plus clair sur les
nageoires ; il y a quelques marbrures vertes
sur les joues. Au moyen de cette description,
qui devra être complétée par de nouvelles
observations faites sur nature, on a cepen-
dant une connaissance assez complète de ce
très-curieux poisson.
238 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
CHAPITRE XXIIL
Du genre Cnarcée (Chalceus, Cu.)
Le genre des Chalcées a été établi par M.
Cuvier, dans sa monographie insérée dans le
t. IV des Mémoires du Muséum à la suite des
Mylètes. Il n’en avait point parlé dans la pre-
mière édition du Règne animal; mais dans le
travail, qui paraissait peu de temps après, il
décrivait et figurait avec soin son Chalceus
macrolepidotus. I] distinguait ce poisson des
Mylètes, etsurtout de celui d'Hasselquist, qui
forme maintenant le genre Aleste de M. Muller,
parce que ce Chalcée avait trois rangs de
dents aux intermaxillaires. M. Cuvier a ajouté
à son Chalceus macrolepidotus, dans le Mé-
moire quil publia l'année suivante pour faire
connaître les nombreuses acquisitions de la
famille des Salmonoïdes, un Ch. opalinus
recu du Brésil par M. Auguste de Saint-Hi-
laire, et il la malheureusement associé au
C. fasciatus, qui ne devait point entrer dans
ce genre, et qui aurait dü être placé dans ses
Tétragonoptères. Enfin, il reprit ces espèces
dans la seconde édition du Règne animal, en
y ajoutant, d'après Spix, un C angulatus, qui |
PRES VAS dy tete
2
CHAP. XXII, CHALCÉES. 239
diffère encore génériquement des précédents.
La diagnose du genre fut laissée vague et
sans précision, en disant que les Chalcées ont
la même forme de bouche, les mêmes dents
tranchantes et dentelées que les Serrasalmes
et les Tétragonoptères; mais que leur corps
oblong n’est ni caréné ni dentelé.
M. Muller, en reprenant cette ébauche, a
parfaitement caractérisé le genre tel qu'on
doit l'entendre aujourd’hui; mais je ne vois
pas pourquoi ce célèbre savant a désigné
les véritables espèces de Chalcées de M. Cu-
vier par un nouveau nom, celui de Brycon,
car il reconnaît pour première espèce du
senre le Chalceus macrolepidotus qui en
est en effet la première pensée, et il réserve
le nom de Chalcée à l'espèce que M. Cuvier
n'avait pas vue, et qui avait été associée à un
genre mal circonscrit, en la prenant dans Spix.
Ces réflexions m'ont déterminé à rendre au
genre Chalcée sa véritable dénomination.
On doit le caractériser par la triple rangée
de dents sur l'intermaxillaire : elles ont une
couronne à plusieurs pointes; les antérieures
sont plus petites et paraissent coniques à cause
de la faiblesse des épines latérales. Sur le maxil-
laire il y a un seul rang de dents coniques. À
la mâchoire inférieure nous en avons deux
240 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
rangées; les premières sont grandes et multicus-
pidées; les dents latérales et celles de la rangée
interne sont coniques; derrière la symphyse il
y a deux dents coniques plus fortes, comme
cela a lieu dans les Mylètes. Les Chalcées sont
des poissons à corps allongé, comprimé, à
ventre arrondi, assez semblable à celui de
nos Truites, mais ils sont couverts de grandes
et fortes écailles comme nos Cyprins. L’'intes-
tin ne fait qu'une seule circonvolution. Il y
a un grand nombre d’appendices cœcales; j'en
ai compté dix-neuf dans le Chalceus macro-
lepidotus, et M. Muller porte ce nombre à
vingt-cinq pour le C. falcatus. Ces espèces
se nourrissent de plantes, de fruits, d'insectes
et de poissons.
Le CHALCÉE A GRANDES ÉCAILLES.
(Chalceus macrolepidotus, nob.)
L'exemplaire qui a servi à M. Cuvier pour
établir le genre Chalceus, est encore con-
servé dans la collection du Muséum; c'est
d’après lui que je fais la description suivante :
C'est un poisson à corps allongé, à dos épais et,
arrondi. La hauteur du tronc est égale à la longueur
de la tête, et est comprise quatre fois dans la dis-
CHAP. XXIII. CHALCÉES. DA
tance du bout du museau à la fin de la queue. La
caudale, fourchue, est un peu plus petite que cette
hauteur. Le museau est gros et arrondi. Le dessus
de la tête, quoique bombé, est presque droit. L'oeil
est grand, placé sur le haut de la joue; son diamètre
est trois fois et demie dans la longueur de la tête. Le
premier sous-orbitaire est haut, étroit, ne recouvre
pas le maxillaire; il descend en arrière jusqu’à
l'aruculauon de la mâchoire inférieure. Le second
sous-orbitaire est comme une large écaille étendue sur
toute la joue jusqu’au limbe de l’opercule. Les deux
autres sous-orbitaires sont trapézoïidaux et remontent
jusqu’au haut du préopercule. Le cinquième sous-
orbitaire est une petite pièce triangulaire, située au-
dessus et en arrière de l’œil. S'il existe un sourcilier
il est très-peu mobile. Le préopercule, comme
danstous les poissons de ce genre, ne montre que
le limbe, sous lequel on trouve un interoper-
cule qui a la même forme. L’opercule est haut
et étroit; son bord inférieur est arqué, un peu
strié; le sous-opercule n’est qu’un arc mince. Les
ouies sont très-fendues; l’isthme est large. La mû-
choire inférieure est épaisse et arrondie ; elle ne
paraît pas dépasser la supérieure ; mais elle de-
vient plus longue quand la bouche est ouverte. Les
dents sont implantées sur trois rangs à l'intermaxil-
lire; elles ont toutes la couronne denticulée. Une
première rangée est composée de petites dents égales,
toutes serrées les unes contre les autres. La rangée
interne est aussi un arc semblable à l’externe. Comme
elles y sont plus écartées, elles sont un peu moins
22. - 16
249 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
nombreuses. Un peut arc intermédiaire est com-
posé de quatre dents. Les internes sont un peu
tronquées, et le bord postérieur seul est relevé’ en
une crête multicuspide. Les maxillaires portent,
tout le long de leur bord, des petites dents coniques.
À la mâchoire inférieure on voit un rang externe
de dents plus grosses que celles de la supérieure,
à couronne tronquée et taillée un peu en biseau, et
ici C’est le bord antérieur qui est relevé et denuculé.
Il y a derrière deux dents mitoyennes assez grosses,
et quand la dent de remplacement n’est pas tom-
bée, on en voit trois. Sur tout le bord interne
de la mâchoire il y a une rangée de très - petites
denis coniques. La dorsale est sur la seconde moitié
de la longueur du dos, très-peu en arrière de
l'insertion du premier rayon de la ventrale. L’anale
est courte ; ses premiers rayons sont les plus longs;
la caudale est fourchue; ses lobes sont larges ; les
pectorales sont courtes; les ventrales ne sont pas
très-longues ; mais elles sont assez étendues.
«
B. 4; D. 12; À. 12; C. 95; P. 16; V. 10.
Les écailles du dos et des flancs sont très-
grandes, car elles sont presque quadruples de celles
du ventre. Je compte vingt-cinq de ces grandes écailles
le long des côtés; ce ne sont guère que celles de la
quatrième rangée des flancs qui commencent à devenir
grandes; les trois premières scapulaires sont peuites.
La ligne latérale est tracée tout à fait sur le bas des
côtés sur des écailles beaucoup plus étroites, puis-
qu'il y en a irente-six dans la longueur; elles sont
CHAP. XXII. CHALCÉES. 243
toutes reconnaissables à la tubulure muqueuse,
quelquefois ramifiée, élevée sur la surface.
L'individu sur lequel je viens d'observer
ces formes remarquables, est conservé depuis
très-longtemps dans l'alcool; il vient du ca-
binet de Lisbonne. Je ne puis par conséquent
parler de ses couleurs qui étaient probablement
brillantes, autant qu'on peut en juger par ce
qui reste d'éclat métallique et argenté sur le
bord membraneux des grandes écailles. Notre
exemplaire a onze pouces de longueur. M.
Schomburgk nous a donné les détails suivants
sur ce Chalcée: il atteint quinze pouces. C'est
un très-beau poisson, bleu, à reflets argentés,
varié de verdâtre sur.le dos; la tête est verte
et Les opercules argentés. La caudale est rouge
de carmin. On retrouve cette teinte sur le
bord des deux nageoires paires et sur quel-
ques taches de la dorsale et de lanale. Ces
quatre nageoires sont d’ailleurs vertes.
M. Schomburgk l'a pêché au mois d'octobre
dans l'Esséquibo; les Indiens le nomment
Arara-pira où Parshama, ce qui veut dire
poisson-perroquet.
944 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Le CHALCÉE ARABRAPEERA
(Chalceus ararapeera, nob.)
est une espèce très-voisine du €. macrolepi-
dotus de M. Cuvier.
Elle a le dessus de la tête aplatie; le corps
allongé. La hauteur, égale à la longueur de la tête,
est près de cinq fois dans la longueur totale. Les
nageoires sont pointues. La caudale est très -fourchue.
Il y a vingt à vingt-deux rangées d’écailles entre l’ouïe
et la caudale.
DL LOS HAS TE
Le poisson brille de beaux reflets argentés sur un
fond verdatre. La caudale et l’anale sont lisérées de
noirâtre; elles sont d’ailleurs, ainsi que les autres
nageoires, décolorées.
La longueur de nos individus est de quatre
pouces et demi à cinq pouces.
C'est un des poissons rapportés de l'Essé-
quibo par M. Schomburgk. Nous avons con-
servé à l'espèce le nom que les Indiens lui
donnent.
Le CHALCÉE OPALIN.
(Chalceus opalinus , Cuv.)
Je puis déterminer le Chalcée opalin de
M. Cuvier avec autant de certitude que la
première espèce, puisque j'ai sous les yeux
CHAP. XXIII. CHALCÉES. 245
les exemplaires qui ont servi à l'établissement
de celle-ci. Comme le dit avec juste raison
M. Cuvier, ce qui distingue d’une manière
tranchée ce poisson du précédent,
c’est la petitesse de ses écailles : il y en a quarante-
cinq rangées le long des flancs. La ligne latérale est
tracée vers le bas, concave, mais beaucoup moins
marquée. Il faut encore ajouter à ces caractères
plusieurs autres, qui ne laissent pas que d’avoir
leur importance. La tête est proportüionnellement
aussi longue; mais l'œil est plus petit; les osse-
lets sous-orbitaires sont beaucoup plus larges ,
notamment le troisième et le quatrième. Le premier
est plus long. Quant aux dents, je les vois de même
sur trois rangs aux intermaxillaires ; elles sont
denticulées ; mais le lobe du milieu est plus gros,
et les latéraux beaucoup plus petits. Les dents
des maxillaires sont plus nombreuses, parce qu'ils
sont plus longs. À la mâchoire inférieure, les
dents du milieu sont plus fortes ; les intermi-
toyennes beaucoup plus petites, et les dents co-
niques de la rangée interne sont rejetées vers la
moiué postérieure de l’extrémité des branches, de sorte
que l'arc moyen et interne de la mâchoire est lisse
et sans dents. L’anale est longue et basse ; la dorsale
est un peu plus sur le milieu du corps ; la ventrale
est plus avancée.
B. 4; D. 11; A. 28; C. 25; P. 16; V. 10.
La couleur de ce poisson devait être brillante et
à refleis opalins. À partir du dos jusqu'à la ligne
246 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
latérale il y avait sept raies longitudinales arquées,
d'un gris verdâtre, dont on trouve facilement les
traces sur le poisson desséché depuis près de
trente ans.
Ce poisson devient assez grand. Nous en
possédons un exemplaire long de dix-sept
pouces, originaire du Rio Tiquilenhonha; il
a été donné par M. A. de Saint-Hilaire, en
août 1822. Les Guaranis le lui ont nommé
Pirabanha.
Un autre exemplaire a été rapporté de Rio
Janeiro par M. de Lalande.
A cette espèce appartient le C. amazonicus
de Spix’, car le poisson du zoologiste bava-
rois n'a point de tache noire à la base de la
queue. MM. Muller et Troschel ont donc mal
déterminé leur Brycon amazonicus, il doit
appartenir à l'espèce suivante.
Le CHaALcéE DE SAINT-HILAIRE.
(Chalceus Hilarii, nob.)
M. de Saint-Hilaire avait rapporté avec
l'espèce précédente un autre Chalcée brillant
et opalin comme lui, mais qu'il est facile de
distinguer par plusieurs caractères nettement
tranchés. En effet, ce poisson
1. Spix, Pise. Brasil, p. 68, tab. XXXVW.
CHAP. XXII. CHALCÉES. 247
a la tête plus courte et plus grosse. L'intervalle entre
les yeux plus large et plus convexe. L’œil plus grand,
beaucoup plus rapproché du bout du museau. La
bouche a des intermaxillaires plus longs, et les
maxillaires plus courts ; car ces deux os sont égaux
entre eux, tandis que dans l'espèce précédente les
intermaxillaires sont de moitié plus courts que les
maxillaires. L’épaisseur de ces os incisifs est aussi
beaucoup plus grande; cela dépend de la grosseur
considérable des dents, surtout de celles du rang
interne, et même des dents intermédiaires. La rangée
externe se compose de dents petites et serrées; à
lobe moyen, assez fort et à dentucules latéraux fort
petits. Les deux dents mitoyennes sont un peu ren-
trées en dedans, de sorte que l'arc est déjà festonné.
La rangée de dents internes porte quatre grosses
mitoyennes, à couronne plate, et alors viendrait
la troisième rangée intermédiaire, dont les deux
mitoyennes seraient rentrées en arrière, et presque
comme hors de place. Ces deux-là sont aussi très-
grosses. Je trouve à la mâchoire inférieure six dents
mitoyennes, proportionnellement plus fortes que
celles des espèces précédentes. Les dents latérales
sont petites, surtout celles de la rangée interne. Les
deux mitoyennes postérieures sont deux petits cro-
chets à peine visibles. J'ai été obligé d'entrer avec
quelque détail dans la description de cette dentition,
parce qu’on pourrait facilement dire que nous avons
ici quatre rangées de dents. Le second sous-orbitaire
forme une très-grande plaque presque ronde et
fortement ciselée. Le troisième est oblong, mais
248 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
étroit; le quatrième est plus grand et bombé; le
cinquième est aussi une large plaque qui remonte
assez haut sur la tempe. Le limbe du préopercule
est très-rugueux. La dorsale est plus avancée que
dans les espèces précédentes; l’anale est longue et
basse ; la caudale a des lobes larges, et elle est peu
profondément fourchue.
B. 4; D. 11; À. 28; P. 16; V. 10.
Nous aurions pu tirer la dénomination spécifique
de ce poisson de la petitesse relative de ses écailles,
qui sont beaucoup plus petites que dans les espèces
précédemment décrites. Nous en comptons, en effet,
quatre-vingts le long des flancs. La couleur est un
gris verdâtre uniforme sur le dos, se fondant dans
un brillant argenté des côtés. Une large tache noire
couvre la base de la queue, les lobes de la caudale
et l’anale.
Nous avons un exemplaire rapporté du Rio
San Francisco, long de vingt pouces.
M. de Castelnau nous en a procuré plusieurs
autres pris dans l'Amazone et dans d’autres
rivières du Brésil, et qui ont tous les carac-
ières que nous venons de décrire dans cette
espèce.
J'ai tout lieu de croire que le Brycon ama-
zonicus du cabinet de Berlin, dont la basé
de la caudale porte une tache noire, appar-
tient à l'espèce actuelle au lieu de se rapporter
au Chalceus amazonicus de Spix.
CHAP. XXIII, CHALCÉES. 249
Le CHALCÉE DE: D'ORBIGNY.
(Chalceus Orbignyanus , nob.)
Nous trouvons encore, dans les collections
faites à Buénos-Ayres par M. d'Orbigny, un
Chalcée que nos études nous permettent de
distinguer aujourd'hui des deux précédentes.
Elle ressemble plus au C. opalinus par l’étroitesse
de sa tête qu'au C. Hilarii; mais elle me paraît tenir
de celle-ci par la longueur de l’anale, par sa cou-
leur noirâtre et par la tache de la caudale; elle
se distingue de toutes les deux par une tache noire,
placée sur l’épaule.
D.'11: 428.
Nous avons deux exemplaires de cette es-
pèce longs de six à sept pouces. On la prend
dans la Plata pendant l'hiver, et surtout vers
le mois de janvier; c'est un excellent poisson,
très-estimé.
Le CHALCÉE AUX NAGEOIRES ROSES.
(Chalceus rodopterus , nob.)
M. d'Orbigny a rapporté de Buénos-Ayres
un autre petit Chalcée, dont les formes sont
voisines des espèces précédentes,
qui à la caudale peu fourchue et qui se distingue
surtout par l'élégance de ses couleurs. Le dos est
250 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
bleu glacé de lilas ; le ventre est argenté; les pecto-
rales, les ventrales et la dorsale sont bleuûtres ,
bordées de rose pâle. L’anale et la caudale sont d’un
rose très-vif. Les rayons du milieu de cette dernière
nageoire sont couverts d’une large tache noire. Nos
exemplaires ont quatre pouces de long.
C'est le Pira-Pyta des habitants des Mis-
sions. M. d'Orbigny l'a rencontré dans le cours
du Parana auprès de Corrientes. On Le pêche
surtout quand les eaux sont basses. Il vient
par troupes, nage avec une extrême vivacité;
il se nourrit de substances animales, mais il
est moins vorace que les Palométas ou les
Mojaras. Le mot de Pira-Pyta veut dire
poisson rouge.
Le CHALCÉE DE SCHOMBURGK.
(Chalceus Schomburgki, Mull.)
MM. Muller et Troschel' ont dédié à M.
Schomburgk une espèce que nous n'avons
pas vue, mais qui se distingue des précédentes
par la brièveté de son anale. J'en juge par leur figure;
car les nombres des rayons sont ceux des autres
espèces à anale plus longue. La hauteur du corps
est quatre fois dans la longueur totale, et est
4. Brycon Schomburgki. Muller, Horæ ichthyologicæ , p. 16
et 29, pl. 6, fig. 2.
CHAP. XXII. CHALCÉES. 251
égale à la longueur de la tête. Les nombres sont :
D. 11; A. 26.
Je renvoie pour les détails à la description qu’en à
faite M. Muller.
La couleur reflète un brillant métallique doré,
avec des raies longitudinales un peu obscures.
Ce poisson, long de trois pouces et demi
et conservé dans le cabinet de Berlin, vient
de l'Esséquibo.
Le CHALCÉE PESU.
(Chalceus pesu, Mull.)
Les mêmes naturalistes ont décrit dans
leur Monographie ‘ une autre espèce
qui à l’anale plus étendue que la précédente, et qui
n’a cependant que vingt-deux rayons; elle a aussi
_le museau plus pointu, le corps plus allongé. La
longueur de la tête, un peu plus petite que la hau-
teur du tronc, est comprise cinq fois dans la lon-
gueur totale.
B. 4; D. 11; À. 22; P. 15; V.8.
La couleur est rougeâtre, glacée d'argent. L’ex-
trémité de la caudale est bordée de noir. L’adipeuse
est aussi très-foncée.
Ce poisson a été rapporté de la Guyane
1. Brycon Pesu, p. 16, n.° 6, et p. 30, pl. 7, fig. 1.
252 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
par M. Schomburek sous le nom de Pesu.
L'exemplaire est long de quatre pouces. Il a
bien voulu en donner au Muséum d'histoire
naturelle.
Le CHALCÉE CARPOPHAGE.
(Chalceus carpophaga, nob.)
M. Schomburgk a rapporté, parmi les pois-
sons quil a donnés au Jardin des plantes,
une belle espèce de Chalcée qui ne me pa-
rait pas encore avoir été décrite.
C'est un poisson à corps ellipuüque, de forme ré-
gulière, dont la hauteur est le tiers de la longueur,
sans y comprendre la caudale ; celle-ci, assez haute,
mais peu longue et à peine échancrée, est contenue
sept fois et quelque chose dans la longueur totale. La
tête est courte; le museau est obtus et arrondi. Le
profil du chanfrein est très-légèrement flexueux et
un peu déprimé entre les yeux. Le maxillaire est un
peu plus long que l'intermaxillaire ; mais il est peut
et étroit. Le premier sous-orbitaire est triangulaire,
couché derrière l'os de la mâchoire qu'il ne dépasse
pas. Le second sous-orbitaire est une grande plaque
étendue jusqu’au bas de la joue ; le troisième est
proportionnellement plus large et plus haut que
celui de lespèce précédente ; le quatrième est
bombé et remonte jusque près de la tempe; le cin-
quième est placé par cela même tout à fait au-
dessus de l'œil. Les dents externes de l'intermaxillaire
CHAP, XXII. CHALCÉES. 253
sont peutes et régulièrement espacées. La rangée
interne a les dents mitoyennes un peu plus grosses
que les autres, et cependant on peut encore les dé-
signer comme de petites dents. Il y a six dents à la
rangée intermédiaire ; elles sont disposées sur une
ligne un peu flexueuse. Les denis de la mâchoire
inférieure sont grosses, fortes et en partie cachées
par une lèvre épaisse et mobile. Les deux dents mi-
toyennes internes sont d’une excessive petitesse. Il
en est de même des dents coniques de la rangée in-
terne latérale. L’anale est longue et basse.
D:11;: A: 255 CG: 25; P:16: V.'9.
La couleur de ce poisson me parait un argenté
verdâtre, avec neuf ou dix lignes longitudinales gri-
satres, mais visibles seulement par reflet. Les pecto-
rales sont noirâtres. Toutes les autres nageoires sont
grises. Les écailles sont plutôt petites que grandes;
il y en a soixante-trois rangées le long des flancs.
La ligne latérale est peu marquée et très-souvent
rameuse.
La longueur de nos individus est de douze
à treize pouces. Outre ceux que nous avons
recus de l'Esséquibo par M. Schomburgk, nous
en avons d’autres pris dans l'Amazone, soit par
M. de Castelnau, soit par M. de Montravel.
Nous avons ouvert l'estomac de ce poisson,
remarquable par la minceur de ses parois et
par sa grandeur ; il était rempli de fragments
de fruits de différentes cycadées.
254 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
Le CHALCÉE EN FAUIX.
(Chalceus falcatus, Mull.) !
Cette espèce, qui a été décrite pour la pre-
mière fois par M. Muller sous le nom spéci-
fique que nous lui conservons, est voisine de
la précédente.
Elle s’en distingue par un corps plus gros et plus
court. En effet, la hauteur est le uers de la longueur
totale. La tête est courte et convexe entre les yeux ;
elle a le museau assez gros ; les dents sont semblables
à celles de l'espèce précédente; elles me paraissent
un peu plus petites à la mâchoire supérieure. La
caudale est simplement échancrée, et le rayon mi-
toyen parait se prolonger un peu. L’anale est longue
et basse.
D: M:1A0025% 16:26: PAL SNS
Je compte de quarante-huit à cinquante écailles
le long des flancs. La couleur est verdâtre, à reflets
métalliques , argentés sur le dos et par bandes lon-
gitudinales dorées sur les flancs. Le dessus de la tête
est violacé. La caudale est remarquable par sa grande
bande noire dessinée comme une lame de faux. L’anale
a la base noirâtre, et je vois même des traces de cette
teinte sur les autres nageoires.
Cette espèce, originaire de l’Esséquibo et
des autres fleuves de la Guyane, faisait partie
1. Brycon falcat., Mull., p. 15, n.° 3, et p- 29, pl. 6, fig. 1.4
CHAP. XXIIIL. CHALCÉES. 9255
des collections de M. Schomburgk : c’est le
Kurums des Indiens.
Nous en avons plusieurs individus dont le
plus grand a dix pouces. Le Cabinet de Leyde
a recu plus anciennement des exemplaires en-
voyés de Surinam par M. Diepering.
Le CHALCÉE GUILE.
(Chalceus guile , nob.)
Après avoir décrit les Chalcées d'Amérique,
jai à signaler un poisson du Nil qui avait
échappé aux recherches d'Hasselquist, de
Forskal et de M. Ruppell, mais qui a été
trouvé dernièrement par M. Joannis, l'un
des officiers du Lugqsor. Le poisson aurait pu
paraître dans le genre auquel il appartient, si
le marin, auquel on en doit la connaissance,
avait voulu avoir un peu plus de confiance
dans les déterminations que j'avais eu la
complaisance de faire des espèces qu'il avait
rapportées du Nil Mais comme il a mieux
aimé chercher à trouver mes déterminations
mauvaises, il na pas hésité à imprimer, que
les espèces que j'avais désignées comme des
Chalcées, appartiennent au genre Mylète.
Ayant encore sous les yeux le poisson qu'il a
rapporté, 1l est facile de voir que
256 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
ce Chalcée à trois rangs de dents à la mâchoire su-
périeure; qu’elles ont chacune la couronne com-
primée et crénelée; que des dents semblables existent
à la mâchoire inférieure sur un seul rang, avec deux
petites dents coniques derrière la symphyse. C'est
donc bien une dentiuon de Chalceus.
Le poisson a d’ailleurs la forme d’un Able. La
hauteur est le quart de la longueur totale. Il y a
vingt-six à vingt-sept rangées d’écailles sur chaque
flanc; elles sont grandes et striées. La dorsale est
peute et pointue de l'avant; l’anale est courte, à peu
près trapézoïdale; la caudale est fourchue.
D. 10 ; A. 15, etc.
Ce poisson est verdâtre, mêlé de jaune surtout
vers le dos. Le ventre est blanc. Les nageoires sont d’un
jaune doré. Sur chaqueflancil existe trois taches noires,
dont j'en vois encore les traces, au moins de la pre-
mière, sur l’exemplaire de M. Joannis. Celle de la
queue manque le plus communément.
La longueur de l'individu est de cinq pouces
et demi. Cette espèce, qu'on trouve par mil-
liers à Thèbes, suivant M. Joannis, y est con-
nue sous le nom de Guile; elle est surtout
commune en hiver. Ce joli petit poisson se
tient près des rivages sur le sable fin : on le
prend à l'épervier. Cette espèce du haut Nil,
se retrouve aussi dans le Sénégal. M. Jubelin
en a envoyé trois exemplaires bien conservés
pris à Richardsthal.
CHAP. XXII. CHALCÉES. 257
Après la description, fort incomplète que
M. Joannis a donnée de son espèce, il la
comparée au Myletes nurse de M. Ruppell,
en faisant remarquer quon ne peut pas les
confondre. Il a eu en cela parfaitement raison,
puisqu'elles ne sont pas du même genre. Outre
les recherches faites sur Le mémoire de M. Rup-
pell, M. de Joannis avait encore un moyen
bien plus simple de s'assurer de la différence
des deux poissons du Nil; car il a rapporté
le Myletes nurse de Ruppell, qui est bien
effectivement un Ælestes; mais il na pas su
le reconnaître.
He)
iw
+ |
258 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
CHAPITRE XXI V.
Du genre Cnarcne (Chalcinus).
M. Muller a eu raison de séparer des Chal-
cées le Chalceus angulatus de Spix : ce sont
des poissons qui ont les dents de la mâchoire
supérieure crénelées et sur deux rangs; celles
de la mâchoire inférieure également sur deux
rangs ; elles sont toutes multicuspidées ; il y
a deux dents coniques derrière la symphyse
et le long de la branche de la mâchoire infé-
rieure; mais dans le fond, près de l'angle de
la bouche, un rang interne de petites dents
coniques. Ces espèces se distinguent d’ailleurs
des Chalcées par un corps comprimé et par
leur abdomen iranchant, mais sans dente-
lures. Les pectorales sont longues et pointues ;
l'anale est très-allongée. Leur splanchnologie
ressemble à celle des Chalcées ; il y a quinze
à vingt cœcums au pylore; l'intestin ne fait
qu'une circonvolution.
Je concois, qu'en lisant la caractéristique un
peu large des Chalcées de M. Cuvier, et en
s'arrétant à la lettre du texte, on applique à
ce poisson, comme l'a fait M. Muller, la dia-
gnose des Chalceus. Mais il faut faire atten-
tion cependant que ce genre a été établi
CHAP. XXIV. CHALCINES. 259
en 1815 et en 1819, et qua cette époque,
où M. Cuvier décrivait le CA. macrolepi-
dotus et le Ch. opalinus, il ne connaissait pas
encore le Ch. angulatus de Spix, qui n'avait
jusqu'ici été rapporté en Europe. Ce n’est donc
pas à cette espèce qu’on peut raisonnablement
assigner le nom de Chalceus. Les auteurs qui
m ont précédés n'ont connu qu'une espèce de
ce genre; mais On verra que nous en possé-
dons deux autres fort remarquables par la
forme de leur opercule : l'une provient des
collections de M. Schomburgk, et l'autre de
l'exploration de l'Amazone par M. de Castelnau.
Les considérations précédentes m'ont faitadop-
ter ce genre, en lui imposant un nouveau nom.
Le CHALCINE A OPERCULE COURT.
(Chalcinus brachipomus , nob.)
Le corps de ce poisson est remarquable
par la régularité de la courbure du dos, par la ca-
rène de toute la parue qui est au-devant des pecto-
rales. La hauteur est environ trois fois et demie
dans la longueur totale. Le dos, qui est encore assez
épais et arrondi, a une largeur comprise trois fois
dans la hauteur du tronc. La tête est petite. La mà-
choire inférieure dépasse la supérieure. La nuque
est bombée. L'intervalle d’un œil à l’autre est un
peu plus grand que le diamètre. Cet organe est
260 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
assez grand; il est compris, à peu de chose près,
trois fois dans la longueur de la tête, laquelle est
égale au cinquième environ de la longueur totale.
L'orbite paraît, d’ailleurs, moins grand que le globe ne
l'est en effet, parce que celui-ci est recouvert par
deux larges et épaisses paupières. Les deux premiers
sous-orbitaires sont fort petits et cachés presque en-
tièrement dans l’adipeuse; ils recouvrent une partie
du maxillaire. Le troisième sous-orbitaire est beau-
coup plus grand que tous les autres osselets
pris ensemble; le quatrième est fort petit; mais le
cinquième est assez haut et borde toute la portion
postérieure du cercle. Le limbe du préopercule
cache tout entier l’interopercule, lequel est très-
mince et assez long. L’opercule forme en arrière
une plaque en demi-croissant, deux fois au moins
plus haute que longue. Quant au sous- dan il
est extrêmement petit et comme rudimentaire; c’est
une mince écaille perdue dans l'épaisseur de É peau
qui forme le bord membraneux de l’opercule; on
ne le voit que par la dissection. Les ouïes sont
largement fendues. Le museau est obtus et arrondi.
Les dents de lintermaxillaire sont petites, crénelées
et sur deux rangs. Quant aux dents de la mâchoire
inférieure, elles ressemblent tout à fait à celles de
nos Chalcées, c’est-à-dire, que les mitoyennes sont
assez fortes et multicuspidées; qu'il y en a deux
petites, pointues, derrière la symphyse, et sur les
côtés une rangée interne de fort petites. La dorsale
est assez reculée sur le dos et presque opposée à
l'anale qui est longue et basse. L’adipeuse répond au
CHAP. XXIV. CHALCINES. 261
dernier rayon de cette nageoire. Les pectorales,
insérées sur le milieu de la longueur de l'épaule, sont
allongés et arquées; elles égalent la hauteur du
tronc. Leurs rayons sont larges et branchus; elles
ne peuvent s’écarter du corps qu’en s’abaissant pour
s'étendre horizontalement. Il y a dans laisselle un
large bord écailleux. La ventrale est petite, avec une
écaille grêle dans l'angle de l'inseruion. La caudale
est tronquée.
D. 11; À. 350; C: 25,/P: 145 V: T.
Les écailles du tronc n’adhèrent pas très-forte-
ment; elles sont grandes, assez minces. La portion
radicale l’est beaucoup plus que la partie libre. Exa-
minée à la loupe, on voit, avec de nombreuses stries
d’accroissement, le réseau hexagonal et irrégulier
dessiné sur leur surface. J’en compte trente-quatre
rangées le long des flancs. La couleur me parait
avoir été verdâtre, reflétant un très-beau brillant
métallique et doré.
Nous possédons plusieurs individus de cette
espèce, dont les plus longs ont dix pouces de
longueur : ils viennent de la Mana, par M.
Leschenault, et de l'Esséquibo, par M. Schom-
burgk.
J'ai dessiné cette espèce à Leyde d’après
des exemplaires conservés depuis longtemps
dans le Cabinet de cette célèbre Université.
Il me parait probable que M. Schomburgk
a eu notre espèce sous le nom de Chalceus
262 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
rotundatus'. On conçoit cependant qu'il soit
difficile de se décider d'après l'inspection d’une
figure aussi peu correcte.
Le CHALCIN A OREILLES.
(Chalcinus auritus, nob.)
Une seconde espèce, rapportée de l'Ama-
zone par M. de Castelnau, se distingue de la
précédente
par un corps plus allongé et moins élevé. En effet,
la hauteur portée sur la longueur, y est comprise
quatre fois et demie. IL se distingue par un opercule
beaucoup plus grand, plus prolongé en arrière; car
l'angle, ici, répond à l’aisselle de la pectorale ; cela
rend la tête plus longue; elle n’est cependant que
cinq fois dans la longueur totale. L'œil est plus
peut et plus près du bout du museau. L’intervalle
entre les yeux est plus convexe, et l’espace d’un
œil à l’autre est égal à une fois et demie le diamètre
de l'œil. Le troisième sous-orbitaire est beaucoup
plus étroit. Le sous-opercule est plus visible ; l'in-
teropercule est tout autant recouvert que dans l’es-
pèce précédente. La pectorale est plus longue, plus
étroite; elle atteint jusqu'au milieu de la ventrale.
D. 11; À. 26; C. 25: P. 19; V. 7.
Les écailles sont plus peutes que celles du pré-
4. Schomb., Fish. of Guy., 1. 1, p. 209.
CHAP. XXIV. CHALCINES. 9263
cédent. Nous en comptons quarante-quatre rangées
le long de la ligne latérale. La couleur est un ver-
dâtre plus argenté. Les joues et l’opercule sont sur-
iout très-brillants.
La longueur de notre poisson est de dix
pouces.
Les exemplaires déposés dans les collections
du Muséum, ont été rapportés de l'Amazone
par M. de Castelnau.
Le CHALCIN ANGULEUX.
(Chalcinus angulatus, nob.)
Spix a, dans ses Poissons du Brésil, sous le
nom de Chalceus angulatus, une espèce de
ce genre. Je lui conserve l'épithète donnée par
ce voyageur, bien qu'elle ne caractérise plus
suffisamment le poisson du Cabinet de Mu-
nich. à
On peut conclure de la description d’Agassiz que
cette espèce a les pectorales encore plus longues,
puisqu'elles atteindraient jusqu'au dela de l'anus.
DA41:1A: 82: C. 21: P. 127 Vext-
Ce poisson, qui vient des fleuves du Brésil équi-
noxial, a le dos et les nageoires verdâtres ; les oper-
cules argentés, et les flancs dorés.
Les deux exemplaires du Musée de Munich
sont longs de cinq pouces.
264 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Je ne suis pas éloigné de croire, que la pe-
tite figure donnée par M. Schomburgk, n'ap-
partienne à l'espèce d’Agassiz, puisque je vois
que la pectorale atteint jusqu'à lanale.
M. d'Orbigny, qui nous a rapporté ce pois-
son de la province de Corrientes, dit que les
Espagnols le confondent avec d’autres sous le
nom de Palometa; mais les Guaranis le dis-
tingueraient sous le nom de Pira-Pitia-cise,
c’est-à-dire poisson à poitrine en couteau : il
est impossible d’avoir un nom plus significatif.
IL paraît que cette espèce aime les fonds sa-
blonneux et qu’elle se retire dans les endroits
où il y a peu de courants. Elle mord avec
force, et coupe souvent la ligne. On ne le mange
pas dans le pays; les enfants seuls s'amusent à
le pêcher avec de la viande crue.
1. Schomb., Fish. of Guy., 1.1, p. 209.
CHAP. XXV. SERRASALMES. 265
CHAPITRE XX V.
Du genre SERRASALME (Serrasalmus ).
Lacépède, qui avait commencé à séparer
plusieurs genres de celui des Sa/mo de Linné,
en sappuyant principalement sur les travaux
d'Artedi, a établi le genre Serrasalme, qui ne
comprenait dans son ouvrage qu'une seule
espèce, le Salmo rhombeus de Linné. M. Cu-
vier, qui continua ces réformes par la création
des genres Mylètes et Chalcées, augmenta la
liste des Serrasalmes par la description de trois
espèces nouvelles. Spix et Agassiz en ajoutè-
rent deux autres. Il est assez étonnant que M.
Cuvier, qui donnait une si grande importance
au caractère de la dentition, et spécialement
dans les Salmonoïdes, puisque tous ses
genres nouveaux sont en quelque sorte fon-
dés sur la forme des dents, n'ait pas tou-
jours fait un usage complet des excellents
caractères que lui auraient fournis ces or-
ganes, dans les Salmonoïdes qu'il avait sous
les yeux. [l me parait singulier que, dans le
genre des Serrasalmes, il n'ait pas insisté sur
la présence des dents palatines; car cet im-
portant caractère n'avait pas échappé à la
sévère exactitude de Pallas. Bloch et de Lacé-
266. LIVRE XXI. SALMONOÏDES.
pède, ses copistes, n'en parlent que d'après
l'auteur du Specilegia: M. Cuvier y avait
fait attention; mais en ne le considérant que
comme un caractère spécifique qu'il oppose à
celui de la seconde espèce, dans laquelle il ne
trouve aucune dent aux palatins. Il n’en est
pas moins vrai que M. de Lacépède n’a point
formulé la diagnose du genre qu'il établissait
avec raison, et qu'on ne trouve rien de plus
positif dans le Règne animal. Ce travail, qui
restait à faire, a été produit avec succès par
M. Muller, dans sa Monographie des Characins.
Les Serrasalmes sont caractérisés par leurs
dents triangulaires et tranchantes sur un seul
rang aux intermaxillaires, à la mâchoire infé-
rieure et aux palatins, comme si la nature avait
voulu donner une plus grande force au jeu
de la mâchoire supérieure ; elle a développé
lintermaxillaire de manière à ce quil borde
toute l’arcade supérieure de la bouche. Le
maxillaire, presque entièrement caché par cet
os où par le sous-orbitaire, n'est ni très-petit
ni même avorté; mais placé derrière l'inter-
maxillaire et sous le sous-orbitaire, il donne,
par ses apophyses saillantes, un point d'appui
solide au bord de la mâchoire; d'où il résulte
que, dans leur jeu, les dents se rencontrent
en s’engrénant, sans que les branches qui les
CHAP. XXV. SERRASALMES. 267
portent puissent vaciller. Cette organisation
fait que les dents coupent avec netteté.
Le corps de ces poissons est comprimé, en
général de forme rhomboïdale, parce que l'in-
sertion du premier rayon de la dorsale et de
l’anale est le point le plus élevé de chaque pro-
fil; le ventre est caréné et dentelé; au-devant
de l'anus il y a un double rang d’aiguillons ; le
premier interépineux de la dorsale porte une
épine couchée en avant, et deux pointes écar-
tées en arrière ; la fente des branchies est assez
large; il n'y a que quatre rayons à la mem-
brane branchiostège ; l'intestin ne fait qu'une
seule circonvolution ; l'estomac est un sac co-
nique très-grand ; les appendices pyloriques
varient de treize à vingt-un.
Tels sont les caractères génériques de ces
poissons célèbres dans toute l'Amérique, non
pas seulement par leur extrême voracité, mais
par le véritable danger auquel sont exposés
les hommes qui se baignent à la portée des
serrasalmes. Tous les voyageurs sont d'ac-
cord pour affirmer qu'ils entament la peau de
l'homme, que la morsure enlèye souvent la
partie attaquée. Tout animal qui tombe dans
l'eau se trouve en très-peu de temps dépecé
et dévoré par des essaims de ces poissons car-
nassiers. J'emploicrai la réserve dont M. de
268$ LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Humboldt m'a donné l'exemple, en rappor-
tant en quelque sorte en note le conte
populaire, très-répandu parmi les moines
et consigné par le P. Gil”. Ces moines
affirment qu'un cavalier et son cheval voulant
traverser l’'Orénoque dans un gué, ont été
à moitié réduits en squelette avant d'arriver
à la rive opposée: le missionnaire dit que
le poisson est nommé Caribito, à cause de
l'avidité qu'il a pour la chair humaine. M. de
Humboldt, qui observait avec tant de soin,
a indiqué trois espèces ou variétés de pois-
sons Caribes. Il est très-probable qu'il a vu
un véritable Serrasalme, celui qui a le dos
d’une couleur cendrée tirant sur le vert, et
dont le ventre, les opercules, les nageoires
ventrale et anale sont d'un bel orangé; mais
il y a lieu de croire cependant qu'il a eu aussi
les espèces que nous rangeons aujourd'hui,
avec M. Muller, dans les Pygocentrus, de
sorte qu'on peut citer, dans les généralités
sur ce genre, ses judicieuses narrations de la
relation historique * du Voyage aux contrées
équinoxiales du nouveau continent. Voici
l'extrait de ce passage :
1. Saggio d'historia americana, 1. 1, p. 18.
2. T. LE, liv. 6, chap. 18, p. 224, édit. in-4.° Paris, Mas,
1819.
CHAP. XXV. SERRASALMES. 269
« Depuis notre départ de San - Fernando
nous n'avons pas rencontré un canot sur cette
belle rivière. Tout annonce la plus profonde
solitude. Nos Indiens avaient pris dans la
matinée, à l'hamecon, le poisson qu'on nomme
dans le pays Caribe ou Caribito, parce qu'au-
cun autre poisson nest plus avide de sang. Il
attaque les baigneurs et les nageurs, auxquels
il emporte souvent des morceaux de chair
considérables. Lorsqu'on n’est que légèrement
blessé, on a de la peine à sortir de l'eau avant
de recevoir les blessures les plus graves. Les
Indiens craignent prodigieusement les pois-
sons Caribes, et plusieurs d'entre eux nous
ont montré au mollet et à la cuisse des plaies
cicatrisées, mais très-profondes, faites par ces
petits animaux, que les Maypures appellent
Umati. Us vivent au fond des rivières; mais
dès que quelques gouttes de sang ont été ré-
pandues dans l'eau, ils arrivent par milliers à
la surface. Lorsqu'on réfléchit sur le nombre
de ces poissons, dont les plus voraces et les
plus cruels n'ont que quatre à cinq pouces de
long, sur la forme triangulaire de leurs dents
tranchantes et pointues et sur l'ampleur de
leur bouche, on ne doit pas être surpris de
la crainte que le Caribe inspire aux habi-
tants des rives de l’'Apure et de l'Orénoque.
270 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Dans les endroits où la rivière était très-lim-
pide, et où aucun poisson ne se montrait,
nous avons jeté dans l’eau de petits morceaux
de chair couverts de sang; en peu de minutes
une nuée de Caribes est venue se disputer la
proie. Cette expérience est une preuve nou-
velle de la finesse et de la puissance de l’odorat
chez les poissons.”
La voracité des Pyraïas avait déjà été si-
gnalée à Linné; car, en introduisant le Sz/mo
rhombeus dans la douzième édition du Sys-
tema naturæ, il dit qu'il coupe les pieds des
Palmipèdes.
On ne peut avoir de doute sur le Sa/mo
rhombeus de Linné, parce qu'il lui a donné
cette épithète , à cause de sa ressemblance
avec son Chætodon rhombeus.
Adoptant l'excellent travail de M. Muller
sur ce groupe, je réserverai le nom de Serra-
salme aux espèces qui portent des dents pala-
tines. Dans la monographie que je cite, l'auteur
n'a admis que deux espèces, le $. rhombeus
de Lacépède et Le $. aureus de Spix.
L'espèce du $ marginatus que j'ai établie
dans le travail que je me proposais de faire sur
les poissons rapportés par M. d'Orbigny, et
qu'il na pas dépendu de moi de publier, doit
être conservée. Je l'ai de nouveau comparée
CHAP. XXV. SERRASALMES. 271
aux poissons de Surinam; il n'y a pas de doute
qu'elle ne soit différente; enfin, j'ajouterai,
d'après M. de Humboldt, le Serrasalme de
l'Orénoque.
Je ne puis malheureusement parler qu'avec
beaucoup de doute des poissons indiqués par
M. Schomburgk comme appartenant au genre
Serrasalme. Il me parait cependant que son
S. pitrahna' est un Pygopristis; je crois plus
volontiers que le $. punctatus* est un vrai
Serrasalme, et les taches que je trouve sur
cette espèce me ferait pencher à la rapprocher
de notre $. rhombeus, si le trait n’en était
tout à fait différent. Il m'est plus difficile de
parler du $. stagnalis, undulatus et scoto-
pterus, dont il n’a pas donné de figure. Quant
au $. emarginatus, je ne serais pas étonné
qu'il ne fût une nouvelle espèce de Catoprion.
Comme les observations faites sur les habi-
tudes de ces poissons rentrent dans tout ce
que les autres voyageurs ont rapporté sur sa
voracité, je ne citerai pas de nouveau ce
qu'il a pu y ajouter de curieux. Je renverrai
à son ouvrage ; seulement les travaux de M.
Schomburgk prouvent, que l'ichthyologiste
qui explorera ces grands fleuves de l'Amérique
1. PL. 46. — 2. PI. 17. — 8. PI. 18.
272 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
équinoxiale, trouvera un nombre considé-
rable d'espèces nouvelles à ajouter à cette in-
téressante famille.
Le SERRASALME RHOMBOÏDE.
(Serrasalmus rhombeus , Lacépède.)
Le Serrasalme qui a servi de type au genre
établi par Lacépède, a été décrit par Linné
et figuré par Bloch, mais la description de cet
auteur est incomplète, et la figure, quoique
une des plus reconnaissables de cet ouvrage,
n’est pas cependant exempte d'irrégularité. Il
est juste de dire pourtant, que l'auteur n'a
pas négligé les traits caractéristiques de cette
curieuse espèce. Je vois, sur les trois indi-
vidus conservés dans les collections du Mu-
séum national, une forme parfaitement régu-
lière et semblable.
Chez tous, la mâchoire inférieure dépasse la su-
périeure en faisant une très-forte saillie. À partir de
ce point, la ligne du profil monte par une courbe
qui devient concave entre les yeux; puis se relève
en faisant une assez forte saillie le long de la crête
interpariétale, et monte ensuite en ligne droite jus-
qu'à la double épine du premier interépineux de la
dorsale. La ligne descend en faisant de légères on-
dulations jusqu'à la queue. La ligne du profil du
ventre est un peu courbe et oblique jusqu’à l'anus;
puis elle remonte plus subitement le long de la
CHAP. XXV. SERRASALMES. 973
caudale. La hauteur est deux fois et demie dans la
longueur totale. La longueur de la tête est égale au
uers de la longueur du corps, sans y comprendre
la caudale. L’œil est éloigné de l'extrémité de la
mâchoire supérieure d’une fois et demie son dia-
mètre, et de celle de la mâchoire inférieure de
deux fois ce diamètre, lequel est compris cinq fois
et demie dans la longueur entière de la tête. L’œil
est un peu en avant et assez haut sur la joue, car
il n'y a qu'un demi- diamètre du bord supérieur de
son orbite à la ligne du profil. Il y a presque deux
diamètres jusqu’au bord montant de l’opercule et
deux et un quart jusque vers l’angle; ce large espace
de la joue est entièrement cuirassé par de grandes
plaques sous-orbitaires. L’antérieure est placée tout
à fait vers le bas; le bord inférieur descend beaucoup
au-dessous de l'angle de la mâchoire. La seconde
occupe tout le large intervalle jusqu’au tiers inférieur
du bord montant du préopercule. Le contour appuyé
sur le limbe est arqué et deux fois aussi long que
l'arc du cercle de l'orbite. Une troisième pièce
forme un grand triangle irrégulier, qui couvre
tout le reste de la joue jusqu'à l’ariculauon de
l’opercule: Au-dessus d’elle est un quatrième peut
osselet tellement rudimentaire qu'il serait facile de
pardonner aux zoologistes qui ne compteraïent que
trois sous-orbitaires dans le Serrasalme. Malgré ce
peut nombre d’osselets, la joue est plus cuirassée
que celle de beaucoup d’autres poissons de cette
famille. Ces os minces et comme transparents sont
très-finement et élégamment siriés ou ciselés. Je
22. ‘18
274 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
trouve les mêmes stries sur l’opercule; pièce très-
étroite et arquée, dont la surface est à peine agrandie
par le mince sous-opercule qui est dessous. On
n'aperçoit du préopercule que la poruon infé-
rieure du limbe; on ne voit presque rien du bord
montant ; Pnee est arrondi. L'interopercule est
très-étroit. Les ouïes sont très-ouvertes. Les quatre
rayons branchiostèges sont assez larges. Les mà-
choires sont fortes; l’arcade de la supérieure est
presque entièrement formée par les intermaxillaires.
C'est donc une exception notable à la forme générale
des mâchoires de tous les Salmonoïdes. Le maxil-
laire, qui est derrière, ne dépasse un peu l’intermaxil-
laire que près de l’angle. Cet os est entièrement caché
par le sous-orbitaire. L'intermaxillaire est très-épais;
il a une branche montante large, et qui sert beau-
coup plus à donner de la fixité à la mâchoire qu'a
rendre la bouche protractile. L’immobilité de l’inter-
maxillaire est encore augmentée par la mamière dont
il s'appuie sur l'os palaun; celui-ci, placé dans l’in-
térieur de la bouche, parallèlement à l’intermaxil-
laire, est couché derrière un large ptérygoïidien. Il
résulte de là que l’intermaxillaire reçoit l'effort de
la mâchoire inférieure avec une résistance presque
égale à celle qui existe dans l'opposition des mà-
choires des mammifères. La mâchoire inférieure à
des branches assez fortes, et il n’y a pas de doute
que la cuirasse, formée par tous les sous-orbitaires ;
n'augmente de beaucoup la puissance et l’action des
muscles releveurs de cette mâchoire. Les dents sont
larges, comprimées, triangulaires, très-pointues et
CHAP. XXV. SERRASALMES. 975
couchées un peu obliquement. La base porte un petit
talon plus large à l'angle postérieur qu'à l'antérieur.
Ces dents, obliques, n’ont pas toutes la mème forme ;
celles de l'angle étant plus basses, plus inclinées et
plus denticulées que les mitoyennes, qui sont presque
en triangle isoscèle. Rien ne ressemble plus aux
dents de certains squales que celles des Serrasalmes.
Si l’on en trouvait quelques-unes dans nos dépôts
de poissons fossiles qui eussent de cinq à six
millimètres de largeur, je crois que l’on serait
fort embarrassé en les voyant isolées pour les
distinguer des dents de la famille des Requins.
Celles de la mâchoire inférieure sont un peu plus
grandes, un peu plus régulièrement triangulaires,
et obliques comme celles de la supérieure. Elles
sont presque entièrement recouvertes par des lèvres
épaisses et charnues qui se touchent quand la bouche
est fermée. En dedans, un bourrelet très-épais de
la muqueuse, contigu au voile supérieur ou infé-
rieur, cache aussi la face interne de la dent. Ce
bourrelet sépare à la mâchoire supérieure le rang
des dents palatines qui sont plus courtes et moins
pointues que les externes. Il y a douze dents à la
mâchoire supérieure; six sur chaque côté; huit
sur chaque palatin; la mâchoire inférieure en a
quatorze, sept de chaque côté. La dorsale est
reculée sur la seconde moitié du dos; car son pre-
mier rayon commence au milieu de la longueur de
l'arc, mesuré depuis le bout de la mâchoire supé-
rieure jusqu'a la naissance de la caudale, qui est
coupée carrément. La nageoire du dos est peu dé-
276 LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
veloppée en trapèze à peu près régulier. L'adipeuse
est peute; l’anale est longue et basse ; le premier in-
terépineux de la dorsale à une pointe, dirigée en
avant; une double épine, qui semble embrasser dans
son chevron la base du premier rayon de la na-
seoire, la termine en arrière.
B. 4; D. 18; A. 35: C. 27; P. 16: V. 7.
Les écailles sont extrêmement petites; j'en compte
cent vingt rangées de chaque côté; 1l y a vingt-neuf
épines abdominales, et autour de l'anus quatre petites,
deux en avant et deux en arrière. La ligne latérale
s'infléchit un peu en arrière de l'épaule; puis elle
se rend en droite ligne le long des flancs, elle est
tracée un peu au-dessus du milieu de la hauteur
du tronc.
Tout ce poisson paraît avoir des teintes roussà-
tres, plus ou moins plombées sur le dos, argentées
sur tout le ventre. La caudale est bordée de noir.
Le dos, au-dessus de la ligne latérale, est couvert
de points.
La longueur est de sept pouces.
Nous avons recu cette espèce de Surinam
par Le Vaillant, et de la Guyane par MM. Les-
chenault et Schomburgk.
Elle se trouve aussi dans lAmazone,
d'où M. de Castelnau vient d'en rapporter
plusieurs individus, dont l'un a huit pouces
de long.
CHAP. XXV. SERRASALMES. 277
J'y adjoins trois autres exemplaires envoyés
de la côte ferme par M. Beauperthuis.
Cette espèce, introduite dans la douzième
édition du Systema naturæ, avait été obser-
vée dans le cabinet de Dahlberg. Il me paraît
probable, d’après ce que dit Pallas, que les
mêmes exemplaires devinrent les originaux de
la figure donnée dans les Specilesia, laquelle
a été recopiée dans l'Encyclopédie métho-
dique.
Le SERRASALME BORDÉ.
(Serrasalmus marginatus, nob.)
J'ai figuré, dans l'Atlas ichthyologique de
M. d'Orbigny, une seconde espèce de Serra-
salme qui se distingue de celle de la Guyane
par un museau beaucoup plus pointu; ce qui dé-
pend de la plus grande concavité de la nuque. La
courbure du dos est aussi plus régulière, et ce dos
est plus élevé. La hauteur du tronc est due fois et
quelque chose’ ‘dans E longueur totale. La tête est
comprise trois fois dans le corps, mesuré depuis
l'extrémité jusqu'à la naissance de la queue. Les stries
des pièces osseuses de la joue sont plus marquées,
et ce qui disingue éminemment celte espèce de
l'autre, c’est que le sous-orbitaire n’atteint pas jusqu'au
bord du limbe de l’opercule. Le premier rayon de
l'anale est beaucoup plus gros,
278 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
D: 17: À. 36: C 21; PM6: M. 07
’
M. d'Orbigny' a rapporté une étude faite sur le
poisson vivant des couleurs de cet intéressant Serra-
salme. Il a représenté le dos plombé, couvert de
points noirâtres ; le ventre blanc; l’opercule, l'adi-
peuse, la queue et la base de l’anale d’un beau jaune.
Cette nageoire est bordée de rouge. La caudale porte
un large croissant blanc et un fin liséré de la même
teinte.
Le plus grand des exemplaires a sept pouces
et demi. J'en ai une variété qui a le museau
un peu plus pointu.
Suivant M. d'Orbigny, c'est encore une des
espèces confondues par les Espagnols sous le
nom de Palometa. Elle vient du Parana, dans
la province de Corrientes; elle aime les lieux
sablonneux et les fonds de roche; on ne voit
jamais ses troupes se réunir sur les bancs. Leur
présence nuit beaucoup aux pêcheurs, car
ils coupent toutes les lignes. On ne peut rien
attacher dans l’eau avec -des lanières de cuir,
car en peu de temps tout est détruit par la
voracité des Serrasalmes. |
1. D'Orbigny, n.° 59.
CHAP. XXV. SERRASALMES. 279
Le SERRASALME À TACHE SUR L'ÉPAULE.
(Serrasalmus humeralis, nob.)
Une autre espèce, voisine de celle de M.
d'Orbigny, s’en distingue
par des sous-orbitaires encore un peu plus étroits; 1ls
sont striés, ainsi que les autres pièces operculaires.
La mâchoire inférieure est moins saillante au-devant
de la supérieure, bien qu’elle la dépasse de toute
la largeur de sa branche. Le museau est arrondi,
convexe au-devant de la narine, un peu concave au-
dessus des yeux. La crête interpariétale est convexe.
B.:4; D.16: A. 83: P.16:.V;"7.
La couleur est bleu d’acier au-dessus de la ligne
latérale, argentée sous le ventre. Une tache noire,
très-marquée, est derrière l’ouie. Le dos et les flancs
sont couverts de points bleu-foncés, presque noOi-
râtres. La caudale a une large bordure noirûtre.
Notre exemplaire est long de cinq pouces.
IL a été rapporté de Amazone par M. de Cas-
telnau.
Le SERRASALME CARIBE.
(Serrasalmus caribe, nob.)
C'est auprès de ces espèces qu'il faut placer
l'Umati ou poisson caribe de l'Orénoque, dé-
crit sur les bords de ce fleuve par l'illustre
voyageur qui le visitait au commencement de
280 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
ce siècle, et qui en a publié une figure à la
planche xzvir du second volume des Obser-
vations de zoologie et d'anatomie comparée.
C’est un poisson à corps comprimé, ovale, cendré-
verdâtre sur le dos. La tête est tronquée en avant.
La bouche, grande, est armée de dents très-pointues,
triangulaires, presque entièrement couvertes par les
lèvres; les inférieures sont plus grandes que les
supérieures , et il y a dix des premières. La langue,
charnue, est sans dents. Les yeux sont grands et
noirs. Le corps est couvert de petites écailles cadu-
ques, blanches, à reflets argentés. La dorsale et la
caudale sont verdâtres ; toutes les autres parties du
corps, c’est-à-dire, le ventre, les opercules, les pec-
torales, les ventrales et l’anale, sont d’un rouge
jaunâtre. La caudale est tronquée et un peu bifur-
quée. La première dorsale est longue; les pectorales
lancéolées , plus grandes que les ventrales. Le premier
rayon de l’anale est quatre fois plus large que les
autres.
D. 20; A: 27, etc.
À ces observations, M. de Humboldt ajoute
que la longueur du poisson était de cinq pouces
et la largeur de trois et quelque chose. La vessie
aérienne est double, grande et remarquable.
La première, de sept dixièmes de pouce de
long, est oviforme ; la seconde est conique,
plus petite, tronquée, crénelée et ‘un peu
concave en avant, là où elle enveloppe pour
CHAP. XXV. SERRASALMES. 281
ainsi dire la première. Ces deux vessies com-
muniquent avec l'estomac par un canal qui
s'enfonce dans la seconde en traversant la
première. M. Bonpland a observé que ce canal
est fermé à son ouverture dans l'estomac par
une valvule.
M. de Humboldt écrit à la suite de cette
description les remarques suivantes :
« En faisant des recherches sur le Dorado,
jai trouvé la première notice sur l'Umati ou
poisson carnassier de lOrénoque, dans Îa
relation du voyage d’Alonso de Herrera (1535)
au Rio Meta. Les soldats trouvèrent, dans une
cabane, des espèces de chaussons dont se ser-
vaient les pêcheurs pour se garantir de la mor-
sure du Caribito. Ce poisson est très-recherché
et d'un goût agréable; mais comme on n'ose
se baigner partout où il abonde, on peut le
regarder comme un des plus grands fléaux de
ces climats, dans lesquels la piqüre des in-
sectes tipulaires (mosquitos) et l'excitation de
la peau rendent l'usage des bains si néces-
saire.
Le Caribe, que les Indiens Maypures ap-
pellent Umati, habite l'Apure, l'Orénoque
et tous les affluents de ces rivières, surtout la
Havana et le Cucivero. On le rencontre aussi
dans les mares d’eau stagnante des Llanos de
282 LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
Vénézuéla. Les Espagnols appellent Caribe
ces Serrasalmes, en faisant allusion à la cruauté
de la puissante nation des Indiens Caribes ou
Carina. ”
Lorsque M. de Humboldt publia les extraits
de son journal, j'avais déjà remarqué que le
Caribe, dont je devais déterminer l'espèce,
différait des autres Serrasalmes connus, par
plusieurs caractères. En revoyant aujourd'hui
mes premiers essais ichthyologiques, je suis
heureux de confirmer ces premières vues. Le
poisson Caribe se distingue de toutes les es-
pèces que jai sous les yeux par le nombre
des rayons, par la saillie et la protubérance
du front, la concavité du profil étant rejetée
sur la nuque. |
Le SERRASALME DORÉ.
(Serrasalmus aureus , Spix.)
L’Amazone nourrit une grande espèce de
Serrasalme que Spix à fait connaître dans son
Histoire des poissons du Brésil. Quoique formé
sur le plan général des autres Serrasalmes, le
poisson en diffère
par læ-largeur de son museau; la grosseur de la
mâchoire inférieure; le peu de concavité du front.
Les os sous-orbitaires qui cuirassent la joue sont
CHAP. XXV. SERRASALMES. 283
presque aussi grands que ceux de notre première
espèce. Toutes ces plaques et celles de l’opercule
sont striées. Il y a six dents à la mächoire supé-
rieure; sept à l'inférieure ; les deux mitoyennes ont
un talon si haut et si pointu qu’on le prendrait aisé-
ment pour une dent particulière.
B. 4; D. 17; A. 32; C. 29; P. 16; V. 1.
La couleur du poisson, conservé dans l’alcool,
est un vert olivâtre rembruni, à reflets dorés,
et à en juger par l'enluminure de Spix, le
poisson, conservé dans le cabinet national,
n'aurait pas beaucoup changé de couleur. Le
contour, tel qu'il a été dessiné par le natura-
liste qui la rapporté des fleuves et des lacs
du Brésil équatorial, rappelle beaucoup le
dessin de M. de Humboldt. M. Agassiz n'ajoute
aucun détail remarquable dans sa description.
Nous en possédons plusieurs exemplaires
dus aux recherches de M. Aug. de Saint-Hi-
laire, de M. de Castelnau et de quelques autres
voyageurs encore qui nous ont fait connaître
les poissons du Brésil. Le plus grand a treize
pouces.
Il me paraît très-probable que nous retrou-
verons dans ce Serrasalme le second Piraya
de Marcgrave'; car il le donne comme un
4 Marcgr., Bras., p. 165.
284 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
poisson particulièrement doré, et qui se dis-
tinguerait de son premier Piraya par une
adipeuse couverte de petites écailles.
B. Du genre PycocenTre (Pygocentrus).
Le genre Pygocentre a été établi par M.
Muller, qui l'a caractérisé par l'absence des
dents palatines, en ajoutant à ce caractère
essentiel la présence de dents à l'intermaxil-
laire et à la mâchoire inférieure sur ur seul
rang ; elles sont triangulaires, tranchantes,
très- faiblement dentelées; mais je n'oserais
pas dire, comme M. Muller, qu'elles n’ont pas
de dentelures. L’os maxillaire ressemble à celui
des Serrasalmes, il est presque entièrement
caché derrière l'intermaxillaire sous le sous-
orbitaire. Le corps est comprimé; l'abdomen
est tranchant et dentelé, et les aiguillons,
placés au-devant et au delà de l'anus, sont
comme dans les Serrasalmes. Le nombre des
rayons branchiostèges est de quatre. D'ailleurs
la splanchnologie de ces animaux ressemble à
celle des poissons de ce groupe; l'intestin ne
fait qu'une seule circonvolution ; le nombre
des appendices pyloriques varie de dix à
quinze ; la vessie natatoire est divisée en deux
parties, l'antérieure, petite et globuleuse ; la
seconde est très-grande et elle communique
CHAP. XXV. SERRASALMES. 285
par un canal très-court avec l'œsophage. On
verra, dans la description de l’une de nos es-
pèces que, malgré cette communication, l'es-
tomac en cul-de-sac de ces Pygocentres peut
être renversé, comme celui d'un très-grand
nombre otre poissons de familles très-di-
verses. J'ai déjà eu occasion de signaler le
renversement de ce viscère dans des espèces
qui n'ont pas de vessie natatoire. L'exemple
que nous fournit le Pygocentre dont il s’agit
dans cet article, est une nouvelle preuve que
l'estomac des poissons se renverse par une
action contractile de ses fibres, et non pas par
la dilatation de l'air contenu dans la vessie en
réagissant après la rupture de cet PIÉANOIQUE
les parois de l'estomac.
Les Pygocentres sont aussi anciennement
connus que les Serrasalmes. Marcgrave a publié
la description de la première espèce, qui est
devenue le Serrasalme piraya de M. Cuvier et
de Spix et Agassiz. M. Spix en a fait connaître
un second sous le nom de Serrasalmus nigri-
cans; et, enfin, M. Muller a donné l'indication
d'une troisième espèce dont la dentition a été
parfaitement représentée dans le petit ouvrage
de M. Schomburgk' et dans la Monographie
de MM. Muller et Troschel.
1. P. 230.
286 LIVRE XXIT. SALMONOÏDES.
Du Prirar ou Hum4A.
(Pygocentrus niger , Muller.)
Je vais décrire avec détail un individu
parfaitement conservé dans l'alcool et que
nous devons aux soins de M. Schomburgk.
C'est de toutes les espèces de ce genre celle qui
a le dos et le museau le plus convexe; la mâchoire
inférieure dépasse la supérieure, et son contour se
perd entièrement dans celui du profil supérieur.
Nous voyons cette ligne un peu convexe et saillante
au-devant des yeux; puis, elle monte par un arcw
très-soutenu , de manière que la plus grande con-
vexité du dos soit en avant de la dorsale. À parur
de ce point, la courbe redescend un peu jusque
sous le dernier rayon de la nageoire; elle fait aum
dela quelques ondulations, jusqu’à L fin de la |
queue. Le premier rayon de lanale correspond al
peu près au milieu de la dorsale, et l'anus au troi-i
sième ou au quatrième rayon de cette nageoire. Le.
profil inférieur se dessine par une he peu cOn=\
cave, en descendant obliquement depuis le menton
saillant de la courbure du ventre. La ligne du profil
remonte sous l’anale très-obliquement jusque vers law
queue, dont la hauteur est comprise cinq fois et
CHAP. XXV. SERRASALMES. 287
demie dans la plus grande élévauion du tronc. La
hauteur est deux fois et un neuvième dans la
longueur totale. La longueur de la tête, mesurée
depuis la saillie de la mâchoireinférieure jusqu’au bord
membraneux de l’opercule, est trois fois et un üers
dans-la longueur du corps. Il y a une fois le diamètre
de l'orbite entre l’œil et l'extrémité de la mâchoire
supérieure, et une fois et demie jusqu’au bout du
museau. D'un œil à l'autre, l'intervalle comprend
deux diamètres et un uers. Il y a bien près de cinq
fois le diamètre de l'œil dans la longueur de la tête,
et quatre fois dans la hauteur, mesurée par le travers
du globe. Le bord inférieur de l’orbite répond à la
moiué de la hauteur de la joue. Cettes grande élé-
vaton de la face dépend de la hauteur de la branche
de la mâchoire inférieure qui, mesurée à la sym-
physe, est égale au diamètre de l'orbite, et qui,
près de l’aruculation, la surpasse d’un quart. Le
premier sous-orbitaire est une grande pièce trian-
gulaire, dont langle inférieur serait ironqué et
dont le bord postérieur, presque vertical, atteint
au delà de l'orbite. La seconde couvre tout le bas
de la joue, car son contour suit le bord du préo-
percule sur lequel elle s'appuie. Le troisième, encore
plus grand, complète toute la cuirasse jusque sur
le préopercule; il remonte beaucoup au-dessus de
l'œil et près de l’os mastoïdien. Au-devant de ce bord
et tout à fait au-dessus de l'œil se trouve, à peu
près perdu dans l'épaisseur de la peau pe du
dessus de la tête, le quatrième sous-orbitaire. Il
y a, enfin, un sourcilier très-épais, caché dans
288 LIVRE XXII SALMONOIÏDES.
l'épaisseur de la peau, et d’ailleurs très-peu mobile.
Le limbe du préopercule ne descend guère qu'aux
deux tiers de la hauteur de la mâchoire. L'autre
tiers est couvert par l'interopercule. L’opercule est
très-étroit et le sous-opercule est un demi-arc trian-
gulaire, assez large, qui complète à peu près le
bord vertical et arrondi de la fente de l’ouie. L’oper-
cule est si étroit qu'il n’a guère que les deux tiers
du diamètre de l'orbite. Tous ces os, ainsi que les
quatre rayons de la membrane branchiostège, le
dessous de la mâchoire inférieure et la portion ex-
terne de la grande ceinture humérale ont leur surface
grenue et comme chagrinée. Leurs bords ont des
arêtes vives et tranchantes. La fente des ouïes est”
très-large. L'isthme de la mâchoire a aussi une grande
largeur; ce qui était nécessaire pour loger à l'inté-
rieur la grosse langue, libre et charnue de ces pois-
sons. J'ai déjà dit que la mâchoire inférieure est un
peu plus saillante que la supérieure. L’arc de celle-ci
est formé par un intermaxillaire, qui a une petite
branche montante, au-devant de laquelle on recon-.
naît, par sa mobilité dans l'épaisseur de la peau,
un très-petit nasal. Un peu sur le côté existe lan
narine avec ses deux ouvertures. Au delà de l’échan- M
crure nous voyons à lintermaxillaire une forte tu- M
bérosité qui s’arucule par des ligaments fibreux
très-résistantes, avec une grosse apophyse obtuse w
de l’os DRE, C'est aussi sur ce point que vient M
s'appuyer l'angle antérieur du premier sous-orbi- #
taire, et en dessous de lui, dans l’étroite ramure que
laissent les deux os, se trouve logé le maxillaire.
CHAP. XXV. SERRASALMES. 289
Or, comme celui-ci n’a pas de mouvement, à cause
de son aruculation palaune et de sa réunion avec
son congénère au-devant de l’ethmoïde par des li-
gaments fibreux très-résistants, on conçoit la presque
entière immobilité du maxillaire, dont on ne peut
voir qu'une très-petite partie quand on n’a point
disséqué l'ostéologie très-curieuse de ces poissons.
Cet intermaxillaire, si robuste et si haut, est armé
de six larges dents triangulaires, hautes de trois lignes ;
la dernière en a même un peu plus de quatre, l’arête
est très-finement dentelée; elle porte un talon qui
a tantôt une, tantôt deux pointes; j'en vois même
plusieurs à la dernière dent. La mächoire inférieure
a sept dents, de même forme, mais plus hautes et
plus couchées que les supérieures. Il n’y a pas de
dents aux palauns; cependant, le bourrelet de cet
os est couvert de très-fines granulauons, qui le ren-
dent rude au toucher, et que l’on pourrait facilement
désigner comme des dents. Tout le reste de la sur-
facé palatine est protégé par une large plaque osseuse
et mince, fournie par le ptérygoidien; celle-là, re-
couverte par une muqueuse mince et lisse, n’a aucune
trace de dentiion. J'ai déjà eu occasion de signaler
la force des os de l’épaule. Cette ceinture humérale
est, en effet, formée d’un surscapulaire pointu, por-
tant à son bord externe un peut scapulaire ; puis, vient
un très-large huméral et ayant au-dessous de lui deux
peutes plaques mobiles, dont l’une me paraît appar-
tenir au cubital, et l’autre au styléal. C’est dans leur
fossette que joue l’arüculation de la pectorale, na-
geoire à peu près faite comme dans la Carpe, et
22. 19
290 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
dont la longueur dépasse un peu le üers de la hau-
teur. La UE est très-petite ; l'anale est basse; ses
premiers rayOns SOnl COur!s ; elle est en partie engagée
dans une peau écailleuse. La dorsale est peu élevée
et plus libre; mais l'adipeuse èst presque entièrement
couverte de petites écailles. La caudale a des rayons
très-épais, et le lobe inférieur est un peu plus gros
que le supérieur.
B: 4: D. 18; A.35: C: 25; P. 16::V. 6.
Les écailles sont petites, assez fermes. Il y en a
cent cinq le long de la ligne latérale. Les stries
entre-croisées de leur surface sont extrêmement jolies
à voir au microscope sous un grossissement peu
considérable; elles semblent couvertes de caractères
chinois. La couleur est un vert olivâtre uniforme,
rembruni sur le corps et sur les nageoires.
C’est, suivant M. Schomburgk, un des pois-
sons les plus voraces des rivières de la Guyane.
Il dit que les mâchoires sont assez fortes pour
couper le doigt d’un homme; que des poissons
d’un poids considérable sont promptement
dépecés par la dent carnassière du Pygocentre;
qu'aucune espèce d'animal n'est à l'abri de ses
attaques; les plus grands crocodiles sont sou-
vent blessés à la queue ou perdent leurs doigts
par la morsure de ces dangereux poissons.
Ainsi que Linné l'a déjà dit, M. Schomburgk
assure que les pieds des Palmipèdes, ou les
CHAP. XXV. SERRASALMES. 291
jeunes de ces oiseaux,sontdévorés parles Pirais.
Il dit qu'il a vu, en remontant la rivière de
Cabaraba, un des affluents du Korentyn, un
grand Cabiai (Cabia capibara) perdre trois de
ses petits, sur cinq, que la mère conduisait pour
traverser la rivière; ils ont été pris et dépecés
par les Pirais. Une autre fois, sur la rivière de
Korentyn, il vit un grand mouvement autour
d'un corps desséché flottant sur le milieu du
fleuve, il reconnut bientôt la tête d’un très-
grand Liuganani (Cychla ocellaris) dévoré par
une troupe de Pirais. Le poisson avait de
vingt à vingt-six pouces, et on pouvait voir
quil avait été mangé peu à peu depuis la
queue jusqu'aux nageoires pectorales. Les Pi-
rais font entendre une sorte de grognement
sous l'eau , ils sont très-vivaces et peuvent
rester des heures entières hors de l’eau. Leur
chair est ferme, blanche et de bon goût.
Du PirAyA DE MARCGRAVE.
(Pygocentrus Piraya, Mull.)
L'espèce la plus anciennement connue, puis-
que nous la trouvons déjà dans Marcgrave, est
celle qui est devenue le Serrasalmus piraya
de M. Cuvier. Je ne l'ai pas décrite la première,
malgré son ancienneté, à cause des documents
curieux que M. Schomburgk nous a donnés sur
292 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
les habitudes de la précédente, et parce que
celle-ci ne me paraît pas devoir être aussi
dangereuse que le Huma, attendu quelle a les
dents de la mâchoire supérieure plus courtes.
Ce Piraya diffère encore par plusieurs autres
caractères.
En effet, 1l a la mâchoire inférieure un peu plus
saillante. L’œil plus petit, plus rapproché du bout
du museau. Le dessus de la tête est convexe, et l'in-
tervalle entre les yeux contient trois fois le diamètre.
Le premier sous-orbitaire descend plus bas ; le second
et le troisième sont un peu plus larges. Le limbe du
préopercule a des ciselures beaucoup plus profondes.
Le sous-opercule est plus large, et tous ces os sont
plus profondément sculptés.
Je possède six individus de toute taille de cette
espèce : ils ont tous la seconde dorsale ou l’adipeuse
formée de rayons irréguliers, osseux et rapprochés.
Ce caractère est exprimé, non-seulement dans la
figure de Spix, mais dans la peinture du livre de
Mentzel. Enfin, les deux lobes de la caudale sont
plus égaux , et le premier rayon de l’anale est beau-
coup plus haut, ce qui fait paraître la nageoire pro-
porüonnellement plus courte, quoiqu'elle n'ait que
deux rayons de moins; la pectorale est aussi plus
longue et plus pointue.
B. 4; D. 18; A.33; C. 25; P. 16; V. 6.
Il y a vingt-Cinq OU VINgi-Six épines sous le ventre.
La couleur est bleue, à reflets irisés et dorés sur le
dos. Le ventre et les opercules sont jaunes. La
CHAP. XXV. SERRASALMES. 9293
dorsale et la caudale ont quelques teintes bleuâtres,
et les autres nageoires urent plus au jaunâtre. Dans
le livre de Mentzel ;, j'ai vu les nageoires paires d’un
assez joh jaune rougeûtre; l'anale jaune et le ventre
brillant et doré.
Le plus grand exemplaire conservé dans les
collections du Muséum est long de dix-sept
pouces environ. Il a été rapporté du Rio San-
Francisco par M. Auguste de Saint-Hilaire,
et c’est d’après lui que M. Cuvier? a donné la
figure de son Piraya. Cest aussi, sans aucun
doute, le Serrasalmo piranha de SpixŸ et
d'Agassiz.
M. Auguste de Saint-Hilaire, qui nous a
envoyé ce poisson, a publié des observations
curieuses sur ses habitudes. Voici l'extrait du
passage où il parle de ce Pygocentre :
«Ils (les habitants) se servent de ces frêles
nacelles pour aller à la recherche des bêtes à
cornes qui, étant restés sur de petites collines,
finiraient par être submergées; ils forcent ces
animaux à se jeter à la nage, et ils leur font
sagner la terre ferme. Dans ces voyages, les bes-
tiaux sont exposés à la rencontre d’un ennemi
. Piraya , 4b. Mentzelir, n.° 228.
. Cuvier, Mém. du mus., pl. 28, fig. 4.
PI: 28:
. Voy. dans les provinces de Rio de Janeiro et de Min. Ger.,
. 2, p. 392.
+ 9 19
yo
294 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
redoutable, le poisson qu'on appelle Piranha
(poisson-diable, Miletes macropomus";Cuvier
et Spix). Ce beau poisson atteint à peine deux
pieds de longueur; mais il va par bandes, et
a les mâchoires armées de dents triangulaires
et tranchantes. Lorsqu'un animal ou un homme
tombe dans l'eau, il est ordinairement atta-
qué, dans l'instant même, par les Piranhas.
Leur morsure est tellement prompte et si
vive, qu'on la sent aussi peu que la coupure
d’un rasoir; c'est du moins ce que m'a assuré
le respectable propriétaire de Capäo qui, étant
tombé dans un maraïs, avait été mordu par
des poissons - diables en deux endroits diffé-
rents. Les Piranhas habitent en très-grand
nombre, non-seulement le San-Francisco,
mais encore les lacs fangeux (Zugoas), qui
sont si nombreux sur ses bords et où l'eau
séjourne toute l’année. La chair de ces pois-
sons est ferme et d’un goût très-délicat; leurs
arêtes n'ont point cette ténuité qui rend tant
d'autres espèces désagréables à manger. On
prend les Piranhas avec le filet ou des lignes
dormantes, auxquelles on met pour appât un
morceau de viande. Ces poissons ont une telle
voracité qu'ils se laissent prendre par la chair
1. Notre célèbre confrère acceptait cette fausse dénomination ,
d'après Spix.
CHAP. XXV. SERRASALMES. 295
d’autres individus de leur espèce, et l’on as-
sure même quils se mangent entre eux.”
M. de Saint-Hilaire, dans une note qu'il n’a
communiquée, dit : « Le Piranha ne se trouve
pas seulement à l'orient de la grande chaîne,
que j'ai appelée Serra da San-Francisco e da
Paranahyba; il vit aussi dans le Paranahyba
qui coule à l'occident, et dont les eaux arri-
vent, en définitive, à la Plata. D'après M. Spix,
javais rapporté le dangereux poisson, appelé
Piranha, au Wyletes macropomus Cuvier ;
mais il est évident que cette détermination
n'est pas exacte, et que le Piranha est le Ser-
rasalme piraya Cuvier, puisque ce savant a
fait sa description du $. piraya d'après un in-
dividu que jai moi-même envoyé du Brésil.”
Le PYyGOCENTRE NOIRATRE.
(Pygocentrus nigricans , Muller.)
M. Spix’ a figuré sous le nom de Serra-
salmus nigricans, une espèce qui se distingue
de la précédente
par un museau beaucoup plus pointu, concave au-
dessus des yeux, et qui ressemble beaucoup, par
les formes générales, au Caribe de M. de Humboldt
1. Spix, tab. 30.
296 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Ce poisson, d’un olivâtre rembrum, brille de reflets
dorés. Ses babitudes sont semblables à celles de ses
congénères.
L'individu, long de quatre pouces, a été
décrit avec beaucoup de détail par M. Agassiz,
et je renvoie à cette description pour ce qui
concerne le reste.
Le PYGOcENTRE PALOMETA.
(Pygocentrus Palometa, nob.)
Le Palometa du Rio Apure
a le corps large, comprimé latéralement; le dos
arqué ; la bouche extrêmement petite; les yeux très-
grands ; la dorsale, en forme de faux, opposée à la
ventrale ; les pectorales et les ventrales très - petites ;
la queue fourchue; le ventre tranchant, dentelé en
scie. Après cette dentelure, étendue jusqu'aux deux
üers du corps, commence une longue nageoire anale.
Les dents très-aiguës et tranchantes dans les deux
mâchoires. Les écailles petites et argentées ; pas de
tache,
Il vit dans le Rio Apure, le Rio Guarico
et le bas Orénoque.
C. Du genre PyGoPRISTIs.
M. Muller a séparé de ses Pygocentres, sous
le nom de Pygopristis, des poissons qui leur
ressemblent par tous les caractères généraux,
CHAP. XXV. SERRASALMES. 297
dont le palais est lisse etsans dents, mais qui ont
celles des mâchoires festonnées et fortement
denticulées. La première espèce à rapporter à
ce genre est le Serrasalme denticulé de M. Cu-
vier. M. Muller y ajoute une seconde espèce,
décrite dans ses Zoræ ichthyologicæ, sous le
nom de P. fumarius, et il croit que c'est le
poisson décrit et figuré par M. Schomburgk
sous le nom de Serrasalmus punctatus. J'y
ajouterai moi-même, sous le nom de P. ser-
rulatus, une espèce de l'Amazone rapportée
par M. de Castelnau.
Le PiGoPRriSTIS DENTICULÉ.
(Pigopristis denticulatus , nob.)
La première espèce de Pygopristis est,
comme l'a très-bien reconnu M. Muller, celle
qui a été mentionnée plutôt que décrite par
M. Cuvier, sous le nom de Serrasalme den-
ticulé. Mon illustre maître en parle dans le
mémoire inséré dans le 5.° volume de la col-
lection des Mémoires du Muséum, d’après le
squelette d'un très-petit individu, le seul
exemplaire que l'on possédât alors dans les
collections du Jardin des plantes; mais j'ai
eu le bonheur de retrouver, parmi les pois-
sons donnés au Muséum par M. Schomburgk,
LE
298 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
des exemplaires de cette espèce, qui vont me
servir à faire la description suivante : |
Cette espèce est remarquable par la forme orbicu-
laire de son corps. Le profil du dos monte par une
courbe régulièrement arquée, depuis la nuque jus-
qu'au delà de l'adipeuse; celui du ventre est parfai=
tement symétrique au profil supérieur; 1l y a une
très-légère dépression au-dessus des yeux, et le mu-
seau est un peu bombé. La mâchoire inférieure dé=
passe de très -peu la supérieure. La hauteur est un
peu plus grande que la moitié de la longueur. L’œil
est placé sur le haut de la jouée sans cependant
toucher à la ligne du profil. Il n’y a guère que lesm
deux tiers du es entre le bout du museau et"
le bord antérieur de l'œil; aussi les narines sont
elles tout à fait rapprochées du sourcilier. Les osselets:
sous-orbitaires, au nombre de quatre, ne couvrent”
que la moitié de la joue; ils sont suiés ; l'antérieurk
cache le maxillaire quand la bouche est fermée
mais celui-ci, qui est mobile et qui s’arucule à la
manière de ces os chez les Salmonoïdes, se porte
en avant quand la mâchoire inférieure s’abaisse et sem
dégage ainsi du sous-orbitaire. Les deux intermaxil*
laires forment une espèce de demi-cercele, et les dents
qu'il porte sont serrées les unes contre les autres
toutes égales, et au nombre de cinq sur chaque os
Quand la bouche est fermée, ces dix dents restent
au-devant de l'arc de la mâchoire inférieure. Less
dents d’en bas sont semblables à celles d'en haut
il y en a sept sur chaque branche. Chaque dent est
triangulaire et comprimée, et a de chaque côté dun
CHAP. XXV. SERRASALMES. 299
lobe principal un peut talon à deux ou trois dente-
lures; ce qui rend tout le bord de la couronne à
peu près régulièrement denticulé. Il n’y a pas de
dents au palais. Le limbe du préopercule est un peu
moins large que la poruüon nue qui est au-dessus de
lu. Le bord inférieur descend obliquement, de ma-
mère que l'angle de l'os est tout à fait vers le bas
de la joue, près de la fente de l’ouie. Le bord mon-
tant est un peu arqué. L’opercule est haut et étroit ;
il est ciselé comme les sous-orbitaires ; on voit quel-
ques stries sur le limbe et sur l’interopercule ; mais
le sous-opercule est lisse. Les ouïes sont largement
fendues. Les quatre rayons de la membrane bran-
chiostège sont cachés sous une peau lisse et épaisse.
