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Full text of "Histoire naturelle des poissons"

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HISTOIRE 


NATURELLE 


DES POISSONS. 


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STRASBOURG, IMPRIM. DE V.® BERGER-LEVRAULT. 


U, S, National 


HISTOIRE 


NATURELLE 


DES POISSONS, 


PAR 


M. LE B.°" CUVIER, 

Pair de France, Grand-Offcier de la Légion d'honneur, Conseiller d'État et 
au Conseil royal de lInstruction publique, l’un des quarante de l’Académie 
française, Associé libre de l’Académie des Belles-Lettres, Secrétaire per- 
pétuel de celle des Sciences, Membre des Sociétés et Académies royales de 
Londres, de Berlin, de Pétersbourg, de Stockholm, de Turin, de Gcættingue, 
des Pays-Bas, de Munich, de Modène, etc.: 


ET PAR 


M. A. VALENCIENNES, 


Membre de l'Académie des sciences de l'institut, Professeur de Zoologie 
au Muséum d'Histoire naturelle, Membre de l'Académie des sciences de 
Berlin, de la Société zoologique de Londres, de la Société impériale des 
naturalistes de Moscou, ete. 


= —— 


TOME VINGT-DEUXIÈME. 


A PARIS, 
Chez P. BERTRAND, évrreur, 


LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


, 


rue Saint-André-des-arcs, n.° 65. 


STRASBOURG, chez V.° Levraucr, rue des Juifs, n.° 33, 


1849. 


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“AVERTISSEMENT. 


Je termine dans ce volume l’exposé des genres 
aussi nombreux que variés de la grande famille 
des Poissons qui se groupent autour de notre 
Saumon. J'arrive ainsi à présenter lhistoire 
des Acanthoptérygiens et des Malacoptérygiens 
abdominaux dans un cadre renfermé dans les 
limites du prospectus donné par éditeur. Il ne 

s'était engagé à publier que quinze à vingt vo- 
lumes sur l'Histoire naturelle des Poissons. Il 
termine donc cette première série, complétée 
par le vingt-deuxième et dernier volume de cet 
ouvrage, ayant pour titre : Histoire naturelle 
des Poissons, par MM. Cuvier et Valenciennes. 
Il fut conduit par nos travaux communs jus- 
qu'au huitième volume, et je lai continué, 
depuis la perte de ce grand naturaliste, par 
mes seules et pénibles recherches. 


V} AVERTISSEMENT. 


L'éditeur a fait tous les sacrifices nécessaires 
pour rendre lexécution de cet ouvrage digne 
du grand nom inscrit en tête de ces volumes. 
Il avait annoncé que chaque livraison serait 
accompagnée de quinze à vingt planches ; il na 
pas craint de doubler ce nombre; et il termine 
aujourd’hui un atlas de six cent cinquante 
planches. C’est le plus considérable qui ait en- 
core paru sur lIchthyologie ; car Pouvrage de 
Bloch ne contient que quatre cent trente-deux 
planches. 

Je n’oublie pas cependant quels sont les en- 
gagements que cette première publication m’a 
fait contracter envers la science, et avec les 
savants qui ont bien voulu honorer mes tra- 
vaux de leurs encouragements et de leur appui. 
Je leur en exprime de nouveau ma bien vive 
reconnaissance. 

Je vais donc continuer l'étude des familles 
qui doivent suivre celles dont j'ai écrit Fhistoire. 
Quand ce travail sera terminé, je le publieraï. 
Je mettrai cette première série de l'Histoire des 
Poissons au niveau de létat de la science, par 
des suppléments que ses nombreux accroisse- 
ments rendront nécessaires. 


AVERTISSEMENT. vi] 


Pendant que j'imprimais ce volume, un voya- 
geur courageux, zoologiste zélé et instruit, M. 
Morelet, terminait un voyage scientifique dans 
l'Amérique centrale. Il a rapporté du grand lac 
de Peten une précieuse collection de poissons, 
presque tous nouveaux. Îl na pas été moins 
heureux en Erpétologie et en Entomologie, et 
dans les autres classes de la Zoologie. Je suis 
heureux, en terminant, de faire connaître, par 
ces peu de mots, ce que les sciences naturelles 
vont recueillir par ses efforts et par ses pro- 
chaines publications. 

Au jardin des Plantes, mai 1849. 


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TABLE 
DU VINGT-DEUXIÈME VOLUME. 


SUITE DU LIVRE VINGT-DEUXIÈME. 


SUITE DE LA FAMILLE DES SALMONOÏDES. 


Pages. Planch. 


CHAPITRE IX. 


Da'sente CORLMATE : Men CORRE 
Le Curimate cyprinoïde (Curim. cyprinoides, n.) 
Le Curimate cilié (Curim. cihatus, Muller). . . 1 


Le Curimate de Gilbert (Curim. Gilbert, Quoy 


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et Gaimard). . . . . RE RAT Tee et MSP 16 
Le Curimate ablette (Curim. alburnus, Muller et 
IETOSCHEE PRE ET Ne NAN EU 18 


Le Curimate de Spix (Curim. latior, Spix). . + 19 
Le Curimate allongé (Curim. elongatus, Agassiz) 20 
Le Curimate à large tête (Curim. laticeps, nob.) 21 634 


CHAPITRE X. 


Du genre Lérorin (Leporinus) . . . . . . . . 23 
Le Léporin de Fréderici (Lep. Frederici, Ag.) 25 
Le Léporin à dents obtuses (Lep. obtusidens, 
NE NL SRE à ER. en Lui 28 
Le Léporin Leschenault (Lep. Leschenaulti,nob.) 3o 635 
Le Léporin tacheté (Lep. maculatus, Mull.) . . 31 
Le Lépori aux bandes noires (Lep.nigrotæniatus, 
LINE C1 qe TR OO, TARA TEE 32 
Le Léporin à bandelettes (Lep. witattus, nob.). 33 


X TABLE. 
Pages. Planch. 
Le Léporin fascié (Lep. fasciatus, Agassiz) . . 34 
Le Léporin à queue épaisse (Lep. pachyurus, n.) 36 
Le Léporin allongé (Lep. elongatus , nob.) . . 37 
Le Léporin anostome (Lep. anostomus, nob.) . 38 


CHAPITRE XI. 


Du genre ÉprcyRTE (Epicyrtus). . 0... 41 
L'Épicyrte bossu (Æp. gibbosus, Muller) . . . 43 636 
L'Épicyrte exodonte (Æp. exodon, nob.) . . . 46 


CHAPITRE XII 
Du genre ParopontEe (Parodon, nob.). . . . . 50 
Le Parodonte suborbital (Par. suborbitale, nob.) 51 637 


CHAPITRE XIII. 


Du genre Sazmin (Salminus, Agassiz) . . . . . 55 
Le Salmin de Cuvier (Salminus Cuvieri, nob.). 56 
Le Salmin aux fortes mâchoires (Salminus maxil- 
losug; dob.)N ee; ess ER te 62 
Le Salmin de Saint-Hilaire (Salm. Hilarü, nob.) 64 
Le Salmin de d'Orbigny (Salm. Orbignyanus, n.) 65 


CHAPITRE XIV. 


Des Pacus, Crrnarines, Prasuques etHémriononres 69 


À. Des Pacus (Prochilodus, Agassiz). . . . . . 69 
Le Pacu argenté (Prochil. argenteus, nob.). + 71 
Le Pacu à, côtes (Prochil. costatus, nob.). . + 79 
Le Pacu noirâtre (Prochil. nigricans, Agassiz). . 80 
Le Pacu dobulin (Prockil. dobulinus, nob.) . . 81 


Le Pacu brème (Prochil. brama, nob.). . . + 82 


TABLE. x} 
Pages. Planch. 


Le Pacu rayé (Prochil. lineatus, Val.). . . . . 84 
Le Pacu à queue rayée (Prochal. tæniurus, Val.) 86 
Le Pacu à deux taches (Proch. binotatus, Val.) 87 
Le Pacu brillant (Prockil. insignis, nob.). . . 88 
Le Pacu aux bandes roses (Pr. rubrotæniatus ,n.) 89 
Le Pacu de Humboldt (Prochil. Humboldti; Cu- 
rimatus Amazonum, Humb.). . . . . . . . 90 
Le Pacu réticulé (Prockil. reticulatus, nob.) . . 92 


B. Des Crrnarines (Citharinus, Cuv.) . . . . . 94 

La Citharine de Geoffroy (Citk. Geoffræi, Cuv.) 95 

La Citharine chilode (Citk. chilodus , nob.; Chi- 
lodus punctatus, Muller). . . . . . . . . 103 


CuDes Prasvouss ee UE ae 2. 106 
Le Piabuque argentin (Piabuca argentina, Cuv.) 108 
Le Piabuque schizodonte (Piab. schizodon, nob.) 112 
Le Piabuque à bandelette (Piab. vittata, nob.) 115 


D. Des Hémrioponres (Hemiodus) . . . . . . . 116 
L'Hémiodonte à caudale rayée (em. notatus, n.) 119 638 
L'Hémiodonte à une tache (Hem. unimaculatus, 


Oo REA AC AUTRE RE nt 124 


CHAPITRE XV. 


Du genre Térraconorrire (Tetragonopterus) . 126 
Le Tétragonoptère d’Artedi (Tetr. Artedi,n.) . 128 
Le Tétragonoptère argenté (Tetr. argenteus , 
Cuviet). 2. entr, das hide de ie re tie 132 
Le Tétragonoptère aux pieds roux (Z'etr. ru- 
fipes; noob, ) CC Le Anne ee x 3 6 


xIJ TABLE. 


Le Tétragonoptère de Schomburgk (Tetr. Schom- 


burskns mob)... 411.1. ES el à à 
Le Tétragonoptère orbiculaire (Tetr. orbicularis, 
rie oi (et aNene RSR OURS 3114 


Le Tétragonoptère brême (Tetr. abramis, Jen.) 
Le Tétragonoptère chalcée (Tetr. chalceus, Ag.) 


Le Tétragonoptère de Linné (Tetr. Linnæt, n.) 
Le Tétragonoptère de Gronovius (Zeir. Gro- 
AGUA = n0b-). RL Ce SN NT Ce, Le 
Le Tétragonoptère à bandelettes (Tetr. tæniatus, 

DÉS AR PAR NN PNEU 
Le Tétragonoptère à grandes écailles (Zetr. gran- 
Cogeanes. Muller} NN Re". 2 
Le Mojarra (Tetr. Orbignyanus, nob.) . . . . 
Le Tétragonoptère fascé (Tetr. fasciatus, nob.) 
Le Tétragonoptère à nageoires rugueuses (Z'etr. 
Scabripinnes) nob.) ed Us. PAR. 
Le Tétragonoptère à ligne latérale interrompue 
(Teir. interruptus , ACHynS Je Roanne 
Le Tétragonoptère du Pérou ( Tetr. Res 
HODA) ENS CNE DR PE AS Ven Au AU este. 
Le Tétragonoptère Wapri (Tetr. Wappi, nob.) 
Le Tétragonoptère viejita (Tetr. viejita, nob.) . 
Le Tétragonoptère à queue noire (T'etr. mela- 
AUTUS MOD.) etes e © OR Pme 
Le Tétragonoptère à caudale mouchetée (Teir. 
SHIMANO): : 7. AM SEaRS : 


Pages. 
197 
138 


139 


140 


142 


151 


1 52 


Planch 


TABLE. xii} 
Pages. Planch, 


CHAPITRE XVI. 


Du genre Bryan (Brycinus). . « . .. AU CREME No dr, 
Le Brycin aux grandes écailles (Brycinus macro- 
lepidatus mob} ti en RU 157 639 


CHAPITRE XVI 


Du genre Prasucine (Piabucina). . . . . . .. 161 
Piabucine érythrinoïde ( Piab. erythrinoides ,n.) 161 640 


CHAPITRE XVIII. 


Du genre Serre (Gasteropelecus) . . . . . .. 165 
La Serpe (Gasteropelecus sternicla, Pallas) . . 169 641 


CHAPITRE XIX. 


Du genre Disricnone (Distichodus) . . . . . . 172 
Le Nefasch ( Distichodus nefasch, nob.). . . . 175 642 


CHAPITRE XX. 


Du genre Azesre (4lestes, Muller) . . . . . . 179 
Le Raï (Alestes Hasselquisti, Muller). . . . . 180 
L'Aleste nurse (_Zlestes nurse, nob.). . . . .. 188 


L'Aleste sethentée ({lestes sethente, nob.). . . 190 


CHAPITRE XXI. 


Du sébnéMtréress- et. à à DOME re à 192 
Le Mylète à large opercule (Myl. macropomus, 
CONTES RE, SU RS SEE 195 
Le Mylète à opercule court (My. brachypomus, 
CUVE) Ne EE NB ET re 199 
Le Mylète aux petites écailles ( My£. bidens, Spix) 201 


XIV TABLE. 
Pages. Planch. 

Le Paco de l'Amazone (Myl. Paco, Humboldt) 204 
Le Mylète à fortes épines (WMyT. duriventris, Cuv.) 206 
Le Mylète à ventre épineux (My. acanthogaster, 

LEE CD POP | POS SUR 272 à 00 PES 209 
Le Mylète rhomboïdal (MyL. rhomboidalis, Cuv.) 210 
Le Mylète à anale lobée (MyL. lobatus, nob.). 212 
Le Mylète de Schomburgk (Myl. Schomburgkk, 

LILI 0) PARENIU NE AA PRET PO RUES COR 212 
Le Palomète (Myl. Palometa, nob.). . . . . 214 
Le Mylète dévariqué (Myl. divaricatus , nob.) . 215 
Le Mylète aux nageoires rouges (Myl. rubripinnis, 

Muller) 49: Neon. No as: 70 GORE 216 
Le Mylète à étoiles (My. asterias, Muller) . . 217 
Le Mylète hypsauchen (My1. hypsauchen, Mull.) 219 
Le Mylète de d'Orbigny (My. Orbignyanus, n.) 220 


Le Mylète lune (Myl. luna, nob.). . . . . .. 221 
Le Mylète à dents en cuilleron (WylL. doidyxodon 
CREER EME 0 RPAEAINONT ES EU à BEL AT EE 229 


CHAPITRE XXII. 


Des genres Tomëre, Myzée et MyLésine . . . . 225 


A. Des TomEres (J'omeles) MEN ASE 20, 225 
Le Tomète à anale trilobée (Tom. trilobatus , 
DOS Je ait ta A ARE MP ee 226 


Le Tomète unilobé (Tom. unilobatus, nob.) . . 228 
Le Tomète à haute nageoire (Tom. altipinnis, n.) 230 643 


B. Des Myzées (Myleus, Muller). . . . . .. 231 
Le Mylée sétigère (Myleus setiger, Mull.) . . . 232 
Le Mylée oligacanthe (My. oligacanthus, Mull.) 233 


TABLE. 


C. Des Myzéses (Mylesinus) . . : . . . . . 
Le Mylésine de Schomburgk (Mylesinus Schom- 
burgkü, mob) OMR hs een . 


CHAPITRE XXIIL. 


Du genre Cnazcée (Chalceus, Cuv.). . . . . . 
Le Chalcée à grandes écailles (CA. macrolepi- 

dos nb)" need et ae ler la ent 
Le Chalcée ararapeera (Ch. ararapeera, nob.) . 
Le Chalcée opalin (CA. opalinus, Cuv.) . . . . 
Le Chalcée de Saint-Hilaire (C4. Hilarü, nob.) . 
Le Chalcée de d'Orbigny (Ch. Orbignyanus, n.) 
Le Chalcée aux nageoires roses (CA. rodopterus, 

noob, } 6-4 asp ei ) cadenas 
Le Chalcée de Schomburgk (C4. Schomburgkü, 

Mules) br God, sd Veil 5. ste 
Le Chalcée pesu (C4. pesu, Muller) . . . . . . 
Le Chalcée carpophage (CA. carpophaga, n.). . 
Le Chalcée en faux (CA. falcatus, Muller). . . 
Le Chalcée guile (CA. guile, nob.). . . . . . . 


CHAPITRE XXIV. 


Du genre Cmazcin (Chalcinus) . . . . .. Ve À 

Le Chalcin à opercule court (Chalc. pins 
HEC Pt E ct en EE DE 

Le Chalcin à oreilles (Calc. ee nob.) . 

Le Chalcin anguleux (Chalc. angulatus, nob. " 


CHAPITRE XX V. 


Du genre Serrasazme (Serrasalmus). . . . . . 
Le Serrasalmerhomboïde (Serr. rkhomboides, Lac.) 


XV 


Pages. Planch. 


234 


240 
244 
244 


265 


272 


XV] TABLE. 


Pages. Planch. 


Le Serrasalme bordé (Serr. marginatus , nob.) . 293 
Le Serrasalme à tache sur l'épaule (Serr. hume- 
TS AUDE) Mr 0 > LP RÉRRNRALLLs d 279 
Le Serrasalme caribe (Serr. caribe, nob.) . . . 279 
Le Serrasalme doré (Serr. aureus, Spix). . . . 282 


B. Des Pyeocentres (Pygocentrus). . . . . . 284 
Du Piraï ou Huma (Pygocentrus niger, Muller) 286 
Du Piraya de Marcgrave (Pyg. Piraya, Muller) 291 
Le Pygocentre noirâtre (Pyg. nigricans, Muller) 295 
Le Pygocentre Palometa (Pyg. Palometa, nob.) 296 


GDS: PYcoPRisris er cn ae lt Mecs vpèine 296 
Le Pygopriste denticulé (Pygop. denticulatus ,n.) 297 
Le Pygopriste serrulé (Pyg. serrulatus, nob.) . 300 
Le Pygopriste enfumé (Pyg. fumarius, Muller) 302 


D: Des Éiropmions: . ISOLER TER, 302 
Le Catoprion mentonnier (Catop. mento, Mull.) 304 


CHAPITRE XXVI. 


Des genres Hynrocyn, Cynororame, et de quel- 
ques autres voisins de ceux-ci. . . . . . . . 307 


À. Des Hyprocyns (Hydrocyons). . . . . . . 309 
L'Hydrocyon de Forskal (Æydr. Forskaliü, Cuv.) 309 


B. Des Cynororames (Cynopotamus, nob.) . . 316 

Le Cynopotame argenté (Cynop. argenteus, nob.) 317 

Le Cynopotame à tache sur l'épaule (Cyrop. hu- 
MéRaUs;nOb.)} "ee RUES RE 

Le Cynopotame bossu (Cynop. gibbosus, nob.) 321 645 


TABLE. XVI] 


Pages. Planch. 


GC. Des :Gynoponsi.: 25m RE 323 
Le Cynodon scombéroïde (Cynod. scomberoides, 
AS RÉ) ANUS AS AS er AR 324 


Le Cynodon renard (Cynod. vulpinus, Agassiz) 329 
Le Cynodon bossu (Cynod. gibbus, Agassiz). . 333 


D. Des XyPHoraynques (Xyphorkynchus). . . 336 
Le Xyphorhynque faucille (Xyp#. faleatus, Ag.) 337 
Le Xyphorhynque falcirostre (XypA. falcirostris, 

AO LGE) ARE UN PAPE HA A RE EPST 341 
Le Xyphoryhnque aux petites écailles (47 ph. mi- 


UOTE S REA ANRReees 342 
Le Xyphorhynque hepset (Xyph. hepsetus, Quoy 
et Gaan: )n.nnaomannts Gerra 343 


Le Xyphorhynque Odüe (Xyph. Odôe, nob.) . 345 


E. Des Aconiates ( Agoniates, Muller), et en 
particulier de l’Agoniates halecinus . . . . . 347 


F. Des XyPmosromss (Xyphostoma). . . . . . 348 
Le Xyphostome brochet (Xyph. lucius, Spix) . 350 


D 080 AND Co LE + th a A Sie 355 
Le Xyphostome ocellé (Xyp. ocellatum, nob.) 355 
Le Xyphostome moucheté (Xyph. maculatum,n.) 357 
Le Xyphostome hujeta (Xp. hujeta, nob.). . 358 


CD ES RE s er ARR NRA 359 
Le Salanx de Cuvier (Salanx Cuvieri, nob.). . 360 
Le Salanx de Reeves (Salanx Reevesü, nob.) . 363 646 


CHAPITRE XXVIL 


Des Gonosromess, des CaauLiones et des ScopëLes. 367 


XVii] TABLE. 


Pages. Planch. 
À. Des Gonosromes (Gonostoma) . . . . . . . 373 


Le Gonostome nu (Gon. denudata, Cocco). . . 376 


B. Des Cuauzropes (Chauliodus). . . . . CRE: 
Le Chauliode de Sloane (Chaul. Sloani, Bloch) 382 647 
Le Chauliode de Field (Chaul. Fieldi, nob.) . . 389 


GC. Des 'ArGyYROPELEGUS, V0 PME RENNRAENPETTS 392 
L'Argyropelecus de la Méditerranée (4rg. hemi- 
SMS, O0CCO) APR TI ONE See 398 


L'Argyropelecus de d'Urville (4rg. Urvillei,nob. 405 
L'Argyropelecus à épines (/rg. aculeatus, nob.) 406 
L'Argyropelecus d'Olfers (4rg. Olfersü, nob.). 408 


DD SrenNorprr ke UNE RS SR Res a 412 

Le Sternoptyx d'Hermann (Stern. diaphana , 
Hermann)" PRES Sen Tr 415 

E. Des Ononrosroues 1 MM RE 423 


L'Odontostome Balbo (Odont. hyalinus, Cocco) 424 


F. Des ScorPëzrs (Scopelus).,... 0... 429 
Le Scopèle de Humboldt (Scop. Humboldti , 
Cuvier). "RSR RTE SNA 431 


Le Scopèle de Pennant (Scop. Pennanti, n.). . 436 
Le Scopèle boréal (Scop. borealis, nob.) . . . 438 
Le Scopèle de Maurolico (Scop. Maurolici, nob.) 439 
Le Scopèle de Cocco (Scop. Coccoï, nob.) . . 440 
Le Scopèle de Tenore (Scop. Tenore, Ch. Bon.). 440 
Le Scopèle de Power (Scop. Poweriæ, nob.). . 441 
Le Scopèle lumineux (Scop. metopoclampum, n.) 442 


Le Scopèle de Rafinesque (Scop. Rafinesqui, 
DOD das ad Lee NP ES 444 


TABLE. XIX 

Pages. Planch. 
Le Scopèle de Gemellaro (Scop. Gemellarü, n.) 445 
Le Scopèle de Canino (Scop. Caninianus, nob.) 445 
Le Scopèle de Risso (Scop. Rissoei, Cocco). . 46 
Le Scopèle crocodile (Scop. crocodilus, nob.). . 447 
Le Scopèle de Bonaparte (Scop. Bonapartü, n.) 449 
Le Scopèle aux grands yeux (Scop. boops, nob.) 451 
Le Scopèle brillant (Scop. resplendens, nob.) . 452 
Le Scopèle ovale (Scop. ovatus, Cocco) . . . . 453 
Le Scopèle étincelant {Scop. coruscans , nob.) . 454 
Le Scopèle rude (Scop. asper, nob.) . , . . . 454 
Le Scopèle de Lesueur (Scop. notatus, Les.). . 455 


CHAPITRE XXVIIL. 


Du genre Saunus (Cuvier). ….. . .- . . . . . . 457 
Le Saure ordinaire (Saurus lacerta, Risso). . . 463 
Le Saure odorant (Saurus fœtens, Risso). . . . 471 
Le Saure synode (Saurus synodus, Dussumier). 477 
Le Saure anolis { Saurus anolis, nob.). . . . . 483 
Le Saure méléagride (Saurus meleagris, nob.). 484 
Le Saure de Forster (Saurus myops, nob.) . . 485 
Le Saure ophiodonte (Saurus ophiodon, Cuv.) 490 


CHAPITRE XXIX. 


Du genre SaurinE (Saurida, nob.). . . . . . . 499 
Le Sauride tombil (Saurida tombil, nob.) . . . 500 
Le Sauride nuageux (Saurida nebulosa, nob.). 504 648 


CHAPITRE XXX. 


Du:éenre Faribaencetne AC ANNE, 507 
La Farionelle de Gay (Æarionella Gayi, nob.) 508 649 


XX TABLE. 


Pages. Planch. 


CHAPITRE XXXL 


Du genre Aurore ( Aulopus, Cuvier) . . . . . 512 
L’Aulope filamenteux (Æ{ulop. filamentosus, n.) 513 
L'Aulope de Miles ( Æulop. Milesii, nob.) . . . 519 
L'Aulope d'Agassiz (Æulop. Agassizi, nob.). . 521 


CHAPITRE XXXII. 


Du genre Arépisaure (Ælepisaurus). . . . . . 526 
L'Alépisaure féroce (4lep. ferox) . . . . . .. 529 
L'Alépisaure bleu ( Ælepisaurus azureus, nob.). 530 


650 


HISTOIRE 


NATUBBLEE 
DES POISSONS. 


SUITE DU LIVRE VINGT-DEUXIÈME. 


SUITE DE LA FAMILLE DES SALMONOIDES. 


ApËrs avoir décrit, dans le volume précédent, 
les Salmonoïdes d'un premier groupe, qui 
ont la joue entièrement nue, je vais présenter 
l’histoire d’une seconde tribu, caractérisée par 
des sous-orbitaires souvent assez élargis pour 
couvrir d’une cuirasse osseuse l'intervalle qui 
sépare l'orbite du bord montant du préoper- 
cule. La réunion de ces espèces compose une 
nombreuse famille secondaire, analogue dans 
les Salmonoïdes, à celles des joues cuirassées 
parmi les Percoïdes. Elles sont toutes étran- 
gères, et surtout abondantes dans l'Amérique 
méridionale. 

Ces poissons ont fait le sujet d'un beau 
travail, dû à MM. Muller et Troschel, de Ber- 
lin, dont jai été heureux de profiter”. Ces 

4. Horæ ichthyologicæ , par MM. Muller et Troschel , in-4.° 


Berlin , 1845 , avec planches. 
DJDDE | 1 


D LIVRE XXIL SALMONOIÏDES. 


savants les faisaient entrer dans leur famille 
des CHarAcinr. J'ai déjà montré, en traitant 
des Érythrins, que je ne croyais pas devoir 
adopter cette subdivision. La discussion à la- 
quelle je me livre sur chacun des genres sui- 
vants apportera de nouvelles preuves à l'appui 
de cette opinion. 

L’énumération de toutes ces espèces nous 
conduit insensiblement à celle des nombreux 
petits poissons de nos mers, et surtout de la 
Méditerranée, que j'avais cru pouvoir séparer 
plus nettement des Salmonoïdes que je ne 
dois le faire aujourd'hui, après en avoir étu- 
dié toutes les nombreuses modifications. Je 
pensais que le caractère des Salmonoïdes re- 
posait sur la forme de l'arcade de la machoire 
supérieure, constituée par les maxillaires et les 
intermaxillaires. Je croyais que le maxillaire 
n'entrait pas dans la composition de l'arc de 
la mâchoire supérieure des Scopèles. Cela est 
vrai pour quelques genres, mais on ne trouve 
plus ce caractère dans les Gonostomes, qui 
lient par un passage insensible les Scopèles 
aux autres Salmonoïdes. Cette conformation 
appelle alors dans la grande famille des Sau- 
mons tous les Saurus et semble la compléter. 


DSI 


QI 


CHAP. IX. CURIMATES. 


CHAPITRE IX. 


Des Curimates. 


M. Cuvier a pris dans Marcgrave le nom 
de Curimate, pour désigner un genre de Sal- 
monoïdes admis dès la première édition du 
Règne animal. Ce sont, dit-il, des poissons qui 
ont toute la forme extérieure des Ombres, 
leur petite bouche, et dont quelques-uns leur 
ressemblent plus spécialement par l'absence 
de dents visibles; ils n'en diffèrent que par 
le nombre des rayons branchiaux. Pour fixer 
davantage les idées de ses lecteurs, il renvoie 
‘au $almo edentulus de Bloch, et probable- 
ment au $Salmo cyprinoides de Linné d'après 
Gronovius. Puis il ajoute que la plupart des 
espèces ont encore quelques singularités à 
leurs dents, et il établit, d'après cela, plu- 
sieurs subdivisions, qu'il ne caractérise pas 
suffisamment. Cependant il désigne nettement 
les dents des Hémiodus, en disant quelles 
sont tranchantes et denticulées comme celles 
des Acanthures. Il fallait ajouter peu de chose 
à cette comparaison fort juste, pour com- 
pléter la diagnose de ce groupe. Dans une 
troisième coupe il met aussi les naturalistes 


4 LIVRE XXII SALMONOIÏDES. 


sur la voie, en disant que les poissons de cette 
subdivision ont les dents antérieures tran- 
chantes et comparables à celles des Balistes. 
Sans qu'elle soit complète, on ne peut nier que 
ce ne soit une grande partie de la diagnose 
des Leporinus. Après cette publication et 
quelques années avant la seconde édition du 
Règne animal, Spix d'abord, puis M. Agassiz 
vinrent modifier le travail de M. Cuvier. Mon 
célèbre confrère sépara des Curimates, sous 
le nom d'Anodus, les espèces de la première 
subdivision, en en faisant connaître de nou- 
velles, mais en altérant de suite la composition 
du genre, parce que ce savant yÿ associait 
| mon Curimatus tæniurus, qu'il aurait dü 
placer dans le genre Pacu ou Prochilodus. 
Il me paraît, d’après la synonymie, quil 
aurait eu la pensée de réserver le nom de 
Curimate à un poisson que M. Cuvier n'avait 
pas vu, mais qui appartenait au genre Pia- 
buque. Il est évident que cette manière de 
faire embrouillait le premier travail de M. 
Cuvier, loin de l’éclaircir. Malheureusement 
notre illustre maitre n’a pas rétabli les choses 
comme elles auraient dû l'être, dans la seconde 
édition du Règne animal. En effet, reprenant 
la première phrase diagnostique de son genre 
Curimate, il associe au Salmo edentulus de 


CHAP. IX. CURIMATES. 5 


Bloch le S. unimaculatus, qu'il avait si bien 
caractérisé dans la première édition, et il efface 
complétement la comparaison quil en avait 
faite avec les Acanthures. Il ajoute à mon 
Salmo tæniurus, un Salmo curima, tiré des 
matériaux de Marcgrave , que je lui avais 
rapportés de Berlin, et il dit : ce sont les 
Pacu de Spix; ses Anodus en diffèrent par 
une bouche un peu plus fendue. Ces deux 
propositions manquent tout à fait de préci- 
sion. Il place encore le .S. cyprinoides de 
Gronovius avec doute, mais il oublie bientôt 
le rang qu'il cherche à lui assigner, car on 
voit reparaître ce même %. cyprinoides de 
Gronovius comme une espèce de Citharine, 
détermination évidemment plus fautive que 
la première. 

Tel était l'état de lichthyologie sur ces 
poissons, lorsque MM. Muller et Troschel ont 
adopté le genre Anodus dans leur monogra- 
phie des Characins. Ils y comprennent les 
différentes espèces de Salmonoïdes, que je ca- 
ractérise par une bouche sans dents, dont les 
mächoires, sans lèvres, ont le bord tranchant; 
la supérieure porte une petite échancrure, 
dans laquelle est recu un tubercule saillant 
de linférieure. La fente de la bouche est trans- 
versale et sous le museau. Dans le plus grand 


G LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


nombre des espèces il fait une légère saillie; il 
est quelquefois même taillé en biseau. Quant 
à la forme générale, elle varie, puisque nous 
avons des espèces qui ont le corps allongé 
et arrondi; d’autres l'ont raccourci et com- 
primé. Tous ces poissons se ressemblent à 
l'intérieur parce que la branche montante de 
l'estomac devient une sorte de gésier, à cause 
de l'épaisseur de ses paroïs musculaires. Il y 
a un nombre assez considérable de cœcums 
autour du pylore; j'en ai compté jusqu'à dix- 
huit. L'intestin est un des plus longs qu'on 
observe dans les poissons de ce groupe; il 
est grêle et souvent filiforme. 

Si les ichthyologistes de Berlin n'avaient 
inscrit sous les Ænodus que des poissons qui 
eussent tous les caractères queje viens de rap- 
peler, ils eussent formé un genre parfaitement 
naturel, dont on ne peut nier que la première 
pensée n'appartienne à M. Cuvier, et il me 
semble qu’au lieu de faire disparaitre de leur 
Monographie le nom de Curimate, ils auraient 
dû le réserver à ce groupe de poissons. C'est 
ce que je vais faire. 

En reprenant la première idée du genre 
Curimate, je détruirai un double emploi en 
établissant l'identité du Salmo cyprinoides 
de Linné, et du $. edentulus de Bloch. Je 


CHAP. IX. CURIMATES. | & 


comparerai à cette première espèce linnéenne 
l'Anodus ciliatus de Müller, qui en est très- 
voisine. L’Ænodus Gilbert: en est une troi- 
sième très-semblable, qui ne me paraït pas la 
même que lAnodus alburnus des deux ich- 
thyologistes de Berlin. Viendront ensuite 
l'A. latior de Spix, et enfin, une belle es- 
pèce nouvelle, originaire des environs de 
Maracaïbo. L’Anodus Amazonum et V À. tæ- 
niurus appartiennent au genre Proclulodus. 


Le CURIMATE CYPRINOÏDE. 


(Curimatus cyprinoides , nob.) 


Nous sommes assez heureux pour retrouver 
dans nos poissons plusieurs exemplaires de 
l'espèce désignée par Linné, dans le Systema 
naturæ, sous le nom de $Salmo cyprinoides. 
Cest par elle que nous allons commencer les 
descriptions de ces différents Curimates. 

Rien ne ressemble plus à une Brême ou 
aux espèces voisines d'Ables que le Curimate 
cyprinoïde. ' 

Il a le corps comprimé, assez élevé; la tête petite; 
le museau déprimé, obtus et saillant au-devant de 
la bouche. Les écailles sont de moyenne grandeur. 
À ces caractères que donne l’observation générale 


LIVRE XXII SALMONOIÏDES. 


du poisson, ajoutons les détails suivants. La plus 
grande hauteur du tronc, mesurée sous la dorsale, 
fait le tiers de la longueur totale. L’épaisseur est 
trois fois et demie dans la hauteur. La tête est courte, 
sa longueur est comprise quatre fois et un tiers dans : 
la longueur totale. La distance du bout. du museau 
à la nuque égale une fois et deux tiers la longueur 
de la tête. L’œil est éloigné du bout du museau d’une 
fois son diamètre, lequel est contenu trois fois et 
deux tiers dans la longueur de la tête. Une paupière 
adipeuse assez marquée cache le bord antérieur et 
postérieur du globe, et s'étend jusqu’au cercle de 
la pupille. Ge membrane adipeuse couvre en ar- 
rière une partie de la joue, car elle passe sur tout 
le haut de l’opercule. Le cercle de l'orbite est bordé 
en dessous par cinq osselets sous-orbitaires. Le 
premier est très-petit, assez éloigné de l'œil et sous 
la narine. Le second naît de l’angle du maxillaïre, 
puis il se prolonge en une petite palette arquée au 
delà de l’aruculauon de la mâchoire inférieure. 
Ces deux premières pièces sont en quelque sorte 
perdues sous. l’adipeuse naissant de la paupière. 
Le troisième os est le plus grand de tous : il se 
porte jusqu’à la partie postérieure de l’orbite. Le 
cercle est complété par deux autres petites pièces 
minces comme une écaille, quadrilatères et enga- 
gées sous le prolongement de l’adipeuse postérieure. 
On ne voit que très-peu du préopercule sous ces 

Son bord est mince et arrondi : 1l recouvre 
presque en enter l’interopercule, dont l'angle pos- 
térieur dépasse le précédent comme une petite 


CHAP. IX. CURIMATES. 9 


plaque triangulaire. L’opercule est assez grand, légè- 
rement convexe; son bord est arqué et se divise en 
deux parües, dont la supérieure est beaucoup plus 
longue que l’inférieure; la disunction des deux bords 
est marquée par un angle assez obtus. Un sous- 
opercule étroit, arqué, complète cet appareil et le 
bord de l’ouverture branchiale. Le bord membra- 
neux de l’opercule est mou et assez large. On compte 
sans aucune difficulté quatre rayons à la membrane 
branchiostège; ces rayons sont tous assez larges, 
aplatis, fortement imbriqués et très-peu cachés sous 
la membrane; ils sont reculignes sous la gorge, et ils 
se redressent un peu en se terminant sous l’opercule. 
La membrane branchiostège est assez épaisse, mais - 
peu étendue. La bouche est très-peu fendue; lex- 
trémité du museau est formée par des intermaxillaires 
assez dilatés, cachés sous la peau épaisse qui continue 
celle du crâne. Ces deux intermaxillaires sont réunis 
à angle obtus, de manière que la bouche a la forme 
d'un chevron: On ne peut pas dire qu'il y a des 
lèvres mobiles. Le maxillaire est très-peut, entière- 
ment invisible quand la bouche est fermée, parce que 
sa poruon supérieure est engagée sous les téguments 
communs du front et des intermaxillaires, et parce 
que l'extrémité libre de l'os est cachée sous le sous- 
orbitaire. On ne voit que cette très-petite portion 
quand la bouche est ouverte. La mâchoire inférieure 
a une sorte de petit tubercule saillant vers la sym- 
physe : elle est d’ailleurs très-mince, tranchante et 
sans lèvre apparente. La langue est courte, obtuse, 
mais assez grosse. Il n’y à aucune espèce de dents. Le 


10 LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 


palais est creusé en une goutüère assez profonde 
derrière un petit tubercule du vomer. Les deux ou- 
vertures de la narine sont petites et rapprochées l’une 
de l'autre, supérieures, l’antérieure est plus petite 
que la postérieure. 

- Le profil du dos est assez convexe, et 1l s'élève 
à parur de la nuque jusqu’à la dorsale, qui est un 
peu plus en avant que la moiué du corps. On peut 
dire que le premner rayon est inséré aux deux cin- 
quièmes de la longueur totale. Cette nageoire est 
courte; le premier rayon est un peu plus dur que 
le second et le troisième ; il ne mesure que le quart 
de la hauteur de celui qui le suit, lequel est 
prolongé en long filament, qu le rend plus long 
que la hauteur du tronc mesurée sous lui. Ce filet 
dépasse cette hauteur d’environ un sixième de sa 
longueur. Le second est un peu plus court; le troi- 
sième lest beaucoup plus, et ils diminuent suc- 
cessivement et assez rapidement jusqu'au dernier, 
qui n’a pas même le cinquième de la hauteur du 
plus long rayon. La caudale est fourchue; ses lobes 
sont arrondies et les rayons se terminent en filets 
déliés. L’anale est courte et basse, ses premiers 
rayons sont assez épais et assez durs. La pectorale 
est étroite, attachée tout près de la ligne du profil 
du ventre; elle est plus courte que le sixième de 
la longueur du poisson; ses rayons sont grèles et 
rapprochés l’un de l’autre, La ventrale est sensible- 
ment plus longue que la pectorale, et elle est beau- 
coup plus large, quoiqu’elle ait moins de rayons. 


CHAP. IX. CURIMATES. A À 
B. 4; D. 11; À. 411; C. 93: P. 15; V. 10. 


Les écailles sont de grandeur médiocre; leur 
portion radicale a de nombreuses siries concentri- 
ques; mais je ne vois pas de rayon à l'éventail, bien 
que le bord soit un peu crénelé. La portion libre a 
des stries rayonnantes, faciles à voir avec une loupe. 
Elles sont plus grandes auprès du ventre que sur 
le dos. Nous en comptons cinquante-huit rangées 
le long de la ligne latérale, qui est droite, tracée 
par le milieu de la hauteur et marquée par des tu- 
bulures simples et non rameuses. 

La couleur du poisson paraît avoir été uni- 
forme, d’un vert plus ou moins rembruni, à reflets 
argentés. Les nageoires paraissent verdâtres, assez 
foncées. 

À l'ouverture de l'abdomen, on voyait les grappes 
nombreuses des ovaires flotter librement dans la 
cavité abdominale, comme cela a lieu dans tous les 
Salmonoides, et entre elles deux les nombreuses cir- 
convolutions d’un intestin aussi fin qu’un fil de la 
grosseur d’une épingle ordinaire. En rejetant l'ovaire 
et en écartant un peu les replis de l’intesun, on met 
à nu l’estomac; on voit alors que l'œsophage et sa 
poruon dilatée deviennent un tube très-mince, à paroi 
presque membraneuse, qui s’élargit un peu en un 
cul-de-sac, à peu près à la moitié de la longueur 
de la cavité abdominale; puis l'estomac se recourbe 
pour former la branche montante accolée sous 
l'œsophage; ses parois sont plus musculeuses, et 
elles s’épaississent en un petit gésier pyriforme, d’au- 
tant plus résistant que tout l’intérieur est plus rempli 


12 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


d’humus. Arrivé presque sous le diaphragme, un 
rétrécissement très-marqué indique la place du pylore. 
Le duodénum commence immédiatement, en remon- 
tant d’abord vers l'avant de la cavité abdominale; 1l se 
recourbe pour passer à droite de l’estomac; descendre 
au delà de ce viscère et se replier en faisant des 
cercles concentriques autour de la branche montante 
et musculeuse de l’estomac. Lorsque les contours de 
la spirale ont atteint le milieu de cette branche, ils se 
détournent en sens contraire, de manière à former 
une seconde spirale, dont les cercles vont en s’agran- 
dissant, et d’où il résulte que l’estomac se trouve 
enveloppé par vingt-trois tours de l’intesün, au delà 
desquels celui-ci, sans presque changer de diamètre, 
se rend droit à l'anus, entre les deux oyaires. Autour 
du pylore on compte dix cœcums, cinq de chaque 
côté. Dans le haut de la cavité abdominale et à 
droite de l'estomac on voit un petit lobe triangu- 
laire consutué par le foie et auquel est attachée une 
vésicule biliaire assez longue et suspendue à un très- 
long canal bépato-cystique. Au-dessus du repli du 
péritoine qui enveloppe les viscères digesufs se trouve 
la vessie aérienne; elle est double; le lobule anté- 
rieur est court, arrondi; le postérieur est conique 
et se termine en une pointe très-aiguë. Cette vessie 
ressemble parfaitement à celle d’un cyprin. La se- 
conde communique avec l'intestin par un canal 
pneumatique. On y remarque des brides longitu- 
dinales, semblables à celles des macrodons, mais il 
n'y à point de cellules comme dans la seconde 
vessie des érythrins. 


CHAP. IX. CURIMATES. 13 


La longueur du plus grand individu con- 
servé dans le Muséum d'histoire naturelle est 
de huit pouces et demi. C'est un des poissons 
rapportés de l'Amazone par M. de Castelnau. 
Cet exemplaire est celui auquel conviennent 
parfaitement les expressions caractéristiques 
de la diagnose que Linné a donnée à son 
Salmo cyprinoides. 

Il existe dans la collection du Muséum un 
petit exemplaire venu très-probablement de 
Surinam, et qui n'a guère que quatre pouces 
de longueur. Il me paraît impossible de ne 
pas le considérer comme de la même espèce, 
et cependant je lui trouve les lobes de la 
caudale plus aigus; la dorsale est haute et 
triangulaire , et ses premiers rayons ne sont 
pas prolongés en filaments aussi longs que 
ceux de exemplaire décrit plus haut. On peut 
se demander si ces différences ne sont pas 
dues à la jeunesse du poisson. 

J'en ai d’autres sous les yeux qui ont été 
cédés par le Musée royal de Leyde, et qui 
ont été envoyés de Surinam par M. Diepering. 

Je rapporte encore à cette espèce un autre 
individu que M. Robert Schomburgk a pris 
dans l’'Esséquibo. Cet individu a cependant 
la tête un peu plus large, et les rayons anté- 
rieurs de la dorsale n’ont pas des filets aussi 


414 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


longs. Je ne le considère que comme une va- 
riété. 

Enfin nous avons un autre petit exemplaire 
de cette espèce, envoyé de Cayenne. 

Bloch avait recu de Surinam son Salmo 
edentulus. | le devait à la générosité dugou- 
verneur de cette colonie, M. de Fréderici. 
Il reconnut que son poisson ressemblait beau- 
coup au Salmo cyprinoides de Linné; mais 
il ne crut pas qu'il füt de la même espèce, 
parce quil manquait de la longue soie qui 
termine le premier rayon de la nageoire du 
dos. Quand on a sous les yeux un nombre 
assez considérable d'individus, on ne tarde 
pas à reconnaitre quil y a sous ce rapport 
des variations fort notables, et que, soit dif- 
férence de sexes, soit peut-être variations 
dues aux saisons, on voit deux poissons de 
la même espèce varier cependant par le plus 
ou moins long prolongement des rayons fili- 
formes de la dorsale. Il n’y a donc pas de doute 
que le Salmo edentulus de Bloch n'ait été au- 
paravant décrit par Linné. Non-seulement j'ai 
vu un assez grand nombre de ces poissons dans 
le Musée de Paris, mais je crois avoir dessiné 
à Leyde l'individu de Gronovius, et il est par- 
faitement semblable à ceux qui ont été rappor- 
tés par M. de Castelnau. 


sai bar lle fonte 


CHAP. IX. CURIMATES. 45 


M. de Lacépède avait déjà fait cette réu- 
nion en inscrivant son Characin carpeau dans 
la liste des espèces de ce genre. 


Le CURIMATE citté. 


(Curimatus ciliatus, Muller.) 


L'espèce qui me paraît se rapprocher le 
plus du Salmo cyprinoides de Linné, décrit 
dans l’article précédent, est l'Anodus ciliatus 


de MM. Muller et Troschel.: 


L'espèce en diffère cependant, 


par ce que la courbure du ventre est beaucoup plus 
grande, d’où il résulte que la ligne latérale n’est pas 
tracée par le milieu de la hauteur du tronc. Le mu- 
seau est moins avancé au-devant de la bouche, et 
il est beaucoup plus court que le diamètre de loeil. 
Les pectorales sont moins pointues; les ventrales 
sont moins allongées; les rayons de la dorsale ne 
sont pas prolongés en filaments, et le dernier rayon 
mesure, à très-peu de chose près, la moiué de la 
hauteur du second. La caudale est fourchue ; l’anale 
est plus courte et a les rayons antérieurs propor- 
üonnellement plus longs. 


DAT DST AS 24 3 Pl 245 57Y 00. 


1. Muller et Troschel, Horæ ichthyologicæ , p. 8,n.°8,ctp. 2, 
t. IV, fig. 4. 


16 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


| 


Ces nombres diffèrent très-peu de ceux qui ont 
été donnés par les deux auteurs cités plus haut, et 
cette légère différence ne me paraît pas jusüfier une 
distinction spécifique. Les écailles sont manifestement 
cihiées, de grandeur médiocre; nous en avons compté 
cinquante rangées le long de la ligne latérale. Je 
trouve cependant que M. Muller en donne cinquante- 
sept à son poisson. 

La couleur verdätre sur le dos est argentée sur 
le reste du corps. 

L'individu qui a fait le sujet de cette des- 
cription, est long de six pouces quatre lignes ; 
il a été rapporté de l'Amazone par M. de 
Castelnau. L'espèce entre dans les affluents 
de ce grand fleuve; ceux qui ont servi à la 
description de M. Muller ont été rapportés 
de l'Esséquibo par M. le chevalier Robert 
Schomburgk. 


Le CURIMATE DE GILBERT. 3 
(Curimatus Güilberti, Quoy et Gaimard.) 


Une troisième espèce, voisine des deux pré- 
cédentes, est le petit poisson découvert dans 
les eaux douces des environs de Rio-de-Ja- 
néiro par les compagnons du capitaine Frey- 
cinet, MM. Quoy et Gaimard. Ils l'ont dédié 
à un chirurgien de la marine, M. Gilbert, 
mort des suites de la fièvre jaune dans les 
Antilles. 


CHAP. IX. CURIMATES. 47 


L'espèce se distingue des précédentes par son corps 
plus allongé et par ses écailles assez grandes et tout 
à fait lisses. Leur bord n’est point cilié. La hauteur 
fait le quart de la longueur totale. Sans être filamen- 
teux, les premiers rayons de la dorsale sont assez 
prolongés. La caudale est fourchue et les lobes sont 
pointus. L’anale est courte. 

B. 4; D. 11; A. 9; C. 23; P. 14; V. 9. 

Nous comptons quarante et une écailles le long 
de la ligne latérale. La couleur est verdâtre sur le 
dos, plus ou moins argenté ; il y a une tache noire 
auprès de la queue et une bandelette longitudinale 
bleuâtre, d'autant plus marquée qu’elle est plus près 
de la queue. 


Nous faisons cette description d’après l'in- 
dividu , long de quatre pouces, déposé dans 
le Cabinet national par MM. Quoy et Gaimard. 
C'est celui quils ont pris dans les lieux ma- 
récageux baignés par le Rio Macacu du Brésil. 
Nous en avons deux autres de même taille, 
et parfaitement semblables pour les formes et 
pour les couleurs, qui ont été rapportés des 
environs de Rio-Janéiro par le célèbre bota- 
niste, M. Auguste de Saint-Hilaire. Cest, sans 
aucun doute, le Curimate Gilbert des natu- 
ralistes que nous avons cités; car nous réta- 
blissons l'espèce d’après leur propre individu. 


De É 2 


A8 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


Le CURIMATE ABLETTE. 


_, (Curimatus alburnus, Mull. et Trosch.) 


Ce n'est pas sans quelque hésitation que je 
distingue le poisson qui va faire le sujet de 
cet article de celui qui vient d'être décrit. Je 
le mentionne d'après ce que les habiles ich- 
thyologistes de Berlin en ont dit dans leur 
Monographie des Characins. À en juger par 
la figure, l'espèce se distinguerait de toutes les 
autres de ce genre par un caractère curieux 
et facile à saisir; car la caudale est représen- 
tée couverte de petites écailles; mais je crains 
beaucoup que le dessinateur n'ait rendu les 
articulations des rayons sous cette forme écail- 
leuse. 


D'ailleurs la forme générale du corps et celle des 
écailles ressemble tout à fait à l'espèce précédente. 
Je crois cependant que la dorsale est plus haute. Je 
vois aussi que M. Muller ne compte que trente-six 
écailles le long de la ligne latérale. 

D. 12; A. 10; P. 153 V. 10. 

Les couleurs paraissent un glacé d’argent tout 
uniforme; les auteurs ne décrivent ni taches ni 
bandes, et on n’en voit aucune trace dans le dessin. 


Les individus ont quatre pouces de long : 
ils ont été pris dans un lac de la Guyane, 


l'Amucu, par M. Robert Schomburgk. 


CHAP. IX. CURIMATES. 49 


L'absence de taches ou de bandes et la 
grandeur des écailles, justifient peut-être suffi- 
samment la distinction faite entre ce poisson 
et le précédent. 


Le CURIMATE DE Spix. 


(Curimatus latior, Spix.) 


L'espèce que je vais décrire est remarquable 
par la petitesse de ses écailles : 


Son corps est ovale et plus allongé que celui des 
espèces dont nous avons déjà parlé. La courbure 
du dos et celle du ventre sont assez régulières. La 
hauteur fait le tiers de la longueur du corps, en 
n'y comprenant pas la caudale. 

La tête mesure le quart de cette même distance; 
elle est assez large; sa lèvre supérieure dépasse 
à peine l'inférieure. La dorsale est haute, trapézoï- 
dale; la ventrale est longue et pointue ; la pectorale 
est courte; là caudale, fourchue, a ses lobes larges 
et arrondis. 


B. 4; D. 11; A. 44; C. 93; P. 15; V. 9. 


Les écailles du ventre sont beaucoup plus sem- 
blabies à celles du dos que dans les espèces précé- 
dentes, et le nu de la nuque se prolonge sur le dos 
jusqu’au pied de la dorsale. 

Nous comptons cent huit écailles le long de la 
ligne latérale. Les couleurs ne paraissent pas différer 
de celles des espèces précédentes. 


20 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Nos exemplaires ont huit pouces et demi : 
ils ont été pris dans l'Amazone par M. de 
Castelnau. 


Le CURIMATE ALLONGÉ. 


(Curimatus elongatus, Agassiz.) 


Le même voyageur nous a rapporté celle 
des espèces figurées par Spix : c'est l'4nodus 
elongatus d'Agassiz. 


C'est, en effet, de tous nos Curimates celui qui a le 
corps le plus long. Si lon compare les espèces pré- 
cédentes à nos Brèmes (C. brama, L.) ou à nos 
Rosses (C. rulilus, L.), celle-ci devrait être mise à 
côté des Barbillons (C. barbus, L.). La hauteur est 
comprise près de huit fois dans la longueur totale. 
Au contraire de toutes les auires espèces, la tête 
est plus longue que le corps n’est élevé. Sa longueur _ 
est contenue quatre fois et un quart dans celle du 
corps. La dorsale n’a pas les rayons très-élevés; la 
caudale est fourchue, et ses lobes sont très-pointus ; 
les ventrales ne sont pas plus longues que les pecto- 
rales. 

B. 4; D. 11; À. 11; C. 23; P. 19; V. 15. 

Les écailles sont très-petites, finement striées et 
cilées. Il y en a cent dix rangées le long des flancs. 
La couleur, verte sur le dos, paraît dorée sur 
les parties inférieures. Une tache noire se montre 
sur les flancs en arrière des ventrales ou des pecto- 
rales; mais elle paraît devoir s’eflacer facilement. 


Ou 4 ot GO 


ans. > “à 


AS TO INR TS Pl MOI ITS S UN UN - OU SNS ER IT TS If | | 


, CHAP. IX. CURIMATES. 91 


Nous possédons deux individus longs de 
neuf pouces, qui ont été pêchés dans le haut 
Amazone par M. de Castelnau. C'est l'espèce 
représentée dans l'Histoire des poissons du 
Brésil, pl. 40. Je dois cependant dire que la 
figure n’est pas très-bonne; mais, avec l'aide 
de la description de M. Agassiz, je ne conserve 
aucun doute sur ma détermination. 


Le CURIMATE A LARGE TÈTE. 


(Curimatus laticeps, nob.) 


Les collections du Muséum possèdent en- 
core une très-jolie espèce d'Anodus, remar- 


quable 


par la largeur de sa tête et de son museau, et par la 
longueur de l’opercule. Le front est légèrement con- 
cave au-dessus des yeux. La courbe du dos est sou- 
tenue et arquée jusqu’à la dorsale. Celle du ventre 
est régulière depuis la gorge jusqu’à la fin de lanale. 
La hauteur est le uers de la longueur totale. La tête 
en fait le quart. L'œil est recouvert par d’épaisses 
paupières adipeuses. Les deux premiers sous-orbitaires 
forment une grande plaque mince, comme écailleuse, 
détachée de la tête. Sous cette voûte on voit jouer 
le maxillaire dans les mouvemenis de la bouche. Le 
troisième sous-orbitaire est oblong; les autres sont 
cachés sous la paupière postérieure. Toute la joue 


22% LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


est cuirassée. Le limbe se prolonge un peu en ar- 
rière en un angle arrondi, et au delà l’interopercule 
s'étend sous un angle assez aigu, mais dont le sommet 
est tronqué et arrondi en une palette, qui se porte 
sur la ceinture humérale assez près de l'insertion 
de la pectorale. L’opercule est triangulaire, rétréci 
vers le haut, coupé carrément vers le bas. Le sous- 
opercule a le bord très-arqué. La dorsale est haute 
et pointue; les ventrales, beaucoup plus longues 
que les pectorales, sont pointues comme elles ; l’anale 
est coupée en lame de faux; la caudale est fourchue. 
D. 11; À. 17, etc. 

Les écailles sont excessivement petites; il y en a 
plus de quatre-vingt-dix rangées entre l’ouie et la 
caudale. 

La couleur est un jaune cuivré de laiton très- 
brillant. 


Nous possédons deux beaux exemplaires de 
cette belle espèce, dont le plus grand a onze 
pouces : ils viennent des eaux douces des 
environs de la grande lagune de Maracaïbo. 
Nous les devons aux infatigables recherches 


de M. Plée. 


CHAP. X. LÉPORINS. 23 


CHAPITRE X. 
Du genre Lépor (Leporinus). 


Ce genre, établi par Spix, a été accepté par 
M. Agassiz et par M. Muller pour recevoir les 
espèces que M. Cuvier rangeait dans sa troi- 
sième subdivision des Curimates. Il peut être 
caractérisé de la manière suivante : 

Ce sont des poissons à corps allongé, un 
peu comprimé, à ventre arrondi, qui ont une 
bouche petite, entourée de lèvres charnues, 
recouvrant un très-petit nombre de dents. 
Elles sont, en effet, implantées sur les inter- 
maxillaires et sur la mâchoire inférieure, et, 
comme les deux mitoyennes d'en haut et d'en 
bas sont plus longues que les autres, comme 
elles sont projetées en avant et presque hori- 
zontalement, M. Cuvier, dans la première édi- 
ion du Règne animal, les avait comparées 
avec raison aux dents de quelques Balistes. 
Il ne faut pas toutefois conclure que la res- 
semblance soit assez grande pour qu'il y ait 
identité de forme, 

Les dents pharyngiennes sont disposées par 
bandes transversales. Leur couronne est com- 
primée latéralement, assez longue et terminée 
par deux pointes crochues d’une longueur 
inégale. Ajoutons à cela que la fente des bran- 


24 LIVRE XXII. SALMONOÏiDES. 


chies est petite, à cause de la réunion de la 


membrane branchiostège au chevron de la 


ceinture humérale; que la membrane bran- 
chiostège est soutenue par quatre rayons. 
L'intestin, assez large, ne fait qu’une seule 
circonvolution. Le nombre des cœcums varie 
dans les différentes espèces de dix à dix-huit. 
J'ai trouvé l'estomac de ces poissons rempli de 
débris de végétaux, de fruits, de petits pois- 
sons et d'insectes. Presque tous sont remar- 
quables par une assez grande similitude dans 
leurs couleurs, qui dépend de ce que les 
flancs sont ordinairement marqués d’une ou 
plusieurs taches noires allongées. Un seul a 
des bandes transversales. 

La monographie de ce genre va présenter 
dans mon ouvrage un nombre un peu plus 
considérable d'espèces que celle de mes pré- 
décesseurs. Des exemplaires de chacune d'elles 
sont conservés dans les collections du Mu- 
séum. M. Muller avait pensé qu'il fallait réunir 
sous Lep. Frederici les Léporins que j'ai in- 
diqués dans le Voyage de M. d'Orbigny sous 
les noms de Curimatus acutidens et C. obtu- 
sidens. Je n'hésite pas à reconnaître le pre- 
mier de ces deux poissons dans celui de Bloch; 
mais l'espèce à laquelle j'ai donné le nom de 
C. obtusidens doit être conservée. 


sintnctider stube dE 


CHAP. X. LÉPORINS. 25 


Le Léprorin DE FRÉDERICI. 


(Leporinus Frederici, Ag.) 


Bloch avait recu de Surinam par les soins 
du gouverneur de cette province, M. Fréde- 
rici, l'espèce qu'il a dédiée à cet amateur de 
bibralosie sous le nom de Salmo Fre- 
derict. 


C'est un poisson à corps trapu, dont les flancs 
sont arrondis, dont la queue est si courte que 
l’anale touche à la caudale. La courbure du dos est 
à peu près semblable à celle du ventre. La hauteur 
du tronc mesure le cinquième de la longueur totale, 
et celle de la tête y est comprise cinq fois. Le dessus 
du crâne est large, arrondi; le museau est gros et 
obtus ; l'œil est médiocre, sur le milieu de la joue; 
son diamètre est contenu quatre fois et quelque 
chose dans la longueur de la tête. Les sous-orbitaires 
sont minces et à peu près perdus dans la peau 
épaisse et adipeuse qui recouvre les joues. Le préo- 
percule est assez large, car son limbe descend jusque 
sous la gorge, sans cacher toutefois la membrane 
branchiostège. L’opercule est aussi une assez large 
plaque triangulaire; mais le sous-opercule et l'inter- 
opercule sont très-petits. La bouche est petite et 
très- peu fendue. Les maxillaires sont rejetés tout à 
fait sur l'angle de la commissure, et presque entiè- 
rement cachés à l’état de repos par le premier sous- 
orbitare, Les intermaxillaires portent chacun quatre 


26 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


dents, et il y en a de même huit à la mâchoire infé- \ 
rieure. Les mitoyennes sont les plus longues; celles , 
d'en bas sont proclives et irès-pointues ; elles con- 
servent leur acuité dans les individus adultes tout 
aussi bien que dans les plus petits. Les ouïes sont 
peu fendues; il n’y a même pas d'ouverture sous 
listhme de la gorge, parce que les deux membranes 
se rejoignent et sont tellement soudées à la sym- 
physe de la ceinture humérale qu’elles se conunuent 
avec la peau du corps. IL y a quatre rayons plats à 
la membrane branchiostège. 

Les dents pharyngiennies sont petites et coniques. 
Le dernier rayon de la dorsale répond à la moitié 
de la longueur totale. La base de la nageoïre mesure 
les deux tiers de sa hauteur. L’adipeuse est petite et 
répond au milieu de l’anale. La caudale est fourchue; 
l’'anale est assez haute ; les pectorales, pointues, sont 
loin d'atteindre aux ventrales, dont le bord est un 
peu arrondi. Tout le tronc est couvert de larges 
écailles; mais 1l n’y en a point sur la tête ni sur la 
nageoire ; elles sont très-finement granuleuses; leur 
bord radical a deux dentelures, et toute la surface 
des stries d’accroissement d’une extrême finesse. 

On en compte trente-huit le long des flancs. Je 
ne vois pas d’ailleurs que celles qui existent à la 
base de l’anale méritent une mention particulière. 


LS RER 8 JA € GOUT à 7 De à LA) Au ét 
Ce poisson est verdâtre, avec des reflets argentés 
sous le ventre. Trois taches noires, quelquefois 


oblongues, se voient le long des flancs ; la première 
est sous la dorsale; la seconde répond aux premiers 


CHAP. X. LÉPORINS. 97 


rayons de l'anale; la troisième à l’extrémité de la 
queue, près de la base des rayons mitoyens de la 
caudale. L’anale a une tache noire oblongue, et 
quelquefois le bord est coloré. Cette tache ne dis- 
paraît pas plus que celle des flancs, et est caracté- 
ristique dans ce poisson. 

Je la retrouve dans les huit exemplaires que j'ai 
examinés. Elle n'avait pas échappé davantage à 
M. d'Orbigny, qui l'avait représentée dans les croquis 
de cette espèce, faits à Monte-Vidéo. On voit aussi 
qu'il en restait quelques traces sur les individus de 
Bloch; il a seulement donné à cette tache de l’anale 
une teinte bleuître. 


Nos exemplaires ont près de huit pouces 
de long: ils viennent de l'Esséquibo par M. 
Schomburgk. Un individu, beaucoup plus 
ancien, est conservé dans la collection du 
Muséum. Il provient des recherches faites à 
Surinam par Levaillant. J'en ai vu un autre, 
adressé au Musée de Leyde par M. Diepering, 
qui l'avait trouvé aussi à Surinam. M. Auguste 
de Saint-Hilaire a rencontré cette espèce dans 
le Rio San-Francisco du Brésil, et M. d'Or- 
bigny l’a péchée dans la Plata. 

Les nombreux individus que je viens de 
comparer entre eux ne me laissent aucun 
doute sur la détermination spécifique de 
cette espèce. Cest bien le Salmo Frederict 


28 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 
de Bloch'; cest le poisson que jai fait figu- 
rer dans l'Atlas ichthyologique du voyage de 
M. d'Orbigny*; mais je n'admets pas, avec 
M. Muller, que mon Curimatus acutidens 
soit de la même espèce que mon Curimatus 
obtusidens. | 

Bloch dit que cette espèce a la chair d’un 
très-bon goût. 


Le LÉPORIN A DENTS OBTUSES. 


(Leporinus obtusidens, Val.3) 


Une seconde espèce, assez semblable à la 
précédente par les trois taches oblongues des 
flancs, se distingue cependant de celle-ci, 
parce quelle 

a la tête beaucoup plus courte ; le corps moins 

trapu. L’anale n’atteint pas à la caudale. Les dents 

sont tronquées et les mitoyennes d’en haut sont 

proportionnellement plus grosses et plus longues. 
B. 4; D. 12: A 115:C.:98:0P."163:.:N 9; 

Les nombres des rayons ne sont pas tout à fait 

les mêmes, et je compte quarante-deux écailles le 


long des flancs. Les pectorales, les ventrales et 
lanale sont jaunes, sans aucune tache. 


. Bloch, tab. 378. : 
Val. apud d'Orbigny, Pie BE 8, fig. 
Val. apud d'Orbigny, pl. 8, fig. 2. 


2 19 


CHAP, X. LÉPORINS. 29 

L'individu, rapporté de Buénos-Ayres par 
M. d'Orbigny, est long de dix pouces; mais 
jen ai un plus grand, long de quatorze pouces 
et demi, pêché dans le Rio San-Francisco par 
M. Auguste Saint-Hilaire. 

Enfin, je crois encore retrouver cette espèce 
dans un poisson rapporté de l'Amazone par 
M. de Castelnau. 

M. d'Orbigny en a vus qui avaient soixante- 
dix centimètres de longueur. Il croit que les 
trois taches noires disparaissent dans les indi- 
vidus très-vieux. 

Les pêcheurs lui ont donné cette espèce sous 
le nom de Koga, et ce voyageur l'a observée 
depuis le 24° latitude sud jusqu'au 34”, c'est- 
à-dire sur le cours du Parana jusqu'à son em- 
bouchure dans la Plata, près de Buénos-Ayres. 
On ne l'observe jamais dans les lacs ni dans 
les marais; elle voyage toujours en troupes 
nombreuses dans les grandes rivières, et pré- 
fère les endroits rocailleux où il y a beaucoup 
de courants et de remous. Ce Léporin est si 
vorace qu'on le pêche avec des hamecons 
amorcés avec de la viande: c'est un assez bon 
poisson. 


30 LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 


Le LéÉPorin LESCHENAULT. 


(Leporinus Leschenaulti, nob.) 


Une troisième espèce, assez voisine des pré- 
cédentes, s'en distingue 


par un corps plus épais et plus raccourci. En effet, 
lanale s'étend sur le lobe de la caudale quand les 
rayons sont pliés. La tête est beaucoup plus large 
que dans les espèces précédentes. Les dents sont 
plus petites, sans être pointues. La dorsale est un 
peu plus haute. L’adipeuse est assez large; l’anale 
est triangulaire et haute; la caudale, profondément 
fourchue, a ses lobes arrondis. 
D. 12; À. 11; C. 213 P. 18; V. 9. 

La pectorale n’est pas moins étroite que celle dés 
autres espèces ; mais ses rayons sont plus gros ; aussi 
nous lui en trouvons trois de moins. Je ne compte 
que trente-six rangées d’écailles le long des flancs. 
Les écailles sont bordées d'un vert foncé; ce qui 
dessine un réseau très-marqué sur le corps de ce 
poisson. Il n’y a point de tache sur l’anale ; mais les 
flancs en portent deux très-larges, placées comme 
dans les espèces précédentes. 


L'exemplaire que je décris a été envoyé de 
la Mana par MM. Leschenault et Doumerc : 
il est long de neuf pouces. 


CHAP. X. LÉPORINS. 51 


. Le LÉPORIN TACHETÉ. 


(Leporinus maculatus, Mull.) 


Nous avons retrouvé parmi les poissons que 
nous devons à la générosité de M. le cheva- 
lier Robert Schomburgk, l'espèce qui a été 
décrite par MM. Muller et Troschel sous le 
nom que nous lui conservons. 

Ce petit Léporin a le corps allongé; le museau 
pointu; la dorsale et l’anale assez hautes; les lobes 
de la caudale étroits et pointus; les dents aiguës. 

BAS DUT ANAL: C21;P 16 5V.9. 

Je compte quarante rangées d’écailles le long 
de la ligne latérale. Elles sont striées et bordées de 
noirâtre. Outre les trois taches que nous avons 1in- 
diquées dans les espèces précédentes, l’une, la plus 
grande, est entre la dorsale et les ventrales; la seconde 
répondant aux premiers rayons de l’anale, et la 
troisième à la base de la caudale; on voit que les 
flancs sont parsemés au-dessus et au-dessous de 
la ligne latérale de grosses taches noires. Il n’y en 
a aucune sur les nageoires. 

Ce joli petit poisson, long de cinq pouces 
et demi, a été trouvé par M. Schomburgk 
dans la rivière Takutu, l’un des affluents du 
Rio Branca. 

C'est, comme je l'ai dit plus haut, le pois- 
son décrit dans les Zoræichthyologicæ'. Je ne 


1. Mull. et Trosch., Hor. icht., p. 11, n.° 8. 


32 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


puis douter de ma détermination spécifique, : 


malgré les petites différences que les exem- 
plaires donnés par M. Robert Schomburgk 
à la collection du Muséum d'histoire natu- 
relle, offrent dans le nombre des rayons de 
la dorsale et dans les rangées des écailles. M. 
Muller indique une variété; je crois en pos- 
séder une seconde, rapportée de l'Amazone 
par M. de Castelnau. Je lui trouve les écailles 
un peu plus striées, l'anale un peu moins 
haute, et Les taches au-dessous de la ligne la- 
térale sont beaucoup plus rares. Il ne serait 
pas impossible, qu'en examinent plusieurs in- 
dividus bien conservés de l’une et de l’autre 
variété, on ne vint à les distinguer spécifi- 
quement. 


Le LÉPORIN AUX BANDES NOIRES. 
(Leporinus nigrotæniatus , Mull.) 


MM. Muller et Troschel ont rapporté avec 
raison au genre actuel le Chalceus nigrotæ- 
-niatus de M. Schomburgk. 


C'est un poisson à corps très-allongé, dont la 
hauteur est quelquefois contenue plus de six fois 
dans la longueur totale, La physionomie générale 
est celle de nos petits barbillons. La tête est longue; 
le museau pointu; les dents petites, pointues; les 
latérales sont peu visibles. La caudale a ses lobes 


CHAP. X. LÉPORINS. 33 


larges et arrondis; elle est cependant profondément 
fourchue. L’anale est haute, et atteint à la base du 
lobe de la caudale. La dorsale est presque carrée; 
les pectorales sont courtes. 

Bi: D: 12: A AT Pal Le UV 9. 

Les écailles sont au nombre de quarante-deux le 
long des flancs ; elles sont assez fortement striées. A 
parür de la dorsale, on voit sur chaque flanc une 
raie noire, qui s'étend jusqu’à la caudale. Les trois 
individus que j'ai sous les yeux n'offrent aucune 
trace de ce trait sur la région pectorale. Ces restes 
de coloration se rapportent parfaitement à la cou- 
leur dont l’enluminure des poissons de la Guyane 
a été peinte. Tout le dos du poisson est vert, et 
cette teinte s’affaiblit graduellement pour se fondre 
dans le jaunâtre du centre. Les nageoires sont 
vertes et sans tache. 


Nos individus ont de six à sept pouces de 
longueur; mais M. Schomburgk' dit quils 
atteignent quatorze à seize pouces. Il les a 
pris à lhamecon à Pedrero sur le Rio Negro. 


Le LÉPORIN A BANDELETTES. 
(Leporinus vittatus, nob.) 
Üne espèce de Léporin à corps allongé, 
comme celui de la précédente, s'en distingue 
par ses dents tronquées, comprimées. 


1. Fish. of Guyana, part. 1, p. 213, pl. 138, fig. 2. 
2% 3 


34 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 
Elle a le museau un peu plus obtus ; la caudale plus 
engagée sous les écailles du corps. 
B. 4; D. 113 À. 9; C:923; V.19: P. 16. 

Les écailles, plus nombreuses sur les flancs, sont 
au nombre de quarante-cinq. La tête est couverte 
de points noirâtres. Des taches plus grosses, disposées 
par séries longitudinales, marquent cinq à six bandes 
longitudinales sur le haut du côté. Le ventre n'a 
que quelques taches effacées. Je vois sur chaque lobe 
de la caudale trois raies noires obliques. Il y à 
aussi une raie sur la dorsale. Le fond de la nageoire 
me paraît avoir été jaunâtre; les autres nageoires 
sont sans tache. 

Je possède deux individus de cette espèce, 
longs de six pouces et demi, et qui ont été 
rapportés de l'Amazone par M. de Castelnau. 


Le LÉPORIN FASctÉ. 


(Leporinus fasciatus , Agassiz.) 


Le poisson décrit et figuré par Bloch sous 
le nom de Salmo fasciatus, est évidemment 
de ce genre. Cette affinité a été reconnue par 
M. Agassiz, lorsqu'il a publié la description 
des poissons du Brésil de Spix et Martius. Il 


avait seulement changé l’épithète de Bloch en. 


celle de novemfasciatus, afin de préciser da- 
vantage le caractère qu'il donnait à son espèce, 
changement qui cependant n'a pas été heu- 


hr Te 


CHAP. X. LÉPORINS. 35 


reux, puisque le nombre des bandes varie, 
ainsi quil était facile de le prévoir. 
Un des caractères remarquables de cette 
espèce consiste 
dans la longueur des deux dents mitoyennes de la 
mâchoire inférieure. Ce caractère n’a échappé ni à 
Bloch ni à Spix. 

Le poisson à d’ailleurs le corps allongé ; le museau 
assez long, arrondi ; la caudale profondément four- 
chue, mais à larges lobes; la dorsale haute ; l’anale 
atteignant jusqu'aux rayons de la caudale. 

B. 4; D. 12; À. 10; G. 23; P. 16; V. 10. 

Il y a quarante-deux écailles le long des flancs. 
L'individu que j'ai sous les yeux est traversé par 
dix bandes brunes, qui s’évanouissent au-dessous de 
la ligne latérale. 


Ce poisson vient de Surinam, d’où il a été 
envoyé au musée de Leyde par M. Diepering. 

L'exemplaire est long de quatre pouces. 

Nous en avons un autre plus grand et long 
de six pouces et demi, qui faisait partie des 
collections du Stathouder. Je ne vois aucune 
trace de bandes sur la caudale. En cela il 
ressemblerait plus à la figure de Spix' qu'à 
celle de Bloch; mais il y aurait sur le corps 
une bandelette de plus. Le nombre de celles 


1. Spix, Leporinus novemfasciatus, tab. 31. 


56 LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 
indiquées par Bloch est plus considérable ; 
car il y en a trois ou quatre qui sont doubles. 
Il y en a aussi sur la tête. Bloch avait recu 
son exemplaire de Surinam par les soins de 
‘M. de Fréderici, gouverneur de cette colonie. 
M. Muller en a recu d’autres exemplaires 
venant du Brésil. 


Le LÉPORIN A QUEUE ÉPAISSE. 


(Leporinus pachyurus , nob.) 


Nous avons plusieurs Léporins, voisins de 
ceux que nous venons de décrire, mais qui 
ne me paraissent pas avoir des taches noires 
sur les flancs. 

L'une de ces espèces, remarquable par la 
taille de quelques individus, a été rapportée 
de l'Amazone par M. de Castelnau. 

Ce sont des poissons à corps trapu, à queue 
courte, dont la caudale est remarquable par la lar- 
geur et l'épaisseur de ses rayons. L’anale est basse. 

B..4::D.:11:; A, 9: G. 23:4P. 14; V9. 

Les écailles sont de grandeur moyenne, assez 
épaisses ; il y en a quarante entre l’ouie et la caudale. 
La tête est courte et grosse. Le front est très-large. 
Les dents sont fortes; celles de la mâchoire supé- 
rieure tout à fait tronquées; les deux mitoyennes 
d'en bas sont longues, épaisses et proportionnelle- 
ment beaucoup plus pointues que celles du Z. obtu- 


CHAP. X. LÉPORINS. 37 
sidens, quoique individu que je décris soit beaucoup 
plus grand ; ce qui prouve que les dents de ces 
poissons ne deviennent pas émoussées avec l’âge. 

La couleur me paraît avoir été un vert assez uni- 

\ forme sur le dos et sur les flancs, avec le centre 

des écailles un peu plus clair. Le dessous du 

ventre était blanc argenté; les nageoires n’ont con- 
servé aucune trace parücuhère de taches. 


Le plus grand de nos individus a dix-sept 
PAS F 
pouces; un second, plus petit, n'en a que 
quatorze. 


Le LÉPORIN ALLONGéÉ. 


(Leporinus elongatus, nob.) 


Üne seconde espèce, sans tache sur les 
flancs, se distingue 


par son corps allongé; la tête, et surtout le museau, 
sont proporuonnellement plus longs que dans les 
précédentes. La caudale à aussi les lobes propor- 
uonnellement plus longs, plus étroits et plus pointus ; 
toutes circonstances qui tendent à faire paraître le 
corps plus allongé. La hauteur du tronc est à peu 
près du cinquième de la longueur totale. La dorsale 
est assez haute et étroite; l’adipeuse est allongée; 
l'anale n’atteint pas à beaucoup près au lobe de la 
caudale. La pectorale est courte et arrondie. 


BRUN) 127 A EL COTE PA TGS IN, 9: 


Les écailles sont assez grandes, et cependant, à 


38 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


cause de lallongement du corps, on en compte 
quarante-deux rangées entre l’ouie et la caudale. 
Elles ont toutes un assez large bord membraneux, 
coloré en vert argenté, plus foncé que l’écaille elle- 
même. Je ne vois aucune tache sur les nageoires, 
mais les pectorales me paraissent un peu plus grises 
que les ventrales et même que l’anale. La dorsale 
était verdâtre. 

Nous avons recu un individu de cette es- 
pèce, long de quinze pouces et demi, par 
les soins de M. Auguste de Saint-Hilaire. 
Notre confrère a pris ce poisson dans le Rio 
San-Francisco du Brésil. M. d'Orbigny en a 
envoyé un second, long d’un pied, pris dans 
la Plata à Buénos-Ayres. Je ne m'étonnerais 
pas que l’on rencontrât des variétés de cette 
espèce qui porteraient quelques taches sur 
les flancs, car il semble qu'il y en ait eu une 
sur le côté gauche de l'individu rapporté par 


M. Auguste de Saint-Hilaire. 


Le LéPoRIN ANOSTOME. 


(Leporinus anostomus , nob.) 


En lisant avec attention la description de 
Gronovius, et en comparant la figure que ce 
célèbre zoologiste a donnée de son Anostome, 
il me paraît douteux qu’il faille faire de ce 
poisson un genre distinct. La saillie de la 


CHAP. X. LÉPORINS. 39 


mächoire inférieure me paraît être un carac- 
tère tout à fait spécifique. J'en trouve déjà quel- 
que trace dans certaines espèces de Leporinus. 
L’avance de la mâchoire a déterminé la posiuion 
de la bouche, qui, d’ailleurs, est armée de dents 
petites, contiguës, brunes, parallèles entre elles et 
situées sur un seul rang. Le corps est comprimé, 
oblong et épais. La tête est petite. 
EP AP AO C2 SPL ASSNVEANT: 
La couleur est brune, variée de lignes brunätres 
peu marquées le long des flancs. 


La première description de ce poisson a 
paru sous le nom d’AÆnostomus dans le Mu- 
seum ichthyologicum’ de Gronovius. Elle a 
été reproduite dans le Zoophylacium. Les 
auteurs de l'Encyclopédie en ont donné une 
copie. Cest sur ce renseignement que repose 
le Salmo anostomus du Systema naturcæ. 

Si je ne me trompe pas dans la détermi- 
nation que jétablis ici, il est certain que le 
genre Leporinus aurait déjà été établi par 
Gronovius, et quil faudrait par conséquent 
rapporter à cet auteur la création de cette 
coupe générique. Mais la dénomination quil 
a employée désigne un caractère trop spéci- 
fique. Cest sur ce caractère qu'a porté l'at- 


1. Mus. ichth., t. AL, p. 18, n.° 165,.tab. 7, fig. 2. 


40 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


tention et de Gronovius et même de M. Cu- 
vier, qui na pas eu plus que moi l’occasion 
de voir ce poisson. Je crois donc éviter toute 
confusion en conservant aux espèces que jai 
vues sur nature le nom qui leur a été donné 
par Spix, et en placant à la suite et sous les 
réserves que je pose ici, l'Anostome de Gro- 
novius. Si l'examen de cette espèce nous fait 
découvrir un jour quelque caractère d’une 
plus haute valeur que la saillie de sa mâchoire, 
on sera toujours à même de rétablir ce genre 
qui doit prendre place à la suite de ce groupe. 


CHAP. XI. ÉPICYRTES. JA 


CHAPITRE XL 
Du genre ÉPICYRTE (Epicyrtus). 


On doit l'établissement du genre Épicyrte 
à M. Muller, qui a précisé dans sa diagnose 
les caractères d’un poisson déjà connu par 
Gronovius, et que Linné avait désigné sous le 
nom de Salmo g:bbosus. L'auteur des Æoræ 
tchthyologicæ a même traduit le nom linnéen 
pour en faire la dénomination nouvelle du 
genre quil composait avec raison. On conçoit 
que M.Cuvier, qui avait porté son attention sur 
la longueur de lanale, afin de réunir les espèces 
qu'il rapportait à ses Piabuques, y ait associé le 
Salmo gibbosus. Mais, si nous appuyons nos 
caractères sur la dentition de nos différents 
Characins , nous ne tardons pas à reconnaître 
que les Épicyrtes en ont une assez remarqua- 
ble : elle se compose de dents coniques sur les 
maxillaires et les intermaxillaires; quelques- 
unes sont redressées sur le corps de los, de 
manière à paraître implantées irrégulièrement 
et à sortir de la bouche, comme les dents de 
plusieurs Scares, de plusieurs autres Labroïdes 
qui nous ont fait rappeler, dans la description 
de ces poissons, une disposition comparable 
à celle des défenses de nos sangliers. Nous 


49 LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 


possédons un exemplaire du Salmo gibbosus \ 


dont les deux mâchoires sont complétement 
hérissées de ces dents coniques, redressées et 
dirigées en dehors. C'est là ce qui m'a décidé 
à réunir aux Épicyrtes de M. Muller le genre 
Exodon qu'il a établi dans cette même mo- 
nographie. En faisant cette réunion, nous ver- 
rons les espèces varier entre elles, à peu près 
de la même manière que dans nos différents 
Piabuques. Ainsi, Le corps est plus ou moins 
comprimé, le ventre plus ou moins tranchant, 
l'anale plus ou moins allongée. Les deux es- 


pèces ont d’ailleurs les intestins peu allongés, 


ne faisant qu'une seule circonvolution. Les 
appendices pyloriques sont au nombre de six 
ou de sept. 

J'ai accepté le nom d'Epicyrtus, quoique 
je regrette que M. Muller n'ait pas conservé 
celui que Gronovius avait donné à ce genre 
de poisson dans son Museum ichthyologi- 
cum. Il me paraît évident qu'il est la première 
pensée du genre Charax de cet illustre natu- 
raliste ; je n'aurais pas même hésité à conserver 
cette dénomination, de préférence à celle de 
Muller, si Gronovius n'avait lui-même altéré 
son genre Charax par les espèces qui y sont 
réunies dans le Zoophylacium. 


CHAP. XI. ÉPICYRTES. 43 


L'ÉPICYRTE BOSSU. 


(Epicyrtus gibbosus , Muller:) 


Le poisson décrit et figuré par Gronovius, 
et qui a servi de type au genre Æpicyrtus, 
établi avec raison par M. Muller, est très-re- 
marquable 


par la hauteur de son corps au-dessus de la nuque 
et par sa compression. On voit, en effet, la ligne 
du profil s'élever rapidement de la nuque jusqu'à 
la dorsale; puis, au delà de cette nageoire, elle 
redescend d’abord subitement pour se rendre à la 
queue, en suivant une courbe un peu concave. La 
courbure du ventre est régulière depuis la gorge 
jusqu’à la caudale. La plus grande hauteur du tronc 
est un peu en avant de la dorsale, et est comprise 
deux fois et deux üers dans la longueur totale. 
L’épaisseur du tronc n’est guère que le quart de 
cette hauteur. La tête est courte, aussi haute que 
longue à la nuque, dont le profil est très-concave à 
cause de l'élévation et de la convexité de la crête 
interpariétale. La longueur de cette partie du corps, 
portée sur le tronc entre l’ouie et la caudale, en 
fait le üers. L’œil est grand. Son plus grand diamètre, 
qui est un peu oblique, surpasse le tiers de la lon- 
gueur de la tête. On voit au-devant de lui un premier 
sous-orbitaire très-étroit, couché derrière le maxil- 
lure, sans le recouvrir. Le second sous - orbitaire 
couvre toute la joue en touchant au limbe du préo- 


44 LIVRE XXIL SALMONOIÏDES. 


percule, mais sans le couvrir. Sa surface est rugueuse , 
son bord festonné, son angle inférieur arrondi. Les 
trois autres osselets sous-orbitaires sont petits et irré- 
gulièrement striés. L’opercule est un grand arc, 
assez étroit, qui ne recouvre pas l’huméral. Le sous- 
opercule est peut; l'interopercule, mince, est presque 
entièrement caché. Le limbe du préopercule est ca- 
verneux, et a deux arêtes très- distinctes, surtout 
vers le bas. Tous ces os sont plus ou moins rugueux. 
La mâchoire inférieure dépasse la supérieure, et 
vient se placer au-devant d’elle quand la bouche 
est fermée. Comme la symphyse est assez grosse, il 
en résulte que la fenie de la bouche est transversale 
et étroite ; mais elle devient large quand la mâchoire 
inférieure est abaissée. Les maxillaires, assez longs, 
sont couchés de chaque côté de la tête, au-devant 
de l'œil ; ils sont entièrement nus, et ils n’ont que. 
quelques petites dents auprès de la commissure 
quand Ja bouche est fermée. Les trois ou quatre 
dernières sont plus fortes que celles voisines de 
lintermaxillaire, et elles sont mêmes dirigées en 
dehors et implantés sur la surface externe de l'os. 
Les intermaxillaires sont petits, courts, hérissés de 
dents coniques, de grosseur inégale; les unes sur le 
bord de l'os et dirigées comme à l'ordinaire; les 
autres sur la surface externe, et dirigées dans divers 
sens. Je vois la même singulière denution à la mà- 
choire inférieure. La ceinture humérale est assez 
large; le bas de l’humérus a une forte échancrure, 
qui reçoit la pectorale. L’extrémité inférieure de l’os 
se prolonge en avant en une peute pointe assez aiguë, 


CHAP. XI. ÉPICYRTES. 45 


qui termine la carène, en bordant les écailles du 
dessous de la poitrine. La pectorale est longue, 
étroite et arquée. La pointe atteint presque jusqu'aux 
extrémités des ventrales, dont l'insertion répond à 
peu près au milieu de la longueur de la première 
de ces deux nageoires. Le premier rayon de la dor- 
sale est sur le milieu de la longueur du tronc. Celle-ci 
est une fois et demie plus haute que longue; l’anale 
est étendue sous toute la queue, et est égale à la 
moitié de la longueur du corps, la caudale non 
comprise. Cette nageoire est très-basse, et a son bord 
arrondi. La caudale est courte, bilobée plutôt que 
fourchue. Le lobe inférieur est beaucoup plus large 
que le supérieur. 
B. 4: D. 11: A. 60: C. 23; P. 163 V..9. 

Les écailles sont très-finement striées, très-petites ; 
celles du dos le sont plus que celles du ventre. 
J'en compte cent dix le long de la ligne latérale. La 
couleur est un gris verdâtre sur le dos, devenant 
d’un argenté très-brillant sur les flancs et sur le 
ventre. Il y a derrière l'épaule et au-dessus de la 
ligne latérale une tache noire. Une seconde, plus 
pâle, est à la base de la caudale. Toutes les nageoires 
sont grises, devenant noirâtres près de l'extrémité 
des rayons. 


Un exemplaire desséché, long de huit pou- 
ces, a été rapporté des eaux douces de l'in- 
térieur du Brésil par MM. de Castelnau et 
Deville ; d’autres, beaucoup plus petits, et 

2? » , , 4 \ 
nayant que trois pouces, ont élé envoyés à 


46 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


de LD je riad nl aÉ 


Leyde par M. Diepering : ils viennent de Su. 
rinam. M. Temminck a bien voulu en céder | 
au Muséum d'histoire naturelle. 

C'est bien là le poisson qui a été décrit et 
figuré par Gronovius, dans son Museum ich- 
thyologicum, et qui était le premier Charax 
de cet auteur. Linné l'a introduit, en s'ap- 
puyant sur ce renseignement dans la dixième 
édition du $Systema naturæ, sous le nom de 
Salmo gibbosus, qui a été adopté par tous ses 
successeurs. On ne compte cependant, dans 
le Systema naturæ, que cinquante rayons à 
l'anale, lorsque nous en avons trouvé jusqu'à 
soixante. M. de Lacépède a inscrit cette espèce 
parmi ses Characins, et elle est enfin devenue 
lEpicyrtus gibbosus de MM. Muller et Tro- 


schel. 
L'ÉPICYRTE EXODONTE. 


(Epicyrtus exodon, nob.) 


La seconde espèce d'Æpicyrtus est à la pré- 
cédente, ce que notre Piabuca scluzodon est 
au P. argentea. 

C'est, en effet, un poisson à anale aussi courte que 


celle de l'Æpicyrtus gibbosus , et allongée. La forme 


générale du corps est un ovale assez régulier. La cour- 


1. Mus. ichth., 1. I, p. 19, n.° 53, tab. 1, fig. 4. 


CHAP. XI. ÉPICYRTES. 47 


bure du ventre est cependant un peu plus forte que 
celle du dos. La crête interpariétale suit la courbure 
du front, d’où il résulte que la nuque n'a aucune 
concavité. L'intervalle qui sépare les deux yeux est 
à peine plus grand que le diamètre de l'orbite, lequel 
est du tiers de la longueur de la tête; celle-c1, portée 
sur la longueur totale, y est comprise quatre fois 
et un üers. La hauteur du tronc n’est que le uers 
de celle du corps, sans compter la nageoire de 
la queue. Le premier sous-orbitaire est très- petit 
et réduit à un peut stylet grêle, couché entre l'œil 
et le maxillaire. On croirait presque que ce dernier 
os est en contact avec le cercle de l'œil. Derrière lui 
est un second sous-orbitaire, aussi très-peut et don- 
nant, vers le bas, une petite languette, qui ne 
descend pas sur la joue autant que le troisième sous- 
orbitaire ; celui-ci est le plus grand de tous; il couvre 
tout le préopercule, dont on n’aperçoit que le limbe 
caverneux, il est donc assez semblable à celui de 
l'espèce précédente. Le quatrième sous-orbitaire est 
très-petit ; le cinquième et le sixième remontent sur le 
haut du cercle de l'orbite et vont chercher le sour- 
cilier, qui est très-peu mobile. L’opercule a son 
bord postérieur assez nettement échancré, de sorte 
qu'il est un peu plus large vers le bas que vers le 
haut; d’ailleurs, cette pièce est étroite; elle porte 
le long de son bord inférieur un très-petit arceau, 
qui est le sous-opercule. On voit très-peu de l'inter- 
opercule au delà de l’angle du limbe du préopercule. 
La mâchoire inférieure se relève un peu au-devant 
de la supérieure, cependant pas, à beaucoup près, 


. ÀS LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


autant que dans l’espèce précédente ; aussi le museau w 
paraït-1l conique quand la bouche est fermée, ets 
dans ce cas, les deux mâchoires paraissent à peu : 
près égales. Le maxillaire est étroit et armé sur toute . 
sa longueur d’assez fortes dents coniques, dirigées 
en dehors, et près de son arüculation supérieure 1l 
y en a un second rang. Des dents semblables exis- 
tent sur l'intermaxillaire; elles sont placées en di- 
vergeant, et quelquefois sur trois rangs; les deux 
denis mitoyennes sont les plus grosses. La mâchoire » 
inférieure a aussi des denis coniques et divergentes 
près de la symphyse, et d’autres, plus petites et ! 
crochues, le long des branches. Les ouies sont : 
largement fendues. La dorsale est une fois et demie 
plus haute que longue. L’anale est un peu plus longue 
que le lobe antérieur n’est élevé, mais les rayons pos- 
térieurs sont très-courts. La pectorale n’atteint pas 
à la ventrale ; la caudale est peu fourchue. 


5.4: D. 40::4"929% 0198 SP 16. V8. 


Les écailles sont assez grandes. Nous en avons 
compté trente-sept le long de la ligne latérale. La 
couleur est argentée sur tout le corps, avec une ban- 
delette latérale très-brillante, Les opercules ont aussi 
un éclat métallique très-vif. Les côtés du corps 
sont relevés de deux taches noires; l’une, un peu 
en avant de la dorsale et au-dessus de la ligne laté- 
rale; l’autre, sur toute la queue, au-devant de la 
caudale. Les nageoïres me paraissent avoir été jaunes. 


La longueur de nos individus est de trois 
pouces. Îls viennent de l'Amazone : ils faisaient 


CHAP. XI. ÉPICYRTES. 49 


partie des collections de MM. de Castelnau et 
Deville. 

M. Muller a donné de cetie espèce une 
description et une figure très-exactes dans ses 
Horæ ichthyologicæ. Cest incontestablement 
le poisson qu'il a nommé £xrodon paradoxus. 
Ne trouvant rien de plus paradoxal à cet Épi- 
cyrte qu'aux autres espèces, et ne croyant pas 
devoir le séparer génériquement (ayant d’ail- 
leurs employé le mot d'Exodon pour un genre 
de Siluroïdes, établi depuis plus de quinze ans 
dans nos collections du Muséum}, j'ai pensé 
qu'il était convenable de donner à cette espèce 
le nom spécifique inscrit en tête de cet arti- 
cle, afin de conserver, autant qu'il dépen- 
dait de moi, le travail de mon célèbre ami. 
M. Muller a décrit ses poissons d'après des 
exemplaires rapportés de l’'Esséquibo et de ses 
affluents par M. Schomburgk. 


22. 


= 


50 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


CHAPITRE XIT 


Du genre PARODONTE (Parodon, nob.). 


Au milieu de toutes ces combinaisons si 
variées que nous offre la dentition des Cha- 
racins, jen trouve une qui ne me paraît pas 
encore avoir été observée : cest celle du pois- 
son que je vais décrire dans cet article et qui 
a des dents implantées dans l'épaisseur de la 
lèvre à la machoire supérieure ; ces dents mo- 
biles sont un peu courbes; leur couronne est 
élargie en une petite palette triangulaire à 
bords denticulés ou comme frangés; la mâ- 
choire inférieure n’a de dents que sur les côtés, 
de sorte que, quand la bouche est fermée, 
les dents de la mâchoire inférieure ne ren- 
contrent pas celles de la supérieure. 

Les collections nationales ne possèdent en- 
core qu'une seule espèce imparfaitement con- 
nue de ce curieux poisson qui vit dans les 
eaux douces de Maracaïbo. 

J'ai essayé de signaler la singulière disposi- 
tion de ses dents, placées latéralement, par la 
dénomination que j'ai imposée à ce nouveau 
genre. 


CHAP. XII. PARODONTES. 54 


Le PARODONTE SUBORBITAL. 


(Parodon suborbitale , nob.) 


Ce poisson a 


le corps rétréci de l'avant, à cause de la petitesse de 
la tête. Le profil s'élève presque en ligne droite jus- 
qu'à la dorsale; la courbure du ventre est beaucoup 
plus sensible jusqu'aux ventrales, de sorte que la 
plus grande hauteur du tronc, mesurée au-dessus 
d'elles, est égale au quart de la longueur totale. 
La hauteur du tronçon de la queue derrière l’anale 
fait, à peu de chose près, la moitié de la hauteur 
du tronc. 

La tête de ce poisson est petite. Le museau est 
gros, obtus et tout à fait tronqué. La longueur 
de la tête est comprise sept fois dans celle du corps 
enter, L’oil est petit, percé sur le haut de la joue 
sans que cependant le cercle de l'orbite entaille la 
ligne du profil. Il est entouré par une chaine d’os- 
selets sous-orbitaires extrêmement remarquable par 
la manière dont ils cuirassent la joue. Le premier, 
placé obliquement au-devant de l'œil, descend en 
une large palette derrière la mâchoire inférieure ; 
cette palette est élargie par le concours entier du 
second sous-orbitaire, qui vient s’imbriquer sur le 
troisième, lequel est un peu caverneux vers le haut, 
et prend un tel développement qu'il cache le préo- 
percule tout entier jusqu'à son limbe, et que 
son bord postérieur touche à l’opercule. Le qua- 
trième et le cinquième sont placés derrière l'œil : 1ls 


59 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


sont peuts; le sixième est tout à fait sur le cercle 
de l'orbite et contigu au sourailier. L’opercule est 
triangulaire, un peu strié. Le sous-opercule est 
étroit; au-devant d’eux et au-dessous du préopercule 
il existe l'arc osseux constitué par l'interopercule, 
lequel os est plus large et plus facile à voir que le 
préopercule, qui est intérieurement caché par les 
osselets sous-orbitaires. Aucun poisson ne m’a mon- 
tré encore ce singulier agencement des différents os 
de la joue. J'ai dit que le museau est obtus et forte- 
ment tronqué. Il n’est pas difficile de s'assurer qu'il 
est entièrement formé-par les intermaxillaires qui 
recouvrent presque en enter les très-petits maxil- 
laires. Les dents, sur un seul rang, ne sont pas 
soudées à l'os: elles sont retenues dans l'épaisseur 
de la lèvre; elles sont un peu courbes et leur extré- 
mité dilatée en une petite palette triangulaire, dont 
le bord est denuculé et comme finement frangé. La 
mâchoire inférieure offre une disposition peut-être 
encore plus curieuse. Sa partie moyenne est droite, 
extrêmement mince, de sorte que le bord, tout à 
fait linéaire, vient s'appuyer sur les dents supérieures. 
La mâchoire ne porte aucune dent mitoyenne, mais 
les branches latérales se relèvent sur les côtés, et sur 
le bord de cette espèce d’apophyse coronaire on 
compte trois dents, semblables par leur forme, à 
celles de la mâchoire supérieure, mais dont le bord 
lisse et un peu obtus n’a aucune dentelure. Quand 
la bouche est fermée, ces dents latérales remontent 
sur les côtés de la joue sans se rencontrer avec les 
denis de la mâchoire supérieure. C’est une des plus 


CHAP. XII. PARODONTES. 53 


singulières dentitions que j'aie encore observée chez 
les poissons, et je ne saurais en signaler de compa- 
rable à celle-ci. Le dessous de la gorge est arrondi 
* peu près comme le dessus de la nuque. Les ouies 
sont assez largement fendues, et la membrane n’ad- 
hère pas à la ceinture humérale. Celle-ci est élargie 
et forme en dessous une palette qui rappelle celle 
des Callionymes, des Gobies et d’un grand nombre 
d’autres poissons. Il en résulte que la pectorale, en 
s'écartant du corps, s'étend horizontalement. Elle 
est petite et arrondie. La ventrale répond à peu près 
au milieu de la longueur totale et sous la dorsale. 
Celle-ci est étroite et haute de l'avant. L’anale est 
courte et proporuonnellement beaucoup plus haute 
que la dorsale. La caudale est fourchue. IL existe 
certainement une adipeuse au-dessus d’elle; j'insiste 
sur ce fait, à cause de la petitesse de cette nageoire, 
que l’on pourrait facilement négliger. 
Br450D2 11:14, 9:C93; 2/16; V. 8. 

Les écailles sont assez grandes, assez fortes, et 
très-élégamment striées. J'en compte trente-sept entre 
l'ouie et la caudale. Les couleurs me paraissent 
avoir été verdâtres. Je vois quelques parties rem- 
brunies sur les pectorales et au milieu de la caudale. 

Ce poisson a évidemment les ovaires d’un Salmo- 
noïde; mais 1l me semble que sa vessie natatoire est 
simple et non divisée en deux lobes comme celle 
des autres Characins. Il est aussi très-remarquable 


par la grosseur de ses côtes et surtout des pre- 
mières. 


Je regrette que les exemplaires du Muséum 


54 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


ne soient pas assez bien conservés pour que 
je puisse en donner une description anato- 
mique plus complète. J'ai cependant sous les 
yeux trois individus, longs de cinq pouces, 
qui ont été rapportés des rivières de Mara- 
caïbo par M. Plée. Cest bien certainement 
une des plus curieuses espèces américaines à 
recommander à l'attention des voyageurs. 


CHAP. XIII. SALMINS. 55 


CHAPITRE XIIL 


Des Saimns (Salminus, Agassiz). 


Je crois qu'il faut placer ici les espèces du 
genre Salmunus, qui se distinguent par leurs 
dents, disposées sur plusieurs rangs aux deux 
machoires. C'est à cause de ce nombre de dents 
sur la mâchoire supérieure que quelques natu- 
ralistes avaient pensé devoir les mettre au- 
près des Chalcées; mais, comme leurs dents 
sont simples et coniques, il me paraît plus 
naturel de les rapprocher des genres précé- 
dents. 

Les Salminus sont des poissons qui ont le 
corps allongé, assez semblable à celui de nos 
Truites. La bouche ressemble aussi beaucoup 
à celle de ces dernières; mais, comme dans la 
plupart des Characins, la langue et le pa- 
lais sont lisses. Nous trouvons aux intermaxil- 
laires deux rangs de dents coniques; les maxil- 
laires n'en ont qu'un; il y en a deux rangées 
à la mâchoire inférieure, et les dents internes 
sont remarquables par leur petitesse, leur éga- 
lité et leur insertion inclinée sur les branches 
de la mâchoire. 

Ce genre, proposé par M. Agassiz, a été 


56 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


accepté par MM. Muller et Troschel; mais ces. 
habiles ichthyologistes paraissent n’en avoir 
examiné qu'une seule espèce, celle des envi- 
rons de Rio-Janéiro. Plus heureux que nos 
prédécesseurs, nous en possédons dans la col- 
lection du Muséum cinq espèces, qui nous 
viennent toutes des eaux douces qui se ver- 
sent dans l’'Amazone ou dans la Plata. 

Je vois, dans une des notes de M. Pent- 
land, que les Salminus remontent dans la 
rivière de Santa-Anna, à vingt lieues au nord- 
ouest de Cusco. Cette rivière est la conti- 
nuation de l'Uyucali. La plus grande hau- 
teur où M. Pentland ait vu ces poissons, est 
de 4800 pieds anglais, la mission de Santa- 
Anna étant à peu près à 12° 4o' sud. 


Le SALMIN DE CuviERr. 


(Salminus Cuvieri, nob.) 


En adoptant avec M. Muller, le genre pro- 
posé par M. Agassiz, je vais commencer par dé- 
crire l'espèce sur laquelle ces naturalistes l'ont 
établi. Elle ne peut plus conserver l’épithète 
de Æ. brevidens que M. Cuvier lui avait don- 
née, en l’opposant aux autres Hydrocyons avec 
lesquels il les réunissait, parce que le Muséum 
d'histoire naturelle possède une seconde es- 


CHAP. XIII. SALMINS. 57 


pèce qui a les dents tout aussi courtes, si 
même elles ne le sont davantage. Je me crois 
donc autorisé à donner à ce poisson un nom 
nouveau, et celui que je propose rappellera 
aux ichthyologistes que la première descrip- 
tion en a été faite par M. Cuvier. 


C’est un poisson de forme élégante, qui ressemble 
à celle de nos Truites. Il a, comme elles, une tête 
assez forte ; une gueule largement fendue ; mais il en 
diffère par de nombreux caractères. La hauteur du 
tronc fait à peu près le cinquième de la longueur 
totale. La tête en surpasse le quart. Comme la bouche 
est fendue un peu obliquement, la mâchoire infé- 
rieure paraît plus longue que la supérieure quand 
elle est abaissée; mais, lorsque la gueule est fermée, 
la supérieure se montre plus longue. L’oœil est placé 
sous le devant et éloigné du bout du museau d'à 
peu près une fois et deux üers la longueur de son 
diamètre, lequel est contenu six fois et demie dans 
la longueur de la tête. Un premier sous-orbitaire, 
très-étroit, mais très- haut, recoit sous lui le maxil- 
lire, quil peut cacher presque entièrement. La 
portion de cet os qui cerne le devant de l'œil, a 
le bord antérieur convexe, un peu sinueux, et elle 
forme une sorte de talon qui est compris une fois 
et demie dans la longueur de la portion de l'os qui 
descend jusqu’à l'angle du maxillaire. Dans les jeunes 
individus, il nous paraît que cette queue est un peu 
plus courte. Le bord postérieur a une forte échan- 
crure au-dessous de l'œil. On voit ensuite un second 


58 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


sous-orbitaire qui couvre toute la joue en s'étendant 
jusqu’au limbe du préopercule, Toute la surface est 
couverte de stries rayonnant de l'angle antérieur vers 
tout le bord de l'os. Un troisième sous-orbitaire, 
extrêmement étroit, comme une simple languette 
osseuse, s'étend horizontalement à la hauteur du 
dessous de l’œil jusqu’à l’opercule. Au-dessus d’elle 
existe un quatrième sous-orbitaire, irrégulièrement 
triangulaire, dont l’angle va jusqu’à la tempe; puis 
nous voyons au-dessus un cinquième et un sixième 
sous-orbitaires à surface striée; le dernier va se 
réunir au sourcilier; celui-ci est petit et placé presque 
au-devant de l'œil jusqu'auprès de la narine. Le 
préopercule ne montre que son limbe, qui est arqué 
et un peu rugueux. L’opercule, presque trois fois 
aussi haut que large, descend, en faisant un angle 
assez aigu, jusqu'auprès du préopercule. Le sous- 
opercule est encore assez large; l’interopercule 
est étroit ; ces deux os sont lisses. Le dessus du 
crâne est assez profondément ciselé; il est formé, 
comme à l'ordinaire, par des frontaux principaux, 
appuyés en avant sur l’ethmoide; celui-ci donne at- 
tache de chaque côté aux branches montantes de 
l'intermaxillaire, qui porte à l'extérieur le nasal. Les 
pariétaux, en arrière des frontaux, sont aussi forte- 
ment ciselés, très-unis à un interpariétal, dont la crête 
se prolonge assez loin. Ce crâne, très-osseux, est 
méplat entre les yeux, et sa largeur égale à peu près 
deux fois le diamètre de l'œil. Les deux intermaxillaires 
occupent, comme c’est l'ordinaire dans les Salmo- 
noïdes, l’extrémité d’un museau arrondi; ils n’attei- 


CHAP. XIIL SALMINS. 59 


gnent pas en arrière l’aplomb de l'ouverture de la 
narine, car la portion dilatée et antérieure du maxil- 
laire remonte jusqu'auprès de cet organe. Chaque 
intermaxillaire porte deux rangs de dents; l’antérieur 
est composé de sept fortes denis coniques; ce qui 
fait donc à l'extrémité du museau et sur le devant 
de la gueule un premier arc, composé de quatorze 
dents. Derrière lui existe un second rang de dents 
coniques, composé de deux dents mitoyennes plus 
grosses que les six qui suivent, et qui sont laté- 
rales. Ces dernières sont séparées des antérieures 
par une cavité conique, destinée à recevoir la grosse 
canine de la mâchoire inférieure. Il y a donc là un 
arc intérieur, composé de seize dents. Le maxillaire, 
qui est assez long, étroit, qui peut se cacher presque 
entièrement sous le premier sous-orbitaire, ne laisse 
voir dans cet état de retrait que son bord den- 
telé; car 1l n’y a point de lèvres. Les dents sont 
petites, coniques, vont en diminuant graduellement 
à mesure qu’elles s’éloignent de lintermaxillaire. 
J'en trouve quarante-deux sur la mâchoire, Le vomer 
et les os palatins sont lisses, recouverts par une 
membrane palatine très-épaisse; le voile du palais 
est large et charnu. La mâchoire inférieure a des 
branches très-hautes, aplaties sur les côtés, sous 
listhme; les deux plans sont séparés par une carène 
mousse, mais très-sensible. La mâchoire est armée 
de deux rangs de dents; l’externe est composée de 
deux rangs de dents coniques et pointues, moins 
convexes en dehors qu’en dedans. On en voit deux 
peutes intermédiaires ; puis viennent les deux grosses 


60 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


DR ET 


qui rentrent dans les fossettes de lintermaxillaire ; » 


elles sont suivies de trois petites, en arrière des- 
quelles commence une série de dents coniques, plus 
grosses, qui vont, en diminuant graduellement, jus- 
qu'à la commissure. En dedans de la branche, il 
existe un second rang de très-petites dents coniques 
et serrées, toutes rapprochées l'une de l’autre, cou- 
chées vers le fond de la bouche. Enfin, on voit 
derrière elle le voile inférieur, qui est aussi épais 
et charnu. La langue est très-grande, très-large; 
sa pointe antérieure est tout à fait libre. L’os lingual 
est un triangle étroit, dont la base serait dirigée en 
avant; il ne porte aucune dent. Les ouïes sont lar- 
gement fendues ; la membrane branchiostège a quatre 
rayons larges et forts. La ceinture humérale est 
tellement avancée que l’inserüon de la pectorale a 
lieu sous le bord antérieur du préopercule, où du 
moins très-peu en arrière de cet os. Le premier 
rayon de la nageoire est très-fort, courbé en arc ; les 
rayons internes sont, au contraire, assez petits; 1l 
en résulte que la nageoire est pointue ; elle surpasse 
au moins d’un üers la longueur de la ventrale, qui 
est insérée assez en avant de la dorsale; celle-ci ré- 
pond à peu près au milieu de la longueur du trone, 
en n’y comprenant pas la caudale; elle est à peu 
près deux fois aussi haute que longue. L’adipeuse 
est petite. L'anale est étendue à peu près deux 
fois autant que son premier rayon est élevé, les 
derniers n’ont guère que le uers des antérieurs. La 
caudale me parait être trilobée, c’est-à-dire, que les 
rayons miloyens sont presque aussi longs que les 


CHAP. XIII. SALMINS. 61 


rayons externes; mais les intermédiaires à chaque 
lobe sont un peu plus courts. Les rayons, très-di- 
visés, sont forts et comme osseux. 


B. 4; D. 11; A. 27; C. 25; P. 16; V. 9. 


Les écailles sont de grandeur médiocre, cepen- 
dant plutôt petites que grandes. Il y en a quatre-vingts 
rangées le long des flancs; elles sont finement striées 
et très-fortement imbriquées. La ligne latérale des- 
cend du haut du scapulaire vers le bas du ventre; 
elle suit donc une courbe concave, tracée par les 
deux tiers de la hauteur. La couleur du poisson est 
un vert ohivâtre, plus ou moins foncé sur le dos, 
avec des marbrures jaunes, qui deviennent plus sen- 
sibles sur les flancs et sur le ventre. Sur chaque 
écaille se trouve un point noir, formant dans toute 
la longueur des flancs des rangées longitudinales, 
parallèles au nombre de dix-huit à vingt. Les na- 
geoires sont plus ou moins jaunâtres. La dorsale 
parait ürer davantage au verdâtre. Une tache noire 
longitudinale est étendue sur tous les rayons mi- 
toyens de la caudale. 


Tel est le poisson qui a été décrit et dessiné 
par M. Cuvier' dans son Mémoire sur les Hy- 
drocyns sous le nom de Æydrocyon brevidens, 
mais qui n'est pas, comme cet illustre natura- 
liste la supposé, le Characinus amazonicus 
de Spix; ce que M. Muller avait déjà avec 


1. Cuvier, Mém. du mus., p.5, pl. 27, fig. 1. 


62 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


raison établi dans son beau mémoire sur la 


famille des Characins. 

Outre l'individu décrit et use par M. Cu- 
vier, et conservé dans le Muséum d'histoire 
naturelle, la collection nationale en possède 
un autre exemplaire long de dix-neuf pouces, 
rapporté du Rio San-Francisco du Brésil par 
M. Auguste de Saint-Hilaire. 

M. Cuvier a donné, dans le Règne animal}, 
une répétition de la figure publiée dans son 
mémoire. 

M. Ménétrier a aussi observé cette espèce 
à Rio-Janéiro, dans la province de Minas 
Géraës, où elle se nomme Barro de Jiquitiba. 


Le SALMIN AUX FORTES MACHOIÏRES. 


(Salminus mazxillosus, nob.) 


Je crois devoir distinguer du poisson pré- 
cédent un autre individu 


qui a des formes un peu plus trapues, dont la tête 
est surtout beaucoup plus grosse et beaucoup plus 
large. Tout le dessus est sensiblement plus convexe. 


L'intervalle qui sépare les deux yeux content plus 


de trois fois le diamètre : 1l n’est que double dans 
l'espèce précédente. Les ciselures du crâne sont plus 
nombreuses et en même temps plus rugueuses. Le 
museau est plus large. Les denis de l'intermaxillaire 


1. PI. 19, fig. 2 


| 


CHAP. XIII. SALMINS. 63 


sont plus égales entre elles. Les branches de la 
mâchoire inférieure sont beaucoup plus larges, plus 
arrondies, leur forme donne une tout autre phy- 
sionomie à cet individu. Les denis sont toutes égales 
entre elles. Le maxillaire est proportionnellement 
plus long et beaucoup plus épais, aussi y a-t-1l plus 
d’un diamètre de l'orbite entre le bord antérieur 
de l'œil et la pointe des dents. Le premier sous- 
orbitaire a sa partie supérieure plus large et plus 
rugueuse ; la portion inférieure, proportionnellement 
plus longue, est bien profondément ciselée. L’échan- 
crure du bord postérieur offre plus de sinuosités. 
Le bord postérieur du second sous-orbitaire a en 
arrière un angle très-marqué. Les stries de la surface 
sont beaucoup plus profondes, et il en est de même 
de celles du troisième et du quatrième. Ce troisième 
sous-orbitaire est plus large; l’opercule est plus 
étroit ; le sous-opercule est plus large, surtout vers 
le bas. L’interopercule est profondément ciselé, Je 
trouve les écailles proporuonnellement plus petites, 
puisque nous en comptons cent cinq entre l’ouie et 
la caudale, L’anale me paraît moins haute de l'avant 
et plus basse de l'arrière. La caudale est trilobée. 
Quant aux couleurs, elles diffèrent très-peu de celles 
de l'espèce précédente. Ce sont des rangées de points 
le long des flancs, au nombre de vingt-deux à 
vingt-quatre au-dessous de la dorsale. 
B 4: D £1: À 27310. 26:P. 163.9 
L'individu que je décris est long de deux 
pieds huit pouces : il a été rapporté de l'Ama- 
zone par MM. Deville et de Castelnau. J'ai 


64 LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 


exposé avec détail les différences qui me pa- 
raissent exister entre le poisson décrit dans 
cet article et le Salminus Cuvieri. Je me suis 
demandé si elles ne dépendaient pas de l’âge, 
de la grandeur à laquelle était parvenu notre 
poisson; je ne le pense pas, parce qu’en ad- 
mettant que les stries ou les rugosités des 
différents os fussent en effet augmentées ou 
plus développées par la croissance de lindi- 
vidu, on ne voit pas de raisons pour admettre 
que les dents ne suivraient pas un développe- 
ment semblable et que les canines ne seraient 
pas plus fortes dans l'adulte que dans le jeune 
âge. Cela n'arrive pas ordinairement; c’est d’ail- 
leurs un point que les naturalistes, appelés à 
faire de nouvelles recherches sur les poissons 
de l'Amazone, décideront, mieux que moi, 
sur les lieux. 


Le SALMIN DE SAINT-HILAIRE. 


(Salminus Hilarii, nob.) 


M. Auguste de Saint-Hilaire a rapporté de 
la même rivière une espèce voisine de la pré- 
cédente, mais qui s'en distingue par plusieurs 
traits spécifiques faciles à saisir. Il faut d’abord 
remarquer que 


ioutes les pièces sous-orbitaires sont plus lisses; que 


CHAP. XIII. SALMINS. 65 


le premier sous-orbitaire a sa porüon descendante 
beaucoup plus courte que celle de l'espèce précé- 
dente, car elle n’atteint pas à Porbite. Son bord est 
presque droit. Les dents me paraissent plus petites. 
Les écailles sont plus grandes : je n’en compte que 
soixante-huit rangées le long des flancs. La caudale 
est beaucoup plus profondément fourchue. 

B. 4; D. 10; A. 23; C. 25; P. 15; V. 9. 


L’anale est plus courte ; elle a quatre rayons de 
moins. Les couleurs me paraissent très-peu différer 
de celles de l’espèce précédente. J’y vois la grande 
tache noire de la caudale. 


Outre les exemplaires du Rio San -Fran- 
cisco, le Muséum en a recu deux autres par 
les soins de MM. Deville et de Castelnau. 
Ceux-là viennent des rivières de l'intérieur du 
Bresil. 

Le plus grand de nos exemplaires a dix 
pouces et demi. 


Le SALMIN DE D'ORBIGNY. 


(Salminus Orbignyanus, nob.) 


Une troisième espèce est celle que j'ai figu- 
rée dans l'Atlas ichthyologique de M. d'Orbi- 
gny, en la confondant dans un premier essai 
avec lZydrocyon brevidens de M. Cuvier. 
Je croyais que les différences étaient indivi- 

22. ÿ 


66 LIVRE XXI. SALMONOÏDES. 


duelles et qu'elles dépendaient de l'âge du 
poisson; mais les observations nouvelles que 
je viens de faire sur ces diverses espèces me 
les font maintenant mieux distinguer. 


Celle-ci a les ciselures du sous-orbitaire très- 
profondes. La portion inférieure est plus que dou- 
ble de la partie remontant au-devant de l'œil, lequel 
est beaucoup plus large. Les dents antérieures de 
la mâchoire inférieure sont toutes égales, et celles 
de l'angle sont proportionnellement beaucoup plus 
grosses. On juge aisément de légalité des dents 
inférieures, quand elles sont enlevées, par l'absence 
de fosseite aux intermaxillaires supérieurs, et par la 
continuité de toutes les dents de l’arc intérieur des 
intermaxillaires; elles sont au nombre de vingt. Il 
existe encore d’autres différences appréciables dans 
les rugosités profondes creusées sur le limbe du 
préopercule , dans les veinules de l’opercule, du 
sous-opercule et de l’interopercule. La portion hori- 
zontale des branches de la mâchoire inférieure est 
également profondément sillonnée, La caudale est 
comme trilobée ; l'anale est basse et assez longue. 


B, 4; D. 11; À. 25; OC. 27; P. 16; V. 10. 


Les écailles sont peuites ; il y en a cent dix ran- 
gées le long de chaque flanc. Quant à la couleur, 
elle est très-brillante. M. d'Orbigny nous la fait 
connaître par un très-beau dessin fait sur le poisson 
sortant de l’eau. C’est un vert olivâtre sur le dos, 
passant au jaune sur le flanc et se fondant dans un 


CHAP. XII. SALMINS. 67 


orangé brillant sur tout le ventre. Quinze ou seize 
rangées de points noirs occupent tout le dos et les 
côtés; mais le ventre n’a aucune tache. Le dessus 
de la tête est olive comme le dos. Les opercules 
sont orangés comme le ventre. Il en est de même 
des pectorales et des ventrales. La caudale a ses 
lobes orangés, avec les pointes jaunes. L’anale est 
de la même couleur. La grande tache noire de la 
caudale se fait remarquer à sa place ordinaire. Les 
deux dorsales sont olive, plus ou moins foncé. 
M. d'Orbigny a rapporté au Muséum un 
superbe exemplaire, long de deux pieds et 
demi ; mais il dit quil en a vu de beaucoup 
plus grands, qui avaient au moins trois pieds. 
Ce poisson habite, depuis les Missions jus- 
quà Buénos-Ayres, dans tous les affluents 
du Parana ou de l'Uruguay. Cette espèce est 
extrêmement répandue, et M. d'Orbigny dit 
qu'on peut la considérer comme le Brochet 
des rivières de ce pays; car elle est très-carnas- 
sière et elle détruit une quantité considérable 
de poissons. Les Espagnols lui donnent, à 
cause de sa belle couleur dorée, le nom de 
Dorado, qui serait la traduction de son nom 
guarani : on l'appelle, dans ce dialecte, Pira-yu 
(poisson jaune). 
M. d'Orbigny ajoute, dans ses notes, que 
ce Dorado poursuit les poissons qui voyagent 
en troupes; ce qui le fait entrer dans toutes 


GS LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


les rivières, quels que soient leurs fonds ou 
leur rapidité. Il en a rencontré une fois une 
troupe si nombreuse dans un rapide, que les 
individus tellement pressés pouvaient à peine 
nager et quune partie de leur corps était 
hors de l’eau. Les habitants de la province 
de Corrientes prétendent le reconnaître par 
l'odeur, même à une assez grande distance. 
Les pêcheurs lui disaient souvent : Allons à la 
pêche; nous sentons qu'il passe des Dorados. 
Il a même eu soin de rapporter une légende 
de ce pays, dans laquelle les Indiens Paya- 
guas racontent que les Espagnols sont sortis 
des Dorados, parce qu'ils sont plus blancs 
qu'eux; et que les naturels tirent leur origine 
du Pacu (Prockhilodus tœæniatus), d’où il suit 
que les Indiens valent beaucoup mieux que 
les Espagnols, parce que le Pacu est un bien 
meilleur poisson que le Dorado. Cependant, 
M. d'Orbigny ajoute que ce Salminus est un 
excellent poisson très-estimé dans le pays. On 
le prend à l'hamecon, en l'amorcant avec de 
la viande. Les Guaranis croient qu'on peut se 
préserver des attaques du Pulex penetrans, 
en se frottant les jambes avec la graisse de 


Dorado. 


CHAP. XIV. PACUS. 69 


CHAPITRE XIV. 


Des Pacus, CITHARINES, PrABUQUES 
et HÉMIODONTES. 


Je réunirai dans un même chapitre les Pacus, 
les CirHARiNes, les Prapuques et les Hémio- 
DONTES, parce qu'ils ont avec leurs dents fes- 
tonnées un caractère commun, celui de man- 
quer de carène dentelée sous le ventre. 


A. Des Pacus DE Spix. 
(Prochilodus , Agassiz.) 


Ce genre a été fort imparfaitement connu 
de M. Cuvier. Spix, en rapportant des fleuves 
du Brésil deux espèces de ce groupe, recon- 
nut, avec raison, qu'elles ne pouvaient pas en- 
trer dans le genre des Curimates de M. Cuvier, 
et il en fit un genre sous le nom brésilien, que 
M. Agassiz changea en celui de Proclulodus. 
Il exprime la très-singulière disposition des 
dents implantées sur la lèvre. J'avais adopté, 
dans mon examen des poissons rapportés par 
M. d'Orbigny , cette séparation générique. 
M. Muller a présenté une diagnose fort exacte 
dans son beau travail sur les Characins. 

Ce genre est caractérisé par une bouche 
petite, protractile, fendue à l'extrémité du 


70 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


museau et entourée de lèvres extrêmement 
épaisses ; elles portent sous leur bord une 
rangée de dents excessivement petites, sem- 
blables à des cils, et qui, vues à un fort gros- 
sissement , sont courbées et ont la couronne 
élargie en palette, quelquefois festonnée. En 
arrière de la série marginale il existe, sur le 
milieu des lèvres, une seconde série de dents 
semblables, formant un arc rentrant vers le 
fond de la bouche. Ce sont d’ailleurs des 
poissons à corps allongé, mais cependant tra- 
pu, un peu comprimé, semblable à celui de 
nos carpes. [ls ont quatre rayons à la mem- 
brane branchiostège. La branche montante 
de l'estomac a des parois charnues, mais moins 
épaisses que celles des Curimates ; aussi cette 
sorte de gésier est-elle plus allongée. Les 
intestins font encore d'assez nombreuses cir- 
convolutions; ils sont cependant moins grêles 
que ceux des précédents. Le nombre des ccœæ- 
cums est si considérable, que je n'ai pas même 
essayé de les compter. M. Muller, qui a fait 
des observations semblables sur l'anatomie de 
ces poissons, a très-judicieusement reconnu 
dans la première espèce le Curimata de Marc- 
grave. 

La peinture du livre de Mentzel, conservée 
dans la bibliothèque royale de Berlin, ne 


CHAP. XIV. PACUS. 71 


_ laisse aucun doute sur la place générique de 
cette figure, que l’on a associée à Lort au Sz/mo 
Rs. : c’est donc le Szlmo curima de 
la seconde édition de M. Cuvier. 

J'ai rapporté à ce genre mon Curimatus 
tæ@niurus, jy ai ajouté quelques espèces in- 
diquées par M. Schomburgk, et dont j'ai pu 
déterminer le genre avec certitude, parce que 
plusieurs d’entre elles ont été données au 
Muséum par cet habile voyageur. On va voir 
la description de ces différentes espèces dans 
la monographie suivante. 


Le PaAcUu ARGENTÉ. 


(Prochilodus argenteus, nob.) 


Je commence la description des espèces de 
ce genre par celle dont nous trouvons une 
figure parfaitement reconnaissable dans le pré- 
cieux ouvrage de Marcgrave; toute rude 
qu’elle paraît, elle est cependant meilleure 
que celle laissée par Spix, dans son Histoire 
des poissons du Brésil. On aurait toute incer- 
ütude sur cette synonymie, si M. Agassiz 
n'était venu nous éclairer par son excellente 
description. 

Ce Curimate de Marcgrave a la forme générale 
du corps assez semblable à celle d’une Carpe. La 


12 LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 


courbure du profil est soutenue depuis le bout du 
museau jusqu'à la dorsale. Le profil du ventre ap- 
partient à un arc beaucoup moins convexe. La hau- 
teur, mesurée sous l’aplomb de la dorsale, est en- 
viron du qpall de la longueur totale. La tête est 
petite et n’a pas tout à ee le cinquième de cette 
même longueur. La distance du bout du museau 
jusqu’à la nuque atteint au bord postérieur du cercle 
de l'orbite. Le dessus de la tête est large et convexe, 
et égale trois fois le diamètre de l'œil. Un large 
sillon longitudinal est creusé sur le milieu de la 
tête entre les deux pariétaux, et il vient s’effacer sur 
la réunion des deux frontaux antérieurs; puis on 
voit de chaque côté des rugosités qui appartiennent 
au pariétal, et enfin, sur le bord de l'orbite, il en 
existe d’autres sculptées sur le sourcilier, le sous- 
orbitaire postérieur, et même sur le surscapulaire. 
Tout le reste de la tête est recouvert par une peau 
adipeuse, épaisse, lisse, qui se confond avec les 
grosses lèvres. L’œ1l n’a guère que le quart de la 
longueur de la tête, et cependant il ne paraît pas 
plus grand que celui du Curimate noirâtre; mais il 
faut remarquer que la tête de celui-ci est beau- 
coup plus allongée. Je trouve, pour les osselets 
sous-orbitaires, une chaine de sept pièces. Le pre- 
mier est oblong, avancé au-dessous de la na- 
rine, de manière à former une large fosse dans 
laquelle se cache l'angle très-gros et compliqué de 
la bouche. Nous reviendrons tout à l’heure là-dessus 
en décrivant les mâchoires. Le second sous-orbitaire 
est étroit, allongé, et recouvre un peu la branche 


CHAP. XIV. PACUS. 73 


horizontale de la mâchoire inférieure. Vient ensuite 
le troisième sous-orbitaire, qui constitue une grande 
plaque osseuse et arquée, couvrant presque toute 
la joue. Le quatrième, le cinquième et le sixième 
complètent ce cercle, cuirassant la joue en passant 
par-dessus l'angle du préopercule et en touchant à 
lopercule. Le sepuème remonte sur les côtés du 
crâne et cache une grande fosse mastoïdienne. Nous 
voyons au-dessus de l'œil un sourcilier qui se porte 
en avant jusqu’auprès de la narine. Il en résulte que 
presque tout le cercle de l'orbite est entouré par 
des os rugueux, très-solides. Il faut excepter le 
bord antérieur, qui correspond à la cavité de la 
narine, Celle-ci est couverte par la peau épaisse et 
muqueuse , étendue sur le dessus de la tête. Les 
deux ouvertures sont grandes et rapprochées l’une 
de l’autre; elles ont au-devant d'elles un nasal 
très- développé, qui se porte en avant sur le fron- 
tal, en donnant appui au premier sous - orbitaire. 
C'est par la largeur de ces os et des frontaux anté- 
rieurs que l’on se rend raison de la grandeur et de 
la voûte de la cavité, dans laquelle viennent se reti- 
rer les angles de la mâchoire. Cest à présent le cas 
de décrire la bouche. La petitesse de son ouverture 
jusufie très-bien le nom de Boca chica (peute bouche) 
que les Espagnols donnent à ce poisson. L’épais- 
seur des lèvres peut faire supposer que la bouche 
agit Comme un organe de succion. Les os maxillaires 
ou intermaxillaires sont à peine visibles dans l’épais- 
seur de la lèvre; cependant, lorsqu'on cherche avec 
soin ces pièces osseuses, on ne tarde pas à reconnaitre 


/ 


74 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


que l'extrémité du museau est en partie formée par 
la saillie de l'ethmoïde; que, sur les côtés du tu- 
bercule osseux, se trouve attaché et perdu dans la 
peau un assez court intermaxillaire, un peu dilaté 
à son extrémité, et sous lequel existe un maxillaire 
tout aussi court, entrainé dans les mouvements du 
précédent, et tous deux servant à soutenir la lèvre 
charnue. Le maxillaire et l'angle de la bouche se 
retirent entièrement dans la grande fossette sous- 
orbitaire, et y ramènent avec eux l'angle de la 
mâchoire inférieure ; celle-ci mérite une attention 
toute particulière, à cause de la remarquable divi- 
sion des os qui la composent. En effet, le dentaire 
qui porte la lèvre est un os plat, élargi vers la 
portion articulaire et creusé sur le devant jusqu’au- 
près de la symphyse par une gouttière courbée en 
arc comme la mâchoire. Cet os s’arucule avec un 
second, assez large, mince, couché le long du sous- 
orbitare, et qui se porte en arrière jusqu’au jugal 
et au préopercule. Il me paraît l’analogue de laru- 
culaire. Enfin, sous lui, existent trois petits osselets 
linéaires, attachés à la suite l’un de l’autre, dont 
l’un peut être comparé à l’angulaire, et les deux 
autres seraient des complémentaires. Dans cetie ma- 
nière de voir, six osselets composeraient la branche 
de la mâchoire inférieure. Ce n’est pas le premier 
exemple d’une aussi grande division de cet os dans 
les poissons : il y en a sept dans les Lépisostées. Il 
résulte de cette disposiion que le mouvement qui 
relève la mâchoire supérieure et la porte en avant, 
fat faire un mouvement de bascule au levier coudé 


CHAP. XIV. PACUS. 75 


qui forme la mâchoire inférieure, d’où il sut 
que, quand l'articulaire, couché sous le sous -orbi- 
taire, vient à s’abaisser, il porte en bas, mais en 
avant, la mâchoire inférieure ; de sorte que la 
bouche tend à s'ouvrir comme une sorte de ventouse 
charnue, dont les bords sont formés par des lèvres 
très-épaisses. L'ouverture même de la bouche n’est 
pas ronde; elle est plus haute que large et son 
pourtour est sinueux. Il n’y a aucune dent sur les 


os des mâchoires ou de la voûte palatine; mais les 


lèvres, charnues, ont sur tout le bord qui marque 
Ja séparation de la surface externe de l’interne, une 
rangée de petites dents, fines comme des cils. Ces 
dents, serrées et rapprochées, ont une assez longue 
porüon radicale, et leur couronne est aplatie en 
une palette déviée sur le côté. La transparence de 
ces dents permet d’en faire l'examen microscopique. 
On y observe l'émail, creusé de canaux anastomosés, 
qui m'ont paru renflés, surtout à leur extrémité. Je 
n'ai pas vu ces canaux se prolonger dans la racine. 

Au centre de chaque lèvre il y a deux che- 
vrons qui se regardent par leur pointe quand les 
lèvres sont rapprochées et qui sont formés par deux 
arcs linéaires de dents semblables à celles du bord. 
La langue est un très-court tubercule, à peine déta- 
ché du corps de l’hyoïde. Les pharyngiens sont 
peuts, les supérieurs sont hérissés de dents coniques 
et pointues, mais d’une extrème petitesse; les pha- 
ryngiens inférieurs sont recouverts d’une muqueuse 
plissée, ayant un grand nombre de papilles dispo- 
sées par bandes transversales. Les ouies sont médio- 


76 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


crement fendues ; les quatre rayons de la membrane 
branchiostège sont tous visibles sous l’isthme assez 
large du dessous de la gorge. Le bord membraneux 
de l’opercule est étendu, mais peu épais. Quant à 
l'os même, 1l est assez grand ; car il couvre à lui 
seul plus du tiers postérieur de la joue. La surface 
est ciselée de stries rayonnantes. Le sous-opercule 
est extrêmement petit et réduit à un simple peut 
stylet. Le préopercule a son limbe assez large, un 
peu caverneux ; l'angle est arrondi; au-dessous de 
l’ouie et derrière son angle on voit, à l'extérieur, 
linteropercule qui remonte assez haut entre les deux 
précédentes pièces de l'appareil operculaire. La dor- 
sale s'élève à peu près sur le milieu du dos : elle 
est au moins deux fois aussi haute que longue, et 
elle l’est presque autant que le tronc mesuré sous 
elle. Le premier rayon est très-court; le second, 
fortement collé au troisième, le suit à peu près dans 
les deux tiers de sa longueur. Le quatrième, le cin- 
quième et le sixième s’allongent encore un peu 
moins, les autres vont en décroissant, de manière 
que le dernier est un peu plus court que le second. 
L'adipeuse est extrêmement petite. L’anale a un se- 
cond rayon gros et arqué, simple, mais très-évidem- 
ment articulé, les autres rayons forment un large 
éventail; cette nageoire est d’ailleurs presque aussi 
haute que longue; le dernier ne fait guère que les 
deux cinquièmes du second. La caudale est four- 
chue, ses lobes sont larges, longs et arrondis; cela 
dépend surtout de la longueur et de la largeur de 
l'éventail de chaque rayon. Les pectorales sont étroites 


CHAP, XIV. PACUS. Fire 


et pointues ; elles atteignent jusqu’à laisselle de la 
ventrale, dont l'insertion répond au troisième ou 
au quatrième rayon de la dorsale. Il y a dans l'angle 
de la nageoire une membrane écailleuse assez longue. 
Les ventrales sont d’ailleurs plus larges que la pec- 
torale. 


B. 4; D. 12— 0; À. 10; C. 23; P. 16; V. 9. 


Les écailles sont de grandeur ordinaire : leur sur- 
face est rugueuse, et quand on les examine au mi- 
croscope, on voit que la parüe centrale offre des 
veinules anastomosées semblables à celles que nous 
avons déja indiquées dans les Ostéoglossum et plu- 
sieurs autres genres voisins. On en compte quarante- 
sept rangées le long de la ligne latérale. Celle-ci est 
droite depuis le scapulaire jusqu’au milieu de la 
queue : elle est formée d’une série de petites tubu- 
lures relevées sur chaque écaille. La couleur me pa- 
rait avoir été argentée avec quelques lignes flexueuses 
d'un vert rembruni plus marquées vers la queue que 
sur la région thorachique. Je ne vois point de taches 
sur la caudale ni sur les autres nageoires. La dorsale 
seule a quelques traces très-pàles de points grisâtres 
sur ses derniers rayons. 

L’estomac de ce poisson m'a paru assez petit. Sa 
branche montante n’a pas des parois épaissies, 
quoiqu’elles soient encore évidemment musculaires. 
L'intestin est très-long et cache, par ses nombreux 
replis, l’estomac et le foie. La vessie aérienne est 
double; la seconde est très-grande et terminée en 
pointe assez aiguë. Nous n’avons trouvé dans l’inté- 
rieur de l'estomac que du limon. 


78 LIVRE XXII. SALMONOIÏDES. 


Le poisson que nous avons sous les yeux a 
été rapporté du Rio San- Francisco du Brésil 
par notre confrère, M. Auguste de Saint-Hi- 
laire. Il est long d'environ un pied. 

C’est, comme je l'ai dit plus haut, sans aucun 
doute le Curimata de Marcgrave ". J'ai pour 
garant de cette détermination la comparaison 
que j'ai pu faire de notre poisson avec la figure 
originale, qui a été considérablement réduite 
dans lHistoire des poissons du Brésil. Celle-ci 
existe dans le recueil des peintures conser- 
vées dans la bibliothèque royale de Berlin 
sous le titre de Ziber Mentzelu. À la page 205 
de ce livre de Mentzel il y a une autre pein- 
ture, longue de neuf pouces trois quarts, co- 
lorée en blanc verdâtre, sous le nom de Curi- 
mata?, et dans laquelle on peut reconnaître 
encore plus facilement notre poisson à cause 
de la grandeur. Cet auteur dit quil est de 
bon goût, et nous verrons tout à l'heure que 
M. Spix confirma cette observation sur une 
autre espèce. 


1. Marcgr., Brasil., p. 156. 
2. J'ai écrit très-distinctement Curemata, sur la copie que j'en 
ai prise dans Ja bibliothèque royale de Berlin , Zb. Mentz., p. 205. 


CHAP. XIV. PACUS. 79 


Le PAcU A CÔTES. 


(Prochilodus costatus, nob.) 


M. Auguste de Saint-Hilaire a rapporté du 
même fleuve que le précédent un Pacu, qui 
parait sen distinguer par plusieurs caractères 
essentiels. 


Il a, en effet, le dos moins arqué; la tête plus 
étroite; le sillon médian beaucoup plus large; les 
rugosités des sous-orbitaires, du sourcilier et du 
surscapulaire beaucoup plus marquées. La courbure 
de l’opercule est presque nulle vers le haut; ce 
qui rend cet os plus étroit à la partie supérieure, 
et plus large à l’inférieure; il offre, d’ailleurs, les 
mêmes ciselures que le précédent. La dorsale est 
plus basse; la caudale a les lobes plus allongées ; 
les pectorales n’atteignent pas à l’aisselle des ven- 
trales; on peut même ajouter que l’anale est un peu 
plus petite. Nous trouvons un rayon de moins à 
la dorsale et à l’anale. 


BD 14:04:11; 40)28; PS To: A0 


Mais 1l faut encore ajouter à ces caractères celui 
que nous ürons de la présence de cinq carènes 
longitudinales, mousses, mais très-sensibles au tact, 
comme à la vue, sur les côtés de la queue. Les su- 
périeures commencent à se montrer sous la dorsale, 
mais elles ne deviennent sensibles qu’au delà de cette 
nageoire. Les écailles sont de même grandeur et 
tout aussi rugueuses que celles de l’espèce précé- 


80 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


dente. Il y en a le même nombre. La coloration 
du poisson est la même. | 


L'individu desséché, conservé dans la col- 
lection, est long de quinze pouces. 


Le PACU NOIRATRE. 


(Prochilodus nigricans, Agassiz.) 


C'est auprès de ces espèces que nous placons 
celle figurée par Spix sous le nom de Pacu 
nigricans, et décrite par M. Agassiz sous celui 
de Prochilodus nigricans. 


Ce poisson a le dessus du crâne tout au moins 
aussi large que celui de la première espèce. Le sillon 
ressemble, au contraire, davantage à celui de la 
seconde; elle a aussi le même opercule; mais le 
sixième sous-orbitaire est un peu différent; car 1l 
est plus trapézoïdal, plus profondément échancré 
en arrière, et 1l forme avec le cinquième une crête 
sourcilière, qui manque à l'espèce précédente. Le 
dos est assez convexe. La hauteur du tronc mesure 
le üers de la longueur du corps en n’y comprenant 
pas la caudale. La dorsale n’est pas très-haute, et 
elle est aussi longue que large. L’anale est petite. 
Les pectorales sont courtes et n’atteignent pas à la 
ventrale. Les nombres sont : 

D. 12; A. 10; CG. 23; P. 16; V. 9. 
Les écailles sont assez semblables, par leur gran- 


deur, à celles des deux précédents Pacus; mais elles 
sont plus lisses, et l’on ne voit point ces côtes caracté- 


CHAP. XIV. PACUS. 81 


ristiques de l’espèce précédente. Le poisson a d’ail- 
leurs des couleurs assez distinctes; car le corps est 
d'un vert noirâtre assez foncé. La dorsale et la 
caudale sont couvertes de points noirs, conservés 
dans les six individus de la collecüon d’origines 
diverses, et réunis sous nos yeux. 


Cette description est faite d'après un indi- 
vidu long d'un pied, rapporté de l'Amazone 
par M. de Castelnau ; il en avait, d’ailleurs, 
rassemblé plusieurs autres pris dans le même 
fleuve. 

Outre la figure de Spix, et la description 
d'Agassiz' citées plus haut, nous ne devons 
pas oublier l'excellente figure que M. Muller * 
a donnée de la dentition de ce poisson dans 
ses Horæ ichthyolosice. 

Nous en avons encore un autre exemplaire, 
rapporté de l'Esséquibo par M. Robert Schom- 
burgk. 


Le PAcuU DoBULIN. 


(Prochilodus dobulinus, nob.) 


Nous décrirons sous ce nom une belle et 
grande espèce rapportée de l'Amazone par 


1. Pisc. brasil., p. 64, t. 39. 
2. Mull. et Troschel, Horæ 1chthyol., 1. F, fig. 4 et 4 a. 


22. 6 


82 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


M. de Castelnau, parce qu'elle ressemble à l'un 
de nos Cyprins ( Cyp. dobula ). 


La largeur de sa tête est, sans contredit, plus grande 
que celle d'aucune autre espèce du genre. Le corps 
est un ovale assez régulier, parce que Le dos n’est pas, 
à beaucoup près, aussi arqué que celui des espèces 
précédentes; mais, comme le ventre l’est un peu 
plus, on retrouve la forme générale que j'indique 
ici. La dorsale ne me paraît pas avoir été très-haute ; 
ses rayons sont gros; la caudale a les siens très- 
élargis ; 1l en est de même de l’anale et de la ventrale. 
La pectorale est courte et arrondie. 

B. 4; D. 11; À. 12; C. 23; P. 16; V. 9. 

Les écailles sont un peu plus petites et plus lisses. 

Nous en comptons cinquante le long de la ligne 


latérale. La couleur paraît avoir été un argenté assez 
uniforme. Il n’y à aucune tache sur les nageoires. 


L'individu est long de vingt pouces. 


Le Pacu BRÈME. 
(Prochilodus brama, nob.) 


Voici encore une espèce nouvelle, aussi 
caractérisée par ses formes générales que par 
les différents détails qu'une étude attentive 
de ses parties peut y ajouter. 


Ce poisson a la tête large; car cette largeur égale 
à peu près les deux üers de la longueur. Le dessus 


CHAP. XIV. PACUS. 83 


du crâne est beaucoup plus plat que celui du Pro- 
chilodus dobula. Le sillon médian est assez marqué. 
Le front, le devant du museau, les sourciliers, 
les sous-orbitaires, le limbe du préopercule et l'in- 
teropercule sont lisses et sans aucune strie n1 gra- 
nulation. Il n’y a que quelques stries très-faibles le 
long du bord de l’opercule; tout le reste de sa sur- 
face est aussi uni que luisant. Il en est de même du 
préopercule, qui est beaucoup plus large que celui 
des espèces précédentes. L’œil est grand; son dia- 
mètre est trois fois et deux tiers dans la longueur 
de la tête, et deux fois et trois quarts seulement 
dans la largeur du crâne, Le tronc de ce poisson 
est haut et le dos est élevé, surtout au commence- 
ment de la dorsale. Sous l’aplomb de cette nageoire, 
la hauteur n’est que deux fois et deux uers dans la 
longueur totale. La courbure du ventre est soutenue. 
La dorsale est haute et pointue; l’anale est courte 
et haute de l'avant. Sous ce rapport, ce poisson ne 
ressemble pas autant à une Brême que son nom 
pourrait l'indiquer; mais c’est par la forme générale 
que j'ai saisi cette ressemblance. L’adipeuse, quoique , 
petite, est un peu plus développée que celle des 
espèces précédentes. La pectorale est étroite et poin- 
tue; elle n’atteint pas à la ventrale; mais sa pointe en 
approche plus que celle du Prochilodus costatus. 


D. 11; A. 12: C. 93: P. 16: V. 9. 


Les- écailles sont sensiblement plus pettes que 
celles de toutes les autres espèces. Nous en comp- 
tons soixante rangées le long de la ligne latérale. 
La couleur, verdâtre sur le dos, me parait argentée 


84 LIVRE XXIL SALMONOIÏDES. 


sur tout le reste du corps, et je ne vois aucune 
tache sur les nageoires. 


Cette belle espèce, très-nettement carac- 
térisée, a été rapportée de l'Amazone par MM. 
Deville et de Castelnau. 

L'individu est long d'un pied. 


Le PAcU rAYÉ. 


(Prochilodus lineatus, Val.) 


Cest auprès de ces espèces quil faut en- 
core placer celle que M. d'Orbigny a trouvée 
dans la rivière de la Plata à Buénos-Ayres. 


Le poisson a la tête courte et petite. La courbure 
du dos est à peu près semblable à celle du ventre, 
et la hauteur du tronc est comprise à peu près 
quatre fois dans la longueur totale. La dorsale est 
pointue de lavant. L’anale est courte; la caudale 
n’est pas très-profondément fourchue; la pectorale 
est étroite, pointue, et n’atteint pas, à beaucoup 
près, la ventrale. 

D. 12; A. 11, etc. 


Les écailles sont de grandeur moyenne. J'en 
compte à peu près cinquante entre l’ouie et la cau- 
dale. La couleur est verte, à reflets argentés sur les 
flancs et un peu rembrunie sur le dos. On voit de 
chaque côté dix à douze lignes vertes longitudinales. 
Les nageoires impaires sont un peu plus claires que 


le dos et sans aucune tache. Les nageoires paires 
sont grises. 


CHAP. XIV. PACUS. 85 

Les individus, rapportés par M. d'Orbigny, 
sont longs de vingt-trois pouces. J'ai donné 
une figure de cette espèce dans l'Atlas ich- 
thyologique de ce Voyage, pl. VIIT, fig. 3, et 
je l'ai alors nommé Pacu lineatus, parce qu'au 
moment de cette publication je me faisais 
des Curimates de M. Cuvier une tout autre 
idée que celle que l'étude de ce genre ma 
donnée aujourd’hui; je croyais alors qu'il fal- 
lait conserver le genre de Spix et réserver aux 
Leporinus le nom de Curimate. 

Les Guaranis ont donné ce poisson à M. d'Or- 
bigny sous lenom dePacu.Ce voyageur l'atrouvé 
dans le Rio Parana et dans l'Uruguay; mais le 
Pacu est plus rare dans la Plata, où il ne s'en- 
gage que dans les plus fortes chaleurs de l'été. 
Il n'entre jamais dans les lagunes; il préfère les 
endroits où il y a le plus de courants; il reste 
ordinairement au fond de l'eau; on le voit 
rarement paraître à la surface; les individus 
vivent isolés; on le pêche à la ligne. M. d'Or- 
bigny dit que c'est un manger délicieux. Les 
pécheurs prétendent l’'attirer en jetant des ci- 
trons dans l'eau. Telles sont les notes que 
M. d'Orbigny a bien voulu nous communi- 
.Quer sur une espèce qui devient assez grande, 
puisqu'on en voit des individus d’un mètre 
de long; ceux de quatre-vingts centimètres 
ne Sont pas rares. 


86 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Le PAcu A QUEUE RAYÉE. 


(Prochilodus tæniurus, Val.) 


J'ai décrit, dès l'année 1817, dans mon 
premier travail sur les poissons fluviatiles de 
l'Amérique équinoxiale, une espèce que jai 
appelée Curimatus tæniurus'. Cest un pois- 
son du genre dont je traite, et 


qui a le corps allongé; la dorsale assez avancée; la 
pectorale petite, pointue; la caudale à lobes assez 
profondément fourchues. Les premiers rayons de 
la dorsale ont leur filet externe prolongé en une 
petite soie. Je retrouve ce même prolongement aussi 
aux rayons de la ventrale. L’anale est basse. Les 
nombres sont semblables; mais les écailles sont 
plus petites que dans aucune autre espèce; elles 
portent toutes une petite carène verticale. Il y en a 
soixante-seize rangées le long de la ligne latérale. 

Ce poisson, desséché, est entièrement décoloré, 
et cependant on voit encore très-distinctement sept 
bandeleties noires longitudinales sur la caudale. Il 
y en à trois sur chaque lobe, et une médiane dans 
la direcuon de la ligne latérale. Il est probable que 
le dos avait quelques rayures longitudinales vertes 
ou grises; car on en voit encore des traces. 


L'individu que j'ai décrit n'a guère que sept 
pouces de longueur. C'est à la générosité de 


L 
1. Recueil d’observ. zool. et d’anat. comp. , t. IL, p. 166. 


CHAP. XIV. PACUS. 87 


M. de Humboldt que j'ai dû la permission de 
faire connaître cette espèce, lorsqu'il avait la 
bonté d'encourager les premiers essais de ma 
carrière scientifique, en m'accordant l'honneur 
de mettre mon nom à côté du sien dans notre 
Mémoire sur les poissons fluviatiles de lAmé- 
rique équinoxiale. Qu'il veuille bien accepter 
encore, après un si long espace de trente an- 
nées, l'expression de ma vive et pieuse recon- 
naissance ! 


Le PAcu À DEUX TACHES. 
(Prochilodus binotatus, nob.) 


Le poisson figuré par M. Schomburgk”, est 
une espèce très-voisine de la précédente; car 
elle lui ressemble par les rayures de la cau- 
dale, qui sont au nombre de trois sur le lobe 
supérieur et de quatre sur l'inférieur; mais il 
en diffère 

par une tache noire sur le haut de l'épaule; par 

une autre tache à l’éxtrémité de la queue, tout près 

de l'insertion des rayons de la nageoire. Il n’y a sur 
le dos aucune trace de lignes longitudinales noirà- 
tres. C'est, d'ailleurs, un poisson dont le dessus de 
la tête est coloré en olive foncé, passant sur le dos 


1. Prochilodus binotatus. Schomb., Fish. of Guyana, t. X, 
p. 260, pl. 29. 


88 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 
à un gris bleuâtre jusqu’à la ligne latérale, au-dessous 
le corps est à couleur verdûtre et à reflets argentés. 
La dorsale est vert bleuâtre ; l’adipeuse olive; la pec- 
torale et la ventrale, verdâtres, ont dans leur aïsselle 
une légère tente carminée. Le bord de la seconde 
des nageoires paires est rouge de vermillon, et 1l y 
a deux traits de cette couleur sur la pointe de 
l'anale. La caudale est jaune, et ses raies sont bleues. 
L’oil est grand, et son iris est jaune. 
D.415 A0; P:185 V9; 


Ce poisson a été pris dans le Rio Branco. 


Le PACU BRILLANT. 


(Prochilodus insignis, nob.) 


Nous trouvons dans le même ouvrage’ une 
seconde espèce un peu plus différente de celles 
que nous avons examinées sur la nature, mais 
qui se rapproche cependant de notre Proclu- 
lodus tæniurus par les rayures de sa caudale. 

Voici ce que nous apprend M. Schomburgk 
sur cette espèce : 

Cest un poisson à corps assez haut, dont le 
dos et le ventre sont fortement arqués. Sa cou- 
leur est un bleu argenté passant au rose sous le 
ventre. La tête est verdâtre. L’anale, d’un carmin 
foncé, porte trois bandes noires, dont les deux 


1. Prochilodus insignis. Schomburgk , Fish. of Guyane, 1.1, 
p. 261, pl. 30. 


CHAP. XIV. PACUS. S9 


premières sont courtes et sur la pointe antérieure ; 
la troisième se rend du milieu de la base à l'angle 
postérieur. La caudale, d’un rouge orangé, porte 
onze raies longitudinales et un peu obliques. Les 
deux dorsales sont vertes, les pectorales et les ven- 
trales ont les premiers rayons roses ou couleur de 
carmin pâle; le reste de la nageoïre est jaune-verdä- 
tre. Voici les nombres comptés par M. Schomburgk : 
Du A29 C5 225)P. MAS TVNE 
Ce Pacu habite le Rio Branco; il y est 
très-abondant et fort estimé comme nourri- 
ture. On le prend au filet et point à l'hamecon. 
Cette espèce, ainsi que la précédente, ne pa- 
raissent pas se trouver dans le Démérara n1 


dans l'Esséquibo. 


Le PAcU A BANDES ROSES. 
0] 


(Prochilodus rubrotæniatus, nob.) 


Une troisième espèce, mentionnée et figurée 
dans le même ouvrage, est celle qui paraïtrait 
porter plus spécialement, dans les dialectes 
des peuplades visitées par M. Schomburgk, le 
nom de Curimate. 

Le dos est rembruni, à reflets verdâtres et les côtés 
élégamment rayés de bandes purpurines. La tête est 
verdâtre, la dorsale, la pectorale, la ventrale et l’anale 
ont une parie de leur membrane colorée en vert, 
et l’autre en carnun. La caudale est tout entière de 
celte dernière couleur, parsemée de points noirs. 


90 ” LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 
D. 11; A. 10; C. 29; P. 45; V. 9. 


Ce poisson existe dans les Rios Branco, Né- 
gro et Esséquibo et dans leurs tributaires. 
Il atteint huit pouces. On le prend dans des 
filets ; il ne mord point à Fhamecon. Sa chair 
est blanche, très- savoureuse et fort estimée 
pour la table; mais on ne peut le conserver 
longtemps après sa mort, et il périt presque 
aussitôt qu'on le sort de l’eau. C'est une es- 
pèce qui a, comme l’observe l’auteur de lIch- 
thyologie de la Guyane, quelque affinité avec 
le Curimatus lineatus de la Plata; mais je lui 
en trouve encore de plus grandes avec le Curi- 
matus nigricans, dont la caudale est couverte 
de points. Je le crois cependant d’une espèce 
particulière. | 


s 


Le Pacu DE HumsoLzpr. | 
(Prochilodus Humboldti, C. Amazonum , Humb.) 


C'est pour déterminer les affinités de l'espèce 
qui va faire le sujet de cet article, que j'ai pu- 
blié la description du Prochilodus tæniurus. 
J'ai vu le dessin fait sur les lieux par mon 
illustre ami, et l'exactitude qu'il mettait à faire 
toutes ses observations ayant toujours été con- 
firmée par nous-même chaque fois que nous 
avons été assez heureux pour obtenir les mêmes 


CHAP. XIV. PACUS. M 


poissons que lui, me fait croire que son Cu- 
rimatus Amazonum esi une espèce particu- 
lière que nous n'avons pas encore retrouvée. 

Voici ce que dit M. de Humboldt de son 
Boquichico : 

C’est un beau poisson à grandes écailles, qui a la 
première dorsale placée au-dessus des ventrales, qui 
est d’un blanc verdâtre, à reflets argentés, et dont 
la caudale, fourchue, est de la couleur du corps et 
sans aucune tache, dont les écailles sont rondes, 
grandes et assez lâchement imbriquées. 

La tête n’a guère que le cinquième de la longueur 
totale. La bouche est petite, munie de lèvres pro- 
tractiles, sans dents; les yeux grands, jaunes et laté- 
raux. Voici les nombres tels qu'il les a comptés : 

B. 4; D. 8 à 10: À. 9; C: 20; P. 14; V. 9. 

Il faut ajouter à ces caractères celui que l'on 
doit tirer du dessin, c’est que les écailles au- 
dessous de la ligne latérale sont plus grandes 
que celles du dos. Je ne ferais pas attention 
à ce caractère, si nous ne lavions observé 
constamment dans toutes les espèces de Cu- 
rimates. Je suis porté à croire que les voya- 
geurs retrouveront dans le haut Amazone le 
Pacu décrit par M. de Humboldt, et qui 
offre la réunion de caractères communs aux 
Prochilodus et aux Curimates. On ne peut 
en effet supposer, que le poisson qui nous 
occupe, puisse appartenir au genre Curimate ; 


92 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


car M. de Humboldt n'aurait pas manqué de 
dire labuis nulles. 

Cette nouvelle espèce devient assez grande, 
puisque l'individu dessiné avait dix-sept pou- 
ces de longueur. M. de Humboldt l'a vu pé- 
cher dans le haut Maragnon, vis-à-vis de la 
cataracte de Rentema, dans la province de 
Saint-Jean de Bracamoros, dans un endroit 
où la surface du fleuve est élevée de quatre 
cents mètres au-dessus du niveau de l'Océan. 

Puisque nous connaissons maintenant plu- 
sieurs autres espèces de Pacus dans FAma- 
zone, jai pensé qu'on ne pouvait plus laisser 
à celui-ci le nom de C. Amazonum, et je n'ai 
pas hésité à dédier à l'illustre voyageur le pois- 
son qu'il nous à fait connaître. 


Le PAcu RÉTICULÉ. 


(Prochilodus reticulatus , nob.) 


M. Plée nous a apporté de la lagune de 
Maracaïbo un Prochilodus, que les Espagnols 
appellent, comme sur l'Amazone, Boca chica. 
Il n'est pas sans avoir quelque ressemblance 
avec le poisson du même nom décrit dans le 
Recueil des observations zoologiques. 


1. Recueil d’observ. de zool. et d’anat. comp. , t. IE, p. 165, 
pl. 45, fig. 2. 


CHAP. XIV. PACUS. 93 


Cependant toutes les écailles sont égales entre 

elles, et elles sont toutes bordées d’un trait verdâtre 

. et comme enfoncé, ce qui couvre le corps du pois- 
son d’une réticulation remarquable et dont on ne 
voit aucune trace dans Les espèces précédentes. Toutes 
ces écailles sont d’ailleurs recouvertes d’aspérités cou- 
chées sur la surface suivant la longueur du poisson 
et qui ont l'air d’être elles-mêmes imbriquées. Les 
bords sont légèrement frangés. 

Ce poisson, d’ailleurs, a la forme allongée de nos 
Gardons. La hauteur est comprise quatre fois et un 
quart dans la longueur totale. La tête, courte, y est 
comprise cinq fois et un üers. Le sillon du dessus 
du crâne est large et enfoncé. Il n’y a que très-peu 
de scabrosités sur les pariétaux, et les sous-orbitaires 
ont une simple carêne dans le milieu. Les pectorales 
sont loin d'atteindre aux ventrales; la dorsale est 
médiocre et insérée en avant. L’anale est peute; la 
caudale est fourchue. Le premier interépineux de 
la dorsale est bifide. 

DAME OA MSC 288 P." 167 :V. "9. 

Nous comptons quarante-quatre écailles le long 
de la ligne latérale. La couleur parait avoir été ver- 
dâtre plus ou moins argenté vers le bas; la dorsale 
est ponctuée. Je ne vois aucune tache sur les autres 
nageoires. 


Nous possédons six exemplaires de ce pois- 
son, longs de dix à treize pouces, et sur les- 
quels M. Plée a eu soin d'indiquer les sexes. 
Il ny a pas de différence extérieure entre les 
mâles et les femelles. 


94 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


B. Des CITHARINES. 


(Citharinus, Cu.) 


M. Cuvier a suivi, pour la constitution du 
genre Citharine , la même marche que pour 
ses Curimates. Il à réuni, dans des sections 
qu'il caractérisait incomplétement, des espèces 
constituant des genres évidemment différents. 
M. Muller n’a pas manqué de saisir ce qui de- 
vait compléter son travail, en établissant un 
genre Distichodus, dont nous parlerons plus 
loin, et en réservant le nom de Citharine aux 
poissons qui ont le corps élevé, comprimé, 
rhomboïdal. La bouche, fendue horizontale- 
ment à l'extrémité du museau, a l'arcade su- 
périeure presque entièrement formée par des 
intermaxillaires, les maxillaires étant rejetés sur 
les côtés et couvrant l'angle de la bouche. Les 
dents sont extrêmement petites, implantées sur 
les lèvres, elles paraissent comme de simples 
cils ; vues à un fort grossissement, on reconnaît 
qu'elles sont coniques et un peu recourbées ; 
elles sont sur un seul rang ; il n’y a pas de 
rangée interne comme dans les Pacus. 

En caractérisant ainsi les Citharines on re- 
connaît leur affinité avec le genre précédent, 
et, cependant on arrive facilement à les en dis- 


CHAP. XIV. CITHARINES. 95 


tinguer. Mais cela nous conduit à réunir dans 
ce genre l'espèce américaine dont M. Muller 
a fait le genre Chilodus. En lisant la descrip- 
tion détaillée que nous en donnons, on re- 
connaît, comme l'a bien établi M. Muller, 
que cest un petit Salmonoïde à dents pe- 
tites, cylindriques, disposées sur un seul rang 
sur les lèvres devant l'intermaxillaire et sur 
la mâchoire inférieure. Ces deux espèces ont 
une anatomie peu différente : elles se nour- 
rissent toutes deux du limon des fleuves; elles 
ont plusieurs appendices pyloriques ; leurs in- 
testins font de nombreuses circonyolutions. 
Les différences dans les nombres ne me pa- 
raissent être que simplement spécifiques. 


La CiTHARINE DE GEOFFROY. 
(Citharinus Geofjræi, Cu.) 


Le Nil nourrit en très-grande abondance 
un poisson 


à corps comprimé, à peu près ellipuque, que les 
Arabes nomment Gamor el lelleh ou Astre de la 
nuil, à cause de ses teintes blanches et brillantes, à 
reflets argentés. Le museau est déprimé; la nuque 
un peu concave; puis la circonscription du profil 
monte par une courbe régulière jusqu’à la dorsale, 
et se continue au delà de cette nageoire en faisant 


96 LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 


une petite saillie à l’adipeuse. La courbure du ventre 
est peu sensible jusqu’à l’anale; de là le corps re- 
monte assez obliquement jusqu'a la queue. La hau- 
teur de ce tronçon est quatre fois et demie à cinq 
fois dans celle du tronc, mesurée sous la dorsale. 
Cette hauteur est deux fois et demie dans la longueur 
totale. J'ai cependant un individu qui parait légère- 
ment plus haut. La hauteur de la tête, mesurée 
à l’aplomb de la nuque, et portée sur la joue, n’at- 
teint qu'au bord du préopercule. L'œil, dont le 
diamètre n’est guère que du cinquième de la lon- 
gueur de la tête, est rapproché du bout du mu- 
seau et à peu près au milieu de la hauteur de la 
joue. La longueur entière de la tête est quatre fois 
et un üers dans la longueur totale. Les sous-orbi- 
taires sont étroits; le premier ne recouvre pas le 
maxillaire; le troisième est le plus large de tous, 
mais 1l n’atteint pas au bord du limbe. Le préoper- 
cule à son angle tout à fait arrondi; son bord mon- 
tant dirigé un peu obliquement; l'inférieur descend 
aussi un peu vers l'articulation de la mâchoire. Il 
faut remarquer que le cercle de l'orbite est large, 
comparativement à la grandeur de l'œil, et que son 
diamètre est à peu près le quart de.la longueur de 
la tête. Le sourcilier est peu mobile, assez large ; 
il contribue à l’écartement du dessus du crâne, qui 
est assez convexe; l'intervalle qui sépare les deux 
yeux est plus que double du diamètre de l'orbite. 
Bien que l'extrémité du museau fasse une petite 
saillie, on doit dire, cependant, que la bouche est 
fendue horizontalement à l'extrémité. Toute l’arcade 


CHAP. XIV. CITHARINES. 97 


supérieure est formée par l’intermaxiilaire; le maxil- 
laire n'étant qu’un très - peut osselet articulé à l’ex- 
trémité de l'os précédent, est placé de chaque côté 
de l'angle de la bouche. La mâchoire inférieure a 
ses branches déprimées et élargies horizontalement ; 
elles forment, en dessous, deux palettes écartées, 
mobiles à la symphyse, laquelle est relevée en un 
peut tubercule. Les lèvres sont tellement minces, 
qu’on peut à peine donner ce nom au bourrelet de 
la peau qui recouvre les os des mâchoires, et c’est 
cependant sur elles que sont implantées les dents 
fines, comme les cils d’une veloutée; elles sont, 
par conséquent, beaucoup plus petites que celles des 
Pacus ; elles ne forment pas, comme les dents de ces 
poissons, ces lignes recourbées en chevron sur 
elles-mêmes, qui en simulent deux rangées. La 
forme de la bouche, la petite saillie du museau 
sont plus semblables à ce que nous voyons dans les 
Curimates. L’opercule est grand, à bord convexe et 
porté en arrière; sa surface est tout à fait lisse 
et brillante. Un sous-opercule, étroit et mince, et 
qui remonte jusqu'à l'angle, élargit encore toute 
cette parte vers le bas. Enfin, l’interopercule se 
montre derrière l'angle arrondi du préopercule en 
une assez grande plaque triangulaire, prolongée en 
avant en une palette mince et étroite. Les ouïes sont 
très-largement fendues, et cependant la membrane 
branchiostège est attachée sous l'isthme jusqu'à la 
ceinture humérale; elle s’étend ensuite en un large 
bord membraneux au dela de l’opercule; elle est 
soutenue par quatre rayons. La pectorale, qui est 


DIU OR. 


œ 


98 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


courte et ovale, atteint à peine à Vaisselle de la 
ventrale; la dorsale est haute et pointue de l'avant. 
L’adipeuse est généralement assez longue et assez 
large ; mais je la vois varier d’étendue sur les nom- 
breux individus que j'ai sous les yeux. La caudale 
est fourchue ; l’anale est longue, basse; ses premiers 
rayons dépassent un peu les suivants, et je vois le 
nombre des rayons varier de vingt-sept à trente. 


B. 4: D. 19: À. 21-30; C. 27; P. 16; V. 40. 


La couleur des individus conservés dans l'esprit 
de vin est un gris violacé, plombé, devenant ar- 
genté sur toutes les parties inférieures. Les nageoires 
paraissent jaunes. Nous pouvons juger du poisson 
par un très-beau dessin que M. Geoffroy a fait faire 
en Égypte, sur le frais, par M. Redouté. Il lui donne des 
teintes qui ressemblent assez à celles de notre Brême, 
c'est-à-dire, que le dessus du corps est vert- foncé; 
que cette teinte s’efface, en ne devenant plus que des 
points sur la base des écailles des flancs. Tout le corps 
est glacé d'argent. La dorsale est verdâtre, avec les 
premiers rayons rougeâtres. Le lobe supérieur de la 
caudale est aussi de la couleur du dos; le lobe 
inférieur, ainsi que l’anale et les ventrales, sont rou- 
geätres. La pectorale n’a de rouge que dans l’aisselle ; 
le reste est verdâtre. L’adipeuse a une large bor- 
dure rougeûtre. Les écailles sont petites ; 1l y en a 
de quatre- vingt-cinq à quatre-vingt-dix rangées de 
chaque côté, et dans la hauteur nous en avons 
trouvé constamment quarante, quoique nous les 
ayons comptées sur des exemplaires de largeur en 
apparence assez différente. Examinées au microscope, 


CHAP. XIV. CITHARINES. 99 


elles montrent une structure curieuse à cause du 
grand nombre de stries concentriques et des petites 
ciselures entrecoupées, dont la partie radicale seule 
est marquée. 


Il y a dans les collections du Muséum plus 
de vingt exemplaires de cette espèce, depuis 
cinq pouces de longueur jusqu'à dix-neuf. 
C'est d’après l'examen de ces individus que 
je me suis décidé à ne reconnaître qu'une 
seule espèce de ce genre dans les grands 
fleuves de l'Afrique. M. Geoffroy en a rap- 
porté du Nil un assez grand nombre. M. Dar- 
naud en a pris dans le haut Nil et jusque 
dans le Nil blanc. MM. Jubelin et Leprieur 
en ont envoyé du Sénégal. La comparaison 
minutieuse que jai faite des Citharines 
de ces différents fleuves, a été jusqu’à l’exa- 
men microscopique des écailles, et il y a 
sous ce rapport la ressemblance la plus com- 
plète entre les poissons du Nil et ceux du 
Sénégal. 

M. Geoffroy a décrit et figuré la Citharine 
dans le grand ouvrage sur l'Égypte : , sous le 
nom de Serrasalme citharine (Serrasalmus 
citharinus). Il faut avouer qu'à cette époque 
ce zoologiste élargissait beaucoup le cadre du 


4. Geoff., Égypte, in-fol., 1809, p. 40, poiss., pl. 8. 


100 LIVRE XXII SALMONOIÏDES. 


senre Serrasalme de Lacépède, pour réunir 
un poisson qui a la gueule aussi fortement 
armée que l'espèce américaine, à celui qu'il 
observait dans le Nil. M. Geoffroy reconnaît 
que la carêne du ventre n'est pas dentelée, 
et il fonde la ressemblance principale sur 
l'aplatissement des flancs, et la grande di- 
mension en hauteur du corps de son pois- 
son. Il à imaginé le nom de Citharine, parce 
qu'il a cru reconnaître en lui le poisson dont 
Aristote, Athénée, Strabon ont fait mention 
sous le nom de Kægos. J'avoue que rien ne 
me paraît plus incertain que cette détermi- 
nation. Tous les auteurs cités par Athénée, 
Phérécrates, Épicharme, Apollodore et Ar- 
chestrate parlent du Cztharus comme d'un 
poisson agréable au goût, et M. Geoffroy dit 
précisément que la chair de son Serrasalme 
est fade. Cette observation n'avait point 
échappé à la sagacité de l'auteur qui faisait 
ce rapprochement ; il n'aurait dû d’ailleurs 
conserver aucun doute sur la différence du 
K/æeos des anciens et de son poisson, s'il eût 
tenu plus compte de l’épithète remarquable 
de Xxeyxægodes, donné par Aristote au K/fagos. Il 
est impossible d'appliquer un semblable trait 
à la Citharine. Si l'on veut chercher lequel des 
poissons du Nil peut mériter cette épithète, 


CHAP. XIV. CITHARINES. 401 


il me semble qu'on se tromperait moins en 
la donnant à notre Hydrocyon. 

Nous aurons d’ailleurs occasion de revenir 
sur l'application du nom de K#æegos des Grecs, 
car les ichthyologistes du 16.° siècle ont ap- 
pliqué ce nom à certaines espèces de Pleu- 
ronectes ; et il est en effet probable qu'Élien 
a donné ce nom à un poisson de cette famille. 
Après mêtre expliqué sur cette synonymie 
ancienne de ce poisson du Nil, il n'en est 
pas moins établi aujourd'hui en ichthyologie 
que la Citharine de Geoffroy ne soit une es- 
pèce parfaitement caractérisée. IL est assez 
curieux de voir quun poisson dont nous 
avons autant d'individus, ait échappé aux 
recherches d'Hasselquist et de Forskal. Ces 
auteurs et Linné, qui a contribué à faire 
connaitre les espèces déposées dans le Musée 
d'Upsal par son élève Hasselquist, n’en font 
aucune mention. 

M. Muller, qui a mieux circonscrit le genre 
Citharine que ne l'avait fait M. Cuvier, et qui 
se l’est en quelque sorte approprié par la pré- 
cision quil a su donner à sa diagnose, a cru 
devoir distinguer une seconde espèce de Ci- 
tharine sous le nom de Citharinus latus d'Eh- 
renberg. Il lui donne pour caractère d'avoir 
soixante-huit rangées d’écailles entre l’ouïe et 


102 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


la caudale, tandis que la Citharine de Geoffroy 
en aurait quatre-vingt-six. Il indique aussi 
vingt-deux rayons à la dorsale et vingt-six à 
l'anale. Je trouve dans mes notes un dessin 
fait à Berlin d’un Citharinus latus d'Ehren- 
berg, où j'ai compté vingt-neuf rayons à l’anale. 
Je me crois cependant très-sür de la déter- 
mination spécifique que je prenais à Berlin, 
parce que cest avec M. Ehrenberg que jai 
complété tout le travail de la détermination 
des poissons rapportés par ce célèbre voyageur. 
D'ailleurs en examinant maintenant, dans les 
collections nationales de Paris, les nombreux 
exemplaires qui y sont réunis, j'ai trouvé des 
variations considérables dans le nombre des 
écailles, dans ceux des rayons de l’anale, ainsi 
que dans les proportions relatives de la hau- 
teur et de la longueur du corps de ces diffé- 
rents individus; et jai vu non-seulement ces 
variations dans les individus du Nil, mais elles 
se reproduisent aussi dans ceux du Sénégal. 
Cela me fait penser que le Citharinus latus 
peut bien être une simple variété de l'espèce 
de Geoffroy. 

J'ai retrouvé parmi les dessins de M. Riffaut 
une de ces variétés courtes qui semblerait 
appartenir au Citharinus latus. Il porte le 
même nom arabe de Amar el lelle. 


CHAP. XIV. CITHARINES. 103 


La CITHARINE CHILODE. 


(Citharinus chilodus, nob.; Chilodus punctatus, 
Muller.) 


Nous voyons presque toutes les espèces de 
Salmonoïdes du Nil former des genres qui se 
trouvent représentés en Amérique par des con- 
génères souvent beaucoup plus nombreuses. 
Je crois que le petit poisson dont M. Muller 
a fait un genre particulier sous le nom de 
Chilodus, est un nouvel exemple de cette re- 
production des genres africains en Amérique. 
Qu'on lise, en effet, la diagnose inscrite dans 
les Æoræ ichthyologicæ, et lon ne verra 
aucune différence notable dans l'expression 
des caractères. 

L'espèce qui fait le sujet de cette remarque 
est un petit poisson 

dont la forme rappellerait celle de plusieurs de nos 

peuts cyprins , et notamment celle de la Bouvière 

(Cyprinus amarus), de même que la Citharine de 

Geoffroy, pourrait être facilement comparée à la 

Brême. Le dos est beaucoup plus convexe que le 

ventre. La hauteur du tronc est égale à celle de la tête 

et au quart de la longueur totale. Le museau est petit, 
mince et déprimé. l'intervalle qui sépare les deux 
yeux est égal au diamètre de l'œil ; le dessus du crâne 
est méplat. L’œil est assez grand. Son diamètre n’est 


104 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


guère que deux fois et demie dans la longueur de la 
tête. L'intervalle entre le bord de l'orbite et l’extré- 
mité du museau égale les trois quarts de ce dia- 
mètre. Le premier sous-orbitaire couvre presque 
tout cet espace; il est irrégulièrement quadrilatère. 
Le second est étroit, triangulaire et prolongé en 
pointe, qui s'étend sur le troisième sous-orbitaire. 
Les trois suivants complètent ce cercle de l'orbite 
en cuirassant la joue, et ils vont rejoindre le sour- 
cilier, qui est petit, mais très-mobile. L’opercule est 
de grandeur médiocre et triangulaire; 1l a au-dessous 
de lui un assez large sous-opercule, triangulaire et 
strié; au-devant d’eux est un interopercule assez 
grand. L'isthme est excessivement étroit dans ce 
poisson, car les deux appareils operculaires se tou- 
chent entre eux. Les ouïes sont largement fendues, 
quoique la membrane branchiostège soit attachée 
au cheyron de la ceinture humérale. La bouche, 
fendue en travers à l’extrémité du museau, est bordée 
par des lèvres assez épaisses, qui cachent entièrement 
les maxillaires ou les intermaxillaires, qui, d’ailleurs, 
sont fort petits. La mâchoire mférieure est un peu 
plus longue que la supérieure. Les dents sont très- 
petites, mobiles sur les lèvres charnues, qui les 
portent. Celles de la mâchoire supérieure sont en 
peut nombre et ne correspondent qu'aux intermaxil- 
laires ; elles sont coniques, un peu obtuses et beau- 
coup moins fines que celles de la mâchoire inférieure, 
dont l'apparence est celle de simples soies, couchées 
horizontalement sur le devant de la bouche. La 
ceinture humérale porte tout à fait vers le bas des 


CHAP. XIV. CITHARINES. 105 


pectorales, étroites et courtes, qui n’atteignent pas 
tout à fait l’aisselle de la ventrale, laquelle est beau- 
coup plus longue et beaucoup plus large que la 
nageoire antérieure. La dorsale est à peu près qua- 
_drilatère, et à ses rayons prolongées en filets assez 
courts. L’anale est basse; la caudale est fourchue. 


B. 4; D. 11; A. 13; C. 21; P. 16; V. 9. 


Les écailles sont assez fortes, au nombre de vingt- 
cinq le long de la ligne latérale. Les stries d’accrois- 
sement, examinées au microscope, SOUS un grossis- 
sement peu considérable, n'apparaissent que sur les 


bords; le centre de l’écaille n’a que de fines granu- 


latüons. La couleur, d’un roux verdàtre, offre des 
points assez nombreux, disposés par bandes sur 
chaque côté. Une bandelette noire, longitudinale, 
traverse le corps. Les nageoires sont aussi poin- 
ullées de noir. 


L'individu, long de deux pouces et demi, 
que nous devons à M. Schomburgk, vient du 
lac Amucu, de l'intérieur de la Guyane. M. 
Muller, auteur de ce genre, a décrit et figuré 
la même espèce dans ses Joræ ichthyologice. 
C'est le Chilodus punctatus de MM. Muller et 
Troschel, qui ont donné également une bonne 
figure des dents grossies. 

L'anatomie de cette espèce montre que lin- 
testin n'est pas très-long; il n’a que trois cir- 
convolutions. Les appendices cœcales sont au 
nombre de dix; mais il paraît qu’elles varient 


106 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


dans cette espèce, comme dans la plupart des 
autres, Car M. Muller n’en a compté que huit. 
L’estomac était rempli de limon. 


C. Des PraBuquess. 


Le genre des Piabuques a été établi par 
M. Cuvier; mais il ne l’a pas caractérisé comme 
nous le circonscrivons aujourd'hui. En effet, 
faisant reposer les caractères sur la petitesse 
de la tête et de la fente de la bouche, sur la 
forme d'un corps comprimé avec une carène 
du ventre non dentelée et sur une très-longue 
anale, M. Cuvier y réunissait un certain nom- 
bre de poissons qui appartiennent, par leur 
dentition, à des groupes distincts; car le 
Salmo bimaculatus et le S. melanurus de 
Bloch ont la dentition des Tétragonoptères, 
caractérisés par leurs deux rangs de dents 
festonnées à la mâchoire supérieure. Le Sak 
mo gibbosus de Gronovius, qui a des dents 
longues et coniques sur un seul rang, appar- 
tient encore à un autre genre fort bien ca- 
ractérisé par M. Muller, sous le nom d'Æpi- 
cyrtus. Je dois ajouter que la longueur de 
l'anale n’est qu'un caractère spécifique; car 
le Salmo argentinus seul à l’'anale longue et 
étendue. 


CHAP. XIV. PIABUQUES. 107 


IL résulte de ces réflexions, que nos Pia- 
buques ne comprendront plus que les es- 
pèces à dents tranchantes et comprimées, 
dont la couronne est dentelée et qui sont re- 
marquables par leur mobilité sur la lèvre dans 
laquelle elles sont implantées. Cette rangée 
unique de dents correspond aux intermaxil- 
laires et à la mâchoire inférieure. L'intestin 
des Piabuques ne fait qu’une seule circonvo- 
lution; le pylore est entouré d'un certain 
nombre de cœcums. 

Ce genre, ainsi caractérisé, doit ramener à 
lui les espèces qu'Agassiz avait réunies pour en 
former son genre des Schizodons; et, quoique 
cettesubdivision ait été adoptée par M. Muller, 
je n'hésite pas à la confondre dans mes Pia- 
buques. Je ne vois aucune différence essentielle 
dans les caractères que je considère comme 
génériques, et jai soin d'ajouter, ce qui me 
paraît avoir échappé à mon illustre confrère 
de Berlin, le caractère fort essentiel de la 
mobilité des dents labiales. C'est Là ce qui 
mautorise à placer les Piabuques à la suite 
des Prochlodus et des Citharines. 

Aux deux espèces de Piabuques (lune dé- 
crite par Bloch, l'autre que j'appelle Piabuca 
scluzodon, voulant rappeler par cette épithète 
quel était le type du genre ainsi nommé par 


108 . LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 
Agassiz), j'ajoute une troisième, qui fait partie 
des collections du Muséum. 


Le PIABUQUE ARGENTIN. 


(Piabuca argentina, Cuv.) 


Le poisson décrit par Marcgrave sous le 
nom de Piabucu, et dont Kælreuter a publié 
une description beaucoup plus étendue sous 
le nom de 7rutta dentata, à pris dans le Sys- 
tema naturæ le nom de Salmo argentinus : 
c'est la première espèce de ce genre. 

Il a le corps tellement comprimé que l'abdomen 
est tranchant et qu’on voit sur les individus parfaite- 
ment conservés une carène molle, formée par la 
saillie de deux rangées d'écailles; mais cette carène 
n’est pas dentelée. Je vois la hauteur du corps varier 
dans les deux individus que j'ai sous les yeux. Le 
plus grand a la hauteur comprise cinq fois dans la 
longueur totale. Dans un plus peut, elle y est com- 
prise six fois. La tête est petite. Sa longueur est 
une fois et demie dans la plus grande hauteur du 
tronc chez l’un; chez l’autre, elle est égale à cette 
hauteur. Je ne crois pas, cependant, que ces diffé- 
rences puissent être considérées comme des caractères 
spécifiques ; elles dépendent de l’âge des individus. 
Le dessus du crâne est court; mais la crête interpa- 
riétale se prolonge assez loin entre les muscles du 
dos. L’œil, qui est recouvert par une adipeuse plus 


ou moins large, est assez grand; son diamètre fait 


CHAP. XIV. PIABUQUES. 109 


le tiers de la longueur de la tête. Les intermaxillaires 
sont en partie cachés sous une lèvre assez épaisse et 
dans laquelle sont généralement implantées les dents. 
Les maxillaires sont petits et ne forment qu’une 
palette étroite sur l'angle de la bouche ; la mâchoire 
inférieure est plus courte que la supérieure; l’ouver- 
ture de la bouche est peute. Les dents des deux 
mâchoires sont comprimées, serrées l’une contre 
l'autre, et ont leur bord dentelé. Les dents pharyn- 
giennes sont aussi comprimées, à couronne terminée 
par trois pointes, dont la postérieure est longue et 
courbée en un crochet fort aigu. M. Müller à re- 
présenté avec exacutude la forme singulière de ces 
dents pharyngiennes; elles sont semblables à celles 
des Leporinus. Bloch avait déjà bien observé et 
figuré les dents maxillaires. La joue est cuirassée 
par les sous-orbitaires comme dans les genres pré- 
cédents. La suture, entre le troisième et le qua- 
trième, correspond à l'angle du préopercule. On 
n’en voit que le limbe, lequel est assez large dans 
cette espèce; car 1] cache presque en entier l’inter- 
opercule. L’opercule est haut, et le sous-opercule 
est un arc très-étroit. Les ouïes sont assez largement 
fendues et n’adhèrent pas à la ceinture humérale sous 
l'isthme de la gorge. La dorsale est reculée sur la 
seconde moiué du dos, et ses derniers rayons ré- 
pondent aux premiers de l’anale; elle est deux fois 
plus haute que longue. L’anale est très-allongée ; car 
elle mesure, à peu de chose près, le uers de la 
longueur totale ; mais elle est basse. La caudale est 
profondément échancrée; les ventrales sont courtes ; 


410 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


car elles n’ont guère que les deux tiers de la pecto- 
rale. Leur pointe touche presque à l’anale. Les pec- 
torales atteignent à la ventrale. 
B. 4; D. 11; À. 46: C. 23: P. 16: V. 8. 

Les écailles sont petites, finement striées; 1l ÿ en 
a quatre-vingt-deux rangées entre l’ouie et la caudale. 
La ligne laiérale s’infléchit un peu vers le bas dès 
sa naissance. Arrivée à l’aplomb de la ventrale, elle 
se rend en ligne droïte à la caudale par le milieu 
de la hauteur du tronc. La couleur a dû être un 
vert plus ou moins roussätre sur le dos, et s’éclair- 
cissant par des reflets argentés sur le ventre. On 
voit, par reflet, des lignes longitudinales un peu 
onduleuses vers l’origine de l’anale, et une bande- 
lette longitudinale argentée, droite, depuis la tempe 
jusqu'a la caudale, au-dessus de la ligne latérale. 
Une tache noire oblongue existe sur la base de la 
queue. 


Nous possédons un exemplaire de cette 
espèce, long de six pouces, provenant des col- 
lections cédées à la République française par 
le Cabinet du Stathouder, et un autre, plus 
petit, qui n’a que trois pouces et demi, et que le 
Muséum doit à la générosité de M. Temminck, 
directeur du cabinet de Leyde. Ces deux pois- 
sons viennent de Surinam; on leur compte 
dix cœcums au pylore; l'intestin ne fait qu'une 
circonvolution ; je l'ai trouvé rempli de limon. 


CHAP. XIV. PIABUQUES. 111 


La rudesse de la figure de Marcgrave ' rend 
assez difficile de reconnaître, dans le poisson 
que nous venons de décrire, le Psabucu. Silon 
veut consulter la figure du livre de Mentzel?, 
ainsi que je l'ai fait pendant mon séjour à Ber- 
lin, les doutes augmentent au lieu de dimi- 
nuer; Car celte peinture représente un poisson 
qui est bien loin d’avoir une anale aussi longue 
que celle du Samo argentinus de Bloch ou 
de Kælreuter. La dorsale est placée beaucoup 
plus en avant; c'est d’ailleurs un poisson vert 
sur le corps et sur les nageoires ; la pectorale 
seule est brune ; une bandelette longitudinale 
blanche, mais non brillante, ce qui semble 
faire croire qu'elle n’était pas argentée, règne 
le long des flancs. Je ne trouve donc pas plus 
d'accord pour les couleurs que pour le trait, 
et jai lieu de répéter, ce que je disais tout 
à l'heure, que la détermination du Piabucu 
ne devait être faite quavec beaucoup de 
doute, quoiqu'il ait été accepté depuis Kcæl- 
reuter par tous les naturalistes. De semblables 
doutes ne peuvent pas s'élever sur la déter- 
mination de l'espèce décrite et figurée par 
Keælreuter”, et qui a pris rang dans la dou- 

1. Marcgr., n.° 170. . 


2. Mentzel, n.° 155. 


8. Kœlr., Nov. Comment. petropolit., t. VII, 1761, p. 413, 
tab. 14, fig. 4. 


412 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


zième édition du Systema naturæ sous le 
nom de Salmo argentinus, mais que son il- 
lustre auteur ne place pas dans son groupe 
des Characins caractérisé par les quatre rayons 
de la membrane branchiostège, mais dans ce- 
lui des Truites. Or, je crois que c’est la pré- 
sence de cette espèce dans cette subdivision 
qui a fait étendre par Linné dans le caractère 
générique le nombre des rayons de la mem- 
brane branchiostège de quatre à dix. Bloch 
possédait ce poisson ; il ne dit pas, dans son 
ouvrage, d’où il le tenait; il l'indique seule- 
ment comme une espèce habitant les rivières 
de l'Amérique méridionale. La figure qu'il en 
a donnée est meilleure que celle de Kcl- 
reuter. M. de Lacépède* l'a inscrit parmi ses 
Characins, et, enfin, M. Muller‘, en inscri- 
vant le Piabuçca argentina de M. Cuvier, a 
fait figurer la remarquable dentition de cette 
espèce. 
Le PIABUQUE SscHIZODONTE. 


(Piabuca schizodon, nob.) 


La dentition maxillaire ou pharyngienne du 
poisson dont Spix a laissé une figure parfaite- 


1. Bloch, pl. 382, fig. 1. 
2. Lacép., 12V) D. 212. 
3. Mall. et Trosch., Horæ ichthyol., p. 9, tab. 1, fig. 1. 


CHAP. XIV. PIABUQUES. 413 


ment reconnaissable sous le nom deCurimatus 
Jfasciatus, et qui est devenu pour M. Agassiz 
son genre Schizodon, me détermine à ne pas 
adopter ce genre, mais à le considérer comme 
une espèce de nos Piabuques. 


Ce poisson a le corps allongé; les flancs arrondis ; 
le ventre non tranchant. La hauteur du tronc sous 
la dorsale est quatre fois dans la longueur du corps, 
en n'y comprenant pas la caudale. La tête est com- 
prise cinq fois dans la même mesure. Ce qui con- 
tribue à la faire paraître encore petite, c’est la 
dépression de son museau. Le diamètre de loail est 
deux fois et deux üers dans l'intervalle de l’un à 
l'autre. Tout le dessus de la tête est d’ailleurs lisse 
et couvert d’une peau épaisse, Le diamètre de lil 
est contenu cinq fois dans la longueur de la tête, 
et cet organe est éloigné du bout du museau de 
deux fois son diamètre. Les sous-orbitaires sont en 
parte cachés sous l'épaisseur de la peau, étendue 
sur toute la joue. L’opercule est bombé et forme 
un triangle assez grand. Le sous-opercule est étroit; 
le bord, membraneux, est très-large. L’angle du 
préopercule est arrondi ; il y a des pores très-visibles, 
percés sur la peau qui recouvre le limbe, et il y en 
a aussi sur la branche de la mâchoire inférieure. 
L'interopercule est oblong et se montre au-devant 
du sous-opercule par une petite plaque triangulaire. 
La bouche est petite, peu fendue. Il n’y a de denis 
que sur l'intermaxillaire et sur la mâchoire inférieure. 
Ces dents, aplaües, ont leur couronne denielée; 

22. 8 


4114 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 

elles sont en petit nombre; je n’en vois que huit à 

chaque mâchoire. La fente des ouies est assez 

large, et cependant la membrane branchiostège ad- 
hère, à la suite de l’isthme, à la ceinture humérale. 

La dorsale est placée sur la première moitié du 

corps. Les venirales répondent au premier rayon 

de cette nageoire. L’anale est courte et basse. 
B. 4; D. 13; A. 11; C. 23; P. 16; V. 9. 
Les écailles sont grandes et assez fortes. Il y en 

a quarante-deux de chaque côté du corps. La cou- 

leur est un vert olivâtre plus ou moins doré, à 

reflets argentés sur le bord de chaque écaille. Quatre 

ou cinq bandeleties noires descendent du dos sur 
l'abdomen. 

Nos individus sont longs de douze à seize 
pouces. Nous Les tenons de l'Amazone, par M. 
de Castelnau; de l'Esséquibo, par M. Schom- 
burgk. Longtemps auparavant, M. Plée en avait 
rapporté un exemplaire des eaux douces du 
golfe du Mexique, près de la lagune de Mara- 
caïbo. 

Ces Piabuques ont, comme le précédent, 
une seule circonvolution à l'intestin; mais le 
nombre de leurs cœcums est beaucoup plus 
considérable ; ils varient de vingt à vingt- 
quatre. 

Ce Piabuque schizodon, décrit par Agassiz 
et figuré par Spix', a été également figuré par 


1. Spix, Pise. Brasil., p. 66, tab. 36. 


RG Den race Dent Ml + 


Ééntec-5 a nt ons in LÉ 


CHAP. XIV. PIABUQUES. 4115 


M. Schomburek. Les couleurs indiquées par ce 
naturaliste se rapportent à ce que nous avons 
décrit. L'individu vient du Rio Branco, et M. 
Schomburgk dit qu'il a trouvé dans l'estomac 
des débris de fruits d’un palmier du genre 
Astrocaryum. 

Nous en avons un autre exemplaire, cédé 
par le Musée de Leyde, qui l'avait recu de 
Surinam par M. Diepering. 


Le PIABUQUE A BANDELETTE. 


(Piabuca vittata , nob.) 


Une autre espèce, semblable à la précédente 


par la forme générale, par la brièveté de son 
anale, par la peuitesse de sa tête et par son museau 
déprimé, offre cependant un caractère remarquable 
par la force des épines qui hérissent le bord des 
denis. 

B. 4; D. 11; A. 9; C. 28: P. 16; V. 10. 

Les écailles paraissent un peu plus petites. J'en 
ai compté quarante-cinq rangées le long de la ligne 
latérale. Les couleurs sont sensiblement différentes 
de l’espèce précédente. Le dos est vert plus ou moins 
foncé et les flancs sont argentés. IL y a quelques 
traces de taches noires assez larges, mais diffuses, le 


1. Schomb. , Fish. of Guyan. , vol. 4, part. 1, p. 252, pl. 26. 


116 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


long des flancs. L’antérieure, très-effacée, répond à 
la pectorale. La seconde et la troisième sont plus 
diffuses ; elles répondent d’abord à l'insertion de la 
ne puis, pour la seconde, à l'intervalle qui 
sépare les ventrales de lanale. Mais une ligne lon- 
gitudinale, noire et très-marquée, est tracée par le 
milieu du tronçon de la queue. 


L’individu desséché que je décris est long 
de dix pouces. Il a été rapporté de l'Amazone 
par M. de Castelnau. 


D. Du genre Hé£mioponTe (//emiodus). 


On doit l'établissement de ce genre à M. 
Muller. Il en a indiqué les caractères essen- 
tiels dans les Comptes-rendus de l'Académie 
des sciences de Berlin pour juin 1842, etil 
a reproduit avec un peu plus de détail la 
diagnose de ce genre dans ses oræ ichthyo- 
logicæ. On va voir cependant que je ne la 
présente pas tout à fait comme le célèbre 
anatomiste de Berlin. Ces Salmonoïdes ont 
une dentition fort remarquable. Une seule 
rangée de petites dents, rapprochées lune 
contre l'autre, existe à la mâchoire supérieure 
seulement; l'inférieure en est entièrement dé- 


pourvue. Ces dents sont comprimées, arron-. 


dies en avant, et tout le bord de la couronne 


SRI ET SE CRE 


CHAP. XIV. HÉMIODONTES. 117 


est finement dentelé. Elles sont mobiles sur 
la lèvre supérieure comme les dents des Pa- 
cus. Dans les quatre individus que j'ai 
examinés, jai toujours pu faire mouvoir les 
dents comme les touches d'un piano : elles 
ne sont donc pas implantées sur les os de la 
mâchoire. Tout l'arc dentaire en est pourvu, 
et comme les intermaxillaires sont très-petits 
et cachés dans l'épaisseur des lèvres, il est 
évident que les dents correspondent aussi 
bien à ces petits osselets qu'aux maxillaires 
eux-mêmes. Il ne faut donc pas croire que 
les dents soient sur l'os intermaxillaire seul. 
On voit une bonne représentation de cette 
dentition, grossie, à la figure 6 de la planche 1 
du Mémoire de MM. Muller et Troschel. Ces 
poissons ont d'ailleurs la bouche très-petite, le 
corps allongé, le ventre arrondi. De même que 
dans les Curimates, les écailles abdominales 
sont plus grandes que celles du dos. La mem- 
brane branchiostège a quatre rayons du côté 
gauche, et cinq du côté droit. Les dents 
pharyngiennes sont en velours. Les viscères 
ressemblent à ceux de la plupart des espèces 
de cette famille, car nous trouvons une bran- 
che montante de l'estomac très-musculaire, 
des intestins enroulés, une vessie natatoire 


double. 


118 __ LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 


Je n'ai vu qu'une seule espèce de ce genre, 
et je lui conserve le nom que M. Schomburgk 
lui a imposé dans son Histoire des poissons 
de la Guyane, parce que je ne puis avoir 
aucun doute sur l'identité de mes exemplaires. 
et des siens. [l faut cependant remarquer qu'il 
a laissé échapper quelques inexactitudes dans 
ses descriptions. 

À la suite de cet article, j'indiquerai avec 
beaucoup de doute le poisson probablement 
très-voisin, décrit et figuré par Bloch sous le 
nom de Salmo unimaculatus. Mais je ne 
puis admettre avec cet auteur que nous re- 
trouvions dans ces Æemiodus le troisième 
Charax de Gronovius'. Ce savant naturaliste 
cite le Curimate de Pison, ou, ce qui est 
la même chose, celui de Marcgrave, qui n'est 
certainement pas notre poisson. Îl dit très- 
positivement quil y a des dents aux deux 
mäâchoires, et que la dorsale a les rayons an- 
térieurs très-longs (pinna dorst prior inermis, 
ossiculorum decem,anterioribus longissimis). 
Ce caractère ne conviendrait qu'à notre pre- 
mière espèce de Curimate. Or, Le reste de la 
description ne peut s'accorder avec une espèce 
de ce genre. On voit donc qu'il reste les plus 


ee eee + ere à 


1. Gronovius, Zooph., p. 123, n.° 819. 


CHAP. XIV. HÉMIODONTES. 419 


grandes incertitudes sur le poisson décrit par 
lichthyologiste de Leyde. 

Bloch a également cité sous son poisson le 
Curimate de Marcgrave, erreur que M. Muller 
a déjà rectifiée, en rapportant cette citation 
à sa véritable place. 

Les Hémiodontes, originaires de la Guyane 
et du Brésil, paraissent se nourrir, comme leurs 
congénères, de la vase du fond des eaux. 
M. Schomburgk dit qu'elles ne mordent pas 


à l'hamecon. 


L'HÉMIODONTE A CAUDALE RAYÉE. 


(Hemiodus notatus , nob.) 


J'ai sous les yeux quatre exemplaires d’un 
poisson qui rentre évidemment dans le genre 


établi par M. Muller. 


Le corps est de forme élégante et semblable à 
celui de nos Cyprins ou de nos petites Marènes. La 
hauteur du corps est comprise quatre fois dans la 
longueur, mesurée depuis le bout du museau jus- 
qu’au centre de la fourche de la caudale, ou quatre 
fois et demie dans la longueur totale. La tête est 
peute, plus courte que la hauteur. L'œil est assez 
grand; car le diamètre mesure au moins le tiers de 
la longueur de la tête. Il est recouvert par une large 
et double adipeuse qui avance de chaque côté sur 


120 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


louverture de la pupille. Il y a six osselets sous- 
orbitaires. Le premier est petit, au-dessous de la 
narine et assez éloigné de l'œil, car 1l touche au 
maxillaire. Le second est étroit, longitudinal et tout 
à fait en dessous. Le troisième, triangulaire, se pro- 
longe en arrière en une plaque assez forte, augmentée 
derrière l'œil par le quatrième. Le cinquième est 
vertical et placé entre l’œil et l’opercule ; le sixième 
revient horizontalement sur la portion postérieure 
du cercle de l’orbite. Comme ces os s'étendent sur 
le bord du préopercule, ils cuirassent toute la 
joue. On ne voit donc que le limbe de cette pièce 
operculaire, réduite presque uniquement à l’extérieur 
à la porüon horizontale. L’opercule est assez grand 
et en demi- cercle. Le sous-opercule forme un arc 
étroit; l’interopercule est très-peuit. Au-dessus de 
l'œil on voit un sourcilier étroit et recouvert en 
partie par la peau épaisse et comme chagrinée qui 
recouvre toute la surface du crâne. Cette sorte de 
chagrin donne au-dessus de la tête une apparence 
écailleuse. Il n’y a, d’ailleurs, aucune strie mi can- 
nelure sur ce crâne. Les narines sont percées au- 
devant du sourcilier et un peu en dessus. Les deux 
ouvertures de chacune d'elles sont très-rapprochées 
l'une de l’autre. La bouche est très-petite. La mà- 
choire supérieure est plus longue que inférieure, 
et la recouvre enuèrement. Les deux branches de 
la mâchoire inférieure forment une sorte de petite 
palette aplaue, qui n'a guère qu'un mouvement 
d’abaissement ou d’élévauon sur la tête. L'extrémité 
postérieure de la branche répond au milieu de Pœil. 


CHAP. XIV. HÉMIODONTES. 191 


La mâchoire supérieure est formée par de très- 
petits intermaxillaires, perdus en quelque sorte dans 
l'épaisseur de la lèvre, et par des maxillaires, petits 
et courts, mobiles sur les côtés, très-faiblement pro- 
tracüles dans les mouvements de la mâchoire infé- 
rieure. La lèvre est assez grosse, mais peu mobile, 
et parait peu charnue, parce qu’elle est en quelque 
sorte solidifiée par les dents implantées dans son 
épaisseur. Elles sont mobiles et disposées sur un seul 
rang , serrées à côté l’une de l’autre, et vont en dimi- 
nuant à mesure qu’on s'approche de l'angle. Quoique 
petites, il est facile de les compter; elles sont au 
nombre de vingt-huit. Chaque dent a la couronne 
aplatie, un peu bombée en avant, et tout le bord 
finement crénelé. Il n’en existe pas à la mâchoire 
inférieure. Les ouies sont largement fendues et libres 
sous un isthme assez large. Je compte cinq rayons 
à la membrane branchiostège du côté droit, et quatre 
à celle du côté gauche. Les denis pharyngiennes sont 
en velours ras. La dorsale répond à peu près au 
milieu de la longueur du corps, en n’y comprenant 
pas la caudale. Cette nageoïre trapézoïdale est assez 
haute de l'avant. L’anale est basse et petite. La cau- 
dale est profondément fourchue et ses lobes sont 
étroits. La pectorale est pointue et plus petite que 
la ventrale. 


De 5 D:11:"A: f1; C 29: PT0S NAT. 


Il y a, le long de la ligne latérale, soixante-dix 
rangées d’écailles; mais 1l faut remarquer qu’elles 
grandissent sensiblement au-dessous de cette ligne, 
et que celles du ventre sont cinq à six fois aussi 


1922 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


RARES 


grandes que celles du dos. Ces grandes écailles, 


montrent une surface extérieure fortement striée, 
en rayonnant du centre vers la circonférence, La 
porüon radicale n’a que de très-fines stries d’accrois- 
sement. La couleur du poisson paraît avoir été ver- 
dâtre sur le dos et argentée très-brillante sous le 
ventre. Au-dessus de la ligne latérale et un peu au 
delà de la dorsale, il existe une tache ronde et noire 
sur le milieu de chaque côté. La caudale a une 
bandelette noire longitudinale sur chacun de ses 
lobes. La branche montante de l'estomac a des parois 
épaisses. L’intesüin n’a qu'une circonvolution. La 
longueur de nos individus est de six à sept pouces. 


La collection du Muséum en possède de- 
puis longtemps un individu donné par M. 
Cuvier, et qui avait été rapporté des eaux 
douces de Surinam par Levaillant; deux au- 
tres ont été cédés à notre collection natio- 
nale par le Musée de Leyde; enfin, nous en 
avons un quatrième qui a été envoyé du Brésil 
par M. de Castelnau. C'est incontestablement 
l'Anodus notatus des poissons de la Guyane 
de M. Schomburgk'. La figure montre posi- 


tivement les dents. Dans la description on. 


indique un seul rang de dents à chaque mà- 
q 5 


choire. J'ai lieu de croire que cette erreur a, 
été commise d’après une détermination un peu . 


a 


1. Schomb., lish. of Guyan., part. 1, p. 218, pl. 15. 


RE ee 


CHAP. XIV. HÉMIODONTES. 123 
légère faite sur l'inspection du dessin; car, je 
tiens de M.Schomburgk que cette publication 
n'a pas été faite d’après ses objets eux-mêmes, 
mais seulement d’après ses dessins et ses notes, 
et on voit que l'auteur anglais n'ajoutait pas 
une grande importance au caractère de la den- 
tion, puisqu'il place, à la vérité avec un point 
de doute, une espèce à laquelle il attribue des 
dents à chaque mâchoire dans un genre dont 
la diagnose transcrite par lui-même porte 
l'expression de dentes nul. Je suis d'autant 
plus certain de ma détermination, que le cé- 
lèbre voyageur à la Guyane m'a permis de 
calquer ses dessins originaux, et il est facile 
de voir qu'il n’a point indiqué de dents à la 
maächoire inférieure. Les couleurs sont un olive 
pâle, devenant jaunâtre sur lopercule; le dos 
est d'un gris bleuâtre avec quelques marbrures 
pâles; la dorsale est verdâtre, et les autres na- 
seoires ont quelques teintes jaunes ; les barres 
de la caudale sont d’un vert bleuâtre très- 
foncé. M. Schomburgk s’est procuré ce poisson 
en passant sur un fond de sable du Rio Négro. 
Il observe qu'il ne mord pas à l'hamecon. 


1924 LIVRE XXI. SALMONOÏDES. 


L'HÉMIODONTE A UNE TACHE. 


(Hemiodus unimaculatus , Mull.) 


Ce n'est quavec beaucoup de doute que 
je présente, comme une espèce distincte de 
la précédente, le poisson décrit et figuré par 
Bloch sous le nom de Salmo unimaculatus. 
Il ressemble, en effet, sous presque tous les 
rapports à l'espèce que je viens de faire con- 
naïtre ; 

mais 1] n’y a aucune trace de tache sur la caudale. 

Cette nageoïre a ses lobes beaucoup plus longs et 

plus pointus ; la dorsale et l’anale sont proportion- 

nellement plus hautes; les pectorales plus longues 
et les ventrales plus petites. Enfin toutes les écailles 
sont d'égale grandeur au-dessus comme au-dessous 
de la ligne latérale. Il me semble que ce caractère 

est si frappant qu'il n'aurait pas échappé à à Bloch n 

à son dessinateur, pour peu qu'ils aient considéré 

le poisson avec la moindre attention. 


Je me serais volontiers rangé à l'opinion de 
considérer le poisson de Bloch comme de la 
même espèce que le précédent, si M. Muller 
ne me paraissait pas avoir décrit d'après nature 
lHemiodus, quil rapporte sans hésiter au 
Salmo unimaculatus de Bloch. Or, M. Muller 
ne parle que de la couleur argentée du pois- 
son et de la tache noire marquée sur le milieu 


se 


CHAP. XIV. HÉMIODONTES. 495 


des côtés. J'ai peine à croire que deux obser- 
vateurs aussi exacts que MM. Muller et Tro- 
schel, aient négligé de citer les bandelettes de 
la bd de D'un autre coté, je ne puis ad- 
mettre quelles se détruisent par l'action de 
l'alcool, puisque je les trouve encore aussi 
visibles que la tache sur l’exemplaire conservé 
dans l'alcool, et rapporté de Surinam par Le- 
vaillant en 1788. Ces raisons me font croire 
que l’Æemiodus unimaculatus de MM. Muller 
et Troschel est un poisson d’une espèce par- 
ticulière et déjà connue de Bloch. 

Le poisson de M. Muller a les mêmes nom- 
bres que le nôtre. 


D;41:A211-— 12; V. 411; PT 


Bloch avait recu ses exemplaires de Suri- 
nam. | 


126 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


CHAPITRE XV. 


Du genre "TÉTRAGONOPTÈRE ( Z'étragonop- 
terus ). | 


‘Nous trouvons la première indication de 
ce genre dans Séba. On voit qu'Artedi avait 
la pensée de désigner sous ce nom un poisson 
à corps assez élevé, à bouche petite, ayant 
deux rangs de dents à la mâchoire supérieure 
et un seul à l'inférieure; c'est ce qu'il a parfai- 
tement indiqué dans la description détaillée, 
donnée, dans son Species, du Coregonus am- 
boinensis. M. Cuvier, en adoptant ce genre dans 
sa première édition, a fait de son poisson une 
description plus détaillée dans son Mémoire 
sur les Mylètes, où il a caractérisé ses Chalcées. 
Il a aussi eu soin de remarquer, dans ce mé- 
moire, qu'Artedi lui avait donné par erreur la 
dénomination de Tétragonoptère, en croyant 
que ce poisson pouvait se rapporter aux T'étra- 
gonoptères de Klein, qui ne sont autres que les 
Tétrodons de Linné. Dans la seconde édition 
du Règne animal, M. Cuvier a fait rentrer dans 
ses Tétragonoptères son Chalceus fasciatus, 
puis le Serrasalmus chalceus de Spix; il avait 
en cela parfaitement raison; mais il a laissé 
une diagnose fort incomplète des Tétragonop- 


CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 197 


ières, puisquil dit que ces poissons ont les 
dents tranchantes et dentelées des Serrasalmes. 
Cette comparaison est inexacte non-seulement 
quant aux dents, mais aussi quant à la disposi- 
tion des os de la mâchoire supérieure, bordée 
dans les Serrasalmes par lintermaxillaire seul. 

M. Muller a repris les Tétragonoptères d'Ar- 
tedi et de M. Cuvier, et en a bien exposé la 
diagnose caractéristique. Mais je ne crois pas 
qu'il ait été aussi heureux dans la synonymie. 
Ainsi il réunit sous sa première espèce, Tetra- 
gonopterus argenteus, cinq poissons diffé- 
rents. Il en est de même de son 7° macu- 
latus, où il fait de plus un double emploi; 
car je ne pense pas que le 7°. rutilus de 
Jenyns soit différent du 7. fasciatus de M. 
Cuvier. D'ailleurs je dois ici faire remarquer 
qu'en réunissant le $. bimaculatus de Bloch 
au second Charax de Gronovius pour en faire 
mon 2: Gronovi, je ne place ce poisson qu'’a- 
vec beaucoup de doute dans ce genre, puisque 
Gronovius ne lui donne qu'une seule rangée 
de dents à chaque mâchoire. Ce caractère le 
rapprocherait du 7°: interruptus de Jenyns, 
qui, comme l’observe M. Muller, appartient 
peut-être à un genre différent des Tétra- 
sonoptères, à cause de cette unique rangée 
de dents. Mais on sait que dans l'ouvrage que 


128 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


äg 


<E 


je publie je ne parle qu'avec une très-grande » 
réserve des poissons que je n'ai pas vus, et je. 
n'oserais pas, sur une simple description, éri-. 
ger un genre. Îl me paraît probable cependant 


que cette combinaison doit exister : elle com- 
pléterait dans ce groupe celle que nous offrent 
les Tétragonoptères avec deux rangs de dents 
à la mâchoire supérieure, les Piabucines, avec 
leurs deux rangs de dents à la mâchoire infé- 
rieure seulement, et les Gastéropelecus, qui 
en ont deux à chaque mâchoire. 

La splanchnologie des Tétragonoptères res- 
semble à celle de toutes les espèces de ce 
groupe, L’intestin ne fait qu'une circonvolu- 
tion; le nombre des cœcums varie beaucoup 


suivant les espèces, et je crois même suivant. 


les individus. J’en ai trouvé treize dans mon 
T!. rufipes et vingt-quatre dans un 7°! macu- 
latus. L'estomac était rempli de débris d’in- 
sectes et de petits poissons. 


Le TÉTRAGONOPTÈRE D'ARTEDI. 


( Tetragonopterus Artedii, nob.) 


Comme j'ai sous les yeux, dans les collec- 
tions du Muséum, un des Tétragonoptères 
du cabinet du Stathouder, qui a servi aux 
travaux d'Artedi, je suis à même de recon- 


CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 129 


naître la figure peu correcte que nous trou- 
vons dans Séba. 


Ce poisson a le corps rhomboïdal. Cepen- 
dant, l’espèce suivante l'a plus régulier, parce 
que, dans celle dont nous nous occupons, la 
courbe inférieure du ventre est plus simple depuis 
la gorge jusqu'a la queue. La ligne du profil du 
dos est d’abord un peu concave sur la nuque; puis 
elle forme une courbure convexe jusqu’à la dorsale ; 
elle redescend ensuite vers la queue, étant un peu 
convexe entre les deux nageoires. La tête mesure à 
peu près le quart de la longueur totale. L'œil est 
grand, car son diamètre est à peu près la moitié de 
la longueur de la tête. L'intervalle d’un œil à l’autre 
est un peu plus petit que ce diamètre. Le museau 
est gros et obtus. La bouche est fendue en travers. 
La mâchoire inférieure est seule mobile. Quand 
elle s’abaisse, la fente de la bouche devient assez 
grande. Il n’y a guère que la moitié du diamètre de 
l'œil entre le bord antérieur de l'orbite et l'angle de la 
bouche. On trouve un premier et très-petit sous- 
orbitaire au-devant de l'œil; puis un second, élargi 
en une peuite palette, et quine descend pas au-dessous 
du maxillaire; puis un troisième, assez grand, trian- 
gulaire, obtus vers le bas, couvre toute la joue. 
Trois autres sous-orbitaires étroits remontent jus- 
qu’au haut de l'œil en s'appuyant sur le bord montant 
du préopercule. Le limbe de cet os descend jusqu’à 
la fente de l’ouie, en cachant presque en entier 
l'interopercule. L’opercule est haut et étroit; il n’y 
a qu'un très-petut sous-opercule. La fente des ouïes 


DD £ 9 


130 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


est grande, La membrane branchiostège est soutenue w 
par quatre rayons. Les intermaxillaires ont deux ran- 
gées de dents comprimées, à couronne tricuspide; les 
internes sont un peu plus grandes que les antérieures. 
Je vois des dents semblables, à la mâchoire inférieure. 
Les maxillaires n’ont que quelques denis coniques 
près de larticulauon; puis une fine denticulauon , 
iout le long du bord. La dorsale est haute, mais 
peu large. L’anale est basse et à peu près de même 
hauteur sur toute son étendue; la caudale est four- 
chue; la pectorale dépasse l'insertion de la ventrale. 


B:145: D:411:3 A5 40; C"21:.P: 15: N8.* 


Les écailles sont assez grandes; on en compte 
trente rangées le long des flancs, entre l’ouiïe et 
la queue. La couleur du poisson, conservé depuis 
très-longtemps dans l'alcool, est argenté. On voit que 
le dos devait être plus foncé que le ventre. Une 
bandeletie longitudinale blanche va de l'angle supé- 
rieur de l’ouie au bord dorsal de la queue, tout 
près de la caudale. Une seconde bandelette, argentée, « 
très-marquée, part de la tempe et va s’évanouir sur 
le dos, un peu au delà de la dorsale. Il en existe 


* On ne doit pas s'étonner que nos nombres ne concordent 
pas exactement avec ceux d’Artedi '; car si la description des 
dents ne laisse aucun doute sur la détermination générique de 
l'espéce décrite et figurée par ce célèbre ichthyologiste, on doit 
conclure qu'il n’a pas compté les nombres avec beaucoup d’exac- 
titude, puisqu'il indique pour le nombre des rayons branchios- 
tèges 5 ou 6, qu'il avoue avoir eu de la peine à compter. Il dit 
D. 12; A. 34, etc. 

{ Artedi, Sp., p. 44, n.° 4. ÿ - 


a ce Ne ne à ci: À 


CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 131 


une autre, plus petite, entre celle-ci et la première, 
et qui correspond à l'intervalle des deux nageoires. 
Puis on peut croire que toute la carène du dos, 
depuis la nuque jusqu'à la caudale, était égale- 
ment argentée. La base de la nageoire seule serait 
foncée. Enfin, un trait argenté et oblique est tracé 
sur le bas des côtés ; il part obliquement du dernier 
rayon de l’anale, et va s’évänouir avant d'atteindre 
l'extrémité antérieure de la nageoire. 

Outre l'exemplaire que j'ai sous les yeux, 
je sais quil en existe un second au Musée de 
Leyde dont les couleurs sont distribuées tout 
à fait comme celles que je viens de décrire. 
M. Temminck, directeur de ce Musée, qui 
a rendu tant de services à notre ichthyologie, 
ma permis d'en prendre le dessin. 

Nos individus sont longs de trois pouces 
et quelque chose. 

J'ai dit, au commencement de cet article, 
que je croyais pouvoir rapporter au poisson 
dont nous nous occupons ici, la figure de 
Séba; cependant je dois faire observer qu’elle 
représente l'extrémité du museau beaucoup 
plus convexe; l'œil plus petit; mais comme 
il est évident que le dessin des écailles et 
des nageoires n’a pas été suffisamment soigné, 
je n'ose me décider à établir ici une syno- 


1. Séba, Thes., t. IT, pl. 34, fig. 8. 


1352 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


nymie rigoureuse, et je me demande si cette 
figure n'aurait pas été faite d'après une espèce 
distincte, quoique très-voisine de toutes celles 
que nous rapprochons dans ce chapitre. 

Si les ichthyologistes retrouvaient, dans 


À mi ir 82 


les collections d'Amsterdam ou d’Utrecht, les . 


types de cette espèce, elles devraient prendre 
le nom de Tetragonopterus Sebæ, puisque 
cet auteur aurait le premier publié ce Core- 
gonoides amboinensis d'Artedi. On serait en- 
core autorisé à établir cette espèce, si elle 
n'avait effectivement, comme le dit Artedi, 
que trente-quatre rayons à l’anale. Toutefois 
on ne peut que s'étonner de voir Gronovius' 
associer la figure de Séba à son cinquième 
Charax, dont il a publié une bonne figure 
dans son Museum ichthyologicum. Cette 
erreur de Gronovius n'a pas manqué d’être 
copiée par Gmelin et par Bloch. 


Le TÉTRAGONOPTÈRE ARGENTÉ 


(Tetragonopterus argenteus, Cuv.) 


Me paraît une espèce extrêmement voisine 
de la précédente, qui s'en distingue plus par 
les couleurs que par les formes. Je ne crois 


1. Gronov., Mus., tab. 1, fig. 5, et Zoophyl., p. 124, n.° 
381. 


CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 133 


pas être cependant en dehors de la vérité en 
disant que le profil de la nuque est un peu 
plus concave, et que l'œil est un peu plus 
grand. En voici d'ailleurs la description dé- 
taillée. 


La distance du bout du museau à la dorsale est, 
à très-peu de chose près, égale à celle de la dor- 
sale à la caudale et aux deux côtés inférieurs qui 
vont de chaque extrémité du corps à la plus grande 
saillie du ventre. La hauteur est aussi égale à sa 
longueur et à peu près moitié de celle du corps. 
Le museau est gros et obtus. La mâchoire inférieure 
dépasse un peu la supérieure quand elle est relevée, 
et beaucoup, quand elle est abaissée. La ligne du 
profil monte par une courbe concave sur la nuque, 
qui se redresse et devient convexe jusqu’à la dorsale. 
De cette nageoïre jusqu’à la queue, la ligne descend 
très-obliquement, et elle est très-peu convexe entre 
les deux nageoires du dos. La ligne du profil in- 
férieur est très-peu concave depuis le museau jusqu’à 
l'anus ; elle monte, droite et oblique, le long de 
lanale jusqu’à la queue, dont la hauteur est com- 
prise quatre fois et demie dans celle du tronc. La 
tête est courte. Sa longueur est un peu moindre que 
le quart de la longueur totale. L’œil est grand; son 
diamètre est, à peu de chose près, moitié de la lon- 
gueur de la tête; il est tout à fait sur le haut de la 
joue, sans que, cependant, le cercle de lorbite 
entame la ligne du profil; car il est évidemment 
au-dessous de la nuque. L'intervalle qui sépare les 


134 LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 


deux yeux est égal au diamètre de l'œil. Entre le, 
bout du museau et le bord antérieur de lorbite il 
n'y a que la moitié du diamètre. Le premier sous- 
orbitaire est irès-peut, mobile derrière le haut du 
maxillaire. Le second forme une peute paleite, un 
peu élargie vers le bas, et correspond à l'extrémité 
du même os. Le troisième est une grande plaque 
triangulaire, obtuse vers le bas; elle couvre presque 
toute la joue; le quatrième est étroit et trapézoïdal ; 
le cinquième et le sixième remontent derrière 
l'œil, en touchant à tout le bord montant du 
préopercule. Leur largeur est plus petite que la 
moitié du diamètre de l'orbite. On ne voit que le 
limbe inférieur du préopercule, dont l'angle, très- 
mousse, descend assez bas; il couvre presque tout 
linteropercule. L’opercule est haut et très-étroit, 
et le sous-opercule très- petit. Les ouïes sont très- 
largement fendues. L'isthme de la gorge est étroit. 
La fente de la bouche devient assez grande quand 
la mâchoire inférieure est abaissée; la supérieure est 
très-peu mobile. Les intermaxillaires portent deux 
rangs de dents tricuspides ; les maxillaires n’ont que 
deux ou trois petites canines auprès de leur aruicula- 
uon. Les dents de la mâchoire inférieure, semblables 
à celles des imtermaxillares, sont sur un seul rang. 
J'ai indiqué plus haut la place qu'occupe la dorsale. 
Cette nageoire est deux fois plus haute que large; ses 
derniers rayons sont bas. L’anale est à peu près 
d'égale hauteur dans toute sa longueur ; la caudale 
est fourchue; les pectorales atteignent au delà de 
l'insertion des ventrales. 


CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 135 
B. 4; D. 11; A. 40; C. 21; P. 15; V. 8. 

Les écailles sont assez grandes, assez fortes, et 
nous en comptons trente entre l’ouie et la caudale. 
La ligne latérale est très-marquée et courbe à son 
origine. La couleur parait avoir été verdâtre sur le 
dos et argentée sur tout le reste du corps. En avant 
de la dorsale on voit descendre du dos deux bandes 
foncées, visibles surtout par reflet, dont l’une s’arrête 
sur le haut de la fente des ouies, et la seconde 
descend jusqu'à la ligne latérale, à peu près vers le 
milieu de la pectorale. Une tache noire, très-marquée, 
occupe l’extrémité de la queue le long de la base 
de la caudale. 


L'exemplaire que je décris est celui qui a 
servi à M. Cuvier'; il a près de quatre pouces 
de longueur. J'insiste sur cette identité, parce 
que M. Cuvier n'a compté que trente-quatre 
rayons à l'anale, précisément le même nombre 
que celui indiqué par Artedi. J'ai vérifié plu- 
sieurs fois le nombre que jindique. 

Il y a lieu de croire que ce poisson est ori- 
ginaire de Bahia, car il a été rapporté du 


cabinet d'Ajuda par M. Geoffroy Saint-Hilaire. 


4. Cuv., Mém. du Mus., & IV, p. 455. 


136 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Le TÉTRAGONOPTÈRE AUX PIEDS ROUX." 


(Tetragonopterus rufipes, nob.) 


Ce Tétragonoptère est une espèce très- 
voisine des précédentes; cependant elle s'en 
distingue un peu par les formes et surtout 
par les couleurs. 


La crête interpariétale s'élève encore assez haut 
pour rendre la nuque concave; mais les trois exem- 
plaires que j'ai sous les yeux me prouvent que cette 
concavité est moins profonde que chez les espèces 
précédentes, parce qu’au-dessus de l’œil le front est 
un peu convexe. À partir de la crête interpariétale 
jusqu’à la dorsale, la courbe du profil du dos s’élève 
obliquement; mais elle est peu convexe. Enfin, la 
saillie inférieure du profil près de l'anus est un peu 
plus reculée par rapport à la position de la dor- 
sale. L’œil est aussi plus grand. Les nombres des 
rayons des nageoires et des écailles sont semblables. 


B. 4; D. 11; A. 40; C. 21; P. 15; V. 8. 


M. d’Orbigny, qui a vu le poisson frais, l’a dessiné 
olivâtre, rembruni sur le dos et sur la tête. Les 
opercules sont argentés. La dorsale, à base jaunûtre, 
a toute sa seconde moitié rembrunie, et sur un de 
mes exemplaires je vois que les extrémités de la 
caudale sont aussi plus foncées; les pectorales et 
l'adipeuse tiennent de la couleur générale du corps; 
les ventrales et l’anale sont vivement colorées en 
orangé, 


sw 


CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 137 


Ce poisson a été pris sur le marché de 
Buénos-Ayres. Nes exemplaires sont longs de 
cinq pouces. 


Le TÉTRAGONOPTÈRE DE SCHOMBURGK. 


( Tetragonopterus Schomburgkii, nob.) 


Parmi ces espèces à nuque concave, j'en 
trouve une dans les collections de M. Schom- 
Purgk qui se distingue de toutes les précédentes 


par la grandeur de l'orbite; car le diamètre n'est 
qu’une fois et deux üers dans la longueur de la 
tête. La hauteur, sous la dorsale, est égale à la moitié 
de la longueur du corps, en n’y comprenant pas la 
caudale. Les dents de la mâchoire inférieure sont 
assez fortes. 

B. 4; D. 11; À. 32; C. 25; P. 14; V. 8. 

La couleur est un olivâtre clair sur le dos, deve- 
nant 1risé de bleu et de rose sur les flancs. Une 
large tache noire est sur l'épaule; une autre à la 
base de la queue, et enfin, je vois que le bout du 
museau et l'angle sont fort rembrunis. La caudale a 
une bande verticale effacée ; la dorsale est pâle. 


Tel est le poisson pris par M. Schomburgk 
dans l'Esséquibo, et dont il m'a communiqué 
le dessin. Ce voyageur a donné aux collec- 
tions du Muséum un exemplaire de cette es- 
pèce; mais l'individu a été blessé, de sorte 
qu'il n'est pas possible de décrire avec détail 


138 LIVRE XXII SALMONOÏDES. É 


et d'après nature le contour depuis la nuquew 
jusqu'à la dorsale. Ce que je vois du profil dus 
ventre et de la portion postérieure du corps, 
me prouve quil est différent des espèces voi- 
sines , et d’ailleurs sur cet exemplaire il est 
facile de saisir le caractère de la grandeur de 


l'orbite. Le poisson est long de six pouces. 


Le TÉTRAGONOPTÈRE ORBICULAIRE. 


(Tetragonopterus orbicularis , nob.) 


Je désigne sous ce nom une espèce, qui se 
distingue des précédentes 
par un corps plus arrondi. La hauteur n’est qu’une 
fois et demie dans la longueur totale. La nuque est 
un peu moins concaye. La dorsale est moins pointue 
de l'avant. La tête est proportionnellement plus courte; 
car elle n'est que le cinquième de la longueur totale. 
L’oail est contenu deux fois et demie dans cette tête. 
Le troisième sous-orbitaire a son angle inférieur plus 
fermé, et le limbe du préopercule, sous lui, est 
aussi plus anguleux. La caudale est plus fourchue, 


et ses lobes un peu plus aigus. 


O 
B. 4; D. 11; À. 84; C. 21; P. 113 NV. 1. 


La dorsale est moins haute ; l’anale est plus courte. 

Le nombre des écailles sur les flancs est de trente- 
cinq. 

Je possède un exemplaire de cette espèce, 

rapporté de lEsséquibo par M. Schomburgk. 


CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 139 


Il à près de quatre pouces de long; sa couleur 
était olivâtre; une bandelette longitudinale et 
argentée a laissé des traces sur la queue; on 
voit sûr les flancs et sous la dorsale une tache 
noirâtre presque effacée ; il n'y a pas de tache 
noire à la base de la caudale; mais les rayons 
mitoyens me paraissent plus foncés dans l'angle 
de la fourche. 

J'ai trois autres individus, rapportés de l'A- 
mazone par M. de Castelnau. Ceux-à n'ont 
guère que deux pouces et demi; ils ont con- 
servé le brillant argenté du corps. Le long de 
. la ‘colonne vertébrale, une bandelette argen- 
tée, paraissant bleue par reflet, semble limiter 
la couleur roussâtre ou verdâtre du dos. J'a- 
percois sur un de ces exemplaires un reste de 
tache noirâtre, un peu plus avancée que dans 
celui de M. Schomburgk. Je ne doute pas 
cependant que tous ces individus n'appartien- 
nent qu'à une seule et même espèce. 


Le TÉTRAGONOPTÈRE BRÈME. 
( Tetragonopterus abramis, Jen.) 
M. Jenyns a donné, sous le nom que nous 
lui conservons, la description et la figure d’une 
espèce très-voisine de celle-ci. 


Elle a cependant la nuque moins concave; le profil, 


140 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 
en général, plus régulier et plus semblable à celui, 
du ventre; la couleur d’un argenté bleuâtre, avec 
une bandelette brillante sur chaque côté. Il y a une 
tache noire sur l'épaule et une bande de même 
couleur sur le milieu de la caudale; celle-ci parait 
s'être effacée dans l'alcool; mais la tache de l'épaule 
est restée visible. 


M. Jenyns a fait suivre la description très- 
détaillée de son espèce de quelques observa- 
tions sur ses affinités. En indiquant le Tetra- 
gonopterus chalceus de Spix, il remarque que 
son T° abramis a les écailles beaucoup plus 
petites. 

Ce poisson a été pris en octobre par M. Dar- 
win dans le Rio Parana. 


Le TÉTRAGONOPTÈRE CHALCÉE. 


(Tetragonopterus chalceus, Agassiz’.) 


Est une espèce 


à nuque très-concave, creusée d’un sillon longitu- 
dinal, qui avance jusqu’entre les yeux. Au delà de 
la nuque, le profil du dos est un peu moins élevé 
que celui des espèces précédentes. Les nombres, 
d'après M. Agassiz, sont : 

D: 1254 32; 07295 /PET4 5 V8. 


Tout le corps est couvert de grandes écailles 


1. Agassiz, Pise. Brasil., p.°10, pl. 33, fig. 1. 


CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 141 


minces, plus hautes que longues. La couleur est 
un vert rembruni sur le haut du dos, devenant 
dorée sur tout le reste du corps. Ces teintes dorées 
se fondent dans le bleuâtre des nageoires. Je ne puis 
mieux comparer ces couleurs qu’à celles du Cyprinus 
carassius. Les opercules sont argentés. L'individu 
conservé dans l’alcool existe dans le Musée de Munich ; 
il est long de trois pouces trois quarts. 


Comme M. Spix n'a indiqué aucune tache 
humérale ni caudale; que M. Agassiz n’en parle 
pas dans sa description; et comme, d'un autre 
côté, les nombreux individus conservés dans 
nos collections, conservent parfaitement les 
taches noires dont ils sont ornés, je ne crois 
pas me tromper, en pensant que cette espèce 
manque de ces taches si générales dans pres- 
que tous les poissons de ce genre et qu'il faut 
la considérer comme distincte. Je me fonde 
d'ailleurs, pour établir cette distinction, non 
pas seulement sur cette variété des couleurs, 
mais sur des différences bien marquées dans 
le dessin du contour. 


Après avoir décrit ces espèces orbiculaires, 
nous arrivons à une suite d'autres poissons que 
le caractère de la dentition place auprès des 
Tétragonoptères, sans qu'ils aient la forme éle- 
vée de ceux-ci. Cette différence dans les formes 


442 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


est assez grande pour que j'aie cherché avec 
soin, Si je ne trouverais pas quelque caractère: 
accessoire pour les séparer. Loin de cela, jar 
rive à la forme très-allongée des Tétragonop- 
ières de Schomburgk par une intermédiaires 
déjà connue de Linné et de Bloch. Cette ran- \ 
sition justifie pour moi les réunions que j'ai 
faites de quelques genres précédents établis 
par mes prédécesseurs. 

Je vais commencer par la description de 
- lespèce à corps le plus haut dans ce groupe 
des Tétragonoptères allongés. 


Le TÉTRAGONOPTÈRE DE LinNé. 


( Tetragonopterus Linnæi, nob.) 


La première de ces espèces 


a le corps en ovale allongé, dont la hauteur mesure 
le uers de la longueur totale. La tête y est comprise 
à peu près cinq fois. La dorsale est pointue de 
l'avant; l’anale est basse, assez longue; la caudale 
est fourchue. 


D. 10; A. 32; C. 95: P. 13: V. 8. 


Le museau est peut et un peu pointu. La couleur 
est un argenté verdàtre sur le dos. Une bandelette 
brillante va de l'épaule à la queue. 11 y a deux taches 
de chaque côté du corps; l’une, sur l'épaule ; l'autre, 
sur la queue. Notre exemplaire a près de trois pouces. 


CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 143 


Il a été envoyé de Cayenne par M. Leprieur. 

C'est, des espèces que j'ai sous les yeux, celle 
qui ressemble le plus à la figure du poisson 
donné par Linné sous le nom d’Ælbula ma- 
culata.” 


Le TÉTRAGONOPTÈRE DE GRONOVIUS. 


( Tetragonopterus Gronovit, nob.) 


Si lon compare à la précédente espèce la 
figure de Gronovius”, reproduite dans le Zoo- 
phylacium, on ne tarde pas à reconnaitre les 
différences principales qui existent entre le 
dessin de son contour et celui de la figure du 
Musée du prince Adolphe-Fréderic. Or, je re- 
trouve dans un assez grand nombre de poissons, 
qui nous sont venus de Surinam, les mêmes 
différences entre celui que j'ai appelé 7. de 
Linné et celui-ci que je dédierai, par une 
raison analogue, à la mémoire de Gronovius. 

Le corps est allongé. La plus grande hauteur ré- 
pond à la région des pectorales, et non pas, comme 
dans le précédent, à celle de la dorsale. Cela dépend 
de la saillie du ventre en avant des ventrales. Cette 
hauteur est un peu moins considérable que celle de 
l'espèce précédente; car elle est contenue trois fois 


1. Linn., Mus. Ad. Freder., tab. 82, n.° 78. 
2. Mus. ichthyol., 1. X, pl. 1, fig. 5. 


444 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


et quelque chose dans la longueur totale. Pour le 


À 


“4 
à 


47 

7 

F 
W 
EX 
LUS 


reste, les poissons se ressemblent sous tous les rap- 


ports. Ce qui me paraît le caractère essenuel de 
cette espèce, en la comparant à la suivante, serait la M 


brièveté de l’os huméral. 
D. 11:;.4. 82; C:125; P.:12; V. 8. 
Il y a quarante écailles le long des flancs. On 


trouve les mêmes taches sur l'épaule et sur la queue, 
et le fond de la couleur est semblable. 


Nos exemplaires sont venus de Surinam par 
MM. Leschenault et Doumerc, et des rivières 


de la Guyane, par M. Schomburgk. 


Je me crois d'autant plus fondé à établir : 


cette espèce, que je retrouve parfaitement le 
même profil dans le Sa/mo bimaculatus de 
Bloch. J'ai déjà eu occasion de remarquer 
comment la synonymie de cet auteur est 
erronée. Si la figure de Gronovius, com- 
parée au poisson que j'ai sous les yeux, me 
détermine à rapporter sa description au genre 
des Tétragonoptères, je dois cependant faire 
observer que les paroles de Gronovius* me 
laissent encore dans l'incertitude; car il dit 
expressément, quil n'existe qu'un seul rang 
de dents à chaque mâchoire. Si les dents 
étaient mobiles sur les lèvres, ce que les au- 


1. PL 882, fig. 2. 
2. Gronov., Mus. ichthyol., p. 19, n.° 54, tab. 1, fig. 5. 


CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 145 


teurs de ce temps n'observaient pas avec autant 
d'attention que nous le faisons aujourd'hui, 
son poisson prendrait place dans nos Piabu- 
ques et serait une nouvelle espèce de ce genre. 
Mais le grand nombre d'individus de tous ces 
Tétragonoptères à tache sur le haut de l'épaule, 
que nous avons reçus des différents points de 
l'Amérique méridionale, me font cependant 
penser que le poisson dessiné par Gronovius 
devait être un Tétragonoptère. 


Le TÉTRAGONOPTÈRE A BANDELETTE. 


( Tetragonopterus 1tæniatus , Jenyns.) 


Le Tétragonoptère, publié sous ce nom par 
M. Jenyns, est encore excessivement voisin 
du précédent ; 

car 1l a les mêmes formes générales; les mêmes cou- 

leurs ; mais il s’en distingue par deux caractères faciles 

à apprécier. L’un d’eux consiste dans une plus grande 

largeur de l'os de l'épaule, qui fait au-dessus de la 

pectorale un petit écusson triangulaire, très-notable. 

Enfin, 1l se distingue encore par le nombre des 

rayons de lanale, qui est plus courte. Cette nageoire 

n'a que vingl-sepl rayons. 

B. 4; D. 10; A. 27; C. 253 P. 143 V. 8. 


Les collections du Muséum possèdent un 
exemplaire de ce poisson, long dé cinq pou- 
SEE 10 


446 | LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 


spé op 
PET Ye 


ces: il vient de la Mana, par M. Leschenault. 


Outre l’exemplaire que examine ici, Yai la 
P 5 ] 


certitude qu'il en existe un autre, semblable, . 


dans le Musée de Leyde, qui a été envoyé de 
Surinam par M. Diepering. Sur le dessin que 
j'en ai pris, le caractère du scapulaire y est très- 
nettement exprimé. Ma détermination, rela- 
tivement à l'espèce de M. Jenyns, n’est fondée 
que sur la similitude du nombre des rayons, 


et encore n'en compte- -t-1l que ns «| à 


l'anale. 


Le TÉTRAGONOPTÈRE À GRANDES ÉCAILLES. 


(Tetragonopterus grandisquamis, Mull.) 


MM. Muller et Troschel!' ont une autre 


espèce, distincte par ses grands yeux. 


La hauteur est deux fois et demie dans la longueur. 
Les nombres des rayons de l’anale sont les mêmes 
que ceux de l'espèce précédente, et elle ne me pa- 
rait en différer que par l'absence de tache humé- 


rale. 
D. 11; À. 28; P. 14; V. 9. 


Cette espèce est conservée dans le Musée 
de Berlin ; je l'ai observée à Leyde, où les in- 


4. Mull. et Trochel, Horæ ichthyol., t. VUE, fig. 2, p. 27. 


CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 147 


dividus proviennent des collections faites à 
Surinam par M. Diepering. Je dois cependant 
faire observer que ce poisson me paraît extré- 
ment voisin de notre 7: tæniatus; car, dans 
les individus de cette dernière espèce ; la tache 
humérale est quelquelois très -peu marquée. 
Elle ne devient, en quelque sorte, visible que 
sur les exemplaires qui ont perdu leurs écailles. 
Il faudrait, pour plus de certitude, pouvoir 
rapprocher tous ces individus. 


Le MosaARRa. 


( Tetragonopterus Orbignyanus, nob.) 


Le voyageur, auquel nous dédions cette 
espèce, a eu le soin de dessiner sur les lieux 
ce nouveau l'étragonoptère. 


Il ressemble tout à fait au Tetragonoplterus 
Gronovii par la forme générale. Il a cependant le 
dos un peu plus convexe. À en juger par le dessin fait 
sur le poisson récemment tiré de l'eau, les couleurs 
sont assez différentes. Le dos est gris, avec une assez 
large bande qui descend jusqu’à la ligne latérale, en 
passant derrière la tache humérale et sans se con- 
fondre avec elle. Tout le reste du dos est couvert de 
séries verticales de points noirâtres, qui ne descendent 
pas au-dessous de la ligne latérale. La tache caudale 
se prolonge en bandeleue. Toutes les nageoires sont 
d’un assez beau jaune citron. 


148 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


Outre les exemplaires de M. d'Orbigny, 
nous en avons reçu deux autres qui avaient 
été envoyés de la Plata à M. Baillon. 

M. d'Orbigny nous a donné sur cette espèce 
les renseignements quil a recueillis dans le 
pays. On l'y connaît sous le nom de Hojarra. 
IL est répandu, depuis les Missions jusqu’à 
Buénos-Ayres, dans le Parana, l'Uruguay et 
la Plata. Il préfère les fonds sablonneux et 
rocailleux, où le courant est rapide; il se jette 
avec avidité sur les corps en putréfaction. Il 
ne craint pas d'attaquer les hommes qui se 
baïgnent, et il les blesse en leur emportant des 
morceaux de peau. Cest une des espèces les 
plus voraces et les plus acharnées. Les indi- 
vidus ne deviennent pas très-grands; ils ne 
dépassent guère sept à huit pouces. La tache 
noire de la caudale est peu marquée sur les 
jeunes. Ce poisson sert de nourriture aux Do- 
rados (Sa/minus Orbisnyanus). Les habitants 
le mangent et l'aiment beaucoup. On se plaît 
à le pêcher, à cause de son extrême voracité. 
Il suffit, pour le prendre, d’attacher une épin- 
gle pliée au bout d’un fil fixé à une petite ba- 
guette et de battre l’eau pour le faire venir. 
On l’amorce avec un petit morceau de viande 
crue. 


CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES, 449 


“ 


Le TÉTRAGONOPTÈRE FASCÉ. 


(Tetragonopterus fasciatus, nob.) 


C’est effectivement ici la place du poisson 
que M. Cuvier a décrit et figuré dans les Mé- 
moires du Muséum sous le nom de Chalceus 
Jasciatus. 


Cette espèce se distingue des précédentes 


par un corps un peu plus régulièrement ovale et 
allongé. La plus grande courbure du profil du ventre 
est en arrière des ventrales. Le museau est aussi plus 
gros et plus obtus. Les nombres sont d’ailleurs les 
mêmes. Les rayons de l’anale ont des scabrosités 
sensibles et semblables à celles que nous retrouve- 
rons dans une des espèces suivantes. 

C'est un poisson brun roussâtre sur le dos, ver- 
dâtre sur les flancs, avec une bande longitudinale 
bleuâtre, à reflets argentés, qui se confond sur la 
queue avec la tache de l'extrémité. On retrouve aussi 


celle de l'épaule. 
D. 11; À. 25; C. 25; P. 44; V. 8. 
D’après le dessin de M. d'Orbigny, les nageoires 
sont roses, assez brillantes. 
Les premiers exemplaires apportés à M. 
Cuvier viennent du Rio San- Francisco, par 
M. de Saint-Hilaire. Nous en avons recu d’au- 


1. Cuvier, Mém. du Mus., t. V, p. 352, pl. 26, fig. 2. 


150 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


tres, par MM. Quoy et Gaimard, et récem- 
ment M. de Castelnau en a envoyé aussi des 
eaux douces de ce pays. Les plus longs indi- 
vidus ont cinq pouces. 

Je ne puis pas croire qu'il faille distinguer 
de l'espèce précédente le 7° rutilus de M. 
Jenyns'. Quoi qu'il en soit, il est certain 
qu'elle ressemble beaucoup plus aux indivi- 
dus décrits par M. Cuvier sous le nom de 
T! fasciatus, qu'aux différents Tétragonop- 
ières auxquels M. Muller les a associés dans 
son espèce de 7. maculatus. Les formes sont 
tout à fait semblables. Les nombres sont : 

D. 10; A. 29, etc, 


M. Jenyns indique un brun verdâtre à re- 
flets irisés sur le dos, les nageoires d’un orangé 
foncé, avec une bande longitudinale noirâtre 
sur la caudale. L'espèce observée par M. Dar- 
win, vient du Rio Parana. 

Je trouve dans les notes de M. d'Orbigny, 
que c'est le Salmone des Espagnols de Buénos- 
Ayres; quon le prend communément dans la 
Plata pendant le mois de janvier; quil est plus 
rare depuis le mois de mars jusqu'au mois de 
septembre. Ce poisson paraît venir de l’'Uru- 
guay; M. d'Orbigny ne l'a pas rencontré dans le 


1. Jenys, Zoo!. of the voy. of 1he Beagle, fish., pl. 23, n.° 2. 


CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 151 


Parana. C'est un excellent poisson, très-estimé, 
qui atteint jusqu'à un pied au moins de long. 
La tache qui est derrière les opercules est 
bleuitre, et elle disparaît chez les adultes. Je 
ne serais pas étonné que ce Salmone de Bué- 
nos-Ayres ne constituât une espèce distincte 


de celle du Brésil. 


Le TÉTRAGONOPTÈRE A NAGEOIRES RUGUEUSES. 


( Tetragonopterus scabripinnis, nob.) 


M. Jenyns a observé un de ces petits Té- 
tragonoptères , 

qui a des scabrosités sensibles sur les rayons; elles 

sont un peu plus grosses sur l’anale que sur les 

autres nageoires. Le poisson a, d’ailleurs, le corps 

plus allongé; car la hauteur est comprise trois fois 

et deux üers dans la longueur totale. 


D. 10; A. 27; C. 19, etc. 

Leurs couleurs sont semblables à celles des 
espèces précédemment décrites. Ces petits 
poissons nous viennent de la rivière qui coule 
devant Lima, le Rio Rimac. Ils ont été en- 
voyés par M. Fontaine. 

Nos exemplaires sont longs de trois pouces. 
Ils ressemblent très-bien à la figure que M. 
Jenyns*' nous a laissée de cette espèce. 


1. Zool. of the Beagle, fish., pl. 28, n.° 3. 


152 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Le TÉTRAGONOPTÈRE À LIGNE LATÉRALE 
INTERROMPUE. 


( Tetragonopterus interruplus , Jenyns.) 


Le même naturaliste” a désigné, sous le nom 
que nous lui conservons, une espèce très-voi- 
sine de celle-ci, 

qui a cependant le corps un peu plus court et un 

peu plus haut, et qui a un caractère remarquable 

dans la brièveté de la ligne latérale; elle cesse, en 
effet, vers le premier tiers du corps. 

Ce serait une des espèces à anale des plus courtes; 
car M. Jenyns n’y a compté que vingt rayons. 


Ce poisson vient de Maldonado, où il a été 
pris par M. Darwin. Il est long de deux pouces 
et demi. 

M. Muller remarque, avec raison, que ce 
Tétragonoptère étant indiqué par M. Jenyns 
avec un seul rang de dents à la mâchoire su- 
périeure, appartient peut - être à un autre 
genre. Tout en acceptant la justesse de cette 
observation, je ne l’étendrai pas autant que 
mon célèbre confrère, je dirai seulement que 
ce poisson devrait prendre place dans le groupe 
des Piabuques; mais comme je ne Pai pas vu, 
je n'ai pas trouvé de graves inconvénients à le 


1. Jenyns, Zoo!. of the Beagle, fish., pl. 24, n.° 4. 


CHAP. XV. TÉTRAGONOPTÈRES. 453 


laisser où le premier auteur, qui en a fait la 
description, l'a placé. 


Le TÉTRAGONOPTÈRE DU PÉROU. 


(Teiragonopterus peruanus , nob.) 


Je crois que nous retrouvons le T'étrago- 
noptère indiqué sous ce nom par M. Muller’ 
dans un petit poisson extrêmement voisin du 
précédent 
par ses formes générales; mais qui a une ligne laté- 
rale, étendue, comme à l’ordimaire, jusqu'a la cau- 
dale. Les nombres sont les mêmes : 

D. 11; A. 30 — 32. 


Notre espèce vient, comme les individus de 
M. Muller, du Pérou : elle a été pêchée, avec 
la précédente, par M. Fontaine dans la Rimac, 
auprès de Lima. Ceux du Musée de Berlin 
viennent aussi du même endroit. 


Le TÉTRAGONOPTÈRE Wappi. 


(Tetragonopterus Wappi, nob.) 


M. Schomburgk nous a donné sous ce nom 
indien un petit Tétragonoptère 


1. Mull. et Trosch., Horæ ichthyol., p. 14, n.° 4, et p. 28, 
t. VIIL, fig. 1. 


154 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


à troisième sous-orbitaire convexe et strié, qui a les 
nageoires courtes et arrondies ; le corps oblong ; car 
la hauteur est trois fois et deux üers dans la lon- 
gueur totale. 

D. 11; A. 25; C. 25; P. 13; V. 8. 

Le dos est vert, tacheté de noirâtre; le ventre 
rouge; les flancs bleuâtres; les nageoires sont rou- 
geûtres. On retrouve la trace d’une tache humérale 
et une bandelette noire oblongue, plus foncée sur 
la queue qu'en avant de la ventrale. 


Ce petit poisson, long de quatre pouces, pa- 
rait avoir quelque affinité avec le 7! fasciatus; 
mais il est plus allongé, et son sous-orbitaire 
le distinguerait suffisamment, quand même il 
aurait perdu ses couleurs. 


Le TÉTRAGONOPTÈRE. VIEJITA. 
( Tetragonopterus viejita, nob.) 


À cette longue liste d'espèces, nous avons 
encore à ajouter celle que nous trouvons dans 
les collections de M. Plée. 

Elle est remarquable entre toutes par la grosseur 
de ses dents, qui, d’ailleurs, ont tout à fait les ca- 
ractères de celles du genre. Le corps est allongé ; les 
écailles sont assez grandes; la caudale a une bande- 
lette oblongue, qui rappelle celle du T. fasciatus. 

D:A1:4.07; P:,18 ,; ete. 


Ce poisson est long de cinq pouces et demi; 


CHAP, AV. TÉTRAGONOPTÈRES. 155 


il vient de la lagune de Maracaïbo. Je crois 
devoir rapporter à cette espèce un exemplaire 
du Brésil méridional qui a été recueilli par 


. M. Auguste de Saint-Hilaire. 


Le TÉTRAGONOPTÈRE A QUEUE NOIRE. 


( Tetragonopterus melanurus, nob.) 


Après l’espèce précédente, si remarquable 
par ses grosses dents, nous avons à placer 
celle que Bloch a désignée sous le nom de 
Salmo melanurus. 

Le corps est allongé, et la hauteur est du cin- 
quième de la longueur totale. Les maxillaires sont 
coudés un peu au-dessous de leur articulation avec 
les intermaxillaires, et c’est au-dessus du coude qu'il 
y a quelques dents. La mâchoire inférieure est mo- 
bile et longue, d’où 1l resulie que la bouche paraît 
plus fendue que celles des autres Tétragonoptères. 
La pectorale est longue, et atteint jusqu’à l’inseruon 
de la ventrale; l’anale occupe aussi une assez grande 
étendue, 

D. 11; A. 25, etc. + 

Malgré la différence du nombre des rayons 
à l’anale entre nos exemplaires et ceux comptés 
par Bloch, je ne puis douter de l'identité 
spécifique de nos poissons. 

Nous en avons plusieurs exemplaires de la 
Guyane donnés par M. Schomburgk. 


156 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Le TÉTRAGONOPTÈRE A CAUDALE MOUCHETÉE. 


(Tetragonopterus spilurus, nob.) 


Un autre petit Tétragonoptère, originairé 
de Surinam, et que le Musée de Leyde a 
cédé aux collections nationales de Paris, est 
remarquable 

par la longueur de son anale; car c’est le seul de 

tous ces poissons où elle ait quarante -huit rayons. 

Il à d’ailleurs la courbure du ventre très- -arquée 


aux ventrales; la hauteur de la queue très-petite ; 
le museau pointu. 


D. 11; A. 48, etc. 

Ce petit poisson, quoique décoloré, a une 
bandelette argentée très-marquée sur les flancs 
et une tache noire sur la base de la caudale. 
Il a été envoyé par M. Diepering. Les exem- 
plaires n’ont que deux pouces. 


CHAP. XVI. BRYCINS. 457 


CHAPITRE XVI. 
Du genre Bryce (Brycinus). 


Je sépare des Tétragonoptères un poisson 
du Nil, qui me paraît cependant représenter 
dans ce fleuve les poissons de ce genre. Mes 
Bricynus ont le corps allongé comme les Chal- 
cées, les dents crénelées, serrées l’une contre 
l'autre comme les Tétragonoptères. L’intervalle 
qui sépare les deux rangées de la mâchoire 
supérieure est plus large. Enfin, je trouve un 
caractère distinctif dans la présence du talon 
de la couronne. La dorsale et l’anale sont hautes. 
Je ne connais encore qu'une espèce de ce genre, 
qui se trouve également dans le Sénégal. 


Le BRYCIN AUX GRANDES ÉCAILLES. 


(Brycinus macrolepidotus , nob.) 


Le poisson que je vais décrire, ressemble 
plus au Chalceus Nurse qu'au C. Hasselquists. 


La forme générale du tronc peut être comparée 
à celle d’une Carpe, soit par la rondeur du dos, 
soit par la hauteur des flancs et de la queue. Cette 
hauteur, prise au-dessus de la ventrale, est quatre 
fois dans la distance du bout du museau à la base 
de la queue. L'épaisseur est un peu moindre que 
la moité de la hauteur. La tête est courte et du 
cinquième de la longueur totale. L'œil est éloigné 


158 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


du bout du museau de près de deux diamètres, lequel. 
est compris quatre fois et demie dans la longueur 
totale. La distance d’un œil à l’autre est de deux fois 
et demie ce diamètre. Au-devant de l'œil est un pre- 
mier sous-orbitaire, dont la partie supérieure me 
semble même détachée en une peute palette, située 
derrière la narine; puis on voit le second sous-or- 
bitaire, rectangle assez régulier, derrière le maxillaire ; 
le troisième est placé entre l'œil et l'angle du préo- 
percule; il touche au limbe de l'os; le quatrième et 
le cinquième suivent le bord montant de l’opercule; 
le sixième est tout à fait au-dessus de l'œil, et 
se lie à un sourcilier épais et peu mobile. Tous 
ces os sont assez fortement striés. {l en est de 
même de tous ceux qui concourent à former le 
dessus du crâne et la nuque. L’opercule, à bord 
postérieur arqué, descend obliquement vers l'angle 
du limbe; le sous-opercule est petit et fort étroit; 
linteropercule est long et en parte caché par le 
préopercule, surtout vers l'angle. L'extrémité du mu- 
seau est aplatie et avance comme une espèce de peute 
palette. Toute cette saillie est formée par les inter- 
maxillaires. Sur les côtés de la bouche descendent 
les maxillaires articulés à l'extrémité des premiers 
os. Ils n’ont aucune dent; celles des intermaxillaires 
sont sur deux rangs très-notablement écartés l’un 
de l’autre. La couronne des dents de la rangée 
extérieure est comprimée et dentelée. Je compte cinq 
de ces dents à chaque os. Les dents de la seconde 
rangée sont assez diflérentes entre elles. Les quatre 
moyennes ont la couronne large et tronquée, et ces 


CHAP, XVI. BRYCINS. 459 


espèces de molaires portent trois carènes denticulées. 
Vient ensuite de chaque côté une dent comprimée, 
dont la couronne n’a que deux carènes dentées; 
puis, une quatrième dent, dont la couronne n’a 
qu’une seule carène assez longue et multuidentée. Les 
dents de la mâchoire inférieure ont aussi la carène 
antérieure mulüdentée; mais le reste de la dent est 
taillé en biseau. Leur nombre est de huit, et derrière 
les deux mitoyennes il y en a deux petites tronquées, 
dont le bord antérieur de la couronne se relève en 
une pointe triangulaire assez aiguë. On voit, par 
conséquent, que les denis sont voisines de celles 
des Chalcées ; mais qu’on peut, cependant, les en dis- 
tinguer très-nettement. La dorsale de notre poisson 
est reculée sur la seconde moitié du corps, et répond 
à l'intervalle qui sépare les ventrales de l’anale. Cette 
nageoire est trapézoïdale, et assez haute de Favant. 
La caudale est plutôt échancrée que fourchue; les 
ventrales sont larges et triangulaires; les pectorales 
sont insérées à la base d’un huméral, qui se montre 
au dehors sous l’opercule en une assez large palette 
triangulaire, à bord inférieur festonné. Ces deux 
huméraux se rejoignent sous la gorge, de manière à 
former une carène assez sensible. La pectorale est 
longue, et atteint à l'insertion de la ventrale. 


B. 4; D. 10; A. 16; C. 27; P. 13: V. 10. 


Les écailles de ce poisson étaient très- grandes. 
J'en compte vingt-trois rangées le long des flancs. 


L'individu que j'ai sous les yeux est entiè- 
rement décoloré. J'ai examiné ses visceres, et 


160 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


jai trouvé un estomac très-grand, mais à pa-" 
rois très-minces, rempli de débris végétaux, 
consistant en fragments très-divisés de graines 
de dicotylédones et de rhizomes de monoco- 
tylédones. La vessie natatoire ne se prolonge 
pas au delà de l’anale, c'est-à-dire que la ca- 
vité abdominale ne s'étend pas comme celle 
des Chalcées du Nil. 

Je ne puis rien voir de l’état des couleurs 
de ce poisson, mais je ne crois pas me tromper 
en rapportant à notre espèce un des dessins 
faits sur le haut Nil par M. Riffaut. Ce dessin 
représente incontestablement un poisson du 
même genre, et je le crois bien de la même 
espèce. Le voyageur a coloré le dos en vert, 
les flancs et le ventre sont restés blancs, le 
bas de l'opercule était cramoisi, les nageoires 
d'un joli gris rosé. C'est le n.° 08 des dessins 
de M. Riffaut : le poisson est nommé Cambout. 

L'individu a été envoyé du Sénégal : il est 
long de quatorze pouces. 


CHAP. XVII. PIABUCINES. 4161 


CHAPITRE XVIL 
Du genre PiABuCINE (Piabucina). 


Je séparerai des Tétragonoptères et des Pia- 
buques un poisson qui semble tenir, par ses 
formes et par sa dentition, de ces deux genres, 
mais qui, cependant, présente une combinai- 
son dont M. Muller n’a pas trouvé d'exemple 
dans le cabinet dont il dispose. Mes Piabu- 
cines sont des poissons à corps allongé comme 
les Piabuques, à dents crénelées, fixes, comme 
celles des Tétragonoptères ; ils se distinguent 
de ceux-ci, par ce que la double rangée de 
dents est à la mâchoire inférieure; il n’y en a 
qu'une à la supérieure : c'est donc tout à fait 
l'inverse des Tétragonoptères. Je n'en connais 
qu'une espèce qui ressemble assez à un Æry- 
thrinus; voilà pourquoi je l'appelle 


PIABUCINE ÉRYTHRINOIÏDE. 


(Piabucina erythrinoides , nob.) 


Le seul poisson connu jusqu'à présent dans 
ce genre a tout à fait l'apparence extérieure 
d'un Érythrin; mais lorsqu'on étudie avec soin 
les différentes parties de son organisation, on 

22 ; 11 


162 LIVRE XXI. SALMONOÏDES. 


ne tarde pas à reconnaître qu'il faut l'en dis- 
tinguer, et quil appartient à la famille des 
Salmonoïdes. 

Il a le corps allongé et arrondi. La hauteur n’est 
que le sixième de la longueur totale. La tête est 
assez grande. La mâchoire inférieure dépasse la su- 
périeure, et termine un museau large et arrondi. Le 
dessus de la tête est légèrement convexe et assez 
large. Il n’y a que deux fois le diamètre dans l'in- 
tervalle des deux yeux, et ce diamètre est égal au 
cinquième de la tête. Au-devant de l'œil sont d’abord 
deux très-petts sous-orbitaires; puis en vient un 
troisième très-grand, à peu près trapézoïdal, suivi 
d'un quatrième, triangulaire. Ces deux-la forment 
une grande pièce, qui recouvre le préopercule tout 
entier, car il cache le bord montant du limbe. Le 
cinquième sous-orbitaire est étroit, allongé. Il a 
au-dessus de lui et en arrière un sixième petit osselet, 
qui touche tout à fait au haut de l’opercule. En avant 
de cet os et au-dessus du cinquième sous-orbitaire, 
est une petite pièce osseuse, triangulaire et mobile, 
placée derrière lœil, et qu'on peut considérer 
comme un sourcilier. L’opercule est assez grand. 
Son angle est rejeté tout à fait vers le bas. Le sous- 
opercule et l'interopercule sont tous les deux étroits 
et presque linéaires. Les maxillaires sont très-peuts, 
et n’ont que quelques faibles dents auprès de l’inter- 
maxillaire. Ceux-ci sont, au contraire, assez longs, 
et forment la plus grande partie du bord de la 
bouche. Ils sont armés de dents assez fortes, à cou- 
ronne tricuspide, serrées l’une contre l’autre et sur 


CHAP. XVII. PIABUCINES. 163 


un seul rang. La mâchoire inférieure porte une 
rangée de dents externes, semblables à celles d'en 
haut, et derrière elles se trouve un second rang 
de dents également tricuspides, mais très-petites et 
couchées sur l'os; elles rappellent, à la forme près, 
ce que nous observerons dans les Sa/minus. Les 
dents pharyngiennes sont petites, serrées et coniques, 
à couronne tout à fait simple. Les ouies sont très-large- 
ment fendues, et la membrane est soutenue par quatre 
rayons. La dorsale répond à peu près au milieu de 
la longueur totale; elle est haute, mais étroite. 
L’anale est rejetée assez en arrière; elle est basse, 
arrondie, et ses rayons sont très-larges. La caudale 
a le lobe supérieur poiniu et plus long que l'infé- 
rieur , qui est arrondi. La base est couverte d’écailles. 


B. 4; D. 10; A. 12; C. 21; P. 16; V. 8. 


Les écailles sont assez grandes, assez lâches, mais 
résistantes ; elles sont finement ciselées par de nom- 
breuses stries d’accroissement, parallèles au bord; 
puis, le centre est couvert d’un très-joli réseau, 
qui envoie des rayons tout au pourtour de l'écaille. 
Il y en a trente-sept entre l’ouie et la caudale. La 
couleur est plus ou moins verdàtre, avec une ban- 
delette longitudinale obscure sur le dos, et une 
seconde, de même couleur et de même largeur, par 
le milieu des côtés. Une tache noire est placée sur 
la base des quatre premiers rayons de la dorsale, 
et une autre sur l’origine des rayons de la caudale. 


Tel est le curieux poisson que nous devons 
aux recherches éclairées et assidues de l'in- 


464 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


fortuné M. Plée. Ce zélé naturaliste l'a trouvé 
dans les rivières de Maracaïbo, du côté du 
Parija, avec le Paradon suborbitale. 

Les deux individus que je possède ne sont 
pas en assez bon état pour essayer de faire 
sur eux des recherches anatomiques. 

Le plus grand a sept pouces de long. 


CHAP. XVIIT. GASTEROPELECUS. 165 


CHAPITRE XVIII 
Des SERPES où GASTEROPELECUS. 


Le très-petit poisson qui a donné lieu à 
‘établissement du genre Gasteropelecus, a 
été d'abord décrit et figuré par Gronovius 
dans le second fascicule de son Museum 
ichthyologicum ‘. Mais la description est 
inexacte; car cet habile naturaliste ne vit ni 
les ventrales, ni ladipeuse; aussi ne furent-elles 
pas représentées dans sa figure. Il est assez 
singulier que Linné, en acceptant ce que 
Gronovius venait de dire de ce poisson, l'ait 
placé dans son ordre des abdominaux, au lieu 
de lintroduire dans celui des Apodes, et 
cependant je crois que Linné avait observé 
la Serpe, puisque en la mentionnant dans 
la dixième édition du Systema naturæ parmi 
ses Clupées, il indique deux raÿons à la mem- 
brane branchiostège. La petitesse des ventrales 
et celle de l'adipeuse font qu'il n'aperçoit pas 
aussi ces nageoires, de sorte que ce petit 
Salmonoïde, qui constitue un genre cer- 
tainement bien distinct, se trouve confondu 
parmi les Clupées; il plaça cette espèce, 


1. Gronov., Mus. ichih., 1. 11, p. 7, n.° 255; tab. T, fig. 5. 


166 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


à laquelle il donnait pour diagnose pinnis 
ventralibus nullis, à côté de son Clupea sima, 
dont les ventrales sont extrêmement petites. 
Ce Clupea sima est établi dans la dixième 
édition, d’après un petit poisson du Musée 
de Holm, qui a six rayons à la membrane 
branchiostège, cinquante-trois à l'anale, et que 
nous avons reconnu parmi nos espèces du 
genre Pellone, clupéoïdes remarquables par la 
petitesse de leurs ventrales. Quelque temps 
après la publication de la dixième édition, 
Kælreuter' donna, dans les Actes de Pé- 
tersbourg, une nouvelle description et une 
nouvelle figure du Gasteropelecus. C'est sans 
aucun doute la Serpe que décrit le natura- 
liste de Pétersbourg. Il lui compte, comme 
Gronovius, trente-deux rayons à lanale, 
ce qui ne l'empêche pas de le confondre 
avec le Clupea sima de Linné, peut-être 
même de faire une double confusion, car au 
lieu de citer à la suite de la phrase de Linné 
l'épithète de Clupea sima, 1 donne Clupea 
sternicla. Mais Linné, dans la douzième 
édition, vient augmenter la confusion de 
toute cette synonymie; car il cite sous son 


1. Comment. nov. Petrop., 1. VI, 1761, p. 405, tab. 14, 
fig, 1, 2,18 


CHAP. XVIII. GASTEROPELECUS. 167 


Clupea sima, bien établi dans la dixième 
édition et bien caractérisé par son anale de 
cinquante-trois rayons, le Gasteropelecus de 
Kcælreuter, qui n’en a que trente-deux, et 
qu'il semble alors distinguer du Gasterope- 
lecus de Gronovius, quil cite toujours sous 
le nom de Sternicla. Pallas, dans son huitième 
fascicule des Specilegia zoologica', revint 
sur le travail de ses prédécesseurs. Il recon- 
naît la seconde nageoire ou l'adipeuse, ainsi 
que les ventrales, de sorte quil était tout 
près de rectifier ce que Gronovius, Linné et 
Kælreuter avaient laissé échapper d'inexact 
sur ce poisson. Mais malheureusement Pallas 
a adopté la confusion du $ystema naturæ 
relativement au Clupea sima; c’est là ce qui 
explique son étonnement de ce que Linné 
n'ait pas vu l'adipeuse de la Serpe, lorsqu'il 
en observait les ventrales. Il faut donc attri- 
buer à Pallas la découverte de l'adipeuse de 
notre poisson et lui donner le mérite de l'avoir 
parfaitement placé dans le groupe des Sau- 
mons. Bloch, en profitant du travail de son 
illustre compatriote, n’a pas, comme on le 
concoit bien, débrouillé les erreurs de syno- 
nymie faites avant lui. Il a été suivi ponc- 


1. Pallas, Spec. zool., fasc., 8, p. 50, tab. 3, fig. 4. 


7 


168 LIVRE XXII. SALMONOIÏDES. 


tuellement par M. de Lacépède. M. Cuvier, 
dans la première édition du Règne animal, 
ne me paraît pas avoir encore une idée bien 
nette de ce genre, quil prend dans Bloch 
et dans Lacépède. Il donne des dents coni- 
ques à la mâchoire supérieure, et des tran- 
chantes et dentelées à linférieure. IL place 
mieux ce genre dans la seconde édition, en 
le rapprochant de ses Characins, mais il ne 
le caractérise pas plus exactement. C'est M. 
Muller qui a établi avec une grande préci- 
sion la diagnose de ce genre. Il a très-bien 
vu que les dents de l’intermaxillaire et de la 
mâchoire inférieure ont une couronne tricus- 
pide, que la pointe du milieu est plus longue 
que celle des côtés, qu'elles sont sur deux 
rangs ; Car cest évidemment par un lapsus 
calami qu’il les indique unisériales, attendu 
qu'il ajoute que les dents du maxillaire sont 
coniques et sur un seul rang. On concoit 
qu'ainsi caractérisées, les Serpes constituent un 
genre parfaitement distinct dans ce groupe 
des Characins. Ces petits poissons sont remar- 
quables par la brièveté de leur intestin. J'ai 
vu, comme M. Muller, quil ne fait qu'un seul 
angle sigmoïdal, et jai trouvé sept cœcums 
autour du pylore. Nous ne connaissons encore 
qu'une seule espèce de ce genre, originaire 
de Surinam. 


CHAP. XVIII. GASTEROPELECUS. 169 


La SERPE. 


(Gasteropelecus sternicla, Pallas). 


Ce petit poisson 

a le corps excessivement étroit et très-haut à l'aplomb 
des pectorales. Il rappelle, par la forme compri- 
mée et tranchante de son ventre, celle des Pris- 
ügastres , dans la famille des Clupées; mais ici le 
tranchant du ventre n’a aucune dentelure. La plus 
orande hauteur des flancs est moitié, ou à peu de 
chose près, de la longueur totale. J'ai, en effet, un 
de ces petits poissons, dont la hauteur, portée deux 
fois sur le corps, n’atteint qu’à la base de la caudale, 
et j'en ai un autre où elle atteint presque à l’extré- 
mité de la nageoire. Dans l’un et l'autre, l'épaisseur 
n'est guère que du cinquième de la hauteur. La tête 
est très-petite, et surtout très-peu élevée; car sa hau- 
teur, mesurée par le travers de l'œil, ne fait guère 
que moitié de sa longueur, laquelle est comprise 
quatre fois et quelque chose dans la longueur totale. 
L'oeil est assez grand. Le premier sous - orbitaire est 
étroit, le second et le troisième sont plus larges, et 
couvrent tout le préopercule. L’opercule est trian- 
gulaire. Son bord inférieur est très-oblique; son 
sous-opercule est étroit; on ne voit pas, au dehors, 
l'interopercule. La fente des ouïes est longue, très- 
oblique d’arrière en avant, et de haut en bas, parce 
que la ceinture humérale se porte entre les deux 
branches de la mâchoire inférieure plus en avant que 
l'œil. La bouche est assez largement fendue pour un 


170 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


si peut poisson. Les denis sont assez grosses; 1l 
y en a deux rangs sur les intermaxillaires ; un seul 
sur les maxillaires et sur la mâchoire inférieure. 
Les premières ont la couronne tricuspide, l’épine 
du milieu étant plus longue que les deux latérales. 
Les dents du second rang de l’intermaxillaire sont 
semblables aux précédentes ; elles sont seulement un 
peu plus peutes; celles de la mâchoire inférieure 
ont encore la même forme, seulement les mitoyennes' 
sont plus grandes. Les dents du maxäillaire sont co- 
niques, très-pointues ; les deux premières, après l'ar- 
üculation, sont plus grosses que les deux ou trois 
suivantes. J'ai trouvé sur les deux exemplaires que j'ai 
à ma disposition cette double rangée de dents à l’in- 
termaxillaire. Il ne me parait pas, d’ailleurs, possible 
de croire que j'ai sous les yeux un poisson d'espèce 
et peut-être même de genre différents de celui de 
Bloch. Les pharyngiennes sont serrées, fines et en 
velours ; vues à un fort grossissement, il est facile 
de s'assurer qu’elles sont coniques et pointues. 
La dorsale est reculée sur le dos, car son pre- 
mier rayon correspond à peu près aux deux üers 
de la longueur du corps, en n'y comprenant pas 
la caudale. L’adipeuse est très-petite et tombe faci- 
lement; cependant, elle existe sur nos individus 
comme sur ceux de Bloch. L’anale est longue; elle 
commence au-devant de l'aplomb de la dorsale; ses 
derniers rayons touchent au lobe de la caudale; 
celle-ci est fourchue. La pectorale est très-longue, 
insérée au tiers supérieur de la hauteur; ses rayons 
sont arqués. La nageoire atteint l'extrémité de la 


CHAP. XVIII. GASTEROPELECUS. 171 
dorsale. Les ventrales sont excessivement petites, 
insérées très-peu en avant de l’anale. 

B'4:D:9; A:835 C. 121% P: 407.6. 

Les écailles, au nombre de trente, entre l’ouie et 
la caudale, sont assez fermes; elles ont de nom- 
breuses stries d’accroissement et quelques rares rayons 
divergents sur leur surface. La couleur est verdätre 
sur le dos, argentée au-dessous de la ligne latérale. 
Une petite bandelette bleuâtre, plus visible vers la 
queue que sur la région antérieure, suit le trajet de 
cette ligne. 