L'huméral, qui est haut et étroit, est strié; mais le
scapulaire et le surscapulaire sont lisses. L'inseruon
de la pectorale se fait un peu en avant de l’aplomb
du bord de l’opercule. La carène du ventre descend
au-dessous de cette pectorale; elle est fortement
denticulée. La dorsale est basse et pas beaucoup plus
longue que haute, l’anale est longue ; la caudale est
très-peu échancrée, mais haute et étroite.
D'4,10, 205 47580; 92952 MAbs 0
Les écailles sont très- petites ; 1l y en a au moins
cent rangées sur les côtés. La ligne latérale descend
assez brusquement de la tempe. Arrivée à l’aplomb
de la pointe de la pectorale, elle se redresse pour se
rendre ensuite directement à la queue.
La couleur est un plombé bleuâtre, à reflets
argentés. Je ne vois pas de tache sur le corps ni sur
ER
300 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
les nageoires, qui me paraissent un peu plus foncées!
que le tronc.
Le plus grand de nos exemplaires est long
de sept pouces. Il a été pêché dans l'Essé=
quibo par M. Schomburgk.
Le Pygopriste denticulé dont M. Cuvii
comme nous l'avons dit plus haut, ne possé=
dait qu'un squelette, a été dont par MM:
Muller et Troschel dans les Zoræ ichthyolo*
gicæ”. Ces zoologistes n'ont pas eu des indi-
vidus aussi te que les nôtres, car ils ne
leur donnent que deux pouces.
Le PYGoPRISTIS SERRULÉ.
(Pygopristis serrulatus , nob.)
Je possède une seconde espèce, dont less
formes diffèrent sensiblement de la précédente |
presque coupée droite et obliquement. La courbure ù
du dos remonte beaucoup plus brusquement jusqu'a
la dorsale, implantée sur une ligne qui descend plus
obliquement en arrière. La mâchoire inférieure est
plus saillante. Le profil du ventre a sa plus grande ;
1. PS4:
CHAP. XXV. SERRASALMES. 301
dentelures se rend ensuite presque horizontalement
jusqu’au premier rayon de l’anale, et le bord de cette
pageoire remonte en ligne droite jusqu'à la queue,
d'où 1l résulte que la circonscripuon du corps est
plutôt rhomboïdale qu’orbiculaire. La hauteur égale
la moitié de la longueur totale. L’œil est plus grand
et plus saillant. Le premier sous-orbitaire plus petit;
les autres sont plus fortement striés ; le nu de la
joue est plus étroit. Le limbe du préopercule a le
bord plus droit. L’interopercule est un peu plus
large. Les dents sont en même nombre aux deux
mâchoires ; mais celles d’en bas sont plus obliques.
Les dentelures sont moins nombreuses et moins
profondes. Les épines du ventre sont plus longues
et plus libres; ce qui rend la carène plus nettement
dentée en scie. Je lui trouve la pectorale plus pointue ;
l’épine de la dorsale est plus détachée et plus aiguë.
La ligne latérale est moins infléchie; enfin , la caudale
me paraît un peu plus fourchue, et l’adipeuse est
sensiblement plus peute.
DM DE UGNA 383 P1165:, V6:
La couleur parait plus cuivrée que celle de les-
pèce précédente, et 1l y a auprès de l'épaule quel-
ques traces d’une large tache noire. Les nageoires
sont plus rembrunies.
Notre exemplaire, long de six pouces, a
é rapporté de l'Amazone par M. de Castelnau.
302 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Le PYyGOPRISTE ENFUMÉ.
(Pygopristis fumarius, Muller).
Je ne puis parler du P. fumarius que d'a-
près M. Muller.
Cest un poisson à corps ovale, dont la hauteur
est deux fois dans la longueur totale. La longueur
de la tête égale la moitié de cette hauteur. Chaque in-
termaxillaire porte six dents, et il y en a le même
nombre à la mâchoire inférieure. Ces denis ont cinq
points. Les naturalistes de Berlin ont décrit avec
détail les autres parues de ce poisson; 1ls donnent
pour nombre des rayons :
B. 4; D. 18; A. 36; P. 16; V. 7.
On voit que ces nombres diffèrent très-peu de
ceux du P. denticulatus. La couleur est, selon eux,
terre d'ombre plus foncée sur le dos.
Ce poisson, long de six pouces, a été rap-
porté par M. Schomburgk.
D. Du genre CATOPRION.
Le genre des Catoprions est également un
de ceux qu'on doit au travail de MM. Muller
et Troschel. Ils représentent dans ce groupe
les Anostomes à cause de la saillie de la mû-
choire inférieure. Cependant je dois faire
remarquer que les dents de la seule espèce
de Catoprion connue, ne sont pas absolument
CHAP. XXV. SERRASALMES. 303
semblables à celles des Serrasalmes et des
genres voisins. Ils sen rapprochent davantage
par la dentelure de leur abdomen. Les Cato-
prions sont donc un de ces genres intermé-
diaires entre deux petites familles, et qui sont
une des preuves multipliées que la nature n’a
jamais formé les êtres en série continue. Les
Catoprions sont des Salmonoïdes à ventre
dentelé, portant sur les intermaxillaires deux
rangées de dents coniques. La mâchoire infé-
rieure a des dents tranchantes et triangulaires
sur un seul rang. .
Tels sont les caractères génériques de ce
genre dont on ne connaît qu'une espèce. En
décrivant les principaux traits caractéristi-
ques, M. Muller a relevé l'erreur commise par
M. Cuvier, qui lui attribuait des dents pala-
tines. Je ne sais par quelle précipitation M.
Cuvier a fait donner, dans les Annales du
Muséum, une figure incorrecte de ce poisson,
car je possède le dessin origimal fait de la
main de M. Cuvier, d'après l'exemplaire du
Muséum. On a de la peine à croire que les
deux dessins aient été faits d’après le même
individu.
304 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Le CATOPRION MENTONNIER.
(Catoprion mento, Mull.)
J'ai encore sous les yeux l'individu qui a:
servi à M. Cuvier pour établir son Serrasal-
mus mento. Les collections du Muséum n'en
ont pas recu d’autres exemplaires, mais je vois
cependant que d’autres observateurs ont été
assez heureux pour retrouver cette espèce À
puisqu'elle existe dans le cabinet de Berlin. .
C'est un poisson de forme rhomboïdale, dont la.
hauteur fait moitié de la longueur. La ligne du profil
est droite, depuis l'extrémité du menton jusqu’à la.
dorsale; elle se rend ensuite à la queue en faisant
one ondulations. Le profil de la face est recu
ligne, et la mâchoire inférieure dépasse la supérieure*
de toute la largeur de sa branche; c’est là ce qu
fait cette saillie en menton, caractérisée par M. Cuvier
lorsqu'il a donné à l'espèce l’épithète de mentonnierm
La tête est comprise quatre fois et quelque choses
dans la longueur totale. L’œil est éloigné du bout“
du menton d’une fois son diamètre, qui fat près
du üers de la longueur de la tête; il est tout à fait
sur le haut de la joue et tout près du bord de lan
mächoire supérieure, parce que le premier sous
orbitaire est une grande plaque en losange placée
au devant et au-dessous de l'œil, dont l'angle supé#
rieur, assez aigu, remonte entre l'intermaxillaire el
le cercle de l'orbite. Le second sous-orbitaire est
CHAP. XXV. SERRASALMES. 305
très-grand, couvre presque toute la joue, parce
qu'il s'élève jusqu'à l’articulaion de l’opercule;
aussi n’y a-t-1l qu'un troisième sous-orbitaire assez
peut; quant au quatrième, 1l est réduit à un granule
osseux. Les deux premiers sous-orbitaires ne tou-
chent pas tout à fait au bord du limbe, et cependant
on peut dire qu'ils cuirassent presque entièrement
la joue. L’opercule est très-étroit; le sous -oper-
cule remonte jusqu’au-dessus de l'angle; l'interoper-
cule est peut; lui seul est lisse; tous les autres os
sous-orbitaires ou operculaires sont striés. Le limbe
est ciselé et un peu caverneux. Le redressement de
la mâchoire inférieure rend la fente de la bouche
oblique. Tout le bord supérieur est formé par des
intermaxillaires immobiles, épais, à bord arrondi,
et sur lesquels sont implantées des dents placées
assez irrégulièrement pour qu'on ne puisse pas dire
qu’elles sont sur un ou sur deux rangs. J'en compte
cinq dans nos exemplaires. La pointe de l'inter-
maxillaire est recouverte par le haut du premier sous-
orbitaire. A l'extrémité de l'incisif est articulé le
maxillaire ; ce n’est qu'une petite languette osseuse,
assez mince, entièrement cachée sur le sous-orbitaire,
et retenue par les replis ligamenteux de la lèvre dans
une immobilité presque complète. La mâchoire infé-
rieure a une porüon de son articulation sous le pre-
mier sous- orbitaire ; il faut soulever celui-ci pour
reconnaître la composition de la mâchoire supérieure.
Les dents de la mâchoire inférieure sont au nombre
de sept, irrégulières et assez semblables à celles des
espèces voisines. Avec un tubercule conique, assez
22. 20
306 LIVRE XXII. SALMONOÏDES,
gros et principal, elles ont de chaque côté de leur
base de petits talons pointus, que l’on ne voit bien
qu'après avoir Ôté la lèvre, tant ils sont courts et cachés
dans l'épaisseur de ce tégument. L'ossature de l'épaule
est assez large et striée. La dorsale à ses quatre ou cinq
premiers rayons prolongés en filaments, qui attei-
gnent jusqu’à l’extrémité de la queue quand ils sont
couchés. Le premier interépineux de la nageoïre porte
en avant une très-longue épine acérée, carénée en
dessus et bifide en arrière. L’adipeuse est assez grande.
L’anale est longue, et ses premiers rayons, plus al-
longés que les suivants, la rendent coupée en lame
de faux. La caudale est fourchue.
B:5::D. 16: :A..86:.C.28s PTIT
Dans le dessin fait sur le poisson lorsqu'il
était encore parfaitement conservé, je vois
le troisième rayon de l’anale allongé en un fil
qui n’atteindrait pas tout à fait jusqu'à l'extré-
mité de cette nageoire; je n'oserais donc dire
que le rayon de lexemplaire que j'ai sous les
yeux mériterait l'épithète de radius longissi-
mus, donnée par M. Muller à ceux qu'il a exa-
minés dans le cabinet de Berlin. Les écailles de
ce poisson sont très-petites; l'individu est en-
tièrement décoloré. Il est long de cinq pouces
et deux ou trois lignes.
M. Muller a donné une très-bonne figure
des dents de ce poisson.
CHAP. XXVI. HYDROCYNS. 307
CHAPITRE XXVL
Des genres Hyprocyxs, CYNOPOTAMES, et
de quelques autres voisins de ceux-ci.
On doit à M. Cuvier l'établissement du
genre Hydrocyon. Il parut dans la première
édition du Règne animal pour renfermer un
assez grand nombre d'espèces des rivières de
la zone torride et un poisson du Nil déjà
décrit par Forskal. Les différentes espèces qui
y furent réunies appartenaient à cinq divisions
fort distinctes les unes des autres, indiquées
par M. Cuvier, sans qu'il leur ait donné de noms
particuliers. Il en est résulté que le genre
Hydrocyn parut peu naturel, et qu'on a cher-
ché à le diviser. Spix et Agassiz ont commencé
ce travail en en retirant les Xzphorhynchus,
les Cynodons et les Xiphostomes. Ces trois
genres sont bons; seulement, je ne crois pas
que M. Agassiz ait eu raison de changer le
nom de Cynodon, imaginé par Spix, en celui
de Raphiodon, parce que Linné avait déjà
employé, dans la nomenclature botanique, le
premier d’entre eux pour désigner le Chiendent
pied de poule (Cynodon dactylus). M. Muller
308 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
a adopté ces genres, avec raison, dans sa Mo-
nographie des Characins; mais il a mal carac-
térisé celui des Cynodons, en ne reconnaissant
pas la présence des dents palatines. Cet oubli
lui a fait composer un autre inutile, celui des
Hydrolycus, pour y placer l'/ydrocyon scom-
beroides de M. Cuvier. Je ferai à M. Muller le
même reproche que j'adressais tout à l'heure à
M. Agassiz. Il me paraît avoir changé très-inu-
tilement le nom de Xiphorhynchus d'Agassiz
en celui de Xiphoramphe, attendu que le pre-
mier de ces deux noms est employé en orni-
thologie. Il vaudrait mieux, sans aucun doute,
que ce double emploi n’existât pas; mais le néo-
logisme me parait avoir plus d'inconvénients.
Une autre modification plus importante doit
être apportée au travail de mon savant ami de
Berlin. Je ne doute pas quil ne faille réunir
son Xzphoramphus pericoptes dans le Xzpho-
rhynchus hepsetus, et on verra en outre que
mon {ydrocyon argenteus et mon A. hume-
ralis, devenus, dans le travail de M. Muller,
Xiphoramphus argenteus et X. humeralis, ap-
partiennent à un genre distinct caractérisé par
l'absence de dents aux palatins.
CHAP. XXVI. HYDROCYNS. 309
A. Des Hyprocyns ( Æydrocyons).
Après ces observations générales sur un
genre, ou plutôt sur une famille que M.
_Cuvier avait sentie, mais dont il n'avait pas
caractérisé les genres, nous revenons aux Hy-
drocyons proprement dits, qui comprennent
les Salmonoïdes ayant de grandes et fortes
dents implantées sur un seul rang aux deux
mâchoires; ces dents, coniques, mais un peu
comprimées, ont leur bord tranchant; le pa-
lais est lisse, le corps est allongé, les côtés sont
méplats , l'abdomen est arrondi comme le
dos; l'intestin est très-court, mais le nombre
des cœcums est considérable. M. Muller en a
compté quarante dans ses individus; ceux de
la même espèce que j'ai ouverts n’en avaient
que trente-cinq.
L]
L'HyprOCYON DE FoRrSKkaAL.
(Hydrocyon Forskalii, Cuv.)
Les Égyptiens nomment Ke/b el bahr (chien
de fleuve), ou Æeb el moyeh (chien d’eau) le
3510 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Salmonoïde décrit avant M. Cuvier sous plu-
sieurs noms, et dont il a enfin fixé la dénomi-
nation, en l'appelant Aydrocyon Forskali.
C'est un poisson à corps allongé. La hauteur est
comprise cinq fois et deux tiers dans la longueur
totale. La tête est longue; elle égale la hauteur du
tronc. L'œil est placé sur le haut de la joue, à
peu près au dernier üers de la moiué de la lon-
gueur; car 1l y a entre lui et le bout du museau
deux fois le diamètre, lequel est compris, à très-peu
de chose près, six fois dans la longueur de la tête.
L’extrémité du museau est entièrement formée par
des intermaxillaires très-épais, allongés , et aux-
quels sont soudés les maxillaires. Entre eux et
l'orbite on voit le premier sous-orbitaire, dont la
largeur est égale, à peu de chose près, à celle du
diamètre de l'œil. Cet os forme, au-dessous de la
narine , une petite plaque, à peu près carrée, portant,
en dessous, un second sous-orbitaire qui descend
jusqu’à l’aruculation de la mâchoire inférieure, et
dont le bord postérieur répond à la moitié de l'orbite.
Vient ensuite un troisième sous-orbitaire, couvrant
presque toute la joue; puis un quatrième, étroit; un
cinquième touche larüculation du préopercule ;
enfin, un sixième sous-orbitaire remonte au-dessus
de l’œil sur toute la région mastoidienne, et s'articule
avec un sourcilier, qui est lui-même assez large, mais
peu mobile, et qui avance en pointe jusque sur la»
narine. Tous ces os sont minces et ont à peines
quelques stries ; ils cuirassent toute la joue et attei-
CHAP. XXVI. HYDROCYNS. 311
gnent jusqu’au limbe du préopercule, dont l'angle
est arrondi. L'interopercule est étroit, mais peu re-
couvert par l'os précédent; l’'opercule se termine
par une pointe assez aiguë vers le bas. Tout ce bord
oblique porte un sous- opercule arqué. Le bord de
lopercule paraît varier suivant les différents individus.
J'en vois quelques-uns chez lesquels il est plus ar-
rondi que chez d’autres. L’œil est d’ailleurs recouvert
par une paupière adipeuse, étendue en avant et en
arrière de l'orbite, au moins autant que dans nos
Aloses; elle passe sur la plupart des os minces de la
joue, et se confond avec la peau très-épaisse du crâne
et des deux mâchoires. J'ai dit tout à l'heure que les
deux intermaxillaires formaient l'extrémité du mu-
seau ; ils portent chacun six dents très-acérées, compri-
mées, à bords lisses et tranchants; elles sont écartées
l'une de l’autre, de manière à recevoir entre elles les
dents de la mâchoire inférieure. Ces fortes canmes
sont implantées dans des alvéoles, faciles à voir à
travers la transparence de la table externe de l'os;
la dent se soude avec le maxillaire, ainsi que cela
arrive ordinairement dans les poissons. On conçoit,
d'après cette structure, pourquoi la nature a tant
élargi les intermaxillaires des Hydrocyons. Les dents
de la machoire inférieure sont tout à fait semblables
à celles de la supérieure, quoique la peau qui passe
sur les mâchoires soit extrêmement épaisse. Il n’y a
pas de lèvre mobile au-devant des dents comme il en
existe dans les Serrasalmes. Cette peau est plutôt une
sorte de gencive qui serüt les dents; l'intervalle qui les
sépare, est creusé de fosseites qui reçoivent la dent
312 LIVRE XXII. SALMONOIÏDES.
correspondante de la mâchoire opposée. J'ai compté
le nombre des dents sur dix-huit individus de toute
taille, réunis dans nos collections. J'ai sous les yeux les
exemplaires rapportés d'Égypte par M. Geoffroy, et
qui ont servi à M. Cuvier; je vois constamment six
dents à chaque intermaxillaire, et cinq de chaque
côté à la mâchoire inférieure. La seconde est toujours
un peu plus grande que la première; la cinquième
est petite, et la sixième l’est beaucoup plus encore.
Il n’y a que cinq dents à la mâchoire inférieure;
c'est la première qui est la plus grande de toutes;
la troisième l’est aussi plus que la seconde; la
cinquième est la plus petite. Jai insisté sur ces
nombres différénts de ceux de M. Cuvier, parce
que la description insérée dans les Annales est faite
avec assez de détail pour qu'on puisse croire que
je me serais trompé en donnant des nombres diffé-
rents des siens. Les ouïes sont très-fendues. IL y
a quatre rayons à la membrane branchiostège. La
dorsale est un peu en avant de la moitié du corps
et tout à fait au-dessus des ventrales; elle est assez
haute de l'avant. L’anale est courte et échancrée; la
caudale est profondément fourchue; les pectorales
sont triangulaires, assez courtes; ses rayons sont
épais, et les cinq ou six premiers sont bordés à la
face interne par un assez large repli membraneux.
B. 4; D. 10; A. 16; C. 29; P. 45; V. 9.
Les écailles sont assez grandes, minces, à bords
frangés ; leur surface a de très-nombreuses granula-
uons, avec les stries d’accroissement. J'en compte
CHAP. XXVI. HYDROCYNS. 313
cinquante le long de la ligne latérale. La couleur
est un vert plus ou moins brillant sur le dos, se
fondant dans l’argenté des flancs, qui devient pur et
très-brillant sous le ventre. Il y a des raies longitu-
dinales de points verts rembrunis, plus ou moins
foncés, surtout bien visibles au-dessus de la ligne
latérale. La dorsale est verte; l’anale est plus pâle
et a les premiers rayons rougeûtres. Le lobe supé-
rieur de la caudale est vert, et l'inférieur rouge. Les
nageoires, paires, sont rougeûtres. Nous avons pu
juger de ces couleurs d’après la belle peinture qui
en a été faite en Égypte par M. Redouté.
Les viscères de ce poisson, contenus dans une cavité
abdominale très -allongée et tapissée d’un péritoine
argenté, font une masse assez compacte. Quand on
ouvre les parois du ventre, on voit que le foie a un
lobe droit, pointu et allongé, qui atteint beaucoup au
delà de la moiué de l'abdomen et au lobe gauche épais,
mais qui n’occupe guère, en longueur, que le cin-
quième de cette cavité. Au-dessous de lui, et par
conséquent, dans l’hypocondre gauche, on trouve
le très-grand estomac, qui atteint à plus des trois
quarts de la longueur de l'abdomen; sa branche
montante est courte, et un nombre considérable de
cœcums, car j'en ai compté quarante-deux , se trouve
attaché aux côtés de l’intesun, qui, du reste, est
court, ne formant qu'un repli un peu au delà de
l'extrémité de l’estomac, et se repliant ensuite très-
promptement pour se rendre directement à l'anus.
La vésicule du fiel est assez grosse et engagée dans
le lobe droit du foie; elle se montre tout à fait sur
314 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
la face externe. La vessie natatoire est double; l’an-
térieure, courte et arrondie, n’a guère que le quart
de la longueur de la seconde. Le conduit aérien naît
à l'étranglement qui sépare les deux vessies.
Le squelette à quarante-huit vertèbres, quinze
paires de côtes. On peut admettre trente- deux
vertèbres abdominales.
Telle est la description prise d’après des
individus longs de seize à dix-sept pouces,
rapportés d'Égypte par M. Geoffroy, et plus
récemment par M. Joannis. Nous en avons
encore un certain nombre pêché dans le Nil
blanc par M. Darnaud. Parmi les exemplaires
rapportés par M. Joannis, il en est un qui me
paraît sensiblement plus court et plus trapu
que les autres, car sa hauteur n’est que quatre
fois et deux tiers dans la longueur totale, et,.
malgré cela, en ayant examiné toutes les autres
parties dans le plus grand détail, je n'ai pu
y trouver aucune différence spécifique. Cet“
exemplaire offre cependant de l'intérêt, parce
qu'il m'a servi à reconnaître lidentitéspécifiquew
des exemplaires du Nil et de ceux pêchés dans
le Sénégal, et qui nous ont été envoyés par
MM. Leprieur et Jubelin. Il faut cependant
que je fasse remarquer que tous les exem-
plaires du Sénégal ne sont pas raccourcis. M.
Heudelot en a trouvé qui sont aussi allongés
ji
4
e!
4
À
À
1
(0
1
Va 1!
CHAP. XXVI. HYDROCYNS. 315
que ceux du Nil. Il résulte donc de cette com-
paraison la preuve que l'Hydrocyon du Nil
existe aussi dans le Sénégal.
Ce poisson est bon à manger, mais très-
plein d’arêtes. Les Nègres racontent que l'Hy-
drocyn, envoyé par ses frères en mission dans
un pays fort éloigné, fut chargé d'un grand
nombre de commissions, pour lesquelles cha-
cun lui donna une arête, afin quil püt se les
rappeler; mais il fut fait prisonnier en chemin,
et alors toutes les arêtes lui restèrent. Cette
singulière légende nous a été transmise par
M. Jubelin, gouverneur du Sénégal, qui nous
a envoyé le poisson sous le nom de Gherr.
Ce poisson est mentionné dans le Fauna
arabica, sous le nom de Salmo Roschal.
Forskal s'est trompé en le prenant pour le
Salmo dentex d'Hasselquist. M. Geoffroy,
en rétablissant la synonymie de cette espèce,
la décrite dans l'ouvrage d'Égypte sous le
nom de Characin Roschal, suivant, dans
cette nomenclature, celle de M. de Lacé-
pède. Il a cru pouvoir lui appliquer le nom
de Phager ou de Vorace, à cause de ce
passage remarquable de S. Clément d'Alexan-
drie, qui dit que le Phager, si remarquable
par sa voracité et sa nageoire ensanglantée, est
des premiers à descendre de la Nubie avec
316 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
les grandes eaux du fleuve. Le lobe inférieur
de sa caudale est, en effet, d'un assez beau
rouge, et ses dents justifient très-bien les ha-
bitudes de voracité attribuées à ce poisson.
Mais je trouverais plutôt en lui le Citharus
d'Athénée et d’Aristote ; car c'est le seul de ces
poissons du Nil auquel on puisse donner lépi-
thète de Xæpxægodes. Je ne présente cependant
ce rapprochement qu'avec beaucoup de doute;
il est certain que le nom de Citharus s'appli-
quait aussi à une de nos espèces des Pleuro-
nectes, voisine des Soles.
J'ai examiné avec beaucoup de soin les
différents poissons rapportés du Nil par M.
Joannis, et que nous conservons dans le Mu-
séum national. Je n’ai rien trouvé parmi eux
qui ressemblät à son Characinus besse.
B. Du genre CyNoPoTAME (Cynopotamus, n.)
Les Cynopotames se distinguent des Hy-
drocyons par leurs dents aiguës aux machoires
implantées sur deux rangs aux intermaxillaires.
Les palatins sont lisses, comme dans les Hy-
drocyons.
Ce genre que jétablis aujourdhui com-
prend un petit nombre d'espèces, dont deux
CHAP. XXVI. CYNOPOTAMES. 317
avaient été rapportées par M. d'Orbigny et in-
diquées déjà par moi sous le nom d'/ydro-
cyon argenteus et d'A. humeralis ; la troisième
vient de l'Amazone, et est une des nouvelles
espèces que nous devons aux recherches de
M. de Castelnau.
J'ai déjà indiqué, dans l'Ichthyologie de M.
d'Orbigny, les deux premières espèces de ce
genre, en les plaçant parmi les Hydrocyons
de M. Cuvier.
Le CYNOPOTAME ARGENTÉ.
(Cynopotamus argenteus, nob.)
La première, mon Cynopotame argenté,
a le corps trapu et élevé. La hauteur, mesurée à la
dorsale, est contenue trois fois dans la longueur
totale, en n'y comprenant pas la caudale. Le profil
est beaucoup moins régulier que celui des espèces
du genre précédent. En effet, nous le voyons con-
cave depuis le bout du museau jusqu’au delà des
yeux ; 1l se relève le long de la crête interpariétale,
où 1l devient tout à fait convexe; puis 1] monte en
ligne droite jusqu’à la dorsale, qui est insérée obli-
quement sur le dos; mais, au delà, le profil redevient
convexe, et fait quelques ondulauons jusqu’à la
caudale. Le dessous suit une courbe plus simple,
dont la plus grande saillie répond à l'anus. La tête
est comprise quatre fois et quelque chose dans
318 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
la longueur totale. L’extrémité du museau est formée
par deux intermaxillaires assez courts, qui portent
chacun deux rangées de denis ; une, externe et com-
posée de denis coniques, mais très-courtes; puis,
en dedans, il y a une rangée de quatre grosses dents
canines, écartées dans les deux premières, et les
deux dernières sont les plus grandes, encore les
antérieures dépassent-elles les autres. Le maxillaire,
qui est tout à fait nu, libre, et placé sur les
côtés de la bouche, comme celui d'une truite, est
bordé d’un rang de très-peutes dents coniques.
La mâchoire inférieure a des lèvres libres, assez
épaisses. Elle porte à l'extrémité huit canines, dont
la troisième, très-aiguë , est la plus longue. La
quatrième répond à la dermière de l’intermaxillaire.
En dedans et sur un second rang il y a une série
de très-peutes dents coniques. Le palais est tout à
fat hisse et sans aucune dent ni granulauon. L’œil
est assez grand; son diamètre est à peu près du
quart de la longueur de la tête. Le premier sous-
orbitaire est étroit, et n’atteint pas à l'extrémité
du maxillaire. Le second et le troisième sont assez
larges ; mais, cependant, ils ne couvrent pas toute
la joue. Les deux autres sous-orbitaires sont très-
petits. Le limbe du préopercule est étroit. Son angle
est tout à fait arrondi. Le bord inférieur descend
jusque sous la gorge, parce que la branche de la
mâchoire est large et arquée. Ces deux arcs setouchent
sous la gorge, et cachent toute la membrane bran-
chiostège. L'opercule est étroit; le sous-opercule
et linteropercule le sont encore plus. Les ouies sont
CHAP. XXVI. CYNOPOTAMES. 319
très-largement fendues ; la membrane à cinq rayons.
Le cinquième est un peut osselet perdu dans les
chairs, qui ne m'a pas paru s'attacher comme les
autres rayons branchiostèges à la grande corne
hyoïidienne. L’extrémité de la pectorale dépasse un
peu laisselle de la ventrale. La dorsale répond. à
peu près au milieu du corps; elle est courte, mais
haute et pointue de l'avant. L’anale est longue et
basse; la caudale est fourchue.
HD. 125 A058;: G7215 PS 155 Vi:
Le corps est couvert de petites écailles, au nombre
de cent vingt, le long de la ligne latérale. La couleur
est un argenté brillant, devenant plombé sur le
dos. La dorsale est jaune, largement bordée de
noir.
J'ai donné une figure de ce poisson dans
l'Ichthyologie du Voyage de M. d'Orbigny:.
L'exemplaire est long de huit pouces et
demi; il a été rapporté de Buénos-Ayres par
M. d'Orbigny. Ce zélé voyageur a rencontré
ces individus sur le marché de cette ville
au mois de septembre: c'est l'époque de son
arrivée dans les eaux de la Plata; elle reste
aux environs de Buénos-Ayres jusqu'en jan-
vier; elle remonte le fleuve dans les autres
saisons. Les pêcheurs la confondent avec l’es-
pèce suivante sous le nom de Dentudo.
1. Val. apud d'Orbigny, Poissons, pl. 9, fig. 1.
320 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Le CYNOPOTAME A TACHE SUR L'ÉPAULE.
” (Cynopotamus humeralis, nob.)
La seconde espèce, qui est également due
aux recherches de M. d'Orbigny, ressemble
tellement par les couleurs au Xiphorhynchus
hepsetus, qu'il faut y regarder avec soin pour
ne pas confondre deux poissons, non -seule-
ment d'espèces distinctes, mais encore de
genres différents.
Ce Cynopotame a le corps moins élevé que le pré-
dent; la nuque moins concave et la courbe du dos
un peu plus régulière. L’anale est longue, mais plus
droite. Je trouve les mêmes dents aux intermaxillaires
et aux maxillaires. L’œil est un peu moins grand.
Le premier sous-orbitaire est très-étroit; le second
et le troisième sont plus larges. La pectorale atteint
au üers de la longueur de la ventrale; la dorsale est
haute et pointue ; la caudale est fourchue.
D. 11; A. 44.
Les écailles sont à peu près semblables à celles
de l’autre espèce; 1l y en a cent quinze rangées le
long des flancs. M. d'Orbigny a donné à son poisson
une couleur plombée sur le dos, un peu plus claire
au-dessous de la bandeletie argentée qui va du sur-
scapulaire au milieu de la queue. Il y a une tache
noire humérale et une bandelette noire qui commence
par un trait fin sous l’adipeuse, et se termine sur
la caudale en embrassant l’espace de deux ou
CHAP. XXVI. CYNOPOTAMES. 321
trois rayons. Cette nageoire, ainsi que la dorsale,
est jaunâtre.
L'exemplaire déposé par M. d'Orbigny dans
les collections du Muséum est long de six
pouces.
Ce Dentudo, du marché de Buénos-Avyres,
se pêche dans les mêmes circonstances que le
précédent : il est plus commun.
Le ÜYNOPOTAME BOSSU.
(Cynopotamus gibbosus , nob.)
Les eaux douces de Surinam nourrissent
un troisième Cynopotame, que l'on con-
fondrait avec l'Æpicyrtus gibbosus, aussi
facilement que le Cynopotamus humeralis
peut être confondu avec le Xphorhynchus
hepsetus.
Cette espèce est remarquable par l'élévation et la
convexité de son dos. Le profil, concave jusqu’au
delà de l'œil, remonte le long de la crête interpa-
riétale, pour se porter jusqu'à la dorsale par une
courbe convexe. Il s’infléchit un peu sous la na-
geoire; puis, 1l se rend en ligne droite jusqu’à la fin
de la queue. Celui du ventre est légèrement con-
vexe, depuis l’extrémité du museau jusqu'aux ven-
trales. Il remonte au delà en ligne droite tout le long
de l’anale jusqu’à la queue, dont la hauteur n’est
que le quart de celle du tronc, mesurée au- devant
70e ANER UE
22 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
de l’anale; celle-ci est près de trois fois dans la
longueur totale. Le museau est court, obtus, à cause
de l’extrème brièveté des intermaxillaires, qui ont
leurs deux rangées de dents; mais celles du bord
sont si peutes qu'il faut y regarder avec le plus
grand soin pour ne pas les oublier. Il n’y a que
deux courtes canines sur les maxillures; l’une
en avant; l’autre près de l'extrémité postérieure ;
les autres sont d’une extrème peutesse. Jen dis
autant des canines ou des autres dents de la mi-
choire inférieure. Le diamètre de l'œil fait, à peu
de chose près, le tiers de la longueur de la tête, et
il n'y a pas tout à fait un diamètre entre lui et l’ex-
trémité du museau. Le premier sous-orbitaire est
très-étroit, ne descend pas aussi bas que le maxillaire,
qui reste entièrement à nu ; les autres sous-orbitaires
sont plus larges, mais ne couvrent pas le bas de la
joue. La dorsale est sur la première moiué de la
longueur du corps; l’anale est longue et basse; la
caudale est fourchue, et ses lobes sont très-pointus ;
les ventrales, reportés en avant, répondent à la moitié
de la longueur des pectorales.
D. 11; A. 54.
Nous ne voyons que soixante-cinq écailles le long
des flancs; cela dépend de la brièveté du corps;
car elles ne sont pas proportionnellement plus grandes
que celles des espèces précédentes, qui, cependant,
en ont le double. La couleur, plus ou moins ar-
gentée, est relevée par une bandelette brillante tracée
le long des flancs ; sur elle et au-dessus de la ven-
trale il y a une tache noire, et une autre sur l’ex-
trémité de la queue.
CHAP. XXVI. CYNODONS. 323
Nos exemplaires varient de quatre à six
pouces. Nous en avons recu un grand nombre
de la Mana par M. Leschenault, de l’'Esséquibo
par M. Schomburgk, et tout récemment M.
de Castelnau en a rapporté de l Amazone.
C. Des Cynopons.
Nous avons déjà dit qu’on doit à Spix l'éta-
blissement de ce genre. Nous possédons de
très-beaux exemplaires des trois espèces dé-
crites dans les auteurs; elles ont toutes les
trois, et sans aucun doute, des dents grenues
aux palatins. Il faut joindre à cela, pour com-
pléter le caractère du genre, que linter-
maxillaire et le maxillaire sont armés, ainsi
que la machoire inférieure, de dents coniques
et pointues sur un seul rang, entre lesquelles
on voit saillir d'énormes canines; celles qui
sont auprès de la symphyse sont beaucoup
plus grandes que les autres; elles sont compri-
mées et arquées, et recues dans des fossettes
correspondantes, creusées sur la voûte du pa-
lais. Les Cynodons ont la région thoracique
très-comprimée; labdomen Fest souvent;
l'anale est très-longue, couverte d’écailles; les
pectorales pointues et couchées le long du
corps, S'abaissent à angle droit lorsqu'elles
s'écartent.
324 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
Ces poissons sont remarquables par la gran-
deur de leur estomac. Ils doivent être très-
carnassiers. La première espèce de ce genre
est celle qui a été décrite par M. Cuvier sous
le nom de //ydrocyon scombéroide. Nous al-
lons entrer dans de nouveaux détails descrip-
uifs sur cette espèce.
Le UYNODON SCOMBÉROÏDE.
(Cynodon scomberoides, Agassiz.)
Nous avons encore dans la collection du
Muséum l'exemplaire desséché, d'après lequel
M. Cuvier a décrit et figuré son //ydrocyon
scomberoides. Comme nous en avons d’autres
bien conservés dans l'alcool, nous commence-
rons par décrire cette première espèce avec
détail.
Ce Cynodon a le corps allongé et comprimé; le
dos est arrondi; le ventre est tranchant, sans être
dentelé; les écailles de la carène abdominale se
déplacent, et peuvent alors faire croire à un obser
vateur inattentif que le ventre offre ce caractère:
La hauteur est le quart de la longueur totale, et
l'épaisseur le tiers de la hauteur. La tête parait assez
grosse à cause du grand développement des mäz
choires; mais si on la mesurait du bout du museau
à l'insertion des muscles cervicaux, on devrait dire
CHAP. XXVI. CYNODONS. 325
qu’elle est courte et petite; car cette distance ne fait
que la moitié de la longueur, prise jusqu’au bord
de l’opercule. Mesurée dans sa plus grande dimen-
sion, elle est contenue #quatre fois et trois quarts
dans la longueur totale. La fente de la gueule est
si grande qu’elle égale les quatre cinquièmes ou
même les cinq sixièmes de la longueur de la tête;
mais cette fente descend si obliquement qu’elle laisse
encore derrière elle un espace assez grand pour la
joue, Cette bouche est terminée par de très-courts
intermaxillaires qui n’ont guères que le quart de la
longueur du maxillaire. Ces os, peu mobiles, ont à
chaque extrémité deux forts crochets. Les maxil-
laires qui bordeni le reste de la bouche sont peu
mobiles, ils ont, en avant, deux canines fortes,
plus courtes que les précédentes; tout le bord est
hérissé de peutes dents en herse, placées irré-
gulièrement. La mâchoire inférieure qui se place,
quand la bouche est fermée, au-devant de la
supérieure, sans la dépasser, peut s’abaisser beau-
coup. Ses branches sont larges et courhées, et elles
sont armées de irès-fortes dents; car les secondes,
qui sont les plus longues, ont jusqu'à onze lignes
de longueur dans un individu de dix-sept pouces,
et quinze lignes dans un individu de vingt-deux
pouces. Ces deux grosses canines, placées près de
la symphyse, ont à leur base et au-devant d’elles
une petite dent pointue. Le long des branches de
la mâchoire 1l y a vingt-quatre ou vingt-cinq dents
de grosseur inégale; la sixième est la plus longue
après les deux grands crochets; puis, la onzième
ae VE (A
3206 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
et la quatorzième dépassent leurs voisines ; mais on
conçoit qu'à cause de la succession et du rempla-
cement des dents, la position numérique de ces cro-
chets puisse varier. Ains', dans un autre exemplaire
c'est la huitième et la douzième dent qui sont les
plus longues toujours après les grands crochets. Les
deux grandes dents de la mâchoire inférieure sont
reçues, quand la bouche est fermée, dans deux fos-
settes creusées dans les intermaxillaires et au-devant
du voile palatin. Il y a ensuite, dans l'épaisseur de
ce voile et dans la rainure que laissent entre eux
les palatins et les maxillaires, des fosseties qui reçoi-
vent les dents de la mâchoire inférieure. Les canines
de la mâchoire supérieure font saillie en dehors des
branches de la mâchoire. La gueule de ce poisson
s'ouvre considérablement, malgré le peu de mou-
vement des os de la mâchoire supérieure, à cause
de la grande mobilité que la nature a laissée à toute
larcade ptérygo-palatine, en même temps que le
mouvement de bascule de la mâchoire inférieure
est considérable. C’est le même mécanisme que nous
avons déja vu dans beaucoup de Clupées, dans les
Chirocentres et dans d’autres espèces de diverses
familles, dont on pourrait dire que les Cynodons
sont les représentants dans la famille des Salmo-
noïdes. Les palatins et les piérygoïdiens, dont je
viens de signaler la grande mobilité, constituent
deux larges surfaces osseuses, rapprochées en ogive
sous un angle très-aigu, et hérissées de très-fines
aspérités. Le bord externe et antérieur du palaun
forme, sous le voile, un bourrelet charnu, lisse. La
CHAP. XXVI. HYDROCYNS. 327
langue est hibre, très-pointue. Les râtelures des bran-
chies sont de fines aspérités qui prennent plus de
longueur et de force sur les pharyngiens.
J'ai commencé par décrire la gueule de ce poisson
parce que c’est évidemment la partie la plus remar-
quable, à cause de sa largeur et de son armure. Si
nous examinons maintenant les autres parties, nous
voyons un œil assez grand, qui n’est pas tout à fait
éloigné du bout du museau d’une fois son diamètre,
lequel est le quart de la longueur de la tête. Il a
au-dessous de lui un très-grand sous-orbitaire, com-
posé de cinq pièces; la première est trois fois plus
haute que large au-dessous de l'œil, et elle ne remonte
au-devant de l'œil pas tout à fait jusqu’à l’intermaxil-
lire, sans en rester cependant très-éloignée. Cette
lame, mince et haute, cache presque tout le maxil-
laire. Le second sous-orbitaire, irrégulièrement trian-
gulaire, descend presque aussi bas que le premier, a
son bord postérieur arqué, et s'appuie sur tout le
limbe, excepté vers le bas ; le troisième sous-orbitaire
est un trapèze irrégulier, qui remonte jusqu’au baut
de l’arüculation de l’opercule ; le quatrième est petit,
au-dessus de l'œil; mais le cinquième, un peu plus
grand, est placé sur les côtés de la nuque. Tous ces
os minces sont irrégulièrement et parfois profon-
dément striés. Ce sous-orbitaire cuirasse entère-
ment la joue; il n’y a qu’un très-petit espace nu,
au-dessus de la très-courte poruon horizontale du
préopercule. Aussi, linteropercule est-il redressé
presque verticalement; 1l reçoit, comme à lordi-
naire, le sous-opercule, qui est arqué et qui élargit
328 LIVRE XXIT. SALMONOÏDES.
la porüon inférieure de l’opercule, lequel est trois
fois plus haut au moins que large. Les ouies sont
très-largement fendues. La membrane est soutenue
par cinq rayons. La ceinture humérale est assez forte ;
elle se compose d’un assez grand surscapulaire, d’un
petit scapulaire et d’un huméral qui ne descend pas,
à beaucoup près, aussi bas que l'extrémité du maxil-
laire. Au-dessous de l’ouie est aruculée très-oblique-
ment la pectorale, qui, dans ses mouvements, s’abaisse
horizontalement lorsqu'elle s’écarte du corps, ainsi
que cela a lieu dans tous les poissons à ventre tran-
chant. Cest, d’ailleurs, une nageoire triangulaire, à
rayons forts et larges, et qui atteint à l’inseruon de
la ventrale, laquelle est attachée aux deux cinquièmes
de la longueur du corps; cette seconde nageoire
paire est courte, et occupe à peu près la moiué de
la distance entre son aïsselle et l’origine de l’anale;
celle-ci est basse, égale au cinquième de la longueur
du corps. Sa base est couverte d’écailles ; cependant,
les premiers rayons sont encore assez libres. La
dorsale est pointue, courte et répond à peu près à
l'extrémité des ventrales. La caudale a ses lobes larges,
courts, irréguliers, sans être fourchus. Les rayons
mitoyens dépassent un peu les autres.
B. 5; D. 12; A. 35; C. 29; P. 17; V. 9.
Les écailles sont beaucoup plus petites sur le dos
que sur le ventre, et celles de la ligne latérale sont
plus grandes et un peu autrement faites. J'en compte
deux cents entre l’ouie et la caudale. La couleur
me parait avoir été verdâtre sur tout le corps, s'éclarr-
à CHAP. XXVI. CYNODONS. 329
cissant vers les parties inférieures, où elles devien-
nent glacées d'argent. La caudale et l’anale, d’un
jaune citron, sont bordées de noir; les autres na-
geoires sont colorées comme le tronc. Nous pouvons
juger de ces couleurs par l'examen d’un très - beau
dessin fait sur le poisson frais que M. Schomburgk
,a bien voulu nous communiquer. L’'ossature de
l'épaule est également noire derrière l’opercule.
Outre l'exemplaire de M. Cuvier, nous pos-
sédons dans nos collections nationales deux
individus conservés dans l'alcool, longs de
dix-sept pouces; ils viennent de l'Esséquibo,
et faisaient partie du très-beau présent que
le Muséum a recu de M. Schomburgk.
M. de Castelnau a rapporté de lAmazone
le plus grand exemplaire, et nous en avons
un autre du même fleuve, que le Muséum
doit à M. Montravel, officier supérieur de la
à.
marine.
Le CYNODON RENARD.
(Cynodon vulpinus, Agassiz.)
La seconde espèce, figurée par Spix sous
le nom que nous lui conservons, a été dé-
crite avec soin par Agassiz; il faut cependant
lui reprocher de n'avoir pas indiqué les sca-
brosités des palatins.
330 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. .
Cette espèce diffère de la précédente
par un corps beaucoup plus allongé. Le dos est
droit et arrondi, assez épais; mais le corps s’amincit
de manière à devenir tranchant sous le ventre. Le
profil inférieur descend assez rapidement jusque sous
la région pectorale, où il prend une courbe d'autant
plus convexe que la ligne remonte très-rapidement
pour suivre une direction presque parallèle à celle
du dos jusqu’à l’anale, d’où 1l remonte faiblement
pour atteindre la queue ; il en résulte que la hauteur,
mesurée sous les pectorales, est à peu près du cin-
quième de la longueur totale, tandis qu’elle n’est
que le sixième si on la mesure aux ventrales. La
hauteur de la queue fait le tiers de la hauteur prisé
à ce dernier endroit. Cette espèce a la gueule tout
aussi fendue que la précédente; mais la mâchoire
inférieure dépasse la supérieure quand la bouche est
fermée, et les deux canines médianes des intermaxil=
Jaires sont reçues dans une petite fossette creusée
dans l'épaisseur de la symphyse; cela change# par
conséquent, tout à fait le facies du poisson. Les in=
termaxillaires sont assez longs; 1ls sont contenus
deux fois et demie dans la longueur du maxillaireÿ
ils ont à chaque extrémité une canine moins longue
que celle de l'espèce précédente. Les dents du maxil
laire soni toutes plus peutes; on ne peut mème pas
dire que cet os ait un crochet saillant. Les dents
de la mâchoire inférieure sont également plus petites;
les canines de la symphiyse sont plus droites; elles
sont, ainsi que les autres dents, reçues dans dess
fossettes, comme cela à lieu chez d’autres espècesh
CHAP. XXVI. CYNODONS. 331
L’arcade ptérygo-palatine est aussi mobile que celle
de l'espèce précédente. Les palatins et les ptérygoi-
diens sont également couverts de très-fines et très-
mombreuses granulauions. L'oœil est en parte caché
sous une adipeuse très-épaisse; son diamètre n’est
pas tout à fait du quart de la longueur de la tête;
le premier sous-orbitaire est large, beaucoup moins
haut que celui de l'autre espèce; sa hauteur n’est
pas, sous l'œil, une fois et demie*sa largeur; le second
est fort étroit; c’est une simple languette osseuse;
le troisième a le bord postérieur très-arqué et couvre
presque tout le haut de la tempe. Nous retrouvons
au-dessus deux petits sous-orbitaires. Le bord du
préopercule descend obliquement en arrière. Arrivé
à la hauteur de l'angle de la bouche, 1l touche à
l'articulation de la mâchoire inférieure. Il forme donc
un angle presque droit, et laisse entre son bord et les
sous-orbitaires un large espace triangulaire, nu, qui
parait d'autant plus grand que le limbe est lisse et
perdu sous la peau de la joue. Le sous-opercule est
étroit et remonte obliquement en suivant le bord du
préopercule ; lopercule a le bord arqué ; 1l n’est pas
.très-élevé; 1l porte en dessous, un assez large sous-
opercule, et toute cette porüon se trouve agrandie
par un rebord membraneux, épais et étendu. La
paupière adipeuse, sur les sous-orbitaires supérieurs,
s'avance aussi sur l’opercule, et en se confondant avec
la peau mince et lisse de toute la région temporale.
Les ouies sont très-largement fendues. La membrane
est presque entièrement cachée entre les branches
de la mâchoire; c’est derrière l'interopercule qu'on
332 LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
voit seulement le cinquième rayon, qui est large et
argenté, et sur lequel il ne serait pas difficile de se
méprendre à cause de sa grandeur. Le surscapulaire
et le scapulaire sont courts et presque entièrement
perdus dans l'épaisseur de la peau. Ils sont dirigés
très-obliquement et restent au-dessus de la fente de
louie. L’huméral est plus libre; il descend d’abord
presque verticalement, et à l'angle de l’opercule 1l
se courbe pour $e porter en avant; il est dépassé
par une très-large ceinture osseuse, constituée par le
cubital et le radial. Ces os, creusés en gouttière,
donnent attache à des muscles épais qui viennent
former, sous la gorge, la carène thorachique, et
font mouvoir une longue pectorale, composée de
rayons larges, dont les premiers sont plus allongés
que le corps n’est haut à cet endroit; d’où 1l résulte
que la nageoire est très-pointue. Les ventrales sont
excessivement petites, rejetées en arrière, à peu
près à une distance égale à la longueur de la na-
geoire pectorale. L’anale commence un peu en avant
du dernier tiers du corps; elle est basse, tous ses
rayons sont presque en entier cachés par les écailles
serrées qui la recouvrent ; elle occupe, sous la queue,
un espace un peu plus grand que le quart de la lon-
gueur totale. La dorsale est petite et commence un
peu en arrière des premiers rayons de l’anale. La cau-
dale est peu développée ; ses rayons mitoyens dépas-
sent le bord arrondi des deux lobes. Cette nageoire
est écailleuse ; mais elle ne me paraît pas l'être autant
que la figure de Spix le ferait croire.
PA ND MS ASS IP TT TRES
CHAP. XXVI CYNODONS. 333
Il n'y a pas beaucoup de différence entre la gran-
deur des écailles du dos et du ventre; mais les
écailles de la ligne latérale sont sensiblement plus
grandes et au nombre de deux cent cinquante. La
couleur est un jaune verdûtre, glacé d'argent.
Nous avons pu faire la description de ce
poisson d'après un superbe individu long de
vingt et un pouces, rapporté de l’'Amazone
par M. de Castelnau. C'est une des plus
belles espèces que nous a procurées ce cou-
rageux Voyageur.
Une belle figure de ce poisson a été donnée
par Spix sous le nom de Cynodon vulpinus.'
Agassiz, qui l'a décrit avec soin sous le nom
de Rapluodon vulpinus, avait un exemplaire,
long d’un pied, en assez mauvais état, et con-
servé dans le musée de Munich.
Le CYxopon Bossu.
(Cynodon gibbus, Agassiz.)
Notre troisième espèce de Cynodon est
celle que Spix a figurée sous le nom de Cynodon
gtbbus, et dont Agassiz a donné la description
sous celui de Raphiodon gibbus.' Ce poisson
1. Spix, Pise. Brasil,, p, 16, tab. 26.
>,
334 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
est beaucoup plus trapu que le précédent ; mais il ne
manque pas cependant d’une certaine affinité avec
lui; 1l semblerait un intermédiaire entre les deux
espèces. C'est aussi à la région humérale que l’on
peut mesurer la plus grande hauteur du tronc, la-
quelle est du quart de la longueur totale. Le profil,
un peu concave au-dessus des yeux, se relève sur
le dos; puis il conserve une direcuon reculigne
jusqu'a la queue. La mâchoire inférieure, un peu
plus courte que la supérieure, fait cependant une
saillie à l'extrémité du museau, à cause de la con-
vexité des branches. Cette courbure se continue ré-
gulièrement jusqu'aux ventrales, où la carène tran-
chante de l'abdomen devient concave, de sorte que
la hauteur, prise à cet endroit, n’est plus que le
cinquième de la longueur totale. La queue est étroite;
car la hauteur ne fait pas le tiers de celle prise à
Vanus. Les dents de l’intermaxillaire sont comme
celles des deux espèces précédentes ; mais celles du
maxillaire tiennent davantage, par leur inégalité, dus
Cynodon scomberoïdes ; elles en diffèrent, cepen-
dant, parce qu'elles sont plus grêles, plus égales ets
moins longues. À la mâchoire inférieure je vois“
deux petites dents mitoyennes; la cinquième est”
la plus longue de ioutes. Les autres denis sont
alternativement, mais à des distances inégales, lon-
gues et grêles, sans l’être autant que la cinquième.
Les os palauns sont couverts de très-fines scabrosités
grenues. L'oeil est assez grand ; il est en partie caché
TL. Spix et Agassiz, Pisc. Bras., p.11, tab. 26.
CHAP. XXVI. CYNODONS. 335
_ par une adipeuse qui n’est pas, à beaucoup près,
aussi étendue que dans l’espèce précédente. Le
premier sous-orbitaire n’atteint pas l'extrémité du
maxillaire ; le second est court et coupé carré-
ment ; il est à peu près égal au troisième, d’où il
suit que ces deux osselets laissent au-dessous d’eux
un large espace nu. Le bord du préopercule est
arrondi comme celui de la première espèce; aussi
l'interopercule et le sous-opercule lui ressemblent-ils
assez bien; mais le préopercule a le bord plus ar-
rondi, tout en étant presque aussi haut que celui du
C. scomberoides. L'huméral est court comme celui
de notre seconde espèce; mais la ceinture, soutenue
par le radual et le.cubiial, n’est pas aussi convexe.
Aussi, le tronc de cette espèce doit sa hauteur à
la convexité de la nuque. La pectorale est assez
longue, et sa pointe dépasse l'extrémité des ventrales,
lesquelles sont petites. L’anale occupe sous la queue
une longueur au moins égale aux deux cinquièmes
de celle du corps. Son premier rayon répond à la
moitié de la longueur, en n'y comprenant pas la
caudale. La dorsale s'élève très-peu au dela ; elle est
fort petite. La caudale est faiblement échancrée ou
bilobée, et les rayons mitoyens se prolongent un
peu en courts filaments.
B. 5; D. 12; A. 89; P. 17; V. 8.
Les écailles sont petites ; il n’y en a que cent vingt
rangées le long de la ligne latérale, à cause de la
brièveté du corps. L’anale est moins écailleuse que
dans les espèces précédentes, et la caudale ne l’est
336 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
pas. La couleur diffère peu de celle de l'espèce pré-
cédente : c’est un vert plus ou moins doré, éclairei
sous le ventre. Une large tache noire, ronde, colore
la peau derrière le scapulaire.
Nos collections ont recu un bel exemplaire
long de neuf pouces, rapporté de l'Amazone
par M. de Castelnau.
D. Des XiPHORHYNQUES ( Xzphorhynchus).
Ce genre a été établi par Agassiz. Il diffère
des Cynodons par la rangée unique de dents
aiguës que portent les palatins. La forme gé-
nérale de la tête rappelle tout à fait celle de
mes Cynopotames; mais les Xiphorhynques en
diffèrent non-seulement par leurs dents pala-
tines, mais parce que celles des mâchoires
sont sur un seul rang. Ces poissons carnassiers
ont des viscères très-semblables à ceux des
Cynodons. M. Muller et moi nous leur avons
compté douze cæcums au pylore, et une seule
circonvolution à l'intestin.
Nous trouvons des espèces de ce genre dans
les deux hémisphères. L'une des espèces amé-
ricaines a été connue par Bloch; c'est son Sa/-
mo falcatus. M. Cuvier a fait connaître la se-
conde sous le nom d'#ydrocyon falcirostris.
CHAP. XXVI. XIPHORHYNQUES. 337
MM. Quoy. et Gaimard ont donné le X. hepse-
tus. M. Muller y a ajouté le X. microlepis.
Le Sénégal nourrit l'espèce de l'ancien
monde, décrite et figurée par Bloch sous le
nom de $almo Odüe. Voici les descriptions
de ces espèces.
Le XIPHORHYNQUE FAUCILLE.
(Xiphorhynchus falcatus, Ag.)
Le premier Xiphorhynque américain a été
connu de Bloch, mais il n'était pas inscrit
dans le Systema naturæ, lorsque l'ichthyolo-
giste de Berlin le publia.
Ce poisson a le corps allongé. La hauteur cinq
fois et demie dans la longueur totale. La tête, beau-
coup plus longue que le corps n'est élevé, mesure
le quart de la longueur, La mächoire supérieure
dépasse de beaucoup l’inférieure; car les dents qui
sont à l'extrémité du museau ne touchent même pas
à la symphyse, lorsque la bouche est fermée. L'oeil
est au milieu de la longueur, et le cercle de lor-
bite touche à la ligne du profil, qui est droite,
légèrement soutenue sur l’origine des muscles cervi-
caux. Il y a six osselets sous-orbitaires. Le premier,
étroit, mais haut, ne s’appuie sur le cercle de l'orbite
que par un très-peut côté; 1l couvre presque en
22 - 22
538 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. ï
entier le maxillaire. Le second est une lame triangu-
lire, non moins étroite, dont la base cerne l’œil,.
et dont le sommet descend presque aussi bas que le
premier sous-orbitaire. Le troisième est trapézoïdal ;
son bord postérieur , arqué, ne descend pas jusqu’au
limbe, et laisse, par conséquent, un petit espace nu!
au bas de la joue; le quatrième est presque triangu-
laire. Le bord postérieur couvre l'articulation du préo-
percule; 1l continue l'arc de la pièce antérieure. Le“
cinquième est également un triangle, dont la base
forme la portion postérieure du cercle de l'orbite,
et dont l’angle va vers le mastoïdien ; enfin, il y a
un sixième petit osselet, qui pourrait être facilement
confondu avec le sourcilier, lequel est étroit, mobile
et strié. Ces lames minces et striées cuirassent presque
complétement la joue. Le limbe du préopercule est
étroit, un peu cannelé ; le bord est complétement
arrondi ; l’opercule est haut et se prolonge, vers lem
bas, en un angle assez aigu. Le sous-opercule et Fini |
teropercule sont petits et à peu près égaux. La bouche
est tr ès-largement fendue, car la Jénocus de l ouverd
ture égale à peu bi ès la moitié de celle de la tête:*
cela est dû surtout à la saillie du museau, formée park
des intermaxillaires, dont la longueur est égale au \
tiers de l’espace compris entre le bout du museau
et le bord du préopercule; ces os sont à peu près
droits, très-peu mobiles. À leur extrémité postérieure
s'articule un maxillaire également étroit, deux fois
plus long que l’intermaxillaire, il est courbé sur ui-.
même et 1l descend assez bas au-dessous de l'œil. ï
Je compte douze dents coniques à l'intermaxillaire N
CHAP. XXVI. XIPHORHYNQUES. 339
les deux premières sont en crochets courbés et
très-aigus ; elles dépassent de beaucoup les neuf sui-
vantes ; la onzième est une canine droite et plus forte
que la première; elle est suivie d’une très-peuite. Le
maxillaire a trente-trois dents; la première est une
longue canine un peu plus courte cependant que
l'avant-dernière de l'intermaxillaire; puis, il en vient
deux petites; ensuite, une lon qui répond
à la narine; puis, une peute, et enfin, une série de
très-fines dentelures. La mâchoire inférieure a d’abord
deux petites dents mitoyennes; puis vient un long cro-
chet; ensuite trois dents coniques, et deux autres
peutes, placées un peu en dedans. Après un inter-
valle, destiné à recevoir le dernier crochet de l'in-
termaxillaire, revient une dent pointue, assez haute ;
plus loin, une dent conique plus longue, qui se
place au-devant de la troisième grosse dent du maxil-
laire. Vient ensuite, à une distance égale à la pre-
mière, un long crochet, plus court cependant que
le précédent. Il y a, après ces canines, une rangée
de quinze ou seize petites dents coniques et serrées.
Les palauns portent une rangée de petites dents co-
niques, toutes égales et serrées les unes contre les
autres. Le premier rayon de la dorsale s'élève à la
moitié de la longueur totale ; par conséquent, la na-
geoire est reculée sur le dos du poisson; car le lobe
de la caudale mesure à peu près le cinquième de la
longueur. La nageoire du dos est deux fois aussi
haute que longue. L'adipeuse est petite et répond
au dernier rayon de l’anale ; celle-ci est falciforme;
les premiers rayons, cependant, ne font qu’un lobe
340 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
égal en hauteur aux deux tiers de la nageoire. Les
pectorales sont pointues.
B,,4: D. 11: A 7805 0P MAS 16;
Les écailles sont peutes; il y en a environ cent
vingt rangées de chaque côté du corps. La couleur
est un verdàtre argenté, assez umiforme, avec une
large tache noire placée derrière le suscapulaire, et une
autre sur l'extrémité du corps, entre les deux lobes
de la caudale,
J'ai sous les yeux trois exemplaires de cette
espèce; le plus grand a sept pouces de long.
Ils sont originaires de la Guyane; lun vient
de Surinam par Le Vaillant, les autres de la
Mana, par MM. Leschenault et Doumerc.
Cest de toutes les espèces celle qui me pa-
raît ressembler le plus au Sa/mo falcatus de
Bloch, quil avait recu de Surinam par M. de
Fréderici. Cependant Bloch ne lui donne que
vingt-six rayons à l'anale. Il faut avouer que
si nous avons sous les yeux le poisson de
Bloch, sa figure est fort incorrecte. Il a mal
compté les rayons de la membrane branchio-
stège, car il ny en a que quatre dans tous
mes individus. Je ne sais si M. Müller a établi
le Xphoramphus falcatus de sa Monographie
sur l'examen du poisson de Bloch. Il lui donne
bien trente rayons à l'anale, mais il ne compte
qu'environ quatre-vingts rangées d'écailles le
CHAP. XXVI. XIPHORHYNQUES. 341
long de la ligne latérale. Je retrouve ce nombre
sur un de mes exemplaires, tandis que je le
vois se porter à cent sur trois autres. Il m'est
par conséquent tout à fait impossible de dou-
ter que dans cette espèce le nombre des écailles
noffre des variations qui rentrent dans les
limites observées chez un grand nombre d’au-
tres poissons.
Le XIPHORHYNQUE FALCIROSTRE.
(Xiphorhynchus falcirostris, nob.)
Nous conservons encore, dans les collec-
tions du Muséum d'histoire naturelle, l’exem-
plaire qui a servi à M. Cuvier, et qu'il a figuré
dans les Annales du Muséum, pl. 27, fig. 3.
Cest une espèce extrêmement voisine de
la précédente. Le poisson a cependant
les intermaxillaires proportionnellement un peu
plus longs; ce qui lui rend le museau plus avancé
et plus arqué. L'angle de l’opercule est beaucoup
moins aigu ; l'interopercule est plus petit, et le sous-
opercule beaucoup plus grand. Les écailles sont évi-
demment plus petites; car j'en compte deux cents
rangées de chaque côté. La dorsale est un peu plus
reculée; les lobes de la caudale sont moins pointus.
B. 4; D. 11; À. 30; P. 17; V. 8.
On retrouve bien encore la tache de l'extrémité de
342 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
la queue; mais je n’en vois pas sur le haut de
l'épaule.
Notre exemplaire a près de dix-sept pouces
de long.
Le XIPHORHYNQUE AUX PETITES ÉCAILLES.
(Xiphorhynchus microlepis, Muller.)
Je n'ai qu'un exemplaire en assez mauvais
état d'un Xiphorhynque rapporté de la Guyane
par M. Schomburgk. Ce poisson ressemble au
Salmo falcatus par tous les autres caractères,
et même par la grandeur de ses écailles,
puisqu'il y en a cent rangées le long des
flancs, comme nous l'avons trouvé dans la
première de nos espèces. Il s'en distingue
par la peutesse des dents antérieures; par l'égalité
des trois grosses canines de l’iniermaxillaire ou du
maxillaire, et parce que les autres dents maxillaires
sont plus longues et beaucoup moins nombreuses.
Il a aussi Le troisième sous-orbitaire un peu plus étroit.
Les couleurs dont on peut juger par le dessin de
M. Schomburgk sont différentes ; 1l lui représente le
dessus de la tête et le dos verts; les flancs sont un
peu plus bleuâtres ; le dessous du corps est argenté ;
la dorsale, orangée, est bordée de vert; la caudale a
le centre de la même couleur que la nageoire précé-
dente ; mais le bord et la pointe des deux lobes sont
bleus. On retrouve cette couleur sur tout le bord
CHAP. XXVI. XIPHORHYNQUES. 343
de l’anale, dont la base est rosée. Les nageoires paires
sont vertes; il n’y a pas de tache humérale; celle
de la queue est très-marquée ; 1l faut observer que,
dans la descripuon, on a désigné comme bleu bril-
lant les nageoires peintes en vert.
Cette espèce est donc intermédiaire entre
les deux précédentes. M. Schomburgk l'a trou-
vée dans le Rio Negro, le Rio Branco et l'Es-
séquibo. Ce poisson, très-vorace, nage à la
surface de l’eau. Il fourmille tellement dans
cette dernière rivière, qu'on peut en prendre,
quand les eaux sont ee plusieurs centaines
dans une nuit, en plaçant un filet à l'embou-
chure des petits bras par lesquels ils descen-
dent. C'est un très-bon manger frit, qui res-
semble assez par le goût à celui du hareng
frais.
Le XIPHORHYNQUE HEPSET.
(Xiphorhynchus hepsetus, Q. et G.)
Nous avions désigné, M. Cuvier et moi,
l'espèce mentionnée dans cet article sous Île
nom d'Æydrocyon hepsetus, parce que l'es-
pèce porte Le long des flancs une bandelette
argentée qui rappelle celle des Athérines. Cette
espèce se distingue des précédentes
par la peutesse de toutes les dents maxillaires ;
344 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
aucune n’est prolongée en longue canine. Les inter-
maxillaires n’en ont que deux ; l’une en avant, l’autre
en arrière. La mâchoire inférieure a quatre fortes
denis ; les deux de la symphyse sont les plus grandes.
On peut encore ajouter que le second sous-orbitaire
est court et que les écailles sont beaucoup plus
grandes que celles des précédentes espèces. J'en
compte soixante-douze rangées.
D. 11; A. 30, etc.
La dorsale est haute et pointue; l’anale est longue
et n'a point de lobe en avant; la pectorale atteint
jusqu’au milieu de la ventrale.
Ce poisson est plus court et plus trapu que les
précédents ; car la hauteur n’est que du quart de la
longueur totale.
MM. Quoy et d'Orbigny, qui ont dessiné
- ce poisson frais, le représentent d’un gris ver-
dâtre sur le dos, argenté sur tout le reste du
corps. La dorsale est plus ou moins jaunâtre.
M. d'Orbigny a fait peindre la caudale de son
exemplaire en verdâtre, tandis que M. Quoy
avait donné à la caudale de son poisson des
teintes jaunatres plus ou moins mélangées de
rosé. Il y a une tache noire sur l'épaule, et
celle de la caudale s'étend en une bandelette
plus ou moins marquée sur les rayons mitoyens
de la caudale et sur la queue jusque au-devant
de ladipeuse.
Nos exemplaires, longs de quatre à cinq
CHAP. XXVI. XIPHORHYNQUES. 345
pouces, viennent de Rio-Janeiro. L'espèce a
d'abord été découverte par MM. Quoy et Gai-
mard, lorsque ces naturalistes ont exploré
lichthyologie de ce port pendant l'expédition
de l'Uranie sous M. Freycinet, en 1820. M.
d'Orbigny en a rapporté d’autres exemplaires
plusieurs années après. |
En examinant les nombreux individus réu-
uis dans la collection du Muséum, j'eñ trouve
plusieurs qui sont longs de huit pouces et
demi, sur lesquels je ne vois plus que des
trâces très-pales des couleurs de la queue; il
ne paraît plus y avoir que la tache de l'épaule,
et celle-ci s'efface même quelquelois presque
entièrement. C'est là ce qui me porte à croire
que le X. pericoptes de M. Muller ne diffère
de notre Zydrocyon hepsetus que par l'âge,
ou par des différences qui tiennent à l'époque
de l'année où on a pris le poisson.
Les caractères que nous fondons sur lexa-
men des dents ne peuvent laisser de doute
à cet égard.
Le XIPHORHYNQUE OD6E.
(Xÿphorhynchus Odôe , nob.)
J'ai dit, en commencant la monographie de
ce genre, que Bloch nous a fait connaitre la
346 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
première des espèces américaines; cet auteur
a en même temps publié la description et la
figure d'un Xiphorhynque de l'ancien monde.
Nous avons trouvé ce poisson parmi les es-
pèces rapportées par Adanson.
Il a les intermaxillaires courts, avec une première
forte canine; puis une un peu plus courte; ensuite
six petites denis et une longue canine, suivie de
deux ou trois un peu plus courtes. Le maxillaire a
cinq ou six longues dents canines, dont la pre-
mière, la troisième et la cinquième, surpassent les
autres. Tout le bord de l'os est finement dentelé.
Les osselets sous-orbitaires couvrent presque en-
uèrement la joue. L’opercule est assez large; son
angle inférieur aigu, mais plus ouvert que celui des
espèces américaines. La dorsale est assez reculée;
l'anale est courte et pointue de l'avant; la caudale
est fourchue.
D. 9; A. 11, etc.
Nous comptons soixante écailles le long des flancs ;
elles sont bordées de brun, et comme le centre est
plus clair, les flancs paraissent couverts d’une sorte
de réseau. Le dos est brun; le ventre est blanc. La
dorsale, rembrunie, a quelques points noirs sur la
base des derniers rayons. Je ne vois pas de tache sur
l'anale ni sur la caudale, qui sont noirûtres.
Adanson a pris ce poisson dans le Sénégal :
il l'avait recu des nègres Oualof, sous le nom
de Segel. Bloch avait eu le sien des côtes de
CHAP. XXVI. AGONIATES. 347
Guinée, par les soins du docteur Iserte, qui
le lui avait envoyé sous le nom d'Odôe.
E. Du genre AGONIATE (Agoniates, Muller),
et en particulier de l'Agoniates halecinus.
Nous avons encore à placer le petit pois-
son dont mon célèbre ami, M. Muller, a fait
son genre Agoniates.
Ce genre est intéressant, parce quil est
intermédiaire entre les Hydrocyns remarqua-
bles par leurs longues canines, et les Tétra-
gonoptères qui portent sur les intermaxillaires
deux rangées de dents, dont quelques-unes
sont tricuspides. Cette forme de dents dis-
tinguera les Agoniates de mes Cynopotames.
L’Agionates halecinus porte sur l'intermaxillaire
une double rangée de dents : les externes sont
simples et coniques ; les internes sont à trois pointes;
celle du milieu est plus grande que les latérales.
Le maxillaire est allongé et ses dents, sur un
seul rang, sont coniques, égales , tandis qu'a la
mâchoire inférieure, elles sont mêlées de canines
allongées , qui entrent dans de petites fossettes
correspondantes du palais. Les palauns sont lisses
et sans dents. Le corps est allongé, comprimé. L’ab-
domen est presque tranchant. La splanchnologie
ressemble à celle des genres voisins, l'estomac étant
constitué par un très-long sac; l'intestin, presque
348 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
droit, avec douze appendices pyloriques. M. Muller
n’a trouvé que du sable dans l'intérieur de lintesun.
L’Agoniates qui a été comparé, avec raison, au
Hareng, a la tête contenue cinq fois dans la lon-
gueur totale. Les yeux ne sont pas écartés tout
à fait de la longueur de leur diamètre, qui est com-
pris trois fois et demie dans la longueur de la joue.
Les nombres, sont :
D. 11; A. 20; P. 443 V. 7.
Ce poisson, tout argenté, est désigné par
les habitants de la Guyane sous le nom de
Hareng. Cest là ce qui a engagé M. Muller
à lui donner le nom d’Agoniates halecinus.
On le doit aux recherches de M. Schomburgk.
Notre exemplaire est long de trois pouces
deux lignes.
F. Du genre X1PHOSTOME ( Xiphostoma).
C'est une division générique qu’on doit à
Spix. Agassiz et Muller l'ont adoptée avec rai-
son. M. Cuvier, qui confondait ce poisson
avec ses autres Hydrocyons, l’a décrit dans ses
Mémoires sous le nom d'Aydrocyon lucius.
Les caractères de ce genre sont faciles à
saisir, non-seulement à cause de la dentition,
mais aussi par la disposition conique et re-
marquable du museau. L’allongement des
1. Mall. et Troschel, Horæ 1chihyol., tab. 7, fi
gp, 2.
CHAP. XXVL XIPHOSTOMES. 349
intermaxillaires, des palatins et de quelques
os du crâne, comme l'ethmoïde et les fron-
taux antérieurs, rendent la tête prolongée en
un cône plus ou moins pointu. Tout le dessus
du crâne est formé par un casque osseux,
grenu ou ciselé, qui rappelle à quelques égards
ce que nous avons vu dans la famille des Bro-
chets, dans le genre des Orphies, et ce quon
rapporterait aussi aux Lépisostées parmi les
Ganoïdes, si l'on s’en tenait à une comparaison
superficielle. Les deux intermaxillaires très-
allongés et la mâchoire inférieure sont armés
de petites dents nombreuses, serrées l’une
contre l'autre, implantées sur un seul rang;
la pointe, recourbée en arrière, simule un
petit hamecon. Les palatins sont rugueux et
couverts de très-fines granulations odontoïdes.
Le corps est d’ailleurs allongé, arrondi, grêle.
La dorsale est reculée tout à fait sur l'arrière
du dos et au delà des ventrales. Les intestins
ne font qu'une seule circonvolution, et le
nombre des appendices pyloriques est très-
considérable; il y en a plus de quarante dans
le X. ocellatum. Outre l'espèce décrite par
M. Cuvier, et dont nous conservons encore
l'individu, qui nous donne la preuve que ce
X. lucius n'est pas une espèce douteuse, nous
avons encore dans les collections nationales
350 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
le X. Cuviert, décrit et figuré par Spix. C'est
une espèce distincte et qu'il ne faut pas con-
fondre avec le X. ocellatum de Schomburgk.
Nous en devons de beaux exemplaires à ce
voyageur. Après ces espèces, qui avaient été
indiquées dans le travail de M. Muller et des
ichthyologistes qui l'ont précédé, nous pou-
vons enrichir la monographie de ce genre
d’une très-belle espèce, découverte dans l'A-
mazone par M. de Castelnau, et d'une autre
non moins curieuse, rapportée par M. Plée
des eaux douces de la grande lagune du Ma-
racaïbo. Voici la description de ces diffé-
rentes espèces.
Le XIPHOSTOME BROCHET.
(Xiphostoma lucius, Spix.)
Comme j'ai sous les yeux l’exemplaire qui
a servi à M. Cuvier pour établir son Æydro-w
cyon lucius, je ne conserve pas sur cettew
espèce les incertitudes qui l'ont fait présenter
par M. Muller comme une espèce douteuse
Cest même par elle que je commence less
descriptions de ce genre, puisque c'est elles
ÜR
qui a été la plus anciennement décrite. Û
Ce poisson, remarquable par la peutesse et laù
finesse de ses dents, toutes égales, contraste singu-\
CHAP. XXVI. XIPHOSTOMES. 351
lièrement, sous ce rapport, avec les espèces précé-
dentes. Le museau, conique et allongé, doit principa-
lement sa forme à l'allongement des intermaxillaires,
et auquel contribue, pour former la base de ce cône
au-devant des yeux, le prolongement des frontaux
de l’ethmoïde et des os du nez. En dessous, les deux
branches de la mâchoire inférieure sont arrondies et
viennent se toucher. Dans notre poisson, la tête,
mesurée depuis l'extrémité du museau jusqu’au bord
de l’opercule, fait le quart de la longueur totale. Le
corps est arrondi, quoique un peu méplat sur les
côtés. Le tronc n’est guère que sept fois aussi long
que la hauteur. L’épaisseur est à peu près moitié
de cette hauteur. Le bord antérieur de l’orbite est
à la moitié de la longueur de la tête; et il y a
quaire diamètres entre le bout du museau et le cercle
de l'orbite, et par conséquent, trois entre le bord
postérieur de l'œil et celui de l’opercule. L’inter-
maxillaire égale cinq fois la longueur du maxillaire.
Ces deux os sont réunis à l'extrémité du museau
par une suture longitudinale, qui est égale à deux
fois la longueur du maxillaire. Ils se prolongent
un peu encore en dessous pour compléter l’arcade
dentaire. L’extrémité du museau est remplie par une
peau molle, mais assez résistante. Je compte cent
quarante-six dents à l’intermaxillaire. Le maxillaire
n'a que de très-fines dentelures ; il est placé tout à
fait sur les côtés de l’angle de la bouche et au-dessous
de l'œil ; c’est du moins ce que l’on peut dire de la
paletie dentée qui le termine ; car je le vois tellement
soudé à l’intermaxillaire, qu'il est difficile d’en dis-
552 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
unguer nettement la suture, et cependant je ne re-
garderais pas comme impossible quil n’eüt un
prolongement mince et étroit qui se souderait à
l'intermaxillaure, en avant de l'œil, sous le premier
sous-orbitaire. Cette pièce osseuse est un petit stylet,
irrégulièrement triangulaire, qui se porte au-devant.
de l'œil d’une longueur à peu près égale au diamètre
de l'orbite. Le second sous-orbitaire ne descend pas
au delà du maxillaire ; il est pointu vers le bas. Le
troisième est une large plaque osseuse qui couvre
ioute la joue et descend, par son bord inférieur et
arrondi, jusque sur la branche de la mâchoire infé-
rieure près de son articulauon. Le bord touche
complétement le limbe, de sorte qu'il n’y a dans
cette espèce aucun espace nu sur le bas de la joue:
Un quatrième sous-orbitaire , très-petit, rudimen-
taire, est placé comme une écaille au-dessous de
l'œil, et recouvre le bord orbitaire du troisièmes
os. Le cinquième est une large plaque trapézoïdale ,*
un peu convexe, qu vient couvrir toute la tempe ,\
et enfin, le sixième s'appuie sur le dessus du crâne À
contribue à l’élargir, et porie au-devant de lui 14
sourcilier ; celui-ci s'étend non-seulement au- dessus
et au-devant de l'orbite, mais jusque sur la narine
et vient s’aruculer avec le nasal. En arrière de l’ou
verture postérieure de la narine los forme une petiten
goutuère oblongue. Cette portion du sourcilier con
court donc à former, en dessus, la base du cône
de tout ce bec. Le reste de l'intervalle est rempli à
par les frontaux, os oblongs, pointus en avant, et
qui n’attéignent guère que la moitié du nasal. Au
CHAP. XXVI. XIPHOSTOMES. 353
devant de ces deux frontaux on voit la suture de la
pièce triangulaire et terminale de l'ethmoïde, laquelle
s'avance en pointe très-aiguë jusqu'entre les inter-
maxillaires. Les deux os du nez sont bombés; ils
n’atteignent que la moitié de l’espace compris entre
le bout du museau et le bord de l'orbite. Les deux
frontaux se portent en arrière jusqu’à la hauteur du
mastoidien, en s'arrêtant un peu au-devant du préo-
percule; au dela, les deux pariétaux forment une
bandelette étroite. On n'aperçoit rien de la crête
interpariétale, qui est entièrement recouverte par la
peau écailleuse de la nuque. J'ai dit que le limbe du
préopercule est seul visible, encore n'est-ce que la
porüon inférieure. Le contour de cet os est arrondi ;
il descend jusque sous la gorge, d’où 1l résulte que
linteropercule est tout entier en dessous. L’opercule,
arrondiau-devant du scapulaire, descend en une pointe
très-aiguë, qui se courbe pour toucher à l'interoper-
cule. Le sous-opercule est lui-même un peu plié et
arrondi vers le bas. Les deux branches de la mâchoire
se touchent et cachent la membrane branchiostège,
qui est étroite et soutenue par cinq rayons. Le qua-
trième est plus large et plus visible que le cinquième.
La fente de l’ouie est très-grande. Pour compléter
cette descripuion de la tête, 1l me reste à dire que le
voile palatin supérieur est assez large; que la poruon
charnue du palais est très-grande; que les palatins
et les piérygoidiens sont couverts de très-fines gra-
nulations. Les arceaux des branchies sont hérissés
de scabrosités fines et grenues, semblables à celles
du palais. La langue est libre, charnue et arrondie ;
22. 33
554 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
son voile lingual est aussi grand que le supérieur.
La ceinture humérale est peu découverte à l’exté-
rieur. Le scapulaire est couché obliquement sur le
haut de l’opercule. L’huméral montre une assez
large plaque osseuse, irrégulièrement triangulaire et
à bord sinueux au-dessus de la pectorale, qui est
attachée tout à fait au bas de l’ouie. Cette nageoire
est pointue et n’atteint guère qu'à la moiué de l'in-
tervalle qui la sépare de la ventrale; celle-ci est
reculée sur la seconde moitié du corps, et la dor-
sale, qui l’est encore davantage, répond à l’intervalle
qui sépare les nageoires paires postérieures de l’anale;
c'est une très-petute nageoire. La caudale est peu
fourchue.
B.'5; D: 93; A: 10; P. 18; V.8.
Il me parait que ce poisson était d’une couleur
entièrement uniforme. Je ne vois aucune trace d’ocelle
ou de tache noire près de la queue. Les écailles
sont de grandeur médiocre. Nous en avons trouvé
cent six le long des flancs.
L'individu que je viens de décrire et qui a
servi de modèle à M. Cuvier, est long de
dix-huit pouces.
CHAP. XXVI. XIPHOSTOMES. 355
Le X1IPHOSTOME DE CUVIER.
(Xphostoma Cuvieri, Spix.)
Je retrouve, parmi les poissons rapportés
au Muséum par M. de Castelnau, une espèce
qui ressemble beaucoup à celle dédiée par
Spix à M. Cuvier. Quoique très-voisine de la
précédente,
elle me parait avoir l'extrémité du museau plus
pointue ; le dessus du crâne plus plat; l'œil placé
plus haut sur la joue, car le cercle de l'orbite en-
taille la ligne du profil; le dernier sous-orbitaire
et le sourcilier sont plus étroits. Les nombres dif-
fèrent très - peu.
D. 10; A. 11, etc.
Les lobes de la caudale sont plus aigus. La couleur
de notre individu, conservé dans l'esprit de vin,
est un roux verdâtre au-dessus de la ligne latérale,
et blanc argenté en dessous. Un ocelle noir, très-
marqué, est à l’extrémité de la queue.
Cet exemplaire, originaire de Amazone,
est long de huit pouces.
Le XIPHOSTOME OCELLÉ.
(Xiphostoma ocellatum , nob. )
M. Schomburgk nous a donné un exem-
326 LIVRE XXIT. SALMONOÏDES.
plaire de son Xiphostome ocellé. Il se dis-
tingue des précédents
par un museau conique, un peu plus court et plus
gros. L'œil est plus petit. L'intervalle entre les yeux
est égal à trois fois et un tiers le diamètre. Comme
les sous-orbitaires ne descendent pas autant sous la
joue, il y a un petit espace nu au-dessus du limbe,
L’angle de l’opercule est un peu moins bas.
D. 10; A. 10.
Les lobes de la caudale sont arrondis. Je vois sur
le très-bel exemplaire que nous a donné M. Schom-
burgk le corps d’un vert rembruni sur le dos jus-
qu'au milieu des flancs. Tout le dessous est blanc.
La caudale, qui porte à sa base un grand ocelle noir,
a les rayons mitoyens rembrunis, et les bords de
chaque lobe blanchäâtres. Les ventrales sont pâles;
les pectorales, grisâtres en dessus, sont noirâtres
en dessous; la dorsale paraît cendrée. D'ailleurs, tout
le poisson a conservé de beaux reflets argentés.
M. Schomburgk, qui l'a décrit frais, dit qu'il est
vert rembrum sur le dos; que le ventre est plus
clair ; que les nageoires sont variées de rouge brillant
et que cette couleur est dominante sur la caudale.
L’ocelle noir de l'extrémité de la queue est bordé,
en avant, d’un croissant jaune brillant.
Le voyageur nous apprend que ce poisson
vit peu de temps hors de l'eau, et que la cou-
leur passe très-promptement aû brun après la
mort. Comme il nage près de la surface, les
CHAP. XXVI. XIPHOSTOMES. 357
Indiens l'attrapent aisément avec des flèches :
il mord aussi très-bien à l’hamecon. Cest le
Pirapu ou le Pirapoco des habitants de la
Guyane. Ilest commun dans l’Esséquibo et dans
le Rio Negro; les riverains du Rio Branco le
mangent. Sa chair est jaune, savoureuse, mais
elle a un peu trop d’arêtes.
Nous avons un second exemplaire un peu
moins grand, qui nous a été donné par M.
de Montravel. On trouve donc cette espèce
également dans l'Amazone.
Notre individu a deux pieds de long.
Le XIPHOSTOME MOUCHETÉ.
(Xiphostoma maculatum , nob.)
Nous avons une autre espèce, qui ne me
paraît pas avoir été décrite par les naturalistes
qui ont exploré l'Amazone; quoique voisine
des précédentes, elle se distingue
par son museau pointu, par la dorsale, qui est
tellement reculée qu’elle est presque au-dessus de
l’anale. La caudale est profondément fourchue.
D. 10; A. 11; P. 47.
Le dessus du crâne est plat. Le poisson paraît
rembruni, avec le centre des écailles plus päle. De
grandes taches noirâtres couvrent pr incipalement les
trois nageoires impaires. J'en vois aussi quelques-
unes sur l’opercule, dans l’aisselle de la pectorale et
même sur les nageoires paires.