Les collections du Muséum possèdent deux 
exemplaires de ce poisson, lun provenant du 
cabinet du Stathouder, et l'autre acheté par 
moi à Amsterdam avec d'autres poissons que 
le marchand recevait de Surinam. 

La longueur de nos exemplaires est de 
deux pouces. 

M. Muller a observé sept appendices pylo- 
riques, un très-court intestin ne faisant pas 
même de circonvolution. Il a trouvé, dans 
les exemplaires qu'il a disséqués, des insectes 
dans l'estomac. 


172 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


CHAPITRE XIX. 
Des Disricuones (Drstichodus). 


Le poisson dont il va être question dans 
ce genre est, comme l'a très-jJustement remar- 
qué M. Geoffroy Saint-Hilaire, celui qui a 
été parfaitement décrit par Hasselquist sous 
le nom de Sa/mo niloticus cauda squamosa.* 
Ce voyageur l'entendait désigner par les Arabes 
de son temps, sous le nom de Vefasch. Mais 
très-peu de temps après la publication d'Has- 
selquist, Linné donna, dans la dixième édi- 
lion du $ystema naturæ, sous le même nom 
de Salmo niloticus, l'indication d’un poisson 
tout différent, qui, comme l'avait très-bien 
vu Forskal, est le Raï (4/estes dentex), et 
qu'il reconnaissait pour être très-éloigné du 
Salmo niloticus d'Hasselquist, qui est le 
Nefasch des Égyptiens. Pour appuyer cette 
proposition, Forskal ajoutait que le Nefasch 
a quatre rayons aux branchies, vingt-trois à 
la dorsale, et la base de la queue couverte 
d'écailles. Ce sont ces traits qui ont été em- 
ployés dans la treizième édition du Systema 
naturæ, pour établir le Sa/mo ægyptius, 


1. ler palestinum, p. 318, n.° 88. 


CHAP. XIX. DISTICHODES. 173 


que Gmelin reconnaît en même temps pour 
le Salmo niloticus d'Hasselquist, par consé- 
quent on doit admettre que le Sz/mo ægyp- 
tius est une espèce bien établie. Elle à été 
désignée dans l'Encyclopédie méthodique sous 
le nom de Salmone nefasch, épithète adoptée 
par M. de Lacépède, quand il a inscrit ce 
poisson dans son genre des Characins. Cette 
dernière détermination a été suivie par M. 
Geoffroy Saint-Hilaire, qui a donné, dans 
l'ouvrage d'Égypte, une description fort dé- 
taillée de ce poisson. Il l'a accompagnée d’une 
magnifique figure peinte d'après le vivant sur 
les bords du Nil, par Redouté. Ce characin 
nefasch est sur la même planche que la 
Citharine. 

M. Cuvier, n'ayant pas assez insisté sur la 
différence de dentition de ces deux poissons, 
les a réunis dans son genre des Citharines. 
Cest M. Muller qui a, dans sa Monographie 
de la famille des Characins, fondé le genre 
Distichodus. 11 est, en effet, parfaitement 
caractérisé par un double rang de dents aux 
deux mächoires. Elles sont petites, serrées, 
à couronne un peu comprimée et bifide. Le 
corps est allongé, comprimé, l'abdomen ar- 
rondi. La caudale et l'adipeuse sont couvertes 
de petites écailles semblables à celles du corps. 


174 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Il n’y à guère que le bord qui soit nu. Ces 
poissons ont un assez long estomac; la bran- 
che montante est allongée et très-charnue. Le 
pylore est pourvu de nombreux cœcums, 
allongés comme des petits intestins ; on en 
voit sur une assez longue étendue du duo- 
dénum et d'un seul côté. Le canal intestinal 
est d'ailleurs assez large et fait quatre circon- 
volutions. Ces Nefasch se nourrissent de 
plantes; on conçoit qu'ils peuvent très-bien 
les couper au moyen de la forme de leurs 
dents. 

Nous ne connaissons dans ce genre qu'une 
seule espèce, qui a été parfaitement décrite 
par Hasselquist, dont Linné n’a pas parlé, 
que Forskal a assez nettement caractérisée, 
que M. Geoffroy a fait mieux connaitre encore 
par la belle figure qu'il en a donnée : c'est le 
Nefasch des Arabes. 

En voici la description. Pour éviter cepen- 
dant toutes les confusions qui résultent de 
l'emploi des épithètes de niloticus ou d'ægyp- 
tius données à ces différents Salmonoïdes, je 
suivrai l'exemple de Lacépède, et j'appellerai 
le poisson 


CHAP, XIX. DISTICHODES, 175 


Le NErAscH. 


(Distichodus nefasch, nob.) 
Le Nefasch du Nil est un Salmonoïde 


à corps allongé, à profil inférieur droit et oblique, 
depuis le bout du museau jusqu’au delà des pecto- 
rales, à peu près horizontal jusqu’à l’anale, et qui a 
la queue assez grosse; car sa hauteur est deux fois 
et deux uers dans celle du tronc. Le profil du dos 
monte par une ligne courbe, depuis le bout du museau 
jusqu’à la dorsale; la courbure se continue en s’abais- 
sant un peu jusqu'à la fin de la nageoire du dos; 
après quoi la ligne du profil s’abaisse insensiblement 
en faisant quelques ondulations jusqu’à la caudale. 
La hauteur est trois fois et quatre cinquièmes dans 
la longueur totale. La tête est petite et courte; elle 
est cinq fois et deux üers dans la longueur totale. 
Le museau est déprimé. L’'intervalle entre les yeux 
est convexe et trois fois plus grand que le diamètre 
de l'œil. Le premier sous-orbitaire est tout à fait 
couché horizôntalement au-devant de l'orbite, et 
recouvre le haut du maxillaire. Le second est une 
petite pièce attachée derrière le bord de la mà- 
choire; il fait, avec le précédent, une échancrure, 
qui est remplie par la porüon visible de cet os. 
Le troisième sous-orbitaire est étroit et oblong. 
Les trois autres sont de très-petits osselets qui 
complètent le cercle de l’orbite. Aucun de ces os 
ne touche au bord du préopercule, et ne cuirasse, 
par conséquent, la joue. Le bord montant du préo- 


176 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


percule descend tout droit; puis dans la direcuüon 
de l'angle de la bouche; il donne un peu au-dessus 
une sorte de petit talon, qui vient élargir le bas du 
limbe arrondi. L’interopercule est peut, assez étroit. 
L’opercule est trapézoïdal et convexe; sa surface 
est striée; son angle postérieur est arrondi. Le sous- 
opercule est étroit et lisse; le bord membraneux 
de l’opercule est large. La fente de l’ouie est assez 
grande, quoique la membrane soit attachée sous 
l'isthme dans une assez grande partie de sa longueur. 
Il y à quatre rayons à la membrane branchiostège. 
La bouche est fendue horizontalement et un peu sous 
le museau. L'ouverture n’est pas très-grande, à cause 
du peu de mobilité des deux mâchoires. La supérieure 
est formée par les intermaxillaires, qui seuls portent 
des dents. Le maxillaire n’en a aucune; il est articulé 
et couché sur les angles de la bouche. La mâchoire 
inférieure a des dents semblables à celles de la su- 
périeure; ses deux branches, courtes et écartées, 
reçoivent entre elles un isthme assez large et la plus 
grande partie de la membrane branchiostège. Les 
dents sont implantées sur deux rangs, et quoiqu’elles 
ne soient pas attachées uniquement à la lèvre, elles 
sont cependant encore assez mobiles; elles sont toutes 
semblables entre elles, serrées les unes contre les 
autres. Chaque dent est une espèce de lame com- 
primée, dont la couronne est assez profondément 
entaillée, de sorte qu’elle est échancrée ou même 
bifide. Ii n’y en a point sur le vomer ni sur la langue. 
Les dents pharyngiennes sont en fins velours. Le 
bord de l’opercule et sa large membrane cachent 


CHAP. XIX. DISTICHODES. 477 


presque toute la ceinture humérale. On n'aperçoit 
que la petite plaque osseuse de l’huméral, au-dessous 
de laquelle est articulée la pectorale. Le surscapulaire 
est long et grêle. Le scapulaire est petit, court et 
étroit. IL est beaucoup moins visible que l'os précé- 
dent; mais l’huméral et les deux autres pièces de 
l’avant-bras, le radial et le cubital, forment une assez 
grande ceinture osseuse, dont la force est encore 
augmentée par un gros styléal. La pectorale est 
courte; la ventrale est un peu plus large et un peu 
plus longue. Le premier rayon de la dorsale répond 
à cette nageoire. Elle est allongée et peu haute. 
L’anale est courte et un peu arrondie. Il en est de 
même des deux lobes de la caudale, qui sont, de 
plus, recouverts d’écailles, semblables à celles du 
corps, jusqu'a l'extrémité de leurs rayons. L'adipeuse 
est aussi entièrement écailleuse. 


BY D.802;/A7 4550 215: 7P 18; VIE 


Les écailles du corps sont peutes, tellement cilieés 
que la surface du poisson est une véritable râpe. Il est 
impossible de remonter la main de l'extrémité de la 
queue vers la tête. Ces aspérités, vues à la loupe ou au 
microscope, rendent le bord libre de chaque écaille 
hérissé de dentelures assez longues. Tout le reste est 
marqué de stries concentriques. C'est une véritable 
écaille de cténoïde par la porüon libre, et de cycloïde 
dans tout le reste. La couleur est un vert umiforme, 
à reflets argentés. D’après la figure de Redouté, la 
caudale serait bordée de blanchâtre ; d’après celle de 
M. Riffaut, la base de toutes ces nageoires serait un 
peu roussâtre. 

Q0: ci 


178 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


J'ai sous les yeux un nombre assez con- 
sidérable d'individus de cette espèce; car 
il ny en a pas moins de dix-neuf de toute 
taille, depuis six pouces jusqu’à dix-neuf. Les 
plus anciens de la collection ont été rapportés 
du Nil par M. Geoffroy et par M. Olivier. 
M. Darnaud en a aussi de très-beaux, pris 
dans le Nil blanc, et enfin il y en a d'autres 
qui proviennent du Sénégal. Cette multi- 
plicité d'individus me prouve que certains 
d’entre eux ont une forme plus trapue que 
la plupart des autres; mais comme je trouve 
ces variations aussi a dans le Nil que dans 
le Sénégal, et que d’ailleurs les exemplaires 
n’offrent aucune différence spécifique notable, 
je me crois suffisamment autorisé à dire que 
le Nefasch est un poisson commun à ces deux 
grands fleuves de l'Afrique équatoriale ou sep- 
tentrionale. 


CHAP. XX. ALESTES. 479 


CHAPITRE XX, 
Du genre Axxsre (_4lestes, Mull.) 


Ce genre, justement fondé par M. Muller, 
comprend plusieurs espèces que M. Cuvier 
réunissait dans ses Mylètes. Il est caractérisé, 
parce que les dents de l’intermaxillaire sont 
sur deux rangées : celles du rang externe 
ont trois pointes tranchantes; la couronne 
des dents de la rangée postérieure est plus. 
obtuse; elle a aussi quelques pointes sail- 
lantes. Le maxillaire n’a aucune dent. La mä- 
choire inférieure a aussi les dents sur deux 
rangs : elles sont assez épaisses, creusées en 
gouttière; les bords sont plutôt festonnés 
que dentelés. Derrière les dents mitoyennes 
on en voit deux petites, coniques. Les pha- 
ryngiennes sont très-pelites, mais elles exis- 
tent. Je fais cette remarque, parce quelles 
paraissent avoir échappé aux observations de 
l'illustre fondateur de ce genre. Dans ce pois- 
son, les intestins ne font qu'une circonvolu- 
tion; nous comptons dix à douze appendices 
au pylore pour les espèces du Nil; celle du 
Sénégal en a quatorze. 

On voit que dans toutes les espèces de ces 
différents genres le nombre des cœcums varie 


180 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


beaucoup; je crois même que les variations 
sont individuelles. Les Alestes sont voraces et 
se nourrissent d'insectes, de vers et de pois- 
sons. Les espèces de ce genre nous ont offert 
une particularité des plus notables, qui n'a 
pas échappé aux habiles investigations de 
mon célèbre confrère et ami. M. Muller a 
très-bien remarqué que la vessie natatoire, 
en se prolongeant au delà de l'abdomen, dans 
la cavité conique qu'elle se creuse entre les 
muscles sacro-coccygiens, est étendue au côté 
droit des interépineux de l'anale, de telle 
facon qu'elle nest plus placée symétrique- 
ment, ce qui est contraire à ce quon observe 
généralement dans les autres poissons. Car 
j'ai eu occasion de signaler, dans le cours de 
cet ouvrage, un grand nombre d'exemples de 
ce prolongement de la vessie au delà de la 
cavité abdominale, mais l'organe était bifur- 
qué, et chaque corne passait l’une à droite, 
l'autre à gauche des interépineux de l'anale. 


Le Raï. 
(Alestes Hasselquisti, Muller.) 


Le Raï du Nil est un Salmonoïde 


à corps allongé, comprimé. Le ventre l’est un peu 
plus que le dos, sans être pour cela tranchant. La 


CHAP. XX. ALESTES. 481 


hauteur est comprise six fois dans la longueur totale 
de certains individus; dans d’autres, je ne la trouve 
que cinq fois. L’épaisseur fait en général le uers de 
la hauteur. La ligne du profil s’élève par une courbe 
très-peu sensible, mais régulièrement convexe, de- 
puis l'extrémité du museau jusqu’à la dorsale; elle se 
soulève au delà de cetie nageoire. La courbure 
du ventre me paraît moins sensible, car on pourrait 
presque dire que le profil est rectiligne depuis le 
bout du museau jusqu’à l’anale, et qu'il se relève 
ensuite obliquement vers la caudale. La hauteur de 
la queue est deux fois et deux üers dans celle du 
tronc. La tête est pete; elle a le museau étroit et 
obtus. La longueur est un peu plus grande que le 
septième du corps enter. L’œil, placé au milieu de 
la hauteur de la joue, mais plus près du bout du 
museau que de l’opercule, est assez grand. Son dia- 
mètre mesure le quart de la longueur de la tête. 
L'iris est recouvert par une paupière adipeuse, qui 
conserve beaucoup de transparence sur la cornée, 
mais qui devient sensiblement épaisse entre l’œil et 
le maxillaire. Je vois au-dessus de l'orbite un sour- 
cilier mince, peu mobile; son extrémité anté- 
rieure atteint au bord de la: narine postérieure. Je 
trouve au devant de l'œil, le long du maxillaire, un 
premier sous-orbitaire fort étroit, et qui recouvre 
toute la parue montante du maxillaire, et touche 
même au bord de l’intermaxillaire. Cette première 
pièce sous-orbitaire donne attache au bord antérieur 
de la paupière adipeuse. Vient ensuite un second 
sous-orbitaire, petit os rectangulaire, dont le bord 


182 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


antérieur est articulé sur la palette latérale du maxil- 
laire. Il se rétrécit un peu en arrière pour s’articuler 
avec le troisième sous-orbitaire ; celui-ci s'étend jus- 
qu’au bord postérieur de l'orbite, et couvre ensuite 
tout le bas de la joue jusqu’au limbe du préopercule. 
Je trouve ensuite derrière l'œil le quatrième et le 
cinquième sous-orbitaire; puis, enfin, le sixième, 
plus convexe, occupe toute la région temporale 
postorbitaire, et vient s'appuyer sur le sourcilier. 
On ne voit du préopercule, comme dans toutes 
les espèces de cette famille, que le limbe un peu ca- 
verneux de cet os. L'interopercule est long et étroit; 
l’opercule est une très-grande plaque en croissant, 
qui protége toute la partie postérieure de la joue; 
le sous-opercule est une petite plaque mince, comme 
écailleuse, étroite, mais longue. Les ouïes sont assez 
largement fendues. Nous comptons facilement les 
quatre rayons de la membrane branchiostège. La 
bouche est petite. La mâchoire inférieure a son mou- 
vement de bascule ordinaire; la supérieure est très- 
peu mobile. Le bord est presque entièrement formé 
par lintermaxillaire. Celui-ci est un petit os très- 
épais vers la symphyse; il se prolonge en un arc à 
double courbure, derrière lequel monte la plus 
grande parue du maxillaire, qui s'articule sur l’ex- 
trémité de l’ethmoïde, d’où 1l résulte que la mâchoire 
des Alestes est une très-curieuse exception dans toute 
cette famille des Characins ; car si l’on ne tenait pas 
compte des affinités naturelles et de l’ensemhle des 
caractères du poisson, mais. qu’on se laissât guider 
par les seuls rapports du maxillaire et de linter- 


CHAP. XX. ALESTES. 183 


maxillaire, 1l est certain qu'on ne placerait pas les 
Alesies dans la famille des Salmonoïdes. L'inter- 
maxillaire a dû être dilaté pour donner de la place 
à l'insertion des larges dents mitoyennes, implan- 
tées sur lui. Il y en a deux rangées; l’une, anté- 
rieure et courte, composée de trois petites dents 
peu distantes, à couronne tronquée et sans dente- 
lures. Derrière est une seconde rangée de quatre 
autres dents comprimées, dont la couronne est plus 
longue que large. Cette couronne, un peu creusée 
en gouttière, porte, en arrière et sur sa troncature, 
un petit talon pointu. Le maxillaire n’a aucune dent’; 
on l’aperçoit près de l'angle de la mâchoire par une 
simple petite palette articulée à l'extrémité de l'inter- 
maxillaire; mais tout le corps de l’os remonte derrière 
le premier et le second sous-orbitaire. La mâchoire 
inférieure a des dents assez épaisses, creuses, dont les 
bords sont plutôt festonnés que dentelés, et dont 
l'angle antérieur remonte en un petit talon qui cor- 
respond à l'intervalle des deux rangées de dents supé- 
rieures, ou plutôt qui contribue à user la couronne 
des dents de la première rangée et toute la partie 
antérieure des denis de la seconde, en même temps 
que le talon de la seconde rangée supérieure userait 
le talon postérieur des dents d’en bas. Derrière les 
deux dents mitoyennes sont deux petites dents co- 
niques. Les pharyngiennes sont très-petites. La dorsale 
est au milieu du tronc, en n’y comprenant pas la 
caudale ; elle est pointue de l'avant; une fois et deux 
üers aussi haute que longue; le dernier rayon ra 
guère que le üers des premiers. L’anale est longue, 


184 LIVRE XXII. SALMONOIÏDES. 


ayant à peu près les deux tiers de la hauteur du 
tronc au-dessus d’elle. La caudale est profondé- 
ment fourchue; les ventrales sont attachées au- 
devant de là dorsale, et cependant les pectorales, 
quoique étroites et pointues, ne les atteignent pas. 
Ces nageoires paires ont chacune dans leur aïsselle 
un appendice écailleux, assez long et pointu. 


B. 4; D. 10; A. 22; C. 23; P. 15; V. 9. 


Les écailles sont assez grandes, orbiculaires ; neuf 
stries rayonnent du centre sur toute la circonférence. 
M. Riffaut dit que le poisson a le dos brunâtre; les 
flancs gris ; la dorsale et la ventrale brunes ; le lobe 
supérieur de la caudale est de la même teinte, mais 
l'inférieur et l’anale sont rouges. La couleur est 
verdâtre sur le dos, ainsi que nous en pouvons 
juger par un très-beau dessin peint sur le frais par 
Redouté : le dessous des côtés est glacé d'argent; c’est 
le dessin qui a servi d’original à la planche gravée 
dans l'ouvrage d'Égypte. 

Les viscères digestifs de ce poisson ne présentent 
rien de très-particulier. Nous avons trouvé douze 
appendices pyloriques; un estomac replié sur lui- 
même ; la branche montante n’a pas des paroïs no- 
tablement épaisses ; le duodénum descend jusqu’à la 
moiué de l'intervalle compris entre le diaphragme 
et l'anus; puis il remonte dans le côté droit pour 
atteindre de nouveau jusqu'au diaphragme et se 
courber ensuite pour se rendre droit à l'anus. La 
vessie natatoire est double; la portion antérieure a 
des parois fibreuses, épaisses et brillantes ; la posté- 


CHAP. XX. ALESTES. 185 


rieure est très-longue et occupe, comme l'a fait 
justement remarquer M. Müller, une posiion très- 
singulière, et dont il y a peu d'exemples dans la 
classe des poissons, puisqu'elle s'étend à droite des 
interépineux de l’anale, à travers les muscles de la 
queue jusqu'à la caudale, sans être, par conséquent, 
placée symétriquement par rapport aux organes 
VOISINS. 


La longueur de nos exemplaires est de 
quinze pouces. 

Les premiers qui ont été placés dans les 
collections nationales, ont été rapportés du 
Nil par M. Geoffroy Saint-Hilaire lors de 
l'expédition francaise en Égypte. Depuis, M. 
Ehrenberg en a donné d’autres individus. 

Nous voyons cette espèce remonter dans 
le haut Nil; car M. Darnaud en a envoyé 
plusieurs exemplaires dans la belle collection 
quil a donnée au Muséum, et qui avait été 
faite pendant son excursion au Nil blanc. 

Ce Raï a été parfaitement décrit par Has- 
selquist sous le nom de Salmo dentex. Je 
crois seulement que cet habile naturaliste a 
fait une fausse application de la dénomina- 
tion arabe de ces espèces du Nil, en disant 
que c'est le Kalb el Bar des Égyptiens, ce 
nom étant celui de nos Hydrocyons. Linné 
n'accepta pas la détermination de son élève, 


186 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


et il fit, dès la dixième édition, du Sa/mo 
d'Hasselquist son Cyprinus dentex, et cepen- 
dant dans ce même ouvrage il donne parmi 
ses Salmo un Salmo niloticus, qui ne peut 
être autre chose qu’un double emploi du Raï 
ou de ce Cyprinus dentex de Linné. Cest 
ce que Forskal a parfaitement vu, quand il 
a dit Salmo niloticus Linnæti est Arabum 
Rai, espèce très- différente du S$. niloticus 
d'Hasselquist, qui est le Nefasch des Égyp- 
tiens. Il faut bien faire attention que les notes 
de Forskal n’ont pas été mises en ordre avec 
assez de soin pour quil n'y ait pas ici une 
légère confusion. On en a fait une plus grande 
en placant les observations de Forskal sur le 
$. dentex d'Hasselquist sous son $. Roschal; 
car tout ce qu'il dit de ce poisson appartient, 
comme l'a très-bien vu M. Cuvier, à l'Æy- 
drocyon Forskalir. C'est pour éviter toutes 
ces confusions que M. Cuvier, en décrivant 
ce poisson parmi ses Mylètes, lui a donné le 
nom de M. Hasselquisti, quil faut conserver. 
M. de Lacépède avait accepté, dans son Ich- 
thyologie, cette détermination du S. niloticus 
de Linné, dont il trouvait la pensée dans 
l'Encyclopédie méthodique. Cest pour cela 
qu'il fit paraître le Raï sous le nom de Cha- 
racinus rmiloticus, mais en conservant par un 


CHAP. XX. ALESTES. 187 


double emploi et dans ce même genre un 
Characinus dentex, quil tirait de Linné et 
d'Hasselquist. 

Cette synonymie, fort embrouillée, avait 
été éclaircie par les travaux de M. Geoffroy, 
et ensuite par M. Cuvier, dans les différentes 
notes du Règne animal, mais ils n'avaient 
pas suffisamment établi l'identité du Salmo 
niloticus de Linné et du Cyprinus dentex. 
Il ne peut y avoir aucun doute sur ce point. 
On devait croire que les travaux de savants 
aussi illustres seraient compris par les voya- 
geurs, jaloux de publier eux-mêmes les résul- 
tats de leurs recherches. Cest ce qui na pas 
été fait cependant par M. Joannis, qui, après 
avoir conservé dans son tableau des poissons 
du Nil, publié en 1835, un Characinus nilo- 
ticus de Geoffroy, associé dans ce mémoire 
au Characinus nefasch du même auteur, 
lesquels sont cependant des genres différents 
et bien déterminés par M. Cuvier, vient 
ajouter à sa liste un Myletes baremoze , le- 
quel n’est autre chose, ainsi que M. Muller 
le reconnaît tout comme moi, qu'un nouveau 
nom donné à l'espèce dont nous nous occu- 
pons. 


1. Joannis, Mag. z0ol. de Guérin, 1835, Poissons, pl. 6. 


188 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


M. Ruppell a observé ce poisson, et nous 
a appris qu'on le nomme au Caire Rachés. 
M. Riffaut a aussi dessiné le Raï dans son 
expédition sur le haut Nil. Ses teintes s'accor- 
dent assez bien avec celles données par les 
autres voyageurs; il a écrit pour nom arabe 
Raie. | 
L’ALESTE NURSE. 


(Alestes nurse, nob.) 


Le savant et habile naturaliste de Francfort! 
a découvert dans le Nil une seconde espèce 
qui avait échappé aux recherches d’Hassel- 


quist, de Forskal et de M. Geoffroy. 


Cest un poisson à corps plus court, plus haut et 
remarquable par la brièveté de son anale. On peut 
encore ajouter que le museau est un peu plus pointu 
et la tête plus courte. 


B. 4; D. 105; A: 15: C. 25; P.,13;:-V.'9. 

Suivant M. Ruppell, la couleur est d’un bleu ar- 
genté sur le dos, verdâtre sur le sommet de la tête. 
La dorsale est verdâtre ; l’anale, les pectorales et les 
ventrales, transparentes et couleur de chair. Le bord 
hbre de la caudale et de l’anale est rose carminé. 


L'individu, long de six pouces, a été rap- 
porté du Nil par M. Joannis. 
1. Ruppell, Fortsetz. der Beschr. und Abbild. mehrerer neuer 


Fische im Nil entdeckt, von D." Ed. Ruppell, mit drei Steindruck- 
tafeln; Frankfurt am Main, 1832. 


CHAP. XX. ALESTES. 189 


M. Ruppell ajoute que les dents sont pris- 
matiques et tout à fait semblables à celles du 
Myletes Hasselquisti. Ce poisson, rare au 
Caire dans le mois de mars, sy trouve plus 
abondant en été. Les pécheurs l'appellent 
Nurse. 

M. Muller a cité avec raison cet Aleste dans 
sa Monographie; mais il s’est trompé en croyant 
que le Myletes guile de M. Joannis est le même 
poisson. Nous possédons, dans la collection 
du Jardin des plantes, lexemplaire original 
décrit sous ce nom, et l’on verra plus loin 
que ce prétendu Mylètes est du genre des 
Chalcées. 

Je trouve aussi ce poisson dessiné d’une 
manière reconnaissable dans la collection de 
peintures de M. Riffaut. Il porte le nom de 
Baramauze. Toutes les nageoires sont lisé- 
rées de rose. Ce nom se rapproche assez de 
celui que M. Joannis a appliqué au Raï ordi- 
naire; mais le dessin de M. Riffaut a un autre 
intérêt pour moi, Car il me met sur la voie de 
déterminer le Wyletes Allenii de M. Bennett.’ 

Je suis, en effet, très-porté à croire, que 
le Myletes indiqué plutôt que décrit dans 
les Proceedings sous ce nom, n'est autre que 


1. Bennett, Proceedings of the zool. soc., 1834, p. 45. 


190 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


le M. nurse. En effet, les nombres de l’anale 
s'accordent assez pour justifier ce rappro- 
chement, ainsi que la position de la dor- 
sale. Ce poisson, rapporté par le lieutenant 
Allen , est conservé, avec les autres objets de 
l'expédition de Quorra dans l'intérieur de 
l'Afrique, dans le cabinet de la société z00- 


logique. 
L’ALESTE SETHENTÉE. 


(Alestes sethente, nob.) 


Le Sénégal nourrit aussi une espèce d’A- 
lestes, plus voisine par la forme raccourcie 
de son corps de l'A. nurse que de la première; 
mais elle se rapproche de celle-ci par la lon- 
sueur de son anale. 


Le poisson a d’ailleurs la tête courte; les lobes de 
la caudale très- - profondément AU la dorsale 
un peu en arrière des ventrales. 


B. 4: D. 10; À. 29: CG, 25:°P. 13; V. 9. 


Les couleurs sont assez différentes, parce que 
nous voyons les flancs marqués d’une large bande- 
lette longitudinale noirâtre; elle est plus visible par 
reflet que par un regard direct. Les lobes de la cau- 
dale ont aussi une bandelette longitudinale noire. 


Nous possédons plusieurs exemplaires de 
cette espèce envoyés par M. Jubelin, lors- 


CHAP. XX. ALESTES. 491 


qu'il était gouverneur de la colonie. IL est 
facile de s'assurer que ce poisson, comme le 
précédent, a la vessie natatoire placée comme 
dans l'A. d'Hasselquist. 

Nos exemplaires ont un pied de long. 


192 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


CHAPITRE XXI. 


Du genre MY1Ères. 


Le genre des Mylètes, établi par M. Cuvier, 
devient maintenant le chef de file d'une pe- 
tite famille naturelle. M. Muller a subdivisé 
les Mylètes, en retirant les Alestes et les 
Myleus, et je crois devoir moi-même y 
établir un plus grand nombre de genres. 
Il faut réserver pour le genre Mylètes tel que 
nous l'entendons aujourd'hui, les espèces qui 
ont des dents à couronne tronquée sur deux 
rangs aux intermaxillaires; point de dents sur 
les maxillaires, et dont la mâchoire inférieure 
porte deux rangées de dents à couronne tron- 
quée. Dans quelques Mylètes, comme dans le 
M. macropomus, la rangée interne est com- 
posée de sept dents, mais dans la plupart 
des autres il n'y a que deux dents coniques 
derrière la symphyse. Ces dents, à couronne 
tronquée, sont prismatiques, avec les arêtes 
mousses. Le bord antérieur des dents de la 
première rangée est mince, tranchant et faible- 
ment denticulé; les dents de la seconde rangée 
ont le bord postérieur plus élevé et le milieu 
est un peu plus pointu. 

Le corps de ces poissons est comprimé; le 


CHAP. XXI. MYLÈTES. 193 


ventre est caréné et souvent même fortement 
dentelé; cependant toutes les espèces n'ont 
pas Les angles des chevrons de la carène assez 
saillants pour établir une dentelure en scie; 
le, premier interépineux de leur dorsale se 
termine par une épine saillante, couchée 
horizontalement et dirigée en avant. Très- 
souvent la base de cette épine touche au 
premier rayon de la nageoiïire du dos, en se 
bifurquant en deux pointes, ainsi que Bloch 
l'a figuré depuis longtemps dans le Serrasalme. 
Les Mylètes se nourrissent de substances vé- 
gétales et animales. Nous avons fréquemment 
trouvé, dans leur estomac, différents débris 
de grosses larves d'insectes de la famille des 
Capricornes ou des Lamies, et des fragments 
de tiges ou de fruits de diverses plantes. Leurs 
intestins sont assez longs. M. Muller na vu 
que deux circonvolutions dans le M. asterias, 
et seize appendices au pylore. J'en ai trouvé 
un plus grand nombre dans le W. rhombot- 
dalis, et l'intestin faisait trois replis. L’estomac 
est un long cul-de-sac. La branche pylorique 
est assez épaisse, mais courte. 

Lorsque M. Cuvier composa le genre My- 
lètes, il y réunissait des espèces américaines 
qui, à cette époque, étaient nouvelles et dont 
il a fait le sujet du Mémoire, publié dans 

DO FAR) 


194 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


les Recueils du Muséum. Ce sont ses Myletes 
macropomus , brachypornus, rhomboidals, 
duriventris. Presque à la même époque je fis 
connaître, dans le tome [I des Observations 
Abuse de M. de Humboldt, le Myletes 
Pacu de l'Orénoque, et Spix et Agassiz pu- 
blièrent bientôt leur Myletes bidens, espèce 
qu'on doit conserver, et un Myletes aureus, 
qui nest autre que le Myletes duriventris 
de M. Cuvier. M. Muller reprit ce travail 
dans sa Monographie des Characins, mais 
je ne crois pas qu'il faille admettre toutes les 
espèces qu'il y a établies. Ainsi je ne doute 
pas, d’après le nombre d'exemplaires que j'ai 
pu comparer entre eux, que le M. latus et 
le M. Schomburgkit ne soient le même que 
le M. rhomboidalis de M. Cuvier. On verra 
paraître plusieurs espèces nouvelles dans le 
travail que je vais présenter. Nous les devons 
aux recherches de M. Schomburgk, de M. 
Deville, de M. Castelnau et de M. Plée. M. de 
Montravel en a aussi rapporté une espèce fort 
curieuse de l'Amazone. 


CHAP. XXI. MYLÈTES. 195 


Le MYLÈèTE A LARGE OPERCULE. 


(Myletes macropomus, Cuvier). 


Une des plus grandes espèces de ce genre 
est celle décrite et figurée par M. Cuvier sous 
le nom de M. macropomus. Cest d’après 
lexemplaire du Muséum d'histoire naturelle 
et qui a servi à M. Cuvier, que je fais la des- 
cription suivante : 


Le poisson a le corps allongé, elliptique. La hau- 
teur fait le uers de la longueur totale. La courbure 
du dos est régulière et peu sensible, depuis le bout 
du museau jusqu’à la dorsale. Le point le plus élevé 
de la courbe est vers la nuque. La courbure du ventre 
est un peu plus forte. Une carène dentelée marque 
ce'coniour. Les écailles qui forment la dentelure 
sont grosses et très-visibles ; mais comme leurs pointes 
sont mousses et couchées les unes sur les autres, 
il en résulte que la carène n’est pas épineuse. La 
longueur de la tête surpasse un peu le quart de la 
longueur totale. Dans ce poisson, le développement 
des pièces osseuses qui couvrent la joue est fort re- 
marquable. Le dessus de la tête est cuirassé par une 
sorte de casque grenu, formé par les os du crâne, 
cachés, dans l’état frais, par une peau mince et 
lisse. L’œil est sur le devant de la joue, très -près 
de l'extrémité du museau; car il n’en est éloigné 
que d’une fois et demie son diamètre, qui nest 
que le huitième de la longueur totale. Il ny à 


196 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


qu'une largeur de l'orbite entre le bord et l'extrémité 
antérieure du maxillaire. Nous trouvons au-devant 
de l'œil, un irès-petit sous-orbitaire, élargi à son 
origine en une petite palette, et prolongé ensuite 
en un appendice grêle, qui descend le long du 
maxillaire. La moitié de cet os peut se reurer sous 
le bord antérieur du second sous- orbitaire : c’est 
une pièce irrégulièrement quadrilatère, assez large, 
dont le bord postérieur atteint au delà de l'aruicula- 
uon de la mâchoire inférieure. Viennent ensuite le 
troisième et le quatrième sous-orbitaire ; ce sont deux 
très-grandes plaques osseuses, rugueuses, étendues sur 
toute la joue; puis, au-devant et au-dessus de l’œil, 
est un cinquième os, que l’on peut considérer tout 
aussi bien comme un sourcilier par sa position au- 
dessus de l'orbite, que comme un sous-orbitaire. Je 
rattache cette pièce à la chaîne de ces osselets, parce 
que nous avons vu déja dans d’autres genres le 
dernier sous-orbitaire se placer ainsi sur le haut 
de l'orbite; à la vérité, 1l n’avançait pas autant. La 
joue, ainsi cuirassée par ces grands sous-orbitaires, 
est encore protégée par un large limbe osseux et 
rugueux du préopercule. Sa largeur, mesurée de 
l'angle très-mousse de cet os à la concavité qui re- 
garde l’œil, est égale à celle du troisième sous-or- 
bitaire placé au-devant. Le bord montant de los est 
légèrement rentrant, et le bord inférieur est concave. 
L'interopercule le dépasse un peu en se montrant 
comme une longue bandelette étroite et osseuse, à 
surface lisse. Le sous-opercule est encore un peu 
plus étroit et tout aussi long. Quant à l’opercule, 


CHAP. XXI. MYLÈTES. 497 


c’est une très-large plaque convexe, à bord posté- 
rieur, arqué en une sorte de courbe elliptique. La 
hauteur de los égale une fois et deux tiers sa lar- 
geur. Le bord membraneux de l’opercule est très- 
développé; les ouïies sont très-fendues; la mem- 
brane branchiostège a cinq rayons de chaque côté. 
Les narines, situées tout près de l'extrémité du 
museau et à la face supérieure, sont profondes. 
Les deux ouvertures sont rapprochées et séparées 
par une simple papille membraneuse; la posté- 
rieure est très-large. La bouche, fendue en travers, 
est assez grande : c'est la conséquence de la largeur 
du crâne; car l'intervalle d’un œil à l’autre égale 
cinq fois le diamètre de l’orbite. Tout le bord su- 
périeur de l’arcade dentaire est formé par les deux 
intermaxillaires. Ils portent deux rangées de dents : 
lexterne composée de cinq sur chaque os; puis 
viennent, par derrière, quatre autres dents; elles 
sont, suivant l'expression de M. Cuvier, prismatiques, 
mais à arêtes mousses. La couronne est tronquée. 
Le bord antérieur des premières est mince, tranchant 
et faiblement denuculé; c’est le bord postérieur des 
secondes qui est plus élevé. Le milieu du bord est 
plus pointu ; il y a des granulations plutôt que des 
dentelures sur le bord antérieur. À la mâchoire infé- 
rieure, je vois aussi deux rangées de dents; l’une, 
antérieure, composée de douze à quatorze dents; 
puis, une seconde, sur le milieu de la mâchoire, 
n'est formée que de six dents. La couronne des 
deux dents mitoyennes antérieures est creusée en 
goutüère arquée; les autres dents ont le bord relevé 


198 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


en pointe. Les denis postérieures mitoyennes sont 
longues et pointues; les deux latérales sont plus 
petites, mais également pointues. Le premier rayon 
de la dorsale s'élève à peu près sur le milieu de la 
hauteur du corps; les rayons sont tous gros et épais; 
la base est à peine plus petite que la hauteur de la 
nageoire. L’adipeuse porte sur tout le bord une suite 
de rayons osseux, et sa base est recouverte de petites 
écailles. On ne peut pas dire, cependant, que ce soit 
une véritable nageoire à rayons mobiles, comme 
ceux de la dorsale ou de l’anale; car il n'y a pas 
de membrane entre ces différents filets. La largeur 
et l’ossificauon des rayons de la caudale sont éga- 
lement fort remarquables; elle est échancrée, et ses 
lobes sont arrondis. L’anale est assez étendue sous 
le ventre; ses rayons sont forts et arqués, et sa 
base est recouverte de petites écailles. Les ventrales 
sont insérées au - devant de la dorsale, et les pecto- 
rales, articulées assez bas, répondent presque à l'ar- 
üculaton du sous-opercule. 
B. 5; D. 16; À. 25; C. 21; P. 17; V. 8. 

Je compte quatre-vingts rangées d'écailles le 

long des flancs; elles sont petites et assez forte- 


ment striées. La couleur paraît avoir été uniforme 
et verdâtre. 


Notre individu est long de vingt-sept pouces; 
il est très-probablement originaire des rivières 
du Brésil; nous l'avons recu du cabinet d’Ajuda. « 


CHAP. XXI. MYLÈTES. 199 


Le MYyLètTE A OPERCULE COURT. 


(Myletes brachypomus , Cuv.) 


Une seconde espèce, qui me paraît devenir 
aussi grande que la précédente, a fait égale- 
ment le sujet des recherches de M. Cuvier. 


Le corps est un peu plus court et plus haut; 
car la hauteur est un peu plus grande que le tiers 
de la longueur totale. La tête est plus petite et 
plus courte. Sa longueur est le cinquième de celle 
du corps entier. Le museau, plus convexe en dessus, 
a l’extrémité plus arrondie, et par conséquent, un 
peu plus saillante. Le diamètre de l'œil n’est contenu 
que cinq fois et un üers dans la longueur de la 
tête. Le bord de l'orbite n’est éloigné de l’articula- 
üon du maxillaire que de la moitié de son diamètre. 
Le second sous-orbitaire paraît plus intimement uni 
au premier, et 1l s’élargit en une large plaque osseuse, 
dont le bord dépasse en dessous celui du troisième 
sous-orbitaire ; celui-ci est rétréci, de sorte qu'il n’at- 
teint pas le bord du limbe du préopercule. Le qua- 
trième sous-orbitaire est étroit, un peu plus long 
que le précédent, et enfin, le cinquième, est une 
très-large plaque à bord postérieur, arrondi, et 
couvrant derrière l'œil tout le haut de la tempe. Il 
me paraît, autant que je puis en juger sur un poisson 
desséché, qu'il existe au-dessous de lui un sixième 
sous-orbitaire plus peut, à moins que cette surface 
rugueuse napparüenne au frontal postérieur. Au- 
dessus de lœil est un peut sourcilier terminé en 


200 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


pointe. Les narines sont un peu plus latérales, et 
l'ouverture postérieure est moins grande. L’arcade 
de la mâchoire supérieure est en ogive arrondie, au 
lieu d’être droite comme dans l'espèce précédente. 
Il y a cinq dents à chaque intermaxillaire pour la 
rangée antérieure, et quatre pour la postérieure; elles 
sont un peu plus petites que celles du Mryletes 
macropomus. La mâchoire inférieure a quatorze 
dents sur le rang externe, et il n’y en avait que 
deux derrière les dents mitoyennes; ce serait donc 
sept dents antérieures sur chaque branche, avec une 
seule sur le second rang. Une autre différence notable 
dans la dentiuon de cette espèce, lorsqu’on la com- 
pare à la précédente, consiste dans la présence de 
deux petites dents implantées sur le haut du maxil- 
lire, tout près de son articulation. J'ai fait connaître 
que les sous-orbitaires ne viennent pas dans ce 
poisson cuirasser complétement la joue. Un are 
encore assez large, couvert par une simple peau 
adipeuse, existe entre ces os et le limbe du préo- 
percule; celui-ci est cependant assez grand, car il 
descend sur le bas de la joue; sa portion angulaire est 
tout arrondie. Le bord inférieur de los est presque: 
droit, et le bord montant lésèrement sinueux. 
L'interopercule est plus large, mais moins long que 
celui de l'espèce précédente, et cetie différence est 
encore plus sensible sur le sous- opercule, à cause 
du peu de largeur de l’opercule, qui est trois fois 
plus haut que long. Le bord postérieur descend 
presque parallèlement à l’antérieur. Tous ces os sont 
profondément ciselés ou striés. Les ouïes sont lar- 


CHAP. XXI. MYLÈTES. 201 


gement fendues, et je trouve à cette espèce, comme 
à la précédente, cinq rayons branchiostèges. La 
dorsale est haute et triangulaire sur le milieu de la 
longueur, un peu moins reculée au delà des ven- 
trales. Je ne puis rien dire de l’adipeuse, qui à été 
cassée sur l'exemplaire que je décris. L’anale est 
longue, à lobe antérieur plus allongé; ce qui la 
rend coupée en lame de faux. La caudale a les rayons 
osseux, quoique très- visiblement articulés; elle est 
plutôt échancrée que fourchue ; les lobes sont très- 
larges. 
B.:5; D. 16; À. 26; C. 28; P. 15; V. 8: 

Il y a cent cinq rangées d’écailles entre l’ouie 
et la caudale ; elles sont donc plus petites que celles 
de l’espèce précédente, et ces différences sont très- 
faciles à apprécier. 

Ce poisson a la même origine, et comme il est 
desséché depuis longtemps, je ne puis rien dire de 
ses couleurs. Je ne m'étonnerais pas cependant qu'il 
n'ait eu le dos rayé par de nombreuses petites lignes 
obliques et onduleuses. 


L'exemplaire est long de deux pieds. 
Le MyLèTE AUX PETITES ÉCAILLES. 
(Myletes bidens, Spix.) 


Nous avons maintenant, dans les collections 
du Muséum, une espèce que Spix a décrite 
sous le nom de M. bidens', qui ressemble 


1. Spix, p. 15, pl. 32. 


202 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


beaucoup à la précédente, mais qui en diffère 
par plusieurs caractères essentiels. 


Elle à le corps beaucoup plus haut et plus ar- 
rondi. La hauteur n’est que deux fois et deux uers 
dans la longueur totale. La longueur de la tête 
mesure encore le cinquième de cette même longueur; 
mais l'œil est beaucoup plus grand; car le diamètre 
de l'orbite est à peine plus peut que le quart de la 
longueur de la tête. Le museau est de mème forme, 
et les dents ne me paraissent pas différer; mais le 
troisième sous- orbitaire est encore un peu plus 
étroit; le quatrième est un peu plus long. Le limbe 
de l’opercule est beaucoup moins large. Le bord 
montant est presque vertical; ce qui rend l'angle 
de l’opercule à peu près droit. 


B. 5; D. 16; A. 95, etc. 


Enfin, ce qui est un caractère extérieur encore 
très- sensible, c'est que les écailles sont infiniment 
plus petites ; il y en a cent soixante entre l’ouie et 
la caudale. Tout le poisson me parait d’une teinte 
uniforme, verdâtre, rembrunie sur la tête et sur les 
nageoires verticales, et glacée d’argent sur les flancs 
et sur le ventre, dont le fond est jaunûtre. 


Le seul exemplaire rapporté de l'Amazone 
par MM. de Castelnau et Deville, est long de 
vingt et un pouces. J'ai conservé le nom que 
Spix lui a donné, quoique je ne trouve pas 
cette épithète très-convenable. 


CHAP. XXI. MYLÈTES. 203 


Ceux quine peuvent consulter que les figures 
données dans l'Ichthyologie de la el 
auront de la peine à croire que le Myletes 
pacu, figuré par M. Schomburgk, soit encore 
le poisson décrit dans cet article, mais comme 
je tiens de la générosité de l’auteur le calque 
colorié du beau dessin, long de quatorze 
pouces, quil à fait sur les lieux, je ne puis 
hésiter à établir cette synonymie. Cest la 
même forme dans l’opercule, dans les sous- 
orbitaires , et la description que M. Schom- 
burgk nous donne des dents, complète ce qui 
pourrait rester incertain par le seul examen 
de la figure. M. Schomburgk colore ce Mylètes 
en brun rougeâtre avec de grandes marbrures 
noires dans le voisinage de la dorsale et der- 
rière l'épaule. La femelle a les couleurs plus 
foncées que le mâle. Les Pacus sortent des 
grandes rivières pour aller frayer dans les sa- 
vanes ou lieux inondés, puis ils reviennent, 
après la ponte, sur les fonds granitiques de 
l'Ésséquibo ou du Mazaruni. Leur nourriture 
principale et favorite consiste dans le Weyra 
ou Haya, espèce de podostémacées voisines 
des Arums, qui couvrent ces roches graniti- 
ques. M. Schomburgk vante aussi beaucoup 
l'excellence de sa chair. 


904 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Le Paco DE L'AMAZONE. 


(Myletes Paco, Humboldt.) 


Je place auprès de cette espèce le Mylètes 
que M. de Humboldt a fait connaître sous 
le nom de Paco de l'Amazone. Je ne suis pas 
même très-sür que ce poisson soit différent 
du précédent. Voici ce quen dit l'illustre 
voyageur qui nous l'a décrit. Je vais tran- 
scrire sa description, parce qu'elle prouvera 
avec quelle sagacité ce grand physicien a 
observé tout ce qui se présentait autour de 
lui dans ses magnifiques tableaux de l'Amé- 
rique équinoxiale. Il était impossible de mieux 
désigner le caractère des dents des Mylètes 
que par les expressions employées sur le jour- 
nal de route écrit vingt ans avant les travaux 
de M. Cuvier sur les Mylètes. 


Corpus albo-virescens, compressum, squamis 
minulis lectum, dorso arcualo. Os parvum, labio 
inferiore longiore. Dentes validi, anthropomorphi, 
duplici ordine disposili. Max. superior : dentes 
minores, in anlica parte O, in postica 6. Max. in- 
ferior : in postica parte dentes 2 müinimi acuti, in 
antica parle 10, quorum 6 duplo majores inter- 
medit. Lingua crassa ovala, absque dentibus. 
Opercula ossea radialim striata, haud squamis 
lecta. Oculi maximi laterales, lutei. Nares tubu- 


CHAP. XXI. MYLÈTES. 205 


losæ. Pinna dorsalis prim. magna 16 radiata, 
librans; postica minula, adiposa. Pinna analis 
maxima usque ad caudam protensa. Cauda bi- 
furca. 

Dépr.16; D. sec. 0; P. 1259V°:8; A 028; G: 122. 

Pinnæ omnes ovalæ, sine aculeis, radio ante- 
riort solummodo crassiore, arcuato. Abdomen 
acule carinatum, carina albida, cartilaginea, non 
serrala. Linea lateralis parum conspicua. 


M. de Humboldt a vu des individus longs de 
deux pieds neufpouces et larges de neuf pouces. 
Il à observé que la vessie est double, ovi- 
forme, très-grande; l'antérieure a huit pouces; 
la postérieure six pouces cinq lignes. Il dit 
que le Paco est un poisson d'un goût exquis, 
cependant rempli d’arêtes. J'ai été extrême- 
ment frappé, dit-il, en décrivant le Paco à 
Lomependa dans la province de Brocamaros, 
de la forme des dents; je le rapprochai dans 
mon journal, et avec raison de la Palometa 
des plaines de Vénézuéla, et je croyais que 
ces deux poissons formaient un nouveau genre. 
En comparant le dessin que M. de Humboldt” 
nous a laissé de son Paco avec le poisson que 
M. de Castelnau nous a rapporté, je ne puis 
croire que jai sous les yeux l'espèce du haut 
Maragnon. Il ne faut pas que le lecteur oublie 


1. Observ. zoolog., t. IE, pl. 47, fig. 2, p. 175. 


206 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


que les dents, ajoutées-au dessin de M. Paco, 
ont été faites d’après celles du M. rhomboi- 
dalis conservé dans les collections du Muséum. 

Quant aux deux Palometa de M. de Hum- 
boldt, je crois qu'il faut rapporter celui du Rio 
Apure et des plaines de Vénézuéla, à cause 
de ses dents aiguës et tranchantes, aux Ser- 
rasalmes ou aux Pygocentres; celui du haut 
Orénoque me paraît tellement voisin d'une 
espèce figurée par M. Schomburgk, et dont 
je vais parler tout à l'heure, que je crois pou- 
voir aujourd'hui fixer sa place auprès de cette 
espèce. Le nom de Palometa ou Palometo 
n’a pas été inconnu à M. de Schomburgk, 
ainsi que nous le verrons plus loin. 


Le MYLÈTE A FORTES ÉPINES. 
(Myletes duriventris, Cuvier). 


M. Cuvier' a fait connaitre, d'après un 
animal empaillé, une espèce dont nous pos- 
sédons maintenant d’autres exemplaires con- 
servés dans l'alcool. C'est d'après ces derniers 
que nous allons en donner la description. 


Le corps est encore plus orbiculaire que celui de 
l'espèce précédente; car la hauteur est une fois et 


. À. Cuvier, Mém. du Mus., t. LV; pl. 22, fig. 2. 


CHAP. XXI MYLÈTES. 207 


cinq sixièmes dans la longueur totale. L'épaisseur 
est comprise quatre fois et demie. Le profil est un 
peu concave entre les yeux; puis 1l s'élève par une 
courbe convexe jusqu’à la dorsale; il descend au 
delà, et devient flexueux en se rendant à la caudale. 
La courbure du ventre est plus régulière depuis la 
gorge jusqu’à la naissance de la queue. La tête est 
peute et courte. Sa longueur est quatre fois dans 
celle du corps, en ne comptant pas la caudale, 
laquelle est comprise six fois et demie dans 
cette même longueur. L’extrémité du museau est 
arrondie. L'œil est quatre fois et demie dans la 
longueur de la tête. Le premier sous-orbitaire est 
très-peut; le second se dilate en une petite palette, 
qui recouvre tout le maxillaire quand la bouche 
est fermée. Le troisième fait un arc étroit; le qua- 
trième et le cinquième sont petits, et le sixième re- 
monte sur les côtés du crâne au-dessus de l’oail. 
L’opercule à le limbe assez étroit ; l'angle arrondi; il 
n’est pas entièrement recouvert par le sous-orbitaire ; 
mais il cache presque en entier l'interopercule. Le 
sous-opercule est extrêmement petit. Quant à l’oper- 
cule, c’est une assez grande plaque arquée, deux fois 
et demie plus haute que large, et dont tout le bord 
postérieur est arrondi. L’os est entièrement strié. 
Les dents sont sur deux rangs, au nombre de dix 
aux intermaxillaires, et de quatre en dedans. Les 
dents de la mâchoire inférieure sont comme dans 
les autres Mylètes au nombre de quatre en avant; 
puis deux dents coniques et pointues derrière les 
mitoyennes. Les couronnes de ces denis ont les 


208 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


bords pointus et tranchants. Les ouïes sont très- 
largement fendues. La dorsale est courte, à peine 
plus haute que longue en avant; mais les der- 
niers rayons n’ont que la moitié des premiers. L'adi- 
peuse est presque enuèrement écailleuse; il en est 
de même de l’anale, dont les rayons, vers le dernier 
üers, s’allongent de manière à former à cet endroit 
un lobe qui atteint presque à l'extrémité de la cau- 
dale; celle-ci n’est pas très-longue; mais elle est 
près de deux fois aussi haute que large et entièrement 
écailleuse. La ventrale est petite et pointue; la pec- 
torale, placée assez haut sur le flanc, atteint presque 
à l’aplomb de l'insertion de la seconde des na- 
geoires paires. 
B. 4; D. 15; À. 33; C. 25; P. 17; V8. 

Les écailles sont petites ; il y en a cent cin- 
quante entre l’ouie et la caudale. La carène du ventre 
est très-tranchante et formée d’une suite de trente- 
neuf épines très-dures, saillantes, et qui sont le pro- 
longement du corps du chevron osseux qui constitue 
cette carène dentelée de l'abdomen. La ligne latérale 
est presque droite; car 1l n’y a qu’une légère con- 
cavité à l'endroit de la poitrine. Tout le poisson 
est d’un vert plus ou moins foncé, à reflets dorés. 


Les exemplaires que je viens. de décrire 
sont longs de neuf pouces. Ils viennent de 
l'Amazone par M. de Castelnau. En com- 
parant ces exemplaires avec le Myletes au- 
reus' d'Agassiz, que Spix publiait sous le 


1. Agassiz, Pisc. bras., p. 14. 


CHAP. XXI. MYLÈTES. 209 


nom de Tetragonopterus aureus', il est im- 
possible de douter un instant de leur identité 
spécifique. Je réunis donc ces deux espèces, 
qui ont été inscrites séparément et à la suite 
lune de l’autre, dans le tableau du genre 


Myletes, donné par M. Muller. 


Le MYLÈèTE À VENTRE ÉPINEUX. 


(Myletes acanthogaster, nob.) 


M. Plée a rapporté des environs de la la- 
gune de Maracaïbo une nouvelle espèce de 
Mylète, voisine du MW. duriventris de M. Cu- 
vier. Elle s'en distingue cependant 


par un corps plus allongé, par des sous-orbitaires 
plus larges, par un limbe du préopercule plus dilaté, 
et parce que ces os, ainsi que l’opercule, sont pro- 
fondément sculptés ou striés. Les premiers rayons 
de l’anale sont beaucoup moins gros, et la région 
postérieure du corps est plus étroite. Les écailles 
sont excessivement petites. 


D. 17; A. 35, etc. 


La couleur, verdâtre sur le dos, est blanche et 
argentée sur Île ventre, avec quelques marbrures 
plombées. La dentelure du ventre est aussi forte 
que celle de la précédente; mais les épines sont 
plus écartées; les côtés du chevron sont plus courts 
et plus ouverts. 


1. Spix, pl. 31. 
2: 1 


210 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 

Je ne possède qu'un individu empaillé qui 
est long d’un pied; c'est une femelle que M. 
Plée a désignée sous le nom espagnol de Æ7 


pampano. 
Le MYLrèTE RHOMBOÏDAL. 


(Myletes rhomboïidalis , Cuv.) 


Nous pouvons encore parler d’une des es- 
pèces de M. Cuvier; c'est son M. rhomboidals, 
dont la hauteur est une fois et deux tiers dans 
la longueur totale, 


qui a le profil un peu concave près de la nuque. 
L'oœil assez grand sur le haut de la joue. Les diffé- 
rentes pièces de la face sont presque lisses. L’opercule 
est très-étroit. Les premiers rayons de la dorsale sont 
prolongés en filet; ceux de l’anale, longs et courbes, 
constituent un lobe pointu, plus ou moins allongé. 
La caudale, assez profondément fourchue, a le bord 
des lobes arqué. Les écailles qui bordent la base de 
la nageoire s'arrêtent en ligne droite. 


D. 238 ; À. 83, etc. 


La carène du ventre est sensiblement dentelée, 
quoique les épines soient moins fortes que celles 
du précédent. La nageoire adipeuse a aussi la base 
garnie d’écailles, et je la vois, en général, égaier la 
distance qui la sépare de la dorsale; mais elle est 
quelquefois plus courte. Je regarde donc la longueur 
de cette nageoire comme un caractère variable. Les 
écailles sont très-peutes. Nous en comptons cent 


CHAP. XXI. MYLÈTÉS. 211 


vingt-cinq le long des flancs. La couleur est un gris 
plombé, très-finement linéolé de gris foncé ou de 
noirâtre. Je vois une tache noire sur le haut de la 
dorsale, et l’anale a aussi quelque teinte rembrunie. 


Les plus grands individus ont six pouces: 
ils viennent de lAmazone, par M. de Castel- 
nau. Nous en avons recu d'autres du même 
fleuve par les soins de M. de Montravel. Ceux 
de M. Cuvier en venaient également, car ils 
faisaient partie du Cabinet d’Ajuda. Depuis, 
M. Leschenault en a envoyé d’autres exem- 
plaires de la Mana, et M. Schomburgk la 
rapporté de l’'Esséquibo. Son exemplaire porte 
le nom de Kartabak; c'est donc très-certaine- 
ment le Tetragonopterus latus des poissons 
de M. Schomburgk*, que M. Muller a fait 
passer dans la liste des Mylètes avec la même 
épithète. 

J'ai sous les yeux un de ces Mylètes très- 
bien conservé, envoyé de Surinam à Leyde 
sous le nom de Kartabak, inscrit par M. 
Diepering. Il faut faire attention qu'on peut 
très-facilement le confondre avec le Myletes 
rubripinnis. 


1. Fish. of Guyan., 1. 1, p. 241. 


212 LIVRE XXII. SALMONOIÏDES. 


Le MYyLèTE A ANALE LOBÉE. 


(Myletes lobatus, nob.) 


M. de Montravel a rapporté trois autres 
Mylètes de l'Amazone qui me prouvent qu'ils 
appartiennent à une espèce distincte; mais 
les individus ne sont pas assez bien conservés 
pour que je puisse donner à leurs caractères 
la précision que j'aimerais à y apporter. Je 
puis indiquer ici qu'ils ont 

le même profil que le précédent; mais l'œil est 

plus bas sur la joue, L'anale à ses premiers rayons 

formant un lobe arrondi, et les derniers sont re- 
couverts à plus de moitié par les petites écailles de 


la nageoire. 
D. 23; À. 83, etc. 


Les épines de la carène du ventre sont peu sen- 
sibles. 
L'un d'eux est long de huit pouces. Les 
deux autres sont un peu plus petits. 


Le MYLÈTE DE SCHOMBURGK. 


(Myletes Schomburgkii, nob.) 


Le poisson que je trouve décrit sous le nom 
de Tetragonopterus Schomburgku, me paraît 
une espèce extrêmement voisine de celle-ci. 
J'en juge par la hauteur du lobe antérieur 
de l’anale. Je ne crois pas qu'il soit le Myletes 


CHAP. XXI. MYLÈTES. 913 


rhomboidalis de M. Cuvier, parce que le mu- 
seau me paraît un peu plus pointu et que les 
rayons antérieurs de la dorsale ne sont pas 
assez allongés. 


Cest un poisson à écailles peutes, elliptiques, 
adhérentes et finement dentelées. Il y a une épine 
couchée sur le devant de la dorsale. Le museau est 
étroit. Les nageoïtes paires sont petites et pointues. 
La langue est ronde et charnue. Les intesüns ont de 
nombreux appendices pyloriques. Les ovaires doubles 
remplissent les deux tiers de la cavité abdominale. 


Je vois, dans les planches coloriées de 
de lIchthyologie de la Guyane, que 


la couleur de la tête est un olive päle, tirant au 
jaune sur les opercules. Il y a trois taches noires 
sous les yeux. Le haut du dos est d’un bleu grisätre, 
passant au blanc le long de la ligne latérale, et pre- 
nant, sous le ventre, des teintes d’un vert jaunâtre 
très-pâle, semé de taches noires. Au-dessus de l’anale, 
les teintes sont d’un gris bleuâtre plus pâle que le 
dos. Par le milieu du corps, on voit une large bande 
noire, oblique, allant des premiers rayons de la dor- 
sale aux antérieurs de l’anale. La dorsale est verte 
foncée, traversée par deux bandes rembrunies. L’adi- 
peuse est olivâtre. L’anale, verte, a la pointe de son 
lobe noire, et elle est bordée de rouge. Je trouve 
les mêmes teintes à la caudale ; mais la bande rouge 
est lisérée extérieurement de vert, et la pointe : su- 
périeure de la nageoiïre est noirâtre. 
D''203%4 3941070275 PP. 15 :; V.8: 


91 4 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


M. Temminck a bien voulu céder un bel 
exemplaire de cette espèce. Il l'avait reçu de 
Surinam par les soins de M. Diepering. Il est 
long de neuf pouces et demi, et haut de près 
de cinq. 

Le PALOMÉTE. 


(Myletes Palometa, nob.) 


Cette description et cette figure nous ser- 
vent à fixer nos idées sur le Palometa du haut 
Orénoque décrit par M. de Humboldt. Voici, 
en effet, ce qu'il en dit : C’est un poisson à corps 
large et comprimé latéralement, d’un blanc 
argenté avec une large bande noire verdätre, 
placée transversalement de chaque côté de 
l'anus. 

Il est bien certain que, si cette description 
n'appartient pas à la même espèce que celle 
donnée par M. Schomburgk, elle a été faite 
au moins d'après une espèce extrêmement 
voisine. M. de Humboldt l'a prise près du 
confluent du Rio Jao. 

Ce qui prouve que ce Palometa du haut 
Orénoque doit être rapporté aux Mylètes, c'est 
que les Tamanaques de l'Orénoque, comme l'a 
remarqué M. de Humboldt*, désignent le Pa- 


1. Schomb., Fish. of Guyana, part. 1, p. 243, pl. 22. 
2. Humb. , Recueil d’observ. zool., t. Il, p. 177. 


CHAP. XXI. MYLÈTES. 945 


lometa sous le nom de Pacu. C'est aussi le 
nom que M. Schomburgk a indiqué pour celui 
des peuplades de la Guyane. D'ailleurs, je 
ferai remarquer que le Palometa de l'Oré- 
noque n’est pas inconnu à M. Schomburgk ; 
car il parle d’un poisson ainsi appelé auprès 
des chutes de l’Esséquibo et du Mazarani, et 
à la cataracte du Parana, un des tributaires 
de l'Orénoque, au-dessus de l’'Esmeralda. 


Le MYLÈTE DÉVARIQUÉ. 
(Myletes divaricatus, nob.) 


Je retrouve la même forme de corps et de 
tête dans une espèce voisine, qui me paraît 
avoir 


l'œil placé un peu moins sur le milieu de la joue. 
Les denielures du ventre sont grosses et plus sen- 
sibles auprès de l’anus, et l’anale est différente; car 
elle a ses rayons plus libres, attendu que les écailles 
de la base sont sur une bande plus étroite, et un 
autre caractère fort curieux consiste dans la singu- 
lière terminaison des rayons de cette nageoire, dont 
l'extrémité se porte à droite et à gauche, et forme 
une double crête dentelée par des épines étendues 
horizontalement de chaque côté. Outre le lobe formé 
par l'allongement des premiers rayons, il yena un 
second mitoyen, dû à la prolongation du quatorzième 
jusqu'au vingt-quatrième rayon; 1l en résulte que 
V'anale est bilobée. 
D:238; A. 83, 


916 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Le poisson est long de huit pouces. Les 
rayons de la dorsale s’allongent en filaments 
grèles et d’un tiers plus longs que la portion 
retenue par la membrane de la nageoire. Les 
dents du rang externe sont assez épaisses; la 
couronne est taillée en biseau; le bord est 
triangulaire et pointu; les quatre dents de la 
seconde rangée ont la couronne triangulaire et 
le bord postérieur relevé; celles de la mâchoire 
inférieure ont le biseau plus aigu, et derrière 
elles deux dents mitoyennes très-petites. 
Autour de l'anus il y a, comme dans tous 
les autres Mylètes, deux rangées d’épines. Il 
faut étudier ce poisson avec attention pour 
ne pas le confondre avec le Myleus setiger 
de M. Muller. 

L'exemplaire que j'ai conservé en herbier 
est très-intact; il vient de l'Esséquibo, et a 
été donné aux collections du Muséum par 


M. Schomburgk. 


Le MYLÈTE AUX NAGEOIRES ROUGES. 


(Myletes rubripinnis, Mull.) 


Après ces espèces, qui ont toutes de trente- 
trois à trente-six rayons à l’anale, il convient de 


placer le Wyletes décrit et figuré par M. Muller 


1. Mull., Hor. icht., p. 28 et 88, pl. 9, fig. 8. 


CHAP. XXI. MYLÈTES. 917 


sous le nom que nous devons naturellement 
lui conserver. Cette espèce, infiniment voisine 
du M. rhomboidals, 
est caractérisée par sa dorsale et par son anale plus 
longues. L’adipeuse parait très-petite. 
D. 26; A. 42; P. 15; V. 1. 
Le lobe de la dorsale est rouge. 


J'accepte cette espèce par égard pour M. 
Muller, qui a figuré ce poisson en même temps 
qu'il a donné sur la planche suivante la repré- 
sentation de celle désignée sous le nom de 
M. asterias ; mais je suis très-porté à regarder 
ce M. asterias et le M. rubripinnis comme 
identiques. J'ai, en effet, sous les yeux le 
calque du dessin fait par M. Schomburgk. Le 
profil convient parfaitement aux différents 
exemplaires que je puis comparer. Il me 
montre que le corps est couvert de taches 
rouges, en même temps que le lobe de 
l'anale est de la même couleur. 


Le MYLÈTE A ÉTOILES." 
(Myletes asterias, Mull.) 
C'est une espèce qui diffère des précédentes, 


parce que le profil est régulièrement convexe 
jusqu à la dorsale. 


1. Muller et Troschel, p. 24 et p. 36, pl. 10, fig. 2. 


218 LIVRE XXIL. SALMONOÏDES. 


Le profil du ventre descend très-obliquement jus- 
qu'à l’anale , d’où il remonte presque verticalement 
jusqu’à la queue. Il en résulte que la plus grande 
saillie de l'abdomen est précisément au commence- 
ment de la nageoire de l'anus. L’oil est grand, car 
le diamètre n’est que deux fois et demie dans la lon- 
gueur de la tête, et l'intervalle d’un œil à l’autre 
contient une fois et trois quarts la largeur de 
l'orbite. La dorsale est longue; l’adipeuse est petite. 
Quand on abaisse le lobe antérieur de l’anale, la 
hauteur entre les extrémités des deux nageoires ver- 
ticales est plus grande que la longueur totale du 
corps; mais il est très-facile de coucher le lobe de 
l'anale en arrière, de manière à laisser à la nageoire 
la forme d’une lame de faux. La caudale est beaucoup 
plus haute que longue, et sans étre fourchue, la 
convexité des lobes rend son bord festonné. 


D. 27; À. 45. etc. 


Le dessin que m'a communiqué M. Schom- 
burgk me montre une couleur bleu d'acier 
sur le dos, glacée d'argent sur les côtés, la 
dorsale jaunâtre avec une tache noire près de 
la pointe; l’'anale, beaucoup plus rembrunie 
avec le lobe antérieur rouge : des taches de 
cette même couleur sont éparses sur le corps. 

Le poisson vient de l'Esséquibo. Nos exem- 
plaires sont longs de huit pouces et demi; un 
autre vient de Surinam : il faisait partie des 
collections que M. Diepering a envoyées du 


CHAP. XXI. MYLÈTES. 219 


même endroit au Musée royal de Hollande, 
à Leyde. 
Le MYyLÈèTE HYPSAUCHEN. 


(Myletes hypsauchen, Mall.) 


Ce poisson est remarquable 


par la forme orbiculaire de son corps, laquelle dé- 
pend de la courbe très-élevée que suit le profil du 
dos et du ventre jusqu'aux nageoires verticales. La 
hauteur portée sur la longueur, atteint à peu près 
au milieu de l’adipeuse, ou est une fois et demie 
dans la longueur totale. La crête interpariétale monte 
très-haut sur le dos, qui est comprimé et comme 
tranchant. Les osselets sous-orbitaires sont étroits ; 
mais l'angle du préopercule descend assez bas, et 
il n'y à pas une grande différence entre la hauteur 
de la tête et sa longueur, laquelle mesure le quart 
de celle du corps, en n’y comprenant pas la cau- 
dale. Les épines de la carène dentelée du ventre sont 
assez grosses. La dorsale est pointue de l'avant. L’adi- 
peuse est très-basse, mais très-longue. L'anale occupe 
aussi une grande étendue ; elle n’est pas très haute. 
La caudale est à peine fourchue. 


D. 19; A. 43, etc. 


Les écailles sont fort petites. La ligne latérale est 
droite. La couleur, plombée et rembrunie sur le 


4. Mull. et Trosch., Horæ ichthyol., p. 28, n.° 10, et p. 38. 
pl. 10, fig. 4: 


290 LIVRE XXII. SALMONOÏDES, 


dos, est un glacé métallique argentin sur le reste du 

corps. 

Les premiers exemplaires de cette espèce 
ont été rapportés de l'Amazone par M. de Mon- 
travel. Depuis, M. Schomburgk en a donné un 
très-bel individu aux collections nationales. 
Ils sont longs de cinq pouces. Un autre, ori- 
ginaire de la Guyane, a été cédé au Musée 
de France par celui de Leyde, qui l'avait 
recu par les soins de M. Diepering. 


Le MyLèTE DE D'ORBIGNY. 


(Myletes Orbignyanus , nob.) 


Cette espèce à corps orbiculaire nous con- 
duit à parler de celle que M. d'Orbigny a 


rapportée, 


et qui a le profil du ventre presque en demi-cercle. 
Cette ligne est fortement dentelée. Celle du dos est 
très-convexe jusqu'à la nuque; mais elle devient 
concave sur le dessus de la tête. Une particularité 
notable de cette espèce est d’avoir toute la carène 
du dos nue et sans écailles. On aperçoit bien quel- 
ques traces de cette disposition sur le poisson 
précédent; mais l’espace nu n'est pas à beaucoup 
près aussi large que dans celui-ci. La tête est petite. 
L'anale n’est pas très-haute, et comme la queue 
est très-courle, le lobe de la caudale paraît toucher 


CHAP. XXI. MYLÈTES. 291 


au bord de anale. L’adipeuse est basse et tout 


écailleuse. 
D. 14; A. 32. 


Les écailles sont très-petites. La ligne latérale est 
très-peu concave. Ce poisson a le dos plombé; le 
ventre jaune; les flancs sont plus pâles. Les nageoires 
participent de la couleur du dos. 


La longueur du poisson est de dix pouces. 
D'après les notes de M. d'Orbigny, nous voyons 
quil n'a rencontré cette espèce que bien 
au-dessus de Corrientes, dans le Parana, et 
vers le mois d'octobre seulement. Il croit 
qu'elle descend des parties élevées du grand 
fleuve, qu'elle aime les eaux rapides et un fond 
sablonneux. Cest un des poissons que les Es- 
pagnols nomment Palometa, et les Guaranis 
Mbiraï ou Piraï. Cette espèce, peu commune, 
vit en petites troupes qui font la terreur des 
pêcheurs, à cause de leur voracité et de l'ha- 
bitude qu'elles ont de couper les lignes. Cest 
une des meilleures à manger; aussi elle est 
fort recherchée, quoique sa chair soit remplie 
d'arêtes. 


Le MYLèTE LUNE. 
(Myletes luna , nob.) 


Je désigne sous ce nom un Mylète diffé- 
rent des précédents 


299 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


par son corps orbiculaire, par sa longue dorsale et 

par léclat brillant et argentin de tous ses flancs. 

Il a, d'ailleurs, le museau gros et arrondi; les yeux 

saillants ; la nuque un peu concave ; la courbure du 

dos régulière jusqu'a la queue. La dorsale est assez 
longue ; l’anale est coupée en faux; la caudale a deux 
lobes aigus, sans être profondément fourchus; elle 
est cinq fois au moins plus haute que longue. Les 
dentelures du ventre sont assez fortes. 
B. 4; D. 98; A. 40; C. 25; P. 15; V. 7. 

Les écailles sont très-petites; 1l y en a cent le 
long de la ligne latérale. 

Cette espèce vient de Cayenne; nous la 
devons à l'envoi que M. Fremy nous a fait de 
cette colonie; mais elle occupe une assez 
grande étendue sur la côte américaine ; car 
d'autres exemplaires nous ont été envoyés de 
la côte ferme et de Carthagène des Indes, par 
M. Beauperthuis- 

Les plus grands individus ont quatorze 
pouces de longueur. 


Le MYLÈèTE A DENTS EN CUILLERON. 


(Myletes doidyxodon , nob.) 


M. de Castelnau a rapporté de l'Amazone 
un Mylète 

dont les dents commencent à s'éloigner, par leur 

forme comprimée et en cuilleron, des poissons 


: 


CHAP. XXI. MYLÈTES. 993 


précédemment décrits. La nuque est à peine con- 
cave. La courbe du dos jusqu'à l’épine dorsale, qui 
est très-forte, n’est pas très-arquée; celle du ventre 
devait l'être beaucoup plus, autant je puis en juger, 
du moins d’après mon exemplaire; car la carène de 
l'abdomen n’a pas été assez ménagée par le prépa- 
rateur. Il ne reste plus que les deux dernières épines 
de l'anus; elles sont assez fortes. Je vois à l’inter- 
maxillaire une première rangée de quatre dents, vé- 
ritables incisives tranchantes, à couronne taillée en 
biseau, un peu rétrécie au collet, elliptique et sans 
crénelures. Il y a derrière elles et de chaque côté 
quatre dents à couronne triangulaire, dont l’arête 
postérieure est très-peu pointue. La mâchoire infé- 
rieure a des dents très-peu différentes de la supé- 
rieure; cependant les deux mitoyennes ont un petit 
talon à l'angle externe et quelques traces de festons ; 
derrière elles existent deux très-petites dents co- 
niques, pointues et courbées en crochet; elles sont 
si petites, qu'il faut y regarder avec attention pour 
les apercevoir. Cette dentiion ne laisse pas que 
d’être assez différente de celle des autres Myletes, 
cependant je n’ose fonder sur elle la diagnose d’une 
coupe générique. La dorsale est assez longue, et a 
les premiers rayons prolongés en peuis filaments. 
L’anale à trois lobes. L’extrémité des rayons ne se 
termine pas en pointes divergentes. Les premiers 
sont courbés en lame de sabre , mais ne sont pas 
larges. La caudale est fourchue. 


D. 22; A. 35. 


2924 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Les écailles sont très - petites. La couleur était 
plombée, rembrunie sur le dos et argentée sur tout 
le reste du corps. 


Ce poisson vient de l’Amazone : il a été 
rapporté par M. de Castelnau. 


+ CHAP. XXIL TOMÈTES, 295 


CHAPITRE XXIL 
Des genres Tonère, Myzée et MYrésine. 


A. Du genre Tomère (7ometes, nob.) 


Je trouve, dans les collections du Muséum, 
des poissons constituant un genre distinct des 
Mylètes, et que je n'ai pas osé réunir aux 
Myleus de M. Muller. 

Chaque intermaxillaire porte une rangée 
externe de dents à couronne taillée en biseau 
très-oblique, qu'on peut parfaitement com- 
parer à de véritables incisives; derrière elles 
il existe d’autres dents dont les mitoyennes 
ont la couronne un peu tronquée. Les laté- 
rales sont tout à fait tranchantes leur biseau 
est oblique dans le sens opposé à celui de la 
dent externe, d’où il résulte une gouttière pro- 
fonde dans laquelle pénètre le bord des dents 
de la mâchoire inférieure. Derrière les mi- 
toyennes de cette mâchoire, il en existe 
deux petites, comprimées, et à couronne très- 
pointue. Les maxillaires n'ont aucune dent. 
J'ai vu ces caractères se reproduire dans trois 
espèces que nous avons reçues des eaux douces 
de Cayenne ou du Brésil. Elles me paraissent 
toutes trois nouvelles. Cest à cause de la 

Do MED 


226 LIVRE XXII SALMONOÏDES.* 


forme de ces dents incisives que j'ai imaginé 
le nom de Tomètes, pour désigner ce genre 
de Characins, de la même manière que M. Cu- 
vier avait fait le nom de Mylètes, pour dési- 
gner ceux de ces poissons qui ont la bouche 
garnie d'espèces de molaires. 


Le TOoMèÈTE A ANALE TRILOBÉE. 


( Tometes trilobatus, nob.) 


On pourrait facilement confondre l'espèce 
dont il s'agit ici, avec le Myleus setiger de 
M. Muller, que je n'ai pas vu. Mais la confiance 
avec laquelle j'accepte les observations de mon 
illustre confrère et ami, m'ôte toute incerti- 
tude à cet égard. Le Tomète décrit dans cet 
article 


a le corps en ovale allongé. La hauteur gst detix 
fois et demie dans la longueur totale. La tête est 
comprise deux fois dans la hauteur. La courbure 
du profil monte régulièrement depuis le bout du 
museau jusqu’à la dorsale. Il n’y a pas de concavité 
entre les yeux. Le bout du museau est arrondi, et 
larcade dentaire convexe. L’œ1l est grand, car son 
diamètre n’est que trois fois et un tiers dans la lon- 
gueur de la tête. La distance du bout du museau au 
bord postérieur du sous-orbitaire est d’une fois le 
diamètre. La partie antérieure de l'orbite est recou- 
verte par une adipeuse assez large. Je vois, comme 
dans les Myletes, six osselets sous-orbitaires. Le 


CHAP. XXII, TOMÈTES. 227 


premier est excessivement peut; le second, plus large 
que tous les autres, couvre presque tout le maxil- 
laire. Les autres osselets ne descendent pas jusqu’au 
bord du limbe. Le préopercule a le bord arrondi; 
le limbe, uni, n’est pas beaucoup plus large que 
linteropercule, lequel est plus long. L’opercule est 
haut, étroit et uni; le sous-opercule est un arc 
assez long, puisque son extrémité supérieure remonte 
à peu près à la hauteur de l'angle de la commissure. 
L'intervalle qui sépare les deux yeux est égal, à peu 
de chose près, à deux fois leur diamètre. Cet élar- 
gissement du front dépend d’un sourcilier un peu 
dilaté sur le devant de lorbite. C'est au-devant et 
tout près de lui que l’on voit la grande ouverture 
postérieure de la narine; elle est demi-ovalaire. 
Chaque intermaxillaire porte une rangée externe de 
cinq dents, à couronne taillée en biseau très-oblique 
et à bord tranchant: ce sont de véritables incisives. 
Derrière elles nous voyons une rangée de deux dents, 
dont les mitoyennes ont la couronne encore un peu 
tronquée, quoique le bord postérieur soit beaucoup 
plus relevé et très-coupant. L'autre dent, placée der- 
rière la seconde du rang externe, est tout à fait 
tranchante, et son biseau, taillé sur le devant, forme, 
en s'appuyant sur sa dent correspondante, une gout- 
üère profonde, dans laquelle pénètre la dent de la 
mâchoire inférieure; celles-ci sont de même forme 
que les supérieures ; il n’y en a que quatre. Derrière 
les deux mitoyennes existent deux petites dents 
comprimées, à couronne très-pointue. Leur plan 
est dans l'axe longitudinal du corps, et par con- 


228 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


séquent, perpendiculaire à celui de la dent incisive. 
Il n’y a pas de dents sur les maxillaires. Les ouïes 
sont largement fendues. La dorsale a son premier 
rayon sur la moiué de la courbe du dos, mesurée 
depuis le bout du museau jusqu’à la racine de la 
caudale. La longueur de la nageoire est un peu plus 
courte que les premiers rayons. L’anale est trilobée, 
parce que ses rayons mitoyens sont plus longs que 
ceux qui les précèdent ou qui les suivent; mais ils le 
sont moins que les trois premiers. La caudale à de 
larges lobes arrondis ; elle est peu fourchue. 

B. 4: D. 23; À. 89; C. 25; P. 18; V.8. 

Les écailles sont peuies ; 1l y en a quatre-vingt-dix 
rangées le long des flancs. Je compte à la carène 
du ventre vingt-huit épines simples et sept doubles 
de chaque côté de l'anus. La ligne latérale est extré- 
mement fine, un peu courbe à son origine, et tracée 
un peu au-dessous du milieu du côté. L’adipeuse a 
sa base couverte d’écailles petites, ainsi que l’anale. 
Tout le poisson paraît avoir été verdâtre. 


J'ai deux individus empaillés de cette es- 
pèce, dont le plus grand a dix-sept pouces. 
Tous deux ont été envoyés de Cayenne par 
M. Mylius, gouverneur de cette colonie. 


Le ToMèTE UNILOBé. 
( Tometes unilobatus , nob.) 


Nous avons de Cayenne une seconde es- 
pèce, très-voisine de la précédente, mais qui a 


CHAP. XXII. TOMÈTES. 9229 


le corps beaucoup plus élevé, car la hauteur n'est 
que deux fois dans la longueur totale. La tête 
est plus courte, car elle est comprise deux fois et 
demie dans la hauteur. Il n’y a, d’ailleurs, que de 
très-légères différences entre les sous-orbitaires et 
les quatre os operculaires. Le museau est arrondi. 

- Les cinq dents antérieures sont comprimées ; la 
dent mitoyenne de la seconde rangée a la cou- 
ronne un peu plus large. La dorsale me paraît pro- 
porüonnellement un peu plus haute de l'avant; 
les écailles s'élèvent moins haut sur l’adipeuse, et 
enfin, ce qui caractérise l'espèce, l’anale donne, par 
l'allongement des sept ou huit premiers rayons, un 
large lobe arrondi; les autres vont en diminuant, 
de manière que la nageoïre est coupée en lame de 
faux. Les deux lobes de la caudale sont un peu 
plus étroits. 


D'241;: A 1365" Pr 17: V. 9. 


Les épines, au-devant des nageoires ventrales, 
sont très-petites. J'en compte dix-huit au delà de 
ces nageoires jusqu'à la double rangée de l’anale ; 
elles deviennent sensiblement plus grosses. Il y 
en a dix, et sept épines de chaque côté de l'anus. 
Les écailles sont petites. La couleur est uniformé- 
ment verdètre comme celle de l'espèce précédente. 


L’individu envoyé de Cayenne par M. le 
ommandant Mylius, est long d’un pied. 


930 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Le TOMÈTE À HAUTE NAGEOIÏIRE. 


( Tometes altipinnis , nob.) 


Nous avons une troisième espèce, remar- 


quable 


par la hauteur de sa dorsale et aussi par la forme de son 
anale. Le corps est moins haut que celui de l'espèce 
précédente, et à peu près aussi allongé que celui du 
Tometes bilobatus; car la hauteur est comprise 
deux fois et demie dans la longueur totale. La tête 
est courte, deux fois et demie dans la hauteur. Le 
museau est saillant et arrondi; mais il est un peu 
moins gros que celui des espèces précédentes. La 
courbe du dos s'infléchit un peu sur le front pour 
se relever par un arc régulier jusqu’à l’adipeuse. 
L'oeil est plus petit, car son diamètre est compris 
quatre fois dans la longueur de la tête. Les plaques 
sous- orbitaires sont minces et étroites, chargées de 

” veinules ramifiées. Les dents sont petites; celles d’en 
haut me paraissent un peu moins tranchantes que 
les inférieures, Les rayons postérieurs de la dorsale 
sont égaux aux deux üers des premiers; ce qui rend 
la nageoire sensiblement plus haute que celle des 
espèces précédentes. Les quatre ou cinq premiers 
rayons de l'anale sont longs; mais, cependant, pas 
tout à fait autant que les cinq ou six suivants; puis 
les rayons diminuent graduellement jusqu'aux der- 
niers, qui sont très-courts. La caudale n’est pas tout 
à fait aussi haute que dans les précédents; elle est 
simplement échancrée. 


CHAP. XXII. TOMÈTES. 231 

D:,24;: À: 38: C°25; P. 13; V. 8. 
Les écailles sont petites. La couleur est blanchätre, 
probablement avec des teintes vertes pendant la vie. 


L'exemplaire desséché, long de quinze 
pouces, est originaire du Rio San-Francisco. 
Les collections du Muséum en sont redeva- 
bles aux recherches infatigables de notre con- 


frère M. A. de Saint-Hilaire. 


B. Du genre Myrée (Myleus, Mull.) 


M. Muller a établi sous ce nom un genre 
qui comprend des espèces très- voisines des 
Mylètes. Elles ont deux rangées de dents sur les 
intermaxillaires ; les externes comprimées et 
tranchantes; les internes à couronne tronquée, 
comme des molaires, dont le bord posté- 
rieur est relevé et coupant. Il ny a point 
de dents sur les maxillaires. Cette description 
montre donc que la mâchoire supérieure des 
Myleus ressemble tout à fait à celle des My- 
lètes. Les dents de la mandibule inférieure 
sont sur un seul rang, pointues et tranchantes 
le long du bord antérieur. Il n'y a pas de 
dents coniques derrière les mitoyennes. Ce 
caractère distingue ces poissons des Mylètes 
et de mes Tomètes. M. Muller ajoute que le 
corps est comprimé; que l'abdomen est ca- 


232 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


réné et dentelé; que vers l'anus il y a deux 
rangs d'aiguillons; l'ouverture des branchies 
est large; les dents pharyngiennes sont en ve- 
lours ; la dorsale, avec son aiguillon courbé 
en avant, répond à l'intervalle qui sépare les 
ventrales de anale. M. Muller a indiqué deux 
espèces de ce genre; je n’en ai vu qu'une, dont 
voici la description. 


Le MyLÉE SÉTIGÈRE. 
(Mryleus setiger, Mull.)' 


La première espèce de ce genre ressemble 
tellement à mon 7Yometes trilobatus que 
j'ai hésité longtemps à l'en séparer; mais la 
description faite d’après nature et avec beau- 
coup d'exactitude ne me permet pas de con- 
fondre ces deux poissons, les caractères donnés 
par M. Muller sont tout à fait exacts. Dans ce 
M. setiger 


la hauteur est contenue deux fois dans la longueur 
totale. Celle de la tête est deux fois et demie dans 
la hauteur. Les sept ou huit prenners rayons de 
la dorsale sont prolongés en filets. L’anale a une 
double échancrure, parce que les rayons mitoyens 
dépassent ceux qui les précèdent ou qui les suivent. 
Les trois premiers sont aussi longs que ceux-là; ils 


1, Mull. et Troschel, Hor. ichthyol., p. 24 et 39, pl. 11. 


CHAP. XXII. MYLÉES. 233 


sont en même temps larges et courbés. La couleur 
est jaunâtre, devenant grise en dessus. Les nageoires 
paraissent jaune-dorées, avec le bord noirûtre. 


B,14:.D.:22 ;,A. 364499; P:,16::0V2 9; 
Ce poisson, long de huit pouces, vient de 
lEsséquibo et de Surinam. 
Un petit exemplaire a été cédé par le Mu- 
sée de Leyde, qui le tenait de M. Diepering. 


Le MYLÉE OLIGACANTHE. 


(Myleus oligacanthus, Mull. ): 


Dans cette espèce, que je nai pas vue, 
et qui nest peut-être pas du même genre 
que la précédente, 

la hauteur du corps est deux fois et demie dans la 

longueur. La longueur de la tête est une fois et trois 

quarts dans la hauteur du tronc. Les intermaxillaires 
portent cinq dents. Les trois premières sont cou- 
panies ; les autres ont la couronne tronquée comme 
des molaires. Les dents du second rang ont la cou- 
ronne plate, mais avec le bord un peu coupant. 

M. Muller dit que la mâchoire inférieure porte deux 

peutes dents coniques derrière les antérieures. Dans 

ce cas, elle a le caractère des Tomètes. La dorsale 
porte, au premier interépineux, deux épines presque 
égales; l’une, couchée en avant; l’autre, verucale. 

Tous les rayons de la dorsale paraissent dépasser la 


1. Mull. et Trosch., Hor. ichthyol., p. 24 et 40, pl. 8, fig. 4. 


934 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


membrane. L'anale a une faible échancrure; les pre: 
miers rayons sont seuls un peu plus prolongés que 
les autres. La caudale est fourchue. Les écailles sont 
petites. La couleur est jaunâtre, à reflets métalliques, 
et un peu plus foncée vers le dos. 
B. 4; D. 19; A. 39; P. 16: V. 9. 
La longueur de cet individu est de trois 
pouces et demi: il vient de Surinam. 


C Du genre MyLésine (Mylesinus). 


Je crois aussi devoir séparer des genres 
précédents un très-beau poisson, qui a de l'af- 
finité avec ceux dont je viens de parler, 
par la forme de sa dorsale et de son anale, 
mais qui se distingue très-nettement, parce 
que les denis incisives sont sur deux rangs; 
elles sont tranchantes, serrées l’une contre 
l'autre, et leur couronne, dilatée en une pe- 
tite palette, a des dentelures de chaque côté. 
Le collet de la dent est sensiblement rétréci. 
Entre les deux dents mitoyennes il y en a un 
second rang dont la couronne est tronquée; 
derrière les dents de la mâchoire inférieure 
il ny a pas de dents coniques. Ce caractère 
rentre donc dans celui qui a fait distinguer 
par M. Muller les WMyleus des Mylètes. 

Je ne possède encore qu'une espèce de ce 
genre, dont voici l'exposé des traits les plus 
saillants : 


CHAP. XXII. MYLÉSINES. 235 


Le MYLÉSINE DE SCHOMBURGK. 


(Mylesinus Schomburgkii, nob.) 


Je puis seulement indiquer plutôt que dé- 
crire ce poisson, parce que je ne l'ai pas assez 
entier, pour le décrire convenablement. 


La tête que M. Schomburgk a rapportée, montre 
que le poisson avait le museau saillant, gros 
et arrondi; l'œil éloigné du bout du museau 
de deux fois son diamètre. Toutes les pièces 
sous-orbitaires sont presque entièrement cachées 
sous une peau épaisse et adipeuse. Le premier remonte 
aussi haut que l'insertion du maxillaire, et ne le dé- 
passe pas en dessous; c’est donc une large plaque 
triangulaire, arrondie vers le bas; elle est suivie d’un 
second, irrégulièrement trapézoidal, et de trois autres 
_osselets, dont le dernier remonte au-dessus de l'œil ; 
sur le devant, il y a un sourcilier assez épais. Les deux 
ouvertures de la narine sont rapprochées, et la pa- 
pille dilatée, qui borde la première, couvre presque 
entièrement la postérieure. Les intermaxillaires sont 
épais ; ils ont cinq dents excessivement tranchantes, 
rangées l’une à côté de l’autre; la couronne, dilatée 
en une peute palette, porte deux petits talons de 
chaque côté ; puis le collet de la dent se rétrécit un 
peu. Ces dents incisives sont donc une sorte de 
trèfle, dont le lobe moyen fait presque toute la dent. 
Entre les deux dents mioyennes, il y a un peu en 
arrière, quoique presque sur le même rang, deux 


936 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


dents à couronne un peu tronquée ou taillée en 
biseau, et comme le talon est du côté externe, on 
pourrait considérer ces deux dents comme formant 
une rangée interne, à laquelle apparüendrait une 
autre dent semblable par la forme de la couronne, 
et par son insertion; celle-c1 est placée entre la pre- 
mière et la seconde. Leur couronne n’est pas en forme 
de trèfle; on pourrait plutôt dire qu’elle porte au milieu 
une petite échancrure. Ces dents sont tellement rap- 
prochées des antérieures qu’elles ne laissent pas entre 
elles la gouttière remarquable des T'ometes. À la mà- 
choire inférieure, il y a une rangée unique de douze 
dents de chaque côté, plus hautes et plus étroites que 
les supérieures, ayant également un lobe moyen, en 
ovale très-allongé, avec un petit talon de chaque côté. 
Comme dans les Wyleus de M. Muller, il n’y à point 
de dents coniques sur un second rang à la symphyse. 
Ces dents sont recouvertes, en avant, par des lèvres 
charnues, très-épaisses et papilleuses. En dedans, la 
muqueuse fait au-devant du repli du voile, soit su- 
périeur, soit inférieur, un bourrelet très-épais, 
formé de longues papilles, serrées les unes contre 
les autres; enfin, le palais est couvert d’une mem- 
brane très-épaisse, faisant derrière le voile deux 
espèces de bourrelets oblongs. La langue est égale- 
ment très-remarquable par son épaisseur. Les ouïes 
sont très-largement fendues; 1l n’y a que quatre 
rayons à la membrane branchiostège. La pectorale 
de ce poisson est longue et pointue. La tête est 
colorée en brun violacé; elle est longue de trois 
pouces, et haute de cinq. 


CHAP. XXII. MYLÉSINES. 237 


Je regrette infiniment de ne pas posséder 
ce poisson tout entier; mais le dessin que j'en 
ai trouvé dans les collections de M. Schom- 
burgk me permet cependant d'ajouter que la 
dorsale est assez longue et a ses dix-huit ou 
vingt rayons prolongés en filaments, dont les 
plus grands sont plus larges que la portion 
du rayon comprise entre la membrane; que 
la caudale a le lobe supérieur beaucoup plus 
haut que l'inférieur; que les rayons de la partie 
postérieure de l'anale se prolongent; et forment 
un premier lobe; ce qui rend la nageoire un 
peu échancrée; le quatrième, le cinquième 
et le sixième rayon sallongent de nouveau 
en un lobe plus court que le postérieur. 
Tout le poisson est peint d'un bleu d'indigo 
foncé sur le dos, un peu plus clair sur les 
nageoires ; il y a quelques marbrures vertes 
sur les joues. Au moyen de cette description, 
qui devra être complétée par de nouvelles 
observations faites sur nature, on a cepen- 
dant une connaissance assez complète de ce 
très-curieux poisson. 


238 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


CHAPITRE XXIIL 
Du genre Cnarcée (Chalceus, Cu.) 


Le genre des Chalcées a été établi par M. 
Cuvier, dans sa monographie insérée dans le 
t. IV des Mémoires du Muséum à la suite des 
Mylètes. Il n’en avait point parlé dans la pre- 
mière édition du Règne animal; mais dans le 
travail, qui paraissait peu de temps après, il 
décrivait et figurait avec soin son Chalceus 
macrolepidotus. I] distinguait ce poisson des 
Mylètes, etsurtout de celui d'Hasselquist, qui 
forme maintenant le genre Aleste de M. Muller, 
parce que ce Chalcée avait trois rangs de 
dents aux intermaxillaires. M. Cuvier a ajouté 
à son Chalceus macrolepidotus, dans le Mé- 
moire quil publia l'année suivante pour faire 
connaître les nombreuses acquisitions de la 
famille des Salmonoïdes, un Ch. opalinus 
recu du Brésil par M. Auguste de Saint-Hi- 
laire, et il la malheureusement associé au 
C. fasciatus, qui ne devait point entrer dans 
ce genre, et qui aurait dü être placé dans ses 
Tétragonoptères. Enfin, il reprit ces espèces 
dans la seconde édition du Règne animal, en 


y ajoutant, d'après Spix, un C angulatus, qui | 


PRES VAS dy tete 


2 
CHAP. XXII, CHALCÉES. 239 
diffère encore génériquement des précédents. 
La diagnose du genre fut laissée vague et 
sans précision, en disant que les Chalcées ont 
la même forme de bouche, les mêmes dents 
tranchantes et dentelées que les Serrasalmes 
et les Tétragonoptères; mais que leur corps 
oblong n’est ni caréné ni dentelé. 

M. Muller, en reprenant cette ébauche, a 
parfaitement caractérisé le genre tel qu'on 
doit l'entendre aujourd’hui; mais je ne vois 
pas pourquoi ce célèbre savant a désigné 
les véritables espèces de Chalcées de M. Cu- 
vier par un nouveau nom, celui de Brycon, 
car il reconnaît pour première espèce du 
senre le Chalceus macrolepidotus qui en 
est en effet la première pensée, et il réserve 
le nom de Chalcée à l'espèce que M. Cuvier 
n'avait pas vue, et qui avait été associée à un 
genre mal circonscrit, en la prenant dans Spix. 
Ces réflexions m'ont déterminé à rendre au 
genre Chalcée sa véritable dénomination. 

On doit le caractériser par la triple rangée 
de dents sur l'intermaxillaire : elles ont une 
couronne à plusieurs pointes; les antérieures 
sont plus petites et paraissent coniques à cause 
de la faiblesse des épines latérales. Sur le maxil- 
laire il y a un seul rang de dents coniques. À 
la mâchoire inférieure nous en avons deux 


240 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


rangées; les premières sont grandes et multicus- 
pidées; les dents latérales et celles de la rangée 
interne sont coniques; derrière la symphyse il 
y a deux dents coniques plus fortes, comme 
cela a lieu dans les Mylètes. Les Chalcées sont 
des poissons à corps allongé, comprimé, à 
ventre arrondi, assez semblable à celui de 
nos Truites, mais ils sont couverts de grandes 
et fortes écailles comme nos Cyprins. L’'intes- 
tin ne fait qu'une seule circonvolution. Il y 
a un grand nombre d’appendices cœcales; j'en 
ai compté dix-neuf dans le Chalceus macro- 
lepidotus, et M. Muller porte ce nombre à 
vingt-cinq pour le C. falcatus. Ces espèces 
se nourrissent de plantes, de fruits, d'insectes 
et de poissons. 


Le CHALCÉE A GRANDES ÉCAILLES. 


(Chalceus macrolepidotus, nob.) 


L'exemplaire qui a servi à M. Cuvier pour 
établir le genre Chalceus, est encore con- 
servé dans la collection du Muséum; c'est 
d’après lui que je fais la description suivante : 

C'est un poisson à corps allongé, à dos épais et, 
arrondi. La hauteur du tronc est égale à la longueur 
de la tête, et est comprise quatre fois dans la dis- 


CHAP. XXIII. CHALCÉES. DA 


tance du bout du museau à la fin de la queue. La 
caudale, fourchue, est un peu plus petite que cette 
hauteur. Le museau est gros et arrondi. Le dessus 
de la tête, quoique bombé, est presque droit. L'oeil 
est grand, placé sur le haut de la joue; son diamètre 
est trois fois et demie dans la longueur de la tête. Le 
premier sous-orbitaire est haut, étroit, ne recouvre 
pas le maxillaire; il descend en arrière jusqu’à 
l'aruculauon de la mâchoire inférieure. Le second 
sous-orbitaire est comme une large écaille étendue sur 
toute la joue jusqu’au limbe de l’opercule. Les deux 
autres sous-orbitaires sont trapézoïidaux et remontent 
jusqu’au haut du préopercule. Le cinquième sous- 
orbitaire est une petite pièce triangulaire, située au- 
dessus et en arrière de l’œil. S'il existe un sourcilier 
il est très-peu mobile. Le préopercule, comme 
danstous les poissons de ce genre, ne montre que 
le limbe, sous lequel on trouve un interoper- 
cule qui a la même forme. L’opercule est haut 
et étroit; son bord inférieur est arqué, un peu 
strié; le sous-opercule n’est qu’un arc mince. Les 
ouies sont très-fendues; l’isthme est large. La mû- 
choire inférieure est épaisse et arrondie ; elle ne 
paraît pas dépasser la supérieure ; mais elle de- 
vient plus longue quand la bouche est ouverte. Les 
dents sont implantées sur trois rangs à l'intermaxil- 
lire; elles ont toutes la couronne denticulée. Une 
première rangée est composée de petites dents égales, 
toutes serrées les unes contre les autres. La rangée 
interne est aussi un arc semblable à l’externe. Comme 
elles y sont plus écartées, elles sont un peu moins 


22. - 16 


249 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


nombreuses. Un peut arc intermédiaire est com- 
posé de quatre dents. Les internes sont un peu 
tronquées, et le bord postérieur seul est relevé’ en 
une crête multicuspide. Les maxillaires portent, 
tout le long de leur bord, des petites dents coniques. 
À la mâchoire inférieure on voit un rang externe 
de dents plus grosses que celles de la supérieure, 
à couronne tronquée et taillée un peu en biseau, et 
ici C’est le bord antérieur qui est relevé et denuculé. 
Il y a derrière deux dents mitoyennes assez grosses, 
et quand la dent de remplacement n’est pas tom- 
bée, on en voit trois. Sur tout le bord interne 
de la mâchoire il y a une rangée de très - petites 
denis coniques. La dorsale est sur la seconde moitié 
de la longueur du dos, très-peu en arrière de 
l'insertion du premier rayon de la ventrale. L’anale 
est courte ; ses premiers rayons sont les plus longs; 
la caudale est fourchue; ses lobes sont larges ; les 
pectorales sont courtes; les ventrales ne sont pas 
très-longues ; mais elles sont assez étendues. 


« 


B. 4; D. 12; À. 12; C. 95; P. 16; V. 10. 


Les écailles du dos et des flancs sont très- 
grandes, car elles sont presque quadruples de celles 
du ventre. Je compte vingt-cinq de ces grandes écailles 
le long des côtés; ce ne sont guère que celles de la 
quatrième rangée des flancs qui commencent à devenir 
grandes; les trois premières scapulaires sont peuites. 
La ligne latérale est tracée tout à fait sur le bas des 
côtés sur des écailles beaucoup plus étroites, puis- 
qu'il y en a irente-six dans la longueur; elles sont 


CHAP. XXII. CHALCÉES. 243 


toutes reconnaissables à la tubulure muqueuse, 
quelquefois ramifiée, élevée sur la surface. 


L'individu sur lequel je viens d'observer 
ces formes remarquables, est conservé depuis 
très-longtemps dans l'alcool; il vient du ca- 
binet de Lisbonne. Je ne puis par conséquent 
parler de ses couleurs qui étaient probablement 
brillantes, autant qu'on peut en juger par ce 
qui reste d'éclat métallique et argenté sur le 
bord membraneux des grandes écailles. Notre 
exemplaire a onze pouces de longueur. M. 
Schomburgk nous a donné les détails suivants 
sur ce Chalcée: il atteint quinze pouces. C'est 
un très-beau poisson, bleu, à reflets argentés, 
varié de verdâtre sur.le dos; la tête est verte 
et Les opercules argentés. La caudale est rouge 
de carmin. On retrouve cette teinte sur le 
bord des deux nageoires paires et sur quel- 
ques taches de la dorsale et de lanale. Ces 
quatre nageoires sont d’ailleurs vertes. 

M. Schomburgk l'a pêché au mois d'octobre 
dans l'Esséquibo; les Indiens le nomment 
Arara-pira où Parshama, ce qui veut dire 
poisson-perroquet. 


944 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Le CHALCÉE ARABRAPEERA 


(Chalceus ararapeera, nob.) 


est une espèce très-voisine du €. macrolepi- 


dotus de M. Cuvier. 


Elle a le dessus de la tête aplatie; le corps 
allongé. La hauteur, égale à la longueur de la tête, 
est près de cinq fois dans la longueur totale. Les 
nageoires sont pointues. La caudale est très -fourchue. 
Il y a vingt à vingt-deux rangées d’écailles entre l’ouïe 
et la caudale. 

DL LOS HAS TE 


Le poisson brille de beaux reflets argentés sur un 
fond verdatre. La caudale et l’anale sont lisérées de 
noirâtre; elles sont d’ailleurs, ainsi que les autres 
nageoires, décolorées. 

La longueur de nos individus est de quatre 
pouces et demi à cinq pouces. 

C'est un des poissons rapportés de l'Essé- 
quibo par M. Schomburgk. Nous avons con- 
servé à l'espèce le nom que les Indiens lui 
donnent. 

Le CHALCÉE OPALIN. 


(Chalceus opalinus , Cuv.) 


Je puis déterminer le Chalcée opalin de 
M. Cuvier avec autant de certitude que la 
première espèce, puisque j'ai sous les yeux 


CHAP. XXIII. CHALCÉES. 245 


les exemplaires qui ont servi à l'établissement 
de celle-ci. Comme le dit avec juste raison 
M. Cuvier, ce qui distingue d’une manière 
tranchée ce poisson du précédent, 


c’est la petitesse de ses écailles : il y en a quarante- 
cinq rangées le long des flancs. La ligne latérale est 
tracée vers le bas, concave, mais beaucoup moins 
marquée. Il faut encore ajouter à ces caractères 
plusieurs autres, qui ne laissent pas que d’avoir 
leur importance. La tête est proportüionnellement 
aussi longue; mais l'œil est plus petit; les osse- 
lets sous-orbitaires sont beaucoup plus larges , 

notamment le troisième et le quatrième. Le premier 
est plus long. Quant aux dents, je les vois de même 
sur trois rangs aux intermaxillaires ; elles sont 
denticulées ; mais le lobe du milieu est plus gros, 
et les latéraux beaucoup plus petits. Les dents 
des maxillaires sont plus nombreuses, parce qu'ils 
sont plus longs. À la mâchoire inférieure, les 
dents du milieu sont plus fortes ; les intermi- 
toyennes beaucoup plus petites, et les dents co- 
niques de la rangée interne sont rejetées vers la 
moiué postérieure de l’extrémité des branches, de sorte 
que l'arc moyen et interne de la mâchoire est lisse 
et sans dents. L’anale est longue et basse ; la dorsale 
est un peu plus sur le milieu du corps ; la ventrale 
est plus avancée. 


B. 4; D. 11; A. 28; C. 25; P. 16; V. 10. 


La couleur de ce poisson devait être brillante et 
à refleis opalins. À partir du dos jusqu'à la ligne 


246 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


latérale il y avait sept raies longitudinales arquées, 
d'un gris verdâtre, dont on trouve facilement les 


traces sur le poisson desséché depuis près de 
trente ans. 


Ce poisson devient assez grand. Nous en 
possédons un exemplaire long de dix-sept 
pouces, originaire du Rio Tiquilenhonha; il 
a été donné par M. A. de Saint-Hilaire, en 
août 1822. Les Guaranis le lui ont nommé 
Pirabanha. 

Un autre exemplaire a été rapporté de Rio 
Janeiro par M. de Lalande. 

A cette espèce appartient le C. amazonicus 
de Spix’, car le poisson du zoologiste bava- 
rois n'a point de tache noire à la base de la 
queue. MM. Muller et Troschel ont donc mal 
déterminé leur Brycon amazonicus, il doit 
appartenir à l'espèce suivante. 


Le CHaALcéE DE SAINT-HILAIRE. 


(Chalceus Hilarii, nob.) 


M. de Saint-Hilaire avait rapporté avec 
l'espèce précédente un autre Chalcée brillant 
et opalin comme lui, mais qu'il est facile de 
distinguer par plusieurs caractères nettement 
tranchés. En effet, ce poisson 


1. Spix, Pise. Brasil, p. 68, tab. XXXVW. 


CHAP. XXII. CHALCÉES. 247 


a la tête plus courte et plus grosse. L'intervalle entre 
les yeux plus large et plus convexe. L’œil plus grand, 
beaucoup plus rapproché du bout du museau. La 
bouche a des intermaxillaires plus longs, et les 
maxillaires plus courts ; car ces deux os sont égaux 
entre eux, tandis que dans l'espèce précédente les 
intermaxillaires sont de moitié plus courts que les 
maxillaires. L’épaisseur de ces os incisifs est aussi 
beaucoup plus grande; cela dépend de la grosseur 
considérable des dents, surtout de celles du rang 
interne, et même des dents intermédiaires. La rangée 
externe se compose de dents petites et serrées; à 
lobe moyen, assez fort et à dentucules latéraux fort 
petits. Les deux dents mitoyennes sont un peu ren- 
trées en dedans, de sorte que l'arc est déjà festonné. 
La rangée de dents internes porte quatre grosses 
mitoyennes, à couronne plate, et alors viendrait 
la troisième rangée intermédiaire, dont les deux 
mitoyennes seraient rentrées en arrière, et presque 
comme hors de place. Ces deux-là sont aussi très- 
grosses. Je trouve à la mâchoire inférieure six dents 
mitoyennes, proportionnellement plus fortes que 
celles des espèces précédentes. Les dents latérales 
sont petites, surtout celles de la rangée interne. Les 
deux mitoyennes postérieures sont deux petits cro- 
chets à peine visibles. J'ai été obligé d'entrer avec 
quelque détail dans la description de cette dentition, 
parce qu’on pourrait facilement dire que nous avons 
ici quatre rangées de dents. Le second sous-orbitaire 
forme une très-grande plaque presque ronde et 
fortement ciselée. Le troisième est oblong, mais 


248 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


étroit; le quatrième est plus grand et bombé; le 
cinquième est aussi une large plaque qui remonte 
assez haut sur la tempe. Le limbe du préopercule 
est très-rugueux. La dorsale est plus avancée que 
dans les espèces précédentes; l’anale est longue et 
basse ; la caudale a des lobes larges, et elle est peu 
profondément fourchue. 


B. 4; D. 11; À. 28; P. 16; V. 10. 


Nous aurions pu tirer la dénomination spécifique 
de ce poisson de la petitesse relative de ses écailles, 
qui sont beaucoup plus petites que dans les espèces 
précédemment décrites. Nous en comptons, en effet, 
quatre-vingts le long des flancs. La couleur est un 
gris verdâtre uniforme sur le dos, se fondant dans 
un brillant argenté des côtés. Une large tache noire 
couvre la base de la queue, les lobes de la caudale 
et l’anale. 


Nous avons un exemplaire rapporté du Rio 
San Francisco, long de vingt pouces. 

M. de Castelnau nous en a procuré plusieurs 
autres pris dans l'Amazone et dans d’autres 
rivières du Brésil, et qui ont tous les carac- 
ières que nous venons de décrire dans cette 
espèce. 

J'ai tout lieu de croire que le Brycon ama- 
zonicus du cabinet de Berlin, dont la basé 
de la caudale porte une tache noire, appar- 
tient à l'espèce actuelle au lieu de se rapporter 
au Chalceus amazonicus de Spix. 


CHAP. XXIII, CHALCÉES. 249 


Le CHALCÉE DE: D'ORBIGNY. 


(Chalceus Orbignyanus , nob.) 


Nous trouvons encore, dans les collections 
faites à Buénos-Ayres par M. d'Orbigny, un 
Chalcée que nos études nous permettent de 
distinguer aujourd'hui des deux précédentes. 

Elle ressemble plus au C. opalinus par l’étroitesse 
de sa tête qu'au C. Hilarii; mais elle me paraît tenir 
de celle-ci par la longueur de l’anale, par sa cou- 
leur noirâtre et par la tache de la caudale; elle 
se distingue de toutes les deux par une tache noire, 
placée sur l’épaule. 


D.'11: 428. 

Nous avons deux exemplaires de cette es- 
pèce longs de six à sept pouces. On la prend 
dans la Plata pendant l'hiver, et surtout vers 
le mois de janvier; c'est un excellent poisson, 
très-estimé. 


Le CHALCÉE AUX NAGEOIRES ROSES. 
(Chalceus rodopterus , nob.) 
M. d'Orbigny a rapporté de Buénos-Ayres 
un autre petit Chalcée, dont les formes sont 


voisines des espèces précédentes, 


qui à la caudale peu fourchue et qui se distingue 
surtout par l'élégance de ses couleurs. Le dos est 


250 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


bleu glacé de lilas ; le ventre est argenté; les pecto- 
rales, les ventrales et la dorsale sont bleuûtres , 
bordées de rose pâle. L’anale et la caudale sont d’un 
rose très-vif. Les rayons du milieu de cette dernière 
nageoire sont couverts d’une large tache noire. Nos 
exemplaires ont quatre pouces de long. 


C'est le Pira-Pyta des habitants des Mis- 
sions. M. d'Orbigny l'a rencontré dans le cours 
du Parana auprès de Corrientes. On Le pêche 
surtout quand les eaux sont basses. Il vient 
par troupes, nage avec une extrême vivacité; 
il se nourrit de substances animales, mais il 
est moins vorace que les Palométas ou les 
Mojaras. Le mot de Pira-Pyta veut dire 
poisson rouge. 


Le CHALCÉE DE SCHOMBURGK. 


(Chalceus Schomburgki, Mull.) 
MM. Muller et Troschel' ont dédié à M. 


Schomburgk une espèce que nous n'avons 
pas vue, mais qui se distingue des précédentes 
par la brièveté de son anale. J'en juge par leur figure; 
car les nombres des rayons sont ceux des autres 


espèces à anale plus longue. La hauteur du corps 
est quatre fois dans la longueur totale, et est 


4. Brycon Schomburgki. Muller, Horæ ichthyologicæ , p. 16 
et 29, pl. 6, fig. 2. 


CHAP. XXII. CHALCÉES. 251 


égale à la longueur de la tête. Les nombres sont : 
D. 11; A. 26. 
Je renvoie pour les détails à la description qu’en à 
faite M. Muller. 
La couleur reflète un brillant métallique doré, 
avec des raies longitudinales un peu obscures. 


Ce poisson, long de trois pouces et demi 
et conservé dans le cabinet de Berlin, vient 


de l'Esséquibo. 


Le CHALCÉE PESU. 


(Chalceus pesu, Mull.) 


Les mêmes naturalistes ont décrit dans 
leur Monographie ‘ une autre espèce 


qui à l’anale plus étendue que la précédente, et qui 
n’a cependant que vingt-deux rayons; elle a aussi 

_le museau plus pointu, le corps plus allongé. La 
longueur de la tête, un peu plus petite que la hau- 
teur du tronc, est comprise cinq fois dans la lon- 
gueur totale. 


B. 4; D. 11; À. 22; P. 15; V.8. 
La couleur est rougeâtre, glacée d'argent. L’ex- 
trémité de la caudale est bordée de noir. L’adipeuse 
est aussi très-foncée. 


Ce poisson a été rapporté de la Guyane 


1. Brycon Pesu, p. 16, n.° 6, et p. 30, pl. 7, fig. 1. 


252 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


par M. Schomburek sous le nom de Pesu. 
L'exemplaire est long de quatre pouces. Il a 
bien voulu en donner au Muséum d'histoire 
naturelle. 


Le CHALCÉE CARPOPHAGE. 


(Chalceus carpophaga, nob.) 


M. Schomburgk a rapporté, parmi les pois- 
sons quil a donnés au Jardin des plantes, 
une belle espèce de Chalcée qui ne me pa- 
rait pas encore avoir été décrite. 


C'est un poisson à corps ellipuüque, de forme ré- 
gulière, dont la hauteur est le tiers de la longueur, 
sans y comprendre la caudale ; celle-ci, assez haute, 
mais peu longue et à peine échancrée, est contenue 
sept fois et quelque chose dans la longueur totale. La 
tête est courte; le museau est obtus et arrondi. Le 
profil du chanfrein est très-légèrement flexueux et 
un peu déprimé entre les yeux. Le maxillaire est un 
peu plus long que l'intermaxillaire ; mais il est peut 
et étroit. Le premier sous-orbitaire est triangulaire, 
couché derrière l'os de la mâchoire qu'il ne dépasse 
pas. Le second sous-orbitaire est une grande plaque 
étendue jusqu’au bas de la joue ; le troisième est 
proportionnellement plus large et plus haut que 
celui de lespèce précédente ; le quatrième est 
bombé et remonte jusque près de la tempe; le cin- 
quième est placé par cela même tout à fait au- 
dessus de l'œil. Les dents externes de l'intermaxillaire 


CHAP, XXII. CHALCÉES. 253 
sont peutes et régulièrement espacées. La rangée 
interne a les dents mitoyennes un peu plus grosses 
que les autres, et cependant on peut encore les dé- 
signer comme de petites dents. Il y a six dents à la 
rangée intermédiaire ; elles sont disposées sur une 
ligne un peu flexueuse. Les denis de la mâchoire 
inférieure sont grosses, fortes et en partie cachées 
par une lèvre épaisse et mobile. Les deux dents mi- 
toyennes internes sont d’une excessive petitesse. Il 
en est de même des dents coniques de la rangée in- 
terne latérale. L’anale est longue et basse. 


D:11;: A: 255 CG: 25; P:16: V.'9. 


La couleur de ce poisson me parait un argenté 
verdâtre, avec neuf ou dix lignes longitudinales gri- 
satres, mais visibles seulement par reflet. Les pecto- 
rales sont noirâtres. Toutes les autres nageoires sont 
grises. Les écailles sont plutôt petites que grandes; 
il y en a soixante-trois rangées le long des flancs. 
La ligne latérale est peu marquée et très-souvent 
rameuse. 


La longueur de nos individus est de douze 
à treize pouces. Outre ceux que nous avons 
recus de l'Esséquibo par M. Schomburgk, nous 
en avons d’autres pris dans l'Amazone, soit par 
M. de Castelnau, soit par M. de Montravel. 

Nous avons ouvert l'estomac de ce poisson, 
remarquable par la minceur de ses parois et 
par sa grandeur ; il était rempli de fragments 
de fruits de différentes cycadées. 


254 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


Le CHALCÉE EN FAUIX. 


(Chalceus falcatus, Mull.) ! 


Cette espèce, qui a été décrite pour la pre- 
mière fois par M. Muller sous le nom spéci- 
fique que nous lui conservons, est voisine de 
la précédente. 

Elle s’en distingue par un corps plus gros et plus 
court. En effet, la hauteur est le uers de la longueur 
totale. La tête est courte et convexe entre les yeux ; 
elle a le museau assez gros ; les dents sont semblables 
à celles de l'espèce précédente; elles me paraissent 
un peu plus petites à la mâchoire supérieure. La 
caudale est simplement échancrée, et le rayon mi- 
toyen parait se prolonger un peu. L’anale est longue 
et basse. 

D: M:1A0025% 16:26: PAL SNS 

Je compte de quarante-huit à cinquante écailles 
le long des flancs. La couleur est verdâtre, à reflets 
métalliques , argentés sur le dos et par bandes lon- 
gitudinales dorées sur les flancs. Le dessus de la tête 
est violacé. La caudale est remarquable par sa grande 
bande noire dessinée comme une lame de faux. L’anale 
a la base noirâtre, et je vois même des traces de cette 
teinte sur les autres nageoires. 


Cette espèce, originaire de l’Esséquibo et 
des autres fleuves de la Guyane, faisait partie 


1. Brycon falcat., Mull., p. 15, n.° 3, et p- 29, pl. 6, fig. 1.4 


CHAP. XXIIIL. CHALCÉES. 9255 


des collections de M. Schomburgk : c’est le 
Kurums des Indiens. 

Nous en avons plusieurs individus dont le 
plus grand a dix pouces. Le Cabinet de Leyde 
a recu plus anciennement des exemplaires en- 
voyés de Surinam par M. Diepering. 


Le CHALCÉE GUILE. 


(Chalceus guile , nob.) 


Après avoir décrit les Chalcées d'Amérique, 
jai à signaler un poisson du Nil qui avait 
échappé aux recherches d'Hasselquist, de 
Forskal et de M. Ruppell, mais qui a été 
trouvé dernièrement par M. Joannis, l'un 
des officiers du Lugqsor. Le poisson aurait pu 
paraître dans le genre auquel il appartient, si 
le marin, auquel on en doit la connaissance, 
avait voulu avoir un peu plus de confiance 
dans les déterminations que j'avais eu la 
complaisance de faire des espèces qu'il avait 
rapportées du Nil Mais comme il a mieux 
aimé chercher à trouver mes déterminations 
mauvaises, il na pas hésité à imprimer, que 
les espèces que j'avais désignées comme des 
Chalcées, appartiennent au genre Mylète. 
Ayant encore sous les yeux le poisson qu'il a 
rapporté, 1l est facile de voir que 


256 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


ce Chalcée à trois rangs de dents à la mâchoire su- 
périeure; qu’elles ont chacune la couronne com- 
primée et crénelée; que des dents semblables existent 
à la mâchoire inférieure sur un seul rang, avec deux 
petites dents coniques derrière la symphyse. C'est 
donc bien une dentiuon de Chalceus. 

Le poisson a d’ailleurs la forme d’un Able. La 
hauteur est le quart de la longueur totale. Il y a 
vingt-six à vingt-sept rangées d’écailles sur chaque 
flanc; elles sont grandes et striées. La dorsale est 
peute et pointue de l'avant; l’anale est courte, à peu 
près trapézoïdale; la caudale est fourchue. 


D. 10 ; A. 15, etc. 


Ce poisson est verdâtre, mêlé de jaune surtout 
vers le dos. Le ventre est blanc. Les nageoires sont d’un 
jaune doré. Sur chaqueflancil existe trois taches noires, 
dont j'en vois encore les traces, au moins de la pre- 
mière, sur l’exemplaire de M. Joannis. Celle de la 
queue manque le plus communément. 


La longueur de l'individu est de cinq pouces 
et demi. Cette espèce, qu'on trouve par mil- 
liers à Thèbes, suivant M. Joannis, y est con- 
nue sous le nom de Guile; elle est surtout 
commune en hiver. Ce joli petit poisson se 
tient près des rivages sur le sable fin : on le 
prend à l'épervier. Cette espèce du haut Nil, 
se retrouve aussi dans le Sénégal. M. Jubelin 
en a envoyé trois exemplaires bien conservés 


pris à Richardsthal. 


CHAP. XXII. CHALCÉES. 257 
Après la description, fort incomplète que 
M. Joannis a donnée de son espèce, il la 
comparée au Myletes nurse de M. Ruppell, 
en faisant remarquer quon ne peut pas les 
confondre. Il a eu en cela parfaitement raison, 
puisqu'elles ne sont pas du même genre. Outre 
les recherches faites sur Le mémoire de M. Rup- 
pell, M. de Joannis avait encore un moyen 
bien plus simple de s'assurer de la différence 
des deux poissons du Nil; car il a rapporté 
le Myletes nurse de Ruppell, qui est bien 
effectivement un Ælestes; mais il na pas su 
le reconnaître. 


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258 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


CHAPITRE XXI V. 


Du genre Cnarcne (Chalcinus). 


M. Muller a eu raison de séparer des Chal- 
cées le Chalceus angulatus de Spix : ce sont 
des poissons qui ont les dents de la mâchoire 
supérieure crénelées et sur deux rangs; celles 
de la mâchoire inférieure également sur deux 
rangs ; elles sont toutes multicuspidées ; il y 
a deux dents coniques derrière la symphyse 
et le long de la branche de la mâchoire infé- 
rieure; mais dans le fond, près de l'angle de 
la bouche, un rang interne de petites dents 
coniques. Ces espèces se distinguent d’ailleurs 
des Chalcées par un corps comprimé et par 
leur abdomen iranchant, mais sans dente- 
lures. Les pectorales sont longues et pointues ; 
l'anale est très-allongée. Leur splanchnologie 
ressemble à celle des Chalcées ; il y a quinze 
à vingt cœcums au pylore; l'intestin ne fait 
qu'une circonvolution. 

Je concois, qu'en lisant la caractéristique un 
peu large des Chalcées de M. Cuvier, et en 
s'arrétant à la lettre du texte, on applique à 
ce poisson, comme l'a fait M. Muller, la dia- 
gnose des Chalceus. Mais il faut faire atten- 
tion cependant que ce genre a été établi 


CHAP. XXIV. CHALCINES. 259 


en 1815 et en 1819, et qua cette époque, 
où M. Cuvier décrivait le CA. macrolepi- 
dotus et le Ch. opalinus, il ne connaissait pas 
encore le Ch. angulatus de Spix, qui n'avait 
jusqu'ici été rapporté en Europe. Ce n’est donc 
pas à cette espèce qu’on peut raisonnablement 
assigner le nom de Chalceus. Les auteurs qui 
m ont précédés n'ont connu qu'une espèce de 
ce genre; mais On verra que nous en possé- 
dons deux autres fort remarquables par la 
forme de leur opercule : l'une provient des 
collections de M. Schomburgk, et l'autre de 
l'exploration de l'Amazone par M. de Castelnau. 
Les considérations précédentes m'ont faitadop- 
ter ce genre, en lui imposant un nouveau nom. 


Le CHALCINE A OPERCULE COURT. 


(Chalcinus brachipomus , nob.) 


Le corps de ce poisson est remarquable 


par la régularité de la courbure du dos, par la ca- 
rène de toute la parue qui est au-devant des pecto- 
rales. La hauteur est environ trois fois et demie 
dans la longueur totale. Le dos, qui est encore assez 
épais et arrondi, a une largeur comprise trois fois 
dans la hauteur du tronc. La tête est petite. La mà- 
choire inférieure dépasse la supérieure. La nuque 
est bombée. L'intervalle d’un œil à l’autre est un 
peu plus grand que le diamètre. Cet organe est 


260 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 
assez grand; il est compris, à peu de chose près, 
trois fois dans la longueur de la tête, laquelle est 
égale au cinquième environ de la longueur totale. 
L'orbite paraît, d’ailleurs, moins grand que le globe ne 
l'est en effet, parce que celui-ci est recouvert par 
deux larges et épaisses paupières. Les deux premiers 
sous-orbitaires sont fort petits et cachés presque en- 
tièrement dans l’adipeuse; ils recouvrent une partie 
du maxillaire. Le troisième sous-orbitaire est beau- 
coup plus grand que tous les autres osselets 
pris ensemble; le quatrième est fort petit; mais le 
cinquième est assez haut et borde toute la portion 
postérieure du cercle. Le limbe du préopercule 
cache tout entier l’interopercule, lequel est très- 
mince et assez long. L’opercule forme en arrière 
une plaque en demi-croissant, deux fois au moins 
plus haute que longue. Quant au sous- dan il 
est extrêmement petit et comme rudimentaire; c’est 
une mince écaille perdue dans l'épaisseur de É peau 
qui forme le bord membraneux de l’opercule; on 
ne le voit que par la dissection. Les ouïes sont 
largement fendues. Le museau est obtus et arrondi. 
Les dents de lintermaxillaire sont petites, crénelées 
et sur deux rangs. Quant aux dents de la mâchoire 
inférieure, elles ressemblent tout à fait à celles de 
nos Chalcées, c’est-à-dire, que les mitoyennes sont 
assez fortes et multicuspidées; qu'il y en a deux 
petites, pointues, derrière la symphyse, et sur les 
côtés une rangée interne de fort petites. La dorsale 
est assez reculée sur le dos et presque opposée à 
l'anale qui est longue et basse. L’adipeuse répond au 


CHAP. XXIV. CHALCINES. 261 


dernier rayon de cette nageoire. Les pectorales, 
insérées sur le milieu de la longueur de l'épaule, sont 
allongés et arquées; elles égalent la hauteur du 
tronc. Leurs rayons sont larges et branchus; elles 
ne peuvent s’écarter du corps qu’en s’abaissant pour 
s'étendre horizontalement. Il y a dans laisselle un 
large bord écailleux. La ventrale est petite, avec une 
écaille grêle dans l'angle de l'inseruion. La caudale 
est tronquée. 


D. 11; À. 350; C: 25,/P: 145 V: T. 


Les écailles du tronc n’adhèrent pas très-forte- 
ment; elles sont grandes, assez minces. La portion 
radicale l’est beaucoup plus que la partie libre. Exa- 
minée à la loupe, on voit, avec de nombreuses stries 
d’accroissement, le réseau hexagonal et irrégulier 
dessiné sur leur surface. J’en compte trente-quatre 
rangées le long des flancs. La couleur me parait 
avoir été verdâtre, reflétant un très-beau brillant 
métallique et doré. 


Nous possédons plusieurs individus de cette 
espèce, dont les plus longs ont dix pouces de 
longueur : ils viennent de la Mana, par M. 
Leschenault, et de l'Esséquibo, par M. Schom- 
burgk. 

J'ai dessiné cette espèce à Leyde d’après 
des exemplaires conservés depuis longtemps 
dans le Cabinet de cette célèbre Université. 

Il me parait probable que M. Schomburgk 


a eu notre espèce sous le nom de Chalceus 


262 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


rotundatus'. On conçoit cependant qu'il soit 
difficile de se décider d'après l'inspection d’une 
figure aussi peu correcte. 


Le CHALCIN A OREILLES. 


(Chalcinus auritus, nob.) 


Une seconde espèce, rapportée de l'Ama- 
zone par M. de Castelnau, se distingue de la 
précédente 

par un corps plus allongé et moins élevé. En effet, 

la hauteur portée sur la longueur, y est comprise 

quatre fois et demie. IL se distingue par un opercule 
beaucoup plus grand, plus prolongé en arrière; car 
l'angle, ici, répond à l’aisselle de la pectorale ; cela 
rend la tête plus longue; elle n’est cependant que 
cinq fois dans la longueur totale. L'œil est plus 
peut et plus près du bout du museau. L’intervalle 
entre les yeux est plus convexe, et l’espace d’un 
œil à l’autre est égal à une fois et demie le diamètre 
de l'œil. Le troisième sous-orbitaire est beaucoup 
plus étroit. Le sous-opercule est plus visible ; l'in- 
teropercule est tout autant recouvert que dans l’es- 
pèce précédente. La pectorale est plus longue, plus 
étroite; elle atteint jusqu'au milieu de la ventrale. 


D. 11; À. 26; C. 25: P. 19; V. 7. 


Les écailles sont plus peutes que celles du pré- 


4. Schomb., Fish. of Guy., 1. 1, p. 209. 


CHAP. XXIV. CHALCINES. 9263 


cédent. Nous en comptons quarante-quatre rangées 
le long de la ligne latérale. La couleur est un ver- 
dâtre plus argenté. Les joues et l’opercule sont sur- 
iout très-brillants. 


La longueur de notre poisson est de dix 
pouces. 

Les exemplaires déposés dans les collections 
du Muséum, ont été rapportés de l'Amazone 
par M. de Castelnau. 


Le CHALCIN ANGULEUX. 


(Chalcinus angulatus, nob.) 


Spix a, dans ses Poissons du Brésil, sous le 
nom de Chalceus angulatus, une espèce de 
ce genre. Je lui conserve l'épithète donnée par 
ce voyageur, bien qu'elle ne caractérise plus 
suffisamment le poisson du Cabinet de Mu- 
nich. à 

On peut conclure de la description d’Agassiz que 
cette espèce a les pectorales encore plus longues, 
puisqu'elles atteindraient jusqu'au dela de l'anus. 

DA41:1A: 82: C. 21: P. 127 Vext- 

Ce poisson, qui vient des fleuves du Brésil équi- 
noxial, a le dos et les nageoires verdâtres ; les oper- 
cules argentés, et les flancs dorés. 


Les deux exemplaires du Musée de Munich 
sont longs de cinq pouces. 


264 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Je ne suis pas éloigné de croire, que la pe- 
tite figure donnée par M. Schomburgk, n'ap- 
partienne à l'espèce d’Agassiz, puisque je vois 
que la pectorale atteint jusqu'à lanale. 

M. d'Orbigny, qui nous a rapporté ce pois- 
son de la province de Corrientes, dit que les 
Espagnols le confondent avec d’autres sous le 
nom de Palometa; mais les Guaranis le dis- 
tingueraient sous le nom de Pira-Pitia-cise, 
c’est-à-dire poisson à poitrine en couteau : il 
est impossible d’avoir un nom plus significatif. 
IL paraît que cette espèce aime les fonds sa- 
blonneux et qu’elle se retire dans les endroits 
où il y a peu de courants. Elle mord avec 
force, et coupe souvent la ligne. On ne le mange 
pas dans le pays; les enfants seuls s'amusent à 
le pêcher avec de la viande crue. 


1. Schomb., Fish. of Guy., 1.1, p. 209. 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 265 


CHAPITRE XX V. 


Du genre SERRASALME (Serrasalmus ). 


Lacépède, qui avait commencé à séparer 
plusieurs genres de celui des Sa/mo de Linné, 
en sappuyant principalement sur les travaux 
d'Artedi, a établi le genre Serrasalme, qui ne 
comprenait dans son ouvrage qu'une seule 
espèce, le Salmo rhombeus de Linné. M. Cu- 
vier, qui continua ces réformes par la création 
des genres Mylètes et Chalcées, augmenta la 
liste des Serrasalmes par la description de trois 
espèces nouvelles. Spix et Agassiz en ajoutè- 
rent deux autres. Il est assez étonnant que M. 
Cuvier, qui donnait une si grande importance 
au caractère de la dentition, et spécialement 
dans les Salmonoïdes, puisque tous ses 
genres nouveaux sont en quelque sorte fon- 
dés sur la forme des dents, n'ait pas tou- 
jours fait un usage complet des excellents 
caractères que lui auraient fournis ces or- 
ganes, dans les Salmonoïdes qu'il avait sous 
les yeux. [l me parait singulier que, dans le 
genre des Serrasalmes, il n'ait pas insisté sur 
la présence des dents palatines; car cet im- 
portant caractère n'avait pas échappé à la 
sévère exactitude de Pallas. Bloch et de Lacé- 


266. LIVRE XXI. SALMONOÏDES. 
pède, ses copistes, n'en parlent que d'après 
l'auteur du Specilegia: M. Cuvier y avait 
fait attention; mais en ne le considérant que 
comme un caractère spécifique qu'il oppose à 
celui de la seconde espèce, dans laquelle il ne 
trouve aucune dent aux palatins. Il n’en est 
pas moins vrai que M. de Lacépède n’a point 
formulé la diagnose du genre qu'il établissait 
avec raison, et qu'on ne trouve rien de plus 
positif dans le Règne animal. Ce travail, qui 
restait à faire, a été produit avec succès par 
M. Muller, dans sa Monographie des Characins. 
Les Serrasalmes sont caractérisés par leurs 
dents triangulaires et tranchantes sur un seul 
rang aux intermaxillaires, à la mâchoire infé- 
rieure et aux palatins, comme si la nature avait 
voulu donner une plus grande force au jeu 
de la mâchoire supérieure ; elle a développé 
lintermaxillaire de manière à ce quil borde 
toute l’arcade supérieure de la bouche. Le 
maxillaire, presque entièrement caché par cet 
os où par le sous-orbitaire, n'est ni très-petit 
ni même avorté; mais placé derrière l'inter- 
maxillaire et sous le sous-orbitaire, il donne, 
par ses apophyses saillantes, un point d'appui 
solide au bord de la mâchoire; d'où il résulte 
que, dans leur jeu, les dents se rencontrent 
en s’engrénant, sans que les branches qui les 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 267 


portent puissent vaciller. Cette organisation 
fait que les dents coupent avec netteté. 

Le corps de ces poissons est comprimé, en 
général de forme rhomboïdale, parce que l'in- 
sertion du premier rayon de la dorsale et de 
l’anale est le point le plus élevé de chaque pro- 
fil; le ventre est caréné et dentelé; au-devant 
de l'anus il y a un double rang d’aiguillons ; le 
premier interépineux de la dorsale porte une 
épine couchée en avant, et deux pointes écar- 
tées en arrière ; la fente des branchies est assez 
large; il n'y a que quatre rayons à la mem- 
brane branchiostège ; l'intestin ne fait qu'une 
seule circonvolution ; l'estomac est un sac co- 
nique très-grand ; les appendices pyloriques 
varient de treize à vingt-un. 