358 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Le seul individu que nous possédions est
long de onze pouces. Il à été rapporté de
VAmazone par M. de Castelnau.
Le XIPHOSTOME HUJETA.
(Xiphostoma hujeta, nob.)
Une autre espèce qui ressemble à la pré-
cédente par là position de sa dorsale, s’en
distingue
par ce qu’elle a le museau beaucoup plus élargi, plus
obtus et courbé à l'extrémité. L’œil est plus petit.
L'intervalle entre les yeux est tout à fait plat. L’anale
est un peu plus haute, et la caudale, peu fourchue,
a ses lobes arrondis. La tache noire de la queue est
le centre d’un bel ocelle jaune. La caudale elle-
même est rembrunie. L’anale a quelque teinte noirâtre,
J'en vois aussi quelque peu sur les autres nageoires.
D. 10; A. 10, etc.
Ce Hujeta offre non-seulement- une disposition
curieuse par la courbure de ses intermaxillaires et par
l'élargissement de son museau; mais 1l a les dents
proporüonnellement plus longues et plus crochues
que les autres, et les dents palaunes ne sont plus
réduites à de simples granulauons; elles s'élèvent
en peute herse sur l'os.
J'ai toutefois regardé avec'soin, pour m'as-
surer si Ce caractère ne pouvait pas servir à
établir une distinction générique, je ne le.
pense pas.
CHAP. XXVI. SALANX. 399
Je possède trois exemplaires de cette espèce.
Le plus grand n'a que huit pouces de lon-
gueur. Ils viennent des rivières de Maracaïbo.
Nous les devons aux collections du zélé natu-
raliste M. Plée, qui nous a fait connaitre plu-
sieurs espèces curieuses vivant dans les eaux
de cette contrée. Les pêcheurs les lui ont
données sous le nom de Æujeta.
G. Des SALANX.
Le genre des Salanx est une création de
M. Cuvier. Ce grand naturaliste l’a établi d’a-
près un exemplaire un peu desséché, ce qui
l'empécha d'observer l'adipeuse. Il jugea que
le Salanx devait entrer dans la famille des
Brochets, à cause de la position reculée de
la première dorsale.
Ayant obtenu récemment de M. Gray un
exemplaire en bon état du Leucosome, j'ai fa-
cilement saisi la grande ressemblance qu'il a
avec le Salanx de M. Cuvier. L'adipeuse étant
très-visible sur le premier, j'ai cherché minu-
tieusement si le second n'aurait pas aussi une
nageoire membraneuse sans rayons : je l'ai trou-
vée ; jai eu alors peu de chose à faire pour
assigner au genre Salanx sa véritable place.
Nous en possédons deux espèces. J'appel-
lerai la première
360 LIVRE XXII. SALMONOÏDES,
Le SALANX DE CUVIER.
(Salanx Cuvieri, nob.)
Ce poisson à la tête singulièrement aplatie depuis
la nuque jusqu’à l’extrémité du museau. Le tronc
paraît plus rond. La queue est comprimée. La lon-
gueur de la tête, mesurée comme à l’ordinaire depuis
le bout du museau jusqu’au bord de l’opercule, est
cinq fois dans la longueur totale. La nuque ne dé-
passe Hess le bord du préopercule. Toute cette
partie du crâne jusqu'aux intermaxillaires forme une
sorte de grand parallélogramme rectangulaire, dont
la longueur est au moins triple de la largeur. Il
n'est pas difficile de reconnaître sur ce crâne aplat
que les frontaux antérieurs sont très-grands et un
peu échancrés en avant. Les frontaux principaux le
sont plus profondément. L’œil est tout à fait latéral
et sur le milieu de la longueur de la tête. Je ne puis"
presque rien dire des sous-orbitaires, tant ils sont
minces; ils me paraissent d’ailleurs fort peuts. Les
diamètre de lorbite est contenu sept fois dans la
longueur de la tête. Le museau est très-aplati, très-
pointu ; 1l est formé, en haut, par les deux inter-
maxillaires, dont l’extrémité est élargie en une petite
palette triangulaire réunie à celle de los opposé, par
une suture droite et longitudinale. Il n’y a pas de”
branche montante. Je vois deux petits trous réguliers
au bord postérieur de cette suture dans l’échancrurew
des deux frontaux. La longueur de ces intermaxillairess
est le tiers de la longueur de la tête. Derrière eux sont
CHAP. XXVI. SALANX. 361
arüculés deux très-petits maxillaires, qui descendent
veruücalement et ferment l'angle de la commissure.
Les intermaxillaires n’ont aucune mobilité, de sorte
que la bouche ne s'ouvre que par le mouvement
de bascule de la mâchoire inférieure; celle-ci a ses
branches aplates; la symphyse est excessivement
pointue, son angle est à peu près au milieu de Poil.
Les deux branches ne se touchent pas en dessous ;
elles laissent un isthme assez large. Le préopercule
se montre sous la tête comme une palette longue et
mince, qui fait suite aux branches de la mâchoire
inférieure. Il n’a presque pas de bord montant. Cette
languette se trouve élargie par un interopercule, qui
a à peu près la même forme ; mais qui est cependant
moins long. L’opercule est comme une petite écaille
arrondie, et pliée en goutüère. Son sous-opercule
est triangulaire et forme avec celui du côté opposé
une espèce d’ogive assez pointue près de la fente
branchiale. Quoique les branches de la mâchoire
inférieure ne se touchent pas et qu’elles laissent sous
la gorge un isthme assez sensible, on voit les deux
opercules se toucher au delà et au-devant de l’ogive
dont je viens de parler. C’est à cet endroit que l’on
compte les quatre rayons larges, minces et arqués
de la membrane branchiostège. Les ouies sont d’ail-
leurs très-fendues et les arceaux des branchies
assez grands. Les dents de ce poisson sont d'assez
forts crochets sur les mâchoires. Il y en a huit ou
neuf sur les intermaxillaires, et seulement quatre
ou cinq sur les maxillaires. La mâchoire inférieure
en porte d'abord trois peutes; puis viennent deux
362 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
crochets assez longs; ensuite cinq ou six peutes
dents, lesquelles sont suivies d’un certain nombre
d’autres un peu plus grosses. Toutes ces dents
sont sur un seul rang. Il y en a une rangée de très-
peutes sur les palauns, qui sont écartés l’un de
l'autre, et couchés le long de l'intermaxillaire. Je
n’en vois aucune sur le vomer, et autant que j'en
puis juger sur cet exemplaire desséché, la langue me
paraît lisse. La ceinture humérale se montre derrière
la nuque par une série de petites pièces écailleuses ,
disposées en arc replié, pour suivre le contour de
la fente branchiale. Les surscapulaires sont beaucoup
plus larges et plus grands que les scapulaires. Les
pectorales sont attachées tout à fait en dessous du
corps; elles me paraissent assez petites. Les ventrales
sont reculées à peu près vers le milieu du corps; la
dorsale, assez semblable à l'anale, mais beaucoup
plus courte, correspond à la partie antérieure de
cette nageoire; celle-ci est étendue sur la queue,
Fo au delà de la première. C’est la position de
cette dorsale qui avait sans doute donné l'idée à
M. Cuvier de placer les Salanx dans la famille des
Brochets. Mais il existe sur le dos de la queue, à
la hauteur des derniers rayons de l’anale, une très-
petite adipeuse. Ce caractère vient évidemment se
joindre à la forme des mâchoires que j'ai décrites,
et prouve que le poisson appartient aux Salmonoïdes.
La caudale est fourchue; elle a un nombre assez
considérable de petits rayons sur les deux côtés de
la queue.
B. 4; D: 100; À. 28; CG. 40; P'8;:°V:7
CHAP. XXVI. SALANX. 363
Ce poisson ne montre aucun vesuge d’écailles ;
il me paraît avoir été tout à fait nu. Sa couleur est
brune.
L'exemplaire unique, un peu desséché et
en assez mauvais état qui existe dans la collec-
üon du Muséum national, est long de quatre
pouces et demi. Nous en ignorons la patrie.
G. Le SALANx DE REEVES.
(Salanx Reevesit, nob.)
Le Salanx, auquel je conserve la dénomi-
pation spécifique que M. Gray lui a donnée,
pour le consacrer à la mémoire du voyageur
qui l’a rapporté en Angleterre, méritait, sans
aucun doute, d’être dédié à un des célèbres
élèves de Linné qui avait observé ce poisson
sur les côtes de Chine dès 17951. Tous les na-
turalistes devinent que je veux nommer Os-
beck, qui en a publié une courte description
sous le nom d’Albula chinensis ". Le nom chi-
nois indiqué par le voyageur suédois que nous
venons de nommer, est extrêmement voisin
de ceux que les Anglais ont écrits dans leurs
récents travaux. Il est très-probable que la
1. Osbeck, Reise in China, p. 231 de l’édit. suéd., ou p. 309
de la traduct. de Georg. Rostock, 1765.
364 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
dénomination populaire a servi à faire recon-
naître cet Ælbula chinensis. M. Gray, en re-
trouvant ainsi le poisson d'Osbeck, n'a pas
voulu, avec raison, le laisser dans le groupe des
ÆAlbula. Pour rappeler ce nom, le zoologiste
anglais désigna le genre nouveau qu'il croyait
devoir établir pour ce poisson par le nom de
Leucosome, et l'espèce parut dans les Mélanges
zoologiques de cet auteur sous le nom de
Leucosoma Reevesü'. Je concois très-bien
que la présence de l'adipeuse ait empêché
M. Gray de rapporter au véritable genre de
M. Cuvier Le poisson qu'il avait sous les yeux.
La diagnose des Salanx du Règne animal,
genre placé dans la famille des Ésox, ne pou-
vait pas guider Le zoologiste dans cette déter-
mination. Depuis que jai reconnu l'existence
de l’adipeuse sur le Salanx de M. Cuvier, j jai
pu rapprocher de son véritable congénère ce
Leucosoma Reevesii. Je suis encore ri heu-
reux en retrouvant dans cette espèce une
de celles fort incertaines que M. de Lacépède
a établies d'après l'inspection de nombreux
dessins chinois. Je ne puis douter que le
Synode macrocéphale ne soit du genre Sa-
lanx, et s'il n’est pas de l'espèce dont nous
1. Gray, Zool. nusc., p. 4.
CHAP. XXVI. SALANX. 365
nous occupons maintenant, il en est certai-
nement très-voisin. Voilà donc un poisson
connu du temps d'Osbeck, oublié par les
compilateurs qui auraient pu profiter de cette
description, reproduit dans un autre genre et
sous un autre nom spécifique, d'après les do-
cuments incertains employés par M. de Lacé-
pède. Il est publié dans ces derniers temps
sous un troisième nom par M. Gray. M. Ri-
chardson l'inscrit dans son Rapport sur les
poissons des mers de Chine, en adoptant le
nom générique de Gray, mais en reprenant
l'épithète d’Osbeck. Cest un nouvel exemple
d'un poisson qui se multiplie dans nos sys-
tèmes, qui est promené d'un genre dans un
autre, et qui prend définitivement son rang
dès qu’on peut le comparer sur la nature avec
les espèces voisines. La description que je
vais en donner peut être réduite aux obser-
vations suivantes :
Ce poisson a la même forme de tête; le même
museau déprimé ; l'œil petit, latéral, placé au milieu
de la longueur de la tête. Les sous-orbitaires sont
aussi d’une excessive minceur; les narines percées
au-devant de l'œil. Les dents de l’intermaxillaire
sont beaucoup plus écartées; car, bien que ces os
soient proportionnellement aussi longs, ils n’ont que
cinq dents. Les maxillaires qui ont la même posi-
366 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
tion, et qui sont tout aussi courts, ont un bien plus
grand nombre de denis; il y en a dix-huit à vingt.
Les dents de la mâchoire inférieure sont à peu près
semblables, c’est-à-dire, qu'auprès de la symphyse,
qui est très-pointue, il y a quelques petites dents;
puis vient un gros et long crochet, et ensuite, le
long de la branche, une série de petites dents; mais
celles-ci sont toutes plus égales et moins nombreuses
que celles du Salanx de Cuvier. Les dents palatines
sont petites, sur une bande étroite. La langue, qui
est très-libre et grande, a une rangée mitoyenne de
dents coniques et crochues. Les branches de la mà-
choire inférieure sont plus rapprochées que dans
l'autre espèce, et les deux côtés de la membrane
branchiostège se touchent sous lisithme. Le tronc
de ce poisson est arrondi à la région pectorale ; mais,
à parür des ventrales, il devient comprimé. Les pec-
torales sont petites; les ventrales sont au milieu
du corps; la dorsale, quoique reculée sur l'arrière
du dos, a tous ses rayons insérés bien avant ceux
de l’anale ; celle-ci est assez longue. La caudale est
fourchue. Une petite adipeuse répond aux derniers
rayons de l’anale.
B. 4; D. 11— 0; A. 20; C. 313 P. 10; V. 7.
Le poisson est entièrement décoloré par
l'action de l'alcool. Nous tenons le seul exem-
plaire de cette espèce de la générosité de M.
Gray. L'individu est long de sept pouces.
CHAP. XXVIIL, GONOSTOMES. 367
CHAPITRE XX VIL
Des GoNostomes, des CHAuLiones et des
SCOPÈLES.
L'ancienne ichthyologie grecque désignait
sous le nom de Scopèle un poisson qui nous
est resté encore inconnu. M. Cuvier s'en est
servi pour nommer un genre renfermant quel-
ques-unes des Serpes de M. Risso. La descrip-
tion détaillée de la Serpe, que nous avons déjà
publiée dans ce volume, prouve que M. Risso
s'était fait une fausse idée du petit poisson
de Surinam, dont M. de Lacépède avait fait
le genre des Serpes, et que Bloch appelait
Gasteropelecus. Mais le genre Scopèle, publié
dans la première édition du Règne animal
dès 1817, y fut mal caractérisé; car l'auteur
crut que la langue et le palais étaient lisses.
On va voir qu'une plaque de dents palatines
existe dans tous ces poissons. M. Cuvier repro-
duisit sa première description dans la seconde
édition du Règne animal, et il y rapporta
les mêmes espèces. Depuis ces publications,
M. Risso introduisit le genre Scopèle dans
lIchthyologie de Nice, en le composant de
l'espèce dédiée à M. de Humboldt, de celle
368$ LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
nommée la Serpe crocodile, et d'une troi-
sième décrite dans les Mémoires de l'Académie
de Turin sous le nom de Scopele Balbo.
La diagnose de ce genre n’est pas plus exacte
que celle que nous trouvons dans le Règne
animal, quoique l'Ichthyologie de Nice ait
vaguement indiqué les dents palatines du
Scopèle Balbo, et peut-être aussi celles de la
Serpe crocodile; mais les indications données
dans ce species sont aussi incomplètes que les
descriptions elles-mêmes. Depuis ces travaux,
un zélé naturaliste de Messine, M. le docteur
Anastase Cocco, s'est mis avec soin à la re-
cherche de ces petits poissons, et il a publié
les principales découvertes qu'il fit sur ces
espèces dans une lettre adressée au prince
Charles Bonaparte de Canino, sous le titre
de : Lettre sur quelques Salmonoïdes de la
mer de Messine.
Dans cette lettre l'auteur a cherché à re-
trouver les poissons que Rafinesque avait
décrits et figurés sous les noms de Wyctophum
punctatum et de Gonostome. Il a essayé d’éta-
blir les caractères de plusieurs coupes généri-
ques pour classer ces petits Scopèles. Il a joint
à ce premier travail des figures qui aident
beaucoup pour déterminer les espèces qu'il a
décrites, quoiqu'elles ne soient pas à beaucoup
CHAP. XXVII. GONOSTOMES. 369
près aussi élégantes que celles de la Faune
italienne. On dirait souvent que les deux
auteurs ont fait figurer le même individu. Ii
me parait très-regrettable, qu'un naturaliste
aussi habile que le prince de Canino, se soit
entièrement reposé sur les documents de l'ich-
thyologiste sicilien. S'il avait vérifié les ob-
servations de son prédécesseur, je crois qu'il
aurait évité quelques-unes des inexactitudes
qui lui ont échappé. Je conçois cependant
qu'il les ait faites, parce quil avait l'idée de
séparer des Salmonoïdes tous ceux qui appar-
tenaient à une sous-famille, appelée Scope-
lini. Ce sont, dit-il, des poissons qui ressem-
blent aux Élupééss qui brillent d’une belle
couleur argentée, dont la bouche, très-fen-
due, est bordée par les intermaxillaires. Ce
naturaliste y rapporte huit genres; il reprend
les Gonostomes de Rafinesque, qui ont le
corps allongé, couvert de grandes écailles
caduques; des dents de grandeur inégale en
série unique; les pectorales insérées au bas
de la ceinture humérale; la dorsale reculée en
arrière au delà des ventrales, et presque op-
posée à l'anale. Ce premier genre, établi sur
le Gonostoma denudata, doit être conservé;
mais il faut pour cela ajouter à cette diagnose
incomplète, que le maxillaire borde, pour la
370 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
plus grande partie, l'ouverture de la gueule,
caractère qui ne cadre plus avec celui de la
famille des Scopelini. Il faut dire aussi que
les palatins sont hérissés de petites dents en
velours. Le prince de Canino ayant saisi le
caractère remarquable des dents maxillaires du
Gonostoma denudata, a laissé dans ce genre
la seule espèce indiquée par Rafinesque, et
il en a séparé les deux petits Gonostomes in-
diqués par Cocco sous le nom de Gonostoma
_Poweriæ et de G. ovatus. Il créa pour ces
deux poissons un genre, sous le nom d'Zch-
thyococcus, voulant le dédier sous cette dé-
nomination à son correspondant de Palerme,
le docteur Cocco; mais la diagnose de ce genre
n'offre aucun caractère opposé et distinct, et
jen dirai de même de ceux qui sont désignés
sous les noms de Maurolicus, de Myctophumw
et de Lampanyctus. Vous ces poissons sont,
les vrais Scopèles de M. Cuvier; ils ont tous*
la même dentition, maxillaire ou palatine, la.
même composition de mâchoire; les caractères"
donnés comme génériques, et tirés de la posis
tion de la dorsale pour les Maurolicus et less
Ichthyococcus, ou de la longueur des pecto=.
rales pour les Lampanyctus, ne sont que spé-*
cifiques. Il n'en est pas de même du genre“
Chlorophthalmus. Je démontrerai que ce pois-«
CHAP. XXVIL GONOSTOMES. 371
son est une espèce particulière d’Aulope. Enfin
J'Odontostome constitue un genre PMEGUNET
qui doit être conservé. ,
On voit, d'après ces observations critiques
sur le travail de mes prédécesseurs, que j'ai pu,
grâce aux nombreux matériaux réunis dans la
grande collection nationale, présenter tout
autrement le tableau des différentes espèces
réunies dans ce genre et dans ceux qui avoi-
sinent ce groupe. En effet, les Gonostomes
rattachent complétement ces petits poissons
au groupe des Salmonoïdes; car ils ont deux
très-petits intermaxillaires, et de longs et
larges maxillaires complétant le bord de la
maächoire. Ce genre est très-voisin de celui
des Chauliodes, qui sen distingue par les
dents longues et pointues des mächoires et
des palatins. Or, les Chauliodes appellent à
eux les Odontostomes. Ceux-ci et les Go-
nostomes ont des affinités très-marquées avec
les Scopèles, qui, cependant, ne présentent
plus, dans la constitution de leurs mâchoires,
le caractère essentiel des Salmonoïdes, l'inter-
maxillaire formant chez eux le bord toutentier
de l’arcade maxillaire supérieure. Il semble
quil ne reste plus, pour caractère dominant
des Scopèles, que la présence de l'adipeuse. La
constitution de leur mâchoire conduit évidem-
372 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
ment à celle des Saurus, dont nous aurons à
parler plus en détail dans un chapitre spécial.
Ce qu'on doit conclure de ces remarques,
c’est que les sous-familles établies par le prince
de Canino, ne peuvent pas être caractérisées
comme il l’entendait; car personne n'oserait
mettre dans deux groupes distincts les Go-
nostomes, les Chauliodes et les Scopèles. En
s'en tenant à la composition de la mâchoire,
il faudrait réunir les deux premiers genres
pour les séparer du troisième, et le groupe
où on placerait celui-ci, devrait compren-
dre le Saurus dont le maxillaire, semblable
à celui des Scopèles, est très-différent des
Aulopes.
Les Gonostomes et les Chauliodes forment
deux genres appartenant au même groupe,
mais qui, en même temps, lient ces diffé-
rents petits Salmonoïdes aux familles voisines.
On peut dire d'eux qu'ils sont des Clupéoïdes
avec une adipeuse, de la même manière qu'on
peut considérer les Scopèles et les Saurus
comme des Ésoces avec une adipeuse.
Ces poissons n’ont plus le caractère ana-
tomique si curieux que nous ont offert les
Salmonoïdes, et sur lequel M. Muller a beau-
coup insisté. Leurs œufs ne tombent plus
dans la cavité abdominale, les sacs ovariens
CHAP. XXVII. GONOSTOMES. 373
sont complétement fermés. Mais il ne faut
pas oublier non plus que déjà, chez les Py-
gocentres et les Serrasalmes, ces organes ont
la même forme, et sont entièrement clos dans
l'abdomen.
Si l’on veut, à l'exemple du prince de Canino,
constituer en petites familles tous ces genres
qui ont des aflinités naturelles, on ne trouve
plus dans les détails de ces organisations va-
riées des caractères suffisants pour établir la
diagnose de chaque famille. Cela prouve ce
que nous avons déjà dit plusieurs fois dans
le cours de cet ouvrage, qu'il n'est pas pos-
sible que les rapports des genres soient tou-
jours du même degré, et quil suffit, pour
constituer un arrangement naturel, quil n'y
ait pas de genre plus voisin à placer entre ceux
qu'on rapproche.
A. Du genre GonostomE (Gonostoma, Raf.)
D'après ce que nous venons de dire, dans
les considérations générales sur les genres voi-
sins des Scopèles, nous devons commencer
l'exposition de ces espèces par celles qui con-
stituent le genre Gonostome. Le caractère de
ce genre consiste en de courts intermaxil-
laires qui ne dépassent pas l'œil. Ils ont une
374 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
petite branche montante, en partie recou-
verte sous la portion antérieure du maxil-
laire ; celui-ci dépasse l'os précédent et com-
plète l'arcade supérieure de la bouche. C'est
donc une véritable mâchoire de Clupéoïdes ou
de Salmonoïdes. La présence de l'adipeuse fixe
la place du genre dans cette dernière famille.
Les pêcheurs siciliens ont été frappés des rap-
ports ou plutôt des ressemblances extérieures
de ces poissons, puisque Rafinesque nous
apprend , que ces hommes ignorants, mais
habitués à voir la nature, donnent à l'espèce
le nom d'Anchiove imperiale, c'est-à-dire
d’Anchois impérial. Les deux mâchoires,
supérieure et inférieure, portent de grandes
dents coniques et très-pointues, inégalement
espacées, entre lesquelles il y en a de très-
petites. Les palatins et les ptérygoidiens por-
tent des dents en râpe très-fines; il ny en
a point sur le chevron du vomer; il y a de
très - fines âpretés sur la langue ; mais auw
delà, sur la queue de l'hyoïde et sur les pha-
ryngiens inférieurs, on trouve des dents en
grosse herse. Enfin, il faut signaler les dents
pharyngiennes supérieures, qui sont singuliè-
ment disposées : elles sont en grosse herse, sur
deux plaques oblongues, l'antérieure n'ayant
que trois dents plus longues et plus grosses
CHAP. XXVIL. GONOSTOMES. 351)
que les autres; ces os, attachés à l'entrée
d'un pharynx très-comprimé, ont leurs dents
couchées si obliquement , quelles s'entre-
croisent. À ces caractères nous ajouterons les
quatorze rayons de la membrane branchio-
stège, le sous-orbitaire, excessivement mince,
comme une pellicule membraneuse, la posi-
tion de la dorsale, très-reculée sur le dos, et
enfin, la présence d’épines libres et recour-
bées sur les deux côtés de la queue. Il se
pourrait toutefois qu’elles fussent un caractère
spécifique.
Le genre Gonostome a paru dans les Essais
d'ichthyologie sicilienne de Rafinesque'; mais
si lon compare les caractères que je viens
d'exposer, à ceux donnés par l’auteur sicilien,
on verra qu'il était bien loin de les avoir saisis
en entier. Je trouve les Gonostomes mention-
nés dans la lettre de M. Cocco, sur les Salmo-
noïdes de Messine. A l'espèce signalée par Rafi-
nesque, l’auteur en a ajouté deux autres, qui
n'appartiennent pas à ce groupe et quisont de
véritables Scopèles : ce sont ses Gon. Poweriæ
et Gon. ovatus. M. le prince de Canino a
rétabli le genre de Rafinesque, en le rédui-
sant à la seule espèce que nous allons décrire.
1. Rafinesque , And. ütt. sucil., p. 64, n.° 28.
310 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Mais ce célèbre auteur n'en a pas mieux pré-
cisé les caractères que son correspondant,
M. Cocco.
Le GONOSTOME Nu.
(Gonostoma denudata, Cocco.)
La seule espèce que je rapporte à ce genre
est constituée sur un poisson
à corps très-comprimé ; à tête grosse et haute, et à
queue amincie, de sorte que la plus grande hauteur
du corps se mesure à la ceinture humérale ; elle est
six fois et demie au moins dans la longueur totale ;
tandis que la hauteur de la queue n’en fait que les
deux cinquièmes. L’épaisseur est le tiers de la plus
grande hauteur. La tête paraît grosse à cause de.
son élévation auprès de la nuque; car elle est com-
primée. Sa longueur est quatre fois et demie ou trois
quarts dans la longueur totale. Quand la bouche est …
fermée, le museau est assez pointu, et l’on peut dire
alors que la tête est triangulaire. L’oœil est petit, près
de l'extrémité du museau; car il n’en est éloigné
que d’une fois son diamètre, lequel n’est guère que
le sixième de la longueur de la joue. Ses sous-orbi-
taires sont excessivement minces, mais tellement lar-
ges qu'ils couvrent toute la joue, en s'étendant jus-
qu’à l'angle du maxillaire et en remontant le long
du bord du préopercule. C'est surtout le troisième
qui prend cet énorme développement. La mâchoire
inférieure est un peu plus longue que la supérieure ;
elle se relève assez obliquement. Comme elle est très-
CHAP. XXVIIL. GONOSTOMES. 317
mobile et qu'elle peut s’abaisser beaucoup, la gueule
devient très-grande quand la mandibule est horizon-
tale. La mâchoire supérieure est bordée par un peut
intermaxillaire, que l’on peut aisément confondre avec
le très-remarquable maxillaire qui en fait la plus
grande partie, Ce petit intermaxillaire a une branche
montante courte; il est caché, en partie, sous la por-
üon antérieure du maxillaire; il a sous la branche
montante une dent conique, suivie de quatre petites
dents; vient ensuite une grande canine; puis cinq
peutes dents coniques, une longue dent pointue,
égale et semblable à la seconde des grandes, et enfin
une série de très-petites dents coniques. L’extrémité
de l'intermaxillure atteint à peine au delà du bord
antérieur de lorbite. Le -maxillaire qui recouvre
tout los précédent à partir de la branche montante,
a une première grande dent à l'endroit où finit l'in-
termaxillaire ; au delà, je lui éompte quatorze grandes
dents coniques et très- pointues, inégalement espa-
cées ; les dernières sont tout à fait à l'extrémité de
l'os, et entre ces dents et tout le long du bord, il y
en à une série de très-petites, coniques et pointues.
Un maxillaire supplémentaire remonte sous le sous-
orbitaire et forme une espèce d’arc, qui va rejoindre
la partie antérieure de l'os, à peu près à l’endroit où
son bord devient le plus concave. Les dents de la mà-
choire inférieure sont semblables à celles du maxil-
laire. Cet os et le sous-orbitaire sont tellement minces
que l’on voit ses dents à travers quand la gueule est
fermée. Les palauns et les ptérygoïdiens portent des
dents en râpe très-fine ; 1l n’y en a point sur le che-
378 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
vron du vomer. Les pharyngiennes supérieures sont
très-singulières; elles sont disposées sur deux plaques
oblongues, étroites. Les dents de devant sont en grosse
herse, et trois dents plus longues, tout à fait auprès
du pharynx, sont couchées obliquement, de manière
à s’entre-croiser avec les dents semblables du pha-
ryngien opposé. Les pharyngiennes inférieures et les
linguales sont en grosse herse; 1l n’y a que de très-
fines âpretés sur l'extrémité de la langue. Les ouies
sont très-largement fendues. La membrane branchiale
est courte, soutenue par des rayons espacés ; elle est
presque entièrement cachée sous la branche de la
mâchoire inférieure. Les peignes des branchies sont
courts, et les râtelures antérieures sont au contraire
assez longues. La première dorsale est reculée sur
le dos et répond au commencement de l’anale ; celle-ci
est assez allongée sous la queue. L’adipeuse est petite,
étroite et très- molle, Il y a des épines libres et re-
courbées au-devant de la caudale. On peut les con-
sidérer comme des rayons plus poignants de cette
nageoire, qui est d’ailleurs petite et fourchue. Les
pectorales sont insérées tout à fait au bas de la cein-
ture humérale, près du tranchant du ventre. Les
ventrales sont petites, au-devant de la dorsale; mais
plus rapprochées de l'anus que de l'épaule.
B. 14*; D. 15; À. 31; C. 29; P. 12; V. 8.
* L'auteur de l’Ichthyologie italienne n'en indique que dix. Il
aura très-probablement négligé les quatre petits rayons plus diffi-
ciles à voir, qui sont vers le haut de l’opercule. J'ai compté ces
quatorze rayons sur un exemplaire que je dois à sa bienveillance.
CHAP. XXVII. GONOSTOMES. 379
Malgré l’'épithète que lui a donnée Rafinesque, et
que nous avons conservée, puisque nous l'avons
vue adoptée par le prince Charles Bonaparte, il
n'en est pas moins vrai que le corps est couvert
d’écailles minces, caduques. La couleur est un bel
argenté blanc sur les flancs, qui sont tous piquetés
de points noirs. Le dos et le ventre passent au bleu
noirâtre, Les nageoires sont transparentes. Il y a un
peu plus de jaune sur la caudale.
L'individu donné par le prince de Canino
est long de six pouces. M. Bibron en a rap-
porté plusieurs autres de Messine un peu plus
petits. Îl paraît que c'est dans la mer qui baigne
la Sicile qu'on prend ce poisson avec toutes
ces autres petites espèces, confondues sous
le nom de poissons du diable.
Le prince de Canino en a donné une excel-
lente figure. On en trouve une seconde, mais
d’une lithographie un peu rude, dans la lettre
du docteur Cocco sur les Salmonoïdes : il l'ap-
pelait Gonostomus acanthurus. Ce zélé ich-
thyologiste avait parlé précédemment de cette
espèce dans le Journal des sciences de Sicile
sous le nom de Gasteropelecus acanthurus. Le
poisson avait été plutôt indiqué que décrit par
Rafinesque, sous Le nom que le prince de Ca-
nino a cru devoir conserver.
380 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
B. Du genre CHAULIODE (Chauliodus)
Ce genre est extrêmement voisin des Go=
nostomes. En effet, les intermaxillaires, grêles
et peu mobiles, ne dépassent pas l'œil; le
maxillaire, qui est assez fortement uni au
premier, commence à la seconde dent et vient
border tout le reste de l'arcade de la gueule
si largement fendue. Les dents caractérisent
ce genre; elles sont différentes de celles des#
Gonostomes : ce sont des crochets grêles ;
pointus, comprimés et courbés. Ils adhèrent
tout à fait à l'os; ceux de devant de la ma=
choire inférieure sont les plus grands. Ils
remontent sur le crâne au-dessus des yeux,
quand la gueule est fermée. Il y a aussi
des dents palatines en crochets assez longs;
quoiqu'elles soient plus courtes que ceux
des mâchoires ; les pharyngiennes sont en
herse; mais je ne vois pas de dents sur le
vomer ni sur la langue. Ces Chauliodes ont
deux dorsales, l’'antérieure correspond à l'in-
tervalle qui sépare les deux nageoires paires;
la seconde, adipeuse, est réduite à une mem-
brane allongée, mince, ayant des vestiges de
rayons si mous, quils ne tiennent pas la na-
geoire redressée; pour l’apercevoir il faut avoir
soin de tenir le poisson dans l'eau, on la voit
CHAP. XXVII. CHAULIODES. 381
alors flotter au-dessus de l’anale. Les ouïes
sont très-largement fendues, et la membrane
branchiostège a dix-sept rayons.
La première et la plus grande espèce de ce
genre, connue depuis les travaux de Catesby,
est assez répandue dans la Méditerranée. J'en
décrirai une seconde espèce qui vient du
grand bassin de l'Atlantique.
C'est d'après la première que le genre Chau-
liode a été établi par Bloch. Lorsque M. Cu-
vier composa le Règne animal, il n'avait pas
vu ce poisson d'après nature; n’en jugeant que
d’après la figure incomplète de Catesby, il crut
devoir placer ses Chauliodes auprès de son
senre Stomias. Celui-ci, comme M. Cuvier
la bien déterminé, et comme je l'ai démontré
depuis, en traitant de ce genre dans la famille
des Brochets, appartient au groupe qui lui
a été assigné par M. Cuvier ; car la dorsale est
unique et reculée sur le dos de la queue; mais
on ne peut nier quil n'y ait une curieuse res-
semblance entre la tête et les dents des Sto-
mias et des Chauliodes. Les naturalistes qui
ont succédé à M. Cuvier ont tous cru, d'après
lui, qu'il fallait rapprocher ces deux genres;
voilà pourquoi, celui dont nous allons traiter
maintenant se trouve mal placé dans toutes
les Ichthyologies.
382 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Le CHAULIODE DE SLOANE.
(Chauliodus Sloani, Bloch.)
Un poisson, qui n'est pas sans affinité avec
les Stomias, mais qui appartient à la grande
famille des Salmonoïdes, et que les naturas
listes ont méconnu pendant longtemps, est
celui qui appartient au genre Chauliode. Nous!
allons, suivant notre usage, en donner une
description détaillée d’après nature. ;
Le Chauliode est remarquable par la grosseur de
sa tête et par la hauteur de la ceinture humérales
Au delà des pectorales, le corps se rétrécit beaus
coup; il est très-comprimé. L'épaisseur du tron®
égale la hauteur du corps, mesurée à la fin de:
l'adipeuse, et n’est guère que le quart de la hat
teur aux pectorales ; celle-ci, portée sur le Corps
est comprise sept fois et demie dans la longueuk
totale. La hauteur de la tête, mesurée de la nuque]
à l'angle de la mâchoire inférieure, est égale à la
Den de la tête, qui est un peu plus petite quel
le huitième de la longueur totale. La ligne du profih
est concave au-dessus de l'œil ; elle se soutient assez
fortement ] jusqu au commencement du dos; elle de”
vient ensuite droite et oblique } jusqu à la ET La.
gueule est très-largement fendue, ainsi que l’ouver=
ture branchiale. Les deux mâchoires sont armées
de fortes dents très-aiguës, très-longues , faisant corps
avec l'os de la mâchoire et n'ayant aucune mobilité
CHAP. XXVII. CHAULIODES. 383
semblable à celle de l'Odontostomus Balbo ; mais
nous y voyons des dents de remplacement comme
il y en a dans ce poisson. La mâchoire supérieure
est formée par des intermaxillaires assez longs, peu
mobiles, armés chacun de quatre très-grosses dents.
L’extrémité de l’os dépasse un peu l’œil. A l'extrémité,
il y a une prermère dent conique, un peu courbée,
régulièrement pointue à son extrémité. Cette dent
est moins longue que la seconde, laquelle a son ex-
trémité courbée et un peu redressée, de manière à
ce que cette pointe laisse en arrière une sorte de
peut biseau; mais il n’y a pas de talon, ni de crochet,
ni même de dentelure. La troisième est un peu plus
courte que la quatrième, et ne fait guère que la
moiué de la longueur de la seconde. Il n'y a entre
ces dents, le long de l'os, que les dents de rempla-
cement. Le maxillaire, assez fortement uni au pré-
cédent, commence à la seconde dent; il n’a que de
petites dents aiguës, inégales, dirigées en arrière
qu'après avoir dépassé l'intermaxillaire. Son extré-
mité s’élargit un peu et se termine en angle d’un
peut chevron, parce que les deux bords sont coupés
obliquement. La mâchoire inférieure a les branches
étroites; la symphyse, assez haute, a une pointe
mousse, médiane. De chaque côté on voit deux
très-longues dents, un peu courbées, très-aiguës, plus
longues que celles de la mâchoire supérieure, et re-
montant de chaque côté du crâne quand la gueule
est fermée. Vient ensuite une seconde dent pointue,
un peu courbe, qui est moindre que le tiers de la
précédente. La troisième est plus longue, car elle
384 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
fait presque la moitié de la première. Les quatre ou
cinq dents qui suivent diminuent graduellement, et!
la dernière est une très-courte épine. Il y a aussi
une rangée de dents courtes et pointues, écartées!
l'une de l’autre sur les palatins; mais je n’en vois
pas sur le vomer ni sur la langue. Elles sont dispo-
sées en herse sur deux petites plaques ; les pharyn-
giens le sont de manière à s’entre-croiser l’une l’autre.
Le pharynx est d’ailleurs très-étroit.
Après avoir commencé par décrire ce qu'il y a
de plus saillant dans le poisson, je vais faire con:
naître les autres parties de son organisation. L’œil!
est de grandeur médiocre; il est placé près de lex-
trémité du museau et sur le haut de la joue. Les!
sous-orbitaires sont très-petits. Le préopercule estm
très-reculé, parce qu'il descend presque verticalement
du masioidien à l’angle de la bouche; 1l est mêmen
un peu concave. L’opercule est haut, très-étroit ets
tellement mince qu 1 ressemble à une pellicule. Le
sous-opercule, qui est également étroit, mais plus”
court, est un peu caverneux. L’interopercule est,
très-peut. La membrane branchiale a très-peu de.
largeur et est soutenue par des rayons courts et ess
pacés. Les peignes des branchies sont aussi très
courts, et Je ne vois que quelques très-rares râte-
lures, à peine perceptibles sur le devant des arceaux: |
La ceinture humérale se compose d’un scapulairem
long et gréle, et placé obliquement; 1l descend jus
qu'à la moitié de la hauteur du corps. L’huméral et
les autres os de la ceinture sont dirigés obliquement…
en avant. La pectorale est attachée tout à fait au
CHAP. XXVII. CHAULIODES. 385
bas, et elle remonte en se collant contre le corps
vers la dorsale; celle-ci est implantée au quart anté-
rieur de la longueur ; elle est portée sur une sorte de
petit pédoncule ; son premier rayon se prolonge en
un long filet, égalant au moins la distance qui
sépare la nageoire de l'extrémité du museau. L’adi-
peuse est longue; elle répond aux premiers rayons
de l’anale; celle-ci n’est pas étendue; ses premiers
rayons sont à peu près trois fois plus longs que les
derniers. La caudale est petite et fourchue. Quant
aux ventrales allongées, elles sont sur la première
moitié du corps, à peu près autant éloignées du
rayon filforme de la dorsale que celui-ci l’est de
l'extrémité de la mâchoire supérieure. Les rayons
se terminent en filaments déliés: les internes sont
plus longs que les externes ; ce qui rappelle la forme
de la nageoïre des Saurus.
DD. 0% A 1250 213 PTS V. 7.
Ces nombres diffèrent assez notablement de ceux
qui sont indiqués dans l’ichthyologie italienne. Je
crois pouvoir répondre cependant de leur exacu-
tude, parce que je les ai comptés sur plusieurs
exemplaires. Quant à l’adipeuse, je vois bien des
traces de filaments sur les membranes. J'en compte
même jusqu'à quinze sur l’un de mes Chauliodes;
mais la grandeur et la disposition de ces filets ont
été singulièrement exagérées dans le dessin que le
prince de Canino nous a donné de ce poisson, et
cependant je me hâte de dire que sa figure est meilleure
que celles de ses prédécesseurs. Le corps du Chau-
hode est couvert de larges écailles excessivement
22. 25
386 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
minces , caduques, et dont on compte facilement
cinquante-cinq à cinquante-sept rangées le long des
flancs. Une couleur d’un brun chocolat, à brillants
reflets argentés, est étendue sur le dos et sur les
flancs. Le ventre paraît noir; 1l y a deux séries de
points argentés jusque sur la membrane branchiale,
quelques-uns même sont épars sur le bas de lo-
percule.
Le plus grand exemplaire conservé dans la
collection nationale est long de six pouces.
Nous en avons d’autres plus petits, que nous
devons aux recherches actives faites en Sicile
par M. Bibron. Le prince de Canino en a
aussi envoyé un aux collections du Muséum
d'histoire naturelle.
Telle est la description d’un poisson très-
anciennement connu, et qui aurait été parfai-
tement figuré dans l'ouvrage de Catesby', si
le dessinateur n'avait pas oublié l'adipeuse. Il
n'y a pas de doute, en effet, que, sauf cet
oubli, la figure du Fipera marina ne repré-
sente d’une manière parfaitement reconnaissa-
ble le Chauliode. Il faut cependant remarquer
que la coloration n'est pas exempte de tout
reproche, et que les points argentés ou dorés
qui brillent sur ce poisson ont été oubliés. Le
poisson de Catesby avait été pris à Gibraltar;
1. Catesby, Carol., suppl. , p. 9, tab. 9.
CHAP. XXVII. CHAULIODES. 387
il est maintenant conservé dans le British
Museum. Comme.il avait été déposé dans le
cabinet du célèbre président de la Société
royale de Londres, Hans Sloane, Bloch ' eut
l’idée de le dédier, dans le Système posthume,
à ce savant, en l'appelant Chauliodus Sloani,
quoique la figure porte, dans latlas, le nom
de Chauliodus setinotus. Le nom de ce genre
a été composé d'après la forme des dents. Il
suffit de jeter les yeux sur la représentation de
Bloch pour se convaincre qu'elle n'est qu’une
copie un peu modifiée de la figure de Catesby.
Shaw’, dans sa Zoologie générale, fut plus
éxacE car 11 reproduisit sans altération la
figure de son compatriote; seulement il con-
Cdi ce poisson comme une espèce d'Ésox,
et il l'appela Esox stomias. Il résulte donc de
là que le Chauliodus Sloant, le C. setinotus
ou l'Æsox stomias de Shaw ne reposent que
sur un seul et même document, celui de Ca-
tesb y.
Les zoologistes admettront avec une entière
confiance la détermination que je fais du
poisson de Catesby, quand ils apprendront
que, pour lever tous les doutes à ce sujet,
4. Bloch, Syst. posth., édit. Schneider, p. 430, tab. 85.
2. Sh., Gener. Zool., vol. V, part. 1, p. 120, tab. 5.
388 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
j'ai envoyé à mes savants collègues et amis de
Londres, MM. R. Owen et J. E. Gray, un
individu pris dans le canal de Messine, pour
le comparer au poisson de Sloane. En impri-
mant ce chapitre, je recois d'eux la certitude
de l’identité spécifique de ces Chauliodes. Je
leur témoigne, avec empressement, l'expres-
sion de ma gratitude.
M. Risso a retrouvé le Chauliode à Nice.
Il n'y a point reconnu l'espèce figurée par
Catesby, et en le comparant à la mauvaise
figure donnée par Bloch, il le crut différent
de celui qui est figuré dans le Système pos-
thume, de sorte quil le fit paraître comme
distinct sous le nom de Ch. Schneïderi. La
figure quil en a donnée est assez reconnais-
sable; l’adipeuse y est représentée avec des
rayons trop sentis, trop gros; mais la descrip-
tion donnée par cet auteur est loin d'être
satisfaisante. En se dirigeant d’après les idées
quil puisait dans le Règne animal, il a placé
le Chauliode auprès du genre Stomias, dans
sa famille des Exocéides, ainsi caractérisée :
Les Exocéides ont une seule nageoire dorsale,
sans adipeuse, etc.; et l'on voit, dans la des-
cription du Chauliode, que la seconde dor-
sale est fort petite et au-dessus de l'anale.
Une transposition d’étiquette m'a fait com-
CHAP. XXVIL CHAULIODES. 389
mettre, dans l'Iconographie du Règne animal
de M. Cuvier, une erreur semblable à celle
de Catesby; car le dessinateur a oublié dans
sa figure l’adipeuse de ce poisson. Une autre
erreur que je me reproche, c'est d'avoir donné
cette figure incomplète du Chauliode sous le
nom de Stomias Boa. Le prince de Canino a
rétabli, dans une excellente figure publiée
dans la Faune italienne, les traits caractéris-
tiques de cette espèce; mais il ne l'a pas rap-
prochée, suivant les affinités naturelles, de la
famille qui doit embrasser ce poisson.
Le CHAULIODE DE FIELD.
}
(Chauliodus Fieldii, nob.) US: wi
339
Les travaux que je viens de faire sur les
poissons conservés dans nos collections, m'ont
fait retrouver la place de l'espèce dont jai
parlé dans l'histoire des Æsox ', sous le nom
de Stomias Fieldii. On a pu voir avec quelle
réserve j'ai cité cetle espèce, parce que je ne
la décrivais pas d’après nature. Ne croyant pas
la posséder, je m’en rapportais au dessin que
le docteur Mitchill m'avait envoyé de New-
York; elle était cependant dans nos collec-
tions, et placée à la suite des Salmonoïdes
>.
4. Val., Hist. nat. des Poissons, t. XVIIL, p. 318.
/ ..
390 LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
près des Scopèles. M. Dussumier nous en avait
rapporté des exemplaires pris à 1 5o lieues S. O.
des Acores, et d’autres pêchés auprès de Sainte-
Hélène. Le long barbillon que ces poissons
portent sous la symphyse m'avait fait juger,
après le dessin de Mitchill, qu'on pouvait
les placer auprès du Stomias. La seconde na-
geoire a été oubliée par le peintre; mais l'exa-
men du poisson ma prouvé qu'ils ont une
adipeuse et un système de dentition qui les
rapprochent évidemment des Chauliodes. Nos
individus sont de petites dimensions :
Ils ont le corps court et trapu; la tête grosse; la
queue très-grèle et très-étroite. La hauteur prise à
la ceinture humérale est du cinquième de la lon-
gueur totale. L'intermaxillaire dépasse l'œil. À son
extrémité sont deux longues dents en crochet; puis,
le long de los sont disposées par paires et sur deux
rangs de peutes dents coniques. Le tubercule du
maxillaire répond à la seconde dent. Son bord com-
mence à être denticulé au delà de l’intermaxillaire,
La mâchoire inférieure a aussi deux longs crochets
à sa pointe; puis des petites dents coniques, dispo-
sées par paires et sur deux rangs. L’opercule et
linteropercule sont très-étroits. Les pectorales sont
étroites, oblongues, dirigées en arrière ; elles attei-
gnent à la ventrale; celles-ci ontfleurs rayons internes
plus longs que les externes. Les premiers rayons de
la dorsale répondent à l’aisselle de la nageoire abdo-
des.
CHAP. XXVII. CHAULIODES. 391
minale. L’adipeuse est très-petite, très-étroite, L’anale
est courte; la caudale est un peu fourchue. Le bar-
billon qui est atiaché sous la symphyse dépasse
l'angle du maxillare. -
BAD; : 14 :.,4::14:.G.9213 PS6 VE.
La couleur est un brun noirâtre très-foncé, pi-
queté de nombreux points argentés, excessivement
petits, mais qui rappellent cependant ceux des Sco-
pèles. Les nageoires sont blanches. Le plus grand
de nos individus n’a que deux pouces de long.
Je répéterai ici que ce Chauliode a été dé-
signé par Mitchill dans la lettre à M. Cuvier,
sous le nom d'Æsox cirrhatus; mais je puis
affirmer maintenant que ce naturaliste l'avait
très-mal examiné, puisqu'il lui refuse des dents
sur le palais, et quil n'avait indiqué qu'un
seul rayon à la membrane branchiostège. Le
capitaine Field le prit pendant sa traversée
de Mogador à New-York; cela prouve que
cette petite espèce est assez commune dans
le grand bassin de l'Atlantique. Elle a été
parfaitement figurée par mon savant ami, le
docteur Richardson, dans l'ichthyologie du
Sulphur'. Ce savant zoologiste en a publié
une description détaillée des plus exactes. Je
ne trouve d'autre modification à y apporter
1. Rüch., Sulphur, pl. 50, fig. 1, 2, 3, p. 97.
392 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
que de compter plus exactement les rayons
de la membrane branchiostège. À l'époque
où Richardson a écrit, le genre des Chauliodes
nétait pas encore déterminé comme j'espère
qu'il va l’être aujourd'hui. Aussi M. Richard-
son nhésita pas à considérer le petit poisson
décrit dans cet article, comme formant un
genre distinct dont il saisissait fort bien les
affinités en le plaçant auprès des Scopèles. Il
lui donna le nom d'Astronesthes, parce qu'en
effet la peau nue de ce poisson est parsemée
ou étoilée d’un nombre considérable de pe-
tits points blancs et brillants. Les naturalistes
ui voudront même attacher à la forte den-
tion de la langue plus d'importance caracté-
ristique que je ne crois devoir lui en donner,
conserveront même ce genre. Cest avec doute
que M. Richardson indique son poisson comme
originaire des mers de Chine; il me parait
plus probable que c'est une des observations
faites à bord du Sulphur; car les localités que
jai indiquées plus haut sont très-certaines.
C. Des ARGYROPELECUS.
M. Cuvier, en publiant dans la deuxième
édition du Règne animal les caractères des
Sternoptyx, en cite deux espèces qui pour-
CHAP. XXVIIL. ARGYROPELECUS. 393
ront, dit-il, former un jour le type de deux
genres. Cet illustre zoologiste avait parfaite-
ment raison; il aurait pu les établir, il aurait
dû même le faire; car M. Cocco, que nous
avons déjà cité pour ses recherches assidues
sur les Scopèles, lui avait envoyé la descrip-
tion et la figure d’un petit poisson du canal
de Messine, voisin du Sternoptyx d'Hermann,
et qu'il avait nommé Arg yropelecus. Comme
le naturaliste de Palerme, trompé par les écrits
de Risso, avait cru qu'il y avait des affinités
entre les Scopèles et les Gasteropelecus, ïl
avait aussi comparé son poisson, voisin des
Sternoptyx, aux Serpes. Cette comparaison
lui a suggéré l'idée du nom quil a composé,
mais, ce qui est plus fâcheux, lui a fait très-
mal asseoir les caractères de ce genre nouveau.
Nous possédons, dans les collections du Mu-
séum, un assez grand nombre de ces petits
poissons; M. Cuvier, un peu pressé, a renvoyé
à notre grande Ichthyologie pour traiter avec
détail ces diverses espèces. C’est ce que nous
allons essayer de faire.
Les Arg yropelecus ont le corps très-com-
primé ; le tronc haut et en polygone irrégu-
lier; 1l est terminé par une queue plus ou
moins longue, étroite à son origine, et sou-
vent très-mince près de la caudale. La bouche
394 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
est presque verticale; l'arcade supérieure est
formée en partie par les intermaxillaires et |
en partie par les maxillaires. Quand les pre-
miers sont allongés, comme dans l'espèce de la
Méditerranée, les seconds entrent pour peu
de chose dans le bord supérieur de la bouche,
et alors la bouche ressemble tout à fait à celle
des Gonostomes. Mais quand les intermaxil-
laires sont courts, ainsi que cela a lieu chez
plusieurs poissons de l'Atlantique, le maxil-
laire forme presque en entier l'arc supérieur
de la bouche. Ce maxillaire est d’ailleurs com-
posé de trois pièces : lune porte les dents;
la seconde, petite palette triangulaire à som-
met très-aigu, est attachée au bas et der-
rière la première. Enfin, une troisième est
une plaque oblongue, trois ou quatre fois
plus haute que large, mince comme une
pellicule, d’une parfaite transparence quand
on lui a enlevé le pigment argenté dont elle
brille. Elle adhère par son bord antérieur à
l'arcade du maxillaire qui porte les dents;
elle se meut avec lui, elle vient se placer en
dessous du sousorbitaire qu'elle semble en
quelque sorte continuer. Des dents en cro-
chet, inégales, quelquefois assez longues et sur
un seul rang, hérissent les deux mâchoires. Il
y a sur chaque palatin une rangée de petits
CHAP. XXVIIL. ARGYROPELECUS. 395
crochets semblables. La membrane bran-
chiostège a neuf rayons. Une tache argentée
existe sur la membrane qui les réunit auprès
du corps de lhyoïde. Une autre grosse
tache argentée brille sur les écailles compri-
mées qui forment la carène tranchante de
l'abdomen. Il y a des écailles argentées de
chaque côté de l'anus, puis une série de ta-
ches à la base de l’anale et d’autres sous la
queue. Les huméraux forment une ceinture
remarquable sous la gorge; il en est de même
des os du bassin qui se terminent en pointe
plus ou moins longue, diversement dentelée,
selon les espèces. Les interépineux ou même
les apophyses des premières vertèbres se pro-
longent entre la nuque et la dorsale, et for-
ment une crête osseuse très-mince, recou-
verte par un épiderme sensible au- devant
de la dorsale. Ces poissons ont un intestin à
double courbure, quatre appendices cœcales;
le foie très-petit; les œufs assez gros : je n'ose-
rais dire qu'ils soient libres dans la cavité ab-
dominale, mais ils m'ont paru tels, à moins
que l'extrême délicatesse de la membrane du
sac ovarien ne mait empêché de faire une
observation exacte.
Ces caractères génériques des Argyropelecus,
petits poissons qui ont été portés à la con-
396 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
naissance des naturalistes par M. le docteur
Anastasio Cocco, sont dus aux observations
de cet habile observateur. Depuis, M. Webb,
M. Reynaud, MM. Dussumier et Quoy ont
rapporté d'autres espèces de l'Atlantique. C'est
à l'une d'elles qu'appartient le Sternoptyx d'OI-
fers, que j'ai dessiné dans le cabinet de Berlin.
Il est facile de voir que les caractères assignés
à ce genre fixent ces poissons dans le voisinage
des Scopèles à côté des Gonostomes. Ils en
ont, en eflet, la composition de la bouche
et presque la dentition. Les taches argentées
du corps montrent comme caractère secon-
daire la certitude de cette affinité, et je forti-
fierais encore au besoin ces raisons, en faisant
observer que l'un de mes rare a des
épines sur la queue comme nous en trouvons
dans les Scopèles. Quelques années après la
publication faite par M. Cocco, dans Le Jour-
nal des sciences et lettres de Palerme, ce zélé
zoologiste, qui ne connaissait pas bien le Ster-
noptyx d'Hermann, crut devoir placer dans
ce genre et à côté de celui d'Olfers, figuré par
M. Cuvier, son Argyropelecus du canal de
Messine, et c'est ainsi qu'il fit paraître la même
espèce dans sa lettre au professeur Costa de
Naples, sous le nom de Sternoptyx méditer-
ranéen. Le prince Charles Bonaparte revint
CHAP. XXVII. ARGYROPÉLECUS. 397
sur ces travaux dans sa Faune italienne. Je
ferai remarquer qu'il semble avoir écrit sa pe-
tite monographie, le Règne animal à la main;
car la caractéristique de ses deux genres n’est
que la simple traduction des phrases du
Règne animal. Il ne parle point des dents
palatines ni de la composition si importante
de l'arcade maxillaire. Il fait de plus une
confusion que j'ai peine à concevoir; après
avoir cité le Sternoptyx diaphana, il regarde
que le St. Olfersi, qui sera du genre A4rg y-
ropelecus, ne peut être séparé du St. Her-
manni. Je ne vois, ni dans le texte, ni dans
les explications des planches données dans le
tome III, aucune parole de M. Cuvier qui
puisse faire croire que l’auteur du Règne ani-
mal ait établi un St. Fermannt différent du
St. diaphana.
En distinguant génériquement les 4rg yro-
pelecus des Sternoptyx, on fixe les caractères
de l'un et de l’autre groupe de ces poissons; on
rend plus facile l'appréciation de laflinité de
ces différents genres, et l'étude que nous allons
faire dans le chapitre suivant du Sternoptyx,
viendra compléter la démonstration que tous
ces genres appartiennent bien à la famille des
Salmonoïdes.
398 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
L'ARGYROPELECUS DE LA MEDITERRANÉE.
(Argyropelecus hemigymnus, Cocco.)
On doit à M. Cocco la première description
et la première figure de cette jolie petite es-
pèce d’Argyropelecus, assez abondante sur
certains points de la Méditerranée. Quoiqu'elle
soit la plus petite du genre et la moins ancien-
nement connue, je vais commencer la descrip-
tion de cette monographie par cette espèce,
attendu quil me paraît plus facile de se la
procurer que toute autre. Elle est d’une forme
très-singulière. À cause de l'éclat brillant et
argenté de son corps, on pourrait presque la
comparer à une petite médaille hexagonale
et irrégulière, terminée par une queue grêle
et assez longue.
La hauteur verticale, mesurée à la nuque, est
égale à la longueur du disque et à celle de la
queue, en n'y comprenant pas la caudale; celle-
ci égale, à peu de chose près, le sixième de
la longueur totale. Le corps est tellement com-
primé que l'épaisseur n’est que le sepuème de la
hauteur. La tête égale à peu près le quart de la
longueur totale, L'œil est assez grand, tout à fait
sur le haut de la joue, tellement, que le cercle de
lorbite échancre la ligne du profil. Les deux yeux
sont gros et saillants; mais les frontaux qui les sépa-
CHAP. XXVIL ARGYROPELECUS. 399
rent sont tellement étroits que les deux globes de
Vœil semblent se toucher. Je vois, pour premier
sous-orbitaire, une très-petite pièce osseuse, mince
comme une membrane, placée au-devant de l'œil
sous la narine, entre l'orbite et l’intermaxillaire. Un
second sous-orbitaire longe le bord du maxillaire ;
c’est une lamelle d’une minceur pelliculaire, ellip-
üque, que l’on prendrait facilement comme dépen-
dante du maxillaire si on ne la dissèque avec soin.
La bouche est assez largement fendue. La mâchoire
supérieure est tout à fait verticale ; l’inférieure se
redresse au- devant d'elle et la dépasse un peu. La
symphyse a un peut tubercule saillant. L'arcade
dentaire est formée, en haut, par de courts inter-
maxillaires, qui ont de courtes branches montantes.
Ces intermaxillaires bordent en avant les maxillaires
larges, aplatis, excessivement minces ; ils descendent
jusqu’à l'angle de la commissure, de telle façon qu'ils
bordent la bouche. Les maxillaires qui sont beau-
coup plus longs et qui descendent jusque sur l’an-
gulaire de la mâchoire inférieure, continuent sur le
devant l’arcade de la mâchoire supérieure. C’est donc
une constitution qui rappelle celle des Gonostomes
ou celle de plusieurs Clupées. Derrière le maxillaire
il existe un petit maxillaire supplémentaire, qui est
pointu vers le haut et élargi vers le bas. Cet os re-
monte jusqu'auprès du premier sous-orbitaire. Les
branches de la mâchoire inférieure sont composées
de pièces caverneuses, qui se séparent facilement
les unes des autres. L’angulaire se termine par une
épine triangulaire assez saillante, qui se détache sur
400 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
la peau argentée qui recouvre l'angle de la ceinture
humérale, Le préopercule est très-étroit; son angle
se termine par une forte épine saillante, dirigée vers
le bas. L’opercule est excessivement mince, triangu-
laire, étroit et pointu près de son arüculauon; il a
dans le milieu une sorte de petite carène ; une très-
petite paillette argentée, échancrée vers le bas, nous
montre le sous-opercule, et enfin l'interopercule,
encore plus petit, se prolonge en une petite pointe
excessivement mince sous le bord horizontal du
préopercule. Pour retrouver les diverses pièces du
sous- orbitaire ou de l'appareil operculaire, il faut
avoir soin de choisir des individus bien complets ;
car toutes ces pièces sont si minces et se détachent
si facilement qu’on ne les trouve pas toujours sur
tous les exemplaires. Je vois des dents en crochets
sur les intermaxillaires, sur le maxillaire ; celles de
la mâchoire inférieure sont plus longues, surtout
les latérales. Puis il y en a une ligne sur le bord de
chaque palaun; elles sont crochues comme celles
des mâchoires. Je n’en aperçois pas sur le vomer. Il
n'y en a pas non plus sur la langue. Les ouies sont
très-largement fendues, et la membrane branchios-
tège est très-visible. Je lui compte neuf rayons, dont
les trois derniers sont un peu écartés des autres.
Près de l'inseruon des six premiers on voit une
tache argentée qui rappelle tout à fait celle que nous
trouvons dans les Scopèles et les Gonostomes. Je
ne trouve pas de branchie operculaire. Les peignes
des branchies sont très-courts; mais les râtelures
sont assez longues. La ceinture humérale se compose
CHAP. XXVII. ARGYROPELECUS. 401
d’un scapulaire grêle, plié à angle droit sur la nuque,
et dont la branche inférieure descend verticalement
derrière l’opercule. Vient ensuite un huméral à sur-
face ciselée, un peu arquée; il descend tout le long
de la fente des branchies jusqu’au delà de l’articula-
on de la pectorale. Il donne, en arrière, une
peute languette étroite, qui se porte sous les derniers
rayons de la nageoire, de manière que la pectorale
est articulée dans l’échancrure de cet os; mais, en
même temps, los se continue en avant pour se di-
later bientôt en une palette triangulaire, appuyée sur
celle du côté opposé; il y a une seconde échancrure
en avant de la pectorale ; c’est sous cet os que sont
ceux de l’avant-bras. La pectorale est étroite et longue,
car l'extrémité des rayons atteint presque jusqu’à l’a-
nale, c’est-à-dire, qu'ils dépassent beaucoup le disque
du corps. Les os pelviens sont gros et longs; ils re-
montent verticalement pour s'attacher vers le haut
près de la colonne vertébrale; ils ont donc, à peu
près, la hauteur du tronc, ou tout au moins, la
même longueur que les côtes. Ces deux os se réu-
nissent en chevron, dont l'angle est une petite pla-
que triangulaire, excessivement mince, à bord tran-
chant et dentelé. La partie postérieure se prolonge
en une pointe un peu plus forte, saillante derrière
le disque du corps. C’est au-dessus de cette épine
que sont 'insérées les ventrales, petites nageoires que
l'on peut cependant retrouver avec un peu d’atten-
uon. On voit très-facilement, le long des flancs, les
lignes saillantes marquées par les côtes. Il est facile
d'en compter au moins sept. Elles viennent toutes
29, 26
402 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
se réunir le long d’une petite carène très-aiguë, for-
mée par une suite de chevrons osseux, rappellant
tout à fait ceux de la carène des Clupées. Chacun
porte un petit disque argenté, brillant du plus bel
éclat poli, et que l’on peut, avec raison, comparer
aux taches des Gonosiomes ou des Scopèles. Ils ont
été pris par Hermann pour les plis du sternum. Si
l'appareil des nageoires paires vient de nous montrer
plusieurs particularités remarquables, nous n’en trou-
vons pas de moins singulières dans ce qui avoisine la
dorsale. Nous voyons, en effet, les sept premières
apophyses épineuses se prolonger au delà des mus-
cles, saillir au-dessus de la peau, et, soit qu'on les
considère comme simples, soit qu’on veuille admettre
que les interépineux ont été soudés et confondus
avec les apophyses des vertèbres; ces pièces s’élar-
gissent et se soudent entre elles, de manière à former
au-devant de la dorsale une petite plaque triangu-
laire, osseuse, nue, plus haute en arrière qu’en,
avant, et sur laquelle il n’est pas difficile de compter
sept petites carènes relevées, correspondant aux
interépineux. La pointe postérieure me parait un
peu dentelée. C’est derrière cette plaque qu’existe
une pete dorsale, insérée obliquement, et qui ne
dépasse pas le tronçon de la queue en dessous,
tout à fait à son origine est insérée l’anale, étendue
à peu près jusqu’au milieu de la longueur de la
queue. En’ avant de cette nageoire on trouve l'anus
au fond d’un petit cloaque linéaire, dont les lèvres
sont formées par six petites plaques argentées, très-
minces , lisses et qui font les premières taches des
CHAP. XXVII. ARGYROPELECUS. 403
côtés de la queue; elles sont éloignées et distinctes
des six autres taches également argentées qui cor-
respondent aux derniers rayons de l’anale. On trouve
ensuite auprès de la caudale et toujours sous la
queue quatre autres petites plaques argentées. Il y a
donc sous cette portion du tronc trois groupes bien
disuncts de taches brillantes. Sur le dos de la queue
et au dela de l’anale existe un très-léger vesuge
d'adipeuse. Enfin, nous ajouterons que la caudale
est fourchue.
B. 9; D. 7-0; A. 11; C. 21; P. 9; V. 5.
L’Argyropelecus est couvert d’une peau nue, sans
écailles, brillant d’un pigment argenté très-épais. Le
dos parait bleuâtre. Au-dessus de l’anale et à la base
de la caudale on voit sur les poissons, conservés
dans l’eau-de-vie, une tache noire qui existe, à ce
qu 11 parait , aussi sur le poisson frais, autant que j'en
puis juger par des dessins manuscrits envoyés à
M. Cuvier par M. Risso. L'intérieur des branchies
est noir.
Ce que j'ai pu voir des viscères de ce poisson m'a
montré un foie très-petit, un estomac renflé comme
un petit pois auprès du pylore. L'intestin fait deux
replis. 1] y a une vessie natatoire, et les œufs m'ont
paru assez gros.
Le cabinet national en possède de nom-
breux exemplaires, dus aux recherches éclai-
rées de M. Bibron. D’autres nous ont été
donnés par M. Benoît. On conçoit qu'un
poisson si commun ait excité ren
404 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
de M. Cocco. Ce zélé naturaliste en a publié
une première description sous le nom d’4r-
g yropelecus hemigymnus ; elle est insérée
dans le premier fascicule des Actes de l'Aca-
démie de Sicile pour l’année 1829'. Le même
savant est revenu sur ce poisson dans sa
lettre au professeur Costa, de Naples. Les
observations de 1838 sont insérées dans le
Phare de Messine * M. Cocco se décide
alors à le considérer comme faisant partie
du genre Sternoptyx, et il l'appelle Ster-
noptyx méditerranéen. L'espèce me paraît
rester dans de petites dimensions, car tous
les nombreux individus que je possède n'ont
que dix-huit lignes de longueur. J'ai la certi-
tude que ce poisson existe aussi sur la plage
de Nice. M. Risso en avait envoyé à M. Cuvier
une courte description, accompagnée d'un
dessin reconnaissable; mais il n'en a été rien
publié. Depuis, le prince Charles Bonaparte a
donné, dans sa Faune italienne, une figure de
ce même poisson. IL a conservé le nom géné-
rique que Cocco lui avait donné, et il a publié
l'espèce sous le nom d'Argyropelecus hemi-
gymnus. J'en ai donné aussi une figure dans
1. Act. acad., fascic. 1, pl. 4, fig. 8. Palerme, 1829.
2. Phar. de Mess., vol. 4, ann. 6, fascic. 15.
CHAP. XXVII. ARGYROPELECUS. 405
lIconographie du Règne animal, sous le nom
de Sternoptyx henugymnus.'
L'ARGYROPELECUS DE D URVILLE.
(Argyropelecus d Urvillei, nob.)
MM. Quoy et Gaimard ont trouvé, dans
l'Atlantique, une seconde espèce qui diffère
de celle de la Méditerranée,
parce qu’elle a la racine de la queue beaucoup plus
haute , d’où il résulte que cette portion du corps est
proportionnellement plus courte. La hauteur du
tronc est encore égale à sa longueur et à celle de
la queue. Les intermaxillaires sont beaucoup plus
courts, de sorte que le maxillaire entre pour une
beaucoup plus grande part dans l’arcade de la mà-
choire supérieure. L’œil est aussi grand ; son premier
sous-orbitaire est un peu plus large. Le second re-
couvre de même le bord du maxillaire. L’angle de
la mâchoire inférieure ne se prolonge pas en pointe ;
mais la symphyse, quoique plus étroite, a un petit
tubercule saillant. L’'angle du préopercule est de
même terminé par deux pointes; mais la postérieure
ou l'horizontale est ici plus sensible. Les os pelviens
sont moins pointus et moins dentelés ; mais l'huméral
ressemble tout à fait à celui de la Méditerranée. La
crête formée par les interépineux de la dorsale est
beaucoup plus basse et sans dentelures. Je vois des
1. Valenc., Poissons, pl. 103, fig. 5.
406 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
dents en crochet aux intermaxillaires, aux maxil-
laires et aux palatins. Les dents moyennes de la mà-
choire inférieure sont plus longues que celles de
l'espèce de la Méditerranée. La pectorale est plus
courte, car elle ne dépasse pas et même n'atteint
pas le bord postérieur du tronc. L'individu de la
collection est en si mauvais état que je n’ose donner
le nombre des rayons des nageoires; mais je les
trouve comptés de la manière suivante sur le dessin
de M. Quoy :
B: 95 D 9 A A0 CT 20: P MIO V2 06:
On voit cependant le repli membraneux, vestige
de l'adipeuse ; il est même assez haut. La couleur de
ce poisson est un bleuâtre rembruni sur le dos et
argenté sur tout le reste du corps.
Ces naturalistes ont pris ce poisson dans
l'Atlantique, mais sans donner d'autre indica-
tion plus précise.
L'ARGYROPELECUS A ÉPINES.
(Argyropelecus aculeatus, nob.)
Celui-ci a le corps beaucoup plus haut que
les précédents ;
car la hauteur du tronc, atteint au delà des deux uüers
de la longueur, en n'y comprenant pas la caudale. La
queue est plus courte que le tronc, et ne mesure que
CHAP. XXVII. ARGYROPELECUS. 407
les trois cinquièmes de la hauteur. La base de la
queue est même tellement étroite que le profil du
corps, derrière les ventrales, est fortement échancré.
L'oeil est de grandeur médiocre, tout à fait sur le
haut et sur le devant de la joue. L'espace frontal
est extrêmement étroit, et l’on voit très-distinctement
en avant et en arrière deux carènes divergentes. C’est
à l'extrémité de ces carènes et tout à fait en dessus
que sont les deux narines. Le sous-orbitaire, placé
tout à fait au-devant de l'œil, est triangulaire et assez
oblong. Le préopercule n’a qu’une épine à son angJle ;
c’est la verticale ou l’inférieure; celle de l'angle de
la mâchoire inférieure est très-obtuse. Les intermaxil-
laires sont courts; les maxillaires sont coupés carré-
ment. La troisième ou la quatrième dent de la mà-
choire inférieure est une épine assez longue; les
autres dents sont petites et en crochet. La plaque
des interépmeux de la dorsale est un triangle assez
haut, où l’on compte aisément onze rayons. Le bord
est festonné, mais non dentelé. Les os pelviens sont
terminés par deux épines ; l’une récurrente ou dirigée
en avant, courte; l'autre, postérieure, est assez
longue. Le cloaque de cette espèce est assez grand.
Les lamelles, écailleuses et argentées, qui en bor-
dent la fente, sont plus épaisses et ont des épines
sallantes ; ce qui rend la lèvre un peu dentelée.
B:9:D.:9;: A. 14; C 21; P°:103 V1.
Un autre caractère fort remarquable de cette es-
pèce, repose sur la double rangée d’épines qui existe
sous la queue, indépendamment des rayons d’'appa-
408 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
rence plus ou moins épineuse que l’on rencontre
également dans les autres espèces.
Nous en possédons un exemplaire assez
bien conservé, sur lequel on voit d’une ma-
nière très-nette les restes de l’adipeuse. Sa
couleur ressemble tout à fait à celle des autres
Arg yropelecus.
Cette très-jolie espèce a été prise en mer,
à la hauteur des Acores, par M. le professeur
Regnault, alors chirurgien à bord de la Che-
vrette. L'individu est long de deux pouces
et demi.
L'ARGYROPELECUS D OLFERS.
(Argyropelecus Olfersi, nob.)
M. Cuvier a dédié au baron d'Ollfers, sous
le nom de Sternoptyx Olfersi, une espèce
de l'Atlantique, voisine de la précédente,
mais qui sen distingue par l'absence des
épimes caudales. Cet 4rgyropelecus a d’ail-
leurs
le corps un peu moins haut que le précédent, car
la hauteur est égale à la longueur du tronc, mesurée
depuis l'épaule jusqu’à la caudale; tandis que dans le
Slernoplyx acanlhurus cette hauteur du tronc est
égale à la distance prise entre le bord du préopercule
et la base de la caudale. Il y a deux crochets assez
CHAP. XXVII. ARGYROPELECUS. 409
longs aux intermaxillaires qui sont courts. Les dents
maxillaires sont pointues et en crochet, et à l’extré-
mité du maxillaire on voit quatre dents crochues et
dirigées vers le haut, c’est-à-dire, qu’elles sont pré-
cisément courbées en sens inverse des autres dents.
La mâchoire inférieure a de longs crochets parmi ses
dents pointues. L’angle de la mâchoire se termine
par une épine courte et plate. Le préopercule des-
cend verticalement, il est armé d’une simple épine
grosse, courbée et dirigée en avant. Les deux
pointes du bassin sont égales et courtes; elles sont
dirigées en sens contraire. La crête interpariétale a
sept ou huit rayons; elle est PE plus basse
que celle de l'espèce précédente. Il n’y a pas d’épines
sous la queue, mais un peu au-devant de la caudale
on voit quatre petites taches argentées ; elles sont
séparées par un court intervalle de l’anale et des
six taches argentées qui sont au-dessus de cette
nageoire. Il y en a quatre autres entre l’anale et
les ventrales au-dessus des lèvres du cloaque. Ces
lamelles écailleuses ont le bord lisse; elles res-
semblent, sous ce rapport, à celles de l'espèce de
la Méditerranée. La pectorale atteint à la ventrale;
l’anale est longue; on voit bien les traces de l’adi-
peuse, qui est longue et basse.
B. 9; D. 9; A. 11; C. 25; P. 10; V. 6.
Le poisson, conservé dans l'esprit de vin, a le
dos bleu foncé, et tout le reste du corps argenté.
Les nageoires sont devenues jaunûâtres.
Nous en possédons un très-bel exemplaire,
410 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
long de deux pouces et demi; nous le devons
aux infatigables recherches de M. Dussumier,
qui l'a pris à quelques lieues au S. E. du cap
de Bonne-Espérance, au milieu d'un de ces
bancs d'innombrables zoophytes de très-petite
taille, couvrant quelquefois la mer pendant
plusieurs lieues, et que les marins appellent
communément du frai de poisson. Le Ster-
noptyx était couché sur le coté et à fleur
d'eau, quoiqu'il fût encore vivant. M. Dussu-
mier écrit dans ses notes quil lui est difficile
d'indiquer les couleurs changeantes de ce
poisson. Celle de la nacre, prenant divers re-
flets où domine l'azur, était étendue sur le
milieu de chaque côté. Cette teinte était
bordée de noir du côté du dos, sur lequel on
voyait briller cependant ces différents reflets.
Ses nageoires étaient transparentes et l'œil
d'un très-beau vert.
J'ai observé dans le cabinet de Berlin, un
autre exemplaire qui a été pris dans l'Atlan-
tique, entre les Canaries et Le Brésil. M. d'OI-
fers m'a dit qu'on le retira avec la sonde au
milieu des Fucus qui s'y attachent. Ge savant
diplomate se rendait alors au Brésil, et il a
su, dans plusieurs circonstances, mettre à
profit sa position élevée pour être utile aux
sciences naturelles et en particulier à Pich-
CHAP. XXVIIL. ARGYROPELECUS. AA
thyologie. Avec quel plaisir je me rappelle en-
core aujourd'hui le bonheur que j'ai éprouvé
_à examiner ce poisson, voisin des Sternoptyx
dont M. d'Olfers venait de faire présent au
célèbre cabinet de Berlin; c'était alors le pre-
mier exemplaire qui pouvait fixer mes idées
sur le poisson d'Hermann. Je remercie de
nouveau mon ami, M. Lichtenstein, de la
libéralité avec laquelle il m'a laissé profiter
de tous les trésors scientifiques du beau Mu-
sée confié à sa direction.
Autant que je puis en juger par un dessin
malheureusement peu soigné, qui avait été
envoyé à M. Cuvier par M. Risso, je crois
qu'on trouve l’Arg yropelecus Olfersii sur les
côtes des Canaries. Il avait été fait par M.
Webb, mais comme je n'ai pas examiné ce
poisson, je ne l'ai pas compris dans la descrip-
tion que j'ai faite des importantes collections
ichthyologiques réunies par ce célèbre bota-
niste.
M. Cuvier' a fait dessiner l'exemplaire rap-
porté par M. Dussumier.
1. Cuvier, Règne animal, 2.° édit., p. 316.
A2 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
D. Du STERNOPTYx.
On doit à Hermann, de Strasbourg, la con-
naissance, à la vérité fort incomplète, du sin-
gulier genre dont voici les caractères:
Le corps est haut et très-comprimé, soutenu
par de longues côtes, dont on voit la trace
sous les téguments argentés du tronc. La bou-
che, fendue presque verticalement, est bordée
en haut par de très-courts intermaxillaires,
et sur les côtés par les maxillaires, de sorte
qu'elle est une véritable bouche de Truite ou
de Salmonoïde. Elle a des dents sur plusieurs
rangs à chaque mâchoire; elles sont disposées
de manière que les plus courtes sont exté-
rieures et que les plus longues sont intérieures.
Les palatins, assez larges, n’ont que deux ou
trois crochets sur le devant. Le vomer est
lisse et sans dents. Les arceaux des branchies
et les pharyngiens inférieurs ont quelques as-
pérités semblables à celles des mächoires ; mais
l'extrémité de la langue est lisse et charnue.
Cette dentition est assez remarquable ; car
celle des mächoires rappelle beaucoup la dispo-
sition cles dents des Saurus; celle des palatins
ressemble beaucoup à celles des Chauliodes.
Les ouïes sont largement fendues; la mem-
brane branchiostège est soutenue par cinq
-
CHAP. XXVIIL STERNOPTYX. 413
rayons de forme différente ; les trois mitoyens
sont fins comme des soies, les deux autres,
éloignés l'un de l’autre et des précédents, sont
arqués, aplatis, élargis et tout à fait résistants.
L'arcade humérale se prolonge en avant sous la
gorge en une petite carène terminée par une
pointe; mais les huméraux sont loin d'avoir
la complication des Argyropelecus. Les os
du bassin se terminent de même en pointe.
Les ventrales sont petites. Les interépineux
ne laissent au - devant de la dorsale qu'une
large crête triangulaire à bord dentelé, sur
laquelle on ne voit qu'une seule épine, grosse
et saillante, formant le bord postérieur de la
lame triangulaire. Il y a des points argentés le
long de la carène du ventre, le long de l’anale
et. sous la queue. Les interépineux de l’anale
se prolongent sous la base de la queue entre
les deux feuillets d'une membrane triangulaire
et transparente qui réunit la partie antérieure
de cette nageoire au reste du corps: l'adipeuse
est assez longue.
On voit par cet exposé que le Sternoptyx
est très-voisin du genre précédent : il en dif-
fère cependant suffisamment par la composi-
tion de sa mächoire, par les dents maxillaires
et palatines, et par le nombre des rayons de
la membrane branchiostège ; mais il montre
AE LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
en même temps comment tous les poissons
avec lesquels il a de nombreuses affinités, sont
des Salmonoïdes, et comment on ne peut pas
plus faire une famille particulière des Ster-
noptyx et des Argyropelecus, qu'on ne peut
séparer les autres sous-familles de Salmo-
noïdes. M. Charles Bonaparte, qui a tenté ce
travail, dit que les Sternoptygint ont la mä-
choire formée par l'os maxillaire ; cela est vrai
pour le Sternoptyx; mais cela n'est pas plus
exact pour les Ærgyropelecus que pour les
Scopelini.
Le genre Sternoptyx dont nous venons de
rétablir tous les caractères, a été fondé par
Hermann; mais ce célèbre zoologiste avait
néoligé les rayons branchiostèges et les ven-
trales. Cette erreur de la description fit pla-
cer très-singulièrement les Sternoptyx dans
l'ordre des Apodes, entre les Xiphias et les
Leptocéphales. M. de Lacépède, acceptant
les caractères indiqués par Hermann, fit
des Sternoptyx un ordre particulier de la
division des Apodes, parce qu'il leur admet-
tait un opercule branchial sans membrane.
Bloch, dans son Système posthume, rangea
aussi le genre Sternoptyx dans ce groupe des
Apodes ; mais il l'associe au Chætodon ale-
pidotus de Linné, dont il fait le Sternoptyx
CHAP. XXVII. STERNOPTYX. 415
Gardenti, de sorte que le genre se trouve
composé de deux espèces, dont l'une est un
Scombéroïde et l’autre un Salmonoïde. Je ne
puis trop admirer la sagacité de M. Cuvier
qui, dès la première édiüon du Règne ani-
mal, ramena le Sternoptyx à la famille des
Salmonoïdes, quoique à cette époque il füt
encore obligé d'admettre que le poisson n'avait
point de ventrales, et que les ouïes parais-
saient formées d'une membrane sans rayons.
Ce n’est qu'avec doute, dit-il, que nous pla-
Le $
cons ici ce poisson que nous n'avons pas Vu;
ses prévisions furent justifiées par les nou-
velles observations quil put faire sur ce cu-
rieux poisson, et que des anatomistes habiles,
MM. Straus et Reisseissen, s'empressèrent d’en-
voyer à M. Cuvier.
Nous ne connaissons encore qu'une seule
espèce de ce genre, qui vit dans le grand
bassin de l'Atlantique et qu'il est difficile de
se procurer, à cause de cette vie océanique.
Le STERNOPTYX D HERMANN.
(Sternoptyx diaphana, Hermann.)
Il a le corps beaucoup plus trapu que les #rzy-
ropelecus ; il est aussi beaucoup plus épais, et enfin,
il est beaucoup plus polygonal. Si l’on place ce
416 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
poisson de manière à prendre pour l'axe du corps
une ligne passant par le milieu de l'œil et le milieu
de la queue, et que cet axe soit horizontal, on
voit la bouche descendre presque verticalement; la
mächoire inférieure et la membrane des branchies
faire saillie au-devant de la bouche. L’extrémité de
la ceinture humérale se termine en pointe, et le côté
du polygone du corps, depuis la symphyse jusqu’à
cet angle, est oblique en avant. La ligne du ventre
descend en arrière, en faisant un angle presque droit
avec celui-ci. Cette ligne est un peu plus courte
que celle du côté précédent; puis du bassin jusqu’à
l’extrémité de l’anale est un troisième côté, faisant
avec le second un angle extrêmement obtus, de telle
façon que la ligne de l’anale se relève peu. La courbe
du dos remonte un peu obliquement, depuis l’ex-
trémiié du museau jusqu'a la plaque osseuse de la
dorsale. Le profil redescend ensuite le long de la dor-
sale, en faisant quelques sinuosités. Le très-court
tronçon de la queue, qui fait saillie au delà de ce
polygone, a très-peu de hauteur. En mesurant donc
la hauteur du tronc, depuis la base de la dorsale jus-
qu'au ventre, on la trouve égale à la distance mesurée
depuis le bout du museau jusqu'à la naissance de
la queue, ou ce qui est la même chose, jusqu’à la
fin du repli membraneux, qui est la trace de l’adi-
peuse. L’axe du corps étant toujours horizontal, on
voit que la tête est dirigée très-obliquement et portée
en avant. La fente de l’ouie suit cette direction et
le bord de l’opercule est juste sur la ligne tirée du
pied de l’épine dorsale à l'angle saillant de la cein-
CHAP. XXVII STERNOPTYX. 417
ture humérale. L'oeil est grand ; son diamètre vertical
est un peu plus long que l’horizontal, et celui-ci
surpasse un peu la moitié de la longueur de la tête.
L'intervalle qui sépare les deux yeux, est légèrement
concave, Tout le dessus du crâne est lisse, mais
il y a le long du bord de chaque orbite une crête
sourciliaire, aiguë, dentée, qui va depuis la narine
jusque sur la région mastoïdienne, où elle se ter-
mine en une pointe mousse, relevée sur le crâne,
Je vois au-devant de l'œil un très-petit rudiment de
sous-orbitaire. Le préopercule borde tout à fait
l'orbite; il descend très-obliquement de la région
mastoidienne jusqu’un peu au-dessous de l’angle de
la bouche, et se termine par deux pointes écartées en
fourche ; la postérieure, qui suit à peu près le corps
de los, mais en se portant un peu en arrière, est
aussi grosse que le limbe ; l’épine antérieure est très-
peute. L’opercule est une pièce tellement mince qu’on
peut la dire membraneuse ; 1l est très-étroit, terminé
en pointe vers le bas, et son milieu est relevé par une
carène longitudinale. Au-dessous, je trouve un sous-
operculetpointu vers le haut, un peu plus large en
bas; 1l n’a guère que la moitié de la longueur de
l’opercule. La fente de la bouche est médiocre. De
très-petits intermaxillaires sans branche montante
occupent la partie moyenne de l’arcade dentaire. A
leur extrémité sont aruculés les maxillaires qui bor-
dent tout le reste de la mâchoire supérieure. La
bouche de ce Sternoptyx reprend donc la structure
complète de celle des Salmonoïdes. La mâchoire
inférieure à ses branches courtes et un peu arquées.