Tels sont les caractères génériques de ces 
poissons célèbres dans toute l'Amérique, non 
pas seulement par leur extrême voracité, mais 
par le véritable danger auquel sont exposés 
les hommes qui se baignent à la portée des 
serrasalmes. Tous les voyageurs sont d'ac- 
cord pour affirmer qu'ils entament la peau de 
l'homme, que la morsure enlèye souvent la 
partie attaquée. Tout animal qui tombe dans 
l'eau se trouve en très-peu de temps dépecé 
et dévoré par des essaims de ces poissons car- 
nassiers. J'emploicrai la réserve dont M. de 


268$ LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Humboldt m'a donné l'exemple, en rappor- 
tant en quelque sorte en note le conte 
populaire, très-répandu parmi les moines 
et consigné par le P. Gil”. Ces moines 
affirment qu'un cavalier et son cheval voulant 
traverser l’'Orénoque dans un gué, ont été 
à moitié réduits en squelette avant d'arriver 
à la rive opposée: le missionnaire dit que 
le poisson est nommé Caribito, à cause de 
l'avidité qu'il a pour la chair humaine. M. de 
Humboldt, qui observait avec tant de soin, 
a indiqué trois espèces ou variétés de pois- 
sons Caribes. Il est très-probable qu'il a vu 
un véritable Serrasalme, celui qui a le dos 
d’une couleur cendrée tirant sur le vert, et 
dont le ventre, les opercules, les nageoires 
ventrale et anale sont d'un bel orangé; mais 
il y a lieu de croire cependant qu'il a eu aussi 
les espèces que nous rangeons aujourd'hui, 
avec M. Muller, dans les Pygocentrus, de 
sorte qu'on peut citer, dans les généralités 
sur ce genre, ses judicieuses narrations de la 
relation historique * du Voyage aux contrées 
équinoxiales du nouveau continent. Voici 
l'extrait de ce passage : 


1. Saggio d'historia americana, 1. 1, p. 18. 
2. T. LE, liv. 6, chap. 18, p. 224, édit. in-4.° Paris, Mas, 
1819. 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 269 


« Depuis notre départ de San - Fernando 
nous n'avons pas rencontré un canot sur cette 
belle rivière. Tout annonce la plus profonde 
solitude. Nos Indiens avaient pris dans la 
matinée, à l'hamecon, le poisson qu'on nomme 
dans le pays Caribe ou Caribito, parce qu'au- 
cun autre poisson nest plus avide de sang. Il 
attaque les baigneurs et les nageurs, auxquels 
il emporte souvent des morceaux de chair 
considérables. Lorsqu'on n’est que légèrement 
blessé, on a de la peine à sortir de l'eau avant 
de recevoir les blessures les plus graves. Les 
Indiens craignent prodigieusement les pois- 
sons Caribes, et plusieurs d'entre eux nous 
ont montré au mollet et à la cuisse des plaies 
cicatrisées, mais très-profondes, faites par ces 
petits animaux, que les Maypures appellent 
Umati. Us vivent au fond des rivières; mais 
dès que quelques gouttes de sang ont été ré- 
pandues dans l'eau, ils arrivent par milliers à 
la surface. Lorsqu'on réfléchit sur le nombre 
de ces poissons, dont les plus voraces et les 
plus cruels n'ont que quatre à cinq pouces de 
long, sur la forme triangulaire de leurs dents 
tranchantes et pointues et sur l'ampleur de 
leur bouche, on ne doit pas être surpris de 
la crainte que le Caribe inspire aux habi- 
tants des rives de l’'Apure et de l'Orénoque. 


270 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Dans les endroits où la rivière était très-lim- 
pide, et où aucun poisson ne se montrait, 
nous avons jeté dans l’eau de petits morceaux 
de chair couverts de sang; en peu de minutes 
une nuée de Caribes est venue se disputer la 
proie. Cette expérience est une preuve nou- 
velle de la finesse et de la puissance de l’odorat 
chez les poissons.” 

La voracité des Pyraïas avait déjà été si- 
gnalée à Linné; car, en introduisant le Sz/mo 
rhombeus dans la douzième édition du Sys- 
tema naturæ, il dit qu'il coupe les pieds des 
Palmipèdes. 

On ne peut avoir de doute sur le Sa/mo 
rhombeus de Linné, parce qu'il lui a donné 
cette épithète , à cause de sa ressemblance 
avec son Chætodon rhombeus. 

Adoptant l'excellent travail de M. Muller 
sur ce groupe, je réserverai le nom de Serra- 
salme aux espèces qui portent des dents pala- 
tines. Dans la monographie que je cite, l'auteur 
n'a admis que deux espèces, le $. rhombeus 
de Lacépède et Le $. aureus de Spix. 

L'espèce du $ marginatus que j'ai établie 
dans le travail que je me proposais de faire sur 
les poissons rapportés par M. d'Orbigny, et 
qu'il na pas dépendu de moi de publier, doit 
être conservée. Je l'ai de nouveau comparée 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 271 


aux poissons de Surinam; il n'y a pas de doute 
qu'elle ne soit différente; enfin, j'ajouterai, 
d'après M. de Humboldt, le Serrasalme de 
l'Orénoque. 

Je ne puis malheureusement parler qu'avec 
beaucoup de doute des poissons indiqués par 
M. Schomburgk comme appartenant au genre 
Serrasalme. Il me parait cependant que son 
S. pitrahna' est un Pygopristis; je crois plus 
volontiers que le $. punctatus* est un vrai 
Serrasalme, et les taches que je trouve sur 
cette espèce me ferait pencher à la rapprocher 
de notre $. rhombeus, si le trait n’en était 
tout à fait différent. Il m'est plus difficile de 
parler du $. stagnalis, undulatus et scoto- 
pterus, dont il n’a pas donné de figure. Quant 
au $. emarginatus, je ne serais pas étonné 
qu'il ne fût une nouvelle espèce de Catoprion. 
Comme les observations faites sur les habi- 
tudes de ces poissons rentrent dans tout ce 
que les autres voyageurs ont rapporté sur sa 
voracité, je ne citerai pas de nouveau ce 
qu'il a pu y ajouter de curieux. Je renverrai 
à son ouvrage ; seulement les travaux de M. 
Schomburgk prouvent, que l'ichthyologiste 
qui explorera ces grands fleuves de l'Amérique 


1. PL. 46. — 2. PI. 17. — 8. PI. 18. 


272 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


équinoxiale, trouvera un nombre considé- 
rable d'espèces nouvelles à ajouter à cette in- 
téressante famille. 


Le SERRASALME RHOMBOÏDE. 
(Serrasalmus rhombeus , Lacépède.) 


Le Serrasalme qui a servi de type au genre 
établi par Lacépède, a été décrit par Linné 
et figuré par Bloch, mais la description de cet 
auteur est incomplète, et la figure, quoique 
une des plus reconnaissables de cet ouvrage, 
n’est pas cependant exempte d'irrégularité. Il 
est juste de dire pourtant, que l'auteur n'a 
pas négligé les traits caractéristiques de cette 
curieuse espèce. Je vois, sur les trois indi- 
vidus conservés dans les collections du Mu- 
séum national, une forme parfaitement régu- 
lière et semblable. 

Chez tous, la mâchoire inférieure dépasse la su- 
périeure en faisant une très-forte saillie. À partir de 
ce point, la ligne du profil monte par une courbe 
qui devient concave entre les yeux; puis se relève 
en faisant une assez forte saillie le long de la crête 
interpariétale, et monte ensuite en ligne droite jus- 
qu'à la double épine du premier interépineux de la 
dorsale. La ligne descend en faisant de légères on- 
dulations jusqu'à la queue. La ligne du profil du 
ventre est un peu courbe et oblique jusqu’à l'anus; 
puis elle remonte plus subitement le long de la 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 973 


caudale. La hauteur est deux fois et demie dans la 
longueur totale. La longueur de la tête est égale au 
uers de la longueur du corps, sans y comprendre 
la caudale. L’œil est éloigné de l'extrémité de la 
mâchoire supérieure d’une fois et demie son dia- 
mètre, et de celle de la mâchoire inférieure de 
deux fois ce diamètre, lequel est compris cinq fois 
et demie dans la longueur entière de la tête. L’œil 
est un peu en avant et assez haut sur la joue, car 
il n'y a qu'un demi- diamètre du bord supérieur de 
son orbite à la ligne du profil. Il y a presque deux 
diamètres jusqu’au bord montant de l’opercule et 
deux et un quart jusque vers l’angle; ce large espace 
de la joue est entièrement cuirassé par de grandes 
plaques sous-orbitaires. L’antérieure est placée tout 
à fait vers le bas; le bord inférieur descend beaucoup 
au-dessous de l'angle de la mâchoire. La seconde 
occupe tout le large intervalle jusqu’au tiers inférieur 
du bord montant du préopercule. Le contour appuyé 
sur le limbe est arqué et deux fois aussi long que 
l'arc du cercle de l'orbite. Une troisième pièce 
forme un grand triangle irrégulier, qui couvre 
tout le reste de la joue jusqu'à l’ariculauon de 
l’opercule: Au-dessus d’elle est un quatrième peut 
osselet tellement rudimentaire qu'il serait facile de 
pardonner aux zoologistes qui ne compteraïent que 
trois sous-orbitaires dans le Serrasalme. Malgré ce 
peut nombre d’osselets, la joue est plus cuirassée 
que celle de beaucoup d’autres poissons de cette 
famille. Ces os minces et comme transparents sont 
très-finement et élégamment siriés ou ciselés. Je 


22. ‘18 


274 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


trouve les mêmes stries sur l’opercule; pièce très- 
étroite et arquée, dont la surface est à peine agrandie 
par le mince sous-opercule qui est dessous. On 
n'aperçoit du préopercule que la poruon infé- 
rieure du limbe; on ne voit presque rien du bord 
montant ; Pnee est arrondi. L'interopercule est 
très-étroit. Les ouïes sont très-ouvertes. Les quatre 
rayons branchiostèges sont assez larges. Les mà- 
choires sont fortes; l’arcade de la supérieure est 
presque entièrement formée par les intermaxillaires. 
C'est donc une exception notable à la forme générale 
des mâchoires de tous les Salmonoïdes. Le maxil- 
laire, qui est derrière, ne dépasse un peu l’intermaxil- 
laire que près de l’angle. Cet os est entièrement caché 
par le sous-orbitaire. L'intermaxillaire est très-épais; 
il a une branche montante large, et qui sert beau- 
coup plus à donner de la fixité à la mâchoire qu'a 
rendre la bouche protractile. L’immobilité de l’inter- 
maxillaire est encore augmentée par la mamière dont 
il s'appuie sur l'os palaun; celui-ci, placé dans l’in- 
térieur de la bouche, parallèlement à l’intermaxil- 
laire, est couché derrière un large ptérygoïidien. Il 
résulte de là que l’intermaxillaire reçoit l'effort de 
la mâchoire inférieure avec une résistance presque 
égale à celle qui existe dans l'opposition des mà- 
choires des mammifères. La mâchoire inférieure à 
des branches assez fortes, et il n’y a pas de doute 
que la cuirasse, formée par tous les sous-orbitaires ; 
n'augmente de beaucoup la puissance et l’action des 
muscles releveurs de cette mâchoire. Les dents sont 
larges, comprimées, triangulaires, très-pointues et 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 975 


couchées un peu obliquement. La base porte un petit 
talon plus large à l'angle postérieur qu'à l'antérieur. 
Ces dents, obliques, n’ont pas toutes la mème forme ; 
celles de l'angle étant plus basses, plus inclinées et 
plus denticulées que les mitoyennes, qui sont presque 
en triangle isoscèle. Rien ne ressemble plus aux 
dents de certains squales que celles des Serrasalmes. 
Si l’on en trouvait quelques-unes dans nos dépôts 
de poissons fossiles qui eussent de cinq à six 
millimètres de largeur, je crois que l’on serait 
fort embarrassé en les voyant isolées pour les 
distinguer des dents de la famille des Requins. 
Celles de la mâchoire inférieure sont un peu plus 
grandes, un peu plus régulièrement triangulaires, 
et obliques comme celles de la supérieure. Elles 
sont presque entièrement recouvertes par des lèvres 
épaisses et charnues qui se touchent quand la bouche 
est fermée. En dedans, un bourrelet très-épais de 
la muqueuse, contigu au voile supérieur ou infé- 
rieur, cache aussi la face interne de la dent. Ce 
bourrelet sépare à la mâchoire supérieure le rang 
des dents palatines qui sont plus courtes et moins 
pointues que les externes. Il y a douze dents à la 
mâchoire supérieure; six sur chaque côté; huit 
sur chaque palatin; la mâchoire inférieure en a 
quatorze, sept de chaque côté. La dorsale est 
reculée sur la seconde moitié du dos; car son pre- 
mier rayon commence au milieu de la longueur de 
l'arc, mesuré depuis le bout de la mâchoire supé- 
rieure jusqu'a la naissance de la caudale, qui est 
coupée carrément. La nageoire du dos est peu dé- 


276 LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 


veloppée en trapèze à peu près régulier. L'adipeuse 
est peute; l’anale est longue et basse ; le premier in- 
terépineux de la dorsale à une pointe, dirigée en 
avant; une double épine, qui semble embrasser dans 
son chevron la base du premier rayon de la na- 
seoire, la termine en arrière. 


B. 4; D. 18; A. 35: C. 27; P. 16: V. 7. 


Les écailles sont extrêmement petites; j'en compte 
cent vingt rangées de chaque côté; 1l y a vingt-neuf 
épines abdominales, et autour de l'anus quatre petites, 
deux en avant et deux en arrière. La ligne latérale 
s'infléchit un peu en arrière de l'épaule; puis elle 
se rend en droite ligne le long des flancs, elle est 
tracée un peu au-dessus du milieu de la hauteur 
du tronc. 

Tout ce poisson paraît avoir des teintes roussà- 
tres, plus ou moins plombées sur le dos, argentées 
sur tout le ventre. La caudale est bordée de noir. 
Le dos, au-dessus de la ligne latérale, est couvert 
de points. 


La longueur est de sept pouces. 

Nous avons recu cette espèce de Surinam 
par Le Vaillant, et de la Guyane par MM. Les- 
chenault et Schomburgk. 

Elle se trouve aussi dans lAmazone, 
d'où M. de Castelnau vient d'en rapporter 
plusieurs individus, dont l'un a huit pouces 
de long. 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 277 
J'y adjoins trois autres exemplaires envoyés 
de la côte ferme par M. Beauperthuis. 

Cette espèce, introduite dans la douzième 
édition du Systema naturæ, avait été obser- 
vée dans le cabinet de Dahlberg. Il me paraît 
probable, d’après ce que dit Pallas, que les 
mêmes exemplaires devinrent les originaux de 
la figure donnée dans les Specilesia, laquelle 
a été recopiée dans l'Encyclopédie métho- 


dique. 
Le SERRASALME BORDÉ. 


(Serrasalmus marginatus, nob.) 


J'ai figuré, dans l'Atlas ichthyologique de 
M. d'Orbigny, une seconde espèce de Serra- 
salme qui se distingue de celle de la Guyane 


par un museau beaucoup plus pointu; ce qui dé- 
pend de la plus grande concavité de la nuque. La 
courbure du dos est aussi plus régulière, et ce dos 
est plus élevé. La hauteur du tronc est due fois et 
quelque chose’ ‘dans E longueur totale. La tête est 
comprise trois fois dans le corps, mesuré depuis 
l'extrémité jusqu'à la naissance de la queue. Les stries 
des pièces osseuses de la joue sont plus marquées, 
et ce qui disingue éminemment celte espèce de 
l'autre, c’est que le sous-orbitaire n’atteint pas jusqu'au 
bord du limbe de l’opercule. Le premier rayon de 
l'anale est beaucoup plus gros, 


278 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 
D: 17: À. 36: C 21; PM6: M. 07 


’ 

M. d'Orbigny' a rapporté une étude faite sur le 
poisson vivant des couleurs de cet intéressant Serra- 
salme. Il a représenté le dos plombé, couvert de 
points noirâtres ; le ventre blanc; l’opercule, l'adi- 
peuse, la queue et la base de l’anale d’un beau jaune. 
Cette nageoire est bordée de rouge. La caudale porte 
un large croissant blanc et un fin liséré de la même 
teinte. 


Le plus grand des exemplaires a sept pouces 
et demi. J'en ai une variété qui a le museau 
un peu plus pointu. 

Suivant M. d'Orbigny, c'est encore une des 
espèces confondues par les Espagnols sous le 
nom de Palometa. Elle vient du Parana, dans 
la province de Corrientes; elle aime les lieux 
sablonneux et les fonds de roche; on ne voit 
jamais ses troupes se réunir sur les bancs. Leur 
présence nuit beaucoup aux pêcheurs, car 
ils coupent toutes les lignes. On ne peut rien 
attacher dans l’eau avec -des lanières de cuir, 
car en peu de temps tout est détruit par la 
voracité des Serrasalmes. | 


1. D'Orbigny, n.° 59. 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 279 


Le SERRASALME À TACHE SUR L'ÉPAULE. 


(Serrasalmus humeralis, nob.) 


Une autre espèce, voisine de celle de M. 
d'Orbigny, s’en distingue 
par des sous-orbitaires encore un peu plus étroits; 1ls 
sont striés, ainsi que les autres pièces operculaires. 
La mâchoire inférieure est moins saillante au-devant 
de la supérieure, bien qu’elle la dépasse de toute 
la largeur de sa branche. Le museau est arrondi, 
convexe au-devant de la narine, un peu concave au- 
dessus des yeux. La crête interpariétale est convexe. 
B.:4; D.16: A. 83: P.16:.V;"7. 

La couleur est bleu d’acier au-dessus de la ligne 
latérale, argentée sous le ventre. Une tache noire, 
très-marquée, est derrière l’ouie. Le dos et les flancs 
sont couverts de points bleu-foncés, presque noOi- 
râtres. La caudale a une large bordure noirûtre. 


Notre exemplaire est long de cinq pouces. 
IL a été rapporté de Amazone par M. de Cas- 
telnau. 

Le SERRASALME CARIBE. 


(Serrasalmus caribe, nob.) 


C'est auprès de ces espèces qu'il faut placer 
l'Umati ou poisson caribe de l'Orénoque, dé- 
crit sur les bords de ce fleuve par l'illustre 
voyageur qui le visitait au commencement de 


280 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


ce siècle, et qui en a publié une figure à la 
planche xzvir du second volume des Obser- 
vations de zoologie et d'anatomie comparée. 


C’est un poisson à corps comprimé, ovale, cendré- 
verdâtre sur le dos. La tête est tronquée en avant. 
La bouche, grande, est armée de dents très-pointues, 
triangulaires, presque entièrement couvertes par les 
lèvres; les inférieures sont plus grandes que les 
supérieures , et il y a dix des premières. La langue, 
charnue, est sans dents. Les yeux sont grands et 
noirs. Le corps est couvert de petites écailles cadu- 
ques, blanches, à reflets argentés. La dorsale et la 
caudale sont verdâtres ; toutes les autres parties du 
corps, c’est-à-dire, le ventre, les opercules, les pec- 
torales, les ventrales et l’anale, sont d’un rouge 
jaunâtre. La caudale est tronquée et un peu bifur- 
quée. La première dorsale est longue; les pectorales 
lancéolées , plus grandes que les ventrales. Le premier 
rayon de l’anale est quatre fois plus large que les 


autres. 
D. 20; A: 27, etc. 


À ces observations, M. de Humboldt ajoute 
que la longueur du poisson était de cinq pouces 
et la largeur de trois et quelque chose. La vessie 
aérienne est double, grande et remarquable. 
La première, de sept dixièmes de pouce de 
long, est oviforme ; la seconde est conique, 
plus petite, tronquée, crénelée et ‘un peu 
concave en avant, là où elle enveloppe pour 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 281 


ainsi dire la première. Ces deux vessies com- 
muniquent avec l'estomac par un canal qui 
s'enfonce dans la seconde en traversant la 
première. M. Bonpland a observé que ce canal 
est fermé à son ouverture dans l'estomac par 
une valvule. 

M. de Humboldt écrit à la suite de cette 
description les remarques suivantes : 

« En faisant des recherches sur le Dorado, 
jai trouvé la première notice sur l'Umati ou 
poisson carnassier de lOrénoque, dans Îa 
relation du voyage d’Alonso de Herrera (1535) 
au Rio Meta. Les soldats trouvèrent, dans une 
cabane, des espèces de chaussons dont se ser- 
vaient les pêcheurs pour se garantir de la mor- 
sure du Caribito. Ce poisson est très-recherché 
et d'un goût agréable; mais comme on n'ose 
se baigner partout où il abonde, on peut le 
regarder comme un des plus grands fléaux de 
ces climats, dans lesquels la piqüre des in- 
sectes tipulaires (mosquitos) et l'excitation de 
la peau rendent l'usage des bains si néces- 
saire. 

Le Caribe, que les Indiens Maypures ap- 
pellent Umati, habite l'Apure, l'Orénoque 
et tous les affluents de ces rivières, surtout la 
Havana et le Cucivero. On le rencontre aussi 
dans les mares d’eau stagnante des Llanos de 


282 LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 


Vénézuéla. Les Espagnols appellent Caribe 
ces Serrasalmes, en faisant allusion à la cruauté 
de la puissante nation des Indiens Caribes ou 
Carina. ” 

Lorsque M. de Humboldt publia les extraits 
de son journal, j'avais déjà remarqué que le 
Caribe, dont je devais déterminer l'espèce, 
différait des autres Serrasalmes connus, par 
plusieurs caractères. En revoyant aujourd'hui 
mes premiers essais ichthyologiques, je suis 
heureux de confirmer ces premières vues. Le 
poisson Caribe se distingue de toutes les es- 
pèces que jai sous les yeux par le nombre 
des rayons, par la saillie et la protubérance 
du front, la concavité du profil étant rejetée 
sur la nuque. | 


Le SERRASALME DORÉ. 


(Serrasalmus aureus , Spix.) 


L’Amazone nourrit une grande espèce de 
Serrasalme que Spix à fait connaître dans son 
Histoire des poissons du Brésil. Quoique formé 
sur le plan général des autres Serrasalmes, le 
poisson en diffère 

par læ-largeur de son museau; la grosseur de la 


mâchoire inférieure; le peu de concavité du front. 
Les os sous-orbitaires qui cuirassent la joue sont 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 283 


presque aussi grands que ceux de notre première 
espèce. Toutes ces plaques et celles de l’opercule 
sont striées. Il y a six dents à la mächoire supé- 
rieure; sept à l'inférieure ; les deux mitoyennes ont 
un talon si haut et si pointu qu’on le prendrait aisé- 
ment pour une dent particulière. 

B. 4; D. 17; A. 32; C. 29; P. 16; V. 1. 


La couleur du poisson, conservé dans l’alcool, 
est un vert olivâtre rembruni, à reflets dorés, 


et à en juger par l'enluminure de Spix, le 
poisson, conservé dans le cabinet national, 
n'aurait pas beaucoup changé de couleur. Le 
contour, tel qu'il a été dessiné par le natura- 
liste qui la rapporté des fleuves et des lacs 
du Brésil équatorial, rappelle beaucoup le 
dessin de M. de Humboldt. M. Agassiz n'ajoute 
aucun détail remarquable dans sa description. 

Nous en possédons plusieurs exemplaires 
dus aux recherches de M. Aug. de Saint-Hi- 
laire, de M. de Castelnau et de quelques autres 
voyageurs encore qui nous ont fait connaître 
les poissons du Brésil. Le plus grand a treize 
pouces. 

Il me paraît très-probable que nous retrou- 
verons dans ce Serrasalme le second Piraya 
de Marcgrave'; car il le donne comme un 


4 Marcgr., Bras., p. 165. 


284 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


poisson particulièrement doré, et qui se dis- 
tinguerait de son premier Piraya par une 
adipeuse couverte de petites écailles. 


B. Du genre PycocenTre (Pygocentrus). 


Le genre Pygocentre a été établi par M. 
Muller, qui l'a caractérisé par l'absence des 
dents palatines, en ajoutant à ce caractère 
essentiel la présence de dents à l'intermaxil- 
laire et à la mâchoire inférieure sur ur seul 
rang ; elles sont triangulaires, tranchantes, 
très- faiblement dentelées; mais je n'oserais 
pas dire, comme M. Muller, qu'elles n’ont pas 
de dentelures. L’os maxillaire ressemble à celui 
des Serrasalmes, il est presque entièrement 
caché derrière l'intermaxillaire sous le sous- 
orbitaire. Le corps est comprimé; l'abdomen 
est tranchant et dentelé, et les aiguillons, 
placés au-devant et au delà de l'anus, sont 
comme dans les Serrasalmes. Le nombre des 
rayons branchiostèges est de quatre. D'ailleurs 
la splanchnologie de ces animaux ressemble à 
celle des poissons de ce groupe; l'intestin ne 
fait qu'une seule circonvolution ; le nombre 
des appendices pyloriques varie de dix à 
quinze ; la vessie natatoire est divisée en deux 
parties, l'antérieure, petite et globuleuse ; la 
seconde est très-grande et elle communique 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 285 


par un canal très-court avec l'œsophage. On 
verra, dans la description de l’une de nos es- 
 pèces que, malgré cette communication, l'es- 
tomac en cul-de-sac de ces Pygocentres peut 
être renversé, comme celui d'un très-grand 
nombre otre poissons de familles très-di- 
verses. J'ai déjà eu occasion de signaler le 
renversement de ce viscère dans des espèces 
qui n'ont pas de vessie natatoire. L'exemple 
que nous fournit le Pygocentre dont il s’agit 
dans cet article, est une nouvelle preuve que 
l'estomac des poissons se renverse par une 
action contractile de ses fibres, et non pas par 
la dilatation de l'air contenu dans la vessie en 
réagissant après la rupture de cet PIÉANOIQUE 
les parois de l'estomac. 

Les Pygocentres sont aussi anciennement 
connus que les Serrasalmes. Marcgrave a publié 
la description de la première espèce, qui est 
devenue le Serrasalme piraya de M. Cuvier et 
de Spix et Agassiz. M. Spix en a fait connaître 
un second sous le nom de Serrasalmus nigri- 
cans; et, enfin, M. Muller a donné l'indication 
d'une troisième espèce dont la dentition a été 
parfaitement représentée dans le petit ouvrage 
de M. Schomburgk' et dans la Monographie 
de MM. Muller et Troschel. 


1. P. 230. 


286 LIVRE XXIT. SALMONOÏDES. 


Du Prirar ou Hum4A. 


(Pygocentrus niger , Muller.) 


Je vais décrire avec détail un individu 
parfaitement conservé dans l'alcool et que 
nous devons aux soins de M. Schomburgk. 


C'est de toutes les espèces de ce genre celle qui 
a le dos et le museau le plus convexe; la mâchoire 
inférieure dépasse la supérieure, et son contour se 
perd entièrement dans celui du profil supérieur. 
Nous voyons cette ligne un peu convexe et saillante 
au-devant des yeux; puis, elle monte par un arcw 
très-soutenu , de manière que la plus grande con- 
vexité du dos soit en avant de la dorsale. À parur 
de ce point, la courbe redescend un peu jusque 
sous le dernier rayon de la nageoire; elle fait aum 
dela quelques ondulations, jusqu’à L fin de la | 
queue. Le premier rayon de lanale correspond al 
peu près au milieu de la dorsale, et l'anus au troi-i 
sième ou au quatrième rayon de cette nageoire. Le. 
profil inférieur se dessine par une he peu cOn=\ 
cave, en descendant obliquement depuis le menton 


saillant de la courbure du ventre. La ligne du profil 
remonte sous l’anale très-obliquement jusque vers law 
queue, dont la hauteur est comprise cinq fois et 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 287 


demie dans la plus grande élévauion du tronc. La 
hauteur est deux fois et un neuvième dans la 
longueur totale. La longueur de la tête, mesurée 
depuis la saillie de la mâchoireinférieure jusqu’au bord 
membraneux de l’opercule, est trois fois et un üers 
dans-la longueur du corps. Il y a une fois le diamètre 
de l'orbite entre l’œil et l'extrémité de la mâchoire 
supérieure, et une fois et demie jusqu’au bout du 
museau. D'un œil à l'autre, l'intervalle comprend 
deux diamètres et un uers. Il y a bien près de cinq 
fois le diamètre de l'œil dans la longueur de la tête, 
et quatre fois dans la hauteur, mesurée par le travers 
du globe. Le bord inférieur de l’orbite répond à la 
moiué de la hauteur de la joue. Cettes grande élé- 
vaton de la face dépend de la hauteur de la branche 
de la mâchoire inférieure qui, mesurée à la sym- 
physe, est égale au diamètre de l'orbite, et qui, 
près de l’aruculation, la surpasse d’un quart. Le 
premier sous-orbitaire est une grande pièce trian- 
gulaire, dont langle inférieur serait ironqué et 
dont le bord postérieur, presque vertical, atteint 
au delà de l'orbite. La seconde couvre tout le bas 
de la joue, car son contour suit le bord du préo- 
percule sur lequel elle s'appuie. Le troisième, encore 
plus grand, complète toute la cuirasse jusque sur 
le préopercule; il remonte beaucoup au-dessus de 
l'œil et près de l’os mastoïdien. Au-devant de ce bord 
et tout à fait au-dessus de l'œil se trouve, à peu 
près perdu dans l'épaisseur de la peau pe du 
dessus de la tête, le quatrième sous-orbitaire. Il 
y a, enfin, un sourcilier très-épais, caché dans 


288 LIVRE XXII SALMONOIÏDES. 


l'épaisseur de la peau, et d’ailleurs très-peu mobile. 
Le limbe du préopercule ne descend guère qu'aux 
deux tiers de la hauteur de la mâchoire. L'autre 
tiers est couvert par l'interopercule. L’opercule est 
très-étroit et le sous-opercule est un demi-arc trian- 
gulaire, assez large, qui complète à peu près le 
bord vertical et arrondi de la fente de l’ouie. L’oper- 
cule est si étroit qu'il n’a guère que les deux tiers 
du diamètre de l'orbite. Tous ces os, ainsi que les 
quatre rayons de la membrane branchiostège, le 
dessous de la mâchoire inférieure et la portion ex- 
terne de la grande ceinture humérale ont leur surface 
grenue et comme chagrinée. Leurs bords ont des 
arêtes vives et tranchantes. La fente des ouïes est” 
très-large. L'isthme de la mâchoire a aussi une grande 
largeur; ce qui était nécessaire pour loger à l'inté- 
rieur la grosse langue, libre et charnue de ces pois- 
sons. J'ai déjà dit que la mâchoire inférieure est un 
peu plus saillante que la supérieure. L’arc de celle-ci 
est formé par un intermaxillaire, qui a une petite 
branche montante, au-devant de laquelle on recon-. 
naît, par sa mobilité dans l'épaisseur de la peau, 
un très-petit nasal. Un peu sur le côté existe lan 
narine avec ses deux ouvertures. Au delà de l’échan- M 
crure nous voyons à lintermaxillaire une forte tu- M 
bérosité qui s’arucule par des ligaments fibreux 
très-résistantes, avec une grosse apophyse obtuse w 
de l’os DRE, C'est aussi sur ce point que vient M 
s'appuyer l'angle antérieur du premier sous-orbi- # 
taire, et en dessous de lui, dans l’étroite ramure que 
laissent les deux os, se trouve logé le maxillaire. 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 289 


Or, comme celui-ci n’a pas de mouvement, à cause 
de son aruculation palaune et de sa réunion avec 
son congénère au-devant de l’ethmoïde par des li- 
gaments fibreux très-résistants, on conçoit la presque 
entière immobilité du maxillaire, dont on ne peut 
voir qu'une très-petite partie quand on n’a point 
disséqué l'ostéologie très-curieuse de ces poissons. 
Cet intermaxillaire, si robuste et si haut, est armé 
de six larges dents triangulaires, hautes de trois lignes ; 
la dernière en a même un peu plus de quatre, l’arête 
est très-finement dentelée; elle porte un talon qui 
a tantôt une, tantôt deux pointes; j'en vois même 
plusieurs à la dernière dent. La mächoire inférieure 
a sept dents, de même forme, mais plus hautes et 
plus couchées que les supérieures. Il n’y a pas de 
dents aux palauns; cependant, le bourrelet de cet 
os est couvert de très-fines granulauons, qui le ren- 
dent rude au toucher, et que l’on pourrait facilement 
désigner comme des dents. Tout le reste de la sur- 
facé palatine est protégé par une large plaque osseuse 
et mince, fournie par le ptérygoidien; celle-là, re- 
couverte par une muqueuse mince et lisse, n’a aucune 
trace de dentiion. J'ai déjà eu occasion de signaler 
la force des os de l’épaule. Cette ceinture humérale 
est, en effet, formée d’un surscapulaire pointu, por- 
tant à son bord externe un peut scapulaire ; puis, vient 
un très-large huméral et ayant au-dessous de lui deux 
peutes plaques mobiles, dont l’une me paraît appar- 
tenir au cubital, et l’autre au styléal. C’est dans leur 
fossette que joue l’arüculation de la pectorale, na- 
geoire à peu près faite comme dans la Carpe, et 


22. 19 


290 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


dont la longueur dépasse un peu le üers de la hau- 
teur. La UE est très-petite ; l'anale est basse; ses 
premiers rayOns SOnl COur!s ; elle est en partie engagée 
dans une peau écailleuse. La dorsale est peu élevée 
et plus libre; mais l'adipeuse èst presque entièrement 
couverte de petites écailles. La caudale a des rayons 
très-épais, et le lobe inférieur est un peu plus gros 
que le supérieur. 


B: 4: D. 18; A.35: C: 25; P. 16::V. 6. 


Les écailles sont petites, assez fermes. Il y en a 
cent cinq le long de la ligne latérale. Les stries 
entre-croisées de leur surface sont extrêmement jolies 
à voir au microscope sous un grossissement peu 
considérable; elles semblent couvertes de caractères 
chinois. La couleur est un vert olivâtre uniforme, 
rembruni sur le corps et sur les nageoires. 


C’est, suivant M. Schomburgk, un des pois- 
sons les plus voraces des rivières de la Guyane. 
Il dit que les mâchoires sont assez fortes pour 
couper le doigt d’un homme; que des poissons 
d’un poids considérable sont promptement 
dépecés par la dent carnassière du Pygocentre; 
qu'aucune espèce d'animal n'est à l'abri de ses 
attaques; les plus grands crocodiles sont sou- 
vent blessés à la queue ou perdent leurs doigts 
par la morsure de ces dangereux poissons. 
Ainsi que Linné l'a déjà dit, M. Schomburgk 
assure que les pieds des Palmipèdes, ou les 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 291 


jeunes de ces oiseaux,sontdévorés parles Pirais. 
Il dit qu'il a vu, en remontant la rivière de 
Cabaraba, un des affluents du Korentyn, un 
grand Cabiai (Cabia capibara) perdre trois de 
ses petits, sur cinq, que la mère conduisait pour 
traverser la rivière; ils ont été pris et dépecés 
par les Pirais. Une autre fois, sur la rivière de 
Korentyn, il vit un grand mouvement autour 
d'un corps desséché flottant sur le milieu du 
fleuve, il reconnut bientôt la tête d’un très- 
grand Liuganani (Cychla ocellaris) dévoré par 
une troupe de Pirais. Le poisson avait de 
vingt à vingt-six pouces, et on pouvait voir 
quil avait été mangé peu à peu depuis la 
queue jusqu'aux nageoires pectorales. Les Pi- 
rais font entendre une sorte de grognement 
sous l'eau , ils sont très-vivaces et peuvent 
rester des heures entières hors de l’eau. Leur 
chair est ferme, blanche et de bon goût. 


Du PirAyA DE MARCGRAVE. 
(Pygocentrus Piraya, Mull.) 


L'espèce la plus anciennement connue, puis- 
que nous la trouvons déjà dans Marcgrave, est 
celle qui est devenue le Serrasalmus piraya 
de M. Cuvier. Je ne l'ai pas décrite la première, 
malgré son ancienneté, à cause des documents 
curieux que M. Schomburgk nous a donnés sur 


292 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


les habitudes de la précédente, et parce que 
celle-ci ne me paraît pas devoir être aussi 
dangereuse que le Huma, attendu quelle a les 
dents de la mâchoire supérieure plus courtes. 
Ce Piraya diffère encore par plusieurs autres 
caractères. 


En effet, 1l a la mâchoire inférieure un peu plus 
saillante. L’œil plus petit, plus rapproché du bout 
du museau. Le dessus de la tête est convexe, et l'in- 
tervalle entre les yeux contient trois fois le diamètre. 
Le premier sous-orbitaire descend plus bas ; le second 
et le troisième sont un peu plus larges. Le limbe du 
préopercule a des ciselures beaucoup plus profondes. 
Le sous-opercule est plus large, et tous ces os sont 
plus profondément sculptés. 

Je possède six individus de toute taille de cette 
espèce : ils ont tous la seconde dorsale ou l’adipeuse 
formée de rayons irréguliers, osseux et rapprochés. 
Ce caractère est exprimé, non-seulement dans la 
figure de Spix, mais dans la peinture du livre de 
Mentzel. Enfin, les deux lobes de la caudale sont 
plus égaux , et le premier rayon de l’anale est beau- 
coup plus haut, ce qui fait paraître la nageoire pro- 
porüonnellement plus courte, quoiqu'elle n'ait que 
deux rayons de moins; la pectorale est aussi plus 
longue et plus pointue. 


B. 4; D. 18; A.33; C. 25; P. 16; V. 6. 
Il y a vingt-Cinq OU VINgi-Six épines sous le ventre. 
La couleur est bleue, à reflets irisés et dorés sur le 
dos. Le ventre et les opercules sont jaunes. La 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 9293 


dorsale et la caudale ont quelques teintes bleuâtres, 

et les autres nageoires urent plus au jaunâtre. Dans 

le livre de Mentzel ;, j'ai vu les nageoires paires d’un 
assez joh jaune rougeûtre; l'anale jaune et le ventre 
brillant et doré. 

Le plus grand exemplaire conservé dans les 
collections du Muséum est long de dix-sept 
pouces environ. Il a été rapporté du Rio San- 
Francisco par M. Auguste de Saint-Hilaire, 
et c’est d’après lui que M. Cuvier? a donné la 
figure de son Piraya. Cest aussi, sans aucun 
doute, le Serrasalmo piranha de SpixŸ et 
d'Agassiz. 

M. Auguste de Saint-Hilaire, qui nous a 
envoyé ce poisson, a publié des observations 
curieuses sur ses habitudes. Voici l'extrait du 
passage où il parle de ce Pygocentre : 

«Ils (les habitants) se servent de ces frêles 
nacelles pour aller à la recherche des bêtes à 
cornes qui, étant restés sur de petites collines, 
finiraient par être submergées; ils forcent ces 
animaux à se jeter à la nage, et ils leur font 
sagner la terre ferme. Dans ces voyages, les bes- 
tiaux sont exposés à la rencontre d’un ennemi 


. Piraya , 4b. Mentzelir, n.° 228. 
. Cuvier, Mém. du mus., pl. 28, fig. 4. 
PI: 28: 


. Voy. dans les provinces de Rio de Janeiro et de Min. Ger., 
. 2, p. 392. 


+ 9 19 


yo 


294 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


redoutable, le poisson qu'on appelle Piranha 
(poisson-diable, Miletes macropomus";Cuvier 
et Spix). Ce beau poisson atteint à peine deux 
pieds de longueur; mais il va par bandes, et 
a les mâchoires armées de dents triangulaires 
et tranchantes. Lorsqu'un animal ou un homme 
tombe dans l'eau, il est ordinairement atta- 
qué, dans l'instant même, par les Piranhas. 
Leur morsure est tellement prompte et si 
vive, qu'on la sent aussi peu que la coupure 
d’un rasoir; c'est du moins ce que m'a assuré 
le respectable propriétaire de Capäo qui, étant 
tombé dans un maraïs, avait été mordu par 
des poissons - diables en deux endroits diffé- 
rents. Les Piranhas habitent en très-grand 
nombre, non-seulement le San-Francisco, 
mais encore les lacs fangeux (Zugoas), qui 
sont si nombreux sur ses bords et où l'eau 
séjourne toute l’année. La chair de ces pois- 
sons est ferme et d’un goût très-délicat; leurs 
arêtes n'ont point cette ténuité qui rend tant 
d'autres espèces désagréables à manger. On 
prend les Piranhas avec le filet ou des lignes 
dormantes, auxquelles on met pour appât un 
morceau de viande. Ces poissons ont une telle 
voracité qu'ils se laissent prendre par la chair 


1. Notre célèbre confrère acceptait cette fausse dénomination , 
d'après Spix. 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 295 


d’autres individus de leur espèce, et l’on as- 
sure même quils se mangent entre eux.” 
M. de Saint-Hilaire, dans une note qu'il n’a 
communiquée, dit : « Le Piranha ne se trouve 
pas seulement à l'orient de la grande chaîne, 
que j'ai appelée Serra da San-Francisco e da 
Paranahyba; il vit aussi dans le Paranahyba 
qui coule à l'occident, et dont les eaux arri- 
vent, en définitive, à la Plata. D'après M. Spix, 
javais rapporté le dangereux poisson, appelé 
Piranha, au Wyletes macropomus Cuvier ; 
mais il est évident que cette détermination 
n'est pas exacte, et que le Piranha est le Ser- 
rasalme piraya Cuvier, puisque ce savant a 
fait sa description du $. piraya d'après un in- 
dividu que jai moi-même envoyé du Brésil.” 


Le PYyGOCENTRE NOIRATRE. 
(Pygocentrus nigricans , Muller.) 
M. Spix’ a figuré sous le nom de Serra- 
salmus nigricans, une espèce qui se distingue 
de la précédente 


par un museau beaucoup plus pointu, concave au- 
dessus des yeux, et qui ressemble beaucoup, par 
les formes générales, au Caribe de M. de Humboldt 


1. Spix, tab. 30. 


296 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Ce poisson, d’un olivâtre rembrum, brille de reflets 
dorés. Ses babitudes sont semblables à celles de ses 
congénères. 

L'individu, long de quatre pouces, a été 
décrit avec beaucoup de détail par M. Agassiz, 
et je renvoie à cette description pour ce qui 
concerne le reste. 


Le PYGOcENTRE PALOMETA. 
(Pygocentrus Palometa, nob.) 


Le Palometa du Rio Apure 


a le corps large, comprimé latéralement; le dos 
arqué ; la bouche extrêmement petite; les yeux très- 
grands ; la dorsale, en forme de faux, opposée à la 
ventrale ; les pectorales et les ventrales très - petites ; 
la queue fourchue; le ventre tranchant, dentelé en 
scie. Après cette dentelure, étendue jusqu'aux deux 
üers du corps, commence une longue nageoire anale. 
Les dents très-aiguës et tranchantes dans les deux 
mâchoires. Les écailles petites et argentées ; pas de 
tache, 


Il vit dans le Rio Apure, le Rio Guarico 
et le bas Orénoque. 


C. Du genre PyGoPRISTIs. 


M. Muller a séparé de ses Pygocentres, sous 
le nom de Pygopristis, des poissons qui leur 
ressemblent par tous les caractères généraux, 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 297 


dont le palais est lisse etsans dents, mais qui ont 
celles des mâchoires festonnées et fortement 
denticulées. La première espèce à rapporter à 
ce genre est le Serrasalme denticulé de M. Cu- 
vier. M. Muller y ajoute une seconde espèce, 
décrite dans ses Zoræ ichthyologicæ, sous le 
nom de P. fumarius, et il croit que c'est le 
poisson décrit et figuré par M. Schomburgk 
sous le nom de Serrasalmus punctatus. J'y 
ajouterai moi-même, sous le nom de P. ser- 
rulatus, une espèce de l'Amazone rapportée 


par M. de Castelnau. 


Le PiGoPRriSTIS DENTICULÉ. 


(Pigopristis denticulatus , nob.) 


La première espèce de Pygopristis est, 
comme l'a très-bien reconnu M. Muller, celle 
qui a été mentionnée plutôt que décrite par 
M. Cuvier, sous le nom de Serrasalme den- 
ticulé. Mon illustre maître en parle dans le 
mémoire inséré dans le 5.° volume de la col- 
lection des Mémoires du Muséum, d’après le 
squelette d'un très-petit individu, le seul 
exemplaire que l'on possédât alors dans les 
collections du Jardin des plantes; mais j'ai 
eu le bonheur de retrouver, parmi les pois- 
sons donnés au Muséum par M. Schomburgk, 


LE 


298 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


des exemplaires de cette espèce, qui vont me 
servir à faire la description suivante : | 


Cette espèce est remarquable par la forme orbicu- 
laire de son corps. Le profil du dos monte par une 
courbe régulièrement arquée, depuis la nuque jus- 
qu'au delà de l'adipeuse; celui du ventre est parfai= 
tement symétrique au profil supérieur; 1l y a une 
très-légère dépression au-dessus des yeux, et le mu- 
seau est un peu bombé. La mâchoire inférieure dé= 
passe de très -peu la supérieure. La hauteur est un 
peu plus grande que la moitié de la longueur. L’œil 
est placé sur le haut de la jouée sans cependant 
toucher à la ligne du profil. Il n’y a guère que lesm 
deux tiers du es entre le bout du museau et" 
le bord antérieur de l'œil; aussi les narines sont 
elles tout à fait rapprochées du sourcilier. Les osselets: 
sous-orbitaires, au nombre de quatre, ne couvrent” 
que la moitié de la joue; ils sont suiés ; l'antérieurk 

cache le maxillaire quand la bouche est fermée 
mais celui-ci, qui est mobile et qui s’arucule à la 
manière de ces os chez les Salmonoïdes, se porte 
en avant quand la mâchoire inférieure s’abaisse et sem 
dégage ainsi du sous-orbitaire. Les deux intermaxil* 
laires forment une espèce de demi-cercele, et les dents 
qu'il porte sont serrées les unes contre les autres 
toutes égales, et au nombre de cinq sur chaque os 
Quand la bouche est fermée, ces dix dents restent 
au-devant de l'arc de la mâchoire inférieure. Less 
dents d’en bas sont semblables à celles d'en haut 
il y en a sept sur chaque branche. Chaque dent est 
triangulaire et comprimée, et a de chaque côté dun 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 299 


lobe principal un peut talon à deux ou trois dente- 
lures; ce qui rend tout le bord de la couronne à 
peu près régulièrement denticulé. Il n’y a pas de 
dents au palais. Le limbe du préopercule est un peu 
moins large que la poruüon nue qui est au-dessus de 
lu. Le bord inférieur descend obliquement, de ma- 
mère que l'angle de l'os est tout à fait vers le bas 
de la joue, près de la fente de l’ouie. Le bord mon- 
tant est un peu arqué. L’opercule est haut et étroit ; 
il est ciselé comme les sous-orbitaires ; on voit quel- 
ques stries sur le limbe et sur l’interopercule ; mais 
le sous-opercule est lisse. Les ouïes sont largement 
fendues. Les quatre rayons de la membrane bran- 
chiostège sont cachés sous une peau lisse et épaisse. 
L'huméral, qui est haut et étroit, est strié; mais le 
scapulaire et le surscapulaire sont lisses. L'inseruon 
de la pectorale se fait un peu en avant de l’aplomb 
du bord de l’opercule. La carène du ventre descend 
au-dessous de cette pectorale; elle est fortement 
denticulée. La dorsale est basse et pas beaucoup plus 
longue que haute, l’anale est longue ; la caudale est 
très-peu échancrée, mais haute et étroite. 


D'4,10, 205 47580; 92952 MAbs 0 


Les écailles sont très- petites ; 1l y en a au moins 
cent rangées sur les côtés. La ligne latérale descend 
assez brusquement de la tempe. Arrivée à l’aplomb 
de la pointe de la pectorale, elle se redresse pour se 
rendre ensuite directement à la queue. 

La couleur est un plombé bleuâtre, à reflets 
argentés. Je ne vois pas de tache sur le corps ni sur 


ER 


300 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 
les nageoires, qui me paraissent un peu plus foncées! 
que le tronc. 

Le plus grand de nos exemplaires est long 
de sept pouces. Il a été pêché dans l'Essé= 
quibo par M. Schomburgk. 

Le Pygopriste denticulé dont M. Cuvii 
comme nous l'avons dit plus haut, ne possé= 
dait qu'un squelette, a été dont par MM: 
Muller et Troschel dans les Zoræ ichthyolo* 
gicæ”. Ces zoologistes n'ont pas eu des indi- 
vidus aussi te que les nôtres, car ils ne 
leur donnent que deux pouces. 


Le PYGoPRISTIS SERRULÉ. 


(Pygopristis serrulatus , nob.) 


Je possède une seconde espèce, dont less 
formes diffèrent sensiblement de la précédente | 


presque coupée droite et obliquement. La courbure ù 
du dos remonte beaucoup plus brusquement jusqu'a 
la dorsale, implantée sur une ligne qui descend plus 
obliquement en arrière. La mâchoire inférieure est 
plus saillante. Le profil du ventre a sa plus grande ; 


1. PS4: 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 301 


dentelures se rend ensuite presque horizontalement 
jusqu’au premier rayon de l’anale, et le bord de cette 
pageoire remonte en ligne droite jusqu'à la queue, 
d'où 1l résulte que la circonscripuon du corps est 
plutôt rhomboïdale qu’orbiculaire. La hauteur égale 
la moitié de la longueur totale. L’œil est plus grand 
et plus saillant. Le premier sous-orbitaire plus petit; 
les autres sont plus fortement striés ; le nu de la 
joue est plus étroit. Le limbe du préopercule a le 
bord plus droit. L’interopercule est un peu plus 
large. Les dents sont en même nombre aux deux 
mâchoires ; mais celles d’en bas sont plus obliques. 
Les dentelures sont moins nombreuses et moins 
profondes. Les épines du ventre sont plus longues 
et plus libres; ce qui rend la carène plus nettement 
dentée en scie. Je lui trouve la pectorale plus pointue ; 
l’épine de la dorsale est plus détachée et plus aiguë. 
La ligne latérale est moins infléchie; enfin , la caudale 
me paraît un peu plus fourchue, et l’adipeuse est 
sensiblement plus peute. 
DM DE UGNA 383 P1165:, V6: 

La couleur parait plus cuivrée que celle de les- 
pèce précédente, et 1l y a auprès de l'épaule quel- 
ques traces d’une large tache noire. Les nageoires 
sont plus rembrunies. 


Notre exemplaire, long de six pouces, a 
é rapporté de l'Amazone par M. de Castelnau. 


302 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Le PYyGOPRISTE ENFUMÉ. 
(Pygopristis fumarius, Muller). 


Je ne puis parler du P. fumarius que d'a- 
près M. Muller. 


Cest un poisson à corps ovale, dont la hauteur 
est deux fois dans la longueur totale. La longueur 
de la tête égale la moitié de cette hauteur. Chaque in- 
termaxillaire porte six dents, et il y en a le même 
nombre à la mâchoire inférieure. Ces denis ont cinq 
points. Les naturalistes de Berlin ont décrit avec 
détail les autres parues de ce poisson; 1ls donnent 
pour nombre des rayons : 

B. 4; D. 18; A. 36; P. 16; V. 7. 

On voit que ces nombres diffèrent très-peu de 
ceux du P. denticulatus. La couleur est, selon eux, 
terre d'ombre plus foncée sur le dos. 


Ce poisson, long de six pouces, a été rap- 
porté par M. Schomburgk. 


D. Du genre CATOPRION. 


Le genre des Catoprions est également un 
de ceux qu'on doit au travail de MM. Muller 
et Troschel. Ils représentent dans ce groupe 
les Anostomes à cause de la saillie de la mû- 
choire inférieure. Cependant je dois faire 
remarquer que les dents de la seule espèce 
de Catoprion connue, ne sont pas absolument 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 303 


semblables à celles des Serrasalmes et des 
genres voisins. Ils sen rapprochent davantage 
par la dentelure de leur abdomen. Les Cato- 
prions sont donc un de ces genres intermé- 
diaires entre deux petites familles, et qui sont 
une des preuves multipliées que la nature n’a 
jamais formé les êtres en série continue. Les 
Catoprions sont des Salmonoïdes à ventre 
dentelé, portant sur les intermaxillaires deux 
rangées de dents coniques. La mâchoire infé- 
rieure a des dents tranchantes et triangulaires 
sur un seul rang. . 

Tels sont les caractères génériques de ce 
genre dont on ne connaît qu'une espèce. En 
décrivant les principaux traits caractéristi- 
ques, M. Muller a relevé l'erreur commise par 
M. Cuvier, qui lui attribuait des dents pala- 
tines. Je ne sais par quelle précipitation M. 
Cuvier a fait donner, dans les Annales du 
Muséum, une figure incorrecte de ce poisson, 
car je possède le dessin origimal fait de la 
main de M. Cuvier, d'après l'exemplaire du 
Muséum. On a de la peine à croire que les 
deux dessins aient été faits d’après le même 
individu. 


304 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Le CATOPRION MENTONNIER. 


(Catoprion mento, Mull.) 


J'ai encore sous les yeux l'individu qui a: 
servi à M. Cuvier pour établir son Serrasal- 
mus mento. Les collections du Muséum n'en 
ont pas recu d’autres exemplaires, mais je vois 
cependant que d’autres observateurs ont été 
assez heureux pour retrouver cette espèce À 
puisqu'elle existe dans le cabinet de Berlin. . 

C'est un poisson de forme rhomboïdale, dont la. 


hauteur fait moitié de la longueur. La ligne du profil 
est droite, depuis l'extrémité du menton jusqu’à la. 


dorsale; elle se rend ensuite à la queue en faisant 
one ondulations. Le profil de la face est recu 
ligne, et la mâchoire inférieure dépasse la supérieure* 
de toute la largeur de sa branche; c’est là ce qu 
fait cette saillie en menton, caractérisée par M. Cuvier 
lorsqu'il a donné à l'espèce l’épithète de mentonnierm 
La tête est comprise quatre fois et quelque choses 
dans la longueur totale. L’œil est éloigné du bout“ 
du menton d’une fois son diamètre, qui fat près 
du üers de la longueur de la tête; il est tout à fait 
sur le haut de la joue et tout près du bord de lan 
mächoire supérieure, parce que le premier sous 
orbitaire est une grande plaque en losange placée 
au devant et au-dessous de l'œil, dont l'angle supé# 
rieur, assez aigu, remonte entre l'intermaxillaire el 
le cercle de l'orbite. Le second sous-orbitaire est 


CHAP. XXV. SERRASALMES. 305 


très-grand, couvre presque toute la joue, parce 
qu'il s'élève jusqu'à l’articulaion de l’opercule; 
aussi n’y a-t-1l qu'un troisième sous-orbitaire assez 
peut; quant au quatrième, 1l est réduit à un granule 
osseux. Les deux premiers sous-orbitaires ne tou- 
chent pas tout à fait au bord du limbe, et cependant 
on peut dire qu'ils cuirassent presque entièrement 
la joue. L’opercule est très-étroit; le sous -oper- 
cule remonte jusqu’au-dessus de l'angle; l'interoper- 
cule est peut; lui seul est lisse; tous les autres os 
sous-orbitaires ou operculaires sont striés. Le limbe 
est ciselé et un peu caverneux. Le redressement de 
la mâchoire inférieure rend la fente de la bouche 
oblique. Tout le bord supérieur est formé par des 
intermaxillaires immobiles, épais, à bord arrondi, 
et sur lesquels sont implantées des dents placées 
assez irrégulièrement pour qu'on ne puisse pas dire 
qu’elles sont sur un ou sur deux rangs. J'en compte 
cinq dans nos exemplaires. La pointe de l'inter- 
maxillaire est recouverte par le haut du premier sous- 
orbitaire. A l'extrémité de l'incisif est articulé le 
maxillaire ; ce n’est qu'une petite languette osseuse, 
assez mince, entièrement cachée sur le sous-orbitaire, 
et retenue par les replis ligamenteux de la lèvre dans 
une immobilité presque complète. La mâchoire infé- 
rieure a une porüon de son articulation sous le pre- 
mier sous- orbitaire ; il faut soulever celui-ci pour 
reconnaître la composition de la mâchoire supérieure. 
Les dents de la mâchoire inférieure sont au nombre 
de sept, irrégulières et assez semblables à celles des 
espèces voisines. Avec un tubercule conique, assez 


22. 20 


306 LIVRE XXII. SALMONOÏDES, 


gros et principal, elles ont de chaque côté de leur 
base de petits talons pointus, que l’on ne voit bien 
qu'après avoir Ôté la lèvre, tant ils sont courts et cachés 
dans l'épaisseur de ce tégument. L'ossature de l'épaule 
est assez large et striée. La dorsale à ses quatre ou cinq 
premiers rayons prolongés en filaments, qui attei- 
gnent jusqu’à l’extrémité de la queue quand ils sont 
couchés. Le premier interépineux de la nageoïre porte 
en avant une très-longue épine acérée, carénée en 
dessus et bifide en arrière. L’adipeuse est assez grande. 

L’anale est longue, et ses premiers rayons, plus al- 
longés que les suivants, la rendent coupée en lame 
de faux. La caudale est fourchue. 


B:5::D. 16: :A..86:.C.28s PTIT 


Dans le dessin fait sur le poisson lorsqu'il 
était encore parfaitement conservé, je vois 
le troisième rayon de l’anale allongé en un fil 
qui n’atteindrait pas tout à fait jusqu'à l'extré- 
mité de cette nageoire; je n'oserais donc dire 
que le rayon de lexemplaire que j'ai sous les 
yeux mériterait l'épithète de radius longissi- 
mus, donnée par M. Muller à ceux qu'il a exa- 
minés dans le cabinet de Berlin. Les écailles de 
ce poisson sont très-petites; l'individu est en- 
tièrement décoloré. Il est long de cinq pouces 
et deux ou trois lignes. 

M. Muller a donné une très-bonne figure 
des dents de ce poisson. 


CHAP. XXVI. HYDROCYNS. 307 


CHAPITRE XXVL 


Des genres Hyprocyxs, CYNOPOTAMES, et 
de quelques autres voisins de ceux-ci. 


On doit à M. Cuvier l'établissement du 
genre Hydrocyon. Il parut dans la première 
édition du Règne animal pour renfermer un 
assez grand nombre d'espèces des rivières de 
la zone torride et un poisson du Nil déjà 
décrit par Forskal. Les différentes espèces qui 
y furent réunies appartenaient à cinq divisions 
fort distinctes les unes des autres, indiquées 
par M. Cuvier, sans qu'il leur ait donné de noms 
particuliers. Il en est résulté que le genre 
Hydrocyn parut peu naturel, et qu'on a cher- 
ché à le diviser. Spix et Agassiz ont commencé 
ce travail en en retirant les Xzphorhynchus, 
les Cynodons et les Xiphostomes. Ces trois 
genres sont bons; seulement, je ne crois pas 
que M. Agassiz ait eu raison de changer le 
nom de Cynodon, imaginé par Spix, en celui 
de Raphiodon, parce que Linné avait déjà 
employé, dans la nomenclature botanique, le 
premier d’entre eux pour désigner le Chiendent 


pied de poule (Cynodon dactylus). M. Muller 


308 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


a adopté ces genres, avec raison, dans sa Mo- 
nographie des Characins; mais il a mal carac- 
térisé celui des Cynodons, en ne reconnaissant 
pas la présence des dents palatines. Cet oubli 
lui a fait composer un autre inutile, celui des 
Hydrolycus, pour y placer l'/ydrocyon scom- 
beroides de M. Cuvier. Je ferai à M. Muller le 
même reproche que j'adressais tout à l'heure à 
M. Agassiz. Il me paraît avoir changé très-inu- 
tilement le nom de Xiphorhynchus d'Agassiz 
en celui de Xiphoramphe, attendu que le pre- 
mier de ces deux noms est employé en orni- 
thologie. Il vaudrait mieux, sans aucun doute, 
que ce double emploi n’existât pas; mais le néo- 
logisme me parait avoir plus d'inconvénients. 
Une autre modification plus importante doit 
être apportée au travail de mon savant ami de 
Berlin. Je ne doute pas quil ne faille réunir 
son Xzphoramphus pericoptes dans le Xzpho- 
rhynchus hepsetus, et on verra en outre que 
mon {ydrocyon argenteus et mon A. hume- 
ralis, devenus, dans le travail de M. Muller, 
Xiphoramphus argenteus et X. humeralis, ap- 
partiennent à un genre distinct caractérisé par 
l'absence de dents aux palatins. 


CHAP. XXVI. HYDROCYNS. 309 


A. Des Hyprocyns ( Æydrocyons). 


Après ces observations générales sur un 
genre, ou plutôt sur une famille que M. 
_Cuvier avait sentie, mais dont il n'avait pas 
caractérisé les genres, nous revenons aux Hy- 
drocyons proprement dits, qui comprennent 
les Salmonoïdes ayant de grandes et fortes 
dents implantées sur un seul rang aux deux 
mâchoires; ces dents, coniques, mais un peu 
comprimées, ont leur bord tranchant; le pa- 
lais est lisse, le corps est allongé, les côtés sont 
méplats , l'abdomen est arrondi comme le 
dos; l'intestin est très-court, mais le nombre 
des cœcums est considérable. M. Muller en a 
compté quarante dans ses individus; ceux de 
la même espèce que j'ai ouverts n’en avaient 
que trente-cinq. 


L] 
L'HyprOCYON DE FoRrSKkaAL. 


(Hydrocyon Forskalii, Cuv.) 


Les Égyptiens nomment Ke/b el bahr (chien 
de fleuve), ou Æeb el moyeh (chien d’eau) le 


3510 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Salmonoïde décrit avant M. Cuvier sous plu- 
sieurs noms, et dont il a enfin fixé la dénomi- 
nation, en l'appelant Aydrocyon Forskali. 


C'est un poisson à corps allongé. La hauteur est 
comprise cinq fois et deux tiers dans la longueur 
totale. La tête est longue; elle égale la hauteur du 
tronc. L'œil est placé sur le haut de la joue, à 
peu près au dernier üers de la moiué de la lon- 
gueur; car 1l y a entre lui et le bout du museau 
deux fois le diamètre, lequel est compris, à très-peu 
de chose près, six fois dans la longueur de la tête. 
L’extrémité du museau est entièrement formée par 
des intermaxillaires très-épais, allongés , et aux- 
quels sont soudés les maxillaires. Entre eux et 
l'orbite on voit le premier sous-orbitaire, dont la 
largeur est égale, à peu de chose près, à celle du 
diamètre de l'œil. Cet os forme, au-dessous de la 
narine , une petite plaque, à peu près carrée, portant, 
en dessous, un second sous-orbitaire qui descend 
jusqu’à l’aruculation de la mâchoire inférieure, et 
dont le bord postérieur répond à la moitié de l'orbite. 
Vient ensuite un troisième sous-orbitaire, couvrant 
presque toute la joue; puis un quatrième, étroit; un 
cinquième touche larüculation du préopercule ; 
enfin, un sixième sous-orbitaire remonte au-dessus 
de l’œil sur toute la région mastoidienne, et s'articule 
avec un sourcilier, qui est lui-même assez large, mais 
peu mobile, et qui avance en pointe jusque sur la» 
narine. Tous ces os sont minces et ont à peines 
quelques stries ; ils cuirassent toute la joue et attei- 


CHAP. XXVI. HYDROCYNS. 311 
gnent jusqu’au limbe du préopercule, dont l'angle 
est arrondi. L'interopercule est étroit, mais peu re- 
couvert par l'os précédent; l’'opercule se termine 
par une pointe assez aiguë vers le bas. Tout ce bord 
oblique porte un sous- opercule arqué. Le bord de 
lopercule paraît varier suivant les différents individus. 
J'en vois quelques-uns chez lesquels il est plus ar- 
rondi que chez d’autres. L’œil est d’ailleurs recouvert 
par une paupière adipeuse, étendue en avant et en 
arrière de l'orbite, au moins autant que dans nos 
Aloses; elle passe sur la plupart des os minces de la 
joue, et se confond avec la peau très-épaisse du crâne 
et des deux mâchoires. J'ai dit tout à l'heure que les 
deux intermaxillaires formaient l'extrémité du mu- 
seau ; ils portent chacun six dents très-acérées, compri- 
mées, à bords lisses et tranchants; elles sont écartées 
l'une de l’autre, de manière à recevoir entre elles les 
dents de la mâchoire inférieure. Ces fortes canmes 
sont implantées dans des alvéoles, faciles à voir à 
travers la transparence de la table externe de l'os; 
la dent se soude avec le maxillaire, ainsi que cela 
arrive ordinairement dans les poissons. On conçoit, 
d'après cette structure, pourquoi la nature a tant 
élargi les intermaxillaires des Hydrocyons. Les dents 
de la machoire inférieure sont tout à fait semblables 
à celles de la supérieure, quoique la peau qui passe 
sur les mâchoires soit extrêmement épaisse. Il n’y a 
pas de lèvre mobile au-devant des dents comme il en 
existe dans les Serrasalmes. Cette peau est plutôt une 
sorte de gencive qui serüt les dents; l'intervalle qui les 
sépare, est creusé de fosseites qui reçoivent la dent 


312 LIVRE XXII. SALMONOIÏDES. 


correspondante de la mâchoire opposée. J'ai compté 
le nombre des dents sur dix-huit individus de toute 
taille, réunis dans nos collections. J'ai sous les yeux les 
exemplaires rapportés d'Égypte par M. Geoffroy, et 
qui ont servi à M. Cuvier; je vois constamment six 
dents à chaque intermaxillaire, et cinq de chaque 
côté à la mâchoire inférieure. La seconde est toujours 
un peu plus grande que la première; la cinquième 
est petite, et la sixième l’est beaucoup plus encore. 
Il n’y a que cinq dents à la mâchoire inférieure; 
c'est la première qui est la plus grande de toutes; 
la troisième l’est aussi plus que la seconde; la 
cinquième est la plus petite. Jai insisté sur ces 
nombres différénts de ceux de M. Cuvier, parce 
que la description insérée dans les Annales est faite 
avec assez de détail pour qu'on puisse croire que 
je me serais trompé en donnant des nombres diffé- 
rents des siens. Les ouïes sont très-fendues. IL y 
a quatre rayons à la membrane branchiostège. La 
dorsale est un peu en avant de la moitié du corps 
et tout à fait au-dessus des ventrales; elle est assez 
haute de l'avant. L’anale est courte et échancrée; la 
caudale est profondément fourchue; les pectorales 
sont triangulaires, assez courtes; ses rayons sont 
épais, et les cinq ou six premiers sont bordés à la 
face interne par un assez large repli membraneux. 


B. 4; D. 10; A. 16; C. 29; P. 45; V. 9. 


Les écailles sont assez grandes, minces, à bords 
frangés ; leur surface a de très-nombreuses granula- 
uons, avec les stries d’accroissement. J'en compte 


CHAP. XXVI. HYDROCYNS. 313 


cinquante le long de la ligne latérale. La couleur 
est un vert plus ou moins brillant sur le dos, se 
fondant dans l’argenté des flancs, qui devient pur et 
très-brillant sous le ventre. Il y a des raies longitu- 
dinales de points verts rembrunis, plus ou moins 
foncés, surtout bien visibles au-dessus de la ligne 
latérale. La dorsale est verte; l’anale est plus pâle 
et a les premiers rayons rougeûtres. Le lobe supé- 
rieur de la caudale est vert, et l'inférieur rouge. Les 
nageoires, paires, sont rougeûtres. Nous avons pu 
juger de ces couleurs d’après la belle peinture qui 
en a été faite en Égypte par M. Redouté. 

Les viscères de ce poisson, contenus dans une cavité 
abdominale très -allongée et tapissée d’un péritoine 
argenté, font une masse assez compacte. Quand on 
ouvre les parois du ventre, on voit que le foie a un 
lobe droit, pointu et allongé, qui atteint beaucoup au 
delà de la moiué de l'abdomen et au lobe gauche épais, 
mais qui n’occupe guère, en longueur, que le cin- 
quième de cette cavité. Au-dessous de lui, et par 
conséquent, dans l’hypocondre gauche, on trouve 
le très-grand estomac, qui atteint à plus des trois 
quarts de la longueur de l'abdomen; sa branche 
montante est courte, et un nombre considérable de 
cœcums, car j'en ai compté quarante-deux , se trouve 
attaché aux côtés de l’intesun, qui, du reste, est 
court, ne formant qu'un repli un peu au delà de 
l'extrémité de l’estomac, et se repliant ensuite très- 
promptement pour se rendre directement à l'anus. 
La vésicule du fiel est assez grosse et engagée dans 
le lobe droit du foie; elle se montre tout à fait sur 


314 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


la face externe. La vessie natatoire est double; l’an- 
térieure, courte et arrondie, n’a guère que le quart 
de la longueur de la seconde. Le conduit aérien naît 
à l'étranglement qui sépare les deux vessies. 

Le squelette à quarante-huit vertèbres, quinze 
paires de côtes. On peut admettre trente- deux 
vertèbres abdominales. 


Telle est la description prise d’après des 
individus longs de seize à dix-sept pouces, 
rapportés d'Égypte par M. Geoffroy, et plus 
récemment par M. Joannis. Nous en avons 
encore un certain nombre pêché dans le Nil 
blanc par M. Darnaud. Parmi les exemplaires 
rapportés par M. Joannis, il en est un qui me 
paraît sensiblement plus court et plus trapu 
que les autres, car sa hauteur n’est que quatre 


fois et deux tiers dans la longueur totale, et,. 


malgré cela, en ayant examiné toutes les autres 
parties dans le plus grand détail, je n'ai pu 


y trouver aucune différence spécifique. Cet“ 


exemplaire offre cependant de l'intérêt, parce 


qu'il m'a servi à reconnaître lidentitéspécifiquew 


des exemplaires du Nil et de ceux pêchés dans 


le Sénégal, et qui nous ont été envoyés par 


MM. Leprieur et Jubelin. Il faut cependant 


que je fasse remarquer que tous les exem- 


plaires du Sénégal ne sont pas raccourcis. M. 
Heudelot en a trouvé qui sont aussi allongés 


ji 
4 


e! 


4 


À 


À 


1 
(0 


1 
Va 1! 


CHAP. XXVI. HYDROCYNS. 315 


que ceux du Nil. Il résulte donc de cette com- 
paraison la preuve que l'Hydrocyon du Nil 
existe aussi dans le Sénégal. 

Ce poisson est bon à manger, mais très- 
plein d’arêtes. Les Nègres racontent que l'Hy- 
drocyn, envoyé par ses frères en mission dans 
un pays fort éloigné, fut chargé d'un grand 
nombre de commissions, pour lesquelles cha- 
cun lui donna une arête, afin quil püt se les 
rappeler; mais il fut fait prisonnier en chemin, 
et alors toutes les arêtes lui restèrent. Cette 
singulière légende nous a été transmise par 
M. Jubelin, gouverneur du Sénégal, qui nous 
a envoyé le poisson sous le nom de Gherr. 

Ce poisson est mentionné dans le Fauna 
arabica, sous le nom de Salmo Roschal. 
Forskal s'est trompé en le prenant pour le 
Salmo dentex d'Hasselquist. M. Geoffroy, 
en rétablissant la synonymie de cette espèce, 
la décrite dans l'ouvrage d'Égypte sous le 
nom de Characin Roschal, suivant, dans 
cette nomenclature, celle de M. de Lacé- 
pède. Il a cru pouvoir lui appliquer le nom 
de Phager ou de Vorace, à cause de ce 
passage remarquable de S. Clément d'Alexan- 
drie, qui dit que le Phager, si remarquable 
par sa voracité et sa nageoire ensanglantée, est 
des premiers à descendre de la Nubie avec 


316 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


les grandes eaux du fleuve. Le lobe inférieur 
de sa caudale est, en effet, d'un assez beau 
rouge, et ses dents justifient très-bien les ha- 
bitudes de voracité attribuées à ce poisson. 
Mais je trouverais plutôt en lui le Citharus 
d'Athénée et d’Aristote ; car c'est le seul de ces 
poissons du Nil auquel on puisse donner lépi- 
thète de Xæpxægodes. Je ne présente cependant 
ce rapprochement qu'avec beaucoup de doute; 
il est certain que le nom de Citharus s'appli- 
quait aussi à une de nos espèces des Pleuro- 
nectes, voisine des Soles. 

J'ai examiné avec beaucoup de soin les 
différents poissons rapportés du Nil par M. 
Joannis, et que nous conservons dans le Mu- 
séum national. Je n’ai rien trouvé parmi eux 
qui ressemblät à son Characinus besse. 


B. Du genre CyNoPoTAME (Cynopotamus, n.) 


Les Cynopotames se distinguent des Hy- 
drocyons par leurs dents aiguës aux machoires 
implantées sur deux rangs aux intermaxillaires. 
Les palatins sont lisses, comme dans les Hy- 
drocyons. 

Ce genre que jétablis aujourdhui com- 
prend un petit nombre d'espèces, dont deux 


CHAP. XXVI. CYNOPOTAMES. 317 
avaient été rapportées par M. d'Orbigny et in- 
diquées déjà par moi sous le nom d'/ydro- 
cyon argenteus et d'A. humeralis ; la troisième 
vient de l'Amazone, et est une des nouvelles 
espèces que nous devons aux recherches de 
M. de Castelnau. 

J'ai déjà indiqué, dans l'Ichthyologie de M. 
d'Orbigny, les deux premières espèces de ce 
genre, en les plaçant parmi les Hydrocyons 


de M. Cuvier. 


Le CYNOPOTAME ARGENTÉ. 


(Cynopotamus argenteus, nob.) 


La première, mon Cynopotame argenté, 


a le corps trapu et élevé. La hauteur, mesurée à la 
dorsale, est contenue trois fois dans la longueur 
totale, en n'y comprenant pas la caudale. Le profil 
est beaucoup moins régulier que celui des espèces 
du genre précédent. En effet, nous le voyons con- 
cave depuis le bout du museau jusqu’au delà des 
yeux ; 1l se relève le long de la crête interpariétale, 
où 1l devient tout à fait convexe; puis 1] monte en 
ligne droite jusqu’à la dorsale, qui est insérée obli- 
quement sur le dos; mais, au delà, le profil redevient 
convexe, et fait quelques ondulauons jusqu’à la 
caudale. Le dessous suit une courbe plus simple, 
dont la plus grande saillie répond à l'anus. La tête 
est comprise quatre fois et quelque chose dans 


318 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


la longueur totale. L’extrémité du museau est formée 
par deux intermaxillaires assez courts, qui portent 
chacun deux rangées de denis ; une, externe et com- 
posée de denis coniques, mais très-courtes; puis, 
en dedans, il y a une rangée de quatre grosses dents 
canines, écartées dans les deux premières, et les 
deux dernières sont les plus grandes, encore les 
antérieures dépassent-elles les autres. Le maxillaire, 
qui est tout à fait nu, libre, et placé sur les 
côtés de la bouche, comme celui d'une truite, est 
bordé d’un rang de très-peutes dents coniques. 
La mâchoire inférieure a des lèvres libres, assez 
épaisses. Elle porte à l'extrémité huit canines, dont 
la troisième, très-aiguë , est la plus longue. La 
quatrième répond à la dermière de l’intermaxillaire. 
En dedans et sur un second rang il y a une série 
de très-peutes dents coniques. Le palais est tout à 
fat hisse et sans aucune dent ni granulauon. L’œil 
est assez grand; son diamètre est à peu près du 
quart de la longueur de la tête. Le premier sous- 
orbitaire est étroit, et n’atteint pas à l'extrémité 
du maxillaire. Le second et le troisième sont assez 
larges ; mais, cependant, ils ne couvrent pas toute 
la joue. Les deux autres sous-orbitaires sont très- 
petits. Le limbe du préopercule est étroit. Son angle 
est tout à fait arrondi. Le bord inférieur descend 
jusque sous la gorge, parce que la branche de la 
mâchoire est large et arquée. Ces deux arcs setouchent 
sous la gorge, et cachent toute la membrane bran- 
chiostège. L'opercule est étroit; le sous-opercule 
et linteropercule le sont encore plus. Les ouies sont 


CHAP. XXVI. CYNOPOTAMES. 319 
très-largement fendues ; la membrane à cinq rayons. 
Le cinquième est un peut osselet perdu dans les 
chairs, qui ne m'a pas paru s'attacher comme les 
autres rayons branchiostèges à la grande corne 
hyoïidienne. L’extrémité de la pectorale dépasse un 
peu laisselle de la ventrale. La dorsale répond. à 
peu près au milieu du corps; elle est courte, mais 
haute et pointue de l'avant. L’anale est longue et 
basse; la caudale est fourchue. 


HD. 125 A058;: G7215 PS 155 Vi: 


Le corps est couvert de petites écailles, au nombre 
de cent vingt, le long de la ligne latérale. La couleur 
est un argenté brillant, devenant plombé sur le 
dos. La dorsale est jaune, largement bordée de 
noir. 


J'ai donné une figure de ce poisson dans 
l'Ichthyologie du Voyage de M. d'Orbigny:. 
L'exemplaire est long de huit pouces et 
demi; il a été rapporté de Buénos-Ayres par 
M. d'Orbigny. Ce zélé voyageur a rencontré 
ces individus sur le marché de cette ville 
au mois de septembre: c'est l'époque de son 
arrivée dans les eaux de la Plata; elle reste 
aux environs de Buénos-Ayres jusqu'en jan- 
vier; elle remonte le fleuve dans les autres 
saisons. Les pêcheurs la confondent avec l’es- 
pèce suivante sous le nom de Dentudo. 


1. Val. apud d'Orbigny, Poissons, pl. 9, fig. 1. 


320 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Le CYNOPOTAME A TACHE SUR L'ÉPAULE. 


” (Cynopotamus humeralis, nob.) 


La seconde espèce, qui est également due 
aux recherches de M. d'Orbigny, ressemble 
tellement par les couleurs au Xiphorhynchus 
hepsetus, qu'il faut y regarder avec soin pour 
ne pas confondre deux poissons, non -seule- 
ment d'espèces distinctes, mais encore de 
genres différents. 

Ce Cynopotame a le corps moins élevé que le pré- 
dent; la nuque moins concave et la courbe du dos 
un peu plus régulière. L’anale est longue, mais plus 
droite. Je trouve les mêmes dents aux intermaxillaires 
et aux maxillaires. L’œil est un peu moins grand. 
Le premier sous-orbitaire est très-étroit; le second 
et le troisième sont plus larges. La pectorale atteint 
au üers de la longueur de la ventrale; la dorsale est 
haute et pointue ; la caudale est fourchue. 


D. 11; A. 44. 


Les écailles sont à peu près semblables à celles 
de l’autre espèce; 1l y en a cent quinze rangées le 
long des flancs. M. d'Orbigny a donné à son poisson 
une couleur plombée sur le dos, un peu plus claire 
au-dessous de la bandeletie argentée qui va du sur- 
scapulaire au milieu de la queue. Il y a une tache 
noire humérale et une bandelette noire qui commence 
par un trait fin sous l’adipeuse, et se termine sur 
la caudale en embrassant l’espace de deux ou 


CHAP. XXVI. CYNOPOTAMES. 321 


trois rayons. Cette nageoire, ainsi que la dorsale, 
est jaunâtre. 


L'exemplaire déposé par M. d'Orbigny dans 
les collections du Muséum est long de six 
pouces. 

Ce Dentudo, du marché de Buénos-Avyres, 
se pêche dans les mêmes circonstances que le 
précédent : il est plus commun. 


Le ÜYNOPOTAME BOSSU. 


(Cynopotamus gibbosus , nob.) 


Les eaux douces de Surinam nourrissent 
un troisième Cynopotame, que l'on con- 
fondrait avec l'Æpicyrtus gibbosus, aussi 
facilement que le Cynopotamus humeralis 
peut être confondu avec le Xphorhynchus 
hepsetus. 


Cette espèce est remarquable par l'élévation et la 
convexité de son dos. Le profil, concave jusqu’au 
delà de l'œil, remonte le long de la crête interpa- 
riétale, pour se porter jusqu'à la dorsale par une 
courbe convexe. Il s’infléchit un peu sous la na- 
geoire; puis, 1l se rend en ligne droite jusqu’à la fin 
de la queue. Celui du ventre est légèrement con- 
vexe, depuis l’extrémité du museau jusqu'aux ven- 
trales. Il remonte au delà en ligne droite tout le long 
de l’anale jusqu’à la queue, dont la hauteur n’est 
que le quart de celle du tronc, mesurée au- devant 

70e ANER UE 


22 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


de l’anale; celle-ci est près de trois fois dans la 
longueur totale. Le museau est court, obtus, à cause 
de l’extrème brièveté des intermaxillaires, qui ont 
leurs deux rangées de dents; mais celles du bord 
sont si peutes qu'il faut y regarder avec le plus 
grand soin pour ne pas les oublier. Il n’y a que 
deux courtes canines sur les maxillures; l’une 
en avant; l’autre près de l'extrémité postérieure ; 
les autres sont d’une extrème peutesse. Jen dis 
autant des canines ou des autres dents de la mi- 
choire inférieure. Le diamètre de l'œil fait, à peu 
de chose près, le tiers de la longueur de la tête, et 
il n'y a pas tout à fait un diamètre entre lui et l’ex- 
trémité du museau. Le premier sous-orbitaire est 
très-étroit, ne descend pas aussi bas que le maxillaire, 
qui reste entièrement à nu ; les autres sous-orbitaires 
sont plus larges, mais ne couvrent pas le bas de la 
joue. La dorsale est sur la première moiué de la 
longueur du corps; l’anale est longue et basse; la 
caudale est fourchue, et ses lobes sont très-pointus ; 
les ventrales, reportés en avant, répondent à la moitié 
de la longueur des pectorales. 


D. 11; A. 54. 


Nous ne voyons que soixante-cinq écailles le long 
des flancs; cela dépend de la brièveté du corps; 
car elles ne sont pas proportionnellement plus grandes 
que celles des espèces précédentes, qui, cependant, 
en ont le double. La couleur, plus ou moins ar- 
gentée, est relevée par une bandelette brillante tracée 
le long des flancs ; sur elle et au-dessus de la ven- 
trale il y a une tache noire, et une autre sur l’ex- 
trémité de la queue. 


CHAP. XXVI. CYNODONS. 323 


Nos exemplaires varient de quatre à six 
pouces. Nous en avons recu un grand nombre 
de la Mana par M. Leschenault, de l’'Esséquibo 
par M. Schomburgk, et tout récemment M. 
de Castelnau en a rapporté de l Amazone. 


C. Des Cynopons. 


Nous avons déjà dit qu’on doit à Spix l'éta- 
blissement de ce genre. Nous possédons de 
très-beaux exemplaires des trois espèces dé- 
crites dans les auteurs; elles ont toutes les 
trois, et sans aucun doute, des dents grenues 
aux palatins. Il faut joindre à cela, pour com- 
pléter le caractère du genre, que linter- 
maxillaire et le maxillaire sont armés, ainsi 
que la machoire inférieure, de dents coniques 
et pointues sur un seul rang, entre lesquelles 
on voit saillir d'énormes canines; celles qui 
sont auprès de la symphyse sont beaucoup 
plus grandes que les autres; elles sont compri- 
mées et arquées, et recues dans des fossettes 
correspondantes, creusées sur la voûte du pa- 
lais. Les Cynodons ont la région thoracique 
très-comprimée; labdomen Fest souvent; 
l'anale est très-longue, couverte d’écailles; les 
pectorales pointues et couchées le long du 
corps, S'abaissent à angle droit lorsqu'elles 
s'écartent. 


324 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


Ces poissons sont remarquables par la gran- 
deur de leur estomac. Ils doivent être très- 
carnassiers. La première espèce de ce genre 
est celle qui a été décrite par M. Cuvier sous 
le nom de //ydrocyon scombéroide. Nous al- 
lons entrer dans de nouveaux détails descrip- 
uifs sur cette espèce. 


Le UYNODON SCOMBÉROÏDE. 


(Cynodon scomberoides, Agassiz.) 


Nous avons encore dans la collection du 
Muséum l'exemplaire desséché, d'après lequel 
M. Cuvier a décrit et figuré son //ydrocyon 
scomberoides. Comme nous en avons d’autres 
bien conservés dans l'alcool, nous commence- 
rons par décrire cette première espèce avec 
détail. 


Ce Cynodon a le corps allongé et comprimé; le 
dos est arrondi; le ventre est tranchant, sans être 
dentelé; les écailles de la carène abdominale se 
déplacent, et peuvent alors faire croire à un obser 
vateur inattentif que le ventre offre ce caractère: 
La hauteur est le quart de la longueur totale, et 
l'épaisseur le tiers de la hauteur. La tête parait assez 
grosse à cause du grand développement des mäz 
choires; mais si on la mesurait du bout du museau 
à l'insertion des muscles cervicaux, on devrait dire 


CHAP. XXVI. CYNODONS. 325 


qu’elle est courte et petite; car cette distance ne fait 
que la moitié de la longueur, prise jusqu’au bord 
de l’opercule. Mesurée dans sa plus grande dimen- 
sion, elle est contenue #quatre fois et trois quarts 
dans la longueur totale. La fente de la gueule est 
si grande qu’elle égale les quatre cinquièmes ou 
même les cinq sixièmes de la longueur de la tête; 
mais cette fente descend si obliquement qu’elle laisse 
encore derrière elle un espace assez grand pour la 
joue, Cette bouche est terminée par de très-courts 
intermaxillaires qui n’ont guères que le quart de la 
longueur du maxillaire. Ces os, peu mobiles, ont à 
chaque extrémité deux forts crochets. Les maxil- 
laires qui bordeni le reste de la bouche sont peu 
mobiles, ils ont, en avant, deux canines fortes, 
plus courtes que les précédentes; tout le bord est 
hérissé de peutes dents en herse, placées irré- 
gulièrement. La mâchoire inférieure qui se place, 
quand la bouche est fermée, au-devant de la 
supérieure, sans la dépasser, peut s’abaisser beau- 
coup. Ses branches sont larges et courhées, et elles 
sont armées de irès-fortes dents; car les secondes, 
qui sont les plus longues, ont jusqu'à onze lignes 
de longueur dans un individu de dix-sept pouces, 
et quinze lignes dans un individu de vingt-deux 
pouces. Ces deux grosses canines, placées près de 
la symphyse, ont à leur base et au-devant d’elles 
une petite dent pointue. Le long des branches de 
la mâchoire 1l y a vingt-quatre ou vingt-cinq dents 
de grosseur inégale; la sixième est la plus longue 
après les deux grands crochets; puis, la onzième 


ae VE (A 
3206 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


et la quatorzième dépassent leurs voisines ; mais on 
conçoit qu'à cause de la succession et du rempla- 
cement des dents, la position numérique de ces cro- 
chets puisse varier. Ains', dans un autre exemplaire 
c'est la huitième et la douzième dent qui sont les 
plus longues toujours après les grands crochets. Les 
deux grandes dents de la mâchoire inférieure sont 
reçues, quand la bouche est fermée, dans deux fos- 
settes creusées dans les intermaxillaires et au-devant 
du voile palatin. Il y a ensuite, dans l'épaisseur de 
ce voile et dans la rainure que laissent entre eux 
les palatins et les maxillaires, des fosseties qui reçoi- 
vent les dents de la mâchoire inférieure. Les canines 
de la mâchoire supérieure font saillie en dehors des 
branches de la mâchoire. La gueule de ce poisson 
s'ouvre considérablement, malgré le peu de mou- 
vement des os de la mâchoire supérieure, à cause 
de la grande mobilité que la nature a laissée à toute 
larcade ptérygo-palatine, en même temps que le 
mouvement de bascule de la mâchoire inférieure 
est considérable. C’est le même mécanisme que nous 
avons déja vu dans beaucoup de Clupées, dans les 
Chirocentres et dans d’autres espèces de diverses 
familles, dont on pourrait dire que les Cynodons 
sont les représentants dans la famille des Salmo- 
noïdes. Les palatins et les piérygoïdiens, dont je 
viens de signaler la grande mobilité, constituent 
deux larges surfaces osseuses, rapprochées en ogive 
sous un angle très-aigu, et hérissées de très-fines 
aspérités. Le bord externe et antérieur du palaun 
forme, sous le voile, un bourrelet charnu, lisse. La 


CHAP. XXVI. HYDROCYNS. 327 


langue est hibre, très-pointue. Les râtelures des bran- 
chies sont de fines aspérités qui prennent plus de 
longueur et de force sur les pharyngiens. 

J'ai commencé par décrire la gueule de ce poisson 
parce que c’est évidemment la partie la plus remar- 
quable, à cause de sa largeur et de son armure. Si 
nous examinons maintenant les autres parties, nous 
voyons un œil assez grand, qui n’est pas tout à fait 
éloigné du bout du museau d’une fois son diamètre, 
lequel est le quart de la longueur de la tête. Il a 
au-dessous de lui un très-grand sous-orbitaire, com- 
posé de cinq pièces; la première est trois fois plus 
haute que large au-dessous de l'œil, et elle ne remonte 
au-devant de l'œil pas tout à fait jusqu’à l’intermaxil- 
lire, sans en rester cependant très-éloignée. Cette 
lame, mince et haute, cache presque tout le maxil- 
laire. Le second sous-orbitaire, irrégulièrement trian- 
gulaire, descend presque aussi bas que le premier, a 
son bord postérieur arqué, et s'appuie sur tout le 
limbe, excepté vers le bas ; le troisième sous-orbitaire 
est un trapèze irrégulier, qui remonte jusqu’au baut 
de l’arüculation de l’opercule ; le quatrième est petit, 
au-dessus de l'œil; mais le cinquième, un peu plus 
grand, est placé sur les côtés de la nuque. Tous ces 
os minces sont irrégulièrement et parfois profon- 
dément striés. Ce sous-orbitaire cuirasse entère- 
ment la joue; il n’y a qu’un très-petit espace nu, 
au-dessus de la très-courte poruon horizontale du 
préopercule. Aussi, linteropercule est-il redressé 
presque verticalement; 1l reçoit, comme à lordi- 
naire, le sous-opercule, qui est arqué et qui élargit 


328 LIVRE XXIT. SALMONOÏDES. 


la porüon inférieure de l’opercule, lequel est trois 
fois plus haut au moins que large. Les ouies sont 
très-largement fendues. La membrane est soutenue 
par cinq rayons. La ceinture humérale est assez forte ; 
elle se compose d’un assez grand surscapulaire, d’un 
petit scapulaire et d’un huméral qui ne descend pas, 
à beaucoup près, aussi bas que l'extrémité du maxil- 
laire. Au-dessous de l’ouie est aruculée très-oblique- 
ment la pectorale, qui, dans ses mouvements, s’abaisse 
horizontalement lorsqu'elle s’écarte du corps, ainsi 
que cela a lieu dans tous les poissons à ventre tran- 
chant. Cest, d’ailleurs, une nageoire triangulaire, à 
rayons forts et larges, et qui atteint à l’inseruon de 
la ventrale, laquelle est attachée aux deux cinquièmes 
de la longueur du corps; cette seconde nageoire 
paire est courte, et occupe à peu près la moiué de 
la distance entre son aïsselle et l’origine de l’anale; 
celle-ci est basse, égale au cinquième de la longueur 
du corps. Sa base est couverte d’écailles ; cependant, 
les premiers rayons sont encore assez libres. La 
dorsale est pointue, courte et répond à peu près à 
l'extrémité des ventrales. La caudale a ses lobes larges, 
courts, irréguliers, sans être fourchus. Les rayons 
mitoyens dépassent un peu les autres. 


B. 5; D. 12; A. 35; C. 29; P. 17; V. 9. 


Les écailles sont beaucoup plus petites sur le dos 
que sur le ventre, et celles de la ligne latérale sont 
plus grandes et un peu autrement faites. J'en compte 
deux cents entre l’ouie et la caudale. La couleur 
me parait avoir été verdâtre sur tout le corps, s'éclarr- 


à CHAP. XXVI. CYNODONS. 329 


cissant vers les parties inférieures, où elles devien- 
nent glacées d'argent. La caudale et l’anale, d’un 
jaune citron, sont bordées de noir; les autres na- 
geoires sont colorées comme le tronc. Nous pouvons 
juger de ces couleurs par l'examen d’un très - beau 
dessin fait sur le poisson frais que M. Schomburgk 
,a bien voulu nous communiquer. L’'ossature de 
l'épaule est également noire derrière l’opercule. 


Outre l'exemplaire de M. Cuvier, nous pos- 
sédons dans nos collections nationales deux 
individus conservés dans l'alcool, longs de 
dix-sept pouces; ils viennent de l'Esséquibo, 
et faisaient partie du très-beau présent que 
le Muséum a recu de M. Schomburgk. 

M. de Castelnau a rapporté de lAmazone 
le plus grand exemplaire, et nous en avons 
un autre du même fleuve, que le Muséum 
doit à M. Montravel, officier supérieur de la 

à. 
marine. 


Le CYNODON RENARD. 


(Cynodon vulpinus, Agassiz.) 


La seconde espèce, figurée par Spix sous 
le nom que nous lui conservons, a été dé- 
crite avec soin par Agassiz; il faut cependant 
lui reprocher de n'avoir pas indiqué les sca- 
brosités des palatins. 


330 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. . 
Cette espèce diffère de la précédente 


par un corps beaucoup plus allongé. Le dos est 
droit et arrondi, assez épais; mais le corps s’amincit 
de manière à devenir tranchant sous le ventre. Le 
profil inférieur descend assez rapidement jusque sous 
la région pectorale, où il prend une courbe d'autant 
plus convexe que la ligne remonte très-rapidement 
pour suivre une direction presque parallèle à celle 
du dos jusqu’à l’anale, d’où 1l remonte faiblement 
pour atteindre la queue ; il en résulte que la hauteur, 
mesurée sous les pectorales, est à peu près du cin- 
quième de la longueur totale, tandis qu’elle n’est 
que le sixième si on la mesure aux ventrales. La 
hauteur de la queue fait le tiers de la hauteur prisé 
à ce dernier endroit. Cette espèce a la gueule tout 
aussi fendue que la précédente; mais la mâchoire 
inférieure dépasse la supérieure quand la bouche est 
fermée, et les deux canines médianes des intermaxil= 
Jaires sont reçues dans une petite fossette creusée 
dans l'épaisseur de la symphyse; cela change# par 
conséquent, tout à fait le facies du poisson. Les in= 
termaxillaires sont assez longs; 1ls sont contenus 
deux fois et demie dans la longueur du maxillaireÿ 
ils ont à chaque extrémité une canine moins longue 
que celle de l'espèce précédente. Les dents du maxil 
laire soni toutes plus peutes; on ne peut mème pas 
dire que cet os ait un crochet saillant. Les dents 
de la mâchoire inférieure sont également plus petites; 
les canines de la symphiyse sont plus droites; elles 
sont, ainsi que les autres dents, reçues dans dess 
fossettes, comme cela à lieu chez d’autres espècesh 


CHAP. XXVI. CYNODONS. 331 


L’arcade ptérygo-palatine est aussi mobile que celle 
de l'espèce précédente. Les palatins et les ptérygoi- 
diens sont également couverts de très-fines et très- 
mombreuses granulauions. L'oœil est en parte caché 
sous une adipeuse très-épaisse; son diamètre n’est 
pas tout à fait du quart de la longueur de la tête; 
le premier sous-orbitaire est large, beaucoup moins 
haut que celui de l'autre espèce; sa hauteur n’est 
pas, sous l'œil, une fois et demie*sa largeur; le second 
est fort étroit; c’est une simple languette osseuse; 
le troisième a le bord postérieur très-arqué et couvre 
presque tout le haut de la tempe. Nous retrouvons 
au-dessus deux petits sous-orbitaires. Le bord du 
préopercule descend obliquement en arrière. Arrivé 
à la hauteur de l'angle de la bouche, 1l touche à 
l'articulation de la mâchoire inférieure. Il forme donc 
un angle presque droit, et laisse entre son bord et les 
sous-orbitaires un large espace triangulaire, nu, qui 
parait d'autant plus grand que le limbe est lisse et 
perdu sous la peau de la joue. Le sous-opercule est 
étroit et remonte obliquement en suivant le bord du 
préopercule ; lopercule a le bord arqué ; 1l n’est pas 
.très-élevé; 1l porte en dessous, un assez large sous- 
opercule, et toute cette porüon se trouve agrandie 
par un rebord membraneux, épais et étendu. La 
paupière adipeuse, sur les sous-orbitaires supérieurs, 
s'avance aussi sur l’opercule, et en se confondant avec 
la peau mince et lisse de toute la région temporale. 
Les ouies sont très-largement fendues. La membrane 
est presque entièrement cachée entre les branches 
de la mâchoire; c’est derrière l'interopercule qu'on 


332 LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 


voit seulement le cinquième rayon, qui est large et 
argenté, et sur lequel il ne serait pas difficile de se 
méprendre à cause de sa grandeur. Le surscapulaire 
et le scapulaire sont courts et presque entièrement 
perdus dans l'épaisseur de la peau. Ils sont dirigés 
très-obliquement et restent au-dessus de la fente de 
louie. L’huméral est plus libre; il descend d’abord 
presque verticalement, et à l'angle de l’opercule 1l 
se courbe pour $e porter en avant; il est dépassé 
par une très-large ceinture osseuse, constituée par le 
cubital et le radial. Ces os, creusés en gouttière, 
donnent attache à des muscles épais qui viennent 
former, sous la gorge, la carène thorachique, et 
font mouvoir une longue pectorale, composée de 
rayons larges, dont les premiers sont plus allongés 
que le corps n’est haut à cet endroit; d’où 1l résulte 
que la nageoire est très-pointue. Les ventrales sont 
excessivement petites, rejetées en arrière, à peu 
près à une distance égale à la longueur de la na- 
geoire pectorale. L’anale commence un peu en avant 
du dernier tiers du corps; elle est basse, tous ses 
rayons sont presque en entier cachés par les écailles 
serrées qui la recouvrent ; elle occupe, sous la queue, 
un espace un peu plus grand que le quart de la lon- 
gueur totale. La dorsale est petite et commence un 
peu en arrière des premiers rayons de l’anale. La cau- 
dale est peu développée ; ses rayons mitoyens dépas- 
sent le bord arrondi des deux lobes. Cette nageoire 
est écailleuse ; mais elle ne me paraît pas l'être autant 
que la figure de Spix le ferait croire. 


PA ND MS ASS IP TT TRES 


CHAP. XXVI CYNODONS. 333 


Il n'y a pas beaucoup de différence entre la gran- 
deur des écailles du dos et du ventre; mais les 
écailles de la ligne latérale sont sensiblement plus 
grandes et au nombre de deux cent cinquante. La 
couleur est un jaune verdûtre, glacé d'argent. 


Nous avons pu faire la description de ce 
poisson d'après un superbe individu long de 
vingt et un pouces, rapporté de l’'Amazone 
par M. de Castelnau. C'est une des plus 
belles espèces que nous a procurées ce cou- 
rageux Voyageur. 

Une belle figure de ce poisson a été donnée 
par Spix sous le nom de Cynodon vulpinus.' 
Agassiz, qui l'a décrit avec soin sous le nom 
de Rapluodon vulpinus, avait un exemplaire, 
long d’un pied, en assez mauvais état, et con- 
servé dans le musée de Munich. 


Le CYxopon Bossu. 
(Cynodon gibbus, Agassiz.) 


Notre troisième espèce de Cynodon est 
celle que Spix a figurée sous le nom de Cynodon 
gtbbus, et dont Agassiz a donné la description 
sous celui de Raphiodon gibbus.' Ce poisson 


1. Spix, Pise. Brasil,, p, 16, tab. 26. 


>, 


334 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 
est beaucoup plus trapu que le précédent ; mais il ne 
manque pas cependant d’une certaine affinité avec 
lui; 1l semblerait un intermédiaire entre les deux 
espèces. C'est aussi à la région humérale que l’on 
peut mesurer la plus grande hauteur du tronc, la- 
quelle est du quart de la longueur totale. Le profil, 
un peu concave au-dessus des yeux, se relève sur 
le dos; puis il conserve une direcuon reculigne 
jusqu'a la queue. La mâchoire inférieure, un peu 
plus courte que la supérieure, fait cependant une 
saillie à l'extrémité du museau, à cause de la con- 
vexité des branches. Cette courbure se continue ré- 
gulièrement jusqu'aux ventrales, où la carène tran- 
chante de l'abdomen devient concave, de sorte que 
la hauteur, prise à cet endroit, n’est plus que le 
cinquième de la longueur totale. La queue est étroite; 
car la hauteur ne fait pas le tiers de celle prise à 
Vanus. Les dents de l’intermaxillaire sont comme 
celles des deux espèces précédentes ; mais celles du 
maxillaire tiennent davantage, par leur inégalité, dus 
Cynodon scomberoïdes ; elles en diffèrent, cepen- 
dant, parce qu'elles sont plus grêles, plus égales ets 
moins longues. À la mâchoire inférieure je vois“ 
deux petites dents mitoyennes; la cinquième est” 
la plus longue de ioutes. Les autres denis sont 
alternativement, mais à des distances inégales, lon- 
gues et grêles, sans l’être autant que la cinquième. 
Les os palauns sont couverts de très-fines scabrosités 
grenues. L'oeil est assez grand ; il est en partie caché 


TL. Spix et Agassiz, Pisc. Bras., p.11, tab. 26. 


CHAP. XXVI. CYNODONS. 335 


_ par une adipeuse qui n’est pas, à beaucoup près, 
aussi étendue que dans l’espèce précédente. Le 
premier sous-orbitaire n’atteint pas l'extrémité du 
maxillaire ; le second est court et coupé carré- 
ment ; il est à peu près égal au troisième, d’où il 
suit que ces deux osselets laissent au-dessous d’eux 
un large espace nu. Le bord du préopercule est 
arrondi comme celui de la première espèce; aussi 
l'interopercule et le sous-opercule lui ressemblent-ils 
assez bien; mais le préopercule a le bord plus ar- 
rondi, tout en étant presque aussi haut que celui du 
C. scomberoides. L'huméral est court comme celui 
de notre seconde espèce; mais la ceinture, soutenue 
par le radual et le.cubiial, n’est pas aussi convexe. 
Aussi, le tronc de cette espèce doit sa hauteur à 
la convexité de la nuque. La pectorale est assez 
longue, et sa pointe dépasse l'extrémité des ventrales, 
lesquelles sont petites. L’anale occupe sous la queue 
une longueur au moins égale aux deux cinquièmes 
de celle du corps. Son premier rayon répond à la 
moitié de la longueur, en n'y comprenant pas la 
caudale. La dorsale s'élève très-peu au dela ; elle est 
fort petite. La caudale est faiblement échancrée ou 
bilobée, et les rayons mitoyens se prolongent un 
peu en courts filaments. 


B. 5; D. 12; A. 89; P. 17; V. 8. 


Les écailles sont petites ; il n’y en a que cent vingt 
rangées le long de la ligne latérale, à cause de la 
brièveté du corps. L’anale est moins écailleuse que 
dans les espèces précédentes, et la caudale ne l’est 


336 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


pas. La couleur diffère peu de celle de l'espèce pré- 
cédente : c’est un vert plus ou moins doré, éclairei 
sous le ventre. Une large tache noire, ronde, colore 
la peau derrière le scapulaire. 


Nos collections ont recu un bel exemplaire 
long de neuf pouces, rapporté de l'Amazone 


par M. de Castelnau. 


D. Des XiPHORHYNQUES ( Xzphorhynchus). 


Ce genre a été établi par Agassiz. Il diffère 
des Cynodons par la rangée unique de dents 
aiguës que portent les palatins. La forme gé- 
nérale de la tête rappelle tout à fait celle de 
mes Cynopotames; mais les Xiphorhynques en 
diffèrent non-seulement par leurs dents pala- 
tines, mais parce que celles des mâchoires 
sont sur un seul rang. Ces poissons carnassiers 
ont des viscères très-semblables à ceux des 
Cynodons. M. Muller et moi nous leur avons 
compté douze cæcums au pylore, et une seule 
circonvolution à l'intestin. 

Nous trouvons des espèces de ce genre dans 
les deux hémisphères. L'une des espèces amé- 
ricaines a été connue par Bloch; c'est son Sa/- 
mo falcatus. M. Cuvier a fait connaître la se- 
conde sous le nom d'#ydrocyon falcirostris. 


CHAP. XXVI. XIPHORHYNQUES. 337 


MM. Quoy. et Gaimard ont donné le X. hepse- 
tus. M. Muller y a ajouté le X. microlepis. 

Le Sénégal nourrit l'espèce de l'ancien 
monde, décrite et figurée par Bloch sous le 
nom de $almo Odüe. Voici les descriptions 
de ces espèces. 


Le XIPHORHYNQUE FAUCILLE. 


(Xiphorhynchus falcatus, Ag.) 


Le premier Xiphorhynque américain a été 
connu de Bloch, mais il n'était pas inscrit 
dans le Systema naturæ, lorsque l'ichthyolo- 
giste de Berlin le publia. 


Ce poisson a le corps allongé. La hauteur cinq 
fois et demie dans la longueur totale. La tête, beau- 
coup plus longue que le corps n'est élevé, mesure 
le quart de la longueur, La mächoire supérieure 
dépasse de beaucoup l’inférieure; car les dents qui 
sont à l'extrémité du museau ne touchent même pas 
à la symphyse, lorsque la bouche est fermée. L'oeil 
est au milieu de la longueur, et le cercle de lor- 
bite touche à la ligne du profil, qui est droite, 
légèrement soutenue sur l’origine des muscles cervi- 
caux. Il y a six osselets sous-orbitaires. Le premier, 
étroit, mais haut, ne s’appuie sur le cercle de l'orbite 
que par un très-peut côté; 1l couvre presque en 

22 - 22 


538 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. ï 


entier le maxillaire. Le second est une lame triangu- 
lire, non moins étroite, dont la base cerne l’œil,. 
et dont le sommet descend presque aussi bas que le 
premier sous-orbitaire. Le troisième est trapézoïdal ; 
son bord postérieur , arqué, ne descend pas jusqu’au 
limbe, et laisse, par conséquent, un petit espace nu! 
au bas de la joue; le quatrième est presque triangu- 
laire. Le bord postérieur couvre l'articulation du préo- 
percule; 1l continue l'arc de la pièce antérieure. Le“ 
cinquième est également un triangle, dont la base 
forme la portion postérieure du cercle de l'orbite, 
et dont l’angle va vers le mastoïdien ; enfin, il y a 
un sixième petit osselet, qui pourrait être facilement 
confondu avec le sourcilier, lequel est étroit, mobile 
et strié. Ces lames minces et striées cuirassent presque 
complétement la joue. Le limbe du préopercule est 
étroit, un peu cannelé ; le bord est complétement 
arrondi ; l’opercule est haut et se prolonge, vers lem 
bas, en un angle assez aigu. Le sous-opercule et Fini | 
teropercule sont petits et à peu près égaux. La bouche 
est tr ès-largement fendue, car la Jénocus de l ouverd 
ture égale à peu bi ès la moitié de celle de la tête:* 
cela est dû surtout à la saillie du museau, formée park 
des intermaxillaires, dont la longueur est égale au \ 
tiers de l’espace compris entre le bout du museau 
et le bord du préopercule; ces os sont à peu près 
droits, très-peu mobiles. À leur extrémité postérieure 
s'articule un maxillaire également étroit, deux fois 
plus long que l’intermaxillaire, il est courbé sur ui-. 
même et 1l descend assez bas au-dessous de l'œil. ï 
Je compte douze dents coniques à l'intermaxillaire N 


CHAP. XXVI. XIPHORHYNQUES. 339 


les deux premières sont en crochets courbés et 
très-aigus ; elles dépassent de beaucoup les neuf sui- 
vantes ; la onzième est une canine droite et plus forte 
que la première; elle est suivie d’une très-peuite. Le 
maxillaire a trente-trois dents; la première est une 
longue canine un peu plus courte cependant que 
l'avant-dernière de l'intermaxillaire; puis, il en vient 
deux petites; ensuite, une lon qui répond 
à la narine; puis, une peute, et enfin, une série de 
très-fines dentelures. La mâchoire inférieure a d’abord 
deux petites dents mitoyennes; puis vient un long cro- 
chet; ensuite trois dents coniques, et deux autres 
peutes, placées un peu en dedans. Après un inter- 
valle, destiné à recevoir le dernier crochet de l'in- 
termaxillaire, revient une dent pointue, assez haute ; 
plus loin, une dent conique plus longue, qui se 
place au-devant de la troisième grosse dent du maxil- 
laire. Vient ensuite, à une distance égale à la pre- 
mière, un long crochet, plus court cependant que 
le précédent. Il y a, après ces canines, une rangée 
de quinze ou seize petites dents coniques et serrées. 
Les palauns portent une rangée de petites dents co- 
niques, toutes égales et serrées les unes contre les 
autres. Le premier rayon de la dorsale s'élève à la 
moitié de la longueur totale ; par conséquent, la na- 
geoire est reculée sur le dos du poisson; car le lobe 
de la caudale mesure à peu près le cinquième de la 
longueur. La nageoire du dos est deux fois aussi 
haute que longue. L'adipeuse est petite et répond 
au dernier rayon de l’anale ; celle-ci est falciforme; 
les premiers rayons, cependant, ne font qu’un lobe 


340 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


égal en hauteur aux deux tiers de la nageoire. Les 
pectorales sont pointues. 
B,,4: D. 11: A 7805 0P MAS 16; 


Les écailles sont peutes; il y en a environ cent 
vingt rangées de chaque côté du corps. La couleur 
est un verdàtre argenté, assez umiforme, avec une 
large tache noire placée derrière le suscapulaire, et une 
autre sur l'extrémité du corps, entre les deux lobes 
de la caudale, 


J'ai sous les yeux trois exemplaires de cette 
espèce; le plus grand a sept pouces de long. 
Ils sont originaires de la Guyane; lun vient 
de Surinam par Le Vaillant, les autres de la 
Mana, par MM. Leschenault et Doumerc. 
Cest de toutes les espèces celle qui me pa- 
raît ressembler le plus au Sa/mo falcatus de 
Bloch, quil avait recu de Surinam par M. de 
Fréderici. Cependant Bloch ne lui donne que 
vingt-six rayons à l'anale. Il faut avouer que 
si nous avons sous les yeux le poisson de 
Bloch, sa figure est fort incorrecte. Il a mal 
compté les rayons de la membrane branchio- 
stège, car il ny en a que quatre dans tous 
mes individus. Je ne sais si M. Müller a établi 
le Xphoramphus falcatus de sa Monographie 
sur l'examen du poisson de Bloch. Il lui donne 
bien trente rayons à l'anale, mais il ne compte 
qu'environ quatre-vingts rangées d'écailles le 


CHAP. XXVI. XIPHORHYNQUES. 341 


long de la ligne latérale. Je retrouve ce nombre 
sur un de mes exemplaires, tandis que je le 
vois se porter à cent sur trois autres. Il m'est 
par conséquent tout à fait impossible de dou- 
ter que dans cette espèce le nombre des écailles 
noffre des variations qui rentrent dans les 
limites observées chez un grand nombre d’au- 
tres poissons. 


Le XIPHORHYNQUE FALCIROSTRE. 
(Xiphorhynchus falcirostris, nob.) 


Nous conservons encore, dans les collec- 
tions du Muséum d'histoire naturelle, l’exem- 
plaire qui a servi à M. Cuvier, et qu'il a figuré 
dans les Annales du Muséum, pl. 27, fig. 3. 

Cest une espèce extrêmement voisine de 
la précédente. Le poisson a cependant 

les intermaxillaires proportionnellement un peu 

plus longs; ce qui lui rend le museau plus avancé 

et plus arqué. L'angle de l’opercule est beaucoup 
moins aigu ; l'interopercule est plus petit, et le sous- 
opercule beaucoup plus grand. Les écailles sont évi- 
demment plus petites; car j'en compte deux cents 
rangées de chaque côté. La dorsale est un peu plus 
reculée; les lobes de la caudale sont moins pointus. 


B. 4; D. 11; À. 30; P. 17; V. 8. 


On retrouve bien encore la tache de l'extrémité de 


342 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 
la queue; mais je n’en vois pas sur le haut de 
l'épaule. 
Notre exemplaire a près de dix-sept pouces 
de long. 


Le XIPHORHYNQUE AUX PETITES ÉCAILLES. 


(Xiphorhynchus microlepis, Muller.) 


Je n'ai qu'un exemplaire en assez mauvais 
état d'un Xiphorhynque rapporté de la Guyane 
par M. Schomburgk. Ce poisson ressemble au 
Salmo falcatus par tous les autres caractères, 
et même par la grandeur de ses écailles, 
puisqu'il y en a cent rangées le long des 
flancs, comme nous l'avons trouvé dans la 
première de nos espèces. Il s'en distingue 


par la peutesse des dents antérieures; par l'égalité 
des trois grosses canines de l’iniermaxillaire ou du 
maxillaire, et parce que les autres dents maxillaires 
sont plus longues et beaucoup moins nombreuses. 
Il a aussi Le troisième sous-orbitaire un peu plus étroit. 
Les couleurs dont on peut juger par le dessin de 
M. Schomburgk sont différentes ; 1l lui représente le 
dessus de la tête et le dos verts; les flancs sont un 
peu plus bleuâtres ; le dessous du corps est argenté ; 
la dorsale, orangée, est bordée de vert; la caudale a 
le centre de la même couleur que la nageoire précé- 
dente ; mais le bord et la pointe des deux lobes sont 
bleus. On retrouve cette couleur sur tout le bord 


CHAP. XXVI. XIPHORHYNQUES. 343 


de l’anale, dont la base est rosée. Les nageoires paires 
sont vertes; il n’y a pas de tache humérale; celle 
de la queue est très-marquée ; 1l faut observer que, 
dans la descripuon, on a désigné comme bleu bril- 
lant les nageoires peintes en vert. 


Cette espèce est donc intermédiaire entre 
les deux précédentes. M. Schomburgk l'a trou- 
vée dans le Rio Negro, le Rio Branco et l'Es- 
séquibo. Ce poisson, très-vorace, nage à la 
surface de l’eau. Il fourmille tellement dans 
cette dernière rivière, qu'on peut en prendre, 
quand les eaux sont ee plusieurs centaines 
dans une nuit, en plaçant un filet à l'embou- 
chure des petits bras par lesquels ils descen- 
dent. C'est un très-bon manger frit, qui res- 
semble assez par le goût à celui du hareng 
frais. 


Le XIPHORHYNQUE HEPSET. 


(Xiphorhynchus hepsetus, Q. et G.) 


Nous avions désigné, M. Cuvier et moi, 
l'espèce mentionnée dans cet article sous Île 
nom d'Æydrocyon hepsetus, parce que l'es- 
pèce porte Le long des flancs une bandelette 
argentée qui rappelle celle des Athérines. Cette 
espèce se distingue des précédentes 


par la peutesse de toutes les dents maxillaires ; 


344 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


aucune n’est prolongée en longue canine. Les inter- 
maxillaires n’en ont que deux ; l’une en avant, l’autre 
en arrière. La mâchoire inférieure a quatre fortes 
denis ; les deux de la symphyse sont les plus grandes. 
On peut encore ajouter que le second sous-orbitaire 
est court et que les écailles sont beaucoup plus 
grandes que celles des précédentes espèces. J'en 
compte soixante-douze rangées. 
D. 11; A. 30, etc. 

La dorsale est haute et pointue; l’anale est longue 
et n'a point de lobe en avant; la pectorale atteint 
jusqu’au milieu de la ventrale. 

Ce poisson est plus court et plus trapu que les 
précédents ; car la hauteur n’est que du quart de la 
longueur totale. 


MM. Quoy et d'Orbigny, qui ont dessiné 
- ce poisson frais, le représentent d’un gris ver- 
dâtre sur le dos, argenté sur tout le reste du 
corps. La dorsale est plus ou moins jaunâtre. 
M. d'Orbigny a fait peindre la caudale de son 
exemplaire en verdâtre, tandis que M. Quoy 
avait donné à la caudale de son poisson des 
teintes jaunatres plus ou moins mélangées de 
rosé. Il y a une tache noire sur l'épaule, et 
celle de la caudale s'étend en une bandelette 
plus ou moins marquée sur les rayons mitoyens 
de la caudale et sur la queue jusque au-devant 
de ladipeuse. 

Nos exemplaires, longs de quatre à cinq 


CHAP. XXVI. XIPHORHYNQUES. 345 


pouces, viennent de Rio-Janeiro. L'espèce a 
d'abord été découverte par MM. Quoy et Gai- 
mard, lorsque ces naturalistes ont exploré 
lichthyologie de ce port pendant l'expédition 
de l'Uranie sous M. Freycinet, en 1820. M. 
d'Orbigny en a rapporté d’autres exemplaires 
plusieurs années après. | 

En examinant les nombreux individus réu- 
uis dans la collection du Muséum, j'eñ trouve 
plusieurs qui sont longs de huit pouces et 
demi, sur lesquels je ne vois plus que des 
trâces très-pales des couleurs de la queue; il 
ne paraît plus y avoir que la tache de l'épaule, 
et celle-ci s'efface même quelquelois presque 
entièrement. C'est là ce qui me porte à croire 
que le X. pericoptes de M. Muller ne diffère 
de notre Zydrocyon hepsetus que par l'âge, 
ou par des différences qui tiennent à l'époque 
de l'année où on a pris le poisson. 

Les caractères que nous fondons sur lexa- 
men des dents ne peuvent laisser de doute 
à cet égard. 


Le XIPHORHYNQUE OD6E. 
(Xÿphorhynchus Odôe , nob.) 


J'ai dit, en commencant la monographie de 
ce genre, que Bloch nous a fait connaitre la 


346 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


première des espèces américaines; cet auteur 
a en même temps publié la description et la 
figure d'un Xiphorhynque de l'ancien monde. 
Nous avons trouvé ce poisson parmi les es- 
pèces rapportées par Adanson. 


Il a les intermaxillaires courts, avec une première 
forte canine; puis une un peu plus courte; ensuite 
six petites denis et une longue canine, suivie de 
deux ou trois un peu plus courtes. Le maxillaire a 
cinq ou six longues dents canines, dont la pre- 
mière, la troisième et la cinquième, surpassent les 
autres. Tout le bord de l'os est finement dentelé. 
Les osselets sous-orbitaires couvrent presque en- 
uèrement la joue. L’opercule est assez large; son 
angle inférieur aigu, mais plus ouvert que celui des 
espèces américaines. La dorsale est assez reculée; 
l'anale est courte et pointue de l'avant; la caudale 
est fourchue. 

D. 9; A. 11, etc. 


Nous comptons soixante écailles le long des flancs ; 
elles sont bordées de brun, et comme le centre est 
plus clair, les flancs paraissent couverts d’une sorte 
de réseau. Le dos est brun; le ventre est blanc. La 
dorsale, rembrunie, a quelques points noirs sur la 
base des derniers rayons. Je ne vois pas de tache sur 
l'anale ni sur la caudale, qui sont noirûtres. 


Adanson a pris ce poisson dans le Sénégal : 
il l'avait recu des nègres Oualof, sous le nom 
de Segel. Bloch avait eu le sien des côtes de 


CHAP. XXVI. AGONIATES. 347 


Guinée, par les soins du docteur Iserte, qui 
le lui avait envoyé sous le nom d'Odôe. 


E. Du genre AGONIATE (Agoniates, Muller), 
et en particulier de l'Agoniates halecinus. 


Nous avons encore à placer le petit pois- 
son dont mon célèbre ami, M. Muller, a fait 
son genre Agoniates. 

Ce genre est intéressant, parce quil est 
intermédiaire entre les Hydrocyns remarqua- 
bles par leurs longues canines, et les Tétra- 
gonoptères qui portent sur les intermaxillaires 
deux rangées de dents, dont quelques-unes 
sont tricuspides. Cette forme de dents dis- 
tinguera les Agoniates de mes Cynopotames. 


L’Agionates halecinus porte sur l'intermaxillaire 
une double rangée de dents : les externes sont 
simples et coniques ; les internes sont à trois pointes; 
celle du milieu est plus grande que les latérales. 
Le maxillaire est allongé et ses dents, sur un 
seul rang, sont coniques, égales , tandis qu'a la 
mâchoire inférieure, elles sont mêlées de canines 
allongées , qui entrent dans de petites fossettes 
correspondantes du palais. Les palauns sont lisses 
et sans dents. Le corps est allongé, comprimé. L’ab- 
domen est presque tranchant. La splanchnologie 
ressemble à celle des genres voisins, l'estomac étant 
constitué par un très-long sac; l'intestin, presque 


348 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


droit, avec douze appendices pyloriques. M. Muller 
n’a trouvé que du sable dans l'intérieur de lintesun. 
L’Agoniates qui a été comparé, avec raison, au 
Hareng, a la tête contenue cinq fois dans la lon- 
gueur totale. Les yeux ne sont pas écartés tout 
à fait de la longueur de leur diamètre, qui est com- 
pris trois fois et demie dans la longueur de la joue. 
Les nombres, sont : 
D. 11; A. 20; P. 443 V. 7. 


Ce poisson, tout argenté, est désigné par 
les habitants de la Guyane sous le nom de 
Hareng. Cest là ce qui a engagé M. Muller 
à lui donner le nom d’Agoniates halecinus. 
On le doit aux recherches de M. Schomburgk. 

Notre exemplaire est long de trois pouces 
deux lignes. 


F. Du genre X1PHOSTOME ( Xiphostoma). 


C'est une division générique qu’on doit à 
Spix. Agassiz et Muller l'ont adoptée avec rai- 
son. M. Cuvier, qui confondait ce poisson 
avec ses autres Hydrocyons, l’a décrit dans ses 
Mémoires sous le nom d'Aydrocyon lucius. 
Les caractères de ce genre sont faciles à 
saisir, non-seulement à cause de la dentition, 
mais aussi par la disposition conique et re- 
marquable du museau. L’allongement des 


1. Mall. et Troschel, Horæ 1chihyol., tab. 7, fi 


gp, 2. 


CHAP. XXVL XIPHOSTOMES. 349 


intermaxillaires, des palatins et de quelques 
os du crâne, comme l'ethmoïde et les fron- 
taux antérieurs, rendent la tête prolongée en 
un cône plus ou moins pointu. Tout le dessus 
du crâne est formé par un casque osseux, 
grenu ou ciselé, qui rappelle à quelques égards 
ce que nous avons vu dans la famille des Bro- 
chets, dans le genre des Orphies, et ce quon 
rapporterait aussi aux Lépisostées parmi les 
Ganoïdes, si l'on s’en tenait à une comparaison 
superficielle. Les deux intermaxillaires très- 
allongés et la mâchoire inférieure sont armés 
de petites dents nombreuses, serrées l’une 
contre l'autre, implantées sur un seul rang; 
la pointe, recourbée en arrière, simule un 
petit hamecon. Les palatins sont rugueux et 
couverts de très-fines granulations odontoïdes. 
Le corps est d’ailleurs allongé, arrondi, grêle. 
La dorsale est reculée tout à fait sur l'arrière 
du dos et au delà des ventrales. Les intestins 
ne font qu'une seule circonvolution, et le 
nombre des appendices pyloriques est très- 
considérable; il y en a plus de quarante dans 
le X. ocellatum. Outre l'espèce décrite par 
M. Cuvier, et dont nous conservons encore 
l'individu, qui nous donne la preuve que ce 
X. lucius n'est pas une espèce douteuse, nous 
avons encore dans les collections nationales 


350 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 

le X. Cuviert, décrit et figuré par Spix. C'est 
une espèce distincte et qu'il ne faut pas con- 
fondre avec le X. ocellatum de Schomburgk. 
Nous en devons de beaux exemplaires à ce 
voyageur. Après ces espèces, qui avaient été 
indiquées dans le travail de M. Muller et des 
ichthyologistes qui l'ont précédé, nous pou- 
vons enrichir la monographie de ce genre 
d’une très-belle espèce, découverte dans l'A- 
mazone par M. de Castelnau, et d'une autre 
non moins curieuse, rapportée par M. Plée 
des eaux douces de la grande lagune du Ma- 
racaïbo. Voici la description de ces diffé- 
rentes espèces. 


Le XIPHOSTOME BROCHET. 


(Xiphostoma lucius, Spix.) 


Comme j'ai sous les yeux l’exemplaire qui 
a servi à M. Cuvier pour établir son Æydro-w 
cyon lucius, je ne conserve pas sur cettew 
espèce les incertitudes qui l'ont fait présenter 
par M. Muller comme une espèce douteuse 
Cest même par elle que je commence less 
descriptions de ce genre, puisque c'est elles 


ÜR 


qui a été la plus anciennement décrite. Û 


Ce poisson, remarquable par la peutesse et laù 
finesse de ses dents, toutes égales, contraste singu-\ 


CHAP. XXVI. XIPHOSTOMES. 351 


lièrement, sous ce rapport, avec les espèces précé- 
dentes. Le museau, conique et allongé, doit principa- 
lement sa forme à l'allongement des intermaxillaires, 
et auquel contribue, pour former la base de ce cône 
au-devant des yeux, le prolongement des frontaux 
de l’ethmoïde et des os du nez. En dessous, les deux 
branches de la mâchoire inférieure sont arrondies et 
viennent se toucher. Dans notre poisson, la tête, 
mesurée depuis l'extrémité du museau jusqu’au bord 
de l’opercule, fait le quart de la longueur totale. Le 
corps est arrondi, quoique un peu méplat sur les 
côtés. Le tronc n’est guère que sept fois aussi long 
que la hauteur. L’épaisseur est à peu près moitié 
de cette hauteur. Le bord antérieur de l’orbite est 
à la moitié de la longueur de la tête; et il y a 
quaire diamètres entre le bout du museau et le cercle 
de l'orbite, et par conséquent, trois entre le bord 
postérieur de l'œil et celui de l’opercule. L’inter- 
maxillaire égale cinq fois la longueur du maxillaire. 
Ces deux os sont réunis à l'extrémité du museau 
par une suture longitudinale, qui est égale à deux 
fois la longueur du maxillaire. Ils se prolongent 
un peu encore en dessous pour compléter l’arcade 
dentaire. L’extrémité du museau est remplie par une 
peau molle, mais assez résistante. Je compte cent 
quarante-six dents à l’intermaxillaire. Le maxillaire 
n'a que de très-fines dentelures ; il est placé tout à 
fait sur les côtés de l’angle de la bouche et au-dessous 
de l'œil ; c’est du moins ce que l’on peut dire de la 
paletie dentée qui le termine ; car je le vois tellement 
soudé à l’intermaxillaire, qu'il est difficile d’en dis- 


552 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


unguer nettement la suture, et cependant je ne re- 
garderais pas comme impossible quil n’eüt un 
prolongement mince et étroit qui se souderait à 
l'intermaxillaure, en avant de l'œil, sous le premier 
sous-orbitaire. Cette pièce osseuse est un petit stylet, 
irrégulièrement triangulaire, qui se porte au-devant. 
de l'œil d’une longueur à peu près égale au diamètre 
de l'orbite. Le second sous-orbitaire ne descend pas 
au delà du maxillaire ; il est pointu vers le bas. Le 
troisième est une large plaque osseuse qui couvre 
ioute la joue et descend, par son bord inférieur et 
arrondi, jusque sur la branche de la mâchoire infé- 
rieure près de son articulauon. Le bord touche 
complétement le limbe, de sorte qu'il n’y a dans 
cette espèce aucun espace nu sur le bas de la joue: 
Un quatrième sous-orbitaire , très-petit, rudimen- 
taire, est placé comme une écaille au-dessous de 
l'œil, et recouvre le bord orbitaire du troisièmes 
os. Le cinquième est une large plaque trapézoïdale ,* 
un peu convexe, qu vient couvrir toute la tempe ,\ 
et enfin, le sixième s'appuie sur le dessus du crâne À 
contribue à l’élargir, et porie au-devant de lui 14 
sourcilier ; celui-ci s'étend non-seulement au- dessus 
et au-devant de l'orbite, mais jusque sur la narine 
et vient s’aruculer avec le nasal. En arrière de l’ou 
verture postérieure de la narine los forme une petiten 
goutuère oblongue. Cette portion du sourcilier con 
court donc à former, en dessus, la base du cône 
de tout ce bec. Le reste de l'intervalle est rempli à 
par les frontaux, os oblongs, pointus en avant, et 
qui n’attéignent guère que la moitié du nasal. Au 


CHAP. XXVI. XIPHOSTOMES. 353 


devant de ces deux frontaux on voit la suture de la 
pièce triangulaire et terminale de l'ethmoïde, laquelle 
s'avance en pointe très-aiguë jusqu'entre les inter- 
maxillaires. Les deux os du nez sont bombés; ils 
n’atteignent que la moitié de l’espace compris entre 
le bout du museau et le bord de l'orbite. Les deux 
frontaux se portent en arrière jusqu’à la hauteur du 
mastoidien, en s'arrêtant un peu au-devant du préo- 
percule; au dela, les deux pariétaux forment une 
bandelette étroite. On n'aperçoit rien de la crête 
interpariétale, qui est entièrement recouverte par la 
peau écailleuse de la nuque. J'ai dit que le limbe du 
préopercule est seul visible, encore n'est-ce que la 
porüon inférieure. Le contour de cet os est arrondi ; 
il descend jusque sous la gorge, d’où 1l résulte que 
linteropercule est tout entier en dessous. L’opercule, 
arrondiau-devant du scapulaire, descend en une pointe 
très-aiguë, qui se courbe pour toucher à l'interoper- 
cule. Le sous-opercule est lui-même un peu plié et 
arrondi vers le bas. Les deux branches de la mâchoire 
se touchent et cachent la membrane branchiostège, 
qui est étroite et soutenue par cinq rayons. Le qua- 
trième est plus large et plus visible que le cinquième. 
La fente de l’ouie est très-grande. Pour compléter 
cette descripuion de la tête, 1l me reste à dire que le 
voile palatin supérieur est assez large; que la poruon 
charnue du palais est très-grande; que les palatins 
et les piérygoidiens sont couverts de très-fines gra- 
nulations. Les arceaux des branchies sont hérissés 
de scabrosités fines et grenues, semblables à celles 
du palais. La langue est libre, charnue et arrondie ; 


22. 33 


554 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


son voile lingual est aussi grand que le supérieur. 
La ceinture humérale est peu découverte à l’exté- 
rieur. Le scapulaire est couché obliquement sur le 
haut de l’opercule. L’huméral montre une assez 
large plaque osseuse, irrégulièrement triangulaire et 
à bord sinueux au-dessus de la pectorale, qui est 
attachée tout à fait au bas de l’ouie. Cette nageoire 
est pointue et n’atteint guère qu'à la moiué de l'in- 
tervalle qui la sépare de la ventrale; celle-ci est 
reculée sur la seconde moitié du corps, et la dor- 
sale, qui l’est encore davantage, répond à l’intervalle 
qui sépare les nageoires paires postérieures de l’anale; 
c'est une très-petute nageoire. La caudale est peu 
fourchue. 


B.'5; D: 93; A: 10; P. 18; V.8. 


Il me parait que ce poisson était d’une couleur 
entièrement uniforme. Je ne vois aucune trace d’ocelle 
ou de tache noire près de la queue. Les écailles 
sont de grandeur médiocre. Nous en avons trouvé 
cent six le long des flancs. 


L'individu que je viens de décrire et qui a 
servi de modèle à M. Cuvier, est long de 
dix-huit pouces. 


CHAP. XXVI. XIPHOSTOMES. 355 


Le X1IPHOSTOME DE CUVIER. 
(Xphostoma Cuvieri, Spix.) 


Je retrouve, parmi les poissons rapportés 
au Muséum par M. de Castelnau, une espèce 
qui ressemble beaucoup à celle dédiée par 
Spix à M. Cuvier. Quoique très-voisine de la 
précédente, 

elle me parait avoir l'extrémité du museau plus 

pointue ; le dessus du crâne plus plat; l'œil placé 

plus haut sur la joue, car le cercle de l'orbite en- 
taille la ligne du profil; le dernier sous-orbitaire 


et le sourcilier sont plus étroits. Les nombres dif- 
fèrent très - peu. 


D. 10; A. 11, etc. 


Les lobes de la caudale sont plus aigus. La couleur 
de notre individu, conservé dans l'esprit de vin, 
est un roux verdâtre au-dessus de la ligne latérale, 
et blanc argenté en dessous. Un ocelle noir, très- 
marqué, est à l’extrémité de la queue. 


Cet exemplaire, originaire de Amazone, 
est long de huit pouces. 


Le XIPHOSTOME OCELLÉ. 


(Xiphostoma ocellatum , nob. ) 


M. Schomburgk nous a donné un exem- 


326 LIVRE XXIT. SALMONOÏDES. 


plaire de son Xiphostome ocellé. Il se dis- 
tingue des précédents 


par un museau conique, un peu plus court et plus 
gros. L'œil est plus petit. L'intervalle entre les yeux 
est égal à trois fois et un tiers le diamètre. Comme 
les sous-orbitaires ne descendent pas autant sous la 
joue, il y a un petit espace nu au-dessus du limbe, 
L’angle de l’opercule est un peu moins bas. 


D. 10; A. 10. 


Les lobes de la caudale sont arrondis. Je vois sur 
le très-bel exemplaire que nous a donné M. Schom- 
burgk le corps d’un vert rembruni sur le dos jus- 
qu'au milieu des flancs. Tout le dessous est blanc. 
La caudale, qui porte à sa base un grand ocelle noir, 
a les rayons mitoyens rembrunis, et les bords de 
chaque lobe blanchäâtres. Les ventrales sont pâles; 
les pectorales, grisâtres en dessus, sont noirâtres 
en dessous; la dorsale paraît cendrée. D'ailleurs, tout 
le poisson a conservé de beaux reflets argentés. 
M. Schomburgk, qui l'a décrit frais, dit qu'il est 
vert rembrum sur le dos; que le ventre est plus 
clair ; que les nageoires sont variées de rouge brillant 
et que cette couleur est dominante sur la caudale. 
L’ocelle noir de l'extrémité de la queue est bordé, 
en avant, d’un croissant jaune brillant. 


Le voyageur nous apprend que ce poisson 
vit peu de temps hors de l'eau, et que la cou- 
leur passe très-promptement aû brun après la 
mort. Comme il nage près de la surface, les 


CHAP. XXVI. XIPHOSTOMES. 357 


Indiens l'attrapent aisément avec des flèches : 
il mord aussi très-bien à l’hamecon. Cest le 
Pirapu ou le Pirapoco des habitants de la 
Guyane. Ilest commun dans l’Esséquibo et dans 
le Rio Negro; les riverains du Rio Branco le 
mangent. Sa chair est jaune, savoureuse, mais 
elle a un peu trop d’arêtes. 

Nous avons un second exemplaire un peu 
moins grand, qui nous a été donné par M. 
de Montravel. On trouve donc cette espèce 
également dans l'Amazone. 