22. 27
AA S LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Le palais est assez large; aussi les palauns sont-ils
beaucoup plus grands que ceux des 4rsyropelecus.
Les mâchoires portent de très-petites dents courtes,
serrées, sur plusieurs rangs, et les internes sont
plus grandes que les externes. Cette denuition res-
semble un peu à celle des Saurus. Si la singularité
de ce poisson engage à décrire ses dents avec
plus de détails, il faut ajouter qu’elles sont im-
plantées, par rangées obliques, sur l'os, de ma-
nière qu'on peut compter trois dents à la première
série mitoyenne; quatre à la seconde; cinq à la
troisième, autant à la quatrième, etc. Il n’y a sur
les palatins que deux ou trois petits crochets,
situés à l'extrémité antérieure de los. On voit donc
que la denution des Sternoptyx est notablement
différente de celle des Argyropelecus. La fente de
l’ouie est assez grande; la membrane branchiostège
se réunit sous la gorge en laissant un isthme large;
elle n’a que cinq rayons, trois mitoyens, fins comme
des soies ; les deux externes sont plus forts, aplatis
et un peu arqués. La ceinture humérale est oblique
comme la tête. On observe un surscapulaire assez
grand, irrégulièrement triangulaire, plié ou caréné;
un scapulaire grêle et pointu vers le bas; sa surface
est toute guillochée; 1l en est de mème de celle de
l’huméral, qui est étroit, qui descend jusqu'au-devant
de la pectorale, mais qui n’a ni palette terminale,
ni échancrure comme l’huméral des 4rgyropelecus.
La pectorale est triangulaire et atteint à peine aux
ventrales. Sur la cavité abdominale, qui est haute,
comme dans tous ces petits poissons, on voit fa-
CHAP. XXVIL STERNOPTYX. 419
cilement les côtes, qui sont au nombre de sept ou
huit au- devant des os du bassin ; ceux-ci sont ter-
minés par une double épine, saillante au delà des
téguments. Derrière eux sont insérées les très-petites
ventrales, auxquelles MM. Straus et Reisseissen n’ont
compté que trois rayons. Le long du ventre et au-
devant des nageoires il y a dix petites fossettes,
brillantes de l'éclat métallique le plus vif, et der-
rière elles on voit un petit enfoncement où est
percé l'anus. Au-dessus de cette ouverture, les
parois abdominales, remarquables par leur éclat ar-
genté, remontent obliquement à peu près jusqu'aux
deux cinquièmes de la hauteur; puis, ces tégu-
ments se portent à angle droit en arrière pour
s'étendre sur la queue. Ils laissent un espace trian-
gulaire, rempli par une membrane transparente et
soutenue par les interépineux de lanale, qu’on
voit quelquefois comme des cheveux descendre à
travers cette membrane jusqu'aux rayons de cette
nageoire. Cette partie transparente jusufie très-bien
l’épithète donnée par Hermann à son poisson. Au
de cet espace triangulaire, il y a trois fossettes nacrées
ou argentées, puis On en trouve sous la queue et au
delà de l’anale trois autres semblables. Tout le dessous
de la queue, depuis l'anus jusqu’un peu en avant des
fosseties caudales, est occupé par l’anale, sur laquelle
il n’est pas difficile de compter les quatorze rayons
larges, aplatis et rameux qui la soutiennent. La lame
osseuse de la dorsale est haute, triangulaire, très-
pointue ; son bord est dentelé. Il n'existe qu’un
seul rayon osseux. On pourrait en conclure que les
4920 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
premières apophyses épineuses des vertèbres ne se
prolongent pas comme dans les Argyropelecus. La
dorsale est basse, et n’occupe guère que la moitié
de l’espace compris entre la caudale et l’épine. Le
reph membraneux, vestige de l'adipeuse, est long et
bas. La caudale est un peu échancrée.
B. 5; D..9; A: 13; C. 25;:P..40; V. 3?
Tout le poisson brille d’un bel éclat d'argent. Le
dos est bleu très-foncé, presque noirûtre. L'intérieur
de la bouche et des ouïes est couvert d’un nombre
considérable de petits points pigmentaires noirs. J'ai
déjà parlé des taches argentées et brillantes qui sont
le long du sternum au-dessus de l'anus, de l’anale
et sous la queue ; on en voit encore une très-bril-
lante derrière l'huméral, un peu au-dessus de Pais-
selle de la pectorale. Sur le haut du tronc, près de
laruculauon des côtes, 1l y a aussi des taches trian-
gulaires oblongues , plus brillantes que le reste du
corps; mais je crois que ces dernières sont plutôt
produites par des reflets. La caudale est couverte de
nombreux petits points bruns.
M. Dussumier qui a décrit les couleurs au moment
où le poisson sortait de l’eau, dit que le dos était
noir, avec des reflets irisés; les côtés bleus, avec
de beaux reflets de nacre ; l'abdomen argenté, légè-
rement teint d'azur ; l'œil bleu et argenté.
Ce Sternoptyx fut trouvé à vingt-cinq lieues
au nord de Sainte-Hélène ; il flottait renversé
sur le côté, et avait été déchiré par quelque
CHAP, XXVII. STERNOPTYX. 491
autre poisson, de sorte que cet individu,
long de deux pouces et un quart, n'est
malheureusement pas très-bien conservé.
Nous en possédons un autre, plus petit,
qui a été pris en mer à la hauteur des Açores
par M. Reynaud. Celui-là na qu'un pouce
et demi de long; il n’est pas entier, car ül
lui manque le haut de la tête et une partie
des nageoires ; mais la bouche et les branchies
sont très-bien conservées. M. CL Gay a aussi
observé le Sternoptyx ; il m'a communiqué le
dessin d'un individu qu'il a retiré de l'esto-
mac d'un Requin, pris le 3 juillet 1832 par
45° longitude ouest et 29° latitude nord ;
ce qui montre que les Sternoptyx sont ré-
pandus dans le vaste bassin de l'Atlantique.
M. Cuvier a publié, dans le Règne animal, le
dessin que M. Strauss a bien voulu faire pour
lui sur l'original même de Hermann, con-
servé dans le Musée de Strasbourg. Un autre
professeur de cette ville, M. Reisseissen, avait
également fait pour M. Cuvier une peinture
coloriée fort exacte du même individu de
Hermann , et ce célèbre anatomiste avait
poussé la complaisance jusqu'à en faire une
seconde image grossie presque du double, afin
que l'on püt mieux observer les curieux détails
des formes extérieures de ce poisson. Nous
4223 LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
connaissons donc parfaitement, grâce à la pu-
blication du dessin de M. Strauss, l'animal qui
a fait le sujet des premières observations de
Hermann. Elles parurent en 1781 dans le ZVa-
turforscher, partie 16, page 8, et partie 17,
page 249. La description ne laisse pas que
d'avoir de nombreuses inexactitudes, et l'in-
correction du dessin qui l'accompagnait ne
pouvait guère servir à donner aux naturalistes
une idée juste de ce poisson. En comparant,
en effet, cette gravure, qui a été copiée d'abord
par Walbaum, dans son Artedius renovatus’,
et ensuite par Bloch, dans l'édition de Schneï-
der*, avec l'excellente figure de la planche 13,
n.” 1, de la seconde édition du Règne animal,
on a de la peine à croire que ces dessins aient
été faits d'après le même individu. Je ne con-
cois pas comment Hermann a dit que la mem-
brane branchiostège n'existe pas. La carène
dorsale n'est pas continue avec les deux crêtes
sourciliaires. La description d'Hermann a été
reproduite en abrégé dans les Observationes
zoologicæ, publiées par Hammer en 1804. Ce
Sternoptyx avait été pris sur les côtes de la
Jamaïque.
CHAP. XXVIIL. ODONTOSTOMES. 423
E. Du genre ODONTOSTOME.
Ce genre est une création de M. le docteur
Anastase Cocco. Il a été adopté par le prince
de Canino ; mais ni l'un ni l'autre de ces au-
teurs ne l'ont suffisamment caractérisé. Ce sont
des poissons qui doivent venir à la suite des
Scopèles, parce que l'arcade supérieure de la
bouche est entièrement formée par l'inter-
maxillaire, et que celui-là porte seul les dents
externes : il n'y en a aucune sur le maxillaire ;
d’ailleurs la mâchoire inférieure, les palatins,
le chevron du vomer sont armés de dents
toutes mobiles, qui se redressent comme
par un mouvement élastique, quand on les
abaisse. La peau qui enveloppe tous ces os,
nourrit des germes, évidemment destinés
à remplacer les dents que le poisson doit
perdre si fréquemment. Elles sont remarqua-
bles par leur forme comprimée, par les den-
telures de leur carène et par leur extrémité
dilatée en un petit fer de lance, dont le talon
est une pointe très-aigué. La langue n'a aucune
dent ; mais il y a de petites äpretés le long du
corps de lhyoïde. Nous ne connaissons encore
qu'une seule espèce dans ce genre, qui est en
outre très-remarquable par la grandeur de son
424 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
œil, et surtout par la paupière adipeuse qui le
recouvre. [Il est possible que ces particularités
ne soient que des caractères spécifiques.
L'OponTosroME BaALBo.
(Odontostomus hyalinus , Cocco.)
Un des plus singuliers poissons de cette fa-
mille, est celui que M. Risso a décrit sous le
nom de Scopèle Balbo.
Le corps est très-comprimé ; la tête est grosse; le
museau est développé surtout à cause de la gran-
deur et de la grosseur des branches de la mâchoire
inférieure. L'épaisseur du corps est à peu près le
quart de la hauteur, qui est comprise six fois dans
la longueur totale. Celle de la longueur de la tête
surpasse un peu le cinquième de cette même lon-
gueur. Les yeux sont grands, tellement rapprochés
l'un de l'autre que l'intervalle qui les sépare n'est
guère que Île quart du diamètre de lorbite. Ils sont
protégés par une sorte de paupière adipeuse , attachée
au bas de l'œil, et formant ainsi sous l'organe une
sorte de bourse, qui tend à rendre la vision supérieure
en reportant l'œil sur le haut de la tête, quoique
cet organe soit logé dans un orbite latéral et sur une
tête excessivement comprimée. Je n'ai pas encore
rencontré de disposition pareille dans aucun autre
poisson. Il en résulte que le diamètre vertical de
l'orbite est d’un uüers plus grand que l’horizontal.
Les sous-orbitaires sont excessivement minces et en
CHAP. XXVIIL. ODONTOSTOMES. 495
quelque sorte perdus dans les téguments adipeux
qui couvrent la joue. La distance de l'œil au bout
du museau est égale à son diamètre verucal. Les
deux ouvertures de la narine sont petites, rappro-
chées et au milieu de cet espace. La gueule est très-
largement fendue. La mâchoire supérieure est bor-
dée par des intermaxillaires grèles et étroits, armés
de petites dents égales, crochues et recourbées en
arrière, Le maxillaire est également un os grêle,
couché le long de cet intermaxillaire et élargi en
une pelite palette près de l'extrémité, il n’a point
de dents. Les palauns sont armés de dents longues,
comprimées, tranchantes, pointues et triangulaires
à l’extrémuté. Cette pointe se recourbe pour se por-
ter un peu en avant; ce qui donne une double
courbure à la dent. Celle qui est à l'extrémité de
chaque palatin est beaucoup plus longue que les
autres. J'en vois une isolée et courte, mais très-
pointue sur le chevron du vomer, tout près de
l'extrémité. J'ai déjà dit que les branches de la mâ-
choire inférieure sont remarquables par leur largeur
et leur épaisseur ; elles le sont plus à la symphyse
qu'a l’aruculation. Cette mâchoire est armée de
dents longues et crochues, un peu courbées en
arrière, pointues à l'extrémité, avec un peut talon
en arrière et près de la pointe. Le bord antérieur
est finement dentelé. Ces dents, si remarquables par
leur forme, sont, comme les palatines, implantées
dans la gencive. Elles sont mobiles. Quand on les
abaisse, elles se redressent vivement. Il semble qu’un
ligament élastique soit destiné à les relever. Ce qui
426 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
ajoute encore à l’étonnante disposition de cette den-
uuon, c’est que la nature ait armé de dents aussi
caduques la gueule d’un poisson sans doute très-
vorace. On voit au pied de chaque dent palaune,
comme sur le bord interne de la mâchoire, des
bourses contenant des dents de remplacement. Quant
aux rapports de longueur entre ces crochets, 1l y
en a deux très-petits au-devant du iroisième; le pre-
mier est même beaucoup plus court que le second.
Le quatrième est le plus long ; le cinquième égale le
troisième ; le sixième et le septième diminuent gra-
duellement. À la base de chacune des grandes dents 1l
en existe une petite, implantée solidement sur los de
la mâchoire. Les pharyngiennes sont courtes, poin-
tues et coniques, insérées sur le côté interne de l'os,
de manière à s'enchevêtrer. La langue, qui est extrè-
mement comprimée, n’a point de dents, maïs on sent
quelques âpretés le long de la carène de l’hyoïde ; il
y a quelques petites épines à son extrémité. Les ouïes
sont très-largement fendues ; les peignes sont courts,
et 1] n’y a pas de râtelures sous le devant de l’arceau.
On remaraue une très-petite branchie operculaire.
Quant à la membrane des ouies, elle est courte et
soutenue par des rayons espacés, entièrement ca-
chés sous les branches maxillaires. Le préopercule
remonte verticalement de l’angle de la mâchoire 1n-
férieure au mastoïdien par un limbe ou une carène
osseuse, étroite, la seule portion visible de cet os.
L'opercule est très-mince, quadrilatère, plus peut
que le sous-opercule, qui est à peu près de mème
forme, mais un peu échancré vers le bas. L'inter-
CHAP. XXVIIL. ODONTOSTOMES. 497
opercule est excessivement peut. La ceinture humé-
rale se montre sous la peau en une large pièce trian-
gulaire, portant tout près de la carène du ventre une
pectorale, dont les rayons postérieurs sont à peu
près aussi longs que les antérieurs. Cette nageoiïre
s’abaisse quand elle s’écarte; mais elle ne peut pas
se rapprocher des parois abdominales. La ventrale
est assez grande, à peu près au milieu de l’espace
entre l’anale et la nageoïre de l'épaule. La première
dorsale est triangulaire; elle répond à la ventrale. La
seconde dorsale, assez éloignée, est située au-dessus
de la fin de l’anale; celle-ci est longue et taillée en
lame de-faux. La caudale, fourchue, a des lobes
étroits, précédés d’un assez grand nombre de petits
rayons qui s’avancent en dessus et en dessous sur
le tronçon de la queue.
B. 8; D. 12; À. 35; C. 27; P. 12; V. 9.
Le poisson me paraît entièrement dépourvu d’é-
cailles. La peau est chargée de nombreux points pig-
meniaires noirs et souvent étoilés. La couleur est
argentée, lavée de rose pâle, comme couleur de
chair.
Le Muséum possède un exemplaire un peu
desséché, qui lui a été envoyé par M. Risso,
pour nous faire connaître sa Scopèle Balbo :
il est long de cinq pouces. Nous en avons
recu depuis un second individu très - bien
conservé que M. le docteur Coste s'est pro-
curé à Nice. Cest une des précieuses espèces
498 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
que nous devons aux recherches de cet habile
physiologiste : l'individu est long de sept
pouces. Nous sommes donc bien sürs de con-
naître le curieux poisson figuré par Risso dans
les Mémoires de l’Académie de Turin: et re-
produit dans lIchthyologie de Nice ; mais
c’est aussi, sans aucun doute, quoique la fi-
gure n’en soit pas très-bonne, l'Odontostome
transparent figuré par le docteur Cocco*
dans son Mémoire sur les Salmonoïdes. Enfin,
le poisson a reparu sous le même nom dans
lIchthyologie italienne. Je suis obligé de
dire que la figure ne nous fait pas aussi bien
connaître ce scopéloïde que d’autres du même
ouvrage. L'espèce a été dédiée par Risso au
ministre de linstruction publique du Pié-
mont, M. Balbo. L'auteur parle de la rapidité
de sa natation, de la vivacité de ses mouve-
ments. [Il dit qu'il habite les profondeurs de
la mer de Nice, ne s'approchant que rarement
du rivage. La femelle fraie en été sur les plages
couvertes de galets.
«
_
LRisso , Académie des sciences de Turin, t. XXV, p. 272
tab. 10, fig. 3.
2. Cocco, Lettere su Salm., tab. #, fig. 2.
CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 429
F. Des Scorèces (Scopelus).
Après avoir caractérisé les Gonostomes, les
Chauliodes et les Odontostomes, nous arrivons
à parler des Scopèles, dont le caractère distinc-
tif et essentiel repose sur la longueur de l'inter-
maxillaire qui borde toute l'arcade dentaire et
s'étend jusqu'au delà de l'angle de la commis-
sure. Le maxillaire, caché derrière lui, est pres-
que aussi long; c'est un petit osselet grêle et sans
dents. Celles des machoires sont petites, pres-
que toutes égales; elles sont en râpe très-fine
sur les palatins; mais le vomer n'en a aucune;
par conséquent les dents vomériennes des
Odontostomes caractériseront autant ce genre,
comparé à celui des Scopèles, que la forme
singulière de leurs dents mobiles et allongées.
Si les deux genres que je viens de nommer
sont ainsi séparés l’un de l'autre, ils ont, au
contraire, des affinités sensibles par la res-
semblance de leurs intermaxillaires ; elle lie
les Scopèles aux Chauliodes et aux Gonos-
tomes; ce qui place les Scopèles, que je viens
de caractériser, dans la famille des Salmo-
noïdes. |
Nous connaissons un assez grand nombre
d'espèces de ce genre, dont une habite les
mers d'Angleterre et de Norwége; les autres
430 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
sont abondantes dans la Méditerranée. Deux
d’entre elles furent d’abord portées à la con-
naissance des naturalistes par les ouvrages de
M. Risso. Cet ichthyologiste les placa dans un
genre dont il ne connaissait point du tout les
poissons et fort peu les caractères, celui des
Serpes ou Gasteropelecus. I le composa d'une
Serpe microstome,; qu'on n'aurait jamais pu
déterminer, si nous n'en avions recu des exem-
plaires étiquetés de la main de M. Risso. Sans
ces précieux documents, aucun naturaliste
n'aurait pu débrouiller les confusions multi-
pliées sous lesquelles il avait caché ce poisson.
Les deux autres espèces appartiennent au
genre dont nous traitons. Lorsque M. Cuvier
vint à rétablir le véritable genre de Bloch,
et à reconnaître que la Serpe microstome
constituait un genre tout particulier, nayant
aucun rapport avec le poisson de Bloch et
la Serpe Humboldt ou la Serpe crocodile
qui lui était associée, cet illustre et habile
maître constitua le genre des Scopèles. J'ai
déjà dit comment il ne l'avait pas suflisam-
ment caractérisé, ce qui explique pourquoi
les ichthyologistes qui examinaient, sur les
bords de la Méditerranée, ces nombreux petits
poissons, ont cru devoir, dans l'incertitude
où les laissait la diagnose incomplète du
CHAP, XXVII. SCOPÈLES. 431
Règne animal, établir plusieurs genres que
nous n'avons pas adoptés.
Ces petits Scopèles paraissent nager avec
rapidité; malgré leur petitesse, ils sont très-
courageux ; ils dévorent les petits mollusques
et les radiaires. Quelques espèces paraissent
vivre en société; les unes se tiennent dans des
profondeurs assez considérables, les autres
habitent de préférence les rivages. Ils fraient
sur les plages couvertes de galets; leurs œufs
sont nombreux, d’un beau jaune, et contenus
dans des sacs ovariens clos. M. Risso assure
qu'ils éclosent très-promptement.
Le Scorèëze DE HuMBoOLDT.
(Scopelus Humboldti, Cuv.)
Je suis bien sûr de la détermination de cette
espèce, puisque je la donne d’après les exem-
plaires qui ont servi à M. Cuvier lorsqu'il a
établi le genre dont nous nous occupons. Ils
avaient été envoyés au Cabinet par M. Risso,
qui les donnait pour types de la Serpe Hum-
boldt.
C’est un poisson à museau court et obtus, à grosse
tête, à corps élevé de l'avant, et tellement atténué
vers la queue que la hauteur près de l'insertion de
la caudale n’est guère que le uers de celle du corps,
432 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
mesurée auprès de la nuque, laquelle est le sixième
environ de la longueur totale. Cette hauteur, portée
sur la tête, atteint au bord du préopercule. La lon-
gueur de la tête est quatre fois et un quart dans la
longueur totale. L'œil, remarquablement grand,
est placé tout près de l’extrémité du museau ; le
cercle de l'orbite entame la ligne du profil. Le dia-
mètre est un peu plus grand que le tiers de la
longueur de la tête. Les sous-orbitaires sont très-
étros et caverneux ; le bord est relevé près du
globe, de manière à le sertir par une petite lamelle
verticale. Je ne vois point de sourcilier. [intervalle
des deux yeux est égal à peu près au diamètre. Une
crête verticale s'élève du fond de la goutuère fron-
tale, et va rejoindre l’extrémité de la très -courte
branche montante des intermaxillaires. Cette crête
est cachée, dans l’état frais, par la peau qui revêt tout
le crâne; elle le rend, par conséquent, caverneux.
De chaque côté d'elle, on trouve les deux petits os
du nez et la narine, qui est, par conséquent, placée
tout près de l’extrémité du museau. La bouche est
grande et fendue au dela de l'œil. La mâchoire in-
férieure dépasse un peu la supérieure; son bord
dentaire est un peu concave ; il correspond par cette
forme à la courbure de l’intermaxillaire. Cet os qui
borde toute la mâchc.'e est extrêmement étroit; 1l
n'a pas de lèvre. Le maxillaire, un peu élargi en ar-
rière, est simple; je ne lui vois pas d’os supplémen-
taire. Il a son bord relevé en gouttière, et appliqué
le long de l'intermaxillaire. L'autre partie plate de
Vos se cache sous les sous-orbitaires. Les branches
CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 433
de la mâchoire inférieure sont assez larges, rendues
caverneuses par deux longues arêtes longitudinales.
La langue est réduite à un très-court tubercule lisse
et sans dents, faisant une saillie assez forte dans la
bouche quand la gueule est ouverte. La longueur des
branches de lhyoïde et des ratelures des branchies,
rappelle tellement celle des Anchois, qu'elle n'ex-
plique bien pourquoi les pêcheurs vendent ces peuts
poissons pêle-mêéle avec les Melettes. On pourrait
dire, avec assez de justesse, que le museau d’un Sco-
pèle est précisément l'inverse de celui d’un Anchois,
et que la nature a autant raccourci l’ethmoïde, et par
conséquent les os qui viennent y prendre appui,
qu’elle l'a allongé et rendu saillant dans l’'Anchois.
Les dents sont d’une extrême petitesse, nombreuses
et sur plusieurs rangs aux deux mächoires. Il y a
une bandelette étroite sur les palatins et une plaque
oblongue sur les ptérygoïdiens ; je n’en vois pas
au vomer, qui est certainement lisse et sans dents.
Les pharyngiens supérieurs et inférieurs en sont
tout hérissés. Cette dentition rappelle donc à quel-
ques égards celle des Saurus. Une autre ressem-
blance que les Scopèles ont avec ces poissons,
se trouve dans la grandeur des sous - opercules.
En effet, nous voyons derrière l'œil un préoper-
cule étroit descendre verticalement jusqu'a l'angle
de la mâchoire inférieure. L’opercule est placé sur
le haut : il est mince, un peu convexe et n’atteint
guère qu'a la moitié de la joue. L'autre poruüon
est en partie cachée par le sous-opercule, mais
l'interopercule contribue à compléter aussi la clôture
22. 28
434 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
de l’espace assez large qui est au-devant du sous-
opercule. Les ouïes sont très-largement fendues. La
membrane branchiostège est entièrement cachée
entre les branches de la mâchoire inférieure, qui se
touchent quand la gueule est fermée. Il y a une
petite branchie operculaire, mais je ne vois pas que
la membrane branchiostège remonte aussi haut sous
l’opercule que celle des Saurus. La dorsale est insé-
rée au dela des ventrales et à peu près aux deux
cinquièmes de la longueur du corps : elle est petite
et arrondie. L’adipeuse semble formée de plusieurs
filets très-fins et rapprochés. L’anale est assez éten-
due; les pectorales atteignent presque à la ventrale.
La caudale est fourchue. J’appelle l'attention du lec-
teur sur ce caractère, parce que j'ai eu le tort de
laisser représenter, dans le Règne animal , le Scopèle
avec une caudale arrondie.
B. 9: D. 14; C. 25; A. 20; P. 148; V. 8.
Les écailles sont petites, caduques, mais assez
épaisses. La couleur est rembrunie sur le dos, glacée
d'argent en dessous, et les opercules sont très-bril-
Jants. Des points enfoncés, argentés ou dorés, couvrent
comme de nombreux stigmates le dessous du corps
et des màchoires. Il y en a un seul rang de chaque
côté de l’anale, lequel semble se porter assez régu-
lièrement tout le long du ventre jusque sous la
gorge, et même jusque près de l'extrémité de la
mâchoire inférieure; puis il y a plusieurs de ces
points épars sur le tronc, sur l’opercule, et quel-
ques-uns existent même sur les côtés de la queue.
CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 435
La longueur des plus grands exemplaires est
de trois pouces.
Outre ceux reçus de Nice, par M. Risso,
jen vois d'autres venus du même endroit,
par M. Laurillard. Nous en avons aussi de
Naples, par M. Savigny, et des îles d'Hyères,
par M. Lesueur.
Ce que j'ai dit au commencement de cette
description explique pourquoi j'ai commencé
par décrire cette espèce, quoiqu'elle ne soit pas
la plus anciennement connue : c'est la Serpe
Humboldt, figurée d'une manière assez recon-
naissable dans la première édition de l'Ichthyo-
logie de Nice’. Le même auteur en a reproduit
une figure et une courte description dans son
Mémoire sur les Scopèles, inséré dans le Re-
cueil de l'Académie des sciences de Turin’;
et, enfin, on la vit reparaître dans la nouvelle
édition de lIchthyologie de Nice°. Il ne me
parait pas douteux que le Scopèle de Benoît,
très-bien représenté dans la Faune italienne
du prince Bonaparte, n'appartienne à l'espèce
dont nous parlons. On aurait conservé plus de
doute, si lon n'avait eu à s'appuyer que sur
1. Risso, Ichthyol. de Nice, p. 358, pl. 10, fig. 38.
2. Risso, sur les esp. du genre Scop., Acad. des sc. de Turin,
t. XXV, tab. 10, fig. 2.
8. T. HIT, p. 467, n.° 375.
436 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
la figure donnée par M. Cocco’, dans sa lettre
sur les Salmonoïdes. Je serais aussi fort tenté
de rapporter à notre poisson le Wyctophum
punctatum de Rafinesque. Toutefois je ne
dirai que très-peu de mots d'une figure aussi
vague ; mais ce que je ne puis admettre, c’est
que le Myctophum punctatum de la Faune
italienne soit de la même espèce que le pois-
son de Rafinesque. Celui-là me paraît consti-
tuer une espèce tout à fait particulière.
Le SCOPÈLE DE PENNANT.
(Scopelus Pennantii, nob.)
Les côtes d'Angleterre nourrissent un Sco-
pèle, qui a été déjà décrit par Pennant, et
que les ichthyologistes anglais ont retrouvé
depuis. Je n'ai malheureusement pas vu ce
poisson; je regrette de ne pas mieux connaître
encore une espèce de la Manche. Toutefois,
les caractères que me fournissent les travaux
des naturalistes anglais, ne me laissent aucuns
doutes.
Elle est assez semblable au Scopèle de Humboldt.
À en juger cependant par la figure de M. Clarke,
1. Cocco, Leit. su Salm., p. 12, tab. 2, fig. 4.
CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 437
la queue serait beaucoup plus grêle et plus étroite,
mais M. Yarrell ne présente pas ce caractère aussi
tranché. La dorsale est reculée sur l'arrière du dos.
Les ventrales sont petites et très-rapprochées de
l’anale. L’adipeuse est très-basse.
Dans la figure donnée par M. Clarke, les
premiers rayons de l’anale s'allongeraient un
peu, et laisseraient croire que cette nageoire
est coupée en faux : elle est représentée plus
courte et plus égale par M. Yarrell. Ce qu'on
peut dire des autres caractères du poisson
ressemblerait à tout ce que nous avons
observé sur notre premier Scopèle. Cette
espèce parut d'abord dans la Zoologie bri-
tannique de Pennant; mais, par une incon-
cevable confusion, il y rapporta toute une
synonymie qui convient à l'Argentine. Je
vois que, dans l'édition de 1769, Pennant
avait eu Communication de son petit poisson
par Brunnich. Celui-ci l'avait trouvé sur les
côtes de Shepy. Pennant parait en avoir eu
un second exemplaire qui fut pris dans le
comté de Flinshire, près de Downing. M. Law
serait, d'après l'ouvrage de M. Yarrell, Le second
naturaliste anglais qui ait vu ce petit poisson :
il l'a pêché aux Orkneys. Un troisième obser-
vateur, M. William Walcott, l'aurait égale-
ment observé sur le rivage près d'Exmouth.
438 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Enfin, on trouve dans le Magasin d'histoire
naturelle une notice sur un quatrième indi-
vidu pris dans le Firth de Forth à Portobello.
Il est fâcheux que ces habiles observateurs
aient consacré dans leurs récents écrits le nom
d'Argentine, cette dénomination tendant à
continuer la confusion faite par Pennant.
Le SCOPÈLE BORÉAL.
(Scopelus borealis, Nilsson.)
Je trouve, dans le Prodrome de FTchthyo-
logie scandinave de M. Nilsson, l'indication
d’un Scopèle sous le nom que je lui conserve.
Bien que l'auteur cite la Zoologie britannique
de Pennant, il rapporte encore à son espèce
la figure qu'on trouve dans les écrits de la
Société d'histoire naturelle de Copenhague.
L'habile ichthyologiste que je cite, dit de son
poisson
que la tête est assez grosse; que le museau est court
et obtus; que la mâchoire inférieure monte au-devant
de la supérieure, et que les yeux sont grands.
Ces observations faites sur la nature par un
naturaliste aussi distingué que M. Nilsson, se
rapportent parfaitement à la figure que j'ai ci-
1. T. 11,2. partie, 1193, ‘tab. 1, fig. 2.
CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 439
tée plus haut, et elles me font croire que le pois-
son des côtes de Norwége, n'est pas le même
que celui des côtes d'Angleterre : ce serait une
espèce voisine de celle décrite par MM. Cocco
et le prince Bonaparte sous les noms d'Zchthyo-
coccus et de Sc. Risso. Elle diffère du Scopèle
de Pennant, parce que la tête est beaucoup
plus haute et le front beaucoup plus convexe;
que les yeux sont beaucoup plus grands; que
les ventrales, éloignées de l’anale, sont plus
rapprochées des pectorales. Le reste n'offrirait
pas de différence sensible. Cette troisième es-
pèce vient des côtes de Norwése : elle est
conservée dans le Musée de Berghem.
Le ScoPÈèLE DE MaAuURroOLICO.
(Scopelus Maurolici, nob.)
Une espèce de la Méditerranée, que je n'ai
point vue, mais qui se rapproche à plusieurs
égards de celle des côtes d'Angleterre, est le
Maurolicus amethystino-punctatus de MM.
Cocco et Bonaparte. Cette espèce a, comme
le Scopèle de Pennant,
s ventra reculées auprès ‘anale: la dorsale
les ventrales reculée de 1 :
sur l’aplomb de ces nageoires paires postérieures est
donc aussi rejetée en arrière. Elle en diffère parce
que le museau est concave; que l'œil est un peu
440 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
plus éloigné ; d’ailleurs, les autres caractères de forme
et de couleur rentrent dans tout ce que nous avons
observé précédemment. Toutefois, je suis obligé
d'observer que je donne les caractères d’après la
figure de la Faune italienne, qui me paraît infiniment
meilleure que celle de M. Cocco.1
D. 10 ; À. 17; C. 23; P. 9; V. 6.
En réformant le genre Maurolicus, j'ai con-
servé à l'espèce le nom du littérateur italien
distingué auquel on avait voulu dédier ce
genre.
Le ScoPrèLe DE Cocco.
(Scopelus Coccoi, Ch. Bon.)
Je trouve dans la Faune italienne une
espèce de Scopèle dédiée à M. Cocco.
Elle ressemble beaucoup, par sa queue grèle, au
poisson de M. Lesueur; mais elle me paraît s’en
disuinguer parce que ne serait plus longue et
les pectorales beaucoup plus petites. L'œil est éga-
lement très-petit.
Le SCOPÈLE DE TENORE.
(Scopelus Tenorei, Ch. Bon.)
Le prince Charles Bonaparte a dédié au sa-
vant botaniste de Naples, M. Tenore, le petit
1. Cocco, Lett. su Salm., tab. 4, n.° 12.
CHAP. XXVII. SCOPÈLES. AAA
poisson que M. Cocco appelle Maurolicus
attenuatus*'. I me paraît assez voisin du Sco-
pelus Poweriæ ;
mais il a cependant le corps plus allongé; le mu-
seau plus pointu, plus droit et sans concavité. Les
ventrales sont insérées plus en avant et éloignées de
l'anale. Les yeux ont le quart de la longueur de
la tête.
D. 12; A. 153 C. 28; P. 93; V. 6.
Autant que je puis en juger par la descrip-
tion incomplète que M. Risso a donnée de
son, Scopelus angustidens, je ne m'étonnerais
pas que l'espèce de M. Rüisso n'appartint à
notre Scopelus Tenore, puisqu'il lui donne
un museau pointu.
Le ScoPÈèLE DE PowEr.
(Scopelus Poweriæ, nob.)
Parmi les très-petits poissons que M. Rey-
naud nous à rapportés des plages de la Mé-
diterranée , nous avons trouvé une espèce
remarquable
par son petit museau pointu; son profil un peu con-
cave. Il a d’ailleurs les caractères de nos autres Sco-
pèles; car je me suis assuré de la présence des dents
du palais.
1. Cocco, Lett. su Salmonoïd., p. 83, 1. 4, fig. 13.
442 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
DA Mayer:
La couleur est un bleu noirâtre sur le dos, avec
deux rangées de points argentés le long des flancs
et sous les mâchoires.
Je crois retrouver dans cette petite espèce,
dont je ne possède que deux exemplaires
longs de douze à quinze lignes, l'{chthyococ-
cus Poweriæ; car nos individus ressemblent
parfaitement à la figure que j'observe dans la
Faune italienne.
Il se distingue du Scopelus Maurolci,
parce qu'il a le museau moins creux et les
ventrales plus éloignées de l’anale. Il a le corps
moins long que le Sc. Tenore, et celui-ci se
distingue par son museau tout droit.
Le SCOPÈLE LUMINEUX.
(Scopelus metopoclampum , nob.)
Le prince Charles Bonaparte a envoyé au
Muséum un poisson étiqueté par lui sous le
nom de Myctophum metopoclampum. Cest
un poisson si voisin du Scopelus Humboldtr,
qu'il faut y regarder avec le plus grand soin
pour l'en distinguer.
La différence la plus sensible que je lui trouve
porte sur ce que le corps est plus trapu, ce qui ré-
/
CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 443
sulte d’une plus grande hauteur du tronçon de la
queue ; elle égale la moiué de la hauteur du tronc,
mesuré près de la nuque; elle est, par conséquent,
presque double de celle de l'espèce précédente. Le
maxillaire est aussi beaucoup plus pointu. Le mu-
seau est plus large. La dorsale est plus haute; les
pectorales me paraissent un peu plus courtes ; les
ventrales plus longues; la caudale moins fourchue ;
l’anale est aussi moins étendue sous la queue.
B. 9; D. 12; A. 14; P. 40; V. 8.
Les écailles sont aussi fortes et à peu près dans
le même nombre, c’est-à-dire, qu'il y en a une
quarantaine entre l’ouie et la caudale. La couleur est
rembrunie, presque noirâtre sur, le dos; les points
brillants du dessous du corps sont argentés, passant
au bleu. Je n’en vois aucun qui soit doré. Il n’y en
a pas sur les branches de la mâchoire inférieure.
Les joues brillent d’un bel éclat argenté. L'intérieur
des opercules est d’un noir très-foncé.
L'exemplaire que les collections nationales
tiennent du prince de Canino a trois pouces
et demi: il vient du canal de Messine. M. Gui-
chenot a trouvé cette même espèce sur les
côtes de l'Algérie ; il a cru retrouver en elle
le Scopelus Humboldtr.
Je n'ai pu rien voir, sur les exemplaires
conservés dans l'alcool, de ce singulier appa-
reil lumineux couvrant le devant du museau
dans cet espace qui est deux fois aussi
444 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
.
grand que l'œil. Ce ne serait pas le premier
exemple d'un poisson qui aurait quelque
partie du corps phosphorescente, comme la
nature l'a fait chez un si grand nombre d'in-
sectes. Nos lecteurs peuvent se souvenir que
jai signalé, d’après les observations de M.
Reinwardt, un Hémiramphe qui porte à l'ex-
trémité du museau une vésicule phosphores-
cente et très-brillante.
Le ScoPÈèLE DE RAFINESQUE.
(Scopelus Rafinesquii, nob.)
Je dois aussi à la bienveillance du même
naturaliste la facilité de décrire d'après nature
son Myctophum Rafinesquir.
Le poisson ressemble au précédent par son maxil-
laire étroit et pointu; par sa queue haute; mais 1l
s’en distingue parce l'œil est sensiblement plus petit;
son diamètre étant quatre fois et quelque chose dans
la longueur totale. La dorsale et l’anale sont plus
hautes. La première est plus étendue. Les ventrales
sont plus courtes.
B. 9; D..16; C. 25; À. 14; P. 12; V. 8.
Les écailles sont aussi grandes. La couleur est
brunâtre, d’un argenté bleuâire sous les mächoires
et sur les opercules. Le dedans des ouïes est brun.
Les points sont beaucoup plus petits.
M. le prince de Canino en à donné une
CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 445
figure dans l’Ichthyologie italienne. L'espèce
aurait, comme la précédente, le devant du
front phosphorescent.
Le SCcoPÈLE DE GEMELLARO.
(Scopelus Gemellari, Ch. Bon.)
Je trouve figuré dans l'Ichthyologie ita-
lienne, sous le nom de Myctophum Gemel-
lari, un poisson
qui a l'œil aussi grand que le Scopelus melopo-
clampum ; mais qui me paraît s’en disüinguer par une
anale plus courte, des ventrales plus larges, des
écailles un peu plus grandes, et le corps un peu
plus étroit.
C'est d'ailleurs une espèce très-voisine, qui
a l'espace interoculaire étroit, et phospho-
rescent.
Le ScoPÈLE DE CANINO.
(Scopelus Caninianus , nob.)
Je vois, dans la Faune italienne, un Sco-
pèle qui est remarquable
par la grandeur de son œil ; la longueur de son anale;
la largeur de sa dorsale; qui a le corps trapu, haut
de l'avant et étroit en arrière. Ce Scopèle a, d’après
les observations du prince de Canino, un rudiment
d'appareil lumineux sur l'œil; c'est là ce qui na
446 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
démontré qu on ne peut pas conserver le genre Mryc-
tophunr, puisque nous voyons l'appareil lumineux
de certaines espèces diminuer graduellement.
Je considère ce petit poisson comme nou-
veau, à cause des caractères que je viens d’in-
diquer. Je ne puis partager l'opinion, même
en ÿ ajoutant un point de doute, que ce soit
le Myctophum punctatum de Raïinesque, à
cause de la forme générale du dsrps, de la
position avancée des ventrales. Je crois l’es-
pèce voisine de celle des côtes de Norvvége ;
mais elle en diffère par la longueur de son
anale et par plusieurs autres caractères.
Le ScoPrèLe DE Risso.
(Scopelus Rissoi, Cocco.)
Une espèce dédiée à M. Risso par le na-
turaliste de Messine, qui nous a fait connaître
le plus grand nombre de ces petits poissons,
est remarquable par sa forme raccourcie.
La hauteur fait le uers de la longueur totale; elle
surpasse un peu la longueur de la tête. L’œil est
grand; son diamètre égale presque la moitié de la
joue. La pectorale atteint jusqu’à l'extrémité de
la ventrale. L’anale est longue et basse. Les pre-
muers rayons de la caudale sont peuts et redressés,
tellement qu'ils ressemblent beaucoup aux épines
CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 447
longues et détachées que nous trouverons dans l’es-
pèce suivante.
B.°9:°D: 15; À: 18; C. 25; P.153: V8
Les écailles sont beaucoup plus hautes que lon-
gues. Nous en comptons trente-cinq environ le long
de la ligne latérale, qui est fortement marquée par
une suite de points noirûtres. La couleur est un bleu
noirâtre sur le dos, assez nettement séparé du blanc
argenté dont brillent les flancs et le ventre. On re-
trouve facilement les stigmates de tous ces petits
poissons, parce qu'ils sont entourés d’un cercle noir.
Il y a dans les collections nationales plu-
sieurs exemplaires de ce poisson ; ils ont tous,
à peu de chose près, deux pouces de longueur.
Nous devons cette jolie espèce à M. Benoît,
naturaliste de Messine, qui a donné plusieurs
autres poissons fort intéressants.
Cette espèce n'est pas éloignée de mon Sco-
pelus caninianus, quoiqu'elle en soit parfai-
tement distincte.
Le SCOPÈLE CROCODILE.
(Scopelus crocodilus , nob.)
M. Risso a étiqueté lui-même le poisson que
nous décrivons, comme sa Serpe crocodile.
C'est une des espèces les plus allongées; car la
hauteur est six fois dans la longueur totale. La tête
n’y est comprise que quatre fois et un tiers. L’oœil,
4248 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
qui est assez grand, est encore placé assez près du
museau ; il n’en est éloigné que de la moiué ide
son diamètre, lequel est contenu trois fois et demie
dans la longueur de la tête. La bouche est très-fendue;
la mâchoire inférieure paraît un peu plus longue
que la supérieure. Le bord du préopercule est très-
oblique. L’opercule est un rectangle allongé, placé
très-obliquement le long du bord du préopercule ;
l'interopercule est petit, ainsi que le sous-opercule.
Les dents sont d’une excessive finesse; on distingue
cependant très-bien l’âpreté qu'elles font sur les
mâchoires, et l’on voit et l’on sent avec facilité
celles des os de la voûte palatine. Les pharyngiennes
sont un peu plus fortes. La fente des ouïes est très-
grande. La dorsale est beaucoup plus longue qu’elle
n’est haute; l’anale lui ressemble à peu près; les
pectorales sont courtes et n’atteignent pas aux ven-
trales. Le dessus et le dessous de la queue auprès
des derniers rayons de la nageoïire est armé d’épines
assez fortes, qu'il ne faut pas considérer, je crois,
comme des rayons détachés de la caudale, parce
que ce sont des épines osseuses et non des rayons
articulés. On en compte neuf en dessus et autant
en dessous.
D. 20; A. 18; C. 25; P. 13; V. 8.
Les écailles tombent très-facilement; elles sont
minces. La couleur est un roux marron assez uni-
forme. Les points du ventre et des côtés de l’anale
sont dorés. Je vois une tache foncée à la base de la
caudale; le dedans des opercules est d’un bleu noi-
CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 449
râtre très-foncé, que l’on voit par transparence à
travers la minceur de l’opercule et du sous-opercule.
Nos individus sont longs de cinq pouces.
Ils ont été rapportés de Nice par M. Lauril-
lard. Ils ressemblent beaucoup au Gonostoma
denudata de Rafinesque, car cette espèce a
la queue hérissée d'épines ; mais elle se dis-
tingue du Scopèle crocodile, parce que les
mâchoires sont armées de dents longues et
coniques.
Ce poisson, qui a d’abord paru parmi les
Serpes dans la première édition de l'Ichthyo-
logie de Nice’, a été reproduit dans le Mé-
moire de M. Risso® sur les Scopèles : il est
ensuite entré dans la nouvelle édition. *
Le ScoPèLE DE BONAPARTE.
(Scopelus Bonapartii, nob.)
J'ai trouvé que M. Rüisso a confondu avec
les deux poissons précédents deux autres plus
petits, qui s'en distinguent très-certainement
par la longueur de leurs pectorales.
Les poissons ont d’ailleurs la même forme; ils
me paraissent cependant un peu moins longs. Les
1. Ichthyol. de Nice, p. 337.
2. Mém. de l’Acad. des sc. de Turin, t. XXV, pl. 10, fig. 1.
3. Ichthyol. de Nice, p. 466, n.° 373.
29. 29
1450 LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
yeux sont grands, car le diamètre égale à très - peu
de chose près le tiers de la longueur de la tête: Le
dessus de la tête est remarquablement caverneux.
Les fosses qui sont au-dessus de l'œil sont augmen-
tées par l'élévation d’une forte carène sourciliaire, *
prolongée en avant en une forte épine couchée ho-
rizontalement. La caudale, fourchue, n’a que quatre
épines en dessus et trois en dessous ; elles sont cro-
chues et plus grosses que les rayons de la nageoire.
Elles en sont tout à fait distinctes. L’opercule est
moins haut; le sous-opercule est plus grand; les
pectorales atteignent un peu au delà de l'anus; les
autres nageoires sont semblables à celles de l’espèce
précédente.
D. 13; À. 13; C. 25; P. 18; V. 8.
Les écailles sont assez fortes, peu adhérentes. La
couleur est un marron brillant, à reflets argentés.
Le dessous de l’opercule et l’intérieur de la branchie
est noir, et les opercules ont de beaux reflets ar-
gentés. Les points du ventre et de l’anale sont dorés.
Les deux exemplaires rapportés de Nice
par M. Laurillard, n'ont que trois pouces de
longueur. Comme je trouve que la figure, pu-
bliée par le prince de Canino, se rapporte
très-bien à notre poisson, je ne doute pas
que je n'aie ici sous les yeux le Lampanyctus
Bonapartii de l'Ichthyologie italienne. Je suis
encore confirmé dans cette opinion par la
synonymie donnée à ce Lampanycius, puis-
CHAP. XXVII SCOPÈLES. 454
que l'auteur le croit le Scopelus crocodilus
de Risso, quoiqu'il ne le présente qu'avec un
point de doute. Cest donc encore le Wyc-
tophus Bonaparti de M. Cocco. J'ai examiné
avec le plus grand soin les dents de ce poisson;
jen ai comparé les différents caractères, et je
ne puis conserver de doute sur les rapports
de ces espèces avec celles que j'ai décrites
plus haut, et par conséquent je ne puis hé-
siter à réunir ces genres des naturalistes ita-
liens à celui des Scopèles.
Je m'étonne cependant que l'observateur,
fort habile, dont je viens de rappeler les
travaux, n'ait pas parlé de l’épine sourciliaire.
Le SCOPÈLE AUX GRANDS YEUX.
(Scopelus boops , Rich.)
C'est auprès de ces espèces que viendra se
placer le Scopèle de la Nouvelle-Zélande que
je trouve dans Richardson. Je lui conserve le
nom que cet auteur lui a donné, quoique
les yeux ne soient pas proportionnellement
beaucoup plus grands que ceux du Scopèle
de Humboldt.
Cette espèce est remarquable par la longueur de
son anale; son adipeuse, assez large, a de nombreux
filets. La dorsale est petite. La pectorale est assez
452 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
grande ; elle dépasse de beaucoup la ventrale, etatteint
presque jusqu'au premier rayon de l’anale. Les écailles
sont grandes et fortes. Les couleurs ressemblent à
celles des espèces voisines, soit par les taches nacrées
dont le corps est parsemé, soit par la couleur noire
à reflets argentés dont brille tout ce poisson.
Il a été pris par le docteur Hooker, dans la
mer qui sépare la Nouvelle-Hollande de la
Nouvelle - Zélande : l'individu est long de
quatre pouces et demi. M. Richardson’ en a
donné une longue description, et une figure
dans lIchthyologie de l'£rebus et Terror.
Le SCOPÈLE BRILLANT.
(Scopelus resplendens , nob.)
MM. Quoy et Gaimard ont pris, dans l'océan
Atlantique, un Scopèle très-voisin de la Serpe
crocodile de Risso.
Il me parait cependant en différer un peu parce
qu'il a le corps un peu plus trapu; le museau plus
étroit; l'œil plus petit, plus rapproché de l'extrémité;
l'angle de l’opercule un peu plus aigu; l’anale est
moins haute de l'avant et plus taillée en faux, parce
que les rayons postérieurs sont plus longs; 1l a
d’ailleurs les dents palatines et tous les autres carac-
1. Rich., Myctophum boops, Ereb. et Terror, p. 89, pl. 27,
fig. 6 à 12.
CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 453
uères des véritables Scopèles. Cette espèce me parait
ressembler tout à fait au poisson qui a été décrit
par M. Richardson, dans le voyage du Beagle, sous
le nom de Lampanyctus resplendens.
D::28; À. 18; C.:195% RP: 1355Y078.
La longueur de l'individu est de trois pouces
neuf lignes.
Le SCOPÈLE OVALE.
(Scopelus ovatus, Cocco.)
Les auteurs italiens que j'ai déjà cités, ont
encore décrit un petit poisson, semblable, par
sa forme élevée et raccourcie, à l’espèce dé-
diée à M. Rüisso.
Mais, à en juger par la figure de la Faune ita-
lienne, 1l s’en distingue par la pectorale qui est plus
longue; par l’anale qui est plus courte, et aussi par
son œil sensiblement plus peut. Si je n’avais pas la
figure de l'Ichthyologie italienne, je serais fort em-
barrassé pour déterminer le Gonostomus ovatus de
Cocco.?
D::18:5.1.416; G:205P%8:2V 6:
Ce naturaliste avait fait de ce poisson sa
troisième espèce de Gonostome. Il est assez
1. Richardson, Ichthyol. de l'Ereb. et Terr., p. 42, pl. 27,
fig. 16, 17 et 18.
pe Cou. Lett, su Salmonoid., p. 9,t.1, fig. 8.
a
454 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
singulier qu'il ait associé les trois poissons qui
composent ce genre.
Le SCOPÈLE ÉTINCELANT.
(Scopelus coruscans, nob.)
M. Dussumier a pris aux atterrages des Sey-
chelles un petit Scopèle, qui se distingue des
précédents
par son corps allongé, couvert de fortes écailles im-
briquées et ciliées. L’œil est médiocre, placé tout
près du bout du museau. La queue est de longueur
médiocre, La couleur est un bleu noirâtre, à reflets
argentés et brillants. Les nageoires sont petites. |
D. 11; À. 10; V. 8, etc.
Nous ne possédons qu’un petit exemplaire
de cette espèce, long de seize lignes. Je crois
pouvoir lui rapporter, sans me tromper, le
Myctophum coruscans de M. Richardson.’
Son individu a été pris dans le sud de l'océan
Atlantique et dans les mers Australes.
Le SCOPÈLE RUDE.
(Scopelus asper, Richards.)
J'ai trouvé parmi les poissons rapportés de
P P PP
la Nouvelle-Irlande, par MM. Lesson et Gar-
1. Rich., Ichth. de PEreb. et Terr., p. 40, pl. 27, fig. 1 à 5.
CHAP, XXVII SCOPÈLES. 455
not, un autre petit Scopèle, très-voisin des
précédents, mais que M. Richardson a dis-
tingué avec raison sous le nom de Mycto-
phum asperum.
Il est, en effet, remarquable par ses écailles fortes
et presque dentelées, tant les cils de leurs bords
sont rudes et saillants ; il a le corps haut de l'avant ;
le front convexe; la dorsale ramenée sur la première
moitié du corps. L'œil est grand. La bouche est
assez fendue., La couleur est brillante.
D. 14; A. 18; C. 25; P. 17; V. 8.
Notre exemplaire est long de deux pouces.
M. Richardson n'a pas connu la localité précise
de ses exemplaires.
Le ScoPèLe DE LESUEUR.
(Scopelus notatus, Lesueur.)
Nous avons, enfin, à parler d’une petite es-
pèce de la mer des Indes, que M. Lesueur a
prise auprès de l'Ile-de-France, et que nous
avons retrouvée dans les collections faites à
bord de la Chevrette par M. Reynaud.
Celle-ci est remarquable par la longueur de sa
queue, qui est extrêmement étroite ; elle a d’ailleurs
le museau plus aigu et l’œil plus peut que les espèces
4. Richardson , Ichthyol. de l’Ereb. et Terror, p. 4, pl. 27,
fig. 13, 14 et 15.
456 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
voisines que nous venons d'examiner ; elle leur res-
semble par les écailles fortes et ciliées dont le corps
est couvert. Nos exemplaires sont petits. Le plus
grand n’a que dix-huit lignes.
Ce poisson, observé autrefois par M. Le-
sueur, a été publié dans les Annales des
sciences de Philadelphie. Je crois devoir lui
rapporter le Myctophum hians de M. Richard-
son *. La seule différence appréciable entre la
figure qu'il a donnée et celle de M. Lesueur,
me paraît porter sur la longueur de l’anale ;
mais, comme nous avons encore un exem-
plaire de M. Lesueur, et qu'il ressemble par-
faitement à la figure de M. Richardson, nous
ne conservons pas de doute sur notre déter-
mination spécifique.
1. Lesueur, Journal de l’Acad. des sc. de Phil., t, I.
2. Richards., Ichthyol. de VEreb. et Terror, p. 41, pl. 27,
fig. 19, 20 et 21.
CHAP. XXVIIL. SAURUS. 457
CHAPITRE XX VIIL
Du genre Saurus (Cuv.).
Je désigne, sous le nom consacré par M.
Cuvier, un genre de poissons qui appartient
à la famille des Salmonoïdes, si l'on en éta-
blit le caractère sur la présence de l’adipeuse,
mais qui sen éloigne par la forme des ma-
choires.
Le genre Saurus comprend des poissons qui
ont le corps allongé, la gueule très-fendue,
de longs intermaxillaires arrondis, terminés
en pointe. Ils n’ont pour maxillaire qu'un
simple stylet osseux caché dans les tégu-
ments, et souvent confondu avec linter-
maxillaire : on ne peut reconnaitre et séparer
les deux os que par une dissection atten-
ve. Des dents nombreuses, coniques, un
peu courbées, souvent terminées par une
pointe en fer de lance, forment des bandes
en herse sur les deux mâchoires, le long des
palatns, sur la langue et sur les pharyngiens.
Elles présentent cette disposition singulière,
que les petites dents sont le long du bord
externe de los, que les plus grandes forment le
458 LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
rang interne. Au caractère tiré de cette singu-
lière dentition, et de la forme non moins re-
marquable des intermaxillaires, il faut ajouter
que les ventrales ont leurs premiers rayons
beaucoup plus courts que les derniers; ce qui
est le contraire chez la plupart des autres
poissons. La nature reproduit ici ce qu'elle
nous a déjà montré dans les Platycéphales,
dans les Callionymes, et dont elle a tiré un si
grand avantage pour faire la ventouse consti-
tuée dans les Gobies par la réunion des deux
ventrales. Dans les espèces de ces différents
genres, les rayons internes de la nageoïre sont
plus longs que les externes. Les pectorales
des Saurus sont beaucoup plus petites que les
nageoires paires postérieures , et elles sont
singulièrement tronquées ; les ouïes sont très-
larsement fendues ; la membrane branchios-
tège est assez libre, et constamment soutenue,
dans toutes les espèces, par seize rayons, dont
les derniers, serrés contre l’opercule, remon-
tent en suivant le contour de cet os jusqu'au
haut de la fente branchiale. Cette disposition
les rend difficiles à compter, et cest là ce qui
explique comment on trouve leur nombre in-
diqué par les auteurs d'une manière tout à
fait vague. On lit dans les ouvrages les plus
recommandables que les Saurus ont huit ou
CHAP. XXVIIT. SAURUS. 459
neuf, et souvent douze ou quinze rayons aux
ouies. Il faut aussi signaler dans les Saurus
la grandeur du sous-opercule , quelquefois
aussi de l'interopercule, et souvent la peti-
tesse de l'opercule. La dorsale est de moyenne
grandeur, placée sur le devant; l'adipeuse est
si petite, et est tellement couchée sur le dos
de la queue, qu'elle se perd facilement dans
les mucosités qui enveloppent cette partie du
tronc, ou qu’elle tombe facilement sur les in-
dividus desséchés.
Les Saurus ont un estomac en cul-de-sac
arrondi très-ample; une branche pylorique
très-courte; un petit nombre de cœcums.
Tous ces poissons diffèrent encore des Sal-
monoiïdes ordinaires, parce que les ovaires
sont renfermés dans des sacs entiers, com-
plétement fermés, et que par conséquent les
œufs ne tombent pas dans la cavité abdo-
minale, comme cela a lieu dans nos Saumons
ou dans nos Truites. Ils n'ont pas de vessie
aérienne.
Les mers de l'Océan européen ne me pa-
raissent pas nourrir de Saurus; mais il en
existe une espèce dans la Méditerranée. Nous
en aurons plusieurs autres à faire connaître
des mers d'Amérique ou de l'Inde; et quel-
ques-unes de ces dernières seront un des rares
460 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
exemples d'espèces communes à l'Atlantique
et aux mers de l'Inde. Quoique ce Saurus
existe dans la Méditerranée, aucun passage
des anciens ne justifie l'application que Sal-
viani a faite du nom de oœÿgos d’Aristote,
d’Athénée ou d'Élien au poisson qu'il a si
bien figuré. En effet, Aristote" cite son oæügos
comme un des poissons qui vivent en troupes
et en bonne harmonie entre eux. Il le cite avec
les T'unni, les Aleces, les Corvul, les Dentices,
etc. Les rares apparitions de notre Saurus près
du rivage, prouvent que ce poisson, dont
la chair est bonne est agréable, ne vit pas en
troupes aussi nombreuses que les Thons et
autres poissons dont parle Aristote. Nulle part
le Saurus n'a donné lieu à de grandes pêches,
que les hommes n'auraient pas manqué de
faire, si l'espèce avait eu les habitudes qui
lui sont attribuées par Aristote. Athénée"'
n'écrit pas oæveos, mais il cite, d'après Speu-
sippe, le cœgss comme un poisson semblable
à la Sphirène, à la Bellone ou à l'Orphie.
Le corps allongé et arrondi de notre poisson
pourrait bien, en effet, rappeler un peu les
pe Hist. animal., iv. 1X, chap. 2, p. 925, &. Paris, Henri
Etienne, 1629.
2. Liv. VIT, ch. 21, fol. 323, b, éd. de Casaubon. Lyon, 1612.
CHAP. XXVIII. SAURUS. AG
formes des espèces citées par Speusippe ; mais
il y a une si grande différence dans la confor-
mation du museau, que je ne vois pas com-
ment on aurait comparé notre Saurus à ces
différents poissons. Quant à Élien’, son Saurus
est un poisson de la mer Rouge qu'il compare à
celui de la Méditerranée, et qui est rayé lon-
gitudinalement de lignes, les unes argentées,
les autres dorées. Ce ne sont pas là les cou-
leurs du seul Saurus de la mer Rouge que les
naturalistes aient encore observé, et ce que
Élien ajoute encore à la suite de ces traits,
me prouve quil s'agissait d'un poisson cer-
tainement différent.
Il me paraît hors de doute, que ce qui a
déterminé Salviani à retrouver dans son pois-
son le cœbges des Grecs, c'est que l'espèce est
connue, à Rome, sous le nom de Tarentola,
expression par laquelle les Romains désignent
nos Lézards.
Il est assez curieux de voir qu'un poisson,
qui avait été si bien représenté par Salviani,
n'ait pas été mieux apprécié par les ichthyo-
logistes méthodistes. En effet, Artedi associe
le Saurus à l'Éperlan, pour constituer le genre
Osmerus. Gronovius ne fait pas attention à
1. Édit. de Schneider, liv. XIE, ch. 25, p. 392 et p. 162.
462 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
l'adipeuse d'une autre espèce dont il donne,
pour le reste, une figure assez reconnaissable,
et il établit sur elle le genre Synodus ; d'où il
faut conclure, que la première pensée du genre
Synodus, que Bloch et Lacépède ont com-
posé d’une réunion d'espèces tout à fait dispa-
rates, a été celle du genre Saurus de M. Cuvier.
Quant aux espèces qui entrent dans le genre
Saurus, nous verrons l'espèce de la Méditer-
ranée mal déterminée. Nous prouverons que le
Salmo fœtens de Linné n'est pas le même que
le Salmo fœtens de Bloch. M.de Lacépède nous
donnera de nouveaux exemples de la facilité
avec laquelle il faisait des doubles emplois;
car il avait dans les collections nationales
les moyens de reconnaître l'£sox synodus de
Linné dont il fait son Synode fascié, et quil
reproduit ensuite parmi les Osmères d'après
des documents de Commerson. Il donne parmi
ses Corégones, et d’après une figure mal co-
loriée, le Salmo fœtens de Linné sous le nom
de Corégone rouge; ce qui ne l'empêche pas
de linscrire de nouveau dans la liste des
Osmères. Quant au Salmo fœtens de Bloch,
il reparaïît une seconde fois d'après une figure
de Plumier. J'espère avoir débrouillé toutes
ces confusions et avoir rendu à chaque espèce
sa véritable synonymie, ainsi qu'on va le voir
dans les descriptions suivantes :
CHAP. XXVIII. SAURUS. 463
Du SAURUS ORDINAIRE.
(Saurus lacerta ,.Risso.)
Nous commencons la description des es-
pèces de ce genre par celle qui vit dans la
Méditerranée et qui a été figurée par Salviani !
d’une manière très-reconnaissable. Cette figure
est une des meilleures de cet ouvrage, quoi-
que l’auteur ait oublié la nageoire adipeuse de
cette espèce. Cest, on peut le dire, la seule
bonne figure donnée jusqu’à présent d’un pois-
son qui, sans être commun, nest cependant
pas très-rare; car on va voir que les autres
citations indiquées dans tous les auteurs à la
suite du $Salmo saurus, appartiennent à des
espèces différentes; mais avant d'entrer dans
cette discussion, je vais faire la description du
poisson de Salviani, en désignant l'espèce sous
le nom que M. Risso a inscrit dans la seconde
édition de son Ichthyologie de Nice.
Ce poisson a le corps allongé et arrondi. La plus
grande hauteur du corps est sept fois dans la lon-
gueur totale, et l'épaisseur du tronc mesure à peu
près les deux tiers de la hauteur. La tête est allongée ;
elle est comprise cinq fois dans la longueur totale.
Les deux mâchoires sont égales ; cependant, quand
1 Saurus Salviani, de aquat., fol. 142, pl. 99.
464 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
la gueule est ouverte, la mâchoire inférieure paraît
dépasser la supérieure. Le dessus du crâne est un
peu concave. Autour de l'orbite et derrière les yeux
les os sont plus ou moins profondément ciselés. Les
yeux sont peuts, avancés et placés tout à fait sur le
haut de la joue, tellement que le cercle de l'orbite
entame sur le plan supérieur du crâne. L'ouverture
de l’orbite semble tétragonale. Le plus grand diamètre
est environ le sepuüième de la longueur de la tête, et
l'œil est éloigné du bout du museau d’une fois et
deux tiers ce diamètre. L’'intervalle qui sépare les
deux yeux est égal à ce diamètre, Le sous-orbitaire
est très-étroit au-dessus du maxillaire; 1l n'avance
pas vers l’extrémité du museau au delà de la narine.
Cette première pièce est suivie d’une seconde, trian-
gulaire, étalée sur la joue, et qui paraît surtout se
prolonger par les écailles oblongues qui couvrent
toute la joue. Je ne vois d’ailleurs que deux osselets
sous-orbitaires. Au-dessus et en avant de l'œil 1l y
a un large sourcilier triangulaire, convexe, rugueux,
un peu dentelé; il contribue à l'élévation de l'arcade
sourciliaire et à rendre, par conséquent, plus creuse
la gouttière frontale. Les deux ouvertures de la narine
sont peutes, rapprochées l’une de l'autre et placées
au-devant de ce sourcilier. La gueule est extrêmement
fendue. L’angle de la mâchoire atteint un peu au
delà de la moiué de la longueur de la tête; elle dé-
passe donc considérablement l'orbite. C'est là ce qui
fait que le préopercule est rejeté fort loin sur la joue.
Son bord est arqué; c’est à peine si l’on peut recon-
naître une porüon horizontale. Les trois autres pièces
CHAP. XXVIIL. SAURUS. 465
de d'appareil operculaire sont cachées sous des écailles
oblongues, de sorte qu'on ne peut les voir sans
la dissecuon; elles sont remarquables. L'opercule
est une peute plaque triangulaire, placée tout à fait
sur le haut de la fente de l’ouie. Il se termine infé-
rieurement par un angle arrondi. Tout le bord pos-
térieur est régulièrement arqué. Au-dessous, nous
voyons le sous-opercule former une plaque plus
grande que l’opercule, et embrasser l’ogive de cet
os, de manière à remonter le long du bord arqué
du préopercule. L’angle aigu, qui le termine, est
beaucoup plus haut que le bord antérieur de l’oper-
cule. C’est au-dessous et au-devant de ce sous-
opercule qu'on trouve une petite plaque triangu-
lire, touchant à la fois à la mâchoire inférieure et
au bas du préopercule; c’est le quatrième os de
l'appareil operculaire ou linteropercule. Toutes ces
pièces sont munies d’un bord membraneux large,
et prolongé tout le long de la crête des os de la
mâchoire inférieure. Jai déja signalé la grandeur
de la fente de la bouche. L'arcade supérieure est
entièrement bordée par les intermaxillaires, qui s’éten-
dent depuis l'extrémité du museau jusqu’à l'angle de
la mâchoire. Ils sont épais, robustes, et recouverts
d’une peau simulant une lèvre mince, appliquée sur
eux et cachant dans son épaisseur le maxillaire, os
qu'on ne peut voir que par la dissecüon. Il est si
mince qu'on l’enlève facilement avec la peau lors-
quon veut préparer le squelette de ces poissons ;
mais On retrouve cependant sur lintermaxillaire la
petite rainure dans laquelle était logée cette pièce,
22. 30
466 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
La mâchoire inférieure a des Donne fort larges,
sur lesquelles il est facile de voir les quatre os qui
entrent dans leur composition. Deux petites fossettes
sont creusées dans l’intérieur de la bouche, derrière
l'extrémité des intermaxillaires, et près du voile du
palais. Cette gueule, si large, est armée de dents en
grosse herse, pointues, coniques, Les deux mächoires
en portent plusieurs rangs, et elles offrent cette sin-
sulière disposition que les dents internes sont les
plus grandes, et que celles du rang externe sont
les plus petites. Il y a ensuite une seconde bande
de dents semblables, implantées sur les palatins ;
mais 1] n'y en a aucune sur le vomer ni sur les
ptérygoïdiens. La langue, les os du corps de l’hyoïde
et les pharyngiens supérieurs et inférieurs en sont
aussi hérissés, mais les dents y deviennent plus peutes.
Les ouies sont très-largement fendues. La membrane
branchiostège est très-lâche, très-grande ; 1l est facile
d'y compter les treize rayons qui la soutiennent de
chaque côté; les derniers remontent jusqu'au haut
de l’opercule, tout à fait sous le bord membraneux
de los; ce qui montre bien que la membrane
branchiostège est un organe distinct de ce bord î
membraneux, quoique dans beaucoup de poissons
elle semble se confondre avec lui. Nous retrouvons
ici un nouvel exemple du prolongement de la
membrane de listhme formant sous la gorge une
sorte de sac qui embrasse la base de l'hyoïde. Toute
cette membrane, si grande et si lâche, se cache en-
tièrement entre les branches de la mâchoire et sous
les deux appareils operculaires, de telle façon que,
CHAP. XXVIIT. SAURUS. 467
quand la gueule est fermée, les deux branches de la
mâchoire sont rapprochées lune de l’autre, et se
touchent dans toute leur étendue. La dorsale est
placée sur le devant du corps, très-peu en arrière
du tiers de la longueur totale; elle est cependant
beaucoup moins avancée que les ventrales. La na-
geoire du dos n’a pas tout à fait autant de longueur
que le tronc a de hauteur, mesuré sous elle ;’ses
premiers rayons sont un peu moins hauts qu’elle
n'est longue; les derniers ont moitié de la hauteur
des premiers. La nageoire adipeuse est remarqua-
blement petite, couchée sur le tronçon de la queue,
qui est méplat. L’anus est aux deux tiers postérieurs
du corps. L’anale qui le suit est courte, et ses rayons,
quoique grêles, ne sont pas très-hauts. La caudale
est fourchue, et elle a sur chaque lobe un appendice
écailleux, prolongé en une petite palette. La ceinture
humérale est assez large; on ne peut en bien con-
naître la disposition qu’en l'étudiant sur le squelette.
Les pectorales sont courtes et tronquées ; les ven-
trales sont assez larges et remarquables, parce
qu’elles ont les premiers rayons courts et le dernier
presque triple du premier ; ce qui est le contraire
de ce que l’on observe dans la plupart des autres
poissons.
B. 16; D. 12; A. 11; C. 25; P. 13; V. 8.
Les écailles sont grandes et fortes ; 1l y en a soixante-
cinq rangées le long de la ligne latérale; celle-ci est
droite et marquée par des petites tubulures aplates,
formant une sorte de peut écussom sur l'écaille,
468 ‘ LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
traversée par le tube. La couleur est un gs ver- »
dâtre plus ou moins argenté.
pi
‘4
\
Nous avons reçu ce poisson de Toulon, par .
M. Banon et par M. Reynaud; de Corse, par
M. Peyraudeau; d'Ivica, par M. Delaroche;
de Naples, par M. Savigny; de Messine, par
M. Bibron, et d'Athènes, par M. Donnando.
Le plus grand de tous ces individus est
long de quatorze pouces. Je vois cette espèce
se porter jusqu'aux Canaries, car je la trouve
dans les collections de MM. Webb et Ber-
thelot sous le nom de Lagarto de tierra.
L'espèce existe aussi sur nos côtes de PAI-
gérie. M. Guichenot en a rapporté de bons
exemplaires pèchés sur ces côtes.
Après Salviani, qui a bien fait connaître le
Tarentola des Romains, nous trouvons dans
Willughby” une assez bonne description du
Saurus. Cest sur ces matériaux qu'Artedi a.
établi sa seconde espèce d'Osmerus, caracté-
risée d’une manière assez vague par les onze
rayons de l'anale. Après avoir rapporté, avec
quelque doute, les synonymies grecques que
lui indiquait l'historien des poissons de Rome,
Artedi ajoute aussi, mais avec doute, le La-
1. Appendice, p. 29.
CHAP. XXVIII. SAURUS. 469
certus peregrinus de Rondelet. Cette figure ne
se rapporte pas, évidemment, à l’espèce dont
nous traitons, c'est notre Saurida tombil; l'es-
pèce était donc, sauf les petites inexactitudes
que nous venons de signaler, assez bien in-
diquée par le prédécesseur de Linné; mais il
l'avait fort mal placée dans son genre Osme-
rus, comprenant deux poissons très-différents,
l'Éperlan et celui qui nous occupe. Linné a
fait de ces Osmerus, comme nous l'avons déjà
dit, des espèces de son genre Szlmo, et l'on
voit paraître dès la dixième édition un Szlmo
saurus dans ses Osmerti. Bloch, qui est venu
ensuite, a donné pour figure du Saurus, une
copie du dessin de Plumier qui représente
l'espèce des Antilles, et il a confondu en
outre le Sauride de la mer Rouge, figuré par
Rondelet avec le poisson de Plumier, bien
qu'il aurait pu arriver à une détermination
plus juste de l'espèce indienne, puisqu'il l'a-
vait recue par John de la côte Malabare et
qu'il en à publié une figure assez reconnais-
sable. Le Salmo saurus de Bloch est donc une
compilation de ce quil a pris dans Salviani
et dans Willughby sur le poisson de la Médi-
terranée et une confusion de l'espèce améri-
caine et indienne. On devra donc rayer de
l'Ichthyologie ce que le naturaliste de Berlin
470 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
a fait sur le prétendu Salmo saurus. I] en
est malheureusement de même de M. de La-
cépède, qui s'est contenté de copier Bloch.
Après ces auteurs nous arrivons à M. Rüisso,
qui a inscrit un Osmerus saurus dans sa pre-
mière édition, lequel est devenu, après les
travaux de M. Cuvier, qui ont éclairé cet ich-
thyologiste, le Saurus lacerta de la seconde
édition. Cet auteur avait séparé dans ses
deux ouvrages, sous le nom d'Osmerus fas-
ciatus où de Saurus fasciatus une seconde
ER RS
espèce, que les pêcheurs de Nice ne dis-.
tinguent cependant pas de la précédente.
Les nombreux exemplaires que j'ai examinés
me prouvent que ces hommes, habitués à
observer simplement la nature, ont parfaite-
ment raison. Ces nouvelles observations me
servent à corriger l'erreur que j'ai commise en
établissant, dans l’Ichthyologie des Canaries,
une troisième espèce que jai nommée Saurus
trivirgatus. L'examen que je viens d'en faire,
et l'étude plus approfondie de tous ces pois-
sons, me prouvent que je n'avais sous les yeux
qu'une variété du Saurus ordinaire.
CHAP. XXVIII. SAURUS. 471
Le SAURUS ODORANT.
(Saurus fœtens, nob.)
Si nous passons de l'autre côté de l’Atlan-
tique, nous trouvons aussi plusieurs espèces
de ce genre.
L’une d’elles a le dessus du crâne plus large et
moins creux; le museau plus pointu, ainsi que la
saullie de la mâchoire inférieure. Cette acuité est
très-sensible dans les individus encore jeunes qui
n'ont guère que huit à neuf pouces de longueur. Les
dents sont plus grèles et plus espacées, et celles des
palauns sont sur une bande plus large. Le poisson
a d’ailleurs le corps plus long, mais tout aussi ar-
rondi que celui de nos côtes. La pectorale est un
peu moins tronquée.
B.:405 D. 13 0: 4723; CG. 25; P. 145 V. 5.
La couleur est un gris argenté sur le dos et de-
venant plus blanc sous le ventre. Le lobe inférieur
de la caudale a du noirître.
Nous avons recu ces poissons de la Marti-
nique par M. Plée, et de Saint-Domingue par
M. Ricord. Ce médecin nous apprend que le
poisson, peu commun dans la baie de Port-
au-Prince, y est connu sous le nom de Merlan.
L'espèce me parait aussi se porter sur les côtes
de l'Amérique septentrionale ; car nous en
let datimeneus te Pi UT, ee
472 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
avons recu un exemplaire assez grand, long
de seize pouces, envoyé par M. le docteur
Holbroock. D'un autre côté, je vois l'espèce
gagner les côtes de l'Amérique méridionale,
puisque des exemplaires se sont trouvés dans
les collections envoyées de Bahia au Musée de
Genève, qui les a communiqués au Muséum
national de Paris; cette espèce faisait aussi
partie des collections recueillies longtemps
avant, à Rio-de-Janeiro, par M. de Lalande.
Si les naturalistes que nous avons à citer
ont indiqué avec certitude la localité des
individus dont je vais parler, ce Saurus serait
du petit nombre des poissons qui passent
de l'océan Atlantique dans le grand océan
Pacifique autour du cap Horn. En effet,
MM. Lesson et Garnot ont désigné le port
Payta pour lieu d'origine de l'exemplaire qu'ils
ont rapporté de l'expédition commandée par
le capitaine Duperrey. La même espèce aurait
été retrouvée au même endroit vingt ans
plus tard par M. Léclancher, lorsque cet offi-
cier de marine récolta quelques poissons ,
qu'il a donnés au Muséum d'histoire naturelle
pendant la campagne de la frégate la Reine-
Blanche, sous les ordres de M. l'amiral Du-
petit-Thouars.
Cest une des espèces mal déterminées par
Svu CRT els Lie Touré rt
CHAP. XXVIIL. SAURUS. 473
les auteurs systématiques qui nous ont pré-
cédés ; elle aurait pu cependant l'être depuis
longtemps; car ces ichthyologistes ont eu
successivement sous les yeux plusieurs figures
de cette espèce. On peut dire que la plus
ancienne est celle qui appartient au ma-
nuscrit du P. Plumier; mais il faut avouer
qu'elle est une des plus incorrectes que ce
botaniste nous ait laissées; elle manque de
dents, et, malgré cette imperfection, il est
impossible de ne pas reconnaître notre Saurus
à museau prolongé dans la figure qui a été
arbitrairement colorée en rouge très-foncé.
Le dessin de Plumier porte cette phrase :
Trutta marina, rictu acuto, P. Plumier. La
copie a été employée par M. de Lacépède,
pour en faire sa Corégone rouge (Coregonus
ruber). Si Yon n'avait pas sous les yeux l'ori-
ginal de cette gravure, il serait difficile de
reconnaître notre espèce dans la copie don-
née par l'ichthyologiste français. Avant la
publication du dessin de Plumier, les natu-
ralistes avaient une figure de notre espèce
dans l'Histoire de la Caroline, de Catesby.
Le Saurus ex cinereo migricans représenté,
planche », figure 2, me paraît y appartenir;
1. Lacép., & V, p. 144, n.° 8.
474 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
la figure de Catesby ressemble assez bien
au poisson de Charleston, cité plus haut;
et qui vient des mêmes lieux que l'original
de Catesby. Je suis cependant obligé de faire
remarquer que le museau n'est pas tout à fait
assez pointu.
Linné a établi sur le Saurus de Catesby son
Salmo fœtens : il le tenait de Garden, qui le
lui avait envoyé sous la dénomination de
Whiting, C'est-à-dire sous le même nom que
nos pêcheurs de Saint-Domingue donnent
à cette espèce, en l'appelant le Merlan. Les
quelques mots que Linné ajoute à sa diagnose
d’après Les notes de Garden, confirment cette
dénomination. Nous avons done là sous les
yeux le véritable Salmo fœtens de Linné. Il
a été placé dans la douzième édition, et sans
doute par une transposition des feuillets du
manuscrit, parmi les Characins qui, dans la
pensée de Linné, ne devaient avoir que quatre
rayons à la membrane branchiostège, car il
en compte douze à l'espèce que nous déter-
minons. Je lui conserverai donc le nom qu'elle
avait recu du grand législateur de l'Histoire
naturelle en 1766; mais je dois faire remar-
quer que Bloch a figuré, sous ce nom de
Salmo fœtens, une espèce tout à fait diffé-
rente, dont nous aurons à parler plus loin.
CHAP. XXVIII. SAURUS. 475
M: de Lacépède a changé le nom donné par
Linné en celui d'Osmerus albidus, parce
qu'il a placé dans son genre des Osmères
le Salmo fœtens ou le Salmone blanchet de
l'Encyclopédie méthodique. Sa synonymie
est mauvaise ; car il y réunit la citation de
Bloch. La figure de Catesby" a été copiée dans
l'Encyclopédie méthodique pour représenter
ce Blanchet. La détermination de ce Saurus
nous conduit à celle de Sloane*, intitulée
Saurus maximus, non maculatus. Nous avons
déjà fait remarquer, à l'article de l'Élops,
que cette figure avait été citée par inadver-
tance sous le nom d'Ælops saurus. Celui-ci est
représenté à la planche 250, figure 1. On ne
peut douter que ce Saurus maximus ne soit en
effet du genre dont nous traitons ici, quoique
la figure soit incorrecte, parce que l'auteur a
oublié la nageoire adipeuse. Ce Salmo fœtens
existe aussi au Brésil, et nous le trouvons
figuré dans l'ouvrage de Spix°, mais sous un
nouveau nom. Les auteurs de cette ichthyo-
logie l'ont appelé Saurus longirostris. La figure
et la description sont d’ailleurs fort exactes.
1. Catesby, Caroline, tab. 2, fig. 2.
. Sloanc , Jam. , tab. 251, fig. 1.
3. Spix, tab. 43, p. 80.
r2
476 . LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Nous avons vu cette espèce se porter sur.
les côtes occidentales de l'Amérique, à Payta.
Cela va me servir à rectifier ce que M. Cuvier
a dit, avec un peu trop de précipitation, sur
un prétendu Saurus transparent du lac de
Mexico, qu'il a indiqué dans le Règne animal
sous le nom de Saurus mexicanus'. J'ai sous
les yeux le dessin qui lui a été envoyé par le
major Hamilton Smith; ce naturaliste obser-
vait notre poisson dans la collection de Bu-
lock, et je vais, pour plus de clarté, donner
ici un extrait de la lettre écrite à M. Cuvier
le 15 octobre 1824 par le major:
«Mes trois visites m'ont suffi pour déter-
miner quil n’y a rien de nouveau (dans la
collection de Bulock), excepté peut-être un
Salmo dentex. (Je me sers de ce nom, n'ayant
pas de livre auprès de moi pour Le donner
le véritable, qu'il doit porter dans le Règne
animal.)
«Selon M. Bulock, ce poisson est transpa-
rent comme Fpodan (Salmo eperlanus). C'est
le seul qui se trouve dans le lac de Mexico.
Malheureusement pour cette assertion, j'ai fait
la même question à un Indien, né à sept lieues
de Mexico, et il m'a dit que c'était un pois-
1. 2. édit., p. 314.
CHAP. XXVIIL. SAURUS. 477
son de mer. Ci-joint l'esquisse que j'ai lhon-
neur de vous adresser. ”
On sait que Bulock n'était point natura-
liste, il aura confondu ce Saurus avec la
grande Athérine du lac de Mexico, que j'ai dé-
crite (Atherina Humboldti); car, je le répète,
il est impossible de ne pas reconnaître, dans
le dessin du major Smith, notre Sz/mo fœtens
à son museau pointu.
Le SAURE SYNODE.
(Saurus synodus, nob.)
Üne autre espèce des côtes d'Amérique, a
été tout aussi. méconnue des ichthyolosistes
modernes que la précédente, et cependant
on va voir quelle est connue depuis long-
temps; car elle a paru dès la dixième édition
du Systema naturcæ.
Ce Saurus a le corps plus court; l'intervalle entre
les yeux est concave et les sourciliers font sur les
côtés une saillie plus grande que dans toutes les espèces
précédentes. Le dessus de la tête a un petit nombre
de stries; mais elles sont très-sensibles. Les dents
palatines donnent à cette espèce un caractère facile
à saisir; celles de devant sont un peu plus longues
que Lo suivantes.
B. 16; D:16; A. 10; C. 25; P. 42; V. 8.
Cette espèce se distingue encore des précédentes
478 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
par les couleurs. Le corps et les nageoires sont
grivelés de noir sur un fond gris-argenté. Il y a une
tache noire remarquable et constante sur l’extrémité
du museau de tous ces poissons.
Nos plus grands exemplaires ont treize
pouces.
Nous avons recu cette espèce de la Marti-
nique par M. Plée, de la Guadeloupe par M.
Ricord , et de Bahia par les soins de M. Mo-
ricand de Genève.
Nous voyons aussi cette espèce s'avancer
jusqu’à Sainte-Hélène, d'où nous en avons
recu de beaux exemplaires par M. Dussumier.
Mais ce poisson va encore beaucoup plus loin;
car MM. Quoy et Gaimard l'ont pris aux îles
Sandwich.
Je ne suis pas très-sür qu'il faille distinguer
le Saurus gracilis des îles Sandwich.
Cette espèce est aussi répandue dans les
mers de l'Inde. Nous l'avons recue de l'Ile-de-
France par M. Mathieu, et de Bourbon par
M. Leschenault. Nous Prdti aussi de la Nou-
velle-Guinée par MM. Quoy et Gaimard.
La comparaison des nombreux individus
que nous avons réunis, nous permet de re-
connaître en elle le Synodus de Gronovius.
Cet habile homme donne quinze rayons à la
membrane branchiostège, et remarque qu'elle
CHAP. XXVIIT. SAURUS. 479
“est cachée sous lopercule; de plus, il porte
aussi son caractère sur la grandeur de la bou-
che armée de dents très-fortes, longues, con-
tigués, serrées sur les deux mächoires, sur le
palais, sur la langue et sur les pharyngiens.
L'erreur commise par Gronovius est d'avoir
oublié l’adipeuse. On reconnait d’ailleurs notre
poisson dans les bandes interrompues dont
le corps est varié. Ce Synodus de Gronovius
est devenu dans la dixième édition l£sox
synodus de Linné'; mais par une erreur typo-
graphique, on n'a marqué que cinq rayons
aux branchies au lieu de quinze. L'espèce a
été reproduite sans aucun changement dans
les éditions suivantes de Linné, et elle est
devenue dans M. de Lacépède la première
espèce de son genre Synode, sous le nom de
Synode fascé’. Cet auteur la associée aux
Érythrins, à un Butyrin et à deux Cypri-
noides indéterminés. Bloch, qui travaillait à
la même époque à composer le Système ich-
thyologique qui a paru posthume par les soins
de Schneider, en fit aussi la première espèce
de son genre $ynodus, sous le nom de Synode
synode. Il lui rétablit les quinze rayons de
1. Édit. X, p. 313, n.' 4.
2. Lacép., t.1V;tp. 821.
480 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
la membrane branchiostège indiqués par Gro-
novius, et'il associe ce poisson à des Éry-
thrins, à un Butyrin et à la Galaxie. Ces
erreurs étaient pardonnables, car les nomen-
clateurs s'appuyaient sur la figure de Grono-
vius, et même aussi sur sa description incom-
plète, le naturaliste hollandais ayant négligé
l'adipeuse. Mais ce qu'on aura peut-être de
la peine à croire et ce qui cependant est tout
à fait hors de doute, c'est que Bloch a donné,
dans sa grande Ichthyologie, pour le Sa/mo
saurus, cette mème espèce.
Il a publié, en effet, son Sa/mo saurus
d'après un dessin de Plumier, qui ne fait pas
partie de la bibliothèque nationale.
C'est d’après des exemplaires venus d'Amé-
rique que Gronovius et Linné ont parlé de
ce poisson; mais très-peu d'années après, les
voyageurs retrouvaient cette espèce dans le
grand océan de la mer des Indes. Commerson
la dessinait à l'Ile-de-France, et en laissait une
description détaillée faite avec le plus grand
soin. Il dit qu'il lobserva en décembre 1769
sur les plages de l'Ile-de-France comme une
des espèces les plus rares. Le dessin de Com-
merson a été gravé d’une manière un peu rude
dans l'Ichthyologie de M. de Lacépède*, sous
LUN IDE NS hote
CHAP. XXVIIT. SAURUS. 481
le nom de Salmone varié. À peu près dans
le même temps, Solander, compagnon de
Cook, retrouvait notre espèce à Otaiti Un
dessin parfaitement reconnaissable existe dans
la bibliothèque de Banks, aujourd'hui dépo-
sée au British Museum. Notre célèbre con-
frère, Robert Brown, nous a permis de prendre
un calque du dessin et une copie de la des-
cription que Solander en avait faite sous le
nom de Dentex marmoreus. Heureusement
que les compilateurs ne se sont pas servis de
ce document; car l'espèce aurait probablement
encore eu un nouveau nom. MM. Quoy et
Gaimard ont donné, dans la Zoologie de l'U-
ranie *, une bonne figure de cette espèce, sous
le nom que lui avait imposé Lacépède. Mais
ce même poisson a recu dans ces derniers
temps une nouvelle dénomination, car je ne
doute pas, d'après l'examen que nous avons
fait des nombreux exemplaires du Muséum,
que ce ne soit le Saurus intermedius de Spix.
Les bandes me paraissent descendre plus bas
que nous ne les avons jamais observées, et
les dents me semblent un peu petites.
Je trouve aussi cette espèce citée dans l'Ich-
thyologie des mers de Chine par M. Richard-
1. PI. 48, fig. 3.
22. PE
482 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
son, sous le nom de Lacépède; suivant lui,
les Chinois l'appellent wa Kow Kwan.
Enfin , il faut encore rapporter à cette
espèce le Saurus minutus de Lesueur.' Il
est évident qu'il est établi d'après un exem-
plaire encore très-jeune, de deux pouces
de long sur une épaisseur de deux lignes.
Ce petit poisson venait de lle-de-France :
son museau est très-pointu; il a des mar-
brures sur le corps. Voilà tout ce quon
peut dire d'une espèce aussi peu caractérisée
par son auteur. Il me paraît probable qu'elle
a été établie sur d'anciennes notes prises à
l'Ile-de-France, quand ce voyageur y passa
avec l'expédition du capitaine Baudin. Or,
on conserve encore, dans les collections natio-
nales, des petits Saurus rapportés par Péron,
qui ont les proportions que nous venons d’in-
diquer, et qui doivent être les originaux de
cette figure. Ils appartiennent à l'espèce que
nous décrivons dans cet article.
1. Lesueur, Journ. of the acad. sc. of Philad., 1. V, part. 1,
1825, p. 118, pl. 5.
CHAP. XXVIITL. SAURUS. 483
Le SAURE ANOLIS.
(Saurus anolis, nob.)
Il existe dans les mêmes mers une autre
espèce très-voisine de celle-ci,
qui me parait cependant s’en distinguer par l'égalité
des denis palaunes ; les antérieures ne sont pas plus
longues que celles qui sont implantées en arrière sur
le reste de l'os. Un autre caractère remarquable con-
siste dans les alvéoles hexagonales qui tapissent toute
la muqueuse du palais. Le dessus du crâne me paraît
un peu plus court. Les sourciliers ont la forme de
deux écailles plus saillantes et plus détachées sur le
devant de l'orbite. Cette espèce a d’ailleurs les cou-
leurs assez semblables à celles des poissons qui pré-
cèdent. Les taches semblent cependant être plutôt
disposées par bandes verticales, et je vois aussi une
ou deux raies longitudinales sur la joue.
D.:11, 4:19; C..25:,P;,14;, V8.
Ce poisson nous est venu de la Guadeloupe
par M. Ricord, et de Bahia par M. Moricand.
Je rapporte, mais avec quelque doute, à cette
espèce, un individu desséché qui a été envoyé
de la Martinique par M. Achard. M. Plée en
a recueilli dans la même île de forts beaux
exemplaires sous le nom d'Anolis; l'un d'eux
est long de quinze pouces. Ce qui me paraît
faire reconnaître facilement cette espèce,
484 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
quand on la met à côté de la précédente,
c’est l'absence de tache noire sur l'extrémité
du museau; cependant on voit que je ne me
fonde pas sur ce seul caractère pour distin-
guer ces deux poissons, et que jai commencé
par signaler ce qui tenait aux formes géné-
rales. M. Plée nous dit, dans ses catalogues,
que la forme et les couleurs ont fait donner
à ce poisson le nom d'AÆnoks. On ne le
mange pas, probablement à cause du nom
qu'il porte. M. Plée ne croit pas que les plus
grands individus dépassent un pied et demi.
Le SAURE MÉLÉAGRIDE.
(Saurus meleagris, nob.)
J'ai déjà distingué de ces espèces un Saurus
très-voisin,
qui a l'intervalle des yeux plus étroit ; le sourcilier
moins saillant sur les côtés ; le museau plus court;
les denis plus longues et l’extrémité pointue et taillée
en fer de flèche. Les taches sont plus nombreuses
et plus serrées; c’est ce qui m'a fait disunguer ce
poisson sous le nom indiqué plus haut.
B: 16: D..13:1A19: 072; P. 12; Y.8:
Ce poisson vient de Buénos- Ayres, par
M. d'Orbigny. L'individu est long de huit
pouces.
CHAP. XXVIII. SAURUS. 485
Le SAURE DE FoRrSfrERr.
(Saurus myops, nob.)
Après ces espèces à museau très-allongé,
nous en avons d'autres qui sont remarquables
par le raccourcissement de l'extrémité de la
tête. Cependant je ne vois dans la composi-
tion des maxillaires, dans la forme de leurs
dents, ou dans celle des os du palais ou de
la langue, aucune autre différence caracté-
ristique assez grande pour établir une nouvelle
coupe générique. Je remarque seulement que
les trois pièces de l'appareil operculaire qui
suivent le préopercule, sont tout à fait visibles.
La grandeur même du sous-opercule mérite
de fixer l'attention du zoologiste; car, dans
presque tous les autres poissons, cette pièce
nest qu'un simple accessoire de lopercule,
et nous l'avons vu disparaître complétement
dans une famille entière, celle des Siluroïdes.
Après ces réflexions je dirai, du poisson que
jai sous les yeux,
que son corps est allongé et arrondi; l'épaisseur du
tronc mesure à peu près les trois-quarts de la hau-
teur comprise sept fois et demie dans la longueur
totale, et à bien peu de chose près deux fois dans
celle de la tête. Les yeux sont placés tout à fait sur
le devant; car la distance du bout du museau au
bord antérieur de l'orbite n’est que le huitième de la
486 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
longueur de la tête, et le diamètre de l'œil est un
peu plus petit que cette distance, sans être tout à fait
le neuvième de cette même longueur. L'intervalle
qui sépare les deux yeux est creusé en une gouttière
assez profonde. Les sourciliers sont élevés, mais se
portent peu sur les côtés. Les osselets sous-orbitaires
sont petits et tout rugueux. Toute la surface du crâne
est osseuse et rugueuse ou fortement striée, Les dents
sont en grosse herse sur les intermaxillaires. À la
mâchoire inférieure elles sont un peu plus fines ; elles
le deviennent encore plus sur la bande unique des
palatins et sur la langue. Tout le préopercule est
couvert d’écailles oblongues ; il est facile d’en compter
six ou sept rangées. Il y en a quelques-unes sur le haut
de l’opercule, sur le bord du limbe; mais le sous-oper-
cule et l’interopercule ne sont couverts que par une
peau lisse et sans écailles ; c’est une des causes qui laisse
apercevoir plus facilement ces pièces. La dorsale est
avancée sur le dos, au üers environ de la longueur
totale. Les ventrales sont insérées encore plus en
avant ; elles répondent à l'extrémité de la pectorale,
qui est courte, et elles sont assez longues, car leur
extrémité atteint à l’aplomb du dernier rayon de la
dorsale. La caudale est fourchue; l’anale est longue.
B. 16; D. 12; À. 16; C. 25; P. 12; V. 8.
Les écailles sont fortes ; il y en a soixante-cinq
rangées le long de la ligne latérale, qui est marquée
comme celle du Saurus ordinaire. La couleur est un
gris plus ou moins cendré, disposé par bandes lon-
gitudinales sur les flancs.
CHAP. XXVIIL. SAURUS. 487
L'examen des viscères de ce poisson nous montre
un estomac charnu, en sac conique très-allongé,
donnant de sa partie antérieure et inférieure une
branche très-courte, d’où naît un duodénum entouré
de nombreux cœcums. Le foie est petit et grêle.
Les laitances n’occupent guère que la moitié de la
longueur de la cavité abdominale. 11 n’y a pas de
vessie natatoire. Les muscles rétracteurs de l’œso-
phage sont d’une grosseur remarquable, tellement
que les reins s’écartent l’un de l’autre pour se porter
en dehors de ces muscles et de chaque côté sous les
côtes en s'écartant de la colonne vertébrale. La
vessie urinaire est grande et oblongue. Le péritoine
est mince et argenté.
La longueur du plus grand de nos indivi-
dus est de quinze pouces.
Cette espèce est du petit nombre de celles
que nous trouvons à la fois sur les côtes
d'Amérique et dans les mers de l'Inde. Nous
l'avons recue, en effet, de la Caroline du Sud,
par M. Lherminier ; puis nous en avons un
grand nombre d'exemplaires envoyés de la
Martinique par M. Plée et par M. Garnot. Nous
la voyons passer à Bahia; MM. Gay et de
Castelnau l'ont rapportée du Brésil. M. Dus-
sumier en a pris de magnifiques exemplaires
à Sainte-Hélène. Or, cette espèce, si répandue
dans l'Atlantique, a été observée à l'Ile-de-
France et donnée par M. Liénard. M. Lesche-
488 LIVRE XXIT. SALMONOÏDES.
nault l'a pêchée à Pondichéry; elle y porte
un nom particulier, celui de Pai-tompol, et
M. Reynaud se l'est procurée à Trinquemalay,
de Ceylan, pendant le service qu'il faisait sur
la corvette la Chevrette. M. Gernaert, consul
de France à Macao, l’a aussi envoyée des mers
de Chine. Elle nous est encore venue de
Célèbes par MM. Quoy et Gaimard. Nous
l'avons d'Amboine par les mêmes naturalistes.
Ce poisson, si répandu, n'a pas été connu
de Linné; mais c’est évidemment lui que
Bloch a fort mal figuré, en le confondant
avec le Salmo fœtens du Systema nature.
Quoique la figure de Bloch soit au-dessous de
toute critique, on reconnait encore notre es-
pèce à la briéveté du museau. Longtemps avant,
Plumier d'abord, puis Forster, avaient rapporté
en Europe des documents sur ce poisson :
c’est le 7rutta marina, rictu obtuso du pre-
mier. Il en a laissé une figure assez peu cor-
recte que M. de Lacépède a fait graver sous
le nom d’'Osmeère galonné (Osmerus lemnis-
catus). J'ai sous les yeux Le calque de la figure
du second de ces naturalistes, intitulé Sz/mo
myops, dessiné à Sainte-Hélène. Le peu de
mots que Forster a laissés dans ses manuscrits
1 Tape M pl 6 fe" t
CHAP. XXVIIT. SAURUS. 489
sur celte espèce, et dont nous devons la publi-
cation à mon savant ami, le professeur Lich-
tenstein !, s'accordent assez bien avec ce que
le dessin nous apprend. Le célèbre compagnon
de Cook l'a entendu appeler par les habitants
de Sainte-Hélène Ground-Spearing.
Une troisième figure de ce poisson a été
donnée par Spix et Agassiz, encore sous un
nom nouveau : cest leur Saurus truncatus. Je
crois que l'on peut y rapporter aussile Lagarto
de Parra’, que Bloch a cité dans le Système
posthume, sous son Salmo fœtens. Enfin,
M. Lesueur a aussi donné, dans le Journal
des sciences de Philadelphie, sous le nom de
Saurus fasciolatus une nouvelle figure de
cette espèce.
M. Reeves a aussi indiqué cette espèce dans
son Ichthyologie des mers de Chine et du
Japon, et il nous apprend que c'est le Saurus
elegans de M. Gray. Je vois que cet habile
ichthyologiste a déjà été frappé de la ressem-
blance de son poisson avec la figure de Bloch.
M. Plée l'appelle le Zagarto de la Marti-
nique.
1.J.R. Forst., Descript. animal. ; edente M. Lichtenstein , p.412,
n.” 803.
2. Tom: 18, he..2.
490 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
Le SAURE OPHIODONTE.
(Saurus ophiodon, Cu.)
Je. ne m'étonnerais pas qu'on séparât des
autres Saurus l'espèce que je décris dans
cet article; cela dépendra de limportance
qu'on voudra donner à certains caractères
qui ont fixé notre attention dans l'étude des
autres Saurus. Je vois que le poisson qui
nous occupe a les dents implantées sur les
mêmes os, cest-à-dire qu'elles sont en carde
et sur une bande plus ou moins large aux deux
mächoires, aux palatins, aux pharyngiens et sur
la langue ; mais elles ont une forme particulière
et sont fortement recourbées en crochet. Or,
avec cette caractéristique qu'on pourrait tirer
de la forme des dents, on pourrait ajouter le
nombre considérable des rayons branchios-
tèges, la longueur des pectorales et le nu de
la résion antérieure du tronc. Toutefois je me
demande, si ces caractères, que Lesueur pa-
rait avoir retrouvés dans une espèce améri-
caine, doivent déterminer le naturaliste à faire
une nouvelle coupe générique. Je ne le pense
pas, parce que l'expérience nous a souvent
montré que les caractères fondés sur le plus
ou le moins de développement d'un organe,
CHAP. XXVIIT. SAURUS. 491
s'évanouissent toujours par suite des formes
intermédiaires que la nature sait produire.
Après avoir fait précéder de ces réflexions
la description de ce poisson, je vais la donner
avec quelques détails, afin de justifier ces
remarques.
Le corps de ce Saurus est faiblement comprimé
sur les côtés. La hauteur mesurée à la dorsale est
six fois et demie dans la longueur totale. Le crâne
est extrêmement court. Sa longueur est à peine le
tiers de celle de la tête, qui n’est que cinq fois et
demie dans la longueur totale. L’œil est très-petit et
tout près du bout du museau. Les sous -orbitaires
sont cachés sous la peau nue qui couvre toute la
face; ils sont fort petits. L'intermaxillaire est très-
grêle ; 11 borde toute l’arcade supérieure de la gueule;
le maxillaire est extrêmement peut, encore plus diffi-
cile à voir que celui des autres espèces de Saurus,
parce qu'il est beaucoup plus intimement uni à l'os
précédent. Le préopercule est très-étroit, dirigé obli-
quement en arrière, et sans limbe apparent. Quant
aux trois autres pièces de l’opercule, elles sont d’une
telle minceur qu'il est difficile de les distinguer des
membranes dans lesquelles elles semblent se perdre.
L’opercule, excessivement petit, répond à peu
près au milieu de la longueur du préopercule. Le
muscle abducteur de lopercule est large, étendu et
mince. C’est là ce qui complète le bord de la fente
branchiale. Le sous-opercule est un peu plus grand
que le préopercule; mais il me paraît encore plus
492 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
mince, et enfin, l'interopercule, quoique un peu
moins grand que le précédent, l’est encore plus que
l’opercule. Des rides ou des stries rayonnantes cou-
vrent sa surface. Sous cet appareil membraneux on
voit s'attacher la membrane branchiostège ; elle est
excessivement mince, soutenue par les rayons déliés
au nombre de vingt-cinq. Nous trouvons, à l'intérieur
de la bouche, des palatins longs et grèles. Les ptéry-
goidiens sont rejetés sur les côtés ; ils sont allongés
comme toutes les pièces de l’arcade ptérygo-palatine.
Tout cet appareil est aussi mobile que l’opercule,
et permet un grand écartement, que la mobilié des
branches de la mâchoire inférieure rend encore plus
facile. Los lingual et les branches de l’hyoïde sont
très-pelits; mais la queue de l'os est au contraire fort
allongée. Il est impossible d’avoir composé avec toutes
les pièces de la tête osseuse d’un poisson une gueule
plus semblable à celle d’un serpent. Les pharyngiens
inférieurs ou supérieurs sont aussi très-allongés. Quant
aux branchies, elles sont grèles. Les peignes sont
très-courts ; les arceaux sont longs et peuvent s’écarter
beaucoup; il n’y a pas de branchie operculaire,
Comme le crâne est très-court, on conçoit que le
vomer et le sphénoïde sont très-peuits. Il n’y a aucune
dent sur ces deux os du crâne; mais il y en a de
très-nombreuses sur les intermaxillaires, sur les pa-
launs, sur la mâchoire inférieure, sur les ptérygoi-
diens; j'ajouterai même sur les arceaux des branchies ;
car 1c1 les râtelures sont semblables aux dents; enfin,
il y en a quelques-unes; mais en très-peut nombre,
sur la langue. Ces dents sont implantées en herse
CHAP. XXVIIT. SAURUS. 493
sur plusieurs rangs. Les internes sont généralement
plus grandes et plus longues que les externes ;
les plus longues se voient à la mâchoire inférieure.
Ces dents sont fortement courbées; leur pointe
est acérée et terminée en demi-fer de flèche. Quel-
quefois cette extrémité se redresse un peu; ce qui
rend la dent iout à fait comparable aux crochets
venimeux d’une vipère; elle y ressemblerait complé-
tement si elle était creuse. Un scapulaire et un sur-
scapulaire, grêle et oblong, forment le bord supérieur
de la ceinture humérale, qui est complétée par les
os ordinaires du bras. Ils sont grêles et donnent
attache à une pectorale qui se termine en pointe
aiguë quand tous les rayons sont serrés. Cette nageoire
qui dépasse l’inseruon de la ventrale est aussi longue
que celle-ci, et comprise quatre fois et demie dans
la longueur totale. La dorsale répond à peu près à
l'insertion des ventrales; elle est basse; l’anale est
taillée en faux; la caudale est trilobée; car, outre
le prolongement des deux lobes supérieur et in-
férieur, les rayons mitoyens, recouverts d’écailles
semblables à celles de la ligne latérale, forment un
lobe médian.
B. 25; D. 13— 0; A. 15; C. 21; P. 11; V. 9.
Il y a une série d’écailles minces, mais assez larges
tout le long de la ligne latérale, depuis le scapulaire
jusqu’à l'extrémité des rayons de la caudale; mais le
reste du tronc ne devient écailleux qu’en arrière de
la dorsale et des ventrales. Ces écailles sont d’ailleurs
très-minces, assez grandes et disposées par bandes
494 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
obliques. On y voit à la simple vue de nombreuses
stries d’accroissement. Tous ces poissons sont plus
ou moins safranés, et plus foncés vers la queue. Les
pectorales, les ventrales et la dorsale sont noirâtres.
Quelques individus ont les nageoires paires plus
pâles et la queue beaucoup plus foncée. Je n’ose dire
que ces variétés doivent être considérées comme des
espèces distinctes.
Nos différents individus ont de neuf à dix
pouces de longueur.
Les naturalistes auraient pu avoir connais-
sance de cette curieuse espèce vers la fin du
siècle dernier; car les premiers exemplaires
rapportés en Europe existaient dans les col-
lections de Sonnerat. Comme ce voyageur n'a
pas publié ses observations ichthyologiques,
il a laissé l'avantage de cette publication à
Pairick Russell, qui a donné une assez bonne
figure du poisson. Outre les exemplaires de
Sonnerat conservés dans notre Musée national,
nous en avons recu un grand nombre d'autres
de la côte de Coromandel et de Malabar par
M. Dussumier, qui a observé l'espèce depuis
l'embouchure du Gange jusqu'à Bombay. Elle
va encore plus loin sur la presqu'ile; M. Rey-
naud en a rapporté de l'embouchure de
lIrrawadi, près de Rangoon. M. Leschenault
a aussi envoyé ce poisson de Pondichéry ; ses
CHAP. XXVIII. SAURUS. 495
notes nous apprennent quon y nomme le
poisson Vankara-vassy.
Russell’ dit que c'est le V’ana-motta des
pêcheurs de Vizigapatam sur la côte de Co-
romandel. Ce naturaliste s'était singulière-
ment trompé sur les affinités de cette espèce;
car il la rapporte au genre des Silures. Ha-
milton Buchanan en a mieux saisi les rap-
ports, en la rangeant, cependant avec doute,
dans le genre Osmerus, parce qu'il avait remar-
qué les grandes affinités de son poisson avec le
Salmo fæœtens de Linné. Il observe cepen-
dant que celui-ci a des écailles sur tout le
corps, tandis que l'espèce qu'il décrivait n’en
a que sur les parties postérieures : c’est le
Nehar des pêcheurs établis sur les bouches
du Gange, et, en latinisant ce nom, il appela
l'espèce Osmerus nehareus. La description
qu'il en donne est exacte ; mais il est assez
singulier que, ni lui, ni Russell, n'entrent dans
aucun détail économique sur cette curieuse
espèce. Cependant, M. Dussumier qui l'a ob-
servée sur deux points très-éloignés de la
côte, a recueilh des documents curieux à
Bombay sur la pêche et sur la préparation
de ces poissons, de couleur blanche variée
1. Russell, Poiss. de Vizigap., t. IE, p. 55, pl. 161.
496 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
variée de gris, avec des reflets argentés sur les
opercules et dont tout le tronc est à demi-trans-
parent. Exposés à l'air, ils répandent pendant la
nuitune vive lumière phosphorescente. Ce pois-
son, très-vorace,se pêche par millions sur la côte
malabare. Les Indiens seuls le mangent frais.
On le sale, et on le sert alors sur la table des
Anglais comme un assaisonnement. Ces salaï-
sons deviennent lobjet d'exportation consi-
dérable dans toute l'Inde. Le même naturaliste
a pris cette espèce dans les brasses du Gange,
etila cru que les individus de ce point éloigné
pouvaient être considérés comme d'une espèce
distincte de ceux de la côte malabare, à cause
de la couleur dorée des individus du grand
fleuve. J'ai comparé avec beaucoup de soin
les exemplaires des deux localités, et je
suis convaincu de leur identité spécifique. On
les pêche en abondance pendant la mous-
son du N. E. C'est le Saurus ophiodon de
M. Cuvier, et cette épithète est très-caracté-
ristique. M. Richardson’ a retrouvé l'espèce
dans les collections de poissons des mers de
Chine faites par M. Reeves, et en acceptant
l'épithète de Buchanan, il l'a appelée Saurus
nehareus. On trouve ce poisson dans les mers
1. Rich., Ichthyol. de Chine et du Japon, p. 801.
CHAP. XXVII. SAURUS. 497
de Chine à Chusan, à Woossoog et à Canton;
mais le commerce l'apporte sec et tout pré-
paré de Bombay, et il est même vendu salé
à Londres sous le nom de Bombay's docks.
M. Lesueur' a aussi donné une figure de cette
espèce; mais elle est moins bonne que ne le
sont ordinairement celles de ce zélé naturaliste;
car il a exagéré la disposition en hamecon des
dents, dont il na compté que deux rangées
sur les mächoires. Je ne sais ce qu'il a considéré
comme les intermaxillaires, il a pris ceux-ci
pour les maxillaires. M. Cuvier a remarqué
avant moi les inexactitudes relatives aux dents
du vomer. Dans le mémoire du Journal de
Philadelphie, où Pauteur n'a compté que dix
à douze rayons à la membrane branchiostège ;
il a mal rendu la forme de la caudale et la
distribution des écailles. C'est cependant bien
l'espèce dont nous traitons ici. Lesueur a fait
cette description sur un poisson qui lui avait
été communiqué par le docteur Hays, et qui
venait de la mer des Indes. Nous sommes en-
trés dans quelques détails sur cette description
imparfaite, parce que ce naturaliste se propo-
1. Lesueur, Journ. of the acad. nat. sc. of Philadelph., vol. 5,
part. 1, p. 48, pl. à.
22. Se
498 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
sait de faire un genre de ce poisson, quil
aurait appelé Harropon, en fondant le ca-
ractère sur la présence erronée de dents au
vomer.
J’ai vu une belle figure de ce poisson parmi
les dessins rapportés de Malacca par le major
Farqhuar; ce qui ajoute à l'étendue de l’espace
occupé dans les mers de l'Inde par cette espèce.
Son nom malais est /kan arooan tasick.
CHAP. XXIX. SAURIDES. 499
CHAPITRE XXIX.
Du genre SAuribe (Saurida, nob.).
Il me semble nécessaire de séparer des Sau-
rus deux espèces originaires de la mer des Indes
qui offrent toutes deux un caractère commun,
distinct de ceux que nous observons chez les
Saurus. Les palatins portent sur le côté in-
terne de la longue bande de dents un petit
groupe distinct de dents aiguës entourées d’as-
pérités plus courtes. Il en résulte que ces os
ont deux rangées de dents séparées, tandis
quil ny en a quune seule dans les Saurus.
Il y a encore une autre différence qui fera
reconnaître ces espèces, cest que les rayons
internes de la ventrale ne sont pas aussi pro-
longés que ceux des Saurus. Ce caractère n’est
cependant que secondaire. J'ai aussi remarqué
que les deux petites fossettes, creusées sur le
devant du voile du palais, n'existent pas dans
les Saurides; mais ces poissons ont deux fos-
settes oblongues sur les côtés de leur palatin,
que l’on ne voit pas dans les Saurus. Les dents
me paraissent plus égales. Il ny a d’ailleurs
aucune autre différence à signaler entre nos
Saurides et les Saurus, et cependant les pre-
miers Ont un certain aspect qui les fait aisément
500 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
reconnaître, quand on à comparé un certain
nombre d'exemplaires des premiers avec de
nombreux Saurus. Je pourrais encore signaler
la carène qui existe le long des flancs; mais
elle n'est pas suflisamment prononcée dans la
seconde espèce, pour appeler plus particu-
lièrement sur elle l'attention des naturalistes.
Notre premier Sauride a recu déjà plusieurs
noms; il à été connu de Russell. Le second
n'avait pas encore été introduit dans nos ca-
talogues méthodiques, quoique une descrip-
tion assez reconnaissable s’en trouve dans les
manuscrits de Solander.
Le SAURIDE TOMBIL.
(Saurida tombil, nob.)
Les formes générales de ce poisson rappel-
lent tout à fait celles de nos Saurus.
Le corps est allongé, arrondi, mais un peu dé-
primé sur le devant. Le dessus de la tête est même
tout à fait plat La hauteur du corps, prise à la
dorsale, surpasse à peine l'épaisseur, et est contenue
près de huit fois dans la longueur totale. La tête n’y
est pas cinq fois. La gueule est très-fendue comme
celle des Saurus. Les dents maxillaires d'en haut
et d’en bas, et celles qui sont sur la langue, sont en
cardes assez fortes, coniques et très- pointues. Le
voile du palais qui recouvre le commencement des
dents palatines n’a pas ces fossettes que nous avons
CHAP. XXIX. SAURIDES. 501
observées dans les Saurus ; mais 1l y en a deux grandes
et oblongues derrière les palauns et le long de ces os.
Les dents de la rangée extérieure sont sur une bande
étroite qui occupe toute la longueur du palaun.
La plaque postérieure est courte; c’est la rangée de
dents mitoyennes qui est la plus longue. Le museau
est assez court; l’œil est petit, à deux diamètres de
V’extrémité. Les sous-orbitaires sont minces et oblongs.
Le sourcilier est surmonté d’une petite carène. Les
pièces de l’opercule sont cachées par des écailles;
il y en a une oblongue dans l’aisselle de la pectorale,
et une plus grande dans celle de la ventrale. La pre-
mière de ces nageoires est courte et tronquée; celle
du ventre est beaucoup plus large, et quoique ses
rayons postérieurs soient encore les plus longs, il
n'y à pas entre eux et les antérieurs une différence
aussi grande que dans les Saurus. La caudale est
fourchue, sans palette écailleuse. L’anale est petite
et courte; la dorsale est insérée sur le devant du
corps, cependant un peu au delà du premier uers.
La base des rayons est garnie d’écailles triangulaires
et pointues, qui forment une gouttière, entre laquelle
s’abaissent les rayons. L’adipeuse est très-petite.
B:,16: D..11— 0; A: 10; C: 25; P..15;V. 9.
Les écailles sont de grandeur ordinaire. Nous en
comptons soixante-deux rangées le long des flancs.
Leur bord externe est membraneux et ciié; celles
de la ligne latérale sont un peu plus petites, et elles
sont relevées d’une carène, qui devient très-sensible
sur les côtés de la queue. La couleur est fauve sur
le dos, blanche sous le ventre. La faice interne des
502 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
nageoires paires et l’extrémité des nageoires impaires
est plus ou moins noirâtre, Des marbrures de cette
couleur beaucoup plus foncée colorent le dedans de
lopercule autour de la branchie supplémentaire et
toute la membrane qui recouvre les grands sinus
veineux de l'épaule. :
Telle est la première espèce de ce genre
voisin des Saurus. Nous en avons reçu de
nombreux exemplaires de la mer des Indes :
les plus grands ont un pied de long. M. Dus-
sumier les a pris sur la côte du Malabar et sur
celle de Coromandel. M. Leschenault en avait
déjà envoyé de Pondichéry, où l'espèce est
nommée Tombilia- mine. Mais longtemps
avant ces naturalistes, Péron l'avait trouvée à
l'Ile-de-France, d'où M. Desjardins en a aussi
envoyé des exemplaires à notre Musée na-
tional. MM. Quoy et Gaimard ly ont aussi
trouvée pendant la relâche qu'y fit l'expédi-
tion de l'Uranie, sous les ordres de M. Frey-
cinet. Cette espèce se trouve aussi dans la mer
Rouge; elle y a été observée par M. Geoffroy
Saint-Hilaire, qui en a rapporté des exem-
plaires pris à Suez. M. Botta y à aussi trouvé
ce poisson. Nous le voyons venir de Waigiou,
par MM. Lesson et Garnot, et de Vanikoro,
par MM. Quoy et Gaimard.
Le plus grand exemplaire que nous ayons
CHAP. XXIX. SAURIDES. 503
reçu a été rapporté aux collections nationales
par MM. Honbron et Jacquinot, qui l'ont
pris pendant leur campagne sous les ordres
de l'amiral Dumont d’Urville, lorsque les deux
corvettes se rendirent aux atterrages de Macao.
Je ne puis douter que ce ne soit le pois-
son que Bloch a fait dessiner sous le nom de
Salmo tombil; j'ai examiné ses exemplaires à
Berlin , et j'en ai fait un dessin d'après celui
quil avait recu du missionnaire John; je crois
seulement, par les notes de M. Dussumier,
que l'enluminure a été faite un peu arbitrai-
rement. Il existe, dans les belles collections
ichthyologiques de ce même Musée, un autre
exemplaire de cette espèce qui faisait partie
des collections réunies au Japon par M. Langs-
dorf; jen ai pris également un dessin; ce qui
m'a donné la facilité de déterminer avec certi-
tude le Saurus arg yrophanes de M. Richard-
son’. Quoique l'auteur ne désigne pas d’une
manière positive la carène, il s'exprime ce-
pendant ainsi : La ligne latérale est fortement
marquée. Puis, la position qu'il indique à la
ventrale, convient parfaitement aussi à notre
poisson. L'espèce avait été plus anciennement
dessinée dans les Poissons de Vizigapatam de
1. Richard., Fish. of China, p. 302.
504 LIVRE XXII, SALMONOÏDES.
Russell, sous le nom de Badi-motta. Le
Saurus bad de M. Cuvier repose sur ce
document. M. Ruppell' a aussi observé cette
espèce dans la mer Rouge, et il l'indique
seulement sous le nom quil a trouvé dans
le Règne animal.
Dans les Observations générales que jai
présentées sur les Saurus, j'ai eu soin d'indi-
quer qu'Artedi avait cité Rondelet*® parmi les
synonymies du Saurus commun, mais qu'il
suffisait de lire avec un peu d'attention les
observations présentées par l'ichthyologiste de
Montpellier pour reconnaître bientôt que son
Lacertus peregrinus, venant, comme il le dit,
de la mer Rouge, est justement le Sauride que
MM. Geoffroy Saint - Hilaire et Ruppell ont
observé à Suez.
Le SAURIDE NUAGEUX.
(Saurida nebulosa , nob.)
On trouve à l'Ile-de-France une seconde
espèce de Sauride, qu'on confondrait aisément
avec le Saurus synodus, tant elle lui ressemble
par la distribution des couleurs, si l'on ne
1. Rupp., Neue Wirbelth., p. 71.
2. Rondelet, De Pise., liv. 15, ch. 9, p. 428.
CHAP. XXIX. SAURIDES. 505
faisait attention à la dentition palatine; mais
en tenant compte de ce caractère, il ne peut
plus y avoir de doute sur la distinction spé-
cifique et générique des deux poissons.
Ce Sauride diffère du précédent,
parce qu'il a les dents des mâchoires un peu plus
longues; parce que les dents palatines antérieures
sont beaucoup plus allongées que les postérieures,
et enfin, parce que la bande interne est courte. Il n’y
a pas d’écailles allongées dans l’aisselle de la pecto-
rale, et celle de la ventrale est courte. Les rayons
. postérieurs de cette nageoire sont allongés ; aussi la
forme générale rentre dans celle des ventrales des
Saurus. La pectorale et l’anale sont petites et courtes.
La caudale est fourchue, sans palettes écailleuses.
La dorsale a des écailles pointues le long de sa base.
D 105495 G26 3 2719 509.
Nous comptons cinquante-cinq rangées d’écailles
le long des côtés. Il y a encore un vestige de carène
le long de la ligne latérale. Les couleurs paraissent
être un jaune plus ou moins soufré, grivelé de
points noirs sur le dos, s’élargissant quelquefois en
marbrures. Il y a des points noirs sur la dorsale,
la pectorale et la ventrale, et des rayures verticales
et ondulées sur la caudale.
Notre plus grand exemplaire a six pouces et
quelque chose, L'espèce me paraît assez com-
mune à l'Ile-de-France ; elle en a été rapportée
par MM. Quoy et Gaimard, lors de la pre-
506 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
mière expédition de M. d'Urville. M. Dussu-
mier y a ensuite retrouvé ce même poisson.
D'ailleurs, ce Sauride est répandu dans la mer
des Indes; car MM. Quoy et Gaimard l'ont
trouvé à la Nouvelle-Guinée et à Timor, et je
ne doute pas non plus que Solander n'ait eu
occasion de le voir et d’en laisser une descrip-
tion sous le nom de Dentex nebulosus. Il m'a
été facile d'arriver à cette détermination, parce
que jai sous les yeux le dessin que Parkinson
en a fait pendant cette expédition, et la forme
donnée à la ventrale ne laisse aucun doute
sur les affinités de l'espèce. Ce célèbre natu-
raliste l'a vue à Otaïti, et il lui donne pour
nom indien Æarhei a-alhai èutaiaheina.
MM. Quoy et Gaimard ont publié cette
espèce dans la relation de la corvette l'Uranie
sous le nom de Saurus gracilis'; mais je crois
cependant que ces voyageurs ont confondu
avec les individus de cette espèce ceux de la
Salmone variée (Saurus synodus, nob.), et
cest là ce qui explique comment ils l'indi-
quent en même temps comme une espèce
brésilienne.
1. Quoy et Gaim., Zool. de l’'Uranie, p. 224.
CHAP. XXX. FARIONELLES. 507
CHAPITRE XXX.
Du genre FARIONELLE.
L'Amérique méridionale nourrit encore un
Salmonoïde qui présente une réunion de ca-
ractères si singuliers, que lon est obligé de
faire un genre particulier de ce poisson; puis,
une fois qu'on a établi le genre, on éprouve
quelque embarras à le placer convenablement
dans cette grande famille. Comme ce poisson
ressemble tellement à une Truite, qu'il est
très-facile de se laisser tromper par cette res-
semblance, je lui ai donné le nom de Fario-
nelle , afin de fixer de suite l'attention du
naturaliste sur ce point. Cette belle espèce
est une des curieuses découvertes qu'on doit
aux recherches de M. Gay : je la ferai con-
naître en la dédiant à cet habile et courageux
voyageur. Le poisson étant nommé, cherchons
maintenant à en apprécier les caractères.
Les Farionelles ont le corps tout à fait sem-
blable à celui de nos Truites communes; la
dorsale répond à l'intervalle qui sépare les
veñtrales de l’anale ; l'adipeuse, de grandeur
ordinaire, est au-dessus des derniers rayons
de l'anale; la caudale est petite et fourchue;
la bouche est de grandeur médiocre; l’arcade
508 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
dentaire est formée tout en entier par les in-
termaxillaires ; le maxillaire, très-petit, est
entièrement caché derrière lintermaxillaire ;
il na aucune dent; on ne peut le voir que
par la dissection. Cette constitution de ma-
choire rappelle donc entièrement celle des
Saurus; mais les dents sont partout sur un
seul rang; elles sont simples, coniques sur les
intermaxillaires, sur la mâchoire inférieure,
sur les palatins ; la langue en a de chaque côté
une rangée semblable à celle d'en haut. On
voit donc, je ne crains pas de le répéter, que
ce poisson a quelque affinité par la forme des
mâchoires avec les espèces du groupe des
Saurus , sans en présenter cependant aucun
des caractères, en même temps que les dents
ne sont pas sans analogie avec celle de nos
truites : c'est d'ailleurs ce que la description
détaillée de l'espèce va prouver d'une manière
encore plus complète.
La FARIONELLE DE Gay.
(Farionella Gayi, nob.)
La seule espèce connue de ce genre a
le corps allongé, arrondi sur le dos et sur le ventre,
et légèrement aplau sur les côtés. La plus grande
hauteur se mesure aux ventrales, et elle est du sep-
CHAP. XXX. FARIONELLES. 509
uème de la longueur totale. L'épaisseur n'est guère
que moiué de cette hauteur. La longueur de la tête
est cinq fois et demie dans cette même longueur
totale. Le museau est gros et arrondi. Les deux mà-
choires sont égales. L’œil est de grandeur ordinaire,
placé sur le haut de la joue; son diamètre est le quart
de la longueur de la tête; 1l est éloigné du bout du
museau d’un peu plus que da longueur du diamètre.
Les sous-orbitaires sont très-petits. Je n’en vois pas
même au bord postérieur de l'œil. Sous ce rapport,
ce poisson a de l’affinité avec plusieurs espèces voi-
sines des Scopèles. Les deux ouvertures de la narine
sont plus près de l'œil que du bout du museau, et
tout à fait sur le haut. La bouche est peu fendue,
car l'extrémité de l’intermaxillaire ne dépasse pas
l'orbite. Les lèvres sont assez épaisses. Toute l’arcade
dentaire est bordée par un intermaxillaire étroit, qui
rentre en parte sur le bord du sous-orbitaire, Le
maxillaire est petit, entièrement caché sous cet os
et derrière l’arcade de la bouche. Les branches de
la mâchoire inférieure laissent entre elles un isthme
assez large, correspondant à une langue épaisse et
charnue, et à une membrane branchiostège qui est
aussi très-épaisse. Les ouïes sont très-largement fen-
dues ; les râtelures des branchies sont très - courtes ;
il y à une très-petite branchie operculaire. Je ne
compte que trois rayons branchiostèges, larges et
aplatis, et presque entièrement cachés dans lépais-
seur de la peau. La joue est entièrement nue. Le
préopercule a le bord montant presque vertical ; il
forme un angle mousse, mais à peu près droit, avec
Le ..
510 LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
le bord horizontal. On voit une apparence de limbe
très-étroit. L’opercule est mince et assez grand. Il y
a en bas un très-petit sous-opercule, et l’interopercule,
en rectangle oblong, mais très-mince, est entièrement
caché par le préopercule. Tous ces os sont d’ailleurs
empâtés dans la peau épaisse et adipeuse qui recouvre
la tête et tout le corps; on ne peut voir ces pièces
que par la dissection. Quant aux dents, elles sont
presque toutes égales, coniques, mais un peu cro-
chues, implantées sur un seul rang. Les palatins en
ont aussi une rangée; mais il n'y en a pas sur le
vomer. La langue est libre, grosse, charnue; ses
bords sont couverts de papilles assez épaisses ; elle
est armée comme la langue d’une suite de deux rangées
de grosses denis crochues. La dorsale. est reculée
sur la seconde moitié du corps. Son premier rayon
répond à la moitié de la longueur totale. Cette
nageoire est petite, trapézoidale. L’anale est encore
plus peute et plus courte; la caudale est fourchue;
les nageoires paires sont courtes; les pectorales
pointues; les ventrales arrondies.
B. 3; D. 14: À 46; C 95. P 46: V9.
La peau de ce poisson est entièrement nue, sans
aucune écaille. La couleur paraît avoir été un gris
plombé de bleuâtre sur le dos, jaunâtre sous le ventre.
Il y à de nombreuses bandelettes brunes verticales,
qui descendent du foncé du dos et se perdent dans
le clair du ventre. Les nageoires ont à peu près les
teintes du dos.
CHAP. XXX. FARIONELLES. 511
M. Gay a déposé dans les collections na-
tionales deux exemplaires de ce curieux pois-
son, qui atteint neuf pouces de longueur.
Comme les viscères ont été enlevés, je ne
puis rien dire de sa splanchnologie; j'ai vu les
restes d’une vessie natatoire.
La Farionelle de Gay vient du Brésil.
512 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
CHAPITRE XXXLI
Du genre Aurore (Æulopus, Cuv.).
Le genre Aulope a été établi par M. Cu-
vier. Il l'a très-nettement caractérisé en ce
qui concerne la constitution des machoires,
en faisant remarquer la grandeur du ma-
xillaire et en indiquant la présence des
dents sur les palatins, sur le vomer, sur la
langue et sur les pharyngiens ; il a eu seule-
ment le tort de ne compter que douze rayons
aux branchies. Ce genre, ainsi caractérisé, est
remarquable par un ensemble de caractères
donnant aux poissons qui les réunissent des
affinités incontestables avec des espèces ap-
partenant à des familles fort éloignées les unes
des autres ; car, si la forme générale du corps,
celle des dents et la présence de l'adipeuse
placent les Aulopes auprès des Saurus, on ne
peut nier que la nature caverneuse des os de
la tête, les petites épines qui sont sur l'arrière
du crâne, et surtout la nature des rayons de
la ventrale, ne rappellent beaucoup les ca-
ractères des Scorpènes. IL ne faut pas oublier
cependant que, dans ces poissons, les rayons
simples, gros et articulés, sont ceux de la
partie inférieure de la pectorale ; je n'hésite
CHAP. XXXI. AULOPES. 513
pas même à ajouter que la grandeur du maxil-
laire et son os complémentaire n'augmentent
encore ces affinités. Je trouve aux Aulopes
plus de ressemblance avec ces Percoïdes que
je ne leur en vois avec les Gades, auxquels
quelques auteurs semblent avoir de la ten-
dance à les comparer.
Mes prédécesseurs n’ont connu qu'une seule
espèce d'Aulope. J'en possède une seconde
de l'hémisphère austral, envoyée au Musée
national par M. Miles, naturaliste de Sidney,
et jy réunirai une troisième dont les zoolo-
gistes avaient cru devoir faire un genre par-
ticulier.
L'AULOPE FILAMENTEUX.
(Aulopus filamentosus, Cuv.)
Ce grand et beau poisson de la Méditerranée
a le corps arrondi; le museau déprimé; la tête té-
traèdre, d'apparence un peu caverneuse, avec des
épines obtuses sur l'arrière du crâne. La hauteur,
prise à la dorsale, est six fois et deux tiers dans la
longueur totale. L'épaisseur aux ventrales égale la
hauteur du tronc. Les yeux sont grands, cinq fois
dans la longueur de la tête, laquelle est contenue
trois fois et trois quarts dans celle du corps. L’œil
est éloigné du bout du museau d’une fois et demie
son diamètre. Le premier sous-orbitaire est petit,
22. 2143
514 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
étroit et couché horizontalement sur la narine en
avant du sourcilier. Le second est grand, oblong,
strié, un peu caverneux ; 1l est le plus apparent; on
négligerait facilement le premier sous-orbitaire si
lon ne faisait attention à lui. Les autres osselets
sont étroits et un peu caverneux. Le sourcilier est
remarquable par sa grandeur et par la peute palette
osseuse de couleur cornée, qui surmonite l'orbite
au-dessus de la paupière adipeuse qui entoure l’œil.
Cet osselet, couché sur le bord du frontal principal,
forme une seconde palette à peu près semblable à
celle du sourcilier; ce qui donne un aspect singulier
au crâne. Les pariétaux et les mastoïdiens ont des
épines obtuses ; 1l y en a aussi quelques-unes, mais
beaucoup plus courtes, sur les os du nez, et quel-
ques crêtes sur l’ethmoïde ; 1l en résulte que lextré-
mité antérieure du museau à une apparence caver-
neuse. Le préopercule est grand; son bord montant
est un peu oblique et dirigé en arrière. L’angle est
tout à fait arrondi; le bord horizontal est un peu
sinueux. L’opercule et le sous-opercule forment
sur les côtés de la joue une grande et large plaque
rectangulaire, presque deux fois aussi haute que
large. L'interopercule est étroit, et à peu près sem-
blable au limbe du préopercule. La gueule est très-
largement fendue. Les intermaxillaires bordent l’ar-
cade supérieure ; une petite échancrure marque leur
séparation à la symphyse; sur les côtés on voit les
deux maxillaires dilatés en arrière, et dont la lar-
geur est encore accrue parce que la portion posté-
rieure de los porte une de ces pièces supplémen-
CHAP. XXXI. AULOPES. 545
aires qu’on observe dans un très-grand nombre
de maxillaires de poissons. La mâchoire inférieure
dépasseun peu la supérieure; ses branches sont
très-larges, et les os qui la composent sont tellement
disuncts l’un de l’autre, que les sutures par lesquelles
ils sont ordinairement réunis d’une manière fixe dans
les autres poissons, deviennent ici d’une grande
mobilité. L'angulaure et l'articulaire de la mâchoire
sont mobiles lun sur l’autre et sur les deux os qui
les précèdent. Quand la bouche est fermée, les deux
branches de la mâchoire se touchent; elles cachent
entièrement listhme et la membrane branchiostège,
et l’on est surtout frappé de cette double palette os-
seuse et striée, constituée sous la gorge par les deux
branches de la mâchoire inférieure. Les denis sont
fines, en herse peu serrée et à peu près égales. On
les voit sur une bande étroite aux deux mâchoires,
aux palatins et sur le chevron du vomer ; puis, dans
le fond de la bouche on voit deux plaques de dents
très-fines sur les ptérygoïdiens. IL y en a aussi quel-
ques-unes sur la langue; celles -là sont plus peutes
que les dents palatines, mais plus grosses que les
ptérygoïdiennes; enfin, les pharyngiens supérieurs
et inférieurs sont hérissés de dents en carde assez
forte. Les ouiïes sont très-largement fendues. La mem-
brane branchiostège est assez large et assez mobile,
et elle remonte jusque sur le haut de l’opercule ;
celui-ci porte une peute branchie supplémentaire.
Le surscapulaire est assez gros, plié sur lui-même,
de façon qu’une portion se trouve couchée horizon-
talement le long du dos et que l'autre plan descend
516 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
sous l'angle de l'ouverture de l’opercule. La carène
qui sépare ces deux plans est horizontale; l'angle est
mousse. Nous voyons ensuite un scapulaire couché
un peu obliquement, à surface plate et un peu plus
large en bas qu’en haut. Cette plaque couvre presque
tout l’huméral ; on n’en aperçoit qu’une très-courte
portion, semblable à une petite écaille au-dessus de
l’aisselle de la pectorale. La nageoïre est attachée
sur le bas des côtés. La nageoire, plus longue que
celle des Saurus, est tronquée à peu près comme
dans ces poissons. La ventrale répond au premier
rayon de la dorsale, et est peu éloignée de la pec-
torale. Son premier rayon est smples le second,
le troisième et le quatrième n’ont qu'une simple bi-
furcation, composée de deux gros filets mous et
articulés. Les autres rayons sont branchus comme
à l'ordinaire, La dorsale est assez haute, insérée sur
le devant du tronc; l’anale est basse; la caudale est
fourchue ; l’adipeuse est petite et cependant très-dis-
uncte.
20 D715" 4124092 PIS EN
Les écailles, au nombre de cmquante - quatre
rangées sur les côtés, sont fermes et fortement im-
briquées ; elles ont leur bord finement cilié, et vues
à un grossissement plus considérable, elles parais-
sent comme couvertes d'épines. Les stries d’accrois-
sement sont fines et nombreuses; il n'y a pas de
rayons à l'éventail. La couleur est un gris, mêlé de
roussâtre, par taches ou marbrures sur les côtés. La
dorsale est tachetée de cendré noirâtre, et une tache
plus noire colore l'extrémité des premiers rayons
CHAP. XXXI. AULOPES. 517
de la dorsale chez la femelle. Il est facile d'acquérir la
certitude que les sacs ovariens sont fermés et que les
œufs ne tombent point dans la cavité abdominale. Les
Aulopes sont donc, sous ce rapport, constitués comme
les femelles du Saurus. Il n’y a pas de vessie natatoire.
Le canal intestinal est formé par un très-grand sac
stomachal obtus, à paroïs charnues, qui atteint jus-
qu’au delà de la moitié de la cavité abdominale. La
branche pylorique est courte, tout à fait reportée sur
le devant. Je ne vois que cinq ou six cœcums courts
et gros; puis un intestin assez grêle, faisant trois replis
et de nombreuses ondulations. Le foie est petit; le
lobe droit descend moins que le gauche; mais il est
plus gros. La vésicule du fiel est globuleuse. Les reins
sont d’une grosseur remarquable. Le péritoine, mince
et peu résistant, est d’une belle couleur jaune de
soufre. Le mâle se distingue à l’extérieur de la femelle
parce que le second, le troisième et le quatrième
rayon de la dorsale se prolongent en filets décrois-
sants ; le second, qui est le plus long, atteint jus-
qu'à l’adipeuse. IL m'a paru aussi un peu plus tacheté,
surtout près de la caudale ; mais il n’y a pas de grosse
tache noire sur le haut de la dorsale.
Nos exemplaires sont longs de quinze pou-
ces. Nous avons obtenu des individus des
deux sexes : de Nice par M. Laurillard ; de
Messine par M. Bibron, et du golfe de Morée,
par les naturalistes de la commission scientifi-
que qui accompagnèrent la grande expédition
que la France envoya en Grèce. Cette espèce
518 LIVRE XXII SALMONOÏDES.
entre dans l'Atlantique ; car nous en avons
trouvé des individus, mâle et femelle, dans les
collections faites aux Canaries par M. Webb.
L’Aulope filamenteux a été décrit par Bloch
dans les écrits des naturalistes de Berlin sous
le nom de Saumon à soies ( Borstenlachs);
mais son exemplaire n'avait pas les filaments
complets. M. Cuvier en fit dès la première
édition du Règne animal son genre Aulope,
qui a été admis depuis. L'espèce a paru,
sous le nom d'Aulopus filamentosus, dans
la Faune italienne. Son célèbre auteur, le
prince Charles Bonaparte, a donné une ma-
gnifique figure du mäle et de la femelle de
l'espèce, qui avait été indiquée comme nou-
velle par Rafinesque* sous le nom de Sa/mo
tirus. J'ai moi-même fait représenter les deux
Aulopes rapportés des Canaries par M. Webb=.
J'ai donné le mâle sous le nom d’AÆulopus
filifer, parce que les naturalistes qui l'ont ob-
servé frais n'ont indiqué aucune tache ni au-
cune raie sur les nageoires, tandis que, d’après
le dessin du prince Bonaparte , de grandes
marbrures jaune-orangé, des rayures rosées
sur les pectorales, jaunes verdätres sur les
—_—
1. Rafin., Nouv. genres, p. 56, sp. 148.
1. Val. opud Webb et Berth., pl. 15, fig. 2 et 5.
CHAP. XXXI. AULOPES. 519
ventrales, bleues et jaunes sur l'anale, ainsi
que la couleur noire des premiers rayons
prolongés de la dorsale, offrent une différence
de coloration très-tranchée. La femelle, indi-
quée sous le nom d’Aulopus maculatus, a la
dorsale et la ventrale tachetées de noir, et la
caudale rayée verticalement. Malgré ces dif-
férences, je n'hésite pas à croire qu'il faut
réunir ces deux espèces nominales, et s'en
rapporter, pour plus d'exactitude, au dessin
de la Faune italienne.
L'AuLoPpe DE MILess.
(Aulopus Milesi, nob.)
Les riches collections de notre Musée na-
tional possèdent les deux sexes d’une seconde
espèce de ce genre.
Ses formes rappellent assez bien celles de l’espèce
précédente. Elle a le museau un peu plus gros; le
dessus du crâne plus creux, rugueux, mais sans
apparence d’épines. L’œil un peu plus petit ;'le sour-
cilier est plus épais ; la palette est striée et peu dis-
uncte, ainsi que la palette frontale. Les dents sont
sur une bande un peu plus large. Les écailles de
la joue et de l’opercule sont beaucoup plus grandes.
La dorsale est beaucoup plus longue. Les premiers
rayons du mâle sont plus longs, car ils atteignent
presque jusqu’à la caudale. Les derniers rayons de
L
520 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
la nageoire sont plus hauts que les rayons mitoyens ;
ils touchent presque à l’adipeuse. L’anale est égale-
ment beaucoup plus haute et un peu plus longue.
Ses rayons le sont plus que les rayons du milieu
de la dorsale, Les écailles semblent carénées, mais
leur bord n’est pas cilié.
D. 22; A. 14; C. 95; P. 11; V. 9.
Les couleurs sont plus rembrunies que celles de
l'espèce précédente; mais elles sont cependant plus
variées. Un brun violacé ou vineux colore le dos
et les flancs. Le ventre est plus pâle. Des taches
violettes forment des rayures plus ou moins irrégu-
lières sur la dorsale et sur l’anale. Les ventrales pa-
raissent noirûtres ; la caudale et les pectorales sont
grises.
Les deux beaux exemplaires que nous pos-
sédons sont longs de vingt et un pouces. Ils
ont été envoyés aux collections nationales par
M. Miles, naturaliste anglais établi à Sidney,
et qui s'est occupé avec beaucoup de succès
de l'Ichthyologie des côtes de la Nouvelle-
Hollande. Ce n'est pas le premier exemple
que nôus ayons que les genres de la Méditerra-
née soient représentés dans les mers Australes
par de belles espèces analogues.
CHAP. XXXI. AULOPES. 521
L'AULOPE D'AGASSsIZ.
(Aulopus Agassizi, nob.)
J'ai encore à parler, pour terminer la mo-
nographie de ce genre, d’une petite espèce
que le prince de Canino avait indiquée dans
sa correspondance et envoyée dans quelques
Musées sous le nom de Scopelus Agassizi.
Il en a fait dans la Faune italienne le type
d'un genre nommé Chlorophthalme. La figure
donnée dans cet élégant ouvrage est d’une
telle exactitude , que rien n’est plus facile
que de reconnaître l’espèce représentée; mais
je suis obligé de remarquer, que le texte
de l'auteur est bien loin d’être aussi exact,
et javoue quil me serait resté de bien
grandes incertitudes dans l'esprit, si je na-
vais tenu de lui un de ces petits poissons;
car il dit qu'il n'existe point de dents sur le
palais, sur l'œsophage et sur la langue. On
verra par la description qui va suivre, et qui
est faite d’après son exemplaire, que ces or-
ganes, au contraire, portent tous des dents.
Si, comme le va prouver ma description, le
Chlorophthalme est un poisson qui a le bord
de la mâchoire supérieure entièrement formé
par lintermaxillaire; si le maxillaire reculé en
522 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
arrière de ce premier os ne contribue pas plus
à former l’arcade maxillaire que dans une
Perche ou dans tout autre Acanthoptérygien ;
si les dents sont implantées sur les deux ma-
choires, sur le chevron du vomer, sur les
palatins et sur la langue, je ne vois pas la
possibilité de le distinguer génériquement des
Aulopes. C'est une espèce bien distincte,
bien caractérisée, et qui conserve encore
quelques-unes des particularités des autres
Aulopes; car je vois sur les exemplaires par-
faitement conservés dans le Cabinet national
par les recherches de M. Savigny, que le
premier rayon de la ventrale se prolonge en
un filament assez délié: caractère remarquable
qui n’est pas exprimé dans la figure de lIch-
thyologie italienne.
Après ces réflexions préliminaires, je vais
donner avec quelques détails la description
de cette espèce, afin de bien convaincre le
lecteur de la détermination à laquelle je m'ar-
tele.
Ce poisson a le corps arrondi; la tête assez grosse ;
le museau déprimé; la mâchoire inférieure plus
longue que la supérieure. L’intervalle qui sépare les
deux yeux est extrêmement étroit ; il ne fait pas le
dixième’ de la longueur de la tête, prise du bout
du museau jusqu'a l’occiput. La longueur de cette
CHAP. XXXI. AULOPES. 523
première parte du corps, mesurée comme à l’ordi-
naire, n’est que trois fois et demie dans la longueur
le Le diamètre de l'œil fait presque la moiué de
la longueur de la tête. Les sous-orbitaires sont étroits
et caverneux; le préopercule a l’arête du limbe en
arc concave. Quant au bord montant, il est à peu
près vertical. L’angle fait une peute saillie en arrière ;
le bord horizontal est un peu arqué et assez long.
Je trouve, comme dans les poissons voisins des Sau-
rus, un peut opercule à bords sinueux, prolongé en
pointe, un sous-opercule assez grand et un inter-
opercule étroit et oblong, caché sous le limbe du
préopercule, et assez semblable à cette partie de
Vappareil operculaire. Le museau est aplati, assez
large, un peu en ogive. La mâchoire inférieure dé-
passe la supérieure. Ces différentes pièces sont assez
séparées et les branches sont plates et courtes. La
mâchoire supérieure est bordée par des intermaxil-
laires grèles, derrière lesquels sont des maxillaires
assez longs, élargis en palette et arqués de manière
à embrasser les branches de la mâchoire inférieure
en recouvrant l’angulaire et à ne montrer leur parte
élargie qu'au-dessous de la gorge. Les dents de l’in-
termaxillaire sont très-petites, toutes égales. J’en vois
six plus pointues sur les deux tubercules de l'arc
osseux du chevron du vomer. Il y en a de petites
sur les palatuns et sur la langue. La première dorsale
commence au second üers du corps; elle est assez
haute de l'avant. L’anale est courte; la caudale,
petite, est peu fourchue. L’adipeuse répond à l'anale.
Les pectorales sont longues et étroites; leur pointe
524 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
dépasse beaucoup l'insertion des ventrales, qui ré-
pond à très-peu de chose près au premier rayon de
la dorsale. Le premier rayon des nageoires paires
inférieures est prolongé en filet. Les derniers sont
courts, de sorte que la ventrale est ici faite à la ma-
nière ordinaire.
B. 10; D. 11; À. 9; C. 21; P. 16; V. 9.
Je suis très-sûr des nombres que j'indique, et
cependant je vois que le prince de Canino ne compte
que neuf rayons à la membrane branchiostège, et
qu'il donne dix-neuf rayons à la pectorale. C’est ce-
pendant sur un exemplaire envoyé par lui que j'ai
vérifié ces nombres. Ceux des autres nageoires
sont conformes à ce que j'ai trouvé. Les écailles
sont très-rudes et composées de stries concentriques
très-marquées. La couleur est verdâtre sur le dos,
plus pâle sous le ventre; le tout à reflets argentés.
La caudale est verte. Les grands yeux sont surtout
remarquables parce que l'iris est coloré en vert
très-intense. Je vois des taches nuageuses plus mar-
quées sur les petits individus que sur les grands.
La description que je viens de donner est
faite d’après l’exemplaire long de deux pouces
et demi, que le prince de Canino a envoyé
à nos collections nationales. D'ailleurs nous en
possédons deux autres à peu près de même
taille, pris à Naples par M. Savigny. M. Bibron
en à rapporté plusieurs exemplaires du canal
de Messine; jai donc pu m'assurer, par la
CHAP. XAXI. AULOPES. 5925
comparaison d’un assez grand nombre d'indi-
vidus de toutes tailles des caractères de cet
Aulope, qu'on prendrait aisément pour un
jeune des espèces précédentes, si la gran-
deur des yeux, très-rapprochés sur le haut
du crâne, ne démontrait bien vite que l’on a
sous les yeux une espèce particulière. Les
principes de nomenclature que j'ai admis jus-
qu'à présent, auraient dû me faire désigner
cette espèce sous le nom d’Æulopus chloroph-
thalmus. J'aurais ainsi désigné une des par-
ticularités les plus notables de ce poisson ;
mais, puisque je l'ai trouvé dédié à mon cé-
lèbre ami, Louis Agassiz, les ichthyologistes
seront d'accord avec moi pour concéder à cet
illustre zoologiste la dédicace de cette espèce.
LIVRE XXIL SALMONOIÏDES.
OX
N9
©
CHAPITRE XXXIL.
Du genre AxérisAURE (4lepisaurus, Low.)
Il suffit de jeter les yeux sur l'excellente
figure donnée par M. Low, de son Ælepisaurus
ferox, pour reconnaître que ce poisson ap-
partient aux Saurus, par ses intermaxillaires,
par la constitution de la mâchoire inférieure
et par celle de l'appareil operculaire. Comme
je n'ai pas vu ce poisson, je n'aurais pu en
parler que d’après les renseignements fournis
par ce naturaliste, et par M. Bennett, qui
l'avait recu de son correspondant de Madère,
si mon célèbre confrère et ami, M. R. Owen,
n'avait bien voulu prendre la peine de sup-
pléer à ce qui pouvait manquer dans une
description faite 1l y a longtemps, et par un
zoologisite qui se plaçait à un point de vue
tout différent. Le savant professeur du col-
lége des chirurgiens, vient de m'adresser un
dessin de grandeur naturelle, où cet habile
anatomiste a représenté les pièces de la tête
avec le soin et les détails nécessaires. Il con-
firme les idées que javais de l'Alépisaure, en
me faisant mieux connaître les quatre os de
l'opercule; car les dents ont été figurées avec
CHAP. XXXIL ALÉPISAURES. 527
beaucoup d’exactitude dans les Mémoires de
la Société zoologique.
De même que la nature semble avoir com-.
posé lAulope avec des emprunts faits aux
Scorpènes et à plusieurs genres voisins, on
peut dire qu'elle a voulu réunir dans le pois-
son qui va faire le sujet de cet article, plu-
sieurs traits caractéristiques tirés des Sphy-
rènes, des Lépidopes et de plusieurs autres
genres encore. Les observations que j'ai faites
sur l'Aulope démontrent pourquoi je place
l'Alépisaure auprès des Saurus. Je ne suis donc
pas de l'avis des naturalistes anglais qui m'ont
précédé, et qui ont cru devoir ranger dans la
famille des Tænioïdes le poisson très-curieux
dont ils ont fait la découverte.
M. Webb ma fourni des documents pré-
cieux qui me font croire à l'existence d’une
seconde espèce qu'il a recue des Canaries.
Ces matériaux me font caractériser ainsi le
genre Alépisaure :
Les Alépisaures ont la mâchoire supérieure
formée par des intermaxillaires armés de pe-
tites dents sur toute la longueur; les palatins
ont des dents plus longues, comprimées, trian-
gulaires comme des lancettes; elles dépassent
considérablement les autres dents, et elles
rappellent tout à fait celles des Lepidopus.
528 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
M. Owen en compte quatre grandes en avant,
suivies de sept autres plus petites. Le che-
vron du vomer en porte trois plus longues
que toutes les autres. A la mâchoire inférieure,
nous voyons une grande dent triangulaire,
précédée de deux petites, suivies de sept plus
courtes; le dessin de M. Owen en repré-
sente une très-longue à la place où M. Low
en a figuré trois grandes; puis viennent les
dents triangulaires égales et serrées; une pa-
reille mâchoire isolée ressemble beaucoup à
celle de notre Sphyræna barracuda. Les dif-
férentes pièces de la mächoire inférieure doi-
vent être autant distinctes que celles de l'Au-
lope. Les auteurs n'indiquent que six ou sept
rayons à la membrane branchiostège. L'oper-
cule est petit; l'interopercule est au contraire
très-long, et borde en dessus le sous-opercule
et même l’opercule. La dorsale est haute et
étendue depuis l'opercule jusqu'au-dessus du
premier rayon de lanale; cette longue nageoire
a le bord arqué et convexe, parce que les
rayons mitoyens sont beaucoup plus hauts
que les premiers ou les derniers. L'adipeuse
est assez grande, elle correspond au dernier
rayon de l’anale. Les ventrales, presque sous
le milieu de la dorsale, auraient les rayons
externes plus longs que les internes.
CHAP. XXXII. ALÉPISAURES. b29
La première espèce de ce genre a été nommée
L’ALÉPISAURE FÉROCE.
(Alepisaurus ferox, Low et Bernett.)
Ce poisson, à corps très-allongé, est plus haut
à la nuque que sur le reste de sa longueur. À en
juger par le dessin, cette hauteur serait comprise
douze fois dans la longueur totale. La longueur de
la tête est du septième de celle du corps. Cette tête
est comprimée; la surface supérieure est étroite, plane
et irrégulièrement striée. Ils ont compté six rayons
à la membrane branchiostège sur un individu et sept
sur un autre. Les yeux sont assez grands; leur diamètre
est un sixième de la longueur de la tête. Les pectorales
sont longues, pointues et un peu en faux. Les ven-
trales sont un peu plus rapprochées de la pectorale
que de l’anale; elles ont la mème forme que la pec-
torale; mais elles sont moitié plus courtes. Les
premiers rayons de ces deux nageoires sont rudes ; 1l
en est de même de celui de la dorsale. Ce rayon
a un peu plus que le quart de la longueur des plus
élevés. On les voit croître successivement jusqu’au
quatorzième; puis ils décroissent de la même ma-
nière jusqu'au dernier, dont la hauteur n'est que
de la moiué du premier. L’anale est en faux. La
caudale est fourchue. Voici les nombres tels qu'ils
ont été comptés dans la descripuion de M. Low :
B::6 ou°7; D. 41-— 0; À: 17; C. 49:/P. 15; V.9.
La peau est lisse et sans écailles. Le long de la
ligne latérale et de chaque côté du trait, on voit
22; 34
530 LIVRE XXIL SALMONOÏDES.
une suite de points bleuâtres qui rappellent, jusqu'à
un certain point, les taches de nos Scopèles, et qui
semblent encore jusufier la place assignée à l’Alépi-
saure. Le dos du poisson paraît brun, mêlé de jau-
nâtre; les flancs ont des reflets argentés. Le dessus
de la tête est rembruni comme le dos. La dorsale
est bleue, claire sur les bords. Les rayons sont plus
foncés que la membrane. Les pectorales, la ventrale,
l’'anale et l'adipeuse sont assez foncées.
La longueur de l'exemplaire envoyé au
Musée de la société zoologique, est de cinq
pieds. Il a été pris à Madère. Le Mémoire de
M. Low, avec les additions qui y ont été
faites par M. Bennett, a paru dans le premier
volume des Transactions de la société z00-
logique. '
L’ALÉPISAURE BLEU.
(Alepisaurus azureus , nob.)
Je dois à M. Webb le dessin d’une seconde
espèce de ce genre, qui se distinguera de la
première ,
parce que l'œil est placé au delà de la fente de la
bouche; que la dorsale est d’égale hauteur jusque
vers le trentième rayon, et qu’elle a dans cette éten-
due un tiers de plus que le corps n’est haut. Les
pectorales ne sont pas taillées en faux; les ventrales
répondent au dernier rayon de la dorsale. L'adi-
1. P, 124, pl: 49: ‘
CHAP. XXXIL. ALÉPISAURES. 531
peuse est au-dessus des premiers rayons de l’anale.
Ce poisson est couvert d’une peau lisse et sans
écailles, d’une belle couleur bleue avec des reflets
roses et vert bronzé sur le tronc.
+ D.38; A. 16; C. 25; P. 10; V. 9.
La’ longueur de l'individu, qui a échoué
sur les plages de la grande Canarie à la suite
d'un mauvais temps, était de cinq pieds trois
pouces. Les rayons antérieurs de la dorsale
avaient un pied et demi. L'observateur qui a
envoyé le dessin, d’après lequel je parle de
ce poisson, dit que le foie était petit et de
couleur verdâtre; que l'intestin fait un long
repli. Il a cru observer une vessie natatoire
de forme arrondie, légèrement étranglée à
l'une de ses extrémités, et petite eu égard au
volume du poisson.
Je termine, par ce chapitre, l'histoire de
la nombreuse et importante famille des
Salmonoïdes. Les genres qui la composent
donnent de nouveaux et utiles exemples des
variations du caractère principal et fonda-
mental constituant le type de la famille, et
par conséquent des nombreuses affinités qui
lient entre elles les familles naturelles. Toutes
les espèces de Salmonoïdes ont une adipeuse.
La Truite et le Saumon, chefs de file de ce
grand groupe, appellent à eux tous les Sal-
532 LIVRE XXII. SALMONOÏDES.
monoides qui ont l'arc de la mandibule supé-
rieure formé par les intermaxillaires et les
maxillaires. Les variations de la dentition
nous ramènent, dans la tribu des Characins, à
la famille des Cyprinoïdes sans dents par, les
Curimates; à celle des Brochets et des’ Ery-
thrins par les Hydrocyns, par les Piabucines et
par les Léporins. D'autres genres nous repré-
sentent les caractères de plusieurs Clupéoïdes
dans la dentelure abdominale des Serrasalmes,
et par la composition de la mächoire des Go-
nostomes et des Scopèles. Ces petits poissons
nous font souvenir des Athérines et de quel-
ques autres Percoïdes. Ils nous préparent à
voir la nature, si féconde, établir des combi-
naisons inattendues des formes empruntées
aux Percis dans la ventrale des Saurus; aux
Scorpénoiïdes, aux Cirrhites, aux Chéilodac-
tyles, genres de trois familles distinctes, dans
les rayons simples des pectorales des Aulopes.
Les Scombéroïdes sont représentées dans
les Alépisaures qui ont une grande ressem-
blance avec les Lépidopes ou les Thyrsites,
tout en conservant le type caractéristique des
Salmonoïdes.
FIN DE LA PREMIÈRE SÉRIE.
TABLE GÉNÉRALE
DE L'HISTOIRE NATURELLE
DES POISSONS.
NB. Les chiffres romains indiquent le tome, et les chiffres arabes la page.
Acaxraoropes, VIL 6.
argenté, VII. 241. 251.
Boddaert, VIL 185.
Ses maladies, XVII. 285. Acanrmopsis, X VII. 5.
Asou RÉAL, XIV. 427, 430. tænia, XVIIL. 65.
Asramis, XVI. 3, 382. XVIL. 2, | Acanruurus, X. 112. 166.
argyreus, XVII. 45. [6,7.| Achilles, X. 218.
elongatus, XVIL. 75. aluvelis, X. 249.
erythropterus , XVI. 58. annularis, X. 209.
Heckelu, XVIL 56. argenteus, X. 239.
Leuckartii, XVII. 59. armiger, X. 234.
melanops, XVII. 61. Blochuü, X. 209.
microlepidotus, XVIL. 48. Broussonnet, X. 181.
AgacarutA , IX. 164. 171.
Aeces, XVI. 3. XVIL. 1.
Agzerre, XVII. 272.
micropteryx, XVII. 44.
Schreibersii, XVIL. 50.
tenellus, XVII. 68.
vetula, XVIL 60.
vimba, XVII. 65.
ABpapuc, XVI. 6.
Acanrmious, XV. 454.
histrix, XV. 487.
Acanrminion, VIIL. 398. :
bleu, VIIE. 400.
orbiculaire, VII. 285.
rhomboïde, VII. 407.
AcanrnoLaprus, XIII. 242.
Couchii, XIE. 248.
exoletus, XIIL. 247.
microstoma, XIII. 250.
Palloni, XIIE. 243.
viridis, XIII. 252.
Yarelli, XI. 250.
Acaxrmoxorus, VIIL. 441.
carinatus ,. X. 221.
chirurgus, X. 168.
cœruleus, X. 179. 184.
ctenodon, X. 241.
Delisiani, X. 198.
Doreensis, X. 220.
Dussumieri, X. 201.
elongatus, X. 206.
fraterculus, X. 206.
Gahm, X. 219.
gemmatus, X. 255.
glaucopareius, X. 190.
guttatus, X. 195.
harpurus, X. 283.
hepatus, X. 183.
humeralis, X. 231.
Ketlitzn, X. 222.
Lamarrii, X. 236.
lineatus, X. 228.
lineolatus, X. 207.
«a
2 TABLE GÉNÉRALE
Acanraunus marginatus, X. 221. | Aconures, XXII. 347.
mata , X. 202.
matoides, X. 204.
melanurus, X. 240.
melas, X. 241.
nasus, X. 290.
nigrofuscus, X. 214.
nigroris, X. 208.
nummifer, X. 234.
olivaceus, X. 238.
orbicularis, X. 287.
phlebotomus, X. 176.
rasi, X. 203.
rubro-bunctatus, X. 222.
scalprum, X. 298.
scopas, X. 245,
sohal,\X.2227.
striatus, X. 229. :
strigosus, X. 248.
suillus, X. 213, 254.
teuthis, X. 183.
triangulus, X. 189.
triostegus , X. 197.
undulatus, X. 205.
velifer, X. 251.
xanthopterus, X. 215.
ACARAPITANGA , V. 236.
Acarauna, X. 177. XIV. 16.
longirostris, XIV. 16.
Acarne, VI. 192.
Âxæpya VI. 193.
> Ü4
À yapavac vel À yaæpvoc, VI. 198.
AD I. + Ê
rossica, III. 17.
Schraitzer, IL 18.
vulgaris, IE 4.
Acinacée batarde, VIIL. 202.
Acoura, V. 109.
Aponis, XI. 244. XIX. 82.
Adwvic, XIX. 82.
AcExéioses, XV. 231.
brevifilis, XV. 249.
inermis ; XV. 240.
militaris, XV. 232.
Aconr, XX, 407.
halecinus, XXII. 347.
Aconus, IV. 198.
acipenserinus, IV. 207.
decagonus, IV. 223.
japonicus, IV. 215.
lævigatus, IV. 214.
monopterygius , LV. 224.
rostratus, IV. 212.
stegophtalmus, IV. 216. 219.
Acrioprs, IV. 371.
peruvianus, IV. 389.
verrucosus, IV. 387.
torvus, IV. 382.
Aicze, V. 32, 81.
AïcrerTe, XIII. 275.
Arcra , XV. 538.
bengalensis, XV. 588.
Arausa, XX. 25, 389.
argyrochloris, XX. 440.
aurea, XX. 421.
chapra, XX. 440. *
cœrulea, XX. 432.
dorsalis, XX. 418.
cha, XX. 417.
falsa , XX , 408.
ficta, XX. 408.
maculata, XX. 430.
melanosticta, XX. 444.
melanura, XX. 441.
menhaden, XX. 424.
microlepis, XX. 439.
Palasah , XX. 482.
pilchardus, XX. 445.
præstabilis, XX. 491.
Reveesi, XX. 481.
scombrina, XX. 4492.
shadina, XX, 426.
siriata, XX. 499.
teres, XX. 493.
toli, XX. 435.
tyrannus, XX. 419.
vulgaris, XX. 391.
Azsacore, VIIL. 137. 148.
Azsa-corerra , VII. 137.
Arsura, XIX. 316.
DES POISSONS.
bananus, XIX. 345.
chinensis, XXII. 36
3.
LA
Mayenna, XII. 163.
Roseus, XII. 164.
3
Awszyopus Hermannianus, XII.
[159.
conorynchus, XIX. 181, 318, / Amra, IT. 145. VITE. 150, 160,
338, 356.
erythrocheilos , XIX. 352.
Forsteri, XIX. 354.
goreensis, XIX. 342.
macrocephala , XIX, 324.
neoguinaica , XIX. 350.
Parræ, XIX. 339.
Plumieri, XIX. 318
. 831.
seminuda, XIX. 351.
Aurces, XXII. 460.
Acerisaurus, XXII. 526.
azureus , XXII. 530.
ferox, XII. 529.
AzrocrrnaLus, XIX. 169.
rostratus, XIX. 172
Azssres, XXII. 179.
.
Hasselquistii, XXIL. 180.
nurse, XXII. 188.
sethente, XXIE. 190
ALose, XX. 389, 391,
Ses salaisons, XX. 416.
Ses vers intestinaux,
XX. 416.
Avvuesres gembra, IL. 486.
sambra , IL. 469.
ÂAmpasse, IL. 175.
alta, IE. 183.
baculis, IL. 187.
bogoda, II. 187.
de Commerson , IE.
176.
de Dussumier, IL. 181. VI. 503.
lala, IL. 184.
nalua, IL. 182.
nama , Il. 185.
oblonga , IL. 185.
phula, IL. 186.
ranga , II. 183.
thermalis, II. 498.
Âmpara-KurTE, X. 104.
[IX. 431.
Amszvopus, XII. 142, 157.
cœculus , XIE. 165.
gracilis, XIE. 166,
341. XIX. 320, 402.
Sa vessie aérienne, XIX. 408.
calva, XIX. 402, 411, 423.
canina, XIX. 424.
cinerea , XIX. 430.
immaculata , XIX. 320. 341.
lintiginosa, XIX. 426.
marmorata, XIX. 412.
ocellicauda, XIX. 405, 422.
occidentalis, XIX. 405, 423,
ornata, XIX. 420.
reliculata, XIX. 431.
subcærulea , XIX. 427
viridis, XIX. 421.
Auore guazu, XIL. 222.
pixuma, XII. 219.
Amwenacanraus, X. 113, 115.
abhortani, X. 143.
argenteus, X. 161.
Ascensionis, LIL. 212.
canaliculatus , X. 146.
concatenatus , X. 127.
corallinus, X. 139.
doliatus, X. 132.
dorsalis, X. 143.
firmamentum, X. 142.
fuscescens, X. 156.
guamensis, X. 163.
guttatus, X. 123, 136.
javus, X. 118.
lineatus , X. 130.
luridus, X. 150.
margaritiferus, X. 145.
marmoratus, X. 124.
Mertensii, X. 150.
nebulosus, X. 164.
nuchalis, X. 140.
olivaceus, X. 163.
punctatus, X. 140, 146.
rostratus , X. 158.
Russeli, X. 1238.
[429.
TABLE GÉNÉRALE
AMPHAcANTHUS siganus, X. 152.
sutor, X. 148.
tumifrons , X. 159.
vermiculatus, X. 126.
virgatus, X. 133.
Ampniprions, V. 11, 384.
Americanus, IE. 29.
Australis, IL. 29.
bicinctus, IX. 505.
bifasciatus , V. 392.
carinatus, IL, 230.
chrysogaster, V. 400.
chrysopterus, V. 401.
Clarckn , IX. 504.
ephippium, V. 386.
fe SE V. 394.
matejuleo , IIL. 185.
melanurus, V. 400.
ocellaris, V. 399.
percula, V. 397.
polymnus, V. 396.
scansor, VIL 325.
trifasciatus, V. 395.
tunicatus, V. 899.
xanthurus, V. 394, 402.
Anagas, VIL 325.
scandens, VII. 333.
Anagcers, XVIII. 245.
coarctatus, XVIII. 266.
elongatus , XVIIL. 267.
Gronovii, XVIIE. 252.
ses organes femelles, XVI.
ses organes mâles , XVIII. 259.
ses yeux, XVII. 262.
tetrophthalmus, XVII. 109,
Anaëceptini, XVIII. 109. [252.
Anampses, XIV. 3.
Cuvieri, XIV. 11.
cœruleo-punctatus , XIV. 5.
dimidiatus, XIV. 14.
geographicus , XIV. 10.
meleagrides, XIV. 12.
viridis, XIV. 13.
Anarnarques, XI. 472.
AnarrxicæAs leopardus, XI. 493.
lupus, XI. 473.
maculatus, XI. 476.
minor, XI. 476.
pantherinus, XI. 488.
strigosus , XI. 476.
Ancnois, XX. 6, 11. XXI. 2.
Sa péche, XXI. 20.
Sa préparation, XXI. 22.
AxcyLopoxs, V. 80.
jaculidens, V. 81.
parvipinnis, V. 84.
An, V. 181.
Axopus, XXII. 4, 5.
ciliatus, XXII. 45.
elongatus, XXIT. 20.
Axous, XXII. 484.
Axosromus , XXII. 39.
ANTENNARIUS , XIE. 410.
Anraeris, IL. 257.
Anrans des Grecs, LE. 255.
bilineatus , V. 336.
boops, IIL. 103.
caballerote, IL. 465.
cherna , Il. 290.
Clarcki , IX. 504.
diagramma , V. 312.
formosus, V. 227.
hamrubr, EL. 104.
japonicus, V. 329.
Jocu , IL. 466.
Johnii, IL. 445.
macrophthalmus , IL. 97.
maculatus, V. 261.
orientalis, II. 318. V. 299.
rabirrubia, IL. 464.
saponaceus , IL. 62, 63.
striatus, IL. 289.
testudineus, VIL 325, 333.
Vosmeri, V. 333.
ApALorTERINÆ, XVI, 7.
Arrr , X. 80.
Araareus, VI. 485. VIIL. 70.
cæœrulescens, VE. 487.
rutilans, VI. 490.
DES POISSONS. 5
APnépronëre, IX. 445.
Arneproperus sayanus , IX. 448.
Apnie, X. 418.
Apariris, VIIL. 483. X VIIL. 1.
Urvillei, VII. 484.
Aruya , XIL. 45. X VIIL. 4. XX. 26.
Aœun, X. 418. XIL. 45.
Arisrus, IV. 391.
alatus, IV. 392.
australis , IV. 398.
barbatus, IV. 418.
Belengeri, IV. 412.
Bougainvillii, IV. 411.
carinatus , IV. 395.
cottoides, IV. 410.
dracæna, IV. 403.
fusco-virens, IV. 409.
Israelitarum , LV. 396.
longispinis , IV. 408.
marmoratus , IV. 416.
niger , IV. 415.
tænianotus, IV.404. XII. 328.
trachinoides , IV. 401.
ArLoDACrYLE, VIIL. 476.
punctatus, VII. 477.
Arocrypres, XIE. 2, 142.
bato, XIL 145.
cantonensis, XII. 188.
changua , XII. 145.
chinensis, XIE. 150.
dentatus, XIE. 148.
pectinirostris , XII. 150.
ricluosus, XII. 151.