Notre individu a deux pieds de long. 


Le XIPHOSTOME MOUCHETÉ. 


(Xiphostoma maculatum , nob.) 


Nous avons une autre espèce, qui ne me 
paraît pas avoir été décrite par les naturalistes 
qui ont exploré l'Amazone; quoique voisine 
des précédentes, elle se distingue 


par son museau pointu, par la dorsale, qui est 
tellement reculée qu’elle est presque au-dessus de 
l’anale. La caudale est profondément fourchue. 

D. 10; A. 11; P. 47. 

Le dessus du crâne est plat. Le poisson paraît 
rembruni, avec le centre des écailles plus päle. De 
grandes taches noirâtres couvrent pr incipalement les 
trois nageoires impaires. J'en vois aussi quelques- 
unes sur l’opercule, dans l’aisselle de la pectorale et 
même sur les nageoires paires. 


358 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Le seul individu que nous possédions est 
long de onze pouces. Il à été rapporté de 
VAmazone par M. de Castelnau. 


Le XIPHOSTOME HUJETA. 


(Xiphostoma hujeta, nob.) 


Une autre espèce qui ressemble à la pré- 
cédente par là position de sa dorsale, s’en 
distingue 

par ce qu’elle a le museau beaucoup plus élargi, plus 

obtus et courbé à l'extrémité. L’œil est plus petit. 

L'intervalle entre les yeux est tout à fait plat. L’anale 

est un peu plus haute, et la caudale, peu fourchue, 

a ses lobes arrondis. La tache noire de la queue est 

le centre d’un bel ocelle jaune. La caudale elle- 

même est rembrunie. L’anale a quelque teinte noirâtre, 

J'en vois aussi quelque peu sur les autres nageoires. 

D. 10; A. 10, etc. 

Ce Hujeta offre non-seulement- une disposition 
curieuse par la courbure de ses intermaxillaires et par 
l'élargissement de son museau; mais 1l a les dents 
proporüonnellement plus longues et plus crochues 
que les autres, et les dents palaunes ne sont plus 
réduites à de simples granulauons; elles s'élèvent 
en peute herse sur l'os. 

J'ai toutefois regardé avec'soin, pour m'as- 
surer si Ce caractère ne pouvait pas servir à 
établir une distinction générique, je ne le. 
pense pas. 


CHAP. XXVI. SALANX. 399 


Je possède trois exemplaires de cette espèce. 
Le plus grand n'a que huit pouces de lon- 
gueur. Ils viennent des rivières de Maracaïbo. 
Nous les devons aux collections du zélé natu- 
raliste M. Plée, qui nous a fait connaitre plu- 
sieurs espèces curieuses vivant dans les eaux 
de cette contrée. Les pêcheurs les lui ont 
données sous le nom de Æujeta. 


G. Des SALANX. 


Le genre des Salanx est une création de 
M. Cuvier. Ce grand naturaliste l’a établi d’a- 
près un exemplaire un peu desséché, ce qui 
l'empécha d'observer l'adipeuse. Il jugea que 
le Salanx devait entrer dans la famille des 
Brochets, à cause de la position reculée de 
la première dorsale. 

Ayant obtenu récemment de M. Gray un 
exemplaire en bon état du Leucosome, j'ai fa- 
cilement saisi la grande ressemblance qu'il a 
avec le Salanx de M. Cuvier. L'adipeuse étant 
très-visible sur le premier, j'ai cherché minu- 
tieusement si le second n'aurait pas aussi une 
nageoire membraneuse sans rayons : je l'ai trou- 
vée ; jai eu alors peu de chose à faire pour 
assigner au genre Salanx sa véritable place. 

Nous en possédons deux espèces. J'appel- 
lerai la première 


360 LIVRE XXII. SALMONOÏDES, 


Le SALANX DE CUVIER. 


(Salanx Cuvieri, nob.) 


Ce poisson à la tête singulièrement aplatie depuis 
la nuque jusqu’à l’extrémité du museau. Le tronc 
paraît plus rond. La queue est comprimée. La lon- 
gueur de la tête, mesurée comme à l’ordinaire depuis 
le bout du museau jusqu’au bord de l’opercule, est 
cinq fois dans la longueur totale. La nuque ne dé- 
passe Hess le bord du préopercule. Toute cette 
partie du crâne jusqu'aux intermaxillaires forme une 
sorte de grand parallélogramme rectangulaire, dont 
la longueur est au moins triple de la largeur. Il 
n'est pas difficile de reconnaître sur ce crâne aplat 
que les frontaux antérieurs sont très-grands et un 
peu échancrés en avant. Les frontaux principaux le 
sont plus profondément. L’œil est tout à fait latéral 
et sur le milieu de la longueur de la tête. Je ne puis" 
presque rien dire des sous-orbitaires, tant ils sont 
minces; ils me paraissent d’ailleurs fort peuts. Les 
diamètre de lorbite est contenu sept fois dans la 
longueur de la tête. Le museau est très-aplati, très- 
pointu ; 1l est formé, en haut, par les deux inter- 
maxillaires, dont l’extrémité est élargie en une petite 
palette triangulaire réunie à celle de los opposé, par 
une suture droite et longitudinale. Il n’y a pas de” 
branche montante. Je vois deux petits trous réguliers 
au bord postérieur de cette suture dans l’échancrurew 
des deux frontaux. La longueur de ces intermaxillairess 
est le tiers de la longueur de la tête. Derrière eux sont 


CHAP. XXVI. SALANX. 361 


arüculés deux très-petits maxillaires, qui descendent 
veruücalement et ferment l'angle de la commissure. 
Les intermaxillaires n’ont aucune mobilité, de sorte 
que la bouche ne s'ouvre que par le mouvement 
de bascule de la mâchoire inférieure; celle-ci a ses 
branches aplates; la symphyse est excessivement 
pointue, son angle est à peu près au milieu de Poil. 
Les deux branches ne se touchent pas en dessous ; 
elles laissent un isthme assez large. Le préopercule 
se montre sous la tête comme une palette longue et 
mince, qui fait suite aux branches de la mâchoire 
inférieure. Il n’a presque pas de bord montant. Cette 
languette se trouve élargie par un interopercule, qui 
a à peu près la même forme ; mais qui est cependant 
moins long. L’opercule est comme une petite écaille 
arrondie, et pliée en goutüère. Son sous-opercule 
est triangulaire et forme avec celui du côté opposé 
une espèce d’ogive assez pointue près de la fente 
branchiale. Quoique les branches de la mâchoire 
inférieure ne se touchent pas et qu’elles laissent sous 
la gorge un isthme assez sensible, on voit les deux 
opercules se toucher au delà et au-devant de l’ogive 
dont je viens de parler. C’est à cet endroit que l’on 
compte les quatre rayons larges, minces et arqués 
de la membrane branchiostège. Les ouies sont d’ail- 
leurs très-fendues et les arceaux des branchies 
assez grands. Les dents de ce poisson sont d'assez 
forts crochets sur les mâchoires. Il y en a huit ou 
neuf sur les intermaxillaires, et seulement quatre 
ou cinq sur les maxillaires. La mâchoire inférieure 
en porte d'abord trois peutes; puis viennent deux 


362 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


crochets assez longs; ensuite cinq ou six peutes 
dents, lesquelles sont suivies d’un certain nombre 
d’autres un peu plus grosses. Toutes ces dents 
sont sur un seul rang. Il y en a une rangée de très- 
peutes sur les palauns, qui sont écartés l’un de 
l'autre, et couchés le long de l'intermaxillaire. Je 
n’en vois aucune sur le vomer, et autant que j'en 
puis juger sur cet exemplaire desséché, la langue me 
paraît lisse. La ceinture humérale se montre derrière 
la nuque par une série de petites pièces écailleuses , 
disposées en arc replié, pour suivre le contour de 
la fente branchiale. Les surscapulaires sont beaucoup 
plus larges et plus grands que les scapulaires. Les 
pectorales sont attachées tout à fait en dessous du 
corps; elles me paraissent assez petites. Les ventrales 
sont reculées à peu près vers le milieu du corps; la 
dorsale, assez semblable à l'anale, mais beaucoup 
plus courte, correspond à la partie antérieure de 
cette nageoire; celle-ci est étendue sur la queue, 
Fo au delà de la première. C’est la position de 
cette dorsale qui avait sans doute donné l'idée à 
M. Cuvier de placer les Salanx dans la famille des 
Brochets. Mais il existe sur le dos de la queue, à 
la hauteur des derniers rayons de l’anale, une très- 
petite adipeuse. Ce caractère vient évidemment se 
joindre à la forme des mâchoires que j'ai décrites, 
et prouve que le poisson appartient aux Salmonoïdes. 
La caudale est fourchue; elle a un nombre assez 
considérable de petits rayons sur les deux côtés de 
la queue. 
B. 4; D: 100; À. 28; CG. 40; P'8;:°V:7 


CHAP. XXVI. SALANX. 363 
Ce poisson ne montre aucun vesuge d’écailles ; 


il me paraît avoir été tout à fait nu. Sa couleur est 
brune. 


L'exemplaire unique, un peu desséché et 
en assez mauvais état qui existe dans la collec- 
üon du Muséum national, est long de quatre 
pouces et demi. Nous en ignorons la patrie. 


G. Le SALANx DE REEVES. 


(Salanx Reevesit, nob.) 


Le Salanx, auquel je conserve la dénomi- 
pation spécifique que M. Gray lui a donnée, 
pour le consacrer à la mémoire du voyageur 
qui l’a rapporté en Angleterre, méritait, sans 
aucun doute, d’être dédié à un des célèbres 
élèves de Linné qui avait observé ce poisson 
sur les côtes de Chine dès 17951. Tous les na- 
turalistes devinent que je veux nommer Os- 
beck, qui en a publié une courte description 
sous le nom d’Albula chinensis ". Le nom chi- 
nois indiqué par le voyageur suédois que nous 
venons de nommer, est extrêmement voisin 
de ceux que les Anglais ont écrits dans leurs 
récents travaux. Il est très-probable que la 


1. Osbeck, Reise in China, p. 231 de l’édit. suéd., ou p. 309 
de la traduct. de Georg. Rostock, 1765. 


364 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


dénomination populaire a servi à faire recon- 
naître cet Ælbula chinensis. M. Gray, en re- 
trouvant ainsi le poisson d'Osbeck, n'a pas 
voulu, avec raison, le laisser dans le groupe des 
ÆAlbula. Pour rappeler ce nom, le zoologiste 
anglais désigna le genre nouveau qu'il croyait 
devoir établir pour ce poisson par le nom de 
Leucosome, et l'espèce parut dans les Mélanges 
zoologiques de cet auteur sous le nom de 
Leucosoma Reevesü'. Je concois très-bien 
que la présence de l'adipeuse ait empêché 
M. Gray de rapporter au véritable genre de 
M. Cuvier Le poisson qu'il avait sous les yeux. 
La diagnose des Salanx du Règne animal, 
genre placé dans la famille des Ésox, ne pou- 
vait pas guider Le zoologiste dans cette déter- 
mination. Depuis que jai reconnu l'existence 
de l’adipeuse sur le Salanx de M. Cuvier, j jai 
pu rapprocher de son véritable congénère ce 
Leucosoma Reevesii. Je suis encore ri heu- 
reux en retrouvant dans cette espèce une 
de celles fort incertaines que M. de Lacépède 
a établies d'après l'inspection de nombreux 
dessins chinois. Je ne puis douter que le 
Synode macrocéphale ne soit du genre Sa- 
lanx, et s'il n’est pas de l'espèce dont nous 


1. Gray, Zool. nusc., p. 4. 


CHAP. XXVI. SALANX. 365 


nous occupons maintenant, il en est certai- 
nement très-voisin. Voilà donc un poisson 
connu du temps d'Osbeck, oublié par les 
compilateurs qui auraient pu profiter de cette 
description, reproduit dans un autre genre et 
sous un autre nom spécifique, d'après les do- 
cuments incertains employés par M. de Lacé- 
pède. Il est publié dans ces derniers temps 
sous un troisième nom par M. Gray. M. Ri- 
chardson l'inscrit dans son Rapport sur les 
poissons des mers de Chine, en adoptant le 
nom générique de Gray, mais en reprenant 
l'épithète d’Osbeck. Cest un nouvel exemple 
d'un poisson qui se multiplie dans nos sys- 
tèmes, qui est promené d'un genre dans un 
autre, et qui prend définitivement son rang 
dès qu’on peut le comparer sur la nature avec 
les espèces voisines. La description que je 
vais en donner peut être réduite aux obser- 
vations suivantes : 


Ce poisson a la même forme de tête; le même 
museau déprimé ; l'œil petit, latéral, placé au milieu 
de la longueur de la tête. Les sous-orbitaires sont 

aussi d’une excessive minceur; les narines percées 
au-devant de l'œil. Les dents de l’intermaxillaire 
sont beaucoup plus écartées; car, bien que ces os 
soient proportionnellement aussi longs, ils n’ont que 
cinq dents. Les maxillaires qui ont la même posi- 


366 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


tion, et qui sont tout aussi courts, ont un bien plus 

grand nombre de denis; il y en a dix-huit à vingt. 

Les dents de la mâchoire inférieure sont à peu près 

semblables, c’est-à-dire, qu'auprès de la symphyse, 

qui est très-pointue, il y a quelques petites dents; 
puis vient un gros et long crochet, et ensuite, le 
long de la branche, une série de petites dents; mais 
celles-ci sont toutes plus égales et moins nombreuses 
que celles du Salanx de Cuvier. Les dents palatines 
sont petites, sur une bande étroite. La langue, qui 
est très-libre et grande, a une rangée mitoyenne de 
dents coniques et crochues. Les branches de la mà- 
choire inférieure sont plus rapprochées que dans 
l'autre espèce, et les deux côtés de la membrane 
branchiostège se touchent sous lisithme. Le tronc 
de ce poisson est arrondi à la région pectorale ; mais, 

à parür des ventrales, il devient comprimé. Les pec- 

torales sont petites; les ventrales sont au milieu 

du corps; la dorsale, quoique reculée sur l'arrière 
du dos, a tous ses rayons insérés bien avant ceux 
de l’anale ; celle-ci est assez longue. La caudale est 
fourchue. Une petite adipeuse répond aux derniers 
rayons de l’anale. 

B. 4; D. 11— 0; A. 20; C. 313 P. 10; V. 7. 

Le poisson est entièrement décoloré par 
l'action de l'alcool. Nous tenons le seul exem- 
plaire de cette espèce de la générosité de M. 
Gray. L'individu est long de sept pouces. 


CHAP. XXVIIL, GONOSTOMES. 367 


CHAPITRE XX VIL 


Des GoNostomes, des CHAuLiones et des 
SCOPÈLES. 


L'ancienne ichthyologie grecque désignait 
sous le nom de Scopèle un poisson qui nous 
est resté encore inconnu. M. Cuvier s'en est 
servi pour nommer un genre renfermant quel- 
ques-unes des Serpes de M. Risso. La descrip- 
tion détaillée de la Serpe, que nous avons déjà 
publiée dans ce volume, prouve que M. Risso 
s'était fait une fausse idée du petit poisson 
de Surinam, dont M. de Lacépède avait fait 
le genre des Serpes, et que Bloch appelait 
Gasteropelecus. Mais le genre Scopèle, publié 
dans la première édition du Règne animal 
dès 1817, y fut mal caractérisé; car l'auteur 
crut que la langue et le palais étaient lisses. 
On va voir qu'une plaque de dents palatines 
existe dans tous ces poissons. M. Cuvier repro- 
duisit sa première description dans la seconde 
édition du Règne animal, et il y rapporta 
les mêmes espèces. Depuis ces publications, 
M. Risso introduisit le genre Scopèle dans 
lIchthyologie de Nice, en le composant de 
l'espèce dédiée à M. de Humboldt, de celle 


368$ LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


nommée la Serpe crocodile, et d'une troi- 
sième décrite dans les Mémoires de l'Académie 
de Turin sous le nom de Scopele Balbo. 

La diagnose de ce genre n’est pas plus exacte 
que celle que nous trouvons dans le Règne 
animal, quoique l'Ichthyologie de Nice ait 
vaguement indiqué les dents palatines du 
Scopèle Balbo, et peut-être aussi celles de la 
Serpe crocodile; mais les indications données 
dans ce species sont aussi incomplètes que les 
descriptions elles-mêmes. Depuis ces travaux, 
un zélé naturaliste de Messine, M. le docteur 
Anastase Cocco, s'est mis avec soin à la re- 
cherche de ces petits poissons, et il a publié 
les principales découvertes qu'il fit sur ces 
espèces dans une lettre adressée au prince 
Charles Bonaparte de Canino, sous le titre 
de : Lettre sur quelques Salmonoïdes de la 
mer de Messine. 

Dans cette lettre l'auteur a cherché à re- 
trouver les poissons que Rafinesque avait 
décrits et figurés sous les noms de Wyctophum 
punctatum et de Gonostome. Il a essayé d’éta- 
blir les caractères de plusieurs coupes généri- 
ques pour classer ces petits Scopèles. Il a joint 
à ce premier travail des figures qui aident 
beaucoup pour déterminer les espèces qu'il a 
décrites, quoiqu'elles ne soient pas à beaucoup 


CHAP. XXVII. GONOSTOMES. 369 


près aussi élégantes que celles de la Faune 
italienne. On dirait souvent que les deux 
auteurs ont fait figurer le même individu. Ii 
me parait très-regrettable, qu'un naturaliste 
aussi habile que le prince de Canino, se soit 
entièrement reposé sur les documents de l'ich- 
thyologiste sicilien. S'il avait vérifié les ob- 
servations de son prédécesseur, je crois qu'il 
aurait évité quelques-unes des inexactitudes 
qui lui ont échappé. Je conçois cependant 
qu'il les ait faites, parce quil avait l'idée de 
séparer des Salmonoïdes tous ceux qui appar- 
tenaient à une sous-famille, appelée Scope- 
lini. Ce sont, dit-il, des poissons qui ressem- 
blent aux Élupééss qui brillent d’une belle 
couleur argentée, dont la bouche, très-fen- 
due, est bordée par les intermaxillaires. Ce 
naturaliste y rapporte huit genres; il reprend 
les Gonostomes de Rafinesque, qui ont le 
corps allongé, couvert de grandes écailles 
caduques; des dents de grandeur inégale en 
série unique; les pectorales insérées au bas 
de la ceinture humérale; la dorsale reculée en 
arrière au delà des ventrales, et presque op- 
posée à l'anale. Ce premier genre, établi sur 
le Gonostoma denudata, doit être conservé; 
mais il faut pour cela ajouter à cette diagnose 
incomplète, que le maxillaire borde, pour la 


370 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


plus grande partie, l'ouverture de la gueule, 
caractère qui ne cadre plus avec celui de la 
famille des Scopelini. Il faut dire aussi que 
les palatins sont hérissés de petites dents en 
velours. Le prince de Canino ayant saisi le 
caractère remarquable des dents maxillaires du 
Gonostoma denudata, a laissé dans ce genre 
la seule espèce indiquée par Rafinesque, et 
il en a séparé les deux petits Gonostomes in- 
diqués par Cocco sous le nom de Gonostoma 
_Poweriæ et de G. ovatus. Il créa pour ces 
deux poissons un genre, sous le nom d'Zch- 
thyococcus, voulant le dédier sous cette dé- 
nomination à son correspondant de Palerme, 
le docteur Cocco; mais la diagnose de ce genre 
n'offre aucun caractère opposé et distinct, et 
jen dirai de même de ceux qui sont désignés 
sous les noms de Maurolicus, de Myctophumw 
et de Lampanyctus. Vous ces poissons sont, 
les vrais Scopèles de M. Cuvier; ils ont tous* 
la même dentition, maxillaire ou palatine, la. 
même composition de mâchoire; les caractères" 
donnés comme génériques, et tirés de la posis 
tion de la dorsale pour les Maurolicus et less 
Ichthyococcus, ou de la longueur des pecto=. 
rales pour les Lampanyctus, ne sont que spé-* 
cifiques. Il n'en est pas de même du genre“ 
Chlorophthalmus. Je démontrerai que ce pois-« 


CHAP. XXVIL GONOSTOMES. 371 


son est une espèce particulière d’Aulope. Enfin 
J'Odontostome constitue un genre PMEGUNET 
qui doit être conservé. , 

On voit, d'après ces observations critiques 
sur le travail de mes prédécesseurs, que j'ai pu, 
grâce aux nombreux matériaux réunis dans la 
grande collection nationale, présenter tout 
autrement le tableau des différentes espèces 
réunies dans ce genre et dans ceux qui avoi- 
sinent ce groupe. En effet, les Gonostomes 
rattachent complétement ces petits poissons 
au groupe des Salmonoïdes; car ils ont deux 
très-petits intermaxillaires, et de longs et 
larges maxillaires complétant le bord de la 
maächoire. Ce genre est très-voisin de celui 
des Chauliodes, qui sen distingue par les 
dents longues et pointues des mächoires et 
des palatins. Or, les Chauliodes appellent à 
eux les Odontostomes. Ceux-ci et les Go- 
nostomes ont des affinités très-marquées avec 
les Scopèles, qui, cependant, ne présentent 
plus, dans la constitution de leurs mâchoires, 
le caractère essentiel des Salmonoïdes, l'inter- 
maxillaire formant chez eux le bord toutentier 
de l’arcade maxillaire supérieure. Il semble 
quil ne reste plus, pour caractère dominant 
des Scopèles, que la présence de l'adipeuse. La 
constitution de leur mâchoire conduit évidem- 


372 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


ment à celle des Saurus, dont nous aurons à 
parler plus en détail dans un chapitre spécial. 
Ce qu'on doit conclure de ces remarques, 
c’est que les sous-familles établies par le prince 
de Canino, ne peuvent pas être caractérisées 
comme il l’entendait; car personne n'oserait 
mettre dans deux groupes distincts les Go- 
nostomes, les Chauliodes et les Scopèles. En 
s'en tenant à la composition de la mâchoire, 
il faudrait réunir les deux premiers genres 
pour les séparer du troisième, et le groupe 
où on placerait celui-ci, devrait compren- 
dre le Saurus dont le maxillaire, semblable 
à celui des Scopèles, est très-différent des 
Aulopes. 

Les Gonostomes et les Chauliodes forment 
deux genres appartenant au même groupe, 
mais qui, en même temps, lient ces diffé- 
rents petits Salmonoïdes aux familles voisines. 
On peut dire d'eux qu'ils sont des Clupéoïdes 
avec une adipeuse, de la même manière qu'on 
peut considérer les Scopèles et les Saurus 
comme des Ésoces avec une adipeuse. 

Ces poissons n’ont plus le caractère ana- 
tomique si curieux que nous ont offert les 
Salmonoïdes, et sur lequel M. Muller a beau- 
coup insisté. Leurs œufs ne tombent plus 
dans la cavité abdominale, les sacs ovariens 


CHAP. XXVII. GONOSTOMES. 373 


sont complétement fermés. Mais il ne faut 
pas oublier non plus que déjà, chez les Py- 
gocentres et les Serrasalmes, ces organes ont 
la même forme, et sont entièrement clos dans 
l'abdomen. 

Si l’on veut, à l'exemple du prince de Canino, 
constituer en petites familles tous ces genres 
qui ont des aflinités naturelles, on ne trouve 
plus dans les détails de ces organisations va- 
riées des caractères suffisants pour établir la 
diagnose de chaque famille. Cela prouve ce 
que nous avons déjà dit plusieurs fois dans 
le cours de cet ouvrage, qu'il n'est pas pos- 
sible que les rapports des genres soient tou- 
jours du même degré, et quil suffit, pour 
constituer un arrangement naturel, quil n'y 
ait pas de genre plus voisin à placer entre ceux 
qu'on rapproche. 


A. Du genre GonostomE (Gonostoma, Raf.) 


D'après ce que nous venons de dire, dans 
les considérations générales sur les genres voi- 
sins des Scopèles, nous devons commencer 
l'exposition de ces espèces par celles qui con- 
stituent le genre Gonostome. Le caractère de 
ce genre consiste en de courts intermaxil- 
laires qui ne dépassent pas l'œil. Ils ont une 


374 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


petite branche montante, en partie recou- 
verte sous la portion antérieure du maxil- 
laire ; celui-ci dépasse l'os précédent et com- 
plète l'arcade supérieure de la bouche. C'est 
donc une véritable mâchoire de Clupéoïdes ou 
de Salmonoïdes. La présence de l'adipeuse fixe 
la place du genre dans cette dernière famille. 
Les pêcheurs siciliens ont été frappés des rap- 
ports ou plutôt des ressemblances extérieures 
de ces poissons, puisque Rafinesque nous 
apprend , que ces hommes ignorants, mais 
habitués à voir la nature, donnent à l'espèce 
le nom d'Anchiove imperiale, c'est-à-dire 
d’Anchois impérial. Les deux mâchoires, 
supérieure et inférieure, portent de grandes 
dents coniques et très-pointues, inégalement 
espacées, entre lesquelles il y en a de très- 
petites. Les palatins et les ptérygoidiens por- 
tent des dents en râpe très-fines; il ny en 
a point sur le chevron du vomer; il y a de 
très - fines âpretés sur la langue ; mais auw 
delà, sur la queue de l'hyoïde et sur les pha- 
ryngiens inférieurs, on trouve des dents en 
grosse herse. Enfin, il faut signaler les dents 
pharyngiennes supérieures, qui sont singuliè- 
ment disposées : elles sont en grosse herse, sur 
deux plaques oblongues, l'antérieure n'ayant 
que trois dents plus longues et plus grosses 


CHAP. XXVIL. GONOSTOMES. 351) 


que les autres; ces os, attachés à l'entrée 
d'un pharynx très-comprimé, ont leurs dents 
couchées si obliquement , quelles s'entre- 
croisent. À ces caractères nous ajouterons les 
quatorze rayons de la membrane branchio- 
stège, le sous-orbitaire, excessivement mince, 
comme une pellicule membraneuse, la posi- 
tion de la dorsale, très-reculée sur le dos, et 
enfin, la présence d’épines libres et recour- 
bées sur les deux côtés de la queue. Il se 
pourrait toutefois qu’elles fussent un caractère 
spécifique. 

Le genre Gonostome a paru dans les Essais 
d'ichthyologie sicilienne de Rafinesque'; mais 
si lon compare les caractères que je viens 
d'exposer, à ceux donnés par l’auteur sicilien, 
on verra qu'il était bien loin de les avoir saisis 
en entier. Je trouve les Gonostomes mention- 
nés dans la lettre de M. Cocco, sur les Salmo- 
noïdes de Messine. A l'espèce signalée par Rafi- 
nesque, l’auteur en a ajouté deux autres, qui 
n'appartiennent pas à ce groupe et quisont de 
véritables Scopèles : ce sont ses Gon. Poweriæ 
et Gon. ovatus. M. le prince de Canino a 
rétabli le genre de Rafinesque, en le rédui- 
sant à la seule espèce que nous allons décrire. 


1. Rafinesque , And. ütt. sucil., p. 64, n.° 28. 


310 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 
Mais ce célèbre auteur n'en a pas mieux pré- 
cisé les caractères que son correspondant, 


M. Cocco. 
Le GONOSTOME Nu. 


(Gonostoma denudata, Cocco.) 


La seule espèce que je rapporte à ce genre 
est constituée sur un poisson 


à corps très-comprimé ; à tête grosse et haute, et à 
queue amincie, de sorte que la plus grande hauteur 
du corps se mesure à la ceinture humérale ; elle est 
six fois et demie au moins dans la longueur totale ; 
tandis que la hauteur de la queue n’en fait que les 
deux cinquièmes. L’épaisseur est le tiers de la plus 
grande hauteur. La tête paraît grosse à cause de. 
son élévation auprès de la nuque; car elle est com- 
primée. Sa longueur est quatre fois et demie ou trois 
quarts dans la longueur totale. Quand la bouche est … 
fermée, le museau est assez pointu, et l’on peut dire 
alors que la tête est triangulaire. L’oœil est petit, près 
de l'extrémité du museau; car il n’en est éloigné 
que d’une fois son diamètre, lequel n’est guère que 
le sixième de la longueur de la joue. Ses sous-orbi- 
taires sont excessivement minces, mais tellement lar- 
ges qu'ils couvrent toute la joue, en s'étendant jus- 
qu’à l'angle du maxillaire et en remontant le long 
du bord du préopercule. C'est surtout le troisième 
qui prend cet énorme développement. La mâchoire 
inférieure est un peu plus longue que la supérieure ; 
elle se relève assez obliquement. Comme elle est très- 


CHAP. XXVIIL. GONOSTOMES. 317 


mobile et qu'elle peut s’abaisser beaucoup, la gueule 
devient très-grande quand la mandibule est horizon- 
tale. La mâchoire supérieure est bordée par un peut 
intermaxillaire, que l’on peut aisément confondre avec 
le très-remarquable maxillaire qui en fait la plus 
grande partie, Ce petit intermaxillaire a une branche 
montante courte; il est caché, en partie, sous la por- 
üon antérieure du maxillaire; il a sous la branche 
montante une dent conique, suivie de quatre petites 
dents; vient ensuite une grande canine; puis cinq 
peutes dents coniques, une longue dent pointue, 
égale et semblable à la seconde des grandes, et enfin 
une série de très-petites dents coniques. L’extrémité 
de l'intermaxillure atteint à peine au delà du bord 
antérieur de lorbite. Le -maxillaire qui recouvre 
tout los précédent à partir de la branche montante, 
a une première grande dent à l'endroit où finit l'in- 
termaxillaire ; au delà, je lui éompte quatorze grandes 
dents coniques et très- pointues, inégalement espa- 
cées ; les dernières sont tout à fait à l'extrémité de 
l'os, et entre ces dents et tout le long du bord, il y 
en à une série de très-petites, coniques et pointues. 
Un maxillaire supplémentaire remonte sous le sous- 
orbitaire et forme une espèce d’arc, qui va rejoindre 
la partie antérieure de l'os, à peu près à l’endroit où 
son bord devient le plus concave. Les dents de la mà- 
choire inférieure sont semblables à celles du maxil- 
laire. Cet os et le sous-orbitaire sont tellement minces 
que l’on voit ses dents à travers quand la gueule est 
fermée. Les palauns et les ptérygoïdiens portent des 
dents en râpe très-fine ; 1l n’y en a point sur le che- 


378 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


vron du vomer. Les pharyngiennes supérieures sont 
très-singulières; elles sont disposées sur deux plaques 
oblongues, étroites. Les dents de devant sont en grosse 
herse, et trois dents plus longues, tout à fait auprès 
du pharynx, sont couchées obliquement, de manière 
à s’entre-croiser avec les dents semblables du pha- 
ryngien opposé. Les pharyngiennes inférieures et les 
linguales sont en grosse herse; 1l n’y a que de très- 
fines âpretés sur l'extrémité de la langue. Les ouies 
sont très-largement fendues. La membrane branchiale 
est courte, soutenue par des rayons espacés ; elle est 
presque entièrement cachée sous la branche de la 
mâchoire inférieure. Les peignes des branchies sont 
courts, et les râtelures antérieures sont au contraire 
assez longues. La première dorsale est reculée sur 
le dos et répond au commencement de l’anale ; celle-ci 
est assez allongée sous la queue. L’adipeuse est petite, 
étroite et très- molle, Il y a des épines libres et re- 
courbées au-devant de la caudale. On peut les con- 
sidérer comme des rayons plus poignants de cette 
nageoire, qui est d’ailleurs petite et fourchue. Les 
pectorales sont insérées tout à fait au bas de la cein- 
ture humérale, près du tranchant du ventre. Les 
ventrales sont petites, au-devant de la dorsale; mais 
plus rapprochées de l'anus que de l'épaule. 


B. 14*; D. 15; À. 31; C. 29; P. 12; V. 8. 


* L'auteur de l’Ichthyologie italienne n'en indique que dix. Il 
aura très-probablement négligé les quatre petits rayons plus diffi- 
ciles à voir, qui sont vers le haut de l’opercule. J'ai compté ces 
quatorze rayons sur un exemplaire que je dois à sa bienveillance. 


CHAP. XXVII. GONOSTOMES. 379 


Malgré l’'épithète que lui a donnée Rafinesque, et 
que nous avons conservée, puisque nous l'avons 
vue adoptée par le prince Charles Bonaparte, il 
n'en est pas moins vrai que le corps est couvert 
d’écailles minces, caduques. La couleur est un bel 
argenté blanc sur les flancs, qui sont tous piquetés 
de points noirs. Le dos et le ventre passent au bleu 
noirâtre, Les nageoires sont transparentes. Il y a un 
peu plus de jaune sur la caudale. 


L'individu donné par le prince de Canino 
est long de six pouces. M. Bibron en a rap- 
porté plusieurs autres de Messine un peu plus 
petits. Îl paraît que c'est dans la mer qui baigne 
la Sicile qu'on prend ce poisson avec toutes 
ces autres petites espèces, confondues sous 
le nom de poissons du diable. 

Le prince de Canino en a donné une excel- 
lente figure. On en trouve une seconde, mais 
d’une lithographie un peu rude, dans la lettre 
du docteur Cocco sur les Salmonoïdes : il l'ap- 
pelait Gonostomus acanthurus. Ce zélé ich- 
thyologiste avait parlé précédemment de cette 
espèce dans le Journal des sciences de Sicile 
sous le nom de Gasteropelecus acanthurus. Le 
poisson avait été plutôt indiqué que décrit par 
Rafinesque, sous Le nom que le prince de Ca- 
nino a cru devoir conserver. 


380 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


B. Du genre CHAULIODE (Chauliodus) 


Ce genre est extrêmement voisin des Go= 
nostomes. En effet, les intermaxillaires, grêles 
et peu mobiles, ne dépassent pas l'œil; le 
maxillaire, qui est assez fortement uni au 
premier, commence à la seconde dent et vient 
border tout le reste de l'arcade de la gueule 
si largement fendue. Les dents caractérisent 
ce genre; elles sont différentes de celles des# 
Gonostomes : ce sont des crochets grêles ; 
pointus, comprimés et courbés. Ils adhèrent 
tout à fait à l'os; ceux de devant de la ma= 
choire inférieure sont les plus grands. Ils 
remontent sur le crâne au-dessus des yeux, 
quand la gueule est fermée. Il y a aussi 
des dents palatines en crochets assez longs; 
quoiqu'elles soient plus courtes que ceux 
des mâchoires ; les pharyngiennes sont en 
herse; mais je ne vois pas de dents sur le 
vomer ni sur la langue. Ces Chauliodes ont 
deux dorsales, l’'antérieure correspond à l'in- 
tervalle qui sépare les deux nageoires paires; 
la seconde, adipeuse, est réduite à une mem- 
brane allongée, mince, ayant des vestiges de 
rayons si mous, quils ne tiennent pas la na- 
geoire redressée; pour l’apercevoir il faut avoir 
soin de tenir le poisson dans l'eau, on la voit 


CHAP. XXVII. CHAULIODES. 381 


alors flotter au-dessus de l’anale. Les ouïes 
sont très-largement fendues, et la membrane 
branchiostège a dix-sept rayons. 

La première et la plus grande espèce de ce 
genre, connue depuis les travaux de Catesby, 
est assez répandue dans la Méditerranée. J'en 
décrirai une seconde espèce qui vient du 
grand bassin de l'Atlantique. 

C'est d'après la première que le genre Chau- 
liode a été établi par Bloch. Lorsque M. Cu- 
vier composa le Règne animal, il n'avait pas 
vu ce poisson d'après nature; n’en jugeant que 
d’après la figure incomplète de Catesby, il crut 
devoir placer ses Chauliodes auprès de son 
senre Stomias. Celui-ci, comme M. Cuvier 
la bien déterminé, et comme je l'ai démontré 
depuis, en traitant de ce genre dans la famille 
des Brochets, appartient au groupe qui lui 
a été assigné par M. Cuvier ; car la dorsale est 
unique et reculée sur le dos de la queue; mais 
on ne peut nier quil n'y ait une curieuse res- 
semblance entre la tête et les dents des Sto- 
mias et des Chauliodes. Les naturalistes qui 
ont succédé à M. Cuvier ont tous cru, d'après 
lui, qu'il fallait rapprocher ces deux genres; 
voilà pourquoi, celui dont nous allons traiter 
maintenant se trouve mal placé dans toutes 


les Ichthyologies. 


382 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Le CHAULIODE DE SLOANE. 
(Chauliodus Sloani, Bloch.) 


Un poisson, qui n'est pas sans affinité avec 
les Stomias, mais qui appartient à la grande 
famille des Salmonoïdes, et que les naturas 
listes ont méconnu pendant longtemps, est 
celui qui appartient au genre Chauliode. Nous! 
allons, suivant notre usage, en donner une 
description détaillée d’après nature. ; 


Le Chauliode est remarquable par la grosseur de 
sa tête et par la hauteur de la ceinture humérales 
Au delà des pectorales, le corps se rétrécit beaus 
coup; il est très-comprimé. L'épaisseur du tron® 
égale la hauteur du corps, mesurée à la fin de: 
l'adipeuse, et n’est guère que le quart de la hat 
teur aux pectorales ; celle-ci, portée sur le Corps 
est comprise sept fois et demie dans la longueuk 
totale. La hauteur de la tête, mesurée de la nuque] 

à l'angle de la mâchoire inférieure, est égale à la 
Den de la tête, qui est un peu plus petite quel 
le huitième de la longueur totale. La ligne du profih 
est concave au-dessus de l'œil ; elle se soutient assez 
fortement ] jusqu au commencement du dos; elle de” 
vient ensuite droite et oblique } jusqu à la ET La. 
gueule est très-largement fendue, ainsi que l’ouver= 
ture branchiale. Les deux mâchoires sont armées 
de fortes dents très-aiguës, très-longues , faisant corps 
avec l'os de la mâchoire et n'ayant aucune mobilité 


CHAP. XXVII. CHAULIODES. 383 


semblable à celle de l'Odontostomus Balbo ; mais 
nous y voyons des dents de remplacement comme 
il y en a dans ce poisson. La mâchoire supérieure 
est formée par des intermaxillaires assez longs, peu 
mobiles, armés chacun de quatre très-grosses dents. 
L’extrémité de l’os dépasse un peu l’œil. A l'extrémité, 
il y a une prermère dent conique, un peu courbée, 
régulièrement pointue à son extrémité. Cette dent 
est moins longue que la seconde, laquelle a son ex- 
trémité courbée et un peu redressée, de manière à 
ce que cette pointe laisse en arrière une sorte de 
peut biseau; mais il n’y a pas de talon, ni de crochet, 
ni même de dentelure. La troisième est un peu plus 
courte que la quatrième, et ne fait guère que la 
moiué de la longueur de la seconde. Il n'y a entre 
ces dents, le long de l'os, que les dents de rempla- 
cement. Le maxillaire, assez fortement uni au pré- 
cédent, commence à la seconde dent; il n’a que de 
petites dents aiguës, inégales, dirigées en arrière 
qu'après avoir dépassé l'intermaxillaire. Son extré- 
mité s’élargit un peu et se termine en angle d’un 
peut chevron, parce que les deux bords sont coupés 
obliquement. La mâchoire inférieure a les branches 
étroites; la symphyse, assez haute, a une pointe 
mousse, médiane. De chaque côté on voit deux 
très-longues dents, un peu courbées, très-aiguës, plus 
longues que celles de la mâchoire supérieure, et re- 
montant de chaque côté du crâne quand la gueule 
est fermée. Vient ensuite une seconde dent pointue, 
un peu courbe, qui est moindre que le tiers de la 
précédente. La troisième est plus longue, car elle 


384 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


fait presque la moitié de la première. Les quatre ou 
cinq dents qui suivent diminuent graduellement, et! 
la dernière est une très-courte épine. Il y a aussi 
une rangée de dents courtes et pointues, écartées! 
l'une de l’autre sur les palatins; mais je n’en vois 
pas sur le vomer ni sur la langue. Elles sont dispo- 
sées en herse sur deux petites plaques ; les pharyn- 
giens le sont de manière à s’entre-croiser l’une l’autre. 
Le pharynx est d’ailleurs très-étroit. 

Après avoir commencé par décrire ce qu'il y a 
de plus saillant dans le poisson, je vais faire con: 
naître les autres parties de son organisation. L’œil! 
est de grandeur médiocre; il est placé près de lex- 
trémité du museau et sur le haut de la joue. Les! 
sous-orbitaires sont très-petits. Le préopercule estm 
très-reculé, parce qu'il descend presque verticalement 
du masioidien à l’angle de la bouche; 1l est mêmen 
un peu concave. L’opercule est haut, très-étroit ets 
tellement mince qu 1 ressemble à une pellicule. Le 
sous-opercule, qui est également étroit, mais plus” 
court, est un peu caverneux. L’interopercule est, 
très-peut. La membrane branchiale a très-peu de. 
largeur et est soutenue par des rayons courts et ess 
pacés. Les peignes des branchies sont aussi très 
courts, et Je ne vois que quelques très-rares râte- 
lures, à peine perceptibles sur le devant des arceaux: | 
La ceinture humérale se compose d’un scapulairem 
long et gréle, et placé obliquement; 1l descend jus 
qu'à la moitié de la hauteur du corps. L’huméral et 
les autres os de la ceinture sont dirigés obliquement… 
en avant. La pectorale est attachée tout à fait au 


CHAP. XXVII. CHAULIODES. 385 


bas, et elle remonte en se collant contre le corps 
vers la dorsale; celle-ci est implantée au quart anté- 
rieur de la longueur ; elle est portée sur une sorte de 
petit pédoncule ; son premier rayon se prolonge en 
un long filet, égalant au moins la distance qui 
sépare la nageoire de l'extrémité du museau. L’adi- 
peuse est longue; elle répond aux premiers rayons 
de l’anale; celle-ci n’est pas étendue; ses premiers 
rayons sont à peu près trois fois plus longs que les 
derniers. La caudale est petite et fourchue. Quant 
aux ventrales allongées, elles sont sur la première 
moitié du corps, à peu près autant éloignées du 
rayon filforme de la dorsale que celui-ci l’est de 
l'extrémité de la mâchoire supérieure. Les rayons 
se terminent en filaments déliés: les internes sont 
plus longs que les externes ; ce qui rappelle la forme 
de la nageoïre des Saurus. 


DD. 0% A 1250 213 PTS V. 7. 


Ces nombres diffèrent assez notablement de ceux 
qui sont indiqués dans l’ichthyologie italienne. Je 
crois pouvoir répondre cependant de leur exacu- 
tude, parce que je les ai comptés sur plusieurs 
exemplaires. Quant à l’adipeuse, je vois bien des 
traces de filaments sur les membranes. J'en compte 
même jusqu'à quinze sur l’un de mes Chauliodes; 
mais la grandeur et la disposition de ces filets ont 
été singulièrement exagérées dans le dessin que le 
prince de Canino nous a donné de ce poisson, et 
cependant je me hâte de dire que sa figure est meilleure 
que celles de ses prédécesseurs. Le corps du Chau- 
hode est couvert de larges écailles excessivement 

22. 25 


386 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 

minces , caduques, et dont on compte facilement 
cinquante-cinq à cinquante-sept rangées le long des 
flancs. Une couleur d’un brun chocolat, à brillants 
reflets argentés, est étendue sur le dos et sur les 
flancs. Le ventre paraît noir; 1l y a deux séries de 
points argentés jusque sur la membrane branchiale, 
quelques-uns même sont épars sur le bas de lo- 
percule. 


Le plus grand exemplaire conservé dans la 
collection nationale est long de six pouces. 
Nous en avons d’autres plus petits, que nous 
devons aux recherches actives faites en Sicile 
par M. Bibron. Le prince de Canino en a 
aussi envoyé un aux collections du Muséum 
d'histoire naturelle. 

Telle est la description d’un poisson très- 
anciennement connu, et qui aurait été parfai- 
tement figuré dans l'ouvrage de Catesby', si 
le dessinateur n'avait pas oublié l'adipeuse. Il 
n'y a pas de doute, en effet, que, sauf cet 
oubli, la figure du Fipera marina ne repré- 
sente d’une manière parfaitement reconnaissa- 
ble le Chauliode. Il faut cependant remarquer 
que la coloration n'est pas exempte de tout 
reproche, et que les points argentés ou dorés 
qui brillent sur ce poisson ont été oubliés. Le 
poisson de Catesby avait été pris à Gibraltar; 


1. Catesby, Carol., suppl. , p. 9, tab. 9. 


CHAP. XXVII. CHAULIODES. 387 


il est maintenant conservé dans le British 
Museum. Comme.il avait été déposé dans le 
cabinet du célèbre président de la Société 
royale de Londres, Hans Sloane, Bloch ' eut 
l’idée de le dédier, dans le Système posthume, 
à ce savant, en l'appelant Chauliodus Sloani, 
quoique la figure porte, dans latlas, le nom 
de Chauliodus setinotus. Le nom de ce genre 
a été composé d'après la forme des dents. Il 
suffit de jeter les yeux sur la représentation de 
Bloch pour se convaincre qu'elle n'est qu’une 
copie un peu modifiée de la figure de Catesby. 
Shaw’, dans sa Zoologie générale, fut plus 
éxacE car 11 reproduisit sans altération la 
figure de son compatriote; seulement il con- 
Cdi ce poisson comme une espèce d'Ésox, 
et il l'appela Esox stomias. Il résulte donc de 
là que le Chauliodus Sloant, le C. setinotus 
ou l'Æsox stomias de Shaw ne reposent que 
sur un seul et même document, celui de Ca- 
tesb y. 

Les zoologistes admettront avec une entière 
confiance la détermination que je fais du 
poisson de Catesby, quand ils apprendront 
que, pour lever tous les doutes à ce sujet, 


4. Bloch, Syst. posth., édit. Schneider, p. 430, tab. 85. 
2. Sh., Gener. Zool., vol. V, part. 1, p. 120, tab. 5. 


388 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


j'ai envoyé à mes savants collègues et amis de 
Londres, MM. R. Owen et J. E. Gray, un 
individu pris dans le canal de Messine, pour 
le comparer au poisson de Sloane. En impri- 
mant ce chapitre, je recois d'eux la certitude 
de l’identité spécifique de ces Chauliodes. Je 
leur témoigne, avec empressement, l'expres- 
sion de ma gratitude. 

M. Risso a retrouvé le Chauliode à Nice. 
Il n'y a point reconnu l'espèce figurée par 
Catesby, et en le comparant à la mauvaise 
figure donnée par Bloch, il le crut différent 
de celui qui est figuré dans le Système pos- 
thume, de sorte quil le fit paraître comme 
distinct sous le nom de Ch. Schneïderi. La 
figure quil en a donnée est assez reconnais- 
sable; l’adipeuse y est représentée avec des 
rayons trop sentis, trop gros; mais la descrip- 
tion donnée par cet auteur est loin d'être 
satisfaisante. En se dirigeant d’après les idées 
quil puisait dans le Règne animal, il a placé 
le Chauliode auprès du genre Stomias, dans 
sa famille des Exocéides, ainsi caractérisée : 
Les Exocéides ont une seule nageoire dorsale, 
sans adipeuse, etc.; et l'on voit, dans la des- 
cription du Chauliode, que la seconde dor- 
sale est fort petite et au-dessus de l'anale. 
Une transposition d’étiquette m'a fait com- 


CHAP. XXVIL CHAULIODES. 389 


mettre, dans l'Iconographie du Règne animal 
de M. Cuvier, une erreur semblable à celle 
de Catesby; car le dessinateur a oublié dans 
sa figure l’adipeuse de ce poisson. Une autre 
erreur que je me reproche, c'est d'avoir donné 
cette figure incomplète du Chauliode sous le 
nom de Stomias Boa. Le prince de Canino a 
rétabli, dans une excellente figure publiée 
dans la Faune italienne, les traits caractéris- 
tiques de cette espèce; mais il ne l'a pas rap- 
prochée, suivant les affinités naturelles, de la 
famille qui doit embrasser ce poisson. 


Le CHAULIODE DE FIELD. 


} 


(Chauliodus Fieldii, nob.) US: wi 


339 

Les travaux que je viens de faire sur les 
poissons conservés dans nos collections, m'ont 
fait retrouver la place de l'espèce dont jai 
parlé dans l'histoire des Æsox ', sous le nom 
de Stomias Fieldii. On a pu voir avec quelle 
réserve j'ai cité cetle espèce, parce que je ne 
la décrivais pas d’après nature. Ne croyant pas 
la posséder, je m’en rapportais au dessin que 
le docteur Mitchill m'avait envoyé de New- 
York; elle était cependant dans nos collec- 
tions, et placée à la suite des Salmonoïdes 


>. 


4. Val., Hist. nat. des Poissons, t. XVIIL, p. 318. 


/ .. 
390 LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 


près des Scopèles. M. Dussumier nous en avait 
rapporté des exemplaires pris à 1 5o lieues S. O. 
des Acores, et d’autres pêchés auprès de Sainte- 
Hélène. Le long barbillon que ces poissons 
portent sous la symphyse m'avait fait juger, 
après le dessin de Mitchill, qu'on pouvait 
les placer auprès du Stomias. La seconde na- 
geoire a été oubliée par le peintre; mais l'exa- 
men du poisson ma prouvé qu'ils ont une 
adipeuse et un système de dentition qui les 
rapprochent évidemment des Chauliodes. Nos 
individus sont de petites dimensions : 


Ils ont le corps court et trapu; la tête grosse; la 
queue très-grèle et très-étroite. La hauteur prise à 
la ceinture humérale est du cinquième de la lon- 
gueur totale. L'intermaxillaire dépasse l'œil. À son 
extrémité sont deux longues dents en crochet; puis, 
le long de los sont disposées par paires et sur deux 
rangs de peutes dents coniques. Le tubercule du 
maxillaire répond à la seconde dent. Son bord com- 
mence à être denticulé au delà de l’intermaxillaire, 
La mâchoire inférieure a aussi deux longs crochets 
à sa pointe; puis des petites dents coniques, dispo- 
sées par paires et sur deux rangs. L’opercule et 
linteropercule sont très-étroits. Les pectorales sont 
étroites, oblongues, dirigées en arrière ; elles attei- 
gnent à la ventrale; celles-ci ontfleurs rayons internes 
plus longs que les externes. Les premiers rayons de 
la dorsale répondent à l’aisselle de la nageoire abdo- 


des. 


CHAP. XXVII. CHAULIODES. 391 


minale. L’adipeuse est très-petite, très-étroite, L’anale 
est courte; la caudale est un peu fourchue. Le bar- 
billon qui est atiaché sous la symphyse dépasse 
l'angle du maxillare. - 


BAD; : 14 :.,4::14:.G.9213 PS6 VE. 


La couleur est un brun noirâtre très-foncé, pi- 
queté de nombreux points argentés, excessivement 
petits, mais qui rappellent cependant ceux des Sco- 
pèles. Les nageoires sont blanches. Le plus grand 
de nos individus n’a que deux pouces de long. 


Je répéterai ici que ce Chauliode a été dé- 
signé par Mitchill dans la lettre à M. Cuvier, 
sous le nom d'Æsox cirrhatus; mais je puis 
affirmer maintenant que ce naturaliste l'avait 
très-mal examiné, puisqu'il lui refuse des dents 
sur le palais, et quil n'avait indiqué qu'un 
seul rayon à la membrane branchiostège. Le 
capitaine Field le prit pendant sa traversée 
de Mogador à New-York; cela prouve que 
cette petite espèce est assez commune dans 
le grand bassin de l'Atlantique. Elle a été 
parfaitement figurée par mon savant ami, le 
docteur Richardson, dans l'ichthyologie du 
Sulphur'. Ce savant zoologiste en a publié 
une description détaillée des plus exactes. Je 
ne trouve d'autre modification à y apporter 


1. Rüch., Sulphur, pl. 50, fig. 1, 2, 3, p. 97. 


392 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


que de compter plus exactement les rayons 
de la membrane branchiostège. À l'époque 
où Richardson a écrit, le genre des Chauliodes 
nétait pas encore déterminé comme j'espère 
qu'il va l’être aujourd'hui. Aussi M. Richard- 
son nhésita pas à considérer le petit poisson 
décrit dans cet article, comme formant un 
genre distinct dont il saisissait fort bien les 
affinités en le plaçant auprès des Scopèles. Il 
lui donna le nom d'Astronesthes, parce qu'en 
effet la peau nue de ce poisson est parsemée 
ou étoilée d’un nombre considérable de pe- 
tits points blancs et brillants. Les naturalistes 
ui voudront même attacher à la forte den- 
tion de la langue plus d'importance caracté- 
ristique que je ne crois devoir lui en donner, 
conserveront même ce genre. Cest avec doute 
que M. Richardson indique son poisson comme 
originaire des mers de Chine; il me parait 
plus probable que c'est une des observations 
faites à bord du Sulphur; car les localités que 
jai indiquées plus haut sont très-certaines. 


C. Des ARGYROPELECUS. 


M. Cuvier, en publiant dans la deuxième 
édition du Règne animal les caractères des 
Sternoptyx, en cite deux espèces qui pour- 


CHAP. XXVIIL. ARGYROPELECUS. 393 


ront, dit-il, former un jour le type de deux 
genres. Cet illustre zoologiste avait parfaite- 
ment raison; il aurait pu les établir, il aurait 
dû même le faire; car M. Cocco, que nous 
avons déjà cité pour ses recherches assidues 
sur les Scopèles, lui avait envoyé la descrip- 
tion et la figure d’un petit poisson du canal 
de Messine, voisin du Sternoptyx d'Hermann, 
et qu'il avait nommé Arg yropelecus. Comme 
le naturaliste de Palerme, trompé par les écrits 
de Risso, avait cru qu'il y avait des affinités 
entre les Scopèles et les Gasteropelecus, ïl 
avait aussi comparé son poisson, voisin des 
Sternoptyx, aux Serpes. Cette comparaison 
lui a suggéré l'idée du nom quil a composé, 
mais, ce qui est plus fâcheux, lui a fait très- 
mal asseoir les caractères de ce genre nouveau. 
Nous possédons, dans les collections du Mu- 
séum, un assez grand nombre de ces petits 
poissons; M. Cuvier, un peu pressé, a renvoyé 
à notre grande Ichthyologie pour traiter avec 
détail ces diverses espèces. C’est ce que nous 
allons essayer de faire. 

Les Arg yropelecus ont le corps très-com- 
primé ; le tronc haut et en polygone irrégu- 
lier; 1l est terminé par une queue plus ou 
moins longue, étroite à son origine, et sou- 
vent très-mince près de la caudale. La bouche 


394 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


est presque verticale; l'arcade supérieure est 

formée en partie par les intermaxillaires et | 
en partie par les maxillaires. Quand les pre- 
miers sont allongés, comme dans l'espèce de la 
Méditerranée, les seconds entrent pour peu 
de chose dans le bord supérieur de la bouche, 
et alors la bouche ressemble tout à fait à celle 

des Gonostomes. Mais quand les intermaxil- 
laires sont courts, ainsi que cela a lieu chez 
plusieurs poissons de l'Atlantique, le maxil- 
laire forme presque en entier l'arc supérieur 
de la bouche. Ce maxillaire est d’ailleurs com- 
posé de trois pièces : lune porte les dents; 
la seconde, petite palette triangulaire à som- 
met très-aigu, est attachée au bas et der- 
rière la première. Enfin, une troisième est 
une plaque oblongue, trois ou quatre fois 
plus haute que large, mince comme une 
pellicule, d’une parfaite transparence quand 
on lui a enlevé le pigment argenté dont elle 
brille. Elle adhère par son bord antérieur à 
l'arcade du maxillaire qui porte les dents; 
elle se meut avec lui, elle vient se placer en 
dessous du sousorbitaire qu'elle semble en 
quelque sorte continuer. Des dents en cro- 
chet, inégales, quelquefois assez longues et sur 
un seul rang, hérissent les deux mâchoires. Il 
y a sur chaque palatin une rangée de petits 


CHAP. XXVIIL. ARGYROPELECUS. 395 


crochets semblables. La membrane bran- 
chiostège a neuf rayons. Une tache argentée 
existe sur la membrane qui les réunit auprès 
du corps de lhyoïde. Une autre grosse 
tache argentée brille sur les écailles compri- 
mées qui forment la carène tranchante de 
l'abdomen. Il y a des écailles argentées de 
chaque côté de l'anus, puis une série de ta- 
ches à la base de l’anale et d’autres sous la 
queue. Les huméraux forment une ceinture 
remarquable sous la gorge; il en est de même 
des os du bassin qui se terminent en pointe 
plus ou moins longue, diversement dentelée, 
selon les espèces. Les interépineux ou même 
les apophyses des premières vertèbres se pro- 
longent entre la nuque et la dorsale, et for- 
ment une crête osseuse très-mince, recou- 
verte par un épiderme sensible au- devant 
de la dorsale. Ces poissons ont un intestin à 
double courbure, quatre appendices cœcales; 
le foie très-petit; les œufs assez gros : je n'ose- 
rais dire qu'ils soient libres dans la cavité ab- 
dominale, mais ils m'ont paru tels, à moins 
que l'extrême délicatesse de la membrane du 
sac ovarien ne mait empêché de faire une 
observation exacte. 

Ces caractères génériques des Argyropelecus, 
petits poissons qui ont été portés à la con- 


396 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


naissance des naturalistes par M. le docteur 
Anastasio Cocco, sont dus aux observations 
de cet habile observateur. Depuis, M. Webb, 
M. Reynaud, MM. Dussumier et Quoy ont 
rapporté d'autres espèces de l'Atlantique. C'est 
à l'une d'elles qu'appartient le Sternoptyx d'OI- 
fers, que j'ai dessiné dans le cabinet de Berlin. 
Il est facile de voir que les caractères assignés 
à ce genre fixent ces poissons dans le voisinage 
des Scopèles à côté des Gonostomes. Ils en 
ont, en eflet, la composition de la bouche 
et presque la dentition. Les taches argentées 
du corps montrent comme caractère secon- 
daire la certitude de cette affinité, et je forti- 
fierais encore au besoin ces raisons, en faisant 
observer que l'un de mes rare a des 
épines sur la queue comme nous en trouvons 
dans les Scopèles. Quelques années après la 
publication faite par M. Cocco, dans Le Jour- 
nal des sciences et lettres de Palerme, ce zélé 
zoologiste, qui ne connaissait pas bien le Ster- 
noptyx d'Hermann, crut devoir placer dans 
ce genre et à côté de celui d'Olfers, figuré par 
M. Cuvier, son Argyropelecus du canal de 
Messine, et c'est ainsi qu'il fit paraître la même 
espèce dans sa lettre au professeur Costa de 
Naples, sous le nom de Sternoptyx méditer- 
ranéen. Le prince Charles Bonaparte revint 


CHAP. XXVII. ARGYROPÉLECUS. 397 


sur ces travaux dans sa Faune italienne. Je 
ferai remarquer qu'il semble avoir écrit sa pe- 
tite monographie, le Règne animal à la main; 
car la caractéristique de ses deux genres n’est 
que la simple traduction des phrases du 
Règne animal. Il ne parle point des dents 
palatines ni de la composition si importante 
de l'arcade maxillaire. Il fait de plus une 
confusion que j'ai peine à concevoir; après 
avoir cité le Sternoptyx diaphana, il regarde 
que le St. Olfersi, qui sera du genre A4rg y- 
ropelecus, ne peut être séparé du St. Her- 
manni. Je ne vois, ni dans le texte, ni dans 
les explications des planches données dans le 
tome III, aucune parole de M. Cuvier qui 
puisse faire croire que l’auteur du Règne ani- 
mal ait établi un St. Fermannt différent du 
St. diaphana. 

En distinguant génériquement les 4rg yro- 
pelecus des Sternoptyx, on fixe les caractères 
de l'un et de l’autre groupe de ces poissons; on 
rend plus facile l'appréciation de laflinité de 
ces différents genres, et l'étude que nous allons 
faire dans le chapitre suivant du Sternoptyx, 
viendra compléter la démonstration que tous 
ces genres appartiennent bien à la famille des 
Salmonoïdes. 


398 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


L'ARGYROPELECUS DE LA MEDITERRANÉE. 


(Argyropelecus hemigymnus, Cocco.) 


On doit à M. Cocco la première description 
et la première figure de cette jolie petite es- 
pèce d’Argyropelecus, assez abondante sur 
certains points de la Méditerranée. Quoiqu'elle 
soit la plus petite du genre et la moins ancien- 
nement connue, je vais commencer la descrip- 
tion de cette monographie par cette espèce, 
attendu quil me paraît plus facile de se la 
procurer que toute autre. Elle est d’une forme 
très-singulière. À cause de l'éclat brillant et 
argenté de son corps, on pourrait presque la 
comparer à une petite médaille hexagonale 
et irrégulière, terminée par une queue grêle 
et assez longue. 


La hauteur verticale, mesurée à la nuque, est 
égale à la longueur du disque et à celle de la 
queue, en n'y comprenant pas la caudale; celle- 
ci égale, à peu de chose près, le sixième de 
la longueur totale. Le corps est tellement com- 
primé que l'épaisseur n’est que le sepuème de la 
hauteur. La tête égale à peu près le quart de la 
longueur totale, L'œil est assez grand, tout à fait 
sur le haut de la joue, tellement, que le cercle de 
lorbite échancre la ligne du profil. Les deux yeux 
sont gros et saillants; mais les frontaux qui les sépa- 


CHAP. XXVIL ARGYROPELECUS. 399 


rent sont tellement étroits que les deux globes de 
Vœil semblent se toucher. Je vois, pour premier 
sous-orbitaire, une très-petite pièce osseuse, mince 
comme une membrane, placée au-devant de l'œil 
sous la narine, entre l'orbite et l’intermaxillaire. Un 
second sous-orbitaire longe le bord du maxillaire ; 
c’est une lamelle d’une minceur pelliculaire, ellip- 
üque, que l’on prendrait facilement comme dépen- 
dante du maxillaire si on ne la dissèque avec soin. 
La bouche est assez largement fendue. La mâchoire 
supérieure est tout à fait verticale ; l’inférieure se 
redresse au- devant d'elle et la dépasse un peu. La 
symphyse a un peut tubercule saillant. L'arcade 
dentaire est formée, en haut, par de courts inter- 
maxillaires, qui ont de courtes branches montantes. 
Ces intermaxillaires bordent en avant les maxillaires 
larges, aplatis, excessivement minces ; ils descendent 
jusqu’à l'angle de la commissure, de telle façon qu'ils 
bordent la bouche. Les maxillaires qui sont beau- 
coup plus longs et qui descendent jusque sur l’an- 
gulaire de la mâchoire inférieure, continuent sur le 
devant l’arcade de la mâchoire supérieure. C’est donc 
une constitution qui rappelle celle des Gonostomes 
ou celle de plusieurs Clupées. Derrière le maxillaire 
il existe un petit maxillaire supplémentaire, qui est 
pointu vers le haut et élargi vers le bas. Cet os re- 
monte jusqu'auprès du premier sous-orbitaire. Les 
branches de la mâchoire inférieure sont composées 
de pièces caverneuses, qui se séparent facilement 
les unes des autres. L’angulaire se termine par une 
épine triangulaire assez saillante, qui se détache sur 


400 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


la peau argentée qui recouvre l'angle de la ceinture 
humérale, Le préopercule est très-étroit; son angle 
se termine par une forte épine saillante, dirigée vers 
le bas. L’opercule est excessivement mince, triangu- 
laire, étroit et pointu près de son arüculauon; il a 
dans le milieu une sorte de petite carène ; une très- 
petite paillette argentée, échancrée vers le bas, nous 
montre le sous-opercule, et enfin l'interopercule, 
encore plus petit, se prolonge en une petite pointe 
excessivement mince sous le bord horizontal du 
préopercule. Pour retrouver les diverses pièces du 
sous- orbitaire ou de l'appareil operculaire, il faut 
avoir soin de choisir des individus bien complets ; 
car toutes ces pièces sont si minces et se détachent 
si facilement qu’on ne les trouve pas toujours sur 
tous les exemplaires. Je vois des dents en crochets 
sur les intermaxillaires, sur le maxillaire ; celles de 
la mâchoire inférieure sont plus longues, surtout 
les latérales. Puis il y en a une ligne sur le bord de 
chaque palaun; elles sont crochues comme celles 
des mâchoires. Je n’en aperçois pas sur le vomer. Il 
n'y en a pas non plus sur la langue. Les ouies sont 
très-largement fendues, et la membrane branchios- 
tège est très-visible. Je lui compte neuf rayons, dont 
les trois derniers sont un peu écartés des autres. 
Près de l'inseruon des six premiers on voit une 
tache argentée qui rappelle tout à fait celle que nous 
trouvons dans les Scopèles et les Gonostomes. Je 
ne trouve pas de branchie operculaire. Les peignes 
des branchies sont très-courts; mais les râtelures 
sont assez longues. La ceinture humérale se compose 


CHAP. XXVII. ARGYROPELECUS. 401 


d’un scapulaire grêle, plié à angle droit sur la nuque, 
et dont la branche inférieure descend verticalement 
derrière l’opercule. Vient ensuite un huméral à sur- 
face ciselée, un peu arquée; il descend tout le long 
de la fente des branchies jusqu’au delà de l’articula- 
on de la pectorale. Il donne, en arrière, une 
peute languette étroite, qui se porte sous les derniers 
rayons de la nageoire, de manière que la pectorale 
est articulée dans l’échancrure de cet os; mais, en 
même temps, los se continue en avant pour se di- 
later bientôt en une palette triangulaire, appuyée sur 
celle du côté opposé; il y a une seconde échancrure 
en avant de la pectorale ; c’est sous cet os que sont 
ceux de l’avant-bras. La pectorale est étroite et longue, 
car l'extrémité des rayons atteint presque jusqu’à l’a- 
nale, c’est-à-dire, qu'ils dépassent beaucoup le disque 
du corps. Les os pelviens sont gros et longs; ils re- 
montent verticalement pour s'attacher vers le haut 
près de la colonne vertébrale; ils ont donc, à peu 
près, la hauteur du tronc, ou tout au moins, la 
même longueur que les côtes. Ces deux os se réu- 
nissent en chevron, dont l'angle est une petite pla- 
que triangulaire, excessivement mince, à bord tran- 
chant et dentelé. La partie postérieure se prolonge 
en une pointe un peu plus forte, saillante derrière 
le disque du corps. C’est au-dessus de cette épine 
que sont 'insérées les ventrales, petites nageoires que 
l'on peut cependant retrouver avec un peu d’atten- 
uon. On voit très-facilement, le long des flancs, les 
lignes saillantes marquées par les côtes. Il est facile 
d'en compter au moins sept. Elles viennent toutes 


29, 26 


402 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


se réunir le long d’une petite carène très-aiguë, for- 
mée par une suite de chevrons osseux, rappellant 
tout à fait ceux de la carène des Clupées. Chacun 
porte un petit disque argenté, brillant du plus bel 
éclat poli, et que l’on peut, avec raison, comparer 
aux taches des Gonosiomes ou des Scopèles. Ils ont 
été pris par Hermann pour les plis du sternum. Si 
l'appareil des nageoires paires vient de nous montrer 
plusieurs particularités remarquables, nous n’en trou- 
vons pas de moins singulières dans ce qui avoisine la 
dorsale. Nous voyons, en effet, les sept premières 
apophyses épineuses se prolonger au delà des mus- 
cles, saillir au-dessus de la peau, et, soit qu'on les 
considère comme simples, soit qu’on veuille admettre 
que les interépineux ont été soudés et confondus 
avec les apophyses des vertèbres; ces pièces s’élar- 
gissent et se soudent entre elles, de manière à former 
au-devant de la dorsale une petite plaque triangu- 
laire, osseuse, nue, plus haute en arrière qu’en, 
avant, et sur laquelle il n’est pas difficile de compter 
sept petites carènes relevées, correspondant aux 
interépineux. La pointe postérieure me parait un 
peu dentelée. C’est derrière cette plaque qu’existe 
une pete dorsale, insérée obliquement, et qui ne 
dépasse pas le tronçon de la queue en dessous, 
tout à fait à son origine est insérée l’anale, étendue 
à peu près jusqu’au milieu de la longueur de la 
queue. En’ avant de cette nageoire on trouve l'anus 
au fond d’un petit cloaque linéaire, dont les lèvres 
sont formées par six petites plaques argentées, très- 
minces , lisses et qui font les premières taches des 


CHAP. XXVII. ARGYROPELECUS. 403 


côtés de la queue; elles sont éloignées et distinctes 
des six autres taches également argentées qui cor- 
respondent aux derniers rayons de l’anale. On trouve 
ensuite auprès de la caudale et toujours sous la 
queue quatre autres petites plaques argentées. Il y a 
donc sous cette portion du tronc trois groupes bien 
disuncts de taches brillantes. Sur le dos de la queue 
et au dela de l’anale existe un très-léger vesuge 
d'adipeuse. Enfin, nous ajouterons que la caudale 
est fourchue. 


B. 9; D. 7-0; A. 11; C. 21; P. 9; V. 5. 


L’Argyropelecus est couvert d’une peau nue, sans 
écailles, brillant d’un pigment argenté très-épais. Le 
dos parait bleuâtre. Au-dessus de l’anale et à la base 
de la caudale on voit sur les poissons, conservés 
dans l’eau-de-vie, une tache noire qui existe, à ce 
qu 11 parait , aussi sur le poisson frais, autant que j'en 
puis juger par des dessins manuscrits envoyés à 
M. Cuvier par M. Risso. L'intérieur des branchies 
est noir. 

Ce que j'ai pu voir des viscères de ce poisson m'a 
montré un foie très-petit, un estomac renflé comme 
un petit pois auprès du pylore. L'intestin fait deux 
replis. 1] y a une vessie natatoire, et les œufs m'ont 
paru assez gros. 


Le cabinet national en possède de nom- 
breux exemplaires, dus aux recherches éclai- 
rées de M. Bibron. D’autres nous ont été 
donnés par M. Benoît. On conçoit qu'un 
poisson si commun ait excité ren 


404 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


de M. Cocco. Ce zélé naturaliste en a publié 
une première description sous le nom d’4r- 
g yropelecus hemigymnus ; elle est insérée 
dans le premier fascicule des Actes de l'Aca- 
démie de Sicile pour l’année 1829'. Le même 
savant est revenu sur ce poisson dans sa 
lettre au professeur Costa, de Naples. Les 
observations de 1838 sont insérées dans le 
Phare de Messine * M. Cocco se décide 
alors à le considérer comme faisant partie 
du genre Sternoptyx, et il l'appelle Ster- 
noptyx méditerranéen. L'espèce me paraît 
rester dans de petites dimensions, car tous 
les nombreux individus que je possède n'ont 
que dix-huit lignes de longueur. J'ai la certi- 
tude que ce poisson existe aussi sur la plage 
de Nice. M. Risso en avait envoyé à M. Cuvier 
une courte description, accompagnée d'un 
dessin reconnaissable; mais il n'en a été rien 
publié. Depuis, le prince Charles Bonaparte a 
donné, dans sa Faune italienne, une figure de 
ce même poisson. IL a conservé le nom géné- 
rique que Cocco lui avait donné, et il a publié 
l'espèce sous le nom d'Argyropelecus hemi- 
gymnus. J'en ai donné aussi une figure dans 


1. Act. acad., fascic. 1, pl. 4, fig. 8. Palerme, 1829. 
2. Phar. de Mess., vol. 4, ann. 6, fascic. 15. 


CHAP. XXVII. ARGYROPELECUS. 405 


lIconographie du Règne animal, sous le nom 
de Sternoptyx henugymnus.' 


L'ARGYROPELECUS DE D URVILLE. 


(Argyropelecus d Urvillei, nob.) 


MM. Quoy et Gaimard ont trouvé, dans 
l'Atlantique, une seconde espèce qui diffère 
de celle de la Méditerranée, 


parce qu’elle a la racine de la queue beaucoup plus 
haute , d’où il résulte que cette portion du corps est 
proportionnellement plus courte. La hauteur du 
tronc est encore égale à sa longueur et à celle de 
la queue. Les intermaxillaires sont beaucoup plus 
courts, de sorte que le maxillaire entre pour une 
beaucoup plus grande part dans l’arcade de la mà- 
choire supérieure. L’œil est aussi grand ; son premier 
sous-orbitaire est un peu plus large. Le second re- 
couvre de même le bord du maxillaire. L’angle de 
la mâchoire inférieure ne se prolonge pas en pointe ; 
mais la symphyse, quoique plus étroite, a un petit 
tubercule saillant. L’'angle du préopercule est de 
même terminé par deux pointes; mais la postérieure 
ou l'horizontale est ici plus sensible. Les os pelviens 
sont moins pointus et moins dentelés ; mais l'huméral 
ressemble tout à fait à celui de la Méditerranée. La 
crête formée par les interépineux de la dorsale est 
beaucoup plus basse et sans dentelures. Je vois des 


1. Valenc., Poissons, pl. 103, fig. 5. 


406 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


dents en crochet aux intermaxillaires, aux maxil- 
laires et aux palatins. Les dents moyennes de la mà- 
choire inférieure sont plus longues que celles de 
l'espèce de la Méditerranée. La pectorale est plus 
courte, car elle ne dépasse pas et même n'atteint 
pas le bord postérieur du tronc. L'individu de la 
collection est en si mauvais état que je n’ose donner 
le nombre des rayons des nageoires; mais je les 
trouve comptés de la manière suivante sur le dessin 


de M. Quoy : 
B: 95 D 9 A A0 CT 20: P MIO V2 06: 


On voit cependant le repli membraneux, vestige 
de l'adipeuse ; il est même assez haut. La couleur de 
ce poisson est un bleuâtre rembruni sur le dos et 
argenté sur tout le reste du corps. 


Ces naturalistes ont pris ce poisson dans 
l'Atlantique, mais sans donner d'autre indica- 
tion plus précise. 


L'ARGYROPELECUS A ÉPINES. 


(Argyropelecus aculeatus, nob.) 


Celui-ci a le corps beaucoup plus haut que 
les précédents ; 


car la hauteur du tronc, atteint au delà des deux uüers 
de la longueur, en n'y comprenant pas la caudale. La 
queue est plus courte que le tronc, et ne mesure que 


CHAP. XXVII. ARGYROPELECUS. 407 


les trois cinquièmes de la hauteur. La base de la 
queue est même tellement étroite que le profil du 
corps, derrière les ventrales, est fortement échancré. 
L'oeil est de grandeur médiocre, tout à fait sur le 
haut et sur le devant de la joue. L'espace frontal 
est extrêmement étroit, et l’on voit très-distinctement 
en avant et en arrière deux carènes divergentes. C’est 
à l'extrémité de ces carènes et tout à fait en dessus 
que sont les deux narines. Le sous-orbitaire, placé 
tout à fait au-devant de l'œil, est triangulaire et assez 
oblong. Le préopercule n’a qu’une épine à son angJle ; 
c’est la verticale ou l’inférieure; celle de l'angle de 
la mâchoire inférieure est très-obtuse. Les intermaxil- 
laires sont courts; les maxillaires sont coupés carré- 
ment. La troisième ou la quatrième dent de la mà- 
choire inférieure est une épine assez longue; les 
autres dents sont petites et en crochet. La plaque 
des interépmeux de la dorsale est un triangle assez 
haut, où l’on compte aisément onze rayons. Le bord 
est festonné, mais non dentelé. Les os pelviens sont 
terminés par deux épines ; l’une récurrente ou dirigée 
en avant, courte; l'autre, postérieure, est assez 
longue. Le cloaque de cette espèce est assez grand. 
Les lamelles, écailleuses et argentées, qui en bor- 
dent la fente, sont plus épaisses et ont des épines 
sallantes ; ce qui rend la lèvre un peu dentelée. 


B:9:D.:9;: A. 14; C 21; P°:103 V1. 
Un autre caractère fort remarquable de cette es- 
pèce, repose sur la double rangée d’épines qui existe 
sous la queue, indépendamment des rayons d’'appa- 


408 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


rence plus ou moins épineuse que l’on rencontre 
également dans les autres espèces. 


Nous en possédons un exemplaire assez 
bien conservé, sur lequel on voit d’une ma- 
nière très-nette les restes de l’adipeuse. Sa 
couleur ressemble tout à fait à celle des autres 
Arg yropelecus. 

Cette très-jolie espèce a été prise en mer, 
à la hauteur des Acores, par M. le professeur 
Regnault, alors chirurgien à bord de la Che- 
vrette. L'individu est long de deux pouces 
et demi. 


L'ARGYROPELECUS D OLFERS. 


(Argyropelecus Olfersi, nob.) 


M. Cuvier a dédié au baron d'Ollfers, sous 
le nom de Sternoptyx Olfersi, une espèce 
de l'Atlantique, voisine de la précédente, 
mais qui sen distingue par l'absence des 
épimes caudales. Cet 4rgyropelecus a d’ail- 
leurs 


le corps un peu moins haut que le précédent, car 
la hauteur est égale à la longueur du tronc, mesurée 
depuis l'épaule jusqu’à la caudale; tandis que dans le 
Slernoplyx acanlhurus cette hauteur du tronc est 
égale à la distance prise entre le bord du préopercule 
et la base de la caudale. Il y a deux crochets assez 


CHAP. XXVII. ARGYROPELECUS. 409 


longs aux intermaxillaires qui sont courts. Les dents 
maxillaires sont pointues et en crochet, et à l’extré- 
mité du maxillaire on voit quatre dents crochues et 
dirigées vers le haut, c’est-à-dire, qu’elles sont pré- 
cisément courbées en sens inverse des autres dents. 
La mâchoire inférieure a de longs crochets parmi ses 
dents pointues. L’angle de la mâchoire se termine 
par une épine courte et plate. Le préopercule des- 
cend verticalement, il est armé d’une simple épine 
grosse, courbée et dirigée en avant. Les deux 
pointes du bassin sont égales et courtes; elles sont 
dirigées en sens contraire. La crête interpariétale a 
sept ou huit rayons; elle est PE plus basse 
que celle de l'espèce précédente. Il n’y a pas d’épines 
sous la queue, mais un peu au-devant de la caudale 
on voit quatre petites taches argentées ; elles sont 
séparées par un court intervalle de l’anale et des 
six taches argentées qui sont au-dessus de cette 
nageoire. Il y en a quatre autres entre l’anale et 
les ventrales au-dessus des lèvres du cloaque. Ces 
lamelles écailleuses ont le bord lisse; elles res- 
semblent, sous ce rapport, à celles de l'espèce de 
la Méditerranée. La pectorale atteint à la ventrale; 
l’anale est longue; on voit bien les traces de l’adi- 
peuse, qui est longue et basse. 


B. 9; D. 9; A. 11; C. 25; P. 10; V. 6. 


Le poisson, conservé dans l'esprit de vin, a le 
dos bleu foncé, et tout le reste du corps argenté. 
Les nageoires sont devenues jaunûâtres. 


Nous en possédons un très-bel exemplaire, 


410 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


long de deux pouces et demi; nous le devons 
aux infatigables recherches de M. Dussumier, 
qui l'a pris à quelques lieues au S. E. du cap 
de Bonne-Espérance, au milieu d'un de ces 
bancs d'innombrables zoophytes de très-petite 
taille, couvrant quelquefois la mer pendant 
plusieurs lieues, et que les marins appellent 
communément du frai de poisson. Le Ster- 
noptyx était couché sur le coté et à fleur 
d'eau, quoiqu'il fût encore vivant. M. Dussu- 
mier écrit dans ses notes quil lui est difficile 
d'indiquer les couleurs changeantes de ce 
poisson. Celle de la nacre, prenant divers re- 
flets où domine l'azur, était étendue sur le 
milieu de chaque côté. Cette teinte était 
bordée de noir du côté du dos, sur lequel on 
voyait briller cependant ces différents reflets. 
Ses nageoires étaient transparentes et l'œil 
d'un très-beau vert. 

J'ai observé dans le cabinet de Berlin, un 
autre exemplaire qui a été pris dans l'Atlan- 
tique, entre les Canaries et Le Brésil. M. d'OI- 
fers m'a dit qu'on le retira avec la sonde au 
milieu des Fucus qui s'y attachent. Ge savant 
diplomate se rendait alors au Brésil, et il a 
su, dans plusieurs circonstances, mettre à 
profit sa position élevée pour être utile aux 
sciences naturelles et en particulier à Pich- 


CHAP. XXVIIL. ARGYROPELECUS. AA 


thyologie. Avec quel plaisir je me rappelle en- 
core aujourd'hui le bonheur que j'ai éprouvé 
_à examiner ce poisson, voisin des Sternoptyx 
dont M. d'Olfers venait de faire présent au 
célèbre cabinet de Berlin; c'était alors le pre- 
mier exemplaire qui pouvait fixer mes idées 
sur le poisson d'Hermann. Je remercie de 
nouveau mon ami, M. Lichtenstein, de la 
libéralité avec laquelle il m'a laissé profiter 
de tous les trésors scientifiques du beau Mu- 
sée confié à sa direction. 

Autant que je puis en juger par un dessin 
malheureusement peu soigné, qui avait été 
envoyé à M. Cuvier par M. Risso, je crois 
qu'on trouve l’Arg yropelecus Olfersii sur les 
côtes des Canaries. Il avait été fait par M. 
Webb, mais comme je n'ai pas examiné ce 
poisson, je ne l'ai pas compris dans la descrip- 
tion que j'ai faite des importantes collections 
ichthyologiques réunies par ce célèbre bota- 
niste. 

M. Cuvier' a fait dessiner l'exemplaire rap- 
porté par M. Dussumier. 


1. Cuvier, Règne animal, 2.° édit., p. 316. 


A2 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 
D. Du STERNOPTYx. 


On doit à Hermann, de Strasbourg, la con- 
naissance, à la vérité fort incomplète, du sin- 
gulier genre dont voici les caractères: 

Le corps est haut et très-comprimé, soutenu 
par de longues côtes, dont on voit la trace 
sous les téguments argentés du tronc. La bou- 
che, fendue presque verticalement, est bordée 
en haut par de très-courts intermaxillaires, 
et sur les côtés par les maxillaires, de sorte 
qu'elle est une véritable bouche de Truite ou 
de Salmonoïde. Elle a des dents sur plusieurs 
rangs à chaque mâchoire; elles sont disposées 
de manière que les plus courtes sont exté- 
rieures et que les plus longues sont intérieures. 
Les palatins, assez larges, n’ont que deux ou 
trois crochets sur le devant. Le vomer est 
lisse et sans dents. Les arceaux des branchies 
et les pharyngiens inférieurs ont quelques as- 
pérités semblables à celles des mächoires ; mais 
l'extrémité de la langue est lisse et charnue. 
Cette dentition est assez remarquable ; car 
celle des mächoires rappelle beaucoup la dispo- 
sition cles dents des Saurus; celle des palatins 
ressemble beaucoup à celles des Chauliodes. 
Les ouïes sont largement fendues; la mem- 
brane branchiostège est soutenue par cinq 


- 


CHAP. XXVIIL STERNOPTYX. 413 


rayons de forme différente ; les trois mitoyens 
sont fins comme des soies, les deux autres, 
éloignés l'un de l’autre et des précédents, sont 
arqués, aplatis, élargis et tout à fait résistants. 
L'arcade humérale se prolonge en avant sous la 
gorge en une petite carène terminée par une 
pointe; mais les huméraux sont loin d'avoir 
la complication des Argyropelecus. Les os 
du bassin se terminent de même en pointe. 
Les ventrales sont petites. Les interépineux 
ne laissent au - devant de la dorsale qu'une 
large crête triangulaire à bord dentelé, sur 
laquelle on ne voit qu'une seule épine, grosse 
et saillante, formant le bord postérieur de la 
lame triangulaire. Il y a des points argentés le 
long de la carène du ventre, le long de l’anale 
et. sous la queue. Les interépineux de l’anale 
se prolongent sous la base de la queue entre 
les deux feuillets d'une membrane triangulaire 
et transparente qui réunit la partie antérieure 
de cette nageoire au reste du corps: l'adipeuse 
est assez longue. 

On voit par cet exposé que le Sternoptyx 
est très-voisin du genre précédent : il en dif- 
fère cependant suffisamment par la composi- 
tion de sa mächoire, par les dents maxillaires 
et palatines, et par le nombre des rayons de 
la membrane branchiostège ; mais il montre 


AE LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


en même temps comment tous les poissons 
avec lesquels il a de nombreuses affinités, sont 
des Salmonoïdes, et comment on ne peut pas 
plus faire une famille particulière des Ster- 
noptyx et des Argyropelecus, qu'on ne peut 
séparer les autres sous-familles de Salmo- 
noïdes. M. Charles Bonaparte, qui a tenté ce 
travail, dit que les Sternoptygint ont la mä- 
choire formée par l'os maxillaire ; cela est vrai 
pour le Sternoptyx; mais cela n'est pas plus 
exact pour les Ærgyropelecus que pour les 
Scopelini. 

Le genre Sternoptyx dont nous venons de 
rétablir tous les caractères, a été fondé par 
Hermann; mais ce célèbre zoologiste avait 
néoligé les rayons branchiostèges et les ven- 
trales. Cette erreur de la description fit pla- 
cer très-singulièrement les Sternoptyx dans 
l'ordre des Apodes, entre les Xiphias et les 
Leptocéphales. M. de Lacépède, acceptant 
les caractères indiqués par Hermann, fit 
des Sternoptyx un ordre particulier de la 
division des Apodes, parce qu'il leur admet- 
tait un opercule branchial sans membrane. 
Bloch, dans son Système posthume, rangea 
aussi le genre Sternoptyx dans ce groupe des 
Apodes ; mais il l'associe au Chætodon ale- 
pidotus de Linné, dont il fait le Sternoptyx 


CHAP. XXVII. STERNOPTYX. 415 


Gardenti, de sorte que le genre se trouve 
composé de deux espèces, dont l'une est un 
Scombéroïde et l’autre un Salmonoïde. Je ne 
puis trop admirer la sagacité de M. Cuvier 
qui, dès la première édiüon du Règne ani- 
mal, ramena le Sternoptyx à la famille des 
Salmonoïdes, quoique à cette époque il füt 
encore obligé d'admettre que le poisson n'avait 
point de ventrales, et que les ouïes parais- 
saient formées d'une membrane sans rayons. 
Ce n’est qu'avec doute, dit-il, que nous pla- 
Le $ 

cons ici ce poisson que nous n'avons pas Vu; 
ses prévisions furent justifiées par les nou- 
velles observations quil put faire sur ce cu- 
rieux poisson, et que des anatomistes habiles, 
MM. Straus et Reisseissen, s'empressèrent d’en- 
voyer à M. Cuvier. 

Nous ne connaissons encore qu'une seule 
espèce de ce genre, qui vit dans le grand 
bassin de l'Atlantique et qu'il est difficile de 
se procurer, à cause de cette vie océanique. 


Le STERNOPTYX D HERMANN. 


(Sternoptyx diaphana, Hermann.) 


Il a le corps beaucoup plus trapu que les #rzy- 
ropelecus ; il est aussi beaucoup plus épais, et enfin, 
il est beaucoup plus polygonal. Si l’on place ce 


416 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 
poisson de manière à prendre pour l'axe du corps 
une ligne passant par le milieu de l'œil et le milieu 
de la queue, et que cet axe soit horizontal, on 
voit la bouche descendre presque verticalement; la 
mächoire inférieure et la membrane des branchies 
faire saillie au-devant de la bouche. L’extrémité de 
la ceinture humérale se termine en pointe, et le côté 
du polygone du corps, depuis la symphyse jusqu’à 
cet angle, est oblique en avant. La ligne du ventre 
descend en arrière, en faisant un angle presque droit 
avec celui-ci. Cette ligne est un peu plus courte 
que celle du côté précédent; puis du bassin jusqu’à 
l’extrémité de l’anale est un troisième côté, faisant 
avec le second un angle extrêmement obtus, de telle 
façon que la ligne de l’anale se relève peu. La courbe 
du dos remonte un peu obliquement, depuis l’ex- 
trémiié du museau jusqu'a la plaque osseuse de la 
dorsale. Le profil redescend ensuite le long de la dor- 
sale, en faisant quelques sinuosités. Le très-court 
tronçon de la queue, qui fait saillie au delà de ce 
polygone, a très-peu de hauteur. En mesurant donc 
la hauteur du tronc, depuis la base de la dorsale jus- 
qu'au ventre, on la trouve égale à la distance mesurée 
depuis le bout du museau jusqu'à la naissance de 
la queue, ou ce qui est la même chose, jusqu’à la 
fin du repli membraneux, qui est la trace de l’adi- 
peuse. L’axe du corps étant toujours horizontal, on 
voit que la tête est dirigée très-obliquement et portée 
en avant. La fente de l’ouie suit cette direction et 
le bord de l’opercule est juste sur la ligne tirée du 
pied de l’épine dorsale à l'angle saillant de la cein- 


CHAP. XXVII STERNOPTYX. 417 


ture humérale. L'oeil est grand ; son diamètre vertical 
est un peu plus long que l’horizontal, et celui-ci 
surpasse un peu la moitié de la longueur de la tête. 
L'intervalle qui sépare les deux yeux, est légèrement 
concave, Tout le dessus du crâne est lisse, mais 
il y a le long du bord de chaque orbite une crête 
sourciliaire, aiguë, dentée, qui va depuis la narine 
jusque sur la région mastoïdienne, où elle se ter- 
mine en une pointe mousse, relevée sur le crâne, 
Je vois au-devant de l'œil un très-petit rudiment de 
sous-orbitaire. Le préopercule borde tout à fait 
l'orbite; il descend très-obliquement de la région 
mastoidienne jusqu’un peu au-dessous de l’angle de 
la bouche, et se termine par deux pointes écartées en 
fourche ; la postérieure, qui suit à peu près le corps 
de los, mais en se portant un peu en arrière, est 
aussi grosse que le limbe ; l’épine antérieure est très- 
peute. L’opercule est une pièce tellement mince qu’on 
peut la dire membraneuse ; 1l est très-étroit, terminé 
en pointe vers le bas, et son milieu est relevé par une 
carène longitudinale. Au-dessous, je trouve un sous- 
operculetpointu vers le haut, un peu plus large en 
bas; 1l n’a guère que la moitié de la longueur de 
l’opercule. La fente de la bouche est médiocre. De 
très-petits intermaxillaires sans branche montante 
occupent la partie moyenne de l’arcade dentaire. A 
leur extrémité sont aruculés les maxillaires qui bor- 
dent tout le reste de la mâchoire supérieure. La 
bouche de ce Sternoptyx reprend donc la structure 
complète de celle des Salmonoïdes. La mâchoire 
inférieure à ses branches courtes et un peu arquées. 


22. 27 


AA S LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Le palais est assez large; aussi les palauns sont-ils 


beaucoup plus grands que ceux des 4rsyropelecus. 
Les mâchoires portent de très-petites dents courtes, 
serrées, sur plusieurs rangs, et les internes sont 
plus grandes que les externes. Cette denuition res- 
semble un peu à celle des Saurus. Si la singularité 
de ce poisson engage à décrire ses dents avec 
plus de détails, il faut ajouter qu’elles sont im- 
plantées, par rangées obliques, sur l'os, de ma- 
nière qu'on peut compter trois dents à la première 
série mitoyenne; quatre à la seconde; cinq à la 
troisième, autant à la quatrième, etc. Il n’y a sur 
les palatins que deux ou trois petits crochets, 
situés à l'extrémité antérieure de los. On voit donc 
que la denution des Sternoptyx est notablement 
différente de celle des Argyropelecus. La fente de 
l’ouie est assez grande; la membrane branchiostège 
se réunit sous la gorge en laissant un isthme large; 
elle n’a que cinq rayons, trois mitoyens, fins comme 
des soies ; les deux externes sont plus forts, aplatis 
et un peu arqués. La ceinture humérale est oblique 
comme la tête. On observe un surscapulaire assez 
grand, irrégulièrement triangulaire, plié ou caréné; 
un scapulaire grêle et pointu vers le bas; sa surface 
est toute guillochée; 1l en est de mème de celle de 
l’huméral, qui est étroit, qui descend jusqu'au-devant 
de la pectorale, mais qui n’a ni palette terminale, 
ni échancrure comme l’huméral des 4rgyropelecus. 
La pectorale est triangulaire et atteint à peine aux 
ventrales. Sur la cavité abdominale, qui est haute, 
comme dans tous ces petits poissons, on voit fa- 


CHAP. XXVIL STERNOPTYX. 419 


cilement les côtes, qui sont au nombre de sept ou 
huit au- devant des os du bassin ; ceux-ci sont ter- 
minés par une double épine, saillante au delà des 
téguments. Derrière eux sont insérées les très-petites 
ventrales, auxquelles MM. Straus et Reisseissen n’ont 
compté que trois rayons. Le long du ventre et au- 
devant des nageoires il y a dix petites fossettes, 
brillantes de l'éclat métallique le plus vif, et der- 
rière elles on voit un petit enfoncement où est 
percé l'anus. Au-dessus de cette ouverture, les 
parois abdominales, remarquables par leur éclat ar- 
genté, remontent obliquement à peu près jusqu'aux 
deux cinquièmes de la hauteur; puis, ces tégu- 
ments se portent à angle droit en arrière pour 
s'étendre sur la queue. Ils laissent un espace trian- 
gulaire, rempli par une membrane transparente et 
soutenue par les interépineux de lanale, qu’on 
voit quelquefois comme des cheveux descendre à 
travers cette membrane jusqu'aux rayons de cette 
nageoire. Cette partie transparente jusufie très-bien 
l’épithète donnée par Hermann à son poisson. Au 
de cet espace triangulaire, il y a trois fossettes nacrées 
ou argentées, puis On en trouve sous la queue et au 
delà de l’anale trois autres semblables. Tout le dessous 
de la queue, depuis l'anus jusqu’un peu en avant des 
fosseties caudales, est occupé par l’anale, sur laquelle 
il n’est pas difficile de compter les quatorze rayons 
larges, aplatis et rameux qui la soutiennent. La lame 
osseuse de la dorsale est haute, triangulaire, très- 
pointue ; son bord est dentelé. Il n'existe qu’un 
seul rayon osseux. On pourrait en conclure que les 


4920 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


premières apophyses épineuses des vertèbres ne se 
prolongent pas comme dans les Argyropelecus. La 
dorsale est basse, et n’occupe guère que la moitié 
de l’espace compris entre la caudale et l’épine. Le 
reph membraneux, vestige de l'adipeuse, est long et 
bas. La caudale est un peu échancrée. 


B. 5; D..9; A: 13; C. 25;:P..40; V. 3? 


Tout le poisson brille d’un bel éclat d'argent. Le 
dos est bleu très-foncé, presque noirûtre. L'intérieur 
de la bouche et des ouïes est couvert d’un nombre 
considérable de petits points pigmentaires noirs. J'ai 
déjà parlé des taches argentées et brillantes qui sont 
le long du sternum au-dessus de l'anus, de l’anale 
et sous la queue ; on en voit encore une très-bril- 
lante derrière l'huméral, un peu au-dessus de Pais- 
selle de la pectorale. Sur le haut du tronc, près de 
laruculauon des côtes, 1l y a aussi des taches trian- 
gulaires oblongues , plus brillantes que le reste du 

corps; mais je crois que ces dernières sont plutôt 
produites par des reflets. La caudale est couverte de 
nombreux petits points bruns. 

M. Dussumier qui a décrit les couleurs au moment 
où le poisson sortait de l’eau, dit que le dos était 
noir, avec des reflets irisés; les côtés bleus, avec 
de beaux reflets de nacre ; l'abdomen argenté, légè- 
rement teint d'azur ; l'œil bleu et argenté. 


Ce Sternoptyx fut trouvé à vingt-cinq lieues 
au nord de Sainte-Hélène ; il flottait renversé 
sur le côté, et avait été déchiré par quelque 


CHAP, XXVII. STERNOPTYX. 491 


autre poisson, de sorte que cet individu, 
long de deux pouces et un quart, n'est 
malheureusement pas très-bien conservé. 
Nous en possédons un autre, plus petit, 
qui a été pris en mer à la hauteur des Açores 
par M. Reynaud. Celui-là na qu'un pouce 
et demi de long; il n’est pas entier, car ül 
lui manque le haut de la tête et une partie 
des nageoires ; mais la bouche et les branchies 
sont très-bien conservées. M. CL Gay a aussi 
observé le Sternoptyx ; il m'a communiqué le 
dessin d'un individu qu'il a retiré de l'esto- 
mac d'un Requin, pris le 3 juillet 1832 par 
45° longitude ouest et 29° latitude nord ; 
ce qui montre que les Sternoptyx sont ré- 
pandus dans le vaste bassin de l'Atlantique. 
M. Cuvier a publié, dans le Règne animal, le 
dessin que M. Strauss a bien voulu faire pour 
lui sur l'original même de Hermann, con- 
servé dans le Musée de Strasbourg. Un autre 
professeur de cette ville, M. Reisseissen, avait 
également fait pour M. Cuvier une peinture 
coloriée fort exacte du même individu de 
Hermann , et ce célèbre anatomiste avait 
poussé la complaisance jusqu'à en faire une 
seconde image grossie presque du double, afin 
que l'on püt mieux observer les curieux détails 
des formes extérieures de ce poisson. Nous 


4223 LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 


connaissons donc parfaitement, grâce à la pu- 
blication du dessin de M. Strauss, l'animal qui 
a fait le sujet des premières observations de 
Hermann. Elles parurent en 1781 dans le ZVa- 
turforscher, partie 16, page 8, et partie 17, 
page 249. La description ne laisse pas que 
d'avoir de nombreuses inexactitudes, et l'in- 
correction du dessin qui l'accompagnait ne 
pouvait guère servir à donner aux naturalistes 
une idée juste de ce poisson. En comparant, 
en effet, cette gravure, qui a été copiée d'abord 
par Walbaum, dans son Artedius renovatus’, 
et ensuite par Bloch, dans l'édition de Schneï- 
der*, avec l'excellente figure de la planche 13, 
n.” 1, de la seconde édition du Règne animal, 
on a de la peine à croire que ces dessins aient 
été faits d'après le même individu. Je ne con- 
cois pas comment Hermann a dit que la mem- 
brane branchiostège n'existe pas. La carène 
dorsale n'est pas continue avec les deux crêtes 
sourciliaires. La description d'Hermann a été 
reproduite en abrégé dans les Observationes 
zoologicæ, publiées par Hammer en 1804. Ce 


Sternoptyx avait été pris sur les côtes de la 
Jamaïque. 


CHAP. XXVIIL. ODONTOSTOMES. 423 


E. Du genre ODONTOSTOME. 


Ce genre est une création de M. le docteur 
Anastase Cocco. Il a été adopté par le prince 
de Canino ; mais ni l'un ni l'autre de ces au- 
teurs ne l'ont suffisamment caractérisé. Ce sont 
des poissons qui doivent venir à la suite des 
Scopèles, parce que l'arcade supérieure de la 
bouche est entièrement formée par l'inter- 
maxillaire, et que celui-là porte seul les dents 
externes : il n'y en a aucune sur le maxillaire ; 
d’ailleurs la mâchoire inférieure, les palatins, 
le chevron du vomer sont armés de dents 
toutes mobiles, qui se redressent comme 
par un mouvement élastique, quand on les 
abaisse. La peau qui enveloppe tous ces os, 
nourrit des germes, évidemment destinés 
à remplacer les dents que le poisson doit 
perdre si fréquemment. Elles sont remarqua- 
bles par leur forme comprimée, par les den- 
telures de leur carène et par leur extrémité 
dilatée en un petit fer de lance, dont le talon 
est une pointe très-aigué. La langue n'a aucune 
dent ; mais il y a de petites äpretés le long du 
corps de lhyoïde. Nous ne connaissons encore 
qu'une seule espèce dans ce genre, qui est en 
outre très-remarquable par la grandeur de son 


424 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


œil, et surtout par la paupière adipeuse qui le 
recouvre. [Il est possible que ces particularités 
ne soient que des caractères spécifiques. 


L'OponTosroME BaALBo. 


(Odontostomus hyalinus , Cocco.) 


Un des plus singuliers poissons de cette fa- 
mille, est celui que M. Risso a décrit sous le 
nom de Scopèle Balbo. 


Le corps est très-comprimé ; la tête est grosse; le 
museau est développé surtout à cause de la gran- 
deur et de la grosseur des branches de la mâchoire 
inférieure. L'épaisseur du corps est à peu près le 
quart de la hauteur, qui est comprise six fois dans 
la longueur totale. Celle de la longueur de la tête 
surpasse un peu le cinquième de cette même lon- 
gueur. Les yeux sont grands, tellement rapprochés 
l'un de l'autre que l'intervalle qui les sépare n'est 
guère que Île quart du diamètre de lorbite. Ils sont 
protégés par une sorte de paupière adipeuse , attachée 
au bas de l'œil, et formant ainsi sous l'organe une 
sorte de bourse, qui tend à rendre la vision supérieure 
en reportant l'œil sur le haut de la tête, quoique 
cet organe soit logé dans un orbite latéral et sur une 
tête excessivement comprimée. Je n'ai pas encore 
rencontré de disposition pareille dans aucun autre 
poisson. Il en résulte que le diamètre vertical de 
l'orbite est d’un uüers plus grand que l’horizontal. 
Les sous-orbitaires sont excessivement minces et en 


CHAP. XXVIIL. ODONTOSTOMES. 495 


quelque sorte perdus dans les téguments adipeux 
qui couvrent la joue. La distance de l'œil au bout 
du museau est égale à son diamètre verucal. Les 
deux ouvertures de la narine sont petites, rappro- 
chées et au milieu de cet espace. La gueule est très- 
largement fendue. La mâchoire supérieure est bor- 
dée par des intermaxillaires grèles et étroits, armés 
de petites dents égales, crochues et recourbées en 
arrière, Le maxillaire est également un os grêle, 
couché le long de cet intermaxillaire et élargi en 
une pelite palette près de l'extrémité, il n’a point 
de dents. Les palauns sont armés de dents longues, 
comprimées, tranchantes, pointues et triangulaires 
à l’extrémuté. Cette pointe se recourbe pour se por- 
ter un peu en avant; ce qui donne une double 
courbure à la dent. Celle qui est à l'extrémité de 
chaque palatin est beaucoup plus longue que les 
autres. J'en vois une isolée et courte, mais très- 
pointue sur le chevron du vomer, tout près de 
l'extrémité. J'ai déjà dit que les branches de la mâ- 
choire inférieure sont remarquables par leur largeur 
et leur épaisseur ; elles le sont plus à la symphyse 
qu'a l’aruculation. Cette mâchoire est armée de 
dents longues et crochues, un peu courbées en 
arrière, pointues à l'extrémité, avec un peut talon 
en arrière et près de la pointe. Le bord antérieur 
est finement dentelé. Ces dents, si remarquables par 
leur forme, sont, comme les palatines, implantées 
dans la gencive. Elles sont mobiles. Quand on les 
abaisse, elles se redressent vivement. Il semble qu’un 
ligament élastique soit destiné à les relever. Ce qui 


426 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


ajoute encore à l’étonnante disposition de cette den- 
uuon, c’est que la nature ait armé de dents aussi 
caduques la gueule d’un poisson sans doute très- 
vorace. On voit au pied de chaque dent palaune, 
comme sur le bord interne de la mâchoire, des 
bourses contenant des dents de remplacement. Quant 
aux rapports de longueur entre ces crochets, 1l y 
en a deux très-petits au-devant du iroisième; le pre- 
mier est même beaucoup plus court que le second. 
Le quatrième est le plus long ; le cinquième égale le 
troisième ; le sixième et le septième diminuent gra- 
duellement. À la base de chacune des grandes dents 1l 
en existe une petite, implantée solidement sur los de 
la mâchoire. Les pharyngiennes sont courtes, poin- 
tues et coniques, insérées sur le côté interne de l'os, 
de manière à s'enchevêtrer. La langue, qui est extrè- 
mement comprimée, n’a point de dents, maïs on sent 
quelques âpretés le long de la carène de l’hyoïde ; il 
y a quelques petites épines à son extrémité. Les ouïes 
sont très-largement fendues ; les peignes sont courts, 
et 1] n’y a pas de râtelures sous le devant de l’arceau. 
On remaraue une très-petite branchie operculaire. 
Quant à la membrane des ouies, elle est courte et 
soutenue par des rayons espacés, entièrement ca- 
chés sous les branches maxillaires. Le préopercule 
remonte verticalement de l’angle de la mâchoire 1n- 
férieure au mastoïdien par un limbe ou une carène 
osseuse, étroite, la seule portion visible de cet os. 
L'opercule est très-mince, quadrilatère, plus peut 
que le sous-opercule, qui est à peu près de mème 
forme, mais un peu échancré vers le bas. L'inter- 


CHAP. XXVIIL. ODONTOSTOMES. 497 


opercule est excessivement peut. La ceinture humé- 
rale se montre sous la peau en une large pièce trian- 
gulaire, portant tout près de la carène du ventre une 
pectorale, dont les rayons postérieurs sont à peu 
près aussi longs que les antérieurs. Cette nageoiïre 
s’abaisse quand elle s’écarte; mais elle ne peut pas 
se rapprocher des parois abdominales. La ventrale 
est assez grande, à peu près au milieu de l’espace 
entre l’anale et la nageoïre de l'épaule. La première 
dorsale est triangulaire; elle répond à la ventrale. La 
seconde dorsale, assez éloignée, est située au-dessus 
de la fin de l’anale; celle-ci est longue et taillée en 
lame de-faux. La caudale, fourchue, a des lobes 
étroits, précédés d’un assez grand nombre de petits 
rayons qui s’avancent en dessus et en dessous sur 
le tronçon de la queue. 


B. 8; D. 12; À. 35; C. 27; P. 12; V. 9. 


Le poisson me paraît entièrement dépourvu d’é- 
cailles. La peau est chargée de nombreux points pig- 
meniaires noirs et souvent étoilés. La couleur est 


argentée, lavée de rose pâle, comme couleur de 
chair. 


Le Muséum possède un exemplaire un peu 
desséché, qui lui a été envoyé par M. Risso, 
pour nous faire connaître sa Scopèle Balbo : 
il est long de cinq pouces. Nous en avons 
recu depuis un second individu très - bien 
conservé que M. le docteur Coste s'est pro- 
curé à Nice. Cest une des précieuses espèces 


498 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


que nous devons aux recherches de cet habile 
physiologiste : l'individu est long de sept 
pouces. Nous sommes donc bien sürs de con- 
naître le curieux poisson figuré par Risso dans 
les Mémoires de l’Académie de Turin: et re- 
produit dans lIchthyologie de Nice ; mais 
c’est aussi, sans aucun doute, quoique la fi- 
gure n’en soit pas très-bonne, l'Odontostome 
transparent figuré par le docteur Cocco* 
dans son Mémoire sur les Salmonoïdes. Enfin, 
le poisson a reparu sous le même nom dans 
lIchthyologie italienne. Je suis obligé de 
dire que la figure ne nous fait pas aussi bien 
connaître ce scopéloïde que d’autres du même 
ouvrage. L'espèce a été dédiée par Risso au 
ministre de linstruction publique du Pié- 
mont, M. Balbo. L'auteur parle de la rapidité 
de sa natation, de la vivacité de ses mouve- 
ments. [Il dit qu'il habite les profondeurs de 
la mer de Nice, ne s'approchant que rarement 
du rivage. La femelle fraie en été sur les plages 
couvertes de galets. 


« 
_ 


LRisso , Académie des sciences de Turin, t. XXV, p. 272 
tab. 10, fig. 3. 
2. Cocco, Lettere su Salm., tab. #, fig. 2. 


CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 429 


F. Des Scorèces (Scopelus). 


Après avoir caractérisé les Gonostomes, les 
Chauliodes et les Odontostomes, nous arrivons 
à parler des Scopèles, dont le caractère distinc- 
tif et essentiel repose sur la longueur de l'inter- 
maxillaire qui borde toute l'arcade dentaire et 
s'étend jusqu'au delà de l'angle de la commis- 
sure. Le maxillaire, caché derrière lui, est pres- 
que aussi long; c'est un petit osselet grêle et sans 
dents. Celles des machoires sont petites, pres- 
que toutes égales; elles sont en râpe très-fine 
sur les palatins; mais le vomer n'en a aucune; 
par conséquent les dents vomériennes des 
Odontostomes caractériseront autant ce genre, 
comparé à celui des Scopèles, que la forme 
singulière de leurs dents mobiles et allongées. 
Si les deux genres que je viens de nommer 
sont ainsi séparés l’un de l'autre, ils ont, au 
contraire, des affinités sensibles par la res- 
semblance de leurs intermaxillaires ; elle lie 
les Scopèles aux Chauliodes et aux Gonos- 
tomes; ce qui place les Scopèles, que je viens 
de caractériser, dans la famille des Salmo- 
noïdes. | 

Nous connaissons un assez grand nombre 
d'espèces de ce genre, dont une habite les 
mers d'Angleterre et de Norwége; les autres 


430 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


sont abondantes dans la Méditerranée. Deux 
d’entre elles furent d’abord portées à la con- 
naissance des naturalistes par les ouvrages de 
M. Risso. Cet ichthyologiste les placa dans un 
genre dont il ne connaissait point du tout les 
poissons et fort peu les caractères, celui des 
Serpes ou Gasteropelecus. I le composa d'une 
Serpe microstome,; qu'on n'aurait jamais pu 
déterminer, si nous n'en avions recu des exem- 
plaires étiquetés de la main de M. Risso. Sans 
ces précieux documents, aucun naturaliste 
n'aurait pu débrouiller les confusions multi- 
pliées sous lesquelles il avait caché ce poisson. 
Les deux autres espèces appartiennent au 
genre dont nous traitons. Lorsque M. Cuvier 
vint à rétablir le véritable genre de Bloch, 
et à reconnaître que la Serpe microstome 
constituait un genre tout particulier, nayant 
aucun rapport avec le poisson de Bloch et 
la Serpe Humboldt ou la Serpe crocodile 
qui lui était associée, cet illustre et habile 
maître constitua le genre des Scopèles. J'ai 
déjà dit comment il ne l'avait pas suflisam- 
ment caractérisé, ce qui explique pourquoi 
les ichthyologistes qui examinaient, sur les 
bords de la Méditerranée, ces nombreux petits 
poissons, ont cru devoir, dans l'incertitude 
où les laissait la diagnose incomplète du 


CHAP, XXVII. SCOPÈLES. 431 


Règne animal, établir plusieurs genres que 
nous n'avons pas adoptés. 

Ces petits Scopèles paraissent nager avec 
rapidité; malgré leur petitesse, ils sont très- 
courageux ; ils dévorent les petits mollusques 
et les radiaires. Quelques espèces paraissent 
vivre en société; les unes se tiennent dans des 
profondeurs assez considérables, les autres 
habitent de préférence les rivages. Ils fraient 
sur les plages couvertes de galets; leurs œufs 
sont nombreux, d’un beau jaune, et contenus 
dans des sacs ovariens clos. M. Risso assure 
qu'ils éclosent très-promptement. 


Le Scorèëze DE HuMBoOLDT. 


(Scopelus Humboldti, Cuv.) 


Je suis bien sûr de la détermination de cette 
espèce, puisque je la donne d’après les exem- 
plaires qui ont servi à M. Cuvier lorsqu'il a 
établi le genre dont nous nous occupons. Ils 
avaient été envoyés au Cabinet par M. Risso, 


qui les donnait pour types de la Serpe Hum- 
boldt. 


C’est un poisson à museau court et obtus, à grosse 
tête, à corps élevé de l'avant, et tellement atténué 
vers la queue que la hauteur près de l'insertion de 
la caudale n’est guère que le uers de celle du corps, 


432 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


mesurée auprès de la nuque, laquelle est le sixième 
environ de la longueur totale. Cette hauteur, portée 
sur la tête, atteint au bord du préopercule. La lon- 
gueur de la tête est quatre fois et un quart dans la 
longueur totale. L'œil, remarquablement grand, 
est placé tout près de l’extrémité du museau ; le 
cercle de l'orbite entame la ligne du profil. Le dia- 
mètre est un peu plus grand que le tiers de la 
longueur de la tête. Les sous-orbitaires sont très- 
étros et caverneux ; le bord est relevé près du 
globe, de manière à le sertir par une petite lamelle 
verticale. Je ne vois point de sourcilier. [intervalle 
des deux yeux est égal à peu près au diamètre. Une 
crête verticale s'élève du fond de la goutuère fron- 
tale, et va rejoindre l’extrémité de la très -courte 
branche montante des intermaxillaires. Cette crête 
est cachée, dans l’état frais, par la peau qui revêt tout 
le crâne; elle le rend, par conséquent, caverneux. 
De chaque côté d'elle, on trouve les deux petits os 
du nez et la narine, qui est, par conséquent, placée 
tout près de l’extrémité du museau. La bouche est 
grande et fendue au dela de l'œil. La mâchoire in- 
férieure dépasse un peu la supérieure; son bord 
dentaire est un peu concave ; il correspond par cette 
forme à la courbure de l’intermaxillaire. Cet os qui 
borde toute la mâchc.'e est extrêmement étroit; 1l 
n'a pas de lèvre. Le maxillaire, un peu élargi en ar- 
rière, est simple; je ne lui vois pas d’os supplémen- 
taire. Il a son bord relevé en gouttière, et appliqué 
le long de l'intermaxillaire. L'autre partie plate de 
Vos se cache sous les sous-orbitaires. Les branches 


CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 433 


de la mâchoire inférieure sont assez larges, rendues 
caverneuses par deux longues arêtes longitudinales. 
La langue est réduite à un très-court tubercule lisse 
et sans dents, faisant une saillie assez forte dans la 
bouche quand la gueule est ouverte. La longueur des 
branches de lhyoïde et des ratelures des branchies, 

rappelle tellement celle des Anchois, qu'elle n'ex- 
plique bien pourquoi les pêcheurs vendent ces peuts 
poissons pêle-mêéle avec les Melettes. On pourrait 
dire, avec assez de justesse, que le museau d’un Sco- 
pèle est précisément l'inverse de celui d’un Anchois, 
et que la nature a autant raccourci l’ethmoïde, et par 
conséquent les os qui viennent y prendre appui, 
qu’elle l'a allongé et rendu saillant dans l’'Anchois. 
Les dents sont d’une extrême petitesse, nombreuses 
et sur plusieurs rangs aux deux mächoires. Il y a 
une bandelette étroite sur les palatins et une plaque 
oblongue sur les ptérygoïdiens ; je n’en vois pas 
au vomer, qui est certainement lisse et sans dents. 
Les pharyngiens supérieurs et inférieurs en sont 
tout hérissés. Cette dentition rappelle donc à quel- 
ques égards celle des Saurus. Une autre ressem- 
blance que les Scopèles ont avec ces poissons, 
se trouve dans la grandeur des sous - opercules. 
En effet, nous voyons derrière l'œil un préoper- 
cule étroit descendre verticalement jusqu'a l'angle 
de la mâchoire inférieure. L’opercule est placé sur 
le haut : il est mince, un peu convexe et n’atteint 
guère qu'a la moitié de la joue. L'autre poruüon 
est en partie cachée par le sous-opercule, mais 
l'interopercule contribue à compléter aussi la clôture 


22. 28 


434 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


de l’espace assez large qui est au-devant du sous- 
opercule. Les ouïes sont très-largement fendues. La 
membrane branchiostège est entièrement cachée 
entre les branches de la mâchoire inférieure, qui se 
touchent quand la gueule est fermée. Il y a une 
petite branchie operculaire, mais je ne vois pas que 
la membrane branchiostège remonte aussi haut sous 
l’opercule que celle des Saurus. La dorsale est insé- 
rée au dela des ventrales et à peu près aux deux 
cinquièmes de la longueur du corps : elle est petite 
et arrondie. L’adipeuse semble formée de plusieurs 
filets très-fins et rapprochés. L’anale est assez éten- 
due; les pectorales atteignent presque à la ventrale. 
La caudale est fourchue. J’appelle l'attention du lec- 
teur sur ce caractère, parce que j'ai eu le tort de 
laisser représenter, dans le Règne animal , le Scopèle 
avec une caudale arrondie. 


B. 9: D. 14; C. 25; A. 20; P. 148; V. 8. 


Les écailles sont petites, caduques, mais assez 
épaisses. La couleur est rembrunie sur le dos, glacée 
d'argent en dessous, et les opercules sont très-bril- 
Jants. Des points enfoncés, argentés ou dorés, couvrent 
comme de nombreux stigmates le dessous du corps 
et des màchoires. Il y en a un seul rang de chaque 
côté de l’anale, lequel semble se porter assez régu- 
lièrement tout le long du ventre jusque sous la 
gorge, et même jusque près de l'extrémité de la 
mâchoire inférieure; puis il y a plusieurs de ces 
points épars sur le tronc, sur l’opercule, et quel- 
ques-uns existent même sur les côtés de la queue. 


CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 435 


La longueur des plus grands exemplaires est 
de trois pouces. 

Outre ceux reçus de Nice, par M. Risso, 
jen vois d'autres venus du même endroit, 
par M. Laurillard. Nous en avons aussi de 
Naples, par M. Savigny, et des îles d'Hyères, 
par M. Lesueur. 

Ce que j'ai dit au commencement de cette 
description explique pourquoi j'ai commencé 
par décrire cette espèce, quoiqu'elle ne soit pas 
la plus anciennement connue : c'est la Serpe 
Humboldt, figurée d'une manière assez recon- 
naissable dans la première édition de l'Ichthyo- 
logie de Nice’. Le même auteur en a reproduit 
une figure et une courte description dans son 
Mémoire sur les Scopèles, inséré dans le Re- 
cueil de l'Académie des sciences de Turin’; 
et, enfin, on la vit reparaître dans la nouvelle 
édition de lIchthyologie de Nice°. Il ne me 
parait pas douteux que le Scopèle de Benoît, 
très-bien représenté dans la Faune italienne 
du prince Bonaparte, n'appartienne à l'espèce 
dont nous parlons. On aurait conservé plus de 
doute, si lon n'avait eu à s'appuyer que sur 


1. Risso, Ichthyol. de Nice, p. 358, pl. 10, fig. 38. 

2. Risso, sur les esp. du genre Scop., Acad. des sc. de Turin, 
t. XXV, tab. 10, fig. 2. 

8. T. HIT, p. 467, n.° 375. 


436 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


la figure donnée par M. Cocco’, dans sa lettre 
sur les Salmonoïdes. Je serais aussi fort tenté 
de rapporter à notre poisson le Wyctophum 
punctatum de Rafinesque. Toutefois je ne 
dirai que très-peu de mots d'une figure aussi 
vague ; mais ce que je ne puis admettre, c’est 
que le Myctophum punctatum de la Faune 
italienne soit de la même espèce que le pois- 
son de Rafinesque. Celui-là me paraît consti- 
tuer une espèce tout à fait particulière. 


Le SCOPÈLE DE PENNANT. 


(Scopelus Pennantii, nob.) 


Les côtes d'Angleterre nourrissent un Sco- 
pèle, qui a été déjà décrit par Pennant, et 
que les ichthyologistes anglais ont retrouvé 
depuis. Je n'ai malheureusement pas vu ce 
poisson; je regrette de ne pas mieux connaître 
encore une espèce de la Manche. Toutefois, 
les caractères que me fournissent les travaux 
des naturalistes anglais, ne me laissent aucuns 
doutes. 


Elle est assez semblable au Scopèle de Humboldt. 
À en juger cependant par la figure de M. Clarke, 


1. Cocco, Leit. su Salm., p. 12, tab. 2, fig. 4. 


CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 437 


la queue serait beaucoup plus grêle et plus étroite, 
mais M. Yarrell ne présente pas ce caractère aussi 
tranché. La dorsale est reculée sur l'arrière du dos. 
Les ventrales sont petites et très-rapprochées de 
l’anale. L’adipeuse est très-basse. 


Dans la figure donnée par M. Clarke, les 
premiers rayons de l’anale s'allongeraient un 
peu, et laisseraient croire que cette nageoire 
est coupée en faux : elle est représentée plus 
courte et plus égale par M. Yarrell. Ce qu'on 
peut dire des autres caractères du poisson 
ressemblerait à tout ce que nous avons 
observé sur notre premier Scopèle. Cette 
espèce parut d'abord dans la Zoologie bri- 
tannique de Pennant; mais, par une incon- 
cevable confusion, il y rapporta toute une 
synonymie qui convient à l'Argentine. Je 
vois que, dans l'édition de 1769, Pennant 
avait eu Communication de son petit poisson 
par Brunnich. Celui-ci l'avait trouvé sur les 
côtes de Shepy. Pennant parait en avoir eu 
un second exemplaire qui fut pris dans le 
comté de Flinshire, près de Downing. M. Law 
serait, d'après l'ouvrage de M. Yarrell, Le second 
naturaliste anglais qui ait vu ce petit poisson : 
il l'a pêché aux Orkneys. Un troisième obser- 
vateur, M. William Walcott, l'aurait égale- 
ment observé sur le rivage près d'Exmouth. 


438 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Enfin, on trouve dans le Magasin d'histoire 
naturelle une notice sur un quatrième indi- 
vidu pris dans le Firth de Forth à Portobello. 
Il est fâcheux que ces habiles observateurs 
aient consacré dans leurs récents écrits le nom 
d'Argentine, cette dénomination tendant à 
continuer la confusion faite par Pennant. 


Le SCOPÈLE BORÉAL. 


(Scopelus borealis, Nilsson.) 


Je trouve, dans le Prodrome de FTchthyo- 
logie scandinave de M. Nilsson, l'indication 
d’un Scopèle sous le nom que je lui conserve. 
Bien que l'auteur cite la Zoologie britannique 
de Pennant, il rapporte encore à son espèce 
la figure qu'on trouve dans les écrits de la 
Société d'histoire naturelle de Copenhague. 
L'habile ichthyologiste que je cite, dit de son 
poisson 

que la tête est assez grosse; que le museau est court 


et obtus; que la mâchoire inférieure monte au-devant 
de la supérieure, et que les yeux sont grands. 


Ces observations faites sur la nature par un 


naturaliste aussi distingué que M. Nilsson, se 
rapportent parfaitement à la figure que j'ai ci- 


1. T. 11,2. partie, 1193, ‘tab. 1, fig. 2. 


CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 439 


tée plus haut, et elles me font croire que le pois- 
son des côtes de Norwége, n'est pas le même 
que celui des côtes d'Angleterre : ce serait une 
espèce voisine de celle décrite par MM. Cocco 
et le prince Bonaparte sous les noms d'Zchthyo- 
coccus et de Sc. Risso. Elle diffère du Scopèle 
de Pennant, parce que la tête est beaucoup 
plus haute et le front beaucoup plus convexe; 
que les yeux sont beaucoup plus grands; que 
les ventrales, éloignées de l’anale, sont plus 
rapprochées des pectorales. Le reste n'offrirait 
pas de différence sensible. Cette troisième es- 
pèce vient des côtes de Norwése : elle est 
conservée dans le Musée de Berghem. 


Le ScoPÈèLE DE MaAuURroOLICO. 


(Scopelus Maurolici, nob.) 


Une espèce de la Méditerranée, que je n'ai 
point vue, mais qui se rapproche à plusieurs 
égards de celle des côtes d'Angleterre, est le 
Maurolicus amethystino-punctatus de MM. 
Cocco et Bonaparte. Cette espèce a, comme 
le Scopèle de Pennant, 


s ventra reculées auprès ‘anale: la dorsale 
les ventrales reculée de 1 : 

sur l’aplomb de ces nageoires paires postérieures est 
donc aussi rejetée en arrière. Elle en diffère parce 
que le museau est concave; que l'œil est un peu 


440 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


plus éloigné ; d’ailleurs, les autres caractères de forme 
et de couleur rentrent dans tout ce que nous avons 
observé précédemment. Toutefois, je suis obligé 
d'observer que je donne les caractères d’après la 
figure de la Faune italienne, qui me paraît infiniment 
meilleure que celle de M. Cocco.1 


D. 10 ; À. 17; C. 23; P. 9; V. 6. 

En réformant le genre Maurolicus, j'ai con- 
servé à l'espèce le nom du littérateur italien 
distingué auquel on avait voulu dédier ce 
genre. 

Le ScoPrèLe DE Cocco. 


(Scopelus Coccoi, Ch. Bon.) 


Je trouve dans la Faune italienne une 
espèce de Scopèle dédiée à M. Cocco. 
Elle ressemble beaucoup, par sa queue grèle, au 
poisson de M. Lesueur; mais elle me paraît s’en 
disuinguer parce que ne serait plus longue et 


les pectorales beaucoup plus petites. L'œil est éga- 
lement très-petit. 


Le SCOPÈLE DE TENORE. 
(Scopelus Tenorei, Ch. Bon.) 


Le prince Charles Bonaparte a dédié au sa- 
vant botaniste de Naples, M. Tenore, le petit 


1. Cocco, Lett. su Salm., tab. 4, n.° 12. 


CHAP. XXVII. SCOPÈLES. AAA 


poisson que M. Cocco appelle Maurolicus 
attenuatus*'. I me paraît assez voisin du Sco- 
pelus Poweriæ ; 
mais il a cependant le corps plus allongé; le mu- 
seau plus pointu, plus droit et sans concavité. Les 
ventrales sont insérées plus en avant et éloignées de 


l'anale. Les yeux ont le quart de la longueur de 
la tête. 


D. 12; A. 153 C. 28; P. 93; V. 6. 

Autant que je puis en juger par la descrip- 
tion incomplète que M. Risso a donnée de 
son, Scopelus angustidens, je ne m'étonnerais 
pas que l'espèce de M. Rüisso n'appartint à 
notre Scopelus Tenore, puisqu'il lui donne 
un museau pointu. 


Le ScoPÈèLE DE PowEr. 


(Scopelus Poweriæ, nob.) 


Parmi les très-petits poissons que M. Rey- 
naud nous à rapportés des plages de la Mé- 
diterranée , nous avons trouvé une espèce 
remarquable 

par son petit museau pointu; son profil un peu con- 

cave. Il a d’ailleurs les caractères de nos autres Sco- 

pèles; car je me suis assuré de la présence des dents 


du palais. 


1. Cocco, Lett. su Salmonoïd., p. 83, 1. 4, fig. 13. 


442 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 
DA Mayer: 


La couleur est un bleu noirâtre sur le dos, avec 
deux rangées de points argentés le long des flancs 
et sous les mâchoires. 


Je crois retrouver dans cette petite espèce, 
dont je ne possède que deux exemplaires 
longs de douze à quinze lignes, l'{chthyococ- 
cus Poweriæ; car nos individus ressemblent 
parfaitement à la figure que j'observe dans la 
Faune italienne. 

Il se distingue du Scopelus Maurolci, 
parce qu'il a le museau moins creux et les 
ventrales plus éloignées de l’anale. Il a le corps 
moins long que le Sc. Tenore, et celui-ci se 
distingue par son museau tout droit. 


Le SCOPÈLE LUMINEUX. 


(Scopelus metopoclampum , nob.) 


Le prince Charles Bonaparte a envoyé au 
Muséum un poisson étiqueté par lui sous le 
nom de Myctophum metopoclampum. Cest 
un poisson si voisin du Scopelus Humboldtr, 
qu'il faut y regarder avec le plus grand soin 
pour l'en distinguer. 

La différence la plus sensible que je lui trouve 
porte sur ce que le corps est plus trapu, ce qui ré- 


/ 


CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 443 


sulte d’une plus grande hauteur du tronçon de la 
queue ; elle égale la moiué de la hauteur du tronc, 
mesuré près de la nuque; elle est, par conséquent, 
presque double de celle de l'espèce précédente. Le 
maxillaire est aussi beaucoup plus pointu. Le mu- 
seau est plus large. La dorsale est plus haute; les 
pectorales me paraissent un peu plus courtes ; les 
ventrales plus longues; la caudale moins fourchue ; 
l’anale est aussi moins étendue sous la queue. 
B. 9; D. 12; A. 14; P. 40; V. 8. 

Les écailles sont aussi fortes et à peu près dans 
le même nombre, c’est-à-dire, qu'il y en a une 
quarantaine entre l’ouie et la caudale. La couleur est 
rembrunie, presque noirâtre sur, le dos; les points 
brillants du dessous du corps sont argentés, passant 
au bleu. Je n’en vois aucun qui soit doré. Il n’y en 
a pas sur les branches de la mâchoire inférieure. 
Les joues brillent d’un bel éclat argenté. L'intérieur 
des opercules est d’un noir très-foncé. 


L'exemplaire que les collections nationales 
tiennent du prince de Canino a trois pouces 
et demi: il vient du canal de Messine. M. Gui- 
chenot a trouvé cette même espèce sur les 
côtes de l'Algérie ; il a cru retrouver en elle 
le Scopelus Humboldtr. 

Je n'ai pu rien voir, sur les exemplaires 
conservés dans l'alcool, de ce singulier appa- 
reil lumineux couvrant le devant du museau 
dans cet espace qui est deux fois aussi 


444 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


. 
grand que l'œil. Ce ne serait pas le premier 
exemple d'un poisson qui aurait quelque 
partie du corps phosphorescente, comme la 
nature l'a fait chez un si grand nombre d'in- 
sectes. Nos lecteurs peuvent se souvenir que 
jai signalé, d’après les observations de M. 
Reinwardt, un Hémiramphe qui porte à l'ex- 
trémité du museau une vésicule phosphores- 
cente et très-brillante. 


Le ScoPÈèLE DE RAFINESQUE. 


(Scopelus Rafinesquii, nob.) 


Je dois aussi à la bienveillance du même 
naturaliste la facilité de décrire d'après nature 
son Myctophum Rafinesquir. 

Le poisson ressemble au précédent par son maxil- 
laire étroit et pointu; par sa queue haute; mais 1l 
s’en distingue parce l'œil est sensiblement plus petit; 
son diamètre étant quatre fois et quelque chose dans 
la longueur totale. La dorsale et l’anale sont plus 


hautes. La première est plus étendue. Les ventrales 
sont plus courtes. 


B. 9; D..16; C. 25; À. 14; P. 12; V. 8. 

Les écailles sont aussi grandes. La couleur est 
brunâtre, d’un argenté bleuâire sous les mächoires 
et sur les opercules. Le dedans des ouïes est brun. 
Les points sont beaucoup plus petits. 


M. le prince de Canino en à donné une 


CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 445 


figure dans l’Ichthyologie italienne. L'espèce 
aurait, comme la précédente, le devant du 
front phosphorescent. 


Le SCcoPÈLE DE GEMELLARO. 
(Scopelus Gemellari, Ch. Bon.) 


Je trouve figuré dans l'Ichthyologie ita- 
lienne, sous le nom de Myctophum Gemel- 
lari, un poisson 


qui a l'œil aussi grand que le Scopelus melopo- 
clampum ; mais qui me paraît s’en disüinguer par une 
anale plus courte, des ventrales plus larges, des 
écailles un peu plus grandes, et le corps un peu 
plus étroit. 


C'est d'ailleurs une espèce très-voisine, qui 
a l'espace interoculaire étroit, et phospho- 
rescent. 


Le ScoPÈLE DE CANINO. 


(Scopelus Caninianus , nob.) 


Je vois, dans la Faune italienne, un Sco- 
pèle qui est remarquable 


par la grandeur de son œil ; la longueur de son anale; 
la largeur de sa dorsale; qui a le corps trapu, haut 
de l'avant et étroit en arrière. Ce Scopèle a, d’après 
les observations du prince de Canino, un rudiment 
d'appareil lumineux sur l'œil; c'est là ce qui na 


446 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


démontré qu on ne peut pas conserver le genre Mryc- 
tophunr, puisque nous voyons l'appareil lumineux 
de certaines espèces diminuer graduellement. 


Je considère ce petit poisson comme nou- 
veau, à cause des caractères que je viens d’in- 
diquer. Je ne puis partager l'opinion, même 
en ÿ ajoutant un point de doute, que ce soit 
le Myctophum punctatum de Raïinesque, à 
cause de la forme générale du dsrps, de la 
position avancée des ventrales. Je crois l’es- 
pèce voisine de celle des côtes de Norvvége ; 
mais elle en diffère par la longueur de son 
anale et par plusieurs autres caractères. 


Le ScoPrèLe DE Risso. 


(Scopelus Rissoi, Cocco.) 


Une espèce dédiée à M. Risso par le na- 
turaliste de Messine, qui nous a fait connaître 
le plus grand nombre de ces petits poissons, 
est remarquable par sa forme raccourcie. 


La hauteur fait le uers de la longueur totale; elle 
surpasse un peu la longueur de la tête. L’œil est 
grand; son diamètre égale presque la moitié de la 
joue. La pectorale atteint jusqu’à l'extrémité de 
la ventrale. L’anale est longue et basse. Les pre- 
muers rayons de la caudale sont peuts et redressés, 
tellement qu'ils ressemblent beaucoup aux épines 


CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 447 
longues et détachées que nous trouverons dans l’es- 
pèce suivante. 

B.°9:°D: 15; À: 18; C. 25; P.153: V8 

Les écailles sont beaucoup plus hautes que lon- 
gues. Nous en comptons trente-cinq environ le long 
de la ligne latérale, qui est fortement marquée par 
une suite de points noirûtres. La couleur est un bleu 
noirâtre sur le dos, assez nettement séparé du blanc 
argenté dont brillent les flancs et le ventre. On re- 
trouve facilement les stigmates de tous ces petits 
poissons, parce qu'ils sont entourés d’un cercle noir. 


Il y a dans les collections nationales plu- 
sieurs exemplaires de ce poisson ; ils ont tous, 
à peu de chose près, deux pouces de longueur. 
Nous devons cette jolie espèce à M. Benoît, 
naturaliste de Messine, qui a donné plusieurs 
autres poissons fort intéressants. 

Cette espèce n'est pas éloignée de mon Sco- 
pelus caninianus, quoiqu'elle en soit parfai- 
tement distincte. 


Le SCOPÈLE CROCODILE. 
(Scopelus crocodilus , nob.) 
M. Risso a étiqueté lui-même le poisson que 
nous décrivons, comme sa Serpe crocodile. 


C'est une des espèces les plus allongées; car la 
hauteur est six fois dans la longueur totale. La tête 
n’y est comprise que quatre fois et un tiers. L’oœil, 


4248 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


qui est assez grand, est encore placé assez près du 
museau ; il n’en est éloigné que de la moiué ide 
son diamètre, lequel est contenu trois fois et demie 
dans la longueur de la tête. La bouche est très-fendue; 
la mâchoire inférieure paraît un peu plus longue 
que la supérieure. Le bord du préopercule est très- 
oblique. L’opercule est un rectangle allongé, placé 
très-obliquement le long du bord du préopercule ; 
l'interopercule est petit, ainsi que le sous-opercule. 
Les dents sont d’une excessive finesse; on distingue 
cependant très-bien l’âpreté qu'elles font sur les 
mâchoires, et l’on voit et l’on sent avec facilité 
celles des os de la voûte palatine. Les pharyngiennes 
sont un peu plus fortes. La fente des ouïes est très- 
grande. La dorsale est beaucoup plus longue qu’elle 
n’est haute; l’anale lui ressemble à peu près; les 
pectorales sont courtes et n’atteignent pas aux ven- 
trales. Le dessus et le dessous de la queue auprès 
des derniers rayons de la nageoïire est armé d’épines 
assez fortes, qu'il ne faut pas considérer, je crois, 
comme des rayons détachés de la caudale, parce 
que ce sont des épines osseuses et non des rayons 
articulés. On en compte neuf en dessus et autant 
en dessous. 