Avocox, II. 142.
auritus, VII. 443.
carinatus, Il. 157.
commun, IL. 148.
cupreus , IL. 158.
heplastygma, IL. 160.
latus, IL. 159.
lineolatus , IL. 160.
macropterus, IL. 160.
maculosus , VI. 493.
méaco , IE. 161.
multitæniatus, IL 159.
| Arocox à neuf rubans, IL. 154.
| Ar
Apsices, VI. 548.
|
VI. 494.
nigripinnis ; IL. 152.
novemfasciatus , LL. 154.
orbicularis , IL 155. VE. 495.
pæcilopterus, IL. 154.
quadrifasciatus, IL. 153.
rayé, IL. 159.
rex mullorum, IL. 143.
roseipinnis ; IL. 490. VE. 553.
à sept taches, IL. 160.
tæniatus , IL. 159.
thermalis, HI. 492.
trimaculatus, IL. 156.
vinosus, VI. 494.
zeylonicus, IIL. 491.
Arozecrus, VIIL. 398, 438.
stromateus, VII. 439.
Apriow, VI. 543.
virescens, VI. 544.
rons et À. vulgaris, IL. 188.
fuscus , VE. 549.
ArreryGiA Hamiltoni, XX. 333.
Arua, XII. 45. XX. 26.
Araneus , IL. 235.
Arcusrs, VII. 310.
ARGENTINE, XXI. 409.
Usage de sa vessie, XXI. 410.
carolina , XIX. 360, 316. XXL.
Cuvieri, XXI. 4138. [45.
glossodonta, XIX. 321, 340,
848.
leioglossa , XXI. 417.
machnata, XIX. 359. 862.
silus, XXI. 421.
Yarellii, XXI. 418.
Ancis, XV. 325. 335.
cyclopum, XV. 340.
sabalo , XV. 335.
Arcvcrius quadrimaculatus ; X.
821, 340.
bimaeulatus, X. 392.
Arcyretoses , IX. 133, 135 , 177.
vomer, IX. 171.
G TABLE GÉNÉRALE
ArGyroreecus, XXII. 392.
aculeatus, XXII. 406.
| Arius variolosus, XV. 107.
venosus , XV. 69.
hemigymnus, XXIL. 398,404. | Arneunis, IX. 275.
Olfersii, XXII. 408.
Urvillei, XXIL. 405.
Anius, XV. 53.
acutivelis, XV. 85.
æquibarbis, XV. 68.
albicans, XV. 80.
arenatus, XV. 106
argyropleuron , XV. 104.
arius, XV. 102.
Belangern, XV. 71.
cælatus, XV. 66.
Dussumieri, XV. 84.
fissus, XV. 107.
gagora , XV. 99.
grandicassis, XV. 54.
pue XV. 69.
iastatus, XV, 97.
Heudelotii, XV. 78.
luniscutis, XV. 109.
Manillensis, XV. 93.
Milberti, XV. 74.
militaris, XV. 114.
molliceps, XV. 108.
nasutus , XV. 60.
nigricans, XV. 83.
nodosus, XV. 70.
ocellatus , XV. 104.
papillosus, XV. 118.
parmocassis, XV. 51.
pavimentatus, XV, 94.
phrygiatus, XV. 79.
puncticulatus, XV. 108.
quadriscutis, XV. 111.
rita, XV. 88.
ritoïdes, XV. 92.
, rostratus, XV. 63.
rugispinis, XV. 77.
sinensis, XV. 72.
Spixüi, XV. 76.
stricticassis, XV. 58.
subrostratus, XV. 62.
truncatus, XV. 64.
AronDE, IV. 117.
Asrarcus, VI. 48.
Asripornorus, IV. 198.
armé, IV. 201. :
decagonus, IV. 225.
dodécaëdre , IV. 209,
à une seule dorsale, 1V. 224.
esturgeon ; IV. 207. [VL. 554.
europæus , IV. 201.
japonais, IV. 215.
lisse, IV. 214.
à museau étroit, IV. 212.
quadricornis , IV. 221.
superciliosus, IV. 215.
Asrinornoroïne Tranquebar, EV.
Asrisure, X. 168. 229. [224.
Asrisurus elegans, X. 284.
Asrius, XVIL. 4, 267.
mento, XVIL 271.
Heckelii, XVIL 272.
ochrodon, XVII. 249.
Asrreo, XV. 429.
filamentosus, XV. 487.
lævis, XV. 431.
sexcirrhis, XV. 441.
sicuephorus, XV. 439.
tibicen, XV. 438.
verrucosus, XV. 442.
AsPro, IL. 188.
niger, IL. 208.
Zingel , IL. 194.
Asrrogcerus, XV. 341.
Grixalvui, XV. 349.
AsrRoperME, IX. 852.
coryphénoïdes ; IX. 353.
Asrronesrues, XXII. 892.
Aruérunrs, X. 418.
argentinensis, X. 472.
australis, X. 422. XXI. 44.
Boieri, X. 432.
bonariensis, X. 469.
Boscui, X. 465.
DES POISSONS.
AunErines brasiliensis, X. 467.
breviceps, X. 445.
Brownii, X. 422. XXI. 46.
Carolina, X. 445.
Commersonii, X. 422.
cylindrica, X. 453.
duodecimalis , X. 458.
endrachtensis, X. 456.
hepsetus, X. 423.
Humbolditiana , X. 479. XXII.
Jacksoniana, X. 461. [471.
japonica, X. 422.
lacunosa, X. 454.
laticlavia, X. 473.
Lessoni , X. 471.
Lichtensteinii, X. 476.
macrophthalma, X. 468.
mænidia , X. 439. XXI. 45.
marmorata , X. 437.
martinica, X. 459.
menidia, X. 462.
minuta, X. 437.
mochon, X. 434.
notata, X. 463, 465.
nunnata, X. 438.
parvipinnis, X. 446.
pectoralis, X. 447.
presbyter, X. 439.
regia, X. 474.
Risso, X. 435.
sarda, X. 435.
sihama, IL. 410. X. 452.
swampine, XVIIL 202.
tæniata , X. 459.
vomerina, X. 481.
Abepivn , X. 418.
AucuenrA, VIII. 78.
Aucaenipterus, XV. 207.
dentatus, XV. 210.
furcatus, XV, 211.
immaculatus , XV. 218.
maculosus , XV. 216.
nuchalis, XV, 208.
punctatus, XV. 219.
trachycorystes, XV. 214.
AuLopras, IE. 256.
Aucopus, XXII. 512.
Agassizi, XXII. 521.
filamentosus, XXII. 513.
filifer, XXII. 518.
maculatus, XXII. 519.
Milesii, XXI. 519.
Aurara, VI. 83, 84.
Auxine, VIII. 76, 138.
Sloane, VIIL 148.
Tazard, VIIL. 147.
Auxis vulgaris, VIIL. 139.
Awaous, XIL 97, 98.
Axnures, X. 295, 299.
thynnoïde, X. 299.
Azuror, VI. 434.
Bas, IL. 17.
Bani-morran, XXII. 507.
Bacre, XIV. 388.
abbreviatus, XIV. 420.
Adansonn , XIV. 391.
albicans, XIV. 461.
albilabris, XIV. 416.
Angius, XIV. 393.
anisurus, XIV. 422.
Aor, XIV. 405.
arioides , XIV. 440.
atherinoides , XIV. 396.
auratus, XIV. 427.
batasio , XIV. 495.
Bayad, XIV. 397.
bilineatus, XIV. 434.
Birmanus, XIV. 419.
capito, XIV. 430.
Cavasius, XIV. 409.
chinta, XIV. 445.
Commersonui, XIV. 449.
corsula, XIV. 408.
couma, XIV. 459.
Docmac, XIV. 404.
doroides , XIV. 447.
exodon, XIV. 394.
flavescens, XIV. 462.
fuscus, XIV. 417.
"a SN TABLE GÉNÉRALE
Bacre gagorides, XIV. 441.
genidens , XIV. 452.
gulio, XIV. 418.
Halepensis, XIV. 413.
Herzbergu, XIV. 453.
Javensis, XIV. 445.
Keletius, XIV. 411.
lævigatus, XIV. 439.
Lamarru, XIV. 407.
maurus, XIV. 481.
mesops, XIV. 456.
murius, XIV. 393.
nemurus , XIV. 423.
netuma, XIV. 438.
nigriceps, XIV. 412.
nigrita, XIV. 426.
oculatus , XIV. 424.
passany , XIV. 458.
pemecus, XIV. 456.
pϾcilopterus , XIV. 431.
planiceps, XIV. 421.
proops , XIV. 457.
sagor, XIV. 446.
schilbeides , XIV. 389.
sondaicus , XIV. 444.
stenomus , XIV. 415.
Temminckianus, XIV. 468.
tengana, XIV. 433.
tenggara, XIV. 414.
trachacanthus, XIV. 419.
trachipomus, XIV. 443.
urua, XIV. 895.
Vacha, XIV. 392.
vittatus , XIV. 418.
Bazirora, XVIIL. 91.
Brucei, XVIII. 91, 101.
erythrorhina, XVIII. 93.
lineolata, XVIIE. 99.
maculosa, XVII. 91, 102.
nasula, XVILL. 103.
ocellata, XVII. 96.
pavonina, XVII. 97.
LaNepoc, XVII. 35.
Banane, XIX. 337.
Banpouziére, VIL 7.
Banana, XVL 372.
Bar aALoNGE , IL. 77.
(petit) d'Amérique, Il. 86.
commun, Il. 56.
du Japon, II. 85.
rayé, IL 79.
de Waigiou, IL. 83.
Barsraux, XVI 2, 192.
Leur son sous l’eau, XVI. 14.
Leurs œufs malsains, X VI. 137.
Barsrer , IL. 250. X. 167.
gros yeux, IL. 266.
de Bourbon, IL 263.
créole, IL. 265.
porte-fourche, IL. 264.
Tonsor, Il. 262.
Barsirron, XVI. 195.
Barsus, XVI. 2, 122, 3178.
affinis, XVI. 182.
apogon, XVI. 392.
arabicus, XVI. 202.
armatus, XVI. 168.
balleroïdes, XVI. 158.
binotatus, XVI. 168.
bramoides, XVI. 160.
bulatmai, XVI. 145.
Bynni, XVI, 174.
callensis, XVI. 147.
Canalu, XVI. 143.
caninus, XVI. 442.
canis, XVI. 186.
capito, XVI. 147.
chagunio, XVI. 171.
chalybatus, XVI. 145.
chelynoides, XVI. 201.
chrysopoma, XVI. 165.
cocsa, XVI. 197.
deauratus, XVI. 188.
deliciosus, XVI. 172.
diplochilus, XVI. 204.
douronensis, XVI. 187.
Duvaucelni, XVI. 167.
elongatus , XVI. 184.
eques, XVI. 141.
fluviatilis, XVE. 125.
DES POISSONS.
Bareus gardonides, XVI. 156.
gibbosus, XVE. 155.
gobionides, XVI. 189.
gorguari, XVI. 181, 183.
hexagoniiepis, XVI. 198.
hypsylonotus , XVI. 168.
intermedius, XVI. 182.
kakus, XVI. 153.
labecula , XVI. 185.
Iævis. XVI. 192.
lateristriga , XVI. 161.
leptopogon , XVI 141.
longiceps, XVI. 179.
macrocephalus , XVI. 201.
maculatus, XVI. 195.
marginatus , XVI. 164.
Mayori, XVI. 138.
megalepis, XVI. 200.
meridionalis, XVI. 143.
micropogon , XVI. 188.
mosal, XVI. 200.
mystaceus, XVI. 146.
obtusirostris, XVI. 167.
orphoides, XVI. 193.
Peloponnesius, XVI. 144.
perince, XVI. 184.
plebeius, XVI. 139.
Polydori, XVI. 170.
putitora, XVI. 197.
rododactylus, XVI. 173.
roseipinnis, XVI. 169.
rubripinnis, XVI. 194.
sarana , XVI. 151.
schagra, XVI. 196.
seligerus, XVI. 203.
setivimensis, XVI. 149.
soro, XVI. 191.
spilopholus, XVI. 171.
subnasutus , XVI. 154.
surkis, XVI. 181.
tambra, XVI. 190.
tor, XVI. 199.
Barracuna, IL. 345 , 346.
Bars (des), IL. 55.
Barscx, IL. 91.
Baruuus, XVI. 371.
Bass, IL. 65.
Barracnoïne, XIE. 461.
diemensis , XII. 488.
tau, XII. 488.
variegatus , XII. 482, 484.
vernullas, XIT. 482.
Barracaus , IV. 143. XIE. 461.
apiatus, XII. 477.
barbatus , XII. 498.
bispinnis, XIE. 484.
conspicillum , XEE. 495.
cryptocentrus, XEE. 485.
didactylus , XIE. 498.
Dussumieri, XII. 474.
Gronovii, XIL 482.
grunniens, XIE. 466.
porosissimus , XII. 501.
porosus , XIL. 506.
punctulatus, XII. 497.
quadrispinnis, XIL. 487.
surinamensis , XII. 488.
tau, XII. 478.
variegatus, XII. 484.
Baunrorr, XII. 339, 344.
Sonsystèmenerveux, XIL 356.
gtographique, XIE. 405.
Brcarn, XXI. 212.
Brcrique (Bichique), XIL. 175.
Brouxe , II. 344. VIIL. 169.
Berr, VIL 365.
Bezoxe, XVIIL. 389.
acus, XVIIL. 414.
anastomella, XVIII. 446.
annulata, XVIII. 447.
ardeola , XVIIT. 425.
argalus, XVIII. 439.
cancila, XVILT. 455.
Cantrainn, XVII. 418.
caribæa, XVIIE. 430.
carinata, XVIIL 437.
caudimacula, XVIII. 452.
choram , XVIII. 442.
cigonella, XVIIT. 436.
crocodilus, XVII. 440.
h
10
Becone galeala, XVII. 429.
gerania, XVIII. 437.
hians, XVIII. 432.
incisa, XVIII. 451.
indica, XVIIL. 449.
melanostigma, XVIII. 450.
platura, XVIIL. 451.
scolopacina, XVIII. 428.
Senegalensis, XVIII. 421.
timucu , XVIII. 426.
trachura, XVIIT. 456.
truncata, XVIII. 492.
Urvillu, XVI. 444.
vulgaris, XVIIL. 399.
Renovn, XVIII. 396.
Beugras, IV. 282.
japonicus , IV. 282.
Bervx, III. 221.
decadactylus, LEE. 222, IX. 453.
delphini, IX. 454.
lineatus , LIL, 226.
Brso, XVII. 491.
Binpoo-Karan, X. 78.
Bisus, VIIL. 145.
Brack Bass, IL. 125. II. 37.
Bracx-risu , XIII. 293.
Braxc d’Ablette, XVII. 287.
Brancaaces, XVL 8.
Braxcurs, XX. 51.
Branquerre , XX. 280.
BAëvyæ, BAëvvoc, XI. 191.
Brexxroms, XI. 193, 279.
ancylodon , XI. 294.
anolius, XI. 288.
biocellatus, XI. 289.
breviceps, XI. 288.
cyprinoides, XI. 286.
Dussumieri , XI. 282.
fasciolatus, XI. 287.
filamentosus, XI. 280.
grammistes, XI. 284.
mitratus , XI. 298.
punctatus, XI. 286.
Bcennius, XI. 192, 197.
alectrolophus, XI. 447.
TABLE GÉNÉRALE
BLennius americanus, XI. 469.
amphibius, XI. 341.
anguillaris, XI. 434.
argentatus, XI. 354.
Artedii, XI. 231.
Ascanii, XI. 446.
Audifredi, XI. 360.
auritus, XI. 252.
basiliscus , XI. 245.
Bosquianus, XI, 295.
cagnota, XI. 249.
capensis, XI. 365.
capito, XI. 260.
cavernosus, XI. 35.
cinereus , XI. 366.
corriger, XI. 314.
cornutus, XI. 259.
crinitus , XI. 237.
cristatus, XI. 253.
dolichogaster, XI. 436.
edentulus, XI. 316.
erythrocephalus , XI. 248.
fasciatus, XI. 316, 324, 326,
fenestratus , XI. 416. [359.
fimbriatus, XI. 468.
fissicornis, XI. 2517.
frater, XI. 252.
fucorum, XI. 263.
galerita, XI. 219, 231, 444.
gattorugine , XI. 200 , 320.
geminatus , XI. 265.
gibbosus, XI. 243.
gobioides, XI. 243, 340.
gonocephalus, XI. 243.
goreensis, XI. 255.
grandicornis , XI. 258.
gunnellus , XI. 419.
Hentz, XI. 381.
Herminier, XI. 380.
inæqualis, XI. 230.
islandicus, XI. 431.
labrosus , XI. 466.
lampetræformis, XI. 431.
lepidus, XI. 243.
littoreus, XI. 389.
DES POISSONS. 11
Bcevnius lumpenus, XI. 431.
marmoratus , XI. 305.
Montagui, XI. 234.
murenoides, XI. 418.
mustelaris, XI. 366.
nuchifilis, XI. 258.
oceanicus, XI. 265.
ocellaris, XI, 220.
palmicornis, XI. 214.
pantherinus, XI. 262.
parvicornis, XI. 257.
patuvanus, XI. 210.
pavo, XI. 238.
pholis, XI. 269, 297.
pilicornis, XL. 254.
pointillé, XI. 365.
polyactocephalus, XI. 448.
pourpre, XI. 422.
punctatus, XI. 267, 428.
quadridactylus , XI. 389.
raninus, XII. 462.
roseus, XI. 438.
rostratus , XI. 280.
ruber, XI. 211.
rubriceps , XI. 248.
saliens, XI. 341.
Sanguinolentus , XI. 214, 218.
sauteur, XI. 331.
smyrnensis, XI. 275.
sordidus , XI. 256.
spadiceus , XI. 365.
sperdottus, XI. 359.
sphynx, XI. 226.
sujéfien, XI. 251.
superciliosus , XI. 860.
tænia, XI. 439.
tentacularis, XI, 212, 326.
torvus, IV. 382.
tridactylus, XI. 316, 340.
trigloïdes , XI. 228.
tripennis, XI. 415.
tripteronotus, XI. 409.
truncatus, XI. 316.
variabilis, XI. 354.
variegatus, X], 272.
Bzexnius varius, XI. 414.
varus, XI. 211.
villosus , IV. 373.
vividus, XI. 218, 243.
viviparus, XI. 431, 454.
Yarelli, XI. 218.
Bzernanis , IX. 133, 134, 153.
indicus , IX. 154.
major , IX. 163.
sutor , IX. 161.
Bcersras , IV. 371.
bilobus , IV. 379.
trilobus , IV. 375.
BoaË, Bon£, VI. 350.
Bopranus, IL. 211.
apua, IL. 287.
argenteus, VI. 426 , 437.
argyroleucus , V. 105.
aya, IL. 457.
Bloch, XII. 110.
Bodianus, XIII. 110.
Bœnack, IL. 362.
cyclostome, II. 388.
fasciatus , IL. 468.
Fischer, VI. 264.
grosse tête, IL. 299.
guativere, Il. 381.
guttatus, IL. 357.
hiatule, IL. 230.
leutjan, VI. 309.
macrolepidotus, V. 475.
melanoleucos , IL. 388.
melanurus, Il. 351.
entacanthus, III. 185.
Sebæ, ILE. 268.
six raies, IL. 206.
stellifer, V. 109.
tetracanthe , IIL. 268.
triurus, V. 319.
vert, XIII. 404.
vivanet, II. 470.
Boca, XVIII. 230.
Bocmares, X. 313, 319.
d’Aristote, X. 320.
islandicus, X. 320, 346.
12
TABLE GÉNÉRALE
Bocmares, mediterraneus, X. 323. | Brama Dussumieri, VIL 294.
Bocurs, VI. 8, 346.
commun, VI. 348.
Bocunuxa , XVIII. 230.
Bomnrroc, II. 254.
Bora cuja, V. 96.
chaptis, V. 130.
coibor, V. 131.
coitor, V. 116.
pama, V. 56.
BozéopataaLmes, XII. 3,179, 198.
Boddaerti, XII. 199.
chinensis, XII. 215.
dentatus, XII. 208.
Dussumieri, XII. 207.
histophorus, XIT. 210.
laokus, XII. 214.
Plinianus, XIL. 205.
sinicus, XII. 215.
viridis, XII. 218.
Bompay’s pocxs, XXII. 497.
Boire, VIII. 113.
Bonneuire, XVII. 31.
Bornus , V. 154.
grossidens , V. 154.
Bosrricne chinois, XII. 94.
tacheté, VIT. 4837.
Bosrricuoïne œillé, VII. 430,434.
Borarçue, XI. 79.
Boroue, IL. 180, 181.
Boria, XVIII. 4.
grandis, XVIII. 56.
Bour de tabac, IL. 44.
BourarGue, VIIL 95.
Bouviire, XVII. 79.
Bovicurne, VIIL. 486.
diacanthus, VILL. 487.
Box, VI. 346.
goreensis, VI. 364.
salpa, VI. 357.
salpoides, VI. 365.
tricuspidatus, VL 372.
BwËë, VI. 350.
Brama, VII. 281.
atropus, IX. 141.
melampus , IX. 123.
orcini, VIL 295.
Braxono, IL, 62.
Brème de mer, VI. 329.
Brèmes, XVI. 3. XVII. 2, 6, 9.
Brocuers , X VILLE. 269 , 277, 279.
Ses maladies, XVII. 320.
Ses vers intestinaux, XVII.
Browres, XV. 341. it
prenadilla, XV. 343.
Bayonus, XXII. 157,
macrolepidotus, XXII. 157.
Brycox amazonicus, XXII. 246,
Bryrre, VII. 454, 461. [248.
punctatus, VIE. 462.
reticulatus , VII. 463.
umicolor, VII. 464.
Buxorre, XII. 41.
Buzz mean, IV. 149.
Buro, X. 113, 115.
brun, X. 116, 148.
Burns, XIX. 316.
banané , XIX. 341.
glossodontus , XIX. 323, 348.
macrocéphale, XIX. 324.
Casnro , XVI. 376.
Czæsro , VL. 426.
argenteus, VI. 431.
cærulaureus, VL 434.
chrysozona, VI. 440.
cuning, VI. 444.
erythrogaster , VI. 442.
lunaris, VL 441.
maculatus, VI. 439.
poulain, VI. 445.
striatus , VE. 559.
tile, VE. 498.
lricolor, VI. 438.
Cæsromore, VIII. 398.
Ballon, VII. 431.
Bloch, VIH. 425.
quadripunctatus, VILE 434.
DES POISSONS.
Cazcionrays , IX. 376, 377. XV.
294, 297; 298.
albidus, XV. 316.
asper, XV. 302.
barbatus, XV, 322.
cœlatus, XV. 308.
læviceps, XV. 309.
Iævigatus , XV. 314.
longifilis, XV. 317.
punctalus, XV. 318.
subulatus, XV. 311.
thoracatus, XV. 309.
Carciomore indien, IV. 228.
Cazrronyuus , LIL. 298. XII. 262.
acanthorhynchos, XII. 311.
admirabilis, XIL. 286.
baikalensis, XII, 264. 327.
belenus, XIE. 294.
cithara, XII. 280.
curvicornis, XIE. 298.
dactylopus, XIL. 310.
diacanthus, VIIL. 487.
dracunculus, XII. 274.
élégant, XII. 291.
fasciatus, XII. 285.
festivus , XII. 286.
filamentosus, XIE. 303.
indicus, IV. 228. XIL 263,
japonicus,XIL.299. [264,462.
lacerta, XII. 286.
lineolatus, XII. 307.
lyra, XII. 266.
maculatus, XII. 280.
monopteryeius, XII. 311.
Morisonn, XII. 295.
ocellatus , XII. 309.
opercularis, XIL. 305.
orientalis, XII. 297.
pusillus, XII. 287.
reliculatus, XII. 284.
Rissoi, XII. 293.
sagitla , XII. 304.
simplicicornis, XIE. 303.
Sudorii, XI, 198.
Sueur, XIE. 291.
13
| Cazzyonons, XIE. 15. XIV. 158,
| 285.
auro-punctatus, XIV. 290.
carolinus, XIV. 291.
flavescens, XIV. 289.
genistriatus, XIV. 293.
japonicus, XIV. 294.
lineatus, XIV. 289.
sandwicensis, XIV. 295.
ustus, XIV. 286.
viridescens , XIV. 297.
Waigiensis, XIV. 296.
| Caweyronox, VIT. 465.
| Canne canne, V. 233.
| Canruëres, VI. 7, 318.
Blochu, VI. 339.
brama, VI 328.
cæruleus, VI. 342.
emarginatus , VI. 338.
filamentosus, V. 329. VE. 558.
grandoculis, VI. 341.
griseus , VI. 333.
guliminda, VI. 344.
lineolatus, VI. 344.
maculatus, VI. 348.
nigromaculatus , ILE. 88.
orbicularis, VI. 331.
senegalensis, VL. 337.
vulgaris, VE. 319.
Capsran, XXI. 392.
Pêche du capelan, XXI. 404.
Usage du capelan, XXI. 405.
| Caperaws fossiles, XXI. 408.
Careuxa, V. 239.
Carrraine, VI. 302. X1HL.274,275.
| Carrro, XI. 73.
fluviatilis, XVIL. 189.
Capoëre, XVI. 278.
amphibia, XVI. 282.
fundulus, XVI. 279.
macrolepidota , XVI. 280.
Carros , X. 4, 5, 29.
aper, X. 30.
| CaranGur, IX. 4, 91.
| Caranx , IX, 58.
14 TABLE GÉNÉRALE
Caranx alexandrinus, IX. 35. [Caranx luna , IX. 80.
amblyrhynchus » IX. 100. macarellus , IX. 40.
amia , VIII. 345 , 346. IX. 18.| macrophthalmus, IX. 60.
analis, IX. 88. malabaricus , IX. 121.
armatus , IX. 127. mate, IX. 54.
ascensionis, IX. 102. mauritianus, IX. 60.
auroguttatus , IX. 71. melampygus , IX. 116.
Bartholomæi, IX. 100. mentalis , IX. 124.
bayad, IX. 75. Mertensni , IX. 64.
Belengerïi , IX. 116. microchir, IX. 59.
Blochui , IX. 69. nigripes , IX. 122.
boops , IX. 46. Novæ Guineæ, IX. 63.
cæruleo-pinnatus , IX. 119. oblongus, IX. 128.
calla, IX. 49. para, IX. 58.
cambon , IX. 60. Peronii, IX. 112.
carangus, IX. 91. petaurista, IX. 132.
chrysophrys, IX. 71. pisquetus , EX. 97.
ciliaris , IX. 129. platessa , IX. 84.
Ce DO IX. 126. Plumieri, IX. 65.
citula , IX. 126. punctatus, IX. 88.
crumenophthalmus , IX. 62. ronchus , IX. 35.
Daubenton , IX. 65. Rotleri, IX. 29.
dentex, IX. 87. Sanciæ Helenæ, IX. 37.
djeddaba , IX. 51. sem, IX. 105.
Dumeril, IX. 204. senegallus, IX. 78.
ekala , IX. 117. sexfasciatus , IX. 110.
fallax, IX. 95. | solea, IX. 86.
fasciatus, IX. 10. speciosus, IX. 130.
ferdau , IX. 56. suareus , IX. 38.
Forsteri, IX. 107. ülle, IX. 124.
fulvoguttatus , IX. 75. trachurus , IX. 11.
fusus, IX. 52. trés-beau , IX. 130.
georgianus , IX. 85. vari, IX. 48.
glauque, VIIL. 345. xanthopygus, IX. 109.
gymnostethus , IX. 738. xanthurus , IX. 55.
Heberi, IX. 119. CaranxomonE sacrestin, VI. 487.
helvolus, IX. 104. Carassius, XVI. 81.
ire, IX. 57. bucephalus, XVE. 95.
Jacobæus, IX. 42. Carninar, IL. 195.
jarra , IX. 109. CARE, Co XXIT. 269, 281.
kalla, IX. 49. Carunus, VI. 41.
kiliche , IX. 48. Carousse, IL. 77.
kurra , IX. 44. Carres, XVL. D PE À
leptolepis, IX. 63. à cuir, XVI. 60.
Lessonn , IX. 85. sa langue, XVI. 33.
DES POISSONS.
Canrrs, sa longévité, XVL. 56.
à miroir, XVL. 60.
roi des cyprins, XVI..60.
ses vers intestinaux, XVI. 57.
Carrio, XXI. 237.
Casracnau, VII. 285.
Casracnorrs, VIL 281, 285.
de Dussumier, VIL 294.
du Germon, VIL. 295.
Carazura , ILE. 98.
Carapmracrus americanus, XV.
[276.
costatus, XV. 269.
punctatus, XV. 318.
Cara, XVI, 410.
Buchanani, XVII 411.
Carorrio , XXII. 302.
mento , XXII. 304.
Carosromus, X VI. 3. X VIT. 2,418.
aureolus, XVII. 439.
bostoniensis, XVII. 432.
carpio, XVII. 457.
communis, XVII. 426.
cyprinus, XVII. 474.
Duquesnii, XVIL. 458.
elongatus , XVII. 455.
fasciatus, XVII. 449.
Carosromus Forsterianus, XVII.
463.
gibbosus, XVII. 448.
Hudsonius, XVII. 459.
longirostrum , XVII. 453.
macrolepidotus, XVIE. 4417.
maculosus, XVII. 454.
nigricans, XVIL. 453.
oblongus, XVII. 441.
planiceps, XVII. 450.
Suceti, XVII. 466.
Suern, XVII. 465.
teres, XVIL 468.
Tilesi, XVIL 469.
tuberculatus, XVII. 444.
vittatus , XVII. 459.
Cavizzone, IV. 771.
Crraro, XI. 20.
Cuxu-prra, VIIL 334.
Céran , XX. 452.
Crzerin, XX. 6, 452.
CExrraxonox, IV. 262.
Cenrrarcaus, IL. 81. VII.454,458.
æneus, LIT. 84.
hexacanthus, VIL 459.
iridens , IL. 89.
pentacanthus , IL. 88.
sparoïides, IL. 88.
tetracanthus, VII. 460.
viridis, VII. 460.
Cenrriscus niloticus, XIX. 241.
Csnrrocasrer, X. 113,115, 116.
argentatus , X. 162.
brunâtre, X. 116.
equula, VI. 445.
fuscescens , X. 156.
rhombeus, VIT. 240.
Cenrrocopars, IX. 268, 330.
crassus , IX. 348.
liparis , IX. 345.
microchirus , IX. 416.
morio , IX. 342.
nègre, IX. 331, 342.
ovalis , IX. 346.
pompilus, IX. 334.
Cxnrronore binotatus, VIE. 861.
fasciatus, XI. 441.
gardénien, VIIL 337.
glaycos, VIII. 346.
islandicus, XI. 438.
Iyzan , VIIL. 346.
ovale, VIIL. 428.
spinosus, VIII. 336.
vadigo, VIII. 345, 363.
CEnrropone rhomboïdal , VIE.
240 , 247.
Cenrroromes, Il. 102.
alburnus, V. 180.
ambassis , IL. 176.
arabique , IL. 165.
brochet de mer, Il. 102.
de roche, LE. 119.
doré , IL. 146.
hober, Il. 424.
16
Cenrropomes loup, IL. 56.
macrodon , Il. 164.
mulet, IL. 64. £
œillé, V. 139.
Plumier , Il. 51.
rayé, IL 79.
rouge, IL. 178.
rubens, IL. 146.
rupestris, LL. 119.
six raies, IL. 206.
undecimalis , HE. 102.
Cenrroprisris , LI. 36.
atrobranchus, IL 45.
aureo-rubens , FIL. 45.
georgianus, VIL 451.
hirundinaceus, VIE. 450.
nigricans , HI. 37.
rufus , LL. 47.
scorpenoides, ILE. 48.
tabacarius , II. 44.
trident, IL. 48.
truttaceus, LL. 50.
Cxrnacacanraes, [V. 114 et 138.
spinarella, IV. 138.
Cépnaze, XI. 10.
CreHazrpis octomaculatus, X. 322.
Cxrrnazornous argus , IL, 360.
Cépozrs, X. 388.
abbreviata, X. 403.
cæcula, XIL 165.
cærulea , X. 391.
gladius, X. 318, 352, 361.
iris, X. 342.
limbata, X. 402.
marginata , X. 402.
rubescens, X. 388. 389.
tænia, X. 889. L
trachyptera, X. 317,322, 391.
Crrnies , II. 21. VIIL. 475.
brun , IE. 21.
Cerveau, L. 415.
goût, L 475.
narine , L. 471.
œil , L. 446.
oreille , [. 458.
TABLE GÉNÉRALE
Cerveau , tact, L. 477.
Crsrres, XI. 156.
oxyrhynchus, XI. 162.
plicaulis, XL. 157.
Crrora , X. 9.
Cérorsis, XIV. 383.
candira, XIV. 386.
cœcutiens , XIV. 384.
CnagorssEaux , IV. 142, 154.
Cagors, IV. 142.
de rivière, LV. 145.
Cnapronrera , IV. 112, 113.
Cuaca , XV. 444.
lophioides, XV. 445.
Cuæronox, VIL. 3, 9.
leurs voyages, VII. 8.
Abhortani, VIL. 58.
Achilles, X. 218.
acuminatus , VIL 98.
alepidotus, IX. 404. XXII.
414.
annularis, VIL 20, 178.
arcuatus, V. 434. VII. 211.
argenteus ; VIL. 240, 251.
argus, VIL. 136.
armatus, IL. 133.
arthriticus , VII. 122, 229.
aruanus, V. 434.
asfur, VIL 174.
aureus, VII. 202.
auriga, VIL 79.
baronessa, VIL. 45.
Benetti, VII. 84.
bengalensis, V. 442, 458.
bicolor, VIL 168.
bifascialis, VIL 48.
bifasciatus, VI. 120.
bimaculatus, VIL 67.
biocellatus, VIL. 62.
Boddaerti, VII. 185.
Brownriggii, V. 484.
canaliculatus , X. 145, 146.
canescens, VIL 110, 530.
cannelé , X. 116.
capistratus, VIE 8, 64.
DES POISSONS. 17
Cwæropox à chevrons aigus, VIE. | Caæronox lunatus, VIL, 57.
chinensis, VII. 351. [42.
chirurgus, X. 168.
chrysostomus, VII. 99.
chrysozonus, VII. 82.
chrysurus, V. 423.
ciliaris, VIL. 154.
citrinellus, VIE. 27.
collare, VIL. 58.
cornutus, VII. 102.
couagga, X. 168, 200.
couronné, VIL 154.
curassao, V. 471.
decussatus, VII. 54.
de Desjardins, VIL. 58.
diacanthus, VII. 185.
dizoster, VII. 527.
dorsalis, VII. 70.
dux, VII 184.
elongatus, X. 206.
enceladus, VIT. 87.
ephippium, VIE. 80.
faber, VIL 113, 125.
falcula, VIL. 41. * F
fasciatus, VIL. 61, 184.
flavus, VIL 61.
Frehmlu, VII. 24.
gahm, X. 219.
galline, VII. 236.
gigas, VIL. 121.
glaucus , VIIT. 398, 400.
guttatus, X. 116, 136.
hadjan, VIL 56.
imperator, VII. 180.
incisor, VII. 266.
karraf, VIL 46.
Klein, VII 30.
labiatus, VIL 83.
larvatus, VIL. 45.
Leachni, VII. 49.
lineatus , X. 298.
lineolatus, VIE. 40.
lividus, V. 430.
longimanus, VII. 133.
luctuosus , ‘VIT. 37.
lunula, VII. 59.
luridus , V. 475.
luteolus, VII. 198.
lutescens, VII. 210.
macrolepidotus, VIE. 93.
maculatus, V. 442, 489.
maculosus , VIL. 176.
marginatus , V.442, 446 , 448.
VIL. 57.
Mauritni, V. 442, 446, 448.
melanopus, VII. 84.
melanotus, VII. 71.
Mertensui, VIL 47.
mésoleucos, VII. 56, 170.
mesomelas, VII. 170.
Meyeri, VIL 19.
miliaris, VII. 26.
monodactylus, V. 360.
nesogallicus, VIL.: 63.
nicobareensis, VII. 189.
nigricans , X. 168, 190, 209,
283.
nigro-fuscus, X. 214.
oblongus, X. 168.
ocellatus, VII. 75.
ocellicaudus, VIF. 69.
octofasciatus, VII. 8, 17.
olivaceus, X. 288.
orbicularis, VII. 232.
orbis, VII. 127.
ornatissimus, VII. 22.
pairatalis, VIL 138.
Parræ, VII. 155.
paru, VIL 205. IX. 384.
pavo, V. 417.
pentanthus, VII. 235.
pictus, VII. 55.
pinnatus, VII. 214, 221.
plebeius, VII. 68.
plectorhynchus, V. 294.
Plumieri, VII. 420.
princeps, VII. 33.
principalis, VIT. 81.
punctato-fasciatus, VIE. 28.
C
18
Caæropox punctatus, VIL 132.
reticulatus, VIL. 32.
rhombeus, VIL. 241.
rhomboides, VIIL 398, 407.
rondelle, V. 462.
rotundus, V. 461.
sargoide , V. 446, 448.
saxatilis, V. 442, 448, 446,
447, 458, 460, 462.
Sebæ, VIL. 52.
sebanus, VII. 74.
semilarvatus, VII. 39.
setifer, VIL 76.
Sohal, X. 221. .
sordidus, V. 442, 466, 467.
speculum, VIL 78.
spilopleura, VIE 74.
squamulosus, VIT 155.
stellatus, X. 195.
striatus, VIL. 10. X. 200.
strigangulus , VIL. 42.
strigatus, VIT. 25.
superbus, VIT. 32.
suratensis, V. 442, 486.
tacheté, X. 116, 198.
Taunay, VIL 48.
tau-nigrum , VIL. 38.
teira, VIL 214, 221, 295,
226, 239. IX. 388.
tetracanthe, VIL 144,
triangularis, VIL 43.
triangulum, VEL 44.
tricolor, VIL. 162.
trifasciatus, VII. 34.
triostegus, VIL. 113. X. 197.
ulietensis, VII. 39.
unicornis, X. 258. #
unimaculatus, VIL 72.
vagabundus, VIE. 50.
vespertilio, VIT. 214,222, 289.
virescens, VIL. 30.
vittatus, VIL 8, 34.
Cuarceus, XXII. 238.
amazonicus, XXII. 246.
angulatus , XXII, 238, 263.
TABLE GÉNÉRALE
Cazceus ararapeera, XXII. 244.
carpophaga , XXII. 252.
falcatus, XXII. 254.
fasciatus, XXII. 149, 238.
guiie, XXII. 255.
Hilarii, XXIL. 246.
macrolepidotus , XXII. 238,
240.
nigro-tæniatus, XXII. 32.
opalinus , XXIL. 238, 244.
Orbignyanus, XXII 249.
pesu ; XXIL 251.
rodopterus , XXII. 249.
rotundatus , XXII, 261.
Schomburgkii, XXII. 250.
Cnazcnus, XXIL 258.
angulatus, XXII, 263.
auritus, XXII. 262.
brachypomus, XXII, 259.
Cnazcas, XX. 20.
Xanueuc, X. 9.
Cranra, X. 62.
Ruconius, X. 79.
Cuasos, XIX. 179.
arabique, XIX. 187.
chloropterus , XIX. 195.
cyprinella, XIX. 198.
lubina , XIX. 199.
mento, XIX. 194.
nuchalis, XIX, 196.
orientalis, XIX. 197.
salmoneus, XIX. 201.
Cuaponne, V. 283, 235.
Cuapsor , IV. 149.
Caarnis, V.-130.
CHaracnus, XXIL 2.
amazonicus, XXII. 61.
besse, XXIL 316.
carpeau, XXII. 15.
dentex, XXII. 1817.
niloticus, XXII. 186, 187.
Roschal, XXII, 315. ;
Cuarax, VL.7, 71,79. XXII. 42,
puntazzo , VI. 72, [46.
Cnasmones , XI. 193 , 279, 295.
DES POISSONS. 19
Cmasmones bosquianus, XL. 295. | Cæeruines trilobatus, XIV. 79.
noyemlineatus, XL. 299.
quadrifasciatus, XI. 298.
Cuarozsse, XXI. 94.
aquosus, XXI. 109.
cepedianus, XXI. 99.
chacunda, XXI. 111.
chanpole, XXI. 116.
chrysopterus, XXI. 110.
cortius, XX1. 115.
maculatus, XXI. 108.
manmina, XXI. 114.
nasus, XXI. 104.
Osbeckii, XXI. 106.
punctatus, XXI. 107,
tampo, XXI. 117.
Cuavrre soleil, V. 494.
Crauzropus, XXII. 380.
Fieldn, XXIL. 389.
Schneideri, XXII. 388. -
setinotus, XXII. 387.
Sloani, XXII. 382, 387.
Cannes, XIII. 143. XEV. 77.
arenatus , XIV. 101.
bimaculatus, XIV. 96.
Blochn, XIV. 108.
coccineus, XIV. 106.
diagrammus, XIV. 98.
fasciatus, XIV. 92.
festivus, XIV. 104.
Ketlitzi, XIV. 105.
lachrymans , XIV. 109.
lunulatus, XIV. 88.
maculosus , XIV. 104.
mentalis, XIV. 101.
Mertensii, XIV. 102.
polygramma , XIV. 105.
punctulatus , XIV. 87.
quinquecinctus , XIV. 107.
radiatus, XIV. 91.
rivulatus, XIV. 86.
roseus , XIV. 105.
sanguineus ; XIV. 106.
scare, XIV. 147.
sinuosus , XIV. 95.
undulatus, XIV. 108.
venosus, XIV. 100.
Cæezrox , XIII. 15, 338.
auratus, XIII. 341, 351.
cyanochloris, XIIL. 346.
Forskalii, XILL. 349.
fuscus, XIITL. 349.
hemichrysos , XII. 851.
lineatus, XIIL. 354.
microstoma, XILL. 353.
vinidis, XIIT. 352.
Caironacryzes, V. 9, 356.
Antoni, IX. 494.
brachydactylus, V. 361.
Carmichaelis, V.360.1IX.489.
carponemus , V. 362.
fasciatus, V. 351.
variegatus , IX. 498.
zonatus, V. 365.
Caeizoniprère acoupa , V. 109.
aigle, V. 37.
chrysoptère, IL. 51.
cyanoptére, V. 177.
heptacanthe, IX. 225.
Cuera, XVI. 370,452. XVII. 330.
xenuaor, VIL 81.
Cuezmows, VII. 6, 86.
à bec médiocre, VII. 87.
à long bec, VII. 89.
longirostris, VIL. 89.
rostratus, VIL. 87.
Cuecox, XI. 10.
JcA0v, XI. 55.
Curra , LL. 288.
Caéroprpréres, VIL 7, 120.
Cazvane, XI. 74. XVIL 172.
Cuevauers, V. 163.
baudrier, V. 165.
ponctué, V. 167.
rayé, V. 169.
Cuiconus punctatus, XXII. 103.
Cuirocenrres, XIX. 150.
dorab , XIX. 150.
Ses intestins, XIX. 160.
20 TABLE GÉNÉRALE
Cumocenrres, sa vessie , XIX. 161. | Cuonprosromes seva, XVIL 396.
Camonecres, XII. 389.
biocellatus, XII. 417.
Bougainville, XIL. 431.
chlorostygma, XII. 426.
coccineus, XII. 430.
Commersonii, XII. 426.
furcipilis, XII, 423.
hirsutus , XII. 434.
hispidus, XII. 407.
Iævigatus, XIL 399.
lævis, XII. 437.
lophotes, XII. 407.
marmoratus, XII. 402.
Mentzeln, XIL. 417.
multiocellatus , XII, 420.
nesogallicus , XII. 401.
nummifer, XII. 425.
ocellatus, XII. 419.
pardalis, XII. 420.
pavoninus, XII. 421.
pictus, XIL. 393.
principis , XIL. 416.
scaber, XII. 412.
tuberosus, XII. 428.
tumidus, XIL. 397.
unipennis, XIL. 437.
variegatus , XIL. 422.
CuironèMe, IL. 78.
georgianus , IL. 18.
Curreuté, VI. 107.
CuirurGren , X. 167.
Camus, XVI. 453.
CuzoroParaazmus, X XII. 370,521.
Caoxprosromes, XVII. 381.
aculeatum, XVII. 408.
dembensis, XVII. 398.
Dillon, XVII. 404.
Duvaucelii, XVII. 403.
Gangeticum, XVIL 399.
labeo , XVIL 495.
lipocheïlos, XVII. 400.
nasus , X VII. 384.
ryzela, XVII 199, 395.
semiyelatus, X VIE 402.
Syriacum , XVII. 407.
Cronwèmes, VIII. 367.
aculeatus, VIIL 384.
commersonianus, VI. 370.
exoletus, VIII. 379.
Farkbarn, VII. 388.
guaribira , VIII. 393.
Jyzan , VIIL. 387.
mauritianus, VILLE. 382.
moadetta, VIE. 382.
palometa, VII 892.
quiebra, VII. 396.
saliens, VII. 389.
saltans, VIIL. 393.
Sancti Petri, VIL. 379.
tala, VII. 377.
tol, VIIT. 385.
toloo, VII. 377.
Curemys, œpeuve. V. 11.
Carisro-psaro, X. 7.
Caroms, V. 16, 18: XIII. 15.
Carysorarys, VI. 81,83.
aculeata, VI. 137.
annularnis, VI. 139.
aurata, VI. 85.
berda, VI. 118.
bifasciata, VI. 118.
bilobata, VI. 125.
calamara, VI. 117.
cardinalis, VI. 130.
chrysargyra, VE. 107.
cœruleosticta, VI. 110.
coracinus, VI. 133.
crassirostris, VI. 98.
cristiceps, VI. 132.
Forsteri, VI. 140.
gibbiceps, VI. 127.
globiceps, VI. 100.
grandoculis, VI. 134.
haffara, VI. 108.
laticeps , VE. 122.
longispinnis, VI. 116.
madagascariensis, VI. 135.
sarba, VI. 102.
#
DES POISSONS.
Curysorose, X. 39.
Crcuras, XIIL. 15.
ænea , III. 84.
argyrea, VI. 479.
Cuning, VI. 444.
erythrura, VI. 475.
fares, VI. 491.
macroptera, V. 362.
pelagica , IX. 320.
tetracantha, IL. 471.
variabilis, LE. 55.
Cneze, IE, 194.
Circurariow , I. 508.
aorte, I. 515.
artères branchiales, 1. 518.
bulbe de l'artère pulmonaire ;
I 510, 512.
cœur , I. 510.
oreillette, I. 510, 511.
péricarde, E 510.
rénale de Jacobson , I. 516.
sinus veineux , I. 510, 511.
veine-porte, L. 509.
veines branchiales , L. 514.
ventricule, I. 510, 512.
Cmnumparge, XI. 406.
capensis , XI. 406.
Cirrnines , XVI. 8, 284, 3711.
Blochn, XVI 290.
breviceps, XVI. 293.
dero, XVI. 296.
Dussumieri, XVI. 291.
micropogon, XVI. 255.
mrigala, XVI. 294.
plumbea, XVI 289.
reba, XVI. 292.
rubripinnis, XVI. 288.
Cirrurres, I. 66.
aprinus, HI. 76.
arcatus , IL. 74.
fasciatus , IL. 76.
maculatus, IL. 69.
pantherinus , IE. 70.
punctatus, LL. 70.
acheté, IE. 69.
21
Crraaræpus, VII. 7, 87, 183.
Crraaries, XXII. 69, 94.
Chilodus , XXII. 103.
Geoffroyi, XXII. 95.
latus, XXII. 101.
Kidæp0c ; XXII. 100.
Crruirus, XXII. 316.
Crrura armata , IX. 127.
Banksu, IX. 82.
ciliaria , IX. 144.
Crarnas, XV. 352.
abbreviatus , XV. 386.
batrachus, XV. 385.
capensis, XV. 311.
Dussumieri, XV. 382.
fuscus, XV. 383.
Hasselquistii, XV. 362.
jagur, XV. 388.
lazera, XV. 372.
magur , XV. 381.
marpus, XV. 318.
Nieuhoffi, XV. 386.
punctatus, XV. 384.
senegalensis, XV. 376.
syriacus, XV. 375.
Craverza, XVIL. 49.
Czerriques, XII. 265.
genizarra, XIII. 267.
Cuniuu, VIIL. 78.
Cinus, XI. 194, 352.
acuminatus , XI. 370.
anguillaris, XI. 390.
argentatus, XI. 354.
Audifredi , XI. 360.
brachycephalus , XI. 371.
capillatus, XI. 371.
cottoides, XE. 367.
Delalandui, XI. 378.
elegans, XI. 388.
geni-guttatus , XL. 386.
gobio, XI. 395.
guttulatus , XI. 387.
Herminieri, XI. 380.
heterodon , XI. 394.
latipennis, XI. 394,
22 TABLE GÉNÉRALE
Cznus littoreus, XI. 389.
microcirrhis, XI. 384.
mutabilis, XI. 354.
pectinifer, XI. 374.
perspicillatus, XL. 372.
peruvianus , XI. 383.
superciliosus, XI. 360.
testudinarius , XI. 360.
variolosus, XI. 881.
virescens, XI. 360.
Ciupaxopon, XX. 9.
africain, XX. 10.
aureus, XX. 428.
chacunda, XXI. 118.
chanpole, XXI. 116.
chapra, XXI. 115.
chinois, XX. 10.
cortius, XXI. 115.
gagius, XXI. 117.
ilisha, XX. 434.
Jussieu, XX. 10, 351.
manmina, XXI. 114.
motius, XX. 328, 461.
nasica, XX. 10...
pilchard, XX, 10.
thrissa , XX. 10.
thrissoïdes, XX. 385.
Ciurra, XX. 18, 28.
æstivalis, XX. 420.
africana , XX. 301, 307.
allecia, XX. 262.
alosa, XX. 11, 411.
apalike, XIX. 386.
arcuata, XX. 463.
atherinoides, XXI. 38.
auro-vittata, XX. 262.
Bœlama, XXI. 317.
brasiliensis, XIX. 320, 341.
champil, XX. 324.
chapra, XX. 440. XXI. 115.
chrysotænia, XX. 262.
cœrulea , XX. 260.
cœruleo-vittata, XX. 465.
cyprinoides , XIX. 384.
dorab, XIX. 150. XX. 7.
Czvrra elongata, XX. 247.
encrasicholus, XXI. 7.
fallax, XX. 114, 409.
fasciata, X. 61, 96. XX. 10.
finta, XX. 409.
flos-maris , XX. 466. XXI. 49.
fuegensis, XX. 462.
gigantea , XIX. 386.
gracilis , XX. 466.
,halec, XX. 258.
harengus , XX. 30, 250, 262.
haumela, VIIE. 248, 249. XX.
indica, XX. 439. [7.
Isengleena, XX. 464.
Leachii, XX. 248.
lincolata, XX. 256.
macrocéphale , XIX. 318,324.
XX. 10.
malabarica , XXI. 64.
matowacca, XX. 811.
melanura, XX. 351.
melastoma , XX. 310, 312.
micropus ; XX. 471.
minima, XX. 259.
motius, XX. 323.
mystax, XXI. 5, 68.
mystus, XX. 9. XXI. 5,75,
nymphæa, XX. 465. [85.
Pallasii, XX. 2538.
parvula, XX. 258.
phalerica, XX. 262.
phasa, XXI. 59.
Pilchardus , XX. 8, 246 , 446.
pontica, XX. 244.
raie d'argent, XXI. 48.
rufa, XX. 11, 409.
sagax, XX. 463.
sardina, XX. 455.
setirostris, XXI. 5,11. ,,
sima, XX. 801. Ki, Ft
sinensis, XX. 346, 354.
spratus. XX.287, 454.
sternicla, XX.7. XXI. 166.
synura, XXI. 124, 146.
thrissa, XX. 384. XXI. 105.
DES POISSONS. 23
Czurra thrissoides, XIX. 386.
tropica, XX. 7.
vernalis, XX. 491.
villosa , XX. 7. XXI. 398.
virescens , XX. 257.
vittata, XX 260.
Czurioïnes, XX. 1.
Czuréonic, XX. 3845.
Blochu, XX. 358.
Commersoni, XX. 850.
fasciata, XX. 349.
Jussieui, XX. 346.
yvittata, XX. 852.
Cornis, XVII. 1, 2, 5; 8.
aculeata, XVIII. 70.
amnicola, XVII. 68.
anableps, XVIIL. 3.
anguillicaudata, XVIIL. 483.
arenata, XVIIL. 28.
barbatula, XVIIL 14,
Bilturio, XVIIL. 35.
bimucronata, XVIIL 78.
Botia, XVIII. 72.
bulgara, XVII. 74.
chlorosoma, XVIII. 38.
chrysolaimos, XVILL. 27.
corica ; XVIIT. 86.
cucura; XVIII. 70.
Dario, XVII, 85.
fasciata, XVII, 95.
fossilis, XVII. 6, 8, 46.
frænata, XVIIT. 43.
geto, XVIIL. 84.
gibbosa, XVIIT. 34.
gongota, XVIII, 71.
grandis, XVIII. 86.
Guntea, XVIIL. 67.
guttata, XVII. 79.
Hasselti, XVIHIL. 74.
heteroclita, XVIII. 3, 114,
180 , 210.
insignis, XVIIL. 44.
japonica, XVIIL. 3.
Kublii, XVUL. 77.
macrolepidotus, XVIII. 180.
Cosrrismajalis , XVIIL. 180 ,185,
210.
malapterura, XVIIT. 88.
marmorata, XVIIL. 41.
micropus ; X VIT. 29.
monoceros, X VIII. 38.
montana, XVII. 69.
Nurga, XVII. 24.
oblonga, XVHI. 76.
ocellata, XVIIT. 36.
oculata, XVII, 71.
pacifica, XIL. 234. XVIII. 113.
Pangia, XVIIL 75.
panthera, XVIII. 44.
pavonacea, XVIIT. 37.
phoxocheila, XVIIL. 79.
rupecula, XVIII, 40.
sayona, XVIII. 32.
scaturigina , XVIII. 81.
spiloptera, XVII. 27.
subfusca, XVIII. 80.
suborbitalis, XVIII. 26.
tænia, XVIIL. 58.
thermalis, XVIIL, 78.
tigris, XVII. 45.
Turio, XVIIL 38.
vittata, XVIII. 42.
zonata, XVIII. 39.
|Corcra, XXL. 77.
Dussumieri, XXI. 81.
Grayi, XXI. 84.
Hamiltoni, XXI. 79.
nasus, XXI. 85.
Playfairi, XXI. 86.
quadragesimalis, XXI. 83.
Reynaldi, XXI, 81.
X01006 ; XV. 249.
Corus catus, IL 448. IIL 143.
chatareus , LL. 444. VIX, 312.
coboius, LL. 444. VII. 3925.
datnia , IT, 139,
gud gutia, II, 148.
nandus , LL. 144. VIE 482.
tivittatus , ILE. 144.
vacti, LIT. 143.
24 TABLE GÉNÉRALE
Cours, VIIL 26, 28, 42.
Cousa, VIL 359.
bejeus, VII. 365.
chuna, VIL 368.
cotra, VII. 366.
llius, VIL 366.
ponticeriana, VII. 370.
rubané, VIL 369.
sota, VIL 367.
unicolor , VIL. 368.
vulgaris, VIE 362, 369.
Couwrrnore, XIL. 327.
Baikalensis, XIE. 329.
Commis, VI. 208.
Coxcroropus percatus, IV. 382.
Coxopow, V. 156
antillanus, V. 156.
Coos de mer, IV. 23.
Coquerre, XIII. 62.
Coracrnus , Kopæxivoc, V. 21,24,
Corax, IV. 46. V. 21.
Corgrau, V. 86.
Corss, V. 6, 22, 86.
Corponnier, IX. 161.
Corpyra, VIIL 26, 29.
Coréconrs, XXI. 454.
albula, XXI. 520.
albus, XXI. 510.
Amboinensis, XXII. 126.
Artedii, XXI. 528.
Cepedii, XXI. 503.
clupeiformis, XXI. 523.
conorhynchos , XXI. 485.
cyprinoides , XXI. 526.
fera, XXI. 472.
harengus, XXI. 532.
hyemalis, XXI, 479.
Labradoricus , XXI. 533.
Lavaretus, XXI. 466.
leucichthys, XXI. 535.
lucidus, XXI. 523.
maræna, XXI. 481.
microstomus, XXI. 488.
muksun, XXI. 494.
Muller, XXI. 463.
Cor£conss nasutus, XXI, 493.
Nilssoni, XXI. 497.
omul, XXI. 528.
otsego, XXI. 513.
oxyrhynchus , XXI. 464, 488.
Palea, XXI. 477.
Pallasii, XXI. 483.
paralepis , IL. 357.
Pennanti, XXI. 507.
polcur , XXI. 506.
pollan, XXI. 502.
Powan, XXI. 503.
quadrilateralis, XXI. 512.
Reisingeri, XXI. 496.
rouge, XXI. 463.
Rudolphianus, XXI. 531.
sardinella, XXI. 517.
sikus, XXI. 500.
silus, XXI. 424.
syrok, XXI. 499.
tugün, XXI. 519.
tullibee, XXI. 526.
umbra, XXI. 468.
vimba, XXI. 514.
Willughbei, XXI. 522.
Corica soborni, XX. 325.
Corrcus, XIII. 18.
Lamarcki, XIIL. 260.
rostratus, XIII, 256.
rubescens , XIH. 262.
virescens, XIIL. 264.
Cornis, XIII. 860.
aygula, XII. 491.
CorniGer spinosus, VIII, 481.
Coro-coro, V. 189, 267.
Corvina , V. 86.
abida, V. 93.
acoupa , IX. 478.
+ aner, VV. 182,
argentata , V. 114.
argyroleuca, V. 105,
axillaris, V. 113.
Belengerii, V. 120.
biloba, V. 112.
canariensis, V. 93.
DES POISSONS. 25
Corvina carouna, V. 1925. Coryrnæxa immaculata , IX. 329.
carutta, V. 124. imperialis, IX. 286.
catalea, V. 128. japonica, IX. 272.
chaptis, V. 130. Lessonii, IX. 307.
clavigera , V. 101. lineata, IX. 269.
coitor ; V. 116. À lineolata, XIV. 48.
cuja, V. 96. lutea, VI. 250. IX. 270.
dentex, V. 139. À Marcgravii, IX. 301.
Dussumieri, V. 119. nigrescens, IX. 270.
Fourcroy, V. 111. novacula , IX. 269.
Kubhlu, V. 121. pentadactyla, IX. 269, 272.
lobata, V. 122. XIV. 45, 65, 67.
maculata, V. 126. Plumier, IV. 408. IX. 270.
miles, V. 94. XI. 316, 319.
nigra, V. 86. pompilus, IX. 330, 334.
nigrita, V. 108. psittacus , IX. 269.
ocellata, V. 134. rupestris , IX. 269.
oscula, V. 98. scomberoïides, IX. 315.
platycephala, V. 132. sima, IX. 273.
Richardsoni, V. 100. spinosa , IX. 270.
ronchus , V. 107. Sueriis IX. 302.
semiluctuosa, V. 97. torva, IV. 882. IX. 270. .
senegalla, V. 132. velifera ; IX. 360 , 370.
sina, V. 122: virens ; IX. 272. XIV.47.
soldado , IX. 479. virgata , IX. 308.
trispinosa, V. 109. Viamingiüi, IX. 315.
Corvo di fortiera, V. 86. Corvrnëxe bleue, XIV. 191.
Coryoras edentulus, XV. 291.| chinoise, V. 369. IX. 270.
Geoffroy, XV. 321. Corvpnénoine, IX. 272.
Coryrxæna , IX. 268 , 274. Cossvrenrs, XIIT. 102.
acuta , IX. 273. albo-tæniatus, XIE. 141.
argyrurus, IX. 314. atrolumbus, XII. 123.
azorica , IX. 306. axillaris, XIIL. 131.
branchiosteoa , IX. 272. bilunulatus, XII. 121.
chrysurus, IX. 309. ! Bodianus, XIII. 103, 404.
clypeata , IX. 278. diana, XIIT. 127.
cœrulea , IX. 269. XIV.35,46.| dimidiatus, XI. 136.
dolfyn , IX. 305. maldat, XI. 114.
dorado, IX. 303. mesothorax, XII. 129.
elegans , IX. 353. microlepidotus, XHL. 140.
equisetis, IX. 297. perditio , XII. 125.
galilæa, IX. 270. quadrilineatus, XIE. 135.
hemiptera , IX. 271. XIV.35.| reticulatus, XIE. 139.
hippuroides , IX. 286. Schæœnleinn, XI. 143.
hippurus, IX. 278. tæniatus, XI. 134.
d
26 TABLE GÉNÉRALE
CororrA, XIII, 291.
Corrus, IV. 142, 150.
acadianus , IV. 274.
æneus, IV. 189.
anastomus , IV. 145.
australis, IV. 398.
bubalis , IV. 165.
cataphractus, IV. 201.
cephaloides , IV. 194.
claviger, IV. 195.
diceraus, IV. 189.
elegans, IV. 195.
glaber, IV. 144.
gobio, IV. 145.
groenlandicus, IV. 185.
grunniens, XIL. 462, 466, 481. |
hemilepidotus, IV. 276.
hispidus , IV. 274.
jaok , IV. 172.
japonicus , IV. 200 , 215.
madecasse , IV. 238.
marmoratus , VII. 497.
massiliensis , LIL 22. IV. 303. |
Mertensii, VII. 496.
minutus , IV. 152.
monopteryoius ; IV. 200.
octodecimspinosus, IV. 181. |
pistilliger, LV. 193.
platycephalus , IV. 177.
polyacanthocephalus, IV. 176. |
porosus , VIIL. 498.
quadricornis , IV. 168.
scaber, IV. 249 , 254.
scorpioides, IV. 187.
scorpius, IV. 160.
trachurus , IV. 276 , 280.
tripterygius , IV. 274.
Corrus ventralis, IV. 194.
Courpara , XL. 172.
Crage de Biarritz, IV. 298.
Craraup de mer, IV. 268, 286.
Crenines , VL. 366, 371.
Forskaln, VI 378.
Créniagres, XIIL. 13, 146.
arcuatus , XIIT. 216.
\
Crenasrus Bailloni, XIE. 191.
Boryanus, XIT. 189.
Brunnichu , XIE. 183.
capistratus , XI. 220.
Chabrol, XIE. 120.
chlorosochrus, XI. 215.
chrysophrus , XIIE. 190.
cœruleus , XIIL. 214.
Cottæ, XIIL 204.
Couchii, XIE. 178.
Donoyani, XHI. 180.
frænatus , XIIL. 221.
fuscus ,; XILL. 219.
gibbus, XI. 175.
Lincku, XI 216.
littoralis, XII. 198.
Massa, XIE. 202.
mediterraneus, XHIT, 186.
melanocercus, XI, 213.
melops, XII. 167.
microstoma , XII. 250.
multidentatus, XIIL. 231.
nigrescens, XIL. 189.
norwegicus ; XIL. 176.
notatus , XIE. 217.
ocellatus , XIIL. 193.
pavo, XL. 149.
Pennantn, XII. 178 , 225.
quinquemaculatus , XIE. 212.
Rissoï, XII, 197.
Roissalii, XI. 205.
rone, XIE. 172.
tigré, XI. 209.
tinca, XII. 171, 199.
virescens , XIII. 182.
Cntoie (Le), IL. 265. XIII. 267.
Cricri, V. 239.
| Crisricers, XI, 194, 352, 402.
australis, XI. 402.
Crocro, V. 238, 251.
| Cryprocenrrus meleagris, XIE. 111
Crexozasrus, XIII. 228.
acutus, XIII. 235.
chogset, XILL 237.
cinereus, XIII. 234.
DES POISSONS. : 27
CrenoraBnus flagellifer, XIE. 240. | Cyxororamegibbosus , XXIL. 321.
iris, XL. 236.
marginatus, XIII. 232,
rupestris, XIII. 223.
uninotatus XIIL. 239.
Cuorr , V. 86.
Curema , XI. 88.
Curimara, XXII. 78.
Curimarus , XXIL. 3.
acutidens, XXII. 24, 28.
alburnus, XXII. 18.
amazonum , XXII. 90.
cilatus, XXIT. 15.
cyprinoides, XXII. 7.
elongatus, XXII. 20,
fasciatus, XXII. 113.
Gilberti, XXIT. 16.
laticeps, XXII. 21.
latior, XXII. 19.
obtusidens, XXII. 24, 28.
tæniurus, XXII. 4, 86.
Cysrun, VIIL 77, 79, 164.
acervum , VII. 186.
caballa, VII. 187.
chinense, VII. 180,
clupeoideum, VIIL, 178.
Commersonni, VIIL 165.
guttatum, VILL. 173.
immaculatum , VIIL. 191.
interruptum, VIIL 172.
Kubln VIT. 178.
Hineolatum, VIIL 170.
maculatum, VILL 181.
Mertensu, VIIL 179.
niphonium , VIIL. 180.
regale, VIII. 184.
Solandri, VIIT. 192,
tritor, VILL. 176.
Cynæpus, V. 359.
Cynopons, XXII. 307, 328.
gibbus, XXII. 333.
scomberoides, XXII. 324.
vulpinus, XXII. 329,
Cynororame, XXII. 316.
argenteus, XXII. 317.
humeralis, XXII, 320.
Cveininæ, XVI. 4. XVIIL. 109.
Cvrrinini, XVI. 5. XVIIL. 109.
Cvrrivonons , XVIIT, 105, 145.
Calaritanus, X VIIL. 151.
fasciatus, XVIIT. 156.
Hammonis, XVIII. 169.
iberus, XVIIT. 160.
Junatus, XVIIT, 161.
mento, XVIII. 171.
Moseas , XVIII. 168.
umbra, XVIII. 149.
varié, XVIIT. 147, 178.
Cyrrinoponres, XVIIL. 106.
Cvrrionrs, XVI. 1.
Cvrninorsis, XVI, 24, 81.
Cyrriss, XVI. 1, 2, 93, 379.
action de la pesanteur de l'air
sur les cyprins, XVI. 14.
engourdissement des cyprins,
XVI. 13.
cyprins conservés vivants dans
les glaces, XVI. 88.
vessie des cyprins, XVI, 9.
Cyprus abramorutilus, XVII.
acra , XVI. 428. [55.
alburnus , XVII. 272.
amarus, XVII. 8i.
americanus , XVIL 315.
angra , XVI. 319.
anjona , XVI. 436.
Anne-Caroline, XVI. 60.
aphya, XVII. 239, 242, 257,
arabicus , XVI. 202. [371.
ariza, XVI. 430.
aspius, X VIL. 266.
atpar, XVI. 454.
auratus, XVI. 101.
bacaila, XVE. 460.
balitora, XVI. 451.
ballerus, XVII. 34; 45.
barbus, XVI. 125.
barila, XVI: 418.
barna, XVI. 419.
28
Cyerinus bata, XVL 427.
bendilisis, XVI. 316.
bjoerkna, XVIL 31.
blicca, XVII. 33.
boga, XVI. 432:
bola, XVI. 423.
borelio, XVI. 443.
Brama, XVIL 9.
bucephalus, XVI. 95.
Buggenhagii, XVIL. 45, 53.
Byoni, XVI. 174.
calbosu , XVI. 253.
canius, XVI. 397.
capito, XVI. 147.
capoeta, XVI. 278.
carassius, XVL 82.
carinatus, XVII. 74.
carpio, XVL 28.
catastomus, XVIL 418.
calla, XVI.70,433.XVIL. 411.
cephaluss XIX. 508.
chagunio, XVI. 257, 378.
chalybatus, XVI. 145.
chapalio, XVL. 416.
chedra, XVIL 495.
‘chedrio, XVI. 419.
chola, XVL 410.
chrysoleucos, XVII. 315.
chrysosoma, XVL 409.
chrysoprasius, XVIL. 375.
chrysopterus, XVI. 400.
cirrhosus ; XVI. 284, 290.
clavetza, XVIL 49.
clupeoides , XVI. 370.
cocsa, XVI. 197.
Come Es XVIE 419.
compressus ; XVIL. 4127:
conchonius , XVI 394.
coriaceus , XVI. 62.
cosuatis, XVI. 444:
cotio, XVIL. 76.
cultratus, X VIE. 330.
cura, XVI. 428.
curchius, XVI. 362,363,378. !
XVI. 317.
Ccurmuca ,
|
TABLE GÉNÉRALE
Cxrrinus cursa, XVI. 361.
cursis,; XVI. 378.
cylindricus , XIX. 508:
danicomius ; XVI. 435.
dangila, XVI. 403.
danrica, XVI 404.
dentex, XVI. 1. XXIL..186.
dero, XVI. 296.
devario, XVI. 446.
dobula , XVIE. 401 , 172.
dyocheilus, XVEL 318.
elanga, XVL. 415.
PA "XVI 62.
ébrlatd) XVL 469. )
erythr ophthalmus, XVI 101,
103, 107.
eythrops; XVIT. 119.
falcatus, XVI. 865.
D AAA XVIL 9.
fimbriatus, XVL 271, 337.
Fischeri , XVIL. 319.
flavipinnis, XVI. 71.
fundulus , XVI. 2178, 409.
gelius , XVI. 896.
ghora, XVI. 458.
gibelios XVI 90.
gobio, XVI. 300, 301.
goha, "XVL 424.
gohama, XVI. 413.
gonius, XVI. 259.
gonorhynchus, XVI. 380.
gotyla, XVI. 381.
, grislagine, XVIL. 182, 220
guganio , XVI. 445.
Tamiltonlis XVI. 319.
herilwa, XVI. 465.
hoalius, XVI. 442.
humilis, XVL 94.
hungaricus, XVL. 65.
idbarus, XVIL. 143.
idus, XVIL 228, 234.
jaya, XVI 439.
Jeses, XVIL 160.
joalinus, XVI. 264.
jogia, XVE. 405.
DES POISSONS. 29
Cyrrinus kachius, XVI. 453.
Kittaibeli, XVIL. 380.
Kollarn , XVI. 76.
kursis, XVI. 265.
labeo , XVII. 420.
lacustris, XVII. 126, 301.
lamta, XVI 386.
Langsdorfii, XVL. 99.
laskir, XVII. 41.
latius, XVI. 411.
latus, XVIL. 35.
laubuka, XVL. 456.
lepidotus, XVI. 176.
leptocephalus, XVIL. 300.
leuciseus, XVII. 101, 103,
202. XVII. 161:
ligule (sa) mangée en Italie,
XVIL 126.
lineatus, XVI. 96.
Lumareuwil, XVIL 374.
macrophthalmus, XVI. 113.
maxillingua , XVIL. 480.
M'clellandi, XVL 390.
mola, XVI. 440.
Moles, XVE. 89.
morala, XVI. 263.
morur, XVI. 459.
mosario, XVI. 448.
mrigala, XVI. 285, 294.
mursa, XVI. 146.
musiha, XVI. 439.
nancar, XVI. 70, 371.
nandina, XVI. 244,
nasus, XVIL 381, 391.
nigroauratus , XVI. 73.
niloticus, XVI 335, 338.
Nordmannii , XVI. 66.
nudus, XVI. 61.
oblongus, XVII. 441.
oxygaster, XVII. 349.
pangusia, XVI. 429.
pausio, XVI. 401.
pausius, XVI. 402.
Per-Nurus , XVIE. 299.
persa, XVIL 57.
Cyprus phoxinus, XVIL. 363,
phulo, XVI. 457.
phutunio , XVI. 395.
pigus, XVIL. 378.
plestya, XVIL. 35.
putitora, XVI. 197.
quadrilobus , XVL. 113.
rapax, XVIL 270.
rasbora, XVI. 438.
regina ; XVI. 63.
rerio, XVI. 406.
rex cyprinorum , XVI. 61.
Richardsoni, XVI. 227.
rivularis, XVIE. 374.
rohita, XVI. 251.
rostratus, XVII. 420, 469.
rubro-fuscus, XVI. 74.
rutilus, XVIL. 101, 111, 142,
143, 145, 146, 148.
sada, XVI. 385.
schagra, XVI. 196.
semiplotus, XVI. 68.
sol, XVI. 444.
sopa, XVI. 49.
sophore, XVI. 388.
specularis, XVI. 62.
sucatio, XVI. 448.
sucet, XVIL 419.
sutiha , XVI. 408.
telescopus, XVI. 113.
terio, XVL 398.
thoracatus , XVI. 97.
ticto, XVI. 393.
tila, XVL 422.
tileo, XVI. 496.
tütüus, XVI 399.
tor, XVI. 199. \
vagra, XVI. 420.
verdâtre, XVIIL 13.
vimba, XVIL 65.
viridi-violaceus , XVI. 75.
vittatus, XVI. 72.
[372.
Dacer-Karan , X, 83.
Dacrycorreres , IV. 114.
30 TABLE GÉNÉRALE
Dacrycorrire commun, [V.117. | Denrex multidens, VI. 238.
oriental, IV. 134.
Dasao , XI. 164.
monticola , XI. 164.
Darouzx, IL. 283.
Dawcrra, XVI. 229.
Cuvieri, XVI. 280.
Kuhln, XVL 231.
leptocheila, XVI. 234.
Leschenaulti, XVI. 235.
lipocheila, XVI. 232.
Dao , XVI. 375:
Dascvizes, V. 11, 433.
aruanus , V. 434.
marginalus, V. 439.
trimaculatus, V. 441.
Darnra , IL. 124, 138.
argentea, LL. 139.
cancellata , II, 144.
virgata, VIL. 480.
Dawn , IX. 277, 290.
Dauranrs, VI. 7, 81.
pique, VE. 118.
vulgaire, VI. 85.
Déciurrriox, I. 497.
Drcraisseur, XILE. 409.
Deoisezze, V. 449. VIT. 11.
marguerite, VIL. 115.
Dexr (la) de chien, LL. 465.
Denré, VI 212, 226.
Dexrex, VI. 7, 212, 214.
argyrozona ; VL. 235.
bipunctatus, VI. 247.
cynodon, VL. 239.
fasciolatus, VE. 242.
filamentosus, VIE. 254.
furcosus, VI. 244.
gobioides , VE. 234.
hasta, VI 255.
hexodon, VI. 248.
luteus, VE 250.
macrocephalus , VI. 232.
macrophthalmus, VE 227.
marginatus, VI. 245.
maroccanus, VI. 234.
nufar, VI. 240.
Peronü, VI. 245.
ruber , VL 241.
rupestris, VI. 231.
setigerus , VI. 258.
striatus, VI. 252.
tæniopterus, VI. 246.
tambulus, VI 249, 558.
Thunberoïi, VL 237.
tolu, VI. 248.
variabilis, VE. 241.
vulgaris, VE 220.
Dewrs, I. 489. ô
Drapasr rayé de jaune, V. 236.
Drasasis Parræ, V. 287.
Draeze de mer, IV.268 , 274,286.
Dracors, IL. 410.
alboguttata, VIL 445.
analis, VI. 534.
argentimaculata , IL. 432.
aurantiaca, VI. 535.
axillaris, VI. 532.
bitæniata, VL 536.
bohar , IL. 433.
Borensis , IL. 436.
bottonensis , IL, 434. VI. 535.
bourgeois, VI. 444.
Calveti, IL. 429.
civis, VIL 444.
coccinea , IL. 437.
cœruleo-punctata, I. 424.
cœruleo-vittata, VL 530.
decemlineata, VI. 527, 528.
duodecimlineata, VI. 529.
flavipes, VL. 534.
fulva, IL. 435.
fulviflamma , I. 423.
gibba, IL. 438.
hober, II. 423.
à huit raies, VL 526.
immaculata, IL. 430.
macolor, IL. 415.
marginata , IL. 426. VI. 533.
miniata , il. 433.
\
DES POISSONS.
Dracore nigra, II. 431.
notata, IE. 4922.
octolineata, IL. 418.
octovittata , VI. 528.
quadriguttata, EE. 427. VI. 533.
rivulata , LL, 414.
rosea, VI. 531.
rufolineata , VL 531.
sanguinea , II. 437.
Sebæ, IT. 411.
siamensis, VI. 524.
striata , IL. 430.
xanthopus, LT. 495.
Duacramma, V. 9, 290.
bakteatum , V. 316.
Blochn, V. 312.
cavifrons, V. 290.
centurio, V. 308.
cinerascens , V. 307.
fætela, V. 305.
flavomaculatum , V. 304.
gaterina, V. 804.
griseum, V. 306.
Lessonii, V. 313.
lineatum, V. 809.
orientale, V. 299.
pardalis, V. 300.
pica, V. 297.
pictum, V. 315.
plectorhynchus, V. 294.
pæœcilopterum, V. 314.
punctatum, V. 302.
shotaf, V. 305.
Thunbergii, V. 308.
Drrcorriow, LL. 187.
Dirpréronoxs, VII. 274.
apron, VIL 275.
capensis, VII. 276.
hexacanthe , IL 146. VIE. 275.
noté, IL. 152. VII. 275.
Plumier , IL. 454. VIL. 275.
queue-jaune , V.144. VIL. 275.
Dipréronoxs ruber, IL. 447.
zingel, VIL 275.
Disricaonus, XXII. 172.
Dorrys , IX. 277.
Doxprava, IL. 441.
Doxprawan, Il. 422.
31
| Disrickopus Nefasch, XXIE. 175.
Dorape (la) de la Chine, XVI.
101.
dentée, VII. 284.
Dorapo , IX. 290.
Doras, XV. 261.
armatulus, XV. 273.
Blochüi, XV. 277.
carinatus , XV. 288.
cataphractus, XV. 276.
costatus, XV. 268.
crocodili, XV. 287.
dorsalis, XV. 284.
granulosus, XV. 281.
Hancokii, XV. 279.
Humboldtn, XV. 291.
maculatus, XV. 281.
niger, XV. 291.
oxyrhynchus, XV. 288.
Dor£e, X. 6
Donweur, V. 395. XII, 218.
Dorsuarre, VII. 255.
tubero, VIL 256.
Dory, X. 6.
Douwixe princesse, VIE, 27.
Drepaxe, VIL. 7, 112, 199.
longimana, VII. 133.
peigne, VIL 133.
punctata, VIL 132.
Druws, V. 196.
bruit des drums, V. 198.
Durs , IE. 111.
auriga, IL. 112.
bordé, VIT. 474.
caudavittatus, ILE. 117.
flaviventris, IL. 113.
fuscus , ILE. 118.
guamensis, VIL. 474.
maculatus , VIL 475.
malo, VII 479.
marginatus , IL. 116.
à queue rayée, VIL 475.
59
rupestris, IH. 119.
tæniurus, LIL. 114.
vanicolensis, VIL. 478.
Dussumrérie, XX. 467.
acula, XX. 467.
Eracare, VII. 312.
atlantica, VIIL. 334.
bivittata , VIIL. 338.
malabarica, VIIE 332.°
motsa, VIII. 332.
ponticeriana , VIE. 329.
Écecrricrré des poissons, Î. 529.
Errenus, V. 158.
ÉEE 4à V. 161.
chilensis, IX. 480.
maclovinus , V. 158.
des Malouines, VI: 558.
Errorris, XII. 2, 3, 16, 216.
belobrancha, XIL 248.
cyprinoides, XII. 248.
dormitatrix, XII. 217, 256.
gobioïdes, XIT. 247.
grandisquama, XIE. 229.
guavina, XI. 195; 293.
gyrinus , XIL. 220.
humeralis, XIL. 246.
lanceolata, XII. 445.
madagascariensis , XIE. 240.
margaritacea , XII. 240.
Mauritn, IX. 248.
mugiloides , XII. 226.
muralis, XII. 253.
nigra , XIL. 233. XVILL. 113.
ophicephalus, XIE. 239.
porocephala, XII. 237.
radiata , XII. 250.
sexguttata, XII. 254.
sima, XII. 232.
smaragdus, XII. 231.
strigata, XII. 251.
tumifrons, XII. 241.
Eroprs, XIX. 358.
Eroprexs, XIX. 358.
TABLE GÉNÉRALE
Duzss de roche, VIL 477.
Ecors inermis, XIX. 376.
lacerta, XIX. 381.
machnata, XIX: 359, 379.
purpurascens, XIX. 380.
saurus , XIX. 359, 365.
ipéponcirne, ML. 300. XIE. 312.
ae V. 25.
Evoi , IL. 374.
Excmiyorus , VIIL 236. XI. 452.
colias, HE. 278.
Encarasicnorus, XX. 20.
Expormr, XI. 218.
Excrauus, XX. 11, 25. XXI. 2
argyrophanus, XXL. 49.
atherinoides , XXI. 31.
bahiensis, XIX. 341.
Bœlama, XXI. 35.
brevifilis, XXL. 6, 54.
Brownu, XXI. 5, 41.
Commersonianus, XXI. 49.
dentex, XXI. 28.
Desmareti, XXI. 26.
Dussumieri, XXI. 69.
edentulus , XXI. 51.
enchrasicholus, XXL. 7.
fasciata, XXI. 48.
Hamilton: , XXL. 66.
japonicus, XXI. 28.
malabaricus, XXI 638.
meletta , XXI. 24.
Müchilli, XXL. 5, 50.
mystax, XXI. 67.
mystus , XXI. 75.
phasa, XXI. 59.
purava, XXI. 65.
ringens, XXI. 21.
sericus , AIX. 341.
setirostris, XXI. 69.
spinifer, XXI. 89.
taty, XXI. 60.
Telara, XXL 6, 56.
tenuifilis, XXI. 62.
Exoprosr, IL. 138.
EperLan, XXI. 368, 311.
Sa pêche, XXI. 380.
DES POISSONS. 33
Érrrzan de Seine , XVII. 259.
Ermrus, VIL 7, 412.
faber, VIL. 118.
gigas, VIL. 121.
goreensis, VIL 125.
orbis, VII. 127.
Ermurus, XIII. 14. XIV. 1410.
Enicyrrus, XXII. 41.
exodon, XXII. 46.
gibbosus ; XXII. 48.
Epnnesmus maculatus, X. 323,342.
Errconus macrophthalmus, VI.
502.
Epinepezus afer , IL. 282.
ciliatus, IV. 347.
marginalis, Il. 304.
merra, IE 325.
oxygenios, IE. 30.
ruber , IL. 305.
Érinocre ; IV. 479.
demi-armée, IV. 498.
demi-cuirassée > IV. 494.
à queue armée, IV. 481.
. à queue nue, IV. 481.
ÉPINOCHETTE, IV. 506.
Edurcc, X. 419. XVIIL. 1.
EqQues, V. 7, 163.
americanus, V. 165.
balteatus , V. 165.
lineatus, V. 169.
punctatus, V. 167.
Equura, X. 39, 60.
berbis, X. 85.
bindus, X. 78.
Bloch, X. 84.
brevirostris, X. 83.
caballa , X. 73.
coma, X. 76.
dacer, X. 83.
dentex, X. 91.
Dussumieri, X. 77.
ensifera, X. 66.
fasciata, X. 96.
filigera, X. 92:
gomorah, X. 80.
Equura insidiatrix, X. 98.
interrupta, X. 102.
karah, X. 95.
lineolata, X. 87.
longispinis, X. 94.
minuta, X. 88.
oblonga, X. 85.
parviceps, X. 817.
Ruconius, X. 79.
Errmornizus , XVIIL 498.
Mutisii, XVILL. 500.
Ernrrmus, XX. 25.
Ervrarin, XIX. 480.
Sa vessie aérienne, XIX. 485.
Ervrarnus, VI 170, 179.
brasiliensis, XIX. 519.
Gronovii, XIX. 500.
guavina, XIX. 506.
macrodon, XIX. 519.
palustris , XIX. 502.
salvus, XIX. 508.
trahira, XIX, 519.
unitæniatus , XIX. 486.
vittatus, XIX. 499.
Énvranoïnrs, XIX. 480.
Esxe ; IL. 92,
Ésoces, XVIII. 269.
Esoxalepidotus, X VIIL. 342,351.
americanus, XVIIL. 329.
. argenteus, XVIII. 270, 342.
australis, XVIIL 323.
barracuda, HI. 343.
becuna, IL. “a
Belone, XVIII. 273, 389.
Boa, XVIII. 368.
brasiliensis, XVII 273.
XIX. 5
chilensis, XVIII. 270.
chirocentre , XVIIL. 271. XIX.
152.
depraudus, XVIIL. 336.
espadon, XIX. 10.
estor, XVIII. 324.
flavulus, XVIIE. 148, 211.
gambarur, XIX. 10.
e
34 TABLE GÉNÉRALE
Esox gladius, XIX. 9. Exocærus bicolor, XIX. 111:
gymnocephalus, XVHL. 270. brevipinnis, XIX. 123.
hepsetus , XVIIL. 270. XIX.! chloropterus, XIX. 109.
11. XXI. 44. comatus, XIX. 133.
lineatus, XVII. 335. Commersonii, XIX. 102.
Lucius, XVI. 279. cyanopterus, XIX. 97.
lugubrosus , XVIIL. 338. Dussumieri, XIX. 132.
malabaricus ; XIX. 501. evolans, XIX. 138.
marginatus, XVIII. 270. XIX.| exiliens, XIX. 114.