D. 20; A. 18; C. 25; P. 13; V. 8. 


Les écailles tombent très-facilement; elles sont 
minces. La couleur est un roux marron assez uni- 
forme. Les points du ventre et des côtés de l’anale 
sont dorés. Je vois une tache foncée à la base de la 
caudale; le dedans des opercules est d’un bleu noi- 


CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 449 


râtre très-foncé, que l’on voit par transparence à 
travers la minceur de l’opercule et du sous-opercule. 


Nos individus sont longs de cinq pouces. 
Ils ont été rapportés de Nice par M. Lauril- 
lard. Ils ressemblent beaucoup au Gonostoma 
denudata de Rafinesque, car cette espèce a 
la queue hérissée d'épines ; mais elle se dis- 
tingue du Scopèle crocodile, parce que les 
mâchoires sont armées de dents longues et 
coniques. 

Ce poisson, qui a d’abord paru parmi les 
Serpes dans la première édition de l'Ichthyo- 
logie de Nice’, a été reproduit dans le Mé- 
moire de M. Risso® sur les Scopèles : il est 
ensuite entré dans la nouvelle édition. * 


Le ScoPèLE DE BONAPARTE. 


(Scopelus Bonapartii, nob.) 


J'ai trouvé que M. Rüisso a confondu avec 
les deux poissons précédents deux autres plus 
petits, qui s'en distinguent très-certainement 
par la longueur de leurs pectorales. 


Les poissons ont d’ailleurs la même forme; ils 
me paraissent cependant un peu moins longs. Les 


1. Ichthyol. de Nice, p. 337. 
2. Mém. de l’Acad. des sc. de Turin, t. XXV, pl. 10, fig. 1. 
3. Ichthyol. de Nice, p. 466, n.° 373. 


29. 29 


1450 LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 


yeux sont grands, car le diamètre égale à très - peu 
de chose près le tiers de la longueur de la tête: Le 
dessus de la tête est remarquablement caverneux. 
Les fosses qui sont au-dessus de l'œil sont augmen- 
tées par l'élévation d’une forte carène sourciliaire, * 
prolongée en avant en une forte épine couchée ho- 
rizontalement. La caudale, fourchue, n’a que quatre 
épines en dessus et trois en dessous ; elles sont cro- 
chues et plus grosses que les rayons de la nageoire. 
Elles en sont tout à fait distinctes. L’opercule est 
moins haut; le sous-opercule est plus grand; les 
pectorales atteignent un peu au delà de l'anus; les 
autres nageoires sont semblables à celles de l’espèce 
précédente. 
D. 13; À. 13; C. 25; P. 18; V. 8. 


Les écailles sont assez fortes, peu adhérentes. La 
couleur est un marron brillant, à reflets argentés. 
Le dessous de l’opercule et l’intérieur de la branchie 
est noir, et les opercules ont de beaux reflets ar- 
gentés. Les points du ventre et de l’anale sont dorés. 


Les deux exemplaires rapportés de Nice 
par M. Laurillard, n'ont que trois pouces de 
longueur. Comme je trouve que la figure, pu- 
bliée par le prince de Canino, se rapporte 
très-bien à notre poisson, je ne doute pas 
que je n'aie ici sous les yeux le Lampanyctus 
Bonapartii de l'Ichthyologie italienne. Je suis 
encore confirmé dans cette opinion par la 
synonymie donnée à ce Lampanycius, puis- 


CHAP. XXVII SCOPÈLES. 454 


que l'auteur le croit le Scopelus crocodilus 
de Risso, quoiqu'il ne le présente qu'avec un 
point de doute. Cest donc encore le Wyc- 
tophus Bonaparti de M. Cocco. J'ai examiné 
avec le plus grand soin les dents de ce poisson; 
jen ai comparé les différents caractères, et je 
ne puis conserver de doute sur les rapports 
de ces espèces avec celles que j'ai décrites 
plus haut, et par conséquent je ne puis hé- 
siter à réunir ces genres des naturalistes ita- 
liens à celui des Scopèles. 

Je m'étonne cependant que l'observateur, 
fort habile, dont je viens de rappeler les 
travaux, n'ait pas parlé de l’épine sourciliaire. 


Le SCOPÈLE AUX GRANDS YEUX. 


(Scopelus boops , Rich.) 


C'est auprès de ces espèces que viendra se 
placer le Scopèle de la Nouvelle-Zélande que 
je trouve dans Richardson. Je lui conserve le 
nom que cet auteur lui a donné, quoique 
les yeux ne soient pas proportionnellement 
beaucoup plus grands que ceux du Scopèle 


de Humboldt. 


Cette espèce est remarquable par la longueur de 
son anale; son adipeuse, assez large, a de nombreux 
filets. La dorsale est petite. La pectorale est assez 


452 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


grande ; elle dépasse de beaucoup la ventrale, etatteint 
presque jusqu'au premier rayon de l’anale. Les écailles 
sont grandes et fortes. Les couleurs ressemblent à 
celles des espèces voisines, soit par les taches nacrées 
dont le corps est parsemé, soit par la couleur noire 
à reflets argentés dont brille tout ce poisson. 


Il a été pris par le docteur Hooker, dans la 
mer qui sépare la Nouvelle-Hollande de la 
Nouvelle - Zélande : l'individu est long de 
quatre pouces et demi. M. Richardson’ en a 
donné une longue description, et une figure 
dans lIchthyologie de l'£rebus et Terror. 


Le SCOPÈLE BRILLANT. 


(Scopelus resplendens , nob.) 


MM. Quoy et Gaimard ont pris, dans l'océan 
Atlantique, un Scopèle très-voisin de la Serpe 
crocodile de Risso. 


Il me parait cependant en différer un peu parce 
qu'il a le corps un peu plus trapu; le museau plus 
étroit; l'œil plus petit, plus rapproché de l'extrémité; 
l'angle de l’opercule un peu plus aigu; l’anale est 
moins haute de l'avant et plus taillée en faux, parce 
que les rayons postérieurs sont plus longs; 1l a 
d’ailleurs les dents palatines et tous les autres carac- 


1. Rich., Myctophum boops, Ereb. et Terror, p. 89, pl. 27, 
fig. 6 à 12. 


CHAP. XXVII. SCOPÈLES. 453 


uères des véritables Scopèles. Cette espèce me parait 
ressembler tout à fait au poisson qui a été décrit 
par M. Richardson, dans le voyage du Beagle, sous 
le nom de Lampanyctus resplendens. 


D::28; À. 18; C.:195% RP: 1355Y078. 


La longueur de l'individu est de trois pouces 
neuf lignes. 


Le SCOPÈLE OVALE. 


(Scopelus ovatus, Cocco.) 


Les auteurs italiens que j'ai déjà cités, ont 
encore décrit un petit poisson, semblable, par 
sa forme élevée et raccourcie, à l’espèce dé- 


diée à M. Rüisso. 


Mais, à en juger par la figure de la Faune ita- 
lienne, 1l s’en distingue par la pectorale qui est plus 
longue; par l’anale qui est plus courte, et aussi par 
son œil sensiblement plus peut. Si je n’avais pas la 
figure de l'Ichthyologie italienne, je serais fort em- 
barrassé pour déterminer le Gonostomus ovatus de 


Cocco.? 
D::18:5.1.416; G:205P%8:2V 6: 


Ce naturaliste avait fait de ce poisson sa 
troisième espèce de Gonostome. Il est assez 


1. Richardson, Ichthyol. de l'Ereb. et Terr., p. 42, pl. 27, 
fig. 16, 17 et 18. 
pe Cou. Lett, su Salmonoid., p. 9,t.1, fig. 8. 


a 


454 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 
singulier qu'il ait associé les trois poissons qui 
composent ce genre. 


Le SCOPÈLE ÉTINCELANT. 


(Scopelus coruscans, nob.) 


M. Dussumier a pris aux atterrages des Sey- 
chelles un petit Scopèle, qui se distingue des 
précédents 

par son corps allongé, couvert de fortes écailles im- 

briquées et ciliées. L’œil est médiocre, placé tout 

près du bout du museau. La queue est de longueur 

médiocre, La couleur est un bleu noirâtre, à reflets 

argentés et brillants. Les nageoires sont petites. | 
D. 11; À. 10; V. 8, etc. 

Nous ne possédons qu’un petit exemplaire 
de cette espèce, long de seize lignes. Je crois 
pouvoir lui rapporter, sans me tromper, le 
Myctophum coruscans de M. Richardson.’ 
Son individu a été pris dans le sud de l'océan 
Atlantique et dans les mers Australes. 


Le SCOPÈLE RUDE. 


(Scopelus asper, Richards.) 


J'ai trouvé parmi les poissons rapportés de 
P P PP 


la Nouvelle-Irlande, par MM. Lesson et Gar- 


1. Rich., Ichth. de PEreb. et Terr., p. 40, pl. 27, fig. 1 à 5. 


CHAP, XXVII SCOPÈLES. 455 


not, un autre petit Scopèle, très-voisin des 
précédents, mais que M. Richardson a dis- 
tingué avec raison sous le nom de Mycto- 
phum asperum. 

Il est, en effet, remarquable par ses écailles fortes 
et presque dentelées, tant les cils de leurs bords 
sont rudes et saillants ; il a le corps haut de l'avant ; 
le front convexe; la dorsale ramenée sur la première 
moitié du corps. L'œil est grand. La bouche est 
assez fendue., La couleur est brillante. 


D. 14; A. 18; C. 25; P. 17; V. 8. 
Notre exemplaire est long de deux pouces. 
M. Richardson n'a pas connu la localité précise 
de ses exemplaires. 


Le ScoPèLe DE LESUEUR. 


(Scopelus notatus, Lesueur.) 


Nous avons, enfin, à parler d’une petite es- 
pèce de la mer des Indes, que M. Lesueur a 
prise auprès de l'Ile-de-France, et que nous 
avons retrouvée dans les collections faites à 
bord de la Chevrette par M. Reynaud. 

Celle-ci est remarquable par la longueur de sa 


queue, qui est extrêmement étroite ; elle a d’ailleurs 
le museau plus aigu et l’œil plus peut que les espèces 


4. Richardson , Ichthyol. de l’Ereb. et Terror, p. 4, pl. 27, 
fig. 13, 14 et 15. 


456 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


voisines que nous venons d'examiner ; elle leur res- 
semble par les écailles fortes et ciliées dont le corps 
est couvert. Nos exemplaires sont petits. Le plus 
grand n’a que dix-huit lignes. 


Ce poisson, observé autrefois par M. Le- 
sueur, a été publié dans les Annales des 
sciences de Philadelphie. Je crois devoir lui 
rapporter le Myctophum hians de M. Richard- 
son *. La seule différence appréciable entre la 
figure qu'il a donnée et celle de M. Lesueur, 
me paraît porter sur la longueur de l’anale ; 
mais, comme nous avons encore un exem- 
plaire de M. Lesueur, et qu'il ressemble par- 
faitement à la figure de M. Richardson, nous 
ne conservons pas de doute sur notre déter- 
mination spécifique. 


1. Lesueur, Journal de l’Acad. des sc. de Phil., t, I. 
2. Richards., Ichthyol. de VEreb. et Terror, p. 41, pl. 27, 
fig. 19, 20 et 21. 


CHAP. XXVIIL. SAURUS. 457 


CHAPITRE XX VIIL 


Du genre Saurus (Cuv.). 


Je désigne, sous le nom consacré par M. 
Cuvier, un genre de poissons qui appartient 
à la famille des Salmonoïdes, si l'on en éta- 
blit le caractère sur la présence de l’adipeuse, 
mais qui sen éloigne par la forme des ma- 
choires. 

Le genre Saurus comprend des poissons qui 
ont le corps allongé, la gueule très-fendue, 
de longs intermaxillaires arrondis, terminés 
en pointe. Ils n’ont pour maxillaire qu'un 
simple stylet osseux caché dans les tégu- 
ments, et souvent confondu avec linter- 
maxillaire : on ne peut reconnaitre et séparer 
les deux os que par une dissection atten- 
ve. Des dents nombreuses, coniques, un 
peu courbées, souvent terminées par une 
pointe en fer de lance, forment des bandes 
en herse sur les deux mâchoires, le long des 
palatns, sur la langue et sur les pharyngiens. 
Elles présentent cette disposition singulière, 
que les petites dents sont le long du bord 
externe de los, que les plus grandes forment le 


458 LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 


rang interne. Au caractère tiré de cette singu- 
lière dentition, et de la forme non moins re- 
marquable des intermaxillaires, il faut ajouter 
que les ventrales ont leurs premiers rayons 
beaucoup plus courts que les derniers; ce qui 
est le contraire chez la plupart des autres 
poissons. La nature reproduit ici ce qu'elle 
nous a déjà montré dans les Platycéphales, 
dans les Callionymes, et dont elle a tiré un si 
grand avantage pour faire la ventouse consti- 
tuée dans les Gobies par la réunion des deux 
ventrales. Dans les espèces de ces différents 
genres, les rayons internes de la nageoïre sont 
plus longs que les externes. Les pectorales 
des Saurus sont beaucoup plus petites que les 
nageoires paires postérieures , et elles sont 
singulièrement tronquées ; les ouïes sont très- 
larsement fendues ; la membrane branchios- 
tège est assez libre, et constamment soutenue, 
dans toutes les espèces, par seize rayons, dont 
les derniers, serrés contre l’opercule, remon- 
tent en suivant le contour de cet os jusqu'au 
haut de la fente branchiale. Cette disposition 
les rend difficiles à compter, et cest là ce qui 
explique comment on trouve leur nombre in- 
diqué par les auteurs d'une manière tout à 
fait vague. On lit dans les ouvrages les plus 
recommandables que les Saurus ont huit ou 


CHAP. XXVIIT. SAURUS. 459 


neuf, et souvent douze ou quinze rayons aux 
ouies. Il faut aussi signaler dans les Saurus 
la grandeur du sous-opercule , quelquefois 
aussi de l'interopercule, et souvent la peti- 
tesse de l'opercule. La dorsale est de moyenne 
grandeur, placée sur le devant; l'adipeuse est 
si petite, et est tellement couchée sur le dos 
de la queue, qu'elle se perd facilement dans 
les mucosités qui enveloppent cette partie du 
tronc, ou qu’elle tombe facilement sur les in- 
dividus desséchés. 

Les Saurus ont un estomac en cul-de-sac 
arrondi très-ample; une branche pylorique 
très-courte; un petit nombre de cœcums. 
Tous ces poissons diffèrent encore des Sal- 
monoiïdes ordinaires, parce que les ovaires 
sont renfermés dans des sacs entiers, com- 
plétement fermés, et que par conséquent les 
œufs ne tombent pas dans la cavité abdo- 
minale, comme cela a lieu dans nos Saumons 
ou dans nos Truites. Ils n'ont pas de vessie 
aérienne. 

Les mers de l'Océan européen ne me pa- 
raissent pas nourrir de Saurus; mais il en 
existe une espèce dans la Méditerranée. Nous 
en aurons plusieurs autres à faire connaître 
des mers d'Amérique ou de l'Inde; et quel- 
ques-unes de ces dernières seront un des rares 


460 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


exemples d'espèces communes à l'Atlantique 
et aux mers de l'Inde. Quoique ce Saurus 
existe dans la Méditerranée, aucun passage 
des anciens ne justifie l'application que Sal- 
viani a faite du nom de oœÿgos d’Aristote, 
d’Athénée ou d'Élien au poisson qu'il a si 
bien figuré. En effet, Aristote" cite son oæügos 
comme un des poissons qui vivent en troupes 
et en bonne harmonie entre eux. Il le cite avec 
les T'unni, les Aleces, les Corvul, les Dentices, 
etc. Les rares apparitions de notre Saurus près 
du rivage, prouvent que ce poisson, dont 
la chair est bonne est agréable, ne vit pas en 
troupes aussi nombreuses que les Thons et 
autres poissons dont parle Aristote. Nulle part 
le Saurus n'a donné lieu à de grandes pêches, 
que les hommes n'auraient pas manqué de 
faire, si l'espèce avait eu les habitudes qui 
lui sont attribuées par Aristote. Athénée"' 
n'écrit pas oæveos, mais il cite, d'après Speu- 
sippe, le cœgss comme un poisson semblable 
à la Sphirène, à la Bellone ou à l'Orphie. 

Le corps allongé et arrondi de notre poisson 
pourrait bien, en effet, rappeler un peu les 


pe Hist. animal., iv. 1X, chap. 2, p. 925, &. Paris, Henri 
Etienne, 1629. 


2. Liv. VIT, ch. 21, fol. 323, b, éd. de Casaubon. Lyon, 1612. 


CHAP. XXVIII. SAURUS. AG 


formes des espèces citées par Speusippe ; mais 
il y a une si grande différence dans la confor- 
mation du museau, que je ne vois pas com- 
ment on aurait comparé notre Saurus à ces 
différents poissons. Quant à Élien’, son Saurus 
est un poisson de la mer Rouge qu'il compare à 
celui de la Méditerranée, et qui est rayé lon- 
gitudinalement de lignes, les unes argentées, 
les autres dorées. Ce ne sont pas là les cou- 
leurs du seul Saurus de la mer Rouge que les 
naturalistes aient encore observé, et ce que 
Élien ajoute encore à la suite de ces traits, 
me prouve quil s'agissait d'un poisson cer- 
tainement différent. 

Il me paraît hors de doute, que ce qui a 
déterminé Salviani à retrouver dans son pois- 
son le cœbges des Grecs, c'est que l'espèce est 
connue, à Rome, sous le nom de Tarentola, 
expression par laquelle les Romains désignent 
nos Lézards. 

Il est assez curieux de voir qu'un poisson, 
qui avait été si bien représenté par Salviani, 
n'ait pas été mieux apprécié par les ichthyo- 
logistes méthodistes. En effet, Artedi associe 
le Saurus à l'Éperlan, pour constituer le genre 
Osmerus. Gronovius ne fait pas attention à 


1. Édit. de Schneider, liv. XIE, ch. 25, p. 392 et p. 162. 


462 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


l'adipeuse d'une autre espèce dont il donne, 
pour le reste, une figure assez reconnaissable, 
et il établit sur elle le genre Synodus ; d'où il 
faut conclure, que la première pensée du genre 
Synodus, que Bloch et Lacépède ont com- 
posé d’une réunion d'espèces tout à fait dispa- 
rates, a été celle du genre Saurus de M. Cuvier. 
Quant aux espèces qui entrent dans le genre 
Saurus, nous verrons l'espèce de la Méditer- 
ranée mal déterminée. Nous prouverons que le 
Salmo fœtens de Linné n'est pas le même que 
le Salmo fœtens de Bloch. M.de Lacépède nous 
donnera de nouveaux exemples de la facilité 
avec laquelle il faisait des doubles emplois; 
car il avait dans les collections nationales 
les moyens de reconnaître l'£sox synodus de 
Linné dont il fait son Synode fascié, et quil 
reproduit ensuite parmi les Osmères d'après 
des documents de Commerson. Il donne parmi 
ses Corégones, et d’après une figure mal co- 
loriée, le Salmo fœtens de Linné sous le nom 
de Corégone rouge; ce qui ne l'empêche pas 
de linscrire de nouveau dans la liste des 
Osmères. Quant au Salmo fœtens de Bloch, 
il reparaïît une seconde fois d'après une figure 
de Plumier. J'espère avoir débrouillé toutes 
ces confusions et avoir rendu à chaque espèce 
sa véritable synonymie, ainsi qu'on va le voir 
dans les descriptions suivantes : 


CHAP. XXVIII. SAURUS. 463 


Du SAURUS ORDINAIRE. 


(Saurus lacerta ,.Risso.) 


Nous commencons la description des es- 
pèces de ce genre par celle qui vit dans la 
Méditerranée et qui a été figurée par Salviani ! 
d’une manière très-reconnaissable. Cette figure 
est une des meilleures de cet ouvrage, quoi- 
que l’auteur ait oublié la nageoire adipeuse de 
cette espèce. Cest, on peut le dire, la seule 
bonne figure donnée jusqu’à présent d’un pois- 
son qui, sans être commun, nest cependant 
pas très-rare; car on va voir que les autres 
citations indiquées dans tous les auteurs à la 
suite du $Salmo saurus, appartiennent à des 
espèces différentes; mais avant d'entrer dans 
cette discussion, je vais faire la description du 
poisson de Salviani, en désignant l'espèce sous 
le nom que M. Risso a inscrit dans la seconde 
édition de son Ichthyologie de Nice. 

Ce poisson a le corps allongé et arrondi. La plus 
grande hauteur du corps est sept fois dans la lon- 
gueur totale, et l'épaisseur du tronc mesure à peu 
près les deux tiers de la hauteur. La tête est allongée ; 


elle est comprise cinq fois dans la longueur totale. 
Les deux mâchoires sont égales ; cependant, quand 


1 Saurus Salviani, de aquat., fol. 142, pl. 99. 


464 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


la gueule est ouverte, la mâchoire inférieure paraît 
dépasser la supérieure. Le dessus du crâne est un 
peu concave. Autour de l'orbite et derrière les yeux 
les os sont plus ou moins profondément ciselés. Les 
yeux sont peuts, avancés et placés tout à fait sur le 
haut de la joue, tellement que le cercle de l'orbite 
entame sur le plan supérieur du crâne. L'ouverture 
de l’orbite semble tétragonale. Le plus grand diamètre 
est environ le sepuüième de la longueur de la tête, et 
l'œil est éloigné du bout du museau d’une fois et 
deux tiers ce diamètre. L’'intervalle qui sépare les 
deux yeux est égal à ce diamètre, Le sous-orbitaire 
est très-étroit au-dessus du maxillaire; 1l n'avance 
pas vers l’extrémité du museau au delà de la narine. 
Cette première pièce est suivie d’une seconde, trian- 
gulaire, étalée sur la joue, et qui paraît surtout se 
prolonger par les écailles oblongues qui couvrent 
toute la joue. Je ne vois d’ailleurs que deux osselets 
sous-orbitaires. Au-dessus et en avant de l'œil 1l y 
a un large sourcilier triangulaire, convexe, rugueux, 
un peu dentelé; il contribue à l'élévation de l'arcade 
sourciliaire et à rendre, par conséquent, plus creuse 
la gouttière frontale. Les deux ouvertures de la narine 
sont peutes, rapprochées l’une de l'autre et placées 
au-devant de ce sourcilier. La gueule est extrêmement 
fendue. L’angle de la mâchoire atteint un peu au 
delà de la moiué de la longueur de la tête; elle dé- 
passe donc considérablement l'orbite. C'est là ce qui 
fait que le préopercule est rejeté fort loin sur la joue. 
Son bord est arqué; c’est à peine si l’on peut recon- 
naître une porüon horizontale. Les trois autres pièces 


CHAP. XXVIIL. SAURUS. 465 


de d'appareil operculaire sont cachées sous des écailles 
oblongues, de sorte qu'on ne peut les voir sans 
la dissecuon; elles sont remarquables. L'opercule 
est une peute plaque triangulaire, placée tout à fait 
sur le haut de la fente de l’ouie. Il se termine infé- 
rieurement par un angle arrondi. Tout le bord pos- 
térieur est régulièrement arqué. Au-dessous, nous 
voyons le sous-opercule former une plaque plus 
grande que l’opercule, et embrasser l’ogive de cet 
os, de manière à remonter le long du bord arqué 
du préopercule. L’angle aigu, qui le termine, est 
beaucoup plus haut que le bord antérieur de l’oper- 
cule. C’est au-dessous et au-devant de ce sous- 
opercule qu'on trouve une petite plaque triangu- 
lire, touchant à la fois à la mâchoire inférieure et 
au bas du préopercule; c’est le quatrième os de 
l'appareil operculaire ou linteropercule. Toutes ces 
pièces sont munies d’un bord membraneux large, 
et prolongé tout le long de la crête des os de la 
mâchoire inférieure. Jai déja signalé la grandeur 
de la fente de la bouche. L'arcade supérieure est 
entièrement bordée par les intermaxillaires, qui s’éten- 
dent depuis l'extrémité du museau jusqu’à l'angle de 
la mâchoire. Ils sont épais, robustes, et recouverts 
d’une peau simulant une lèvre mince, appliquée sur 
eux et cachant dans son épaisseur le maxillaire, os 
qu'on ne peut voir que par la dissecüon. Il est si 
mince qu'on l’enlève facilement avec la peau lors- 
quon veut préparer le squelette de ces poissons ; 
mais On retrouve cependant sur lintermaxillaire la 
petite rainure dans laquelle était logée cette pièce, 


22. 30 


466 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


La mâchoire inférieure a des Donne fort larges, 
sur lesquelles il est facile de voir les quatre os qui 
entrent dans leur composition. Deux petites fossettes 
sont creusées dans l’intérieur de la bouche, derrière 
l'extrémité des intermaxillaires, et près du voile du 
palais. Cette gueule, si large, est armée de dents en 
grosse herse, pointues, coniques, Les deux mächoires 
en portent plusieurs rangs, et elles offrent cette sin- 
sulière disposition que les dents internes sont les 
plus grandes, et que celles du rang externe sont 
les plus petites. Il y a ensuite une seconde bande 
de dents semblables, implantées sur les palatins ; 
mais 1] n'y en a aucune sur le vomer ni sur les 
ptérygoïdiens. La langue, les os du corps de l’hyoïde 
et les pharyngiens supérieurs et inférieurs en sont 
aussi hérissés, mais les dents y deviennent plus peutes. 
Les ouies sont très-largement fendues. La membrane 
branchiostège est très-lâche, très-grande ; 1l est facile 
d'y compter les treize rayons qui la soutiennent de 
chaque côté; les derniers remontent jusqu'au haut 
de l’opercule, tout à fait sous le bord membraneux 
de los; ce qui montre bien que la membrane 
branchiostège est un organe distinct de ce bord î 
membraneux, quoique dans beaucoup de poissons 
elle semble se confondre avec lui. Nous retrouvons 
ici un nouvel exemple du prolongement de la 
membrane de listhme formant sous la gorge une 
sorte de sac qui embrasse la base de l'hyoïde. Toute 
cette membrane, si grande et si lâche, se cache en- 
tièrement entre les branches de la mâchoire et sous 
les deux appareils operculaires, de telle façon que, 


CHAP. XXVIIT. SAURUS. 467 


quand la gueule est fermée, les deux branches de la 
mâchoire sont rapprochées lune de l’autre, et se 
touchent dans toute leur étendue. La dorsale est 
placée sur le devant du corps, très-peu en arrière 
du tiers de la longueur totale; elle est cependant 
beaucoup moins avancée que les ventrales. La na- 
geoire du dos n’a pas tout à fait autant de longueur 
que le tronc a de hauteur, mesuré sous elle ;’ses 
premiers rayons sont un peu moins hauts qu’elle 
n'est longue; les derniers ont moitié de la hauteur 
des premiers. La nageoire adipeuse est remarqua- 
blement petite, couchée sur le tronçon de la queue, 
qui est méplat. L’anus est aux deux tiers postérieurs 
du corps. L’anale qui le suit est courte, et ses rayons, 
quoique grêles, ne sont pas très-hauts. La caudale 
est fourchue, et elle a sur chaque lobe un appendice 
écailleux, prolongé en une petite palette. La ceinture 
humérale est assez large; on ne peut en bien con- 
naître la disposition qu’en l'étudiant sur le squelette. 
Les pectorales sont courtes et tronquées ; les ven- 
trales sont assez larges et remarquables, parce 
qu’elles ont les premiers rayons courts et le dernier 
presque triple du premier ; ce qui est le contraire 
de ce que l’on observe dans la plupart des autres 
poissons. 


B. 16; D. 12; A. 11; C. 25; P. 13; V. 8. 


Les écailles sont grandes et fortes ; 1l y en a soixante- 
cinq rangées le long de la ligne latérale; celle-ci est 
droite et marquée par des petites tubulures aplates, 
formant une sorte de peut écussom sur l'écaille, 


468 ‘ LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


traversée par le tube. La couleur est un gs ver- » 


dâtre plus ou moins argenté. 


pi 


‘4 


\ 


Nous avons reçu ce poisson de Toulon, par . 


M. Banon et par M. Reynaud; de Corse, par 
M. Peyraudeau; d'Ivica, par M. Delaroche; 
de Naples, par M. Savigny; de Messine, par 
M. Bibron, et d'Athènes, par M. Donnando. 

Le plus grand de tous ces individus est 
long de quatorze pouces. Je vois cette espèce 
se porter jusqu'aux Canaries, car je la trouve 
dans les collections de MM. Webb et Ber- 
thelot sous le nom de Lagarto de tierra. 
L'espèce existe aussi sur nos côtes de PAI- 
gérie. M. Guichenot en a rapporté de bons 
exemplaires pèchés sur ces côtes. 

Après Salviani, qui a bien fait connaître le 
Tarentola des Romains, nous trouvons dans 
Willughby” une assez bonne description du 


Saurus. Cest sur ces matériaux qu'Artedi a. 


établi sa seconde espèce d'Osmerus, caracté- 


risée d’une manière assez vague par les onze 


rayons de l'anale. Après avoir rapporté, avec 
quelque doute, les synonymies grecques que 
lui indiquait l'historien des poissons de Rome, 
Artedi ajoute aussi, mais avec doute, le La- 


1. Appendice, p. 29. 


CHAP. XXVIII. SAURUS. 469 


certus peregrinus de Rondelet. Cette figure ne 
se rapporte pas, évidemment, à l’espèce dont 
nous traitons, c'est notre Saurida tombil; l'es- 
pèce était donc, sauf les petites inexactitudes 
que nous venons de signaler, assez bien in- 
diquée par le prédécesseur de Linné; mais il 
l'avait fort mal placée dans son genre Osme- 
rus, comprenant deux poissons très-différents, 
l'Éperlan et celui qui nous occupe. Linné a 
fait de ces Osmerus, comme nous l'avons déjà 
dit, des espèces de son genre Szlmo, et l'on 
voit paraître dès la dixième édition un Szlmo 
saurus dans ses Osmerti. Bloch, qui est venu 
ensuite, a donné pour figure du Saurus, une 
copie du dessin de Plumier qui représente 
l'espèce des Antilles, et il a confondu en 
outre le Sauride de la mer Rouge, figuré par 
Rondelet avec le poisson de Plumier, bien 
qu'il aurait pu arriver à une détermination 
plus juste de l'espèce indienne, puisqu'il l'a- 
vait recue par John de la côte Malabare et 
qu'il en à publié une figure assez reconnais- 
sable. Le Salmo saurus de Bloch est donc une 
compilation de ce quil a pris dans Salviani 
et dans Willughby sur le poisson de la Médi- 
terranée et une confusion de l'espèce améri- 
caine et indienne. On devra donc rayer de 
l'Ichthyologie ce que le naturaliste de Berlin 


470 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


a fait sur le prétendu Salmo saurus. I] en 
est malheureusement de même de M. de La- 
cépède, qui s'est contenté de copier Bloch. 
Après ces auteurs nous arrivons à M. Rüisso, 
qui a inscrit un Osmerus saurus dans sa pre- 
mière édition, lequel est devenu, après les 
travaux de M. Cuvier, qui ont éclairé cet ich- 
thyologiste, le Saurus lacerta de la seconde 
édition. Cet auteur avait séparé dans ses 
deux ouvrages, sous le nom d'Osmerus fas- 
ciatus où de Saurus fasciatus une seconde 


ER RS 


espèce, que les pêcheurs de Nice ne dis-. 
tinguent cependant pas de la précédente. 


Les nombreux exemplaires que j'ai examinés 
me prouvent que ces hommes, habitués à 
observer simplement la nature, ont parfaite- 
ment raison. Ces nouvelles observations me 
servent à corriger l'erreur que j'ai commise en 
établissant, dans l’Ichthyologie des Canaries, 
une troisième espèce que jai nommée Saurus 
trivirgatus. L'examen que je viens d'en faire, 
et l'étude plus approfondie de tous ces pois- 
sons, me prouvent que je n'avais sous les yeux 
qu'une variété du Saurus ordinaire. 


CHAP. XXVIII. SAURUS. 471 


Le SAURUS ODORANT. 


(Saurus fœtens, nob.) 


Si nous passons de l'autre côté de l’Atlan- 
tique, nous trouvons aussi plusieurs espèces 
de ce genre. 


L’une d’elles a le dessus du crâne plus large et 
moins creux; le museau plus pointu, ainsi que la 
saullie de la mâchoire inférieure. Cette acuité est 
très-sensible dans les individus encore jeunes qui 
n'ont guère que huit à neuf pouces de longueur. Les 
dents sont plus grèles et plus espacées, et celles des 
palauns sont sur une bande plus large. Le poisson 
a d’ailleurs le corps plus long, mais tout aussi ar- 
rondi que celui de nos côtes. La pectorale est un 
peu moins tronquée. 


B.:405 D. 13 0: 4723; CG. 25; P. 145 V. 5. 
La couleur est un gris argenté sur le dos et de- 


venant plus blanc sous le ventre. Le lobe inférieur 
de la caudale a du noirître. 


Nous avons recu ces poissons de la Marti- 
nique par M. Plée, et de Saint-Domingue par 
M. Ricord. Ce médecin nous apprend que le 
poisson, peu commun dans la baie de Port- 
au-Prince, y est connu sous le nom de Merlan. 
L'espèce me parait aussi se porter sur les côtes 
de l'Amérique septentrionale ; car nous en 


let datimeneus te Pi UT, ee 


472 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


avons recu un exemplaire assez grand, long 
de seize pouces, envoyé par M. le docteur 
Holbroock. D'un autre côté, je vois l'espèce 
gagner les côtes de l'Amérique méridionale, 
puisque des exemplaires se sont trouvés dans 
les collections envoyées de Bahia au Musée de 
Genève, qui les a communiqués au Muséum 
national de Paris; cette espèce faisait aussi 
partie des collections recueillies longtemps 
avant, à Rio-de-Janeiro, par M. de Lalande. 

Si les naturalistes que nous avons à citer 
ont indiqué avec certitude la localité des 
individus dont je vais parler, ce Saurus serait 
du petit nombre des poissons qui passent 
de l'océan Atlantique dans le grand océan 
Pacifique autour du cap Horn. En effet, 
MM. Lesson et Garnot ont désigné le port 
Payta pour lieu d'origine de l'exemplaire qu'ils 
ont rapporté de l'expédition commandée par 
le capitaine Duperrey. La même espèce aurait 
été retrouvée au même endroit vingt ans 
plus tard par M. Léclancher, lorsque cet offi- 
cier de marine récolta quelques poissons , 
qu'il a donnés au Muséum d'histoire naturelle 
pendant la campagne de la frégate la Reine- 
Blanche, sous les ordres de M. l'amiral Du- 
petit-Thouars. 

Cest une des espèces mal déterminées par 


Svu CRT els Lie Touré rt 


CHAP. XXVIIL. SAURUS. 473 


les auteurs systématiques qui nous ont pré- 
cédés ; elle aurait pu cependant l'être depuis 
longtemps; car ces ichthyologistes ont eu 
successivement sous les yeux plusieurs figures 
de cette espèce. On peut dire que la plus 
ancienne est celle qui appartient au ma- 
nuscrit du P. Plumier; mais il faut avouer 
qu'elle est une des plus incorrectes que ce 
botaniste nous ait laissées; elle manque de 
dents, et, malgré cette imperfection, il est 
impossible de ne pas reconnaître notre Saurus 
à museau prolongé dans la figure qui a été 
arbitrairement colorée en rouge très-foncé. 
Le dessin de Plumier porte cette phrase : 
Trutta marina, rictu acuto, P. Plumier. La 
copie a été employée par M. de Lacépède, 
pour en faire sa Corégone rouge (Coregonus 
ruber). Si Yon n'avait pas sous les yeux l'ori- 
ginal de cette gravure, il serait difficile de 
reconnaître notre espèce dans la copie don- 
née par l'ichthyologiste français. Avant la 
publication du dessin de Plumier, les natu- 
ralistes avaient une figure de notre espèce 
dans l'Histoire de la Caroline, de Catesby. 
Le Saurus ex cinereo migricans représenté, 
planche », figure 2, me paraît y appartenir; 


1. Lacép., & V, p. 144, n.° 8. 


474 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


la figure de Catesby ressemble assez bien 
au poisson de Charleston, cité plus haut; 
et qui vient des mêmes lieux que l'original 
de Catesby. Je suis cependant obligé de faire 
remarquer que le museau n'est pas tout à fait 
assez pointu. 

Linné a établi sur le Saurus de Catesby son 
Salmo fœtens : il le tenait de Garden, qui le 
lui avait envoyé sous la dénomination de 
Whiting, C'est-à-dire sous le même nom que 
nos pêcheurs de Saint-Domingue donnent 
à cette espèce, en l'appelant le Merlan. Les 
quelques mots que Linné ajoute à sa diagnose 
d’après Les notes de Garden, confirment cette 
dénomination. Nous avons done là sous les 
yeux le véritable Salmo fœtens de Linné. Il 
a été placé dans la douzième édition, et sans 
doute par une transposition des feuillets du 
manuscrit, parmi les Characins qui, dans la 
pensée de Linné, ne devaient avoir que quatre 
rayons à la membrane branchiostège, car il 
en compte douze à l'espèce que nous déter- 
minons. Je lui conserverai donc le nom qu'elle 
avait recu du grand législateur de l'Histoire 
naturelle en 1766; mais je dois faire remar- 
quer que Bloch a figuré, sous ce nom de 
Salmo fœtens, une espèce tout à fait diffé- 
rente, dont nous aurons à parler plus loin. 


CHAP. XXVIII. SAURUS. 475 


M: de Lacépède a changé le nom donné par 
Linné en celui d'Osmerus albidus, parce 
qu'il a placé dans son genre des Osmères 
le Salmo fœtens ou le Salmone blanchet de 
l'Encyclopédie méthodique. Sa synonymie 
est mauvaise ; car il y réunit la citation de 
Bloch. La figure de Catesby" a été copiée dans 
l'Encyclopédie méthodique pour représenter 
ce Blanchet. La détermination de ce Saurus 
nous conduit à celle de Sloane*, intitulée 
Saurus maximus, non maculatus. Nous avons 
déjà fait remarquer, à l'article de l'Élops, 
que cette figure avait été citée par inadver- 
tance sous le nom d'Ælops saurus. Celui-ci est 
représenté à la planche 250, figure 1. On ne 
peut douter que ce Saurus maximus ne soit en 
effet du genre dont nous traitons ici, quoique 
la figure soit incorrecte, parce que l'auteur a 
oublié la nageoire adipeuse. Ce Salmo fœtens 
existe aussi au Brésil, et nous le trouvons 
figuré dans l'ouvrage de Spix°, mais sous un 
nouveau nom. Les auteurs de cette ichthyo- 
logie l'ont appelé Saurus longirostris. La figure 
et la description sont d’ailleurs fort exactes. 


1. Catesby, Caroline, tab. 2, fig. 2. 
. Sloanc , Jam. , tab. 251, fig. 1. 
3. Spix, tab. 43, p. 80. 


r2 


476 . LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Nous avons vu cette espèce se porter sur. 
les côtes occidentales de l'Amérique, à Payta. 
Cela va me servir à rectifier ce que M. Cuvier 
a dit, avec un peu trop de précipitation, sur 
un prétendu Saurus transparent du lac de 
Mexico, qu'il a indiqué dans le Règne animal 
sous le nom de Saurus mexicanus'. J'ai sous 
les yeux le dessin qui lui a été envoyé par le 
major Hamilton Smith; ce naturaliste obser- 
vait notre poisson dans la collection de Bu- 
lock, et je vais, pour plus de clarté, donner 
ici un extrait de la lettre écrite à M. Cuvier 
le 15 octobre 1824 par le major: 

«Mes trois visites m'ont suffi pour déter- 
miner quil n’y a rien de nouveau (dans la 
collection de Bulock), excepté peut-être un 
Salmo dentex. (Je me sers de ce nom, n'ayant 
pas de livre auprès de moi pour Le donner 
le véritable, qu'il doit porter dans le Règne 
animal.) 

«Selon M. Bulock, ce poisson est transpa- 
rent comme Fpodan (Salmo eperlanus). C'est 
le seul qui se trouve dans le lac de Mexico. 
Malheureusement pour cette assertion, j'ai fait 
la même question à un Indien, né à sept lieues 
de Mexico, et il m'a dit que c'était un pois- 


1. 2. édit., p. 314. 


CHAP. XXVIIL. SAURUS. 477 
son de mer. Ci-joint l'esquisse que j'ai lhon- 
neur de vous adresser. ” 

On sait que Bulock n'était point natura- 
liste, il aura confondu ce Saurus avec la 
grande Athérine du lac de Mexico, que j'ai dé- 
crite (Atherina Humboldti); car, je le répète, 
il est impossible de ne pas reconnaître, dans 
le dessin du major Smith, notre Sz/mo fœtens 
à son museau pointu. 


Le SAURE SYNODE. 


(Saurus synodus, nob.) 


Üne autre espèce des côtes d'Amérique, a 
été tout aussi. méconnue des ichthyolosistes 
modernes que la précédente, et cependant 
on va voir quelle est connue depuis long- 
temps; car elle a paru dès la dixième édition 
du Systema naturcæ. 

Ce Saurus a le corps plus court; l'intervalle entre 
les yeux est concave et les sourciliers font sur les 
côtés une saillie plus grande que dans toutes les espèces 
précédentes. Le dessus de la tête a un petit nombre 
de stries; mais elles sont très-sensibles. Les dents 
palatines donnent à cette espèce un caractère facile 
à saisir; celles de devant sont un peu plus longues 
que Lo suivantes. 

B. 16; D:16; A. 10; C. 25; P. 42; V. 8. 


Cette espèce se distingue encore des précédentes 


478 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


par les couleurs. Le corps et les nageoires sont 
grivelés de noir sur un fond gris-argenté. Il y a une 
tache noire remarquable et constante sur l’extrémité 
du museau de tous ces poissons. 


Nos plus grands exemplaires ont treize 
pouces. 

Nous avons recu cette espèce de la Marti- 
nique par M. Plée, de la Guadeloupe par M. 
Ricord , et de Bahia par les soins de M. Mo- 
ricand de Genève. 

Nous voyons aussi cette espèce s'avancer 
jusqu’à Sainte-Hélène, d'où nous en avons 
recu de beaux exemplaires par M. Dussumier. 
Mais ce poisson va encore beaucoup plus loin; 
car MM. Quoy et Gaimard l'ont pris aux îles 
Sandwich. 

Je ne suis pas très-sür qu'il faille distinguer 
le Saurus gracilis des îles Sandwich. 

Cette espèce est aussi répandue dans les 
mers de l'Inde. Nous l'avons recue de l'Ile-de- 
France par M. Mathieu, et de Bourbon par 
M. Leschenault. Nous Prdti aussi de la Nou- 
velle-Guinée par MM. Quoy et Gaimard. 

La comparaison des nombreux individus 
que nous avons réunis, nous permet de re- 
connaître en elle le Synodus de Gronovius. 
Cet habile homme donne quinze rayons à la 
membrane branchiostège, et remarque qu'elle 


CHAP. XXVIIT. SAURUS. 479 


“est cachée sous lopercule; de plus, il porte 
aussi son caractère sur la grandeur de la bou- 
che armée de dents très-fortes, longues, con- 
tigués, serrées sur les deux mächoires, sur le 
palais, sur la langue et sur les pharyngiens. 
L'erreur commise par Gronovius est d'avoir 
oublié l’adipeuse. On reconnait d’ailleurs notre 
poisson dans les bandes interrompues dont 
le corps est varié. Ce Synodus de Gronovius 
est devenu dans la dixième édition l£sox 
synodus de Linné'; mais par une erreur typo- 
graphique, on n'a marqué que cinq rayons 
aux branchies au lieu de quinze. L'espèce a 
été reproduite sans aucun changement dans 
les éditions suivantes de Linné, et elle est 
devenue dans M. de Lacépède la première 
espèce de son genre Synode, sous le nom de 
Synode fascé’. Cet auteur la associée aux 
Érythrins, à un Butyrin et à deux Cypri- 
noides indéterminés. Bloch, qui travaillait à 
la même époque à composer le Système ich- 
thyologique qui a paru posthume par les soins 
de Schneider, en fit aussi la première espèce 
de son genre $ynodus, sous le nom de Synode 
synode. Il lui rétablit les quinze rayons de 


1. Édit. X, p. 313, n.' 4. 
2. Lacép., t.1V;tp. 821. 


480 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


la membrane branchiostège indiqués par Gro- 
novius, et'il associe ce poisson à des Éry- 
thrins, à un Butyrin et à la Galaxie. Ces 
erreurs étaient pardonnables, car les nomen- 
clateurs s'appuyaient sur la figure de Grono- 
vius, et même aussi sur sa description incom- 
plète, le naturaliste hollandais ayant négligé 
l'adipeuse. Mais ce qu'on aura peut-être de 
la peine à croire et ce qui cependant est tout 
à fait hors de doute, c'est que Bloch a donné, 
dans sa grande Ichthyologie, pour le Sa/mo 
saurus, cette mème espèce. 

Il a publié, en effet, son Sa/mo saurus 
d'après un dessin de Plumier, qui ne fait pas 
partie de la bibliothèque nationale. 

C'est d’après des exemplaires venus d'Amé- 
rique que Gronovius et Linné ont parlé de 
ce poisson; mais très-peu d'années après, les 
voyageurs retrouvaient cette espèce dans le 
grand océan de la mer des Indes. Commerson 
la dessinait à l'Ile-de-France, et en laissait une 
description détaillée faite avec le plus grand 
soin. Il dit qu'il lobserva en décembre 1769 
sur les plages de l'Ile-de-France comme une 
des espèces les plus rares. Le dessin de Com- 
merson a été gravé d’une manière un peu rude 


dans l'Ichthyologie de M. de Lacépède*, sous 
LUN IDE NS hote 


CHAP. XXVIIT. SAURUS. 481 


le nom de Salmone varié. À peu près dans 
le même temps, Solander, compagnon de 
Cook, retrouvait notre espèce à Otaiti Un 
dessin parfaitement reconnaissable existe dans 
la bibliothèque de Banks, aujourd'hui dépo- 
sée au British Museum. Notre célèbre con- 
frère, Robert Brown, nous a permis de prendre 
un calque du dessin et une copie de la des- 
cription que Solander en avait faite sous le 
nom de Dentex marmoreus. Heureusement 
que les compilateurs ne se sont pas servis de 
ce document; car l'espèce aurait probablement 
encore eu un nouveau nom. MM. Quoy et 
Gaimard ont donné, dans la Zoologie de l'U- 
ranie *, une bonne figure de cette espèce, sous 
le nom que lui avait imposé Lacépède. Mais 
ce même poisson a recu dans ces derniers 
temps une nouvelle dénomination, car je ne 
doute pas, d'après l'examen que nous avons 
fait des nombreux exemplaires du Muséum, 
que ce ne soit le Saurus intermedius de Spix. 
Les bandes me paraissent descendre plus bas 
que nous ne les avons jamais observées, et 
les dents me semblent un peu petites. 

Je trouve aussi cette espèce citée dans l'Ich- 
thyologie des mers de Chine par M. Richard- 

1. PI. 48, fig. 3. 

22. PE 


482 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


son, sous le nom de Lacépède; suivant lui, 
les Chinois l'appellent wa Kow Kwan. 

Enfin , il faut encore rapporter à cette 
espèce le Saurus minutus de Lesueur.' Il 
est évident qu'il est établi d'après un exem- 
plaire encore très-jeune, de deux pouces 
de long sur une épaisseur de deux lignes. 
Ce petit poisson venait de lle-de-France : 
son museau est très-pointu; il a des mar- 
brures sur le corps. Voilà tout ce quon 
peut dire d'une espèce aussi peu caractérisée 
par son auteur. Il me paraît probable qu'elle 
a été établie sur d'anciennes notes prises à 
l'Ile-de-France, quand ce voyageur y passa 
avec l'expédition du capitaine Baudin. Or, 
on conserve encore, dans les collections natio- 
nales, des petits Saurus rapportés par Péron, 
qui ont les proportions que nous venons d’in- 
diquer, et qui doivent être les originaux de 
cette figure. Ils appartiennent à l'espèce que 
nous décrivons dans cet article. 


1. Lesueur, Journ. of the acad. sc. of Philad., 1. V, part. 1, 
1825, p. 118, pl. 5. 


CHAP. XXVIITL. SAURUS. 483 


Le SAURE ANOLIS. 


(Saurus anolis, nob.) 


Il existe dans les mêmes mers une autre 
espèce très-voisine de celle-ci, 
qui me parait cependant s’en distinguer par l'égalité 
des denis palaunes ; les antérieures ne sont pas plus 
longues que celles qui sont implantées en arrière sur 
le reste de l'os. Un autre caractère remarquable con- 
siste dans les alvéoles hexagonales qui tapissent toute 
la muqueuse du palais. Le dessus du crâne me paraît 
un peu plus court. Les sourciliers ont la forme de 
deux écailles plus saillantes et plus détachées sur le 
devant de l'orbite. Cette espèce a d’ailleurs les cou- 
leurs assez semblables à celles des poissons qui pré- 
cèdent. Les taches semblent cependant être plutôt 
disposées par bandes verticales, et je vois aussi une 
ou deux raies longitudinales sur la joue. 


D.:11, 4:19; C..25:,P;,14;, V8. 


Ce poisson nous est venu de la Guadeloupe 
par M. Ricord, et de Bahia par M. Moricand. 
Je rapporte, mais avec quelque doute, à cette 
espèce, un individu desséché qui a été envoyé 
de la Martinique par M. Achard. M. Plée en 
a recueilli dans la même île de forts beaux 
exemplaires sous le nom d'Anolis; l'un d'eux 
est long de quinze pouces. Ce qui me paraît 
faire reconnaître facilement cette espèce, 


484 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


quand on la met à côté de la précédente, 
c’est l'absence de tache noire sur l'extrémité 
du museau; cependant on voit que je ne me 
fonde pas sur ce seul caractère pour distin- 
guer ces deux poissons, et que jai commencé 
par signaler ce qui tenait aux formes géné- 
rales. M. Plée nous dit, dans ses catalogues, 
que la forme et les couleurs ont fait donner 
à ce poisson le nom d'AÆnoks. On ne le 
mange pas, probablement à cause du nom 
qu'il porte. M. Plée ne croit pas que les plus 
grands individus dépassent un pied et demi. 


Le SAURE MÉLÉAGRIDE. 


(Saurus meleagris, nob.) 


J'ai déjà distingué de ces espèces un Saurus 
très-voisin, 

qui a l'intervalle des yeux plus étroit ; le sourcilier 

moins saillant sur les côtés ; le museau plus court; 

les denis plus longues et l’extrémité pointue et taillée 

en fer de flèche. Les taches sont plus nombreuses 

et plus serrées; c’est ce qui m'a fait disunguer ce 

poisson sous le nom indiqué plus haut. 

B: 16: D..13:1A19: 072; P. 12; Y.8: 

Ce poisson vient de Buénos- Ayres, par 

M. d'Orbigny. L'individu est long de huit 


pouces. 


CHAP. XXVIII. SAURUS. 485 


Le SAURE DE FoRrSfrERr. 
(Saurus myops, nob.) 


Après ces espèces à museau très-allongé, 
nous en avons d'autres qui sont remarquables 
par le raccourcissement de l'extrémité de la 
tête. Cependant je ne vois dans la composi- 
tion des maxillaires, dans la forme de leurs 
dents, ou dans celle des os du palais ou de 
la langue, aucune autre différence caracté- 
ristique assez grande pour établir une nouvelle 
coupe générique. Je remarque seulement que 
les trois pièces de l'appareil operculaire qui 
suivent le préopercule, sont tout à fait visibles. 
La grandeur même du sous-opercule mérite 
de fixer l'attention du zoologiste; car, dans 
presque tous les autres poissons, cette pièce 
nest qu'un simple accessoire de lopercule, 
et nous l'avons vu disparaître complétement 
dans une famille entière, celle des Siluroïdes. 
Après ces réflexions je dirai, du poisson que 
jai sous les yeux, 

que son corps est allongé et arrondi; l'épaisseur du 

tronc mesure à peu près les trois-quarts de la hau- 

teur comprise sept fois et demie dans la longueur 
totale, et à bien peu de chose près deux fois dans 
celle de la tête. Les yeux sont placés tout à fait sur 


le devant; car la distance du bout du museau au 
bord antérieur de l'orbite n’est que le huitième de la 


486 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


longueur de la tête, et le diamètre de l'œil est un 
peu plus petit que cette distance, sans être tout à fait 
le neuvième de cette même longueur. L'intervalle 
qui sépare les deux yeux est creusé en une gouttière 
assez profonde. Les sourciliers sont élevés, mais se 
portent peu sur les côtés. Les osselets sous-orbitaires 
sont petits et tout rugueux. Toute la surface du crâne 
est osseuse et rugueuse ou fortement striée, Les dents 
sont en grosse herse sur les intermaxillaires. À la 
mâchoire inférieure elles sont un peu plus fines ; elles 
le deviennent encore plus sur la bande unique des 
palatins et sur la langue. Tout le préopercule est 
couvert d’écailles oblongues ; il est facile d’en compter 
six ou sept rangées. Il y en a quelques-unes sur le haut 
de l’opercule, sur le bord du limbe; mais le sous-oper- 
cule et l’interopercule ne sont couverts que par une 
peau lisse et sans écailles ; c’est une des causes qui laisse 
apercevoir plus facilement ces pièces. La dorsale est 
avancée sur le dos, au üers environ de la longueur 
totale. Les ventrales sont insérées encore plus en 
avant ; elles répondent à l'extrémité de la pectorale, 
qui est courte, et elles sont assez longues, car leur 
extrémité atteint à l’aplomb du dernier rayon de la 
dorsale. La caudale est fourchue; l’anale est longue. 


B. 16; D. 12; À. 16; C. 25; P. 12; V. 8. 


Les écailles sont fortes ; il y en a soixante-cinq 
rangées le long de la ligne latérale, qui est marquée 
comme celle du Saurus ordinaire. La couleur est un 
gris plus ou moins cendré, disposé par bandes lon- 
gitudinales sur les flancs. 


CHAP. XXVIIL. SAURUS. 487 


L'examen des viscères de ce poisson nous montre 
un estomac charnu, en sac conique très-allongé, 
donnant de sa partie antérieure et inférieure une 
branche très-courte, d’où naît un duodénum entouré 
de nombreux cœcums. Le foie est petit et grêle. 
Les laitances n’occupent guère que la moitié de la 
longueur de la cavité abdominale. 11 n’y a pas de 
vessie natatoire. Les muscles rétracteurs de l’œso- 
phage sont d’une grosseur remarquable, tellement 
que les reins s’écartent l’un de l’autre pour se porter 
en dehors de ces muscles et de chaque côté sous les 
côtes en s'écartant de la colonne vertébrale. La 
vessie urinaire est grande et oblongue. Le péritoine 
est mince et argenté. 


La longueur du plus grand de nos indivi- 
dus est de quinze pouces. 

Cette espèce est du petit nombre de celles 
que nous trouvons à la fois sur les côtes 
d'Amérique et dans les mers de l'Inde. Nous 
l'avons recue, en effet, de la Caroline du Sud, 
par M. Lherminier ; puis nous en avons un 
grand nombre d'exemplaires envoyés de la 
Martinique par M. Plée et par M. Garnot. Nous 
la voyons passer à Bahia; MM. Gay et de 
Castelnau l'ont rapportée du Brésil. M. Dus- 
sumier en a pris de magnifiques exemplaires 
à Sainte-Hélène. Or, cette espèce, si répandue 
dans l'Atlantique, a été observée à l'Ile-de- 
France et donnée par M. Liénard. M. Lesche- 


488 LIVRE XXIT. SALMONOÏDES. 
nault l'a pêchée à Pondichéry; elle y porte 
un nom particulier, celui de Pai-tompol, et 
M. Reynaud se l'est procurée à Trinquemalay, 
de Ceylan, pendant le service qu'il faisait sur 
la corvette la Chevrette. M. Gernaert, consul 
de France à Macao, l’a aussi envoyée des mers 
de Chine. Elle nous est encore venue de 
Célèbes par MM. Quoy et Gaimard. Nous 
l'avons d'Amboine par les mêmes naturalistes. 
Ce poisson, si répandu, n'a pas été connu 
de Linné; mais c’est évidemment lui que 
Bloch a fort mal figuré, en le confondant 
avec le Salmo fœtens du Systema nature. 
Quoique la figure de Bloch soit au-dessous de 
toute critique, on reconnait encore notre es- 
pèce à la briéveté du museau. Longtemps avant, 
Plumier d'abord, puis Forster, avaient rapporté 
en Europe des documents sur ce poisson : 
c’est le 7rutta marina, rictu obtuso du pre- 
mier. Il en a laissé une figure assez peu cor- 
recte que M. de Lacépède a fait graver sous 
le nom d’'Osmeère galonné (Osmerus lemnis- 
catus). J'ai sous les yeux Le calque de la figure 
du second de ces naturalistes, intitulé Sz/mo 
myops, dessiné à Sainte-Hélène. Le peu de 
mots que Forster a laissés dans ses manuscrits 


1 Tape M pl 6 fe" t 


CHAP. XXVIIT. SAURUS. 489 


sur celte espèce, et dont nous devons la publi- 
cation à mon savant ami, le professeur Lich- 
tenstein !, s'accordent assez bien avec ce que 
le dessin nous apprend. Le célèbre compagnon 
de Cook l'a entendu appeler par les habitants 
de Sainte-Hélène Ground-Spearing. 

Une troisième figure de ce poisson a été 
donnée par Spix et Agassiz, encore sous un 
nom nouveau : cest leur Saurus truncatus. Je 
crois que l'on peut y rapporter aussile Lagarto 
de Parra’, que Bloch a cité dans le Système 
posthume, sous son Salmo fœtens. Enfin, 
M. Lesueur a aussi donné, dans le Journal 
des sciences de Philadelphie, sous le nom de 
Saurus fasciolatus une nouvelle figure de 
cette espèce. 

M. Reeves a aussi indiqué cette espèce dans 
son Ichthyologie des mers de Chine et du 
Japon, et il nous apprend que c'est le Saurus 
elegans de M. Gray. Je vois que cet habile 
ichthyologiste a déjà été frappé de la ressem- 
blance de son poisson avec la figure de Bloch. 

M. Plée l'appelle le Zagarto de la Marti- 


nique. 


1.J.R. Forst., Descript. animal. ; edente M. Lichtenstein , p.412, 
n.” 803. 


2. Tom: 18, he..2. 


490 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


Le SAURE OPHIODONTE. 


(Saurus ophiodon, Cu.) 


Je. ne m'étonnerais pas qu'on séparât des 
autres Saurus l'espèce que je décris dans 
cet article; cela dépendra de limportance 
qu'on voudra donner à certains caractères 
qui ont fixé notre attention dans l'étude des 
autres Saurus. Je vois que le poisson qui 
nous occupe a les dents implantées sur les 
mêmes os, cest-à-dire qu'elles sont en carde 
et sur une bande plus ou moins large aux deux 
mächoires, aux palatins, aux pharyngiens et sur 
la langue ; mais elles ont une forme particulière 
et sont fortement recourbées en crochet. Or, 
avec cette caractéristique qu'on pourrait tirer 
de la forme des dents, on pourrait ajouter le 
nombre considérable des rayons branchios- 
tèges, la longueur des pectorales et le nu de 
la résion antérieure du tronc. Toutefois je me 
demande, si ces caractères, que Lesueur pa- 
rait avoir retrouvés dans une espèce améri- 
caine, doivent déterminer le naturaliste à faire 
une nouvelle coupe générique. Je ne le pense 
pas, parce que l'expérience nous a souvent 
montré que les caractères fondés sur le plus 
ou le moins de développement d'un organe, 


CHAP. XXVIIT. SAURUS. 491 


s'évanouissent toujours par suite des formes 
intermédiaires que la nature sait produire. 

Après avoir fait précéder de ces réflexions 
la description de ce poisson, je vais la donner 
avec quelques détails, afin de justifier ces 
remarques. 


Le corps de ce Saurus est faiblement comprimé 
sur les côtés. La hauteur mesurée à la dorsale est 
six fois et demie dans la longueur totale. Le crâne 
est extrêmement court. Sa longueur est à peine le 
tiers de celle de la tête, qui n’est que cinq fois et 
demie dans la longueur totale. L’œil est très-petit et 
tout près du bout du museau. Les sous -orbitaires 
sont cachés sous la peau nue qui couvre toute la 
face; ils sont fort petits. L'intermaxillaire est très- 
grêle ; 11 borde toute l’arcade supérieure de la gueule; 
le maxillaire est extrêmement peut, encore plus diffi- 
cile à voir que celui des autres espèces de Saurus, 
parce qu'il est beaucoup plus intimement uni à l'os 
précédent. Le préopercule est très-étroit, dirigé obli- 
quement en arrière, et sans limbe apparent. Quant 
aux trois autres pièces de l’opercule, elles sont d’une 
telle minceur qu'il est difficile de les distinguer des 
membranes dans lesquelles elles semblent se perdre. 
L’opercule, excessivement petit, répond à peu 
près au milieu de la longueur du préopercule. Le 
muscle abducteur de lopercule est large, étendu et 
mince. C’est là ce qui complète le bord de la fente 
branchiale. Le sous-opercule est un peu plus grand 
que le préopercule; mais il me paraît encore plus 


492 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


mince, et enfin, l'interopercule, quoique un peu 
moins grand que le précédent, l’est encore plus que 
l’opercule. Des rides ou des stries rayonnantes cou- 
vrent sa surface. Sous cet appareil membraneux on 
voit s'attacher la membrane branchiostège ; elle est 
excessivement mince, soutenue par les rayons déliés 
au nombre de vingt-cinq. Nous trouvons, à l'intérieur 
de la bouche, des palatins longs et grèles. Les ptéry- 
goidiens sont rejetés sur les côtés ; ils sont allongés 
comme toutes les pièces de l’arcade ptérygo-palatine. 
Tout cet appareil est aussi mobile que l’opercule, 
et permet un grand écartement, que la mobilié des 
branches de la mâchoire inférieure rend encore plus 
facile. Los lingual et les branches de l’hyoïde sont 
très-pelits; mais la queue de l'os est au contraire fort 
allongée. Il est impossible d’avoir composé avec toutes 
les pièces de la tête osseuse d’un poisson une gueule 
plus semblable à celle d’un serpent. Les pharyngiens 
inférieurs ou supérieurs sont aussi très-allongés. Quant 
aux branchies, elles sont grèles. Les peignes sont 
très-courts ; les arceaux sont longs et peuvent s’écarter 
beaucoup; il n’y a pas de branchie operculaire, 
Comme le crâne est très-court, on conçoit que le 
vomer et le sphénoïde sont très-peuits. Il n’y a aucune 
dent sur ces deux os du crâne; mais il y en a de 
très-nombreuses sur les intermaxillaires, sur les pa- 
launs, sur la mâchoire inférieure, sur les ptérygoi- 
diens; j'ajouterai même sur les arceaux des branchies ; 
car 1c1 les râtelures sont semblables aux dents; enfin, 
il y en a quelques-unes; mais en très-peut nombre, 
sur la langue. Ces dents sont implantées en herse 


CHAP. XXVIIT. SAURUS. 493 


sur plusieurs rangs. Les internes sont généralement 
plus grandes et plus longues que les externes ; 
les plus longues se voient à la mâchoire inférieure. 
Ces dents sont fortement courbées; leur pointe 
est acérée et terminée en demi-fer de flèche. Quel- 
quefois cette extrémité se redresse un peu; ce qui 
rend la dent iout à fait comparable aux crochets 
venimeux d’une vipère; elle y ressemblerait complé- 
tement si elle était creuse. Un scapulaire et un sur- 
scapulaire, grêle et oblong, forment le bord supérieur 
de la ceinture humérale, qui est complétée par les 
os ordinaires du bras. Ils sont grêles et donnent 
attache à une pectorale qui se termine en pointe 
aiguë quand tous les rayons sont serrés. Cette nageoire 
qui dépasse l’inseruon de la ventrale est aussi longue 
que celle-ci, et comprise quatre fois et demie dans 
la longueur totale. La dorsale répond à peu près à 
l'insertion des ventrales; elle est basse; l’anale est 
taillée en faux; la caudale est trilobée; car, outre 
le prolongement des deux lobes supérieur et in- 
férieur, les rayons mitoyens, recouverts d’écailles 
semblables à celles de la ligne latérale, forment un 
lobe médian. 


B. 25; D. 13— 0; A. 15; C. 21; P. 11; V. 9. 


Il y a une série d’écailles minces, mais assez larges 
tout le long de la ligne latérale, depuis le scapulaire 
jusqu’à l'extrémité des rayons de la caudale; mais le 
reste du tronc ne devient écailleux qu’en arrière de 
la dorsale et des ventrales. Ces écailles sont d’ailleurs 
très-minces, assez grandes et disposées par bandes 


494 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


obliques. On y voit à la simple vue de nombreuses 
stries d’accroissement. Tous ces poissons sont plus 
ou moins safranés, et plus foncés vers la queue. Les 
pectorales, les ventrales et la dorsale sont noirâtres. 
Quelques individus ont les nageoires paires plus 
pâles et la queue beaucoup plus foncée. Je n’ose dire 
que ces variétés doivent être considérées comme des 
espèces distinctes. 


Nos différents individus ont de neuf à dix 
pouces de longueur. 

Les naturalistes auraient pu avoir connais- 
sance de cette curieuse espèce vers la fin du 
siècle dernier; car les premiers exemplaires 
rapportés en Europe existaient dans les col- 
lections de Sonnerat. Comme ce voyageur n'a 
pas publié ses observations ichthyologiques, 
il a laissé l'avantage de cette publication à 
Pairick Russell, qui a donné une assez bonne 
figure du poisson. Outre les exemplaires de 
Sonnerat conservés dans notre Musée national, 
nous en avons recu un grand nombre d'autres 
de la côte de Coromandel et de Malabar par 
M. Dussumier, qui a observé l'espèce depuis 
l'embouchure du Gange jusqu'à Bombay. Elle 
va encore plus loin sur la presqu'ile; M. Rey- 
naud en a rapporté de l'embouchure de 
lIrrawadi, près de Rangoon. M. Leschenault 
a aussi envoyé ce poisson de Pondichéry ; ses 


CHAP. XXVIII. SAURUS. 495 


notes nous apprennent quon y nomme le 
poisson Vankara-vassy. 

Russell’ dit que c'est le V’ana-motta des 
pêcheurs de Vizigapatam sur la côte de Co- 
romandel. Ce naturaliste s'était singulière- 
ment trompé sur les affinités de cette espèce; 
car il la rapporte au genre des Silures. Ha- 
milton Buchanan en a mieux saisi les rap- 
ports, en la rangeant, cependant avec doute, 
dans le genre Osmerus, parce qu'il avait remar- 
qué les grandes affinités de son poisson avec le 
Salmo fæœtens de Linné. Il observe cepen- 
dant que celui-ci a des écailles sur tout le 
corps, tandis que l'espèce qu'il décrivait n’en 
a que sur les parties postérieures : c’est le 
Nehar des pêcheurs établis sur les bouches 
du Gange, et, en latinisant ce nom, il appela 
l'espèce Osmerus nehareus. La description 
qu'il en donne est exacte ; mais il est assez 
singulier que, ni lui, ni Russell, n'entrent dans 
aucun détail économique sur cette curieuse 
espèce. Cependant, M. Dussumier qui l'a ob- 
servée sur deux points très-éloignés de la 
côte, a recueilh des documents curieux à 
Bombay sur la pêche et sur la préparation 
de ces poissons, de couleur blanche variée 


1. Russell, Poiss. de Vizigap., t. IE, p. 55, pl. 161. 


496 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


variée de gris, avec des reflets argentés sur les 
opercules et dont tout le tronc est à demi-trans- 
parent. Exposés à l'air, ils répandent pendant la 
nuitune vive lumière phosphorescente. Ce pois- 
son, très-vorace,se pêche par millions sur la côte 
malabare. Les Indiens seuls le mangent frais. 
On le sale, et on le sert alors sur la table des 
Anglais comme un assaisonnement. Ces salaï- 
sons deviennent lobjet d'exportation consi- 
dérable dans toute l'Inde. Le même naturaliste 
a pris cette espèce dans les brasses du Gange, 
etila cru que les individus de ce point éloigné 
pouvaient être considérés comme d'une espèce 
distincte de ceux de la côte malabare, à cause 
de la couleur dorée des individus du grand 
fleuve. J'ai comparé avec beaucoup de soin 
les exemplaires des deux localités, et je 
suis convaincu de leur identité spécifique. On 
les pêche en abondance pendant la mous- 
son du N. E. C'est le Saurus ophiodon de 
M. Cuvier, et cette épithète est très-caracté- 
ristique. M. Richardson’ a retrouvé l'espèce 
dans les collections de poissons des mers de 
Chine faites par M. Reeves, et en acceptant 
l'épithète de Buchanan, il l'a appelée Saurus 
nehareus. On trouve ce poisson dans les mers 


1. Rich., Ichthyol. de Chine et du Japon, p. 801. 


CHAP. XXVII. SAURUS. 497 


de Chine à Chusan, à Woossoog et à Canton; 
mais le commerce l'apporte sec et tout pré- 
paré de Bombay, et il est même vendu salé 
à Londres sous le nom de Bombay's docks. 
M. Lesueur' a aussi donné une figure de cette 
espèce; mais elle est moins bonne que ne le 
sont ordinairement celles de ce zélé naturaliste; 
car il a exagéré la disposition en hamecon des 
dents, dont il na compté que deux rangées 
sur les mächoires. Je ne sais ce qu'il a considéré 
comme les intermaxillaires, il a pris ceux-ci 
pour les maxillaires. M. Cuvier a remarqué 
avant moi les inexactitudes relatives aux dents 
du vomer. Dans le mémoire du Journal de 
Philadelphie, où Pauteur n'a compté que dix 
à douze rayons à la membrane branchiostège ; 
il a mal rendu la forme de la caudale et la 
distribution des écailles. C'est cependant bien 
l'espèce dont nous traitons ici. Lesueur a fait 
cette description sur un poisson qui lui avait 
été communiqué par le docteur Hays, et qui 
venait de la mer des Indes. Nous sommes en- 
trés dans quelques détails sur cette description 
imparfaite, parce que ce naturaliste se propo- 


1. Lesueur, Journ. of the acad. nat. sc. of Philadelph., vol. 5, 
part. 1, p. 48, pl. à. 


22. Se 


498 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


sait de faire un genre de ce poisson, quil 
aurait appelé Harropon, en fondant le ca- 
ractère sur la présence erronée de dents au 
vomer. 

J’ai vu une belle figure de ce poisson parmi 
les dessins rapportés de Malacca par le major 
Farqhuar; ce qui ajoute à l'étendue de l’espace 
occupé dans les mers de l'Inde par cette espèce. 
Son nom malais est /kan arooan tasick. 


CHAP. XXIX. SAURIDES. 499 


CHAPITRE XXIX. 


Du genre SAuribe (Saurida, nob.). 


Il me semble nécessaire de séparer des Sau- 
rus deux espèces originaires de la mer des Indes 
qui offrent toutes deux un caractère commun, 
distinct de ceux que nous observons chez les 
Saurus. Les palatins portent sur le côté in- 
terne de la longue bande de dents un petit 
groupe distinct de dents aiguës entourées d’as- 
pérités plus courtes. Il en résulte que ces os 
ont deux rangées de dents séparées, tandis 
quil ny en a quune seule dans les Saurus. 
Il y a encore une autre différence qui fera 
reconnaître ces espèces, cest que les rayons 
internes de la ventrale ne sont pas aussi pro- 
longés que ceux des Saurus. Ce caractère n’est 
cependant que secondaire. J'ai aussi remarqué 
que les deux petites fossettes, creusées sur le 
devant du voile du palais, n'existent pas dans 
les Saurides; mais ces poissons ont deux fos- 
settes oblongues sur les côtés de leur palatin, 
que l’on ne voit pas dans les Saurus. Les dents 
me paraissent plus égales. Il ny a d’ailleurs 
aucune autre différence à signaler entre nos 
Saurides et les Saurus, et cependant les pre- 
miers Ont un certain aspect qui les fait aisément 


500 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


reconnaître, quand on à comparé un certain 
nombre d'exemplaires des premiers avec de 
nombreux Saurus. Je pourrais encore signaler 
la carène qui existe le long des flancs; mais 
elle n'est pas suflisamment prononcée dans la 
seconde espèce, pour appeler plus particu- 
lièrement sur elle l'attention des naturalistes. 
Notre premier Sauride a recu déjà plusieurs 
noms; il à été connu de Russell. Le second 
n'avait pas encore été introduit dans nos ca- 
talogues méthodiques, quoique une descrip- 
tion assez reconnaissable s’en trouve dans les 
manuscrits de Solander. 


Le SAURIDE TOMBIL. 
(Saurida tombil, nob.) 


Les formes générales de ce poisson rappel- 
lent tout à fait celles de nos Saurus. 


Le corps est allongé, arrondi, mais un peu dé- 
primé sur le devant. Le dessus de la tête est même 
tout à fait plat La hauteur du corps, prise à la 
dorsale, surpasse à peine l'épaisseur, et est contenue 
près de huit fois dans la longueur totale. La tête n’y 
est pas cinq fois. La gueule est très-fendue comme 
celle des Saurus. Les dents maxillaires d'en haut 
et d’en bas, et celles qui sont sur la langue, sont en 
cardes assez fortes, coniques et très- pointues. Le 
voile du palais qui recouvre le commencement des 
dents palatines n’a pas ces fossettes que nous avons 


CHAP. XXIX. SAURIDES. 501 


observées dans les Saurus ; mais 1l y en a deux grandes 
et oblongues derrière les palauns et le long de ces os. 
Les dents de la rangée extérieure sont sur une bande 
étroite qui occupe toute la longueur du palaun. 
La plaque postérieure est courte; c’est la rangée de 
dents mitoyennes qui est la plus longue. Le museau 
est assez court; l’œil est petit, à deux diamètres de 
V’extrémité. Les sous-orbitaires sont minces et oblongs. 
Le sourcilier est surmonté d’une petite carène. Les 
pièces de l’opercule sont cachées par des écailles; 
il y en a une oblongue dans l’aisselle de la pectorale, 
et une plus grande dans celle de la ventrale. La pre- 
mière de ces nageoires est courte et tronquée; celle 
du ventre est beaucoup plus large, et quoique ses 
rayons postérieurs soient encore les plus longs, il 
n'y à pas entre eux et les antérieurs une différence 
aussi grande que dans les Saurus. La caudale est 
fourchue, sans palette écailleuse. L’anale est petite 
et courte; la dorsale est insérée sur le devant du 
corps, cependant un peu au delà du premier uers. 
La base des rayons est garnie d’écailles triangulaires 
et pointues, qui forment une gouttière, entre laquelle 
s’abaissent les rayons. L’adipeuse est très-petite. 
B:,16: D..11— 0; A: 10; C: 25; P..15;V. 9. 

Les écailles sont de grandeur ordinaire. Nous en 
comptons soixante-deux rangées le long des flancs. 
Leur bord externe est membraneux et ciié; celles 
de la ligne latérale sont un peu plus petites, et elles 
sont relevées d’une carène, qui devient très-sensible 
sur les côtés de la queue. La couleur est fauve sur 
le dos, blanche sous le ventre. La faice interne des 


502 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


nageoires paires et l’extrémité des nageoires impaires 
est plus ou moins noirâtre, Des marbrures de cette 
couleur beaucoup plus foncée colorent le dedans de 
lopercule autour de la branchie supplémentaire et 
toute la membrane qui recouvre les grands sinus 
veineux de l'épaule. : 


Telle est la première espèce de ce genre 
voisin des Saurus. Nous en avons reçu de 
nombreux exemplaires de la mer des Indes : 
les plus grands ont un pied de long. M. Dus- 
sumier les a pris sur la côte du Malabar et sur 
celle de Coromandel. M. Leschenault en avait 
déjà envoyé de Pondichéry, où l'espèce est 
nommée Tombilia- mine. Mais longtemps 
avant ces naturalistes, Péron l'avait trouvée à 
l'Ile-de-France, d'où M. Desjardins en a aussi 
envoyé des exemplaires à notre Musée na- 
tional. MM. Quoy et Gaimard ly ont aussi 
trouvée pendant la relâche qu'y fit l'expédi- 
tion de l'Uranie, sous les ordres de M. Frey- 
cinet. Cette espèce se trouve aussi dans la mer 
Rouge; elle y a été observée par M. Geoffroy 
Saint-Hilaire, qui en a rapporté des exem- 
plaires pris à Suez. M. Botta y à aussi trouvé 
ce poisson. Nous le voyons venir de Waigiou, 
par MM. Lesson et Garnot, et de Vanikoro, 
par MM. Quoy et Gaimard. 


Le plus grand exemplaire que nous ayons 


CHAP. XXIX. SAURIDES. 503 


reçu a été rapporté aux collections nationales 
par MM. Honbron et Jacquinot, qui l'ont 
pris pendant leur campagne sous les ordres 
de l'amiral Dumont d’Urville, lorsque les deux 
corvettes se rendirent aux atterrages de Macao. 

Je ne puis douter que ce ne soit le pois- 
son que Bloch a fait dessiner sous le nom de 
Salmo tombil; j'ai examiné ses exemplaires à 
Berlin , et j'en ai fait un dessin d'après celui 
quil avait recu du missionnaire John; je crois 
seulement, par les notes de M. Dussumier, 
que l'enluminure a été faite un peu arbitrai- 
rement. Il existe, dans les belles collections 
ichthyologiques de ce même Musée, un autre 
exemplaire de cette espèce qui faisait partie 
des collections réunies au Japon par M. Langs- 
dorf; jen ai pris également un dessin; ce qui 
m'a donné la facilité de déterminer avec certi- 
tude le Saurus arg yrophanes de M. Richard- 
son’. Quoique l'auteur ne désigne pas d’une 
manière positive la carène, il s'exprime ce- 
pendant ainsi : La ligne latérale est fortement 
marquée. Puis, la position qu'il indique à la 
ventrale, convient parfaitement aussi à notre 
poisson. L'espèce avait été plus anciennement 
dessinée dans les Poissons de Vizigapatam de 


1. Richard., Fish. of China, p. 302. 


504 LIVRE XXII, SALMONOÏDES. 


Russell, sous le nom de Badi-motta. Le 
Saurus bad de M. Cuvier repose sur ce 
document. M. Ruppell' a aussi observé cette 
espèce dans la mer Rouge, et il l'indique 
seulement sous le nom quil a trouvé dans 
le Règne animal. 

Dans les Observations générales que jai 
présentées sur les Saurus, j'ai eu soin d'indi- 
quer qu'Artedi avait cité Rondelet*® parmi les 
synonymies du Saurus commun, mais qu'il 
suffisait de lire avec un peu d'attention les 
observations présentées par l'ichthyologiste de 
Montpellier pour reconnaître bientôt que son 
Lacertus peregrinus, venant, comme il le dit, 
de la mer Rouge, est justement le Sauride que 
MM. Geoffroy Saint - Hilaire et Ruppell ont 


observé à Suez. 


Le SAURIDE NUAGEUX. 


(Saurida nebulosa , nob.) 


On trouve à l'Ile-de-France une seconde 
espèce de Sauride, qu'on confondrait aisément 
avec le Saurus synodus, tant elle lui ressemble 
par la distribution des couleurs, si l'on ne 


1. Rupp., Neue Wirbelth., p. 71. 
2. Rondelet, De Pise., liv. 15, ch. 9, p. 428. 


CHAP. XXIX. SAURIDES. 505 


faisait attention à la dentition palatine; mais 
en tenant compte de ce caractère, il ne peut 
plus y avoir de doute sur la distinction spé- 
cifique et générique des deux poissons. 

Ce Sauride diffère du précédent, 


parce qu'il a les dents des mâchoires un peu plus 
longues; parce que les dents palatines antérieures 
sont beaucoup plus allongées que les postérieures, 
et enfin, parce que la bande interne est courte. Il n’y 
a pas d’écailles allongées dans l’aisselle de la pecto- 
rale, et celle de la ventrale est courte. Les rayons 
. postérieurs de cette nageoire sont allongés ; aussi la 
forme générale rentre dans celle des ventrales des 
Saurus. La pectorale et l’anale sont petites et courtes. 
La caudale est fourchue, sans palettes écailleuses. 
La dorsale a des écailles pointues le long de sa base. 
D 105495 G26 3 2719 509. 

Nous comptons cinquante-cinq rangées d’écailles 
le long des côtés. Il y a encore un vestige de carène 
le long de la ligne latérale. Les couleurs paraissent 
être un jaune plus ou moins soufré, grivelé de 
points noirs sur le dos, s’élargissant quelquefois en 
marbrures. Il y a des points noirs sur la dorsale, 


la pectorale et la ventrale, et des rayures verticales 
et ondulées sur la caudale. 


Notre plus grand exemplaire a six pouces et 
quelque chose, L'espèce me paraît assez com- 
mune à l'Ile-de-France ; elle en a été rapportée 
par MM. Quoy et Gaimard, lors de la pre- 


506 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


mière expédition de M. d'Urville. M. Dussu- 
mier y a ensuite retrouvé ce même poisson. 
D'ailleurs, ce Sauride est répandu dans la mer 
des Indes; car MM. Quoy et Gaimard l'ont 
trouvé à la Nouvelle-Guinée et à Timor, et je 
ne doute pas non plus que Solander n'ait eu 
occasion de le voir et d’en laisser une descrip- 
tion sous le nom de Dentex nebulosus. Il m'a 
été facile d'arriver à cette détermination, parce 
que jai sous les yeux le dessin que Parkinson 
en a fait pendant cette expédition, et la forme 
donnée à la ventrale ne laisse aucun doute 
sur les affinités de l'espèce. Ce célèbre natu- 
raliste l'a vue à Otaïti, et il lui donne pour 
nom indien Æarhei a-alhai èutaiaheina. 

MM. Quoy et Gaimard ont publié cette 
espèce dans la relation de la corvette l'Uranie 
sous le nom de Saurus gracilis'; mais je crois 
cependant que ces voyageurs ont confondu 
avec les individus de cette espèce ceux de la 
Salmone variée (Saurus synodus, nob.), et 
cest là ce qui explique comment ils l'indi- 
quent en même temps comme une espèce 
brésilienne. 


1. Quoy et Gaim., Zool. de l’'Uranie, p. 224. 


CHAP. XXX. FARIONELLES. 507 


CHAPITRE XXX. 


Du genre FARIONELLE. 


L'Amérique méridionale nourrit encore un 
Salmonoïde qui présente une réunion de ca- 
ractères si singuliers, que lon est obligé de 
faire un genre particulier de ce poisson; puis, 
une fois qu'on a établi le genre, on éprouve 
quelque embarras à le placer convenablement 
dans cette grande famille. Comme ce poisson 
ressemble tellement à une Truite, qu'il est 
très-facile de se laisser tromper par cette res- 
semblance, je lui ai donné le nom de Fario- 
nelle , afin de fixer de suite l'attention du 
naturaliste sur ce point. Cette belle espèce 
est une des curieuses découvertes qu'on doit 
aux recherches de M. Gay : je la ferai con- 
naître en la dédiant à cet habile et courageux 
voyageur. Le poisson étant nommé, cherchons 
maintenant à en apprécier les caractères. 

Les Farionelles ont le corps tout à fait sem- 
blable à celui de nos Truites communes; la 
dorsale répond à l'intervalle qui sépare les 
veñtrales de l’anale ; l'adipeuse, de grandeur 
ordinaire, est au-dessus des derniers rayons 
de l'anale; la caudale est petite et fourchue; 
la bouche est de grandeur médiocre; l’arcade 


508 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


dentaire est formée tout en entier par les in- 
termaxillaires ; le maxillaire, très-petit, est 
entièrement caché derrière lintermaxillaire ; 
il na aucune dent; on ne peut le voir que 
par la dissection. Cette constitution de ma- 
choire rappelle donc entièrement celle des 
Saurus; mais les dents sont partout sur un 
seul rang; elles sont simples, coniques sur les 
intermaxillaires, sur la mâchoire inférieure, 
sur les palatins ; la langue en a de chaque côté 
une rangée semblable à celle d'en haut. On 
voit donc, je ne crains pas de le répéter, que 
ce poisson a quelque affinité par la forme des 
mâchoires avec les espèces du groupe des 
Saurus , sans en présenter cependant aucun 
des caractères, en même temps que les dents 
ne sont pas sans analogie avec celle de nos 
truites : c'est d'ailleurs ce que la description 
détaillée de l'espèce va prouver d'une manière 
encore plus complète. 


La FARIONELLE DE Gay. 


(Farionella Gayi, nob.) 


La seule espèce connue de ce genre a 


le corps allongé, arrondi sur le dos et sur le ventre, 
et légèrement aplau sur les côtés. La plus grande 
hauteur se mesure aux ventrales, et elle est du sep- 


CHAP. XXX. FARIONELLES. 509 


uème de la longueur totale. L'épaisseur n'est guère 
que moiué de cette hauteur. La longueur de la tête 
est cinq fois et demie dans cette même longueur 
totale. Le museau est gros et arrondi. Les deux mà- 
choires sont égales. L’œil est de grandeur ordinaire, 
placé sur le haut de la joue; son diamètre est le quart 
de la longueur de la tête; 1l est éloigné du bout du 
museau d’un peu plus que da longueur du diamètre. 
Les sous-orbitaires sont très-petits. Je n’en vois pas 
même au bord postérieur de l'œil. Sous ce rapport, 
ce poisson a de l’affinité avec plusieurs espèces voi- 
sines des Scopèles. Les deux ouvertures de la narine 
sont plus près de l'œil que du bout du museau, et 
tout à fait sur le haut. La bouche est peu fendue, 
car l'extrémité de l’intermaxillaire ne dépasse pas 
l'orbite. Les lèvres sont assez épaisses. Toute l’arcade 
dentaire est bordée par un intermaxillaire étroit, qui 
rentre en parte sur le bord du sous-orbitaire, Le 
maxillaire est petit, entièrement caché sous cet os 
et derrière l’arcade de la bouche. Les branches de 
la mâchoire inférieure laissent entre elles un isthme 
assez large, correspondant à une langue épaisse et 
charnue, et à une membrane branchiostège qui est 
aussi très-épaisse. Les ouïes sont très-largement fen- 
dues ; les râtelures des branchies sont très - courtes ; 
il y à une très-petite branchie operculaire. Je ne 
compte que trois rayons branchiostèges, larges et 
aplatis, et presque entièrement cachés dans lépais- 
seur de la peau. La joue est entièrement nue. Le 
préopercule a le bord montant presque vertical ; il 
forme un angle mousse, mais à peu près droit, avec 


Le .. 
510 LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 


le bord horizontal. On voit une apparence de limbe 
très-étroit. L’opercule est mince et assez grand. Il y 
a en bas un très-petit sous-opercule, et l’interopercule, 
en rectangle oblong, mais très-mince, est entièrement 
caché par le préopercule. Tous ces os sont d’ailleurs 
empâtés dans la peau épaisse et adipeuse qui recouvre 
la tête et tout le corps; on ne peut voir ces pièces 
que par la dissection. Quant aux dents, elles sont 
presque toutes égales, coniques, mais un peu cro- 
chues, implantées sur un seul rang. Les palatins en 
ont aussi une rangée; mais il n'y en a pas sur le 
vomer. La langue est libre, grosse, charnue; ses 
bords sont couverts de papilles assez épaisses ; elle 
est armée comme la langue d’une suite de deux rangées 
de grosses denis crochues. La dorsale. est reculée 
sur la seconde moitié du corps. Son premier rayon 
répond à la moitié de la longueur totale. Cette 
nageoire est petite, trapézoidale. L’anale est encore 
plus peute et plus courte; la caudale est fourchue; 
les nageoires paires sont courtes; les pectorales 
pointues; les ventrales arrondies. 


B. 3; D. 14: À 46; C 95. P 46: V9. 


La peau de ce poisson est entièrement nue, sans 
aucune écaille. La couleur paraît avoir été un gris 
plombé de bleuâtre sur le dos, jaunâtre sous le ventre. 
Il y à de nombreuses bandelettes brunes verticales, 
qui descendent du foncé du dos et se perdent dans 
le clair du ventre. Les nageoires ont à peu près les 
teintes du dos. 


CHAP. XXX. FARIONELLES. 511 


M. Gay a déposé dans les collections na- 
tionales deux exemplaires de ce curieux pois- 
son, qui atteint neuf pouces de longueur. 
Comme les viscères ont été enlevés, je ne 
puis rien dire de sa splanchnologie; j'ai vu les 
restes d’une vessie natatoire. 


La Farionelle de Gay vient du Brésil. 


512 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


CHAPITRE XXXLI 
Du genre Aurore (Æulopus, Cuv.). 
Le genre Aulope a été établi par M. Cu- 


vier. Il l'a très-nettement caractérisé en ce 
qui concerne la constitution des machoires, 
en faisant remarquer la grandeur du ma- 
xillaire et en indiquant la présence des 
dents sur les palatins, sur le vomer, sur la 
langue et sur les pharyngiens ; il a eu seule- 
ment le tort de ne compter que douze rayons 
aux branchies. Ce genre, ainsi caractérisé, est 
remarquable par un ensemble de caractères 
donnant aux poissons qui les réunissent des 
affinités incontestables avec des espèces ap- 
partenant à des familles fort éloignées les unes 
des autres ; car, si la forme générale du corps, 
celle des dents et la présence de l'adipeuse 
placent les Aulopes auprès des Saurus, on ne 
peut nier que la nature caverneuse des os de 
la tête, les petites épines qui sont sur l'arrière 
du crâne, et surtout la nature des rayons de 
la ventrale, ne rappellent beaucoup les ca- 
ractères des Scorpènes. IL ne faut pas oublier 
cependant que, dans ces poissons, les rayons 
simples, gros et articulés, sont ceux de la 
partie inférieure de la pectorale ; je n'hésite 


CHAP. XXXI. AULOPES. 513 


pas même à ajouter que la grandeur du maxil- 
laire et son os complémentaire n'augmentent 
encore ces affinités. Je trouve aux Aulopes 
plus de ressemblance avec ces Percoïdes que 
je ne leur en vois avec les Gades, auxquels 
quelques auteurs semblent avoir de la ten- 
dance à les comparer. 

Mes prédécesseurs n’ont connu qu'une seule 
espèce d'Aulope. J'en possède une seconde 
de l'hémisphère austral, envoyée au Musée 
national par M. Miles, naturaliste de Sidney, 
et jy réunirai une troisième dont les zoolo- 
gistes avaient cru devoir faire un genre par- 
ticulier. 


L'AULOPE FILAMENTEUX. 
(Aulopus filamentosus, Cuv.) 


Ce grand et beau poisson de la Méditerranée 


a le corps arrondi; le museau déprimé; la tête té- 
traèdre, d'apparence un peu caverneuse, avec des 
épines obtuses sur l'arrière du crâne. La hauteur, 
prise à la dorsale, est six fois et deux tiers dans la 
longueur totale. L'épaisseur aux ventrales égale la 
hauteur du tronc. Les yeux sont grands, cinq fois 
dans la longueur de la tête, laquelle est contenue 
trois fois et trois quarts dans celle du corps. L’œil 
est éloigné du bout du museau d’une fois et demie 
son diamètre. Le premier sous-orbitaire est petit, 


22. 2143 


514 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


étroit et couché horizontalement sur la narine en 
avant du sourcilier. Le second est grand, oblong, 
strié, un peu caverneux ; 1l est le plus apparent; on 
négligerait facilement le premier sous-orbitaire si 
lon ne faisait attention à lui. Les autres osselets 
sont étroits et un peu caverneux. Le sourcilier est 
remarquable par sa grandeur et par la peute palette 
osseuse de couleur cornée, qui surmonite l'orbite 
au-dessus de la paupière adipeuse qui entoure l’œil. 
Cet osselet, couché sur le bord du frontal principal, 
forme une seconde palette à peu près semblable à 
celle du sourcilier; ce qui donne un aspect singulier 
au crâne. Les pariétaux et les mastoïdiens ont des 
épines obtuses ; 1l y en a aussi quelques-unes, mais 
beaucoup plus courtes, sur les os du nez, et quel- 
ques crêtes sur l’ethmoïde ; 1l en résulte que lextré- 
mité antérieure du museau à une apparence caver- 
neuse. Le préopercule est grand; son bord montant 
est un peu oblique et dirigé en arrière. L’angle est 
tout à fait arrondi; le bord horizontal est un peu 
sinueux. L’opercule et le sous-opercule forment 
sur les côtés de la joue une grande et large plaque 
rectangulaire, presque deux fois aussi haute que 
large. L'interopercule est étroit, et à peu près sem- 
blable au limbe du préopercule. La gueule est très- 
largement fendue. Les intermaxillaires bordent l’ar- 
cade supérieure ; une petite échancrure marque leur 
séparation à la symphyse; sur les côtés on voit les 
deux maxillaires dilatés en arrière, et dont la lar- 
geur est encore accrue parce que la portion posté- 
rieure de los porte une de ces pièces supplémen- 


CHAP. XXXI. AULOPES. 545 


aires qu’on observe dans un très-grand nombre 
de maxillaires de poissons. La mâchoire inférieure 
dépasseun peu la supérieure; ses branches sont 
très-larges, et les os qui la composent sont tellement 
disuncts l’un de l’autre, que les sutures par lesquelles 
ils sont ordinairement réunis d’une manière fixe dans 
les autres poissons, deviennent ici d’une grande 
mobilité. L'angulaure et l'articulaire de la mâchoire 

sont mobiles lun sur l’autre et sur les deux os qui 
les précèdent. Quand la bouche est fermée, les deux 
branches de la mâchoire se touchent; elles cachent 
entièrement listhme et la membrane branchiostège, 
et l’on est surtout frappé de cette double palette os- 
seuse et striée, constituée sous la gorge par les deux 
branches de la mâchoire inférieure. Les denis sont 
fines, en herse peu serrée et à peu près égales. On 
les voit sur une bande étroite aux deux mâchoires, 
aux palatins et sur le chevron du vomer ; puis, dans 
le fond de la bouche on voit deux plaques de dents 
très-fines sur les ptérygoïdiens. IL y en a aussi quel- 
ques-unes sur la langue; celles -là sont plus peutes 
que les dents palatines, mais plus grosses que les 
ptérygoïdiennes; enfin, les pharyngiens supérieurs 
et inférieurs sont hérissés de dents en carde assez 
forte. Les ouiïes sont très-largement fendues. La mem- 
brane branchiostège est assez large et assez mobile, 
et elle remonte jusque sur le haut de l’opercule ; 
celui-ci porte une peute branchie supplémentaire. 
Le surscapulaire est assez gros, plié sur lui-même, 
de façon qu’une portion se trouve couchée horizon- 
talement le long du dos et que l'autre plan descend 


516 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


sous l'angle de l'ouverture de l’opercule. La carène 
qui sépare ces deux plans est horizontale; l'angle est 
mousse. Nous voyons ensuite un scapulaire couché 
un peu obliquement, à surface plate et un peu plus 
large en bas qu’en haut. Cette plaque couvre presque 
tout l’huméral ; on n’en aperçoit qu’une très-courte 
portion, semblable à une petite écaille au-dessus de 
l’aisselle de la pectorale. La nageoïre est attachée 
sur le bas des côtés. La nageoire, plus longue que 
celle des Saurus, est tronquée à peu près comme 
dans ces poissons. La ventrale répond au premier 
rayon de la dorsale, et est peu éloignée de la pec- 
torale. Son premier rayon est smples le second, 
le troisième et le quatrième n’ont qu'une simple bi- 
furcation, composée de deux gros filets mous et 
articulés. Les autres rayons sont branchus comme 
à l'ordinaire, La dorsale est assez haute, insérée sur 
le devant du tronc; l’anale est basse; la caudale est 
fourchue ; l’adipeuse est petite et cependant très-dis- 
uncte. 


20 D715" 4124092 PIS EN 


Les écailles, au nombre de cmquante - quatre 
rangées sur les côtés, sont fermes et fortement im- 
briquées ; elles ont leur bord finement cilié, et vues 
à un grossissement plus considérable, elles parais- 
sent comme couvertes d'épines. Les stries d’accrois- 
sement sont fines et nombreuses; il n'y a pas de 
rayons à l'éventail. La couleur est un gris, mêlé de 
roussâtre, par taches ou marbrures sur les côtés. La 
dorsale est tachetée de cendré noirâtre, et une tache 
plus noire colore l'extrémité des premiers rayons 


CHAP. XXXI. AULOPES. 517 


de la dorsale chez la femelle. Il est facile d'acquérir la 
certitude que les sacs ovariens sont fermés et que les 
œufs ne tombent point dans la cavité abdominale. Les 
Aulopes sont donc, sous ce rapport, constitués comme 
les femelles du Saurus. Il n’y a pas de vessie natatoire. 
Le canal intestinal est formé par un très-grand sac 
stomachal obtus, à paroïs charnues, qui atteint jus- 
qu’au delà de la moitié de la cavité abdominale. La 
branche pylorique est courte, tout à fait reportée sur 
le devant. Je ne vois que cinq ou six cœcums courts 
et gros; puis un intestin assez grêle, faisant trois replis 
et de nombreuses ondulations. Le foie est petit; le 
lobe droit descend moins que le gauche; mais il est 
plus gros. La vésicule du fiel est globuleuse. Les reins 
sont d’une grosseur remarquable. Le péritoine, mince 
et peu résistant, est d’une belle couleur jaune de 
soufre. Le mâle se distingue à l’extérieur de la femelle 
parce que le second, le troisième et le quatrième 
rayon de la dorsale se prolongent en filets décrois- 
sants ; le second, qui est le plus long, atteint jus- 
qu'à l’adipeuse. IL m'a paru aussi un peu plus tacheté, 
surtout près de la caudale ; mais il n’y a pas de grosse 
tache noire sur le haut de la dorsale. 


Nos exemplaires sont longs de quinze pou- 
ces. Nous avons obtenu des individus des 
deux sexes : de Nice par M. Laurillard ; de 
Messine par M. Bibron, et du golfe de Morée, 
par les naturalistes de la commission scientifi- 
que qui accompagnèrent la grande expédition 
que la France envoya en Grèce. Cette espèce 


518 LIVRE XXII SALMONOÏDES. 


entre dans l'Atlantique ; car nous en avons 
trouvé des individus, mâle et femelle, dans les 
collections faites aux Canaries par M. Webb. 

L’Aulope filamenteux a été décrit par Bloch 
dans les écrits des naturalistes de Berlin sous 
le nom de Saumon à soies ( Borstenlachs); 
mais son exemplaire n'avait pas les filaments 
complets. M. Cuvier en fit dès la première 
édition du Règne animal son genre Aulope, 
qui a été admis depuis. L'espèce a paru, 
sous le nom d'Aulopus filamentosus, dans 
la Faune italienne. Son célèbre auteur, le 
prince Charles Bonaparte, a donné une ma- 
gnifique figure du mäle et de la femelle de 
l'espèce, qui avait été indiquée comme nou- 
velle par Rafinesque* sous le nom de Sa/mo 
tirus. J'ai moi-même fait représenter les deux 
Aulopes rapportés des Canaries par M. Webb=. 
J'ai donné le mâle sous le nom d’AÆulopus 
filifer, parce que les naturalistes qui l'ont ob- 
servé frais n'ont indiqué aucune tache ni au- 
cune raie sur les nageoires, tandis que, d’après 
le dessin du prince Bonaparte , de grandes 
marbrures jaune-orangé, des rayures rosées 
sur les pectorales, jaunes verdätres sur les 


—_— 


1. Rafin., Nouv. genres, p. 56, sp. 148. 
1. Val. opud Webb et Berth., pl. 15, fig. 2 et 5. 


CHAP. XXXI. AULOPES. 519 


ventrales, bleues et jaunes sur l'anale, ainsi 
que la couleur noire des premiers rayons 
prolongés de la dorsale, offrent une différence 
de coloration très-tranchée. La femelle, indi- 
quée sous le nom d’Aulopus maculatus, a la 
dorsale et la ventrale tachetées de noir, et la 
caudale rayée verticalement. Malgré ces dif- 
férences, je n'hésite pas à croire qu'il faut 
réunir ces deux espèces nominales, et s'en 
rapporter, pour plus d'exactitude, au dessin 
de la Faune italienne. 


L'AuLoPpe DE MILess. 


(Aulopus Milesi, nob.) 


Les riches collections de notre Musée na- 
tional possèdent les deux sexes d’une seconde 
espèce de ce genre. 


Ses formes rappellent assez bien celles de l’espèce 
précédente. Elle a le museau un peu plus gros; le 
dessus du crâne plus creux, rugueux, mais sans 
apparence d’épines. L’œil un peu plus petit ;'le sour- 
cilier est plus épais ; la palette est striée et peu dis- 
uncte, ainsi que la palette frontale. Les dents sont 
sur une bande un peu plus large. Les écailles de 
la joue et de l’opercule sont beaucoup plus grandes. 
La dorsale est beaucoup plus longue. Les premiers 
rayons du mâle sont plus longs, car ils atteignent 
presque jusqu’à la caudale. Les derniers rayons de 


L 


520 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 
la nageoire sont plus hauts que les rayons mitoyens ; 
ils touchent presque à l’adipeuse. L’anale est égale- 
ment beaucoup plus haute et un peu plus longue. 
Ses rayons le sont plus que les rayons du milieu 
de la dorsale, Les écailles semblent carénées, mais 
leur bord n’est pas cilié. 
D. 22; A. 14; C. 95; P. 11; V. 9. 

Les couleurs sont plus rembrunies que celles de 
l'espèce précédente; mais elles sont cependant plus 
variées. Un brun violacé ou vineux colore le dos 
et les flancs. Le ventre est plus pâle. Des taches 
violettes forment des rayures plus ou moins irrégu- 
lières sur la dorsale et sur l’anale. Les ventrales pa- 
raissent noirûtres ; la caudale et les pectorales sont 
grises. 


Les deux beaux exemplaires que nous pos- 
sédons sont longs de vingt et un pouces. Ils 
ont été envoyés aux collections nationales par 
M. Miles, naturaliste anglais établi à Sidney, 
et qui s'est occupé avec beaucoup de succès 
de l'Ichthyologie des côtes de la Nouvelle- 
Hollande. Ce n'est pas le premier exemple 
que nôus ayons que les genres de la Méditerra- 
née soient représentés dans les mers Australes 
par de belles espèces analogues. 


CHAP. XXXI. AULOPES. 521 


L'AULOPE D'AGASSsIZ. 


(Aulopus Agassizi, nob.) 


J'ai encore à parler, pour terminer la mo- 
nographie de ce genre, d’une petite espèce 
que le prince de Canino avait indiquée dans 
sa correspondance et envoyée dans quelques 
Musées sous le nom de Scopelus Agassizi. 
Il en a fait dans la Faune italienne le type 
d'un genre nommé Chlorophthalme. La figure 
donnée dans cet élégant ouvrage est d’une 
telle exactitude , que rien n’est plus facile 
que de reconnaître l’espèce représentée; mais 
je suis obligé de remarquer, que le texte 
de l'auteur est bien loin d’être aussi exact, 
et javoue quil me serait resté de bien 
grandes incertitudes dans l'esprit, si je na- 
vais tenu de lui un de ces petits poissons; 
car il dit qu'il n'existe point de dents sur le 
palais, sur l'œsophage et sur la langue. On 
verra par la description qui va suivre, et qui 
est faite d’après son exemplaire, que ces or- 
ganes, au contraire, portent tous des dents. 
Si, comme le va prouver ma description, le 
Chlorophthalme est un poisson qui a le bord 
de la mâchoire supérieure entièrement formé 
par lintermaxillaire; si le maxillaire reculé en 


522 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


arrière de ce premier os ne contribue pas plus 
à former l’arcade maxillaire que dans une 
Perche ou dans tout autre Acanthoptérygien ; 
si les dents sont implantées sur les deux ma- 
choires, sur le chevron du vomer, sur les 
palatins et sur la langue, je ne vois pas la 
possibilité de le distinguer génériquement des 
Aulopes. C'est une espèce bien distincte, 
bien caractérisée, et qui conserve encore 
quelques-unes des particularités des autres 
Aulopes; car je vois sur les exemplaires par- 
faitement conservés dans le Cabinet national 
par les recherches de M. Savigny, que le 
premier rayon de la ventrale se prolonge en 
un filament assez délié: caractère remarquable 
qui n’est pas exprimé dans la figure de lIch- 
thyologie italienne. 

Après ces réflexions préliminaires, je vais 
donner avec quelques détails la description 
de cette espèce, afin de bien convaincre le 
lecteur de la détermination à laquelle je m'ar- 
tele. 


Ce poisson a le corps arrondi; la tête assez grosse ; 
le museau déprimé; la mâchoire inférieure plus 
longue que la supérieure. L’intervalle qui sépare les 
deux yeux est extrêmement étroit ; il ne fait pas le 
dixième’ de la longueur de la tête, prise du bout 
du museau jusqu'a l’occiput. La longueur de cette 


CHAP. XXXI. AULOPES. 523 


première parte du corps, mesurée comme à l’ordi- 
naire, n’est que trois fois et demie dans la longueur 
le Le diamètre de l'œil fait presque la moiué de 
la longueur de la tête. Les sous-orbitaires sont étroits 
et caverneux; le préopercule a l’arête du limbe en 
arc concave. Quant au bord montant, il est à peu 
près vertical. L’angle fait une peute saillie en arrière ; 
le bord horizontal est un peu arqué et assez long. 
Je trouve, comme dans les poissons voisins des Sau- 
rus, un peut opercule à bords sinueux, prolongé en 
pointe, un sous-opercule assez grand et un inter- 
opercule étroit et oblong, caché sous le limbe du 
préopercule, et assez semblable à cette partie de 
Vappareil operculaire. Le museau est aplati, assez 
large, un peu en ogive. La mâchoire inférieure dé- 
passe la supérieure. Ces différentes pièces sont assez 
séparées et les branches sont plates et courtes. La 
mâchoire supérieure est bordée par des intermaxil- 
laires grèles, derrière lesquels sont des maxillaires 
assez longs, élargis en palette et arqués de manière 
à embrasser les branches de la mâchoire inférieure 
en recouvrant l’angulaire et à ne montrer leur parte 
élargie qu'au-dessous de la gorge. Les dents de l’in- 
termaxillaire sont très-petites, toutes égales. J’en vois 
six plus pointues sur les deux tubercules de l'arc 
osseux du chevron du vomer. Il y en a de petites 
sur les palatuns et sur la langue. La première dorsale 
commence au second üers du corps; elle est assez 
haute de l'avant. L’anale est courte; la caudale, 
petite, est peu fourchue. L’adipeuse répond à l'anale. 
Les pectorales sont longues et étroites; leur pointe 


524 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


dépasse beaucoup l'insertion des ventrales, qui ré- 
pond à très-peu de chose près au premier rayon de 
la dorsale. Le premier rayon des nageoires paires 
inférieures est prolongé en filet. Les derniers sont 
courts, de sorte que la ventrale est ici faite à la ma- 
nière ordinaire. 


B. 10; D. 11; À. 9; C. 21; P. 16; V. 9. 


Je suis très-sûr des nombres que j'indique, et 
cependant je vois que le prince de Canino ne compte 
que neuf rayons à la membrane branchiostège, et 
qu'il donne dix-neuf rayons à la pectorale. C’est ce- 
pendant sur un exemplaire envoyé par lui que j'ai 
vérifié ces nombres. Ceux des autres nageoires 
sont conformes à ce que j'ai trouvé. Les écailles 
sont très-rudes et composées de stries concentriques 
très-marquées. La couleur est verdâtre sur le dos, 
plus pâle sous le ventre; le tout à reflets argentés. 
La caudale est verte. Les grands yeux sont surtout 
remarquables parce que l'iris est coloré en vert 
très-intense. Je vois des taches nuageuses plus mar- 
quées sur les petits individus que sur les grands. 


La description que je viens de donner est 
faite d’après l’exemplaire long de deux pouces 
et demi, que le prince de Canino a envoyé 
à nos collections nationales. D'ailleurs nous en 
possédons deux autres à peu près de même 
taille, pris à Naples par M. Savigny. M. Bibron 
en à rapporté plusieurs exemplaires du canal 
de Messine; jai donc pu m'assurer, par la 


CHAP. XAXI. AULOPES. 5925 


comparaison d’un assez grand nombre d'indi- 
vidus de toutes tailles des caractères de cet 
Aulope, qu'on prendrait aisément pour un 
jeune des espèces précédentes, si la gran- 
deur des yeux, très-rapprochés sur le haut 
du crâne, ne démontrait bien vite que l’on a 
sous les yeux une espèce particulière. Les 
principes de nomenclature que j'ai admis jus- 
qu'à présent, auraient dû me faire désigner 
cette espèce sous le nom d’Æulopus chloroph- 
thalmus. J'aurais ainsi désigné une des par- 
ticularités les plus notables de ce poisson ; 
mais, puisque je l'ai trouvé dédié à mon cé- 
lèbre ami, Louis Agassiz, les ichthyologistes 
seront d'accord avec moi pour concéder à cet 
illustre zoologiste la dédicace de cette espèce. 


LIVRE XXIL SALMONOIÏDES. 


OX 
N9 
© 


CHAPITRE XXXIL. 
Du genre AxérisAURE (4lepisaurus, Low.) 


Il suffit de jeter les yeux sur l'excellente 
figure donnée par M. Low, de son Ælepisaurus 
ferox, pour reconnaître que ce poisson ap- 
partient aux Saurus, par ses intermaxillaires, 
par la constitution de la mâchoire inférieure 
et par celle de l'appareil operculaire. Comme 
je n'ai pas vu ce poisson, je n'aurais pu en 
parler que d’après les renseignements fournis 
par ce naturaliste, et par M. Bennett, qui 
l'avait recu de son correspondant de Madère, 
si mon célèbre confrère et ami, M. R. Owen, 
n'avait bien voulu prendre la peine de sup- 
pléer à ce qui pouvait manquer dans une 
description faite 1l y a longtemps, et par un 
zoologisite qui se plaçait à un point de vue 
tout différent. Le savant professeur du col- 
lége des chirurgiens, vient de m'adresser un 
dessin de grandeur naturelle, où cet habile 
anatomiste a représenté les pièces de la tête 
avec le soin et les détails nécessaires. Il con- 
firme les idées que javais de l'Alépisaure, en 
me faisant mieux connaître les quatre os de 
l'opercule; car les dents ont été figurées avec 


CHAP. XXXIL ALÉPISAURES. 527 


beaucoup d’exactitude dans les Mémoires de 
la Société zoologique. 

De même que la nature semble avoir com-. 
posé lAulope avec des emprunts faits aux 
Scorpènes et à plusieurs genres voisins, on 
peut dire qu'elle a voulu réunir dans le pois- 
son qui va faire le sujet de cet article, plu- 
sieurs traits caractéristiques tirés des Sphy- 
rènes, des Lépidopes et de plusieurs autres 
genres encore. Les observations que j'ai faites 
sur l'Aulope démontrent pourquoi je place 
l'Alépisaure auprès des Saurus. Je ne suis donc 
pas de l'avis des naturalistes anglais qui m'ont 
précédé, et qui ont cru devoir ranger dans la 
famille des Tænioïdes le poisson très-curieux 
dont ils ont fait la découverte. 

M. Webb ma fourni des documents pré- 
cieux qui me font croire à l'existence d’une 
seconde espèce qu'il a recue des Canaries. 

Ces matériaux me font caractériser ainsi le 
genre Alépisaure : 

Les Alépisaures ont la mâchoire supérieure 
formée par des intermaxillaires armés de pe- 
tites dents sur toute la longueur; les palatins 
ont des dents plus longues, comprimées, trian- 
gulaires comme des lancettes; elles dépassent 
considérablement les autres dents, et elles 
rappellent tout à fait celles des Lepidopus. 


528 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


M. Owen en compte quatre grandes en avant, 
suivies de sept autres plus petites. Le che- 
vron du vomer en porte trois plus longues 
que toutes les autres. A la mâchoire inférieure, 
nous voyons une grande dent triangulaire, 
précédée de deux petites, suivies de sept plus 
courtes; le dessin de M. Owen en repré- 
sente une très-longue à la place où M. Low 
en a figuré trois grandes; puis viennent les 
dents triangulaires égales et serrées; une pa- 
reille mâchoire isolée ressemble beaucoup à 
celle de notre Sphyræna barracuda. Les dif- 
férentes pièces de la mächoire inférieure doi- 
vent être autant distinctes que celles de l'Au- 
lope. Les auteurs n'indiquent que six ou sept 
rayons à la membrane branchiostège. L'oper- 
cule est petit; l'interopercule est au contraire 
très-long, et borde en dessus le sous-opercule 
et même l’opercule. La dorsale est haute et 
étendue depuis l'opercule jusqu'au-dessus du 
premier rayon de lanale; cette longue nageoire 
a le bord arqué et convexe, parce que les 
rayons mitoyens sont beaucoup plus hauts 
que les premiers ou les derniers. L'adipeuse 
est assez grande, elle correspond au dernier 
rayon de l’anale. Les ventrales, presque sous 
le milieu de la dorsale, auraient les rayons 
externes plus longs que les internes. 


CHAP. XXXII. ALÉPISAURES. b29 
La première espèce de ce genre a été nommée 
L’ALÉPISAURE FÉROCE. 
(Alepisaurus ferox, Low et Bernett.) 


Ce poisson, à corps très-allongé, est plus haut 
à la nuque que sur le reste de sa longueur. À en 
juger par le dessin, cette hauteur serait comprise 
douze fois dans la longueur totale. La longueur de 
la tête est du septième de celle du corps. Cette tête 
est comprimée; la surface supérieure est étroite, plane 
et irrégulièrement striée. Ils ont compté six rayons 
à la membrane branchiostège sur un individu et sept 
sur un autre. Les yeux sont assez grands; leur diamètre 
est un sixième de la longueur de la tête. Les pectorales 
sont longues, pointues et un peu en faux. Les ven- 
trales sont un peu plus rapprochées de la pectorale 
que de l’anale; elles ont la mème forme que la pec- 
torale; mais elles sont moitié plus courtes. Les 
premiers rayons de ces deux nageoires sont rudes ; 1l 
en est de même de celui de la dorsale. Ce rayon 
a un peu plus que le quart de la longueur des plus 
élevés. On les voit croître successivement jusqu’au 
quatorzième; puis ils décroissent de la même ma- 
nière jusqu'au dernier, dont la hauteur n'est que 
de la moiué du premier. L’anale est en faux. La 
caudale est fourchue. Voici les nombres tels qu'ils 
ont été comptés dans la descripuion de M. Low : 

B::6 ou°7; D. 41-— 0; À: 17; C. 49:/P. 15; V.9. 

La peau est lisse et sans écailles. Le long de la 
ligne latérale et de chaque côté du trait, on voit 

22; 34 


530 LIVRE XXIL SALMONOÏDES. 

une suite de points bleuâtres qui rappellent, jusqu'à 
un certain point, les taches de nos Scopèles, et qui 
semblent encore jusufier la place assignée à l’Alépi- 
saure. Le dos du poisson paraît brun, mêlé de jau- 
nâtre; les flancs ont des reflets argentés. Le dessus 
de la tête est rembruni comme le dos. La dorsale 
est bleue, claire sur les bords. Les rayons sont plus 
foncés que la membrane. Les pectorales, la ventrale, 
l’'anale et l'adipeuse sont assez foncées. 


La longueur de l'exemplaire envoyé au 
Musée de la société zoologique, est de cinq 
pieds. Il a été pris à Madère. Le Mémoire de 
M. Low, avec les additions qui y ont été 
faites par M. Bennett, a paru dans le premier 
volume des Transactions de la société z00- 
logique. ' 

L’ALÉPISAURE BLEU. 


(Alepisaurus azureus , nob.) 


Je dois à M. Webb le dessin d’une seconde 
espèce de ce genre, qui se distinguera de la 
première , 

parce que l'œil est placé au delà de la fente de la 

bouche; que la dorsale est d’égale hauteur jusque 

vers le trentième rayon, et qu’elle a dans cette éten- 
due un tiers de plus que le corps n’est haut. Les 
pectorales ne sont pas taillées en faux; les ventrales 
répondent au dernier rayon de la dorsale. L'adi- 


1. P, 124, pl: 49: ‘ 


CHAP. XXXIL. ALÉPISAURES. 531 


peuse est au-dessus des premiers rayons de l’anale. 
Ce poisson est couvert d’une peau lisse et sans 
écailles, d’une belle couleur bleue avec des reflets 
roses et vert bronzé sur le tronc. 


+ D.38; A. 16; C. 25; P. 10; V. 9. 

La’ longueur de l'individu, qui a échoué 
sur les plages de la grande Canarie à la suite 
d'un mauvais temps, était de cinq pieds trois 
pouces. Les rayons antérieurs de la dorsale 
avaient un pied et demi. L'observateur qui a 
envoyé le dessin, d’après lequel je parle de 
ce poisson, dit que le foie était petit et de 
couleur verdâtre; que l'intestin fait un long 
repli. Il a cru observer une vessie natatoire 
de forme arrondie, légèrement étranglée à 
l'une de ses extrémités, et petite eu égard au 
volume du poisson. 

Je termine, par ce chapitre, l'histoire de 
la nombreuse et importante famille des 
Salmonoïdes. Les genres qui la composent 
donnent de nouveaux et utiles exemples des 
variations du caractère principal et fonda- 
mental constituant le type de la famille, et 
par conséquent des nombreuses affinités qui 
lient entre elles les familles naturelles. Toutes 
les espèces de Salmonoïdes ont une adipeuse. 
La Truite et le Saumon, chefs de file de ce 
grand groupe, appellent à eux tous les Sal- 


532 LIVRE XXII. SALMONOÏDES. 


monoides qui ont l'arc de la mandibule supé- 
rieure formé par les intermaxillaires et les 
maxillaires. Les variations de la dentition 
nous ramènent, dans la tribu des Characins, à 
la famille des Cyprinoïdes sans dents par, les 
Curimates; à celle des Brochets et des’ Ery- 
thrins par les Hydrocyns, par les Piabucines et 
par les Léporins. D'autres genres nous repré- 
sentent les caractères de plusieurs Clupéoïdes 
dans la dentelure abdominale des Serrasalmes, 
et par la composition de la mächoire des Go- 
nostomes et des Scopèles. Ces petits poissons 
nous font souvenir des Athérines et de quel- 
ques autres Percoïdes. Ils nous préparent à 
voir la nature, si féconde, établir des combi- 
naisons inattendues des formes empruntées 
aux Percis dans la ventrale des Saurus; aux 
Scorpénoiïdes, aux Cirrhites, aux Chéilodac- 
tyles, genres de trois familles distinctes, dans 
les rayons simples des pectorales des Aulopes. 

Les Scombéroïdes sont représentées dans 
les Alépisaures qui ont une grande ressem- 
blance avec les Lépidopes ou les Thyrsites, 
tout en conservant le type caractéristique des 
Salmonoïdes. 


FIN DE LA PREMIÈRE SÉRIE. 


TABLE GÉNÉRALE 
DE L'HISTOIRE NATURELLE 


DES POISSONS. 


NB. Les chiffres romains indiquent le tome, et les chiffres arabes la page. 


Acaxraoropes, VIL 6. 
argenté, VII. 241. 251. 
Boddaert, VIL 185. 
Ses maladies, XVII. 285. Acanrmopsis, X VII. 5. 

Asou RÉAL, XIV. 427, 430. tænia, XVIIL. 65. 

Asramis, XVI. 3, 382. XVIL. 2, | Acanruurus, X. 112. 166. 
argyreus, XVII. 45. [6,7.| Achilles, X. 218. 
elongatus, XVIL. 75. aluvelis, X. 249. 
erythropterus , XVI. 58. annularis, X. 209. 
Heckelu, XVIL 56. argenteus, X. 239. 
Leuckartii, XVII. 59. armiger, X. 234. 
melanops, XVII. 61. Blochuü, X. 209. 
microlepidotus, XVIL. 48. Broussonnet, X. 181. 


AgacarutA , IX. 164. 171. 
Aeces, XVI. 3. XVIL. 1. 
Agzerre, XVII. 272. 


micropteryx, XVII. 44. 
Schreibersii, XVIL. 50. 
tenellus, XVII. 68. 
vetula, XVIL 60. 
vimba, XVII. 65. 
ABpapuc, XVI. 6. 
Acanrmious, XV. 454. 
histrix, XV. 487. 
Acanrminion, VIIL. 398. : 
bleu, VIIE. 400. 
orbiculaire, VII. 285. 
rhomboïde, VII. 407. 
AcanrnoLaprus, XIII. 242. 
Couchii, XIE. 248. 
exoletus, XIIL. 247. 


microstoma, XIII. 250. 


Palloni, XIIE. 243. 
viridis, XIII. 252. 
Yarelli, XI. 250. 
Acaxrmoxorus, VIIL. 441. 


carinatus ,. X. 221. 
chirurgus, X. 168. 
cœruleus, X. 179. 184. 
ctenodon, X. 241. 
Delisiani, X. 198. 
Doreensis, X. 220. 
Dussumieri, X. 201. 
elongatus, X. 206. 
fraterculus, X. 206. 
Gahm, X. 219. 
gemmatus, X. 255. 
glaucopareius, X. 190. 
guttatus, X. 195. 
harpurus, X. 283. 
hepatus, X. 183. 
humeralis, X. 231. 
Ketlitzn, X. 222. 
Lamarrii, X. 236. 
lineatus, X. 228. 
lineolatus, X. 207. 


«a 


2 TABLE GÉNÉRALE 


Acanraunus marginatus, X. 221. | Aconures, XXII. 347. 


mata , X. 202. 
matoides, X. 204. 
melanurus, X. 240. 
melas, X. 241. 
nasus, X. 290. 
nigrofuscus, X. 214. 
nigroris, X. 208. 
nummifer, X. 234. 
olivaceus, X. 238. 
orbicularis, X. 287. 
phlebotomus, X. 176. 
rasi, X. 203. 
rubro-bunctatus, X. 222. 
scalprum, X. 298. 
scopas, X. 245, 
sohal,\X.2227. 
striatus, X. 229. : 
strigosus, X. 248. 
suillus, X. 213, 254. 
teuthis, X. 183. 
triangulus, X. 189. 
triostegus , X. 197. 
undulatus, X. 205. 
velifer, X. 251. 
xanthopterus, X. 215. 
ACARAPITANGA , V. 236. 
Acarauna, X. 177. XIV. 16. 
longirostris, XIV. 16. 
Acarne, VI. 192. 
Âxæpya VI. 193. 
> Ü4 
À yapavac vel À yaæpvoc, VI. 198. 
AD I. + Ê 
rossica, III. 17. 
Schraitzer, IL 18. 
vulgaris, IE 4. 
Acinacée batarde, VIIL. 202. 
Acoura, V. 109. 
Aponis, XI. 244. XIX. 82. 
Adwvic, XIX. 82. 
AcExéioses, XV. 231. 
brevifilis, XV. 249. 
inermis ; XV. 240. 
militaris, XV. 232. 
Aconr, XX, 407. 


halecinus, XXII. 347. 
Aconus, IV. 198. 
acipenserinus, IV. 207. 
decagonus, IV. 223. 
japonicus, IV. 215. 
lævigatus, IV. 214. 
monopterygius , LV. 224. 
rostratus, IV. 212. 
stegophtalmus, IV. 216. 219. 
Acrioprs, IV. 371. 
peruvianus, IV. 389. 
verrucosus, IV. 387. 
torvus, IV. 382. 
Aicze, V. 32, 81. 
AïcrerTe, XIII. 275. 
Arcra , XV. 538. 
bengalensis, XV. 588. 
Arausa, XX. 25, 389. 
argyrochloris, XX. 440. 
aurea, XX. 421. 
chapra, XX. 440. * 
cœrulea, XX. 432. 
dorsalis, XX. 418. 
cha, XX. 417. 
falsa , XX , 408. 
ficta, XX. 408. 
maculata, XX. 430. 
melanosticta, XX. 444. 
melanura, XX. 441. 
menhaden, XX. 424. 
microlepis, XX. 439. 
Palasah , XX. 482. 
pilchardus, XX. 445. 
præstabilis, XX. 491. 
Reveesi, XX. 481. 
scombrina, XX. 4492. 
shadina, XX, 426. 
siriata, XX. 499. 
teres, XX. 493. 
toli, XX. 435. 
tyrannus, XX. 419. 
vulgaris, XX. 391. 
Azsacore, VIIL. 137. 148. 
Azsa-corerra , VII. 137. 


Arsura, XIX. 316. 


DES POISSONS. 


bananus, XIX. 345. 


chinensis, XXII. 36 


3. 


LA 


Mayenna, XII. 163. 
Roseus, XII. 164. 


3 


Awszyopus Hermannianus, XII. 


[159. 


conorynchus, XIX. 181, 318, / Amra, IT. 145. VITE. 150, 160, 


338, 356. 


erythrocheilos , XIX. 352. 


Forsteri, XIX. 354. 


goreensis, XIX. 342. 
macrocephala , XIX, 324. 
neoguinaica , XIX. 350. 


Parræ, XIX. 339. 
Plumieri, XIX. 318 


. 831. 


seminuda, XIX. 351. 


Aurces, XXII. 460. 


Acerisaurus, XXII. 526. 
azureus , XXII. 530. 


ferox, XII. 529. 


AzrocrrnaLus, XIX. 169. 


rostratus, XIX. 172 
Azssres, XXII. 179. 


. 


Hasselquistii, XXIL. 180. 


nurse, XXII. 188. 
sethente, XXIE. 190 
ALose, XX. 389, 391, 


Ses salaisons, XX. 416. 


Ses vers intestinaux, 


XX. 416. 


Avvuesres gembra, IL. 486. 


sambra , IL. 469. 
ÂAmpasse, IL. 175. 
alta, IE. 183. 
baculis, IL. 187. 
bogoda, II. 187. 
de Commerson , IE. 


176. 


de Dussumier, IL. 181. VI. 503. 


lala, IL. 184. 
nalua, IL. 182. 
nama , Il. 185. 
oblonga , IL. 185. 
phula, IL. 186. 
ranga , II. 183. 
thermalis, II. 498. 
Âmpara-KurTE, X. 104. 


[IX. 431. 


Amszvopus, XII. 142, 157. 


cœculus , XIE. 165. 
gracilis, XIE. 166, 


341. XIX. 320, 402. 


Sa vessie aérienne, XIX. 408. 


calva, XIX. 402, 411, 423. 


canina, XIX. 424. 
cinerea , XIX. 430. 


immaculata , XIX. 320. 341. 


lintiginosa, XIX. 426. 
marmorata, XIX. 412. 


ocellicauda, XIX. 405, 422. 
occidentalis, XIX. 405, 423, 


ornata, XIX. 420. 
reliculata, XIX. 431. 
subcærulea , XIX. 427 
viridis, XIX. 421. 


Auore guazu, XIL. 222. 


pixuma, XII. 219. 


Amwenacanraus, X. 113, 115. 


abhortani, X. 143. 
argenteus, X. 161. 
Ascensionis, LIL. 212. 
canaliculatus , X. 146. 
concatenatus , X. 127. 
corallinus, X. 139. 
doliatus, X. 132. 
dorsalis, X. 143. 
firmamentum, X. 142. 
fuscescens, X. 156. 
guamensis, X. 163. 
guttatus, X. 123, 136. 
javus, X. 118. 
lineatus , X. 130. 
luridus, X. 150. 
margaritiferus, X. 145. 
marmoratus, X. 124. 
Mertensii, X. 150. 
nebulosus, X. 164. 
nuchalis, X. 140. 
olivaceus, X. 163. 


punctatus, X. 140, 146. 


rostratus , X. 158. 
Russeli, X. 1238. 


[429. 


TABLE GÉNÉRALE 


AMPHAcANTHUS siganus, X. 152. 
sutor, X. 148. 

tumifrons , X. 159. 
vermiculatus, X. 126. 


virgatus, X. 133. 


Ampniprions, V. 11, 384. 


Americanus, IE. 29. 
Australis, IL. 29. 
bicinctus, IX. 505. 
bifasciatus , V. 392. 
carinatus, IL, 230. 
chrysogaster, V. 400. 
chrysopterus, V. 401. 
Clarckn , IX. 504. 
ephippium, V. 386. 
fe SE V. 394. 
matejuleo , IIL. 185. 
melanurus, V. 400. 
ocellaris, V. 399. 
percula, V. 397. 
polymnus, V. 396. 
scansor, VIL 325. 
trifasciatus, V. 395. 
tunicatus, V. 899. 
xanthurus, V. 394, 402. 


Anagas, VIL 325. 


scandens, VII. 333. 


Anagcers, XVIII. 245. 


coarctatus, XVIII. 266. 
elongatus , XVIIL. 267. 
Gronovii, XVIIE. 252. 

ses organes femelles, XVI. 


ses organes mâles , XVIII. 259. 
ses yeux, XVII. 262. 

tetrophthalmus, XVII. 109, 
Anaëceptini, XVIII. 109. [252. 


Anampses, XIV. 3. 


Cuvieri, XIV. 11. 
cœruleo-punctatus , XIV. 5. 
dimidiatus, XIV. 14. 
geographicus , XIV. 10. 
meleagrides, XIV. 12. 
viridis, XIV. 13. 


Anarnarques, XI. 472. 


AnarrxicæAs leopardus, XI. 493. 
lupus, XI. 473. 
maculatus, XI. 476. 
minor, XI. 476. 
pantherinus, XI. 488. 
strigosus , XI. 476. 

Ancnois, XX. 6, 11. XXI. 2. 
Sa péche, XXI. 20. 

Sa préparation, XXI. 22. 

AxcyLopoxs, V. 80. 
jaculidens, V. 81. 
parvipinnis, V. 84. 

An, V. 181. 

Axopus, XXII. 4, 5. 
ciliatus, XXII. 45. 
elongatus, XXIT. 20. 

Axous, XXII. 484. 

Axosromus , XXII. 39. 

ANTENNARIUS , XIE. 410. 

Anraeris, IL. 257. 

Anrans des Grecs, LE. 255. 
bilineatus , V. 336. 
boops, IIL. 103. 
caballerote, IL. 465. 
cherna , Il. 290. 
Clarcki , IX. 504. 
diagramma , V. 312. 
formosus, V. 227. 
hamrubr, EL. 104. 
japonicus, V. 329. 

Jocu , IL. 466. 

Johnii, IL. 445. 
macrophthalmus , IL. 97. 
maculatus, V. 261. 
orientalis, II. 318. V. 299. 
rabirrubia, IL. 464. 
saponaceus , IL. 62, 63. 
striatus, IL. 289. 
testudineus, VIL 325, 333. 
Vosmeri, V. 333. 

ApALorTERINÆ, XVI, 7. 

Arrr , X. 80. 

Araareus, VI. 485. VIIL. 70. 
cæœrulescens, VE. 487. 
rutilans, VI. 490. 


DES POISSONS. 5 


APnépronëre, IX. 445. 

Arneproperus sayanus , IX. 448. 

Apnie, X. 418. 

Apariris, VIIL. 483. X VIIL. 1. 
Urvillei, VII. 484. 


Aruya , XIL. 45. X VIIL. 4. XX. 26. 


Aœun, X. 418. XIL. 45. 

Arisrus, IV. 391. 
alatus, IV. 392. 
australis , IV. 398. 
barbatus, IV. 418. 
Belengeri, IV. 412. 
Bougainvillii, IV. 411. 
carinatus , IV. 395. 
cottoides, IV. 410. 
dracæna, IV. 403. 
fusco-virens, IV. 409. 
Israelitarum , LV. 396. 
longispinis , IV. 408. 
marmoratus , IV. 416. 
niger , IV. 415. 


tænianotus, IV.404. XII. 328. 


trachinoides , IV. 401. 
ArLoDACrYLE, VIIL. 476. 
punctatus, VII. 477. 
Arocrypres, XIE. 2, 142. 
bato, XIL 145. 
cantonensis, XII. 188. 
changua , XII. 145. 
chinensis, XIE. 150. 
dentatus, XIE. 148. 
pectinirostris , XII. 150. 
ricluosus, XII. 151. 
Avocox, II. 142. 
auritus, VII. 443. 
carinatus, Il. 157. 
commun, IL. 148. 
cupreus , IL. 158. 
heplastygma, IL. 160. 
latus, IL. 159. 
lineolatus , IL. 160. 
macropterus, IL. 160. 
maculosus , VI. 493. 
méaco , IE. 161. 


multitæniatus, IL 159. 


| Arocox à neuf rubans, IL. 154. 


| Ar 
Apsices, VI. 548. 


| 


VI. 494. 
nigripinnis ; IL. 152. 
novemfasciatus , LL. 154. 
orbicularis , IL 155. VE. 495. 
pæcilopterus, IL. 154. 
quadrifasciatus, IL. 153. 
rayé, IL. 159. 
rex mullorum, IL. 143. 
roseipinnis ; IL. 490. VE. 553. 
à sept taches, IL. 160. 
tæniatus , IL. 159. 
thermalis, HI. 492. 
trimaculatus, IL. 156. 
vinosus, VI. 494. 
zeylonicus, IIL. 491. 


Arozecrus, VIIL. 398, 438. 


stromateus, VII. 439. 


Apriow, VI. 543. 


virescens, VI. 544. 
rons et À. vulgaris, IL. 188. 


fuscus , VE. 549. 


ArreryGiA Hamiltoni, XX. 333. 
Arua, XII. 45. XX. 26. 
Araneus , IL. 235. 

Arcusrs, VII. 310. 

ARGENTINE, XXI. 409. 


Usage de sa vessie, XXI. 410. 

carolina , XIX. 360, 316. XXL. 

Cuvieri, XXI. 4138. [45. 

glossodonta, XIX. 321, 340, 
848. 


leioglossa , XXI. 417. 
machnata, XIX. 359. 862. 
silus, XXI. 421. 

Yarellii, XXI. 418. 


Ancis, XV. 325. 335. 


cyclopum, XV. 340. 
sabalo , XV. 335. 


Arcvcrius quadrimaculatus ; X. 


821, 340. 
bimaeulatus, X. 392. 


Arcyretoses , IX. 133, 135 , 177. 


vomer, IX. 171. 


G TABLE GÉNÉRALE 


ArGyroreecus, XXII. 392. 
aculeatus, XXII. 406. 


| Arius variolosus, XV. 107. 
venosus , XV. 69. 


hemigymnus, XXIL. 398,404. | Arneunis, IX. 275. 


Olfersii, XXII. 408. 
Urvillei, XXIL. 405. 