10, 30. fasciatus, XIX. 114.
niger, XVII. 329. furcatus, XIX. 135.
osseus, XVIIL. 270. Georgianus, XIX. 136.
ovinus, XVIIL.148,177,210.| gibbifrons, XIX. 118.
panchax, XVIIL 380. hetururus , IX. 287:
phaleratus , XVIIL. 333. lineatus, XIX. 92.
pisciculus, XVIII. 182, 185,| melanurus, XIX. 101.
195. mento, XIX. 124.
pisculentus, XVII. 190. mesogaster , XIX. 120.
reticulatus, XVIIT. 327. micropterus, XIX. 127.
saurus , XVIII. 466. nigripinnis, XIX. 108.
sphyræna, IL. 327. XVIIL.270.| Noveboracensis, XIX: 100.
stomias, XXII. 387. Orbignyanus , XIX. 131.
synodus, XVII. 270. XXIL.| pœcilopterus, XIX. 112.
462. Rondeletii, XIX. 115.
truttaceus, XVIIL. 342, 344. rufipinnis, XIX. 99.
vermiculatus, XVIII. 333. simus, XIX. 105.
viridis, XVII. 270. Solandri, XIX. 129.
vulpes , XVII. 270. XIX.321.| speculiger, XIX. 94.
zonatus, XVIIL. 182, 197. spilopterus, XIX. 113.
Espanox épée, VIE. 255. spilopus, XIX. 118.
Sa pêche, VIIT. 274. unicolor, XIX. 97.
Espanons, VII. 255. volitans, XIX. 83.
Esrrro , II. 326. Sa vessie aérienne XIX. 88.
Esrror, XX. 285. Exocrossum, XVII. 480.
Essence d'Orient, XVII, 287. annulatum , XVII. 487.
Ereus, IL. 127. Lesueurianum, XVIL 482.
Errorzes, V. 442, 486. macropterum , XVII. 486.
coruchi, V. 491. nigrescens, XVIL 488.
maculatus , V. 489. spinicephalum , XVI. 489.
- meleagris, V. 486. Efwxorroc, XIX. 82.
Excrérions, I. 520. Exrérteur des poissons , [. 288.
Exocærus , IV. 11. XI. 244. XIX.
acutus, XIX. 125. [64.! Farer, X. 8.
alüpinnis, XIX. 109. Fanraro , Fanraru, VIIL. 323
apus, XIX. 107. Fanrré, VIIL 328.
DES POISSONS.
Farro , XXI. 163, 165, 277.
argenteus , XXI. 294.
erythrogaster, XXI. 308.
Lemanus, XXI. 300.
Rossi , XXL 810.
Farronezra, XXIL..507.
Gayi, XXIL. 508.
Fécaro, V. 32,
Fenre, XX. 403, 408.
FEra, XXI. 472.
Sa pêche, XXI. 478.
Ses vers intestinaux, XXI.
476.
Fraroze, IX.1818.
Fine, XIV. 402,
Fiura, VL 48.
For, I. 506.
Forezxes, XXI. 163, 271.
Funourus, XVIII. 3, 21, 178.
brasiliensis, XVIL. 199.
cingulatus, XVIII. 197.
cœnicolus, XVII. 179, 195.
fasciatus, XVIIL.185 198,213.
fonticola, XVII. 198.
mudfish, XVII. 181.
multifasciatus, XVIIE. 200.
nigrofasciatus, XVIIL. 193.
pisculentus, XVIII. 190.
viridescens ; XVII. 185,
zebra, XVIII, 184.
zonatus, XVIIL 196.
Gapus colias, II, 278.
raninus, XIL 462.
tau, XII. 462, 478, 495.
Gazaxres, XVIIL. 340.
alpinus, XVIIL 356.
attenuatus, XVIIL 348.
fasciatus, XVII. 350.
Forsteri, XVII. 351.
maculatus, XVIIL 355.
scriba, XVIIL. 347.
truttaceus , XVIIL. 344.
Gazucnrnys, XV. 28.
Blochu, XV. 44.
189.
35
Gazeicurays Eydouxn, XV. 43.
feliceps, XV. 29.
Gronovii, XV. 40.
Parræ, XV. 33.
Gazrrira, XI. 231.
Gazunes, IV. 28.
Gazunerres, IV. 23, 46.
Gars, IX. 133, 134, 164.
ægyptiacus , IX. 176.
d'Alexandrie , IX. 152.
chevola, IX. 175.
major , IX. 168.
Garvox (le), XVIL. 130.
Garra, XVI. 3876.
Gasrérorezecus, XXII. 165.
microstoma, XVIIL 360.
sternicla, XXI. 169. o
Gasrrrosreus, IV. 479.
aculeatus , IV. 481.
antecessor, VII. 324.
apeltes , IV. 505.
argyropomus , IV. 499.
biaculeatus, IV. 503.
brachycentrus , IV. 499.
canadus, VIIL. 336.
carolinus , IX. 230.
leiurus , IV. 481.
monocentris, IV. 480.
niger , IV. 508.
noveboracensis, IV. 502.
obolarius, IV. 500.
occidentalis , IV. 509. VIII.
ovatus, VIIL 423. [893.
pungitius, IV. 506.
quadracus , LV. 504.
saltatrix, IX. 227.
semiarmatus, IV. 493.
semiloricatus , IV. 494.
spinachia , IV. 509.
spinarella, IV. 138, 480.
tetracanthus, IV. 499.
trachurus , IV. 481.
Gasrre, IV. 509.
Gowryzius, VIIL 196, 207.
coluber, VIIE 211.
36 TABLE GÉNÉRALE
GEMPYLUS Mgr ; VILL. 213. | GLyrmisonons azureus , V. 479.
serpens, VIIL. 207.
Solandni, VILLE 215.
Générations, I. 531.
Développement de l'œuf, 1.
540.
Laitances ou testicules, I. 533,
Œufs des raies des squales, I.
Ovaires, I. 532. [537.
Poissonsvivipares , 1.538 ,540.
Gzrmow, VIIL 120.
Genres, VI. 2, 446.
aprion , VL 461.
argyreus, VI. 478.
bilobus, VI. 466.
Brasilianus, VI. 458.
filamentosus, VI. 482.
gula, VI. 464.
lHimbatus, VI 476.
lineatus, VE 470.
lucidus, VI. 477.
oblongus, VE. 479.
oyena, VI: 472.
peruvianus, VL: 467.
Plumieri, VI. 458.
poeti, VL 468.
punctatus, VI. 480.
rhombeus, VI. 459.
Richu, VI. 469.
subfasciatus, VI. 477.
Garr-usan, VI 91.
Garezzes, XILL. 14, 358.
turque, XL 379.
de Vanikolo, XIV. 51.
Granius, VIIL 255.
Taavic, XIV. 344.
Gzaucus, V. 19, 90. VIIL. 341,
Gzossopus, XIX. 323. (348.
Forskalii, XIX. 341.
Gzvemisonows, V. 11, 442.
abdominalis, V. 451.
Antjerius, V. 481.
ater, V. 473.
aureus , V. 472.
bengalensis , V, 458.
biocellatus , V, 482.
Brownringii ; V:484:
chrysurus >; V. 476.
cœlestinus, V. 464. IX. 508.
curassao , V. 471.
pu V.:475.
akaitzel , V. 489.
lacrymatus, V. 478.
leucopomus, V. 480:
limbatus, V. 477.
luridus, V. 475. IX..509.
macrolepidotus ; V. 478.
margariteus , V. 410;
melas, V. 472.
nigroris, V. 485.
punctulatus, V. 484.
rahti, V. 456. IX. 507.
saxatilis, V. 446, 456.
septemfasciatus ; Y. 463.
sordidus, V. 466.
sparoides , V. 468.
unimaculatus , V. 4718.
uniocellatus, Y: 481.
waigiensis ; Ÿ. 457.
zonatus , V. 483.
Trageuc, XVI. 323.
GxarxoBoLus mucronatus ,- XXL.
Goes, XI. 1, 9. (91.
Goivs acutipennis, XIL. 80.
albopunctatus, XIL: 57.
amiciensis, XII. 135.
amorea, XII. 223.
M XII: 109, 139,
159,
DE SL 108.
auratus, XIL 31.
Babe XIE. 119.
baliurus, XIE. 61.
banana, XII, 103.
barbarus, XII. 195.
bicolor, XIL. 19.
bimaculatus, XII, 108.
biocellatus, XET. 73,
DES POISSONS.
Gosius bitelatus , XII. 89. Gogius limbatus , XII. 26.
Boddaerti, XII. 199.
Boscii, XIL. 96.
brasiliensis / XIE, 121.
brevifilis, XEL. 90.
- buccatus, XIE. 60.
caninus, XIL 86.
capito, XII. 21.
catebus, XIE. 76.
celebius , XIE. 74.
changua, XI. 445.
chinensis , XIL. 138.
cœruleus, XIE, 137.
Commersonti, XIE. 136.
coryphænula , XII. 131.
Coulonianus, XIL 51.
criniger , XI. 82.
cristagalli, XII. 130.
cruentatus, XIE. 29.,
cryptocentrus, XII. 111:
cyclopterus , XIE. 59.
cyprinoides , XEE.. 129.
echinocephalus , XIE. 134.
Ehrenberoïi ,; XII. 63.
elegans , XII. 58.
eleotris, XII. 138.
filifer, XI. 106.
filosus, XII. 78.
flavus , XI. 60.
Æluviatilis, XIE. 52.
geniporus, XIE. 32.
genivittatus, XI. 64.
Gronoviui, XIL. 219.
Guamensis, XIL. 103.
giuris , XII. 72.
Gutam, XII. 138.
guttatus, XII. 24.
histrio, XIE. 132.
jozo, XII. 35.
Kælreuteri, XIE. 181, 219.
kokius, XIT 68.
kora, XII. 77.
lagocephalus , XII. 174.
lanceolatus, XIE 414.
Lesueurn, XIL, 33.
37
longiradiatus, XIL. 38.
lota, XIE 27.
macrocephalus, XII. 126.
maderensis , XII. 55.
Martinicus, XIL 105.
Mertensn, XII. 110.
minutus, XIL 39, 40.
mystacinus , XEL. 124.
nebulo-punctatus, XIE. 58.
nebulosus, XIE. 84.
niger, XII. 9, 48, 136, 188.
nigripinnis, XII. 101.
niveatus, XIL 107.
novemradiatus, XII. 196.
nudiceps, XII. 65.
ocellatus , XII. 98.
oplopomus, XII, 66.
paganellus, XIE. 20.
pallidus , XIE. 102.
papilio, XIF. 91.
papuensis, XII. 106.
pavoninus, XIL 112.
pectinirostris, XII. 150.
phalæna, XII. 92. -
Pisonis, XIL 219, 223.
Plinianus', XIE. 205.
Plumieri, XII. 168.
punctatus, XII. 48.
quadrimaculatus , XIE. 44.
quadriporus , XII. 87:
quinqueocellatus, XIL. 95.
quinquestrigatus , XIL. 134.
reticulatus, XIE. 50.
Russelii, XII. 75.
Ruthensparri, XII. 48.
Schlosseri, XII. 192.
semidoliatus, XIE. 67.
septemradiatus, XIE. 196.
setosus , XII. 81.
sinensis, XIL. 94.
smaragdus, XII. 120.
soporator, XI. 56, 195:
sphynx, XII. 93.
striatus, XIT. 200.
38 TABLE GÉNÉRALE
Gomivs strigatus, XL. 251.
taïasica , XIL. 123.
tentacularis, XIL. 128.
tredecimradiatus , XIL. 189.
tripunctatus, XIL. 49.
unicolor, XII. 88.
venenatus , XIL. 85.
ventralis, XII. 113.
viridipalidus, XIE. 96.
viridi-punctatus , XIE. 62.
viridis, XIL. 218.
Gomro, XII. 4. XVI. 2, 298,
300, 379.
analis , XVI. 300.
angra, XVI. 319.
anisurus , XVI. 463.
bendilisis , XVI. 316.
bicolor, XVI. 462.
cataractæ, XVI. 315.
curmuca , XVI. 317.
Damascinus, XVI. 314.
fluviatilis, XVE 300.
hirticeps, XVI. 287.
isurus , XVI. 431.
limnophilus, XVI. 464.
malacostomus, XVI, 865.
obtusirostris, XVI. 311.
quadrimaculatus , XVL. 287.
ricnorhynchos , XVI. 464.
uranoscopus , XVI. 312.
Gorroïinss, XI. 186. XIL. 2, 139.
Broussonnet, XI. 139.
rubicundus, XIL 162.
smyrnéen, XIL 139.
Goriomorr, XII. 218.
dormeur , XIL 255.
Gogromoroïne, XIL 219.
Gowpruoses, XIV. 15.
cœruleus , XIV. 29.
Commerson, XIV. 28.
fuscus, XIV. 25.
Lacépède, XIV. 18,
varié, XIV. 25.
Gonnezxes, XI. 418.
Gonxezzus anguuillaris, XI. 434.
Goxxezzus apos, XI. 426. -
dolichogaster, XI. 436.
Fabricn , XI. 431.
fasciatus , XI. 441.
groenlandicus, XL. 442:
islandicus, XI. 438.
mucronatus, XI. 427.
polyactocephalus , XL.-448.
punctatus, XI. 428.
roseus , XI. 438.
ruberrimus , XI. 440.
Strœmii, XI. 444.
tænia, XI. 439.
viviparus, XI. 461.
vulgaris, XI. 419.
Goxexiox serra, IX. 231. [202.
Gonornyxenus, XVI. 380. XIX.
bimaculatus , XVE 467.
brachypterus , XIV. 414.
brevis, XVI 413.
fimbriatus, XVI 386.
gobioides, XVI. 465.
gotyla, XVI 387.
Greyi, XIX. 212.
Gronovii, XIX. 207.
macrostomus , XVI. 412.
petrophilus, XVI. 466.
rupiculus, XVL. 467.
Goxosromi, XXII. 367, 373;
denudata, XXII. 377.
Poweriæ, XXIL 370, 315.
ovatus ,; XXIL. 370. 375:
Goomoran-KarAu, X. 80. :
Gorcrre, V. 223.
Gouso, XVI. 2, 298.
Gouramr, VII. 377.
Grammisres , LL. 201.
chrysurus , IL. 464.
Forsteri , LL. 74.
Mauritu, V. 281.
orientalis , IL. 2038.
pictus, V. 316.
punctatus, VE. 504.
trivittatüs , V. 240.
GRAVANCHE (la), XXI. 479.
DES POISSONS.
GRAVANGHE (la), sa pêche, XXL. |Gvymnocasren, VIIL 235, 238.
Gremizss , DL, 3
noire , IX. 3380.
Grey-Gurnanp, IV. 62.
Groxné de S.-Domingue, V. 139.
Gronprur, V. 201.
Gronnns, IV. 22, 62.
bécard , IV. 38.
rouge; IV. 26, 67.
tétard ; IV. 88.
Gros-vrux, IL 266.
Growzers, IL. 54.
Gruxouius, XVIIL 105, 216.
Bogotensis, XVII. 216.
Grysres , LIL. 54.
Macquariensis , LIL. 58.
salmoides, ILE. 54.
Guacawara, XIV. 178.
Guacari, XV. 499.
Guacuancuo, IL. 342.
GuarsicorA , V. 282.
Guarerva, IX. 178. XIE. 414.
GuaracaremA , IX. 289, 301.
Guararucu, VILL. 188.
Guaracura, V. 198, 202.
Guavixa , XIL 218 , 462,
Gusuez, XV. 258. 1
Guruze pavée, VI. 102.
Guuminna , VI. 344.
Güoraca, V. 256.
Gurxanns, IV. 22, 62.
Gyuxerrus , X. 313, 315, 352.
Ascanii, X. 366.
Banksu, X. 365.
capensis , X. 316.
cépédien , X. 320.
gladius, X. 352. .
Grill, X. 324, 370.
Hawkenii, X. 864, 372.
longiradiatus, X. 352.
remipes, X. 324, 866.
Russel, X. 371.
telum, X. 361.
GyuxocrpæaLus ruber, IL. 384.
s [481.
commune, IL. 4. VIL 448,
X. 813, 316.
arcticus , X. 319, 346.
Gyunorus acus, X. 891.
asialicus , XXI. 128.
kapirat, XXI. 122.
notôpterus, XXI. 122.
Gwyxiap, XXI. 507.
Hænuzons, V. 9, 223,
album, V, 241.
arcuatum , IX. 481.
aurolineatum, V. 237.
bonariense, V. 234.
canna , V. 238.
caudimacula , V. 286.
chromis, V. 242.
chrysopteron , V. 240.
elegans, V. 221.
formosum, V. 230.
heterodon, V. 235.
quadrilineatum , V. 238.
xanthopteron, V. 234.
Hazec, XX. 26.
Hazscura , XX. 26.
Hazss, XV. 389.
Harex, XX. 26.
Hazicnores, XILL. 359, 465.
bimaculatus, XI. 491.
eximius, XIIL. 438.
marginatus , XIII. 490.
sexfasciatus, XIII. 309.
variegatus , XIIL. 464.
Hazreurea, XIL. 455.
stellata, XIE. 456.
Haroer, XIE. 218.
Harexe, XX. 28, 80.
Batelage (le), XX. 236.
. Bergues (de), XX. 452.
bouffis, XX. 241.
caque (à la), XX. 238.
Cri (son), XX. 65.
Disparition (sa), XX. 97
Fécondité (sa), XX. 73.
Filets de pêche, XX. 233.
39
Ha: TABLE GÉNÉRALE
Harec foncier, XX. 106.
franc, XX. 106.
gouts erratiques (ses) , XX. 89.
Halbourg, XX. 106.
hermaphrodites, XX. 74.
Huile, XX. 229.
ses jeux, XX. 871.
maladies (ses), XX. 70.
nourriture (sa), XX. 67.
Pecs, XX. 288.
Pêches, XX. 84, 154.
anglaise, XX. 183.
anséatique, XX. 213.
danoise, XX. 215.
flamande, XX. 169.
française, XX. 155.
hollandaise, XX. 175.
suédoise, XX. 222.
Herrases cinerascens, V. 495.
cœruleus, V. 497.
crusma, IX. 510.
frenatus , V. 499.
insolatus , V. 494.
lepisurus, V. 498.
limbatus, IX. 511.
Hscosroma , VII. 341.
Temminckii, VIL. 342.
Hrcores , II. 124 , 149.
sexlineatus, LT. 149.
Hsuérocer , III. 300. XII. 311.
acanthorhynchos, XII, 311.
Hémizérinote, IV. 275.
Tilesii , IV, 276.
Hémionowres, XXII. 69, 116.
notatus, XXII. 119.
unimaculatus , XXII. 124.
remonte les rivières, XX. 67. | H£mrpréronore , IX. 271. XIV
salés, XX. 238.
Salure , XX. 231.
saurs, XX. 239.
85, 65
cinq taches, XIV. 35.
Gmelin, XIV. 35.
Ténacité vitale (sa), XX. 62. | Hemmamrsus, XIX. 1.
Trois nuits (de), XX. 240.
Vessie aérienne, XX. 40.
Volées, XX. 81.
Voyages, XX. 130.
Harexcura, XX. 277.
abbreviata, XX. 296.
arabica, XX. 298.
bipunctata, XX. 298.
clupeola, XX, 289.
Forsteri, XX. 299.
humeralis, XX. 298.
latulus, XX. 280.
maculosa, XX. 292.
punctata, XX. 297.
spratius, XX. 285.
Harré, XIII 111.
Harrurus, X. 113, 167.
fasciatus, X. 197.
lituratus, X. 282.
Haunne, XXI. 490.
Herrases, V. 11, 442, 493.
analis, V. 496.
vessie aérienne celluleuse (sa),
XIX. 8.
balaou , XIX. 23.
brevirostris, XIX. 33.
Brownü, XIX. 18.
Buffonis, XIX. 48.
Commersonii, XIX. 28.
cuspidatus , XIX. 56.
dispar, XIX. 58.
Dussumieri, XIX. 33.
Eclancheri, XIX. 51,
erythrorhynchus, XIX. 35, 40.
Far, XIX. 81.
Gaimardi, XIX. 36.
Georgii, XIX. 837.
Gernaerti, XIX. 48.
leucopterus, XIX. 48.
Himbatus , XIX. 44.
longirostris, XIX. 52.
lucens, XIX. 62.
Lutkei, XIX. 49.
macrorbynchus, XIX. 55.
/
DES POISSONS. 41
Heminamenus malanoclur, XIX. | Hisroinr de l'ichthyologie, I. 4.
melanurus, XIX. 42, [41.! Artedi, L. 95.
Picarti, XIX: 25. Ascanius , I. 135.
Pleii, XIX. 21. Athénée, I. 86.
Quoyi, XIX. 35. \ Aubriet, 1. 91.
Reynaldi, XIX. 39. Ausone, 1. 38.
Richardi, XIX. 26. Autenrieth, L 237.
Roberti, XIX. 24. Bakker , L. 242.
Russel, XIX. 32. Banks, I. 125.
xanthopterus, XIX. 47. Belon, I. 48.
Hewyrierenus, IV. 268. Biot ,:1: 249% ,
americanus ; IV. 268. Blainville (de), I. 216.
Heniocuus, VIL 6, 92. Blasius , I. 68.
acuminatus, VIT. 98. Bloch, I. 145.
chrysostomus, VIL 99. Boccone, I. 69.
macrolepidotus, VIL 93. Bojanus, I. 240.
monoceros, VIL 100. Bonelli, 1. 196.
permutatus, VII. 99. Bonnaterre , E. 152.
-Herarus, VI. 25, 82, 87. Bontius, I. 61.
-Horserus, X. 418, 419. [534.| Borelli, I. 66.
Hermapnronisme des poissons , L. | Bosman, I. 84.
Hererosrancaus, XV. 352; 889.1 Brunnich, I. 139.
bidorsalis, XV. 392. Buchanan (Hamilton) , L. 205.
Geoffroyi, XV. 392. Camper ;, 1. 161.
longifilis, XV. 394. Carthaginois (chez les), E. 10.
Senegalensis, XV. 391. Carus, I. 240.
sextentaculatus, XV. 173. Casserius , L. 65,
Hereronis, XIX. 465. Catesby , IL. 80.
Adansoni, XIX. 478. Cetti, [. 139.
Ehrenberoü, XIX. 469. Cheselden , LE. 159.
Hraruza , IL. 229. Chevreul, EL. 250.
Hirurus, IX. 275, 276, 284. Collins, LE. 72.
Himonpezze, IV. 11. . Columna, I. 63.
de mer, IV. 117. Commerson, I. 122.
Hisriopnorus, VILL. 291. Comparetti, 1. 165.
americanus , VUL. 303. Configliacchi, I. 249.
ancipiti-rostris, VIIL. 309. Cornide, I. 139.
gracili-rostris, VII. 308. Cuvier (George), E. 218.
indicus, VIE. 298. Delaët , L. 56.
pulchellus, VIL. 305. Desmoulins, I. 244.
Hisrome de l’ichthyologie, 1. 1.[ Duhamel, E 117, 159.
Albert le grand, E. 43. Duménil, I. 184.
Aldrovande, I. 54. Dutertre, 1. 62.
Aristote, EL. 17. Duverney, I, 69.
Arsaki, I. 244. Ebel, LE. 163.
ji
42 TABLE GÉNÉRALE
Hisroir de l’ichthyologie, L. 4. | Hrsrome de l’ichthyologie, L. 1.
Egyptens (chez les), L. 6. Leguat, L. 84.
Elien, L. 37. Lepechin, IL. 133.
Erman, L. 249. [64.[ Lesson, I. 208.
Fabricius d’Aquapendente, I.[ Lesueur, L. 203.
Fabricius (Otto), 1. 135. Linné, I. 99.
Falk, L. 133. Læfling , 1. 108.
Fenner, I. 244. Lorenzini , 1. 66.
Feuillée, LE 92. Low, I. 197.
Forskal, L. 128. Malpighi, IL. 66.
Forster, L. 127. Margrave, [. 58.
Fourcroy , L. 250. Marsigli, L. 83.
Gaimard, L 207. Massaria , I. 46.
Galien, I. 39. Mathiole , L. 63.
Garnot, I. 208. Maurice de Nassau, 1. 58.
Geoffroy, L. 164. [237.1 Meckel, I. 243.
Geoffroy Saint-Hilaire, 1. 198,1 Meyer, L. 159.
Georgi, L. 133. Müitchill, L 202,
Gesner , 1. 53. Monro (Alex.), L. 163.
Giorna, 1. 196. Montagu, I. 198.
Gmelin, I. 133. moyen-âge (au), 1. 42.
Goldfuss, IL. 223. , Müller, L. 135.
Gouan , I. 118. Naccari, I. 197.
Grecs (chez les) , L. 10. Nardo, I. 197.
‘ Gronovius, I. 101. Necdham , EL 70.
Guldenstedt, L. 133. Neucrantz, I. 63.
Gyllius, IL. 46. Nieremberg, 1, 56.
Haller , L. 160. Nieuhof, L. 61.
Hasselquist, L. 108. Oken , IL. 228.
Haüy, L. 152. Oppien, L. 35.
Hernandés, L. 57. Osbeck , L. 108.
Hœven (Van-der-), 1. 242. Otto, I. 196.
Home (E.), 1. 247. Ovide, L 30.
Hughes , I. 81. Pallas , L. 120.
Humboldt, IL. 249. Parkinson , I. 125.
Hunter , L. 164. Parra, I, 139, .
Imperato, L. 68. Pennant, I. 118.
Isidore de Séville, I. 42, Phéniciens (chez les), I. 9.
Jonston, I. 73. Pison, I. 58.
Jurine, L. 198. Pline, IL. 31.
Klein, I. 113. Plumier , L. 92.
Kuhl, I. 244. Pourfour-Dupetit, I. 158.
Labat, 1. 84. Provençal, I. 249.
Lacépède, L 171. Quoy, L. 207.
Laroche (de), LE. 188. Rafinesque, I. 190, 209.
DES POISSONS. 43
Hisrome de l’hichtyologie, E. 1.
Ranzani, I. 196.
Rathke, I. 247.
Ray, L 74.
renaissance (à la), L. 45.
Renard , I. 86.
Risso, I. 188.
Rochefort, I. 62.
Romains (chez les), 1. 27.
Rondelet, I. 51.
Rosenthal, 1. 238.
Rudolphi, L. 249.
Russel, I. 182.
Salviani, L. 50.
Scarpa , L. 164.
Schonevelde, I. 68.
Schulze, I. 241.
Schwenkfeld , FE. 63.
Scilla , I. 63.
seizième siècle (au) , L. 48.
Serres, I. 244.
Severin (Marc-Aur.), I. 65.
Shaw, [. 183.
Sloane , L. 80.
Solander , EL. 125.
Sonnerat, L. 124.
Spinola , L. 196.
Spix, I. 239.
Stenon, I. 66.
Swammerdam , I. 68.
Théophraste, L. 24.
Thevet, L 55.
Thunberg, I. 137.
Tiedeman, I. 248.
Tilesius, L. 200.
trois époques (ses), L. 8.
Uterverius , I. 54,
Valenciennes , 1. 196.
Valentin, I. 72.
Valisnieri , EL. 69.
Vicq-d’Azir, I. 162. ,
Vincent de Beauvais, L. 45.
Viviani, EL. 196.
Viviers des Romains, E. 27.
Vlaming, L 86.
Hisroue de l'ichthyologie, E. 1.
Walbaum , L. 154.
Weber, EL. 241.
Willughby, EL 74.
Xénocrate, L. 39.
Hoc-rmisn, XIII. 275.
Hozocanrues, VIL. 6, 153.
alternans, VIL. 193.
amiral, VIL 117.
anneau, VII. 178.
arusel, VIL 176.
asfur, VIL 174.
bicolor, VIL. 168.
chrysurus, VII. 188.
ciliaris, VIL. 154.
cœruleus, VII. 194.
deux piquants, V. 405.
dux, VIL 184.
flavissimus, VIL. 197:
geometricus, VIL. 189.
haddaja, VIL 175.
empereur, VIL 8, 180.
jaune et noir, VII 19, 178.
Lamarck, VIL 198.
luteolus, VIL 198.
mesoleucos, VIL 170.
mokhella, VIL. 177.
mulat, VIL. 170.
navarchus , VIL 171.
semicirculatus, VIE. 191.
sexstriatus, VII. 194.
tacheté, VIL 176.
übicen, VII. 178.
tricolor, VIL. 162.
trimaculatus, VII. 196.
Hozocexrrum , III. 182.
argenteum, VII. 502.
ascensionis , III. 212.
christianum , IL. 219.
cornigerum, VIIL. 481.
diadema, IEL 213.
à grosses épines, VIL 499.
hastatum , LI. 209.
lacteo-guttatum , IE. 214.
laticeps, HE. 211.
44
TABLE GÉNÉRALE
Hozocenrrun leo, LL. 204. VIT. | Hozocenrrus punctatus, Il. 383.
Le
longipinne, LL. 185. VIL.497.
marginatum , I. 216.
marianum , IL. 219.
operculare, VIL. 501.
orientale , HI. 197. VIL. 497.
punctatissimum , IL. 215.
sammara , LL. 216.
spinifer, VIL. 498.
spiniferum , ILL 206.
stercus muscarum, VII. 503.
à tête large, VIE. 500.
üere, IL. 202.
Hozocenrrus, II. 185.
albofasciatus , IV. 344.
argentinus, IL. 241.
argus, IL. 229.
auratus , IL. 364.
bengalensis, IL. 420. VI. 529.
blanc-rouge, IL. 201.
Bœnack , IL. 362.
bossu, V. 278.
calcarifer, IL. 100.
chani, IL. 229.
cilié, V. 346.
cœruleo-punctalus, IL. 366.
diacanthe, V. 417.
fasciatus, IL. 227.
flavo-cœruleus , IL. 297.
fulvus , IL. 435.
gaterin, V. 301.
ghanam , V. 348.
gymnose, IL. 299.
hepate, IL 234.
heptadactyle, IL. 99.
jarbua , IL. 130.
jaune et bleu, IL. 298.
lanceolatus , IL. 316.
leopardus , IL. 392.
marinus, Il. 228.
négrillon, V. 425.
quadrilineatus , IL. 134.
queue rayée, LL. 117.
quinque-lineatus, IL. 420.
rabaji, VL 119.
radjabau , V. 302.
rosmarus , IL. 301.
ruber, VII. 499.
salmonoides, IL. 348.
servus, LL. 126.
siagonotus , IL. 234.
sogho , IT. 185.
soldado, V. 94.
Sonnerat, V. 406.
surinamensis, V. 319.
tauvina , IL. 326.
tétracanthe, II. 202.
Thunberg , LL. 176.
tigrinus, IL. 314.
triacanthe , IL. 234.
unicolor, IL. 408.
virescens, IL. 227.
Hozocymose, XUI. 360.
fascé, XIII. 503.
Hoprzosraère, IV. 461.
cornu, IX. 470.
mediterraneus , IV. 469.
Horeum, VIIL 78.
Hum , XXII. 286.
Huron, Il. 124.
Hypracyra, XVII. 105, 201.
atricauda , XVIII. 213.
diaphana , XVIII. 191, 205.
fasciata, XVIII. 183.
hispanica, XVII. 214.
Majalis, XVIIL 207.
multifasciata, XVIIL. 200.
nigro-fasciata , XVIIL. 193.
ornata, XVIII. 184, 189.
swampina, XVII. 208.
trifasciata , XVII. 212.
vernalis, XVII. 206.
noir , IX. 330. Hypnocyxs, XXIL 307.
oceanicus , I. 302. Hyprocyons, XXIE. 307.
pantherinus , I. 333. argenteus, XXII. 308, 316.
DES POISSONS. 4
QU
Hyprocyoxs brevidens , XXIL. 56, Icarneuis, VIL. 455.
61
Forskalii, XXII. 186, 309.
humeralis, XXIL 308, 316.
scomberoides, XXII. 324.
Hyprozyeus, XXII. 308.
Hyuexoraysa, XVIII. 12, 82.
Hyxuis, IX. 133, 135, 195.
Goreerfsis, IX. 195.
Hyonox, XIX. 287, 307.
tergisus , XIX. 309.
chrysophris, XIX. 314.
claudalus, XIX. 313.
Hyopowres, XIX. 287.
Hypacanraus, VI. 362.
Hyrexrenruu , XVIL. 487.
Hypornrnazme, XV. 224.
edentatus, XV. 224, 231.
longifilis, XV. 230.
marginatus , XV. 225.
niloticus , XIV. 389.
nuchalis, XV. 207, 208.
Spixii, XV. 231.
Hyposromes, XV. 453, 489.
barbatus, XV. 506.
bufonius , XV. 511.
calamita, XV. 515.
cirrhosus, XV. 511.
Commersonii, XV. 495.
duodecimalis, XV. 498.
edenticulatus, XV. 499.
emarginatus , XV. 500.
erinaceus , XV. 510.
granosus , XV. 502.
guacharote, XV. 508.
guttatus, XV. 508.
itacua, XV. 505.
multiradiatus, XV. 499.
oursin , XV. 508.
plecostomus, XV. 489.
punctatus, XV. 493.
Robini, XV. 501.
serratus, XV. 508.
Temminckn, XV. 514.
verres , XV. 494.
aurita , VIL. 457.
cyanella, VII. 455.
erythrops , VIL 456.
macrochira , VIL. 455.
megalotis, VIE. 457.
melanops, VIE. 455.
Tepaë, ENV SE2.
Icisa abnormis, XX. 325.
Ivsrraco, IV. 88.
Ixresrins, L. 499.
Fouruc, XIE. 360.
Isasezrra, VII 155.
Iscanosoma, XIX. 287.
bicirrhosum , XIX. 304.
Jacos Everrse, IL. 325 , 355.
JacuaruGa, LIL. 191.
Jaquerre , V. 449.
Jaquerre (petite), V. 431.
Jounius, V. 5, 6, 115.
à grandes taches, V. 126.
anei, V. 181.
Bélenger, V. 120.
brûlé, V. 134.
carouna, V. 125.
carulta, V. 124.
coitor, V. 116.
Dussumier, V. 119.
guttatus, Il. 377. 378.
Kuhl, V. 121.
lobé, V. 122.
oeillé, V. 134.
ponctué, V. 128.
regalis, V. 67.
ruber, V. 63.
saxaülis, V. 182.
Sénégal, V. 132.
sins V4902
à:tèle plate, V. 132.
Juus, XIIL. 360.
Abhortani, XIII. 459.
æruginosus , XHLL. 441.
annularis, XIIE. 482.
annulatus , XILL. 504.
ascensionis , XIE. 385
46 TABLE GÉNÉRALE
Juuis auricularis, XIE, 489.
auritus, XII. 486.
axillaris, XIE. 472.
aygula, XII. 498.
balteatus , XIIL. 475.
bicatenatus, XIIL. 470.
bimaculatus, XIIL. 491.
Blochn, XI, 422.
caudimacula, XIIL. 426.
ceylanicus, XIIT. 468.
cingulum , XIII. 428.
cœruleo-vittatus, XIIT, 466.
Commersonn, XIII. 418.
corbis, XIII. 435.
coris, XIIL. 491.
crotaphus, XIII. 395.
Cuvieri, XI. 498.
cyanogaster, XIII. 444.
cyanostigma, XIII. 394.
decussatus, XIIL. 433.
detersor, XIIL. 408.
dimidiatus, XIE. 407.
doliatus, XILL. 504.
dorsalis, XIIL. 449.
Duperrei, XII. 421.
Dussumieri, XIE. 478.
elegans, XII. 467.
erythrogaster, XIE. 447.
erythropterus, XILL. 464.
Eydouxii, XIE. 455.
festiva, XIIL. 374.
Finlaysoni, XII. 471.
formosus, XIII. 439.
Gaimardi, XIE. 500.
Garnoti, XIIL. 890.
genivittatus, XII. 416.
Geoffroyii, XILL. 479.
gibbifrons , XILI. 498.
Giofredi, XIIL 371.
Hardwickii, XIIL. 414.
hebraicus, XII. 428.
Horsfieldii, XIE. 486.
hortulanus, XIIL. 430.
Lamarti, XIE. 481.
Leschenaulti, XI. 453
Juuis Lessonii, XILL. 384.
lineolatus , XII. 436.
lunaris, XIII, 409.
margaritaceus , XILL. 484.
marginatus, XII. 490.
Matthæi, XL. 419.
meleagris , XILL. 481.
meniscus , XILL. 415.
Mertensii, XII. 42%.
miniatus, XIHL. 460.
multicolor, XIE. 464.
nebulosus, XIE. 461.
notopsis, XILL. 485.
opalina, XILE. 392.
ornatus , XII. 487.
papilionaceus , XIIT. 484.
patatus, XIII. 398.
pavo, XIIL. 377.
pavoninus , XIIL. 483.
porphyrocephalus, XILE. 414.
prætextatus, XIIL. 505.
principis, XIE. 402.
psittaculus, XII. 387.
punctulatus, XIIL. 483.
purpureus, XHI. 445.
purpureo-lineatus , XIE. #71.
quadricolor , XIL. 443.
Sanctæ Helenæ, XI. 383.
scapularis, XILL. 468.
Sebanus, XIII. 474.
semicæruleus, XII. 442.
semidecorata , XIII. 432.
semifasciatus, XILL. 448.
semipunctatus, XII. 429.
Souleyetii, XIEL. 457.
speciosa, XIIL. 375.
stellatus, XII. 499.
strigiventer, XIII. 468.
.«trilobatus , XIE. 437.
trimaculatus, XIIL. 386, 452.
umbrostygma , XIIL. 488.
variegatus, XL. 462.
viridis, XII. 4920.
vulgaris, XII. 361.
zosterophorus, XIE. 425.
DES POISSONS. 47
Kaaxan, V. 244.
Kazra, IX. 50.
KaMuyBUs ; XV. 297.
KaMwovouec, XIL 262, 312.
Karmar, XXI. 121,
Ka poc À. 30.
Karre, IV. 329.
Kauzsaarsen, LL. 6.
Kauixorr, IV. 149.
Kéris, X. 295, 304.
angimosus ; X. 304.
Krscur ou Keschré, IL. 89.
Kerpeuc ; XI. 9.
KixAn, XIII. 19.
Kinc-risu, VIT. 193.
Knorrnann, IV. 44.
_Knorrnan, XIL. 461.
Kockvr , IL. 96.
Koku, XII, 71. é
KowxuËE, IV. 10.
Kowan-Kkaran , X. 76.
Kocougoc, XI. 19.
KwGioc, XIL. 4. XVI. 300.
KewGirie, XVII. 1, 2.
Koumou, IV. 50.
Kowar, XX. 362.
albella, XX. 362.
thoracata, XX. 363.
Kurpivoc, «urpravoc , AVI. 16,
Kurrus, IX. 372, 419. [19.
argenteus, VIL. 298.
Blochii, IX. 421.
cornutus , IX. 426.
indicus , IX. 421.
macrolepidotus, VIL. 307.
Kurruooc, XIII. 19.
Kyruosr, VIL 256.
Larro, XVI. 8, 335, 371.
cephalus, XVI. 3417.
coubie, XVI. 344.
curchius, XVI. 3868.
cursa , XVI. 361.
diplostomus , XVI. 360.
Dussumieri, XVI, 350.
Lasro dyocheiius, XVI. 461.
erythropterus, XVI. 354.
falcifer, XVI, 3858.
fimbriatus, XVI. 353.
Forskali, XVI. 335, 348.
hispidus , XVI. 356.
malacostomus , XVI. 365.
microlepidotus, XVI. 352.
niloticus, XVI. 338.
oblongus, XVI. 357.
Reynauldi, XVI. 351.
selti, XVI. 345.
senegalensis , XVI. 346.
varicorhinus, XVII. 491.
LaproparBus, XVI. 206.
macrolepis, XVI. 209.
nadgia, XVI. 207.
progeneius, XVI. 208.
Larrax, LL. 55.
japonicus, IL. 85.
lineatus, IL. 79.
lupus, IL. 56.
multilineatus , IL. 488.
mucronatus , Il. 86.
Waigiensis, IL. 83.
Lasres, XII. 13, 16.
Lasrus, XIE. 1.
adriaticus, XII. 6.
æneus , XILL. 8.
æruginosus, XI. 211.
albo-vittatus, XIII. 477.
americanus, XIIL. 293.
angulosus, IL. 216. XIIL. 8.
annelé, XII, 508.
anthias, I. 250. XIE, 4.
aper, XIIL. 39.
argentatus, XUL, 8.
argus , IL. 229.
aristatus, XIE. 10.
armatus, XIII, 9.
aureo-maculatus , XIIL 430.
auritus, LE. 91. XIIE. 8.
Balian, XII. 34.
ballanus, XIII. 38.
Bergylta, XIIL. 20.
48
Lapaus bifasciatus, XI. 426.
bivittatus, XHIL. 389.
Bohar, XIIL. 8.
Boops, XIIL. 7.
brasiliensis, XIII. 402.
brun, XIV. 57.
Burgall, XIIL. 237.
calops ; XL. 9.
capistratus , XIE. 220.
carutta, XIIL. 8.
catenula, XII. 9.
ceinture, XIII. 498.
centiquadrus, XII. 430.
chanus, IE. 229. XIIL 6.
chapelet, VI. 119.
chogset, XIII. 237.
chromis, V. 206. XIL. 5.
cinerascens, XIII. 9.
cinereus, XIII. 234.
cœruleus, XI, 48, 50.
comber, XIII. 35, 42.
Commersonii, V. 252. XILL. 8.
coquus. XIIL. 35, 48, 49.
cornubiensis , XII. 4.
RES XIH. 178, ht
226, 233.
Te XIV. 147, 164.
cr on IL. 102. XIIL. 8.
cyanoptère, XILL. 12.
demi-disque , XIIL 508.
deux croissants, XII. 121.
diane, XIE. 197.
Donovani, XIII. 39.
ennéacanthe, XIV. 94.
ephippium, XIE. 96.
exoletus, XII. 61 , 247.
falcatus , XI. 276.
fasciatus, XEV. 108, XII. 303.
faucheur, XIE. 276.
ferrugineus, XIIL. 5.
festivus, XIE. 71.
flagellifer, XHL. 240.
flavus, XI. 110.
formosus, XIE, 44
fourche, VI. 487.
TABLE GÉNÉRALE
| Lasrus fræniatus , XIE. 224.
fuligineux ; IL. 445. XL, 303.
306.
fulvus , XI. 4, 8, 110.
furca , "XII. 9.
fuscus, XILL. 219, 4317.
gallus , VIE. 386. XIE. 413.
Gayi, XILL. 97.
gibbus, XIIL. 8.
griseus , XILE. 5, 208.
grunniens, V. 196.
Guaza, XIIL, 4, 8.
guttatus, XII. 208.
hébraïque, XIII, 378, 493.
hepatus , IL. 231, 234. XIIL.
hérissé, XIL. 1149. [4, 8.
hiatula, XI. 5.
hololepidotus, V. 53. XII. 8.
huit raies, IL. 420.
lagonensis, XHIL. 100.
inermis, XIIL. 339, 349.
iris , LI. 89. XI 8.
jaculator, VIL 812. XIIL. 9.
XIV. 160.
japonicus, XI, 7, 99.
julis, XIII. 363, 375.
Kasmira, XIIL 8. |
lævis, IL. 388. XIIL: 8.
lapina, XIII. 155. XIV. 144.
Le queue , XIIL. 119.
large raie, IV. 371,408. XHIK.
317, 321.
atovitiaul. XIIL 136.
lcopardus, XIIL. 8.
lepisma, XIE. 9.
limbatus, XIE. 89.
linearis, XII. 5.
lineatus , XIIL. 38, 40,47,50.
lineolatus, XIIL. 90.
livens, XIII. 85.
hvidus, XHIL. 87.
long museau, VI. 449, 473.
XIEL. 9. 422.
lunaris, XL. 382, 409,414,
Junarius, XIIL: 381.
DES POISSONS. 49
Lasrus lunulatus, XIV. 88.
luscus, XIII. 69, 249. [9.
macrocephalus , VL. 282. XII.
macrodontus , XII. 98.
macrogaster, V. 458. XII. 8.
macrolepidotus, XII. 386.
XIV. 59
macroptère , II. 90. XIII. 8.
malaptéronote, XII. 306.
marbré, HI. 69.
marginalis, XII. 5.
marmoratus, XIIL 8.
melapterus, XIII. 311.
melops, XIIL 167.
merula, XIL. 78 , 80.
mesothorax, XIII. 129.
microstome, XII. 8.
mixtus, XIIL. 38, 43.
moucheté , IL. 367. XII. 36.
nebulosus, XII. 9.
nereus, XIII. 78.
neustrien, XIIL, 36.
niger , XIL. 8.
obliquus, V. 142.
ocellaris , XIE. 196.
ocellatus, XII. 193.
octovittatus , XIII. 8.
olivaceus, XIIT, 195.
onitis, XIII. 47.
opercularis, XIIL. 4.
ossifagus , XIII. 46, 86.
oyena, VI. 449, 472, 473,
474. XI 6,
parterre, XILL. 433. . [377.
pavo, XII. 45, 149, 154,
perdition , XIII. 125.
perroquet, XIII. 77.
perruche, XIII. 389.
perspicillatus , XIIT. 197.
pittima, XIII. 188.
Plumiérien, V. 230. XIIL. 8.
pæcilopleura, XIIL. 95.
polychrous, XIIL. 156.
psittaculus, XII. 387.
psittacus, XIIT. 41. 78. 90.
Lasrus punctulatus, IL. 367.
XI. 8.
purpureus , XIII. 446.
quadrilineatus, XIIL. 135.
quadrimaculatus , XIIT. 61.
quinquemaculatus , XILL. 210.
reliculatus, XIE. 195.
rone, XIII. 172.
rouges raies (à), XIII. 119.
rupestris , XI: 273:
sagittaire, VIL. 312.
salrnoi des HI. 54, V. 1.
saxatilis, XIIL. 78.
saxorum, XIII. 94.
scarus, XIV. 147.
scrofa, XII. 98.
semiruber, XII. 112.
serpentinus, XII. 185.
sexfasciatus , XII. 8.
six bandes, V. 464.
sparoides , IL. 88. XII. 8.
squeleague ; VAT:
striatus, XIIL. 4.
suillus, XIII. 39.
SÿriaCus XIII. 46, 378.
tæniatus, XIII. 134.
tæniure, XIV. 57.
tancoïde, XII. 157.
tautoga, XIII. 294.
tesselatus, XIII. 315.
tétracanthe , IL. 268. XIIL. 8.
tetrodon, XIV. 4.
Thunberg, VI. 237.
Thunbergii, XII. 9.
tinca, XI. 87, 156,171, 199.
trichopterus, VII. 360 , 388.
- XI. 7.
trilineatus, XIII. 475.
trilobatus, VILLE. 437.
trimaculatus, XIL. 47, 58.
turdus, XIIL 62.
unimaculé , IE. 446. XI. 9.
188, 208.
venosus , XIIL. 195.
versicolor, VI. 163.
Rs
Fe)
5o TABLE GÉNÉRALE
Lasnus vetula, XIIL. 38,49, 250. | Lopras flava, X VILLE. 159.
vinidis, XII. 41, 76, 77,
405, 420.
vittatus, XIII. 445.
zeylonicus, XII. 412.
Lacerrus, VIIL. 26, 28.
Lacanoramus , XII. 14, 274.
aigula, XII. 277.
caninus, XIII. 289.
dux, XIIL. 285.
psittacus, XIII. 291.
suillus , XL. 286.
Lacraires , IX. 200 , 237.
delicatulus , IX. 238.
Lawpris, X. 5, 39.
guttatus , X. 39.
Lameuces, IX. 268, 317. .
fasciolatus , IX. 328.
immaculatus, IX. 329.
neapolitanus , IX. 325.
pelagicus , IX. 318.
punctulatus, IX. 327.
siculus, IX. 328.
Larmes, V. 145.
Larmus auritus, VITE. 501.
breviceps , V. 146.
Laris, IL. 88.
calcarifer , HE. 100.
niloticus, II. 89.
nobilis, I. 96.
Larnuus, V. 10, 368.
argentatus , V. 369.
argenteus, IX. 495.
chrysops , IX. 496.
doliatus , V. 371.
jugularis , IX. 500.
Laropous, IT. 92.
Laros, IL. 90.
Larus, V. 31.
Lepes, XVI. 342.
Lesras, XVIIL. 145.
calaritana, XVIIE. 151.
dispar, XVII. 167.
ellipsoidea, X VIIT. 176.
fasciata, XVIIE, 156.
lunatus,.XVIIE. 161.
mento, XVIII. 171.
ovinus, XVIIL. 177.
rhomboidalis, XVII, 145.
Légrasines, XIX. 480, 531.
bimaculata, XIX. 531.
Lens, XVI. 342.
Lesse, XVI. 342.
Lxrocnarxe argenté, X. 66.
Lerosromes, V. 7 , 140.
humeralis, V. 141.
xanthurus, V. 142.
Lerinores, VIIL. 218.
Lerrnopus, VII. 218.
argenteus, VIIL. 222:
argyreus, VIIL. 223.
Gouanien, VIII. 232.
Péron, VIIL. 221.
Lerrmeris , IX. 287.
Lerrprères, V. 151.
Francisci, V. 152.
Lépisacanrae, IV. 468.
Lrpopus saragus , VIL. 282.
Lerornnus, XXIL. 4, 28.
anostomus, XXII. 38.
elongatus, XXIL 37.
fasciatus, XXII. 34.
Frederici, XXII. 25.
Leschenaulti, XXIL 30.
maculatus , XXII. 31.
nigrotæniatus, XXI. 32.
obtusidens, XXII. 28.
pachyurus , XXII. 36.
vittatus, XXII. 33.
Lerrurus, VIIL. 235.
Lerarnus, VI 7, 272.
abbreviatus, VI. 312.
alboguttatus, VI. 314.
argenteus, VI. 303. ,
atlanticus, VI. 275.
azureus, VI. 300.
borbonicus, VI. 303.
bungus, VI. 279.
centurio, VI. 301.
DES POISSONS. 51
cinereus, VI. 298.
cœruleus, VI. 801.
croceopterus, VI. 302.
Ehrenbergii, VE. 312.
elongatus, VI, 289.
erythracanthus , VL. 314.
erythropterus, VI. 318.
erythrurus , VI. 293.
fasciatus, VI. 290.
flavescens, VE. 299.
frænatus, VI. 291.
geniguttatus , VL.'304.
genivittatus , VI. 306.
Gothofredi, VI. 286.
karwa, VI. 311.
korely, VE. 292.
latidens, VI. 316.
leutjan, VI. 309.
maculatus, VI. 292.
mabhsena, VI. 313.
mahsenoides, VI. 286.
microdon, VI. 295.
minjatus, VI. 315.
nebulosus, VI. 284.
olivaceus, VL 295.
opercularis, VI. 289.
ornatus, VI. 310.
reticulatus, VL 298.
rostratus, VI. 296.
semicinctus, VI. 294.
sordidus, VI. 298.
variegatus, VI. 287.
virescens , VI. 308.
waigiensis, VI. 297.
xanthopterus , VE 3:5.
[308.
Levascni, XVI. 5. XVII. 109.
Levascus, XVI. 3, 383. XVII.
1, 103.-
acinaces , XVII. 347.
æneus, XVIL 361.
affinis, XVIL. 150.
Agassii, XVIL. 254.
albidus, XVII. 245.
albiensis, XVIL, 194.
Lersminus chœrorhynchus ; VE. | Levcrscus albuloides , XVIL. 298.
alburnoïdes, XVIL. 250.
alburnus, XVII. 272.
albus, XVIL. 192.
altus, XVIL 237.
aphya, XVIL 254.
apiatus, XVIL. 351.
argenteus, XVII. 202, 320.
aspius, XVII. 265.
atronasus , XVIL. 376.
aula, XVII. 151.
Baldneri, XVII. 262.
ballerus, X VIE. 45.
balteatus, XVII. 327.
Belengeri, XVIL 99.
bibié, XVIL. 312.
bipunctatus, XVIL. 259.
Bisarre, XVII. 358.
blicca, XVII. 31.
Boscii, XVII. 313.
bramula, XVII. 357.
branchiatus, XVI. 469.
brutius, XVIL. 245.
Buggenhagii, XVII. 53.
burdigalensis , XVII. 218.
cabeda , XVII. 241.
caurinus, XVII. 325.
cavedanus, XVII. 196.
chevanella, XVII. 358.
chrysops, XVII. 308.
cir, XVIL 353.
clupeoides, XVII. 291, 342.
comes , XVII. 244.
cordilla, XVIL. 291.
coreensis, XVII. 855.
cultellus, XVIL. 341.
cultratus, XVIL 330.
cupræus, XVII. 361.
dandia, XVIL. 309.
dobula, XVIE. 172.
dolabratus, XVIL. 248.
Duvaucelii, XVIL 77. 95.
elingulatus, XVI. 470.
elongatus, XVII. 494.
erythrophthalmus, XVIL.107.
52
filamentosus, XVII. 96,
fintella, XVII. 356.
frigidus, XVII. 234.
fucini, XVII. 152.
gardoneus, XVII. 316.
gatensis, XVII. 309.
Genei, XVII. 159.
Gille, XVIL. 353.
gracilis, XVEL. 107, 324.
poses ; XVII. 220.
sarengula , XVII. 303.
Hartmanni, XVII 107.
Heckeli, XVII. 1928.
Heger, XVIL 236.
heterocereus, XVII. 107.
idella, XVII. 362.
idus, XVII. 228.
jesella, XVIL. 360.
Jeses, XVII. 160.
iris, XVII. 255.
lancastriensis, XVII. 216.
lascha, XVIE. 127.
lateralis, XVI. 437.
leptus, XVII. 107.
mahecola , XVII, 305.
majalis, XVII. 103, 216.
marrochius, XVII. 125.
maxillaris, XVII. 296.
melettina, XVII. 304.
mento, XVII. 271,
microchirus, XVIL. 348.
molitorella, XVII. 859.
molitrix, XVII. 860.
morur, XVI. 460.
muticellus, XVIL. 241.
neglectus , XVII. 232.
nesogallicus, XVII. 310.
niloticus, XVII. 311.
novacula, XVII. 345.
ochrodon , XVII. 249.
œningensis ; XVII. 107.
oregonensis, XVII. 326.
orphus, XVII. 224.
papyraceus , X VIT. 107.
TABLE GÉNÉRALE
Levciscus fasciatus, XVIL 252. |Leucsous parvulus, XVIL. 64.
Peloponensis, XVIL. 197.
phoxinus, XVIL 363.
prasinus, XVII. 153.
presbyter , XVIL. 307.
pulchellus, XVII. 320.
pusillus, XVIE. 107.
rhomboidalis, XVII. 78.
rodens, XVIL. 213.
rosetia, XVIL. 356.
roseus, XVII. 156.
rostratus, XVIL. 201.
rotengulus , XVII. 318.
rubella , XVIL 158.
rubellio, XVIL. 123, 193.
rutiloides, XVIL. 149.
rutilus , XVIL. 130.
ryzela, XVIL. 199.
salmoneus, XIX. 186.
sardella, XVII. 243.
sardinella, XVIL 344.
Savignyi, XVIL 238.
scapellus, XVIL. 347.
scardafa, XVIL 123.
scarpelta, XVIL. 127.
Selysi, XVII. 198.
Smithii, XVIL 328.
sopa, XVII. 49.
spirlingulus, XVII. 321.
squalius, XVIL. 191.
stigma, XVII. 93.
Storeri, XVII. 319.
stymphalicus, XVIL. 295.
sulphureus, XVIL. 96.
tarichi, XVII. 294.
tenellus, XVII. 63.
thermalis, XVIL 94.
tincella, XVII. 323,
Trasimenicus, XVII, 195.
vandella, XVII. 363.
vandoisulus, XVII. 317.
vulgaris, XVIL 202.
Vulturius, XVIL 247.
Licma, VIE 340.
mia, VIIL 348.
DES POISSONS.
Licura calcar, VII. 366.
exoleta, VIIL, 379.
glaycos, VIL. 358.
moadetta, VIIL. 382.
tetracantha, VIIL. 363.
vadigo , VIT. 363.
Lopores, V. 10, 318.
erate, V. 822.
Farkharn, V. 324.
somnolentus, V. 324.
surinamensis, V. 319.
Locxe franche, XVIIL. 14.
* Lonnes, XXI. 391.
Louuco ,; IV. 11.
Loxcuurus, V. 7, 192.
ancylodon , V. 81.
barbatus , V. 193.
depressus, V. 195.
LoxGur oreille, VII. 131.
Lormius, XII. 835, 339.
/ americanus, XIL. 380.
bufo, XII. 478.
bugadessa, XII. 374.
chironecte, XII. 423.
Comimerson, XIL. 427.
concincinensis, XII. 404.
cornubicus , XII. 371.
doubie bosse, XII. 429.
Faujas, XIE 457.
Fergusson, XIL. 371.
hirsutus, XIL. 435. -
hispidus , XIL: 407.
histrio, XIL. 892, 410.
lævigatus, XIL. 394, 399.
lævis, XII. 437.
parvipionis, XIL 374.
piscatorius , XIL. 344, 381.
raninus ,; XII. 404.
setigerus, XIL. 383.
stellatus, XIE. 409, 456.
striatus, XIL. 411.
tumidus, XII. 394, 398.
vespertilio, XII. 439.
viviparus, XII. 383.
vomerinus , XII. 381.
Lornores, VII. 405.
Lorrcames, XV. 458.
Loricaria , XV. 453, 459.
acuta, XV. 472.
anus, XV. 470.
brunnea , 479.
cataphracta, XV. 459.
histrix, XV. 481.
læviuscula , XV. 476.
maculata, XV. 478.
nudiventris, XV. 469.
plecostomus, XV. 489.
rostrata , XV. 478.
tachetée, XV. 468.
vetula, XV. 466.
Lourixx, IL. 55.
Lou» , IL. 55. XI, 490.
Evcerxa, IV. 12.
Lucrorrrca, IL. 110.
Americana, IL. 122.
- marina , IL. 120.
sandra , IL. 110.
volgensis, IL. 117.
Lucrus, X VILLE. 280.
Lumwrex , XE. 431.
Lure, V. 271.
Lursanus Alberti, XII. 209.
acuürostris , IL, 470.
adriatique, IL. 234.
albo-aureus ; II. 489.
arauna , V. 435.
ascensionis, ILE. 212.
Aubrieti, IL, 450.
aurantius , II. 318.
bidens, XIII. 183.
Brunnichn, XILL. 183.
Cayenne, V.74.
chétodonoïde, V. 297.
chrysoptére; V, 240.
cinereus, XII. 208.
Cottæ, XIIT. 204.
croissant , IL. 477.
diacanthe, V. 128.
elliptique, V. 336.
ephippium, V. 386.
53
24
TABLE GÉNÉRALE
Lursanus erythropterus, IL. 478. | Luvarus imperialis , IX. 412.
galon d’or, V. 335.
Geoffroy, XII. 156.
grimpeur, VII. 325.
bamrubr , ILE. 105.
hasta, V.(241.
hexagonus, IIL. 171.
japonais, V. 329.
Lamarck, XIII. 255.
lapina, XII. 156.
Linckn, XIL. 218.
lunulatus , IL 379.
luteus, V. 290:
lutjanus, IE. 479.
macrophthalme, HE 97.
magnifique, VIL. 19.
marseillais, XIII. 188.
melanocerus, XIIL. 213.
microstome, V. 252.
norwegicus, XILL. 176.
notatus, XI. 217.
olivaceus , XIE. 197.
palloni, XIIT. 245.
peint, V. 315.
perchot, V. 398.
pique, V. 247.
Roissal, XIII. 209.
rostratus, XIII. 255, 256
scriptura , IL. 228.
selle, V. 386.
semicinctus, IL. 485.
surinamensis, V. 273.
tinca, XIIL. 199.
tortue, VII, 325.
triangle, V. 138.
tridens, ILE. 43.
trifasciatus, V. 406.
trilobus, LIL. 37.
varié, XIIL. 209.
verres, XII. 108.
virescens, XIIL. 255.
Vosmaer, V. 334.
Luropeira, XIX. 182.
chanos, XIX. 193.
orientahis, XIX 197.
Lycocenis argyrosoma ; V. 346.
Lycosrouus, XX. 25.
Lyre, IV. 55.
Macam, XIX. 339.
Macropoxs, XIX. 480, 506.
aimara , XIX. 523.
auritus, XIX. 519.
guavina, XIX. 527.
patana, XIX. 522.
tareira, XIX. 508.
teres, XIX. 521.
Macrocsarue, VILL. 441.
armatus, VIIL 456.
pancalus, VIT. 455.
Macroropus , VIL. 372.
venustus , VII. 375.
viridi-auratus, VIL 373.
MacrorréronorE, XV. 860.
fuscus , XV. 383.
jagur, XV. 388.
magur, XV. 381.
Macrosroma angustidens ; XVII.
860, 363.
Macroure, IX. 269.
Mapracue, VIIL. 81.
Mara, VL 385.
Osbeckii, VE 397.
vulgaris, VI. 391.
Macxanac, X. 161.
Muicre, V. 6, 28.
Mugissement du Maigre, V. 41.
Meuvidu, VI. 384.
Mauvic, VI. 384.
Makarma, VII. 287.
Mazacanrues , IV. 371 , 408. XIII.
15, 316.
Pilumieri, XI 319.
tæniatus, XIII. 327.
MacacorréRyGiens , XIV. 309.
Mazarrère, XIII. 355.
reticulatus, XIIL. 355.
Mazarrérures, XV. 518.
electricus, XV. 518.
DES POISSONS.
Mazarmars, IV. 101.
Mans, XXI. 331.
Marcorus, XXI. 391.
_ villosus, XXI. 393, 402.
Mazraér, XII. 438.
angusta, XI. 454.
cubifrons, XII. 452.
longirostris, XIE. 460.
nasuta , XIL. 492.
notata, XII. 458.
truncata, XIL 454.
_vespertilio, XII. 440.
Maquarirs, V. 10, 371.
australasica , V. 371.
Maquereaux, VIIL 6 , 24.
bâtard , IX. 8, 11.
commun, VIEIL 6.
quatre points (à), VIIE 107.
Marine (ra), XXI. 481.
Marian, III. 219.
Maruxke, IV. 329.
Masraceweius, VIIL. 441 , 453.
armatus, VIIL. 456.
haleppensis, VIIL. 454.
maculatus, VILL. 461.
marmoratus, VIIL. 461.
pancalus, VIIL 455.
ponticerianus, VIIL. 460.
punctatus, VIIL 463.
unicolor, VIII. 453.
Mécazors, XIX. 358, 383.
atlanticus, XIX. 398.
bimaculata, XXI. 104.
cepedianus,XX.386.XXI.104.|
curüfilis, XIX. 397.
indicus, XIX. 388.
notata, XX. 386.
oglina, XX. 386,
setipinnis ; XIX. 396.
thrnissoides, XX. 385.
Meranorys, VIIL 77, 79.
Mezerre, XX. 866.
lile, XX. 378.
matowacca , XX. 371.
mediterranea, XX. 369.
As)
Muigrre Novæ Hollandiæ, XX.
816.
obtusirostris, XX. 315.
senegalensis , XX. 370.
Suœrii, XX. 315.
thrissa, XX. 380.
venenosa, XX. 311. ,
venosa, XX. 374.
vulgaris, XX. 366.
| Meupras, XX. 20.
| Mexvozes, VI. 2, 386.
commune, VI. 390.
jusculum, VI. 395.
vomerina, VI. 400.
[Maxr, X. 39, 103.
Anne-Caroline, X. 104.
maculata, X. 104.
Mennes, VI. 381.
Mrnce, IX. 831.
| Mérov , IL. 270.
à ailes bicolores , IL. 298.
a anale bordée, IL. 307. VE.
angulaire, IL. 353. [514.
arara, IL. 377.
aréolé , IL. 850.
argus , IL. 360.
bande oculaire (à), IL. 370.
boelang , IL. 308. VI. 514.
bœnack , IL 362.
bontoo, Il. 334. VI. 525.
bordé, IL. 301.
bronzé, IL. 283. VI. 512.
caraune , II. 384.
cardinal , IL. 378.
chat, IL. 373.
cochon , II. 835.
corail (du), IL 336.
couronné, IL. 371.
croissant (à), IL. 379.
croupe noire (à), IL. 288.
deux épines (a), IL. 319.
doré, II. 364.
dorsale bordée (à), IL. 307.
écarlate , IL. 287.
élégant , IL. 311.
56
Mérou géographique , IL. 322.
gouttelettes (à) , IL. 357.
gouttelettes blanches (à), IL.
366. (366.
gouttelettes bleues (a), IT
grosses épines (à), IL. 295.
grosses lèvres (à) ; IL. 346.
guativére. IL. 383.
hautes voiles (à), IE 324.
hérissé , IE. 321.
itajara , IL. 376.
jaune et bleu, IL. 297.
joues tachetées (à). IL. 338.
lancéolé , IL. 316.
léopard , IL. 336.
lignes blanches (à), IL. 341.
louti. IL. 365.
maculé, IL 332.
mélanure, IL. 351.
Mentzel (de). IL. 291.
merra. IL. 325.
mille étoiles, II. 365.
moucheté. IL. 367. (432.
museau aigu (à), IL. 286. IX.
nageoires noires (a), IL. 339.
nébuleux. II. 313.
nègre . IL. 285.
neigé , IL. 380.
océanique, IL. 302.
ondulé, Il. 295.
orangé . IL. 305.
oriental , II. 318.
ouatalibi, II. 381.
oxyrhynque , IL. 320.
paille en queue ; IL. 309.
pantherin. IL. 333.
Parkinson (de), IL. 329.
pavonin , VIL. 443.
petit nègre, IL. 375.
petit zanana , IL. 304.
piqueté à six bandes, IE. 360.
points blancs (à), IL. 346.
points bleus (aux), IL. 359.
pyra-pixanga , Il. 388.
queue rouge (a). II. 320.
TABLE GÉNÉRALE
Mérou rayé, IL. 812.
réticulé, IL. 328.
rogaa . II. 349.
rose, IL. 306.
ruche, IL. 329.
salmonoïde, IL 348:
semi-ponctué, I. 341.
Sonnerat (de). IL. 299.
summan. Il. 344.
taches hexagones (à), IL. 330.
VI. 516.
taches olives (à), IL. 352.
tigré, IL. 314.
trois taches (a), I. 331.
ura , II. 332.
urodele, IL. 306. VI. 513.
variolé, II. 354.
zanana , Il. 339.
Msrres alpinus, XVIIL. 356.
attenuatus , XVIIL. 348.
maculatus, XVIIL. 855.
MEésorrioxs , IL. 439.
albo-aureus . IL. 489.
analis, IL. 452.
annularis . IL. 484.
auro-lineatus, LL. 496.
aya, II. 457.
buccanella , IL. 455.
caroui , IL. 489.
caudalis, VL 531.
chirtah, II, 488.
chrysurus , Il. 459.
cyanopterus. IL. 472.
cynodon , IL. 465.
decussatus ; IL. 487.
erythrognathus, VII. 447.
erythropterus, IL. 478.
flavescens , II. 472.
flavipinnis , IL. 475.
fulgens , VI. 539.
fuscescens, VI. 539.
gembra, II. 485.
goreensis , VE. 540.
griseus , II. 469.
immaculatus , II. 474.
DES POISSONS. 57
Mésorrions isoodon, IX. 448.
jocu , II. 466.
Johnii, 11. 448.
linea , II. 468.
litura , II, 467.
lunulatus , IL. 477.
lutjanus, IT. 479.
madras, VII. 446.
mahogoni, Il. 447.
malabaricus , IL. 480.
monostigma ;, II. 446.
olivaceus , IL. 478.
pargus , IL. 473.
quinquelineatus ; IL. 445.
rangus , IL. 481.
retrospinis, VI. 511.
Ricardi, IL. 448.
rubellus , IL. 475.
semicinctus , IL. 485.
sillaoo, IE. 476.
sobra, IL. 458.
tæniops, VI. 543.
unimaculatus , II. 444.
uninotatus , II. 449.
vivanus , IL. 454.
yapilli, IL. 483.
Meunrer, XI. 74. XVII. 172.
Microrocoxs, V. 213.
argenteus , V. 218.
lineatus , V. 215.
undulatus, V. 219. VIE. 276.
Murcrorrires, V. 9.
Microsrome, XVIIL. 358.
argenté, XVIIL. 358.
rotundata, XVIII. 360.
Miivaco, IV. 12.
Muvus, IV. 12.
Minous, IV. 391.
woora , IV. 421.
monodactylus, IV. 424.
Miseurwe, XVIII. 46.
Mozzensie, XVIIL. 137.
latipinna, XVIIL. 139.
Moss, VII. 115.
Moxocenrris, IV. 461.
Moxocenrais japonicus, IV. 461.
Moxocrros biaculeatus , X. 258.
minor, X. 259.
Rau, X. 260.
Moxopacryze falciforme. VII. 6,
240, 250.
Montée (LD, 2% XX. 26.
Mooran, X. 201.
Morme, VI. 200.
Mons ces ; VI 200.
Moruvyres, VI. 200. XIX. 214,
Dar!
leur vaisseau sanguin latéral,
XIX. 224
Moruyrus abbreviatus, XIX. 270.
anguilloides , XIX. 258.
bachique, ’XIX. 248.
Bane, XIX. 276.
Bovei, XIX. 283.
caschive, XIX. 227.
cyprinoides, XIX. 265, 276.
Dequesne, XIX. 281.
dorsalis, XIX. 271.
Ehrenbergii, XIX. 283.
elongatus , XIX. 269.
Geoffroyi, XIX. 240.
Hasselquistii, XIX. 253.
Isidori, XIX. 285.
Joannisii, XIX. 282.
Jubelini, XIX. 252.
kannume, XIX. 245.
Jongipinnis, XIX. 239.
Nacra, XIX. 257.
oxyrhynchus , XIX. 242.
Rume, XIX. 249.
Tuckeyi, XIX. 263.
Mornune, IV. 72.
Moruuus, XVI. 375.
Muess , XL. 7.
Muarz acutus, XI. 140.
alatus, XIX. 76.
albula, XI. 13, 94.
amarulus, XI. 133.
appendiculatus, XI. 4: XIX.
361.
h
58
Muos auratus, XI. 43.
axillaris, XI. 131.
breviceps, XI. 106.
borbonicus, XI. 113:
Broussonetti, XI. 117.
capensis, XI. 108.
capito, XI. 36.
carinatus, XI. 148.
cascasia, XI. 145.
cephalotus, XE. 110.
cephalus, XI. 13, 19.
chanos, XI. 4. XIX. 183.
chelo, XI. 50.
chilensis, XI. 5.
cillabris, XI. 151.
cinereus, XI. 4.
cirrhostomus , XI. 127.
cœruleo-maculatus , XI. 128.
Constantiæ, XI. 107.
corsula, XI. 119.
crenilabris, XI. 123.
cryptocheïlos , XI. 61.
Cunnesius, XI. 114.
curema, XI. 87.
curtus, XI. 70.
curvidens ,; XI. 149.
cylindricus, XI. 132.
dubahra, XI. 60.
Dussumieri, XI. 147.
falcipinnis, XI. 105.
fasciatus, XI. 125.
Ferrandi, XI. 142.
Forsteri, XI. 141.
grandisquammis , XI. 103.
Hasselquistü, XI. 5.
labeo , XI. 55.
labiosus , XI. 195.
lineatus , XI. 96.
liza, XI. 83.
macrolepidotus, XI. 134.
melanochir, XI. 148.
melinopterus , XI. 146.
monticola, XI. 164.
niger, XI. 174.
parsia, XI. 144.
TABLE GÉNÉRALE
Muaix pedaraki, XI. 1387.
Peronii, XI. 138.
Perusii, XI. 116.
petrosus, XI 89.
planiceps, X[. 122.
Plumieri, XI: 5, 90:
sabounier, XI. 55.
saliens, XI. 41.
salmoneus, XI. 4. XIX.181,
201.
sauteur, XI. 64.
scheli, XI. 152.
subviridis, XL 115.
tache bleue, XI. 129.
tûde, XL 158.
tang , XI. 101.
Muarsoïves, XI. 1, 99.
Muciromore, XI. 4.
Anne-Caroline, XIX.: 861,
316.
Muzers, XI. 7.
Murs de carpe et de gibèle, etc.
XVI. 55, 80.
Murzus, IL 419.
auriflamma , IL. 461 , 463.
aureo-vittatus , IL. 456.
barbatus , II. 442.
barberin , IL. 462.
bifasciatus, IL. 468.
cyclostomus , IL. 472.
fasciatus, XILE. 307.
flavo-lincatus, LI. 456.
fuscatus, IL. 444.
hispanicus, ILL. 444.
imberbis, IL. 143.
japonicus, IL. 460.
Lathami , I. 476.
latenistriga , LIL. 463.
macronème, II. 463.
maculatus, II. 478.
multibande, ILE. 469.
rougeor ; ILL. 470.
surmuletus , IL 433.
trifasciatus , IIL. 468.
vittatus, [IL 444, 448.
DES POISSONS.
Murevoines, XI. 194.
Muëivoc, VIL 324.
Mrieus, XXII. 225, 281.
oligacanthus, XXII. 233.
setiger, XXIL. 232.
Myzesnus, XXIL 225 , 284.
Schomburgkii, XXIL. 235.
Myières, XXII. 192.
acanthogaster, XXII. 209.
Alleni, XXIL. 189.
asterias, XXIL. 217.
baremoze, XXII. 187.
bidens , XXIL. 201.
brachypomus, XXII. 199.
divaricatus, XXII. 215.
doidyxodon, XXI. 222.
duriventris, XXII. 206.
guile, XXII. 189.
hypsauchen , XXII. 919.
lobatus, XXII. 212.
luna, XXII. 221.
macropomus, XXII. 195.
nurse, XXII. 188.
Orbignyanus , XXII. 220.
Paco , XXIL. 204.
Palometa , XXII, 214.
rhomboidalis, XXIE. 210.
rubripinnis, XXIL. 216.
Schomburgkii, XXIL. 212.
Myozocir, L. 385.
muscles du bassin , L. 402.
— de l’arcade En oe M
panique, L. 405.
— de l'appareil branchial ,
I. 410.
— de l'appareil pharyngien ,
LE 410.
— de la membrane bran-
chiostège, L. 409.
— de la Eudde, L 399.
de Pépaule ; L 399.
de lhyoïde, L. 408.
de l’opercule, L. 407.
— de la pectorale, E. 400,
des mâchoires, I. 404.
29
Mxorocre, L. 385.
muscles inférieurs du tronc,
LI. 395
— latéraux du tronc, I. 389
— supérieurs du tronc, Ï.
‘: 895.
— des ventrales, I. 403.
Myriwrisris, II. 160.
axillaris , VII. 491.
borbonicus , VIT. 489.
hexagone, VIL. 489.
hexagonus, LIL. 171.
Jacobus , III. 162.
japonicus , ILE. 173.
kuntee, VII. 487.
lima, VII 493.
murdjan, VII. 495.
à petites dents, VII. 490.
Praslin, VIL. 486.
parvidens , IIL. 173.
pralinius , IL. 170.
rayé, VIL 492.
seychellensis , ILL. 172.
Mysre, XXI. 5, 75.
Mysrus chitala, XXI. 125. 149.
clupéoïdes ; XXI. 5.
à épaulettes, XXI, 63.
kapirat, XXI. 146.
purava, XXI. 65.
ramcarati , XXI. 6.
Myxopes, XI. 193, 352, 397.
cristatus, XI. 401.
ocellatus , XI. 400.
viridis, XI. 398.
Nacrs, V. 250. Û
Naxous, VIL 481.
marmoratus, VIL. 482.
Naseus, X. 257.
brachycentron , X. 215.
brevirostris , X, 271.
Carolinarum , X. 281.
fronticornis, X. 299.
lituratus , X. 282.
Jongicornis, X. 261,
6o TABLE GÉNÉRALE
Naseus marginatus X. 280.
olivaceus, X. 288.
punctulatus, X. 289.
tonganus, X. 292.
tripeltis, X. 276.
tuber, X. 290.
Vlamingü, X. 293.
Nasox, X. 257.
licornet, X. 259.
loupe, X. 290.
Nauczerus , IX. 200, 247.
abbreviatus, IX. 251.
annularis , IX. 254.
brachycentrus , IX. 252.
compressus, IX. 249.
leucurus , IX. 255.
triacanthus , IX. 253.
Naucrares, VIIL. 8312.
ductor, VIII. 312.
indicus, XIII. 326.
Koelreuteri, VIII. 327.
, noveboracensis, VIII. 325.
Nesris, V. 149.
microps, V. 149.
Nezma (le), XXI. 535.
Nerrs , L. 415, 434.
olfactifs, I. 434.
optiques, L. 435.
3°, 4. paire , [. 435.
5.° paire, L. 435, 439.
6.° paire, IL. 436.
1.‘ paire, L. 441.
8.° paire, 486, 439, 442.
de la ligne latérale, L. 443.
grand sympathique, L. 438.
moelle épinière, L. 434.
Nesris, XI. 166.
cyprinoides, XI. 167.
dobuloides , XI. 174.
Nsuic, XI. 78.
Nerra, VII. 94.
Niuox, I. 131.
Niqui, XL. 501.
Nowzus, IX. 2492.
Mauriti, IX. 243.
Nomeus nigrofasciatus, IX. 216.
Peronii, IX. 247.
Nonvar, X. 417,437, XII. 46.
Noracanrme, VIT. 441, 463.
nasus, VIIL. 467.
Nororrire, XXI. 119.
bontianus, XXI. 141.
maculatus, XXI. 151.
Buchanani, XXI. 148.
kapirat, XXI. 146.
Pallasii, XXI. 130.
sa vessie aérienne, XXI. 139.
Novacuza, XIV. 45.
bimaculata, XIV. 74.
cœrulea, XIV. 187, 191.
immaculata, XIV. 75.
pentadactyla, XIV. 69.
punctulata, XIV. 73.
sexmaculata, XIV, 72,
tessellata, XIV. 74.
Novacuzes, XIV. 33. 64.
Nuxrepic , IL. 300.
Nurna, XVI. 238, 883.
daurica, XVI. 404.
thermoicos, XVI. 238.
thermophylos, XVI. 240.
Nurmimon, I. 486.
‘Onuane, VI. 8, 366.
melanura, VI. 866.
tricuspidata, VI. 372.
Onax, XIII. 15. XIV. 298.
balteatus, XIV. 303.
borbonicus , XIV. 306.
moluccanus , XIV. 305.
pullus, XIV. 304.
semifasciatus, XIV. 299.
varius, XIV. 307.
Oponrognarue, XXI. 87.
aiguillonnée , XXI. 91.
Opoxrosrome, XXII. 498.
-hyalinus, XXIL 424.
Œuers, XX. 405.
Œsree, VIIE 255.
Ousres, IX 133% 187:
DES POISSONS.
Ouisres atropus ; IX. 141.
malabaricus, IX: 137.
Ruppellii, IX. 144.
-Ovaze chevalier, XXI. 233.
Ovsrss, V. 4. XIX. 539. XXI.
426 , 438.
Our, V. 6, 14,171.
Omograxcaus fasciolatus, XL. 287.
Ompocx, XIV. 362.
siluroïde, XIV. 362.
Oxacre, VIL 11.
‘ Oran, X. 40.
OraicérmaLrs, VII. 395.
aurantiacus, VIL. 415.
barca , VII. 436.
cora mota, VII. 414.
fuscus, VII. 414.
gachua, VII. 411.
grandinosus, VIL. 434.
iris, VIL. 439.
lucius, VII. 416.
maculatus, VII, 437.
marginatus, VII. 411.
marulius, VII. 480. 432.
micropeltes, VII, 427.
miliaris, VII. 439.
nigricans, VIL 431.
ocellatus, VIL. 434.
planiceps, VIL 424.
punctatus , VIL. 404.
serpentinus, VII. 429.
sowara, VIL, 426.
striatus, VIL, 417.
Ormiie chinoise, X. 380.
Ormmium, XI. 424.
aculeatum, VIII. 441. 445.
glesne, X. 367.
imberbe , X. 391.
macrophthalmum , X. 389.
mucronatum , XI. 427.
Onisrocxarme, XI. 195. 495.
Cuvierii, XE. 504.
nigro-marginautus, XE. 498.
ocellatus, XI. 498.
Sonnerati, XI. 498.
Oruicure, IV. 264.
Langsdorfi, IV. 264.
Orsanius, XVI. 383.
acanthropterus, XVL. 472.
albulus , XVI. 457.
anisocheilus , XVI. 418.
bacaila , XVI. 471.
brachialis, XVI. 471.
chedra, XVI. 421.
fasciatus , XVI. 420.
isocheiïlus, XVI. 421.
leucurus, XVI. 470.
maculatus, XVI. 426.
pholicephalus , XVI. 459.
Orevxus, VIIL. 77.
Oreizze noire, IL. 455.
Orenus, XVI. 224, 318.
guttatus, XVI. 226.
maculatus, XVI. 228.
progastus, XVI. 225.
Richardsoni, XVI. 227.
Onrosowa , IV. 515.
atlanticum , IV. 515.
Onessrias, XVIII. 221.
Agassii, XVIII. 238.
albus, XVII. 242.
Cuvieri, XVIIL. 225.
Humboldti, XVIIL. 233.
Jussiei, XVIIL. 235.
luteus , XVIIL. 248.
Mulleri, XVIII, 240.
Owen, XVII 241.
Pentlandii, XVIIL 230.
Orcawo , IV. 72.
OnrGanisarion générale des pois-
sons, L. 280. 543.
Onceuss, IV. 72.
Ormes, XVIIL 389. 399.
os verts de l’orphie, XVIIL. 393.
—des blennies, XVIIL. 394.
—des cheïlines, XVII. 394.
vers intestinaux de lorphie;
XVII. 414.
Orraus, VI. 180.
Osuerus, XXI. 365.
62 TABLE GÉNÉRALE
Oswerus eperlanus, XXI. 371. |Osriorocxr, squelette, 1. 301.
hebridicus, XXI. 421. squelette de la tête, 1.806.
microdon , XXI. 385. trous du crâne, L. 332.
spirinchus , XXI. 387. vertèbres, L. 357.
viridescens, XXI. 388. Osronnque Fleurieu ; IL. 145.
OsraromÈnes, VIL. 377. Orourraus, V. 7.
gal, VIL. 386. XIIL. 4138. æquidens, V. 66.
notatus, VI. 386. argenteus, V. 62.
olfax, VII. 377. bispinosus, V. 65.
vittatus, VIL. 887. carolinensis, IX. 475.
OsréocLossE » IX. 294 , 315. XIX. guatucupa , V. 75.
281, 288. leiarchus, V. 78. IX. 479.
bicirrhosum ; XIX. 294. maculatus, V. 64.
formosum , XIX. 308. microlepidotus, V: 79.
minus, XIX. 294. nebulosus , V. 79.
Vandellii, XIX. 294 regalis, V. 67.
Osriozocir, L 294. Toe-roe, V. 72.
articulations , I. 297. sencgalensis, IX.478.
cartilagineux ; L. 380. ruber , V. 60.
chondroptérygiens , L. 380. tou-rou , IX. 478.
composition du crâne, 1. 316.| yirescens, V. 72.
côtes, I. 362. versicolor , V. 64.
fosses du crâne, [. 329. Orrer pike, LL: 254.
mâchoire inférieure ; L. 847. |Ounwey, XIV. 368.
màchoire supérieure ; L 883. |Ouro denné, XIV. 368.
opercules , L. 345. Oveure, XVIL 286.
os des arceaux des branchies,| folle ovelle, XVII. 286.
I. 352. Oxvraynouus, XIX. 246.
— du bras, L 369.
— du carpe, L. 376. Pacamo, XII. 485.
— de l'épaule, E 369. Pacu, XXIL. 4, 69.
— de l'extrémité postérieure, | Jineatus, XXIL. 85.
L. 377. nigricans, XXIL. 80.
— hyoïde, I. 849. Pæoxomne, XVI. 6, 311.
— des nageoires verticales , L |Pacris, VE 7, 169.
— nasaux, 1. 331. [868.1 acarne, VI. 191.
— palatin, L 339. bogaraveo, VI. 196.
— pharyngiens, L. 355. breviceps, VI. 199.
© — plérygoïdiens ; L. 339. calamus , VI. 206.
— des rayons branchiostèges ;, | centrodontus, VI. 144; 180.
L. 352. erythrinus, VL. 170.
— sous-orbitaire, L. 337. goreensis, VE. 208.
— temporaux, L. 331. lithognathus, VI. 204.
composition chimique des os, | mormyrus, VI. 200.
üssu des os, 1. 294. [I 298. penna, VI. 209.
DES POISSONS.
63
Pacezs pernambucensis, VI. 210. | P£camne, VIEIL. 76, 78,138 , 149.
petit, VII. 284.
Pacres, VL 7, 141, 182.
argyrops, VI. 164.
bugaravella, VI. 197.
Ehrenberoïi, VI. 154.
filamentosus, VI. 158.
guttulatus , VI. 160.
hurta, VI. 152.
laniarius, VL 163.
longifilis, VI. 159
micropterus, VI. 163.
orphus, VE. 150.
spinifer, VI. 156.
unicolor, VI. 162.
vulgaris, VI. 142.
Haygoc, VI. 146.
PazeE (la), XXI. 477. [478.
sa fécondationartificielle,X XI.
Parouera, VII. 156, 286. XXII.
Pama, V. 55. [278.
Pawrce, IX. 383.
Pancaz, VIIL. 455.
Pancrax, XVIII. 380.
Buchanani, XVIIL 383.
Kuhlu, XVIL 384.
lineatum , XVIII. 381.
pictum , XVIIL 385.
Pancasius, XV. 45.
Buchanani, XV. 45.
Parazeris , ILE. 356.
= corégonoïde, IL. 357.
corégonoïdes ; VII. 510,
hyalinus, IL. 361.
sphyrénoïde , HT. 360.
ParGo (EL) , IL. 473.
Paropox, XXII. 50.
suborbitale, XXII. 51.
Pasreurs, IX. 200 ; 242.
Parare, VIL. 156. XIII. 389.
verte, XIII. 398.
Pècue bécout, LE. 400.
madame, I. 415.
pierre, V. 60.
Pese Rey, XVIIL. 233.
chilensis, VIIL. 163.
sarda , VIIL. 149.
Perauys vera, VILL. 101.
Perares, IL. 124 et 145.
quadrilineatus, LIL. 146.
quinquelineatus, IE. 148.
sexlineatus, IL, 147.
Perrcus, XVIL.-4, 330.
Perzoxe, XX. 300.
Perzoxa affinis, XX. 315.
Castelnæana , XX. 306.
champil, XX. 324.
ditchela, XX. 314.
ditchoa, XX. 313.
Dussumieri, XX. 316.
filigera, XX. 322.
Grayana, XX. 315.
Iserti, XX. 307.
Leschenaulti, XX. 311.
melastoma, XX. 308.
micropus ; XX. 320.
motius, XX. 323.
novacula, XX. 319.
Orbignyana, XX. 302.
soborni, XX. 325.
._vimbella, XX. 317.
Peror, IV. 427.
filamentosum , IV. 428.
japonicum , IV. 437.
maculatum, IV. 434.
obscurum , IV. 436.
sinense , IX. 468.
DéX/n, V. 25.
Pewrxeris, VIL. 296.
malabarica , VII. 308.
mangula, VIL. 304.
mexicana, VIL. 308.
moluca, VII. 306.
nesogallica, VIL 306.
otahitensis, VII. 304.
oualensis, VII. 299.
vanicolensis, VIL. 305.
PennaruzA filosa, VIII. 256.
-lPexnezze, VIIL 256.
64 TABLE GÉNÉRALE
Penraceros, II. 30.
| Perca lanceolata, V. 193.
Pexrapones, VI. 7 , 258.
lineata, V. 312.
à bandelette, VI. 265.
aurolineatus, VI. 269.
iris, VI. 266.
Peronn, VL. 268.
porosus, VI. 267.
setosus, VI. 270.
unicolor, VI. 263.
vittatus, VI. 260.
vitta, VI. 264.
Perca acerina , IL. 17.
acuta , IL. 49.
alburnus, V. 180.
arabica , IL. 165.
areata, LL. 74.
areolata , IL. 350.
Ascensionis, IH. 212. X. 118. |
asper, IL. 188.
aurata, V. 335.
bilineata, IL. 203.
Boops, IT. 103.
cabrilla, II. 228.
cernua , HI. 4.
chromis, V. 242.
chrysoptera, V. 240.
ciliata, IL. 52.
curhosa , IV. 318.
cottoïdes , IV. 410.
diagramma, V. 309.
elongata, IL. 71.
fasciata , IL. 803.
flavescens , IT. 46.
fluviatilis, IL. 20.
formosa , V. 229. 230.
Furcrœa, V. 111.
gigas, IL. 270.
gracilis, IL. 50.
granulata, IL. 48.
granniens, V. 257.
guttata, IL. 371.
hexagonata, IL. 331.
italica , IT. 45.
juba, V. 281.
Jlabrax, II. 56.
lucioperca, IL. 110.
lunulata , II. 477.
luti, IL. 363.
maculata, IL. 373.
maculosa ,. XIII. 177.
marginata , Il. 58.
marina, IL. 227. IV. 827.
maxima, Il. 96.
mediterranea, XIIL. 186.
miniala , IL. 433.
Mitchilli, I. 81.
multilineata, IL. 488.
mucronata, IL. 87.
nilotica , I. 89. V. 31.
nigra , IX. 330.
nobilis, VII. 18. [827.
norwepica, II. 227. IV. 296.
ocellata, V. 139.
pertusa, V. 308.
pica, V. 298.
Plumieri, I, 51.
picta, V. 315.
polymna, V. 391, 396.
prognatha, II. 29.
pulchella, LIT. 213.
punciata, Il. 67, 78. V. 106.
pusilla , IL. 146. X. 32, 33.
rhomboides, VI. 64.
rogaa , IL. 349.
rupestris, XIIL. 225.
satatrix , IX. 225.
saxatilis, IF. 79.
sammara, II. 218.
scandens, VII. 325, 333.
Schraitzer, IL. 18.
scriba, IL. 214.
septentrionalis, IL. 79.
serrato-granulata, IE. 47.
sinuosa , II. 78.
striata, V. 314.
summana, II. 344.
tæniata, II. 74.
tauvina, IL. 326.
DES POISSONS.
Perca trifurca, IL. 43.
trucha, IX. 429.
trutta, Il. 54. IL. 51.
undulata, V. 142, 209.
urodèle, IL. 306.
varia , III. 38.
variabilis, IV. 347.
vittata, II. 421.
Volgensis, IL. 117.
Zingel, II. 194.
Iepxn , I. 20.
Percurs, IL. 19.
commune, Il. 20.
son frai, IL. 25 , 26.
sa vessie natatoire retournée ,
goujeonnière, IL. 4.
nocte, II. 78
Péche-naire , IL. 96.
Peras, IL. 299.
cancellata , IL. 268.
colias, IL. 273.
cylindrica, IL. 267.
hexophthalma, IL. 271.
maculata, III. 264.
nebulosa, IIL. 261.
Nicthemera, IL. 274.
ocellata, LIL. 270.
polyophthalma, HE. 272.
punctata, IIL 264.
punctulata, IL. 265.
semifasciata, HI. 276.
à six ocelles, VII. 507.
Perconegs , Il. 1.
Percoruis, IL. 259.
brasilianus , IL. 281. IX. 460.
Perirampus, XVI. 382.
guttatus, XVI. 456.
ostreographus , XVI. 468.
perseus, XVI. 469.
psilopteronomus , XVI. 455.
recurvirostris , XVL. 406.
reticulatus, XVI. 404.
Perioparaæaiues, XII. 2, 3, 179.
180.
65
PERIOPHTHALMES argentilineatus ,
XII. 191.
Freycineti, XIE. 197.
Kælreuteri, XII. 181.
novemradiatus, XIL. 196.
papilio, XIE. 190.
Schlosserii, XII. 192.
septemradiatus , XII. 196.
tredecimradiatus, XII. 189.
PerisrenroN, IV. 101.
chabrontera, IV. 112.
Peres (fausses), VIL. 288.
Perron, IV. 40.
Perroquer, XIV. 85.
de mer, XIII. 20.
Persèque, II. 147.
loubine, II. 108.
murdjan, LL. 177.
pentacanthe, II. 206.
porte-épine, II. 207.
Praslin, IE. 200.
triacanthe, IL. 204.
Vanloo , V. 38.
Peroro, V. 189.
Pernoskirres ancylodon , XI. 294.
mitratus, XI. 293.
Pnacer , XXII. 315.
Day oc ; Day é 0106 VL 146.
Daypopioc, VI. 147.
PHaranGisres, IV. 198.
acipenserinus ; IV. 207.
fusiformis, IV. 212.
japonicus, IV. 215.
lævigatus, IV. 214.
loricatus, IV. 209.
Paicvrnus, XII. 3, 216, 255.
dormitator , XII. 255.
Puous, XI. 192,197; 217,268. #/£
carolinus, XI. 278.
lævis, XI. 269.
novemlineatus, XI. 299.
‘ parvidans, XI. 277.
quadrifasciatus, XL. 298.
smyrnensis , XI. 275.
Doivoc, XVII. 368.
u
66 TABLE GÉNÉRALE
Paoxnus, XVII. 4, 363. Pimezoous barbus, XIV. 449.
Puracrocernares, XV, 1, 2. batasio, XIV. 425.
hemiliopterus , XV. 8.
Paracrus, VI. 182.
Pays, XIV. 144.
Duuic ; XII. 7.
Doaic, XL. 269.
Praguca schizodon, XXII. 112.
vittata, XXIL 115.
Praguar, XXII. 161.
erythrinoides, XXII 161.
Prasucu, XXIL 108.
Praguques, XXII. 69, 106.
argentina, XXII. 108.
Picarezs, VI 408.
ordinaire, VI. 407.
Raillard, VE. 486.
biscutatus , XV. 197.
Blochi, XV. 188.
borealis, XV. 130.
bufonius , XV. 154.
cantonensis, XV. 142.
catus, XV. 124.
cauda furcatus, XV. 138.
cayvasius , XIV. 409.
chandramara, XV. 52.
charus, XV. 159.
clarias, XV. 261.
cœnosus, XV. 129.
Commersoni, XIV. 449.
conirostris, XV. 204.
conta, XV. 151.
corsula, XIV. 408.
cous, XV. 140.
ctenodus, XV. 186.
cyclopum, XV. 331, 334, 340.
furcatus, XV. 136.
furcifer, XV. 139.
gagora , XV. 99.
gracilis, XV. 181.
gulio, XIV. 418.
guttatus, XV. 143.
hara, XV. 152.
Hilaru, XV. 180.
javus, XV. 187.
lemniscatus, XV. 144.
maculatus , XV. 192.
mangurus , XV. 156.
manillensis, XV. 192.
murius, XIV. 393.
mustelinus , XV. 165.
nebulosus, XV. 132.
nella, XV. 162.
nemurus, XIV. 428.
nigricans , XV. 133.
occidentalis, XV. 203.
Pangasius, XV. 45.
pat, XV. 176.
Pentlandii, XV. 183.
Peroniüi, XV. 161.
Prcupa , IIL. 348.
Pierre de colique, V. 43.
Prerres de l'oreille, V. 48.
Pieus, XVIL. 371.
Pricnaro, XX. 458.
Prronnrau, VI. 196.
Pizores, XIE. 312, 316. XIV. 68.
Pruérccerires, VIL. 254.
altipinnis, VII. 270.
Boscii, VII. 258.
Dussumieri, VII. 273.
fuscus, VIL. 264.
incisor, VIL 266.
indicus, VII. 270.
lembus, VIT. 269.
Marciac, VIL. 266. |
oblongior, VII. 264.
Raynaldi, VIT. 274.
Pimxzonus æneus, XV. 135.
abbreviatus, XIV. 420.
albidus , XV. 76, 131.
albilabris, XIV. 418, 419.
angius, XIV. 393.
anisurus, XIV. 422.
aor, XIV. 405.
arius , XIV. 440. XV. 102.
auratus, XIV. 427. XV. 198.
bagarius, XV. 146.
DES POISSONS. 67
Pmeronus pirinampus, XV. 196. | Prarax scalaris, VII. 237.
platypogon, XV. 158. teira, VII. 226.
punctulatus, XV. 134. adra£, VIL 215.
quadrimaculatus, XV. 185. |Prarycara, XVIIL. 92.
Quélen, XV. 173.
raninus , XV. 157.
rita, XV. 88.
sagor, XIV. 447.
sapo, XV. 179.
scheilan, XV. 170.
Sebæ, XV. 169.
silundia , XV. 49.
Spixi, XV. 76.
synodontis , XV. 252.
tachisurus, XV. 168.
tengana, XIV. 438.
tenggara, XIV. 414.
urua, XIV. 395.
vacha, XIV. 392
zungaro , XV. 160.
Pnoures, IL. 259.
brasilianus , IL. 277. IX. 455.
chilensis, IX. 457.
Pinnuces (fausses) , VILLE. 4.
Per, IV. 58.
Piquirinca, XXI. 41.
Prra 8e8r, IV. 120.
Prra coaba, V. 14.
Prrar, XXII. 286.
Prrapu, XXIL. 851.
Prrava, XXII. 283, 291.
Prarax, V. 25. VII 6, 218.
albipunctatus, VIL. 227.
arthriticus, VIE. 229.
batavianus, VIT. 225.
Blochn, VIL. 222.
Ebrenbergü, VIL 221.
Gaimardi, VII. 216.
guttulatus, VIL. 227.
Leschenaulti, VII. 223.
ocellatus, VIE. 229.
orbicularis, VII. 232.
pentacanthus, VIL 235.
punctulatus, VI 228.
Reynaldi, VIL. 218.
maculata, XVIEL 408.
nasuta, XVIII. 1038.
PrarycérmaLus » IV. 226.
asper, IV. 251.
bassensis , IV. 247.
borboniensis , IV. 252.
carbunculus, IX. 461.
crocodilus , IV. 256.
dormitator, XII. 255.
endrachtensis, IV. 240.
fuscus , LV. 241.
grandispinis, IV. 242.
guttatus, IV. 244.
insidiator ; IV. 227.
isacanthus , IV. 246.
japonicus , IV. 256.
Iævigatus, IV. 248.
longiceps , IV. 255.
malabaricus, IV. 245.
pristiger , IV. 260.
punctatus, IV. 243.
rodericensis, IV. 253.
scaber, IV. 249.
serratus, [V. 259.
spatula , IV. 228, 237.
timorensis, IV. 254.
tuberculatus , IV. 258.
viltatus, IX. 462.
Prarysracus, V. 25, 26.
anguillaris, XV. 419.
chaca, XV. 444.
cotylephorus, XV. 431.
verrucosus , XV. 443.
Praryprère, XII. 820.
aspro, XII. 321.
Prarysromes, XV. 6.
Pratysroma affine, XV. 24.
coruscans, XV. 17.
emarginatum, XV. 25.
fasciatum , XV. 14.
lima, XV. 7.
68 TABLE GÉNÉRALE
Piarysromaorbignyanum,XV.12. | PæcuEs dominicensis, XVI.
pardale, XV. 15.
planiceps, XV. 19. fasciata , X VIIL. 113, 181, 213.
platyrhynchos, XV. 27. fusca, XII. 234. XVIII. 113.
spatula, XV. 17. gracilis, XVIIL 133.
tigrinum , XV. 10. majalis , XVIIL. 113,182, 210.
truncatum, XV. 20. multilineata, XVII. 134.
Vaillant, XV. 21. punctata, XVII. 133.
Pcecroruynque, V. 294. Schneideri, XVIII. 135.
Pzecrorayxcnus chætodonoides ,| sphenops, XVIII. 130.
V. 294. surinamensis , XVIII. 120.
Pcecrropomes , IL. 387. unimaculata, XVII. 128.
PLecrropoma aculeatum, VI.528.| vivipara, XVII. 113, 114.
brasilianum , IL. 397. Pœamnr, XVII. 110.
chloropterum, IL. 398. Pocowarr doré, V. 191, 203.
chlorurum, II. 406. Pocownarse courbine, V. 196.
demoiselle, II. 405. Poconxas, V: 7, 196.
dentex, IL. 394. leurs dents, V. 200.
ephippium, IL 408. chromis, V. 206.
hispanum , Il. 396. fasciatus , V. 210.
léopard, IL. 392. Porssoxs blancs, XVI. 3.
maculatum , IL. 398. — à cinq doigts, XIV. 67.
melanoleucum , IL. 388. =) da GhistiX ae
nigrorubrum , Il. 402. — June, X. 39.
pavillon d’Espagne , IL. 396. — mangue, I. 366.
puella , IL. 405. — Saint-Christophe, X. 7.
punctatum , II. 393. — Saint-Martin, X. 8.
semicinctum , IX. 442. — Saint-Pierre, À. 7.
serratum, II. 399. — volant, XII. 278.
susuki, IL. 404. | Pozrax, XXI. 502.
PLorosus, XV, 410. Poryacanraus, VIL 353.
albilabris, XV. 427. chinois, VIL 357.
anguillé, XV. 419. cupanus, VIL 357.
canius, XV. 425. fasciatus, VII. 369.
castaneus, XV. 421. Ë Hasselti, VIL 353.
ikapou, XV. 419. PozynactyLe, III. 398.
limbatus, XV. 422. Pozynèmes , IIL 362.
lineatus, XV. 412. PoLynemus americanus, LE. 393.
macrocephaius, XV. 428. aureus, IL. 369.
malignus, XV. 420. decadactylus, IL. 392.
unicolor, XV. 426. enneadactylus , IL. 392.
Pœcrmx, XVI. 5. XVIIL 109. heptadactylus , LL. 390.
Pæœarrxs, XVIII. 105, 112. hexanemus, IL. 389.
bogotensis , XVIII. 216. indicus , LIL. 313 , 889.
cænicola , X VIII. 113, 181. linealus, III. 380,
DES
Pozynemus longitilis ; HI. 365.
aux longs filets, VII. 512.
melanochir, VIL 513.
à neuf brins, VII. 518.
niloticus, LL. 383.
paradiseus, II. 365, 393.
plebeius , ILE, 375, 377, 380.
polydactylus, III. 392.
quadrifilis, III. 390.
à quatre fils, VIL 518.
quaternarius , LIL. 376.
quinquarius , LIL. 365.
sele, IE, 380.
sexfilis, VIL. 515.
à six brins, VIL 514.
risua , LIL. 366, 369.
sextarius , III. 388.
teira, IIL. 875.
tétradactyle, VIE. 514.
tetradactylus, LL. 373, 375.
toposui, III. 369.
tridigitatus, LIL. 397.
uronemus , III. 385.
virginius , IL. 393.
xanthonemus, VII. 517.
Pozyprion , LL. 21.
cernium, LE. 21.
Pomacanraus, VIL 6, 153, 200.
arqué, VIL 211.
balteatus, VIL 208.
cingulatus, VIL 209.
doré, VII. 202.
jaunâtre, VIL. 210.
noir, VIL 205.
quinquecinctus, VII. 210.
sale, V. 466.
Pomacenrres, V. 11, 412.
PomacenrRus arauna, V. 435.
brachialis, V. 420.
chrysurus , V. 423.
cæruleus, V. 418.
croissant, VII. 59.
emarginatus, V. 422.
eunéadactyle, V. 335.
fasciatus , V. 426.
POISSONS.
69
Pomacenraus fuscus, V. 432.
littoralis, V. 425. +
marginatus, V. 439.
nigricans , V. 425.
pavo, V. 415.
planifrons, V. 431.
pristiger, IX. 506.
punctatus, V. 429.
tæniops, V. 423.
trilineatus , V. 428.
trimaculatus, V. 427, 441.
tripunctatus, V. 421.
vanicolensis, V. 421.
viridis, V. 420.
Pomapasys argenté, V. 249.
Pomarour, IL. 169.
telescope, IL. 171.
Pomaromus Guvieri, VI. 501.
skip, IX. 228.
télescope, VI. 495.
Pomons , IL. 81. VII. 455, 456.
Catesbei, VIL. 469.
gibbosus, VIL. 467.
gulosus, IL. 498. VIL. 459.
Holbroockii, VII. 466.
incisor, VII. 466.
Ravenelu, VIL. 465.
solis, VII. 468.
tetracanthus, LL. 94.
vulgaris, LIL. 91.
Pourius, IX. 332.
Porcus, XV. 248.
Porre-LancerTE , X. 167.
Porramées , IX. 200 , 255.
argenteus , IX. 256.
Porrucas, VIE. 41.
Pouze de mer, VIL 236.
Powax, XXI. 503.
Premnanes, V. 11, 384, 404.
PrEMNAS semicinctus, V. 409.
trifasciatus , V. 405.
unicolor, V. 410.
Prenanicra , XV. 325, 342.
Prèrres, X. 417.
Priacanraus , IL. 96.
70 TABLE GÉNÉRALE
Priacanraus arenatus, LI. 101.
argenteus, IL. 109.
Bonariensis, LE. 105.
Boops, ILE. 103.
Carolinus , IIL. 105.
cépédien, IL. 99.
cruentatus, LL. 102.
fax, VIL 478.
gros yeux, LE. 97.
hamrubr, IE. 104.
japonicus, ILE. 106.
macracanthus , ILE. 108.
macrophthalmus, IL. 97.
macropterus, VIE. 471,
macropus, VIL. 469.
niphonius, IL. 107.
speculum, VIE. 474.
Prices, VIIL 21.
Priopoxs, X. 295, 302.
annularis, X. 302.
Priozeris mica, XII. 67.
Prioxorus , IV. 85.
carolinus, IV. 90.
punctatus , IV. 93.
strigatus, IV. 86.
tribulus , IV. 98.
Prionure, X. 295.
microlépidote , X. 299.
scalprum, X. 298.
Prionis, VI. 508.
argyrozona, VI. 504.
Prisricasrre, XX. 3826.
cayanus, XX. 334.
de Cuvier, XX. 334.
Marti, XX. 331.
phaeton, XX: 338.
tartoor , XX. 328.
Prisripoma argenteum , V. 249.
argyreum , IX. 485.
auratum, V. 272.
auritum, V. 263.
bilineatum, V. 271.
caripe, V. 261.
Catharinx, V. 269.
chrysobalion, V. 248.
Prisriroma Commersonii, V.252.
Conceptionis, V. 268. IX. 486.
coro, V. 266.
crocro , V. 264.
Dussumier , V. 259.
fasciatum , V. 285.
guoraca, V. 256.
hasta, V. 247.
japonicum, V. 288.
jubelini, V. 250.
kaakan, V. 244.
leucurum, IX. 488.
lineatum, V. 287.
melanopterum , V. 278.
nigrum, V. 258.
octolineatum, IX. 487.
paikeeli, V. 259.
Perotæi, V. 254.
Rang, IX. 484.
rodo, V. 214.
Roger, V. 254.
rubrum , V. 283.
serrula, V. 272.
simmene, V, 260.
suillum, IX. 482.
surinamense, V. 273.
viridense, V. 287.
Prisriromes, V. 9, 248.
Procmzopus, XXI. 4, 69.
argenteus, XXIL. 71.
binotatus, XXII 87.
brama , XXII. 82.
costatus, XXIT. 79.
dobulinus, XXII. 81.
Humboldti, XXII. 90.
insignis , XXII. 88.
lineatus, XXII. 84.
nigricans , XXII. 80.
reticulatus, XXII. 92.
rubrotæniatus, XXII. 89.
tæniurus, XXIL 86.
Psenes, IX. 200, 259.
auratus , IX. 264.
cyanophrys, IX. 260.
guamensis ; IX. 266.
{
DES POISSONS. qi
Psenes javanicus , IX. 264.
Jeucurus, IX. 265.
Pserra rhombea, VI. 421.
Pyrra, VIL 240.
Pserrus, VIL 240.
Commersonn, VII, 250.
rhombeus, VIL. 245.
Sebæ, VIL. 241.
uw, XVI. 323.
Psycorayncuus, XVI. 450.
variegatus, XVI. 452.
Preracuis , IX. 352.
Carolinus, IX. 368.
guttatus , IX. 370.
ocellatus , IX. 363.
trichipterus , IX. 367.
Prerois, IV. 851.
antennata , IV. 361.
brachyptera, IV. 368.
geniserra, IV. 366.
muricata , IV. 363.
radiata, IV. 369.
volitans, IV. 352.
zebra , IV. 367
Prycaozrris, XIX. 186.
Puxaru, XI. 322.
Punrazzo, VL 9, 71.
commun, VI. 72.
Punrius, XVI. 374.
Pycocexrrus, XXII. 284.
niger, XXII. 286.
nigricans, XXII. 295.
palometa, XXII. 296.
piraya, XXII. 291.
Pycornisrrs, XXII. 296.
denticulatus , XXII. 297.
fumarius, XXII. 297, 300.
serrulatus, XXII. 300.
Pyrarucu, XIX. 289.
Pyrrauina, XIX. 585.
filamentosa, XIX. 535.
Raxcoo, II. 481.
Rarwionon gibbus, XXII. 334.
vulpinus, XXII. 333.
P'aqic, XVIII. 398.
Rascasse, IV. 302.
Rasorr (le), XVIL. 330.
Rasox Lécluse, XIV. 52.
ordinaire , XIV. 37.
Rasrarzzow, VI. 45.
Rare, IL. 506. [33.
Razow, IX. 269. XII. 14. XIV.
Reno, XVIII. 2.
Récacecs, X. 318.
glesne, X. 324, 865, 366.
lancéolé, X. 380.
maculatus, X. 323, 342.
remipes, X. 367.
Resrirarion , L. 517.
Raopeus, XVIL 79.
elongatus, XVII. 92,
latior, XVIL. 92.
Romus , IX. 372, 400.
argentipinnis, IX. 405.
crenulatus , IX. 410.
cryptosus, IX. 408.
longipinnis, IX. 401.
xanthurus, IX. 405.
Ruyxcuena Greyi, XIX. 212.
Ravyvomioure, VIL. 503. VIIE. 508.
pelamydis, VIE 504.
Ruvnonosvezces, VILL. 441, 444.
halepensis, VIT. 454.
maculata, VIIT. 461.
ocellata, VIIL. 445.
œillée, VIII. 445.
orientalis, VIII. 451.
Riezeris, XV. 453, 479.
acanthicus, XV. 487.
aspera, XV. 488.
genibarbis, XV. 484.
histrix, XV. 486.
strigosa, XV. 480.
Riquer à la houppe, XIE. 410.
Rogcors, VILL 19.
Rock bass, VIL 458.
Rock-risn, IL. 79.
Rocznra, XX. 340.
alba, XX. 341.
Rourra, XVI: 242.
(rh) TABLE GÉNÉRALE
Ronrra Belengeri, XVI. 255.
Buchanani, XVI. 251.
calbosu, XVI. 253.
chagunio, XVI. 251.
chalybeata , XVI. 271.
cursis, XVI. 265.
Dussumieri, XVI. 258.
Duvauceli, XVI. 262.
erythrura, XVI. 268.
fimbriata, XVI. 271.
gonius , XVI. 259.
Hasselt, XVI. 274.
joalius, XVI. 264.
Leschenaulti, XVI. 261.
lineata, XVI. 260.
microcephalus, XVI. 215.
moralius, XVI. 263.
nandina, XVI. 244.
Reynauldi, XVI. 247.
rostellatus, XVI. 257.
Roux, XVI. 270.
tincoides, XVI. 269.
vittata, XVI. 267.
Ror des rougets, IT. 143.
Roséris, X. 4117.
Rorexeze, XVII. 107.
Rornauce, XVIL. 107.
Roucrsr, IV. 24, 67.
camard, IV. 24, 34.
grondin, IV. 40.
Royans, XX. 452.
Rurre, IL 6.
Pvac, VI. 48.
Ryrricus, II. 60.
saponaceus , LIL. 63.
Saccaerro, Il. 231.
SaccoBrAncaus , XV. 399.
singio, XV. 401.
Sazanx, XXII. 859.
Cuvieri, XXII. 360.
Reeves, XXII. 368.
Sarar, XXL. 163, 165, 314.
Ausonn, XXI. 319.
Bailloni, XXI. 342.
Sarar ferox, XXI. 285, 338.
Gaimardi, XXI. 341.
Namagcush, XXI. 348.
Schieffermulleri, XXI. 344.
Scouleri, XXI. 345.
spectabilis, XXI. 340.
Sararras, XI. 193, 301.
alticus, XI. 316, 337.
atlanticus , XI. 321.
biseriatus , XI. 316.
castaneus, XI. 324.
cavernosus, XI. 351.
cyclops , XI. 326.
dama, XI. 3836.
Dussumieri, XI. 310.
fasciatus, XI. 324.
Forsteri, XI. 315.
frænatus, XI. 342.
frontalis, XI. 328.
gibbifrons , XI. 312.
guttatus, XI. 308.
King, XI 334.
lineatus, XI. 314.
marmoratus , XI. 305.
meleagris, XI. 332.
niger, XI. 321.
oryx, XI. 335.
periophthalmus, XI. 311.
quadricornis, XI. 329.
quadripinnis, XI. 210, 318.
rubro-punctatus, XI. 348.
ruficandus , XI. 328.
scandens, XI. 341.
Sebæ, XI. 328.
striatus, XI. 809.
textilis, XI. 307.
variolatus, XI. 346.
variolosus , XI. 317.
varus, XI. 251.
vermiculatus, XI. 301.
vindis, XI. 344.
vomerinus, XI. 349.
SazLema, VI. 63.
Sazminus , XXII. 55.
Cuvieri, XXIL 56.
DES POISSONS. m3
Sazminus Hilarii, XXI. 64.
maxillosus, XXII. 62.
Orbignyanus, XXIL. 65.
Saimo, XXI. 163, 165, 166.
albula, XXL 465, 517, 521.
albus, XXI. 291.
alipes, XXI. 270.
alpinus, XXI. 249, 325.
lèpre du salmoalpinus , XXI.
amethystus, XXI. 349. [258.
arabatsch, XXI. 865.
arcticus, XXI. 399, 487.
argentinus, XXII. 106, 108.
Ascann, XXI. 256.
autumnalis, XXI. 258, 530.
bimaculatus, XXII. 106.
callaris, XXI. 260.
carbonarius, XXI. 254.
carpio, XXI. 237.
catervarius, XXI. 392.
clupeoides, XXI. 518.
coecifer, XXI. 290.
coregonoides, XXI. 273.
Cumberland, XXI. 299.
curilus, XXI. 244.
curima, XXI 5.
cyprinoides, XXII. 3, 5, 13.
dentex, XXII. 185, 315.
edentulus, XXII. 3, 4, 14.
eperlanus, XXI. 375, 390.
eriox, XXI. 284, 351.
erythrogaster, XXI. 308.
erythrorhynchos, XXI. 367.
fario , XV. xj. XXI. 317,353.
fasciatus, XXII. 34.
ferox, XXI. 291.
fluviatilis, XXI. 354.
fœtens XXII. 462.
fontinalis, XXE. 267.
Frederici, XXII. 25, 27.
gadoïde , XXI. 329.
gibbosus, XXII. 46.
Gœdenn, XXI. 187.
gracilis, XXI. 265.
hamatus, XXI. 187, 219,351.
Sazmo Hearnu, XXI. 269.
Hoodii, XXI. 271.
hucho, XXI. 226.
illanken, XXI. 299.
japonensis, XXI. 363.
labrax, XXI. 351.
lacustris, XXI. 291.
lævigatus, XXI. 245.
lagocephalus , XXI. 858.
lavaretus, XXI. 461, 484.
Lemanus, XXI. 292, 300.
Lenok, XXI. 276.
Lepechini, XXI. 342.
leucomenis, XXI. 243.
levenensis, XXI. 290.
Lycaodon, XXI. 351.
maræna, XXI. 482, 497.
marænula , XXI. 464.
marmoratus, XXI. 321.
melampterus, XXI 366.
melanurus , XXII. 106.
migratorius, XXI. 530.
muksun, XXI. 495.
namagcush , XXL 348.
nelma, XXI. 536.
niloticus, XXII. 186.
nitidus , XXI. 271.
nummifer, XXI. 365.
ocla, XXI. 233.
orientalis, XXI. 366.
oxyrhynchus, XXI. 461, 492.
pallidus, XXI. 261.
peled, XXI. 527.
Penshinensis, XXI. 310.
proteus, XXI. 360.
purpuratus, XXI. 358.
rhombeus, XXII. 270.
Rille, XXI. 210.
rivalis, XXI. 263.
Roschal, XXIL 315.
Rossi, XXI. 310.
rutilus, XXI 262.
salar, XXI. 182.
salmo, XXI. 169.
salmulus, XXI. 210.
Æ
74
Sazmo salvelinus, XXI. 246.
sanguinolentus, XXI. 362.
saurus XXIL 470.
Schieffermulleri, XXI. 292.
Scouleri, XXI. 345.
spurius, XXI. 351.
tæniurus, XXIL 5.
tapdisma, XXI. 364.
taymen, XXI. 354.
thymalus latus, XXI. 486.
truitta, XXL 292, 3852.
tugun, XXI. 519.
umbla, XXI. 233. [124.
unimaculatus, XXIT. 5, 118,
ventricosus, XXI. 259.
Vimba, XXI. 500, 515.
Wartmanni, XXI. 463, 470.
Sarmononss, XXI. 153.
SALSAMENTUM sardicum , VIIL. 78.
Sanores, IL. 110.
d'Amérique, 117122.
bâtard, VII. 441.
bâtard de Russie, IL. 117.
commun, II. 110.
de mer, IL. 120.
Sansonners, VIII. 19.
Saperpa, V. 25.
Sarnrmin , IV. 44.
SarcoBorINÆ, XVI. 6, 381.
SaRDE acajou, Il. 447.
à plume, VI. 208.
SaRDiNE, XX. 20 , 445.
pèche de la sardine , XX. 456.
SARDINELLE, XX. 261.
anchovia, XX. 269.
aurita, XX. 263.
granigera , XX. 267.
leiogaster, XX. 270.
lineolata, XX. 272.
longiceps , XX. 278.
Neohovii, XX. 274.
SarGuer, VI. 35.
Zapyoc, VI. 11.
SarGus , VI. 7, 9.
annularis, VI. 35.
TABLE GÉNÉRALE
SarGus argenteus, VI. 60.
aries, VI, 58.
Ascensionis, VI. 61.
enroué , VI. 26.
fasciatus, VI. 59.
flavo-lineatus , VI. 61.
lineatus, VI. 59.
noct, VI. 51.
ovis, VI. 58.
raucus, VI. 26.
rhomboides, VI. 68.
Rondeletii, VI. 14.
Salviani, VI 28.
unimaculatus, VI. 62.
vetula, VI. 48.
vulgaire, VI. 26, 32.
Saumons , XXI. 163, 166, 169.
maladies des saumons, XXI.
178.
pêche du saumon, XXI. 194.
saut du saumon , XXI. 194.
SaurE, VI. 357.
SaurEL , IX. 8, 6, 11.
Sauripa , XXII. 499.
nebulosa, XXII. 504.
tombil, XXII. 469, 501.
Eaupoc, XXIL. 460.
Saurus, XXII. 457.
anolis, XXII. 483.
fœtens, XXII. 471.
lacerta, XXII. 463.
meleagris, XXII. 484.
myops , XXIT. 485.
ophiodon, XXII. 490.
synodus, XXIL 477.
SavoxnieR , LIL. 60.
commun, IL. 63.
sablé , LIL. 65.
Sayris hians, XVIII. 478.
ScarciNA argentea, VIII. 221.
imperialis, VIIL. 234. X. 322.
punctata, VIIL. 233.
quadrimaculata, VIIL 234.
X. 522
Scarninius, XVIL 5, 103.
DES POISSONS. 75
Scarpinius scardofa, XVIL. 103.
Scarus, VI. 46. XIII, 15. XIV.
132.
dents des scares , XIV. 192.
Abildgaardii, XIV. 175.
æruginosus , XIV. 257.
alternans, XIV. 200.
arcuatus , XIV. 276.
auritus, XIV. 218.
auro-frenatus, XIV. 191.
Bennettii, XIV. 270.
bicolor, XIV. 264.
Bloch, XIV. 219.
Bottæ, XIV. 262,
Canariensis, XIV. 173.
capistratus, XIV. 239.
capitaneus , XIV. 228.
Catesbæi, XIV. 183.
chadri, XIV. 228, 232.
chloris, XIV. 204.
chrysopterus, XIV. 185.
coccineus , XIV. 175.
cœlestinus, XIV. 180.
cæœruleo-punctatus, XIV. 262.
cœrulescens, XIV. 230.
cœruleus, XIV. 186.
collaris, XIV. 265.
cretensis , XIV. 147, 164, 209.
croicensis , XIV. 200.
cruentatus , XIV. 271.
cyanescens , XIV. 254.
cyanurus, XIV. 261.
‘ denticulé, XIV. 228.
diadema , XIV. 198.
Dussumiern, XIV. 252.
enneacanthe, XIV. 228.
erythrodon, XIV. 255.
fasciatus, XIV. 222.
ferrugineus, XIV. 231, 241.
festivus, XIV. 282.
flavescens, XIV. 204.
flavo-marginatus , XIV. 202.
formosus, XIV. 285.
Forster: , XIV. 275.
frænatus, XIV. 227.
Scarus frondosus , XIV. 204.
frontalis , XIV. 280.
gallus, VIL 386. XII. 410.
Ghobban, XIV. 216.
gibbus, XIV. 231.
globiceps, XIV. 242.
grec, XIV. 147.
guacamaia , XIV. 178.
guttatus, XIV. 235.
harid, XIV. 247.
Hertit, XIV. 215.
lacerta, XIV. 217.
latus, XIV. 245.
limbatus, XIV. 271.
longiceps, XIV. 241.
loyo, XIV. 187.
lunulatus, XIV. 268.
maculosus, XIV. 235.
mastax, XIV. 246.
mentalis, XIV. 233.
Mertensii, XIV. 281.
muricatus, XIV. 208.
mutabilis, XIV. 173.
niger, XIV. 228, 232.
nigricans, XIV. 213.
nœvius , XIV. 253.
nuchipunctatus, XIV. 225.
ocellatus, XIV. 278.
oviceps, XIV. 244.
pectoralis, XIV. 269.
pepo ; XIV. 258.
prasiognathos, XIV. 272.
psittacus, XIV. 226.
pulchellus, XIV. 266.
punctulatus, XIV. 195.
purpureus, XIII 445. XIV.
211
quadrispinosus, XIV. 197.
Quoyi, XIV. 278.
radians, XIV. 206. [223.
rivulatus , X. 116, 152. XIV.
roseiceps, XIV. 279.
rubiginosus , XIV. 171.
rubripinnis, XIV. 199.
rubronotatus , XIV. 212,
76
Scarus Ruppelii, XIV. 259.
Russelii, XIV. 234.
sanctæ crucis, XIV. 200.
scaber, XIV. 231, 239.
scabriusculus , XIV. 271.
Schlosseri, VII 311, 312.
XIV. 159.
sexvittatus, XIV. 267.
Sidjan, X. 116.
siganus, X. 116.
spilurus, XIV. 279.
spinidens, XIV. 296.
stellatus, X. 116.
striatus , XIV. 209.
tæniopterus, XIV. 195.
tæniurus, XIV. 257.
trilobe, XIV, 189.
trispinosus, XIV. 182.
turchesius, XIV. 181.
variegatus, XIV. 256.
venosus , XIV. 212.
vetula, XIV. 193.
virens, XIV. 203.
viridis, XIV. 219, 231.
Waigiensis, XIV. 214.
ScatTHARE, VI. 366 , 375.
græcus, VE 376.
Scaroraces, VIL. 7, 112, 156.
argus, VIL 136.
Bougainvillüi, VIL 142.
fasciatus, VIL. 144.
ornatus, VIL 148.
purpurascens, VII. 1e.
ScHaLs, XV. 244.
Sonia, XIV. 372.
Fate XIV. 875.
bipinnatus, XIV. 389.
garua , XIV. 379.
Hasselquistii, XIV. 371.
Isidori, XIV. 375.
Scherifié, XIV. 372.
senegallus , XIV. 378.
Scrisrura , XVII. 9.
aculeata, XVII. 70.
montana, XVII, 69.
TABLE GÉNÉRALE
Scuisrura rupecula , XVIII. 40.
Scrizoraorax , XVI. 211.
curvifrons , XVI. 216.
esocinus, XVI. 221.
Hugelüi, XVI. 219.
longipinnis , XVI. 216.
micropogon, XVI. 220.
DASUS ; XVI. 218.
niger , XVI. 217.
plagiostomus , XVI. 213.
planifrons, XVI, 221.
sinuatus, XVI. 214.
Scarærz ou Scarærzer , ILE, 18.
ScrAnEus , SCA ; V. 13. CV. 12.
Exla , Sxsad de ,Zxiœivæe , Suivi,
Scræxa angustata , VI. 421
aquila , IL 22. V. 28.
argentea, V. 249.
argentimaculata , IL. 432.
argyrea, VI. 479.
Bohar, Il. 438.
chromis, V. 196, 206.
cirrhosa, V. 171.
coro, V. 266.
cylindrica, IE. 267.
diacantha , Il. 67.
fœtela, V. 305. .
formosa, Il. 311.
fulviflamma, IL. 498.
fusca, V. 206.
Gaterina, V. 301.
ghanam, V. 348.
gibba, IE. 438.
gigas, V. 206.
grandoculis, VE 134.
bamruhr, I. 104.
hololepidota, VI. 53.
imberbis, V. 134.
indica , V. 179.
jaculatrix, VII. 311, 314.
japonica , IV. 462.
jarboa, III. 126.
kasmira , IL. 421. VI. 527.
Kroker, VII. 275.
labrax, IL. 56, 66.
DES POISSONS. 7
Scræxa lepisma, VI. 450.
lineata , IL. 79.
loricata, III. 176.
macrolepidota, XII. 241.
maculata , XII. 229.
mahsena, VI. 313.
malabarica, IL. 400.
murdjan, II. 177.
nebulosa , V. 180. VI. 284.
nigra, IL 431.
opercularis, V. 215.
oscula, V. 98.
pama, V. 55.
Plumieri, IL. 51.
punctata, II. 617.
rubra, III. 185.
safoha, IT. 177.
sagittaire, XIV. 160.
sammara ; ILE. 216.
shotaf, V. 305.
spinifera, HI. 206.
trutta, IL. 54.
undecimalis, IL. 106.
unimaculata , IL. 446. VI. 389.
vittata, IL. 204.
Sciënes, V. 4.
Scrénonnrs, V. 1.
Sczérocxaturs, XVIL. 472.
cyprinella, XVII, 477.
cyprinus, XVII 475.
ScoLorsipes, V. 9, 327.
bilineatus, V. 336.
bimaculatus, V. 340.
cancellatus . V. 351.
caninus, V. 854.
frenatus, V. 343.
ghanam, V. 348.
Kate, V. 329.
kurite, V. 331.
lineatus, V. 350, 353.
lycogenis, V. 346.
Margaritifer, V. 337.
monogramma, V. 338.
pectinatus, V. 346.
personnatus , V. 344.
Scozorsines Ruppell, V. 322.
sayanus , IX. 445, 448.
tæniatus, V. 340.
tæniopterus, V. 344.
temporalis, V. 341.
torquatus , V. 335.
Vosmaeri, V. 333.
Scouser, VIIL. 6, 26.
aculeatus, VIII. 344, 384, 394.
alalonga, VILL 120.
alatunga, VIII. 122.
alliteratus, VIH. 106.
amia, VIIL, 343, 344, 348.
Ascensionis , VIII. 345. IX. -
atun, VIII. 196. [102.
auratus, VIII. 55.
australasicus, XII. 49.
bisus, VIII. 139.
calcar, VIILL 366. (229.
capensis, VIIL 56. IX. 104,
carangus ; IX. 91.
carolinus , IX. 104.
chinois, VII. 180.
chrysos , IX. 98.
chloris, IX. 219.
ciliaris, IX. 128.
clupeoides, VIIL. 178.
colias, VIII. 39.
Commersonii, VIIL 165.
cordyla, IX. 29.
crumenophthalmes, IX. 62.
delphinalis, VEL. 53.
dentatus, VIIL. 203.
dentex, IX. 87.
doré, VIIL 47.
ductor, VIIL. 312.
edentulus, X. 61, 66.
equula, VE 445. X. 61, 62,
13, 89. [430.
falcatus , VIT. 399 ,425 , 429,
fasciatus , IX. 211.
ferdau, IX. 56.
filamentosus , IX. 159.
Forsteri, VIIL 376.
fulvoguttatus , IX. 71, 76.
78 TABLE GÉNÉRALE
Scouger glaucus, VII. 344, 345, | Scomper zonatus , IX. 218.
grex, VILL 45. [358. | Scomsrrones, VILL. 1. 367.
Gunneri, X. 43.
guttatus, VII. 173.
Helvolus, IX. 104.
hippos, IX. 39, 98, 108.
ignobilis, IX. 106.
japonicus, VIIL. 54.
kanagurta, VIIL. 49.
Kleinu, IX. 113.
Kælreuteri, VILL. 327.
Kubli, VIIL 178.
lactarius, IX. 238.
Laroche, VIII. 139.
Lessonii, IX. 113.
loo, VII. 52.
lyzan, VII, 357, 381.
macrophthalmus, VILL 215.
maculatus, VIIL 181, 376.
malabaricus, IX. 121.
minutus, X. 61, 88.
niger, VILL 334.
pelagicus, IX. 319. X. 48.
pelamys, VIIL. 113.
plombeus, IX. 230.
Plumieri , IX. 65.
pneumatophorus, VIIL. 36.
ponticus, VIII. 153.
regalis, VLIL. 147, 184.
rhombeus, VIL. 240, 245.
Rochei, VIIL. 139.
Rotleri, IX. 29.
ruber , IX. 69.
sansun, IX. 112.
Commersonien, VIII. 370.
sauteur, VIII. 389.
ScomBéromore, VIIL. 185.
ScomprariA, VIII. 27.
Scousresox, XVII. 459.
Camperi, XVII. 464.
equirostrum, XVIII. 479.
Forsteri, XVIII. 481.
Rondeletti, XVII. 472.
scutellatus, XVIIL 477.
ScoreLus, XXII. 367, 429.
angustidens , XXII. 441.
asper, XXII. 454.
Bonapartii, XXII. 449.
boops, XXIL 451.
borealis, XXII. 438.
Caninianus, XXII. 445.
Coccoi, XXIL. 440.
coruscans, XXII. 454.
crocodilus, XXII. 447.
Gemellari, XXII. 445.
Humboldti, XXII. 481.
Maurolici, XXIL. 439.
metopoclampum , XXII. 442.
notatus, XXII. 455.
ovatus , XXII. 458.
Pennantn, XXII. 436.
Poweriæ, XXII. 441.
Rafinesquui, XXII. 444.
resplendens , XXII. 452.
Rüssoi, XXIT. 446.
Tenorei, XXII. 440.
sarda, VII. 1145, 149, 152. | Scorovzr, VIIL. 76.
saliens, VII. 389.
scombrus, VIIL. 6.
serpens, VIII. 207.
Sloanei, VIIL. 148.
speciosus, IX. 130.
stellatus, X. 140.
taso, VIII. 146.
thynnus , VILLE. 58.
tol, VILT. 385.
vernalis, VIII. 48.
Scorpæna aculeata, V. 410.
africaine , IV. 341.
aiguillonnée, IV. 305.
americana, IV. 268, 274.
antennata, IV. 361.
barbue, IV. 299.
brachiata , IV. 447.
brachion , IV. 447.
brasiliensis, IV. 305.
brune, IV. 300.
DES POISSONS.
ScorpæxA bufo, IV. 306.
capensis, IV. 341.
carinata , IV. 395.
cirrhosa , IV. 318.
cottoides, IV. 319.
* dactyloptère, IV. 336.
diabolus, IV. 312.
didactyla , IV. 436.
double filament, IV. 454.
erythræa , IV. 316.
flava, IV. 268.
gibbosa , IV. 308.
grandicornis , IV. 309.
horrida , IV. 440.
inermis , IV. 311.
Kænigiüi, IV. 869.
lanaria , IV. 324.
maderensis , IX. 463.
marseillaise, II. 22,
mauritiana ; IV. 322.
miles, IV. 365.
monodactyla, IV. 424.
nesogallica , IV. 315.
Novæ-Guineæ , IV. 320.
papuensis, IV. 321.
picta, IV. 321.
Piumier, IV. 308, 309.
porcus, IV. 300.
rouge , IV. 288.
rubro-punctata, IV. 324.
scrofa, IV. 288.
scrofina , IX. 465.
spinosa, IV. 408.
strongia , IV. 323.
venosa, IV. 317.
volitans, IV. 352.
Waigiou, IL. 48.
Excprava, IV. 286.
ScorpÈnes ,; IV. 286.
Scorpion, IV. 286.
Scornis, VIII. 508.
georgianus, VIIL. 503.
Scorrius, IV. 287.
Scyris, IX. 133,134, 145.
alexandrina , IX. 152.
Scyris indica , IX. 145.
Sra Bass, IL. 37.
Sesasres, IV. 326.
albofasciatus , IV. 344.
Bougainvillii, IV. 349.
capensis, IV. 341.
imperialis , IV. 336.
inermis, IV. 346.
maculatus , IV. 343.
marmoratus , IV. 345.
minutus, IV. 348.
norwepgicus , IV. 296, 327.
oculata, IX. 466.
variabilis, IV. 347.
Secuor, IV. 149.
SEcréÉrions, 1. 520.
SEEHAHN , IV. 44.
SéLine argentée, IX. 181.
quadrangulaire, VIL. 116. IX.
SEnex, XV. 252.
SEexvaL, VIL 325 , 333.
SEÉRIOLE, IX. 200.
binotata , IX. 215.
Bonariensis , IX. 211.
Boscii, IX. 209.
cosmopolita , IX. 219.
Dumerilu, IX. 201.
Dussumieri, IX. 217.
falcata , IX. 210.
fasciata , IX. 211.
Lalandi, IX. 208.
Leiarchus , IX. 213.
Rivoliana, IX. 207.
Ruppelii, IX. 216.
succincta , IX. 218.
zonata , IX. 213.
Serprs, XXII. 165.
crocodile, XXII. 430.
Humboldt, XXII. 430.
Serrans, IL. 210 , 228.
acutirostris, Il, 286.
æneus, LL. 288.
alboguttatus , IL. 366.
alexandrinus , II. 281.
aluvelis, Il: 324.
r182.
80
SErranus analis, IL. 307.
angularis , IL. 353.
anthias , II. 260. XIIL. 3.
apua, IL. 287.
arara, IL. 871.
arcolatus , IL. 350.
argentin, IL. 241.
argus, IL. 360.
aroeyrogrammicus ; VIIL. 472.
aurantius, IL. 805.
auratus, Il. 364.
bandelette, IL. 289. VI. 505.
barbier, IL. 250.
biguttatus, VL 507.
bivittatus, IL. 241.
Boclang, IL. 308.
Bœnack , IL. 362.
Bontoo, IL. 334.
bourrignon, Il. 298.
cabrilla, IL. 228.
carauna , IL. 384.
cardinalis, IL. 378.
catus, II. 373.
chlorocephalus, VI. 522.
chlorostigma , IL. 352.
cœruleo-punctatus , IL. 363.
Conceptionis, II. 246.
corallicola, I. 336.
coronatus , IL. 371.
crapao, IL. 494.
creolus , IL. 265.
cyanostigma , IE. 359.
dermochirus, VI. 513. [431.
à deux faisceaux , IL. 245. IX.
à deux rubans, IL. 241.
diacanthus , IL. 319.
dichropterus, IL. 298.
écriture , IL. 214.
erythræus, VI. 516.
erythrurus, II. 320.
fascicularis, IL. 245.
faveatus, IL. 329.
filamentosus, VI. 508.
flavescens, VI. 506.
flavo-cœruleus, IL. 297.
TABLE GÉNÉRALE
Serranus formosus, IL. 311.
furcifer , IL. 264.
Gaimardi, VI. 520.
galonné, Il. 240.
geographicus, IL 322.
gigas, IL 2710.
goreensis, VI. 511.
guativere, IL. 383.
guttatus , IL. 357.
gymnoparicus , IL. 248.
hepatus, IL. 231. XII. 3.
hexagonatus, IL. 330.
horridus , IL. 321.
humeralis , IL. 246.
impérial , IV. 836.
inermis , IX. 486.
irradians , Il. 244.
itajara, IL 376.
lanceolatus , IE. 316.
lemniscatus, Il. 240.
leopardus, IL. 336.
leucogrammicus, IL. 347.
leucostigma, IL. 346.
limbatus , IL 307.
lineatus, IL. 312.
lunulatus, IL. 379.
luti, LL. 363.
lutra, VIIL. 474.
maculosus , II. 332.
maroinalis, IL. 301.
melanurus , IL. 351.
Mentzelii, IL. 291.
merra, IL. 325.
miliaris, VI. 520.
morio , II. 285.
morrhua , IX. 434.
moucheté, IX. 485.
myriaster, Il. 365.
nebulosus, IL. 313.
nicriceps, VI. 517.
nigriculus, IL. 315.
nigripinnis, IL. 339.
niveatus, IL. 380.
nouleny, IL. 247.
oceanicus, IL. 802.
DES POISSONS.
SErranus oculatus, IL. 266.
orientalis, Il. 318.
ouatalibi, IL. 381.
oxyrrhynchus , II. 320.
pachycentron, II. 295.
pantherinus, IL. 333.
papilionaceus, VIIL. 471.
Parkinsonii, IL. 329.
pavoninus, VII. 443.
phaëton, II. 309.
pixanga » IL. 883.
à préopercule rayonné , IT. 243.
punctulatus, IL. 367.
Quoyanus, VI. 519.
radialis, IL. 243.
rayonnant , Il. 244.
reticulatus, Il. 328.
nivulatus, VI. 515.
rogaa , Il. 349.
roseus, LL. 306.
rupestris , IX. 437.
salmonoides, IT. 343.
scriba, IL. 214.
semipunctatus, Il. 341.
sexfasciatus , II. 360.
Sonnerati, IL. 299.
spiloparæus , IL. 338.
spilurus, IX. 438.
striatus , IL. 288.
suillus, IL. 335.
summana , Il. 344.
à tache dans l’aisselle , IT. 246.
tæniochirus, VI. 518.
tæniops, IL. 370.
tigrinus , IL. 314.
tigris, IX. 440.
tonsor , Il. 262.
trimaculatus, IL. 331.
tumilabris , Il. 346.
undulosus , I. 295.
ura , IL. 332.
urodelus , II. 306.
variolosus , IL. 354.
vitta, I, 239.
zanana, II. 339.
81
SErRanus zananella , IE. 304.
zonatus, VI. 509.
SERRASALME ; XXII. 265.
aureus , XXII. 282.
caribe, XXII. 279.
chalceus , XXII. 126.
citharinus, XXII. 99.
denticulatus, XXII. 297.
humeralis, XXII. 279.
marginatus, XXII. 277.
mento, XXII 804.
nigricans, XXII. 285, 295.
piranha, XXII. 293.
piraya, XXII. 291.
punctatus, XXIT. 297.
rhombeus, XXII. 272.
Seserins, IX. 372, 416.
microchirus, IX. 416.
Sasrrsean, V. 100. VI. 53.
Sicynium, XII. 8, 167.
cynocephalum, XII. 177.
lagocephalum , XIT. 174.
laticeps, XIT. 177.
Plumieri, XIL. 168.
Srcanus, X. 412 , 115.
SicuarerrA, I. 846.
Srzraco, IL. 398.
acuta, II. 400.
Bassensis, III. 412.
ciliata, ILE. 415.
domina , IE. 415.
erythræa , IL. 409.
maculata , IL. 411.
punctata, IL. 413.
sihama , III. 409.
Sizoxnie, XV. 48.
chandramara , XV. 52.
gangetica , XV. 49.
TUE XIV. 344.
Srzures , XIV. 328.
arcades palato-ptérygoidienne
des silures, XIV. 320.
bouclier des siluroïdes, XIV.
312. [311.
casque dans lessiluroïdes, XIV.
l
82
SiLURES : coracoïdien des silu-
roïdes , XIV. 317. [314.
épaule des siluroïdes, XIV.
épine pectorale des siluroïdes ,
XIV. 317.
frontaux siluroïdes, XIV. 311.
interépineux : leur réunion à
linterpariétal dans les silu-
roïdes, XIV. 311.
interpariétal très - développé
dans les siluroïdes, XIV.
310, 311. [XIV. 311.
mastoidiens des siluroïdes,
Pre des siluroïdes, XIV.
11.
rocher : son absence dans les
siluroïdes, XIV. 310.
scapulaire : absence dans les
silures, XIV. 316.
sous-opercule : manque dans
les silures, XIV. 320.
surscapulaires : union au mas-
toidien dans les siluroïdes,
XIV. 310, 311.
vertèbre (grande) des siluroï-
des, XIV. 312.
anguillaris, XV. 359, 362.
anostomus, XIV. 363.
asotus, XIV. 358.
aspredo , XV. 431.
atherinoides, XIV. 396.
auritus, XIV. 368.
bagre, XV. 40.
batrachus, XV. 385.
Bayad, XIV. 397.
bicirrhis, XIV. 367.
bimaculatus, XIV. 360.
Boalis, XIV. 354.
callichthys, XV. 299, 302.
carinatus, XV. 288.
cataphractus, XV. 276.
catus, XV. 124.
clarias, XV. 188, 252.
Cochinchinensis, XIV. 352.
costatus, XV. 268.
TABLE GÉNÉRALE
Sizures cotyléphore , XV. 442.
Cous, XV. 140.
dauricus , XIV. 351.
Docmac, XIV. 404.
electricus, XV. 518.
erythropterus, XIV. 409.
fasciatus, XV. 14.
fossilis, XV. 401.
glanis, XIV. 323.
hemiliopterus, XV. 3.
Herzhergii, XIV. 453.
hexadactyle, XV. 442.
imberbis, IL. 339. IV. 261.
inermis, XV. 232, 240.
lamghur, XV. ix.
ma, XV:7.
maculatus, XV. 104.
malabaricus , XIV. 353.
marinus, XV. 33.
microcephalus , XIV. 365.
militaris, XV. 114, 232.
mysoricus, XIV. 364.
mystus , XIV. 372.
nodosus, XV. 70.
ocellatus, XV. 104.
pabda, XIV. 364.
pabo, XIV. 366.
quadrimaculatus, XV. 185.
Schal, XV. 261.
singio, XV. 401.
vittatus, XIV. 413.
Wallagoo, XIV. 354.
Sizuroïnrs , XIV. 310.
Sizvery Percy, V. 105.
SImak, VIII. 454.
SirArAA bicolor, XV. 8.
Sisor, XV. 444, 449.
rhabdophorus , XV. 450.
Smaris, VL. 408.
alcedo, VI. 417.
angustatus, VI. 421.
balteatus, VL 425.
chryselis, VE 419.
gagarella, VI. 420.
insidiator , VI. 414.
DES POISSONS. 83
Suaris lineatus, VI. 450, 470.
Martinicus, VI. 424.
melanurus, VI. 422.
Royeri, VI. 421.
vulgaris, VI. 407.
Epapic ; VI. 385.
So, Sora, VII. 423.
Sozrrarius, VI. 48,
Sonevis, X. {1
Sorr (la), XVIL 45.
Sorra, VIIL. 94.
SorugIM caparari, XV. 17.
infraocularis, XV. 7.
jandia, XV. 17.
piravaca, XV. 15.
SPARAILLON, VI. 38, 39.
SparLiN, VI. 45.
SPARoïDEs, VI. 1.
SparuLus, VI. 47.
Srarus, VI. 1.
Abildgaard, VI. 4. XIV. 175.
acara, VI. 4.
acutirostris, VE. 77.
adriaticus, VI. 5.
alcyon, VI. 418.
anchorago, VI. 4. XILE. 307.
annularis, VI. 35, 43, 139.
anthias, VL. 5.
argentatus, VI. 3.
argenteus, V. 114. VI. 146.
argus, VL. 5.
argyrops, VI. 69, 165.
Ascensionis, VI. 8.
atlanticus, VI. 4.
atlantique, IL. 374.
aurata, VI. 85, 90, 184.
Berda, VI. 113, 193.
bidens, VI. 4.
bifasciatus, VL. 5.
bigarré, VI. 24.
bilobatus, VL. 125.
bogaraveo, VI. 196.
boops , VI. 348.
brachion, VI. 4, XIV. 57.
brama, VI, 329, 339.
Sparus breton, VI. 449, 473.
britannus, VI. 3. XIII. 7.
brunâtre, VI. 135.
bufonite, VI. 103.
calcaratus, VI. 3.
cantharus, VI. 319.
cardinal, VI. 130.
carudje, VI. 4.
castaneola, VI. 3. VII. 283.
Catesby, VL 4.
cayennensis, VI. 5.
centrodontus, VI. 180, 185.
chærorhynchus, VI. 308.
chinois, VI. 253.
chloropterus, VI. 4.
chlorurus , VI, 4, 5. XIV. 85.
chromis:, Ve 17-:VI. 2, 4:
chrysomelane, IL. 290. VI. 4.
chrysops, VI. 138.
chrysurus, IL. 459. VI. 3.
claviera, VI. 4.
compressus, VIL 297.
cruentatus, VI. 4.
Cuning, VI. 4, 426, 444.
cynodon , VI. 3, 239.
decussatus, XIII. 433.
demi-lune, IL. 462.
dentex, VI. 220.
Desfontaines, VI. 4,
diacanthus, VI. 5.
ellipticus, VL. 5.
ensanglanté , IL. 373.
éperonné, X. 117.
ephippium, VL. 5.
erythrinus, VE 170, 173.
erythrurus, VI. 3, 449, 475.
falcatus , VL. 4, 5. XIIL. 109,
112:
fasciatus, VI. 4, 5. XIV. 94.
formosus, XIIL 48.
Forsteri, VI. 140.
fuscescens, VI. 8.
galilæus, VE 3. XI. 6.
gibbosus, VI 33.
haffara, VE 43, 108.
Sparus hasta, VI. 115.
hemisphæreon, VI. 4.
hémisphère, XIV. 57.
holocyanosus, VI. 4. XIV. 191.
hurta, VI. 152.
insidiator, VI. 3. XIV. 127.
japonicus, VI. 249.
jub, VI. 4.
lapina, VI. 4.
latus, VI. 3.
lépisure, IL. 427.
Linkn, VE 4.
lvidus, VI. 4.
lunulatus, VI. 5.
macrophthalmus, VI. 227.
malabaricus , IL. 480. VI. 5.
marseillais , VI. 398.
massiliensis, VI. 185.
meaco, IL. 161. VI. 4. XIII.
807.
melanurus, VI. 366.
miniatus, VI. 153.
mylio, VI. 119.
Mylius, V. 402.
mylostome, VI. 104.
naoquunda , VI. 4.
niger, VI. 4. VII. 284.
norwegicus, VI. 4.
notatus, IL. 152. VI. 3, 4.
oblongus, XI, 317, 319.
orphus, VI. 183.
ovis, VI. 53.
TABLE GÉNÉRALE
Sparus rayé d’or, VI. 259, 269.
Rayi, VL 8. VIL. 285.
rhomboides, VI. 64, 69.
rougeor , XIV. 175.
rupestris, VI. 4.
salpa, VI. 351.
sarba, VE 104.
sargus, VI. 26.
saxatilis, VI. 2. XIE, 6.
sciurus, VL. 5.
scriptus, VI. 90.
semiluna, VI. 3.
serran, VI. 5.
smaris, VI. 2.
spinifer , VI. 156.
spinus, VI. 2. X. 116, 125.
surinamensis, VI. 4.
synagris, IL. 451. VI. 2.
tetracanthus , IL. 469. VI. 3.
triangulum, VI. 5.
tricuspidatus, VL 397.
varatulus, VI. 34.
variegatus, VI. 24.
venenosus, VI. 4.
vermicularis, IL. 451.
verres, VL. 4.
virescens, VI. 4, 308.
virgatus, VI. 3.
virginicus, V. 274. VI. 2.
vittatus , V. 281. VI. 259,260,
xanthurus, VI. 4. [263.
zebra, VI. 398.
zonephorus , VI. 4.
pagrus, VI. 145, 146, 184:
palpebratus, VI. 8.
pantherin, IE. 70.
pantherinus , VI. 4.
pavo, VI. 4.
percula, VL. 5.
polymna, VL. 5.
polynimus, VI. 356.
punctulatus, VI. 4.
puntazzo, VI 72.
quinquefasciatus, XIIL, 307.
radiatus, VE 2,
Ran, VIL 8,
Sesr, IL. 326, 321.
Squoava, I. 325, 826.
SrayrÈène, I. 825.
aiguille, IT. 338.
barracuda, II. 343.
bécune , HI. 840. VIL. 507.
chinensis, IL. 350.
Commersoni , III, 852,
Dussumieri, VIL 508.
Forsteri, LI. 353.
Forster (de), VIL. 509,
guachancho, HE, 342.
DES POISSONS. 85
SPHYRÈNE japonica , IL. 354.
jello, HIT. 349.
obtusata , IL. 350.
orvert, IL. 108. IL. 338.
picuda , ILE. 340.
Plumieri, XL. 6.
viridensis , II. 339.
vulgaris, IL. 327.
Srrrograncres, VII. 392.
capensis, VIL. 392.
Sprar, XX. 6, 271.
SPRATELLE, XX. 856.
fimbriata, XX. 859.
pumila, XX. 857.
SeriGer, VIIL 93.
Squauus tiberinus, XVIL. 191.
Squazus, XVII. 189.
SQuAMMIPENNES, VII. 1.
Srernorryx , XXII. 412.
diaphana, XXII. 415.
Garden, XXII. 414.
Srozkpore, X. 422. XXI. 47.
. Commersonien, XXI. 48.
Sromras, XVIIL. 368.
barbatus, XVIIL. 371.
Boa, XVII. 370.
Field, XVIII. 378.
SrromATEUS, IX. 372.
aculeatus, IX. 394.
albus , IX. 388.
argenteus, IX. 393, 394.
atous , IX. 389.
candidus, IX. 391.
chinensis, IX. 890.
cinereus, IX. 396.
cryptosus , IX. 408.
fiatola , IX. 373.
griseus ; IX. 395.
maculatus, IX. 399.
niger, IX. 385.
paru, IX. 406.
. securifer , IX. 394.
SryLérnore, X, 381.
chordatus, X. 381.
Suszers, XIIL. 18, 253.
Suezers groin, XIIL. 256.
Lamarck, XII. 260.
. rougeâtre, XIL. 262.
verdatre, XIII. 261.
Suis, IL. 325.
gigas, XIX. 441.
hyalina, IL. 361.
niloticus, XIX. 477.
pirarucu, XIX. 457.
Suizzus, XII. 274.
SuzLanrroo-kunTHeE, LL. 180.
Sunrisx, VII. 468.
Suruuzer, LIL. 438.
Synacris, VI. 215.
SyxancerA , IV. 440.
bicapillata, IV. 454.
brachio, IV. 441.
cervus, IV. 144, 190.
elongata, IV. 456.
erosa , IV. 459.
horrida, IV. 440.
papillosa , IV. 319.
rubicunda, IV. 437.
sanguinolenta, IV. 447, 458.
uranoscopa, IV. 458.
verrucosa, IV. 447, 453.
Synexaraus segaliensis, IV. 214.
Synopon, VI. 219.
arabi, XV. 261.
humeratus, XV. 264.
macrodon, XV. 252.
maculosus , XV. 265.
membranaceus, XV. 258.
nigrita, XV. 265.
serratus, XV. 263.
Sxxononris, XV. 244.
Syvonus, XIX. 481.
argenteus, XIX. 482.
chinois, XIX. 380.
erythrinus , XIX. 498.
fascié, XXII. 462.
macrocephalus, XIX. 482.
malabaricus, XIX. 507.
palustris, XIX. 482.
renard, XIX. 346.
86
Synopus sinensis, XIX. 482.
synodus, XIX. 482.
vulpes, XIX. 482.
Sysroma, XVI. 381.
Sysromus, XVI. 391.
chola, XVI. 410.
chrysosomus, XVI. 390 , 409.
gibbosus, XVI. 399.
leptosomus, XVI. 396.
malacopterus, XVI. 445.
pyrropterus, XVI. 395.
tetrarupagus, XVI. 400.
Tacmisure chinois, XV. 163.
Tzænra falcata, X. 842.
Tzænranores , IV. 371.
large raie, IV. 371 , 404, 407.
XIII. 317, 327.
triacanthe, IV. 371.
Tænoïpes, X. 809. XII. 2.
hermannien, X. 391.XIL. 159.
Taœivias, X. 321.
Tamsours, V. 197.
Tamoara, XV. 295.
Tancues, XVI. 3 , 298, 319,392.
Tarenrora, XXIL. 461.
Tassarps (voyez Cybium), VIII.
, :
164, 193
Tauricures, VIL. 112, 146.
varius, VII. 148.
viridis, VIL 151,
Tauroca, XIII. 14, 292.
alia, XII. 8302.
cœrulea, XIII. 302.
fasciata, XIII. 303.
fusca, XIIT. 301.
melapterus, XIIL. 311.
Mertensii, XIIL. 308.
nigra, XIII. 298.
rubens, XIII. 302.
sexfasciata , XIII. 309.
tessellata, XIIL. 315.
Técesres, XVIL 5, 104.
Savignyi, XVII. 239.
Teuroue, VI. 455.
TABLE GÉNÉRALE
Temvopoxs, IX. 200.
saltator, IX. 295.
Térarp, XI. 256.
Terracoworrerus, XXIL 126.
abramis, XXII. 139.
argenteus , XXIL. 127 , 132.
Artedii, XXI. 128.
chalceus, XXII. 140.
fasciatus, XXII. 149,
grandisquamis, XXI. 146.
Gronovii, XXII. 143.
interruptus, XXI. 152.
Linnei, XXII. 142.
melanurus, XXII. 155.
orbicularis, XXII. 138.
Orbignyanus, XXII. 147.
peruanus, XXII. 153.
rufipes, XXII. 136.
rutilus, XXII. 150.
scabripinnis, XXII. 151.
Schomburgkii, XXIL 137.
spilurus, XXII. 156.
tæniatus, XXII. 145.
viejita, XXIL. 154.
Wappi, XXIL 153.
Térraconurus, XI. 172.
Cuvieri, XI. 172.
Térrarrerus, VIIL 280.
aguia, VI. 280.
Belone, VII. 280.
indicus, VIIL. 286.
Teurmis, X. 112.
australis, X. 251.
hepatus, X. 112, 183.
javus, X. 112, 116, 118.
Tuérarons, IL. 124, 125.
cinereus , LL. 138.
Ghebul, IL. 133.
jerboa , IL. 125. VII. 419.
obscurus , IL. 135.
puta, IL. 131.
quadrilineatus, I. 134.
servus, IL. 125.
sexlineatus, LE. 149.
squalidus , HE. 136.
DES POISSONS. 37
Tuérapons theraps , ILE. 129.
transversus, IL. 137.
xanthurus , IL. 135.
Tævuus, IV. 11.
Taox, VIIL. 57.
panse de thon, VIT. 95.
pêche du thon, VIT. 71.
Tone, VIIL 104.
Taonxae, VI. 80.
Taranis, VIII. 277.
Tunissa, XX. 20, 24.
Taywazus , XXI. 426.
Æliani, XXI. 4417. |
gymnogaster, XXI. 446.
gymnothorax, XXI. 445.
Mertensui, XXI. 458.
ontariensis, XXI. 452,
Pallasii, XXI. 448.
signifer, XXI. 450.
thymaloides, XXI. 451.
vexillifer, XXI. 438.
Tuymnoscores, VILE. 76.
Taynnus, VIII. 57.
alalonga, VIII. 120.
argentivittatus, VILLE. 134.
balteatus, VIIL 136.
brachypterus, VIIL. 99.
brasiliensis, VIIL. 111.
brevipinnis, VILL. 112.
coretta, VILL 102.
Leachianus, VIIL. 106.
pacificus, VUL. 133.
pelamys, VIIL. 113.
Thunnina, VII. 104.
vulgaris, VILL. 58.
Tavynsires, VI. 196.
atun, VIE. 196.
chilensis, VIII. 204.
lepidopoides, VII. 205.
Tinca, XVI. 3, 298, 319.
furcata, XVI. 322.
leptosoma, XVI. 322.
pygoptera, XVI. 322.
vulgaris, XVI. 322.
Tomerss, XXII. 225.
Tourss altipinnis, XXII. 230.
trilobatus, XXII. 226.
unilobatus, XXI. 228.
Tonxaro, VIIL 81.
Torrau-Karan, X. 78.
Toxorrs, VIL 310.
jaculator, VII. 314.
Tracaéyoprire, XV. 220.
coriaceus , XV. 221.
Tracnicares , HL. 221 , 230.
Tracuicurays mediterraneus , IV.
Tracminores, VIIL. 398. [470.
affinis, VIIL 428.
argenteus, VIIL. 4138.
Baillon, VII. 431.
Bloch, VII. 4925.
cayenrensis, VIIL, 417.
cupræus, VIIL. 414.
drepanis, VIII. 429.
falciger, VIIL. 428.
faucheur, VII. 425, 430.
fuscus, VILL. 410.
glaucus, VIT. 400.
goreensis, VIII. 419.
marginatus, VIIL. 411.
maxillosus, VII. 420.
mookalee, VIT. 423.
myrias, VIIL. 421.
oblongus, VII. 437.
paitensis, VIII. 458.
pampanes, VII, 415.
quadripunctatus, VIIL. 434.
rhomboides, VII. 407.
Russelii, VIIL. 436.
teraia, VIIL. 418.
Tracnus, III. 233.
aranæus, ILL. 248.
Ascensionis, II. 375.
cirrhosus , IV. 373.
draco, III. 238.
lineatus, IL. 245.
ponctuée, IL. 375.
radiatus, HI. 250.
trichodon , IIL. 154.
trigloïdes , IL. 253.
88 TABLE GÉNÉRALE
TricHoropus lalius, VIL 366.
Tracmnus vipera, ILL. 254.
Tracaurus , IX. 6.
imperialis, IX. 82.
Tracayrrires, X. 813, 315, 321.
Bogmarus, X. 346.
Bonellu, X. 331.
cristatus, X. 324, 331.
falx, X. 333.
iris, X. 341.
leiopterus, X. 342.
Spinolæ, X. 328.
Trancroms, VII. 102, 103.
Tricnas, XX. 20.
Tricms, XX. 20.
Tricuiurus, VIII. 235.
armatus, VIIL. 253.
caudatus, VIIL. 219.
electricus, VILL. 246.
ensiformis, VIII. 220.
gladius, VIIL. 220.
haumela, VII 249.
lepturus, VIIL 237.
savala, VIII. 251.
Tricuonow, IL. 152.
Stelleri, IL. 154.
Tricuocasrer, VII. 388.
fasciatus, VIL. 869.
Tricuomycrerus, X VIII, 485.
areolatus, XVIII. 492.
barbatula, XVIII. 498.
gracilis, XVIII. 497.
Incæe, XVII. 496.
maculatus, XVIII. 493.
nigricans, XVIII. 494.
punctulatus , X VIII. 488.
rivulatus, XVIIL. 495.
Tricuoxore, XII. 315.
Setiger, XII. 316.
Tricopopus, VII. 388.
arabique, VII. 386.
Bejeus, VIE 365.
chuna, VII. 368.
colisa, VIE 362.
cotra, VII. 366.
gourami, VIE 377.
mentonnier , VII. 385.
Pallasi, VI. 388.
satyre, VIL. 386.
sota, VII. 3617.
trichoptère, VIT. 388.
Tricuopus, VIL. 388.
Tricza, IV. 9.
adriatica, IV. 34.
alata, IV. 20.
asiatica , LL. 375,371. IV. 19.
aspera , IV. 77.
capensis , IV. 55.
carolina ; IV. 90, 98.
chabrontera , IV. 112.
cuculus ; IV. 26, 67.
evolans, IV. 86.
filaris, IV. 74.
geai, [V. 49.
gurnardus , IV. 62.
hamata, IV. 112.
hirundo , IV. 40.
kumu, IV. 50.
lineata, IV. 34, 86.
lucerna , IV. 72.
Iyra, IV. 55.
minuta , IV. 19.
palmipes, IV. 90.
papilio, IV. 80.
papilionacea , IV. 50.
pentadactyla, IV. 19.
Peronïi, IV. 53.
phalæna , IV. 83.
pini, IV. 26.
pœciloptera, IV. 47.
punctata, IV. 93.
rubicunda, IV. 20, 486.
à un seul doigt, IV. 20.
sphinx, IV. 83.
trachinus , IV. 20.
volitans, IV. 117.
TeiyAn, ML. 422. IV. 9.
Tripréronore, XXI. 464, 491.
Trrerverum, XI. 194, 352,409.
à bec, XI. 409.
à
N
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4. Forsteri, XI. 415.
N melanocephalum, XI. 418.
À nasUs , XI. 409.
x nigripenne, XI. 413.
varium , XI. 414.
runs. XXI. 163, 314.
4 embryol. des truites, XXI. 336
si hauteur à laquelle s'élève la
truite, XXI. 332. [335.
monstruosité des truites, XXI.
argentée, XXI. 2717.
blanche, XXI. 298.
du lac de Genève, XXI, 301.
guilloise, XXI. 178.
de mer, XXI. 277, 297.
| saumonée, XXI. 277, 300.
| FRYPAUCHEN , XII. 3, 152.
vagina, XII. 153.
Tus-risn , IV. 44.
Tuszru, XII. 3271.
Turous, XIII. 18.
rhomboïdalis, X. 181.
Umaxros, XVIII. 230.
Uuwarr, XXII. 281.
Umsra, V. 31. XIX. 538.
Krameri, XIX. 542.
Nattereri, XIX. 540.
Uuerixa, V. 171.
alburnus , V. 180.
arenata, V. 190.
Broussonetti, V. 187.
coroides, V. 187.
Dussumieri, IX. 481.
Fournieri, V. 215.
gracilis, V. 189.
Kublii, V. 479.
lineatus, V. 358.
martinicensis, V. 186.
Russeln, V. 178.
vulgaris, V. 171.
Unsarara, XIX. 320.
Üpeneus, HI. 448.
DES POISSONS. 89
Tripreryeum fenestratum , XL. | Ureneus athérinoïdes, VII. 526.
auriflamma, IL. 461.
balteatus , IL. 484.
barberin , HI. 462. '
bifasciatus, II. 468.
bilineatus, VIT. 525.
bivittatus, VIL 520.
de Ceylan, VIE 520.
chryserydros, LL. 470.
cinnabarinus , I. 475.
crassilabris, VII. 523.
cyclostomus , HT. 472.
cyprinoïdes, VII. 526.
flavo-lineatus, IL. 456.
fraterculus, VII. 524.
japonicus , HT. 460.
lateristriga , ILE. 463.
luteus, VII 521.
maculaius, IL. 478.
malabaricus, HI. 467.
martinicus, IT. 483.
porosus, LI. 455.
prayensis, LT. 485.
punctatus, IL. 482.
Russel, IE. 465.
sulphureus, HE. 450.
tæniopterus, HT. 451.
trifasciatus , IL. 468.
vanicolensis, VIE. 521,
vittatus, LT. 448.
Vlamingü, EL 452.
Waigiensis , [IL 466.
zeylonicus, IL. 459.
Uranoscorss, II. 285, 298. XII.
affinis , HI. 304. 262.
Anoplos, VIIL 493.
cirrhosus , IN. 314.
filibarbis, II. 307.
Forsteri, LT. 318.
guttatus, LE. 305.
inermis , HI, 310.
japonicus, ILE. 321.
kouripoua , IL. 500.
lævis , IL. 318.
maculatus, ILE. 318.
ne
90 TABLE GÉNÉRALE
| Vocmar, X. 316, 319.
| Votes, VILL. 291.
| Vous, IX. 133,135, 189.
| Vomer Browxir, IX. 189.
Vuzres bahamensis, XIX. 32:.
Uranoscorzs imarmoratus , HE.
304.
monopterygius, IL 318.
occidentalis, VII. 492.
scaber , IIL. 287.
sulphureus, VIII. 495.
y-græcum , II. 308.
Ureuw, VILL 78, 275.
Urisaco, V. 236.
| Weaknisa, V. 68, 70.
| Wezs, XIV. 323.
| Wauxe Barr, XX. 14, 341.
| Woranwan, X. 123.
Vaisseaux lactés, [. 507.
VanpeuuiA, XVIII. 386.
cirrhosa , XVIIL. 386.
Vanoezzius lusitanicus , VLLL. 220. |
Vanporse (la), XVII. 202.
VaricoraNus diplostomus, XVI.
Various, IL. 88. [360.
des Indes, IL. 96.
du Nil, IL. 89.
porte-éperon, IL. 100.
VariserTa, VIIL 119.
Vasrres, XIX. 438.
Agassizii, XIX. 456.
arapaima, XIX. 461.
Condaminei, XIX. 464.
Cuvieri, XIX. 441.
géant, XIX. 434.
Jussiei, XIX. 464.
mapæ, XIX. 449.
pirarucu, XIX. 457.
VenceroN, XVII. 153.
Venra, XX. 408.
Véron, XVII. 363. [375.
psorospermes du véron , XVEL.
Vsssis aérienne, I. 526.
air de la vessie, L. 524, 525. |
Vence, XILL. 20. |
Vresas, XIV. 174.
| Xipias, VIIL. 255.
ensis, VIIL. 308.
gladius, VIIL. 255.
| imperator, VII. 278.
[Euiquiac, VIL. 255.
| Xipmorampe, XXII. 308.
| argenteus, XXII. 308.
humeralis, XXII. 308.
| pericoptes, XXII 308, 345.
| Xirmoruyncaus, XXII. 307 , 336.
| falcatus, XXII. 337.
falcirostris , XXII. 341.
hepsetus, XXII 308, 343.
microlepis, XXII. 342.
odôüe, XXII. 345.
| XtpHosromus, XXII. 307, 348.
Cuvieri, XXII. 355.
Hujeta, XXII. 358.
Lucius, XXII. 350.
maculatum, XXII. 357.
ocellatum, XXII. 355.
Xvricuruys, XIV. 37.
bimaculatus, XIV. 74.
cultratus, XIV. 37.
cyanifrons, XIV. 46.
lineatus , XIV. 50.
macrolepidotus ; XEV. 59.
Vinrs , XX. 408. | martinicensis, XIV. 49.
Vivaneau (le), IL. 454. | microlepidotus, XIV. 52
Vive, LI. 233. XIII. 316. pavo, XIV. 61.
à tête rayonnée, LL. 250. pavonious, XIV. 63.
araignée, HE. 248. tæniurus , XIV. 54.
commune, I. 238. torquatus, XIV. 54.
petite, HE. 254. } uniocellatus, XIV. 48
DES POISSONS. 91
Xvnicuraysvanikolensis, XIV.57. | Zeus gallus , IX. 170, 178.
virens, XIV. 47. guttatus, X. 42.
vitta, XIV. 51. insidiator, X. 61, 98.
. Xysrère, VIL. 254. japonieus, X. 24.
brun, VIL 255, 264. luna, X. 5, 42.
_ nigrescens, VIL. 264. maculatus, X. 103, 104.
il niger, IX. 178.
Yan, IL. 488. notatus, X. 84.
. Yrurow ra, V. 143. pungio, X. 25.
quadratus, VIL 116. X. 5.
Zaxozus, VII. 99, 102. rostratus, IX. 189.
centrognathos, VII. 528. scalaris, VIL. 237.
cornutus, VII 102. setapinnis, IX. 190.
Zerre, XVII. 65. vomer, IX. 177, 178, 179,
Zeus, X. 4,18. X. 42.
aper, X. 5, 30. Zirnoraeca tetradens, VEIL 221.
argentarius , X. 62, 90. Zoarces, XI. 194, 450.
capensis, X. 23. fimbriatus, XI. 468.
capillaris , IX. 189. Gronovi, XI. 469.
ciliaris, X. 9. labrosus, XI. 466.
faber, IX. 164. X. 6. | viviparus, XI. 454.
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AVIS AU RELIEUR
POUR PLACER LES PLANCHES DU TOME XXII.
Planches.
634. Curimatus laticeps. . . . . vis-à-vis de la page 22
635. Leporinus Léschenaulti . 2000 ee 30
636. Epicyritus gibbesus. . . . ... . .n 5 44
637. Parodon!suBürpinle "204 ON 52
636."Hemiodes ea. (SE ER ASS 122
639. Brycinus macrolepidotus . . . . . . . . . .. 158
640. Piabucina erythrinoides. . . . . . . . . . .. 162
641. Gasteropelecus Sternicle. 02: en es 170
642. hiichodus néfasch:, 512. POSRN PARCS 176
643. Tometes altipinnis à es ete PAU PU: ÉTAT SE RS 230
644. Mylesinus Schomburgkü ... 236
645. Cynopotamus gibbosus . . . . . . . . . . .. 322
646. Salanriheevests.:# SR ER AN 366
647. Chaos Slount +. 1, RAR 386
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