Anius, XV. 53. 
acutivelis, XV. 85. 
æquibarbis, XV. 68. 
albicans, XV. 80. 
arenatus, XV. 106 
argyropleuron , XV. 104. 
arius, XV. 102. 
Belangern, XV. 71. 
cælatus, XV. 66. 
Dussumieri, XV. 84. 
fissus, XV. 107. 
gagora , XV. 99. 
grandicassis, XV. 54. 
pue XV. 69. 
iastatus, XV, 97. 
Heudelotii, XV. 78. 
luniscutis, XV. 109. 
Manillensis, XV. 93. 
Milberti, XV. 74. 
militaris, XV. 114. 
molliceps, XV. 108. 
nasutus , XV. 60. 
nigricans, XV. 83. 
nodosus, XV. 70. 
ocellatus , XV. 104. 
papillosus, XV. 118. 
parmocassis, XV. 51. 
pavimentatus, XV, 94. 
phrygiatus, XV. 79. 
puncticulatus, XV. 108. 
quadriscutis, XV. 111. 
rita, XV. 88. 
ritoïdes, XV. 92. 

, rostratus, XV. 63. 
rugispinis, XV. 77. 
sinensis, XV. 72. 
Spixüi, XV. 76. 
stricticassis, XV. 58. 
subrostratus, XV. 62. 
truncatus, XV. 64. 


AronDE, IV. 117. 
Asrarcus, VI. 48. 
Asripornorus, IV. 198. 
armé, IV. 201. : 
decagonus, IV. 225. 
dodécaëdre , IV. 209, 
à une seule dorsale, 1V. 224. 
esturgeon ; IV. 207. [VL. 554. 
europæus , IV. 201. 
japonais, IV. 215. 
lisse, IV. 214. 
à museau étroit, IV. 212. 
quadricornis , IV. 221. 
superciliosus, IV. 215. 
Asrinornoroïne Tranquebar, EV. 
Asrisure, X. 168. 229. [224. 
Asrisurus elegans, X. 284. 
Asrius, XVIL. 4, 267. 
mento, XVIL 271. 
Heckelii, XVIL 272. 
ochrodon, XVII. 249. 
Asrreo, XV. 429. 
filamentosus, XV. 487. 
lævis, XV. 431. 
sexcirrhis, XV. 441. 
sicuephorus, XV. 439. 
tibicen, XV. 438. 
verrucosus, XV. 442. 
AsPro, IL. 188. 
niger, IL. 208. 
Zingel , IL. 194. 
Asrrogcerus, XV. 341. 
Grixalvui, XV. 349. 
AsrRoperME, IX. 852. 
coryphénoïdes ; IX. 353. 
Asrronesrues, XXII. 892. 
Aruérunrs, X. 418. 
argentinensis, X. 472. 
australis, X. 422. XXI. 44. 
Boieri, X. 432. 
bonariensis, X. 469. 


Boscui, X. 465. 


DES POISSONS. 


AunErines brasiliensis, X. 467. 
breviceps, X. 445. 
Brownii, X. 422. XXI. 46. 
Carolina, X. 445. 
Commersonii, X. 422. 
cylindrica, X. 453. 
duodecimalis , X. 458. 
endrachtensis, X. 456. 
hepsetus, X. 423. 
Humbolditiana , X. 479. XXII. 
Jacksoniana, X. 461. [471. 
japonica, X. 422. 
lacunosa, X. 454. 
laticlavia, X. 473. 
Lessoni , X. 471. 
Lichtensteinii, X. 476. 
macrophthalma, X. 468. 
mænidia , X. 439. XXI. 45. 
marmorata , X. 437. 
martinica, X. 459. 
menidia, X. 462. 
minuta, X. 437. 
mochon, X. 434. 
notata, X. 463, 465. 
nunnata, X. 438. 
parvipinnis, X. 446. 
pectoralis, X. 447. 
presbyter, X. 439. 
regia, X. 474. 

Risso, X. 435. 

sarda, X. 435. 
sihama, IL. 410. X. 452. 
swampine, XVIIL 202. 
tæniata , X. 459. 
vomerina, X. 481. 

Abepivn , X. 418. 

AucuenrA, VIII. 78. 

Aucaenipterus, XV. 207. 
dentatus, XV. 210. 
furcatus, XV, 211. 
immaculatus , XV. 218. 
maculosus , XV. 216. 
nuchalis, XV, 208. 
punctatus, XV. 219. 
trachycorystes, XV. 214. 


AuLopras, IE. 256. 
Aucopus, XXII. 512. 
Agassizi, XXII. 521. 
filamentosus, XXII. 513. 
filifer, XXII. 518. 
maculatus, XXII. 519. 
Milesii, XXI. 519. 
Aurara, VI. 83, 84. 
Auxine, VIII. 76, 138. 
Sloane, VIIL 148. 
Tazard, VIIL. 147. 
Auxis vulgaris, VIIL. 139. 
Awaous, XIL 97, 98. 
Axnures, X. 295, 299. 
thynnoïde, X. 299. 
Azuror, VI. 434. 


Bas, IL. 17. 

Bani-morran, XXII. 507. 

Bacre, XIV. 388. 
abbreviatus, XIV. 420. 
Adansonn , XIV. 391. 
albicans, XIV. 461. 
albilabris, XIV. 416. 
Angius, XIV. 393. 
anisurus, XIV. 422. 
Aor, XIV. 405. 
arioides , XIV. 440. 
atherinoides , XIV. 396. 
auratus, XIV. 427. 
batasio , XIV. 495. 
Bayad, XIV. 397. 
bilineatus, XIV. 434. 
Birmanus, XIV. 419. 
capito, XIV. 430. 
Cavasius, XIV. 409. 
chinta, XIV. 445. 
Commersonui, XIV. 449. 
corsula, XIV. 408. 
couma, XIV. 459. 
Docmac, XIV. 404. 
doroides , XIV. 447. 
exodon, XIV. 394. 
flavescens, XIV. 462. 
fuscus, XIV. 417. 


"a SN TABLE GÉNÉRALE 


Bacre gagorides, XIV. 441. 
genidens , XIV. 452. 
gulio, XIV. 418. 
Halepensis, XIV. 413. 
Herzbergu, XIV. 453. 
Javensis, XIV. 445. 
Keletius, XIV. 411. 
lævigatus, XIV. 439. 
Lamarru, XIV. 407. 
maurus, XIV. 481. 
mesops, XIV. 456. 
murius, XIV. 393. 
nemurus , XIV. 423. 
netuma, XIV. 438. 
nigriceps, XIV. 412. 
nigrita, XIV. 426. 
oculatus , XIV. 424. 
passany , XIV. 458. 
pemecus, XIV. 456. 
pϾcilopterus , XIV. 431. 
planiceps, XIV. 421. 
proops , XIV. 457. 
sagor, XIV. 446. 
schilbeides , XIV. 389. 
sondaicus , XIV. 444. 
stenomus , XIV. 415. 


Temminckianus, XIV. 468. 


tengana, XIV. 433. 
tenggara, XIV. 414. 
trachacanthus, XIV. 419. 
trachipomus, XIV. 443. 
urua, XIV. 895. 
Vacha, XIV. 392. 
vittatus , XIV. 418. 
Bazirora, XVIIL. 91. 
Brucei, XVIII. 91, 101. 
erythrorhina, XVIII. 93. 
lineolata, XVIIE. 99. 
maculosa, XVII. 91, 102. 
nasula, XVILL. 103. 
ocellata, XVII. 96. 
pavonina, XVII. 97. 
LaNepoc, XVII. 35. 
Banane, XIX. 337. 
Banpouziére, VIL 7. 


Banana, XVL 372. 

Bar aALoNGE , IL. 77. 
(petit) d'Amérique, Il. 86. 
commun, Il. 56. 
du Japon, II. 85. 
rayé, IL 79. 
de Waigiou, IL. 83. 

Barsraux, XVI 2, 192. 
Leur son sous l’eau, XVI. 14. 
Leurs œufs malsains, X VI. 137. 

Barsrer , IL. 250. X. 167. 
gros yeux, IL. 266. 
de Bourbon, IL 263. 
créole, IL. 265. 
porte-fourche, IL. 264. 
Tonsor, Il. 262. 

Barsirron, XVI. 195. 

Barsus, XVI. 2, 122, 3178. 
affinis, XVI. 182. 
apogon, XVI. 392. 
arabicus, XVI. 202. 
armatus, XVI. 168. 
balleroïdes, XVI. 158. 
binotatus, XVI. 168. 
bramoides, XVI. 160. 
bulatmai, XVI. 145. 
Bynni, XVI, 174. 
callensis, XVI. 147. 
Canalu, XVI. 143. 
caninus, XVI. 442. 
canis, XVI. 186. 
capito, XVI. 147. 
chagunio, XVI. 171. 
chalybatus, XVI. 145. 
chelynoides, XVI. 201. 
chrysopoma, XVI. 165. 
cocsa, XVI. 197. 
deauratus, XVI. 188. 
deliciosus, XVI. 172. 
diplochilus, XVI. 204. 
douronensis, XVI. 187. 
Duvaucelni, XVI. 167. 
elongatus , XVI. 184. 
eques, XVI. 141. 
fluviatilis, XVE. 125. 


DES POISSONS. 
Bareus gardonides, XVI. 156. 


gibbosus, XVE. 155. 
gobionides, XVI. 189. 
gorguari, XVI. 181, 183. 
hexagoniiepis, XVI. 198. 
hypsylonotus , XVI. 168. 
intermedius, XVI. 182. 
kakus, XVI. 153. 
labecula , XVI. 185. 
Iævis. XVI. 192. 
lateristriga , XVI. 161. 
leptopogon , XVI 141. 
longiceps, XVI. 179. 


macrocephalus , XVI. 201. 


maculatus, XVI. 195. 
marginatus , XVI. 164. 
Mayori, XVI. 138. 
megalepis, XVI. 200. 
meridionalis, XVI. 143. 
micropogon , XVI. 188. 
mosal, XVI. 200. 
mystaceus, XVI. 146. 
obtusirostris, XVI. 167. 
orphoides, XVI. 193. 
Peloponnesius, XVI. 144. 
perince, XVI. 184. 
plebeius, XVI. 139. 
Polydori, XVI. 170. 
putitora, XVI. 197. 
rododactylus, XVI. 173. 
roseipinnis, XVI. 169. 
rubripinnis, XVI. 194. 
sarana , XVI. 151. 
schagra, XVI. 196. 
seligerus, XVI. 203. 
setivimensis, XVI. 149. 
soro, XVI. 191. 
spilopholus, XVI. 171. 
subnasutus , XVI. 154. 
surkis, XVI. 181. 
tambra, XVI. 190. 
tor, XVI. 199. 
Barracuna, IL. 345 , 346. 
Bars (des), IL. 55. 
Barscx, IL. 91. 


Baruuus, XVI. 371. 

Bass, IL. 65. 

Barracnoïne, XIE. 461. 
diemensis , XII. 488. 
tau, XII. 488. 
variegatus , XII. 482, 484. 
vernullas, XIT. 482. 

Barracaus , IV. 143. XIE. 461. 
apiatus, XII. 477. 
barbatus , XII. 498. 
bispinnis, XIE. 484. 
conspicillum , XEE. 495. 
cryptocentrus, XEE. 485. 
didactylus , XIE. 498. 
Dussumieri, XII. 474. 
Gronovii, XIL 482. 
grunniens, XIE. 466. 
porosissimus , XII. 501. 
porosus , XIL. 506. 
punctulatus, XII. 497. 
quadrispinnis, XIL. 487. 
surinamensis , XII. 488. 
tau, XII. 478. 
variegatus, XII. 484. 

Baunrorr, XII. 339, 344. 
Sonsystèmenerveux, XIL 356. 
gtographique, XIE. 405. 

Brcarn, XXI. 212. 

Brcrique (Bichique), XIL. 175. 

Brouxe , II. 344. VIIL. 169. 

Berr, VIL 365. 

Bezoxe, XVIIL. 389. 
acus, XVIIL. 414. 
anastomella, XVIII. 446. 
annulata, XVIII. 447. 
ardeola , XVIIT. 425. 
argalus, XVIII. 439. 
cancila, XVILT. 455. 
Cantrainn, XVII. 418. 
caribæa, XVIIE. 430. 
carinata, XVIIL 437. 
caudimacula, XVIII. 452. 
choram , XVIII. 442. 
cigonella, XVIIT. 436. 
crocodilus, XVII. 440. 


h 


10 


Becone galeala, XVII. 429. 
gerania, XVIII. 437. 
hians, XVIII. 432. 
incisa, XVIII. 451. 
indica, XVIIL. 449. 
melanostigma, XVIII. 450. 
platura, XVIIL. 451. 
scolopacina, XVIII. 428. 
Senegalensis, XVIII. 421. 
timucu , XVIII. 426. 
trachura, XVIIT. 456. 
truncata, XVIII. 492. 
Urvillu, XVI. 444. 
vulgaris, XVIIL. 399. 

Renovn, XVIII. 396. 

Beugras, IV. 282. 
japonicus , IV. 282. 

Bervx, III. 221. 


decadactylus, LEE. 222, IX. 453. 


delphini, IX. 454. 
lineatus , LIL, 226. 
Brso, XVII. 491. 
Binpoo-Karan, X. 78. 
Bisus, VIIL. 145. 
Brack Bass, IL. 125. II. 37. 
Bracx-risu , XIII. 293. 
Braxc d’Ablette, XVII. 287. 
Brancaaces, XVL 8. 
Braxcurs, XX. 51. 
Branquerre , XX. 280. 
BAëvyæ, BAëvvoc, XI. 191. 
Brexxroms, XI. 193, 279. 
ancylodon , XI. 294. 
anolius, XI. 288. 
biocellatus, XI. 289. 
breviceps, XI. 288. 
cyprinoides, XI. 286. 
Dussumieri , XI. 282. 
fasciolatus, XI. 287. 
filamentosus, XI. 280. 
grammistes, XI. 284. 
mitratus , XI. 298. 
punctatus, XI. 286. 
Bcennius, XI. 192, 197. 
alectrolophus, XI. 447. 


TABLE GÉNÉRALE 


BLennius americanus, XI. 469. 
amphibius, XI. 341. 
anguillaris, XI. 434. 
argentatus, XI. 354. 
Artedii, XI. 231. 
Ascanii, XI. 446. 
Audifredi, XI. 360. 
auritus, XI. 252. 
basiliscus , XI. 245. 
Bosquianus, XI, 295. 
cagnota, XI. 249. 
capensis, XI. 365. 
capito, XI. 260. 
cavernosus, XI. 35. 
cinereus , XI. 366. 
corriger, XI. 314. 
cornutus, XI. 259. 
crinitus , XI. 237. 
cristatus, XI. 253. 
dolichogaster, XI. 436. 
edentulus, XI. 316. 
erythrocephalus , XI. 248. 
fasciatus, XI. 316, 324, 326, 
fenestratus , XI. 416.  [359. 
fimbriatus, XI. 468. 
fissicornis, XI. 2517. 
frater, XI. 252. 
fucorum, XI. 263. 
galerita, XI. 219, 231, 444. 
gattorugine , XI. 200 , 320. 
geminatus , XI. 265. 
gibbosus, XI. 243. 
gobioides, XI. 243, 340. 
gonocephalus, XI. 243. 
goreensis, XI. 255. 
grandicornis , XI. 258. 
gunnellus , XI. 419. 
Hentz, XI. 381. 
Herminier, XI. 380. 
inæqualis, XI. 230. 
islandicus, XI. 431. 
labrosus , XI. 466. 
lampetræformis, XI. 431. 
lepidus, XI. 243. 
littoreus, XI. 389. 


DES POISSONS. 11 


Bcevnius lumpenus, XI. 431. 
marmoratus , XI. 305. 
Montagui, XI. 234. 
murenoides, XI. 418. 
mustelaris, XI. 366. 
nuchifilis, XI. 258. 
oceanicus, XI. 265. 
ocellaris, XI, 220. 
palmicornis, XI. 214. 
pantherinus, XI. 262. 
parvicornis, XI. 257. 
patuvanus, XI. 210. 
pavo, XI. 238. 

pholis, XI. 269, 297. 
pilicornis, XL. 254. 
pointillé, XI. 365. 
polyactocephalus, XI. 448. 
pourpre, XI. 422. 
punctatus, XI. 267, 428. 
quadridactylus , XI. 389. 
raninus, XII. 462. 
roseus, XI. 438. 
rostratus , XI. 280. 
ruber, XI. 211. 

rubriceps , XI. 248. 
saliens, XI. 341. 


Sanguinolentus , XI. 214, 218. 


sauteur, XI. 331. 
smyrnensis, XI. 275. 
sordidus , XI. 256. 
spadiceus , XI. 365. 
sperdottus, XI. 359. 
sphynx, XI. 226. 
sujéfien, XI. 251. 
superciliosus , XI. 860. 
tænia, XI. 439. 
tentacularis, XI, 212, 326. 
torvus, IV. 382. 
tridactylus, XI. 316, 340. 
trigloïdes , XI. 228. 
tripennis, XI. 415. 
tripteronotus, XI. 409. 
truncatus, XI. 316. 
variabilis, XI. 354. 
variegatus, X], 272. 


Bzexnius varius, XI. 414. 
varus, XI. 211. 
villosus , IV. 373. 
vividus, XI. 218, 243. 
viviparus, XI. 431, 454. 
Yarelli, XI. 218. 
Bzernanis , IX. 133, 134, 153. 
indicus , IX. 154. 
major , IX. 163. 
sutor , IX. 161. 
Bcersras , IV. 371. 
bilobus , IV. 379. 
trilobus , IV. 375. 
BoaË, Bon£, VI. 350. 
Bopranus, IL. 211. 
apua, IL. 287. 
argenteus, VI. 426 , 437. 
argyroleucus , V. 105. 
aya, IL. 457. 
Bloch, XII. 110. 
Bodianus, XIII. 110. 
Bœnack, IL. 362. 
cyclostome, II. 388. 
fasciatus , IL. 468. 
Fischer, VI. 264. 
grosse tête, IL. 299. 
guativere, Il. 381. 
guttatus, IL. 357. 
hiatule, IL. 230. 
leutjan, VI. 309. 
macrolepidotus, V. 475. 
melanoleucos , IL. 388. 
melanurus, Il. 351. 
entacanthus, III. 185. 
Sebæ, ILE. 268. 
six raies, IL. 206. 
stellifer, V. 109. 
tetracanthe , IIL. 268. 
triurus, V. 319. 
vert, XIII. 404. 
vivanet, II. 470. 
Boca, XVIII. 230. 
Bocmares, X. 313, 319. 
d’Aristote, X. 320. 
islandicus, X. 320, 346. 


12 


TABLE GÉNÉRALE 


Bocmares, mediterraneus, X. 323. | Brama Dussumieri, VIL 294. 


Bocurs, VI. 8, 346. 
commun, VI. 348. 

Bocunuxa , XVIII. 230. 

Bomnrroc, II. 254. 

Bora cuja, V. 96. 
chaptis, V. 130. 
coibor, V. 131. 
coitor, V. 116. 
pama, V. 56. 

BozéopataaLmes, XII. 3,179, 198. 
Boddaerti, XII. 199. 
chinensis, XII. 215. 
dentatus, XII. 208. 
Dussumieri, XII. 207. 
histophorus, XIT. 210. 
laokus, XII. 214. 
Plinianus, XIL. 205. 
sinicus, XII. 215. 
viridis, XII. 218. 

Bompay’s pocxs, XXII. 497. 

Boire, VIII. 113. 

Bonneuire, XVII. 31. 

Bornus , V. 154. 
grossidens , V. 154. 

Bosrricne chinois, XII. 94. 
tacheté, VIT. 4837. 

Bosrricuoïne œillé, VII. 430,434. 

Borarçue, XI. 79. 

Boroue, IL. 180, 181. 

Boria, XVIII. 4. 
grandis, XVIII. 56. 

Bour de tabac, IL. 44. 

BourarGue, VIIL 95. 

Bouviire, XVII. 79. 

Bovicurne, VIIL. 486. 
diacanthus, VILL. 487. 

Box, VI. 346. 
goreensis, VI. 364. 
salpa, VI. 357. 
salpoides, VI. 365. 
tricuspidatus, VL 372. 

BwËë, VI. 350. 

Brama, VII. 281. 
atropus, IX. 141. 


melampus , IX. 123. 
orcini, VIL 295. 
Braxono, IL, 62. 
Brème de mer, VI. 329. 
Brèmes, XVI. 3. XVII. 2, 6, 9. 
Brocuers , X VILLE. 269 , 277, 279. 
Ses maladies, XVII. 320. 
Ses vers intestinaux, XVII. 


Browres, XV. 341. it 
prenadilla, XV. 343. 
Bayonus, XXII. 157, 
macrolepidotus, XXII. 157. 
Brycox amazonicus, XXII. 246, 
Bryrre, VII. 454, 461.  [248. 
punctatus, VIE. 462. 
reticulatus , VII. 463. 
umicolor, VII. 464. 
Buxorre, XII. 41. 
Buzz mean, IV. 149. 
Buro, X. 113, 115. 
brun, X. 116, 148. 
Burns, XIX. 316. 
banané , XIX. 341. 
glossodontus , XIX. 323, 348. 
macrocéphale, XIX. 324. 


Casnro , XVI. 376. 

Czæsro , VL. 426. 
argenteus, VI. 431. 
cærulaureus, VL 434. 
chrysozona, VI. 440. 
cuning, VI. 444. 
erythrogaster , VI. 442. 
lunaris, VL 441. 
maculatus, VI. 439. 
poulain, VI. 445. 
striatus , VE. 559. 
tile, VE. 498. 
lricolor, VI. 438. 

Cæsromore, VIII. 398. 
Ballon, VII. 431. 
Bloch, VIH. 425. 
quadripunctatus, VILE 434. 


DES POISSONS. 


Cazcionrays , IX. 376, 377. XV. 
294, 297; 298. 
albidus, XV. 316. 
asper, XV. 302. 
barbatus, XV, 322. 
cœlatus, XV. 308. 
læviceps, XV. 309. 
Iævigatus , XV. 314. 
longifilis, XV. 317. 
punctalus, XV. 318. 
subulatus, XV. 311. 
thoracatus, XV. 309. 
Carciomore indien, IV. 228. 
Cazrronyuus , LIL. 298. XII. 262. 
acanthorhynchos, XII. 311. 
admirabilis, XIL. 286. 
baikalensis, XII, 264. 327. 
belenus, XIE. 294. 
cithara, XII. 280. 
curvicornis, XIE. 298. 
dactylopus, XIL. 310. 
diacanthus, VIIL. 487. 
dracunculus, XII. 274. 
élégant, XII. 291. 
fasciatus, XII. 285. 
festivus , XII. 286. 
filamentosus, XIE. 303. 


indicus, IV. 228. XIL 263, 


japonicus,XIL.299. [264,462. 
lacerta, XII. 286. 
lineolatus, XII. 307. 
lyra, XII. 266. 
maculatus, XII. 280. 
monopteryeius, XII. 311. 
Morisonn, XII. 295. 
ocellatus , XII. 309. 
opercularis, XIL. 305. 
orientalis, XII. 297. 
pusillus, XII. 287. 
reliculatus, XII. 284. 
Rissoi, XII. 293. 

sagitla , XII. 304. 
simplicicornis, XIE. 303. 
Sudorii, XI, 198. 
Sueur, XIE. 291. 


13 


| Cazzyonons, XIE. 15. XIV. 158, 
| 285. 


auro-punctatus, XIV. 290. 
carolinus, XIV. 291. 
flavescens, XIV. 289. 
genistriatus, XIV. 293. 
japonicus, XIV. 294. 
lineatus, XIV. 289. 
sandwicensis, XIV. 295. 
ustus, XIV. 286. 
viridescens , XIV. 297. 
Waigiensis, XIV. 296. 


| Caweyronox, VIT. 465. 
| Canne canne, V. 233. 
| Canruëres, VI. 7, 318. 


Blochu, VI. 339. 
brama, VI 328. 
cæruleus, VI. 342. 
emarginatus , VI. 338. 
filamentosus, V. 329. VE. 558. 
grandoculis, VI. 341. 
griseus , VI. 333. 
guliminda, VI. 344. 
lineolatus, VI. 344. 
maculatus, VI. 348. 
nigromaculatus , ILE. 88. 
orbicularis, VI. 331. 
senegalensis, VL. 337. 
vulgaris, VE. 319. 

Capsran, XXI. 392. 
Pêche du capelan, XXI. 404. 
Usage du capelan, XXI. 405. 


| Caperaws fossiles, XXI. 408. 


Careuxa, V. 239. 
Carrraine, VI. 302. X1HL.274,275. 


| Carrro, XI. 73. 


fluviatilis, XVIL. 189. 
Capoëre, XVI. 278. 

amphibia, XVI. 282. 

fundulus, XVI. 279. 

macrolepidota , XVI. 280. 
Carros , X. 4, 5, 29. 

aper, X. 30. 


| CaranGur, IX. 4, 91. 
| Caranx , IX, 58. 


14 TABLE GÉNÉRALE 


Caranx alexandrinus, IX. 35.  [Caranx luna , IX. 80. 


amblyrhynchus » IX. 100. macarellus , IX. 40. 
amia , VIII. 345 , 346. IX. 18.|  macrophthalmus, IX. 60. 
analis, IX. 88. malabaricus , IX. 121. 
armatus , IX. 127. mate, IX. 54. 
ascensionis, IX. 102. mauritianus, IX. 60. 
auroguttatus , IX. 71. melampygus , IX. 116. 
Bartholomæi, IX. 100. mentalis , IX. 124. 
bayad, IX. 75. Mertensni , IX. 64. 
Belengerïi , IX. 116. microchir, IX. 59. 
Blochui , IX. 69. nigripes , IX. 122. 
boops , IX. 46. Novæ Guineæ, IX. 63. 
cæruleo-pinnatus , IX. 119. oblongus, IX. 128. 
calla, IX. 49. para, IX. 58. 
cambon , IX. 60. Peronii, IX. 112. 
carangus, IX. 91. petaurista, IX. 132. 
chrysophrys, IX. 71. pisquetus , EX. 97. 
ciliaris , IX. 129. platessa , IX. 84. 
Ce DO IX. 126. Plumieri, IX. 65. 
citula , IX. 126. punctatus, IX. 88. 
crumenophthalmus , IX. 62. ronchus , IX. 35. 
Daubenton , IX. 65. Rotleri, IX. 29. 
dentex, IX. 87. Sanciæ Helenæ, IX. 37. 
djeddaba , IX. 51. sem, IX. 105. 
Dumeril, IX. 204. senegallus, IX. 78. 
ekala , IX. 117. sexfasciatus , IX. 110. 
fallax, IX. 95. | solea, IX. 86. 
fasciatus, IX. 10. speciosus, IX. 130. 
ferdau , IX. 56. suareus , IX. 38. 
Forsteri, IX. 107. ülle, IX. 124. 
fulvoguttatus , IX. 75. trachurus , IX. 11. 
fusus, IX. 52. trés-beau , IX. 130. 
georgianus , IX. 85. vari, IX. 48. 
glauque, VIIL. 345. xanthopygus, IX. 109. 
gymnostethus , IX. 738. xanthurus , IX. 55. 
Heberi, IX. 119. CaranxomonE sacrestin, VI. 487. 
helvolus, IX. 104. Carassius, XVI. 81. 
ire, IX. 57. bucephalus, XVE. 95. 
Jacobæus, IX. 42. Carninar, IL. 195. 
jarra , IX. 109. CARE, Co XXIT. 269, 281. 
kalla, IX. 49. Carunus, VI. 41. 
kiliche , IX. 48. Carousse, IL. 77. 
kurra , IX. 44. Carres, XVL. D PE À 
leptolepis, IX. 63. à cuir, XVI. 60. 


Lessonn , IX. 85. sa langue, XVI. 33. 


DES POISSONS. 


Canrrs, sa longévité, XVL. 56. 
à miroir, XVL. 60. 
roi des cyprins, XVI..60. 


ses vers intestinaux, XVI. 57. 


Carrio, XXI. 237. 
Casracnau, VII. 285. 
Casracnorrs, VIL 281, 285. 
de Dussumier, VIL 294. 
du Germon, VIL. 295. 
Carazura , ILE. 98. 


Carapmracrus americanus, XV. 


[276. 


costatus, XV. 269. 
punctatus, XV. 318. 
Cara, XVI, 410. 
Buchanani, XVII 411. 
Carorrio , XXII. 302. 
mento , XXII. 304. 


Carosromus, X VI. 3. X VIT. 2,418. 


aureolus, XVII. 439. 
bostoniensis, XVII. 432. 
carpio, XVII. 457. 
communis, XVII. 426. 
cyprinus, XVII. 474. 
Duquesnii, XVIL. 458. 
elongatus , XVII. 455. 
fasciatus, XVII. 449. 


Carosromus Forsterianus, XVII. 


463. 

gibbosus, XVII. 448. 
Hudsonius, XVII. 459. 
longirostrum , XVII. 453. 
macrolepidotus, XVIE. 4417. 
maculosus, XVII. 454. 
nigricans, XVIL. 453. 
oblongus, XVII. 441. 
planiceps, XVII. 450. 
Suceti, XVII. 466. 
Suern, XVII. 465. 
teres, XVIL 468. 
Tilesi, XVIL 469. 
tuberculatus, XVII. 444. 
vittatus , XVII. 459. 

Cavizzone, IV. 771. 

Crraro, XI. 20. 

Cuxu-prra, VIIL 334. 


Céran , XX. 452. 
Crzerin, XX. 6, 452. 
CExrraxonox, IV. 262. 
Cenrrarcaus, IL. 81. VII.454,458. 
æneus, LIT. 84. 
hexacanthus, VIL 459. 
iridens , IL. 89. 
pentacanthus , IL. 88. 
sparoïides, IL. 88. 
tetracanthus, VII. 460. 
viridis, VII. 460. 
Cenrriscus niloticus, XIX. 241. 
Csnrrocasrer, X. 113,115, 116. 
argentatus , X. 162. 
brunâtre, X. 116. 
equula, VI. 445. 
fuscescens , X. 156. 
rhombeus, VIT. 240. 
Cenrrocopars, IX. 268, 330. 
crassus , IX. 348. 
liparis , IX. 345. 
microchirus , IX. 416. 
morio , IX. 342. 
nègre, IX. 331, 342. 
ovalis , IX. 346. 
pompilus, IX. 334. 
Cxnrronore binotatus, VIE. 861. 
fasciatus, XI. 441. 
gardénien, VIIL 337. 
glaycos, VIII. 346. 
islandicus, XI. 438. 
Iyzan , VIIL. 346. 
ovale, VIIL. 428. 
spinosus, VIII. 336. 
vadigo, VIII. 345, 363. 
CEnrropone rhomboïdal , VIE. 
240 , 247. 
Cenrroromes, Il. 102. 
alburnus, V. 180. 
ambassis , IL. 176. 
arabique , IL. 165. 
brochet de mer, Il. 102. 
de roche, LE. 119. 
doré , IL. 146. 
hober, Il. 424. 


16 


Cenrropomes loup, IL. 56. 
macrodon , Il. 164. 
mulet, IL. 64. £ 
œillé, V. 139. 
Plumier , Il. 51. 
rayé, IL 79. 
rouge, IL. 178. 
rubens, IL. 146. 
rupestris, LL. 119. 
six raies, IL. 206. 
undecimalis , HE. 102. 
Cenrroprisris , LI. 36. 
atrobranchus, IL 45. 
aureo-rubens , FIL. 45. 
georgianus, VIL 451. 
hirundinaceus, VIE. 450. 
nigricans , HI. 37. 
rufus , LL. 47. 
scorpenoides, ILE. 48. 
tabacarius , II. 44. 
trident, IL. 48. 
truttaceus, LL. 50. 
Cxrnacacanraes, [V. 114 et 138. 
spinarella, IV. 138. 
Cépnaze, XI. 10. 
CreHazrpis octomaculatus, X. 322. 
Cxrrnazornous argus , IL, 360. 
Cépozrs, X. 388. 
abbreviata, X. 403. 
cæcula, XIL 165. 
cærulea , X. 391. 
gladius, X. 318, 352, 361. 
iris, X. 342. 
limbata, X. 402. 
marginata , X. 402. 
rubescens, X. 388. 389. 
tænia, X. 889. L 
trachyptera, X. 317,322, 391. 
Crrnies , II. 21. VIIL. 475. 
brun , IE. 21. 
Cerveau, L. 415. 
goût, L 475. 
narine , L. 471. 
œil , L. 446. 
oreille , [. 458. 


TABLE GÉNÉRALE 


Cerveau , tact, L. 477. 

Crsrres, XI. 156. 
oxyrhynchus, XI. 162. 
plicaulis, XL. 157. 

Crrora , X. 9. 

Cérorsis, XIV. 383. 
candira, XIV. 386. 
cœcutiens , XIV. 384. 

CnagorssEaux , IV. 142, 154. 

Cagors, IV. 142. 
de rivière, LV. 145. 

Cnapronrera , IV. 112, 113. 

Cuaca , XV. 444. 
lophioides, XV. 445. 

Cuæronox, VIL. 3, 9. 
leurs voyages, VII. 8. 
Abhortani, VIL. 58. 
Achilles, X. 218. 
acuminatus , VIL 98. 
alepidotus, IX. 404. XXII. 

414. 


annularis, VIL 20, 178. 
arcuatus, V. 434. VII. 211. 
argenteus ; VIL. 240, 251. 
argus, VIL. 136. 

armatus, IL. 133. 
arthriticus , VII. 122, 229. 
aruanus, V. 434. 

asfur, VIL 174. 

aureus, VII. 202. 

auriga, VIL 79. 
baronessa, VIL. 45. 
Benetti, VII. 84. 
bengalensis, V. 442, 458. 
bicolor, VIL 168. 
bifascialis, VIL 48. 
bifasciatus, VI. 120. 
bimaculatus, VIL 67. 
biocellatus, VIL. 62. 
Boddaerti, VII. 185. 
Brownriggii, V. 484. 
canaliculatus , X. 145, 146. 
canescens, VIL 110, 530. 
cannelé , X. 116. 
capistratus, VIE 8, 64. 


DES POISSONS. 17 


Cwæropox à chevrons aigus, VIE. | Caæronox lunatus, VIL, 57. 


chinensis, VII. 351. [42. 
chirurgus, X. 168. 
chrysostomus, VII. 99. 
chrysozonus, VII. 82. 
chrysurus, V. 423. 
ciliaris, VIL. 154. 
citrinellus, VIE. 27. 
collare, VIL. 58. 
cornutus, VII. 102. 
couagga, X. 168, 200. 
couronné, VIL 154. 
curassao, V. 471. 
decussatus, VII. 54. 

de Desjardins, VIL. 58. 
diacanthus, VII. 185. 
dizoster, VII. 527. 
dorsalis, VII. 70. 

dux, VII 184. 
elongatus, X. 206. 
enceladus, VIT. 87. 
ephippium, VIE. 80. 
faber, VIL 113, 125. 
falcula, VIL. 41. * F 
fasciatus, VIL. 61, 184. 
flavus, VIL 61. 
Frehmlu, VII. 24. 
gahm, X. 219. 
galline, VII. 236. 
gigas, VIL. 121. 
glaucus , VIIT. 398, 400. 
guttatus, X. 116, 136. 
hadjan, VIL 56. 
imperator, VII. 180. 
incisor, VII. 266. 
karraf, VIL 46. 
Klein, VII 30. 
labiatus, VIL 83. 
larvatus, VIL. 45. 
Leachni, VII. 49. 
lineatus , X. 298. 
lineolatus, VIE. 40. 
lividus, V. 430. 
longimanus, VII. 133. 
luctuosus , ‘VIT. 37. 


lunula, VII. 59. 
luridus , V. 475. 
luteolus, VII. 198. 
lutescens, VII. 210. 
macrolepidotus, VIE. 93. 
maculatus, V. 442, 489. 
maculosus , VIL. 176. 
marginatus , V.442, 446 , 448. 
VIL. 57. 
Mauritni, V. 442, 446, 448. 
melanopus, VII. 84. 
melanotus, VII. 71. 
Mertensui, VIL 47. 
mésoleucos, VII. 56, 170. 
mesomelas, VII. 170. 
Meyeri, VIL 19. 
miliaris, VII. 26. 
monodactylus, V. 360. 
nesogallicus, VIL.: 63. 
nicobareensis, VII. 189. 
nigricans , X. 168, 190, 209, 
283. 
nigro-fuscus, X. 214. 
oblongus, X. 168. 
ocellatus, VII. 75. 
ocellicaudus, VIF. 69. 
octofasciatus, VII. 8, 17. 
olivaceus, X. 288. 
orbicularis, VII. 232. 
orbis, VII. 127. 
ornatissimus, VII. 22. 
pairatalis, VIL 138. 
Parræ, VII. 155. 
paru, VIL 205. IX. 384. 
pavo, V. 417. 
pentanthus, VII. 235. 
pictus, VII. 55. 
pinnatus, VII. 214, 221. 
plebeius, VII. 68. 
plectorhynchus, V. 294. 
Plumieri, VII. 420. 
princeps, VII. 33. 
principalis, VIT. 81. 
punctato-fasciatus, VIE. 28. 


C 


18 


Caæropox punctatus, VIL 132. 
reticulatus, VIL. 32. 
rhombeus, VIL. 241. 
rhomboides, VIIL 398, 407. 
rondelle, V. 462. 
rotundus, V. 461. 
sargoide , V. 446, 448. 
saxatilis, V. 442, 448, 446, 

447, 458, 460, 462. 
Sebæ, VIL. 52. 
sebanus, VII. 74. 
semilarvatus, VII. 39. 
setifer, VIL 76. 
Sohal, X. 221. . 
sordidus, V. 442, 466, 467. 
speculum, VIL 78. 
spilopleura, VIE 74. 
squamulosus, VIT 155. 
stellatus, X. 195. 
striatus, VIL. 10. X. 200. 
strigangulus , VIL. 42. 
strigatus, VIT. 25. 
superbus, VIT. 32. 
suratensis, V. 442, 486. 
tacheté, X. 116, 198. 
Taunay, VIL 48. 
tau-nigrum , VIL. 38. 
teira, VIL 214, 221, 295, 

226, 239. IX. 388. 
tetracanthe, VIL 144, 
triangularis, VIL 43. 
triangulum, VEL 44. 
tricolor, VIL. 162. 
trifasciatus, VII. 34. 
triostegus, VIL. 113. X. 197. 
ulietensis, VII. 39. 
unicornis, X. 258. # 
unimaculatus, VIL 72. 
vagabundus, VIE. 50. 
vespertilio, VIT. 214,222, 289. 
virescens, VIL. 30. 
vittatus, VIL 8, 34. 

Cuarceus, XXII. 238. 
amazonicus, XXII. 246. 
angulatus , XXII, 238, 263. 


TABLE GÉNÉRALE 


Cazceus ararapeera, XXII. 244. 
carpophaga , XXII. 252. 
falcatus, XXII. 254. 
fasciatus, XXII. 149, 238. 
guiie, XXII. 255. 

Hilarii, XXIL. 246. 
macrolepidotus , XXII. 238, 
240. 
nigro-tæniatus, XXII. 32. 
opalinus , XXIL. 238, 244. 
Orbignyanus, XXII 249. 
pesu ; XXIL 251. 
rodopterus , XXII. 249. 
rotundatus , XXII, 261. 
Schomburgkii, XXII. 250. 

Cnazcnus, XXIL 258. 
angulatus, XXII, 263. 
auritus, XXII. 262. 
brachypomus, XXII, 259. 

Cnazcas, XX. 20. 

Xanueuc, X. 9. 

Cranra, X. 62. 

Ruconius, X. 79. 

Cuasos, XIX. 179. 
arabique, XIX. 187. 
chloropterus , XIX. 195. 
cyprinella, XIX. 198. 
lubina , XIX. 199. 
mento, XIX. 194. 
nuchalis, XIX, 196. 
orientalis, XIX. 197. 
salmoneus, XIX. 201. 

Cuaponne, V. 283, 235. 

Cuapsor , IV. 149. 

Caarnis, V.-130. 

CHaracnus, XXIL 2. 
amazonicus, XXII. 61. 
besse, XXIL 316. 
carpeau, XXII. 15. 
dentex, XXII. 1817. 
niloticus, XXII. 186, 187. 
Roschal, XXII, 315. ; 

Cuarax, VL.7, 71,79. XXII. 42, 
puntazzo , VI. 72, [46. 

Cnasmones , XI. 193 , 279, 295. 


DES POISSONS. 19 


Cmasmones bosquianus, XL. 295. | Cæeruines trilobatus, XIV. 79. 


noyemlineatus, XL. 299. 
quadrifasciatus, XI. 298. 
Cuarozsse, XXI. 94. 
aquosus, XXI. 109. 
cepedianus, XXI. 99. 
chacunda, XXI. 111. 
chanpole, XXI. 116. 
chrysopterus, XXI. 110. 
cortius, XX1. 115. 
maculatus, XXI. 108. 
manmina, XXI. 114. 
nasus, XXI. 104. 
Osbeckii, XXI. 106. 
punctatus, XXI. 107, 
tampo, XXI. 117. 
Cuavrre soleil, V. 494. 
Crauzropus, XXII. 380. 
Fieldn, XXIL. 389. 
Schneideri, XXII. 388. - 
setinotus, XXII. 387. 
Sloani, XXII. 382, 387. 
Cannes, XIII. 143. XEV. 77. 
arenatus , XIV. 101. 
bimaculatus, XIV. 96. 
Blochn, XIV. 108. 
coccineus, XIV. 106. 
diagrammus, XIV. 98. 
fasciatus, XIV. 92. 
festivus, XIV. 104. 
Ketlitzi, XIV. 105. 
lachrymans , XIV. 109. 
lunulatus, XIV. 88. 
maculosus , XIV. 104. 
mentalis, XIV. 101. 
Mertensii, XIV. 102. 
polygramma , XIV. 105. 
punctulatus , XIV. 87. 
quinquecinctus , XIV. 107. 
radiatus, XIV. 91. 
rivulatus, XIV. 86. 
roseus , XIV. 105. 
sanguineus ; XIV. 106. 
scare, XIV. 147. 
sinuosus , XIV. 95. 


undulatus, XIV. 108. 
venosus, XIV. 100. 
Cæezrox , XIII. 15, 338. 
auratus, XIII. 341, 351. 
cyanochloris, XIIL. 346. 
Forskalii, XILL. 349. 
fuscus, XIITL. 349. 
hemichrysos , XII. 851. 
lineatus, XIIL. 354. 
microstoma, XILL. 353. 
vinidis, XIIT. 352. 
Caironacryzes, V. 9, 356. 
Antoni, IX. 494. 
brachydactylus, V. 361. 
Carmichaelis, V.360.1IX.489. 
carponemus , V. 362. 
fasciatus, V. 351. 
variegatus , IX. 498. 
zonatus, V. 365. 
Caeizoniprère acoupa , V. 109. 
aigle, V. 37. 
chrysoptère, IL. 51. 
cyanoptére, V. 177. 
heptacanthe, IX. 225. 
Cuera, XVI. 370,452. XVII. 330. 
xenuaor, VIL 81. 
Cuezmows, VII. 6, 86. 
à bec médiocre, VII. 87. 
à long bec, VII. 89. 
longirostris, VIL. 89. 
rostratus, VIL. 87. 
Cuecox, XI. 10. 
JcA0v, XI. 55. 
Curra , LL. 288. 
Caéroprpréres, VIL 7, 120. 
Cazvane, XI. 74. XVIL 172. 
Cuevauers, V. 163. 
baudrier, V. 165. 
ponctué, V. 167. 
rayé, V. 169. 
Cuiconus punctatus, XXII. 103. 
Cuirocenrres, XIX. 150. 
dorab , XIX. 150. 
Ses intestins, XIX. 160. 


20 TABLE GÉNÉRALE 


Cumocenrres, sa vessie , XIX. 161. | Cuonprosromes seva, XVIL 396. 


Camonecres, XII. 389. 
biocellatus, XII. 417. 
Bougainville, XIL. 431. 
chlorostygma, XII. 426. 
coccineus, XII. 430. 
Commersonii, XII. 426. 
furcipilis, XII, 423. 
hirsutus , XII. 434. 
hispidus, XII. 407. 
Iævigatus, XIL 399. 
lævis, XII. 437. 
lophotes, XII. 407. 
marmoratus, XII. 402. 
Mentzeln, XIL. 417. 
multiocellatus , XII, 420. 
nesogallicus , XII. 401. 
nummifer, XII. 425. 
ocellatus, XII. 419. 
pardalis, XII. 420. 
pavoninus, XII. 421. 
pictus, XIL. 393. 
principis , XIL. 416. 
scaber, XII. 412. 
tuberosus, XII. 428. 
tumidus, XIL. 397. 
unipennis, XIL. 437. 
variegatus , XIL. 422. 

CuironèMe, IL. 78. 
georgianus , IL. 18. 

Curreuté, VI. 107. 

CuirurGren , X. 167. 

Camus, XVI. 453. 

CuzoroParaazmus, X XII. 370,521. 

Caoxprosromes, XVII. 381. 
aculeatum, XVII. 408. 
dembensis, XVII. 398. 
Dillon, XVII. 404. 
Duvaucelii, XVII. 403. 
Gangeticum, XVIL 399. 
labeo , XVIL 495. 
lipocheïlos, XVII. 400. 
nasus , X VII. 384. 
ryzela, XVII 199, 395. 
semiyelatus, X VIE 402. 


Syriacum , XVII. 407. 
Cronwèmes, VIII. 367. 
aculeatus, VIIL 384. 


commersonianus, VI. 370. 


exoletus, VIII. 379. 
Farkbarn, VII. 388. 
guaribira , VIII. 393. 
Jyzan , VIIL. 387. 
mauritianus, VILLE. 382. 
moadetta, VIE. 382. 
palometa, VII 892. 
quiebra, VII. 396. 
saliens, VII. 389. 
saltans, VIIL. 393. 
Sancti Petri, VIL. 379. 
tala, VII. 377. 
tol, VIIT. 385. 
toloo, VII. 377. 
Curemys, œpeuve. V. 11. 


Carisro-psaro, X. 7. 


Caroms, V. 16, 18: XIII. 15. 


Carysorarys, VI. 81,83. 
aculeata, VI. 137. 
annularnis, VI. 139. 
aurata, VI. 85. 
berda, VI. 118. 
bifasciata, VI. 118. 
bilobata, VI. 125. 
calamara, VI. 117. 
cardinalis, VI. 130. 
chrysargyra, VE. 107. 
cœruleosticta, VI. 110. 
coracinus, VI. 133. 
crassirostris, VI. 98. 
cristiceps, VI. 132. 
Forsteri, VI. 140. 
gibbiceps, VI. 127. 
globiceps, VI. 100. 
grandoculis, VI. 134. 
haffara, VI. 108. 
laticeps , VE. 122. 
longispinnis, VI. 116. 


madagascariensis, VI. 135. 


sarba, VI. 102. 


# 


DES POISSONS. 


Curysorose, X. 39. 
Crcuras, XIIL. 15. 
ænea , III. 84. 
argyrea, VI. 479. 
Cuning, VI. 444. 
erythrura, VI. 475. 
fares, VI. 491. 
macroptera, V. 362. 
pelagica , IX. 320. 
tetracantha, IL. 471. 
variabilis, LE. 55. 
Cneze, IE, 194. 
Circurariow , I. 508. 
aorte, I. 515. 
artères branchiales, 1. 518. 
bulbe de l'artère pulmonaire ; 
I 510, 512. 
cœur , I. 510. 
oreillette, I. 510, 511. 
péricarde, E 510. 
rénale de Jacobson , I. 516. 
sinus veineux , I. 510, 511. 
veine-porte, L. 509. 
veines branchiales , L. 514. 
ventricule, I. 510, 512. 
Cmnumparge, XI. 406. 
capensis , XI. 406. 
Cirrnines , XVI. 8, 284, 3711. 
Blochn, XVI 290. 
breviceps, XVI. 293. 
dero, XVI. 296. 
Dussumieri, XVI. 291. 
micropogon, XVI. 255. 
mrigala, XVI. 294. 
plumbea, XVI 289. 
reba, XVI. 292. 
rubripinnis, XVI. 288. 
Cirrurres, I. 66. 
aprinus, HI. 76. 
arcatus , IL. 74. 
fasciatus , IL. 76. 
maculatus, IL. 69. 
pantherinus , IE. 70. 
punctatus, LL. 70. 
acheté, IE. 69. 


21 


Crraaræpus, VII. 7, 87, 183. 
Crraaries, XXII. 69, 94. 
Chilodus , XXII. 103. 
Geoffroyi, XXII. 95. 

latus, XXII. 101. 

Kidæp0c ; XXII. 100. 

Crruirus, XXII. 316. 

Crrura armata , IX. 127. 
Banksu, IX. 82. 
ciliaria , IX. 144. 

Crarnas, XV. 352. 
abbreviatus , XV. 386. 
batrachus, XV. 385. 
capensis, XV. 311. 
Dussumieri, XV. 382. 
fuscus, XV. 383. 
Hasselquistii, XV. 362. 
jagur, XV. 388. 
lazera, XV. 372. 
magur , XV. 381. 
marpus, XV. 318. 
Nieuhoffi, XV. 386. 
punctatus, XV. 384. 
senegalensis, XV. 376. 
syriacus, XV. 375. 

Craverza, XVIL. 49. 

Czerriques, XII. 265. 
genizarra, XIII. 267. 

Cuniuu, VIIL. 78. 

Cinus, XI. 194, 352. 
acuminatus , XI. 370. 
anguillaris, XI. 390. 
argentatus, XI. 354. 
Audifredi , XI. 360. 
brachycephalus , XI. 371. 
capillatus, XI. 371. 
cottoides, XE. 367. 
Delalandui, XI. 378. 
elegans, XI. 388. 
geni-guttatus , XL. 386. 
gobio, XI. 395. 
guttulatus , XI. 387. 
Herminieri, XI. 380. 
heterodon , XI. 394. 
latipennis, XI. 394, 


22 TABLE GÉNÉRALE 


Cznus littoreus, XI. 389. 
microcirrhis, XI. 384. 
mutabilis, XI. 354. 
pectinifer, XI. 374. 
perspicillatus, XL. 372. 
peruvianus , XI. 383. 
superciliosus, XI. 360. 
testudinarius , XI. 360. 
variolosus, XI. 881. 
virescens, XI. 360. 

Ciupaxopon, XX. 9. 
africain, XX. 10. 
aureus, XX. 428. 
chacunda, XXI. 118. 
chanpole, XXI. 116. 
chapra, XXI. 115. 
chinois, XX. 10. 
cortius, XXI. 115. 
gagius, XXI. 117. 
ilisha, XX. 434. 
Jussieu, XX. 10, 351. 
manmina, XXI. 114. 
motius, XX. 328, 461. 
nasica, XX. 10... 
pilchard, XX, 10. 
thrissa , XX. 10. 
thrissoïdes, XX. 385. 

Ciurra, XX. 18, 28. 
æstivalis, XX. 420. 
africana , XX. 301, 307. 
allecia, XX. 262. 
alosa, XX. 11, 411. 
apalike, XIX. 386. 
arcuata, XX. 463. 
atherinoides, XXI. 38. 
auro-vittata, XX. 262. 
Bœlama, XXI. 317. 
brasiliensis, XIX. 320, 341. 
champil, XX. 324. 
chapra, XX. 440. XXI. 115. 
chrysotænia, XX. 262. 
cœrulea , XX. 260. 
cœruleo-vittata, XX. 465. 
cyprinoides , XIX. 384. 
dorab, XIX. 150. XX. 7. 


Czvrra elongata, XX. 247. 


encrasicholus, XXI. 7. 
fallax, XX. 114, 409. 
fasciata, X. 61, 96. XX. 10. 
finta, XX. 409. 

flos-maris , XX. 466. XXI. 49. 
fuegensis, XX. 462. 
gigantea , XIX. 386. 
gracilis , XX. 466. 


,halec, XX. 258. 


harengus , XX. 30, 250, 262. 
haumela, VIIE. 248, 249. XX. 
indica, XX. 439. [7. 
Isengleena, XX. 464. 
Leachii, XX. 248. 
lincolata, XX. 256. 
macrocéphale , XIX. 318,324. 
XX. 10. 
malabarica , XXI. 64. 
matowacca, XX. 811. 
melanura, XX. 351. 
melastoma , XX. 310, 312. 
micropus ; XX. 471. 
minima, XX. 259. 
motius, XX. 323. 
mystax, XXI. 5, 68. 
mystus, XX. 9. XXI. 5,75, 
nymphæa, XX. 465.  [85. 
Pallasii, XX. 2538. 
parvula, XX. 258. 
phalerica, XX. 262. 
phasa, XXI. 59. 
Pilchardus , XX. 8, 246 , 446. 
pontica, XX. 244. 
raie d'argent, XXI. 48. 
rufa, XX. 11, 409. 
sagax, XX. 463. 
sardina, XX. 455. 
setirostris, XXI. 5,11. ,, 
sima, XX. 801. Ki, Ft 
sinensis, XX. 346, 354. 
spratus. XX.287, 454. 
sternicla, XX.7. XXI. 166. 
synura, XXI. 124, 146. 
thrissa, XX. 384. XXI. 105. 


DES POISSONS. 23 


Czurra thrissoides, XIX. 386. 


tropica, XX. 7. 
vernalis, XX. 491. 


villosa , XX. 7. XXI. 398. 


virescens , XX. 257. 
vittata, XX 260. 
Czurioïnes, XX. 1. 
Czuréonic, XX. 3845. 
Blochu, XX. 358. 
Commersoni, XX. 850. 
fasciata, XX. 349. 
Jussieui, XX. 346. 
yvittata, XX. 852. 
Cornis, XVII. 1, 2, 5; 8. 
aculeata, XVIII. 70. 
amnicola, XVII. 68. 
anableps, XVIIL. 3. 


anguillicaudata, XVIIL. 483. 


arenata, XVIIL. 28. 
barbatula, XVIIL 14, 
Bilturio, XVIIL. 35. 
bimucronata, XVIIL 78. 
Botia, XVIII. 72. 
bulgara, XVII. 74. 
chlorosoma, XVIII. 38. 
chrysolaimos, XVILL. 27. 
corica ; XVIIT. 86. 
cucura; XVIII. 70. 
Dario, XVII, 85. 
fasciata, XVII, 95. 
fossilis, XVII. 6, 8, 46. 
frænata, XVIIT. 43. 
geto, XVIIL. 84. 
gibbosa, XVIIT. 34. 
gongota, XVIII, 71. 
grandis, XVIII. 86. 
Guntea, XVIIL. 67. 
guttata, XVII. 79. 
Hasselti, XVIHIL. 74. 


heteroclita, XVIII. 3, 114, 


180 , 210. 
insignis, XVIIL. 44. 
japonica, XVIIL. 3. 
Kublii, XVUL. 77. 


macrolepidotus, XVIII. 180. 


Cosrrismajalis , XVIIL. 180 ,185, 
210. 


malapterura, XVIIT. 88. 
marmorata, XVIIL. 41. 
micropus ; X VIT. 29. 
monoceros, X VIII. 38. 
montana, XVII. 69. 
Nurga, XVII. 24. 
oblonga, XVHI. 76. 
ocellata, XVIIT. 36. 
oculata, XVII, 71. 
pacifica, XIL. 234. XVIII. 113. 
Pangia, XVIIL 75. 
panthera, XVIII. 44. 
pavonacea, XVIIT. 37. 
phoxocheila, XVIIL. 79. 
rupecula, XVIII, 40. 
sayona, XVIII. 32. 
scaturigina , XVIII. 81. 
spiloptera, XVII. 27. 
subfusca, XVIII. 80. 
suborbitalis, XVIII. 26. 
tænia, XVIIL. 58. 
thermalis, XVIIL, 78. 
tigris, XVII. 45. 
Turio, XVIIL 38. 
vittata, XVIII. 42. 
zonata, XVIII. 39. 


|Corcra, XXL. 77. 


Dussumieri, XXI. 81. 
Grayi, XXI. 84. 
Hamiltoni, XXI. 79. 
nasus, XXI. 85. 
Playfairi, XXI. 86. 
quadragesimalis, XXI. 83. 
Reynaldi, XXI, 81. 


X01006 ; XV. 249. 
Corus catus, IL 448. IIL 143. 


chatareus , LL. 444. VIX, 312. 
coboius, LL. 444. VII. 3925. 
datnia , IT, 139, 

gud gutia, II, 148. 
nandus , LL. 144. VIE 482. 
tivittatus , ILE. 144. 

vacti, LIT. 143. 


24 TABLE GÉNÉRALE 


Cours, VIIL 26, 28, 42. 
Cousa, VIL 359. 
bejeus, VII. 365. 
chuna, VIL 368. 
cotra, VII. 366. 
llius, VIL 366. 
ponticeriana, VII. 370. 
rubané, VIL 369. 
sota, VIL 367. 
unicolor , VIL. 368. 
vulgaris, VIE 362, 369. 
Couwrrnore, XIL. 327. 
Baikalensis, XIE. 329. 
Commis, VI. 208. 


Coxcroropus percatus, IV. 382. 


Coxopow, V. 156 
antillanus, V. 156. 

Coos de mer, IV. 23. 

Coquerre, XIII. 62. 


Coracrnus , Kopæxivoc, V. 21,24, 


Corax, IV. 46. V. 21. 
Corgrau, V. 86. 
Corss, V. 6, 22, 86. 
Corponnier, IX. 161. 
Corpyra, VIIL 26, 29. 
Coréconrs, XXI. 454. 
albula, XXI. 520. 
albus, XXI. 510. 


Amboinensis, XXII. 126. 


Artedii, XXI. 528. 
Cepedii, XXI. 503. 
clupeiformis, XXI. 523. 


conorhynchos , XXI. 485. 


cyprinoides , XXI. 526. 
fera, XXI. 472. 
harengus, XXI. 532. 
hyemalis, XXI, 479. 
Labradoricus , XXI. 533. 
Lavaretus, XXI. 466. 
leucichthys, XXI. 535. 
lucidus, XXI. 523. 
maræna, XXI. 481. 
microstomus, XXI. 488. 
muksun, XXI. 494. 
Muller, XXI. 463. 


Cor£conss nasutus, XXI, 493. 
Nilssoni, XXI. 497. 
omul, XXI. 528. 
otsego, XXI. 513. 


oxyrhynchus , XXI. 464, 488. 


Palea, XXI. 477. 
Pallasii, XXI. 483. 
paralepis , IL. 357. 
Pennanti, XXI. 507. 
polcur , XXI. 506. 
pollan, XXI. 502. 
Powan, XXI. 503. 
quadrilateralis, XXI. 512. 
Reisingeri, XXI. 496. 
rouge, XXI. 463. 
Rudolphianus, XXI. 531. 
sardinella, XXI. 517. 
sikus, XXI. 500. 
silus, XXI. 424. 
syrok, XXI. 499. 
tugün, XXI. 519. 
tullibee, XXI. 526. 
umbra, XXI. 468. 
vimba, XXI. 514. 
Willughbei, XXI. 522. 
Corica soborni, XX. 325. 
Corrcus, XIII. 18. 
Lamarcki, XIIL. 260. 
rostratus, XIII, 256. 
rubescens , XIH. 262. 
virescens, XIIL. 264. 
Cornis, XIII. 860. 
aygula, XII. 491. 
CorniGer spinosus, VIII, 481. 
Coro-coro, V. 189, 267. 
Corvina , V. 86. 
abida, V. 93. 
acoupa , IX. 478. 
+ aner, VV. 182, 
argentata , V. 114. 
argyroleuca, V. 105, 
axillaris, V. 113. 
Belengerii, V. 120. 
biloba, V. 112. 


canariensis, V. 93. 


DES POISSONS. 25 


Corvina carouna, V. 1925. Coryrnæxa immaculata , IX. 329. 
carutta, V. 124. imperialis, IX. 286. 
catalea, V. 128. japonica, IX. 272. 
chaptis, V. 130. Lessonii, IX. 307. 
clavigera , V. 101. lineata, IX. 269. 
coitor ; V. 116. À lineolata, XIV. 48. 
cuja, V. 96. lutea, VI. 250. IX. 270. 
dentex, V. 139. À Marcgravii, IX. 301. 
Dussumieri, V. 119. nigrescens, IX. 270. 
Fourcroy, V. 111. novacula , IX. 269. 
Kubhlu, V. 121. pentadactyla, IX. 269, 272. 
lobata, V. 122. XIV. 45, 65, 67. 
maculata, V. 126. Plumier, IV. 408. IX. 270. 
miles, V. 94. XI. 316, 319. 
nigra, V. 86. pompilus, IX. 330, 334. 
nigrita, V. 108. psittacus , IX. 269. 
ocellata, V. 134. rupestris , IX. 269. 
oscula, V. 98. scomberoïides, IX. 315. 
platycephala, V. 132. sima, IX. 273. 
Richardsoni, V. 100. spinosa , IX. 270. 
ronchus , V. 107. Sueriis IX. 302. 
semiluctuosa, V. 97. torva, IV. 882. IX. 270. . 
senegalla, V. 132. velifera ; IX. 360 , 370. 
sina, V. 122: virens ; IX. 272. XIV.47. 
soldado , IX. 479. virgata , IX. 308. 
trispinosa, V. 109. Viamingiüi, IX. 315. 

Corvo di fortiera, V. 86. Corvrnëxe bleue, XIV. 191. 

Coryoras edentulus, XV. 291.| chinoise, V. 369. IX. 270. 
Geoffroy, XV. 321. Corvpnénoine, IX. 272. 

Coryrxæna , IX. 268 , 274. Cossvrenrs, XIIT. 102. 
acuta , IX. 273. albo-tæniatus, XIE. 141. 
argyrurus, IX. 314. atrolumbus, XII. 123. 
azorica , IX. 306. axillaris, XIIL. 131. 
branchiosteoa , IX. 272. bilunulatus, XII. 121. 
chrysurus, IX. 309. ! Bodianus, XIII. 103, 404. 
clypeata , IX. 278. diana, XIIT. 127. 
cœrulea , IX. 269. XIV.35,46.|  dimidiatus, XI. 136. 
dolfyn , IX. 305. maldat, XI. 114. 
dorado, IX. 303. mesothorax, XII. 129. 
elegans , IX. 353. microlepidotus, XHL. 140. 
equisetis, IX. 297. perditio , XII. 125. 
galilæa, IX. 270. quadrilineatus, XIE. 135. 
hemiptera , IX. 271. XIV.35.|  reticulatus, XIE. 139. 
hippuroides , IX. 286. Schæœnleinn, XI. 143. 
hippurus, IX. 278. tæniatus, XI. 134. 


d 


26 TABLE GÉNÉRALE 


CororrA, XIII, 291. 

Corrus, IV. 142, 150. 
acadianus , IV. 274. 
æneus, IV. 189. 
anastomus , IV. 145. 
australis, IV. 398. 
bubalis , IV. 165. 
cataphractus, IV. 201. 
cephaloides , IV. 194. 
claviger, IV. 195. 
diceraus, IV. 189. 
elegans, IV. 195. 
glaber, IV. 144. 
gobio, IV. 145. 
groenlandicus, IV. 185. 


grunniens, XIL. 462, 466, 481. | 


hemilepidotus, IV. 276. 
hispidus , IV. 274. 

jaok , IV. 172. 
japonicus , IV. 200 , 215. 
madecasse , IV. 238. 
marmoratus , VII. 497. 


massiliensis , LIL 22. IV. 303. | 


Mertensii, VII. 496. 
minutus , IV. 152. 


monopteryoius ; IV. 200. 


octodecimspinosus, IV. 181. | 


pistilliger, LV. 193. 
platycephalus , IV. 177. 


polyacanthocephalus, IV. 176. | 


porosus , VIIL. 498. 
quadricornis , IV. 168. 
scaber, IV. 249 , 254. 
scorpioides, IV. 187. 
scorpius, IV. 160. 
trachurus , IV. 276 , 280. 
tripterygius , IV. 274. 
Corrus ventralis, IV. 194. 
Courpara , XL. 172. 
Crage de Biarritz, IV. 298. 
Craraup de mer, IV. 268, 286. 
Crenines , VL. 366, 371. 
Forskaln, VI 378. 
Créniagres, XIIL. 13, 146. 
arcuatus , XIIT. 216. 


\ 


Crenasrus Bailloni, XIE. 191. 
Boryanus, XIT. 189. 
Brunnichu , XIE. 183. 
capistratus , XI. 220. 
Chabrol, XIE. 120. 
chlorosochrus, XI. 215. 
chrysophrus , XIIE. 190. 
cœruleus , XIIL. 214. 
Cottæ, XIIL 204. 
Couchii, XIE. 178. 
Donoyani, XHI. 180. 
frænatus , XIIL. 221. 
fuscus ,; XILL. 219. 
gibbus, XI. 175. 
Lincku, XI 216. 
littoralis, XII. 198. 
Massa, XIE. 202. 
mediterraneus, XHIT, 186. 
melanocercus, XI, 213. 
melops, XII. 167. 
microstoma , XII. 250. 
multidentatus, XIIL. 231. 
nigrescens, XIL. 189. 
norwegicus ; XIL. 176. 
notatus , XIE. 217. 
ocellatus , XIIL. 193. 
pavo, XL. 149. 
Pennantn, XII. 178 , 225. 
quinquemaculatus , XIE. 212. 
Rissoï, XII, 197. 
Roissalii, XI. 205. 
rone, XIE. 172. 
tigré, XI. 209. 
tinca, XII. 171, 199. 
virescens , XIII. 182. 

Cntoie (Le), IL. 265. XIII. 267. 

Cricri, V. 239. 


| Crisricers, XI, 194, 352, 402. 


australis, XI. 402. 
Crocro, V. 238, 251. 


| Cryprocenrrus meleagris, XIE. 111 


Crexozasrus, XIII. 228. 
acutus, XIII. 235. 
chogset, XILL 237. 
cinereus, XIII. 234. 


DES POISSONS. : 27 
CrenoraBnus flagellifer, XIE. 240. | Cyxororamegibbosus , XXIL. 321. 


iris, XL. 236. 
marginatus, XIII. 232, 
rupestris, XIII. 223. 
uninotatus XIIL. 239. 
Cuorr , V. 86. 
Curema , XI. 88. 
Curimara, XXII. 78. 
Curimarus , XXIL. 3. 
acutidens, XXII. 24, 28. 
alburnus, XXII. 18. 
amazonum , XXII. 90. 
cilatus, XXIT. 15. 
cyprinoides, XXII. 7. 
elongatus, XXII. 20, 
fasciatus, XXII. 113. 
Gilberti, XXIT. 16. 
laticeps, XXII. 21. 
latior, XXII. 19. 


obtusidens, XXII. 24, 28. 


tæniurus, XXII. 4, 86. 

Cysrun, VIIL 77, 79, 164. 
acervum , VII. 186. 
caballa, VII. 187. 
chinense, VII. 180, 
clupeoideum, VIIL, 178. 
Commersonni, VIIL 165. 
guttatum, VILL. 173. 
immaculatum , VIIL. 191. 
interruptum, VIIL 172. 
Kubln VIT. 178. 
Hineolatum, VIIL 170. 
maculatum, VILL 181. 
Mertensu, VIIL 179. 
niphonium , VIIL. 180. 
regale, VIII. 184. 
Solandri, VIIT. 192, 
tritor, VILL. 176. 

Cynæpus, V. 359. 

Cynopons, XXII. 307, 328. 
gibbus, XXII. 333. 
scomberoides, XXII. 324. 
vulpinus, XXII. 329, 

Cynororame, XXII. 316. 
argenteus, XXII. 317. 


humeralis, XXII, 320. 
Cveininæ, XVI. 4. XVIIL. 109. 
Cvrrinini, XVI. 5. XVIIL. 109. 
Cvrrivonons , XVIIT, 105, 145. 

Calaritanus, X VIIL. 151. 

fasciatus, XVIIT. 156. 

Hammonis, XVIII. 169. 

iberus, XVIIT. 160. 

Junatus, XVIIT, 161. 

mento, XVIII. 171. 

Moseas , XVIII. 168. 

umbra, XVIII. 149. 

varié, XVIIT. 147, 178. 
Cyrrinoponres, XVIIL. 106. 
Cvrrionrs, XVI. 1. 
Cvrninorsis, XVI, 24, 81. 
Cyrriss, XVI. 1, 2, 93, 379. 

action de la pesanteur de l'air 

sur les cyprins, XVI. 14. 
engourdissement des cyprins, 
XVI. 13. 
cyprins conservés vivants dans 
les glaces, XVI. 88. 

vessie des cyprins, XVI, 9. 
Cyprus abramorutilus, XVII. 

acra , XVI. 428. [55. 

alburnus , XVII. 272. 

amarus, XVII. 8i. 

americanus , XVIL 315. 

angra , XVI. 319. 

anjona , XVI. 436. 

Anne-Caroline, XVI. 60. 

aphya, XVII. 239, 242, 257, 

arabicus , XVI. 202. [371. 

ariza, XVI. 430. 

aspius, X VIL. 266. 

atpar, XVI. 454. 

auratus, XVI. 101. 

bacaila, XVE. 460. 

balitora, XVI. 451. 

ballerus, XVII. 34; 45. 

barbus, XVI. 125. 

barila, XVI: 418. 

barna, XVI. 419. 


28 
Cyerinus bata, XVL 427. 


bendilisis, XVI. 316. 
bjoerkna, XVIL 31. 
blicca, XVII. 33. 
boga, XVI. 432: 
bola, XVI. 423. 
borelio, XVI. 443. 
Brama, XVIL 9. 
bucephalus, XVI. 95. 
Buggenhagii, XVIL. 45, 53. 
Byoni, XVI. 174. 
calbosu , XVI. 253. 
canius, XVI. 397. 
capito, XVI. 147. 
capoeta, XVI. 278. 
carassius, XVL 82. 
carinatus, XVII. 74. 
carpio, XVL 28. 
catastomus, XVIL 418. 


calla, XVI.70,433.XVIL. 411. 


cephaluss XIX. 508. 
chagunio, XVI. 257, 378. 
chalybatus, XVI. 145. 
chapalio, XVL. 416. 
chedra, XVIL 495. 
‘chedrio, XVI. 419. 
chola, XVL 410. 
chrysoleucos, XVII. 315. 
chrysosoma, XVL 409. 
chrysoprasius, XVIL. 375. 
chrysopterus, XVI. 400. 
cirrhosus ; XVI. 284, 290. 
clavetza, XVIL 49. 
clupeoides , XVI. 370. 
cocsa, XVI. 197. 

Come Es XVIE 419. 
compressus ; XVIL. 4127: 
conchonius , XVI 394. 
coriaceus , XVI. 62. 
cosuatis, XVI. 444: 
cotio, XVIL. 76. 
cultratus, X VIE. 330. 
cura, XVI. 428. 


curchius, XVI. 362,363,378. ! 


XVI. 317. 


Ccurmuca , 


| 


TABLE GÉNÉRALE 
Cxrrinus cursa, XVI. 361. 


cursis,; XVI. 378. 
cylindricus , XIX. 508: 
danicomius ; XVI. 435. 
dangila, XVI. 403. 
danrica, XVI 404. 
dentex, XVI. 1. XXIL..186. 
dero, XVI. 296. 
devario, XVI. 446. 
dobula , XVIE. 401 , 172. 
dyocheilus, XVEL 318. 
elanga, XVL. 415. 
PA "XVI 62. 
ébrlatd) XVL 469. ) 
erythr ophthalmus, XVI 101, 
103, 107. 
eythrops; XVIT. 119. 
falcatus, XVI. 865. 
D AAA XVIL 9. 
fimbriatus, XVL 271, 337. 
Fischeri , XVIL. 319. 
flavipinnis, XVI. 71. 
fundulus , XVI. 2178, 409. 
gelius , XVI. 896. 
ghora, XVI. 458. 
gibelios XVI 90. 
gobio, XVI. 300, 301. 
goha, "XVL 424. 
gohama, XVI. 413. 
gonius, XVI. 259. 
gonorhynchus, XVI. 380. 
gotyla, XVI. 381. 


, grislagine, XVIL. 182, 220 


guganio , XVI. 445. 
Tamiltonlis XVI. 319. 
herilwa, XVI. 465. 
hoalius, XVI. 442. 
humilis, XVL 94. 
hungaricus, XVL. 65. 
idbarus, XVIL. 143. 
idus, XVIL 228, 234. 
jaya, XVI 439. 

Jeses, XVIL 160. 
joalinus, XVI. 264. 
jogia, XVE. 405. 


DES POISSONS. 29 


Cyrrinus kachius, XVI. 453. 


Kittaibeli, XVIL. 380. 
Kollarn , XVI. 76. 
kursis, XVI. 265. 
labeo , XVII. 420. 
lacustris, XVII. 126, 301. 
lamta, XVI 386. 
Langsdorfii, XVL. 99. 
laskir, XVII. 41. 
latius, XVI. 411. 
latus, XVIL. 35. 
laubuka, XVL. 456. 
lepidotus, XVI. 176. 
leptocephalus, XVIL. 300. 
leuciseus, XVII. 101, 103, 
202. XVII. 161: 
ligule (sa) mangée en Italie, 
XVIL 126. 
lineatus, XVI. 96. 
Lumareuwil, XVIL 374. 
macrophthalmus, XVI. 113. 
maxillingua , XVIL. 480. 
M'clellandi, XVL 390. 
mola, XVI. 440. 
Moles, XVE. 89. 
morala, XVI. 263. 
morur, XVI. 459. 
mosario, XVI. 448. 
mrigala, XVI. 285, 294. 
mursa, XVI. 146. 
musiha, XVI. 439. 
nancar, XVI. 70, 371. 
nandina, XVI. 244, 
nasus, XVIL 381, 391. 
nigroauratus , XVI. 73. 
niloticus, XVI 335, 338. 
Nordmannii , XVI. 66. 
nudus, XVI. 61. 
oblongus, XVII. 441. 
oxygaster, XVII. 349. 
pangusia, XVI. 429. 
pausio, XVI. 401. 
pausius, XVI. 402. 
Per-Nurus , XVIE. 299. 
persa, XVIL 57. 


Cyprus phoxinus, XVIL. 363, 


phulo, XVI. 457. 

phutunio , XVI. 395. 

pigus, XVIL. 378. 

plestya, XVIL. 35. 

putitora, XVI. 197. 

quadrilobus , XVL. 113. 

rapax, XVIL 270. 

rasbora, XVI. 438. 

regina ; XVI. 63. 

rerio, XVI. 406. 

rex cyprinorum , XVI. 61. 

Richardsoni, XVI. 227. 

rivularis, XVIE. 374. 

rohita, XVI. 251. 

rostratus, XVII. 420, 469. 

rubro-fuscus, XVI. 74. 

rutilus, XVIL. 101, 111, 142, 
143, 145, 146, 148. 

sada, XVI. 385. 

schagra, XVI. 196. 

semiplotus, XVI. 68. 

sol, XVI. 444. 

sopa, XVI. 49. 

sophore, XVI. 388. 

specularis, XVI. 62. 

sucatio, XVI. 448. 

sucet, XVIL 419. 

sutiha , XVI. 408. 

telescopus, XVI. 113. 

terio, XVL 398. 

thoracatus , XVI. 97. 

ticto, XVI. 393. 

tila, XVL 422. 

tileo, XVI. 496. 

tütüus, XVI 399. 

tor, XVI. 199. \ 

vagra, XVI. 420. 

verdâtre, XVIIL 13. 

vimba, XVIL 65. 

viridi-violaceus , XVI. 75. 

vittatus, XVI. 72. 


[372. 


Dacer-Karan , X, 83. 
Dacrycorreres , IV. 114. 


30 TABLE GÉNÉRALE 


Dacrycorrire commun, [V.117. | Denrex multidens, VI. 238. 


oriental, IV. 134. 
Dasao , XI. 164. 
monticola , XI. 164. 
Darouzx, IL. 283. 
Dawcrra, XVI. 229. 
Cuvieri, XVI. 280. 
Kuhln, XVL 231. 
leptocheila, XVI. 234. 
Leschenaulti, XVI. 235. 
lipocheila, XVI. 232. 
Dao , XVI. 375: 
Dascvizes, V. 11, 433. 
aruanus , V. 434. 
marginalus, V. 439. 
trimaculatus, V. 441. 
Darnra , IL. 124, 138. 
argentea, LL. 139. 
cancellata , II, 144. 
virgata, VIL. 480. 
Dawn , IX. 277, 290. 
Dauranrs, VI. 7, 81. 
pique, VE. 118. 
vulgaire, VI. 85. 
Déciurrriox, I. 497. 
Drcraisseur, XILE. 409. 


Deoisezze, V. 449. VIT. 11. 


marguerite, VIL. 115. 


Dexr (la) de chien, LL. 465. 


Denré, VI 212, 226. 
Dexrex, VI. 7, 212, 214. 
argyrozona ; VL. 235. 
bipunctatus, VI. 247. 

cynodon, VL. 239. 
fasciolatus, VE. 242. 
filamentosus, VIE. 254. 
furcosus, VI. 244. 
gobioides , VE. 234. 
hasta, VI 255. 
hexodon, VI. 248. 
luteus, VE 250. 
macrocephalus , VI. 232. 


macrophthalmus, VE 227. 


marginatus, VI. 245. 
maroccanus, VI. 234. 


nufar, VI. 240. 
Peronü, VI. 245. 
ruber , VL 241. 
rupestris, VI. 231. 
setigerus , VI. 258. 
striatus, VI. 252. 
tæniopterus, VI. 246. 
tambulus, VI 249, 558. 
Thunberoïi, VL 237. 
tolu, VI. 248. 
variabilis, VE. 241. 
vulgaris, VE 220. 
Dewrs, I. 489. ô 
Drapasr rayé de jaune, V. 236. 
Drasasis Parræ, V. 287. 
Draeze de mer, IV.268 , 274,286. 
Dracors, IL. 410. 
alboguttata, VIL 445. 
analis, VI. 534. 
argentimaculata , IL. 432. 
aurantiaca, VI. 535. 
axillaris, VI. 532. 
bitæniata, VL 536. 
bohar , IL. 433. 
Borensis , IL. 436. 
bottonensis , IL, 434. VI. 535. 
bourgeois, VI. 444. 
Calveti, IL. 429. 
civis, VIL 444. 
coccinea , IL. 437. 
cœruleo-punctata, I. 424. 
cœruleo-vittata, VL 530. 
decemlineata, VI. 527, 528. 
duodecimlineata, VI. 529. 
flavipes, VL. 534. 
fulva, IL. 435. 
fulviflamma , I. 423. 
gibba, IL. 438. 
hober, II. 423. 
à huit raies, VL 526. 
immaculata, IL. 430. 
macolor, IL. 415. 
marginata , IL. 426. VI. 533. 
miniata , il. 433. 


\ 


DES POISSONS. 


Dracore nigra, II. 431. 
notata, IE. 4922. 
octolineata, IL. 418. 
octovittata , VI. 528. 


quadriguttata, EE. 427. VI. 533. 


rivulata , LL, 414. 
rosea, VI. 531. 
rufolineata , VL 531. 
sanguinea , II. 437. 
Sebæ, IT. 411. 
siamensis, VI. 524. 
striata , IL. 430. 
xanthopus, LT. 495. 
Duacramma, V. 9, 290. 
bakteatum , V. 316. 
Blochn, V. 312. 
cavifrons, V. 290. 
centurio, V. 308. 
cinerascens , V. 307. 
fætela, V. 305. 
flavomaculatum , V. 304. 
gaterina, V. 804. 
griseum, V. 306. 
Lessonii, V. 313. 
lineatum, V. 809. 
orientale, V. 299. 
pardalis, V. 300. 
pica, V. 297. 
pictum, V. 315. 
plectorhynchus, V. 294. 
pæœcilopterum, V. 314. 
punctatum, V. 302. 
shotaf, V. 305. 
Thunbergii, V. 308. 
Drrcorriow, LL. 187. 
Dirpréronoxs, VII. 274. 
apron, VIL 275. 
capensis, VII. 276. 


hexacanthe , IL 146. VIE. 275. 


noté, IL. 152. VII. 275. 


Plumier , IL. 454. VIL. 275. 
queue-jaune , V.144. VIL. 275. 


Dipréronoxs ruber, IL. 447. 
zingel, VIL 275. 
Disricaonus, XXII. 172. 


Dorrys , IX. 277. 
Doxprava, IL. 441. 
Doxprawan, Il. 422. 


31 


| Disrickopus Nefasch, XXIE. 175. 


Dorape (la) de la Chine, XVI. 


101. 
dentée, VII. 284. 

Dorapo , IX. 290. 

Doras, XV. 261. 
armatulus, XV. 273. 
Blochüi, XV. 277. 
carinatus , XV. 288. 
cataphractus, XV. 276. 
costatus, XV. 268. 
crocodili, XV. 287. 
dorsalis, XV. 284. 
granulosus, XV. 281. 
Hancokii, XV. 279. 
Humboldtn, XV. 291. 
maculatus, XV. 281. 
niger, XV. 291. 
oxyrhynchus, XV. 288. 

Dor£e, X. 6 


Donweur, V. 395. XII, 218. 


Dorsuarre, VII. 255. 
tubero, VIL 256. 
Dory, X. 6. 


Douwixe princesse, VIE, 27. 


Drepaxe, VIL. 7, 112, 199. 
longimana, VII. 133. 
peigne, VIL 133. 
punctata, VIL 132. 

Druws, V. 196. 
bruit des drums, V. 198. 

Durs , IE. 111. 
auriga, IL. 112. 
bordé, VIT. 474. 
caudavittatus, ILE. 117. 
flaviventris, IL. 113. 
fuscus , ILE. 118. 
guamensis, VIL. 474. 
maculatus , VIL 475. 
malo, VII 479. 
marginatus , IL. 116. 

à queue rayée, VIL 475. 


59 


rupestris, IH. 119. 
tæniurus, LIL. 114. 
vanicolensis, VIL. 478. 


Dussumrérie, XX. 467. 


acula, XX. 467. 


Eracare, VII. 312. 


atlantica, VIIL. 334. 

bivittata , VIIL. 338. 
malabarica, VIIE 332.° 
motsa, VIII. 332. 
ponticeriana , VIE. 329. 
Écecrricrré des poissons, Î. 529. 


Errenus, V. 158. 


ÉEE 4à V. 161. 

chilensis, IX. 480. 
maclovinus , V. 158. 

des Malouines, VI: 558. 
Errorris, XII. 2, 3, 16, 216. 
belobrancha, XIL 248. 
cyprinoides, XII. 248. 
dormitatrix, XII. 217, 256. 
gobioïdes, XIT. 247. 
grandisquama, XIE. 229. 
guavina, XI. 195; 293. 
gyrinus , XIL. 220. 
humeralis, XIL. 246. 
lanceolata, XII. 445. 
madagascariensis , XIE. 240. 
margaritacea , XII. 240. 
Mauritn, IX. 248. 
mugiloides , XII. 226. 
muralis, XII. 253. 


nigra , XIL. 233. XVILL. 113. 


ophicephalus, XIE. 239. 
porocephala, XII. 237. 
radiata , XII. 250. 
sexguttata, XII. 254. 
sima, XII. 232. 
smaragdus, XII. 231. 
strigata, XII. 251. 
tumifrons, XII. 241. 
Eroprs, XIX. 358. 
Eroprexs, XIX. 358. 


TABLE GÉNÉRALE 
Duzss de roche, VIL 477. 


Ecors inermis, XIX. 376. 
lacerta, XIX. 381. 
machnata, XIX: 359, 379. 
purpurascens, XIX. 380. 
saurus , XIX. 359, 365. 

ipéponcirne, ML. 300. XIE. 312. 

ae V. 25. 

Evoi , IL. 374. 

Excmiyorus , VIIL 236. XI. 452. 
colias, HE. 278. 

Encarasicnorus, XX. 20. 

Expormr, XI. 218. 

Excrauus, XX. 11, 25. XXI. 2 
argyrophanus, XXL. 49. 
atherinoides , XXI. 31. 
bahiensis, XIX. 341. 
Bœlama, XXI. 35. 
brevifilis, XXL. 6, 54. 
Brownu, XXI. 5, 41. 
Commersonianus, XXI. 49. 
dentex, XXI. 28. 
Desmareti, XXI. 26. 
Dussumieri, XXI. 69. 
edentulus , XXI. 51. 
enchrasicholus, XXL. 7. 
fasciata, XXI. 48. 
Hamilton: , XXL. 66. 
japonicus, XXI. 28. 
malabaricus, XXI 638. 
meletta , XXI. 24. 
Müchilli, XXL. 5, 50. 
mystax, XXI. 67. 
mystus , XXI. 75. 
phasa, XXI. 59. 
purava, XXI. 65. 
ringens, XXI. 21. 
sericus , AIX. 341. 
setirostris, XXI. 69. 
spinifer, XXI. 89. 
taty, XXI. 60. 

Telara, XXL 6, 56. 
tenuifilis, XXI. 62. 

Exoprosr, IL. 138. 

EperLan, XXI. 368, 311. 
Sa pêche, XXI. 380. 


DES POISSONS. 33 


Érrrzan de Seine , XVII. 259. 

Ermrus, VIL 7, 412. 
faber, VIL. 118. 
gigas, VIL. 121. 
goreensis, VIL 125. 
orbis, VII. 127. 

Ermurus, XIII. 14. XIV. 1410. 

Enicyrrus, XXII. 41. 
exodon, XXII. 46. 
gibbosus ; XXII. 48. 


Epnnesmus maculatus, X. 323,342. 
Errconus macrophthalmus, VI. 


502. 

Epinepezus afer , IL. 282. 
ciliatus, IV. 347. 
marginalis, Il. 304. 
merra, IE 325. 
oxygenios, IE. 30. 
ruber , IL. 305. 

Érinocre ; IV. 479. 
demi-armée, IV. 498. 
demi-cuirassée > IV. 494. 
à queue armée, IV. 481. 

. à queue nue, IV. 481. 

ÉPINOCHETTE, IV. 506. 

Edurcc, X. 419. XVIIL. 1. 

EqQues, V. 7, 163. 
americanus, V. 165. 
balteatus , V. 165. 
lineatus, V. 169. 
punctatus, V. 167. 

Equura, X. 39, 60. 
berbis, X. 85. 
bindus, X. 78. 
Bloch, X. 84. 
brevirostris, X. 83. 
caballa , X. 73. 
coma, X. 76. 
dacer, X. 83. 
dentex, X. 91. 
Dussumieri, X. 77. 
ensifera, X. 66. 
fasciata, X. 96. 
filigera, X. 92: 
gomorah, X. 80. 


Equura insidiatrix, X. 98. 
interrupta, X. 102. 
karah, X. 95. 
lineolata, X. 87. 
longispinis, X. 94. 
minuta, X. 88. 
oblonga, X. 85. 
parviceps, X. 817. 
Ruconius, X. 79. 
Errmornizus , XVIIL 498. 
Mutisii, XVILL. 500. 
Ernrrmus, XX. 25. 
Ervrarin, XIX. 480. 
Sa vessie aérienne, XIX. 485. 
Ervrarnus, VI 170, 179. 
brasiliensis, XIX. 519. 
Gronovii, XIX. 500. 
guavina, XIX. 506. 
macrodon, XIX. 519. 
palustris , XIX. 502. 
salvus, XIX. 508. 
trahira, XIX, 519. 
unitæniatus , XIX. 486. 
vittatus, XIX. 499. 
Énvranoïnrs, XIX. 480. 
Esxe ; IL. 92, 
Ésoces, XVIII. 269. 
Esoxalepidotus, X VIIL. 342,351. 
americanus, XVIIL. 329. 
. argenteus, XVIII. 270, 342. 
australis, XVIIL 323. 
barracuda, HI. 343. 
becuna, IL. “a 
Belone, XVIII. 273, 389. 
Boa, XVIII. 368. 
brasiliensis, XVII 273. 
XIX. 5 


chilensis, XVIII. 270. 

chirocentre , XVIIL. 271. XIX. 
152. 

depraudus, XVIIL. 336. 

espadon, XIX. 10. 

estor, XVIII. 324. 

flavulus, XVIIE. 148, 211. 

gambarur, XIX. 10. 


e 


34 TABLE GÉNÉRALE 


Esox gladius, XIX. 9. Exocærus bicolor, XIX. 111: 
gymnocephalus, XVHL. 270. brevipinnis, XIX. 123. 
hepsetus , XVIIL. 270. XIX.! chloropterus, XIX. 109. 


11. XXI. 44. comatus, XIX. 133. 
lineatus, XVII. 335. Commersonii, XIX. 102. 
Lucius, XVI. 279. cyanopterus, XIX. 97. 
lugubrosus , XVIIL. 338. Dussumieri, XIX. 132. 
malabaricus ; XIX. 501. evolans, XIX. 138. 
marginatus, XVIII. 270. XIX.|  exiliens, XIX. 114. 

10, 30. fasciatus, XIX. 114. 
niger, XVII. 329. furcatus, XIX. 135. 
osseus, XVIIL. 270. Georgianus, XIX. 136. 
ovinus, XVIIL.148,177,210.|  gibbifrons, XIX. 118. 
panchax, XVIIL 380. hetururus , IX. 287: 
phaleratus , XVIIL. 333. lineatus, XIX. 92. 
pisciculus, XVIII. 182, 185,| melanurus, XIX. 101. 

195. mento, XIX. 124. 
pisculentus, XVII. 190. mesogaster , XIX. 120. 
reticulatus, XVIIT. 327. micropterus, XIX. 127. 
saurus , XVIII. 466. nigripinnis, XIX. 108. 
sphyræna, IL. 327. XVIIL.270.|  Noveboracensis, XIX: 100. 
stomias, XXII. 387. Orbignyanus , XIX. 131. 
synodus, XVII. 270. XXIL.| pœcilopterus, XIX. 112. 

462. Rondeletii, XIX. 115. 
truttaceus, XVIIL. 342, 344. rufipinnis, XIX. 99. 
vermiculatus, XVIII. 333. simus, XIX. 105. 
viridis, XVII. 270. Solandri, XIX. 129. 
vulpes , XVII. 270. XIX.321.| speculiger, XIX. 94. 
zonatus, XVIIL. 182, 197. spilopterus, XIX. 113. 

Espanox épée, VIE. 255. spilopus, XIX. 118. 
Sa pêche, VIIT. 274. unicolor, XIX. 97. 
Espanons, VII. 255. volitans, XIX. 83. 
Esrrro , II. 326. Sa vessie aérienne XIX. 88. 
Esrror, XX. 285. Exocrossum, XVII. 480. 
Essence d'Orient, XVII, 287. annulatum , XVII. 487. 
Ereus, IL. 127. Lesueurianum, XVIL 482. 
Errorzes, V. 442, 486. macropterum , XVII. 486. 
coruchi, V. 491. nigrescens, XVIL 488. 
maculatus , V. 489. spinicephalum , XVI. 489. 
- meleagris, V. 486. Efwxorroc, XIX. 82. 
Excrérions, I. 520. Exrérteur des poissons , [. 288. 


Exocærus , IV. 11. XI. 244. XIX. 
acutus, XIX. 125. [64.! Farer, X. 8. 
alüpinnis, XIX. 109. Fanraro , Fanraru, VIIL. 323 
apus, XIX. 107. Fanrré, VIIL 328. 


DES POISSONS. 


Farro , XXI. 163, 165, 277. 
argenteus , XXI. 294. 
erythrogaster, XXI. 308. 
Lemanus, XXI. 300. 
Rossi , XXL 810. 

Farronezra, XXIL..507. 
Gayi, XXIL. 508. 

Fécaro, V. 32, 

Fenre, XX. 403, 408. 

FEra, XXI. 472. 

Sa pêche, XXI. 478. 


Ses vers intestinaux, XXI. 


476. 
Fraroze, IX.1818. 
Fine, XIV. 402, 
Fiura, VL 48. 
For, I. 506. 

Forezxes, XXI. 163, 271. 
Funourus, XVIII. 3, 21, 178. 
brasiliensis, XVIL. 199. 
cingulatus, XVIII. 197. 


cœnicolus, XVII. 179, 195. 
fasciatus, XVIIL.185 198,213. 


fonticola, XVII. 198. 
mudfish, XVII. 181. 
multifasciatus, XVIIE. 200. 
nigrofasciatus, XVIIL. 193. 
pisculentus, XVIII. 190. 
viridescens ; XVII. 185, 
zebra, XVIII, 184. 
zonatus, XVIIL 196. 


Gapus colias, II, 278. 
raninus, XIL 462. 
tau, XII. 462, 478, 495. 

Gazaxres, XVIIL. 340. 
alpinus, XVIIL 356. 
attenuatus, XVIIL 348. 
fasciatus, XVII. 350. 
Forsteri, XVII. 351. 
maculatus, XVIIL 355. 
scriba, XVIIL. 347. 
truttaceus , XVIIL. 344. 

Gazucnrnys, XV. 28. 
Blochu, XV. 44. 


189. 


35 


Gazeicurays Eydouxn, XV. 43. 
feliceps, XV. 29. 
Gronovii, XV. 40. 
Parræ, XV. 33. 

Gazrrira, XI. 231. 

Gazunes, IV. 28. 

Gazunerres, IV. 23, 46. 

Gars, IX. 133, 134, 164. 
ægyptiacus , IX. 176. 
d'Alexandrie , IX. 152. 
chevola, IX. 175. 
major , IX. 168. 

Garvox (le), XVIL. 130. 

Garra, XVI. 3876. 

Gasrérorezecus, XXII. 165. 
microstoma, XVIIL 360. 
sternicla, XXI. 169. o 

Gasrrrosreus, IV. 479. 
aculeatus , IV. 481. 
antecessor, VII. 324. 
apeltes , IV. 505. 
argyropomus , IV. 499. 
biaculeatus, IV. 503. 
brachycentrus , IV. 499. 
canadus, VIIL. 336. 
carolinus , IX. 230. 
leiurus , IV. 481. 
monocentris, IV. 480. 
niger , IV. 508. 
noveboracensis, IV. 502. 
obolarius, IV. 500. 
occidentalis , IV. 509. VIII. 
ovatus, VIIL 423. [893. 
pungitius, IV. 506. 
quadracus , LV. 504. 
saltatrix, IX. 227. 
semiarmatus, IV. 493. 
semiloricatus , IV. 494. 
spinachia , IV. 509. 
spinarella, IV. 138, 480. 
tetracanthus, IV. 499. 
trachurus , IV. 481. 

Gasrre, IV. 509. 

Gowryzius, VIIL 196, 207. 
coluber, VIIE 211. 


36 TABLE GÉNÉRALE 


GEMPYLUS Mgr ; VILL. 213. | GLyrmisonons azureus , V. 479. 


serpens, VIIL. 207. 
Solandni, VILLE 215. 
Générations, I. 531. 


Développement de l'œuf, 1. 
540. 
Laitances ou testicules, I. 533, 


Œufs des raies des squales, I. 


Ovaires, I. 532. [537. 
Poissonsvivipares , 1.538 ,540. 
Gzrmow, VIIL 120. 
Genres, VI. 2, 446. 
aprion , VL 461. 
argyreus, VI. 478. 
bilobus, VI. 466. 
Brasilianus, VI. 458. 
filamentosus, VI. 482. 
gula, VI. 464. 
lHimbatus, VI 476. 
lineatus, VE 470. 
lucidus, VI. 477. 
oblongus, VE. 479. 
oyena, VI: 472. 
peruvianus, VL: 467. 
Plumieri, VI. 458. 
poeti, VL 468. 
punctatus, VI. 480. 
rhombeus, VI. 459. 
Richu, VI. 469. 
subfasciatus, VI. 477. 
Garr-usan, VI 91. 
Garezzes, XILL. 14, 358. 
turque, XL 379. 
de Vanikolo, XIV. 51. 
Granius, VIIL 255. 
Taavic, XIV. 344. 


Gzaucus, V. 19, 90. VIIL. 341, 
Gzossopus, XIX. 323. (348. 


Forskalii, XIX. 341. 
Gzvemisonows, V. 11, 442. 
abdominalis, V. 451. 
Antjerius, V. 481. 

ater, V. 473. 


aureus , V. 472. 


bengalensis , V, 458. 
biocellatus , V, 482. 
Brownringii ; V:484: 
chrysurus >; V. 476. 
cœlestinus, V. 464. IX. 508. 
curassao , V. 471. 
pu V.:475. 
akaitzel , V. 489. 
lacrymatus, V. 478. 
leucopomus, V. 480: 
limbatus, V. 477. 
luridus, V. 475. IX..509. 
macrolepidotus ; V. 478. 
margariteus , V. 410; 
melas, V. 472. 
nigroris, V. 485. 
punctulatus, V. 484. 
rahti, V. 456. IX. 507. 
saxatilis, V. 446, 456. 
septemfasciatus ; Y. 463. 
sordidus, V. 466. 
sparoides , V. 468. 
unimaculatus , V. 4718. 
uniocellatus, Y: 481. 
waigiensis ; Ÿ. 457. 
zonatus , V. 483. 
Trageuc, XVI. 323. 
GxarxoBoLus mucronatus ,- XXL. 
Goes, XI. 1, 9. (91. 
Goivs acutipennis, XIL. 80. 
albopunctatus, XIL: 57. 
amiciensis, XII. 135. 
amorea, XII. 223. 
M XII: 109, 139, 
159, 
DE SL 108. 
auratus, XIL 31. 
Babe XIE. 119. 
baliurus, XIE. 61. 
banana, XII, 103. 
barbarus, XII. 195. 
bicolor, XIL. 19. 
bimaculatus, XII, 108. 
biocellatus, XET. 73, 


DES POISSONS. 


Gosius bitelatus , XII. 89. Gogius limbatus , XII. 26. 


Boddaerti, XII. 199. 
Boscii, XIL. 96. 
brasiliensis / XIE, 121. 
brevifilis, XEL. 90. 
- buccatus, XIE. 60. 
caninus, XIL 86. 
capito, XII. 21. 
catebus, XIE. 76. 
celebius , XIE. 74. 
changua, XI. 445. 
chinensis , XIL. 138. 
cœruleus, XIE, 137. 
Commersonti, XIE. 136. 
coryphænula , XII. 131. 
Coulonianus, XIL 51. 
criniger , XI. 82. 
cristagalli, XII. 130. 
cruentatus, XIE. 29., 
cryptocentrus, XII. 111: 
cyclopterus , XIE. 59. 
cyprinoides , XEE.. 129. 
echinocephalus , XIE. 134. 
Ehrenberoïi ,; XII. 63. 
elegans , XII. 58. 
eleotris, XII. 138. 
filifer, XI. 106. 
filosus, XII. 78. 
flavus , XI. 60. 
Æluviatilis, XIE. 52. 
geniporus, XIE. 32. 
genivittatus, XI. 64. 
Gronoviui, XIL. 219. 
Guamensis, XIL. 103. 
giuris , XII. 72. 
Gutam, XII. 138. 
guttatus, XII. 24. 
histrio, XIE. 132. 
jozo, XII. 35. 
Kælreuteri, XIE. 181, 219. 
kokius, XIT 68. 
kora, XII. 77. 
lagocephalus , XII. 174. 
lanceolatus, XIE 414. 
Lesueurn, XIL, 33. 


37 


longiradiatus, XIL. 38. 
lota, XIE 27. 
macrocephalus, XII. 126. 
maderensis , XII. 55. 
Martinicus, XIL 105. 
Mertensn, XII. 110. 
minutus, XIL 39, 40. 
mystacinus , XEL. 124. 
nebulo-punctatus, XIE. 58. 
nebulosus, XIE. 84. 
niger, XII. 9, 48, 136, 188. 
nigripinnis, XII. 101. 
niveatus, XIL 107. 
novemradiatus, XII. 196. 
nudiceps, XII. 65. 
ocellatus , XII. 98. 
oplopomus, XII, 66. 
paganellus, XIE. 20. 
pallidus , XIE. 102. 
papilio, XIF. 91. 
papuensis, XII. 106. 
pavoninus, XIL 112. 
pectinirostris, XII. 150. 
phalæna, XII. 92. - 
Pisonis, XIL 219, 223. 
Plinianus', XIE. 205. 
Plumieri, XII. 168. 
punctatus, XII. 48. 
quadrimaculatus , XIE. 44. 
quadriporus , XII. 87: 
quinqueocellatus, XIL. 95. 
quinquestrigatus , XIL. 134. 
reticulatus, XIE. 50. 
Russelii, XII. 75. 
Ruthensparri, XII. 48. 
Schlosseri, XII. 192. 
semidoliatus, XIE. 67. 
septemradiatus, XIE. 196. 
setosus , XII. 81. 

sinensis, XIL. 94. 
smaragdus, XII. 120. 
soporator, XI. 56, 195: 
sphynx, XII. 93. 

striatus, XIT. 200. 


38 TABLE GÉNÉRALE 


Gomivs strigatus, XL. 251. 
taïasica , XIL. 123. 
tentacularis, XIL. 128. 
tredecimradiatus , XIL. 189. 
tripunctatus, XIL. 49. 
unicolor, XII. 88. 
venenatus , XIL. 85. 
ventralis, XII. 113. 
viridipalidus, XIE. 96. 
viridi-punctatus , XIE. 62. 
viridis, XIL. 218. 


Gomro, XII. 4. XVI. 2, 298, 


300, 379. 
analis , XVI. 300. 
angra, XVI. 319. 
anisurus , XVI. 463. 
bendilisis , XVI. 316. 
bicolor, XVI. 462. 
cataractæ, XVI. 315. 
curmuca , XVI. 317. 
Damascinus, XVI. 314. 
fluviatilis, XVE 300. 
hirticeps, XVI. 287. 
isurus , XVI. 431. 
limnophilus, XVI. 464. 
malacostomus, XVI, 865. 
obtusirostris, XVI. 311. 
quadrimaculatus , XVL. 287. 
ricnorhynchos , XVI. 464. 
uranoscopus , XVI. 312. 


Gorroïinss, XI. 186. XIL. 2, 139. 


Broussonnet, XI. 139. 
rubicundus, XIL 162. 
smyrnéen, XIL 139. 
Goriomorr, XII. 218. 
dormeur , XIL 255. 
Gogromoroïne, XIL 219. 
Gowpruoses, XIV. 15. 
cœruleus , XIV. 29. 
Commerson, XIV. 28. 
fuscus, XIV. 25. 
Lacépède, XIV. 18, 
varié, XIV. 25. 
Gonnezxes, XI. 418. 


Gonxezzus anguuillaris, XI. 434. 


Goxxezzus apos, XI. 426. - 
dolichogaster, XI. 436. 
Fabricn , XI. 431. 
fasciatus , XI. 441. 
groenlandicus, XL. 442: 
islandicus, XI. 438. 
mucronatus, XI. 427. 
polyactocephalus , XL.-448. 
punctatus, XI. 428. 
roseus , XI. 438. 
ruberrimus , XI. 440. 
Strœmii, XI. 444. 
tænia, XI. 439. 
viviparus, XI. 461. 
vulgaris, XI. 419. 

Goxexiox serra, IX. 231. [202. 

Gonornyxenus, XVI. 380. XIX. 
bimaculatus , XVE 467. 
brachypterus , XIV. 414. 
brevis, XVI 413. 
fimbriatus, XVI 386. 
gobioides, XVI. 465. 
gotyla, XVI 387. 

Greyi, XIX. 212. 
Gronovii, XIX. 207. 
macrostomus , XVI. 412. 
petrophilus, XVI. 466. 
rupiculus, XVL. 467. 

Goxosromi, XXII. 367, 373; 
denudata, XXII. 377. 
Poweriæ, XXIL 370, 315. 
ovatus ,; XXIL. 370. 375: 

Goomoran-KarAu, X. 80. : 

Gorcrre, V. 223. 

Gouso, XVI. 2, 298. 

Gouramr, VII. 377. 

Grammisres , LL. 201. 
chrysurus , IL. 464. 
Forsteri , LL. 74. 
Mauritu, V. 281. 
orientalis , IL. 2038. 
pictus, V. 316. 
punctatus, VE. 504. 
trivittatüs , V. 240. 

GRAVANCHE (la), XXI. 479. 


DES POISSONS. 
GRAVANGHE (la), sa pêche, XXL. |Gvymnocasren, VIIL 235, 238. 


Gremizss , DL, 3 


noire , IX. 3380. 


Grey-Gurnanp, IV. 62. 


Groxné de S.-Domingue, V. 139. 


Gronprur, V. 201. 
Gronnns, IV. 22, 62. 
bécard , IV. 38. 
rouge; IV. 26, 67. 
tétard ; IV. 88. 
Gros-vrux, IL 266. 
Growzers, IL. 54. 
Gruxouius, XVIIL 105, 216. 
Bogotensis, XVII. 216. 
Grysres , LIL. 54. 
Macquariensis , LIL. 58. 
salmoides, ILE. 54. 
Guacawara, XIV. 178. 
Guacari, XV. 499. 
Guacuancuo, IL. 342. 
GuarsicorA , V. 282. 
Guarerva, IX. 178. XIE. 414. 
GuaracaremA , IX. 289, 301. 
Guararucu, VILL. 188. 
Guaracura, V. 198, 202. 
Guavixa , XIL 218 , 462, 
Gusuez, XV. 258. 1 
Guruze pavée, VI. 102. 
Guuminna , VI. 344. 
Güoraca, V. 256. 
Gurxanns, IV. 22, 62. 


Gyuxerrus , X. 313, 315, 352. 


Ascanii, X. 366. 
Banksu, X. 365. 
capensis , X. 316. 
cépédien , X. 320. 
gladius, X. 352. . 
Grill, X. 324, 370. 
Hawkenii, X. 864, 372. 
longiradiatus, X. 352. 
remipes, X. 324, 866. 
Russel, X. 371. 
telum, X. 361. 
GyuxocrpæaLus ruber, IL. 384. 


s [481. 
commune, IL. 4. VIL 448, 


X. 813, 316. 
arcticus , X. 319, 346. 
Gyunorus acus, X. 891. 
asialicus , XXI. 128. 
kapirat, XXI. 122. 
notôpterus, XXI. 122. 
Gwyxiap, XXI. 507. 


Hænuzons, V. 9, 223, 
album, V, 241. 
arcuatum , IX. 481. 
aurolineatum, V. 237. 
bonariense, V. 234. 
canna , V. 238. 
caudimacula , V. 286. 
chromis, V. 242. 
chrysopteron , V. 240. 
elegans, V. 221. 
formosum, V. 230. 
heterodon, V. 235. 
quadrilineatum , V. 238. 
xanthopteron, V. 234. 

Hazec, XX. 26. 

Hazscura , XX. 26. 

Hazss, XV. 389. 

Harex, XX. 26. 

Hazicnores, XILL. 359, 465. 
bimaculatus, XI. 491. 
eximius, XIIL. 438. 
marginatus , XIII. 490. 
sexfasciatus, XIII. 309. 
variegatus , XIIL. 464. 

Hazreurea, XIL. 455. 
stellata, XIE. 456. 

Haroer, XIE. 218. 

Harexe, XX. 28, 80. 
Batelage (le), XX. 236. 

. Bergues (de), XX. 452. 
bouffis, XX. 241. 
caque (à la), XX. 238. 
Cri (son), XX. 65. 
Disparition (sa), XX. 97 
Fécondité (sa), XX. 73. 


Filets de pêche, XX. 233. 


39 


Ha: TABLE GÉNÉRALE 


Harec foncier, XX. 106. 
franc, XX. 106. 


gouts erratiques (ses) , XX. 89. 


Halbourg, XX. 106. 


hermaphrodites, XX. 74. 


Huile, XX. 229. 

ses jeux, XX. 871. 

maladies (ses), XX. 70. 

nourriture (sa), XX. 67. 

Pecs, XX. 288. 

Pêches, XX. 84, 154. 
anglaise, XX. 183. 
anséatique, XX. 213. 
danoise, XX. 215. 
flamande, XX. 169. 
française, XX. 155. 


hollandaise, XX. 175. 


suédoise, XX. 222. 


Herrases cinerascens, V. 495. 


cœruleus, V. 497. 
crusma, IX. 510. 
frenatus , V. 499. 
insolatus , V. 494. 
lepisurus, V. 498. 
limbatus, IX. 511. 


Hscosroma , VII. 341. 


Temminckii, VIL. 342. 


Hrcores , II. 124 , 149. 


sexlineatus, LT. 149. 


Hsuérocer , III. 300. XII. 311. 


acanthorhynchos, XII, 311. 


Hémizérinote, IV. 275. 


Tilesii , IV, 276. 


Hémionowres, XXII. 69, 116. 


notatus, XXII. 119. 
unimaculatus , XXII. 124. 


remonte les rivières, XX. 67. | H£mrpréronore , IX. 271. XIV 


salés, XX. 238. 
Salure , XX. 231. 
saurs, XX. 239. 


85, 65 
cinq taches, XIV. 35. 
Gmelin, XIV. 35. 


Ténacité vitale (sa), XX. 62. | Hemmamrsus, XIX. 1. 


Trois nuits (de), XX. 240. 
Vessie aérienne, XX. 40. 


Volées, XX. 81. 
Voyages, XX. 130. 
Harexcura, XX. 277. 
abbreviata, XX. 296. 
arabica, XX. 298. 
bipunctata, XX. 298. 
clupeola, XX, 289. 
Forsteri, XX. 299. 
humeralis, XX. 298. 
latulus, XX. 280. 
maculosa, XX. 292. 
punctata, XX. 297. 
spratius, XX. 285. 
Harré, XIII 111. 
Harrurus, X. 113, 167. 
fasciatus, X. 197. 
lituratus, X. 282. 
Haunne, XXI. 490. 
Herrases, V. 11, 442, 493. 
analis, V. 496. 


vessie aérienne celluleuse (sa), 
XIX. 8. 
balaou , XIX. 23. 
brevirostris, XIX. 33. 
Brownü, XIX. 18. 
Buffonis, XIX. 48. 
Commersonii, XIX. 28. 
cuspidatus , XIX. 56. 
dispar, XIX. 58. 
Dussumieri, XIX. 33. 
Eclancheri, XIX. 51, 
erythrorhynchus, XIX. 35, 40. 
Far, XIX. 81. 
Gaimardi, XIX. 36. 
Georgii, XIX. 837. 
Gernaerti, XIX. 48. 
leucopterus, XIX. 48. 
Himbatus , XIX. 44. 
longirostris, XIX. 52. 
lucens, XIX. 62. 
Lutkei, XIX. 49. 
macrorbynchus, XIX. 55. 


/ 


DES POISSONS. 41 


Heminamenus malanoclur, XIX. | Hisroinr de l'ichthyologie, I. 4. 


melanurus, XIX. 42, [41.!  Artedi, L. 95. 


Picarti, XIX: 25. Ascanius , I. 135. 
Pleii, XIX. 21. Athénée, I. 86. 
Quoyi, XIX. 35. \ Aubriet, 1. 91. 
Reynaldi, XIX. 39. Ausone, 1. 38. 
Richardi, XIX. 26. Autenrieth, L 237. 
Roberti, XIX. 24. Bakker , L. 242. 
Russel, XIX. 32. Banks, I. 125. 
xanthopterus, XIX. 47. Belon, I. 48. 
Hewyrierenus, IV. 268. Biot ,:1: 249% , 
americanus ; IV. 268. Blainville (de), I. 216. 
Heniocuus, VIL 6, 92. Blasius , I. 68. 
acuminatus, VIT. 98. Bloch, I. 145. 
chrysostomus, VIL 99. Boccone, I. 69. 
macrolepidotus, VIL 93. Bojanus, I. 240. 
monoceros, VIL 100. Bonelli, 1. 196. 
permutatus, VII. 99. Bonnaterre , E. 152. 
-Herarus, VI. 25, 82, 87. Bontius, I. 61. 


-Horserus, X. 418, 419. [534.| Borelli, I. 66. 
Hermapnronisme des poissons , L. |  Bosman, I. 84. 


Hererosrancaus, XV. 352; 889.1 Brunnich, I. 139. 


bidorsalis, XV. 392. Buchanan (Hamilton) , L. 205. 
Geoffroyi, XV. 392. Camper ;, 1. 161. 
longifilis, XV. 394. Carthaginois (chez les), E. 10. 
Senegalensis, XV. 391. Carus, I. 240. 
sextentaculatus, XV. 173. Casserius , L. 65, 
Hereronis, XIX. 465. Catesby , IL. 80. 
Adansoni, XIX. 478. Cetti, [. 139. 
Ehrenberoü, XIX. 469. Cheselden , LE. 159. 
Hraruza , IL. 229. Chevreul, EL. 250. 
Hirurus, IX. 275, 276, 284. Collins, LE. 72. 
Himonpezze, IV. 11. . Columna, I. 63. 
de mer, IV. 117. Commerson, I. 122. 
Hisriopnorus, VILL. 291. Comparetti, 1. 165. 
americanus , VUL. 303. Configliacchi, I. 249. 
ancipiti-rostris, VIIL. 309. Cornide, I. 139. 
gracili-rostris, VII. 308. Cuvier (George), E. 218. 
indicus, VIE. 298. Delaët , L. 56. 
pulchellus, VIL. 305. Desmoulins, I. 244. 
Hisrome de l’ichthyologie, 1. 1.[ Duhamel, E 117, 159. 
Albert le grand, E. 43. Duménil, I. 184. 
Aldrovande, I. 54. Dutertre, 1. 62. 
Aristote, EL. 17. Duverney, I, 69. 
Arsaki, I. 244. Ebel, LE. 163. 


ji 


42 TABLE GÉNÉRALE 


Hisroir de l’ichthyologie, L. 4. | Hrsrome de l’ichthyologie, L. 1. 


Egyptens (chez les), L. 6. Leguat, L. 84. 

Elien, L. 37. Lepechin, IL. 133. 
Erman, L. 249. [64.[ Lesson, I. 208. 
Fabricius d’Aquapendente, I.[  Lesueur, L. 203. 
Fabricius (Otto), 1. 135. Linné, I. 99. 

Falk, L. 133. Læfling , 1. 108. 
Fenner, I. 244. Lorenzini , 1. 66. 
Feuillée, LE 92. Low, I. 197. 

Forskal, L. 128. Malpighi, IL. 66. 
Forster, L. 127. Margrave, [. 58. 
Fourcroy , L. 250. Marsigli, L. 83. 
Gaimard, L 207. Massaria , I. 46. 
Galien, I. 39. Mathiole , L. 63. 
Garnot, I. 208. Maurice de Nassau, 1. 58. 
Geoffroy, L. 164. [237.1  Meckel, I. 243. 
Geoffroy Saint-Hilaire, 1. 198,1 Meyer, L. 159. 
Georgi, L. 133. Müitchill, L 202, 
Gesner , 1. 53. Monro (Alex.), L. 163. 
Giorna, 1. 196. Montagu, I. 198. 
Gmelin, I. 133. moyen-âge (au), 1. 42. 
Goldfuss, IL. 223. , Müller, L. 135. 
Gouan , I. 118. Naccari, I. 197. 

Grecs (chez les) , L. 10. Nardo, I. 197. 

‘ Gronovius, I. 101. Necdham , EL 70. 
Guldenstedt, L. 133. Neucrantz, I. 63. 
Gyllius, IL. 46. Nieremberg, 1, 56. 
Haller , L. 160. Nieuhof, L. 61. 
Hasselquist, L. 108. Oken , IL. 228. 

Haüy, L. 152. Oppien, L. 35. 
Hernandés, L. 57. Osbeck , L. 108. 

Hœven (Van-der-), 1. 242. Otto, I. 196. 

Home (E.), 1. 247. Ovide, L 30. 

Hughes , I. 81. Pallas , L. 120. 
Humboldt, IL. 249. Parkinson , I. 125. 
Hunter , L. 164. Parra, I, 139, . 
Imperato, L. 68. Pennant, I. 118. 

Isidore de Séville, I. 42, Phéniciens (chez les), I. 9. 
Jonston, I. 73. Pison, I. 58. 

Jurine, L. 198. Pline, IL. 31. 

Klein, I. 113. Plumier , L. 92. 

Kuhl, I. 244. Pourfour-Dupetit, I. 158. 
Labat, 1. 84. Provençal, I. 249. 
Lacépède, L 171. Quoy, L. 207. 


Laroche (de), LE. 188. Rafinesque, I. 190, 209. 


DES POISSONS. 43 


Hisrome de l’hichtyologie, E. 1. 
Ranzani, I. 196. 
Rathke, I. 247. 

Ray, L 74. 

renaissance (à la), L. 45. 
Renard , I. 86. 

Risso, I. 188. 
Rochefort, I. 62. 
Romains (chez les), 1. 27. 
Rondelet, I. 51. 
Rosenthal, 1. 238. 
Rudolphi, L. 249. 
Russel, I. 182. 

Salviani, L. 50. 

Scarpa , L. 164. 
Schonevelde, I. 68. 
Schulze, I. 241. 
Schwenkfeld , FE. 63. 
Scilla , I. 63. 

seizième siècle (au) , L. 48. 
Serres, I. 244. 

Severin (Marc-Aur.), I. 65. 
Shaw, [. 183. 

Sloane , L. 80. 

Solander , EL. 125. 
Sonnerat, L. 124. 
Spinola , L. 196. 

Spix, I. 239. 

Stenon, I. 66. 
Swammerdam , I. 68. 
Théophraste, L. 24. 
Thevet, L 55. 

Thunberg, I. 137. 
Tiedeman, I. 248. 
Tilesius, L. 200. 

trois époques (ses), L. 8. 
Uterverius , I. 54, 
Valenciennes , 1. 196. 
Valentin, I. 72. 
Valisnieri , EL. 69. 
Vicq-d’Azir, I. 162. , 
Vincent de Beauvais, L. 45. 
Viviani, EL. 196. 

Viviers des Romains, E. 27. 
Vlaming, L 86. 


Hisroue de l'ichthyologie, E. 1. 


Walbaum , L. 154. 
Weber, EL. 241. 
Willughby, EL 74. 
Xénocrate, L. 39. 


Hoc-rmisn, XIII. 275. 
Hozocanrues, VIL. 6, 153. 


alternans, VIL. 193. 
amiral, VIL 117. 
anneau, VII. 178. 
arusel, VIL 176. 

asfur, VIL 174. 
bicolor, VIL. 168. 
chrysurus, VII. 188. 
ciliaris, VIL. 154. 
cœruleus, VII. 194. 
deux piquants, V. 405. 
dux, VIL 184. 
flavissimus, VIL. 197: 
geometricus, VIL. 189. 
haddaja, VIL 175. 
empereur, VIL 8, 180. 
jaune et noir, VII 19, 178. 
Lamarck, VIL 198. 
luteolus, VIL 198. 
mesoleucos, VIL 170. 
mokhella, VIL. 177. 
mulat, VIL. 170. 
navarchus , VIL 171. 
semicirculatus, VIE. 191. 
sexstriatus, VII. 194. 
tacheté, VIL 176. 
übicen, VII. 178. 
tricolor, VIL. 162. 
trimaculatus, VII. 196. 


Hozocexrrum , III. 182. 


argenteum, VII. 502. 
ascensionis , III. 212. 
christianum , IL. 219. 
cornigerum, VIIL. 481. 
diadema, IEL 213. 

à grosses épines, VIL 499. 
hastatum , LI. 209. 
lacteo-guttatum , IE. 214. 
laticeps, HE. 211. 


44 


TABLE GÉNÉRALE 


Hozocenrrun leo, LL. 204. VIT. | Hozocenrrus punctatus, Il. 383. 


Le 
longipinne, LL. 185. VIL.497. 


marginatum , I. 216. 
marianum , IL. 219. 


operculare, VIL. 501. 


orientale , HI. 197. VIL. 497. 


punctatissimum , IL. 215. 
sammara , LL. 216. 
spinifer, VIL. 498. 
spiniferum , ILL 206. 


stercus muscarum, VII. 503. 


à tête large, VIE. 500. 
üere, IL. 202. 


Hozocenrrus, II. 185. 


albofasciatus , IV. 344. 
argentinus, IL. 241. 
argus, IL. 229. 
auratus , IL. 364. 


bengalensis, IL. 420. VI. 529. 


blanc-rouge, IL. 201. 
Bœnack , IL. 362. 
bossu, V. 278. 
calcarifer, IL. 100. 
chani, IL. 229. 

cilié, V. 346. 
cœruleo-punctalus, IL. 366. 
diacanthe, V. 417. 
fasciatus, IL. 227. 
flavo-cœruleus , IL. 297. 
fulvus , IL. 435. 
gaterin, V. 301. 
ghanam , V. 348. 
gymnose, IL. 299. 
hepate, IL 234. 
heptadactyle, IL. 99. 
jarbua , IL. 130. 

jaune et bleu, IL. 298. 
lanceolatus , IL. 316. 
leopardus , IL. 392. 
marinus, Il. 228. 
négrillon, V. 425. 


quadrilineatus , IL. 134. 
queue rayée, LL. 117. 
quinque-lineatus, IL. 420. 
rabaji, VL 119. 
radjabau , V. 302. 
rosmarus , IL. 301. 
ruber, VII. 499. 
salmonoides, IL. 348. 
servus, LL. 126. 
siagonotus , IL. 234. 
sogho , IT. 185. 
soldado, V. 94. 
Sonnerat, V. 406. 
surinamensis, V. 319. 
tauvina , IL. 326. 
tétracanthe, II. 202. 
Thunberg , LL. 176. 
tigrinus, IL. 314. 
triacanthe , IL. 234. 
unicolor, IL. 408. 
virescens, IL. 227. 

Hozocymose, XUI. 360. 
fascé, XIII. 503. 

Hoprzosraère, IV. 461. 
cornu, IX. 470. 
mediterraneus , IV. 469. 

Horeum, VIIL 78. 

Hum , XXII. 286. 

Huron, Il. 124. 

Hypracyra, XVII. 105, 201. 
atricauda , XVIII. 213. 
diaphana , XVIII. 191, 205. 
fasciata, XVIII. 183. 
hispanica, XVII. 214. 
Majalis, XVIIL 207. 
multifasciata, XVIIL. 200. 
nigro-fasciata , XVIIL. 193. 
ornata, XVIII. 184, 189. 
swampina, XVII. 208. 
trifasciata , XVII. 212. 
vernalis, XVII. 206. 


noir , IX. 330. Hypnocyxs, XXIL 307. 
oceanicus , I. 302. Hyprocyons, XXIE. 307. 
pantherinus , I. 333. argenteus, XXII. 308, 316. 


DES POISSONS. 4 


QU 


Hyprocyoxs brevidens , XXIL. 56, Icarneuis, VIL. 455. 
61 


Forskalii, XXII. 186, 309. 
humeralis, XXIL 308, 316. 
scomberoides, XXII. 324. 
Hyprozyeus, XXII. 308. 
Hyuexoraysa, XVIII. 12, 82. 
Hyxuis, IX. 133, 135, 195. 
Goreerfsis, IX. 195. 
Hyonox, XIX. 287, 307. 
tergisus , XIX. 309. 
chrysophris, XIX. 314. 
claudalus, XIX. 313. 
Hyopowres, XIX. 287. 
Hypacanraus, VI. 362. 
Hyrexrenruu , XVIL. 487. 
Hypornrnazme, XV. 224. 
edentatus, XV. 224, 231. 
longifilis, XV. 230. 
marginatus , XV. 225. 
niloticus , XIV. 389. 
nuchalis, XV. 207, 208. 
Spixii, XV. 231. 
Hyposromes, XV. 453, 489. 
barbatus, XV. 506. 
bufonius , XV. 511. 
calamita, XV. 515. 
cirrhosus, XV. 511. 
Commersonii, XV. 495. 
duodecimalis, XV. 498. 
edenticulatus, XV. 499. 
emarginatus , XV. 500. 
erinaceus , XV. 510. 
granosus , XV. 502. 
guacharote, XV. 508. 
guttatus, XV. 508. 
itacua, XV. 505. 
multiradiatus, XV. 499. 
oursin , XV. 508. 
plecostomus, XV. 489. 
punctatus, XV. 493. 
Robini, XV. 501. 
serratus, XV. 508. 
Temminckn, XV. 514. 
verres , XV. 494. 


aurita , VIL. 457. 
cyanella, VII. 455. 
erythrops , VIL 456. 
macrochira , VIL. 455. 
megalotis, VIE. 457. 
melanops, VIE. 455. 
Tepaë, ENV SE2. 
Icisa abnormis, XX. 325. 
Ivsrraco, IV. 88. 
Ixresrins, L. 499. 
Fouruc, XIE. 360. 
Isasezrra, VII 155. 
Iscanosoma, XIX. 287. 
bicirrhosum , XIX. 304. 
Jacos Everrse, IL. 325 , 355. 
JacuaruGa, LIL. 191. 
Jaquerre , V. 449. 
Jaquerre (petite), V. 431. 
Jounius, V. 5, 6, 115. 
à grandes taches, V. 126. 
anei, V. 181. 
Bélenger, V. 120. 
brûlé, V. 134. 
carouna, V. 125. 
carulta, V. 124. 
coitor, V. 116. 
Dussumier, V. 119. 
guttatus, Il. 377. 378. 
Kuhl, V. 121. 
lobé, V. 122. 
oeillé, V. 134. 
ponctué, V. 128. 
regalis, V. 67. 
ruber, V. 63. 
saxaülis, V. 182. 
Sénégal, V. 132. 
sins V4902 
à:tèle plate, V. 132. 
Juus, XIIL. 360. 
Abhortani, XIII. 459. 
æruginosus , XHLL. 441. 
annularis, XIIE. 482. 
annulatus , XILL. 504. 
ascensionis , XIE. 385 


46 TABLE GÉNÉRALE 


Juuis auricularis, XIE, 489. 
auritus, XII. 486. 
axillaris, XIE. 472. 
aygula, XII. 498. 
balteatus , XIIL. 475. 
bicatenatus, XIIL. 470. 
bimaculatus, XIIL. 491. 
Blochn, XI, 422. 
caudimacula, XIIL. 426. 
ceylanicus, XIIT. 468. 
cingulum , XIII. 428. 


cœruleo-vittatus, XIIT, 466. 


Commersonn, XIII. 418. 
corbis, XIII. 435. 
coris, XIIL. 491. 
crotaphus, XIII. 395. 
Cuvieri, XI. 498. 
cyanogaster, XIII. 444. 
cyanostigma, XIII. 394. 
decussatus, XIIL. 433. 
detersor, XIIL. 408. 
dimidiatus, XIE. 407. 
doliatus, XILL. 504. 
dorsalis, XIIL. 449. 
Duperrei, XII. 421. 
Dussumieri, XIE. 478. 
elegans, XII. 467. 
erythrogaster, XIE. 447. 
erythropterus, XILL. 464. 
Eydouxii, XIE. 455. 
festiva, XIIL. 374. 
Finlaysoni, XII. 471. 
formosus, XIII. 439. 
Gaimardi, XIE. 500. 
Garnoti, XIIL. 890. 
genivittatus, XII. 416. 
Geoffroyii, XILL. 479. 
gibbifrons , XILI. 498. 
Giofredi, XIIL 371. 
Hardwickii, XIIL. 414. 
hebraicus, XII. 428. 
Horsfieldii, XIE. 486. 
hortulanus, XIIL. 430. 
Lamarti, XIE. 481. 
Leschenaulti, XI. 453 


Juuis Lessonii, XILL. 384. 


lineolatus , XII. 436. 
lunaris, XIII, 409. 
margaritaceus , XILL. 484. 
marginatus, XII. 490. 
Matthæi, XL. 419. 
meleagris , XILL. 481. 
meniscus , XILL. 415. 
Mertensii, XII. 42%. 
miniatus, XIHL. 460. 
multicolor, XIE. 464. 
nebulosus, XIE. 461. 
notopsis, XILL. 485. 
opalina, XILE. 392. 
ornatus , XII. 487. 
papilionaceus , XIIT. 484. 
patatus, XIII. 398. 
pavo, XIIL. 377. 
pavoninus , XIIL. 483. 
porphyrocephalus, XILE. 414. 
prætextatus, XIIL. 505. 
principis, XIE. 402. 
psittaculus, XII. 387. 
punctulatus, XIIL. 483. 
purpureus, XHI. 445. 
purpureo-lineatus , XIE. #71. 
quadricolor , XIL. 443. 
Sanctæ Helenæ, XI. 383. 
scapularis, XILL. 468. 
Sebanus, XIII. 474. 
semicæruleus, XII. 442. 
semidecorata , XIII. 432. 
semifasciatus, XILL. 448. 
semipunctatus, XII. 429. 
Souleyetii, XIEL. 457. 
speciosa, XIIL. 375. 
stellatus, XII. 499. 
strigiventer, XIII. 468. 
.«trilobatus , XIE. 437. 
trimaculatus, XIIL. 386, 452. 
umbrostygma , XIIL. 488. 
variegatus, XL. 462. 
viridis, XII. 4920. 
vulgaris, XII. 361. 
zosterophorus, XIE. 425. 


DES POISSONS. 47 


Kaaxan, V. 244. 
Kazra, IX. 50. 
KaMuyBUs ; XV. 297. 


KaMwovouec, XIL 262, 312. 


Karmar, XXI. 121, 
Ka poc À. 30. 
Karre, IV. 329. 
Kauzsaarsen, LL. 6. 
Kauixorr, IV. 149. 
Kéris, X. 295, 304. 
angimosus ; X. 304. 
Krscur ou Keschré, IL. 89. 
Kerpeuc ; XI. 9. 
KixAn, XIII. 19. 
Kinc-risu, VIT. 193. 
Knorrnann, IV. 44. 
_Knorrnan, XIL. 461. 
Kockvr , IL. 96. 
Koku, XII, 71. é 
KowxuËE, IV. 10. 
Kowan-Kkaran , X. 76. 
Kocougoc, XI. 19. 
KwGioc, XIL. 4. XVI. 300. 
KewGirie, XVII. 1, 2. 
Koumou, IV. 50. 
Kowar, XX. 362. 
albella, XX. 362. 
thoracata, XX. 363. 


Kurpivoc, «urpravoc , AVI. 16, 
Kurrus, IX. 372, 419. [19. 


argenteus, VIL. 298. 

Blochii, IX. 421. 

cornutus , IX. 426. 

indicus , IX. 421. 

macrolepidotus, VIL. 307. 
Kurruooc, XIII. 19. 
Kyruosr, VIL 256. 


Larro, XVI. 8, 335, 371. 
cephalus, XVI. 3417. 
coubie, XVI. 344. 
curchius, XVI. 3868. 
cursa , XVI. 361. 
diplostomus , XVI. 360. 
Dussumieri, XVI, 350. 


Lasro dyocheiius, XVI. 461. 


erythropterus, XVI. 354. 
falcifer, XVI, 3858. 
fimbriatus, XVI. 353. 
Forskali, XVI. 335, 348. 
hispidus , XVI. 356. 
malacostomus , XVI. 365. 
microlepidotus, XVI. 352. 
niloticus, XVI. 338. 
oblongus, XVI. 357. 
Reynauldi, XVI. 351. 
selti, XVI. 345. 
senegalensis , XVI. 346. 
varicorhinus, XVII. 491. 


LaproparBus, XVI. 206. 


macrolepis, XVI. 209. 
nadgia, XVI. 207. 
progeneius, XVI. 208. 


Larrax, LL. 55. 


japonicus, IL. 85. 
lineatus, IL. 79. 
lupus, IL. 56. 
multilineatus , IL. 488. 
mucronatus , Il. 86. 
Waigiensis, IL. 83. 


Lasres, XII. 13, 16. 
Lasrus, XIE. 1. 


adriaticus, XII. 6. 
æneus , XILL. 8. 
æruginosus, XI. 211. 
albo-vittatus, XIII. 477. 
americanus, XIIL. 293. 
angulosus, IL. 216. XIIL. 8. 
annelé, XII, 508. 

anthias, I. 250. XIE, 4. 
aper, XIIL. 39. 

argentatus, XUL, 8. 

argus , IL. 229. 

aristatus, XIE. 10. 

armatus, XIII, 9. 
aureo-maculatus , XIIL 430. 
auritus, LE. 91. XIIE. 8. 
Balian, XII. 34. 

ballanus, XIII. 38. 

Bergylta, XIIL. 20. 


48 


Lapaus bifasciatus, XI. 426. 


bivittatus, XHIL. 389. 
Bohar, XIIL. 8. 

Boops, XIIL. 7. 
brasiliensis, XIII. 402. 
brun, XIV. 57. 

Burgall, XIIL. 237. 
calops ; XL. 9. 
capistratus , XIE. 220. 
carutta, XIIL. 8. 
catenula, XII. 9. 
ceinture, XIII. 498. 
centiquadrus, XII. 430. 
chanus, IE. 229. XIIL 6. 
chapelet, VI. 119. 
chogset, XIII. 237. 
chromis, V. 206. XIL. 5. 
cinerascens, XIII. 9. 
cinereus, XIII. 234. 
cœruleus, XI, 48, 50. 
comber, XIII. 35, 42. 


Commersonii, V. 252. XILL. 8. 


coquus. XIIL. 35, 48, 49. 

cornubiensis , XII. 4. 

RES XIH. 178, ht 
226, 233. 

Te XIV. 147, 164. 


cr on IL. 102. XIIL. 8. 


cyanoptère, XILL. 12. 
demi-disque , XIIL 508. 
deux croissants, XII. 121. 
diane, XIE. 197. 
Donovani, XIII. 39. 
ennéacanthe, XIV. 94. 
ephippium, XIE. 96. 
exoletus, XII. 61 , 247. 
falcatus , XI. 276. 


fasciatus, XEV. 108, XII. 303. 


faucheur, XIE. 276. 
ferrugineus, XIIL. 5. 
festivus, XIE. 71. 
flagellifer, XHL. 240. 
flavus, XI. 110. 
formosus, XIE, 44 
fourche, VI. 487. 


TABLE GÉNÉRALE 
| Lasrus fræniatus , XIE. 224. 


fuligineux ; IL. 445. XL, 303. 
306. 


fulvus , XI. 4, 8, 110. 

furca , "XII. 9. 

fuscus, XILL. 219, 4317. 

gallus , VIE. 386. XIE. 413. 

Gayi, XILL. 97. 

gibbus, XIIL. 8. 

griseus , XILE. 5, 208. 

grunniens, V. 196. 

Guaza, XIIL, 4, 8. 

guttatus, XII. 208. 

hébraïque, XIII, 378, 493. 

hepatus , IL. 231, 234. XIIL. 

hérissé, XIL. 1149. [4, 8. 

hiatula, XI. 5. 

hololepidotus, V. 53. XII. 8. 

huit raies, IL. 420. 

lagonensis, XHIL. 100. 

inermis, XIIL. 339, 349. 

iris , LI. 89. XI 8. 

jaculator, VIL 812. XIIL. 9. 
XIV. 160. 

japonicus, XI, 7, 99. 

julis, XIII. 363, 375. 

Kasmira, XIIL 8. | 

lævis, IL. 388. XIIL: 8. 

lapina, XIII. 155. XIV. 144. 

Le queue , XIIL. 119. 

large raie, IV. 371,408. XHIK. 
317, 321. 

atovitiaul. XIIL 136. 

lcopardus, XIIL. 8. 

lepisma, XIE. 9. 

limbatus, XIE. 89. 

linearis, XII. 5. 

lineatus , XIIL. 38, 40,47,50. 

lineolatus, XIIL. 90. 

livens, XIII. 85. 

hvidus, XHIL. 87. 

long museau, VI. 449, 473. 
XIEL. 9. 422. 

lunaris, XL. 382, 409,414, 

Junarius, XIIL: 381. 


DES POISSONS. 49 


 Lasrus lunulatus, XIV. 88. 
luscus, XIII. 69, 249.  [9. 
macrocephalus , VL. 282. XII. 


macrodontus , XII. 98. 


macrogaster, V. 458. XII. 8. 
macrolepidotus, XII. 386. 


XIV. 59 


macroptère , II. 90. XIII. 8. 


malaptéronote, XII. 306. 
marbré, HI. 69. 
marginalis, XII. 5. 
marmoratus, XIIL 8. 
melapterus, XIII. 311. 
melops, XIIL 167. 
merula, XIL. 78 , 80. 
mesothorax, XIII. 129. 
microstome, XII. 8. 
mixtus, XIIL. 38, 43. 


moucheté , IL. 367. XII. 36. 


nebulosus, XII. 9. 
nereus, XIII. 78. 
neustrien, XIIL, 36. 
niger , XIL. 8. 
obliquus, V. 142. 
ocellaris , XIE. 196. 
ocellatus, XII. 193. 
octovittatus , XIII. 8. 
olivaceus, XIIT, 195. 
onitis, XIII. 47. 
opercularis, XIIL. 4. 
ossifagus , XIII. 46, 86. 


oyena, VI. 449, 472, 473, 


474. XI 6, 


parterre, XILL. 433. . [377. 
pavo, XII. 45, 149, 154, 


perdition , XIII. 125. 
perroquet, XIII. 77. 
perruche, XIII. 389. 
perspicillatus , XIIT. 197. 
pittima, XIII. 188. 


Plumiérien, V. 230. XIIL. 8. 


pæcilopleura, XIIL. 95. 
polychrous, XIIL. 156. 
psittaculus, XII. 387. 
psittacus, XIIT. 41. 78. 90. 


Lasrus punctulatus, IL. 367. 
XI. 8. 


purpureus , XIII. 446. 

quadrilineatus, XIIL. 135. 

quadrimaculatus , XIIT. 61. 

quinquemaculatus , XILL. 210. 

reliculatus, XIE. 195. 

rone, XIII. 172. 

rouges raies (à), XIII. 119. 

rupestris , XI: 273: 

sagittaire, VIL. 312. 

salrnoi des HI. 54, V. 1. 

saxatilis, XIIL. 78. 

saxorum, XIII. 94. 

scarus, XIV. 147. 

scrofa, XII. 98. 

semiruber, XII. 112. 

serpentinus, XII. 185. 

sexfasciatus , XII. 8. 

six bandes, V. 464. 

sparoides , IL. 88. XII. 8. 

squeleague ; VAT: 

striatus, XIIL. 4. 

suillus, XIII. 39. 

SÿriaCus XIII. 46, 378. 

tæniatus, XIII. 134. 

tæniure, XIV. 57. 

tancoïde, XII. 157. 

tautoga, XIII. 294. 

tesselatus, XIII. 315. 

tétracanthe , IL. 268. XIIL. 8. 

tetrodon, XIV. 4. 

Thunberg, VI. 237. 

Thunbergii, XII. 9. 

tinca, XI. 87, 156,171, 199. 

trichopterus, VII. 360 , 388. 
- XI. 7. 

trilineatus, XIII. 475. 

trilobatus, VILLE. 437. 

trimaculatus, XIL. 47, 58. 

turdus, XIIL 62. 

unimaculé , IE. 446. XI. 9. 
188, 208. 

venosus , XIIL. 195. 

versicolor, VI. 163. 


Rs 
Fe) 


5o TABLE GÉNÉRALE 
Lasnus vetula, XIIL. 38,49, 250. | Lopras flava, X VILLE. 159. 


vinidis, XII. 41, 76, 77, 


405, 420. 
vittatus, XIII. 445. 
zeylonicus, XII. 412. 
Lacerrus, VIIL. 26, 28. 


Lacanoramus , XII. 14, 274. 


aigula, XII. 277. 
caninus, XIII. 289. 
dux, XIIL. 285. 
psittacus, XIII. 291. 
suillus , XL. 286. 
Lacraires , IX. 200 , 237. 
delicatulus , IX. 238. 
Lawpris, X. 5, 39. 
guttatus , X. 39. 
Lameuces, IX. 268, 317. . 
fasciolatus , IX. 328. 
immaculatus, IX. 329. 
neapolitanus , IX. 325. 
pelagicus , IX. 318. 
punctulatus, IX. 327. 
siculus, IX. 328. 
Larmes, V. 145. 


Larmus auritus, VITE. 501. 


breviceps , V. 146. 

Laris, IL. 88. 
calcarifer , HE. 100. 
niloticus, II. 89. 
nobilis, I. 96. 

Larnuus, V. 10, 368. 
argentatus , V. 369. 
argenteus, IX. 495. 
chrysops , IX. 496. 
doliatus , V. 371. 
jugularis , IX. 500. 

Laropous, IT. 92. 

Laros, IL. 90. 

Larus, V. 31. 

Lepes, XVI. 342. 

Lesras, XVIIL. 145. 
calaritana, XVIIE. 151. 
dispar, XVII. 167. 
ellipsoidea, X VIIT. 176. 
fasciata, XVIIE, 156. 


lunatus,.XVIIE. 161. 
mento, XVIII. 171. 
ovinus, XVIIL. 177. 
rhomboidalis, XVII, 145. 
Légrasines, XIX. 480, 531. 
bimaculata, XIX. 531. 
Lens, XVI. 342. 
Lesse, XVI. 342. 
Lxrocnarxe argenté, X. 66. 
Lerosromes, V. 7 , 140. 
humeralis, V. 141. 
xanthurus, V. 142. 
Lerinores, VIIL. 218. 
Lerrnopus, VII. 218. 
argenteus, VIIL. 222: 
argyreus, VIIL. 223. 
Gouanien, VIII. 232. 
Péron, VIIL. 221. 
Lerrmeris , IX. 287. 
Lerrprères, V. 151. 
Francisci, V. 152. 
Lépisacanrae, IV. 468. 
Lrpopus saragus , VIL. 282. 
Lerornnus, XXIL. 4, 28. 
anostomus, XXII. 38. 
elongatus, XXIL 37. 
fasciatus, XXII. 34. 
Frederici, XXII. 25. 
Leschenaulti, XXIL 30. 
maculatus , XXII. 31. 
nigrotæniatus, XXI. 32. 
obtusidens, XXII. 28. 
pachyurus , XXII. 36. 
vittatus, XXII. 33. 
Lerrurus, VIIL. 235. 
Lerarnus, VI 7, 272. 
abbreviatus, VI. 312. 
alboguttatus, VI. 314. 
argenteus, VI. 303. , 
atlanticus, VI. 275. 
azureus, VI. 300. 
borbonicus, VI. 303. 
bungus, VI. 279. 
centurio, VI. 301. 


DES POISSONS. 51 


cinereus, VI. 298. 
cœruleus, VI. 801. 
croceopterus, VI. 302. 
Ehrenbergii, VE. 312. 
elongatus, VI, 289. 
erythracanthus , VL. 314. 
erythropterus, VI. 318. 
erythrurus , VI. 293. 
fasciatus, VI. 290. 
flavescens, VE. 299. 
frænatus, VI. 291. 
geniguttatus , VL.'304. 
genivittatus , VI. 306. 
Gothofredi, VI. 286. 
karwa, VI. 311. 
korely, VE. 292. 
latidens, VI. 316. 
leutjan, VI. 309. 
maculatus, VI. 292. 
mabhsena, VI. 313. 
mahsenoides, VI. 286. 
microdon, VI. 295. 
minjatus, VI. 315. 
nebulosus, VI. 284. 
olivaceus, VL 295. 
opercularis, VI. 289. 
ornatus, VI. 310. 
reticulatus, VL 298. 
rostratus, VI. 296. 
semicinctus, VI. 294. 
sordidus, VI. 298. 
variegatus, VI. 287. 
virescens , VI. 308. 
waigiensis, VI. 297. 
xanthopterus , VE 3:5. 


[308. 


Levascni, XVI. 5. XVII. 109. 
Levascus, XVI. 3, 383. XVII. 


1, 103.- 
acinaces , XVII. 347. 
æneus, XVIL 361. 
affinis, XVIL. 150. 
Agassii, XVIL. 254. 
albidus, XVII. 245. 
albiensis, XVIL, 194. 


 Lersminus chœrorhynchus ; VE. | Levcrscus albuloides , XVIL. 298. 


alburnoïdes, XVIL. 250. 
alburnus, XVII. 272. 
albus, XVIL. 192. 

altus, XVIL 237. 

aphya, XVIL 254. 
apiatus, XVIL. 351. 
argenteus, XVII. 202, 320. 
aspius, XVII. 265. 
atronasus , XVIL. 376. 
aula, XVII. 151. 
Baldneri, XVII. 262. 
ballerus, X VIE. 45. 
balteatus, XVII. 327. 
Belengeri, XVIL 99. 
bibié, XVIL. 312. 
bipunctatus, XVIL. 259. 
Bisarre, XVII. 358. 
blicca, XVII. 31. 

Boscii, XVII. 313. 
bramula, XVII. 357. 
branchiatus, XVI. 469. 
brutius, XVIL. 245. 
Buggenhagii, XVII. 53. 
burdigalensis , XVII. 218. 
cabeda , XVII. 241. 
caurinus, XVII. 325. 
cavedanus, XVII. 196. 
chevanella, XVII. 358. 
chrysops, XVII. 308. 

cir, XVIL 353. 
clupeoides, XVII. 291, 342. 
comes , XVII. 244. 
cordilla, XVIL. 291. 
coreensis, XVII. 855. 
cultellus, XVIL. 341. 
cultratus, XVIL 330. 
cupræus, XVII. 361. 
dandia, XVIL. 309. 
dobula, XVIE. 172. 
dolabratus, XVIL. 248. 
Duvaucelii, XVIL 77. 95. 
elingulatus, XVI. 470. 
elongatus, XVII. 494. 
erythrophthalmus, XVIL.107. 


52 


filamentosus, XVII. 96, 
fintella, XVII. 356. 
frigidus, XVII. 234. 
fucini, XVII. 152. 
gardoneus, XVII. 316. 
gatensis, XVII. 309. 
Genei, XVII. 159. 
Gille, XVIL. 353. 


gracilis, XVEL. 107, 324. 


poses ; XVII. 220. 
sarengula , XVII. 303. 
Hartmanni, XVII 107. 
Heckeli, XVII. 1928. 
Heger, XVIL 236. 
heterocereus, XVII. 107. 
idella, XVII. 362. 
idus, XVII. 228. 
jesella, XVIL. 360. 
Jeses, XVII. 160. 

iris, XVII. 255. 


lancastriensis, XVII. 216. 


lascha, XVIE. 127. 
lateralis, XVI. 437. 
leptus, XVII. 107. 
mahecola , XVII, 305. 


majalis, XVII. 103, 216. 


marrochius, XVII. 125. 
maxillaris, XVII. 296. 
melettina, XVII. 304. 
mento, XVII. 271, 
microchirus, XVIL. 348. 
molitorella, XVII. 859. 
molitrix, XVII. 860. 
morur, XVI. 460. 
muticellus, XVIL. 241. 
neglectus , XVII. 232. 
nesogallicus, XVII. 310. 
niloticus, XVII. 311. 
novacula, XVII. 345. 
ochrodon , XVII. 249. 
œningensis ; XVII. 107. 
oregonensis, XVII. 326. 
orphus, XVII. 224. 
papyraceus , X VIT. 107. 


TABLE GÉNÉRALE 


Levciscus fasciatus, XVIL 252. |Leucsous parvulus, XVIL. 64. 


Peloponensis, XVIL. 197. 
phoxinus, XVIL 363. 
prasinus, XVII. 153. 
presbyter , XVIL. 307. 
pulchellus, XVII. 320. 
pusillus, XVIE. 107. 
rhomboidalis, XVII. 78. 
rodens, XVIL. 213. 
rosetia, XVIL. 356. 
roseus, XVII. 156. 
rostratus, XVIL. 201. 
rotengulus , XVII. 318. 
rubella , XVIL 158. 
rubellio, XVIL. 123, 193. 
rutiloides, XVIL. 149. 
rutilus , XVIL. 130. 
ryzela, XVIL. 199. 
salmoneus, XIX. 186. 
sardella, XVII. 243. 
sardinella, XVIL 344. 
Savignyi, XVIL 238. 
scapellus, XVIL. 347. 
scardafa, XVIL 123. 
scarpelta, XVIL. 127. 
Selysi, XVII. 198. 
Smithii, XVIL 328. 
sopa, XVII. 49. 
spirlingulus, XVII. 321. 
squalius, XVIL. 191. 
stigma, XVII. 93. 
Storeri, XVII. 319. 
stymphalicus, XVIL. 295. 
sulphureus, XVIL. 96. 
tarichi, XVII. 294. 
tenellus, XVII. 63. 
thermalis, XVIL 94. 
tincella, XVII. 323, 
Trasimenicus, XVII, 195. 
vandella, XVII. 363. 
vandoisulus, XVII. 317. 
vulgaris, XVIL 202. 
Vulturius, XVIL 247. 


Licma, VIE 340. 


mia, VIIL 348. 


DES POISSONS. 


Licura calcar, VII. 366. 
exoleta, VIIL, 379. 
glaycos, VIL. 358. 
moadetta, VIIL. 382. 
tetracantha, VIIL. 363. 
vadigo , VIT. 363. 

Lopores, V. 10, 318. 
erate, V. 822. 
Farkharn, V. 324. 
somnolentus, V. 324. 
surinamensis, V. 319. 

Locxe franche, XVIIL. 14. 

* Lonnes, XXI. 391. 

Louuco ,; IV. 11. 

Loxcuurus, V. 7, 192. 
ancylodon , V. 81. 
barbatus , V. 193. 
depressus, V. 195. 

LoxGur oreille, VII. 131. 
Lormius, XII. 835, 339. 

/  americanus, XIL. 380. 

bufo, XII. 478. 

bugadessa, XII. 374. 

chironecte, XII. 423. 

Comimerson, XIL. 427. 

concincinensis, XII. 404. 

cornubicus , XII. 371. 

doubie bosse, XII. 429. 

Faujas, XIE 457. 

Fergusson, XIL. 371. 

hirsutus, XIL. 435. - 

hispidus , XIL: 407. 

histrio, XIL. 892, 410. 

lævigatus, XIL. 394, 399. 

lævis, XII. 437. 

parvipionis, XIL 374. 


piscatorius , XIL. 344, 381. 


raninus ,; XII. 404. 
setigerus, XIL. 383. 
stellatus, XIE. 409, 456. 
striatus, XIL. 411. 
tumidus, XII. 394, 398. 
vespertilio, XII. 439. 
viviparus, XII. 383. 
vomerinus , XII. 381. 


Lornores, VII. 405. 

Lorrcames, XV. 458. 

Loricaria , XV. 453, 459. 
acuta, XV. 472. 
anus, XV. 470. 
brunnea , 479. 
cataphracta, XV. 459. 
histrix, XV. 481. 
læviuscula , XV. 476. 
maculata, XV. 478. 
nudiventris, XV. 469. 
plecostomus, XV. 489. 
rostrata , XV. 478. 
tachetée, XV. 468. 
vetula, XV. 466. 

Lourixx, IL. 55. 

Lou» , IL. 55. XI, 490. 

Evcerxa, IV. 12. 

Lucrorrrca, IL. 110. 
Americana, IL. 122. 

- marina , IL. 120. 
sandra , IL. 110. 
volgensis, IL. 117. 

Lucrus, X VILLE. 280. 

Lumwrex , XE. 431. 


Lure, V. 271. 


Lursanus Alberti, XII. 209. 
acuürostris , IL, 470. 
adriatique, IL. 234. 
albo-aureus ; II. 489. 
arauna , V. 435. 
ascensionis, ILE. 212. 
Aubrieti, IL, 450. 
aurantius , II. 318. 
bidens, XIII. 183. 
Brunnichn, XILL. 183. 
Cayenne, V.74. 
chétodonoïde, V. 297. 
chrysoptére; V, 240. 
cinereus, XII. 208. 
Cottæ, XIIT. 204. 
croissant , IL. 477. 
diacanthe, V. 128. 
elliptique, V. 336. 
ephippium, V. 386. 


53 


24 


TABLE GÉNÉRALE 


Lursanus erythropterus, IL. 478. | Luvarus imperialis , IX. 412. 


galon d’or, V. 335. 
Geoffroy, XII. 156. 
grimpeur, VII. 325. 
bamrubr , ILE. 105. 
hasta, V.(241. 
hexagonus, IIL. 171. 
japonais, V. 329. 
Lamarck, XIII. 255. 
lapina, XII. 156. 
Linckn, XIL. 218. 
lunulatus , IL 379. 
luteus, V. 290: 
lutjanus, IE. 479. 


macrophthalme, HE 97. 


magnifique, VIL. 19. 
marseillais, XIII. 188. 


melanocerus, XIIL. 213. 


microstome, V. 252. 
norwegicus, XILL. 176. 
notatus, XI. 217. 
olivaceus , XIE. 197. 
palloni, XIIT. 245. 
peint, V. 315. 
perchot, V. 398. 
pique, V. 247. 
Roissal, XIII. 209. 


rostratus, XIII. 255, 256 


scriptura , IL. 228. 
selle, V. 386. 
semicinctus, IL. 485. 
surinamensis, V. 273. 
tinca, XIIL. 199. 
tortue, VII, 325. 
triangle, V. 138. 
tridens, ILE. 43. 
trifasciatus, V. 406. 
trilobus, LIL. 37. 
varié, XIIL. 209. 
verres, XII. 108. 
virescens, XIIL. 255. 
Vosmaer, V. 334. 


Luropeira, XIX. 182. 


chanos, XIX. 193. 
orientahis, XIX 197. 


Lycocenis argyrosoma ; V. 346. 
Lycosrouus, XX. 25. 
Lyre, IV. 55. 


Macam, XIX. 339. 

Macropoxs, XIX. 480, 506. 
aimara , XIX. 523. 
auritus, XIX. 519. 
guavina, XIX. 527. 
patana, XIX. 522. 
tareira, XIX. 508. 
teres, XIX. 521. 

Macrocsarue, VILL. 441. 
armatus, VIIL 456. 
pancalus, VIT. 455. 

Macroropus , VIL. 372. 
venustus , VII. 375. 
viridi-auratus, VIL 373. 

MacrorréronorE, XV. 860. 
fuscus , XV. 383. 
jagur, XV. 388. 
magur, XV. 381. 

Macrosroma angustidens ; XVII. 

860, 363. 

Macroure, IX. 269. 

Mapracue, VIIL. 81. 

Mara, VL 385. 
Osbeckii, VE 397. 
vulgaris, VI. 391. 

Macxanac, X. 161. 

Muicre, V. 6, 28. 
Mugissement du Maigre, V. 41. 

Meuvidu, VI. 384. 

Mauvic, VI. 384. 

Makarma, VII. 287. 

Mazacanrues , IV. 371 , 408. XIII. 

15, 316. 

Pilumieri, XI 319. 
tæniatus, XIII. 327. 
MacacorréRyGiens , XIV. 309. 

Mazarrère, XIII. 355. 
reticulatus, XIIL. 355. 

Mazarrérures, XV. 518. 
electricus, XV. 518. 


DES POISSONS. 


Mazarmars, IV. 101. 
Mans, XXI. 331. 
Marcorus, XXI. 391. 
_ villosus, XXI. 393, 402. 
Mazraér, XII. 438. 
angusta, XI. 454. 
cubifrons, XII. 452. 
longirostris, XIE. 460. 
nasuta , XIL. 492. 
notata, XII. 458. 
truncata, XIL 454. 
_vespertilio, XII. 440. 
Maquarirs, V. 10, 371. 
australasica , V. 371. 
Maquereaux, VIIL 6 , 24. 
bâtard , IX. 8, 11. 
commun, VIEIL 6. 
quatre points (à), VIIE 107. 
Marine (ra), XXI. 481. 
Marian, III. 219. 
Maruxke, IV. 329. 
Masraceweius, VIIL. 441 , 453. 
armatus, VIIL. 456. 
haleppensis, VIIL. 454. 
maculatus, VILL. 461. 
marmoratus, VIIL. 461. 
pancalus, VIIL 455. 
ponticerianus, VIIL. 460. 
punctatus, VIIL 463. 
unicolor, VIII. 453. 
Mécazors, XIX. 358, 383. 
 atlanticus, XIX. 398. 
bimaculata, XXI. 104. 


cepedianus,XX.386.XXI.104.| 


curüfilis, XIX. 397. 
indicus, XIX. 388. 
notata, XX. 386. 
oglina, XX. 386, 
setipinnis ; XIX. 396. 
thrnissoides, XX. 385. 
Meranorys, VIIL 77, 79. 
Mezerre, XX. 866. 
lile, XX. 378. 
matowacca , XX. 371. 
mediterranea, XX. 369. 


As) 


Muigrre Novæ Hollandiæ, XX. 


816. 

obtusirostris, XX. 315. 
senegalensis , XX. 370. 
Suœrii, XX. 315. 
thrissa, XX. 380. 
venenosa, XX. 311. , 
venosa, XX. 374. 
vulgaris, XX. 366. 


| Meupras, XX. 20. 
| Mexvozes, VI. 2, 386. 


commune, VI. 390. 
jusculum, VI. 395. 
vomerina, VI. 400. 


[Maxr, X. 39, 103. 


Anne-Caroline, X. 104. 
maculata, X. 104. 
Mennes, VI. 381. 

Mrnce, IX. 831. 


| Mérov , IL. 270. 


à ailes bicolores , IL. 298. 

a anale bordée, IL. 307. VE. 
angulaire, IL. 353. [514. 
arara, IL. 377. 

aréolé , IL. 850. 

argus , IL. 360. 

bande oculaire (à), IL. 370. 
boelang , IL. 308. VI. 514. 
bœnack , IL 362. 

bontoo, Il. 334. VI. 525. 
bordé, IL. 301. 

bronzé, IL. 283. VI. 512. 
caraune , II. 384. 

cardinal , IL. 378. 

chat, IL. 373. 

cochon , II. 835. 

corail (du), IL 336. 
couronné, IL. 371. 
croissant (à), IL. 379. 
croupe noire (à), IL. 288. 
deux épines (a), IL. 319. 
doré, II. 364. 

dorsale bordée (à), IL. 307. 
écarlate , IL. 287. 

élégant , IL. 311. 


56 


Mérou géographique , IL. 322. 

gouttelettes (à) , IL. 357. 

gouttelettes blanches (à), IL. 
366. (366. 

gouttelettes bleues (a), IT 

grosses épines (à), IL. 295. 

grosses lèvres (à) ; IL. 346. 

guativére. IL. 383. 

hautes voiles (à), IE 324. 

hérissé , IE. 321. 

itajara , IL. 376. 

jaune et bleu, IL. 297. 

joues tachetées (à). IL. 338. 

lancéolé , IL. 316. 

léopard , IL. 336. 

lignes blanches (à), IL. 341. 

louti. IL. 365. 

maculé, IL 332. 

mélanure, IL. 351. 

Mentzel (de). IL. 291. 

merra. IL. 325. 

mille étoiles, II. 365. 

moucheté. IL. 367. (432. 

museau aigu (à), IL. 286. IX. 

nageoires noires (a), IL. 339. 

nébuleux. II. 313. 

nègre . IL. 285. 

neigé , IL. 380. 

océanique, IL. 302. 

ondulé, Il. 295. 

orangé . IL. 305. 

oriental , II. 318. 

ouatalibi, II. 381. 

oxyrhynque , IL. 320. 

paille en queue ; IL. 309. 

pantherin. IL. 333. 

Parkinson (de), IL. 329. 

pavonin , VIL. 443. 

petit nègre, IL. 375. 

petit zanana , IL. 304. 

piqueté à six bandes, IE. 360. 

points blancs (à), IL. 346. 

points bleus (aux), IL. 359. 

pyra-pixanga , Il. 388. 

queue rouge (a). II. 320. 


TABLE GÉNÉRALE 
Mérou rayé, IL. 812. 


réticulé, IL. 328. 

rogaa . II. 349. 

rose, IL. 306. 

ruche, IL. 329. 

salmonoïde, IL 348: 

semi-ponctué, I. 341. 

Sonnerat (de). IL. 299. 

summan. Il. 344. 

taches hexagones (à), IL. 330. 
VI. 516. 


taches olives (à), IL. 352. 
tigré, IL. 314. 

trois taches (a), I. 331. 
ura , II. 332. 

urodele, IL. 306. VI. 513. 
variolé, II. 354. 
zanana , Il. 339. 


Msrres alpinus, XVIIL. 356. 


attenuatus , XVIIL. 348. 
maculatus, XVIIL. 855. 


MEésorrioxs , IL. 439. 


albo-aureus . IL. 489. 
analis, IL. 452. 
annularis . IL. 484. 
auro-lineatus, LL. 496. 
aya, II. 457. 
buccanella , IL. 455. 
caroui , IL. 489. 
caudalis, VL 531. 
chirtah, II, 488. 
chrysurus , Il. 459. 
cyanopterus. IL. 472. 
cynodon , IL. 465. 
decussatus ; IL. 487. 
erythrognathus, VII. 447. 
erythropterus, IL. 478. 
flavescens , II. 472. 
flavipinnis , IL. 475. 
fulgens , VI. 539. 
fuscescens, VI. 539. 
gembra, II. 485. 
goreensis , VE. 540. 
griseus , II. 469. 


immaculatus , II. 474. 


DES POISSONS. 57 


Mésorrions isoodon, IX. 448. 
jocu , II. 466. 
Johnii, 11. 448. 
linea , II. 468. 
litura , II, 467. 
lunulatus , IL. 477. 
lutjanus, IT. 479. 
madras, VII. 446. 
mahogoni, Il. 447. 
malabaricus , IL. 480. 
monostigma ;, II. 446. 
olivaceus , IL. 478. 
pargus , IL. 473. 
quinquelineatus ; IL. 445. 
rangus , IL. 481. 
retrospinis, VI. 511. 
Ricardi, IL. 448. 
rubellus , IL. 475. 
semicinctus , IL. 485. 
sillaoo, IE. 476. 
sobra, IL. 458. 
tæniops, VI. 543. 
unimaculatus , II. 444. 
uninotatus , II. 449. 
vivanus , IL. 454. 
yapilli, IL. 483. 

Meunrer, XI. 74. XVII. 172. 

Microrocoxs, V. 213. 
argenteus , V. 218. 
lineatus , V. 215. 


undulatus, V. 219. VIE. 276. 


Murcrorrires, V. 9. 
Microsrome, XVIIL. 358. 
argenté, XVIIL. 358. 
rotundata, XVIII. 360. 
Miivaco, IV. 12. 
Muvus, IV. 12. 
Minous, IV. 391. 
woora , IV. 421. 
monodactylus, IV. 424. 
Miseurwe, XVIII. 46. 
Mozzensie, XVIIL. 137. 
latipinna, XVIIL. 139. 
Moss, VII. 115. 
Moxocenrris, IV. 461. 


Moxocenrais japonicus, IV. 461. 
Moxocrros biaculeatus , X. 258. 
minor, X. 259. 
Rau, X. 260. 
Moxopacryze falciforme. VII. 6, 
240, 250. 
Montée (LD, 2% XX. 26. 
Mooran, X. 201. 
Morme, VI. 200. 


Mons ces ; VI 200. 


Moruvyres, VI. 200. XIX. 214, 
Dar! 
leur vaisseau sanguin latéral, 
XIX. 224 
Moruyrus abbreviatus, XIX. 270. 
anguilloides , XIX. 258. 
bachique, ’XIX. 248. 
Bane, XIX. 276. 
Bovei, XIX. 283. 
caschive, XIX. 227. 
cyprinoides, XIX. 265, 276. 
Dequesne, XIX. 281. 
dorsalis, XIX. 271. 
Ehrenbergii, XIX. 283. 
elongatus , XIX. 269. 
Geoffroyi, XIX. 240. 
Hasselquistii, XIX. 253. 
Isidori, XIX. 285. 
Joannisii, XIX. 282. 
Jubelini, XIX. 252. 
kannume, XIX. 245. 
Jongipinnis, XIX. 239. 
Nacra, XIX. 257. 
oxyrhynchus , XIX. 242. 
Rume, XIX. 249. 
Tuckeyi, XIX. 263. 
Mornune, IV. 72. 
Moruuus, XVI. 375. 
Muess , XL. 7. 
Muarz acutus, XI. 140. 
alatus, XIX. 76. 
albula, XI. 13, 94. 
amarulus, XI. 133. 
appendiculatus, XI. 4: XIX. 
361. 


h 


58 


Muos auratus, XI. 43. 


axillaris, XI. 131. 
breviceps, XI. 106. 
borbonicus, XI. 113: 
Broussonetti, XI. 117. 
capensis, XI. 108. 
capito, XI. 36. 
carinatus, XI. 148. 
cascasia, XI. 145. 
cephalotus, XE. 110. 
cephalus, XI. 13, 19. 
chanos, XI. 4. XIX. 183. 
chelo, XI. 50. 
chilensis, XI. 5. 
cillabris, XI. 151. 
cinereus, XI. 4. 
cirrhostomus , XI. 127. 
cœruleo-maculatus , XI. 128. 
Constantiæ, XI. 107. 
corsula, XI. 119. 
crenilabris, XI. 123. 
cryptocheïlos , XI. 61. 
Cunnesius, XI. 114. 
curema, XI. 87. 
curtus, XI. 70. 
curvidens ,; XI. 149. 
cylindricus, XI. 132. 
dubahra, XI. 60. 
Dussumieri, XI. 147. 
falcipinnis, XI. 105. 
fasciatus, XI. 125. 
Ferrandi, XI. 142. 
Forsteri, XI. 141. 
grandisquammis , XI. 103. 
Hasselquistü, XI. 5. 
labeo , XI. 55. 
labiosus , XI. 195. 
lineatus , XI. 96. 

liza, XI. 83. 
macrolepidotus, XI. 134. 
melanochir, XI. 148. 
melinopterus , XI. 146. 
monticola, XI. 164. 
niger, XI. 174. 
parsia, XI. 144. 


TABLE GÉNÉRALE 


Muaix pedaraki, XI. 1387. 
Peronii, XI. 138. 
Perusii, XI. 116. 
petrosus, XI 89. 
planiceps, X[. 122. 
Plumieri, XI: 5, 90: 
sabounier, XI. 55. 
saliens, XI. 41. 
salmoneus, XI. 4. XIX.181, 

201. 
sauteur, XI. 64. 
scheli, XI. 152. 
subviridis, XL 115. 
tache bleue, XI. 129. 
tûde, XL 158. 
tang , XI. 101. 

Muarsoïves, XI. 1, 99. 

Muciromore, XI. 4. 
Anne-Caroline, XIX.: 861, 

316. 

Muzers, XI. 7. 

Murs de carpe et de gibèle, etc. 
XVI. 55, 80. 

Murzus, IL 419. 
auriflamma , IL. 461 , 463. 
aureo-vittatus , IL. 456. 
barbatus , II. 442. 
barberin , IL. 462. 
bifasciatus, IL. 468. 
cyclostomus , IL. 472. 
fasciatus, XILE. 307. 
flavo-lincatus, LI. 456. 
fuscatus, IL. 444. 
hispanicus, ILL. 444. 
imberbis, IL. 143. 
japonicus, IL. 460. 
Lathami , I. 476. 
latenistriga , LIL. 463. 
macronème, II. 463. 
maculatus, II. 478. 
multibande, ILE. 469. 
rougeor ; ILL. 470. 
surmuletus , IL 433. 
trifasciatus , IIL. 468. 
vittatus, [IL 444, 448. 


DES POISSONS. 


Murevoines, XI. 194. 

Muëivoc, VIL 324. 

Mrieus, XXII. 225, 281. 
oligacanthus, XXII. 233. 
setiger, XXIL. 232. 

Myzesnus, XXIL 225 , 284. 
Schomburgkii, XXIL. 235. 

Myières, XXII. 192. 
acanthogaster, XXII. 209. 
Alleni, XXIL. 189. 
asterias, XXIL. 217. 
baremoze, XXII. 187. 
bidens , XXIL. 201. 
brachypomus, XXII. 199. 
divaricatus, XXII. 215. 
doidyxodon, XXI. 222. 
duriventris, XXII. 206. 
guile, XXII. 189. 
hypsauchen , XXII. 919. 
lobatus, XXII. 212. 
luna, XXII. 221. 
macropomus, XXII. 195. 
nurse, XXII. 188. 
Orbignyanus , XXII. 220. 
Paco , XXIL. 204. 
Palometa , XXII, 214. 
rhomboidalis, XXIE. 210. 
rubripinnis, XXIL. 216. 
Schomburgkii, XXIL. 212. 

Myozocir, L. 385. 
muscles du bassin , L. 402. 


— de l’arcade En oe M 


panique, L. 405. 
— de l'appareil branchial , 
I. 410. 


— de l'appareil pharyngien , 
LE 410. 


— de la membrane bran- 


chiostège, L. 409. 
— de la Eudde, L 399. 
de Pépaule ; L 399. 
de lhyoïde, L. 408. 


de l’opercule, L. 407. 


— de la pectorale, E. 400, 


des mâchoires, I. 404. 


29 
Mxorocre, L. 385. 
muscles inférieurs du tronc, 
LI. 395 
— latéraux du tronc, I. 389 
— supérieurs du tronc, Ï. 
‘: 895. 
— des ventrales, I. 403. 
Myriwrisris, II. 160. 
axillaris , VII. 491. 
borbonicus , VIT. 489. 
hexagone, VIL. 489. 
hexagonus, LIL. 171. 
Jacobus , III. 162. 
japonicus , ILE. 173. 
kuntee, VII. 487. 
lima, VII 493. 
murdjan, VII. 495. 
à petites dents, VII. 490. 
Praslin, VIL. 486. 
parvidens , IIL. 173. 
pralinius , IL. 170. 
rayé, VIL 492. 
seychellensis , ILL. 172. 
Mysre, XXI. 5, 75. 
Mysrus chitala, XXI. 125. 149. 
clupéoïdes ; XXI. 5. 
à épaulettes, XXI, 63. 
kapirat, XXI. 146. 
purava, XXI. 65. 
ramcarati , XXI. 6. 
Myxopes, XI. 193, 352, 397. 
cristatus, XI. 401. 
ocellatus , XI. 400. 
viridis, XI. 398. 


Nacrs, V. 250. Û 
Naxous, VIL 481. 
marmoratus, VIL. 482. 
Naseus, X. 257. 
brachycentron , X. 215. 
brevirostris , X, 271. 
Carolinarum , X. 281. 
fronticornis, X. 299. 
lituratus , X. 282. 
Jongicornis, X. 261, 


6o TABLE GÉNÉRALE 


Naseus marginatus X. 280. 
olivaceus, X. 288. 
punctulatus, X. 289. 
tonganus, X. 292. 
tripeltis, X. 276. 
tuber, X. 290. 
Vlamingü, X. 293. 

Nasox, X. 257. 
licornet, X. 259. 
loupe, X. 290. 

Nauczerus , IX. 200, 247. 
abbreviatus, IX. 251. 
annularis , IX. 254. 
brachycentrus , IX. 252. 

compressus, IX. 249. 
leucurus , IX. 255. 
triacanthus , IX. 253. 

Naucrares, VIIL. 8312. 
ductor, VIII. 312. 
indicus, XIII. 326. 
Koelreuteri, VIII. 327. 

, noveboracensis, VIII. 325. 

Nesris, V. 149. 
microps, V. 149. 

Nezma (le), XXI. 535. 

Nerrs , L. 415, 434. 
olfactifs, I. 434. 
optiques, L. 435. 
3°, 4. paire , [. 435. 
5.° paire, L. 435, 439. 
6.° paire, IL. 436. 

1.‘ paire, L. 441. 
8.° paire, 486, 439, 442. 


de la ligne latérale, L. 443. 
grand sympathique, L. 438. 


moelle épinière, L. 434. 

Nesris, XI. 166. 
cyprinoides, XI. 167. 
dobuloides , XI. 174. 

Nsuic, XI. 78. 

Nerra, VII. 94. 

Niuox, I. 131. 

Niqui, XL. 501. 

Nowzus, IX. 2492. 
Mauriti, IX. 243. 


Nomeus nigrofasciatus, IX. 216. 
Peronii, IX. 247. 

Nonvar, X. 417,437, XII. 46. 

Noracanrme, VIT. 441, 463. 
nasus, VIIL. 467. 

Nororrire, XXI. 119. 
bontianus, XXI. 141. 
maculatus, XXI. 151. 
Buchanani, XXI. 148. 
kapirat, XXI. 146. 

Pallasii, XXI. 130. 
sa vessie aérienne, XXI. 139. 

Novacuza, XIV. 45. 
bimaculata, XIV. 74. 
cœrulea, XIV. 187, 191. 
immaculata, XIV. 75. 
pentadactyla, XIV. 69. 
punctulata, XIV. 73. 
sexmaculata, XIV, 72, 
tessellata, XIV. 74. 

Novacuzes, XIV. 33. 64. 

Nuxrepic , IL. 300. 

Nurna, XVI. 238, 883. 
daurica, XVI. 404. 
thermoicos, XVI. 238. 
thermophylos, XVI. 240. 

Nurmimon, I. 486. 


‘Onuane, VI. 8, 366. 


melanura, VI. 866. 
tricuspidata, VI. 372. 
Onax, XIII. 15. XIV. 298. 
balteatus, XIV. 303. 
borbonicus , XIV. 306. 

moluccanus , XIV. 305. 
pullus, XIV. 304. 
semifasciatus, XIV. 299. 
varius, XIV. 307. 
Oponrognarue, XXI. 87. 
aiguillonnée , XXI. 91. 
Opoxrosrome, XXII. 498. 
-hyalinus, XXIL 424. 
Œuers, XX. 405. 
Œsree, VIIE 255. 
Ousres, IX 133% 187: 


DES POISSONS. 


Ouisres atropus ; IX. 141. 
malabaricus, IX: 137. 
Ruppellii, IX. 144. 

-Ovaze chevalier, XXI. 233. 

Ovsrss, V. 4. XIX. 539. XXI. 
426 , 438. 

Our, V. 6, 14,171. 

Omograxcaus fasciolatus, XL. 287. 

Ompocx, XIV. 362. 
siluroïde, XIV. 362. 

Oxacre, VIL 11. 

‘ Oran, X. 40. 

OraicérmaLrs, VII. 395. 
aurantiacus, VIL. 415. 
barca , VII. 436. 
cora mota, VII. 414. 
fuscus, VII. 414. 
gachua, VII. 411. 
grandinosus, VIL. 434. 
iris, VIL. 439. 
lucius, VII. 416. 
maculatus, VII, 437. 
marginatus, VII. 411. 
marulius, VII. 480. 432. 
micropeltes, VII, 427. 
miliaris, VII. 439. 
nigricans, VIL 431. 
ocellatus, VIL. 434. 
planiceps, VIL 424. 
punctatus , VIL. 404. 
serpentinus, VII. 429. 
sowara, VIL, 426. 
striatus, VIL, 417. 

Ormiie chinoise, X. 380. 

Ormmium, XI. 424. 
aculeatum, VIII. 441. 445. 
glesne, X. 367. 
imberbe , X. 391. 
macrophthalmum , X. 389. 
mucronatum , XI. 427. 

Onisrocxarme, XI. 195. 495. 
Cuvierii, XE. 504. 
nigro-marginautus, XE. 498. 
ocellatus, XI. 498. 
Sonnerati, XI. 498. 


Oruicure, IV. 264. 
Langsdorfi, IV. 264. 

Orsanius, XVI. 383. 
acanthropterus, XVL. 472. 
albulus , XVI. 457. 
anisocheilus , XVI. 418. 
bacaila , XVI. 471. 
brachialis, XVI. 471. 
chedra, XVI. 421. 
fasciatus , XVI. 420. 
isocheiïlus, XVI. 421. 
leucurus, XVI. 470. 
maculatus, XVI. 426. 
pholicephalus , XVI. 459. 

Orevxus, VIIL. 77. 

Oreizze noire, IL. 455. 

Orenus, XVI. 224, 318. 
guttatus, XVI. 226. 
maculatus, XVI. 228. 
progastus, XVI. 225. 
Richardsoni, XVI. 227. 

Onrosowa , IV. 515. 
atlanticum , IV. 515. 

Onessrias, XVIII. 221. 
Agassii, XVIII. 238. 
albus, XVII. 242. 
Cuvieri, XVIIL. 225. 
Humboldti, XVIIL. 233. 
Jussiei, XVIIL. 235. 
luteus , XVIIL. 248. 
Mulleri, XVIII, 240. 
Owen, XVII 241. 
Pentlandii, XVIIL 230. 

Orcawo , IV. 72. 

OnrGanisarion générale des pois- 
sons, L. 280. 543. 

Onceuss, IV. 72. 

Ormes, XVIIL 389. 399. 
os verts de l’orphie, XVIIL. 393. 
—des blennies, XVIIL. 394. 
—des cheïlines, XVII. 394. 
vers intestinaux de lorphie; 

XVII. 414. 
Orraus, VI. 180. 
Osuerus, XXI. 365. 


62 TABLE GÉNÉRALE 
Oswerus eperlanus, XXI. 371. |Osriorocxr, squelette, 1. 301. 


hebridicus, XXI. 421. squelette de la tête, 1.806. 

microdon , XXI. 385. trous du crâne, L. 332. 

spirinchus , XXI. 387. vertèbres, L. 357. 

viridescens, XXI. 388. Osronnque Fleurieu ; IL. 145. 
OsraromÈnes, VIL. 377. Orourraus, V. 7. 

gal, VIL. 386. XIIL. 4138. æquidens, V. 66. 

notatus, VI. 386. argenteus, V. 62. 

olfax, VII. 377. bispinosus, V. 65. 

vittatus, VIL. 887. carolinensis, IX. 475. 
OsréocLossE » IX. 294 , 315. XIX. guatucupa , V. 75. 

281, 288. leiarchus, V. 78. IX. 479. 
bicirrhosum ; XIX. 294. maculatus, V. 64. 
formosum , XIX. 308. microlepidotus, V: 79. 
minus, XIX. 294. nebulosus , V. 79. 
Vandellii, XIX. 294 regalis, V. 67. 

Osriozocir, L 294. Toe-roe, V. 72. 
articulations , I. 297. sencgalensis, IX.478. 
cartilagineux ; L. 380. ruber , V. 60. 
chondroptérygiens , L. 380. tou-rou , IX. 478. 
composition du crâne, 1. 316.|  yirescens, V. 72. 
côtes, I. 362. versicolor , V. 64. 
fosses du crâne, [. 329. Orrer pike, LL: 254. 


mâchoire inférieure ; L. 847. |Ounwey, XIV. 368. 
màchoire supérieure ; L 883. |Ouro denné, XIV. 368. 


opercules , L. 345. Oveure, XVIL 286. 

os des arceaux des branchies,| folle ovelle, XVII. 286. 
I. 352. Oxvraynouus, XIX. 246. 

— du bras, L 369. 

— du carpe, L. 376. Pacamo, XII. 485. 

— de l'épaule, E 369. Pacu, XXIL. 4, 69. 

— de l'extrémité postérieure, |  Jineatus, XXIL. 85. 
L. 377. nigricans, XXIL. 80. 


— hyoïde, I. 849. Pæoxomne, XVI. 6, 311. 
— des nageoires verticales , L |Pacris, VE 7, 169. 
— nasaux, 1. 331. [868.1 acarne, VI. 191. 


— palatin, L 339. bogaraveo, VI. 196. 
— pharyngiens, L. 355. breviceps, VI. 199. 
© — plérygoïdiens ; L. 339. calamus , VI. 206. 

— des rayons branchiostèges ;, | centrodontus, VI. 144; 180. 
L. 352. erythrinus, VL. 170. 

— sous-orbitaire, L. 337. goreensis, VE. 208. 

— temporaux, L. 331. lithognathus, VI. 204. 

composition chimique des os, | mormyrus, VI. 200. 


üssu des os, 1. 294. [I 298. penna, VI. 209. 


DES POISSONS. 


63 


Pacezs pernambucensis, VI. 210. | P£camne, VIEIL. 76, 78,138 , 149. 


petit, VII. 284. 
Pacres, VL 7, 141, 182. 
argyrops, VI. 164. 
bugaravella, VI. 197. 
Ehrenberoïi, VI. 154. 
filamentosus, VI. 158. 
guttulatus , VI. 160. 
hurta, VI. 152. 
laniarius, VL 163. 
longifilis, VI. 159 
micropterus, VI. 163. 
orphus, VE. 150. 
spinifer, VI. 156. 
unicolor, VI. 162. 
vulgaris, VI. 142. 
Haygoc, VI. 146. 


PazeE (la), XXI. 477. [478. 

sa fécondationartificielle,X XI. 
Parouera, VII. 156, 286. XXII. 
Pama, V. 55. [278. 


Pawrce, IX. 383. 

Pancaz, VIIL. 455. 

Pancrax, XVIII. 380. 
Buchanani, XVIIL 383. 
Kuhlu, XVIL 384. 
lineatum , XVIII. 381. 
pictum , XVIIL 385. 

Pancasius, XV. 45. 
Buchanani, XV. 45. 

Parazeris , ILE. 356. 

= corégonoïde, IL. 357. 
corégonoïdes ; VII. 510, 
hyalinus, IL. 361. 
sphyrénoïde , HT. 360. 

ParGo (EL) , IL. 473. 

Paropox, XXII. 50. 
suborbitale, XXII. 51. 

Pasreurs, IX. 200 ; 242. 

Parare, VIL. 156. XIII. 389. 
verte, XIII. 398. 

Pècue bécout, LE. 400. 
madame, I. 415. 
pierre, V. 60. 

Pese Rey, XVIIL. 233. 


chilensis, VIIL. 163. 
sarda , VIIL. 149. 

Perauys vera, VILL. 101. 

Perares, IL. 124 et 145. 
quadrilineatus, LIL. 146. 
quinquelineatus, IE. 148. 
sexlineatus, IL, 147. 

Perrcus, XVIL.-4, 330. 

Perzoxe, XX. 300. 

Perzoxa affinis, XX. 315. 
Castelnæana , XX. 306. 
champil, XX. 324. 
ditchela, XX. 314. 
ditchoa, XX. 313. 
Dussumieri, XX. 316. 
filigera, XX. 322. 
Grayana, XX. 315. 
Iserti, XX. 307. 
Leschenaulti, XX. 311. 
melastoma, XX. 308. 
micropus ; XX. 320. 
motius, XX. 323. 
novacula, XX. 319. 
Orbignyana, XX. 302. 
soborni, XX. 325. 

._vimbella, XX. 317. 

Peror, IV. 427. 
filamentosum , IV. 428. 
japonicum , IV. 437. 
maculatum, IV. 434. 
obscurum , IV. 436. 
sinense , IX. 468. 

DéX/n, V. 25. 

Pewrxeris, VIL. 296. 
malabarica , VII. 308. 
mangula, VIL. 304. 
mexicana, VIL. 308. 
moluca, VII. 306. 
nesogallica, VIL 306. 
otahitensis, VII. 304. 
oualensis, VII. 299. 
vanicolensis, VIL. 305. 

PennaruzA filosa, VIII. 256. 


-lPexnezze, VIIL 256. 


64 TABLE GÉNÉRALE 


Penraceros, II. 30. 


| Perca lanceolata, V. 193. 
Pexrapones, VI. 7 , 258. 


lineata, V. 312. 


à bandelette, VI. 265. 
aurolineatus, VI. 269. 
iris, VI. 266. 
Peronn, VL. 268. 
porosus, VI. 267. 
setosus, VI. 270. 
unicolor, VI. 263. 
vittatus, VI. 260. 
vitta, VI. 264. 


Perca acerina , IL. 17. 


acuta , IL. 49. 
alburnus, V. 180. 
arabica , IL. 165. 
areata, LL. 74. 
areolata , IL. 350. 


Ascensionis, IH. 212. X. 118. | 


asper, IL. 188. 
aurata, V. 335. 
bilineata, IL. 203. 
Boops, IT. 103. 
cabrilla, II. 228. 
cernua , HI. 4. 
chromis, V. 242. 
chrysoptera, V. 240. 
ciliata, IL. 52. 
curhosa , IV. 318. 
cottoïdes , IV. 410. 
diagramma, V. 309. 
elongata, IL. 71. 
fasciata , IL. 803. 
flavescens , IT. 46. 
fluviatilis, IL. 20. 
formosa , V. 229. 230. 
Furcrœa, V. 111. 
gigas, IL. 270. 
gracilis, IL. 50. 
granulata, IL. 48. 
granniens, V. 257. 
guttata, IL. 371. 
hexagonata, IL. 331. 
italica , IT. 45. 
juba, V. 281. 
Jlabrax, II. 56. 


lucioperca, IL. 110. 
lunulata , II. 477. 

luti, IL. 363. 

maculata, IL. 373. 
maculosa ,. XIII. 177. 
marginata , Il. 58. 
marina, IL. 227. IV. 827. 
maxima, Il. 96. 
mediterranea, XIIL. 186. 
miniala , IL. 433. 
Mitchilli, I. 81. 
multilineata, IL. 488. 
mucronata, IL. 87. 
nilotica , I. 89. V. 31. 
nigra , IX. 330. 

nobilis, VII. 18. [827. 
norwepica, II. 227. IV. 296. 
ocellata, V. 139. 

pertusa, V. 308. 

pica, V. 298. 

Plumieri, I, 51. 

picta, V. 315. 

polymna, V. 391, 396. 
prognatha, II. 29. 
pulchella, LIT. 213. 
punciata, Il. 67, 78. V. 106. 
pusilla , IL. 146. X. 32, 33. 
rhomboides, VI. 64. 
rogaa , IL. 349. 

rupestris, XIIL. 225. 
satatrix , IX. 225. 
saxatilis, IF. 79. 
sammara, II. 218. 
scandens, VII. 325, 333. 
Schraitzer, IL. 18. 
scriba, IL. 214. 
septentrionalis, IL. 79. 
serrato-granulata, IE. 47. 
sinuosa , II. 78. 

striata, V. 314. 
summana, II. 344. 
tæniata, II. 74. 

tauvina, IL. 326. 


DES POISSONS. 


Perca trifurca, IL. 43. 
trucha, IX. 429. 
trutta, Il. 54. IL. 51. 
undulata, V. 142, 209. 
urodèle, IL. 306. 
varia , III. 38. 
variabilis, IV. 347. 
vittata, II. 421. 
Volgensis, IL. 117. 
Zingel, II. 194. 

Iepxn , I. 20. 

Percurs, IL. 19. 
commune, Il. 20. 
son frai, IL. 25 , 26. 
sa vessie natatoire retournée , 


goujeonnière, IL. 4. 
nocte, II. 78 
Péche-naire , IL. 96. 
Peras, IL. 299. 
cancellata , IL. 268. 
colias, IL. 273. 
cylindrica, IL. 267. 
hexophthalma, IL. 271. 
maculata, III. 264. 
nebulosa, IIL. 261. 
Nicthemera, IL. 274. 
ocellata, LIL. 270. 
polyophthalma, HE. 272. 
punctata, IIL 264. 
punctulata, IL. 265. 
semifasciata, HI. 276. 
à six ocelles, VII. 507. 
Perconegs , Il. 1. 
Percoruis, IL. 259. 
brasilianus , IL. 281. IX. 460. 
Perirampus, XVI. 382. 
guttatus, XVI. 456. 
ostreographus , XVI. 468. 
perseus, XVI. 469. 
psilopteronomus , XVI. 455. 
recurvirostris , XVL. 406. 
reticulatus, XVI. 404. 
Perioparaæaiues, XII. 2, 3, 179. 
180. 


65 
PERIOPHTHALMES  argentilineatus , 
XII. 191. 
Freycineti, XIE. 197. 
Kælreuteri, XII. 181. 
novemradiatus, XIL. 196. 
papilio, XIE. 190. 
Schlosserii, XII. 192. 
septemradiatus , XII. 196. 
tredecimradiatus, XII. 189. 
PerisrenroN, IV. 101. 
chabrontera, IV. 112. 
Peres (fausses), VIL. 288. 
Perron, IV. 40. 
Perroquer, XIV. 85. 
de mer, XIII. 20. 
Persèque, II. 147. 
loubine, II. 108. 
murdjan, LL. 177. 
pentacanthe, II. 206. 
porte-épine, II. 207. 
Praslin, IE. 200. 
triacanthe, IL. 204. 
Vanloo , V. 38. 
Peroro, V. 189. 
Pernoskirres ancylodon , XI. 294. 
mitratus, XI. 293. 
Pnacer , XXII. 315. 
Day oc ; Day é 0106 VL 146. 
Daypopioc, VI. 147. 
PHaranGisres, IV. 198. 
acipenserinus ; IV. 207. 
fusiformis, IV. 212. 
japonicus, IV. 215. 
lævigatus, IV. 214. 
loricatus, IV. 209. 
Paicvrnus, XII. 3, 216, 255. 
dormitator , XII. 255. 


Puous, XI. 192,197; 217,268. #/£ 


carolinus, XI. 278. 
lævis, XI. 269. 
novemlineatus, XI. 299. 
‘ parvidans, XI. 277. 
quadrifasciatus, XL. 298. 
smyrnensis , XI. 275. 
Doivoc, XVII. 368. 


u 


66 TABLE GÉNÉRALE 


Paoxnus, XVII. 4, 363. Pimezoous barbus, XIV. 449. 
Puracrocernares, XV, 1, 2. batasio, XIV. 425. 


hemiliopterus , XV. 8. 
Paracrus, VI. 182. 
Pays, XIV. 144. 

Duuic ; XII. 7. 
Doaic, XL. 269. 


Praguca schizodon, XXII. 112. 


vittata, XXIL 115. 
Praguar, XXII. 161. 


erythrinoides, XXII 161. 


Prasucu, XXIL 108. 
Praguques, XXII. 69, 106. 
argentina, XXII. 108. 

Picarezs, VI 408. 
ordinaire, VI. 407. 
Raillard, VE. 486. 


biscutatus , XV. 197. 
Blochi, XV. 188. 
borealis, XV. 130. 
bufonius , XV. 154. 
cantonensis, XV. 142. 
catus, XV. 124. 

cauda furcatus, XV. 138. 
cayvasius , XIV. 409. 
chandramara, XV. 52. 
charus, XV. 159. 
clarias, XV. 261. 
cœnosus, XV. 129. 
Commersoni, XIV. 449. 
conirostris, XV. 204. 


conta, XV. 151. 


corsula, XIV. 408. 
cous, XV. 140. 
ctenodus, XV. 186. 
cyclopum, XV. 331, 334, 340. 
furcatus, XV. 136. 
furcifer, XV. 139. 
gagora , XV. 99. 
gracilis, XV. 181. 
gulio, XIV. 418. 
guttatus, XV. 143. 
hara, XV. 152. 
Hilaru, XV. 180. 
javus, XV. 187. 
lemniscatus, XV. 144. 
maculatus , XV. 192. 
mangurus , XV. 156. 
manillensis, XV. 192. 
murius, XIV. 393. 
mustelinus , XV. 165. 
nebulosus, XV. 132. 
nella, XV. 162. 
nemurus, XIV. 428. 
nigricans , XV. 133. 
occidentalis, XV. 203. 
Pangasius, XV. 45. 
pat, XV. 176. 
Pentlandii, XV. 183. 
Peroniüi, XV. 161. 


Prcupa , IIL. 348. 

Pierre de colique, V. 43. 

Prerres de l'oreille, V. 48. 

Pieus, XVIL. 371. 

Pricnaro, XX. 458. 

Prronnrau, VI. 196. 

Pizores, XIE. 312, 316. XIV. 68. 

Pruérccerires, VIL. 254. 
altipinnis, VII. 270. 

Boscii, VII. 258. 

Dussumieri, VII. 273. 
fuscus, VIL. 264. 

incisor, VIL 266. 

indicus, VII. 270. 

lembus, VIT. 269. 

Marciac, VIL. 266. | 
oblongior, VII. 264. 
Raynaldi, VIT. 274. 

Pimxzonus æneus, XV. 135. 
abbreviatus, XIV. 420. 
albidus , XV. 76, 131. 
albilabris, XIV. 418, 419. 
angius, XIV. 393. 
anisurus, XIV. 422. 
aor, XIV. 405. 

arius , XIV. 440. XV. 102. 

auratus, XIV. 427. XV. 198. 

bagarius, XV. 146. 


DES POISSONS. 67 


 Pmeronus pirinampus, XV. 196. | Prarax scalaris, VII. 237. 
platypogon, XV. 158. teira, VII. 226. 
punctulatus, XV. 134. adra£, VIL 215. 
quadrimaculatus, XV. 185. |Prarycara, XVIIL. 92. 


Quélen, XV. 173. 
raninus , XV. 157. 
rita, XV. 88. 
sagor, XIV. 447. 
sapo, XV. 179. 
scheilan, XV. 170. 
Sebæ, XV. 169. 
silundia , XV. 49. 
Spixi, XV. 76. 
synodontis , XV. 252. 
tachisurus, XV. 168. 
tengana, XIV. 438. 
tenggara, XIV. 414. 
urua, XIV. 395. 
vacha, XIV. 392 
zungaro , XV. 160. 
Pnoures, IL. 259. 


brasilianus , IL. 277. IX. 455. 


chilensis, IX. 457. 
Pinnuces (fausses) , VILLE. 4. 
Per, IV. 58. 

Piquirinca, XXI. 41. 

Prra 8e8r, IV. 120. 

Prra coaba, V. 14. 

Prrar, XXII. 286. 

Prrapu, XXIL. 851. 

Prrava, XXII. 283, 291. 
Prarax, V. 25. VII 6, 218. 

albipunctatus, VIL. 227. 

arthriticus, VIE. 229. 

batavianus, VIT. 225. 

Blochn, VIL. 222. 

Ebrenbergü, VIL 221. 

Gaimardi, VII. 216. 

guttulatus, VIL. 227. 

Leschenaulti, VII. 223. 

ocellatus, VIE. 229. 

orbicularis, VII. 232. 

pentacanthus, VIL 235. 

punctulatus, VI 228. 

Reynaldi, VIL. 218. 


maculata, XVIEL 408. 
nasuta, XVIII. 1038. 


PrarycérmaLus » IV. 226. 


asper, IV. 251. 
bassensis , IV. 247. 
borboniensis , IV. 252. 
carbunculus, IX. 461. 
crocodilus , IV. 256. 
dormitator, XII. 255. 
endrachtensis, IV. 240. 
fuscus , LV. 241. 
grandispinis, IV. 242. 
guttatus, IV. 244. 
insidiator ; IV. 227. 
isacanthus , IV. 246. 
japonicus , IV. 256. 
Iævigatus, IV. 248. 
longiceps , IV. 255. 
malabaricus, IV. 245. 
pristiger , IV. 260. 
punctatus, IV. 243. 
rodericensis, IV. 253. 
scaber, IV. 249. 
serratus, [V. 259. 
spatula , IV. 228, 237. 
timorensis, IV. 254. 
tuberculatus , IV. 258. 
viltatus, IX. 462. 


Prarysracus, V. 25, 26. 


anguillaris, XV. 419. 
chaca, XV. 444. 
cotylephorus, XV. 431. 
verrucosus , XV. 443. 


Praryprère, XII. 820. 


aspro, XII. 321. 


Prarysromes, XV. 6. 
Pratysroma affine, XV. 24. 


coruscans, XV. 17. 
emarginatum, XV. 25. 
fasciatum , XV. 14. 
lima, XV. 7. 


68 TABLE GÉNÉRALE 


Piarysromaorbignyanum,XV.12. | PæcuEs dominicensis, XVI. 
pardale, XV. 15. 


planiceps, XV. 19. fasciata , X VIIL. 113, 181, 213. 
platyrhynchos, XV. 27. fusca, XII. 234. XVIII. 113. 
spatula, XV. 17. gracilis, XVIIL 133. 
tigrinum , XV. 10. majalis , XVIIL. 113,182, 210. 
truncatum, XV. 20. multilineata, XVII. 134. 
Vaillant, XV. 21. punctata, XVII. 133. 

Pcecroruynque, V. 294. Schneideri, XVIII. 135. 

Pzecrorayxcnus chætodonoides ,|  sphenops, XVIII. 130. 

V. 294. surinamensis , XVIII. 120. 
Pcecrropomes , IL. 387. unimaculata, XVII. 128. 
PLecrropoma aculeatum, VI.528.|  vivipara, XVII. 113, 114. 

brasilianum , IL. 397. Pœamnr, XVII. 110. 
chloropterum, IL. 398. Pocowarr doré, V. 191, 203. 
chlorurum, II. 406. Pocownarse courbine, V. 196. 
demoiselle, II. 405. Poconxas, V: 7, 196. 

dentex, IL. 394. leurs dents, V. 200. 
ephippium, IL 408. chromis, V. 206. 
hispanum , Il. 396. fasciatus , V. 210. 

léopard, IL. 392. Porssoxs blancs, XVI. 3. 
maculatum , IL. 398. — à cinq doigts, XIV. 67. 
melanoleucum , IL. 388. =) da GhistiX ae 
nigrorubrum , Il. 402. — June, X. 39. 

pavillon d’Espagne , IL. 396. — mangue, I. 366. 
puella , IL. 405. — Saint-Christophe, X. 7. 
punctatum , II. 393. — Saint-Martin, X. 8. 
semicinctum , IX. 442. — Saint-Pierre, À. 7. 
serratum, II. 399. — volant, XII. 278. 
susuki, IL. 404. | Pozrax, XXI. 502. 

PLorosus, XV, 410. Poryacanraus, VIL 353. 
albilabris, XV. 427. chinois, VIL 357. 
anguillé, XV. 419. cupanus, VIL 357. 
canius, XV. 425. fasciatus, VII. 369. 
castaneus, XV. 421. Ë Hasselti, VIL 353. 
ikapou, XV. 419. PozynactyLe, III. 398. 
limbatus, XV. 422. Pozynèmes , IIL 362. 
lineatus, XV. 412. PoLynemus americanus, LE. 393. 
macrocephaius, XV. 428. aureus, IL. 369. 
malignus, XV. 420. decadactylus, IL. 392. 
unicolor, XV. 426. enneadactylus , IL. 392. 

Pœcrmx, XVI. 5. XVIIL 109. heptadactylus , LL. 390. 

Pæœarrxs, XVIII. 105, 112. hexanemus, IL. 389. 
bogotensis , XVIII. 216. indicus , LIL. 313 , 889. 


cænicola , X VIII. 113, 181. linealus, III. 380, 


DES 


Pozynemus longitilis ; HI. 365. 
aux longs filets, VII. 512. 
melanochir, VIL 513. 

à neuf brins, VII. 518. 
niloticus, LL. 383. 
paradiseus, II. 365, 393. 
plebeius , ILE, 375, 377, 380. 
polydactylus, III. 392. 
quadrifilis, III. 390. 

à quatre fils, VIL 518. 
quaternarius , LIL. 376. 
quinquarius , LIL. 365. 
sele, IE, 380. 

sexfilis, VIL. 515. 

à six brins, VIL 514. 
risua , LIL. 366, 369. 
sextarius , III. 388. 

teira, IIL. 875. 
tétradactyle, VIE. 514. 
tetradactylus, LL. 373, 375. 
toposui, III. 369. 
tridigitatus, LIL. 397. 
uronemus , III. 385. 
virginius , IL. 393. 
xanthonemus, VII. 517. 

Pozyprion , LL. 21. 
cernium, LE. 21. 

Pomacanraus, VIL 6, 153, 200. 
arqué, VIL 211. 
balteatus, VIL 208. 
cingulatus, VIL 209. 
doré, VII. 202. 
jaunâtre, VIL. 210. 
noir, VIL 205. 
quinquecinctus, VII. 210. 
sale, V. 466. 

Pomacenrres, V. 11, 412. 

PomacenrRus arauna, V. 435. 
brachialis, V. 420. 
chrysurus , V. 423. 
cæruleus, V. 418. 
croissant, VII. 59. 
emarginatus, V. 422. 
eunéadactyle, V. 335. 
fasciatus , V. 426. 


POISSONS. 


69 
Pomacenraus fuscus, V. 432. 
littoralis, V. 425. + 
marginatus, V. 439. 
nigricans , V. 425. 
pavo, V. 415. 
planifrons, V. 431. 
pristiger, IX. 506. 
punctatus, V. 429. 
tæniops, V. 423. 
trilineatus , V. 428. 
trimaculatus, V. 427, 441. 
tripunctatus, V. 421. 
vanicolensis, V. 421. 
viridis, V. 420. 
Pomapasys argenté, V. 249. 
Pomarour, IL. 169. 
telescope, IL. 171. 
Pomaromus Guvieri, VI. 501. 
skip, IX. 228. 
télescope, VI. 495. 
Pomons , IL. 81. VII. 455, 456. 
Catesbei, VIL. 469. 
gibbosus, VIL. 467. 
gulosus, IL. 498. VIL. 459. 
Holbroockii, VII. 466. 
incisor, VII. 466. 
Ravenelu, VIL. 465. 
solis, VII. 468. 
tetracanthus, LL. 94. 
vulgaris, LIL. 91. 
Pourius, IX. 332. 
Porcus, XV. 248. 
Porre-LancerTE , X. 167. 
Porramées , IX. 200 , 255. 
argenteus , IX. 256. 
Porrucas, VIE. 41. 
Pouze de mer, VIL 236. 
Powax, XXI. 503. 
Premnanes, V. 11, 384, 404. 
PrEMNAS semicinctus, V. 409. 
trifasciatus , V. 405. 
unicolor, V. 410. 
Prenanicra , XV. 325, 342. 
Prèrres, X. 417. 
Priacanraus , IL. 96. 


70 TABLE GÉNÉRALE 


Priacanraus arenatus, LI. 101. 


argenteus, IL. 109. 
Bonariensis, LE. 105. 
Boops, ILE. 103. 
Carolinus , IIL. 105. 
cépédien, IL. 99. 
cruentatus, LL. 102. 
fax, VIL 478. 
gros yeux, LE. 97. 
hamrubr, IE. 104. 
japonicus, ILE. 106. 
macracanthus , ILE. 108. 
macrophthalmus, IL. 97. 
macropterus, VIE. 471, 
macropus, VIL. 469. 
niphonius, IL. 107. 
speculum, VIE. 474. 
Prices, VIIL 21. 
Priopoxs, X. 295, 302. 
annularis, X. 302. 
Priozeris mica, XII. 67. 
Prioxorus , IV. 85. 
carolinus, IV. 90. 
punctatus , IV. 93. 
strigatus, IV. 86. 
tribulus , IV. 98. 
Prionure, X. 295. 
microlépidote , X. 299. 
scalprum, X. 298. 
Prionis, VI. 508. 
argyrozona, VI. 504. 
Prisricasrre, XX. 3826. 
cayanus, XX. 334. 
de Cuvier, XX. 334. 
Marti, XX. 331. 
phaeton, XX: 338. 
tartoor , XX. 328. 


Prisripoma argenteum , V. 249. 


argyreum , IX. 485. 
auratum, V. 272. 
auritum, V. 263. 
bilineatum, V. 271. 
caripe, V. 261. 
Catharinx, V. 269. 
chrysobalion, V. 248. 


Prisriroma Commersonii, V.252. 


Conceptionis, V. 268. IX. 486. 


coro, V. 266. 
crocro , V. 264. 
Dussumier , V. 259. 
fasciatum , V. 285. 
guoraca, V. 256. 
hasta, V. 247. 
japonicum, V. 288. 
jubelini, V. 250. 
kaakan, V. 244. 
leucurum, IX. 488. 
lineatum, V. 287. 
melanopterum , V. 278. 
nigrum, V. 258. 
octolineatum, IX. 487. 
paikeeli, V. 259. 
Perotæi, V. 254. 
Rang, IX. 484. 
rodo, V. 214. 
Roger, V. 254. 
rubrum , V. 283. 
serrula, V. 272. 
simmene, V, 260. 
suillum, IX. 482. 
surinamense, V. 273. 
viridense, V. 287. 
Prisriromes, V. 9, 248. 
Procmzopus, XXI. 4, 69. 
argenteus, XXIL. 71. 
binotatus, XXII 87. 
brama , XXII. 82. 
costatus, XXIT. 79. 
dobulinus, XXII. 81. 
Humboldti, XXII. 90. 
insignis , XXII. 88. 
lineatus, XXII. 84. 
nigricans , XXII. 80. 
reticulatus, XXII. 92. 
rubrotæniatus, XXII. 89. 
tæniurus, XXIL 86. 
Psenes, IX. 200, 259. 
auratus , IX. 264. 
cyanophrys, IX. 260. 
guamensis ; IX. 266. 


{ 


DES POISSONS. qi 


Psenes javanicus , IX. 264. 
Jeucurus, IX. 265. 
Pserra rhombea, VI. 421. 
Pyrra, VIL 240. 
Pserrus, VIL 240. 
Commersonn, VII, 250. 
rhombeus, VIL. 245. 
Sebæ, VIL. 241. 
uw, XVI. 323. 
Psycorayncuus, XVI. 450. 
variegatus, XVI. 452. 
Preracuis , IX. 352. 
Carolinus, IX. 368. 
guttatus , IX. 370. 
ocellatus , IX. 363. 
trichipterus , IX. 367. 
Prerois, IV. 851. 
antennata , IV. 361. 
brachyptera, IV. 368. 
geniserra, IV. 366. 
muricata , IV. 363. 
radiata, IV. 369. 
volitans, IV. 352. 
zebra , IV. 367 
Prycaozrris, XIX. 186. 
Puxaru, XI. 322. 
Punrazzo, VL 9, 71. 
commun, VI. 72. 
Punrius, XVI. 374. 
Pycocexrrus, XXII. 284. 
niger, XXII. 286. 
nigricans, XXII. 295. 
palometa, XXII. 296. 
piraya, XXII. 291. 
Pycornisrrs, XXII. 296. 
denticulatus , XXII. 297. 


fumarius, XXII. 297, 300. 


serrulatus, XXII. 300. 
Pyrarucu, XIX. 289. 
Pyrrauina, XIX. 585. 

filamentosa, XIX. 535. 
Raxcoo, II. 481. 


Rarwionon gibbus, XXII. 334. 


vulpinus, XXII. 333. 
P'aqic, XVIII. 398. 


Rascasse, IV. 302. 

Rasorr (le), XVIL. 330. 

Rasox Lécluse, XIV. 52. 
ordinaire , XIV. 37. 

Rasrarzzow, VI. 45. 

Rare, IL. 506. [33. 

Razow, IX. 269. XII. 14. XIV. 

Reno, XVIII. 2. 

Récacecs, X. 318. 
glesne, X. 324, 865, 366. 
lancéolé, X. 380. 
maculatus, X. 323, 342. 
remipes, X. 367. 

Resrirarion , L. 517. 

Raopeus, XVIL 79. 
elongatus, XVII. 92, 
latior, XVIL. 92. 

Romus , IX. 372, 400. 
argentipinnis, IX. 405. 
crenulatus , IX. 410. 
cryptosus, IX. 408. 
longipinnis, IX. 401. 
xanthurus, IX. 405. 

Ruyxcuena Greyi, XIX. 212. 

Ravyvomioure, VIL. 503. VIIE. 508. 
pelamydis, VIE 504. 

Ruvnonosvezces, VILL. 441, 444. 
halepensis, VIT. 454. 
maculata, VIIT. 461. 
ocellata, VIIL. 445. 
œillée, VIII. 445. 
orientalis, VIII. 451. 

Riezeris, XV. 453, 479. 
acanthicus, XV. 487. 
aspera, XV. 488. 
genibarbis, XV. 484. 
histrix, XV. 486. 
strigosa, XV. 480. 

Riquer à la houppe, XIE. 410. 

Rogcors, VILL 19. 

Rock bass, VIL 458. 

Rock-risn, IL. 79. 

Rocznra, XX. 340. 
alba, XX. 341. 

Rourra, XVI: 242. 


(rh) TABLE GÉNÉRALE 


Ronrra Belengeri, XVI. 255. 


Buchanani, XVI. 251. 
calbosu, XVI. 253. 
chagunio, XVI. 251. 
chalybeata , XVI. 271. 
cursis, XVI. 265. 
Dussumieri, XVI. 258. 
Duvauceli, XVI. 262. 
erythrura, XVI. 268. 
fimbriata, XVI. 271. 
gonius , XVI. 259. 
Hasselt, XVI. 274. 
joalius, XVI. 264. 
Leschenaulti, XVI. 261. 
lineata, XVI. 260. 


microcephalus, XVI. 215. 


moralius, XVI. 263. 
nandina, XVI. 244. 
Reynauldi, XVI. 247. 
rostellatus, XVI. 257. 
Roux, XVI. 270. 
tincoides, XVI. 269. 
vittata, XVI. 267. 
Ror des rougets, IT. 143. 
Roséris, X. 4117. 
Rorexeze, XVII. 107. 
Rornauce, XVIL. 107. 
Roucrsr, IV. 24, 67. 
camard, IV. 24, 34. 
grondin, IV. 40. 
Royans, XX. 452. 
Rurre, IL 6. 
Pvac, VI. 48. 
Ryrricus, II. 60. 
saponaceus , LIL. 63. 


Saccaerro, Il. 231. 

SaccoBrAncaus , XV. 399. 
singio, XV. 401. 

Sazanx, XXII. 859. 
Cuvieri, XXII. 360. 
Reeves, XXII. 368. 


Sarar, XXL. 163, 165, 314. 


Ausonn, XXI. 319. 
Bailloni, XXI. 342. 


Sarar ferox, XXI. 285, 338. 


Gaimardi, XXI. 341. 
Namagcush, XXI. 348. 
Schieffermulleri, XXI. 344. 
Scouleri, XXI. 345. 
spectabilis, XXI. 340. 


Sararras, XI. 193, 301. 


alticus, XI. 316, 337. 
atlanticus , XI. 321. 
biseriatus , XI. 316. 
castaneus, XI. 324. 
cavernosus, XI. 351. 
cyclops , XI. 326. 
dama, XI. 3836. 
Dussumieri, XI. 310. 
fasciatus, XI. 324. 
Forsteri, XI. 315. 
frænatus, XI. 342. 
frontalis, XI. 328. 
gibbifrons , XI. 312. 
guttatus, XI. 308. 
King, XI 334. 
lineatus, XI. 314. 
marmoratus , XI. 305. 
meleagris, XI. 332. 
niger, XI. 321. 

oryx, XI. 335. 
periophthalmus, XI. 311. 
quadricornis, XI. 329. 
quadripinnis, XI. 210, 318. 
rubro-punctatus, XI. 348. 
ruficandus , XI. 328. 
scandens, XI. 341. 
Sebæ, XI. 328. 
striatus, XI. 809. 
textilis, XI. 307. 
variolatus, XI. 346. 
variolosus , XI. 317. 
varus, XI. 251. 
vermiculatus, XI. 301. 
vindis, XI. 344. 


vomerinus, XI. 349. 


SazLema, VI. 63. 
Sazminus , XXII. 55. 


Cuvieri, XXIL 56. 


DES POISSONS. m3 


Sazminus Hilarii, XXI. 64. 
maxillosus, XXII. 62. 
Orbignyanus, XXIL. 65. 
Saimo, XXI. 163, 165, 166. 


albula, XXL 465, 517, 521. 


albus, XXI. 291. 
alipes, XXI. 270. 
alpinus, XXI. 249, 325. 


lèpre du salmoalpinus , XXI. 
amethystus, XXI. 349. [258. 


arabatsch, XXI. 865. 
arcticus, XXI. 399, 487. 


argentinus, XXII. 106, 108. 


Ascann, XXI. 256. 


autumnalis, XXI. 258, 530. 


bimaculatus, XXII. 106. 
callaris, XXI. 260. 
carbonarius, XXI. 254. 
carpio, XXI. 237. 
catervarius, XXI. 392. 
clupeoides, XXI. 518. 
coecifer, XXI. 290. 
coregonoides, XXI. 273. 
Cumberland, XXI. 299. 
curilus, XXI. 244. 
curima, XXI 5. 


cyprinoides, XXII. 3, 5, 13. 


dentex, XXII. 185, 315. 
edentulus, XXII. 3, 4, 14. 
eperlanus, XXI. 375, 390. 
eriox, XXI. 284, 351. 
erythrogaster, XXI. 308. 
erythrorhynchos, XXI. 367. 


fario , XV. xj. XXI. 317,353. 


fasciatus, XXII. 34. 
ferox, XXI. 291. 
fluviatilis, XXI. 354. 
fœtens XXII. 462. 
fontinalis, XXE. 267. 
Frederici, XXII. 25, 27. 
gadoïde , XXI. 329. 
gibbosus, XXII. 46. 
Gœdenn, XXI. 187. 
gracilis, XXI. 265. 


hamatus, XXI. 187, 219,351. 


Sazmo Hearnu, XXI. 269. 


Hoodii, XXI. 271. 
hucho, XXI. 226. 
illanken, XXI. 299. 
japonensis, XXI. 363. 
labrax, XXI. 351. 
lacustris, XXI. 291. 
lævigatus, XXI. 245. 
lagocephalus , XXI. 858. 
lavaretus, XXI. 461, 484. 
Lemanus, XXI. 292, 300. 
Lenok, XXI. 276. 
Lepechini, XXI. 342. 
leucomenis, XXI. 243. 
levenensis, XXI. 290. 
Lycaodon, XXI. 351. 
maræna, XXI. 482, 497. 
marænula , XXI. 464. 
marmoratus, XXI. 321. 
melampterus, XXI 366. 
melanurus , XXII. 106. 
migratorius, XXI. 530. 
muksun, XXI. 495. 
namagcush , XXL 348. 
nelma, XXI. 536. 
niloticus, XXII. 186. 
nitidus , XXI. 271. 
nummifer, XXI. 365. 
ocla, XXI. 233. 
orientalis, XXI. 366. 
oxyrhynchus, XXI. 461, 492. 
pallidus, XXI. 261. 
peled, XXI. 527. 
Penshinensis, XXI. 310. 
proteus, XXI. 360. 
purpuratus, XXI. 358. 
rhombeus, XXII. 270. 
Rille, XXI. 210. 

rivalis, XXI. 263. 
Roschal, XXIL 315. 
Rossi, XXI. 310. 
rutilus, XXI 262. 
salar, XXI. 182. 

salmo, XXI. 169. 
salmulus, XXI. 210. 


Æ 


74 


Sazmo salvelinus, XXI. 246. 
sanguinolentus, XXI. 362. 
saurus XXIL 470. 
Schieffermulleri, XXI. 292. 
Scouleri, XXI. 345. 
spurius, XXI. 351. 
tæniurus, XXIL 5. 
tapdisma, XXI. 364. 
taymen, XXI. 354. 
thymalus latus, XXI. 486. 
truitta, XXL 292, 3852. 
tugun, XXI. 519. 
umbla, XXI. 233. [124. 
unimaculatus, XXIT. 5, 118, 
ventricosus, XXI. 259. 
Vimba, XXI. 500, 515. 
Wartmanni, XXI. 463, 470. 

Sarmononss, XXI. 153. 

SALSAMENTUM sardicum , VIIL. 78. 

Sanores, IL. 110. 
d'Amérique, 117122. 
bâtard, VII. 441. 
bâtard de Russie, IL. 117. 
commun, II. 110. 
de mer, IL. 120. 

Sansonners, VIII. 19. 

Saperpa, V. 25. 

Sarnrmin , IV. 44. 

SarcoBorINÆ, XVI. 6, 381. 

SaRDE acajou, Il. 447. 

à plume, VI. 208. 

SaRDiNE, XX. 20 , 445. 
pèche de la sardine , XX. 456. 

SARDINELLE, XX. 261. 
anchovia, XX. 269. 
aurita, XX. 263. 
granigera , XX. 267. 
leiogaster, XX. 270. 
lineolata, XX. 272. 
longiceps , XX. 278. 
Neohovii, XX. 274. 

SarGuer, VI. 35. 

Zapyoc, VI. 11. 

SarGus , VI. 7, 9. 
annularis, VI. 35. 


TABLE GÉNÉRALE 


SarGus argenteus, VI. 60. 
aries, VI, 58. 
Ascensionis, VI. 61. 
enroué , VI. 26. 
fasciatus, VI. 59. 
flavo-lineatus , VI. 61. 
lineatus, VI. 59. 
noct, VI. 51. 
ovis, VI. 58. 
raucus, VI. 26. 
rhomboides, VI. 68. 
Rondeletii, VI. 14. 
Salviani, VI 28. 
unimaculatus, VI. 62. 
vetula, VI. 48. 
vulgaire, VI. 26, 32. 
Saumons , XXI. 163, 166, 169. 
maladies des saumons, XXI. 
178. 
pêche du saumon, XXI. 194. 
saut du saumon , XXI. 194. 
SaurE, VI. 357. 
SaurEL , IX. 8, 6, 11. 
Sauripa , XXII. 499. 
nebulosa, XXII. 504. 
tombil, XXII. 469, 501. 
Eaupoc, XXIL. 460. 
Saurus, XXII. 457. 
anolis, XXII. 483. 
fœtens, XXII. 471. 
lacerta, XXII. 463. 
meleagris, XXII. 484. 
myops , XXIT. 485. 
ophiodon, XXII. 490. 
synodus, XXIL 477. 
SavoxnieR , LIL. 60. 
commun, IL. 63. 
sablé , LIL. 65. 
Sayris hians, XVIII. 478. 
ScarciNA argentea, VIII. 221. 
imperialis, VIIL. 234. X. 322. 
punctata, VIIL. 233. 
quadrimaculata, VIIL 234. 
X. 522 
Scarninius, XVIL 5, 103. 


DES POISSONS. 75 


Scarpinius scardofa, XVIL. 103. 


Scarus, VI. 46. XIII, 15. XIV. 


132. 
dents des scares , XIV. 192. 
Abildgaardii, XIV. 175. 
æruginosus , XIV. 257. 
alternans, XIV. 200. 
arcuatus , XIV. 276. 
auritus, XIV. 218. 
auro-frenatus, XIV. 191. 
Bennettii, XIV. 270. 
bicolor, XIV. 264. 
Bloch, XIV. 219. 
Bottæ, XIV. 262, 
Canariensis, XIV. 173. 
capistratus, XIV. 239. 
capitaneus , XIV. 228. 
Catesbæi, XIV. 183. 
chadri, XIV. 228, 232. 
chloris, XIV. 204. 
chrysopterus, XIV. 185. 
coccineus , XIV. 175. 
cœlestinus, XIV. 180. 
cæœruleo-punctatus, XIV. 262. 
cœrulescens, XIV. 230. 
cœruleus, XIV. 186. 
collaris, XIV. 265. 
cretensis , XIV. 147, 164, 209. 
croicensis , XIV. 200. 
cruentatus , XIV. 271. 
cyanescens , XIV. 254. 
cyanurus, XIV. 261. 
‘ denticulé, XIV. 228. 
diadema , XIV. 198. 
Dussumiern, XIV. 252. 
enneacanthe, XIV. 228. 
erythrodon, XIV. 255. 
fasciatus, XIV. 222. 
ferrugineus, XIV. 231, 241. 
festivus, XIV. 282. 
flavescens, XIV. 204. 
flavo-marginatus , XIV. 202. 
formosus, XIV. 285. 
Forster: , XIV. 275. 
frænatus, XIV. 227. 


Scarus frondosus , XIV. 204. 


frontalis , XIV. 280. 
gallus, VIL 386. XII. 410. 
Ghobban, XIV. 216. 
gibbus, XIV. 231. 
globiceps, XIV. 242. 
grec, XIV. 147. 
guacamaia , XIV. 178. 
guttatus, XIV. 235. 
harid, XIV. 247. 
Hertit, XIV. 215. 
lacerta, XIV. 217. 
latus, XIV. 245. 
limbatus, XIV. 271. 
longiceps, XIV. 241. 
loyo, XIV. 187. 
lunulatus, XIV. 268. 
maculosus, XIV. 235. 
mastax, XIV. 246. 
mentalis, XIV. 233. 
Mertensii, XIV. 281. 
muricatus, XIV. 208. 
mutabilis, XIV. 173. 
niger, XIV. 228, 232. 
nigricans, XIV. 213. 
nœvius , XIV. 253. 
nuchipunctatus, XIV. 225. 
ocellatus, XIV. 278. 
oviceps, XIV. 244. 
pectoralis, XIV. 269. 
pepo ; XIV. 258. 
prasiognathos, XIV. 272. 
psittacus, XIV. 226. 
pulchellus, XIV. 266. 
punctulatus, XIV. 195. 
purpureus, XIII 445. XIV. 
211 


quadrispinosus, XIV. 197. 
Quoyi, XIV. 278. 

radians, XIV. 206. [223. 
rivulatus , X. 116, 152. XIV. 
roseiceps, XIV. 279. 
rubiginosus , XIV. 171. 
rubripinnis, XIV. 199. 
rubronotatus , XIV. 212, 


76 


Scarus Ruppelii, XIV. 259. 
Russelii, XIV. 234. 
sanctæ crucis, XIV. 200. 
scaber, XIV. 231, 239. 
scabriusculus , XIV. 271. 


Schlosseri, VII 311, 312. 


XIV. 159. 
sexvittatus, XIV. 267. 
Sidjan, X. 116. 
siganus, X. 116. 
spilurus, XIV. 279. 
spinidens, XIV. 296. 
stellatus, X. 116. 
striatus , XIV. 209. 
tæniopterus, XIV. 195. 
tæniurus, XIV. 257. 
trilobe, XIV, 189. 
trispinosus, XIV. 182. 
turchesius, XIV. 181. 
variegatus, XIV. 256. 
venosus , XIV. 212. 
vetula, XIV. 193. 
virens, XIV. 203. 
viridis, XIV. 219, 231. 
Waigiensis, XIV. 214. 


ScatTHARE, VI. 366 , 375. 


græcus, VE 376. 


Scaroraces, VIL. 7, 112, 156. 


argus, VIL 136. 
Bougainvillüi, VIL 142. 
fasciatus, VIL. 144. 
ornatus, VIL 148. 
purpurascens, VII. 1e. 


ScHaLs, XV. 244. 
Sonia, XIV. 372. 


Fate XIV. 875. 
bipinnatus, XIV. 389. 
garua , XIV. 379. 
Hasselquistii, XIV. 371. 
Isidori, XIV. 375. 
Scherifié, XIV. 372. 
senegallus , XIV. 378. 
Scrisrura , XVII. 9. 
aculeata, XVII. 70. 
montana, XVII, 69. 


TABLE GÉNÉRALE 


Scuisrura rupecula , XVIII. 40. 
Scrizoraorax , XVI. 211. 

curvifrons , XVI. 216. 

esocinus, XVI. 221. 

Hugelüi, XVI. 219. 

longipinnis , XVI. 216. 

micropogon, XVI. 220. 

DASUS ; XVI. 218. 

niger , XVI. 217. 

plagiostomus , XVI. 213. 

planifrons, XVI, 221. 

sinuatus, XVI. 214. 
Scarærz ou Scarærzer , ILE, 18. 
ScrAnEus , SCA ; V. 13. CV. 12. 
Exla , Sxsad de ,Zxiœivæe , Suivi, 
Scræxa angustata , VI. 421 

aquila , IL 22. V. 28. 

argentea, V. 249. 

argentimaculata , IL. 432. 

argyrea, VI. 479. 

Bohar, Il. 438. 

chromis, V. 196, 206. 

cirrhosa, V. 171. 

coro, V. 266. 

cylindrica, IE. 267. 

diacantha , Il. 67. 

fœtela, V. 305. . 

formosa, Il. 311. 

fulviflamma, IL. 498. 

fusca, V. 206. 

Gaterina, V. 301. 

ghanam, V. 348. 

gibba, IE. 438. 

gigas, V. 206. 

grandoculis, VE 134. 

bamruhr, I. 104. 

hololepidota, VI. 53. 

imberbis, V. 134. 

indica , V. 179. 

jaculatrix, VII. 311, 314. 

japonica , IV. 462. 

jarboa, III. 126. 

kasmira , IL. 421. VI. 527. 

Kroker, VII. 275. 

labrax, IL. 56, 66. 


DES POISSONS. 7 


Scræxa lepisma, VI. 450. 
lineata , IL. 79. 
loricata, III. 176. 
macrolepidota, XII. 241. 
maculata , XII. 229. 
mahsena, VI. 313. 
malabarica, IL. 400. 
murdjan, II. 177. 


nebulosa , V. 180. VI. 284. 


nigra, IL 431. 
opercularis, V. 215. 
oscula, V. 98. 
pama, V. 55. 
Plumieri, IL. 51. 
punctata, II. 617. 
rubra, III. 185. 
safoha, IT. 177. 
sagittaire, XIV. 160. 
sammara ; ILE. 216. 
shotaf, V. 305. 
spinifera, HI. 206. 
trutta, IL. 54. 
undecimalis, IL. 106. 


unimaculata , IL. 446. VI. 389. 


vittata, IL. 204. 
Sciënes, V. 4. 
Scrénonnrs, V. 1. 
Sczérocxaturs, XVIL. 472. 
cyprinella, XVII, 477. 
cyprinus, XVII 475. 
ScoLorsipes, V. 9, 327. 
bilineatus, V. 336. 
bimaculatus, V. 340. 
cancellatus . V. 351. 
caninus, V. 854. 
frenatus, V. 343. 
ghanam, V. 348. 
Kate, V. 329. 
kurite, V. 331. 
lineatus, V. 350, 353. 
lycogenis, V. 346. 
Margaritifer, V. 337. 
monogramma, V. 338. 
pectinatus, V. 346. 
personnatus , V. 344. 


Scozorsines Ruppell, V. 322. 


sayanus , IX. 445, 448. 
tæniatus, V. 340. 
tæniopterus, V. 344. 
temporalis, V. 341. 
torquatus , V. 335. 
Vosmaeri, V. 333. 


Scouser, VIIL. 6, 26. 


aculeatus, VIII. 344, 384, 394. 

alalonga, VILL 120. 

alatunga, VIII. 122. 

alliteratus, VIH. 106. 

amia, VIIL, 343, 344, 348. 

Ascensionis , VIII. 345. IX. - 

atun, VIII. 196. [102. 

auratus, VIII. 55. 

australasicus, XII. 49. 

bisus, VIII. 139. 

calcar, VIILL 366. (229. 

capensis, VIIL 56. IX. 104, 

carangus ; IX. 91. 

carolinus , IX. 104. 

chinois, VII. 180. 

chrysos , IX. 98. 

chloris, IX. 219. 

ciliaris, IX. 128. 

clupeoides, VIIL. 178. 

colias, VIII. 39. 

Commersonii, VIIL 165. 

cordyla, IX. 29. 

crumenophthalmes, IX. 62. 

delphinalis, VEL. 53. 

dentatus, VIIL. 203. 

dentex, IX. 87. 

doré, VIIL 47. 

ductor, VIIL. 312. 

edentulus, X. 61, 66. 

equula, VE 445. X. 61, 62, 
13, 89. [430. 

falcatus , VIT. 399 ,425 , 429, 

fasciatus , IX. 211. 

ferdau, IX. 56. 

filamentosus , IX. 159. 

Forsteri, VIIL 376. 

fulvoguttatus , IX. 71, 76. 


78 TABLE GÉNÉRALE 
Scouger glaucus, VII. 344, 345, | Scomper zonatus , IX. 218. 


grex, VILL 45. [358. | Scomsrrones, VILL. 1. 367. 


Gunneri, X. 43. 

guttatus, VII. 173. 
Helvolus, IX. 104. 
hippos, IX. 39, 98, 108. 
ignobilis, IX. 106. 
japonicus, VIIL. 54. 
kanagurta, VIIL. 49. 
Kleinu, IX. 113. 
Kælreuteri, VILL. 327. 
Kubli, VIIL 178. 
lactarius, IX. 238. 
Laroche, VIII. 139. 
Lessonii, IX. 113. 

loo, VII. 52. 

lyzan, VII, 357, 381. 
macrophthalmus, VILL 215. 
maculatus, VIIL 181, 376. 
malabaricus, IX. 121. 
minutus, X. 61, 88. 
niger, VILL 334. 
pelagicus, IX. 319. X. 48. 
pelamys, VIIL. 113. 
plombeus, IX. 230. 
Plumieri , IX. 65. 
pneumatophorus, VIIL. 36. 
ponticus, VIII. 153. 
regalis, VLIL. 147, 184. 
rhombeus, VIL. 240, 245. 
Rochei, VIIL. 139. 
Rotleri, IX. 29. 

ruber , IX. 69. 


sansun, IX. 112. 


Commersonien, VIII. 370. 
sauteur, VIII. 389. 
ScomBéromore, VIIL. 185. 
ScomprariA, VIII. 27. 
Scousresox, XVII. 459. 
Camperi, XVII. 464. 
equirostrum, XVIII. 479. 
Forsteri, XVIII. 481. 
Rondeletti, XVII. 472. 
scutellatus, XVIIL 477. 
ScoreLus, XXII. 367, 429. 
angustidens , XXII. 441. 
asper, XXII. 454. 
Bonapartii, XXII. 449. 
boops, XXIL 451. 
borealis, XXII. 438. 
Caninianus, XXII. 445. 
Coccoi, XXIL. 440. 
coruscans, XXII. 454. 
crocodilus, XXII. 447. 
Gemellari, XXII. 445. 
Humboldti, XXII. 481. 
Maurolici, XXIL. 439. 
metopoclampum , XXII. 442. 
notatus, XXII. 455. 
ovatus , XXII. 458. 
Pennantn, XXII. 436. 
Poweriæ, XXII. 441. 
Rafinesquui, XXII. 444. 
resplendens , XXII. 452. 
Rüssoi, XXIT. 446. 
Tenorei, XXII. 440. 


sarda, VII. 1145, 149, 152. | Scorovzr, VIIL. 76. 


saliens, VII. 389. 
scombrus, VIIL. 6. 
serpens, VIII. 207. 
Sloanei, VIIL. 148. 
speciosus, IX. 130. 
stellatus, X. 140. 
taso, VIII. 146. 
thynnus , VILLE. 58. 
tol, VILT. 385. 
vernalis, VIII. 48. 


Scorpæna aculeata, V. 410. 
africaine , IV. 341. 
aiguillonnée, IV. 305. 
americana, IV. 268, 274. 
antennata, IV. 361. 
barbue, IV. 299. 
brachiata , IV. 447. 
brachion , IV. 447. 
brasiliensis, IV. 305. 
brune, IV. 300. 


DES POISSONS. 


ScorpæxA bufo, IV. 306. 
capensis, IV. 341. 
carinata , IV. 395. 
cirrhosa , IV. 318. 
cottoides, IV. 319. 

* dactyloptère, IV. 336. 
diabolus, IV. 312. 
didactyla , IV. 436. 
double filament, IV. 454. 
erythræa , IV. 316. 
flava, IV. 268. 
gibbosa , IV. 308. 
grandicornis , IV. 309. 
horrida , IV. 440. 
inermis , IV. 311. 
Kænigiüi, IV. 869. 
lanaria , IV. 324. 
maderensis , IX. 463. 
marseillaise, II. 22, 
mauritiana ; IV. 322. 
miles, IV. 365. 
monodactyla, IV. 424. 
nesogallica , IV. 315. 
Novæ-Guineæ , IV. 320. 
papuensis, IV. 321. 
picta, IV. 321. 
Piumier, IV. 308, 309. 
porcus, IV. 300. 
rouge , IV. 288. 
rubro-punctata, IV. 324. 
scrofa, IV. 288. 
scrofina , IX. 465. 
spinosa, IV. 408. 
strongia , IV. 323. 
venosa, IV. 317. 
volitans, IV. 352. 
Waigiou, IL. 48. 

Excprava, IV. 286. 

ScorpÈnes ,; IV. 286. 

Scorpion, IV. 286. 

Scornis, VIII. 508. 
georgianus, VIIL. 503. 

Scorrius, IV. 287. 

Scyris, IX. 133,134, 145. 
alexandrina , IX. 152. 


Scyris indica , IX. 145. 
Sra Bass, IL. 37. 
Sesasres, IV. 326. 


albofasciatus , IV. 344. 


Bougainvillii, IV. 349. 
capensis, IV. 341. 
imperialis , IV. 336. 
inermis, IV. 346. 
maculatus , IV. 343. 
marmoratus , IV. 345. 
minutus, IV. 348. 


norwepgicus , IV. 296, 327. 


oculata, IX. 466. 
variabilis, IV. 347. 
Secuor, IV. 149. 
SEcréÉrions, 1. 520. 
SEEHAHN , IV. 44. 
SéLine argentée, IX. 181. 


quadrangulaire, VIL. 116. IX. 


SEnex, XV. 252. 
SEexvaL, VIL 325 , 333. 
SEÉRIOLE, IX. 200. 
binotata , IX. 215. 
Bonariensis , IX. 211. 
Boscii, IX. 209. 
cosmopolita , IX. 219. 
Dumerilu, IX. 201. 
Dussumieri, IX. 217. 
falcata , IX. 210. 
fasciata , IX. 211. 
Lalandi, IX. 208. 
Leiarchus , IX. 213. 
Rivoliana, IX. 207. 
Ruppelii, IX. 216. 
succincta , IX. 218. 
zonata , IX. 213. 
Serprs, XXII. 165. 
crocodile, XXII. 430. 
Humboldt, XXII. 430. 
Serrans, IL. 210 , 228. 
acutirostris, Il, 286. 
æneus, LL. 288. 
alboguttatus , IL. 366. 
alexandrinus , II. 281. 


aluvelis, Il: 324. 


r182. 


80 


SErranus analis, IL. 307. 


angularis , IL. 353. 
anthias , II. 260. XIIL. 3. 
apua, IL. 287. 

arara, IL. 871. 
arcolatus , IL. 350. 
argentin, IL. 241. 

argus, IL. 360. 


aroeyrogrammicus ; VIIL. 472. 


aurantius, IL. 805. 
auratus, Il. 364. 


bandelette, IL. 289. VI. 505. 


barbier, IL. 250. 
biguttatus, VL 507. 
bivittatus, IL. 241. 
Boclang, IL. 308. 
Bœnack , IL. 362. 
Bontoo, IL. 334. 
bourrignon, Il. 298. 
cabrilla, IL. 228. 
carauna , IL. 384. 
cardinalis, IL. 378. 
catus, II. 373. 
chlorocephalus, VI. 522. 
chlorostigma , IL. 352. 
cœruleo-punctatus , IL. 363. 
Conceptionis, II. 246. 
corallicola, I. 336. 
coronatus , IL. 371. 
crapao, IL. 494. 
creolus , IL. 265. 
cyanostigma , IE. 359. 


dermochirus, VI. 513. [431. 
à deux faisceaux , IL. 245. IX. 


à deux rubans, IL. 241. 
diacanthus , IL. 319. 
dichropterus, IL. 298. 
écriture , IL. 214. 
erythræus, VI. 516. 
erythrurus, II. 320. 
fascicularis, IL. 245. 
faveatus, IL. 329. 
filamentosus, VI. 508. 
flavescens, VI. 506. 
flavo-cœruleus, IL. 297. 


TABLE GÉNÉRALE 


Serranus formosus, IL. 311. 
furcifer , IL. 264. 
Gaimardi, VI. 520. 
galonné, Il. 240. 
geographicus, IL 322. 
gigas, IL 2710. 
goreensis, VI. 511. 
guativere, IL. 383. 
guttatus , IL. 357. 
gymnoparicus , IL. 248. 
hepatus, IL. 231. XII. 3. 
hexagonatus, IL. 330. 
horridus , IL. 321. 
humeralis , IL. 246. 
impérial , IV. 836. 
inermis , IX. 486. 
irradians , Il. 244. 
itajara, IL 376. 
lanceolatus , IE. 316. 
lemniscatus, Il. 240. 
leopardus, IL. 336. 
leucogrammicus, IL. 347. 
leucostigma, IL. 346. 
limbatus , IL 307. 
lineatus, IL. 312. 
lunulatus, IL. 379. 
luti, LL. 363. 
lutra, VIIL. 474. 
maculosus , II. 332. 
maroinalis, IL. 301. 
melanurus , IL. 351. 
Mentzelii, IL. 291. 
merra, IL. 325. 
miliaris, VI. 520. 
morio , II. 285. 
morrhua , IX. 434. 
moucheté, IX. 485. 
myriaster, Il. 365. 
nebulosus, IL. 313. 
nicriceps, VI. 517. 
nigriculus, IL. 315. 
nigripinnis, IL. 339. 
niveatus, IL. 380. 
nouleny, IL. 247. 
oceanicus, IL. 802. 


DES POISSONS. 


SErranus oculatus, IL. 266. 
orientalis, Il. 318. 
ouatalibi, IL. 381. 
oxyrrhynchus , II. 320. 
pachycentron, II. 295. 
pantherinus, IL. 333. 
papilionaceus, VIIL. 471. 
Parkinsonii, IL. 329. 
pavoninus, VII. 443. 
phaëton, II. 309. 
pixanga » IL. 883. 

à préopercule rayonné , IT. 243. 
punctulatus, IL. 367. 
Quoyanus, VI. 519. 
radialis, IL. 243. 
rayonnant , Il. 244. 
reticulatus, Il. 328. 
nivulatus, VI. 515. 
rogaa , Il. 349. 
roseus, LL. 306. 
rupestris , IX. 437. 
salmonoides, IT. 343. 
scriba, IL. 214. 
semipunctatus, Il. 341. 
sexfasciatus , II. 360. 
Sonnerati, IL. 299. 
spiloparæus , IL. 338. 
spilurus, IX. 438. 
striatus , IL. 288. 
suillus, IL. 335. 
summana , Il. 344. 

à tache dans l’aisselle , IT. 246. 
tæniochirus, VI. 518. 
tæniops, IL. 370. 
tigrinus , IL. 314. 
tigris, IX. 440. 
tonsor , Il. 262. 
trimaculatus, IL. 331. 
tumilabris , Il. 346. 
undulosus , I. 295. 
ura , IL. 332. 

urodelus , II. 306. 
variolosus , IL. 354. 
vitta, I, 239. 
zanana, II. 339. 


81 


SErRanus zananella , IE. 304. 
zonatus, VI. 509. 
SERRASALME ; XXII. 265. 
aureus , XXII. 282. 
caribe, XXII. 279. 
chalceus , XXII. 126. 
citharinus, XXII. 99. 
denticulatus, XXII. 297. 
humeralis, XXII. 279. 
marginatus, XXII. 277. 
mento, XXII 804. 
nigricans, XXII. 285, 295. 
piranha, XXII. 293. 
piraya, XXII. 291. 
punctatus, XXIT. 297. 
rhombeus, XXII. 272. 
Seserins, IX. 372, 416. 
microchirus, IX. 416. 
Sasrrsean, V. 100. VI. 53. 
Sicynium, XII. 8, 167. 
cynocephalum, XII. 177. 
lagocephalum , XIT. 174. 
laticeps, XIT. 177. 
Plumieri, XIL. 168. 
Srcanus, X. 412 , 115. 
SicuarerrA, I. 846. 
Srzraco, IL. 398. 
acuta, II. 400. 
Bassensis, III. 412. 
ciliata, ILE. 415. 
domina , IE. 415. 
erythræa , IL. 409. 
maculata , IL. 411. 
punctata, IL. 413. 
sihama , III. 409. 
Sizoxnie, XV. 48. 
chandramara , XV. 52. 
gangetica , XV. 49. 
TUE XIV. 344. 
Srzures , XIV. 328. 
arcades palato-ptérygoidienne 
des silures, XIV. 320. 
bouclier des siluroïdes, XIV. 
312. [311. 


casque dans lessiluroïdes, XIV. 


l 


82 


SiLURES : coracoïdien des silu- 


roïdes , XIV. 317.  [314. 
épaule des siluroïdes, XIV. 
épine pectorale des siluroïdes , 
XIV. 317. 
frontaux siluroïdes, XIV. 311. 
interépineux : leur réunion à 
linterpariétal dans les silu- 
roïdes, XIV. 311. 
interpariétal très - développé 
dans les siluroïdes, XIV. 
310, 311. [XIV. 311. 
mastoidiens des siluroïdes, 
Pre des siluroïdes, XIV. 
11. 


rocher : son absence dans les 
siluroïdes, XIV. 310. 

scapulaire : absence dans les 
silures, XIV. 316. 

sous-opercule : manque dans 
les silures, XIV. 320. 

surscapulaires : union au mas- 
toidien dans les siluroïdes, 
XIV. 310, 311. 

vertèbre (grande) des siluroï- 
des, XIV. 312. 

anguillaris, XV. 359, 362. 

anostomus, XIV. 363. 

asotus, XIV. 358. 

aspredo , XV. 431. 

atherinoides, XIV. 396. 

auritus, XIV. 368. 

bagre, XV. 40. 

batrachus, XV. 385. 

Bayad, XIV. 397. 

bicirrhis, XIV. 367. 

bimaculatus, XIV. 360. 

Boalis, XIV. 354. 

callichthys, XV. 299, 302. 

carinatus, XV. 288. 

cataphractus, XV. 276. 

catus, XV. 124. 

clarias, XV. 188, 252. 

Cochinchinensis, XIV. 352. 

costatus, XV. 268. 


TABLE GÉNÉRALE 


Sizures cotyléphore , XV. 442. 
Cous, XV. 140. 
dauricus , XIV. 351. 
Docmac, XIV. 404. 
electricus, XV. 518. 
erythropterus, XIV. 409. 
fasciatus, XV. 14. 
fossilis, XV. 401. 
glanis, XIV. 323. 
hemiliopterus, XV. 3. 
Herzhergii, XIV. 453. 
hexadactyle, XV. 442. 
imberbis, IL. 339. IV. 261. 
inermis, XV. 232, 240. 
lamghur, XV. ix. 
ma, XV:7. 
maculatus, XV. 104. 
malabaricus , XIV. 353. 
marinus, XV. 33. 
microcephalus , XIV. 365. 
militaris, XV. 114, 232. 
mysoricus, XIV. 364. 
mystus , XIV. 372. 
nodosus, XV. 70. 
ocellatus, XV. 104. 
pabda, XIV. 364. 
pabo, XIV. 366. 
quadrimaculatus, XV. 185. 
Schal, XV. 261. 
singio, XV. 401. 
vittatus, XIV. 413. 
Wallagoo, XIV. 354. 

Sizuroïnrs , XIV. 310. 

Sizvery Percy, V. 105. 

SImak, VIII. 454. 

SirArAA bicolor, XV. 8. 

Sisor, XV. 444, 449. 
rhabdophorus , XV. 450. 

Smaris, VL. 408. 
alcedo, VI. 417. 
angustatus, VI. 421. 
balteatus, VL 425. 
chryselis, VE 419. 
gagarella, VI. 420. 
insidiator , VI. 414. 


DES POISSONS. 83 


Suaris lineatus, VI. 450, 470. 
Martinicus, VI. 424. 
melanurus, VI. 422. 
Royeri, VI. 421. 
vulgaris, VI. 407. 

Epapic ; VI. 385. 

So, Sora, VII. 423. 

Sozrrarius, VI. 48, 

Sonevis, X. {1 

Sorr (la), XVIL 45. 

Sorra, VIIL. 94. 

SorugIM caparari, XV. 17. 
infraocularis, XV. 7. 
jandia, XV. 17. 
piravaca, XV. 15. 

SPARAILLON, VI. 38, 39. 

SparLiN, VI. 45. 

SPARoïDEs, VI. 1. 

SparuLus, VI. 47. 

Srarus, VI. 1. 


Abildgaard, VI. 4. XIV. 175. 


acara, VI. 4. 
acutirostris, VE. 77. 
adriaticus, VI. 5. 
alcyon, VI. 418. 


anchorago, VI. 4. XILE. 307. 
annularis, VI. 35, 43, 139. 


anthias, VL. 5. 
argentatus, VI. 3. 
argenteus, V. 114. VI. 146. 
argus, VL. 5. 

argyrops, VI. 69, 165. 
Ascensionis, VI. 8. 
atlanticus, VI. 4. 
atlantique, IL. 374. 
aurata, VI. 85, 90, 184. 
Berda, VI. 113, 193. 
bidens, VI. 4. 
bifasciatus, VL. 5. 
bigarré, VI. 24. 
bilobatus, VL. 125. 
bogaraveo, VI. 196. 
boops , VI. 348. 

brachion, VI. 4, XIV. 57. 
brama, VI, 329, 339. 


Sparus breton, VI. 449, 473. 


britannus, VI. 3. XIII. 7. 
brunâtre, VI. 135. 
bufonite, VI. 103. 
calcaratus, VI. 3. 
cantharus, VI. 319. 
cardinal, VI. 130. 
carudje, VI. 4. 
castaneola, VI. 3. VII. 283. 
Catesby, VL 4. 
cayennensis, VI. 5. 
centrodontus, VI. 180, 185. 
chærorhynchus, VI. 308. 
chinois, VI. 253. 
chloropterus, VI. 4. 
chlorurus , VI, 4, 5. XIV. 85. 
chromis:, Ve 17-:VI. 2, 4: 
chrysomelane, IL. 290. VI. 4. 
chrysops, VI. 138. 
chrysurus, IL. 459. VI. 3. 
claviera, VI. 4. 
compressus, VIL 297. 
cruentatus, VI. 4. 
Cuning, VI. 4, 426, 444. 
cynodon , VI. 3, 239. 
decussatus, XIII. 433. 
demi-lune, IL. 462. 
dentex, VI. 220. 
Desfontaines, VI. 4, 
diacanthus, VI. 5. 
ellipticus, VL. 5. 
ensanglanté , IL. 373. 
éperonné, X. 117. 
ephippium, VL. 5. 
erythrinus, VE 170, 173. 
erythrurus, VI. 3, 449, 475. 
falcatus , VL. 4, 5. XIIL. 109, 
112: 
fasciatus, VI. 4, 5. XIV. 94. 
formosus, XIIL 48. 
Forsteri, VI. 140. 
fuscescens, VI. 8. 
galilæus, VE 3. XI. 6. 
gibbosus, VI 33. 
haffara, VE 43, 108. 


Sparus hasta, VI. 115. 


hemisphæreon, VI. 4. 

hémisphère, XIV. 57. 

holocyanosus, VI. 4. XIV. 191. 

hurta, VI. 152. 

insidiator, VI. 3. XIV. 127. 

japonicus, VI. 249. 

jub, VI. 4. 

lapina, VI. 4. 

latus, VI. 3. 

lépisure, IL. 427. 

Linkn, VE 4. 

lvidus, VI. 4. 

lunulatus, VI. 5. 

macrophthalmus, VI. 227. 

malabaricus , IL. 480. VI. 5. 

marseillais , VI. 398. 

massiliensis, VI. 185. 

meaco, IL. 161. VI. 4. XIII. 
807. 

melanurus, VI. 366. 

miniatus, VI. 153. 

mylio, VI. 119. 

Mylius, V. 402. 

mylostome, VI. 104. 

naoquunda , VI. 4. 

niger, VI. 4. VII. 284. 

norwegicus, VI. 4. 

notatus, IL. 152. VI. 3, 4. 

oblongus, XI, 317, 319. 

orphus, VI. 183. 

ovis, VI. 53. 


TABLE GÉNÉRALE 
Sparus rayé d’or, VI. 259, 269. 


Rayi, VL 8. VIL. 285. 
rhomboides, VI. 64, 69. 
rougeor , XIV. 175. 
rupestris, VI. 4. 

salpa, VI. 351. 

sarba, VE 104. 

sargus, VI. 26. 

saxatilis, VI. 2. XIE, 6. 
sciurus, VL. 5. 

scriptus, VI. 90. 

semiluna, VI. 3. 

serran, VI. 5. 

smaris, VI. 2. 

spinifer , VI. 156. 

spinus, VI. 2. X. 116, 125. 
surinamensis, VI. 4. 
synagris, IL. 451. VI. 2. 
tetracanthus , IL. 469. VI. 3. 
triangulum, VI. 5. 
tricuspidatus, VL 397. 
varatulus, VI. 34. 
variegatus, VI. 24. 
venenosus, VI. 4. 
vermicularis, IL. 451. 

verres, VL. 4. 

virescens, VI. 4, 308. 
virgatus, VI. 3. 

virginicus, V. 274. VI. 2. 
vittatus , V. 281. VI. 259,260, 
xanthurus, VI. 4. [263. 
zebra, VI. 398. 


zonephorus , VI. 4. 


pagrus, VI. 145, 146, 184: 
palpebratus, VI. 8. 
pantherin, IE. 70. 
pantherinus , VI. 4. 

pavo, VI. 4. 

percula, VL. 5. 

polymna, VL. 5. 
polynimus, VI. 356. 
punctulatus, VI. 4. 
puntazzo, VI 72. 
quinquefasciatus, XIIL, 307. 
radiatus, VE 2, 

Ran, VIL 8, 


Sesr, IL. 326, 321. 

Squoava, I. 325, 826. 

SrayrÈène, I. 825. 
aiguille, IT. 338. 
barracuda, II. 343. 
bécune , HI. 840. VIL. 507. 
chinensis, IL. 350. 
Commersoni , III, 852, 
Dussumieri, VIL 508. 
Forsteri, LI. 353. 
Forster (de), VIL. 509, 
guachancho, HE, 342. 


DES POISSONS. 85 


SPHYRÈNE japonica , IL. 354. 
jello, HIT. 349. 
obtusata , IL. 350. 
orvert, IL. 108. IL. 338. 
picuda , ILE. 340. 
Plumieri, XL. 6. 
viridensis , II. 339. 
vulgaris, IL. 327. 
Srrrograncres, VII. 392. 
capensis, VIL. 392. 
Sprar, XX. 6, 271. 
SPRATELLE, XX. 856. 
fimbriata, XX. 859. 
pumila, XX. 857. 
SeriGer, VIIL 93. 


Squauus tiberinus, XVIL. 191. 


Squazus, XVII. 189. 

SQuAMMIPENNES, VII. 1. 

Srernorryx , XXII. 412. 
diaphana, XXII. 415. 
Garden, XXII. 414. 


Srozkpore, X. 422. XXI. 47. 


. Commersonien, XXI. 48. 

Sromras, XVIIL. 368. 
barbatus, XVIIL. 371. 
Boa, XVII. 370. 
Field, XVIII. 378. 

SrromATEUS, IX. 372. 
aculeatus, IX. 394. 
albus , IX. 388. 
argenteus, IX. 393, 394. 
atous , IX. 389. 
candidus, IX. 391. 
chinensis, IX. 890. 
cinereus, IX. 396. 
cryptosus , IX. 408. 
fiatola , IX. 373. 
griseus ; IX. 395. 
maculatus, IX. 399. 
niger, IX. 385. 
paru, IX. 406. 

. securifer , IX. 394. 

SryLérnore, X, 381. 
chordatus, X. 381. 

Suszers, XIIL. 18, 253. 


Suezers groin, XIIL. 256. 
Lamarck, XII. 260. 
. rougeâtre, XIL. 262. 
verdatre, XIII. 261. 
Suis, IL. 325. 
gigas, XIX. 441. 
hyalina, IL. 361. 
niloticus, XIX. 477. 
pirarucu, XIX. 457. 
Suizzus, XII. 274. 
SuzLanrroo-kunTHeE, LL. 180. 
Sunrisx, VII. 468. 
Suruuzer, LIL. 438. 
Synacris, VI. 215. 
SyxancerA , IV. 440. 
bicapillata, IV. 454. 
brachio, IV. 441. 
cervus, IV. 144, 190. 
elongata, IV. 456. 
erosa , IV. 459. 
horrida, IV. 440. 
papillosa , IV. 319. 
rubicunda, IV. 437. 
sanguinolenta, IV. 447, 458. 
uranoscopa, IV. 458. 
verrucosa, IV. 447, 453. 
Synexaraus segaliensis, IV. 214. 
Synopon, VI. 219. 
arabi, XV. 261. 
humeratus, XV. 264. 
macrodon, XV. 252. 
maculosus , XV. 265. 
membranaceus, XV. 258. 
nigrita, XV. 265. 
serratus, XV. 263. 
Sxxononris, XV. 244. 
Syvonus, XIX. 481. 
argenteus, XIX. 482. 
chinois, XIX. 380. 
erythrinus , XIX. 498. 
fascié, XXII. 462. 
macrocephalus, XIX. 482. 
malabaricus, XIX. 507. 
palustris, XIX. 482. 
renard, XIX. 346. 


86 


Synopus sinensis, XIX. 482. 
synodus, XIX. 482. 
vulpes, XIX. 482. 

Sysroma, XVI. 381. 

Sysromus, XVI. 391. 
chola, XVI. 410. 


chrysosomus, XVI. 390 , 409. 


gibbosus, XVI. 399. 
leptosomus, XVI. 396. 
malacopterus, XVI. 445. 
pyrropterus, XVI. 395. 
tetrarupagus, XVI. 400. 


Tacmisure chinois, XV. 163. 
Tzænra falcata, X. 842. 
Tzænranores , IV. 371. 


large raie, IV. 371 , 404, 407. 


XIII. 317, 327. 
triacanthe, IV. 371. 
Tænoïpes, X. 809. XII. 2. 


hermannien, X. 391.XIL. 159. 


Taœivias, X. 321. 
Tamsours, V. 197. 
Tamoara, XV. 295. 


Tancues, XVI. 3 , 298, 319,392. 


Tarenrora, XXIL. 461. 


Tassarps (voyez Cybium), VIII. 
, : 


164, 193 
Tauricures, VIL. 112, 146. 
varius, VII. 148. 
viridis, VIL 151, 
Tauroca, XIII. 14, 292. 
alia, XII. 8302. 
cœrulea, XIII. 302. 
fasciata, XIII. 303. 
fusca, XIIT. 301. 
melapterus, XIIL. 311. 
Mertensii, XIIL. 308. 
nigra, XIII. 298. 
rubens, XIII. 302. 
sexfasciata , XIII. 309. 
tessellata, XIIL. 315. 
Técesres, XVIL 5, 104. 
Savignyi, XVII. 239. 
Teuroue, VI. 455. 


TABLE GÉNÉRALE 


Temvopoxs, IX. 200. 
saltator, IX. 295. 
Térarp, XI. 256. 
Terracoworrerus, XXIL 126. 
abramis, XXII. 139. 
argenteus , XXIL. 127 , 132. 
Artedii, XXI. 128. 
chalceus, XXII. 140. 
fasciatus, XXII. 149, 
grandisquamis, XXI. 146. 
Gronovii, XXII. 143. 
interruptus, XXI. 152. 
Linnei, XXII. 142. 
melanurus, XXII. 155. 
orbicularis, XXII. 138. 
Orbignyanus, XXII. 147. 
peruanus, XXII. 153. 
rufipes, XXII. 136. 
rutilus, XXII. 150. 
scabripinnis, XXII. 151. 
Schomburgkii, XXIL 137. 
spilurus, XXII. 156. 
tæniatus, XXII. 145. 
viejita, XXIL. 154. 
Wappi, XXIL 153. 
Térraconurus, XI. 172. 
Cuvieri, XI. 172. 
Térrarrerus, VIIL 280. 
aguia, VI. 280. 
Belone, VII. 280. 
indicus, VIIL. 286. 
Teurmis, X. 112. 
australis, X. 251. 
hepatus, X. 112, 183. 
javus, X. 112, 116, 118. 
Tuérarons, IL. 124, 125. 
cinereus , LL. 138. 
Ghebul, IL. 133. 
jerboa , IL. 125. VII. 419. 
obscurus , IL. 135. 
puta, IL. 131. 
quadrilineatus, I. 134. 
servus, IL. 125. 
sexlineatus, LE. 149. 
squalidus , HE. 136. 


DES POISSONS. 37 


Tuérapons theraps , ILE. 129. 


transversus, IL. 137. 

xanthurus , IL. 135. 
Tævuus, IV. 11. 
Taox, VIIL. 57. 

panse de thon, VIT. 95. 

pêche du thon, VIT. 71. 
Tone, VIIL 104. 
Taonxae, VI. 80. 
Taranis, VIII. 277. 
Tunissa, XX. 20, 24. 
Taywazus , XXI. 426. 

Æliani, XXI. 4417. | 

gymnogaster, XXI. 446. 


gymnothorax, XXI. 445. 


Mertensui, XXI. 458. 
ontariensis, XXI. 452, 
Pallasii, XXI. 448. 
signifer, XXI. 450. 
thymaloides, XXI. 451. 
vexillifer, XXI. 438. 
Tuymnoscores, VILE. 76. 
Taynnus, VIII. 57. 
alalonga, VIII. 120. 


argentivittatus, VILLE. 134. 


balteatus, VIIL 136. 
brachypterus, VIIL. 99. 
brasiliensis, VIIL. 111. 
brevipinnis, VILL. 112. 
coretta, VILL 102. 
Leachianus, VIIL. 106. 
pacificus, VUL. 133. 
pelamys, VIIL. 113. 
Thunnina, VII. 104. 
vulgaris, VILL. 58. 
Tavynsires, VI. 196. 
atun, VIE. 196. 
chilensis, VIII. 204. 
lepidopoides, VII. 205. 
Tinca, XVI. 3, 298, 319. 
furcata, XVI. 322. 
leptosoma, XVI. 322. 
pygoptera, XVI. 322. 
vulgaris, XVI. 322. 
Tomerss, XXII. 225. 


Tourss altipinnis, XXII. 230. 
trilobatus, XXII. 226. 
unilobatus, XXI. 228. 

Tonxaro, VIIL 81. 

Torrau-Karan, X. 78. 

Toxorrs, VIL 310. 
jaculator, VII. 314. 

Tracaéyoprire, XV. 220. 
coriaceus , XV. 221. 

Tracnicares , HL. 221 , 230. 

Tracuicurays mediterraneus , IV. 

Tracminores, VIIL. 398.  [470. 
affinis, VIIL 428. 
argenteus, VIIL. 4138. 
Baillon, VII. 431. 
Bloch, VII. 4925. 
cayenrensis, VIIL, 417. 
cupræus, VIIL. 414. 
drepanis, VIII. 429. 
falciger, VIIL. 428. 
faucheur, VII. 425, 430. 
fuscus, VILL. 410. 
glaucus, VIT. 400. 
goreensis, VIII. 419. 
marginatus, VIIL. 411. 
maxillosus, VII. 420. 
mookalee, VIT. 423. 
myrias, VIIL. 421. 
oblongus, VII. 437. 
paitensis, VIII. 458. 
pampanes, VII, 415. 
quadripunctatus, VIIL. 434. 
rhomboides, VII. 407. 
Russelii, VIIL. 436. 
teraia, VIIL. 418. 

Tracnus, III. 233. 
aranæus, ILL. 248. 
Ascensionis, II. 375. 
cirrhosus , IV. 373. 
draco, III. 238. 
lineatus, IL. 245. 
ponctuée, IL. 375. 
radiatus, HI. 250. 
trichodon , IIL. 154. 
trigloïdes , IL. 253. 


88 TABLE GÉNÉRALE 
TricHoropus lalius, VIL 366. 


Tracmnus vipera, ILL. 254. 
Tracaurus , IX. 6. 
imperialis, IX. 82. 
Tracayrrires, X. 813, 315, 321. 
Bogmarus, X. 346. 
Bonellu, X. 331. 
cristatus, X. 324, 331. 
falx, X. 333. 
iris, X. 341. 
leiopterus, X. 342. 
Spinolæ, X. 328. 
Trancroms, VII. 102, 103. 
Tricnas, XX. 20. 
Tricms, XX. 20. 
Tricuiurus, VIII. 235. 
armatus, VIIL. 253. 
caudatus, VIIL. 219. 
electricus, VILL. 246. 
ensiformis, VIII. 220. 
gladius, VIIL. 220. 
haumela, VII 249. 
lepturus, VIIL 237. 
savala, VIII. 251. 
Tricuonow, IL. 152. 
Stelleri, IL. 154. 
Tricuocasrer, VII. 388. 
fasciatus, VIL. 869. 
Tricuomycrerus, X VIII, 485. 
areolatus, XVIII. 492. 
barbatula, XVIII. 498. 
gracilis, XVIII. 497. 
Incæe, XVII. 496. 
maculatus, XVIII. 493. 
nigricans, XVIII. 494. 
punctulatus , X VIII. 488. 
rivulatus, XVIIL. 495. 
Tricuoxore, XII. 315. 
Setiger, XII. 316. 
Tricopopus, VII. 388. 
arabique, VII. 386. 
Bejeus, VIE 365. 
chuna, VII. 368. 
colisa, VIE 362. 
cotra, VII. 366. 
gourami, VIE 377. 


mentonnier , VII. 385. 
Pallasi, VI. 388. 
satyre, VIL. 386. 
sota, VII. 3617. 
trichoptère, VIT. 388. 


Tricuopus, VIL. 388. 
Tricza, IV. 9. 


adriatica, IV. 34. 
alata, IV. 20. 
asiatica , LL. 375,371. IV. 19. 
aspera , IV. 77. 
capensis , IV. 55. 
carolina ; IV. 90, 98. 
chabrontera , IV. 112. 
cuculus ; IV. 26, 67. 
evolans, IV. 86. 
filaris, IV. 74. 

geai, [V. 49. 
gurnardus , IV. 62. 
hamata, IV. 112. 
hirundo , IV. 40. 
kumu, IV. 50. 
lineata, IV. 34, 86. 
lucerna , IV. 72. 

Iyra, IV. 55. 
minuta , IV. 19. 
palmipes, IV. 90. 
papilio, IV. 80. 
papilionacea , IV. 50. 
pentadactyla, IV. 19. 
Peronïi, IV. 53. 
phalæna , IV. 83. 
pini, IV. 26. 
pœciloptera, IV. 47. 
punctata, IV. 93. 
rubicunda, IV. 20, 486. 
à un seul doigt, IV. 20. 
sphinx, IV. 83. 
trachinus , IV. 20. 
volitans, IV. 117. 


TeiyAn, ML. 422. IV. 9. 
Tripréronore, XXI. 464, 491. 
Trrerverum, XI. 194, 352,409. 


à bec, XI. 409. 


à 

N 

D  at6: 

4. Forsteri, XI. 415. 

N  melanocephalum, XI. 418. 
À nasUs , XI. 409. 

x nigripenne, XI. 413. 


varium , XI. 414. 
runs. XXI. 163, 314. 
4 embryol. des truites, XXI. 336 
si hauteur à laquelle s'élève la 
truite, XXI. 332.  [335. 
monstruosité des truites, XXI. 
argentée, XXI. 2717. 
blanche, XXI. 298. 
du lac de Genève, XXI, 301. 
guilloise, XXI. 178. 
de mer, XXI. 277, 297. 
| saumonée, XXI. 277, 300. 
| FRYPAUCHEN , XII. 3, 152. 
vagina, XII. 153. 
Tus-risn , IV. 44. 
Tuszru, XII. 3271. 
Turous, XIII. 18. 
rhomboïdalis, X. 181. 


Umaxros, XVIII. 230. 
Uuwarr, XXII. 281. 
Umsra, V. 31. XIX. 538. 
Krameri, XIX. 542. 
Nattereri, XIX. 540. 
Uuerixa, V. 171. 
alburnus , V. 180. 
arenata, V. 190. 
Broussonetti, V. 187. 
coroides, V. 187. 
Dussumieri, IX. 481. 
Fournieri, V. 215. 
gracilis, V. 189. 
Kublii, V. 479. 
lineatus, V. 358. 
martinicensis, V. 186. 
Russeln, V. 178. 
vulgaris, V. 171. 
Unsarara, XIX. 320. 
Üpeneus, HI. 448. 


DES POISSONS. 89 


Tripreryeum fenestratum , XL. | Ureneus athérinoïdes, VII. 526. 


auriflamma, IL. 461. 
balteatus , IL. 484. 
barberin , HI. 462. ' 
bifasciatus, II. 468. 
bilineatus, VIT. 525. 
bivittatus, VIL 520. 
de Ceylan, VIE 520. 
chryserydros, LL. 470. 
cinnabarinus , I. 475. 
crassilabris, VII. 523. 
cyclostomus , HT. 472. 
cyprinoïdes, VII. 526. 
flavo-lineatus, IL. 456. 
fraterculus, VII. 524. 
japonicus , HT. 460. 
lateristriga , ILE. 463. 
luteus, VII 521. 
maculaius, IL. 478. 
malabaricus, HI. 467. 
martinicus, IT. 483. 
porosus, LI. 455. 
prayensis, LT. 485. 
punctatus, IL. 482. 
Russel, IE. 465. 
sulphureus, HE. 450. 
tæniopterus, HT. 451. 
trifasciatus , IL. 468. 
vanicolensis, VIE. 521, 
vittatus, LT. 448. 
Vlamingü, EL 452. 
Waigiensis , [IL 466. 
zeylonicus, IL. 459. 


Uranoscorss, II. 285, 298. XII. 


affinis , HI. 304. 262. 
Anoplos, VIIL 493. 
cirrhosus , IN. 314. 
filibarbis, II. 307. 
Forsteri, LT. 318. 
guttatus, LE. 305. 
inermis , HI, 310. 
japonicus, ILE. 321. 
kouripoua , IL. 500. 
lævis , IL. 318. 
maculatus, ILE. 318. 


ne 


90 TABLE GÉNÉRALE 


| Vocmar, X. 316, 319. 

| Votes, VILL. 291. 

| Vous, IX. 133,135, 189. 

| Vomer Browxir, IX. 189. 
Vuzres bahamensis, XIX. 32:. 


Uranoscorzs imarmoratus , HE. 
304. 
monopterygius, IL 318. 
occidentalis, VII. 492. 
scaber , IIL. 287. 
sulphureus, VIII. 495. 
y-græcum , II. 308. 
Ureuw, VILL 78, 275. 
Urisaco, V. 236. 


| Weaknisa, V. 68, 70. 

| Wezs, XIV. 323. 

| Wauxe Barr, XX. 14, 341. 
| Woranwan, X. 123. 


Vaisseaux lactés, [. 507. 
VanpeuuiA, XVIII. 386. 
cirrhosa , XVIIL. 386. 
Vanoezzius lusitanicus , VLLL. 220. | 
Vanporse (la), XVII. 202. 
VaricoraNus diplostomus, XVI. 
Various, IL. 88. [360. 
des Indes, IL. 96. 
du Nil, IL. 89. 
porte-éperon, IL. 100. 
VariserTa, VIIL 119. 
Vasrres, XIX. 438. 
Agassizii, XIX. 456. 
arapaima, XIX. 461. 
Condaminei, XIX. 464. 
Cuvieri, XIX. 441. 
géant, XIX. 434. 
Jussiei, XIX. 464. 
mapæ, XIX. 449. 
pirarucu, XIX. 457. 
VenceroN, XVII. 153. 
Venra, XX. 408. 
Véron, XVII. 363. [375. 
psorospermes du véron , XVEL. 
Vsssis aérienne, I. 526. 
air de la vessie, L. 524, 525. | 
Vence, XILL. 20. | 
Vresas, XIV. 174. 


| Xipias, VIIL. 255. 

ensis, VIIL. 308. 

gladius, VIIL. 255. 

| imperator, VII. 278. 

[Euiquiac, VIL. 255. 

| Xipmorampe, XXII. 308. 

|  argenteus, XXII. 308. 

humeralis, XXII. 308. 

| pericoptes, XXII 308, 345. 

| Xirmoruyncaus, XXII. 307 , 336. 

|  falcatus, XXII. 337. 

falcirostris , XXII. 341. 

hepsetus, XXII 308, 343. 

microlepis, XXII. 342. 

odôüe, XXII. 345. 

| XtpHosromus, XXII. 307, 348. 
Cuvieri, XXII. 355. 
Hujeta, XXII. 358. 
Lucius, XXII. 350. 
maculatum, XXII. 357. 
ocellatum, XXII. 355. 

Xvricuruys, XIV. 37. 
bimaculatus, XIV. 74. 
cultratus, XIV. 37. 
cyanifrons, XIV. 46. 
lineatus , XIV. 50. 
macrolepidotus ; XEV. 59. 

Vinrs , XX. 408. | martinicensis, XIV. 49. 

Vivaneau (le), IL. 454. | microlepidotus, XIV. 52 

Vive, LI. 233. XIII. 316. pavo, XIV. 61. 
à tête rayonnée, LL. 250. pavonious, XIV. 63. 
araignée, HE. 248. tæniurus , XIV. 54. 
commune, I. 238. torquatus, XIV. 54. 
petite, HE. 254. }  uniocellatus, XIV. 48 


DES POISSONS. 91 
Xvnicuraysvanikolensis, XIV.57. | Zeus gallus , IX. 170, 178. 


virens, XIV. 47. guttatus, X. 42. 
vitta, XIV. 51. insidiator, X. 61, 98. 
. Xysrère, VIL. 254. japonieus, X. 24. 
brun, VIL 255, 264. luna, X. 5, 42. 
_ nigrescens, VIL. 264. maculatus, X. 103, 104. 
il niger, IX. 178. 
Yan, IL. 488. notatus, X. 84. 
. Yrurow ra, V. 143. pungio, X. 25. 
quadratus, VIL 116. X. 5. 
Zaxozus, VII. 99, 102. rostratus, IX. 189. 
centrognathos, VII. 528. scalaris, VIL. 237. 
cornutus, VII 102. setapinnis, IX. 190. 
Zerre, XVII. 65. vomer, IX. 177, 178, 179, 
Zeus, X. 4,18. X. 42. 
aper, X. 5, 30. Zirnoraeca tetradens, VEIL 221. 
argentarius , X. 62, 90. Zoarces, XI. 194, 450. 
capensis, X. 23. fimbriatus, XI. 468. 
capillaris , IX. 189. Gronovi, XI. 469. 
ciliaris, X. 9. labrosus, XI. 466. 
faber, IX. 164. X. 6. | viviparus, XI. 454. 


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AVIS AU RELIEUR 
POUR PLACER LES PLANCHES DU TOME XXII. 


Planches. 
634. Curimatus laticeps. . . . . vis-à-vis de la page 22 
635. Leporinus Léschenaulti . 2000 ee 30 
636. Epicyritus gibbesus. . . . ... . .n 5 44 
637. Parodon!suBürpinle "204 ON 52 
636."Hemiodes ea. (SE ER ASS 122 
639. Brycinus macrolepidotus . . . . . . . . . .. 158 
640. Piabucina erythrinoides. . . . . . . . . . .. 162 
641.  Gasteropelecus Sternicle. 02: en es 170 
642. hiichodus néfasch:, 512. POSRN PARCS 176 
643. Tometes altipinnis à es ete PAU PU: ÉTAT SE RS 230 
644. Mylesinus Schomburgkü ... 236 
645. Cynopotamus gibbosus . . . . . . . . . . .. 322 
646. Salanriheevests.:# SR ER AN 366 
647. Chaos Slount +. 1, RAR 386 
648.: Saurida nebulosa.. "5 ee SAME NT 


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